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parlementaires qui sont ici autour de la table les explications, eu
égard à chacun des articles de ce projet de loi.
Le Président (M. Charbonneau): Je vous donne raison, M. le
député de La Peltrie.
Statuts d'une société
M. MacDonald: Pour faire plaisir à mon ex-adjoint
parlementaire. Si on reprend l'article 1, je n'ai pas d'explications. Si vous
voulez passer à l'article 2, M. le Président.
La Président (M. Charbonneau): D'abord, est-ce qu'il y a
des...
M. Parent (Bertrand): Je suis en train de le relire, si vous
permettez, M. le Président.
La Président (M. Charbonneau): On va prendre le temps
qu'il faut.
Vous avez parlé en Chambre ce matin, vous ne parlez plus en
commission.
M. Parent (Bertrand): À l'article 1, M. le
Président, lorsqu'on fait référence à "les statuts
d'une société visée à l'article 4.2 ou 4.3", cet
article est pour faire concordance, si je comprends bien le libellé?
M. Towner (Jean-Jacques): Exactement. Les articles 4.2 et 4.3
font référence à la création des nouvelles
sociétés régionales.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que vous pourriez
vous identifier, s'il vous plaît?
M. Towner: Jean-Jacques Towner, conseiller juridique au
ministère de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie.
M. Parent (Bertrand): Effectivement, c'est pour
référer, en ce qui a trait à la concordance.
Quand on mentionne "doivent indiquer que ses activités consistent
principalement à acquérir et à détenir", est-ce que
cela laisse sous-entendre que les statuts de la société
visée à l'article 4.2 et 4.3 pourraient indiquer d'autres
activités qui ne seraient pas des activités principales, parce
que de la façon dont on a fait le libellé, on marque "consistent
principalement à acquérir et à détenir..."
M. Towner: Oui. On est obligé d'écrire
"principalement", parce qu'une société pourrait avoir d'autres
activités accessoires. Donc, s'il fallait la limiter simplement à
une seule activité, on empêcherait probablement la
société de fonctionner dans d'autres cas où il est
nécessaire qu'elle ait d'autres pouvoirs que simplement ceux
d'acquisition d'actions. Dans le fond, l'article actuel mentionne
"principalement", des activités principales. Si vous regardez l'article
actuel, on dit: "consistent principalement à acquérir et à
détenir". Donc, on a repris la même formulation.
M. Parant (Bertrand): D'accord, cela va pour l'article 1, M. le
Président.
La Présidant (M. Charbonneau): L'article 1 est
adopté. J'appelle l'article 2. Tout te monde est concentré.
M. Parant (Bertrand): La correction qu'on apporte pour la
spécification, où on nous dit que l'article 3 est
reformulé et n'indique plus une corporation à capital de risque
doit être une corporation privée être actionnaire d'une
société, est-ce que cela fait suite à des problèmes
qu'il y a eu dans le passé? Pourquoi apporte-t-on cette
modification-là?
M. MacDonald: C'est parce qu'il y a eu une multiplication de
corporations à capital de risque. Au début, lorsque les SPEQ ont
été introduits, ils étaient pour la plupart quasi
exclusivement considérés comme des corporations privées.
Il y a maintenant des corporations publiques qui font du capital de risques et
il y en a d'autres qui peuvent s'inscrire également à la Bourse
et devenir des corporations publiques, selon le terme qu'on veut lui donner.
C'est pour donner une plus grande latitude d'intervention à quelque
corporation à capital de risques que ce soit.
M. Parent (Bertrand): Cela va, je n'ai pas d'autre question sur
l'article 2.
La Président (M. Charbonneau): Cela va, alors l'article 2
est adopté. J'appelle l'article 3 maintenant.
M. MacDonald: Cet article 3, si vous me permettez, s'explique par
lui-même, c'est-à-dire que l'article actuel dit: "la
société démontre que des actions ordinaires à plein
droit de vote de son capital-actions peuvent être souscrites et
payées en espèces pour un montant d'au moins 100 000 $." Alors,
100 000 $ représentent tout de même un montant assez substantiel.
Il y a des entreprises régionales où 50 000 $ pouvaient
être retrouvés et mis en place par un certain nombre
d'employés par exemple, mais 100 000 $, c'était peut-être
un peu trop et peut-être pas nécessaire au moment du lancement de
la SPEQ. Alors, c'est pour cela qu'à la suite de demandes
formulées dans le champ qui voulaient faire participer à des SPEQ
des employés moins nombreux et moins fortunés, le montant a
été réduit à 50 000 $.
M. Parent (Bertrand): Maintenant, dans la formule des SPEQ autres
que les SPEQ régionales, c'est la formule des 100 000 $. Est-ce qu'on
sait si, quant aux demandes pour mettre sur pied des SPEQ, il y en a eu qui ne
rencontraient pas, en dehors des régions qu'on veut viser
actuellement... Autrement dit, sans être à Montréal,
mais
dans des régions qui ne seraient pas des zones limitrophes, par
exemple au centre du Québec ou sur la rive sud de Montréal,
est-ce qu'il y a eu des demandes? Le danger, c'est qu'on va avoir une
espèce de deux poids deux mesures que je comprends très bien
concernant les petites régions éloignées quant à
l'admissibilité des 50 000 $ qui va donner des avantages,
forcément, surtout au niveau de la SPEQ-employés. Cela risque
d'être intéressant. Par contre, elle ne va avantager que des gens
qui seront dans des régions désignées. D'autres, parce
qu'elles sont dans des régions peut-être pas tellement loin, mais
qui ne sont pas considérées comme étant dans une zone
limitrophe, se verront obligées à la contrainte des 100 000 $. Je
comprends qu'il faut mettre des barrières, mais je me demande de quelle
façon on va être capables d'administrer cela. Dans les demandes
actuellement, M. le ministre, est-ce que vous avez des informations de la
Société de développement industriel ou autrement par
rapport aux demandes de SPEQ? Vous avez mentionné combien il y en avait
eu de mises sur pied. Est-ce que, justement, la contrainte des 100 000 $ en
était une? Sinon, le fait qu'on va appliquer les 50 000 $ actuellement
dans les zones désignées, est-ce qu'on ne retrouvera pas, en tout
cas dans certaines régions, pas à Montréal par rapport
à la zone limitrophe de l'Outaouais ou en Gaspésie, mais des
zones qui vont se côtoyer et où une SPEO pourrait être mise
sur pied à 50 000 $ et une autre SPEQ pourrait être mise sur pied
à 100 000 $?
M. MacDonald: À ma connaissance, c'est une mesure positive
plutôt que négative dans le sens qu'on n'a pas porté
à ma connaissance que les 100 000 $ dans des régions centrales,
en règle générale, étaient un problème
à la création de SPEQ en soi. Cependant, il a été
réalisé qu'assurément, les régions limitrophes ou
dans les régions éloignées où l'ampleur,
l'importance des entreprises est beaucoup moindre, un geste positif vers une
possibilité de former une SPEQ avec un montant moindre se traduirait par
faciliter la participation des employés dans le capital-actions des
entreprises. C'est plutôt un geste d'aller de l'avant vers quelque chose
de plus facile pour les entreprises en régions éloignées
que de les pénaliser. Enfin, cela n'a jamais été dans
l'esprit du législateur, en aucune façon, de pénaliser des
régions où il est plus facile de former une SPEQ.
Le Président (M. Charbonneau): On peut suspendre pour des
explications complémentaires, des explications additionnelles.
M. MacDonald: Si vous en voyez le besoin, M. le Président,
il nous fera plaisir.
M. Parent (Bertrand): M. le Président, est-ce que le
ministre peut nous faire connaître les régions qui ont
été désignées?
M. MacDonald: Oui, certainement. Un instant. J'avais le papier.
Je vais les donner spécifiquement. Les voici. Alors, ce sont dans la
région 01-A: Gaspésie, Iles-de-la-Madeleine...
M. Towner: C'est juste un projet.
M. MacDonald: Bas-du-Fleuve, Gaspésie,
Îles-de-la-Madeleine, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Outaouais, sauf, comme on
l'a mentionné, les municipalités d'Aylmer et Gatineau - vous
m'aviez fait une remarque à propos d'Aylmer, que j'ai d'ailleurs
vérifiée, et je reviendrai sur cela -
Abltibl-Témlscamingue, Côte-Nord et Nord-Est du Nord du
Québec. Ce sont les régions éloignées, si on peut
employer ce terme. On a exclu Aylmer parce que l'indice de richesse d'Aylmer,
avec une population de 80 000 habitants, ne représentait pas ces
régions où on pouvait s'inquiéter ou, si vous voulez,
plutôt stimuler la formation de SPEQ à partir d'un montant
moindre. Vous m'avez souligné la semaine dernière la fermeture
d'une des usines de Northern Electric, qui créait un problème
particulier dans cette région. J'ai consulté les gens de mon
ministère pour m'apercevoir qu'aussi triste et désagréable
que puisse être cette fermeture d'usine, il y a dans toute celle grande
région de Hull, Ottawa, Aylmer, etc., un indice de richesse, une
disponibilité de capitaux à un nombre et une
variété d'intervenants qui fait que ce que nous visons
particulièrement par les amendements que nous étudions
aujourd'hui ne réglerait pas ou ne répondrait pas effectivement
à un besoin particulier même avec les incidents ou les
événements de la fermeture de l'usine de Northern.
Nous avons, comme vous le savez, au gouvernement fédéral
comme au gouvernement provincial, des programmes bien pointus pour s'adresser
à des situations de fermeture d'usine. D'ailleurs, J'ajoute que j'ai
pris connaissance depuis cette triste annonce d'un programme dans lequel les
autorités de Northern ont mis plusieurs millions de dollars pour
permettre de transférer un certain nombre d'employés soit
à Montréal, à la ville de Saint-Laurent ou à
Winnipeg, soit de trouver des mesures pour favoriser le recyclage d'autres
employés qui peuvent être mis à pied. Ce que je vous
réponds spécifiquement, c'est que le gouvernement se
préoccupe et va certainement continuer à se préoccuper
avec les collègues du fédérai du bien-être des
employés qui sont affectés, mais qu'ajouter Aylmer comme
étant une de ces régions où nous visons
particulièrement d'ouvrir l'accès à la SPEQ ne
réaliserait pas les buts poursuivis que vous et moi d'ailleurs
discutions au moment où on a parlé d'Aylmer.
M. Parent (Bertrand): D'accord. Cela répond à ma
question. Par contre, ça soulève d'autres questions. M. le
ministre, concernant les indices
de richesse, quelles ont été les bases d'évaluation
ou les critères, devrais-je dire, pour en arriver au choix des
régions que vous avez fait et pour exclure, par exemple, dans le
Saguenay-Lac-Saint-Jean certaines régions qui pourraient être
moins au coeur de l'action que peuvent l'être certaines grandes
villes?
M. MacDonald: Je n'ai pas de grille, M. le député,
qui me permette de faire ressortir des éléments quantitatifs. Je
vous dirai que c'est une consultation du ministre de l'Industrie, du Commerce
et de la Technologie à ce moment-là, c'est-à-dire à
la fin de l'année 1987 et au début de l'année 1988, avec
le ministère des Finances, qui a amené le ministre des Finances
à pointer plus particulièrement dans son discours ces
régions qui sont, de toute évidence, les moins
industrialisées du Québec, celles où nous retrouvons des
facteurs de chômage les plus élevés, ces régions qui
sont les plus éloignées des sources traditionnelles de fonds.
M. Parent (Bertrand): Quand on fait référence
à la société régionale ou à la
société régionale-employés, finalement, ce sont les
deux termes. Dans un cas, c'est une société où la SPEQ
sera formée à partir des capitaux des employés, si je
comprends bien, et l'autre, ce sont des capitaux extérieurs, mais c'est
la seule modalité ou la seule différence qu'on retrouve entre les
deux termes: société régionale dans le sens large du mot
et société régionale-employés. Est-ce exact ou y
a-t-il d'autres subtilités?
M. Towner: Dans le fond, la loi actuelle pariait d'une
société conventionnelle et d'une
société-employés. Donc, on a adapté, si vous
voulez, le concept de société régionale, en gardant la
même structure dans la loi. On parle d'une société
régionale et d'une société
régionale-employés. On a harmonisé nos changements avec la
structure de la loi qui existait déjà. Lorsque vous avez une
société-employés, c'est que le régime
d'actionnariat est possible. Dans les deux cas, une société
régionale-employés ou une société...
M. Parent (Bertrand): Dans les deux cas, avant, le plancher
était à 100 000 $ et, maintenant, dans les deux cas, le plancher
est à 50 000 $. Il n'y a aucune autre règle qui spécifie
l'un par rapport à l'autre.
M. Towner: Non.
M. Parent (Bertrand): Non. Cela répond à mes
questions dans le cas de l'article 3, M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 3 est
adopté. Nous passons maintenant à l'article 4.
M. Towner: Cela touche un peu à tout ce dont on vient de
parier.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va?
M. Parent (Bertrand): Vu qu'on a, M. le Président, des
représentants de la SDI ici, est-ce qu'on pourrait fournir... Combien y
a-t-il eu jusqu'à maintenant de SPEQ de mises sur pied par rapport aux
demandes qu'on a pu avoir d'enregistrements de SPEQ depuis la mise en
vigueur... Si on l'a par...
M. MacDonald: Je vais répondre à la première
partie de votre question. Au 9 décembre 1989, qui nous montre
deux...
M. Parent (Bertrand): Le 9 décembre...
M. MacDonald: Le 9 décembre 1988, je m'excuse.
M. Parent (Bertrand): C'est parce que je ne suis pas rendu
à la même date que vous. Ha, ha, ha!
M. MacDonald: Du début du programme en 1985 au 9
décembre 1988, il y a eu 225 SPEQ qui ont amené des placements de
l'ordre de 42 277 268 $. Pour ce qui est de l'autre question, à savoir
combien de dossiers soumis par rapport à ceux qui ont été
mis en vigueur, est-ce que vous l'auriez...
Une voix: Une dizaine.
M. MacDonald: Une dizaine qui n'ont pas été
acceptées.
M. Parent (Bertrand): Par rapport à d'autres programmes...
Il y a ceux qui font la demande, il y a ceux qui, finalement, ne peuvent pas y
adhérer. Dans le cas des SPEQ, je veux savoir s'il y a beaucoup de gens
qui vous soumettent un projet de mise sur pied d'une SPEQ et qui, d'autre part,
n'ont pas pu y avoir accès. Par exemple, on voit dans certains
programmes un taux de rejet de 20 % ou de 50 %. Je veux savoir, dans le cas des
SPEQ, si le système actuel fonctionne bien, quant à retoucher la
loi, ou s'il y a des refus suffisamment importants parce qu'il y a des
normes difficiles à appliquer. (15 h 30)
M. Garneau (Robert): Non. Le programme SPEQ n'est pas comme un
programme de subvention. Les règles sont préétablies dans
la loi et les règlements. Habituellement, ce sont des gens
qualifiés ou des experts, des fiscalistes, des comptables, des avocats
qui nous soumettent les demandes et qui prennent connaissance de l'état
de la législation. S'ils ont des problèmes
d'interprétation, ils nous consultent au préalable, de sorte
qu'il n'y a pratiquement pas de rejet de demandes. Tous les documents,
habituellement, sont présentés conformément aux exigences.
Ce
n'est pas un programme de la même nature qu'un programme de
subvention; cela ne pose pas vraiment de problème à ce
niveau.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que je peux vous
demander de vous identifier?
M. Garneau: Oui. Robert Garneau, de la SDI.
M. Parent (Bertrand): Dans le fond, c'est la mise sur pied de
sociétés... De la façon dont ça fonctionne
actuellement à la SDI, vous ne pouvez pas, si je comprends bien,
répondre formellement, parce qu'il y a probablement des gens qui ont
essayé d'en mettre sur pied.
M. Garneau: Effectivement, il est possible que des gens, dans le
champ, comme on dit, tentent de mettre sur pied une SPEQ et qu'ils ne
réussissent pas. Évidemment, on ne peut pas être au courant
de tout. Nous, ce dont on est au courant, c'est du résultat final, du
produit fini qui nous est déposé, chez nous. Cependant, on sait
qu'il y a beaucoup d'entrepreneurs. Combien? C'est difficile à chiffrer,
mais il y en a plusieurs qui tentent d'amasser des fonds pour leur entreprise
et de créer des SPEQ. C'est là qu'est la pierre d'achoppement, si
on peut dire, la difficulté de recruter des actionnaires pour investir
dans l'entreprise. Il y a quelques tentatives qui sont faites. Si ça
échoue, généralement, c'est probablement que les
entreprises sont moins bien structurées, moins rentables ou, en fait,
présentent des projets peut-être pas suffisamment
intéressants pour attirer l'investisseur, malgré l'avantage
fiscal accordé aux investisseurs pour relancer les affaires de la
compagnie.
Généralement, je pense que ce qu'on peut voir, ce qu'on
peut sentir, c'est que c'est une entreprise qui vivote, qui n'est pas en bonne
santé financière. Ces entreprises ont des difficultés
à recueillir des fonds, effectivement.
M. Parent (Bertrand): Quel est le délai, à la SDI,
à partir du moment où ça rentre dans la machine, si vous
me passez l'expression?
M. Garneau: Ce qu'on dit à nos clients, aux entrepreneurs,
c'est qu'on va enregistrer une SPEQ dans les dix jours ouvrables, et plus
rapidement lorsque nécessaire. C'est un geste administratif. On constate
que les documents sont conformes. On s'assure que le tout est conforme et on
procède à l'enregistrement. C'est un geste administratif.
La deuxième étape est la validation. À ce
moment-là, il faut regarder l'ensemble des critères de la loi et
des règlements. C'est après coup, après que le placement
est fait. On se donne comme objectif de répondre au client dans un mois.
À ce moment-là, l'analyse est beaucoup plus compliquée et
plus longue. Il y a plus de documents à examiner et le travail est plus
élaboré.
M. Parent (Bertrand): Cela répond à ma question, M.
le Président.
Une voix: Des avocasseries! Une voix: Comme vous
dites!
Le Président (M. Charbonneau): Très bien. Comme il
n'y a pas beaucoup d'avocats autour de la table...
Une voix: Heureusement.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 4 est
adopté. Adopté. L'article 5, maintenant.
Révocation d'enregistrement
M. Parent (Bertrand): Dans les explications qu'on nous donne,
parce qu'on ajoute un troisièmement, "a produit une demande à cet
effet", on nous dit que le nouveau troisièmement permet à la
Société de développement industriel de révoquer
l'enregistrement d'une société qui en a fait la demande. Est-ce
parce qu'avant, en n'ayant pas ça, la SDI ne pouvait pas intervenir?
Comment? Je comprends difficilement l'ajout ou le pourquoi de l'ajout du
troisièmement.
M. MacDonald: Je pense que c'est un axiome. Sûrement que la
SDI pouvait agir, excepté que là, spécifiquement et
nommément, on prévoit cette situation. Une SPEQ pouvait se
liquider ou se saborder, pour autant qu'elle suivait toutes les lois et tous
les règlements.
M. Garneau?
M. Garneau: Ce qui arrivait, c'est qu'on pouvait "desenregistrer"
une SPEQ. Une SPEQ, lorsqu'elle est enregistrée, doit se conformer
à la loi, remplir ses obligations, soit fournir des rapports, fournir
des états financiers, etc. Il arrivait qu'une SPEQ pouvait vendre son
placement après deux ans et la seule façon pour elle de cesser
d'être obligée de nous produire des rapports, c'était de se
dissoudre. Cela n'avait pas de sens puisqu'on ne pouvait pas la
"desenregistrer", a moins que la compagnie ne se conforme pas à la loi
ou qu'elle se dissolve. Sur demande, lorsqu'on juge qu'effectivement la SPEQ ne
peut pas nous produire les rapports conformément à la loi, on
peut la "désenregistrer" et la compagnie peut poursuivre ses
activités dans d'autres domaines. C'est purement administratif.
M. Maltais: M. le Président, j'aimerais, si le
député de Bertrand me le permet, faire un aparté pour
saluer particulièrement les jeunes qui sont ici. Ce sont des jeunes qui
sont honorés par les clubs optimistes du comté de Richmond et qui
passent la journée ici, à l'Assemblée nationale.
Bienvenue! Merci, M. le Président. Merci, M. le
député de Bertrand. Le message du commanditaire est
passé.
Le Président (M. Charbonneau): Le message du commanditaire
est terminé, M. le député de Saguenay.
M. Parent (Bertrand): Mais cela ne sera pas inséré
dans la loi.
M. Maltais: On peut faire un amendement.
M. Parent (Bertrand): Je termine sur ce point. Je comprends le
problème d'application, comme on dit. Du moment où quelqu'un
voulait révoquer, si on veut, sa charte, à toutes fins, utiles
c'est cela, il n'était pas obligé d'en aviser...
M. Garneau: C'est-à-dire que, pour ne plus être
soumise à ses obligations envers la loi, la SPEQ devait se
dissoudre.
M. Parent (Bertrand): D'accord.
M. Garneau: On n'avait pas le pouvoir de révoquer
l'enregistrement à moins que la SPEQ ne se conforme pas à la loi,
qu'elle fasse de fausses déclarations, etc. C'est pour faciliter,
finalement, la vie des entrepreneurs, pour éviter des tracasseries
administratives. C'est là l'objectif.
M. Parent (Bertrand): Je comprends. Cela va. M. le
Président, l'article 5, quant à moi, est adopté.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 5 est
adopté. L'article 6?
M. MacDonald: M. le Président et M. le
député, comme vous le voyez, c'est la concordance du "100 000 $"
par rapport au "50 000 $" maintenant, dans te cas d'une capitalisation
inférieure qui annule l'effet.
M. Parent (Bertrand): Je comprends qu'on fait
référence au 12 mai comme date d'application, date du discours
sur le budget, mais si les régions n'étaient pas
arrêtées comme telles, cela a un effet nul. À toutes fins
utiles, il n'a pas pu y avoir de SPEQ régionale ou de SPEQ
régionale-employés de mise sur pied entre le 12 mai et ce
moment-ci?
M. MacDonald: ...mécanique. M. Towner me dit que les
dispositions de la loi pourraient être rétroactives au 12
mai...
M. Parent (Bertrand): Le 12 mai.
M. MacDonald: ...sur le plan de la fiscalité.
M. Parent (Bertrand): Au paragraphe 5° de l'article 8 de la
loi actuelle, on peut y lire: "La société réduit
après le 1er mai 1986, à moins de 100 000 $ le capital
versé relatif à ses actions." On fait sauter "relatif à
ses actions" pour y introduire "50 000 $" des sociétés
régionales. Est-ce que cela a un impact? Est-ce que cela signifie
quelque chose qu'on ait décidé de ne pas mettre maintenant "le
capital versé relatif à ses actions"? Cela me semble important et
on ne l'a pas reproduit au paragraphe 5°, ni pour "100 000 $" ni pour "50
000 $". Est-ce que c'est significatif? Est-ce que c'est une omission? Est-ce
que cela ne voulait rien dire? Cela me surprendrait, si on l'avait mis
antérieurement, que cela ne veuille rien dire.
M. MacDonald: L'expression, M. le député, se
retrouve au paragraphe 5°, dans le haut de la page, si vous remarquez. Le
nouvel article 6 dit: "L'article 8 de cette loi est modifié par le
remplacement du paragraphe 5° par le suivant: "Le capital versé
relatif aux actions..." L'expression "relatif aux actions" est au début
de la phrase plutôt qu'à la fin.
M. Parent (Bertrand): Vous avez raison, cela a été
remis là.
M. MacDonald: C'est cela. Cela doit être un
élément du cours de droit corporatif, troisième
année.
M. Parent (Bertrand): Cela répond aux questions. Cela va
pour l'article 6.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va? L'article 6 est
adopté. On passe maintenant à l'article 7.
M. Parent (Bertrand): J'imagine que ce nouvel article-là,
c'est justement pour permettre à la SDI de pouvoir exiger des documents
qu'elle n'avait pas nécessairement avant. C'est strictement
administratif.
M. MacDonald: C'est pour permettre à la SDI, tel que
mentionné ici, d'avoir les outils nécessaires - vous qui aimez
l'expression "coffre à outils" - pour l'application de ta loi et de ses
règlements.
M. Parent (Bertrand): Pas de problème. Cela va.
Adopté.
Placement admissible
Le Président (M. Charbonneau): Cela va. L'article 7 est
adopté. On passe maintenant à l'article 8.
M. Parent (Bertrand): C'est de la concordance dans le cas du
paragraphe 1°.
Le Président (M. Charbonneau): Oui, c'est
cela.
M. Parent (Bertrand): M. le Président, si vous le
permettez, nous allons adopter les paragraphes 1°et 2°...
Le Président (M. Charbonneau): Oui, d'accord.
M. Parent (Bertrand): ...et l'aurai des questions
spécifiques. Cela va me faciliter...
Le Président (M. Charbonneau): Le paragraphe 1°.
M. Parent (Bertrand): Cela va pour le paragraphe 1°.
Le Président (M. Charbonneau): Le paragraphe 1° est
adopté. Le paragraphe 2°?
M. Parent (Bertrand): Cela aussi, ça va.
Le Président (M. Charbonneau): Le paragraphe 3°?
M. Parent (Bertrand): Quelles sont les sociétés qui
seraient enregistrées aux articles 4 et 4.1 et qui ne le seraient pas
aux articles 4.2 et 4.3?
M. Towner: Les articles 4 et 4.1, ce sont les
sociétés actuelles, soit une société
conventionnelle et une société-employés.
M. Parent (Bertrand): D'accord. Les articles 4.2 et 4.3 ce
sont...
M. Towner: Des sociétés régionales.
M. Parent (Bertrand): ...les sociétés
régionales, régionales-employés et actuelles. Cela va pour
le paragraphe 3°. Le paragraphe 4°, c'est un peu plus
compliqué.
Le Président (M. Charbonneau): Le paragraphe 3° est
adopté. Le paragraphe 4°? (15 h 45)
M. Parent (Bertrand): Au paragraphe 4°, on dit: par le
remplacement du paragraphe 6° du troisième alinéa par le
suivant: "6° elle n'a pas lien de dépendance au sens des
règlements avec la société à cette date, ni au
cours des deux années suivantes, sauf, avec l'autorisation de la
Société de développement industriel du Québec,
lorsqu'un lien de dépendance est créé à la suite
d'une transaction qui est postérieure à la date d'un placement
admissible et qui peut faire en sorte d'éviter la faillite de cette
corporation." Pouvez-vous m'expliquer cela en termes clairs?
M. Towner: Je vais reprendre l'explication qu'on donne. C'est
complexe, mais en même temps, on reprend le même principe que
l'article actuel. Le nouveau paragraphe 6° reprend le même principe
que l'ancien, sauf qu'il élargit les cas où la
Société de développement industriel du Québec peut
autoriser un lien de dépendance entre la société et la
corporation. La SDI peut autoriser un lien de dépendance qui est
créé a la suite d'une transaction - c'est le nouveau paragraphe -
et non plus uniquement lors de l'acquisition additionnelle d'autres actions par
la société. L'ancien paragraphe pouvait autoriser un lien de
dépendance seulement lorsqu'il y avait acquisition additionnelle
d'autres actions alors qu'aujourd'hui, on veut l'élargir et on va parler
de transactions.
La raison, c'est que l'article 13 du règlement sur les
sociétés de placements dans l'entreprise québécoise
indique qu'un lien de dépendance est un lien de dépendance tel
que défini aux articles 17 à 21 de la Loi sur les impôts.
Comme la définition du lien de dépendance est très large,
il est plus approprié de parler d'un lien de dépendance
créé à la suite d'une transaction afin de couvrir toutes
les situations possibles où un lien de dépendance pourrait
être créé en vertu de la définition très
large qu'on retrouve dans la Loi sur les impôts.
M. Parent (Bertrand): Le lien de dépendance tel que
défini aux articles 17 à 21 de la Loi sur les impôts... En
fait, ce qu'on veut éviter, c'est au cas où cela tourne mal.
C'est ça?
M. Towner: Exactement. C'est au cas où on pourrait sauver
de la faillite la corporation admissible. À ce moment, la SDI pourrait
admettre qu'il y a un lien de dépendance qui se crée entre la
société et la corporation, ce qui est défendu normalement.
Si le lien de dépendance est créé dans le but de sauver la
corporation de la faillite, comme c'est possible présentement, on permet
à la SDI d'autoriser ce lien de dépendance. Étant
donné que le lien de dépendance en vertu de la Loi sur les
impôts est large, complexe, on veut s'assurer de couvrir toutes les
situations qui pourraient survenir. Un lien de dépendance, en vertu de
la Loi sur les impôts, ce n'est pas tout simplement par acquisition
d'actions qu'on en crée un. Il y a toutes sortes d'autres
possibilités.
M. Parent (Bertrand): Je comprends, mais dans le cas où la
structure de capital d'une société ferait en sorte qu'une
SPEQ-employés dans la compagnie représente 40 % ou 50 % du
capital, qu'arrive-t-il dans le cas d'une faillite? Je saisis mal la
portée du paragraphe 6°. Je veux seulement bien comprendre.
M. Garneau: Lorsqu'on a Introduit le programme, on s'est dit que
la règle générale c'est qu'il ne peut pas y avoir de lien
de dépendance entre une SPEQ et une compagnie. Cela veut dire que la
SPEQ doit avoir un placement minoritaire.
M. Parent (Bertrand): Si vous me le permettez, M. Garneau. On dit
qu'on ne veut pas qu'elle ait de lien de dépendance. Le
propriétaire majoritaire peut créer une SPEQ et se retrouver
à l'intérieur de cette dernière.
M. Garneau: Pour autant qu'il ne contrôle pas la SPEQ, oui.
Mais s'il est minoritaire dans la SPEQ, autrement dit, si ce sont des tiers qui
ne sont pas liés à lui qui contrôlent la SPEQ, le
propriétaire dirigeant peut être actionnaire de la SPEQ.
M. Parent (Bertrand): Mais dans le cas où la SPEQ se
retrouve, par exemple...
M. Garneau: Ce n'est pas ça qui est visé. Il ne
faut pas qu'une SPEQ contrôle une compagnie. Par contre, si l'entreprise
connaît des difficultés, il se pourrait que ce soient uniquement
les actionnaires de la SPEQ qui aient des fonds à réinjecter. On
a dit: D'accord, on va permettre un lien de dépendance pour
éviter la faillite si la SPEQ achète d'autres actions.
C'était la situation qu'on avait avant l'amendement à cette
loi-ci.
Ce qui arrive, c'est qu'un lien de dépendance peut être
créé de multiple façons. Par exemple, une compagnie
pourrait acheter des actions du capital de la SPEQ et des actions du capital de
la compagnie. Il y a là un lien de dépendance parce que la SPEQ
et la corporation admissible sont contrôlées par la même
personne ou par la même compagnie. Ce n'est pas un lien de
dépendance qui est créé parce que la SPEQ a acheté
d'autres actions. Si cette transaction a été faite dans le but
d'éviter la faillite, on se trouvait en quelque sorte à avoir les
mains liées. On disait: Ce n'est pas dans la circonstance qu'on avait
prévue. Lorsqu'on a rédigé la loi, on n'a pas pensé
à tout. Maintenant, on a des expériences nouvelles et on dit: SI
un lien de dépendance est créé, quelle que soit la
manière, si on est convaincu que c'est éviter la faillite, on va
le permettre. C'est ça l'objectif Ici; ce n'est pas uniquement quand la
SPEQ a investi d'autres fonds.
M. MacDonald: Pour permettre des interventions de dernière
Instance...
M. Garneau: C'est ça.
M. Parent (Bertrand): Donc, d'une part, cette modification n'a
rien à voir avec la dimension des nouvelles sociétés
régionales, c'est plutôt une correction dans le but
d'améliorer l'aspect actuel, dans le cas...
M. Garneau: C'est dans le but d'améliorer le contenu du
programme, effectivement, dans le cas où on veut éviter les
faillites des corporations. S'il y a une dépendance qui a
été créée, peu Importe la manière dont elle
a été créée, si on est satisfaits et qu'on
croît que, par l'entre- prise qui s'en va en faillite, la solution c'est
la transaction qui est proposée, on va dire oui, quelle que soit la
forme de la transaction. Voyez-vous l'Idée?
M. Parent (Bertrand): Oui. D'accord, cela va.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va? Le paragraphe 4
est adopté. J'appelle maintenant, le paragraphe 5.
M. Parent (Bertrand): Au paragraphe 2° du paragraphe 5°,
on dit qu'une des conditions est la suivante: "2° au cours des 12 derniers
mois précédant la date d'acquisition ou des mois
précédant cette date s'il s'agit d'une corporation ayant
débuté ses opérations depuis moins de 12 mois, ayant
versé plus de 75 % des salaires versés à ses
employés, au sens de l'article 771 de la Loi sur les impôts,
à des employés d'un établissement situé dans une
région admissible." Dans ce cas-là, on veut s'assurer qu'au moins
75 % des salaires sont versés?
M. MacDonald: C'est pour éviter ce que vous pouvez voir
comme étant une... 'évasion fiscale" serait probablement un terme
beaucoup trop fort, mais, d'une façon pratico-pratlque, d'aller
incorporer une corporation dans une des régions désignées
pour se prévaloir des avantages fiscaux mais de verser des salaires dans
un tiers site qu'on retrouverait en milieu urbain où se ferait le
travail et où les salaires seraient perçus. Ici, ce qui est
visé, c'est une création d'emplois et une optimisation des
entreprises dans ces régions et non pas de se servir des régions
pour verser les salaires ailleurs.
M. Parent (Bertrand): Le pourcentage de 75% a été
mis là pour s'assurer que... l'idée de ça ou l'esprit
c'est qu'une bonne partie des salaires soit payée.
M. MacDonald: C'est cela
M. Parent (Bertrand): D'accord. Cela va pour ce paragraphe
5°.
Le Président (M. Charbonneau): ...le paragraphe
5°.
M. Parent (Bertrand): Je vais devoir, M. le Président,
vous demander de suspendre quelques minutes et je reviendrai normalement dans
une douzaine ou une quinzaine de minutes.
Le Président (M. Charbonneau): Nous allons suspendre les
travaux de la commission pendant quinze minutes. Cela va?
M. MacDonald: Suspension acceptée.
Le Président (M. Charbonneau): C'est comme
une offre que vous ne pouvez pas refuser.
M. MacDonald: C'est ça. (Suspension de la séance
à 15 h 54)
(Reprise à 16 h 21)
Le Président (M. Charbonneau): À l'ordre, s'il vous
plaît! Vous permettez messieurs. Cela va? On est rendus au paragraphe 6
de l'article 8.
M. Parent (Bertrand): C'est bien ça, M. le
Président. Je n'ai pas de question sur le paragraphe 6°.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, sans plus tarder,
nous allons adopter l'article 8.
M. Parent (Bertrand): C'est adopté.
Le Président (M. Charbonneau): J'appelle maintenant
l'article 9.
M. Parent (Bertrand): Là aussi, il s'agit de concordance
tout simplement avec les nouvelles modifications.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va?
M. Parent (Bertrand): Cela va pour l'article 9, M. le
Président.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va. L'article 9 est
adopté. J'appelle l'article 10.
M. Parent (Bertrand): II y a des modifications, je pense,
à l'article 10.
M. MacDonald: II y a ici ce qu'on appelle des papillons. Est-ce
que vous aimeriez en faire la lecture, M. le Président, ou aimeriez-vous
que M. Towner vous fournisse des explications?
Le Président (M. Charbonneau): On va les prendre un par
un, si vous n'avez pas d'objection. On va prendre l'article 13.1 d'abord.
M. MacDonald: Parfait.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 13.1 est
modifié par le remplacement, à la troisième ligne, des
mots "ne rencontre" par les mots "n'atteint", ce qui veut dire que l'article se
lirait ainsi: "La Société de développement industriel du
Québec peut refuser de valider un placement qui, bien que conforme
à la lettre de la loi et de ses règlements, n'atteint pas, selon
l'avis de la société, les objectifs poursuivis par la loi et ses
règlements"
M. Parent (Bertrand): Je trouve que les mots "ne rencontre pas"
étaient exacts mais les juristes ont pensé qu'il y avait de
meilleurs mots, soit "n'atteint pas". Cela reprend la question que je posais,
précédemment, à M. Garneau de la SDI: Est-ce qu'il y en a
eu plusieurs cas - là, il semble qu'il n'avait pas ces informations -
qui ne rencontraient pas justement les objectifs visés?
Le Président (M. Charbonneau): Ou qui n'atteignaient
pas.
M. Parent (Bertrand): Qui n'atteignaient pas. Si je comprends
bien, vous n'avez jamais refusé de valider un placement.
M. Garneau: Ce qui arrive, c'est que la Loi sur les SPEQ, c'est
une loi qui est quasi fiscale et, lorsque ce n'est pas interdit, c'est permis.
C'est ça. Ce qui arrivait, c'est qu'il y avait des transactions qui
étaient faites, qu'on pourrait qualifier d'artificielles, des montages
financiers ou des astuces juridiques qui faisaient en sorte que la lettre
était rencontrée mais que les objectifs ne l'étaient pas.
Dans les circonstances, nous n'avions d'autre choix que d'accepter de valider
le placement. Ce nouvel article va nous permettre, finalement, de mettre de
côté les montages financiers artificiels qui rencontrent la lettre
mais ne rencontrent pas les objectifs du programme.
