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(Vingt heures treize minutes)
Le Président (M. Charbonneau): À l'ordre! On va
sans plus tarder ouvrir la séance. Je vous rappelle que le mandat de la
commission est la poursuite de la vérification des engagements
financiers du ministère de l'Éducation en février et mars
1984. Si je me rappelle bien, nous en étions...
M. Bérubé: ...au no 2, M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): Je pense qu'on avait
terminé l'engagement no 2.
M. Bérubé: Bon! Merci, M. le Président.
Engagements de février 1984 (suite)
Le Président (M. Charbonneau):
Engagement financier no 3: "Subvention à Science jeunesse
Montréal pour fins de publication d'un journal de vulgarisation
scientifique appelé La Puce à l'oreille, lequel sera
distribué gratuitement aux jeunes de 12 à 17 ans via des
commissions scolaires pilotes (Montréal et
Saguenay-Lac-Saint-Jean)."
Est-ce qu'il y en a qui ont des choses particulières ou des...?
Cet engagement a suscité...
M. Bérubé: ...d'offres, M. le Président.
Deuxièmement, c'est une subvention purement discrétionnaire et
basée uniquement sur un projet qui nous a été soumis au
ministère de l'Éducation et qui offrait des
caractéristiques fort intéressantes. Ce sont des jeunes qui ont
constaté que, effectivement, il y a une clientèle de 12 à
17 ans qui n'est pas couverte par les magazines scientifiques et qui ont
proposé la rédaction d'un tel feuillet scientifique à
l'intention de cette clientèle au secondaire en invoquant comme argument
que c'est la période où les jeunes commencent à
s'intéresser aux sciences et qu'il n'y a aucun instrument pour les
rejoindre. Par conséquent, il nous ont fait une proposition, c'est
intéressant. On les subventionne pour avoir une idée de ce que
cela va donner.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
de Fabre.
M. Leduc (Fabre): Oui. Je trouve cela fort intéressant
comme expérience. Je voudrais savoir si c'est la première
expérience qu'on a. De combien de copies est le tirage?
M. Bérubé: Je l'avais. 65 000 exemplaires.
M. Leduc (Fabre): 65 000 exemplaires. Puisqu'il s'agit d'une
expérience pilote, a-ton fait une évaluation de
l'expérience?
M. Bérubé: Non, parce qu'elle commence.
M. Leduc (Fabre): Et les journaux seront distribués
à quel moment?
M. Bérubé: Ils seront distribués... On
prévoyait février 1984, au départ.
M. Leduc (Fabre): Compte tenu qu'il s'agit d'information
scientifique pour des jeunes de 12 à 17, cela peut tenir lieu un peu de
matériel pédagogique pour les enseignants quant aux enfants.
Est-ce soumis aux mêmes critères que les manuels scolaires?
M. Bérubé: Non.
M. Leduc (Fabre): Aucun contrôle n'est exercé par le
ministère.
M. Bérubé: Aucun. Écoutez, ce n'est pas
compliqué. Ils ont constaté d'abord qu'il y avait un
désintérêt des jeunes filles pour la formation
scientifique. Alors, entre autres, pour tenter de corriger cela, ils feront des
portraits de femmes de science pour essayer d'amener les jeunes filles à
s'intéresser à cela.
Comme vous voyez, ils sont largement en avance sur le Conseil
supérieur de l'éducation qui, tout récemment, nous
produisait une réflexion sur le décrochage des filles dans le
secteur des sciences. De fait, ces jeunes qui ont réfléchi
à cette question ont également identifié cette
réalité et, par conséquent, ils veulent tenter de corriger
cette situation en ayant des articles plus directement orientés vers les
filles à l'école. Ils soulignent d'ailleurs que c'est à
l'occasion du secondaire qu'on initie les jeunes aux sciences.
Avec les nouveaux régimes pédagogiques, maintenant, on les
initie à l'écologie, à la biologie, à la chimie et
à la
physique, dans un enchaînement continu de cours jusqu'en
secondaire V. Ils constatent que c'est à ce moment-là que le
jeune s'éveille aux sciences, mais qu'aucun journal scientifique ne
cherche à les intéresser, à les rejoindre. C'est donc une
expérience qui nous a été proposée et qui est
agréable.
Le Président (M. Charbonneau): Mme la
députée de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: Oui. J'ai deux questions. La première va
dans le même sens que celle du député de Fabre.
M. Bérubé: C'est la même réponse.
Mme Dougherty: Non, parce que j'aimerais aller un peu plus
loin.
M. Bérubé: Ah!
Mme Dougherty: J'ai vu leur journal -c'est très
intéressant - ils ont présenté, je crois, un
mémoire lors des auditions sur la Maison des sciences.
M. Bérubé: Oui.
Mme Dougherty: C'est, évidemment, un projet pilote. Donc,
j'aimerais vous demander quel est le but. On pourrait initier les
élèves à la science. Comment va-t-on évaluer ce
projet? Si on juge que ce projet est un succès, que va-t-on faire comme
deuxième étape? Est-ce qu'on va distribuer ce journal à
tous les enfants du secondaire au Québec? Est-ce que c'est
réaliste? Donc, quel est le vrai but de ce projet? Quel est le but de
cette subvention?
Deuxième question...
M. Bérubé: Je vais répondre tout de suite
à la première question, M. le Président.
Mme Dougherty: Très bien.
M. Bérubé: Développer un marché,
essentiellement. Car, normalement, un tel hebdomadaire ou un tel journal
devrait recruter une clientèle naturelle et devrait donc pouvoir
s'autofinancer, comme le font, d'ailleurs, tous les autres magazines
scientifiques qui circulent sur le marché. Il vise, essentiellement,
à sensibiliser les jeunes afin de maintenir leur curiosité
vis-à-vis de la science. Il s'intéresse à trois niveaux,
soit les jeunes chercheurs, les jeunes qui suivent des cours de science, mais
également ceux qui se désintéressent de la science, donc
essayer de les attirer vers la science. Il s'agit donc d'offrir une information
de vulgarisation sur les fondements de la science comme sur ses applications,
d'essayer d'être le plus concret possible, le plus proche de
l'expérience des jeunes. Il s'agit donc de piquer leur curiosité.
Si un tel journal est efficace et donne les résultats escomptés,
à ce moment-là, il va se développer une clientèle,
ce qui permettra au ministère de se retirer.
Mme Dougherty: Donc, ce n'est pas votre intention
d'élargir la distribution gratuite.
M. Bérubé: Pas pour l'instant.
Mme Dougherty: La deuxième question, c'est que j'ai
trouvé, dans les engagements financiers du ministère de la
Science et de la Technologie, une subvention au même groupe. C'est une
subvention de 43 000 000 $...
Une voix: Millions?
Mme Dougherty: 43 000 $, pardon...
M. Bérubé: ...de ce journal au monde entier.
Mme Dougherty: ...à diviser en 20 pour l'année qui
se termine et en 23 pour l'année qui vient. Cela soulève une
question importante, je crois, parce que quand...
M. Bérubé: Quel est le but de la subvention?
Mme Dougherty: Une subvention à Science jeunesse
Montréal représentant la contribution du ministère
à la réalisation d'un journal de vulgarisation scientifique
conçu pour les jeunes de 12 à 17 ans et appelé La Puce
à l'oreille. On ne parle pas de projet pilote et non plus de commissions
scolaires.
Ce que j'aimerais vous dire c'est, quand il y a des subventions qui
viennent de différents ministères, il me semble que cela doit
d'abord être indiqué dans les engagements financiers, parce qu'en
étudiant les autres subventions dans la commission de l'économie
et du travail j'ai trouvé plusieurs chevauchements où il y a deux
ou trois subventions pour le même groupe qui viennent de
ministères différents.
Pour notre gouverne, il me semble qu'il serait très important
d'indiquer ces multiplications de subventions au même groupe ou au
même organisme.
C'est sans doute quelque chose, M. le Président, que vous
pourriez demander pour l'avenir. Qu'est-ce qu'il y a pour nous assurer que ces
subventions sont vraiment valables et nécessaires quand il y a des
chevauchements comme cela? Cela soulève plusieurs questions. Quel est le
budget de cet organisme? Quel est le budget de production et le budget de
fonctionnement? Combien de personnes y travaillent? Est-ce vraiment une
répétition d'efforts? Est-ce que vous pourriez clarifier
la situation?
Est-ce que vous étiez au courant que le ministère de la
Science et de la Technologie a subventionné le même groupe d'un
montant plus élevé?
M. Bérubé: Effectivement, le ministère de
l'Éducation a été saisi d'une demande semblable qui avait
été faite et accueillie favorablement par un autre
ministère.
Deuxièmement, c'est généralement au Conseil du
trésor que revient la tâche de voir si effectivement il n'y a pas
doublage de subventions, comme, en général, il se produit
très fréquemment que les ministères se partagent les frais
de subvention. On va voir très fréquemment aux engagements
financiers, par exemple, que deux, trois, quatre ministères... À
l'heure actuelle, je suis en train de négocier une subvention à
un organisme qui travaille à un petit projet intéressant, un
projet expérimental pour un an, en fait au cours de l'été,
et il est financé par trois ministères. En d'autres termes,
chaque ministère n'a pas suffisamment de budget pour faire face à
toutes les demandes qui lui sont soumises et il arrive assez fréquemment
que chaque ministère soit prêt à avancer une partie des
sommes, ce qui permet à ce moment-là de financer à peu
près intégralement les coûts.
Vous avez raison de soulever la question en ce sens qu'il peut toujours
se produire qu'à un moment donné, par rapport au budget, cela
échappe à l'attention. Puisqu'il y a plusieurs ministères
et qu'on n'est pas pour établir une espèce de mécanisme de
contrôle sur chaque geste ponctuel posé par les ministères
- cela serait sans fin - il existe un mécanisme de contrôle au
niveau des grands programmes gouvernementaux où doivent être
dévoilées les autres sources de financement pour des projets
complètement discrétionnaires comme celui-là. C'est
généralement le Conseil du trésor qui exerce un certain
contrôle, puisque, lorsqu'une demande de subvention survient pour un
organisme donné, le secrétariat du Conseil du trésor
vérifie ce qui a été accordé par d'autres
ministères de telle sorte qu'on n'arrive pas à des sommes qui
soient abusives. Vous avez raison de soulever la question parce qu'il peut se
glisser des cas tout à fait patents où ont échappé
à l'attention des gens des subventions à des organismes
différents, soit qu'elles aient été
présentées de telle sorte qu'on n'ait pas pu faire les liens ou
qu'on ne l'ait pas vu. Cela est possible, mais ce sont de petits budgets, les
subventions discrétionnaires-Mine Dougherty: Mais y a-t-il
d'autres ministères dont je n'ai pas les documents qui ont
subventionné le même groupe, le ministère des Affaires
culturelles, par exemple?
M. Bérubé: Je ne pourrais pas vous le dire. Je
pense qu'il y a deux demandes qui ont été faites. Il y a deux
autres demandes qui ont été faites. Il se pourrait donc qu'il y
ait un troisième ministère. Je ne peux pas vous répondre
là-dessus. C'est l'inconvénient. Traditionnellement, lorsque nous
étudiions les engagements financiers, nous les étudiions à
l'époque où un seul ministre répondait pour le Conseil du
trésor de l'ensemble des dépenses gouvernementales. Ceci
permettait l'intégration d'un ministère à l'autre, mais il
faut comprendre que, maintenant, cette intégration disparaît de
par la nature même de notre analyse.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Oui, deux questions très brèves. D'abord,
combien de numéros cela va-t-il comporter? Vous nous avez parlé
du tirage, mais combien y a-t-il de numéros?
M. Bérubé: C'est un mensuel qui variera entre 12 et
16 pages et l'expérience porte sur février à juin
1984.
M. Ryan: Est-ce que nous pourrions avoir les noms des principaux
promoteurs de cet organisme?
M. Bérubé: Mme Ginette Boucher, directrice
générale, et Eric Devlin, adjoint.
M. Ryan: De Montréal?
M. Bérubé: Oui, Science jeunesse Montréal,
2765 chemin de la Côte-Sainte-Catherine.
Le Président (M. Charbonneau): Dans le cas de Eric Devlin,
pour l'information des gens de cette commission, c'est un ancien responsable du
journal étudiant, je pense, de la faculté de génie de
l'Université de Montréal, Polyscope, à qui j'avais eu le
plaisir de donner des camps de formation de journalisme étudiant
à l'époque où j'étais journaliste au Devoir. Pour
compléter l'information, je n'ai été appelé
à intervenir d'aucune façon dans le...
M. Bérubé: M. le Président, si vous voulez
répondre à ma place, et puis moi à la vôtre,
n'importe quand.
Le Président (M. Charbonneau): Je pourrais peut-être
vous donner des cours de formation de journalisme étudiant, M. le
ministre.
M. Bérubé: Certainement, M. le
Président, cela me ferait plaisir également. (20 h 30)
Le Président (M. Charbonneau): Cela va pour cet
engagement, il n'y a pas d'autres questions? Considéré comme
vérifié.
Engagement no 4: "Contrat pour l'achat des droits de distribution de
sept vidéogrammes éducatifs en histoire du Québec et
intitulés "Histoire des décennies". Fournisseur: Cine-Mundo Inc.
Montant de l'engagement: 50 000 $." M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: La première question, pour quel niveau
d'enseignement, ces vidéogrammes éducatifs en histoire du
Québec?
M. Bérubé: Les programmes collégiaux
suivants: histoire 330, sociologie de la société
québécoise 387 et 964. Les systèmes politiques 385 et 942.
