(Neuf heures cinquante minutes)
La Présidente (Mme Dionne) :
Bon
mardi matin à tous et à toutes. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance
de la Commission de la culture et de l'éducation ouverte.
La commission est réunie afin de poursuivre
l'étude détaillée du projet n° 23, Loi modifiant principalement la Loi sur
l'instruction publique et édictant la Loi sur l'Institut national d'excellence
en éducation.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements ce
matin?
La
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. M. Rivest (Côte-du-Sud) est remplacé par Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) et Mme Setlakwe
(Mont-Royal—Outremont),
par Mme Garceau (Robert-Baldwin).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la secrétaire. Donc, je vous rappelle que nous étudions le projet de loi n° 23 par sujets. Alors, nous en
sommes au sujet 3 intitulé : Données. De façon plus précise, lors de
l'ajournement de nos travaux de la
semaine dernière, nous en étions à l'étude de l'amendement proposé par M. le
ministre à l'article 6.10.1 introduit par l'article 61, donc,
qui est ici à l'écran. Donc, M. le ministre, la parole est à vous.
M. Drainville : Oui, le 6.10, oui.
O.K. On va le relire, hein? D'abord...
Une voix : ...
M. Drainville : Oui, c'est ça.
D'abord, salutations à tout le monde. Content de vous retrouver. Bonjour. Mme
la députée de Saint-Laurent, on s'est tellement ennuyés de vous.
Mme Rizqy : ...
M. Drainville : Oui, bien, je n'en
doute pas, vous deviez être rivée à votre écran. C'était fascinant, on a eu des discussions tellement intéressantes. On
espère, d'ailleurs, que vous saurez vous inspirer du ton très constructif que
nous avons su développer en votre absence...
Mme Rizqy : ...
M. Drainville : ...et auquel vous
pourrez contribuer à votre tour. Article 61, article 6.10.1 de la Loi
sur le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport. Insérer, après
l'article 6.10 de la Loi sur le ministère de l'Éducation, du Loisir et du
Sport proposé par l'article 61 du projet de loi tel qu'amendé, le
suivant :
«6.10.1. Toute personne a le droit d'être
informée, sur demande, du nom de toute personne qui a accédé à un renseignement
la concernant et qui est hébergé dans le système de dépôt et de communication
de renseignements ou qui autrement l'a
utilisé ou en a reçu communication. De même, elle a le droit d'être informée de
la date et de l'heure de cet accès, de cette utilisation ou de cette
communication.»
Alors, cet amendement vise à prévoir le droit de
toute personne qui en fait la demande d'être informée du nom de toute personne qui a accédé à un
renseignement la concernant qui est hébergé, donc, dans le système de dépôt
et de communication de renseignements ou qui
autrement l'a utilisé ou en a reçu communication. De même, il vise à prévoir
le droit de cette personne d'être informée
de la date et de l'heure de cet accès, de cette utilisation ou de cette communication.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions
suite à la lecture de l'amendement? Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Bonjour.
La Présidente (Mme Dionne) : Bonjour.
Mme Rizqy : Permettez-moi de me
réjouir de vous retrouver. Dans un premier temps, j'aimerais souhaiter, même si ça ne touche pas nécessairement
directement le réseau de l'éducation... C'est la semaine des éducateurs et des
éducatrices du Québec et c'est une semaine
importante. Et, même si c'est les services de garde, il faut savoir que c'est un continuum de services entre la petite enfance,
le préscolaire, le primaire et le secondaire. Alors, permettez-moi de saluer tous les éducateurs, éducatrices — c'est
d'abord et majoritairement des femmes — alors,
merci beaucoup, particulièrement à ceux qui gardent présentement
Gabriel, alors que je suis avec vous. Alors... et évidemment il y aura la
semaine des éducatrices dans le milieu
scolaire, plus tard, mais au moins, cette semaine, un sincère merci de prendre
soin des enfants. Et on ne commence jamais trop tôt la pédagogie, Mme la
Présidente.
Alors, moi, maintenant, je me rejoins à vous,
après... Je sais qu'on ne peut jamais souligner l'absence d'un collègue ou
d'une collègue, mais malheureusement, la semaine passée, je ne pouvais être
avec vous, pour des raisons personnelles,
mais me revoilà. Alors, si j'ai bien suivi les explications à distance de
M. Lehouillier — contente
de vous retrouver — c'était
pour répondre à une excellente question qui avait été posée par ma collègue qui
vous demandait, au fond, au début, le consentement. Puis vous avez donné
un exemple en santé, hein? Hein?
Mme Garceau : Oui, oui.
Mme Rizqy : Hein, la preuve que j'ai
suivi...
Mme Garceau : Le consentement.
Mme Rizqy : ...puis que le dossier
pouvait... évoluer, pardon. Puis il y avait l'exemple de Samuel. Moi, je
voulais être certaine, à 6.10.1, c'est pour répondre à la question, là, à 6.8,
puis on n'a pas évacué 6.8, hein?
La Présidente (Mme Dionne) : C'est
ça.
Mme Rizqy : D'accord. Donc, est-ce
qu'on étudie le 6.10.1 maintenant, puis que le 6.8 avait été suspendu? Juste
pour être certaine.
La Présidente (Mme Dionne) : Selon
ce que j'ai, moi, 6.8 était réglé, à moins que quelqu'un me fasse part du
contraire. Dans le fond, il y avait consentement pour passer à l'article
suivant, là, il y avait...
Mme Rizqy : Il me semble qu'on en
est à 6.8. Moi, j'ai suivi à distance...
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : ...n'avait
pas été amendé, mais on l'avait réglé, avec le consentement, là, de poursuivre
à l'article 6.9.
Mme
Rizqy : ...parce qu'il n'y a pas eu de mot «suspendu», ou
«adopté», ou quoi que ce soit dans le... dans ce que j'ai suivi à
distance. Puis je regarde ma collègue de Mercier, elle me fait part qu'elle non
plus...
La Présidente (Mme Dionne) : O.K. je
vais suspendre la commission quelques instants, juste pour faire des
vérifications. Merci.
(Suspension de la séance à 9 h 56)
(Reprise à 9 h 59)
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
la commission reprend maintenant ses travaux.
Alors, nous
en étions à 6.10.1 sur l'amendement présenté par le ministre. Donc, Mme la
députée, la parole est à vous. Madame...
Mme Rizqy : ...je vais céder la
parole à ma collègue parce que c'est elle qui avait posé la question là-dessus.
• (10 heures) •
Mme Garceau : On devait revenir, là,
sur l'enjeu de toute la question de la confidentialité des documents, du
dossier de l'élève détenu par l'établissement scolaire, détenu par le centre
services scolaire, parce que vous aviez mentionné que, non, une fois qu'on fait
la demande, ils doivent nous transmettre. Et, moi, il y avait tout un élément
d'obtenir le consentement des parents lié à la transmission d'informations au
ministère de l'Éducation.
Et vous étiez censé de regarder cet aspect-là
parce que vous m'aviez... on avait parlé aussi de la loi sur l'accès, et là j'avais apporté un certain
commentaire là-dessus au niveau de l'application de cet aspect de cet article
de la loi lié à... au dossier
particulier d'un élève d'où on veut aller recueillir des informations, des
renseignements personnels et probablement hautement confidentiels dont
les parents n'auraient pas donné leur consentement à la transmission au
ministère de l'Éducation. On s'était laissé là-dessus. Oui.
M. Drainville : Oui.
Alors, ce que je vous avais dit à ce moment-là, c'est que... Alors, on l'a dit
à de multiples reprises, là, mais c'est nécessaire de le redire, je pense. Le
système de collecte des renseignements prévu au projet de loi cohabite
avec la loi sur... la Loi d'accès à l'information et à la protection des
renseignements personnels. Donc, ils sont en équilibre, l'une et l'autre. Et donc, ce qui est prévu dans
le régime de protection des renseignements personnels, c'est que le
renseignement personnel concernant un mineur de moins de 14 ans peut être
recueilli sur consentement, donc, du parent.
Ça concerne notamment les renseignements qui sont recueillis auprès des parents
lors de l'inscription de l'enfant à l'école. Et, ça, c'est
l'article 64.1 de la loi d'accès. Alors, ça, c'est le premier élément.
Et,
ce que dit la loi d'accès également, c'est qu'une fois que le renseignement a
été obtenu avec le consentement du parent, à ce moment-là, un organisme
public... ça, c'est l'article 67 de la loi d'accès, l'article 67
prévoit qu'«un organisme public peut,
sans le consentement de la personne concernée, communiquer [des renseignements
personnels] à toute personne ou organisme si cette communication est nécessaire
à l'application [de la] loi», donc, dans ce cas-ci, à l'application de
la loi 23. Et évidemment, pour qu'on puisse l'utiliser... une fois qu'il a
été communiqué, pour qu'on puisse l'utiliser, là ça doit passer le test de
nécessité. Donc, il faut passer par l'autorisation qu'on doit obtenir auprès de
la personne responsable de la donnée. Ça, c'est la loi qui s'applique, et c'est
la loi qui s'applique en l'espèce avec le projet de loi n° 23.
La Présidente
(Mme Dionne) : Allez-y, Mme la députée.
Mme Garceau :
Donc, suite à l'explication du ministre, le consentement du parent est très
ponctuel. Il est au moment de
l'inscription... l'inscription, donc l'adresse de l'enfant et peut-être
l'établissement qu'il avait déjà fréquenté avant. Mais, moi, je parle de
la vie de ce... de l'évolution du dossier de l'élève. Et c'est... c'est... On
est rendus là, l'évolution, à l'effet qu'il y aurait eu peut-être des
incidents, il y aurait eu... peut-être, l'enfant doit prendre une certaine médication, il a des troubles de
comportement. Ça, c'est dans le dossier de l'enfant, des informations qui sont intégrées
dans son dossier au fur et à mesure. Donc, on est peut-être rendus trois...
trois ans, quatre ans après le consentement initial du parent. Le dossier
maintenant de l'élève n'est pas du tout le dossier de l'élève qu'il y avait au
moment de l'inscription.
Et
j'ai de la difficulté, parce que là, ce consentement-là du parent n'est pas
valide pour l'intégralité du dossier de l'enfant et tout ce qui peut être
ajouté au fur et à mesure que, malheureusement, il y aurait des incidents avec
l'enfant ou des interventions entre l'enfant et, peut-être, je ne sais
pas, un travailleur social à l'école, un psychologue, ou autre. Moi, c'est ces
renseignements-là. Et je ne vois pas, dans la loi, l'habilité du ministère de
dire : Ah! Bien, nous, là... vous
devez, centres de services scolaires, nous transmettre toute cette
information-là, tout le dossier de l'élève, compte tenu que vous avez
donné votre consentement au moment de l'inscription.
Donc, est-ce que ça
veut dire qu'il faudrait regarder une directive, une règle, ou autre, qui fait
en sorte qu'un parent va donner son
consentement, tout comme au début d'une école scolaire, les parents donnent
leur consentement pour... à ce que
l'image de l'enfant soit diffusée? Même une photo, une photo d'un enfant, là,
le parent doit donner son consentement.
Puis il y en a, là, dans des écoles... Puis j'ai déjà été... Quand j'ai fait...
Quand j'ai donné des médailles à des
étudiants... et on voulait prendre une photo, et il y avait certains
élèves : Non, non, Mme Garceau, malheureusement, le parent n'a pas donné son consentement. Et donc
on a respecté. C'est la même chose. Donc, toute cette information, fort probable, hautement personnelle... à moins
qu'un parent, peut-être, au moment... au début, il va avoir un formulaire
à compléter, que lors de la fréquentation de votre enfant à cette école, il
pourrait y avoir des demandes du ministère pour
obtenir le dossier au complet de votre enfant, et là, il y aurait un
consentement ou pas. Mais je ne crois pas, avec respect, que le consentement initial d'un parent équivaut comme
consentement, un consentement, si je pourrais dire...
Mme Rizqy :
À tous azimuts.
Mme Garceau :
Oui. Pour toute instance.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, Mme la députée.
M.
Drainville : Mme la Présidente, la raison pour laquelle je donne la
réponse que je donne, c'est qu'elle s'appuie sur la loi, la loi d'accès.
C'est... C'est comme ça que la loi d'accès fonctionne. Et donc, la loi d'accès,
elle s'applique à notre régime, au régime que
l'on crée. La loi d'accès s'applique. Et c'est... Et c'est comme ça qu'elle
fonctionne, la loi d'accès. Ça fait que je ne peux pas... je ne peux pas
dire autrement. C'est comme ça qu'elle... C'est comme ça qu'elle s'applique.
Le
renseignement personnel, il est recueilli au moment de l'inscription. Il y a
d'autres renseignements personnels qui
peuvent s'ajouter également, qui peuvent être recueillis, notamment des
renseignements qui concernent par exemple le parcours scolaire de l'élève, son plan d'intervention, son classement
en classe spéciale, etc. Et ce renseignement-là, évidemment, si on veut l'utiliser, si le centre de services veut
l'utiliser, bien, à ce moment-là, il peut l'utiliser aux fins pour
lesquels il a été recueilli.
Et
il faut faire la distinction, Mme la Présidente, entre la cueillette et
l'utilisation. Les mots clés, ici, c'est «utiliser», d'un côté, et
«communiquer», de l'autre. Donc, on ne pourrait pas utiliser l'information, les
renseignements qui sont transmis dans le
dépôt. On pourrait l'utiliser seulement si on a passé le test de nécessité.
Mais la transmission, elle, de l'information,
la communication, elle, elle est autorisée par la loi d'accès. C'est le...
c'est le régime de communication qui a été créé par la loi sur l'accès
entre les organismes publics.
L'article 67 :
«Un organisme public peut, sans le consentement de la personne concernée,
communiquer un renseignement personnel à
toute personne ou organisme — dans
ce cas-ci, le ministère de l'Éducation, par exemple — si
cette communication est nécessaire à
l'application d'une loi au Québec... » En présumant
que la loi 23 aura été adoptée, puis je ne présume de rien, mais on
discute, n'est-ce pas? On est dans un scénario.
Alors, à ce moment-là,
l'organisme public, le centre de services peut, sans le consentement de la
personne, communiquer un renseignement personnel à un autre organisme, dans ce
cas-ci, le dépôt, le système de dépôt, si cette communication est nécessaire à
l'application d'une loi, donc ce serait, à ce moment-ci, la loi 23. Mais
le centre de dépôt... Le ministère de l'Éducation ne pourrait utiliser cette
information qui aura été transmise à moins de passer le test de nécessité.
• (10 h 10) •
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions?
Mme
Rizqy : ...juste pour moi, comprendre, là. Disons qu'il y
a un intervenant à l'école qui veut rentrer dans le dossier d'un élève, toujours le cas de Samuel, c'est comment, le test
de nécessité, à ce moment-là, quand il rentre dans le dossier?
Puis je tiens
à m'excuser. Je vous ai appelé M. Lehouillier au lieu de vous appeler
M. Lehoux. Je m'excuse. Une semaine et, voilà, mon cerveau tombe en
compote. Désolée!
M. Drainville : Qu'est-ce que le
maire de Lévis vient faire là-dedans?
Des voix : ...
M. Drainville : Mais vous êtes
pardonnée.
Mme Rizqy : Non, mais il y a quand
même le fils qui est dans les cabinets, hein? Donc...
M. Drainville : Oui, oui. Bien, il
l'a été.
Mme Rizqy : Ah! il ne l'est plus? Il
est rendu au CIUSSS. C'est vrai.
M. Drainville : Oui. C'est ça.
Voulez-vous reposer votre question?
Mme Rizqy : Oui. C'est... C'est
si... J'essaie de...
M. Drainville : Parce que j'ai cru y
répondre mais je vais peut-être me tourner vers M. Lehoux.
Mme
Rizqy : Non. Mais c'est moi. C'est juste que j'essaie de
visualiser, là, concrètement dans... au quotidien. Donc, on a un intervenant à l'école, disons, un
intervenant social, ou un enseignant, ou une direction d'école, peu importe,
qui voudrait avoir accès au dossier de
Samuel. Là, il se met derrière son ordinateur. Comment il passe le test de
nécessité concrètement?
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour donner la parole à M. le sous-ministre?
Des voix : ...
La
Présidente (Mme Dionne) : Oui. Bien, allez-y, M. le sous-ministre. Veuillez
vous présenter et nous exposer vos faits.
M. Lehoux
(Stéphane) : Alors, bonjour. Stéphane Lehoux, sous-ministre
adjoint au numérique et à l'information du ministère de l'Éducation.
Alors, c'est-à-dire, le personnel du centre de
services scolaire ou de l'école n'a pas à passer le critère de nécessité pour
accéder aux informations qui sont propres aux élèves, qui sont sous leur
responsabilité. Le test de nécessité dont on
parle ici, sur l'accès, lorsque l'information a été déposée dans le système de
dépôt, le test de nécessité est pour
le ministère. Donc, s'il y a demande d'obtenir cette information, là il y a...
il y a vérification du test de nécessité et des fins...
M. Drainville : ...on est passé d'un
organisme public à un autre?
M. Lehoux (Stéphane) : Bien, le
dépôt d'information, lui, se fait en fonction de la communication qui est
demandée. Mais l'utilisation par le réseau lui-même de l'information qu'il
détient sur ses propres élèves, lorsqu'on parle du critère de nécessité pour
l'utilisation, on est toujours du côté du ministère. Donc, c'est en fonction de
votre demande, M. le ministre, que le test de nécessité va se faire pour la
communication du renseignement au ministère.
Mme Rizqy : Alors, si je résume,
c'est le ministère. Donc, lorsqu'on quitte, c'est le ministère qui, lui, doit faire un test de nécessité. Au niveau de la
direction générale, est-ce qu'eux doivent passer un test de nécessité? Ma
compréhension, à ce stade-ci, c'est non.
M. Lehoux (Stéphane) : C'est... Ils
le font... Dans le fond...
M.
Drainville : La direction générale du centre de services, vous voulez
dire, Mme la députée?
Mme Rizqy : Oui,
oui, merci.
M. Lehoux (Stéphane) : Bien, ils... Dans le
fond, c'est à l'intérieur de leurs fonctions, donc c'est... c'est l'utilisation
au sein du système. S'ils veulent le consulter,
à travers le système, il n'y a pas de... il n'y a pas de test de nécessité
puisque c'est l'information qu'ils ont collectée au sein de leurs
fonctions.
Mme Rizqy : ...question :
Un D.G. ou une D.G., quel est l'impératif qui pourrait venir justifier d'aller
dans le dossier d'un élève en particulier? Parce que là, on est éloigné, là,
de... il n'y a pas de D.G. ou de D.G. qui donne le service direct à l'élève,
là. Il s'assure de superviser que le service se rend. Mais je trouve ça... Tu
sais, parce que ma collègue, elle a une très
grande expérience là-dessus, là, au niveau des enfants, la DPJ, puis c'est vrai
que c'est des cas très... ultrapersonnels, là. Donc, c'est pour ça que
je me pose la question au niveau de ça.
Mais tu voulais
intervenir, Brigitte?
Mme Garceau :
Oui. Bien, si vous me permettez,
Mme la Présidente. Parce que je... Ça fait une semaine, là, ça me
revient. Ça me revient. Parce que ma préoccupation était liée.
On
a deux systèmes parallèles de cueillette d'informations, de transmission
d'informations. Et là, ma compréhension, c'était : le ministère
pouvait aller chercher directement du centre de services scolaire l'information
qui ne serait pas hébergée dans le système
de dépôt central. Et c'étaient des renseignements personnels. C'est pour...
donc, c'est pour ça que je reviens à
6.8. Et donc, l'évolution de nos échanges, au bout de la journée,
c'était : Bien, voici, le 10.1 va répondre, Mme la députée, à votre... à votre question parce que les renseignements
ne seront pas... Moi, c'était ça, ma préoccupation, que les renseignements personnels... Puis là,
j'avais appris qu'ils ne seraient pas automatiquement — c'est
pour ça que j'avais fait un amendement — hébergés par le dépôt
central, et donc il y avait un lien de cueillette d'informations. Et donc... Et
c'est pour ça que j'avais posé la question. Mais là, un instant. Parce que là,
si ça vient directement au ministère, ce ne sera pas hébergé dans le central.
Là, on parle de renseignements personnels d'élèves en particulier, dont découle
ma question concernant le consentement des parents, qui sont les seuls qui ont
l'autorité parentale pour autoriser cette transmission de données de leurs
enfants directement au ministère.
Et là, je comprends
du ministre qu'on va utiliser l'article 64.1 de la loi sur l'accès. Mais
l'article 64.1 est très particulier : «Les renseignements personnels
concernant un mineur de moins de 14 ans ne peuvent être recueillis auprès
de celui-ci sans le consentement du titulaire de l'autorité parentale ou du
tuteur, sauf lorsque cette collecte est manifestement au bénéfice de ce
mineur.» Moi, je vais mettre carrément la dernière partie de côté. Mais en
vertu... sans le consentement du parent, la
règle sur la loi d'accès, d'après moi, ne vous permet pas, sans le consentement
du parent, d'aller chercher les documents que... ou le dossier d'un
élève en particulier.
M.
Drainville : C'est 67.
Mme Garceau :
Oui. Mais...
M.
Drainville : 64, c'est la cueillette. Mais, 67, c'est la
communication : «Un organisme [...] peut, sans le consentement de la
personne concernée, communiquer un renseignement personnel à toute personne ou
organisme si cette communication est nécessaire à l'application d'une loi au
Québec...»
Mme Garceau :
Oui. Mais là, le 67, on parle de «la personne concernée». La personne
concernée, ce n'est pas le parent. La personne concernée, c'est... là on parle
du mineur. Ça fait que je ne pense pas, dans ce cas, que vous pouvez
dire : Ah! bien là, on va à 67. Dans un cas de mineur, c'est très
particulier, il faut regarder l'article 64.1.
Et
vous êtes en train de... L'information sur l'élève est au dossier de l'élève.
Donc, vous voulez, oui, la communication,
mais c'est de recueillir aussi l'information parce que cette information-là est
dans un dossier. D'après moi, je ne pense pas que l'article 67, dans ces
circonstances, s'applique. C'est l'article 64.1, parce qu'il est très
précis, lié à un mineur. Il y a... il y a un autre volet, il y a une autre
étape à franchir, puis, ça, c'est l'autorité parentale d'un parent de donner le consentement à ce que cette
information-là soit recueillie. Je ne pense pas que vous pouvez sauter
ou le mettre carrément de côté en utilisant l'article 67.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, Mme la députée. D'autres interventions?
Mme Rizqy : Parce
qu'en fait ce que ma collègue dit tout simplement : 64.1 est un article
précis qui vise les mineurs.
À 67, lorsqu'on nous
dit qu'on... «Un organisme public peut, sans le consentement de la personne
concernée, communiquer un renseignement personnel à toute personne ou organisme
si cette communication est nécessaire à l'application
d'une convention collective, d'un décret, d'un arrêté, d'une directive ou d'un
règlement qui établissent des conditions de travail.» Ah non! Ça, c'est
67.1, pardon.
67 :
«Un organisme public peut, sans le consentement de la personne concernée,
communiquer un renseignement personnel à toute personne ou organisme si
cette communication est nécessaire à l'application d'une loi [du] Québec, que
cette communication soit ou non prévue expressément...» Je ne pense pas que ça
outrepasse 64.1, qui est précis, pour un mineur.
Est-ce
qu'on a... Est-ce que vous avez obtenu là-dessus un avis juridique, M. le
ministre? Parce que si... Un avis juridique, ce serait très pertinent.
Parce que là, c'est comme si le général l'emportait sur le spécifique, alors
qu'ici on a vraiment une clause spécifique sur les mineurs.
M.
Drainville : Madame... Mme la Présidente, on peut céder la
parole au juriste, si vous le souhaitez, en réponse à la question de la
députée.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a...
M. Drainville : Je pense que ce
serait de bon aloi que de le faire.
Mme Rizqy : C'est bien dit.
M. Drainville : N'est-ce pas?
La
Présidente (Mme Dionne) : Est-ce qu'il y a consentement pour donner la
parole à M. le juriste? Oui. Bon. Alors, la parole est à vous.
• (10 h 20) •
M. Guyon
Martin (Alexandre) : Bonjour. Alexandre Guyon Martin, avocat pour le
ministère de l'Éducation.
Dans le fond,
je ferais peut-être un petit résumé du sujet de recueillement... collecte de
renseignements personnels. À la base,
la loi prévoit qu'un renseignement personnel peut être recueilli par un
organisme public dans la mesure où il est nécessaire à l'exercice de ses fonctions. Par la suite, la loi
dit : Le renseignement doit être recueilli auprès de la personne
concernée par le renseignement, à moins qu'il existe une exception dans la loi.
Donc, pour le mineur, on prévoit que plutôt que d'aller voir la personne
concernée, l'enfant, on va aller voir son parent.
Il existe aussi d'autres exceptions. Comme le
ministre le mentionnait, l'article 67, qui permet, plutôt que d'aller chercher un renseignement auprès de la
personne concernée, d'aller chercher auprès d'un autre organisme, dans la mesure où, là aussi, pour l'organisme qui veut
le recueillir par une communication, il remplit le critère de nécessité.
Mme
Rizqy : Vous dites que 67 est une exception. 67, si on
regarde dans... il a été écrit en 1982. C'est l'article d'origine à
moins que je ne me trompe. Pouvez-vous le confirmer?
M. Guyon Martin (Alexandre) : Là, je
peux... on peut regarder les dates de...
Mme Rizqy : Bien, l'article 67,
si vous allez sur Légis Québec, 67, c'est un article d'origine, de 1982. Donc, c'était au moment que la loi d'accès a été créée.
Alors que 64.1, là, si vous allez voir, c'est un article récent, au
contraire. 64.1 a été ajouté en 2021.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Oui.
Mais il faut interpréter la loi dans son ensemble.
Mme
Rizqy : Absolument. Mais, dans la loi... Mais vous
connaissez sûrement la règle d'interprétation des lois. Entre une règle
spécifique puis une règle générale, laquelle qui a préséance?
M. Guyon Martin (Alexandre) : Mais
on est dans la même loi.
Mme Rizqy : Non,
non. La question est la suivante : Entre une règle générale versus une
règle spécifique, laquelle a préséance? Ce n'est pas une question piège,
là.
M. Guyon
Martin (Alexandre) : Oui. Mais on est dans la même loi. Il faut
interpréter la loi dans son ensemble à ce moment-ci.
Mme
Rizqy : Bien, la... Non. Parce que là, vous, votre devoir,
c'est... votre devoir, à titre de juriste, c'est d'informer le ministre.
Ma question est la suivante : Entre une règle générale et une règle
spécifique, laquelle a préséance?
M. Guyon Martin (Alexandre) : Ça va
dépendre de la situation.
Mme Rizqy : Non. Dans
l'interprétation des lois, une règle spécifique a toujours préséance sur une
règle générale. Puis on peut peut-être aller chercher le livre de... l'Interprétation
des lois, là, il est à la Bibliothèque de l'Assemblée
nationale. Mais, ici, je pense qu'on
aurait besoin d'un avis juridique. Parce qu'on a ajouté 64.1 pour venir pallier
à une lacune. C'est pour ça que ça a été ajouté en 2021.
M. Guyon
Martin (Alexandre) : C'est que l'article 64.1 vise à ce que...
plutôt que d'aller chercher le renseignement auprès du mineur, s'il a
moins de 14 ans, qu'on allait chercher auprès de son parent, à moins que
la...
Mme Rizqy : 67 a été créé en 1982.
La Présidente (Mme
Dionne) : Mme la députée, laissez terminer M. le légiste.
Mme Rizqy : Oui. Oui.
M. Guyon Martin (Alexandre) : ...à
moins qu'il existe une autre règle pour aller collecter l'information. Puis,
ça, ça peut se faire avec les autres dispositions de la loi.
Mme Rizqy : 67, vous parlez d'une
règle générale qui a été écrite... c'est une règle d'origine de 1982. Le gouverneur, récemment, a modifié la loi sur
l'accès à l'information, récemment. C'est en 2021. Puis, ce que ma collègue
vous dit depuis plusieurs... maintenant
depuis la séance... Puis, je pense, c'est vraiment important. C'est pour ne pas
se tromper. Ce n'est pas pour... Ce n'est pas une question piège. C'est
juste pour ne pas se tromper. Si, en 2021, le législateur,
le gouvernement a cru bon d'ajouter une règle spécifique pour les mineurs, je
pense qu'il faut juste qu'on ait une opinion juridique pour s'assurer
que, 64.1, si c'est, oui ou non... qui a préséance sur la règle générale
d'origine de 67. Parce qu'à ce moment-là c'est tout simplement...
C'est pour ça que ma collègue dit : On va
faire un amendement. C'est pour ça. Ce n'est pas un piège, là. On va faire
l'amendement pour s'assurer que tout soit correct, autant au niveau de la loi
sur l'accès à l'information que la Loi sur l'instruction publique, là. Il faut
juste qu'on soit cohérents d'une loi à l'autre.
M. Drainville : On peut suspendre,
Mme la Présidente, mais... On peut suspendre. On peut suspendre.
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
la commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 10 h 25)
(Reprise à 10 h 43)
La
Présidente (Mme Dionne) :
La commission reprend maintenant ses travaux. Donc,
est-ce qu'il y a consentement pour suspendre l'amendement 6.10.1
pour discuter du fond de 6.9?
