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Commission permanente de l'Education,
des Affaires culturelles et des Communications
Etude des crédits du ministère des
Communications
Séance du mardi 30 mai 1972
(Seize heures cinq minutes)
M. PILOTE (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A l'ordre,
messieurs !
M. le député Séguin remplace M. Cloutier,
d'Ahuntsic; M. Faucher de Yamaska remplace M. Leduc, de Taillon, et M. Brown
remplace le député de Marguerite-Bourgeoys.
La parole est au ministre des Communications.
M. CARDINAL: Est-ce que je pourrais savoir qui remplace le
député de Saint-Jacques qui a invoqué le quorum toute la
semaine dernière?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est Raoul Castro, le frère de
Fidel!
M. LE PRESIDENT: La parole est au ministre des Communications.
Politique générale du
ministère
M. L'ALLIER: M. le Président, si les membres de la commission me
le permettent, le plus rapidement possible, au début de l'étude
des crédits, j'aimerais faire un bref résumé des
activités du ministère des Communications au cours de la
dernière année, et donner le sens de l'action que nous entendons
poursuivre durant l'année qui vient.
Le projet de budget que nous avons devant nous, dans son ordre de
grandeur est, en gros, du même ordre que celui que nous avons eu l'an
dernier. On note au total une diminution d'un peu plus d'un million de dollars
et c'est dû essentiellement à l'article 6: Achat, construction et
transformation d'immeubles, y compris ameublement et équipement. Alors
que nous avions, au budget de 71/72, un montant de $3 millions nous avons,
cette année, à cet article $200,000. J'aurai l'occasion
d'expliquer cette diminution plus en détail au cours de la
défense des crédits. Elle est due essentiellement au fait que
nous avions prévu au cours de l'année 71/72 et à la
suite des indications qui nous avaient été données par le
ministère de l'Education, notamment commencer la mise en place
d'un réseau de communications UHF essentiellement, ou autres formes de
réseau, suivant le résultat des études techniques
conduites par le ministère, mais essentiellement un réseau de
communication devant servir, avant toute chose, à véhiculer les
contenus de Multi-Media, tel que conçu à l'origine.
Vous vous souvenez que Multi-Media devait démarrer assez
rapidement, et comme le ministère des Communications avait la
responsabilité de fournir l'infrastructure technique de diffusion
auprès de la population qu'entendaient desservir le ministère de
l'Education et Multi-Media, nous avons fait une analyse des temps et des heures
de diffusion disponibles, tant à la télévision d'Etat de
Radio-Canada qu'aux postes privés de télévision. Nous en
étions arrivés à la conclusion que pour servir les fins de
diffusion recherchées par le ministère de l'Education et
Multi-Media, il était impossible, après quelque temps, de
garantir à la clientèle visée par Multi-Media une
diffusion adéquate qui aurait permis de servir les fins
recherchées. Ce qui nous avait amenés à étudier la
possibilité de mettre sur pied un réseau de diffusion qui aurait
été vraisemblablement rattaché à
Radio-Québec et qui aurait permis cette diffusion, entre autres choses
et principalement, de la programmation de Multi-Media.
Les actions du ministère des Communications, en ce
domaine,étant essentiellement liées aux décisions et au
rythme de développement d'un projet d'une telle envergure que celui de
Multi-Media, il nous est impossible de mettre en place des équipements,
si nous n'avons pas par ailleurs la certitude qu'ils seront, le plus rapidement
possible, utilisés d'une façon rentable en termes d'heures de
diffusion.
C'est donc ce ralentissement, si vous voulez, ou plutôt
peut-être ce changement d'orientation de Multi-Media qui nous a fait ne
pas inscrire au budget de cette année une somme aussi importante que
celle qui avait été inscrite au budget de 71/72.
Pour l'essentiel, c'est là que se situe la différence qui
se traduit dans le total du budget du ministère par une diminution
relative.
Par ailleurs, à l'article de l'administration, les augmentations
que nous voyons sont sensiblement conformes à l'augmentation normale des
coûts de l'administration, de même qu'à Radio-Québec,
de même qu'à la Régie des services publics où il y a
une augmentation légèrement supérieure, compte tenu du
travail qui sera demandé à la Régie suite à
l'adoption éventuelle des projets de loi 35, 36 et 37 et notamment, en
ce qui a trait à la réglementation de la
câblodiffusion.
Il faut souligner aussi à l'Office franco-québécois
pour la jeunesse, une augmentation du budget, qui passe de $750,000 à
$795,000. Cette augmentation a été rendue nécessaire, pour
garder les échanges à un même niveau de qualité et
de volume de personnes échangées avec la France. Et je dois dire
que sur ce point, le budget de l'office qui n'avait pas été
modifié depuis la création de l'office en 1968 se voit, cette
année, augmenté pour la première fois, de $45,000, cette
augmentation étant assortie d'une augmentation parallèle du
côté français qui est à peu près
l'équivalent en termes de dollars et de francs.
Du côté français, on augmente également la
partie française du budget de l'Office franco-québécois
pour la jeunesse. Nous pourrons, au fur et à mesure de l'étude de
chacun des articles du budget, voir quelles sont les activités du
ministère des Communications. Nous pourrons également voir le
travail et l'orientation du ministère. Disons tout simplement à
ce stade-ci que nous allons tenter par tous les moyens, en 72/73, au cours de
la prochaine année budgétaire, de l'année
budgétaire en cours effectivement, de garder l'accent du
ministère sur les services tant à la population qu'à
l'administration.
En d'autres mots, si le ministère des Communications a une
vocation de documentation technique et de services téléphoniques
et d'équipement technologique des communications, il a surtout dans mon
esprit, une vocation de service à l'administration, d'un
ministère à un autre et à l'intérieur d'un
ministère et aussi une vocation de service auprès de la
population.
Je pourrais brièvement, M. le Président, traiter de
l'ensemble du ministère et peut-être que cela faciliterait ensuite
l'étude point par point des crédits et aussi les questions que
vous pourriez poser. Dans un premier temps, vous me permettrez de faire la
synthèse des activités du ministère au cours des deux
derniers mois et dans second temps, je pourrai, comme je vous l'ai dit, dresser
les perspectives qui s'inspirent dans une large mesure de la politique des
communications, décrites dans le livre vert publié il y a plus
d'un an et approuvé par le conseil des ministres.
Il faut cependant tenir compte dans ces perspectives d'avenir,
évidemment, des contraintes budgétaires qui se traduisent par les
augmentations relativement minimes de budget aux articles que j'ai
mentionnés tout à l'heure. Le bilan des activités du
ministère pour 71/72 doit d'abord porter sur le domaine technologique.
Dans le domaine technologique, le ministère comprend deux grandes
directions générales: la direction générale de
l'exploitation et la direction générale du génie.
La direction générale de l'exploitation elle-même se
subdivise en trois services: l'audio-visuel, les radiocommunications, la
téléphonie et la transmission des données. La direction de
l'audio-visuel s'est concentrée, au cours de l'année, en
collaboration avec la direction générale du génie, sur la
préparation d'un cahier de directives techniques où on peut
trouver les définitions nécessaires, les normes de performance
touchant aussi bien le matériel que son installation et les essais
techniques préalables à une acceptation.
Ce service est également intervenu dans le domaine de
l'assistance technique, suite à plusieurs demandes dirigées par
le ministère de l'Education. Les services des radio-communications
effectuent des études et des recherches visant au développement
rationnel des commu- nications au Québec et essentiellement à
partir des réseaux du gouvernement. Parmi les activités
importantes pour l'année fiscale écoulée, il faut citer,
entre autres, l'établissement d'un service de
radio-téléscripteurs, utilisant la gamme HF, assurant ainsi les
communications écrites entre Québec et les principaux centre du
Nouveau-Québec, Fort George, Poste-à-la-Baleine et Fort Chimo, de
même qu'entre ces trois centres et Povungnituk.
Ce réseau sera utilisé par le ministère des
Richesses naturelles qui en avait fait la demande au ministère des
Communications. Il devrait satisfaire aux besoins essentiels de communication
du ministère avec ces centres du nord du Québec.
La mise en service de ce réseau est effectivement
déjà commencée. L'inventaire des appareils de
radio-communication appartenant au gouvernement du Québec a
été entrepris par cette direction et n'est pas encore
complété. A l'aide de données fournies par la direction
générale du Nouveau-Québec et de la commission scolaire
régionale du Nouveau-Québec, nous avons commencé l'analyse
des besoins de communication au Nouveau-Québec en relation avec
l'utilisation projetée du satellite Anik. Un rapport préliminaire
a été préparé en juillet 1971. Il a
été utilisé dans de nombreuses réunions concernant
l'implantation de la télévision, Telesat et Radio-Canada dans ce
territoire, de même que l'amélioration du service
téléphonique local à l'aide de stations terrestres de
faible capacité.
Le service de la téléphonie et de la transmission des
données a pour principale responsabilité l'analyse des besoins
des ministères et des organismes gouvernementaux en matière de
service téléphonique, en matière de services intercentres,
de transmission des données, la préparation et la publication du
répertoire téléphonique gouvernemental, de même que
la réception et la vérification des comptes des divers
fournisseurs.
Dès la prise en charge par le ministère des Communications
du compte téléphonique du gouvernement, qui était
auparavant comme vous le savez aux Travaux publics, la direction a
étudié l'utilisation des circuits des lignes
téléphoniques louées par le gouvernement, afin d'en
assurer une utilisation optimale. On a constaté que la compagnie Bell
Canada avait fourni une quantité très considérable de
circuits privés au gouvernement, mais que la planification de
l'assignation et de l'utilisation de ces circuits manquait presque
totalement.
On a donc exigé à l'occasion de la mise en service de
l'échange électronique de Bell Canada en décembre 1971 une
redistribution des circuits qui existaient à ce moment et il en est
résulté une capacité plus grande d'acheminement des appels
sans augmentation immédiate du nombre de circuits.
Une étude des besoins du ministère de la Voirie a
amené l'installation d'un réseau de
téléscripteurs au coût annuel de $25,000 alors
qu'une proposition originale d'une entreprise pour un réseau de beaucoup
supérieur aux besoins du même ministère aurait
coûté quelque $200,000. C'est là un exemple concret
d'économie que peut entraîner une surveillance adéquate
appuyée par l'expérience des spécialistes du
ministère des Communications.
A la demande du ministère des Affaires sociales, la direction de
la téléphonie a participé à l'étude d'un
réseau de transmission des données devant relier quelque 130
localités de la province à l'ordinateur central du
ministère des Affaires sociales. Afin d'assurer un meilleur
contrôle des équipements téléphoniques et des sommes
payées aux compagnies de téléphone, on a exigé de
celles-ci une revision complète du mode de facturation. Alors que le
ministère recevait quelque 1,500 comptes mensuellement, ce
système sera modifié, afin que chaque compagnie de
téléphone fournisse dorénavant une facture unique, pour
l'ensemble des services loués au gouvernement du Québec.
Cette facture sera accompagnée de tous les détails
pertinents concernant les équipements utilisés. Quant à la
direction générale du génie, elle se divise en trois
services. La direction des équipements spécialisés, la
direction des télécommunications et télédiffusion,
de même que la direction de l'audio-visuel. Cette direction a fait une
étude des services d'interphone dans les édifices publics,
hôpitaux, prisons, édifices à bureaux, tunnels, etc., afin
de déterminer s'il est plus avantageux de les acheter et de les
entretenir plutôt que de louer un service téléphonique
intégré, de louer donc des compagnies de téléphone
un service téléphonique intégré.
La direction a recommandé comme politique nouvelle de louer les
services intégrés des compagnies de téléphone. Dans
trois cas, celui du centre psycho-social du Saguenay, de l'Hôpital de
Saint-Jérôme et du CEGEP de Shawini-gan, il s'est
avéré plus rentable de procéder ainsi, sans diminution de
la qualité des services. La direction a également fait des
études de planification et de coordination dans l'implantation des
nouvelles installations ou encore de modifier celles qui existent
déjà, afin de répondre aux demandes le plus
avantageusement possible. Elle a collaboré à divers projets,
notamment celui du centre de ski du mont Sainte-Anne, du palais de justice de
Montréal, de la prison d'Orsainville et du complexe G.
La direction des télécommunications et
télédiffusion a eu quant à elle à définir et
traduire les besoins en termes d'équipement technique des
systèmes suivants: salles de conférence,
amphithéâtres, radiocommunication et télévision en
circuit fermé pour les complexes G et H. Cette direction a
également procédé à la préparation du mandat
des ingénieurs-conseils et vérifié les plans et devis de
l'installation. Les travaux accomplis par cette direction on souvent
été poursuivis avec la collaboration du service de l'audio-visuel
de la direction générale de l'exploitation.
C'est ainsi que les deux directions ont coopéré dans la
préparation d'un cahier de directives techniques, où on peut
trouver les définitions nécessaires, les normes de performance,
touchant aussi bien le matériel que son installation, et les essais
techniques préalables à une acceptation. Ces normes sont
destinées aux implantations d'équipement de réception et
de distribution de télévision dans les édifices publics et
principalement dans les commissions scolaires.
Voilà pour l'aspect technique des communications. Maintenant,
quelques mots sur les communications dites sociales, c'est-à-dire les
services aux citoyens et les communications entre personnes. Ces communications
sociales sont essentiellement sous la Direction générale des
communications gouvernementales.
Rattaché au ministère des Communications depuis le 1er
avril 1971 par arrêté en conseil, l'Office d'information et de
publicité et tout son personnel d'agents d'information, y compris ceux
oeuvrant dans les ministères, a pris le nom de Direction
générale des communications gouvernementales. Elle regroupe les
services de l'audio-visuel, des expositions, de la rédaction, de la
publicité, des relations publiques et de l'accueil, de la photographie
et est chargée de la publication, entre autres, de "Québec en
bref", publié en français et en anglais pour diffusion à
l'étranger.
Un réseau de bureaux régionaux de renseignements et
d'information a été développé ces dernières
années. Maintenant, la plupart des régions économiques du
Québec sont pourvues d'un bureau régional, soit Rimouski,
Montréal, Hull, Québec, Sherbrooke, Rouyn et
Trois-Rivières.
Le service de l'audio-visuel, qui est sous cette Direction
générale des communications, fait l'enregistrement sur bande
magnétique et magnétoscopique d'entrevues avec les chefs de
ministère ou les fonctionnaires et offre quotidiennement à 37
stations de radio, de même qu'à 9 compagnies de câble du
Québec ses services d'enregistrement.
Le service des expositions, qui est également sous cette
direction générale, en plus de participer à 16 expositions
dites régionales, a participé à 4 salons à Place
Bonaventure, soit le Salon de la femme, celui du camping et du sport, celui de
l'épicerie et celui de l'avenir; aussi le Salon de l'éducation
à Jonquière et le Salon du livre du Saguenay, au même
endroit. Ce service était aussi au rendez-vous à l'Expo culinaire
de Vaudreuil, l'Expo du Cap-de-la-Madeleine, à la Foire internationale
de Tunis, à l'Exposition internationale de l'artisanat à
Québec, de même qu'à trois congrès, à
Toronto, Pointe-au-Pic et Québec.
Le service de la rédaction, très brièvement, est
situé au niveau de l'information générale, de
l'information régionale et des communiqués concernant les lois.
Dans le premier cas, on a expédié plus de 2,500
communiqués et près de 1,000 nouvelles pour la radio et la
télévision.
Du côté de l'information régionale, qui s'adresse
aux quelque 1,600,000 lecteurs des 182 hebdos régionaux, on a produit
au-delà de 6,000 communiqués. Plusieurs de ces textes ont
été adressés régulièrement après
traduction à 48 journaux d'immigrants.
Le service de la publicité, en collaboration avec les services
d'information des ministères, a entrepris 60 actions publicitaires
différentes au cours de l'année.
Le service des relations publiques et de l'accueil a d'abord maintenu
des relations avec diverses associations de diffuseurs, de même qu'avec
les praticiens des relations publiques d'entreprises privées ou d'autres
gouvernements. Il a également vu à l'accueil de journalistes de 7
pays étrangers. Il a participé à l'accueil de nombreux
journalistes sportifs, invités notamment du haut-commissariat et
couvrant les compétitions de ski pour la Coupe du monde. Enfin, ce
service a facilité le tournage de deux films dans le
Nouveau-Québec, pour la BBC de Londres.
Quant au service de la photographie, il a produit 80,000 photos et 1,200
diapositives pour les ministères et media d'information.
Quant au service de renseignements, le bureau régional de
Québec, devant l'importance prise par la demande de renseignements, se
concentre maintenant sur cette activité. On a répondu, l'an
dernier, à plus de 4,000 de ces demandes de renseignements, la plupart
formulées par lettre.
A la demande du ministère des Travaux publics, le
ministère des Communications a entrepris de sensibiliser les
fonctionnaires à l'aménagement paysager dans les nouveaux locaux.
On a ainsi formé un groupe de travail sur l'information préalable
à l'aménagement dans les complexes G et H. A cette fin, on a
réalisé deux films de vingt minutes sur le sujet,
distribué dix numéros d'une revue, intitulée Habitat
paysage, recruté une douzaine d'hôtesses à qui on a
donné des cours spécialisés à cette fin. Dès
la fin de 1971, par groupes de 25, les fonctionnaires pouvaient
séjourner environ une demi-journée au plancher
expérimental de l'édifice H, pendant qu'un responsable informait
différents groupements de la ville du bien-fondé de la
décision du ministère des Travaux publics au sujet du nouvel
environnement.
Une centaine de ces groupes ont été reçus. Environ
8,000 personnes ont visité les lieux jusqu'à maintenant et plus
de 20,000 fonctionnaires ont été rejoints par les publications ou
par d'autres moyens.
La Direction générale de l'édition, qui est une
direction générale extrêmement importante du
ministère des Communications et qui s'occupe essentiellement de
publications gouvernementales, a été créée en vertu
d'un arrêté en conseil approuvé le 1er juin 1971. Elle
regroupe, tel que mentionné précédemment, le service des
publications, le service de la polycopie, le service d'édition
officielle et de diffusion, le service de la normalisation visuelle, le service
de la traduction et le service des bibliothèques et de la
documentation.
Quant au service des publications, un système d'inventaire des
publications gouvernementales est en voie d'élaboration. On peut estimer
à environ 3,000 le nombre de publications diffusées par le
gouvernement et à environ 1,200 le nombre de publications, de
dépliants et de brochures publiés en une année. On a
complété l'élaboration de normes et procédures
régissant les publications gouvernementales. Ces normes prévoient
une procédure très rigoureuse de contrôle de la
qualité visuelle des publications. Elles seront mises en place au fur et
à mesure qu'elles seront complétées et au fur et à
mesure qu'elles pourront l'être compte tenu de la disponibilité
technique, si vous voulez, des ministères.
Quant au service de la polycopie, que tout le monde connaît, le
total des impressions en régie est d'environ 200,000,000 de feuilles par
année. On a accordé au cours de l'année cinq contrats
à des imprimeries de Québec pour effectuer des travaux à
gros tirage ou des travaux très urgents. On a établi un centre de
reproduction à l'édifice gouvernemental de Rimouski; les
ministères qui ont élu domicile aux complexes G et H ont
maintenant à leur disposition un service central de la photocopie et de
la polycopie.
Suite au déménagement sur la rue Sainte-Catherine du
comptoir de Montréal de L'éditeur officiel, les ventes mensuelles
sont passées, au service d'édition officielle et de diffusion, de
$2,500 à $8,000. La Gazette officielle est maintenant divisée en
deux sections, comme vous le savez. Des démarches ont été
faites pour déménager à une autre adresse le comptoir de
Trois-Rivières de l'éditeur et pour ouvrir d'autres comptoirs,
notamment à Rimouski, Hull et Rouyn. Des rencontres ont eu lieu avec les
dirigeants de l'Office du film du Québec en vue de la vente des
productions de cet organisme au comptoir de l'éditeur. Il y a eu
participation de l'éditeur à l'exposition nationale de Toronto,
au salon du livre de Jonquière et au congrès de l'Association des
bibliothécaires de langue française.
Un service qui est moins connu mais qui est aussi assez important
à mon avis est celui de la normalisation visuelle. Différentes
étapes ont été franchies par ce service au cours de
l'année dans trois grands projets: l'identification visuelle de la
papeterie, l'identification visuelle des édifices gouvernementaux et
l'identification visuelle des véhicules du gouvernement. Au sujet de ce
dernier projet, le ministère des Transports a consenti à faire la
première expérience de repeindre tous ses véhicules selon
les indications fournies par le service de la normalisation visuelle. Il
devrait en résulter, en plus d'une amélioration de la
qualité de la présentation visuelle, des économies tant au
niveau de l'imprimerie qu'au niveau de l'identification des édifices et
des véhicules.
Le ministère des Communications est aussi
responsable d'un service de traduction. Ce service a entrepris une
étude sur les possibilités de participation au programme
fédéral d'assistance aux services de traduction provinciaux. Il a
obtenu l'autorisation d'ouvrir une succursale du service de la traduction
à Montréal et de mettre en place un service
d'interprétation devant servir principalement à l'Immigration,
à la Justice et au Travail. Le service de la traduction a
commencé à mettre en place un service de traduction technique et
scientifique. L'équipe de traducteurs de la Gazette officielle a
été rattachée au service de la traduction et l'inventaire
des services de traduction des ministères a été
amorcé.
Il est davantage intéressant peut-être, M. le
Président, de dire quelques mots, après avoir fait ce rapide tour
d'horizon des activités de l'année dernière, des
activités projetées pour 72/73, étant évident que
c'est sur ce point que porte la discussion budgétaire.
Restructuré en trois grandes directions générales,
sous la Direction générale des services techniques, regroupant la
Direction du génie et de l'exploitation, la Direction
générale des communications gouvernementales, l'ancienne OIP, et
la Direction générale de l'édition, le ministère
des Communications, avec des effectifs et un budget de même ampleur que
celui de l'an dernier, se propose d'apporter, au cours du prochain exercice,
une dimension et des réalisations nouvelles tant dans le domaine de la
communication technologique que dans le domaine de la communication
sociale.
Dans le domaine de la communication technologique, le premier programme
prévu au budget comporte trois élément importants:
Orienter le développement des réseaux de communications
établis en fonction des valeurs de l'ensemble de la population,
surveiller l'utilisation des réseaux de communications et apporter une
solution à tous les problèmes techniques de communications pour
l'ensemble des ministères du gouvernement, ainsi que pour les organismes
publics, corporations municipales, communautés urbaines et
régionales. Voilà quels sont ces objectifs.
Un budget de $1,080,000 est prévu à ce programme avec des
effectifs autorisés de 51 personnes. Pour atteindre ces objectifs, le
ministère devra effectuer les recherches nécessaires aux fins de
déterminer les besoins socio-économiques que les réseaux
de communications établis au Québec doivent satisfaire, de
même que le cadre juridique dans lequel ces réseaux doivent
oeuvrer. De plus, le ministère devra, en fonction des valeurs et des
besoins de l'ensemble de la population, orienter le développement
technico-économique des réseaux de communications établis
au Québec, en surveiller l'utilisation tout en favorisant la production
de biens et de services de communications au Québec.
Le second programme au budget dans le domaine technologique vise
à fournir au ministère des services de communications
adéquats et efficaces, au meilleur coût possible, et à
faire profiter les organismes gouvernementaux de l'utilisation de certains de
ces services. Un budget de $9,176,700 est prévu à ce programme
avec des effectifs de 92 personnes. Ce programme répond à un
besoin de centralisation et de concentration des efforts en vue de fournir
à l'ensemble du gouvernement des services de communications à la
fois efficaces et rentables. Ce programme comporte, entre autres,
l'établissement de normes de services, l'installation des
équipements requis pour répondre aux besoins de communications
téléphoniques, de transmission de données et de
radio-communications. Il comporte, dans ce dernier cas, la
responsabilité de l'exploitation et de l'entretien des
équipements de propriété gouvernementale.
Le programme vise également à fournir un contrôle
efficace des dépenses gouvernementales dans les secteurs
précités. Il comprend également la négociation des
contrats de services de communications avec les divers fournisseurs.
Pour atteindre les objectifs visés, le ministère doit
répondre rationnellement à tous les besoins grandissants des
ministères et organismes en augmentant la productivité et le
degré d'utilisation des technologies modernes de communications. Il doit
de plus assurer un contrôle efficace des dépenses pour
l'application de normes de services et le maintien de statistiques plus
précises.
Quant aux communications sociales, le programme du ministère
vise, d'une part, à produire et diffuser des publications, photos et
documents imprimés et audio-visuels destinés au public du
Québec et aux publics étrangers, de même qu'à
projeter une image cohérente, uniforme et dynamique du Québec et,
d'autre part, à informer les fonctionnaires et l'opinion publique
québécoise et étrangère sur les politiques et les
activités de l'Etat, ainsi qu'à tenir le gouvernement au courant
de l'opinion publique. Il s'agit effectivement de communication plutôt
que d'information, la communication supposant effectivement information dans un
double sens. Les besoins à satisfaire, visés par un tel
programme, pourraient se résumer en fait ainsi : imprimer et faire
imprimer de même que mettre à la disposition du public les lois,
décrets, ordonnances, règlements et codes qui le concernent et
régissent certaines de ses activités sociales ou
professionnelles; mettre à la disposition des citoyens et des groupes
les publications, brochures, documents qui traitent de la vie culturelle,
économique et sociale du Québec et les aident à mieux
assurer leur développement et leur épanouissement et à
devenir de meilleurs citoyens; organiser des bibliothèques collectives
et un centre de documentation pour assister les législateurs, les
administrateurs et les fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions;
coordonner les travaux d'impression du parlement, du gouvernement.
Le ministère doit également établir des services de
communications pour l'ensemble du gouvernement et coordonner ces services avec
les services établis par les organismes publics. Par
l'intermédiaire de la Direction générale des
communications gouvernementales, il doit mettre sur pied, dans chacune des
régions administratives du Québec, des services de communications
gouvernementales, contribuer à l'établissement, dans chacun des
ministères, des directions de communications regroupant l'ensemble des
services, moyens et fonctions de communications; maintenir les activités
suivantes: information, exposition, publicité, films, photos, cassettes,
imprimés, banques de données et informatique.
Un budget global de $6,212,300 est alloué à ce programme,
avec des effectifs de 352 personnes. Comme on peut le constater, il faut, dans
ce domaine plus que dans tout autre, que le travail soit fait, non pas par des
ordinateurs et des moyens techniques, mais bien par du personnel
spécialisé.
La Direction générale des communications gouvernementales
retiendra de cette somme le montant de $3,395,700 avec des effectifs de 164
personnes.
Cette direction aura la responsabilité d'une direction de
services spécialisés comprenant dix services, sept directions
régionales, et vingt directions ministérielles.
La direction générale de l'édition, de son
côté, aura la responsabilité d'une direction des
publications, une direction de la polycopie, une direction de l'édition
officielle et de la diffusion, une direction des bibliothèques et
documentations, une direction de la traduction, une direction de la
normalisation visuelle.
Enfin, nous avons accordé, pour une première fois, cette
année, un budget de fonctionnement aux sept directions
générales de communications gouvernementales de Québec,
Montréal, Sherbrooke, Rouyn-Noranda, Hull, Rimouski et
Trois-Rivières. Le montant alloué à ces directions est de
$995,000.
Il faut bien dire quelques mots aussi, à l'intérieur du
ministère des Communications, des organismes qui en dépendent,
telle la Régie des services publics. En tant que ministre des
Communications, j'ai la responsabilité de la Régie des services
publics. Comme vous le savez, il s'agit d'un tribunal de droit administratif
ayant une juridiction considérable en matière d'expropriation et
aussi de communication. Au cours de l'année qui vient de
s'écouler, la Régie des services publics a surtout porté
son énergie à rationaliser son activité afin de rendre un
meilleur service aux citoyens. C'est surtout dans le domaine de l'expropriation
qu'elle a apporté ses efforts. C'est ainsi que, par
l'établissement d'un rôle régulier découlant de la
modification de ses règles de pratique, la Régie a pu instaurer
un meilleur contrôle des dossiers qui lui étaient soumis et a fait
disparaître l'arbitraire qui avait pu exister antérieurement dans
l'ordre des priorités des causes à entendre.
Il faut également souligner que les régisseurs
n'interviennent plus dans les dossiers lorsqu'il y a règlement entre les
parties, sauf en ce qui concerne l'aspect du contrôle de ses propres
règles de pratique. Ces modifications ont réduit
considérablement le temps que les régisseurs devaient consacrer
à l'examen des causes qui leur étaient soumises et, par voie de
conséquence, a pu réduire sensiblement le nombre de dossiers en
suspens.
La Régie des services publics tient maintenant des séances
régulières, contrairement à ce qui se faisait autrefois,
les trois premières semaines, un banc siégeant à
Montréal, un autre siégeant à Québec, la
quatrième semaine. De plus, un banc est itinérant,
c'est-à-dire qu'il voyage dans les autres districts judiciaires,
siégeant en moyenne deux semaines par mois. A cause de
l'amélioration dans sa façon de procéder, la Régie
a pu, au cours des derniers mois, liquider presque ses différents
rôles, spécialement en ce qui concerne la région de
Trois-Rivières et de Québec. De nombreuses causes
s'étaient accumulées par suite des opérations
d'expropriation par le ministère de la Voirie et des opérations
de rénovation urbaine importantes.
En ce qui concerne le secteur des communications, la Régie des
services publics a continué de statuer sur les demandes qui lui
étaient dirigées par les diverses compagnies de
téléphone, sous la juridiction du Québec, et à ce
point de vue, il y a eu lieu de signaler son intervention auprès de
Télébec qui a eu, comme conséquence, une
amélioration des services de cette société.
Règle générale, les ordonnances de la régie
ont eu comme conséquence une amélioration des services à
la population sans que l'ensemble des tarifs de base des compagnies de
téléphone sous sa juridiction n'ait augmenté.
Dotée d'un budget de $440,000 en 71/72, la régie aura
besoin, au cours du présent exercice, de $481,200. Elle devrait,
après la sanction des lois 35 et 37, présentement à
l'étude en commission parlementaire, voir ses obligations accrues dans
le domaine des communications.
Quant à Radio-Québec, un organisme qui dépend
également du ministre des Communications, Radio-Québec
n'étant pas encore détenteur d'un permis de diffusion, a dû
concentrer ses efforts, au cours de l'année 1971-1972, à la
production de documents audio-visuels pour le compte des divers
ministères et organismes paragouvernementaux.
Malgré les obstacles causés par de fréquentes
remises en cause de projets, de concours et d'échéancier ainsi
que par la grève de l'Union des artistes, la production a connu une
croissance notable tant en radio qu'en télévision à
Radio-Québec. Au cours de l'année 1971-1972, Radio-Québec
a produit 662 documents d'une durée totale de 191 heures 15 minutes, ce
qui représente un progrès de plus de 50 p.c. sur l'année
précédente.
Il est difficile de déterminer la croissance de
la production uniquement par le nombre de documents
réalisés, il varie considérablement en importance et par
le nombre d'heures de production, certains documents très courts
requièrent autant de soins que d'autres productions plus longues.
Par ailleurs, il n'existe pas de point de comparaison valable entre la
production éducative de manuels audio-visuels et la production au jour
le jour des stations de radio et de télévision privées ou
même de Radio-Canada.
Toutefois, afin de parvenir à une approche acceptable de cette
question, nous avons convenu de diviser la production en unités
représentant un quart d'heure de réalisation de
télévision en couleur ou une demi-heure en blanc et noir, sans
dramatisation, ou heure d'audio-vision, de disques et de photocopies de
diapositives.
Cette méthode d'évaluation appliquée aux
années antérieures en unités de production nous donne le
tableau suivant: pour l'année 68/69: 18 unités de production.
Pour l'année 69/70: 281 unités de production. Pour l'année
70/71: 288 unités de production. Pour l'année 71/72: 443
unités de production et les prévisions pour l'année 72/73
sont de l'ordre de 700 unités de production.
La production de Radio-Québec est donc en nette progression et il
est à prévoir que cette courbe ascendante continuera de se
développer à mesure que s'établiront des modes de
fonctionnement plus harmonieux entre Radio-Québec et les
ministères clients. Elle montera évidemment en flèche le
jour où Radio-Québec deviendra diffuseur. L'activité de
Radio-Québec ne se résume cependant pas, comme on le croit trop
souvent, à la production audio-visuelle. Les ministères font
également appel à l'expérience de l'Office de
radio-télédiffusion, soit pour des installations
électroniques ou encore pour des consultations sur le plan de la
production de documents ou la formation de personnel compétent en
audio-visuel. Par rapport à ce dernier point, l'office a organisé
au profit des étudiants de l'université du Québec, au
moins 468 heures de stage.