L'économie du Québec 383 et 935 et l'histoire de l'art
québécois 520, 506 et 908.
M. Ryan: Est-ce que nous pourrions avoir le nom des auteurs?
M. Bérubé: II s'agit d'une firme, Cine-Mundo Inc.
Je ne connais pas les dirigeants de Cine-Mundo Inc.
M. Ryan: Le ministre pourrait-il s'engager à nous fournir
les noms des auteurs de scénarios?
M. Bérubé: Non, je pourrais m'engager à
fournir le nom des actionnaires de Cine-Mundo. On pourrait faire la demande
à Cine-Mundo, mais c'est tout.
M. Ryan: Est-ce que vous pouvez vous engager à demander
à Cine-Mundo de donner les noms des auteurs des scénarios?
M. Bérubé: C'est cela. M. Ryan: Merci.
M. Bérubé: Si Cine-Mundo veut bien nous les
fournir, cela nous fera plaisir de les transmettre.
M. Ryan: Mais, s'ils ne veulent pas les fournir, ils ne
mériteraient pas d'avoir le contrat. Il me semble qu'on demande une
affaire qui est d'intérêt public, M. le Président. Je ne
veux pas faire rire de moi ce soir.
M. Bérubé: Nous faisons affaires avec la firme
Cine-Mundo et non avec les auteurs.
M. Ryan: Et ce sont des instruments qui seront utilisés
dans les collèges, comme vient de nous le préciser le ministre.
Il me semble que c'est une question d'élémentaire bon sens que de
demander quels sont les auteurs des scénarios de ces vidéogrammes
éducatifs. On ne demande pas une chose impossible qu'ils seraient
allés chercher quelque part sur une planète. C'est une affaire
élémentaire. Je n'ai pas d'autre commentaire
là-dessus.
M. Bérubé: M. le Président, tout ce que je
peux fournir de façon certaine, puisque Cine-Mundo fait affaires avec le
gouvernement, je peux donc demander au ministère qu'on vous fournisse la
liste des actionnaires et des dirigeants de Cine-Mundo - il n'y a pas de
problème, cela fait partie des traditions au niveau des engagements
financiers. Mais, toutefois, en ce qui a trait aux activités comme
telles de la firme, je ne peux pas garantir que je puisse fournir
l'information. Je vais la demander, cependant.
M. Ryan: C'est cela qu'on veut savoir.
M. Bérubé: C'est ce que je vous ai dit, M. le
Président.
M. Ryan: Est-ce que le ministre s'engage à la demander? Il
va l'avoir du ministère de l'Éducation, il n'est même pas
obligé d'aller jusqu'à Cine-Mundo. Cine-Mundo, on sait
très bien ce que c'est; quand bien même on n'aurait pas les noms
des actionnaires, cela ne nous empêchera pas de dormir. On ne les a pas
demandés.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que ce sont des
contractuels, est-ce que Cine-Mundo...
M. Bérubé: Je l'ignore, M. le Président. Les
procédures internes de la firme Cine-Mundo m'échappent
totalement.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce qu'il y a d'autres
questions sur cet engagement-là? Cela va. L'engagement 4,
vérifié. Engagement 5: "Contrat de services pour la
réalisation d'une recherche portant sur les programmes d'assistance aux
maîtres que constituent les programmes d'assistance et de moniteurs de
langues secondes dans le réseau scolaire. Fournisseur: Laboratoire de
recherche en administration et politique scolaire de l'Université Laval.
Montant de l'engagement: 138 704 $."
M. Champagne: M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
de Mille-Îles.
M. Champagne: J'ai des questions à poser au sujet de cet
engagement. Je voudrais savoir quelle clientèle vise cette
recherche et quels sont les correctifs qu'on a décelés
pour demander une recherche. Ce sont les premières questions que je veux
poser au ministre dans cet engagement.
Le Président (M. Charbonneau): Oui, allez-y, Mme la
députée de Jacques-Cartier.
M. Bérubé: La clientèle visée est de
60 moniteurs répartis dans 9 établissements universitaires, 90
moniteurs dans 21 collèges et 130 dans 12 commissions scolaires.
Le Président (M. Charbonneau): Mme la
députée de Jacques-Cartier avait peut-être un
complément d'information à apporter. Peut-être que cela
pourrait vous éclairer sur la question préliminaire que vous avez
posée.
Mme Dougherty: C'est simplement pour dire que je suis très
familière avec le programme de moniteurs dans les écoles
anglaises. C'est un programme de première classe, les moniteurs de la
langue seconde. C'est bien apprécié dans les écoles
anglaises. Je ne suis pas du tout familière avec ce programme dans les
écoles françaises. J'aimerais savoir - il s'agit ici d'une
recherche - si le programme est un succès; est-il aussi important et
apprécié dans les écoles françaises?
Le Président (M. Charbonneau): Peut-être que le
député de...
Une voix: M. le Président, j'avais posé...
Mme Dougherty: C'est financé par le Secrétaire
d'État fédéral, n'est-ce pas? Non pas la recherche, mais
les moniteurs.
M. Bérubé: Coordonné par le Conseil des
ministres de l'Éducation.
M. Champagne: Je pensais qu'elle me donnerait un
complément de réponse, mais maintenant Mme la
députée a posé une question. Je voudrais savoir si cette
recherche...
M. Bérubé: Madame, je m'excuse, c'est
coordonné par le Conseil des ministres de l'Éducation et
financé par le Secrétariat d'État. Je viens de
vérifier, oui.
M. Champagne: C'est aussi l'une de mes questions. Est-ce que cela
faisait partie d'une entente-cadre, considérant qu'il y a une
contribution fédérale de 50%? C'est le Secrétariat
d'État.
M. le ministre, est-ce que je pourrais savoir aussi quelle est la
contribution du fédéral venant du Secrétariat
d'État pour faire la promotion de l'enseignement de la langue seconde au
Québec?
M. Bérubé: Le budget global? Je ne peux pas vous
dire.
M. Champagne: Est-ce qu'on pourrait avoir ce chiffre-là?
J'ai aussi une autre question: comment est distribué la somme que le
gouvernement fédéral attribue pour l'enseignement des langues
secondes au Québec? J'aimerais avoir ces chiffres, s'il vous
plaît!
M. Ryan: M. le Président, je soulève une question
de règlement. Je me demande si c'est dans l'ordre. Cela ne se rapporte
pas à l'engagement qui est ici. On veut vérifier les points qui
se rapportent directement à l'engagement. Il me semble que la question
que vous posez aurait dû être posée à l'étude
des crédits.
M. Champagne: M. le Président, je pense que, dans
l'engagement no 1 et dans les autres engagements, on a été
très larges dans l'étude des crédits.
M. Ryan: Non, non, non. On est resté sur le sujet.
M. Champagne: Par un engagement, une grande politique peut se
dégager. Je pense que les membres de la commission autour de cette table
doivent avoir l'esprit assez large pour dire que, plutôt
qu'étudier le mot à mot d'un engagement financier particulier,
par cet engagement financier on pourrait peut-être en savoir davantage
sur une grande politique.
Je pense que c'est aussi le but des engagements financiers. Je ne
partage pas l'opinion du député d'Argenteuil à ce
sujet.
Le Président (M. Charbonneau): Dans la mesure où,
finalement, on ne passera, pour chacun des engagements financiers, à une
espèce d'étude des crédits détaillée, si on
se raccroche plutôt aux engagements qui sont là, je pense qu'il y
a moyen d'être tolérant et de ne pas passer dix minutes sur des
questions de procédure. Donc, allez-y.
M. Bérubé: M. le Président, je dois dire,
cependant, en réponse à la question qui m'est posée, que
je n'ai pas d'objection à ce qu'on fasse les recherches. Mais il faut
comprendre qu'à l'Assemblée nationale, il y a l'usage des
questions écrites qui permet au ministère de répondre
à ce type de questions.
Aux engagements, de façon générale, on essaie de
s'en tenir à la dépense comme telle plus
précisément. Mais, de toute façon, je suis absolument
d'accord avec le député de Mille-Îles et je vais obtenir la
réponse à ses deux questions.
M. Champagne: M. le Président, je
pense que c'est peut-être une question d'orientation,
présente et future, à savoir que, par plusieurs engagements
financiers, on est ici, nous, comme membres de cette commission pour
connaître davantage comment sont distribués certains montants et
quels sont les objectifs de tels programmes. Si c'est simplement - et je
voudrais, M. le Président, que vous me disiez peut-être le
contraire de ce que j'avance - l'engagement financier, notre rôle autour
de cette table se restreint et, avec la réforme, je pense qu'on a voulu
élargir énormément.
Je puis vous dire que je m'ennuie un peu. Lorsqu'on arrive à un
engagement et qu'on va demander peut-être... J'étais même
mal à l'aise tout à l'heure de demander à quel niveau et
à quelle clientèle. Ce sont des particularités très
techniques au sujet d'un engagement financier. Je suis à cette table
pour en connaître davantage sur les grandes politiques du
ministère de l'Éducation.
M. Ryan: Je crois que le député de Mille-Îles
se trompe de table et de genre de réunion tout simplement. Tantôt,
lorsqu'on a parlé de la subvention à Science jeunesse
Montréal, on aurait très bien pu ouvrir un débat sur la
politique du ministère de l'Éducation en matière
d'enseignement des sciences. On aurait aimé poser bien d'autres
questions à la place.
Toutes les questions de Mme la députée de Jacques-Cartier,
du député de Fabre et les miennes ont porté uniquement sur
cette subvention. On peut poser n'importe quelle question sur la subvention
dans les délais de temps que nous avons. Je crois que, si nous
étendons le débat, nous oublions une chose: pour l'examen
trimestriel des engagements financiers, il y a seulement une séance.
C'est évident qu'on ne pourra pas arriver si on lance un débat
sur la politique des langues.
Je serais prêt à vous faire un engagement de ma part. Si
vous demandez que la commission étudie toute la politique d'enseignement
des langues secondes dans le système d'enseignement, je crois que ce
serait un très beau sujet pour la commission de l'éducation et de
la main-d'oeuvre et je vous appuierais à cent pour cent.
M. Champagne: Ma question se résumait à savoir quel
est le montant attribué à cette grande politique, quand
même.
Le Président (M. Charbonneau): Je voudrais simplement
rappeler aux membres de la commission qu'ils ont, pour chacun ou presque chacun
des engagements, souvent -je regarde, ce n'est pas le cas pour chacun -des
références au numéro du programme et à celui de
l'élément en fonction du cahier des crédits du
ministère concerné. Je pense que, si on veut questionner
plutôt sur le programme que l'élément, il s'agit de le
faire à l'étude des crédits. Le mandat de la commission,
en ce qui concerne les engagements financiers, c'est d'abord et avant tout de
vérifier l'à-propos, la justesse et la façon dont
certaines dépenses ont été faites. Qu'on puisse permettre
certaines questions pour situer ces dépenses, pour les localiser dans la
distribution des fonds plus globaux des différents ministères, je
pense que là on peut y aller. Mais, si on ouvre trop largement, on va
manquer le bateau, c'est-à-dire qu'on ne respectera pas la tâche
qui nous a été confiée de scruter un certain nombre
d'engagements. On va plutôt scruter des politiques plus globales ou des
programmes. Cela peut se faire, mais à un autre moment et par la
même commission. Je vous demanderais de vous concentrer sur les
engagements comme tels, quitte à poser de brèves questions pour
vous permettre de situer ces dépenses dans des cadres plus globaux. Mais
je n'aimerais pas qu'on s'engage dans ces cadres parce que, là, on n'en
finira pas.
M. Champagne: J'accepte votre observation. Il s'agit, ici,
d'expérimenter, j'étais pour dire la réforme
parlementaire... J'accepte vos observations à ce sujet. Je fais quand
même une remarque. Comme membre de la commission parlementaire, je
considère qu'on s'attarde trop, des fois, à un
élément. Entre autres, nous avons, ce soir, peut-être une
vingtaine d'éléments et, après deux heures et demie
presque trois heures de discussion, on est rendu à
l'élément 4. J'aimerais qu'on passe un petit peu plus vite.
M. Ryan: M. le Président..
Le Président (M. Charbonneau): Je vous signale, M. le
député de Mille-Îles, que finalement, dans la façon
de procéder, les membres peuvent très bien décider de
concentrer leurs énergies et leurs attentions sur certains de ces
engagements considérant que d'autres, à leur face même, ne
posent pas de problème particulier. C'est à vous, à
travers les questions ou les non-questions, de décider du rythme des
travaux de la commission, de l'attention qu'on veut porter à un
engagement plutôt qu'un autre. Donc, si vous n'avez pas d'autres
questions sur cet engagement et si personne n'en a, on va passer à un
autre engagement.
M. Champagne: Je remercie quand même le ministre, qui m'a
promis une réponse à ma question.
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Le Laboratoire de...
M. Bérubé: M. le Président, il y a eu deux
questions.
M. Ryan: ...recherche en administration et politique scolaire,
à quel département de l'Université Laval est-ce
rattaché?
M. Bérubé: C'est rattaché à la
faculté, mais je ne sais pas si la faculté est subdivisée
en départements.
M. Ryan: Est-ce que des assurances ont été
fixées pour la réalisation de ce projet?
M. Bérubé: Sans doute, M. le Président.
M. Ryan: Pardon?
M. Bérubé: Mais je vais aller voir le contrat.
Janvier 1984 à mars 1985. (20 h 45)
Le Président (M. Charbonneau): L'engagement 5,
vérifié. Engagement 6: "Soumissions publiques: Contrat de
services pour la production de 11 diaporamas, 480 diapositives, 514
éléments de transparents, 11 affiches, 10 plans, 2 vidéos
et les documents d'accompagnement traitant du dessin technique. Fournisseur
choisi: Les productions Louise Grenier Ltée. Montant de l'engagement:
235 600 $." M. le député d'Argenteuil.