Le Président (M. Charbonneau): Puisqu'ils ne rencontrent
pas les objectifs du programme, peut-on se permettre de ne pas les
atteindre?
M. Garneau: N'atteignent pas.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va?
M. Parent (Bertrand): Jusqu'à maintenant, si je comprends
bien, ou bien vous avez eu des cas où vous n'aviez pas les outils pour
le faire, ou bien vous n'en avez pas eu parce que...
M. Garneau: C'est parce qu'on n'avait pas les outils pour les
refuser. C'était, ça l'idée.
M. Parent (Bertrand): D'accord. C'est ça que je cherchais
à savoir ce matin. C'est que J'imagine qu'il y avait des cas qui vous
semblaient peut-être douteux, c'est-à-dire qu'on mettait sur pied
une SPEQ mais elle ne rencontrait ou n'atteignait peut-être pas
l'objectif visé.
M. Garneau: Effectivement. C'est arrivé quelques fois; on
a eu deux ou trois cas au maximum.
M. Parent (Bertrand): II y en a qui trouvent des façons
truquées d'aller chercher des évasions fiscales.
M. Garneau: C'est cela, il y a des artifices, des montages
financiers ou des astuces juridiques, comme je vous le disais tantôt, qui
font en sorte que la lettre est rencontrée mais que l'objectif n'est pas
atteint.
M. Parent (Bertrand): Mais vous, M. le ministre, comme
responsable de la Société de développement industriel, je
comprends qu'on ne veut pas se mêler de l'administration au jour le jour,
mais on confie quand même, finalement, totalement l'approbation... Parce
qu'il y a la question de l'interprétation, sans vouloir trouver des
puces où il n'y en a pas, que la SDI va faire d'un cas où elle va
dire: Cette SPEQ ne rencontre pas les objectifs; nous, on pense qu'elle ne les
rencontre pas. On ne peut pas se ramasser dans une situation qui pourrait
être...
M. MacDonaid: Vous savez comme moi que tout est possible mais
j'ajouterai immédiatement peu probable. Vous avez vous-même
siégé pendant longtemps au conseil d'administration de la SDI,
vous connaissez donc le niveau de professionnalisme qui existe dans la
boîte et qui se continue. Alors, je me permets de répondre:
Possible, oui, sûrement, parce que c'est administré par des hommes
et des femmes, mais peu probable.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va? M. Parent
(Bertrand): Oui, ça va.
Le Président (M. Charbonneau): L'amendement est
adopté. L'article 10 est donc d'abord modifié par l'ajout de cet
alinéa 13.1, tel qu'amendé. Maintenant, on a un deuxième
amendement qui ajoute un nouvel article, l'article 13.2, qui se lirait comme
suit: "Si elle juge qu'un placement atteint les objectifs de la présente
loi, la Société de développement industriel du
Québec peut:
T le valider comme placement admissible même s'il a
été effectué avant l'enregistrement de la
société si, compte tenu des circonstances, le délai dans
lequel la société a été postérieurement
enregistrée lui paraît raisonnable; "2° proroger, dans le cas
d'une corporation en démarrage, pour une période qu'elle juge
nécessaire selon les circonstances, le délai prévu au
paragraphe 2 de l'article 12.1 pour satisfaire à la condition
énoncée au paragraphe 5 du troisième alinéa de
l'article 12 - si tout le monde a compris, nous allons passer au 3°;
'3° si demande lui en est faite, avant la date du placement, accepter un
pourcentage inférieur à celui qui est prévu au paragraphe
4° du troisième alinéa ou au paragraphe 2° du
quatrième alinéa de l'article 12, pour la période des 12
derniers mois précédant la date d'acquisition d'un placement ou
pour la période précédant cette date s'il s'agit d'une
corporation ayant débuté ses opérations depuis moins de 12
mois."
C'est clair.
M. Parent (Bertrand): C'est clair. Dans le fond, ce que vous
voulez donner, c'est un peu une marge de manoeuvre à la SDI, afin
qu'elle soit capable de juger dans les cas limites.
M. MacDonaid: Dans le fond et sur le bord.
La Président (M. Charbonneau): Vous avez un esprit de
clairvoyance hors du commun, M. le député.
M. Parent (Bertrand): Mais là aussi, M. le ministre, c'est
curieux. On met les normes et, après ça, on dit... - qu'il y a
des balises. Je comprends le but qu'on recherche parce que ce n'est pas si
simple que ça parfois que le douzième mois d'activité,
mais d'après la façon dont on le traduit ici, j'ai un petit peu
l'impression qu'on donne beaucoup de marge de manoeuvre pour l'acceptation ou
le refus. Peut-être que dans l'application, ça ne sera pas grave,
mais je trouve ça un peu Inhabituel. Je n'ai pas une grande
expérience de parlementaire, alors Je ne sais pas si ça se fait
habituellement, mais cela me semble un peu curieux d'après ce que j'y
comprends actuellement. On dit: Voici les règles, voici les
règles du jeu et si ça n'entre pas là-dedans, bien, on va
permettre, finalement, à la SDI d'être capable de jouer, dans le
bon sens du mot c'est-à-dire d'avoir une marge de manoeuvre.
M. MacDonaid: Je vous dirais là-dessus - et je pense qu'on
s'entend tous les deux sur ce principe - qu'à certains endroits dans la
province de Québec, les employés, les patrons et certains autres
investisseurs n'ont pas à leur disposition tous les avis juridiques,
comptables, d'expertises de gestion, etc., qui leur permettent de fonctionner
normalement et de répéter, jour après Jour, des gestes
avec lesquels ils s'habituent.
Quant à mol, je souscris à cette flexibilité qui,
d'ailleurs, n'a comme conséquence, à mon avis, que de rendre
admissible des projets qui pourraient être mis de côté,
après énormément d'efforts de la part d'intervenants, pour
un simple problème de date, un petit délai, un petit accrochage
de calendrier ou d'une forme quelconque. CeJa ne va, en aucune façon,
contre l'esprit de la SPEQ et encore moins contre l'esprit de la SPEQ
régionale.
C'est un peu ça. Je suis d'accord avec vous sur le fait que, si
on voulait s'enfarger les pattes dans un légalisme rigide, sans aucune
exception, ces articles-là n'auraient pas lieu de se retrouver là
comme Us le sont. Mais j'approuve et je soutiens - d'ailleurs, c'est tout
à fait normal - cette flexibilité donnée à la
Société de développement industriel qui a
démontré très clairement qu'elle sait administrer des
situations difficiles.
M. Parent (Bertrand): Je vois là, M. le Président,
la possibilité que des gens trouvent, dans ces trois ou quatre portes
qui sont ouvertes, une façon de contourner parfois les objectifs de
façon... En tout cas, je suis très réticent face à
cette ouverture parce que, tout en comprenant l'esprit que vous recherchez, de
la façon dont c'est libellé, cela nous amène à dire
à la SDI qu'elle a un cadre dans lequel elle pourra jouer selon les
circonstances. Dans pareil cas, je ne pense pas que sur... Et je reprends les
paroles de M. Garneau, de la SDI, qui disait tantôt. Bon, c'est
administratif, et je pense qu'il a raison. On applique, finalement, les
règles du jeu et on approuve ou on désapprouve. Là, on
n'est plus rendus dans l'application stricte des règles du jeu;
là, on devra faire de l'interprétation. Quand on dit: "Si elle
juge qu'un placement atteint les objectifs", elle pourra le valider, elle
pourra le proroger, etc., selon le cas, on laisse de la place à une
marge de manoeuvre et cela peut être dangereux. Maintenant, si le
ministre l'endosse, moi, après avoir fait ces observations, je serais
plus tenté de dire: Dans les cas où il y aura dérogation,
qu'elle soit portée ou approuvée par le ministre ou le
sous-ministre, je ne sais pas. Cela me semble important, parce qu'on risque,
par là, de créer, à mon avis, des précédents
sur d'autres programmes où on dira: Les gens qui n'entrent pas à
l'intérieur des règles de tel programme, ils ne rentrent pas
à l'intérieur des règles de tel programme. Dans le cas des
SPEQ, vous savez, il y avait une possibilité mais, là, on ouvre
des portes. C'est dangereux ce qu'on dit là. On dit: Les règles
du jeu, on les avait déjà fixées avant, mais, maintenant,
on va garder de la place pour être capables de bouger, parce qu'on veut
être capables de répondre au milieu. Je comprends l'objectif qu'on
vise: on veut être capables d'avoir une marge de manoeuvre, mais je pense
que le gars qui est en haut... ou qu'on dise là-dedans que la
décision est prise à tel palier... Mais moi, je ne voudrais pas
voir... Là, je n'ai rien contre les analystes de la SDI ou contre qui
que soit, à quelque palier que ce soit, à la SDI, pour y avoir
travaillé pendant cinq ans, mais je me dis: L'humain étant ce
qu'il est, on risque de se ramasser avec des situations qui pourront, surtout
dans les régions éloignées... Je me souviens du plan
Biron; des accrocs ont été faits dans le passé, justement
parce qu'N y avait une marge de manoeuvre qui permettait de faire de
l'interprétation. L'expérience nous a prouvé que des
choses ont été données, octroyées ou
approuvées qui n'auraient pas dû l'être, parce que des gens
avaient trouvé des façons d'abuser. J'ai donc beaucoup de
réticence.
Cela dit, je ne connais pas les intentions du ministre, mais je trouve
très large comme porte et il y a aussi le danger du
précédent vis-à-vis d'autres programmes, d'autres formes
de SPEQ, etc. qu'on pourrait mettre à l'avenir. Je trouve qu'on risque
d'établir un précédent et on dira: Écoutez, dans la
Loi sur les SPEQ, on permettait à la SDI d'être capable... Et
cela, je le répète, cela n'a rien à voir avec la bonne
gestion de la SDI, cela concerne le fait qu'on permette à quelqu'un de
déborder des règles du jeu.
M. MacDonald: Je vous écoute et je partage d'une certaine
façon cette opinion, à savoir qu'il ne faut pas que cette loi et
ce régime deviennent administrés sur la base des exceptions
plutôt que sur celle des règles générales. Mais
c'est une loi qui se veut à saveur fiscale et, lorsque je lis les trois
paragraphes en cause ici, que je prends le paragraphe 1 et que j'y vois: "sinon
le délai dans lequel la société a été
enregistrée lui paraît raisonnable", eh bien, ce n'est pas
beaucoup arbitraire, c'est-à-dire qu'une évasion fiscale ou
l'utilisation à mauvais escient de la Loi sur les impôts, quels
qu'ils soient, cela se diagnostique très bien. Ici, on ne voudrait pas
pénaliser une SPEQ - et on le mentionnait tantôt - dont les
avocasseries seraient passées dans le processus quelques jours ou
même quelques semaines après la date fatidique.
Je puis vous assurer, M. le député de Bertrand,
qu'à la fois mes collègues du ministère de la
Main-d'oeuvre et de la Sécurité du Revenu et ceux du
ministère des Finances ne laisseraient pas passer beaucoup de cas si ces
articles permettaient des abus. Je n'y vois aucune possibilité ou
probabilité d'abus, bien au contraire. J'aimerais par contre indiquer
aux représentants de la Société de développement
industriel les réserves que vous avez, les drapeaux que vous nous
signalez, de façon à surveiller et à prendre en
considération qu'il ne faudrait justement pas que cela serve à
mauvais escient.
M. Parent (Bertrand): Je vais l'adopter sur division à
cause des principes que j'ai émis.
Le Président (M. Charbonneau): Donc, l'amendement du
ministre est adopté sur division, c'est-à-dire l'amendement qui
introduit l'article 13.2 à l'article 10. Cela complète l'article
10.
Est-ce que l'article 10, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
M. Parent (Bertrand): Sur division.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 10, tel
qu'amendé, est adopté sur division. J'appelle l'article 11.
M. Parent (Bertrand): II s'agit d'une concordance avec la Loi les
impôts, pour ne pas qu'il y ait d'ambiguïté, c'est dans ce
sens-là, si je comprends bien? Je n'ai pas de problème avec
ça.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 11 est-il
adopté?
M. Parent (Bertrand): Oui.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. J'appelle
l'article 12.
M. Parent (Bertrand): Concordance là aussi. Cela va.
Le Président (M. Charbonneau): Alors, l'article 12 est
adopté. J'appelle l'article 13.
C'est l'article qui donne des pouvoirs réglementaires au
gouvernement.
M. MacDonald: Pour désigner des régions.
Le Président (M. Charbonneau): C'est ça. Le
gouvernement peut faire des règlements, comme c'est déjà
prévu, il y a toute une série d'éléments que l'on
retrouve à l'article 16, et on ajoute: "déterminer des
régions admissibles", aux fins de la loi.
M. MacDonald: C'est bien ça.
M. Parent (Bertrand): Mais, là, la loi. une fois
adoptée ici ou qu'elle sera adoptée en Chambre, entrera en
vigueur et même rétroactivement, à ce moment-là,
est-ce que les règlements seront déposés? Est-ce qu'on
aura...
M. MacDonald: Les règlements sont également
rétroactifs.
M. Parent (Bertrand): Donc, les régions sont
officialisées de par le fait même. C'est ça?
M. Towner: Les règlements seront rétroactifs. Donc,
ils vont rétroagir en même temps que la date d'entrée en
vigueur des dispositions qui prévoient la création des
sociétés régionales.
M. Parent (Bertrand): Est-ce qu'il y a déjà eu des
demandes à la SDI, en vertu de l'annonce qui a été faite
dans le discours du budget pour des demandes de SPEQ régionales?
Une voix: Sept ou huit.
M. Parent (Bertrand): II y en a sept ou huit qui sont
actuellement dans la machine et qui sont déjà
enregistrées. Elles étaient dans les régions, oui?
M. MacDonald: Oui.
M. Maltais: J'y ai veillé...
M. Parent (Bertrand): Cela va pour...
Le Président (M. Charbonneau): Nous apprécions le
travail du député de Saguenay.
M. Parent (Bertrand): ...l'article 13.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 13 est
adopté. J'appelle l'article 14.
M. MacDonald: II n'y a pas veillé, il s'en est
assuré.
Une voix:...
Le Président (M. Charbonneau): Nous ne doutons pas que le
député de Duplessis ait mis son grain de sel. Cela va?
M. Parent (Bertrand): Oui. cela va, M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 14 est
adopté. J'appelle l'article 15 maintenant.
M. Parent (Bertrand): Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 15 est
adopté. J'appelle l'article 16.
M. Parent (Bertrand): Là aussi, cela va.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 16 est
adopté. J'appelle l'article 17.
M. Parent (Bertrand): Pourquoi insère-t-on la date du 1er
octobre pour les règlements? Dans quel but?
M. Towner: C'est dans le but d'empêcher que le gouvernement
retarde l'adoption des règlements à un temps
Indéterminé. Là, cela nous oblige à adopter les
règlements avant le 1er octobre 1989, donc, cela donne une certaine
sécurité juridique de dire qu'une fois ce délai
passé, on ne pourra plus les adopter. Dans le fond, cela nous oblige
à nous dépêcher.
M. Parent (Bertrand): Oui, mais cela me semble loin, c'est
ça ma question.
M. Towner: Je pense que le processus d'adoption, cela prend des
discussions, des vérifications au ministère de la Justice, cela
revient, quelquefois... Je ne trouve pas que c'est un délai anormalement
long.
M. MacDonald: Qui peut... Ma question s'adresse à vous, Me
Towner: Est-ce que la clientèle pourrait être victime d'un
préjudice quelconque, à la suite d'une adoption aussi
tardive?
M. Towner: Je dirais que non parce que, de toute façon, on
commence le travail dès maintenant pour que les règlements soient
adoptés.
M. Parent (Bertrand): Mais tant que les règlements ne
seront pas adoptés, M. n'y a pas de SPEQ régionales qui pourront
voir le jour. C'est
ce que ça veut dire dans les faits?
M. Towner: Dans les faits, certaines modalités ne seront
pas encore pleinement déterminées.
M. Parent (Bertrand): Là, cela a été
annoncé le 12 mai 1988. Je ne sais pas là... Je suis sûr
qu'il n'est pas dans l'intention du ministre de retarder quoi que ce soit,
mais, quant à moi, déjà, je comprends qu'on a
apporté le projet de loi et qu'on est rendus en décembre, alors
que cela a été annoncé en mai. Là, on ne parle
même pas de mai 1989, on parle d'octobre 1989.
M. MacDonald: Je suis d'accord avec vous que c'est long cette
affaire-là. Je viens de lui demander s'il serait d'accord pour tout
bâcler pour le 24 juin 1989. Êtes-vous capable de passer ça
dans le processus? Seriez-vous d'accord avec ça?
Une voix: Oui.
M. Parent (Bertrand): Tant qu'à mettre le 24 juin, on est
aussi bien de mettre le 12 mai 1989, on aurait une date de concordance qui
serait un an après que cela ait été annoncé.
M. MacDonald: Le 12 mai 1989.
Le Président (M. Charbonneau): Un amendement est
proposé pour remplacer les mots "1er octobre 1989" par "12 mai 1989".
L'amendement est proposé par le député de...
Une voix: Là, la bataille est prise entre les avocats. (16
h 45)
Le Président (M. Charbonneau): On va se
dépêcher à l'adopter avant qu'ils...
M. MacDonald: On m'explique qu'il y a une procédurite -
pour ne pas employer un autre terme - qui fait que l'objectif visé par
tous les gens qui s'occupent de ce dossier n'est certainement pas le 1er
octobre 1989. Cependant, cela doit passer dans divers bureaux et divers niveaux
d'approbation, révision, etc. Ce qui est important, c'est l'aval de ne
pas respecter la date que vous suggérez du 12 mai 1989 qui me semble
personnellement raisonnable, mais je n'ai pas l'habitude et l'expérience
de toutes ces procédures. On m'informe qu'advenant le cas où on
ne respecterait pas cette date du 12 mai, il faudrait revenir devant
l'Assemblée nationale pour amender plus particulièrement cet
article 17 afin d'y changer la date et s'embarquer à nouveau dans un
processus que j'appellerais parlementaire. Alors, je demanderais au
député... Vous avez pu voir mon ouverture d'esprit sur le sujet
et je me sens parfaitement à l'aise de demander à tous ces gens
de faire diligence et d'accélérer le processus au maximum.
Cependant, compte tenu du dérangement à la fois du Parlement et
des personnes Impliquées et advenant qu'on ne puisse pas respecter la
date pour une raison hors de contrôle, je vous demanderais de
considérer, comme moi, le 1er septembre comme étant une date qui
permet d'améliorer un peu et qui, tout de même, laisse une
fourchette de manoeuvre.
M. Parent (Bertrand): Écoutez, je ne veux pas faire
d'histoire sur cela. Je ne sais pas. "Les règlements relativement
à la détermination des régions admissibles - ce doit
être prêt - à la définition d'une corporation
à capital de risque, aux états financiers que doivent fournir...
Je comprends la lenteur de la machine, mais je me dis que cela n'a quasiment
pas de sens.
M. MacDonald: Je suis d'accord avec vous. Je trouve cela beaucoup
trop long.
M. Parent (Bertrand): Je ne veux pas avoir à revenir, non
plus, parce qu'on a mis une date trop rapprochée. Par contre...
M. MacDonald: Me Garneau peut peut-être vous donner des
détails.
M. Garneau: Je ne suis pas maître.
M. MacDonald: Pas maître. Ah bien, peut-être qu'on
aura une chance... Allez, M. Garneau.
M. Garneau: II y a beaucoup de personnes après nous dans
le système: le Conseil des ministres, le comité de
législation, le comité des règlements, cela prend
maintenant deux publications dans la Gazette officielle du Québec
au lieu d'une. Tout cela, dans le fond, c'est pour nous permettre... Une
fois cela adopté, cela va s'appliquer rétroactivement. Octobre,
ce n'est pas un objectif, c'est une date ultime, parce qu'il y a les vacances,
les maladies, etc. Je trouve que ce serait ridicule, si jamais la date n'est
pas respectée, de revenir devant l'Assemblée nationale pour
modifier cet article; ce serait du temps perdu pour tout le monde.
Évidemment, si on met une date trop serrée, c'est le risque qu'on
court. Soyez assurés qu'on va faire diligence pour que, d'Ici deux ou
trois mois, cette question soit réglée. On ne peut pas tout
prévoir. Il pourrait peut-être y avoir un gros tremblement de
terre sur...
M. MacDonald: Je serais bien prêt à prendre
l'engagement envers vous, M. le député, d'utiliser quelque
influence que je puisse avoir pour que ce dossier-là soit
réglé pour ou avant le 12 mai 1989, mais je comprends
l'explication qui nous est donnée par M. Garneau qui, d'ailleurs, est
insulté de ce que je l'appelle maître. C'est peut-être ce
qui explique un peu...
Le Président (M. Charbonneau): Entre les
mois de mai et octobre, n'y auratt-il pas un compromis?
M. MacDonald: C'est cela. En tout cas, arrêtons de jouer
autour de cela. Voici ce que je vous suggère. Je vais faire le
nécessaire pour que cela accélère. Laissons-nous la
fourchette nécessaire pour ne pas vous déranger, vous-même,
M. le député, et le Parlement, advenant le cas où on ne
respecterait pas la date.
M. Parent (Bertrand): Je suis très disponible, M. le
ministre.
M. MacDonald: Je le sais. On apprécie. On a vu votre
départ pendant quelques minutes tantôt, le poids de vos
responsabilités.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que vous êtes en train de me
dire que vous voulez le laisser comme cela?
M. MacDonald: Oui, j'aimerais le laisser comme cela, mais je
m'engage envers vous à voir à ce que cela
accélère
M. Parent (Bertrand): Je ne suis pas d'accord avec la date du 1er
octobre, même si je comprends que le processus est long. Cela n'a aucun
sens. Alors, l'article est adopté sur division.
Le Président (M. Charbonneau): Sur division.
Le projet d'amendement à l'article 17 n'existe plus. L'article 17
est adopté sur division. Je comprends que la division est..
M. Parent (Bertrand): Je demande le vote nominal, le
député de la Peltrie voulait... Il aime cela, il veut s'exercer
pour les votes libres à l'avenir.
Le Président (M. Charbonneau): Le Président, qui
est aussi le député de Verchères, va veiller aux
intérêts de son propre comté et il y a les gens de SIDBEC
qui attendent après lui. C'est mon comté.
L'article 18?
M. MacDonald: Ça, c'est un bon préjugé
favorable.
M. Parent (Bertrand): L'article 17, la raison pour laquelle on
l'adopte sur division, c'est parce que je trouve cela tout à fait
aberrant Cela n'a rien à voir avec autre chose que la date.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va, c'est
consigné au Journal des débats.
M. Parent (Bertrand): Cela va pour l'article 18, M. le
Président.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 18 est
adopté. Est-ce que le titre de la loi est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Charbonneau): Donc, le projet de loi 97
tel qu'amendé est adopté.
M. Parent (Bertrand): Adopté
Le Président (M. Charbonneau): Adopté.
M. Parent (Bertrand): Sur division.
Le Président (M. Charbonneau): Sur division. En fait, les
articles...
M. Parent (Bertrand): 10 et 17.
Une voix: Est-ce qu'il est adopté au complet sur division
ou juste les articles?
Le Président (M. Charbonneau): Seuls les articles sur
division sont adoptés sur division, mais pas l'ensemble du projet de
loi.
M. Parent (Bertrand): D'accord.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va. Nous allons
maintenant passer à l'étude détaillée du projet de
loi 79.
Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 52)
(Reprise à 16 h 57)
Projet de loi 79
Le Président (M. Charbonneau): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Avant d'entreprendre l'étude détaillée du projet de
loi 79, est-ce qu'il y a des remarques préliminaires?
Remarques préliminaires
M. MacDonald: M. le Président, tel que mentionné
dans les notes explicatives, ce projet de loi a pour objet d'établir
à 800 000 000 $ le capital-actions autorisé de SIDBEC et de
convertir les actions à dividende différé de SIDBEC en
autant d'actions ordinaires de 10 $ chacune.
Également, le projet de loi prévolt que les actions de
SIDBEC sont attribuées au ministre des Finances, mais que, toutefois, le
gouvernement désigne une personne pour représenter le ministre
des Finances, en sa qualité d'actionnaire, aux assemblées de la
compagnie.
Le projet de loi prévoit également que les sommes
avancées à SIDBEC par le ministre des Finances - c'est une grosse
partie de ce projet de loi - servent à payer des actions ordinaires
de SIDBEC. En outre, SIDBEC est autorisée à
acquérir des actions du capital-actions de SIDBEC-Dosco Inc. pour un
montant correspondant au montant des avances et des Intérêts
capitalisés faites par le ministre des Finances, le tout pour un montant
d'environ 81 500 000 $.
Ce projet prévoit enfin que le ministre des Finances peut
souscrire des actions du capital-actions de SIDBEC.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va. Des remarques, M.
le député?
M. Parent (Bertrand): Oui, j'ai des remarques
préliminaires. D'abord, je suis très heureux de voir aujourd'hui
M. LeBoutilller président-directeur général de la
société SIDBEC longtemps appelée un canard boiteux, mais
qui, maintenant, se comporte comme une entreprise qui devient un fleuron, quand
même, dont les Québécois sont fiers. Je pense qu'il y a eu
beaucoup d'efforts de faits. Je m'en voudrais, au début de
l'étude d'un projet de loi qui va toucher, finalement, la
restructuration financière de SIDBEC, de ne pas féliciter M.
LeBoutillier, de même que les dirigeants, pour les efforts immenses qui
ont été faits au cours des dernières années.
Je me souviens avoir eu plusieurs discussions avec mon collègue
de Verchères, le président de cette commission, lorsqu'on voyait
les résultats trimestriels de SIDBEC et qu'on a vu apparaître les
premiers millions de dollars de bénéfices. Même si ce n'est
pas dans mon comté, mais le comté voisin, il reste qu'il y a
quand même beaucoup de travailleurs de la grande région de la rive
sud et de mon comté qut travaillent chez SIDBEC, autant au laminoir,
à Longueuil, qu'à Contrecoeur. En tout cas je me réjouis
de ce qui se passe et de ce qui arrive chez SIDBEC.
Deuxièmement, en ce qui concerne le projet de loi - je l'ai
mentionné en Chambre lors de sa présentation et j'ai aussi eu des
discussions avec le ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie -
ma seule préoccupation, c'était de m'assurer que le projet de
loi, d'une part, fasse en sorte qu'on change la structure du capital et donne
un meilleur portrait financier de SIDBEC, donc qui la place sur le plan
concurrentiel d'autres entreprises, avec des outils qui sont comparables, et
qui ne la montre pas comme ce qu'on appelle dans notre jargon à nous un
canard boiteux. Ma préoccupation, c'était plutôt de dire:
Maintenant, avec les nouvelles règles comptables appliquées
depuis 1987 par le ministre des Finances et à la suite des
recommandations du Vérificateur général, je ne veux pas
qu'on se retrouve dans une situation où, parce que, dans le projet de
loi 79, on change pour une société d'État des avances en
actions pour un montant quand même assez important, soit quelque 81 000
000 $, on vient, par le fait même, changer le portrait, à la fin
de l'année, du bilan du gouvernement parce que les profits et les actifs
des sociétés d'État, que ce soit Hydro-Québec,
SIDBEC ou d'autres, se retrouvent directement reflétés dans les
états financiers du gouvernement. C'est ma préoccupation. J'en ai
discuté avec le ministre. Avant de commencer l'étude article par
article, il serait peut-être bon qu'on clarifie cela, si le ministre est
d'accord, pour que, de mon côté, j'aie l'assurance que, par le
biais de ce projet de loi, on n'essaie pas de faire indirectement quelque chose
qu'on ne veut pas faire directement.
Cela dit, et bien "canté", cela n'a rien à voir avec le
fait... On est entièrement d'accord avec le projet de loi 79 pour
améliorer la situation financière de SIDBEC non seulement par le
jeu des écritures, mais la transformation des avances en actions.
Là-dessus, on est d'accord. C'est seulement l'autre partie dont j'ai
aussi, en tant que porte-parole en matière de finances publiques, la
responsabilité, et je ne voudrais pas me retrouver, à la fin de
l'année et dire, comme maintenant je vous donne l'exemple
d'Hydro-Québec: Pas besoin d'avoir des dividendes pour changer le
portrait du gouvernement à la fin de l'année; tous les
bénéfices sont consignés directement dans le bilan
consolidé, ce qui fait qu'on peut facilement, avec ces nouvelles
façons comptables qui n'existaient pas avant 1987, sur une base
comparative, changer le décor complètement.
C'est cette préoccupation que j'ai. Je n'ai pas eu tous les
éclaircissements et je profite de cette occasion. D'ailleurs, je l'avais
souligné au ministre.
Le Président (M. Charbonneau): M. le ministre.
M. MacDonald: Je pourrais reprendre... En fait, vous avez
donné l'exemple d'Hydro-Québec. Le gouvernement du Québec
intègre, dans ses états financiers, fondamentalement, deux
informations financières concernant les sociétés
d'État. En premier lieu, c'est la consolidation des sommes
injectées par le gouvernement dans ces dernières, et vous avez
établi cette étape. Depuis l'exercice 1986-1987, il y a la
variation de l'avoir des actionnaires qui correspond
généralement, nécessairement, soit aux
bénéfices, soit aux pertes enregistrées au cours du
même exercice.
À partir de ces deux informations, la valeur de consolidation des
sommes injectées apparaît sous forme de placements qui se
subdivisent en placements en actions ou placements en prêts ou avances.
Quant à la variation des avoirs des actionnaires, c'est
intégré directement aux opérations budgétaires du
gouvernement. Qu'est-ce que cela veut dire, effectivement, pour ce qui a trait
à ce que nous cherchons à faire?
Le projet de loi 79 ne modifie, en quelque sorte, en rien le portrait
consolidé du gouvernement. Pourquoi? En premier lieu, le montant de 81
500 000 $, actuellement inscrit dans la
catégorie "placements en prêts ou avances", ne fait
qu'être transféré de "placements en prêts ou avances"
à "placements en actions". Cela demeure dans cette catégorie des
avoirs de la province.
Pour ce qui est de la perte, si on peut employer le terme, du montant de
8 000 000 $ en intérêt sur les avances inscrit comme revenu
d'intérêt aux opérations budgétaires, il va
être compensé nécessairement et directement par une
majoration équivalente des bénéfices de SIDBEC et cette
majoration des bénéfices, c'est-à-dire cet état des
bénéfices ou pertes - comme vous l'avez mentionné, il faut
féliciter les gestionnaires et les employés de l'entreprise; de
ce temps-ci et particulièrement cette année, on peut parler de
bénéfices - ces bénéfices augmentés, dans
les périodes qu'on mentionnera, de 8 000 000 $ seront
intégrés aux opérations budgétaires du
gouvernement. Alors, vous voyez que le portrait n'est pas changé.
M. Parent (Bertrand): M. le Président, si vous me le
permettez, toujours aux remarques préliminaires, et cela va nous
permettre de mieux comprendre ce qui se passe par la suite Les 8 000 000 $ en
intérêt sur les 80 000 000 $...
M. MacOonald: Oui
M. Parent (Bertrand): ...dorénavant, cette somme est
diminuée à un montant maximal, me semble-t-il.
M. MacDonald: Non, elle n'est pas, à ma connaissance... Je
ne comprends pas ce que vous voulez dire.
M. Parent (Bertrand): Le montant de 8 000 000 $
disparaît.
M. MacDonald: Si le conseil d'administration de SIDBEC, dans sa
grande générosité, décidait de nous payer un
dividende, on pourrait peut-être récupérer les 8 000 000 $,
mais je pense que ce n'est pas exactement dans leurs plans Immédiats.
À l'heure actuelle, comme je vous l'ai mentionné, le fait de ne
pas avoir à payer d'intérêt et d'inscrire dans ses livres
un coût d'intérêt sur les avances..
M. Parent (Bertrand): Cela s'en va aux
bénéfices.
M. MacDonald: ...ça va directement à la
dernière ligne.
M. Parent (Bertrand): Malgré ça, cette
année, les règles du jeu n'étant pas encore
changées au moment où on se parte, il reste que SIDBEC fait des
bénéfices importants.
M. MacDonald: C'est bien ça.
M. Parant (Bertrand): On va changer les règles du jeu dans
le cas de SIDBEC, mais avant qu'on les change, la rentabilité est
là et elle sera améliorée d'autant...
M. MacDonald: C'est ça.
M. Parent (Bertrand): ...c'est-à-dire d'un bloc
probablement de l'ordre de 8 000 000 $.
M. MacDonald: Oui, mais il n'y a pas seulement la
rentabilité. SIDBEC fonctionne effectivement comme une compagnie dans un
milieu compétitif effectue des transactions avec ses fournisseurs, comme
avec ses bailleurs de fonds, et la réduction dans une proportion de 45 %
de sa dette à long terme lui donne - c'est évident et vous en
comprenez rapidement les détails - un bilan beaucoup plus beau, plus
attrayant, et la place dans une situation de négociation ou de
crédibilité qui ne peut qu'améliorer sa capacité de
compétitionner avec les autres.
M. Parent (Bertrand): Cela va, M. le Président.
Étude détaillée
Le Président (M. Charbonneau): Cela va? Alors, on va
commencer l'étude détaillée. L'article 1?
M. MacDonald: Avez-vous donné copie de ça à
M. le député?
De» voix: Oui.
M. MacDonald: Oui? Très bien.
Capital-actions autorisé
M. Parent (Bertrand): Oui, je suis en train d'en prendre
connaissance pour éviter de vous poser des questions.
Actuellement, le capital-actions autorisé de la compagnie, c'est
1 130 000 000 $. C'est ça?
Une voix: C'est ça.
M. Parent (Bertrand): Là, on le ramène à 800
000 000 $. C'est ça. A l'article 1, on a 1. et 2. À 2: "Les
actions de la compagnie font partie du domaine public - ça va - et sont
attribuées au ministre des Finances." Mais, antérieurement ou
dans l'état actuel des choses, est-ce que c'est la possession du
ministre des Finances quand même?
Une voix: Sa Majesté.
M. MacDonald: Le gouvernement, Sa Majesté.
M. Parent (Bertrand): Sa Majesté. Jurfdl-
quement, ça ne change rien.
M. LeBoutillier (John): Juridiquement, cela ne change pas. Le
ministre des Finances, le gouvernement ou Sa Majesté, c'est du pareil au
même. C'est une façon de le dire.
M. Parent (Bertrand): Vous êtes en train de me dire que le
ministre des Finances, c'est Sa Majesté.
M. MacDonald: Je voudrais vérifier. Des voix: Ha,
ha, ha!
Le Président (M. Charbonneau): ...pas avoir une
ancienneté particulièrement majestueuse...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Parent (Bertrand): Pour ce qui est de l'article 1, ça
me va. Les explications qui nous sont fournies sur les documents me
satisfont.
Directives du ministre
Le Président (M. Charbonneau): L'article 1 est
adopté. L'article 2?
M. Parent (Bertrand): "Le premier alinéa de l'article 9.3
de cette loi est remplacé. Actuellement, le plan d'orientation ou les
objectifs de SIDBEC n'ont-il pas à être approuvés par le
ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie?
M. Carpentier (Paul): Actuellement, c'est "Le ministre
désigné conformément à l'article 11..." Le ministre
de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie n'est pas mentionné. Je
pense que, si vous avez le texte complet des notes, vous avez une copie de la
loi actuelle, après les commentaires. Tout simplement, ce qu'on fait,
c'est qu'on mentionne dans la loi que c'est le ministre de l'Industrie, du
Commerce et de la Technologie. Plus tard dans la loi, on pourra dire que le
ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie est chargé de
l'application de la loi. Actuellement, on dit: Le ministre
désigné par le gouvernement est désigné par
décret.
M. MacDonald: Vous allez retrouver, à l'article 3, le
suivi de cela.
Le Président (M. Charbonneau): Me Paul Carpentier.
Une voix: Pour faire plaisir au ministre. M. Parent
(Bertrand): En conciliant...
Le Président (M. Charbonneau): ...la règle du
Barreau.
M. Parent (Bertrand): M. le Président, en conciliant
textuellement le paragraphe 2 à l'article 9.3, le ministre de
l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, est-ce qu'on ne se ramasse pas
là dans une situation confuse: le ministre de l'Industrie, du Commerce
à un moment donné, était du Commerce mais pas de la
Technologie. Il était du Commerce et d'autre chose. Voici ce que je veux
dire. Ne retrouve-ton pas dans une situation de libellé tout simplement
ou s'il y a encore une modification en ce qui concerne les attributions du
ministre en passant par le Tourisme à la Technologie... J'ai un peu
l'impression qu'on se ramasse après cela pour faire des modifications
futures. Y a-t-il une façon de le libeller autrement?
Le Président (M. Charbonneau): II ne faut pas
répéter la définition précédente.