Radio-Québec apporte également sa contribution à la
coopération franco-québécoise, et je crois qu'il est
important de le noter. Deux stages de 30 professeurs chacun, dix
Français et vingt Québécois, se sont
déroulés dans le cadre de l'atelier
franco-québécois géré et exploité par
Radio-Québec. Ces stages ont totalisé 180 heures
d'activités:
Une autre activité fort importante de l'office qui est due en
grande partie à l'absence de moyens de diffusion consiste dans le tirage
de copies. Ainsi, en 71/72, l'office a reproduit pour distribution 67,693
copies de disques ou de bandes magnétiques, 3,281 copies de films ou
bandes magnétoscopiques et près de 316,800 copies de
diapositives. Ce mode secondaire de diffusion qui est ignoré par le
public explique, en partie, la méconnaissance que l'on a de
Radio-Québec et l'impression répandue que la production y
est pratiquement inexistante. De façon générale, on
n'attribue à Radio-Québec que ce qui est diffusé sur les
ondes de Radio-Canada ou des postes privés et, encore là, on ne
fait pas toujours la distinction entre la maison de production et la maison de
diffusion.
Pour tenter de réduire le plus possible les coûts
d'opération de Radio-Québec, compte tenu des services gratuits
spécifiques que doit assumer l'entreprise d'Etat et dont les
dépenses ne sont que partiellement comblées par l'imputation des
coûts de production et de diffusion aux ministères commanditaires,
$1,325,000 environ en 72/73, Radio-Québec a entrepris au cours de
l'année fiscale qui vient de s'écouler une modeste
activité commerciale.
Elle a permis de recueillir $317,900 et provient surtout de projets de
production et de distribution. L'office a l'intention d'intensifier cette
activité au cours de 72/73 toujours dans le cadre de sa production
éducative.
Tout en continuant de satisfaire les besoins croissants des
ministères commanditaires sur le plan de la production et de la
distribution des documents qui en découlent et en fournissant un
programme de formation en audio-visuel qui représente déjà
1,500 heures d'activités pour les stagiaires déjà inscrits
ou en voie de l'être, l'année 72/73 sera pour Radio-Québec
la plus significative de sa courte histoire puisque l'office s'engage
résolument dans l'exercice de la partie la plus importante de son
mandat, celui de diffuseur. La justification de l'Office de
radio-télédiffusion du Québec vis-à-vis du citoyen
actionnaire consiste précisément à lui donner une
présence réelle et quotidienne dans un maximum de foyers en
répondant aux immenses besoins des Québécois en
matière d'éducation, qu'il s'agisse de formation
générale, professionnelle ou civique.
M. le Président, vous m'excuserez d'avoir pris autant de temps
pour faire le tour des activités du ministère des Communications,
de la Régie des services publics ou de l'Office de
radio-télédiffusion du Québec, de même que pour vous
donner les grandes lignes des activités prévues pour les
années à venir. Je crois qu'il était important de le
faire, si on veut bien comprendre le sens des activités du
ministère des Communications de même que le sens aussi des actions
qui sont souvent méconnues du public et qui prêtent à des
critiques de personnes qui, même si elles s'y connaissent en
matière de communication et en matière de transmission, d'image
et de contenu, sont souvent inconscientes du rôle de service public que
doit rendre un organisme comme Radio-Québec ou des organismes comme la
direction générale des communications auprès des
ministères.
Tout ce qui se fait dans ces organismes ne prête pas
nécessairement à éclat et ne prête pas
nécessairement à des vues ou des visions impressionnantes. Il
n'en reste pas moins que, sous ce travail extérieur apparent, se cache
encore une
plus grande partie du travail; c'est ce travail que nous voulons
continuer avec le budget que nous demandons à l'Assemblée
nationale d'adopter pour l'exercice financier 72/73.
M. LE PRESIDENT: La parole est au député de Chicoutimi. Je
voudrais mentionner que le député Ostiguy, de Rouville, est
rapporteur officiel auprès de la commission, et que le
député de Lafontaine remplace le député de
Saint-Jacques.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je remercie le
ministre des renseignements qu'il nous a donnés et je le remercie
d'avoir bien voulu faire ce tour d'horizon qui est de nature à nous
faire comprendre le rôle du ministère des Communications de
même que certains aspects inconnus de son activité.
Le rôle du ministère des Communications, on l'a
conçu particulièrement depuis trois ans en fonction de
Radio-Québec et en fonction de certaines orientations que la
création de Radio-Québec avait mises en évidence. L'on
semblait oublier pour autant qu'au ministère des Communications
existaient d'autres champs d'activités que le ministre a tenté de
couvrir et d'expliquer, de manifester, ce dont nous lui savons gré.
Avant de faire les observations générales que j'entends
faire, M. le Président, je voudrais demander au ministre s'il lui serait
possible de nous faire tenir pour tout ce qui concerne les catégories 4
de chacun des articles, sous les titres Services professionnels, ça
revient à peu près à tous les articles, des documents nous
indiquant la nature de ces services, quels services ont été
requis l'an dernier par le ministère et quels sont ceux que le
ministère entend requérir cette année,
particulièrement en ce qui concerne des agences privées, des
individus, des professionnels de l'extérieur. C'est une demande que je
fais au ministre, que nous avons faite en commission de l'éducation;
s'il était possible au ministre de nous faire tenir ces renseignements,
nous lui serions reconnaissants de le faire le plus tôt possible afin que
les discussions ne s'éternisent pas sur ce poste.
Je reviens, M. le Président, aux observations d'ordre
général que j'entendais faire en soulignant à nouveau que
le ministère des Communications ne comporte pas seulement l'Office
d'information et de publicité, l'Office de
radio-télédiffusion du Québec, la Régie des
services publics, mais qu'il regroupe un ensemble de services qui se trouvaient
dispersés dans divers ministères et dont il est bon de savoir
exactement de quelle nature ils sont et de quelle utilité
également ils peuvent être pour le gouvernement et pour les
citoyens en général. En abordant l'étude des
crédits des Communications, M. le Président, je me sens un peu
embarrassé du fait que trois sujets qui me paraissent essentiels sont en
quelque sorte sub judice, du fait qu'il y a inscrits au calendrier de travail
de la Chambre des projets de loi, soit les projets 35, 36 et 37 que nous ne
pouvons pas discuter ici, au sujet desquels nous pouvons peut-être
obtenir certains renseignements d'ordre général du ministre,
renseignements qu'il nous a d'ailleurs déjà donnés lors de
l'étude en seconde lecture de ces projets de loi. Notre examen est par
conséquent limité aux articles spécifiques du budget.
Ce n'est que par mode d'ex cursus que nous essaierons de tirer du
ministre certains renseignements qu'il ne nous aurait pas encore fournis, et
obtenir de lui aussi des renseignements concernant les étapes des
négociations en cours et qui paralysent particulièrement l'un des
organismes les plus importants du ministère dont il a la
responsabilité, Radio-Québec.
M. le Président, j'aimerais demander au ministre, s'il lui est
possible de le faire, je vais procéder par mode de questions, il pourra
me répondre à la fin de mon intervention et de celles de mes
collègues, où en est le dossier des relations entre le
Québec et le gouvernement central en ce qui concerne
spécifiquement Radio-Québec et les possibilités de
diffusion du gouvernement du Québec sur le territoire du Québec
ou à l'extérieur du Québec. Je pose la même question
au ministre en ce qui concerne toute la question du ou des satellites et je
pose une question que mon collègue, le député de Bagot,
aura l'occasion de discuter plus à fond, je la pose tout de suite pour
que le ministre se prépare à y répondre: qu'est-ce qui se
passe dans le domaine de la câblodiffusion et de la
câblodistribution et quel est le travail que le ministère des
Communications a accompli dans ce domaine et qui pourrait être visible,
qui se serait manifesté au cours du dernier exercice ou qui pourrait se
manifester au cours de l'exercice que nous entreprenons? J'aimerais aussi que
le ministre me fournisse des renseignements sur la politique d'édition
qu'il se proposait de mettre de l'avant. Il nous a parlé des
publications gouvernementales. De son côté, le ministre de
l'Education et le ministre qui était ministre des Affaires culturelles
nous avait indiqué l'an passé que le gouvernement entendait
revoir toute cette politique des publications gouvernementales. Sans aller au
fond de la question, lors de l'étude des projets de loi auxquels je
faisais allusion tout à l'heure, nous avons eu l'occasion de demander au
ministre quelle était exactement la politique que le gouvernement
entendait mettre de l'avant dans le domaine des publications et s'il s'agissait
d'un contrôle qui permettrait au ministre des Communications de regrouper
les publications gouvernementales de quelque ministère qu'elles
émanent et d'établir ainsi une sorte de normalisation de
l'édition gouvernementale et non pas seulement des documents
d'information de la nature de ceux dont le ministre nous a parlé tout
à l'heure.
Comme je le soulignais tantôt, il est un peu gênant,
frustrant, devrais-je dire, de parler du ministère des Communications
à un moment où
justement nous aurons à discuter de trois projets de loi majeurs
qui vont infléchir considérablement la politique des
communications du Québec. Il y a l'Office de
radio-télévision du Québec, il y a l'Office d'information
et de publicité du Québec, il y a même la Régie des
services publics du Québec qui font l'objet de projets de loi
spécifiques inscrits au calendrier de travail de la Chambre et dont nous
ne pouvons pas discuter ici, sauf comme je le disais tantôt si le
ministre veut bien nous fournir des renseignements indiquant qu'il y a
progrès tout particulièrement en ce qui concerne le contentieux
fédéral-provincial dans le domaine de la diffusion, radio,
télédiffusion, câblodistri-bution,
téléphonie, etc. Le ministre nous a parlé tout à
l'heure des réseaux de communications téléphoniques du
gouvernement. Il nous a parlé également des réseaux de
communications téléphoniques à l'intérieur des
frontières du Québec, il a mentionné notamment le cas de
Télébec.
Je lui serais reconnaissant de bien vouloir faire le point sur le cas de
Télébec et sur le dossier de cette société qui
menacerait, selon ce qu'on nous a dit, le Québec et pourrait,
éventuellement, le priver de sa compétence en matière de
surveillance des sociétés qui exploitent des services
téléphoniques sur le territoire québécois. Je dis
tout de suite au ministre que je me suis renseigné, quant à moi.
J'ai eu des rencontres avec des responsables de certaines
sociétés de téléphone. J'aimerais que le ministre
démystifie la question, fasse le point et renseigne, d'une façon
précise, les citoyens sur un sujet qui, il le sait, a fait l'objet de
nombreuses questions en Chambre, de commentaires de la presse sans que personne
ne touche vraiment le fond du problème et ne mette, en évidence,
certaines réalités qui sont moins graves de conséquences
qu'on ne veut le faire croire.
M. le Président, en parlant tout à l'heure de
Radio-Québec, c'est-à-dire de l'activité de
Radio-Québec, le ministre a insisté sur la production des
documents, sur les relations de Radio-Québec avec les stations
privées et Radio-Canada. Il a évoqué la possibilité
de diffusion. J'aurais voulu qu'il fût beaucoup plus explicite, qu'il
nous indique quelle est exactement la nature de ces documents et quelle est
leur utilisation pratique. A quelle clientèle s'adresse les documents
que produit Radio-Québec, quel est le genre de relations qui se sont
établies ou qui s'établiront entre Radio-Québec et les
stations privées et Radio-Canada, quelle est la situation, à
l'heure actuelle, en ce qui a trait à ces relations? Il n'apparaît
pas encore, très clairement, aux citoyens du Québec, et
même à nous, parlementaires, que Radio-Québec ait
manifesté sa présence ou ait justifié sa fonction sociale.
Je souhaiterais que le ministre soit beaucoup plus explicite à ce sujet.
Radio-Québec est, certes, de création récente, mais il est
important de savoir quels sont les services qu'elle a rendus jusqu'à
présent et quelle est l'envergure de ceux qu'elle pourra rendre
éventuellement.
Il en est de même de ce qu'on appelait l'Office d'information et
de publicité. J'aimerais obtenir du ministre je lui poserai les
questions en temps utile les renseignements sur les publications
gouvernementales, sur le coût de certaines productions. Notamment,
j'aimerais savoir si c'est bien le ministère des Communications qui a
été responsable de cette publication émise par le
ministère de la Fonction publique à l'occasion des
négociations, ce document qui avait été encarté
dans le magazine "Perspectives" et qui a fait l'objet, d'ailleurs, d'une
question en Chambre. C'est un sujet d'intérêt public, et je suis
sûr que le ministre voudra bien nous renseigner à ce sujet.
En ce qui concerne l'Office franco-québécois pour la
jeunesse, le ministre n'a pas été suffisamment explicite à
mon gré. J'aurais voulu qu'il nous donne non seulement des statistiques
sur les échanges mais qu'il nous fournisse des renseignements plus
précis sur leur nature et qu'il dissipe une équivoque qui est en
train de se créer dans la population. On pense que le gouvernement du
Québec consent un effort considérable pour permettre à des
jeunes Québécois de tous les milieux de faire des stages en
France, dans divers domaines ou diverses disciplines, mais que, du
côté français, on enverrait ici des gens qui seraient
choisis pour des raisons beaucoup plus politiques que fonctionnelles. Ces gens,
lorsqu'ils viennent en stage ici j'ai eu l'occasion d'en rencontrer
se présenteraient beaucoup plus souvent comme des civilisateurs
colonisateurs que des stagiaires désireux de se renseigner effectivement
sur ce qui se passe au Québec, dans cette partie de l'Amérique du
Nord.
J'aimerais que le ministre soit explicite, qu'il nous fasse part, s'il y
en a eu, des termes des nouveaux protocoles d'entente ou des discussions
intervenues entre lui-même et ses homologues étrangers, afin que
le public sache très bien quelle est la portée et la valeur du
travail qu'effectue l'Office franco-québécois pour la jeunesse.
Certaines personnes ont tendance à dire qu'il sert des fins qui ne sont
pas conformes aux intérêts du Québec dans quelque domaine
que ce soit, tout spécialement dans ceux de la culture, de
l'éducation et de ce qu'on appelle, d'un terme général
maintenant, les affaires sociales.
Ce sont là un certain nombre de questions que je voulais poser au
ministre en guise d'observations préliminaires. En ce qui concerne les
détails, nous pourrons y aller article par article, parce qu'il s'agit
d'un ensemble de domaines très techniques qui exigeront de notre part
que nous posions des questions assez spécifiques. Je note, en
particulier, le cas des bureaux régionaux d'information, par exemple,
m'étonnant qu'il n'y en ait pas encore dans notre région,
semble-t-il.
M. L'ALLIER: Il y en a eu.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y en a eu,
mais ça m'étonne qu'il n'y en ait plus. J'ai hâte de
connaître les avatars de ce bureau régional. J'ai hâte, de
même, d'apprendre de la bouche du ministre quels sont les progrès
intervenus dans le domaine des publications gouvernementales et de l'interroger
sur les revenus dont il nous a parlé à propos de l'éditeur
officiel. Quels sont ces revenus, d'où proviennent-ils? Est-ce que
l'éditeur officiel est en train de mettre sur pied une véritable
maison d'édition des publications, gouvernementales et autres, du
Québec?
J'attendrai aux articles spécifiques pour poser ces questions. Il
me paraît, dans l'ensemble, que le ministre est plein de très
bonnes intentions. Je crois qu'il s'efforce de structurer un ministère
qui est très jeune, qu'il le fait avec beaucoup d'intérêt,
beaucoup de vigueur, mais je sais que, pour créer un véritable
ministère des Communications, le ministre devra faire franchir, s'il en
est capable, à ses trois projets de loi l'étape de la
deuxième, de la troisième lecture et de la sanction dite royale.
C'est seulement à ce moment-là que le ministère des
Communications prendra la dimension qu'il doit avoir dans l'esprit du ministre,
sous toute réserve, évidemment, des critiques que nous avons
déjà faites sur l'orientation de certains organismes.
Lors même que le ministre aura franchi cette étape, il
faudra encore que nous réglions une fois pour toutes le contentieux
fédéral-provincial qui a empêché jusqu'à
présent le Québec d'occuper un champ éminemment
stratégique du point de vue de la culture, de l'éducation et des
services à la population: le champ de la radiodiffusion et des
satellites, de la câblodistri-bution et de tout ce qui s'y rattache.
Je ne veux pas prolonger plus longuement ces remarques, ces
observations, plutôt, parce que le mot remarques est un anglicisme dans
le contexte de mon discours. Alors, je laisse à mes autres
collègues des autres partis le soin de faire le panégyrique du
ministre ou de l'assassiner, verbalement, entendons-nous.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Frontenac.
M. LATULIPPE: M. le Président, comme à l'habitude,
l'honorable député de Chicoutimi a littéralement
balayé le sujet, soulevant à peu près tous les points qui
pouvaient être soulevés par les nombreuses questions qu'il a
posées. Ce serait reprendre les mêmes sujets que de les aborder
à nouveau. D'autre part, en ce qui concerne la politique
générale du ministère, elle a déjà
été largement abordée dans les nombreuses questions qui
ont été posées, notamment par le dépôt du
livre vert et les discussions qui ont suivi.
M. L'ALLIER: Du fait qu'il fasse siennes les remarques et questions du
député de Chicoutimi...
M. LATULIPPE: Je ne les fais pas nécessairement miennes, j'ai dit
qu'il avait littéralement balayé le sujet.
M. L'ALLIER: ... est-ce qu'on ne doit pas en déduire un signe de
rapprochement des deux formations politiques?
M. LATULIPPE: Nous nous rapprochons à peu près de tout le
monde, de ce temps-ci.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Une âme soeur, cela existe. On n'a
jamais reproché au député des Deux-Montagnes...
M. L'ALLIER : C'est une question que je posais.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... d'avoir des affinités avec le Parti
québécois, non?
M. CARDINAL: M. le Président, je ne veux pas soulever une
question de procédure ni une question partisane, mais c'est le
député de Frontenac qui a la parole. Est-ce qu'il a
été remplacé sur la liste à un moment donné
de la séance?
M. LE PRESIDENT: Non, il n'a pas été remplacé.
M. LATULIPPE: Je n'ai pas été remplacé.
M. CARDINAL: Je ne veux pas qu'on soulève à cette
commission le problème de procédure qui est arrivé
à d'autres commissions où l'on a dit que telle personne,
n'étant pas membre de la commission, devait avoir la permission de la
commission pour parler. Moi, le premier, je proposerais que l'on fasse les
inscriptions nécessaires pour que le député puisse
continuer son exposé sans qu'il arrive d'incident.
M. LE PRESIDENT: Ce n'était pas mon intention, personnellement,
en tant que président, de soulever des incidents concernant le droit
dé parole d'un député.
M. LATULIPPE: Ce sera très court.
M. LE PRESIDENT: Je considère que les députés de la
Chambre ont le droit de parole en commission.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'ailleurs, tout le monde a droit de parole en
commission.
M. LE PRESIDENT: Tout le monde a droit de parole, qu'on soit membre ou
pas, mais seuls les députés ont droit de vote.
M. LATULIPPE: Pour notre part, nous n'avons donc pas l'intention de
reprendre ce qu'a dit le député de Chicoutimi parce que ce
serait
remettre en cause les mêmes problèmes. Il a très
bien abordé le sujet, et s'il fallait le reprendre, nous ne ferions que
répéter.
En. ce qui concerne la politique générale qui a
été soulevée par le livre vert, comme elle est encore en
discussion et que les projets de loi 35, 36 et 37 ne sont pas encore
abordés, j'avoue que ce qui m'inquiétait était justement
que toute la politique québécoise risquait de déboucher
dans un conflit d'ordre constitutionnel dont une certaine industrie aurait
peut-être dû faire les frais.
Je ne veux pas non plus reprendre cet aspect de la question. Si le
ministre juge bon de reprendre la discussion là-dessus, nous aurons
l'occasion de le faire lors de la reprise du débat sur les projets de
loi. Pour notre part, nous serions prêts à aborder l'étude
article par article aussitôt que le ministre aura donné la
réplique au long débat que va certainement soulever la critique
du député de Chicoutimi.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Lafontaine.
M. LEGER: M. le Président, je pense que le but premier de tout
notre système des communications est de relier entre eux tous les
Québécois pour qu'ils puissent communiquer. Il y a un an, le
ministre des Communications avait, par son livre vert et par différentes
prises de position, soulevé beaucoup d'espoir chez les
Québécois devant une politique des communications essentiellement
québécoise qu'il voulait présenter à
l'intérieur de sa législation et de son administration au
ministère des Communications.
Depuis ce temps, nous avons passé une période d'une
année et il nous a été impossible, jusqu'à
présent, de voir la réalisation des actes qui font suite aux
bonnes intentions. Je voudrais demander au ministre actuel s'il
considère une série de petites questions
générales qui nous amènent à réaliser le
progrès qui aurait dû être noté après un an de
discussion et qui n'existe pas que depuis un an le Québec a plus
de pouvoirs réels en ce qui concerne l'administration des
communications. Est-ce que depuis un an le ministère des Communications
a réellement bougé? Est-ce que depuis un an les relations entre
Ottawa et Québec ont réellement permis au ministère des
Communications du Québec d'avoir une juridiction, une possibilité
d'avoir ses propres politiques?
Depuis un an nous avions espéré que le ministre
présente des projets nous permettant d'avoir un réseau de
télécommunication, de radio-télédiffusion et nous
n'en voyons absolument pas poindre la lueur à l'horizon. Nous aurions
espéré, depuis un an, avoir une juridiction provinciale sur le
câble. Depuis un an, M. le Président, nous aurions aimé
avoir une politique réellement québécoise, dans le domaine
de la téléphonie.
Depuis un an, M. le Président, on parle de projets de satellites.
Où est-ce qu'on en est dans ces domaines-là? Et nous devrions
avoir reçu le rapport annuel du ministère des Communications qui,
selon la loi, aurait dû être déposé depuis au moins
sept mois. Qu'en est-il de ce rapport que nous devrions avoir? Où en
sont les pouvoirs réels de la Régie des services publics?
M. le Président, je voudrais demander au ministre avant
d'élaborer certaines questions bien précises, s'il croit
réellement possible aujourd'hui, le 30 mai 1972, d'avoir une politique
québécoise, autonome des communications, sans recevoir des
jambettes continuelles du fédéral. Est-ce qu'il peut
réellement avoir une politique des communications sans avoir des
obstacles majeurs à la réalisation de ces projets?
Et c'est une question que je pose au ministre aujourd'hui. J'ai beaucoup
d'amitié pour le ministre, mais dans le domaine de son travail, je dois
de mon côté être un peu dur et lui dire que s'il pense
réellement qu'il y a possibilité d'avoir une juridiction totale
dans le domaine des communications touchant le Québec, où sont
les obstacles?
Qu'est-ce qui empêche le ministère de réellement
agir et de présenter ses lois pour qu'elles soient adoptées?
Où sont les obstacles? Est-ce que les obstacles viennent de l'attitude
fédérale, premièrement? Est-ce que les obstacles viennent
uniquement de l'attitude d'autres membres du cabinet provincial? Est-ce que les
obstacles viennent du système fédéral dans lequel nous
vivons? Si ce sont là ces obstacles-là, qu'est-ce que le ministre
entend faire? S'il croit être capable de réaliser une politique
québécoise autonome, dans le domaine des communications, et qu'il
y a des obstacles, qu'est-ce qu'il peut faire devant ces obstacles? Si le
ministre ne croit pas être capable de réaliser une politique dans
le milieu où il vit, dans le cabinet avec lequel il siège, devant
l'attitude générale du fédéral, non seulement
devant son ministère mais devant d'autres, quelles sont ses intentions,
pour être logique avec lui-même, et où en est-il dans
l'étape de sa réflexion pour aller réellement au bout de
sa logique? Il nous avait présenté un projet auquel nous
souscrivions, un projet pour lequel il aurait pu avoir notre appui complet,
même si nous critiquons le gouvernement, quand il fait de bons gestes,
nous sommes obligés de l'appuyer, et nous aurions été
heureux d'appuyer les projets qu'il nous a présentés. Depuis un
an, M. le Président, il y a très peu de choses à discuter
au ministère des Communications qui n'ont pas été
discutées l'année dernière, sauf un changement de chiffres
et de colonnes.
M. le Président, je demande au ministre où il en est de sa
réflexion. Est-ce qu'il pense encore qu'il est possible de
réaliser une politique québécoise des communications dans
la situation actuelle du Québec? Si oui, quels sont les obstacles qui
l'empêchent de présenter ses
projets de loi, de les faire adopter, sinon à quelle étape
en est-il de ses réflexions?
M. CARDINAL: M. le Président, si le député a
terminé, avant que le ministre donne la réplique, est-ce que je
pourrais compléter ce qu'a dit le député de Chicoutimi en
ne parlant que du câble? Ce sera très court et ce sera sous forme
d'une question qui pourrait s'ajouter à toutes les autres, et le
ministre pourrait y répondre dans sa réplique, si vous êtes
d'accord.
La question pourrait se poser comme ceci: lorsqu'il s'agit du
câble, c'est un moyen technique, le ministre, je pense, sera d'accord
avec moi, qui ne brouille pas les ondes, qui n'a aucun rapport avec les ondes,
c'est simplement un fil qu'on pourrait comparer à un tuyau. De
même qu'un réservoir peut être vidé à l'aide
d'un tuyau qui a plusieurs embranchements et au bout desquels il y a des
robinets, peut être sous la terre ou sur la terre, le câble est
exactement la même chose techniquement.
Le fédéral ne peut absolument pas prétendre la
moindre juridiction dans ce domaine, puisque techniquement ce n'est qu'un fil
que l'on fait partir de certains endroits, que l'on installe le long des murs
il en existe déjà plusieurs et en plus de cela cela
pourrait coûter à peu près rien aux
Québécois. Il suffirait, par exemple, que la compagnie Bell ou la
Compagnie de téléphone du Québec, dans la région de
la Gaspésie, grossisse son câble de 3/8 de pouce, pour qu'on
puisse se servir du système qui existe déjà dans les
compagnies privées. Il suffirait de prendre simplement les
équipements inutilisés dans les commissions scolaires
actuellement les téléviseurs coûtent $1,800 environ
d'avoir des salles ou des endroits où on puisse recevoir des
communications et même en donner avec un appareil de
téléphone ouvert à côté qui prend le
"feedback". S'il commet une erreur, on le corrigera. Rien de ceci n'a affaire
aux ondres, rien de ceci n'a affaire aux communications au sens où le
fédéral veut bien l'entendre.
Ce n'est pas parce qu'on a quitté le tableau noir pour le rendre
vert que l'on a changé de juridiction. Et ce n'est pas parce que le
tableau est remplacé, un jour, par une série de fils
reliés à un appareil électronique que l'on a changé
de juridiction. La question après ceci est la suivante: Est-ce que le
ministre et son gouvernement sont convaincus qu'ils n'ont qu'à ne pas
s'occuper de l'attitude du fédéral et à agir en ce
domaine, de même que la loi de Radio-Québec avait
été votée dans les années quarante et qu'elle a
été mise en vigueur en 1968, sans qu'aucune permission ne soit
demandée au fédéral? La question est donc très
différente de savoir si Radio-Québec doit avoir un permis. La
question est simplement celle-ci: Est-ce que le gouvernement est convaincu
qu'il n'a qu'à ne pas s'occuper des prétentions d'un autre
gouvernement, parce qu'il a déjà les pouvoirs d'agir, s'il veut
le faire? Merci, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Le député de Robert-Baldwin.
M. SEGUIN: Est-ce que le ministre veut répondre aux commentaires
qui ont été faits?
M. L'ALLIER: Non, non. Allez-y
M. SEGUIN: J'arrive à ce moment-ci simplement comme quelqu'un qui
est un peu éloigné des communications. J'ai passé 26
années de ma vie dans ce domaine, pas tellement du côté
idéologique, tel que nous en discutons présentement, mais
plutôt du côté technique. Mes questions s'adresseraient au
ministre, comme ceci: On l'avait dit auparavant, est-ce que les services du
ministère en ce qui concerne Radio-Québec, pour ne prendre qu'un
secteur du ministère, des problèmes de communications,
s'étendent à tout le territoire du Québec? Si oui, quel
est le pourcentage de la programmation qui est dirigée à la
population d'expression anglaise, ou parlons d'une minorité? Je pose la
question tout simplement. A quel poste? Dans quel secteur de la province? Si,
par exemple, il n'y a aucune partie de la programmation de
présentée par Radio-Québec à un secteur de la
province c'est ce qu'on a annoncé auparavant qu'est-ce
qu'on fait de la taxe payée par les contribuables de ce secteur? Est-ce
qu'on la déduit des revenus du gouvernement rapportés au
ministère? Si on n'a pas un service, on ne doit pas
nécessairement payer.
En continuant la même question, si on reconnaît que
peut-être 50 p.c. des revenus de la province proviennent de cette
minorité et je pense que cela est reconnu, à peu
près 50 p.c, soit des entreprises de ce secteur ou de la population
est-ce que la programmation est à 50 p.c. dirigée vers ces
gens-là?
Le député de Chicoutimi, je pense, faisait allusion, tout
à l'heure et on me corrigera si je fais erreur qu'il
s'agissait d'occuper certains champs de culture et d'éducation. En ce
qui concerne ces champs, pourquoi le ministère des Communications?
Pourquoi pas le ministère de l'Education ou des Affaires culturelles
dans ces domaines-là? Je me demande si on ne divise pas la tarte trop
finement, ici, avec des pointes trop étroites.
Pourquoi le ministère des Communications ne s'occuperait-il pas
exclusivement de problèmes de communication tels qu'on les
reconnaît traditionnellement, non pas la propagande, non pas
l'informatique, non pas la culture, non pas l'éducation, en somme, mais
plutôt les communications, tout simplement? Autant de questions,
innocentes peut-être, sur lesquelles j'aimerais bien entendre vos
commentaires avant de considérer les fonds nécessaires pour
appliquer le programme du ministère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, si vous me le
permettez, les questions que pose le député de Baldwin sont
très importan-
tes. Maintenant, le ministre, dans son exposé tout à
l'heure, l'a fait valoir: le ministère des Communications est, en
apparence, un ministère d'ordre strictement technique. Enfin, il y a une
machine technique qui est là, mais cette machine technique n'est
là que pour véhiculer des contenus. Ces contenus le
député de Baldwin a raison de le dire doivent s'adresser
à tous les citoyens du Québec, puisqu'il s'agit de services que
paient les citoyens du Québec.
M. SEGUIN: Alors, vous répondez à ma première
question.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sans répondre à votre question
je n'ai pas cette prétention-là; c'est le ministre qui y
répondra pour ce qui est des cas spécifiques que vous avez
soulevés je voudrais vous souligner qu'on ne peut pas
détacher la question technique de la question idéologique. Le
ministre, justement, va être obligé de faire ce raccord entre le
véhicule proprement dit, qui est d'ordre technique ou technologique
appelons-le comme on voudra et le contenu que ce véhicule
est obligé de diffuser et de mettre au service de tous les citoyens du
Québec, quels qu'ils soient.
M. SEGUIN : Celui qui manufacture le véhicule, l'automobile, par
exemple, n'est aucunement responsable du conducteur ou de ceux qui
l'occupent.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, mais ce n'est pas la même chose
ici.
M. SEGUIN: Oui, un peu.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le gouvernement est responsable de tout, lui.
Il est responsable du véhicule et de l'utilisation qu'on en fait. C'est
pour ça qu'il y a, d'ailleurs, une analyse budgétaire. Je tiens
à faire observer, par exemple, au député de Baldwin que,
quand j'étais ministre des Affaires culturelles, je me suis toujours
intéressé autant aux demandes qui me venaient de ce qu'il a
appelé la minorité du Québec qu'à celle de la
majorité, compte tenu, évidemment, des budgets que nous avions et
des ressources qui étaient plus considérables du
côté de la minorité que du côté de la
majorité.
M. SEGUIN: Alors, je demandais, tout simplement, qu'on rétablisse
l'équilibre selon le raisonnement employé: revenus et
déboursés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Votre ministre va y répondre.
M. L'ALLIER: M. le Président, je pourrais peut-être
commencer par cette question-là. Les services qui sont fournis par le
ministère des Communications, que ce soit en information ou au niveau de
Radio-Québec, ne sont pas fournis en proportion des sources de revenus
du gouver- nement. Ils sont fournis en proportion des besoins exprimés
de la population ou identifiés à la population.
S'il fallait établir les services gouvernementaux de quelque
ministère que ce soit en fonction des revenus qui proviennent de ceux
à qui ces services sont fournis, je me demande quelle sorte de politique
agricole on aurait, par exemple, au Québec. Je me demande quelle sorte
de politique culturelle on pourrait avoir au Québec, de la même
façon. Je me demande si on pourrait avoir quelques
éléments de politique d'immigration et je me demande si les
enfants pourraient avoir un système d'éducation qui corresponde
aux revenus qu'ils rapportent à l'Etat, au moment où ils sont
à l'école.
Alors, le critère de distribution des services à partir de
la rentrée des revenus ne me parait pas pouvoir et devoir s'appliquer
dans le domaine des services qui sont fournis par l'Etat. L'Etat, le
gouvernement et l'administration sont essentiellement des fournisseurs de
services à la population, de la même façon que la politique
sociale n'est pas subventionnée â partir des taxes qui sont
payées par les assistés sociaux. C'est précisément
dans cette espèce de répartition des moyens face aux besoins que
l'Etat est engagé. C'est probablement la justification même de
l'existence de l'Etat que de pouvoir procéder à cette
répartition.
