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(Dix heures neuf minutes)
Le Président (M. Cannon): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'économie et du travail se réunit
ce matin pour la vérification des engagements financiers du
ministère du Travail. Avant de commencer, M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Lemire
(Saint-Maurice) est remplacé par M. Lemieux (Vanier).
Le Président (M. Cannon): Merci, M. le secrétaire.
Je rappelle le mandat de la commission. Il s'agit de procéder à
la vérification des engagements financiers du ministère du
Travail pour les mois d'octobre 1987 à décembre 1988. Toutefois,
vous avez reçu votre ordre du jour et vous avez sans doute
constaté qu'il y a des mois où, effectivement, il n'y a pas
d'engagements à vérifier. Il s'agit des mois d'octobre et
décembre 1987, des mois de février, avril et mai 1988.
Par ailleurs, M. le secrétaire m'indique que nous avons
reçu un document. Je dépose donc ce document formellement. Il
s'agit d'une question posée par le député de Saguenay au
mois de novembre 1987, concernant des contrats de service représentant
des engagements de 25 000 $ ou plus pris par le ministère du Travail au
cours des exercices financiers 1984-1985 et 1985-1986 et 1986-1987. La
réponse nous fut transmise par le cabinet du ministre du Travail le 11
décembre 1987. Cette pièce est maintenant déposée.
Sans plus tarder, je demanderais donc au ministre, puisqu'il est tout à
fait nouveau à cette commission à titre de ministre du Travail,
s'il a des remarques préliminaires à nous formuler très
brièvement, après quoi, je céderai la parole au
député de Laviolette.
Remarques préliminaires
M. Séguin: Oui, merci, M. le Président. Quelques
mots à titre d'introduction à cette séance d'étude
des engagements du ministère. J'aimerais vous indiquer que je suis
accompagné du sous-ministre au ministère du Travail, M. Robert
Diamant, ici, à ma gauche et, à mon extrême gauche, de M.
Brochu. J'aurai tantôt le président de l'IRIR, M. Jean-Louis
Hérivault qui pourra répondre comme mes collègues ici.
Selon l'intérêt que nous avons pour certaines questions, je leur
demanderai de répondre à ma place à certaines questions
d'ordre administratif ou sur des détails techniques. Pour ma part, bien
sûr, je suis à la disposition des membres de la commission pour
expliquer le plus possible les engagements et, peut-être aussi, les
orientations qui les ont commandés. J'espère que ces explications
apporteront l'éclairage suffisant aux membres la commission. S'il
-fallait que ce ne soit pas suffisamment précis, bien sûr, je
prendrai note des questions qui demanderont plus de recherche et d'explications
et on les fournira plus tard, comme on l'a toujours fait à cette
commission.
Je n'hésite pas à recevoir, de la part des membres, les
questions qu'ils voudront bien me poser et qui peuvent concerner l'ensemble des
activités du ministère du Travail. Je suis conscient que nous
sommes ici pour examiner des engagements financiers relatifs, bien sûr,
à toutes sortes de décisions ministérielles ou
d'activités du ministère. Je suis assez à l'aise avec mes
collaborateurs du ministère pour tâcher d'expliquer les grandes
lignes qui ont amené ces décisions, ces engagements et même
à entrevoir, dans l'année qui n'est pas encore terminée,
peut-être d'autres démarches dans ce sens. Voilà, M. le
Président, les quelques commentaires que je voulais faire. Je vous
remercie.
Le Président (M. Cannon): Merci, M. le ministre. M. le
député de Laviolette.
M. Jolivet: Merci, M. le Président. Si c'est la
première expérience du ministre concernant l'étude des
engagements, c'est la même chose pour moi, comme porte-parole de
l'Opposition ou critique de l'Opposition. On le fera dans le respect des
règles, mais je vous dirai que si on se fiait au nombre de questions
qu'on a à poser sur l'ensemble des engagements eux-mêmes,
peut-être qu'on ne passerait pas l'avant-midi ici. J'ai
déjà avisé le ministre que je profiterais de cette
commission, avec votre permission, M. le Président, pour regarder
certains dossiers qui font l'objet de demandes individuelles ou collectives et
qui ont trait, par la bande, si on peut s'exprimer ainsi, aux engagements pris
par le ministère, aussi bien pour la Commission de la santé et de
la sécurité du travail que pour le ministère du Travail
lui-même. Le ministre et les membres de la commission ne seront donc pas
surpris. Cela permettra, comme le disait le ministre, d'apporter un
éclairage sur l'ensemble de la situation et de voir de quelle
façon on peut corriger des anomalies, si je peux les qualifier ainsi, en
cours de route.
Nous allons procéder mois par mois, M. le Président, et
j'aurai l'occasion, à certains moments, de poser des questions au
ministre sur des dossiers qui sont peut-être pointus, si je peux
m'exprimer ainsi, en sachant que si le ministre n'a pas toutes les
réponses appropriées au moment où je poserai les
questions, il pourra me les faire parvenir en temps et lieu, si ça
concerne les engagements financiers. Si ça concerne autre chose que les
engagements financiers, ça peut se traduire par des changements à
des lois - on verra ça lorsqu'on arrivera à l'étape de la
préparation des projets de
loi - ou par des directives que le ministre pourra donner. Je peux vous
assurer que nous pourrons travailler d'ici à 12 h 30, et rien ne nous
empêchera, si nous avons terminé notre travail, d'ajourner
à midi.
Engagements Novembre 1987
Le Président (M. Cannon): Merci beaucoup, M. le
député de Laviolette. Donc, nous procédons aux
engagements. J'appelle l'engagement 34, du mois de novembre 1987. Je vous
cède la parole, M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: Le premier engagement que nous avons est un contrat
qui a été négocié. J'aimerais savoir de la part du
ministre pourquoi c'est un contrat négocié. Est-ce la suite d'un
autre contrat, est-ce un contrat qui s'ajoutait? Est-ce que ce contrat ne
pouvait être accordé autrement? D'un autre côté,
à quoi cela nous mène-t-il de réaliser un
répertoire de recherche?
M. Séguin: En fait, c'est un subside donné à
l'IRAT, l'Institut de recherche appliquée sur le travail. Le
ministère a préféré demander à l'IRAT de
faire un travail pour l'équivalent de la somme qui lui était
donnée, ce répertoire étant un travail jugé utile
pour le ministère. Effectivement, le montant de l'engagement de 26 325 $
a été donné. Le répertoire a été fait
par l'IRAT et remis au ministère. C'est de cette façon que le
ministère voulait donner une aide financière à l'IRAT, en
échange d'une prestation de service, d'un travail et non pas simplement
en donnant un subside ou une subvention. Dans ce sens, les deux parties se sont
entendues sur le service à donner au ministère en échange
de cette aide financière.
