(Onze heures dix-neuf minutes)
La Présidente (Mme Dionne) :
Alors,
bon jeudi à tous. La commission va commencer. Ayant constaté le quorum, je
déclare cette commission ouverte.
La commission
est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 23, Loi modifiant principalement la Loi sur
l'instruction publique et édictant la Loi sur l'Institut national d'excellence
en éducation.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Asselin (Vanier-Les Rivières) est remplacé par Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) et Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont), par Mme Garceau
(Robert-Baldwin).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la secrétaire. Donc, je vous rappelle que nous étudions le projet de loi
n° 23 par sujets. Nous en sommes au sujet 4, intitulé Institut
national d'excellence en éducation. De façon plus précise, lors de l'ajournement de nos travaux d'hier, nous en étions à
l'étude de l'article 8 de la Loi sur l'Institut national
d'excellence en éducation édicté par l'article 57. Donc, M. le ministre,
la parole est à vous.
• (11 h 20) •
M. Drainville : Oui. D'abord,
bonjour, tout le monde. On se retrouve, c'est la fête, c'est jeudi.
Bon, Mme la Présidente, sans surprise, nous
allons déposer un amendement, que vous avez reçu, je crois, qui fait suite à nos échanges toujours fructueux. Et
donc je m'empresse sans plus tarder à déposer cet amendement. Est-ce que j'attends qu'il soit... qu'il apparaisse au
tableau? Ça ne saurait tarder. C'est évidemment suite à nos échanges en lien
avec la représentation des personnes qui ont
une expertise en matière de services aux élèves handicapés et aux élèves avec difficultés
d'adaptation ou d'apprentissage, les élèves EHDAA ou HDAA, comme on les appelle
communément, et il y a une petite modification également que nous faisons à la
demande, donc, de la députée de Saint-Laurent.
Voilà,
article 57, l'article 8 de la Loi sur l'Institut national
d'excellence en éducation. Dans le deuxième alinéa de l'article 8
de la Loi sur l'Institut national d'excellence en éducation, proposé par
l'article 57 du projet de loi tel qu'amendé :
1° insérer, dans le paragraphe 3° et après
«adultes,», «y compris une personne possédant une expertise en matière de
services aux élèves handicapés et aux élèves en difficulté d'adaptation ou
d'apprentissage et»; donc, je ferme les guillemets,
2° supprimer, dans le paragraphe 4°, «,
titulaire ou agrégé».
Donc, si on lit... Ouf! C'est long, hein? Je
vais lire le troisième paragraphe tel qu'amendé, là, alors :
«3° six
personnes oeuvrant dans le domaine de l'éducation préscolaire, de
l'enseignement primaire ou secondaire, de la formation professionnelle
ou des services éducatifs pour les adultes, y compris une personne possédant
une expertise en matière de services aux
élèves handicapés et aux élèves en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage,
et dont au moins...» Puis, après ça, on a un enseignant, un conseiller
pédagogique, etc.
Et l'autre petit changement que nous faisons,
donc, c'est «un professeur d'un établissement d'enseignement universitaire». Avant, c'était «titulaire ou
agrégé». Nous retirons «titulaire ou agrégé». Donc, ça ne se lira que comme
«un professeur d'un établissement d'enseignement universitaire». Voilà.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci beaucoup, M. le ministre. Donc, est-ce qu'il
y a des interventions concernant l'amendement?
Mme Rizqy : Donc, on met vraiment
«personne handicapée»... Là, vous le mettez au paragraphe 3° ou vous le mettez à... le dernier alinéa dans le... parce
que, là, ce n'est pas au même endroit qu'on avait discuté hier. Hier, on parlait
d'observateur. C'est juste pour...
L'explication, ça ne me dérange pas. C'est juste qu'hier, dans notre échange,
on avait convenu... puis ce qui était demandé, c'était d'être à titre
d'observateur.
M.
Drainville : Oui, dans les faits, la raison pour laquelle on
l'a mis là, Mme la Présidente, c'est qu'on l'a mis en lien avec la mission qui
est, bien, préscolaire, primaire ou secondaire, bon, FP et FGA aussi, bien
entendu, mais, dans la mesure où les personnes qui oeuvrent ou qui ont
une expertise dans le domaine des élèves qui ont des besoins particuliers... On
s'est dit que c'était une meilleure idée de le rattacher, dans le fond, au
domaine de l'éducation qui est offerte, dans
la majorité des cas, à ces élèves, en particulier ceux de nos écoles... de nos
niveaux préscolaire, primaire ou
secondaire. C'est là que l'on retrouve la plus forte proportion des élèves
HDAA. Donc, c'est la raison pour laquelle nous l'avons mis à cet
endroit.
Mme
Rizqy : Bien, si vous permettez, ce que l'office leur demande, c'était
de pouvoir juste siéger à titre d'observateur, puis c'est important parce que
c'est eux, au fond, là, qui sont les mieux placés pour venir... eux, ils n'auront pas de vote, mais, au moins, ils peuvent
parler puis révéler ce qu'eux entendent parmi leurs membres. Et là ici,
respectueusement, c'est qu'une personne qui a une expertise n'émane pas
nécessairement de l'office, ça pourrait venir d'autre chose, une personne, par
exemple, que c'est son champ d'études, mais avoir une expertise, je le trouve moins précis. J'ai l'impression qu'on va plus
loin. Puis c'est probablement de bonne foi, là, qu'on va plus loin, mais ça...
on ne répond pas à la demande qui était plus
simple, qui était tout simplement d'être observateur, un siège pour l'office
qui représente les personnes handicapées, beaucoup plus simple, puis on va
s'assurer qu'au fond l'office, qui est un large
réseau, là, puisse apporter ses observations, là. C'est vraiment juste, juste
ça, là, qui est demandé, mais, si vous voulez, moi, je suis prête... Je
peux le sous-amender si vous le voulez, là.
M.
Drainville : Oui, mais, Mme la Présidente, vous comprenez qu'on ne
peut pas s'engager à garantir à l'office un siège au conseil d'administration,
là. L'idée, c'était de se donner une certaine souplesse. On n'exclut pas, Mme la Présidente, là... On verra quand on sera
rendus là, là, on n'exclut pas que la personne qui va représenter ou qui aura
cette expertise en matière de services pour
les élèves handicapés ou les élèves en difficulté d'adaptation et d'apprentissage
provienne de l'office. Ce n'est pas exclu,
Mme la Présidente, mais on voulait quand même élargir, je dirais, le spectre
de l'expertise.
Je ne suis pas fermé,
Mme la Présidente, à ce que nous le mettions dans le paragraphe qui est... qui
parle des observateurs, mais je pense que c'est une bonne idée de garder la
formulation «expertise en matière de services aux élèves handicapés et aux élèves en difficulté d'adaptation [et]
d'apprentissage» parce qu'encore une fois c'est une clientèle très
importante dont le nombre grandit sans cesse au sein de nos écoles. Et donc ça
se peut qu'on décide, au terme de nos
discussions, qu'il y a au sein de l'office la personne dont nous avons besoin,
mais ce n'est pas impossible, Mme la Présidente,
qu'à un moment donné on se dise : Bien, la meilleure personne qui a cette
expertise à la fois pour les personnes handicapées,
les personnes... les élèves qui ont une difficulté d'adaptation et
d'apprentissage ne proviennent pas nécessairement de l'OPHQ, là. C'est
juste ça, là, je pense qu'il faut se garder quand même cette souplesse, là.
Mme Rizqy : Moi,
ce que j'ai à vous proposer... parce qu'hier, quand on s'était entendus, on
avait laissé aller pour le Protecteur
national de l'élève, parce qu'évidemment que vous avez donné comme argument :
Il faut que ça reste quand même un conseil d'administration qui soit
fonctionnel. Puis on est d'accord. Par contre, je pense qu'ici ce serait
pertinent. Puis, hier, vous l'avez dit aussi au micro : On ne va pas
l'écrire, peut-être, noir sur blanc, que ce soit l'office, mais de dire : Effectivement, on va d'abord regarder dans
ce bassin-là, de l'office, pour être en mesure de combler le poste. Évidemment, s'il n'y en a pas, je suis
d'accord, là, on n'est pas têtus non plus, mais je le mettrais plus dans
«observateurs».
M.
Drainville : Mais vous accepteriez de garder le même libellé?
Mme Rizqy : Oui, je comprends, puis comme vous avez fait hier,
de dire qu'effectivement vous pouvez regardez à l'office...
M.
Drainville : C'est bon.
Mme Rizqy :
Si jamais, après avoir regardé dans le bassin de l'office, évidemment, vous
avez trouvé preneur, tant mieux, mais, si jamais, pour x raisons, que, cette
année-là, il n'y a pas preneur, effectivement, là, vous allez trouver quelqu'un
qui a une expertise encore vraiment spécifique aux personnes avec un handicap.
M.
Drainville : C'est bon, Mme la Présidente, on va se mettre au travail.
Est-ce que... Mme la Présidente, est-ce que l'on pourrait suspendre peut-être
l'étude de l'article le temps que l'amendement soit réécrit pour le placer
plutôt dans la section... appelons-la la «section observateurs», de telle
manière à ce que nous puissions continuer nos travaux avec un autre article
puis revenir par la suite à 8, à moins que la députée ou les députés aient...
La Présidente (Mme
Dionne) : D'autres commentaires?
M.
Drainville : ...d'autres amendements dont nous pourrions nous saisir?
Mme Ghazal : Je
voulais avoir la discussion avec le ministre sur le nombre de professeurs
d'établissements d'enseignement...
Mme Rizqy : ...suspende l'amendement, mais qu'on puisse quand
même traiter la discussion avec la... Ça vous va?
M.
Drainville : Oui, on peut faire ça.
La Présidente (Mme
Dionne) : Donc, il y a consentement pour suspendre l'amendement et
continuer les discussions pour l'article 8?
M. Drainville : Très bien.
La Présidente (Mme
Dionne) : Alors, oui, vous pouvez y aller, Mme la députée.
• (11 h 30) •
Mme Ghazal : Donc, je comprends,
hier, quand on parlait avec le ministre, que, des fois, il va dire : Bien,
il faut que ça soit efficace, il ne peut pas y avoir 30 personnes autour
de la table. Puis, je me rappelle, j'ai eu cette discussion-là beaucoup quand
j'avais le dossier Environnement pour... quand on a mis en place le comité
consultatif de lutte sur les changements
climatiques, et on voulait mettre plus de personnes, et le ministre, de la part
du gouvernement, bien, disait : Il faut que ce soit efficace, il ne
faut pas ajouter trop de personnes, trop de personnes.
Cela dit, moi, ce que je suis en train de
mentionner puis de questionner... J'ai vu que le ministre aussi a tenu compte dans son amendement... en ajoutant plus de
personnes que ceux qui étaient présents au début, là, dans la première version de l'article, et moi, je mentionnais
peut-être un... d'avoir un seul professeur d'un établissement d'enseignement
universitaire, ce n'est pas suffisant.
Est-ce que... Je trouve qu'il faudrait qu'il y en ait peut-être au moins deux,
professeurs. Même si le ministre a dit, bien, qu'il ajoutait un
chercheur supplémentaire, ça ne veut pas dire nécessairement qu'un chercheur...
Est-ce que c'est nécessairement un professeur d'université?
M.
Drainville : Non, bien non, mais, en général, les chercheurs
sont déjà des universitaires, ils ont déjà... ou ils sont en lien avec avec la recherche universitaire.
Souvent, les centres de recherche ont un lien quelconque avec le monde universitaire. Donc, je... Puis je répondais, encore
une fois, Mme la Présidente, à la demande de l'ADEREQ, là, qui est
l'association qui représente les facultés d'éducation du Québec. Je vous
dirais, Mme la Présidente, si vous regardez la composition actuelle, là, on a
un enseignant préscolaire, primaire ou secondaire, ensuite de ça, on a un
conseiller pédagogique issu, donc, du monde préscolaire, primaire et
secondaire, on a une personne qui n'est ni enseignante ni conseillère pédagogique, un membre du personnel
d'encadrement, essentiellement, les directions d'école, et là on aurait... on a déjà un professeur d'université, on a déjà une
autre personne issue du monde de la recherche, qui sera vraisemblablement
un ou une universitaire, et là on aurait une autre personne représentant le
monde des universités.
Honnêtement, Mme la Présidente, au-delà du fait
qu'on ne cesse d'en rajouter, puis, à un moment donné, il faut quand même avoir
un conseil d'administration qui est fonctionnel, je crains que l'on soit à
risque de créer un déséquilibre au sein du conseil d'administration, là. On
aurait, Mme la Présidente, trois universitaires... ou, enfin,
deux enseignants du monde des universités, plus quelqu'un qui provient du
monde de la recherche, et on aurait seulement
un enseignant du préscolaire, du primaire ou du secondaire, alors que c'est à
eux, d'abord et avant tout, à eux que s'adressent les... comment dire,
les résultats de l'INEE.
Ça fait que je
ne serais pas favorable, moi, Mme la Présidente, à ajouter un autre
représentant du monde universitaire,
pas que je ne les aime pas, là, je... évidemment, ce n'est pas ça dont il est
question ici, là. C'est juste qu'ils sont déjà représentés, et il faut
maintenir quand même un certain équilibre au sein de la composition.
Mme Ghazal : C'est parce que c'est
un institut dont le rôle est de se pencher sur la recherche, donc... Puis on a
parlé, là... Puis le ministre a accepté un amendement où on parlait aussi de la
diversité de la recherche, que c'est important de ne pas avoir un seul type de
recherche, puis, le ministre, j'ai entendu qu'il était sensible à ça, puis ça a
été mentionné dans un amendement. Donc,
comme, c'est ça, leur travail, c'est de se pencher sur la recherche, sur les études
et, après ça, de les collecter puis d'en tirer peut-être des enseignements qui
pourraient, après ça, être appliqués. Les profs d'université, c'est ça, leur
travail, à tous les jours. C'est ce qu'ils font. Ça fait partie de leur
travail.
Donc, je trouve que c'est important de ne pas
juste avoir un représentant d'un enseignement... d'un établissement
d'enseignement universitaire, mais, au moins deux, même que... Il y a même des
groupes qui en mentionnaient quatre. Moi, je ne vais pas aussi loin que ça. Je
pense que deux, ça serait important, parce que c'est la mission même de
l'Institut de se pencher sur de la recherche. Et c'est ce que les profs
d'université font, et c'est dans leur travail quotidien. Donc, je trouve que
c'est pertinent d'ajouter ce type de personne autour de la table, en plus du chercheur, là, qui a été ajouté par le ministre,
mais c'est un chercheur, j'imagine, qui peut provenir même... ça ne veut
pas nécessairement dire qu'il vient de
l'université, c'est ce que je comprends. Donc, d'en avoir deux, ce n'est pas
exagéré, d'un établissement
d'enseignement universitaire. Parce que les autres... l'autre catégorie, là,
les enseignants, conseillers pédagogiques, il y a plusieurs personnes
qui viennent du milieu de l'éducation, là, qui sont sur le terrain, qui sont déjà comme des praticiens. Mais, de la recherche,
il y en a moins, donc ça serait comme pour créer aussi un équilibre du monde
de la recherche qui siégerait autour de la table du conseil d'administration de
l'institut qui va se pencher sur la recherche. Ce serait dans cette logique-là.
M.
Drainville : Oui, mais, Mme la Présidente, je tiens à rappeler,
là, le monde de la recherche, l'endroit, dans le fond, où il sera le
plus sollicité, c'est sur le comité scientifique, là, que nous créons, là. Nous
créons deux comités, à l'article 2, le comité scientifique et le
comité consultatif. Alors, le comité scientifique, c'est justement le comité
qui va se pencher sur les pratiques, sur les toutes dernières données probantes
en matière de sciences de l'éducation. Ça, c'est le comité scientifique. C'est
là... c'est beaucoup sur ce comité-là ou au sein de ce comité-là que nous
allons retrouver, donc, l'expertise très fine sur toutes ces matières liées aux
données probantes, et aux différentes méthodes d'enseignement, et lesquelles donnent les meilleurs résultats, etc.,
donc là... enfin, c'est ce comité scientifique qui va être très, très
actif pour faire, justement, la recension de ces différentes recherches qui ont
été menées, de ces différentes pratiques qui
ont été mises en oeuvre. Donc là, le comité scientifique, là, quand on dit que
l'INEE va dresser l'état des connaissances, là, en matière
d'enseignement, bien, c'est beaucoup par l'entremise, par le truchement du
comité scientifique que ça va se faire. Et
là vous pouvez être certains... certaines, Mme la Présidente et Mme la députée,
que la représentation des universitaires sera très importante. Donc, je
ne m'inquiète pas, honnêtement, Mme la Présidente.
Puis
l'autre chose aussi, c'est que l'INEE ne travaillera pas en vase clos, Mme la
Présidente. L'une des valeurs importantes de l'INEE, c'est justement la
collaboration avec le terrain. Donc, il y a beaucoup de travail qui va se faire avec le monde universitaire, avec le monde
de la recherche universitaire. Et donc il y aura beaucoup de va-et-vient
entre l'INEE et les chercheurs, là, si ce n'est les chercheurs qui auront...
qui se seront penchés, justement, sur ces méthodes d'enseignement et... avec
lesquels l'INEE aura des échanges nécessairement. Puisque l'INEE, son travail,
c'est d'abord et avant tout de dresser la synthèse des connaissances, bien,
pour dresser la synthèse des connaissances, il
y aura bien entendu une prise de possession ou une prise de... comment dire, de
connaissance des recherches scientifiques qui ont été menées, qui auront
été menées au Québec ou ailleurs. Puis éventuellement, Mme la Présidente, il y
aura également des échanges entre l'INEE et
les personnes qui ont signé ces recherches-là, qui en sont les auteurs ou les
autrices.
Et donc je... Honnêtement, Mme la Présidente,
encore une fois, je comprends l'intention de la députée de Mercier, mais je
tiens à la rassurer, je ne crois pas qu'il va manquer de... comment dire, qu'il
va manquer d'activités, d'échanges et puis de partage de connaissances entre
l'INEE et le monde universitaire. Je ne suis absolument pas inquiet de ça.
Mme Ghazal : Mais... En fait, je
comprends, le ministre me parle des comités scientifiques, mais le C.A., c'est quand même important. C'est l'instance
suprême de l'INEE qui va définir les orientations et les... et une certaine
direction. Donc, ça va être important que les chercheurs aient leur mot à dire
puis les professeurs d'établissement d'université soient présents puis puissent
participer à ça dès le début.
Et aussi ça vient aussi avec l'idée d'avoir une
diversité de points de vue de chercheurs scientifiques. Tu sais, ce ne sera pas
des gens qui viendraient de la même université, des profs d'université qui ne
viendraient pas de la même université,
peut-être de différentes facultés d'éducation, pour avoir une certaine
diversité. Je comprends que ça va être dans le comité de recherche, mais
ce n'est pas la même chose, un comité qui va suivre les orientations d'un C.A. Un C.A., c'est... comme je le dis, c'est
l'instance suprême, c'est là que les décisions se prennent, dès le début, sur
les orientations que l'INEE va prendre. Puis
je trouve que c'est important qu'eux ou elles soient présents dans cette
instance, qui est importante, de l'INEE, comme professeurs
d'établissement d'enseignement universitaire.
Je comprends que le ministre a trouvé que
c'était pertinent d'ajouter un chercheur puisque ce n'était pas... ça a été comme... Je ne sais pas si ça a été oublié,
mais ça n'a pas été mis dans le... dès le début, là, dans la version... la
première version de l'article 8 de la composition du C.A., mais je
comprends qu'il a décidé, finalement, de les mettre, même s'ils vont être des chercheurs scientifiques très
présents dans le comité scientifique, parce qu'il trouvait que c'était important
qu'ils soient là, sur le C.A.
Donc, moi, je mentionne la même importance du
C.A. en disant : Bien, il faudrait qu'il y ait deux profs venant d'universités différentes, peut-être
avec... je ne sais pas. Des fois, dans les facultés d'éducation, c'est des
facultés qui ont des... peut-être
des... je ne sais pas, là, des... qui sont plus axées sur un type de pensée,
d'une université à l'autre. Donc, ça
pourrait aussi amener cette diversité aussi de pensées et d'écoles de pensée
des différents profs d'université. Donc,
moi, je ne trouve pas que ça va nuire à l'efficacité. Ça ne nuira pas à
l'efficacité, d'ajouter une personne de plus qui vient d'une université.
• (11 h 40) •
M.
Drainville : Oui. Bien, Mme la Présidente, j'entends les
arguments que la députée de Mercier nous soumet, mais je... en tout
respect, là, je reste sur mes positions, je...