Ceci dit, les moyens qui sont à la disposition du
ministère des Communications: Radio-Québec, Régie des
services publics, ministère des Communications comme tel sont à
la disposition de tous les citoyens du Québec, sans exception, dans la
mesure où ils en expriment le besoin ou le souhait et dans la mesure
également où ils en ont besoin.
Il n'est pas question pour le ministère des Communications, par
Radio-Québec par exemple, de se substituer aux postes de
télévision existants, même si on peut noter que dans la
région métropolitaine de Montréal il y a, en proportion de
la population, plus de diffusion de télévision anglophone que
francophone, même si dans la région de Chicoutimi on vient
d'autoriser l'implantation d'un poste de radio anglophone, ce qui fera si ma
mémoire est exacte, théoriquement 50 p.c. en français et
50 p.c. en anglais, avec le poste français existant. On ajoute un poste
de radio en anglais, mais la population n'est pas de 50/50 anglaise et
française dans la région de Chicoutimi. C'est 96.4, 97.3 Bon!
Donc, les critères de répartition des services sont
essentiellement les besoins identifiés par les services gouvernementaux
et identifiés par la population elle-même. C'est sur cette base,
sans aucune espèce de discrimination quant à ceux qui manifestent
ces besoins, que nos services sont fournis.
De même que Radio-Québec devra fournir, devra produire
éventuellement ou faire produire, si elle ne peut pas le faire
elle-même, des émissions de télévision scolaire en
anglais pour satisfaire la clientèle anglophone, de même elle
a la responsabilité de travailler à la production ou
à faire produire de la programmation francophone pour la
clientèle francophone. Le travail que nous avons à accomplir au
ministère des Communications, si c'est d'abord un travail technique de
véhicule ou de contenu, ne doit pas, dans les contenus que nous prenons
par ailleurs être contradictoire avec les objectifs qui ont
été énoncés par le gouvernement, à savoir
que nous en arrivions le plus rapidement possible à ce que la langue
française au Québec soit la langue de travail et qu'elle soit le
véhicule normal des communications entre tous les citoyens, que ce soit
au niveau scolaire, au niveau de la culture ou au niveau strictement des
communications personnelles ou d'affaires.
C'est dans cette optique que nos services sont offerts. C'est dans cette
optique également qu'existent nos bureaux de renseignements, notamment
à Montréal, et ils existent pour répondre aux besoins de
toute la population montréalaise. J'avais l'occasion d'inaugurer il y a
moins d'une semaine le bureau de Montréal du ministère des
Communications, dont la vocation première est de fournir des
renseignements et des informations à la population. Nous prenons dans ce
bureau les dispositions pour répondre aux renseignements que peuvent
demander les groupes ethniques parce que dans un certain contexte il est
possible, en liaison avec le ministère de l'Immigration, par exemple, en
liaison avec les journaux ethniques, que les populations ethniques autres que
francophone et anglophone aient des besoins proportionnellement plus grands que
la population francophone, par exemple en termes d'information
gouvernementale.
Donc, il n'y a aucune espèce de discrimination et l'optique de
nos services est essentiellement de définir ces services
conformément aux besoins de la majorité québécoise,
conformément aux besoins, également, des citoyens
individuellement et par groupes culturels. Je ne sais pas si ça
répond à votre question.
M. SEGUIN: Ce qui a provoqué ma question, c'est que lorsque je
regarde par exemple à la direction générale, dans le
document qui a été distribué, et qui est probablement
véridique, je vois tout d'abord au service d'administration un monsieur
John Angus Ivers, conseiller en administration et je vois que le montant des
dépenses qui lui est alloué serait de $1,000. Je ne veux pas
entrer dans le détail puisqu'on parle d'administration
générale. Je dois ensuite passer à un conseiller en radio
dont le nom est Ross Line je présume que c'est peut-être
quelqu'un d'expression anglaise et le montant rapporté
vis-à-vis de son nom, si on le compare aux autres, est de $1,800, ce qui
peut-être 1/3 de ce que n'importe quel autre individu peut avoir. Et puis
il y a une hôtesse, je pense. Je me demande si Nancy Berrigan... Je
présume qu'avec $160 à comparer à $750 et à $800,
si c'est sur ces trois personnes que dépend toute la programmation de
Radio-Québec pour cette population dont j'ai fait mention, les
proportions ne sont pas tout à fait justes. C'est surtout autour de
ça que se déroule ma question.
Si on avait 1/3 vis-à-vis de 2/3 je comprendrais, mais si on a
par exemple 50 personnes d'un côté puisqu'on en a trois de
l'autre, les proportions ne sont pas...
Le député de Robert-Baldwin a fait allusion, en fait,
à la première réponse que j'ai apportée à la
première question du député de Chicoutimi, à
savoir, quels sont ceux qui, sous les catégories 4 de chacun des
articles, ont eu des contrats. La liste que j'ai distribuée renferme ces
contrats précisément. On ne peut pas se fier au nom
français ou anglais pour savoir si, effectivement, ces gens vont
travailler en français ou en anglais.
M. SEGUIN: Il y en a qui me disent Irlandais, même si mon nom est
Séguin, vous savez.
M. L'ALLIER: Oui, d'accord. Mais je pourrais vous dire, à ce
moment-là, que, si on se fiait aux noms, le directeur
général adjoint de Radio-Québec, que nous venons
d'engager, s'appelle Robert Reeves, mais que c'est un francophone.
M. SEGUIN: Nous avons déjà eu un premier ministre qui
s'appelait Johnson, il n'y a pas tellement longtemps.
M. L'ALLIER: Oui, oui.
M. LEGER: Le ministre me permet-il une question sur ce point,
étant donné que le député de Baldwin semble prendre
la défense des droits de la minorité...
M. SEGUIN : Semble?
M. LEGER: Je veux dire, prend la défense des droits de la
minorité. Je voudrais aller un peu plus loin dans la défense des
autres droits, pour donner suite à une question que j'ai posée au
ministre. Comme cette question était posée à
l'Assemblée nationale, on ne pouvait pas la commenter ou apporter
d'autres questions qui auraient soulevé un débat.
J'avais posé la question suivante: est-ce que le ministère
des Communications, soit par la Régie des services publics ou autrement,
a réellement le pouvoir de surveiller l'équilibre de la
répartition des postes, quand vous avez d'une part le CRTC, qui va
octroyer des territoires et que, si on prend la région de
Montréal, vous avez quatre postes de télévision pour la
majorité des citoyens, deux en langue anglaise et deux en langue
française? Est-ce que le ministère a réellement des
pouvoirs pour équilibrer cette répartition?
Je comprends, quand le ministre parlait de Chicoutimi, que si on voulait
desservir les anglophones de cette région, qui ne sont pas tellement
nombreux mais qui existent quand
même, on ne pouvait pas attendre qu'il y ait 80 p.c. de
francophones et 20 p.c. d'anglophones, et attendre qu'il y ait quatre postes de
télévision en langue française et un poste en langue
anglaise. Je comprends cela. Mais dans une région comme Montréal,
avez-vous réellement les pouvoirs pour, justement, éviter que
d'autres postes anglophones soient implantés, avant que d'autres postes
francophones soient établis?
M. L'ALLIER: La réponse à la question, c'est non. Le
ministère des Communications ou la Régie des services publics n'a
aucun pouvoir, de quelque façon, pour intervenir dans la distribution ou
la répartition des droits d'exploitation d'un poste de radio, ou
d'ondes-radio ou télévision. Actuellement, c'est l'état du
dossier. Je reviendrai cependant sur cette question, en parlant du contentieux
fédéral-provincial. C'est cet ensemble de questions qu'il faut
revoir avec le gouvernement central, rediscuter globalement, avant de savoir
comment on peut, à l'intérieur des communications,
répartir l'équilibre des juridictions.
M. LEGER: C'est-à-dire que le CRTC vous consulte avant de donner
un permis.
M. L'ALLIER: Non. Le CRTC ne nous consulte pas. Théoriquement, on
pourrait aller devant le CRTC faire des objections ou ne pas en faire. La
réponse que j'ai faite à l'Assemblée nationale,
c'était que le gouvernement du Québec n'avait pas à
justifier devant le CRTC, qui est un organisme administratif, une politique des
comunications , et qu'il devait porter le débat, s'il voulait le faire,
au niveau politique, avec les autorités politiques du gouvernement
central.
M. LEGER: Le ministre peut-il dire que, si le bill 35 était
adopté, il aurait des pouvoirs, ou s'il ne les a pas encore?
M. L'ALLIER: Non plus.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président...
M. SEGUIN: Je m'excuse, juste un instant, sur le même sujet.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît ! Je pense qu'on a
posé plusieurs questions au ministre et on ne lui a pas laissé
l'occasion d'y répondre.
M. L'ALLIER: Je n'ai pas d'objection, M. le Président.
M. SEGUIN: C'est sur le même point, M. le Président. C'est
une observation tout simplement. Lorsqu'il s'agit de postes de radio, nous
savons, d'après notre culture, notre façon de vivre, que c'est
hautement commercialisé, un peu partout, que ce soit au réseau
national ou au réseau indépendant. Lorsqu'il s'agit d'ouvrir de
nouveaux postes, est-ce que le point qui est considéré, en tout
temps, n'est pas plutôt l'offre et la demande, plutôt que des
raisons culturelles, idéologiques ou autres?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pas dans le cas des postes FM.
M. SEGUIN: N'est-ce pas surtout cela qui est considéré au
bureau des gouverneurs?
M. L'ALLIER: M. le Président, je pourrais probablement donner une
opinion au député de Baldwin sur cette question, mais comme ce
n'est pas de la juridiction ni du pouvoir du gouvernement du Québec
d'attribuer des postes, à ce moment-là c'est davantage une
question qui devrait être posée au secrétaire d'Etat.
M. SEGUIN : Je me rattachais plutôt aux commentaires qu'avait
faits le député d'en face.
M. L'ALLIER: On ne peut strictement rien faire. On peut constater. On
peut dire qu'on est d'accord ou pas d'accord. On pourrait,
théoriquement, aller devant le CRTC.
M. SEGUIN: Oui.
M. LEGER: Cela ne vous choque pas, M. le ministre?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je fais observer que
cette question, évidemment, est très désagréable.
C'est une question qui choque tout le monde. Le député de
Lafontaine pose la question au ministre. Il sait très bien que tout le
monde n'aime pas cette histoire. Mais lors même que le Québec
aurait le droit d'intervenir auprès du CRTC, d'empêcher des
décisions du CRTC, en ce qui concerne la région de
Montréal et toutes les régions frontalières, nous ne
pourrions pas, techniquement parlant, empêcher l'entrée des
émissions des stations américaines qui nous noient
actuellement.
Il va donc falloir, à un moment donné, si vous voulez en
réduire l'impact, créer des stations, à l'intérieur
du Québec, qui soient plus attrayantes et plus abordantes.
M. LEGER: Je ne puis pas accepter cette réponse, parce que c'est
sûr...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'invoque le
règlement.
M. LEGER: ... que ceux qui ont...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'invoque le règlement, M. le
Président. Ce n'est pas une réponse que je donne. Je fais tout
simplement
une observation pour faire comprendre au député de
Lafontaine que pour le contentieux dont j'ai parlé tout à
l'heure, et au sujet duquel le ministre va répondre, c'est moi qui ai
posé toutes ces questions. Le député de Lafontaine les a
reprises sous une autre façon, parce qu'il y avait des journalistes.
Bon, je ne me préoccupais pas des journalistes...
M. LEGER: ... le premier. Allez trouver le premier.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Toutes les questions qu'a posées le
député de Lafontaine, je les ai posées au ministre. Je lui
ai demandé de faire le point sur le contentieux
fédéral-provincial. Ce que je lui faisais observer tout à
l'heure, c'était ceci: Lors même que le Québec aurait tous
les pouvoirs, qu'il serait dans la même situation que la France, si
géographiquement on est situé là où on est, nous ne
pourrions pas empêcher les stations de radio et de
télévision américaines, de lanque anglaise,
d'émettre chez nous. C'est ce qui se passe actuellement. A telle
enseigne que, dans une région comme la mienne, on peut maintenant, par
le truchement du câble, prendre les stations de télévision
et de radio en langue anglaise. Evidemment, c'est un problème qui nous
dépasse sur le plan technique. Il est assez difficile d'aller contre. La
France est dans la même situation vis-à-vis de l'Allemagne.
M. LEGER: Ecoutez, M. le Président, il faut quand même
ajouter un point.
UNE VOIX: Je ne suis pas contre ça.
M. LEGER: Je suis d'accord que toute personne qui a, à son
appareil de télévision, soit une antenne très forte, soit
le câble, peut obtenir tous ces programmes qui proviennent des
Etats-Unis. La majorité des francophones ou des Québécois,
qui sont à Montréal, reçoivent, en priorité, les
quatre premiers canaux et ceux qui ont une antenne assez forte vont prendre les
canaux 7, 8, 5 et 3. D'accord. Mais ce n'est pas la majorité des
Québécois qui peuvent les prendre. La question que je posais,
c'était simplement sur les postes qui diffusent de Montréal.
C'est sur ces postes qu'il faut avoir un contrôle. C'est sûr que
tous ceux qui vont se munir de "gadgets" vont pouvoir prendre tous les postes
des environs et qui sont anglophones. Je suis d'accord avec le ministre
là-dessus.
M. L'ALLIER: M. le Président, est-ce que je peux poser une
question au député de Lafontaine? A supposer qu'on ait une
juridiction là-dessus, quelle serait sa solution? Est-ce que ce serait
d'empêcher l'émission de permis à des postes qui se
proposent de diffuser en langue anglaise, ou si ce n'est pas d'abord une
question d'éducation des Québécois eux-mêmes? Dans
la mesure où la télévision francophone est quand
même disponible, peut-être pourrait-il y en avoir davantage?
N'est-ce pas, d'abord, une question d'éducation des gens? Les gens ne
sont pas obligés d'aller regarder le canal 12 si cela ne les
intéresse pas. Ils peuvent aller au 10, au 2, à Sherbrooke. S'ils
ont le câble, ils peuvent venir à Québec.
M. LEGER: C'est une question que le ministre me posait. Je suis d'accord
avec lui qu'il faut favoriser l'éducation...
M. L'ALLIER: Ce que je voulais dire, M. le Président, à la
réponse que j'ai faite tout à l'heure, c'est qu'il y a, bien
sûr, un problème de juridictions. Mais on simplifierait les
choses, en ramenant tout le problème des communications, quant au
contenu, à des questions de répartition des juridictions entre le
fédéral et le provincial ou même, éventuellement, le
municipal. Il y a d'abord une question d'éducation du citoyen
francophone. Il y a aussi une question de sensibilité à son
appartenance à un groupe culturel.
Si le citoyen à qui vous donnez deux ou trois postes francophones
de télévision ou de radio veut aller écouter autre chose
à côté, il n'y a aucune façon, par des permis ou des
sanctions, ou quoi que ce soit, de l'empêcher de le faire. Cela devient,
à mon avis, une question d'éducation, en grande partie, quand on
parle de contenu.
M. LEGER: M. le Président, le ministre me posait une question. Je
vais tenter de lui répondre. C'est sûr que la solution à
long terme, c'est une période d'éducation. Mais cela est une
belle façon d'éluder le problème, parce que
l'éducation de toute une population, cela ne se fait pas du jour au
lendemain. Mais il y a quand même des possibilités, quand un
gouvernement provincial aurait la juridiction, le pouvoir d'établir la
qualité du contenu, d'avoir une politique générale, qui
permettrait la participation locale qui diminue, chez les gens, dans cette
région, et l'intérêt vis-à-vis des postes locaux,
parce qu'il y aurait quelque chose, dans ces programmes, auquel ils pourraient
eux-mêmes s'identifier. Il y aurait aussi la qualité de la
présentation. Il y aurait des incitations qui pourraient être
faites, pour répondre à la question du député de
Robert-Baldwin, "est-ce que c'est l'offre et la demande? " Il faut
créer, dans l'offre et la demande,... Le gouvernement a un effort
à faire de ce côté, pour que la demande soit, justement, en
faveur des postes francophones. Alors, tout ça demande quand même
une politique d'ensemble provenant d'une juridiction qui nous permet de le
faire.
M. SEGUIN: Je ne voudrais pas, M. le Président, contourner tout
le débat sur cette question. Mais je voudrais quand même faire
cette remarque.
Dans la région que je représente, où la
majorité est strictement de langue anglaise, il y a non seulement un
effort mais certainement un très grand intérêt, de la part
de la population, à écouter soit la télévision ou
la radio de langue française. Ce que vous pouvez faire ou ce que la
radio ou la télévision peuvent faire pour décourager le
plus cette population à écouter ces programmes ou à
syntoniser ces postes, c'est d'avoir des exposés tels que ceux qu'on a
je le nomme sans malice du père Gédéon ou
autres. L'Anglais n'a aucun intérêt à écouter cela.
Il ne comprend pas.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est même pas en
français!
M. SEGUIN: Non, non, écoutez!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cet ancien candidat du Parti
québécois ne s'exprime même pas en français!
M. SEGUIN: Peu importe. C'était sans méchanceté que
j'apportais cet exemple.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est que... M. LEGER: Politicaillerie.
M. SEGUIN: Si la qualité des programmes était de valeur,
on les écouterait.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'invoque le règlement, M. le
Président. Le député de Baldwin a donné justement
un exemple de ce qu'on appelle le contenu. Voilà un mauvais contenu.
Pour des fins commerciales et pour gagner sa vie je ne le lui reproche
pas, c'est un de mes amis, Doris Lussier voilà un ancien candidat
du Parti québécois qui se fait le complice de mauvaises
émissions qui déforment les citoyens et leur apprennent ce qu'ils
appellent la langue québécoise au lieu du français
international.
M. LEGER: Si j'étais à la place du comédien, je
dirais: Seigneur, délivrez-moi de mes amis!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ajoute ceci, M. le Président. Si,
dans la région où je vis, j'avais eu l'avantage, il y a quelques
années, de pouvoir capter des stations en langue anglaise, j'aurais pu
entendre le chef actuel extérieur de la Chambre du Parti
québécois gagner sa vie en langue anglaise, aux stations
anglaises de Radio-Canada, à $2,000 par semaine.
M. le Président, j'entends le ministre sur le contentieux du
dossier.
M. L'ALLIER: M. le Président, plusieurs questions ont
été posées par le député de Chicoutimi. Il
ne m'en voudra pas de lui demander, puisque ses questions semblent quand
même faire un eertain consensus du côté de l'Opposition, de
me les rappeler si jamais je les oubliais. J'ai pris des notes, ici.
A la première question, à savoir s'il était
possible de remettre aux membres de la commission le détail des contrats
qui ont été accordés aux catégories 4 de chacun des
articles, j'ai distribué une liste de ces engagements. Nous pourrons y
revenir au fur et à mesure de l'étude de chacune de ces
catégories.
La deuxième question que le député a posée
est essentiellement sur le dossier fédéral-provincial, notamment
en ce qui a trait à la radio-télévision éducative
et à Radio-Québec. Au moment des séances de la commission
parlementaire des communications, à la dernière séance, je
crois, de cette commission, j'ai déposé l'essentiel de la
correspondance échangée entre moi-même, au nom du
gouvernement et comme ministre des Communications du Québec, et le
secrétaire d'Etat, M. Gérard Pelletier, et le ministre des
Communications, Robert Stanbury. Depuis cette dernière lettre que j'ai
adressée le 2 février, donc, à Gérard Pelletier,
secrétaire d'Etat, et Robert Stanbury, ministre des Communications, qui
faisait, quant à nous, le point sur le contentieux
fédéral-provincial, il y a eu une ou deux rencontres au niveau
des fonctionnaires, notamment au niveau du sous-ministre des communications et
du sous-secrétaire d'Etat adjoint, M. Fortier, du gouvernement
fédéral, sur essentiellement la question de la
télévision scolaire et de la télévision
éducative.
Les résultats de ces rencontres ne sont pas encore probants. Je
dois dire cependant qu'un certain chemin semble avoir été fait,
du moins au niveau des fonctionnaires. En ce qui nous concerne, nous attendons,
de ce côté une réaction du gouvernement central aux
propositions que nous avons faites à M. Fortier sur ce point et qui sont
vous me pardonnerez l'anglicisme une approche de solutions
possibles au niveau de ce dossier particulier de la télévision
scolaire.
Vous vous souviendrez que sur ce point la position du gouvernement
québécois était de ne pas reconnaître
essentiellement la juridiction du CRTC, en ce qui avait trait à
l'arbitrage éventuel de l'application ou de la non-application de la
définition de télévision éducative, tel que convenu
par les ministres de l'Education des provinces. Cette définition, quant
à nous, nous est acceptable. Ce que nous ne croyons pas acceptable,
c'est que ce soit le CRTC qui en soit l'arbitre et qui décide si tel ou
tel détenteur de permis s'est soumis, au cours des mois, à la
définition.
Donc, c'est là-dessus qu'ont porté les discussions. Je ne
peux pas ici vous donner le résultat de ces rencontres,
précisément parce que nous attendons une réponse.
Avant toute discussion sur le fond de ces questions, j'ai, depuis le
début de mes contacts avec le gouvernement central, au nom du
gouvernement, posé ce que j'ai appelé une question
préalable. A mon avis, cette question est extrêmement importante
et elle devrait probablement faire l'objet de la discussion
principale dans des négociations entre le Québec et le
gouvernement fédéral pour ce qui est des communications.
En effet, il ne me paraît pas souhaitable que nous puissions nous
engager dans des négociations que j'appellerais sectorielles, soit sur
la question des satellites, soit sur la question de la télévision
scolaire, sans que nous ayons clairement établi, au départ, les
grandes lignes des rapports qui doivent exister entre le gouvernement
fédéral et le gouvernement provincial en matière de
communications. Qui doit être responsable sur le territoire
québécois? Qui doit être le maître d'oeuvre d'une
politique de communications sur le territoire québécois? C'est la
question que nous posons au gouvernement fédéral. On me permettra
ici, pour abréger les commentaires, de relire le paragraphe de ma lettre
du 2 février à M. Pelletier sur ce point.
Je lui dis: "Pour situer sous l'éclairage qu'il convenait"
je fais allusion à la rencontre que nous avions eue "les
différentes questions particulières dont nous nous sommes
entretenus: législation" il faisait état, à ce
moment-là, de nos bills 35, 36 et 37 "câble,
Télésat, télévision éducative, et qui font,
parmi d'autres, l'objet du contentieux Ottawa-Québec en matière
de communications, je vous ai rappelé ce qui constitue notre
prémisse de base et qui peut se résumer ainsi. Le
développement économique et culturel du Québec est
indissociable de sa politique des communications. Cette politique, tout en
respectant certaines normes nationales, doit d'abord être
québécoise et, par voie de conséquence, Québec doit
être le premier agent de planification, de législation et de
réglementation dans l'élaboration et la mise en oeuvre de cette
politique. Le Québec ne vise donc pas à obtenir une juridiction
exclusive dans tous les secteurs de communications. Il croit plutôt qu'il
y a place pour l'intervention des deux ordres de gouvernements, mais qu'il est
évident et essentiel que l'un des deux seulement, en l'occurrence celui
du Québec, doit avoir la primauté législative et
être le maître d'oeuvre du développement global des
communications sur le territoire du Québec. "Le Québec
reconnaît l'importance que, dans l'élaboration de cette politique,
il soit tenu compte des objectifs nationaux" je fais allusion aux
objectifs que le gouvernement peut avoir dans sa responsabilité de
gouvernement central à l'égard de l'ensemble du Canada
"que peut établir le gouvernement fédéral dans sa
politique des communications."
C'est dans cette optique que nous avons poursuivi nos discussions sur
des sujets spécifiques. En d'autres mots, à mon avis, tant qu'au
niveau des deux gouvernements il n'y aura pas constatation d'accord ou de
désaccord, il est assez aléatoire de penser que nous pourrons
nous entendre d'une façon satisfaisante sur l'ensemble des points
précis qui constituent effectivement les attributs d'une politique de
communications.
Or, sur ce point, je dois dire qu'il n'y a pas eu, jusqu'à
maintenant, de véritables négociations. Nous avons, comme je l'ai
déjà dit, échangé des informations. Nous avons
élaboré notre position, nous l'avons expliquée au
gouvernement central. Nous avons, dans un premier temps, dans le livre vert,
explicité ce que nous entendions par cette responsabilité
première du gouvernement québécois à l'égard
d'une politique des communications, comme l'a dit , le député de
Chicoutimi, absolument indissociable d'une politique culturelle, d'une
politique d'éducation et même d'une politique sociale, d'une
façon plus générale.
Depuis ce temps, sur ce point fondamental qui doit être l'objet de
la négociation politique, tout le reste, s'il y avait entente sur ce
premier point, devenant plus ou moins une question d'aménagement
technique, une question de réaménagement législatif ou
réglementaire...
M. LEGER : Est-ce que le ministre me permettrait une petite question sur
ce sujet-là?
M. L'ALLIER: Je vais terminer là-dessus. Il n'y a pas eu
négociation. Le dossier est dans un état où je crois que
des négociations pourraient s'engager. C'est essentiellement au
gouvernement et, au premier titre, au chef du gouvernement qu'il appartient de
déterminer la façon, de même que le moment d'aborder cette
négociation et de la conduire auprès des autorités
fédérales. Il est possible que cette négociation soit
liée sur ce principe même, à d'autres négociations,
par exemple, dans le domaine culturel ou même dans celui de formation
professionnelle qui rejoint, à toutes fins pratiques, la
télévision éducative pour adultes.
C'est essentiellement, non pas du ressort du ministre des
Communications, mais bien du ressort du gouvernement, s'exprimant par le chef
du gouvernement, que d'établir une stratégie, de même qu'un
calendrier de ses négociations. La responsabilité, quant à
moi, au sein du gouvernement est de préparer et de présenter ce
dossier et de faire en sorte que les recommandations qui y sont contenues et
qui sont acceptées par le gouvernement se traduisent le plus rapidement
possible, à la fois dans le dossier fédéral-provincial par
une négociation que je souhaiterais, pour ma part, positive et sur
laquelle je n'ai aucune indication à savoir si elle sera positive ou
non, et de faire également les mêmes recommandations et prendre
les mêmes actions à la suite des accords du gouvernement pour que,
sur le plan interne, notamment dans la législation, se traduise la
volonté du gouvernement en matière de communications et dans les
projets de loi nos 35, 36, 37.
Sur ces projets de loi qui ont fait l'objet d'une étude en
deuxième lecture et en commission parlementaire, vous vous souvenez que
plusieurs suggestions, plusieurs critiques ont été faites par
l'Opposition. Nous avons, dans une très large mesure, tenu compte de ces
critiques
et de ces recommandations qui ont été faites. Nous allons,
au moment de la présentation en troisième lecture de ce projet de
loi, vraisemblablement, suivant le calendrier législatif, à la
fin de juin, proposer des amendements qui, j'en suis convaincu, pourront
être largement satisfaire à la fois les appréhensions des
membres de cette commission et de l'Assemblée nationale, de même
que compléter le sens de l'action que nous voulons entreprendre, que ce
soit au niveau de la réglementation en matière de
câblodistribution ou que ce soit dans le domaine proprement dit des
communications internes au Québec.
Je réponds indirectement à la question sur ce point du
député de Bagot. Il n'y a rien, à mon avis, et je partage
son opinion cette opinion est d'ailleurs confirmée par des avis
juridiques que nous avons obtenus il n'y a rien, sur le plan juridique,
qui puisse empêcher le gouvernement du Québec d'agir en
matière de réglementation sur la câblodiffusion et la
câblodistribution. Il s'agit effectivement de systèmes physiques
qui sont à l'intérieur des limites du Québec, et le
Québec pourrait, le Québec peut et, à mon avis, le
Québec doit réglementer dans ce genre d'activité de
communication pour que, dans l'avenir, leur développement se fasse d'une
façon harmonieuse, conforme aux priorités économiques du
Québec et conforme également aux besoins sociaux et culturels de
la population québécoise.
Cela me parait extrêmement important que d'aborder, cette
année et au cours des mois que nous vivons, cette question. Non pas
parce qu'il y a urgence immédiatement, mais parce que de laisser pourrir
ce dossier, même si cela n'entraînait pas de contestation violente
au niveau de la population parce que la population n'est pas
généralement tellement consciente des implications de cela
on risque de se retrouver à un moment donné dans une situation
qui deviendrait urgente et où les choses seraient engagées de
telle sorte qu'il deviendrait extrêmement difficile, pour ne pas dire
impossible, d'intervenir.
M. LEGER: La question que je voudrais poser au ministre serait la
suivante...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, c'est moi qui avais
posé la question et je voudrais que le ministre résume sa
pensée. Est-ce que le ministre peut nous dire ce qu'il a dit, je
voudrais qu'il le confirme qu'il maintient sa position originelle ou
originale, à savoir que le Québec doit avoir, dans le domaine des
communications, primauté législative?
M. L'ALLIER: Oui, c'est exact. C'est la primauté...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre me répondra s'il est
possible pour lui de le faire. En ce qui concerne ce qui se passe au niveau des
fonctionnaires, on a parlé, tout à l'heure, de rencontres entre
fonctionnaires, est-ce qu'il lui parait qu'il y aurait déblocage
à certains niveaux sectoriels qui pourrait laisser présager qu'au
niveau plus général du contentieux, il pourra y avoir
évolution positive dans le sens des revendications du Québec?
M. L'ALLIER: Lorsque le député de Chicoutimi demande si
c'est bien ce que j'ai voulu dire que le Québec devrait, pour ce qui est
de sa politique de communication, être le maître d'oeuvre de cette
politique de communication, c'est la position du ministre des Communications,
et c'est la position du gouvernement. Elle a été confirmée
par le premier ministre publiquement, donc c'est la position du
gouvernement.
Ce n'est pas une position négative. On a, dans certains milieux,
tendance à vouloir la caricaturer d'une façon négative et
à vouloir dire qu'il s'agit là d'une position de mauvais aloi, de
repli du Québec sur lui-même. Bien au contraire, c'est, à
mon avis, la recherche d'un équilibre tout à fait sain et valable
entre deux ordres de gouvernements, qui pourrait tout à fait satisfaire
les populations du Canada et du Québec.
Ce qu'il faut rechercher, c'est un équilibre entre deux ordres de
gouvernements qui satisfasse la population et qui permette, tant à ces
ordres de gouvernements qu'à la population impliquée, de
participer conjointement au développement du Québec. Donc, c'est
notre position. Est-ce que les discussions, au niveau des fonctionnaires,
permettent de percevoir un espoir de règlement? Sur le point sectoriel
particulier de la télévision éducative, je crois que nous
pouvons être optimistes, mais, là encore, ces conversations, ces
travaux au niveau des fonctionnaires ne sont pas terminés.
Deuxièmement, ils devront être entérinés par les
deux niveaux de gouvernements, s'ils sont terminés.
Indépendamment de tout cela, il ne faudrait pas croire que
régler le problème sectoriel de la télévision
éducative règle le problème des communications et d'une
politique de communications au Québec. C'est toujours le danger,
sous-jacent à des règlements sectoriels sur lesquels on a
concentré tellement d'efforts, de dire: Voilà, c'est
réglé! Qu'est-ce que vous voulez encore? Ce que nous voulons
encore et, en fait, ce que je souhaite, c'est que nous abordions, soit avant,
soit simultanément et sinon tout de suite après, cette question
primordiale de savoir qui, face au développement des communciations au
Québec, doit assumer cette responsabilité. Je l'ai dit dans ma
lettre à M. Pelletier; Nous ne réclamons pas une juridiction
exclusive absolue. Il est tout à fait normal, dans la mesure où
nous vivons dans un Etat fédéral, que le gouvernement
fédéral ait des responsabilités "nationales", que ce soit
dans la distribution, dans la répartition des zones, etc.
Ce qui nous intéresse nous, comme Québécois, c'est
le contenu et, dans la mesure où le contenu et le contenant sont
indissociables, la réglementation du développement des
véhicules, de telle sorte qu'ensuite, dans une politique culturelle,
ensuite dans une politique sociale, ensuite dans une politique de
main-d'oeuvre, nous puissions avoir des contenus qui trouvent un
véhicule adapté à eux. De la même façon
qu'avoir uniquement un règlement, même à 100 p.c.
acceptable, sur la télévision éducative ne
réglerait pas l'ensemble du problème des communications entre le
fédéral et le Québec, de la même façon le
règlement de l'ensemble de la question des communications ne redonnerait
pas aux deux ordres de gouvernements cet équilibre que nous devons
continuer de rechercher et, à mon avis, qui n'existe plus, au moins dans
certains domaines. Tout ceci se situe dans une opération globale qui est
la recherche d'un équilibre entre deux ordres de gouvernements,
satisfaisant pour la population, satisfaisant également pour ceux qui
ont la responsabilité, face à la population, d'administrer.
M. LEGER: La lettre que vous avez envoyée le 9 février
contenait justement la position du Québec. Or, depuis trois mois et
demi, vous n'avez pas eu de réponse. Pour vous, n'est-ce pas une
réponse négative?
M. L'ALLIER: J'ai eu un accusé de réception de cette
lettre. Je ne l'ai pas ici, mais on a accusé réception de la
lettre. Cela a été suivi par une rencontre du sous-ministre des
communications à Québec et du sous-secrétaire d'Etat
adjoint au fédéral, sur la question de la
télévision scolaire. Cette question, même si elle est
sectorielle et même si elle ne règle pas tout, est quand
même extrêmement urgente. C'est une question qu'on ne peut pas
laisser tramer.
