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(Onze heures vingt-huit minutes)
Le Président (M. Poulin): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission permanente de l'économie et du travail
reprend ses travaux.
Nous étions à l'article 38 du projet de loi 84, Loi
modifiant la Loi sur les forêts. Il y avait un amendement. M. le
ministre, si vous pouviez y revenir, s'il vous plaît!
Garantie de suppléance (suite)
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, bonjour. L'amendement est le suivant: À l'article 38,
insérer, dans la deuxième ligne du dernier alinéa de
l'article 97, après le mot "gestion", ce qui suit: "visée
à l'article 102". Et, à l'article 97... Est-ce qu'on fait les
deux en même temps?
Le Président (M. Poulin): On va tout d'abord discuter de
l'amendement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un
amendement qui vise à éviter une ambiguïté puisqu'il
est question de conventions de gestion à l'article 114.
Le Président (M. Poulin): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Juste une minute, M. le Président.
Le Président (M. Poulin): Oui, monsieur.
M. Jolivet: Ce qui est visé à l'article 102 de la
loi actuelle, c'est que le ministre peut conclure avec toute personne une
convention par laquelle il lui confie la gestion d'aires forestières
situées dans une municipalité pour corriger le morcellement des
forêts privées et favoriser l'établissement ou la
consolidation d'entreprises sylvicoles. C'est dans le sens de permettre le
remembrement, si on peut dire, de la forêt?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est exactement
cela, M. le député.
M. Jolivet: Donc, l'amendement qui est présentement
apporté, c'est: Insérer, dans la deuxième ligne du dernier
alinéa de l'article 97, après les mots "d'une convention de
gestion", les mots "visée à l'article 102". Donc, l'amendement,
M. le Président, il n'y a pas de problème à l'adopter.
Le Président (M. Poulin): L'amendement à l'article
38 est adopté. Passons maintenant à l'article même.
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Poulin): M. le ministre, est-ce que vous
pourriez expliquer à nouveau l'article 38, s'il vous plaît?
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 38, je
vous demanderais, M. le Président, de le suspendre, parce que Me
Brière voudrait l'améliorer ou y ajouter quelque chose.
M. Jolivet: L'article lui-même?
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 38
lui-même.
M. Jolivet: J'aurais quelques questions. Alors, on va le mettre
en suspens.
Le Président (M. Poulin): L'article 38 est suspendu.
J'appelle l'article 39, M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À l'article
39, on dit que les articles 98 à 101 sont abrogés. Cela a
été remplacé par la section III, Garantie de
suppléance. On spécifiait que ces articles remplaçaient
les articles 98 à 101.
M. Jolivet: En fait, ici, l'article 39, tel que
présenté, c'est la concordance avec ce qu'on a adopté
à l'article 20.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: Alors, M. le Président, il n'y a pas de
problème à adopter une concordance, on n'a qu'à
l'accepter.
Le Président (M. Poulin): L'article 39 est adopté.
On passe maintenant à l'article 40.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a un
amendement à l'article 40, M. le Président.
Le Président (M. Poulin): Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À l'article
40, remplacer l'article 106 par le suivant: "Le bénéficiaire de
la convention doit payer les droits prescrits par le ministre pour la
récolte du bois; ces droits correspondent au produit du volume
récolté multiplié par le taux unitaire établi
conformément à l'article 72, à moins que le gouvernement,
par voie réglementaire, ne fixe un taux unitaire différent ou ne
détermine une règle de calcul pour la fixation de ces droits. "Ce
bénéficiaire doit effectuer le mesurage du bois
récolté selon la méthode déterminée par le
gouvernement par voie réglementaire dans les cas où le taux
unitaire est établi, conformément à l'article 72".
On a déjà eu un amendement à l'article 72
qui se lit comme suit: "Le taux unitaire applicable par essence ou
groupe d'essence et qualité du bois correspond à la valeur
marchande du bols sur pied dans la zone de tarification où
s'exécute ce contrat".
C'est un amendement qui vise à rétablir la technique
légale appropriée.
M. Jolivet: En fait, quand on s'était parlé de la
partie où on disait qu'il y avait vente aux enchères, dans le cas
de la réserve forestière, c'était une chose, mais ici, si
je comprends bien, l'article 40, tel que présenté avec
l'amendement qui est apporté, c'est dans le but de faire la concordance
avec ce qu'on avait accepté en disant que la personne qui se voit, par
le ministre, attribuer un droit de suppléance... Ce n'est pas
ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans un territoire
attribué par un CAAF paie les...
M. Jolivet: Par un CAAF, mais je parle des réserves
forestières.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II faut se
référer au titre de la section, M. le Président.
Au titre de la section, on parle de convention de gestion.
M. Jolivet: Convention de gestion.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. C'est pour
les lots intramunicipaux et les lots dont on confie la gestion aux organismes
de gestion en commun.
M. Jolivet: À ce moment-là, on précise les
droits que doivent payer des gens qui obtiennent des conventions de gestion
pour des lots qui ne sont pas vendus aux enchères.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ils ne sont pas
vendus aux enchères, mais le ministre peut en préciser la
destination.
M. Jolivet: C'est ça, pas vendus aux enchères
même s'ils sont dans les réserves forestières.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce sont des
lots...
M. Jolivet: Oui, mais vous pariez de lots intramunicipaux.
M. Côté (Rivière-du-Loup): publics
intramunicipaux.
M. Jolivet: Publics intramunicipaux.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si on les
cède par convention de gestion, par le fait même, on se trouve
à les exclure des réserves forestières.
M. Jolivet: Ah! d'accord! Donc, ils ne sont pas dans les
réserves forestières.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, c'est
pourquoi on précise qu'ils doivent payer les taux prescrits.
M. Jolivet: Alors, l'amendement qui est apporté, par
rapport à l'article lui-même qui était déjà
déposé, clarifie davantage ce que vous vouliez donner par rapport
à ce qui est écrit dans le projet de loi actuel.
Le Président (M. Poulin): Est-ce que l'amendement à
l'article...
M. Jolivet: Non, non, il est loin d'être adopté.
Le Président (M. Poulin): Allez-y, M. le
député.
M. Jolivet: J'attendais la réponse du ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président...
Le Président (M. Poulin): Oui, M. le ministre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...cet amendement
vise à préciser la technique légale, de quelle
façon les droits vont être payés pour les bois qui sont
exploités sur les lots intramunicipaux qui sont concédés
sous convention de gestion à des organismes de gestion en commun. C'est
la façon de le préciser.
M. Jolivet: D'accord. Donc, quand on reprend le texte on voit:
convention de gestion. L'article 102 dit: Le ministre peut conclure avec toute
personne une convention par laquelle il lui confie la gestion d'aires
forestières situées dans une municipalité pour corriger le
morcellement. Donc, on veut en arriver à faire en sorte que dans les
conventions de gestion qu'on va signer, au lieu d'avoir une centaine de
groupes, au lieu de morceler tout ça, on ait plutôt un
regroupement Alors, au moment où on fait le regroupement de ça,
on détermine par règlement - c'est ce que j'ai cru comprendre -
à moins que le gouvernement, par voie réglementaire, selon ce que
vous aviez dans l'article 106, au deuxième alinéa, qui devient un
amendement dans le premier alinéa de l'article nouvellement
réécrit, ne fixe un taux unitaire différent ou ne
détermine une règle de calcul pour la fixation de ces droits.
J'aurais une question sur cette partie. Cela clôt l'ensemble de
l'article 106 qui était dans le projet de loi 84, sauf que vous ajoutez
un deuxième alinéa qui dit: "Doit effectuer le mesurage du bols
récolté selon la méthode établie par le
gouvernement par voie réglementaire..."
Vous ajoutez ça, qui n'était pas dans le projet de loi
84.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II est tout
à fait normal, pour les bois qui sont exploités sur des lots
intramunicipaux par des organismes de gestion en commun avec qui on a
signé une convention, qu'ils paient des redevances
régulières et qu'ils mesurent le bois. On ne le précisait
pas dans la loi; avec l'amendement, on le précise.
M. Jolivet: Est-ce que dans l'application de la loi,
actuellement, vous avez déjà eu des conventions de gestion qui
vous ont amené quelques problèmes quant à la façon
de délimiter, justement, le taux unitaire et, d'un autre
côté, le mesurage?
M. Côté (Rivière-du-Loup): A l'article 106,
on disait que les droits que devaient payer les bénéficiaires de
conventions de gestion étaient déterminés par
règlement du gouvernement. Et on avait fixé ces droits par
unité de surface, selon la grandeur de... Ce n'est pas tout à
fait équitable, étant donné que, sur certaines superficies
forestières, il n'y a pas de bois marchand alors il n'y a pas
d'exploitation.
M. Jolivet: Je ne suis pas surpris que vous l'inscriviez dans la
loi, en partie par rapport à ce qui était déjà
écrit dans la loi 150 où on disait "par voie
réglementaire". Et on vous disait: Cela n'a pas de bon sens, M. le
ministre. Vous avez tout ça par voie réglementaire, mais on ne
sait pas comment le déterminer légalement dans la loi. Là,
les gens savent dès le départ comment ça va être
fixé.
Vous ajoutez cependant - c'est ma deuxième question - vous dites:
À moins que le gouvernement, par voie réglementaire... Il peut
faire deux choses, si je comprends bien: fixer un taux unitaire
différent ou déterminer une règle de calcul pour la
fixation de ces droits. Cela, ça va être par voie
réglementaire. Donc, vous déterminez dans la loi que ces deux
choses vont être dans le règlement; vous ajoutez dans la loi
l'obligation de faire le mesurage selon les règles
déterminées.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ça.
M. Jolivet: Cela va aller.
Le Président (M. Poulin): L'amendement à l'article
40 est-il adopté?
M. Jolivet: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Poulin): On passe maintenant à
l'article 40. Est-ce que l'article 40, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Jolivet: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Poulin): Alors, on passe à
l'article 41.
M. Côté (Rivière-du-Loup): "L'article 108 de
cette loi est modifié par l'addition, à la fin du deuxième
alinéa, des mots "malgré les articles 25, 27 et 171"."
M. Jolivet: De la loi actuelle.
M. Côté (Rivière-du-Loup): De la loi
actuelle. Cet article vise à permettre, dans une forêt
d'expérimentation pour fins de recherche, la réalisation
d'activités qui sont autrement non permises dans les opérations
régulières, à savoir dans les bandes riveraines et ces
questions-là. C'est pour des fins d'expérimentation et de
recherche.
M. Jolivet: Quand vous parlez d'expérimentation et de
recherche, vous visez quoi? Il y a des gens qui vont vérifier ce que
ça donne au point de vue environnemental, le fait de couper des arbres
le long de la rivière, admettons, faisant qu'au bout de la course il y a
dégradation de la rive. C'est dans ce sens. Donc, vous allez faire des
recherches; c'est simplement comme recherche et expérimentation pour
voir ce qu'on pourrait faire plus tard pour l'utilisation maximale de la fibre
en forêt, incluant celle qui se trouve le long des cours d'eau.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si vous voulez un
exemple, M. le député, on pourrait dire que, là, on a
fixé par voie réglementaire que dans la bande de 20 mètres
de protection des rives les exploitants ont l'obligation de récolter 30
% des tiges qui ont 10 centimètres et plus. Évidemment, cela a
été basé sur des expériences, mais si on veut
poursuivre, si on s'aperçoit qu'il y a des endroits où on
devrait...
M. Jolivet: Vous savez, la façon dont on fonctionnait
autrefois dans la forêt, alors qu'on n'avait pas de normes
environnementales, c'est qu'on allait couper jusqu'aux abords d'un lac et on se
foutait bien du reste. On dégradait la montagne et le coup d'oeil
était plus beau.
Depuis ce temps-là, il y a eu beaucoup de pressions faites par
des gens, ce qui fait que l'environnement est devenu essentiel et important. On
s'est aperçu que la dégradation de nos lacs était due,
justement, dans bien des cas, à des personnes pensant faire un beau
paysage, en voyant le lac de leur chalet, en haut de la montagne. On nettoyait
tout, on lavait le terrain et, finalement, on minait la clarté de l'eau
et les algues se sont embarquées dedans.
Donc, cela fait partie de l'ensemble qu'on a recherché
jusqu'à maintenant, c'est-à-dire d'éviter de faire des
coupes selon des bandes précisées maintenant par
règlement, le long des lacs, des rivières et des cours d'eau. En
disant ceci, cela a eu pour effet, cependant, au minis-
tère de l'Énergie et des Ressources, secteur forêts,
dont vous êtes le responsable, l'obligation de convraincre le
collègue ministre de l'Environnement, en disant: Écoutez, sur une
distance de 20 mètres ou de 60 mètres, on peut aller chercher
à l'intérieur certaines souches nécessaires à nos
besoins, mais en même temps nécessaires à la coupe
sanitaire dans certains cas, à la coupe pour éclaircir, à
la coupe qui permet un meilleur environnement dans ce secteur.
Vous allez plus loin maintenant - c'est la question que je vous poserai
- et vous dites: On va faire des expériences, c'est-à-dire qu'on
pourra couper jusqu'aux lacs, si nécessaire, pour certaines
d'expériences ou recherches, pour vérifier si cela a des effets
ou pas, ce qui n'est pas mauvais en soi, mais j'aimerais savoir: Avez-vous eu,
de la part du ministre de l'Environnement, un avis favorable ou contraire
à l'insertion dans la loi de cet article? Avez-vous demandé un
avis, et en avez-vous eu un?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui. Vous
connaissez la procédure, M. le député, de passer au
COMPADR, tous les ministres impliqués et concernés, soit
l'environnement, Chasse et Pêche ou autres, examinent la loi et font
leurs commentaires. Sur cette question-là, évidemment, c'est
localisé dans les forêts d'expérimentation; c'est
localisé là pour commencer. Par après, s'il y a lieu de
changer le règlement, en collaboration avec l'environnement et Chasse et
Pêche, puisque le guide Modalités d'intervention en milieu
forestier est fait en collaboration, bien, cela se fera encore une fois de
cette façon. Et je ne pense pas que, s'il y a lieu d'amender le
règlement à la suite d'expériences qui donneraient des
résultats positifs, on le fera, mais jusqu'à maintenant on ne
voit rien de particulier. Mais c'est pour donner la permission de le faire, si
jamais ça se présentait.
M. Jolivet: Mais vous, comme ministre responsable du secteur
forêts, au COMPADR, vous êtes à l'intérieur, donc, ce
n'est pas simplement en allant visiter le COMPADR et en faisant valoir votre
point de vue, c'est parce que vous êtes membre participant au
COMPADR.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Membre
participant, mais tous ces projets de loi sont soumis au COMPADR pareil,
étant donné que cela touche le développement
régional et l'environnement.
M. Jolivet: D'accord. M. le Président, compte tenu que
ç'a pour effet d'arriver à toute la question de la recherche et
de l'expérimentation, je pense qu'on ne peut pas être en
désaccord avec ça, dans la mesure où l'environnement est
protégé et que le ministre de l'Environnement a donné son
aval au projet.
Le Président (M. Poulin): Est-ce que l'article 41 est
adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Poulin): Nous passons maintenant à
l'article 42.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, à l'article 42. L'article 113 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans les première et deuxième
lignes, des mots "déterminées par le gouvernement" par les mots
"qu'il détermine". Cet article 42 vise à permettre au ministre de
fixer lui-même les conditions imposées lorsque la gestion d'une
forêt d'enseignement et de recherche est confiée à un
organisme.
M. Jolivet: M. le Président, vous allez comprendre qu'on
sera complètement en désaccord avec ça, dans la mesure
où on préfère ce qui était déjà
là. C'était déterminé par le gouvernement, parce
qu'il y avait consultation avec tous les autres organismes gouvernementaux ou
paragouvernementaux, alors que "qu'il détermine" pourrait avoir pour
effet que, dans un délai qu'on considère toujours comme urgent -
parce qu'on demande des affaires et on dit que c'est quasiment pour la veille
qu'on en avait besoin - les pressions se font et l'université dit:
Écoutez, mon cours ne pourra pas partir et mon système de
recherche... Bon. (11 h 45)
Finalement, il y a des pressions qui se font sur le ministre. On
rencontre les gens du cabinet du ministre, les fonctionnaires du ministre - non
pas les fonctionnaires, devrais-je dire, mais les employés du ministre,
mais parfois on les considère quasiment comme des fonctionnaires - et
ils disent au ministre: Cela n'a pas de bon sens, il faut donner cela tout de
suite. On fait des pressions sur les organisations administratives du
ministère et on donne la permission sur un coin de table en regardant le
dossier. On détermine que, oui, c'est parfait. Le ministre
prépare un contrat et donne les conditions auxquelles cela se fait.
Je pense que c'est un pouvoir additionnel au ministre. C'est un pouvoir
discrétionnaire au ministre et je pense qu'on ne peut pas forcer la
machine, sur le plan administratif, de répondre dans un désir
rapide, sur un coin de table, lors d'un dîner offert par
l'université ou l'organisme. Cela n'aurait pas de bon sens. Je suis
contre cela. J'aimais mieux quand c'était déterminé par le
gouvernement. Il y avait des étapes à suivre. Je pourrais
présenter de nombreux arguments. Je vais attendre la réponse du
ministre et je verrai si je dois réintroduire autre chose ou encore
redemander un amendement.
Le Président (M. Poulin): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, on est à la Section III, sur les forêts
d'enseignement et de recherche, et c'est pour faire une concordance, en
réalité, avec l'article 112 qui dit
"pour favoriser l'enseignement pratique et la recherche appliquée
en foresterie, le ministre peut constituer à même les
réserves forestières des forêts d'enseignement et de
recherche." Évidemment, si le ministre peut les constituer en vertu de
la loi, à l'article 112, je pense qu'il y a une concordance à
faire en disant que le ministre peut en fixer les conditions.
M. Jolivet: Non, je n'accepte pas l'argument du ministre parce
que je suis d'accord avec lui quand II dit que, pour favoriser l'enseignement
pratique et la recherche appliquée en foresterie, le ministre peut
constituer... Je pense que c'est un pouvoir qu'a le ministre de dire: Je
réserve telle forêt à des fins de...
La deuxième étape, c'est de dire: Le ministre peut, aux
conditions déterminées par le gouvernement, confier la gestion de
notre forêt nationale à du monde. Je pense que, là, on a
intérêt à ce que les ministres sectoriels du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche et de l'Environnement aient leur mot à dire.
Quand on disait "déterminées par le gouvernement", c'est
sûr que cela amène au ministre un délai plus long pour
faire la mise en place des conditions à donner à un organisme
à qui il va confier la forêt, mais il me semble que c'est la
précaution essentielle qu'il faut avoir dans des circonstances comme
celles-là. Parce que si on allait voir la constitution d'une
réserve écologique, je suis sûr que si le ministre de
l'Environnement avait le pouvoir de déterminer lui-même les
conditions dans lesquelles cela se ferait, je pense que le ministre des
forêts ne serait pas de bonne humeur, et ce serait normal qu'il ne soit
pas de bonne humeur, ni le ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche.
Donc, je pense que ce n'est pas à un seul ministre faisant partie
du gouvernement de déterminer ces conditions, c'est au gouvernement de
le faire. C'est sûr que cela prend peut-être un délai d'un
mois ou deux mois de plus, mais c'est la garantie essentielle qu'il faut avoir
pour s'assurer que cela ne se fasse pas au détriment des autres
ministères.
Le Président (M. Poulin): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Évidemment,
le député de Laviolette a raison en partie, quand il parle ainsi.
Je n'ai pas de problème, M. le député, à soumettre
tout cela au gouvernement, sauf que pour des raisons d'efficacité et du
point de vue opérationnel, c'est très long. Vous le soulignez,
vous dites: Cela peut prendre deux ou trois mois de plus. Mais je peux vous
dire que cela fait un an qu'on essaie de proposer quelque chose et que cela ne
revient pas.
M. Jolivet: M. le Président...
Le Président (M. Poulin): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: J'ai compris que c'était une question
d'efficacité. Je n'ai jamais mis cela en doute, d'ailleurs je l'ai dit.
La seule chose, c'est que l'efficacité ne doit pas aller à
l'en-contre de l'ensemble de nos lois au Québec et le danger, c'est que
cela peut arriver. C'est pour cela que je dis que je comprends le ministre de
vouloir se donner une marge de manoeuvre de réponse plus rapide, mais je
pense que les pressions qui pourraient être faites risquent d'être
faites au détriment des autres organismes, des autres ministères
et je pense que ce n'est pas un carcan additionnel que de laisser ce qui
était déjà dans la loi. C'est pourquoi je demanderais
qu'on vote contre l'amendement proposé.
Le Président (M. Poulin): II n'y a pas d'amendement, c'est
l'article.
M. Jolivet: L'article, mais je veux dire l'amendement à la
loi 150. Je ne sais pas si le ministre est prêt à retirer son
article.
Le Président (M. Poulin): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je suis prêt
à le retirer mais, quand on se plaindra que ce n'est pas
opérationnel, on reviendra sur cette question et je dirai que c'est
ainsi. Je suis prêt à le retirer.
M. Jolivet: Si vous dites que c'est la faute...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est la faute du
député de Laviolette.
M. Jolivet: Cela ne me dérange aucunement. J'ai toujours
pris mes responsabilités dans tous les actes que j'ai posés. Cela
m'a valu quasiment une crucifixion à un moment donné, en
1982-1983. La décision ne m'appartient pas. Le ministre décide ou
ne décide pas. S'il ne décide pas, ce sera adopté sur
division; s'il décide, ce sera unanime. Mais c'est à lui de
prendre la décision. Qu'il ne me donne pas l'obligation de prendre la
décision, ce n'est pas à moi de le faire. Moi, je lui fournis des
arguments; lui, il a une décision à prendre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Étant
donné le commentaire que vous faites, on va voter sur division.
M. Jolivet: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Poulin): Donc, l'article 42 est
adopté sur division.
M. Jolivet: Oui, M. le Président. Le Président
(M. Poulin): Article 43.
M. Côté (Rivière-du-Loup): "L'article 114 de
cette loi est modifié par l'addition, à la fin, de
l'alinéa suivant: "Lorsque les activités de recherche portent sur
les normes d'intervention forestière prescrites par le gouvernement en
vertu de l'article 171, la convention peut prévoir une dérogation
à ces normes."