M. Jolivet: II ne pouvait pas être accordé par
contrat...?
M. Séguin: Non, je ne crois pas. Dans ce sens, non.
M. Jolivet: C'est vraiment une demande spécifique pour le
ministère?
M. Séguin: C'est ça. Le ministère a
décidé de donner une aide financière mais, en même
temps, de demander à l'IRAT de lui fournir en échange, et pour la
valeur de ce montant, un travail visant à constituer le
répertoire qui est décrit là et qui a d'ailleurs
été fait, un répertoire de recherche sur les conditions et
les relations du travail au Québec.
Il faut dire aussi que d'autres ministères donnent des subsides
à l'IRAT. Le ministère de l'Éducation, par exemple, lui
donne, chaque année, 200 000 $. Le ministère de la Main-d'Oeuvre
et de la Sécurité du revenu avait donné, dans la
même année 1984-1985, 150 000 $. Le ministère du Travail,
en 1984-1985, 50 000 $. Je veux faire une parenthèse là-dessus.
Nous avons reçu également cette année une demande de
l'IRAT. Plutôt que d'avoir cette approche de demander en échange
des études particulières, je préférerais une
optique un peu différente, soit simplement de décider si on peut
aider financièrement l'IRAT et lui donner le montant en laissant
à sa discrétion de l'allouer aux recherches qu'elle veut engager
dans Tannée. Mais nous avons...
M. Jolivet: Mais à quoi servait votre répertoire en
fait? Si on fait un répertoire, on ne fait après, qu'une mise
à jour annuelle, on ne fait pas...
M. Séguin: Je demanderais à M. Diamant, le
sous-ministre chez nous, de donner quelques détails sur ce
répertoire.
Le Président (M. Cannon): M. Diamant.
M. Diamant (Robert): En fait, il s'agit d'un répertoire
des recherches qui sont menées au Québec dans le domaine des
conditions et des relations du travail. C'est un instrument qui est en demande
par beaucoup d'intervenants dans le secteur des relations du travail depuis
plusieurs années. C'est aussi un instrument qui peut être utile
lorsqu'on a à prendre des décisions qui concernent le mandat
général du Centre de recherche et de statistiques sur le
marché du travail et, aussi, les activités conduites, entre
autres, par l'Institut de recherche sur la rémunération et le
CRSMT. Les universitaires demandaient aussi cet instrument. Donc, c'est dans
cet esprit que la demande a été faite.
M. Jolivet: Le ministère de la Main-d'Oeu- vre et de la
Sécurité du revenu et le ministère de l'Éducation
ne vont pas dans le même sens ou...
M. Diamant: Non. Actuellement, les subventions versées par
le ministère de l'Éducation et le ministère de la
Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu, sont ce qu'appelle les
subventions normées qui visent à soutenir l'activité
générale de l'IRAT.
M. Jolivet: C'est le fonctionnement?
M. Diamant: C'est le fonctionnement, c'est cela. Ce qui
n'empêche pas, bien sûr, les ministères concernés de
discuter avec les autorités de l'IRAQ pour s'assurer que les fonds
versés servent bien, finalement, les objectifs de l'institution.
M. Jolivet: Le ministre a un budget qui lui permet, en
deça de 25 000 $, de venir en aide à des organismes. Cela
n'arriverait pas ici... Là, on
est ici parce que cela dépasse 25 000 $.
M. Diamant: Non. Le ministre du Travail a un budget
très...
M. Jolivet: ...très restreint. M. Diamant: ...très
restreint.
M. Jolivet: II y a une série de... Quand on fait
l'étude des engagements financiers ou des crédits
budgétaires, le ministre de l'Éducation nous fait parvenir la
liste de tous ceux qui ont reçu, de son budget qui, lui, est
discrétionnaire d'une certaine façon, une aide en deça de
25 000 $, et je me demandais si le ministre avait la même chose.
M. Diamant: Actuellement, non. M. Jolivet: Cela va, M. le
Président.
Le Président (M. Cannon): Merci, M. le
député. Donc...
M. Jolivet: Février 1988?
Janvier 1988
Le Président (M. Cannon): ...novembre 1987 est
vérifié. J'appelle les engagements financiers du mois de janvier
1988. L'engagement 25.
M. Jolivet: Je voudrais, M. le Président, regarder aussi
l'engagement 26 parce que c'est toujours le Conseil des services essentiels,
l'un à Québec et l'autre à Montréal. Est-il
nécessaire, est-ce que le ministre a examiné cette
possibilité d'avoir encore deux loyers, l'un à Montréal et
l'autre à Québec? Est-ce que c'est essentiel?
M. Séguin: Pour le Conseil des services essentiels, on
pense que oui. Les deux régions représentent un bassin de
population fort important. On pense qu'il est encore nécessaire de
conserver deux chefs-lieux au Conseil des services essentiels. Remarquez que si
on avait à décider de n'en faire qu'un, la région qui
verrait partir son service réagirait probablement. Si on
déplaçait, par exemple, tout le Conseil des services essentiels a
Montréal, on se ferait probablement reprocher dans la région de
Québec, d'abandonner un service et vice versa.
M. Jolivet: Je regardais les montants et je voyais que...
Finalement, la rationalisation implique normalement, dans le but
d'épargner de l'argent... On ne dépense pas inutilement... Alors,
est-ce simplement pour garder pignon sur rue à Québec qu'on
maintient un petit 25 000 $ pour ne pas se faire critiquer? Est-ce que cela a
sa raison d'être?
M. Séguin: Oui, je pense qu'au-delà de
ça...
Remarquez qu'ici, l'engagement financier ne représente que le
loyer. Il y a quand même, ici, une équipe qui tient des audiences,
qui procède à l'examen des dossiers dans la région de
Québec. Donc, il y a vraiment une implication du service dans la
région. Que je sache, je n'ai reçu de la direction du Conseil des
services essentiels aucun projet visant à réduire le service dans
la région de Québec.
M. Jolivet: Je regarde Montréal, 203 000 $, c'est
évident qu'on s'imagine que sur le territoire couvert par la Commission
des services essentiels à Montréal, la population est plus
concentrée, mais si on prend, pour Québec, un loyer de 25 000 $,
ça veut dire que ce n'est pas la plus grande partie des bureaux qui est
là. C'est un commando rapide, mais avec un territoire dont
l'étendue est dix fois plus vaste qu'à Montréal, qui a
aussi des problèmes, que ce soit en Gaspésie, sur la
Côte-Nord, dans la Beauce ou à Québec. On peut imaginer
qu'avec un budget de 25 000 $, on n'a pas un grand bureau, et ça couvre
l'année, bien entendu. Si c'est ça, ça veut dire qu'il n'y
a pas un personnel important non plus. Est-ce qu'on maintient ce petit bureau
à Québec simplement pour ne pas se faire critiquer?