Je ne veux tirer aucune interprétation, à ce moment-ci,
sur le fond de la question, pour la bonne raison que, comme je vous le dis,
à mon avis, des négociations véritables ne se sont pas
encore engagées sur le fond de la question. Donc, je n'ai pas à
tirer de conclusions optimistes ou pessimistes. Si j'avais à en tirer,
je ne le ferais pas, non plus, à ce stade-ci, pour ne pas causer
préjudice à ce dossier.
M. LEGER: Est-ce que le ministre n'a pas dit que le prochain geste
à poser dépendait du chef du gouvernement provincial?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, il est six heures.
M. L'ALLIER: Comme dans tout ce système.
M. LE PRESIDENT: Il est six heures, et la commission suspend ses travaux
jusqu'à huit heures quinze minutes.
(Suspension de la séance à 18 h)
Reprise de la séance à 20 h 15
M. PILOTE (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): A l'ordre,
messieurs!
M. LATULIPPE: Je voudrais reprendre un peu les propos du ministre qui,
tout à l'heure, disait que la politique des communications était
remise en cause mais comme le soulignait le premier ministre dans le sens d'un
fédéralisme passablement accaparant. J'aimerais souligner que
même avec une politique québécoise sur la
câblodiffusion, ce ne serait pas suffisant. Il faut d'abord régler
le problème constitutionnel parce que, à mon point de vue,
même si on peut actuellement légiférer en matière de
câblodiffusion et s'octroyer une juridiction, il reste que dans le
domaine technique je ne crois pas que, financièrement, il soit possible
de se servir de la câblodiffusion pour se donner une politique
québécoise de communications. A cause de difficultés
d'ordre pécuniaire, les câbles coaxiaux ne sont pas rentables et,
s'il fallait les étendre à travers la province, il faudrait
certainement faire une combinaison du système des ondes et du
système des câbles.
Cela implique que nous devons régler le problème de
juridiction en matière des ondes ou en venir à une entente
d'utilisation. Je pense que c'est encore possible dans ce
fédéralisme que nous vivons et qu'il est possible
d'aménager une place qui serait valable pour le Québec. Je pense
que c'est une des priorités. Sans passer par le canal de la question
constitutionnelle, je ne peux pas voir comment nous pourrons nous faire une
place dans le domaine des communications. Il faut commencer par liquider ce
problème, et là-dessus je soutiens les propos que tenait le
député de Chicoutimi ainsi que le ministre. A mon point de vue,
il est impensable de dire que nous allons oeuvrer seuls dans ce domaine.
D'ailleurs, je ne crois pas, comme le disait le député de Bagot,
que légiférer exclusivement en matière de communications
soit suffisant. C'est sur ce point que je voulais faire mes remarques.
M. LE PRESIDENT: Le député de Lafontaine.
M. LEGER: Quand nous avons terminé, j'avais commencé
à poser des questions au ministre et il y en a une à laquelle on
a répondu à moitié parce que le temps était
écoulé. Concernant la fameuse lettre qu'il avait envoyé au
Secrétaire d'Etat Gérard Pelletier au fédéral et
dont la réponse prenait du temps à venir, j'avais demandé
s'il pensait que le fait que la réponse n'était pas venue
après trois mois et demi signifiait une réponse négative.
Par la suite, je lui avais demandé s'il pensait que c'est maintenant la
responsabilité du chef du gouvernement québécois de faire
avancer le débat ou si, comme ministre, il a un autre geste à
poser, soit une deuxième lettre demandant une réponse,
pour faire connaître la position que le ministre peut prendre
plutôt que d'attendre une réponse qui ne vient pas du
fédéral?
M. L'ALLIER: M. le Président, une réponse qui ne vient pas
est toujours une réponse qui peut venir. Pour l'instant...
M. LEGER: Il y a des gens qui sont restés veufs longtemps comme
ça.
M. L'ALLIER: Je ne me sens pas visé.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien
venir?
M. L'ALLIER: Sur ce point, le fait que nous n'ayons pas reçu de
réponse sur le fond de la question est ce qui m'amène à
constater que la négociation n'a pas eu lieu sur le fond de la question.
C'est aussi ce qui m'a amené à dire que cette négociation,
dans la mesure où nous sommes prêts à la conduire
techniquement au niveau du ministère des Communications, est la
responsabilité je répète ce que j'ai dit du
premier ministre et du gouvernement.
C'est au premier ministre à indiquer quand et de quelle
façon il jugera utile de le faire. Je n'ai pas de jugement à
porter là-dessus pour ma part et nous allons, quant à nous,
continuer les contacts au niveau de certains secteurs, notamment de la
radiotélévision scolaire pour en arriver, si possible, à
une entente satisfaisante.
Mais, cela ne peut pas être dissocié d'une entente sur
l'ensemble de la politique des communications. C'est-à-dire qu'il
faudra, à un moment donné, qu'on s'assoie, au sujet de cette
question, avec le gouvernement central et que l'on voie s'il y a entente ou
s'il n'y a pas entente, s'il y a compromis ou s'il n'y a pas compromis, etc.
Cette opération, qui est une opération de gouvernement à
gouvernement, c'est au chef du gouvernement de déterminer c'est
un point que je respecte entièrement à quel moment il
voudra la faire et de quelle façon, ou s'il veut la faire d'une
façon isolée ou avec d'autres dossiers. C'est vraiment la
prérogative du premier ministre.
M. LEGER: M. le Président, le ministre doit avoir une politique
cohérente et mettre de l'avant, dans son ministère, toute une
série d'installations ou de projets. Le ministre disait qu'il acceptait,
comme principe de base, que le fédéral ait la
responsabilité de la distribution et de la répartition des ondes
mais qu'en ce qui concerne la maîtrise d'une politique
générale des communications, sur le contenu et aussi sur les
contenants qui peuvent être pris ensemble, il faut absolument que cette
politique soit établie entre le fédéral et le
provincial.
Mais si le fédéral, actuellement, ne veut pas dialoguer,
en ce sens qu'il s'installe graduellement, et que le provincial ne peut pas
réellement établir une politique cohérente, est-ce que le
ministre calcule qu'il peut faire quelque chose avec les pouvoirs qu'il a
actuellement? Pour revenir à la question que je lui ai posée au
début, j'attends maintenant la réponse, parce que je la lui ai
posée au début de mon exposé, quels sont les obstacles
majeurs à l'établissement d'une politique
québécoise cohérente? Je lui demanderais de
répondre à ça. Est-ce que c'est uniquement l'attitude
fédérale? Est-ce que c'est l'attitude du cabinet, qui n'est
peut-être pas complètement derrière lui sur ce sujet?
Est-ce le système fédéral qui l'empêche
réellement d'avoir une politique dans son ministère? Si oui,
quelle est l'attitude et quel sera le geste que le ministre posera? Est-ce
qu'il peut réellement, pour être logique avec lui-même,
continuer à oeuvrer s'il ne peut pas réaliser une politique selon
sa propre planification?
M. L'ALLIER: Oui. Il n'y a pas de réponse simple à la
question que vous venez de poser. Il est sûr que tant et aussi longtemps
que nous ne nous sommes pas entendus avec le gouvernement fédéral
sur un nouvel équilibre de répartition des juridictions, en
matière de communications, cela peut constituer un obstacle à,
véritablement, une politique globale. Cela est un point. Il est
sûr qu'uniquement les limites budgétaires sont également un
obstacle à l'élaboration de ce que nous, dans un secteur
donné, nous pouvons considérer comme une politique des
communications idéale. Et, compte tenu des pondérations que nous
devons faire avec d'autres priorités dans d'autres ministères, il
faut mettre un peu d'eau dans son vin, à un moment donné, et
accepter les nouveaux délais.
Par ailleurs, il y a d'autres secteurs où nous pouvons agir. Le
sens des projets de loi que nous avons déposés nous permettra,
lorsqu'ils seront adoptés, de poser un certain nombre de gestes positifs
en vue du développement plus harmonieux des communications sur le
territoire du Québec, notamment au niveau de la câblodistribution.
Sur ce point, il n'est pas question, comme je l'ai dit, d'attendre une
négociation avec le gouvernement fédéral. Je l'ai
déjà dit et je l'ai répété. Nous avons, de
l'avis des conseillers juridiques, à l'intérieur du gouvernement
comme à l'extérieur, une position forte. Il est tout à
fait possible d'agir, dans ce domaine, mais pas d'une façon qui va
contraindre les compagnies de câble de telle sorte qu'elles ne puissent
plus se développer. Il faudrait essayer d'éviter ce fantôme
qu'on essaie de faire planer sur les communications en disant: Si c'est le
Québec qui s'en occupe, cela va être un désastre parce
qu'il va vouloir tout contrôler, tout voir, etc. A l'inverse, cela
pourrait vouloir dire que, lorsque c'est le fédéral qui s'en
occupe, c'est la liberté totale et on fait ce qu'on veut quand on veut
et comme on veut.
Je voudrais revenir sur un point que vous avez mentionné lorsque
vous avez dit que j'étais d'accord que ce soit le gouvernement
fédéral
qui procède à l'attribution des ondes. Je voudrais un peu
pondérer cela, en ce sens que le gouvernement fédéral a
certainement un rôle de premier plan à jouer dans la distribution
ou la répartition des ondes pour une cohérence sur l'ensemble du
territoire canadien. Ceci dit, c'est une question à laquelle on ne peut
pas répondre aussi simplement que ça. Il y a des blocs d'ondes,
à un moment donné.
Il y a des catégories pour fins éducatives sur lesquelles
il faudra qu'on ait aussi des choses à dire. C'est bien beau d'avoir le
contrôle sur les contenus en matière éducative, mais si on
n'a pas le contrôle à l'origine sur le véhicule, si c'est
le gouvernement ou le CRTC qui dit, à l'Université du
Québec à Chicoutimi, non; à l'université McGill,
oui; ou à l'université Sir George Williams, non, et à
l'université Laval, oui, cela dépasse la simple attribution des
ondes.
De sorte que la question n'est pas aussi simple que celle-là et
c'est pour ça que nous voulons également en discuter avec le
gouvernement fédéral. On ne part pas de la position suivante:
Vous avez le droit total de l'attribution des ondes. Plus on se rapproche de
secteurs qui sont directement dans le prolongement des responsabilités
québécoises, comme l'éducation et la culture, plus il faut
cerner l'ensemble de nos responsabilités face à ça, quitte
à établir des mécanismes de coordination au niveau
strictement technique.
Mais si des ondes sont disponibles, il faudrait qu'on ait quelque chose
à dire quant à savoir que c'est tel groupe, telle personne, telle
institution plutôt que telle autre et pour quel motif
socio-économique ça doit être ça. Sur le plan
strictement technique, vraisemblablement oui. Mais encore une fois ce sont des
choses qu'il faut pousser.
Sur le plan des motivations socio-culturelles, ce sont des
éléments dont je crois qu'on doit tenir compte.
M. LEGER: Est-ce qu'on peut dire que vous avez jusqu'à maintenant
évalué les possibilités de réaliser les projets
contenus dans votre livre vert avec les pouvoirs que vous avez actuellement? Et
est-ce que vous envisagez avoir les pouvoirs, à la suite des
négociations, pour les réaliser?
M. L'ALLIER: Si vous vous référez au livre vert, il y a
quand même trois secteurs dans le livre vert. Il y a les communications
intragou-vernementales d'un ministère à un autre ministère
et à l'intérieur même de chaque ministère, les
directions de communications, etc. Ce sont des choses que l'on peut faire en
tout état de cause et les seules limites que nous avons à ce
moment-là ne sont pas des limites, de juridiction, mais bien des limites
de moyens tant en argent qu'en personnel qualifié, et des limites qui
nous sont imposées par le temps nécessaire au recyclage ou
à l'intégration de personnel dans de nouvelles fonctions de
communica- tions. En fait, les fonctions de communications à
l'intérieur des ministères ont été
traditionnellement, depuis le début et c'était normal
à mon avis qu'il en soit comme ça des fonctions
d'information. C'est-à-dire que ceux qui étaient responsables des
communications dans un ministère, à quelques exceptions
près et c'était dû davantage aux personnes en place
qu'à autre chose étaient surtout des agents d'information.
Ils n'étaient pas des conseillers en communications auprès de la
direction du ministère.
C'est une de mes préoccupations principales, quant à moi,
au niveau de la gestion interne du gouvernement, de faire en sorte que dans
tout le processus décisionnel au gouvernement, à chaque fois
qu'on est dans un centre de décision, que ce soit au niveau de la
direction du ministère, au niveau des directions
générales, là où se prennent des décisions
de fond sur tel ou tel projet, d'en arriver à faire en sorte qu'au
moment où se prend cette décision et même avant
qu'elle ne soit finale les conseillers en communications puissent
conseiller ceux qui prennent la décision pour leur donner l'ensemble des
contraintes de communications qui sont nécessaires à la
réalisation du projet.
J'avais dit et je crois que c'est toujours la même chose
qui si on veut prendre des décisions valables au niveau de tel ou
tel projet de secteur, que ce soit celui de l'agriculture, des richesses
naturelles, ou de l'éducation, c'est une chose que d'avoir un projet
sectoriel. Et, dans la mesure où ce projet touche soit d'autres secteurs
de l'administration ou le plus souvent la population, il faut que ces projets
soient connus, qu'ils soient compris, qu'ils soient partagés, qu'on les
accepte ou qu'on y participe. Et cela suppose des opérations de
communications plus ou moins complexes.
Il faut donc, au moment même où l'on prend la
décision, que ce que j'appelle les contraintes de communications soient
connues, qu'on puisse évaluer les coûts en personnel, en temps et
en argent de l'opération dans l'optique communications, comme il faudra
le faire de la même façon pour ce qui est du personnel. Jusqu'ici
d'une façon générale dans l'administration publique au
Québec, on n'a pas tenu suffisamment compte dans le processus de
décision et au moment de décider d'un projet ni des
contraintes de communications ni des contraintes personnelles.
Combien de personnes faut-il pour faire ça? Où est-ce
qu'on les prend? Combien les paie-ton? Pendant combien de temps est-ce qu'on en
aura besoin? De sorte que si, au moment de prendre une décision de
secteur, on avait les conseils de spécialistes en gestion et en
personnel, les conseils de spécialistes en communications, le projet de
secteur, on pourrait l'évaluer en disant :
S'il s'agit uniquement d'implanter tel projet, il faut tant de temps sur
le plan technique, agricole ou de l'éducation, etc. Mais, comme
pour faire ça il faut tel et tel genre de personnel, vous ajoutez
du temps à votre projet ou vous ajoutez de l'argent pour réduire
la contrainte temps. Et comme pour le réaliser d'une façon
efficace il faut que la population soit informée, qu'elle participe de
telle façon, ou que d'autres ministères soient informés
que la contrainte communications est de telle et telle nature. Il faudait faire
tel genre de publication, tel genre de contacts, tel genre de publicité
ou d'information et il y a une nouvelle contrainte qui s'impose. Cela, c'est la
première fonction du ministère des Communications dans le livre
vert, cette amélioration de la communication interne par l'insertion du
bloc communications comme conseiller de ceux qui doivent prendre des
décisions de secteur.
J'ai fait le parallèle avec la Fonction publique, parce que le
problème se pose de la même façon. Il y a un
troisième bloc dans ça, qui est le bloc du budget et du
financement d'un projet. Cela ne pose pas de problème, parce qu'ils sont
au coeur même du ministère et la première chose qu'on fait,
avant de penser un projet, souvent en tout cas, c'est d'aller voir si on a le
budget disponible. Donc, on est obligé de passer par là, alors
qu'on n'est pas obligé à première vue de passer par le
personnel et de passer par les communications, sauf que le projet peut
être mis en danger si on ne le fait pas.
La deuxième vocation du ministère des Communications, qui
est une vocation parallèle, une priorité parallèle, c'est
celle de développer dans le même esprit des mécanismes
d'information et de communications avec la population, c'est-à-dire
entre l'administration, d'une part, et le population, d'autre part, et à
l'inverse entre la population et l'administration.
Là-dedans aussi il n'y a pas de contrainte juridictionnelle entre
le Québec et le fédéral ou très peu.
C'est-à-dire que, pour faire cette communication, il est possible qu'on
ait besoin de certains media de communications dont on ne dispose pas. Il peut
y avoir un certain nombre de contraintes qui sont dues au dossier
fédéral-provincial et ce n'est pas tellement là que
ça se pose. Là où ça se pose c'est dans le
troisième bloc, à savoir le développement harmonieux de
l'ensemble des communications non gouvernementales sur le territoire du
Québec.
Donc, dans l'aspect culturel plus général et dans l'aspect
éducatif au sens très large du terme. Et dans l'aspect
économique également. Cela c'est interrelié. Et là
à ce moment-là se pose la contrainte.
Pour répondre à votre question, il est sûr
qu'à partir du livre vert nous pouvons, à l'intérieur des
limites budgétaires qui nous sont imposées, en 1972, franchir
plusieurs des étapes que nous nous sommes fixées, même si
ça ne va pas toujours aussi vite qu'on le voudrait, encore une fois pour
toutes les contraintes que je vous ai indiquées. Elles sont
peut-être frustrantes quand on est impliqué dans le secteur
à fond, mais elles sont en même temps normales quand on essaie de
se resituer au niveau de l'ensemble du gouvernement.
Dans le secteur du développement harmonieux de l'ensemble des
communications au Québec, tant dans les contenus que dans les
mécaniques de communications, les problèmes de
réglementation se posent, et c'est quand on touche aux problèmes
de réglementation que l'on touche aux problèmes des
juridictions.
Dans le problème de la réglementation, il y a le
câble et, pour le câble à mon avis, il n'y a pas de
problème, nous allons pouvoir procéder.
M. LEGER: Veut-il dire qu'il pourrait prendre le territoire de la
câblodiffusion et la câblodistribution sans s'occuper de
problèmes de juridiction fédérale-provinciale? Est-ce
qu'il peut prendre la première place, s'installer
immédiatement?
M. L'ALLIER: C'est le sens des avis juridiques, tant intérieurs
qu'extérieurs du gouvernement, que nous avons et c'est le sens des
recommandations qui ont été faites et acceptées par le
gouvernement. C'est également le sens premier des projets de loi que
nous avons déposés, enfin le bill 37.
M. LEGER: Rien n'empêche actuellement le ministre de
présenter son bill 37 au point de vue des contraintes que je viens de
mentionner.
M. L'ALLIER: C'est-à-dire que par définition le
gouvernement du Québec ne peut, par ses lois, agir que dans la limite de
sa juridiction. Or, suivant les avis juridiques que nous avons, la
câblodistribution et la câblodiffusion se situent dans les limites
de notre juridiction. Pour toute autre question, nous ne pouvons pas agir en
dehors de la limite de notre juridiction. Nous pouvons toujours physiquement le
faire. Mais si nos conseillers juridiques et si les conseillers techniques nous
disent que ce n'est pas notre juridiction, au premier tournant nous allons nous
faire ramasser et nous ne serons pas dedans. D'où se pose le
problème de la négociation politique sur ce qui n'est pas
actuellement clairement de juridiction québécoise ou sur ce qui
est actuellement de juridiction fédérale.
C'est ça que nous voulons remettre en cause par une
négociation avec le gouvernement central.
M. LEGER: Une dernière question à ce sujet-là. Le
ministre vient de mentionner les trois blocs de responsabilité ou de
projet contenus dans le livre vert. Il semble que pour le premier bloc il n'y
ait aucun problème, c'est quelque chose d'interne.
Dans le deuxième, celui du développement de l'information
vis-à-vis de la population, il y a des contraintes et, dans le dernier,
il y a des contraintes majeures. A ce stade-ci, le ministre peut-il nous dire
s'il pense avoir des possibilités
de réaliser quelque chose ou s'il a, comme il l'a fait, il y a
trois semaines, pris une période de réflexion pour
déterminer s'il continuerait à s'occuper de ce domaine-là?
Est-ce qu'actuellement le ministre est encore dans une période de
réflexion?
M. L'ALLIER: Je vais répondre tout de suite.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'invoque le
règlement. Cette discussion-là a été faite cet
après-midi, avant que le député de Lafontaine n'arrive. Le
ministre, dans ses observations préliminaires, a exposé...
M. LEGER: Il n'y a aucun point de règlement là-dedans.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, j'ai la parole. J'ai
invoqué le règlement.
M. LEGER: Est-ce qu'il y a un point de règlement?
M. LE PRESIDENT: Le député de Chicoutimi, en vertu de
l'article 100, peut soulever un point de règlement. Nous parlons
présentement de choses qui sont au feuilleton de la Chambre.
M. L'ALLIER: Sur le point de règlement, le député
de Chicoutimi a raison. Les périodes de réflexion qu'un membre du
cabinet ou qu'un membre de cette Chambre peut se donner n'émargent pas
au budget du ministère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Voici ce que je voulais dire, et ça
rejoint ce que le ministre vient de dire. C'est que cette discussion
générale, nous l'avons eue cet après-midi, avant que le
député de Lafontaine n'arrive.
M. LEGER: J'invoque une question de privilège.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, il n'y a pas question de
privilège ici, M. le Président; vous le savez.
M. LEGER: Le député de Chicoutimi affirme des choses qui
sont fausses parce que, quand je suis arrivé ici, on était en
train d'écouter le monologue du ministre et le député de
Chicoutimi n'avait même pas parlé de ça. Vous êtes en
train d'affirmer que je n'étais pas ici quand on en a discuté et
c'est absolument faux.
M. TREMBLAY (Chicoutimi):- Que le député de Lafontaine ait
été là ou absent, ça n'a pas d'importance. Je
m'excuse auprès de lui si je n'avais pas noté son éminente
présence. Je disais que, dans les observations préliminaires que
le ministre a faites cet après-midi, il a indiqué ce que le
ministère des Communications avait fait l'année dernière.
Il a, ensuite, énoncé les politiques qu'il prévoyait pour
l'exercice financier qui vient de commencer. Nous avons posé un certain
nombre de questions au ministre, dans ce cadre des discussions
générales, questions auxquelles le ministre est en train de
répondre. Il a répondu aux questions en ce qui concerne le
contentieux constitutionnel. J'avais posé d'autres questions. Les
questions que le député de Lafontaine pose actuellement ont comme
objet de faire dire au ministre au fait, c'est ça qui est
sous-jacent qu'il n'est pas d'accord avec son gouvernement, ce qui n'a
rien à voir aux discussions que nous tenons à l'heure actuelle.
Il s'agit d'étudier le budget du ministère des
Communications.
M. LEGER: M. le Président, j'invoque le règlement. Le
député de Chicoutimi passe à côté de la
question pour prendre la parole. Le ministre est en train de répondre
à ma question. Je ne vois pas pourquoi le député de
Chicoutimi empêcherait le ministre de répondre à une
question que j'ai posée, qui n'est absolument pas hors d'ordre. Si le
ministre ne veut pas répondre, c'est son privilège. Je ne pense
pas que le député de Chicoutimi puisse s'arroger le droit
d'interrompre le ministre qui est en train de donner une réponse.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'invoque à
nouveau le règlement pour vous faire observer que ces
discussions-là, nous les avons déjà tenues, que nous
aurons l'occasion, en cours d'examen des différents articles,
d'interroger le ministre sur ce que son ministère a fait et sur ce qu'il
entend faire. Si le député de Lafontaine a terminé les
observations qui faisaient suite à celles que le ministre a faites sur
le plan général, je crois que nous devrions commencer à
étudier le budget. Autrement, c'est du temps perdu.
M. LEGER: Sur la remarque du député de Chicoutimi, je
tiens à dire que j'ai des questions d'ordre général qui
doivent être posées...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'invoque le
règlement.
M. LEGER: J'ai la parole; le député de Chicoutimi n'est
pas pour interrompre continuellement les autres députés qui
veulent amener des questions parce qu'il n'est pas satisfait du sujet dont on
parle.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'invoque le règlement.
M. LEGER: M. le Président, qui a la parole? Ce n'est pas celui
qui parle le plus longtemps qui garde la parole.
M. LE PRESIDENT: Sur le point de règlement, la parole est au
député de Chicoutimi.
M. LEGER: Quel est le point de règlement que le
député veut sortir?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je tiens à faire observer que j'ai
posé un certain nombre de questions au ministre cet après-midi.
Il a répondu à la première des questions que je lui ai
posées, celle du contentieux constitutionnel. Je lui ai posé,
ensuite, une autre question sur Radio-Québec. Je lui ai posé des
questions sur les bureaux régionaux.
J'avais demandé au ministre de me répondre soit à
l'occasion de ses observations générales ou de me répondre
dans le cadre de la discussion lorsque nous examinerons les articles,
catégorie par catégorie. Je laisse le ministre choisir et
j'aimerais autant qu'on le fasse article par article et catégorie par
catégorie. Mais si on doit éterniser la discussion
générale, M. le Président, je ne vois pas comment nous
pourrons examiner de façon cohérente les différents
articles qui doivent faire l'objet de l'examen, de l'analyse des
parlementaires.
M. LEGER: M. le Président, la question que je posais au ministre
faisait suite à une série de questions sur le même sujet et
je n'ai pas eu la réponse du ministre à la question que je lui
posais qui était la suivante: Est-ce qu'il a maintenant
réfléchi sur la possibilité pour lui de réaliser sa
politique dans la période de réflexion qu'il s'est donnée
pour le faire? Est-ce qu'il pense pouvoir établir sa politique ou s'il
ne le peut pas? C'est la question que j'ai posée. Cela faisait suite
à la série de questions que je posais sur le même sujet.
J'ai posé d'autres questions au ministre, et il ne m'a pas encore
répondu.
M. L'ALLIER: M. le Président, je crois que le point d'ordre du
député de Chicoutimi est valable, et pour éviter toutefois
de prolonger la discussion nous passerons, si vous êtes d'accord,
à la discussion article par article. A cette occasion, nous
répondrons aux questions qui sont posées soit sur les satellites,
soit sur la politique d'édition, soit sur Radio-Québec, etc. J'ai
répondu tout à l'heure par une boutade au député de
Lafontaine, mais c'est tout à fait exact, il faut s'en tenir aux
règlements si on veut quand même étudier le budget d'une
façon sérieuse et à l'avantage des membres de
l'Assemblée nationale. Le temps de réflexion ou les
périodes de réflexion d'un membre du cabinet ou d'un membre de
l'Assemblée nationale j'espère que tout le monde prend des
moments de réflexion tous les jours ne sont pas imputables au
budget d'aucun ministère et ça n'apparaît pas non plus aux
articles budgétaires de mon ministère. Si je ne croyais pas
pouvoir en toute honnêteté, tant pour le gouvernement que pour les
membres de l'Assemblée nationale, faire quelque chose dans le domaine
des communications à partir du budget que je défends maintenant,
je ne serais pas ici pour défendre ce budget.
Si je suis ici pour le défendre, c'est que je crois que nous
pouvons faire énormément de choses, que nous avons le devoir de
faire ces choses et que nous pouvons les faire. C'est ce que je veux essayer de
démontrer aux membres de cette commission maintenant.
Administration
M. LE PRESIDENT: Article 1, Administration, Sous-article 1, Services
administratifs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, en ce qui concerne les
services administratifs, le ministre a toujours le même cabinet, les
mêmes sous-ministres, qui sont ici ce soir. Est-ce qu'il y a des postes
nouveaux? Le ministre pourrait simplement déposer les listes à ce
sujet, s'il y a des changements majeurs dans l'administration proprement
dite.
M. L'ALLIER: A l'article 1, Administration, Catégorie 1,
Traitements, salaires et allocations c'est au point où nous en
sommes les effectifs autorisés pour 71/72 étaient de 585.
Le Conseil du trésor a accordé, pour tenir compte de l'expansion
normale du ministère, 25 postes nouveaux, pour un total de 610. Ces
effectifs ne tiennent pas compte des nouveaux programmes pour lesquels le
Conseil du trésor a accordé 48 postes supplémentaires,
pour un grand total de 658.
La répartition de ces 48 nouveaux postes se fait comme suit. Au
projet Services téléphoniques, deux professionnels et trois
techniciens, au projet Réglementation, contrôle et surveillance
des câbles communautaires, 7 cadres. Au projet Equipe du soir, 15
techniciens, c'est pour la polycopie. Au projet Centre de reproduction des
édifices G et H, regroupement des services de reproduction, 11
techniciens et 5 employés du bureau, au projet Accueil aux
édifices G et H, trois professionnels et deux employés du bureau.
Ce qui nous donne, au 31 mars 1972, 22 administrateurs, 25 adjoints aux cadres,
150 professionnels, 72 techniciens ou personnel de même niveau, 249
employés de bureau et 10 ouvriers.
Je pourrais donner le détail de ce personnel. A la
catégorie Traitements salaires et allocations, le budget demandé
est de $728,700, le budget de 71/72 modifié était de $485,000 et
les paiements au 31 mars 1972 étaient de $460,000.
Le budget voté pour 71/72 se monte à $595,000, soit une
augmentation de $133,700 pour cette année. Et cette augmentation est due
aux augmentations de postes auxquels j'ai fait allusion tout à
l'heure.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1, adopté.
M. SEGUIN: Il est question de certains individus en
téléphonie; est-ce qu'on pourrait avoir les noms de ces
personnes-là et puis un
peu d'historique sur leur expérience ou leurs connaissances en
téléphonie?
M. L'ALLIER: On a ici, M. le Président, l'administration comme
telle; nous pourrons tout à l'heure, au sous-article de l'exploitation
du service téléphonique, fournir les détails
là-dessus.
M. SEGUIN: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1, Adopté?
M. LEGER: M. le Président, je voudrais demander au ministre
à quel endroit précisément il calcule qu'on pourrait lui
demander les éclaircissements sur les satellites. Est-ce à la
catégorie 2?
M. L'ALLIER: Au sous-article génie, si vous voulez.
M. LEGER: Et Radio-Québec, je présume que c'est à
l'article 2, Office de radio-télédiffusion?
M. L'ALLIER: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A ce moment-là, vous répondrez
aux questions que je vous ai posées, M. le ministre.
M. L'ALLIER: Si vous voulez bien me les rappeler.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je vous les rappellerai, je vous les rappelle
tout de suite.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3, adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il s'agit des services professionnels. La
liste nous a été fournie. Le ministre pourrait-il nous parler en
ce qui concerne Mlle Monique Plamondon, documentaliste, du montant de $3,000?
Est-ce que Mlle Plamondon va faire partie désormais comme permanente du
ministère des Communications?
M. L'ALLIER: Elle est actuellement à contrat pour un an au
ministère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A contrat.
M. L'ALLIER: A contrat, pour une année seulement. Nous avons, au
ministère des Communications, quelques contractuels pour une
période identifiée d'une année. A ce niveau d'emploi dans
la fonction publique, comme on s'achemine assez rapidement vers la permanence
d'emploi, comme les salaires peuvent être assez élevés et
dans la mesure où la nature même du service permanent requis par
l'administration n'est pas encore tout à fait établie, ça
pourrait comporter un certain nombre de risques de gestion, si vous voulez, que
de définir des descriptions d'emploi, de recruter du monde permanent. On
pourrait se rendre compte au bout de 18 mois que ce ne sont pas vraiment les
gens qu'il faut, il faudrait les recycler, etc.
Pour certaines fonctions, comme la documentation, qui ont
été relativement négligées au niveau de
l'administration c'est-à-dire que chaque ministère avait
quelqu'un qui faisait un peu de documentation, mais ce n'était pas
vraiment structuré nous voulons mettre en place d'abord ces
services-là, bien identifier la nature des fonctions permanentes
à remplir, avant de proposer, probablement au prochain budget, des
structures beaucoup plus définitives dans ces secteurs-là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans la liste qui apparaît aux services
administratifs, il y a différents noms avec les titres conseillers en
informatique, en radio, aide-légiste, avocat, sociologue,
documentaliste, etc.; est-ce un peu le même genre? Est-ce que ce sont des
gens à contrat ou s'il y a là-dedans des permanents, enfin des
gens qui sont éventuellement appelés à être
permanents? J'ai toute une série de noms.
M. L'ALLIER: ils sont tous à contrat, sauf un certain nombre qui
sont devenus permanents, mais ce n'est certainement pas en majorité.
C'est un petit nombre dont par exemple M. Doyon, administrateur, qui est devenu
permanent par les concours de la fonction publique. Maintenant, il y a deux
catégories de personnes. Il y a les personnes, comme je vous ai dit, qui
sont recrutées pour une phase, une période
déterminée, à cause de l'incertitude de la nature de la
permanence et, deuxièmement, il y a des personnes qui ont
été engagées pour des projets particuliers,
identifiés dans le temps et dont on sait qu'ils n'ont pas d'autres
suites dans l'administration, enfin sous la même forme.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. SEGUIN: M. le Président, je reviens encore à ma
question de tout à l'heure. Ici dans la première section, je vois
toute cette liste d'individus avec au bout: $6,000, $3,000, $6,000, $4,100,
$500, $11,000. Il y a un avocat qui a $11,000 malheureusement. Mais il y a les
autres, des techniciens, des conseillers en radio, des conseillers en
administration. Je voudrais avoir plus de détails. Qu'est-ce que c'est
qu'on peut obtenir pour $6,000 en administration par exemple? Je suis
très inquiet là.