Le Président (M. Poulin): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Je vais attendre son argumentation.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On va aller
à l'article 171 qui dit que "le gouvernement peut, par voie
réglementaire, prescrire à l'égard des forêts du
domaine public, des normes d'intervention forestière. Nous sommes encore
à la section sur les forêts d'enseignement et de recherche et
c'est pour déroger aux normes d'intervention régulières,
étant donné qu'il s'agit d'enseignement et de recherche, et
prévoir...
Le Président (M. Poulin): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: M. le Président, je regarde cela avec beaucoup
de difficultés. Le ministre, dans certains articles, vous vous en
souviendrez très bien, a cédé au lobbying des compagnies.
J'ai fait mention que, dans d'autres articles, il a cédé au
lobbying des ingénieurs forestiers. Là, il en est rendu à
céder au lobbying des universités ou des centres de recherche,
des centres d'expérimentation. Je ne suis pas d'accord, M. le
Président. Cela n'a pas de bon sens. Il dit: La convention... Une
convention, j'ai toujours compris que c'était une entente entre des
parties. Une convention va être signée, disons, avec
l'Université Laval, le service de recherche sur les terres, sur la
forêt. Le service, qui se trouve à l'université, dit au
ministre: On a une expérience à faire et, si on veut la faire, il
faudrait enlever certaines normes environnementales, certains modes
d'intervention en milieu forestier; si on veut faire l'expérience, il
faut l'essayer.
Je pense que je comprends très bien le ministre quand il dit
cela. Ce n'est pas quelque chose qui sort des airs et qui n'a pas de bon sens.
Le ministre dit: Écoutez, si on fait une expérience et si on veut
savoir ce qu'elle donne comme conclusion, il faut dans certaines circonstances
aller contre les normes de l'environnement. Sinon, on ne saura jamais ce que
cela va donner. C'est une expérience, c'est une recherche, je comprends
cela. La seule chose que Je comprends mal, c'est que ce soit dans la
convention. Y a-t-il moyen de mettre cela ailleurs pour qu'au moins les gens
soient avertis de ce qui se passe? La convention se passe entre deux parties.
C'est six ans après qu'on s'aperçoit de cela. Ou encore, dans mon
coin, l'Université Laval a fait une expérience autour du lac
Wayagamac. C'est la prise d'eau de la ville de La Tuque, les gens boivent cette
eau et on apprend tout à coup qu'il y a quelqu'un qui est en train de
couper des arbres le long du lac Wayagamac. Qu'est-ce qui se passe? Par voie
d'annonce réglementaire ou quelque chose, on pourrait suivre cela et
dire: Oui, on a 45 jours pour faire des objections, donner nos raisons. Mais ce
n'est pas cela. La convention étant signée entre les deux
parties, ne nous bâdrez pas, on fait de la recherche et des
expériences.
Il me semble que ce n'est pas la convention qui devrait prévoir
une dérogation, c'est le ministre qui devrait prévoir qu'il est
possible de déroger aux normes environnementales ou aux normes
d'intervention forestière prescrites par le règlement dans
certains cas. Il devrait y avoir au moins quelques garanties de la part du
ministre. Quand le ministre va signer une convention, il devrait y avoir, avant
la mise en oeuvre officielle de la convention, une sorte de consultation. Il me
semble que c'est logique. Je suis sûr que le député qui
préside notre assemblée aujourd'hui aurait été
heureux d'être renseigné au sujet des choses toxiques du parc
industriel de Saint-Augustin ou La Peltrie. Je ne veux pas vous nommer, M. le
Président, mais vous me forcez à vous nommer. Je veux simplement
dire qu'il aurait aimé savoir à l'avance qu'arriverait ce
phénomène et que le maire de Saint-Augustin n'aurait pas pris sa
position actuelle. Autrement, on voit une foule de 300 ou 500 personnes dans
une salle, s'engueulant les uns les autres, engueulant le maire parce qu'il ne
sait pas ce qui se passe, parce que c'est la compagnie qui répond aux
questions. Je l'ai déjà vécu dans mon milieu, il a fallu
intervenir rapidement, parce que la compagnie avait omis de respecter les
normes environnementales. C'est simplement cela. Je dis qu'il me semble que la
convention peut prévoir une dérogation. Cela veut dire que tous
les gens vont venir voir M. le ministre, en se disant pressés. Cela n'a
pas de sens et il devrait y avoir moyen de dire que, si la convention
prévoit certaines formes de dérogation aux normes, il devrait y
avoir un processus qui nous informe de ces dérogations.
Le Président (M. Cannon): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ce que je me
demande, M. le Président. Il n'y a pas de problème à
informer, mais de quelle façon peut-on le faire? C'est une convention
entre deux parties.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Entre celui qui
dirige la recherche et le ministère. De quelle façon
informer?
Le Président (M. Cannon): M. le ministre, est-ce que vous
préférez suspendre, quitte à ce
que vos conseillers juridiques regardent la façon dont pourrait
être rédigé le texte?
M. Jolivet: Je pense qu'on pourrait dire qu'avant que la
convention ait ses effets légaux d'application il faut une consultation.
Donc, ce peut être par voie réglementaire que vous allez
prévoir comment cela va se situer. Prévoir dans la loi, cela
devient difficile; par voie réglementaire, c'est une façon de le
régler.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On a
accepté quelque chose de semblable dans la section il sur les
forêts d'expérimentation.
M. Jolivet: Quelle loi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): La même, on
vient juste de le faire.
À l'article 41, on disait "malgré les articles 25, 27 et
171", c'est la même chose que ce qu'on dit là.
M. Jolivet: Conforme aux normes?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais écrire
"les articles 25, 27 et 171".
M. Jolivet: L'article 41, c'est l'article 68, qui dit que, sur le
territoire d'une forêt d'expérimentation, les seules
activités d'aménagement forestier permises sont des
activités reliées à la recherche et à
l'expérimentation. Le ministre peut autoriser une personne à
exercer de telles activités sur le territoire aux conditions qu'il
détermine, malgré les articles 25, 27 et 171 qui sont là
et prévoient la conformité aux normes d'intervention prescrites
par règlement.
Alors, M. le Président, il est toujours permis de penser qu'on a
fait une erreur. On l'a adopté parce que je croyais à cette
partie, peut-être par incompréhension. J'aurais dû dire que
l'article 41 était adopté sur division, comme d'ailleurs
l'article 43 le sera.
Le Président (M. Cannon): Alors, il faudrait deux
consentements, M. le ministre.
M. Jolivet: Je pense que le ministre est consentant à ce
qu'au moins j'inscrive ma dissidence aux deux articles 41 et 43.
Le Président (M. Cannon): M. le secrétaire, si vous
voulez bien corriger l'approbation.
Donc, l'article 43 est également adopté sur division.
J'appelle donc l'article 44.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 44: "Le
deuxième alinéa de l'article 115 de cette loi est abrogé".
On abroge: "Aucun droit n'est exigible sur le bois ainsi
récolté"; c'est ce qu'on veut enlever. On trouve qu'il est
inutile de spécifier qu'il n'y a aucun droit exigible.
M. Jolivet: Vous êtes en train de dire qu'il ne sert
à rien d'exiger de l'argent pour ces bois récoltés. Dans
la mesure où, on les subventionne pour faire de la recherche, de
l'expérimentation, ce serait simplement un échange d'argent,
alors vous voulez éviter des formules administratives? Je pensais
obtenir davantage d'argent mais, sapristi, on est en train de dire au ministre
que ce serait plutôt le ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Science qui serait responsable....
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous avez
entièrement raison. Quand on fait des expériences et de
l'expérimentation, souvent, le ministère subventionne. Ce serait
un peu illogique de charger un droit de coupe en plus.
M. Jolivet: Cela va.
Le Président (M. Cannon): Cela va? L'article 44 est
adopté. J'appelle l'article 45. (12 heures)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'intitulé du titre II, de
l'article suivant: "117.1 Le présent titre s'applique aux forêts
privées et aux forêts situées sur des terres
détenues à titre de propriétaire par une corporation
foncière autochtone et destinées à des fins de production
forestière."
Cet article vise à étendre aux forêts situées
dans les terres détenues à titre de propriétaire par une
corporation foncière autochtone les terres de catégorie 1b. Les
dispositions actuelles de la loi en matière de mise en valeur des
forêts privées... C'est-à-dire que ces propriétaires
autochtones auraient droit, auraient une possibilité d'avoir de l'aide
en vertu de notre programme de mise en valeur de la forêt privée.
Ils deviendraient producteurs forestiers, autrement dit.
Le Président (M. Cannon): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: M. le Président, je vous le dis d'avance.
Compte tenu qu'on est arrivé à la mise en valeur des forêts
privées et des forêts mises à la disposition des
autochtones par le gouvernement du Québec... Si je comprends bien, ily avait déjà dans ce que j'appelais mon avant avant-projet de
loi un intitulé qui aurait été différent, ce que le
ministre ne fait pas actuellement. Si je comprends bien, il le fait par
l'Intermédiaire de l'introduction de l'article 117.1, parce que le titre
II indique: Mise en valeur des forêts privées. Ceci nous
amène à l'article 117.1: "Le présent titre s'applique aux
forêts privées et aux forêts situées sur des terres
détenues à titre de propriétaire par une corporation
foncière autochtone et destinées à des fins de production
forestière". Or, il ne change pas le titre. Ce qui va permettre par le
fait même d'amener de l'aide additionnelle à des groupes
autochtones pour les
forêts privées.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est exactement
ce qui est visé par cela.
M. Jolivet: Au départ, M. le Président, nous ne
sommes pas en désaccord. Cependant...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous êtes en
désaccord?
M. Jolivet: Nous ne sommes pas en désaccord. Vous avez eu
peur. Donc, l'article 45 serait adopté, M. le Président, mais
j'aurais l'article 45.1 à vous proposer comme amendement, que Je vous
lis: Le projet de loi 84, Loi modifiant la Loi sur les forêts, est
modifié par l'insertion après l'article 45 de l'article suivant:
"45.1 Cette loi est modifiée par l'addition après l'article 117.1
de l'article suivant: "117 2 Le ministre doit s'assurer que le volume de bois
récolté sur la forêt privée dans une unité
territoriale déterminée ne dépasse pas la
possibilité annuelle de coupe à rendement soutenu. Le ministre
peut confier cette responsabilité à un organisme qui administre
un plan conjoint en vertu de la Loi sur la mise en marché des produits
agricoles."
Donc, M. le Président, vous allez d'abord devoir statuer sur la
recevabilité. Si vous voulez, je peux vous faire valoir mon point de vue
et, ensuite, on pourrait discuter du fond, si vous le recevez.
Le Président (M. Poulin): Allez-y, M. le
député.
M. Jolivet: En fait, le but est bien évident, M. le
Président. Cela fait partie de l'ensemble des discussions qui ont eu
lieu avec les organismes de gestion en commun, avec les organismes qui
s'occupent des forêts privées, donc l'office, les syndicats et
autres, les gens des scieries, des usines de pâtes et papiers, etc. Pour
vous résumer rapidement, ce principe existe dans les plans conjoints au
chapitre des pâtes et papiers, mais n'existe pas au chapitre de
l'utilisation des scieries au Québec. S'il n'y a pas ce principe de
rendement soutenu, on en arrivera à avoir des difficultés quant
à l'appât du gain rapide par certaines personnes. Alors, on en
arrivera à dévaster l'ensemble des forêts privées,
si on ne prend pas les moyens de rendement soutenu. Je pense que c'est
essentiel. C'est la seule place dans le projet de loi où on pourra le
faire valoir puisque, le ministre ayant cédé au lobbying des
compagnies, des ingénieurs forestiers, des universités, il devra
maintenant céder au lobbying des producteurs privés et de
l'Opposition, bien entendu.
Le Président (M. Poulin): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Écoutez, je
peux faire un commentaire sur le lobbying qui peut se faire soit du
côté de l'Opposition, soit chez nous, c'est de cette façon
que ça se passe, mais je traduis ça par: être à
l'écoute des suggestions et des propositions qui nous sont faites pour
améliorer la Loi sur les forêts. Je reçois cette
proposition de la part du député de Laviolette comme une
proposition qui vise à améliorer la situation forestière
au Québec, et je ta reçois avec plaisir.
Je suis d'accord avec le député de Laviolette, à
savoir que la forêt privée, actuellement, a été
surexploitée, par la volonté des hommes ou des Insectes,
puisqu'il y a des épidémies qu'on n'a pu contrôler. La
forêt privée, dans certains coins, principalement dans ma
région, Bas-Saint-Laurent et Gaspésie, est en piteux état.
Lors de la mise à jour des données forestières...
M. Jolivet: M. le Président, je ne voudrais pas être
désagréable pour le ministre, je veux que, d'abord, vous
statuiez, parce que si le ministre commence à parler du fond... Je n'ai
pas encore parlé du fond, pour le moment, j'ai parlé de la
recevabilité de l'amendement. Est-ce que vous...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah! mais c'est au
président de statuer!
Le Président (M. Poulin): Non, sur la recevabilité,
monsieur... Là, je vous ai laissé aller un peu.
M. Jolivet: C'est cela, il vous posait la question sur la
recevabilité. Alors, s'il me dit qu'elle est recevable, je commencerai
alors à discuter.
Le Président (M. Poulin): M. le député de La
Peltrie.
M. Cannon: Sur la recevabilité de la motion, je crois que
l'amendement n'est pas recevable puisqu'il impose de nouvelles contraintes qui
n'étaient pas visées par le projet de loi et qu'en vertu de
l'article 197, cela doit concerner le même sujet mais ne pas aller
à l'encontre du principe du projet déposé ici. En vertu de
l'article 244, M. le Président: "La commission saisie étudie
chaque article du projet de loi et les débats portent sur les
détails du projet. Les amendements doivent se rapporter à son
objet et être conformes à son esprit."
Ce que j'allègue, M. le Président, c'est que nous sommes
en train de toucher les forêts privées, ce qui a une incidence
financière, pécuniaire, et aussi cela entraîne, comme |e
vous l'ai mentionné, une nouvelle contrainte qui n'était pas
visée dans le projet de loi.
Le Président (M. Poulin): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: M. le Président, avant que vous ne preniez
votre décision sur la recevabilité, j'aimerais vous faire mention
d'une chose. Nous sommes devant le fait que, dans le projet de loi comme tel,
il y a beaucoup de choses discutées, il y a la survie des forêts
dans bien des cas. Ce que j'amène comme argumentation, c'est que c'est
la seule place où je pourrais l'amener. C'est simplement de
répondre à des demandes qui ont été faites par un
rapport, le rapport Audet, qui n'est, en fait, que la mise en place du rapport
Audet. C'est l'occasion que doit saisir le ministre s'il veut nous accorder son
appui. Mais si vous décidez qu'il est irrecevable, le seul moyen qu'on
aurait, à ce moment-là, ce serait que le ministre l'accepte comme
amendement. Si vous le considérez comme recevable, on fera la
discussion.
Maintenant, si vous l'avez considéré comme irrecevable, je
vous dirai que je me plierai à votre volonté, M. le
Président.
Le Président (M. Poulin): M. le ministre, sur la
recevabilité.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, c'est un amendement de fond, important, très
important, et qui démontre l'inquiétude, la préoccupation
de tout le monde, de tout le milieu forestier, autant des offices, des
producteurs de bois, des syndicats, que du ministère. On subventionne
beaucoup la forêt privée, et il faut s'assurer que les subventions
ou les investissements qu'on fait en forêt privée sont
protégés également. Cela nous amènera certainement,
à la suite du rapport Audet, tel que mentionné par le
député de Laviolette, à une réflexion très
profonde sur cette question.
Je pense que cette question concerne également d'autres
ministères. On parle de propriété privée, vous
savez, et ça concerne le ministère de l'Agriculture aussi, parce
que le bois à pâte, en provenance des forêts privées,
est un produit agricole. Étant donné que cela concerne d'autres
ministères et que je suis très sympathique à cette
question, à la suite du rapport Audet, à la suite des remarques
du député de Laviolette et également, à la suite de
sa proposition d'amendement, je pense qu'on doit prendre le temps d'y songer,
d'y réfléchir. Cela pourrait peut-être faire et cela
devrait, à mon avis, faire l'objet d'un projet de loi distinct de
celui-ci.
Le Président (M. Poulin): Merci, M. le ministre. Je vais
suspendre.
(Suspension de la séance à 12 h 10)
(Reprise à 12 h 16)
Le Président (M. Poulin): La commission reprend ses
travaux. Je dois vous dire que l'amendement est recevable. Dans les notes
explicatives, le quatrième paragraphe, titre II, concernant la mise en
valeur des forêts privées, s'applique désormais tant
à l'égard des forêts privées qu'à
l'égard des forêts sises sur des terres détenues à
titre de propriétaire par une corporation et, si l'on se fie aux
articles 45, 46 et suivants, on se rattache aux forêts privées.
Donc, l'amendement est recevable.
M. Jolivet: Alors, s'il est recevable, M. le Président...
Vous me surprenez, j'avais tellement craint que vous me boycottiez, mais vous
avez un jugement sûr. On devrait même vous nommer à la Cour
suprême.
Le Président (M. Poulin): Surtout quand on peut
consulter.
M. Jolivet: Ha, ha, ha! Écoutez, M. le Président,
mon but est clair. Je ne discuterai pas longtemps, je l'ai fait en cours de
route, le ministre en est bien conscient. Ce que l'on vise, c'est un rendement
soutenu à l'intérieur des forêts privées. Ce
pourquoi le ministre doit accepter notre amendement, c'est - et il le
comprendra très bien - qu'actuellement, quand nous parlons de pâte
- iI en a fait d'ailleurs mention dans son argumentation - quand on parle de
bois à pâte, il y a un principe de rendement soutenu qui s'est
fait à la longue par l'ensemble des plans conjoints. D'ailleurs, les
gens n'avaient pas le choix. S'ils veulent avoir une garantie pour donner aux
usines de pâtes le bois prévu par contrat, on sait, d'une certaine
façon - d'ailleurs, vous le savez très bien - que ce sont pour la
majorité des producteurs de boisés privés, actuellement,
des agriculteurs, membres de l'UPA, sauf quelques cas exceptionnels comme des
grosses compagnies qui possèdent des boisés privés. Mais,
même là, les grosses compagnies qui avaient le même principe
aussi se sont donné ce principe de rendement soutenu, si elles veulent
préserver leurs forêts.
Donc, si je répète bien, dans le cas des pâtes, par
les plans conjoints, nous nous retrouvons avec un principe de rendement soutenu
déjà implanté dans les moeurs. Cependant nous avons
quelques problèmes, dans le domaine des scieries.
Les scieries, c'est un nouveau phénomène, compte tenu de
la loi 150. Il y a des gens qui ont commencé à regarder davantage
vers les forêts privées. Il y a donc des gens qui ont pensé
à un gain rapide et ont commencé à couper sans regarder la
protection de leur forêt privée. Il est évident que nous
n'avons pas le choix, on ne peut pas intervenir, dans la mesure où ce
sont des gens qui ont le droit de déterminer ce qu'ils font avec la
forêt qui leur appartient. C'est vraiment du droit privé.
D'un autre côté, je pense que le ministre en est conscient,
le rapport Audet en fait mention aussi, tout le monde pense qu'on devrait
arriver à un rendement soutenu pour le bois de déroulage, le bois
de sciage ou le bois autre que
celui à pâte. Il faut donc mettre dans la tête des
gens que la survie de la forêt privée qui est proche des usines,
la forêt privée qui est aussi plus facile à travailler et
qui est davantage dans le sud que dans le nord de la province de
Québec... C'est une forêt qui se renouvelle rapidement,
relativement, bien entendu, par rapport à la forât nordique. Bois
de qualité, bols rapide, bois qui est proche des usines. Donc, les gens
ont toujours la crainte qu'à l'intérieur de leur groupe des gens
vont décider de couper à blanc leur forêt privée
pour un profit rapide, ce qui serait désastreux, M. le Président.
Déjà des gens ont commencé à le faire. C'est dans
ce sens que même de grosses compagnies, comme Domtar que vous connaissez
dans le sud du Québec, en Estrie, qui a acheté des forêts,
qui a commencé à acheter des forêts de propriétaires
privés, ont inclus des principes de rendement soutenu pour la protection
future des besoins de l'usine.
Alors, dans ce sens, mettre ce principe immédiatement dans le
projet de loi qui coordonne le principe de rendement soutenu dans la
forêt publique aurait donc des effets bénéfiques aussi bien
pour les propriétaires de boisés privés, pour les
producteurs de boisés privés, puisqu'il y en a qui sont
propriétaires mais qui ne produisent pas nécessairement que pour
les usines, mais pour l'ensemble de la société
québécoise. Cela ferait en sorte qu'on ne serait pas
obligés, dans un avenir assez proche, si jamais on coupait à
blanc des forêts privées dans bien des cas, d'aller en
deuxième lieu dans la forêt publique. On sait la difficulté
qui va exister en ce qui concerne la rupture des stocks dans la forêt
publique. Cette rupture des stocks, si jamais on arrivait à couper
rapidement la forêt privée, ferait en sorte que, finalement, on
devrait mettre une pression additionnelle sur la forêt publique. Or,
cette pression qui est actuellement faite sur la forêt privée doit
être maintenue à un rythme de rendement soutenu. Le ministre
devrait donc accepter et confier à un organisme qui administre un plan
conjoint actuellement l'application de ce principe de rendement soutenu, aussi
bien pour le déroulage, le sciage, le bois qui sert à d'autres
utilités que pour le bois à pâte, de par les plans
conjoints.