Il faut
quand même prendre acte du fait, Mme la Présidente, qu'on a augmenté le nombre
de membres de 9 à quatre... de 9 à 13, dis-je bien, donc on en a ajouté
quatre. Là, on a ajouté des représentants également du monde... attendez que je
les retrouve tous, là, alors, au moins une personne qui oeuvre au sein d'un
centre de formation professionnelle ou d'éducation des adultes. Là, on a... Ah
oui! Puis aussi établissements d'enseignement privé. Bon, une personne issue
d'une communauté autochtone, ça, on l'a ajoutée. Là, on va ajouter quelqu'un
comme observateur qui provient du grand monde de l'expertise dédiée aux
services des personnes handicapées et avec besoins particuliers.
Donc, on a quand même... Mme la Présidente, je
trouve qu'on a un conseil qui commence à être... qui est un... qui reflète une belle diversité.
Honnêtement, c'est une belle représentation, là. Quand on fait la liste de
toutes les personnes qui vont siéger,
je pense qu'on aura autour de la table une très belle représentation du monde
de l'éducation au Québec.
Puis je suis à l'aise, Mme la Présidente, avec
l'équilibre que nous avons créé, là, au terme des ajouts et des autres
amendements, des autres modifications. Et donc, en tout respect, Mme la
Présidente, je souhaiterais que nous nous arrêtions là.
Mme Ghazal : Écoutez, je n'ai pas
l'intention d'ajouter... de déposer un amendement parce que je voulais juste voir l'ouverture du ministre. Si le ministre
dit que c'est suffisant, même si je ne suis pas d'accord, je n'émettrai pas
non plus d'amendement, là, pour ne pas faire perdre le temps à la commission.
M.
Drainville : Très bien, très bien. Mme la Présidente, si vous me
permettez, on est en train de rédiger l'amendement et on suspendrait un
petit instant juste pour que je puisse vérifier le libellé pour qu'on puisse
vous revenir le plus rapidement possible.
La Présidente (Mme Dionne) :
D'accord.
La commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 44)
(Reprise
à 11 h 56)
La Présidente (Mme
Dionne) : Alors, la commission reprend maintenant ses travaux. Donc,
M. le ministre, je vous laisse poursuivre.
M. Drainville :
Alors, Mme la Présidente, nous
avons eu des discussions à micro fermé. Et donc l'amendement que j'avais déposé avait été suspendu pour que nous
prenions le temps d'aller voir, à la suggestion, donc, de la députée de Saint-Laurent, s'il n'y aurait pas un bénéfice à
faire de la personne qui aura l'expertise en matière d'élèves handicapés
ou d'élèves en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage, s'il n'y aurait pas
un bénéfice d'en faire plutôt une personne
observatrice plutôt qu'une personne membre du C.A., comme nous le proposions
dans l'amendement qui a été suspendu, donc. Et donc on a eu des
échanges, avec notamment nos légistes, et on en vient à la conclusion, Mme la Présidente, qu'il serait préférable, dans le fond,
d'aller de l'avant avec l'amendement déjà déposé. Parce que d'amener
cette personne représentante, donc, des élèves HDAA dans la section
observateurs soulève une difficulté, et je vais m'en empresser de céder la parole, s'il y a consentement, à notre
légiste, M. Guyon Martin, Alexandre de son prénom, qui va nous
expliquer, dans le fond, en quoi le statut d'observateur a ses caractéristiques
propres, n'est-ce pas?
La Présidente (Mme
Dionne) : Alors, est-ce qu'il y a consentement pour donner la parole à
M. le légiste? Alors, la parole est à vous.
M. Guyon Martin
(Alexandre) : Oui. Alexandre Guyon Martin, avocat pour le ministère de
l'Éducation.
Donc, le ministre a
presque tout dit, mais j'ajouterais qu'en fait, les observateurs, si on va au
dernier alinéa de l'article 8, il s'agit du Scientifique en chef, il
s'agit de sous-ministres à l'Éducation, à l'Enseignement supérieur, à l'Économie et du président du Conseil supérieur de l'éducation, mais on propose qu'il devienne le Conseil de
l'enseignement supérieur. Donc, ce sont des gens qui sont nommés par le
gouvernement pour exercer une fonction particulière, et, en raison de cette
fonction, ils sont désignés observateurs. Puis le fait de nommer une autre
personne, seulement à la seule fin d'être observateur dans un comité, dans un
conseil d'administration comme ici, créerait une certaine incohérence sur le
plan juridique, sur le plan de la logique de la disposition.
Mme Rizqy : Merci
beaucoup. Puis, avec les discussions que nous avons eues avec le ministre,
tantôt, à micro fermé, c'est que, dans tous
les cas, on essaie vraiment de répondre à la demande du mémoire déposé par
l'OPHQ. Il y avait une... recommandations n° 6 et n° 7, mais,
même si on n'est pas en mesure de le mettre à titre d'observateur... En fait,
c'est peut-être même mieux qu'il soit inscrit dans l'amendement proposé par le
ministre parce qu'en fait il gagne un vote,
ce qui est mieux. Donc, non seulement on pourra faire des observations, mais
même voter. Et le ministre, tantôt, il le disait... mais je pense même
que vous l'avez dit à micro ouvert. Évidemment, la façon que c'est écrit, on n'écrit pas noir sur blanc OPHQ, mais,
évidemment, le ministre ou celui qui occupera... va d'abord se tourner vers cet organisme, qui est reconnu, qui est... comme
organisme gouvernemental, pour s'assurer que... et d'avoir leur présence
aux fins des discussions entourant l'INEE.
La Présidente (Mme
Dionne) : Donc, question de procédure, je comprends qu'on est sur
l'amendement.
Mme Rizqy : Oui,
on est sur l'amendement.
La Présidente (Mme
Dionne) : Est-ce qu'il y a consentement pour réouvrir l'amendement?
Parce qu'on l'avait suspendu.
Mme Rizqy : Ah
mon Dieu! Excusez-moi, je pensais qu'on l'avait rouvert.
La Présidente (Mme
Dionne) : Il n'y a pas de problème.
Mme Rizqy :
Ah oui! Moi... Oui, oui. Moi, j'avais compris qu'on avait rouvert l'amendement.
Oui, consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Alors...
ça prenait le consentement. D'accord. Merci. Vous pouvez poursuivre.
• (12 heures) •
M. Drainville :
Oui. Alors, effectivement, Mme la
Présidente, je pense l'avoir dit, mais, pour être bien certain que c'est
bel et bien versé au procès-verbal officiel de nos délibérations, je le
redis : Lorsque le temps viendra de nommer
cette personne qui aura, donc, une expertise en matière de services aux
personnes handicapées et aux... enfin, aux
élèves handicapés et aux élèves en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage,
nous consulterons l'Office des
personnes handicapées du Québec, Mme la Présidente, qui a, évidemment,
une expertise en cette matière. Et donc c'est dit, c'est bel et bien enregistré, Mme la Présidente. Et donc, dans ces
circonstances, si les membres de la commission sont d'accord, nous
pourrions procéder à l'adoption de l'amendement.
La Présidente (Mme
Dionne) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement?
Mme Rizqy : Non.
Sur l'amendement, c'est complet.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La
Présidente (Mme Dionne) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 8? Allez-y, Mme la députée.
Mme
Rizqy : Oui, toujours le dernier alinéa. Donc, tantôt on
parlait que le Scientifique en chef, le sous-ministre de l'Éducation, du
Loisir et du Sport, le sous-ministre de l'Enseignement supérieur, de la
Recherche, de la Science, de la Technologie,
le sous-ministre de l'Économie et de l'Innovation et le président du Conseil de
l'enseignement supérieur ou toute personne que chacun peut désigner.
Pourquoi le sous-ministre de l'Économie et de l'Innovation?
M. Drainville : Notamment parce que,
si je ne m'abuse, les fonds de recherche sont financés par le ministère de
l'Économie.
Mme Rizqy : ...on sait, comme... à
quelle hauteur?
M. Drainville : On pourrait
vérifier, mais, si je ne m'abuse, il y a certains fonds qui sont... dont le
ministère de l'Économie est le premier bailleur de fonds, mais...
Mme Rizqy : Et c'est lequel qui est
le premier... bailleur de fonds, pardon?
M. Drainville : Dans certains fonds
de recherche, si je ne m'abuse, le ministère de l'Économie est le premier
bailleur de fonds.
Mme Rizqy : O.K.
M. Drainville : Mais là je parle...
j'espère ne pas parler à travers mon chapeau, là, c'est davantage... je puise
dans mon, comment dire... dans mes connaissances d'ancien...
Mme Rizqy : Ministre?
M. Drainville : ...journaliste...
Mme Rizqy : Oh! Journaliste.
M. Drainville : ...d'ancien courriériste
parlementaire.
Mme Rizqy : Vous avez déjà été
courriériste aussi?
M.
Drainville : J'ai été courriériste et à Ottawa et à Québec, ma
chère Mme la députée de Saint-Laurent, eh oui!
Mme Rizqy : Dites-moi pas aussi que
vous avez été page?
M. Drainville : Quand on... Et j'ai
été page.
Mme Rizqy : Non? Bien là! Vous avez
fait le tour du chapeau.
M. Drainville : Et j'ai été
stagiaire parlementaire, aussi, à Ottawa.
Mme Rizqy : O.K. Une vaste expérience.
M. Drainville : Oui, oui, je connais
le Parlement pas mal.
Mme
Rizqy : Je ne vous
demanderai pas quel Parlement vous avez préféré. J'imagine, c'est celui du
Québec.
M. Drainville : Non, en fait, page à
Ottawa, stagiaire parlementaire à Ottawa, et courriériste parlementaire à Ottawa, et courriériste parlementaire ici, à
Québec, directeur du bureau, en fait, pas longtemps, mais... un an à peu près.
Alors, on est en train de regarder ça, Mme la
Présidente. La députée de Saint-Laurent...
(Consultation)
M. Drainville : Excusez-moi, on va
prendre deux secondes, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme Dionne) :
La commission suspend ses travaux.
(Suspension de la séance à 12 h 03)
(Reprise à 12 h 08)
La Présidente
(Mme Dionne) : La commission reprend maintenant ses travaux.
Des voix : ...
La Présidente
(Mme Dionne) : Oui. À l'ordre, s'il vous plaît. On a repris la
séance. Merci. M. le ministre, je vous laisse poursuivre.
M. Drainville :
Oui. Alors donc, on a suspendu pour trouver l'information, là, quant au
financement du ministère de l'Économie de divers fonds de recherche, nous
sommes toujours à la recherche de cette information, Mme la Présidente et, lorsque nous l'aurons obtenue, nous pourrons la
communiquer aux membres de la commission. Je ne sais pas... mais je peux vous assurer que le ministère de
l'Économie est effectivement un bailleur de fonds important en matière de
recherche et il est un bailleur de fonds important de nos fonds de recherche,
de certains fonds de recherche. Je ne sais pas si la députée avait
d'autres questions sur la composition. Oui? Allez-y.
Mme Rizqy :
Oui, mais ça porte... ça... Tout découlerait de... de la réponse.
M. Drainville :
De la réponse.
Mme Rizqy :
Donc, moi, le reste, ça me va. Mes dernières questions sont sur le dernier
alinéa. Donc, ce que je vous proposerais, c'est qu'on aille étudier d'autres
articles puis qu'on revienne une fois qu'on a la...
M. Drainville : Donc, qu'on suspende
celui-ci et, quand on aura les réponses, on y reviendra et on... dépendamment
des réponses, on pourra finaliser. Très bien. Alors...
La Présidente
(Mme Dionne) : Est-ce qu'il y a consentement pour suspendre
l'article 8?
Des voix : Consentement.
La Présidente
(Mme Dionne) : Juste avant de passer à un autre article, lors de
notre séance d'hier, on avait repris l'étude
de l'article 11 qui était... qui avait été précédemment adopté. Donc, je
comprends bien, pour les fins, là, du procès-verbal, que
l'article 11 est adopté?
Des voix :
Adopté.
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci. Donc...
Mme Rizqy :
...adopter 9 avant.
La Présidente
(Mme Dionne) : Oui, 9. 9, c'était correct. C'était 11, là, on
avait réouvert l'article pour...
Une voix : Oui.
La Présidente
(Mme Dionne) : Bon, voilà, c'était juste pour m'assurer que
c'était bel et bien adopté.
M. Drainville :
...si je comprends bien, on en serait à 12.
La Présidente
(Mme Dionne) : Exactement.
• (12 h 10) •
M. Drainville :
Et nous avons un amendement, Mme la Présidente. Donc, je vais commencer par
lire 12 et, par la suite, je lirai
l'amendement. Donc, 12 : «L'institut constitue un comité scientifique et
un comité consultatif sur les programmes de formation à l'enseignement.
«Sous réserve du
présent article et des articles 13 et 14, la composition de ces comités
ainsi que leurs modalités de fonctionnement sont déterminées par l'institut.
«Le
gouvernement fixe la rémunération, les avantages sociaux et les autres
conditions de travail des membres des comités de l'Institut. Ils ont par
ailleurs droit au remboursement des dépenses faites dans l'exercice de leurs
fonctions, aux conditions et dans la mesure que détermine le gouvernement.»
Alors, commentaires :
Cet article propose la création d'un comité scientifique et d'un comité
consultatif sur les programmes de formation à l'enseignement et prévoit que
l'institut détermine leur composition et leurs règles de fonctionnement.
L'article prévoit de plus que les règles
concernant la rémunération et les autres conditions de travail des membres de
ces comités sont déterminées par le gouvernement.
Et l'amendement, maintenant, s'il vous plaît.
Merci beaucoup. Alors, l'amendement, donc, article 57, article 12 de la Loi sur l'Institut national
d'excellence en éducation, donc : Remplacer le troisième alinéa de
l'article 12 de la Loi sur l'Institut national d'excellence en
éducation, proposé par l'article 57 du projet de loi tel qu'amendé, par
l'alinéa suivant :
«Les membres des comités de l'Institut ne sont
pas rémunérés, sauf dans les cas, aux conditions et dans la mesure que peut
déterminer le gouvernement. Ils ont cependant droit au remboursement des dépenses
faites dans l'exercice de leurs fonctions aux conditions et dans la mesure que
détermine le gouvernement.»
Alors, commentaires : Cet amendement vise à
refléter la nature des fonctions qui seront attribuées au comité de l'Institut
national d'excellence en éducation et la rémunération qui en découle. Les
avantages sociaux et les autres conditions de travail réfèrent notamment à la
participation à un régime de retraite, à un régime d'assurance, à des indemnités de départ, lesquelles ne sont pas accordées
à des personnes exerçant des fonctions de la nature de celles de membre
d'un comité.
Alors, avec
l'amendement, l'article 12 se lirait comme suit, article 12 de la Loi
sur l'Institut national d'excellence en éducation, tel que
modifié :
«12. L'institut constitue un comité scientifique
et un comité consultatif sur les programmes de formation à l'enseignement.
«Sous réserve du présent article et des
articles 13 et 14, la composition de ces comités ainsi que leurs modalités
de fonctionnement sont déterminées par l'Institut.
«Les membres des comités de l'institut ne sont
pas rémunérés, sauf dans les cas, aux conditions et dans la mesure que peut déterminer le gouvernement. Ils
ont cependant droit au remboursement des dépenses faites dans l'exercice
de leurs fonctions aux conditions et dans la mesure que détermine le
gouvernement.»
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Donc, des commentaires sur
l'amendement? Mme la députée.
Mme Rizqy : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. M. le ministre, là, vous faites un changement important parce
que là vous modifiez complètement la rémunération qui était déjà prévue
initialement dans le projet de loi, tel que déposé, et là, vous le retirez. Ça
deviendrait l'exception, au fond, la rémunération, c'est ça?
M. Drainville : En
fait, a priori, il n'y aurait pas de rémunération, mais bien un remboursement
des dépenses.
Mme Rizqy : Le
remboursement des dépenses était déjà prévu aussi. Mais pourquoi, cette
fois-ci, vous enlevez la rémunération d'office?
M. Drainville : Bien,
parce que ces personnes-là ne seront pas des, comment dire... Il n'y aura pas
de... Ce n'est pas des emplois, là, qui sont rattachés à l'institut, ce
sont davantage des personnes-ressources vers lesquelles on se tourne pour leur expertise, pour leurs
compétences, leurs connaissances. Donc, ces membres de comités scientifiques, c'est
des personnes qui, de façon générale, auront déjà un emploi, là. Quand je
regardais tout à l'heure les membres des
comités du côté du Conseil supérieur de l'éducation, il y avait des professeurs
d'université, il y avait des... Tu sais, les personnes, dans le fond,
qui siègent sur ces comités-là, c'est des personnes qui ont déjà un emploi. Et
la raison pour laquelle ils siègent sur ces
comités, c'est à cause de l'expertise, justement, qu'ils ont... et qui sont
liées, à tout le moins, dans la plupart des cas, je dirais, aux emplois
qu'ils occupent déjà.
Donc, ce n'est pas vraiment... Puis peut-être
que Mme la sous-ministre pourra compléter ma réponse, là, mais ce n'est pas des
personnes qu'on va employer sur une base régulière ou permanente. On va les...
ils vont siéger sur les comités, ils vont se
réunir, évidemment, lorsque les comités vont se... vont avoir des rencontres,
et tout ça, mais il n'y a pas d'emploi puis, a priori, il n'y a pas de
nature contractuelle liés à leur appartenance à ces comités-là. Et donc c'est la raison pour laquelle nous procédons
à cette modification. Mais je pense que la sous-ministre, Mme Vachon,
ici présente, pourra nous éclairer davantage.
La Présidente
(Mme Dionne) : Est-ce qu'il y a consentement pour donner la
parole à Mme la sous-ministre?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Alors, la parole est à vous.
Mme Vachon
(Stéphanie) : Alors, bonjour. Stéphanie Vachon, sous-ministre
adjointe aux réseaux et à la gouvernance.
Effectivement,
comme le disait M. le ministre, ces comités-là vont siéger de façon ad hoc,
conseil, pour soutenir les activités de l'institut. L'institut aura lui-même
son personnel, donc il aura des directions, des directions... notamment,
direction de la recherche, donc ce sera un
organisme avec son propre personnel, mais, un peu à l'instar des commissions
du Conseil supérieur de l'éducation, des
commissions qui sont formées et avec des membres qui proviennent notamment du réseau scolaire, du réseau universitaire, il n'y aura pas
de rémunération, effectivement, pour ces comités ad hoc qui sont des comités en
soutien des activités de l'institut.
Mme Rizqy :
Merci, Mme Vachon. Mais je voulais savoir qu'est-ce qui a guidé, en
fait, la décision de changer cette disposition. Parce qu'initialement ça avait
été réfléchi, et on voulait que les gens participent à ces comités. Ils avaient
prévu non seulement le remboursement des dépenses, mais aussi une rémunération
qui était fixée par le gouvernement. Alors, je me demande, ce serait peut-être
plus pour M. le ministre de... qu'est-ce qui a guidé... Est-ce qu'il est arrivé une situation qui a fait en sorte que vous avez
décidé de passer de «règle générale, on rémunère» à, plutôt, «pas de
rémunération, sauf si»?
Mme
Vachon (Stéphanie) : Je dois
vous dire que non, effectivement, ce n'est pas un changement d'orientation, mais
je dirais plutôt que c'est de l'ordre d'une correction, suite à des discussions
additionnelles avec les organismes centraux avec qui on travaille. À l'examen
des fonctions, on a constaté qu'on avait prévu une rémunération, alors que ces
comités-là ne sont pas de l'ordre où on aurait dû prévoir une rémunération.
Donc, c'est vraiment de l'ordre de la correction.
Mme Rizqy : C'est
une correction pour être cohérent avec d'autres types de comités.
Mme Vachon
(Stéphanie) : Absolument, où c'est des membres déjà rémunérés par leur
organisation qui siègent de façon ad hoc. Je
vous dirais que le meilleur parallèle, c'est un peu les commissions du Conseil
supérieur de l'éducation, où les gens siègent en soutien, mais le
Conseil supérieur a son propre personnel, également.
Mme Rizqy : ...comités,
donc, on a deux comités, un comité scientifique et un comité consultatif, mais
eux vont quand même travailler, là, ce n'est pas...
Mme Vachon
(Stéphanie) : Oui, absolument.
Mme Rizqy :
O.K. Mais généralement, là, même si d'autres personnes ont d'autres
fonctions... Puis je ne veux pas présumer, moi, du salaire qui est offert dans
les universités, là, certaines universités sont publiques. Moi, j'ai déjà été prof, là, donc... et c'était une
très grosse baisse de salaire par rapport au privé, comme... d'avocate
fiscaliste. Mais bon, ceci étant dit,
la cause publique était plus importante. Mais, très franchement, c'est parce
que de présumer que le salaire de l'organisme qui paie, disons, que ce
soit une université où, par exemple, un conseiller pédagogique... un conseiller
pédagogique travaille dans un centre de services scolaire, généralement, ils ne
sont pas payés en haut de 100 000 $, là, les conseillers
pédagogiques.
