(Onze heures quarante-trois
minutes)
La Présidente (Mme Dionne) : Bon
jeudi à tous et à toutes. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission de la culture et de l'éducation ouverte.
La commission est réunie afin de poursuivre
l'étude détaillée du projet de loi n° 23, Loi modifiant principalement la
Loi sur l'instruction publique et édictant la Loi sur l'Institut national
d'excellence en éducation.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. Mme Rizqy (Saint-Laurent) est remplacée par M. Kelley (Jacques-Cartier).
Étude détaillée (suite)
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci beaucoup. Donc, je vous rappelle que nous
étudions le projet de loi n° 23 par
sujets. Donc, nous en sommes au sujet 4, intitulé Institut national
d'excellence en éducation. De façon plus précise, lors de la journée de l'ajournement de nos travaux
d'hier, nous en étions à l'étude de l'article 35 de la Loi sur l'Institut
national d'excellence en éducation édictée
par l'article 57 du projet de loi. Par ailleurs, je vous rappelle que les
articles 8, 19 et 31 de la Loi sur l'INEE sont suspendus.
Donc, nous en serions à l'article 35. M. le
ministre, je vous invite à en faire la lecture.
M. Drainville : Très
bien. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Salutations à tous les collègues. M.
le député de Jacques-Cartier! Oh! Oh! trouble! C'est une blague, c'est
une blague, Mme la Présidente.
Une voix : ...
M. Drainville : Oui.
Non, je sais, je sais. On va bien s'entendre. Aucun enjeu, Mme la Présidente,
aucun enjeu.
Alors, allons-y avec 35 : «Un employé
permanent visé à l'article 31 qui refuse, conformément aux conditions de travail qui lui sont applicables, d'être
transféré à l'Institut est affecté provisoirement à celui-ci jusqu'à ce que le
président du Conseil du trésor puisse le placer conformément à
l'article 100 de la Loi sur la fonction publique.»
Cet article prévoit la procédure de placement
d'un employé, identifié par le ministre pour être transféré à l'institut, qui
refuse son transfert.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre.
M. Drainville : O.K. Vous aurez
compris, la phrase que je viens de lire est un peu mal construite, là, mais
c'est l'employé qui refuse son transfert et non pas l'institut qui refuse son
transfert.
Donc, c'est un peu dans la continuité, Mme la
Présidente, des échanges un petit peu techniques qu'on a eus hier en fin d'après-midi. Nos deux légistes sont
toujours présents pour répondre à ces questions, parce qu'honnêtement c'est très pointu, là, on parle de processus
internes, de règles de conventions collectives, et tout ça. Alors, il y a
toujours notre légiste, Alexandre Guyon Martin, qui nous a éclairés de
ses réponses hier. Et se joint à lui ce matin une autre légiste, une autre de nos légistes, Mme Ringuette, Ève Ringuette,
qui va également nous accompagner. Et évidemment je suis toujours
accompagné, à ma gauche de, Mme Stéphanie Vachon, la sous-ministre
adjointe, et, à ma droite, Julien qui... Julien Grenon, donc, qui est de mon
cabinet. Alors, M. le député de Jacques-Cartier, je vous écoute.
M. Kelley : Alors,
j'ai manqué une couple des articles, hier après-midi, j'étais pris dans des
autres rencontres, M. le ministre.
Alors, je suis content de voir que nous avons rendus à l'article 35, c'est
une avance de 15 articles, environ, que la dernière fois que
j'étais ici. C'est une bonne nouvelle qu'on avance bien, puis j'espère qu'on va
continuer d'avancer dans cette étude de projet de loi.
Je trouve ça... Quand on regarde le texte, c'est
juste quand même intéressant que c'est nécessaire d'avoir un article pour parler d'un employé permanent qui
refuse un transfert. Mais ça, c'est où, j'imagine... Peut-être, M. le ministre
peut juste clarifier «d'être transféré à l'Institut est affecté
provisoirement». C'est juste de bien expliquer, comme... On parle de tel type de situations? Est-ce qu'on
va, comme, obliger certains fonctionnaires de transférer à l'institut, là
encore? Juste pour un contexte, un exemple de pourquoi c'est nécessaire d'avoir
un article, spécifiquement, sur les gens qui refusent un transfert.
M. Drainville : Oui, c'est très
bien. On va se faire un petit résumé, dans le fond, de ce dont on a parlé hier,
on va tous se mettre à jour puis, après ça, on va pouvoir avancer ensemble.
Alors,
hier, ce dont on a discuté, là, si je résume... puis, s'il y a des bouts qui
sont, comment dire, moins justes, moins limpides, j'inviterais
M. Guyon Martin à prendre le relais. Mais, grosso modo, alors, qu'est-ce
qu'on fait, on transfère une partie des
fonctions du Conseil supérieur de l'éducation vers l'INEE et aussi on permet,
donc, à certains employés du ministère de l'Éducation de pouvoir
transférer vers l'INEE. Alors, évidemment, Mme la Présidente, on va vouloir
regarder, parmi nos employés actuels, quels sont ceux et celles qui pourraient
avoir la bonne formation, les bonnes compétences pour nous permettre de
démarrer l'INEE le plus efficacement possible. Après l'adoption du projet de
loi, donc, quelque part en 2024, idéalement autour de l'automne 2024, on
aimerait bien que l'INEE soit en place et fonctionnel.
Alors, ce que nous disons depuis hier, là, au
cours des dernières heures d'étude de cette commission, ce que nous avons dit, c'est que ce serait possible, pour
le ministre de l'Éducation, de concert... alors, «le ministre»... on devrait
dire «le ministère de l'Éducation», de
concert avec le Conseil supérieur de l'éducation, d'identifier un certain
nombre d'employés, donc, qui pourraient être affectés à l'INEE, donc à
ce nouvel INEE qu'on crée. Bon, ce que j'ai dit hier, moi, c'est qu'avant de dire à quelqu'un : On voudrait te transférer
à l'INEE, il y aura des discussions avec cette personne pour lui
demander : Est-ce que tu as le goût, est-ce que tu aurais un intérêt pour
aller travailler à l'INEE, etc.? Bon, alors, ça, cette étape-là, elle aura
lieu.
Maintenant, Mme la Présidente, c'est possible,
c'est possible qu'on soit quand même obligé de transférer quelqu'un à l'INEE,
même si cette personne-là ne le souhaite pas, parce que ses fonctions sont
déplacées vers l'INEE, et donc on n'a plus de travail pour elle, pour cette
personne-là au sein du ministère de l'Éducation ou encore au sein du nouveau conseil supérieur de
l'enseignement, bon... ou Conseil de l'enseignement supérieur, devrais-je dire.
Voilà. Sauf que ce que l'on dit, c'est que cette personne-là qui va,
donc, se retrouver à l'INEE, mais qui ne souhaite pas y rester, si on peut dire, aura... d'abord, pourra préserver, pourra
conserver, essentiellement, tous les droits qu'elle avait en étant dans la
fonction publique, donc en travaillant au sein du ministère de l'Éducation ou
au sein du Conseil supérieur de l'éducation, et elle aura cette possibilité,
elle aura... cette personne-là aura la possibilité de pouvoir être transférée de l'INEE dans un autre poste à
l'intérieur de la fonction publique. Elle va conserver ses droits de mobilité,
si je veux résumer, là, c'est un petit peu ça.
• (11 h 50) •
Bon, alors, c'est un petit peu ça, si je
comprends bien, là. Puis là mes amis légistes me... compléteront ma réponse, si ce n'est pas suffisamment clair, là,
ou complet, mais c'est essentiellement ce que fait 35. 35 dit : Un
employé permanent qui est visé à l'article 31, donc, qui a suivi le
processus que je viens de décrire, et donc... mais qui refuse, qui refuse,
conformément aux conditions de travail qui lui sont applicables, d'être
transféré à l'institut, alors, cette personne-là sera affectée provisoirement à
l'INEE jusqu'à ce que le président ou la présidente du Conseil du trésor puisse
placer cet employé ailleurs dans la fonction publique, conformément à
l'article 100 de ladite loi.
Est-ce que j'ai assez bien résumé, M. le
légiste?
Une voix : ...
M. Drainville : Oui,
ça va? Je suis à la hauteur? Oui? Très bien. Alors, voilà, je ne sais pas si,
M. le député de Jacques-Cartier, ça va.
M. Kelley : Oui. Je vous suis,
M. le ministre. Je veux juste, rapidement, Mme la Présidente, aussi remercier
le ministre pour sa déclaration, tantôt, concernant les coups de feu qui ont
été faits envers deux écoles juives à Montréal.
Vous avez complètement raison, M. le ministre, merci d'être clair, net et
précis avec votre collègue le député de Sainte-Rose, on ne peut pas accepter
ça. Il y a des parents qui vivent présentement dans une situation de peur, ils
ont peur pour leurs enfants. Ça, ce n'est pas correct, on ne l'accepte
pas, dans notre société. Puis je sais que votre gouvernement va travailler en
collaboration avec la ville de Montréal pour s'assurer que la communauté des
Juifs sont sécures dans leurs écoles, dans
leurs institutions. Alors, je veux juste dire merci pour vos commentaires, puis
je partage vos sentiments et qu'est-ce que vous avez dit. Je pense aussi que la
députée de Saint-Laurent est avec vous aussi.
Alors, c'est juste, rapidement, pour dire ça. On
a une chance, ici, on a un micro, nous sommes des élus, on est responsables
pour déplorer ce type d'acte de violence qui est complètement inacceptable.
M. Drainville : ...
M. Kelley : Oui, vas-y.
M. Drainville : Je veux
remercier le député de Jacques-Cartier de montrer cette solidarité que nous
avons tous les deux. Puis je pense que... je
suis certain que la députée de Mercier se joint à nous pour manifester notre
inquiétude mais aussi notre opposition, notre condamnation ferme face à
une telle violence. Et je l'ai dit tout à l'heure, je ne savais pas si c'était... si ça avait été rendu
public, parce qu'on fait un commentaire devant les journalistes, mais on ne
sait jamais exactement quand ça se retrouve dans la sphère publique,
alors le député de Jacques-Cartier, dans le fond, m'informe à l'instant que ça
a été diffusé.
Et donc, Mme la Présidente, je veux juste dire,
comme ministre de l'Éducation, la première priorité que nous avons, quand nous occupons cette fonction-là,
c'est d'assurer la sécurité de nos enfants. Et c'est extrêmement troublant
que des coups de feu soient tirés contre des
écoles. Et là, dans ce cas-ci, ce sont deux écoles juives, et donc, malheureusement, ça signale encore une fois
cette... ça confirme encore une fois, devrais-je dire, cette montée de l'antisémitisme que l'on constate, et j'en suis profondément
troublé, profondément inquiet. Ça doit cesser, Mme la Présidente, et on va
prendre tous les moyens, nous, pour assurer la sécurité de nos élèves dans ces
écoles-là.
Il y a déjà... Les écoles sont restées ouvertes,
la communauté, la direction de ces deux écoles ont décidé de les garder
ouvertes, avec des mesures de sécurité renforcées. Les enquêteurs de police
sont présents, mon collègue de la Sécurité publique est au dossier également.
Donc, c'est bien, M. le député de
Jacques-Cartier, puis je laisserai à Mme la députée de Mercier, si elle le
souhaite, le soin de s'exprimer là-dessus, mais je pense que c'est important
qu'on soit unis, Mme la Présidente, je pense que c'est important qu'on soit
unis pour dénoncer toute forme d'intolérance et de haine. Parce que ce à quoi
on observe présentement, Mme la Présidente, ce sont... ça s'appelle des gestes
haineux, ce sont des gestes de haine. Et ça, ce n'est pas acceptable dans notre
société. On a le droit d'avoir des désaccords, parfois des désaccords profonds,
qui nous touchent dans nos émotions et dans nos convictions, qui nous mettent à
fleur de peau, dans certains cas, puis c'est normal que ça arrive. Mais la
violence, Mme la Présidente, jamais, jamais, rien ne justifiera la violence
dans une démocratie comme la nôtre où il est permis d'exprimer son opinion.
Mais jamais... sans la violence.
Puis des gestes de haine envers la communauté
juive, là, Mme la Présidente, là, ça doit cesser, là, ça doit cesser, là, parce
que c'est extrêmement inquiétant, là. Parce qu'aujourd'hui c'est la communauté
juive, demain, ce sera quelle autre communauté? Puis ainsi de suite. On ne peut
pas commencer, Mme la Présidente, à accepter une montée de la haine envers
quelque communauté que ce soit dans la société québécoise. On ne va pas
accepter ça.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Voulez-vous ajouter quelque
chose? Oui, Mme la députée, allez-y.
Mme Ghazal : Oui, absolument.
J'étais en train de lire aussi là-dessus puis je voulais réagir, ça fait que je
suis vraiment contente d'avoir la possibilité de réagir, comme ça, à chaud.
Je trouve ça insoutenable de voir ce genre
d'actes haineux, d'actes violents, surtout avec une école. Je me mets à la
place des parents, des enfants, la discussion qui va avoir lieu, aussi, dans
ces familles-là, c'est extrêmement troublant.
Moi, je n'accepte pas ça, que, dans notre société pacifiste — on
a une tradition pacifiste au Québec — ...qu'on
voie ce genre de gestes là, et ça n'aide personne, ça n'aide jamais personne
puis ça n'aidera jamais personne que ces actes violents soient posés dans notre
société. Ça ne va pas aider ce qu'il se passe à Gaza, en Israël, nulle part.
C'est totalement inutile et inacceptable. Puis moi, je suis convaincue que,
tout le monde ici, à l'Assemblée nationale, on va crier haut et fort notre...
le fait qu'on est contre que ce genre de violence là, d'actes haineux se
produisent, continuent à se produire. Puis ça va être très important qu'on soit
très, très, très fermes là-dessus.
Quand on voit
ce qu'il se passe ailleurs, dans les autres sociétés, notamment, par exemple,
les bombardements à Gaza, souvent, ce
qu'on se dit : On est chanceux de vivre ici, au Québec, on est heureux de
vivre ici, dans une société pacifiste.
Puis ce qu'on veut, c'est que notre pacifisme qui existe ici, au Québec, depuis
toujours puisse se transmettre dans les autres sociétés, et non pas que les
violences qui sont subies par des populations à l'étranger viennent ici.
Ça ne nous aide pas, ça n'aide pas l'humanité, ça n'aide pas le message
pacifiste qu'on veut adresser ici à nos citoyens mais aussi partout à travers
le monde.
Moi, je suis heurtée, troublée par ça, puis
j'espère que ça va être la dernière fois que ça va arriver. Il va falloir qu'on
travaille ensemble pour apaiser les esprits, pour apaiser les esprits puis dire
c'est quoi, la paix, qu'est-ce que ça veut dire, la paix, à quel point on y
tient, à quel point c'est fondamental, à quel point c'est précieux, la paix. Et ce n'est pas avec des gestes comme ça qu'on va
contribuer à ça. Merci... De tout coeur avec les familles qui vivent une
situation très, très troublante, puis avec des enfants, peut-être, qui ont peur
en ayant vu ça, parce que, même si ce sont des enfants, ils sont au courant de
ce qui se passe, puis ça les trouble. De tout coeur avec ces familles-là.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci, Mme la députée. M. le député de
Jacques-Cartier, je vous laisse poursuivre.
M. Kelley : On va
poursuivre notre discussion, M. le ministre, sur le terme d'«affecter — c'est
jeudi! — provisoirement».
Non, c'est juste aussi... C'est combien de temps? Parce qu'effectivement
on va traiter un peu un employé, à l'institut, pour une période qui est
temporaire, alors c'est juste... Est-ce que c'est... Comme je dis, est-ce que
c'est six mois? Est-ce que c'est 12 mois? L'employé peut s'attendre à
combien de temps de, peut-être, être retransféré à l'emploi qu'il a eu avant un
transfert qui a été refusé au départ?
La Présidente (Mme Dionne) : Juste
avant de poursuivre, est-ce qu'il y a consentement pour ce que... pour que la
députée de Lotbinière-Frontenac puisse remplacer M. le député de Côte-du-Sud?
M. Kelley : Ah! Je ne sais
pas...
La Présidente (Mme Dionne) : Elle
n'avait pas été nommée.
M. Kelley : Bien sûr, bien sûr!
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci. Donc, il y a consentement. Merci. M. le
ministre, vous pouvez poursuivre.
M. Drainville : Oui. Bien, je
ne sais pas... Est-ce que vous souhaitez donner plus de précisions, M. le...
Une
voix : ...
M. Drainville : Bien, je vais suggérer,
Mme la Présidente, que M. Alexandre Guyon Martin, légiste ici présent,
puisse prendre le relais, là, ici, sur des questions un peu plus techniques,
là.
La Présidente
(Mme Dionne) : Y a-t-il consentement pour donner la parole à
M. Guyon Martin?
Des voix : Consentement.
La Présidente
(Mme Dionne) : Allez-y, M. le légiste.
• (12 heures) •
M. Guyon
Martin (Alexandre) : Merci. Alexandre Guyon Martin, avocat, pour le
ministère de l'Éducation. En fait, pour la durée, c'est difficile de le
prédire, disons, d'avance, ça dépend vraiment du type d'emploi qui était occupé, des disponibilités dans les autres
ministères. Donc, il y a beaucoup d'éléments à considérer qui ne permettent
pas... Juridiquement, il n'y a pas d'élément qui permette de répondre à ça,
outre le mandat du président du Conseil du trésor de placer la personne. Donc,
évidemment, il faut agir, mais ça dépend, c'est très circonstanciel.
M. Kelley :
Alors, il n'y a pas, comme, un minimum ni un maximum pour la durée d'un
prêt d'un... un prêt — j'ai
dit «un prêt» — un
transfert d'employé qui a refusé?
M. Guyon
Martin (Alexandre) : Il y aurait peut-être, puis je ne veux pas trop
m'avancer... mais peut-être, dans les conventions collectives, il y aurait des
éléments qui viendraient apporter davantage de précision. Par contre, je ne
connais pas les conventions collectives.
M. Kelley :
Parfait. Puis je sais que les syndicats s'arrangent, dans ces situations-là. Et
on parle vraiment... Comme d'habitude, dans ce projet de loi, on parle des cas
théoriques. J'imagine, cet article ne va probablement pas être utilisé souvent,
mais, de temps en temps, peut-être, ça va arriver, mais c'est juste encore pour
nous, des élus, de bien comprendre c'est quoi, la situation de ce fonctionnaire
dans cette situation, qui n'est pas nécessairement agréable, si c'est un
transfert qu'ils lui ont dit. Non, je préfère rester en poste.
Mais je sais que des
choses comme ça sont gérées à l'interne aussi. Mais, si jamais vous êtes
capable de voir ou avoir une réponse pour nous sur... s'il y a un minimum,
maximum, ça va être apprécié. On peut avancer les autres choses. Je ne pense
pas que c'est une raison de suspendre un article. Je pense qu'on peut avancer.
Mais, si jamais le côté du gouvernement peut juste nous préciser qu'un employé
qui a été transféré quand même avec un refus... s'il y a une procédure à
l'interne des règles du syndicat qu'ils vont toujours avoir une chance à
retourner au poste où ils étaient bien contents et heureux dans leur emploi...
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci, M. le député. Donc...
M. Drainville :
Mme la Présidente, si vous me permettez, on va essayer de voir s'il y a
effectivement un minimum ou un maximum. On va essayer d'obtenir cette
réponse-là. Et, si nous l'obtenons, Mme la Présidente, nous la communiquerons
aux membres de cette commission.
Est-ce qu'il y avait
d'autre...
