Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Dix heures six minutes)
Le Président (M. Charbonneau): La commission permanente de
l'éducation va commencer ses travaux. D'abord, l'appel des membres
présents: MM. Ryan (Argenteuil), Bordeleau (Abitibi-Est), Laplante
(Bourassa), Leduc (Fabre), Sirros (Laurier), et moi-même de
Verchères. La secrétaire m'informe qu'il n'y a pas de
remplacement.
Nous allons procéder aujourd'hui à l'étude des
programmes 9 et 10 du ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu. L'horaire prévoit à peu
près deux heures et trente minutes pour nos travaux. Comme il est 10 h
10, nous devrions donc finir aux environs de 12 h 30.
Mme Marois: Ah, j'ai 10 h 05. M. Sirros a la même heure que
moi.
Le Président (M. Charbonneau): Sans plus tarder, on va
entreprendre l'étude du programme 9. On pourrait couper la
période en deux pour prendre à peu près un temps
équivalent pour chaque programme et, si on voulait approfondir et passer
plus de temps sur un ou l'autre, on avisera à ce moment-là.
Formation professionnelle de la main-d'oeuvre
Au sujet du programme 9, formation professionnelle de la main-d'oeuvre,
M. la ministre avez-vous des remarques préliminaires?
Exposé général Mme Pauline
Marois
Mme Marois: Je pourrais peut-être prendre quelques minutes
pour vous parler de ce qu'on retrouve concrètement et quotidiennement
à l'intérieur de ces programmes 9 et 10. Le programme 9 concerne
la formation professionnelle de la main-d'oeuvre. Il faut bien comprendre
cependant, à la lecture des crédits que vous avez entre les
mains, que cela n'intègre pas - puisque nous sommes, de toute
façon, actuellement en discussion et en cheminement à cet
égard - la nouvelle orientation de la politique d'éducation
permanente, puisque nous sommes à discuter et à échanger
avec le ministère de l'Éducation pour voir comment on pourra en
venir à "opérationnaliser" cette politique. Cela n'implique pas,
non plus, dans les budgets, les crédits prévus pour du
développement au niveau de la formation professionnelle, qu'il s'agisse
de recyclage ou de toute espèce de nouveaux programmes qu'on compte
développer dans l'année et pour lesquels ces budgets se
retrouvent à ce moment-ci encore au ministère de
l'Éducation.
Si on prend de façon générale le programme 9, cela
fait référence à une des fonctions majeures du
ministère qui est d'assurer la préparation la plus
adéquate possible et un équilibre sur le marché de
l'emploi entre les besoins des personnes et les besoins des entreprises pour
répondre aux besoins des orientations en ce qui concerne le
développement socio-économique du Québec.
C'est aussi là qu'on retrouve les éléments majeurs
devant composer une politique de main-d'oeuvre la plus complète et la
plus articulée possible, y parlant donc de tout ce qui a trait à
l'information sur le marché du travail, sur les notions de services
publics de placement, de mesures d'aide sélective à l'emploi, de
maintien d'emplois menacés, de protection de l'emploi et
d'assouplissement de la vie au travail.
Si on regarde de façon un peu plus particulière les
différents éléments de programme qu'on y retrouve, j'ai pu
avoir, au cours de l'année, des discussions avec des collègues,
tant le ministre de l'Éducation que Mme la ministre
déléguée à la Condition féminine; à
une époque, c'est moi, d'ailleurs, qui étais à ce
siège. On a eu à discuter et à adopter cet
énoncé de politique qu'on a maintenant rendu public et qui
concerne l'éducation permanente, où il nous apparaît qu'on
clarifie les rôles respectifs des uns et des autres en fonction des
missions qu'on a à assumer au sein de l'appareil gouvernemental. Nous y
prévoyons, entre autres, des mécanismes de concertation, tant au
niveau national que régional, de même que des services
intégrés d'accueil et de référence concernant les
personnes qui se situeraient en besoin de formation au niveau de la formation
professionnelle.
Je pense que c'est un grand pas qu'on a franchi en adoptant cette
politique. Comme on nous l'a fait remarquer lors des discussions et des
échanges qu'on a eus avec les différents intervenants-terrain au
niveau
de cette politique, il y a sûrement, quant à
"l'opérationnalisation", un certain nombre de réalignements qu'il
faudra pouvoir faire. Mais les bases elles-mêmes de la politique nous
apparaissent correspondre et répondre à des besoins réels
vécus dans le monde de l'éducation des adultes, de
l'éducation permanente, particulièrement de la formation
professionnelle.
Vous savez aussi que c'est à notre ministère et sous ce
programme qu'on retrouve tout ce qui concerne les commissions de formation
professionnelle, de même que les conseils consultatifs régionaux
qui sont des organismes formés paritairement - je l'ai
déjà dit à quelques reprises - et qui ont à
assumer, au niveau régional, une identification des besoins de
main-d'oeuvre, une planification quant à ces besoins à court,
moyen et long terme, tant pour les personnes en emploi que pour les personnes
voulant accéder à des emplois et pour des entreprises qui
manifestent des besoins spéciaux ou particuliers, selon leur situation,
s'il s'agit de modifications dans l'entreprise, comme je le faisais valoir
hier, ou de changements technologiques.
On retrouve aussi, sous ce programme, tout ce qui a trait aux accords
Canada-Québec sur la formation professionnelle des adultes. À ce
moment-ci, on sait que l'accord est encore valable jusqu'en 1985. Cet accord
est axé sur la formation des compétences professionnelles
recherchées quant au marché du travail québécois et
vise aussi à encourager le perfectionnement de la main-d'oeuvre, de
telle sorte qu'elle puisse s'adapter aux changements technologiques et
industriels que vit le Québec.
Sous ce programme, on retrouve, entre autres, la formation en
établissement. On en a parlé hier assez largement en faisant
référence aux stages en entreprise, mais on pourra y revenir. On
y trouve donc la formation en établissement, de même que la
formation industrielle. S'il y a lieu, on pourra revenir sur le type de
différences qu'on peut connaître à l'intérieur de
ces deux programmes.
J'essaie un peu de faire un tour d'horizon, de telle sorte qu'on puisse,
par la suite, poser un certain nombre de questions. Évidemment, il y a
la caisse d'accroissement des compétences professionnelles. L'accord
Canada-Québec sur la formation professionnelle prévoit une caisse
d'accroissement des compétences professionnelles dans le but de stimuler
l'accroissement de la capacité de formation professionnelle des
établissements de formation publics ou privés. Ceci permet le
financement des dépenses d'investissement et des frais d'exploitation
initiaux pour des installations nécessaires au perfectionnement des
compétences dans des professions identifiées au Québec,
considérées comme des professions d'importance nationale et pour
lesquelles, évidemment, les adultes ont des besoins particuliers de
formation. (10 h 15)
Jusqu'à maintenant, nous avons approuvé 24 projets, si on
veut, pour un budget d'environ 38 900 000 $ au niveau de cette caisse
d'accroissement des compétences professionnelles. On pourra y revenir.
C'est distribué dans différentes régions du Québec,
selon les besoins identifiés dans différents collèges.
Cela touche quasi essentiellement la haute technologie: qu'on songe au
génie électrique, au génie électronique, à
la conception de fabrication assistée par ordinateur, à la
simulation de radar, à la technologie de chimie, à la technologie
des systèmes "ordinés", à l'aérotechnique, à
l'informatique, à l'électromécanique en robotique, ce qui
est, je pense, extrêmement intéressant pour une perspective
d'avenir quant à une meilleure formation et à une meilleure
préparation de notre main-d'oeuvre. Je passe au-dessus de la liste des
métiers d'importance nationale. S'il y a des questions, on pourra y
revenir.
Nous sommes aussi responsables comme ministère - et on retrouve
cela aussi encore au programme 9 - de construire et de réviser, pour
l'ensemble des 42 fonctions de travail, métiers et
spécialités, si on veut, les examens de qualification
professionnelle. Ces examens nécessitent une révision,
évidemment, périodique afin qu'on puisse maintenir leur contenu
conforme à la réalité de l'exercice des différents
métiers concernés, ceci, selon leur évolution ou
l'évolution des nouvelles technologies qu'on connaît dans ces
métiers. On sait très bien que plusieurs travailleurs
dépendent, finalement, de la disponibilité de ces examens pour se
qualifier et pour pouvoir exercer leur métier. Nous sommes actuellement
à faire cette révision pour, entre autres, un certain nombre de
métiers dont charpentier-menuisier, électricien, opérateur
de pelles mécaniques, chauffage et frigoriste. Ces examens doivent
être validés par les partenaires afin que leur contenu puisse
être conforme aux besoins que présentent les industries. Nous
sommes donc à faire cela et, au fur et à mesure qu'on
révise ces examens pour certains métiers on passe, par la suite,
à d'autres.
Enfin, on peut arriver maintenant au programme 10. Est-ce que vous
souhaitez qu'on fasse maintenant le programme 9?
Le Président (M. Charbonneau): Non. Si vous avez
terminé vos remarques sur le programme 9, on va s'en tenir là. On
va immédiatement permettre aux membres de la commission des
échanges sur ce programme et on va passer aux remarques, par la suite,
sur le programme 10. Cela va?
Mme Marois: D'accord.
Le Président (M. Charbonneau): Merci, madame. M. le
député de Laurier.
Politique d'éducation des adultes
M. Sirros: Oui. Je pense, M. le Président, étant
donné que la politique d'éducation des adultes vient d'être
lancée il y a à peine quelques semaines, que c'est
peut-être l'élément majeur en ce qui concerne le programme
9 quant à l'avenir. J'aimerais que la ministre nous donne quelques
détails supplémentaires sur cet aspect, sur son
échéancier. Qu'est-ce qui est prévu, au juste? Qu'est-ce
qui arrivera aux CFP? Comment cela va-t-il fonctionner? Quelles sont les
ressources qui seront affectées en termes concrets? J'aimerais que vous
nous donniez un peu plus d'information - parce qu'on souffre vraiment d'un
manque à ce niveau - sur l'implantation de cette politique dans les mois
à venir ou dans l'année en cours.
Mme Marois: Bon, d'accord. Si vous suivez les deux commissions,
celle de l'éducation et de la main-d'oeuvre, de même que celle des
affaires sociales, j'imagine que le ministre de l'Éducation a dû
vous faire savoir ou vous informer du fait que nous avions...
M. Sirros: Je vais laisser mon collègue d'Argenteuil
répondre à cela.
Mme Marois: Ah bon! D'accord. Enfin, cela dit, je vais terminer
ma réponse et, s'il y a lieu d'entendre des commentaires, on pourra les
entendre.
Le comité ministériel responsable de l'application de la
politique d'éducation permanente a eu une rencontre tentant
d'établir une certaine forme d'échéancier
préliminaire, si on veut. Vous savez très bien - et le
député d'Argenteuil avait, d'ailleurs, soulevé cette
question à l'Assemblée nationale - que nous avons eu des demandes
assez importantes pour qu'il y ait une commission parlementaire qui traiterait
de cette politique.
La décision que nous avons prise - et dont nous sommes
censés avoir informé tant les membres du gouvernement que les
partenaires socio-économiques cette semaine, soit lundi ou mardi, ou
peut-être un peu plus tard, mais enfin, c'est censé avoir
été fait cette semaine - c'est que nous prévoyons pour le
début de mai une rencontre nationale, c'est-à-dire
réunissant les partenaires de l'ensemble du territoire
québécois impliqués dans l'éducation des adultes,
tant les partenaires de l'éducation que ceux de la main-d'oeuvre ou que
les organismes socio-économiques impliqués dans
l'éducation des adultes, l'éducation populaire et ceux qu'on
identifie comme des organismes qui se préoccupent
particulièrement d'éducation populaire.
Nous avons prévu une rencontre nationale de concertation; je
crois qu'elle aura lieu le 11 mai exactement. Ce que nous souhaiterions faire
et ce que nos ministères font maintenant, c'est proposer un certain
nombre d'échéanciers ou un cheminement critique, si l'on veut,
dans une perspective où il y aurait des discussions tout au long de
"l'opérationnalisation" de cette politique. Cependant, on ne voulait pas
leurrer les personnes impliquées au niveau du dossier de
l'éducation permanente, du dossier de l'éducation des adultes,
dans le sens où ce qu'on semblait vouloir dire: Ceci étant un
énoncé d'orientation, ce n'est pas la politique définitive
du gouvernement. Or, si on ne veut pas leurrer les gens et, finalement, se
raconter des histoires si l'on veut, cet énoncé de politique est
l'orientation définie, nous semble-t-il, le plus clairement possible des
rôles, des responsabilités, de même que des priorités
que nous allons accorder aux différents secteurs d'intervention en ce
qui a trait à l'éducation des adultes. Là où,
cependant, il y a encore large matière à discussion, à
échanges... Quand vous posez la question: Quels sont vos
échéanciers précis? Actuellement, on travaille ces
échéanciers pour qu'on puisse arriver, à la fin de
l'année 1984-1985, à ce que l'ensemble des infrastructures, des
partages de tâches et des responsabilités identifiées soit
bien logé et que ce soit opérationnel concrètement.
Nous avons donc cette rencontre le 11 mai où auront lieu
sûrement des discussions et des échanges autour de cette
"opéra-tionnalisation", autour de ces tables qu'on devra constituer -
qui le sont dans certains cas - ou autour de ces services d'accueil et de
référence qu'on devra constituer en région pour
définir, entre autres, quels y seront les rôles des commissions de
formation professionnelle ou des structures de l'éducation en
région. Donc, au fur et à mesure de ces consultations et de ces
échanges, nous espérons pouvoir arriver à
"opérationnaliser" cette politique pour la fin de l'année
financière du gouvernement, en y associant, cependant, nos partenaires
parce que cela nous apparaît, évidemment, fondamental. Ils ont
été largement consultés au moment de la commission sur
l'éducation des adultes qui a parcouru tout le Québec, qui a
rencontré l'ensemble des groupes impliqués au niveau de cette
réalité. Nous avons retenu largement un certain nombre de
recommandations de la commission Jean.
M. Sirros: C'est-à-dire, finalement, que les discussions
sont encore en cours. La politique qui nous a été
dévoilée, c'est une orientation quelconque, mais ce n'est pas
la
politique définitive.
Mme Marois: Ah oui! C'est cette distinction que j'ai tenté
de faire. Je n'ai peut-être pas été assez claire. Voici ce
qu'on retrouve dans cette politique d'éducation des adultes, d'accord?
On identifie, par exemple, au niveau des orientations fondamentales, un certain
nombre de principes. Prenons: l'éducation, une démarche
permanente, pas nécessairement continue, qui peut vivre des brisures,
mais permanente, selon les besoins que nous pouvons avoir dans le temps et qui
doit être aussi qualifiante. On y revient plus loin. Pluralité des
lieux de formation. Cela s'inscrit, entre autres, dans toute la discussion
qu'on a eue hier autour de la reconnaissance des acquis aussi.
Développement éducatif, un tout intégré.
Priorité aux formations qualifiantes et formation sur mesure, une
approche à privilégier.
Si on regarde les orientations fondamentales et qu'ensuite on regarde
les grands axes au niveau de l'action concrète des ministères,
c'est une politique très... Je n'aime pas le mot "définif"; il a
l'air de dire que tout est complètement fermé et qu'il n'y a pas
de possibilité qu'à l'intérieur de cela, on puisse
réaménager certaines priorités ou certains défis
qu'on s'est fixés. Mais c'est la politique que le gouvernement a
retenue. Ce sont les priorités que nous avons définies. Ce sont
les objectifs que nous comptons atteindre et, effectivement, c'est ferme, si on
veut, comme décision. C'est une décision du Conseil des
ministres. C'est une décision dont nous avons même commencé
à préparer "l'opérationnalisation". Donc, c'est une
décision ferme que cet énoncé de politique, que ces grands
axes d'intervention, que ces priorités d'intervention. Ce que je vous
dis, en contrepartie, c'est qu'au niveau de "l'opérationnalisation" de
cette politique, concrètement, institution par institution, entre les
ministères qui peuvent être concernés par une telle
politique, il y a matière à discussion, à échanges
et à modification à certains égards de certains choix ou
de certains autres processus opérationnels. C'est dans ce processus
qu'on s'engage actuellement.
M. Sirros: Vous les avez peut-être
énumérés tout à l'heure, mais seulement une
dernière question de ma part.
Mme Marois: D'accord.