M. Séguin: Je dis que non. Remarquez que dans les projets
administratifs du Conseil des services essentiels, il lui appartiendrait, dans
un premier temps, de faire l'analyse et de faire des suggestions, si
c'était son idée. Je vous indique qu'à ce jour, je n'ai
reçu du Conseil des services essentiels aucune proposition dans ce sens.
Au contraire, il veut maintenir sa présence dans la région de
Québec.
M. Jolivet: Quel territoire cela couvre-t-il à
Québec?
M. Séguin: II est même question d'augmenter
l'effectif dans la région de Québec pour rendre les services
parce que le nombre de dossiers s'accroît.
Il faut dire aussi que les services administratifs sont à
Montréal. Proportionnellement, quand on fait la comparaison entre les
deux, il faut comprendre que l'ensemble des services administratifs,
siège social, traitement informatique, est plus à Montréal
qu'à Québec. À Québec, le conseil siège
davantage en rapport avec les dossiers, sans l'appareil administratif,
évidemment. On ne peut pas avoir des services administratifs dans deux
ou trois municipalités différentes. De ce
côté-là, pour le moment, c'est vraiment... Remarquez que si
ce n'était pas utile, on ne le maintiendrait pas.
M. Jolivet: Je comprends en fait, que Montréal couvre
l'ensemble du Québec. Québec, c'est surtout un
pied-à-terre.
M. Séguin: On ne peut pas dire ça. Remarquez que si
votre suggestion vise à l'enlever, je vais en prendre bonne note et je
vais voir à l'examen. Je vais en discuter avec le Conseil des services
essentiels et si votre proposition de faire disparaître le service dans
la région de Québec est acceptable pour lui, je vais voir
comment, sur le plan administratif, il pourrait le justifier, si c'est
là votre souhait.
M. Jolivet: Ma proposition n'est pas de l'enlever, d'aucune
façon, ma proposition est de vous poser des questions...
M. Séguin: C'est le sens de votre intervention.
M. Jolivet: ...sur les engagements que vous faites. Comme vous
faites un engagement de 25 000 $ à Québec, je vous pose
simplement la question pour savoir si c'est simplement une image ou si on offre
des services réels.
M. Séguin: II n'y a pas d'image. D'abord, le Conseil des
services essentiels, ce n'est pas un conseil de relations publiques, c'est un
tribunal quasi judiciaire qui rend des décisions à savoir si des
employeurs ou des entreprises doivent maintenir des services essentiels. Dans
la grande région de Québec, il y a des dossiers qui sont
examinés, des audiences qui ont lieu pour disposer des cas. Ce n'est pas
simplement un mirage, c'est tout à fait concret, réel, et
même le Conseil des services essentiels entrevoit d'augmenter l'affectif.
Tant mieux s'il peut fonctionner avec une certaine satisfaction dans la
région de Québec avec si peu.
M. Jolivet: D'accord.
Mars
Le Président (M. Cannon): Les engagements financiers pour
le mois de janvier 1988 sont vérifiés. J'appelle les engagements
financiers du mois de mars 1988.
M. Jolivet: L'engagement 31. "Contrat de services pour
procéder au recrutement, à l'évaluation, etc. Le
ministre... La fameuse Commission des relations du travail à propos de
laquelle J'ai dit que nous avions une loi qui n'était pas
appliquée... Cette loi adoptée risque de devenir une des
premières lois au Québec qu'on amenderait avant même son
application, de telle sorte qu'on referait à peu près tout le
processus de cette fameuse commission. Le ministre avait parlé de la
mise en place de certains comités d'évaluation auprès du
Conseil consultatif du travail et de la main-d'oeuvre. Ici, on dit: "Contrat de
services pour procéder au recrutement, à l'évaluation et
recommander... On a 83 000 $. À quoi ont-ils servi? Est-ce que cela a
été fait? Où en est-on rendu actuellement? Est-ce que cet
enga- gement a été respecté ou non?
M. Séguin: Oui, l'engagement a été
réalisé, dépensé. Le travail fait par Price
Waterhouse a été remis au ministère. Price a
procédé à un choix en vue de fournir une banque de
candidats pour les postes à combler à la Commission des relations
du travail qui devait normalement être instituée après
l'adoption de la loi. La loi n'a pas été promulguée. Il
reste toujours à promulguer sa mise en vigueur. Comme vous le savez,
j'ai décidé d'attendre et de mandater un comité pour
retravailler certaines modalités. Cela n'empêche pas que le
travail fait dans les choix de candidatures soit très valable et
constitue une banque qui devrait fournir les meilleurs candidats pour les
postes de président, des quatre ou cinq vice-présidents et d'un
ensemble de commissaires qui doivent faire partie de la commission.
M. Jolivet: Et pourtant...
M. Séguin: Ce travail a été remis au
ministère, nous l'avons. Cela a été fait à la suite
d'un nombre considérable d'entrevues à travers le Québec,
rencontres de candidats, examens de dossiers. En fait, comme n'importe quelle
firme qui offre comme service de recruter des gens. Cela a été
fait selon cette procédure. Le ministère a en sa possession,
évidemment, l'ensemble des dossiers de ces candidatures avec les
rapports, les recommandations de Price Waterhouse sur ceux qui leur
apparaissaient les meilleurs candidats. !i restera au ministère à
décider éventuellement, lorsque la CRT sera annoncée,
promulguée à puiser dans ces candidatures les meilleurs choix qui
ont été faits.