La Présidente (Mme Dionne) : J'allais
poser la question. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires ou interventions
sur l'article 35? Donc, s'il n'y en a pas d'autre, commentaire, est-ce que
l'article 35 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Et
nous allons revenir pour la réponse demandée par M. le député de Jacques-Cartier.
Article 36. M. le ministre, je vous laisse en faire la lecture.
M. Drainville :
Oui. Alors : «36. Sous réserve des recours qui peuvent exister en
vertu d'une convention collective, ou des
dispositions en tenant lieu, un employé visé à l'article 31 qui est
congédié peut en appeler conformément à l'article 33 de la Loi sur la fonction publique si, à la date de
son transfert à l'Institut, il était un fonctionnaire permanent.
«Il
en est de même de l'employé visé au deuxième alinéa de l'article 32, sous
réserve que ce dernier ait complété avec succès la durée restante du
stage probatoire requis en vertu de l'article 13 de la Loi sur la fonction
publique à l'Institut.»
Cet article vise...
Alors, commentaires. Cet article vise à conférer à l'employé transféré à
l'institut qui était permanent au moment du transfert ou qui a complété sa
période de probation pendant qu'il travaillait à l'institut le droit d'en
appeler devant la Commission de la fonction publique.
Et, encore une fois,
Mme la Présidente, c'est une disposition usuelle, lorsque l'on crée un nouvel
organisme, qui reprend en tout ou en partie
les fonctions d'un ministère ou les fonctions d'un autre organisme. Notre
légiste, monsieur... Me Guyon Martin, a fait référence à cette
disposition de 36 hier, dans son espèce de survol général, alors il maîtrise
très bien ce processus, Mme la Présidente. Alors, si le député de Jacques-Cartier
a des questions, Me Guyon Martin pourra sans doute lui fournir les réponses.
M. Kelley : Oui.
C'est juste... Un stage probatoire, ça dure combien de temps?
M. Guyon Martin (Alexandre) : La
Loi sur la fonction publique prévoit que la durée de ce stage est de deux ans.
M. Kelley : O.K. Juste une
autre chose... Juste un instant. C'est... juste relire quelque chose. Oui,
c'était le processus de faire un appel après que quelqu'un a été congédié, ça
aussi, c'est quoi, la... pas la procédure, mais, j'imagine, la personne qui ferait un appel, ça prend... Est-ce qu'il y a
comme une limite ou un maximum de temps que le gouvernement... pas le
gouvernement, excusez-moi, mais les ressources humaines doivent répondre à la
personne qui a porté... qui a appelé les raisons pourquoi il a été congédié ou
c'est vraiment cas par cas?
M. Guyon Martin (Alexandre) : L'article 33
prévoit... En fait, l'appel doit être fait dans les 30 jours. Donc, quand
il y a un congédiement, il faut... l'employé a quand même un court délai pour
faire valoir... a le délai de 30 jours pour faire valoir ses droits en ce
qui concerne un recours devant la Commission de la fonction publique. Sinon, si
c'est un employé syndiqué, il faudra aller voir, à ce moment-ci, dans les
conventions collectives.
M. Kelley : Parfait.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a d'autres questions, commentaires sur l'article 36? Donc, s'il
n'y a pas d'autre commentaire, est-ce que l'article 36 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Article 37.
M. le ministre, la parole est à vous.
M. Drainville : Mme la
Présidente, avec le consentement de cette commission, nous aimerions retourner
à l'article 27 puisque cet amendement que nous allons déposer à
l'article 27 découle d'une intervention de notre collègue la députée de Mercier. Et, sans présumer, Mme la Présidente, de
l'emploi du temps de la députée de Mercier, qui est très occupée, Mme la Présidente, comme nous le sommes tous,
j'aimerais que nous puissions l'étudier pendant qu'elle est parmi nous
puisqu'elle en a fait la demande, et j'avais répondu spontanément que j'étais
ouvert à sa proposition. Donc, il serait normal, Mme la Présidente, que nous
puissions l'étudier en sa présence. Et donc, si j'ai le consentement de cette commission, Mme la Présidente, nous retournerions
à l'article 27 pour y déposer un amendement.
La Présidente (Mme Dionne) : En
fait, M. le ministre, on n'a pas besoin de revenir à l'article 27 parce
que c'est un nouvel article 27.1 qui est déposé. Donc, ça prend juste le
consentement pour étudier un nouvel article 27.1.
M. Drainville : Bien, c'est
donc bien fait, ça, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Alors,
on peut le faire à la toute fin après l'article 38 ou on peut le faire
maintenant avec le consentement de la commission.
Une voix : Consentement.
M. Kelley : C'est comme le
ministre veut procéder... Oui.
La
Présidente (Mme Dionne) : Donc, parfait. Alors, allons-y pour
l'article 27.1. Je vous laisse en faire la lecture.
• (12 h 10) •
M. Drainville : Oui. Alors,
article 57, article 27 de la Loi sur l'Institut national d'excellence
en éducation.
Insérer, après l'article 27 de la Loi sur
l'Institut national d'excellence en éducation, proposé par l'article 57 du
projet de loi tel qu'amendé, ce qui suit :
«Loi sur le Protecteur du citoyen»
27.1... merci beaucoup, Mme la secrétaire.
27.1. L'article 15 de la Loi sur le
Protecteur du citoyen (chapitre P-32) est modifié par l'insertion, après
le paragraphe 5°, du suivant :
«6° l'Institut national d'excellence en
éducation;».
Alors, Mme la Présidente, pourquoi est-ce que
nous suggérons, donc, cette modification? Bien, c'est parce que la Loi sur le
Protecteur du citoyen s'applique à l'Institut national d'excellence en santé et
en services sociaux, elle s'applique à l'Agence du revenu du Québec, elle
s'applique à l'Autorité des marchés financiers, etc. Alors, il est cohérent et
souhaitable, Mme la Présidente, que la Loi sur le Protecteur du citoyen
s'applique également au nouvel INEE, au nouvel Institut national d'excellence
en éducation.
Alors, je remercie la députée de Mercier pour sa
proposition. C'est de la législation constructive, Mme la députée de Mercier,
et je vous remercie.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui.
Mme la députée, allez-y.
Mme Ghazal : Bien,
merci au ministre d'avoir acquiescé à ma demande pour que le Protecteur du
citoyen, qui est un organisme extrêmement
fort, dont les recommandations sont très, très... ses rapports sont très, très
attendus, très lus, très suivis aussi par les différents gouvernements,
donc... En plus, c'est une demande que le Protecteur du citoyen a faite à la
commission. Donc, je suis vraiment... Je trouve que c'est une bonne chose
d'avoir le regard du Protecteur du citoyen dans le futur sur cet institut.
Merci.
La Présidente (Mme Dionne) : ...il
y a d'autres commentaires sur... Oui, M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Juste de
comprendre, M. le ministre : Quel type de pouvoir est-ce que le Protecteur
du citoyen a et quel rôle est-ce qu'il
cherche à jouer dans... quel rôle est-ce qu'il cherche à jouer avec l'institut,
que, si je comprends bien, il n'a pas des relations directes avec la
population?
M. Drainville : Mme
la Présidente, j'ai, à mes côtés, Mme Stéphanie Vachon, qui est
sous-ministre... C'est associée ou adjointe?
Une voix : Adjointe.
M. Drainville : Adjointe.
Merci. Je savais qu'il y avait un «a», Mme la Présidente, mais, des fois, le
«a», là, ouf! Alors, bref, comment est-ce que le Protecteur du citoyen
pourrait intervenir? Je vais laisser à Mme la sous-ministre le soin d'apporter
sa réponse.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Est-ce qu'il y a consentement pour donner la parole à Mme Vachon?
M. Kelley : Oui, consentement.
La Présidente (Mme Dionne) : Mme
la sous-ministre adjointe, la parole est à vous.
Mme Vachon (Stéphanie) : Alors,
bonjour. Donc, un élément de réponse que je pourrais donner sur cette
question-là, le Protecteur du citoyen a notamment compétence pour administrer
la loi sur les actes répréhensibles, donc ce
qu'on appelle communément la loi sur les lanceurs d'alerte. Cette loi-là,
notamment, prévoit pouvoir d'enquête et pouvoir de faire des
recommandations sur ce qui est considéré, au sens de la loi, comme un acte
répréhensible.
L'article 4 de la Loi sur sur les actes
répréhensibles prévoit notamment : toute «contravention à une loi du
Québec[...];
«2° un manquement grave aux normes d'éthique
[ou] de déontologie;
«3° un usage abusif des fonds ou des biens d'un
organisme public[...];
«4° un cas grave de mauvaise gestion» ou le
fait... attendez-moi un petit peu...
«5° le fait, par un acte ou une omission, de
porter gravement atteinte ou de risquer de porter gravement atteinte à la santé
ou à la sécurité d'une personne...»
Donc, cette compétence-là, du Protecteur du
citoyen, sur l'enquête et des recommandations qui pourraient être faites pour un organisme public qui serait
visé par un acte répréhensible, donc, c'est de nature à intéresser le Protecteur du citoyen. Ça lui donnerait
compétence sur... pour l'application de cette loi-là à l'égard de l'institut.
M. Kelley : Alors, avant qu'on a...
mais on n'a pas accepté l'amendement encore, mais, avant qu'on a proposé ça, l'acte sur... la loi sur les actes...
répréhensibles — excusez-moi,
c'est la fin de la semaine — lanceurs
des alertes, l'institut n'était pas assujetti à cette loi-là ou c'est
encore comme... la loi ne s'applique pas l'institut présentement?
Mme Vachon (Stéphanie) : Non.
Actuellement, de la façon dont la loi est faite, la Loi sur le Protecteur du citoyen, qui lui donne compétence, c'est qu'elle
énumère les organismes qui sont assujettis à son article 15. Notamment,
comme le ministre vous le mentionnait, il y a le Curateur public, l'Autorité
des marchés financiers, l'Institut national d'excellence en santé et services
sociaux, l'Agence du revenu, l'Autorité des marchés publics. Donc,
l'article 15 vient énumérer nommément les organismes de ce type qui sont assujettis
à la compétence du Protecteur du citoyen. Donc, pour rendre applicable cette
compétence-là au nouvel organisme qu'on crée, il faudrait nommément l'ajouter à
l'article 15.
M. Kelley : Alors,
c'est sûr que, si on regarde la loi qui est en place pour les actes... bien, la
loi sur les lanceurs d'alerte, c'est sûr que l'institut est inclus dans les
définitions à l'article 2, mais... Alors, ici, on veut vraiment juste
préciser que le Protecteur du citoyen peut jouer un rôle plus spécifiquement parce que
la loi s'applique déjà, mais c'est juste de s'assurer qu'il y a une
concordance avec qu'est-ce que le Protecteur du citoyen peut faire ou doit
faire, c'est bien ça?
Mme Vachon (Stéphanie) : Qu'il
a compétence, effectivement, à l'égard de l'organisme en tant que tel.
M. Kelley : Parfait. Je lance
parce qu'on est rendu dans la discussion qu'on veut inclure, la Loi sur le Protecteur du citoyen, une demande qu'ils ont
faite pendant les audiences publiques avec leur mémoire. Mais est-ce que ce
n'est pas nécessaire, peut-être, de faire la même chose pour le Protecteur
national de l'élève? Est-ce qu'il y a un parallèle à faire aussi? Je pose la question parce
qu'on est en train d'ajouter le Protecteur
du citoyen. Je veux juste ajouter
aussi... Est-ce que c'est nécessaire, dans
les mêmes circonstances, d'ajouter le protecteur de l'élève pour s'assurer que,
si jamais quelqu'un a un geste
répréhensible, bien, le protecteur l'avait peut-être inclus dans ça aussi? Je
pose la question.
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci, M. le député. Mme Vachon.
M. Drainville : Mme la Présidente, on va
faire une petite vérification, O.K., puis on revient avec la réponse. Ou peut-être
qu'on peut continuer nos...
M. Kelley :
...je veux juste... Peut-être préciser pourquoi, comme, le protecteur de
l'élève ont... peut-être, ont pris ça en
considération. C'est des données concernant les élèves. Si jamais il y a comme
un lancer d'alerte de quelque chose au sein de l'institut, est-ce qu'on veut
s'assurer que des élèves sont... le protecteur des élèves est parmi des
cas qui sont identifiés? On a le Protecteur du citoyen, mais on a également le
protecteur des élèves... national des élèves.
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci.
Des voix : ...
M. Drainville : O.K. Alors, Mme la Présidente, on a un début de
réponse, je crois. Est-ce que vous voulez y aller, Mme la sous-ministre?
Mme Vachon
(Stéphanie) : Oui, oui, sans problème. Alors, l'article 14 de la
Loi sur le Protecteur du citoyen établit la compétence aux fins de... aux fins
des organismes publics qui... dont le personnel est nommé suivant la Loi sur la
fonction publique. Le Protecteur national de l'élève, la distinction, c'est que
son personnel est nommé en vertu de cette loi-là, alors que, comme on l'a vu
pour l'institut, le personnel de l'institut qui sera constitué n'est pas nommé
en vertu de la Loi sur la fonction publique. C'est ce qui fait que cet
assujettissement au Protecteur national de l'élève découle de l'application de
l'article 15, paragraphe... 14, paragraphe 2°.
M. Drainville :
En d'autres mots, il s'applique déjà.
Mme Vachon
(Stéphanie) : Oui.
M. Kelley :
O.K. Parfait. Alors, c'est bien juste de... bien, ajouter quelque chose qui
était demandé puis aussi d'ajouter plus de clarté. Je pense que je comprends
mieux l'objectif de l'amendement.
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires ou interventions sur l'article 27.1? Est-ce que
l'article 27.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme Dionne) : Donc, nous allons retourner à l'article 37.
M. le ministre, je vous laisse en faire la lecture.
M. Drainville :
O.K. «Les articles 31 à 36 s'appliquent aux employés du Conseil
supérieur de l'éducation affectés à des fonctions confiées à l'Institut et
identifiés par le ministre conformément à une entente conclue entre celui-ci et
le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de
la Technologie.»
Donc,
cet article vise à appliquer les dispositions concernant le transfert des
employés du ministère à l'Institut aux employés du Conseil supérieur de
l'éducation.
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Des questions,
interventions sur l'article 37? Pas de commentaire. Donc, est-ce que
l'article 37 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme Dionne) : Article 38.
M. Drainville :
«38. Le ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport est chargé de
l'application de la présente loi.»
Cet
article propose de confier au ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport la
responsabilité de l'application de la Loi sur l'Institut national de
l'excellence en éducation.
• (12 h 20) •
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'article 38?
M. Kelley : Oui. Est-ce que
vous êtes capable, M. le ministre, de prendre... Parce qu'on parle
spécifiquement de vous dans cet article-là, M. le ministre.
M. Drainville :
Oui, je vais y réfléchir. Non, ça devrait aller, M. le député de Jacques-Cartier.
Avec l'aide de tous les collègues députés,
peu importe les formations politiques, là, on devrait y arriver, Mme la
Présidente. N'est-ce pas?
M. Kelley : Parfait.
La Présidente (Mme Dionne) : Sur
cette belle affirmation, est-ce que l'article 38 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
nous allons revenir aux articles précédemment suspendus. Il y avait
l'article 8, 19 et 31.
M. Drainville : 19, oui. Moi,
j'irais avec 19 pour commencer, si vous permettez, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement?
M. Drainville : Parce qu'on a
la réponse à la question qui avait été soulevée à ce moment-là.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour débuter avec l'article 19?
Des voix : Consentement.
M. Drainville : Très bien.
Alors, Mme la Présidente, nous avons un amendement, n'est-ce pas? Nous avons
déposé un amendement, n'est-ce pas, à 19? Parce que la question qui avait été
posée, si je me rappelle bien, par la députée de Robert-Baldwin, elle se demandait :
Pourquoi, à la fin de cette disposition, y avait-il cette référence à une
reddition de comptes relative à la présence des membres du conseil
d'administration aux séances du conseil ainsi qu'à leur rémunération, le cas
échéant? Et nous lui avions indiqué à ce moment-là que nous allions chercher et
idéalement trouver la réponse. Et nous l'avons trouvé, Mme la Présidente, et
cette réponse-là nous sera transmise par ceux qui l'ont trouvée, Mme la
Présidente, en l'occurrence M. le légiste Guyon Martin.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Oui.
Donc, l'article 19, comme il a été mentionné à plusieurs reprises, pour
plusieurs dispositions de la loi sur l'INEE, était inspiré de la loi sur
l'INESSS. La loi sur l'INESSS comportait ce dernier bout de phrase là : «...de
même qu'une reddition de comptes relative à la présence des membres du conseil
d'administration aux séances du conseil et à leur rémunération, le cas
échéant.» Cette disposition-là a été modifiée en 2022 pour enlever ce bout de
phrase, puis, au moment de rédiger le projet de loi n° 23, nous n'avions
pas encore l'information que ce bout de phrase avait été retiré, donc il a été
mis intégralement tel qu'il était dans la loi sur l'INESSS avant sa
modification.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
est-ce que vous voulez lire votre amendement, M. le ministre?
M. Drainville : Avec plaisir.
La Présidente (Mme Dionne) : Allez-y.
M. Drainville : Donc,
l'amendement, il est déposé et le voici :
Article 57, article 19 de la Loi sur
l'Institut national d'excellence en éducation. Supprimer, dans la dernière
phrase de l'article 19 de la Loi sur l'Institut national d'excellence en
éducation, proposé par l'article 57 du projet de loi tel qu'amendé — on
ouvre les guillemets : «de même qu'une reddition de comptes relative à la
présence des membres du conseil d'administration aux séances du conseil et à
leur rémunération, le cas échéant». Ferme les guillemets.
Alors, si on lit l'article 19 tel
qu'amendé, il se lirait comme suit :
«Les états financiers et le rapport annuel de
gestion de l'Institut doivent contenir les renseignements exigés par le ministre. Ce dernier rapport doit également
prévoir une reddition de comptes relative à l'utilisation, par l'Institut,
des renseignements personnels qui lui ont été communiqués dans le cadre de
l'application de la présente loi.»
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Des questions, commentaires sur l'amendement?
M. Kelley : Je
veux... Je pense que... Je me rappelle... Je ne peux pas faire des arguments en
place de ma collègue qui a lancé la discussion sur cet article, les
raisons pourquoi nous avons suspendu ça, mais j'imagine... Je ne veux pas citer qu'un collègue n'est pas ici ou pas,
mais, si je mets moi dans mes souliers de ma collègue de Robert-Baldwin, je pense que la première
chose que je vais dire, c'est : Bien, pourquoi on enlève la reddition des
comptes? Et je sais que, M. le ministre,
vous avez souligné que, dans l'institut de santé et services, c'était enlevé,
là, mais pour quelle raison? En tout cas, je pose la question.
M. Drainville : ...
M. Kelley :
Oui. Oui, oui.
M. Drainville : Vous avez
absolument raison de la poser. Et la réponse, Mme la Présidente, c'est que ces
informations-là seront bel et bien produites au rapport, comme le prévoyait la
disposition originelle, mais elles seront au rapport en vertu de la Loi sur la
gouvernance des sociétés d'État. En d'autres mots, Mme la Présidente, on n'est
plus obligés de le mettre dans la loi puisque cette exigence-là existe déjà
dans la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État, qui va s'appliquer à
l'INEE. Donc, la reddition de comptes relative à la présence des membres du
conseil d'administration aux séances du
conseil ainsi qu'à leur rémunération va faire partie du rapport annuel, mais on
n'est pas obligé de le demander en vertu de la loi n° 23 puisque
c'est déjà prévu en vertu d'une autre loi — c'est bien ça — à
laquelle... que l'INEE va devoir...