M. Sirros: Voulez-vous énumérer encore les
personnes, les institutions ou les groupements qui seront présents le 11
mai, qui ont été invités aussi?
Mme Marois: Oui. Si je prends, par exemple, mon ministère,
pour commencer, où je me sens plus à l'aise, évidemment,
les représentants des commissions de formation professionnelle sont
invités avec ceux des conseils consultatifs régionaux. Au niveau
des organismes populaires qui se préoccupent d'éducation
populaire - du moins selon la discussion préalable qu'on avait eue au
comité ministériel - ce sont les organismes qui ont fait valoir
le fait qu'ils souhaitaient continuer à discuter de cette politique
d'éducation des adultes qui seront invités. Il y en a un certain
nombre. Il doit sûrement y avoir une trentaine d'organismes. Si vous
souhaitez avoir la liste, on pourra vous la donner. D'autre part, du
côté de l'éducation, il y a, évidemment, tant les
commissions scolaires que les cégeps qui sont invités.
Évidemment - je ne voudrais surtout pas oublier de le mentionner - vous
savez que la ministre déléguée à la Condition
féminine fait partie du comité ministériel. Donc,
j'imagine qu'elle a aussi prévu un certain nombre de groupes qui
pourraient être invités et qui se préoccupent de
l'éducation populaire ou de l'éducation permanente et les
associations patronales et syndicales.
M. Sirros: Si je comprends bien, à ce moment-là, la
réunion du 11 mai servira comme un genre d'occasion pour expliquer
à tous ces gens ce que le gouvernement veut faire.
Mme Marois: Bon!
M. Sirros: Les suites de cette réunion...
Mme Marois: D'accord.
M. Sirros: ...seraient quoi?
Mme Marois: II y a deux volets actuellement de prévus
à la rencontre. Il y en a un premier qui est effectivement de
réaffirmer que ceci est un projet ferme, de s'assurer qu'on
possède bien l'ensemble des éléments, mais on n'a pas
l'intention de passer la moitié de la journée à informer
les gens d'une politique qu'ils ont, de toute façon, lue,
criblée, analysée, souvent dans ses moindres détails.
C'est plutôt pour réaffirmer que cette politique est ferme et
permettre le débat et la discussion. (10 h 30)
Le processus de travail qu'on avait retenu, je ne l'ai pas vu, je dois
dire. J'en parle assez largement, mais je voudrais faire quelques
réserves. Je n'ai pas lu le dernier plan de travail très
opérationnel, mais on avait prévu plutôt des ateliers de
travail, des ateliers de discussion par thèmes, selon les
préoccupations des partenaires présents, de telle sorte qu'on
puisse vraiment se concentrer sur des éléments de la politique
qui nous intéressent particulièrement comme groupe, comme
organisme ou comme
structure de manière à en arriver à dégager
un certain nombre de consensus quant à certains éléments
de "l'opérationnalisation" ou, à la limite, à bien
identifier les divergences qui peuvent exister, afin de tracer un plan de
travail ou un cheminement critique, mais qui intégrerait ces partenaires
dans la démarche de "l'opérationnalisation". C'est beaucoup plus
une journée d'échanges, de débats, de discussions que
d'information, la perspective que nous avons retenue.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va. M. le
député de Fabre.
Caisse d'accroissement des compétences
professionnelles
M. Leduc (Fabre): Merci, M. le Président. Dans ce que vous
avez dit, Mme la ministre, on constate que la caisse d'accroissement des
compétences professionnelles joue un rôle considérable dans
l'équipement dont on a besoin dans nos institutions scolaires pour
former les jeunes dans des métiers et dans des professions hautement
qualifiés, disons. Ces équipements touchent les institutions
secondaires et collégiales. Les demandes proviennent des institutions
scolaires, je sais cela. Vous avez parlé de 24 projets qui ont
été approuvés cette année et qui...
Mme Marois: Oui.
M. Ryan: M. le Président, seulement une question, s'il
vous plaît. Est-ce que la caisse d'accroissement fait partie du programme
9?
Mme Marois: Oui.
M. Ryan: Oui, cela fait partie du programme 9.
Le Président (M. Charbonneau): Au niveau du budget,
oui.
Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va.
M. Ryan: D'accord.
M. Leduc (Fabre): Donc, cela représente un montant de 38
000 000 $, ce qui est considérable. J'aimerais connaître le
rôle précis que joue votre ministère dans le choix des
projets, finalement. J'aimerais connaître aussi les critères qui,
à votre point de vue, sont déterminants dans le choix des
institutions. Je voudrais savoir pourquoi les 24 projets. Ma question est
posée dans le sens suivant. Je sais que, en Ontario, pour le même
montant ou approximativement le même montant, on a réussi à
couvrir une centaine de projets. Donc, je m'interroge un peu sur les
politiques. Franchement, on ne les connaît pas.
Le rôle de cette caisse d'accroissement des compétences
professionnelles est nouveau. Nous, les députés, on se sent,
enfin, moi, je suis bien situé et je me sens comme un véritable
novice par rapport au rôle que joue cette caisse d'accroissement des
compétences professionnelles. J'aimerais savoir aussi quel est le
rôle du Québec par rapport au rôle du gouvernement
fédéral dans le choix des projets. J'aimerais que vous nous
éclairiez à cet égard.
Mme Marois: Je vais demander au directeur général
de la planification - nous avons changé notre plan d'organisation
supérieure dernièrement - de vous donner les aspects techniques
du cheminement qu'on connaît dans le rôle de la caisse
d'accroissement des compétences professionnelles. Cela s'inscrit dans le
cadre de l'accord Canada-Québec. Il pourra aussi vous donner les
réponses que nous pouvons vous donner à ce moment-ci. Par contre,
il y a des renseignements que nous n'avons pas présentement, mais je
pourrai y revenir à la fin de l'intervention de M. Chaput.
M. Chaput (Henri-Paul): M. le Président, les projets, dans
le cadre de la caisse d'accroissement, se situent à l'intérieur
de l'entente 1982-1985 sur la formation professionnelle avec le gouvernement
fédéral. Elle prévoit un mécanisme très
précis qui touche autant l'adoption que l'élaboration des
critères qui seront étudiés par le comité mixte.
Vous savez que, dans cette entente Canada-Québec, sur le plan
administratif, il y a une instance supérieure qui est formée de
façon paritaire entre le gouvernement fédéral et le
gouvernement du Québec. Cette instance a le mandat, à
l'intérieur de la caisse d'accroissement, de faire des recommandations
à la Commission de l'emploi et de l'immigration du Canada. Aucun projet
qui ne fait pas l'objet d'une entente au niveau du comité mixte ne peut
être soumis à l'approbation de la Commission de l'emploi et de
l'immigration du Canada.
Je reviendrai tantôt sur la comparaison faite entre l'Ontario et
le Québec au niveau des projets. Je dirai tout de suite, après
une première année d'expérience de la caisse
d'accroissement des compétences professionnelles, au dire même de
ceux qui, au niveau de la Commission de l'emploi et de l'immigration du Canada,
ont évalué l'ensemble des projets à travers le pays, que
les projets soumis par le Québec avaient une qualité et une
pertinence supérieures. Au cégep Lionel-Groulx, par exemple, un
projet de l'ordre de 10 000 000 $ a été mis sur pied. Tant par la
qualité que par
l'importance que pouvaient représenter les projets, les
représentants fédéraux nous ont fait part à
quelques reprises, et même lors d'une conférence de ministres, que
les projets soumis par le Québec étaient hautement
considérés au niveau de la Commission de l'emploi et de
l'immigration du Canada, ce qui fait que nous avons obtenu au Québec des
projets d'envergure.
Si vous comparez la liste avec l'Ontario, vous allez retrouver un
très grand nombre de projets qui sont uniquement des ajouts
d'équipements. Nous en avons aussi à l'intérieur de la
liste au Québec; une commission scolaire ou un cégep avait
l'infrastructure pour offrir un cours dans le domaine de la haute technologie,
mais il manquait d'équipements et ces équipements étaient
admissibles à l'intérieur de la caisse. Si nous avions
présenté uniquement des projets reliés à des
équipements, pour les mêmes 38 000 000 $ ou 39 000 000 $, on
aurait pu doubler ou tripler. Ce que nous avons fait, c'est présenter
davantage de projets qui, dans chaque région du Québec, pouvaient
nous assurer d'une infrastructure, d'un équipement non seulement
technique, mais aussi des bâtisses que dans bien des endroits nous
n'avions pas.
Une deuxième caractéristique: le Québec a
demandé au fédéral que les projets soient
"priorisés" à l'intérieur du réseau de
l'éducation du gouvernement du Québec. Si on veut comparer avec
l'Ontario, encore une fois, vous verrez qu'en Ontario de nombreux projets
originent du secteur privé et non pas des commissions scolaires ou du
réseau scolaire. Nous avons préféré dire au
Québec: Notre réseau a l'infrastructure de base; ce qui est
important pour nous, c'est de développer, dans des secteurs de haute
technologie et des secteurs d'avenir, nos équipements et nos
infrastructures.
Pour revenir à votre première question, je dois vous dire
que nous avons, au Québec, reçu une quantité de projets
qui a dépassé les attentes réciproques de tous ceux qui
pouvaient discuter au départ de la caisse d'accroissement. Nous avons
reçu au-delà de 200 projets qui nous ont été soumis
par toutes sortes d'organismes (commissions scolaires, cégeps) et pas
seulement un projet par commission scolaire, dans bien des cas, de telle sorte
qu'il y avait là une possibilité de répondre, en termes
d'orientation, à des besoins ressentis à travers le
Québec.
Chaque projet qui nous était soumis par un organisme ou une
commission scolaire ou un cégep au Québec était soumis,
d'abord, à l'étude, au niveau du Québec, par nos
collègues du ministère de l'Éducation et ceux de notre
ministère. La concertation se faisait d'abord au Québec si ce
projet entrait dans les prévisions de développement dans ce
secteur. Cela était d'autant plus important que, même si le
gouvernement fédéral paie les montants d'argent auxquels nous
venons de référer, il faut savoir que, dans chaque projet
accepté dans le cadre de la caisse, le gouvernement du Québec -
de cela, on en a peut-être moins parlé - doit garantir, sur une
période de cinq ans, les fonds nécessaires à
"l'opérationnalisation". Le gouvernement fédéral peut
payer un équipement qui rentre, mais, pendant les cinq prochaines
années, cela va coûter plus cher au gouvernement du Québec
pour les budgets de fonctionnement.
Cela nous a amenés, dans un premier temps, à
établir des critères assez précis pour savoir, d'abord, si
cela correspondait à nos orientations ou à - peut-être que
nos collègues qui discutent au niveau du ministère de
l'Éducation sont plus compétents - ce qu'on peut appeler des
sortes de cartes de développement, de cartes nationales dans chacun des
secteurs. Toutes les régions du Québec pourraient avoir
l'idée, en même temps, de demander du développement dans un
secteur donné, dans un champ nouveau. Il y a une certaine
pondération, une certaine décision que nous devions prendre au
Québec pour savoir si on présentait en même temps 25
projets qui touchaient exactement le même métier dans 12
régions du Québec. C'étaient ces critères qui
étaient établis au niveau du ministère de
l'Éducation et du ministère de la Main-d'Oeuvre.
Ceci nous a amenés à recommander au gouvernement
fédéral, au cours de l'année, environ 75 projets qui
étaient soumis à l'approbation de la Commission de l'emploi et de
l'immigration. Sur ce volet, dès que le comité mixte a
recommandé à la Commission de l'emploi et de l'immigration, la
décision lui appartient. Il y a donc un certain nombre de projets - une
cinquantaine actuellement -pour lesquels nous avons demandé au
gouvernement fédéral de se prononcer, de dire oui ou de dire non,
qui sont dans la liste. Si nous avons fait cette demande, c'est que nous avons
une centaine d'autres projets qui nous ont été soumis. Nous avons
simplement dit: Avant de recommander 150, 200 ou 300 projets, on va quand
même se prononcer sur les 50 premiers.
Dans la première année, donc, Mme Marois disait que 24
projets, pour un total de 38 000 000 $, ont été approuvés
et que, l'année étant terminée, le programme continue. Je
dois souligner, en terminant, que les priorités établies par le
Québec à l'intérieur de ces projets ont été
très largement respectées. Quand on parlait tantôt du
rôle que le Québec a joué à l'intérieur de la
caisse d'accroissement, il faut souligner que, dans un premier temps, il y a eu
des choix faits par le fédéral, sur lesquels nous avions les
mêmes questions que vous: Quelles sont les priorités? Quels sont
vos critères? Nous nous sommes rassis à la table du comité
mixte Canada-Québec. Nous avons dit au gouvernement
fédéral: Voici
notre liste de priorités, dans le sens que nous avons
numéroté les 50 projets de 1 à 50. Au mois de
décembre, lorsque le gouvernement fédéral a
approuvé - j'y vais de mémoire, mais je suis à un ou deux
près - huit ou dix projets, il s'agissait des huit ou dix
priorités que le Québec avait établies. Lorsque, le 15
février, la Commission de l'emploi et de l'immigration s'est
réunie pour la dernière fois, les cinq nouveaux projets qui ont
été approuvés, ont été choisis à
l'intérieur des huit premières priorités que le
Québec avait soumises. Donc, on n'a pas pris le vingt-neuvième ou
le cinquantième. Les priorités que nous avons établies ont
été largement respectées à l'intérieur des
décisions de la caisse.
Mme Marois: Je voudrais ajouter une phrase ou deux à ce
que M. Chaput a pu vous donner comme information. Finalement, on a longuement
négocié - et mon collègue avant moi - pour modifier
effectivement les règles du jeu des accords Canada-Québec, de
telle sorte que le Québec puisse faire valoir très clairement et
très nettement son point de vue quant aux priorités qu'il a
établies et quant aux métiers qu'il considère comme
étant d'importance nationale, compte tenu de certains choix au niveau du
développement socio-économique que nous avons pu
privilégier sur notre territoire.
Vous savez très bien, et il m'apparaît important d'y
revenir, que, dans la politique d'éducation permanente et, d'ailleurs,
à la suite des recommandations de la commission d'étude sur
l'éducation des adultes, il a été très clairement
recommandé que nous rapatriions les fonds qui devaient servir à
la formation professionnelle au Québec, de telle sorte que nous
puissions en décider nous-mêmes et selon les secteurs que nous
identifions comme prioritaires.
Nous avons fait des pas dans ce sens-là comme M. Chaput
expliquait. Ce sont, je pense, des pas intéressants dans le sens
où, à tout le moins, nos priorités sont respectées
dans une large mesure puisqu'à partir de l'ordre que nous
établissons on choisit toujours dans les premiers projets que nous
"priorisons". (10 h 45)
À ce moment-ci, ce qui continue, cependant, de nous embêter
profondément, c'est d'abord que, d'une année sur l'autre et
compte tenu des sommes qui peuvent être disponibles, on ne sait pas
exactement sur quelle somme on peut pouvoir compter, de telle sorte qu'on
ferait nous-mêmes une présélection encore plus
serrée, je dirais, par rapport aux demandes que nous avons et même
on ne susciterait pas de demandes dans certains cas, même si on n'a pas
à le faire maintenant. Comme nous limitons ces montants, on pourrait
susciter, cependant, des projets très précis et dire aux
autres:
Écoutez, ce n'est pas possible; c'est la priorité que nous
nous donnons maintenant et on pourra peut-être, plus tard,
répondre à d'autres besoins. À cet égard, tant la
commission Jean que la politique d'éducation permanente
réaffirment - je l'ai fait lors d'une dernière conférence
fédérale-provinciale qui a eu lieu - la compétence du
Québec en cette matière et l'importance pour nous d'avoir
l'ensemble des responsabilités, mais aussi des fonds. Je pense qu'on a
cheminé dans ce sens-là, mais on n'a pas atteint tous les
objectifs qu'on s'était fixés.
M. Leduc (Fabre): Une brève question. Est-ce qu'il y a des
négociations sur le rapatriement des fonds concernant la formation
professionnelle? Est-ce qu'il y a des discussions à cet
égard?
Mme Marois: Lors de la dernière conférence
fédérale-provinciale qui a eu lieu au Nouveau-Brunswick au
début du mois de mars - je m'en souviens exactement; c'était la
Journée internationale des femmes, d'ailleurs, le 8 mars - j'ai
réaffirmé cette démarche que nous avions commencée
et que nous comptions poursuivre. Actuellement, il y a en préparation
à mon ministère, dans la foulée de la politique
d'éducation permanente, des dossiers très précis pour
lesquels je compte entreprendre des discussions avec le gouvernement d'Ottawa.