Des voix : Consentement.
La
Présidente (Mme Dionne) : Alors, l'amendement est suspendu. Donc, Mme la
ministre... Mme la députée, pardon... Mme la députée de...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) :
Parfait. La parole est à vous.
Mme Garceau : Donc, on est dans 6.9?
Bien, je reviens... Regardez, je trouve que... et ma collègue l'a très bien expliqué, c'est vraiment élémentaire, c'est
fondamental, il faut vraiment avoir une réponse, parce que tout découle... Et même, je vais plus loin, parce que j'avais
aussi parlé... je m'excuse, j'avais aussi parlé du 6.10, je sais que je saute,
mais il y avait le mot «doit», parce que, là, «un organisme qui détient
un renseignement visé par une autorisation du gestionnaire doit le
communiquer».
Donc, moi, là, entre le «doit le communiquer»
puis la transmission de renseignements du dossier personnel d'un élève, afin de pouvoir avancer, là,
concernant ces deux articles, il faut absolument savoir quelle est la règle
applicable lorsqu'il s'agit d'un
mineur en bas de l'âge de 14 ans et la... les informations, les
renseignements qui vont être recueillis et qui vont être communiqués. Il
y a «recueillis» puis «communication». Pas la même chose.
Donc, si on regarde 64.1, on parle même de... du
consentement du parent et, là, du centre de services scolaire pour même recueillir l'information selon...
concernant l'élève. Donc, avant de pouvoir communiquer, il faut recueillir.
Donc, s'il n'y a pas eu le consentement du parent de recueillir les
informations, je doute fort bien que le ministère va pouvoir aller recueillir
ou recevoir les informations concernant le dossier d'un élève, donc d'où vient,
je ne le sais pas, là, la nécessité,
peut-être, d'avoir une opinion juridique à ce sujet-là, parce que, moi, c'est
fondamental, là, il faut protéger à tout prix les droits des enfants
dans ce processus-là. Je ne veux pas mettre des bâtons dans les roues, et tout ça, là, mais il y a des droits fondamentaux à
respecter. Il y a une convention aussi internationale sur les droits des
enfants dont le Québec a adhéré aussi. Je veux juste m'assurer qu'on suit les
règles.
M. Drainville : Bien, sur la
question de l'avis juridique, Mme la Présidente, les... sur la question de
l'avis juridique, les personnes qui sont devant vous, M. Alexandre, les
personnes qui sont à l'arrière sont des personnes qui sont des juristes, ou des
légistes, ou les deux, qui travaillent pour le ministère de la Justice. Le
ministère de la Justice, c'est eux, là, ils sont ici, dans la... dans la salle.
Donc, ils vous disent, par la voix de M. Alexandre, que le régime que nous appliquons, c'est le régime de la loi
d'accès. Et la loi d'accès permet ce que nous... ce que nous proposons dans 23,
c'est le... le régime de 23, c'est le régime de la loi d'accès. Donc, ça ne
peut pas être contre la loi, c'est la loi. Et la loi dit : On peut
recueillir, à moins que la personne n'ait moins de 14 ans, auquel cas
c'est le parent qui doit consentir. L'information qui est utilisée l'est, utilisée,
pour les fins pour lesquelles elle a été utilisée, dans le cas, par exemple,
d'un enseignant qui a accès au plan d'intervention. Et, si on veut
passer en mode communication et non pas utilisation, mais communication, la loi
d'accès le permet. C'est prévu par la loi.
Donc, on ne
changera pas la loi. La loi, on est très content de l'avoir, cette loi-là. Ce
n'est pas pour rien qu'on utilise cette loi-là. C'est parce qu'elle sert
bien l'objectif que nous proposons par 23, c'est-à-dire d'avoir accès à des
renseignements qui vont nous permettre par la suite de poser des actions qui
vont aider les élèves en difficulté notamment.
Par contre, pour pouvoir les aider, je vais devoir demander une autorisation
d'utiliser lesdits renseignements, et pour ça, je dois passer le test de
nécessité.
Donc, la loi
est en équilibre. Elle dit : Oui, tu peux transférer l'information, tu
peux transférer les renseignements personnels,
mais, si tu veux les utiliser, tu dois demander l'autorisation et, pour ce
faire, tu dois passer le test de nécessité.
Sinon, à ce moment-là,
ce que vous proposez... Puis j'en reviens à mon discours de la semaine
dernière. Vous avez des arbitrages à faire dans votre propre position,
comme opposition libérale, parce que si vous dites : On est favorable à
l'accès aux données, à ce moment-là, il s'ensuit que vous devez être favorable
à la communication desdites données. Là où
vous devez, et je suis d'accord avec vous, poser des balises, et c'est
précisément ce pour quoi nous le faisons, nous n'attendons pas de se le
faire demander, nous nous les imposons d'emblée dans le projet de loi, c'est, une fois que l'information est transmise,
ah! là, il faut qu'il y ait des balises très strictes sur l'utilisation de
cette information-là. Il faut passer un certain nombre de... traverser
un certain nombre de pare-feux.
• (10 h 50) •
Mais, si vous dites : Dans le fond, nous,
ce qu'on veut, c'est changer le régime qui régit l'utilisation des
renseignements au sein des organismes publics en vertu de la loi d'accès, là,
on est dans un tout autre débat. Là, ce que vous dites, c'est que : Je
veux créer les conditions qui vont faire en sorte qu'on va pouvoir fermer le
robinet à l'origine. Et donc, si on fait ça,
à ce moment-là, on se retrouve dans un régime où, effectivement, n'importe
lequel parent, n'importe où au Québec, pourra dire : Non, je ne
suis pas d'accord. Et là, à ce moment-là, vous créez les conditions d'une... pas juste d'une paralysie, d'une
impotence, vous créez les conditions d'une inutilité du régime. Ça ne sert plus
à rien d'avoir un régime comme celui qu'on propose, parce qu'à chaque fois
qu'il y aura possibilité de transfert d'information,
ce que vous me dites, c'est implicite dans votre position, n'importe lequel
parent, n'importe où, pourra dire : Non, moi, je ne suis pas
d'accord.
Alors, on veut avoir les résultats de l'examen
de français, par exemple, des élèves pour déterminer quels sont les endroits au Québec où les résultats sont en
dessous de la moyenne, pour pouvoir éventuellement aider ces élèves-là. Vous
dites : Bon, bien, on va demander aux millions de parents concernés par le
million d'élèves qui est dans le régime
public, on va demander le consentement pour que l'information soit transférée
du centre de services au dépôt. Et là, comme
je vous l'ai dit la semaine passée, vous créez les conditions du gruyère,
c'est-à-dire d'une information incomplète qui ne nous permettra pas de
poser les gestes que nous voulons proposer... que nous voulons poser. Alors là,
vous avez un arbitrage à faire dans votre position.
Moi, ce que je vous dis, c'est que l'arbitrage,
nous, on l'a fait de notre côté, on respecte la loi d'accès telle qu'elle existe, on dit : Une fois que le
renseignement est déposé dans les centres de services, il peut être communiqué.
Donc, on crée un potentiel de...
comment dire, on crée un agrégat de renseignements qui est donc déposé dans le
dépôt central, et là, la question, après ça, c'est : Quelles sont
les conditions pour y avoir accès? Et les conditions sont très, très strictes. Ce n'est pas juste le test de
nécessité, l'autorisation, c'est aussi la journalisation, c'est aussi, puis
c'est pour ça que l'amendement de 10.1 est si important, le fait que toute
personne va avoir le droit d'être informée, sur demande, du nom de ceux
et celles qui ont accédé aux renseignements concernant leur enfant, etc.
Parce que
sinon, je me répète, Mme la Présidente, mais je pense que c'est important,
sinon, on crée un système à la pièce, et là... Il y a une bonne raison, Mme la
Présidente, pour laquelle la loi d'accès est faite comme elle est faite,
il y a une bonne raison pour laquelle la loi d'accès fait une distinction entre
communication et utilisation, c'est parce que
si tu dis : Au moment de la communication, c'est l'«opting out», tout le
monde peut «opter out», tout le monde doit consentir. À ce moment-là,
c'est strictement factuel, ce que je vous dis là, à chaque fois qu'il y aura
une demande de transfert d'information, il
faudra obtenir, pour ce qui est des élèves du service public, Mme la
Présidente, le consentement de 1 million de parents puis...
Une voix : ...
M. Drainville : Bien oui, mais c'est
ça, il n'y a pas de... Dites-moi pas non, c'est oui. Si vous imposez le consentement au moment de la communication, pas au
moment de l'utilisation, mais au moment de la communication, c'est certain que, d'abord, ça va prendre un temps
fou. Imaginez-vous, Mme la Présidente, à toutes les fois qu'on veut déposer des
renseignements dans le système de dépôt, il faut obtenir 1 million de
consentements. Bien là, Mme la Présidente, à sa face même, ça ne peut
pas fonctionner.
Alors, je vais écouter avec attention la...
comment la... comment l'opposition libérale peut concilier à la fois leur position sur le fait qu'ils souhaitent un
accès aux données, notamment pour favoriser la réussite scolaire, mais qu'ils souhaitent
imposer par ailleurs le consentement à l'origine. Ça, j'ai hâte de voir comment
ils vont arbitrer ça, là.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Oui, Mme la députée.
Mme Garceau : Premièrement, on parle
de renseignements. Avec grand respect, M. le ministre, on parle de
renseignements personnels, personnels. On ne parle pas, là, de tous les
renseignements potentiels, on vise quelque chose de très particulier, avec égards avec
votre... avec Me Martin. Et là je ne sais pas si c'est ça, l'opinion
juridique, parce que, si l'opinion
juridique est : Bien, c'est l'article 67 qu'on va appliquer,
nonobstant les précisions de l'article 64.1, qui est un article très particulier, je ne suis pas
d'accord. Avec les... les droits d'interprétation, là, sont assez clairs, et
donc il faut miser sur l'article 64.1, 64.1 et...
Une voix : ...
Mme Garceau : ...et 64, oui,
exactement. Donc...
Mme Rizqy : Si vous me permettez...
Mme Garceau : Vas-y.
Mme Rizqy : ...j'ai peut-être un
tableau plus simple. Parce que ce que vous avez dit, M. le ministre, là...
Évidemment, on n'est pas fous à... ni à temps plein ni à temps partiel, au
Parti libéral, là. Ce n'est pas ça, l'objectif. Alors, petit tableau
simple : avant, après. Avant, c'est 64 et 64.1. Puis le législateur aussi
n'est pas fou, c'est pour ça qu'il y a une
numérologie, puis généralement c'est qu'il y a une séquence dans la loi. 67,
c'est le après. Le après, c'est quoi? C'est la communication.
M. Lehoux
me l'a très bien expliqué tantôt au niveau du ministère, la journalisation, la
nécessité. Ça, il me l'a très bien expliqué, puis j'ai dit :
Parfait, je comprends.
Ce que moi, je n'arrive pas à comprendre, ce que
ma collègue n'arrive pas à comprendre, c'est comment, juridiquement, vous allez respecter 64 et 64.1 dans la collecte, ce qui
arrive avant la communication. Vous, vous nous parlez partout de communiquer, communiquer, communiquer. Nous, on est dans
l'étape juste avant, 64 à 64.1, la collecte d'information qui est, en
fait, l'inscription d'information.
Quand on lit
64, il nous donne des détails pertinents. Le législateur a dit : Avant
d'inscrire quelque chose dans le dossier d'un Québécois, il y a un test
à passer. Nous, quand on a fait notre premier échange, M. Lehoux nous a
donné l'exemple de Val-des-Cerfs, et on a posé plusieurs questions sur quel
type d'information.
Et là c'est sûr que ma collègue, qui a pratiqué
de longues années en droit de la famille, notamment dans les cas de DPJ, elle
sait à quel point qu'il y a des informations plus que personnelles, j'ose dire
sensibles. Et c'est là qu'elle a allumé plusieurs drapeaux rouges. Elle s'est
dit : O.K., mais cette inscription-là, comment ça se conjugue légalement
avec 64 et 64.1 au niveau de l'inscription? C'est juste ça qu'on a besoin de
comprendre.
Si vous avez l'avis juridique, on va prendre le
temps de le lire. Ce n'est pas une question piège, on veut juste s'assurer que
l'information qui est collectée, inscrite au dossier... puis, par la suite, le
consentement dans le temps... Parce que 64,
si on prend le temps de le lire, on parle même de la périodicité de la
collecte, la durée de l'entente, mais c'est surtout quel est
l'objectif entre l'information recueillie et la mission de l'organisme.
Alors, moi, j'aimerais aussi comprendre de façon
terre à terre, là, quand j'ai un intervenant dans l'école... Parce que vous savez, on a, oui, des enseignants,
mais dans l'équipe-école j'ai aussi, des fois, des intervenants sociaux. Est-ce
que ça va être pertinent d'inscrire dans le dossier d'un élève le divorce, la
fugue d'un élève? Bien, si oui, pourquoi?
Est-ce que c'est... c'est toujours? Est-ce que ça va suivre le... est-ce que
ça va suivre l'élève pour le parcours scolaire au complet jusqu'à son
secondaire V? Si oui, pourquoi?
Parce que ça peut venir teinter aussi la façon
qu'on s'adresse à l'élève. Puis des fois, malheureusement, ça peut aussi créer des stigmas. Et c'est ça que
nous, on vous avait dit, la première semaine, on a dit : On ne veut pas
non plus avoir un jugement qui est
biaisé lorsqu'on s'adresse à un élève. C'est ce danger-là qu'on essaie de bien
comprendre, de bien cerner pour voir si, oui ou non, on doit peaufiner
l'article... le projet de loi, en tout respect avec la loi sur l'accès, ici,
aux documents, là.
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : M. le
ministre.
M.
Drainville : Alors, Mme la Présidente, un tableau facile à
comprendre : collecte, communication; collecte, communication;
collecte, 64, 64.1; communication entre organismes publics, 59 et 67.
Une voix : ...
M. Drainville : Ça fait que c'est ça
qu'on applique, on applique la loi, Mme la Présidente. Ça fait que je ne sais pas pourquoi la... Je ne comprends pas
pourquoi l'opposition libérale veut absolument changer la loi d'accès, là. On
n'est plus dans la loi d'accès, là, Mme la Présidente. On garde la loi d'accès,
on garde la loi d'accès, on applique la loi d'accès, comme elle
s'applique depuis toujours, et on ajoute un régime qui va cohabiter avec la loi
d'accès. L'un s'imbrique dans l'autre.
• (11 heures) •
Et il y a, je le rappelle, des mesures de
sécurité extrêmement exhaustives qui vont gouverner le régime qui est mis en
place par le projet de loi n° 23. Il va y avoir des mesures de sécurité.
Il va y avoir le test de nécessité. Il va y
avoir le gestionnaire opérationnel qui devra... qui sera... dont le travail
sera encadré par une entente écrite, entente écrite qui sera, évidemment, rendue disponible. Il y aura
la journalisation, évidemment, toute personne... en vertu d'un amendement qui
n'a pas encore été voté, mais qui devrait pouvoir l'être. Puis j'en passe, là.
Alors, Mme la
Présidente, si on veut... si nos amis du... de l'opposition libérale sont
toujours d'accord avec eux-mêmes, c'est-à-dire qu'ils souhaitent qu'on puisse
créer un régime d'accès aux données, à ce moment-là, il faut permettre la communication des données. Si on ne
permet pas la communication des données et on rend la communication des données, contrairement, à ce que dit la loi,
conditionnelle à un consentement, à ce moment-là, il n'y a plus de régime des
données, Mme la Présidente, il n'y en a plus. Pour que le régime des données
fonctionne, il faut permettre la communication des données et l'encadrement,
les mesures de sécurité, le filtre. Tout ça, là, tout ce qui va assurer la protection des renseignements personnels, c'est au
moment de l'utilisation qu'il faut la faire. Si on impose les critères
de... filtrage, on va dire, là — je cherchais un meilleur mot — si on
impose le filtrage à l'origine, à ce moment-là, il n'y a plus de régime des données qui est fonctionnel, Mme la Présidente,
il n'y en a plus. Alors, je repose la question à mes amies de
l'opposition libérale : Est-ce que vous êtes d'accord avec la création
d'un régime de données?
Ce que vous proposez
présentement met à mal le régime de données, il le rend dysfonctionnel au
départ. Oui, absolument, c'est clair. Et là
ce que vous faites, c'est que vous créez les conditions pour qu'on ait des
trous dans le régime, dépendamment du consentement des parents. Alors,
si vous avez changé de position, je veux dire, c'est tout à fait légitime, je n'ai pas d'enjeu avec ça, Mme la
Présidente, mais je trouve ça quand même lourd de conséquences, parce qu'il me
semble qu'au point de départ on s'entendait pour dire qu'on était tous d'accord
autour de cette table sur, à tout le
moins, la question des données, sur le fait qu'on a besoin de ces données-là
pour fonctionner, pour fonctionner comme ministère.
Bon, à la rigueur, si
c'était juste ça, on pourrait débattre. Mais là, ce qui est important, puis je
pense qu'on est tous là pour ça, Mme la Présidente, on est là pour utiliser ces
données-là pour venir en aide aux élèves, dans le cas du niveau de maîtrise du
français, dans le cas de certains besoins particuliers, dans le cas,
possiblement, de la situation liée à la
violence et à l'intimidation, dans le cas... peu importe les circonstances, Mme
la Présidente. Mais, pour qu'on puisse
agir sur ces enjeux-là, ça prend l'accès à la donnée, il faut pouvoir avoir
accès à la donnée et au portrait complet de la donnée. On ne peut pas, à
l'origine, commencer à faire des trous dans la donnée, parce qu'à ce moment-là
elle ne sert plus à rien, la sacrée donnée.
Parce
que, pour pouvoir intervenir, Mme la Présidente, pour pouvoir déterminer qu'il
y a certaines écoles qui ont besoin d'appui, qui ont besoin d'aide, il
faut avoir le portrait complet. Puis après ça, à partir du portrait complet,
là, on va voir les résultats, mettons,
scolaires en français ou encore les résultats scolaires à la première étape
puis on compare les cas particuliers au portrait général, mais encore
faut-il qu'il y ait d'abord le portrait général. Si on a le portrait général,
après ça, on sait quels sont les cas problématiques, les écoles où la moyenne
est plus basse, et là on peut dire :
Bon, bien, dans le cas de ces écoles-là, on va envoyer plus de moyens, on va
envoyer plus d'argent pour embaucher des tuteurs ou des tutrices, on va
envoyer plus de moyens pour différentes mesures d'aide à la réussite éducative.
Ça pourrait être les budgets liés au déploiement des aides à la classe. On se
rend compte que, dans certaines écoles qui sont
en dessous de la moyenne, bon, bien, on va envoyer plus de moyens dans ces
écoles-là pour leur permettre de revenir à un niveau de réussite qui
soit dans la moyenne, idéalement, même, qui la dépasse, au terme de nos
interventions.
Et je le répète, Mme
la Présidente, on n'est pas dans l'accès débridé, on est dans : créons le
portrait complet par une communication qui nous est permise par la loi. Je le
répète, nous ne faisons qu'appliquer la loi d'accès, on transfère les données,
comme le permet la loi, et, avant de pouvoir les utiliser, il y a un certain
nombre de pare-feu qu'il faut traverser, et, une fois qu'on les a utilisées, il
faut faire rapport de façon exhaustive, qu'est-ce qu'on a fait avec la donnée, à quoi ça a servi. Si tu veux
savoir qui a eu accès à la donnée de ton enfant, tu vas pouvoir avoir accès en
vertu de la journalisation, le responsable des données numériques va être
obligé de faire rapport au... Commission d'accès... à la Commission d'accès.
Moi-même, d'abord, je vais devoir faire rapport au responsable de la donnée sur
l'utilisation des données. Le responsable va
devoir faire rapport à la Commission d'accès. Et la Commission d'accès a les pouvoirs de surveillance, elle a... elle peut
se donner le mandat de venir vérifier les mesures qui ont été mises en place dans
notre propre régime.
Écoutez, Mme la
Présidente, on est rendus à je ne sais pas combien de couches de protection,
là, quand on arrive à l'étape d'utilité. Alors là, ce que j'entends de la part
de l'opposition libérale, c'est qu'ils voudraient que certaines de ces
couches-là s'appliquent au départ. Mais, si tu fais ça, il n'y en a plus, de
régime, Mme la Présidente, ce n'est pas
compliqué, il n'y en a plus, de régime, parce que tu livres une information qui
est d'emblée incomplète. Ça ne sert à rien après ça de l'amener dans le
système de dépôt, parce que tu n'es plus capable de comparer le particulier au général, tu n'es plus capable de comparer la
classe aux résultats scolaires de l'ensemble. Alors, je ne peux pas faire
autrement que de décoder ça, Mme la
Présidente, là, c'est une évidence, là. Si on commence à parler de poser des
obstacles au moment de la transmission de l'information, bien, on crée
des trous dans le portrait général.
C'est une position
qui se défend, Mme la Présidente, mais ce n'est pas la position du Parti
libéral au début des travaux. Au début des
travaux, on m'a dit : M. le ministre, sur l'accès aux données, on va vous
appuyer, on a bien d'autres problèmes avec bien d'autres enjeux dans
votre projet de loi. Aucun problème avec ça, Mme la Présidente, on en discutera en temps et lieu. Mais je pensais
que, minimalement, au niveau de la donnée, on allait pouvoir cheminer.
Mais là, en tout respect, là, pour mes collègues que j'apprécie, Mme la
Présidente, il me semble qu'on n'est plus tout à fait dans la même position.
C'est tout. Mais, si c'est ça, ce n'est pas grave, mais il faut s'assumer.
La Présidente (Mme
Dionne) : ...M. le ministre.
Mme
Rizqy : ...que, lorsqu'on parlait des données, vous
conviendrez qu'on parlait des résultats scolaires. Et par la suite il y a eu une grande discussion fort
intéressante d'un cas réel, Val-des-Cerfs. Est-ce que, ça, vous vous rappelez de cela? C'était il y a deux semaines. Et, lorsqu'il
a été question de Val-des-Cerfs, c'est là que nous avons appris qu'il pourrait
y avoir d'autres informations qui ne sont plus des données, mais plutôt ce que
ma collègue, à juste titre, nomme
renseignements personnels. Ma collègue, qui est une avocate, en plus, elle a eu
la distinction avocate émérite, a pratiqué
en droit de la famille, plus particulièrement en droit de l'enfance, et c'est
là qu'elle attire votre attention, basé sur son expérience juridique,
sur le fait qu'il y a des drames humains, notamment en cas de divorce.
Et de savoir qu'un centre
de services scolaire pourrait inscrire cette information dans le dossier de
l'enfant, ce n'est pas la donnée à laquelle vous faisiez référence ou ce que
nous avions en tête lorsqu'on a premièrement parlé de ce projet de loi, M. le
ministre. Tous vos exemples, sans aucune exception, parlaient des résultats en
français, en mathématiques, le nombre de départs d'enseignants à la retraite.
Et, tout ça, on vous a applaudi, on est d'accord. Où est-ce que nous levons le drapeau rouge, c'est les renseignements
personnels des élèves. Ces renseignements personnels sont sensibles.
Et nous, on veut
juste comprendre, on n'est pas en train de s'opposer, on essaie de comprendre
comment... Par exemple, prenons le cas de Val-des-Cerfs. Si, dans
Val-des-Cerfs... si vous nous avez rapporté que, par exemple, il y a des
renseignements personnels, à savoir un divorce, un parent qui a quitté la
maison ou un suicide dans l'unité familiale,
est-ce que ce renseignement a été collecté, inscrit dans le dossier de l'élève?
Si la réponse est oui, est-ce que ça
respecte l'article 64, c'est-à-dire qu'il y a eu une entente écrite
transmise à la commission? Si oui, vous pouvez nous la déposer.
M.
Drainville : Mme la Présidente, la loi s'applique...
Mme Rizqy : Mais,
si elle s'applique, on...
M.
Drainville : ...je ne comprends pourquoi est-ce que la députée de
Saint-Laurent veut rajouter des ententes à la loi.La loi s'applique,
Mme la Présidente.
• (11 h 10) •
Mme Rizqy : Oui, O.K., mais, justement, faites-nous la
démonstration qu'elle s'est appliquée. Vous nous dites qu'il va y avoir plein de pare-feu, mais quand le
mal est déjà fait... Je vous donne un exemple, là, puis... Je vais le faire
après, l'exemple, parce que c'est pour 67. Là, je vais rester à 64, la collecte
de l'information, c'est ça... Puis peut-être que
je m'exprime mal. On est d'accord, M. le ministre, pour les résultats
scolaires, on est d'accord pour les départs à la retraite, on est d'accord sur le nombre d'enseignants engagés, le nombre
de professionnels de soutien qu'on a, le nombre d'accidents de travail, tout ça, ce sont des données importantes qui
sont en lien direct et étroit avec la réussite éducative.
Où est-ce que nous, on
lève un drapeau, pas jaune, un drapeau rouge, c'est le renseignement personnel.
Pourquoi? Parce qu'à ce moment-là il y a une
sensibilité, une... énorme, énorme, au niveau de l'inscription dans un dossier
d'un enfant : suicide, départ, divorce, fugue, agression sexuelle...
Mme Garceau :
...
Mme Rizqy :
... — merci,
Brigitte — et
ça, ça rentre dans 64. Parce que là, à 64, elle vient dire quoi, cette
disposition? Cette disposition, elle dit : Bien, l'organisme public — l'organisme
public, ça inclut les centres de services
scolaires — si
vous recueillez des informations, ah! à ce moment-là, attention, il faut que ce
soit en lien avec la mise en oeuvre de votre programme. Première chose à
respecter. Si le lien n'est pas direct avec la mise en oeuvre, donc, par exemple, ici, de donner un cours de
français, c'est assez difficile, là, de venir me justifier que noter
l'agression sexuelle est en lien avec le cours de français, là, à ce
moment-là, vous devez aller à 64, alinéa deux, et après ça 64, alinéa trois, avoir la commission... une entente
transmise à la commission. Cette entente doit prévoir l'identification de
l'organisme à des fins de renseignements recueillis.
Moi,
je veux juste savoir : Est-ce que l'exercice... Tantôt, vous avez
dit : On a fait nos devoirs. Avez-vous cet article ou... une opinion juridique écrite qui nous dit
comment on passe de données, donc des données, versus le renseignement
personnel qui vise non seulement l'élève, mais, en fait, son unité familiale au
grand complet? Parce que le divorce, bien,
une fois qu'il est inscrit, ou la fugue, l'agression sexuelle, tout ça, c'est
des renseignements, pour moi, qui nécessitent un plus gros degré de
prudence lors de l'inscription. Puis après ça c'est combien de temps que ça va
rester dans le dossier? Parce que peut-être
que, l'enfant, une fois rendu à l'adolescence, ça ne lui tente pas que tout le
centre de services scolaire puis l'école sachent que, ah! bien, en
passant, il est arrivé telle affaire lorsqu'elle avait six, sept ans, puis la famille peut-être non plus, parce qu'ils essaient
aussi de passer à un autre chapitre. Alors, c'est vraiment au niveau de 64, le
respect de la loi. Comment ça a été fait dans le cas de Val-des-Cerfs, par
exemple?
La Présidente (Mme
Dionne) : M. le ministre.
M. Drainville :
Mme la Présidente, si les
informations sont... ont été recueillies par les centres de services, les centres
de services peuvent communiquer les informations. C'est ça, c'est ce que dit la
loi.
Mme Rizqy : ...
M.
Drainville : Bien...
Mme Rizqy : 64, on va le lire
ensemble, à ce moment-là.
M.
Drainville : Mme la Présidente, là, la députée de Saint-Laurent a
droit à son opinion. Le ministère de la Justice, ici présent, nous dit :
C'est ça, l'article, c'est ce que dit la loi. Alors, encore une fois, Mme la
Présidente, la députée de Saint-Laurent peut
avoir son interprétation. Je la respecte 100 %, aucun enjeu. Moi, ce que
je vous dis, c'est que l'article
s'applique, la loi s'applique. L'information qui est recueillie par le centre
de services peut être communiquée au dépôt, et, à ce moment-là, c'est au
moment où on va vouloir l'utiliser qu'il va falloir passer le test de
nécessité, qu'il va falloir faire la
démonstration qu'effectivement cette information-là est nécessaire, qu'elle
s'applique en fonction de mes
responsabilités — ça,
c'est l'article 60, que nous avons déjà adopté... enfin, adopté...
approuvé — et,
ensuite de ça, bon, bien, il y a le test de nécessité, etc. Alors, on
connaît le processus.
Mais l'information,
Mme la Présidente, elle sera... si elle a été recueillie par le centre de
services scolaire, elle pourra, oui, être
communiquée. C'est ce que dit la loi. Il n'y a pas d'interprétation de machins
d'avis juridique, là. La loi d'accès
dit : L'information recueillie par le centre de services peut être
communiquée. Alors, il y a, comment dire, des paramètres : «Nul ne
peut, au nom d'un organisme public, recueillir un renseignement personnel si ce
n'est pas nécessaire à l'exercice des
attributions de cet organisme», etc. Bon, après ça, il y a 64.1 : «Les
renseignements personnels concernant un mineur de moins de 14 ans
ne peuvent être recueillis auprès de celui-ci sans le consentement» du parent, là, si on résume, etc. Bon, puis après ça
il y a 67 qui dit : «Un organisme public peut, sans le consentement de la personne
concernée, communiquer un renseignement personnel à toute personne ou organisme
si [c'est] nécessaire pour l'application [de
la] loi...» Donc, c'est 67 que nous appliquons. Nous appliquons la loi,
Mme la Présidente, alors il n'y a pas d'enjeu, là.