Je n'argumenterai pas davantage. Je sais que le ministre a reçu
des gens de différents groupes du Québec qui représentent
les propriétaires de boisés privés, soit des syndicats,
des organismes ou autres, d'autant plus que vous savez les difficultés
qui ont surgi dans le Bas-Saint-Laurent, en particulier. Le ministre, j'en suis
assuré, n'est pas insensible à ces phénomènes,
compte tenu que c'est dans sa région. Les gens disaient: II est urgent
de mettre fin au pillage des lots boisés privés. C'est le
président du syndicat des producteurs de bois qui nous en faisait
mention dans un communiqué. Il disait: Si nous voulons qu'il reste
encore du bols dans quelques années pour approvisionner les usines
régionales et faire vivre les producteurs et productrices, il est
urgent que le gouvernement donne suite dès cet automne à au moins
trois recommandations du rapport Audet, dont principalement celle visant
à amender la Loi sur les forêts pour y inclure l'obligation
d'assurer en forêt privée le respect du rendement soutenu. Ce sont
des gens qui vivent de ça et qui savent ce qui se passe. Tel
était le commentaire formulé par le président du Syndicat
des producteurs de bois du Bas-Saint-Laurent, M. Jean-Maurice Lechasseur,
à la suite d'une analyse des recommandations du comité sur
l'avenir de la forêt privée rendue publique le 2 novembre parle député de Beauce-Nord, M. Jean Audet. Les deux autres
recommandations essentielles aux yeux du syndicat concernent le contrôle
de la consommation à l'entrée des usines et la priorité de
la forêt privée pour les feuillus.
J'arrête là pour dire que ce que nous voulons mettre en
place dans la loi de façon plus précise immédiatement, et
il est important de la placer là pour ensuite faire les autres gestes,
c'est le rendement soutenu. On disait que ta baisse des approvisionnements de
la forêt publique, à la suite de l'entrée en vigueur de la
nouvelle Loi sur les forêts en avril 1987, a créé une
pression tellement forte sur la forêt privée qu'il devient urgent
de mettre fin aux coupes à blanc abusives si nous voulons freiner la
surexploitation des résineux. Sinon, le problème de la
forêt privée va s'aggraver davantage, de déclarer M.
Lechasseur. Il dit: Le problème est d'autant plus grave qu'en mai
dernier un comité d'experts a établi que, sur le territoire du
Syndicat des producteurs de bois du Bas-Saint-Laurent, le niveau de
prélèvement admissible annuel est de 440 000 mètres cubes
solides de sapins-épinettes, alors que le volume récolté
est de 790 000 mètres cubes solides, soit un déficit annuel dans
la forêt de 350 000 mètres cubes solides. Le
prélèvement admissible représente le niveau de
récolte actuel qu'il faut autoriser afin de ne pas couper plus de volume
de sapins-épinettes qu'il n'en pousse. C'est l'intérêtsur le capital qu'on est en train de gruger. C'est donc en ce sens que les
gens disaient que la situation de la forêt privée dans le
Bas-Saint-Laurent court droit à la catastrophe si la Loi sur les
forêts n'est pas amendée rapidement dans le sens du rendement
soutenu, principe qui s'applique déjà à la forêt
publique, et pour obliger chaque usine de transformation à
posséder un volume maximal de consommation autorisé en provenance
des terrains privés.
Je pense qu'on a ici une demande qui est celle de plusieurs autres
organismes dans tout le Québec au sujet des forêts privées.
J'argumenterais davantage sur toute la question de l'article 43 de la Loi sur
les forêts qui donnerait la possibilité, par un amendement,
d'accorder une véritable priorité au bois de la forêt
privée dans l'alimentation des usines transformant les feuillus. J'ai
parlé des sapins-épinettes par rapport aux feuillus.
L'argumentation apportée par ces
gens l'est par d'autres personnes au Québec. Le ministre le sait
très bien, le rapport Audet l'indique, il faut absolument, au moment
où on se parle, amender la loi.
Mon argumentation va se terminer là. Je vais attendre celle du
ministre; J'y répliquerai et, ensuite, on verra quelle décision
le ministre rendra. Qu'il saisisse l'occasion qui lui est fournie aujourd'hui
de l'inscrire dans la loi par cet amendement et je suis sûr qu'il en sera
heureux dans quelques années. Merci, M. le Président.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, je suis tellement sympathique et tellement volontaire pour
qu'on en arrive à respecter le rendement soutenu dans les forêts
privées du Québec, comme cela se produit dans certains pays
Scandinaves, que j'aime en discuter et faire la lumière sur cette
question. Il est vrai que certains syndicats, certains organismes demandent
l'intervention du gouvernement pour contrôler le rendement soutenu ou
pour s'assurer que le rendement soutenu est protégé dans les
forêts privées. Mais vous comprendrez, M. le Président,
qu'une toile intervention de la part du gouvernement implique des
dépenses additionnelles très importantes. J'aurais pu parler de
dépenses supplémentaires et dire que la proposition n'est pas
recevable, parce que seul un ministre peut proposer un amendement qui
coûte de l'argent au gouvernement. Mais c'est une question qui
mérite d'être débattue parce que, pour la forêt
publique, comme gouvernement, comme propriétaire, nous avons
accepté, nous avons proposé de calculer les possibilités
sur une base de rendement soutenu et de contrôler les exploitations
forestières sur cette base. C'est le propriétaire qui a
décidé.
J'aimerais que les propriétaires de forêts privées
décident un peu par eux-mêmes parce que, dans certains cas, les
syndicats de producteurs et les producteurs privés refusent
l'intervention du gouvernement au moyen d'une loi ou d'un amendement à
la loi pour contrôler justement le rendement soutenu sur leurs
propriétés privées. Quand le député de
Laviolette parle de droit privé, je pense qu'il faut faire attention.
Dans le rapport Audet, on en parle beaucoup. Plus on va en parler, plus
l'idée va faire son chemin et on arrivera à un consensus au
Québec qui fera en sorte qu'on trouvera la façon d'exploiter la
forêt privée sur une base de rendement soutenu avec la
collaboration de tout le monde, plutôt que de l'imposer.
Actuellement, le syndicat de la Beauce est contre. Vous citez M.
Lechasseur du syndicat du Bas-Saint-Laurent. J'en ai parlé longuement
avec M. Lechasseur, j'en ai parlé longuement avec M. Antonio Dallaire,
le président de la fédération, et avec les autres
présidents de syndicat lors du congrès de l'UPA, ici à
Québec, et on n'est pas tout à fait prêts à
ça actuellement. C'est le respect du droit privé, Je pense bien,
qui fait qu'on doit en discourir, en parler, faire voir les avantages d'une
telle intervention parce que, si on le fait, c'est à l'avantage des
propriétaires eux-mêmes. On ne le fait pas pour les brimer. Par
contre, certains n'y sont pas rendus; le cheminement n'est pas fait. Mais
appliquer la proposition du député de Laviolette comporte, M. le
Président, une dépense d'argent très importante au
ministère. (12 h 30)
M. Jolivet: Une seule chose, M. le Président, pour dire au
ministre que le danger, si justement les gens ne sont pas prêts à
cela, c'est de piller la forêt privée, et c'est contre cela que je
mets en garde le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): S'il y a pillage
de la forêt privée, c'est avec le consentement de certains
propriétaires qui sont moins informés et qui se laissent...
M. Jolivet: II y a certaines pressions de compagnies qui disent:
Si je suis capable de l'avoir, je vais le prendre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, ils se
laissent attirer par un gain immédiat. Des fois ils ont besoin d'un gain
immédiat pour se dépanner, d'accord, sauf que je pense bien que
c'est la volonté première des propriétaires qui doit
déterminer l'intervention qu'on doit faire là, et on recherche un
peu l'unanimité au Québec.
Le Président (M. Poulin): Donc, d'après les propos
du ministre sur l'engagement de fonds publics, je dois me référer
à l'article 192.1: "Seul un ministre peut présenter une motion
visant l'engagement de fonds publics... Je dois donc maintenant revenir sur ma
décision et déclarer l'amendement irrecevable.
M. Jolivet: M. le Président, je ne mettrai pas en doute
votre décision, je ne la contesterai pas. Vous me permettrez simplement
de vous dire que je m'attendais qu'il soit considéré comme
irrecevable. Cependant, vous m'avez donné l'occasion de faire au moins
ma représentation. Je vous dis pourquoi je pensais qu'il était
irrecevable, c'est que la semaine dernière j'avais annoncé que je
ferais un amendement là et que certainement vous le considéreriez
comme irrecevable. Mais, au moins, vous m'avez donné la
possibilité de dire au nom des producteurs de bols ce qu'ils
désirent, en espérant que le ministre comprenne le message et
fasse le plus rapidement possible les amendements qui s'imposeront.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, le message est compris. J'ai mentionné plus tôt
que cela devrait faire l'objet d'un projet de loi distinct et que, l'an
prochain, on évaluera évidemment budgétairement ce que
cela pourrait coûter et on consultera les autres ministères
impliqués. L'an prochain, j'espère bien que l'idée
aura cheminé davantage et qu'il y aura consensus au sein des
propriétaires privés pour, peut-être, avoir une loi qui
contrôlera le rendement soutenu.
Le Président (M. Poulin): À la suite des deux
interventions, j'espère être là l'an prochain pour
présider la commission qui étudiera le nouveau projet de loi,
s'il y a nouveau projet de loi.
M. Jolivet: Personne ne le sait, M. le Président.
Le Président (M. Poulin): L'article 45 est-iladopté?
M. Jolivet: Adopté. Avez-vous dit: L'amendement est
adopté?
Le Président (M. Poulin): Non, l'article 45 est
adopté. Nous passons donc à l'article 46.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À l'article
46, on demande d'insérer dans la deuxième ligne du paragraphe
2° de l'article 118, après le mot "financière", les mots
"pour la mise en valeur des forêts".
C'est un amendement à l'amendement pour clarifier le texte et
aider à sa compréhension Si on lit le paragraphe 2° de
l'amendement, on dit: "à un organisme qui dispense des services
visés par l'aide financière pour la mise en valeur des
forêts uniquement à des producteurs forestiers reconnus. Cela
n'exclut d'aucune façon les organismes de gestion en commun. C'est pour
clarifier cette question.
M. Jolivet: Vous faites un amendement, on va aller à
l'amendement parce que c'est ce qui m'intéresse.
Le Président (M. Poulin): À l'amendement.
M. Jolivet: "Pour la mise en valeur des forêts", vous le
faites au deuxième paragraphe de l'article 118. On dit: "à un
organisme qui dispense des services visés par l'aide financière
pour la mise en valeur des forêts..." Le but de l'amendement est de dire
à quoi sert l'aide financière, simplement à ça?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: Seulement à ça. Il n'y a pas de
problème pour l'amendement.
Le Président (M. Poulin): L'amendement à l'article
46 est adopté. Est-ce que l'article 46, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Jolivet: Non, M. le Président, j'aurais un amendement
à apporter. L'amendement que
J'apporterais, M. le Président - je vous en donne copie -
concerne l'article 46 actuel qui vise l'article 118. C'est à cet article
que je voudrais apporter un amendement, d'abord, en ajoutant, après le
paragraphe 1° de l'article 118, le paragraphe suivant: "1.1° à
un organisme qui administre un pian conjoint en vertu de la Loi sur la mise en
marché des produits agricoles"; et en remplaçant, au
troisième paragraphe de l'article 118, les mots "au paragraphe 2°"
par les mots "paragraphes 1.1° et 2°", qui est de concordance avec
l'amendement que j'apporterais. Le deuxième n'est que la concordance
avec l'amendement que je veux apporter.
Donc, allons à l'essentiel de ce que l'on propose On dit: Le
ministre... Oui, d'abord sur la recevabilité, vous me le dites et,
après, je vais parler. Juste pour vous aider, M. le Président, il
est, à mon avis, recevable parce que ça ne fait qu'ajouter
à l'article qui dit ceci: "Le ministre peut élaborer des plans et
des programmes pour favoriser la cueillette des données d'inventaire, le
calcul de la possibilité annuelle de coupe à rendement soutenu et
la mise en valeur des forêts ou en favoriser l'élaboration. Il
peut accorder à cette fin, aux conditions qu'il détermine, une
aide financière." Lorsqu'on dit "il détermine", actuellement, on
dit: "à un producteur forestier reconnu par le ministre"; ce qu'on
ajoute, c'est "à un organisme". Donc, le ministre n'est pas
obligé de mettre plus d'argent, c'est à lui de déterminer.
On dit que non seulement il doit le reconnaître aux producteurs
forestiers, mais il doit aussi le reconnaître à un organisme qui
administre un plan conjoint, comme on l'a au paragraphe 2°. à un
organisme qui dispense des services visés par l'aide financière"
- avec l'amendement qu'on vient d'apporter - uniquement à des
producteurs forestiers reconnus. Donc, au fond, on dit qu'on ajoute un autre
groupe auquel le ministre pourrait accorder de l'aide et c'est à lui de
déterminer l'aide qu'il apportera. Cela est pour la recevabilité.
On y reviendra sur le fond.
Le Président (M. Poulin): M. le ministre, sur la
recevabilité, s'il vous plaît?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je n'ai pas de
problème à en discuter.
Le Président (M. Poulin): Est-ce que l'amendement est
recevable? Donc, l'amendement est recevable.
M. Jolivet: L'argumentation est bien simple, M. le
Président. C'est que le ministre peut élaborer des plans et des
programmes qui vont favoriser la cueillette des données d'inventaire, le
calcul de la possibilité annuelle de coupe à rendement soutenu et
la mise en valeur des forêts ou en favoriser l'élaboration de tous
ces programmes. Donc, à cette fin, le ministre accorde de l'aide aux
conditions qu'il détermine.
Le montant d'argent n'est pas mis en cause ici. Si le ministre
détermine 1 000 000 $, il mettra 1 000 000 $, s'il détermine 10
000 000 $, il mettra 10 000 000 $. Après ça, il s'agit de savoir
à qui il le donne. On prétend qu'il peut le donner sous forme
d'aide individuelle à ce qu'on appelle un producteur forestier. On dit:
"à un producteur forestier reconnu par le ministre." Dans le
deuxième cas qui est prévu à l'article actuel, on dit:
"à un organisme qui dispense des services visés par l'aide
financière uniquement à des producteurs forestiers reconnus."
Cela est un organisme de gestion. On dit à ce moment-là: Pourquoi
n'ajouterait-il pas un autre organisme qui, lui aussi, en fait, a ces
obligations, qui est l'organisme qui administre un plan conjoint en vertu de la
Loi sur la mise en marché des produits agricoles? Donc, le but est tout
simplement d'ajouter un autre organisme qui, déjà, en fait et
qui, à mon avis, n'est pas là sans avoir une possibilité
de recevoir de l'aide financière au même titre que les deux
autres, organismes de gestion en commun, syndicats de producteurs de bois et
autres. C'est dans ce sens, M. le Président, qu'il me semble que c'est
peut-être un oubli et on voudrait corriger cet oubli.
Le Président (M. Poulin): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je trouve que
l'amendement proposé par le député de Laviolette est trop
large et pas assez précis. On dit: À un organisme qui administre
un plan conjoint en vertu de la Loi sur la mise en marché des produits
agricoles. Mais il y a des plans conjoints pour les poules, les oeufs, les
porcs et tout ça, n'est-ce pas? Je ne veux pas embarquer...
M. Jolivet: Faites un sous-amendement, M. le ministre!
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: Je n'ai pas le choix, M. le ministre. Ces organismes,
qui administrent un plan conjoint en vertu de la Loi sur la mise en
marché des produits agricoles, ils existent. Cela veut dire des
organismes voués à la forêt. Mais vous les connaissez
très bien. Si vous voulez faire un amendement pour le rendre plus
conforme, je ne vois pas comment on pourrait...
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, au paragraphe 2° de l'article 118 amendé, c'est
exactement ce qu'on voulait couvrir, quand on dit: "à un organisme qui
dispense des services visés par l'aide financière pour la mise en
valeur des forêts uniquement à des producteurs forestiers
reconnus." C'est exactement ce qu'on voulait dire.
M. Jolivet: Pour les besoins du Journal des débats,
vous allez me dire quels sont tous les organismes que vous reconnaissez,
syndicats de producteurs de bois, organismes de gestion en commun,
coopératives, office de production...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Production de?
M. Jolivet: Dans le domaine forestier, là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, ce sont ces
organismes qui étaient visés. Et si on a ajouté "pour la
mise en valeur des forêts", c'était justement afin de
préciser et ne pas exclure... Parce qu'il y avait des craintes quelque
part qu'ils se sentiraient exclus si on n'ajoutait pas ça. C'est
pourquoi on a fait l'amendement "pour la mise en valeur des forêts", pour
être bien certain que les gens n'étaient pas inquiets et qu'il n'y
avait pas de possibilité de les exclure.
M. Jolivet: Ce pourquoi on vous l'apporte, c'est qu'il y a des
gens qui sont inquiets. C'est ça, ils ont peur que vous ne les donniez
qu'à des organismes qui ne sont pas ceux qui sont prévus par la
loi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On sait qu'ils
sont inquiets et c'est pourquoi on a essayé de... On veut les
sécuriser. Ce n'est pas notre intention de les exclure, et on a
ajouté "pour la mise en valeur des forêts". Et les syndicats de
producteurs de bois, les organismes de gestion en commun dispensent des
services.
Le Président (M. Poulin): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Je comprends ce que le ministre veut dire, M. le
Président. J'ai juste un problème. Les légistes vont me
dire si mon problème est réel ou non. Quand on dit, dans
l'article, amendement inclus: "à un organisme qui dispense des services
visés par l'aide financière pour la mise en valeur des
forêts uniquement à des producteurs forestiers reconnus", est-ce
que le mot "visés" implique que ce sont ceux qui donnent de l'aide, qui
reçoivent de l'argent pour donner de l'aide? Est-ce que le mot
"visés" implique ça?
Ce que j'essaie de bien voir... On dit: Ce sont les organismes qui
dispensent des services "visés", mais il pourrait y avoir toutes sortes
d'organismes là, qui donnent des services visés, à
l'article en haut. J'essaie de voir... Est-ce qu'un organisme pourrait, par cet
article, être exclu, par les négociations, de l'aide possible?
Le Président (M. Poulin): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si vous
préférez, je peux laisser Mme Aubin-Côté
répondre du point de vue légal. Moi, ce que je perçois,
c'est qu'il n'y a personne d'exclu et que ce sont les organismes qui s'occupent
de la mise en valeur des forêts privées qui sont visés. Il
n'y a
personne d'exclu. Mais le ministère des Finances voulait
s'assurer, M. le député, que les sommes allaient exactement
à ces organismes, ceux qui s'occupent de la mise en valeur de la
forêt privée.
M. Jolivet: Je veux juste vous donner un exemple.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
pourquoi...
M. Jolivet: Le syndicat fait partie de l'UPA, d'accord? Le
syndicat, il en donne, de l'aide. Vous avez même des contrats avec eux
pour en donner, de l'aide. D'accord? Cela, c'est l'aide qui est visée en
haut, simplement pour les producteurs forestiers. Ce dont vous voulez vous
assurer, c'est que l'aide qui est apportée par l'intermédiaire du
syndicat, qui est membre de l'UPA, n'aille pas aux poules, n'aille pas aux
cochons, etc. C'est ce que je comprends. Ce dont vous voulez vous assurer,
c'est que ces organismes ne sont pas exclus, pour autant qu'ils donnent des
services à des producteurs qui font la mise en valeur de la forêt.
Je comprends ça, et si c'est ce que ça veut dire... (12 h 45)
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est ce que cela
veut dire, M. le député.
M. Jolivet: ...je n'ai pas d'objection.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Est-ce que vous
maintenez votre amendement ou si vous...
Le Président (M. Poulin): Est-ce que l'amendement est
maintenu?
M. Jolivet: Non, je ne le maintiens pas.
Le Président (M. Poulin): Donc, l'amendement à
l'article 46 est retiré.
M. Jolivet: On va le voter... Bien, je peux le retirer? Vous me
le permettez?
Le Président (M. Poulin): Oui, oui, on va vous...
M. Jolivet: D'accord. Je voulais m'assurer qu'aucun organisme ne
donne actuellement de l'aide tout en étant admissible à une aide
du ministère pour donner cette aide-là. Parce que dans le fond,
c'est cela: on ne subventionnera pas, mais on va donner un contrat à des
organismes, des OGC, des coopératives, des syndicats de producteurs de
bois, d'autres organismes à venir peut-être parce que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui auront pour
mission l'amélioration, la mise en valeur de la forêt
privée.
M. Jolivet: Tous ceux-là seront admissibles au pot
général d'argent, et le ministre pourra déterminer en
cours de route, avec eux autres, par négociation ou autrement, les
montants d'argent qui leur seront donnés. Je vous donne un exemple. On
dit: Vous allez donner une aide pour la mise en place, maintenant, des plans
simples de gestion, on passera au plan plus complet de gestion de la
forêt. Donc, au lieu de plans simples de gestion, on aura le plan de mise
en valeur de la forêt privée. En conséquence, si jamais un
autre organisme se mettait en place, des RESAMQ qui existent actuellement ou
d'autres, ces gens-là seraient admissibles à cette
aide-là. Cependant, ils auront à négocier avec vous les
montants admissibles.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
évident, s'il en vient d'autres. Mais si on arrive un jour au
contrôle du rendement soutenu pour la forêt privée, il
faudra ajouter au plan de gestion simple qu'on fait actuellement.
M. Jolivet: Donc, cela va pour la question de l'amendement; je le
retirerais, dans ce contexte.
Le Président (M. Poulin): Est-ce qu'il y a consentement
pour retirer l'amendement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Consentement.
Le Président (M. Poulin): L'amendement à l'article
46 est retiré. Est-ce que l'article 46, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On n'est pas rendu
là.
M. Jolivet: Non, on n'a pas fini l'article 118, actuellement; je
n'ai pas encore accepté l'article 118 au complet. Le ministre a fait un
premier amendement qui a été accepté, mon amendement a
été retiré; là, on veut garder le 118 au
complet.
Donc, ce que je comprends, c'est que l'ensemble de cet article-là
fait référence à l'article 44 qu'on a voté et
adopté, par la partie qui concernait les autochtones, d'accord? Donc,
l'ensemble de ces programmes pourra même aller à des organismes du
milieu autochtone aussi. Quand on a modifié, tout à l'heure,
l'article 45, c'était pour introduire la question des autochtones, ce
qui veut dire qu'un organisme qui existera ou qui existe déjà
sera aussi admissible aux mêmes formes d'aide.
Le Président (M. Poulin): M. le ministre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela,
exactement.
M. Jolivet: Alors, l'article 46 est adopté, la partie
118.