Déjà, à cette table, cependant, j'avais très
clairement dit quelle était notre orientation, ce que j'avais
privilégié et que je souhaitais m'engager dans ce processus
d'échanges et de discussions.
M. Leduc (Fabre): Une dernière question concernant la
caisse d'accroissement. Il y a de nouvelles ententes en vue. Pour quel mois et
pour quel montant d'argent?
Mme Marois: II y a deux choses. D'abord, on attend, parce qu'on
sait qu'il y a une somme qui n'a pas encore été allouée,
qui est d'environ 3 000 000 $, 4 000 000 $, 5 000 000 $. Cela semble
plutôt être autour de 4 000 000 $ ou 5 000 000 $, mais elle n'est
pas encore allouée. C'est, évidemment, selon les décisions
que la CEIC pourra prendre quant aux projets qu'on a recommandés qu'on
verra si, oui ou non, on a les projets demandés. Donc, je ne peux pas
répondre à la question puisqu'on ne sait pas sur quel budget on
peut compter. J'avoue que c'est un problème assez sérieux.
D'autre part, parce que vous l'aviez soulevé au début de
votre intervention, j'ai demandé, quand on a eu à préparer
la conférence fédérale-provinciale, quelle était la
ventilation par province. Qu'est-ce qu'on verse au Québec par rapport
à ce qu'on verse en Ontario? Nous n'avons jamais pu obtenir,
préalablement, cette ventilation par
province. À la fin de l'année, on sait ce qui a
été dépensé, mais, préalablement, on ne sait
pas ce qui va en Ontario, dans les provinces de l'Ouest ou au Québec.
Cette ventilation n'a jamais été donnée
préalablement.
M. Leduc (Fabre): Je vous remercie.
Le Président (M. Charbonneau): Merci. M. le
député d'Argenteuil.
M. Ryan: M. le Président, j'étais content
d'entendre Mme la ministre faire allusion à la difficulté que
vous avez éprouvée à connaître la ventilation
anticipée des subventions du fédéral. Cela me rappelle
que, l'an dernier, il y avait un programme sous la responsabilité du
ministre des Affaires municipales, le programme des travaux communautaires, et
on a essayé, pendant toute une session, de savoir, même
après coup, où étaient allés les montants d'argent.
Non seulement on ne l'a pas su avant, mais on ne l'a pas su après. C'est
bon que vous soyez placée dans cette position une fois de temps en temps
pour vous rendre compte que, même à l'intérieur du
Québec, c'est une politique qui pourrait être bonne.
Mme Marois: Mais vous savez que je ne suis pas masochiste, M. le
Président.
M. Ryan: Nous autres, on est soucieux de logique et de
consistance.
Je vous rappelle, Mme la ministre - je pense que c'est obligatoire de le
faire -qu'avec les données qui sont contenues dans le cahier mis
à la disposition des députés on n'a pas grand-chose. Je
regardais cela ce matin. C'est un beau cahier de 75 pages, mais je pense que
les trois quarts, ce sont des espaces blancs.
Une voix: C'est pour les députés.
M. Ryan: Pardon? Je sais bien, mais c'est parce que cela rend
plus difficile la préparation. Je vais vous poser une question. J'ai
bien d'autres remarques à faire, mais je voudrais éviter de faire
des remarques qui seraient impertinentes. Je regarde à la page 64, au
programme 9, on a 21 180 000 $. Tout cela consiste en des paiements de
transfert. Est-ce que je dois comprendre que ce programme-ci consiste
uniquement dans les subventions versées aux commissions de formation
professionnelle?
Mme Marois: C'est exactement cela, M. le
député.
M. Ryan: Le reste n'est pas dans ce programme.
Mme Marois: Effectivement, le reste est à
l'Éducation. Vous avez dû avoir l'occasion de le discuter,
d'accord? Le reste des fonds vient des accords, dont nous avons discuté
tout à l'heure, si on veut, au niveau de la caisse d'accroissement ou de
l'accord Canada-Québec.
M. Ryan: Est-ce que vous pourriez nous remettre une liste des
subventions versées l'année dernière et prévues
pour la prochaine année par les commissions de formation
professionnelle? Vous l'avez sans doute.
Mme Marois: Certainement, il est possible de faire cela, M. le
député.
M. Ryan: S'il y avait une certaine documentation. J'imagine que
vous recevez des rapports des commissions de formation professionnelle en
retour de ces subventions qui leur sont versées. J'imagine qu'elles vous
soumettent un rapport d'activités. Je ne sais pas s'il y a un projet de
programme de travail pour l'année à venir. Si vous pouviez nous
faire constituer - je pense que des fois ce serait un peu embarrassant - un
dossier sur cet élément, qui est supposé être un
élément cardinal de la politique d'éducation des adultes,
ce serait très intéressant.
Mme Marois: Nous avons des rapports annuels de chacune des
commissions de formation professionnelle. Dans la perspective de l'adoption de
la politique d'éducation permanente, nous avons aussi constitué
des dossiers très intéressants faisant le point sur le rôle
des commissions de formation professionnelle, sur leur orientation, sur leur
constitution, etc. On pourra vous fournir toute la documentation pertinente
à la suite des éléments que vous avez soulevés.
Échéancier de la politique
d'éducation des adultes
M. Ryan: Cela m'amène à vous faire quelques
observations sur la politique d'éducation des adultes. On en a
parlé avec le ministre de l'Éducation hier. Je crois qu'il faut
en parler avec vous également, vu que l'énoncé de
politique rendu public en février concerne les deux ministères de
manière principale. J'écoutais tantôt les explications que
vous donniez sur les intentions du gouvernement. J'éprouvais le besoin
de vous rappeler que le Conseil supérieur de l'éducation avait
recommandé au ministre de l'Éducation dans le temps de rendre
public, le plus tôt possible, le livre blanc qui avait été
promis à l'époque sur l'éducation des adultes. Ensuite, il
lui recommandait de s'engager à soumettre ce livre blanc le temps qu'il
faut à la consultation publique. Troisièmement, il lui demandait
de s'engager à décréter un moratoire sur tout changement
à l'organisation administrative et pédagogique
de l'éducation des adultes tant que les décisions
gouvernementales ne seront pas clairement rendues.
Je vous signale qu'il y a eu un télescopage dans cette
activité parce qu'il n'y a jamais eu de livre blanc. On attendait un
livre blanc. Le ministre avait bien dit: On pourra discuter sur la base de ce
livre blanc; ensuite, il y aura une politique fermement établie qui
devra devenir opérationnelle. Mais là on a sauté une
étape. On s'est réveillé, le 26 février, avec
un...
Mme Marois: Est-ce que je puis soulever juste une question pour
ma propre information? À quel moment les recommandations du Conseil
supérieur de l'éducation?
M. Ryan: Je vais vous dire cela avec plaisir. Le 2
décembre 1983.
Mme Marois: D'accord. M. Ryan: Très
récent.
Mme Marois: Je ne me souvenais plus si c'était à la
fin de l'année ou plus tard.
M. Ryan: Le conseil supérieur avait eu vent de bien des
choses qui étaient en train de se présenter. D'ailleurs, c'est un
avis un peu inattendu que celui-là. Moi-même j'avais
été pris par surprise. Je ne savais pas qu'il s'était
intéressé à la situation immédiate
créée par l'incertitude dans laquelle il baignait à
l'époque. C'est un avis de quatre ou cinq pages. Je l'évoque ici
pour souligner combien ce n'est pas baigner dans l'abstraction que de souligner
le caractère plutôt décevant de la manière dont
procède le gouvernement dans la mise en place de la politique
d'éducation des adultes.
Vous nous avez dit tantôt qu'il y aura une journée
nationale de concertation le 11 mai prochain. Je pense bien que personne n'a
d'objection à cela, mais cela ne saurait tenir lieu de la discussion
publique qu'on attendait. On imagine cela, une journée où il va y
avoir 300, 400 ou 500 personnes. Il va falloir des exposés de base sur
les intentions du gouvernement. Si vous vous apercevez qu'il y a des
réactions très vives au sujet de certaines politiques et que vous
dites aux gens: On regrette, c'est final, c'est déjà en marche,
cela va créer de gros problèmes. Il y a un problème de
conception de l'action dans une activité aussi fondamentale qui me
semble avoir donné lieu à des décisions gravement
déficientes.
Je remarque une chose également. On a rendu publique une
politique le 26 février. Nous sommes rendus au 13 avril. Nous avons
essayé, le 26 février, de savoir comment allait se faire le
partage des responsabilités et le transfert. Tout ce qu'on a
trouvé à répondre le 26 février, c'est qu'il y
avait des négociations en cours entre le ministère de
l'Éducation et le ministère de la Main-d'Oeuvre. Vous nous dites
la même chose aujourd'hui. Si j'ai bien compris votre réponse au
député de Laurier tantôt, vous avez dit: On est en
discussion avec le ministère de l'Éducation et on va rendre
publics en temps utile les échéanciers qu'on est en train de
préparer. J'ai cru comprendre qu'il y a peut-être une partie de
ces échéanciers qui serait communiquée aux participants
lors de la journée nationale du 11 mai.
Je ne sais pas où vous en êtes rendus. Je pense qu'il va
falloir un peu plus de précision, car nous sommes en face de changements
très importants qui sont déjà en marche et, si on prend
les crédits comme on nous les présente, c'est comme s'il n'allait
rien se passer. On est en face de crédits et c'est tout à fait
comme si on était l'an dernier. Par exemple, au programme 9, on avait 20
000 000 $ l'an dernier et on a 21 000 000 $ cette année. Tout le monde
sait que ce n'est pas cela qui va être la réalité,
même en 1984-1985. Je me rappelle la journée où la
politique a été lancée. Les gens des commissions de
formation professionnelle avaient tous des plans d'augmentation de leurs
effectifs. Ils n'attendaient pas cela pour l'an 2000. Ils espéraient,
ils avaient déjà des projets pour cette année. Il me
semble qu'on devrait avoir des perspectives de ce côté pour savoir
où on s'en va. Si on se retrouve avec un gros organisme qui va
être considérablement augmenté, on va apprendre cela dans
un rapport de l'année prochaine, nous, les "coqs d'Inde", les
députés. Je trouve qu'il y a quelque chose qui fait défaut
dans la procédure d'information et de communication. C'est pour cela que
j'aimerais - et je vous le demande avec insistance - que vous nous donniez des
précisions plus substantielles sur ce qui se discute actuellement
à propos de l'échéancier que vous envisagez pour qu'on ne
soit pas là seulement comme des "rubber-stamps".
Le Président (M. Charbonneau): Mme la ministre.
Mme Marois: D'abord, vous soulignez l'avis du Conseil
supérieur de l'éducation. Je pense que le gouvernement, par sa
politique d'éducation permanente, a, à mon point de vue... Je le
dis comme je l'ai vécu parce que j'ai tellement insisté, au
moment où j'étais ministre à la Condition féminine,
pour qu'on puisse prendre le plus rapidement possible des décisions
quant aux recommandations que nous avait faites la commission Jean. La
commission Jean a eu un mandat, qui a duré près d'un an et demi,
de consultation, de travail sur le terrain
avec les partenaires, d'échanges. La commission Jean est
allée dans toutes les régions du Québec. Elle a
déposé un rapport ambitieux, je dirais, absolument riche
d'analyse, de compréhension de la réalité de
l'éducation des adultes. Évidemment, on aurait pu, avant
d'annoncer la politique retenue par le gouvernement à la suite des
recommandations de la commission Jean, prendre un certain temps de consultation
qui aurait, à mon point de vue, prolongé indûment le temps
qu'on avait déjà mis là-dessus. C'est là que j'ai
été assez mal à l'aise avec les recommandations de la
commission Jean car il m'apparaissait qu'il fallait rapidement prendre des
décisions à la suite du dépôt de ce rapport. Je
trouve qu'effectivement on a mis trop de temps à le faire. (11
heures)
Sans doute qu'on aurait pu, avant de rendre cet énoncé
public, avant de prendre les décisions, consulter à nouveau les
personnes impliquées, comme le recommandait le Conseil supérieur
de l'éducation; on aurait pu le faire. Mais l'art de gouverner, c'est
aussi parfois l'art de prendre des décisions, l'art de prendre des
décisions dans un contexte de contrainte et dans un contexte où
on se fixe des objectifs et un certain nombre de défis à relever.
Comme gouvernement, nous avions la responsabilité de faire ces choix,
connaissant et les contraintes et les objectifs que nous souhaitions
poursuivre. C'est ce que nous avons fait, le plus honnêtement possible et
je dirais le plus courageusement possible. Vous le savez, puisque vous avez
suivi ces travaux, que nous n'avons pas retenu toutes les recommandations de la
commission Jean. Nous aurions souhaité en retenir davantage.
Ceci dit, cela ne veut pas dire qu'il est, pour autant, sur les
tablettes et que le temps nous permettra, les ressources se dégageant,
d'actualiser au fur et à mesure de nos possibilités cette
politique un peu plus largement en allant rechercher certaines des
recommandations que cette commission nous avait faites. Ce que je dis, M. le
Président, c'est que nous avons pris nos responsabilités. Nous
avons pris nos décisions et nous avons adopté la politique qui
nous semblait la plus cohérente possible, la meilleure réponse
aux besoins qui avaient été constatés, en tenant compte
des contraintes dans lesquelles nous avions à prendre ces
décisions.
À partir de là et compte tenu que les priorités ont
été fixées, les axes d'intervention ont été
fixés, les principes définis, nous disons à nos
partenaires - je ne pense pas que cette journée du 11 mai sera sans
suite; elle pourra, au contraire, être poursuivie de façon
régionale et nationale par des discussions, des échanges et du
travail sur le terrain - que nous croyons que c'est à ce niveau que la
consultation, que l'échange, que la discussion peut avoir lieu
actuellement et elle est effectivement possible.
Dans ce sens, nos échéanciers souhaitables seraient que
nous arrivions -j'avais déjà donné cette indication au
député de Laurier tout à l'heure - à la fin de
1984-1985 avec les modalités opérationnelles bien
définies, bien encadrées et que la plupart des transferts aient
été faits, par exemple, du ministère de l'Éducation
vers celui de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu, s'il
y a lieu, ou, d'autre part, du ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu vers celui de l'Éducation, puisque vous
savez que les commissions de formation professionnelle sont concernées
en ce qui a trait à leurs locaux et à leurs équipements.
Cependant, nous souhaitons le faire en respectant le rythme des changements que
pourront vivre ou assumer progressivement les différents partenaires,
qu'il s'agisse du niveau national, local ou régional. C'est cela, pour
l'instant, l'échéancier qu'on s'est fixé. La rencontre de
concertation nationale que nous prévoyons pour le 11 mai devrait nous
amener sûrement à nous fixer d'autres échéances plus
précises dans le temps, mais c'est ce que nous avons prévu pour
l'instant.
Que nous soyons en discussion depuis si longtemps avec le
ministère de l'Éducation, quand cela fait dix ou quinze ans qu'il
y a effectivement discussions, échanges et qu'on n'est pas tous les
jours tout à fait d'accord - cela, la commission Jean l'avait clairement
noté - on conviendra ensemble que prendre un an ou un an et demi pour
essayer d'arriver aux ententes les plus claires possible, les mieux
articulées possible, pouvant répondre le mieux possible aux
objectifs qu'on s'est fixés, je ne pense pas que ce soit très
long pour deux appareils gouvernementaux aussi importants que le
ministère de l'Éducation et le ministère de la
Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu, avec tout ce que cela
implique aussi auprès de nos partenaires puisque, si le ministère
de l'Éducation a de nombreux partenaires, nous en avons aussi au
ministère de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du
revenu.
M. Ryan: J'ai deux points. D'abord, je ferai remarquer à
Mme la ministre que le gouvernement fait porter aux organismes et aux
responsables de l'éducation des adultes les conséquences de
délais dont il a seul la responsabilité. Si le gouvernement, au
lieu de piétiner comme il le fait...
Mme Marois: Je n'ai pas compris le début de votre
intervention.
M. Ryan: Le gouvernement fait porter... Je ne peux pas tirer
davantage l'appareil.
Mme Marois: Non, cela va.