Alors, pour prendre
une responsabilité supplémentaire, un travail supplémentaire, habituellement,
c'est que, pour le travail fait, il y a une
rémunération qui est attachée. Elle n'a pas besoin d'être, évidemment... Parce
que, dans le libellé initial,
c'était : «Le gouvernement fixe la rémunération, les avantages sociaux et
les autres conditions de travail...» Est-ce qu'on pourrait peut-être revenir à
une règle générale puis que le gouvernement fixe la compensation? Parce que je
comprends peut-être que, rémunération, on le rattache à heures travaillées.
Peut-être que la
meilleure voie, ici, ce serait une compensation. Parce que là, au moins, vous
n'êtes pas dans la mesure à devoir comptabiliser les heures travaillées,
recevoir un rapport détaillé : Voici, telle journée, j'ai fait deux heures de réunion, trois heures de recherche,
une autre réunion. Mais une compensation, c'est qu'habituellement on est capable de dire, bien : Dans l'année,
on s'attend qu'il y ait 10 réunions, et évidemment, ce qu'on appelle les
jetons de présence, si vous participez à ces réunions, voici x montants de
compensation par réunion. Évidemment, quelqu'un qui est absent est
absent, donc il ne reçoit aucune compensation.
Donc, ce serait
peut-être une façon de ne peut-être pas de tomber dans la rémunération, mais de
s'assurer qu'il y a au moins une compensation, parce que c'est quand même un
travail de plus qui est demandé.
• (12 h 20) •
M.
Drainville : Bien, Mme la Présidente, si vous regardez la disposition,
«les membres des comités de l'institut ne
sont pas rémunérés, sauf dans les cas, aux conditions et dans la mesure que
peut déterminer le gouvernement», donc, je dirais, l'amendement, il est
construit de telle manière à ce que, si jamais on doit demander aux membres de
l'un ou l'autre des comités un engagement plus soutenu en termes de temps, à ce
moment-là, ce sera possible pour le gouvernement d'offrir une rémunération.
Donc, on se donne la possibilité de pouvoir le faire. Parce que, vous avez
raison, parfois, ça peut être très exigeant, la participation à ces comités-là,
donc, je pense que...
Mme Rizqy : Bien,
je vous donne un exemple.
M.
Drainville : Oui, allez-y.
Mme Rizqy :
Dans d'autres endroits, on a donné...
M.
Drainville : Pardon?
Mme
Rizqy : Dans d'autres endroits, là, on a donné des
montants très symboliques de 100 $ pour la présence à une réunion,
mais on a quand même fait ça une règle générale pour reconnaître l'apport. Là,
je suis un petit peu inconfortable
parce que, si vous me dites, en plus, le Conseil supérieur de l'éducation, ça a
été «pas de rémunération», je vais vous demander ma question suivante,
O.K. : C'est arrivé combien de fois que l'exception a été appliquée versus
que la règle générale a été appliquée?
Puis je vais aller
plus loin, là, puis je vais me permettre de le dire, c'est que très souvent,
là, dans ce type de comités, ce sont des femmes. Puis c'est encore plus vrai
dans le Conseil supérieur de l'éducation, là. Peut-être, règle générale,
d'avoir au moins une compensation qui soit fixée par le ministre... Puis
évidemment, M. le ministre, il y a plein d'exemples où est-ce que la
compensation varie. Il y en a que c'est des jetons de présence de 100 $,
d'autres, c'est... Bien, c'est juste pour reconnaître un travail qui est fait,
là.
M. Drainville :
Non, mais moi, Mme la Présidente,
là, je suis très sensible à ça, là, puis honnêtement, je n'en ai pas,
d'enjeu, avec la rémunération. La preuve, c'est que, dans la version
originelle, on en donnait une, rémunération. Ça
fait que moi, je n'en ai pas, d'enjeu, là, mais c'est les Emplois supérieurs
qui nous disent : Écoutez, faites attention, vous risquez de créer
un précédent, etc., il faut être cohérent avec le type de traitement qui est
accordé, à des membres de comités comme ceux-là dans d'autres circonstances.
Donc moi, je me suis ajusté à ce que les Emplois supérieurs nous ont suggéré.
Ça, c'est le conseil supérieur, ça?
Mme Vachon (Stéphanie) :
Oui.
M.
Drainville : Alors, voyez-vous, article 12 du Conseil supérieur
de l'éducation : «Les membres du Conseil et,
le cas échéant, de ses commissions ne reçoivent aucun traitement. Ils sont
indemnisés de ce qu'il leur en coûte pour assister aux assemblées et
reçoivent une allocation de présence fixée par le gouvernement.
«Le président reçoit
un traitement fixé par le gouvernement.»
Donc, le Conseil
supérieur de l'éducation fonctionne essentiellement à partir de cette règle-là.
Mme Rizqy : ...cette
règle-là a été écrite à une autre époque. Le Conseil supérieur de l'éducation
date de plusieurs décennies, là, ça a été créé à une autre époque. Puis je fais
le pari... Je n'ai pas fait l'exercice, mais je fais le pari suivant, c'est que,
si on...
Une voix :
...
Mme Rizqy :
Ça a été créé en 1964. Puis, si je fais l'exercice, là, de vérifier combien de
fois les gens qui ont participé à des comités, hommes, femmes, combien de fois
ils ont été rémunérés, je fais le pari que plus souvent la règle générale a été
appliquée que l'exception de la rémunération. Là, aujourd'hui, en 2023, moi, je
ne souhaite pas que cette règle de
l'exception devienne encore la règle générale. Je pense que la volonté de
vouloir rémunérer... Puis, de toute façon, c'est le gouvernement qui le
fixe, puis ce n'est pas de vous attacher avec des deniers publics exorbitants, parce que les cas où est-ce que c'est, oui,
remboursé, puis on donne un montant, il y en a que des fois c'est 100 $,
d'autres c'est 500 $, d'autres c'est 1 000 $, évidemment, ça
dépend de la tâche à effectuer, mais c'est une reconnaissance que le
temps et le travail consacrés, bien, ce n'est pas gratuit.
M.
Drainville : Oui, Mme la Présidente, je suis très sensible, encore une
fois, à l'argument qui est soulevé par la députée. Ce que... Je décode de son
intervention qu'elle ne trouve pas que, le libellé qui dit que les membres du
comité ne sont pas rémunérés, sauf dans les cas où ils pourraient l'être, et, à
ce moment-là, ce serait déterminé par le gouvernement, ce que j'entends, c'est
que ça ne rencontre pas tout à fait ses...
Mme Rizqy : En
fait, j'aimais l'original.
M. Drainville :
Vous aimiez l'original, oui?
Bien, moi aussi, je ne haïssais pas l'original. Maintenant, Mme la Présidente,
ce que je vais proposer, c'est qu'on va le suspendre puis on va, comment dire,
resoumettre la question...
Mme Rizqy : Aux
Emplois supérieurs?
M. Drainville :
...aux organismes centraux, en
leur disant que... bien, c'est ça, que ça a été plaidé à la commission
puis qu'il y a une volonté, de la part de l'opposition officielle, à l'effet
qu'il y ait rémunération. Et je rendrai compte de ces discussions...
Mme Rizqy : ...soumettre
un compromis : «compensation». Si le mot «rémunération» génère des
obligations légales plus importantes, est-ce que «compensation» pourrait être
acceptable, au niveau...
M. Drainville :
Donc, dans le libellé originel, au
lieu de dire «le gouvernement fixe la rémunération, «le gouvernement fixe
une compensation»?
Mme Rizqy : «Une
compensation».
M. Drainville : Oui, c'est une...
c'est bien raisonnable. Alors, Mme la Présidente, on va consulter. Donc, je
suggère que nous suspendions cet article, le temps que nous...
La Présidente (Mme Dionne) : On
peut seulement, peut-être, suspendre l'amendement puis continuer de discuter
sur le 12 ou...
Mme Rizqy : Bien, je pense que, tu sais, on va le finir avec...
On va le finir... On va finir l'article avec l'amendement.
M.
Drainville : Oui, c'est ça.
La Présidente (Mme
Dionne) : D'accord. Donc, est-ce qu'il y a consentement pour suspendre
l'article 12?
Des voix :
Consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc...
Et est-ce qu'il y a consentement pour suspendre l'amendement, évidemment?
Des voix :
Consentement.
La Présidente (Mme
Dionne) : Oui? Alors, suspension. Donc, M. le ministre, je vous
laisse poursuivre.
M.
Drainville : Très bien. Alors, on va y aller avec le 13 : «Le
comité scientifique propose les méthodes que l'Institut utilise aux fins de
dresser sa synthèse des connaissances scientifiques, d'identifier les
meilleures pratiques et d'élaborer des
recommandations en application des paragraphes 2° et 3° de l'article 5. Le
comité formule également des avis sur les projets de recommandations de
l'Institut.
«La composition du
comité doit refléter les disciplines scientifiques liées aux éléments de sa
mission, soit les services éducatifs de l'éducation préscolaire et de
l'enseignement primaire et secondaire.»
Commentaires :
Cet article établit le rôle du comité scientifique auprès de l'institut et prévoit
des normes relatives à la composition de celui-ci en vue de permettre la réalisation
efficace de sa mission.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci. Oui.
Mme Rizqy : D'entrée
de jeu, j'aimerais juste qu'on ajoute, à la fin de «secondaire», la FP et la
FGA.
M.
Drainville : On l'avait anticipé, Mme la Présidente, on va donc
déposer un amendement sans plus tarder.
Mme Rizqy : ...avez-vous
encore besoin de moi? Parce que, là, je ne me sens pas vraiment utile.
M. Drainville : Bien oui, bien oui. On ne
pourrait plus se passer de la députée de Saint-Laurent, Mme la Présidente.
Article 57.
Donc, l'amendement, Mme la Présidente, article 57, article 13 de la Loi
sur l'Institut national d'excellence en
éducation : Insérer, à la fin du deuxième alinéa de l'article 13 de
la Loi sur l'Institut national d'excellence en éducation, proposé par l'article 57 du projet de loi, tel
qu'amendé — j'ouvre
les guillemets — «,
la formation professionnelle et les services éducatifs pour les
adultes.» — on
ferme les guillemets.
Mme Rizqy : ...
M.
Drainville : Oui, c'est vraiment fantastique.
Mme Rizqy : Oui.
La Présidente (Mme
Dionne) : Commentaires sur l'amendement? Est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Dionne) : D'autres commentaires sur l'article 13?
Mme Rizqy : ...si
vous me permettez. Lorsqu'on a eu des consultations particulières,
M. Prud'homme nous a aussi parlé du
sous-comité thématique. Je ne sais pas si... Donc, c'était : «Bonifier
l'article 13 de la Loi sur l'INEE pour mandater le futur comité
scientifique de créer plusieurs sous-comités thématiques. On peut s'inspirer à
la fois de l'article 10 de la Loi sur
l'INESSS, qui prévoit la création non pas d'un seul, mais d'une variété de
comités scientifiques, et du rapport
du groupe de travail sur la création de l'Institut national d'excellence en
éducation, de 2018, qui propose une liste de comités pertinents pour le
secteur de l'éducation.» C'est à la page 26 du rapport. Donc, je pense que
ça pourrait être... Ça émane, en fait, du comité de 2010, auquel vous faites
référence, pour l'INEE, puis ça reviendrait rejoindre un peu ce qui existe déjà
avec l'INESSS.
• (12 h 30) •
M.
Drainville : Oui. Je dirais, Mme la Présidente, spontanément,
le fait que la loi ne le prévoit pas, évidemment, ne fait pas en sorte que ce
n'est pas possible. Ce sera impossible, pour le comité scientifique, de
recommander la création de sous-comités, et donc, à ce
moment-là, ces sous-comités-là pourront être créés pour prêter main-forte aux
travaux... à ses travaux, aux
travaux, donc, du comité scientifique. Donc, on n'a pas voulu, Mme la
Présidente, comment dire, présumer d'emblée dans le texte législatif des
sous-comités qui pourraient être créés par le comité scientifique, on veut
laisser cette latitude-là, cette
autonomie-là au comité scientifique et au conseil d'administration, bien
entendu, qui devraient être consultés dans de telles situations.
Donc, c'est
essentiellement la logique qui nous a guidés. Parce que c'est bien évident, Mme
la Présidente, quand on regarde la...
comment dire, l'ampleur du champ de l'éducation avec tous les enjeux qui
concernent l'éducation, c'est certain
qu'on ne peut pas penser qu'un seul comité scientifique va être capable de
traiter de tous les enjeux rattachés à l'éducation. Le comité
scientifique va créer des sous-comités avec des personnes qui sont très
spécialisées sur ces matières, qui auront
été identifiées et sur lesquelles les travaux du comité scientifique vont
porter. Et donc on n'a pas senti le besoin de faire cette clarification-là. Ça
laisse une souplesse au comité scientifique et au conseil d'administration pour
pouvoir les créer de manière administrative. Parce qu'honnêtement, Mme la
Présidente, si on commence à dire, par exemple :
Il devrait y avoir un sous-comité sur la violence ou il devrait y avoir un
sous-comité sur les élèves à besoins particuliers,
bien, à ce moment-là, pourquoi s'arrêter en si bon chemin? Comme on sait, il y
a cette vieille appellation qui est
toujours pertinente, c'est-à-dire : Le législateur ne parle pas pour ne rien
dire. Alors, si on se met à créer des sous-comités et à les inscrire
dans la loi, à ce moment-là, on ne veut... le signal qu'on risque d'envoyer,
c'est : ces sujets-là sont prioritaires au détriment des autres qui ne
feraient pas l'objet d'un sous-comité.
Alors
là, Mme la Présidente, si on doit couvrir l'ensemble de tous les sujets
pertinents en matière d'éducation, honnêtement, on n'en finira pas parce que
ça... il y en a vraiment beaucoup, beaucoup, évidemment. Alors, c'est
pour ça qu'on a décidé de procéder de cette façon-là. Puis je pense que c'est
sage de faire confiance aux membres, aux experts qui vont siéger sur ce
comité-là pour créer les sous-comités qui les aideront à accomplir leur tâche.
Puis l'autre difficulté,
évidemment, Mme la Présidente, c'est qu'il y a des enjeux qu'on ne voit pas
actuellement qui vont éventuellement émerger, dans le monde de l'éducation, tu
sais. Par exemple l'intelligence artificielle, on peut dire que ça... oui, ça
fait un certain nombre d'années qu'il en est question, mais on s'entend que l'ampleur que l'intelligence artificielle est en
train de prendre, c'est quelque chose qu'on n'aurait pas soupçonné il y a quelques années de ça. En tout cas, moi, je ne
l'aurais pas soupçonné. Et donc ça nous a pris... l'intelligence artificielle a
pris d'assaut le fonctionnement de nos sociétés, y compris le monde de
l'éducation.
Et donc, encore une
fois, si on crée des sous-comités, puis on les rattache à certaines fonctions,
à certains sujets, on risque de se placer dans une situation où on va être
obligé de rouvrir la loi parce qu'on n'aura pas prévu un sous-comité pour tel
et tel sujet. Alors, dans ces circonstances-là, Mme la Présidente, je nous
appellerais à faire preuve de prudence et de laisser au comité scientifique le
soin de créer ses propres sous-comités.
Mme Rizqy : Si
vous me permettez, parce que ça faisait référence à l'article 10 de
l'INESSS, que j'ai pris le temps de lire,
et, pour votre argumentaire avec les Emplois supérieurs, c'est indiqué, au
dernier alinéa de l'article 10 : «Les honoraires, allocations ou
traitements des membres de ces comités sont fixés par le gouvernement.»
Donc, je fais juste le dire au passage, là.
M.
Drainville : Là, vous êtes de retour à la rémunération.
Mme Rizqy : Oui,
oui, c'est juste que j'en profitais pour que...
M.
Drainville : Bien, c'est bien. Non, mais je vais vous dire, Mme la
Présidente, en toute transparence, parce qu'honnêtement je n'ai rien à cacher,
là, «les honoraires, allocations et traitements des membres de ces comités sont
fixés par le gouvernement», c'est précisément une petite disposition de
l'article 10 sur laquelle nous venons d'attirer l'attention de nos
interlocuteurs.
Mme Rizqy : Vous
aussi?
M.
Drainville : Exact.
Mme Rizqy : Et
je tiens à préciser qu'on ne s'est même pas parlé.
M.
Drainville : Mme la Présidente, c'est de la télépathie.
Mme Rizqy : O.K.
Bon, bien, parfait. Bien, merci pour vos explications. J'aurais peut-être
formé... Il peut aussi former des comités
pour l'étude, mais je pense que je vais garder ces commentaires-là pour
l'article 12, qu'à l'instar de l'INESSS, l'INEE pourrait peut-être
former des comités.
Peut-être que je peux
poser ma question tout de suite, puis ça vous donnera le temps de réfléchir.
Est-ce qu'un organisme de droit public peut aller plus loin que qu'est-ce qui
est déjà prescrit par la loi? C'est-à-dire que, si la loi nous dit qu'elle a le droit de ne créer que deux comités
distincts puis qu'elle les nomme, est-ce qu'un organisme de droit public a le droit, légalement,
d'outrepasser ce qui a été clairement identifié comme son pouvoir
d'intervention?
M. Drainville :
Allez-y donc, mon cher. M. le légiste.
M.
Guyon Martin (Alexandre) : Un organisme... une personne morale de
droit public n'a les pouvoirs que ceux qui lui sont confiés par la loi. Par
contre, à l'intérieur de ça, il faut quand même les lire au regard de sa
mission, par exemple, donc ça peut lui donner une certaine marge de manoeuvre,
dans la mesure où, comment dire, les gestes posés
par la personne morale, comment dire, ne sont pas, par exemple, l'exercice d'un
pouvoir ou des choses comme ça.
Mme Rizqy : ...une
autre question. En fait, est-ce qu'il y a consentement pour qu'on termine
l'article 13, puis que je puisse revenir à 12 puis poser mes questions à
12? Juste pour que, tu sais, quand on va compléter 12 on... Par la suite, parce
qu'on va suspendre, on va aller manger, ça nous permettrait peut-être que...
pour moi, d'évacuer quelques questions que j'ai, qui nous permettrait peut-être
de les soumettre puis, en après-midi, d'être en mesure d'avoir peut-être toutes les réponses puis voir si on a besoin d'amender
davantage ou pas. Est-ce que ce serait correct?
La
Présidente (Mme Dionne) :
Est-ce qu'il y a consentement
pour terminer 13 et revenir à 12 pour les questions?
Des voix : ...
La Présidente (Mme
Dionne) : Alors, poursuivez, Mme la députée.
Mme Rizqy : Donc,
dans ce cas, moi, j'ai terminé pour 13.
La Présidente (Mme Dionne) : Pour
13. Est-ce qu'il y a d'autres interventions, commentaires sur
l'article 13? Donc, est-ce que l'article 13, tel que... est
adopté?
Des voix : ...
M.
Drainville : Oui. L'amendement avait déjà été adopté, n'est-ce pas?
Mme Rizqy : Oui.
Là, on termine 13.
La Présidente (Mme
Dionne) : Donc, on adopte l'article 13 amendé.
M.
Drainville : Très bien.
La Présidente (Mme
Dionne) : Adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme
Dionne) : Adopté. Donc, on revient à l'article 12.
Mme Rizqy : On
reviendrait... consentement, là, à l'article 12.
La Présidente (Mme
Dionne) : Poursuivez, Mme la députée.
Mme Rizqy : Alors,
si l'INEE est une personne morale de droit public, l'article 12 indique
que l'institut n'a le droit que de... de ne constituer que deux comités, le
comité scientifique et le comité consultatif. De mémoire, et là j'y vais
vraiment de mémoire, il me semble qu'il ne pourrait pas, par exemple, créer un
autre comité qui viendrait, justement, avec
les attributs de fixer une rémunération, de compenser... de rembourser, pardon,
les dépenses. À moins qu'on le
prévoie, un peu comme avec l'INESSS, et ajouter que l'institut peut aussi
former d'autres comités qui relèvent de sa compétence. Juste peut-être
d'avoir cette petite phrase là. Je ne sais pas si on pourrait vérifier si on
est en mesure d'ajouter la même phrase qui existe avec l'INESSS puis aussi
former des comités pour l'étude de toute question qui relève de sa compétence, pour s'assurer qu'on lui donne les pleins
pouvoirs si jamais il a besoin de créer un autre comité.
M.
Drainville : Oui, c'est tout à fait possible, Mme la Présidente. Nous
allons...
Mme Rizqy : Le
prendre en note puis peut-être...
M. Drainville :
Oui, oui, on va... Enfin, on va
se mettre au travail, Mme la Présidente, on va se mettre au travail
parce que... Bien, écoutez, je vais faire une vérification d'abord, Mme la
Présidente, mais, a priori, je ne vois pas d'enjeu, là. Donc, on va faire des
vérifications. On peut peut-être continuer les discussions ou...
Mme Rizqy : Oui.