M. Jolivet: Est-ce que le ministre, à partir de ces
recommandations faites pour les choix des individus, a l'intention concernant
l'autre partie, celle de la révision même de la loi, de
présenter quelque chose à la prochaine session qui amenderait la
loi pour la rendre conforme à ces divergences d'opinions entre le milieu
des syndiqués et celui du patronat? (10 h 30)
M. Séguin: Le comité Blain, pour l'appeler comme on
l'appelle à la suite de la constitution de ce comité-là,
présidé par M. Yvan Blain, ex-sous-ministre au ministère
du Travail, qui s'est entouré de quatre conseillers spéciaux
choisis à l'unanimité des membres du conseil consultatif du
ministère et des principaux partenaires venant du monde patronal et
syndical, a jusqu'au printemps, enfin mai ou juin... L'idée était
qu'entre janvier et juin, il procédait à une dernière
analyse de tout le projet et devait me faire des suggestions, des
recommandations sur un projet final de commission des relations du travail qui
aurait enlevé, d'un côté les Irritants que les
différentes parties - syndicales et patronales - soulevaient quant
à l'im-plantation de la CRT et, d'autre part, suggéré
des choses qui pourraient bonifier te système, tel qu'il avait
été entrevu dans le projet de loi. Il y avait aussi toute la
question sous-jacente au Tribunal du travail. Le projet de loi l'abolissait
automatiquement et la plupart des intervenants ont fait valoir qu'il y avait
lieu de s'interroger à savoir si c'était une bonne chose de le
faire si brutalement ou si on devait avoir une règle transitoire ou un
autre concept. C'est l'un des éléments sur lesquels te
comité Blain travaille. Son mandat est tout à fait large. Je n'ai
aucune idée préconçue évidemment. Ses membres ont
le mandat d'élaborer sur ce qui leur semblerait les modalités les
meilleures, les plus satisfaisantes et de m'en faire part. Je ne leur ai
donné aucune directive, je leur ai donné le mandat de regarder le
projet, de consulter les parties syndicales et patronales et d'essayer
d'élaborer le meilleur projet possible pour que la Commission des
relations du travail, lorsqu'elle verra le jour, ait toutes les chances de bien
démarrer, de bien survivre sans enclencher un processus qui pourrait
s'avérer boiteux et nous forcer à corriger dans l'année
suivante ou à faire vivre au monde des relations du travail quelques
années de turbulence avec une instance qui serait peut-être plus
ou moins confortable avec son mandat.
M. Jolivet: En fait, j'aimerais simplement rappeler au ministre
que son prédécesseur nous avait enfoncés cette fameuse loi
dans la gorge jusqu'à 8 h 30 du matin, je m'en souviendrai toujours,
comme si c'était hier. Mon collègue, le député
d'Abitibi-Ouest, s'était acharné, a fait comprendre au ministre
que cela n'avait pas de bon sens. Le ministre nous donne un peu raison
aujourd'hui en disant que la loi, telle qu'adoptée, qui n'est pas encore
appliquée, qui pourrait l'être, mais que le ministre ne veut pas
appliquer parce que cela risque de mettre le feu aux poudres, subira - il va en
falloir, à ce moment-là - des changements majeurs pour essayer de
répondre aux irritants de l'un et de l'autre. Quelquefois, les irritants
de l'un étaient la jouissance de l'autre, si je peux m'exprimer ainsi.
Certains étaient contents de la façon dont elle était
écrite, mais elle irritait le patronat ou vice versa. C'est dans ce
sens-là que je souhaite au ministre la chance de trouver une solution
qui soit la plus convenable possible. Nous aurons à faire valoir notre
point de vue quand le ministre déposera son projet de loi, mais cela
deviendra peut-être une première dans les annales au Québec
que de voir des amendements à une loi non encore appliquée et
pourtant adoptée.
M. Séguin: D'ailleurs, si vous me le permettez,
j'ajouterai que le Conseil consultatif du Travail qui, comme vous le savez, est
un organisme constitué par une loi particulière et qui regroupe
des membres des parties syndicales et patronales a été, par deux
fois consulté sur ce projet-là. C'est à l'unanimité
que les membres du conseil consultatif, avec moi, ont pensé former le
comité Blain. À la suite du dépôt du rapport du
président, je me suis engagé à retourner au conseil
consultatif pour finaliser les discussions, comme, d'ailleurs, je consulterai
l'Opposition, donc vous, chers collègues, pour poursuivre d'autres
réflexions. Ce qui m'anime, c'est de trouver les meilleurs consensus
possible dans l'intérêt des gens des relations du travail, pour
que la Commission des relations du travail leur apparaisse comme une
bonification dans le monde des relations du travail et non pas comme un
irritant. Bien au-delà de ce que moi, personnellement, je peux en penser
ou espérer, je pense que c'est dans l'intérêt du consensus.
C'est ce qui m'a animé depuis le début, je le fais en dialoguant
avec le conseil consultatif, le monde syndical et patronal, il y a un
équilibre à atteindre et je pense qu'on va y parvenir.
M. Jolivet: Comme on parle des relations du travail, du conseil
consultatif, permettez-moi de vous poser une question: Qu'est-ce qui arrive
avec l'article 45, à la suite du jugement de la Cour suprême,
donnant raison à l'un des syndicats au détriment de l'autre,
sachant très bien qu'on peut avoir une joie temporaire, mais non
permanente, si on peut employer les termes de la CSST. Une personne peut
être contente de la décision, ça fait son affaire pour le
moment, mais elle aura peut-être d'autres recommandations à faire
lorsqu'elle en viendra à une analyse générale. Le ministre
avait dit qu'il consulterait le conseil consultatif sur ce point, qu'il
prendrait une décision et qu'il aurait fort probablement des
recommandations à faire pour la prochaine session. Le ministre peut-il
nous dire où il en est?
M. Séguin: Je suis heureux de pouvoir vous dire que
ça a été fait. Il y a eu une première séance
du conseil consultatif mardi, au sujet des articles 45 et 46, à la suite
du jugement de la Cour suprême sur le dossier de la Commission scolaire
Outaouais-Hull, et les articles 45 et 46 sont étudiés en
comité plénier au conseil consultatif. Il y aura très
bientôt une prochaine séance à laquelle je participerai, et
il y en aura d'autres aussi. On essaie d'élaborer une nouvelle
dynamique, on s'interroge... Comme ce sont des articles qui datent de 21 ou 22
ans, il est peut-être approprié qu'on s'interroge sur les articles
45 et 46. Il y aura, de toute façon, des représentations de la
CSN, de la FTQ et du Conseil du patronat à ce sujet. Je pense que
là aussi, on aura une espèce de consensus qui va se
développer au cours des prochains mois et je n'hésiterai pas, si
un amendement à la loi devenait approprié, à le proposer
et ce, sans aucune hésitation.
M. Jolivet: Vous avez remarqué comme moi que plusieurs
personnes attendaient la décision de la cour. Vous en avez une autre qui
s'en vient, celle de Malenfant contre le syndicat de la
CSN qui fait l'objet d'une poursuite judiciaire dans l'affaire du Manoir
Richelieu. Je veux simplement vous dire que des gens, présentement,
devant la réponse de la cour, ont décidé de se
désister, alors qu'ils seraient peut-être mieux de laisser leur
décision en suspens. Si le ministre pouvait leur dire d'attendre la
décision qu'on prendra avant d'adopter une position qui est
peut-être finale. Je pense bien que le ministre est conscient que le
législateur a voulu donner, à l'époque, ce que les gens
recherchent, soit une meilleure stabilité dans les relations du travail.