M. Ryan: Le gouvernement fait porter aux organismes et aux
responsables de l'éducation des adultes les conséquences de
délais dont il est seul responsable. Si le gouvernement, au lieu de
piétiner pendant deux ans dans la préparation de sa politique
d'éducation des adultes, avait mis au point un livre blanc un peu plus
vite, il aurait eu le temps de tenir cet engagement qu'il avait pris de
soumettre sa politique à la discussion publique comme il l'a fait dans
tant d'autres domaines, d'ailleurs. Mais là, il a piétiné
pendant deux ans et il nous arrive un bon jour et il dit: Voici, c'est notre
énoncé. C'est final. Je pense que ce qui illustre le mieux le
caractère de la démarche gouvernementale, c'est ce qui s'est
passé ce jour-là. On a eu de grands discours par trois ministres.
Il n'y a pas eu de question posée par qui que ce soit. Il y avait 300 ou
400 personnes qui avaient été invitées là pour
donner un spectacle et on n'a eu aucune autre précision que de beaux
grands discours.
M. Laplante: Tout le monde était content.
M. Ryan: Non, je regrette. Si vous aviez été
là, vous auriez constaté que les avis étaient
extrêmement partagés.
M. Laplante: II n'y a pas eu de questions.
M. Ryan: Non, il n'y avait pas de place pour les questions. Ce
n'était pas prévu au programme. Je m'excuse. Je pense que la
ministre va me confirmer là-dedans. Elle était là. Vous
avez fait un beau discours.
Mme Marois: Pas tout à fait, mais je reviendrai
là-dessus.
M. Ryan: Oui, oui, il y a eu des rencontres avec la presse, mais,
parmi ceux qui étaient invités là, il n'y a personne qui a
eu la chance de poser des questions. Par conséquent, M. le
Président, je déplore cela profondément et je pense que le
gouvernement doit en porter la responsabilité, et il a
décidé d'agir comme cela à l'encontre d'un avis insistant
qui lui avait été transmis à la fin de décembre par
le Conseil supérieur de l'éducation. J'espère que sa
démarche se sera redressée, parce que je ne pense pas qu'elle
soit de nature à nous conduire aux meilleurs résultats
possibles.
Deuxièmement, je voudrais réitérer la question que
je posais à Mme la ministre tantôt. Je voudrais savoir ce qui va
se passer en 1984-1985. Et là, peut-être qu'on peut descendre
davantage sur le plancher des vaches et regarder un peu ce qui va se passer
avec les commissions de formation professionnelle, vers quoi on s'en va. Il y a
un budget qui est prévu actuellement pour l'éducation des
adultes, au programme 7 de l'Éducation. C'est 188 000 000 $. Y a-t-il au
moins un certain ordre de grandeur qu'on peut nous communiquer? Quelle est la
partie de ce budget qu'on envisage de transférer du côté du
ministère de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu?
Par exemple, les cours de formation professionnelle qui se donnent dans les
commissions scolaires et les cégeps vont-ils rester là? Cela fait
partie du budget de 188 000 000 $. Est-ce que tout cela va être
transféré au ministère de la Main-d'Oeuvre et
repayé après sous forme de facture qu'on va acquitter envers eux?
Que va-t-il se passer exactement? Troisièmement, quel genre de
mouvements de personnel sont envisagés? Y a-t-il beaucoup de personnes
qui vont être transférées d'un ministère à
l'autre au niveau régional? Y aura-t-il des transferts de personnel des
commissions scolaires et des cégeps, par exemple, vers les commissions
de formation professionnelle? Quels sont les projets qui ont été
soumis au gouvernement par les commissions de formation professionnelle quant
à l'augmentation de leurs employés qui sera rendue
nécessaire par des responsabilités accrues qui leur seront
confiées? J'aimerais qu'on nous donne des précisions
là-dessus. Que va-t-il se passer, en somme, au cours de la prochaine
année pour laquelle nous sommes appelés à approuver les
crédits?
Le Président (M. Charbonneau): Mme la ministre.
Mme Marois: J'aimerais revenir sur votre intervention de
départ, parce que cela m'apparaît, quand même, important de
replacer les événements dans leur contexte. Quand la commission
d'étude sur l'éducation des adultes a déposé son
rapport - on s'en souviendra - c'était au pire moment de la crise.
C'était à un moment absolument pénible pour l'ensemble de
la société québécoise et pour l'ensemble de
l'Amérique du Nord puisqu'on a tous vécu cette crise à
quelques mois d'intervalle. C'était au pire moment. Cette commission
d'étude avait des propositions ou des recommandations très
généreuses et très intéressantes. Je ne les remets
pas en question sur le fond, mais elle avait des recommandations très
généreuses. Quand je dis que nous vivons dans un contexte de
contrainte lorsque nous fixons des objectifs ou des priorités, je pense
que, comme gouvernement, lorsque nous avons reçu cette politique, cela
s'est situé en même temps que les contraintes nous apparaissaient
les plus nombreuses ou les plus importantes qu'on puisse imaginer. Si,
dès ce moment-là, on avait voulu, par exemple, publier un livre
blanc ou émettre un énoncé de politique, je pense qu'on
n'aurait pas pu
proposer ce qu'on propose maintenant. Même si ce que nous
proposons maintenant ou ce que nous avons retenu ne répond pas
complètement et entièrement aux recommandations de la commission
Jean, il faut tenir compte du contexte dans lequel on a eu à vivre les
deux dernières années. Je dois vous dire que c'est
l'élément de fond qui a fait en sorte que nous n'avons pas pu,
comme gouvernement, prendre de décision quant à l'orientation de
la politique d'éducation des adultes.
D'autre part, quand vous vous interrogez sur le fait que des ministres
ont fait une présentation qui n'a pas permis d'échange, je ferai
remarquer que nous avons, comme ministres responsables de cet
énoncé de politique, rencontré, la journée qui a
précédé l'annonce officielle de la politique, tous les
organismes impliqués au niveau de l'éducation des adultes,
particulièrement les représentants de la Coalition de
l'éducation des adultes pour donner suite au rapport Jean et que,
à ce moment-là, nous avons répondu à toutes sortes
de questions ou de commentaires qui pouvaient être évoqués
par les partenaires.
Le ministère de l'Éducation, de même que mon
ministère, selon nos réseaux respectifs, ont rencontré,
préalablement à l'annonce de cette politique, leurs partenaires
et ils leur ont présenté l'essentiel de ce que l'on retrouvait
dans la politique. Nous leur avons demandé des commentaires à ce
moment-là et nous avons aussi répondu aux questions qui avaient
été posées.
M. Ryan: Tout était arrêté, c'était la
veille.
Mme Marois: Je puis l'affirmer très clairement pour les
commissions de formation professionnelle, puisque je les ai rencontrées
au moment où tant les présidents que les directeurs
généraux de ces commissions de formation professionnelle
étaient représentés. Il est évident, et j'en
conviens, que les grandes orientations et les grands axes de priorité
avaient été retenus à ce moment-là. Cependant, nous
avons été disponibles pour nous interroger sur ces grands axes,
sur les priorités et sur les modalités opérationnelles. Il
n'y a pas seulement eu une présentation officielle ou une information
générale sans possibilité d'échanges ou de
questions. Cette période de questions a pu avoir lieu.
D'autre part, on a posé la question sur ce qui proviendra ou non
de l'Éducation. Effectivement, quand on regarde les crédits du
programme 7, je crois, du ministère de l'Éducation - oui, M. le
Président, je tente d'abréger - on parle de 187 000 000 $ ou 188
000 000 $. Ce qui serait transféré à mon ministère,
c'est l'argent - on a tellement de sigles - des programmes de formation de la
main-d'oeuvre du Canada, ceux qui proviennent de l'entente ou de l'accord
Canada-Québec, et l'argent qui provient du budget essentiellement
québécois du PFMQ, le programme de formation de la main-d'oeuvre
du Québec. Le ministère de l'Éducation doit nous remettre
éventuellement la ventilation de ce montant de 187 000 000 $ ou 188 000
000 $. À partir des analyses qu'on pourra en faire, on verra ce qui est
transféré directement à notre ministère.
D'autre part, sur les mouvements de personnel, il est évident
qu'il y en aura. La politique dit, entre autres, que les effectifs du
ministère de l'Éducation, qui sont chargés de la gestion
des programmes du PFMC, de même que du PFMQ seraient
transférés. Il y a donc des personnes responsables de ces
programmes au ministère de l'Éducation qui sont soit au niveau
national ou au niveau régional. Notre souci dans l'opération
consiste essentiellement à faire en sorte qu'on respecte les rôles
et responsabilités de ces personnes, qu'elles les assument au
ministère de l'Éducation ou, dorénavant, au
ministère de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu.
Je pense que l'important est de s'assurer que leurs responsabilités de
fond soient respectées afin qu'elles puissent continuer d'accomplir leur
tâche malgré des orientations qui peuvent être
modifiées et qui se modifieront, compte tenu du ministère dans
lequel on oeuvre pour assumer nos responsabilités. Mais que tout cela se
fasse dans le plus grand respect des personnes et de leur tâche. (11 h
15)
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Abitibi-Est, en vous demandant, ainsi qu'à Mme la ministre
d'être le plus concis possible pour qu'on puisse passer au programme 10
immédiatement après. M. le député
d'Abitibi-Est.
Caisse d'accroissement des compétences
professionnelles (suite)
M. Bordeleau: Oui, d'accord, M. le Président, ça ne
devrait pas être tellement long. Je voudrais revenir, Mme la ministre,
à la caisse d'accroissement des compétences professionnelles dont
mon collègue parlait tantôt, parce que c'est un domaine qui
engouffre beaucoup d'argent, où on dépense beaucoup d'argent et,
malheureusement, je constate qu'on n'a pas beaucoup de contrôle sur ces
sommes d'argent qui constituent les impôts des contribuables.
Sans devoir retourner tellement en arrière, le gouvernement
fédéral, par le biais de la Commission de l'emploi et de
l'immigration du Canada, annonçait effectivement le 26 mars, dans un
communiqué, l'acceptation de 29 projets pour 18 000 000 $. Je m'amusais
à regarder la répartition par province en calculant le
pourcentage accordé au Québec et cela donne cinq projets
pour 2 700 000 $, soit 14%. Je comprends M. Chaput de se réjouir du fait
qu'on dépense des sommes, qu'on accepte des projets et qu'on suive en
bonne partie nos priorités, mais, encore là, à ma
connaissance, dans ces 14%, je considère que le Québec n'a pas
vraiment eu sa part, disons pour cette partie en tout cas, même si je
n'ai pas les chiffres qui ont été présentés
antérieurement.
Je considère aussi qu'il est très long de fonctionner avec
la CEIC. On présente des projets, on expose nos priorités
après avoir conclu une entente entre le ministère de
l'Éducation et le ministère de la Main-d'Oeuvre et on attend. La
dernière fois, à ma connaissance, on a attendu au moins un an. Je
le sais, parce que j'avais un projet dans ma région qui a
été présenté au début de mai 1983 et on
vient d'apprendre, à la fin de mars 1984, que, même s'il
était placé en deuxième priorité, il n'a pas
été retenu.
Bien sûr, je suis d'accord avec la ministre quand elle dit qu'il
faudrait rapatrier les budgets et décider nous-mêmes; je pense
qu'il y aurait grand avantage à utiliser nos propres budgets et à
prendre nos propres décisions. Quand une région s'est
concertée pour établir une priorité à la suite d'un
besoin de la région, quand le ministère de l'Éducation et
celui de la Main-d'Oeuvre se sont entendus pour placer ce projet en
deuxième priorité nationale au Québec pour, finalement,
après un an d'attente et sans rien dire... À ma connaissance, on
n'a pas dit qu'il était refusé, on n'a simplement rien dit; on a
accepté d'autres projets.
Ma question se divise en quelques volets. D'abord, pourquoi la CEIC
prend-elle tant de temps avant de donner une réponse? Y a-t-il une
raison particulière? Il me semble qu'un an, c'est très long;
quelles en sont les raisons? Le fédéral, quand il accepte des
projets, explique-t-il, d'une façon ou d'une autre, pourquoi telle
priorité a été acceptée et pas telle autre?
En ce qui concerne les projets régionaux de
l'Abitibi-Témiscamingue, il y avait effectivement trois projets; on a
pris les deux petits projets qui avaient été
présentés ultérieurement au premier. La ministre peut-elle
me dire si elle attend des nouvelles des autres projets? J'imagine que le
projet qui était en deuxième priorité, qui n'a pas
été accepté, deviendra la première priorité.
Est-ce qu'on peut alors s'attendre à une réponse ou à une
acceptation prochaine de la CEIC?
Mme Marois: Ce qu'on me dit ici, parce que je n'ai qu'une courte
expérience de ce programme - je dois vous dire que certains
députés m'ont sensibilisée au fait qu'ils attendaient des
réponses avec impatience dans leur région respective - c'est que
les délais sont très longs. C'est un an de délai pour
l'approbation des projets à partir du moment où, au
Québec, on envoie nos ordres de priorités, si on veut.
Pourquoi est-ce si long? Je l'ignore. Est-ce que leur processus est
encore plus lourd que le nôtre? À la limite, c'est fort possible.
Ceci étant dit, ces délais sont effectivement très longs
et beaucoup trop longs compte tenu du fait que souvent, quand les projets sont
déposés, il y a eu préalablement un travail de
préparation, de concertation. Tous les partenaires se sont mis d'accord
pour privilégier tel type de technique, par exemple, dans les
cégeps. Si on regarde un peu ce que je mentionnais rapidement au
début de l'intervention: génie électrique, conception
assistée par ordinateur, c'est très long de faire la
préparation de ces projets parce que cela implique - ce n'est pas juste
de l'avoir, cet investissement, pour l'équipement ou pour le
démarrage "l'opérationnalisation" par la suite. Souvent, on a
fait des prévisions de clientèles aussi et tout le reste, et on
doit retarder d'un an ou un an et demi son "opérationnalisation".
On me dit que, historiquement, ce fut toujours ainsi, qu'à chaque
conférence fédérale-provinciale on a mentionné au
gouvernement d'Ottawa que ces délais très longs étaient
inacceptables. Cependant, il n'y a pas eu correction.
C'est beaucoup le sens des démarches qu'on fait, en sus du fait
que fondamentalement nous croyons qu'il s'agit d'une compétence du
Québec. Si nous souhaitons rapatrier l'argent versé à ces
programmes par le gouvernement d'Ottawa, c'est dans la perspective de pouvoir
faire une meilleure planification, une meilleure concertation avec nos
partenaires et que cette planification puisse aussi impliquer des
échéanciers et des moments de tombée un petit peu plus
réalistes et répondant davantage à nos besoins.
Si on respecte une certaine liste de priorités, à la
limite, si on avait mis votre projet en deuxième, celui dont vous parlez
pour l'Abitibi-Témiscamingue, c'est sûrement parce que, pour nous,
il signifiait qu'il était très important sur un ordre de sept,
huit ou dix projets. À ce moment-là, si on passe les deux ou
trois autres, est-ce parce qu'on ne souhaitait pas faire des
déboursés à ce moment-là compte tenu que le projet
commandait des fonds plus importants? C'est une des raisons, en sus des autres,
pour faire en sorte que nous ayons la pleine mainmise sur ce type de programme
et sur les fonds qui y sont alloués, de telle sorte qu'on puisse mieux
contrôler notre propre développement parce qu'on sait fort bien
que c'est absolument important pour le Québec, tant en termes de
développement économique qu'en termes de développement
socio-économique, dans une perspective de
meilleure préparation de notre main-d'oeuvre, de meilleure
réponse à ses besoins d'une façon articulée par
rapport aux priorités qu'on s'est données dans la
stratégie de développement économique du
Québec.
Pourquoi on accepte ou on refuse des projets? On ne nous donne pas de
raisons. On nous dit: Votre projet est accepté ou il est refusé.
Cependant - et je puis vous le dire particulièrement pour le projet dont
vous parliez et pour les autres refus que nous pourrions avoir - nous allons
demander de façon ferme qu'on nous explique le processus de
sélection, pourquoi on privilégie les troisième,
quatrième ou cinquième projets alors qu'on ne retient pas les
premiers sur la liste.
M. Bordeleau: J'aurais une autre petite question, M. le
Président.
Le Président (M. Charbonneau): Oui, M. le
député d'Abitibi-Est. Les deux dernières sur le sujet.
M. Bordeleau: Vous me dites: On ne connaît pas les
critères. M. Chaput disait tantôt qu'on privilégiait les
demandes ou les projets qui venaient du réseau soit des cégeps ou
des commissions scolaires. J'aimerais me le faire confirmer, parce qu'il semble
que des projets privés sont également acceptés et que la
caisse est disponible pour des organismes sans but lucratif. Est-ce
essentiellement en provenance des commissions scolaires et des
cégeps?