M. L'ALLIER: La période de temps peut varier. Ce ne sont pas des
engagements pour un
an nécessairement. Lorsque vous avez par exemple un avocat
à $11,500, la personne a pu travailler dix mois. Si vous avez à
côté un aide-légiste à $650, ç'a pu
être un mois à côté ou deux semaines ou deux mois et
demi.
Cela dépend de la durée de l'emploi. On pourrait vous
donner cela pour chacun.
M. SEGUIN: Non, mais on dit conseillers en administration. Alors, ce
sont des gens qui conseillent, je le suppose, des conseillers en radio, des
conseillers en informatique. Connaissant un peu la marche des choses, on sait
que ces montants d'argent là, même si c'est pour 24 heures de
service, ça n'arrive pas. Je me pose des questions sérieuses:
Est-ce qu'on en a besoin de 12,15? Il serait peut-être mieux d'en engager
un ou deux à $25,000 par année qui feraient l'ouvrage et qui
produiraient quelque chose, au lieu d'avoir toute une série
d'individus.
M. L'ALLIER: Si le travail est permanent. Enfin, c'est une question de
$64,000 ça ou de $64?
M. SEGUIN: Non, c'est $64,000.
M. L'ALLIER: Ah bon! Je ne pense pas qu'on puisse dire qu'au lieu de
trois à $6,000, peut-être que deux à $9,000, cela aurait
fait la même chose. Cela dépend de la nature du travail à
accomplir. On est en face d'un ministère qui a à peine deux ans
d'existence, qui est en train de se structurer. Vous connaissez les structures
de la fonction publique. Pour pouvoir c'est tout à fait normal
recruter du monde pour remplir des emplois permanents, il faut d'abord
avoir identifié les emplois comme permanents, avoir fait la preuve que
c'étaient des emplois permanents. Or, dans la mesure où c'est un
ministère qui se structure, il faut avoir des gens qui vont faire ce
travail-là. Ce n'est pas le ministre, tout seul, qui va
déterminer qu'il faut 200 administrateurs permanents ou 110.
M. SEGUIN: A $2,000, $3,000 ou $5,000, quelle sorte de gens pouvez-vous
avoir?
M. L'ALLIER: Cela peut-être pour huit mois; ça peut
être pour trois mois. Il y a très peu d'engagements d'un an; je ne
sais pas s'il y en a même des engagements d'un an. Il n'y en a aucun dans
cette liste-là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il s'agit ici de services professionnels,
comme l'indique la catégorie pour un travail déterminé.
C'est un mandat que vous confiez à quelqu'un de l'extérieur.
Eventuellement, si le ministère en a besoin et si la personne est
qualifiée, vous pourriez, par voie de concours selon les règles
de la fonction publique, engager ces gens-là de façon
permanente.
M. L'ALLIER: Exactement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je fais ici une observation qui va rejoindre,
je pense, les préoccupations du député de Baldwin. A
toutes les commissions aux discussions desquelles j'ai participé, nous
avons insisté sur la nécessité qu'il y a, pour le
gouvernement, de réduire au maximum les services dits professionnels,
c'est-à-dire cette habitude, qui est vieille, de requérir les
services de gens en dehors des ministères, quand il est possible
d'organiser de façon permanente des équipes de travail
composées de fonctionnaires qui pourraient faire la même
chose.
Je pense que le ministre le sait et que le député de
Baldwin le comprend: dans un ministère qui commence, comme celui des
Communications, il y a un manque assez évident de personnel
qualifié et il faut en mettre à l'essai. Il y a des tâches
non permanentes qu'il faut confier à ces gens-là. D'où la
nécessité de requérir, à un certain moment, les
services de spécialistes, en ayant toujours, toutefois, présent
à l'esprit que cela ne doit être que passager.
M. L'ALLIER: Ce sont des expériences, M. le Président,
qu'on vit dans chaque administration. Je me souviens qu'aux Affaires
culturelles, par exemple, quand on a mis sur pied la diffusion de la culture,
il a fallu procéder de cette façon, aller chercher des gens
à l'extérieur, pour un temps donné, qui proposent la
structure. Un certain nombre d'entre eux peuvent se traduire dans la structure,
par voie de concours réguliers. Bon nombre d'entre eux doivent retourner
à leurs occupations professionnelles.
M. SEGUIN: Je connais l'argumentation. Je ne me plie pas
nécessairement à cette pratique. Alors, continuons.
M. L'ALLIER: Bien, on peut se plier ou ne pas se plier. Qu'on me donne
une autre façon de mettre sur pied un ministère que de le faire
avec des gens, à moins de l'acheter tout fait.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): De l'acheter dans le catalogue.
M. SEGUIN: Ce n'est pas ça que je voulais dire du tout. On le
sait.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que la catégorie 4 est
adoptée?
M. SEGUIN: On comprend ce que je veux dire.
M. LEGER: Juste une seconde, M. le Président. Dans le domaine des
services administratifs, est-ce que des personnes se trouvent à
travailler au nouveau local des communications-Québec? Est-ce qu'il y a
du personnel permanent là-dedans? Est-ce qu'ils sont décrits
à un des articles soit d'exploitation ou des services
administratifs?
M. L'ALLIER: C'est à la Direction générale des
communications qu'on pourra revenir là-dessus. Le personnel qui
travaille au bureau de Montréal se retrouve sous l'article Direction
générale des communications.
M. LEGER: Communications gouvernementales?
M. L'ALLIER: Et à l'édition aussi, parce qu'il y a le
bureau de l'édition.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 4 est a-doptée.
Catégorie 5.
M. BROCHU: M. le Président, le ministre pourrait-il, ici,
rapidement décrire ce que comportent je m'excuse pour la
tonalité de ma voix l'entretien et les réparations au
niveau des services administratifs? Apparemment, l'an dernier, il n'y avait
aucun montant d'alloué à cette catégorie.
M. L'ALLIER : Oui, M. le Président. Il n'y avait pas de
crédits de prévus en 71/72, effectivement, pour couvrir
l'entretien et les réparations. Les dépenses ont
été payées à même le budget de la Direction
générale de l'exploitation. Elles se répartissaient
approximativement de la façon suivante: entretien de véhicules,
$1,500; entretien du matériel de communication: $1,200; entretien du
matériel de bureau: $500. Ceci est pour 71/72. Il a été
obtenu, pour 72/73, un budget de $5,000 pour lequel nous proposons la
répartition suivante, qui est en gros la même: entretien de
véhicules, $1,500; entretien du matériel de communication, $2,000
plutôt que les $1,200 que cela a coûté l'an dernier et,
divers, $1,500, pour couvrir les frais d'entretien et de réparation pour
ce qui n'est pas strictement véhicules ou matériel de
communication: matériel de bureau, etc.
M. BROCHU: Le budget accordé à cette catégorie,
l'an dernier, l'a-t-il été par la suite, ou s'il n'y en avait pas
du tout?
M. L'ALLIER : Il n'y en avait pas du tout, l'an dernier. C'était
pris à même la Direction générale de
l'exploitation.
M. BROCHU: Ah bon.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 6.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quels sont les loyers que vous comptez
payer?
M. L'ALLIER: Les loyers que nous payons sont essentiellement pour de
l'équipement. Le budget voté pour 71/72 était de $7,000.
C'était pour l'équipement Xerox, les machines à photo-
copier. Or, les prévisions pour 72/73 sont de l'ordre de $15,000. Elles
se répartissent comme suit: Xerox, $7,000; matériel et
ameublement de bureau: $5,000; matériel de communication: $2,000 et,
divers, $10,000. Dans le matériel et l'ameublement de bureau, il y a
essentiellement certains matériaux spécialisés de bureau
qui sont liés à l'exploitation de bureaux de communications, en
photographie, par exemple, des choses comme cela.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ces équipements sont-ils
loués?
M. L'ALLIER: Oui, ce sont des équipements loués, dont nous
avons besoin pour un temps donné.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 7.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 8? Adopté.
Catégorie 11?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre pourrait-il nous dire, à la
catégorie 11, ce qui explique que le coussin soit aussi
considérable, soit pour les autres dépenses, de $4,000 à
$12,500?
M. L'ALLIER : Oui. A cette catégorie, ce qui justifie
l'augmentation du budget, c'est essentiellement une somme additionnelle de
$6,000 pour le perfectionnement du personnel du ministère des
Communications dans le cadre du programme de perfectionnement mis au point et
présenté par le ministère de la Fonction publique.
Le ministère de la Fonction publique, en collaboration avec
chacun des ministères, notamment le ministère des Communications,
pour ce qui nous intéresse ici, a proposé un programme de
perfectionnement et de recyclage pour le personnel de chaque ministère,
dans des contingents et suivant des priorités, notamment au niveau de
l'administration. Comme ce perfectionnement doit être imputé au
ministère d'où vient le personnel, nous avons prévu
à cette catégorie une somme de $6,000 qui servira essentiellement
au perfectionnement ou au recyclage du personnel permanent au service du
ministère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce la nouvelle technique administrative
que d'imputer ce genre de dépenses à la catégorie des
autres dépenses? Les autres dépenses, ordinairement, c'est ce
qu'on appelle le coussin que le ministre doit avoir pour faire face aux
imprévus tandis que là, il s'agit de choses assez
spécifiques, c'est-à-dire du recyclage.
M. L'ALLIER: Dans la mesure où c'est à la catégorie
Autres dépenses, je vous indique notre objectif. C'est de le prendre
dans cette catégorie, jusqu'à concurrence de $6,000, pour fins de
perfectionnement. Ceci dit, si le programme de perfectionnement du
ministère de la Fonction publique qui, en fait, pilote ce programme, ne
se réalise pas ou se réalise uniquement en partie, la somme
impliquée là pourra, éventuellement servir à autre
chose. Mais l'objectif qui nous a amenés à placer ces $6,000
à cette catégorie est d'abord le perfectionnement.
Il n'y a pas, je crois, dans les autres ministères, de
catégorie pour le perfectionnement, sauf peut-être au
ministère de l'Education.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Au ministère de l'Education, oui.
M. L'ALLIER: Au ministère de l'Education. Techniquement,
idéalement, on pourrait peut-être en arriver à avoir une
catégorie de perfectionnement pour chacune des directions
générales ou du personnel, pour qu'on puisse bien identifier les
priorités en perfectionnement des ministères. Cela pourrait
être à l'administration, au génie ou ailleurs, Mais c'est
une opération qui commence, qui s'est en fait très peu
réalisée, l'an dernier, à la fonction publique et pour
laquelle, je crois, il faut consacrer des efforts considérables pas
tellement en termes de budgets qu'en termes de choix judicieux des personnes
qui ont, à un moment donné, à la fois besoin de
perfectionnement et surtout qui répondent à un besoin du
ministère, en termes de perfectionnement, plutôt que d'avoir,
comme on a pu avoir dans certains cas que j'ai vus, du perfectionnement qui est
accordé à certains fonctionnaires parce que ce sont des gens qui
sont un peu plus habiles dans la recherche de bourses ou de congés avec
solde ou sans solde, qui deviennent des spécialistes du perfectionnement
d'année en année.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Des étudiants perpétuels.
M. L'ALLIER: Oui.
M. LE PRESIDENT: Sous-article 2, exploitation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour l'exploitation, M. le Président,
j'aimerais poser au ministre quelques questions, cet après-midi, au
sujet du satellite. Cet après-midi, le ministre nous a parlé,
à cet article de l'exploitation, de l'audio-visuel, du radio et
télé-scripteur, du satellite, etc. Le ministre pourrait-il
expliciter ce qu'il nous a dit dans son introduction?
M. L'ALLIER: Il y a essentiellement deux blocs de projets satellite. Il
y a le satellite canadien, Anik, de Telesat, et il y a aussi le satellite
Symphonie, ut: satellite franco-allemand.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Où en est-on, dans tout cela?
M. L'ALLIER: Dans lequel?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans l'un et l'autre.
M. L'ALLIER: Dans l'un et l'autre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'était le sens de la question que je
vous posais cet après-midi.
M. L'ALLIER: D'accord. Prenons Telesat. Telesat, qui est une
société canadienne et qui se propose d'utiliser un satellite,
Anik, est en communication avec le ministère des Communications, quant
à l'utilisation éventuelle de ce satellite, au Québec, et
quant à l'utilisation éventuelle de certains points de
raccordement au sol, pour fins d'utilisation du satellite canadien.
Les conversations que nous avons eues, les discussions que mes
fonctionnaires ont eues avec Telesat, ont porté à la fois sur les
points de chute des instruments d'accueil du satellite, comme sur l'utilisation
des terrains, par le gouvernement du Québec, servant au satellite pour
fins de communications.
Les discussions sont en cours, actuellement, entre le ministère,
d'une part, Radio-Canada et Telesat, d'autre part, quant au contenu de
même que quant aux modalités physiques d'implantation de
l'équipement pour fins de réception du satellite. Nous posons,
sur le plan de l'implantation physique, un certain nombre de conditions
à Telesat pour qu'il puisse utiliser les sols québécois,
notamment dans le nord, aux fins d'implantation de son satellite, par exemple
un bail de dix ans. Ces questions semblent maintenant acceptées, je
crois, en cours de discussion, c'est accepté que le bail ne soit pas
pour 99 ans mais bien d'une durée de dix ans; que, deuxièmement,
il y ait un contrôle, par les services du ministère des
Communications, sur les services offerts; et, troisièmement, qu'il y ait
une télévision et un téléphone et qu'il y ait
possibilité d'utilisation du terrain loué à Telesat pour
des fins de communications par le gouvernement du Québec
également.
Sur ces points, les discussions sont en cours mais en voie de
règlement, avec Telesat. C'est, en gros, là où nous en
sommes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Anik. M. SEGUIN: Il est unidirectionnel. M.
L'ALLIER: Non. M. SEGUIN: D'accord. Parfait.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre pourrait-il me dire si ces
discussions au sujet de l'utilisation de ce satellite se raccrochent de
façon directe ou indirecte aux négociations qui sont en cours
avec le gouvernement central, dans les autres domaines dont nous avons
discuté tout à l'heure?
Est-ce que cela fait partie d'un contentieux aussi?
M. L'ALLIER: Oui, effectivement, je crois qu'on ne peut pas dissocier
ceci, bien qu'encore une fois ce soit un dossier sectoriel. On peut s'entendre
avec le gouvernement fédéral sur les modalités
d'utilisation du sol québécois pour fins de réception du
satellite, etc. Cela nous donne, bien sûr, des éléments de
négociation que nous n'aurions pas autrement, dans la mesure où
il a vraisemblablement besoin de ce sol. Cela nous donne l'occasion de jeter un
coup d'oeil sur le contenu également, notamment pour ce qui sera
diffusé dans le nord du Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais quand vous dites jeter un coup d'oeil sur
le contenu...
M. L'ALLIER: Au niveau de la discussion on peut aborder la question du
contenu.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelle est votre intention à ce sujet,
justement, en termes de contenu? Qu'est-ce que vous envisagez, au
ministère des Communications?
M. L'ALLIER: A l'origine, la discussion a lieu avec Radio-Canada, qui va
fournir le contenu. Radio-Canada, au début, qui était non pas
réticente mais qui se demandait pourquoi elle avait à en discuter
avec nous, accepte maintenant plus facilement de discuter avec nous.
Il nous faut d'abord savoir quelles sont les intentions de Radio-Canada
quant à ce que la société entend véhiculer sur le
satellite. Une fois que nous saurons, d'une façon plus précise,
les intentions de Radio-Canada, nous serons en mesure d'évaluer et de
voir s'il y a lieu, pour nous, de faire des contrepropositions ou de faire des
démarches avant même que ne soit réglée l'assise
physique. Parce que cela fait un tout.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais, à ce jour, avez-vous une
indication de ce que Radio-Canada entend véhiculer?
M. L'ALLIER: On m'informe que nous n'avons pas d'indication
précise sur ce que Radio-Canada doit véhiculer. Nous devons avoir
des réunions prochainement, au niveau des fonctionnaires, avec
Radio-Canada. Nous espérons qu'à l'occasion de ces
réunions ces choses seront précisées par Radio-Canada.
Il est question, pour elle, par exemple, de savoir: Est-ce que le
satellite véhiculera du français et de l'anglais, ou partie
français et partie anglais? Ou même deux canaux, un
français et un anglais, ou un canal mi-temps en français? Ce sont
toutes ces questions. Nous savons que Radio-Canada considère l'ensemble
de ces hypothèses mais nous n'avons pas d'informations plus
précises à ce sujet.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelle est l'importance de l'utilisation, en
termes de rayonnement, que ce satellite pourrait avoir?
M. L'ALLIER: Sur le territoire?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sur le territoire.
M. L'ALLIER: On m'informe que dans un premier temps, pour une
période de deux ou trois ans, du début du fonctionnement le
satellite desservirait des populations très restreintes; trois centres
de population, de 2,000 à 3,000 personnes chacun.
M. LEGER: M. le Président, sur le même sujet du satellite
Anik, quel type de diffusion le gouvernement fédéral entend-il
produire?
M. L'ALLIER: C'est ce qui est en discussion avec Radio-Canada. Nous ne
le savons pas. Radio-Canada n'a pas déposé même un
avant-projet. Nous n'avons pas pu en discuter avec elle. Evidemment, il y a
toute la question de la baie James, qui se rattache à cela, d'une
certaine façon. Il y aura une population là-bas. C'est pour cela
que ça nous intéresse aussi, au premier titre. Maintenant,
Radio-Canada ne nous a pas donné d'indications précises qui
pourraient servir de base de discussion pour que nous ayons une idée de
l'orientation que cela peut prendre. Donc, nous attendons de ce
côté-là.
M. LEGER: Sur le territoire de la baie James, actuellement, qui aura le
contrôle des communications? Est-ce que ce sera la compagnie de
Téléphone du Nord, est-ce que ce sera le ministère des
Communications, est-ce que ce sera l'Hydro-Québec? Qui aura la mainmise
pour déterminer le réseau des communications, sur le territoire
de la baie James?
M. SEGUIN: M. le Président, la commission sur la baie James
siège, de ce temps-là.
M. L'ALLIER: C'est cela. C'est une question, de toute façon, qui
est en discussion avec la société. La loi 50 prévoit
même la possibilité de créer une société des
communications, si ma mémoire est exacte.
M. LEGER: Y a-t-il eu des demandes venant de l'Hydro-Québec ou
d'ailleurs pour l'utilisation des micro-ondes?
M. L'ALLIER: Je ne pourrais pas vous le dire. Je pense que la question
doit être posée il n'y a pas eu de demandes chez nous
à la commission parlementaire sur la baie James.
M. LEGER : Maintenant, quelle couverture, au point de vue technique,
sera assurée par le satellite Anik sur notre territoire? Etes-vous au
courant soit au point de vue de la télévision ou au point de vue
de la téléphonie?
M. L'ALLIER : Dans un premier temps, il n'y a que les trois postes du
Grand Nord: Fort-Chimo, Sept-Iles et Poste-de-la-Baleine qui sont couverts par
le satellite Anik.
M. LEGER: Tantôt, je n'ai pas très bien saisi. Avez-vous
dit que le fédéral n'avait pas consulté le
ministère des Communications, ni la direction générale du
Nouveau-Québec, ni le ministère de l'Education sur le contenu?
Est-ce que vous avez dit, tantôt, que vous n'aviez pas été
consulté sur le contenu?
M. L'ALLIER: C'est-à-dire que c'est Radio-Canada, et Radio-Canada
n'a pas encore indiqué quelles étaient ses intentions quant au
contenu. Il faut se reporter dans le contexte des populations que l'on veut
desservir. Ce ne sont pas des populations urbaines qui sont habituellement
desservies par radio et par télévision. Un comité conjoint
entre Radio-Canada et le ministère des Communications a
été formé.
Radio-Canada a accepté ce comité conjoint et c'est
à ce comité conjoint que doivent être
déposées les esquisses de Radio-Canada, sur lesquelles nous
pourrons donner des opinions. Il est évident que, dans la mesure
où un tel satellite existe et dans la mesure où nous avons une
responsabilité en matière d'éducation face à cette
population, nous aurons quelque chose à dire, nous souhaitons avoir
quelque chose à dire.
M. LEGER : Il y a un nouveau satellite qui est en train d'être
constitué entre le gouvernement des Etats-Unis et le gouvernement du
Canada, le satellite STT, le satellite de technologie et de
télécommunications. Il semble que le ministère des
Communications du Québec a reçu, comme les autres
ministères des autres provinces, une demande pour savoir quelle serait
sa participation à la création de ce satellite. Il semble que ce
satellite va coûter environ $40 millions au Canada et que les provinces
ont été consultées.
On m'a dit que le ministère des Communications de l'Ontario a
déjà réservé du temps, a déjà
présenté des programmes. Or, il semble que le Québec n'a
rien fait. Le ministre peut-il me dire quelle est la position du Québec
là-dessus?
M. L'ALLIER : Le gouvernement fédéral a effectivement
communiqué avec nous sur cette question et nous avons eu une
première rencon- tre avec les représentants du gouvernement
fédéral. Nous avons reçu l'information qui nous a
été donnée sur ce sujet et nous devons, de nouveau,
communiquer par écrit avec le gouvernement fédéral, au
cours du mois de juin, sur ces questions.
M. LEGER : Vous savez que la date limite est autour de juin?
M. L'ALLIER : Oui, ce sera fait dans les délais.
M. SEGUIN: M. le Président...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, en ce qui concerne le satellite...
Excusez-moi.
M. SEGUIN: ... sur le même sujet. Tout à l'heure, j'avais
demandé si le rayonnement de diffusion du satellite était
unidirectionnel ou s'il était restreint. On m'a dit non et,
d'après ce qui s'est dit à la suite, je comprends que ce serait
restreint à certains secteurs. Est-ce oui ou non, la réponse? Je
dis unidirectionnel dans le sens de restreint à un secteur.
M. L'ALLIER: La diffusion même du satellite...
M. SEGUIN: Non, il y a des postes récepteurs. N'allez pas dans le
domaine technique.
M. L'ALLIER: Cela dépend des antennes. On va le recevoir
là où on mettra des antennes. Si on met des antennes à
Chicoutimi, on va le recevoir à Chicoutimi.
M. SEGUIN: C'est cela. Alors, ce n'est pas tellement restreint, dans ce
cas-là. C'est dire que, s'il y a des antennes, n'importe où, on
pourra le recevoir.
M. L'ALLIER: C'est la nature du satellite.
M. SEGUIN: D'accord, c'est ce que je voulais savoir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le ministre, c'est pour cela, justement,
que je vous demandais, tout à l'heure, quelle importance pourra prendre
en termes de couverture, si je peux employer cet anglicisme fréquent
dans la presse, l'exploitation du satellite Anik. Est-ce qu'à un moment
donné, justement, cela ne deviendra pas encore une sorte de
Radio-Canada?
M. L'ALLIER: On m'informe que le satellite en question a une vie de sept
ans. On nous informe, par ailleurs, à Télésat, que, dans
un premier temps, on diffusera uniquement dans le Nord du Québec. Il
serait possible d'étendre cette diffusion. C'est une question de
clientèle, de ceux qui peuvent avoir intérêt ou les
moyens
de capter le satellite. C'est une question aussi de
priorités.
Dans la mesure où une population aurait intérêt
à le recevoir et ne serait pas, par ailleurs, desservie par des moyens
plus économiques, cela pourrait se matérialiser plus rapidement.
Le satellite a un potentiel assez grand, mais, en ce qui nous concerne, entre
les zones qui seront desservies, dans un premier temps, par un satellite et les
autres zones habitées qui se situent au sud, il semble qu'il n'y aurait
pas d'intérêt à faire une diffusion par satellite, alors
que la même diffusion existe déjà, la même
accessibilité existe par d'autres moyens, par antenne ordinaire ou
même par câble.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait revenir au
problème du satellite Symphonie?
M. L'ALLIER: Sur la question...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je demande quel est l'état du
dossier?
M. L'ALLIER: ... de Symphonie, pour une fois on peut dire que c'est aux
Français de jouer dans ce dossier-là. Nous avons proposé
à la France la mise sur pied d'une expérience de communication
instantanée afin d'éprouver l'utilité d'une telle
technologie de communications entre la France et le Québec.
Le problème du satellite Symphonie demeure et demeurera toujours
théorique dans la mesure où Symphonie n'aura pas la certitude
d'un calendrier de lancement. Actuellement, le problème franco-allemand
est de lancer le satellite; on n'est pas capable d'aller le porter, on n'a pas
de calendrier pour aller le porter en l'air. Donc, on a proposé au
gouvernement français, ce qu'il a accepté en principe, de
conduire une expérience-pilote à partir d'installations de
réception au sol qui existent au Canada et qui sont sous le
contrôle de la Société des télécommunications
transmarines. Cette société nous a donné son accord pour
que nous puissions utiliser cette base ici au Canada, de même que Baudot,
en France, pour conduire une expérience-pilote de
télécommunications par satellite.
C'est là où nous en sommes. Dès qu'on nous
indiquera, du côté français, un calendrier de
réalisations de cette expérience de même que les contenus,
nous pourrons y procéder.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Actuellement, il n'y a pas d'indications sur
l'échéance possible de cette expérience?
M. L'ALLIER: Non, nous n'en avons pas. Du côté
français, on nous dit que c'est de plus en plus certain, de plus en plus
imminent. Ma perception de cette chose-là est la suivante
peut-être que je suis complètement dans l'erreur je vous la
donne en deux mots: Toute cette question du lancement des satellites re- vient
à une question de monopole de la part de ceux qui ont déjà
des lanceurs économiques comme, par exemple, les Etats-Unis. Dans la
mesure où les Etats-Unis ont un monopole de lanceurs, ils ont aussi,
à toutes fins pratiques, le monopole des satellites de l'espace.
Pour des pays européens, comme la France et l'Allemagne, c'est
capital de pouvoir occuper une partie de l'espace disponible pour les
satellites et ils ne pourront le faire que lorsqu'ils disposeront
eux-mêmes d'un lanceur. Il n'est pas impossible que, le jour où
ceux qui disposent d'un lanceur auront été convaincus que tel ou
tel autre pays, ou tel groupe de pays, est sur le point d'avoir ses propres
lanceurs, il devienne plus intéressant de libérer le monopole en
disant: Cessez vos expériences, on va vous fournir un lanceur. A mon
avis, c'est peut-être un peu ce qui se passe actuellement mais c'est de
l'extrapolation, de l'interprétation de dossier et cela me parait tout
à fait plausible qu'il en soit ainsi. Tant et aussi longtemps que la
France et l'Allemagne n'auront pas prouvé qu'ils peuvent lancer, ils
n'auront pas accès à des satellites extérieurs. S'ils font
la preuve qu'ils peuvent le faire, ceux qui ont déjà des
lanceurs, trouvant un nouveau débouché, diront: Si vous pouvez le
faire, ça nous arrange de vous vendre un lanceur.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans la conjoncture actuelle, ce
problème-là, au fond, c'est très problématique.
M. L'ALLIER: Oui, mais les dernières informations que nous avons,
du côté français, étaient à l'optimisme.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ils sont très latins.
M. SEGUIN: Je dois comprendre que ni la France, ni l'Angleterre, ni
l'Allemagne n'ont encore pu lancer un satellite...
M. L'ALLIER: C'est cela.
M. SEGUIN: ... ou ils n'ont pas encore ces méthodes de
télécommunications. Est-ce cela? C'est bien cela?
M. L'ALLIER: C'est-à-dire qu'ils ont...
M. SEGUIN: Par contre, l'expérience en
télécommunications, en ce qui concerne les satellites,
réside principalement, à part la Chine, aux Etats-Unis et au
Canada.
M. L'ALLIER: C'est cela.
M. SEGUIN: Le Canada a été le premier à en faire
lancer un, à en avoir un en l'air.
M. L'ALLIER: Oui, mais par un lanceur américain.
M. SEGUIN: Pourquoi, dans ce cas-là, sommes-nous
intéressés à négocier soit avec la France,
l'Allemagne, l'Angleterre ou d'autres quand l'expérience est
réellement sur notre continent?
M. L'ALLIER: On ne négocie pas sur la question du lancement. Dans
la mesure où il existerait un satellite franco-allemand, dans la mesure
où le territoire qui nous intéresse pourrait être couvert
par ce satellite et dans la mesure où la France,
particulièrement, et l'Allemagne, dans le fond, accepteraient,
probablement à partir du temps réservé à la France,
de procéder avec nous à des échanges de communications,
à des communications et que, sur le plan financier, notre contribution
serait proportionnelle à l'intérêt qu'on en retirerait, je
ne vois pas pourquoi, plutôt que de s'acheter une automobile on ne
pourrait pas prendre uniquement une place dans un transport en commun.
M. SEGUIN : Je n'ai pas d'opposition si la contribution de la province,
par exemple, était dans la même proportion qu'avec le gouvernement
canadien ou le gouvernement américain.
M. L'ALLIER: C'est exactement la position du gouvernement.
M. SEGUIN : Mais, encore ici, nous sommes en face, sur le continent
américain, d'un fait qu'on connaît; on sait où on va et ce
qu'on doit faire. On en connaît les coûts tandis qu'on va à
l'aventure en allant ailleurs où ils n'ont même rien lancé
encore; ils n'en ont pas les facilités.
Quelle garantie avons-nous, comme gouvernement de la province, que les
charges supplémentaires ne nous seront pas attribuées? On
connaît déjà la rentabilité, on connaît
déjà les dépenses en ce qui concerne...
M. L'ALLIER: Si vous remarquez, M. le Président, je ne propose
aucun crédit spécifique pour l'achat de temps sur les satellites.
Ce qu'on propose, c'est une expérience qui est extrêmement
limitée dans ses coûts dans toute la mesure où
précisément les équipements nous sont prêtés
par une société canadienne. On va mener une expérience et,
quand on l'aura conduite, on verra, à l'analyse, s'il y a lieu de
poursuivre plus loin.
M. LEGER : Si on regarde l'entente entre les gouvernements canadien et
américain sur l'autre satellite, le STT, pour renchérir sur ce
que disait le député, les Américains, eux, s'occupent du
lancement et le Canada s'occupe, en grande partie, de la fabrication du
satellite. Le gouvernement américain se réserve la moitié
du temps d'utilisation de ce satellite. Du côté franco-allemand,
il peut y avoir la participation au niveau de la fabrication et faire
participer le Québec à l'expérience technologique.
Après cela, il faut quand même qu'il soit lancé sur une
base de lancement américaine...
M. L'ALLIER : Ou européenne, c'est cela qui est le
problème actuellement.
M. LEGER: ... ou européenne. A ce moment-là, est-ce que
ça ne coûterait pas plus cher ou en aurait-on moins à en
retirer, du point de vue québécois, du fait qu'il faudrait
partager aussi avec les Américains?
M. L'ALLIER : Il faut resituer l'opération Symphonie dans le
contexte de la coopération franco-québécoise,
c'est-à-dire que, dans un premier temps, virtuellement ça ne nous
coûterait pas grand-chose; ça nous coûterait pratiquement
rien, cette histoire-là, à toutes fins pratiques. C'est dans ce
contexte-là. Ce n'est pas du temps à nous, ce n'est pas un tiers
du temps franco-allemand; c'est du temps dans le bloc de temps français
qui serait consenti à la communication franco-québécoise,
comme une contribution de coopération.
De la même façon que la France peut nous envoyer des livres
et toutes sortes de choses par bateaux, par paquebots ou autres, elle pourrait,
à partir d'un instrument qu'elle a payé avec l'Allemagne
que ce soit loué pour le lancement aux Etats-Unis ou ailleurs
nous offrir, dans la coopération, de communiquer avec nous. Ceci, s'il y
a intérêt à le faire parce que cela peut jouer dans les
deux sens. Ce serait à partir de son groupe de temps à elle;
c'est cela, l'opération. Ce n'est rien de sorcier pour le Québec.
Il ne s'agit pas pour nous de nous hisser au niveau des puissances
internationales de télécommunications et de dire que nous voulons
10 p.c. ou 20 p.c. du temps du satellite, laissant 40 p.c. aux Allemands et aux
Français.
C'est dans son bloc que la France nous consentirait du temps, en
échange probablement d'un certain nombre de choses qui pourraient
être autre chose que de l'argent. Ce pourrait être des contenus,
aussi.
M. LEGER : Dans le cas de Symphonie et de Memini...
M. L'ALLIER: Ce n'est pas un Concorde.
M. LEGER: ...est-ce que ce satellite sera, comme le satellite STT
je ne sais pas si le terme est exact synchrone? Est-ce que ce sera la
même chose? Est-ce qu'il sera situé à un endroit où
il va parcourir la même révolution que la terre pour être
pratiquement stable?