La Présidente (Mme
Dionne) : ...Mme la députée, oui.
Mme Rizqy : Appliquer la loi... On ne peut pas sauter
directement à 67. Il y a une étape préalable qui s'appelle l'article 64. Puis, quand vous dites :
On a le droit de le faire... Là, je suis contente, vous avez commencé à lire,
mais vous n'avez pas terminé. «Nul ne peut», le législateur a commencé en
disant «nul ne peut». Quel est le signal, à ce moment-là, lorsque le
législateur, d'entrée de jeu, écrit «nul ne peut»? C'est que, la règle, là, en
partant, vous n'avez pas le droit de le
faire. Si vous le faites, vous devez respecter des paramètres. Ces paramètres
sont tous des conditions sine qua non pour le faire.
Alors,
on va faire un exercice ensemble, parce que je pense que c'est vraiment
pertinent. Oubliez complètement les données qui sont des données
paramétriques, tout ce qui est par exemple le nombre d'enseignants, le nombre
de professionnels de soutien, leurs résultats scolaires, ce n'est pas là. Nous,
on va se concentrer sur les renseignements personnels.
Un élève parle à l'éducatrice, se confie à elle,
dit : J'ai eu une agression sexuelle. L'éducatrice, sans le savoir,
s'en va l'inscrire dans son dossier, disons
qu'il y a un petit programme qui existe déjà, va écrire : Aujourd'hui,
Samuel m'a confié qu'il a eu une
agression sexuelle. L'éducatrice n'en a pas parlé avec le parent, l'éducatrice
fait juste l'inscrire : «agression
sexuelle». Évidemment, il y a d'autres démarches légales qui devront être
entamées, parce que, là, on a un adulte qui vient de recevoir un
témoignage d'un enfant en matière d'agressions sexuelles, puis il y a des
obligations légales qui sont déclenchées.
Disons que, plus tard, l'individu est arrêté, il y a eu un procès, et tout ça.
Ah! on complète : «Samuel a dû
témoigner, cette journée, au tribunal.» Ah! il y a eu une condamnation :
«Samuel a vu un psychologue.» O.K. Samuel, le lundi, est absent l'après-midi
parce qu'à chaque lundi il voit un psychologue. Tout ça est rentré dans le dossier.
Maintenant,
ça, c'est mon exemple concret. Si je lis : «Nul ne peut, au nom d'un
organisme public — ici,
centre de services scolaire, au nom du centre de services scolaire — recueillir
un renseignement personnel si cela n'est pas nécessaire à l'exercice des
attributions de cet organisme ou à la mise en oeuvre d'un programme dont il a
la gestion.» Ma question est toute simple. L'agression sexuelle, là, le parent
n'est pas au courant que ça a été inscrit dans son dossier, alors qu'il devrait l'être, en vertu de 64.1. Est-ce que ça,
c'est en lien avec la dispensation du cours de français, d'histoire ou
peu importe? Moi, je pense que non.
«Un organisme public
peut toutefois recueillir un renseignement personnel si cela est nécessaire à
l'exercice des attributions ou à la mise en
oeuvre d'un programme de l'organisme public avec lequel il collabore...» Ça non
plus, ça ne s'applique pas. Par
contre, si l'organisme veut absolument le faire, «la collecte visée au deuxième
alinéa doit être précédée d'une
évaluation des facteurs relatifs à la vie privée et s'effectue dans le cadre
d'une entente écrite transmise à la Commission. L'entente entre en
vigueur 30 jours après sa réception par la Commission.
«Cette entente doit
prévoir :
«1° l'identification
de l'organisme public qui recueille le renseignement et celle de l'organisme
public pour lequel la collecte est effectuée;
«2° les fins auxquelles
le renseignement est recueilli;
«3° la nature ou
le type du renseignement recueilli — donc, ici, l'agression
sexuelle;
«4° les
moyens par lesquels le renseignement est recueilli — donc,
ici, on met ça dans un logiciel informatique;
«5° les mesures
propres à assurer la protection du renseignement personnel — là,
ce serait l'article 67 et, plus tard,
ce que M. Lehoux nous a expliqué, qu'on verra toutes les procédures, ça,
ce serait à ce moment-là que ce serait respecté;
«6° la
périodicité de la collecte — donc,
pendant combien de temps est-ce qu'on va mettre à jour cette information
au niveau de l'agression sexuelle; et
«7° la durée de
l'entente — c'est-tu
pendant un an, deux ans, trois ans?»
Cet exemple,
pourquoi je veux le mettre en jeu, c'est que c'est des cas concrets. Et, selon
l'interprétation que vous, vous me donnez, M. le ministre, c'est que
votre interprétation, c'est que l'agression sexuelle pourrait rentrer dans le dossier, à l'école. On le met, ça monte au centre de
services scolaire, ça pourrait aller jusqu'au ministère. Puis là, effectivement,
l'article 67, on serait là. Le ministère, il n'y a pas de problème, eux
autres, il va falloir qu'ils fassent le critère de nécessité. Mais l'école,
elle, elle n'aura pas le critère de nécessité. Donc, n'importe qui à l'école va
savoir une information que, nécessairement,
ils n'ont pas nécessairement besoin d'avoir, n'importe qui au centre de services
scolaire aussi. Pire que ça, l'élève et la
famille ne savent pas pendant combien de temps cette information ultrasensible
va être dans le dossier de l'élève. Et je ne
suis pas certaine que l'élève, à l'âge... plus tard, là, adolescent ou l'âge
adulte, apprécierait de savoir qu'un renseignement aussi personnel a été
inscrit dans son dossier puis qu'il y a du monde qui l'ont vu.
• (11 h 20) •
Je vais vous donner un exemple concret.
Véronique Cloutier, même si elle l'a su par la suite, là, qu'il y a eu du
monde, là, qui sont allés voir son dossier personnel de santé, le mal a déjà
été fait. C'est ça, l'enjeu que j'ai. C'est que
Véronique Cloutier, oui, c'est une personnalité publique, mais sa vie privée,
là, malheureusement, il y a du monde qui n'ont pas respecté la loi.
Mais, au-delà de ça, c'est que là, ici, c'est des mineurs. Puis on peut avoir
votre objectif d'aller chercher des données
pour la réussite éducative, sans pour autant avoir des balises claires pour les
renseignements personnels.
Là, moi, ma question, elle va être vraiment
simple : Est-ce que vous voulez exclure les renseignements personnels des
collectes de données puis de rester seulement sur les données qui ne sont pas
des renseignements personnels, c'est-à-dire les résultats scolaires ou... Parce
que, dans l'exemple de Val-des-Cerfs, ça allait quand même plus loin que, là,
simplement des collectes de données d'information dans des résultats scolaires,
là.
M. Drainville : Mme la Présidente,
si l'objectif n'est pas de collecter des renseignements personnels, on n'a pas
besoin de projet de loi. Ce n'est pas compliqué. C'est parce qu'on parle de
renseignements personnels qu'on a un projet
de loi. Les renseignements non personnels ne nécessitent pas de projet de loi,
ils peuvent déjà être transmis. La loi d'accès
prévoit déjà, Mme la Présidente, la transmission des renseignements non
personnels entre organismes publics. La
raison pour laquelle on a un projet de loi, c'est parce qu'il s'agit de
renseignements personnels. Donc, la proposition de la députée est... je
ne me souviens plus du mot, c'est-tu tautologique ou peu importe, là, mais
c'est ça, là, c'est...
Mme Rizqy : ...le projet de loi.
M.
Drainville : Bien, ce n'est pas compliqué, c'est parce qu'on
parle de renseignements personnels qu'on met en place le cadre.
Mme Rizqy : Bien non. Si on reprend,
là, initialement...
M. Drainville : Mais c'est ça depuis
le début, Mme la Présidente, là.
Mme
Rizqy : Bien non. Depuis le début, l'objectif... Vous avez
fait des entrevues pour dire : Moi, je suis ministre de l'Éducation puis je ne sais pas le nombre de
profs qui manquent. Est-ce que, ça, vous considérez ça un renseignement
personnel?
M. Drainville : Bien, ça dépend.
Mais si...
Mme Rizqy : Bien non, voyons donc!
M. le ministre, c'est une donnée paramétrique, là.
M. Drainville : Bien non, mais ça
dépend si on veut connaître le nom des... le nombre... je ne sais pas, moi, le
nombre de profs qui ont un diplôme en éducation versus ceux qui n'ont pas de
diplôme en éducation...
Mme Rizqy : Vous l'avez aussi.
M. Drainville : ...et, parmi ceux
qui n'ont pas de diplôme en éducation, combien est-ce qu'il y en a qui ont un
diplôme dans une autre matière, et etc. Ça devient...
Mme Rizqy : Ça, vous l'avez déjà.
M. Drainville : Bien non.
Mme
Rizqy : Bien oui, la Vérificatrice générale l'a écrit dans
son rapport, c'est page 7. Dans son rapport, elle a inscrit,
même...
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente...
Mme Rizqy : Elle l'a écrit, dans son
rapport qui a été déposé le 3 mai 2023... elle a écrit que
l'information... elle a dû aller fouiller
dans les banques de données du ministère pour découvrir, au niveau des
non-qualifiés, le niveau de diplomation de chacun.
M.
Drainville : Mme la Présidente, on a l'information deux ans plus tard.
Mme Rizqy : Bien
ça, c'est un souci d'efficacité chez vous, là, tu sais?
M. Drainville :
Bien, Mme la Présidente, encore
une fois, si l'opposition libérale a changé de position sur l'accès aux
données, Mme la Présidente, je trouve ça grave, je trouve ça grave puis je le
déplore...
Mme Rizqy : Ben
voyons!
M.
Drainville : Bien, la députée de Saint-Laurent ne peut pas dire une
chose et son contraire dans la même phrase et ne pas prétendre qu'elle a changé
de position. Alors, je me répète, Mme la Présidente, les renseignements
personnels sont communiqués, comme le prévoit la loi, et, par la suite, il y a
un certain nombre de pare-feu qui nous assurent
que l'utilisation va être faite correctement, en toute sécurité. Il faut que je
fasse la preuve qu'il y a nécessitée, etc.
Pour reprendre
l'exemple qu'elle donne, Mme la Présidente, des exemples de cas très personnels
ou des cas d'informations ou de renseignements très personnels, Mme la
Présidente, si ça a été versé dans les bases de données du centre de services scolaire, avant de recueillir ces informations-là,
Mme la Présidente, le centre de services scolaire doit passer le test de
nécessité. Donc, il doit y avoir collecte en fonction du régime légal. Il ne
faut jamais oublier ça, Mme la Présidente,
là, parce que je pense qu'il y a un rappel qui est peut-être nécessaire ici, là.
La communication est possible, d'un
organisme public à l'autre, mais il faut d'abord que l'organisme d'origine ait
recueilli une information en fonction du test de nécessité. Le test de
nécessité, il est appliqué au départ. L'information est stockée dans le centre de services scolaire, le centre de services
scolaire peut la communiquer au dépôt, et là, une fois qu'elle est dans le
dépôt, moi, pour pouvoir avoir accès à cette information-là, je dois passer un
certain nombre de tests, dont celui de la nécessité.
Dans le cas qui nous
concerne, Mme la Présidente, il y a des informations, effectivement, qui vont
être des informations très pointues et très
personnelles, mais, si ce n'est pas nécessaire à mes fonctions, si je n'ai pas
fait la preuve que l'accès à ces
informations-là était nécessaire pour les fins de l'exercice, bien, je n'y
aurai pas accès, je ne passerai pas le test de nécessité, Mme la
Présidente. Et je peux prétendre peut-être le passer, mais, à ce moment-là, ce
sera le responsable de la donnée qui va
dire : Vous allez trop loin, M. le ministre, vous ne passez pas le test de
nécessité quand vous demandez d'avoir accès à telle ou telle
information.
Alors, l'inquiétude
de l'opposition, c'est que des informations personnelles puissent être utilisées
à des mauvaises fins. Mais moi, ce que je réponds à ça, Mme la Présidente,
c'est que le régime est mis en place pour justement faire en sorte que les
informations et les renseignements personnels soient utilisés à des fins qui
sont justes et qui correspondent aux
fonctions que le ministre a, qui correspondent au test de nécessité, et le test
de nécessité, il est très exhaustif, je n'ai pas besoin de le relire, je
ne crois pas, et qui devront faire l'objet d'un très, très grand nombre de
protections, et autres balises, et autres encadrements pour la suite des
choses.
Alors, Mme la
Présidente, on peut... on tourne en rond. On peut répéter ad nauseam les mêmes
arguments, là, mais moi, j'en reviens à mon point premier, là : Est-ce que
le Parti libéral du Québec est d'accord avec un régime de données qui va
permettre son efficacité, dans le respect de la sécurité des personnes, avec
des balises extrêmement exigeantes? Je
croyais que c'était le cas. Ça ne semble plus être le cas, Mme la Présidente,
et je trouve ça très, très, très décevant, je pense. Puis je pense que
ça veut dire qu'on risque de passer beaucoup de temps encore sur ce bloc-là. Et
je pensais qu'à tout le moins, sur les
données, on allait s'entendre. Malheureusement, il ne semble pas que ce soit le
cas.
Mme Rizqy : M.
le ministre, je tiens à vous rassurer, le Parti libéral du Québec, pour ce qui
est des données qui sont facilement... qu'on
est capables d'anonymiser, par exemple les résultats scolaires, le nombre
d'enseignants, le nombre de départs à la retraite, on n'a aucun enjeu.
C'est pour ça qu'on fait la distinction, puis elle existe même d'un point de
vue légal, entre données et renseignements personnels. Mais je tiens à
souligner que, de son propre aveu, le ministre
vient tout simplement de nous dire, textuellement, qu'il a déjà les données,
c'est juste que ça lui prend deux ans à les traiter. Donc, à ce
stade-ci, pourquoi qu'on a un projet de loi, si ce n'est pas un enjeu
d'efficacité au sein de votre ministère?
M. Drainville :
Bien, Mme la Présidente, une question d'efficacité... C'est une
question, dans certains cas, de propriété de la donnée, on a déjà expliqué ça,
Mme la Présidente. L'une des raisons pour lesquelles les centres de services
scolaires ne transfèrent pas la donnée lorsqu'on la demande, dans certains cas,
c'est qu'ils ne jugent pas qu'on a le
pouvoir de l'obtenir. C'est pour ça. C'est une des raisons pour lesquelles on
se donne un cadre légal. Ce n'est pas une question de dire : Ils
ont déjà la donnée. Dans certains cas, on l'a, mais on l'a beaucoup trop tard.
Si je comprends bien,
Mme la Présidente, la députée de Saint-Laurent, elle serait d'accord avec un
régime de données qui permettrait au ministre d'avoir plein accès à toutes les
données, deux ans en retard. Ce n'est pas ma conception d'une saine gestion du
ministère de l'Éducation, Mme la Présidente. Ce n'est pas sérieux de
dire : On va aider un élève qui a des difficultés en français en quatrième
année, mais on va l'aider une fois qu'il va être rendu en sixième année. Non,
je ne pense pas. L'idée de mettre en place un système de données, Mme la
Présidente, qui est efficace et qui nous
permet d'avoir accès à la donnée en temps réel, c'est pour pouvoir agir pendant
qu'il en est encore temps, pas deux ans plus tard.
Mme Rizqy : Respectueusement, ce
n'est pas ce que nous, on dit. Mais votre interprétation des résultats scolaires par les équipes-école, je trouve ça un
peu blessant pour eux, là, c'est... La façon que vous voyez ça, c'est que, vu que vous n'êtes pas,
vous, en mesure... Vous dites que ça vous prend deux ans à avoir de
l'information. C'est comme si vous pensez que l'équipe-école, en
décembre, lorsqu'ils voient qu'il y a un élève qui est en échec, il n'y a rien
qui se passe. Pensez-vous sincèrement que
l'équipe-école n'est pas déjà en train d'agir, que l'équipe-école n'est pas en
train de tout mettre en oeuvre pour aider cet élève? Voyons donc! Ils
n'attendent pas deux ans, ils sont en action.
Puis je vous réfère,
à ce moment-là, au rapport de la Vérificatrice générale, elle dit clairement
qu'il y a de l'information qui est à votre ministère puis, quand elle demandait
l'information à votre ministère, on répondait : Non. Et c'est elle, avec son équipe, qui est allée dépoussiérer, trouver
l'information puis faire quoi? Un tableau Excel. D'ailleurs, je soupe
avec elle, ce soir. Je lui passerai vos salutations, très sincèrement.
Maintenant, 64, moi,
j'ai besoin de comprendre...
M.
Drainville : Avec la Vérificatrice générale?
Mme Rizqy : Oui,
monsieur.
M.
Drainville : Bien, vous la saluerez de ma part.
Mme Rizqy : Avec beaucoup de plaisir. Vous pouvez même vous
joindre à nous, peut-être. Ah! ce serait fort utile, d'ailleurs, ça, ce
serait utile.
M. Drainville :
Bien, je pense qu'il faut garder
une saine distance, Mme la Présidente, entre la fonction ministérielle
et la fonction de Vérificatrice générale. Je ne crois pas que ce soit une bonne
idée.
Mme Rizqy : Oui. Mais je passe mes salutations. Vous avez raison.
Alors, je passe quand même vos salutations.
La Présidente (Mme
Dionne) : ...sujet du jour. Merci.
• (11 h 30) •
Mme Rizqy : Oui. 64. Alors, si on fait l'exercice, vous,
renseignements personnels, est-ce que vous incluez un divorce?
M.
Drainville : Mme la Présidente, les renseignements personnels qui sont
recueillis par les centres de services
scolaires doivent l'être en fonction du test de nécessité. Si le centre de services scolaire ne
passe pas le test de nécessité, à ce
moment-là, il ne peut pas recueillir des informations qui ne passent pas le
test de nécessité. Si le centre de services
respecte la loi, passe le test de nécessité et recueille des informations x, y,
z, une fois que ces informations-là ont été recueillies, la loi d'accès
prévoit que ces informations-là peuvent être communiquées à un autre organisme public. Et, s'il souhaite les utiliser, il doit
passer le test de nécessité, notamment, dans le cas de 23, obtenir une autorisation, etc. Alors, ça fait 10 fois je
le dis, là, ou pas loin, Mme la Présidente, je peux le répéter une
11e fois, là, mais...
Mme Rizqy : Ah!
non, non, non, s'il vous plaît.
M.
Drainville : Cueillette à l'origine, test de nécessité, centre de
services scolaire, communication, parce que c'est
un autre organisme public, utilisation, point d'interrogation, demande
d'autorisation, test de nécessité, etc. C'est comme ça que la loi s'applique, Mme la Présidente, c'est la loi d'accès,
et elle s'applique dans le projet de loi comme elle s'est toujours
appliquée, madame... On ne change rien à... Je ne propose pas d'amendement, là,
à la loi d'accès, Mme la Présidente.
Et, à ce que je
sache, les gouvernements libéraux précédents ont appliqué la loi d'accès.
Malheureusement, ils n'ont pas mis en place un système de données. Ils auraient
dû. Pendant, quoi, 13 ans et demi, là, qu'ils ont dirigé le ministère de
l'Éducation, c'est dommage que, pendant ces années-là, aucun ministre libéral
de l'Éducation n'ait souhaité mettre en
place un système de données. Là, on le met en place. Et j'espère...
Honnêtement, Mme la Présidente, je ne désespère pas d'avoir l'appui de
l'opposition libérale sur la mise en place de ce système de données. Je le
répète, je ne perds pas espoir, je pense qu'ils en voient l'utilité.
Bon.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le ministre. Oui, Mme la députée.
Mme Rizqy : Je
ne tomberai pas dans le piège de faire des attaques partisanes, je vais rester
sur l'article 64. Au début de notre échange, ma première question, c'était
de comprendre qui passait le test de nécessité. M. Lehoux nous a clairement expliqué que le test de
nécessité n'était pas fait par les commissions scolaires mais par le ministère.
Alors là, j'aimerais juste comprendre est-ce que qu'est-ce qu'on m'a dit
à 10 heures est toujours vrai à 11 h 33.
M.
Drainville : Je pense que M. Lehoux a été mal interprété, Mme la
Présidente. Alors, on va permettre à M. Lehoux de redire ce qu'il a déjà
dit une première fois.
La Présidente (Mme
Dionne) : M. Lehoux.
M. Lehoux (Stéphane) : Oui. Alors,
pour l'utilisation, lorsque le ministre fait une demande d'utilisation des
informations qui sont dans le système de données, le test de nécessité
s'applique à la demande que le ministre fait, donc... et
non pas au centre de services scolaire. Par contre, ce qui est vrai, c'est que,
si un centre de services scolaire collecte une information, il doit le faire en
fonction de ces critères de nécessité pour recueillir son information au niveau
du centre de services scolaire. Donc...
Mme Rizqy : J'écoute
attentivement tout votre propos, M. Lehoux.
M. Lehoux (Stéphane) : Oui, tout à fait. Alors,
je suis désolé si j'ai laissé... fausse interprétation, mais moi, j'étais...
le test de nécessité était associé à la demande que le ministre fait.
Mme Rizqy : Merci
pour votre éclairage. Je pense qu'on devrait laisser parler plus souvent
M. Lehoux, ça va aller plus vite, parce qu'il explique de façon rapide.
Alors, si je comprends bien, le ministre, quand il veut accéder à une information, il y a un test de nécessité. Au
niveau, maintenant, de la collecte de l'information, est-ce qu'il y a un
test de nécessité pour la collecte au niveau
de l'école, centre de services scolaire ou il n'y en a pas, de test de
nécessité?
M. Lehoux
(Stéphane) : La réponse est oui.
Mme Rizqy : O.K.
Alors, quel est ce test de nécessité?
M.
Drainville : Bien, le même que tout le monde, là.
Mme Rizqy : Mais,
moi, M. le ministre...
M.
Drainville : Mme la Présidente, je l'ai lu, là, je vais le relire. La
députée de Saint-Laurent était présente lorsqu'on a lu le jugement ou le résumé
du jugement, mais je vais le refaire avec grand plaisir.
Mme Rizqy : Non,
je n'étais pas là. Pardonnez...
M. Drainville : «Un renseignement sera nécessaire non pas lorsqu'il pourra être jugé
absolument indispensable ou, au contraire, simplement utile. Il sera nécessaire
lorsque chaque fin spécifique poursuivie par l'organisme — dans
ce cas-ci, le centre de services — pour
la réalisation d'un objectif lié à ses attributions, sera légitime, importante,
urgente et réelle, et lorsque l'atteinte au droit à la vie privée que
pourra constituer la cueillette, la communication ou la conservation de chaque élément de renseignement sera proportionnelle à
cette fin. Cette proportionnalité jouera en faveur de l'organisme — le centre de services scolaire, dans ce cas-ci — lorsqu'il
sera établi que l'utilisation est rationnellement liée à l'objectif, que
l'atteinte est minimisée et que la divulgation du renseignement requis est
nettement plus utile à l'organisme que
préjudiciable à la personne. Autrement, le droit à la vie privée et à la
confidentialité des renseignements personnels devra prévaloir.»
Ce test de nécessité,
Mme la Présidente, il s'applique aux centres de services scolaires lorsque
ceux-ci font la cueillette des informations à caractère personnel au début du
processus.
Mme Rizqy : Pardonnez
mon ignorance, je n'ai pas... je n'ai pas, malheureusement, pas le texte devant
moi.
M.
Drainville : Bien oui, vous l'avez. Pardonnez-moi, Mme la Présidente,
si la députée va à l'article...
Mme Rizqy : Sur
Greffier?
M.
Drainville : Non, mais, si vous allez à l'article 6.8...
Mme Rizqy : Oui.
M. Drainville :
Vous allez voir juste en bas «note additionnelle», c'est là que le...
Mme Rizqy : Dans
«notes additionnelles»? Moi, je n'ai pas de cahier de ministre, hein,
monsieur...
M.
Drainville : On l'a déposé à la... on l'a déposé à la commission
parlementaire, Mme la Présidente. Est-ce qu'on peut le... est-ce qu'on peut le
redistribuer?
Mme Rizqy : Il
est sur Greffier?
La Présidente (Mme
Dionne) : Il est sur Greffier, effectivement.
Mme Rizqy : Parfait. Alors, est-ce que cette décision
s'appliquait au niveau de la communication ou de l'inscription du
renseignement?
M. Drainville : Un renseignement
sera nécessaire non pas lorsqu'il pourra être jugé indispensable, etc. Je peux
laisser M. le juriste répondre à cette question.
M.
Guyon Martin (Alexandre) : Oui. En fait, le test de nécessité
s'applique partout, en fait, où... à 64, à 67, s'applique... À chaque fois qu'on doit rencontrer le critère de
nécessité, la définition de la jurisprudence que le ministre vient de
lire s'applique.
Mme Rizqy : ...est-ce
que l'article principal contesté dans cette décision, est-ce que c'était
l'article 67?
M. Guyon Martin
(Alexandre) : Ah! ça, je ne pourrais pas dire, je ne connais pas le
jugement.
Mme Rizqy : Parce
que c'est juste pour savoir, dans les faits, juridiquement, est-ce qu'on se
situe à une interprétation de la communication de renseignements en vertu de 67
ou en vertu de 64? Parce que 64 est beaucoup plus
exhaustif en matière de critères. De toute façon, je vais être obligée d'aller
lire la décision, là, tout simplement. C'est parce que si vous l'aviez,
tant mieux, mais sinon, ce n'est pas grave. Je ne veux pas non plus que vous
vous hasardez à répondre.
M.
Drainville : On va vous revenir, Mme la Présidente.
Mme Rizqy : Parfait.
Parce que si... puis j'aime ça, merci, parce que, là, on peut avancer avec ces
critères-là. Moi, ma question,
je veux juste savoir est-ce que le ministère a fait l'exercice suivant, c'est-à-dire, par
exemple, en vertu de cette décision,
est-ce que l'inscription d'un divorce, est-ce que ça rencontre les critères?
Est-ce que l'inscription d'une fugue d'une adolescente ou d'un adolescent,
est-ce que ça rencontre les critères? Est-ce qu'une tentative de suicide, est-ce que ça rencontre les critères de cette
décision? Est-ce qu'une agression sexuelle... Est-ce que cet exercice a été
fait au sein du ministère pour savoir
si, oui ou non, on respecte le tribunal? Si oui, à ce moment-là, est-ce qu'on
veut le codifier?
Des
voix : ...
M. Drainville :
Mme la Présidente, ça va être au cas par cas. Puis, encore une
fois, au moment où la demande sera faite pour l'utilisation, il faudra
appliquer les critères de nécessité.
Si vous regardez 6.8,
Mme la Présidente : «Le ministre peut demander au gestionnaire
l'autorisation :
«1° de recevoir
communication de renseignements personnels détenus par un organisme;
«2°
d'utiliser des renseignements personnels déposés par un organisme dans le
système de dépôt et de communication de renseignements.
«La demande
d'autorisation doit être présentée par écrit au gestionnaire et elle
doit :
«1°
préciser les finalités pour lesquelles la communication ou l'utilisation d'un
renseignement est demandée et démontrer que les renseignements sont
nécessaires aux fins de l'exercice de ses fonctions et pouvoirs visés par la
présente loi...», etc.
Mme la Présidente, la
députée de Saint-Laurent peut donner tous les exemples possibles et
impossibles, c'est tout à fait correct, mais c'est au moment de la demande
d'utilisation que je devrai faire la démonstration que c'est nécessaire à
l'atteinte de l'objectif. Et donc des renseignements personnels, Mme la
Présidente, qui n'ont aucune pertinence par rapport à l'objectif qu'on souhaite
atteindre, bien, je n'aurai pas accès à ces renseignements-là, personne n'aura
accès à ces renseignements-là, Mme la Présidente. C'est ça, le test de
nécessité. Le test de nécessité, c'est de dire : Ce que tu demandes,
est-ce que ça a rapport avec l'objectif visé? Et est-ce que l'objectif visé
fait partie des fonctions qui sont les
tiennes? Et est-ce que l'objectif visé rencontre les critères de la loi,
notamment les fameuses finalités, là?
Bon, alors, les finalités, on les connaît, les finalités, hein? Les finalités,
c'est notamment la réussite scolaire. Alors...
• (11 h 40) •
Mme Rizqy : Mais
moi, peut-être que, si je peux rephraser...
M.
Drainville : ...veiller à la qualité et à l'amélioration des services
éducatifs, veiller à la réussite éducative, assurer un suivi du parcours
scolaire des élèves, favoriser une gestion et une planification des ressources.
Si les renseignements qui sont demandés, Mme la Présidente, qui ont été
transmis légalement, s'ils n'ont aucun rapport avec cette finalité, bien, je ne
les demanderai pas. Pourquoi je demanderais, Mme la Présidente, des
renseignements comme... Ce n'est pas de mes
affaires, la loi m'interdit. Puis d'ailleurs, le test, je ne passerai pas le
test de nécessité, Mme la Présidente, ce n'est pas compliqué, ça fait
que la question ne se pose pas.