L'article 119, maintenant. Est-ce que le
ministre peut m'expliquer l'article 119 pour que je puisse...
M. Côté (Rivière-du-Loup): À l'article
119: "Le ministre favorise le reboisement des forêts par: 1° la
récolte de semences forestières; 2° le maintien et le
développement de pépinières; 3° la distribution de
plants; 4° la plantation d'arbres; 5° le prêt de machinerie;
6° toute autre mesure de même nature. "Il peut, en outre, assurer la
distribution de plants à des fins autres qu'ornementales, de revente ou
de production d'arbres de Noël à toute personne ou organisme qui en
fait la demande."
M. Jolivet: En fait, ici, à part la partie...
M. Côté (Rivière-du-Loup): On a soustrait, M.
le député, dans cet article, l'achat de terrains pour fins de
reboisement.
M. Jolivet: Quelle est la raison pour laquelle vous l'envelez?
Dites-moi cela. Est-ce que vous n'avez pas intérêt à
protéger certains sites qui sont les meilleurs producteurs, à ce
moment-là, quand on appelle... Je vous donne toujours l'exemple de mon
secteur de Parent qui est un très bon jardin, au Québec; les gens
qui travaillent là le disent tous que, c'est un reboisement naturel
excellent. Pourquoi le ministre ne pourrait-il pas, même à titre
expérimental dans certains cas, avoir des terrains qui lui
permettraient, à ce moment-là, de faire ces expériences au
lieu d'être obligé d'aller sur des terrains qui ne lui
appartiennent pas, ou pour des pépinières futures, on ne le sait
pas? En enlevant le pouvoir à l'intérieur du projet de loi, vous
ne pourrez plus le faire, alors qu'en l'ayant vous n'êtes pas
obligé d'exécuter le pouvoir; c'est juste cela. Moi, cela ne me
fait rien, je dis au ministre qu'il se donne toujours trop de pouvoirs mais,
là, il s'en enlèverait un qu'il serait peut-être essentiel
de garder. En fait, dans le fond, l'enlever ne veut pas dire que... Si vous
l'enlevez, vous n'aurez plus de pouvoirs. Vous allez être obligé
de passer par je ne sais quel procédé pour en acheter, si jamais
vous en achetez un jour.
M. Côté (Rivière-du-Loup): La loi sur les
terres, l'expropriation.
M. Jolivet: La loi sur l'administration publique?
M. Côté (Rivière-du-Loup): La loi sur les
terres, la Loi sur l'expropriation, si jamais cela arrive.
M. Jolivet: Oui, mais vous avez le pouvoir actuellement et vous
vous l'enlevez. Pourquoi? Dans le fond, si vous l'avez, cela ne vous oblige pas
à en acheter mais, si vous l'enlevez, il y aura peut-être quelques
problèmes. Quelqu'un pourrait peut-être dire que vous n'avez pas
le droit de le faire, même par expropriation. Vous allez vous
compliquer... En tout cas, je ne le sais pas. L'achat, c'est une sorte d'achat
de gré à gré tandis que l'expropriation, ce sont les
formules habituelles.
M. Côté (Rivière-du-Loup): D'accord. Le
Président (M. Poulin): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je n'ai pas
tellement de problème à le laisser, parce qu'on ne voyait pas en
quoi l'achat de terrains pouvait favoriser, comme le titre le dit, le
reboisement des forêts, sauf qu'il peut se produire un cas exceptionnel.
Si vous voulez, on peut l'insérer après 5.
M. Jolivet: Après 5, c'est cela.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Achat de terrains
et leur reboisement. On ne touche pas à 119 mais on le dispose
autrement.
M. Jolivet: Sauf qu'on ajoute les mots "il peut, en outre", si je
comprends bien. En fait, l'article 119 serait tel qu'il était
auparavant: "II peut, en outre, assurer la distribution de plants à des
fins autres qu'ornementales, de revente ou de production d'arbres de Noël
à toute personne ou organisme qui en fait la demande."
M. Côté (Rivière-du-Loup): On a ajouté
cela, oui.
M. Jolivet: Cela veut dire quoi pour vous?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela veut dire
qu'on a la permission, l'autorisation de donner des plants pour fins de
reboisement à ceux qui en demandent.
M. Jolivet: Quelle sorte d'arbres?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Des plants pour
fins de reboisement forestier autres qu'ornementales et autres que pour
revente, autres que pour la production d'arbres de Noël. Si vous voulez un
exemple, on peut donner des plants à des producteurs ou aux gens des
Îles-de-la-Madeleine pour faire des brise-vent, mais pas pour revendre,
ni pour arbres de Noël ni pour fins ornementales. Cela nous donne de la
latitude.
M. Jolivet: ... Noël, vous avez eu quelques
problèmes.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: On va en parler au député d'Orford.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On ne le fait plus
depuis deux ans.
M. Jolivet: En fait, si on reprend le texte, en
réalité, on reprendrait l'article 119 tel qu'il est
actuellement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Cela veut dire qu'on aurait un amendement qui
pourrait se lire... Cela ne vous dérange pas?
Le Président (M. Poulin): Cela ne sera pas long, on va
recevoir l'amendement.
M. Jolivet: Donc, ce serait l'achat de terrains et leur
reboisement. On reprendrait le texte qui est là.
Le Président (M. Poulin): L'achat de terrains et leur
reboisement.
M. Jolivet: C'est cela.
Le Président (M. Poulin): D'accord. Est-ce que le
paragraphe 119 tel qu'amendé est adopté?
M. Jolivet: Adopté. Le texte réel, ce serait:
"L'achat de terrains et leur reboisement" qui serait
réinstauré...
Le Président (M. Poulin): Oui, à
5.1°.
M. Jolivet: Alors, l'article 46 est adopté tel
qu'amendé.
Le Président (M. Poulin): L'article 46 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Poulin): Adopté. On passe à
l'article 47 M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, l'article 121 de cette loi est remplacé par le
suivant: "Pour être reconnu comme producteur forestier, une personne doit
satisfaire aux conditions suivantes: 1° posséder une superficie
à vocation forestière d'au moins quatre hectares d'un seul tenant
ou, si celle-ci est une terre du domaine public, en être locataire et
dont les revenus principaux tirés de la superficie proviennent de
l'acériculture, de la production de matière ligneuse ou d'arbres
de Noël; "2° enregistrer toute superficie à vocation
forestière qui remplit les conditions prévues au paragraphe
1°, pour laquelle elle réclame un remboursement de taxes
foncières et pour laquelle elle demande une aide financière en
vertu de l'article 118 et toute modification y affectant la contenance ou y
opérant un change- ment. "Elle doit de plus, pour cette superficie,
s'engager à respecter: "1° un plan simple de gestion
confectionné et signé par un ingénieur forestier - par un
ingénieur forestier, M. le député...
M. Jolivet: Je suis d'accord sur celui-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...c'était
déjà là avant - qui comporte l'identification du
producteur forestier, la localisation de la superficie à vocation
forestière, la description de la forêt et qui établit les
objectifs du producteur forestier ainsi que les travaux forestiers prioritaires
de mise en valeur; "2° s'il s'agit d'une entreprise industrielle, un plan
général d'aménagement forestier et un plan quinquennal
d'aménagement forestier confectionnés et signés par un
ingénieur forestier et approuvés par le ministre."
Le but principal de cet article et de cet amendement, c'est de permettre
l'aménagement forestier des propriétaires privés ou
d'autres qui possèdent un terrain d'une superficie de quatre hectares
d'un seul tenant à vocation forestière.
Le Président (M. Poulin): M. le député de
Laviolette?
Oui, M. le ministre?
M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: Je suis content qu'après examen de la mise en
place de l'aide à des producteurs privés on en vienne à
diminuer, avec toute l'expérience qu'on a, à quatre hectares,
dans la mesure où on s'est aperçu que l'application de cela
à dix hectares, à cause des demandes, on se demandait comment
cela répondrait; cela semble avoir très bien répondu en ce
qui a trait aux demandes. D'ailleurs, on a questionné le ministre
à d'autres occasions sur l'aide additionnelle qu'il devrait apporter et
qu'il n'a pas apportée encore - que le Conseil du trésor ne lui a
pas donnée - en lui rappelant que c'est par le fait même une
augmentation des budgets qu'il faudra faire, s'il baisse de dix à
quatre. Quand on regarde le deuxième article qui était là:
"s'il s'agit d'une entreprise industrielle..." on a déjà
quasiment dans ce secteur le rendement soutenu. Les compagnies
forestières sont habituées à protéger leur avoir
par un aménagement qu'elles le faisaient mieux dans leurs forêts
privées qu'elles se faisaient à l'époque dans les
forêts publiques, parce qu'il n'y avait pas d'obligation, mais qu'elles
vont devoir faire désormais.
L'autre chose, c'est que cela va permettre, par le fait même,
d'aider des gens à mettre leur bois en production et, donc, à des
usines plus proches de ces terrains d'avoir du bois propice à leurs
utilisations réciproques. D'un autre côté, on volt par
l'amendement apporté par le ministre dans cet article, une obligation
d'enregistrer
toute superficie pour laquelle le producteur forestier entend demander
une aide financière. Donc, on voit le souci d'avoir la meilleure
Information sur l'ensemble du bois disponible au Québec dans les
forêts privées.
Je ne suis pas en désaccord avec cet article, M. le
Président, et compte tenu de l'heure on pourrait peut-être
suspendre jusqu'à 15 heures. L'article serait adopté.
Le Président (M. Poulin): L'article 47 est adopté.
Donc, la commission suspend ses travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
(Reprise à15 h11)
Le Président (M. Audet): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Alors, la commission de l'économie et du travail reprend ses
travaux. Je déclare la séance ouverte et je vous rappelle le
mandat de la commission qui est de procéder à l'étude,
article par article, du projet de loi 84, Loi modifiant la Loi sur les
forêts. M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a aucun
remplacement.
Le Président (M. Audet): Je remplace certainement
quelqu'un.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président, il y a un
remplacement. M. Théorêt (Vimont) est remplacé par M. Audet
(Beauce-Nord).
Le Président (M. Audet): Merci. Alors, nous étions
rendus à l'article 48. J'appelle l'article 48.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, M. le
Président, à l'article 48, on demande un amendement: Les articles
123 et 124 de cette loi sont remplacés par les articles suivants: "123.
Pour obtenir un remboursement de taxes foncières en vertu de la Loi sur
la fiscalité municipale, une personne doit: "1° satisfaire aux
conditions énumérées à l'article 121; "2° en
faire la demande annuelle par écrit; "3° présenter avec sa
demande un rapport faisant état des travaux forestiers prioritaires de
mise en valeur visés à l'article 121 réalisés au
cours de la dernière année fiscale et représentant des
dépenses au moins égales au montant des taxes foncières
à rembourser."
Le Président (M. Audet): Cela va? Avez-vous des choses
à ajouter là-dessus?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Est-ce que vous
voulez que je lise également l'article 124?
Le Président (M. Audet): On va commencer par l'article
123.
M. Jolivet: En fait, M. le Président, l'article 48 a pour
but de retirer de l'article actuel le mot "certificat de producteur forestier
aux fins de" dans la première ligne du début de l'article. Donc,
au lieu de lire: "Pour obtenir un certificat de producteur forestier aux fins
de", on retrouverait: "Pour obtenir un remboursement de taxes
foncières". Le troisième paragraphe a pour but de faire sauter
les mots "travaux de mise en valeur" pour dire "présenter avec sa
demande un rapport faisant état des travaux forestiers prioritaires de
mise en valeur." En fait, ce n'est pas de faire sauter mais d'ajouter "travaux
forestiers prioritaires de mise en valeur visés à l'article
121".
Je voudrais d'abord savoir du ministre quelles sont les raisons qui
l'amènent à aller directement au remboursement des taxes
foncières plutôt que de garder la dénomination actuelle de
"certificat de producteur forestier aux fins de" et pourquoi fait-il en sorte
de remplacer les mots "travaux de mise en valeur" par "travaux forestiers
prioritaires de mise en valeur visés à l'article 121"?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On essaie
d'enlever, avec cet article, toute ambiguïté concernant le
certificat de producteur forestier.
M. Jolivet: Vous dites l'ambiguïté? Dans quel sens y
a-t-il ambiguïté? On dit: II obtient un certificat, lequel
certificat lui permet d'obtenir des remboursements. Là vous dites: Pour
obtenir un remboursement de taxes foncières purement et simplement.
Est-ce parce qu'à l'article 124 vous allez considérer les groupes
autochtones comme des producteurs et, en conséquence, vous voulez vous
assurer qu'ils ne soient pas empêchés d'avoir un remboursement
à l'article 124 que vous enlevez l'article 123?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
Président, cet article ne se réfère pas seulement au
statut ou au remboursement des taxes. Il se réfère
également aux subventions, aux subsides qu'on peut lui accorder, au
statut du producteur forestier. Cela précise que ce producteur forestier
peut recevoir des subventions. Évidemment, en même temps, il peut
recevoir un remboursement de taxes. Et puis son remboursement de taxes,
évidemment, est conditionné à ce qu'il fasse des travaux
d'un montant au moins égal au compte de taxes qu'il reçoit.
Et je voudrais parler aussi, M. le député, si vous me le
permettez, des travaux forestiers prioritaires. Avant, on ne précisait
pas "forestiers". Mais là, je pense que c'est évident qu'il faut
orienter notre aide vers des travaux qui font partie de nos objectifs: les
travaux forestiers.
M. Jolivet: C'était ma deuxième question. On va
rester sur la première, je reviendrai sur la deuxième. Ma
première question: "Le certificat de producteur forestier aux fins de",
ça veut dire que vous pourriez faire un remboursement à toute
personne qui satisfait aux conditions qui sont prévues là. Donc,
vous ne vous limiteriez pas nécessairement au personnage qui
détient un certificat?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, il faut que
le personnage, que la personne art son statut de producteur forestier pour
obtenir un remboursement de taxes, pour être admissible.
M. Jolivet: Cela veut dire que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est le but du
statut de producteur forestier.
M. Jolivet: Parce que le statut de producteur forestier peut
être obtenu par une personne individuellement ou par une compagnie qui
pourrait avoir... Et en même temps, les autochtones?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: C'est pour ça que Je disais: Si vous enlevez
ça, vous enlevez une certaine ambiguïté qui pourrait
exister, comme vous le disiez, et qui vous permet, par le nouvel article, de
vous assurer que personne ne sera exclu du droit de remboursement de frais
payables pour les travaux forestiers qui auront été faits.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le remboursement
de taxes...
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et son
admissibilité aux subventions.
M. Jolivet: Et est ce que cotte concordance doit se faire en ce
qui concerne la loi sur les affaires municipales et sur la fiscalité
municipale, ou si ce n'est pas nécessaire?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
déjà fait, c'est déjà fait.
M. Jolivet: C'est déjà fait, d'accord. Donc, en
partie, ça va pour cette question. La deuxième, c'était
justement ma question: Quand vous parlez de travaux forestiers prioritaires,
est ce que, dans les remboursements que vous avez eus jusqu'à
maintenant, vous avez eu des difficultés quant au remboursement de
travaux que les gens vous demandaient et qui n'étalent pas
nécessairement forestiers mais qui étaient peut-être
connexes aux travaux forestiers à faire? Ce qui fait que si vous faites
cet amendement, c'est pour le clarifier dans vos pensées à vous,
mais cela pourrait avoir des effets négatifs sur ceux qui demandent de
l'aide.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est pour le
clarifier également mais, quand on parle de travaux forestiers
prioritaires, mon opinion, c'est qu'on force les producteurs à faire des
travaux qui répondent à nos objectifs à nous, dans le pian
simple de gestion. Mais dans le plan simple de gestion, ce ne sont pas
nécessairement tous des travaux prioritaires.
M. Jolivet: C'est ça qui m'inquiète, je vous le dis
bien honnêtement. Vous restreignez votre aide et, là-dessus, je ne
suis pas d'accord. Ce que je veux bien comprendre, M. le ministre - c'est
pourquoi je serai contre cette partie - c'est que vous êtes en train de
faire un goulot d'étranglement dans lequel vous allez déterminer
vous-même ce qu'est un travail forestier prioritaire.
Alors, il y a peut-être des choses qui peuvent être faites,
on peut vous faire la preuve qu'il y a d'autres travaux prioritaires
nécessaires et, ceux-là, vous ne les subventionnerez pas, ils ne
seront pas admissibles à un remboursement de taxes foncières;
c'est ce qui m'inquiète. Le but recherché ici m'indique que vous
voulez restreindre l'aide et je ne serai pas d'accord avec ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous avez raison,
M. le député de Laviolette; vous avez raison, parce qu'il faut
que ce soient des travaux décrits au plan de gestion. Si on exige un
plan de gestion signé par un ingénieur forestier, il faut que ce
soient des travaux décrits dans le plan de gestion.
M. Jolivet: Le pian simple de gestion.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le plan simple de
gestion, et non nécessairement des travaux prioritaires; pour autant que
ce soit inclus dans le plan simple de gestion, j'abonderais dans votre sens.
"Prioritaires" n'a pas la signification qu'on voudrait lui donner, à mon
sens.
M. Jolivet: C'est pour cela que je vous dirais: Si vous mettiez
"présenter avec sa demande un rapport faisant état des travaux
forestiers de mise en valeur", ce serait d'enlever le mot "prioritaires", parce
que le mot "prioritaires"...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Des travaux
forestiers prescrits au plan simple de gestion, si vous êtes d'accord.
Cela va?
M. Jolivet: Ah! bien là, cela mirait mieux!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Parce que je ne
voudrais pas qu'un producteur forestier fasse un sentier de ski de fond et
qu'il soit remboursé, ce n'est pas... L'objectif, c'est la production
de
matière ligneuse.
M. Jolivet: Je suis d'accord avec vous. M. Côté
(Rivière-du-Loup): D'accord.
M. Jolivet: Je vais toujours vous appuyer dans ce sens.
Le Président (M. Audet): Alors, M. le ministre, on
enlève "prioritaires".
M. Côté (Rivière-du-Loup): "Visés
à l'article 121", cela veut dire cela. On enlève "prioritaires",
tout simplement, M. le député?
M. Jolivet: C'est ce que je pensais. M. Côté
(Rivière-du-Loup): D'accord.
M. Jolivet: En enlevant "prioritaires", on dit: "des travaux
forestiers de mise en valeur visés à l'article 121". Cela me
plairait davantage.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Moi aussi.
Le Président (M. Audet): Cela va? L'amendement est
adopté là-dessus?
M. Jolivet: Donc, vous avez... Pas de problème.
Le Président (M. Audet): C'est noté. Cela va pour
l'article 123?
M. Jolivet: Oui. Donc, l'article 123 serait adopté avec
l'amendement.
Le Président (M. Audet): Oui, oui. L'article 123, tel
qu'introduit par l'article 48, est adopté tel qu'amendé?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 124.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 124:
"Peuvent être reconnus comme producteur forestier, obtenir un certificat
à cet effet et bénéficier de l'aide financière que
confère le présent titre: "1° un organisme qui assume la
gestion d'une forêt d'enseignement et de recherche sur les
réserves forestières du domaine public en vertu de l'article 113;
"2° une personne ayant conclu une convention de gestion au sens de
l'article 102."
M. Jolivet: Ce sont nos autochtones.
Le Président (M. Audet): Cela va pour l'article 124?
M. Jolivet: Non, non, je veux m'assurer. Parce que cela fait
concordance, si je comprends bien, si on avait adopté les articles 44et 45.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 102,
c'est pour les autochtones.
M. Jolivet: Les autochtones. Vous le mettez comme ça
plutôt que de le mettre directement comme autochtone ou organisme sur
pied, parce que c'était plus large dans ce que vous proposiez au Conseil
des ministres. Vous avez arrêté à l'article 113, mais
après cela, c'était marqué: Une communauté
autochtone, ou un organisme mis sur pied par cette communauté, qui
assume la gestion des forêts mises à sa disposition par le
gouvernement du Québec ou une personne ayant conclu une convention au
sens de l'article 102 peut être reconnue comme producteur forestier,
obtenir un certificat à cet effet et bénéficier de l'aide
financière que confère le présent titre. C'était ce
que vous aviez dans un des articles que vous présentiez dans
l'avant-projet.
M. Côté (Rivière-du-Loup): La
communauté autochtone, M. le Président, doit
nécessairement, comme les autres, se qualifier pour être
producteur forestier. Il faut qu'elle en fasse la demande, il faut
qu'elle...
M. Jolivet: M. le Président, on travaillait très
bien avec le ministre; là, j'entends des sons qui me dérangent un
peu. S'il y a des gens qui veulent des caucus, cela ne me dérange pas
qu'ils s'en aillent, cela ne nous nuira pas, cela nous aidera.
Le Président (M. Audet): D'accord. M. le ministre,
continuez.
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai
terminé. Le Président (M. Audet): Cela va.
M. Jolivet: M. le Président, c'est parce que je voulais
bien comprendre, on dit: Une personne, en vertu de l'article 102... Quand on
parle de l'article 102, il faut revenir à l'article qu'on a
adopté ce matin, concernant les groupes autochtones, qui était...
Ce sont les articles 44 et 45? Mais se qualifier en vertu de la loi actuelle
comme...
Une voix: L'article 117.
M. Jolivet: L'article 117, c'est cela. C'est l'article 45.
M. le Président, cela me satisfait si cela a pour but de
permettre à ces groupes, comme on l'avait vu à l'article 45.
Donc, c'est la correspondance qu'on assure ici, dans le texte, qu'on n'avait
pas avant, parce qu'on n'avait pas cette partie-là. Alors, cela va, M.
le Président.
Le Président (M. Audet): L'article 124 est
adopté?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les autochtones,
c'est à l'article 117.1.
M. Jolivet: C'est cela. C'est l'article 45.
Le Président (M. Audet): L'article 124 est adopté.
Est-ce que l'article 48 tel qu'amendé est adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Audet): Article 49.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À l'article
49, M. le Président, il y a un amendement: Insérer, dans la
deuxième ligne de l'article 127.2, après le mot "hectares" les
mots "d'un seul tenant". C'est un amendement qui vise à assurer la
concordance avec l'article 127 de la loi qui prévoit qu'un
propriétaire d'une forêt privée d'au moins 800 hectares
d'un seul tenant doit adhérer à l'organisme de protection, soit
à la société de conservation de son territoire, de sa
région.