M. L'ALLIER: Oui.
M. LEGER: C'est la même chose?
M. L'ALLIER : Il s'agit, dans le cas de Symphonie, d'un satellite, si
mes informations sont exactes, géostationnaire et c'est ce qui pose un
problème. Le problème de lancement d'un satellite stable,
géostationnaire, est beaucoup plus compliqué qu'un satellite qui
tourne sur différentes orbites modifiées ou modifia-
bles. Lancer un satellite dont l'orbite se modifie sans tenir compte de
la modification de la rotation de la terre, c'est relativement facile; mais en
placer un de telle façon que, même s'il bouge, on a l'impression
que pour faire une communication il ne bouge pas, c'est ça qu'est le
problème, c'est tout le problème de lancement qui se pose
actuellement.
M. LEGER : Une dernière question sur le satellite STT. Le
ministre disait tantôt que le gouvernement québécois va
répondre bientôt à la demande du gouvernement
fédéral. Est-ce qu'il a l'intention de participer, comme le
gouvernement de l'Ontario a lui-même fait part de son intention de
participer?
M. L'ALLIER: Sans trop m'avancer là-dessus, que nous
souhaiterions pouvoir participer au projet. Mais il y a un certain nombre de
conditions que nous étudions actuellement et qui rendraient, quant
à nous, le projet à la fois intéressant et le situant dans
le contexte de nos priorités à nous. C'est ça que nous
sommes en train d'élaborer et ce sera le sens de la réponse que
nous allons faire dans le délai qui est exigé.
M. LEGER: Est-ce que le ministre est au courant aussi que dans ce projet
il est possible, si un gouvernement provincial a une politique à lui et
des projets à lui qui pourraient s'intégrer à
l'intérieur du projet, qu'il n'y ait pas de charge
supplémentaire? Mais, s'il y a des coûts supplémentaires,
ce projet permettrait, pourvu que le gouvernement paie la différence, au
gouvernement québécois de participer selon ses
priorités.
M. L'ALLIER: Il faut resituer également cette opération
dans son contexte. Il s'agit d'un satellite, à toutes fins pratiques,
expérimental dont la vie utile est de douze mois. C'est un projet
expérimental et c'est l'optique de la participation que l'on aurait
là-dedans. C'est assez difficile de se mettre à discuter,
d'établir des questions de répartition de coût qui se
situent sur des termes beaucoup plus longs. Avec un satellite de douze mois, on
n'a pas le temps de revirer de bord bien des fois qu'il n'est plus bon.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, le ministre se rappelle sans
doute...
M. LE PRESIDENT: On me permettra...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je m'excuse, c'est juste une observation que
je voudrais faire au ministre.
Le ministre se souvient sans doute, quand il travaillait à la
coopération, au ministère des Affaires culturelles, que
l'idée de base qui avait présidé à ces projets de
satellite franco-allemand, c'est que, face à un envahissement
américain, on avait conçu, entre l'Allemagne et la France
et on avait essayé d'y intéresser le
Québec le projet de ce satellite pour faire en sorte que
la réalité culturelle, éducative française soit
véhiculée à travers le monde par le truchement de
satellites dont profiterait particulièrement l'Amérique du Nord.
Ceci constituait, nous semblait-il à ce moment-là, un
équilibre par rapport à la puissance de diffusion de tous les
moyens technologiques, électroniques, techniques qu'utilisent les
Américains.
Je me rends compte qu'on est encore au stade d'une recherche, que ni
l'Allemagne et la France ne disposent des instruments dont ils auraient besoin
pour ce faire. Mais c'était la préoccupation qu'avaient
exprimée les chefs d'Etat de la France et de l'Allemagne lorsqu'il en
avait été discuté avec M. Johnson.
M. L'ALLIER: C'est exact. Je suis tout à fait d'accord avec le
député de Chicoutimi là-dessus. Sur ce plan-là,
indépendamment du caractère éminemment culturel et
utilitaire d'un tel satellite pour la France et l'Allemagne, on pourrait dire
qu'il y a une certaine question de prestige, de puissance, au niveau de l'Etat
là-dedans. Par ailleurs, nous voulons, quant à nous, parce que
nous n'avons pas les moyens de nous lancer dans des opérations de
prestige, conduire d'abord une expérience, voir s'il y a utilité.
S'il y a utilité, essayer de proportionner une éventuelle
contribution à l'avantage qu'on en retirerait.
Alors, ce satellite, si j'ai bien compris les explications qui m'ont
été données du côté français, aurait
également un rayonnement en Afrique occidentale française en
particulier. Le Québec a peut-être intérêt, compte
tenu du nombre d'enseignants qui sont là-bas, compte tenu du nombre de
projets, de professionnels que nous avons dans ces pays d'Afrique qui
constituent un marché naturel francophone pour nous à
partir de ce satellite, à diffuser avec la France vers l'Afrique
occidentale. C'est une autre aspect du projet. C'est un projet
extrêmement intéressant, mais dans lequel il nous faut nous
engager avec énormément de prudence pour ne pas prendre des
vessies pour des lanternes. Il faut y aller très, très
prudemment. Avant d'investir quelques centaines de milliers de dollars dans une
opération comme celle-là, il faut être bien sûr que
l'argent que l'on mettra là-dedans est véritablement prioritaire
par rapport à d'autres choses aussi et sinon plus importantes sur notre
propre territoire.
M. SEGUIN: Cela ne concerne pas nécessairement le contenu, mes
commentaires concernent toujours le contenant et la façon. En France,
jusqu'ici, on a pu lancer, je pense, sans exagération, un pamplemousse
pour une demi-heure. C'est à peu près tout ce qu'ils sont venus
à bout de faire. Alors, au point de vue pratique, mon commentaire est
simplement ceci: Au point de vue économique, je ne parle pas du
contenant.
Les décisions se prendront sur ce qui sera rapporté, mais
pour avoir quelque chose de fiable, quelque chose avec une base
d'expérience, est-ce qu'on ne ferait pas mieux de diriger notre argent
du côté de l'expérience plutôt que de
l'inexpérience? C'est là-dessus que mes commentaires se font tout
simplement, non pas sur ce qu'on diffusera, mais sur l'appareil technique qui
sera lancé dans les airs.
Je me pose de sérieuses questions lorsqu'il s'agit de faire
affaires avec les Européens parce qu'eux n'ont pas l'expertise ou, s'ils
ont l'expertise, ils ne l'ont certainement pas fait valoir jusqu'ici. Ni
l'Angleterre, ni l'Allemagne, ni la France, ni la Belgique, ni aucun autre pays
n'est parvenu jusqu'ici à faire ce que les Américains ont fait,
à faire ce que les Canadiens ont fait, parce qu'il ne faut pas
s'amoindrir dans cela. Nous avons été les premiers à
lancer un satellite de communication, avec l'assistance américaine, oui,
pour le lancement. Mais le satellite a quand même été fait
ici par RCA on ne mettra pas Victor.
Je me demande, si toute cette concentration au point de vue du satellite
ne devrait pas être plutôt poussée du côté de
l'expérience au point de vue économique tout simplement. Il n'est
pas question de l'aspect culturel ou d'autre chose en ce qui me concerne. Parce
que j'aurai le droit, à un moment donné, lorsqu'on diffusera,
d'ouvrir mon appareil ou de le fermer. Alors, je ne suis pas inquiet du
contenu. C'est le contenant qui m'occupe.
M. LE PRESIDENT: Le député de Richmond.
M. L'ALLIER: Un petit détail. Le premier satellite de
communication qui a été lancé est Telstar. Il a
été lancé il y a sept ans et c'est un satellite
entièrement américain et géostationnai-re. Ce
n'était pas un satellite canadien.
M. SEGUIN: Telstar, avec l'assistance du Canada.
M. L'ALLIER: Dans la fabrication, pour une petite partie.
M. SEGUIN: RCA a travaillé là-dessus assez longtemps.
M. L'ALLIER: Oui, mais il ne travaille plus non plus.
M. SEGUIN: Parce qu'on a voulu le donner à Hughes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a RCA américain aussi.
M. L'ALLIER: Le contrat d'Anik, qui l'a? Ce n'est pas RCA?
M. SEGUIN: C'est Hughes.
M. L'ALLIER: C'est situé à Lasalle? M. SEGUIN: Non, en
Californie. M. L'ALLIER: Merci.
M. BROCHU: M. le ministre, ce qui se dégage de l'ensemble de la
discussion qui est amorcée présentement, si je ne fais erreur,
c'est que la politique du ministère en cette matière n'est pas
définie ni définitive et qu'elle est conditionnée par deux
facteurs.
M. L'ALLIER: La politique du ministère, on peut la résumer
comme ceci: c'est que le ministère n'a pas l'intention de se lancer
d'aucune façon, que ce soit avec la France, avec le Canada ou avec les
Etats-Unis...
M. SEGUIN: Je l'espère.
M. L'ALLIER: ... dans des opérations de prestige.
Deuxièmement, nous allons tenter par tous les moyens, compte tenu de
l'intérêt que l'on peut en retirer, de participer à quelque
expérience, que ce soit Anik, un satellite américain ou un
satellite français dans la mesure où précisément le
coût de notre participation est proportionnel à l'avantage qu'on
peut en retirer. Pour cette année, il n'y a pas de dépenses
exorbitantes envisagées de ce côté. L'opération
expérimentale que l'on souhaite mener, si la France réalise le
projet de son côté, se fait en collaboration avec la
Société des communications transmarines et dans les meilleures
conditions économiques possible quant à nous.
M. BROCHU: D'accord, mais ce que je voulais dire, c'est que si
l'expérience pilote que vous êtes en train d'amorcer ne produit
pas les fruits escomptés, en fin de compte le projet ne peut jamais
connaître de suite définitive. C'est dans ce sens que je veux dire
qu'il n'y a pas de politique arrêtée dans le sens d'atteindre un
but précis...
M. L'ALLIER: Il n'y a pas de décision de principe de prise pour
un satellite qu'on voudrait et qu'on aurait.
M. BROCHU: D'accord.
M. L'ALLIER: Ce n'est pas, comme on dit, pour le tunnel entre
Québec et Lévis.
M. BROCHU: Oui, et du côté économique, disons que
vous ne voulez pas répéter une expérience comme SOMA ou
quelque chose du genre.
M. L'ALLIER: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Appelez-la donc, pour un bout de temps,
l'expérience Tremblay.
M. BROCHU: L'expérience Tremblay.
M. LEGER: Concernant toujours le domaine des exploitations, dans un
autre domaine que celui des satellites, est-ce que le ministre a
déjà répété qu'il s'intéressait aux
communications sous tous leurs aspects? Dans ce sens que la possibilité
d'instaurer bientôt un réseau de transmission et de données
téléinformatiques analogue au réseau américain,
a-t-elle déjà été étudiée par votre
ministère?
M. L'ALLIER: On commence à étudier un projet comme
celui-là. On amorce une étude.
M. LEGER: Avez-vous l'intention de former un groupe d'étude
à ce sujet pour évaluer les coûts, l'utilité, les
modalités de l'investissement d'un tel réseau, comme cela se fait
actuellement au fédéral?
M. L'ALLIER: C'est-à-dire que la première phase de
l'étude va consister en l'établissement d'un calendrier de
travail. Il faudra aussi voir combien coûte une telle étude, etc.,
et surtout éviter de faire du dédoublement avec ce qui a pu se
faire ailleurs. On a fait trop souvent ces choses.
M. LEGER: Est-ce que vous calculez que c'est une question qui a quand
même une certaine importance, qu'on doit s'en occuper?
M. L'ALLIER: C'est une question extrêmement importante.
Il s'agit, dans un premier temps, de tirer profit des recherches faites;
deuxièmement, de coordonner les opérations en cours, chez nous,
là-dessus.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1, traitements, salaires et
allocations?
M. LEGER: Un instant! J'avais demandé d'autres renseignements que
le ministre se préparait à me donner. Est-ce que le ministre va
me donner autre chose à ce sujet?
M. L'ALLIER : Il y a la coordination, par exemple, du réseau de
l'éducation, du réseau des hôpitaux et,
éventuellement, le raccordement de réseau de l'éducation
à certaines sources peut-être aux Etats-Unis, à de grandes
universités ou à la bibliothèque du Congrès; des
choses comme cela.
M. TREMBLAY (Chicoutimi);. Nous en a-vons discuté longuement
l'autre jour, lors de l'étude du budget du ministère de
l'Education. Tout le raccord se fait progressivement entre les grandes
institutions d'enseignement.
M. L'ALLIER: Dans un premier temps, l'objectif est une rentabilisation
maximum de ce qui existe déjà. Plutôt que d'aller encore
plus loin, essayons de voir de quelle façon on peut tirer tous les
avantages de ce qui existe maintenant, de voir, ensuite, quels sont les points
de raccordement possibles avec quoi et avec qui, compte tenu des
priorités de contenu. Je pense que, si on réussit à faire
cela sur une période d'un an ou dix-huit mois, on se rendra compte qu'il
n'est peut-être pas nécessaire d'investir énormément
de sommes et qu'on peut faire encore beaucoup de choses avec les réseaux
existants qui sont très souvent sous-utilisés, pour toutes sortes
de facteurs.
M. LEGER: Oui, avec les réseaux existants, mais, quand
même, dans l'avenir, est-ce que vous n'avez pas, comme politique, d'avoir
un réseau téléinformatique qui pourrait être
utilisé dans tout le Québec par tous ceux qui sont
intéressés à ce sujet, comme dans le domaine de
l'éducation, le domaine médical, le domaine juridique? Pas
uniquement à quelques endroits dans le Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela existe déjà,
actuellement.
M. L'ALLIER: Ce n'est pas essentiel que ce soit la
propriété de l'Etat. Il faut, dans un premier temps, faire une
coordination des moyens de communication existants. Dans tous les cas, ce n'est
pas nécessaire d'acquérir ou de bâtir son propre
réseau. Il est possible, à partir de l'embryon qui existe au
ministère de l'Education, qui est partie louée et partie
propriété, par des locations ou autrement, de compléter ce
réseau. C'est une opération que l'on va mener de concert avec les
ministères des Affaires sociales et de l'Education.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1, traitements, salaires et
allocations.
M. BROCHU: M. le ministre, on remarque une baisse d'environ $250,000.
Est-ce qu'il y a eu soit des projets qui ont été modifiés
ou des changements quelconques qui ont justifié une telle baisse au
niveau des traitements, salaires et allocations?
M. L'ALLIER: Le budget voté en 71/72 était effectivement
de $1,163,500, soit une diminution de $251,000 pour 72/73. Or, les
dépenses s'élèvent, pour 71/72, à $747,000
seulement. Le fait que ces dépenses ne s'élèvent
qu'à $747,000, même si nous avions $1,100,000, vient de ce que le
recrutement a été important durant l'année et que de
nombreux employés n'ont pas émargé au budget pour la
totalité des douze mois. Le montant de $912,000 demandé pour
72/73 représente le coût exact des traitements nécessaires
pour cette direction générale.
M. BROCHU: C'est la marge qui vous est donnée.
M. L'ALLIER; Oui, c'est un budget qui correspond véritablement
à nos besoins. L'an passé, on a demandé un certain budget.
Tout n'a pas été utilisé parce qu'il y a eu du recrutement
en cours d'année; donc, un salaire de moins d'un an. Ce que nous
demandons, cette année, correspond exactement au personnel.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1, adopté? DES VOIX:
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3, service de transport et de
communication.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A la catégorie 3, service de transport
et de communication, le ministre a parlé, cet après-midi, de
l'audio-visuel et du radiotéléscripteur. Est-ce qu'il pourrait
nous fournir des données sur les coûts de ces machines? D'abord,
l'audio-visuel, est-ce que le ministre pourrait y revenir?
M. L'ALLIER: L'audio-visuel se retrouve, je crois...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Plus loin, mais c'est parce que vous en avez
parlé à cet article.
M. L'ALLIER: J'ai parlé, si ma mémoire est exacte, de
téléphones, de télégrammes...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, de téléscripteurs.
M. L'ALLIER : Télétypes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Radiotélétypes. Vous avez dit
téléscripteurs, ce qui est plus juste. J'aime mieux cela.
M. L'ALLIER: Oui, effectivement, on m'informe que le
télétype, dans ce contexte ici de la Direction
générale de l'exploitation, c'est pour l'imprimerie. Ce n'est pas
l'audio-visuel. Mais, si vous voulez, je peux vous donner le détail de
la dépense.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, j'aimerais cela, par
curiosité.
M. L'ALLIER: Oui. Les dépenses principales sont réparties
comme suit: en 71/72, pour le téléphone, $8,300,000;
télégramme, $15,000; frais de déplacement, $55,000;
dépenses diverses, $25,000; annuaires téléphoniques,
$40,000 et télétype, $20,000. Pour l'année
financière 72/73, on prévoit la répartition suivante:
téléphone, $7,700,000; télégramme, $15,000; frais
de déplacement, $50,000; divers, $2,000, et télétype,
$20,000.
La diminution que l'on constate au niveau des dépenses de
téléphone vient du fait que pour l'année 71/72, nous
avons, en fait, payé à cause des arrérages de
l'année antérieure, pour treize mois, alors qu'en 1972 nous
allons payer p'our douze mois. C'est ce qui fait cette différence de
$8,300,000 et $7,700,000.
M. LEGER: Est-ce que les dépenses de téléphone sont
des dépenses uniquement des ministères ou si ce sont toutes des
dépenses gouvernementales au point de vue téléphone?
Est-ce que cela inclut aussi les dépenses des députés de
l'Opposition, etc?
M. L'ALLIER: C'est tout le service téléphonique de
l'administration.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): S'il fallait que chaque ministère
dépense $7 millions en frais de téléphone !
M. L'ALLIER: En appels interurbains. M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. L'ALLIER: Il est important de noter que, dans les dépenses
téléphoniques, il y a en fait une somme de $5,400,000 pour 72/73
qui sert directement aux dépenses téléphoniques et une
somme de $2,800,000 qui sert à la transmission de données par
l'utilisation du réseau téléphonique. Donc, les
communications téléphoniques, comme telles, sont de $5 millions
et quelques centaines de milliers de dollars. Il y a $2 millions qui servent
à la transmission de données, précisément comme
réseau de support des ordinateurs, etc.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3. Adopté. La catégorie
4 : Services professionnels, administratifs et autres.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est la même chose.
M. LE PRESIDENT: Adopté. La catégorie 5: Entretien et
réparations. Adopté. La catégorie 6: Loyers.
Adopté. La catégorie 7: Fournitures et approvisionnements.
Adopté.
M. LEGER: A la catégorie 6, est-ce là qu'est incluse la
bâtisse des communications à Québec?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est au ministère des Travaux
publics.
M. L'ALLIER: C'est au ministère des Travaux publics; à la
catégorie 6, c'est de l'outillage, la location d'équipement de
télévision en circuit fermé, Xerox et l'équipement
audiovisuel.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 8: Matériel et
équipement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'allez-vous acheter avec $234,400?
M. LEGER: N'est-ce pas à la catégorie 8 que vous avez le
Xerox?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est acheté et loué. Tout le
monde sait que les Xerox sont loués. On ne les achète pas; cela
ne se vend pas, cela se loue.
M. L'ALLIER: On m'informe que cette dépense de $158,000 en 71/72
et de $234,000 en 72/73 est essentiellement pour le réseau de
communications et de télécommunications du ministère de la
Voirie.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'est-ce qu'ils achètent
là?
M. L'ALLIER: Ils n'achètent rien. On achète des radios...
C'est un réseau de communications qui est propre au ministère de
la Voirie pour faire l'entretien des routes, etc.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'état des routes, etc.
M. L'ALLIER: C'est un service propre au ministère de la
Voirie.
M. LEGER: Est-ce que l'année dernière, vous aviez cette
même politique d'avoir des dépenses, dans le ministère des
Communications, qui provenaient de communications d'autres ministères,
comme celui de la Voirie?
M. L'ALLIER: Oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 11. Adopté? Catégorie
14.
M. VEILLEUX: Ces travaux sont faits pour tous les ministères, non
seulement pour le ministère des communications.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, les remboursements,
c'est ce qui vient des autres ministères à qui vous fournissez
des services?
M. L'ALLIER: Pour ce qui est des ministères proprement dits du
gouvernement, il n'y a pas de remboursements. Cependant, le ministère
des Communications fournit un certain nombre de services, notamment le
téléphone, à des organismes qui ont un budget propre ou
autonome, les offices, les régies; et les remboursements nous
proviennent de ces offices et de ces régies. Notamment, l'office
franco-québécois qui bénéficie du réseau
téléphonique doit, à même son budget, payer une
somme.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On discutait l'autre jour, M. le
Président, de cette question des remboursements. Evidemment, c'est un
jeu d'écriture; c'est un porte-à-faux en réalité,
cette affaire-là. On en a déjà discuté avec le
ministre des Finances et on le retrouve dans tous les budgets des
différents ministères. Je fais ici la même observation que
j'ai déjà faite au ministre de l'Education; il s'agit d'un jeu
d'écriture qui est un porte-à-faux. Parce que, de toute
façon, c'est le gouvernement qui paie.
M. L'ALLIER: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, on fait des imputations au budget de
chaque ministère pour une dépense, à mon sens, qui devrait
se retrouver au budget du ministère des finances.
M. L'ALLIER : Oui, sauf qu'un problème s'est soulevé
à l'occasion de Radio-Québec. Notamment, Radio-Québec
était, depuis le début, dans cette position où elle avait
le budget de production. Cela ne se présente pas, nécessairement,
de la même façon pour le service téléphonique, par
exemple. Pour ce qui est du service téléphonique, en particulier,
qui est l'objet des principaux remboursements que nous avons, cela nous permet
d'exercer un contrôle de l'utilisation des services qui sont faits. Il y
a moins de gaspillage.
Mais dans le cas de Radio-Québec, où il n'y avait pas
d'imputation, il se passait que Radio-Québec était soumise
à des critiques virulentes du fait qu'elle demandait des budgets
considérables, recrutait à partir des projets soumis par les
ministères du personnel pour les réaliser, et qu'un
ministère pouvait, comme le ministère de l'Education ou un autre
ministère, à tout moment, se désister de sa commande en
disant: Nous n'avons plus les budgets ou nous ne sommes plus
intéressés. Radio-Québec se trouvait coincée entre
des producteurs qui ne produisent pas, des productions en plan et elle devait
assumer le coût de ce qui peut, dans certains cas, être une
mauvaise gestion. Alors, cela permet d'identifier véritablement le
responsable d'une mauvaise administration.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez raison. J'avais le même
problème à l'Office du film.
M. L'ALLIER: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Des commandes qui m'étaient
passées et qui nous étaient retirées.
M. L'ALLIER : A ce moment-là, on est obligé de payer la
note, à tout point de vue.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ça.
M. L'ALLIER: C'est l'organisme en question qui encaisse les coûts
et injustement dans bien des cas.
M. LE PRESIDENT: Adopté? M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 15? M. TREMBLAY (Chicoutimi):
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 3, génie,
catégorie 1?
M. LEGER: Est-ce que le ministre pourrait expliquer ce que couvre ce
sous-article 3, génie?
M. L'ALLIER : Oui.
M. LEGER: ... au ministère des Communications?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre va-t-il reprendre ce qu'il nous a
dit cet après-midi?
Etudes techniques
M. L'ALLIER : La Direction générale des études
techniques ou du génie, si vous voulez, par l'entremise de ses
directions, de ses services, à savoir équipements
spécialisés, télécommunication et
télédiffusion et audio-visuel, sert de conseiller technique au
gouvernement du Québec en matière de communications techniques.
Elle remplace, dans certains cas, les maisons d'ingénieurs-conseils
auxquelles le gouvernement du Québec a dû avoir recours dans le
passé ou, encore, elle élabore et contrôle leur mandat afin
que les solutions proposées répondent efficacement aux besoins et
cadrent bien dans une politique d'ensemble.
Alors, les responsabilités principales de cette direction
générale sont les suivantes: proposer une solution technique pour
satisfaire aux besoins en communications des autres ministères, besoins
qui auront été identifiés par la Direction
générale de l'exploitation. Dans un premier temps, la Direction
de l'exploitation identifie le besoin.
Maintenant, quels sont les meilleurs moyens de réaliser, compte
tenu de ce qu'on a et de ce qui est offert ailleurs, ces besoins, c'est la
Direction du génie.
Collaborer avec la Direction générale de l'exploitation
afin de déterminer, au point de vue conformité de la solution
avec les besoins identifiés, celle des soumissions qui s'avérera
la plus juste et la plus équitable, le tout préalablement
à l'adjudication des contrats. Trop souvent, par le passé, c'est
ce que nous tendons à corriger, le seul conseiller du gouvernement, en
matière d'équipement, une fois le besoin identifié,
était, en fait, le fournisseur. A ce moment-là, quand c'est le
fournisseur qui nous conseille, il y a bien des chances qu'on ait, bien
sûr, un équipement d'excellente qualité mais qui peut
être exagéré, compte tenu des besoins réels à
remplir. C'est la deuxième fonction de cette direction.
Ensuite, elle a comme fonction de concrétiser les études
et la solution de ces études par l'élaboration de plans et devis,
suivie d'appels d'offres. C'est elle qui va préparer les plans et devis
qui vont permettre la préparation d'appels d'offres. Elle est
responsable de la certification technique de l'équipement qui aura
été proposé par les manufacturiers. Elle assure la
surveillance technique des installations projetées ainsi que le
déroulement des projets en cours, tant au point de vue de la
coordination avec les fournisseurs qu'au point de vue des
échéances. Elle veille à ce que l'équipement
installé s'inscrive dans les limites de performances
préalablement établies et elle planifie, globalement, le
développement coordonné du réseau gouvernemental de
coordination.
C'est donc, en fait, l'unité conseil du ministère des
Communications, par le fait même, de l'ensemble du gouvernement en termes
ingénierie ou de moyens techniques. Comme je vous l'ai dit, par le
passé, c'était souvent les fournisseurs eux-mêmes qui
assumaient cette fonction pour le gouvernement. C'était assumé en
toute bonne foi, suivant les règles les plus pures du "marketing", vous
me passerez l'expression, dans l'intérêt financier du
fournisseur.
M. LEGER: La raison...
M. L'ALLIER: Avec les résultats qu'on pouvait se retrouver avec
des équipements incompatibles d'un ministère à un autre,
par exemple.
M. LEGER: Le ministre m'en a donné plus que j'en voulais. Je
voulais simplement savoir où on se dirigeait cette année,
étant donné que le budget est coupé de moitié avec
le même nombre de personnes. Je me demandais quelles étaient les
fonctions qui changeaient au niveau de cette responsabilité de
génie, ce qui fait que le même nombre de personnes amène un
rabais de la moitié du budget.
M. L'ALLIER: Oui. On m'informe qu'il y avait, l'an dernier, dans ce
budget tout le secteur de la gestion prévisionnelle...
M. LEGER: La gestion?
M. L'ALLIER: De la gestion prévisionnelle.
M. LEGER: Ah!
M. L'ALLIER: ... qui est passée maintenant à l'article de
l'administration et qui y est intégrée. En fait, au fur et
à mesure qu'on avance dans ce domaine, on peut noter, assez facilement,
une augmentation de la qualité des services plus considérable que
l'augmentation du personnel proportionnel. Au fur et à mesure que les
équipes s'intègrent les unes aux autres, il
y a des utilisations multiples qui peuvent être faites et qui
n'étaient pas faites dans le passé.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1, adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 3?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 4?
M. BROCHU: A cette catégorie de services de transport, il y a
quand même une diminution assez importante. Est-ce que le ministre
pourrait donner une description?
M. L'ALLIER: Oui, je peux vous donner des explications. C'est
qu'à cette catégorie, en 71/72, le budget avait été
de $43,000; au 31 mars 1972, les dépenses effectuées
étaient de l'ordre de $7,000, laissant un solde de $36,000. Alors, les
prévisions budgétaires que nous faisons cette année
correspondent à la réalité.
M. BROCHU: Ah bon!
M. L'ALLIER: Alors que l'an dernier...
M. BROCHU: ... tout à l'heure.
M. L'ALLIER: ... le ministère n'avait pas deux ans, il avait un
an. On s'est rendu compte,...
M. BROCHU: D'accord.
M. L'ALLIER: ... cette année, que c'était la
dépense réelle. C'est pour cela qu'on l'inscrit comme cela.
M. LE PRESIDENT: La catégorie 3 est adoptée.
M. BROCHU: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 7? Adopté. Catégorie
8?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté. M. LE PRESIDENT:
Catégorie 11? M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Sous-article 4, communications
gouvernementales.
Communications gouvernementales
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, au sous-article des
communications gouvernementales, le ministre nous a fait un exposé assez
complet, cet après-midi, dans les détails. Je voudrais revenir
simplement sur certains points.
Aux traitements, salaires et allocations, la question des bureaux
régionaux. Le ministre nous a dit qu'il y en avait sept?
M. L'ALLIER: Sept bureaux régionaux.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sept bureaux régionaux. Alors, est-ce
que le ministre pourrait nous dire à quel moment ils ont
été créés, comment ils sont conçus et qui
sont les personnes qui en assument la direction?
M. L'ALLIER: La date de création?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui. Est-ce qu'ils ont été mis
sur pied l'an dernier, au cours du dernier exercice financier?
M. L'ALLIER: Pas tous, un seul. Je crois que la plupart d'entre eux
existaient avant l'an dernier, à titre embryonnaire, avec une ou deux
personnes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. L'ALLIER: Notamment dans le cas qui nous intéresse ici, plus
particulièrement celui du Saguenay-Lac-Saint-Jean, nous avions, je
crois, une personne qui était en place là-bas. Cette personne,
ayant cessé d'occuper ses fonctions d'elle-même, je crois, le
poste est devenu vacant de sorte que, théoriquement, il doit y avoir un
service de communications. Actuellement, personne ne travaille là-bas.
Au cours de cette année, nous allons, de nouveau, de façon
systématique, ouvrir un bureau.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, si le ministre veut bien
procéder avec ordre...
M. L'ALLIER: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Prenons d'abord le cas du bureau
régional du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il y a eu une tentative
d'implantation d'un bureau. Une personne y a été responsable, me
dit-on. Qui était cette personne?
M. L'ALLIER: C'était Mme Bouzigon qui était là
jusqu'en septembre 1971. Elle a été là pendant six mois,
en fait.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Elle a quitté?
M. L'ALLIER: Elle est revenue à l'OIP, au ministère des
Communications, à Québec. Elle est affectée, maintenant,
au ministère des Communications. C'est un problème familial,
parce qu'elle a des enfants.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais, il n'y avait pas d'autre personne qui
avait été nommée là par Mme Bouzigon?
M. L'ALLIER: Non, on m'informe qu'il n'y avait personne d'autre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Actuellement, il n'y a personne.
M. L'ALLIER: Actuellement, il n'y a personne.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il n'y a pas de bureau.
M. L'ALLIER: On m'informe qu'il n'y a effectivement personne
là-bas et que nous avons un employé qui est en stage au bureau
régional de Rouyn et qui éventuellement ira travailler...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui est-il?
Alors, où était cette madame Bouzigon. Quel bureau
occupait-elle, à quel endroit? Quels services donnait-elle et comment
pouvait-on la rejoindre, si tant est qu'elle ait existé?
M. L'ALLIER: Il est trop tard, elle n'est plus là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, mais il reste qu'on peut la rejoindre
ici.
M. L'ALLIER: Je peux vous donner ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sérieusement, M. le Président,
où était ce bureau et comment pouvait-on communiquer avec ce
bureau?
M. L'ALLIER: Je peux faire la recherche, M. le Président.
Pouvons-nous passer à une autre question?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je voudrais savoir où se trouvent ces
bureaux et quel personnel travaille dans ces différents bureaux.
M. LE PRESIDENT: Si jamais le député de Chicoutimi a
l'adresse, il me la fera parvenir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Certainement.
M. L'ALLIER: Entre célibataires, c'est l'entente.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... non pas du neuf à ce
moment-là.
D'ailleurs, nous ne sommes peut-être déjà pas les
premiers.
M. L'ALLIER: Ces directions régionales des communications qui ont
été mises sur pied par le ministère des Communications
à partir des embryons qui existaient déjà ont comme
principale fonction de répondre aux demandes de la population concernant
les mesures administratives, les services et l'activité du gouvernement
de même que des organismes paragouvernemen-taux; de même, la
cueillette et la diffusion de l'information régionale donc qui
vient de la région et qui retourne dans la région et qui
intéresse l'administration découlant des mesures administratives,
des services de l'activité du gouvernement et des organismes
paragouverne-mentaux dans la région; la diffusion régionale de
l'information provenant du gouvernement et des organismes paragouvernementaux
et, dans un dernier temps, la cueillette des réactions du public face
aux mesures administratives et aux services et à l'activité du
gouvernement et de ses organismes en vue d'une amélioration de ces
services.
Elles sont dotées des attributions nécessaires pour leur
permettre d'utiliser les moyens de communication tels que la
câblodiffusion, des centres d'information mobiles et des unités de
production locale pour diffuser dans ces régions l'information
gouvernementale et permettre aux citoyens d'exprimer leurs vues sur toute
matière d'intérêt public.
Le personnel des bureaux régionaux est de 48 au total
actuellement: 15 à Montréal, 9 à Trois-Rivières, 7
à Rimouski, 8 à Québec, 3 à Rouyn, 3 à Hull,
3 à Sherbrooke, le bureau de Chicoutimi étant à
créer, à toutes fins utiles, dans cette optique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, le ministre pourrait-il je
ne le lui demande pas ce soir nous faire parvenir une liste
complète comportant les noms de toutes ces personnes qui travaillent
dans chacun des bureaux régionaux?