M. Ryan: Est-ce que le ministre pourrait fournir les titres de
chacun des objets qui ont été produits ou dont la commande a
été donnée?
M. Bérubé: J'ai de la difficulté à
comprendre, M. le Président. Je m'excuse.
M. Ryan: Est-ce que le ministre pourrait produire la liste des
sujets traités dans chacun des diaporamas et autres
éléments qui sont l'objet de ce contrat? On nous dit onze
diaporamas, c'est sur quel sujet? Est-ce qu'on pourrait nous dire ce qu'on
entend par dessin technique? Deuxièmement, est-ce qu'on pourrait donner
la liste des personnes qui faisaient partie du comité de
sélection ainsi que leurs titres et fonctions? Je n'exige pas, si on ne
l'a pas ce soir, de l'avoir immédiatement, mais ce sont des
renseignements... Vous l'avez.
M. Bérubé: M. Laurent Simard, M. Robert Millet et
M. Jacques Tremblay, du ministère à Montréal.
M. Ryan: De quel service du ministère?
M. Bérubé: Direction générale des
moyens d'enseignement. M. Laurent Simard est coordonnateur des appels d'offres,
M.
Tremblay est producteur délégué. Pour ce qui est de
M. Millet, je ne pourrais pas vous dire.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
de Fabre.
M. Leduc (Fabre): On parle de dessin technique; c'est pour les
collèges?
M. Bérubé: M. Millet est du ministère des
Communications.
M. Leduc (Fabre): Est-ce que cela s'adresse au niveau
collégial?
M. Bérubé: Je ne pourrais pas vous le dire. On va
regarder.
Secondaire IV, en tronc commun, dessin techique. Cela répond
à vos questions?
Le Président (M. Charbonneau): Cela termine la
vérification de cet engagement. Engagement no 7: "Supplément pour
porter à 60 000 $ le coût des honoraires pour agir à titre
de porte-parole et de consultant dans le cadre de la mise en oeuvre du projet
de loi 40. Fournisseur: Jean-Marc Boily, Sainte-Foy. Engagement: 30 000 $." M.
le député d'Argenteuil.
M. Ryan: D'abord à propos de M. Boily, qui est-il? Quelles
sont ses autres fonctions? Est-ce que c'est un salarié du secteur public
à un titre ou à un autre?
M. Bérubé: M. Jean-Marc Boily était
anciennement secrétaire adjoint au Conseil du trésor, responsable
des négociations dans le secteur public; il a fait les deux rondes de
1979 et de 1982. Deuxièmement, il est maintenant à son compte.
Effectivement, il a quitté son poste de sous-ministre adjoint. Il oeuvre
maintenant dans le secteur des relations du travail et il n'occupe pas de poste
au gouvernement.
M. Ryan: De quelle date à quelle date les services pour
lesquels les honoraires de 60 000 $ lui ont été versés
ont-ils été fournis?
M. Bérubé: L'ajout, M. le Président, porte
du 2 janvier au 30 mars.
M. Ryan: Du 2 janvier au 30 mars. Cela veut dire une moyenne de
10 000 $ par mois, une moyenne de 120 000 $ par année.
M. Bérubé: Le tarif horaire, M. le
Président, est standard à 80 $ l'heure.
M. Ryan: Où et quand M. Boily a-t-il agi à titre de
porte-parole du gouvernement dans le cadre de la mise en oeuvre du projet de
loi 40 qui n'a jamais été commencée pour
le plus grand bien de la population et le plus grand soulagement, j'en
suis sûr, du ministre?
M. Bérubé: M. le Président, l'on ne fera pas
un relevé de toutes les rencontres qui se sont tenues avec les
enseignants et le personnel de soutien, puisque ces rondes de
négociation durent maintenant depuis plus de six mois, et il y a eu un
très grand nombre de rencontres.
Le Président (M. Charbonneau): Pour clarifier, M. le
ministre, lorsque vous parlez de négociation et tout cela, il ne s'agit
pas des problèmes de relations du travail, mais c'est vraiment
lié au projet de loi 40.
M. Bérubé: Non, c'est un problème de
relations du travail en ce sens que, lorsque l'on constitue des commissions
scolaires linguistiques et qu'on modifie leur territoire, il faut, à ce
moment-là, prévoir des règles de transfert du personnel
des anciennes commissions scolaires vers les nouvelles qui seront des
commissions scolaires linguistiques plutôt que confessionnelles. On a
donc déjà des problèmes d'appartenance. À titre
d'exemple, les anglo-catholiques oeuvraient à l'intérieur de
commissions scolaires catholiques au Québec, alors que, maintenant, ils
vont se retrouver avec les protestants à l'intérieur des
commissions scolaires anglophones. Il y a donc des problèmes de
regroupement de commissions scolaires sur une base linguistique, ce qui
entraîne des transferts de personnel, des problèmes
d'accréditation syndicale, et c'est l'ensemble de ces points qui fait
actuellement l'objet de négociations avec les syndicats
concernés.
M. Ryan: Quand M. Boily a-t-il quitté le service du
Conseil du trésor?
M. Bérubé: II faudrait que je le demande - je ne
m'en souviens plus de mémoire - pour avoir la date exacte.
M. Ryan: Est-ce que le ministre pourrait nous fournir ce
renseignement?
M. Bérubé: Oui.
M. Ryan: Merci. M. Boily a-t-il agi comme porte-parole et
consultant dans d'autres aspects du projet de loi 40 que les relations du
travail?
M. Bérubé: Non, il ne s'occupe que des
problèmes de transfert de personnel et des impacts sur les conventions
collectives, forcément.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va? Cela va pour cet
engagement 7, qui est considéré comme vérifié.
Engagement 8: "Soumissions sur invitation: Contrat de services pour effectuer
l'analyse et la programmation pour le développement d'outils relatifs au
Dictionnaire de données "Datamanager". Seul soumissionnaire: Services
informatiques EGB Enr., Charlesbourg. Montant de l'engagement: 50 000 $." M. le
député d'Argenteuil.
M. Ryan: Dans ce cas-ci, compte tenu qu'il s'agit de la
fourniture d'un service plutôt technique, le ministre pourrait-il nous
fournir la liste des actionnaires ou des propriétaires des Services
informatiques EGB Enr.?
M. Bérubé: Voici une information que j'ai eu
l'occasion de consulter. Le patron, c'est M. Grati. Le président de la
firme est M. Belhassen El Grati. C'est une firme de Charlesbourg
spécialisée essentiellement dans le service aux entreprises. Les
analystes qui travaillent avec M. Grati - c'est une firme qui appartient
à M. Grati, d'après ce que je comprends - sont M. Michel
Lajeunesse, analyste, M. Bertrand Guay, ainsi que M. Jean-François
Sauvage. Ce sont les programmeurs et analystes qui oeuvrent pour M. Grati.
M. Ryan: Est-ce qu'il s'agissait d'un contrat d'une durée
limitée qui se limitait au montant de 50 000 $ qui est ici?
M. Bérubé: Je m'excuse, M. le Président, je
n'ai pas saisi clairement.
M. Ryan: Est-ce que c'est un contrat d'une durée
limitée, celui-là, se bornant strictement au montant de 50 000 $
qui est indiqué ici ou si c'est un contrat en plusieurs étapes,
dont d'autres étapes doivent être entrevues ultérieurement?
Est-ce que c'est terminal?
M. Bérubé: On ne peut pas vraiment
considérer cela comme terminal. Ce qui est sous-contracté
présentement, c'est la saisie-mise à jour des données, la
sortie complète. Il y a une phase de réalisation,
c'est-à-dire préparation d'un précompilateur en langage
PLE, il y a des tests, et ceci est couvert par un échéancier
précis. Cependant, la phase d'implantation doit être
déterminée ultérieurement de concert avec l'entreprise.
Donc, le contrat pourrait être ouvert au niveau de l'implantation.
M. Ryan: Est-ce que le ministère a obtenu des
renseignements sur les raisons qui ont pu dissuader les neuf autres entreprises
qui ont été invitées à présenter des
soumissions?
M. Bérubé: En général, les
ministères ne font pas d'enquête de ce type.
Le seul point qui est soulevé ici c'est
qu'on mentionne que les firmes n'ont pas présenté de
proposition à ce sujet.
M. Ryan: II n'y a aucune firme qui aurait écrit pour dire
qu'elle ne présentait pas de soumission pour telle ou telle raison?
M. Bérubé: Non.
M. Ryan: Quel délai avait été donné
entre la demande de soumissions et la fermeture de la période
accordée pour la présentation?
M. Bérubé: II y a toujours des délais
légaux pour ces opérations.
Il y a des règlements, il y a des directives qui s'appliquent au
ministère.
Vous avez un énorme cahier qui est distribué à
l'Opposition, qui donne l'ensemble des règlements gouvernementaux
concernant l'octroi de contrats, et le processus des soumissions publiques y
est décrit au complet.
M. Ryan: Est-ce que le ministre a dit qu'il pourrait nous
remettre un exemplaire de ce cahier-là?
M. Bérubé: Oui, d'ailleurs le député
de Sainte-Anne en a un. Il pourrait certainement prêter sa copie au
député d'Argenteuil.
M. Ryan: Si le ministre voulait en mettre une copie à ma
disposition, je l'apprécierais.
M. Bérubé: II faudrait la demander carrément
au Conseil du trésor, M. le Président.
M. Ryan: Très bien, merci de la cordialité!
Le Président (M. Charbonneau): Cela va?
M. Polak: M. le Président, le député
d'Argenteuil couvre les champs presque totalement, il ne reste presque plus
rien, même pas les petits...
M. Bérubé: Nous allons passer à l'engagement
suivant.
M. Polak: Oui, mais c'est très bon. C'est un
compliment.
Je parlais avec le député de-Une voix: ...
M. Polak: Non, justement, c'est que libellé dit
"soumissions demandées". Est-ce que je dois comprendre qu'on a
demandé à Rosalie 10 soumissions? Quelle serait la raison qu'il y
ait simplement une réponse positive, parce que tout de même cela
ne semble pas être un contrat tellement spécialisé?
M. Bérubé: C'est exactement la même question
que le député d'Argenteuil a posée, mais j'imagine que le
député de Sainte-Anne devait dormir.
M. Polak: Savez-vous, M. le Président, le ministre me
connaît, ma pensée est un peu plus lente, mais elle arrive tout de
même; donc, voulez-vous répéter tranquillement, M. le
ministre?
M. Ryan: On dit que nous n'avons pas eu de réponse...
M. Polak: Ou on peut aussi dire que nous n'avons pas eu de
réponse qui donne la vraie réponse.
M. Bérubé: On a fait appel effectivement à
Rosalie pour sortir les noms, c'est ce que je peux déterminer, et les
autres firmes ont décidé de ne pas répondre.
M. Polak: Maintenant, comme le député de
Jacques-Cartier me disait, si nous ne sommes pas enregistrés
auprès de Rosalie comme voulant avoir du travail du gouvernement, on ne
sait jamais l'existence de tel contrat. Est-ce que le gouvernement fait quelque
chose pour propager l'idée que l'on peut soumettre son nom dans une
banque de fournisseurs?
Il y a beaucoup de compagnies, de PME qui deviennent
spécialisées dans la matière qui ne sont peut-être
pas au courant. Comment les avise-t-on qu'il y a une manière d'obtenir
un contrat du gouvernement? (21 heures)
M. Bérubé: M. le Président, je ne pense pas
qu'on ait beaucoup de publicité là-dessus.
M. Polak: Vous ne croyez pas qu'il serait utile que de plus en
plus de firmes spécialisées en la matière sachent qu'il y
a moyen d'obtenir un contrat ou du moins de participer?
M. Bérubé: Non, M. le Président. Si une
firme n'a pas assez à coeur sa propre rentabilité pour
s'intéresser à la façon d'obtenir des contrats du
gouvernement, il est peut-être préférable qu'elle n'en
obtienne pas.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va. Cela termine la
vérification de l'engagement 8. Engagement 9: "Soumissions publiques:
Contrat de services pour effectuer la photogravure des examens de juin et
août 1984 et janvier 1985. Plus bas soumissionnaire: Les ateliers
Graphiscan Ltée,
Québec. Montant de l'engagement: 36 070,55 $." Cela va? Avez-vous
des questions? On considère cet engagement comme étant
vérifié, ne présentant aucun problème à sa
face même.
Engagement 10: "Subventions à divers collèges
d'enseignement général et professionnel pour le paiement du
capital et des intérêts des échéances obligataires
des mois de janvier et février 1984. Montant de l'engagement: 6 122
875,04 $." Les membres de la commission ont une série de documents en
annexe, qui, je présume, donnent la liste des différents
collèges qui ont obtenu les subventions, donc la répartition.
M. Ryan: M. le Président...
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: ...est-ce que le ministre pourrait nous expliquer, dans
ses grandes lignes, le système de paiement qui est suivi par le
ministère dans le cas de ces emprunts obligataires des
cégeps?
M. Bérubé: Dans ses très grandes lignes,
oui. À la suite de l'autorisation qui est donnée par le
ministère de procéder à la construction, il y a une
émission d'obligations qui, généralement, est entre les
mains d'un fiduciaire. Le gouvernement verse directement, au fur et à
mesure des échéances en capital et intérêts, les
paiements aux fiduciaires qui se sont chargés de l'émission des
obligations pour financer les travaux de construction aux différents
cégeps concernés.