M. Carpentier: Si vous me permettez, M. le ministre, si jamais on
changeait les attributions du ministre, dans le projet de loi, qui changerait
les attributions du ministre? Par exemple, dans le projet de loi 42, on dit,
avec une clause fourre-tout: Dans tout projet de loi, décret ou contrat
où on voit le ministre de l'Industrie, du Commerce, on doit lire: le
ministre de l'industrie, du Commerce et de la Technologie. Automatiquement,
dans la refonte de la loi, par exemple, de SIDBEC qui se fait quelques mois
après l'adoption de la loi, le nom du ministre est changé
automatiquement. Si on mettait seulement Industrie et Commerce, vu le projet de
loi 42 qui crée le ministère des Affaires internationales et qui
sépare la Technologie de ce ministère, automatiquement, avec les
clauses prévues dans la loi, on viendrait changer et modifier le nom du
ministre. C'est la même chose dans les autres sociétés
d'État - je pense à la Société des alcools entre
autres - où on voit les noms du ministre de l'industrie, du Commerce, on
va lire à l'avenir: Industrie, du Commerce et de la Technologie.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va?
M. Parent (Bertrand): Cela va pour l'article 2, M. le
Président.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 2 est
adopté. J'appelle l'article 3.
M. Parent (Bertrand): Actuellement, dans le conseil
d'administration de SIDBEC, n'y a-t-il pas une personne désignée
par le ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie ou par le
gouvernement?
M. LeBoutillier: John Le Boutillier. Actuellement, c'est le
ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie qui représente
le gouvernement en tant qu'actionnaire de SIDBEC.
M. Parent (Bertrand): En réalité, le ministre ne se
fait pas représenter tandis que là, il aura le pouvoir de
désigner une personne. Est-ce exact?
M. MacDonald: Si vous le lisez comme il le faut: Sur
recommandation du ministre des Finances, une personne peut représenter
ce dernier en sa qualité d'actionnaire à une assemblée de
la compagnie, c'est-à-dire à l'assemblée annuelle.
Effectivement, l'idée ici, c'est que le ministre des Finances,
dépositaire des actions de SIDBEC peut nommer et nommerait effectivement
le ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie pour le
représenter comme actionnaire de la compagnie. (17 h 15)
M. Parent (Bertrand): On parle de l'assemblée annuelle. De
toute façon, les membres du conseil d'administration de la SIDBEC sont
nommés par le gouvernement.
M. MacDonald: C'est cela, oui.
M. Parent (Bertrand): De tous les milieux, qui fait en sorte que
vous avez des gens là qui - entre guillemets - surveillent les
intérêts et l'évolution de SIDBEC.
M. MacDonald: Du gouvernement.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que le nouveau ministre de
l'Industrie, du Commerce et de la Technologie a l'intention de suivre de plus
près l'évolution et les nouvelles orientations de SIDBEC? Je
m'explique, l'année dernière on avait le ministre Daniel Johnson
et, en tout cas, iI y a un an et demi ou deux ans, il était grandement
question de privatisation. On a appris en cours de temps que c'était
éloigné, mais je me souviens en commission parlementaire, lors
des crédits, que la porte était restée ouverte de ce
côté-là et nous étions très inquiets.
Maintenant que ceci semble être écarté, le ministre pourra
me le confirmer, est-ce que le ministre de l'industrie, du Commerce et de la
Technologie, en tant que responsable de cette société qui va bien
et qui va sûrement vouloir aller mieux, a l'intention d'apporter une
attention plus particulière à SIDBEC dans le contexte actuel et
dans le contexte de cette modification-ci?
M. MacDonald: Comme c'est notre façon de traiter avec
toutes les sociétés dont nous sommes responsables, nous croyons
que la qualité des personnes au conseil d'administration et le choix que
celles-ci font des principaux officiers des compagnies, font que je n'ai pas,
en tant que ministre, à m'ingérer plus qu'il ne le faut dans la
gestion des entreprises. À ce titre par contre, je ne mets pas de
côté mes responsabilités et comme M. LeBoutillier peut vous
le dire, je l'ai rencontré ainsi que le président du conseil
d'administration, à plusieurs reprises. J'aime suivre l'évolution
de l'entreprise, les projets qu'ils peuvent avoir, les orientations qu'ils
pensent devoir prendre pour optimiser la rentabilité de
l'entreprise.
Pour ce qui a trait à la question de privatisation, reprenant
plutôt un chapeau d'administrateur financier et de banquier qu'un chapeau
seul et unique de ministre, je dirais qu'il n'est pas question à l'heure
actuelle de privatiser SIDBEC, d'une part. D'autre part, il faudrait
connaître un certain nombre de bonnes années comme celle-ci pour
réellement donner à l'entreprise une solidité
financière et prendre en considération aussi qu'il y a encore des
investissements à faire, des améliorations à apporter pour
demeurer une société capable de compétitionner, non
seulement dans un marché en effervescence comme aujourd'hui, mais
peut-être un marché plus difficile si on connaissait une
récession. Voilà un peu le portrait de mon Implication à
suivre, je ne dirais pas au jour le jour, mais d'une façon
régulière l'évolution et les opérations de la
compagnie.
M. Parent (Bertrand): Le président du conseil
actuellement, c'est Pierre Lorrain. Est-ce toujours lui?
M. MacDonald: C'est bien cela.
M. Parent (Bertrand): Est-ce qu'il y aura une possibilité
ultérieure, dans les prochains jours, de me fournir une liste du conseil
d'administration de SIDBEC? En ce qui regarde l'article 3...
Le Président (M. Charbonneau): Le ministre de l'Industrie,
du Commerce et de la Technologie a un représentant au conseil
d'administration, je crois.
M. MacDonald: Ce sont tous des représentants.
Le Président (M. Charbonneau): Ce que je veux dire c'est
que le sous-ministre ou sous-ministre adjoint ne siégeait-il pas au
conseil d'administration?
M. LeBoutillier: L'ancien sous-ministre était membre du
conseil d'administration et il n'a pas été remplacé
lorsqu'il a quitté.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que le poste est
vacant ou s'il a été remplacé par quelqu'un d'autre?
M. LeBoutiIlier: II a été remplacé de
façon intérimaire par le secrétaire de la compagnie.
Officiellement, on peut dire qu'il y a une vacance au conseil
d'administration.
M. MacDonald: Je ne vols pas le besoin d'avoir des fonctionnaires
siégeant nécessaire-
ment à ces conseils d'administration.
M. Parent (Bertrand): En ce qui regarde l'article 3, M. le
Président, c'est adopté.
Pouvoirs limités
Le Président (M. Charbonneau): L'article 3 est
adopté. On va passer maintenant à la coulée continue de
l'article 4. Dans les faits, à c et à d, est-ce que cela
n'existait pas déjà de toute façon?
M. MacDonald: Oui.
M. Carpentier: On parlait des administrateurs. Là, il va
n'y avoir qu'un administrateur. L'article 4 du projet de loi est
emprunté à des articles qu'on retrouve dans d'autres
sociétés d'État. Par exemple, la Société des
alcools qui est sous la responsabilité du ministre. À l'article
20, on reprend à peu près ces paragraphes, évidemment sans
parler de la construction d'une usine de sidérurgie.
M. Parent (Bertrand): Et quand on dit au paragraphe b: "Prendre
des engagements financiers au-delà des limites fixées par
règlement du gouvernement", ils sont déjà là les
règlements ou si ce sont des règlements à venir?
M. Carpentier: C'est à venir. C'est nouveau.
M. Parent (Bertrand): Est-ce qu'on se ramasse encore dans des
règlements qui vont prendre 18 mois.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Parent (Bertrand): Non, vous autres, cela va plus vite?
M. Carpentier: C'est rapide.
M. Parent (Bertrand): Ce que je veux dire, de quelque
façon que ce soit sur le pian administratif, cela ne causera pas de
problème d'aller avec cela? Il ne semble pas?
Au paragraphe b, je voudrais savoir si cela comprend le cas où
SIDBEC envisagerait d'acheter une autre entreprise pour compléter sa
gamme, diversifier ou quoi que ce soit. Est-ce qu'à ce moment-là,
selon le paragraphe b, selon les sommes si elles sont ou ne sont pas dans le
règlement, le conseil d'administration de SIDBEC est autonome ou s'il
doit demander au gouvernement des autorisations dans le cas d'une acquisition
quelle que soit son importance?
M. Carpentier: Dans l'article tel que libellé, le
paragraphe b devrait se lire avec le paragraphe d.
M. Parent (Bertrand): Oui.
M. Carpentier: Dans les deux cas, on prévoit que la
compagnie ne peut, sans l'autorisation du gouvernement, agir par exemple
acquérir une entreprise. Cela veut dire que si elle veut prendre de
l'expansion, c'est un décret. Cela veut dire une semaine à dix
jours en pratique.
Le Président (M. Charbonneau): Mais par rapport à la
situation actuelle, est-ce que les paragraphes a, b, c et d font en sorte que
l'actionnaire a un plus gros contrôle?
M. Carpentier: C'est-à-dire qu'actuellement ce sont les
administrateurs qui peuvent y aller directement. On voit le paragraphe c de la
loi actuelle, "les administrateurs ne peuvent sans l'approbation des
actionnaires..." À ce moment-là, ils se réunissent,
prennent une résolution et l'actionnaire étant le ministre, le
ministre donne son approbation. Tandis qu'aujourd'hui, comme dans les autres
société d'État, la compagnie va être obligée
de démontrer au gouvernement la validité de son projet et se
faire autoriser.
M. Parent (Bertrand): Cela complète l'article 4, M. le
Président.
Pouvoirs du gouvernement
La Président (M. Charbonneau): Cela va. L'articie 4 est
adopté. J'appelle l'article 5.
M. Parent (Bertrand): La limite de deux ans prévue dans la
loi actuelle est jugée trop restrictive. Elle oblige le renouvellement
des avances faites par le ministre des Finances à SIDBEC à tous
les deux ans, de façon plus efficace.
M. Carpentier: Ce qui veut dire qu'actuellement, lorsque le
ministre des Finances fait une avance, il ne peut pas le faire pour une
période de plus de deux ans. Lorsqu'une avance est faite, surtout un
montant important dans le cas de SIDBEC, à tous les deux ans, le
gouvernement est obligé de refaire un décret et de faire une
nouvelle avance, c'est-à-dire renouveler les avances. Quatre montants
d'argent, depuis 1982, ont été avancés à SIDBEC et,
systématiquement, régulièrement, ces quatre montants
d'argent revenaient au gouvernement à tous les deux ans pour qu'on
prenne un nouveau décret. Tandis que là, on pourra faire une
avance de cinq ans, dix ans ou sans terme.
M. Parent (Bertrand): Je comprends l'exigence technique de ne pas
être oblige de revenir devant le gouvernement.
M. MacDonald: II y a plus que cela. Il y a les
écritures-comptables, les écritures au bilan
qui font la différence entre une dette à long terme et une
dette à court terme.
M. Parent (Bertrand): D'accord.
M. MacDonald: Cela change le portrait.
M. Parent (Bertrand): Cela comporte des avantages, à ce
moment-là, si le gouvernement fait cela sur une base beaucoup plus
longue qui vient changer, encore là, les états financiers. Cela
va pour l'article 5.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 5 est
adopté. L'article 6.
M. Parent (Bertrand): L'article 6, c'est nouveau. Cet article,
j'imagine, se retrouve dans d'autres lois constitutives de
sociétés d'État, c'est ça?
M. Carpentier: C'est ça.
M. Parent (Bertrand): Finalement, pour rendre ça plus
concordant.
M. Carpentier: Exactement.
M. Parent (Bertrand): C'est un peu une loi-cadre.
M. Carpentier: On sait où prendre l'argent, en même
temps, parce qu'on prend ça à même le Fonds
consolidé du revenu. C'est ce que l'article prévoit. Lorsque le
ministre souscrit des sommes, il prend ça à même le Fonds
consolidé du revenu. Cela se fait machinalement, mais là, on le
prévoit dans la loi, comme ça se fait dans toutes les autres
sociétés d'État.
M. Parent (Bertrand): Je n'ai pas d'autre question sur l'article
6, M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va? M. Parent
(Bertrand): Oui, ça va.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 6 est
adopté. L'article 7.
M. Parent (Bertrand): Qu'est-ce qu'elles font là, les 35
actions? Je ne comprends pas.
M. MacDonald: Ces 35 actions sont actuellement attribuées
aux administrateurs pour les qualifier comme actionnaires. À l'avenir,
les actions ordinaires seront attribuées au ministre des Finances.
M. Parent (Bertrand): D'accord. Ce sont tout simplement les
membres du conseil.
M. MacDonald: Les actions de qualification pour ceux qui
siègent au conseil.
M. Parent (Bertrand): Cela va pour l'article 7, M. le
Président.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va. L'article 8.
M. Parent (Bertrand): Là aussi, il n'y a pas de
problème, ça qualifie le ministre. À compter de ce soir,
vous pouvez...
M. MacDonald: Je me sens conforté.
M. Parent (Bertrand): Cela va pour l'article 8, M. le
Président.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 9. Cela va?
M. Parent (Bertrand): Là aussi c'est en fonction de la
nouvelle structure, les explications fournies dans les documents, ça va,
M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va? L'article 9 est
adopté. L'article 10.
M. MacDonald: M. Carpentier nous avise qu'il y a un papillon.
M. Parent (Bertrand): Vous pouvez peut-être nous le
présenter. Au niveau de tous les décrets qu'il y a eu pour
consacrer, si on veut, le total au 31 décembre 1988. Au moment où
on se parle, entre le 19 octobre 1988 et le 31 décembre, il n'y aura pas
d'autres décrets, l'Imagine, pour compléter le montant, que tout
est là.
M. Carpentier: Tout est là. Si on mentionne les
décrets, c'est pour viser exactement les avances qui ont
été investies par SIDBEC dans SIDBEC-Dosco, ne contenir, comme
l'explication le dit, que le financement des immobilisations de SIDBEC-Dosco et
non d'autres avances qui auraient pu servir à SIDBEC ou d'autres
placements.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que l'année financière
de SIDBEC est au 31 décembre?
M. Carpentier: Oui.
M. Parent (Bertrand): C'est la raison pour laquelle on fait la
concordance, on s'en va Jusqu'au 31 décembre et non en date...
Le Président (M. Charbonneau): Cela va?
M. Parent (Bertrand): Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que l'article 10 est
adopté? L'article 11 tel qu'amendé. En fait, c'est l'amendement
qui est adopté et l'article 10 est adopté. L'article 11?
M. Parent (Bertrand): Qu'est-ce qui arrive de SIDBEC-Dosco?
Est-ce que SIDBEC-Dosco va être une filiale de SIDBEC? Mais qu'est-ce qui
arrive comme tel? Est-ce qu'on pourrait juste clarifier un petit peu le
portrait?
M. LeBoutillier: SIDBEC-Dosco est une filiale de SIDBEC, une
filiale à part entière. C'est la filiale manufacturière de
SIDBEC. On a regroupé, l'an dernier, tous les actifs et passifs du
secteur manufacturier dans SIDBEC-Dosco. Dès le moment où il y
aura conversion des avances du gouvernement en capital-actions de SIDBEC, au
même moment, SIDBEC convertira ses avances en capital-actions de
SIDBEC-Dosco. C'est une transaction à deux étages, si vous
voulez.
M. Parent (Bertrand): Ce sont les explications qu'on voyait dans
votre dernier rapport financier, le rapport annuel de 1987.
M. LeBoutillier: On en faisait état dans le dernier
rapport annuel.
Le Président (M. Charbonneau): Cela va? M. Parent
(Bertrand): Oui, M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): L'article 11 est
adopté. L'article 12? Cela va? Vous n'avez pas d'objection M. le
député de Saguenay?
M. Parent (Bertrand): On va mettre la date du 31 décembre
pour l'application de l'entrée en vigueur de la loi.
Une voix: Pour la fin de l'année financière de
SIDBEC.
M. Parent (Bertrand): Pas de problème.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que le titre du
projet de loi 79 est adopté? Le député du Saguenay est en
attente, nous allons l'adopter.
M. Parent (Bertrand): Pourquoi a-ton utilisé cette
appellation. Je comprends qu'on parle d'une restructuration du capital mais on
l'a appelé Loi modifiant la Loi sur l'établissement par SIDBEC
d'un complexe sidérurgique.
M. MacDonald: SIDBEC établissait SIDBEC-Dosco, SIDBEC
établissant le complexe sidérurgique. On me dit qu'on vous a
remis la liste des membres du conseil d'administration ainsi que l'organigramme
des cadres supérieurs.
M. Parent (Bertrand): C'est de l'efficacité. C'est pour
ça que la lumière rouge sonnait.
Le Président (M. Charbonneau): Est-ce que le projet de loi
79, tel qu'amendé, est adopté?
M. Parent (Bertrand): Oui, M. le Président.
Le Président (M. Charbonneau): Adopté. Cela
complète nos travaux pour aujourd'hui. Nous allons suspendre les
travaux.
M. Parent (Bertrand): Un dernier mot en terminant. Je pense qu'on
a agi avec rapidité et célérité dans le projet de
loi. Comme je l'avais mentionné, je veux apporter toute ma collaboration
parce que c'est un projet de loi qui va aider finalement les dirigeants de
SIDBEC et par le fait même l'ensemble des Québécois. On
continue à souhaiter bonne chance à M. LeBoutillier et à
son groupe. Il a fait du bon travail et soyez assuré en tant que
critique du ministre responsable de la société de mon
entière collaboration. De plus, si ça va mal, je serai là
pour surveiller de près. Je vous remercie, M. le Président.
M. Macdonald: J'aimerais remercier le député de
Bertrand pour le professionalisme auquel il nous a habitués en jouant
son rôle de digne membre de la royale Opposition de Sa
Majesté.
Le Président (M. Charbonneau): Sur cette phrase un peu
loyaliste et majestueuse, nous allons suspendre nos travaux jusqu'à 20
heures.
(Suspension de la séance à 17 h 35)
(Reprise à 20 h 7)
Projet de loi 84
Le Président (M. Théorêt): À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission de l'économie et du travail reprend
ses travaux afin de procéder à l'étude du projet de loi
84, Loi modifiant la Loi sur les forêts. Nous en étions rendus
à l'article 12, où il y avait un amendement à l'article 28
du ministre.
Je vous rappelle les temps de parole, selon le secrétaire, iI
restait dix minutes cinquante secondes à M. Claveau, le
député d'Ungava pardon, dix secondes au critique officiel, sept
minutes quarante secondes au ministre et quatorze minutes au
député de La Peltrie. À qui était la parole?
Récolte ponctuelle du bois non attribué
(suite)
M. Jolivet: Je vais la prendre, M. le Président...
Le Président (M. Théorêt): Oui, M. le
député.
M. Jolivet: ...en vous annonçant que je n'ai pas
l'intention de la conserver plus longtemps qu'il ne faut, même s'il me
reste dix secondes.
Je pourrais utiliser un subterfuge que je n'ai pas l'intention
d'utiliser, qui serait de faire un amendement à l'article
présenté par le ministre. Je vais juste faire une dernière
tentative auprès du ministre et, après cela, je vous demanderai
de passer au vote, M. le Président. L'article 28, tel que prévu
par la loi, avait été amendé dans le projet de loi du
ministre par l'article 28 et l'article 28.1, que l'on connaît et qui est
prévu au projet de loi 84. Quant à nous, il nous satisfaisait. Je
continue toujours de prétendre que c'était une façon
correcte de régler le problème que le ministre voyait dans
l'application de l'article 28 actuel. Alors, si le ministre était
prêt à revenir à cet article-là, nous lui voterions
facilement les articles tels que prévus au projet de loi plutôt
que l'amendement qu'il voudrait nous présenter. Alors, j'aimerais savoir
du ministre quelles sont ses Intentions ce soir après avoir eu la
journée pour y réfléchir?
Le Président (M. Théorêt): M. le
ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai eu la
journée et la nuit pour y réfléchir, mais je vous dirai
que je n'ai pas pensé seulement à cela. J'ai eu d'autres
pensées dans le courant de la journée. Par contre, on a fait un
long débat sur cette question et j'ai tenté, je n'ai
peut-être pas réussi, je m'en excuse, d'expliquer à mon
collègue de Laviolette que la proposition 28, la première
proposition, n'était pas opérationnelle. Pour cette raison, je
dois maintenir ma position sur l'amendement proposé. Évidemment,
je voudrais aussi vous signaler que l'article 28.1 demeure un amendement
proposé en premier lieu.
Le Président (M. Théorêt): S'il n'y a pas
d'autres intervenants...
M. Jolivet: M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Oui vous avez raison. Donc, l'amendement est
apporté au premier alinéa de l'article 12, comme on l'avait dit.
L'article 28, inséré par l'article 12, est amendé - en
remplacement - par le suivant, d'accord? Je vais voter contre l'amendement
proposé par le ministre. Je vais voter aussi, je vous le dis d'avance,
contre l'amendement proposé à l'article 28.1 du projet de loi.
Nous pourrons donc l'adopter sur division.
Le Président (M. Théorêt): L'amendement
à l'article 28 est adopté sur division. L'article 12, tel
qu'amendé, est adopté sur division. J'appelle maintenant
l'article... Oui.
M. Jolivet: L'article 12, tel qu'amendé, est adopté
sur division.
Le Président (M. Théorêt): Voilà.
J'appelle maintenant l'article 13. M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 13, M.
le Président...
Le Président (M. Théorêt): II y a un
amendement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 28.1,
est-ce qu'on l'a passé? Il est passé.
M. Jolivet: D'après moi, l'article 28.1 est
passé.
Le Président (M. Théorêt): L'article 28 1?
Oui.
M. Jolivet: Oui, il fait partie de l'article 12 qui est
amendé.
Le Président (M. Théorêt): D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela va? M. le
Président, on dit à l'article 13: "L'article 30 de cette loi est
modifié par l'insertion, dans la première ligne, après le
mot "construire", des mots "ou améliorer".
Cet article permet au ministre de s'assurer du respect des normes
d'intervention forestière qui ont été faites conjointement
avec le ministère de l'Environnement et le ministère du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche, lors des travaux d'amélioration d'un
chemin. C'est pour s'assurer que les normes seront respectées. Si je
fais référence à l'article précédent, c'est
une sécurité qui est suffisante pour respecter
l'environnement.
Le Président (M. Théorêt): M. le critique
officiel, M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: En fait, ce que le ministre ajoute comme obligations,
c'est que tout chemin qui est amélioré en milieu forestier, -
parce que là, on parle de construire - doit aussi faire l'objet de
respect de la part de ceux qui entreprendront l'amélioration du chemin,
donc de respect des normes d'intervention forestière. Dans ce
sens-là, cela fait la concordance avec ce qu'on vient d'adopter.
Le Président (M. Théorêt): L'article 13 est
adopté. J'appelle l'article 14.
M. Côté (Rivière-du-Loup): "L'article 31 de
cette loi serait modifié: 1° par l'insertion, dans la
première ligne du premier alinéa, après le mot
"construire", des mots "ou améliorer"; 2° par le remplacement du
deuxième alinéa par le suivant: "Un chemin forestier est un
chemin construit ou utilisé sur une terre du domaine public en vue de
réaliser des activités d'aménagement forestier en vertu de
la présente loi.". C'est une précision ou
une définition qui est plus conforme à ce qu'est un chemin
forestier en réalité. C'est pourquoi on propose cet amendement au
deuxième alinéa.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Oui, cela va "améliorer", cela fait seulement
la concordance. Si on l'a accepté à l'autre, il faut aussi
l'accepter ici.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela.
M. Jolivet: Quant à l'autre, vous dites, après le
mot "construit" dans le texte actuel, si on lit le texte actuel, on dit: "Un
chemin forestier est un chemin construit", vous ajoutez d'abord "ou
utilisé"...
M. Côté (Rivière-du-Loup): "ou
utilisé".
M. Jolivet: ...sur une terre du domaine public en vue de
réaliser des activités, au lieu d'une Intervention
forestière. Pourquoi enlevez-vous ce que vous appeliez autrefois
rintervention forestière" pour le changer par "activité
d'aménagement forestier"? Les interventions forestières
pourraient-elles être autre chose que des activités
d'aménagement? Est-ce que, en ajoutant "activités
d'aménagement forestier", vous élargissez la notion
d'intervention forestière? L'intervention forestière, c'est celle
qu'on connaît, c'est-à-dire celle de coupe, celle de construction
de chemin, celle de travaux permettant la reproduction en forêt, tandis
que l'activité d'aménagement forestier, cela pourrait aller
jusqu'à, possiblement, des gens qui utilisent le bois à des fins
fauniques, à des fins d'aménagement touristique. Est-ce que c'est
parce que vous voulez élargir le terme "intervention forestière"
dans le texte actuel plus que cela?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, c'est pour faire une concordance avec l'article 3 de la loi.
À l'article 3 de la loi, on dit: L'aménagement forestier comprend
l'abattage et la récolte du bois, l'implantation et l'entretien
d'infrastructures, l'exécution de traitements sylvicoles, y compris le
reboisement, l'usage du feu, la répression des épidémies
d'insectes et des maladies cryptogamiques et la végétation
concurrente, de même que toute autre activité.
Plutôt que d'appeler ça une intervention à l'article
3, on a appelé ça une activité. C'est pour faire une
concordance avec cet article.
M. Jolivet: Parce que toute autre activité, en vertu de la
loi, M. le ministre, ayant un effet sur la productivité d'une aire
forestière, ça pourrait être quelqu'un qui a eu
l'autorisation de couper du bois pour construire un chalet. Cela peut
être ça aussi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: Donc, quand vous dites: Intervention
forestière qui se limitait plutôt à des interventions sur
la récolte du bois et la reproduction...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un peu
ça. C'est pourquoi l'article 3 était plus précis et on se
réfère à l'article 3 comme activité.
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'article 14,
adopté. J'appelle maintenant l'article 15. M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 15. Dans
le texte proposé, on dirait à l'article 15 que l'article 32 de
cette loi est modifié par le remplacement, dans les troisième et
quatrième lignes, des mots "du chapitre III du présent titre" par
lés mots "de la présente loi". Ce qui justifie cet amendement,
c'est que le chapitre III visait seulement ceux qui construisaient des chemins,
alors qu'il y avait des CAAF, des contrats d'aménagement; là, on
veut couvrir tout le monde, tous ceux qui interviendront en forêt. En
vertu de cette loi, on veut les couvrir, sans spécifier que c'est
réservé seulement à ceux qui ont des contrats
d'aménagement et d'approvisionnement.
M. Jolivet: Le chapitre III du texte prévoyait ceux qui
avaient des contrats d'aménagement et d'approvisionnement forestier.
Comme vous venez de dire avant que vous vous étendiez à toutes
les activités d'intervention en milieu forestier, il faut faire la
concordance qui s'impose ici en disant: De la présente loi,
c'est-à-dire toutes les activités qui sont prévues par la
présente loi. Donc, concordance, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): L'article 15,
adopté. J'appelle l'article 16.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À l'article
16, on suggère que l'article 3 de cette loi soit modifié par le
remplacement du deuxième alinéa par le suivant: "Toutefois, le
ministre peut, pour des raisons d'intérêt public, restreindre ou
interdire l'accès à un chemin forestier", alors que dans la loi
originale, on disait: Toutefois, le ministre peut interdire l'accès
à un chemin forestier dans le cas d'incendie réel ou
appréhendé ou lors d'une période de dégel si la
sécurité du public ou la conservation des lieux le requiert".
Mais on chapeaute tout ça en parlant d'intérêt
public. Cet article assure la concordance avec l'article 58 de la Loi sur les
terres du domaine public et l'article 246 de la Loi sur les mines, par rapport
à cet aspect, en permettant au ministre d'intervenir en ce sens pour
tous les cas justifiant une telle action,
c'est-à-dire des cas d'intérêt public: arrosage,
brûlage contrôlé ou d'autres raisons d'intervention en
forêt, l'aménagement forestier également.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: J'ai un problème, M. le Président. Si
on lit l'article actuel attentivement, on dit: Toute personne peut circuler sur
un chemin forestier en se conformant aux normes de circulation prescrites par
le gouvernement par voie réglementaire. On avait déjà un
problème. Il fallait que quelqu'un qui veut circuler sache tous les
règlements qui existent pour ne pas être pris en contravention sur
un chemin dit public.
Vous savez ce que ça veut dire, à ce moment-là.
Là, on dit: Cependant, cette loi est modifiée par le remplacement
du deuxième alinéa. Allons-y, au deuxième alinéa.
On disait quoi? "Toutefois, le ministre peut interdire l'accès à
un chemin forestier dans le cas d'incendie réel ou
appréhendé ou lors de la période de dégel si la
sécurité du public ou la conservation des lieux le requiert."
Cela voulait dire que quelqu'un dans ma région pouvait demander au
ministre d'interdire tel chemin si on disait qu'il y avait un incendie majeur
qui était déclaré dans le secteur. Donc, pour avoir la
capacité de restreindre aux gens l'entrée dans la forêt ou
aussi, par le fait même, d'en faire sortir des gens de la forêt au
moment où un feu se déclare ou il est difficilement
contenable.
Cela, c'était dans le cas d'incendie, un incendie qui pouvait
être réel ou appréhendé. On connaît
actuellement les techniques, toute la question du transfert technologique qu'on
reconnaît à Maniwaki où, là, on peut
déterminer dans un quadrilatère donné durant la
journée la chaleur et les dangers qui pourraient venir d'un
éclair. On sait que, dans ce secteur, il peut y avoir de
quadrillé au Québec une capacité possible, une
potentialité de feux de 2,1 %. On expliquait cela comme ça. Donc,
on peut dire que le ministre, à ce moment-là, pour éviter
toute difficulté à venir, pouvait interdire le voyagement dans la
forêt. Cela allait. Il n'y a personne qui conteste cela. Tout le monde,
je pense, est bien conscient qu'il faut protéger la forêt.
On dit, en deuxième lieu, de la période de dégel...
Tout le monde comprendra très bien que, si on a un chemin et que tout le
monde le parcourt en 4 X 4 - en quatre roues motrices - et le brisent, cela va
coûter plus cher de le réparer. Donc, dans cette période de
dégel, on peut mettre un interdit d'entrer dans la forêt. Souvent,
les municipalités font un blocage même sur des chemins forestiers,
lorsqu'il y a un pont et personne ne peut passer là, c'est interdit. Et
on disait: Ou la conservation des lieux le requiert. La conservation: il
fallait protéger l'ensemble des lieux pour des raisons X et Y.
Là, on dit: Tout cela tombe. Toute cette possibilité qui
était quand même connue par le public tombait au profit de dire:
Toutefois, le ministre peut, pour des raisons d'intérêt public...
C'est large. Qui va déterminer ce qu'est l'intérêt public?
On dit. D'Intérêt public, restreindre ou interdire l'accès
à un chemin forestier. Est-ce que cela veut dire que, pour des raisons
d'intérêt public, une compagnie forestière pourrait
déterminer qu'elle ne veut pas voir personne sur son terrain pendant un
bout de temps pour des raisons qui lui appartiennent et que le ministre
pourrait déclarer que c'est d'intérêt public? Toutefois, le
ministre peut, pour des raisons d'intérêt public. Alors,
j'aimerais bien que le ministre m'explique ce que veut dire "raisons
d'intérêt public"? On a eu plusieurs discussions sur cela lors de
la dernière discussion sur l'article 150.
Une voix: La Loi sur les terres.
M. Jolivet: La Loi sur les terres aussi. Il me semble qu'en ce
qui concerne cela, il y avait eu - Je ne suis pas sûr parce que c'est
loin dans mon esprit - dans la Loi sur les terres, une restriction qui
était moins large que celle-là ou c'est resté comme cela
finalement. Je sais qu'on avait eu plusieurs discussions.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vais essayer de
vous lire la Loi sur les terres. C'est une concordance avec l'article 58 de la
Loi sur les terres et avec l'article 246 de la Loi sur les mines. À
l'article 58 de la Loi sur les terres, M. le Président, on dit: Toute
personne peut circuler sur un chemin construit conformément aux articles
55... sous réserve des règlements adoptés en vertu des
paragraphes 9 et 10 de l'article 71. L'accès à un chemin peut
toutefois être restreint ou Interdit par le ministre pour des raisons
d'intérêt public. L'intérêt public couvre
évidemment toutes les raisons invoquées dans la loi: incendie
appréhendé ou réel, dégel ou sécurité
et conservation des lieux. Cela couvre tout ça. Je ne pense pas qu'on
puisse en inventer tellement sur l'Intérêt public. Il faut que
cela concerne plus qu'une compagnie, que cela concerne plus qu'un individu.
Quand vous me dites, M. le député de Laviolette, que personne ne
conteste la circulation en forêt, lorsqu'il y a incendie
appréhendé ou que le danger est très élevé,
je vous dirai que cela m'est arrivé plusieurs fois, pour des scouts, des
guides, de déranger leur campement et ils contestaient tout cela. Ils
voulaient avoir une permission spéciale d'un curé ou d'un
député pour aller en forêt durant cette fin de semaine.
M. Jolivet: Pas un député péquiste!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah bien non, c'est
bien sûr. Un député libéral, cela, je vous le
permets. Et c'est plus difficile pour moi de leur dire non,
évidemment.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais je le fais
par devoir.
M. Jolivet: Écoutez, moi, je trouve cela très
large, M. le Président, cette question parce qu'on avait restreint ce
qu'était l'intérêt public par l'article qu'on avait
là. Vous savez, il y a toutes sortes de raisons qui empêcheraient
quelqu'un d'aller sur un chemin si le ministre le décide. Le ministre ne
le fera pas de son banc à Québec. Il va arriver à un
moment donné que, par l'intermédiaire de ses fonctionnaires qui
ont une certaine forme de responsabilité, une décision va
être prise. Là, on pourrait interdire un chemin. Dans le contexte
où quelqu'un a une pourvoirie et qu'il y a trop de monde qui passe
dessus, est-ce que cela pourrait être d'intérêt public de
fermer le chemin pour empêcher les gens d'y accéder pour aller aux
bleuets, pour aller aux framboises, parce que la ZEC ou la pourvoirie ne veut
avoir personne sur son territoire? Vous savez qu'on a le droit de faire la
cueillette des fruits sauvages même dans des secteurs comme
ceux-là. Si jamais une personne allait à la pêche pendant
ce temps, la pourvoirie doit prendre les moyens nécessaires pour la
prendre sur le fait. Tandis qu'en fermant le chemin, elle risque,
peut-être, moins de problèmes et d'avoir besoin de moins
d'employés pour surveiller son territoire, sauf que cela empêche
les gens d'aller à la cueillette des fruits sauvages.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Une pourvoirie,
c'est une entreprise particulière, ce n'est pas une entreprise
d'intérêt public comme tel. Je ne pense pas qu'un pourvoyeur ou
une compagnie en particulier puisse réclamer la fermeture d'un chemin
pour ses fins propres, pour éviter de l'entretien sur le chemin ou
autre. Je pense bien que, quand on parle d'intérêt public, cela
couvre... c'est vaste, je l'admets avec le député de Laviolette,
c'est très vaste mais cela veut dire exactement ce que ça veut
dire, c'est l'intérêt général qui est mis en cause,
c'est la sécurité.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Vimont.
M. Théorêt: M. le Président, moi, je n'ai pas
l'expérience évidemment du député de Laviolette,
mais je me rappelle fort bien, en ayant regardé plusieurs lois
votées par le Parlement Ici, que partout où le ministre s'est
donné des moyens d'intervenir, il est mentionné: dans
l'intérêt public. Je pense que le ministre, le gouvernement ou le
ministre en particulier aurait à prouver... Si ce n'était pas
vraiment l'intérêt public, je pense que non seulement
l'Opposition, mais les gens du milieu impliqué ou qui seraient
brimés par la décision, cela sortirait drôlement. Comme on
retrouve cette décision ou ce moyen d'intervention dans plusieurs des
lois actuelles du
Québec, je vois mal comment il pourrait changer le texte. En tout
cas, je soumets cela humblement au député de Laviolette qui en
connaît pas mal plus que moi là-dedans.
Le Président (M. Audet): D'accord, M. le
député de Laviolette?
M. Jolivet: M. le Président, j'aimais bien le
libellé de l'article actuel, je trouvais qu'il limitait l'intervention
du ministre à ce qui est prévu par la loi actuellement. En
employant les mots "intérêt public", cela veut dire qu'il pourrait
y avoir beaucoup plus d'interprétation; c'est la largeur de
l'interprétation qu'on peut apporter. Le problème qu'on a
toujours dans ces circonstances, c'est que la personne qui serait
empêchée d'aller sur un chemin devra faire la preuve de l'inverse;
donc, elle aura le fardeau de faire la preuve. Tandis que, dans le cas
où c'est bien limité, c'est le ministre qui aura, par
l'intermédiaire de ses fonctionnaires, à faire la preuve de
l'obligation do fermer le chemin.
Moi, M. le Président, je m'aperçois bien qu'à ce
sujet-là, je ne convaincrai pas le ministre qui a l'intention d'amender
sa loi au même titre que la Loi sur les terres sur laquelle on a fait une
très large argumentation. Alors, on adoptera fort probablement l'article
16 sur division.
Le Président (M. Audet): L'article 16 est adopté
sur division. Cela va? L'article 17?
M. Côté (Rivière-du-Loup): À l'article
17, on dit: "L'article 49 de cette loi est modifié...
Une voix: II y a un amendement. M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Audet): Cela va aller après.
M. Côté (Rivière-du-Loup): 17.1. Excusez-moi,
M. le Président. Il y a un amendement proposé...
Le Président (M. Audet): Oui, un instant, c'est
après, M. le ministre.