Le Président (M. Audet): Y a-t-il d'autres commentaires au
sujet de l'article 49, M. le ministre?
M. Jolivet: Oisons que la question "d'un seul tenant", cela va,
c'est de la concordance. Si on le demandait pour quatre hectares et moins, avec
le nouvel amendement... On va le demander pour la protection contre les
incendies. Quelqu'un pourrait avoir 800 hectares, mais pas d'un seul tenant. Il
faut bien comprendre ce que veut dire "d'un seul tenant".
M. Côté (Rivière-du-Loup): Un peu partout au
Québec.
M. Jolivet: Mais ce n'est pas d'un seul tenant.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est pas d'un
seul tenant.
M. Jolivet: Pour l'amendement, cela va. Pour le reste de
l'article...
Le Président (M. Audet): L'amendement est adopté
à l'article 127.2 introduit par l'article 49.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 49:
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 127, des
articles suivants: "127.1 Le ministre peut refuser la délivrance d'un
permis d'intervention si le bénéficiaire d'un contrat
d'approvisionnement et d'aménagement forestier n'adhère pas
à l'organisme de protection ou n'acquitte pas les cotisations
fixées par cet organisme." C'est une sanction qu'on Impose à
quelqu'un qui ne veut pas se conformer et qui devrait adhérer à
une société de conservation ou à un organisme de
protection.
M. Jolivet: Toute personne qui veut avoir un CAAF est
obligée d'y participer.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: On dit, en plus, qu'une personne qui est
propriétaire d'un boisé privé, en vertu de l'article
127.2, d'au moins 800 hectares d'un seul tenant est aussi obligée d'y
participer. Sinon, elle peut voir le ministre refuser de la reconnaître
comme propriétaire bénéficiant de l'aide
gouvernementale.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...pas
d'approvisionnement.
M. Jolivet: ...et même...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, cela va
jusque-là.
M. Jolivet: À l'article 127.1, est-ce qu'il est
obligé d'être... S'il est bénéficiaire d'un contrat
d'approvisionnement et d'aménagement, ce n'est pas nécessaire
qu'il soit un propriétaire privé. À 127.1, c'est toute
personne propriétaire d'une forêt publique comme d'une forêt
privée, tandis qu'à 127.2, c'est un propriétaire
privé. Pour être obligé d'y adhérer, il faut qu'il
ait 800 hectares et plus.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On parle du
chapitre des incendies.
M. Jolivet: Oui, c'est cela.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À l'article
127 2, pour compléter, on dit: "Le ministre peut refuser de
reconnaître le propriétaire d'une forêt privée d'au
moins 800 hectares - avec l'amendement qu'on a adopté avant - d'un seul
tenant comme producteur forestier ou révoquer le certificat
délivré à cet effet si cette personne refuse
d'adhérer à l'organisme de protection ou n'acquitte pas les
cotisations fixées par cet organisme."
M. Jolivet: Ma question est la suivante: Dans le cas où la
personne n'est pas reconnue comme producteur forestier, la seule chose qui
pourrait lui arriver, c'est que cette personne se voit refuser de l'aide
gouvernementale qu'on a prévue avant. C'est bien cela?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela.
M. Jolivet: Est-ce qu'il y a des compagnies qui voudraient dans
ce cas refuser de l'aide gouvernementale parce que ce serait plus payant pour
elles de refuser l'aide gouvernementale que
de payer la cotisation à l'organisme de protection contre le feu
ou les Insectes?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député, le ministère paie ou assume la protection des
petites forêts privées, mais les propriétaires de 800
hectares sont obligés d'adhérer à un organisme et il n'y a
pas de subvention. On supporte les petits propriétaires.. (15 h 30)
M. Jolivet: Je me suis mal exprimé alors. Je vais
m'exprimer autrement. Je ne parlais pas de la question de la protection. Cela
veut dire qu'actuellement, pour ce qui est des petits propriétaires
privés, question insectes ou feu, le ministère peut subvenir
à ces gens s'ils possèdent moins de 800 hectares. Tout
propriétaire de 800 hectares et plus d'un seul tenant est soumis
à l'obligation d'adhérer à un organisme de protection s'il
veut être reconnu comme producteur parce que, bien entendu, il n'est pas
propriétaire, il devient producteur. Le producteur est admissible
à d'autres formes de subventions, des subventions pour la mise en valeur
de son terrain par des travaux sylvicoles, de l'aide au chapitre de la
plantation et autres. Donc, comme ils sont admissibles à cela, la
question que je posais est: Est-ce que ce ne serait pas plus payant pour eux de
refuser de payer une cotisation à l'organisme de protection que de
recevoir l'aide gouvernementale? À ce moment-là, est-ce que cela
n'aurait pas pour effet d'inciter le monde à ne pas être
producteur?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est pas
facile d'y répondre, M. le député. Je pense, et j'en suis
pratiquement convaincu, qu'on a limité l'aide aux producteurs
forestiers, aux grands propriétaires parce que les grands
propriétaires pourraient bouffer tout notre budget. Alors, on a
limité les subventions qu'on peut donner aux grands propriétaires
à 20 000 $. Évidemment, 20 000 $, c'est moins attrayant pour eux
que d'être protégés contre le feu et je pense que le choix
n'est pas difficile à faire un grand propriétaire.
M. Jolivet: Cela coûterait moins cher de se protéger
contre le feu et les insectes à long terme et, en conséquence,
être admissible aux 20 000 $ que le refuser. Autrement dit, avec les 20
000 $, il pourrait payer sa protection.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, avec ses 20
000 $, il paie des travaux.
M. Jolivet: Je le sais mais au bout de la course, dans sa
tête à lui, il a 20 000 $ qu'il n'aurait pas, qu'il a maintenant,
qui lui permettent de s'assurer. D'accord. C'était pour voir s'il n'y
avait pas une incitation à ne pas devenir producteur et, en
conséquence, à ne pas... Parce que la conséquence est que
tu n'es pas reconnu propriétaire producteur si tu ne paies pas ta
cotisation.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si c'est un grand
propriétaire, M. le député, il est obligé
d'adhérer à partir de 800 hectares et plus, il n'a pas le choix,
qu'il soit producteur ou pas.
M. Jolivet: Une minute.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On le dit à
l'article 127.
M. Jolivet: Lisez-le donc. "Le ministre peut refuser de
reconnaître le propriétaire d'une forêt privée d'au
moins 800 hectares d'un seul tenant comme producteur forestier..."
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vous
réfère au début de l'article 127 dans la loi 150. Ce sont
des ajouts à l'article 127. On dit: Tout bénéficiaire d'un
contrat d'approvisionnement et d'aménagement doit adhérer
à l'organisme. Il en est de même pour tout propriétaire
d'une forêt privée d'au moins 800 hectares d'un seul tenant."
Alors, iI est obligé d'adhérer.
M. Jolivet: D'accord. L'adhésion est obligatoire et ce que
vous faites, par l'article que vous ajoutez, vous mettez en plus des
restrictions.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Une
pénalité, une sanction.
M. Jolivet: D'accord.
Le Président (M. Audet): L'article 49, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Audet): Adopté. J'appelle
l'article 50?
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 50.
L'article 128 de cette loi est modifié par l'addition, à la fin,
de l'alinéa suivant: "Les dépenses visées au
deuxième alinéa sont payées à même le fonds
consolidé du revenu." C'est une question d'administration
gouvernementale. Les dépenses visées à l'article 128
concernent les dépenses de combat d'incendies forestiers qu'il nous est
impossible de prévoir avec exactitude à tous les ans.
M. Jolivet: Le ministre, dans le document que j'ai, avait mis
d'autres mots. J'aimerais savoir pourquoi il les a changés en
révisant son texte final. Quand on regarde la troisième ligne du
deuxième alinéa, on avait "en tout ou en partie" et là, le
ministre a l'intention d'ajouter "à même les crédits
permanents". La justification qu'il donnait était la suivante: Cet
article permet d'introduire une certaine souplesse dans les règles
administratives de remboursement des
dépenses engagées par les organismes de protection lors
d'opérations d'extinction des Incendies forestiers. Ce que vous
êtes en train de me dire, c'est qu'on laisse "en tout ou en partie". On
ajoute un autre paragraphe et vous dites que c'est à même le fonds
consolidé; cela veut dire que vous prévoyez avoir une plus grande
facilité d'aller chercher plus d'argent que si vous le prenez à
même vos crédits permanents parce que vous êtes
obligé d'aller au Conseil du trésor.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est la
même chose, les crédits permanents ou le fonds
consolidé.
M. Jolivet: Mais les crédits permanents du
ministère...
M. Côté (Rivière-du-Loup): On ne peut le
prévoir avec exactitude et le gouvernement, comme mesure administrative,
dit qu'on va le prendre là.
M. Jolivet: Donc, ce que vous faites, en termes d'administration
publique, vous dites que vous allez le chercher là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et on paie
exactement la facture, ni plus ni moins.
M. Jolivet: Mais ce n'est pas un "open bar". M.
Côté (Rivière-du-Loup): Non, non.
M. Jolivet: Cela adonnerait avec la décision
d'aujourd'hui, "open bar".
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Audet): Cela va pour l'article 50?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. J'appelle
l'article 51.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 155 de
cette loi est modifié par le remplacement, dans la troisième
ligne, des mots "et à l'époque déterminées par",
par les mots "à l'époque et selon la teneur que
détermine".
M. Jolivet: Et cet article ajoute au pouvoir réglementaire
du gouvernement et du ministre. Il s'agit de réglementer la teneur de
l'Inventaire détaillé des plans d'arbres exigé des
producteurs visés à l'article 155 de la Loi sur les
forêts.
Donc, même argumentation que dans le passé, même
décision, adopté sur division.
Le Président (M. Audet): L'article 51 est adopté
sur division. L'article 52?
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 163 de
cette loi est modifié 1° par le remplacement, dans la
première ligne, des mots "de construire" par les mots "visée
à l'article 162"; 2° par l'addition, à la fin, de
l'alinéa suivant: "Cette autorisation est valable pour une
période maximale d'un an".
Le Président (M. Audet): Cela va, l'article 52?
M. Jolivet: J'aurais...
Le Président (M. Audet): Excusez...
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 163 dit
que le ministre accorde l'autorisation de construire s'il juge que les sources
d'approvisionnement en matière ligneuse sont suffisantes et que la
possibilité est respectée. Plutôt que "construire", on dit
"visée à l'article 162". C'est pour s'assurer que nul ne peut
construire ou ériger une usine de transformation sans autorisation,
c'est la concordance entre les deux.
Le Président (M. Audet): D'accord?
M. Jolivet: Comme vous le dites aux article 162 et 163, la
concordance a pour but de préciser la période d'autorisation de
construire une usine et cette autorisation demeure valable...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour une
période maximale d'un an.
M. Jolivet: Pourquoi mettez-vous un an? Est-ce parce que cela
vous donne une plus grande souplesse?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour
l'autorisation, Je pense qu'il faut mettre une limite dans le temps, ce ne peut
être pour la vie et, évidemment, geler ou en empêcher
d'autres de développer ou de construire. Parce que quand on a
donné l'autorisation à quelqu'un, évidemment cela
bloque...
M. Jolivet: Avez-vous la même tolérance pour des
dossiers Tembec ou autres dans votre région? Non?
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai moins de
tolérance.
M. Jolivet: Vous avez moins de tolérance?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je suis plus
pressé un petit peu.
M. Jolivet: Donc, cette autorisation est valable pour la
période maximale d'un an. En fait, ce que le ministre veut, c'est
limiter dans le temps les délais de prise de décision pour la
construction de certains projets.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pourrais dire
au député de Laviolette qu'en certaines occasions j'ai
fixé des délais pour des constructions ou pour des
réponses définitives, et cela a porté ses fruits.
M. Jolivet: Pour qu'on ne gèle pas le bois.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et le
développement aussi.
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 52 est adopté.
L'article 53?
M. Jolivet: M. le Président, c'est de la concordance
l'article 53, même si on en discutait longtemps.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Adopté.
M. Jolivet: Sur division.
Le Président (M. Audet): L'article 53 est adopté
sur division.
M. Jolivet: C'est de la concordance. Le Président (M.
Audet): Article 54?
M. Jolivet: Je m'excuse, le ministre a peut-être quelque
chose à dire sur l'article 53, je suis prêt à
l'entendre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 170, de l'article
suivant: "170.1. Le ministre peut conclure avec toute personne qui projette de
construire une usine de transformation du bois ou qui envisage l'augmentation
de la capacité de consommation d'une usine de transformation du bois une
entente par laquelle il s'engage à lui réserver, pendant une
période de six mois, un volume de bois sur pied provenant des
forêts du domaine public. "
Le ministre peut conclure cette entente s'il juge que les sources
d'approvisionnement en matière ligneuse sont suffisantes et que la
possibilité forestière est respectée - ou le permet. Le
volume de bois réservé par cette entente est
déterminé en tenant compte notamment des critères
prévus à l'article 43. "L'entente comporte l'obligation, pour
cette personne, de payer les droits que prescrit le ministre. Ces droits
correspondent à 20 % du produit du volume de bois sur pied
réservé multiplié par le taux unitaire établi
conformément à l'article 72. Lorsque le projet se réalise,
ces droits sont déductibles du montant des droits prescrits en vertu des
articles 5, 71, 73, 88 et 234 et selon les échéances qui y sont
prévues à compter de la délivrance d'un permis d'usine
s'il s'agit de la construction d'une usine ou lorsque les travaux d'expansion
sont complétés. "Cette entente est renouvelable aux mêmes
conditions jusqu'à la délivrance du permis d'usine ou
jusqu'à l'expiration de la cinquième période de six mois,
selon la première éventualité."
Le but poursuivi par cet article, M. le Président, c'est
d'éviter de geler du bois pendant des années et des
années, d'ajouter un délai supplémentaire.
Évidemment, ça retarde les décisions de
développement ou d'investissement. En plus, cela en empêche
d'autres de venir investir et de contribuer au développement
économique du Québec.
M. Jolivet: Deux questions. Pourquoi 20 %, dans le
troisième paragraphe, au lieu de 50 %?
M. Côté (Rivière-du-Loup): 50 %, M. le
député, on m'a dit que c'était trop
élevé.
M. Jolivet: C'est la seule raison?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pense que 50 %,
c'est un peu... Il ne faut pas non plus faire fuir les investisseurs avec des
taux aussi importants et je crois que 20 %, c'est une bonne évaluation.
Les investisseurs sérieux accepteront assez facilement de payer 20
%.
M. Jolivet: Ce n'est pas plutôt pour essayer de vous
conformer aux paiements que vous devez faire à des coopératives
qui produisent des plants ou des groupes qui ont des contrats avec vous, que
vous voulez baisser, justement, de 50 % à 20 %? Ce n'est pas pour cela,
surtout?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Aucun rapport.
M. Jolivet: Aucun rapport!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela ne m'est pas
venu à l'idée.
M. Jolivet: Non?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Aucun rapport.
M. Jolivet: On faisait un lien, nous, on se demandait si
c'était ça. Mais 50 %, ç'aurait été...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous avez plus
d'imagination que je ne peux en avoir.
M. Jolivet: C'est vrai.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est vrai,
n'est-ce pas?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Audet): M. le ministre est modeste,
n'est-ce pas?
M. Jolivet: Ah! je ne le sais pas! La deuxiè-
me question qui se pose, c'est que quand je lis votre texte, ici, et que
je lis votre texte de l'avant-projet de loi je me retrouve avec quelque chose
que je trouvais intéressant et que le ministre a fait disparaître.
Cela s'écrivait de la façon suivante: Toutefois, à
l'expiration de la cinquième période de six mois, s'il n'y a pas
eu construction ou expansion d'une usine, les dispositions du présent
article cessent de s'appliquer et les droits perçus par le ministre sont
confisqués. Et, bien entendu, avec intérêt, parce que
ça peut être une obligation de rembourser. C'est pour ça
que vous l'avez enlevé, vous ne vouiez pas vous obliger à
remettre à ceux qui en ont fait la demande des montants d'argent que
vous aviez demandés et les droits perçus par le ministre sont
confisqués.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous ne vouliez
pas dire ça, n'est-ce pas?
Une voix: On a compris, par exemple.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais si la
construction ne se fait pas, ou si l'expansion ne se fait pas, les droits ne
sont pas remboursables. On ne dit nulle part qu'on les rembourse, on dit qu'ils
sont déductibles s'il y a réalisation. On est seulement positif
ou affirmatif...
M. Jolivet: Oui, mais...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela va donner
quoi d'ajouter qu'ils ne sont pas remboursés?
C'est ce que ça veut dire. On dit qu'ils sont déductibles
s'il y a construction. S'il n'y a pas de réalisation, ils ne le sont
pas. Alors, ils sont confisqués.
M. Jolivet: Cela veut dire que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et puis je veux
vous faire remarquer que lorsqu'on prend une option sur quelque chose, sur une
maison, on fait toujours un dépôt. Et si on ne réalise pas
notre option, souvent, on le perd. C'est ce que ça veut dire, dans le
fond, c'est ça qu'on vise. Et, évidemment, ça va inviter
seulement les investisseurs sérieux, qui ont des projets
sérieux
M. Jolivet: "Après la cinquième période de
six mois", cette partie est disparue. Est-ce que la période de six mois
est renouvelable continuellement? Ou bien... (15 h 45)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Elle est
renouvelable sur demande mais, tous les six mois, il y a 20 % à payer.
Au bout de la cinquième période, il aura payé 100 % des
redevances.
M. Jolivet: Cela fait cinq fois. C'est pour cela que vous l'aviez
marqué. Après la cinquième période, s'il ne l'a pas
réalisé, il commence à être moins sérieux et
on ne gèlera plus du bois pour lui. Cinq fois six, cela fait quand
même trois ans, à peu près, ou trois ans et demi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela. On a
mis cinq ans, c'est-à-dire trois ans, cinq périodes de six mois,
soit deux ans et demi parce que les projets d'investissement majeurs dans
l'industrie des pâtes et papiers prennent tout ce temps pour se
construire ou pour faire les études nécessaires avant d'en
arriver à une décision finale.
M. Jolivet: Vous savez, il y a une décision qui a
été rendue à un moment donné sur le fart qu'une
compagnie avait demandé de l'aide pour faire une étude dans un
certain dossier que vous connaissez très bien. A la fin de tout, elle ne
l'a pas réalisé et on lui a demandé de rembourser l'aide
qu'elle avait reçue. C'est un peu cela que vous voulez dire. S'il y a de
l'aide qui est fournie par une formule quelconque sur un projet, si elle ne le
fait pas, elle se verra confisquer les montants d'argent.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, il ne s'agit
pas de l'aide concernant les subventions pour faire des études.
Aujourd'hui, dans les subventions pour réaliser des études, il y
a des conditions qui y sont rattachées et l'étude appartient
également au ministère. Ici, on parle de construction ou
d'expansion d'usines, on ne parle pas d'études.
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela va?
M. Jolivet: C'est de là que vient votre logique de 20 %.
Vous donnez une période de cinq ans: 5 x 20, cela fait 100 %. Au bout de
la cinquième période, si cela n'a rien donné...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela.
M. Jolivet: La majorité des gros projets, la gestation de
ces projets, ce n'est pas une moyenne...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est à peu
près cela, deux ans et demi, M. le député, pour les gros
projets.
M. Jolivet: Oui, la moyenne?
M. Côté (Rivière-du-Loup): En moyenne.
M. Jolivet: La MGO, la moyenne généralement
observée.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous avez toutes
les démarches...
M. Jolivet: À ce rythme-là, F.F. Soucy ne se fera
même pas.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pardon?
M. Jolivet: F.F. Soucy ne se ferait pas, au rythme dont vous
parlez.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne pense pas
qu'il y ait de projet de F.F. Soucy dans l'air actuellement.
M. Jolivet: Ou Tembec ou...
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 54 est
adopté?
M. Jolivet: Par précaution, sur division.
Le Président (M. Audet): Sur division. Article 55?
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai un amendement
à proposer à l'article 55, M. le Président. Je vous
demande de remplacer les paragraphes 4° et 7° par les suivants: 4°
par le remplacement du paragraphe 10° par le suivant: "10° fixer un
taux unitaire différent ou déterminer une règle de calcul
aux fins de l'application de l'article 106"; 7° par le remplacement du
paragraphe 18° par les suivants: "18° définir les travaux
visés à l'article 218 et déterminer la méthode de
calcul de la valeur résiduelle de ces travaux; "18.1° fixer un taux
unitaire différent ou déterminer une règle de calcul aux
fins de l'application de l'article 213.1 de la Loi sur les mines." Nous sommes
dans les dispositions de pouvoirs réglementaires à l'article 172
de la loi.
M. Jolivet: Selon la loi, vous allez être obligé
tout à l'heure, à la fin de nos travaux, d'apporter un changement
au titre de la loi parce qu'on va toucher à la Loi sur les mines.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Parce qu'on touche
à la Loi sur les mines et qu'on va toucher une autre loi aussi, la Loi
sur les terres.
M. Jolivet: Oui. Concernant la Loi sur les mines, vous dites:
"Fixer un taux unitaire différent ou déterminer une règle
de calcul aux fins de l'application de l'article 213.1 de la Loi sur les
mines." Cela veut dire quoi dans votre esprit, ce changement que vous proposez?
Le bois qui va être coupé pour permettre la recherche de la mine,
pour faire les claims, sera qualifié différemment.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si on va à
l'amendement proposé à l'article 67.1, on parle de la Loi sur les
mines.
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On dit: La Loi sur
les mines est de nouveau modifiée par l'insertion à l'article 213
de l'article suivant: "Le titulaire de droits miniers qui obtient une
autorisation en vertu de l'article 213 doit payer les droits prescrits par le
ministre responsable de l'application de la Loi sur les forêts pour la
récolte du bois. Ces droits correspondent au produit du volume
récolté multiplié par le taux unitaire établi
conformément à l'article 72, à moins que le gouvernement,
par voie réglementaire, ne fixe un taux unitaire différent ou ne
détermine une règle de calcul..."