M. Ryan: Avez-vous dit que le gouvernement verse directement les
paiements aux fiduciaires?
M. Bérubé: Oui. M. Ryan: Ensuite?
M. Bérubé: Les montants en capital et
intérêts correspondant aux volumes d'obligations qui ont dû
être émis pour financer les constructions en question.
M. Ryan: Les paiements qui ont été faits pendant la
période que nous examinons ne comportaient aucune exception au cours
déjà fixé lors de l'émission des obligations en
question? Est-ce que tout a été fait régulièrement?
Il n'y a pas eu de...
M. Bérubé: Je ne peux pas répondre à
cette question, M. le Président.
M. Ryan: M. le Président, y a-t-il eu des paiements
différés ou des demandes de traitement spécial qui ont
été présentées au gouvernement à propos de
ces choses?
M. Bérubé: M. le Président, il m'est
impossible de répondre à cette question.
M. Ryan: Pourquoi?
M. Bérubé: Pour la simple raison que je n'ai pas
l'information. J'ai la liste des paiements qui sont faits mais je n'ai pas le
détail de tous les paiements qui doivent être faits et de la
conformité avec la procédure établie quant au versement de
ces montants.
M. Ryan: Mais je pense que...
M. Bérubé: Mais je peux cependant indiquer que je
n'ai pas eu de représentation quant à des anomalies qui auraient
pu se produire.
M. Ryan: Ce ne sont pas nécessairement des anomalies; des
fois, ce sont des changements de parcours qui peuvent avoir été
causés par toutes sortes de circonstances. Je veux bien qu'on prenne la
réponse du ministre, ce soir, comme nous indiquant qu'il n'y a pas eu de
modification de parcours. Mais s'il voulait bien...
M. Bérubé: Non, je n'ai pas dit cela. J'ai dit que
je ne suis pas en mesure de vous répondre.
M. Ryan: Je veux présumer, tant que vous n'êtes pas
en mesure de répondre, qu'il n'y aurait pas eu de modification de
parcours. Si le ministre voulait avoir l'obligeance de vérifier. S'il
n'y en a pas eu, même pas de confirmation à nous donner. Mais,
s'il y en a eu, j'apprécierais beaucoup qu'il nous en informe.
M. Bérubé: Si jamais, M. le Président, je
devais être saisi de modifications de parcours comme dit le
député d'Argenteuil, lorsque nous aurons à discuter de
tels engagements, je vais demander au ministère qu'on me fournisse ce
type d'information.
M. Ryan: Je voudrais qu'on me répète ceci. Le
ministère verse le montant du capital à rembourser au fiduciaire;
il verse également les intérêts au fiduciaire, n'est-ce
pas?
M. Bérubé: Oui.
M. Ryan: Qu'ont à faire là-dedans les maisons
d'enseignement concernées? Elles n'ont rien à faire
là-dedans?
M. Bérubé: Non.
M. Ryan: Elles émettent des obligations avec
l'autorisation du gouvernement,
évidemment.
M. Bérubé: C'est cela.
M. Ryan: Elles prêtent leur nom.
M. Bérubé: Elles procèdent par le biais d'un
fiduciaire.
M. Ryan: C'est le fiduciaire qui met tout cela en
circulation?
M. Bérubé: C'est cela.
M. Ryan: C'est très bien. Ensuite, les paiements du
gouvernement se font directement au fiduciaire.
M. Bérubé: C'est bien cela.
M. Ryan: Autant le capital que les intérêts?
M. Bérubé: C'est bien cela.
M. Ryan: La seule participation des cégeps se
résume à prêter leur nom au moment de l'émission
d'obligations.
M. Bérubé: C'est bien cela.
M. Ryan: Et à encaisser l'argent lorsqu'il est disponible
par l'émission d'obligations.
M. Bérubé: C'est bien cela. M. Ryan:
Merci.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: J'ai une question additionnelle. Si on prend le
document, à la troisième page, on voit le détail des
montants remboursés. C'est inscrit B 5: capital et D 5:
intérêt.
M. Bérubé: Un, deux, trois, à la
troisième page.
M. Polak: Oui. Vous voyez, c'est inscrit: Certification no 5170.
Le montant total en bas de la page est de 1 857 567,54 $; avez-vous cela?
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Je note que, sauf pour un petit montant de 10 381 $,
tout le reste du 1 800 000 $ est de l'intérêt. Quelle était
la raison - je regardais l'article de 10 381,80 $ de capital, c'est
marqué Granby, trois pages plus loin. Apparemment, à Granby, on a
remboursé un capital de 10 000 $ et des intérêts de 12 000
$ tandis que tous les autres sont des intérêts seulement. Y a-t-il
une raison pour cela?
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Pourriez-vous me le dire?
M. Bérubé: Ah!
M. Polak: Est-ce que Granby administre mieux ses affaires
que...
M. Bérubé: Non, M. le Président. En fait, la
politique générale au gouvernement est la suivante, c'est qu'il
n'y a pas de pratique d'extinction de la dette comme telle. On ne paie que les
intérêts. Toutefois, il est clair qu'avec les années,
compte tenu de l'inflation, l'importance relative de cette dette dans
l'ensemble des dettes gouvernementales devient minime. Plutôt que de
traîner des comptes, donc des émissions d'obligations pour de tout
petits montants, on rembourse le capital de manière à se
débarrasser de ces comptes. La pratique, c'est qu'on ne verse à
peu près pas de paiement en capital sur les obligations jusqu'à
ce que la valeur relative de l'obligation soit suffisamment faible pour que
l'on veuille s'en débarrasser.
M. Polak: D'accord. Est-ce que je peux dire qu'on agit un peu
comme un pays d'Amérique du Sud? Nous, au moins, faisons face à
nos obligations de payer des intérêts, mais on ne paie pas le
capital. Est-ce que ce n'est pas un peu contre tous les principes d'une bonne
administration? Est-ce qu'on ne devrait pas dire qu'il faut commencer à
rembourser le capital même?
M. Bérubé: M. le Président, dans le cas
d'une société comme d'un État, la situation est
très différente de celle que vit un individu. Il est clair qu'un
individu naît et meurt. Par conséquent, il faut, en
général, s'il emprunte de l'argent, qu'un jour ou l'autre il
veille à le rembourser, ce qui explique pourquoi on défraie non
seulement l'intérêt, mais également le capital sur les
emprunts qu'un individu fait. Toutefois, dans le cas des États, dans la
mesure où la pérennité de l'État fait en sorte que
l'État ne disparaîtra pas au bout de dix, vingt ou trente ans,
à ce moment-là, cette problématique est moindre et il est
beaucoup plus simple de laisser progressivement la valeur du capital perdre en
importance, compte tenu de l'inflation qui, évidemment, fait progresser
l'ensemble des coûts de la société. L'importance relative
des dépenses en capital baisse et, à ce moment-là, se pose
uniquement un problème administratif. Y a-t-il intérêt
à traîner des emprunts minimes?
Pour vous citer un exemple, si j'avais
construit un barrage comme celui de la Baie James il y a cent ans,
probablement qu'il m'aurait coûté quelques millions de dollars.
À un moment donné, il n'est plus d'intérêt public de
traîner de petits emprunts de 100 000 $, 200 000 $ ou 1 000 000 $, parce
qu'on en multiplie le nombre et la gestion. Donc, dans la mesure où le
montant est important, on ne l'amortit pas - je ne devrais pas dire qu'on ne
l'amortit pas, parce qu'un fonds d'amortissement est prévu pour
renouveler les équipements - on ne rembourse pas le capital et on laisse
le capital se déprécier progressivement.
M. Polak: Vous avez appris de vos amis du gouvernement
fédéral, j'imagine.
M. Bérubé: Non, M. le Président, les 30 000
000 000 $ de déficit courant que l'on retrouve à Ottawa,
évidemment, sont d'une tout autre nature, car, si on devait prendre le
déficit fédéral et le ramener sur une base per capita, on
constaterait que ce déficit représente environ 1300 $ par
habitant, ce qui est une somme considérable, alors que le déficit
québécois est davantage situé - si je prenais simplement
les emprunts - autour de 300 $ par habitant, donc à un niveau nettement
plus faible que les emprunts fédéraux. D'autre part, si je devais
rapporter également le déficit gouvernemental en pourcentage de
nos dépenses, il est clair qu'un déficit de 3 000 000 000 $ sur
des dépenses de 24 000 000 000 $, M. le Président, c'est d'un
tout autre ordre de grandeur, nettement plus faible, qu'un déficit de 30
000 000 000 $ sur des dépenses de 90 000 000 000 $.
En d'autres termes, nos déficits représentent environ 10%
ou 12% de nos dépenses, alors que, du côté du gouvernement
fédéral, les déficits représentent beaucoup plus
près de 33%. De plus, si on devait ajouter un autre paramètre,
à l'époque...
M. Polak: Question de privilège...
M. Bérubé: ...de M. Bourassa, M. le
Président...
Le Président (M. Charbonneau): Un instant, un instant!
M. Polak: ...de règlement. M. le Président, je me
souviens du président du Conseil du trésor. Je lui ai posé
une question comme celle-là et on a commencé un débat sur
le fédéralisme...
Le Président (M. Charbonneau): Mais, M. le
député de Sainte-Anne...
M. Polak: ...de 20 minutes. Il ne m'a jamais convaincu et je ne
l'ai jamais convaincu...
Le Président (M. Charbonneau): À l'ordre! À
l'ordre!
M. Bérubé: II s'agissait uniquement d'une
déclaration liminaire de ma part, parce que j'arrivais au coeur du
sujet...
Le Président (M. Charbonneau): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je voudrais simplement faire remarquer...
Une voix: Oui, on est loin du sujet.
Le Président (M. Charbonneau):
Effectivement, on est loin du sujet, mais j'inviterais les membres de la
commission...
Une voix: La question était loin du sujet.
M. Polak: Oui, mais pas pour avoir une réponse durant
quinze minutes.
Le Président (M. Charbonneau): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bérubé: M. le Président...
Le Président (M. Charbonneau): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Bérubé: ...le caractère
indiscipliné de l'Opposition m'étonne à chaque fois.
Le Président (M. Charbonneau): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! Est-ce qu'on peut avoir
quelques secondes, s'il vous plaît?
Une voix: Oui, oui. M. Polak: Bon.
Le Président (M. Charbonneau): Je voudrais simplement
faire remarquer aux membres de la commission que, s'ils ouvrent des portes de
grange, ils prennent le risque qu'on s'y engouffre allègrement.
M. Bérubé: II est trop tard, le cheval est
sorti.
Le Président (M. Charbonneau): Dans ce cas, je vous
inciterais, tous et chacun, à revenir aux engagements.
M. Bérubé: M. le Président, je n'avais quand
même pas tout à fait terminé le préambule à
ma réponse.
Le Président (M. Charbonneau): Je pense, M. le ministre,
que de part et d'autre vous avez marqué vos points et on va
revenir à l'engagement no 2.
M. Bérubé: Je regrette, M. le Président, le
manque d'intérêt que manifeste cette commission pour une question
aussi importante.
M. Champagne: Je demanderais le consentement des membres, je ne
sais pas, il finissait, quand même.
Le Président (M. Charbonneau): Je pense que...
M. Ryan: Je voudrais simplement souligner, M. le
Président, que si une question est irrégulière il vous
appartient de le signaler. Ce n'est pas du tout une justification pour que la
réponse s'étende indéfiniment à l'encontre du
règlement, elle aussi. On serait dans une drôle de logique s'il
fallait marcher comme cela.
Une voix: C'est cela.
M. Champagne: M. le Président, il faudrait ramener
à l'ordre le député de Sainte-Anne...
M. Bérubé: Question de privilège, M. le
Président.
M. Ryan: Si la question est irrégulière, qu'on le
souligne, qu'on pose des questions, mais nous, nous avons le droit en tout
temps, M. le Président...
M. Bérubé: Un débat entourant les
politiques...
Le Président (M. Charbonneau): À l'ordre! À
l'ordre!
M. Bérubé: ...d'emprunt et le déficit
gouvernemental...
M. Ryan: M. le Président, je ne voudrais pas être
interrompu quand je parle...
M. Bérubé: ...est directement relié aux
emprunts...
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre!
M. Bérubé: ...qui sont discutés dans cet
engagement financier, M. le Président.
M. Ryan: Un peu de politesse! M. le Président, j'avais la
parole.
Le Président (M. Charbonneau): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je demanderais à la fois aux membres de la commission et au
ministre de ne pas tous parler en même temps. Cela compliquera le travail
du président. Deuxièmement, je pense qu'on est engagé dans
des débats qui sont hors contexte et qui ne nous font pas tellement
avancer finalement.
Plutôt que de poursuivre dans cette veine, je vous ramène
tous à l'engagement no 10...
M. Bérubé: Excusez-moi, M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): ...et, s'il n'y a pas
d'autres questions, on passera à l'engagement suivant. Il n'y a pas
d'autres questions? L'engagement 10 est considéré comme
vérifié. (21 h 15)
Ayant réussi à apaiser la tempête, nous allons
maintenant passer à l'engagement 11: "Subventions à diverses
commissions scolaires locales et régionales et au Conseil scolaire de
l'île de Montréal pour le paiement du capital et des
intérêts des échéances obligataires du mois de
février 1984. Montant de l'engagement: 22 500 027,16 $" avec, là
aussi, une liste de détails qui appuie l'engagement.