Non, c'était juste ça. C'est que je voulais juste, tant qu'à, tantôt, refaire
l'article 12, pour ne pas, comme...
c'était juste... tout de suite, je l'avais en tête puis je voulais comme
l'évacuer parce que, sinon, mon risque de l'oublier est quand même
présent. Je n'ai plus la mémoire que j'avais.
M. Drainville :
Oui, oui. Bien, alors
laissez-nous... On peut continuer à travailler, Mme la Présidente, à échanger,
mais je vais demander à nos équipes de vérifier ça, de voir si on ne pourrait
pas...
Mme Rizqy : O.K.
Bien, vous voulez qu'on suspende à nouveau? Moi, ce serait complet pour 12,
pour l'instant, le temps...
M.
Drainville : En attendant la réponse aussi.
Mme Rizqy : Oui, bien oui, parce que je pense qu'on va
probablement amender. Puis, une fois qu'on aura terminé les amendements,
je pense que l'article 12, on va être en mesure de le terminer puis de
l'adopter.
La Présidente (Mme
Dionne) : Est-ce qu'il y a consentement pour suspendre
l'article 12? Consentement.
M. Drainville :
Oui. Alors, on suspendrait, le
temps que... mais, si vous me permettez, Mme la Présidente, je vous demanderais de suspendre les travaux, également,
juste le temps que j'aie une petite discussion avec mes équipes, là, juste
pour s'assurer qu'on s'entende bien, là, qu'on soit tous alignés sur la même
chose. Ça va-tu?
La Présidente (Mme
Dionne) : D'accord. La commission suspend ses travaux quelques
instants.
(Suspension de la séance à
12 h 40)
(Reprise à 12 h 47)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, je vous
laisse poursuivre.
M. Drainville :
Alors, oui, Mme la Présidente,
comme nous l'avions déjà précisé à micro ouvert, nous devons faire des vérifications concernant toute la question
de la rémunération, compensation, etc. Et, par ailleurs, sur la suggestion
de la députée de Saint-Laurent, par rapport
à la possibilité de créer d'autres comités, il y a également des petites
vérifications en cours. Et donc, compte tenu du temps qu'il nous reste,
je suggérerais que nous suspendions jusqu'après le lunch.
La Présidente (Mme
Dionne) : Est-ce qu'il y a consentement pour suspendre les travaux?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme
Dionne) : Donc, je vous remercie.
Donc, je suspends les
travaux jusqu'à 14 heures. La commission se réunira en séance de travail.
(Suspension de la séance à
12 h 48)
(Reprise à 14 h 38)
La Présidente (Mme
Dionne) :
Bonjour à tous. Donc, la Commission de la culture et
de l'éducation reprend ses travaux.
Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 23, Loi modifiant principalement la Loi sur
l'instruction publique et édictant la Loi sur l'Institut national
d'excellence en éducation.
Donc,
lors de la suspension de nos travaux cet avant-midi, nous en étions à
l'article... à l'étude de l'article 12, qui avait été suspendue. Et je rappelle également que l'étude de
l'article 8 avait également été suspendue. Donc, M. le ministre, la
parole est à vous.
M. Drainville :
Oui. Merci beaucoup, Mme la
Présidente. D'abord, sur l'amendement, donc, à l'article 12, vous
vous rappelez peut-être de nos discussions sur la question de la
rémunération... Alors, Mme la Présidente, sans aller dans le détail, nous avons
exploré les scénarios qui avaient été évoqués en matinée, et il semble bien que
ce soit très, très, très compliqué, Mme la
Présidente, de commencer à jouer dans le type de rémunération. C'est compliqué
parce que, si on veut se résumer, ça
engage l'architecture gouvernementale. Bon. Alors là, on ne veut pas rentrer
là-dedans. La députée de
Saint-Laurent et moi avons eu des discussions informelles, et je suggérerais,
Mme la Présidente, que nous allions de l'avant, donc, avec l'amendement
qui avait été déposé, que j'avais déposé à l'origine. Donc, si...
La Présidente (Mme
Dionne) : Oui. Est-ce qu'il y a... L'amendement avait été déposé mais
avait également été suspendu.
M.
Drainville : C'est ça.
La Présidente (Mme
Dionne) : Donc, est-ce qu'il y a consentement pour réouvrir
l'amendement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Consentement. D'accord. Souhaitez-vous en refaire
la lecture, M. le ministre, ou simplement...
M. Drainville :
Bien, peut-être, c'est une bonne
idée juste de... oui, juste de refaire la lecture, là, pour être sûr
qu'on est tous sur la même page, pour que ce soit plus facile pour les gens de
la transcription également, là. Donc, article 57, article 12 de la
Loi sur l'Institut national d'excellence en éducation. Remplacer le troisième
alinéa de l'article 12 de la Loi sur l'Institut national d'excellence en
éducation, proposé par l'article 57 du projet de loi tel qu'amendé, par
l'alinéa suivant :
«Les membres des
comités de l'Institut ne sont pas rémunérés, sauf dans les cas, aux conditions
et dans la mesure que peut déterminer le gouvernement. Ils ont cependant droit
au remboursement des dépenses faites dans l'exercice de leurs fonctions aux
conditions et dans la mesure que détermine le gouvernement.»
• (14 h 40) •
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des commentaires,
interventions sur l'amendement?
Mme Rizqy : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Merci beaucoup, M. le ministre, pour vos
explications... que je comprends très, très bien vos explications, puis notre
conversation, bien évidemment, ça va rester confidentiel. Par contre, nous, on
va voter sur division, juste parce qu'on croit qu'à l'avenir il serait toujours
préférable qu'on réfléchisse à avoir une rémunération pour ceux qui siègent sur
les comités. Donc, ce sera juste pour qu'on puisse s'inscrire puis aussi de se rappeler pour les prochains projets de loi.
Peut-être que j'aurai le bonheur encore de siéger avec Mme Vachon.
La Présidente (Mme
Dionne) : ...d'autres interventions sur l'amendement? Est-ce que...
M.
Drainville : ...
La Présidente (Mme
Dionne) : Oui, M. le ministre? Ah! pardon, je pensais...
M.
Drainville : Je pensais que vous aviez demandé si on allait de l'avant
avec l'adoption. J'ai...
La Présidente (Mme
Dionne) : Vous avez lu dans mes pensées, c'est ça, oui.
M.
Drainville : Oui, c'est ça.
La Présidente (Mme
Dionne) : Est-ce que... Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix :
...
La Présidente (Mme
Dionne) : Sur division. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur
l'article 12? Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire, est-ce que
l'article 12 amendé est adopté?
Des voix :
...
La Présidente (Mme
Dionne) : Sur division. Parfait. Donc, il y avait l'article 8 qui
a été suspendu. Sinon, nous serions à l'article 14.
M. Drainville :
Oui. Alors, l'article 8,
oui, bien sûr, c'étaient les précisions que nous devions apporter,
Mme la Présidente, en lien avec la présence du sous-ministre de
l'Économie et de l'Innovation, donc, autour de la table du conseil d'administration de l'INESSS. Et donc
j'avais spontanément répondu que le ministre de l'Économie... la raison
pour laquelle le sous-ministre était là, c'est que le ministère de l'Économie
était un bailleur de fonds important pour les fonds de recherche.
Juste
un petit peu de mise en contexte, Mme la Présidente. D'abord, la Loi sur le
ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et
de la Technologie prévoit ceci, je cite : «La ministre et le ministère de
l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie
sont désignés sous le nom de ministre et ministère de l'Enseignement
supérieur.» Écoutez bien la suite : «À l'égard de la recherche, de la
science, de l'innovation et de la technologie, le ministre de l'Économie, de
l'Innovation et de l'Énergie exerce les fonctions de la ministre de
l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie.»
Et là on va dans la
Loi du ministère de l'Économie, ou, enfin, du ministère de l'Économie, de
l'Innovation et de l'Énergie, sous la section II, Fonds de recherche du
Québec, et là on voit :
«Sont institués les
organismes suivants :
«1° le "Fonds de
recherche du Québec — Nature
et technologies";
«2° le "Fonds de
recherche du Québec — Santé";
et
«3° le "Fonds de
recherche du Québec — Société
et culture".»
À noter que c'est dans... à partir du Fonds de
recherche du Québec, Société et culture, donc qui relève du ministère de
l'Économie, que sont financées certaines activités ou certaines recherches en
matière d'éducation.
Et
là, pour être bien rigoureux dans notre réponse, Mme la Présidente, on va vous
donner les chiffres qui appartiennent... qui apparaissent, dis-je bien, dans le
cahier des crédits du ministère de l'Économie.
Alors, si vous allez
dans les cahiers de crédits Budget de dépenses 2023‑2024, donc Crédits et
dépenses des portefeuilles, et vous allez
voir pour Économie, Innovation et Énergie, alors le Fonds de recherche du
Québec, Santé... donc le ministère de l'Économie finance le Fonds de
recherche du Québec, Santé à la hauteur de 98 millions, si vous allez du côté du Fonds de recherche du Québec,
Nature et technologies, c'est 70 millions, et, si vous allez du côté du
Fonds de recherche du Québec, Société et culture, donc qui finance des
recherches en matière d'éducation, notamment, le ministère de l'Économie
finance ce Fonds de recherche du Québec, Société et culture à hauteur de
68 millions.
Donc,
ça fait le tour de la... du portrait, Mme la Présidente. Donc, en résumé, c'est
le ministère de l'Économie qui
finance les fonds de recherche, notamment celui qui s'investit dans les
activités liées à l'éducation. Et cela explique ce pourquoi le sous-ministre de l'Économie et de l'Innovation fait partie
des membres observateurs du conseil d'administration de l'INESSS.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le ministre. Donc, je crois comprendre qu'on
revient à l'étude de l'article 8. Donc, est-ce qu'il y a consentement pour
reprendre l'étude de l'article 8?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci. Allez-y, Mme la députée.
Mme Rizqy : Donc, à partir du fonds de recherche Société et
culture, où on peut trouver 68 millions de dollars, le MEIE finance, à ce moment-là, différentes
activités de recherche. Est-ce que nous savons combien qu'il va financer pour
l'institut ou pas encore?
M.
Drainville : Le ministère de l'Économie ne va pas financer directement
l'Institut national d'excellence en éducation. Les crédits qui serviront à financer l'institut
seront prévus au budget du Québec, puis ça va être des crédits qui vont
être identifiés spécifiquement à cette fin.
Mme Rizqy : Oui,
mais sous quel ministère?
M.
Drainville : Ça va relever de moi, ça va relever du ministère de
l'Éducation. Le ministre de tutelle, si on peut dire, je pense, c'est le bon
mot, là, puis ça ne veut pas dire que l'organisme est en tutelle, là... ou le
ministre responsable, je pense... ce sera le ministre de l'Éducation. Et donc
il va falloir, effectivement... lorsque nous allons plaider auprès du ministre
des Finances, il va falloir, évidemment, plaider pour obtenir le budget
nécessaire au bon fonctionnement de l'INESSS.
Mme Rizqy :
O.K. Parce que, s'il ne finance pas l'INEE...
M. Drainville :
L'INEE, pardon, oui.
Mme Rizqy :
...c'est ça, s'il ne finance pas l'INEE, pourquoi qu'il est présent, alors?
M. Drainville :
Ah! bien non, mais il va financer l'INEE. Je ne suis juste pas en mesure de
vous dire à quelle hauteur il va financer l'INEE.
Mme Rizqy :
O.K. Donc, il y aurait une part Ministère de l'Éducation et une part, par
exemple, du MEI qui pourrait être présente dans le financement de l'INEE.
M. Drainville :
Non.
Mme Rizqy :
Non?
M. Drainville :
Non. Le ministère de l'Éducation sera le ministre... sera le ministère
responsable de l'INEE. Et donc le... dans le cahier des dépenses du ministère
de l'Éducation, vous aurez une ligne affectée à l'INEE, de la même façon que
vous avez une ligne affectée pour le Protecteur national de l'élève.
Mme Rizqy :
Oui, oui, mais, par exemple, là, dans les crédits de transfert du MEI...
Parce que c'est sûr que... Parce que, moi, ma compréhension, c'est que le MEI,
à moins que... s'il est présent ici, c'est parce qu'il va falloir qu'il donne
des sous.
M. Drainville :
...la raison pour laquelle c'est... ça relève du ministère de l'Éducation,
c'est pour assurer la cohérence, Mme la Présidente, en matière de recherche en
éducation.
Mme Rizqy : O.K. Ah! non, c'est parce
que je pensais qu'il finançait aussi, parce que... parce qu'il y a quand
même un budget de recherche de 68 millions.
M. Drainville :
Oui, mais, comme je vous ai dit, je vous ai donné l'exemple des trois fonds
de recherche principaux du gouvernement du Québec, ils relèvent tous du
ministre de l'Économie et sont financés, donc, à même les crédits du ministère
de l'Économie, mais il n'est pas prévu que l'INESSS soit...
Mme Rizqy :
L'INEE.
M.
Drainville : ...que l'INEE, pardonnez-moi, soit financé par les
crédits du ministère de l'Économie.
Mme Rizqy :
Même par des crédits de transfert du MEI?
M. Drainville :
Non. Non.
Mme Rizqy :
O.K. Parce que pourquoi je pose la question, c'est que, dans le cas du
CTREQ, oui, vous, disons, vous êtes le ministre, disons, responsable du CTREQ,
il y a une partie du financement qui venait de vous, que vous avez... à
70 000 $.
M. Drainville :
70 000 $ plus les deux autres projets dont je vous parlais hier
en...
Mme Rizqy :
Oui, mais ça, ça n'existe pas encore, ces autres projets, c'est le
potentiel. Donc, ça, c'est...
M. Drainville :
Oui, mais ça semblait... dans les informations que nous obtenions, là,
quand on discutait hier, ça semblait... en tout cas, pour une partie, à tout le
moins, on était... ça semblait très proche d'une réalisation concrète, là, du
financement, là. On était... On était pas mal...
Mme Rizqy :
Oui, mais ce n'est pas pour du financement, ce serait pour des projets.
M. Drainville :
Oui, oui, mais du financement lié à des projets, effectivement.
Mme Rizqy :
Bien, il y a une différence, parce que, quand, mettons, on finance des
activités de recherche, on donne le montant puis on laisse l'organisme qui fait
de la recherche pouvoir choisir quand même ses différentes activités de
recherche, alors que, quand il y a des appels de projets, c'est cantonné dans
l'appel de projets, puis ça, c'est
potentiel. Donc, si, par exemple, le CTREQ dit : Nous, on n'est pas en mesure
de répondre à ce projet, bien, ils ne pourront pas obtenir les sous liés
au projet que le gouvernement souhaite faire.
• (14 h 50) •
M. Drainville :
...la différence, c'est que le CTREQ, c'est un OBNL. Dans le cas de l'INEE,
ça va être un organisme public dont le financement émanera des crédits
Éducation et pour lequel le ministre de l'Éducation sera le ministre titulaire,
voilà, plutôt que «de tutelle», titulaire.
Mme Rizqy :
O.K. Mais, dans le cas, par exemple, du CTREQ, quand on a eu nos échanges,
tu sais, nous, on voulait savoir la portion qui venait de vous puis la portion
qui venait du MEI, puis là vous nous avez répondu que, dans votre cas, les sommes que vous avez déjà identifiées, par exemple,
si on prenait le budget 2023‑2024, qui termine en juin, là, de cette année... la somme, c'était 70 000 $.
Est-ce que vous avez trouvé le montant pour le MEI? Non, hein?
M. Drainville :
Non.
Mme Rizqy :
O.K.
M.
Drainville : Je ne l'ai pas cherché non plus parce que, comme je vous
ai dit, je ne suis pas responsable des crédits du MEI, alors...
Mme Rizqy :
C'est juste que le CTREQ fait déjà de la recherche, depuis maintenant
20 ans, qui porte sur le préscolaire, primaire, secondaire et après, bien,
évidemment, enseignement supérieur. Puis ce que nous, on a trouvé comme
information, c'est que le montant qui vient du MEI, c'est 812 500 $,
c'est un budget pour le fonctionnement, et
ce montant-là a été retiré. À partir de juin 2024, le MEI se retire pour le
budget de fonctionnement. Donc, à toutes fins pratiques, le CTREQ ne peut plus exister s'il n'y a pas ce fonds... ce
montant-là. C'est pour ça qu'on vous a demandé : Est-ce que vous,
de votre côté... êtes-vous prêt à pallier au montant? Quand on s'est parlé
mardi, vous aviez répondu non, puis, je pense, c'est parce qu'à ce moment-là on
n'avait pas les données de c'est combien, le montant du MEI. Il me semble que,
si j'ai le MEI comme observateur mais qu'il se retire d'un des plus grands
partenaires de recherche en éducation, pour le budget de fonctionnement, là...
Des contrats potentiels, là, c'est pour des projets donnés, mais le budget de
fonctionnement, 812 500 $ versus le 70 000 $ que vous, vous
offrez... Puis je ne le néglige pas. Je crois sincèrement
que chaque dollar est important puis que le 70 000 $ que le ministère
de l'Éducation accorde est important. C'est juste que c'est substantiel,
812 500 $. C'est dans... C'est le nerf complet d'opération, là.
Alors, on a un observateur qui se désengage d'un
des partenaires de recherche, qui, lui, devra continuer à alimenter l'INEE avec
pratiquement plus aucun sou. Alors, comment qu'on fait aujourd'hui pour
conserver ce type d'observateur là s'il n'est plus dans les... dans ses
engagements financiers, à 812 500 $?
Puis ils l'ont appris,
le... puis même vous, vous l'apprenez... Tu sais, mardi, vous étiez très
honnête, vous nous lisiez des courriels en
direct, ça rentrait au poste, puis vous disiez : Ça rentrait au poste,
puis vous nous lisiez... puis dire qu'effectivement, il y a deux semaines, le
conseil d'administration, ils l'ont appris mais qu'il y aurait peut-être
un potentiel de contrat à aller chercher pour des objectifs de données.
Donc, je me pose sincèrement la question :
Le 812 500 $ du MEI s'en va où? Est-ce qu'il s'en va à l'INEE?
M. Drainville : Non, non, il n'y a
aucun rapport.
Mme Rizqy : Mais pourquoi alors il
le coupe?
M.
Drainville : Je n'en ai aucune idée. Sincèrement, je n'en ai
aucune idée, Mme la Présidente. J'ai appris hier la nouvelle puis je
n'ai pas d'explication à donner. Il faudrait... il faudrait voir avec le
ministre de l'Économie.
Mme
Rizqy : Est-ce que ça vous préoccupe? Parce que c'est
quand même substantiel pour un des organismes qui compte 20 ans de
pratique, de données, de recherche exactement dans le coeur même de ce qui nous
préoccupe, c'est-à-dire l'éducation
dans son continuum. Parce que le CTREQ, cet organisme-là s'assure de la petite
enfance jusqu'à l'enseignement supérieur. Il fait le
portrait, là, complet, là, préscolaire, primaire, secondaire et postsecondaire.
C'est le seul organisme qui le fait de façon complète depuis maintenant
20 ans.
M. Drainville : Mme la Présidente,
j'entends les...
Mme Rizqy : Et je tiens à le dire,
ce n'est pas votre faute, ce n'est pas de...
M. Drainville : Pardon?
Mme
Rizqy : Je tiens à le dire, ce n'est pas de votre faute,
là, mais moi, je trouve préoccupant que celui qui va siéger comme observateur vient d'apprendre, il y a
à peine deux semaines, au CTREQ qu'il se désengageait financièrement pour son budget de fonctionnement, alors que
l'INEE doit se nourrir de d'autres partenaires de recherche pour pouvoir
exister. Parce que l'INEE, vous l'avez dit,
doit répertorier les différentes recherches, mais encore faut-il qu'il y ait
encore de la recherche qui se fait.
Alors, je ne sais pas si on peut, à tout le
moins, peut-être faire des représentations au ministère de l'Économie pour ne
pas déshabiller Pierre puis essayer d'habiller Paul, parce que j'ai
l'impression que le 812 500 $ a été retiré peut-être pour venir pallier
à l'INEE, mais je pense qu'on est capable de faire les deux, qu'on peut
continuer à financer correctement le CTREQ pour son budget de fonctionnement,
d'être en mesure de payer encore les chercheurs puis d'avoir des sommes
réservées pour l'INEE, surtout que... si vous me dites que, finalement, ce
n'est même pas le MEI qui va subventionner
l'INEE, puis je serais tentée de vous croire, mais là j'ai vraiment
l'impression qu'on est en train de déshabiller Pierre pour habiller Paul.
Est-ce qu'au moins on peut faire des représentations au sein du ministre
de l'Économie et de l'Innovation? Et là j'ajoute le «E» pour «Énergie», pour
bien le citer. Parce que, là, c'est l'existence même du CTREQ qui est en jeu.
Puis, dans tout ça, dans le volet de la recherche pour l'INEE, là, l'INEE, pour
exister, même, ça lui prend des organismes qui font de la recherche.