M. Chaput: Pour bien clarifier, j'ai dit tantôt qu'au
Québec on avait établi des critères pour savoir lesquels
on recommandait et pourquoi on veut aller là. Ce que nous ne connaissons
pas, ce sont les critères quand la Commission de l'emploi et de
l'immigration du Canada s'assoit à une table et que pour l'ensemble du
pays elle dit: Ce sont ceux-là. Ils ne nous ont jamais donné de
critères. Ce sera même la première fois. On avait
même l'intention, comme d'ailleurs j'ai eu l'occasion de vous le dire, de
demander au gouvernement fédéral de nous expliquer pourquoi il a
accepté les priorités 1, 5, 6 et 7 et pourquoi il a passé
par-dessus les priorités 3, 4 et 5 puisque, quand on les regarde,
ça ne peut pas être des raisons budgétaires vu que les
projets par-dessus lesquels ils ont passé sont du même ordre de
grandeur que ceux qui sont venus par la suite. Nous allons donc demander au
gouvernement fédéral de nous expliquer cela.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Argenteuil, une dernière question.
M. Ryan: M. le Président, ce sera très court. C'est
seulement pour ajouter une précision. Le député
d'Abitibi-Ouest...
Une voix: Abitibi-Est.
M. Ryan: ...d'Abitibi-Est, je m'excuse, a laissé entendre
que le Québec aurait reçu seulement 14% des subventions
versées au titre de la caisse d'accroissement. Tantôt, j'ai
entendu, je pense, M. Chaput parler d'un montant de 38 000 000 $. Si on regarde
ce chiffre par rapport à l'ensemble de ce qui a été
versé jusqu'à ce jour, cela fait à peu près 25% ou
26% pour le Québec, d'après des renseignements que nous avons
obtenus hier à la commission de l'éducation.
Mme Marois: Ce à quoi faisait référence M.
le député tout à l'heure, c'est aux dernières
injections ou sorties de fonds qui ont été annoncées dans
un communiqué. Effectivement, dans ce cas, les informations
données étaient justes; c'était 14%, je pense, de la somme
versée. Là-dessus, vous avez raison de soulever la question. Il
faut pouvoir faire la consolidation, si on veut, de l'ensemble des montants qui
ont été versés pour savoir exactement quelle est la part
du Québec. À ce moment-ci, on ne l'a pas. D'abord, on ne l'a pas
avec nous et c'est toujours, comme je l'ai dit, a posteriori et non a priori.
On le sait à la fin de l'année. On le sait au fur et à
mesure, selon ce qui est versé dans l'une ou l'autre des provinces. On
fait le décompte et on dit: Cela totalise - je ne sais pas - 20% ou 22%
de la somme qui vient au Québec. On n'a pas encore de réponse sur
certains projets. On sait qu'il reste une masse plus ou moins allouée.
À la limite, je vous dirais: Pourquoi on choisit le projet 2, le projet
3, le projet 4 ou le projet 5? Ils ont peut-être aussi des
intérêts dans certains comtés du Québec; il ne
faudrait pas négliger cela: cela peut exister, à la limite, comme
critère de choix.
M. Ryan: M. le Président, sur une question de fait. Je
pense que Mme la ministre et son collaborateur vont confirmer ceci: Le gros des
sommes qui avaient été prévues pour la caisse
d'accroissement nationale a été affecté entre les
provinces et il reste, je ne sais pas, peut-être 20 000 000 $ ou 25 000
000 $ au total sur un montant qui était peut-être de l'ordre de
175 000 000 $. Sur ce qui a été affecté, attribué
aux provinces, disons environ 150 000 000 $, le Québec a eu à peu
près 25% ou 26%. Est-ce qu'on pourrait dire si c'est vrai ou faux?
Mme Marois: Effectivement, c'est actuellement l'ordre de grandeur
que nous possédons en termes de pourcentage.
M. Bordeleau: Je n'ai jamais contredit cela. Ce que je disais
exactement et ce que Mme la ministre a confirmé également, c'est
que, dans les derniers budgets qui ont été
acceptés, dans les derniers projets qui ont été
acceptés, en date du 26 mars - je faisais référence au
communiqué d'Emploi et Immigration Canada - effectivement, le
Québec avait 14%; l'Alberta, 23%; l'Ontario, 21%; la Saskatchewan, 10%.
Je pourrais tous vous les donner. Je ne contredisais pas le passé. Je
vous parlais du dernier bloc.
M. Ryan: On ne peut pas prendre une opération en la
séparant des autres.
Le Président (M. Charbonneau): Sur ce, je pense qu'on va
mettre fin à l'étude du programme 9. Est-ce que le programme 9
est adopté?
M. Sirros: Adopté sur division, M. le Président,
étant donné le manque d'information à ce sujet.
Protection et développement de l'emploi
Le Président (M. Charbonneau): Adopté sur division.
Quant au programme 10, Mme la ministre, étant donné la remarque
fort à propos que m'a faite hier votre sous-ministre, à savoir
que nous avions passé une bonne partie de l'après-midi à
en discuter, et comme les membres de la commission et moi-même avons un
certain nombre de questions, ce que je vous proposerais, si vous n'avez pas
d'objection, c'est qu'on engage immédiatement la discussion plutôt
que de prendre 20 minutes à faire des remarques préliminaires,
quitte à ce qu'à la fin, si nécessaire, vous ajoutiez un
commentaire final. Est-ce que cela vous irait, Mme la ministre?
Mme Marois: Oui. Je pourrais peut-être prendre, quand
même, deux ou trois minutes, si vous me le permettez.
Le Président (M. Charbonneau): Si cela reste dans cet
ordre de grandeur, oui.
Mme Marois: Disons cinq minutes, quand même. Je ne prendrai
même pas cinq minutes.
Le Président (M. Charbonneau):
D'accord.
Mme Marois: Allez-y, vous pouvez compter. On a largement
discuté hier, entre autres, dans le cadre du programme 6, de trois
mesures s'adressant aux bénéficiaires de l'aide sociale et pour
lesquelles on retrouve le budget non pas au programme 6, mais au programme 10.
À moins qu'on ne souhaite revenir sur les questions soulevées, ce
qui pourrait être encore intéressant, donc, on a
déjà eu un certain nombre de discussions à ce sujet. (11 h
30)
Ce qu'on retrouve dans les différents éléments, de
même qu'à l'objectif du programme 10, c'est, d'une part, de
s'assurer, en concertation avec les partenaires et en favorisant cette
concertation, puisque c'est un des objectifs aussi du ministère, qu'on
ait la meilleure planification possible en ce qui concerne les programmes
d'aide à l'emploi ou d'insertion au marché du travail, aussi des
programmes qui permettent de corriger des problèmes vécus ou
d'intervenir au moment où il y a des difficultés. C'est ce qu'on
retrouve particulièrement à l'élément 1 au niveau
de la protection et du reclassement des emplois. Enfin, dans les
éléments 2 et 3, ce sont carrément les crédits
prévus pour l'aide à la création d'emplois, soit l'aide
directe à l'emploi. Cela veut dire la création directe d'emplois
par le gouvernement ou le soutien sur des programmes particuliers, compte tenu
de difficultés précises que peuvent vivre certaines
catégories de travailleurs et travailleuses, de telle sorte que nous
reconnaissons ces difficultés particulières en participant par
mode de subvention au salaire des personnes qui veulent se
réinsérer sur le marché de l'emploi.
Programme des Jeunes volontaires et programme de
travaux communautaires
Le Président (M. Charbonneau): Merci, Mme la ministre. Je
veux d'abord poser deux questions préliminaires. Par la suite, je vais
céder la parole au député de Laurier. Deux questions qui,
vous comprendrez, sont reliées à des intérêts
particuliers. D'abord, une question qui n'a pas eu de réponse hier
après-midi, peut-être dans la foulée des nombreuses
questions qui ont été posées. C'est le problème de
l'arrimage entre le programme des Jeunes volontaires et le programme des
travaux communautaires. Est-ce qu'on entend cibler d'une façon
différente les deux programmes pour qu'il n'y ait pas trop de
chevauchements? On trouve qu'il y a déjà suffisamment de
chevauchements dans ce type de programme. Est-ce que vous êtes consciente
des problèmes qu'il pourrait y avoir de chevauchements de ces deux
programmes et est-ce qu'il y a eu des mesures particulières de prises
pour qu'il y ait le moins possible de chevauchements? D'abord. Quant à
ce programme des Jeunes volontaires pour lequel j'ai travaillé à
un moment donné, cela m'intéresserait - et j'imagine que d'autres
membres de la commission également - de connaître un peu le bilan
d'implantation de ce programme qui a connu des difficultés de
démarrage et par la suite d'implantation, mais est-ce qu'on a atteint,
à ce moment-ci, un rythme de croisière ou une vitesse de
croisière significative?
Mme Marois: Je regrette, je n'ai pas compris.
Le Président (M. Charbonneau): Je vous demandais un peu le
bilan du programme des Jeunes volontaires. Où en est-on? C'est un
programme qui a connu un peu de difficultés de démarrage. Est-ce
qu'on peut dire aujourd'hui qu'on a atteint une certaine vitesse de
croisière? Est-ce que le programme est implanté dans toutes les
régions du Québec? Est-ce qu'il y a des échéanciers
pour que, éventuellement, on retrouve quelque chose dans chacune des
régions? Cela était au sujet du programme des Jeunes volontaires:
problèmes d'arrimage et question de bilan.
Pour faire suite un peu aux recommandations que la commission
parlementaire spéciale sur la protection de la jeunesse avait
déjà formulées dans un autre domaine, mais qui recoupaient
un peu les problèmes de création d'emplois et d'aide aux
organismes communautaires - vous savez que c'est une de mes
préoccupations particulières - je veux savoir s'il y aurait des
mesures déjà prises pour faire en sorte que les organismes
communautaires, qui sont particulièrement voués à
l'intégration professionnelle des jeunes sur le marché de
l'emploi ou encore à l'aide aux jeunes chômeurs, puissent avoir
des soutiens en termes de fonctionnement. Parmi les programmes que vous avez,
semble-t-il, décidé d'abolir, il y en avait un certain nombre qui
avaient un effet indirect, c'est-à-dire qui permettaient à des
organismes communautaires de fonctionner tout en donnant des emplois
particuliers à ceux qui s'inséraient dans les projets mis en
place. La difficulté, c'est que le programme SEMO, services externes de
main-d'oeuvre, a parfois été utilisé, justement, pour
permettre à des organismes communautaires de fonctionner. Ce n'est pas
un programme qui comprend des sommes faramineuses. Est-ce qu'il n'y aurait pas
lieu de faire en sorte qu'on mette en place un mécanisme particulier
d'aide pour des organismes communautaires dans le champ d'intervention de
l'aide à des jeunes chômeurs, de la même façon qu'au
ministère des Affaires sociales, depuis quelques années, on a
développé une politique d'aide aux organismes communautaires qui
se sont spécialisés dans certaines problématiques, par
exemple l'aide à des jeunes, l'aide aux femmes en difficulté,
l'aide à des problèmes de délinquance ou de
prévention de délinquance? À cause de la crise
économique, il est apparu beaucoup d'organismes communautaires qui sont
nés ou qui ont pris de l'expansion dans le champ d'intervention des
services d'aide à la formation ou à l'intégration sur le
marché du travail. Le problème, c'est que personne n'aide ces
organismes à avoir un budget de fonctionnement et ils sont
obligés de passer plus de temps à quêter qu'à aider,
finalement. C'était ma deuxième question.
La troisième, rapidement. Je me souviens d'une étude du
professeur Pierre Fortin, économiste à l'Université Laval,
qui signalait l'efficacité plus grande des programmes de subsides
salariaux par rapport à d'autres types de programmes. Les programmes bon
d'emploi et PRET étaient des programmes de subsides salariaux et on nous
dit que ces programmes vont être abolis. Cela m'inquiète, parce
que, finalement, quand je me souviens de l'étude de l'économiste
Fortin, c'étaient les programmes qui, selon lui, étaient les plus
performants et les plus susceptibles de créer de l'emploi permanent. Je
pense qu'on peut comprendre l'importance de mettre en place d'autres
mécanismes d'aide, mais ces programmes, finalement, répondaient,
semble-t-il, d'après des analystes extérieurs au gouvernement,
à un critère de performance intéressant. Ce que je crains
et ce que j'imagine que d'autres craignent, c'est qu'on abandonne un
créneau d'intervention jugé efficace. J'arrête là
mes questions pour en laisser quelques-unes à mon collègue de
Laurier.
Mme Marois: D'accord. Effectivement, ce sont des questions
intéressantes. Si je regarde les perspectives du programme Jeunes
volontaires versus les autres mesures que nous mettons en place, nous avons eu
une réflexion autour de ces questions. Je peux vous dire à ce
moment-ci que les orientations que nous prenons, c'est de maintenir le
programme Jeunes volontaires, qui vise essentiellement d'autres objectifs que
les programmes qui s'inscrivent dans le plan de relance. Si je faisais un
continuum dans le temps par rapport aux gens qui sont concernés, il y a
d'abord les critères d'âge qui sont un tant soit peu
différents. Il y a du recoupage, mais c'est différent. Le
programme Jeunes Volontaires s'adresse à des jeunes entre 16 et 24
ans.
Pour les trois mesures: travaux communautaires, stages en entreprises ou
rattrapage scolaire, ce sont les 18-30 ans, bénéficiaires de
l'aide sociale. Il faut savoir que pour le programme Jeunes volontaires, ce
n'est pas un critère d'être bénéficiaire de l'aide
sociale. Évidemment, il y en a un certain nombre d'entre eux qui se sont
inscrits à ces projets, mais ce n'est pas en soi un critère.
Cependant, si ces jeunes s'y inscrivent, ils reçoivent des allocations.
Il y a une proposition actuellement sur la table de travail qui vise à
harmoniser le type de prestations supplémentaires qui seraient
versées dans le cas du programme Jeunes volontaires qui se
rapprocherait, qui serait finalement le même type d'aide ou de besoin
spécial que nous reconnaissons à l'intérieur
du programme de travaux communautaires, de telle sorte qu'à ce
niveau-là il n'y ait pas, à tout le moins, disparité et
que l'un ne soit pas moins incitatif ou plus incitatif que l'autre.
Si je disais dans le temps, par rapport à des personnes, la
façon dont moi, j'ai compris et perçu le programme Jeunes
volontaires et comment il s'intègre par rapport aux autres, c'est comme
si Jeunes volontaires était un peu l'élément
déclencheur pour que des jeunes puissent se resituer par rapport
à la perspective de leur avenir. Déclencheur dans le sens
où le programme Jeunes volontaires est beaucoup plus un processus - et
Mme Vanasse est avec moi; elle pourra confirmer ou infirmer ce que je dis, elle
est responsable de ce programme au Secrétariat à la jeunesse
-d'animation des jeunes, de telle sorte qu'à la limite, c'est un
cheminement très personnalisé qui se fait à
l'intérieur, évidemment, de groupes d'animation et qui est
encadré par des gens du milieu, par l'intermédiaire du
comité directeur et des comités locaux de projets, de telle sorte
qu'il émane d'une dynamique fort différente. Il vise
effectivement, à mon point de vue, des objectifs différents.
C'est comme si ces jeunes, en s'impliquant dans leur milieu, se
préparaient à venir éventuellement s'inscrire dans l'une
ou l'autre des mesures à s'intégrer immédiatement, par
exemple, au niveau de l'école, à faire un retour à
l'école plus tôt que prévu ou pas prévu du tout et
vers lequel on peut imaginer que des jeunes pourraient s'orienter.
Si on regarde, d'ailleurs, même l'objectif du programme Jeunes
volontaires, qui est de favoriser la participation des jeunes au
développement de la société québécoise en
leur facilitant la réalisation d'activités significatives pour
eux et valables pour leur milieu, le statut du Jeune volontaire est un statut
de bénévole, si on veut.