Ce ne serait peut-être pas le meilleur endroit pour reprendre des
batailles qu'on a vécues dans le passé. En conséquence, au
lieu de se désister, de retirer certaines poursuites eu égard au
Jugement, on serait peut-être mieux d'attendre la prochaine session,
alors que le ministre présentera quelque chose qui leur permettra
d'éclaircir un peu la situation lorsqu'une loi aura été
adoptée.
M. Séguin: Remarquez que sur le plan Juridique, ce n'est
pas à moi à donner des conseils aux parties qui ont
déjà une cause devant le commissaire général du
travail ou d'autres instances judiciaires, à savoir s'ils doivent les
continuer ou non. Cela appartient à chaque partie d'analyser sa
situation avec son avocat. Je peux indiquer que depuis janvier, tout de suite
après le Jugement rendu par la Cour suprême, nous avons
amorcé une réflexion. Les opinions divergent: tout le monde est
d'accord pour apporter des correctifs, mais personne ne partage l'opinion de
l'autre sur la façon de les faire. Là-dessus, Je pense qu'il faut
continuer à travailler. Il faut comprendre que c'est un article
très important et qu'on ne peut pas le modifier de façon trop
précipitée, parce que ça changerait toute la dynamique
d'un vécu en relations du travail, surtout que l'article 45 existe
depuis 23 ans. Il faut quand même agir avec une certaine prudence.
Je ne peux pas dire à ce stade-ci si le fait qu'on puisse amender
le Code du travail, pourra avoir un effet juridique ou non sur les instances en
cour actuellement. Sur le plan juridique, un amendement à la loi...
M. Jolivet: La seule chose qui pourrait exister, le ministre en
est conscient... On a adopté une loi, juste avant les fêtes,
concernant un autre dossier, la CSST, qui prévoyait des effets
rétroactifs. Si le ministre, dans son esprit, pense pouvoir maintenir
l'effet que Se législateur a voulu donner à l'article 45 à
l'époque et que les amendements qui viendraient pourraient avoir un
effet rétroactif, ce serait différent pour quelqu'un qui voudrait
se désister. ll se dirait qu'il vaudrait mieux attendre. C'est le
message que Je fais à ces gens. Comme vous, je pense que c'est aux
conseillers juridiques de voir quelle décision prendre. Si le ministre
dit.. Sur la question de l'article 45, je comprends encore une fois que si on
donne raison au côté patronal, le côté syndical ne
sera peut-être pas de bonne humeur, mais si on donne raison au
côté syndical, le côté patronal ne le sera
peut-être pas. C'est quasiment une décision à la Salomon,
encore une fols. D'un côté comme de l'autre, il y aura des
gagnants et des perdants, pas dans le sens de dire: J'ai gagné sur
l'autre, mais iI y a des gens qui conserveront ce qu'ils ont et d'autres qui
perdront ce qu'ils avaient. Cela dépendra de la décision prise
par le ministre. Si la loi pouvait avoir pour effets de maintenir ce que le
législateur a voulu dire à l'époque en faisant une loi en
conséquence, c'est évident que la décision à
prendre serait différente, pour une personne qui voudrait se
désister, de celle qui ne le voudrait pas.
M. Séguin: Ce que je peux dire là-dessus, c'est que
chaque cas est très particulier. Quand on a eu à adopter une loi
rétroactive sur les programmes de stabilisation économique de la
CSST au mois de décembre, il s'agissait d'un cas bien particulier. La
rétroactivité s'expliquait par le gros bon sens,
l'intérêt public et pour des instances qui avaient simplement
voulu interpréter la loi autrement.
Nous sommes dans un cas un peu différent. Je ne peux pas dire,
à ce stade-ci, quelle sera la portée des correctifs que l'on fera
puisque les discussions viennent juste de commencer. Il n'y a pour personne,
partenaires syndicaux et patronaux autour de la table, une idée claire
du genre de modifications qu'on va faire. J'ai entretenu plusieurs
conversations avec la CSN qui va formuler, préciser des recommandations
comme la FTQ et le Conseil du patronat. Mais à ce stade, c'est
relativement générai comme représentations. Je comprends
leur intention. Ils comprennent aussi la mienne. Mais quand on travaille sur un
amendement à la loi, il faut qu'il soit très précis et
qu'on sache la portée de chaque mot pour éviter que le jugement
de la Cour suprême interprète l'article 45, après 23 ans
d'existence, dans un sens qui ne fait pas plaisir à certaines
écoles de pensée. Il faut éviter de faire un amendement
qui pourrait, dans deux ans, dans cinq ans, nous mettre dans la même
situation, devant un autre jugement de la Cour suprême qui pourrait
développer une nouvelle dynamique. C'est tout cela qu'il faut
étudier. À ce moment-ci, les parties déjà en
instance savent - c'est public - que le ministre du Travail a l'intention de
regarder de très près, en consensus avec le conseil consultatif,
ce projet d'amendement.
Peut-être cela débordera-t-il sur des correctifs qui seront
apportés à la loi? Je peux vous dire que l'article 46 rejoint
plus une intention commune de procéder rapidement que l'article 45. Dans
un premier temps, je pense que tout le monde a vu que l'article 46, tel
qu'interprété dans le jugement, nécessitait - je pense que
c'est unanime - une action ou enfin une
interrogation très précise et très
immédiate.
L'article 45 aussi, mais tout cela est actuellement en discussion. Je
pense qu'on va procéder assez rapidement.
M. Jolivet: D'accord.
Le Président (M. Cannon): M. le ministre, votre
collègue le député de Vanier a des questions à vous
poser.
M. Lemieux: Relativement à l'engagement 31, les 83 000 $,
c'est un contrat négocié, à forfait, si je comprends bien.
La première question, je ne sais pas si le député de
Laviolette l'a posée, pourquoi Price Waterhouse? Comment se fait-il
qu'on n'a pas procédé par invitation? (10 h 45)
La deuxième question, et c'est celle-là qui me fatigue le
plus... Je vois, M. le ministre, que vous êtes entouré de
fonctionnaires qui doivent bien savoir que l'Office des ressources humaines,
cela existe. À l'Office des ressources humaines, il existe une division
de la gestion et de l'évaluation du personnel sous l'autorité de
M. Jean Larochelle. Je me dis que, comme contribuable, j'ai à payer 83
000 $ pour qu'on évalue sept postes, une moyenne d'environ 11 000 $. Je
comprends qu'il doit y avoir plus de candidatures. Je me demande pourquoi,
quand la population paie, avec ses taxes, toute une division à l'Office
des ressources humaines pour évaluer du personnel, comment il se fait
que des gens en place, des hauts fonctionnaires, des administrateurs
d'État, n'ont pas recours à l'Office des ressources humaines.