Ça fait que la
députée de Saint-Laurent soulève des cas hypothétiques, mais c'est des cas
hypothétiques, Mme la Présidente, qui ne
sont pas... comment dire, qui ne surviendront pas parce que les balises mises
en place vont faire en sorte qu'ils
ne surviendront pas. Bien, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise, Mme la
Présidente, c'est ça, la réalité.
Mme Rizqy : Bien, la réalité, M. le
ministre... que je viens de comprendre le pourquoi que vous ne comprenez
pas notre drapeau rouge. C'est que vous,
vous portez votre chapeau de ministre, à juste titre, puis vous le portez très
bien, mais vous portez aussi vos lunettes de ministre. Vous dites
toujours : Je ne le demanderai pas, je ne le demanderai pas, je vais faire le test de nécessité. Vous,
vous êtes à 67, vous êtes au niveau de la communication de l'information. Nous,
on est encore à l'inscription.
L'inscription, ce n'est pas vous qui allez la faire. L'inscription, c'est
l'école, sous l'égide du centre de
services scolaire. Alors, c'est pour ça que là, vous, vous parlez, vous êtes
dans le «après», dans la communication, nous, on est dans la collecte et
inscription de l'information. C'est pour ça que ma collègue n'arrête pas de
vous dire, c'est important, le renseignement personnel, il faut le définir,
c'est quoi qui va être utile pour la réussite éducative.
Et
prenons toujours l'exemple de Val-des-Cerfs, parce que je pense, c'est le
dossier que M. Lehoux connaît très bien. Est-ce qu'au niveau de la
collecte d'informations pour Val-des-Cerfs, quels ont été les types de
renseignements personnels qui ont été collectés? Il ne doit pas y en avoir un
tas, vous dites qu'il n'y en a pas un paquet, alors c'est quel type de
renseignements personnels qui ont été collectés dans le cas de Val-des-Cerfs?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : M. Lehoux.
M. Lehoux (Stéphane) : Oui.
Peut-être je me permettrais de préciser, si c'est possible, au niveau des... Je
comprends la sensibilité de l'accès ou la
disponibilité des données. Sachez que les données, qu'elles soient au ministère,
qu'elles soient dans un centre de services
scolaire, elles sont protégées en fonction toujours des critères qui sont
associés à l'intégrité, la
disponibilité, la confidentialité. Tout ça est géré par des politiques de
sécurité du système d'information et notamment,
surtout... et parmi... dans cette politique de sécurité et des systèmes
d'information, on retrouve notamment de quelle façon l'accès aux données
est régulé, contrôlé, sécurisé contre les accès non autorisés.
Donc,
évidemment, ce n'est pas... la donnée n'est pas offerte à tous et pour tous,
mais elle est accessible aux bonnes personnes selon les besoins qu'elles
en ont. Et donc un D.G., un directeur général pourrait ne pas avoir accès à la même information que le directeur d'école et que
l'enseignant, dans les systèmes actuels du centre de services scolaire.
Et donc c'est déjà... L'information est déjà contrôlée et gérée de façon à
limiter son accès selon les rôles de chaque personne dans l'établissement.
Alors, la donnée qui sera déposée dans le
système de dépôt et de communication aura le même... sera sous les mêmes politiques, c'est-à-dire que, dans un
centre de services scolaire, l'information sensible qui pourrait lui être... être
déposée profitera des mêmes sécurités en termes de gestion, de contrôle à son
accès. Donc, ça fait partie d'un... ça fait
partie d'un ensemble, seulement les personnes autorisées, même à l'intérieur
d'un centre de services scolaire, auront accès à cette information-là selon... que selon leurs rôles qui sont
définis à l'intérieur des politiques déjà déterminées par les centres de services scolaires, et il en sera
de même du côté du ministère. Donc, je pense que cette... je tenais à préciser cette
information-là.
Mme Rizqy : Je vous remercie,
c'est une information très appréciée. Moi, je vais vous citer, en revanche, un sage : «Le risque zéro n'existe pas.» C'était
le ministre de la Cybersécurité. Alors... Et c'est vrai. Alors... Et on va...
je ne vous demande pas non plus de nous donner une garantie de 100 %, je
sais que, malheureusement, personne n'est à l'abri.
M. Lehoux (Stéphane) : Le risque
zéro n'existe pas.
Mme Rizqy : Maintenant, si vous avez
la liste des renseignements... Val-des-Cerfs, ça va peut-être nous permettre
aussi de voir qu'est-ce qui a été collecté jusqu'à présent.
M. Lehoux
(Stéphane) : O.K. Alors, l'information que j'ai, c'est que le
système de Val-des-Cerfs, le système, notamment, de... le système de prévision
du décrochage utilise plus de 450 variables qui ont été sélectionnées
pour la prédiction du modèle. Parmi ces variables, on trouve notamment des
variables personnelles au niveau des élèves, de la famille, les difficultés
d'apprentissage, l'assiduité, comportementales, académiques, des données sur
les variables, des mémos internes, des messages.
Mme Rizqy : ...vous parlez plus vite
que moi, ce qui est un fait exceptionnel, M. Lehoux.
M. Lehoux (Stéphane) : Et je suis
calme en plus. Je me force.
Mme Rizqy : Et vous avez de l'humour
et de la répartie en plus. 450 variables, est-ce que...
M. Lehoux (Stéphane) : 450...
Mme
Rizqy : 450 variables, est-ce que ça veut dire des
indicateurs? Juste pour être sûre d'avoir le même... Donc, c'est
450 indicateurs, là.
M. Lehoux (Stéphane) : Oui.
Mme Rizqy : O.K. Juste...
Attendez-moi une seconde. Je ne suis pas aussi rapide que vous. Est-ce que ça,
c'est 450 différents indicateurs, donc...
M. Lehoux (Stéphane) : Si on...
Allons-y de façon globale. Si on parle des résultats, par exemple, alors, les
résultats à toutes les matières sont une donnée différente.
Mme
Rizqy : O.K. Parfait. Après ça, dans le... dans la...
Donc, il y aurait, par exemple, dans les 450, il y aurait des groupes de
familles, on pourrait dire «données Réussite éducative». Après ça, dans
personnel, ce serait quoi?
M.
Lehoux (Stéphane) : Je vous donne l'information que j'ai. Donc, si on
parle des variables personnelles, on parle des variables personnelles au niveau
de l'élève et au niveau familial également.
Mme Rizqy : Familial.
Est-ce que ça pourrait, par exemple, inclure un divorce?
M. Lehoux
(Stéphane) : Ça pourrait inclure le statut... le statut, l'état civil
des parents.
Mme Rizqy : O.K.
Est-ce que ça pourrait inclure, par exemple, le décès d'un parent?
M. Lehoux (Stéphane) : Je ne pourrais pas vous
donner en détail chacune des informations. Ce qui est important de
comprendre, c'est que...
Mme Rizqy : Pensez-vous
qu'on pourrait demander à Val-des-Cerfs de nous donner le détail? Parce qu'on
est en train de légiférer, et je me rends compte qu'on légifère sur la base de
Val-des-Cerfs, qui est l'exemple qui est donné
depuis le tout début de cette... de l'étude détaillée. Il me semble que ce
serait à propos pour nous, comme légistes qui participent à
l'élaboration de ce projet-là, vraiment juste de comprendre exactement c'est
quoi, le renseignement personnel, parce que
450 facteurs, indicateurs, variables, là, moi, ça me semble énorme. Puis
comportemental, est-ce que ça peut inclure... ma collègue me disait,
Brigitte, la prise de médicaments, est-ce que ça pourrait inclure ça aussi?
M. Lehoux (Stéphane) : Les données qui sont
utilisées dans le modèle prédictif de Val-des-Cerfs permettent... dans le fond, sont utilisées dans un contexte de
prévision du décrochage. Alors, les données, comme je mentionnais, de niveau personnel, les données également... le
modèle économétrique a permis de déterminer également que la situation familiale, les difficultés d'apprentissage, le
succès scolaire, l'assiduité en classe, les problèmes de comportement sont
des facteurs à risque de décrochage qu'il
faut considérer pour pouvoir déterminer les... tenter de déterminer les élèves
qui pourraient être à risque de
décrochage. De même, certaines informations en lien avec la situation
économique, l'encadrement scolaire, le sentiment d'appartenance,
l'engagement scolaire sont également des éléments qui ont une influence, qui
sont documentés, en lien avec les risques de décrochage.
• (11 h 50) •
L'objectif, c'est de
permettre... c'est de mettre en lumière, au final, les élèves qui... on peut
qualifier de décrocheurs silencieux, donc
les élèves qui sont... non pas les élèves où l'évidence, elle est présente, et
vous le soulignez avec justesse, lorsque les équipes-écoles peuvent
déterminer effectivement que certains élèves présentent des risques de décrochage évidents, mais il y a également des
élèves qui sont... qu'on appelle des décrocheurs silencieux, qui fait que, tranquillement,
certains événements de leur vie peuvent avoir graduellement une influence négative
sur la réussite éducative. Donc, ce n'est
pas évident, ce n'est pas... ça ne saute pas aux yeux au premier regard, mais
ces éléments-là, combinés ensemble, peuvent tout à coup avoir une
influence sur le parcours de la réussite éducative. Et c'est dans cet esprit-là que l'ensemble des données sont
utilisées pour éviter justement d'avoir des biais en fonction du modèle
prédictif.
Mme Rizqy :
Et, dans ce cas-là, par exemple... Tu veux-tu la poser, la question? Juste...
très bonne question.
Mme Garceau :
Juste au niveau de Val-des-Cerfs, parce que je regarde l'article 64.1,
donc, concernant le fait que vous avez
450 facteurs, mais surtout ceux qui sont hautement personnels, est-ce que
ça veut dire que la direction de Val-des-Cerfs a obtenu le consentement
des parents pour inscrire cette information-là dans le dossier de l'élève?
M. Lehoux
(Stéphane) : Les données utilisées par Val-des-Cerfs ont été récoltées
dans un objectif de test de nécessité que l'établissement doit mettre en place
lorsqu'il recueille une information.
Une voix :
...
Mme Rizqy : Mais
est-ce qu'on l'a ce... Est-ce qu'on l'a?
M. Lehoux
(Stéphane) : Est-ce qu'on a...
Mme Rizqy : Bien,
est-ce qu'on a... est-ce qu'on l'a, factuellement, ce test de nécessité qui a
été rencontré?
Une voix :
...
Mme Rizqy : Non,
non, non, de façon spécifique à Val-des-Cerfs.
M.
Drainville : Bien, Mme la Présidente, bien, je n'ai pas parlé de ça
très spécifiquement avec le directeur général de Val-des-Cerfs, mais le... je
prends pour acquis que le service du contentieux du centre de services applique
la loi. Alors, la loi s'applique, Mme la Présidente. La... Si je comprends bien
le sens de la question, c'est... dit
autrement : Êtes-vous certain que le centre de services scolaire a bien
respecté la loi? Mme la Présidente, je prends pour acquis que le centre
de services scolaire respecte la loi. La loi, c'est la loi.
Mme Rizqy : M. le ministre, si
c'était le cas...
M.
Drainville : Bien là, êtes-vous en train... avez-vous des
informations à l'effet qu'il y a des centres de services scolaires...
Mme Rizqy : Bien, ce n'est pas à moi
de faire la démonstration...
M. Drainville : ...au Québec qui ne
respectent pas la loi?
La Présidente (Mme Dionne) : ...s'il
vous plaît.
Mme
Rizqy : Ce n'est pas à moi de faire la démonstration par
la négative. En fait, c'est impossible de faire une démonstration par la négative dans le cas présent.
C'est plutôt à vous de... Si vous me donnez l'exemple de Val-des-Cerfs depuis le jour 1, ça serait plutôt à vous de
me dire, bien, que 64 et 64.1 ont été respectés, et voici la preuve, puis on
aurait le consentement légal des
parents qui a été signé. 64.1 est encore plus précis que ce que vous me citez
comme décision.
M. Drainville : Mme la Présidente,
les centres de services sont des organismes autonomes, et... dans le domaine de l'application du test de nécessité
comme dans le reste, et puis le projet de loi n° 23 n'y change rien, Mme
la Présidente.
Mme
Rizqy : ...est respecté. Même si vous me dites «le critère
de nécessité», j'ai quand même 64.1, j'ai un mineur. La décision que
vous me citez, est-ce qu'elle fait...
M. Drainville : Mme la Présidente,
si la députée de Saint-Laurent veut savoir comment ça s'est passé au centre de
services de Val-des-Cerfs, je pense... je suis certain que la direction du
centre de services se fera un plaisir de lui faire cette démonstration-là.
Mme Rizqy : ...briefing technique?
M. Drainville : Je dis, Mme la
Présidente, que les centres de services, à moins qu'on me fasse une
démonstration contraire, les centres de services scolaires au Québec, Mme la
Présidente, respectent les lois du Québec. Et donc pour pouvoir recueillir des
renseignements personnels, puisque c'est de ça dont il s'agit, ils doivent
passer le test de nécessité. Et de laisser entendre qu'ils ne respectent pas le
test de nécessité... En tout cas, si on veut laisser entendre cela, et je pense
qu'il faut être... il faut faire une démonstration qu'on a des informations à
cet effet, Mme la Présidente, là. Moi, je n'ai pas d'information à cet effet
puis je... si on est pour poser des questions sur l'application de la loi,
j'espère qu'on...
Mme
Rizqy : Moi, mon travail, là, comme... moi, mon travail,
là... Je n'ai pas vos effectifs, M. le ministre. Vous voyez, on est deux députées, une excellente
recherchiste, puis, si vous pensez qu'il y a du monde en arrière, là, non, non,
non, c'est ça, c'est ce que vous voyez, O.K.? Je suis très sérieuse, là,
puis j'essaie de faire le meilleur...
M.
Drainville : ...tout seul avec un recherchiste, Mme la
Présidente, pendant trois ans et demi, ça fait que je sais...
Mme Rizqy : Mais vous comprenez...
M. Drainville : ...je pense que je
sais de quoi il s'agit.
Mme Rizqy : ...tu sais, le travail
qu'on fait, ce n'est pas d'essayer de vous prendre en défaut, là, ce n'est pas
ça du tout. Là, ma collègue, ce qu'elle tente de vous parler, là, c'est que...
Nous, si vous nous parlez d'un exemple concret de 64, 64.1 avec Val-des-Cerfs,
on veut juste comprendre. Et c'est pour ça, je vous dis : Si vous voulez
faire un briefing technique, on va le faire avec... Parce qu'en plus... Parce
qu'imaginez, là, M. Lehoux vient de nous expliquer que, pour un
déterminant, le déterminant qui est le décrochage scolaire, il y a eu
450 données différentes qui ont été
recueillies. Donc, ça, là, ce n'est pas, par exemple... Ça, c'est juste pour le
décrochage scolaire, là, ce n'est pas,
par exemple, les activités physiques, l'embonpoint. Il y a plein d'autres
affaires, là, qu'on peut faire de la collecte d'informations en
éducation, là. Moi, je veux juste savoir. Puis ce n'est pas mon fardeau de
preuve à moi, puis je vais oser dire, même
je vais être très gentille, ce n'est même pas votre fardeau de preuve à vous,
c'est notre fardeau de preuve, collectivement, à nous tous. Parce qu'une
fois que vous déposez le projet de loi, vous le savez, il ne vous appartient plus, il nous appartient. Puis nous,
notre rôle, c'est de s'assurer de tout comprendre pour qu'après, de façon
commune, on est capable de... de l'expliquer. Moi, à ce stade-ci, c'est pour ça
que, tantôt, j'ai dit : Il faut que je comprenne le b. a.-ba de façon
technique, dans le quotidien, comment que ce projet de loi va se traduire.
Puis...
M. Drainville : ...là, quand
même, en long et en large.
Mme
Rizqy : Oui, la
partie 67, on l'a dit, la partie, là, après, là, ça, là, moi, là, je donne
un 100 % à M. Lehoux, 100 %.
Super. Et je vais aller plus loin, M. le ministre, je vous donne, à vous, une
étoile. La partie... le après, vous nous l'avez expliqué correctement.
On est encore sur le début, avant que l'information monte à vous, ce qui va
être inscrit. Parce que nous, là, très franchement,
humblement, nous n'étions pas du tout au courant de Val-des-Cerfs puis de la
collecte d'informations aussi précises qui est faite. Humblement, on n'est pas
au courant. Nous, on pensait venir travailler sur des données paramétriques,
beaucoup plus larges.
Donc, vous comprendrez qu'on a un centre de services
scolaire qui collecte des informations, 450 points différents sur un
enjeu, là, ce n'est pas tous les enjeux en éducation, là. Puis vous ne nous
donnez même pas la liste au global. On nous donne des thèmes. On dit :
Oui, possible, un divorce, possible ci, possible ça. O.K. Comment ça s'est fait
concrètement, tout ça? C'est juste ça qu'on a besoin de savoir. Puis ce n'est
pas parce qu'on est bocquées, M. le
ministre, là, c'est... on veut vraiment bien faire les choses. Puis une fois
qu'on l'aura compris... Puis, si vous me dites : Marwah, on va
suspendre là-dessus, là, on va faire un briefing technique, on va arrêter d'en
parler puis on va se parler, M. Lehoux
puis moi avec ma collègue dans un autre... dans un espace, le matin, très tôt,
là, ou très tard le soir, en dehors de la commission... Parce que, si on
est capable d'avoir un briefing technique juste là-dessus, là, on va le prendre, on va sauver du temps ici en commission,
on va arrêter de parler de ça ici, puis on va le faire à l'extérieur de la
commission.
M. Drainville : Mme la
Présidente...
Mme Rizqy : On a fait le briefing
technique déjà, oui.
M. Drainville : Il y a eu un
briefing technique, puis il n'y a personne qui s'est présenté de l'opposition.
Mme Rizqy : Bien non, ce n'est pas
vrai, on était là. Non, le Parti libéral était présent.
M. Drainville : Il
n'y a aucun élu... il n'y a aucun élu, aucun élu, bon, ce n'est pas compliqué,
il n'y a aucun élu du Parti libéral qui s'est présenté au briefing
technique. Ce n'est pas ma...
Mme Rizqy : ...qui était présente,
c'était notre recherchiste, puis vous savez très bien qu'on est...
M. Drainville : Bien oui, alors
ce n'est pas de ma faute, ça, Mme la Présidente, là.
Mme Rizqy : Bien, voyons donc! On
est en effectif réduit, comme vous le savez, hein? Et nous, au moins, on avait
une recherchiste présente sur la ligne pour le Teams, soit dit en passant. Puis
je vais le dire très franchement, ce n'est pas chic de votre part.
M. Drainville : Ce n'est pas un
reproche.
La Présidente (Mme Dionne) : Un
à la fois, s'il vous plaît.
Mme Rizqy : Bien oui, c'est un
reproche.
M. Drainville : ...la députée
me demande un briefing technique. Je lui réponds qu'il y en a eu un, et elle n'était
pas présente. Ce n'est pas de ma faute.
Mme Rizqy : ...ce n'est pas chic de
votre part.
La Présidente (Mme Dionne) : Un
instant, s'il vous plaît. À l'ordre!
M. Drainville : Bien là, qu'est-ce
que vous voulez que je réponde?
La Présidente (Mme Dionne) :
Bon, bien, je vais suspendre la commission quelques instants, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 11 h 59)
(Reprise à 12 h 08)
La Présidente (Mme Dionne) :
La
commission est maintenant prête à reprendre ses travaux. Donc, juste quelques
petites remarques, là, de faire attention de ne pas mentionner l'absence d'un
collègue dans le cadre des travaux sur le projet de loi, et je vous demanderais
aussi de revenir à l'étude de l'article en discussion présentement. Donc, M. le
ministre, je vous laisse la parole.
M.
Drainville : Bien, Mme la Présidente, l'information que
nous avons, en tout cas, par rapport à Val-des-Cerfs, là, parce qu'on
n'est pas les représentants de Val-des-Cerfs ici, là, mais les informations que
nous avons, c'est qu'ils ont commencé leur modèle prédictif en 2017. Ils ont
commencé leur modèle prédictif en 2017 et ils l'ont fait à partir de
l'information qu'ils recueillaient. Et ce modèle-là, évidemment, a évolué.
Alors, ils ont continué à recueillir de l'information. Et
ce qu'il faut retenir, Mme la Présidente, c'est que l'objectif de cette
cueillette-là, c'est de diminuer le taux de
décrochage, ce n'est pas recueillir de l'information pour recueillir de
l'information. Le modèle de Val-des-Cerfs, c'est de se servir d'un certain nombre d'indicateurs pour nous
permettre, dans le fond, de prévenir le décrochage. Et donc, ils utilisent
l'information qu'ils ont recueillie d'une manière tout à fait légale et ils se
servent de cette information-là pour diminuer le taux de décrochage.
Et comme j'ai
eu l'occasion de le dire déjà, ils ont réussi à diminuer le taux de décrochage
de 4 % — ça,
c'est des notes que j'ai prises quand
je suis allé inaugurer une école à Granby puis que j'ai rencontré le directeur
général — et
ils avaient un taux de diplomation de 84 % il y a trois ans. Ils
ont maintenant un taux de diplomation de 88 %, et ils attribuent cette diminution du décrochage, cette
augmentation de la réussite scolaire aux modèles prédictifs, à l'utilisation
de ces données pour essayer d'identifier, comme le disait tout à l'heure
M. Lehoux, les décrocheurs silencieux, les décrocheurs potentiels pour
intervenir auprès de ces décrocheurs, pour être capable de leur venir en aide
avant qu'ils ne décrochent. Parce que, comme
ils me disaient, il y a une fenêtre d'à peu près 18 mois, là. C'est
pendant cette fenêtre-là de
18 mois que se joue la réussite scolaire de l'élève. Alors, c'est à ça que
sert le modèle prédictif, Mme la Présidente.
• (12 h 10) •
Donc, ce que l'on souhaite, c'est pouvoir
utiliser ce modèle prédictif, enfin, c'est celui de Val-des-Cerfs. Sur le principe, là, il y a plusieurs modèles
prédictifs, là, mais ce qu'il faut retenir, Mme la Présidente, c'est le
principe, là. Les grands fondements du modèle prédictif, c'est
d'utiliser des renseignements qui vont pouvoir être analysés, qui vont pouvoir
être recueillis, qui vont pouvoir être analysés et qui vont pouvoir, si le test
de nécessité est franchi, est atteint, qui
vont pouvoir nous permettre de venir en aide aux décrocheurs potentiels dans ce
cas-ci. Ça peut être d'autres utilités, mais dans le cas de la réussite
scolaire, l'idée c'est d'utiliser les renseignements personnels pour nous
permettre, donc, d'intervenir avant qu'il ne soit trop tard, d'intervenir avant
que l'élève ait décroché.
Alors, c'est ça, l'objectif. La cueillette de
données, Mme la Présidente, n'est pas une fin en soi, la cueillette de données,
c'est un moyen pour nous permettre de venir en aide aux élèves, et c'est ça
qu'il faut mettre en place, Mme la
Présidente. Et, pour pouvoir le mettre en place, il faut permettre la
cueillette, il faut d'abord permettre la cueillette. Et une fois qu'on a
cueilli et qu'il y a eu partage de cette information, de ces renseignements-là,
bien, évidemment, si on veut pouvoir les utiliser, à ce moment-là, il y a un
certain nombre de déterminants qu'il faut rencontrer.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme Garceau : Oui, si vous me
permettez, Mme la Présidente, juste au niveau de ce que le ministre vient de mentionner, le fait que le centre de services
Val-des-Cerfs a recueilli l'information de façon légale, il se base sur quoi?
M. Drainville : Mme la Présidente,
les centres de services scolaires agissent légalement. Tout le monde, tout le
monde respecte la loi, à moins qu'on fasse la preuve qu'il ne l'a pas
respectée. Est-ce que vous avez des éléments d'information
qui vous permettent de remettre en question la légalité des gestes posés, ou
des décisions prises, ou des interventions qui ont été réalisées?
Mme
Garceau : L'article 64.1 mentionne qu'on doit obtenir
le... pour recueillir l'information, on doit obtenir le consentement du
parent. Donc, ma question est très, très simple, au niveau de... est-ce que
Val-des-Cerfs, dans la cueillette d'information, a obtenu le consentement des
parents? Est-ce qu'on le sait?
M. Drainville : Mme la Présidente...
Mme Garceau : Est-ce qu'on le sait,
M. le ministre?
M. Drainville : Mme la Présidente,
les centres de services agissent légalement, alors la loi dit qu'ils doivent
obtenir le consentement.
Mme Garceau : Donc... mais on n'a
pas la confirmation que ça a été fait...
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente...
Mme
Garceau : ...surtout
concernant les renseignements personnels, les renseignements personnels. Parce
que, là, selon... Parce que l'objectif de la loi, évidemment... Parce
que vous l'aviez mentionné, que les centres de services scolaires n'ont pas l'obligation de vous transmettre l'information, les
renseignements personnels concernant les élèves. Et donc, en ce moment, si on met en vigueur un projet loi dans lequel
vous allez chercher des renseignements personnels concernant les élèves,
il faut au moins, tout d'abord, faire la vérification que ça a bel et bien été
obtenu selon la loi.
M.
Drainville : Alors, Mme la Présidente, la loi, qu'est-ce
qu'elle dit? Elle dit : «Les renseignements personnels concernant
un mineur de moins de 14 ans ne peuvent être recueillis auprès de celui-ci
sans le consentement du titulaire de l'autorité parentale ou du tuteur, sauf
lorsque cette collecte est manifestement au bénéfice de ce mineur.» Donc, ça, c'est 64.1. Et la collecte de
renseignements personnels, Mme la Présidente, elle peut se faire autrement
qu'en recueillant ce renseignement-là auprès de la personne concernée.
En d'autres mots, le renseignement ou la collecte peut être créé, par exemple, si les renseignements colligés par les
intervenants de l'établissement respectent le contexte des services éducatifs qui sont dispensés à l'élève. Les
intervenants d'établissements, on parle, par exemple, des enseignants, des professionnels, des directions
d'écoles. Et également, les renseignements peuvent concerner le parcours
scolaire de l'élève, son plan
d'intervention, son classement en classe spéciale, etc. Alors, Mme la
Présidente, je ne sais pas quoi vous
dire de plus, là. Le régime, tel que proposé, respecte la loi d'accès. Le
régime de la loi d'accès va continuer à
s'appliquer. On crée un régime qui nous permet de recueillir des renseignements
personnels qui vont nous permettre par
la suite d'intervenir pour aider les élèves, et, pour le faire, on va devoir
respecter les balises qui sont très, très strictes. Et qu'est-ce que je peux rajouter d'autre, Mme la
Présidente? Je pense que j'ai été très clair, les explications étaient très
claires, et je ne vois pas ce qu'on peut rajouter de plus, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. D'autres interventions?
Mme Rizqy : Bien, c'est que j'ai
l'impression qu'on gagnerait du temps si on changeait carrément d'article puis qu'on s'organise une rencontre spécifiquement
là-dessus, en briefing technique, avec les 450 points de Val-des-Cerfs,
avec l'étude de nécessité que Val-des-Cerfs... Le ministre dit qu'il y a une
étude de nécessité qui a été faite ou que le consentement a été fait. Parfait,
qu'elle soit déposée. Puis, à ce moment-là, nous, on va dire : Parfait, on
a compris, tout est beau. Puis d'ailleurs, le ministre ne devrait pas avoir
peur de ça parce que, si effectivement tout a été respecté, il n'y en a pas,
d'enjeu. Puis nous, on est rassurés et nous, on a fait notre travail de député.
Parce qu'on a trois rôles, comme députés, législateurs, ce qu'on est en train
de faire, reddition de comptes, mais aussi de garde-fou. C'est ça, notre
travail.
Alors là, si
le ministre, là... On va arrêter. On peut suspendre cette disposition, aller
ailleurs, s'organiser à l'extérieur de la commission, là, sur notre
temps à nous, en briefing technique, spécifiquement là-dessus. Le briefing
technique que nous avons eu, là, c'était sur
une portée générale, il n'a jamais été question de Val-des-Cerfs en aucun
temps, et on a appris, dans l'étude détaillée, qu'un centre de services
scolaire faisait déjà de la collecte d'information personnelle. Ça n'a jamais
été porté à notre connaissance. Puis c'est correct, là, on en apprend tous les
jours, il faut croire, alors... Et tout ce projet de loi est bâti à partir de ce
projet pilote. Alors, il me semble que... Et c'est pour, imaginez, là, un enjeu qui est très important, le décrochage
scolaire, mais il y a d'autres enjeux dans l'éducation. Alors, si, pour un
enjeu, on collecte 450 points, 450 données différentes, moi, je pense
que la... On serait beaucoup plus productifs puis nous, on comprendrait
beaucoup mieux.
Puis, évidemment, si, en définitive, à la fin de
cet exercice, on se rend compte : Voici comment ça a été fait, ça a été bien fait, test de nécessité, par la
suite, comment que le consentement des parents est recueilli, comment que ce consentement-là
est bien, aussi, mis dans le dossier, nous, on va juste dire : Parfait, on
comprend, et on peut aller plus loin. Mais,
si, après ça, on se rend compte que, non, il y a eu des lacunes, bien, on va
dire : Parfait, on va légiférer différemment,
on va s'assurer qu'il y a des directives claires qui sont envoyées dans le
réseau scolaire, on va s'assurer que
le réseau scolaire est au courant de comment il doit le faire correctement, en
respect des droits — de
qui?, je le répète : droit des mineurs. C'est ça, l'objectif.