M. Bérubé: Je vous ferai remarquer, M. le
Président, que dans le cas des commissions scolaires, comme il s'agit
d'organismes avec un pouvoir de taxation indépendant, la politique de
remboursement de capital est tout à fait différente. Dans ce cas,
nous avons un remboursement de capital qui est nettement plus important.
M. Ryan: Mais est-ce que le ministre pourrait me dire en quoi la
politique est différente?
M. Bérubé: Elle est différente parce que si
vous examiniez les remboursements de capital vous constateriez que dans le cas
des commissions scolaires, qui sont des organismes autonomes, comme les
municipalités, la pratique veut qu'on rembourse le capital sur une base
d'échéanciers plus normaux, c'est-à-dire davantage
reliés à l'amortissement des immobilisations.
M. Ryan: II y a une chose qui manque dans les renseignements
relatifs aux commissions scolaires par rapport à ceux qui nous
étaient fournis pour les collèges: c'est la date où
l'émission d'obligations a été autorisée. C'est
bien difficile pour nous de savoir ce que cela veut dire si nous n'avons pas la
date où a été autorisée l'émission
d'obligations. Est-ce que...
M. Bérubé: Je ne l'ai pas, M. le Président.
On pourrait peut-être demander au ministère de voir à ce
qu'à l'avenir, si cette information est facilement disponible, elle
puisse être ajoutée.
M. Ryan: M. le Président, j'apprécie...
M. Bérubé: Si cette information est facilement
disponible.
M. Ryan: ...l'obligeance du ministre, mais je lui dis qu'elle
doit être disponible. Il n'est pas question de savoir si elle est
facilement disponible. Elle doit être rendue disponible. C'est un
renseignement dont l'Opposition estime avoir justement besoin pour
apprécier la portée des chiffres qu'on lui fournit. Je demande
qu'on nous fournisse cette date. La prochaine fois... Je n'insiste pas pour
cette fois-ci. Je ne vois pas pourquoi on dirait "si c'est facile". On n'a pas
besoin de cette condescendance.
M. Bérubé: M. le Président...
M. Ryan: On veut avoir les faits quand ils sont disponibles.
M. Bérubé: ...il existe une loi d'accès
à l'information. Des procédures sont prévues pour avoir
accès aux documents publics.
M. Ryan: M. le Président...
M. Bérubé: Toutefois, je m'élèverais
en faux contre une tendance à multiplier les demandes par des canaux
différents de telle sorte qu'à chaque fois cela entraîne,
finalement, des frais administratifs qui sont importants et qui doivent
être supportés par les contribuables. Donc, dans la mesure
où, effectivement, les renseignements peuvent être facilement
disponibles, il me fera un plaisir de les mettre à la disposition de
l'Opposition et du parti gouvernemental, de manière que cela puisse
éclairer leur discussion. Lorsqu'il s'agit de renseignements de type
routinier qui doivent être compilés systématiquement, avant
de prendre l'engagement de fournir de tels renseignements, je veux m'assurer
que cela ne représente pas une surchage indue sur le plan administratif,
auquel cas je pense que je devrais défendre les deniers publics et
simplement inviter les députés qui voudraient obtenir de telles
informations à suivre les canaux normaux.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Je demanderais au ministre de vérifier s'il
pourrait obtenir, en même temps, la date d'émission et la date
d'échéance.
M. Bérubé: Certainement. M. Ryan: Merci.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que cela va pour cet
engagement?
M. Ryan: Je n'ai pas très bien compris l'explication au
sujet de la participation du gouvernement au remboursement du capital. Est-ce
que le ministre aurait les chiffres qui sont contenus dans l'annexe? Je vais y
prendre la demande no 5163 qui porte la date du premier décembre 1983.
Je ne sais si le ministre est à la même page que moi.
M. Bérubé: Là, je ne peux pas, non.
M. Ryan: On va lui laisser le temps de la trouver. La page 11-2.
S'il n'est même pas capable de retrouver la page...
M. Bérubé: M. le Président...
M. Ryan: Est-ce que nous sommes à la bonne page? Cela
commence par "Régionale des Monts". C'est la page suivante, la page
11-3.
M. Bérubé: Oui. "Régionale des Monts".
M. Ryan: Il y a le montant de l'émission. Je prends le
premier cas. C'est pour comprendre la signification des ces chiffres.
L'émission était de 700 000 $. On a: Capital, 261,59 $;
Intérêt, 4355,64 $. Il y a une colonne où il est
indiqué: Récupération. J'aimerais qu'on m'explique.
Capital, est-ce que cela se peut que la participation du gouvernement au
remboursement du capital dû à ce moment était de 261,59
$?
M. Bérubé: Ce serait l'interprétation que
j'en donnerais.
Par contre si vous descendez un peu plus loin, vous verrez à un
moment donné: CSIM, par exemple, 255 000 $ de remboursement en capital
et 2 665 000 $ de remboursement en intérêt. Vous pourriez voir,
par exemple, à 571: Greater Quebec, 21 500 $ en capital et 618 000 $ en
intérêt. Vous voyez que les paiements d'intérêts sont
plus importants.
M. Ryan: Je vous signale qu'à propos du poste 800, on n'a
pas le montant de l'émission. Est-ce que c'est le montant qui serait
mentionné à la page suivante, soit 30 000 000 $?
M. Bérubé: En fait, M. le Président, pour
éclairer l'Opposition, nous avons fait rapidement la somme. Nous avons,
sur les 22 500 000 $, environ 11 300 000 $ en capital et 11 200 000 $ en
intérêt.
M. Ryan: Qu'est-ce que vous voulez dire par les 22 000 000 $?
M. Bérubé: C'est un engagement financier de 22 000
000 $.
M. Ryan: En tout, oui. J'essaie de comprendre par la voie de
l'analyse. On arrive à la synthèse après. Alors le
résultat demeure plus longtemps dans l'esprit que si c'est le fruit
d'une synthèse trop rapide.
Récupération 1981-1982. Est-ce que vous pourriez
m'expliquer ce que veulent dire les chiffres contenus dans cette colonne?
M. Bérubé: On me dit que ce sont des montants
payés et qui n'auraient pas dû être payés, lesquels
sont donc récupérés ultérieurement.
M. Ryan: Ce sont des montants qui auraient été
versés aux commissions scolaires par le ministère d'une
manière imprécise.
M. Bérubé: C'est cela. Imprécise, il peut y
avoir toutes sortes de motifs. Il est difficile de le dire.
M. Ryan: Ou erratique. Maintenant, à 800, pour le Conseil
scolaire de l'île de Montréal, c'est le même poste que nous
retrouvons à la page suivante, indiquant une émission de 30 000
000 $. C'est toujours la même émission, ou si ce sont des
émissions différentes?
M. Bérubé: Il s'agit d'émissions
différentes.
M. Ryan: Cela fait beaucoup d'argent. Est-ce que vous pensez que
ce soit possible? Si ce sont des émissions différentes, est-ce
qu'on pourrait nous donner les montants des trois inscriptions qui sont
contenues à la page 11-3? Parce que là, il n'y a pas de montant
dans la colonne Émission.
M. Bérubé: Oui. Je l'ignore, M. le
Président.
M. Ryan: Nous aussi, mais nous voulons le savoir.
M. Bérubé: Vous êtes très curieux.
M. Ryan: On s'étonne que vous ne le soyez pas
davantage.
Le Président (M. Charbonneau):
L'ensemble des membres de la commission sont curieux.
M. Ryan: C'est passionnant, n'est-ce-pas?
Je ne sais pas si c'est 30 000 000 $ trois fois ou seulement une fois.
Je pense que c'est le même montant.
M. Bérubé: II me fait plaisir de vous
répondre tout de suite. Prenez la page suivante et vous avez une vue
explosée des émissions en question.
M. Ryan: 800, page 11-4.
M. Bérubé: À 800, par exemple, c'est 30 000
000 $.
M. Ryan: Ce que je veux savoir, M. le ministre, c'est si ce sont
toutes des émissions différentes: 30 000 000 $ plus 30 000 000 $
plus 30 000 000 $, ou si c'est toujours la même émission avec des
paiements qui visent tous le même montant. Cela vous prouve la
validité de ma question de tantôt. Si on avait la date de chaque
émission et la date d'échéance, on ne serait pas
obligé de poser ces questions.
M. Bérubé: Qu'est-ce que cela vous donnerait si
vous aviez cela, M. le Président?
M. Ryan: On saurait si c'est la même, si on doit
additionner le montant de 30 000 000 $ ou s'il est simplement
répété. Il me semble que ce sont des questions
d'élémentaire intérêt public.
M. Bérubé: Non, M. le Président. M. Ryan:
C'est un parfait farfelu.
M. Bérubé: Si le député d'Argenteuil
veut m'expliquer l'intérêt public qu'il y a...
M. Ryan: Je veux savoir si le Conseil scolaire de l'île de
Montréal, en vertu des émissions d'obligations auxquelles on fait
allusion aux pages 11-3 et 11-4, est endetté pour plus de 150 000 000 $
ou seulement 30 000 000 $. C'est ce que je veux savoir.
M. Bérubé: II est endetté pour beaucoup plus
que cela, M. le Président.
M. Ryan: En vertu de ces émissions-ci, M. le
Président, est-ce 30 000 000 $ plus 30 000 000 $ plus 30 000 000
$...
Une voix: Cela s'additionne.
M. Ryan: ...plus 30 000 000 $ plus 30 000 000 $?
M. Bérubé: Tout cela s'additionne, M. le
Président.
M. Ryan: Très bien. Le ministre pourrait-il maintenant
nous fournir les montants qui devraient être présentés
à la colonne Émission de la page précédente et qui
n'y sont pas? Quels sont les trois montants où il y a un vide dans la
colonne?
M. Bérubé: Les trois montants en question sont
explosés...
M. Ryan: Oui.
M. Bérubé: ...à la page suivante. À
ce moment-là, le député pourra constater, par exemple,
s'il veut prendre simplement la première inscription à l'enseigne
du Conseil scolaire de l'île de Montréal, pour laquelle il y a des
remboursements de capital de 255 054,04 $, que ces 255 054,04 $ sont
constitués d'une série d'émissions faites pour
différentes commissions scolaires, Lakeshore, Sault-Saint-Louis et Grand
Montréal, dont le total donne bien 255 000 $ et il pourra, à ce
moment-là, additionner les émissions qui sont là.
M. Ryan: Le total des engagements ici est de 163 000 000 $ sur
lesquels des paiements en capital ou en intérêt ont
été faits.
M. Bérubé: Je dirais oui. M. Ryan:
Très bien.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va pour cet
engagement? Je dois vous avouer, M. le ministre, qu'un profane a de la
difficulté à s'y retrouver. Il faut vraiment avoir passé
quelques années au Conseil du trésor pour comprendre cela.
M. Bérubé: Oui, M. le Président, mais vous
savez qu'à la longue vous allez finir par réaliser qu'il n'y a
pas véritablement d'intérêt public à fouiller de
tels chiffres. Ce qui est le plus intéressant, ce sont les grandes
politiques, les grandes décisions. La procédure administrative
est, je pense...
M. Ryan: Nous n'avons pas besoin des jugements moraux du ministre
à ce moment-ci.
M. Bérubé: ...du ressort de notre
administration.
M. Ryan: Nous n'avons pas du tout besoin de ses leçons de
morale. Si nous sommes intéressés, nous sommes
intéressés. S'il trouve que ce n'est pas intéressant, cela
me laisse parfaitement indifférent.
M. Bérubé: M. le Président, le
député d'Argenteuil peut trébucher sur toutes les fleurs
du tapis qu'il voudra bien identifier.
M. Ryan: Nous poserons toutes les questions que nous avons le
devoir de poser comme députés. Les jugements du ministre
m'indiffèrent totalement.
Le Président (M. Charbonneau): Cela étant dit, cela
clôt la vérification de l'engagement 11. Nous allons passer
maintenant à l'engagement financier no 12. Subventions...
M. Ryan: M. le Président, j'achève l'examen. On a
à peu près une quinzaine de pages là-dessus.
Le Président (M. Charbonneau): Ah: vous n'aviez pas
terminé. Je m'excuse.
M. Ryan: Oui, je tourne les pages pour m'assurer que rien ne
justifie des questions. Cela ne sera pas long. Je voyais à la page 8, au
poste 462, qu'il y a eu une récupération de capital de 110 360
$.
M. Bérubé: Je trouve la page 8 mais la photocopie
de mes pages me cause un problème.
M. Ryan: Oui, ce n'est facile de s'y retrouver, je vous le
concède. Est-ce que nous sommes au même endroit, M. le
Président?
M. Bérubé: C'est cela le problème, M. le
Président. Je n'ai pas d'idée où est le
député d'Argenteuil. Remarquez bien que cela ne
m'intéresse pas non plus, mais, enfin, je ne voudrais pas le
déranger dans sa fouille archéologique, M. le
Président.
Le Président (M. Charbonneau): Je demanderais à M.
le ministre de ne pas en mettre plus que le client en demande. (21 h 30)
M. Bérubé: Non, M. le Président. Pour
l'instant, je suis perdu dans la paperasse. J'aimerais savoir...
M. Ryan: Comment une erreur de remboursement de 110 000 $ et une
erreur de paiement d'intérêt de 47 000 $ peuvent arriver? Est-ce
que c'est une erreur qui aurait été faite six mois d'avance, un
an d'avance? Qu'est-il arrivé exactement dans ce cas? Est-ce que c'est
une affaire courante qui ne présente pas de difficulté
spéciale pour vous?