M. Jolivet: C'est après.
Le Président (M. Audet): Non, non, continuez, cela va.
M. Jolivet: C'est après.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous faites
exprès pour me mêler, n'est-ce pas?
M. Jolivet: Non, non, c'est le député de Vimont qui
voulait aller trop vite.
Le Président (M. Audet): C'est l'ancien président
qui tire vite un peu. Allez-y.
M. Jolivet: On ne cherche pas à vous mêler, soyez
sûr de cela.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À l'article
17: L'article 49 de cette loi est modifié par l'addition à la fin
de l'alinéa suivant: Toutefois, lorsque le ministre estime que la
répartition des bois, selon la qualité, la distribution des
peuplements par classe d'âge ou le volume à attribuer ne permet
pas de délimiter des unités d'aménagement distinctes, il
peut attribuer sur une même aire forestière, à plusieurs
bénéficiaires, des volumes de bois de même essence
destinés à des utilisations Identiques."
Cet article, M. le Président, modifie les règles
d'attribution des bois et couvre des situations particulières où
la structure de la forêt, le nombre des Intervenants ayant droit à
un contrat d'approvisionnement et d'aménagement forestier et le fait
qu'ils recherchent des mêmes essences pour des utilisations identiques
empêchent que l'on puisse attribuer à chacun un territoire
exclusif tout en respectant la possibilité forestière, sur une
base de rendement soutenu évidemment, parce que c'est l'objectif
principal de la Loi sur les forêts - l'un des deux objectifs principaux.
Ceci est pour permettre à des endroits où il y a plusieurs
intervenants, les aires forestières étant trop petites pour se
permettre de faire des aménagements valables, l'aménagement
collectif de la forêt et permettre également à tout le
monde d'avoir un CAAF pour qu'ils deviennent collectivement responsables de
l'exécution des travaux d'aménagement sur une surface, un
territoire qui est respectable.
Le Président (M. Audet): D'accord II y a aussi des
amendements de proposés à la suite de l'article 17.
M. Jolivet: Avant d'aller plus loin, on va commencer par lire
l'article.
Le Président (M. Audet): D'accord, allez y.
M. Jolivet: Ce que le ministre dit dans sa justification.
L'article 17 modifie les règles d'attribution du bois pour couvrir les
situations particulières ou la structure de la forêt, le nombre
des intervenants ayant droit à un contrat d'approvisionnement et
d'aménagement forestier et le fait qu'ils recherchent des essences pour
des utilisations identiques - ce sont des essences identiques par le fait
même - empêchent que l'on puisse attribuer à chacun un
territoire exclusif tout en respectant la possibilité forestière
en rendement soutenu. (20 h 30)
L'article existant est le suivant: "Lorsque le ministre estime que
l'utilisation optimale des bois le requiert, il peut également attribuer
dans une même aire forestière, à plusieurs
bénéficiaires, des volumes de bois de même essence
destinés à des utilisations différentes." Là vous
ajoutez, en modifiant: Toutefois, lorsque le ministre estime que la
répartition des bois selon la qualité, la distribution des
peuplements par classe d'âge ou le volume à attribuer ne permet
pas de délimiter des unités d'aménagement distinctes, il
peut attribuer sur une même aire forestière à plusieurs
bénéficiaires des volumes de bois, de même essence,
destinés à des utilisations identiques." Cela va se faire
comment? Sur le même territoire vous allez donner le même bols
à des gens différents pour les mêmes utilisations?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, M. le
Président. Ce sera une addition. On va additionner les volumes
attribués à chacun des bénéficiaires, à tout
le monde, et collectivement, ils vont devenir responsables.
M. Jolivet: De tout l'ensemble?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui Ils vont
devenir responsables de l'aménagement des forêts pour atteindre le
rendement soutenu collectivement, parce qu'autrement, vous savez
qu'aménager une petite superficie forestière sur une base de
rendement soutenu, c'est une impossibilité. Tout le monde n'aurait rien
à faire pendant un certain temps. SI vous avez la grandeur de votre
jardin à aménager en forêt, vous allez attendre longtemps
avant de faire une rotation et de pouvoir en vivre, tandis que dans les
Appalaches, où il y a neuf ou dix propriétaires de scieries qui
ont obtenu, avec les années, des bois en provenance des
opérations forestières de la Coopérative de gestion
forestière des Appalaches et de REXFOR, ces gens-là avec les
années ont obtenu des droits acquis et, en les rassemblant, on peut
aménager le territoire de façon collective.
M. Jolivet: J'ai un problème, parce que vous m'avez dit
qu'il y a des gens qui ont des droits acquis. J'avais compris que par
l'arrivée de la loi, les gens voyaient disparaître tous les
contrats d'approvisionnement qu'ils avaient, toutes les places où il y
avait des concessions, que tout cela tombait et qu'on faisait une nouvelle
étude de tout l'ensemble puis on redistribuait le bois usine par usine.
Sur un contrat de 25 ans qui comprend le pin blanc, l'épinette et le
sapin, renouvelable tous les cinq ans, avec vérification tous les ans.
Ce principe-là veut qu'on dise à quelqu'un: Tu as un territoire,
un jardin à toi. Tu dois t'organiser pour qu'il produise et que dans X
années tu reviennes et qu'il y ait toujours du bois en continuité
et à perpétuité. Cela, c'est un rendement soutenu.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour autant que le
territoire est assez grand pour être aménagé.
M. Jolivet: Mais vous parle/ de droits acquis. Vous êtes en
train de vous enferrer dans une négociation où des gens ont des
droits acquis. Vous leur dites: Vous avez des droits acquis, on va vous donner
tel territoire. Or, il arrive qu'un autre a le même. C'est quoi
ça? Qu'entendez-vous par cela?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président Le Président (M. Audet): M. le ministre
M. Côté (Rivière-du-Loup): On dit: les
détenteurs d'usine de transformation qui avaient un contrat
d'approvisionnement. C'est cela, les droits acquis; ces gens avaient un contrat
d'approvisionnement ou une concession. Ils sont admissibles et on doit leur
donner un contrat en remplacement de la concession ou du contrat
d'approvisionnement. Ceux qui ont une usine de transformation, on doit leur
donner un permis d'intervention ou un contrat d'aménagement et
d'approvisionnement sur 25 ans.
M. Jolivet: Je comprends cela. Toute personne...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce sont ces droits
là.
M. Jolivet: ...qui, au moment de la loi, avait des contrats
d'approvisionnement...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce sont
ceux-là.
M. Jolivet: ...qui avait des concessions forestières,
cette personne-là a un droit acquis d'avoir un contrat
d'approvisionnement et d'aménagement forestier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On dit la
même chose.
M. Jolivet: Pas nécessairement sur le même
territoire qu'elle avait avant, mais on doit lui garantir un principe
d'équité.
M. Côté (Rivière-du-Loup): De
préférence sur le même territoire qu'elle avait avant. On
se réfère à la Loi sur les territoires historiques dansn
le cas de cette personne-là, de façon à ne pas tout
chambarder.
M. Jolivet: Je comprends cela.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II ne faut pas
faire exprès pour créer des problèmes.
M. Jolivet: Une fois que l'on sait cela, que vient ajouter
l'amendement que vous proposez à l'article 49 du projet de loi 84 qui
est déjà existant? Qu'est-ce qu'il vient dire de plus?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si vous lisez
attentivement l'article 49, on dit qu'on peut donner des volumes de bois de
même essence destinés à des utilisations
différentes. Dans l'amendement, on mentionne, M. le député
de Laviolette, sauf distraction...
M. Jolivet: Je vous écoute.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...les volumes de
bois de même essence destinés à des utilisations
identiques. C'est là qu'est la principale différence. Dans les
Appalaches en particulier, il y a une dizaine d'intervenants et on ne pouvait
pas diviser le territoire en dix pour l'aménager de façon
indépendante l'une de l'autre. Cela nous permet de regrouper tout ce
monde-là de façon à aménager la forêt d'une
façon scientifique.
M. Jolivet: Qu'est-ce que vous entendez par scientifique?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Suivant les
règles de l'art.
M. Jolivet: On dit que dans l'article actuel, le ministre, peut
attribuer dans une même aire forestière à plusieurs
bénéficiaires des volumes de bois de même essence
destinés à des utilisations différentes. Là, vous
venez ajouter: Toutefois lorsque le ministre estime que la répartition
des bois selon la qualité, la distribution des peuplements par classe
d'âge ou le volume à attribuer ne permet pas de délimiter
des unités d'aménagement distinctes, il peut attribuer sur une
même aire forestière, à plusieurs
bénéficiaires, des volumes de bois de même essence
destinés à des utilisations identiques", scieur-scieur,
déroulage-déroulage, pâte-pâte, tandis que dans
l'autre cas, vous aviez sur un territoire donné plusieurs utilisations.
Il pouvait y avoir du bois que vous allez chercher pour sciage, du bois pour
déroulage, du bois pour les pâtes, du bois pour les panneaux
agglomérés, bois de chauffage, etc., peu importent lesquels,
érablières et autres.
Même dans le cas où il y aurait des utilisations identiques
pour des essences identiques, vous pourriez par cet amendement-là faire
une attribution à ces gens-là sachant que votre problème
est le suivant. Si vous donniez des aires d'aménagement toutes petites,
il y aurait des risques de difficulté financière ou autre pour
remettre en production le territoire et, par conséquent, on va permettre
à ce moment-là non seulement l'utilisation de bois à des
utilisations différentes, mais des bois identiques à des
utilisations identiques. À ce moment-là, ce que l'on va
prévoir par d'autres articles fort probablement, ils sont
déjà prévus dans la loi, mais peut-être d'autres que
vous allez amender, vous allez dire. Dans ce cas-là, vous allez vous
organiser pour donner entre les mains d'un seul, possiblement par
négociations entre vous, l'aménagement de la forêt par la
récolte, puis les
prévisions acceptables pour le ministère de remise en
production du territoire.
Donc, ce que vous souhaitez dans le fond, c'est que même s'il y a
plusieurs utilisateurs du même bois ou du bois différent pour des
utilisations distinctes ou semblables, qu'il n'y ait pas trop de monde sur le
territoire, en fait, que ce soit une personne qui en fasse soit par une
coopérative, soit par une jonction de l'ensemble des industries qui sont
sur le territoire, une sorte d'unité d'aménagement de la
forêt pour récolter le bois, le planter si nécessaire ou
faire des coupes ou des travaux sylvicoles en conséquence.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela. On
leur demande, M. le député, de s'entendre lors de la
rédaction du plan annuel, du plan quinquennal et du plan
général.
M. Jolivet: Actuellement, avec les CAAF que vous avez
signés, avez-vous des problèmes? C'est pour cela que vous voulez
le régler par cet amendement-là. Vous avez vu à l'usage de
vos négociations avec les entreprises, usine par usine, les
problèmes que vous êtes en train de régler. Autrement dit,
est-ce que vous nous dites que cela vous aiderait, comme ministre, à
faire une répartition plus équitable du bois aux utilisateurs
actuels qui ont des droits acquis, comme vous le disiez tout à
l'heure?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, si vous le
voyez de cette façon-là, mais ce n'est pas exactement cela.
Actuellement, on demande à ces gens-là de s'entendre pour
rédiger les plans. On leur demandera de nous désigner quelqu'un
de responsable, un interlocuteur à qui on pourra s'adresser, qui va
prendre la responsabilité de tous les bénéficiaires. On ne
veut pas dégager la responsabilité de chacun des
bénéficiaires, mais il faudrait d'abord s'entendre et faire en
sorte d'avoir quelque chose d'ordonné en forêt pour éviter
la pagaille et les affrontements.
M. Jolivet: Votre but est d'avoir un seul intervenant
plutôt que 45 sur le même territoire, de sorte que, finalement, eux
auront l'obligation de remplir les dispositions du contrat d'aménagement
à ce moment-là...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça,
pour la collectivité.
M. Jolivet: Pour la collectivité. D'accord, M. le
Président, adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 17 est adopté.
On a un ajout, l'article 17.1 et l'article 17.2.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le premier
alinéa de l'article 51 est modifié par l'insertion, à la
fin, de ce qui suit: "Ce plan doit être approuvé par un
Ingénieur forestier". Cet amendement vise évidemment à
confirmer le plan légal d'une situation de fait.
M. Jolivet: Après l'article qu'on a vu tout à
l'heure, qui a répondu au lobby des grosses compagnies
forestières, voilà que le ministre subit le lobby de ses
collègues ingénieurs forestiers, il insère dans la loi un
petit mot bien simple, dans le fond: "Ce plan doit être approuvé
par un ingénieur forestier. Vous ne trouvez pas ça un peu gros,
M. le ministre? Pourquoi, dans ce cas, avoir...
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, ce n'est pas gros parce qu'on le mentionne. Lorsqu'il s'agit
des producteurs forestiers pour la confection d'un plan simple de gestion, il
doit être rédigé par un ingénieur forestier. Je ne
vois pas pourquoi un plan beaucoup plus important en raison de son ampleur, le
plan annuel d'intervention, le plan quinquennal ou le plan
général ne serait pas également approuvé par un
ingénieur forestier, alors que dans la loi actuelle, le plan simple de
gestion pour un producteur forestier doit être signé et
approuvé par un ingénieur forestier.
M. Jolivet: Oui, mais dans le projet de loi, à l'article
28, vous avez la même chose...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est en
conformité avec la Loi sur les ingénieurs forestiers.
M. Jolivet: Je sais, mais...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une
concordance, si vous voulez.
M. Maltais: M. le Président, est-ce que je pourrais poser
une question au ministre?
M. Jolivet: M. le Président, je n'ai pas terminé
mon argumentation.
Le Président (M. Audet): Attendez un instant.
M. Jolivet: À l'article 28 du projet de loi, vous avez la
même chose qu'à l'article 70 de la loi actuelle. Vous faites un
amendement et vous dites "rapport approuvé par un ingénieur
forestier". Vous avez la même chose à l'article 34, quand vous
dites, à l'article 89.1, qui est inséré après
l'article 89 existant, toujours "selon la teneur que détermine le
gouvernement par voie réglementaire, un état de l'avancement des
travaux sylvicoles approuvé par un ingénieur forestier". A
plusieurs occasions, vous avez la même chose qui va surgir tout à
l'heure quand vous allez nous apporter l'amendement 21.1 à l'article 57,
vous dites encore "approuvé par un ingénieur forestier".
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pas de
problème.
M. Jolivet: Vous ne voyez pas de problème, vous n'avez
pas...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est en
conformité avec la Loi sur les ingénieurs forestiers. Pourquoi ne
pas le dire, si c'est ça?
M. Jolivet: Parce que dans le moment, c'est la loi...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est comme
quelqu'un... Excusez.
M. Jolivet: Est-ce que dans toutes les lois, on est obligé
de marquer "approuvé par un comptable agréé",
"approuvé par un médecin agréé", je ne sais
pas?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien
sûr.
M. Jolivet: Bien non.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien sûr
M. Jolivet: S'ils ont leur loi, pourquoi ne pas le mettre dans
les lois particulières?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Des états
financiers...
M. Jolivet: M. le Président, je demanderais à mon
collègue de Saint-Maurice, qui est en grande conversation, de parler un
peu moins fort.
Le Président (M. Audet): M. le député de La
Peltrie.
M. Cannon: C'est une stratégie tout à fait
déloyale de la part du député de Laviolette, chaque fois
qu'il entend une parole prononcée par un autre député qui
s'informe sur le projet de loi auprès d'un de ses collègues: Le
monsieur est en train de me déranger. Je prierais le
député, évidemment, d'attendre la réponse du
ministre.
Le Président (M. Audet): D'accord. Merci, M. le
député de La Peltrie. Messieurs les membres de la commission, je
vous demanderais d'ôtro très attentifs aux propos des membres de
la commission de part et d'autre. M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: M. le Président, je n'ai aucune objection que
le député de Saint-Maurice s'informe de quoi que ce soit, mais
qu'il le fasse silencieusement pendant que je parle. C'est moi qui ai le droit
de parole.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le
député.
Une voix: Comment voulez-vous, mon cher collègue, que
ça puisse se faire alors qu'il tente de s'informer...
Le Président (M. Audet): À l'ordre!
Une voix: Évidemment, il pose une question à haute
voix, c'est assez difficile de le faire en silence.
Le Président (M. Audet): À l'ordre, s'il vous
plaît! Le député de Saguenay avait demandé la parole
tantôt. M. le député de Saguenay, vous avez la parole. (20
h 45)
M. Maltais: C'est une question, je pense,
d'éclaircissement pour mon collègue de Laviolette, et il en
conviendra. Je pense que tous les plans d'aménagement, par la loi 150,
doivent être soumis par des ingénieurs forestiers et aussi, si je
me réfère à l'ancienne loi qui régissait la
forêt, tous les parterres de coupe - et vous avez été
ministre, M. le député de Laviolette, à ce
moment-là - doivent être planifiés.
Une voix: Si peu longtemps.
M. Jolivet: , Assez pour donner une scierie chez nous, par
exemple.
Le Président (M. Audet): À l'ordre, s'il vous
plaît'
M. Maltais: Je pense que je parle à l'intention du
député de Laviolette, j'aimerais bien cela qu'il m'écoute
un petit peu.
Une voix: C'est parce qu'il a été
dérangé par votre collègue de...
Le Président (M. Audet): Allez-y, M. le
député de Saguenay, vous avez la parole.
M. Maltais: J'aimerais qu'il m'écoute un petit peu. Je
pense que c'est une question de concordance. Vous savez par expérience,
M. le député de Laviolette, que tous les plans de parterre de
coupe doivent être approuvés ultérieurement, selon
l'ancienne loi, par des ingénieurs forestiers. Moi, en tout cas,
venant d'une région forestière, je n'ai jamais vu un plan de
parterre de coupe, un plan d'aménagement autorisé et signé
professionnellement par un technicien. Je n'ai rien contre les techniciens,
loin de là, mais il est des us et coutumes au Québec que la
profession, le professionnalisme certifie la légalité que le tout
a été fait conformément à la loi, autant avec les
médecins, même s'ils ne sont pas spécialistes. On parle de
la CSST, on parle de la loi 42, on ne parle pas d'un médecin
spécialiste, on parle d'un médecin qui a un diplôme
conformément à la loi sur les médecins au Québec,
de la corporation des...
Une voix: II est reconnu par l'ordre.
M. Maltais: Je pense que ce qui est inscrit dans la loi vient
certifier aussi ce qui pourrait porter à toute ambiguïté
parce qu'on a au Québec, à mon avis, de gros producteurs, on a
des gros contrats d'aménagement et on en a de petits aussi, de
très petits. Je vais vous citer l'exemple d'artistes qui doivent se
procurer des sommes de bois au Québec pour faire leurs sculptures. Cela
arrive dans mon comté, cela arrive peut-être dans le vôtre,
cela arrive ailleurs. Si on n'accepte pas une règle
générale, on pourra se retrouver au ministère des
Forêts avec toute sorte de gens qui pourront approuver des plans
d'amônagomont Lorsqu'on parte d'un plan d'aménagement, on veut
limiter les Intervenants mais on veut les limiter d'une façon
légale aussi. Et cela, je pense que c'est primordial si on regarde les
années à venir. Je ne veux pas vous faire la leçon, loin
de là, parce que vous avez plus d'expérience que moi, mais moi,
j'ai l'expérience dans le champ, la pratique, et je pense que ce qui est
intéressant là-dedans, c'est que tout doit être fait en
conformité avec la loi.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: M. le Président, le député de
Saguenay m'enlève les mots de la bouche parce que, dans le fond, il est
en train de me donner toute l'argumentation nécessaire pour dire
pourquoi il faut éviter parfois de tout inscrire. Pourquoi? Parce que la
Loi sur les Ingénieurs forestiers indique leurs responsabilités.
La Loi sur les comptables agréés indique toutes leurs
responsabilités. La loi sur les infirmières Indique toutes leurs
responsabilités. La loi sur les médecins Indique toutes leurs
responsabilités. C'est ce qu'on appelle l'Ordre des professions. Au
moment où on dit cela, quand on regarde le projet de loi tel qu'il est,
si par hasard, dans un secteur donné, on n'inscrivait pas "être
approuvé par un ingénieur forestier" cela serait possiblement
l'objet de contestation devant les tribunaux. Cependant, si on se fie à
la Loi sur les ingénieurs forestiers, à ce moment-là, on a
comme on l'avait dans le passé, sans nécessairement l'inscrire
dans la loi, cette obligation. Le danger que je veux signaler au ministre,
c'est qu'à force de l'écrire, si on en vient à
l'Intérieur de la loi à oublier une partie où cela doit
être approuvé par l'ingénieur forestier et que quelqu'un le
fait, il pourra contester légalement que cela devait être fait par
un ingénieur forestier parce que ce n'est pas inscrit dans la loi.
Vous savez, le principe de trop fort, casse pas, il arrive à un
certain moment donné que l'élastique à force d'être
étiré se casse. Là, le problème qu'on a, c'est
qu'ici on ajoute "être approuvé par un ingénieur
forestier". Je comprends le désir du ministre, qui est ingénieur
forestier, de faire bien paraître sa profession, mais il n'a pas besoin
de l'inscrire dans sa loi, il peut l'avoir à l'intérieur de la
loi qui constitue l'Ordre des Ingénieurs forestiers. La même chose
que vous avez, et le député de Saguenay le disait comme tel avec
une erreur, la Loi sur les terres et forêts, je n'en connais pas de Loi
sur les terres et forêts et II n'y a pas de ministère de terres et
forêts, parce qu'il partait du ministère des forêts II
n'existe pas de ministère des forêts, vous le savez très
bien. Le ministre n'est que délégué d'un pouvoir qui
appartient au ministre de l'Énergie et des Ressources, donc il n'est pas
ministre des forêts, il est ministre délégué aux
Forêts.
La Président (M. Audet): Pour l'Instant.
M. Jolivet: Pour l'instant, mais actuellement, la loi est
là. La loi est là et vous avez beau me dire cela, la seule chose
que je vous dis c'est que nous avons devant nous un projet de loi qui parle de
la Loi modifiant la Loi sur les forêts et vous allez nous amener un
amendement à la fin "et autres dispositions législatives" pour
combler la partie des mines mais tout simplement pour vous dire pourquoi
Inclure cela: "être approuvé par un ingénieur
forestier1?
Je comprends très bien, quand on est dans des
particularités en ce qui concerne les plans simples de gestion. Cela, je
le comprends très bien parce que ce sont des obligations que le ministre
va donner à des privés pour agir, pour avoir des droits en vertu
de plans approuvés. Mais, dans l'ensemble de la Loi sur les forêts
ce n'est pas nécessaire, je ne vois pas l'utilité de
l'Inscrire.
Le danger, je vous le répète, c'est d'en arriver
finalement à un oubli dans la loi et là, il faudra avoir un autre
amendement à la loi, à un moment donné, pour le corriger,
mais pendant ce temps-là, il pourrait y avoir des actes illégaux
jugés légaux parce que le jugement que le juge rendra aura eu
pour effet de dire: Écoutez, vous ne l'avez pas inscrit dans la loi. Si
vous ne l'avez pas inscrit dans la loi, je n'ai pas d'obligation.
Alors, moi, je pense que la loi qui constitue l'Ordre des
ingénieurs forestiers est bien plus forte que la loi qui est
particulière, ici. Est-ce que vous avez inscrit la même chose dans
la Loi sur les mines, "un plan approuvé par un ingénieur minier"?
Est-ce que vous avez, dans les histoires des affaires municipales, un papier
sur lequel est indiqué "approuvé par un ingénieur civil"?
Vous n'avez pas ça. Le danger de l'inscrire actuellement... C'est
pourquoi j'ai demandé: Est-ce que vous ne trouvez pas que c'est trop
gros? C'est ça le danger.
Le ministre n'a qu'à utiliser la loi qui les oblige à agir
de même, la loi constitutive, et non pas la loi particulière.
C'est mon opinion. Le ministre pourra me dire autre chose, mais, moi, je pense
que c'est le danger qui nous guette si on accepte cela.
Le Président (M. Audet): M. le ministre, avez-vous des
choses à ajouter là-dessus?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pas tellement,
sauf que je voudrais redire qu'on veut s'assurer que personne n'ait de surprise
dans tout ça parce que, vous savez, en forêt comme dans d'autre
profession ou dans d'autre domaine, des fois des personnes s'Improvisent
professionnels, s'inventent professionnels. On voudrait que personne n'ait de
surprise. C'est pourquoi, lorsqu'il s'agit de rédiger des plans, plans
annuels d'aménagement forestier - le député de Laviolette
a raison quand il dit que c'est réservé à
l'ingénieur forestier - les personnes qui s'improvisent et qui se
vendent bien, qui veulent jouer ce rôle... On ne voudrait pas que les
bénéficiaires de contrat aient des surprises à savoir
qu'on a fait rédiger un plan par quelqu'un qui n'est pas
ingénieur forestier et qu'il soit refusé au ministère par
la suite. C'est seulement une précaution.
J'abonde un peu dans le sens du député de Laviolette, sauf
que je pense que c'est Important qu'on le mentionne pour des cas très
importants, qui coûtent beaucoup d'efforts, parce que préparer un
plan de 25 ans, un plan général et un plan quinquennal, c'est
beaucoup d'efforts et si après on le refuse parce que ça n'a pas
été rédigé en conformité avec la loi
constitutive de l'Ordre des ingénieurs forestiers, bien le gars aura une
surprise. Et, dans ces cas principaux, je pense qu'on doit laisser l'amendement
proposé.
C'est arrivé, vous savez, que des industriels, qui ont fait
rédiger des plans par des personnes qui n'étaient pas
ingénieurs forestiers, ont eu des problèmes. On veut s'assurer
que l'aménagement sera fait sur une base rigoureuse, sur une base
scientifique ou suivant les règles de l'art, comme je l'ai
mentionné tout à l'heure.
M. Jolivet: M. le Président, il y a ce qu'on appelle le
Collège des médecins et ça n'empêche pas qu'on
trouve des gens qui, même s'ils n'ont aucune diplôme de
médecin, guérissent le monde. Le problème n'est pas
là. C'est évident que ça peut arriver. Il est
évident qu'il peut arriver qu'une compagnie de scieurs, une scierie, ou
une compagnie de pâtes et papiers engage quelqu'un qui leur a dit qu'il
avait un diplôme, et c'est à elles de le vérifier. Il me
semble que ce n'est pas difficile d'appeler pour voir s'il a été
Inscrit: on demande son diplôme, on demande ses références,
on vérifie. J'ai vu quelqu'un l'autre jour qui m'a dit qu'il avait un
diplôme de secondaire V. J'ai vérifié et ce n'était
même pas vrai, il l'avait falsifié. Cela existe, ça. Il n'y
a personne qui peut empêcher ça. Ce n'est pas parce qu'il va
marquer dans la loi que ça doit être approuvé par un
ingénieur forestier qu'il va nécessairement être
Ingénieur forestier. Le ministre n'Invente rien, il n'a pas
inventé le bouton à quatre trous.
Je veux juste vous dire qu'en l'insérant Ici, le danger... Si on
utilisait la loi constitutive, ça serait correct. Cela veut dire que
dans toutes les lois du Québec, actuellement, qui ont l'obligation
d'utiliser un ingénieur civil, un Ingénieur pour faire des plans
et devis dans les réseaux d'aqueduc et d'égout... Je l'ai vu,
moi, dans mon propre comté, dans le cas d'aqueduc et d'égout, le
gars n'était même pas ingénieur civil et l'on s'est
retrouvé avec un réseau qui montait plutôt que de
descendre. Cela a existé, ça, en 1976, et il a fallu recommencer
le réseau. Je ne vous conterai pas toute la romance qui est là,
mais ça a existé. Cela n'a pas de bon sens.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, si ça avait été indiqué...
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...vous auriez
peut-être évité ce problème-là.
M. Jolivet: Non, je ne le pense pas.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Alors
qu'aujourd'hui, dans les contrats du ministère des Approvisionnements et
Services, quand cela concerne des travaux d'égout et d'aqueduc, quand
cela concerne ces travaux, on mentionne que c'est un ingénieur civil, un
ingénieur qualifié. On le mentionne, même si la...
M. Jolivet: M. le ministre, ce n'est pas parce qu'on le
mentionne...
M. Côté (Rivière-du-Loup): On évite
des surprises. La surprise que vous avez eue, vous l'auriez peut-être
évitée, et cela ne coûte pas cher de prévenir ces
désappointements.
M. Jolivet: Bien oui. Le problème qu'on avait, à
l'époque, c'était le petit "patroneux" du bout, du parti, qui
faisait ça. Non, non, ce ne sont pas des farces, je vous le conterait
facilement, mais je ne le dis pas sur les ondes. Tout simplement pour dire que
ce n'est pas parce que vous allez l'inscrire que, nécessairement, la
personne sera ce que vous dites. Si la compagnie, le scieur ou la compagnie
papetière, décide d'engager un ingénieur forestier, elle
devrait d'abord vérifier s'il l'est vraiment. Quand un hôpital
engage un médecin, dans son contrat, il vérifie au Collège
des médecins s'il l'est ou s'il ne l'est pas. Même, malgré
tout ça, on se fait passer des sapins, des fois, dans l'histoire de la
vie humaine.
En tout cas, je vais vous dire, M. le Président, Je ne comprends
pas pourquoi le ministre vient Installer ça, ce n'était pas
nécessaire, c'était déjà assez clair, par la loi
constitutive, plutôt que de le laisser de même, c'est le danger qui
pourrait arriver si, en cours de route, on avait oublié un article qui
devait le prévoir. Je sais très bien le travail
méticuleux
que font vos gens du contentieux mais, des fois, une erreur humaine,
c'est une erreur humaine.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'on peut dire, à
ce stade-ci, que l'article 17.1 est adopté?
M. Jolivet: Sur division.
Le Président (M. Audet): L'article 17.2 est aussi un
ajout. On dit: Le premier alinéa de l'article 52 est modifié par
l'insertion, à la fin, de ce qui suit: "approuvé par un
ingénieur forestier".
C'est un peu la même chose, M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Avant d'aller plus loin, c'est le plan...
M. Côté (Rivière-du-Loup): II s'agit du plan
quinquennal, M. le Président.
M. Jolivet: ...quinquennal. Tout à l'heure, est-ce que
c'était l'article 51?
Le Président (M. Audet): Oui, il s'agit maintenant de
l'article 52. Est-ce que c'est adopté? Qui ne dit mot consent, alors
est-ce que je peux en conclure que c'est adopté?
M. Jolivet: Non.
Le Président (M. Audet): Non. M. le ministre, voulez-vous
nous faire quelques commentaires là-dessus?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien, on a fait le
débat, c'est la même argumentation que tout à l'heure.
M. Jolivet: J'ai toujours la même réticence, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): Sur division? M. Jolivet:
Sur division.
Le Président (M. Audet): L'article 17.2 est adopté
sur division. L'article 18.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Àl'article 18, on dit: "L'article 53 de cette loi est modifié: 1°
par le remplacement, dans la deuxième ligne du premier alinéa,
des mots "et aux époques", par les mots ", aux époques et selon
la teneur"; 2° par le remplacement, dans la deuxième ligne du
deuxième alinéa, des mots "et à l'époque" par les
mots ", à l'époque et selon la teneur."
Cet article ajoute au pouvoir du gouvernement celui de
réglementer la teneur des informations requises pour une bonne gestion
des plans d'aménagement forestier tels qu'exigés par la loi et
approuvés par un Ingénieur forestier.
Le Président (M. Audet): D'accord. M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Avez-vous bien compris ce que dit le ministre, M. le
Président? Il a dit: Cet article ajoute au pouvoir du gouvernement. En
fait, il aurait dû dire: Au pouvoir du ministre parce que c'est lui qui
aura à contrôler ça. "Celui de réglementer", encore
une fois, M. le Président, quand on arrivera à l'article 172
amendé, quelque chose... Est-ce l'article 54 ou 55 qui amende cet
article, je ne me souviens pas? C'est l'article 55. On ajoute encore au pouvoir
du ministre de réglementer. Le ministre dira: Écoutez, M. le
député, vous charriez, c'est quoi? C'est Juste la teneur des
informations requises pour une bonne gestion des plans, les rapports
d'aménagement forestier requis, exigés en vertu de la loi. Mais
en réalité, ce sont quand même des pouvoirs, le ministre le
dit lui-même, il ne s'en gêne même pas. Il l'a dit, c'est par
voie réglementaire, en plus. Le ministre fait partie d'un gouvernement
qui a dit qu'il légiférerait de moins en moins par
règlement, qu'il... Oui, moins et mieux; moins, ce n'est pas vrai, et
mieux, ce n'est pas sûr. C'est vrai, M. le ministre, on a un projet de
loi de 68 articles avec à peu près 30 amendements, plus ceux
qu'on vous apportera en cours de route, comme ceux qu'on vous a apportés
hier. (21 heures)
M. le Président, le texte qui était là était
correct, je ne vois pas en quoi le ministre, quand iI dit de remplacer, dans la
deuxième ligne, les mots "et aux époques", par les mots "aux
époques et selon la teneur que détermine", qu'est-ce que cela
change de plus. On dit: Le bénéficiaire doit fournir son plan
général et son plan quinquennal au ministre dans la forme et aux
époques, et là, on dit. dans la forme, aux époques et
selon la teneur que détermine le gouvernement par voie
réglementaire. On fait la même chose, bien entendu, par
concordance, dans le deuxième alinéa de cet article.
M. le Président, on pourrait faire une longue argumentation, je
vous le dis d'avance, notre argumentation est toujours la même dans ce
secteur, on dit: Le gouvernement a un langage avant les élections, il en
a un autre après, et c'est là qu'on arrive aux surprises qu'il
nous apporte encore ce soir. Alors, sur division.
Le Président (M. Audet): L'article 18 est adopté
sur division. L'article 19.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, l'article 54 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans les première et deuxième lignes, des mots "et
à l'époque déterminées" par les mots "à
l'époque et selon la teneur que détermine". SI on revient sur
l'autre article, quand on parle de forme, ça ne veut pas dire
grand-chose, c'est la grandeur du papier, ça peut être des
feuilles rondes, rectangulaires, carrées, tandis que la teneur, c'est le
contenu. C'est important qu'on précise le contenu, ce que les rapports
doivent contenir. C'est pour ça qu'on l'a ajouté, pour avoir un
contenu qui se ressemble un peu partout, pour tous les industriels, tous les
bénéficiaires de contrat. La forme, c'est mineur.
Le Président (M. Audet): D'accord. M. le
député de Laviolette, des commentaires?
M. Jolivet: Dans l'avant-projet de loi que j'ai entre les mains,
savez-vous ce que le ministre donne comme justification pour l'article 24? Voir
justification à l'article 23. Donc, je vais apporter la même
argumentation: il réglemente davantage et il donne des pouvoirs
additionnels. Donc, encore une fois, par concordance, aussi bien pour cet
article que pour l'autre, sur division.
Le Président (M. Audet): Adopté sur division.
À la demande du ministre, on va suspendre l'article 20 et l'article 21
pour passer à l'article 22.
M. Jolivet: Je n'ai pas entendu parler qu'il voulait suspendre.
Est-ce qu'il a décidé de suspendre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 20, oui,
parce que...
M. Jolivet: Vous avez dit que vous aviez un amendement à
l'article 20...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, il n'est pas
rédigé encore, on vous a proposé...
M. Jolivet: On ne l'aura pas ce soir? M. Côté
(Rivière-du-Loup): Non. M. Jolivet: On ne pourra pas finir ce
soir? M. Côté (Rivière-du-Loup): Non.
M. Jolivet: C'est un amendemont majeur, M. le ministre, qu'il
faut apporter pour les coopératives.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est vrai que
c'est important, c'est pour ça qu'on veut prendre le temps de le faire
correctement et d'en discuter avec les avocats...
M. Jolivet: Si on n'adopte pas le projet de loi avant le 21
décembre, ce sera de votre faute.
Le Président (M. Audet): Alors je comprends, M. le
ministre, qu'on devra revenir entre Noël et le Jour de l'an.
M. Jolivet: Alors, il faut suspendre les articles 20 et 21 et,
par le fait même, l'article 21.1, l'amendement.
Le Président (M. Audet): C'est ça. On est rendus
à l'article...
M. Jolivet: ...l'article 21.1, M. le Président, avec le
texte que j'ai, ce sera juste de la concordance.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui,
approuvé par un ingénieur forestier, on peut le passer.
M. Jolivet: On y reviendra plus tard.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On y reviendra
plus tard?
M. Jolivet: On fera la discussion plus tard.
Le Président (M. Audet): On est à l'article 22.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 22:
L'article 58 de cette loi est modifié par le remplacement, dans la
deuxième ligne, des mots "et à l'époque" par les mots
"à l'époque et selon la teneur".
Le Président (M. Audet): C'est la même chose qu'aux
articles précédents.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est la
même argumentation.
Le Président (M. Audet): Est-ce que c'est
adopté?
M. Jolivet: Juste une minute parce qu'il faut que je fasse le
lien avec l'avant-projet de loi que j'ai entre les mains.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II travaille en
double.
M. Jolivet: Oui, il faut que je surveille si je suis rendu au bon
article. Ah, vous voyez, j'ai bien fait, l'article 22, dans le projet de loi
que j'avais avant, c'était 26. C'est marqué: Voir justification
à l'article 23. Donc, même réponse.