Regardez, Mme la Présidente, je vais le lire,
comme ça, on aura toute l'information. Alors, ça, c'est la Loi sur la
gouvernance des sociétés d'État? C'est bien ça? Oui? Alors, si on lit cette
section, Mme la Présidente, c'est la section III de la Loi, donc, sur la
gouvernance des sociétés d'État. C'est intitulé : «Renseignements
concernant la rémunération». C'est l'article 39 :
«Le rapport annuel de gestion d'une société doit
notamment indiquer :
«1° la rémunération et les avantages versés
à chacun des membres du conseil d'administration», bon, il y a plusieurs articles, là, mais les articles
pertinents sont... Ah! bien oui, voilà : «la rémunération et les avantages
versés...» Bon, le reste concerne les hauts dirigeants.
Des voix : ...
M. Drainville : O.K. D'accord.
Ah oui! Elle vient avec. Oui, c'est ça. Très bien. Voilà.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre.
M. Drainville : Est-ce que ma
réponse était claire, M. le député de Jacques-Cartier?
M. Kelley : Oui, c'était clair,
mais encore juste pour m'assurer que je comprends bien, la présence des
membres, ça, ça ne va pas être publié dans les rapports, ce n'est pas dans
qu'est-ce que vous avez listé dans l'autre loi. Je crois. Je n'ai pas entendu
la présence des membres.
M. Drainville : Dans les faits,
Mme la Présidente, la politique de rémunération est liée aux présences, parce que c'est... les membres du conseil d'administration
n'ont pas de rémunération comme telle, là, ils n'ont pas un salaire,
mettons.
Alors, quand on dit que la rémunération et les
avantages versés à chacun des membres du conseil d'administration va se
réaliser, va se produire en vertu de la Loi sur la gouvernance des sociétés
d'État, dans les faits, c'est du
remboursement de dépenses. Si vous allez, par exemple, dans le rapport de
l'INESSS, vous regardez la section «Rémunération», c'est écrit :
«En 2022-2023, les membres du conseil d'administration autres que la P.D.G.
n'étaient pas rémunérés. Ils ont cependant eu droit au remboursement des
dépenses faites dans l'exercice de leurs fonctions, aux conditions et dans la
mesure déterminées par le gouvernement.»
M. Kelley : O.K. Alors, ce n'est
pas nécessairement comme une liste... le conseil a eu 10 rencontres dans
une année, puis x nombres des membres étaient présents, ce type d'information
précise n'est pas présent. Et aussi : Est-ce que toute cette information,
c'est public?
Et pourquoi je pose la question, je comprends
que quelqu'un ne peut pas être remboursé pour certains frais de déplacement,
etc., pour être présent pour une réunion d'un conseil, mais c'est juste de
s'assurer que, si on nomme des personnes et ils ne sont jamais présents, est-ce
que ce type d'information est publique pour... et est-ce que des citoyens
peuvent faire une recherche pour savoir si les gens du comité sont... au
conseil sont toujours présents pour la rencontre?
• (12 h 30) •
M. Drainville : Alors, l'article 3.4
de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État dit ceci :
«Le
gouvernement fixe la rémunération, les avantages sociaux et les autres
conditions de travail du P.D.G. de la société.
«Les autres membres du conseil d'administration
sont rémunérés par la société aux conditions et dans la mesure que détermine le
gouvernement.
«Les membres du conseil ont par ailleurs droit
au remboursement des dépenses faites dans l'exercice de leurs fonctions, aux
conditions et dans la mesure que détermine le gouvernement.»
Mais là la question du député de Jacques-Cartier,
c'est : Est-ce que ces conditions seront publiques? La réponse, c'est oui, parce que les conditions en
question sont déterminées par décret. Et donc le décret sera rendu public,
et, par le fait même, les conditions de...
compensation, si on peut dire, pour le remboursement des dépenses sera, par le fait
même, publique.
M. Kelley : Et,
pour la présence des membres du conseil d'administration aux séances du
conseil, l'information, est-ce que c'est public?
M. Drainville : Je
pense que, dans le rapport annuel... On cherche, on cherche, on cherche. Ça ne
sera pas long. Ah oui! Voilà. Alors, si on va à l'article... alors toujours
la section III, Renseignements concernant la rémunération, à
l'article 39, si vous allez au cinquième paragraphe :
«5° tout
autre élément ou renseignement déterminé par le ministre responsable de
l'application de la présente loi.»
Alors, est-ce que, dans le rapport de l'INESSS,
ils vont jusqu'à préciser qui sont les membres du conseil d'administration...
enfin, quelle est la fréquence à laquelle les membres du conseil
d'administration ont participé aux rencontres du C.A.? Honnêtement, je ne suis
pas sûr que c'est dans le rapport annuel, Mme la Présidente.
Une voix : ...
M. Drainville : Ah oui? C'est
dans le rapport annuel? C'est quelque part dans le rapport annuel. Alors, si,
madame... Oui, voilà, les membres du conseil se sont réunis à sept reprises,
oui, mais ça ne dit pas nécessairement qui
était là, est-ce que c'est tous les membres qui y ont participé. Je vais vous
dire, Mme la Présidente, si je me fie, là, sur le rapport annuel de
l'INEE, là, donc, les faits saillants de l'année, les membres du conseil se
sont réunis à sept reprises, soit lors de cinq séances régulières et deux
séances spéciales. Ils ont soutenu la P.D.G., tatati, tatata, mais ça ne va pas jusqu'à ce niveau de détail, là,
c'est-à-dire : Est-ce que chaque membre était présent à chacune des sept
rencontres? Ça, ce n'est pas le cas.
Je ne sais pas, Mme la Présidente, est-ce qu'un
journaliste qui souhaiterait savoir... pourrait le demander en vertu de la loi
d'accès? Est-ce que ça se demande, ça, en vertu de la loi d'accès : Je
veux connaître les présences? Ce serait dans les procès-verbaux, et les
procès-verbaux sont publics, non? Les procès-verbaux nous permettraient de savoir, Mme la Présidente, qui a participé ou qui
a assisté aux diverses rencontres. On est en train de voir les procès-verbaux
des réunions de l'INESSS. Mme la Présidente, si le député de Jacques-Cartier
est d'accord, on pourrait peut-être poursuivre et essayer de savoir si les
procès-verbaux sont effectivement rendus publics puis revenir avec la réponse.
On peut faire ça?
M. Kelley : Oui, puis on
revient parce qu'on a... J'ai d'autres questions sur 19, mais on peut passer à
un autre article, M. le ministre, pas de trouble, ou suspendre, quand même, si
vous voulez.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
que vous souhaitez poser vos autres questions sur l'article 19?
M. Kelley : C'est comme... On
peut prendre une pause aussi.
M. Drainville : Mme la
Présidente, première indication, là, selon la loi d'accès... C'est bien ça?
Bien, regardez, je vais laisser M. le
légiste nous fournir l'information, là, qu'il a pu trouver rapidement, là. Oui,
M. le légiste, Alexandre Guyon Martin, Mme la Présidente.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Oui.
En fait, selon l'article 35 de la loi sur l'accès, un organisme public
peut refuser de communiquer les mémoires de délibérations d'une séance de son
conseil d'administration — là,
je résume l'article — jusqu'à
l'expiration d'un délai de 15 ans. Donc, il peut refuser... Donc, les
délibérations des séances du conseil peuvent être rendues publiques,
mais l'organisme peut quand même refuser de les rendre accessibles.
M. Drainville : Encore une
fois, Mme la Présidente, là, on cherche la réponse en temps réel, là, mais il
ne semble pas que les procès-verbaux de
l'INESSS soient rendus publics, en tout cas, pas sur le site Internet, là,
d'après ce qu'on peut voir.
M. Kelley : Un commentaire, juste...
je trouve que... et encore juste de bien comprendre... Alors, la présence des membres du conseil d'administration, ça peut
être protégé par... le... peux dire : On ne diffuse pas cette information.
Alors, c'est juste... Je trouve qu'on enlève un élément de transparence
comme... avec ce... dans le projet de loi, on sait
qu'on va rendre publique la présence des membres du conseil d'administration
aux séances, et, quand même, je
dirais que... processus d'accès à
l'information, on le sait, les choses peuvent être gardées. C'est juste... je
trouve que l'article qu'on... qui a été proposé et déposé par le gouvernement
au départ était bon. Ça ajoute à la transparence, et ce n'est pas une
mauvaise chose, et maintenant on enlève quelque chose. Moi, je trouve que ça,
c'est un détail qui est présent dans le projet de loi, présentement, qui est
très bon puis qui marche bien pour la transparence de notre démocratie.
M. Drainville : Mme la
Présidente, c'est le ministre des Finances qui applique la Loi sur la
gouvernance des sociétés d'État. Donc, ce
serait éventuellement au ministre des Finances de déterminer si les présences
aux rencontres du conseil d'administration doivent être indiquées au
rapport annuel. Maintenant, la raison pour laquelle on a retiré ce petit bout là, c'est pour les raisons que j'ai
données précédemment, mais c'est aussi pour uniformiser les pratiques,
Mme la Présidente.
Alors, je comprends que le député de Jacques-Cartier
aurait souhaité que ça reste, mais, comme vous le savez, Mme la Présidente,
quand on légifère, on a des contraintes... on a quelques contraintes de forme
et on légifère, Mme la Présidente, en tenant compte des lois qui concernent des
organismes un petit peu apparentés, mettons, et donc il faut s'assurer qu'il y ait quand même une certaine cohérence
d'un organisme à l'autre. Alors, c'est pour ça que cette disposition-là
est écrite de la manière avec laquelle elle est écrite.
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. M. le député, avez-vous
d'autres commentaires, interventions?
M. Kelley : On
peut juste suspendre un instant parce que je pense qu'on a un sous-amendement
ou un amendement qu'on va déposer. Je veux juste discuter avec un
recherchiste rapidement.
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 39)
(Reprise à 12 h 42)
La
Présidente (Mme Dionne) : La commission reprend maintenant ses travaux. Donc,
M. le député de Jacques-Cartier, je vous laisse poursuivre.
M. Kelley : Oui, bien, on a
juste... Je vais demander formellement que le ministre retire l'amendement
parce que je pense qu'on s'entend que c'est
mieux juste de garder ça... de garder l'article comme tel parce que ça ajoute
un bon bout de transparence, puis je pense que ça marche bien dans sa
présente forme.
M. Drainville : Mme la
Présidente, je confirme que nous allons retirer notre amendement. Donc,
l'article 19, tel que déposé à l'origine, qui incluait la partie «de même
qu'une reddition de comptes relative à la présence des membres du conseil
d'administration aux séances du conseil et à leur rémunération, le cas
échéant», donc, ces mots que je viens de
prononcer, cette dernière partie de l'article originel sera préservée. Donc, on
retourne à la version originelle de la disposition à 19, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour retirer l'amendement à l'article 19? Donc,
l'amendement est retiré. Autres commentaires, interventions sur
l'article 19?
M. Kelley : ...M. le ministre,
pour l'ouverture, puis encore plus de preuves que notre démocratie marche bien
parce qu'on est capable de travailler ensemble pour améliorer les projets de
loi puis s'assurer que la commission roule bien. Juste rapidement, M. le
ministre, pour les procès-verbaux d'une rencontre, ils ne sont pas mis... ils
sont rarement rendus publics, j'imagine? C'est quelque chose qui est souvent
protégé par certains articles. Et je ne demande pas que les procès-verbaux des
rencontres doivent être rendus publics, mais c'est juste une question, c'est
des... Il y a, j'imagine, quelqu'un qui prend des notes, puis ils sont dans le
système quelque part?
M. Drainville : Exact,
et ce que j'ai compris de la loi d'accès, c'est qu'ils peuvent éventuellement
être rendus publics par l'organisme, mais il n'y a pas une obligation de les
rendre publics avant 15 ans. Donc, c'est comme ça que ça fonctionne
présentement.
M. Kelley : C'était bien... j'ai
entendu ça, mais de bien comprendre...
M. Drainville : Puis
j'imagine... Mme la Présidente, si vous me permettez, j'imagine, là, qu'un
journaliste pourrait faire une demande d'accès pour voir les procès-verbaux,
puis là ce serait à l'organisme de décider s'il les lui donne ou pas, là, puis,
évidemment, si ça faisait plus de 15 ans, il serait obligé de les donner,
là, mais ça sera à l'organisme de se donner un cadre par rapport aux
procès-verbaux. Ça fait qu'on verra ce qu'ils décideront à ce moment-là, Mme la
Présidente.
M. Kelley : Parfait.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
commentaires?
M. Kelley : C'est clair pour
moi. Merci.
La Présidente
(Mme Dionne) : C'est clair? Parfait. Merci, M. le député. Donc,
est-ce que l'article 19 est adopté? Alors, 19 est adopté. Donc, il
nous restait, de suspendus, 8 et 31.
M. Drainville : Oui,
exactement. Très bien. Alors, Mme la Présidente, sur 31, on avait eu une
question de la députée de Robert-Baldwin, et là, en grande primeur, Mme la
Présidente, vous allez entendre une nouvelle légiste qui va, donc, se joindre à
nous formellement. Je vous présente Me Ève Ringuette, ci-devant juriste et légiste,
je crois, n'est-ce pas? Voilà.
La Présidente (Mme Dionne) : ...du
consentement pour aller à l'article 31? Consentement. Est-ce qu'il y a
consentement également pour donner la parole à Mme Ringuette? Consentement.
M. Drainville :
Est-ce que Me Ringuette pourrait d'abord mettre en situation, en contexte,
un petit peu, là, l'interrogation qui avait
été faite pour, après ça... pour qu'on apprécie, après ça, la justesse de sa
réponse, s'il vous plaît?
La Présidente
(Mme Dionne) : Oui, veuillez vous présenter et nous exposer vos
faits par la suite. Merci.
Mme Ringuette
(Ève) : Oui, bonjour, Ève Ringuette, avocate au ministère de la
Justice.
Donc, essentiellement
la question qui était soulevée hier par la députée de Robert-Baldwin, c'était à
savoir est-ce qu'il y aurait lieu d'intégrer la possibilité de refuser le
transfert directement à l'article 31. En fait, cette série d'articles là
doit être vue comme un bloc. C'est un bloc d'articles qu'on retrouve dans ce
type de situation là. Lorsqu'on prend l'article 31, le début de
l'article 31 nous stipule : «Sous réserve des conditions de travail
qui sont applicables...» La possibilité de
refuser un transfert, elle est prévue à même les conventions collectives, donc,
dans les conditions de travail.
Donc, sous réserve
des dispositions qui sont applicables, une personne est affectée à l'institut.
Par la suite, les articles 32 à 35 vont s'appliquer pour maintenir sa
possibilité de muter comme si elle demeurait une personne embauchée au sens de la Loi sur la fonction
publique. Et c'est à 35, qu'on a vu tout à l'heure, que va venir s'appliquer
un autre processus, lorsque la personne
refuse le transfert, qui lui, également, est prévu dans les conventions
collectives également et qui découle de l'article 100 de la Loi sur
la fonction publique, qui est relatif à la mise en disponibilité.
Donc,
c'est pour ça que les deux articles, c'est une suite, en fait, là. Les
articles 32 à 34 ne trouveront, donc, pas application dans le cas où une
personne refuse puisque c'est un autre processus qui va s'appliquer à elle.
Donc, c'est pour ça que les deux cas de figure sont prévus un à la suite
de l'autre.
M. Kelley : Je pense que c'est clair
pour nous, quand je dis «nous», aussi pour ma collègue de Robert-Baldwin,
qui a posé des questions, mais, pour moi, au minimum, je comprends bien. Alors,
merci beaucoup pour la réponse à notre préoccupation et à notre question.
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci beaucoup, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 31? Est-ce que l'article 31 est adopté?
Des voix : Adopté.
M. Drainville :
Nous irions à l'article 8.
La Présidente
(Mme Dionne) : ...pour aller à l'article 8.
M. Drainville :
Oui, alors, Mme la Présidente, j'essaie de me rappeler, Mme la Présidente,
pour quelle raison on l'avait suspendu. Est-ce que la... est-ce que le...
peut-être que M. le député de Jacques-Cartier, appuyé par Mme Florence,
pourra nous éclairer là-dessus.
M. Kelley :
...pour que... discuter entre nous les préoccupations qui étaient soulevées
par un autre collègue.
M. Drainville :
Oui, bien sûr, bien sûr.
La Présidente
(Mme Dionne) : ...suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
12 h 50)
(Reprise à 12 h 54)
La
Présidente (Mme Dionne) :
La commission reprend ses travaux. Donc, M. le député, je vous laisse
poursuivre.
M. Drainville :
Alors, Mme la Présidente...
La Présidente
(Mme Dionne) : M. le ministre... Ah! allez-y, O.K., je...
M. Drainville :
Ah! excusez-moi. Ah! je pensais... Ah non! Vous avez dit... Oui, oui,
pardonnez-moi, je suis aussi député, mais...
non, pardonnez-moi, je ne voulais pas, comment dire, prendre le droit de parole
de mon collègue de Jacques-Cartier, Mme la Présidente. Alors, allez-y,
collègue.
M. Kelley :
Bien, je pense que la discussion qu'on a eue et la raison pourquoi on a
suspendu l'article, c'était concernant le
financement du CTREQ, parce que ma collègue de Saint-Laurent a soulevé qu'il va
y avoir des coupures de budget d'environ 800 000 $. Alors, je
pense, ça, c'est où on est rendu dans la discussion, puis le ministre allait
faire les vérifications. Alors, je vais laisser le ministre répondre à notre
préoccupation.
La Présidente
(Mme Dionne) : M. le ministre.
M. Drainville :
Oui, merci beaucoup. Alors, Mme la Présidente, ce qu'il se passe, c'est...
En fait, on est pris avec le même enjeu que la dernière fois. C'est-à-dire que
le CTREQ est financé par le ministère de l'Économie. Donc, le CTREQ est financé
en vertu, donc, des crédits du ministère de l'Économie. Alors, moi, évidemment,
je n'ai pas d'autorité sur les crédits du ministre de l'Économie. C'est sa
responsabilité. Tout ce que je peux dire, Mme la Présidente, c'est que nous avons répondu positivement à l'appel du
CTREQ, qui a demandé à rencontrer notre équipe, et donc des membres de
mon cabinet vont rencontrer le CTREQ la semaine prochaine, et on verra bien ce
qu'ils nous soumettront, et ils vont probablement nous soumettre, je le devine,
là, la question de leur financement, mais c'est un peu... Mme la Présidente,
c'est un peu... Comment dire? Ça me place dans une situation un peu difficile
parce que la composition du conseil d'administration de l'INEE n'a pas vraiment
de lien avec le financement du CTREQ, qui relève, par ailleurs, de mon collègue
ministre de l'Économie. Bon, on a quand même ajouté, Mme la Présidente, un
membre issu du milieu de la recherche au conseil d'administration. Donc, à
l'origine, ce n'était pas le cas, et là nous l'avons ajouté. Donc, il y aura un
représentant du monde de la recherche au conseil d'administration de l'INEE.
Maintenant, pour ce
qui est du CTREQ, on va les rencontrer, Mme la Présidente. On va évidemment
être à l'écoute de leurs représentations, mais je ne peux pas aller beaucoup
plus loin que ça, là, vous le comprendrez, là. Ce n'est pas le ministère de
l'Éducation qui finance le CTREQ. Ça fait que je ne vois pas tellement comment
est-ce que je pourrais répondre à la préoccupation exprimée par la députée de
Saint-Laurent lorsque nous avons abordé cette discussion lorsque nous avons
abordé cet article-là.