C'est la deuxième partie de ma question.
M. Séguin: Remarquez qu'il ne s'agit pas seulement de sept
postes. C'est l'ensemble de tout le personnel de la future CRT.
M. Lemieux: Mais cela ne change rien à la nature de ma
question. Même si c'est plus de cinq postes...
M. Séguin: Quelle est la question?
M. Lemieux: ...la question est de savoir pourquoi, quand nous
payons des fonctionnaires - on paie toute une division à l'Office des
ressources humaines, des gens qui ont des maîtrises, des gens qui ont des
doctorats - pour évaluer du personnel. Comment se fait-il qu'on paie 83
000 $ dans le cadre d'un contrat négocié à forfait, et je
me demande pourquoi ce n'est pas sur invitation, à une firme alors que,
dans notre gouvernement, on a des gens compétents pour faire cette
évaluation et qu'on ne s'en sert pas? Est-ce qu'au moins, on a fait des
approches à l'Office des ressources humaines? Est-ce qu'au moins, on
s'est enquis du travail qu'ils ont à faire?
M. Séguin: Je vais demander au sous-ministre de
répondre pour le ministère.
Le Président (M. Cannon): M. Diamant.
M. Diamant: Pour autant que je peux interpréter la
décision qui a été prise à ce moment-là - je
n'étais pas là - et M. le ministre non plus - il est
évident que l'Office des ressources humaines a une responsabilité
par rapport au personnel couvert par la Loi sur la fonction publique, alors que
le personnel de la CRT, particulièrement les sept commissaires et les...
En tout cas, il y avait 27 personnes touchées, qui ne sont pas couvertes
pas la Loi sur la fonction publique, qui ne tombent pas sous la
responsabilité de l'Office des ressources humaines. Alors, je
présume que c'est pour cette raison qu'il y a eu un recours à une
organisation extérieure.
M. Lemieux: Vous présumez, mais vous n'en êtes pas
certain?
M. Diamant: Je peux déduire qu'effectivement, l'Office des
ressources humaines n'est pas concerné par le recrutement d'effectifs
qui ne sont pas membres de la fonction publique, cela, j'en suis sûr.
M. Lemieux: N'y aurait-il pas lieu tout de même, M. le
ministre, de voir ou de vérifier... Parce que je sais que cela s'est
fait dans d'autres organismes et qu'on a fait appel à l'Office des
ressources humaines. J'ai des exemples bien concrets. N'y aurait-il quand
même pas lieu à l'avenir de vérifier si, effectivement, il
n'y a pas une possibilité de s'associer avec...
M. Séguin: J'aimerais vous indiquer qu'un tribunal quasi
judiciaire, comme la Commission des relations de travail, M. Diamant vient de
l'expliquer, ne relève pas de la fonction publique. C'est pourquoi le
choix des candidatures a été fait par un organisme
indépendant, Price Waterhouse, et non par les services des ressources
humaines de la fonction publique.
M. Lemieux: Est-ce que vous...
M. Séguin: II n'est pas inusité qu'un
ministère donne un contrat comme celui-là pour chercher des
candidatures. Ces personnes seront nommées par le gouvernement, mais
vont occuper des postes détachés de la fonction publique puisque
c'est une instance quasi judiciaire.
M. Lemieux: Pourquoi seulement Price Waterhouse?
M. Séguin: Ah! Là, honnêtement, je ne
pourrais pas vous dire comment il se fait que c'est cette firme-là en
particulier qui a été choisie. Je pense que c'est le Conseil du
trésor
qui, en collaboration avec le ministère du Travail à
l'époque, avait établi ce choix-là. Je ne pourrais pas...
Je ne sais pas si M. Diamant pourrait donner un peu plus de détails.
M. Diamant: Ce que j'ai comme information, c'est que, à
l'époque, le contrat a été négocié en raison
des délais imposés en vertu de l'échéance
fixée pour la mise en place de la commission.
M. Jolivet: II n'y a pas eu de mise en application.
M. Diamant: Non, mais à l'époque et au moment
où la décision a été prise,
l'échéancier prévoyait que le personnel en question
devrait être en place au mois de juin et le contrat a été
alloué au mois de mars. Donc, en raison du délai et des
procédures qui entourent la soumission publique, le délai a
été trop court pour arriver utilement à trouver les
ressources. Deuxièmement, l'autre information que j'ai, c'est que le
contrat négocié a permis d'obtenir des tarifs
généralement Inférieurs à ceux
généralement exigés dans ce type d'activité.
M. Lemieux: Pourrait-on recevoir le nombre de candidatures
évaluées? Est-ce possible de faire parvenir cela à la
commission?
M. Diamant: Oui.
M. Lemieux: Cela va, pas d'autres questions.
M. Jolivet: On pourrait ajouter...
Le Président (M. Cannon): M. le secrétaire...
Excusez, monsieur.
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Cannon): M. le secrétaire a pris
note de cette chose-là. M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: II n'y a qu'une chose qu'il faudrait dire... Ce que
M. Diamant vient de dire nous confirme qu'au mois de juin... Durant la session
intensive, durant la fameuse nuit qui s'est prolongée jusqu'à 8 h
30 le lendemain matin, on comprendra l'empressement du ministre. Il avait
accordé un contrat d'environ 80 000 $ pour engager des gens pour la mise
en application à la fin de juin et il voulait absolument faire adopter
cette "maudite" loi. En tout cas, elle n'est même pas en application.
Excusez le terme, le mot "maudit". L'engagement 32, M. le Président.
Le Président (M. Cannon): L'engagement 31 est donc
vérifié. L'engagement 32.
M. Jolivet: À l'engagement 32, c'est un contrat pour
l'achat de six micro-ordinateurs.
Pourquoi Comterm seulement? Il n'y en a pas d'autres? J'aimerais faire
référence à septembre 1938. Dans la liste il, vous avez,
à l'engagement 10, un contrat de services à Comterm pour un autre
montant. Après ça, en décembre on a la même chose,
Comterm, deux autres fois. C'est quoi, ces contrats-là? D'abord,
allons-y un par un, celui où nous sommes rendus, l'engagement 32.