Le Président (M. Audet): Adopté sur division.
Article 23?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 58, de l'article
suivant: "58.1 Le ministre rend accessible au public, pour information, pendant
une période de 30 jours, le plan général et le plan
quinquennal avant leur approbation." Ceci afin de permettre à la
population de s'enquérir des activités d'aménagement qui
sont planifiées par les
bénéficiaires de contrat d'aménagement forestier
dans chacune des régions du Québec.
Le Président (M. Audet): Des commentaires, M. le
député de Laviolette?
M. Jolivet: J'ai un problème. Je veux juste m'assurer...
On a un amendement à l'article 23. celui dont on vient de parler, est-ce
que c'est celui qui dit: "Le texte anglais de l'article 23 est modifié
par l'insertion, à la fin, des mots "prior to their approval"?
Le Président (M. Audet): C'est ce que j'ai ici, oui.
M. Jolivet: J'ai un problème, j'en al deux.
J'ai l'article 23 qui est la loi actuelle, le projet de loi, et j'avais
l'article 23 qui était le texte anglais. Lequel des deux passez- vous en
premier?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est l'article 23
en français.
M. Jolivet: D'accord. Vous dites: "Le ministre rend accessible au
public, pour information, pendant une période de 30 jours, le plan
général et le plan quinquennal avant leur approbation." C'est
cela? J'aurais une question, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Allez-y.
M. Jolivet: J'aimerais savoir si le ministre serait
disposé à faire un amendement ici qui aurait pour effet de
remplacer le chiffre 30 par le chiffre 45. Le ministre nous parle depuis tout
à l'heure de nous rendre conformes à d'autres lois. Il parlait
tout à l'heure des ingénieurs forestiers. J'ai un petit
problème que j'expliquerai tout à l'heure sur la question des
ingénieurs forestiers. La loi sur l'environnement, quand on fait l'envoi
dans le public pour information, pour consultation, c'est 45 jours. On vient
d'amender la Loi sur la qualité de l'environnement, c'est encore 45
jours. Pourquoi ne rendrait-on pas équivalent parce que lorsqu'on a...
L'ensemble des étapes qu'on demande à peu près à
tout le monde, c'est 45 jours. Pourquoi ne pas inscrire 45 jours plutôt
que 30 jours? Quelle est la raison qui vous incite, pour information... On dit:
"Le ministre rend accessible au public, pour information". Dans la
justification que donne le ministre, il dit: Cet article vise à assurer
la diffusion de l'information relative aux activités
d'aménagement forestier planifiées par les industriels dans
chaque région du Québec, cela pour le bénéfice de
la population et afin d'assurer la transparence de la gestion de la
forêt. Donc, dans toutes les lois actuelles, on parle de 45 jours. On
dit: On envoie en prépublication 45 jours. En fait, le chiffre 45 est
devenu un peu le modèle qu'on a partout. Alors, peut-être que des
gens, voyant que quelque chose est envoyé pour Information, vont dire:
La majorité, la presque totalité actuellement, c'est 45 jours.
Alors, le ministre accepterait-il de faire un amendement et de mettre 45 au
lieu de 30 jours.
Le Président (M. Audet): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, on a trois mois pour approuver des plans qui nous sont
soumis. Lorsqu'ils sont mis à la disposition de la population pendant 30
jours, il nous reste deux mois pour les examiner ensuite. Non, j'abonderais
dans le sens du député de Laviolette, 45 jours pour les examiner,
cela ne nous empêche pas de les examiner un peu s'il y a un double pour
le faire. J'abonderais dans ce sens-là et si cela vous convient, M. le
Président, j'accepterais l'amendement de 45 jours.
M. Jolivet: D'accord. Donc, l'article 23 serait amendé en
changeant le chiffre 30...
Le Président (M. Hétu): Par 45.
M. Jolivet: ...par le chiffre 45. Le Président (M.
Hétu): Par 45.
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Hétu): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Jolivet: Adopté.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Adopté.
Le Président (M. Hétu): J'appelle l'article... Il y
a un amendement. Un instant!
M. Jolivet: ...que...
Le Président (M. Hétu): Est-ce que l'article 23,58
1, tel qu'amendé est adopté?
M. Jolivet: L'article 23 amendé, oui. On y revient en
anglais.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On arrive en
anglais. Le texte en anglais, M. le Président, de l'article 23 est
modifié par l'insertion, à la fin, des mots "prior to their
approval". C'est un amendement qui vise à remédier à un
oubli et assurer la concordance avec le texte français.
M. Jolivet: C'est là que ma question arrive parce que
là, il va y avoir une concordance qui va se faire avec le 45
automatiquement. Le 45 qu'on a adopté ici, va s'adopter en anglais. Tout
à l'heure, on a adopté "approuvé par un ingénieur
forestier". Est-ce que cela va être aussi la même chose dans le
texte anglais?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien oui.
M. Jolivet: Tout cela, tous les amendements qu'on adopte
actuellement vont être faits en concordance?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Tandis que celui-là, c'est pour cela que j'ai
dit que c'était différent, pourquoi venez-vous installer
celui-là parce que par rapport au texte qui était... En vertu de
la loi 101, les textes originaux qui sont considérés comme
étant les textes légaux, c'est le texte français.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Ce que vous êtes en train de me dire, c'est
qu'en faisant la transcription du texte français en anglais, une erreur
s'est produite dans le texte. Est-ce que c'est nécessaire - c'est la
question qui me revenait hier - est-ce que c'est obligatoire de faire un
amendement à la loi si ce n'est qu'une erreur administrative de
traduction? Est-ce que l'erreur est plus que cela?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pourquoi?
M. Jolivet: Cela veut dire que lorsqu'on a eu le texte... Le
texte français, c'est le texte légal. L'autre ne sert... Non, le
texte anglais n'est pas légal. Le texte anglais est signé par le
lieutenant-gouverneur, en deuxième lieu. On va se replacer,
écoutez.
Il y a une loi qui a dû être adoptée à
l'Assemblée nationale parce qu'à l'époque, on s'en
souviendra, seulement le texte français existait en vertu de la loi,
ça a été une décision du parti. Un jugement a
été porté en appel, en tout cas, il a suivi sa
procédure, quand la décision a été rendue, il a
fallu...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Traduire toutes
les lois.
M. Jolivet: II était déjà traduit, sauf que
le problème qu'il y avait, c'est qu'il n'était pas signé
par le lieutenant-gouverneur. Là, vous êtes en train de me dire
que le texte anglais que vous avez entre les mains, quand on va chez le
lieutenant-gouverneur pour la signature des lois adoptées, il signe le
texte français et il signe le texte anglais et les deux deviennent des
textes légaux. Mais celui qui sert sur le plan de
l'interprétation légale, c'est le français, l'anglais
n'est là que pour appoint. C'est bien clair, je suis sûr de
ça. Quand le lieutenant-gouverneur a signé le texte anglais qu'on
avait adopté ici sans le lire, une erreur s'est produite qu'il faut
absolument corriger pour que, lorsqu'il va arriver pour la signature du
lieutenant-gouverneur, on arrive avec un texte anglais qui va permettre la
correction du texte initialement adopté. C'est ça?
Tandis que dans les autres cas, c'est par concordance, et par la
traduction qui viendra ensuite.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela, ça a
été un oubli.
Le Président (M. Audet): L'amendement à l'article
23 du texte anglais est-il adopté? Adopté. Nous en sommes
à l'article 24.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 60 de
cette loi est remplacé par le suivant: "Le contrat comporte
l'engagement...
Le Président (M. Audet): Un instant, M. le ministre.
L'article 23 tel qu'amendé est-il adopté?
Une voix: Oui, oui. C'était fait.
Le Président (M. Audet): C'était fait? Excusez-moi.
D'accord. Allez-y, M. le ministre, l'article 24.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...par le suivant:
"60. Le contrat comporte l'engagement par le bénéficiaire: 1°
de réaliser chaque année et à ses frais, dans
l'unité d'aménagement, les traitements sylvicoles
nécessaires pour atteindre le rendement annuel qui y est prévu,
conformément au plan annuel d'intervention et aux normes d'intervention
forestière prescrites en vertu de l'article 171; 2° d'évaluer
la qualité et la quantité des traitements sylvicoles qu'il a
réalisés."
Ce qui est nouveau, c'est le 2° d'évaluer la qualité
et la quantité des traitements sylvicoles qu'il a
réalisés.
M. Jolivet: Quand vous parlez de l'ensemble de la qualité
des traitements sylvicoles... La quantité, on peut savoir qu'il y a tant
d'hectares travaillés. On sait ce qui a été fait. La
qualité, si on parle de nettoyage souterrain, de scarification, de
plantation, reboisement et autres, cela va mieux.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le
succès...
M. Jolivet: Cela veut dire que votre qualité est
basée sur des normes établies disant 80 %, 90 %, 95 % sur un
terrain comme possibilité...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela a
été fixé dans le manuel d'aménagement qui fait
partie du contrat. C'est déterminé. C'est une obligation
supplémentaire.
M. Jolivet: On dit que c'est l'engagement par le
bénéficiaire qui va s'évaluer lui-même, dans le
fond...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais qui va
être...
M. Jolivet: ...qui va évaluer sa qualité.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais qui va
être vérifié par notre ministère.
M. Jolivet: Regardez, le contrat comporte l'engagement par le
bénéficiaire qui doit faire deux choses: réaliser chaque
année à ses frais, etc., et 2° le bénéficiaire
doit évaluer la qualité. Il n'y a pas de danger à ce
moment-là que la qualité évaluée par lui-même
soit dangereuse.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
(21 h 15)
M. Jolivet: Vous dites que, lui, doit évaluer, s'assurer
que lorsque vous allez faire votre évaluation, par un ingénieur
forestier, je pense bien...
Le Président (M. Audet): On est toujours à
l'article 24?
M. Jolivet: Oui J'attends la réponse du ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, on mentionne à l'amendement proposé plus loin
à l'article 28 concernant l'article 70, que le
bénéficiaire doit préparer et soumettre au ministre dans
la forme, à l'époque et selon la teneur que détermine le
gouvernement par voie réglementaire, un rapport approuvé par un
ingénieur forestier sur les activités d'aménagement
forestier réalisées - c'est ce qu'on va faire avec le rapport -
et sur l'évaluation de la qualité et de la quantité des
traitements. Ce rapport indique, notamment, la proportion des traitements
sylvicoles prévus au plan annuel. Tout cela, il faut
l'évaluer.
M. Jolivet: Où êtes-vous rendu?
M. Côté (Rivière-du-Loup): A l'article
28.
M. Jolivet: On y vient.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, on y vient.
On mentionne ce qu'on fera avec le rapport d'évaluation concernant la
qualité et la quantité des travaux sylvicoles
réalisés, dont on parle à l'article 60.
L'évaluation sera traduite dans un rapport qu'ils vont nous
soumettre.
M. Jolivet: Oui, mais...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Évidemment,
c'est subjectif, je vous concède cela.
M. Jolivet: C'est ce que j'étais en train de dire et cela
me fait penser à ce que disait le ministre de l'Environnement. Il
disait: On reçoit dans un dépotoir les camions chargés de
matériaux secs venant des États-Unis. II y a quel- qu'un qui est
responsable du dépotoir et il doit engager quelqu'un qui surveille.
Est-ce que le gars va dénoncer son propre patron? C'est cela que je vous
dis. Mon problème, c'est que le contrat comporte l'engagement pour le
bénéficiaire. Il s'engage dans le contrat à évaluer
la qualité et la quantité des traitements sylvicoles qu'il a
réalisés. La personne qui va faire l'évaluation de la
qualité, se pourrait-il que ce soit un ingénieur forestier
engagé par la compagnie? Ce n'est pas écrit que c'est un
ingénieur forestier. Vous l'avez oublié; peut-être que vous
allez l'écrire. L'ingénieur forestier d'une certaine compagnie
qui fait l'évaluation des travaux réalisés va faire la
meilleure évaluation possible pour son employeur, s'il ne veut pas se
faire congédier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À la suite
de l'évaluation, il fera un rapport approuvé par un
ingénieur forestier. On y arrive à l'article 28, plus tard.
M. Jolivet: Oui, je comprends cela. Ce que je vous dis, c'est que
l'ingénieur forestier, ce ne sera pas un ingénieur forestier pris
dans les airs. Ce sera un ingénieur forestier engagé par la
compagnie qui fait les traitements sylvicoles, les travaux sylvicoles. Il va
faire un rapport qu'il va approuver sous le signe de sa bonne foi et de son
obligation comme ingénieur forestier de donner de bons
renseignements.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela.
M. Jolivet: Est-ce qu'il y a quelqu'un qui va aller
vérifier si vraiment c'est cela? Qui va le vérifier?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est le
ministère, M. le député. A tous les cinq ans, on
vérifie les résultats obtenus concernant les travaux
d'aménagement et les interventions sylvicoles. Il y a une
évaluation et une révision.
M. le Président, dans le manuel d'aménagement forestier,
qui fait partie du contrat, les critères d'évaluation - ce n'est
pas évalué au pif...
M. Jolivet: Ou au bon vouloir.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...ou au bon
vouloir de chacun - sont tous décrits. C'est dans le manuel
d'aménagement. Évidemment, l'évaluation se fait en
conformité de la description qu'on trouve aux pages 66, 67 et 68
concernant les éclaircies commerciales, les éclaircies
précommerciales, les plantations, les coupes avec protection de
regénération naturelle, tous les traitements et la façon
de les évaluer.
M. Jolivet: Oui, parce que le ministère a
intérêt à ce que d'ici 25 ans - car le contrat doit
être renouvelé à tous les cinq ans - dans
les 25 premières années, on s'aperçoive s'il y a
vraiment un rendement soutenu, parce qu'on va avoir l'air fou dans 25 ans si on
ne l'a pas.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela. Il
faut s'assurer de tout cela. Il faut s'assurer aussi que l'évaluation
est faite suivant des normes convenues entre toutes les parties, entre les
bénéficiaires et le ministère, pour ne pas les
évaluer suivant les impressions personnelles. C'est sûr que c'est
subjectif, parce que l'employé - que ce soit un ingénieur ou un
autre employé - qui évalue...
M. Jolivet: Qu'est-ce que vous dites: Un ingénieur ou un
autre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non.
M. Jolivet: Est-ce que cela se pourrait que ce ne soit pas un
ingénieur?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne parle pas
spécifiquement d'appuyer cela, mais quelqu'un qui travaille pour un
employeur est certainement influencé, que ce soit un ingénieur ou
un autre, dans différents cas. Évidemment, il faut établir
des normes. Les normes sont décrites aux pages 66, 67 et 68 en ce qui
concerne le sapin, l'épi-nette, le pin gris, pour le bouleau et autres
essences; il y a des normes également pour les coupes de
regénération.
M. Jolivet: Vous ajoutez au contrat une nouvelle obligation,
celle d'évaluer la qualité et la quantité des travaux
sylvicoles réalisés.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela se traduira
dans un rapport...
M. Jolivet: Dans un rapport qui viendra tout à
l'heure.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...qui viendra
tantôt.
Le Président (M. Audet): Cela va? Est-ce que l'article 24
est adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. L'article 25.
M. Côté (Rivière-du-Loup): "L'article 66 de
cette loi est modifié par l'insertion, dans la troisième ligne,
après le mot "bois", des mots "d'essences ou de groupes d'essences."
Le Président (M. Audet): Est-ce que votre avant-projet de
loi est conforme, M. le député? Ha, ha, ha!
M. Jolivet: II est loin. Une minute. J'avais d'autres points. Le
ministre a fait tomber cela.
Le Président (M. Audet): À mon avis, vous vous
êtes fait jouer un tour.
M. Jolivet: Dans mon texte, il y avait trois alinéas
additionnels. Vous avez laissé tomber cela?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne me souviens
pas.
Le Président (M. Audet): II y en a au moins un, en tout
cas.
M. Jolivet: On disait: "Malgré l'article 2, le ministre
peut, aux conditions qu'il détermine, avec l'autorisation du
gouvernement, dans des cas exceptionnels, notamment à des fins
d'expérimentation ou de développement industriel, permettre la
récolte du bois d'essence ou groupes d'essences qui sont
attribués par le contrat de ce bénéficiaire."
M. Côté (Rivière-du-Loup): Nous avons
parlé de ça hier.
M. Jolivet: C'est notre récolte ponctuelle, c'est
cela?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela.
M. Jolivet: J'étais en train de le relire et je pensais
à cela tout d'un coup, à mes cas d'expérimentation,
à la grosse discussion qu'on avait eue. Cet article ajoute aux pouvoirs.
Je voulais juste vous dire ceci. C'est écrit: "Justification: cet
article ajoute aux pouvoirs du ministre."
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est celui
d'hier.
M. Jolivet: Oui, je le sais, mais c'était à votre
article 28 que vous le mettiez. Vous le mettiez à l'article 66 à
l'époque.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela a
été réaménagé.
M. Jolivet: Ah! C'est cela.
Le Président (M. Audet): Étant donné que ce
que vous dites ne s'y trouve pas, est-ce qu'on peut dire que l'article 25 est
adopté?
M. Jolivet: II n'y a pas de problème à ajouter les
mots "essences ou groupes d'essences".
Le Président (M. Audet): C'est adopté. Il y a ajout
d'un article, soit l'article 25.1. "Insérer après l'article 25,
le suivant: "25.1 L'article 67 de cette loi est modifié par le
remplacement à la fin "par le ministre
conformément à l'article 55" par "en vertu des articles
55.1 et 55.2"."
M. Côté (Rivière-du-Loup): II faudrait
suspendre, M. le Président.
M. Jolivet: Oui, c'est suspendu.
Le Président (M. Audet): On le suspend.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Parce qu'on a
suspendu l'article 55.
Le Président (M. Audet): D'accord. Nous en sommes à
l'article 26.
M. Côté (Rivière-du-Loup): "L'article 68 de
cette loi est modifié par le remplacement du deuxième
alinéa par le suivant: "Cette autorisation...
M. Jolivet: II est abrogé. Vous avez un amendement qui les
abroge tous les deux. Ne me le lisez pas pour rien. On a eu une grosse
discussion sur cela, hier. Vous vous en souvenez? Donc, aux articles 26 et 27,
vous avez un amendement qui abroge les articles 68 et 69.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: J'ai la justification.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Un instant!
Le Président (M. Audet): A l'article 26, il y a un
amendement qui dit que les articles 68 et 69 de cette loi sont
abrogés.
M. Jolivet: C'est cela.
Le Président (M. Audet): C'est remplacé par l'autre
article. D'accord.
M. Jolivet: Non, ce n'est pas remplacé.
Le Président (M. Audet): Oui.
M. Jolivet: Non.
Une voix: L'article 92.1.
M. Jolivet: Ils ne sont pas remplacés, ils sont
envoyés ailleurs. Ce n'est pas pareil.
Le Président (M. Audet): Oui, d'accord. Ils se
déplacent mais, dans le fond, ils ne se remplacent pas dans le projet de
loi. C'est cela qu'on dit.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On les
déplace.
M. Jolivet: On les réaménage, comme dit le
ministre.
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela va pour cet
amendement?
M. Jolivet: On a tellement eu une grosse discussion, M. le
ministre, que je ne suis pas prêt à la recommencer.
Le Président (M. Audet): Étant donné que la
discussion a été faite, M. le député de Laviolette,
on peut passer à d'autres...
M. Jolivet: Là, on est sûr, M. le Président,
qu'ils sont recevables. La seule chose qu'on verra tout à l'heure, c'est
si on les accepte encore. Là, je n'ai pas grand choix. Le ministre a
deux articles, en fait. Ce qu'il fait, c'est que pour le moment, les articles
68 et 69 de la loi actuelle, qui avaient déjà été
réécrits... Il faut faire attention à ce qu'on va
discuter. On dit: "Remplacer les articles 26 et 27 par le suivant: "Les
articles 68 et 69 de cette loi sont abrogés." Je pense que pour nos
besoins d'écriture, on devrait dire ceci: "L'article 26 du projet de
loi, tel que présenté au projet de loi 84, est remplacé
par l'abrogation de l'article 68 du projet de loi actuel."
Le Président (M. Audet): Non, on ne peut pas remplacer par
une abrogation, voyons donc!
M. Jolivet: Oui, en abrogeant. Écoutez, vous avez
l'article 26, celui dont on discute.
Le Président (M. Audet): Oui.
M. Jolivet: On remplace l'article 26 en disant que l'article 26
nouveau, qui va paraître dans le projet de loi, c'est l'abrogation de
l'article 68. Le nouvel article 27 va dire: "Abrogation de l'article 69 de la
loi actuelle."
Le Président (M. Audet): Oui mais, M. le
député de Laviolette, si vous lisez l'amendement comme il faut -
...
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Audet): ..."Remplacer les articles 26 et
27 par le suivant: "26. Les articles 68 et 69 de cette loi sont
abrogés." - je pense que cela ressemble étonnamment à ce
que vous venez de dire.
M. Jolivet: Que veut dire "de cette loi" pour vous?
Le Président (M. Audet): "Remplacer les articles 26 et 27
par le suivant: "26. Les articles 68 et 69 de cette loi sont
abrogés."
M. Jolivet: Oui. De quelle loi parle-t-on quand on dit "de cette
loi"?
Le Président (M. Audet): Oui, mais c'est mentionné
en haut, on dit projet de loi 84.
M. Jolivet: Justement, vous allez nous avoir, vous là.
Une voix: II n'y a qu'une loi.
Le Président (M. Audet): Voyons, je suis d'accord qu'il
n'y a qu'une loi, mais on parle du projet de loi 84. Les amendements qu'on
apporte sont dans le projet de loi 84, pour amender la loi 150.
Est-ce que cela va pour l'amendement?
M. Jolivet: Je voulais les avoir séparément pour
qu'on ne se trompe pas, mais... je comprends ce que vous dites, c'est que
l'article 27...
Le Président (M. Audet): Au lieu de dire "loi"
tantôt, j'aurais dû dire "projet de loi 84", ce n'est que cela.
M. Jolivet: Ce n'est pas ce que vous avez dit. Vous avez dit:
"Les articles 68 et 69 de cette loi". "Les articles 68 et 69 de la loi 150 sont
abrogés", c'est ce que vous vouliez dire. Cette loi, c'est la loi 150,
pas le projet de loi 84. Et comme il fait référence au fait qu'on
modifie la Loi sur les forêts, c'est pour cela qu'on dit: "L'article 68
de cette loi est abrogé". C'est l'article 26. 27 dit: "L'article 69 de
cette loi est abrogé". Terminé.
Le Président (M. Audet): On fait un sous-amendement
à l'amendement.
M. Jolivet: Non, l'amendement est correct.
Le Président (M. Audet): Vous venez de dire que "de cette
loi" vous vouliez que ce soit...
M. Jolivet: La seule chose que je vous demandais, c'était
de les prendre un à un, au lieu de les prendre ensemble.
Le Président (M. Audet): D'accord, cela va. L'amendement
à l'article 26 est adopté.
M. Jolivet: L'article 26, adopté.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 26 tel
qu'amendé est adopté?
M. Jolivet: Non, pas tel qu'amendé. Une voix: Tel
qu'abrogé.
Le Président (M. Audet): Tel que modifié. D'accord,
cela va. Bon, on va finir par se comprendre.
L'article 27.
M. Jolivet: Ce qui est important, c'est que le secrétaire
fasse un bon travail.
Le Président (M. Audet): C'est cela.
M. Jolivet: Donc l'article 27, c'est ceci: "L'article 69 de cette
loi est abrogé".
Le Président (M. Audet): C'est cela. L'article 28.
M. Côté (Rivière-du-Loup): "Article 28.
Remplacer à la fin du premier alinéa de l'article 70, les mots
"durant la même période" par les mots "selon les modalités
prévues à son contrat"." (21 h 30) i
Cet amendement, M. le Président, fait en sorte que
l'évaluation de la qualité et de la quantité des
traitements sylvicoles doit porter non seulement sur ceux
réalisés pendant l'année en cours, mais également
sur les traitements sylvicoles dont l'exécution, par exemple,
échelonnée sur une période de huit ans, se termine une
année donnée. On fait référence principalement aux
travaux de reboisement, pour s'assurer que le taux de reboisement atteint la
norme désirée.
Le Président (M. Audet): D'accord? Avez-vous des
commentaires, M. le député de Laviolet-te, ou si nous pouvons
passer immédiatement à l'adoption?
M. Jolivet: Non. Actuellement, l'article 28 dit: "L'article 70 de
cette loi est remplacé par le suivant." D'accord? Donc, si on dit
à l'article 28: "Remplacer, à la fin du premier alinéa de
l'article 70...", c'est le 70 tel qu'introduit par le projet de loi 84. C'est
ça. Vous allez avoir un problème; c'est tel que modifié ou
tel qu'introduit. D'accord?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II faudrait
prendre l'article 28 et ajouter "selon les modalités prévues
à son contrat" plutôt que "durant la même
période".
SI vous me le permettez, M. le Président.
Le Président (M. Audet): Oui, M. le ministre. Allez-y.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 70 de
cette loi est remplacé par le suivant: "À la fin de chaque
année, le bénéficiaire d'un contrat doit préparer
et soumettre au ministre dans la forme, à l'époque et selon la
teneur que détermine le gouvernement par voie réglementaire, un
rapport approuvé par un ingénieur forestier sur les
activités d'aménagement forestier réalisées durant
l'année et sur l'évaluation de la qualité et de la
quantité des traitements sylvicoles réalisés durant la
même période." Nous proposons de remplacer "durant la
période" par les mots "selon les modalités prévues au
contrat", à 28.1.
M. Jolivet: Lorsque vous dites "selon les modalités
prévues au contrat", cela pourrait être une période
équivalente à celle de la même année ou une autre
qui est différente.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, il y a des
périodes différentes pour évaluer certains travaux
sylvicoles ou des traitements. C'est pourquoi, pour couvrir...
M. Jolivet: Parce qu'au lieu d'être à la fin de
l'année, ça peut être en cours d'année.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela peut
être au cours de l'année, ça peut être sur huit ans
ou sur trois ans, ou chaque année. "Ce rapport indique notamment la
proportion des travaux sylvicoles prévus au plan annuel d'intervention
qui ont été effectivement complétés durant
l'année."
M. Jolivet: Dans le texte que j'avais, c'était
écrit: "...conformément au manuel d'aménagement
forestier". Pourquoi l'avez-vous enlevé?
M. Côté (Rivière-du-Loup): "Selon les
modalités prévues au contrat". Or, le manuel d'aménagement
fait partie du contrat.
M. Jolivet: Fait partie des modalités.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Fait partie du
contrat.
M. Jolivet: Vous en aviez un autre, que vous avez certainement
Inséré dans le texte nouvellement modifié, qui disait: "Ce
rapport approuvé par un ingénieur forestier doit être
transmis par le bénéficiaire ou par un officier dûment
autorisé si le bénéficiaire est une personne morale."
Pourquoi l'enlevez-vous dans le texte que vous nous présentez
maintenant?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Là, vous
discutez de l'avant-avant-projet?
M. Jolivet: Oui, oui, de l'avant-avant-projet. M.
Côté (Rivière-du-Loup): Ha, ha, ha!
M. Jolivet: C'est parce qu'on disait, comme justification: "Cet
article a pour but de permettre l'acceptation du rapport annuel d'intervention
d'un bénéficiaire, d'un contrat, sur la foi d'une
déclaration de sa part ou sur celle d'une personne mandatée par
celui-ci." Je pourrais en faire un amendement, si vous le vouliez, si vous
l'avez oublié.
Le Président (M. Audet): Si je comprends bien, on discute
d'une chose qui n'est pas dans le projet de loi 84.
M. Jolivet: Je voudrais en faire un amende- ment mais avant, je
voudrais voir si le ministre réagit et comment il réagit. Je peux
faire un amendement, cela va régler le problème. Après, on
le discutera.
Le Président (M. Audet): II y en a un amendement
présentement ici.
M. Jolivet: Non? Ne me dites pas qu'il y a un amendement?
Le Président (M. Audet): Bien oui, le ministre l'a
mentionné tantôt.
M. Jolivet: Pour moi, dans ma tête, c'était
adopté.
Le Président (M. Audet): Ha. ha, ha!
M. Jolivet: ...en même temps que moi? M.
Côté (Rivière-du-Loup): On l'a retrouvé. M.
Jolivet: Oui vous l'a donné?
Le Président (M. Audet): Ce n'est pas lui qui vous l'a
donné, j'espère?
M. Jolivet: C'est un homme loyal, je le connais.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si cela a
été enlevé "transmis par un officier dûment
autorisé", c'est parce que ce n'était pas utile. C'est
évident que si on reçoit un rapport d'un
bénéficiaire, le bénéficiaire en prend la
responsabilité. Il ne peut pas se défiler et dire: Ce n'est pas
mon rapport. C'est pour cela qu'on l'a enlevé.
M. Jolivet: Non, non. Vu que c'était par un
ingénieur forestier, je me disais que ce devait certainement être
une personne digne de confiance...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui.
M. Jolivet: ...et qui transmettrait donc sur la foi de ses
obligations. Parce qu'on dit: "Sur la foi d'une déclaration de sa part".
Ne parlez pas comme le ministre de l'Éducation, vous là!
M. Côté (Rivière-du-Loup): On me dit que...
M. Jolivet: C'est superfétatoire.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous l'avez dit;
je n'aurai pas besoin de le dire.
M. Jolivet: C'est comme le ministre de l'Éducation.
J'étais sûr que c'était ce que vous alliez me dire.
Le Président (M. Audet): D'accord. Étant
donné que l'amendement à l'article 28 est adopté,
est-ce qu'on peut dire que l'article 28 est adopté tel
qu'amendé?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Adopté.
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 29.
M. Côté (Rivière-du-Loup): "L'article 72 de
cette loi est modifié par l'Insertion, dans la première ligne,
après les mots "groupe d'essences", des mots "et qualité du
bois"."
Le Président (M. Audet): Est-ce que ça va pour
cela?
M. Jolivet: Le ministre pourrait expliquer pourquoi il met
cela.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cet article permet
de corriger un oubli, M. le Président, lors de la rédaction de la
Loi sur les forêts, en précisant que le taux unitaire est
établi aussi en tenant compte de la qualité du bois. Ce n'est pas
le même taux pour du bois de déroulage que pour du bois de
chauffage ou du bois à pâte ou du bois à poteaux. Ce sont
des taux différents pour des destinations et des utilités
différentes.
M. Jolivet: Les poteaux de...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les poteaux de mon
beau-frère.
M. Jolivet: Je ne pensais pas du tout à cela. Je pensais
aux poteaux dont ils ont besoin pour garder les buts à Aubut, les
poteaux d'Aubut. Non, non. C'est parce qu'il a acheté d'autres poteaux
sur une colline, je ne sais pas, quelque part, pour une station de ski. On a vu
cela à la télé ce soir.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 29 est
adopté?
M. Jolivet: Non! Vous avez peur que j'en parte trop, hein?
Le Président (M. Audet): On parlera de hockey plus tard,
si vous le permettez.
M. Jolivet: Ce n'est pas du hockey mais... Le Président
(M. Audet): Aubut. M. Jolivet: ...c'est Saint-François.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je voudrais vous
dire, M. le Président, que l'article 5 fait référence
également à la qualité du bois dont le cas est
autorisé, comme dans le permis de tourisme.
M. Jolivet: C'est pour cela que j'en viens à quelque chose
d'intéressant, justement au rapport Bélanger...
M. Côté (Rivière-du-Loup):
Thérien.
M. Jolivet: ...Thérien, qui parlait de l'ensemble des
taux. Qu'allez-vous faire par rapport à la loi actuelle? Avez-vous des
amendements qui pourraient être acceptables, que vous pourriez
déposer immédiatement pour corriger, ce que vous avez
appelé, à un certain moment, certaines anomalies, compte tenu des
circonstances, de certains secteurs, de la qualité du bois?
M. Côté (Rivière-du-Loup): À la suite
du rapport Bélanger-Tnérien, M. le député, on a
confié au fonds de recherche de l'Université Laval et à
une firme de consultants...
M. Jolivet: D'ingénieurs forestiers?
M. Côté (Rivière-du-Loup):
...d'ingénieurs, d'évaluateurs ou d'estimateurs - les
ingénieurs se trouvaient au fonds de recherche - une
réévaluation des zones et des taux basée sur la pratique,
sur l'historique. Cette nouvelle tarification, ce nouveau zonage va faire
partie d'un règlement qui sera publié prochainement. Nous sommes
en train de le finaliser.
M. Jolivet: Est-ce qu'il va tenir compte des négociations
avec les États-Unis concernant le bois qui est taxé actuellement
en compensation à la sortie de la frontière canadienne et du
contexte où vous allez faire la preuve que maintenant on est
tarrfiés sur la valeur marchande du bois et qu'en conséquence, il
n'y a aucune forme de subvention qui est accordée, parce qu'on ne sait
pas ce que cela va donner avec le libre-échange?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
également notre prétention, M. le député de
Laviolette, que les taux, les redevances facturées aux
bénéficiaires représentent la juste valeur marchande du
bois sur pied. Évidemment, c'est notre prétention; ce n'est pas
accepté par les Américains. Si nous modifions la tarification ou
le taux de redevance, nous avons pris l'engagement, pour éviter des
problèmes plus grands, d'informer les Américains de cette chose.
Actuellement, le taux de taxe qu'il nous reste, à la suite des
négociations, est de 8 %, malgré nos prétentions que les
redevances représentent la juste valeur marchande du bois sur pied.
M. Jolivet: Et là, vous avez corrigé par vos
négociations avec les Américains l'erreur que vous avez commise
de dire que vous subventionniez les compagnies forestières ou de vous en
accuser.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. On
pré-
tend...
M. Jolivet: En acceptant 15 %, c'est que vous vous êtes
accusé de l'avoir fait, d'une certaine façon. Je l'ai toujours
dit.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On prétend,
M. le député, que ce que les Américains nous imposent est
Injuste et on prétend que les redevances représentent la |uste
valeur marchande du bols sur pied. C'est notre prétention. Si l'autre
partie ne l'accepte pas, qu'est-ce que vous voulez, cela nous est
imposé. Ce n'est pas de gaieté de coeur.
M. Jolivet: Bien, il n'était pas imposé, M. le
ministre, et il n'aurait pas été Imposé si vous aviez
été au tribunal américain qui étudiait cette
question-là, comme on l'avait fait en 1983. Ce que vous avez fait
là, c'est que, pour essayer de régler un problème, vous
vous êtes accusé, à la demande du gouvernement
fédéral, surtout pour compenser les problèmes de l'Ontario
et la Colombie-Britannique. Pendant ce temps-là, eux se sont vus enlever
des choses et vous, vous êtes encore poigne avec votre pourcentage,
même s'il a été diminué.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si vous vous
rappelez, les Américains nous avaient Imposé, vers la fin de
l'année, des droits compensateurs.
M. Jolivet: Non, ils ont Imposé des droits compensatoires
parce que vous vous êtes accusé en disant que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne le pense
pas.
M. Jolivet: Non. Vous vous êtes accusé d'un
pourcentage; ils en ont mis plus et vous étiez poigne pour le payer.
C'est cela qui est arrivé. C'est qu'en acceptant de vous accuser d'avoir
aidé des compagnies, vous vous étiez déjà mis sur
la défensive et ils en ont profité. Mais, si vous aviez
continué la bataille jusqu'au bout, peut-être qu'elle ne serait
pas encore réglée aujourd'hui, qu'elle serait encore devant les
tribunaux et qu'ils n'auraient pas mis de droits compensatoires.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Aujourd'hui,
évidemment, c'est le gouvernement canadien qui négocie. Tout cela
se négocie de pays à pays. Parlant de tarification, il y a
aujourd'hui même une réunion à Ottawa sur le sujet - c'est
d'actualité, ce dont vous ne parlez - pour discuter des nouveaux taux,
de la nouvelle tarification. Je vous dirai que, sur l'ensemble, il n'y a pas
tellement de modifications. Il y a évidemment des plus et des moins,
mais au total, il n'y a pas tellement de modifications importantes.
M. Jolivet: En tout cas, on dira que ce que vous dites, c'est
à l'article 72. Vous dites que cet article permet de corriger un oubli
lors de la rédaction de la Loi sur les forêts, en précisant
que le taux unitaire s'établit en tenant compte également de la
qualité du bois. Donc, je vous dis que vous êtes en train
d'examiner et de corriger aussi une erreur. On a le droit de le dire, mais je
vous demandais, dans ce contexte-là, quand on parle de taux unitaire
établi en tenant compte également de la qualité du bois,
ce que sera la nouvelle tarification. Je pense que je suis en règle,
bien que quelqu'un avait l'impression que je ne l'étais pas, en vous
demandant: Quand allez-vous appliquer le rapport Bélanger-Thérien
sur cette question, qui va justement corriger les difficultés qui sont
survenues et qui ont fait en sorte qu'au bout de la course, on a eu des
compensations à payer aux États-Unis sur l'exportation de bois en
deux-par-quatre? (21 h 45)
Le Président (M. Audet): M. le ministre, voulez vous
répondre à cela?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non
Le Président (M. Audet): M. le député de
Saguenay.
M. Jolivet: Comment se fait-il que vous m'empêchiez de
parler?