M. Kelley :
Je pense, Mme la Présidente, le CTREQ est très bien reconnu dans le milieu
scolaire. Le CTREQ marche bien. Et la question est... c'est plus profond que
juste une composition d'un conseil d'administration parce qu'on parle de la
survie d'un organisme, comme je dis, bien respecté sur le terrain. J'entends
que le ministre a mentionné que quelqu'un de son cabinet va rencontrer le
CTREQ. J'espère aussi que quelqu'un du ministère de l'Économie et de
l'Innovation va être présent à cette rencontre aussi, parce que, j'entends le
ministre, ce n'est pas lui qui est responsable pour les budgets d'un collègue,
mais, au minimum, j'espère que le ministre de l'Économie va rendre quelqu'un de
son cabinet disponible aussi. Je comprends que le ministre a un agenda très,
très serré, mais le CTREQ est ici, à Québec. Alors, s'il est capable de se
rendre disponible, peut-être que ça va donner à eux autres un petit peu de...
une pousse que le ministre est en arrière d'eux autres puis il ne souhaite pas
que la survie du CTREQ est mise en question parce qu'il y a une coupure de leur
budget de 800 millions de dollars... 800 000 $. On
sait que c'est pas mal la fin du CTREQ et c'est juste... on a une impression un
petit peu qu'on déshabille le CTREQ pour habiller l'institut. Je pense, c'est
mieux de juste s'assurer que les deux fonctionnent très, très bien.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
M. le député, je vais... compte tenu de l'heure, je vais devoir suspendre
les travaux.
Donc, nous
reprendrons la discussion à compter de 14 heures. Merci à tous.
(Suspension de la séance à
13 heures)
(Reprise à 14 h 07)
La Présidente
(Mme Dionne) : La Commission de la culture et de l'éducation
reprend ses travaux. Donc, nous poursuivons
l'étude détaillée du projet de loi
n° 23, Loi modifiant principalement la Loi sur
l'instruction publique et édictant la Loi sur l'Institut national
d'excellence en éducation.
Donc, lors de la
suspension de nos travaux, cet avant-midi, nous en étions à l'étude de
l'article 8 de la Loi sur l'Institut national d'excellence en éducation.
Donc, M. le ministre, la parole est à vous.
M. Drainville :
Oui. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Donc, rebonjour, chers collègues.
Bien, écoutez, j'ai pas mal dit ce que j'avais à dire, Mme la Présidente, il y
aura une rencontre avec les représentants du CTREQ la semaine prochaine. Donc, on écoutera, évidemment, avec... Pardonnez-moi.
On écoutera, évidemment, les représentations des représentants du CTREQ.
Cela étant dit, Mme
la Présidente, il n'y a pas de lien direct entre cette rencontre et la
composition du conseil d'administration de l'INEE qui est concerné par
l'article 8, l'article 8, Mme la Présidente, qui, je vous le
rappelle, a été amendé à quelques reprises pour tenir compte des
représentations de nos collègues de l'opposition. Donc, je ne sais pas si nous
serions disposés à voter l'article 8.
La Présidente
(Mme Dionne) : ...
M. Kelley :
Bien, juste rapidement, Mme la Présidente, j'espère que le ministre va
essayer de faire le plus que c'est possible au sein du Conseil des ministres
pour pousser que le CTREQ va être accordé les montants qui sont nécessaires
pour s'assurer que... un bon fonctionnement, comme d'un organisme, comme je
dis, qui est bien respecté par le milieu et sur le terrain. Alors, je
comprends, il y a une rencontre puis, nous, on va faire notre part de faire le
suivi des résultats de cette rencontre. J'espère que ce n'est pas juste une
formalité, mais le gouvernement est en train de trouver des solutions. Et je
crois que ma collègue députée de Mercier a une motion... excuse-moi, un
amendement à déposer. Alors je vais laisser la parole à elle.
• (14 h 10) •
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci, M. le député. Mme la députée, la
parole est à vous.
Mme Ghazal : Oui, donc, j'ai un
amendement qui vient d'être envoyé. Je ne sais pas s'il a été envoyé à tout le
monde.
La Présidente
(Mme Dionne) : On va vérifier.
Mme Ghazal :
Je peux le lire.
La Présidente
(Mme Dionne) : Il faut attendre. On va juste attendre qu'il soit
déposé.
Mme Ghazal :
Il faut attendre.
La Présidente (Mme Dionne) : Oui.
On va le mettre à l'écran en même temps. Donc, c'est déposé. Nous allons ouvrir
le document, et vous pourrez en faire la lecture, Mme la députée.
Mme Ghazal : Très bien. Donc : le
quatrième paragraphe de l'article 8 de la Loi sur l'Institut national
d'excellence en éducation, introduit par l'article 57 du projet de
loi, est modifié par l'insertion, après «universitaire», de «issu des
départements ou facultés d'éducation».
Donc,
ça, on est dans le paragraphe 4° de l'article 8. Donc, ça, c'est pour
la composition des membres du C.A. de l'INEE. Ce qui est écrit, c'est «un
professeur d'un établissement d'enseignement universitaire, titulaire ou
agrégé». Donc, ce serait important simplement de préciser que c'est d'un
établissement d'enseignement universitaire et qu'il vient de départements ou de facultés d'éducation. Donc, simplement,
peut-être que ça peut avoir l'air sous-entendu, mais c'est pour nous
assurer que ce n'est pas juste quelqu'un qui travaille à l'université, mais qui
provient de ces facultés et départements d'éducation dans les différentes
universités du Québec.
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Drainville :
Mme la Présidente, on va suspendre quelques instants pour évaluer les
implications de cet amendement.
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci. Donc, la commission suspend ses travaux
quelques instants.
(Suspension de la séance à
14 h 12)
(Reprise à 14 h 24)
La Présidente (Mme Dionne) : La
commission reprend maintenant ses travaux. Donc, M. le ministre, la parole
est à vous.
M. Drainville :
Oui, on voulait, Mme la Présidente, s'assurer que ce ne soit pas trop
limitatif. Mais, après réflexion, on va appuyer l'amendement.
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires?
Mme Ghazal : Merci pour le ministre
d'avoir accepté l'amendement. C'est juste une précision, dans le fond. Merci.
La Présidente
(Mme Dionne) : Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : D'autres
interventions, commentaires sur l'article 8? Pas d'autre commentaire.
Donc...
Des voix : ...
M. Drainville :
Oui, oui, attendez un peu, là. Bon, les légistes interviennent, Mme la
Présidente. Comme on sait, des fois, les
avocats sont bien pointilleux, on les aime comme ça, puis là j'en ai trois avec
moi, Mme la Présidente. Ça fait que, là, ils veulent s'assurer que le
texte est convenable. Donc, dans ces circonstances, nous allons suspendre, Mme
la Présidente, pour s'assurer que...
La Présidente
(Mme Dionne) : La commission suspend ses travaux quelques
instants.
(Suspension de la séance à 14 h 25)
(Reprise à 14 h 35)
La
Présidente (Mme Dionne) : La commission reprend maintenant ses travaux.
Donc, Mme la députée de Mercier, voulez-vous... M. le ministre.
M. Drainville : Mme la députée
de Mercier.
La Présidente (Mme Dionne) : La
députée de Mercier, d'accord.
Mme Ghazal : Oui, très bien.
Mais, en fait, après discussion hors micro avec le ministre et son équipe, on a
convenu peut-être d'une formulation
différente où est-ce qu'on ajouterait «école». Donc, je propose, avec consentement,
de retirer notre amendement puis de déposer l'autre amendement.
La Présidente (Mme Dionne) : Est-ce
qu'il y a consentement pour retirer l'amendement?
M. Drainville : Oui,
absolument.
La
Présidente (Mme Dionne) : Donc, dépôt du nouvel amendement. Je vous
laisse... Est-ce qu'on refait la lecture ou seulement... Peut-être juste
refaire la lecture pour s'assurer de la bonne compréhension de tout le monde.
Mme Ghazal : Oui. Attendez, il
faut juste que je l'aie devant moi. Oui, je vais juste l'ouvrir. Oui.
Alors : ajouter, à la fin du paragraphe 4°
du deuxième alinéa de l'article 8 de la Loi sur l'Institut national d'excellence en éducation, proposé par
l'article 57 du projet de loi tel qu'amendé, «issu d'une faculté, d'une
école ou d'un département des sciences de l'éducation».
Donc, ça serait un des profs qui serait autour
de la table du conseil d'administration. C'est un prof d'un établissement
d'enseignement universitaire qui est issu d'une faculté, d'une école ou d'un
département des sciences de l'éducation. Donc, l'ajout avec l'équipe du
ministre, c'est de... pour s'assurer de n'oublier personne, il y a aussi «école». Mais, juste pour notre... pour nous
éclaircir, «école», j'essaie de penser quelle école, par exemple, au Québec.
Je n'étais pas au courant qu'il y avait une école des sciences de l'éducation
affiliée à une université.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Mais
en fait, c'est très factuel, mais c'est l'Université Bishop's qui, dans leur structure... Là où les Sciences de
l'éducation sont enseignées, la structure, c'est une école plutôt qu'un département
ou une faculté.
Mme Ghazal : Un
peu comme quand on dit l'École des HEC, c'est l'École... O.K. mais c'est, en
fait, une faculté. C'est juste une autre terminologie. Très bien. Merci.
La
Présidente (Mme Dionne) : Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur
l'amendement déposé? Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
c'est adopté. S'il n'y a... Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur
l'article 8? S'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons le mettre...
Oui, allez-y, M. le député.
M. Kelley : Mme la Présidente,
c'est... M. le ministre, c'est en lien, je sais qu'on a amendé le troisième alinéa... c'est le paragraphe, excusez-moi, troisième paragraphe. Alors, ce n'est pas quatre, c'est six personnes
maintenant qu'on a mises sur le conseil d'administration. Juste une
question, bien, pas technique, mais on a décidé d'ajouter deux membres du
personnel d'encadrement. Et pourquoi il y a comme deux pour les... ce type de
personnel, mais on prend seulement comme une enseignante pour le conseil?
M. Drainville : Attendez.
M. Kelley : Est-ce que vous me
suivez?
M. Drainville : Il y a tellement
eu... il y a tellement eu de... tellement eu d'amendements à cet... Là, pour le
moment, oui, en fait, les deux membres du
personnel d'encadrement, c'est dont un directeur général d'un centre de
service, et on voulait, donc,
permettre la possibilité d'avoir quelqu'un d'une direction d'école. C'est ce
que je comprends du... de l'amendement qui avait été adopté.
En fait,
c'est la Fédération des centres de services scolaires, si je ne m'abuse, qui
avait demandé cet amendement-là. Donc,
le sens de l'amendement, si je me rappelle bien, c'était de permettre,
justement, à une directrice ou à un directeur général d'un centre de service et à un directeur ou une directrice
d'école de pouvoir siéger au conseil d'administration. On a rajouté un
parent d'élève. On a rajouté un membre du milieu de la recherche. On a ajouté
aussi une personne qui oeuvre au sein d'un centre de formation professionnelle
ou d'un centre d'éducation pour adultes. On a rajouté une
personne issue d'une communauté autochtone, et on a rajouté aussi une personne — ça,
c'était l'amendement de la députée de Saint-Laurent — une
personne issue... une personne possédant une expertise. Est-ce que c'était ça,
l'amendement définitif sur la personne qui est... qui a une expertise en
matière de services aux élèves handicapés et aux élèves en difficulté
d'adaptation et d'apprentissage?
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le député, je veux juste vous rappeler, il vous reste
20 secondes sur l'article.
M. Kelley :
Alors, très rapidement. C'est juste parce qu'on a deux membres du
personnel, et c'est, donc, un directeur général ou un directeur, alors ça peut
être l'un ou l'autre. Puis l'autre chose, c'est comme c'est possible qu'on peut
avoir deux D.G., mais seulement un enseignant. Alors, c'est juste si vous êtes
à l'aise avec le... ce n'est pas un grand problème de...
• (14 h 40) •
M. Drainville :
On a quand même...
M. Kelley :
...mais c'est juste de...
M. Drainville :
Oui, parce qu'on a quand même un conseiller pédagogique. On a quand même eu
une autre personne issue du milieu préscolaire, primaire ou secondaire qui
n'est pas enseignante, mais qui pourrait être, par exemple, orthopédagogue. On
commence à avoir... Honnêtement, Mme la Présidente, je ne vais plus en rajouter
parce que je crains que ce conseil d'administration soit tellement... qu'il y
ait tellement de personnes que ça devienne un petit peu difficile de le faire
fonctionner ça correctement. Donc, on sait qu'au-delà de 10 ou
12 personnes sur un C.A., ça peut devenir un peu compliqué, donc. Alors,
la question du député de Jacques-Cartier, c'est : Est-ce que je suis à
l'aise? La réponse, c'est : oui, je suis à l'aise.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
s'il n'y a pas d'autre commentaire sur l'article 8, nous allons adopter...
D'abord, l'étude... oui, il faudrait
adopter l'article 8 amendé, effectivement. Alors, est-ce que
l'article 8 amendé est adopté?
M. Drainville :
Oui, l'article 8, tel qu'amendé, est adopté. Voilà.
Mme Ghazal :
Sur division.
La Présidente
(Mme Dionne) : Sur division?
Mme Ghazal :
Oui.
La Présidente
(Mme Dionne) : D'accord. Alors, adopté sur division. Donc, ça
compléterait l'étude des articles édictés par l'article 57. Donc, nous
allons appeler l'étude des intitulés des chapitres. Donc, les intitulés des
chapitres de la loi édictée sont-ils adoptés?
M. Drainville :
Adopté.
La Présidente
(Mme Dionne) : Adopté. Nous allons appeler l'adoption du titre du
projet de loi. Le titre de la loi édictée est-il adopté?
M. Drainville :
Adopté.
La Présidente
(Mme Dionne) : Donc, maintenant, nous allons mettre aux voix
l'article 57 qui édicte la loi. Donc, est-ce que l'article 57 amendé
est adopté?
M. Drainville :
Adopté.
Des voix : Sur
division.
La Présidente
(Mme Dionne) : Sur division. Merci beaucoup. Donc, si on poursuit
dans le bloc INEE, nous serions rendus à l'article 42.
M. Drainville :
Voilà. Attendez que je le trouve, Mme la Présidente. Voilà. Très bien.
42. La
section II.1 du chapitre VII de cette loi, comprenant les
articles 477.13 à 477.28, est abrogée.
Commentaires.
Cet article propose d'abolir le Comité d'agrément des programmes de formation à
l'enseignement. Ce comité a principalement pour fonction d'examiner les
programmes de formation en enseignement touchant à l'éducation préscolaire... pardon, touchant l'éducation préscolaire,
l'enseignement primaire et l'enseignement secondaire. Cette fonction
sera confiée au comité consultatif sur les programmes de formation à
l'enseignement de l'Institut national d'excellence en éducation.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des
commentaires, questions sur l'article 42?
M. Kelley : Oui.
M. le ministre, ce n'est pas exactement en lien avec l'article, mais dans les commentaires,
que cet article propose d'abolir le Comité d'agrément des programmes de
formation de l'enseignement, puis je veux juste rappeler au ministre que,
pendant les audiences publiques et avec tous les mémoires qui ont été déposés,
on a vraiment entendu des différents groupes et experts qui ont eu des
préoccupations avec abolition du comité.
Je veux juste citer certains exemples des
critiques qui ont été mises de l'avant. Je vais commencer avec la CSQ qui dit
le suivant, en fait, recommandation n° 10 : «Il est recommandé de
maintenir le Comité d'agrément des programmes de formation à l'enseignement, le
CAPFE, dont la mission actuelle permet de conseiller adéquatement le ministre
sur toute question relative à l'agrément des programmes de formation à l'enseignement
et d'en améliorer le fonctionnement au besoin.»
La chercheuse
Nancy Goyette a dit : «Le projet de loi n° 23 prévoit aussi la
disparition du comité d'agrément, c'est un comité d'experts chargés
d'examiner et d'agréer des nouveaux programmes de formation menant à une
qualification légale pour enseigner.»
Sur page 8 : «Une partie de ce mandat
est transféré au comité... à l'Institut, qui examinera les programmes et
donnera un avis. Avant d'émettre un avis, le comité de l'institut devrait constituer
un comité administratif auquel siégera le ministre... que l'institut
conseillera ensuite sur les programmes de formation universitaire. Le ministre pourra également définir les modalités que le
comité devra respecter dans l'élaboration de ses avis sur les programmes
de formation de l'enseignement, y compris les délais... ou laquelle... et les
avis du comité accompagnés, le cas échéant, des commentaires du conseil
d'administration devront être transmis.
«Cette réorganisation réduit l'influence des parties
prenantes étant donné que le CAPFE comprenait des personnes enseignantes, des directions d'établissement, des professeurs
des universités proposés par leurs organismes respectifs.
«Ce faisant, le projet de loi n° 23
supprime l'instance neutre, apolitique et indépendante chargée de garantir la qualité et la cohérence des programmes de
formation pour le personnel enseignant. En rendant le processus d'examen
des programmes plus dépendant de l'appareil politique, le projet de loi se
politise.» Je cite, Mme la Présidente, un mémoire.
La FEC puis
le CSCQ recommandent le maintien du Conseil supérieur de l'éducation et le
Comité d'agrément des programmes de formation en enseignement. Leur
recommandation, c'est de maintenir ces comités en place sur toute question à l'agrément des programmes de
formation en enseignement en... et d'en améliorer leur fonctionnement.
Alors, ils demandent de le garder puis de s'assurer qu'il fonctionne.
L'association des doyens dit aussi le
suivant : «Le projet de loi n° 23 abolit le comité d'agrément des
programmes de formation à l'enseignement et fait disparaître le concept même
d'agrément, mécanisme indépendant d'assurance... la qualité de la formation de
l'enseignement.» Ils recommandent de ne pas aller de l'avant avec ça.
Aussi, la Fédération du personnel de
l'enseignement privé, la recommandation n° 2, il est recommandé de
maintenir le comité d'agrément des programmes de formation d'enseignement dont
la mission actuelle permet de conseiller
adéquatement le ministre sur toute question relative à l'agrément des
programmes de formation à l'enseignement et d'améliorer le
fonctionnement au besoin.
Alors, ça, c'est des critiques qui étaient mises
de l'avant par les différents groupes. Je veux entendre le ministre là-dessus.
Et c'est beaucoup, beaucoup d'opposition à cette décision, particulièrement par
les groupes qui connaissent très, très, très
bien comme l'utilité du comité. Alors, M. le ministre, qu'est-ce que vous dites
aux différents groupes qui proposent de garder ce comité en place?
M. Drainville : Bien, écoutez,
Mme la Présidente, je dirais que ce qui est important ici, c'est qu'on ait un comité d'experts qui se penche à la fois sur les
compétences qui sont demandées de nos futurs enseignants et enseignantes, qu'on ait des experts qui vont également analyser
le contenu des formations initiales offertes par les facultés d'éducation, et
cette expertise-là, elle est préservée.
Le véhicule pour, comment dire, héberger, si on
peut dire, cette expertise-là, le véhicule qui va accueillir cette expertise-là ne s'appellera plus le CAPFE,
mais s'appellera le comité consultatif sur les programmes de formation à
l'enseignement de l'INEE. Donc, on change de véhicule, mais l'expertise, elle,
est préservée. Les experts qui vont se
pencher sur les compétences demandées de nos enseignants, sur les formations
offertes par nos facultés d'éducation. Cette expertise-là, elle est
protégée, et donc... puis c'est l'essentiel, Mme la Présidente.