M. Jolivet: Donc, en fait de l'inscrire ici, compte tenu que
c'est le pouvoir réglementaire, vous faites l'amendement de ce qui s'en
vient. On le discutera à ce moment-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Quand on y
arrivera, on pourra en discuter.
Le Président (M. Audet): Alors, adopté?
M. Jolivet: Non, sur division, M. le Président, pour
l'ensemble. D'une façon ou d'une autre, je pense que je ne ferai pas une
très grosse discussion de l'article 55 tel qu'il sera amendé,
compte tenu qu'on l'a faite au cours de toutes nos discussions jusqu'à
maintenant. Donc, l'amendement est adopté sur division, et l'article tel
qu'amendé sur division.
Le Président (M. Audet): D'accord, l'amendement est
adopté sur division, et l'article 55 sur division.
M. Jolivet: Avez-vous un autre amendement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Remplacer les
paragraphes 4° et 7° de l'article 172, plutôt que de l'article
55.
M. Jolivet: D'accord.
Le Président (M. Audet): D'accord, c'est noté.
L'article 55 est adopté sur division, tel qu'amendé.
Article 56?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On tourne
plusieurs pages, M. le Président. L'article 173 de cette loi est
remplacé par le suivant: "173. Commet une infraction: "1° quiconque,
sans permis, coupe, déplace, enlève, récolte du bois ou
entaille un érable sur les terres du domaine public; "2° le
titulaire d'un permis ou le tiers à qui il confie l'exécution des
travaux qui y sont autorisés qui, en contravention d'une prescription de
ce permis, coupe, déplace, enlève, récolte du bois ou
entaille un érable sur les terres du domaine public. "Le contrevenant
est passible d'une amende maximale de 50 $ et, en cas de récidive dans
les deux ans, d'une amende maximale de 100 $ pour chaque arbre qui a fait
l'objet de l'infraction. "En outre, le juge qui impose la peine peut, aux
conditions qu'il détermine, ordonner au
contrevenant de régénérer le site "
Nous sommes au chapitre des Infractions qui vise principalement à
ramener les Infractions à un taux plus réaliste et
acceptable.
M. Jolivet: Quand vous dites plus réaliste et acceptable,
c'est par rapport à quoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Par rapport
à ce qu'il y avait dans l'article 173 auparavant, lorsque le juge
n'avait pas le loisir d'évaluer et de juger l'infraction, il
était obligé de facturer une amende de 5 $ à 50 $ pour
chaque arbre ainsi coupé. Et c'est ainsi que, dans les opérations
forestières, si cela se produit, vous pouvez avoir des amendes
formidables qui peuvent aller chercher 1 000 000 $. C'est pour éviter
des...
M. Jolivet: Pensez-vous que ces amendes maximales de 50 $ et 100
$ auront un effet sur des Individus qui coupent illégalement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour chaque
arbre?
M. Jolivet: Oui, je le sais.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Maximale pour
chaque arbre? Ah oui!
M. Jolivet: C'est qu'il enlève le minimum. Je vous donne
un exemple. Avant, c'était de 5 $ à 50 $, et le juge avait le
choix entre les deux, en vertu des lois qui ont été
adoptées et où l'on a dit "Déterminer le maximum et on
fera l'inverse si on s'aperçoit de cela". Ils disent donc que le maximum
est de 50 $, mais ce pourrait être 1 $.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce pourrait
être 1 $.
M. Jolivet: Ce pourrait être 25 cents. Je vous le dis bien
honnêtement, je ne trouve pas cela fort, dans la mesure où on a
des lois sur l'environnement qui comprennent des amendes de
désincitation. C'est dans ce sens qu'on se pose des questions. Pourquoi
mettre des amendes si faibles?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela dépend
du jugement de la cour.
M. Jolivet: Oui, je le sais, mais quelqu'un qui veut avoir un
sapin...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais qu'est ce que
cela donnerait, M. le député, d'imposer une amende de 5 $, si la
personne en a coupé, disons, 1000? Ça commence à faire des
sous.
M. Jolivet: Oui, mais là, vous parlez de grosses
quantités. Mais je vous parle simplement, sur le plan de la
quantité, du cas de quelqu'un qui va couper son arbre de Noël.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour une petite
quantité, le Juge pourra facturer le maximum, et ce sera très
cher.
M. Jolivet: Donc, un arbre de Noël à 50 $ reviendrait
plus cher que de l'acheter au coin de la rue?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
ça.
M. Jolivet: En tout cas, on a donné notre opinion.
Le Président (M. Audet): L'article 56 est
adopté?
M. Jolivet: Sur division.
Le Président (M. Audet): Sur division. L'article 57.
L'article 175 de cette loi est modifié par l'Insertion, dans la
première ligne du premier alinéa, après le nombre "28", de
ce qui suit: "ou à l'article 28.1 ". Cela va?
M. Jolivet: Juste une minute.
Le Président (M. Audet): C'est de la concordance.
M. Jolivet: C'est de la concordance.
Le Président (M. Audet): L'article 57 est adopté.
Article 58.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cette loi est
modifiée, M. le Président, par l'insertion, après
l'article 175, de l'article suivant. "175.1. Quiconque produit un rapport
visé à l'article 70 qui comporte une mention qu'il sait
être fausse ou trompeuse est passible, outre le paiement des frais, d'une
amende maximale de 10 000 $. "Une poursuite pénale pour cette infraction
se prescrit par un an à compter de la date où une preuve
suffisante pour justifier une telle poursuite est venue à la
connaissance du ministre. La preuve de la date de la connaissance est
établie par la production d'un certificat produit par le ministre."
L'article est assez clair. Il vise à imposer une sanction...
M. Jolivet: Des sanctions qui n'étaient pas
prévues.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...qui
n'était pas prévue, à quelqu'un qui fait de fausses
déclarations.
Le Président (M. Audet): Cela va? M. Jolivet:
Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 58 est adopté.
Article 59?
M. Côté (Rivière-du-Loup): À l'article
59, il y a un amendement, M. le Président. On demande de remplacer, dans
la première ligne de l'article 184.1, le nombre "206" par le nombre
"205". C'est une erreur de renvoi. Il faudrait passer pardessus l'autre
article.
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article
184, du suivant: "184.1. Quiconque contrevient à l'article 206 est
passible, outre le paiement des frais, d'une amende maximale de 1000 $."
M. Jolivet: Ce sera l'article 205.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce sera l'article
205 plutôt que l'article 206, comme on l'a dit
précédemment.
Le Président (M. Audet): Cela va? L'amendement est
adopté. L'article 59, tel qu'amendé, est adopté.
Une voix: Adopté.
Saisies
Le Président (M. Audet): L'article 60. À l'article
60, il faudrait, étant donné qu'il y a beaucoup d'amendements, de
nouveaux articles introduits par l'article 60, les faire bloc par bloc. On part
de l'article 187 et on s'en va à l'article 206. On a une bonne vingtaine
d'articles introduits par l'article 60. On va commencer par l'article 187.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cette loi est
modifiée par le remplacement du chapitre II du Titre VI par le suivant:
Chapitre II, Saisies, Section il, Inspection. "187. Tout employé du
ministère désigné par le ministre peut, lors d'une
inspection sur les terres du domaine public, saisir du bois qui s'y trouve et
auquel s'applique la présente loi, s'il a des motifs raisonnables de
croire que ce bois a été coupé sans permis." Est-ce qu'on
discute, M. le député, de l'article 187?
Le Président (M. Audet): Oui, on est mieux de les faire
l'un après l'autre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Un par un.
M. Jolivet: Quelle différence y a-t-il avec l'article 187
actuel? Quelle est l'amendement majeur que vous faites?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je voudrais, M. le
Président, étant donné que c'est beaucoup plus du
côté juridique...
M. Jolivet: C'est cela.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...que Mme Liliane
Côté-Aubin réponde à ces questions.
M. Jolivet: Avant d'aller plus loin, on commence pas changer le
chapitre et à mettre les sections I et II, etc. Il y a là une
série de choses qui vont de l'inspection d'abord...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, les
perquisitions.
M. Jolivet: ...à la section II sur les perquisitions. Ce
sont deux sections, d'accord. J'aimerais peut-être mieux examiner
l'ensemble plutôt que d'y aller séparément, parce que c'est
une partie beaucoup plus juridique. Il s'agit de savoir ce qu'on fait pour
l'inspection et ce qu'on fait pour les perquisitions. C'est bien plus une
partie juridique.
Le Président (M. Audet): On reviendra après cela
à l'adoption. On fera l'adoption finale.
M. Jolivet: C'est cela. (16 heures)
Le Président (M. Audet): On les appellera un après
l'autre, pour être sûr de ne pas se mêler. Alors, je vais
vous laisser discuter. Quand la discussion sera finie, on adoptera, un
après l'autre, les articles qui sont introduits par l'article 60;
l'article 60 dans son ensemble.
M. Jolivet: C'est parce que l'ensemble de l'article... Juste
avant d'aller plus loin...
Le Président (M. Audet): Oui, oui, pas de problème.
C'est seulement pour qu'on se comprenne bien.
M. Jolivet: C'est ça, d'accord. Donc, l'ensemble de cet
article, qui amende les articles du projet de loi actuel, a pour effet de
préciser certaines règles qu'on va devoir observer quand on fait
l'inspection et quand on fait les perquisitions dans l'ensemble des
forêts du domaine public, que ce soient des forêts publiques ou des
forêts privées. Ce sont les deux? Je vais vous écouter.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme
Aubin-Côté?
Le Président (M. Audet): Voulez-vous vous
présenter, madame, s'il vous plaît?
Mme Côté-Aubin (Liliane): Liliane
Côté-Aubin. Disons que les informations qui vont suivre concernent
en générai la section I sur l'inspection et la section II sur les
perquisitions. Ce qui existe actuellement dans la Loi sur les forêts,
c'est un pouvoir de saisie, mais en vertu d'un mandat de perquisition. On
devait, dans tous les cas, pour des bois récupérés dans
les forêts du domaine public, obtenir un mandat de perquisition.
Cela allait même jusqu'à récupérer du bois
alors que le possesseur était introuvable. Alors,
je pense que l'administration devait se doter d'un pouvoir de saisie
administrative dans certains cas en particulier. C'est pour ça que vous
avez une section qui concerne une saisie dans le cadre d'une Inspection - c'est
une saisie administrative - et une saisie dans le cadre d'un mandat de
perquisition.
Dans le cas d'une inspection, il s'agit seulement des infractions, soit
des coupes de bois sans permis. Alors, une coupe de bois sans permis, dans le
cadre d'une inspection. Un employé du ministère qui est
chargé de voir au respect des normes d'intervention ou des autres normes
qui s'appliquent peut, dans le cadre d'une inspection pour une coupe sans
permis, faire une saisie administrative.
M. Jolivet: Je vous arrête là, parce qu'on va parler
du domaine public et du domaine privé. Dans le domaine public, c'est
plus clair, c'est sans permis. Mais est ce que, dans le domaine
privé...
Mme Côté-Aubin: Je vais vous expliquer. Dans le
cadre d'une inspection, ce sont seulement des saisies administratives dans les
forêts du domaine public. Aussitôt qu'on va toucher au domaine
privé, on va devoir obtenir un mandat de perquisition, comme dans toutes
les autres lois et dans tous les cas.
M. Jolivet: Mais, comment le gouvernement, dans un domaine
privé, pourra-t-il intervenir? Est-ce que vous allez me parler de
ça tout à l'heure, à la section des perquisitions?
Mme Côté-Aubin: Oui. Alors, il y a les saisies
administratives dans le cadre d'une inspection. Maintenant, l'employé du
ministère désigné par le ministre peut saisir du bois. II
y a des délais pour le remettre à la personne de qui il l'a
saisi, lesquels sont précisés dans la section qui suit. Il y a
aussi des cas où il pourra obtenir une autorisation judiciaire de faire
vendre le bois dans des délais qui sont très courts, pour des
raisons de détérioration ou de disparition. Cela va?
Mais il faut dire que l'inspection, la saisie administrative, se fait
seulement pour les coupes sans permis. Aussitôt qu'il y a des
intérêts qui sont en jeu, dans le cas d'une contravention à
une prescription d'un permis - quelqu'un, sur un territoire, a un permis
d'intervention; aussitôt qu'on doit, par exemple, aller saisir du bois
dans la cour d'une usine, en dehors des forêts du domaine public - on est
obligé d'obtenir un mandat de perquisition.
M. Jolivet: Deuxième partie.
Mme Côté-Aubin: Oui. Et les dispositions qui sont
dans la section il, concernant les inspections et dans la section II,
concernant les mandats de perquisition, sont sensiblement les mêmes, sauf
que, dans le deuxième cas, étant donné qu'il y a des
intérêts en jeu, c'est l'intervention; on obtient toujours un
mandat de perquisition.
Et Je dois ajouter que ces dispositions sont faites en accord avec les
chartes et en conformité également avec le Code de
procédure pénale qui a été adopté en
décembre 1987. Il n'est pas encore en vigueur mais disons que toutes ces
dispositions, les nouvelles dispositions clarifient, Identifient
également bien les personnages qui sont en jeu. Une personne qui
prétend avoir droit au bois, même dans le cadre d'une Inspection,
peut en demander la remise. Je ne sais pas si ça répond à
toutes vos questions...
M. Jolivet: Cela veut dire que si on est sur le domaine public,
tant et aussi longtemps que le bois se trouve dans le domaine public, il est
sous la formule de saisie par inspection?
Mme Côté-Aubin: Sauf s'il y a des
intérêts en jeu. Si on a une contravention à une
prescription d'un permis, à cause de l'effet des chartes, on exige quand
même un mandat de perquisition, de la protection.
M. Jolivet: Aussitôt que ce bois se trouve dans un secteur,
chez une personne du domaine privé - donc, une usine ou autre endroit -
cela devient automatique, c'est la formule de la perquisition.
Quand on arrive au boisé privé - c'est-à-dire que
mol, Jolivet, je vais couper du bois dans la forêt de M.
Côté; je n'en ai pas le droit, je n'ai pas de permis, il ne
m'appartient pas - comment l'État peut-il intervenir? Pourquoi n'est-ce
pas l'Individu qui intervient?
Mme Côté-Aubin: La section concernant les saisies
s'applique sur le bois visé par la présente loi. Comment
pourrait-on saisir du bois dans les forêts du domaine privé? On
saisit du bois auquel s'applique la présente loi, donc du bois qui se
trouve dans les forêts du domaine public. Il pourrait se retrouver dans
une cour d'usine, mais c'est du bois qui provient de la forêt du domaine
public.
M. Jolivet: Actuellement, le texte qu'on a devant nous ne parle
que du domaine public. Le domaine public peut-il comprendre le bois de la
forêt privée comme celui de la forêt publique? Dans la Loi
sur les forêts, on a enlevé tout ce qu'on appelait l'ancien
domaine public, parce qu'on avait des forêts domaniales, des forêts
de concessions, des forêts de ci, des forêts de ça, et on
n'en a fait que deux au Québec: forêt privée, d'une part,
et forêt publique, d'autre part.
Je veux savoir si, dans ce cas-ci, la procédure de saisie qu'on
va instaurer, ne touchera que les bois du domaine public; dans le cas du bois
du domaine privé, il s'agit de bois public qui
a été transporté dans des secteurs privés et
non pas, comme je l'expliquais, de la forêt de M.
Côté où J'allais couper du bois. C'est lui qui
devrait prendre des procédures s'il pense que je l'ai volé.
Mme Côté-Aubin: C'est exactement ça.
L'État ne sera pas justifié d'aller saisir du bois qui provient
des forêts du domaine privé.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non.
M. Jolivet: Dans les justifications qui étaient dans le
document que je possède toujours, c'était écrit: Cet
article permet de préciser les règles de saisie de bois
récolté dans les forêts du domaine public, selon qu'elle
s'effectue sur les terres du domaine public ou sur les terres privées.
C'est ça qui m'inquiétait. Comment l'État peut-il aller
sur des terres privées si le bois ne lui appartient pas? L'explication
qu'on aurait peut-être dû donner, c'est que le bois se trouve, une
fois transporté, soit sur le domaine public ou sur un terrain
privé et non pas sur une terre, parce que c'est bien
différent.
Mme Côté-Aubin: On a précisé dans le
document que vous avez en main, dans l'amendement, qu'il y avait un pouvoir de
saisie dans le cadre d'une inspection et un pouvoir de saisie dans le cadre
d'un mandat de perquisition, et c'est beaucoup plus conforme aux chartes pour
les raisons que je vous ai expliquées. S'il y a une coupe sans permis,
il n'y a pas d'intérêt en jeu, donc saisie administrative; si
c'est une coupe en contravention d'une prescription d'un permis ou une saisie
sur une terre du domaine privé, à ce moment-là, c'est un
mandat de perquisition.
M. Jolivet: A ce moment-là, M. le Président, on
peut commencer l'étude, mais je ne pense pas que le ministre ait besoin
de les lire, parce qu'on va perdre du temps. On les a déjà lus.
Le ministre pourrait peut-être nous donner des explications rapides sur
chacun des articles.
Le Président (M. Audet): L'article 187, ça va?
C'est fait?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Comme l'a
expliqué Mme Côté-Aubin, c'est la façon de
procéder pour saisir du bois qui a été coupé
illégalement sur une terre publique, de façon à respecter
les directives légales, de façon que l'on puisse se retrouver, et
surtout pour respecter les droits de la personne et pour le faire correctement,
non pas à l'insu des personnes, parce que c'est connu, ce sont des
pratiques légales connues.
Évidemment, on demande à nos employés de remplir
correctement, avec le plus de détails possible, les formulaires de
saisie. On précise la façon de le faire et la façon d'en
disposer. On met en poste un gardien pour ces bois saisis, évidemment,
et lorsque c'est transmis à la cour, c'est le greffier qui en devient le
gardien. On limite aussi la période au cours de laquelle le bois peut
être saisi. La saisie peut être retenue pendant une certaine
période, soit 90 jours, sauf si une poursuite a été
intentée. Il y a la question du préavis signifié à
un employé. S'il y a eu une erreur, s'il y a eu du bois saisi par
mégarde, même avec un doute sérieux, si la preuve
démontre qu'il n'y avait pas de raison de le saisir, évidemment,
il faut remettre tout ça en ordre. C'est une question
d'équité. Voilà pour les saisies.
En ce qui concerne les perquisitions, je suis moins familier avec cela
parce que je n'ai jamais eu de perquisition chez nous, encore.
M. Jolivet: J'ai failli avoir mon salaire saisi par un
gouvernement, parce que j'avais incité du monde à passer outre
à une loi, en 1972. Il ne l'a jamais fait, par chance.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Évidemment,
dans le cas d'une perquisition, l'employé doit dresser un
procès-verbal qui doit indiquer tous les détails et celui-ci doit
remettre un double de ce procès-verbal au responsable des lieux.
Lorsqu'il n'y a personne sur les lieux, il doit l'afficher quelque part en vue.
Si le bois a été saisi, l'avis indique en outre à que)
greffe sera déposé le double du procès-verbal afin que le
délinquant puisse se retrouver dans tout cela.
M. Jolivet: C'est étrange comment la justice évolue
et surtout comment les lois changent. Toute la procédure, on l'avait
adoptée il y a deux ans, et ce n'est déjà plus bon.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II faut faire
vivre les avocats, M. le député.
M. Jolivet: C'est cela. Alors, M. le Président, avec
toutes les explications qui nous ont été données et avec
toutes les informations que nous avons, dans la mesure où on a la
garantie que ces procédures - on pourrait les lire, mais cela ne
servirait pas à grand-chose - respectent la Charte des droits et
libertés de la personne, suivent la procédure prévue par
la nouvelle loi sur les procédures, à ce moment-là, on
pourrait adopter cela en vrac, adopter l'article 60, indiquant que chacun des
articles a été adopté.
Le Président (M. Audet): II ne faudrait pas parler de "en
vrac", parce que le premier soir, cela avait fait l'objet d'une grosse
discussion.
M. Jolivet: D'ailleurs, vous vous en souvenez, le mot "vrac"
était...
Le Président (M. Audet): Dans l'ensemble, disons.
M. Jolivet: On aurait pu le dire, comme on aurait pu le faire.
D'ailleurs, mon terme n'était pas bon. Je m'en suis aperçu en
lisant cela dans le dictionnaire. J'aurais dû dire "en liasse".
Le Président (M. Audet): D'accord. L'article 60 est
adopté dans son ensemble.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Surtout avec
l'aide du dictionnaire Robert.
Le Président (M. Audet): Adopté?
M. Jolivet: Du Petit Robert.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Du Petit
Robert.
Le Président (M. Audet): Adopté?
M. Jolivet: Donc, par concordance, M. le Président,
adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 61,
M.lePrésident.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 61
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 207 de
cette loi est modifié par l'insertion, dans la deuxième ligne du
premier alinéa et après le mot "rivière", des mots "ou
partie de rivière".
C'est un article qui vise à préciser l'interdiction
d'exercer une activité d'aménagement dans une zone de 60
mètres de largeur de chaque côté d'une rivière
à saumon et, évidemment, une partie de rivière, parce que
le saumon, dans maints cas, sur plusieurs rivières, rendu à une
certaine hauteur, à une certaine chute, ne va pas plus loin. Il ne faut
pas que la bande de 60 mètres soit sur toute la longueur de la
rivière.
M. Jolivet: Avez-vous eu un avis de vos collègues, le
ministre de l'Environnement et le ministre des Affaires municipales?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a eu un avis
du ministre de l'Environnement, du ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche...
M. Jolivet: J'avais oublié celui-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...et du ministre
des Affaires municipales également, en raison des schémas
d'aménagement et des MRC. Cela fait suite encore à notre
disponibilité pour écouter les représentations, et
certaines MRC y tenaient énormément.
M. Jolivet: A ce moment là, si vous parlez d'une partie de
la rivière, est-ce que cela a pour effet de diminuer la protection qu'on
apporte aux rivières ou de l'augmenter?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pour la partie de
rivière qui n'est pas affectée et qui n'est pas
considérée comme une rivière à saumon et qui ne
nous est pas désignée par le ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche, c'est la protection habituelle de 20
mètres, avec l'obligation de récolter le tiers des tiges de 10
centimètres et plus, afin de favoriser la
régénération de ces bandes.