M. L'ALLIER: Je dois souligner ici que, sur ce nombre de 48 personnes,
15 sont engagées à titre occasionnel ou contractuel,
précisément dans l'optique que j'ai indiquée tout à
l'heure. C'est que la mouvance du volume définitif de ces bureaux est
telle que...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A-t-on loué un bureau, un local pour
loger ce service gouvernemental?
M. L'ALLIER: Dans ces régions?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans ces différentes
régions.
M. L'ALLIER: Oui, par l'entremise des Travaux publics, des locaux sont
mis à la disposition du ministère des Communications dans les
régions; nous tentons par tous les moyens de nous situer dans les
endroits le plus facilement accessibles à la population.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et le fonctionnement approximatif, selon les
projections que vous avez faites de chaque bureau, va coûter combien,
personnel et équipement compris?
M. L'ALLIER: Cela varie d'un bureau à l'autre, mais au total,
nous avons prévu un budget spécifique pour les bureaux
régionaux de l'ordre de plus de $900,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Plus de $900,000 pour huit bureaux?
M. L'ALLIER: Pour huit bureaux, y compris le bureau de
Montréal.
Nous tentons de donner à ces bureaux régionaux, tout en
conservant un rôle de coordination, la plus grande marge de manoeuvre
possible sur place en leur permettant d'adapter leurs services à des
besoins immédiats et que l'expérience nous a montrés comme
ne pouvant être facilement satisfaits si, chaque fois qu'il y a une
quelconque manifestation, le bureau régional doit s'en
référer à la maison mère de Québec on arrive
toujours en retard et la manifestation est passée. Il faut donner une
certaine souplesse d'adaptation tant aux corps intermédiaires
qu'à l'ensemble des activités de la population si on veut
atteindre un minimum d'efficacité.
L'animation du bureau de Trois-Rivières en ce sens est assez
intéressante. C'est une expérience qui fonctionne d'une
façon très satisfaisante quant à nous.
Si jamais quelque membre de la commission ou qui que ce soit a
l'occasion de passer dans la région de Trois-Rivières, je crois
qu'il serait très intéressant de se rendre au bureau
régional des Communications, de voir comment il est structuré,
quels sont les services décentralisés qu'il offre à la
population. Cela pourrait être l'occasion de voir comment ces bureaux
pourraient être adaptés dans les régions qui
intéressent chacun des membres de l'Assemblée.
Le bureau de Trois-Rivières peut être cité en
exemple d'un bureau régional qui fonctionne très bien. Par
exemple, les gens du bureau de Trois-Rivières concluent des ententes ad
hoc avec la société de câble locale, pour la diffusion de
l'information, etc. Des choses qui ne peuvent pas se faire de
Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Supposons que je sois à
Trois-Rivières et que je veuille obtenir des renseignements, de
l'information, en provenance du gouvernement, puis-je demander, par exemple,
à ce bureau régional de me renseigner sur la Loi de protection du
consommateur?
M. L'ALLIER: Absolument.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'autre part, si je suis directeur ou
responsable de ce bureau, employé cadre de ce bureau, quel genre de
renseignement est-ce que je vous donne?
M. L'ALLIER: De deux choses l'une: ou on vous donne des renseignements
documentaires qui existent déjà, grâce à de la
documentation préparée par les ministères, et que nous
tentons de coordonner par la direction de l'édition. Si ces
renseignements ne sont pas satisfaisants, nous avons, à partir de ce
bureau, des correspondants dans chacun des ministères qui ont des
bureaux régionaux, ou à la maison mère, lorsque le
ministère n'a pas de bureau régional. Si la réponse n'est
pas immédiatement accessible, le bureau se charge d'aller quérir
l'information pour vous et de vous la communiquer dans les heures qui suivent,
par exemple, le lendemain, en vous rappelant ou autrement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais pour informer le gouvernement sur ce qui
se passe dans la région, quelle est la nature de ces renseignements que,
en ma qualité de directeur du bureau de Trois-Rivières, je serais
obligé de vous fournir, pour que vraiment ces bureaux jouent leur
rôle dans un sens et dans l'autre, les actions et
rétroactions?
M. L'ALLIER: Deux opérations principales sont en place dans cette
optique. Il y a d'abord des réunions régulières de
l'ensemble des directeurs de ces bureaux on les réunit à
peu près une fois par mois ou toutes les cinq semaines Il s'agit
là, avec le ministère des Communications, d'un échange
d'information générale où on identifie les grandes
préoccupations de la population, pendant cette période de temps.
On est en mesure d'évaluer à ce moment s'il s'agit de
préoccupations générales, par exemple sur la loi des
consommateurs, ou de problèmes particuliers à telle ou telle
région. Ces réunions de directeurs donnent lieu à la
préparation de l'équivalent d'un procès-verbal qui est
ensuite transmis à chacun des ministères sectoriels
intéressés. Par ailleurs, à peu près une fois par
semaine, le directeur du bureau régional transmet un rapport
écrit au ministère des Communications et qui porte
essentiellement sur une synthèse analytique des problèmes qui ont
été soumis au bureau pendant la semaine. Cette synthèse
analytique est retransmise par le ministère des Communications, via ses
directions de communication dans les ministères, à chacun des
ministères visés par les commentaires de la population.
C'est embryonnaire, mais c'est un circuit qui devient plus rapide et qui
fonctionne relativement bien, compte tenu des moyens à notre
disposition. Le problème ne se situe pas tellement là; il se
situe dans le ministère récepteur qui, une fois qu'on lui a
transmis l'information de "feed back", si vous voulez, doit
accélérer son processus de réaction, par son bureau
régional ou par notre entremise, s'il y a lieu. Souvent on n'a pas de
réponse du ministère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Prenons un exemple précis. Il n'y a pas
de bureau chez moi. Il y en a eu un, mais il est disparu; cela reste
mystérieux mais enfin le ministre va dissiper le mystère
tantôt. Supposons qu'il y ait, dans ma circonscription et ça s'est
produit très souvent, 2,000 ou 3,000 personnes qui n'aient pas encore
reçu leur carte d'assurance-maladie. Vous savez qu'il y en a
au-delà d'un million qui semblent n'avoir pas été
émises jusqu'à présent. Est-ce que je transmettrais ce
renseignement au bureau régional, s'il en existait un chez moi, et
là le bureau régional communiquerait avec la maison mère,
comme vous dites, afin que la maison mère communique avec le
ministère des Affaires sociales?
M. L'ALLIER: C'est d'une autre façon, c'est de la communication
pour des problèmes qui ne sont pas de caractère imminemment
urgent. Pour les problèmes qui sont imminemment urgents, chaque
assisté social...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est imminemment urgent, lorsque quelqu'un va
à l'hôpital.
M. L'ALLIER: Dans ce cas particulier, la communication se ferait sur
place entre le bureau des communications et le bureau local des Affaires
sociales. Les services de communications deviennent un moyen de pression, si
vous voulez, sur le bureau des Affaires sociales. Je peux vous assurer d'une
chose, j'ai tiré un renseignement très important de cette
expérience: c'est que nos préposés affectés
à ces bureaux de communications deviennent très rapidement
d'ardents défenseurs de la population, à l'égard des
lenteurs administratives. Lorsqu'ils sont en présente du "il", du
gouvernement, de l'administration, ils sont d'une exigence terrible, parce que
précisément ils ont reçu le premier choc de la population.
Ce qui m'amène à conclure qu'il y aurait peut-être avantage
à définir certaines périodes de rotation, soit pour
certains hauts fonctionnaires ou certaines catégories de fonctionnaires,
afin de les envoyer se frotter un peu sur le terrain, pour qu'ils soient un peu
plus conscients du rôle de service qu'ils ont à jouer dans
l'administration.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'aimerais avoir l'opinion du ministre. Je
comprends que ces personnes, qui vivent l'expérience des bureaux,
manifestent beaucoup d'intérêt pour la population. Est-ce
l'intention du ministère de faire tourner ce personnel, de l'envoyer
dans les diverses régions, afin qu'il s'identifie davantage aux
problèmes de chacune des régions et ne prenne pas non plus un
parti qui devienne un parti pris?
M. L'ALLIER: Je suis content que la question soit posée, parce
qu'effectivement c'est une des priorités que j'ai définies, pour
ma part, à notre direction du personnel. La direction du personnel, au
ministère des Communications, a un rôle particulier à jouer
dans ce domaine-là, afin, précisément, que notre personnel
des communications affecté à une région ne devienne pas
tellement imbriqué dans cette région, tellement lié, qu'il
perde de vue le tableau d'ensemble des responsabilités administratives.
Ce que nous voulons tenter de définir, c'est qu'idéalement le
personnel affecté à l'information régionale soit du
personnel qui ait déjà fait un travail dans les communications,
au ministère des Communications comme tel, ou dans un autre
ministère sectoriel, que ce soit l'Education ou autre. Ce n'est
qu'après une telle expérience qu'une personne serait
affectée dans une région. Inversement, une personne qui a fait un
temps de deux ou trois ans dans une région, de façon assez
régulière, devrait automatiquement venir au ministère des
Communications ou dans un ministère sectoriel, de sorte qu'on puisse
définir ce que j'appellerais des plans de carrière
professionnelle pour ces gens. On pourrait, encore une fois, idéalement,
avant d'envoyer quelqu'un représenter le Québec, comme agent
d'information à l'étranger, exiger de cette personne qu'elle ait
travaillé à la fois dans un ministère de secteur, dans une
région et éventuellement dans un service central des
communications. A ce moment-là, elle serait apte ou compétente
à occuper un poste, soit de direction au ministère des
Communications, soit à l'étranger. Je voudrais définir
cette même orientation pour l'ensemble de nos postes de direction ou de
nos postes de décision, au sein du ministère des Communications.
C'est-à-dire qu'avant d'accéder à un tel poste, au
ministère, la personne aurait eu le temps et l'obligation d'avoir fait
un travail régional, un travail dans un ministère, pour ensuite
travailler à un poste d'état-major, si vous voulez.
C'est une préoccupation que j'avais, au niveau du
ministère de la Fonction publique, et ça pourrait s'appliquer
à beaucoup de ministères de service.
M. LEGER : Dans le domaine des bureaux régionaux, le bureau des
communications du Québec, qui a été ouvert en fin de
semaine, était-il le bureau régional de Montréal?
M. L'ALLIER: Oui
M. LEGER: N'y en avait-il pas un autre avant celui-là...
M. L'ALLIER : C'est-à-dire que nous avions des locaux et un
bureau, à Montréal, mais c'était situé au 255
Crémazie, ce qui n'est pas tellement accessible à la population.
Mais, à ce moment-là, on était soumis à la
contrainte des Travaux publics et il fallait bien loger là où des
locaux étaient disponibles. Il nous a fallu, à toutes fins
pratiques une année pour trouver et faire aménager un local qui
soit relativement
central, à Montréal, et là où nous sommes
situés maintenant, au 310 Sainte-Catherine ouest, c'est quand même
beaucoup plus accessible à la population.
M. LEGER: C'est-à-dire que c'est accessible...
M. L'ALLIER : Il y a une vitrine rue Sainte-Catherine où les
publications de l'Editeur sont en montre et on indique que c'est un bureau de
renseignements.
Idéalement, je voudrais en arriver à pouvoir faire en
sorte que les services de renseignements du gouvernement qui sont actuellement
disponibles jusqu'à cinq heures de l'après-midi puissent
l'être, dans tous les centres régionaux, y compris
Montréal, le soir également parce que souvent les travailleurs,
c'est quand même après cinq heures qu'ils peuvent avoir besoin de
ce genre de services.
M. LEGER: Mais la clientèle qui est le plus susceptible d'avoir
une accessibilité facile, c'est la clientèle passante. C'est dans
un milieu où il y a beaucoup de gens qui passent, mais ce n'est pas
tellement facile au point de vue du stationnement. Mais je pense que vous avez
aussi un service de téléphone où les gens peuvent appeler
pour se faire poster de la documentation.
M. L'ALLIER: Pardon?
M. LEGER: Je disais que les gens qui ont besoin d'un volume ou d'un
renseignement ou d'une brochure, ce n'est pas tellement facile au point de vue
du stationnement.
M. L'ALLIER: Non. Il y a un service téléphonique que nous
allons améliorer de la même façon pour qu'il soit
accessible jusqu'à minuit, par exemple, le soir. Nous avons fait cette
expérience sur le territoire de l'aéroport à
Sainte-Scholastique au moment de l'expropriation. Beaucoup de problèmes
se posaient en même temps aux cultivateurs, aux personnes
déplacées et il y avait un service téléphonique
où les gens pouvaient appeler 24 heures par jour. Un message
enregistré demandait aux personnes qui téléphonaient de
poser leurs questions et on les rappelait le lendemain matin.
M. LEGER: Ah oui! A n'importe quel moment?
M. L'ALLIER: C'est une chose qui pourrait être étendue
également, mais c'est lié au coût d'opération et
surtout à l'utilisation qui en est faite. Alors, on fait ces
expériences pour un temps et si c'est suffisamment implanté, on
peut à ce moment-là procéder à rendre ça
permanent. L'objectif, c'est le service; et le service, dans ce
domaine-là, à mon avis, tant qu'on reste dans le 9 à 5, le
but n'est pas atteint.
M. LEGER: D'accord. Mais est-ce que toute la documentation du
gouvernement est accessible à ce bureau régional?
M. L'ALLIER: Toute la documentation n'est pas disponible sur place, mais
elle est accessible à peu près en 36 heures. Il y a
déjà l'essentiel. Pour le reste, sur place, on peut faire venir
le nécessaire de Québec, à tous les jours, car les
voitures des Travaux publics voyagent entre Québec et Montréal.
On peut faire venir ce qu'on veut.
M. LEGER: Les gens qui vont là peuvent avoir certaines brochures
gratuitement, mais il y en a d'autres pour lesquelles il faut payer, je
présume.
M. L'ALLIER: Exactement. Il y a des publications pour lesquelles il faut
payer et il y en a qui sont gratuites.
Nous ne sommes pas à négocier, mais nous sommes en
discussion, comme je l'ai dit au tout début, avec l'Office du film, par
exemple, pour en arriver à permettre à l'Office du film de
diffuser certains de ses documents photographiques, en particulier, via les
comptoirs de l'éditeur. Il est inutile de multiplier les points de
distribution si on peut concentrer tout cela: les cartes géographiques
des ministères des Richesses naturelles, des Terres et Forêts.
M. SEGUIN: Exception faite des cartes géographiques, est-ce que
le reste est dans les deux langues?
M. L'ALLIER: Les photographies?
M. SEGUIN: Non, pas les photographies ni les cartes
géographiques.
M. L'ALLIER: Je pourrais prendre le catalogue pour vous dire ce qui est
dans les deux langues ou pas.
M. SEGUIN: Non, mais normalement c'est en deux langues.
M. L'ALLIER: La majorité des publications est en
français.
M. LEGER: Cela va permettre à plusieurs d'apprendre le
français.
M. le Président, en plus de cela, est-ce que...
M. SEGUIN: C'est une affirmation gratuite!
M. LEGER: Non, mais c'est une autre occasion de rendre le
français une langue importante à apprendre.
M. le Président, est-ce que la distribution des publications
gouvernementales aux bibliothèques municipales, aux commissions
scolaires et aux universités dépend de votre
ministère?
M. L'ALLIER: Oui. Pour ce qui est des
publications mêmes de l'éditeur, c'est lui qui fait cette
diffusion. C'est soumis à l'approbation du contrôleur des
Finances, je crois, à la recommandation du ministère de qui
relève la publication.
M. LEGER: Cela n'a aucun rapport avec le ministère des
Communications.
M. L'ALLIER: Oui. C'est l'éditeur qui est intégré
au ministère des Communications qui assure la diffusion de ses propres
publications, mais il ne le fait pas de lui-même. Il lui faut l'avis du
ministère qui est touché par la publication et c'est
approuvé par le contrôleur du Trésor. Ce sont des
mécanismes, de toute façon, qui sont à roder avec les
bibliothèques publiques et dans la mesure où, sur le plan de la
documentation, nous serons mieux équipés, nous pourrons
établir des processus d'échanges plus réguliers et plus
normaux, à mon avis.
M. LEGER: Est-ce qu'il y a une politique définie pour que toutes
les bibliothèques des commissions scolaires et les bibliothèques
municipales de toutes les municipalités du Québec
possèdent toute la documentation gouvernementale?
M. L'ALLIER: Cette question est à l'étude, chez nous, mais
elle relève essentiellement du ministère de l'Education ou du
ministère des Affaires culturelles, suivant qu'il s'agisse de
bibliothèques scolaires ou de bibliothèques municipales.
M. LE PRESIDENT: Article 1 : Administration; sous-article 4:
Communications gouvernementales; catégorie 1 : Traitements, salaires et
allocations. Adopté?
M. SEGUIN: Je reviens quand même, puisqu'on faisait des
commentaires tout à l'heure.
Est-ce qu'il est dans la politique du gouvernement ou du
ministère de voir à ce que ces publications disponibles dans ces
centres le soient dans les deux langues? Est-ce qu'on doit simplement les
publier en français et non pas en anglais? Je ne parle pas des cartes,
ni des photographies.
M. L'ALLIER: Au moment des décisions de publications, ces
décisions sont prises non pas par l'éditeur de lui-même
mais elles sont autorisées par le Conseil du trésor par les
demandes qui sont faites.
M. SEGUIN: Oui, mais c'est parce que le ministre du Revenu publie
toujours en deux langues!
M. L'ALLIER: Il y a certains rapports...
M. SEGUIN: Je voudrais que les autres fassent la même chose.
M. L'ALLIER: Vous poserez la question au ministre responsable de la
politique linguistique.
M. SEGUIN: Bien, au ministre des Communications.
M. L'ALLIER: Pour notre part, nous diffusons et imprimons. Les contenus
nous viennent des ministères et les directives, pour imprimer en
français et en anglais, nous viennent de l'autorisation du Conseil du
trésor.
M. SEGUIN: Alors, est-ce que je peux demander au ministre qu'il fasse
pression auprès du Conseil du trésor pour que toutes ces
publications ou les publications venant de son ministère soient dans les
deux langues?
M. LEGER: Est-ce que je peux demander au ministre qu'il attende le
rapport Legendre pour savoir si c'est une bonne politique de le faire?
M. SEGUIN: On va mourir avant ça! M. LEGER: Bien, on sauverait
ça !
M. LE PRESIDENT (Veilleux): Si vous voulez, je ne crois pas que nous
soyons mandatés pour régler le problème de la langue au
Québec, ce soir.
M. SEGUIN: Le président a raison.
M. LE PRESIDENT: Si on veut revenir à l'article 1, sous-article
4, catégorie 1, traitements, salaires et allocations.
M. L'ALLIER: M. le Président, une question avait
été posée par le député de Chicoutimi sur le
bureau régional de Chicoutimi. Mme Micheline Bouzigon a travaillé
au bureau régional de Chicoutimi de novembre 1970 à juillet 1971.
Ce bureau était situé au bureau régional du
ministère de l'Education, sur la rue Jacques-Cartier. Elle s'est
occupée de l'information, notamment pour la conférence
administrative, des relations avec les media pour les différents bureaux
régionaux des ministères. Elle s'est occupée
également des renseignements auprès des media sur les nouvelles
législations. Elle a organisé des conférences de presse
à l'occasion des tournées d'information qui ont été
faites soit pour l'Office Franco-Québécois pour la jeunesse, pour
Nutrition-Canada ou pour les ministères qui sont allés dans la
région.
A Bagotville, elle s'est occupée, plus particulièrement,
de la programmation communautaire. Elle a participé à
l'émission hebdomadaire "Ligne ouverte" avec les représentants
des bureaux régionaux des divers ministères. Et, à
l'occasion de la tragédie de Saint-Jean-Vianney, elle a mis sur pied un
bureau temporaire centralisant les informations gouvernementales
destinées à la population.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'elle est toujours blonde?
M. L'ALLIER: Elle est brune.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah! Elle a changé!
M. LE PRESIDENT: Article 1, sous-article 4, catégorie 1,
traitements, salaires et allocations. Adopté?
Adopté.
Catégorie 3, services de transport et de communication?
Adopté.
Catégorie 4, services professionnels, administratifs et
autres?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Voici, M. le Président...
M. BROCHU: Est-ce que le ministre pourrait...
M. LE PRESIDENT: La parole est au député de
Chicoutimi.
M. BROCHU: Merci, M. le Président!
M. LE PRESIDENT: J'ai entendu le député de Chicoutimi
d'abord.
M. LEGER: C'est normal. On l'entend souvent le premier. C'est une
habitude.
M. LE PRESIDENT: Il est assis plus près de moi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, mais c'est parce que...
M. BROCHU: Ce n'est pas que je veuille empêcher mon
collègue de Chicoutimi...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... je suis plus vieux qu'eux autres et je
suis plus renseigné!
M. BROCHU: Si on se base sur l'âge, il va parler tout le
temps.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Voici, M. le Président. Ici, à
l'article 4, les communications gouvernementales, on a une liste de noms.
Est-ce bien ça? Cela se réfère bien à ça. Il
y a des hôtesses et tout cela. On n'en parlera pas. Il y a un
expert-conseil à qui on a donné $3,200. Il s'appellerait M.
Saint-Georges Côté. Est-ce que le ministre pourrait nous dire si
les services de M. Saint-Georges Côté ont été requis
de façon occasionnelle et qu'est-ce qu'il fait dans le tableau? Est-ce
qu'il sert de repoussoir? Qu'est-ce que fait M. Saint-Georges Côté
dans ce tableau? On le voit ici au titre d'expert-conseil.
M. L'ALLIER: Oui. M. Côté a travaillé, je crois,
pendant une période de trois mois pour le ministère des
Communications, notamment auprès du Service des expositions, où
il a fait une analyse des participations gouvernementales aux diverses
expositions, notamment, à l'exposition de Québec, à
laquelle participait le ministère des Communications mais
également un certain nombre d'autres ministères.
Or, on a pu constater, en visitant l'exposition de Québec,
notamment l'an dernier, que la participation gouvernementale était loin
d'être suffisamment coordonnée à l'exposition de
Québec alors qu'on retrouvait cinq, six ou sept participations autonomes
de ministères.
Cela ne présentait pas, compte tenu des sommes investies, une
image suffisamment globale et cohérente du gouvernement alors qu'en face
il y avait par exemple le kiosque d'Information-Canada. Je puis vous dire quel
était le mandat de M. Côté, si vous le désirez.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, a-t-il produit un rapport?
M. L'ALLIER: Oui, il a produit un rapport au ministère des
Communications.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans quelle langue, outre le français
et l'anglais?
M. L'ALLIER: Je l'ai lu en français.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je suis sûr que vous n'avez jamais
attendu aussi longtemps que nous dans la nuit.
M. L'ALLIER: Je suis responsable des services de traduction.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, c'est ça, nous vous interrogerons
à cet article.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. BROCHU: Le ministre, au sujet de ce que je lui mentionne, peut-il
dire ce qui motive l'augmentation du budget pour cette année, pour 72/73
au niveau des services professionnels et administratifs?
M. L'ALLIER : Services professionnels et administratifs?
M. BROCHU: Oui, les raisons de base qui motivaient l'augmentation.
M. L'ALLIER: L'augmentation de budget que vous pouvez noter ici et qui
est quand même relativement importante est en fait inscrite à ce
chapitre parce que l'augmentation de budget qui a été consentie
par le gouvernement au ministère des Communications doit nous permettre
d'accélérer un certain nombre de nos activités. Dans la
mesure où le ministère est en gestation, c'est essentiellement au
niveau de services professionnels, c'est-à-dire de contrats de
durée limitée, soit pour la mise en place de services, que nous
allons employer ces fonds.
M. BROCHU: Est-ce en vue de projets précis ou si ça fait
partie d'un ensemble?
M. L'ALLIER : Cela fait partie de la priorité que nous voulons
accorder aux directions régionales de communications et ça fait
partie également de la priorité que nous voulons accorder
à la question de la câblodistribution de la radio et de la
télévision scolaires également. Comme ce sont les trois
secteurs où nous voulons travailler d'une façon plus
particulière et que nous aurons besoin là non pas de personnel
permanent, parce que nous ne connaissons pas quelles sont les structures
éventuelles du ministère ou même s'il y aura des structures
permanentes qui correspondent à ça, c'est à ce chapitre
que nous avons l'augmentation de budget la plus importante. C'est là
qu'on retrouve en fait la marge de manoeuvre du ministère pour pouvoir
pousser les orientations qu'il a déjà définies.
M. BROCHU: Pour les utiliser encore sous forme contractuelle.
M. L'ALLIER : Pour une bonne partie, c'est ce qu'il y a encore de plus
rentable à ce stade-ci du ministère.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
Catégorie 5, Entretien et réparations. Adopté.
Catégorie 6, Loyers. Adopté.
Catégorie 7, Fournitures et approvisionnement. Adopté.
Catégorie 8, Matériel et équipement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, le ministre
pourrait-il nous donner quelques petits détails parce qu'il y a une
augmentation substantielle du budget à cette catégorie, est-ce
pour munir les bureaux régionaux?
M. L'ALLIER: Oui, effectivement, en ce qui concerne l'année
72/73. Disons d'abord qu'en 71/72, le budget voté était de
$171,000. Il a été principalement consacré au mobilier, au
matériel de laboratoire, etc. En 72/73, on prévoit la
répartition suivante: mobilier et équipement de bureau, $85,000;
matériel de communication $150,000 et ça inclut le
matériel nécessaire aux expositions et aux bureaux
régionaux ; matériel divers, $20,000, matériel de
bureau $18,000. Donc, l'augmentation budgétaire est essentiellement
imputable au fait que nous incluons ici le matériel nécessaire
aux expositions régionales reliées à l'opération
des bureaux régionaux et aux bureaux régionaux. C'est un service
central. Je vous ai dit tout à l'heure que nous avions en gros $950,000
pour les bureaux régionaux; nous fournissons quand même aux
bureaux régionaux un certain nombre de services centraux comme le
matériel d'exposition qui peut aller d'une région à une
autre et c'est à cette catégorie qu'on le trouve.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On peut prévoir que l'an prochain la
catégorie sera moins importante, étant donné qu'il y a
quand même là un matériel assez permanent, il s'agit de
présentoirs, de toutes sortes d'équipements qui peuvent
être brisés...
M. L'ALLIER: A moins qu'on ouvre un bureau à Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je le souhaite vivement et j'en fais tout de
suite la demande au ministre, qu'il nous ramène Mlle Bouzigon, s'il le
faut pour que le bureau soit ouvert et à Chicoutimi, j'imagine.
M. L'ALLIER : Effectivement dans la mesure où...
A Jonquière ou Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, Chicoutimi c'est la capitale.
Je voulais faire compromettre le ministre.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 8. Adopté. Catégorie 11
: Autres dépenses. Adopté. Catégorie 15: Imputations.
Adopté. Sous-article 5 : Edition gouvernementale.
Edition gouvernementale
M. TREMBLAY (Chicoutimi) : M. le Président, à la question
de l'édition gouvernementale, j'avais posé une question cet
après-midi au ministre pour lui demander de reprendre le sujet qu'il
avait déjà traité quand on a étudié ces
trois projets de loi, savoir s'il a commencé à faire cette sorte
de centralisation si je peux m'exprimer ainsi de l'édition
gouvernementale ou s'il s'agit simplement ici de l'édition
gouvernementale à des fins d'information dans le cadre de la fonction
spécifique du ministère?
M. L'ALLIER: M. le Président, en réponse à cette
question, il s'agit d'une fonction de normalisation et de coordination qui
dépasse celle des simples publications du ministère des
Communications. La Direction générale de l'édition, qui a
été créée par arrêté en conseil en
juin 1971, précisait l'importance de regrouper, comme vous vous en
souvenez, au sein de cette direction générale, les fonctions de
production graphiques de rédaction, de traduction et de
commercialisation d'imprimés de même que les fonctions de
distribution de documents audiovisuels. C'est donc cet objectif que nous
continuons de viser. Pour atteindre ces objectifs, le bureau de l'Editeur
officiel, le service de la polycopie et le service de la traduction qui
relevaient au moment de la création de cette direction
générale, de l'Assemblée nationale, ont été,
par la même occasion, transférés à la Direction
générale de l'édition au ministère des
Communications.
Par la suite, furent créés les services de la
normalisation visuelle des publications et de la documentation. Toutes
ces divisions administratives sont expliquées, je peux les expliquer
plus en détail, si vous le souhaitez.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pourrais-je interrompre le ministre ici, pour
qu'il précise la politique du gouvernement en ce qui concerne ce qu'il a
appelé la normalisation visuelle? Il y a évidemment l'aspect de
la présentation graphique qu'on veut normaliser, la présentation
des publications. Va-t-on s'attacher à normaliser les formats de toute
cette documentation, de toute cette publication gouvernementale qu'il est
impossible de classer dans une bibliothèque normale à cause de la
diversité des formats? En ce qui concerne la présentation
graphique, vous savez qu'il y a des documents publiés comme ça
avec toutes sortes de couleurs, d'autres de différentes couleurs, je
comprends que c'est très beau et que ça donne de l'ouvrage
à des graphistes. Mais pourra-t-on en arriver à une normalisation
qui éviterait au gouvernement de reprendre chaque année le
travail qui implique des coûts considérables à cause
justement de l'utilisation de graphistes qui s'ingénient à nous
faire des publications qui sont plus attrayantes mais dont la fonction est
rigoureusement utilitaire? Quand on me présente les rapports du
ministère de l'Education, du ministère des Terres et
Forêts, des Finances, etc., je suis très peu sensible à la
présentation graphique, pourvu que ce soit très clair, net et que
je sache de quelle publication il s'agit; mais quand on me présente
ça avec un arbre, avec un enfant à l'école, une voiture,
etc., selon les ministères, je trouve qu'il y a là une
dépense gouvernementale qui n'est pas justifiée. Je serais
très intéressé de savoir si le ministre a l'intention,
dans l'optique de cette normalisation visuelle, de s'occuper de tout cet aspect
de la présentation des documents.
M. L'ALLIER : Un comité travaille actuellement à cet
aspect particulier de la normalisation des publications. Je voudrais
répéter ici ce que je disais au début de l'exposé,
que ce service de la normalisation porte aussi sur la normalisation de
l'ensemble de la papeterie gouvernementale, les enveloppes, les en-têtes
de lettres, la qualité du papier aux différents niveaux
administratifs, etc. Là aussi, il y a, je crois, des économies
considérables à réaliser dans la mesure où
précisément chaque ministère n'a pas besoin de faire
imprimer sur un devis particulier à lui les feuilles de mémos et
autres choses comme ça. On peut réaliser des économies
considérables là-dessus et c'est une de nos tâches.
Deuxièmement, la normalisation de la présentation
visuelle, tant des édifices gouvernementaux que des véhicules
gouvernementaux, que ce soient les véhicules des ministères ou de
la Voirie, des Travaux publics, chacun à un moment donné
choisissait son sigle et sa couleur, etc. C'est peut-être très
joli et très original mais en termes de rentabilité
administrative, il y a un effort à faire d'autant plus que je crois que
les citoyens ont droit d'avoir une présentation globale et
intégrée de toutes ces choses.
Le secteur de l'édition gouvernementale est également un
secteur au même titre, qui est prioritaire et peut-être même
avant tous les autres. Un comité travaille plus particulièrement
là-dessus pour en arriver à normaliser. Disons, à partir
de la Gazette du Québec, par exemple, que certaines publications
gouvernementales mériteraient peut-être une présentation un
peu plus intéressante que celle qu'elles ont maintenant et d'autres qui,
par ailleurs, pêchent évidemment par exagération quant au
format, la qualité du papier utilisé, la qualité des
photographies; vous trouvez des rapports de régies ou d'organismes qui
sont présentés avec des pages couvertures qui sont glacées
et des choses comme ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Embossées...
M. L'ALLIER: Nous allons faire un premier, travail au niveau des
ministères, au cours de cette année et dans la mesure où
nous pourrons regrouper, au niveau de la direction générale de
l'édition, les commandites gouvernementales qui sont
exécutées à l'extérieur, nous pourrons, je crois,
faire cette normalisation.
Dans un deuxième temps, il nous faudra en arriver à
trouver une formule de normalisation aussi pour les organismes gouvernementaux,
ceux qui sont à 100 p.c. subventionnés par l'Etat ou qui sont, en
fait, des organismes paragouvernementaux. J'espère pouvoir, si je suis
ici comme titulaire du ministère des Communications, l'an prochain, dire
aux membres de cette commission que ce travail a été
complété parce qu'effectivement, il y a non seulement des
économies à réaliser sur le plan administratif mais il y
a, je crois, un objectif à atteindre qui est celui d'une utilisation
plus rationnelle de l'ensemble de ces documents. Cela va de la
présentation extérieure du document au format même du
document de même que pour les rapports annuels, par exemple, à une
certaine normalisation de présentation à l'intérieur par
grands chapitres de présentation, de sorte qu'on retrouve
idéalement au chapitre huit ou autour de ça telle
catégorie d'opérations dans tel ministère et qu'on puisse
facilement faire des références et des comparaisons.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quand le ministre parle de cette normalisation
qui descendrait jusqu'au niveau des services parapublics, pense-t-il aux
écoles, aux hôpitaux, etc., qui ne pèchent pas par
sobriété?