• (14 h 50) •
L'essentiel, c'est qu'on ait encore des
personnes habiletées à veiller sur la qualité des programmes offerts dans nos
facultés d'éducation. Et donc — je devrais dire habilitées, n'est-ce pas?
C'est jeudi après-midi, je suis comme le député de Jacques-Cartier, Mme la
Présidente, je perds les mots. Alors, c'est bien habilitées, une habileté, mais habilitées, dans ce cas-ci — donc
à faire cette analyse très rigoureuse du contenu des programmes, de s'assurer
qu'ils maintiennent une excellence dans la... les contenus qui sont
offerts dans les... contenus qui sont communiqués à nos élèves et à nos futurs
enseignants. Donc, dans sa composition et dans son mandat, la nouvelle instance
qui est créée au sein de l'INEE est très similaire à ce qui existait dans le
CAPFE, au sein du CAPFE, et donc il y a une cohérence, Mme la Présidente, entre
ce qui existe présentement et ce qui existera dorénavant.
M. Kelley : O.K. Je comprends, on change de véhicule. Quand
même, si le véhicule a bien fonctionné avant, on retient l'expertise. Mais qu'est-ce
que vous dites, M. le ministre, spécifiquement au commentaire de Mme Nancy
Goyette qui a dit... qui a plaidé pour... mais elle... excusez-moi, mais
elle a clairement indiqué ses préoccupations avec la neutralité du nouveau
véhicule qu'on va «tryer», aussi que c'est moins... c'est plus politique et
moins indépendant. Est-ce que Mme Goyette a raison
de s'inquiéter que le véhicule qu'on commence... le nouveau véhicule qu'on a
mis en place va être moins indépendant?
M. Drainville :
Mais, Mme la Présidente, on a eu ce débat-là en long et en large. Je veux
quand même rappeler, Mme la Présidente, que les membres du CAPFE étaient nommés
par le ministre après consultations avec la ministre de l'Enseignement
supérieur pour quelques-uns de ces membres-là, tandis que les membres du futur
comité consultatif sur les programmes de
formation seront nommés par l'INEE. Donc, on pourrait soutenir, Mme la Présidente,
que le nouveau comité consultatif sur les
programmes de formation à l'enseignement est plus indépendant que l'actuel
CAPFE. Donc... Mais, Mme la Présidente,
honnêtement, c'est un débat... Comment je dirais bien ça? Il y a eu beaucoup, beaucoup,
beaucoup de prises de position sur la création de l'INEE. Il y a eu... il y a
plusieurs personnes qui se sont inquiétées de son indépendance par rapport au
politique. Je suis en désaccord avec ce point de vue. Je le respecte, Mme la
Présidente, il est tout à fait légitime, mais je suis en désaccord. Je pense
que l'INEE va être indépendante et je peux comprendre les inquiétudes et les
critiques, mais je ne les partage pas.
M. Kelley :
M. le ministre, O.K. Écoute, là, je suis loin d'être un expert dans toutes
ces structures-là, alors, j'ai juste pris qu'est-ce qui a été dit par la
chercheuse puis aussi par les différents groupes, mais je comprends votre
argument que peut-être c'est quand même plus indépendant. Puis je pense qu'au
minimum nous avons fait notre exercice démocratique de s'assurer qu'il y a une
réponse claire à qu'est-ce que... on va dire, qu'est-ce que Mme Goyette a
dit, mais aussi certaines préoccupations des autres groupes sur l'indépendance.
Mais il y a une chose
que je remarque, M. le ministre, dans tous les différents commentaires des
groupes, c'est cette crainte qu'avec le changement que vous proposez c'est la
perte quand même de ce concept d'agrément et qu'on
va perdre l'expertise. Et je sais que vous dites : Non, non, on va
transférer tout ça, mais, quand même, les différents groupes ne sont pas
rassurés que ça, ça va être le fait avec le changement que vous proposez avec
le projet de loi. Alors, encore peut-être sur cette idée de l'agrément et les
différentes expertises, comme, est-ce que vous avez des exemples pour le dire à
des gens : Non, ça, ça va continuer, le CAPFE a fonctionné dans ses
manières, puis ça va continuer la même chose avec la nouvelle structure? Alors,
c'est encore, je pense, ce questionnement sur les expertises, qu'on ne va rien perdre, puis peut-être le ministre peut
donner des exemples concrets pour rassurer les gens qui ont soulevé des
craintes.
M. Drainville : Mme la Présidente, j'ai
déjà fait cette démonstration, je... mais ça ne me... comment dire, ça ne me
heurte pas de la refaire à nouveau, cette démonstration. Tout part d'une liste
de compétences ou d'un référentiel de compétences que nous souhaitons
pour nos futurs enseignants et enseignantes. De cette compétence sont
développés des programmes de formation. Ces
programmes de formation initiale, donc les programmes enseignés dans les facultés
d'éducation, font l'objet d'une évaluation par un comité d'experts. Ce comité
d'experts, actuellement, s'appelle CAPFE et il s'appellera dorénavant comité
consultatif sur les programmes de formation à l'enseignement. Une fois ces programmes de formation initiale approuvés et
reconnus par le ministre, ces programmes-là mèneront à l'émission du
brevet d'enseignement. Alors, il y avait... il y a, parce que le CAPFE existe
encore, là, au sens de la loi. Alors, le CAPFE procédait à ce qu'on appelle
l'agrément. Le ministre procédait à ce qu'on appelle la reconnaissance de la formation aux fins de délivrance du brevet. Alors
là, ce que l'on fait, Mme la Présidente... Alors, oui, il y avait... il y a eu
désaccord, il y a eu des malentendus, désaccord, appelez ça comme vous voudrez,
entre cette fonction agrément et cette fonction reconnaissance. Alors, d'une
certaine façon, Mme la Présidente, ce que nous faisons, c'est que nous
fusionnons, donc, ces deux fonctions en une seule, et donc on crée... nous en
avons la conviction, on crée une nouvelle façon de faire les choses qui
préserve l'essentiel tout en donnant beaucoup plus de cohérence au processus
avec ce projet de loi n° 23, Mme la Présidente.
Alors, c'est ce que
nous faisons, et notre conviction, Mme la Présidente, c'est que l'essentiel est
préservé, c'est-à-dire qu'il y aura des experts qui vont se pencher sur les
nouveaux programmes de formation, le cas échéant. Et l'expertise, donc, servira
à faire une évaluation de la qualité de ces programmes-là. Il y aura un
dialogue entre le comité consultatif sur les programmes de formation à
l'enseignement de l'INEE et les facultés d'éducation et, au terme de ce dialogue, Mme la Présidente, il y aura
ou pas reconnaissance des nouveaux programmes. Mais, franchement, si c'est le comité consultatif, après discussion,
après ce nécessaire travail de collaboration entre les facultés d'éducation
et le comité, s'il y a une recommandation d'aller de l'avant avec la
reconnaissance d'un nouveau programme aux fins
de la délivrance du brevet, je ne vois pas comment le ministre de l'Éducation
pourrait s'y objecter. Et donc on aura, plus que jamais, Mme la
Présidente, des programmes de formation des maîtres au sein de nos facultés
d'éducation qui seront à la hauteur de ce qu'on attend de cette formation des
maîtres, c'est-à-dire de très hauts standards de qualité, de très grands
standards d'excellence et on aura, donc, au terme de ce processus, Mme la
Présidente, des futurs enseignants et
enseignantes qui continueront d'être formés dans des facultés d'éducation et
avec des programmes de formation qui seront parmi les meilleurs au
monde, comme c'est le cas présentement.
• (15 heures) •
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Kelley :
Personnellement, je n'ai pas des questions, je pense que le ministre a
répondu à mes questions. On n'est pas d'accord sur... ce n'est pas l'article...
Les mots dans l'article, mais la réalité après ça. Mais je ne sais pas si ma
collègue de Mercier...
Une voix : ...
Mme Ghazal : Merci.
Merci beaucoup. Je suis d'accord avec mon collègue par rapport au fait que,
probablement, nous deux non plus, avec le ministre, on ne sera pas
d'accord. On a déjà eu... j'ai déjà eu l'occasion de parler du fait que c'était
vraiment bien, bien dommage que le CAPFE soit retiré, soit aboli, parce que,
l'article, c'est ce qu'il fait, il abroge les
articles qui parlaient du CAPFE, alors que ça fonctionnait bien pendant de
très, très, très, nombreuses années, jusqu'à ce que la CAQ arrive et décide de
ne plus suivre les recommandations du CAPFE, parce que sous prétexte
qu'il y avait des délais. Je veux dire, si c'était la seule cause, peut-être
que le ministre aurait pu travailler avec les membres du CAPFE pour leur
demander d'accélérer peut-être le processus ou de voir pourquoi, pourquoi
est-ce qu'il y avait des délais. Il y avait sûrement une bonne raison.
Je n'ai pas réussi à entendre les arguments du
ministre qui me convainquent à l'effet que c'était une bonne idée de retirer ou
d'abolir le CAPFE puis de le remplacer par un comité qui va être beaucoup moins
indépendant, puis là je le sais, que le ministre n'est pas d'accord, mais
beaucoup moins indépendant que le CAPFE. C'est-à-dire que, oui, dans le processus de nomination, c'est le ministre qui les
nommait, mais c'était habituel que, quand ces experts-là du... de
l'enseignement, quand ils proposaient des changements, des modifications, quand
ils... de cours ou de cursus scolaire pour les gens qui veulent devenir
enseignants, enseignantes dans les universités, c'était approuvé presque
automatiquement, parce qu'on ne voulait pas que le politique ait son mot à dire
sur les programmes d'enseignement, comme ça se fait dans d'autres domaines, pas
uniquement en éducation. On parle beaucoup de la santé, je ne pense pas que le
ministre s'immisce dans les programmes qui sont mis en place dans les universités,
dans les facultés, alors que, là, ça va être le cas avec le nouveau comité qui
a été institué par les articles, là, qu'on a adoptés... que le ministre, en
fait... puisque nous n'étions pas d'accord avec ce nouveau comité qui va être,
d'une certaine façon, sous influence du ministre, beaucoup plus que le CAPFE ne
l'était.
Et ça, c'est vraiment... On va le voir à
l'usure. Là, le ministre n'est pas convaincu, mais on va le voir à l'usure, le
fait d'avoir des programmes beaucoup plus rapides, plus courts. Je comprends
que ça, c'est fait dans l'espoir de contrer la pénurie, mais ça ne peut pas
tout justifier. Il ne faut pas non plus faire n'importe quoi puis, après ça,
s'en mordre les doigts en disant : Mon Dieu! Les formations... ou, en tout
cas, ça peut avoir un impact si la qualité des formations ou la durée n'était
pas suffisante pour les gens qui enseignent, ça peut avoir un impact, puis ça
ne réglera pas le problème, puis ça ne fera que nous retarder.
Donc, c'est vraiment dommage. C'est vraiment la
CAQ qui a décidé de couper à cette tradition-là qui existait, qui était de se
fier aux experts pour les programmes, pour le contenu des programmes, leur
durée, tous les détails de ces programmes-là d'enseignement, qui étaient faits
par des gens qui connaissent le milieu. Et on l'a vu juste avant le projet de
loi n° 23, comment les membres ont décidé, un à un, de quitter le CAPFE
avant que le ministre ne l'abolisse. Et ça,
ils le voyaient venir déjà avec le précédent ministre. C'était quelque chose
qui fonctionnait, qui fonctionnait bien. Mais, si, par exemple, il y
avait peut-être des choses à modifier ou à changer ou à accélérer, il aurait pu y avoir une discussion. Là, maintenant,
en le remplaçant par ce comité-là, par un nouveau comité sous l'INEE, je
comprends que le ministre nous dit : Ah! mais ils vont être indépendants.
Mais, si on fait exactement la même chose que le CAPFE, je veux dire, qu'est-ce
que le ministre est en train de changer? Lui, ce qu'il veut, c'est pouvoir
avoir son mot à dire dans les délais qu'il prescrit, il veut que les choses
aillent selon sa volonté à lui, de ministre. Sinon, ce serait quoi? S'il nous
dit que c'est exactement la même chose, pourquoi, d'abord... si c'est la même
chose, pourquoi est-ce que le ministre aurait aboli le CAPFE? On aurait pu
peut-être avoir quelques amendements, peut-être dans l'article, là, ici qu'on a
devant nous, mais le ministre a plutôt décidé de l'abroger, tout simplement.
J'essaie de trouver peut-être... Tiens, ça
pourrait être une dernière chance. Si c'est la même chose, si c'est aussi
indépendant, si la seule différence c'est que le comité va être sous l'égide de
l'INEE, c'est quoi la différence? Qu'est-ce qui garantit que ça va aller
beaucoup plus vite si le ministre laisse ces gens-là travailler de façon totalement indépendante? Qu'est-ce qui lui
garantit que les défauts, entre guillemets, là, actuels du CAPFE, bien, ne se
reproduiront pas avec le nouveau comité, si ce n'est pas parce que le ministre
va s'immiscer dans le travail des membres du comité?
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre.
• (15 h 10) •
M. Drainville : Bien, Mme la
Présidente, qu'est-ce qui va le garantir? Le fait est qu'il y avait, entre la
fonction agrément et la fonction reconnaissance, une zone d'ambiguïté. Et là,
cette zone d'ambiguïté, à notre avis, disparaît.
Et donc on pense qu'il va y avoir davantage d'efficacité avec ce phénomène-là,
avec ce processus-là, dis-je bien. Et je pense que l'INEE et ce comité
sur les programmes de formation, moi, j'ai confiance que le nouveau processus sera davantage adapté à la situation que nous
vivons présentement et aux défis que nous connaissons présentement dans le secteur de l'éducation, notamment celui de la
pénurie de main-d'oeuvre. Et je pense que cette plus grande
efficacité-là ne va pas sacrifier la qualité des programmes.
Donc, je pense qu'on maintient les conditions
pour s'assurer... En fait, pas je pense, j'ai la conviction que nous maintenons
les conditions qui vont nous assurer que nos programmes de formation à
l'université, dans les facultés d'éducation,
vont rester aussi grandes qu'auparavant, mais qu'on se donne un processus qui
va être davantage efficace et qui va
nous permettre donc d'obtenir dans des délais plus raisonnables, mieux adaptés
aux conditions que nous vivons présentement.
Mme la Présidente, vous savez, les conditions
qui président à la pénurie que nous vivons présentement sont malheureusement...
ou risquent malheureusement de perdurer pendant encore un certain nombre d'années,
et on ne peut pas faire abstraction de ça,
là. Donc, on créé un institut et, à l'intérieur de cet institut, un comité qui
est plus souple, qui est mieux adapté aux conditions que nous vivons
présentement, et qui va nous permettre, donc, de continuer à former
des enseignants qui vont jouir d'une... qui vont bénéficier d'une formation de
très haut niveau, puis ça va permettre, Mme la Présidente, à nos facultés de
continuer à bien faire le travail qu'elles font déjà. Mais, quand va arriver le temps d'analyser puis d'étudier la
possibilité de créer de nouveaux programmes, je pense que le processus que
nous mettons en place présentement va nous permettre de le faire d'une manière
plus efficace, mieux adaptée à la situation présente.
Mais, je veux dire,
on va juger l'arbre à ses fruits, Mme la Présidente, mais moi, je pense que ce
qu'on met en place actuellement va mieux fonctionner que le système actuel.
Puis c'est ma conviction.
Mme Ghazal :
Un des arguments que le ministre nous amène beaucoup en lien avec la
création de l'INEE, c'est les données probantes. Si on regarde, par exemple, le
programme de la TELUQ, avec lesquels les membres du CAPFE ou les ex-membres
n'étaient pas d'accord, qui sont les experts, est-ce qu'il y a des données
probantes qui démontrent qu'un tel programme, c'est une bonne chose et ça a été
efficace dans les endroits où ça a été créé ailleurs, par exemple, dans le
monde? Est-ce qu'il y a des données sur lesquelles le ministre s'est basé pour
dire : Les experts me disent que ce
n'est pas bon? Moi, je trouve que c'est important. On le veut parce qu'on veut
accélérer la formation des futurs enseignants? Donc, moi, je trouve que... le
ministre a dit que je trouve que c'est une bonne formation qui doit être
mise en place, mais au-delà de l'opinion du
ministre, est-ce qu'il y a des données probantes qui le prouvent, qui disent
que c'est une bonne chose?
Parce que, moi, ce
que je vois, c'est que la création d'instituts similaires ailleurs dans le
monde, notamment, par exemple aux États-Unis,
mais il y a des tonnes de données probantes qui disent que ce n'est pas une
bonne avenue, une formation de la TELUQ. Donc, sur quoi s'est basé le
ministre pour aller à l'encontre des experts qui ont dit que ce n'était pas une
bonne formation... que c'était une bonne chose, je veux dire, ce n'était pas
une bonne décision puis que c'était une bonne chose d'avoir cette formation-là
de la TELUQ?
Moi, je ne peux pas
vous dire si c'est bon ou pas, je ne suis pas experte, il faut qu'on se fie aux
experts et j'essaie de savoir sur qui s'est fié le ministre pour appuyer sa
décision d'aller à l'encontre des membres du CAPFE. Y a-t-il des données de
recherche qui démontrent qu'ailleurs ça fonctionne très bien autre que ça va
vite?
Je sais que le
ministre est quelqu'un d'impatient puis je le suis aussi, mais on ne peut pas
baser toutes les décisions sur l'impatience
de dire : Il faut aller vite, vite, vite. Il faut aussi écouter les
experts et les données probantes, c'est la base même de la création de
l'INEE. Je ne sais pas si le ministre a des études ou... qui pourraient nous
appuyer sur le fait qu'un programme de la TELUQ, c'est très bon et ça assure la
qualité de la formation, puisque les experts qu'on avait devant nous, les
membres, les anciens membres du CAPFE, nous disaient que c'était une mauvaise
idée. Je n'ai pas d'autre expert qui dise que c'était une bonne chose,
peut-être que le ministre oui.
La Présidente
(Mme Dionne) : M. le ministre.
M. Drainville :
Bien, Mme la Présidente, il y a quand même des enseignants qui ont été
formés par le programme court offert par la
TELUQ qui sont présentement dans le système scolaire, notamment au centre de
services scolaire de
Marguerite-Bourgeoys. Et les indications que nous avons, Mme la Présidente,
c'est que ça fonctionne très bien.
Puis quand on est...
quand on regarde, par exemple, c'est l'Institut du Québec dirigé notamment par
Mme Mia Homsy, qui est quand même une femme pour laquelle j'ai beaucoup de
respect, qui a été notamment directrice de cabinet du ministre Raymond Bachand.
Et Mia Homsy disait, dans un rapport de l'Institut du Québec, qu'il y avait des études qui affirmaient que les
personnes qui ont accédé à la profession d'enseignante sans le diplôme
traditionnel en éducation par le biais de programmes alternatifs peuvent, dans
certaines situations, performer aussi bien sinon mieux que des enseignants qui
sont sortis des facultés d'éducation traditionnelles.
Alors, Mme la
Présidente, est-ce que c'est... Tu sais, Mme la Présidente, moi, j'en reviens à
ce que nous avons... à ce dont nous avons discuté avec la députée de Hull,
notamment, ces enseignants qui, jusqu'au début des années 90, pouvaient
obtenir un diplôme dans une matière enseignée ou dans une matière connexe à une
matière enseignée et qui avaient, donc, un
diplôme en mathématiques, ou en chimie, ou en français, ou peu importe la
matière, et qui pouvait, par la suite, aller chercher un 30 crédits
en pédagogie, et qui ont, pendant nombre d'années, enseigné dans nos écoles du
Québec, certains d'entre eux, certaines d'entre elles sont toujours dans le
système scolaire, et ces profs-là nous ont
formés, m'ont enseigné, ont peut-être enseigné à la députée de Mercier, Mme la
Présidente, je ne le sais pas, mais, en tout cas, moi, j'en ai
certainement eu, là, parce que ça été...