Alors, si vous êtes d'accord, on peut
s'organiser avec nos équipes. Parce que moi aussi, je vais vous avouer que, là, j'ai l'impression qu'il y a comme... on
est dans une impasse parce qu'il y a de l'information que nous n'avons
pas, que vous, vous disposez. Puis c'est peut-être pour ça que vous, vous êtes
plus à l'aise parce que vous avez plus d'information que nous. Cette
information, une fois que nous, on l'aura, là, puis qu'on va être rassurés,
puis on va dire : O.K., parfait, pas besoin de crier au loup, tout est
beau, ou, au contraire : Non, il va falloir faire des rappels.
Alors, nous,
on n'est pas là pour affirmer si, oui ou non, la loi est respectée, on veut
juste s'assurer que tout est bien fait dans l'ordre des choses. Et,
sinon, bien, comment qu'on peut s'assurer que tout soit respecté correctement
puis que le consentement soit toujours libre et éclairé des parents.
La
Présidente (Mme Dionne) : Donc, Mme la députée, si je comprends bien, vous
proposeriez qu'on suspende le sujet donné ou simplement l'article?
• (12 h 20) •
Mme
Rizqy : L'article. On va aller ailleurs parce
qu'honnêtement ça, c'est... pour nous, là, c'est trop un enjeu important
pour... On peut aller ailleurs, on va faire d'autres articles, là, mais
celui-ci, dans l'intérim qu'on est capable d'organiser une rencontre de travail pour délier l'impasse puis qu'on
comprenne correctement, ça va nous faire plaisir, là... C'est comme...
Nous, on n'est pas là pour... Nous, on veut juste comprendre. C'est ça, notre
objectif.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui, M.
le ministre.
M.
Drainville : ...on ne suspendra pas, je ne vois pas pourquoi on
suspendrait. Si la députée, Mme la Présidente, a des questions
concernant Val-des-Cerfs, elle peut s'adresser à Val-des-Cerfs, puis je suis
certain qu'ils vont lui... ils vont se faire
un plaisir de répondre à ses questions. Je ne suis pas le porte-parole de
Val-des-Cerfs, moi, je suis le ministre de l'Éducation. J'ai donné l'exemple de Val-des-Cerfs, je pensais et je
pense toujours que c'est une façon très concrète d'illustrer ce qu'on
essaie de créer.
Maintenant,
Mme la Présidente, il n'y a pas juste Val-des-Cerfs, là, des communautés de
pratique, là, il y en a plusieurs, là, j'ai pris la peine de le préciser, ça,
là, là. J'ai donné l'exemple de Val-des-Cerfs parce que Val-des-Cerfs a
fait office de pionnière en cette matière, mais, si la députée de
Saint-Laurent, Mme la Présidente, veut savoir, dans le cadre des travaux de cette commission, comment ça se passe dans chacune
des communautés de pratique, honnêtement, ce n'est pas le but de la commission. Le but de la commission
parlementaire, Mme la Présidente, c'est de faire l'étude d'un projet de loi. Là, la députée veut transformer la
commission en une espèce de commission qui aurait un mandat d'initiative sur le fonctionnement des communautés
de pratique dans les centres de services scolaires. On est loin, loin,
loin du projet de loi, Mme la Présidente, là.
Le projet de loi
maintient le statu quo en ce qui a trait à la loi d'accès. On ne propose aucun
changement à la loi d'accès. Le projet de loi maintient le statu quo en ce qui
a trait à la cueillette des données et à la transmission des données. On ne change rien à cela. En ce qui
concerne la loi d'accès, le processus actuel continue de s'appliquer. On prend
le processus prévu par la loi d'accès et on crée un processus qui s'en
inspire pour ce qui est du projet de loi n° 23. Et on impose les critères, balises et autres
encadrements qui sont prévus et on crée un régime qui est... qui va nous
permettre, donc, de venir en aide aux élèves qui sont dans le besoin. Et
ce que les communautés de pratique existantes nous ont démontré, c'est que ça
pouvait avoir des résultats absolument fabuleux pour aider les élèves, Mme la
Présidente.
Alors, c'est pour ça
qu'on veut le faire, Mme la Présidente, c'est parce qu'on veut, évidemment,
avoir de l'information en temps réel qui va
nous permettre de prendre des meilleures décisions. Puis ça, peu importe le
ministre de l'Éducation ou la ministre de l'Éducation, je pense que c'est une
très bonne chose. Et on veut aussi pouvoir utiliser les données d'une
manière sécuritaire, d'une manière, je dirais, nuancée, justifiée, pour pouvoir
poser des gestes qui vont nous permettre
notamment d'obtenir une meilleure réussite scolaire, répondre davantage aux
besoins de nos élèves. Alors, on peut faire un grand, grand détour pour
aller voir comment ça se passe dans les centres de services scolaires, Mme la
Présidente, mais ce n'est pas l'objectif de la commission parlementaire, on est
dans une étude article par article d'un projet de loi, Mme la Présidente.
On n'est pas dans un mandat d'initiative populaire... pas populaire, mais
parlementaire sur le bon fonctionnement des communautés de pratique au Québec,
là.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le ministre.
Mme Rizqy : Je
vous ai demandé de suspendre le projet de loi... l'article, parce qu'il y a des
vérifications qu'on doit faire. Si vous me
dites : Allez parler au Val-des-Cerfs, alors que vous, vous y avez déjà
parlé, donc c'est à moi de compléter le travail. Alors, à plus forte
raison, si vous me dites que je peux aller chercher mes renseignements à
Val-des-Cerfs, aussi bien suspendre cet article, allons dans les autres
articles, travaillons. Puis, à ce moment-là, s'il faut que je passe par des demandes d'accès à l'information ou
Val-des-Cerfs, je vais le faire, mais je trouve ça laborieux, je trouve
ça...
M.
Drainville : Mme la Présidente...
Mme Rizqy :
Si vous permettez...
La Présidente (Mme
Dionne) : Un instant, M. le ministre.
Mme Rizqy : Bien,
allez-y, M. le ministre, allez-y.
M. Drainville :
Mme la Présidente, j'ai... si on
avait des raisons de penser, là, qu'il y a des choses pas correctes qui
se sont produites au centre de services de Val-des-Cerfs, je comprendrais le
sens des questions de la députée de Saint-Laurent, Mme la Présidente. Moi, je
n'ai pas d'information à ce sujet-là, je ne sais pas si elle en a. Puis, si
elle en a, elle serait bien de... ce serait utile qu'elle les produise, mais
sinon, pourquoi, Mme la Présidente, commencer à remettre en question un modèle
qui a très bien fonctionné, qui a donné des résultats exemplaires auprès des
élèves? Pourquoi laisser entendre qu'il y a peut-être eu des choses pas
correctes qui se sont faites à Val-des-Cerfs, Mme la Présidente? Honnêtement, je trouve ça très
ordinaire de poser ces questions-là puis de laisser flotter au-dessus de la
tête de la commission toutes sortes de sous-entendus. Mme la Présidente, on
n'est pas ici pour faire le bilan et encore moins le procès du fonctionnement de quelques centres de
services scolaires du Québec, on est ici pour tirer les leçons de ce qui
s'est bien fait et de dire : Ce n'est pas juste aux élèves qui bénéficient
d'une communauté de pratique de pouvoir profiter
des résultats des analyses prédictives, et donc de la collecte de données sur
lesquelles ces analyses-là s'appuient, il faut en faire bénéficier à
tous les élèves du Québec. C'est ça, l'objectif du projet de loi, Mme la
Présidente.
Alors, est-ce que...
je le répète, est-ce que le Parti libéral est encore d'accord avec lui-même?
Est-ce que le Parti libéral est d'accord avec la mise en place d'un régime de
données qui va nous permettre de mieux gérer notre système de l'éducation et d'obtenir des meilleurs résultats, d'avoir un
système qui est plus performant et d'aider les élèves qui sont en difficulté, notamment les élèves qui
sont en difficulté? Est-ce que le Parti libéral va nous permettre, Mme la Présidente,
d'aller de l'avant avec la création de ce système de données ou est-ce qu'ils
vont trouver toutes sortes de raisons pour s'y opposer sans dire le nom? Parce
que, si c'est effectivement d'une opposition dont il s'agit, bien, Mme la Présidente, c'est une position qui se
défend, mais qu'ils la verbalisent et qu'ils nous disent : Écoutez, on a
changé d'idée, nous ne sommes plus
favorables à la création d'un régime de données, si c'est de ça dont il s'agit,
Mme la Présidente. Il semble que ce soit ça.
Et je trouve ça très
dommage, parce que, Mme la Présidente, on y croit, nous, aux données, parce que
ça a fonctionné. D'abord, ça tombe sous le sens, pas mal tout le monde à qui je
dis, là : Aïe! là-dessus, je n'ai pas d'information,
là-dessus, j'ai l'information trop tard, etc., les gens, ils comprennent très
rapidement, Mme la Présidente, que ce
n'est pas une manière de fonctionner, là. Ils le voient, ça. Alors, ça, c'est
la première bonne raison pour laquelle on a besoin de davantage
d'information et qu'on a besoin de l'avoir en temps réel, Mme la Présidente.
Mais la deuxième raison, tout aussi importante,
c'est de pouvoir se servir de ces informations-là pour pouvoir aider les élèves. Est-ce que le Parti libéral est
d'accord avec ça, oui ou non, Mme la Présidente? Ce n'est pas compliqué.
C'est ça qu'on veut
créer, puis on le fait d'une manière qui est exemplaire, qui est très
rigoureuse et qui met en place un encadrement extrêmement exigeant,
comme il se doit quand il s'agit de renseignements personnels, qui met à profit
les décisions passées, la jurisprudence, le cadre juridique prévu par la loi
d'accès, le rôle de la Commission d'accès à l'information, avec tous les
contrôles qu'elle peut nous imposer, avec raison, encore une fois.
Alors, c'est
là qu'on en est, Mme la Présidente. Est-ce que le Parti libéral est d'accord
avec cette mesure ou pas? C'est ça, la question qui se pose.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Des interventions?
Mme
Rizqy : M. le Ministre, vous êtes très habile en
sophismes, et je vous ai déjà dit tantôt : Vous n'avez pas besoin de m'attaquer personnellement. De dire que
c'est ordinaire, là, habituellement, c'est péjoratif, là. Vous connaissez
la réponse...
M. Drainville : ...
Mme Rizqy : Bien oui, quand vous
dites que c'est ordinaire, mon affaire, ordinaire...
La
Présidente (Mme Dionne) : O.K., on
fait attention à nos propos, s'il vous plaît. On se parle dans le respect.
C'est important ce qu'on fait ici, comme travail. Je vous rappelle, il vous
reste 45 secondes, donc je vais vous laisser terminer votre intervention.
Nous allons suspendre par la suite.
Mme
Rizqy : Ce que j'essaie de vous faire comprendre, M. le
ministre, ce que nous sommes en train de légiférer, ce que vous nous avez vendu dans les médias et en
points de presse, ce sont des données. Alors, lorsqu'on a commencé l'étude
détaillée, vous avez assis votre propos sur un exemple concret :
Val-des-Cerfs. Plus nous posons des questions, plus on apprend
davantage, ce qui est normal. Et nous, notre rôle, c'est de s'assurer que, du
moment qu'on inscrit un renseignement personnel, que tout est fait dans les
règles de l'art.
Vous n'avez pas fait cette démonstration, alors
c'est pour ça que je vous dis... et vous me référez au centre de services
scolaire. Alors, à ce stade-ci, permettez-moi de ne pas vouloir légiférer sur
cet article présentement. Je ne dis pas que
je ne veux pas... arrêter l'étude, au contraire, je veux aller dans d'autres
endroits où est-ce qu'on est capables de s'entendre. Mais là, ici, on a,
nous, des points d'interrogation qui ne sont pas répondus. On ne peut pas
légiférer.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée.
Compte tenu de l'heure, je vais suspendre les
travaux jusqu'après les affaires courantes. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise à 15 h 17)
La
Présidente (Mme Dionne) :
Bonjour. Alors, la Commission de la culture et de l'éducation reprend maintenant ses travaux.
Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 23, Loi modifiant principalement la Loi sur l'instruction
publique et édictant la Loi sur l'Institut national d'excellence en éducation.
Donc, lors de
la suspension de nos travaux cet avant-midi, nous en étions à l'étude de
l'article 6.9, introduit par l'article 61 du projet de loi. Donc, Mme
la députée de Saint-Laurent, la parole était à vous, si vous souhaitez
terminer.
Mme
Rizqy : Oui. Alors, lorsqu'on se quittait, on expliquait
au ministre que, puisqu'il nous référait au centre de services scolaire
Val-des-Cerfs, on lui proposait, à ce moment, à ce stade-ci, de nous laisser le
temps, justement, d'avoir la
discussion avec le centre de services scolaire des Cerfs pour, justement,
comprendre quels sont les 450 différents critères qui étaient inscrits au dossier de l'élève, dans le cas précis
du décrochage scolaire, avant d'aller plus loin puis de légiférer. Puis
ici, l'objectif, c'était simplement de s'assurer que l'information qui est
collectée, inscrite dans le dossier de
l'enfant... puis, effectivement, si, oui ou non... comment qu'ils ont appliqué
les critères d'accessibilité, puis, par
la suite, comment ils sont allés rechercher le consentement du parent. Puis
moi, je pense que, tu sais... à ce stade-ci, tu sais, nous, on peut fermer
cette discussion-là, avec le consentement du ministre, puis on reviendra par la
suite, puis on va continuer sur d'autres articles du projet de loi. De
toute façon, il y en a d'autres, là, on est capables de traiter d'autres
articles en attendant d'avoir les informations.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre.
M.
Drainville : Mme la Présidente, si je comprends bien, la
députée de Saint-Laurent nous demande de suspendre, le temps qu'ils
aillent chercher l'information au centre de services de Val-des-Cerfs?
Mme Rizqy : ...que vous, vous avez
cette information au niveau des 450 différents critères, par la suite, la chaîne d'action, comment que c'est fait. Nous, on
a juste besoin de comprendre, d'un point de vue technique, comment c'est fait, quelle est
le... est-ce que c'est des données. Puis, on l'a dit, M. le ministre, au niveau
des données, on est d'accord. C'est les renseignements personnels, qui
est une autre catégorie... Puis ma collègue vous l'a expliqué, parce qu'elle a passé, là, sa carrière dans des dossiers
excessivement chargés d'émotion puis sensibles. Puis ce n'est pas vrai que c'est
pour... au vu puis au su de tous, là.
Certaines affaires sont ultraconfidentielles, avec raison. Puis, à ce stade-ci,
c'est que M. Lehoux nous a donné des bonnes explications, mais, de
son propre aveu, il n'a pas les 450 critères. Il a les grands thèmes des
critères, mais il ne connaît pas les 450 éléments — à
moins qu'il les ait? S'il les a, on va les prendre, bien évidemment, là.
• (15 h 20) •
M. Drainville : ...Mme la
Présidente, d'abord, quand la députée de Saint-Laurent dit : Les
renseignements personnels sont un autre type
de données... Les renseignements personnels sont les données aux fins du
présent projet de loi, là. Comme je
l'ai dit ce matin, s'il ne s'agissait pas de renseignements personnels, il n'y
aurait pas de dispositions sur les
données, parce que les renseignements non personnels, on peut déjà les transmettre
d'un organisme à l'autre en vertu de la loi d'accès. Donc, s'il y a des
dispositions sur les données, c'est nécessairement qu'il est question de renseignements
personnels. Donc, je ne comprends pas pourquoi elle fait cette distinction dans
les propos qu'elle tient.
Par ailleurs, Mme la Présidente, je ne suis pas
porte-parole du centre de services Val-des-Cerfs, alors je ne sais pas pourquoi
la députée de Saint-Laurent souhaite que je le devienne. Si j'avais voulu être
porte-parole du centre de services, je
travaillerais au centre de services. Je suis ministre de l'Éducation, Mme la
Présidente. Et j'ai donné l'exemple de
Val-des-Cerfs parce que c'est un centre de services qui a été un pionnier sur
l'utilisation des données et qui a donné naissance, d'ailleurs, à une
communauté de pratique qui s'est élargie, qui s'est construite autour du centre
de services Val-des-Cerfs, qui compte
maintenant plusieurs centres de services. Et d'autres communautés de pratique
se sont créées depuis, et c'est leurs modèles à elles.
Le principe est toujours le même ou
essentiellement le même, c'est-à-dire, on utilise des données, des
renseignements personnels pour essayer de développer des modèles prédictifs
ou... pour développer des modèles prédictifs afin d'identifier les élèves qui
sont à... qui sont à risque de décrochage, donc les décrocheurs silencieux.
J'aime beaucoup cette expression-là, même si elle fait référence à une réalité
qui est triste. Alors, ce qu'il faut, c'est identifier nos décrocheurs
silencieux, puis les... leur venir en aide. Alors ça, c'est le principe qui est
à l'origine, notamment, de ce que Val-des-Cerfs a fait, de ce que d'autres
communautés de pratique ont fait.
Et puis, Mme la Présidente, pour avoir fait un
petit peu d'opposition, comme dirait l'autre, on n'apprend pas à un vieux singe
à faire des grimaces. Une fois que la députée aura commencé à me parler de
Val-des-Cerfs, ce sera un autre centre de
services, puis un autre centre de services, puis un autre centre de services.
Mme la Présidente, je ne suis pas ici pour rendre des comptes sur le
fonctionnement d'un centre de services ou d'un autre. Je suis ici pour
présenter un projet de loi qui s'inspire de ce qui a été fait, notamment à
Val-des-Cerfs, qui a permis de réduire le taux
de décrochage. Et j'espère toujours, Mme la Présidente, la collaboration des
représentants du Parti libéral ici présents pour qu'on se donne pour le Québec, un régime de données qui va nous
permettre, notamment, de... d'aider les élèves qui sont à risque de
décrochage. C'est pour ça qu'on est ici Mme la Présidente.
Alors, est-ce qu'on est d'accord avec les
dispositions qui sont mises de l'avant, compte tenu de toutes les balises qui sont... et les garde-fous, et les
pare-feux, et les encadrements, et puis les autorisations, et tout le reste,
est-ce qu'on est d'accord, Mme la Présidente, pour mettre en place ce régime,
avec toutes les mesures de sécurité qui viennent avec? C'est ça, la
question.
Mme Rizqy : ...respectueusement,
c'est nous qui posons les questions. Puis la question qu'on pose, on n'a pas
les réponses. Et c'est vous qui avez fait des entrevues sur ce projet de loi.
Lorsque vous avez fait votre point de presse et toutes les entrevues, et Dieu
sait que je vous écoute attentivement, M. le ministre...
M. Drainville : ...
Mme Rizqy : Oui, ça me fait quand
même un grand bien. Et je suis attachée à tout ce que vous dites, pour vrai. Mais moi, je vous écoutais même à la radio,
là, pour être honnête, pour vrai. Et je prends très au sérieux le travail que je fais. Et jamais que je ne me comparerais...
je n'aime pas le... j'ai assez de modestie pour ne pas me comparer à vous,
donc je ne pourrais même pas faire... Pour vrai, j'aspire un jour à avoir votre
expérience.
M. Drainville : Ne soyez pas si
modeste, ne soyez pas si modeste.
Mme
Rizqy : Non, non, je le suis pour vrai. Parce que la
journée que je vais avoir votre niveau, peut-être que, justement, je
pourrai avoir votre sens de la répartie. Mais en attendant, moi, je suis au
plancher des vaches, pour vrai, le vrai plancher des vaches, parce que je n'ai
pas écrit le projet de loi.
Par contre,
ce que je vous ai entendu dire, puis c'est pour ça qu'on l'a dit,
effectivement, ce n'est pas normal de savoir au mois de juin si oui ou non,
l'élève n'est pas revenu en septembre à l'école, puis c'est au mois de
septembre qu'on doit savoir si oui ou
non, il a décroché. Ça, le Parti
libéral du Québec est d'accord. Ce
n'est pas normal que vous, M. le
ministre, puis je ne voudrais pas être dans vos souliers... de ne pas avoir le
portrait juste du nombre d'enseignants légalement qualifiés à chaque
année puis d'attendre à minuit moins une pour le savoir. Le Parti libéral du
Québec est d'accord avec vous. Ce n'est pas ça, l'enjeu, M. le ministre.
L'enjeu est beaucoup plus précis.
Si vous me faites la démonstration, dans une
seule entrevue que vous avez faite, que vous avez parlé de renseignements
personnels de façon aussi précise que M. Lehoux l'a dit lorsqu'il était
question de Val-des-Cerfs, juste une, je vais dire :
Ah! c'est moi qui n'ai pas bien écouté. Mais vous n'en avez aucune. Dans tous
vos exemples, vous avez parlé des résultats
en français, des enseignants, des départs à la retraite, de l'examen du mois de
décembre, de français, vous allez
jusqu'à... au mois de décembre. Mais de dire : je vais aller chercher des
renseignements personnels, par exemple, sur un divorce, une tentative de
suicide, une agression sexuelle... Vous n'en avez pas,
de ces exemples-là. Lorsque vous
avez fait vos entrevues, c'était sur des données qui touchent la réussite éducative de l'élève, et non pas des
renseignements personnels. C'est ça, toute la différence.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci, Mme la députée. Si je peux me permettre de
vous réitérer, on a convenu d'étudier l'article 61 dans son ensemble. On a
des articles introduits jusqu'à 6.17. Donc, si les membres le souhaitent,
on peut sauter à un autre article, l'ordre
importe peu. Donc, à la fin de l'article 61, on peut revenir, à la limite,
à l'article 6.9 et, entre-temps, étudier d'autres articles. Donc,
je faisais juste vous informer de la façon dont on avait convenu d'étudier
l'article 61.
M.
Drainville : ...il reste combien de temps sur 6.9? Il me semble
qu'on a passé l'avant-midi là-dessus, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Étant
donné qu'il n'y a pas d'amendement, puis c'est un temps global, dans le fond,
ça... pour l'instant, on est corrects dans le temps.
M. Drainville : Vous voulez dire
qu'il n'y a pas de temps limite?
La
Présidente (Mme Dionne) : On étudie l'article 61 de façon globale, avec
un temps global. C'est seulement que sur les amendements qu'il y a une
période de temps allouée.
M. Drainville : Hein?
La Présidente
(Mme Dionne) : L'article... C'est que la période de temps pour un
article, elle est... elle est très grande. On peut faire les
vérifications du temps qui reste, mais...
M. Drainville : Mais là ce que
j'ai... Moi, ce que... j'ai un tableau ici, je ne sais pas s'il est bon, là,
mais on... ce qui est écrit, c'est 420 minutes pour l'ensemble des
articles de 61, c'est bien ça?
La Présidente (Mme Dionne) : M. le
secrétaire va expliquer la procédure des temps.
Le
Secrétaire : Le temps qui est alloué pour l'ensemble de
l'article 61, dans le fond, c'est un temps global, ce n'est pas
réparti par chacun des articles.
M. Drainville : ...
Le Secrétaire : Bien, ce que vous
avez dit, 420 minutes, semble être le bon temps. C'est juste qu'après ça c'est pour chacun des membres. 420 minutes,
ce n'est pas pour l'ensemble des interventions. Donc, ce temps-là restant
dépend de chacun des membres.
M.
Drainville : ...pour chacun des membres? O.K. Puis si la
personne arrive à son 420 minutes, puis qu'on n'a pas fini
d'étudier l'article 61, elle ne peut plus prendre la parole?
Une voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Nous
allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 29)
(Reprise à 15 h 46)
La
Présidente (Mme Dionne) :
La commission reprend maintenant
ses travaux. Donc, M. le ministre, la parole est à vous.
M. Drainville : Oui. Alors, écoutez,
Mme la Présidente, compte tenu de l'impasse dans laquelle on se trouve, on va
suspendre 6.9, ou, en tout cas, on propose de suspendre 6.9 et de suspendre,
par le fait même, 6.10. Qu'est-ce que vous
voulez, Mme la Présidente, à l'impossible nul n'est tenu, alors on... je
propose donc qu'on suspende ces deux articles-là puis, par le fait même,
l'amendement également qui a été déposé. Je note que 6.11 fait référence à 6.9.
Alors, je ne sais pas, Mme la Présidente, j'espère que ce n'est pas... j'espère
que ce n'est pas un piège que de suspendre 6.8 pour réaliser, par la suite,
que... pas 6.8, mais 6.9, pour réaliser par la suite que, finalement, le reste
de nos travaux sur le
bloc données ne peut pas aller de l'avant. Bien, j'espère que ce n'est pas ça,
l'intention, là. Si c'est ça, je compte sur la bonne foi des gens d'en
face pour qu'on trouve un autre chemin pour poursuivre nos travaux, là, parce qu'on a... au rythme où on procède, Mme la
Présidente, on n'a pas les moyens d'arrêter notre travail de parlementaire
sur le projet de loi.
La Présidente (Mme
Dionne) : Donc, M. le ministre, votre proposition serait de suspendre
6.9 puis 6.10 et de recommencer à... Là, si on parle de 6.11 qui est relié...
M.
Drainville : ...de suspendre 6.11, là, parce que 6.9 est incorporé
dans 6.11. Donc, je pense... En tout cas, à ma première lecture de 6.12, c'est
que je crois qu'on pourrait continuer avec 6.12, là.
La Présidente (Mme
Dionne) : Donc, est-ce qu'il y a consentement pour suspendre 6.9,
6.10, 6.11 et aller à l'article 6.12, donc revenir aux articles
précédents, là, peut-être à la fin de l'étude de l'article?
Mme Rizqy : Absolument,
puis nous, de notre côté, évidemment, on va envoyer un courriel au centre de
services scolaire, mais, si jamais, de votre côté, M. Lehoux, vous êtes
capable d'obtenir les 450 critères, on va les prendre, ça va vous aider à vraiment comprendre de quoi il est question
puis de vraiment nous éclairer dans notre travail. Merci beaucoup.
M. Drainville :
Si vous me permettez, Mme la Présidente, je dois vous informer que nous
avons l'intention de déposer un amendement.
J'avais déjà informé la commission que nous allions déposer un amendement à
6.12 pour justement prévoir que le fameux rapport que je devrai
transmettre aux gestionnaires sera transmis à la Commission d'accès à
l'information. J'en avais déjà informé les membres de la commission. Alors,
j'imagine que je fais d'abord la lecture de 6.12 puis, par la suite, je ferai
la lecture de l'amendement, n'est-ce pas?
La Présidente (Mme
Dionne) : L'amendement avait été déposé? Oui. O.K. Parfait. Oui, puis,
par le fait même, je vous inviterais
peut-être à aller faire la lecture de 6.11, donc la lecture sera faite, puis,
ensuite de ça, 6.12 et faire mention ensuite de votre amendement, juste
pour qu'on suive.
M.
Drainville : Très bien.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci.
M.
Drainville : Alors, 61 : Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 5, de la section suivante :
«6.11. Le
gestionnaire peut, sans délai ni formalités, révoquer l'autorisation qu'il a
octroyée en vertu de l'article 6.9 dès qu'il a des raisons de croire que
l'utilisation des renseignements n'est pas conforme à l'autorisation, que les mesures de sécurité propres à assurer la
protection des renseignements mises en place ou les conditions assorties
à l'autorisation ne sont pas respectées ou que la protection des renseignements
est autrement compromise.»
Est-ce que vous
souhaitez que je lise le commentaire? Cet article prévoit que le gestionnaire
peut, sans délai ni formalités, révoquer l'autorisation qu'il a octroyée en
vertu de l'article 6.9 dès qu'il a des raisons de croire que l'utilisation
des renseignements n'est pas conforme à l'autorisation, que les mesures de
sécurité propres à assurer la protection des renseignements mises en place ou
les conditions assorties à l'autorisation ne sont pas respectées ou que la
protection des renseignements est autrement compromise.
Donc, cet article,
s'il y a consentement, serait suspendu.
Mme Rizqy :
...
La Présidente (Mme
Dionne) : On passerait à l'article 6.12.
M.
Drainville : On passerait à 6.12.
La Présidente (Mme
Dionne) : On suspendrait 6.11 pour passer à 6.12, étant donné que 6.11
est relié.
M.
Drainville : 6.11 fait référence à 6.9.
Une voix :
...
La Présidente (Mme
Dionne) : D'accord, parfait.
• (15 h 50) •
M. Drainville :
O.K. Donc, 6.12 : Cette loi
est modifiée par l'insertion, après l'article 5, de la section
suivante :
«6.12.
Au terme de l'autorisation et, lorsque sa durée est de plus d'un an, chaque
année à la date d'anniversaire de
l'autorisation, le ministre doit faire rapport au gestionnaire, dans la forme
que ce dernier détermine, de l'utilisation des renseignements visés par
l'autorisation et de son respect des conditions qui y sont prévues.»
Cet article
prévoit... Commentaires : Cet article prévoit qu'au terme d'une
autorisation et, lorsque sa durée est de
plus d'un an, chaque année à la date anniversaire de l'autorisation, le
ministre doit faire rapport au gestionnaire dans la
forme que ce dernier détermine de l'utilisation des renseignements visés par
l'autorisation et de son respect des conditions qui y sont prévues.