M. Jolivet: Cela va pour la question de vos saumons anadromes, je
ne sais quoi. Je ne connais pas bien cela, je ne suis pas un pêcheur.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si vous voulez, on
va appeler cela du saumon et de la ouananiche. Ce sont deux saumons
différents.
M. Jolivet: Celui qui était dans la Saint-Maurice et qui
montait jusqu'à Saint-Joseph-de-Mékinac à l'époque,
avant le flottage du bois. Vous savez cela très bien; probablement qu'on
vous en a parlé. D'ailleurs, je reviendrais quasiment sur mon flottage
du bois sur la rivière Saint-Maurice pour vous demander quand vous allez
déposer la décision finale. On a des rapports et des rapports et
pas de décision finale. Vous savez que la ouananiche montait jusqu'au
grand lac Mékinac. C'est bon à savoir. Par le flottage du bois,
on a fait sauter tout le saumon de la rivière Saint-Maurice. (16 h
15)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce sont les
barrages.
M. Jolivet: Non. Vous avez la même chose sur la
rivière Jacques-Cartier et le gouvernement, grâce à
l'intervention que j'ai faite avec le ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, a permis une remontée de la rivière Jacques-Cartier,
même des rapides.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je voulais vous
donner l'occasion de le souligner, M. le député!
M. Jolivet: Ha, ha, ha! C'est ce qu'on proposait pour notre
secteur. Blague à part, j'aimerais simplement vous demander ceci: Est-ce
que l'amendement que vous apportez a pour effet de diminuer la protection des
autres rivières? Parce que, en fait, de ce que je crois comprendre, on a
l'impression que l'amendement que vous apportez a pour but de réserver
les dispositions de l'article 207 aux parties de rivière
fréquentées par le saumon anadrome.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela fait suite
à la désignation du ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche et qui...
M. Jolivet: C'est mon collègue du comté
voisin, de Maskinongé. Je ne lui fais pas toujours confiance avec
ce qu'on a vu dans le rapport du Vérificateur général sur
tes...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est pas dans
une région exceptionnelle?
M. Jolivet: Non. Une voix: Oui.
M. Cannon: Question de règlement, M. le Président.
Le député de Laviolette sait très bien, lorsqu'il
soulève cette chose, qu'il est en train de se beurrer dans le coin,
parce qu'en 1983-1984, c'est le régime du Parti québécois
qui était là et, pour la majorité des choses qui sont
dénoncées par le Vérificateur général...
M. Jolivet: Vous acceptez ça, là?
M. Cannon: ...c'était à l'époque où
le Parti québécois était au pouvoir.
Le Président (M. Audet): Cela va! M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: M. le Président, je vais juste
répliquer à ça, par exemple, parce que le plan qui
prévoyait ce dont il est en train de nous parler...
M. Cannon: Les ponts.
M. Jolivet: ...était un plan que le ministre du Loisir, de
la Chasse et de la Pèche a décidé, à la suite des
coupures, du rapport Gobeil, de faire sauter, et c'est pourquoi l'anomalie
existe. Il faut dire comment ils sont. Il y avait un plan quinquennal qu'ils
ont décidé d'arrêter, ce qui fait que le pont n'arrive
nulle part et que le parc de stationnement n'arrive nulle part, parce que ce
sont eux qui ont coupé dans ce qui devait être la suite.
C'était le plan quinquennal et un plan quinquennal, c'est ça que
ça veut dire.
Mais ceci étant dit...
Le Président (M. Audet): Ceci étant dit, c'est
ça, on revient à l'article 61.
M. Jolivet: ...c'est que cela ne veut pas dire que j'ai plus
confiance au ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
M. Cannon: C'est correct, Jean-Pierre.
M. Jolivet: C'est pour ça que je vous dis que l'impression
qui me reste, c'est que l'amendement qu'on apporte a pour but, dans mon esprit
- on m'éclairera pour me permettre de voter pour, sinon, je vais voter
contre; on me donnera une argumentation, s'il le faut - j'ai l'impression
que l'article qu'on veut introduire comme amendement a pour effet de ne
donner la protection de l'article 207 qu'à cette partie de
rivière pour le saumon anadrome. Si c'est ça, cela veut dire
qu'on vient de faire sauter, par un petit et simple amendement, un principe de
base qui doit s'appliquer à l'ensemble des rivières au
Québec. Cela m'inquiète.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela concerne le
saumon anadrome - le saumon de l'Atlantique - et la ouananiche, mais aux
endroits...
M. Jolivet: Je ne suis pas pêcheur. Je vous le dis
d'avance.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais ce sont
deux sortes de saumon. Les gens de la région du Lac-Saint-Jean,
où vous avez beaucoup de collègues, sont très
intéressés par la ouananiche. À la suite des
représentations des MRC, on a ajouté la protection de 60
mètres pour les rivières, les rivières à ouananiche
également et la partie des rivières fréquentées par
la ouananiche. Si vous prenez la rivière Natashquan ou n'importe quelle
rivière de la Basse-Côte-Nord, passé la troisième ou
la quatrième chute, il n'y a pas besoin de protection pour le saumon,
parce qu'il ne fréquente pas ces endroits.
M. Jolivet: Actuellement, l'article dit ceci... On va le lire
comme il faut.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: "Nul ne peut exercer une activité
d'aménagement forestier dans une zone de 60 mètres de largeur de
chaque côté d'une rivière identifiée comme une
rivière à saumon."
M. Côté (Rivière-du-Loup): Une partie de
rivière.
M. Jolivet: Non, je ne dis pas ça, parce qu'on en discute.
Je lis l'article actuel. "...de chaque côté d'une rivière
identifiée comme rivière à saumon par le..." Ce que
ça veut dire, c'est que vous avez une rivière.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Si vous parlez de "partie de rivière", il y a
toute la question de l'aval et de l'amont de la rivière par rapport
à une partie de la rivière. C'est ce qu'on peut appeler les
fosses, possiblement à saumon, que vous voulez protéger.
Qu'est-ce que vous voulez protéger? Quand vous parlez de partie de
rivière, c'est quoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On va
protéger la partie de rivière qui est fréquentée
par le saumon et non seulement les fosses.
M. Jolivet: C'est ça, d'accord. Ce que vous me dites,
c'est qu'il y a une rivière. Elle part de
sa source et elle s'en va à la partie où elle va affluer,
c'est-à-dire à l'autre rivière, ou si c'est le fleuve, au
fleuve. Cette partie de rivière, la rivière au complet de A
à Z, de l'amont vers l'aval ou de l'aval vers l'amont, peu Importe de
quel côté on regarde, est protégée. Ce que vous
êtes en train de me dire, c'est qu'elle ne sera protégée
que sur une partie, soit sur une distance de 60 mètres.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est la partie
fréquentée par...
M. Jolivet: Oui, oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...la ouananiche
et le saumon.
M. Jolivet: Prenons l'exemple de la ouananiche ou du saumon de
l'Atlantique qui remonte du fleuve en allant vers la rivière. À
ce moment-là, cela veut dire que vous allez pouvoir intervenir, dans le
domaine forestier, même proche de l'affluent. Une partie de
rivière, dans ma tête à moi...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais c'est la
partie de rivière qui nous est désignée par le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
M. Jolivet: Oui, je le sais mais... Je le sais bien que c'est une
partie de rivière désignée par le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche, mais ce que je veux vous dire, c'est
que vous avez une rivière qui commence ici et qui finit là.
Là, c'est le fleuve, le saumon remonte, mais il ne va pas
nécessairement jusqu'à la tête de la rivière;
à un moment donné, il part du fleuve et il arrive ici, admettons.
Est-ce cette partie que vous allez protéger, soit du fleuve en montant,
ou bien si c'est la partie - je vais donner un exemple - où le saumon se
trouve? Si le saumon se trouve dans les fosses dont je parlais tout à
l'heure...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non, on part
du fleuve jusqu'à la limite indiquée par le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche ou du Lac-Saint-Jean; mettons qu'il
s'agisse de la rivière Ashuapmuchuan, partir du lac donc, jusqu'à
l'endroit où la ouananiche fréquente la rivière
Ashuapmuchuan.
M. Jolivet: De la montagne vers la vallée, puis de la
vallée en remontant jusqu'à l'endroit où le saumon se
rend; le reste pourra faire l'objet d'interventions.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est de la
décharge de la rivière jusqu'à l'endroit qui nous est
désigné par le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche. Sans exception là, parce qu'on a parlé, M. le
député, de protéger seulement les frayères pour la
ouananiche et on a dit:
Non, on va protéger le tout.
M. Jolivet: Quel but recherchez-vous en faisant ça?
Pourquoi avez-vous besoin, dans une rivière à saumon qui pourrait
peut-être être allongée... Regardez le problème qu'on
a... Là, je vais vous parler du poulamon à
Sainte-Anne-de-la-Pérade et du problème que nous avons
actuellement car, l'entrée de la rivière, c'est le fleuve
Saint-Laurent et, là, il y a eu des travaux d'aménagement pour la
ligne Radisson-Nicolet-des-Cantons qui vont peut-être déranger
encore cette année. Il y a aussi des gens qui font de la pêche
commerciale sur le fleuve, ce qui fait que pour la pêche touristique, il
n'y avait plus de poulamons, l'année dernière, on en a pris un en
huit heures de pêche. Pourquoi est-ce arrivé comme ça?
C'est à cause des problèmes qui existent là-bas. Cela a
donc fait tomber tout une économie qui est quand même importante,
soit celle de la pêche sportive, de la pêche touristique. Alors,
c'est dans ce sens-là que je me dis: SI vous voulez protéger une
partie de la rivière, vous en êtes peut-être rendus,
à ce moment-là, à nuire à l'ensemble de toute la
pêche au saumon au Québec.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Le ministre
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche peut nous indiquer, chaque
année ou quand bon lui semble, pour des raisons valables, les parties de
rivière concernées. Si cela a été modifié,
libre à lui de nous l'indiquer car, chaque année, il nous indique
toutes les rivières qu'on dort protéger.
M. Jolivet: Vous avez dit que vous aviez fait des travaux
forestiers, que vous aviez traversé un ponceau quelque part, que vous
aviez mis un pont et brisé la bordure en travaillant, ce qui n'est pas
anormal quand on fait des travaux sur les berges. Alors, vous arrivez au bout
de la course et ce qui aurait pu être utilisable un jour ne le sera plus
jamais parce que le lit de la rivière a été
brisé.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II ne faut pas
protéger de grandes parties des rivières où, actuellement,
on ne prévoit pas qu'elles seront fréquentées par la
ouananiche ou par le saumon. Évidemment, il y a toujours la protection
des bandes riveraines sur 20 mètres et, aussi, l'obligation de respecter
les modalités...
M. Jolivet: Tout ce que je peux vous dire, c'est que vous avez
gagné sur le ministre du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche, ce qui n'est pas anormal: Il
perd toujours.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah bon!
M. Jolivet: Mais, d'une façon ou d'une autre, vous avez un
travail à faire comme ministre, sort d'aller récupérer le
plus de bois possible; plus vous allez récupérer de bois et
mieux ce sera pour vous et vos industries.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vous dirai, M.
le député, que ce n'est pas mon bois.
M. Jolivet: Non, mais je parle du bois que vous avez à
protéger, comme ministre responsable, pour les usines qui ont besoin de
ce bois-là. Comme il en manque au Québec, vous allez essayer de
récupérer le plus de bois possible, ce qui n'est pas anormal
puisque c'est votre rôle en tant que ministre. Je ne nie pas votre
rôle en tant que ministre, sauf que je vous dis que vous avez
gagné sur le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
Donc, ce sera certainement sur division que l'article sera adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Audet): L'article 61 est-il
adopté?
M. Jolivet: Sur division.
Le Président (M. Audet): Sur division. J'appelle l'article
62.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 226 de
cette loi est modifié: "1° par le remplacement, dans la
sixième ligne, du nombre "98"...
Le Président (M. Audet): Vous apportez un amendement, M.
le ministre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un
amendement à l'amendement. Excusez-moi. Je disais: 1° par le
remplacement, dans la sixième ligne, du nombre "98" par le nombre
"95.1"; 2° par l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant:
"Malgré l'article 95.1, cet exploitant est également admissible
à l'octroi d'un contrat d'approvisionnement et d'aménagement
forestier."
M. Jolivet: M. le Président, j'aurais un amendement
à apporter au ministre.
Le Président (M. Audet): C'est un sous-amendement; un
amendement à l'amendement?
M. Jolivet: C'est un amendement à son amendement qui se
lirait comme suit: "1° par le remplacement, dans la septième
ligne..."
Le Président (M. Audet): Ha, ha, ha!
M. Jolivet:Lisez, j'ai calculé: un, deux, trois, quatre,
cinq, six, sept.
Une voix: C'est six dans le texte de la loi.
M. Jolivet: On va regarder. J'ai la retranscription sur mon
texte. L'article 226. C'est bien sept, de l'autre côté de la page.
Vous n'avez pas le même texte que mol?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
l'avant-avant-projet de loi.
Mme Côté-Aubin: C'est la Loi sur les
forêts.
M. Jolivet: J'ai les statuts refondus. Mme
Côté-Aubin: Ah!
M. Côté (Rivière-du-Loup): On me dit qu'il
faut s'en remettre aux statuts refondus...
M. Jolivet: C'est ça. On va y aller comme il faut. Je
voulais faire une petite farce en passant.
Le Président (M. Audet): Dans la loi qu'on a ici, il y a
bien une sixième ligne.
M. Jolivet: C'est le 1er septembre 1987. Une voix:
F-4.1.
M. Jolivet: Alors, on fait ça par concordance.
Le Président (M. Audet): Le sous-amendement...
M. Jolivet: Pas par concordance, mais pour faire une
correction.
Le Président (M. Audet): Le sous-amendement est-il
adopté?
M. Jolivet: Enfin, on en a passé un.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Merci, M. le
député.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Jolivet: Oui, l'amendement est adopté.
Le Président (M. Audet): L'amendement est adopté.
Est-ce que l'article 62, tel qu'amendé, est adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. J'appelle
l'article 63.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 63 se
lit comme suit: "L'article 233 de cette loi est remplacé par le suivant:
"233. Le titulaire d'un permis délivré en application des
articles 230 à 232 doit adhérer à l'organisme de
protection de la forêt reconnu sur son territoire et se conformer aux
normes d'intervention forestière prescrites en vertu de l'article 171.
"Le ministre peut refuser la délivrance de
ce permis si le titulaire n'adhère pas à l'organisme de
protection et n'acquitte pas les cotisations fixées par cet
organisme."
M. Jolivet: C'est dans la période de transition entre les
deux.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Nous sommes dans
la période transitoire. C'est la même chose qu'on a discuté
précédemment.
M. Jolivet: Oui, c'est ça, par concordance. Le
Président (M. Audet): Cela va? M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Audet): L'article 63 est adopté.
J'appelle l'article 64.
M. Côté (Rivière-du-Loup): "Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'intitulé du titre IX, de
l'article suivant: "236.1 La présente loi s'applique à toute
activité d'aménagement forestier dans les forêts du domaine
public, indépendamment des dispositions du premier alinéa de
l'article 42 de la Loi d'interprétation et de toute autre règle
de droit portant pareille immunité."
C'est dans un langage d'avocat.
M. Jolivet: Puisque c'est dans un langage d'avocat, madame
pourrait m'expliquer pourquoi iI y a un "nonobstant" ici.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M.Brière va vous expliquer ça.
M. Jolivet: Ah bon! M. Brière va nous expliquer le
"nonobstant" qu'on pourrait utiliser dans d'autres lois.
Une voix: Éventuellement.
Le Président (M. Audet): Éventuellement.
M. Jolivet: Qu'on devrait, dis-je.
Une voix: Bientôt.
M. Brière (Jules): Le premier alinéa de l'article
42 de la Loi d'interprétation concerne la disposition de la loi qui
établit l'immunité législative de la couronne et de ses
organismes. Cette disposition dit qu'à moins qu'elle ne soit
mentionnée expressément la couronne n'est pas liée par une
loi. Une question se posait à savoir si, malgré l'article 1 de la
Loi sur les forêts où on dit qu'elle s'applique à toutes
les forêts du domaine public, les organismes qui sont mandataires de la
couronne, comme Hydro-Québec, par exemple, REXFOR, ou les
ministères du gouvernement étaient assujettis à la loi,
compte tenu de cette immunité qui existe, et en vertu du droit commun,
et en vertu de la Loi d'interprétation. Alors, pour éviter toute
ambiguïté, tout doute là-dessus, il est proposé ici
d'ajouter une disposition afin de déroger à la Loi
d'interprétation et à toute règle de droit qui aurait, par
ailleurs, pour effet de donner une immunité législative (16 h
30)
M. Jolivet: Cela veut donc dire que le ministre
délégué aux Forêts, par cet article, a la pleine et
entière responsabilité de la gestion de la ressource qui est
l'arbre en forêt, indépendamment de tout autre ministère
qui voudrait en devenir propriétaire d'une certaine façon, non
pas acheteur mais utilisateur, ce qui veut dire qu'encore une fois - et,
là, le ministre va m'écouter, j'en suis sûr - par cet
article-là, iI a gagné sur le ministre du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche. C'est lui qui est roi et maître en forêt.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II est temps!
M. Jolivet: On commence à donner toutes les justifications
qui prouvent qu'on aurait intérêt à former, enfin, un
ministère de la forêt ou des forêts.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela aurait du bon
sens!
M. Jolivet: Je vous aiderais.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vous remercie,
M. le député.
Le Président (M. Audet): Vous pouvez remercier le
député mais vous pouvez aussi remercier celui qui est à
côté de lui, parce que c'est lui qui lui a soufflé
ça à l'oreille.
M. Jolivet: Vous n'avez pas le droit de parler, vous.
Le Président (M. Audet): L'article 64 est-il
adopté?
M. Jolivet: On a tous les deux nos souffleurs, le ministre et
moi.
Le Président (M. Audet): L'article 64 est-il
adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. J'appelle
l'article 65.
M. Côté (Rivière-du-Loup): "Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 239, de l'article
suivant: "239.1..."
M. Jolivet: C'est la taxe américaine!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oh oui! "Le
ministre peut accorder un crédit sur le montant des droits que doit
payer annuellement, en vertu des articles 5, 71, 88, 89 ou 234, un titulaire de
permis d'intervention qui exporte du bois d'oeuvre résineux assujetti
à une taxe à l'exportation. "Ce crédit est accordé
dans la mesure et pour la période que détermine le gouvernement
de manière à tenir compte de la majoration des droits en vigueur
à partir du 1er avril 1987. "Le présent article s'applique du 1er
avril 1987 au 1er avril 1988."
Cet article a pour but de légaliser le décret visant
à compenser la surtaxe à l'exportation du bois d'oeuvre.
Évidemment, lorsqu'on a présenté le décret en
question, c'était pour éviter une double taxation,
c'est-à-dire une double imposition: l'augmentation des redevances plus
la taxe américaine. On faisait en sorte que le tout ne dépasse
pas 15 % de la valeur du bois d'oeuvre exporté.
M. Jolivet: Cela me tenterait quasiment de dire que le ministre
est en train de légaliser son erreur, soit celle d'avoir accepté
d'être coupable avant même de plaider.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je dirais au
député de Laviolette que je n'étais pas le seul à
discuter avec les Américains. Évidemment, la collaboration des
officiers du ministère était essentielle, mais il y avait
également les officiers du ministère du Commerce extérieur
du temps plus ceux du Commerce extérieur du gouvernement canadien qui
ont discuté avec les Américains. On a tenté, par tous les
moyens, d'essayer de leur faire reconnaître que les nouvelles redevances
représentaient la juste valeur marchande des bois sur pied et qu'il n'y
avait pas lieu de nous soupçonner de subventionner notre industrie,
comme on le prétend encore.
M. Jolivet: Comme je ne veux pas être impliqué dans
l'erreur et que celui qui tient le sac est aussi coupable que celui qui met
l'objet dedans, je voterai sur division, M. le Président.
Le Président (M. Audet): L'article 65 est adopté
sur division. J'appelle l'article 66.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 66: Le
paragraphe o de l'article 1 du Code du travail (L.R.Q., chapitre C-27) est
modifié de la façon suivante: 1° par l'insertion, dans la
première ligne et après les mots "exploitant forestier", des mots
"un bénéficiaire d'un contrat d'approvisionnement et
d'aménagement forestier consenti en vertu de la Loi sur les
forêts"; 2° par le remplacement, dans la troisième ligne, des
mots "la Loi sur les forêts" par les mots "cette loi".
Cet article vise à corriger la définition de l'exploitant
forestier pour l'adapter à la Loi sur les forêts. C'est un
ajustement de nature technique qui a été fait ou
suggéré lors des discussions avec les officiers du
ministère du Travail.
M. Jolivet: Là, on pourrait mettre un article qui dirait:
"Le ministre s'engage à faire une enquête sur la santé et
la sécurité au travail des travailleurs forestiers." Non?
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Audet): L'article 66 est adopté.
J'appelle l'article 67.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 67, on
l'a déjà abordé légèrement,
rapidement...
M. Jolivet: C'est ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...lorsqu'il a
été question de la Loi sur les mines. Il se lit comme suit:
"167.1 La Loi sur les mines modifiée par la Loi modifiant la Loi sur les
mines est de nouveau modifiée par l'insertion, après l'article
213, de l'article suivant: "213.1 Le titulaire de droit minier qui obtient une
autorisation en vertu de l'article 213 doit payer les droits prescrits par le
ministre responsable de l'application de la Loi sur les forêts pour la
récolte du bois. "Ces droits correspondent au produit du volume
récolté multiplié par le taux unitaire établi
conformément à l'article 72 à moins que le gouvernement,
par voie réglementaire, ne fixe un taux unitaire différent ou ne
détermine une règle de calcul pour la fixation de ces
droits."
Je dirais que les Intervenants en forêt du secteur minier
demandent de ne pas payer de redevances et c'est à cet article qu'on
l'introduit, qu'on le précise.