Le Président (M. Audet): Je pensais que vous aviez fini,
M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: J'ai posé une question et je veux avoir la
réponse. Ce n'est pas du député de
Saguenay que je veux avoir une réponse, c'est du ministre.
Le Président (M. Audet): J'ai demandé à M.
le ministre s'il avait quelque chose à dire...
M. Jolivet: Est-ce que j'ai fini mon 20 minutes.
Le Président (M. Audet): Aviez-vous fini? Vous avez
posé une question.
M. Jolivet: Non. J'ai posé une question. J'attends une
réponse.
Le Président (M. Audet): C'est parce que le
député de Saguenay a demandé la parole tantôt. J'ai
demandé au ministre s'il avait des commentaires... Laissez-moi finir, M.
le député de Laviolette, s'il vous plaît. J'ai
demandé au ministre s'il avait des commentaires à ajouter. Comme
M. le député de Saguenay avait demandé la parole, M. le
ministre m'a fait signe qu'il voulait céder la parole au
député de Saguenay. Alors, si vous permettez, le
député de Saguenay va ajouter un mot et le ministre pourra
revenir,
ensuite, en complément de réponse à ce que le
député de Saguenay aura dit à la suite de la question que
vous aviez posée. Je pense qu'on peut faire ça.
M. Jolivet: Non, c'est parce que je veux avoir une réponse
pour pouvoir continuer.
M. Maltais: M. le Président. Je pense que le
député de Laviolette est vraiment de mauvaise foi. Ce que je vais
lui dire, sans doute, ne lui fera pas plaisir, mais j'aimerais quand même
intervenir à ce stade-ci, puisque vous avez insisté sur des
choses auxquelles vous avez été partie prenante.
M. Jolivet: Lesquelles?
M. Maltais: Je vais vous les nommer si vous m'en laissez le
temps. Il faut que vous soyez calme, détendu.
M. Jolivet: Je suis calme mais j'ai mal à la gorge.
M. Maltais: M. le Président, il faut se rappeler une
chose, c'est que lorsqu'on parle de tarif de réajustement, bien
sûr, à la grandeur du Québec, on n'a pas le même
territoire et pour ne citer qu'un exempte, prenons celui de ITT à
Port-Cartier. Je me rappelle fort bien que le gouvernement que je
représente, de 1970 à 1976, avait fait tous les efforts possibles
pour implanter une papeterie à Port-Cartier. À partir de 1976, on
a eu différentes enfarges et on l'a fermée. M. le
député de Laviolotte, je vous prierais de m'écouter.
M. Jolivet: Je vous écoute attentivement.
M. Maltais: Je ne vous ai pas distrait du tout.
M. Jolivet: Tout à l'heure, avec vos gestes, vous me
distrayiez en mosus.
M. Maltais: J'aimerais tout simplement vous rappeler ceci. La
tarification a une importance capitale pour les entreprises financières,
les entreprises forestières, particulièrement en région
comme la nôtre. Vous représentez une région
forestière. Je ne discute pas de votre terrain, je ne le connais pas. Je
n'ai pas la prétention non plus de vous apprendre que vous connaissez
,la mienne, ma région, et particulièrement les régions
nordiques. Elles sont vraiment différentes des autres au chapitre du
territoire. Peu importe ce que peuvent en penser vos conseillers, c'est la
réalité quotidienne et, si la tarification n'est pas
différente, ça peut signifier des pertes d'emplois, des
fermetures d'usines, et vous le savez fort bien. D'après vous, en ce qui
concerne des intentions des Américains concernant les subventions aux
industries forestières auxquelles elles ont imposé une surtaxe de
15 % sur le bois d'oeuvre, si le libre-échange ne passe pas le 1er
janvier, on peut s'attendre à autre chose dans le domaine des
pâtes et papiers et ça va toucher particulièrement votre
région. Je vous rappellerai que vous avez été le premier
gouvernement et le premier de celui-ci à inciter à la
modernisation les usines de pâtes et papiers et je vous en
félicite. Je vous en félicite mais, cependant, cela a
créé un écart. Cet écart, il a un prix qu'on a
dû payer. L'ensemble des propriétaires d'usines de sciage au
Québec a eu a le payer, ce prix. Cependant, avec l'accord du
libre-échange, on espère - et j'en suis convaincu - que cet
écart sera départagé au cours des prochaines
années.
Que vous soyez d'accord ou pas - je sais que vous ne serez pas d'accord
- c'est la réalité de tous les Jours. Et je vous invite à
venir visiter mon comté avec moi, M. le député, et
à rencontrer les travailleurs, ceux qui coupent le bois, ceux qui le
transportent, ceux qui le transforment, ceux qui l'expédient et ceux qui
ont fourni les capitaux. Si je vous avance ici quelque chose de contraire
à la réalité, je vous en saurai gré et je
m'excuserai profondément à votre égard. Mais tant et aussi
longtemps que l'on ne m'a pas démontré le contraire, la
réalité quotidienne chez moi, c'est ça. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): M. le ministre, auriez-vous des
choses à ajouter, parce que M. le député de Laviolette
semblait souhaiter, tantôt, que vous répondiez à une partie
de sa question?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, j'ai quasiment oublié la question, mais j'ai
évidemment ^intention de reprendre le dossier concernant la taxe qui
nous est imposée via le fédéral et qui est transmise au
gouvernement du Québec. Les droits compensateurs étaient retenus
aux États-Unis. Il y a donc une grosse différence entre les deux.
Les droits compensateurs ont précédé la taxe
fédérale qui a rapatrié l'argent au Canada, au
Québec et dans chacune des provinces concernées.
J'estime que le rapport préparé par le fonds de recherche,
à la suite du rapport Bélanger-Thérien, est une
présentation valable, pour effacer cette taxe, mais je
répète que c'est ma prétention; ça ne veut pas dire
que l'autre partie va l'accepter.
M. Jolivet: M. le Président.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: M. le Président, ça n'a pas de bon sens
de se faire dire des choses de même. Je ne sais pas ce qui se passe. Le
député de Saguenay est l'adjoint parlementaire du ministre
délégué aux Forêts. D'abord, je disais, tout
à
l'heure, qu'il ne connaissait même pas son ministère
puisqu'il appelait ça le ministère des forêts, alors que
ça n'existe même pas, et le ministre des forêts, qui
n'existe même pas. Cela, c'est la première chose que je veux dire;
ça n'a pas de maudit bon sens
Je n'ai pas besoin de faire une grande visite du Québec pour lui
dire que le fameux pian de relance des pâtes et papiers, à
l'époque, n'était pas Juste québécois, mais qu'il
était pancanadien, que c'était une entente
fédérale-provinciale. Donc, qu'on ne vienne pas me dire que
ça a eu des effets sur les autres effets.
Tout le monde sait très bien que les Américains, qui ont
besoin de papier à New-York, ne mettront pas des droits compensateurs
pour payer plus cher leur papier de l'autre bord. Ils vont faire attention.
Mais, quand on parle du sciage, c'est autre chose. Je sais qu'on va
parler du bois d'oeuvre venant du nord du Québec, qui est un bois
recherché parce que sa qualité, quant à sa fibre, quant
à sa consistance et quant à sa densité, est meilleure que
n'importe quel bois américain. Tout le monde sait très bien
à part ça, fort probablement vous aussi, M. le Président,
si le député de Saguenay ne le sait pas, qu'une tonne de papier
transportée rapporte, en termes de dividendes, en fin de compte, un
meilleur prix, d'après ce qu'on appelle la valeur ajoutée, qu'un
deux-par-quatre qui voyage. Tout le monde sait ça.
Donc, ce qui arriver c'est que le député de Saguenay, je
ne sais pas quelle théorie il était en train de nous exposer, je
n'ai jamais compris ce qu'il était en train de nous dire. Même mon
collègue, le député de Saint-Maurice, de Shawi-nigan, du
milieu des pâtes et papiers, acquiesçait à ce que disait le
député de Saguenay qui n'avait pas de bon sens.
Les droits compensateurs mis sur les bardeaux de cèdre en
Colombie britannique, mis sur les deux-par-quatre, on s'en souvient, en 1983,
le gouvernement dans lequel j'étais a livré bataille pour les
éviter ces droits compensateurs. Ce que je disais au ministre -
et je crois que l'argumentation qui m'amenait à la justification que
j'ai provient de l'avant-projet qui disait: Cet article permet de corriger un
oubli lors de l'érection de la Loi sur les forêts en
précisant que le taux unitaire s'établit en tenant compte
également de la qualité du bois - c'est: M. le ministre, vous
avez fait faire un rapport par des gens qui sont des personnes bien
aimées du député de Saguenay, la députée Mme
Bélanger et M. Thérien. Quand allez-vous mettre ça en
place pour éviter justement les droits compensateurs, pas sur la
question des pâtes et papiers, mais sur la question du bois d'oeuvre,
c'est là qu'est la question.
C'était là ma question au ministre, parce que je sais
très bien que la bataille que le ministre avait à mener, il ne
l'a pas menée. Alors, je dis: Ce n'est pas juste un oubli que vous allez
vouloir corriger, c'est une erreur que vous avez faite. L'erreur, c'est d'avoir
écouté un ministre fédéral qui n'est plus
là, actuellement, qui est le ministre ontarien Kelleher, qui disait que,
lui, aimait mieux ça parce qu'en termes de négociation, il aimait
mieux cette position que celle qu'on défendait à l'époque,
que je suis allé défendre en Colombie britannique en 1985, qui
était de dire: Non, on n'est pas coupables. Non, ce n'est pas vrai qu'on
donne des subventions, au lieu d'accepter, dès le départ, de
dire: Oui, on donne des subventions, parce qu'on avait des programmes de
relance de papier, des projets de relance des usines de sciage au Québec
et des projets de modernisation des usines de sciage au Québec. Mais ce
n'était pas vrai qu'on donnait des subventions, même si les
Américains avaient beau le dire. D'ailleurs, je ne suis pas sûr
qu'on n'aura pas de problème en ce qui concerne la définition
même du mot subvention dans le libre-échange, tel que
présenté, parce que les négociations vont s'enclencher
après le mois de janvier. J'étais donc tout à fait dans le
coeur du sujet en disant au ministre que l'erreur qu'il avait commise,
j'espérais qu'elle allait se corriger au plus sacrant, au profit des
gens qui sont les producteurs de sciage au Québec, à cause de
l'augmentation que ça amène en ce qui concerne les copeaux, les
planures et des sciures qui sont envoyés aux usines de pâte.
Je n'étais pas tout à fait en dehors de la discussion
qu'on a là, M. le Président, et je ne comprends pas du tout
l'argumentation du député de Saguenay; je ne l'ai pas comprise,
de A à Z. S'il veut m'inviter à aller visiter les travailleurs
forestiers, je vais y acquiescer à une condition, sort celle qu'il
engage son ministre dans une enquête sur les travailleurs forestiers.
Cela fait longtemps qu'on la demande, cela fart longtemps qu'on nous la refuse.
Le ministre nous dit toujours: Ce n'est pas sous ma responsabilité,
c'est le ministre du Travail qui est responsable des relations de travail. Mais
ce que Je demande ce n'est pas uniquement en ce qui concerne les relations de
travail, il s'agit des conditions de vie en milieu forestier. En plein
été, dans certains secteurs de ma propre région, on n'a
même pas des douches convenables pour les gens ou des
réfrigérateurs pour conserver la man-geallle convenablement et
les gens doivent même coucher sur des "branchailles"? Ce n'est pas
possible, en 1988, ces affaires-là. S'il veut m'invtter, je vais aller
les rencontrer, comme je l'ai dit au député de
Trois-Rivières, quand je lui ai demandé de venir rencontrer les
gens de Philips en ce qui concerne le programme PATA. Il n'a pas encore
accepté mon défi.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le député
de Laviolette.
M. Jolivet: S'il veut monter, on va monter en mosus.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je suis heureux d'entendre le député de
Lavlolet-te parler de la valeur ajoutée sur le bois en disant que la
valeur ajoutée sur une tonne de pâte est plus grande que sur un
morceau de bois de deux-par-quatre, un-par-trois ou sur du bois court qu'on
récupère. Ceci pour rappeler une tendance. Il a eu un certain
temps où on disait: II faut absolument que le bois passe par la scie
avant d'aller aux pâtes et papiers. Dans certains cas, c'était
vrai, mais, dans d'autres cas, c'était une erreur. C'était une
erreur qui fait en sorte qu'aujourd'hui, il y a certains propriétaires
d'usine de sciage qui sont en difficulté. J'aimerais ajouter au
député de Laviolette qu'en ce qui concerne les droits
compensateurs... d'autre part, si l'oubli ou l'erreur qu'on corrige là
nous amène à éliminer la taxe, tant mieux, j'en serais
très heureux, sauf que les droits compensateurs
précédaient la Loi sur les forêts, si vous vous souvenez
bien. Alors ce n'est pas l'oubli qui aurait été fait dans la loi
qui fait qu'il y a eu des droits compensateurs d'imposés qui ont
été transformés par la suite en taxe.
Je dirai également que j'ai vu l'étude des travaux qui ont
été exécutés, en 1986. En 1983, M. le
député, j'ai participé à la rédaction du
rapport pour la défense des droits compensateurs et la qualité
des travaux qui ont été faits la deuxième fois
était aussi bonne que les travaux de la première fois, sauf que
la partie adverse, les Américains, ne l'a pas accepté, mais cela
précédait la Loi sur les forêts, actuellement.
M. Jolivet: Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Je n'ai pas
voulu dire que c'était avant, pendant ou après. Tout ce que j'ai
voulu vous dire, c'est que j'ai profité du fait que, dans votre
justification, vous parliez du taux unitaire, pour vous amener sur ce
débat. Je pense que c'est important de le faire à ce moment-ci.
Quand j'ai parlé de l'oubli, c'est dans le texte de la loi, ce que vous
me dites là. Mais ce que je voulais vous dire, c'est qu'en plus de
ça vous avez fait une erreur. Quand le ministre me dit: Les
Américains voulaient mettre ça, je le sais très bien le
débat qui existait à cotte époque, parce que les gens
qu'on avait envoyés aux États-Unis, c'est moi qui les avais
envoyés, comme ministre responsable, et on leur avait donné un
mandat bien clair, celui de ne jamais, accepter d'être jugés comme
étant coupables de donner des subventions. C'était à eux,
les Américains, d'en faire la preuve, et cela, on devait le faire devant
un tribunal, mais vous avez accepté l'inverse.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce sont les
mêmes personnes avec les mêmes directives qui ont été
aux États-Unis; à la suite de l'élection de 1985.
M. Jolivet: Non, ce ne sont pas les mêmes directives. Les
directives, ce sont celles de
Kelleher?
Le Président (M. Audet): M. le député de
Saguenay, vous vouliez ajouter...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, chaque
province avait ses directives. Ce n'était pas une directive
nationale.
M. Jolivet: Je suis d'accord avec vous.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est pas
Kelleher de l'Ontario qui donnait les directives.
M. Jolivet: Non, mais je veux dire que c'est lui qui
négociait au nom du Canada, par exemple.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Saguenay.
M. Maltais: M. le Président, très
brièvement, je n'ai pas la prétention de trancher, comme le
député de Laviolette, la question du sexe des anges ici, ce soir,
parce que je n'affirmerai pas pouvoir en déterminer
l'authenticité. Je veux simplement lui rappeler une chose qu'il a
soulevée, tout à l'heure. Le député de Laviolette a
la mémoire courte lorsqu'il s'agit des questions qui lui ont
été posées en Chambre lorsqu'il était ministre
délégué aux Forêts. Je lui rappellerai tout
simplement qu'en juin 1985, lorsqu'on lui a posé des questions
concernant les conditions des travailleurs...
M. Jolivet: En juin?
M. Maltais: En juin 1985, rappelez-vous... de travailleurs au
Québec, je me rappelle fort bien sa réponse, soit que les
travailleurs, au Québec, étalent traités sur un pied
d'égalité. Quand on sait que les travailleurs forestiers, M. le
Président, vivent vraiment dans des conditions spéciales et
qu'ils ne vivent plus dans les conditions qui ont été
décrites par le député de Laviolette, je pense que cela
fait quelques années ou quelques mois du moins qu'il n'a pas
visité de camps forestiers. J'aimerais lui rappeler, tout simplement,
que les conditions qu'il nous évoquait, en 1985, ont été
hautement corrigées, en tout cas, particulièrement chez nous. Je
n'ai pas la prétention de savoir ce qui se passe chez eux, je n'y vais
pas; mais chez nous, ces conditions ont été hautement
corrigées. Au cours des prochains mois, de la prochaine année, je
l'invite encore une fols, M. le Président, à venir voir dans
quelles conditions les travailleurs doivent travailler. Merci.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 29 est
adopté?
M. Jolivet: M. le Président, je tiens pour acquis
l'invitation du député. Vous allez voir, je vais y aller
parce que c'est justement ce que
j'avais dit aux travailleurs forestiers.
Le Président (M. Audet): Monsieur...
M. Jolivet: Non, non, laissez-moi finir. Vous l'avez
laissé parler, vous allez me laisser parler aussi. Je dois vous dire que
je vais le faire et que Je n'ai pas de crainte à le faire, parce que je
l'ai fait dans mon propre comté. Je suis allé voir des choses, et
je peux vous dire que je connais aussi les camps forestiers. Je ne parlais pas
seulement des camps forestiers, je parlais de ce que REXFOR a fait cet
été même.
Le Président (M. Audet): Monsieur... M. Jolivet:
Non, non, non.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Je vais quand même vous le dire. Les
députés de REXFOR...
Le Président (M. Audet): M. le député de
Laviolette, s'il vous plaît. Je veux vous ramener au projet de loi.
Écoutez, c'est vous-même tantôt qui avez soulevé
l'histoire des conditions de vie.
M. Jolivet: M. le Président, vous ne m'empêcherez
pas de répondre au député qui m'a invité.
Le Président (M. Audet): M. le député.
M. Jolivet: Non, je vais le faire, M. le Président, je
vais le faire.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Laviolette, laissez-moi finir un peu. Vous avez été
président de la Chambre; vous savez que c'est un privilège du
président de reconnaître un député. Vous avez
présidé la Chambre, vous connaissez le règlement mieux que
moi, je pense.
Vous avez soulevé tantôt l'histoire de la condition des
travailleurs forestiers" dans une réponse que vous donniez au
député de Saguenay, à la suite de son intervention. S'il
vous plaît, je vous ai laissé faire cette fois-là, j'ai
laissé faire le député de Saguenay tantôt. Pourquoi
ne reviendrait-on pas à l'article 29? On est ici pour cela.
M. Jolivet: Je vais y revenir, ce ne sera pas long, si vous me
laissez finir; sans cela vous n'y arriverez pas.
Le Président (M. Audet): Bien, écoutez, vous parlez
d'invitation de part et d'autre, vous vous invitez dans vos comtés,
etc.
M. Jolivet: Ce que je veux juste vous dire...
Le Président (M. Audet): II y a des gens qui nous
écoutent ici dans la salle, qui sont des Industriels..
M. Jolivet: Cela ne me dérange pas. Je suis ici pour
défendre ma position, je vais la défendre jusqu'au bout.
Le Président (M. Audet): Bien oui, mais si elle se
rapporte au projet de loi, je pense que ce peut être intéressant
pour le débat. Mais si on parle des conditions des travailleurs
forestiers, je veux bien croire que ce peut être un problème bien
intéressant et important pour vous dans votre milieu, mais je pense
qu'on n'est pas ici pour cela.
M. Jolivet: Ce n'est pas dans mon milieu, c'est dans tout le
Québec. M. le Président, le député a ouvert une
porte. Il a répondu deux fois, vous allez me donner une deuxième
chance d'y répondre.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Laviolette, je ne vous ai pas reconnu le droit de parole encore. Laissez-moi
terminer. Est-ce qu'on ne pourrait pas revenir à l'article 29? On
parlait des droits, vous avez parlé des droits compensatoires
tantôt, j'ai trouvé cela très intéressant. Pourquoi
ne continue-ton pas dans ce sens? Et si vous voulez revenir...
M. Jolivet: Vous allez continuer à la condition de me
laisser finir une simple phrase.
Le Président (M. Audet): Si ce n'est qu'une simple phrase,
M. le député de Laviolette, allez y. Une simple phrase, par
exemple.
M. Jolivet: Je suis capable d'en faire une comme Bossuet, vous
savez.
Le Président (M. Audet): Je vous connais, M. le
député de Laviolette. Dans l'intérêt des gens du
comté de Jolivet, excusez-moi...
M. Jolivet: Merci, le comté de Jolivet.
Le Président (M. Audet): ...de Laviolette, on va vous
laisser faire une simple phrase, mais une simple phrase...
M. Jolivet: Simplement...
Le Président (M. Audet): ...qui comprend un sujet, un
verbe et un complément. Merci.
M. Jolivet: Comme professeur de français, je devrais
être capable d'en faire une.
Le Président (M. Audet): Allez-y
M. Jolivet: Simplement pour dire ceci. Le député,
dans l'ensemble de ce qu'il a apporté comme argumentation, me dit: M. le
député, je vous invite à venir voir ce qui se passe chez
moi; je n'ai pas la prétention de dire ce qui se passe ailleurs. Je
répéterai simplement ceci. Cet été même, la
compagnie REXFOR, avec les 5 000 000 $, 6 000 000 $ ou 7 000 000 $ - je ne me
souviens pas du montant - a mis des gens dans des conditions de vie atroces en
1988, et c'est de cela dont je parlais, incluant...
M. Maltais: C'est faux. Le député de Laviolette
charrie, M. le Président.
M. Jolivet: ...incluant tout ce qui a été fait par
la Commission de la santé et de la sécurité du
travail...
M. Maltais: II est malhonnête intellectuellement lorsqu'il
affirme des choses comme celles-là.
M. Jolivet: ...dans ma propre région, M. le ministre.
M. Maltais: II sait fort bien qu'il est malhonnête, M. le
Président, il persiste à être malhonnête.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Saguenay, un instant, s'il vous plaît.
M. Maltais: II persiste à être malhonnête,
comme il l'était lorsqu'il était ministre des Forêts.
Le Président (M. Audet): D'accord. Le débat est
clos là-dessus, les travailleurs forestiers, on y reviendra un peu plus
tard, si vous le permettez. On pourra en discuter.
M. Jolivet: Question de règlement. Vous acceptez une
question de règlement?
Le Président (M. Audet): Une question de règlement,
M. le député de Laviolette, allez-y.
M. Jolivet: M. le Président, le député qui
est en face de moi m'a accusé d'être malhonnête. Est-ce que
c'est parlementaire?
Le Président (M. Audet): Un instant, je vais
vérifier.
M. Jolivet: Vérifiez cela pour voir.
Le Président (M. Audet): Nous allons suspendre pour deux
secondes, pour vérifier.
(Suspension de la séance à 22 h 4)
(Reprise à 22 h 6)
Le Président (M. Audet): Messieurs, à l'ordre! Les
propos qui ont été tenus pendant la suspension des travaux...
M. Jolivet: Ah, ils ne sont pas enregistrés.
Le Président (M. Audet): ...ne figureront pas au
Journal des débats. On a vérifié notre
règlement et on a aussi vérifié dans Geoffrion. On a
remonté à des temps - je ne dirai pas ances-traux - avant la
présidence de mon collègue de Laviolette, et on trouve toutes
sortes de termes que Je ne nommerai pas...
M. Jolivet: Merci.
Le Président (M. Audet): ...Ah oui! mais, le terme
"malhonnête" ne figure pas là-dedans. Alors, on peut dire d'autres
choses, mais il semble que le terme "malhonnête" ait
été toléré. Alors, des propos malhonnêtes
peuvent quand même assez... Bon, enfin. Étant donné que
ça ne figure pas dans les paroles inédites ou interdites, alors,
je ne peux pas...
M. Maltais: Je vous ferai remarquer que j'ai prononcé les
mots "malhonnête intellectuellement".
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Audet): Oui.
M. Maltais: Vérifiez au Journal des
débats.
Le Président (M. Audet): Oui, c'est là-dessus que
le député de Laviolette a soulevé la question de
règlement, d'ailleurs. Alors, si vous voulez reprendre place, nous en
étions à l'article 29. Est-ce que, à ce stade-ci, on peut
dire que l'article 29...
M. Jolivet: ...assez, M. le Président, que je pense me
faire insulter maintenant? Demandez donc si une insulte, en vertu du
règlement, c'est parlementaire ou pas. Je vous le demande, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): Monsieur...
M. Jolivet: Non, j'ai parlé de ça. Vous allez
garder le mot "insulte", M. le Président. L'insulte, sur ce plan, je
vous le dis bien amicalement, regardez dans votre règlement, on ne peut,
en aucune façon, faire quelque insulte que ce soit à quelqu'un
dans son travail.
Le Président (M. Audet): M. le député, si on
se rappelle un peu les faits, il y a eu un échange de langage assez
virulent, de part et d'autre, où on n'a peut-être pas tout le
temps dit les choses telles qu'elles étaient. Il y a
l'article 35 qui nous dit qu'un député ne peut se servir
d'un langage violent, injurieux ou blessant à l'adresse de qui que ce
soit. Dans le contexte, le député de Saguenay a dit que vous
aviez peut-être été malhonnête
intellectuellement.
M. Jolivet: Est-ce que j'ai le droit de l'insulter, M. le
Président?
Le Président (M. Audet): Ha. ha, ha!
M. Jolivet: Est-ce que je vais être capable de faire mon
travail sans être insulté?
Le Président (M. Audet): M. le député de
Lavlolette, je pense que vous êtes assez... Je ne doute de rien à
votre égard, mais je pense que vous avez déjà eu à
rendre des décisions dans ce style-là.
M. Jolivet: Jamais je n'ai...
Le Président (M. Audet): Être insulté, je
pense que c'est toujours très relatif, dans un contexte ou dans l'autre.
Une fois, on peut avoir un mot venant de quelqu'un qui peut être
insultant et, d'autres fois, on va avoir le même mot venant de la
même personne dans un autre contexte et ce ne sera pas une insulte. Vous
le savez très bien, ça.
M. Jolivet: M. le Président, est-ce que je pourrais
faire...
Le Président (M. Audet): Laissez-moi finir Je veux rendre
ma décision; vous m'avez demandé d'en rendre une. À ce
stade-ci, je ne peux pas aller plus loin que ça. Je ne peux demander
rien d'autre au député de Saguenay. Ce qu'il a dit, vous l'avez
compris. Je vous demande de le comprendre ou de l'entendre d'une autre
façon, étant donné le contexte et tout ça II arrive
des fois, vous le savez, en fin de session que les esprits s'échauffent
et avec ça un peu de fatigue...
M. Jolivet: Cela arrive, M. le Président
Le Président (M. Audet): Je vous demande rais de
revenir...
M. Maltais: Pour complaire au député de Laviolette,
je retire mes paroles "malhonnête intellectuellement", point.
Le Président (M. Audet): Je vous remercie, M. le
député de Saguenay, vous me facilitez la tâche grandement.
Alors, le député de Laviolette a repris son sourire et je dois en
conclure que nous serons en mesure, d'ici minuit, d'adopter l'ensemble des
articles et des amendements du projet de loi. Nous en étions à
l'article 29 Est-ce que l'article 29 est adopté, M. le
député de Laviolette?
M. Jolivet: Quant à mol, avec les explications que m'a
données le ministre et en espérant que ce que l'on recherche tout
le monde, ici, autour de la table, c'est d'en arriver à faire en sorte
qu'il n'y ait pas de droits compensatoires qui soient payés par les
producteurs de bois du Québec aux Américains, en espérant
que, dans la négociation... C'est là où je veux en
arriver. C'est pour ça que je parlais de toute la question du rapport
Bélanger-Thérien, soit de la définition de "subvention".
Ce que le ministre, comme ministre responsable des Forêts, aura à
vérifier avec ses ministres collègues, c'est la définition
du mot "subvention", qui sera négociée avec le gouvernement
fédéral et les Américains, parce qu'il ne faudrait, en
aucune façon, pénaliser nos producteurs québécois
de bois de sciage, de déroulage ou autre, y compris les usines de
pâtes et papiers, dans un contexte où le libre-échange
viendrait mettre en péril certaines scieries, certains moulins au
Québec. C'est dans ce sens que mon intervention était tout
bonnement faite, et tant et aussi longtemps qu'on a discuté avec le
ministre, cela allait très bien, à cet égard.
Le Président (M. Audet): Alors l'article 29 est
adopté, M. le député de Laviolette?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Alors j'appelle
l'article 30.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 30:
"L'article 77 de cette loi est modifié: 1° par le remplacement du
paragraphe 2° par le suivant: "2° des changements dans la
disponibilité des bois en provenance des forêts du domaine
privé, des bois sous forme de copeaux, de sciures, de planures ou des
bois provenant de l'extérieur du Québec;" 2° par l'addition,
à la fin, du paragraphe suivant: "5° de la réalisation des
activités d'aménagement forestier au cours des cinq
dernières années."
C'est un article de concordance, M. le Présldont, avec l'article
43, et cela permet au ministre d'utiliser les rapports annuels sur les
activités d'aménagement forestier des bénéficiaires
dans le but d'effectuer la révision quinquennale, qui est faite dans le
but d'évaluer les résultats obtenus au cours de la
période, et évidemment, de modifier à la hausse ou
à la baisse, s'il y a lieu, ou de maintenir le niveau accordé au
contrat.
Le Président (M. Audet): Êtes-vous d'accord, M. le
député de Laviolette?
M. Jolivet: Cet article, M. le Président, permet au
ministre de faire en sorte que les rapports dont on a fait mention
précédemment,
qui sont des rapports annuels approuvés par les ingénieurs
forestiers dans chacune des entreprises, peuvent, à ce moment-là,
être utilisés pour vérifier le travail qui a
été effectué par les bénéficiaires, et cela
dans le cadre de la révision quinquennale qu'on a à faire.
Donc, on pourrait, hypothétiquement, à ce
moment-là, ne faire aucune vérification autre que livresque, que
sur le terrain. Est-ce que cela pourrait aller jusque-là? Est-ce que cet
article nous permettrait finalement de dire que ce qu'on fait, c'est une
vérification des livres sans avoir fait une vérification sur le
terrain?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, ce ne serait pas acceptable, parce qu'une vérification
doit se faire dans les livres, à partir des livres, et sur le terrain,
à partir des rapports qui nous sont soumis par le
bénéficiaire. C'est évident que le Conseil du
trésor n'accepterait pas...
M. Jolivet: Surtout le Vérificateur
général.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Encore là,
le Vérificateur général n'accepterait pas que cela se
fasse dans les bureaux, parce qu'il faut mesurer les résultats sur le
terrain; c'est là que ça se passe.
M. Jolivet: Ce que je crois comprendre... Peut-être que
c'est la façon de le faire. C'est un contrat de 25 ans; tous les ans, on
doit faire un rapport qui doit être écrit à partir de la
vérification faite sur le terrain. Ce qui veut dire que la
révision quinquennale pourrait être faite à partir des
livres seulement, parce qu'ils auront été annuellement
certifiés.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Par un
ingénieur forestier.
M. Jolivet: Oui. Ce que je veux simplement dire, c'est que la
révision tous les cinq ans, pour un contrat de cinq ans, pour les 25 ans
à venir...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: ...cette révision du plan quinquennal pourrait
être faite à partir des livres seulement, compte tenu que les
livres eux-mêmes auront été annuellement
vérifiés sur le terrain.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Si
évidemment, M. le Président, c'est vérifié
annuellement sur le terrain, au moment du rapport quinquennal de cinq ans, il
ne serait pas nécessaire de faire une vérification. Ce n'est pas
l'examen à 100 % de tous les travaux qui ont été
exécutés. C'est un peu comme les vérificateurs font sur le
plan comptable.
Le Président (M. Audet): Cela va? L'article 30 est
adopté? Adopté. L'article 31 maintenant?
M. Côté (Rivière-du-Loup): "L'article 79 de
cette loi est modifié: 1° par le remplacement, dans la
quatrième ligne du premier alinéa, des mots "pour une
période", par les mots "malgré les articles 25, 27 et 171, pour
la période et aux conditions"; 2° par le remplacement du
troisième alinéa par le suivant: "Le ministre peut, pour la mise
en oeuvre d'un plan spécial, accorder à un
bénéficiaire qui en fait la demande par écrit, une aide
financière notamment sous forme de crédit sur les droits payables
par le bénéficiaire conformément à la
présente loi"; 3° par l'addition, après le troisième
alinéa du suivant: "Le présent article s'applique
également en vue d'assurer la récupération des bois dans
une aire forestière requise pour un aménagement
hydroélectrique que le gouvernement désigne à cette fin
par décret."
M. Jolivet: Une chose, M. le Président, à moins que
le ministre n'ait des explications à me donner.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un article
qui fait suite à une demande du contrôleur des finances concernant
l'aide financière ou les crédits qui doivent être
accordés lorsqu'il y a une récupération de bois à
la suite d'un désastre naturel, comme en incendie ou une
épidémie d'Insectes. L'aide financière est
précisée en disant que c'est sous forme de crédit sur les
droits payables par le bénéficiaire.
M. Jolivet: Si je prenais, M. le Président, le premier et
le deuxième paragraphes, ces deux-là ensemble. Il y a une
question qui me vient à l'esprit. Quand on dit au deuxième
paragraphe, "le ministre peut pour la mise en oeuvre d'un plan spécial,
accorder à un bénéficiaire qui lui en fait la demande par
écrit, une aide financière notamment sous forme de crédit
sur les droits payables." Ce que je veux dire. À un moment donné,
il n'est pas prévu dans le plan d'aménagement une récolte
qui est due à du charroi ou on doit le récolter dans les trois
années à venir, parce qu'il y a une épidémie
d'insectes et il peut mourir, alors c'est du bois perdu. On doit obliger
à certaines actions le bénéficiaire pour qu'à ce
moment-là il y ait une compensation qui se répercute sur les
droits payables c'est-à-dire on diminue leur coût.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Crédit sur
les droits payables.
M. Jolivet: Je m'inquiète que des gens lisant cette loi,
assimilent à des aides subventionnaires. Ce qui fait que si on a une
mauvaise définition du mot subvention on va signer avec ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ça ne peut
pas
être traduit, M. le Président, comme une subvention
étant donné que souvent, si vous récupérez du bois
qui est de charroi ou qui a été incendié ou qui a
été affecté par la tordeuse et qui est à
moitié mort, cela implique des dépenses additionnelles. Parfois,
ce sont des bouts de chemin additionnels pour se rendre à cet endroit
alors que cela n'avait pas été nécessaire et la
qualité du bois est diminuée. Cela ne peut pas être
assimilé à une subvention. Je ne le pense pas. Écoutez, il
a une valeur moindre, il y a une dépense supplémentaire dans la
plupart des cas sinon il n'y a pas d'aide financière. C'est
évident qu'on va Inciter les bénéficiaires et on devrait
peut-être les inciter davantage parce qu'il y a certains exploitants qui
ont laissé du bois se perdre alors qu'avec une aide ou un effort
supplémentaire, on aurait pu le récolter alors qu'il y avait du
bois vert qui n'était pas en perdition, qui était voisin On
devrait Inciter davantage les gens sur cette question.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Laviolette?
M. Jolivet: Sur cette partie, ce qui m'importe toujours c'est la
lecture que peuvent en faire des gens qui ont intérêt à
mettre des droits compensatoires. C'est toujours le problème qu'on a,
quand on annonce d'aider des industriels, que du monde récupère
cette annonce en disant: Un instant, ce n'est pas ça que vous avez
écrit dans le document et c'est vraiment une subvention que vous
donnez.
Donc, le ministre me dit, qu'en lisant le procès-verbal de cette
Assemblée, en excluant ce qui s'est passé tout à l'heure,
les gens penseront ce qui suit: le ministre garantit que, compte tenu du
coût additionnel de la fabrication d'un pont, d'un ponceau, du bois de
moindre qualité, d'un chemin, l'aide apportée est simplement pour
compenser pour les coûts additionnels qui n'étaient pas
prévus au contrat, qui n'étaient pas prévus aussi dans le
plan d'aménagement quinquennal inscrit dans le contrat.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et aussi, M. le
Président, une valeur moindre, parce que le bois a perdu de la valeur.
Quand on dit: Nos redevances représentent la juste valeur marchande du
bois sur pied. SI le bois a été déprécié
à la suite d'un incendie ou autre, il est évident qu'il faut
compenser pour rester sur le même principe de la juste valeur marchande
du bois sur pied.
M. Jolivet: J'ai deux question sur le troisième paragraphe
qui a peut-être trait à quelque chose qui s'en vient, à la
rivière Sainte-Marguerite où il y aura du bois disponible. Le
projet de loi dit. "Le présent article s'applique également en
vue d'assurer la récupération des bois dans une aire
forestière requise pour un aménagement hydroélectrique que
le gouvernement désigne à cette fin paf^décret." Je donne
juste un exemple: l'histoire de la rivière Sainte-Marguerite où
M. y aura du bois coupé, à qui sera donné ce bois? Comment
le ministre, à partir de cet article, agira-t-il? Est-ce qu'il va le
donner à des gens qui sont contigus, à des compagnies qui en ont
besoin pour compenser pour le bois qui manquerait à cause de telle ou
telle chose, ou est-ce qu'il va le donner à REXFOR?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On va essayer dans
la mesure du possible, et je pense bien que c'est réalisable,
d'attribuer les bois aux exploitants ou aux industriels voisins, de
façon à minimiser l'impact de la perte du terrain des
forêts qui seront inondées, parce que c'est une perte de potentiel
Si on réussit ça, comme NBR ou la rivière
Sainte-Marguerite, telle que mentionnée par le député de
Laviolette, l'effet sur la possibilité, sur une base de rendement
soutenu, est moindre parce qu'on sauve une rotation, en somme, tandis que si on
ne l'Inclut pas dans un CAAF, dans les contrats, l'effet va être beaucoup
plus grand sur la possibilité et on n'a pas comme objectif de diminuer
la possibilité et de diminuer les volumes attribués aux
bénéficiaires, le moins possible.