Et là, Mme la
Présidente, est-ce que je dépose l'amendement?
La Présidente (Mme
Dionne) : Oui, nous allons ouvrir un amendement qui a été déposé, et
vous pourrez en faire la lecture.
M. Drainville :
Très bien. Alors,
article 61, article 6.12 de la loi sur le ministère de l'Éducation,
du Loisir et du Sport.
Ajouter, à la fin de
l'article 6.12 de la Loi sur le ministère de l'Éducation, du Loisir et du
Sport, proposé par l'article 61 du projet de loi tel qu'amendé, l'alinéa
suivant :
«Le ministre transmet
une copie du rapport visé au premier alinéa à la Commission d'accès à
l'information.»
Commentaires :
Cet amendement vise à prévoir l'obligation, pour le ministre, de transmettre à
la Commission d'accès à l'information, pour information, une copie de
son rapport au gestionnaire délégué aux données numériques gouvernementales
pour le ministère de l'Éducation qui fait état de l'utilisation des
renseignements visés par une autorisation et du respect des conditions qui y
sont prévues.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Donc, des commentaires ou interventions sur l'amendement
déposé?
Mme Rizqy : Vous
lui transmettez quand, le rapport?
M.
Drainville : Bien, je... bonne question. Je pense que je... il serait
normal que je le transmette lorsque je le transmets au délégué aux données
numériques gouvernementales. Je pense que je le transmettrais à la CAI au même
moment. Est-ce que... C'était l'intention, n'est-ce pas?
Une voix : Oui.
Mme Rizqy : Le
ministre transmet au même moment une copie du rapport visé au premier alinéa,
parce que, dans le premier, c'est juste qu'il n'y a pas de limite temporelle.
Moi, je comprends qu'à 6.12, c'est marqué «à chaque année, à la date anniversaire, le ministre doit faire un rapport au
gestionnaire», mais, en même temps... Je vais peut-être... parce que,
oui, je je vais vous donner un coup de main, peut-être que ça ne serait pas au
même moment, parce que, peut-être, vous pourriez avoir un délai de
30 jours, là, habituellement, entre la réception puis l'envoi... puis,
après ça, l'envoyer. Habituellement, il y a une période tampon, n'est-ce pas?
Des voix : ...
M.
Drainville : Mme la Présidente, j'apprécie l'ouverture de la députée
de Saint-Laurent, mais on m'indique que...
honnêtement, je l'avais oublié, là, qu'il y a d'autres dispositions où on a
fait référence à la CAI, à la transmission de rapports à la CAI, et il
n'était pas question de durée de temps. Donc, si on en faisait une là, il
faudrait retourner en arrière, puis si on peut se l'éviter, je pense que ce
serait préférable.
Une voix : ...
M.
Drainville : Lequel, vous dites?
Une voix : 6.5.
M.
Drainville : 6.5.
Des voix : ...
M.
Drainville : On me dit, à 6.3, il est question...
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Dionne) : ...qu'on suspende, M. le ministre?
M. Drainville :
Non, mais c'était pour donner des
exemples. Je ne crois pas que c'est nécessaire de suspendre, Mme la Présidente,
mais c'est pour faire référence aux autres dispositions où il a été question de
rapport. On peut suspendre quelques secondes.
La Présidente (Mme
Dionne) : La commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 56)
(Reprise
à 16 h 11)
La
Présidente (Mme Dionne) :
La commission reprend maintenant
ses travaux. Donc, M. le ministre, je vous laisse poursuivre.
M.
Drainville : Oui, bien, ce que l'on se disait à micro fermé, c'est
qu'on... si j'ai bien compris nos échanges avec
la députée de Saint-Laurent, c'est qu'on garderait la disposition telle que
libellée mais que, si jamais il y a un enjeu de délai par rapport à
la... à la transmission du rapport, comme je dois déjà
transmettre d'autres documents à la Commission
d'accès à l'information, pour
lesquels il n'y a pas de délai, bien,
on s'est dit, si j'ai bien compris, on s'est dit qu'on continuerait avec le libellé actuel. Puis, s'il faut,
dépendamment de nos discussions à venir, s'il faut, éventuellement, mettre un délai par rapport à la
transmission de ce document, par rapport à la transmission du rapport...
du contrat du... avec le gestionnaire, c'est
ça, 6.3 puis 6.5, là, bon, bien, on pourrait... les règles de gouvernance à
6.5, puis l'entente avec le gestionnaire opérationnel, que je dois
également transmettre à la CAI, là... donc, si jamais on réalise, au fil du
temps, qu'il y a un enjeu, bien, on insérera une disposition de... une échéance
pour l'ensemble des dispositions. Mais, pour
le moment, si j'ai bien compris mes échanges avec la députée de
Saint-Laurent... pour le moment, on le laisserait comme ça, là.
Mme Rizqy : ...si
jamais, tu sais, plus tard, on le voit, ça répond à mes questions, parce que je
ne pense pas que... On pourra le voir plus tard, là, au niveau du délai, là,
mais je suis pas mal certaine que, quand que ce sera nécessaire, on le fera. Moi, sinon, au niveau de l'amendement, on est
prêts à le disposer, il n'y a pas d'enjeu de notre côté.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions au sujet de l'amendement? Donc, est-ce que
l'amendement, tel que déposé... lu par M. le ministre, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions concernant
l'article 6.12?
Mme Rizqy : ...6.12,
nous, il n'y a pas d'enjeu à 6.12, là.
La Présidente (Mme
Dionne) : Donc, si vous êtes... Oui, Mme la députée.
Mme Garceau :
Moi, je pense... puis on en avait discuté, puis c'est une question de
finalité à tout ça, là, en termes du... en termes de l'article 6.12, parce
que les données que vous allez conserver, vous allez les conserver pour combien de temps? À un moment donné, vous faites
rapport, mais, à un moment donné, vous n'aurez plus besoin d'utiliser
les renseignements ou des données.
M. Drainville :
...Mme la Présidente, prévoit des
conditions de conservation. On est en train de chercher la bonne. 73. On
va... on va vous la lire, Mme la Présidente. Alors donc, c'est
l'article 73 de la loi sur l'accès :
«Lorsque
les fins pour lesquelles un renseignement personnel a été recueilli ou utilisé
sont accomplies, l'organisme public
doit le détruire, ou l'anonymiser pour l'utiliser à des fins d'intérêt public,
sous réserve de la Loi sur les archives (chapitre A-21.1) ou du Code
des professions (chapitre C-26).
«Pour l'application
de la présente loi, un renseignement concernant une personne physique est
anonymisé lorsqu'il est, en tout temps, raisonnable de prévoir dans les
circonstances qu'il ne permet plus, de façon irréversible, d'identifier
directement ou indirectement cette personne.
«Les renseignements
anonymisés en vertu de la présente loi doivent l'être selon les meilleures
pratiques généralement reconnues et selon les critères et modalités déterminés
par règlement.»
Donc, pour répondre à
la question très précise de la collègue de Robert-Baldwin, dès que les fins
pour lesquels le renseignement a été
recueilli ou utilisé, dès que ces fins sont accomplies, l'organisme public doit
détruire le renseignement ou, encore, l'anonymiser à des fins d'intérêt
public.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. D'autres interventions, commentaires sur 6.12? Donc, nous passerions
à l'article 6.13. M. le ministre, je vais vous laisser en faire la
lecture.
M. Drainville :
6.13. Alors, cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 5, de la section suivante :
«6.13.
Le gestionnaire doit tenir un registre de toute communication ou utilisation
qu'il a autorisée, lequel comprend notamment les éléments suivants :
«1° une
description des renseignements visés par chaque autorisation ainsi que leur
provenance;
«2° une
description des fins auxquelles chaque communication ou utilisation a été
autorisée;
«3° la
durée et les conditions applicables à chaque autorisation, y compris, le cas
échéant, les mesures particulières de sécurité propres à assurer la
protection des renseignements imposées par le gestionnaire;
«4° le délai de
traitement de la demande d'autorisation.
«Le ministre publie
ce registre sur le site Internet de son ministère. »
Alors, commentaires : Cet article prévoit
que le gestionnaire doit tenir un registre de toute communication ou
utilisation qu'il a autorisée, lequel comprend notamment les éléments
suivants : une description des renseignements visés
par chaque autorisation ainsi que leur provenance, donc, la provenance des
renseignements, une description des fins auxquelles chaque communication ou
utilisation a été autorisée, la durée et les conditions applicables à chaque autorisation, y compris, le cas échéant, les
mesures particulières de sécurité propres à assurer la protection des
renseignements imposées par le gestionnaire et le délai de traitement de
la demande d'autorisation.
Il prévoit également que le ministre doit
publier ce registre sur le site Internet de son ministère.
Mme
Rizqy : ...tenir un registre de toute communication ou
utilisation qu'il a autorisée, est-ce que vous n'avez pas... «Autorisée », est-ce que vous le tenez
aussi pour... à titre informatif?
M. Drainville : Mettons que je
ferais une demande d'autorisation d'avoir accès à des données et qu'elle me serait refusée... Mais, mettons, par une demande
d'accès, oui, est-ce que... Ça ne pourrait pas être au registre, parce que le
registre, c'est le registre des communications autorisées, mais la question
qu'on se pose c'est : Est-ce que ça pourrait être accessible par une demande d'accès?
J'anticipais un petit peu votre question, Mme la députée de Saint-Laurent. On
s'entraide, n'est-ce pas? On s'entraide.
Mme Rizqy : Pendant qu'on cherche la
réponse, je tiens à vous dire merci, le miel était délicieux.
M. Drainville : Ah oui?
Mme Rizqy : Pour vrai, oui, je l'ai
mis dans mon thé. Très bon.
M. Drainville : Ah! O.K. Bon, bien...
Mme Rizqy : Non, mais, pour vrai,
vous avez des talents. Pour vrai.
M. Drainville : Je suis content.
Oui, bien, mes abeilles ont des talents. Moi, je ne fais que recueillir.
Mme Rizqy : Bien, ça prend les deux,
hein?
M. Drainville : Oui, bien, ça
prend... ça prend un petit peu de travail, effectivement.
Mme Rizqy : Beaucoup, même, puis je
pense que... à votre corps défendant...
M.
Drainville : Non, non, non, ce n'est pas si mal. Honnêtement,
c'est ça, la beauté de l'apiculture, Mme la Présidente.
Mme Rizqy : Pour vrai?
M. Drainville : Ce n'est pas trop
prenant, non. Je t'expliquerai.
La Présidente (Mme Dionne) : Sur ces
belles paroles, est-ce qu'on a la réponse à... de Mme la députée?
Mme Rizqy : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Allez-y,
Mme la députée.
Mme Rizqy : Ma collègue, elle a
aussi une autre question, donc... ils cherchent en attendant... collaboration.
M. Drainville : On me dit, Mme la
Présidente, qu'une telle autorisation refusée pourrait éventuellement être accessible par demande d'accès, sous réserve,
évidemment, des conditions et, en particulier, des protections qui s'appliquent.
Mais ça pourrait faire l'objet, effectivement, d'une demande d'accès. C'est la
réponse des légistes.
Mme Rizqy : ...personnellement, qui
est rendue une championne des demandes d'accès à l'information. Mais, je ne sais pas, est-ce qu'on est capables
d'avoir une autre colonne de ce qui est demandé, refusé, ou c'est impossible?
Est-ce que ça pourrait exister?
M. Drainville : Une colonne?
Une voix : ...
M. Drainville : Ah! bien, on peut...
bien, on va suspendre, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
La commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 20)
(Reprise
à 16 h 23)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend ses travaux. Donc, M. le ministre, je vous laisse
poursuivre.
M. Drainville :
Oui, bien, Mme la Présidente, la
fin visée par la disposition, c'est de faire preuve de transparence, donc d'informer le public qu'il y a eu une demande
pour obtenir une communication ou une utilisation des documents, et on
en resterait là. Parce que l'objectif, ce n'est pas, dans le fond, d'informer
le public des demandes qui ont été refusées.
C'est d'informer le public des demandes qui ont été autorisées, et de donner,
quand même, un certain nombre d'informations très utiles et très
essentielles sur lesdites demandes, comme le type de renseignement,
l'utilisation qu'on compte en faire, etc.
Bon, là, ça s'inspire, soit dit en passant, Mme la Présidente, parce qu'on s'y
réfère parfois... ça s'inspire d'une
disposition du projet de loi sur la santé, là, le n° 3. C'est,
essentiellement, la même... Bien, en fait, c'est exactement le même
libellé.
Une voix : ...
M. Drainville :
Non, mais je parle du
paragraphe... «Le gestionnaire doit tenir un registre de toute communication
qu'il a autorisée, lequel comprend notamment
les éléments suivants...» Ah! vous voulez dire, il y a un des paragraphes
qui n'y est pas. D'accord.
Une voix : ...
M. Drainville :
Oui, il y a un paragraphe, effectivement, qui n'apparaît pas, mais les
autres y sont tous. Et pour quelle raison,
M. le légiste? Pour quelle raison on a jugé... Le nom des personnes et des
groupements ayant obtenu une autorisation, on le voit dans le p.l.
santé, puis on ne l'a pas mis dans le p.l... Allez-y donc, Mme la
sous-ministre, vous avez la réponse. Non, mais elle me le glisse à l'oreille,
puis je vous le répète, alors aussi bien que...
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour donner la parole à Mme la sous-ministre?
Des voix :
Consentement.
Mme Vachon
(Stéphanie) : Alors, bonjour. Stéphanie Vachon, sous-ministre adjointe
à la gouvernance et au réseau.
Effectivement, le
régime de la santé est plus large dans les droits d'accès qu'il donne au
régime. Notamment, il y a des groupes qui
peuvent obtenir des renseignements, ce qui n'est pas prévu ici. C'est une
communication au ministère, de telle sorte que le paragraphe 1° est
pertinent pour le régime de la santé, mais pas pour le régime en éducation.
Mme Garceau :
...savoir, en termes de la dernière partie de l'article. «Le ministre
publie ce registre sur le site Internet de
son ministère.» Donc, on publie à quelle fréquence? Est-ce que c'est annuel? Il
n'y a pas de... Oui, c'est ça.
M.
Drainville : ...au fur et à mesure où les autorisations seront
accordées. Est-ce que vous souhaiteriez qu'il y ait une échéance? Je ne sais
pas...
Mme Garceau :
Oui, ou un amendement qui reflète
ou qui confirme que ça va être au fur et à mesure. Parce que là, c'est
vraiment ouvert, on n'a aucune idée, à la lecture de l'article.
M. Drainville :
O.K. On peut le regarder, Mme la
Présidente, puis vous revenir. O.K.? On va regarder ça tout de suite, si
vous le permettez.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Donc, la commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
16 h 27)
(Reprise à 16 h 32)
La
Présidente (Mme Dionne) :
La commission reprend maintenant
ses travaux. Donc, M. le ministre, je vous laisse poursuivre.
M.
Drainville : Oui. Alors, on va déposer un amendement, Mme la
Présidente, qui saura, nous l'espérons, satisfaire. Enfin, on a déjà, par nos
échanges hors microphone, une bonne indication que l'amendement respectera le
souhait de la députée de Robert-Baldwin. Là, je ne suis pas encore en mesure de
vous le lire... En fait, je suis en mesure de vous le lire, mais je ne suis pas
en mesure de vous le présenter, mais il est en chemin, là. Je vais le lire, Mme
la Présidente et...
La
Présidente (Mme Dionne) : ...M. le ministre. Donc, je vous suggère de
suspendre quelques instants, le temps qu'on reçoive l'amendement.
M. Drainville : Ah oui? Ah bon.
La Présidente (Mme Dionne) : Qu'en
dites-vous?
M. Drainville : ...
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 33)
(Reprise à 16 h 35)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend ses travaux. Donc, M. le ministre, nous avons reçu
l'amendement, donc je vous laisse en faire la lecture.
M. Drainville : Voilà. Très bien,
Mme la Présidente. Alors, article 61, article 6.13 de la Loi sur le
ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport : Insérer, dans le dernier
alinéa de l'article 6.13 de la Loi sur le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, proposé par
l'article 61 du projet de loi tel qu'amendé, et après «publie», «et tient
à jour».
Alors, ce qui
veut dire que la disposition se lirait comme suit : «Le ministre publie et
tient à jour ce registre sur le site Internet de son ministère.» Voilà.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Des interventions sur l'amendement? Donc, s'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Amendement
adopté. Donc, y a-t-il d'autres interventions sur l'article 6.13? Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, on
serait prêts à passer à l'article 6.14. Parfait. Donc, article 6.14.
M. le ministre, je vous laisse en faire la lecture.
M. Drainville : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Alors, 61 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 5, de la section suivante :
«6.14. Le
ministre peut prévoir l'obligation pour un organisme d'utiliser, aux conditions
et selon les modalités qu'il
détermine, tout service en ressources informationnelles qu'il désigne autre
qu'un système désigné en application de
l'article 6.1, incluant notamment tout outil d'aide à la prise de
décision, dans le but de faciliter la gestion du réseau de l'éducation
ainsi que l'organisation, la planification et la prestation de services en
matière d'éducation.»
Commentaires : Cet article vise à permettre
au ministre de prévoir l'obligation pour un organisme d'utiliser, aux
conditions et selon les modalités qu'il détermine, tout service en ressources
informationnelles qu'il désigne autre qu'un
système désigné en application de l'article 6, incluant notamment tout
outil d'aide à la prise de décision, dans le but de faciliter la gestion du réseau de l'éducation ainsi que
l'organisation, la planification et la prestation de services en matière
d'éducation.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions? M. le ministre.
M.
Drainville : Oui. Je suis en train de regarder, là, un exemple
concret de service en ressources informationnelles que je pourrais
rendre obligatoire en vertu de 6.14. Alors, par exemple, on me dit : La
gestion de la main-d'oeuvre n'est pas
nécessairement faite de façon uniforme, actuellement, dans le réseau scolaire,
alors la définition d'un équivalent temps
complet peut varier d'un établissement à l'autre et fausser, donc, le portrait
des postes à combler dans le réseau. L'utilisation d'un système commun
pour cette gestion, appuyé sur des règles d'affaires édictées par le bureau de
la main-d'oeuvre du ministère, pourrait permettre ainsi d'alimenter le système
de dépôt et de communication d'une façon
unique et uniforme, ce qui guiderait plus facilement les stratégies qui
découleraient éventuellement de ces données. Mais je pense que je vais
me tourner vers M. Lehoux. M. Lehoux, pouvez-vous nous éclairer
davantage?
M. Lehoux (Stéphane) : Oui, tout à
fait. Alors, il s'agit ici, vraiment dans un objectif de pouvoir assurer une
alimentation uniforme des... du système de données, de pouvoir mettre en place
certains outils spécifiques pour cette alimentation-là.
Le ministre a fait référence au système pour la gestion des postes. Donc,
actuellement, chaque centre de services
scolaire a son... pourrait... ou a son propre système de gestion de la
main-d'oeuvre. Donc, de venir uniformiser, par exemple, cette... ça demeure un exemple, mais d'uniformiser la façon
dont les postes sont saisis permettrait de pouvoir assurer une meilleure
gestion.
On parle de
système, on peut aussi parler de l'utilisation, par exemple, de tableaux de
bord qui seraient utilisés pour pouvoir avoir une lecture unique pour l'ensemble du réseau, pour
certaines données. Donc, c'est l'utilisation de certains outils ou
systèmes, là, qui pourraient être demandés avec l'article 6.14.
• (16 h 40) •
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci. D'autres interventions?
Mme Rizqy : «Pour
un organisme», est-ce qu'ici on fait référence à l'école, centre de services
scolaire ou organisme, vraiment, au sens large?
M.
Drainville : M. Lehoux, est-ce que vous souhaitez enchaîner à la
question?
M. Lehoux
(Stéphane) : Excusez-moi, j'ai perdu... C'est possible de répéter la
question?
Mme Rizqy : Oui,
oui, désolée.
M. Lehoux
(Stéphane) : Je m'excuse.
Mme Rizqy : Non,
non, il n'y a aucun souci, là. Vous êtes un homme très occupé. «Organisme»,
ici, est-ce que c'est l'école, centre de services scolaire, mais ça pourrait
aussi inclure des organismes à l'extérieur du centre de services scolaire?
M. Lehoux
(Stéphane) : Dans le fond, on fait référence aux organismes qui sont
identifiés dans l'article 61.
Une voix : ...
M. Lehoux
(Stéphane) : L'article 6 de 61, c'est ça? Merci.
M.
Drainville : Par exemple, si je peux me permettre, Mme la Présidente,
les organismes qui sont visés ici, comme le
disait il y a un instant le sous-ministre, sont les organismes qui sont nommés
à l'article 6, qui a été suspendu, comme vous le savez. C'est bon?
Mme Rizqy : ...qu'il
désigne. Donc...
Mme Garceau :
...
Mme Rizqy : Ah!
vas-y, vas-y. Excuse-moi.
Mme Garceau :
Si vous permettez. Vous avez l'obligation... Parce que, là, c'est une
nouvelle obligation. Là, on a l'obligation
concernant... qui est au... à l'article... Un instant, là, on va retourner un
petit peu en arrière. Le 6.1... non, excusez, le 6.2 : «Le ministre
peut prévoir l'obligation pour un organisme qu'il désigne de recourir au
système de dépôt...» Donc là, c'est l'obligation concernant le système de
dépôt. Là, c'est une autre obligation concernant «tout service en ressources informationnelles», ça, c'est quand même large,
comme terme, qui pourrait, je présume, encourir, comme, que ça soit le centre de services scolaire ou l'établissement,
des frais, des coûts importants liés à cette obligation. Je voulais juste avoir plus d'informations, de
détails de qu'est-ce que vous considérez comme «tout service en ressources
informationnelles», premièrement.
M. Drainville :
M. le sous-ministre, donnez-nous
des exemples de services, de services en ressources informationnelles
vers lesquels nous pourrions nous tourner.
M. Lehoux (Stéphane) :
Bien, un service en ressources informationnelles peut être un système, peut
être un outil d'aide à la décision, peut
être un modèle prédictif. Donc, c'est différents outils ou systèmes qui sont
développés pour soutenir une mission, soutenir un objectif précis ou
aider à la prise de décision. Donc, on pourrait le résumer de cette façon-là,
donc, ce sont des... Il faut voir ici que cet article-là vient en cohérence
avec la volonté de pouvoir...
M.
Drainville : D'avoir des données comparables.
M. Lehoux
(Stéphane) : ...d'avoir des données comparables, effectivement. On
avait parlé, en tout début de commission, de
l'exemple sur les... par exemple, sur les absences, là, qui sont différentes,
complètement, d'un centre de services
scolaire à l'autre, bon, parce que les règles de pilotage n'étaient pas
établies puis la façon de saisir une absence, elle est... c'est défini
centre de services scolaire par centre de services scolaire, ce qui arrive
qu'aujourd'hui on a une certaine disparité,
si on veut faire l'analyse des cas d'absence. Alors, l'objectif, c'est
justement, dans un objectif de saine gouvernance des ressources
informationnelles, de pouvoir amener une cohérence dans l'utilisation, au
final, de l'espace... du système de dépôt et de communication.
Mme
Garceau : Donc là, on est en train d'ajouter des
responsabilités additionnelles, si on va ajouter des services en
ressources informationnelles. Parce que ça va prendre des gestionnaires pour
gérer tout ça.
M.
Lehoux (Stéphane) : Il y a déjà... il y a déjà une belle communauté de
gestionnaires en ressources informationnelles
avec lesquels on travaille actuellement et en cohérence également avec le
ministère de la Cybersécurité et du
Numérique. Donc, il y a déjà cette cohérence-là, cette collaboration-là qui est
établie, là, entre le ministère et les équipes informationnelles du
réseau.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions, Mme la députée? Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. «Le ministre peut prévoir l'obligation pour un
organisme d'utiliser, aux conditions et
selon les modalités qu'il détermine, tout service en ressources
informationnelles qu'il désigne autre
qu'un système désigné en application de l'article 6.1...» Moi, j'imagine
que l'objectif du législateur, ce n'est pas de viser un seul centre de services scolaire, par exemple, ce serait que
ce soit une mesure qui s'applique à l'ensemble, là, même si c'est
marqué...
Une voix : ...
Mme Rizqy :
C'est ça. Donc, l'objectif, c'est vraiment l'ensemble, pour qu'il y ait une
uniformité au niveau de la collecte d'information puis la transmission puis
qu'on ait les mêmes données lorsqu'on fait des comparables par la suite. C'est
ça?
M. Drainville :
C'est exactement ça.
Mme Rizqy :
O.K. Puis au niveau... incluant tout outil à l'aide de la prise de décision,
est-ce que ça, ici, on a des exemples pour
quels types de décision ou c'est plutôt, par exemple, dans le cas de... Comment
vous appelez ça, déjà, pour la prévision, la prévisibilité? Ah mon Dieu!
J'ai un mot qui m'échappe.
M.
Drainville : Le modèle prédictif?
Mme Rizqy : Oui,
merci. Vous voyez, vous lisez dans ma tête, M. le ministre. On avance, il y a
du progrès. Merci beaucoup. Aïe! C'est rendu que vous complétez mes phrases.
M.
Drainville : Hein, j'ai du charme? Moi aussi, j'ai du charme.
La Présidente (Mme
Dionne) : ...s'il vous plaît.
Mme Rizqy : Oui.
Alors, le modèle, est-ce que ça pourrait aussi aider à cela?
M.
Drainville : Je pense que oui, mais je ne suis pas sûr à 100 %.
Mme Rizqy : On
n'ose plus parler, là!
M.
Drainville : M. Lehoux.
M. Lehoux
(Stéphane) : ...
Mme Rizqy : O.K.
M. Lehoux
(Stéphane) : Le tout amène de la cohérence à l'utilisation des modèles
prédictifs.
Mme Rizqy : Parfait.
Donc, ça, ça pourrait répondre, par exemple, à une des préoccupations qui
avaient été soulevées dans le rapport de la Vérificatrice générale du mois de
mai dernier, là? Parce que, dans son rapport, elle disait... il y avait une page que je me rappelle qu'elle mettait des
crochets puis des x. Par exemple, est-ce qu'il y a des entrevues de fin
d'emploi lorsqu'une personne... l'enseignant démissionne? Certains centres de
services scolaire, c'était oui, d'autres, c'était non. Mais, après ça, c'est
comme : quel type de questions qu'on pose, est-ce...
M.
Drainville : ...uniformité, là, c'est ça.
Mme
Rizqy : Exactement. Puis non
seulement d'uniformité, je vais vous rappeler le mandat d'initiative pour la violence. Nous, un des enjeux que nous avons
rencontrés dans nos demandes d'accès à l'information — puis
d'ailleurs je dis «nous», mais je
devrais dire «Florence», pour vrai — c'est
qu'au niveau de même la définition de «violence», d'«acte de violence», vous savez que ce n'était pas
partout pareil, hein, la définition? Donc là, ça, ça viendrait, là... Est-ce
qu'on...
M.
Drainville : Ça pourrait être un exemple, effectivement.
Mme Rizqy : Ça pourrait être un
exemple qu'on pourrait utiliser, justement. Mais est-ce qu'on peut aller... Parce que, là, ici, ce que je comprends, «tout
service en ressources informationnelles», moi, pour être certaine de bien
comprendre, c'est...
au-delà du logiciel, ça pourrait être aussi carrément dans le logiciel, c'est
le ministère qui va venir inscrire... je vais prendre le dossier actes
de violence : définitions, «acte de violence», «incivilité». Là, on irait
dans le détail pour avoir une définition
commune nationale. Taux d'abstention, ça aussi, j'ai été surprise de voir qu'on
n'a pas la même définition d'«absentéisme». Pour moi, c'est quelqu'un
qui est absent, mais, bon, même ça, dans le réseau, c'était à géométrie variable. Alors, c'est la page à laquelle je fais
référence, juste pour que vous voyiez, M. le ministre, puis... pas tant vous que pour ceux qui nous
écoutent, c'est ce tableau-là de la Vérificatrice générale. Alors, tu sais,
c'étaient des questions...
M. Drainville : Quelle page, Mme la
députée?
• (16 h 50) •
Mme Rizqy : Ah! je vais vous le dire
tout de suite, c'était la page 15. Alors, par exemple : nombre de
classes ayant eu des changements
d'enseignant au cours de l'année scolaire, certains endroits colligent
l'information, d'autres non. Profils
scolaires des enseignants actifs non légalement qualifiés : certains
colligent l'information, deux sur quatre... dans le cas... il y en avait quatre qui vérifiaient, deux, c'était oui,
deux autres que non, ils ne colligeaient pas l'information. Un endroit,
par exemple, qu'ils ont tous colligé l'information, c'est le nombre
d'enseignants actifs non légalement qualifiés.
Mais départs... les données sur les raisons des départs, moi, ça fait quatre
crédits que je fais, puis, cette information, on la pose à chaque fois,
puis à chaque fois l'équipe du ministère me le disent en toute honnêteté :
On ne l'a pas, cette information-là. Mais le
centre Marie-Victorin, qui collige l'information, bien, ils sont à peu près les
seuls à le faire au Québec.
Donc, si ma compréhension est bonne, au-delà du
logiciel, on peut inscrire dans le logiciel l'information qu'on recherche. Puis après ça est-ce qu'on va
s'assurer d'avoir une directive qui envoie la définition rattachée au mot
qu'ils voient dans le logiciel pour être certain qu'on a toutes la même base
commune d'informations? C'est ça, l'objectif.