Cela m'étonne, parce que moi-même j'ai dirigé une
entreprise pendant plusieurs années, et je vous assure que mes
remboursements de capital et d'intérêt je ne les faisais pas six
mois d'avance sans le savoir. Quand je les faisais d'avance, c'est parce que je
voulais me débarrasser de la dette, mais je n'inscrivais pas cela comme
récupération l'année suivante. C'est une opération
qui m'étonne. Je demande qu'on me l'explique, ce n'est pas
compliqué.
M. Bérubé: M. le Président, donc, vous
voulez une explication sur la commission scolaire Pierre-Neveu que l'on
retrouve à la
page 8. Nous demanderons au ministère pourquoi il y a eu
récupération sur des versements faits en 1981-1982 de ce
montant-là, c'est-à-dire 110 360 $ en capital et à peu
près 47 000 $ en intérêt.
M. Ryan: Très bien, je l'apprécie et nous
attendrons la réponse avec intérêt.
Ici, nous faisons du progrès, nous avons des renseignements quant
aux échéances, ce sont des échéances
prochaines.
Dans ce cas-ci, M. le Président, à la page qui commence
par le poste 013 où il est question de la commission scolaire
Tracadièche... Très bien, je n'ai pas de question
là-dessus. C'est bien, M. le Président, les choses sont claires
ici, il n'y a pas besoin de poser de question, c'est très bien.
Afin que l'on se commprenne clairement, ici, est-ce que ce sont tous des
chèques qui ont été émis au cours du mois de
février 1984, toute la partie que nous examinons? Car on voit en haut
toutes sortes de dates. 16 juin 1983; date de la demande, 1er décembre
1983. Est-ce que je dois comprendre que l'émission du chèque ou
des chèques aurait été faite en février 1984?
M. Bérubé: Non, je ne peux pas vous
répondre. L'échéance c'est en février 1984, c'est
exact, mais j'ai comme l'impression que la demande a été faite en
décembre 1983. Quant à l'émission du chèque, nous
n'avons pas la date de l'émission du chèque.
M. Ryan: Disons que ce n'est pas important pour le gouvernement
selon la doctrine que nous avons entendue ce soir.
Est-ce que l'on pourrait nous fournir le renseignement à la
prochaine réunion ou si...
M. Bérubé: Les dates du chèque...
M. Ryan: Tout ce que je demande, c'est parce que nous examinons
les engagements financiers de février.
M. Bérubé: Un engagement ce n'est pas la date de
l'émission d'un chèque. M. le Président, il est bien clair
que s'il y a un chèque qui doit être émis pour une
échéance, qui est par exemple le 1er février, normalement
le chèque doit être émis un peu avant. Alors nous trouvons
des dates, le 25 janvier ou des choses comme cela.
C'est cela que le député d'Argenteuil veut savoir.
Maintenant, concernant la date exacte du chèque, nous n'avons pas
l'information ici. Cela c'est vraiment une fouille complexe, M. le
Président, car il faut aller dans le système informatique et
retracer à partir de l'engagement la date de l'émission du
chèque.
M. Ryan: M. le Président, est-ce que c'est une question
légitime que de demander à quelle date le chèque a
été émis?
M. Leduc (Fabre): M. le Président, je vais
compléter la question: À quelle date le chèque a-t-il
été encaissé?
M. Ryan: Là, il faut aller fouiller, c'est plus
compliqué. Je ne sais pas, mais il me semble qu'on a le droit de savoir
à quelle date le chèque a été émis. Si l'on
examine les engagements financiers, il ne me semble pas que ce soit une
question abusive.
Le Président (M. Charbonneau): Encore là, je dois
dire que toutes les questions m'apparaissent légitimes. Par la suite, il
s'agit d'un jugement de valeur que chacun peut porter sur leur importance et
leur...
M. Bérubé: C'est cela.
Le Président (M. Charbonneau): ...priorité.
M. Bérubé: C'est cela, M. le Président. Ce
qu'on me dit, c'est qu'ils sont émis en fonction de la date
d'échéance. Pour l'instant, nous présumons qu'ils sont
émis à la date en question. Normalement, il faut que la date
d'émission du chèque corresponde exactement à la date du
coupon.
M. Ryan: L'intérêt public dans ceci - je m'excuse
d'avoir à l'expliquer - c'est que l'on veut s'assurer, de ce
côté-ci, que les chèques sont faits en conformité
avec les obligations du gouvernement. Si on nous dit que le chèque est
émis dans tous les cas dont on parle avant la date
d'échéance qui est là, il n'y a pas de problème.
Nous en sommes parfaitement satisfaits. C'est cela que nous voulons savoir
clairement. Je ne pense pas qu'il y ait lieu de s'attarder
là-dessus.
S'il y avait des précisions différentes que l'on jugerait
devoir nous apporter après plus amples informations, je serais
très heureux...
Le Président (M. Charbonneau): Les règlements
permettent de revenir sur les engagements financiers.
M. Ryan: Non, non, ce soir, je ne m'attends pas à plus de
précisions parce que le peu qu'on obtient vient laborieusement. Mais,
s'il y en avait d'autres, on les recevrait avec intérêt parce que
cela nous intéresse, même si nous traitons surtout
d'éducation à cette commission, de voir comment fonctionne
l'État québécois dans le secteur de l'éducation, y
compris dans sa manière de faire face à ses obligations
financières et administratives. C'est parfait.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va?
M. Ryan: II y en a et il y en a. C'est presque tout le reste de
nos choses, M. le Président. Je pense qu'on n'abuse pas parce que cela
nous permet de... Il n'y a rien de spécial dans le reste, ce sont toutes
des questions qu'on a déjà soulevées.
Le Président (M. Charbonneau): Je vous signale qu'il reste
trois engagements, à peu près 20 minutes et 47 000 000 $ comme
montant de ces engagements. Ce sont ceux du mois de mars.
M. Champagne: M. le Président, est-ce que l'on
étudie les engagements du mois de mars ce soir? Depuis le début,
je suppose qu'on étudiera les dix engagements du mois de mars.
M. Ryan: Les montants dont on discute, cela va chercher dans les
millions de dollars.
Le Président (M. Charbonneau): C'est 22 000 000 $. Mais il
reste beaucoup de montants d'argent à vérifier. Sauf que je vous
signale que, selon nos règles de procédure, à 22 heures,
la séance sera terminée et que les autres engagements seront
considérés comme étant vérifiés... Est-ce
qu'il y a un vote?
Mme Dougherty: Est-ce qu'on pourrait poursuivre avec les
engagements 12, 13 et 14?
Le Président (M. Charbonneau): Si personne n'a
d'objection, je suis prêt à aller à 12. Cela va? Alors, on
continue et notre collègue de Mille-Îles va aller
vérifier.
L'engagement 11 étant considéré comme
vérifié, on passe à l'engagement 12. Je signale à
tous les membres de la commission qu'on a aussi les engagements du mois de
mars. Ce que je vous inviterais à faire dans les quelques minutes qui
viennent, de part et d'autre, avant d'aborder l'engagement 12, c'est de jeter
un rapide coup d'oeil sur les engagements 12, 13 et 14, ainsi que sur ceux du
mois de mars. Si vous avez des questions particulières sur certains des
engagements, il serait peut-être plus approprié de poser des
questions sur les engagements qui vous intéressent. Mme la
députée de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: J'ai une question sur l'engagement 13.
Le Président (M. Charbonneau): Allons- y. Engagement 13,
M. le ministre.
Mme Dougherty: À l'engagement 13, j'aimerais savoir si le
fonds FCAC a le pouvoir d'emprunter. Parce que je sais qu'il y a quelques
chercheurs et quelques boursiers qui ont des difficultés, quelques fois,
parce que leur chèque arrive en retard. Je me demande si le FCAC a le
pouvoir d'emprunter comme les commissions scolaires ou d'autres...
M. Bérubé: Je l'ignore, M. le Président. En
fait, les pouvoirs du fonds de recherche étaient définis par les
lettres patentes originales et je ne saurais dire. Il faudrait vérifier
pour avoir une réponse à votre question et voir le contenu exact
des lettres patentes. Je dois dire cependant que le problème a
plutôt été inverse depuis la création du FCAC, dans
la mesure où nous versions plus d'argent au fonds de recherche que les
déboursés normaux l'exigeaient, avec comme conséquence par
les années passées que le fonds de recherche a pu déposer
ses sommes et récupérer des intérêts importants.
Donc, la situation, autant que le fonds de recherche était
concerné, était davantage un problème de
dépassement dans ses revenus par rapport aux prévisions, compte
tenu des revenus d'intérêt qu'il encaissait.
M. Ryan: Y a-t-il la connaissance du ministre, un
échéancier précis et prévu pour le versement des
différentes tranches constituant la subvention totale faite par le
gouvernement au fonds FCAC pendant l'année? Le ministre pourrait-il nous
donner les périodes précises, les dates précises
auxquelles arrive chacune de ces échéances?
M. Bérubé: Je vais le demander.
M. Ryan: Deuxièmement, le ministre est-il en mesure de
nous dire s'il n'arrive pas des périodes dans l'année où,
à cause d'irrégularités ou de retards...
M. Bérubé: Je l'ai, janvier 1984, février
1984 et mars 1984.
M. Ryan: Ce que vous venez de dire, M. le ministre, m'indique les
dates auxquelles auraient été versées les trois tranches
de la subvention pour l'année 1983-1984. Est-ce que c'était
régulier que trois tranches soient versées dans trois mois ou si,
dans une année ordinaire, elles sont davantage étalées sur
toute l'année?
M. Bérubé: Elles sont davantage
étalées. Je dois dire que maintenant nous prévoyons dans
les crédits un étalement un peu différent. Nous
prévoyons maintenant dans les crédits 80% des
déboursés pour l'année courante et 20% pour l'année
précédente - sur une base 80%-20% - dans la mesure où on a
constaté qu'en versant 100% en début d'année, on versait
plus que ce qui était nécessaire effectivement au fonds
FCAC. Maintenant, on s'est donc davantage collé à
l'année académique, c'est-à-dire que les mois d'avril et
mai sont maintenant sur un exercice budgétaire et les autres mois sont
sur un autre exercice budgétaire.
Maintenant l'échéancier des versements sur l'année
complète, je vais être obligé de le demander pour
l'année 1983-1984, je ne l'ai pas.
M. Ryan: C'est très bien. C'est à cause du
changement que vient d'évoquer le ministre que le gouvernement a
réussi à faire croire à la population, lors de la
présentation des crédits qu'il avait augmenté
considérablement les crédits accordés au fonds FCAC alors
qu'en réalité le ministre sait, comme moi, que ce n'est pas vrai,
qu'il n'y a pratiquement pas d'augmentation dans les sommes octroyées au
fonds FCAC pour l'année courante. Mais c'est une autre question que nous
aurons l'occasion d'examiner en temps utile.
La dernière question que je voudrais poser au ministre à
ce sujet, c'est: Est-ce qu'il est arrivé des périodes dans
l'année, disons au cours des deux ou trois dernières
années, où, faute de liquidité, le fonds FCAC aurait
été incapable de verser à temps les montants dus à
des étudiants ou à des professeurs à titre de bourses
d'études ou de recherche qui leur auraient été
octroyées ou si, à la connaissance du ministre, tous les
engagements ou obligations du fonds FCAC ont toujours été
honorés à temps?
M. Bérubé: M. le Président, il existait un
problème de liquidité au fonds FCAC relié au fait que lors
du transfert de l'administration du programme du ministère vers le fonds
lui-même, on n'avait pas incorporé dans les frais administratifs
du fonds certaines dépenses telles que, par exemple, les avantages
sociaux associés aux salaires, telles que certaines dépenses en
loyer qui, précédemment, étaient assumées
directement par le gouvernement puisque l'administration se faisait à
partir d'édifices gouvernementaux, ce qui n'est plus le cas. Donc, le
fonds FCAC s'est retrouvé avec des déficits. Il a
évidemment dû emprunter et il n'est pas impossible qu'il ait pu
connaître des problèmes de liquidité à un moment ou
l'autre. (21 h 45)
Soulignons cependant qu'il a eu accès à des revenus
d'intérêts de plus de 1 000 000 $ en excédent de ce
à quoi il aurait dû normalement avoir droit, dans la mesure
où il pouvait placer des sommes dont il n'avait pas besoin pour le
financement des subventions comme telles, sauf plus tard. Il avait donc des
revenus d'intérêts intérimaires, intercalaires, ce qui lui
a permis de remplir ses obligations. Est resté, cependant, au 30 avril
1983, un déficit accumulé de 700 000 $ que nous avons couvert par
le présent engagement.
Le Président (M. Charbonneau): Une question. Est-ce que le
montant qui est indiqué comme étant celui du déficit pour
l'année 1982-1983 et les années antérieures est le montant
global du déficit du FCAC?
M. Bérubé: Non, il y a environ 687 000 $ pour
éponger le déficit.
Le Président (M. Charbonneau): Ah bon! Mais on n'a pas de
précisions sur le montant global du déficit?
M. Bérubé: Le montant global du déficit a
été, pour la majeure partie, épongé à l'aide
des revenus d'intérêt, d'une part, et par le montant de cette
subvention, ce qui doit représenter, à ce moment-là,
environ 2 000 000 $. Attendez un peu.
M. Ryan: Avec...
M. Bérubé: C'est bien cela. J'essaie de voir le
montant des intérêts. Je n'ai pas le montant des
intérêts accumulés. C'est cela. 2 100 000 $ ont pu
être comblés à l'aide des intérêts
générés et il manquait 700 000 $.
Le Président (M. Charbonneau):
Actuellement, le fonds est-il encore déficitaire?