M. Jolivet: D'accord. Je vais vous donner un exemple. Vous vous
souvenez de la fameuse discussion qu'on avait eue sur le bois de banquier.
Quand on disait ceci: Nous allons mettre des objectifs à atteindre dans
un contrat de 25 ans, dans un plan quinquennal, renouvelable tous les cinq ans.
S'ils font plus que l'objectif prévu, le bois appartient à la
compagnie qui l'a en surplus. Est-ce que dans un cas comme celui-là,
cette partie de la loi 150 qui existe aurait pour effet de dire ceci: Pendant
le contrat de cinq ans, on donne du bois de récupération, en
raison d'une ligne électrique, à un bénéficiaire
d'un CAAF. Est-ce qu'on en arriverait, à ce moment-là, à
faire en sorte que ça aurait pour conséquence de lui donner un
avantage additionnel, plus tard, dans le sens où elle aura moins
utilisé son bois et, en conséquence, son objectif aura
été atteint en plus et il y aurait de la jalousie entre les gens
qui diraient: Si je l'avais eu, moi, ce bois-là, c'est du bois de
banquier que j'aurais Donc, quels sont les critères que le ministre va
mettre pour s'assurer que ce bois de récupération n'aura pas
d'effet de ce genre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, dans la mesure du possible, pour faire en sorte de ne pas
réduire les volumes attribués aux bénéficiaires,
nous essaierons, et je crois qu'on y réussira, d'inclure ces volumes
dans les CAAF réguliers des bénéficiaires, les volumes de
bois menacés d'être submergés en raison d'un barrage ou
d'une route, de façon ponctuelle.
M. Jolivet: Est-ce que vous me dites que, dans vos
hypothèses de travail, ce serait du bois déjà
octroyé à du monde dans un CAAF et qu'en
conséquence, pour les compenser, vous avez deux façons de
faire, soit en ajoutant dans vos bois de réserve du bois additionnel
pour permettre toujours le rendement soutenu prévu...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, non.
M. Jolivet: ...ou en leur donnant une compensation
financière pour le bols perdu?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, il n'y a pas
de bois additionnel et s'il y a des dépenses, des frais
supplémentaires pour récupérer du bols menacé de
perdition, étant donné qu'il sera submergé, je crois que
ça fait partie des frais de construction d'un barrage ou des
aménagements hydroélectriques. Actuellement, nous sommes à
négocier avec Hydro-Québec sur cette question afin que nos
industriels, nos bénéficiaires de CAAF puissent
récupérer le bols à l'intérieur de leur volume
régulier sans pour cela ajouter des volumes additionnels dans la mesure
du possible, je le répète, parce qu'il y a des endroits où
cela ne serait peut-être pas possible de le faire.
M. Jolivet: Ce que je cherche, c'est une formule équitable
pour tout le monde, un partage de ces bois-là. Le problème que
vous allez avoir est le suivant. Si vous donnez à quelqu'un un CAAF
aujourd'hui, dans quinze ans on submerge du bois, lui, il va avoir produit une
partie de son bois qui va être coupé mais qui ne reviendra plus en
rendement soutenu. Mais comme vous lui garantissez toujours à
perpétuité le pouvoir d'avoir du bois convenable pour l'usine qui
est en fonction, à ce moment-là vous allez devoir compenser soit
financièrement, soit par une addition de bois à son CAAF actuel
pour lui permettre de l'assurer de la perpétuité du bois convenu
au départ. Vous avez un pourcentage que vous avez le droit d'enlever,
vous vous en souvenez? Vous vous réservez un droit de pourcentage pour
les réserves écologiques ou les réserves fauniques qui
pourraient être mises en place, vous vous souvenez de cela? Est-ce que
cela fait partie de cela ou si c'est en plus?
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai
mentionné, M. le député, que dans la mesure du possible,
si on l'inclut à l'intérieur d'un CAAF, l'effet sur la
possibilité vraiment soutenue sera moindre parce qu'on va sauver des
années, dans le cas de l'Abitibi, c'est 90 ans. Donc, c'est une rotation
qu'on sauve et l'effet est beaucoup moindre si on le récupère sur
une base ponctuelle ou ad hoc en addition des volumes attribués dans le
contrat d'aménagement.
M. Jolivet: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'effet serait
formidable. C'est évident que c'est une perte de potentiel. Les terrains
qui sont inondés par les barrages, souvent, évidemment, ce sont
des terrains près des rivières, ce sont les meilleurs terrains.
C'est là que la forêt croît le mieux, dans le bassin des
rivières. C'est une perte de potentiel et c'est pourquoi on
négocie actuellement avec Hydro-Québec toute cette question, de
façon à ne pas pénaliser les industriels, les
bénéficiaires de contrat.
M. Jolivet: Dans les hypothèses que HydroQuébec est
en train d'imaginer comme potentiel à venir dans 50 ans, dans 25 ans, je
ne le sais pas, vous dites, autrement, ceci: C'est que dans le contrat
d'approvisionnement et d'aménagement forestier que vous négociez,
vous tenez compte de ces effets à long terme pour ne pas, en aucune
façon, pénaliser aucune des usines du pouvoir qu'elles doivent
avoir, par contrat, d'avoir un rendement soutenu, à
perpétuité.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela nous
complique la vie, c'est évident, sauf qu'on en tient compte avec le plan
de développement d'Hydro-Québec. Hydro-Québec nous informe
de son plan de développement et, à la suite de discussions avec
Hydro-Québec, on essaie d'ajuster pour limiter les effets
néfastes aux bénéficiaires. Avec la collaboration des
industriels, je pense bien qu'on arrivera à négocier des ententes
qui ne causeront pas de préjudice parce que, à mon avis, je le
répète, cela fait partie des coûts de construction des
aménagements hydroélectriques.
M. Jolivet: Si jamais, par hasard, il arrivait finalement que
vous vous retrouviez devant le fait qu'une personne qui est
bénéficiaire d'un CAAF se retrouve...
Une voix:...
M. Jolivet: Oui, dans l'eau.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela peut
arriver.
M. Jolivet: Et qu'à ce moment-là, cette partie doit
être compensée parce qu'elle a dans son esprit une
perpétuité quant au rendement soutenu, il faut donc
prévoir quelque chose où vous allez lui fournir une autre
réserve de bois quelque part dans une réserve que vous avez.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ce qu'on
fait actuellement et cela nous complique la vie évidemment. Il y a
certains territoires dans le NBR où les gens bénéficiaires
vont tout simplement être dans l'eau une fois que cela sera fait. Cela
nous amène à déplacer les territoires.
M. Jolivet: II y en a quelques-uns qui sont encore dans l'eau
mais c'est parce qu'ils s'embourbent à cause de la sphaigne du
terrain.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah oui!
M. Jolivet: Ce n'est pas la même somme d'eau.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est pas la
même chose.
M. Jolivet: Cela va sauf que...
Le Président (M. Audet): Cela va pour l'article 31?
M. Jolivet: Non. Il me reste une dernière question. Le
troisième alinéa, quand on le regarde par rapport à
l'article 79, ce qu'on fait, par l'article 31 c'est qu'on modifie l'article 79,
on dit qu'en cas de désastres naturels tels les incendies de
forêt, les épidémies d'insectes ou les maladies, voici ce
qui se passe, on y ajoute, 1° et 2°. Le paragraphe 3° n'a pas un
lien très direct avec l'article 79 qui est là; pourquoi ne
faites-vous pas un article séparé, dans ce cas là?
Une voix: C'est un désastre naturel. M. Jolivet:
Quel désastre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Forestier. Ah non,
on ne peut pas enregistrer des choses de même.
M. Jolivet: On ne dira pas au premier ministre que ses barrages
peuvent causer des désastres.
Le Président (M. Audet): D'accord?
M. Jolivet: Non, non; je n'ai pas ma réponse, encore.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah, je ne le sais
pas; c'est une question à laquelle les avocats pourraient
répondre, M. le député.
On fait le lien, M. le Président, parce qu'on dit "le
présent article s'applique également"; on fait le lien avec tous
les autres imprévus.
M. Jolivet: On peut prendre un petit moment de répit, le
temps d'y réfléchir et de prendre une pause santé, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): Oui. On n'aurait pas pu adopter
l'article avant de prendre notre petite pause?
M. Jolivet: Je pense qu'il y a une discussion qui est
amorcée.
Le Président (M. Audet): Des fois, cela aurait pu
faciliter l'adoption de l'article 31, avant de...
On suspend cinq minutes et on revient après la pause.
(Suspension de la séance à 22 h 32)
(Reprise à 22 h 37)
Le Président (M. Audet): La commission reprend ses
travaux.
Nous en étions à l'article 31. M. le député
de Laviolette, je pense que c'est vous qui aviez...
M. Jolivet: Ma question s'adressait au ministre...
Le Président (M. Audet): Oui, c'est cela.
M. Jolivet: ...à savoir s'il y avait moyen de le mettre
ailleurs parce que ce n'était pas... Merci, M. le ministre, j'ai mal
à la gorge.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, nos avocats disent qu'il s'agit d'occasions similaires
à un désastre naturel. C'est ponctuel. C'est une question de
récupération et on n'a pas d'autre place où le mettre.
C'est l'endroit pour l'Insérer.
Le Président (M. Audet): Est-ce que ça vous va?
M. Jolivet: Je sais bien qu'il faut absolument le mettre quelque
part. J'aurais aimé le voir ailleurs parce que, pour moi, ce
n'était pas un désastre naturel. C'était une question de
récupération. Cela ne peut pas être mis dans la loi sur
REXFOR; on connaît la pensée du ministre au sujet de REXFOR.
Cependant, on ne connaît pas encore les résultats, mais on
connaît la pensée du ministre. On va l'accepter parce qu'il faut
le mettre quelque part. Je trouve logique qu'il soit de cet ordre, mais on ne
peut pas le mettre ailleurs.
Le Président (M. Audet): L'article 31 est adopté.
Article 32?
M. Côté (Rivière-du-Loup): "L'article 82 de
cette loi est modifié par l'insertion, après le paragraphe 3°
du premier alinéa, du paragraphe suivant: "4° le
bénéficiaire ne se conforme pas aux obligations prévues
aux articles 41 et 166."
À l'article 82, on parle la résiliation du contrat et,
quand on parle des obligations, on se réfère à l'article
41 qui dit: "Lorsque le bénéficiaire est une personne morale ou
une société, ses dirigeants doivent donner au ministre un avis
écrit de tout acte ou de toute opération ayant pour effet de
modifier le contrôle." Évidemment, c'est une obligation qu'on
impose au bénéficiaire. L'article 166 est quasiment similaire:
"Le titulaire d'un permis doit informer le ministre par écrit de tout
acte ou de toute opération ayant pour effet de produire une modification
dans le contrôle de l'usine de transformation ou, le cas
échéant, de la personne morale qui l'exploite." Cet avis est
donné dans un délai de 60 jours.
M. Jolivet: Si la personne oublie d'informer le ministre et qu'il
y a un changement de compagnie et des actionnaires...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Étant
donné qu'on disait ailleurs qu'il fallait que le renseignement soit
transmis, on l'insère ici.
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 32 est adopté.
Article 33?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le texte anglais
du...
Le Président (M. Audet): On va d'abord passer à
l'article 33, M. le ministre, ensuite, on reviendra peut-être...
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 33 en
français?
Le Président (M. Audet): Oui, s'il vous plaît.
M. Côté (Rivière-du-Loup): "L'article 89 de
cette loi est modifié par le remplacement du deuxième
alinéa par le suivant: "Les traitements sylvicoles sont admis à
titre de paiement des droits prescrits s'ils sont réalisés pour
atteindre le rendement annuel conformément à l'article 60 et
s'ils sont acceptés par le ministre à la suite de la
présentation du rapport annuel visé à l'article 70."
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela va, M. le
député de Laviolette?
M. Jolivet: J'attends des informations du ministre.
Le Président (M. Audet): Avez-vous des informations
additionnelles, M. le ministre, concernant cet article?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, c'est...
Le Président (M. Audet): Cela va.
M. Jolivet: En fait, il n'a fait que la lecture des textes, mais
y a-t-il plus que cela?
Le Président (M. Audet): Avez-vous des commentaires
à ajouter?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les modifications
apportées à l'article 60 de la loi obligent le
bénéficiaire à évaluer la quantité et la
qualité des traitements sylvicoles qu'il a effectivement
réalisés de manière à pouvoir déterminer
dans le rapport annuel, exigé en vertu de l'article 70 de la loi,
l'efficacité de ses traitements en regard de l'atteinte del'objectif fixé au contrat.
M. Jolivet: Ce que le ministre indique ici, à l'article
33, c'est qu'il s'accorde encore de nouveaux pouvoirs, si je comprends bien,
soit de vérifier en cours d'année l'état d'avancement des
travaux.
M. Côté (Rivière-du-Loup): En tout temps,
oui.
M. Jolivet: C'est cela, n'importe quand, le ministre
décide d'envoyer quelqu'un pour voir ce qui se passe. Il se donne ce
pouvoir qu'il n'avait pas avant?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On l'avait avant.
Par la modification qu'on introduit, M. le Président, on dit. "Les
traitements sylvicoles sont admis à titre de paiement des droits
prescrits", tandis qu'avant on mentionnait: "Ces droits sont payables en
traitements sylvicoles." On l'avait, mais je pense que c'est mieux dit de cette
façon.
M. Jolivet: Le texte actuel dit ceci: "Ces droits sont payables
en traitements sylvicoles dans la mesure où ces traitements sont requis
par le ministre pour atteindre le rendement annuel prévu pour la zone de
tarification où s'exécute le contrat." C'est le texte de la loi
150. On remplace le deuxième alinéa par: "Les traitements
sylvicoles sont admis à titre de paiement des droits prescrits." Au lieu
de dire: "Ces droits sont payables en traitements sylvicoles", on dit
plutôt: "Les traitements sylvicoles sont admis au paiement des droits
prescrits." Donc, dans le calcul qu'on fera du coût de l'ensemble des
travaux, ils seront déduits du montant que le bénéficiaire
a à payer sur le taux unitaire de chacun des arbres a la valeur
marchande de bols sur pied. D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Àtitre de paiement, c'est-à-dire un crédit.
M. Jolivet: C'est un crédit. "S'ils sont
réalisés pour atteindre le rendement annuel conformément
à l'article 60 et s'ils sont acceptés par le ministre." "S'ils
sont acceptés par le ministre", c'est ce qui est additionnel au texte
actuel de la loi. Cela veut dire qu'on donne de nouveaux pouvoirs au ministre
de faire des vérifications, annuellement, pendant l'année,
à n'importe quel moment, sur l'état d'avancement des travaux
sylvicoles.
Une voix:...
M. Jolivet: M. le Président, nous sommes très bien
ensemble, le ministre et mol. Si les autres veulent s'en aller, ils peuvent
bien s'en aller, mais qu'ils ne nous dérangent pas, nous travaillons
bien, tous les deux. C'est vrai, ils n'écoutent même pas ce que
l'on dit.
Une voix: M. le député de Laviolette, je vous suis
avec un grand intérêt... parce que mon collègue que j'aime
beaucoup...
M. Jolivet: Je le sais bien, mais ce n'est pas le temps de
montrer vos mamours ici.
Le Président (M. Audet): Messieurs... Des voix: Ha,
ha, ha!
Le Président (M. Audet): MM. les membres de la commission,
dans l'intérêt de la commission, s'il vous plaît!
M. Jolivet: Merci beaucoup.
Le Président (M. Audet): Allez comment dirais-je,
dégager votre enthousiasme à l'extérieur de la commission.
Merci, M. le député de Vimont. M. le député de
Laviolette.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, avant on disait: "sont requis par le ministre". Aujourd'hui,
on dit: "S'ils sont acceptés par le ministre". Évidemment, pour
admettre des traitements sylvicoles à titre de paiement, il faut les
accepter, les vérifier. C'est la logique même.
M. Jolivet: Oui, mais il y a une différence.
Je ne veux pas faire de la sémantique, mais dans un cas, on dit:
Si les travaux sont requis par le ministre. Ici, ce n'est pas ce qu'on dit. Ce
n'est pas "s'ils sont requis", mais "s'ils sont acceptés par le
ministre". C'est différent. Dans un cas, c'est le ministre qui les
demande et, dans l'autre, il les accepte, sans nécessairement les avoir
requis.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour payer, il
faut les accepter. Vous acceptez cela?
M. Jolivet: Oui, mais ce n'était pas cela avant.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, mais on se
réfère à l'article 60...
M. Jolivet: Oui, cela va.
M. Côté (Rivière-du-Loup): et à
l'article 70. À l'article 60, on dit: "Le contrat comporte l'engagement
par le bénéficiaire de réaliser chaque année..."
Alors, cela devient requis parce que le contrat lie les deux parties. À
l'article 70, on dit: "À la fin de chaque année, le
bénéficiaire, d'un contrat doit préparer et soumettre au
ministre dans la forme, à l'époque et selon la teneur que
détermine le gouvernement par voie réglementaires un rapport sur
les activités d'aménagement réalisés durant
l'année" Alors, il faut les accepter. Évidemment, ils sont
inscrits au contrat, donc ils sont requis et ils sont au moins convenus entre
les deux parties, entre le bénéficiaire et le ministre.
M. Jolivet: II y a un problème qu'il ne faut pas oublier.
Je parle de ce que vous avez amendé. Vous, vous parlez de ce que vous
avez amendé. Moi, Je parle des pouvoirs additionnels par rapport
à la loi actuelle. La loi actuelle, à l'article 60 et à
l'article 70, vous l'avez amendée. Vous l'avez amendée à
l'article 24 et vous l'avez amendée à l'article 28. Ce que je
vous dis, c'est que le nouveau texte, avec les amendements qu'on vient
d'apporter aux articles 70 et 60 par les articles 28 et 24, c'est que le
ministre, en fin de compte, s'accorde de nouveaux pouvoirs, soit d'aller en
cours d'année vérifier l'état des travaux
d'avancement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pense que c'est
normal qu'on vérifie les travaux si on les accepte à titre de
paiement, autrement le
Vérificateur, comme l'a signalé le député de
Laviolette, n'aimera pas ça du tout.
M. Jolivet: J'ai bien compris ça. Je n'ai pas d'objection,
M. le Président.
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela va pour l'article
33?
M. Jolivet: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Audet): II y a un amendement à la
version anglaise de l'article 33. On va y aller directement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le texte anglais
du membre introductif de l'article 33 est remplacé par le suivant:
"Section 89 of the said Act is amended by replacing the second paragraph by the
following paragraph". C'est une erreur d'orthographe. On avait mis un "s"
à "paragraph" dans le texte du projet de loi.
Le Président (M. Audet): Un "s"?
M. Côté (Rivière-du-Loup): À
"paragraph". Ici, on le met au singulier. Le paragraphe suivant.
Le Président (M. Audet): D'accord. C'est juste un
amendement de concordance. Cela va?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une erreur
d'orthographe.
M. Jolivet: Ce n'est pas tout à fait de concordance, mais
je vais l'accepter quand même.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une
faute...
Le Président (M. Audet): D'orthographe.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une faute
d'orthographe.
Le Président (M. Audet): D'orthographe, d'abord. L'article
34?
M. Côté (Rivière-du-Loup): "Cette loi est
modifié par l'insertion, après l'article 89, de l'article
suivant: "89.1. La personne visée à l'article 89 peut
préparer et soumettre au ministre, dans la forme et selon la teneur que
détermine le gouvernement par voie réglementaire, un état
de l'avancement des traitements sylvicoles approuvé par un
ingénieur forestier. Cet état ne peut être soumis au
ministre moins de trente jours après la date du dernier état.
"Sur présentation de cet état, le ministre peut accorder un
crédit temporaire applicable sur le traitement des droits prescrits
correspondant à la valeur des traitements sylvicoles
réalisés. "À la suite de la présentation du rapport
annuel, ces crédits sont ajustés, s'il y a lieu, afin qu'ils
correspondent à la valeur des traitements sylvicoles acceptés par
le ministre conformément à l'article 89."
Cet article précise qu'une personne peut, à titre de
bénéficiaire de contrat et à titre de titulaire de permis,
respectivement en regard des articles 71 et 88 de la loi, obtenir en cours
d'année un crédit temporaire s'il transmet au ministre un
état de l'avancement des traitements sylvicoles effectués.
Évidemment, à la fin de l'année, des crédits
seront réajustés pour représenter la juste valeur des
travaux effectués. M. le député, cela évite aux
industriels de débourser des sommes d'argent en cours de route et
d'être crédités au fur et à mesure des travaux
d'aménagement.
M. Jolivet: Les traitements sylvicoles font donc partie de ce que
l'on crédite, du coût des droits prescrits sur le prix unitaire du
bois sur pied, de la valeur marchande du bois sur pied. Donc, on dit: Cela vous
coûte tant, compte tenu des bois qu'il y a dans le milieu, mais vous
devez faire des travaux et, si vous faites vos travaux, on crédite
à ce moment-là et ça vous coûte moins, vous avez
moins à débourser.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça,
en argent.
M. Jolivet: En argent. Mais ce que vous faites ici, c'est quoi?
Si j'ai bien compris, j'ai 1 000 000 $ à payer. Je fais des travaux pour
700 000 $, je dois en réalité juste 300 000 $. Ou est-ce que je
vais avoir à rembourser des frais?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela permet en
cours de route de créditer les travaux exécutés. Sinon, le
bénéficiaire devra débourser le montant de 1 000 000 $
dont vous parlez et le gouverne- ment le remet à la fin lorsque les
travaux sont terminés.
M. Jolivet: II paie cela comment, des droits prescrits? Il paie
cela à tous les mois? Il paie cela à la fin de l'année?
À 25 % du produit du volume récolté.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député, les redevances sont payables à 75 % tous les 30
jours; évidemment, si on ne crédite pas les travaux
effectués, cela va faire des entrées d'argent et des sorties
d'argent, des remboursements. Les autres 25 % des redevances sont payables tous
les trois mois.
M. Jolivet: 75 % mensuellement et 25 % tous les trois mois?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Ce qui veut dire que sur les 75 % qu'il a à
payer, vous allez tout de suite créditer la partie des travaux faits, ce
qui fait que, sur les 75 %...
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...sur
présentation d'un rapport.
M. Jolivet: Oui, sur la présentation d'un rapport mais qui
ne doit pas être de moins de 30 jours, c'est-à-dire à tous
les 30 jours. Il faut éviter que la personne se fasse rembourser des
choses qu'elles n'a pas encore faites; c'est une fois qu'elle les a faites.
Pour les 25 %, c'est le même calcul qui se fait en termes de
remboursement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): A tous les trois
mois.
M. Jolivet: Ce que vous dites, c'est que vous évitez une
manipulation de transfert d'argent: il paie, vous le remboursez. Vous dites
à ce moment-là: On utilise les travaux faits
révisés tous les 30 jours pour lui éviter de payer trop
d'argent. À ce moment-là, il n'y a pas une sortie de fonds
quelque part.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'ajustement se
fait à la fin de l'année.
M. Jolivet: À la fin de l'année.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 34 est
adopté?
M. Jolivet: II y a juste le problème "approuvé par
un Ingénieur forestier" et l'autre partie par voie
réglementaire.
Le Président (M. Audet): Adopté? M. Jolivet:
Adopté.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 35.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 35.1. On
en a parlé hier soir de l'article 35.1.
Le Président (M. Audet): L'article 35 avant, M. le
ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 35
Le Président (M. Audet): Oui, s'il vous plaît.
M. Jolivet: II faut commencer par l'abroger avant de le
changer.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le deuxième
alinéa de l'article 92 est abrogé. Cette modification vise, M. le
Président, à préciser qu'un permis d'intervention est
requis pour tout bénéficiaire d'un contrat d'approvisionnement et
d'aménagement même s'il s'agit d'une aire commune et qu'il y a
désignation d'un bénéficiaire responsable ou d'un
responsable ou d'un interlocuteur.
Le Président (M. Audet): Cela va-Ml pour l'article 35?
M. Jolivet: Oui, dans la mesure où on a fait la discussion
hier sur ce qui s'en vient.
Le Président (M. Audet): D'accord. L'article 35 est
adopté. On a reçu un ajout au projet de loi. On ajoute l'article
35.1.
M. Jolivet: Juste une minute, je vais revenir. J'ai un petit
problème. Malgré que je n'aie pas d'objection majeure à
l'enlever au départ on est en train de vérifier cela. Vous vous
en souvenez? Cela m'était resté dans l'esprit et là, on
vient de me donner un petit coup de coude. L'article 55, quand vous avez "le
présent article ne s'applique pas dans le cas où le permis
d'intervention n'est pas requis en raison de l'application de l'article 55",
vous vous en souvenez, on a suspendu l'article 20?
Une voix: Oui.
M. Jolivet: Si on l'enlève et qu'on n'a pas
étudié l'article 20... Est-ce qu'il y aurait possibilité,
M. le Président, de le suspendre en attendant la décision?
Le Président (M. Audet): Oui, d'accord
M. Jolivet: Vous fartes sauter quelque chose qu'on n'a pas
étudié.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On peut le
suspendre.
Le Président (M. Audet): D'accord. On va suspendre
l'article 35 et je vais appeler l'ajout à l'article 35.1. L'article
35.1.
M. Jolivet: M. le Président, je sais que c'est la reprise
de 68...
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'on est en mesure de
procéder, même si on a suspendu l'article 35?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui
Le Président (M. Audet): Oui. Il n'y a pas de
problème.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 35.1
dit: Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 92,
de ce qui suit: "1.1. Titulaire de permis d'usine, partie à une
convention avec un bénéficiaire de contrat." 92.1. Le ministre
peut en tout temps autoriser le titulaire d'un permis d'exploitation d'usine de
transformation du bois à récolter à la place d'un
bénéficiaire de contrat dans son unité
d'aménagement le volume de bois requis pour remplacer les copeaux, les
sciures, les planures que le bénéficiaire fait défaut de
fournir à ce titulaire de permis, malgré une convention
intervenue entre eux à cet effet. "Cette autorisation est donnée
au moyen d'un permis d'intervention. Un tel permis ne peut être
délivré que dans le cas où. 1° la convention
visée au premier alinéa a été conclue pour une
durée d'au moins un an; 2° le titulaire du permis d'exploitation
d'usine a dénoncé au ministre par un avis écrit cette
convention dans les quinze jours de sa signature; 3° le titulaire du permis
d'exploitation d'usine ne peut trouver de bois à partir d'une source
d'approvisionnement comparable à celle qui lui fait défaut."
"92.2 Le titulaire du permis d'exploitation d'usine à qui le ministre
délivre un permis d'intervention, en vertu de l'article 92.1, est
assujetti aux mêmes obligations que le bénéficiaire pour
l'aménagement des aires forestières où il exerce son droit
à un approvisionnement"
M. le Président, on revient à ce qu'on a
déjà parlé. Cet article vise à replacer dans une
section distincte les articles 68 et 69 de la loi actuelle, puisqu'on vertu de
la Loi modifiant la Loi sur les forêts, un permis d'intervention est
requis. Même dans ce cas-là, la section II, du chapitre II du
titre 1 de la Loi sur les forêts précise des catégories de
personnes qui peuvent obtenir un permis d'intervention pour l'approvisionnement
d'une usine de transformation de bois, en conformité avec l'article 24
de la Loi sur les forêts.
On l'a dit tout à l'heure, les articles 68 et 69 de la Loi sur
les forêts sont abrogés par les articles 26 et 27, un après
l'autre ou les deux en même temps.
Le Président (M. Audet): D'accord? M. Jolivet: Un
après l'autre ou ensemble.
Le Président (M. Audet): Avez-vous des commentaires, M. le
député de Laviolette?
M. Jolivet: Oui. C'est une vérification.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce qu'il y a de
nouveau dans cet article, c'est que l'autorisation prévue aux articles
68 et 69 est donnée au moyen d'un permis d'intervention et que le
titulaire du permis d'exploitation d'usine a dénoncé au ministre
par un avis écrit cette convention dans les quinze jours de sa
signature. Évidemment, il faut être au courant qu'il existe une
convention entre les parties si on veut intervenir, si une des parties fait
défaut.
M. Jolivet: Cela inclut le titre 1.1 qui est: "titulaire de
permis d'usine, partie à une convention avec un
bénéficiaire de contrat". Dans l'amendement que vous apportez,
c'est tout cela qui s'est ajouté à l'article 92.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: L'article 92 fait référence à
l'article...
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 92 a
été abrogé. (23 heures)
M. Jolivet: .92 dans la loi. Il y a une partie qui a
été abrogée, ce n'est pas tout. D'accord. Vous n'aviez
plus d'autre place pour le mettre, autrement dit. Vous avez la section II qui
est: 1° bénéficiaire d'un contrat. Ce que vous ajoutez
après l'article 92, c'est un autre article qui viendra s'ajuster en
cours de route et qui va faire, à ce moment-là, 1.1, ce qui veut
dire que vous allez avoir, juste après cet article qui viendra
après l'article 92.2, un autre 2. Vous n'auriez pas pu - je vous pose la
question - faire les correctifs en conséquence: 1, 2 et 3?
Une voix: Oui, cela sera fait dans les statuts refondus.
M. Jolivet: Cela va être dans les statuts. Vous n'en avez
pas besoin pour le moment. Vous l'introduisez là seulement parce qu'il
n'y a pas d'autre place pour l'introduire.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. C'est la
meilleure place, M. le députe. On parle des permis d'intervention...
M. Jolivet: Oui, je le sais.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...à la
section II, pour l'approvisionnement d'une usine de trans- formation du bois.
On parle du bénéficiaire d'un contrat. Ensuite, à ce
chapitre, on parle du titulaire d'un permis d'exploitation d'usine qui fait
partie d'une convention avec le bénéficaire d'un contrat.
M. Jolivet: Non, je sais qu'il ne peut pas être dans l'un
ou dans l'autre, mais qu'il faut qu'il soit quelque part entre les deux, c'est
pour ça qu'il devient 1.1; ça, je le comprends très
bien.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Ce n'est pas ça que je veux vous dire. Je veux
dire que, par concordance, quand on va faire la réécriture du
projet de loi, il va falloir faire les statuts refondus de la loi actuelle qui
est la loi 150. Cette loi fait disparaître toutes les autres lois et elle
devient une loi constitutive qui remplace les autres, c'est-à-dire pas
une loi constitutive, mais une loi qui remplace les autres qui existaient
auparavant. C'est ce qu'on a fait quand on a fait l'étude de ce projet
de loi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Là, vous amendez celle-là et, quand on
va refaire les statuts refondus, cela veut dire que l'article 1.1 pourrait
devenir 2 et que le 2 qui est là pourrait devenir 3.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela se peut, je
pense.
M. Jolivet: Mais on ne peut pas le faire
immédiatement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non.
M. Jolivet: D'accord.
Le Président (M. Audet): Cela va? L'ajout à
l'article 35.1 est-il adopté, M. le député de
Laviolette?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Audet): Merci bien.
J'appelle maintenant l'article 36. Là, on a suspendu l'article
35, c'est ça; on y reviendra tantôt.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 36 se
lit comme suit: "L'article 94 de cette loi est modifiée par le
remplacement, dans les troisième et quatrième lignes, des mots
"de feuillus rémanents et de bois de rebut favorise l'aménagement
des peuplements mélangés et feuillus" par les mots "de
rémanents et des bois de rebut favorise l'aménagement des
peuplements." On insère à l'article... L'autre, c'est 36.1,
d'accord.
Le Président (M. Audet): Qu'est-ce que c'est des
rémanents, M. le ministre, seulement pour mon information personnelle en
attendant que M. le député...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vais donner la
parole au Dr Paillé.
Le Président (M. Audet): Si vous voulez vous
présenter, Dr Paillé, on vous écoute attentivement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous allez avoir
une explication parfaite.
M. Paillé (Gilbert): Ce sont les feuillus qui sont
laissés sur pied, après la récolte des
résineux.
Le Président (M. Audet): C'est seulement ça.
M. Paillé: C'est ça.
Le Président (M. Audet): Vous ne pouvez pas nous en dire
un peu plus, non?
M. Paillé: Ce n'est pas plus que ça.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le député
de Laviolette.
M. Jolivet: Ce qu'on nous dit dans ça c'est que les mots
"de feuillus rémanents et de bois de rebut favorise l'aménagement
des peuplements mélangés et feuillus" sont, à ce
moment-là, changés par les mots "des rémanents et des bois
de rebut favorise l'aménagement des peuplements." Voici la question que
je pose au ministre. Est-ce que cet amendement a pour but de favoriser un
meilleur aménagement des forêts par ce qu'on appelle la
récupération des bois de rebut et des rémanents, dont
faisait mention votre savant collègue, à votre gauche, M.
Paillé, dans tous peuplements forestiers? Je veux savoir quel est le but
que vous recherchez en faisant ce changement. Y a-t-il quelque chose de bien
précis? Est-ce que cela va révolutionner le travail en
forêt ou si cela va simplement faciliter le travail qui doit être
fait dans le cas de ceux qui ont à vérifier les travaux.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est qu'à
la suite d'une exploitation forestière de résineux, M. ne reste
que des bois rémanents, c'est-à-dire des bois qui n'ont aucune
valeur commerciale ou avenir. Il est évident qu'il faut les enlever afin
de faire de la place pour être capable de reboiser et de faire des
plantations dans des essences désirées et commerciales. Le bois
qui disparaîtra pour favoriser l'aménagement du territoire pourra
être utilisé à des fins, comme le dit le titre,
d'exploitation d'une usine de transformation ou à des fins
énergétiques ou métallurgiques.
M. Jolivet: Je vous donne un exemple.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II s'agit de la
récupération de bois qui n'a pas de valeur, qui n'a pas
d'avenir.
M. Jolivet: Vous savez, le principe qui existait, selon lequel on
faisait de la coupe à blanc, va peut-être disparaître, sans
être enlevé complètement, dans la mesure où on va
prendre un principe que j'utilisais en tant que personne qui n'est pas un
ingénieur forestier, c'est-à-dire celui de dire: Nous cultiverons
désormais la forêt comme un bon jardin. Ce qui va arriver, c'est
que, dans certains cas, on va juger que la culture, c'est de ramasser la
carotte qui est prête et de laisser en place les autres qui ne sont pas
prêtes. Cela peut être aussi, à un moment donné, de
la coupe à blanc, sélective...
M. Côté (Rivière-du-Loup):
D'éclaircie.
M. Jolivet: ...d'éclaircie, sélective, la coupe par
bandes, peu importe comment on le fera.
Ce que j'essaie de vous dire, c'est qu'en cours de route, il reste du
bois. Des gens nous disent: M. le député, ça n'a pas de
bon sens, je suis monté sur la route du Lac-Saint-Jean, l'autre jour, et
j'ai vu des bulldozers tasser du bois qui était du bon bouleau qu'on
pourrait utiliser pour nos camps de chasse et toutes sortes de choses en bois,
qui nous permettraient, par exemple, de faire un feu de camp
l'été. Là, on est obligés de laisser ça
là et ça pourrit là, M. le député, ça
n'a pas de bon sens. Il y a des gens, comme ceux que je connais, chez moi, qui
vont faire la récolte de ces bois difficilement accessibles, parfois,
pour les gros "tomberjack" ou les chenlllettes qu'on connaît, mais eux
arrivent finalement à aller chercher ça avec des chevaux. Est-ce
que ça veut dire, finalement, que ça va permettre à ces
personnes d'aller faire une récupération de bois qui, d'une
façon ou d'une autre, ne se ferait pas, ce qui, cela étant fait,
permettrait un meilleur aménagement du site forestier, de l'aire de
coupe? C'est ce que je veux savoir. Ce que vous venez de nous dire, est-ce que
ça signifie que c'est simplement pour les besoins de vos
ingénieurs forestiers que vous faites ce changement ou si c'est pour en
arriver vraiment à avoir une utilisation maximale de la fibre
disponible?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On a longuement
parlé des permis de bois de chauffage. On voulait, évidemment,
profiter de la récupération du bols de chauffage - ça en
est un peu du bois de chauffage - et mettre un peu d'ordre dans tout ça
en concentrant la récupération de bois de chauffage dans des
secteurs désignés par le ministère. C'est pour des fins
domestiques, mais il y a également des permis pour des fins commerciales
en ce qui concerne le bois de
chauffage.