M. Jolivet: II y en a deux: l'article 67.1 et l'article 67.2.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Article 67.2: "Une
convention visée à l'article 68 de la Loi sur les forêts
conclue avant le (indiquer ici la date d'entrée en vigueur de la
présente loi) est réputée avoir été
dénoncée au ministre conformément à l'article 92.1
tel qu'édicté par l'article 35.1 de la présente loi si le
titulaire d'un permis d'exploitation d'usine dénonce, par avis
écrit au ministre, cette convention avant le (indiquer ici la date qui
suit de 60 jours celle de l'entrée en vigueur de la présente
loi)."
M. Jolivet: Adopté, M. le Président, avec les
réticences qu'on a.
Le Président (M. Audet): Alors, il faudrait... Les
amendements, vous les adoptez en bloc? L'article 67.1 est-il adopté?
M. Jolivet: Sur division.
Le Président (M. Audet): L'article 67 1 est adopté
sur division. L'article 67 2?
M. Jolivet: Même chose; l'ensemble de l'article est
adopté sur division.
Le Président (M. Audet): C'est parce que ce sont des
ajouts d'articles.
M. Jolivet: Oui, c'est ça; vous avez raison.
Le Président (M. Audet): D'accord, c'est
adopté.
M. Jolivet: Juste un instant, d'abord. C'est parce que, moi,
c'était pour l'article 67.1. L'article 67.2, c'est la suite logique de
67.1, quant à la façon dont cela se produira dans le temps. Comme
j'ai refusé l'article 67.1, je vais aussi refuser l'article 67.2.
Le Président (M. Audet): Oui, sur division, c'est
ça. L'article 67 est adopté.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 67,
M.lePrésident?
M. Jolivet: C'est parce qu'on a passé pardessus l'article
67, M. le Président, mais...
Le Président (M. Audet): Oui, d'accord.
M. Jolivet: l'article 67, c'est de concordance avec ce qu'on a
déjà adopté entre "construire" et "améliorer".
Le Président (M. Audet): L'article 67 est-iI
adopté?
M. Jolivet: II est adopté de la même façon
qu'on l'avait fait à l'époque. Je ne me souviens pas, il faudrait
que je révise pour voir si on l'avait adopté sur division ou pas.
Mais c'est le même vote.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 68 est
adopté?
M. Jolivet: J'ai une question: Quand va-t-elle entrer en vigueur?
À partir de la sanction ou bien à une date que vous allez
déterminer? Parce que ce qui est écrit, c'est à une date
que vous allez déterminer. Alors, dans votre esprit à vous, c'est
quoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): La date de la
sanction, M. le député?
M. Jolivet: Ah bien! Demain, si vous voulez.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Demain? À
l'article 68, on dit: "La présente loi entre en vigueur."
M. Jolivet: À la date de la sanction.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À la date
de la sanction de la présente lof.
M. Jolivet: Donc, cela veut dire: au moment où elle sera
sanctionnée. Il n'y a pas de doute là. On revient sur les
amendements qui...
Le Président (M. Audet): L'article 62 est-il
adopté, avant?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Audet): Bon. Il y a des amendements et
des articles aussi qui ont été laissés en suspens.
M. Jolivet: II ne faudrait pas oublier le titre, M. le
Président. On pourrait le faire tout de suite pour ne pas l'oublier,
malgré que vous le fassiez...
Le Président (M. Audet): Non, on le fera à la
fin.
M. Jolivet: À la fin?
Le Président (M. Audet): Oui. Quels sont les articles qui
avaient été laissés en suspens, M. le secrétaire?
L'article 8. On rappelle l'article 8.
Articles en suspens
M. Jolivet: C'était la compensation, M. le
Président.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On parlait de
compensation dans le cas où le ministre refusait d'émettre un
permis d'érablière pour fins de production acéricole ou de
le renouveler pour fins d'utilité publique. On avait pensé, on a
suggéré, on a discuté de la nécessité
d'inclure un droit de compensation. Mais, en droit commun, on me dit que c'est
automatique. Si on exproprie ou si on refuse, il faut compenser. Je ne sais pas
si vous trouvez ça suffisant ou s'il faut nécessairement
l'inscrire?
M. Jolivet: Je vous dis bien honnêtement que mon
problème est le suivant. C'est que le ministre refuse de renouveler si
c'est "pour un usage d'utilité publique'. L'usage d'utilité
publique, dans mon esprit à moi, ça ne voulait pas
nécessairement dire qu'il y avait expropriation, dans les faits, du
terrain. C'est qu'on est sur le domaine public. On a donné à
quelqu'un le droit d'utiliser l'érablière pour le commerce du
sirop d'érable et des produits du sirop d'érable, puisqu'on lui
dit: Désormais, puisque tu ne peux plus le faire, en conséquence,
on ne te renouvelle pas. Mais ce n'était pas automatique dans
ma tête qu'il y avait expropriation. On pourrait lui dire:
Écoute, tes affaires restent la; les tuyaux que tu as mis, cela ne
s'exproprie pas facilement; la cabane à sucre qui est là; les
chemins que tu as faits... Je veux dire que la personne a eu un permis pour
aller travailler sur un secteur qui ne lui appartient pas, afin de produire du
sirop d'érable; à ce moment-là, je ne trouvais pas qu'il y
avait là un automatisme. C'est dans ce sens-là que je disais: Si
c'est comme ça, il me semble qu'il devrait y avoir une clause quelque
part qui dirait: On compense la perte encourue. Si j'ai mis 100 000 $ de
dépenses et que je me retrouve avec quelque chose comme 20 000 $, il me
manque 80 000 $ quelque part.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si l'installation
du locataire devient inutilisable, cela équivaut à une
expropriation.
M. Jolivet: En tout cas, si vous me donnez cette
garantie-là, cela me rassure, mais cela ne me convainc pas. C'est pour
ça que je vous dis que j'aurais été plus rassuré...
Mais si vous me dites que cela a pour but de ne pas enlever à quelqu'un
l'investissement qu'il a fait, à ce moment-là, je vais accepter,
mais sur division.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Très
bien.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 17.1,
introduit par l'article 8, est adopté?
M. Jolivet: Sur division.
Le Président (M. Audet): Sur division. L'article 17.1 et
l'article 8 avaient été adoptés auparavant.
M. Jolivet: Ils avaient été adoptés avant.
C'est la dernière partie qui n'était pas...
Le Président (M. Audet): D'accord. Alors, on est
rendus...
Une voix: Est-ce que l'article 8 a été
adopté?
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 8 est
adopté?
M. Jolivet: Oui, tel qu'amendé, sur division, à
cause de...
Le Président (M. Audet): Sur division. L'article 24.2,
introduit par l'article 10, n'a pas été adopté.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Est-ce qu'on vous
a remis l'article 24.2, M. le député? Le nouveau?
M. Jolivet: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À l'article
10, remplacer l'article 24.2 par le suivant: "24.2 Le ministre ne
délivre le permis qu'à une personne ayant conclu, avec tout
bénéficiaire de contrat en cours d'exécution dans l'aire
forestière visée, une entente sur la réalisation des
activités d'aménagement forestier requises et sur l'imputation de
leurs coûts.
Toutefois, dans le cas de l'exécution d'une garantie de
suppléance, le permis peut être délivré
malgré le défaut d'entente. Les conditions
déterminées par le ministre quant à la réalisation
des activités d'aménagement forestier requises et à
l'imputation de leurs coûts entre les parties ont, en ce cas, l'effet
d'une entente entre les parties."
C'est une façon de lier toutes les parties, à
défaut d'entente, et, pour le ministre, de déterminer les
conditions.
M. Jolivet: Et de s'assurer qu'on sache qui doit vraiment
payer.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, de s'assurer
que la suppléance se réalise, s'exécute.
Le Président (M. Audet): Est-ce que cela va?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Audet): L'article 24.2 est
adopté.
M. Jolivet: Amendé.
Le Président (M. Audet): Tel qu'amendé.
M. Jolivet: L'article 20.
Le Président (M. Audet): L'article 10 est-il
adopté, tel qu'amendé?
M. Jolivet: Là, comme je vous dis: Est-ce qu'on l'avait
adopté au complet, sans réticence?
Le Président (M. Audet): Les autres articles introduits
par l'article 10 étaient adoptés...
M. Jolivet: C'était sur division. Donc, l'ensemble est
adopté sur division.
Le Président (M. Audet): Sur division. D'accord. Alors, on
est à...
M. Jolivet: 20, l'article 20.
Le Président (M. Audet): ...l'article 20.
M. Jolivet: C'est le papillon qu'on nous a promis.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un papillon
qui a coûté très cher, M. le député.
M. Jolivet: Les coûts futurs ou les coûts
passés?
Une voix: Les deux.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À venir et
passés également.
M. Jolivet: Comme seul le ministre peut imputer ces choses, M. le
Président, c'est recevable. L'amendement est reçu.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'amendement est
reçu.
Le Président (M. Audet): Un instant, là, parce que
je n'ai pas les papiers ici là-dessus. Attendez un peu. D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 55 de
cette loi est remplacé par les suivants: "55. Lorsque plusieurs contrats
s'exécutent sur une même aire forestière, les
bénéficiaires doivent s'entendre sur les modalités
d'intégration des activités d'aménagement forestier, sur
les activités de transport du bois et sur l'imputation des coûts
de ces activités. "Ils doivent également s'entendre sur la
proportion des droits prescrits que chaque bénéficiaire
acquittera en traitements sylvicoles.
Tout différend sur un objet prévu aux premier et
deuxième alinéas est soumis à l'arbitrage à la
demande du bénéficiaire intéressé
conformément aux dispositions du livre VII du Code de procédure
civile. La décision de l'arbitre a l'effet de stipulations convenues
entre les parties sur l'objet du différend "
Le Président (M. Audet): Arrêtez là. Est-ce
que...
M. Jolivet: Non, on va le lire, M. le Président.
Le Président (M. Audet): On pourrait l'adopter tout de
suite?
M. Jolivet: Non. M. le ministre peut le lire au complet parce que
cela a déjà fait l'objet de discussion.
Le Président (M. Audet): II y a deux amendements...
M. Jolivet: Oui, je le sais.
Le Président (M. Audet): ...trois même. (16 h
45)
M. Jolivet: Oui, je le sais. Mais on s'est entendu. C'est juste
pour les besoins du Journal des débats, afin que ça y soit
inscrit.
Le Président (M. Audet): Allez-y, M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Merci, M. le
Président. "55.1 Les stipulations de l'entente sur les modalités
d'intégration des activités d'aménagement forestier et, le
cas échéant, celles sur la procédure d'arbitrage doivent
apparaître aux plans général, quinquennal et annuel de
chaque bénéficiaire visé à l'article 55. "Les
stipulations relatives au transport du bois et à l'imputation des
coûts des activités d'aménagement forestier et du transport
du bols ainsi que celles prévues au deuxième alinéa de
l'article 55 doivent apparaître au plan annuel de ces
bénéficiaires."
Et à l'article 55.2 on dit: "À l'égard de chaque
aire commune ou partie d'aire commune où s'exercent des activités
d'aménagement forestier, les bénéficiaires visés
à l'article 55 doivent, à chaque année, autoriser l'un
d'entre eux à recevoir du ministre et à lui communiquer, en leur
nom, tout renseignement ou document utile pour l'application de la
présente loi. Le plan annuel d'Intervention de chacun des
bénéficiaires doit indiquer le nom de la personne ainsi
désignée. "Lorsque les bénéficiaires confient
l'exécution d'activités d'aménagement forestier dans une
aire commune ou partie d'aire commune à une coopérative
forestière, ils peuvent désigner cette dernière comme
personne autorisée pour l'application du premier alinéa à
l'égard de cette aire."
M. Jolivet: "Autorisée pour l'application."
M. Côté (Rivière-du-Loup): "Pour
l'application du premier alinéa", oui.
M. Jolivet: Le ministre peut sûrement nous expliquer
l'ensemble de ça. Cela a été fait à la suite des
discussions qu'on a eues séparément avec des groupes ou qu'il a
eues avec d'autres groupes et cela a donc fait l'objet d'entente entre les
parties. C'est un heureux compromis qui permettra à l'ensemble des gens,
on l'espère, de s'organiser pour aller travailler dans des aires
d'activités forestières avec différents intervenants et,
à ce moment-là, de faire des ententes de
réciprocité, si on peut les appeler ainsi, ou des ententes
communes pour l'organisation des travaux.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'objet de cet
article est de préciser que, lorsqu'il y a plusieurs contrats aux
bénéficiaires sur la même aire, il faut
nécessairement qu'il y ait une entente de façon à
faciliter les travaux d'aménagement et, évidemment, il faut que
ce soit indiqué au ministre, si c'est sujet à l'arbitrage suivant
la procédure du Code civil. De plus, c'est pour permettre
également, après discussion avec les coopératives
forestières, avec l'industrie forestière et le ministère
du Travail, aux bénéficiaires
d'une aire commune de désigner, s'ils le jugent à propos,
des coopératives pour exécuter les modalités
d'intégration des activités d'aménagement. Cela a
été proposé aux parties intéressées,
impliquées dans ça et tout le monde est d'accord sur cette
question.
M. Jolivet: M. le Président, quand on obtient, à
force de discussions un accord comme ça, on ne peut qu'espérer
que l'accord amènera, dans les aires forestières, le meilleur
contrat possible entre les parties, pour justement favoriser une meilleure
utilisation de la ressource forestière.
Le Président (M. Audet): D'accord. Est-ce qu'on est
prêts à passer à l'adoption? Voulez-vous ajouter un autre
mot, M. le ministre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je fais le
même voeu que le député de Laviolette. Les intervenants
forestiers, qui forment des coopératives, ont développé
une expertise et ils demandent tout simplement d'être reconnus si jamais
les bénéficiaires le font, et c'est avec plaisir qu'on le
fait.
Le Président (M. Audet): D'accord.
M. Jolivet: M. le Président, l'article est adopté
en vous disant que ce sont des changements de mentalité importants qui
interviennent dans les négociations et les contrats en ce qui concerne
l'aménagement forestier. M. le Président, vous vous souvenez
qu'il y avait aussi l'article 35 qui était de concordance avec l'article
20. C'est juste pour vous le rappeler afin de ne pas l'oublier. D'accord,
parfait.
Le Président (M. Audet): D'accord. Est-ce que les
amendements...
M. Jolivet: L'article est adopté.
Le Président (M. Audet): ...aux articles 55, 55.1 et 55.2,
tels qu'introduits par l'article 20, sont adoptés?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Est-ce que
l'article 20, tel qu'amendé, est adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Audet): Alors, j'appelle l'article
21.1.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 21.1, on
l'avait mis en suspens, étant donné que nous attendions
l'amendement dont on vient de discuter et qu'on vient d'accepter.
Le Président (M. Audet): C'est ça.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article
21.1°: L'article 57 de cette loi est modifié par l'insertion, dans
la deuxième ligne, après le mot "intervention", des mots
"approuvé par un ingénieur forestier".
M. Jolivet: Pourquoi l'avait-on suspendu celui-là? C'est
cela?
Une voix: Non, c'est l'abrogation de... M. Jolivet: C'est
l'article 21, l'article 56... Une voix: C'est dans le texte actuel.
Le Président (M. Audet): II y a l'article 21 avant et,
après, il y a un ajout, l'article 21.1.
M. Jolivet: C'est l'article 21 qu'on a suspendu.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est parce qu'on
se référait à l'article 55.
M. Jolivet: Adopté par concordance.
Le Président (M. Audet): L'article 21 est adopté.
Il y a un ajout, l'article 21.1.
M. Jolivet: Tout est correct à l'article 21.1.
Le Président (M. Audet): II avait été
laissé en suspens.
M. Jolivet: L'article 21.1?
Le Président (M. Audet): Oui, parce qu'on n'avait pas
adopté l'article 21.
M. Jolivet: Ah! oui, c'est vrai! Alors, celui-là est
adopté sur division à cause de "l'ingénieur
forestier".
Le Président (M. Audet): D'accord. L'article 21...
M. Jolivet: En concordance avec notre discussion.
Le Président (M. Audet): L'article 21.1 est adopté
sur division.
M. Jolivet: C'est ça, et c'est la même chose pour
l'article 25.1 qui, lui, était de concordance avec...
Une voix: L'article 55.
Le Président (M. Audet): L'article 25.1 est-il
adopté sur division aussi?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Audet): D'accord. L'article
35, maintenant, qu'il ne faudrait pas oublier, comme le mentionnait M.
le député de Laviolette.
M. Jolivet: Excusez-moi. Est-ce que vous avez dit l'article 25.1
sur division?
Le Président (M. Audet): Bien, c'est vous qui...
M. Jolivet: Non, excusez-moi, c'est par erreur que j'ai dit
ça. C'est la concordance avec ce qu'on vient d'adopter. Vous aviez
raison. Adopté.
Le Président (M. Audet): D'accord. Alors, c'est
adopté.
Une voix: Tout simplement.
Le Président (M. Audet): Simplement. D'accord. L'article
35.
M. Jolivet: C'est la même chose, l'article 35.
Le Président (M. Audet): Oui, c'est ça. Il se
référait à l'article...
M. Jolivet: 55.
Le Président (M. Audet): Oui. Adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 35 est adopté.
Je pense qu'on a fini Non. L'article 38.
M. Jolivet: À l'article 38, on a un amendement qui nous a
été présenté.
Une voix: L'article 39, c'est celui qui avait déjà
été distribué.
Le Président (M. Audet): C'est celui qui a
été distribué?
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 38
proposé maintenant remplace celui qui a été
distribué. Il est encore tout chaud. On s'excuse, il n'est pas
dactylographié. À l'article 38, 1° supprimer le paragraphe
3° du deuxième alinéa de l'article 97; 2° insérer,
dans la deuxième ligne du troisième alinéa de l'article
97, après le mot "gestion", les mots "visée à l'article
102"; 3° ajouter, après le troisième alinéa de
l'article 97, le suivant: "Lorsqu'il confie la réalisation
d'activités d'aménagement forestier dans les réserves
forestières à REXFOR, le ministre peut autoriser cette
société à vendre pour son propre compte le bois qu'elle
récolte en réalisant ces activités. Sauf pour ce qui est
prévu à l'article 95.4, ces ventes doivent être faites par
voie d'enchères publiques et en se conformant, le cas
échéant, à ce qui est prescrit en vertu du
troisième alinéa."
M. Jolivet: Juste une minute.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Àl'article 38, on enlève le "3° limiter le nombre
d'enchérisseurs". C'est mieux...
M. Jolivet: D'accord. En fait, à l'amendement qui nous est
proposé, il resterait le 1° et le 3°, parce que le 2°, on
l'avait déjà adopté.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: Je suis d'accord avec le 1°.
M. Côté (Rivière-du-Loup): D'accord.
M. Jolivet: Le 2°, on l'avait déjà
adopté. Pourquoi ajoutez-vous l'histoire de REXFOR? Quelle est la raison
primordiale de votre décision?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est pour
simplifier l'administration, M. le député. Si on confie des
travaux à REXFOR, on est obligé de débourser... C'est
seulement pour cela.
M. Jolivet: La question qui me vient...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et je peux ajouter
que, souvent, cela va venir d'une façon assez impromptue et on n'a pas
les budgets votés; on les vote une fois par année pour cela.
M. Jolivet: Cela vous donne plus de souplesse quant à
l'ensemble.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Jolivet: D'accord.
Le Président (M. Audet): Cela va?
M. Jolivet: Pour les amendements. Maintenant, une question sur
l'article tel qu'amendé.
Le Président (M. Audet): Un instant! M.Jolivet:
1° et 3°.
Le Président (M. Audet): D'accord. À l'article 38,
les amendements 1° et 3° sont adoptés.
M. Jolivet: Ouf.
Le Président (M. Audet): D'accord.
M. Jolivet: Ma dernière question: Pourquoi mettez-vous les
catégories d'enchérisseurs? Quel est le but de dire: "des
catégories d'enchérisseurs"? Pourquoi allez-vous intervenir dans
le
marché?
M. Côté (Rivière-du-Loup): S'il y a une
exploitation concernant du bois à pâte seulement...
M. Jolivet: D'accord: déroulage, sciage, pâte, ces
choses-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, c'est pour
les cibler...
M. Jolivet: C'est le même. Ce n'est pas dans le sens de les
restreindre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Les
catégories sont...
M. Jolivet: C'est correct.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...pâte,
sciage, ces groupes-là.
M. Jolivet: Si vous dites: Ce bois-là est disponible pour
le sciage, je l'envoie à tous ceux qui veulent y participer, ils
enchérissent.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et limiter la
vente à des titulaires de permis d'exploitation d'usines de
transformation d'une région donnée.
M. Jolivet: Oui, pour éviter d'avoir d'autres gens qui
arriveraient avec une demande de CAAF ensuite.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et tout saboter,
c'est cela.
M. Jolivet: D'accord.
Le Président (M. Audet): Cela va?
M. Jolivet: Amendé et accepté.
Le Président (M. Audet): L'article 38 est-il adopté
tel qu'amendé?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Audet): D'accord. On a un amendement au
titre: Remplacer le titre du projet de loi par le suivant: "Loi modifiant la
Loi sur les forêts et d'autres dispositions législatives."
M. Jolivet: C'est de la concordance même, M. le
Président. C'est une erreur.
Le Président (M. Audet): Adopté?
M. Jolivet: C'est un document qui a été fait
tellement vite, déposé en vitesse en fin de session. Il y a des
erreurs comme cela qui se produisent. Renumérotation, si
nécessaire?
Le Président (M. Audet): Oui. Le ministre fait motion pour
renuméroter le projet de loi comme tel.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. M.
Jolivet: C'est cela.
Le Président (M. Audet): Cela va. L'ensemble du projet de
loi est-il adopté tel qu'amendé?
M. Jolivet: Sur division.
Le Président (M. Audet): Adopté.
M. Jolivet: Sur division.
Le Président (M. Audet): La commission ayant accompli son
mandat...
M. Jolivet: ...se transporte de l'autre côté pour
discussion sur un autre sujet.
Le Président (M. Audet): ...elle se trouve maintenant
à se transformer en commission plénière.
La commission ajourne ses travaux sine die et je vous souhaite de
joyeuses fêtes.
(Fin de la séance à 16 h 59)