Si on regarde, d'autre part, l'objectif fixé par les travaux
communautaires, c'est de maintenir et de développer leur
"employabilité" et, éventuellement, de réintégrer
le marché du travail en participant à des activités de
type communautaire. Ici, la perspective en est une de participation au
marché de l'emploi ou au marché du travail, alors que, pour
Jeunes volontaires, c'est beaucoup plus une perspective d'animation,
d'implication des jeunes dans leur milieu, je dirais d'éveil à
leur réalité ou à leurs difficultés pour, ensuite,
pouvoir éventuellement s'inscrire dans un processus d'augmenter leur
"employabilité" ou de recherche de travail, ou dans un processus
d'apprentissage plus formel par l'intermédiaire des mesures qu'on
retrouve dans le processus normal de l'éducation, pour aller se chercher
un diplôme.
Il nous apparaît donc qu'on vise des objectifs différents.
Le type de clientèle peut se chevaucher à certains moments,
évidemment. Pour certains, ce sera peut-être l'expérience
acquise ou la participation à certaines expériences dans Jeunes
volontaires qui pourrait les amener à venir participer à l'une ou
l'autre de nos mesures, s'il s'agit, entre autres, de jeunes
bénéficiaires de l'aide sociale, puisque l'autre programme est
ouvert à l'ensemble de la population jeune.
D'autre part, vous souleviez la question - cela fait quelques fois que
vous m'en parlez, avec raison, d'ailleurs - de l'aide aux organismes
bénévoles. Avant, je serais peut-être mieux de faire le
bilan du programme -d'accord? - parce que l'autre problème est, à
mon point de vue, d'un ordre différent.
Actuellement, il y a 59 comités locaux qui sont en place dans
toutes les régions du Québec. Toutes les régions du
Québec sont couvertes par le programme Jeunes volontaires. Il y a 18
comités en attente, c'est-à-dire qui devraient se constituer dans
les semaines qui viennent. Il y a 226 projets actuellement acceptés pour
1312 participants ou participantes. Il y a 160 projets en attente. On me dit
que le rythme d'acceptation des projets en attente est relativement court. Cela
peut être d'une semaine à trois semaines, selon qu'ils
répondent, évidemment, aux critères qui sont
recommandés par les comités locaux etc., de telle sorte que c'est
assez rapide l'acceptation de ces projets.
Effectivement, le programme a démarré très
lentement, beaucoup plus lentement que ce qu'on avait prévu. Mais il
faut bien dire qu'il est largement appuyé sur la volonté que
peuvent avoir un certain nombre de personnes dans nos régions
respectives de s'impliquer avec les jeunes. L'implication d'adultes ou de gens
bénévoles est très importante au niveau des comités
locaux et du comité directeur. C'est évident que des processus
comme ceux-là sont plus lents, donnent moins d'efficacité ou sont
moins productifs au départ. Souvent, par contre, on y regagne par la
suite au niveau de l'"opérationnalisation" ou de la bonne marche des
projets, parce qu'on est plus motivé souvent quand cela fonctionne bien.
(11 h 45)
On a un oeil attentif à ce qui se passe et ce n'est pas seulement
un appareil bureaucratique ou gouvernemental qui assume cette
responsabilité; elle est partagée avec les milieux respectifs
où se vivent ces projets, de telle sorte que moi, personnellement, pour
ce que je peux connaître et évaluer de ce programme, il
m'apparaît, au contraire, bien engagé à ce moment-ci. J'ai
rencontré les animateurs dans les différentes régions, il
y a quelques semaines, et je dois vous dire qu'ils
débordaient de dynamisme et de volonté de poursuivre le
travail engagé auprès des jeunes. On me soulignait même le
fait que la première phase a très bien fonctionné. Elle a
été longue. Elle a été difficile. Il a fallu faire
beaucoup d'animation dans le milieu, mais maintenant on sent que c'est
démarré et que c'est en bonne voie. Ce ne serait pas le moment -
parce qu'évidemment on est toujours en questionnement - de remettre en
question ce programme qui commence à produire des effets réels
qu'on n'a pas eus jusqu'à maintenant, évidemment. Donc,
l'ensemble des régions du Québec est couvert et on prévoit
un développement intéressant pour l'année qui vient.
Le Président (M. Charbonneau):
J'aimerais vous demander seulement une petite précision avant de
passer à l'autre sujet sur le bilan. Ces comités directeurs
fonctionnent-ils selon la philosophie qui avait été
prévue? Est-ce vraiment eux, en région, qui approuvent les
projets, d'une part, et est-ce que le comité directeur national est
effectivement ce qu'il devait être, c'est-à-dire un comité
où il y a une certaine autonomie par rapport au gouvernement ou s'il
n'en a pas?
Mme Marois: M. le Président, je vais demander à Mme
Vanasse de répondre à cette question puisque quotidiennement elle
assume les contacts et les liens tant avec le comité directeur que les
comités locaux.
Mme Vanasse (Claude): Pour les comités locaux, la
volonté de décentralisation de Jeunes volontaires, je pense que
c'est vraiment quelque chose qui se vit en région. Ce sont seulement les
comités locaux qui ont le droit de regard quant à l'acceptation
ou au refus de tous les projets Jeunes volontaires. Il n'y a personne d'autre.
Ce sont les citoyens de la région couverte qui ont le dernier mot
là-dedans. C'est une réalité.
Le comité directeur national a un rôle de coordination de
tout ce qui se passe, de toute l'orientation de Jeunes volontaires. C'est un
fait qu'actuellement, dans le nouveau CT qui a été
présenté, le comité directeur s'est penché sur un
paquet de composantes, de caractéristiques du programme et ce sont les
recommandations du comité directeur qui composent le CT qui ont
été présentées et dont on attend l'acceptation. Le
processus de décentralisation de la gestion du pouvoir
décisionnel, c'est réel dans Jeunes volontaires. Cela ne veut pas
dire que c'est facile, que c'est quelque chose qui fonctionne
uniformément dans toute la province, mais la volonté et, je
pense, la réalité qui les unit, c'est vraiment l'esprit original
du temps où M. Charbonneau était là. On a
préservé tout cela.
Le Président (M. Charbonneau): On n'élaborera pas
trop.
Mme Marois: Mais c'est bien quand même, quand on
donne...
Le Président (M. Charbonneau): Au moins, vous remarquez
que j'ai gardé encore un oeil intéressé...
Mme Marois: J'en suis persuadé, M. le
Président.
Le Président (M. Charbonneau): ...et vigilant. Je vais
sûrement profiter de cette présidence pour garder un oeil
vigilant.
Mme Marois: Sur ce programme.
Le Président (M. Charbonneau): Mme la ministre.
Mme Marois: Et moi, pour autant que je puisse être
concernée, évidemment, au niveau de la défense des budgets
à l'égard de ce programme, je tente aussi d'y mettre la
même conviction que vous avez mise à l'implanter, M. le
Président. D'ailleurs, lors de la rencontre que j'avais eue avec les
animateurs régionaux, cela avait été absolument emballant
comme discussions et comme échanges, alors qu'ils soulevaient un certain
nombre de difficultés qu'ils rencontraient parfois dans les centres
Travail-Québec. On a échangé pour essayer de voir comment
corriger cela. Il y a manifestement beaucoup de dynamisme dans cette
équipe et de volonté d'être de plus en plus impliqué
dans le projet, ce qui est, à mon point de vue, très
intéressant.
Si je reviens maintenant à l'autre question que vous souleviez
quant à l'aide aux organismes volontaires, finalement et peu importe les
secteurs d'intervention car c'est vrai aux Affaires sociales et c'est vrai
à l'Éducation... Vous vous souvenez de la discussion qu'on a eue.
Je me souviens fort bien des discussions que j'ai pu avoir avec un certain
nombre d'organismes volontaires d'éducation populaire, les OVEP, qui se
présentaient pour avoir de l'aide pour de l'éducation populaire
ou de la formation, particulièrement chez les groupes de femmes. Une des
revendications majeures, c'était de dire: Vous nous donnez l'argent pour
assumer le programme, qui est essentiellement relié aux activités
de formation, mais vous ne nous donnez pas de fonds pour assumer un certain
encadrement ou un minimum de frais d'administration qu'on a à encourir
de toute façon. À ce moment-là, il faut se tourner vers
d'autres types de programmes pour essayer d'obtenir les fonds
nécessaires pour l'administrer. Évidemment, on peut bien
avoir
l'argent pour donner des cours, mais si on n'a personne pour convoquer
les étudiants ou les étudiantes ou si on n'a personne pour faire
les contacts avec les milieux d'éducation populaire, finalement vous ne
nous aidez pas particulièrement à assumer la
responsabilité que vous acceptez, d'autre part, de nous confier.
Il y a donc, tant aux Affaires sociales qu'aux Affaires culturelles, au
Loisir et chez nous aussi, cette forme de collaboration avec des organismes de
type volontaire qui sont des organismes privés sans but lucratif, qui
sont préoccupés de formation ou d'apprentissage auprès de
la main-d'oeuvre.
J'ai effectivement soulevé cette question dans mon
ministère pour essayer de voir comment on pouvait en arriver à
avoir un certain nombre de mécanismes ou de règles nous
permettant d'acquitter ces frais. D'abord, il faut bien dire que,
déjà, concernant les travaux communautaires, lorsqu'il s'agira
d'organismes volontaires ou bénévoles ou d'autres organismes, il
y a une possibilité de frais pouvant atteindre 50 $ par participant, par
mois. Ceci vient donc reconnaître ces frais inhérents à
l'encadrement et à l'aspect administratif d'une organisation minimale
qu'on a à assumer quand on est un organisme volontaire et qu'on veut
accomplir un certain nombre de travaux de type communautaire ou offrir des
services.
Ce serait vous mentir que de vous dire qu'il y a actuellement en vue -
vous le savez parce qu'on en a discuté - une politique formelle et
systématique permettant d'assumer des frais de cet ordre pour ces
organismes volontaires ou bénévoles qui rendent un certain nombre
de services en lieu et place ou parce que l'État a décidé
de ne pas investir dans certains secteurs d'activités. Cependant,
à ce moment-ci, compte tenu des demandes et des échanges
précisément qu'on a eus avec des organismes, qu'il s'agisse du
ministère des Affaires sociales dont je connaissais déjà
plusieurs organismes, évidemment, comme ministre
déléguée à la Condition féminine, qu'il
s'agisse de mon ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu - le ministère du Loisir a ce
même type de problème - je pense qu'on est à une
étape où on pourrait imaginer une discussion intersectorielle, de
sorte qu'on puisse effectivement commencer à bâtir un projet de
départ pour qu'à la limite, à tout le moins, dans un
premier temps, il y ait une certaine forme d'uniformité, tout en
respectant la souplesse qu'on doit avoir, lorsqu'il s'agit de ce type
d'organismes, entre les différentes modalités qu'on a d'un
ministère à l'autre.
Cependant, pour répondre plus concrètement à votre
question sur les SEMO, les services externes de main-d'oeuvre, où,
effectivement, nous aidons des groupes volontaires, des organismes
privés qui font soit de la supervision de stages, soit de la
réinsertion sociale de clientèles spécifiques -je pense
aux handicapés en particulier, aux femmes qui ont quitté le
marché du travail depuis un certain temps et aux... Pardon.
Le Président (M. Charbonneau): Et aux jeunes aussi, je
crois.
Mme Marois: ...et aux jeunes, effectivement, qui
présentent des difficultés à l'embauche plus
élevées que la moyenne -ce qui est versé à
l'organisme - là, c'est intéressant - sont les deux tiers qui
vont à l'administration. Je n'aime pas utiliser ce terme, parce que, au
fond, ce n'est pas à l'administration au sens strict, mais les deux
tiers des budgets sont versés afin de payer le personnel qui assume
l'encadrement ou le travail qui se fait par l'organisme. À ce
moment-là, ce sont souvent des professionnels, aguerris d'ailleurs, et
qui ont eu de longues expériences de supervision de stages ou de travail
avec ce type de problématique. Effectivement, il y a des fonds fort
importants. Ceci reconnaît, je pense, la compétence et la
qualité des personnes qui oeuvrent au sein des organismes se
prévalant du service externe de main-d'oeuvre.
Le reste du budget est alloué à des allocations directes
aux stagiaires ou aux participants aux programmes, selon le type d'exigences
que l'on demande pour le projet.
Révision des programmes d'aide à
l'emploi
Vous aviez posé une autre question concernant l'efficacité
de certains types de programmes d'aide à l'emploi et,
particulièrement, en vous basant sur l'analyse de M. Fortin, en disant
que les programmes où l'on parlait de subsides salariaux étaient
les plus efficaces ou les plus productifs. C'est à la même
conclusion qu'on est arrivé au ministère de la Main-d'Oeuvre et
de la Sécurité du revenu en nous appuyant, nous aussi, sur des
études comme celles que vous avez soulignées. Dans ce sens, la
remise en question des programmes d'aide directe à l'emploi ou de
création directe d'emplois, ce n'est pas, un peu comme je l'ai dit hier,
une génération spontanée. D'accord?
Il y a eu le fait qu'on s'inscrit dans un processus de relance et qu'on
savait fort bien qu'on suppléait à ce moment-là à
la sous-activité économique. On a, d'ailleurs, permis à
des personnes, en nombre assez important, d'avoir un revenu un tant soit peu
décent et de conserver surtout une autonomie et une capacité
d'investir le marché du travail de l'emploi durable, si on veut, et
permanent, de maintien, à la limite aussi, de l"'employabilité".
C'est ce qu'on a
pu faire avec les programmes d'aide directe à l'emploi.
D'autre part, on a aussi aidé certains organismes communautaires
ou bénévoles qui, autrement, n'auraient pas pu être aussi
actifs alors que les besoins étaient très grands, si on veut,
tant du côté des jeunes, des personnes plus âgées ou
des familles à cause de cette crise qu'on a traversée.
Donc, dans la révision actuelle des programmes d'aide à
l'emploi, d'une part, il y a, évidemment, les mesures de relance
reliées à la réforme de l'aide sociale, à la
perspective de l'aide sociale et, d'autre part, les autres programmes qu'on est
à développer et à mettre au point. On tente de jumeler les
éléments positifs de deux programmes que nous avons actuellement
et qui étaient des programmes de subsides salariaux, soit le programme
de bon d'emploi et le programme de retour au travail. On retrouvait 3000 $ pour
le bon d'emploi chez les jeunes et un pourcentage du salaire avec un plafond
pour le programme de retour au travail; je pense que c'est 50% du salaire avec
un plafond de 8500 $.
Ce qu'on tente de faire actuellement -je dois vous dire qu'on est quasi
fin prêt -c'est intégrer les deux approches, conserver la notion
de subsides salariaux, répondant toujours à une perspective
très particulière où on sait que les clientèles que
nous référons aux entreprises ont un manque de
productivité au départ, vu qu'elles n'ont pas été
depuis longtemps sur le marché du travail ou qu'elles n'ont jamais
été à l'emploi. Donc, on compense, dans le fond,
l'employeur pour cette baisse de productivité en subventionnant le
salaire.
On veut donc conserver cette proportion du salaire qu'on
subventionnerait, plutôt que de le faire en début de
période, par exemple, comme pour le bon d'emploi, et de poser l'exigence
de conserver la personne à l'emploi. On pense plutôt à un
subside salarial qui s'étalerait sur une plus longue période et
qui ferait qu'on n'aurait pas à poser de contraintes quant au fait qu'on
garde le jeune ou le moins jeune, la personne qui a ce besoin, pendant une
période d'une année, puisque le type de subvention serait
versé plus progressivement, si on veut. D'ailleurs, c'est ce qu'on
retrouvait au niveau du programme de retour au travail.
D'autre part, dans le bon d'emploi, il y avait quelque chose
d'absolument emballant et intéressant: c'est le fait que des jeunes
deviennent des agents de main-d'oeuvre, ont leur bon d'emploi en poche et se
cherchent une entreprise qui peut honorer leur bon d'emploi; ils se cherchent
donc, à toutes fins utiles, un emploi eux-mêmes. À cet
égard, c'est ce qu'on essaie de conserver comme formule au niveau du
nouveau programme qu'on est à mettre au point, de telle sorte qu'il y
ait un incitatif à ce que ce soient les personnes qui fassent
elles-mêmes une démarche. D'abord, il y a un aspect
pédagogique essentiel et important, ne serait-ce qu'apprendre à
frapper à la porte des entreprises, se préparer et apprendre
à se présenter. On fait, d'ailleurs, un bon travail à cet
égard dans nos centres Travail-Québec afin que les personnes
aient les habiletés nécessaires pour ce faire. On tente donc de
conserver cet aspect très intéressant, très positif du
programme de bon d'emploi.