M. Drainville : Écoutez, Mme la
Présidente, je ne sais pas quoi répondre à la députée de Saint-Laurent. Je... Vous comprendrez qu'on... Moi, je n'ai pas été
consulté dans cette décision-là, j'en ai pris connaissance hier seulement.
Je ne sais pas quels sont les facteurs qui ont... qui ont milité pour que cette
décision-là soit prise, je ne connais pas le contexte, et donc c'est assez
difficile pour moi de donner davantage de détails à la députée de
Saint-Laurent, Mme la Présidente. Écoutez, je... Puis c'est très... Mme la
Présidente, c'est très... comment dire... ce n'est pas à moi de prendre le... comment dire, la responsabilité
d'expliquer les raisons. Je n'ai pas été partie à la décision. Cette
décision-là, elle appartient à mon collègue. C'est à mon collègue de
nous éclairer sur les raisons pour lesquelles cette décision-là a été prise et
sur les circonstances qui ont présidé à cette décision-là.
Alors là, je ne sais pas quel engagement je peux
prendre, Mme la Présidente, mais je ne suis pas... ça n'engage pas ma
responsabilité ministérielle, je ne suis pas responsable de cette décision-là
et je ne suis pas responsable du budget du ministère de l'Économie, donc je ne
suis pas responsable du financement du ministère de l'Économie au CTREQ. Ça
fait que je ne peux pas... en d'autres mots, je ne peux pas répondre au nom du
ministre de l'Économie, Mme la Présidente. C'est ça, mon enjeu.
Mme Rizqy : ...je ne doute pas du
tout de votre bonne foi puis votre sincérité, parce que, je l'ai dit, mardi,
vous n'avez pas pu feindre la surprise, là, vous l'avez appris en direct. Puis
c'est ça qui n'est pas normal, c'est qu'on ne peut pas avoir un organisme, le
ministère de l'Économie... bien, en fait, pas un organisme, un ministère...
Puis, tu sais, vous le dites : Bien, je n'ai pas été consulté, puis je
vous crois, mais c'est ça qui n'est pas normal. C'est parce que le CTREQ, pour
exister, a besoin de ces sous de fonctionnement.
Et, bien évidemment, jamais je ne vous
demanderais de prendre un engagement au nom de votre collègue. Par contre, je
me demande est-ce qu'on peut, de votre côté... de faire les représentations
nécessaires pour rétablir ce financement-là au sein du MEI ou qu'il vous le
transfère. Il y a les... ce qu'on appelle les transferts de crédits. Bien,
qu'il le transfère vers vous, parce que, de toute évidence, je pense que ce
serait peut-être... Je ne vais pas commettre d'impair
ministériel, là, je vais mieux phraser mon affaire, je crois que... peut-être
qu'on serait mieux servis qu'en matière de recherche en éducation, là, ces
crédits-là relèvent aussi de vous, parce que tout ce qui a été fait là-dedans,
au CTREQ, aide d'abord et principalement le réseau de l'éducation, alors...
M.
Drainville : ...dis ça, là.
Mme Rizqy : Non,
non, non, ce n'est pas vous, c'est moi, ce n'est pas vous.
M.
Drainville : C'est possible, là, c'est possible, là, mais ce que je...
Mme Rizqy : Non,
mais c'est moi qui le dis, c'est moi qui le dis, ce n'est pas vous, et je ne
mets pas... je ne voudrais même pas mettre de mots dans votre bouche, je vous
dis juste que, pour moi... Le ministère de l'Éducation accorde 70 000 $, c'est un montant important, mais, la plus
grande part, le 812 500 $, qui est un budget de fonctionnement,
une fois retiré, là, bien, c'est l'existence
même du CTREQ... C'est impossible de fonctionner sans budget de fonctionnement,
c'est... Tu sais, on parle en tout
d'un budget de 900 000 $, puis il y a pratiquement 90 % qui est
amputé. Il va juste rester votre enveloppe à vous.
Donc, je ne sais
pas... je ne sais pas comment qu'on peut s'assurer de faire les recommandations
nécessaires au ministère de l'Économie et de
l'Innovation pour qu'il le rétablisse, parce que je suis convaincue que les
deux peuvent exister. L'INEE peut
exister, tout comme le CTREQ, parce qu'ils ne sont pas nécessairement... Tu
sais, l'INEE, de ce que vous, vous
dites, va faire essentiellement le portrait de l'ensemble des recherches, mais
le CTREQ fait de la recherche, mais,
si le CTREQ n'est pas alimenté financièrement, bien, il ne peut pas alimenter
l'INEE, là. C'est comme... L'un ne va pas sans l'autre, là.
• (15 heures) •
M.
Drainville : ...Mme la Présidente, je peux essayer d'obtenir une
explication, c'est le seul engagement que je
peux faire. Puis je ne peux pas... Mme la Présidente, je le dis d'emblée, là,
l'explication, si je l'obtiens, n'engage pas ma responsabilité, elle engage celle du ministère de l'Économie. Alors
donc, je ne veux pas être pris, Mme la Présidente... une fois que j'aurai
peut-être, potentiellement, obtenu une explication, je ne veux pas être pris
pour défendre une décision à laquelle je n'ai pas été partie puis je n'ai
rien à voir là-dedans, moi, là, là. Ça fait que je peux bien essayer d'obtenir
une explication, mais il faut qu'on s'entende d'emblée que, s'il y a des
justifications à donner puis des explications à donner sur l'explication qui me
sera peut-être donnée... il faut que ce soit clair que c'est au ministre de
l'Économie, à ce moment-là, de répondre aux questions, Mme la Présidente, là.
Je ne veux pas... Vous comprenez?
Mme Rizqy : Oui,
je comprends. Le CTREQ vous a demandé une rencontre au mois de juin, puis ils
l'ont réitéré hier, probablement à la lumière...
M.
Drainville : Le CTREQ m'ont demandé une rencontre, dites-vous?
Mme Rizqy : Oui,
c'est ce qu'on me dit.
M.
Drainville : Très bien. Bon, bien, écoutez, vous m'en informez...
Mme Rizqy : Alors,
aussi, peut-être, les rencontrer, parce que je pense que vous êtes capable de
dénouer une impasse qui a été portée à notre connaissance, à nous deux, là,
mardi. Alors... Et, bien évidemment...
M.
Drainville : Eux autres l'ont su mardi, hein? C'est ce que...
Mme Rizqy : Non,
non, nous deux, nous l'avons su mardi.
M.
Drainville : Oui, mais eux l'ont su il y a deux semaines, disiez-vous.
Mme Rizqy : Exactement,
au conseil d'administration, le MEI leur a... a informé, à ce moment-là, du
retrait du financement à partir de juin.
Donc, peut-être faire une rencontre avec le CTREQ, par la suite, voir comment
on peut dénouer, trouver une solution où est-ce qu'on peut continuer à
avoir, oui, l'INEE et, oui, le CTREQ, sans avoir à déshabiller Pierre pour
habiller Paul. Les deux peuvent parfaitement... et je suis convaincue, peuvent
parfaitement coexister. Au contraire, je
pense que l'INEE va s'alimenter à travers les travaux du CTREQ, puis même nous,
parce qu'on consulte leur site Web, là, dans... quand on... C'est un site Web
qui est très, très, très documenté avec de la recherche, là. Donc, ça,
ce serait peut-être, je crois, très, très important que ce soit fait.
M.
Drainville : Bien, écoutez, Mme la Présidente, j'ignorais, là, qu'on
m'avait sollicité pour une rencontre. Vous
comprendrez que je suis... j'ai beaucoup, beaucoup de demandes de rencontres.
Et puis, évidemment, bien, il faut faire le travail qu'on a à faire ici,
en commission. Et puis j'essaie le plus possible d'être le plus accessible
possible à travers toutes les autres
occupations qui sont les miennes. Donc, j'essaie quand même de maintenir un
certain nombre de rencontres.
Je vais essayer, Mme la Présidente, d'organiser
ou, enfin, je vais demander à mon équipe de voir si on peut organiser cette
rencontre-là pour que l'on puisse avoir cette discussion-là avec les gens du
CTREQ. On va faire le mieux... on va faire au mieux, Mme
la Présidente, c'est la... c'est la réaction spontanée que je peux vous donner,
là, pour le moment, là.
Mme Rizqy : ...que
j'ai la lettre de la... Bien, de toute façon, je vous crois, parce que, je
sais, votre agenda est très, très...
M. Drainville :
Bien, comme le vôtre aussi sans doute, là, on est toujours très sollicités.
Mme Rizqy : Je
pense que le mien est moins pire que le vôtre, je pense, je pense. O.K., oui.
Alors, désolée, c'était en... j'ai dit «juin», mais c'était juillet, là.
Désolée, c'est ma faute. Juillet, et non pas juin, donc. Donc, c'était vraiment
pour avoir une solution qui était enrichie pour tous, là, avec une
collaboration structurée avec eux et l'INEE qui arrivera. Donc, je ne sais pas
si vous préférez qu'on arrête la conversation maintenant puis qu'on la reprenne
une fois que vous avez eu le temps de parler avec votre collègue et le CTREQ
pour qu'on...
M. Drainville :
Bien là, c'est sûr que ça va se
faire de cabinet à cabinet, là, je vais voir ce qu'ils peuvent nous donner, là,
et puis je le communiquerai, Mme la Présidente, le plus... le plus rapidement
possible, là, dépendamment de ce qu'on obtient, là.
Et, pour ce qui est
du CTREQ, Mme la Présidente, comme je vous dis, on va regarder les possibilités
puis on va essayer de les rencontrer le plus rapidement possible, là, mais ce
n'est pas simple, là, il y a beaucoup, beaucoup d'organismes et de toutes
sortes de groupes qui veulent nous rencontrer.
Puis c'est important
que je le fasse, puisque c'est... Souvent, ils sont animés d'un sentiment
d'urgence, et puis alors je respecte tout à fait ça, Mme la Présidente,
puis ça fait partie du travail de faire ces rencontres-là. Souvent, c'est mon équipe qui les rencontre
d'abord, parce que je ne peux pas tout rencontrer... je ne peux pas rencontrer
tous les groupes qui veulent me voir. Souvent, c'est des gens de mon cabinet,
en qui j'ai complètement confiance, qui vont les rencontrer. Donc, si je ne
peux pas les rencontrer moi-même, peut-être qu'à ce moment-là un membre de mon
équipe pourrait à tout le moins les rencontrer, Mme la Présidente, mais je...
on va faire le suivi, O.K.?
La
Présidente (Mme Dionne) :
Merci, M. le ministre. Donc,
est-ce que vous désirez poursuivre l'article 8 ou on...
Mme Rizqy : Bien,
moi, j'aimerais... moi, j'aimerais plutôt surseoir à la conversation de
l'article 8, le temps qu'une conversation ait eu lieu pour le CTREQ, entre
cabinets, parce que je suis convaincue qu'il faut dénouer cette impasse-là.
Parce que ça devient un petit peu bizarre d'avoir le ministère de l'Économie,
qui ne financera pas l'INEE et qui se
désengage du CTREQ, qui a un rôle d'observateur. À ce stade-ci, je ne comprends
pas sa présence à la table.
La Présidente (Mme Dionne) : Je
veux juste vous informer qu'il vous reste moins de cinq minutes pour
l'article 8. Donc, parfait. Alors, s'il y a consentement pour
suspendre l'article 8...
M. Drainville :
Bien, ce que je dirais, Mme la
Présidente, je pense qu'on pourra convenir de suspendre l'article 8 jusqu'à
la fin du bloc INEE.
Mme Rizqy : O.K.
M.
Drainville : Hein, puis on verra d'ici la fin du bloc INEE où on en
est, là. Ça fait que je pense que c'est... on
a quand même plusieurs autres dispositions dont on peut se saisir entre-temps.
Donc, je suspendrais jusqu'à la fin du bloc INEE, et on verra d'ici là,
O.K.?
Mme Rizqy : Parfait.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
on suspend l'article 8. Nous serions rendus à l'article 14. M. le
ministre, la parole est à vous.
M. Drainville :
Oui. Juste un instant. O.K. 14.
Très bien. On a un amendement pour l'article 14. Donc, je vais d'abord
lire l'article originel, Mme la Présidente, donc :
«Le comité
consultatif sur les programmes de formation à l'enseignement a pour mandat de
formuler, à la demande du ministre, un avis sur la définition des compétences
attendues des enseignants. Il donne aussi son avis sur les programmes de
formation à l'enseignement en application des paragraphes 6° et 7° de l'article 5.
«Le comité conseille
aussi le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science
et de la Technologie relativement au financement des programmes universitaires
en enseignement.
«Avant d'émettre un
avis sur un programme de formation, le comité consulte le comité administratif
constitué par le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la
Science et de la Technologie pour le conseiller sur les programmes de formation
universitaire.
«Le comité doit être
formé à parts égales de personnes provenant des domaines de l'éducation
préscolaire et de l'enseignement primaire et secondaire ainsi que de personnes
du milieu de l'enseignement [...] universitaire.
«Le
comité dépose au conseil d'administration ses avis destinés au ministre. Le
conseil d'administration peut alors formuler des commentaires sur ces avis. Le
conseil d'administration transmet par la suite au ministre les avis du comité,
accompagnés de ses commentaires, le cas échéant.
«Le ministre peut
déterminer les modalités que le comité doit respecter dans le cadre de la
formulation de ses avis sur les programmes de formation à l'enseignement, y
compris les délais à l'intérieur desquels les avis du comité, accompagnés, le
cas échéant, des commentaires du conseil d'administration, doivent lui être
transmis.»
Alors,
commentaires : Cet article établit le rôle du comité consultatif sur les
programmes de formation à l'enseignement et prévoit des normes relatives à la
composition de celui-ci en vue de permettre la réalisation efficace de sa
mission.
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le ministre. Je pense que vous aviez un... Nous
avons reçu votre amendement.
• (15 h 10) •
M.
Drainville : Alors, l'amendement maintenant. Article 57, donc,
article 14 de la Loi sur l'Institut national d'excellence en
éducation : À l'article 14 de la Loi sur l'Institut national
d'excellence en éducation, proposé par l'article 57 du projet de loi tel
qu'amendé :
1° remplacer le
premier alinéa par le suivant :
«Le comité consultatif
sur les programmes de formation à l'enseignement a pour mandat de formuler un
avis sur la définition des compétences
attendues des enseignants en application du paragraphe 6° de l'article 5.
Il donne aussi son avis sur les programmes de formation à l'enseignement
en application du paragraphe 7° du même article.»;
2°
remplacer, dans le quatrième alinéa, «provenant des domaines de l'éducation
préscolaire et de l'enseignement primaire et secondaire» par «du milieu
de l'éducation».
Alors,
Mme la Présidente, si vous me permettez, je vais lire maintenant
l'article 14, amendé, là, avec les propositions d'amendement que je viens
de vous présenter, pour qu'on ait la vue d'ensemble. Donc, article 14 de
la Loi sur l'Institut national d'excellence en éducation, tel que
modifié :
«14. Le comité
consultatif sur les programmes de formation à l'enseignement a pour mandat de
formuler un avis sur la définition des compétences attendues des enseignants en
application du paragraphe 6° de l'article 5. Il donne aussi son avis sur les programmes de formation à l'enseignement en
application du paragraphe 7° du même article.
«Le comité conseille
aussi le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science
et de la Technologie relativement au financement des programmes universitaires
en enseignement.
«Avant
d'émettre un avis sur un programme de formation, le comité consulte le comité
administratif constitué par le ministre de l'Enseignement supérieur, de la
Recherche, de la Science et de la Technologie pour le conseiller sur les
programmes de formation universitaire.
«Le
comité doit être formé à parts égales de personnes du milieu de l'éducation
ainsi que de personnes du milieu de l'enseignement de niveau
universitaire.
«Le comité dépose au
conseil d'administration ses avis destinés au ministre. Le conseil
d'administration peut alors formuler des
commentaires sur ces avis. Le conseil d'administration transmet par la suite au
ministre les avis du comité, accompagnés de ses commentaires, le cas
échéant.
«Le ministre peut
déterminer les modalités que le comité doit respecter dans le cadre de la
formulation de ses avis sur les programmes de formation à l'enseignement, y
compris les délais à l'intérieur desquels les avis du comité, accompagnés, le
cas échéant, des commentaires du conseil d'administration, doivent lui être
transmis.»
La Présidente (Mme
Dionne) : Merci, M. le ministre. Des interventions sur l'amendement?
Mme Rizqy : Dans un premier temps, le comité consulte, avant
d'émettre l'avis, le ministère de l'Enseignement supérieur, c'est bien
ça?
M.
Drainville : Oui.
Mme Rizqy : Et
pourquoi qu'on n'implique pas l'Enseignement... Est-ce que le ministère...
Est-ce que l'avis va être... Attendez, je recommence ma question : Est-ce
que l'avis va être public?
Des voix :
...
La Présidente (Mme
Dionne) : Souhaitez-vous répondre, M. le ministre?
M.
Drainville : Pardonnez-moi?
La Présidente (Mme
Dionne) : Oui, Mme la députée avait posé une question.
Mme Rizqy : Désolée,
parce qu'il y a beaucoup d'éléments dans l'amendement, là. Donc, dans un
premier temps, est-ce que l'avis en
question, qui doit être donné avant au ministère de l'Enseignement supérieur,
est-ce qu'il va être rendu public, cet avis-là, ainsi que la réponse du
ministère de l'Enseignement supérieur?
M. Drainville : Je pense qu'on va
devoir vérifier ça, Mme la Présidente. On va vérifier ça.
Mme Rizqy : Puis,
si je peux me permettre, peut-être une autre chose à vérifier, pourquoi
uniquement l'Enseignement supérieur, si je peux me permettre? C'est que,
pendant... des fois, le ministère de l'Éducation puis l'Enseignement supérieur,
c'est la même personne, des fois, au sein de ces deux portefeuilles, mais il
n'en demeure pas moins que le ministère de
l'Éducation connaît quand même assez bien, là, son réseau, généralement, là.
Pourquoi que lui ne serait pas aussi consulté, en même temps que le ministère
de l'Enseignement supérieur, pour la formation... pour l'avis sur les
formations?
M.
Drainville : Oui, bien, en fait, la raison, Mme la Présidente,
c'est que c'est le ministère de l'Enseignement supérieur qui finance les
programmes de formation initiale des enseignants.
Mme Rizqy : Oui, mais, si vous les
financez... à plus forte raison, si vous voulez le financer.
M.
Drainville : Non, ce n'est pas nous qui les finançons. C'est
ça, c'est le ministère de l'Enseignement supérieur qui finance.
Mme Rizqy : La formation continue?
M. Drainville : La formation
initiale, oui, formation initiale des maîtres.
Mme Rizqy : Mais ça, c'est... ça,
c'est...
M.
Drainville : En d'autres mots, ce sont... c'est le ministère de
l'Enseignement supérieur qui finance les facultés de l'éducation, dans
le fond.
Mme Rizqy : O.K. Donc, 14,
l'article 14 ne vise pas la formation continue?
M. Drainville : Non, non, non. Ça
vise la formation initiale.
Mme
Rizqy : Ah! bien, désolée, j'ai... moi, ma compréhension,
c'est formation... j'incluais aussi la formation continue, là.
M. Drainville : Quand on dit :
Le comité... quand on parle de la formation à l'enseignement, ça, c'est la
formation initiale, donc formation initiale, dans le fond, c'est la formation à
l'université, donc c'est la formation dans les facultés d'éducation. Alors, quand
on dit... Alors, faisons juste un petit retour en arrière, juste pour être bien
sûr qu'on se comprenne bien, donc : «Le
comité consultatif sur les programmes de formation à l'enseignement — donc,
ça, c'est les programmes qui sont
offerts, dans le fond, dans les universités — a pour mandat de formuler, à la demande du ministre,
un avis sur la définition des compétences attendues des enseignants.»
Donc, de la façon dont ça fonctionne... Puis,
Mme la Présidente, ne soyons pas gênés de poser des questions puis d'avoir ces discussions-là, parce
qu'honnêtement c'est très complexe. Et je suis passé par ce processus-là, quand
je suis arrivé dans mes nouvelles fonctions, juste de comprendre comment les
programmes qui sont offerts par les facultés d'éducation, comment...
quels processus ils suivent, ce n'est pas... ce n'est pas une évidence.
Alors, le
point de départ, Mme la Présidente, c'est le référentiel des compétences des
enseignants. Donc, il y a d'abord un référentiel des compétences des
enseignants qui doit être établi. De ce référentiel-là sont inspirées les
formations initiales des maîtres. Donc, les facultés d'éducation regardent
qu'est-ce qu'on attend des compétences des enseignants et conçoivent,
développent des programmes de formation initiale pour leur faculté respective.
Lorsqu'ils développent ces programmes-là, donc ces programmes de formation
initiale, ces programmes de formation initiale doivent être approuvés. Et actuellement ils le sont par un organisme qui
s'appelle le CAPFE. Donc, le CAPFE se penche sur le contenu de ces formations initiales. Et, en bout de ligne, c'est
le ministre qui approuve le contenu de ces formations initiales.