Mme Ghazal :
...
M. Drainville :
Bien oui, puis c'est, justement, ce que propose le projet de loi n° 23,
c'est une évolution, effectivement.
Et, Mme la
Présidente, est-ce que la députée de Mercier est en train de dire que quelqu'un
qui a un bac en chimie ne pourrait pas enseigner la chimie avec compétence, au
terme d'une formation de 30 crédits, que ce soit à la TELUQ, à l'UQAT ou
ailleurs?
Est-ce que quelqu'un
qui a un bac en musique, est-ce que quelqu'un qui a un bac en mathématiques,
est-ce que quelqu'un qui a un bac en français, est-ce que quelqu'un qui a un
bac en géo, est-ce que quelqu'un qui a un bac en
histoire est capable d'enseigner l'histoire, la géo, la chimie, les
mathématiques, au terme d'une formation de 30 crédits bien
encadrée? Moi, je pense que oui, Mme la Présidente. Moi, je pense que oui.
Alors, à un moment donné, je veux bien, là,
qu'il y ait des résistances dans certains secteurs du monde de l'enseignement, je veux bien qu'il y ait des
personnes qui ne souhaitent pas que l'on crée ces programmes de 30 crédits,
ces personnes ont droit à leur opinion, Mme la
Présidente, et je les respecte, leurs opinions, mais qu'on ne me dise pas, Mme la Présidente, que quelqu'un qui a un bac
en chimie n'est pas capable, ne pourrait pas faire un bon prof de chimie au
terme d'une formation en pédagogie, je n'accepterai jamais ça, moi, Mme la
Présidente. Puis c'est vrai pour les profs de maths, puis c'est vrai
pour les profs d'anglais, puis c'est vrai pour les profs de français, puis
c'est vrai pour les profs d'histoire, puis c'est vrai pour les profs d'univers
social qui sont issus d'un programme de géographie.
Puis je pense, Mme la
Présidente, que d'avoir dans nos écoles des enseignants qui sont issus du
programme de quatre ans tel qu'il existe présentement et d'autres enseignants
qui sont issus d'une matière disciplinaire, avec un bac disciplinaire, et à qui
on a donné cette formation de 30 crédits suivie d'un stage encadré, je
pense que ces personnes-là peuvent être d'excellents enseignants et je pense
que les cohortes issues de ces deux voies peuvent très bien cohabiter et
s'enrichir l'une de l'autre.
Je pense que ça peut
être très bon, Mme la Présidente, qu'à un moment donné un prof qui est issu
d'une faculté d'éducation et qui a un doute sur une question en lien avec le
cours de sciences ou en lien avec le cours de mathématiques
puisse se tourner vers le prof qui, dans la même école, a une formation
spécialisée dans ces matières-là et puisse aller le rencontrer et lui
dire : Écoute, sais-tu quoi, sur cet enjeu-là, sur cette formule
mathématique, sur cet aspect du cours, j'ai un doute, je ne suis pas certain,
peux-tu m'aider? Bien oui, je vais t'aider.
• (15 h 20) •
Alors, Mme la
Présidente, revenons à l'essentiel, là, hein, libérons-nous un petit peu de ce
qu'on entend, là, de différents groupes
d'intérêts de différentes communautés, là, libérons-nous un peu de ça, puis
regardons les faits, et revenons à l'essentiel. C'est quoi, l'essentiel? C'est
de transmettre des compétences et des connaissances à nos élèves. On
veut des profs bien formés pour le faire. Est-ce qu'on peut, Mme la Présidente,
sortir des sentiers battus? Est-ce qu'on
peut se donner des programmes innovants qui misent sur le savoir et qui
accompagnent ce savoir d'une formation sur la bonne manière d'enseigner?
Est-ce qu'on peut accepter qu'avec l'INEE on pourra identifier des méthodes
d'enseignement innovatrices, efficaces, qui vont aider, justement, ces profs
dont je vous parle à devenir des profs encore meilleurs? Est-ce qu'on peut, Mme
la Présidente, s'ouvrir à ça et ne pas se cantonner dans une certaine façon de
faire qui a peut-être fonctionné pendant un certain temps? On peut en discuter.
Moi, je pense que ça a plutôt bien fonctionné, parce qu'on a beau chialer, mais
notre système d'éducation a livré des résultats exceptionnels au regard de
l'évolution de la société québécoise, depuis qu'on a un système scolaire digne
de ce nom, donc depuis les années 60, au regard des examens internationaux
comme le PISA, les PISA, les examens PISA, qui démontrent que nos élèves
québécois performent très, très bien sur la scène internationale.
Mais c'est un
système, Mme la Présidente, qui, oui, a livré des fruits exceptionnels, mais
qui a besoin, nous le croyons, d'une
nouvelle énergie, de nouvelles voies, Mme la Présidente, qui vont... mieux
adapté au contexte présent, qui vont
lui permettre de continuer à livrer ces bons résultats. Et, oui, Mme la
Présidente, ça passe par des nouvelles voies, des nouvelles formations,
et je ne crois pas, Mme la Présidente, que de se cantonner dans une façon de
faire qui était davantage adaptée à des conditions d'avant est la bonne façon
d'assurer la performance de notre système scolaire pour la suite des choses.
Mme la Présidente, on
a besoin d'enseignants légalement qualifiés dans nos écoles. Si on ne fait
rien, le nombre d'enseignants non légalement qualifiés va continuer à
augmenter, alors il faut faire quelque chose. C'est ce que nous proposons dans
ce projet de loi, Mme la Présidente.
Alors, je veux bien
qu'il y ait, un peu partout dans le monde de l'éducation, des gens qui sont
opposés à cette vision-là, à cette façon de voir, mais, Mme la Présidente,
qu'est-ce qu'ils proposent? Qu'on continue comme avant? On ne peut pas
continuer comme avant, Mme la Présidente. Ce qu'il faut, c'est se donner de la
souplesse, il faut créer des nouveaux
programmes qui vont nous permettre de qualifier des profs qui sont,
présentement, non légalement qualifiés et qui sont, présentement, dans
nos salles de classe, ils sont dans les salles de classe. Alors, si j'écoute
les opposants à ce projet de loi, Mme la Présidente, on va continuer comme
avant.
Bien,
Mme la Présidente, nos profs non légalement qualifiés, ils ne les prennent pas,
les maîtrises qualifiantes, parce qu'elles sont trop lourdes, parce
qu'elles sont trop longues, parce qu'elles ne sont pas adaptées à leur
situation. Je le sais, ils me le disent. Il s'agit de se promener dans les
écoles pour les entendre. Puis je suis rendu à 55 écoles en un an, je
pense que je commence à avoir un assez bon «focus group» sur ce qu'il se passe
dans nos écoles et sur le fait qu'on a beaucoup de profs qui souhaiteraient
aller chercher le brevet puis qui trouvent que la maîtrise qualifiante n'est
pas adaptée à leurs besoins.
Alors...
Une voix :
...
M. Drainville :
Je n'ai pas terminé. Alors là, Mme la Présidente, à un moment donné, on peut-tu
travailler dans le sens du monde? On peut-tu travailler dans le sens du monde?
Ils sont déjà dans les salles de classe. Ils n'ont pas de qualification, ils
n'en ont pas, de brevet. Oui, on crée des voies pour leur en assurer un, sans
compromettre l'important. L'important, c'est la formation, une formation de
base qui s'additionne, qui s'ajoute à leur formation spécialisée, dans une
matière ou une autre.
Alors, oui, il y en
avait, dans notre société, dans notre monde de l'éducation, qui n'étaient pas
d'accord ou qui ne sont pas d'accord avec cette proposition-là. Je respecte
leur point de vue, mais, comme diraient nos amis anglophones, «I beg to disagree». Bon. Je ne suis pas d'accord.
Qu'est-ce que vous voulez, c'est la vie, c'est la démocratie, on ne peut
pas toujours être d'accord sur tout.
On fait une proposition qui est solidement
étayée, solidement documentée, qui vise le même objectif que celui de ceux et
celles qui s'y opposent. On veut de la réussite scolaire, on veut des profs
bien formés, on veut des conditions d'enseignement puis
d'apprentissage qui sont adaptées à la réalité que nous vivons présentement,
Mme la Présidente, et donc il faut avancer, il faut avancer, et c'est ce que
nous faisons.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme Ghazal : C'est «I beg to
differ», je pense. C'est ça, «differ», oui.
M. Drainville : «I beg to
disagree», ce n'est pas bon, ça?
Une voix : ...
M. Drainville : «I beg to
differ» puis «I beg to disagree», les deux sont bons, je pense.
M. Kelley : ...non,
vous, M. le ministre, vous avez... Tout le monde est correct, tout le monde a
raison.
Mme Ghazal : Bien, le ministre
nous parle de sa tournée, des gens qu'il rencontre, il nous dit : Moi, je
pense que, moi, je pense que. Mon opinion, c'est que ça se passait donc bien
dans l'ancien temps quand les formations étaient plus courtes, quand des gens
qui avaient un bac en histoire pouvaient enseigner, le bon vieux temps, puis
moi, je pense que. Puis la tournée du
ministre, est-ce que c'est des données probantes? Moi, c'était ça, ma question
au début.
Par rapport à
la TELUQ, c'est une formation pour le primaire. Puis, au primaire, ce n'est pas
juste la connaissance du contenu qui est importante, ce qui est important
aussi, c'est la pédagogie, parce que c'est plus difficile, en tout cas,
ce que les experts nous disent, là, ce n'est pas moi qui pense ça, parce qu'on
pourrait penser que quand ils sont plus jeunes,
c'est plus facile, mais la réalité, c'est que c'est plus difficile, ce que les
experts nous disent, parce qu'il faut aussi ajouter des méthodes de
pédagogie. Ce n'est pas la même chose qu'enseigner à des plus vieux ou des
adultes. Puis la TELUQ, un programme de 30 crédits, on a besoin de plus de
pédagogie, puis là il n'y en a pas assez. Puis ça, ce n'est pas mon opinion personnelle. Moi aussi j'ai fait une tournée, puis
ce n'est pas en lien avec ce que j'ai rencontré, les gens sur le terrain
qui m'ont... que le hasard de la vie a fait que j'ai rencontré. Moi, je me fie
à ce que les gens qui sont des experts nous disent par rapport à la formation.
Puis ma question, au départ, c'est de demander
au ministre, c'est sur quelles études, quelles données probantes? Puis là il m'a cité Mme Mia Homsy, pour qui j'ai aussi
beaucoup de respect, de l'Institut du Québec, qui a dit que c'était une bonne chose. Mais basé sur
quoi? Mais je ne veux pas l'opinion de gens puis des citations. Ce n'est
pas l'opinion de chroniqueurs que je veux, c'est ce que les experts nous
disent.
Puis les experts qui étaient dans le CAPFE,
bien, ils faisaient un travail extrêmement rigoureux. Ils faisaient aussi des
tournées dans les universités pour s'assurer de la qualité et puis de
l'amélioration continue — hein,
une expression qui est très, très à la mode
dans la gestion aussi — de
la formation initiale. Parce que, là, les profs d'expérience se rendent
compte qu'ils ont des nouveaux qui n'ont pas les méthodes des pédagogies, qui
n'ont pas l'expérience, parce qu'ils ne sont pas, par exemple, qualifiés, ou
leur formation n'est pas suffisante. Puis c'est les profs qui sont là,
d'expérience, sur qui tombe tout le travail.
Donc, pour s'assurer de ne pas épuiser ces
profs-là, pour s'assurer de la qualité, on ne se fie pas sur «moi, je pense que», puis «la tournée que j'ai faite puis
les gens qui m'ont parlé», puis l'opinion, il faut se fier sur des experts.
Puis je répète, le projet de loi du ministre puis la création de l'INEE, le
ministre n'arrête pas de nous répéter que c'est pour se baser sur des données
probantes, des données probantes, des données probantes.
Donc, ma question au ministre c'est : Sur
quelles études? Est-ce qu'il peut m'en citer, des études, pas des citations de quelqu'un, citer des études qui
démontrent, dans les endroits où ça a été fait, que des programmes comme
ça, comme la TELUQ, qui ont été faits à l'étranger, ça a donné des bons
résultats? Parce que, nous, ce qu'on a, puis ce que des gens, les experts en
enseignement nous disent dans les universités, c'est que ça n'a pas été
concluant.
• (15 h 30) •
Là, il nous dit : Mais il y a des profs...
Ça a été fait à Marguerite-Bourgeoys puis ça se passe bien, mais c'est quoi,
les... Est-ce qu'il y a un tableau de bord, tiens, qui démontre que ça se passe
bien? Est-ce qu'il y a des résultats, des
données qui nous le démontrent puis qui nous démontrent aussi que c'est
possible, après ça, d'étendre ça partout?
Les membres du CAPFE ne donnaient pas leur
opinion, ils émettaient des recommandations, ils émettaient des avis au ministre, basés sur leur expertise,
basés sur des tournées, basés sur des données, justement, qui disaient que,
voilà, ça prend tant de cours en pédagogie, ça prend tant d'années, ça prend
tant d'heures de formation en pédagogie pour enseigner au primaire telle
matière, etc. Ils ne sortaient pas ça de leur chapeau. Ce n'était pas leur
opinion basée sur une tournée faite dans
50 écoles, là, c'était leur expertise. Donc, moi, ça m'inquiète quand le
ministre dit : Bien, moi, je pense que c'est bon, comment ça se
passait dans l'ancien temps.
M. Drainville : Bon, Mme la
Présidente, si je peux répondre à la question très spécifiquement, puis je ne
vais pas m'éterniser, là, parce qu'on a un désaccord, alors, à un moment donné,
il faut prendre acte du désaccord. Mais, si
je me réfère, là, au rapport de l'Institut du Québec, là, intitulé Qualité
de l'enseignement et pénurie d'enseignants : L'État doit
miser sur l'essentiel, là, alors je cite un passage, Mme la Présidente,
puis... Parce que la question que pose la
députée, c'est : Est-ce que vous avez des études? Bon. Alors, extrait du
rapport, donc : «Certaines études
suggèrent que les personnes qui ont accédé à la profession enseignante sans
diplôme traditionnel en éducation — donc sans diplôme de quatre
ans, mettons, ici, au Québec — mais bien par le biais de programmes alternatifs plus sélectifs, performent aussi bien, et mieux
dans certaines situations, que leurs homologues issus des programmes de
formation traditionnels.»
Alors, la députée de Mercier demande des études
sur lesquelles s'appuient cette affirmation du rapport de l'Institut du Québec, études : Hanushek et
Rivkin, 2012; RAND Corporation, 2012; 37. Lee, 2018; 38. Harris and Sass, 2011;
39. On naît enseignante ou on le devient? Claudia Costin, Banque mondiale blogs,
1er août 2014; 40. Wayne and Youngs, 2003; Harris and Sass, 2011; Aaronson and
al., 2007; Constantine and al., 2009; 41. Whitford, Zhang, Katsiyaniss,
2017; Clark and al., 2017; Antecola and al., 2013; Boyd and al., 2006; Erenc
and Ozbeklik, 2013.
Whitford, en 2017,
Whitford et ses collaborateurs, il n'y aurait pas de différence... ou il n'y a
pas de différence significative des résultats des élèves entre les enseignants
formés traditionnellement ou ceux formés par des
voies alternatives. Dans certaines matières ou certains niveaux, nous observons
même une performance plus élevée des élèves qui reçoivent un
enseignement d'un enseignant qui a suivi une formation alternative, par exemple
un enseignant qui aurait un bac en maths ou en français, et qui enseignerait
dans les écoles.
Alors, Mme la
Présidente, il y en a, des études. Ce n'est pas ça, l'enjeu, l'enjeu,
c'est : Est-ce que Québec solidaire, Mme la Présidente, est ouvert à appuyer des nouvelles façons de faire
qui sont adaptées à notre pénurie de main-d'oeuvre, aux besoins que nous
avons de former des enseignants, qui sont présentement non légalement
qualifiés, de pouvoir faire en sorte qu'ils
deviennent légalement qualifiés, qu'ils obtiennent un brevet au terme d'un
processus qui est rigoureux, à l'intérieur
duquel ils seront bien encadrés? Est-ce que Québec solidaire est ouvert à ça,
oui ou non, Mme la Présidente?
Mme Ghazal : Québec solidaire...
Québec solidaire est ouvert à ça.
M. Drainville : Bon, bien,
alors...
Mme Ghazal : Mais
on est ouvert à ça avec l'approbation d'experts en enseignement comme ceux qui
étaient dans le CAPFE.
M. Drainville : Bien,
des experts, il va y en avoir, dans le comité consultatif sur les programmes de
formation à l'enseignement de l'INEE.
Mme Ghazal : S'ils vont dans le
sens de ce que le ministre veut.
M. Drainville : Mme la
Présidente, j'ai déjà répondu à cette question-là. Je pense avoir fait la
démonstration que l'INEE...
Mme Ghazal : Mais c'est surtout
des... les études qui ont été citées...
M. Drainville : Je pense avoir
fait la démonstration que l'INEE va être...
La Présidente (Mme Dionne) : O.K.
Un à la fois, s'il vous plaît. Sinon, on s'adresse à la... Oui?
M. Drainville : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
je demande juste de ne pas parler un par-dessus l'autre, parce que, de toute façon, ce n'est pas constructif pour les
gens qui nous écoutent. Et vous pouvez aussi vous adresser à la présidence,
sinon. Merci.
M. Drainville : ...juste finir
ma phrase. Je pense, Mme la Présidente, avoir fait, à de multiples reprises, la
démonstration que cet organisme-là aura toute la latitude pour bien faire son
travail dans le respect du principe de l'indépendance et de l'autonomie.
Mme Ghazal : Les études qui
étaient citées, c'étaient surtout des études d'économistes. Est-ce qu'il y en
avait de chercheurs en enseignement?
M. Drainville : Mme la
Présidente, les études que j'ai citées sont tirées du programme... pas du
programme, mais du rapport de l'Institut du Québec. Si la députée de Mercier
souhaite en vérifier le contenu, elle pourra le faire sans difficulté, Mme la
Présidente.
Mme Ghazal : J'avais un point
que je voulais amener aussi. Ah! Si, par exemple, le nouveau comité, il disait
que, bien, le programme de la TELUQ, pour le... de 30 crédits, ce n'est
pas une bonne idée, que va-t-il arriver?
M. Drainville : Le programme de
la TELUQ existe déjà, Mme la Présidente.
Mme Ghazal : Bien,
s'il le critique, par exemple? Je ne sais pas, tu sais, ça fait partie de leur
mandat de faire le suivi.
M. Drainville : Question
hypothétique, Mme la Présidente.
Mme Ghazal : Le
rapport que vous avez lu, c'est public?
M. Drainville : Le rapport de
l'Institut du Québec, bien sûr.
Mme Ghazal : Le rapport de la
TELUQ, est-ce qu'il y a un rapport de la TELUQ?
M. Drainville : Je n'ai pas
cité de rapport de la TELUQ, Mme la Présidente.
Mme Ghazal : Est-ce qu'il y a
un rapport de la TELUQ sur le D.E.S.S.?
M. Drainville : Je ne le sais
pas.
Mme Ghazal : Est-ce que c'est
possible de vérifier?