Pourquoi Comterm est-il seul? Est-ce que j'aurai avec vous la même
fameuse discussion que j'ai eue avec d'autres ministres? On est
enclenchés dans un processus qui fait que, finalement, on n'a pas le
choix. Comme on a commencé avec Comterm, on est obligé de
continuer avec Comterm, comme on a commencé avec IBM, on est
obligé de continuer avec IBM, comme on a commencé avec Untel, on
est obligé de continuer avec Untel. Quand aura-t-on - je suis sûr
que les députés ministériels auront la même opinion
que moi - une vaste enquête sur l'utilisation des ordinateurs au
gouvernement? Quels sont les liens qui obligent les gens à être
étranglés par les compagnies parce qu'il n'y a pas
compatibilité de l'un à l'autre, ce qui fait, en fin de compte,
que quand on commence avec quelqu'un, on n'a pas le choix? Comme ça se
modernise - il faut aller avec le modernisme dans certains cas - on se
retrouvera, dans trois ans, à changer les mêmes machines pour en
avoir de plus perfectionnées. Cela coûte de l'argent.
Dans ce sens, la bataille qui avait été faite sur les
photocopieuses, à l'époque, a forcé les compagnies
à rendre leurs équipements compatibles, ce qui fait qu'on n'est
plus obligé de continuer avec IBM, quand c'est IBM ou avec Untel, quand
c'est Untel. On se retrouve, par le biais du Service des achats, à
forcer les compagnies à faire des changements. Et là-dessus, je
serai appuyé par mon collègue, le ministre de l'Éducation,
qui pense la même chose que moi. On a eu une discussion, mais je ne
voudrais pas la recommencer ici parce que ce serait la septième fois que
je ferais cette argumentation. Quant au gouvernement du Québec, à
la suite de ce que beaucoup de personnes disent... Le député de
Lafontaine, qui connaît beaucoup ces choses, dirait la même chose
que moi et le député de Vanier me dirait qu'il faut absolument
tenir une commission spéciale pour faire l'analyse de ça.
Finalement, on n'a pas la possibilité de faire un choix. J'aimerais
savoir pourquoi Comterm, ici? En même temps, ça répondrait
à mes autres questions sur Comterm. Pourquoi, dans les mois qui vont
suivre, en septembre et en décembre, est-on encore avec Comterm et
à quoi servent ces appareils?
Le Président (M. Cannon): M. le ministre. M. Jolivet:
Donc, le premier d'abord.
M. Séguin: Pour le choix de Comterm, je vais demander
à M. Diamant de nous expliquer pourquoi le ministère a
procédé ainsi.
M. Diamant: De toute façon, le ministère n'a pas le
choix de procéder ainsi parce qu'il s'agit d'un contrat
négocié par la Direction générale des
approvisionnements du ministère des Approvisionnements et Services.
Quant à nous, on procède en établissant nos besoins en
équipements. Dans ce cas-ci, il s'agissait de six micro-ordinateurs d'un
certain type. La commande est acheminée au ministère des
Approvisionnements et Services qui, lui, se charge de réaliser l'achat
pour nous.
Les critères normalement utilisés par ce ministère
sont les suivants: d'abord, il doit s'agir d'un produit spécifique,
parce que c'est une addition à l'environnement Comterm
déjà en place au ministère et les règles d'achat du
gouvernement prévoient que cette acquisition doit être faite
auprès d'une entreprise considérée comme un partenaire
économique. Or, je crois comprendre que Comterm correspond à ces
critères. Troisièmement, il s'agit d'une acquisition faite
auprès d'un fabricant qui est notre unique source d'approvisionnement,
compte tenu du type d'acquisition qui est fait.
M. Jolivet: Là, vous allez ajouter, comme les autres me
l'ont dit: Au meilleur coût possible.
M. Diamant: Voilà. C'est ce que je peux vous dire parce
que c'est la politique d'achat du gouvernement qui est en cause.
M. Jolivet: À quoi servent ces six...
M. Diamant: Je sais, par ailleurs, que la discussion sur la
politique d'achat qui, elle, est déterminée en collaboration avec
les différents ministères à vocation économique,
c'est-à-dire, dans ce cas-ci, le ministère des Communications, le
Conseil du trésor, le ministère de l'Industrie, du Commerce et de
la Technologie, etc. Actuellement, en ce qui concerne l'acquisition des
appareils et des équipements informatiques, cela fait l'objet de
discussions et d'une révision complète au gouvernement.
M. Jolivet: C'est pour cela que j'ai fait référence
à septembre et décembre. Au mois de mars, c'est un contrat
négocié. Vous me dites: On n'a pas le choix, c'est comme cela que
ça fonctionne. Au mois de septembre, c'est sur invitation. Donc, vous
avez un choix.
M. Diamant: Lequel?
M. Jolivet: Septembre 1988. Le 10.b. C'est écrit: Seul
soumissionnaire Comterm, soumissions sur invitation, soumissions
demandées: six.
M. Diamant: Ce n'est certainement pas le même
équipement.
M. Jolivet: Là, c'est pour l'entretien.
M. Diamant: C'est pour l'entretien du système.
M. Jolivet: Je sais que c'est pour l'entretien. Mais comment se
fait-il? Je vais vous donner un exemple. Il est évident que je peux
jouer à la vierge offensée. Je pourrais le faire, mais je ne le
ferai pas. Comterm a ses appareils. Il est évident que IBM ne
soumissionnera pas, même si j'en demande six, pour venir nettoyer
Comterm. Elle va dire: Qu'elle nettoie ses affaires!
M. Diamant: Elle peut soumissionner puisqu'il s'agit
effectivement d'un équipement compatible.
M. Jolivet: La preuve que les autres ne sont pas
intéressées, c'est qu'elle est seule à soumissionner.
M. Diamant: Normalement, je crois que pour l'entretien du
système et des appareils, différentes firmes pourraient
être intéressées.