Dans le cas
qui nous concerne, avec les changements qui sont apportés par l'INEE, donc le
comité consultatif sur les programmes
de formation à l'enseignement va formuler, à la demande du ministre, un avis
sur la définition des compétences attendues des enseignants. Donc, le comité va
formuler, dans le fond, des recommandations sur le référentiel des enseignants.
Le comité donne son avis, alors, sur les programmes de formation à
l'enseignement, donc programmes de formation initiale, ce qui est
enseigné dans les facultés, en application des paragraphes 6° et 7° de
l'article 5.
Alors, si on va à l'article 6° et 7° de
l'article 5, c'est : «Formuler — donc — [...]un
avis sur la définition des compétences attendues des enseignants à l'éducation
préscolaire ou à l'enseignement primaire ou secondaire...» Et là je pense qu'on avait rajouté... on avait rajouté
«formation professionnelle et services éducatifs aux adultes aux fins de
l'obtention d'une autorisation d'enseigner». Et 7°, alors, 7°, c'est les...
«formuler, [...], un avis sur les programmes de formation à l'enseignement touchant l'éducation préscolaire [...]
primaire [...] secondaire», formation professionnelle, services éducatifs. Donc, il y a le référentiel
qui établit les compétences puis il y a les programmes d'enseignement qui
sont développés à partir des compétences. Et donc, sur ces deux éléments-là, le
comité consultatif va conseiller le ministre, émettre des amis... des avis,
dis-je bien. C'est bien ça.
Et, par la suite, si on continue, donc, avec
l'article 14 : Le comité est constitué à parts égales de personnes qui proviennent de l'éducation préscolaire, primaire,
secondaire, formation professionnelle, FGA, et aussi l'autre moitié, donc, du niveau
universitaire. Pourquoi? Bien, parce qu'évidemment les programmes de formation
initiale et le référentiel s'adressent aux enseignants. Donc, c'est
normal qu'ils soient autour de la table, mais, comme ces programmes-là sont développés par le monde universitaire, par
les facultés d'éducation, évidemment, bien là, la présence de ceux et celles
qui vont avoir les deux mains dedans, les
deux mains dans le développement, dans la conception et dans le développement
de ces programmes-là devient nécessaire. Alors, on a, à ce moment-là, un comité
paritaire.
• (15 h 20) •
Le comité dépose au conseil d'administration les
avis, donc, à la fois sur le référentiel, donc les compétences attendues, et
sur le contenu des programmes d'enseignement. Le conseil peut formuler ses
propres commentaires sur ces avis. Alors, on sait qu'on a un conseil
d'administration qui est très... qui incarne une très belle diversité issue du
monde de l'éducation. Et là le conseil d'administration va transmettre... va me
transmettre ou transmettre au ministre de l'Éducation les avis du comité
accompagnés des commentaires, le cas échéant. Et là le ministre va déterminer, donc, les modalités que le comité doit respecter
dans le cadre de la formulation de ses avis, à la fois sur... pardonnez-moi, sur
les programmes de formation à l'enseignement, y compris les délais à
l'intérieur desquels les avis du comité doivent lui être transmis.
Alors, je vous donne un exemple, Mme la
Présidente. Le ministre de l'Éducation... Bien, je vais vous donner l'exemple des voies rapides, dont j'ai appelé la
création... dont j'ai appelé la création, ça ne se dit pas, dont j'ai souhaité
la création. Alors, les voies rapides, celles qui sont offertes par la TELUQ,
celles qui sont offertes par l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue,
celles qui sont offertes aussi maintenant par l'Université de Sherbrooke, et
puis même l'UQAM a commencé à en développer également. Alors, moi, j'ai
signifié mon souhait, pour ne pas dire ma volonté, que nos facultés d'éducation
offrent des programmes de formation, pas initiale, mais des programmes de formation destinés à des personnes qui avaient
déjà un bac dans une matière enseignée ou une matière connexe à ce qui
est enseigné à l'école. La TELUQ a répondu à l'appel, ils ont créé un D.E.S.S,
un programme de 30 crédits, donc. L'Université du Québec en
Abitibi-Témiscamingue a fait la même chose. L'Université de Sherbrooke a
développé quelque chose d'un petit peu différent, mais c'est une voie rapide
également.
Alors, évidemment, dans la situation dans
laquelle on se trouve présentement, Mme la Présidente, dans la situation de
pénurie dans laquelle on se trouve, j'ai souhaité que la TELUQ, parce que les
premières discussions que j'ai eues, c'est
avec la TELUQ que je les ai eues, j'ai souhaité que la TELUQ mette en place ce
nouveau programme pour la rentrée de
2023, pour la rentrée de cette année. Et puis ça a fonctionné, ils ont
effectivement inscrit quelques centaines d'étudiants à cette formation,
à cette voie rapide.
Alors, pour en revenir à notre dernier
paragraphe ici, là... à notre dernier alinéa, pardon, la notion de temps, elle est importante, parce qu'il faut parfois, Mme
la Présidente, signifier, dans ce cas-ci au comité, que je souhaite que
les programmes soient créés à l'intérieur d'un certain calendrier, parce qu'il
nous faut répondre à l'urgence de cette pénurie qui nous cause d'énormes maux
de tête et qui fait en sorte qu'on se retrouve, par moments, dans des classes où il n'y a pas d'enseignant avec brevet. Alors,
la notion de temps ici, la notion de respecter les délais à l'intérieur
desquels les avis du comité doivent être transmis au ministre, ça se...
comment dire, ça procède de cette préoccupation que j'ai présentement et que
d'autres auront par la suite de faire en sorte que, quand on a... quand on
demande un avis sur un nouveau programme, il puisse nous être produit à
l'intérieur d'un calendrier qui est raisonnable et qui tient compte, donc, des
contraintes qui sont... qui sont les nôtres.
Alors, c'est
une longue explication, Mme la Présidente, mais, je pense, ça vous donne quand
même une bonne idée de... du contexte de cet article 14.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? Oui, Mme la députée.
Mme
Rizqy : Oui, juste pour la réponse à la question, est-ce
qu'on a trouvé à savoir si l'avis va être rendu public? Est-ce qu'il y a
les réponses du ministère?
Des voix : ...
M. Drainville : On va prendre un
instant, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 25)
(Reprise à 15 h 31)
La
Présidente (Mme Dionne) :
La commission est maintenant
prête à reprendre ses travaux. Donc, M. le ministre, je vous cède la
parole.
M. Drainville : Oui. Alors, Mme la Présidente, il a fallu aller
faire une petite recherche dans la loi d'accès, là. Je vous rappelle
l'article 38 de la loi d'accès : «Un organisme public peut refuser de
communiquer un avis ou une recommandation
que lui a fait un organisme qui en relève ou qu'il a fait à un autre organisme
public, jusqu'à ce que la décision finale sur la
matière faisant l'objet de l'avis ou de la recommandation ait été rendue
publique par l'autorité compétente.
«Il en est de même
pour un ministre en ce qui concerne un avis ou une recommandation que lui a
fait un organisme qui relève de son autorité.»
En d'autres mots, Mme
la Présidente, en vertu de 38 de la loi d'accès, les avis, dont on parle ici,
n'ont pas à être rendus publics, ne sont pas rendus publics tant et aussi
longtemps que la décision n'est pas prise, la décision du ministre ou de la
ministre. Par contre, lorsque la décision est prise, à ce moment-là, les avis
sont rendus publics.
La Présidente (Mme
Dionne) :
Merci, M. le ministre.
Mme Rizqy : Donc,
je lis juste les articles subséquents. La loi d'accès... O.K. Donc, une fois
que, par exemple, le ministre a donné son
avis et que c'est une décision finale, à ce moment-là, l'organisme doit le
rendre public, c'est ça?
M.
Drainville : Il doit être rendu public s'il y a une demande d'accès,
par exemple.
Mme Rizqy : O.K.
Afin d'éviter... Parce que, là, on dirait qu'on a... Je pense que moi, je suis
un petit peu épuisée de faire des demandes d'accès à l'information. Est-ce
qu'on peut le prévoir plus tard, là, que l'avis est rendu public, là? Parce que, sinon, j'ai vraiment
l'impression qu'on passe tout le temps notre temps à faire des demandes d'accès
à l'information. Puis, soit dit en passant,
on l'a faite, la demande d'accès à l'information au centre scolaire
Val-des-Cerfs. Puis on a reçu la réponse puis c'est caviardé, donc,
c'est... tu sais, c'est... Je veux bien, là, mais, même moi, comme élue, je
siège sur un projet de loi, puis on leur a tout simplement demandé les
450 critères ou variables que le centre de services scolaire utilise pour
évaluer le décrochage scolaire. Et ce n'est pas des farces, ça a été la
réponse. C'est un petit peu comme... tu
sais, je ne sais pas là, mais c'est quand même particulier, là, c'est...
Prendre le temps de faire une demande d'accès à l'information puis, pour
maintenant avoir un peu plus d'expérience parlementaire, moi, je n'ai pas l'expérience de journaliste, mais je sais
aussi que les journalistes font des demandes d'accès à l'information, puis ça
arrive très souvent... Puis ça, ça ne relève pas de votre ministère, M. le
ministre, là, ça ne relève pas de votre ministère, mais ça arrive plus
souvent qu'autrement qu'on n'a plus d'encre grise que de mots dans la réponse.
Puis pourtant ce n'est pas des informations sensibles. Tu sais, moi, je veux
juste savoir c'est quoi, les variables. Là, maintenant, faire une demande
d'accès à l'information pour connaître un avis, je ne sais pas, là, il me
semble que... ça doit être mon exaspération de demandes d'accès à
l'information... Là, malheureusement, c'est vous qui en êtes le dépositaire en
ce moment, là, c'est à vous que je m'adresse, mais je sais que ce n'est pas
vous le porte-parole en matière d'accès à l'information, je le sais.
M.
Drainville : C'est ça.
Mme Rizqy : Mais
est-ce que vous comprenez mes doléances aujourd'hui? Alors, puis je sais que ce
n'est pas vous, mais il me semble qu'il y a
quelque chose qu'au Québec, là, ça fait quelques années, il y a comme une
dérive dans nos demandes d'accès à l'information, où est-ce qu'on se fait
pratiquement, là, systématiquement répondre par des encadrés gris. Il
n'y a pas de nom, il n'y a pas d'adresse, il n'y a pas de Revenu Québec, il n'y
a pas d'assurance maladie. C'est, imagine,
là, des variables, juste me dire, c'est quoi, les variables que vous utilisez.
Ah! c'est rendu secret d'État. Puis il y a d'autres demandes d'accès à
l'information que je fais, là, que, des fois, on prend le téléphone puis on
appelle l'avocat ou l'avocate pour dire : Est-ce que vous êtes sérieux
dans votre réponse? Voyons donc, là, savez-vous
que c'est des obligations de répondre? Moi, comme élue, je représente des
citoyens puis vous aussi. Puis quand on envoie ces demandes
d'information, là, ce n'est pas nécessairement pour taper sur les doigts, c'est
pour comprendre un enjeu.
Puis en plein coeur
d'un dossier sur l'INEE, sur les données, moi, je pensais sincèrement que
Val-des-Cerfs se serait prêté à l'exercice d'à tout le moins de nous dire c'est
quoi, les types de variables, chose qui n'a pas été faite, à mon grand
désarroi, puis je ne comprends pas qu'on soit rendus à ce point-là craintifs,
au Québec, d'informer la population correctement. Puis ça, ce n'est pas un
reproche envers vous, M. le ministre, loin de là, c'est mon exaspération, parce
que, pour bien légiférer, encore faut-il que j'aie accès à toute l'information.
Puis, en ce moment, je me sens un peu cantonnée dans mon rôle.
Alors, je ne sais pas
ce que je vais faire avec la réponse de Val-des-Cerfs, mais je ne peux pas
croire qu'il va falloir que j'aille en appel de leur réponse. Parce qu'à un
moment donné une fille se tanne, là, elle peut se dire : Bien, coudon, il va falloir que, peut-être... de donner
un exemple puis de montrer ça à une instance supérieure, faire un appel
puis... Je ne peux pas croire, là. Puis la bonne foi se présume, là, mais là,
j'ai de la misère, là, j'ai bien la misère.
Puis, pour revenir à
l'article 14, ma crainte, c'est que, si, dans quelques années, je vais
faire une demande d'accès, bien, un, je ne
le saurai même pas si l'avis a été envoyé, s'il y a eu une réponse du ministre.
Donc, il va falloir que quelqu'un me le souffle à l'oreille puis
qu'après ça que je fasse une demande d'accès à l'information. Je ne sais pas si on peut prévoir la façon de le prévoir,
que, par exemple, ce soit le ministre ou l'INEE, là, qu'une fois que tout est décidé,
là, qui publie sur son site Internet, tout simplement, les avis finaux, là, pas
les avis où est-ce qu'il y a des négociations en cours ou... mais tout
simplement les avis finaux, là, pour ne pas qu'on se tourne encore, en vertu de
la loi sur l'accès à l'information, là...
Parce qu'il me semble que le CAPFE, eux autres, là, c'est public, là, leur
position.
M. Drainville : Je ne sais pas ça,
Mme la Présidente.
Mme Rizqy : Le
CAPFE, les profs se... les universitaires s'expriment assez librement.
M. Drainville : Oui, mais je ne suis
pas sûr que leurs avis étaient systématiquement publiés. On pourrait vérifier,
Mme la Présidente. On pourrait vérifier, mais... On peut continuer à discuter
pendant qu'on vérifie, mais je ne suis pas certain que ces avis-là étaient
rendus publics systématiquement. Les rapports annuels sont là...
• (15 h 40) •
Mme Rizqy : Bien, je peux continuer
la conversation avec plaisir.
M. Drainville : Oui, oui, bien sûr.
Mme Rizqy : Mais là, avant
d'émettre, ils vont consulter le ministre de l'Enseignement supérieur. Est-ce qu'on va avoir la même indépendance que le CAPFE?
Parce que, vous savez, le CAPFE, là, ça a achoppé, là, la discussion avec vos prédécesseurs, puis il y a plusieurs
programmes qui n'ont pas obtenu l'approbation. Comment ça va fonctionner
maintenant avec le comité consultatif? Le mécanisme, est-ce que c'est... Parce
que, vous savez, on dit souvent... puis on
peut vous consulter, là. Puis ça arrive, des fois, on fait des consultations,
des fois, on écoute, des fois, on est obligé d'écouter puis, des fois,
les consultations, ça devient exécutoire, là.
M. Drainville : Mme la Présidente,
moi, je ne vois pas pourquoi est-ce qu'il y aurait moins d'indépendance, moins
de marge de manoeuvre, moins de capacité à donner des recommandations ou donner
des avis qui soient fondés sur ce qui est préférable, ce qui est le plus
bénéfique pour la réussite scolaire des élèves, là. Je vous dirais, Mme la
Présidente, si je peux me permettre, il y a une partie de... des désaccords ou
des imbroglios qui sont survenus entre le CAPFE et mon successeur... et mon
prédécesseur, dis-je, qui découlait d'une certaine forme d'ambiguïté au niveau
du rôle que jouait à la fois le CAPFE et le ministre. Le CAPFE était
responsable de l'agrément, le ministre responsable de la reconnaissance des
programmes, et puis, honnêtement, il y avait un chevauchement entre les deux.
Alors, le
nouveau processus que nous proposons dans l'INEE, à l'intérieur de l'INEE, je
le pense sincèrement, Mme la Présidente, va créer un processus qui
risque moins de mener aux types de culs-de-sac qu'on a connus par le passé et qui nous ont malheureusement retardés dans
la mise en place de ces programmes de voie rapide qui sont nécessaires
et dans lesquels je crois profondément, si ce n'est que parce que cette voie-là
existait jusqu'au début des années 90. C'était possible jusqu'au début des
années 90, Mme la Présidente, d'avoir un bac en histoire puis de faire un
certificat pédagogique de 30 crédits qui te permettait d'obtenir ton
brevet. Ça existait, ça fonctionnait très bien.
D'ailleurs, je croise encore, dans mes visites
d'école, des enseignants qui sont passés par ce processus-là, des enseignants, là, qui ont, mettons, une trentaine
d'années d'expérience, là, j'en croise, là. Ils sont encore... Il y en a encore
qui sont dans le réseau, Mme la Présidente,
là, comme je croise encore des enseignants qui ont fait un bac de trois ans,
j'en ai. Et puis je vais vous dire une chose,
Mme la Présidente, il n'y a pas personne qui se plaint de l'incompétence de
ces enseignants qui ont fait un bac de trois
au lieu de quatre, comme c'était le cas jusqu'au début des années 90,
comme je n'entends... Je n'ai jamais... Dans 54 écoles, à date, Mme
la Présidente, je n'ai pas entendu un enseignant me dire : Ah! tu sais,
là, les enseignants, là, qui avaient un bac en histoire, ou en mathématiques,
ou en français, ou en anglais, qui ont fait juste un certificat de pédagogie de
30 crédits, si tu savais comment c'est des mauvais profs. Je n'entends
jamais ça, Mme la Présidente. Bien non.
Alors, cette possibilité, donc, de conférer un
brevet à une personne qui a un bac disciplinaire et qui va chercher sa pédagogie à travers un programme de
30 crédits, ça existait jusqu'au début des années 90, ça fonctionnait
très bien. On comprend que ça a été changé au début des années 90
notamment. Puis là je ne pense pas que mon explication est contredite par les
faits, mais on était dans un autre contexte, un tout autre contexte où il y
avait un surplus d'enseignants. Il y avait un très grand surplus d'enseignants.
Et ceux et celles qui m'ont raconté un peu comment cette décision-là a été
prise m'ont... C'est Jacques Chagnon, ministre de l'Éducation, qui a voté ça juste
à la fin du gouvernement de... dans la
dernière année du gouvernement de Daniel Johnson ou, en tout cas, dans la dernière
année, du dernier 18 mois, là, peu importe, là, dans le prolongement, là,
de la fin de Bourassa, de M. Bourassa II et de M. Johnson qui
devient premier ministre. Là, on est dans ces eaux-là.
Et ceux et celles qui ont participé, qui ont eu
connaissance de ce processus-là, me racontent que le contexte a créé, du moins,
en partie, les conditions qui ont mené à cette prise de décision. Donc, il y
avait beaucoup, beaucoup d'enseignants.
Donc, ce n'était pas si grave que ça de prendre le programme de trois ans puis
d'en faire un programme de quatre. Bon, il y avait ça, et puis... Enfin,
tout ça pour dire, Mme la Présidente, qu'on n'est plus dans du tout, du tout
dans le même contexte. Et là ce que l'on cherche, on cherche de la... On
cherche à maintenir les compétences de nos
enseignants, de nos enseignantes, Mme la Présidente, tout en créant des voies
qui vont nous permettre de décerner des brevets à des enseignants qui
ont une bonne formation disciplinaire et une bonne formation en pédagogie et
qui vont donc être des enseignants, avec
brevet, légalement qualifiés, parce qu'il faut pallier à cette pénurie que nous
vivons.
Le processus que nous proposons, Mme la
Présidente, vise à répondre à ces circonstances, à ce nouvel environnement dans lequel nous nous trouvons, sans
sacrifier l'essentiel. L'essentiel, c'est quoi? Maîtrise des connaissances,
maîtrise des compétences et formation en pédagogie, formation de base.
Et donc, Mme la Présidente, je pense que le
processus que nous proposons ici, c'est un bon équilibre, qui n'est pas parfait
comme... Dans les affaires humaines, Mme la Présidente, c'est assez rare que
les solutions soient parfaites, mais c'est un bon compromis. Et donc ce
processus-là, Mme la Présidente, va nous permettre de préserver l'essentiel, c'est-à-dire les compétences, bien,
bien identifier nos compétences, ce que nous attendons de nos enseignants,
nos enseignantes, développer des programmes de formation initiale qui vont nous
permettre de répondre à ces compétences, de s'assurer que
ces compétences-là soient transmises, soient développées et nous permettre
d'avoir, dans les classes, des enseignantes et des enseignants avec brevet dans
le plus grand nombre possible.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. D'autres... Oui, allez-y, Mme la députée.
Mme Rizqy : Est-ce que vous
connaissez la raison pourquoi, par exemple, le CAPFE a refusé la formation
initiale à TELUQ pendant plusieurs années?
M.
Drainville : Écoutez, je n'étais pas là, puis c'est très
délicat de m'aventurer sur ce terrain, Mme la Présidente. Il y a eu des
reportages, des articles qui ont été écrits là-dessus, qui rapportaient, je
pense, les raisons évoquées, mais je ne voudrais pas, Mme la Présidente, me
hasarder à émettre des hypothèses là-dessus, en tout respect.
Mme Rizqy : C'est bien. Mais, moi,
ce qui a été rapporté, c'était au niveau... pour la formation initiale, c'était
peut-être le manque de profs dans cette spécialité-là.