M. Drainville : Je pourrais,
mais pas là, là.
Mme Ghazal : Non, non, mais ça peut
être plus tard.
La Présidente (Mme Dionne) :
Ultérieurement, vous revenir avec la réponse?
Mme Ghazal : Je rappelle la...
je garde la question.
La
Présidente (Mme Dionne) :
D'accord. Merci, Mme la députée, M. le ministre. D'autres commentaires sur...
si on revient à l'article 42? M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui, merci
beaucoup, Mme la Présidente. Et, M. le ministre, j'ai beaucoup d'admiration
pour votre passion concernant le sujet, puis c'est un plaisir de vous écouter
et écouter l'échange que vous avez eu avec ma collègue, mais, bref, moi, j'ai
juste une petite question. Parce que, pendant notre échange, vous avez dit que
vous pensez que le nouveau structure va être
plus performant que le système qui existe. Alors, est-ce que vous avez comme cet... Excusez-moi, je reviens un petit peu, c'est
juste cette déclaration que ça va être plus performant, est-ce que vous avez, comme, des indicateurs? Qu'est-ce que vous
souhaitez? Comment vous pensez que ça va être plus performant que le
comité qui existe déjà? Je n'ai pas compris ça exactement.
M. Drainville : Pour
la raison que j'ai donnée tout à l'heure, essentiellement, un alignement plus
fonctionnel, une structure plus
cohérente. Parce que, justement, il y a cette... il y avait cette ambiguïté qui
créait, oui, de la confusion, et qui a créé de la discorde entre la
fonction agrément et la fonction reconnaissance. Et là, d'une certaine manière,
on fusionne les deux au sein de ce comité, évidemment, avec, en bout de ligne,
la reconnaissance qui est accordée par le ministre, comme c'était déjà le cas
dans la loi actuelle. Donc, je pense que ça va mieux fonctionner, M. le député
de Jacques-Cartier. Je pense qu'on va s'épargner des délais inutiles
puis on va être capable d'être... de bien faire le travail d'évaluation de ces nouveaux programmes, mais de
le faire dans des conditions qui sont beaucoup mieux adaptées à la
situation présente que nous vivons.
• (15 h 40) •
M. Kelley : Parfait. Et est-ce
que... les gens qui travaillent présentement au CAPFE, est-ce qu'ils vont aller
à l'institut? Puisqu'on va avoir un
transfert, est-ce qu'ils vont être les mêmes personnes ou ils vont faire...
avoir un changement des gens qui travaillent présentement sur ces enjeux?
M. Drainville : Bien, écoutez,
c'est... honnêtement, Mme la Présidente, est-ce que des membres du CAPFE pourraient éventuellement être membres, soit du
conseil d'administration de l'INEE ou membres du comité consultatif sur les
programmes de formation à l'enseignement? Pour ce qui est du comité
consultatif, comme je l'ai dit tout à l'heure, c'est l'INEE qui va en
déterminer la composition. Et, pour ce qui est du conseil d'administration,
est-ce que le représentant, par
exemple, du... issu du monde universitaire pourrait être quelqu'un qui a déjà
siégé au CAPFE? Je pense qu'on ne peut pas l'exclure à ce stade-ci.
M. Kelley : O.K.
Puis juste une question, M. le ministre, est-ce que vous avez une évaluation du
performance du CAPFE? Est-ce que c'est quelque chose qui a été fait dans
le passé?
M. Drainville : Une évaluation
du travail du CAPFE?
M. Kelley : Travail, oui,
performance.
M. Drainville : À ma
connaissance, non.
M. Kelley : O.K.
Est-ce que... O.K. La raison que je soulève ça, c'est juste de voir, si on va
abolir quelque chose, est-ce que le
nouveau structure va être plus performant? Mais, bref, je comprends que ce
n'est pas fait. Alors, c'est tout.
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci, M. le député. D'autres interventions sur
l'article 42? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à
la mise aux voix. Donc, est-ce que l'article 42 est adopté?
M. Kelley : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Oui,
M. le député.
M. Kelley : Mme
la Présidente, je n'ai pas l'intention de faire ça tout le temps, mais, je
pense, juste parce que cet article soulève des divisions avec certains
groupes, je vais demander un vote par appel nominal.
La Présidente
(Mme Dionne) : Oui, certainement, M. le député. Donc, vote par
appel nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Oui. Pour, contre,
abstention. M. Drainville (Lévis)?
M. Drainville : Donc là, on
vote sur l'amendement, n'est-ce pas?
La Présidente (Mme Dionne) : On
vote sur l'article.
M. Drainville : Sur l'article
principal. Alors, est-ce que je suis en faveur? Oui, je suis en faveur.
La Secrétaire : Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac)?
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Pour.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire : M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Pour.
La Secrétaire : M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Contre.
La Secrétaire : Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Contre.
La Secrétaire : Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
La
Présidente (Mme Dionne) : Abstention. Donc, c'est adopté. Nous passons
maintenant à l'article 43. M. le ministre, je vous laisse... 43,
non, 35, pardon. Donc, article 35, M. le ministre, je vous laisse en faire
la lecture.
M. Drainville : Merci, Mme la
Présidente. L'article 458 de cette loi est abrogé.
Cet article propose de mettre fin à l'obligation
de soumettre les projets de règlement portant sur le régime pédagogique et sur
les autorisations d'enseigner au Conseil supérieur de l'éducation pour examen
par celui-ci.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. Des questions, commentaires sur l'article 35? Pas de
commentaire. Donc, article 35... est-ce que l'article 35 est adopté?
Des voix : ...
La Présidente (Mme Dionne) : Sur
division. Passons maintenant à l'article 41.
M. Drainville : 41.
L'article 464 de cette loi est modifié par le remplacement de «, aux
enseignants et au Conseil supérieur de l'éducation» par «et aux
enseignants».
Commentaires. Cet article propose de retirer le
Conseil supérieur de l'éducation des personnes et organismes ayant accès gratuitement aux programmes et aux
listes établis par le ministre en concordance avec le retrait de la compétence
du conseil en matière d'éducation.
Alors, on a un amendement à proposer, Mme la
Présidente. Nous allons... (Panne de son) ...dans un instant.
La Présidente (Mme Dionne) : Vous
souhaitez suspendre, M. le ministre?
Des voix : ...
M. Drainville : ...instant.
Préférez-vous avoir...
La Présidente (Mme Dionne) : On
va suspendre quelques instants, juste le temps de le recevoir. Merci. La commission
suspend ses travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 45)
(Reprise à 15 h 47)
La Présidente (Mme Dionne) : M.
le ministre, qu'est-ce qu'on... O.K., on suspend quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 48)
(Reprise à 15 h 54)
La
Présidente (Mme Dionne) : La commission reprend maintenant ses travaux.
Donc, M. le ministre, je vous laisse faire la lecture de votre
amendement.
M. Drainville : Oui,
alors, Mme la Présidente, donc, article 41, article 464 de la Loi sur l'instruction publique. Remplacer
l'article 41 du projet de loi par le suivant :
41. L'article 64 de cette loi est modifié
par le remplacement de «au Conseil supérieur de l'éducation» par «à l'Institut
national d'excellence en éducation».
Commentaires. L'amendement vise à... à
remplacer, dis-je, le Conseil supérieur de l'éducation par l'Institut national d'excellence en éducation comme
bénéficiaire de l'accès gratuit aux programmes et listes que le ministre établit
plutôt qu'à seulement le retirer au conseil.
Il s'agit notamment des programmes d'activités,
des programmes d'études dans les matières obligatoires ou à option, ainsi que des programmes dans les
spécialités professionnelles, d'alphabétisation et de formation présecondaire
et secondaire pour les services éducatifs pour les adultes.
En ce qui
concerne les listes, il s'agit de la liste des manuels scolaires et du matériel
didactique, de la liste des matières
à option pour lesquelles le ministre établit un programme d'études, de la liste
des spécialités professionnelles ainsi que la liste des matières et des
spécialités professionnelles pour lesquelles le ministre impose des épreuves.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Des questions, commentaires
sur l'amendement déposé?
M. Drainville : Donc, si je
peux juste rajouter ceci, Mme la Présidente, je m'excuse.
La Présidente (Mme Dionne) : Ah!
allez-y, monsieur... oui, oui, oui, allez-y.
M. Drainville : C'est
essentiellement un article de concordance, c'est-à-dire que le matériel qui
était offert gratuitement par le Conseil supérieur de l'éducation le sera
dorénavant par l'Institut national d'excellence en éducation. Donc, on a pris
ce qui existait puis on le garde, parce qu'on juge que c'est important que ce
soit maintenu, et donc on le transfère du conseil à l'institut.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Des questions, commentaires
sur l'amendement? Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Donc,
si on revient à l'article 41, d'autres commentaires ou questions sur
l'article 41? Aucun commentaire. Donc, nous allons mettre aux voix
l'article 41. Est-ce que l'article 41 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci.
Donc, nous passons maintenant à l'article 43.
M. Drainville : Alors,
article 43. Le titre de la Loi sur le Conseil supérieur de l'éducation
(chapitre C-60) est remplacé par le suivant :
«Loi sur le Conseil de l'enseignement
supérieur».
Commentaires. Cet article propose de modifier le
titre de la Loi sur le Conseil supérieur de l'éducation en concordance avec le
retrait de la compétence du conseil en matière d'éducation.
La
Présidente (Mme Dionne) : Merci, M. le ministre. Des questions, commentaires
sur l'article 43? Oui, M. le député.
M. Kelley : Merci,
Mme la Présidente, c'est encore juste dans les commentaires, M. le ministre,
c'est concordance, mais avec le retrait de la compétence de le conseil en
matière d'éducation. Puis encore, dans les mémoires, on a entendu des
différents groupes puis des experts qui ont soulevé des enjeux avec
l'article 43. Je vais prendre le commentaire de la CSN : «De
plus, il abolit une grande partie de la mission du Conseil supérieur de
l'éducation aux articles 43 à 52. Cette attaque contre le conseil est pour
le moins stupéfiante, alors même que le rapport du groupe de travail sur la
création d'un institut national de l'excellence en éducation n'allait pas aussi
loin. Bien que favorable à un institut, les auteurs mentionnaient l'existence
d'un consensus au Québec de préserver un mandat large, systémique et prospectif
pour le Conseil supérieur de l'éducation.»
M. Julien Prud'homme, dans un mémoire...
dans son mémoire, a dit, sur... dans la recommandation n° 7 : «Par le retrait des articles 43 à 52 et 71 à
72 du projet de loi, renoncer à la réforme du Conseil supérieur de l'éducation,
et par le retrait du paragraphe 9° de
l'article 5 de la Loi sur l'institut national de l'enseignement... de
l'éducation... — mon
Dieu! — l'INEE, renonce à attribuer à l'institut un rôle
analogue à celui de conseil... le conseil supérieur de l'éducation.»
«Quant au
projet visant à... — et
ça, c'est, excusez-moi, le Conseil supérieur de l'éducation, dans leur
mémoire — quant
au projet visant à transformer le conseil, celui-ci considère que, pour le bien
du Québec et de son système éducatif, il
sera sage et judicieux qu'il préserve son mandat original. Par sa mission et sa
composition, il constitue le seul
organisme qui, par des délibérations démocratiques, réfléchit à l'ensemble du
réseau de l'éducation. Sa mission se
distingue de celle de l'institut qui aura pour mission de promouvoir
l'excellence des services éducatifs, de l'éducation préscolaire et de l'enseignement primaire et
secondaire. Les deux organismes ont, donc, des missions respectives
complémentaires qui justifient pleinement leur existence à tous les deux.»
Puis le conseil en appelle avec la préservation
de son mandat dans son intégralité pour le bien de l'éducation au Québec. Il constitue le seul organisme dont la
composition, le fonctionnement et l'expertise nécessaire sont rassemblés en un seul et même endroit pour dresser
l'état et les besoins de l'éducation. C'est pourquoi s'il s'avère qu'à la suite des consultations et des réflexions des
élus souhaitant que le conseil demeure dans son intégralité... il accueillera
positivement cette décision, sinon il réalisera toute mission qui sera confiée
par la nouvelle loi.
• (16 heures) •
Alors, je
pense, c'est bon dans le mémoire du Conseil supérieur de l'éducation que ce
sera sage et judicieux... je pense que le ministre est sage et judicieux. Puis
j'espère que le ministre va réviser et revient sur la décision de... et
des enjeux qui ont été soulevés par les différents
groupes. Alors, je laisse le ministre peut-être répondre à des craintes de la CSN,
de M. Prud'homme puis aussi de le Conseil supérieur de l'éducation.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le député. M. le ministre.
M. Drainville : Bien,
écoutez, Mme la Présidente, ce que nous avons soutenu, depuis le début, depuis
que nous avons fait cette proposition-là, c'est que le rôle-conseil du
Conseil supérieur de l'éducation est versé, donc, à l'INEE. Et nous avons la
conviction que l'INEE peut bien jouer ce rôle-là. On aime l'idée, Mme la
Présidente, d'avoir un institut national
d'excellence qui a une vision globale, une vue d'ensemble des grandes questions
qui touchent le monde de l'éducation en ce qui a trait, en particulier,
à l'enseignement préscolaire, primaire et secondaire. Parce que je vous rappelle que le Conseil supérieur de l'éducation
demeure pour l'enseignement supérieur, mais pour l'éducation préscolaire,
primaire, secondaire, bon, formation professionnelle et formation générale des
adultes, il ne faut pas l'oublier non plus,
évidemment, nous aimons l'idée de fondre à l'intérieur de
l'institut d'excellence en éducation le rôle qui était dévolu au Conseil
supérieur de l'éducation, et ce rôle-là, Mme la Présidente, je pense,
bénéficiera également de l'expertise que
l'institut va développer autour des données probantes. Et donc on pense que
l'INEE est tout à fait capable de bien jouer le rôle que nous lui
confions avec ce projet de loi n° 23, Mme la Présidente.
Et donc, Mme
la Présidente, l'institut va jouer un rôle important au niveau de la formation
initiale, on en a discuté abondamment, va jouer un rôle très important
pour dresser l'état des connaissances en matière d'enseignement efficace, va jouer un rôle important au niveau de
la formation continue, dans le processus de reconnaissance des contenus de
formation, et évidemment ce rôle-là, tous ces rôles-là dont je viens de parler
vont enrichir le rôle aviseur que va jouer
dorénavant l'INEE. Puis, évidemment, Mme la Présidente, bien, parce que vous
avez, au sein de l'institut, ce rôle au
niveau de la formation initiale, ce rôle au niveau de la formation continue,
par la reconnaissance de certaines formations continues, il va y avoir,
évidemment, des synergies qui vont pouvoir se créer et qui vont profiter à la
communauté de l'éducation. Donc, nous, on est très confiants, Mme la
Présidente, que de regrouper en un seul endroit toutes ces expertises, toutes
ces compétences, va nous aider pour la suite des choses.
La Présidente (Mme Dionne) : Merci,
M. le ministre. D'autres commentaires sur l'article 43?
M. Kelley : Oui, Mme la
Présidente. Moi, je suis plus convaincu par l'argument qui a été présenté dans
le mémoire du Conseil supérieur de
l'éducation que les deux peuvent exister en même temps. Je comprends que l'institut
va avoir... avec le projet de loi puis les articles, vont regarder certaines
questions en lien avec le rôle du conseil, qui existe déjà, mais d'avoir quelque chose qui est plus spécifiquement
dédié, là, parce que l'institut va avoir un mandat de faire plein de
choses, beaucoup de choses. Puis ici on a un centre d'excellence qui existe
déjà, qui marche bien. Je ne pense pas que
c'est problématique d'avoir les deux qui existent en même temps. Et encore,
quand je regarde ça, comme la mission de distinguer... qui est distinguée de
celle de l'institut, là, il y a une différence entre les deux. Alors, je pense
que, pour moi, là, les deux peuvent coexister sans problème.
Le
conseil a été créé en 1964, alors ça a bien aidé dans l'évaluation de notre
système d'éducation, jusqu'à date, puis, quand quelque chose marche
bien, pourquoi changer? On est... C'est plate, parce que ça va être
50 ans, l'année prochaine, alors peut-être on va manquer un anniversaire,
je viens juste de réaliser, avec les dates.
Mais,
en tout cas, peut-être une question plus précise pour le ministre, pas juste
des commentaires. Mais, M. le ministre, vous parlez souvent du rapport
qui a été produit par l'ancien ministre de l'Éducation, M. Sébastien
Proulx, concernant la création d'un institut. Dans ce rapport, est-ce qu'il est
proposé de retirer des fonctions du Conseil supérieur de l'éducation?
M. Drainville : Bien, dans ce rapport, il
proposait surtout de maintenir les deux, il proposait surtout de maintenir
les deux. Est-ce qu'il proposait une réaffectation de certains rôles
actuellement assumés par le Conseil supérieur de l'éducation pour qu'ils soient
plutôt confiés à l'INEE, là, il faudrait que je reprenne connaissance de mon
rapport. Je ne me souviens pas, en tout cas,
Mme la Présidente, d'avoir vu ça dans le rapport, que j'ai lu attentivement
mais que j'ai lu attentivement depuis
un certain temps. Je n'ai pas retenu ça, en tout cas, Mme la Présidente. Puis,
si c'était proposé, je ne l'ai pas
retenu. Mais ce n'est pas impossible, ce n'est pas impossible qu'il y avait
certaines fonctions... Même si le rapport
proposait le maintien des deux... enfin, la création de l'INEE et le maintien
du Conseil supérieur de l'éducation, est-ce que, comment dire... en plus de
proposer d'avoir les deux organismes, est-ce qu'il proposait une espèce
de... un rééquilibrage des responsabilités?
Ce n'est pas un élément que j'ai retenu, en tout cas, si c'était le cas, Mme la
Présidente. Mais il ne faut pas l'exclure.
Des fois, la mémoire est défaillante, hein, des fois, la mémoire nous sert mal.
M. Kelley :
Particulièrement un jeudi après-midi à 16 h 09.
M. Drainville :
...Mme la Présidente.
M. Kelley : Alors, M. le ministre...
Parce que, dans le rapport qui était produit par M. Proulx, la
recommandation, c'est de garder les
deux. Alors, est-ce que vous pouvez m'expliquer pourquoi vous allez plus loin
que qu'est-ce que les experts ont recommandé?
M. Drainville :
Bien, pour la raison que je vous ai donnée tout à l'heure, M. le député de
Jacques-Cartier, la raison que je vous ai donnée tout à l'heure. Je pense
que... honnêtement, je pense que l'institut peut très bien jouer ce rôle en
intégrant certaines des fonctions qui sont celles du conseil supérieur
actuellement.
• (16 h 10) •
M. Kelley :
Parfait. Est-ce que c'est aussi peut-être juste une question de... un souci
d'économie, mieux... C'est juste une question que je pose. Parce qu'on se fie
beaucoup au rapport de M. Proulx pour créer l'institut puis... Encore, c'est juste de comprendre. Je ne sais pas
si le ministre peut répondre, mais c'est juste une des choses que je me pose : Est-ce une question d'économie? Est-ce que
c'est juste une question... Il a déjà dit : Peut-être, c'est plus
efficace, mais en tout cas...
M. Drainville : ...globale, cohérence, les
différentes fonctions, je pense, vont bien s'arrimer les unes dans les autres.
M. Kelley :
Je ne sais pas si ma collègue de Mercier a des commentaires aussi, mais
pour l'instant c'est tout pour moi.