D'autre part, on veut cibler ce type de programme aussi. Il ne s'agit
pas de se lancer tous azimuts en disant: Premier arrivé, premier servi.
On sait qu'il y a des clientèles qui vivent des problèmes
très particuliers et plus sérieux que d'autres, si on veut. Par
exemple, on limiterait la mesure, on la ciblerait ou on l'offrirait,
plutôt que de la limiter - j'aime toujours plus l'approche positive -
à des jeunes qui bénéficient de l'aide sociale depuis plus
de douze mois, compte tenu qu'on a d'autres types de mesures qui ne
présentent pas d'exigence de présence à l'aide sociale
quant à la participation à des mesures. (12 heures)
On irait retrouver, là aussi, des diplômés qui n'ont
pas pu trouver d'emploi dans leur secteur d'intervention depuis un certain
temps, évidemment pour laisser la chance à ceux et à
celles qui peuvent se débrouiller un peu de le faire. On
considère qu'après un certain temps, n'ayant pas trouvé
d'emploi dans son domaine privilégié, on risque d'être
écarté même de sa profession, à la limite. Donc, on
s'adresserait à certains jeunes diplômés à ce
moment-là.
Un volet s'adresserait plus particulièrement aux femmes qui ont
quitté le marché du travail depuis un certain temps et qui, par
exemple, ont plus de 30 ans. C'est un des critères qu'on est en train de
regarder actuellement. Je dois vous dire que c'est une préoccupation que
j'avais et qui correspond à une réalité très
vécue et très concrète sur laquelle les groupes de femmes
nous ont fait moult représentations. Il y a, d'ailleurs, des SEMO qui
s'orientent vers ce type de personnes, vers ces femmes qui ont
été, pendant dix ou quinze ans, absentes du marché du
travail et avec lesquelles il faut travailler pour qu'elles reprennent
confiance en elles, d'une part, et qu'elles se rééquipent, je
dirais, pour valoriser ce qu'elles ont fait entre-temps. Dans toute la
discussion qu'on a eue sur la reconnaissance des acquis, je pense que c'est
intéressant aussi qu'on permette à ces femmes-là de faire
valoir que, lorsqu'on est à la maison, ce n'est pas qu'on ne travaille
pas, on travaille très fort, mais différemment, c'est tout.
Le Président (M. Charbonneau): Merci, Mme la ministre. Je
vais maintenant céder
la parole au député de Laurier.
M. Sirros: Merci, M. le Président. Je pense que
j'essaierai de poser mes questions toutes ensemble parce que cela a pris 30
minutes pour répondre à trois questions. J'ai peur de ce que cela
prendrait pour répondre à dix ou quinze.
Mme Marois: Cela avait pris dix ou douze minutes pour poser les
questions.
Ventilation des crédits relatifs à la
création d'emplois
M. Sirros: J'ai tenu compte du temps. J'aimerais commencer avec
une petite discussion sur les chiffres. Si on regarde le cahier des
crédits, on constate que le budget consacré à la
création d'emplois, à l'élément 2, diminue de 151
500 000 $, tandis que les crédits qui visent la réalisation de
projets favorisant ce qu'on appelle "l'employabilité" et l'emploi
n'augmentent que de 52 604 500 $. Il reste donc 98 000 000 $ provenant des
programmes de création d'emplois dont la destination est inconnue pour
l'instant. On n'a aucun détail à savoir où cet argent va
aller, à quoi il est destiné.
Ma première question est celle-ci: Est-ce qu'on peut nous faire
la ventilation de leur destination et nous dire à quoi seront
utilisés ces 98 895 500 $ qui proviennent des fonds de création
d'emplois?
Mme Marois: Je m'excuse, je n'ai pas porté attention.
M. Sirros: D'accord. Si vous prenez le cahier explicatif à
la page 66, vous verrez qu'il y a une diminution de 151 000 000 $ au programme
2.
Mme Marois: Oui.
M. Sirros: II y a une augmentation de seulement 52 604 000 $
à l'élément 3, ce qui fait une différence
d'à peu près 98 000 000 $.
Mme Marois: Oui.
M. Sirros: Est-ce qu'on peut nous donner la ventilation de la
destination de ces sommes qui proviennent de ce qui était,
l'année passée, destiné à la création
d'emplois? Ce qui est destiné cette année à la
création d'emplois, plus l'augmentation dans ce qui est prévu
pour les programmes favorisant "l'employabilité" et l'emploi, est
seulement de 52 000 000 $. Où vont aller ces 98 000 000 $?
Ma deuxième question est celle-ci. Vous en avez parlé un
peu tout à l'heure, dans la discussion que vous avez eue avec le
député de Verchères. Peut-on nous indiquer quels
programmes seront touchés et quel est le budget attaché à
chacune des coupures concernant la création d'emplois proprement dite de
l'année dernière, et nous dire également...
Mme Marois: Vous voulez dire les budgets non utilisés?
M. Sirros: Non utilisés ou des programmes dont on a
décidé qu'ils seront dorénavant caducs, par exemple
Chantier-Québec, bon d'emploi, PRET, etc. Pouvez-vous nous faire un
"listing" des sommes qui étaient là l'année
dernière, et qui ne seront pas là cette année? Pouvez-vous
nous donner aussi un échéancier quant à l'implantation des
nouveaux programmes dont vous avez parlé tout à l'heure?
Sur un autre sujet, vous allez voir, à la page 67, qu'en termes
d'effectifs autorisés il y a une courte explication, à savoir
qu'il y a 68 employés à temps partiel et aucun à temps
plein ou permanent de "listés". Comment cela se fait-il?
Nous avons des questions plus particulières quant aux programmes
de création d'emplois. Nous aimerions savoir si on peut obtenir un
tableau statistique évolutif du budget consacré chaque
année à chacun des programmes de création d'emplois, ainsi
que le nombre d'emplois créés par chacun des programmes en
faisant, si possible, la ventilation des emplois qui ont duré moins de
six mois et plus de six mois. Est-il possible de nous indiquer également
le nombre de femmes, de jeunes, de bénéficiaires touchés
par chacun de ces programmes? Je vais vous donner le temps de prendre tout cela
en note.
Mme Marois: On retournera au journal des Débats pour ce
qui est de la dernière question que vous avez posée.
M. Sirros: Je ne m'attends pas à avoir une réponse
aujourd'hui.
Mme Marois: D'accord. Le tableau évolutif, on pourra vous
le fournir. Il y a peut-être des données que nous n'avons pas,
mais on pourra vous donner sensiblement les réponses aux questions que
vous avez soulevées, telles que vous les avez posées.
M. Sirros: D'accord. Concernant le programme PECEC, est-ce qu'il
y a eu des mesures adoptées par la ministre en termes de contrôle
administratif de la gestion du programme? On se rappellera les échanges
que nous avons eus à ce sujet. Concernant l'action Jeunes volontaires,
j'avais également un certain nombre de questions. Vous y avez
répondu en partie en disant que c'était 1312 participants
actuellement. Est-ce que c'est vrai qu'on en avait prévu 3000 pour
le
printemps 1984? Est-ce qu'on peut faire la ventilation par
région?
Mme Marois: Pour ce qui est des projets acceptés; on
s'entend bien.
M. Sirros: L'action Jeunes volontaires.
Mme Marois: Ceux qui fonctionnent, qui sont opérationnels
actuellement.
M. Sirros: C'est cela. Mme Marois: D'accord.
M. Sirros: Quel sera le budget 1984-1985 pour l'action Jeunes
volontaires? Quels sont les objectifs en termes de clientèle? Combien de
jeunes pense-t-on rejoindre? Est-ce que vous pouvez également nous
donner les secteurs dans lesquels ces jeunes travaillent, les secteurs dans
lesquels l'animation se fait? On apprécierait également certaines
explications concernant les crédits périmés. Il nous
semble qu'il y a eu des crédits périmés pour un montant de
37 500 000 $, essentiellement dans les programmes de création d'emplois.
Est-ce que vous pouvez nous expliquer cela?
Concernant le service de placement, est-ce qu'on peut avoir les
données relatives au placement général pour 1983-1984 par
rapport à l'année précédente? Il y a
également une autre question à laquelle vous pouvez
sûrement donner la réponse plus tard: quelle est la ventilation
entre les placements permanents et les placements temporaires pour les
années antérieures? Ce n'est pas nécessairement uniquement
pour l'an dernier, mais si vous aviez une espèce de tableau
évolutif des dernières années sur les placements
permanents et les placements temporaires dans le réseau
Travail-Québec.
J'ai quelques questions concernant le placement étudiant. Est-ce
qu'on entend maintenir pour l'été 1984 le programme d'emplois
d'été dans les domaines scientifiques et techniques, soit les
stages d'été d'apprentissage? Combien de stages ont
été mis sur pied l'été dernier? Quel budget
pense-t-on y accorder cette année par rapport à 1 000 000 $, je
pense, pour l'an dernier?
J'ai une dernière question. Pouvez-vous nous fournir les
conclusions du sondage qui a été effectué sur le temps
partiel et profiter de l'occasion que vous aurez, au cours des 20 prochaines
minutes, pour parler du temps partiel surtout en ce qui concerne les
négociations quant aux avantages sociaux proportionnels? Comment vont
les négociations dans ce sens? Je m'arrête ici.
Le Président (M. Charbonneau): Mme la ministre.
Mme Marois: II y a beaucoup de questions soulevées.
D'abord, il y en a beaucoup qui exigent qu'effectivement on fasse des
compilations de données, parce qu'on a des tableaux
généraux pour nos...
M. Sirros: II s'agit simplement de les mettre tous sur la table
pour que je sache qu'ils sont là et que j'aie la réponse à
un moment donné.
Mme Marois: D'accord. On pourra vous faire parvenir le tout,
évidemment. On relèvera, d'ailleurs, le journal des Débats
à cet égard pour être bien certain qu'on n'oublie rien.
S'il y a lieu, on pourra même demander des précisions. On a
à peu près les données que vous avez demandées. Il
y en a peut-être certaines qui ne sont pas ventilées comme vous le
souhaiteriez parce que notre saisie de données ne se fait pas de cette
façon. On va tenter de répondre à vos attentes.
Le Président (M. Charbonneau): Mme la ministre, je
voudrais vous signaler qu'il serait apprécié que les
réponses parviennent au Secrétariat de la commission pour que
l'ensemble des membres de la commission puisse en avoir.
Mme Marois: Oui, M. le Président, c'est ce que nous avions
l'intention de faire.
Le Président (M. Charbonneau): Merci beaucoup.
M. Sirros: Peut-être pourriez-vous vous attarder un peu sur
la première question qui est cette disparité entre les
crédits prévus au niveau de l'aide directe à l'emploi de
l'année dernière et ceux de cette année, en tenant compte
de ce qui est prévu pour "l'employabilité" aussi. Deuxième
aspect qu'on pourrait peut-être toucher durant le temps qu'on a, ce
serait tout cet aspect des programmes de création d'emplois à
venir, quand?
Mme Marois: On va peut-être commencer par 1983, 1984,
essayer de faire le point pour voir où se sont dépensés
les budgets, où ils ont été alloués. D'abord,
à la page 66, si vous regardez concertation, protection et reclassement,
ce sont essentiellement des comités de main-d'oeuvre dans les
entreprises. Ce budget est déjà ventilé. Dans les autres
cas, quand on dit à l'élément 2, aide financière
à la création d'emplois, ce sont les reports pour un projet que
nous avons accepté en février et qui impliquait des
dépenses de crédits pour 1984-1985. Ce sont, à ce moment,
des reports. Dans l'élément 3 du programme 10, on retrouve
effectivement les nouveaux engagements en ce qui concerne les plans de
relance et les programmes d'aide à l'emploi qui vont être
continués. Maintenant, tentons de faire un peu...
M. Sirros: Est-ce que je peux vous interrompre juste pour une
précision? Les 144 000 000 $ dans l'élément 3, vous dites:
II y a là-dedans les trois nouveaux programmes.
Mme Marois: 144 000 000 $, oui.
M. Sirros: C'est cela, 144 000 000 $ pour les trois programmes.
Est-il juste de ma part de présumer que, pour l'année en cours,
il s'agit de 37 000 000 $ qui sont destinés à cela?
Mme Marois: Non. C'est 88 500 000 $ qui sont destinés aux
mesures de réorientation de l'aide sociale se ventilant de la
façon suivante: 16 000 000 $ pour les travaux communautaires, 60 700 000
$ pour les stages en entreprise, 11 700 000 $ pour le rattrapage scolaire.
M. Sirros: Ces montants ne sont-ils pas pour deux ans?
Mme Marois: Non. Ce que je vous donne maintenant comme chiffres,
c'est pour l'année 1984-1985. Comme le total de ces trois mesures
générera des coûts d'environ 150 000 000 $, il s'agit de
faire la différence. Ce sont 62 000 000 $, finalement, que cela
impliquera déjà dans nos crédits pour l'année
1985-1986, pour ce qui est de ces trois mesures. Parce que les trois mesures
pendant deux ans vont, finalement, coûter au total 150 000 000 $. Ce que
je vous dis, c'est que cette année nous leur allouons 88 500 000 $. Il
reste donc 62 000 000 $ environ pour l'année 1985-1986 toujours pour ces
trois mesures, mais qui ne sont pas, évidemment, au budget de 1984-1985.
D'accord?
M. Sirros: Ma confusion vient peut-être du partage avec le
gouvernement fédéral à 50-50. Est-ce qu'ici vous me donnez
les chiffres en termes de coût total ou est-ce que vous me donnez les
chiffres qui concernent le gouvernement du Québec? (12 h 15)
Mme Marois: Ce que je vous donne, c'est le coût total,
comprenant la part québécoise et la part du Canada. Mais je dois
vous dire que tout n'est pas partagé dans ces mesures. Je ne voudrais
pas errer à ce moment-ci, parce qu'on a eu tellement de discussions et
d'échanges que je risquerais de vous donner de faux chiffres. Est-ce que
c'est 130 000 000 $, par exemple, qui sont partagés par rapport à
150 000 000 $? C'est à peu près, me semble-t-il, l'ordre de
grandeur. Cela veut dire que nous assumons complètement, directement de
nos crédits, quelque chose comme 20 000 000 $ ou 30 000 000 $. Dans les
discussions et les échanges sur l'encadrement, par exemple, il y a eu
des stagiaires. Je dois vous dire que le gouvernement fédéral
n'était pas d'accord pour aller aussi loin que nous. À partir de
ce moment-là, comme on souhaite, quand même, que cette
expérience soit la mieux faite possible, la mieux contrôlée
possible et dans les meilleures conditions possible, on a accepté
d'ajouter des crédits supplémentaires. Il y a d'autres frais
d'administration qui ne sont pas assumés dans l'entente qu'on a faite
avec Ottawa.
M. Sirros: Ce que j'essaie de trouver dans cela, finalement,
c'est la part du gouvernement du Québec. Disons que c'est une somme de
120 000 000 $ qui est partagée. Cela veut dire qu'il y a 60 000 000 $
à l'intérieur de ces 144 000 000 $ qui proviennent d'Ottawa.
J'essaie de voir l'effort...
Mme Marois: Je vous l'explique. Je vous dis que les mesures
coûtent 150 000 000 $. Le gouvernement fédéral accepte de
reconnaître 120 000 000 $ de ces 150 000 000 $. Donc, il verse la
moitié, soit 60 000 000 $. Mais ces 60 000 000 $ se répartissent
sur deux ans. D'accord, on s'entend?
M. Sirros: Oui.
Mme Marois: Cela veut dire que la part la plus importante est,
évidemment, aussi comme pour le Québec, la première
année. Dans les 88 500 000 $, ce serait environ 35 000 000 $, sous
réserve, parce que cela peut varier de quelques millions en plus ou en
moins.
M. Sirros: D'accord. Mme Marois: D'accord?
M. Sirros: Ma question, c'est: Où vont les 98 000 000
$?
Mme Marois: Maintenant, je reviens à la ventilation de ces
fonds. On va commencer par l'élément 2. Ce qu'on retrouve, ce
sont les reports des programmes d'aide à l'emploi ou de création
d'emplois qu'on avait acceptés pendant la fin de l'année et qui
ont un effet sur 1984-1985.
M. Sirros: Chantier-Québec et tout ce qui existait
avant.