M. Drainville : Le manque de profs
dans quelle spécialité?
Mme
Rizqy : De formation initiale. Je vais donner un exemple.
Moi, comme... Moi, j'ai beau être professeur à l'université, je suis en fiscalité. Vous ne m'enverrez certainement pas
donner la formation initiale, vous comprendrez. Alors, ceux, généralement, qui donnent la formation initiale ont un
champ d'expertise qui est dédié à cela. Ça fait que c'est possible que
le ratio de professeurs spécialisés dans ce créneau-là de formation initiale
n'était pas suffisant, ça fait que c'est pour cela que le CAPFE a dit non.
M. Drainville : Mme
la Présidente, encore une fois, je ne saurais dire. Je ne veux pas m'aventurer
sur ce terrain-là.
Mme Rizqy : Est-ce qu'il y a
quelqu'un qui a regardé au niveau de l'accréditation?
M. Drainville : Pouvez-vous être un
petit peu plus précise dans votre question, s'il vous plaît?
• (15 h 50) •
Mme
Rizqy : Par exemple, le diplôme d'études supérieures
spécialisées, en ce moment, comment il est, entre guillemets, vendu,
c'est en disant «maîtrise qualifiante sous condition du ministère».
M. Drainville : Bien, la maîtrise
qualifiante, c'est la maîtrise de 60 crédits, ça. Le D.E.S.S. est offert
par la TELUQ, c'est un 30 crédits. Est-ce qu'on parle bien du 30 ici, ou
du 60?
Mme Rizqy : Le D.E.S.S. de
30 crédits, il est présenté comme un diplôme d'études supérieures
D.E.S.S., comme étant qualifiant, mais sous réserve des approbations
ministérielles requises.
M. Drainville : Oui. Alors, c'est
ça. Maîtrise qualifiante, c'est 60 crédits. Le D.E.S.S. de 30 crédits
est qualifiant au sens où il va, éventuellement, permettre à la personne qui
l'obtient, si elle rencontre évidemment les exigences, là, d'obtenir son
brevet.
Mme Rizqy : De façon rétroactive?
M. Drainville : Non.
Mme Rizqy : Parce que là il y a des
inscriptions.
M. Drainville : Oui. Alors, ce que
j'ai dit — non,
c'est une excellente question — ce que j'ai dit, quand j'ai annoncé ma volonté de créer des programmes de
30 crédits ou, enfin, quand j'ai annoncé ma volonté, quand j'ai exprimé
ma volonté que des facultés d'éducation
offrent des programmes de 30 crédits, ce que j'ai dit à ce moment-là, Mme
la Présidente, c'est qu'il était de
mon intention de faire en sorte que les étudiants qui suivent ces programmes de
30 crédits se voient recevoir le
brevet au terme de cette formation. Et donc la raison pour laquelle j'ai
utilisé ces mots-là, Mme la Présidente, c'est que, pour pouvoir décerner
le brevet, je me dois d'avoir les... je me dois d'avoir, dans le fond, le projet de loi, tel que présenté, sous sa forme
législative, et voté par le Parlement. Actuellement, c'est encore le système
actuel qui prévaut. Actuellement, c'est
encore le processus que nous changeons, là, par la loi, c'est encore ce
processus-là qui est en vigueur.
Et donc ce que j'ai dit aux étudiants, moi, qui
s'inscrivaient dans ces programmes-là, c'est que nous avons l'intention, bien
entendu, de leur conférer le brevet, si ce n'est pas par le processus actuel,
bien, ce sera par le nouveau processus qui est voté dans la loi. Alors donc, il
faut... D'une manière ou d'une autre, Mme la Présidente, il y aura un processus
qui sera suivi et qui mènera à l'émission du brevet. Moi, ce que je souhaite,
Mme la Présidente, c'est que ce projet de loi soit adopté avec le nouveau
processus, ce qui me permettra d'émettre le brevet en vertu du nouveau processus. Mais, tant et aussi longtemps
que le nouveau processus n'est pas adopté, c'est le processus actuel qui s'applique,
et donc le brevet sera éventuellement conféré en vertu de l'un ou de l'autre
des processus.
Mme Rizqy : ...rétroactif,
donc, ce ne sera pas rétroactif, là.
M.
Drainville : Ce n'est pas rétroactif, mais, comme vous le savez — puis
c'est... on est au coeur du désaccord qui
s'est produit entre le ministre de l'Éducation et le CAPFE — le
ministre de l'Éducation, mon prédécesseur a décidé d'aller de l'avant
avec la reconnaissance desdits 30 crédits en disant : Si vous les
suivez, je reconnais la valeur de ces programmes,
et donc il s'ensuit que le brevet pourra être accordé. C'est la décision qui a
été prise par mon prédécesseur.
Mme Rizqy : Oui. Mais le CAPFE, qui
était là avant...
M. Drainville : Oui.
Mme Rizqy : ...avait une plus grande
indépendance, émettait des avis. Je ne sais pas s'ils ont tous été rendus
publics, beaucoup ont été rendus publics. Le ministre de l'Éducation de
l'époque a décidé de ne pas écouter, sans explication, puis est allé de
l'avant. Alors, moi, je...
M. Drainville : Je ne dirais pas
sans explication, par contre, hein?
Mme Rizqy : Non, on les a appris...
Non.
M.
Drainville : Non, mais ce que je veux dire, c'est que la raison
du désaccord entre le ministre de l'Éducation et le CAPFE, encore une
fois, je n'ai pas l'intention de m'exprimer là-dessus, mais je pense que ça a
été dans les reportages qui ont été publiés. Il y a eu quand même... La
position du CAPFE et la position du ministre ont quand même été rapportées dans
certains articles, si je ne m'abuse, dans certains reportages.
Mme Rizqy : Oui. Mais dans le cas de
la CAPFE, c'est que, quand elle rend un avis, il est étoffé. Il y a des raisons auxquelles ils vont dire : Bien,
nous, on refuse de donner tel agrément, parce que telle université, par exemple,
manque de professeurs qualifiés pour offrir
la formation initiale des enseignants, manque d'expertise dans tel, tel niveau,
où, dans le cas plus précis, préscolaire et
primaire, et secondaire, ce ne sont pas du tout les mêmes créneaux. Dans le cas
du préscolaire et du primaire, c'est vraiment une formation plus particulière.
Il y a une grande différence à aller enseigner les mathématiques au
secondaire dans une niche, disons, enseigner les maths puis sciences physiques,
alors que, lorsqu'on est dans le préscolaire
puis au primaire, ce n'est pas du tout la même façon qu'on émet des tâches
d'enseignement. Et c'est pour ça que, des fois, on va se dire :
Bien non, on ne peut pas, à ce moment-là, retirer tel nombre d'heures de
formation, parce qu'au niveau du préscolaire et du primaire, toutes les heures
de formation qui sont actuellement prévues
ont une utilité précise dans le cursus universitaire. Alors que, par exemple,
une personne qui a effectivement un bac en mathématiques ou en sciences
et qu'on vient pallier au niveau de la pédagogie peut très bien enseigner dans
l'enseignement secondaire, mais elle ne sera peut-être pas apte être dans une
classe de maternelle quatre ans. Et ce n'est
pas parce que... par manque de volonté, c'est par manque de formation initiale
spécialisée dans ce champ de pratique.
Puis je peux
vous en donner un exemple, là, mettons, dans mon monde à moi, des avocats. Moi,
j'ai toujours... Ceux qui vous disent
qu'ils savent tout faire comme avocat, méfiez-vous d'eux. C'est impossible. On
a tous des créneaux. Moi, les gens
que... Ça me fascine, ceux qui disent : Moi, je fais de l'immigration, de
la famille, droit criminel, droit des assurances puis de la fiscalité.
Je dis : Ah bon! Vous avez beaucoup d'heures, vous, pour être... faire
votre formation continue dans tous ces champs de compétence, faire votre revue
de la jurisprudence. Fascinant. Mais, généralement, des gens vont essayer de
rester dans leur créneau. Par exemple, l'avocat qui vous accompagne, je ne
pense pas qu'il va répondre en droit criminel. En tout cas, moi non, moi, ce
n'est pas du tout mon créneau, le droit criminel, alors je reste loin. Puis quand les gens me posent des
questions de droit de la famille, bien, je réfère en droit de la famille puis...
Alors, c'est ça.
Alors, c'est pour ça qu'ici je me pose la
question. Si au niveau de l'indépendance, déjà que le CAPFE, on n'a pas été en mesure de bien entendre correctement
les drapeaux jaunes. Parce qu'il y avait une volonté, oui, de travailler
et de collaborer, mais il y avait aussi des drapeaux jaunes qui sont légitimes,
particulièrement pour la formation primaire et préscolaire. Puis, par exemple,
là, si je prends le programme de la... du diplôme... le programme... je vais
l'appeler ainsi, là, pour le D.E.S.S., là, de 30 crédits, est-ce qu'on va
pouvoir enseigner au primaire?
M. Drainville : Oui, mais, Mme la
Présidente, il faut se rappeler, là, que ces personnes qui suivent les 30 crédits sont des personnes qui sont sans
brevet. Les personnes qui suivent, par exemple, le 30 crédits de la TELUQ sont
déjà dans les salles de classe. D'ailleurs, c'est une condition pour être
inscrit au programme du 30 crédits, il faut que tu sois déjà dans une
salle de classe, il faut que tu enseignes. Et la condition pour t'inscrire au
programme de la TELUQ, c'est que tu sois parrainé par le centre de services
scolaire, parce qu'une fois que ton 30 crédits est terminé, tu dois... il y a comme une espèce
d'accompagnement qui te sera donné au terme de ton 30 crédits, là, pour,
d'une certaine manière, valider si l'enseignement du 30 crédits a
été bien acquis par le futur enseignant breveté, là.
• (16 heures) •
Mme Rizqy : Mais la personne qui est
à la maîtrise qualifiante aussi est dans la classe.
M. Drainville : Dans la plupart des
cas probablement. Je n'ai pas de chiffres là-dessus, là, je le présume, mais ce
n'est pas une... à ma connaissance, ce n'est pas une condition d'accès.
Mme
Rizqy : Une des raisons... Ce n'est pas une condition
d'accès, mais ceux qui s'inscrivent généralement...
M. Drainville : Non, c'est ça. Mais
pour le D.E.C... pour le D.E.S.S., pardonnez-moi, le D.E.S.S., c'est une
condition d'inscription. Il faut que tu sois un enseignant non légalement
qualifié.
Dans le cas de la maîtrise qualifiante, je
présume que la majorité sont effectivement des personnes qui sont déjà dans les
classes, mais je ne le sais pas, ça, mais ce dont je suis sûr, c'est qu'à ma
connaissance, en tout cas, pour t'inscrire
dans une maîtrise qualifiante, tu n'es pas nécessairement obligé d'être dans
une classe, quoique probablement qu'au niveau des inscriptions, ils
doivent...
Mme Rizqy : Mais la maîtrise
qualifiante de 45 crédits, il faut quand même avoir...
M. Drainville : La maîtrise...
laquelle, ça?
Mme Rizqy : Celle de
45 crédits.
M. Drainville : Quelle institution?
La
Présidente (Mme Dionne) : Mme la députée, je veux juste vous informer qu'il
vous reste environ cinq minutes pour l'amendement.
Mme Rizqy : O.K.
M. Drainville : Parce que la
maîtrise qualifiante au Québec, elle est de 60 crédits, Mme la Présidente.
Il y a un 45 crédits qui existe, si je ne
m'abuse, je pense que c'est à l'Université
de Sherbrooke, mais c'est une... Je
ne suis pas certain, Mme la Présidente.
Mme Rizqy : Donnez-moi une seconde,
je vais vérifier.
M.
Drainville : Il y a autant... Il y a beaucoup de programmes,
là, ça fait qu'on ne les connaît pas tous par coeur, là, mais la loi ou
la réglementation, là, peu importe, au Québec, là, la maîtrise qualifiante,
c'est 60 crédits.
Mme Rizqy : O.K. Et donc, là, on est
rendus qu'on est passés de quatre ans...
M. Drainville : On me dit qu'il n'y
a pas de maîtrise qualifiante de 45 crédits qui existe actuellement.
Mme Rizqy : Non, vous avez raison,
c'est 60 crédits, 30 crédits. Et là un microprogramme de
15 crédits, parcours prof, un
microprogramme de 15 crédits, un certificat de 30 crédits, ceux-ci
sont professionnalisants et non pas qualifiants. Là, c'est parce qu'on passe
de... non, non, non c'est l'Université de Sherbrooke... a réduit sa maîtrise de
60 à 45 crédits. C'est inscrit
noir sur blanc. Donc, 45 crédits, j'avais... Finalement, c'est moi qui a
raison, et vous aussi parce que vous avez bien pointé l'Université de
Sherbrooke. Non, non, non, l'Université de Sherbrooke est passée... veut passer sa maîtrise de 60 à 45 crédits. C'est
leur demande. Et ils ont aussi un programme court de 15 crédits. Puis moi,
je vais vous dire très franchement, là, je ne comprends pas comment on
peut...
M. Drainville : Ce n'est pas tout à
fait...
Mme
Rizqy : ...offrir des
programmes qui ne sont pas qualifiants et dire qu'ils sont professionnalisants.
On va créer des attentes envers ceux
qui sont inscrits présentement parce que n'importe qui qui sont inscrits
présentement vont se dire : Bien, moi, mon objectif, c'est d'être
dans une classe après, là, c'est...
M. Drainville : Mais, si je peux me
permettre, Mme la Présidente, encore une fois, là, je ne connais pas par coeur
tous les programmes universitaires, là, mais celui dont elle parle, dont la
députée de Saint-Laurent parle, c'est un programme de R-A-C, de RAC, de
reconnaissance des acquis. Ce n'est pas un programme qui vise à... comme le
fait, par exemple, le D.E.S.S., de prendre quelqu'un qui a déjà un bac dans une
discipline donnée et de lui donner la formation en pédagogie pour lui permettre
éventuellement d'avoir le brevet.
Dans le cas de l'Université de Sherbrooke, Mme
la Présidente, si je saisis bien, là, puis si on parle bien de la même chose,
là, l'Université de Sherbrooke, ce qu'elle offre, c'est de permettre à un
enseignant qui est dans les classes depuis nombre d'années de pouvoir se faire
reconnaître ses années d'enseignement. Donc, on parle de processus de reconnaissance des acquis, et
effectivement c'est un bac, donc, en enseignement de premier cycle, ce n'est
pas un diplôme de deuxième cycle. On parle... Le 45 ici, là, si je ne
m'abuse, c'est un bac de premier cycle pour des enseignants qui n'ont pas de
bac dans aucune matière, mais qui ont nombre d'années d'expérience.
Et donc l'Université de Sherbrooke a créé un
programme pour permettre à ces personnes de se faire reconnaître leurs années en enseignement. Et alors le bac en
enseignement, c'est 120 crédits, Mme la Présidente, mais, dans certains cas, l'expérience de l'enseignant
est tellement considérable, vaste qu'il peut se faire reconnaître, écoutez, l'équivalent
de deux années et demie d'un bac normal d'enseignement, de telle manière à ce
qu'il ne leur reste, si je reprends l'exemple qu'elle a
donné... puis je n'ai pas l'article sous les yeux, je n'ai pas le site non
plus, là, mais de telle façon à ce qu'il ne
leur resterait... ne leur restera que 45 crédits à obtenir dans le
programme donné par la faculté d'éducation afin d'obtenir le brevet.
Donc, c'est différent.
Dans le cas de la
TELUQ, dans le cas de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, dans le
cas de l'UQAM également, en lien avec le centre de services de la
Pointe-de-l'Île, on parle de personnes qui sont dans les classes et qui ont déjà un bac disciplinaire, en
tout cas, certainement pour la TELUQ et l'UQAT. Je connais un petit peu moins
le programme de l'UQAM, mais je pense qu'il s'inspire du même modèle.
Dans
le cas de l'Université de Sherbrooke, on ne parle pas de personnes qui ont un
bac disciplinaire. On parle de personnes qui n'ont pas de bac, mais qui
ont beaucoup d'années d'expérience et qui, à travers la reconnaissance des
acquis que leur confère le programme de l'Université de Sherbrooke, peuvent se
voir reconnaître des crédits comme s'ils
avaient passé, dans le fond, leur cours pour devenir enseignants. C'est la
distinction, et je pense que c'est de son... c'est bien de ce programme
dont il s'agit parce que, dans une discussion, à un moment donné, que j'avais
eue avec une représentante de l'Université de Sherbrooke, elle m'avait expliqué
ce programme-là, et je me rappelais que ça
descendait jusqu'à 45 crédits. Puis j'avais été surpris parce que je lui
avais dit : Vraiment, quelqu'un peut avoir suffisamment
d'expérience pour se faire reconnaître une première année, 30 crédits, une
deuxième année, 30 crédits, puis un autre 15 crédits, de telle manière à
ce qu'il ne lui reste qu'une année et demie, dans le fond, 45 crédits?
Puis elle m'avait dit oui. Donc, je pense que c'est de ça dont il s'agit.
Mme Rizqy : Bien,
moi, je lisais l'article de Radio-Canada. L'Université de Sherbrooke est aussi
en train de réfléchir à réduire sa maîtrise
de 60 à 45 crédits. Donc, ça, la maîtrise, à ma connaissance, c'est la
maîtrise qualifiante.
M.
Drainville : Oui, la maîtrise qualifiante, c'est 60, c'est
nécessairement 60.
Mme Rizqy : C'est 60, mais ils pensent déjà à réduire de 60 à
45 crédits, et ça, pour ceux qui ont un bac dans une autre matière.
M.
Drainville : Bien, alors, si c'est ça, ce n'est pas un programme que
je connais, mais ce dont je vous parle, la RAC, dont je vous ai parlé tout à l'heure,
ça, ça existe bel et bien à l'Université de Sherbrooke et c'est pour des
personnes qui ont beaucoup, beaucoup d'années d'enseignement, mais qui n'ont
pas nécessairement un bac.
Mme Rizqy : D'accord.
Là, moi, ma question, si on revient... Je vous ai posé la question : Pour
le D.E.S.S., est-ce que c'est pour uniquement enseigner au secondaire ou ça
vient inclure le primaire et le préscolaire?
M.
Drainville : Pour le moment... Là, il faudrait que je vérifie, Mme la
Présidente, là. Pour le moment, le 30 crédits qui est offert, c'est pour
le préscolaire et le primaire, mais je sais, Mme la Présidente, qu'il y a...
Mme Rizqy : Ça
ne devrait pas être l'inverse?
M.
Drainville : Pardon?
Mme Rizqy : Ça
ne devrait pas plutôt être l'inverse parce que...
M.
Drainville : Bien, Mme la Présidente, comme je l'ai dit tout à
l'heure, d'abord, on en a besoin dans toutes
les... à tous les niveaux, des nouveaux enseignants avec brevet, et, je le
rappelle, Mme la Présidente, les personnes qui sont à la TELUQ sont déjà dans
les salles de classe, puis on ne souhaite pas qu'ils quittent les salles des
classes.
Mme Rizqy : Oui,
mais pourquoi qu'ils donnent... bien, pourquoi qu'ils feront... bien, pourquoi
qu'ils n'ont pas, à plus forte raison,
60 crédits ou vraiment un programme en adaptation pour le préscolaire et
le primaire? Ce n'est pas du tout la
même façon qu'on enseigne, parce que, vous le savez, M. le ministre, à
l'école secondaire, ça peut faire du sens d'avoir quelqu'un qui a fait un bac
en littérature française 100 %... qu'on va lui donner la maîtrise
qualifiante, va chercher les compétences pédagogiques pour faire quoi,
enseigner, probablement dans son créneau, en français. Quelqu'un qui a un bac
en mathématiques, en chimie, en physique a déjà un gros bac très important dans
un domaine, un champ d'expertise précis, et
va chercher les compétences en pédagogie. Et là, souvent, bien, la personne, évidemment, va probablement vouloir être en
mathématiques ou en sciences physiques, dans son créneau, avec, évidemment, la pédagogie qui vient avec, mais je
ne comprends pas pourquoi qu'une personne qui a un bac en mathématiques,
qui irait chercher un 30 crédits, va se retrouver en maternelle cinq ans.
Ça ne fait aucun sens dans ma tête.
M. Drainville :
Je comprends, Mme la Présidente,
mais la personne dont elle parle, elle est déjà dans la classe. Elle est
déjà...
Mme Rizqy : Bien,
pourquoi qu'on ne l'invite pas à aller chercher plus de compétences? 30
crédits, ce n'est pas suffisant.