La Présidente
(Mme Dionne) : Merci, M. le député. Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal :
Bien oui, parce que ça, c'est l'article qui va abolir un héritage de la
Révolution tranquille, un organisme qui a une vision très, très large, beaucoup
plus que l'INEE. Encore une fois, ce n'est pas : On est contre l'INEE. Ce n'est pas ça, la question. On n'est pas
d'accord avec plein d'éléments qui sont mis dans la loi, dans l'INEE tel
qu'écrit dans le projet de loi n° 23, mais ce qui est très, très
inquiétant, puis je l'ai dit à plusieurs reprises, c'est : pourquoi abolir
le Conseil supérieur de l'éducation? Et là, ici, on vient de lui enlever toute
la partie pour le primaire, secondaire, toute l'éducation, là, on le confine à
l'enseignement supérieur. J'essaie juste de savoir pourquoi est-ce que le ministre dit que, ah! le... que l'INEE va
avoir une vue générale, alors que son mandat est beaucoup plus spécifique,
contrairement au Conseil supérieur de l'éducation. Est-ce que le ministre est
d'accord avec ça, que le mandat du Conseil supérieur de l'éducation est
beaucoup plus large que celui de l'INEE?
M. Drainville :
Ce que je dis, moi, Mme la Présidente, c'est que le Conseil supérieur de
l'éducation a un rôle aviseur, et ce rôle aviseur sera intégré à la nouvelle
mission de l'INEE.
Mme Ghazal :
C'est une partie, le rôle aviseur. Ça veut dire qu'il remet des avis et des
recommandations.
M. Drainville :
Oui, il est... selon la loi, selon sa loi constitutive, il agit comme
conseiller du ministre.
Mme Ghazal : Oui, conseiller le
ministre, oui, bien sûr, c'est ça qu'il va faire. Mais le Conseil supérieur de
l'éducation ne faisait pas que ça... ne fait pas que ça, il a une vue beaucoup
plus large puis il peut travailler sur les sujets qu'il
veut, qu'il juge pertinents et en plus en utilisant une expertise d'ici, du
Québec, en parlant de la réalité du Québec et non pas en regardant des
recherches... ce que l'INEE fait, il regarde des recherches qui sont beaucoup,
en grande majorité, produites aux
États-Unis, pour dire : Voilà, c'est ça qui marche, faisons ça ici, au
Québec. Le Conseil supérieur de l'éducation se penche sur la situation
et les particularités du Québec, ce que l'INEE ne fait pas, ce n'est pas ça,
son mandat.
Je ne sais pas. Moi,
je garde toujours espoir, tant et aussi longtemps que cet article-là n'est pas
adopté, que le ministre va changer d'avis. J'espère que c'est ça, la discussion
qu'il a en ce moment avec son équipe, et non pas pour continuer à me convaincre du fait qu'il faut abolir le Conseil supérieur
de l'éducation et son mandat beaucoup plus large.
Je peux prendre un
exemple... Mais, oui, allez-y.
M. Drainville :
Non, mais j'allais dire, Mme la Présidente : Je suis conscient du fait
que la députée de Mercier et moi ne voyons pas les choses du même oeil, là,
puis c'est correct, là. Je ne cherche pas à la convaincre, Mme la Présidente,
là. Je ne cherche pas à la convaincre. Je suis conscient du fait que,
là-dessus, nous ne voyons pas les choses du même oeil. Mais je ne veux pas
qu'elle pense que j'essaie de la convaincre à tout prix, là. Je respecte son
point de vue, Mme la Présidente, j'ai...
Mme Ghazal :
Mais le ministre, ça ne lui fait rien que le Conseil supérieur de
l'éducation, avec son mandat tellement beaucoup plus large puis qui se fie à ce
qu'il se passe au Québec, qui ne fait pas qu'importer des recherches qui sont
faites ailleurs, ce qui va être le cas de l'INEE... ça ne lui fait rien de
dire : Bien, je vais être le ministre de l'Éducation qui va abolir une
institution que nous avons héritée de la Révolution tranquille? Puis pas juste parce qu'on est attachés à quelque chose de
vieux, c'est parce qu'il avait sa pertinence et il a toujours sa pertinence.
Les rapports du Conseil supérieur de l'éducation sont un moment très attendu...
et très, très fouillés. Et ce qui était dans
le rapport, dans ce qui... ce que contiennent les rapports du Conseil supérieur
de l'éducation, c'était extrêmement, extrêmement pertinent, et, dans le
milieu de l'éducation, ça avait beaucoup, beaucoup de poids, beaucoup, beaucoup
de poids. Et on va perdre ça. L'INEE, ce n'est
pas ça qu'il va faire, ce ne sera pas des rapports de cette ampleur-là. Ça va être
plus de faire la synthèse de la recherche, de la recherche souvent faite aux
États-Unis.
M. Drainville :
Là-dessus, si vous me permettez,
Mme la députée de Mercier, je ne veux pas vous reprendre, là, mais je
veux quand même... je veux quand même vous reprendre un petit peu. Non, mais ce
que je veux dire, c'est... C'est parce que
ça fait... vous l'avez dit deux fois, puis, bon, la première fois, je n'ai pas
réagi, mais là vous venez de le redire.
Mme la Présidente,
l'INEE ne va pas, comment dire, se fier exclusivement sur la recherche qui est
faite aux États-Unis, là, l'INEE va
s'abreuver des recherches qui sont faites partout dans le monde, mais, je
dirais, prioritairement sur les recherches qui sont faites ici, chez
nous, là. Quand on va, comment dire, faire l'état des connaissances
scientifiques en matière d'enseignement, en matière de pratiques pédagogiques
probantes, ce sera d'abord en se basant sur ce qu'il se fait au Québec, là.
Mais ce que j'ai dit, c'est qu'on ne veut pas que cet institut-là se limite à
ce qui se fait au Québec. Si on est capable d'aller voir ailleurs et de
s'inspirer de ce qui se fait de bien ailleurs et de ce qui a bien fonctionné
ailleurs et voir comment on pourrait adapter ces bonnes pratiques, par exemple,
à notre façon de faire ici, chez nous, à notre culture, à notre... à nos
priorités, bien, à ce moment-là, pourquoi s'en priver?
Alors, moi, je pense
que, dans certains cas, il y aura des connaissances, des pratiques, des
manières de faire, des méthodes qui ont fait leurs preuves ailleurs et qui
pourront être expérimentées ici pour voir si elles donnent d'aussi bons résultats. Et, si elles donnent
d'aussi bons résultats, si les données sont probantes, si les résultats prouvent
que la méthode importée d'ailleurs, la
pratique importée d'ailleurs est effectivement efficace dans nos salles de
classe avec notre propre personnel
enseignant ou notre propre personnel scolaire, bien, à ce moment-là, on pourra
la diffuser à l'ensemble du réseau scolaire.
Je ne présume pas que
ce qui fonctionne ailleurs va nécessairement fonctionner ici, mais ce qui
fonctionne ailleurs peut peut-être fonctionner ici, quitte à l'adapter à nos
conditions d'ici, quitte à en garder une partie. Puis, si ça fonctionne, Mme la
Présidente, pourquoi s'en priver? Puis, si ça ne fonctionne pas, bien, on ne
l'appliquera pas. De là l'expression, ou l'appellation, ou le concept de
données probantes, donc, on veut donner avec preuve que cela fonctionne. Mais
je veux juste être... je veux juste rassurer la députée, Mme la Présidente, que
l'idée, ce n'est pas d'aller voir ailleurs, exclusivement ailleurs, sans
d'abord regarder ce qu'il se passe chez nous.
Mme Ghazal :
Mais ce sera en grande majorité des études d'ailleurs.
M. Drainville :
Non, non.
Mme Ghazal :
Ah oui? C'est quoi, le pourcentage?
M. Drainville :
Bien, je ne sais pas, mais ça va dépendre de l'INEE. On va laisser l'INEE
faire son travail. Mais, si vous regardez, ça, c'est dans le projet de loi,
n'est-ce pas, l'article 5 : «...la mission de l'Institut consiste
à :
«1° identifier,
en concertation avec le ministre et les intervenants du système scolaire, les
sujets prioritaires qui bénéficieraient de ses travaux;
«2° dresser
et maintenir à jour une synthèse des connaissances scientifiques disponibles,
au Québec et ailleurs, concernant la réussite éducative et le bien-être
des élèves;». Donc, au Québec et ailleurs.
Mais non, moi, je ne suis pas prêt à dire que ça
va être majoritairement de l'étranger, là, pas du tout.
Mme Ghazal : Mais
ça va être la pratique qui va nous le dire, parce que peut-être que l'INEE va
se dire...
• (16 h 20) •
M. Drainville : Oui.
Bien oui, vous avez raison, là, que c'est la pratique qui va le dire. Mais, Mme
la Présidente, on a des excellents chercheurs, des excellentes facultés
d'éducation, on a un monde de l'éducation qui est extrêmement dynamique,
et j'ai confiance, moi, que les...
Mme Ghazal : ...je suis
contente.
M. Drainville : Absolument.
Bien là, franchement, je suis ministre de l'Éducation, Mme la Présidente, je le
connais, mon réseau, je connais mon... je connais l'univers... enfin, que je
connais de mieux en mieux l'univers de l'éducation au Québec, je le connaissais
déjà assez bien, plus comme un généraliste, peut-être, mais là je commence à...
je pense que j'ai une bonne... je fais une lecture de plus en plus fine, je
dirais, de l'état de notre système scolaire. Et
puis je vous dirais, Mme la Présidente, qu'il y a, dans notre système scolaire,
des compétences, et des connaissances, et
des êtres humains absolument extraordinaires, on est choyés, Mme la Présidente,
d'avoir ce monde de l'éducation au Québec.
Et donc j'ai confiance, Mme la Présidente, que les connaissances, les pratiques
probantes, les bonnes méthodes, les bonnes pratiques que va explorer
l'INEE, dont l'INEE va dresser le portrait, ça va être d'abord et avant tout ce
qu'il se fait chez nous, bien oui, c'est sûr, ça. Il y aura du travail qui
serait fait, mais...
Mme Ghazal : Il n'y a rien qui
le spécifie, ça va être combien. Est-ce que ça va être juste 10 %? Est-ce
que ça va être... Je veux dire, il n'y a pas de garantie, il n'y a rien qui le
spécifie. Il pourrait, puis, si les études sont...
Mais, en tout cas, moi, je veux revenir sur le
Conseil supérieur de l'éducation, puisque c'est ça, l'article. Ce n'est pas la même chose, ce n'est pas le même
mandat. L'INEE a un mandat beaucoup plus spécifique que le CSE. Il y a un
consensus, il y a un consensus, un consensus. Je sais que le gouvernement dit
qu'il veut être à l'écoute, le premier ministre dit qu'il veut être à l'écoute
des Québécois. On vient de nous faire perdre encore un autre six mois pour le
tramway parce que... à cause des sondages sur le tramway. Je ne sais pas, il
faut-tu faire un sondage sur le Conseil supérieur de l'éducation?
M. Drainville : Mme la
Présidente...
Mme Ghazal : Si on fait un
sondage de toutes les personnes qui sont venues ici, en commission, tous les
mémoires qu'on a reçus, il y a un consensus. Comment se sent le ministre de
briser le consensus sur le Conseil supérieur de l'éducation? Est-ce qu'il va
encore dire que c'est de la résistance au changement?
M. Drainville : Mme la
Présidente, j'ai le plus grand respect pour les points de vue qui ont été
exprimés pendant nos consultations
particulières, j'ai écouté très attentivement ce qui a été dit. La députée,
comment dire, me pose une question, comment je me sens, comment je me...
Mme la Présidente, comment je me sens? Je me sens bien, j'ai le sentiment de faire ce que j'ai à faire et puis
je... On fait des propositions, Mme la Présidente, qui, selon nous, puis ce
n'est pas tout le monde qui est d'accord visiblement... mais qui, selon nous,
vont nous permettre d'améliorer notre façon de faire et qui vont nous
permettre, à terme, de livrer des résultats encore meilleurs que ce que notre
réseau de l'éducation et notre système de l'éducation nous livrent
présentement. On est animés par des objectifs positifs, des objectifs nobles
qui tendent tous vers un seul et même objectif, c'est-à-dire d'améliorer la
réussite scolaire de nos élèves, de leur permettre d'aller au bout de leur
potentiel, encore plus que c'est le cas présentement.
Mme Ghazal : Les
240 chercheurs qui ont pris position, pour vous, c'est la même chose,
comme si c'est des chroniqueurs qui ont dit leur opinion?
M. Drainville : Mme la
Présidente, je...
Mme Ghazal : C'est des experts,
ce n'est pas n'importe qui, là.
M. Drainville : J'en
suis conscient, Mme la Présidente, je... Ça fait quelques fois que la députée
de Mercier fait des commentaires sur les chroniqueurs, je...
Mme Ghazal : C'est parce que
vous parlez beaucoup d'opinions, puis, pour moi, les chroniqueurs font des opinions,
mais, les experts, ce n'est pas des opinions.
M. Drainville : Oui.
Bien, je dirais qu'il y a des excellents chroniqueurs, Mme la Présidente, il y
en a, il y en a eu, j'imagine, mais
je... Il y a des personnes de très grande qualité, Mme la Présidente, qui se
sont exprimées, effectivement, sur ce sujet, qu'ils soient chroniqueurs
ou pas, chercheurs ou pas, experts ou pas.
Mme Ghazal : Non,
mais ce n'est pas le même niveau. Moi, mon point, c'est de dire qu'on ne peut
pas dire... Un expert qui a fait un doctorat, postdoctorat, toutes les
personnes de qualité qui sont venues ici, versus un chroniqueur qui, à un moment donné, il fait un billet
d'humeur, avec autant de talent qu'il peut faire preuve, ce n'est pas la même
chose. C'est parce que, le ministre, pourquoi...
M. Drainville :
Vous pensez à qui, là? Quand vous pensez «chroniqueur», vous pensez à qui?
Mme Ghazal : Non,
non, pour vrai, je ne pense à personne, là. C'est parce que le ministre, il
dit : Opinion, ils disent leur opinion; on n'est pas d'accord.
Bien, pour moi, ce n'est pas une question d'opinion.
M. Drainville : Ah non? C'est
une question de...
Mme Ghazal : D'experts,
de gens qui ont baigné toute leur vie, qui ont des doctorats, qui ont des
postdoctorats, qui savent comment fonctionne le Conseil supérieur de
l'éducation, qui ont... qui connaissent de bord en bord les rapports qui sont
émis par le Conseil supérieur de l'éducation, qui connaissent sur quoi ils se
sont basés, qui... C'est des experts.
M. Drainville : Donc, ce sont
des...
Mme Ghazal : Ce n'est pas leur
opinion. Ils nous ont dit leur... si on veut, leur... Ils nous ont parlé de
leur expertise et de leurs analyses rigoureuses, et c'est de ça dont ils nous
ont parlé. Notamment, en venant ici...
M. Drainville : Donc, ça relève
davantage, mettons, de l'expérience plutôt que de l'opinion.
Mme Ghazal : De l'expertise.
M. Drainville : Puis de
l'expertise, oui.
Mme Ghazal : Ce n'est pas parce
qu'ils sont en éducation que c'est moins important que s'ils étaient en
médecine nucléaire, par exemple.
M. Drainville : Bien, non,
bien, non, je suis d'accord avec vous là-dessus, voyons, c'est sûr.
Mme Ghazal : Oui, mais il y a
eu des chercheurs qui sont venus ici, mais pas seulement. Ça, c'est une portion. Tous ceux qui ont écrit, les
240 chercheurs qui ont écrit une lettre et qui ont dit : C'est une...
il ne faut pas abolir le Conseil supérieur de l'éducation, ce n'est pas
de la résistance au changement. Moi, je me sentirais mal...
M. Drainville : Je n'ai pas dit
ça, hein, Mme la Présidente.
Mme Ghazal : Oui, bien, je ne
sais pas, ça fait tellement longtemps que vous le dites que, cette fois-là, je
me suis dit...
M. Drainville : Vous trouvez
que je radote? Oui. Non, non, mais j'entends ce que vous dites, Mme la députée,
puis je vous l'ai dit, là, je reconnais la valeur des avis qui nous ont été
donnés puis des opinions... ou des opinions, ou des conclusions, ou des...
Mme Ghazal : Alors, pourquoi?
M. Drainville : ...je ne sais
pas comment le dire, des expériences informées et de grande valeur.
Mme Ghazal : C'est quoi, la
vraie raison, là, la vraie, là?
M. Drainville : Pardon?
Mme Ghazal : La vraie raison...
Je ne veux pas avoir l'air de... mais qu'est-ce qui fait... Parce que, là, je
n'entends aucun argument. Je n'entends aucun argument. Je vous le dis, là, moi,
ce serait très, très vite terminé, là, ce projet
de loi là, même avec l'INEE, avec les défauts qu'il a, ce n'est pas grave, là.
Ce n'est pas le premier projet de loi qui
est adopté ici puis que... Je l'aurais tellement écrit autrement, là, je veux
dire, ce n'est pas grave, là. Mais ce serait terminé, ce serait... je
veux dire, ce serait déjà un grand pas si le Conseil supérieur de l'éducation
pourrait continuer, puis vous pouvez vous
occuper des vrais problèmes, autres, de structure, dans le réseau de
l'éducation. Puis on ne serait pas
assis ici pendant des heures et des heures si vous décidiez de maintenir le
Conseil supérieur de l'éducation. C'est là que je vais être rassurée.
M. Drainville : Mme la
Présidente...
Mme Ghazal : C'est là que je
vais être rassurée.
M. Drainville : ...la députée
de Mercier qui plaide pour le maintien du conseil, mais qui, par ailleurs,
ramène le débat à une question de structure, là, franchement... Ce n'est pas
juste une question de structure, là. Si vous plaidez avec une telle passion, c'est que vous ne jugez
pas, justement, que c'est juste une question de structure. Vous y voyez
quelque chose de beaucoup plus fondamental.
Mme Ghazal : Mais je serais
prête à vivre avec tous les défauts du projet de loi n° 23, tous,
100 % — il
y en a beaucoup — si
le Conseil supérieur de l'éducation était maintenu, je vous le dis, c'est...
Moi, je me sens mal d'être dans la commission qui va avoir aboli cet héritage
très important de notre réseau de l'éducation, de la Révolution tranquille.
Puis je ne me sentirais pas bien, si j'étais ministre et que je l'abolissais
contre l'avis de tous les acteurs du milieu
de l'éducation, sauf peut-être une personne. D'ailleurs, c'est qui, cette
personne? C'est peut-être... Je ne sais pas. Qui a dit, dans cette
commission ou dans l'espace public, qu'il trouvait que c'était une bonne idée
d'abolir le Conseil supérieur de
l'éducation? Je pense qu'il n'y en a pas. À moins qu'il y en ait une, personne
qui conseille le ministre, puis on aimerait savoir c'est quoi, ses
arguments.
M. Drainville : Mais je les ai
donnés, mes arguments, tout à l'heure, Mme la Présidente, là, je...
Mme Ghazal : Mais ce n'est pas
la même chose, l'INEE, ça fait que... d'autre chose.
M. Drainville : La députée me
reproche de radoter, là, je ne vais quand même pas radoter encore, là.
La Présidente (Mme Dionne) : Un
à la fois, s'il vous plaît!
M. Drainville : Oh! Comment?
La Présidente (Mme Dionne) : J'ai
dit : On parle un à la fois et...
M. Drainville : Ah! oui.
La
Présidente (Mme Dionne) : Et, sans vous couper votre élan, compte tenu de
l'heure, je vais... la commission va ajourner ses travaux sine die.
Alors, bonne fin de journée.
(Fin de la séance à 16 h 30)