Une voix : ...
Mme
Rizqy : Ah! bien là, vous
allez rendre un ministre très heureux, puis là vous allez rendre une députée...
qui va peut-être devoir faire moins d'accès à l'information. Vous voyez?
M. Drainville : Notre objectif, Mme
la Présidente, c'est de rendre les députées d'opposition heureuses.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres...
Mme Rizqy : Robert-Baldwin est
heureuse.
M. Drainville : Robert-Baldwin est
sceptique.
Mme Rizqy : Non, elle est heureuse.
M. Drainville : Oui? Ah! O.K.
Mme
Rizqy : Non, non, s'il y avait... Non, non, je vous le
dis. L'indice du bonheur, chez nous, dans notre formation politique,
c'est elle qui «top» le plus, qui est vraiment au sommet.
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
si on revenait à l'article 6.14. Y a-t-il d'autres commentaires ou
interventions sur 6.14?
Mme Rizqy : ...au contraire, merci,
c'est très clair.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci beaucoup. Donc, nous pourrions passer à
6.15. M. le ministre, je vous laisse en faire la lecture.
M. Drainville : Merci, merci. O.K.,
6.15. Donc, cette loi... 61. Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 5, de la section suivante :
«6.15. Dans l'exercice des pouvoirs prévus aux
articles 6.1, 6.2, 6.5 et 6.14, le ministre tient compte des orientations, des standards, des stratégies, des
directives, des règles et des indications d'application pris en vertu de la
Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des
organismes publics et des entreprises du gouvernement.»
Commentaires :
Cet article prévoit que, dans l'exercice des pouvoirs prévus aux
articles 6.1, 6.2, 6.5 et 6.14, le ministre tient compte des orientations, des standards, des stratégies,
des directives, des règles et des indications d'application pris en vertu de la Loi sur la gouvernance et la
gestion des ressources informationnelles des organismes publics et des
entreprises du gouvernement.
Alors, si on retourne voir, juste pour voir un
petit peu de quoi on parle, alors, 6.1, c'est évidemment la création du système de dépôt. Ça, c'est 6.1. 6.2,
c'est l'obligation, n'est-ce pas, de transmettre, lorsqu'un organisme est
désigné. 6.5, c'est les règles de
gouvernance. Et 6.14, c'est... bien, c'est ce qu'on vient d'adopter, donc c'est
la possibilité, donc, de nommer une ressource
informationnelle ou enfin un service en ressources informationnelles, de
nommer, de désigner un ressource... un service en ressources informationnelles.
Maintenant, sur la... quelle fin, f-i-n, cette
disposition-là vise-t-elle, M. le légiste Alexandre?
Une voix : ...
M. Drainville : C'est M. le
sous-ministre qui... Très bien. M. le sous-ministre, quelle est la fin visée
par cet article 6.15?
M. Lehoux (Stéphane) : Alors, la
fin, M. le ministre, c'est d'assurer une cohérence avec la Loi sur la
gouvernance des ressources... et la gestion des ressources informationnelles et
en fonction également des rôles qui sont prescrits à l'intérieur de cette loi,
donc, que ce soit pour les liens avec la loi elle-même qui permet d'offrir aux
citoyens ou entreprises des services simplifiés et aux organismes, évidemment,
des services simplifiés et intégrés. Donc, c'est toute la cohérence en
termes... en termes d'outils, notamment, une saine gestion des sommes, également,
investies en ressources informationnelles,
mais aussi en fonction des rôles, donc du rôle du dirigeant de l'information,
du responsable en sécurité, du gestionnaire
délégué à la donnée, donc tous les rôles qui sont... qui sont en lien avec la
loi sur la gouvernance. Et l'implication de ce rôle-là ou la définition
de ce rôle-là, on le retrouve en cohérence avec le projet de loi n° 23.
M.
Drainville : O.K. Donc, dans le fond, c'est pour assurer une...
une cohérence dans l'approche étatique, si on peut dire, là?
M. Lehoux (Stéphane) : Oui.
M.
Drainville : 23, dans le fond, le projet de loi que nous
étudions présentement, étant... c'est une disposition qui vise à nous
assurer que... ou qui vise à affirmer que 23 s'inscrit dans une cohérence
étatique, là, une cohérence pas juste gouvernementale, une cohérence d'État,
là.
M. Lehoux (Stéphane) : Exact.
M. Drainville : O.K. Très bien.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
Mme la députée.
Mme Rizqy : Merci beaucoup. Juste
pour être certaine, la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources
informationnelles des organismes publics et des entreprises du gouvernement, ça
l'est sous le chapeau du ministre de la Justice, c'est bien ça?
M. Lehoux (Stéphane) : ...du côté...
avec M. Caire.
Mme
Rizqy : O.K. Donc, ce serait
M. Caire. O.K. Une question au niveau... qui a été soulevée par le
commissaire à l'accès à
l'information : Comment on fait pour s'assurer des préoccupations qui
étaient soulevées en matière d'intelligence artificielle? C'est le mémoire... c'est la page 19... Excusez,
désolée. Mémoire, à la page 19. Ça recommande de baliser les
pouvoirs du ministre, obligations prévues à un organisme scolaire, service en
ressources informationnelles qu'il désigne
et qui est prévu à 6.14 du projet de loi, entre autres, lorsque le service est
susceptible d'inclure le recours à un système
d'intelligence artificielle. L'évaluation des facteurs relatifs à la vie
privée, qui doit être réalisée par le ministre, doit inclure une
évaluation de l'impact... algorithmique, dis-je bien.
Donc,
désolée, pour ma méprise, je pensais que c'était cette loi qui était sous le
chapeau du ministre de la Justice, mais
si... Sans, évidemment, spéculer sur la suite des choses, mais là c'est qui qui
aurait cette responsabilité? Est-ce que ce serait au niveau du ministère
de l'Éducation de répondre à la préoccupation soulevée par le commissaire à
l'accès à l'information ou le ministère du ministre de la Cybersécurité?
M. Drainville : On cherche la...
Mme Rizqy : Bien, je peux vous le
montrer, page 20 sur 23 : «Sans vouloir présumer d'une telle
intention du ministre, la commission
constate que de tels systèmes sont de plus en plus fréquents aux États-Unis,
existent ailleurs dans le monde et
certains au Québec. Or, des chercheurs ont soulevé des interrogations légitimes
sur les effets préjudiciables que pourrait avoir la surveillance sur le
développement social des enfants, à long terme, bien qu'il existe peu de
littérature sur le sujet. Certains de ces systèmes pourraient répondre à
l'objectif de faciliter la gestion du réseau ou la prestation de services en matière d'éducation, au sens de
l'article 6.14 proposé par le projet de loi. Par souci de prudence,
la commission invite les parlementaires à
baliser davantage ce pouvoir du ministre.» Et là il y a la recommandation qui
parle de l'intelligence artificielle et surtout de l'algorithme potentiel.
Puis moi, je
voudrais juste savoir, ça, est-ce que ça va être, au fond, nous, tout de suite
ou est-ce qu'on devrait aussi
s'assurer de parler avec le ministère de la Cybersécurité? Parce que... puis
c'est normal qu'il n'y ait pas beaucoup de littérature
dès maintenant, c'est tout nouveau, tout beau, ça se développe. Alors là, c'est
juste par souci de prudence qu'ils nous l'ont indiqué, mais, je pense,
c'est pertinent.
M. Lehoux (Stéphane) : Il y a
justement un comité qui vient d'être mis en place, là, très récemment, depuis
la fin de l'été, par le MCN, avec les responsables, justement, au niveau de la
donnée, pour établir, réfléchir et mettre en place les balises en lien avec
l'utilisation de l'intelligence artificielle au niveau de l'État. Donc,
assurément que les questions auxquelles vous
faites référence ou les éléments auxquels vous faites référence vont trouver
place dans les échanges qu'il y aura lieu avec le MCN à cet égard.
Mme Rizqy : Est-ce qu'on peut voir
quelque part, peut-être dans... peut-être pas cet article-là, mais un peu plus
loin dans le projet de loi, d'avoir une disposition, puis on l'a fait dans
d'autres projets de loi, dans le passé, d'évaluer
l'impact dans cinq ans, donc, d'avoir une disposition qui dit : Dans cinq
ans, tu sais, de revoir l'impact... on peut
reprendre... une évaluation de l'impact d'algorithme... désolée, je vais le
dire correctement : une évaluation de l'impact algorithmique, de dire... voir si, dans cinq ans... que
le ministère, que ce soit le MCN ou le ministère de l'Éducation, juste,
dans cinq ans, de voir cet impact-là, de l'étudier?
M. Drainville : Pardonnez-moi, Mme
la Présidente. L'impact de quoi?
• (17 heures) •
Mme
Rizqy : Je le cite, la Commission d'accès à
l'information : l'impact algorithmique. C'est marqué : il devrait
être... «Entre autres, lorsque ce service est susceptible d'inclure le recours
à un système d'intelligence artificielle, l'évaluation des facteurs relatifs à la vie privée, qui doit être
réalisée par le ministre, doit inclure une évaluation de l'impact algorithmique.»
C'est la recommandation 6 du rapport. Alors, peut-être que, pour répondre
à cette préoccupation, je pense que ce serait difficile de faire immédiatement
cette évaluation, je pense que c'est plus dans un horizon... dans cinq ans, une
fois que la loi est opérante, de faire cet exercice de l'évaluer à ce
moment-là.
M. Drainville : Mme la Présidente,
on va suspendre quelques instants, le temps de discuter de la proposition.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Donc, la commission suspend
ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 01)
(Reprise à 17 h 16)
La
Présidente (Mme Dionne) :
La commission reprend maintenant
ses travaux. Donc, M. le ministre, je vous laisse poursuivre.
M. Drainville : Alors, Mme la
Présidente, ça a été long, là, parce qu'on cherche le bon chemin mais surtout
la bonne formulation, mais ce que je suggérerais, c'est que nous suspendions
l'article, le temps que nous rédigions l'amendement. Ça fait que, dès que
l'amendement va être prêt, on pourra en discuter. Mais là on pourrait passer, dans le fond, à 6.16, suspendre 6.15. Dès que
l'amendement sera prêt, on pourra revenir à 6.15 et discuter de l'amendement
à ce moment-là.
La
Présidente (Mme Dionne) : Est-ce que j'ai le consentement pour suspendre
6.15 jusqu'à l'amendement et passer à 6.16?
Des voix : Consentement.
La
Présidente (Mme Dionne) : Consentement. Donc, parfait. Donc, nous serions
rendus à 6.16. Donc, je vous laisse en faire la lecture.
M. Drainville : Alors,
61 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 5, de la
section suivante :
«6.16. Un organisme communique au ministre, en
la forme et dans le délai qu'il détermine, les états, données statistiques,
rapports et autres renseignements qu'il requiert sur ses ressources humaines, y
compris les étudiants et les stagiaires, qui sont nécessaires à la
planification des ressources affectées au système d'éducation.»
Je l'ai mal lu, Mme la Présidente, je reprends
ma lecture :
«Un organisme communique au ministre, en la
forme et dans le délai qu'il détermine, les états, données statistiques,
rapports et autres renseignements qu'il requiert sur ses ressources humaines, y
compris les étudiants et les stagiaires, qui sont nécessaires à la
planification des ressources affectées au système d'éducation.
«Lorsqu'un renseignement que le ministre
requiert conformément au premier alinéa permet d'identifier un membre du
personnel de l'organisme ou une autre personne visée à cet alinéa, la
communication ne peut s'effectuer que
lorsque le gestionnaire délégué aux données numériques gouvernementales du
ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport visé au
paragraphe 9.2° du premier alinéa de l'article 10.1 de la Loi sur la
gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des organismes
publics et des entreprises du gouvernement (chapitre G-1.03) l'autorise.
«Afin d'obtenir l'autorisation du
gestionnaire, le ministre doit lui présenter une demande écrite. Les
articles 6.8 à 6.13 de la présente loi s'appliquent alors au ministre et
au gestionnaire, avec les adaptations nécessaires.
«Les renseignements
communiqués en vertu du présent article ne doivent pas permettre d'identifier
un élève.»
Commentaires :
Cet article prévoit qu'un organisme communique au ministre, en la forme et dans
le délai qu'il détermine, les états,
données statistiques, rapports et autres
renseignements qu'il requiert sur ses ressources humaines, y compris les
étudiants et les stagiaires, qui sont nécessaires à la planification des
ressources affectées au système d'éducation.
Il prévoit que,
lorsqu'un renseignement que le ministre requiert conformément au premier alinéa
du même article permet d'identifier un membre du personnel de l'organisme ou
une autre personne visée à cet alinéa, la communication ne peut s'effectuer que
lorsque le gestionnaire délégué aux données numériques gouvernementales du
ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport visé au paragraphe 9.2° du
premier alinéa de l'article 10.1 de la Loi sur la gouvernance et la
gestion des ressources informationnelles des organismes publics et des
entreprises du gouvernement (chapitre G-1.03) l'autorise — sortez-moi,
Mme la sous-ministre, le paragraphe en question.
Il prévoit également
qu'afin d'obtenir l'autorisation du gestionnaire, le ministre doit lui
présenter une demande écrite et que les
articles 6.8 à 6.13 de la Loi sur le ministère de l'Éducation, du Loisir
et du Sport s'appliquent alors au ministre et au gestionnaire, avec les
adaptations nécessaires.
Enfin, il prévoit que
les renseignements communiqués en vertu de ce même article ne doivent pas
permettre d'identifier un élève.
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Des interventions sur 6.16?
• (17 h 20) •
Mme Rizqy :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Dernier alinéa, on indique que les
renseignements communiqués en vertu du
présent article ne doivent pas permettre d'identifier un élève. Par contre,
lorsqu'on lit, juste avant : «Lorsqu'un renseignement que le
ministre requiert conformément au premier alinéa permet d'identifier un membre du personnel de l'organisme ou une autre
personne visée à cet alinéa, la communication ne peut s'effectuer que
lorsque le gestionnaire délégué aux données numériques gouvernementales du
ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport visé au paragraphe 9.2° du
premier alinéa de l'article 10.1 de la Loi sur la gouvernance et la gestion
des ressources informationnelles des
organismes publics et des entreprises du gouvernement l'autorise», donc, si je comprends bien, pour les élèves, c'est... immédiatement,
c'est non, donc, correct, mais je ne comprends pas que, pour le personnel, on pourrait transmettre
l'information. Puis, si je comprends que... bien, si ma compréhension est
correcte, c'est seulement si le gestionnaire délégué aux données l'autorise,
pour un adulte, là, un personnel.
M. Drainville :
Oui. Alors, le deuxième alinéa de
6.16, Mme la Présidente, c'est toujours le même principe, on parle, à ce
moment-ci, de renseignements personnels, et donc pour pouvoir l'utiliser... en
fait, lorsqu'un renseignement... c'est plutôt pour pouvoir... pour
qu'ils puissent être communiqués, il faut que ça passe par le délégué, le
gestionnaire délégué aux données numériques, et, à ce moment-là, c'est le test
de nécessité, n'est-ce pas, qui s'applique. Et puis, comme on le fait déjà pour les élèves, il faut que la
demande soit faite par écrit... il faut que la demande d'autorisation,
dis-je, soit faite par écrit.
Mme Rizqy : ...c'est
marqué que, non, si ça permet d'identifier les élèves. Moi, je me concentre
vraiment, maintenant, sur l'adulte, parce
que j'aimerais juste comprendre l'objectif recherché. Je vous le dis d'entrée
de jeu, nous, si c'est une information, par exemple, d'une infraction
criminelle, là, tantôt, on... nous, on l'a déjà dit, au Parti libéral, on veut mettre fin aux clauses d'amnistie, là,
puis on pense que c'est important, non seulement dans le réseau scolaire, mais
dans l'enseignement supérieur, que le réseau se parle et que si, par exemple, l'Université
de Sherbrooke, on congédie une personne pour
une agression sexuelle, bien, que la personne n'aille pas postuler à l'UQAM
puis que, là, on ne peut pas se parler, même chose au niveau du réseau
scolaire, que, si on a tel centre de services scolaire qui a congédié M. X, bien, tel autre centre de
services scolaire ne va pas engager M. X alors qu'il y a une infraction
qui a été commise au niveau d'agressions sexuelles.
Alors,
moi, je me demande : Est-ce que... Parce que, quand je lis 6.16, on parle
de planification des ressources
affectées au système d'éducation, donc je me pose la question : Est-ce que
c'est l'objectif recherché de cette disposition?
M.
Drainville : La réponse courte, c'est non.
Mme Rizqy : O.K.
M.
Drainville : Mais je tiens à... quand même à préciser, Mme la
Présidente, que l'intention que nous avons annoncée, lorsque nous avons rendu
public le rapport sur les inconduites sexuelles, rapport découlant du mandat
d'enquête général, j'ai dit publiquement, à ce moment-là, que nous avions
l'intention d'agir et donc de donner suite à cette situation absolument...
Mme Rizqy : Désolante.
M.
Drainville : ...désolante puis inacceptable, que... Et donc je
maintiens cette intention, Mme la Présidente. Nous
avons l'intention de donner suite, et on le fera en temps et lieu, plus tôt que
tard. Je ne peux pas donner davantage d'informations sur cette question
pour le moment.
Mme Rizqy : Je
comprends. Alors, si ce n'est pas ça, l'objectif... parce que moi, je pensais
que c'était ça, l'objectif, puis je ne m'en plaindrai pas. Alors, dans ce cas,
c'est quoi, l'objectif de 6.16, un et deux alinéas?
M. Drainville :
Oui, c'est essentiellement pour
répondre à la problématique de main-d'oeuvre, Mme la Présidente,
essentiellement pour répondre à la problématique de main-d'oeuvre. À
l'article 60, Mme la Présidente, lorsqu'il est question de mes fonctions,
on a, comme vous vous en rappelez sans doute, procédé à une révision, si on
peut dire, des fonctions du ministre de l'Éducation, et une des dispositions
qu'on a rajoutées, c'est-à-dire l'article 7°, se lit comme suit :
«Favoriser une gestion et une planification des ressources affectées au système
d'éducation [basées] notamment sur la connaissance des besoins des élèves et, à
cette fin, recueillir les renseignements nécessaires pour évaluer ces besoins
et procéder à cette évaluation.»
Donc, 6.16 vise à
répondre à cet... à ce besoin. Est-ce que la... Mme la sous-ministre,
souhaitez-vous rajouter un élément d'information qui nous amènera plus loin?
Une voix : ...
M.
Drainville : M. Lehoux. M. Lehoux...
Une voix : ...
M.
Drainville : Oui, j'ai parlé de main-d'oeuvre.
M. Lehoux
(Stéphane) : Oui.
M. Drainville : Est-ce que vous pouvez donner des exemples peut-être un peu plus
spécifiques et qui justifient... qui justifient, donc, ce deuxième
alinéa?
M. Lehoux (Stéphane) : Oui, tout à fait. Alors,
on pourrait assurément vouloir dresser le profil des enseignants qui quittent la profession avant cinq ans, donc,
et, pour ce faire, avoir besoin des données nominatives, des renseignements
personnels. Parce qu'on pourrait vouloir dresser ce portrait-là par sexe, par
région, par spécialité, en fonction de l'université où ils ont obtenu leur
diplôme. Donc, il y a différentes informations qui... nominatives qui
pourraient être fort pertinentes pour pouvoir dresser le portrait de cette
situation, là, qui fait partie de l'actualité.
Mme Rizqy : On
avait eu un enjeu au niveau des antécédents. Pensez-vous que c'est quelque
chose qu'on est capable de corriger à 6.16?
Parce que c'est quand même très... Je vais le dire ainsi, les centres de
services scolaires sont pas mal occupés, on va être très honnêtes. Et
faire un suivi rigoureux du plumitif, même si l'adulte qui travaille dans l'école devrait déclarer tout de suite à son
employeur si c'est rattaché, évidemment, à son travail, puis je vais aller
dans les cas qui nous préoccupent davantage, là, évidemment, il y a plusieurs
cas qui sont importants, mais, dans le plus
important puis urgent, au niveau des agressions sexuelles, dans le cas... tu
sais, on a vu des cas concrets que ça n'a pas été divulgué. Puis du
propre aveu du D.G., il s'en est excusé à la radio, il a dit :
Honnêtement, on l'a échappé. En temps
normal, on essaie de le faire à chaque année, le travail de vérifier dans le
plumitif. Puis évidemment on demande, au moment de l'embauche, est-ce
que vous avez des empêchements, les gens doivent le divulguer, mais c'est après
l'embauche que ça devient un petit peu difficile.
Est-ce
qu'on serait capable, avec 6.16, de trouver une façon qu'au fond, dès que la
personne est embauchée... qu'il y ait un
lien directement avec le code... je ne sais pas s'ils ont un... j'imagine
qu'ils ont l'équivalent d'un code permanent, mais un code d'employé, puis le
plumitif, puis quand il y a... il y a les codes qui existent en matière
d'agression sexuelle, bien, de dire : Immédiatement, vous le savez, le
ministère transmet l'information au centre de services scolaire, puis, si la
personne réapplique dans un autre centre de services scolaire, non, non, nous,
on le sait, là, puis vous ne changerez pas de commission scolaire en
espérant que personne n'est mis au courant d'un enjeu qui touche l'intégrité
des élèves, là.
Je ne sais pas
comment qu'on peut corriger, parce que ça, c'est un enjeu qui est réel, puis je
pense que c'est quelque chose qu'on serait capable de corriger puis de
dire : On a réussi.
M.
Drainville : C'est une très bonne question, Mme la Présidente, une
question très pertinente.
Une voix :
...
M.
Drainville : On va... on a besoin de discuter, là, pour voir si la
question peut trouver réponse, alors on va prendre un moment, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le ministre, donc je suspends les travaux quelques
instants.
(Suspension de la séance à 17 h 30)
(Reprise
à 17 h 47)
La
Présidente (Mme Dionne) :
La commission reprend maintenant
ses travaux. Alors, M. le ministre, la parole est à vous.
M.
Drainville : Bon, après longue réflexion, parce qu'on est saisis, dans
le fond, par la députée d'un cas hypothétique
mais très pertinent, et donc on essaie de voir est-ce qu'avec cette
disposition-là on pourrait... par exemple, Mme la Présidente, est-ce
qu'on pourrait, en vertu, donc, du processus d'autorisation prévu, donc, à 6.9,
est-ce que je pourrais demander au gestionnaire, une fois par année, de
demander aux centres de services de nous transmettre tout changement aux antécédents judiciaires de leurs
employés qu'ils ont comme informations, dans leurs données, et donc, une fois
par année, dire aux centres de services : Je vous demande de m'informer de
tout changement aux antécédents judiciaires de vos titulaires
d'autorisation d'enseigner. Bon.
Parce
que je rappelle, Mme la Présidente, que l'article 26 de la Loi sur l'instruction publique permet au ministre de l'Éducation de suspendre ou même de révoquer un brevet
d'enseignement, bon. Bon, dans certains cas, il doit y avoir un comité
d'enquête qui est constitué, etc. Il faut démontrer qu'il y a eu faute grave ou
atteinte à la fonction d'enseignant. Il y a des conditions qui balisent
l'article 26. Mais je vous rappelle, Mme la Présidente, que, quand le
rapport sur le mandat d'enquête général a
été rendu public, l'une des recommandations des enquêteurs, c'était de faire en
sorte que les centres de services utilisent davantage l'article 26,
donc mettent en branle le processus qui pourrait éventuellement mener à la suspension
du brevet ou même à la révocation du brevet. Parce que l'objectif, Mme la
Présidente, c'est toujours de pouvoir sortir du réseau scolaire des personnes
qui ont commises des... qui ont commis... commises... aidez-moi, qui ont
commis...
Une voix : ...
M.
Drainville : ...qui ont commis, merci, qui ont commis, donc, des
inconduites sexuelles.
Et
donc la question que posait la députée de... Saint-Laurent, dis-je bien,
c'est : Est-ce qu'on pourrait utiliser la disposition 6.16
pour, dans le fond, aller chercher de l'information sur des éventuels
changements aux antécédents judiciaires qui
nous permettrait de suspendre ou même de révoquer le brevet d'enseignant ou
d'enseignante, donc, en vertu de l'article 26 de la Loi sur l'instruction publique? Et la réponse, c'est oui, Mme la Présidente.
Enfin, au terme d'une longue discussion, la réponse, c'est oui, on pense
que ce serait possible, en vertu de 6.16.
• (17 h 50) •
Alors,
il faudrait... Mme la Présidente, c'est important, là, il faut quand même
passer les étapes, puis il faudrait donc
demander une autorisation au gestionnaire de la donnée, lui indiquer en quoi
cette information-là sur les antécédents judiciaires sont nécessaires
pour l'exercice des fonctions du ministre de l'Éducation. Évidemment, on
comprend que ça l'est, pour protéger les
enfants, essentiellement, et donc, à ce moment-là, l'autorisation serait
présumément accordée. Il pourrait se tourner vers les centres de
services, leur dire : Écoutez, transmettez toute information concernant
des changements qui touchent les antécédents
judiciaires de vos employés qui ont une autorisation provisoire d'enseigner. Parce
que 26 s'applique seulement aux personnes qui ont une autorisation provisoire d'enseigner, c'est-à-dire permis probatoire, autorisation provisoire et brevet. Ce
sont les trois grandes catégories qui touchent les titulaires d'autorisation
d'enseigner.
Et donc, une fois par
année, on pourrait transmettre au réseau, dans la mesure où l'autorisation est
acceptée, transmettre au réseau, donc aux centres de services, cette
demande-là. Là, les antécédents, les nouveaux antécédents judiciaires seraient versés dans le dépôt, et, à
ce moment-là, on verrait quels sont ceux et celles qui ont, possiblement,
commis des gestes qui sont en lien avec la fonction d'enseignant,
d'enseignante, et, à ce moment-là, ce serait possible, pour le ministre, de déclencher 26, de déclencher,
donc, la procédure qui pourrait mener, éventuellement, à la suspension
du brevet ou, même, au retrait du brevet. Voilà.
Mme Rizqy : ...j'apprécie beaucoup la réponse. Est-ce que ça
inclut aussi les suppléants? Parce que vous avez dit : brevet,
tolérance d'engagement, une tolérance provisoire, mais vous n'avez pas
mentionné «suppléants».
M.
Drainville : Les tolérances d'engagement ne sont pas couvertes par 26.
Les autorisations d'enseigner ne couvrent pas, n'incluent pas les tolérances
d'engagement.
Mme Rizqy : Si
je réfléchis à haute voix, et je n'ai pas fait l'exercice complet, juridique
dans ma tête...
M. Drainville :
...à ce moment-là... On
m'indique, Mme la Présidente, que, comme c'est le ministre qui octroie
aux centres de services le pouvoir d'émettre une tolérance d'engagement, à ce
moment-là, est-ce qu'on pourrait se servir
de 6.16 pour obtenir des informations sur les détenteurs de tolérance
d'engagement? La réponse, c'est oui. Mais je vais suspendre, Mme la
Présidente, parce que j'ai quand même un doute.
La Présidente (Mme
Dionne) : Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
17 h 54)
(Reprise
à 18 h 09)
La Présidente (Mme
Dionne) :
Donc, nous reprenons nos travaux. M. le ministre, la
parole est à vous.
M.
Drainville : Oui. Alors, Mme la Présidente, donc on a déjà répondu à
la première question. On pourrait se servir de 6.16 pour obliger, dans le fond,
les centres de services scolaires à verser dans le dépôt central, mettons, une fois par année, tout changement d'antécédents
judiciaires pour les titulaires d'autorisation d'enseigner. Et ça, c'est
en vertu, donc, de l'article 26 de la LIP. Ça, c'est... on l'a établi.
La question de la
députée de Saint-Laurent, c'était : Maintenant, pour les tolérances
d'engagement, est-ce que vous pourriez faire la même chose? Alors, tolérances
d'engagement, l'article 26 ne s'applique pas aux tolérances d'engagement,
Mme la Présidente. Donc, tu peux avoir une tolérance d'engagement sans avoir
une autorisation d'enseigner. Par contre, la
tolérance d'engagement, elle est délivrée par le ministre, donc ça me donne une
poignée, ça, Mme la Présidente. Moi, je délivre les tolérances
d'engagement aux centres de services scolaires qui peuvent par la suite procéder à l'embauche d'enseignants non légalement
qualifiés, donc sans brevet... bien, je résume, là, mais mettons sans
brevet.
• (18 h 10) •
Alors, parce qu'on a
cette poignée-là envers les personnes qui ont une tolérance d'engagement, on
pourrait effectivement demander aux centres
de services scolaires de nous informer, dès qu'il y a... dès qu'ils ont
connaissance qu'une personne qui bénéficie d'une tolérance d'engagement
a des antécédents judiciaires, ils pourraient, à ce moment-là... on pourrait
les obliger, si on a eu, encore une fois, l'autorisation du gestionnaire, si on
a fait la preuve qu'il y a nécessité, puis
dans ce cas-ci, la nécessité, ce serait, bien entendu, d'assurer la sécurité
des enfants, donc, à ce moment-là, on
pourrait, par cette poignée-là, auprès des personnes qui ont une tolérance
d'engagement, obliger, donc, les centres de services scolaires qui ont obtenu
le droit d'engager en vertu de cette tolérance d'engagement que j'ai délivrée, que le ministre de l'Éducation a
délivrée, donc, obliger les centres de services à transférer l'information dans
le dépôt.