M. L'ALLIER: La loi du ministère des Communications, permet, je
crois, au ministère d'aller jusqu'à ce niveau, mais ce serait
pour moi la troisième phase, si vous voulez. Dans un premier temps les
ministères, ensuite les organismes et régies, et dans un
troisième temps les
organismes publics subventionnés et autonomes comme les
hôpitaux et les commissions scolaires. Si la loi du ministère
permet au ministère des Communications d'exercer un rôle de
contrôle et de normalisation, ce rôle devra, par le
ministère des Communications, englober non seulement les publications,
mais ce qui touche notamment le secteur scolaire avec le ministère de
l'Education. J'espère que nous aurons les moyens et le personnel pour
nous attacher le plus rapidement possible, avec aussi Radio-Québec,
à l'ensemble des équipements qui sont dans ces lieux, les
équipements pédagogiques et électroniques en particulier
au niveau de l'audio-visuel.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre comprendra qu'ici je fais cette
observation parce qu'il y a une question d'abord de rendre ces publications
fonctionnelles au sens de leur utilisation lorsqu'on a à les classer, il
y a une question de coût aussi parce que ça coûte
énormément d'argent et le ministre le sait. Il parlait tout
à l'heure des véhicules, de l'identification des édifices,
ainsi de suite, je lui fais en passant le message que je trouve absolument
ridicules les deux panneaux les deux flèches indicatrices où l'on
dit complexe G, complexe H, surtout en ce qui concerne le bureau qu'occupe le
premier ministre, il y a de quoi lui donner le complexe de sa vie; c'est un
terme absolument inacceptable, pourquoi n'a-t-on pas utilisé
l'appellation édifices G ou H ou bien leur donner un nom,
l'édifice qui est occupé par le ministère de l'Education,
il est facile de dire ministère de l'Education et mettre la
flèche parce qu'il n'y aura là que le ministère de
l'Education? Dans l'autre c'est un peu plus polyvalent, il est difficile de
l'identifier comme tel mais le mot complexe est quelque chose d'absolument
inacceptable.
M. L'ALLIER: Je dois souligner pour la satisfaction du
député de Chicoutimi que ces indications de même que la
terminologie sont temporaires...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Elles sont temporaires, je le souhaite.
M. L'ALLIER: ... et que nous avons donné des instructions pour
une normalisation conforme aux directives de l'Office de la langue
française que nous attendons sur ce point.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1.
M. VEILLEUX: M. le Président, je ne sais pas si ma question se
situe à ce moment-ci du budget, mais est-ce qu'on peut discuter ici du
service de photocopie du gouvernement, y compris celui qu'il y a à
l'intérieur de l'édifice A?
M. L'ALLIER: Oui.
M. VEILLEUX: Est-ce qu'il y a des possibilités, des
mécanismes qui permettent au ministère des Communications ou au
gouvernement de voir si la photocopie sert exclusivement aux besoins des
députés en tant que membres de l'Assemblée nationalle? Ou
si des députés pourraient, d'une façon ou d'une autre, se
servir des services de photocopie pour une publicité partisane?
M. L'ALLIER: Je voudrais poser une question technique avant de
répondre à la question.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela relève du président de
l'Assemblée nationale.
M. L'ALLIER: Le centre de polycopie derrière l'édifice A
relève effectivement de l'Assemblée nationale et ne relève
d'aucune façon du ministère des Communications.
M. VEILLEUX: Alors, je poserai ma question au président de
l'Assemblée nationale.
M. L'ALLIER: Au président de l'Assemblée nationale.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Lorsqu'on étudiera les crédits
de l'exécutif de l'Assemblée nationale.
M. LE PRESIDENT: Alors, la catégorie 1: Traitements, salaires et
allocations, adopté?
M. VEILLEUX: Y compris le fait de poster les... Ça dépend
encore de l'Assemblée nationale.
M. L'ALLIER: La même chose, oui. M. VEILLEUX: Merci.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 1 : Traitements, salaires et
allocations, adopté. Catégorie 2, adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 3, adopté.
Catégorie 4?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Services professionnels. Ici, à
l'édition gouvernementale, il n'y a pas grand-chose, il y a quatre
personnes; il y a des pigistes pour $60,275. Il y a un M. Riendeau aussi qui
n'est pas identifié. Il y a une documentaliste, une
téléscriptrice et il y a un M. Riendeau qui semble n'être
rien d'officiel. Qu'est-ce qu'il faisait ce garçon-là? On lui a
donné $6,000.
M. L'ALLIER: M. Riendeau?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je comprends que son nom prête à
confusion. Ce n'est pas un Riendeau?
M. L'ALLIER: Oui. Les services de M. Rien-deau ont été
retenus au ministère des Communications pour une période de six
mos, je crois, pendant laquelle il a fait une enquête et soumis deux
rapports assez volumineux au ministère des Communications sur l'ensemble
des services du ministère des Communications dans la région de
Montréal et plus particulièrement au bureau de
Montréal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelle était sa
spécialité à ce garçon?
M. L'ALLIER: C'est un spécialiste en communications.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En communications. De quel genre de
communication? Est-ce que c'est un journaliste, un...?
M. L'ALLIER: C'est un journaliste qui a une longue expérience de
la radio et qui a une longue expérience de la radio régionale, de
même que métropolitaine de Montréal.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et il y a pour $60,275 de pigistes.
Est-ce que vous avez une liste de ces gens-là?
M. L'ALLIER: On peut toujours avoir une liste de ces gens-là.
C'est essentiellement le personnel qui est requis pour la traduction le
député de Baldwin serait content d'entendre ça des
documents gouvernementaux et de la Gazette officielle.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans les différents
ministères?
M. L'ALLIER: Oui, c'est dans différents ministères et
surtout dans différentes langues, parce qu'on traduit dans une
quarantaine de langues, notamment au ministère de l'Industrie et
Commerce et du Tourisme et de l'Immigration aussi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah bon! Justement à propos de cette
question de traduction, M. le Président, de combien de personnel
permanent dispose le ministère pour la traduction de l'anglais au
français ou du français à l'anglais selon les cas?
M. L'ALLIER: Je recherche cette information; ce sont en gros une
vingtaine de personnes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Une vingtaine de personnes. Cela comprend les
gens qui travaillent, ici, à l'Assemblée nationale?
M. L'ALLIER: Non.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, ça ne comprend pas ceux qui
relèvent de l'Assemblée nationale.
M. L'ALLIER: Non.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est pour les publications
gouvernementales.
M. L'ALLIER: Ce sont les traducteurs de la Gazette officielle et du
service de traduction du gouvernement.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, un instant, M. le Président. Il y
avait aussi quelque chose au sujet de cette traduction. Le ministre a
parlé, cet après-midi, au sujet de cette traduction je
n'ai pas tellement compris d'une entente qui se ferait avec le
gouvernement d'Ottawa. Je ne me rappelle pas trop dans quels termes il l'avait
exprimée...
M. L'ALLIER: Oui, oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... dans son exposé liminaire. De quoi
s'agissait-il exactement?
M. L'ALLIER: Le directeur général et la direction du
service de traduction ont participé à des rencontres
présidées par le ministère des Affaires
intergouvernementales aux fins d'examiner la participation du ministère
des Communications au programme fédéral d'assistance aux services
de traduction provinciaux.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A l'extérieur du Québec...
M. L'ALLIER: C'est à l'intérieur du Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... ou à l'intérieur du
Québec? Est-ce que cela s'inscrirait dans le cadre du programme de
bilinguisme du gouvernement central?
M. L'ALLIER: C'était une des recommandations de la commission
Laurendeau-Dunton sur cette question. Je crois que le gouvernement
fédéral, à un moment donné, a énoncé
comme politique qu'il participerait financièrement à la
traduction des textes de lois, de projets de loi etc.; à ce
moment-là, il y a eu des rencontres afin de voir si on ne pourrait pas
obtenir de l'argent de ce côté dans la mesure où nous
traduisons effectivement les lois. Comme le gouvernement fédéral
a dit: Ceux qui ne traduisent pas de lois et ceux qui traduiront dans l'autre
langue leurs documents officiels bénéficieront d'une assistance
financière ou pourraient bénéficier d'une assistance
financière du gouvernement central.
Comme c'est une chose que nous faisons depuis toujours, on s'est dit:
Pourquoi nous aussi, éventuellement, ne pourrions-nous pas
bénéficier de cette source de financement? C'est le but des
rencontres qui ont eu lieu. Maintenant, je ne pourrais pas vous dire si...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si le ministre me permet, cela allait beaucoup
plus loin que cela, le projet qu'avait soumis M. Pelletier au temps où
j'étais aux Affaires culturelles. Il était question que le
gouvernement central non seulement aide les gouvernements des Etats membres de
la fédération à faire de la traduction pour appliquer le
programme de bilinguisme mais qu'on passe aussi au gouvernement du
Québec des commandes de traduction destinées à l'usage des
citoyens vivant en dehors du Québec. Est-ce que le programme a
été repris, est-ce que cette discussion a été
reprise?
M. L'ALLIER : Non, pas à ma connaissance. Cet aspect du
problème n'a pas été abordé et n'a pas
été discuté de quelque façon avec le
ministère des Communications. Il est possible que le ministère
des Affaires intergouvernementales ait eu des communications à ce sujet.
La rencontre, ou les travaux auxquels je faisais allusion portent
essentiellement sur le fait que le gouvernement du Québec traduit lois
et règlements et que dans ce projet particulier, s'il y- a une
possibilité de participation financière du gouvernement central,
je ne vois pas pourquoi on n'en profiterait pas dans le mesure où il
paierait aux autres provinces également, mais ça ne touche pas
à la question importante que vous soulevez.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je le signale au ministre et j'en parlerai
à l'occasion de l'examen du budget des Affaires intergouvernementales
parce que c'était quand même quelque chose d'important en termes
de revenus pour le Québec ou enfin d'adjuvant pour le Québec dans
le domaine des politiques de langue. Parce que le gouvernement central a
passablement d'argent à mettre là-dedans et il était
disposé, à ce moment-là, à nous donner un montant
et à nous donner du travail à effectuer à l'avantage des
gens qui vivent en dehors du Québec. C'était le plan original
qu'avait proposé M. Pelletier et qui avait d'ailleurs, si j'ai bonne
mémoire, fait l'objet d'une déclaration officielle du
gouvernement d'Ottawa par la voix du ministre secrétaire d'Etat.
M. LE PRESIDENT: Catégorie 4, adopté. Catégorie
5?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 6: Loyers.
M. BROCHU: Ici, est-ce que le ministre pourrait décrire
rapidement les raisons de cette baisse?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il y a une augmentation dans le loyer.
M. L'ALLIER: Oui, d'accord.
M. BROCHU: Une augmentation, oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Une très grosse augmentation.
M. BROCHU: Pourrait-il nous donner les motifs de cette augmentation?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On passe de $85,000 à $168,000.
M. L'ALLIER: Oui. Le montant de $83,000, qui est cette augmentation
demandée en excédent, est destinée aux règlements
suivants: $20,000 pour l'achat et la location de duplicateurs offsets
destinés à remplacer du matériel périmé et
$63,000 pour la location de huit photocopieurs Xerox prévus au plan
d'aménagement des quatre centres de reproduction.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Catégorie 7. Adopté.
Catégorie 8. Adopté. Catégorie 11. Adopté.
Catégorie 14?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Remboursements, est-ce que le, ministre
pourrait nous dire exactement ce qu'il en est de ces remboursements?
M. L'ALLIER: Oui. Les remboursements pour l'année 72/73 sont en
augmentation de $135,000 qui se justifient de la façon suivante,
d'après nos estimations. La vente en 71/72 de la Gazette officielle a
rapporté $434,310, de même que la vente des statuts du
Québec a rapporté $15,000. En fait, l'an dernier, nous avions
sous-estimé les rentrées de fonds suite à ces ventes et
nous avons, à partir des ventes de l'an dernier, estimé les
revenus à cet article.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que je pourrais demander au ministre
aussi quels peuvent être globalement si c'est chinois, le ministre
pourra me répondre plus tard les revenus de l'éditeur du
Québec?
M. L'ALLIER: Oui, pour l'an dernier je peux vous donner les revenus de
l'éditeur: vente nette de publications: $369,048; vente des avis de la
Gazette officielle: $434,310. Les ventes de l'éditeur officiel sont
divisées comme suit: Au niveau des publications: $235,595; les statuts
refondus: $6,000; les lois du Québec; $21,000; la documentation
française, suite à l'entente intervenue entre l'éditeur et
la documentation française: $5,400; les tirés à part:
$52,650; les abonnements et ventes à la Gazette officielle: $63,180. Il
y a quelques crédits de remboursements au niveau des publications de
l'ordre de $5,250, de même qu'au niveau des tirés à part de
l'ordre de $850.
L'éditeur officiel dans ses ventes nettes de publication, c'est
en fait: $370,000 et les avis dans la Gazette officielle rapportent
$435,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le
ministre peut répondre ici à la question que je lui avais
posée cet après-midi au sujet de la publication qui avait
été encartée dans la revue Perspectives?
M. L'ALLIER: Oui, je peux répondre en partie à cette
question. En fait les coûts de cette publication ont été
répartis entre quatre ministères et le ministère des
Communications a supporté sa part, un déboursé de $55,000;
le ministère des Affaires sociales et celui de l'Education ayant
assumé quant à eux de même que le ministère
de la Fonction publique le résidu de cette dépense. Mais
comme il s'agit d'une question qui relève de la Fonction publique, c'est
au ministre de la Fonction publique de donner le détail de cette
publication. Le ministre des Communications, quant à lui, n'a
dépensé que $55,000 à la demande du Conseil du
trésor et du ministre de la Fonction publique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que ça avait été
confié à une maison extérieure? Laquelle?
M. L'ALLIER: Oui, ça a été confié à
la maison Couthuran.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Où est-ce?
M. L'ALLIER: A Québec. Pour la réalisation graphique. Mais
ça a été confié à deux entreprises
d'imprimerie différentes qui étaient les deux seules au
Québec à pouvoir réaliser ce genre de travail de la
même façon. Je ne m'en souviens pas ici. Le ministre de la
Fonction publique pourra vous le dire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'ancien ne peut pas nous le dire?
M. LEGER: Quand le ministre disait tantôt que les remboursements
provenant de la vente de la Gazette officielle l'année dernière
avaient été sous-estimés, ça veut dire que cette
année vous prévoyez un remboursement de $450,000? C'est ce que
vous avez expliqué tantôt?
M. L'ALLIER: Oui.
M. LEGER: L'année dernière comme vous aviez prévu
$315,000 et qu'il y a eu un remboursement supérieur à cela,
est-ce que ça se revoit quelque part dans le budget de cette
année ce surplus de revenus?
M. L'ALLIER: Cela va au fonds consolidé. Le produit des ventes de
l'éditeur officiel retourne au fonds consolidé, ce qui nous pose
d'ailleurs un problème que je souligne ici. Dans la mesure où
l'éditeur, à un moment donné, pour procéder
à l'impression ou à la commandite de la publication, doit le
faire à partir de son budget, si l'éditeur fait une publication
qui a un fort tirage, une forte vente, les résultats de cette vente vont
au fonds consolidé.
Il y a demande, parce que la clientèle le souhaite, d'un nouveau
tirage. Et l'éditeur peut se retrouver dans la situation où,
à son budget, il n'y a plus d'argent pour faire la réimpression.
Il faut procéder par virements de crédits, par recours au fonds
de secours, au budget supplémentaire, etc. Donc, c'est un peu le
handicap, de ce fait que l'éditeur n'ait pas le retour d'une certaine
partie, en tout cas, de ce qu'il vend pour réimpression. Cela a
posé des probèmes dans le passé. On va regarder cette
année de quelle façon on peut en arriver à assouplir cette
chose, parce qu'en fait, l'éditeur se trouve, comme éditeur du
Québec, pénalisé du fait de ses ventes. Plus il vend,
moins il peut imprimer. Plus il vend, plus il devrait imprimer, mais moins il
le peut, parce que son budget est limité.
M. LE PRESIDENT: Adopté. M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
Radio-Québec
M. LEGER: A l'article 2, j'aimerais poser une question au ministre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A l'Office de
radio-télédiffusion du Québec, j'aimerais poser plusieurs
questions au ministre.
M. LE PRESIDENT: Un instant, le député de Lafontaine a
posé sa question avant le député de Chicoutimi. Je lui
cède la parole.
M. LEGER: Tantôt, à l'exposé général,
le ministre a donné une vue d'ensemble concernant Radio-Québec.
Et il disait justement qu'il avait l'intention de diffuser. Quels sont les
projets précis et dans combien de temps pourrons-nous avoir quelque
chose de concret dans le domaine de la diffusion venant de
Radio-Québec?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre va se trouver à
répondre en même temps. Je n'aurai pas besoin de lui reposer
toutes les questions que je lui ai posées cet après-midi. Je lui
ai posé toutes ces questions-là. Quelle sorte de diffusion on va
faire? Quelle est la nature de ce qu'on va diffuser? A quel rythme? Et quels
sont les ministères pour lesquels on pourra diffuser? Ce sont des
questions que j'avais posées au ministre et que le député
de Lafontaine reprend sous une autre forme.
M. LEGER: Si vous voulez répondre à la mienne;
après ça, le ministre pourra faire ses commentaires pour prouver
qu'il a toujours trouvé les meilleures questions. C'est assez difficile
de poser des questions directes au
ministre, parce que le député de Chicoutimi passe son
temps à venir faire des interventions quand elles ne viennent pas de
lui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'invoque le règlement.
M. LEGER: Je demande au ministre de répondre directement aux
questions et permettre au député de Chicoutimi de se satisfaire
pour qu'on puisse écouter les réponses sans avoir toujours les
remarques du député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le député de Lafontaine comprend
très bien que l'expérience que j'ai de l'administration, tant
à Ottawa qu'ici...
M. LEGER: Je ne vois pas quel point de règlement le
député de Chicoutimi veut sortir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, je me permets de poser des
questions au ministre.
M. LEGER: J'invoque votre décision de vérifier si le
député de Chicoutimi a réellement une question de
règlement ou si c'est seulement l'occasion de prendre le plancher pour
étaler sa...
M. LE PRESIDENT: Le député de Chicoutimi selon le
règlement a un droit de réplique; je lui accorde la parole.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En toute amitié pour mon excellent
collègue de Lafontaine, je tiens à lui dire ceci, que...
M. LEGER: J'aimerais mieux qu'il n'y ait pas d'amitié. Ce serait
plus franc.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est une amitié au sens
littéraire du terme comme on le disait au 17e siècle. Comme quand
on dit à un ministre "mon excellent ami", ce n'est pas toujours exact,
sentimentalement parlant. Je tiens à dire que si j'ai fait cette
observation, c'était pour faire une blague et simplement pour rappeler
au ministre des questions que je lui avais posées au tout début
et que le député de Lafontaine reprend. Je peux lui en donner
tout le mérite, tout le crédit et même le payer pour qu'il
pose des questions, payer ses députés pour qu'ils soient
présents ici.
M. LEGER: Si le député ne se servait pas toujours d'un
privilège d'être le premier à parler, les autres
députés aborderaient d'autres sujets et il pourrait
lui-même dire qu'il avait l'intention d'en parler.
M. L'ALLIER: J'ai noté que le député de
Lafontaine avait sorti le calumet bleu. C'est toujours un signe de
paix.
M. VEILLEUX: Si vous avez besoin d'un modérateur, M. le
Président, je peux servir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Instruisez le député de
Lafontaine.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, il est onze heures moins cinq. Je pense que
nous entreprenons ici l'article 2. Si vous êtes d'accord pour que nous
ajournions immédiatement ou que nous continuions de façon
à passer à travers les crédits des Communications, je
pense...
M. LEGER: Je demanderais au ministre de répondre à ma
question, et il aura le loisir demain de répondre à toutes les
questions du député de Chicoutimi. Il reste cinq minutes. On a
perdu cinq minutes à écouter le député de
Chicoutimi. Si je pouvais avoir la réponse du ministre au moins sur ce
sujet-là.
M. L'ALLIER: La question qui a été posée par le
président, c'était à savoir si nous ajournions à
onze heures ou si nous continuions.
M. LE PRESIDENT: Je veux dire que comme nous achevons les crédits
des Communications il reste l'article 2: l'Office de
radio-télédiffusion du Québec et la Régie des
services publics est-ce que nous ajournons à onze heures, ou
à onze heures et quart de façon à terminer l'étude
des crédits des Communications? A ce moment-là je
référerais les questions qui ont été posées
à demain matin, vu qu'il est onze heures moins cinq. Je m'en remets
à votre décision.
M. BROCHU: Je pense qu'on s'était entendu, pour l'ensemble des
commissions pour respecter les horaires qui avaient été
prévus. Je pense que ce serait préjudiciable dans certains cas,
de prolonger la séance de ce soir et de reprendre demain matin, quand
même à 9 h 30.
M. L'ALLIER: Il est onze heures moins quatre minutes.
Radio-Québec, c'est quand même assez important et assez complexe.
Si les membres de la commission étaient d'accord, nous pourrions
reprendre demain à cet article. Il nous restera à voir la
Régie des services publics.
Je pourrai répondre à une question qui a été
posée par le député de Chicoutimi au sujet de l'Office
franco-québécois pour la jeunesse, qui est à
l'administration.
M. LE PRESIDENT: La commission ajourne ses travaux à demain
matin, neuf heures trente.
(Fin de la séance à 22 h 56)
Séance du mercredi 31 mai 1972 (Neuf heures
trente-sept minutes)
M. PILOTE (président de la commission permanente de
l'éducation, des affaires culturelles et des communications): À
l'ordre, messieurs !
Nous étions rendus hier soir à l'article 2: Office de
radio-télédiffusion du Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous avons expliqué longuement hier ce
problème-là.
M. L'ALLIER: M. le Président, je ne sais pas si les membres de la
commission seraient d'accord. Comme le président de Radio-Québec
doit arriver dans quelques minutes, est-ce que nous pourrions passer à
la Régie des services publics.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté, Régie des services
publics. Vous nous avez donné suffisamment de détails hier.
Radio-Québec, je suis prêt à adopter aussi, nous en avons
suffisamment discuté hier.
M. LE PRESIDENT: On peut considérer que les catégories de
2 à 7 sont adoptées. Article, sous-articles et catégories,
adoptés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
Un petit mot sur l'Office franco-québécois.
Office franco-québécois
M. CARDINAL: J'ai manqué un bout, je n'ai pas eu le temps de lire
la transcription.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai posé une question très
intelligente. Il va répondre.
M. CARDINAL: Je n'en doute pas. Comme il n'y a pas de détails, je
suppose que c'est purement l'enveloppe globale qui est indiquée à
la première page du cahier des crédits.
M. L'ALLIER: C'est sous forme de subvention.
M. CARDINAL: Est-ce qu'il y a une liste d'établie qui doit
être distribuée aux membres de la commission, ou si cette liste
serait trop longue?
M. L'ALLIER: C'est-à-dire que l'Office dépose à
l'Assemblée nationale un rapport annuel qui comporte l'ensemble
des...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous l'avons eu.
M. L'ALLIER: Le prochain rapport annuel sera déposé d'ici
quelques semaines. C'est en fait la moitié de ce document, à
toutes fins pratiques, parce que ce document comporte également
l'information française. Il s'agit ici du rapport au conseil
d'administration de l'Office et je peux répondre aux questions qui ont
été posées par le député de Chicoutimi sur
ce point.
M. CARDINAL: Est-ce qu'on peut poser une autre question? Je ne veux pas
revenir sur le sujet entamé par le député de Chicoutimi
hier, mais est-ce que le ministre et ses fonctionnaires sont satisfaits de la
façon dont fonctionne et se développe cet office
présentement? Est-ce qu'il y a une espèce de palier
d'atteint?
M. L'ALLIER: Nous avons atteint, à l'Office
franco-québécois, la vitesse de croisière de l'office au
niveau du volume des échanges et au niveau des orientations principales
de l'office. Et pour ma part, de même que les membres du conseil
d'administration, nous sommes extrêmement satisfaits du travail de
l'office. Le conseil d'administration s'est réuni il y a quinze jours
à Montréal et nous avons donné instructions à
l'office, comme orientation supplémentaire pour cette année, de
continuer à augmenter dans toute la mesure du possible les
échanges de jeunes travailleurs, c'est-à-dire de jeunes
non-étudiants.
La majorité actuellement, soit au-delà de 60 p.c. des
stagiaires échangés, ne sont pas des étudiants. Ce sont
des personnes de métier, des jeunes cadres ou des techniciens,
agriculteurs, bouchers, pâtissiers, gens de métier de la
construction, etc. Deuxièmement, nous avons demandé à
l'office d'ajouter, dans sa préparation au stage en France, tout un
élément qui amènera les stagiaires à se
préoccuper, durant toute la durée de leur séjour en
France, d'observer le sujet du stage également dans l'optique du
français, langue de travail, langue de communication, langue de culture.
Puisqu'en France on vit, en principe, 24 heures par jour en français,
nous allons essayer de donner cette lunette à nos sujets.
M. CARDINAL: Bravo! Il y a un ministre du gouvernement libéral
qui se prononce sur la question; je le souligne.
M. L'ALLIER: Cela a été l'orientation donnée par le
conseil à l'office.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté.
M. LE PRESIDENT: Donc, pour le bénéfice du journal des
Débats, tous les articles, sous-articles et catégories des
crédits des Communications sont adoptés, et je demanderais au
rapporteur officiel de faire rapport. La parole est au ministre, s'il a quelque
chose à ajouter.
M. L'ALLIER: Je n'ai aucun commentaire à faire. Je voudrais, tout
simplement, remercier les membres de la commission de la façon
extrêmement positive dont les crédits du ministère
des Communications ont été étudiés. Je voudrais
aussi les assurer de mon entière collaboration tout au cours de
l'année, sur le plan des informations dont ils pourraient avoir besoin
pour suivre de près l'action du ministère. Je voudrais
également les assurer qu'à tout moment je suis disposé,
quant à moi, à les rencontrer ou à leur faire rencontrer
les fonctionnaires pour répondre à des questions, faire suite
à des suggestions et, d'une façon générale,
améliorer ce service qui est d'abord un service à la
population.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je voudrais remercier
le ministre de tous les renseignements qu'il nous a donnés. Nous avons
eu des discussions assez longues. Nous avons fait le tour du sujet. Comme je le
disais au ministre, au départ, c'était un peu frustrant du fait
qu'il ne nous était pas possible de toucher aux questions de fond qui
font l'objet des projets de loi qui sont déjà devant la Chambre.
Je crois que le ministère des Communications a pris un bon
départ, qu'il poursuit son activité d'une façon normale et
que l'on est en train de faire de ce très jeune ministère un
organisme structuré qui rendra les services que l'on est en droit
d'attendre de lui. Il reste toujours, évidemment, ce que nous avons
appelé, hier, le contentieux constitutionnel qui empêche la mise
en application, selon un rythme normal de la politique québécoise
des communications telle qu'énoncée dans le livre vert du
ministère des Communications.
Nous comprenons très bien qu'il s'agit là d'un dossier
extrêmement difficile, qui n'est qu'une partie d'ailleurs du dossier
constitutionnel que le gouvernement est en train de manipuler, de
réxaminer en vue de négociations avec le gouvernement central. Le
ministre est d'accord avec nous pour admettre que tant et aussi longtemps qu'il
n'y aura pas eu déblocage de ce côté-là, il ne sera
pas possible d'appliquer, c'est-à-dire de réaliser la politique
de communications qu'il a conçue et dont il nous a donné les
grandes lignes.
Nous ne lui en faisons pas reproche parce que je pense que le ministre
des Communications est peut-être l'un de ceux qui a exprimé de la
façon la plus catégorique, de la façon la plus
énergique, ses revendications à l'endroit du gouvernement
central. C'est évidemment assez frustrant de sentir qu'il y a
résistance du côté du gouvernement central en un domaine
stratégique comme celui des communications, qui touche tous les autres
secteurs de la langue, de l'éducation, de la culture, enfin, du
téléphone, etc., tous les sujets que nous avons discutés
ou évoqués hier.
Je voudrais remercier les fonctionnaires du ministère des
Communications, assurer le ministre de notre collaboration dans toute
initiative qui sera de nature à valoriser cette politique des
communications et à la mettre en application.
En remerciant M. le ministre et ses fonctionnaires, M. le
Président, vous comprendrez que je remercie également nos
collègues, présents, passés et futurs, qui ont
participé avec nous au travail de cette commission ainsi que vous, M. le
Président, que je salue très amicalement en votre qualité
de cadet des représentants de cette très belle famille du
Saguenay-Lac-Saint-Jean qui n'a pas encore toutefois son bureau régional
d'information, nous l'avons noté.
M. CARDINAL: M. le Président, juste un mot. Je me joins à
mon collègue de Chicoutimi et j'entérine tout ce qu'il a dit.
Mais, ce matin, avant d'entrer à cette commission, j'ai entendu
les paroles du Solliciteur général du Canada et ceci ne
m'encourage pas malgré les voeux que vient d'énoncer le
député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On n'énonce pas des voeux, on fait des
voeux.
M. CARDINAL: Enfin, les voeux qu'il a faits. Merci de la correction.
Mais nous espérons qu'au sein du cabinet, on saura trouver, comme
je l'indiquais hier, en matière de câble, des moyens qui
permettront d'éviter les discussions stériles qui d'avance sont
vouées à l'échec on le voit depuis cinq ans
pour réaliser ce qu'on peut réaliser dans le cadre de ces moyens
et de ces juridictions.
M. BROCHU: M. le Président, pour ma part, j'ai été
heureux de participer pour la première fois à l'étude des
crédits des Communications. C'est la première expérience
que j'en ai cette année et j'en suis passablement satisfait.
J'ai attaché plus d'importance à un point particulier,
j'ai été heureux de constater qu'en matière de
télécommunication et plus particulièrement en
matière de satellite, le ministère n'a pas l'intention de se
lancer, comme l'a dit le ministre, dans une opération de prestige. Je
l'invite à demeurer prudent sur ce point tout en faisant le
nécessaire pour mener à bonnes fins ces expériences qui
sont actuellement en cours.
J'ai cependant été surpris, et je tiens à le
souligner ici, de la rapidité avec laquelle les crédits se sont
terminés ce matin, puisqu'ayant été retenu par une
délégation, huit minutes après l'ouverture de la
séance de ce matin, tout ce qu'il restait en suspens hier soir ait
été adopté aussi rapidement.
C'est la deuxième fois que cela se produit, hier aux
crédits de l'Education et aujourd'hui aux Communications. Alors je tiens
à souligner que j'ai quand même été surpris de cette
fin pour le moins rapide et inattendue parce que d'autres représentants
sont absents.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'aimerais souligner,
à l'intention de notre collègue de Richmond, que le sujet de
l'Office de radiodiffusion du Québec, l'ORTQ, avait
été
longuement discuté hier; je regrette que le député
n'ait pas été là malheureusement. En ce qui concerne le
ministère...
M. BROCHU: J'étais là hier.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, vous étiez là hier,
excusez-moi.
Alors, en ce qui concerne le ministère de l'Education, nous avons
suivi hier la procédure normale, la commission a commencé
à temps, comme elle est maftresse de ses décisions, dès
que le quorum est déclaré, le règlement veut que nous
commencions.
M. BROCHU: M. le Président, sur les autres points qui ont
été discutés hier, il y a eu une discussion
générale d'accord, au début sur les grandes politiques du
ministère, il y a eu des interventions des partis de l'Opposition et,
par la suite, lorsque nous sommes revenus article par article, nous avons quand
même élaboré certains détails de l'attitude
qu'entendait prendre le ministère en différentes matières,
sur les changements apportés aux articles budgétaires.
Il semble, ce matin, qu'en l'espace de huit ou dix minutes, on ait
passé tout le reste des crédits des Communications. C'est cet
aspect que je trouvais curieux.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît! Je voudrais rappeler
au député de Richmond que nous avions quorum et que la
séance était prévue pour 9 h 30. On a
déclaré quorum. Si le député de Richmond voulait
avoir la parole, il devait être présent.
M. L'ALLIER: M. le Président, je voudrais vous remercier du
travail que vous avez accompli à la présidence de cette
commission et vous assurer, à la commission des communications, comme je
l'ai fait pour tous les collègues, de toute ma collaboration au cours de
l'année budgétaire que nous entreprenons, pour faire en sorte que
les travaux du ministère soient véritablement conformes aux
priorités du Québec et à l'intérêt
public.
M. LE PRESIDENT: En tant que président, je tiens à
remercier le ministre et ses fonctionnaires ainsi que mes collègues et
en particulier le député de Chicoutimi, l'aîné de la
députation au Saguenay - Lac Saint-Jean.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est un hommage à ma sagesse.
M. LE PRESIDENT: Merci, messieurs, et la séance est
ajournée sine die.
(Fin de la séance à 9 h 51 )