• (16 h 10) •
M. Drainville : Bien, on l'invite,
la maîtrise qualifiante l'invite, et elles n'y vont pas, puis il s'agit de se promener dans les écoles pour le savoir,
Mme la Présidente. Moi, je me promène dans les écoles, là. Quand je vous
dis : J'en ai visité 54, là, j'en ai visité
54, là, puis j'en rencontre, des enseignants qui n'ont pas de brevet, là, puis
une des premières choses qu'on m'a dite, moi, quand je me suis promené dans les
écoles, Mme la Présidente... puis, ça, les enseignants ne vont pas intervenir
devant le groupe, là, ça, c'est le genre de discussion que tu vas avoir en
aparté, en un à un, là, mais là ils te tirent par la manche, là, puis ils te
disent : Là, il faut que je vous parle, M. Drainville, il faut que je vous parle. Puis là ils disent : Là,
M. Drainville, là, la maîtrise qualifiante, là, ça n'a aucun bon sens, là.
Il dit : Là, moi, là, je travaille, là, toute la journée, je suis en salle
de classe, là, j'ai des enfants à la maison, madame... M. Drainville, là, j'ai des enfants à la maison, là, puis là ils
me demandent, là, de faire une maîtrise qualifiante de 60 crédits, là, ça
va me prendre cinq puis six ans, là, à la faire, là, M. Drainville,
je ne n'embarque pas là-dedans, là, voyons donc! C'est impossible, ça n'a pas
de bon sens. Puis là tu fais : O.K.
Puis là,
après ça, il y en a une deuxième qui te dit la même chose puis une troisième
qui te dit la même chose, dans des
écoles différentes, là. Puis là tu finis par comprendre, Mme la Présidente, que
la maîtrise qualifiante, elle n'est pas adaptée à la condition des
enseignants d'aujourd'hui parce que c'est beaucoup trop exigeant et beaucoup
trop long, et là tu te dis : O.K.,
qu'est-ce que je fais? Et là tu commences à réfléchir, tu commences à fouiller,
et puis, là, ce n'est pas long que tu as des enseignants qui
disent : M. Drainville, retournez aux 30 crédits, de la même façon
qu'il y a un paquet d'enseignants qui me disent : M. Drainville, on a
déjà eu un bac d'enseignement en trois ans, pourquoi vous ne revenez pas à
trois ans?
Là, tu fais comme : Wo! Attends un peu, là,
tu sais, on ne va pas tout changer en même temps, mais l'idée, Mme la
Présidente, de dire : On va revenir à un bac en enseignement de trois plus
un, c'est-à-dire, grosso modo, là, si on résume, là, très grossièrement, là,
trois ans de scolarité, avec, bien entendu, des éléments de stage à l'intérieur
de ça, et une quatrième année en classe à
temps plein, payée comme enseignant, comme l'Université de Sherbrooke a décidé
de le faire à partir de cette année, avec, si je ne m'abuse, une vingtaine
d'enseignants, on n'a pas le choix que d'y
réfléchir très activement, Mme la Présidente, et j'ai déjà dit publiquement que
j'y réfléchis très activement, un peu comme...
Je ne sais pas qui a dit ça, je pense, c'est
Mme Scalabrini qui a dit : Écoutez, ça pourrait être l'équivalent d'une résidence en médecine. Les résidents en
médecine sont à l'hôpital, supervisés par des médecins, évidemment, mais
ils font leur résidence au terme de leur formation en médecine. Et je trouvais
l'exemple très à-propos. Alors, il faut réfléchir
à ce genre, comment dire, de voie alternative, Mme la Présidente, ou de
nouvelle façon d'accéder à la formation et au brevet d'enseignant.
Alors, je
m'éloigne, là, revenons aux voies rapides... voies rapides, Mme la
Présidente, c'est pour des enseignants... Si on fait abstraction, là, de la
RAC, là, de l'Université de Sherbrooke, dont j'ai parlé tout à l'heure, là,
mais, si on parle des 30 crédits, en tout cas, de ceux que je connais,
ça s'adresse à des enseignants qui sont déjà dans une classe, qui ont été dans
une classe depuis, si je ne m'abuse, un certain temps. Je pense que, dans
certains cas, il faut avoir un certain nombre d'années d'expérience. Il faut
que le centre de services te parraine, dise : Cet enseignant-là, je vais
l'encadrer quand il va terminer son 30 crédits, parce qu'il revient, après
son 30 crédits... Enfin, il revient, il n'a jamais quitté la classe, là,
mais il vient... il doit venir, d'une certaine manière, faire la démonstration
de l'acquisition des savoirs liés à ce 30 crédits.
Et donc il y a une période, au terme du
30 crédits, pendant laquelle il est ou elle est encadré par le centre de
services. C'est pour ça qu'il faut que le centre de services le parraine au
moment de l'inscription, parce qu'il dit, dans
le fond : Au terme du train du 30 crédits, je vais m'assurer de finir
la formation par cette espèce de supervision et d'encadrement, j'en prends l'engagement comme centre de services. Donc,
il y a un engagement du centre de services. C'est pour ça qu'il faut
qu'il le parraine d'emblée, parce que c'est lui qui va, à la fin, terminer le
processus.
Donc,
j'entends ce que dit la députée, Mme la Présidente, je comprends très bien ce
qu'elle dit, puis ce n'est pas la solution idéale. La solution idéale,
Mme la Présidente, ce serait qu'on ait juste des enseignantes et des
enseignants avec quatre ans d'université puis tous et toutes brevetés.
Mme Rizqy : Ce n'est pas ça que je
dis, M. le ministre.
M. Drainville : Non, ce n'est pas ça
que vous dites?
Mme Rizqy : Non.
M. Drainville : C'est ce que moi, je
dis. La situation idéale, ce serait d'avoir...
Une voix : ...
M. Drainville : Bien oui, mais la
situation idéale, ce serait d'avoir juste des enseignants et des enseignants
brevetés. Le problème, Mme la Présidente, c'est qu'on n'en a pas suffisamment,
et donc ça nous oblige à trouver des voies
alternatives. Celle que j'expose en est une. Et, si je peux me permettre,
l'avantage, c'est de mener vers le brevet des personnes qui ont démontré une
volonté, d'abord, d'obtenir un diplôme universitaire, qui ont, dans bien des cas,
une expérience d'enseignant non breveté, non
légalement qualifié, à travers une formule qui a déjà fait ses preuves. Ça a
déjà fonctionné.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci, M. le député... M. le ministre, pardon. Mme
la députée, il vous reste moins de deux minutes.
Mme Rizqy : M. le ministre, tantôt,
vous avez dit que, quand on ouvrait la maîtrise qualifiante, bien, ils n'y
allaient pas. Or, je me suis levée en Chambre, au salon bleu. L'Université de
Montréal avait reçu 940 demandes pour s'inscrire à la maîtrise qualifiante, mais elle n'avait que 225 places,
puis je demandais, là, à votre... bien, elle n'était pas votre collègue à l'époque, mais à la ministre McCann, qui était à
l'époque la ministre de l'Enseignement supérieur : Comment se
fait-il qu'elle n'a pas ouvert plus de
places? On est capables d'en former plus, mais encore faut-il que les
universités reçoivent des montants plus importants pour ouvrir des
places à la maîtrise qualifiante. C'est une aberration, 940 demandes d'inscription, pour se faire refuser... Là,
aujourd'hui, là, pour la maîtrise qualifiante, là, on est rendus à combien de
places?
M.
Drainville : Aucune idée, Mme la Présidente, mais ce que je
peux vous dire, moi, c'est que les témoignages que j'ai des enseignants et des enseignantes, c'est que la maîtrise
qualifiante de 60 crédits est singulièrement mal adaptée à leurs
besoins.
Mme Rizqy : Et vous avez raison, et
nous, on avait proposé d'ouvrir plus de maîtrises qualifiantes. On a aussi
proposé de le faire à temps partiel, de vérifier si c'était aussi possible d'avoir
des formations accélérées l'été, dont des... Moi, j'ai été prof à l'université,
là. On est capables de faire des cours d'été en accéléré. Tout ça, on l'a
proposé, mais c'est factuel, ce que je vous dis, 940 candidatures soumises
à l'Université de Montréal pour 225 places seulement. Donc, il y avait du
monde, là, qui voulait s'inscrire, mais ils ont été virés de bord, faute de
place.
Puis je vais
aller plus loin. Écoutez, vous... On est en train de légiférer pour la
formation, puis, moi, où est-ce que... pour moi, là, où est-ce que c'est le
plus important, c'est le primaire puis le préscolaire, parce que même Égide
Royer... Le premier ministre l'a dit, là, des fois, il fait peur en
disant : Vous allez jusqu'à l'âge de six ans, après ça, c'est foutu. Mais ce n'est pas foutu. On est toujours capables
de faire mieux, mais c'est vrai que ce sont des années qui sont névralgiques,
le préscolaire puis le primaire. Moi, je suis inconfortable avec les histoires
de 15 crédits et de 30 crédits pour le préscolaire et le primaire. Je
suis capable de comprendre...
Puis je vais aller plus loin. Écoutez, une
personne qui a un bac en communication se fait refuser, donc, une
journaliste... Puis vous êtes un homme de lettres, vous avez été journaliste
longtemps, puis animateur de radio. Vous savez très bien que, pour faire votre
emploi, vous deviez manier correctement la langue française.
La Présidente (Mme Dionne) : Mme la
députée, je m'excuse, le temps est malheureusement écoulé pour l'amendement.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur cet amendement?
Mme Ghazal : Bien, moi, je vais
avoir des... Oui, merci, Mme la Présidente. Je vais avoir des interventions en
lien aussi avec l'article 14, là. Ce n'est pas obligé que ça soit sur cet
amendement-là, c'est des questions plus générales,
là, sur ça, sur le comité consultatif, et tout ça. Puis j'ai écouté
attentivement les échanges, puis c'est extrêmement, extrêmement
important, là.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
s'il n'y a plus d'intervention sur l'amendement, je vous suggérerais de procéder à l'adoption de l'amendement, puis on
pourra poursuivre les discussions sur l'article 14. Donc, est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix : ...
La
Présidente (Mme Dionne) : Sur division. Merci. Donc, d'autres interventions
sur l'article 14? Mme la députée de Mercier, je vous invite à
poursuivre.
Mme
Ghazal : Oui, bien, c'est-à-dire que, là,
l'article 14, puis on en parlait tantôt, vient remplacer le CAPFE, puis
c'est un comité consultatif. Donc, c'est qui qui va faire l'agrément des
formations?
M. Drainville : C'est le ministre,
sur recommandation des... du comité et du conseil d'administration.
Mme Ghazal : Puis est-ce que le
ministre va, de façon automatique, prendre en compte ce que le comité
consultatif va lui dire?
• (16 h 20) •
M. Drainville : Bien, dans la
plupart des cas, je crois bien, Mme la Présidente. Je ne vois pas pourquoi...
Tu sais, c'est très hypothétique, là, comme question, là, mais l'objectif
d'avoir des experts puis d'avoir un comité consultatif qui te conseille, c'est
de l'entendre et de respecter ses avis. Maintenant, Mme la Présidente, on ne le
sait pas, là, qu'est-ce qui pourrait arriver à un moment donné qui ferait en
sorte qu'il y aurait un désaccord.
Mme Ghazal : Un désaccord?
M.
Drainville : Ça se peut, ça se peut, mais, honnêtement, moi, ce
n'est pas comme ça que je vois ça, là, tu sais, je...
Mme Ghazal : C'est parce que c'est
une tradition qui a existé pendant de très nombreuses années, que, quand le CAPFE émettait une recommandation,
agrémentait un programme, c'était automatique que le ministre l'acceptait,
puis cette tradition-là a été brisée avec le prédécesseur du ministre, donc, du
même gouvernement de la CAQ. Donc, je me dis :
Est-ce que ça va être la même chose? Est-ce que ça va être le ministre qui
va... qui pourrait briser aussi ce que le comité consultatif pourra lui
suggérer?
M. Drainville : Bien, écoutez, ce
n'est pas mon intention. Je vais répondre ça comme ça, Mme la Présidente, ce
n'est pas mon intention. Mon intention, Mme la Présidente, c'est de respecter
les avis du comité et du conseil d'administration qui pourrait, dans certains
cas, les commenter.
Mme Ghazal : Puis je vais reposer
peut-être une question, tu sais, vraiment générale. Juste, des fois, quand on
revient à la base, on comprend mieux. Pourquoi ne pas avoir gardé le CAPFE?
M. Drainville : Oui, excusez-moi?
Mme
Ghazal : Bon, je reviens à une question vraiment de base,
là. Pourquoi ne pas avoir gardé le... maintenu le CAPFE? Parce qu'il y
avait des désaccord?
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, je pense que... Non, mais je pense que le processus que nous
proposons respecte, comment dire, la nécessité de se tourner vers des experts.
Mme Ghazal : Bien, c'étaient
des experts.
M. Drainville : Je pense qu'il s'agit d'un processus rigoureux et
je pense qu'il est... Comment je dirais bien ça? Je pense qu'il va être
davantage fonctionnel. Je pense.
Mme Ghazal : Le CAPFE n'était
pas fonctionnel?
M. Drainville : Bien, comme
j'ai dit tout à l'heure, moi, je ne veux pas réécrire l'histoire puis essayer
de porter des jugements sur ce qui a pu se produire avant que je devienne
ministre de... l'Éducation, dis-je bien, mais je note, Mme la Présidente, qu'il y a eu des désaccords, qu'il y a eu des
retards dans l'approbation de ces nouvelles... de ces nouvelles voies
rapides de 30 crédits. Et ce dont je peux vous assurer, Mme la Présidente,
c'est que j'ai pris acte assez rapidement, lors de mon entrée en fonction, de
la très grande nécessité de qualifier nos professeurs sans brevet. Et donc j'ai
vu, dans ces voies rapides, une façon très équilibrée, je dirais, d'accomplir à
la fois la qualification des enseignants et le besoin d'augmenter le nombre
d'enseignants qualifiés dans nos classes.
Mme Ghazal : J'entends la
volonté du ministre de dire : Bien là, il y a des profs qui nous disent
que c'est beaucoup trop long, ils ne vont pas suivre, par exemple, les
60 crédits, et tout ça. Mais supposons que le comité consultatif lui
dit : Au primaire, ce n'est pas une bonne idée, les 30 crédits,
est-ce qu'il va considérer que ce n'est pas un
comité efficace parce qu'il n'est pas d'accord avec lui puis remettre en
question ce qu'il dit? C'est-à-dire que, si le comité consultatif dit que les 30 crédits, ce n'est pas une bonne
idée pour la formation, surtout pour le primaire, qu'est-ce que le
ministre va faire?
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, les programmes pour le primaire sont en place actuellement ou sont
en train de se mettre en place, et je souhaite qu'ils soient non seulement
maintenus, mais qu'ils soient davantage développés, parce que nous en avons
besoin. Nous avons besoin de qualifier nos enseignants qui ont des bacs et qui ne sont pas qualifiés, qui n'ont pas de brevet.
Nous avons besoin... Donc, nous avons besoin de les qualifier et nous avons besoin,
par la suite, de les avoir dans nos salles de classe.
Donc, je ne
vais pas envoyer un signal contraire. Ce serait même irresponsable à ce
stade-ci, là. Moi, j'ai plein d'enseignants, actuellement, là, qui sont
inscrits notamment à la TELUQ, là, puis l'engagement moral que j'ai pris envers eux et envers elles, c'est de dire :
Prenez ce programme-là et vous obtiendrez... éventuellement, si vous rencontrez
tous les critères, vous obtiendrez, au terme
de ce processus, un brevet d'enseignant. Ce serait irresponsable de commencer
à remettre en question la parole que j'ai
moi-même donnée envers ces personnes-là, là, personnes, je vous le rappelle,
dont nous avons besoin. Nous avons besoin de ces enseignantes et des
enseignants là, là.
Alors, elles
sont actuellement, notamment, à la TELUQ, à l'UQAT, dans d'autres programmes.
Et moi, je le redis, qu'au terme de ce 30 crédits elles auront le
brevet. Si, évidemment, elles rencontrent les critères du programme, elles
auront le brevet. Là, ce n'est pas le temps de les décourager. Il faut les
encourager, là, parce que 30 crédits, ce n'est pas 60 crédits, mais
c'est 30 crédits pareil, puis il y en a beaucoup... il y en a beaucoup, de
ces enseignantes-là qui sont... enseignants-là qui sont à temps plein dans les
écoles présentement, là. Ils sont à temps plein, là, puis il y en a beaucoup, évidemment, qui ont des familles. Un
30 crédits, ça reste un 30 crédits, c'est quand même exigeant. Ils
font ça en cours du soir, un ou deux cours par session.
Ça fait qu'il
y en a qui vont... qui s'embarquent pour un, quoi, là, deux... 30 crédits,
10 cours, donc, deux sessions d'automne,
deux sessions du printemps. Est-ce qu'il y a des sessions d'été? Je n'ai pas
vérifié, mais, après ça, deux autres... mettons qu'il y en a deux autres
la session d'automne, après ça, la session de printemps, là, tu as tes
30 crédits si tu as tout passé tes
cours, après ça, tu as l'espèce d'exercice supervisé, encadré par le centre de
services scolaires, c'est un engagement sérieux, là. Et donc il faut les
encourager puis il faut leur dire avec force : Passez-le, le
30 crédits, et vous aurez le brevet. C'est l'engagement que j'ai pris, Mme
la Présidente.
Mme
Ghazal : Mais, si les experts du comité consultatif
disent : Ah! je comprends la nécessité, on comprend tout ça, mais nous, là, en notre âme et conscience,
comme experts de la formation, surtout au primaire, il y a tout un aspect
pédagogique qui est plus important, on ne vous le conseille pas... parce que
c'est ça que le comité fait, il conseille le ministre,
on ne vous le conseille pas, est-ce que le ministre va dire : Bien, je
prends acte de ce que vous dites, mais je vais de l'avant quand même
parce que j'ai donné ma parole?
M.
Drainville : Mme la Présidente, les 30 crédits, là, les
rapports que nous avons, là, c'est qu'ils fonctionnent bien, là, ils fonctionnent très bien. C'est ça,
les rapports que nous avons, là, ils fonctionnent bien, les 30 crédits,
là. Alors, je ne dis pas qu'il n'y aura pas...
Mme Ghazal : Les rapports de qui?
M. Drainville : Bien, les
rapports... Les institutions qui nous donnent... qui nous font... qui nous
donnent des rétroactions, là, sur comment ça se passe, là. C'est nouveau, là,
le 30 crédits de la TELUQ, là, c'est nouveau, ça.
Mme Ghazal : Mais ce n'est pas un
rapport écrit?
M. Drainville : Non, non, non, mais,
je veux dire, quand on parle, là, avec les responsables, là, par exemple, les responsables de la TELUQ, là, puis ils nous
disent : Écoutez, il y a plusieurs centaines d'étudiantes et d'étudiants
qui se sont inscrits, puis tout ça,
ça se passe bien... Bon, c'est sûr que c'est nouveau. Alors, des fois, il y a
des petits ajustements, tout ça. Je
n'en doute pas, là, ce n'est pas... Ça, ce n'est pas les rapports que j'ai eus,
mais je ne doute pas que ce soit, là, parfait.
Là, tu sais, je veux dire, ça ne peut pas... ça commence, là, alors, mais ce
que j'entends, c'est que c'est très positif, et puis il y a une demande pour ça, Mme la Présidente. Il y a une
demande, justement, notamment, de ces enseignantes et de ces enseignants
que j'ai croisés, qui me disent : 60 crédits, ça n'a pas de bon sens. Tout
à l'heure, j'ai parlé de ceux et celles qui
ne prennent pas le 60 crédits. Je pourrais vous parler, Mme la Présidente,
de ceux et celles qui abandonnent le 60 crédits. Il y en a qui ont
commencé le 60 crédits puis qui l'ont abandonné parce que c'est bien trop
long.
Je ne sais pas, Mme la Présidente, là, on
termine notre semaine, mais on va se revoir la semaine prochaine. La députée de Hull a été enseignante pendant de
nombreuses années. On n'aura pas le temps de se tourner vers elle puis
d'entendre son témoignage, mais je pense que ça pourrait être extrêmement
utile, Mme la Présidente, d'entendre la députée
de Hull, enseignante de carrière, qui a été également cheffe syndicale dans sa
région, nous raconter un petit peu l'expérience de ses consoeurs et
confrères en lien avec la maîtrise qualifiante et son opinion à elle, comme
députée, sur la création de ce
30 crédits. Je mets la table pour son intervention de la semaine
prochaine. Est-ce que vous êtes d'accord, Mme la députée de Hull?
Une voix : ...
M.
Drainville : Alors, vous aurez, Mme la Présidente, la semaine
prochaine, je vous l'annonce en primeur, le témoignage d'une députée
enseignante qui est à notre table et qui va vous décrire ce qu'il en est.
La Présidente (Mme Dionne) : On
demandera le consentement de la commission.
Sur ces belles paroles, compte tenu de l'heure,
je vais... la commission ajourne ses travaux jusqu'au mardi 7 novembre, à
9 h 45. Merci beaucoup pour vos contributions. Bonne fin de journée.
(Fin de la séance à 16 h 30)