Et
là la question qu'on se posait, Mme la Présidente, c'est... parce que je me
suis mis à la place de la députée de Saint-Laurent puis je me suis dit :
Bon, une fois rendu là, pourquoi s'arrêter en si bon chemin, pourquoi pas l'ensemble
des employés des centres de services scolaires? Et là on cherchait
effectivement la poignée par laquelle on pourrait utiliser 6.16 pour obliger
les centres de services scolaires à nous transmettre toute information qu'ils
ont en leur possession concernant tout employé qui connaît, donc... qui a des
antécédents judiciaires ou de nouveaux antécédents judiciaires, parce qu'il
peut y avoir des antécédents judiciaires qui ne sont pas en lien avec le
travail qu'il fait auprès des enfants.
Et là je vous
rappelle, Mme la Présidente, l'article 261.0.4 de la Loi sur l'instruction
publique, qui dit ceci :
«Les
personnes qui oeuvrent auprès des élèves mineurs [...] du centre de services
scolaire et celles régulièrement en contact avec eux doivent, dans les
10 jours à compter de celui où elles en sont elles-mêmes informées — donc
les personnes qui oeuvrent auprès des élèves mineurs du centre de services
scolaire et celles régulièrement en contact avec
eux doivent, dans les 10 jours à compter de celui où elles en sont
elles-mêmes informées — déclarer au centre de
services scolaire tout changement relatif à
leurs antécédents judiciaires, qu'elles aient ou non déjà fourni une
déclaration qui porte sur leurs antécédents judiciaires.
«Le
centre de services scolaire doit vérifier ou faire vérifier cette déclaration
et s'assurer que cette personne n'a pas d'antécédents judiciaires en
lien avec ses fonctions au sein du centre de services scolaire.»
Et donc, Mme la
Présidente, la bonne nouvelle, c'est que nous pourrions, au nom de la sécurité
des enfants, en vertu de 6.16, faire une
demande auprès du gestionnaire de données numériques, lui dire : Écoute,
là, moi, je souhaiterais qu'une fois par année — mettons,
on jase — une
fois par année, les centres de services scolaires doivent nous communiquer,
donc déposer dans le dépôt, tout changement aux antécédents judiciaires de
quelque employé que ce soit qui est en lien avec les élèves mineurs, en vertu
de 261.0.4. Donc, pour toutes les personnes qui oeuvrent auprès des élèves mineurs, on veut, mettons, une fois par
année, être informés de tout changement aux antécédents judiciaires dont
vous avez eu connaissance et qui ont été évidemment colligés comme données au
sein du centre de services.
Parce qu'on ne peut
pas... c'est un système de données, donc il faut que la donnée soit disponible
à l'intérieur du centre de services, mais on peut s'imaginer, dans certains
cas, à tout le moins, que les ressources humaines ayant été informées du... des antécédents judiciaires ou des changements aux
antécédents judiciaires, l'ont colligée. Et donc, en vertu de cette
demande que nous ferions, nous pourrions, à ce moment-là, obliger les centres
de services scolaires à nous informer de tout changement. Et là ça pourrait
nous permettre, toujours au nom de la sécurité des enfants, Mme la Présidente, ça pourrait nous permettre de
demander au centre de services qu'est-ce qui est advenu de cette personne.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, monsieur...
M.
Drainville : Me suivez-vous, Mme la députée de Saint-Laurent?
Mme Rizqy : Oui. J'essaie de comprendre. Parce que, si on veut
être plus clairs, est-ce que nous, on pourrait faire, tu sais, un chemin
plus direct ou est-ce qu'on devrait le faire, tantôt ou plus tard, lorsqu'on
fera les articles très spécifiques pour...
en matière de violences à caractère sexuel? Parce que je comprends pour
tolérance d'engagement, mais suppléance, c'est une autre catégorie, ça
n'entre pas dans les tolérances d'engagement.
M. Drainville : Non, ça rentrerait
dans employés, à ce moment-là.
Mme Rizqy : C'est
ça. Puis je pense qu'on pourrait avoir, tu sais, un chemin plus direct, que le
ministre, là, pour ces types d'infraction...
je serais pour qu'on donnerait des... que le gestionnaire... Moi, tu sais,
comme ministre de l'Éducation, je ne
pense pas que vous avez besoin qu'un gestionnaire autorise, tu sais, c'est
comme... Et surtout qu'à 22.1 de la Loi sur l'instruction publique c'est
marqué que...
M. Drainville : Ah! vous ne
passeriez pas par le test de nécessité? Ça, je ne sais pas si on...
Mme Rizqy : Si c'est en matière
d'agression sexuelle, pour cela, en matière... une fois qu'il y a une condamnation, là, en matière d'agression sexuelle,
à moins qu'on... je ne sais pas si on peut vérifier tout de suite, tu sais, avec
le légal, tout de suite, si on passe déjà le test de nécessité, c'est que
l'équipe juridique dit : Oui, on considère que... Puis, dans le passé,
c'est que factuellement, on l'a fait. À chaque fois que les journalistes ont
révélé des cas d'agression sexuelle, immédiatement, dès que ça a été rapporté
par les médias, il y a eu, dans les heures si ce n'est pas pour dire dans les
jours ou des fois même dans les heures, une communication, soit par vous ou
même par votre prédécesseur, M. Roberge, qui a dit : Non, c'est
inacceptable, on retire le brevet d'enseignant. Et on est allé très loin tout
de suite parce qu'on considérait que ça, c'était quelque chose dont l'intégrité
de l'élève était trop importante pour tergiverser. Il y avait des décisions qui
étaient prises immédiatement.
M. Drainville : Mme la Présidente,
c'est une proposition qui demande réflexion, on ne va pas suspendre, là, parce
qu'on a un amendement qui est finalement... qui est parvenu au secrétariat,
donc qu'on va pouvoir étudier, en lien avec 6.15. Mais ce qu'on va faire, Mme
la Présidente, sur 6.16, ce qu'on va faire, c'est qu'on va examiner quel chemin
plus rapide on pourrait effectivement prendre puis on va évaluer les
différentes options, là, notamment celle qui
est évoquée par la députée de Saint-Laurent, Mme la Présidente, c'est-à-dire
d'une certaine manière, si je l'ai bien compris, faire une exception à la règle de nécessité dès qu'il y a
condamnation pour certains types d'infraction. Est-ce qu'à ce moment-là
on serait capable de surseoir au test de nécessité? C'est une grosse question,
ça, là, parce que...
Mme
Rizqy : ...parce que, compte tenu, si on est capable de...
avec les juristes qui vous accompagnent, en vertu déjà des critères de
nécessité qui existent puis de la pratique passée et récente où est-ce qu'il y
eu des cas concrets d'agression sexuelle, parce que le ministère a
déclenché l'article 26 et est allé jusqu'au retrait du brevet
d'enseignant, ce qui était la bonne chose à faire, donc c'est... de par ce qui
est déjà arrivé récemment...
Puis moi, je
voudrais vraiment inclure là-dedans tous les adultes. Puis je veux m'expliquer
là-dessus, M. le ministre. Il y a les enseignants dans cette catégorie,
évidemment, il y a les brevets d'enseignant, les tolérances d'engagement,
provisoires, et tout, mais il y a aussi la suppléance, mais il y a aussi les
autres professionnels qui peuvent travailler dans l'école, et le personnel de
soutien aussi. Donc, on viserait tout le monde, tout adulte qui travaille dans
l'école...
Une voix : ...
Mme Rizqy : Oui, oui, qui... contact
avec les enfants, là, les mineurs. Je ne sais pas, puis je pose la question, je
n'ai pas la réponse.
22.1 de la Loi sur l'instruction publique,
peut-être que c'est là la voie de passage : «Le ministre peut vérifier ou
faire vérifier, notamment par un corps de police du Québec, toute déclaration
relative à des antécédents judiciaires requise en vertu des dispositions de la
présente section et, à cette fin, communiquer et recevoir tout renseignement
nécessaire à la vérification de cette déclaration.»
Est-ce que ça
pourrait être là? Je réfléchis vraiment à haute voix. Je n'ai pas la réponse,
Mme Vachon. Parce que je pense
que le ministre... on pourrait avoir une voie de passage puis dire : Tel
type de catégorie, par souci de protection des mineurs, à ce moment-là, non seulement le ministre a accès à cette
information-là, mais on peut... on peut immédiatement renvoyer l'individu, la personne, puis de s'assurer qu'il
n'y a aucun autre centre de services scolaire qui, de bonne foi, n'est pas au
courant, bien, là, serait au courant, de dire : Non, tu ne peux pas
engager cette personne-là pour telle raison, là.
• (18 h 20) •
M. Drainville : Oui. Bien, comme
j'ai dit, Mme la Présidente, on va le regarder très attentivement parce que ça
soulève plusieurs questions, là. Et donc on va examiner les différentes options
qui s'offrent à nous puis on va en reparler. On ne fera pas ça ce soir, mais on
va... Parce que la députée de Saint-Laurent, Mme la Présidente, a bien compris
que lorsque nous avons rendu public le rapport sur les violences sexuelles, sur
les cas d'inconduite sexuelle, dis-je, j'ai
dit, sous forme interrogative, que nous songions à légiférer et j'ai évoqué la
possibilité que nous le fassions par
23. Je reste en mode interrogatif, Mme la Présidente, parce qu'avant de déposer
des amendements il y a une procédure à suivre puis il faut la suivre
jusqu'au bout.
Cela étant, la proposition que fait la députée
pourrait très bien s'inscrire dans d'éventuels amendements que nous pourrions déposer. J'attire l'attention de la
députée, par contre, Mme la Présidente, elle a parlé d'une disposition de
la loi, de la LIP, j'attire son attention sur 261.0.7 qui dit : «Le centre
de services scolaire informe le ministre de chacun des cas où il a conclu à
l'existence d'un lien entre les antécédents judiciaires d'un titulaire d'une
autorisation d'enseigner et les fonctions confiées ou susceptibles de l'être au
sein du centre de services scolaire.»
J'ai bien compris, Mme la Présidente, que la députée
de Saint-Laurent ne souhaiterait pas limiter une telle disposition aux seules personnes titulaires d'une autorisation
d'enseigner mais à l'ensemble des employés des centres de services.
Mme
Rizqy : ...incluant même ceux qui sont en suppléance.
M. Drainville :
Voià. Exact. Alors, on s'entend,
je pense, sur la finalité. Maintenant, on va essayer de trouver le bon
chemin.
Mme Rizqy : Merci
beaucoup, M. le ministre.
M.
Drainville : Merci à vous. Si vous me le permettez, Mme la Présidente,
avec le consentement de cette commission, nous pourrions finalement discuter de
l'amendement à 6.15 sur les machins algorithmiques, là, je ne me souviens plus
du mot exact, là, mais la députée de Saint-Laurent, tout à l'heure, avait
réussi à le dire sans s'enfarger.
Mme Rizqy : ...
M.
Drainville : Les quoi? L'algorithmique, oui, c'est ça?
Mme Rizqy : Oui.
M.
Drainville : Oui, bien, c'est bien ça, je l'ai dit, moi aussi, sans
m'enfarger. Malgré toutes ces heures en commission, Mme la Présidente, on est
encore capable de dire «algorithmique». Merci. Alors...
La Présidente (Mme
Dionne) : Votre amendement, si je ne me trompe, M. le ministre,
concerne l'article 74. C'est ce que nous avons reçu.
M.
Drainville : Oui.
La Présidente (Mme
Dionne) : Donc, si c'est le cas, il faudrait suspendre, avec le
consentement de tous, l'article 61 pour étudier l'article 74.
M. Drainville :
Oui, c'est ça. Il faut aller dans
les mesures transitoires, Mme la Présidente, en tout cas, c'est là que
nous suggérons de le placer. Donc, s'il y a consentement, je vous lirais l'amendement.
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
est-ce qu'il y a consentement pour suspendre l'article 61
dans son entier et permettre au ministre de présenter son amendement sur
l'article 74?
M.
Drainville : C'est une suggestion, évidemment, Mme la Présidente, là.
La Présidente (Mme
Dionne) : Alors, il y a consentement? Donc, vous pouvez procéder, M.
le ministre.
M.
Drainville : Voilà où on le placerait, là, donc, l'article 74.1.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui.
Je vous suggérerais, par contre, de lire l'article 74 et ensuite de lire
votre amendement à l'article 74.1, s'il vous plaît.
M.
Drainville : O.K. Très bien.
Des
voix : ...
M. Drainville :
Alors, 74 : Les dispositions
de l'article 3.3 de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État relatives
à la recommandation du conseil
d'administration et au profil de compétence et d'expérience du
président-directeur général de la société ne s'appliquent pas lors de la
nomination du premier président-directeur général de l'Institut national
d'excellence en éducation.
Ça,
c'est 74. Puis honnêtement 74.1 n'a aucun rapport avec 74, mais on est dans les
dispositions transitoires, donc c'est pour ça qu'il est placé là.
Donc,
article 74.1. Ajouter, après l'article 74 du projet de loi, le
suivant :
«74.1. Le ministre
doit, au plus tard le (indiquer ici la date qui suit de cinq ans celle de la
sanction de la présente loi), faire rapport
au gouvernement sur la mise en oeuvre des services en ressources informationnelles
désignés en application de
l'article 6.14 de la Loi sur le ministère de l'Éducation, du Loisir et du
Sport, tel qu'édicté par l'article 61 de la présente loi.
«Ce
rapport est déposé par le ministre dans les 30 jours suivants à
l'Assemblée nationale ou, si elle ne siège pas, dans les 30 jours
de la reprise de ses travaux.»
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Oui, en effet, c'est un nouvel article qui n'a pas de lien
avec 74. Veuillez m'en excuser. Des commentaires ou interventions sur
l'amendement déposé par le ministre?
Mme Rizqy : ...30 secondes
peut-être pour le lire?
La Présidente (Mme
Dionne) : Souhaitez-vous suspendre quelques instants, Mme la députée?
Mme Rizqy : ...
La Présidente (Mme Dionne) :
D'accord. Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 26)
(Reprise à 18 h 27)
La
Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend ses travaux. Donc, Mme la députée de Saint-Laurent, la parole est à vous.
Mme Rizqy : Merci beaucoup, M. le
ministre. Ça répond exactement à ce qu'on avait demandé tantôt dans nos échanges par rapport... au niveau de ce qui
avait été indiqué dans le rapport... le mémoire, pardon, du commissaire
à l'accès à l'information. Donc, nous, ça répond exactement à ce qu'on a
demandé.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
s'il n'y a pas d'autre intervention sur l'amendement, est-ce que l'amendement
est adopté? Donc, il s'agit, dans le fond, de l'ajout de l'article 74.1.
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Adopté.
Est-ce qu'il y a consentement pour revenir à l'article 61?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Consentement.
Donc, nous avions suspendu l'article 6.16, nous serions donc rendus à
l'article 6.17.
M. Drainville : Ce ne sera pas long.
Des voix : ...
Mme Rizqy : ...voir si on passe le
test de nécessité, donc on est comme suspendu.
La Présidente (Mme Dionne) : On est
comme suspendu parce qu'on devait revenir...
M. Drainville : ...formellement au
microphone peut-être.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui.
Dans le fond, on peut le dire, tout à fait. Donc, s'il y a consentement de tout
le monde, on suspendrait et on reviendrait.
Une voix : ...
M. Drainville : Oui, oui, c'est
suspendu.
La
Présidente (Mme Dionne) :
Oui. Parfait. Oui, donc suspendu pour 6.5, on va y revenir. Donc, nous serions
rendus à 6.17.
M. Drainville : 6.16.
La Présidente (Mme Dionne) : 6.16,
pardon, oui, c'est... Oui, désolée, 6.16.
M. Drainville : Oui. Ça va? Alors,
6.17, c'est ça? O.K. 6.17. Donc...
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Je
rappellerais juste aux membres qu'on est en ondes présentement. Merci.
M. Drainville : Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 5, de la section suivante :
«6.17. La Commission d'accès à l'information est
chargée de surveiller l'application des dispositions de la présente loi relatives au système de dépôt et de
communication de renseignements ainsi qu'à l'utilisation et à la
communication de renseignements personnels.
«Elle dispose, pour ce
faire, de tous les pouvoirs prévus par la Loi sur l'accès aux documents des organismes
publics et sur la protection des renseignements personnels
(chapitre A-2.1).»
Commentaires : Cet article prévoit que la
Commission d'accès à l'information est chargée de surveiller l'application des dispositions de la Loi sur le
ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport relatives au système de dépôt et
de communication de renseignements ainsi qu'à l'utilisation et à la
communication de renseignements personnels.
Il prévoit en outre qu'elle dispose, pour ce
faire, de tous les pouvoirs prévus par la Loi sur l'accès aux documents des
organismes publics et sur la protection des renseignements personnels
(chapitre A-2.1).
Alors, c'est
un... c'est essentiellement le mandat de surveillance de la CAI, Mme la
Présidente. Donc, c'est assez... je
ne sais pas comment je le dirais, en bon français, il y a une expression en
anglais, quand on dit que c'est «self-explanatory».
• (18 h 30) •
Une voix : ...
M. Drainville : Ça s'explique de
soi-même, c'est ça? Très bien, merci beaucoup. Alors, je rappelle, Mme la Présidente, les pouvoirs de la Commission d'accès à l'information. Il y a le pouvoir d'ordonnance, évidemment. Il y
a... dans le cadre de ses activités
de surveillance, la commission reçoit des avis et des documents de la part des
organisations. Alors, selon les lois,
les organisations doivent notamment transmettre les avis d'incidents de
confidentialité qui peuvent présenter un risque de préjudice sérieux,
les ententes de communication de renseignements personnels qui sont conclues, par
exemple, à des fins d'administration de programmes ou de recherches, les
divulgations de recours à la biométrie à des fins de vérification ou de
confirmation d'identité, ou de banque de caractéristiques, ou de mesures biométriques. La commission d'accès prend
connaissance de ces documents et les analyse à la lumière des lois qu'elle est
chargée d'appliquer. Dans tous ces cas, elle peut utiliser ses pouvoirs
d'intervention si la situation dont elle est informée le justifie.
Je rappelle également... on en a parlé un petit
peu plus tôt cette après-midi, mais il y a un certain nombre de rapports qui
doivent être transmis à la Commission d'accès à l'information en vertu de la
loi n° 23. Le rapport qui est adressé au gestionnaire
délégué aux données numériques et qui fait état de l'utilisation des
renseignements visés par une autorisation, ce rapport-là doit être transmis à
la commission d'accès. Toute entente conclue avec le gestionnaire opérationnel
doit être transmise à la commission d'accès.
Le projet de loi n° 23 confère expressément
à la commission un pouvoir de surveillance. C'est l'article dont nous sommes saisis présentement. La loi d'accès
confie à la commission des fonctions de surveillance qui lui permettent,
notamment, de réaliser des inspections, mener des enquêtes aussi, qui peuvent
conduire à des ordonnances ou à des sanctions financières. La loi d'accès
confie à la commission des fonctions de surveillance qui lui permettent aussi
de recevoir et d'analyser divers avis et
documents dont la transmission est prévue par la loi. La loi sur l'accès confie
à la commission des fonctions de surveillance qui lui permettent aussi
de rendre des avis ou d'émettre des approbations.
La commission peut réaliser des inspections.
Celles-ci visent à prévenir de possibles infractions et à vérifier
l'application des lois qu'elle est chargée d'appliquer. Par exemple, la
commission pourrait procéder à une inspection de
la gestion opérationnelle du système de dépôt, notamment en ce qui a trait à la
mise en place des mesures de sécurité ou encore à la surveillance
proactive des journaux d'accès au système. Le pouvoir d'enquête, évidemment,
peut être exercé à la suite de la réception d'une plainte ou encore de sa
propre initiative.
Le projet de
loi n° 23, je vous le rappelle également, prévoit l'obligation, pour le
ministère, de transmettre à la commission
son évaluation des facteurs relatifs à la vie privée. C'est un article dont
nous avons disposé. Et ça, évidemment, cette évaluation des facteurs
relatifs à la vie privée est préalable à la désignation du système de dépôt, et
le ministre doit, avant de désigner ce
système de dépôt... Bien, voilà, c'est la disposition concernant les facteurs
relatifs à la vie privée.
C'est des pouvoirs considérables, et donc, par
6.17, nous signifions que la commission d'accès a, finalement, tous ces pouvoirs. C'est un article court, mais
qui fait référence à l'ensemble des pouvoirs dont dispose la commission
d'accès.
La Présidente (Mme Dionne) :
Des
interventions sur l'article 6.17?
Mme Rizqy : Merci beaucoup. Est-ce
que, par la suite, la Commission d'accès à l'information fait rapport?
M.
Drainville : Est-ce que la commission d'accès fait rapport? Je
pense qu'elle pourrait l'intégrer à son rapport annuel. C'est une bonne
question, ça. Par exemple, si la commission d'accès faisait une inspection,
est-ce qu'elle pourrait en rendre compte
publiquement, par un communiqué, par exemple, à des fins d'information pour le
citoyen, là, à des fins d'information du citoyen? Est-ce qu'elle... Il
faudrait vérifier, Mme la Présidente, je ne suis pas certain de pouvoir répondre à cette question-là spontanément.
Je pense que la commission a quand même une bonne discrétion, là, qu'elle
peut exercer dans l'exercice de ses fonctions, mais jusqu'où ça va, je ne suis
pas en mesure de répondre à cela spontanément.
On pourrait
peut-être continuer à discuter, puis, pendant qu'on discute, Mme la Présidente,
je pense qu'on devrait être bons pour trouver la réponse, sinon on...
Mme Rizqy : Bien, sinon, on
pourrait-tu revenir demain là-dessus? C'est juste que je pense que... surtout dans le... au début qu'on démarre le projet de
loi, une fois qu'il est implanté, c'est là que ça devient pertinent pour nous
de faire le suivi avec les rapports, c'est de voir est-ce qu'il y a des points
à améliorer puis immédiatement corriger les lacunes
qui pourraient être relevées, le cas échéant, par la Commission d'accès à
l'information. Mais, pour ce faire, je ne sais pas... c'est pour ça que je ne veux pas me
hasarder à répondre. S'ils font rapport, c'est tant mieux, mais sinon peut-être
qu'on pourrait prévoir «fait rapport» et que
ce rapport est déposé à l'Assemblée nationale du Québec ou, bien, dans un
premier temps, d'abord à vous, à titre de
ministre, puis, après ça, peut-être mis sur le site Web de la... Bien, j'imagine
que ça serait sur le site Web de la Commission d'accès à l'information, le cas
échéant.
M. Drainville : On va investiguer
ça, Mme la Présidente, là, voir...
Mme Rizqy : Parce que le reste, je
suis d'accord, c'est...
M. Drainville : Standard.
Mme
Rizqy : ...ça s'explique très bien puis c'est une bonne
disposition. Donc, je n'ai pas d'enjeu pour le reste. Ça, on pourrait
vérifier pour la suite.
M. Drainville : Bien, à ce
moment-là, Mme la Présidente, on serait peut-être mieux de... On peut peut-être
suspendre, voir si on est capables de trouver l'information pour pouvoir
répondre à la question de la députée, Mme la Présidente. Donnons-nous quelques minutes, là, juste pour voir si on
peut donner réponse à la question, O.K., et on revient dans quelques
instants.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui, je
suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 38)
(Reprise à 18 h 59)
La
Présidente (Mme Dionne) :
La commission est maintenant
prête à reprendre ses travaux. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Drainville : Oui, merci, Mme la
Présidente. Alors, je ne sais pas si ça va être... si ça va satisfaire... si ça
va être une réponse satisfaisante à la demande ou à la question, devrais-je
dire, de la députée de Saint-Laurent, mais on
a fait une recherche préliminaire, là, et, si on va sur le site de la CAI, le
site Internet de la CAI, on peut y trouver de multiples rapports de la
commission, des rapports d'enquête, des rapports suite à des évaluations et,
également, si j'ai bien vu, un rapport de vérification. Donc, les rapports de
vérif, d'enquête, d'évaluation sont rendus publics, Mme la Présidente. Donc, je
crois bien qu'on puisse dire que, lorsqu'il y aura vérification dans le cas du
régime des données, Mme la Présidente, je
pense bien que... en fait, je ne vois pas pourquoi le rapport ne serait pas
rendu public, le rapport de la CAI ne serait pas rendu public. Allez-y,
madame.
Mme Rizqy : Merci beaucoup, M. le
ministre, merci de m'avoir pointé le site de la Commission d'accès à l'information. Alors, j'y suis, puis vous avez
raison, ils mettent certains rapports, mais ils indiquent tout de suite :
«Dans un objectif de transparence, certaines informations sont systématiquement
diffusées sur le site Internet de la commission». Mais c'est vraiment marqué «certaines».
Moi, je n'ai pas la réponse, mais peut-être qu'on pourrait se renseigner,
d'après moi, demain, là, on pourrait
juste se renseigner avec eux, voir si ça peut être dans ce cas-ci. Moi, je n'ai
pas d'enjeu que ce soit systématique, là. Je ne sais pas pour vous.
M. Drainville : On va...
Mme Rizqy : Puis là, c'est sûr qu'à
cette heure-ci on n'aura pas la réponse.
• (19 heures) •
M. Drainville : Non, c'est ça. Bien,
en fait, j'aurais souhaité avoir une réponse plus complète, mais, compte tenu de l'heure, on n'a pas... on ne peut
malheureusement pas vous la donner, mais on pourrait vérifier demain. Demain,
avant de revenir en étude article par
article, on verra, à ce moment-là, quelles sont les indications que nous avons
de la commission d'accès. Dans ces conditions-là, est-ce qu'on
souhaiterait suspendre, peut-être, l'article le temps d'avoir la réponse?
Mme Rizqy : Jusqu'à demain? O.K.,
oui.
M. Drainville : O.K.
Mme Rizqy : Merci beaucoup.
M. Drainville : On va le suspendre.
La Présidente (Mme Dionne) :
L'article 6.17 serait suspendu?
M.
Drainville : Oui, c'est ça.
La Présidente (Mme
Dionne) : Donc, il y a consentement pour suspendre
l'article 6.17?
Des voix : ...
M.
Drainville : Ah oui? Bien, il nous reste 15 minutes. Je vous...
Une voix : ...
M. Drainville :
Non, non, c'est correct. Je vous
proposerais, Mme la Présidente, si la députée de Saint-Laurent est d'accord... On avait suspendu... on avait
adopté trois amendements à 6.3, puis on avait, finalement, suspendu l'article.
Mme Rizqy : ...collègue
est présentement... malheureusement, je dois souligner son absence...
M. Drainville :
C'était davantage la collègue de
Robert-Baldwin, hein, qui était... Bon, écoutez, Mme la Présidente, on a
bien donné. Parce que, sinon, Mme la Présidente, on...
Mme Rizqy : On
peut adopter l'article 62, ça va être fait.
La Présidente (Mme
Dionne) : Il y aurait, effectivement... On peut, effectivement,
suspendre l'article 61 s'il n'y a pas d'autre intervention sur les
différents articles.
Mme Rizqy : Ah!
c'est vrai qu'on changerait complètement de... Ah! d'accord.
La Présidente (Mme Dionne) : Mais
c'est ça, il faudrait changer... ça prendrait un consentement... le bloc, là. Parce
que le prochain article du même bloc, si je ne m'abuse, nous serions à... Bien
oui, 62 est dans le même bloc, dans le bloc de données. Alors...
Mme Rizqy : O.K.
D'accord. Bien, voulez-vous qu'on reprenne demain, puis, comme ça, on va tout
faire...
M.
Drainville : Ah! bien, 62, oui, on pourrait. On pourrait faire 62.
Mme Rizqy : Donc,
on suspend 61, on s'en va à 62, on l'adopte, puis, après ça on suspend nos
travaux?
M.
Drainville : Oui, c'est bon, ça. C'est bon, ça.
Mme Rizqy : Parfait.
Allez-y, M. le ministre.
La Présidente (Mme Dionne) : S'il
y a consentement, il n'y a pas de problème. Je vous laisse la parole.
Article 62.
M.
Drainville : Très bien. 62. Cette loi... Ça va, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
Dionne) : Oui.
M.
Drainville : Cette loi est modifiée par l'insertion, avant
l'article 7, de ce qui suit :
«Section III
«Organisation du
ministère.»
Cet
article propose de diviser la loi sur le ministère de l'Éducation, du Loisir et
du Sport de manière à regrouper certains de ces articles sous la
section III ayant pour intitulé Organisation du ministère.
La Présidente (Mme
Dionne) : C'est très limpide.
M.
Drainville : Ça me semble assez limpide aussi. Alors...
La Présidente (Mme
Dionne) : Des commentaires sur l'article 62?
Mme Rizqy : C'est
clair.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
s'il n'y a pas d'autre intervention sur l'article 62, est-ce que
l'article 62 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
nous pourrions passer à l'article...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Allez-y.
Mme Rizqy : ...que nous avions assez
donné, si vous regardez... puis compte tenu de l'heure...
La Présidente (Mme Dionne) : Il n'y
a pas de problème. S'il y a consentement, nous pouvons suspendre les travaux
sine die.
Mme Rizqy : Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Dionne) : Ajourner
les travaux, pardon. Au revoir.
(Fin de la séance à 19 h 04)