M. Jolivet: C'est pour les usines ça ou une petite
compagnie?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. C'est
évident que si on enlève les arbres qui ont été
laissés sur le terrain parce qu'ils n'étaient pas
commercialisables, qu'ils ne pouvaient pas être utilisés pour des
fins de pâte, de sciage ou autres, que ce sont des arbres qui n'ont pas
d'avenir... Vous avez parlé tout à l'heure de cultiver la
forêt, il y a des coupes de jardinage, également, qui permettent
d'améliorer la forêt en enlevant des arbres de mauvaise venue,
tout croches, pour garder les meilleurs sujets qui vont croître...
M. Jolivet: Les arbres malades, les coupes sanitaires.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça Le
but c'est d'émettre des permis d'intervention, pour permettre la
récupération de ces bois.
M. Jolivet: Mais est-ce que la compagnie qui a le contrat
d'approvisionnement et d'aménagement forestiers, avec cet article,
pourrait aller jusqu'à dire: Écoutez, je déboule tout
ça parce que je veux avoir un beau terrain propre? Ce que vous donnez
comme justification, c'est: Vise à favoriser un meilleur
aménagement des forêts en permettant la récupération
des bois de rebut et des rémanents dans l'aménagement forestier.
C'est ce que vous donnez comme information dans un document, qui est
l'avant-pro|et de loi. Une fois que j'ai cette information - et vous me l'avez
redonnée tout à l'heure - je vous pose la question: Est-ce que la
récupération veut bien dire récupérer ou bien si
ça veut dire débarrasser? C'est ça que je vous pose comme
question. La récupération peut être faite par la compagnie
qui fait l'aménagement du territoire: elle les récupère et
elle les met en tas. À un moment donné, elle peut même
mettre le feu dedans, sans obtenir la permission du ministère de
l'Environnement, ou le feu peut prendre dedans, ça dépend. Une
chose est certaine, c'est qu'à un moment donné, on voit ça
sur le bord, dans des talus, et ça porte le nom: travaux forestiers.
Ou c'est ça, c'est-àdire une forme de
récupération pour s'en débarrasser, ou ça peut
être une forme de récupération pour chercher à avoir
une plus-value. Alors, c'est ça que je veux savoir. Cette personne qui
fera la récupération pourrait-elle être une personne qui
dit: Mol, je fais la récupération et si vous me permettez de
récupérer, en même temps, je vais aller
récupérer le bois que vous n'êtes pas capable de couper et
vous pourriez me permettre, à ce moment-là, de le vendre aux
compagnies, en conséquence. Est-ce que cela peut aller jusque-là
ou bien si la récupération qui est là c'est simplement
pour préparer le terrain. Je tasse tout et je recommence?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, c'est que les
deux cas vont se produire, M. le député, à savoir que,
dans certains cas, il y aura une récupération pour des fins
utilitaires et que, dans d'autres cas, on sera obligés de s'en
débarrasser, comme vous l'avez mentionné. Souvent, ce que je
n'aime pas et que j'ai toujours beaucoup de difficulté à
autoriser, ce sont des mises en andain, parce que, avec les mises en andain, on
appauvrit le sol, puisque le sol végétal est tout
concentré dans l'andain, et on perd du terrain. Évidemment, on
fait du reboisement parmi les andains mais, à certains endroits, on se
demande si on ne devra pas fertiliser pour compenser la terre
végétale qu'on a enlevée. Cela m'agace beaucoup ce genre
de débarras.
Les débarras qu'on fait pour des fins utilitaires, la plupart du
temps, c'est pour du bois de chauffage. Dans les copies du contrat
d'approvisionnement qu'on proposera à tous les
bénéficiaires on dit, à la page 9, au paragraphe 7.5.
"Afin de faciliter la réalisation des travaux sylvicoles par le
bénéficiaire le ministre pourra, aux conditions qu'il fixera dans
ce permis d'intervention, permettre au bénéficiaire de disposer
de tous les bois de rebut, des rémanents et des bols d'éclaircie
non utilisables à ses propres fins." Si c'est une usine de sciage, cela
va être dans son unité d'aménagement. Les deux vont se
produire. Et, évidemment, quand c'est trop éloigné,
lorsqu'il n'y a pas de marché, c'est du débarras qu'on fait.
M. Jolivet: Dans le contexte où on va couper plus loin le
bois de chauffage ou le bois pour les foyers, l'été, dans
certains lieux comme des sites de camping ou autres, on va obliger le monde
à prendre justement ce bois qui, en réalité, brûle
moins bien mais qui, est quand même utile, au lieu de prendre du bon bois
qui pourrait être utilisé à des fins, si on prend de
l'érable, par exemple, de fabrication de meubles ou à d'autres
utilités.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On essaie de
concentrer les coupes dont on parle actuellement dans des bois
rémanents, des bois qui n'ont pas d'avenir et qui n'ont pas de valeur
pour différentes raisons: soit qu'ils sont trop croches, etc. Cela peut
être de l'érable.
M. Jolivet: Cela peut même aller jusqu'à ce qu'on
disait à l'époque, le bouleau et le tremble, mais, aujourd'hui on
les utilise pour faire des panneaux d'aggloméré.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et un peu plus
tard, probablement qu'on trouvera la façon... On appelle ça des
bois de trituration, alors des bois de feuillus mous et de feuillus durs
pourront être utilisés dans des bois de trituration. On
changera
probablement d'attitude, à savoir que, quand on fera des
débarras ou quand on fera des coupes de bois rémanents, ils
seront utilisés à des fins commerciales.
Le Président (M. Audet): Cela va pour l'article 36?
M. Jolivet: Cela va.
Le Président (M. Audet): L'article 36 est adopté.
Il y a un ajout. On ajoute l'article 36.1. Sur le papillon, c'est écrit:
"Insérer après l'article 36.1", mais il y a une erreur, c'est:
"Insérer, après l'article 36, le suivant: "36.1 L'article 95 de
cette loi est modifié par la suppression, dans la deuxième ligne,
après les mots "volume de" du mot "feuillus". Est-ce que cet ajout est
adopté?
M. Jolivet: Est-ce qu'on peut savoir pourquoi?
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'on peut savoir
pourquoi, M. le ministre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est de
concordance avec ce dont on vient de parler, c'est-à-dire des feuillus
rémanents.
M. Jolivet: C'est ce qui m'inquiète.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 95,
attendez un peu.
M. Jolivet: On vient de faire sauter "feuillus rémanents"
et on l'a remplacé par "rémanents", il y avait peut-être un
amendement de concordance à faire là. Là, ce serait le bon
mot, M. le Président, par concordance.
Le Président (M. Audet): Je me suis trompé
tantôt, M. le député de Laviolette. J'espère que
vous allez me pardonner pour...
M. Jolivet: Oui, oui.
Le Président (M. Audet): C'est une erreur de fatigue.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
président, on en reparlera à Noël.
Le Président (M. Audet): Cela va, M. le ministre,
merci.
M. Jolivet: Pardon?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les fautes
d'orthographe, on en reparlera à Noël.
Le Président (M. Audet): De toute façon, j'aurai
l'occasion d'en parler, domain soir, lors de la soirée de la
députation.
M. Jolivet: Alors, on enlève les mots "volume" et
"feuillus" et on dit: ...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est "la
suppression, dans la deuxième ligne, après les mots "volume de".
. (23 h 15)
M. Jolivet: Du mot "feuillus". Donc, le permis d'intervention
autorise son tuteur à récolter un volume de rémanents et
de bois de rebuts. Il s'agit de concordance. Ce n'est pas difficile à
accepter ça. Adopté.
Le Président (M. Audet): Cela va? Adopté? L'article
37.
Garantie de suppléance
M. Côté (Rivière-du-Loup): "Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 95, de la section
suivante: Section III, Garantie de suppléance. "95.1 Le ministre peut,
dans la mesure où la possibilité forestière le permet,
conclure, aux conditions et pour la durée que détermine le
gouvernement, une convention de garantie du suppléance avec le titulaire
d'un permis d'exploitation d'usine de transformation du bois qui n'est pas
bénéficiaire, à l'égard de cette usine, d'un
contrat d'approvisionnement et d'aménagement forestier. Une telle
convention ne peut être conclue que dans le but de favoriser
l'implantation ou l'expansion d'une usine de transformation du bois."
Le Président (M. Audet): On va arrêter là, si
vous le permettez, M. le ministre, on va adopter ce bloc et on y reviendra,
étant donné qu'il y a déjà un amendement. Si vous
voulez nous donner, d'abord, vos commentaires là-dessus.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a un
amendement.
Le Président (M. Audet): Oui, il y a un papillon à
l'article 95.1. Si vous voulez nous donner vos commentaires sur l'article 95.1,
on va le regarder comme il faut et, après ça, on passera à
l'amendement.
M. Jolivet: Ah, c'est une erreur de typographie, M. le
Président. Garantie? Je parle du "garantie", moi. Le premier
amendement...
Le Président (M. Audet): Après le mot "garantie",
le mot "du" par le mot "de".
M. Jolivet: Une convention de garantie "du", ça ne se dit
pas. Donc, ça, c'est adopté.
Le Président (M. Audet): Cela va? Cet amendement est
adopté. Un instant. L'amendement à l'article 95.1 tel
qu'introduit par l'article
I37 est adopté. Cela va?
M. Jolivet: Oui. Deuxième, maintenant. Lui va aller plus
loin, alors, on y reviendra après.
Le Président (M. Audet): D'accord. L'article 95.2, M. le
ministre.
M. Jolivet: Non, non.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article
95.1.
M. Jolivet: L'article 95.1, d'abord.
Le Président (M. Audet): D'accord, ça va.
M. Jolivet: On vient d'adopter l'amendement.
Le Président (M. Audet): Cela va, M. le
député.
M. Jolivet: D'accord, allez-y donc, M. le ministre.
Le Président (M. Âudet): Merci, M. le
député de Laviolette.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, Mme Aubin va expliquer pourquoi...
Le Président (M. Audet): Si vous voulez vous
présenter, s'il vous plaît, pour les fins du Journal des
débats
Mme Côté-Aubin (Viviane): Viviane
Côté-Aubin. On a finalement transféré les articles
98 à 101 de la loi actuelle dans cette section à cause de
l'article 10 du projet de loi. La récolte ponctuelle, entre autres, pour
faciliter l'exécution d'une garantie de suppléance. Cette
garantie de suppléance peut s'exercer sur les échanges non
attribués dans un CAAF, ce qui fait en sorte que les garanties de
suppléance sont non seulement exercées dans les réserves
forestières telles qu'elles existaient avant, mais également sur
les territoires de CAAF. Donc, il fallait retirer les dispositions, les
garanties de suppléance dans les dispositions des réserves
forestières, tout simplement.
Le Président (M. Audet): Cela va pour ça?
M. Jolivet: Non. On parlait, au chapitre IV, section 1... Le
chapitre IV, c'est l'aménagement des réserves forestières,
la section 1, c'est l'aménagement par le ministre. On disait: "Les
réserves forestières sur lesquelles ne s'exerce aucun contrat",
c'était la définition. On parlait de l'aménagement
forestier et des normes. Après ça, on disait: Le ministre va
faire la vente par enchères publiques. Cela menait à l'article
98...
Une voix:...
M. Jolivet: Je parle toujours des articles actuels. Donc, une
fois qu'on a fait ça, on a des conventions de garantie de
suppléance, et ce qu'on me dit, c'est qu'on doit le ramener ici,
à l'article 95, c'est-à-dire qu'il faut le ramener dans ce qui
est juste avant.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Le titulaire du permis d'exploitation d'une usine de
transformation du bois à des fins de production
énergétique et métallurgique, et là, on fait une
nouvelle section, qui va devenir la section III du chapitre
précédent qui est le chapitre 3. C'est bien ça, si je
comprends, et là, c'est la section II qui était le permis
d'intervention pour l'usine d'approvisionnement de bois et elle devient
l'article 95 et ça devient une nouvelle section qui est la section III
et on la sépare complètement, on la met comme section à
l'intérieur d'un chapitre. On dit que ça s'appliquera à
toutes les garanties de suppléance peu importe où elles se
trouvent. En même temps que vous faites cela, l'article 98, quand vous
mettez l'article 95.1, est-ce que c'est le libellé exact de l'article 90
actuel?
Une voix: Celui-là oui.
M. Jolivet: Partait. Quand on arrive à l'article 95.2, le
même libellé?
Une voix: Oui.
M. Jolivet: Donc, ces deux-là sont acceptés pour le
moment. À l'article 95.3 où il y a un amendement qui est l'ancien
100, on fait un nouvel amendement à l'article lui-même. Si on
prend l'article 95.3 actuel, ce n'est pas le 100 textuel. Il est
déjà aménagé. À cet aménagement, vous
proposez un amendement additionnel du fait qu'on remplace le premier
alinéa, dire au lieu que "le ministre exerce l'obligation de
suppléance", on dit: le ministre "exécute" l'obligation,
ça remplace jusqu'au mot "forestier" en bas. Le deuxième
alinéa demeure, "le ministre n'est tenu d'exercer cette obligation".
Mme Côté-Aubin: Le deuxième alinéa de
l'article 95.3 demeure. L'article 95.3 vise finalement à préciser
l'amendement qui a été apporté à l'article 10 du
projet. Alors, vous avez l'article 100 actuellement qui dit: Le ministre exerce
l'obligation de suppléance prévue dans une convention dans les
réserves forestières et en vertu de l'article 10, la garantie de
suppléance peut s'exercer également sur des bois non
attribués dans un CAAF. C'est tout simplement ça.
Le Président (M. Audet): Cela va?
M. Jolivet: Cela veut dire qu'actuellement, on avait cette
suppléance qui était accordée dans les réserves
forestières. Avec l'article 10 qui est venu amender l'article 24.1, on a
la récolte ponctuelle. C'est ce que vous ajoutez en disant que
conformément à l'article 24.1 et là vous enlevez la partie
qui était déjà prévue dans le texte Initial: "SI le
fournisseur en défaut n'est pas bénéficiaire d'un contrat
d'approvisionnement et d'aménagement forestier" et vous le changez pour
"dans une unité d'aménagement". Quelle est la raison pour
laquelle vous enlevez cette partie?
Mme Côté-Aubin: Dans l'amendement qui est
proposé, M. le député, l'amendement est seulement pour
faciliter la compréhension du texte, on disait: "Le ministre exerce
l'obligation de suppléance prévue dans une convention à
même"... dans les réserves forestières ou
conformément à l'article 24. On ne disait pas "ou" alors
là, on dit "dans une unité d'aménagement". C'est tout
simplement pour faciliter la compréhension.
M. Jolivet: D'accord. Il y a deux choses. II y a d'abord le mot
"exerce" qui est devenu "exécute". Est-ce que c'est une erreur?
Mme Côté-Aubin: Non, je pense que c'est plus
conforme à ce ...
M. Jolivet: Mais à ce moment-là, d'accord...
Une voix: C'est le vocabulaire du droit civil.
M. Jolivet: Est-ce que la même concordance est faite
à toutes les autres places où l'on avait dit que le ministre
exerce ou si l'on a fait cet...
Mme Côté-Aubin: De toute façon, c'est le seul
endroit où l'on parle d'exécuter une garantie de
suppléance, mais c'est tout simplement pour être conforme avec le
droit des obligations. On exécute une obligation.
M. Jolivet: D'accord. Cela va pour cette partie. La
deuxième, c'est pourquoi a-ton fait tomber la partie disant: "Si le
fournisseur...
Le Président (M. Audet): Est-ce que vous discutiez de
l'amendement?
M. Jolivet: Toujours, toujours.
Le Président (M. Audet): Cela va. On peut dire que cet
amendement est adopté?
M. Jolivet: Non. Vous ne me comprenez pas. Le Président
(M. Audet): D'accord.
M. Jolivet: Je disais: le mot "exécute" au lieu du mot
"exerce".
Le Président (M. Audet): Exerce. Cela va.
M. Jolivet: Parce que dans le texte, à 24.2, ondit: "...dans le cas de l'exécution d'une garantie de
suppléance". Donc, on fait la concordance ici avec le texte qu'on a
déjà adopté, qui était l'exécution de la
garantie de suppléance, c'est ce que je comprends. Je reprends.
Une voix: C'est bien ça.
M. Jolivet: Ici, le mot "exécute" apporté vient
faire référence à l'acceptation qu'on avait faite à
24.2, justement, dans le texte, des mots "l'exécution d'une garantie de
suppléance". Donc, la concordance se fait là, au moment où
l'on se parle. Donc, au lieu de "exerce", on met "exécute". Cela va.
Une fois qu'on a fait ça, on a ajouté "dans une
unité d'aménagement" pour une meilleure compréhension,
d'après ce qu'on me dit, quelle que soit la formule d'unité
d'aménagement. Ce sur quoi je pose maintenant une question, c'est:
Pourquoi avoir enlevé "si le fournisseur en défaut n'est pas
bénéficiaire d'un contrat d'approvisionnement et
d'aménagement forestier"?
M. Brière (Jules): Si vous le permettez, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): Si vous voulez bien vous
présenter, monsieur, s'il vous plaît, pour le Journal des
débats.
M. Brière: Jules Brière, M. le
député, l'expression "si le fournisseur n'est pas
bénéficiaire d'un contrat d'approvisionnement" a
été enlevée pour deux raisons. La première, c'est
pour éviter une ambiguïté parce que, telle que la phrase
avait été construite, cette dernière partie pouvait
s'appliquer aux deux cas et ce n'était évidemment pas l'intention
de l'appliquer aux deux cas, mais seulement au deuxième.
Deuxièmement, l'idée que le fournisseur n'est pas
bénéficiaire d'un contrat d'aménagement est
déjà à 24.1. Donc, il était inutile de le
répéter là et on risquait de créer inutilement une
ambiguïté.
Le Président (M. Audet): Merci. Est-ce que ça
va?
M. Jolivet: Un instant! J'ai juste un petit problème. Il
nous a dit qu'il était à l'article 24.1 et je le cherche.
À 24.1, on prétend au départ que la personne qui
reçoit un permis d'intervention pour une récolte ponctuelle n'est
pas bénéficiaire d'un contrat d'approvisionnement et
d'aménagement forestier. Si une personne qui fait une recherche pour
l'Université Laval a besoin de bols, elle peut avoir une récolte
ponctuelle de bois non attribuée et n'est pas bénéficiaire
d'un CAAF.
Le Président (M. Audet): Voulez-vous vous
présenter, s'il vous plaît, avant de prendre la parole?
M. Paillé: Gilbert Paillé, à 24.1, il y a
deux situations. Il y a celle où l'on donne un permis pour permettre la
récolte ponctuelle en vue d'exercer une recherche ou une
expérience, et celle dont on discute actuellement, qui est celle
où l'on permet de récolter du bois pour exécuter une
garantie...
M. Jolivet: Garantie.
M. Paillé: ...de suppléance.
M. Jolivet: C'est la deuxième partie de 24.1.
M. Paillé: C'est ce dont on parle.
M. Jolivet: Oui.
M. Paillé: Cette partie dit qu'il peut obtenir un permis
pour exercer sa garantie de suppléance de cette façon. C'est
quelqu'un qui était approvisionné de bois par un fournisseur qui
n'avait pas de contrat d'approvisionnement, autrement, son défaut de
fournir aurait été comblé ou compensé sur son
territoire d'aménagement. (23 h 30)
M. Jolivet: À lui.
M. Paillé: C'est cela. Alors puisqu'il n'en a pas, cela
s'applique par l'intermédiaire de 24.1 ou dans une réserve
forestière Cela devient deux façons, deux endroits où on
peut exercer la garantie de suppléance en vertu des nouveaux articles
qu'on est en train de discuter, les articles 95.1, 95.2 et 95.3. Cela a une
façon de l'exercer dans les réserves forestières. À
l'article 24.1, cela peut être dans un territoire de contrat pour les
bois qui n'ont pas été attribués au
bénéficiaire. Alors, il y a deux endroits où on peut
exercer la suppléance de cette façon-là et c'est toujours
dans le cas où le fournisseur n'avait pas de contrat d'approvisionnement
et d'aménagement; autrement, le manque de fournir peut s'exercer par le
titulaire du permis d'usine sur le territoire de celui qui est en
défaut.
M. Jolivet: Avez-vous compris, M. le Président?
Le Président (M. Audet): Oui, très bien, M. le
député.
M. Jolivet: Merci.
Le Président (M. Audet): Voulez-vous que je vous
l'explique?
M. Jolivet: En fait, ce qui arrive, c'est que si le ministre
exécute l'obligation de suppléance, c'est qu'il s'est
donné une obligation dans la loi de suppléer à des gens
qui, pour une raison ou pour une autre, un feu, un désastre, une
grève, une non-fourniture du bois quelque part, c'est toujours dans ce
sens-là, une non-fourniture de bois... C'est-à-dire que la
non-fourniture est due à différentes choses:
épidémie, feu, désastre, etc. Il y a donc une garantie...
de suppléance qui s'exécute. Par la loi, le ministre se donne
l'obligation d'exécuter cette garantie de suppléance. Cette
garantie de suppléance qu'il exécute prévue dans une
convention à même les bois récoltés dans les
réserves forestières conformément à l'article 24.1,
le ministre va le faire dans la mesure de la possibilité
forestière de la réserve qu'il a. Il va le faire donc pour une
personne qui doit fournir du bois mais qui, malheureusement, pour une raison ou
pour une autre, n'en fournit pas, à condition que cette personne, qui
devait le fournir, n'avait pas de CAAF, sinon, s'il y a un CAAF, cela va se
prendre dans son secteur à lui. Si on écrivait ici: Si le
fournisseur en défaut n'est pas bénéficiaire d'un CAAF, on
ferait de la redondance dans le fond, c'est cela? D'accord.
Le Président (M. Audet): Cela va pour ça? M.
Jolivet: Cela va.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président. Le Président (M. Audet): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je voudrais
souligner qu'au deuxième alinéa de l'article 95.3, il y aurait
lieu de marquer: "Le ministre n'est tenu d'exercer... De changer "exercer"
par...
M. Jolivet: ..."exécuter".
M. Côté (Rivière-du-Loup):
..."exécuter".
M. Jolivet: Oui, d'accord. C'est par concordance, parfait.
Le Président (M. Audet): D'accord. Au deuxième
alinéa... Mais est-ce que c'est dans le deuxième alinéa?
Attendez un peu.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, dans le
deuxième alinéa.
M. Jolivet: Oui, à l'article 95.3.
Le Président (M. Audet): D'accord, cela va. D'accord. Cela
veut dire qu'on ne touche pas...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un
amendement additionnel.
Le Président (M. Audet): C'est un amendement additionnel;
d'accord. L'amendement est-il adopté?
M. Jolivet: Les deux.
Le Président (M. Audet): Les deux amendements sont
adoptés, oui. D'accord. L'article 95.4, introduit par l'article
37...
M. Jolivet: Là, j'aimerais bien adopter l'article 95.3
amendé, si vous le permettez.
Le Président (M. Audet): Oui; vous avez bien raison, M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Parfait.
Le Président (M. Audet): L'article 95.3, tel
qu'amendé, est-il adopté? M. le député de
Laviolette...
M. Jolivet: Oui, adopté.
Le Président (M. Audet): ...j'aimerais bien que vous...
Bon, merci. L'article 95.4, tel qu'introduit par l'article 37.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On dit, M. le
Président: "Lorsqu'en vertu d'une convention de garantie de
suppléance un titulaire de permis a droit d'obtenir un approvisionnement
de suppléance à même les bois récoltés dans
les réserves forestières, le ministre lui vend, de
préférence à tout autre acquéreur, le volume de
bois qui fait défaut, selon les modalités prévues dans la
convention."
M. le Président, la modification dans cet article se localise
à la fin du paragraphe... Dans l'article 101 de la loi, on disait: "Au
prix du marché" et là, on dit: "selon les modalités
prévues dans la convention". Je vous renvoie, à titre d'exemple,
au cas de Soucy à Rivière-du-Loup en 1973 ou dans ces
années-là. Lorsqu'on lui a accordé une garantie de
suppléance, les modalités étaient prévues,
étaient fixées dans la convention, dans le contrat, ce qui ne
correspond pas nécessairement ou parfaitement au prix du
marché.
On se réfère aux conventions, aux modalités qui ont
été prévues dans les conventions ou dans les contrats.
Cela peut correspondre au prix du marché. Cela peut être
supérieur, cela peut être différent.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre peut m'indiquer, en vertu de
l'article 95.4 . On dit: Lorsqu'en vertu d'une convention de garantie de
suppléance un titulaire de permis a droit d'obtenir un approvisionnement
de suppléance à même les bois récoltés dans
les réserves forestières, le ministre va lui vendre, de
préférence à tout autre, etc. Qu'est-ce qui arrive dans le
cas où il y a une récolte qui est faite en vertu de l'article
24.1? On dit: L'exécution d'une garantie de suppléance en vertu
de l'article 24.1 se fait dans des bois non attribués.
Pour vous, est-ce que le fait de dire "dans les réserves
forestières", a pour effet d'avoir la même portée pour les
bois non attribués ou bien si vous le donnez gratuitement, ce
bois-là? Si vous prenez l'article 95.3 qu'on vient d'adopter, vous dites
que le ministre exécute l'obligation de suppléance prévue
dans la convention à même les bois récoltés dans les
réserves forestières ou conformément à l'article
24.1. Pourquoi ne mettez-vous pas ces mêmes choses dans l'article 95 1?
Vous parlez juste des réserves forestières.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans le territoire
attribué à un bénéficiaire par contrat, les
redevances vont être payées, tandis que dans les réserves
forestières, c'est le ministre qui exécute l'obligation et on
vendra le bois au prix du marché ou suivant des modalités
prévues dans la convention.
M. Jolivet: Mais où se trouve le bois non
attribué?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II peut se trouver
à l'intérieur d'une unité d'aménagement s'il n'est
pas attribué ou dans une réserve. Dans une réserve, il est
vendu aux enchères ou pour exécuter une garantie de
suppléance.
M. Jolivet: Juste une seconde. On va se consulter parce
que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui! M.
Jolivet:...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah oui, surtout
à cette heure-là.
Le Président (M. Lemire): M. le ministre, voulez-vous
préciser?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, j'ai tout
dit. J'attends.
Le Président (M. Lemire): M. le député.
M. Jolivet: II faut bien comprendre parce que, dans cette
partie-là, il y a deux choses. Ce n'est que du bois non attribué.
Ce bois non attribué peut se retrouver dans les réserves
forestières dont on n'a pas encore discuté du prix unitaire. Cela
pourrait arriver dans les réserves forestières. On n'a pas
discuté combien vaut le bois sur la valeur marchande sur pied, tandis
que dans un contrat d'approvisionnement sur une aire où il y a des
contrats attribués à du monde, iI y a du bois qui n'est
attribué à personne et que le ministre se réserve
d'attribuer en garantie de suppléance. Mais ce bois-là se trouve
dans une aire qui est déjà tarifée. Donc, la tarification
sera la même que la zone tarifée, tandis que dans le cas de la
réserve, le ministre dit: Dans le cas de la réserve
forestière, le ministre lui vend, de préférence à
tout autre acquéreur, le volume de bois qui fait défaut, selon
les modalités qu'on prévoira à la conven-
tion, parce que là on va le tarifer selon ce qu'il vaudra
à ce moment-là. Est-ce cela qu'on veut dire?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une
méthode de calcul.
M. Jolivet: Ah oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela va.
M. Jolivet: J'ai une question au ministre: Disons que, dans tout
le Québec, on a divisé notre territoire et que, dans les zones,
il y a cinq contrats d'approvisionnement et d'aménagement forestier et
on aura déterminé le taux unitaire en vertu des règles
prévues pour calculer le taux unitaire. Cela veut dire que le bois,
qu'il soit attribué à un CAAF ou qu'il ne soit pas
attribué, vaut le même prix. Cela fait que lorsque le ministre,
par garantie de suppléance qu'il exécute, leur donne ce
bois-là, il va le tarifer au même titre que l'autre qui a un
CAAF.
Dans le cas des réserves forestières qui pourraient se
retrouver dans un secteur donné, qui est non attribué à
personne, qui n'est en même temps aussi dans aucune zone tarifée,
ce bois-là, le ministre va le faire par modalité qu'il va
négocier avec l'individu dans le contrat. Ce qui veut dire que si le
ministre, dans cette zone-là, a des réserves, mais qui est dans
une zone déjà tarifée, il devra suivre à peu
près la même tarification, mais s'il se trouve dans une zone qui
n'a pas été tarifée encore, il pourra le déterminer
lui-même par les ententes qu'il aura avec les individus.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les zones vont
couvrir toute la province.
M. Jolivet: C'est pour ça que la question que je posais,
dans le fond, c'est d'arriver à déterminer si la tarification est
universelle. Si oui, dans les zones de tarification prévues: au nord, au
sud, à l'est et à l'ouest, proche des centres, loin des centres,
il y aura donc la valeur marchande du bois sur pied. Une fois qu'on aura
donné tout ça, les mosus de réserves ne sont pas dans les
airs.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non.
M. Jolivet: Elles sont donc quelque part dans une zone
tarifée.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Elles sont dans
une zone.
M. Jolivet: Si elles sont dans une zone tarifée, elles
sont au même titre dans la zone de la réserve forestière
qui se trouve dans les bols non attribués. À ce moment-là,
à quoi sert cet article-là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Lorsqu'on parle de
réserves...
M. Jolivet: Oui. Elles se trouvent quelque part, ces
réserves.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...ces
réserves se trouvent...
M. Jolivet: À quelle place les trouvez-vous donc?
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...dans les zones.
Si le ministre exécute une garantie de suppléance dans une
réserve, le bois est vendu aux enchères. C'est le ministre qui
l'exécute.
M. Jolivet: Bien non. Comment pouvez-vous vendre ça aux
enchères si vous le vendez à une seule personne? Il ne sera pas
aux enchères bien fort.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ici, on
garantit... J'y arrive. Si le ministre exécute une garantie de
suppléance pour une personne, il n'y aura pas d'enchère, et c'est
là qu'il faut fixer les modalités prévues... il faut le
faire selon les modalités prévues. Là, il n'y a
qu'une...
M. Jolivet: Vous partez du principe suivant, vous dites:
Normalement, si j'ai du bois dans une réserve forestière, si je
veux le vendre, je peux le vendre aux enchères à bien des gens,
et c'est au plus offrant, c'est ce que vous me dites.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça.
Peut-être avec un prix de base...
M. Jolivet: Et vous dites que lorsque vous arrivez dans une
garantie de suppléance, parce que dans le cas de vente aux
enchères, ce n'est pas une garantie de suppléance, vous voulez
vous en débarrasser, vous le vendez aux enchères; après
cela, vous allez refaire pousser ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est parce qu'on
parle de réserve, M. le député.
M. Jolivet: Oui, oui. D'accord. Donc, vous êtes en train de
me dire que si vous êtes obligé de le mettre, dans le cas de
garantie de suppléance, c'est parce que vous êtes soumis à
un phénomène qui est un autre article, dans lequel vous dites:
Lorsque le ministre veut attribuer du bois dans ses réserves
forestières, il peut le faire par enchères. Compte tenu qu'il le
fait par enchères, si vous arrivez à exécuter, dans votre
réserve forestière, la garantie de suppléance, vous
êtes pris, vous ne pouvez pas vendre ça aux enchères
à la personne qui est seule. Donc, vous dites: On le déterminera
par des modalités de contrat.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela.
Des
modalités, oui.
M. Jolivet: Tandis que dans le cas des bois non attribués
à l'intérieur des CAAF déjà désignés,
ce n'est pas la même chose, ce n'est pas une réserve, c'est du
bois non encore attribué; il aura la même valeur tarifée,
qu'il y ait dix personnes ou une personne. Ce sera le même tarif pour
tout le monde.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Avec un permis
d'intervention.
M. Jolivet: Une chance que le président avait compris
ça.
Le Président (M. Audet): D'accord L'article 95.4...
M. Jolivet: D'accord pour ça.
Le Président (M. Audet): Ah oui?
M. Jolivet: J'ai encore une petite question.
Le Président (M. Audet): Allez-y. M. le
député.
M. Jolivet: Les modalités vont elles être
déterminées par règlement, par contrat...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, dans la
convention.
M. Jolivet: Oui, je le sais. Mais les modalités, cela veut
dire selon celles prévues dans la convention. Donc, les modalités
que vous prévoirez, c'est...
M. Côté (Rivière-du-Loup): De gré
à gré, dans un contrat.
M. Jolivet: ...de gré à gré
M. Côté (Rivière-du-Loup): Approuvé
par décret, évidemment.
M. Jolivet: Ce que je suis en train de me demander, pour aller
plus loin dans le raisonnement du président, de la connaissance qu'il a
de l'article, c'est: Les modalités pourraient-elles permettre à
un ministre quelconque - non pas au ministre en face de moi, j'en suis
sûr, mais à un ministre quelconque...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est bien
évident, je le vois venir.
Une voix: On prend sa parole.
M. Jolivet: D'abord, je suis obligé de prendre votre
parole, selon le président.
Cela, pour vous dire tout simplement, M. le Président, un autre
ministre qui serait là... Pour le moment, celui-là, je suis
obligé de prendre sa parole, vous m'avez dit ça hier.
Une voix: Non, ce n'est pas lui. Il ne comprend pas, ce n'est pas
lui.
Une voix: Ce n'est pas le même président.
Le Président (M. Audet): Ne me faites pas dire des choses
que je n'ai jamais dites.
M. Jolivet: Je le sais, je le sais, mais c'est parce que le
président est toujours là; c'est peut-être un autre que
vous qui me l'a dit, mais vous êtes toujours là pareil.
Le Président (M. Audet): En tout cas, ce n'est pas le
député de Beauce-Nord, certain.
M. Jolivet: D'accord. Pour dire ceci. Cela veut dire que le
ministre, même s'il me dit que c'est décidé par
décret, ce ministre-là pourrait-il favoriser des amis, des
connaissances? Parce que vous dites qu'il le déterminera par
modalités. Est-ce qu'il sera au moins soumis à une forme de
tarification qui soit au moins l'équivalent de ce qui se paie dans le
milieu? Ces modalités vont-elles être quelque part, par
règlement, pour qu'on puisse en connaître la teneur? Parce qu'un
décret, c'est une décision, et à un moment donné,
quand on fouille, si on s'aperçoit de quelque chose, il sera trop
tard.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je peux vous
donner l'exemple que j'ai vécu en 1973 avec Soucy. On avait fixé
les modalités, et on disait, si on parle de coût, en faisant
abstraction des autres conditions, livraison, dimension, etc., qu'une des
modalités était qu'on fixait le prix en se référant
au prix moyen des offices de producteurs qui livraient du bois à cinq ou
six usines ou industriels.
M. Jolivet: Selon le MGO, moyenne généralement
observée.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est à peu
près ça. C'était dans le contrat. Évidemment, le
contrat est approuvé par décret et les modalités ...
M. Jolivet: Est-ce que tous les contrats sont approuvés
par décret?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les contrats de
suppléance, oui.
M. Jolivet: À ce moment-là, cela signifie que vous
dites que les modalités seront contenues dans un décret public
questionnable.
D'accord.
Le Président (M. Audet): Cela va.
Étant donné que c'était la dernière
question
là-dessus, est-ce qu'on peut dire que l'article 95.4, tel que
rendu par l'article 37, est adopté?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'on peut dire que
l'ensemble de l'article 37 est adopté te) qu'amendé?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le
député. L'article 38, maintenant.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Article 38:
L'article 97 de cette loi est modifié... Nous avons un papillon.
Le Président (M. Audet): Nous allons commencer par
l'article et nous reviendrons au papillon ensuite.
M. Côté (Rivière-du-Loup): 1° par le
remplacement, dans la deuxième ligne, des mots "de l'article 101" par
les mots "de l'article 95.4", pour revenir aux articles qu'on a vus auparavant.
2° par l'addition, à la fin, des alinéas suivants: "Le
ministre peut, avec l'autorisation du gouvernement: "1° déterminer
des catégories d'enchérisseurs; "2° limiter la vente à
des titulaires de permis d'exploitation d'usines de transformation du bois
d'une région donnée; "3° limiter le nombre
d'enchérisseurs; "4° fixer le prix minimum d'une vente. "Le
présent article ne s'applique pas aux bois récoltés en
vertu d'une convention de gestion, dans une forêt
d'expérimentation, un centre éducatif forestier, une forêt
d'enseignement et de recherche ou une station forestière."
M. Jolivet: M. le Président, j'aurais une suggestion
à vous faire.
Le Président (M. Audet): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: J'aurais une très longue discussion à
faire sur cet article. J'aime autant ne pas la commencer tout de suite, si vous
me le permettez, et le ministre va certainement comprendre. Avec ce que je
vois... limiter le nombre d'enchérisseurs, limiter la vente, on aura
certainement de bonnes discussions, alors...
Le Président (M. Audet): Vous aimeriez qu'on suspende
l'article 38?
M. Jolivet: Non pas qu'on le suspende...
Le Président (M. Audet): Qu'on adopte les autres articles
et qu'on y revienne à une autre séance.
M. Jolivet: Non, mais qu'on passe à l'étape de
demain.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pensais, M. le
Président, que le député voulait continuer jusqu'à
une heure du matin.
M. Jolivet: Vous auriez été bien trop surpris, vous
auriez fait une syncope.
Le Président (M. Audet): D'accord. Nous avons donc une
proposition d'ajournement.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): D'accord, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): La commission ajourne ses travaux
sine die.
(Fin de la séance à 23 h 53)