M. Bérubé: À l'heure actuelle, nous avons
réajusté les niveaux de subventions courantes pour couvrir un
niveau de dépenses administratives qui apparaissait plus raisonnable au
gouvernement.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Ce sont des revenus d'intérêts assez
considérables pour un organisme quand même limité comme le
fonds. Vous dites qu'il aurait épongé pour une valeur de 2 100
000 $ du déficit accumulé à même les revenus
d'intérêts. Est-ce ce que j'ai compris?
M. Bérubé: C'est cela.
M. Ryan: Ces revenus d'intérêts provenaient de quoi
exactement?
M. Bérubé: Ils provenaient de ce que le
gouvernement versait trop rapidement les sommes requises pour les
déboursés de subventions, ce qui permettait au fonds de les
placer, dans la période intérimaire, et, donc, d'obtenir des
revenus d'intérêts. Nous avons corrigé cette situation et
au lieu de verser maintenant 100% du budget dans
l'année en cours, on verse 20% de l'année
précédente et 80% de l'année en cours.
M. Ryan: Je ne veux pas être byzantin, mais, sur cette
affirmation 80%-20%, est-ce que l'explication ne viendrait pas plus simplement
du fait que l'année budgétaire du fonds FCAC connaît un
décalage de deux mois par rapport à celle du gouvernement?
M. Bérubé: C'est la même façon de voir
le même phénomène. C'est-à-dire que c'est une autre
façon de voir le même phénomène.
Le Président (M. Charbonneau): Comme quoi il y a plus
d'une face à une médaille!
M. Ryan: II peut y avoir deux vérités.
Le Président (M. Charbonneau): Deux vérités.
S'il n'y a pas d'autres questions sur l'engagement 13, je réitère
mon invitation à ce que les membres de la commission questionnent sur
les engagements, 12 ou 14, ou encore sur les engagements du mois de mars sur
lesquels ils voudraient... parce qu'il ne nous reste plus beaucoup de
temps.
Donc, on considère que l'engagement 12 est vérifié.
Le 13 est vérifié, et le 14 également?
Engagements de mars 1984
M. Ryan: J'aurais une question sur l'engagement 2.
Le Président (M. Charbonneau): Donc, on considère
que les engagements 12, 13 et 14 du mois de février sont
vérifiés. Nous allons maintenant passer aux engagements du mois
de mars, à l'engagement 2, M. le député d'Argenteuil.
C'est un engagement sur "un contrat de services pour la réalisation
d'une recherche sur l'évolution de la formation des maîtres au
Québec et ses conséquences sur la formation d'enseignants.
Fournisseur: Institut québécois de recherche sur la culture."
M. Ryan: Je ne sais pas si mes souvenirs sont exacts, mais je
crois me rappeler que, dans l'étude des engagements financiers du mois
de février, il a déjà été question d'une ou
deux recherches portant sur la formation des maîtres. Je m'étonne
de celle-ci.
Une voix: Non, c'est sur les...
M. Ryan: Oui, très bien. L'Institut
québécois de recherche sur la culture s'est vu confier cette
recherche-ci. Est-ce qu'on pourrait donner les noms des chercheurs qui seront
responsables du projet?
M. Bérubé: C'est M. Georges Lamy qui sera
responsable de l'étude. On verra à engager des auxiliaires pour
le reste du contrat, mais nous n'avons pas les noms.
M. Ryan: Est-ce que M. Georges Lamy est un collaborateur à
temps plein de l'Institut québécois de recherche sur la culture
ou s'il est un collaborateur associé?
M. Bérubé: Un collaborateur administratif.
M. Ryan: De tout l'institut? M. Bérubé:
Oui.
M. Ryan: Est-ce que c'est lui qui est responsable de la recherche
et en même temps le directeur administratif?
M. Bérubé: Oui.
M. Ryan: Cela va demander à être suivi de
près. Il me semble que ce n'est pas comme cela que ça marche, un
bon projet de recherche d'ordinaire.
M. Bérubé: C'est un chercheur principal au niveau
du doctorat qui travaille à plein temps. Il est assisté de deux
auxiliaires de recherche.
M. Ryan: Et il est directeur administratif de l'Institut
québécois de recherche sur la culture?
M. Bérubé: On ne peut rien vous cacher.
M. Ryan: Merci. "Années suivantes: 50 000 $." C'est
écrit au pluriel. Qu'est-ce que cela veut dire?
M. Bérubé: C'est toujours écrit
"années suivantes" en ce sens qu'il pourrait y avoir plus d'une
année. C'est le formulaire qui utilise l'expression "années
suivantes".
M. Ryan: Est-ce qu'il y a des étapes...
M. Bérubé: Mais, très fréquemment, il
n'y a qu'une année. Il s'agit d'un projet de deux ans.
M. Ryan: Dans le contrat de services qui a été
arrêté avec M. Lamy, est-ce qu'on prévoit des rapports
d'étape et une date d'échéance ultime pour la remise du
rapport final?
M. Bérubé: On n'aura pas de rapports d'étape
avant le premier septembre 1985.
M. Ryan: M. le ministre est sans doute au courant autant que moi,
peut-être
davantage, que d'ordinaire, quand on soumet un projet de recherche
à une fondation, c'est toujours prévu dans les engagements qu'on
contracte qu'il y aura des rapports d'étape à des intervalles
plutôt rapprochés. Si c'est un projet d'une durée de trois
ans, le contrat qu'on arrête avec la fondation prévoit, en
général, qu'on va soumettre ce qu'on appelle en anglais un
"progress report", un rapport d'étape au moins une fois par
année. Je m'étonne ici, parce que l'engagement porte sur
l'année 1983-1984, qu'on nous dise que le premier rapport d'étape
sera en septembre 1985.
M. Bérubé: C'est cela. Le premier rapport
d'étape serait prévu pour le premier septembre 1985.
M. Ryan: Le rapport final?
M. Bérubé: Le 31 décembre 1985.
M. Ryan: Très bien. J'émets simplement l'opinion
qu'il m'aurait semblé préférable qu'il y ait un premier
rapport d'étape plus tôt que le 1er septembre 1985. C'est une
opinion que je...
M. Bérubé: Je partage l'opinion du
député d'Argenteuil.
Le Président (M. Charbonneau): Nous allons noter cet
accord historique.
M. Bérubé: Vous êtes bien aimable, M. le
Président. À chaque fois que le député d'Argenteuil
émet une parole sensée, je souscris toujours.
M. Ryan: Parfois, cela vous arrive deux ou trois semaines
après. Nous ne sommes pas pressés. On a eu plusieurs exemples ces
derniers mois, et puis vous en aurez d'autres avant longtemps.
M. Bérubé: Pas vraiment, M. le Président.
L'occasion m'en est rarement donnée.
Le Président (M. Charbonneau):
L'engagement no 2 est donc vérifié. Cela va?
Il nous reste à peine quatre minutes. Est-ce qu'il y a d'autres
engagements sur lesquels il y aurait des questions particulières?
Peut-on considérer que ... Mme la députée de
Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: J'aurais une question sur le no 7.
Conférence des recteurs et des principaux des universités. Il
s'agit ici d'un travail spécial. J'aimerais savoir si la CREPUQ est
subventionnée par le gouvernement pour son fonctionnement. Est-ce que
cela est appuyé financièrement par le gouvernement?
M. Bérubé: La réponse est oui, étant
donné l'importance des subventions que vous versons aux
universités. Mais je ne sais pas s'il y a un programme de...
Mme Dougherty: Indirectement, mais directement est-ce qu'ils ont
une subvention?
M. Bérubé: Je ne sais pas. Je vais devoir demander
au ministère. Je ne suis pas familier avec le mécanisme de
financement de la CREPUQ.
Mme Dougherty: Est-ce qu'il faut faire une demande pour obtenir
des subventions spéciales? Est-ce qu'ils ont un budget spécial
pour des projets spéciaux?
M. Bérubé: Aimeriez-vous avoir la liste pour
l'année budgétaire 1983-1984 des subventions qui auraient
été versées à la CREPUQ? Il me ferait plaisir de
vous donner cela, madame.
Le Président (M. Charbonneau): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: J'aurais une ou deux questions sur chacun des deux
derniers engagements, les engagements 9 et 10 du mois de mars. L'engagement 9
comporte une "subvention à la Fédération des
collèges d'enseignement général et professionnel
représentant le règlement hors cours relativement aux poursuites
en déclaration de propriété d'oeuvres et de supports
intentées par la Société pour l'avancement des droits en
audiovisuel (SADA) contre quatorze collèges d'enseignement
général et professionnel du Québec. Montant de
l'engagement: 1 350 000 $."
Je voudrais signaler, M. le Président, qu'il m'apparaît
très regrettable que des institutions d'enseignement faisant partie du
système public d'enseignement québécois donnent un exemple
de piraterie intellectuelle qui se multiplie trop souvent et qui entraîne
ensuite des conséquences financières extrêmement
onéreuses pour la collectivité québécoise.
Je suis informé que des pratiques semblables ont lieu sur une
haute échelle au niveau secondaire, ce qui cause un préjudice
considérable aux entreprises engagées dans la production de
manuels, qui connaissent, à cause de ces pratiques, des
difficultés considérables à fournir à la population
étudiante les instruments dont elle aurait besoin pour s'adapter au
nouveau programme, en particulier.
Je voudrais demander au ministre si des directives ont été
données aux institutions d'enseignement du niveau collégial ainsi
que du niveau secondaire pour que l'on mette fin
à ces pratiques de piraterie et qu'on respecte la
propriété intellectuelle d'autrui.
M. Bérubé: En ce qui a trait aux commissions
scolaires, je peux dire au député d'Argenteuil que la loi 40
prévoit justement un article permettant au gouvernement d'imposer le
paiement de droits d'auteur aux commissions scolaires, ce qui n'était
pas le cas antérieurement.
Dans le cas des collèges, également, nous avons une
entente désormais avec la SADA pour faire en sorte que dorénavant
les collèges s'assurent de payer des droits d'auteur. (22 heures)
M. Ryan: Le ministre peut-il nous dire si des directives
écrites ont été communiquées aux collèges et
aux commissions scolaires à ce sujet?
M. Bérubé: M. le Président, contrairement au
caractère autoritaire qui a toujours caractérisé le
député d'Argenteuil, nous essayons de fonctionner le moins
possible par le biais de directives, mais plutôt par le biais
d'ententes.
M. Ryan: Est-ce que le ministre pourrait nous communiquer - je me
dispense de répondre aux insinuations personnelles, parce qu'il est trop
tard - le texte de quelques ententes qui existeraient sur papier à ce
sujet-là ou si c'est simplement...
M. Bérubé: Oui, il existe une entente.Il me fera
plaisir de la communiquer. Je dois présenter cela au public
bientôt.
M. Ryan: Pourrait-on savoir avec qui il y a cette entente?
M. Bérubé: Avec la Société d'aide
pour les droits d'auteur.
M. Ryan: Cela ne répond pas à ma question du tout.
J'ai demandé au ministre si on avait donné aux collèges et
aux commissions scolaires des directives. Je m'étonne que le ministre se
scandalise de ce que j'utilise ce mot, parce que c'est un mot qui a
été tellement utilisé à toutes les sauces par le
ministère de l'Éducation que c'est une question parfaitement
légitime. Je recevais encore aujourd'hui le texte des règles
budgétaires concernant les commissions scolaires et celles qui
s'appliquent plus particulièrement à l'éducation des
adultes. Je pense que, même s'il y avait une entente avec la
Société pour l'avancement des droits en audiovisuel, cela
n'empêchera pas bien des institutions de continuer, si elles ne savent
pas à quoi s'en tenir et surtout si elles n'ont pas l'assurance qu'elles
ne pourront plus compter que leurs obligations soient épongées
par des subventions spéciales.
M. Bérubé: M. le Président, le réseau
de l'éducation est un réseau très
décentralisé, régi par des corporations autonomes, par des
commissions scolaires qui existent comme entités propres,
indépendantes du gouvernement, et les pouvoirs réglementaires du
gouvernement et du ministre sont définis dans la loi. Par
conséquent, le ministère ne peut émettre de directives aux
commissions scolaires si ce n'est dans le cadre d'une loi de notre
Assemblée nationale et non sur la base de je ne sais quel subit
intérêt que le ministère pourrait avoir pour telle ou telle
cause sans que cet intérêt soit appuyé sur une base
légale à toute épreuve.
Dans le cas des commissions scolaires, il faut reconnaître que la
loi ne nous permettait pas d'émettre une telle réglementation.
Désormais, nous le pourrons, avec la prochaine version de la loi 40.
Dans le cas de l'enseignement collégial, j'ignore le pouvoir
légal dont disposerait le ministère, mais je sais une chose
cependant, c'est qu'il y a eu une entente négociée entre la
société chargée de protéger les droits d'auteur et
les collèges, de manière à assurer que, dorénavant,
on paie effectivement des droits d'auteur lorsque l'on effectue de la
copie.
Le Président (M. Charbonneau): II y a une question sur le
dernier engagement.
M. Ryan: Oui, sur l'engagement 10: "Paiement à la
Commission administrative des régimes de retraite et d'assurance (CARRA)
représentant le paiement initial pour couvrir les frais de retraites
anticipées accordées aux employés des commissions
scolaires." Comme le paiement de 9 000 000 $ représente un paiement
initial, j'aimerais savoir quel est le montant total des paiements que le
ministère envisage d'effectuer au titre des frais de retraites
anticipées pour l'année 1983-1984 et, s'il pouvait nous le
donner, j'aimerais savoir quel est ce montant pour l'année qui s'en
vient. Je pense que ce serait extrêmement intéressant. J'aimerais
savoir combien d'enseignants sont concernés par ces paiements
déjà faits ou anticipés, j'aimerais également que
le ministre nous dise quel pourcentage, quelle proportion cela
représente par rapport aux objectifs qui ont été
prévus à la suite des rapports Désilets et Gauthier.