Mme Marois: C'est cela. On retrouve les programmes PRET,
Chantier-Québec, bon d'emploi, SEMO, Jeunes volontaires. C'est ce qu'on
retrouve là. Et à cela - ayant un effet
de report aussi, mais qui est là à cause de la ventilation
technique, j'imagine - s'ajoute le PECEC. Le PECEC, effectivement, n'est pas
relié directement au ministère, dans le sens où il a un
lien avec l'Office de planification et de développement du
Québec, etc. Ce programme 3 comprend tous les projets qui peuvent venir
d'un ministère ayant un projet d'aide à l'emploi ou de
création d'emplois et on peut puiser à même cette somme qui
est là. Donc, le PECEC est plutôt au programme 3. Mais le PECEC a
aussi pour l'année 1983-1984 des effets de report. Dans ce budget total
de 178 000 000 $ qu'on retrouve ici, il y a donc un montant de 32 000 000 $ qui
est un effet de report des programmes provenant directement de notre
ministère et il y a un effet de report de l'ordre d'environ 11 000 000 $
pour PECEC. On le retrouve à l'élément 3. Maintenant, cela
est pour l'année qu'on vient de passer et son effet sur l'année
qui vient. Effectivement, il y a eu des péremptions ou des
crédits périmés à certains programmes plus
importants par rapport à d'autres. Vous ne souhaitez pas avoir cette
information, non?
M. Sirros: Oui, mais je veux, d'abord, avoir l'information sur
où va les 98 000 000 $. Il y a un manque à gagner quelque part de
90 000 000 $.
Mme Marois: D'accord. Je vais vous expliquer cela. Ce n'est pas
tout à fait 90 000 000 $. Il y a déjà plus de projets que
cela qui sont prévus. Il y a donc effet de report et PECEC: 46 900 000
$. Il y a de nouveaux engagements de l'ordre de 40 187 000 $ qui sont
prévus particulièrement pour SEMO qui va, lui, se poursuivre.
D'ailleurs, le président de la commission, en posant des questions sur
SEMO, semblait dire tout à l'heure: Est-ce que ce programme va
disparaître? Non, il est prévu que ce programme se poursuive et,
même, s'intensifie. Il y a même des crédits prévus
pour les SEMO, il y a des crédits prévus pour les Jeunes
volontaires. Il y a aussi des crédits prévus pour le PECEC et une
réserve non affectée pour nous permettre de tenir compte du
nouveau programme dont je parlais tout à l'heure et que nous sommes
à finaliser ou d'autres demandes qui pourraient venir de
ministères qui ont des projets concrets d'aide à l'emploi. Cela
nous donne actuellement 87 000 000 $ comprenant et les reports et les nouveaux
engagements. Si vous venez l'additionner à ce qui est prévu pour
les mesures de relance qui sont de 88 500 000 $, on arrive au total de 175 587
000$, plus les 2 000 000 $ en concertation, protection et reclassement, ce qui
vous donne le total que vous retrouvez au livre des crédits.
D'accord?
M. Sirros: Non.
Mme Marois: Alors, on recommence.
M. Sirros: Vous venez de m'expliquer comment vous arrivez au
total de 178 000 000 $.
Mme Marois: Oui.
M. Sirros: Ce n'est pas cela que j'ai demandé.
Mme Marois: Ah!
M. Sirros: Si vous regardez l'année dernière par
rapport à cette année, vous avez...
Mme Marois: Ah, vous voulez savoir ce qui est arrivé des
périmés!
M. Sirros: Les périmés se montent à 37 000
000 $. Cela n'explique pas cela. Regardez en 1983-1984, vous aviez un budget de
183 500 000 $.
Mme Marois: D'accord.
M. Sirros: Ce qui fait une diminution, cette année, de 151
500 000 $. En bas, à l'élément 3, vous avez une
augmentation, cette année, de 52 600 000 $. En tenant compte de
l'élément 1, vous avez, en gros, une variation de 98 000 000 $ de
diminution au total. Je veux savoir où va cet argent.
Mme Marois: Cette diminution? M. Sirros: Oui.
Mme Marois: Qu'est-ce qu'on diminue, finalement? C'est
essentiellement...
M. Sirros: Et qu'est-ce que vous allez faire avec cette
somme?
Mme Marois: Ce n'est pas tout à fait comme cela qu'il faut
le prendre, mais, enfin, je vais essayer de répondre à la
façon dont je pense qu'il faut le prendre. Si cela ne va pas, vous
reviendrez. D'accord? Ce qu'on a en 1983-1984, ce sont les prévisions de
dépenses qu'on avait en début d'année, avec les budgets
supplémentaires qui se sont ajoutés en cours d'année. Je
vous dis que, dans cela, il y a environ 39 000 000 $ de notre ministère
qui n'ont pas été dépensés et qui ont
été périmés; environ 10 000 000 $ ou 11 000 000 $
du PECEC. Lorsqu'on aura fermé les livres, est-ce que ce sera un peu
plus haut, un peu plus bas? Enfin, c'est de cet ordre de grandeur.
Le Président (M. Charbonneau): Mme la ministre, quand vous
parlez de cela, vous
parlez de...
Mme Marois: Je parle des 276 000 000 $.
Le Président (M. Charbonneau): Autrement dit, on soustrait
environ 50 000 000 $.
Mme Marois: Voici. Tout le reste a été
dépensé - d'accord? - par rapport à ce qui avait
été prévu, soit par mon ministère ou par d'autres
ministères. Le député d'Argenteuil parlait tout à
l'heure du projet PRIME aux municipalités. Il a été pris,
par exemple, à même cette masse de 276 000 000 $. Le
député de Laurier me pose la question: Qu'est-ce qui explique
cette baisse? Entre autres, dans PRIME, on avait quelque chose comme 36 300 000
$ qui ne se dépensent pas cette année puisque ce programme
était essentiellement pour une année. Je donne une des
explications qui nous permettent de comprendre cette diminution de budget.
D'accord? Bon!
Il y a, d'autre part, des programmes de création d'emplois
temporaires et ça, on en a eu pour 39 100 000 $ l'année
dernière, c'est cela, PCET, qui était administré par
l'ensemble des ministères gouvernementaux, qu'il s'agisse
d'Énergie et Ressources, Agriculture, Pêcheries et Alimentation,
Affaires culturelles ou d'autres ministères. Il y avait donc 39 000 000
$ à cet élément. Tout serait dépensé, tout a
été occupé et il est évident que c'est un programme
qui ne se renouvelle pas cette année si ce n'est, comme je l'ai dit, une
petite marge qui nous resterait pour des projets très spéciaux
d'un ministère en particulier, si on veut.
En 1983-1984, il y a un prêt de 10 000 000 $ au fonds de
solidarité qui a été conçu en vertu de l'adoption
de la loi par l'Assemblée nationale en juin dernier, qui a
été pris à même ce fonds d'aide à l'emploi.
Si vous additionnez tout cela - je ne l'ai pas fait moi-même - PRIME,
PCET et, d'autre part, ce que je...
M. Sirros: Puis-je vous interrompre? Mme Marois: Oui.
M. Sirros: Sur les 10 000 000 $ de la FTQ, n'est-il pas exact que
ces 10 000 000 $ sont plutôt venus du fonds de suppléance?
Mme Marois: Non.
M. Sirros: Oui, c'est venu du fonds de suppléance.
Mme Marois: Ah! Pardon! Oui, je m'excuse. Il a été
pris au fonds de suppléance, mais après, compte tenu du fait
qu'on avait des fonds non dépensés effectivement au niveau de
l'aide à l'emploi et que cela se situait carrément dans la
perspective d'un soutien à l'emploi, on le retrouve à la page 67
de votre cahier au niveau de "Prêts, placements et avances".
Le Président (M. Charbonneau): Je voudrais seulement vous
signaler qu'il reste...
Mme Marois: Deux minutes et demie?
Le Président (M. Charbonneau): Oui, à peu
près cinq minutes. On a jusqu'à 12 h 36 légalement. Je
regarde les gros yeux de votre attachée politique qui m'a demandé
de...
Mme Marois: Je m'excuse. Je travaille en dehors de nos
séances aussi.
Le Président (M. Charbonneau): Nous aussi, Mme la
ministre.
Mme Marois: Je sais. C'est parce que j'avais compté qu'on
finissait à 12 h 30 et j'ai un rendez-vous quand même assez
important...
Le Président (M. Charbonneau):
D'accord.
Mme Marois: ...une rencontre avec un représentant d'un
organisme international.
M. Sirros: J'ai une petite question. L'année
dernière, dans les 276 000 000 $, y avait-il des fonds du gouvernement
fédéral qui étaient comptabilisés
là-dedans?
Mme Marois: Aucun.
M. Sirros: Cette année, on a 168 000 000 $.
Mme Marois: 178 548 000 $ dont...
M. Sirros: Et il y a 35 000 000 $ qui proviennent du gouvernement
fédéral.
Mme Marois: Environ 35 000 000 $ sont des fonds qui viennent du
gouvernement fédéral.
M. Sirros: En termes concrets, cela veut dire que l'effort
réel de la part du gouvernement du Québec quant au programme 10,
protection et développement de l'emploi, est diminué de
moitié.
Mme Marois: En termes réels, pas tout à fait...
M. Sirros: En termes financiers. (12 h 30)
Mme Marois: ...parce que si vous
regardez les crédits tels qu'ils ont réellement
été dépensés - donnez-moi une minute et je vous
reviens - effectivement, si on enlève les crédits
périmés et ce qu'on retrouve à l'élément 13
du programme 10, Prêts, placements et avances, on arrive avec des
crédits réellement dépensés. On va fermer les
livres en fin d'année et on connaîtra exactement les chiffres.
C'est un montant d'environ 216 000 000 $ pour l'année 1983-1984, qui se
compare, à mon point de vue, avec le montant de 178 000 000 $ qu'on
voit. Évidemment, si vous souhaitez enlever la part du
fédéral, cela réduit notre montant de 178 000 000 $
à 143 000 000 $. On a donc des éléments de comparaison
intéressants qui correspondent à une certaine
réalité.
Maintenant, je vais vous démontrer un autre élément
de comparaison qui correspond à une autre réalité. Il est
évident - et je l'ai dit aussi hier - que notre ministère, selon
moi, a suppléé, pendant la crise qu'on a traversée, au
processus normal du développement économique ou de croissance
économique que l'on connaît habituellement. Cela fait que le
propre dynamisme des différents partenaires économiques
crée de l'emploi, de la richesse et que notre croissance s'en ressent.
Il se crée donc de l'emploi. Premièrement, nous avons
suppléé à ce moment de très mauvaise
conjoncture.
Deuxièmement - et la lecture du livre explicatif des
crédits, à cet égard, est fort intéressante et peut
nous apprendre un certain nombre de choses - si vous regardez aux pages 6, 7 et
suivantes jusqu'à la page 11 et dans l'intervention de départ du
président du Conseil du trésor, on constate, d'abord, que 311 000
000 $ sont accordés à un plan de relance. On peut voir là
une variété de formes d'aide. Prenons l'aide au financement des
entreprises, par exemple, ou le reboisement de la forêt. Pour le
reboisement de la forêt, on parle de 1100 personnes-année, pour
1983-1984. Cela a le même effet que nous avions avec nos programmes, dans
des emplois qui sont saisonniers sûrement, mais durables et permanents,
à cet égard.
Si on regarde l'encouragement à l'entrepreneurship et si on
regarde les efforts qu'on va faire au niveau de l'aide ou de l'augmentation de
l'investissement, on ajoute 166 000 000 $ dans les investissements publics. On
sait fort bien que la création d'emplois dans le secteur de la
construction a un impact ou un effet générateur ou un effet
d'entraînement absolument gigantesque dans l'emploi. À cet
égard, il y a des efforts d'ensemble, qui sont faits par notre
gouvernement et par d'autres ministères sectoriels, qui vont donner
finalement - peut-être, à la limite, à cause de l'effet de
la relance ou de l'effet de la reprise - des résultats plus
intéressants encore que ceux qu'on a pu obtenir ces dernières
années où on faisait la création d'emplois directs.
L'effet du levier est plus intéressant, on le sait fort bien. Si on aide
une entreprise et que cela subventionne l'emploi pour un montant de 1000 $,
alors que, quand on crée des emplois, on les paie 6000 $, 7000 $ ou 8000
$ par emploi, l'effet de levier est drôlement plus intéressant, on
en conviendra.
M. Sirros: C'est peut-être une bonne façon de
terminer, mais vous êtes presque en train de me dire, pourtant, que le
plan de relance se fera par des transferts interministériels. Quand
j'examinais ces deux choses, je voulais les voir en termes d'argent neuf, en
termes de volonté politique par rapport à la conjoncture. On peut
avoir chacun une évaluation de ce qu'est la conjoncture actuelle. Quant
à moi, du point de vue du ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu, cela n'a pas changé par rapport
à l'an dernier en termes du nombre de personnes qui dépendent du
ministère. La clientèle du ministère est plus grande cette
année qu'elle ne l'était l'an dernier. C'est à partir de
cette perspective que je posais ces questions. C'est peut-être aussi ce
que j'essayais de dire hier quand je disais que je trouve un peu dommage que le
ministère semble nous dire qu'on va jouer un rôle. Ce
n'était pas tellement de jouer un rôle de premier ou de
deuxième plan, mais je voulais simplement dire hier qu'il me semble que
le ministère prend une orientation qui est plus effacée par
rapport à l'acuité du problème. Je pense que cela est
reflété dans les chiffres qu'on a en ce qui concerne la
protection et le développement de l'emploi. C'est tout, M. le
Président.
Le Président (M. Charbonneau): Une réplique finale
de la ministre.
Mme Marois: Vous me permettrez, évidemment, de
différer d'opinion...
M. Sirros: Évidemment.
Mme Marois: ...avec vous, M. le député de Laurier.
Essentiellement, en réorientant, d'abord, nos programmes et en faisant
en sorte que, dans l'ensemble de l'appareil gouvernemental ou dans les
différents ministères sectoriels, il y ait une
préoccupation majeure quant à cet aspect de l'emploi vers
l'objectif du maximum d'emplois, on atteint le même objectif de
façon encore plus intéressante et à un coût moindre
pour le gouvernement du Québec puisqu'on aide les entreprises à
créer elles-mêmes des emplois. D'autre part, nous
réorientons - et cela, c'est, évidemment, très
différent - l'approche en ce qui a trait aux services à donner ou
à l'aide à rendre aux personnes qui sont inscrites chez nous
à
l'aide sociale. Quand on songe qu'on va toucher près de 50 000
jeunes et dans une perspective de recherche d'autonomie, il y a un virage
fondamental à ce niveau, qui est plus important, à la limite, que
l'aide temporaire que nous avons accordée pour donner des emplois
à des gens sur une base de temps limité. Il fallait le faire,
nous n'avions pas le choix, compte tenu de la conjoncture, mais maintenant nous
pouvons nous permettre, grâce, d'ailleurs, à d'autres
interventions gouvernementales, de réorienter profondément notre
approche, ce que nous avons fait, M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): Merci, Mme la ministre.
Ceci conclut l'étude du programme 10. Est-ce que le programme 10
est adopté?
M. Sirros: Vous comprendrez, M. le Président, que nous
l'adopterons sur division.
Le Président (M. Charbonneau): J'avais anticipé
cette réponse, M. le député de Laurier.
Mme Marois: Pardon?
M. Sirros: Adopté sur division.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté sur
division.
En terminant, je voudrais simplement faire une remarque à Mme la
ministre et à son sous-ministre qui sont, d'ailleurs, tous les deux
assez nouveaux au ministère. Cela ne nous gêne donc pas, de part
et d'autre. Les membres de la commission espèrent que l'an prochain on
aura un cahier des crédits qui sera plus explicatif que celui qui nous a
été présenté. Peut-être parce qu'on a
été amené à faire des comparaisons, étant
donné qu'on a étudié deux ministères, il y aurait
intérêt que le ministère de la Main-d'Oeuvre s'inspire des
cahiers du ministère de l'Éducation.
Mme Marois: Comme le disait celle qui coprésidait avec
vous l'année dernière, ce sont des gens qui sont un peu plus
"écriveux" que nous.
Le Président (M. Charbonneau): Oui, mais vous avez
peut-être des "liseux" ici, madame.
Mme Marois: Ah! Ah! Ah! Je prends la remarque, M. le
Président.
Le Président (M. Charbonneau): Merci, Mme la ministre.
Ceci étant dit, j'ajourne les travaux de la commission
parlementaire de l'éducation sine die, la commission ayant rempli le
mandat qui lui a été confié par l'Assemblée
nationale. Merci et bon après-midi!
(Fin de la séance à 12 h 37)