M. Bérubé: Je m'excuse, je surveillais quelque
chose, j'ai manqué la fin.
M. Ryan: Est-ce que cela regarde seulement le primaire et le
secondaire, M. le ministre?
M. Bérubé: Oui.
M. Ryan: C'est alors le rapport Désilets. Qu'est-ce que
cela représente par rapport aux objectifs qu'on avait prévus
à la suite du rapport Désilets?
M. Bérubé: Sensiblement moins dans la mesure
où nous avions prévu initialement 40 000 000 $ au titre de
mesures de résorption du peronnel en disponibilité. À la
suite du rapport Désilets, on a réduit cette somme de 25 000 000
$ et on l'a injectée sous forme de bonification des conditions de
travail, ce qui a fait en sorte qu'on a disposé de moins de ressources
pour assurer cette résorption. Il est donc resté environ 15 000
000 $ en argent frais pour ce programme. Soulignons cependant que chaque fois
qu'un enseignant prend sa retraite, évidemment, il nous permet de faire
appel à un enseignant en disponibilité et de l'intégrer
dans le système. Il y a donc une économie de coût, en un
sens, puisque l'enseignant qui était en disponibilité, on aurait
dû le payer. On se retrouve avec une facture globale de l'ordre de 28 000
000 $ sur trois ans. Nous versons un premier montant de 9 000 000 $. Le solde
sera versé à même les 15 000 000 $ résiduels,
c'est-à-dire le montant de 15 000 000 $ dont on doit soustraire 9 000
000 $ et, évidemment, les sommes que nous prévoyons à la
sécurité d'emploi qui, à ce moment-là, pourront
être transférées puisque chaque fois qu'un enseignant qui
était en disponibilité est engagé, nous réduisons
d'autant nos montants au chapitre de la sécurité d'emploi.
Donc, nous transférerons ces sommes épargnées au
chapitre de la sécurité d'emploi à la Commission
administrative des régimes de retraite pour compléter les sommes
en question.
M. Ryan: Est-ce que l'on doit comprendre, M. le Président,
que le montant de 9 000 000 $ représenterait le coût total des
frais des retraites anticipées pour l'année 1983-1984?
M. Bérubé: Non, M. le Président. On ne peut
pas présumer du coût.
M. Ryan: M. le Président, je voudrais vous signaler que
nous sommes rendus au 7 juin. L'année financière a pris fin le 31
mars. Est-ce que le ministre pourrait nous dire, au cours des prochains jours,
combien cela a coûté pour 1983-1984?
M. Bérubé: On devrait, M. le Président,
être capable de le fournir. Cependant, les états financiers du
gouvernement ne seront pas disponibles avant de nombreux mois; donc, il n'est
pas évident que nous ayons à l'heure actuelle cette donnée
précise comptable pour l'année qui vient de se terminer. Nous
pourrions, cependant, avoir une estimation si celle-ci devait satisfaire le
député d'Argenteuil.
M. Ryan: Cela me satisfera sûrement en première
étape et je vous assure que je n'irai pas vérifier dans les
comptes publics pour avoir la vérité dernière parce que
cela me prendrait beaucoup trop de temps. Est-ce que les dépenses
encourues, au cours de l'année 1983-1984, ont été de
beaucoup inférieures à la demande ou si elles ont répondu
à peu près à la demande? Est-ce qu'on a été
obligé, autrement dit, de laisser tomber un nombre élevé
de demandes de mise à la retraite anticipée sous l'empire des
clauses des décrets qui traitaient de ce sujet?
M. Bérubé: Nous avons dû laisser tomber,
effectivement, des demandes dans la mesure où le montant de 40 000 000
$, qui était prévu initialement, a été
ramené à 15 000 000 $. Nous avions prévu un montant de 40
000 000 $ en argent frais. Le rapport Désilets nous a amenés
à prendre, avec l'accord des enseignants, 25 000 000 $ qui
étaient prévus à cette fin et à transférer
ces sommes sous forme de bonification aux conditions de travail des
enseignants.
En conséquence, il n'est resté que 15 000 000 $, donc
beaucoup moins de ressources pour faire face aux nouvelles demandes.
M. Ryan: Est-ce que je dois comprendre que c'est un montant de 15
000 000 $ pour les trois années de la durée des
décrets?
M. Bérubé: Un montant de 15 000 000 $, auquel
s'ajoutent les économies faites au chapitre de la sécurité
d'emploi.
M. Ryan: Vous avez les enseignants en disponibilité qui
viennent remplacer ceux qui ont été mis en retraite
anticipée.
M. Bérubé: C'est cela. Ce qui nous fait
économiser des sommes d'argent au poste de la sécurité
d'emploi. Nous n'économisons pas ces sommes, nous les versons à
la Commission administrative des régimes de retraite, de manière
que ces sommes servent à défrayer des retraites
anticipées.
M. Ryan: Tout à l'heure, j'ai pris une note quand M. le
ministre parlait. Il a laissé entendre que la facture globale pour trois
ans serait de 28 000 000 $.
M. Bérubé: Oui.
M. Ryan: S'il la connaît pour trois ans, il devrait la
connaître pour la première année.
M. Bérubé: Non, c'est une prévision. M.
Ryan: Ah! C'est une prévision...
M. Bérubé: Vous m'avez posé la
question...
M. Ryan: ...une projection.
M. Bérubé: ...pour connaître le montant
exact; je ne peux pas l'avoir puisqu'il faudra attendre les comptes publics. Je
peux vous donner sans doute une prévision, mais je ne l'ai pas ici sur
une base annuelle.
M. Ryan: J'ai peut-être raison de supposer que le
coût de l'année ne sera pas tellement éloigné de 9
000 000 $.
M. Bérubé: II faut faire attention, parce que les
enseignants mis en disponibilité le sont normalement au cours de
l'été, en juillet. Il faudrait voir, parce que nous avons
là un problème d'imputation des coûts de l'année
académique. Vous savez que, par rapport à l'année
budgétaire, 75% du coût d'une année académique sont
imputés à l'année budgétaire courante du
gouvernement et que les deux autres années, à 15% chacune, donc
deux autres années antérieures, sont imputées à
l'année courante en cours.
Cela veut donc dire qu'il devient à ce moment difficile de
calculer exactement le coût d'une année académique, compte
tenu qu'une partie de ce coût sera reportée pour les deux
années subséquentes. Là, il faut vraiment faire le calcul
comptable pour donner un chiffre précis. Il est possible que le
coût réel pour la première année académique
soit de 9 000 000 $, mais je pense qu'il serait préférable pour
moi de vous faire calculer exactement ce coût.
M. Ryan: Une ultime question, M. le Président. Nous avons
appris, lors de l'étude des crédits, que le gouvernement a fait
des paiements anticipés de plusieurs centaines de millions de dollars
aux commissions scolaires par rapport aux versements qui auraient du être
faits normalement en 1984-1985. Comment se fait-il qu'on n'ait rien dans les
engagements financiers de mars là-dessus? Est-ce que cela viendra en
avril? Ce sont des engagements qui ont été pris avant la
clôture des livres au 31 mars?
M. Bérubé: Oui, cela s'est fait à la toute
dernière minute.
M. Ryan: On aura un compte rendu de cela au prochain mois, je
suppose?
M. Bérubé: Je présume. J'ignore la
procédure et je me demande si cela ne passe pas par le ministère
des Finances.
Le Président (M. Charbonneau): Ceci met fin au mandat que
nous avions quant à la vérification des engagements financiers du
ministère de l'Éducation pour les mois de février et mars
1984. Je déclare donc que ces engagements financiers ont
été vérifiés. Je voudrais remercier le ministre de
l'Éducation et les membres de la commission pour ce travail.
Je voudrais également rappeler aux membres présents
à cette commission que la semaine prochaine, le 13 juin, à 11 h
30, nous aurons l'audition du fonds FCAC jusqu'à 13 heures et, par la
suite, l'après-midi aussi, si je ne me trompe pas. Je rappelle
également aux membres qui n'ont pas assisté à la
séance de travail de la semaine dernière que ceux qui sont
intéressés à participer à l'échange,
à Boston, pourront donner leur nom à la secrétaire de la
commission, Mme Giguère.
Il reste une question qu'il va falloir régler, peut-être
pas ce soir - peut-être qu'on la confiera au comité directeur -
mais il faudra qu'on fixe une date de séance de travail pour les mandats
d'initiative.
M. Ryan: M. le Président, avant qu'on aborde ce point et
que nous perdions contact avec le ministre, au moins jusqu'à demain
matin, je voudrais le remercier aussi de sa participation à nos travaux
ainsi que les collaborateurs qui l'accompagnent et l'assurer de notre vif
intérêt pour tout ce qui concerne non seulement le fonctionnement
financier et administratif de son ministère, mais surtout la cause de
l'éducation en général.
Je voudrais également remercier les députés du
côté ministériel de leur bonne collaboration. Je pense
qu'on travaille dans un climat de cordiale et vigoureuse franchise. Je remercie
ma collègue de Jacques-Cartier de son précieux concours et de
l'intérêt constant qu'elle porte aux questions de
l'éducation, surtout aux questions qui touchent l'enseignement
universitaire et les sciences.
Je vous remercie aussi, M. le Président, cela a été
très agréable de travailler avec vous et notre distinguée
secrétaire.
Le Président (M. Charbonneau): Ceci étant dit,
est-ce que les membres de la commission auraient objection à ce qu'on
confie au comité directeur le soin de fixer une date de séance de
travail pour les mandats d'initiative? Il nous reste deux semaines. Il faudrait
bien qu'on trouve un moment pour en parler.
M. Champagne: M. le Président, on pourrait peut-être
remercier nos hôtes et puis...
Le Président (M. Charbonneau): Oui,
oui, mais je pensais que c'était déjà fait. J'avais
remercié le ministre et je pensais que...
M. Champagne: Alors...
Le Président (M. Charbonneau): Je le vois absorbé
dans ses tâches administratives qui...
M. Bérubé: M. le Président, je
préparais simplement la prochaine séance des engagements
financiers.
Le Président (M. Charbonneau): Que nous anticipons avec
beaucoup de plaisir.
M. Bérubé: Je vous remercie, M. le
Président, de la grande coopération de la commission pour
l'étude des engagements financiers du ministère de
l'Éducation. Je pense que nous avons fait un bon travail. Je dois dire
que cette façon d'étudier les crédits d'un seul
ministère permet certainement de pousser beaucoup plus loin l'analyse
préliminaire qui est faite lors de la défense des crédits
et nous permet, effectivement, au jour le jour, de nous familiariser avec les
différentes dépenses du ministère. Je pense que c'est
à la fois un suivi de l'exercice qui a commencé avec la
défense des crédits, mais en même temps la
préparation de la défense des crédits de l'année
subséquente. C'est une excellente réforme. Je pense que cela va
nous permettre, effectivement, de mieux comprendre les principales actions de
chaque ministère.
Évidemment, comme l'a souligné la députée de
Jacques-Cartier, cela implique, cependant, que l'on perd cette espèce de
vue globale des dépenses publiques puisqu'on ne traite pas de tous les
ministères en même temps. Je pense que c'est un des
inconvénients, mais cela ne m'apparaît pas majeur parce que, au
fil des jours, on va quand même arriver à saisir la logique de
l'administration publique et de l'administration financière de
l'État à partir de l'analyse des engagements d'un
ministère. Je pense que cela va être, somme toute, tout aussi
fructueux, et cela va certainement permettre aux députés d'aller
plus en profondeur, ce que d'ailleurs le député d'Argenteuil n'a
pas manqué de faire dès la première séance, M. le
Président.
Le Président (M. Charbonneau): Je constate donc, M. le
ministre, que vous avez compris l'insistante curiosité de certains
membres de la commission.
M. Bérubé: Oui, M. le Président. J'ai
trouvé qu'on s'enfargeait un peu dans les fleurs du tapis, mais en tout
cas, si on veut naviguer au ras du sol, pas de problème.
Le Président (M. Charbonneau): Bon, cela va.
M. Champagne: J'aurais un commentaire moi aussi. J'ai vécu
sous l'ancien système de l'étude des engagements financiers. Nous
avions le ministre de l'Éducation qui était président du
Conseil du trésor. Au lieu d'avoir des engagements financiers qui se
voyaient, enfin, page par page, en changeant de ministère
continuellement durant toute la journée, on étudie les
engagements financiers d'un mois d'un ministère. Je pense que c'est
préférable que de s'éparpiller. Comme le ministre de
l'Éducation le disait, c'est beaucoup plus fructueux et on peut aller
plus à fond. J'ai remarqué qu'il défend avec la même
verdeur et la même emphase ses engagements financiers, comme il le
faisait, d'ailleurs, autrefois. J'espère qu'il pourra répondre
davantage aux désirs du député d'Argenteuil, qui veut en
savoir davantage. Je pense que le ministre est disposé à tout
dire. Il n'a rien à cacher.
M. Bérubé: Oui, M. le Président, j'ai
l'intention de donner tout le fil à retordre que je pourrai.
Le Président (M. Charbonneau): Nous n'en doutons point.
Sur ce, les travaux de la commission sont ajournés sine die.
(Fin de la séance à 22 h 18)