M. Jolivet: J'arrête là parce que je pourrais en
parler longtemps. On passerait l'avant-midi seulement sur cela. M. le ministre,
vous serez un de plus d'averti par le député de Laviolette. Il
faut absolument que, au Conseil des ministres, à la suite de tout cela,
on se pose la question et on détermine - que ce soit au Conseil des
ministres ou chez les députés au pouvoir, parce qu'il y en a
quelques-uns qui commencent à penser la même chose que moi - la
tenue d'une commission parlementaire. Peut-être que si quelqu'un venait
nous expliquer les raisons pour lesquelles on fonctionne comme cela, je
n'aurais plus d'autres questions. La seule chose, c'est qu'il me semble que,
ouvert au public... Je vous donne l'exemple des photocopieuses. À
l'époque, je m'occupais de syndicats d'enseignants. On s'est battue, on
a dit: II n'est pas question que IBM rentre ici, c'est à la vie et
à la mort. On a réussi à avoir d'autres compagnies. Cela
fait qu'aujourd'hui, on peut avoir de la compétition. Mais actuellement,
quand le ministère part avec une série d'écrans,
d'appareils, il n'a pas le choix. Pour la compatibilité, il est
obligé de prendre la même compagnie, de négocier. Il est
pris dans le processus où c'est au meilleur coût
négocié, mais avec qui? Personne n'est en compétition.
À partir de cela, c'est évident que c'est le meilleur coût
négocié, c'est le seul qui est là. Tout simplement pour
vous dire: ayez, de grâce, une discussion au Conseil des ministres sur
cette question, que les députés au pouvoir s'impliquent et qu'on
fasse une commission spéciale, permise par nos règlements. Si
c'est au ministère des Communications ou au Service des achats, c'est
là qu'on la fera, mais on pourra discuter de tout cela. Chacun des
ministères pourra être confronté à cette discussion
et dire pourquoi c'est comme cela, comment il se fait
qu'on en soit rendu là.
M. Séguin: M. le Président, il suffit, comme
député, d'avoir voulu équiper nos bureaux de comté
d'un équipement informatique pour se rendre compte jusqu'à quel
point l'incompatibilité des systèmes informatiques existe encore.
Si vous choisissez un Apple Macintosh, c'est bien de valeur, vous êtes
pris avec l'équipement Apple Macintosh, les logiciels, les terminaux et
tout ce que vous voulez. Si vous choisissez IBM, c'est IBM. Si vous choisissez
une autre marque... On ne peut pas changer la nature des choses. Je vois mal
comment des députés réunis en commission parlementaire
pourraient faire de la rhétorique à savoir si on devrait aller
vers tel système informatique plutôt que vers tel autre. D'abord,
il n'y a à peu près personne d'entre nous qui ne connaisse cela
vraiment. Ce que je peux dire ici, c'est... Pourquoi sinquiète-t-on de
Comterm? Je ne vois pas en quoi l'engagement d'acheter six micro-ordinateurs
Comterm, que nous regardons, inquiéterait les membres. C'est l'achat
qu'on fait ici, six micro-ordinateurs. Pourquoi Comterm? C'est parce qu'on a
déjà des Comterm et qu'on continue avec Comterm. Ce n'est pas
sorcier. Le deuxième engagement auquel vous faites
référence, en septembre 1988, c'est le service d'entretien qui
peut être fait par une autre compagnie que celle qui a fourni
l'équipement. Si vous regardez dans le bottin, la plupart des compagnies
du Québec qui se lancent dans l'informatique produisent des logiciels ou
vendent de l'équipement - et il n'y en a pas beaucoup - ou donnent un
service d'entretien. Vous avez beaucoup de compagnies qui se sont
constituées pour faire de (entretien sur n'importe quel réseau
informatique IBM, Macintosh. Vous avez DAS. Une foule de compagnie font cela.
À ce moment, c'est plus facile bien sûr d'aller sur invitation ou
soumissions parce qu'on a un choix qui ne dépend pas de
l'équipement que nous avons. Grosso modo, c'est la raison. (11
heures)
Je me souviens d'un certain premier ministre qui, en revenant d'un
voyage en France, avait décidé d'équiper les écoles
d'ordinateurs. On s'est rendu compte que cela a fait un flop monumental. On
aurait pu souhaiter que cela fasse l'objet d'une meilleure expertise au lieu
qu'une personne toute seule fasse le choix. Je peux vous dire que dans les
ministères, ce n'est pas le ministre, ce n'est pas le sous-ministre ni
même les gens du ministère qui décident de
l'équipement. On dresse un programme de besoins. On se dit qu'il
faudrait équiper le ministère de tant d'ordinateurs ou de tant de
micro-ordinateurs d'ici deux ans. On fait un bilan de cela. On envoie cela au
Service des achats. Le ministère des Communications est impliqué
dans les programmes de développement informatique. Finalement, iI y a
beaucoup de personnes qui regardent si chaque achat est justifié, si les
achats pourraient être recoupés entre eux pour que cela
coûte le moins cher possible.
M. Jolivet: C'est là qu'est le problème.
Premièrement, la commission dont je fais mention n'est pas une
commission où les députés doivent être des
spécialistes. Je n'étais pas spécialiste des forêts
et j'ai été ministre des Forêts, mais on a travaillé
en maudit. Ce n'est pas cela, la question. Excusez-moi! La question est la
suivante. Une commission parlementaire peut se constituer en vertu de nos
règlements, faire venir des spécialistes des ministères
pour leur demander ce qu'ils font. C'est simplement cela que je dis. S'ils
viennent répondre aux questions, me convaincre que c'est bon,
peut-être qu'en cours de route, on va dire: C'est vrai, ce n'est pas tout
à fait ainsi qu'on devrait fonctionner, on fait des corrections. Mais si
on tient pour acquis que ce n'est pas le ministre qui décide, que ce
n'est pas le député qui décide, que ce n'est pas le
Conseil du trésor qui décide... Qui est-ce? Quelqu'un
décide quelque part. Ce que je sais, c'est que quelqu'un a
décidé dans le monde, à un moment donné, de prendre
le monopole. C'est peut-être Apple d'un côté,
peut-être IBM de l'autre. Elles font des affaires et c'est normal. Elles
vendent leur salade et c'est normal. Ce n'est pas cela que je veux savoir.
D'abord, je veux savoir si c'est nécessaire. C'est la question que se
posait le ministre de l'Éducation. Est-ce que toute cette quincaillerie
est nécessaire? Si c'est nécessaire, d'accord. Mais si ce ne
l'est pas... C'est cela que je dis. Et si on me convainc de la
nécessité de cela, que ce sera plus productif et que cela
coûtera moins cher en fin de compte, bravo! Mais si c'est de la
quincaillerie qu'on additionne à tout cela, je suis moins sûr...
C'est la première question.
La deuxième. On parle de M. Lévesque et de Comterm, il
faut se souvenir d'une chose. À un moment donné, quelqu'un a
décidé de mettre un frein à cela dans l'ensemble
informatique au Québec. L'un des moyens qu'on avait, était
d'utiliser une compagnie comme celle-là à la suite de rencontres
qui avaient eu lieu, toujours en partant du principe qu'on analysait. L'analyse
avait été faite. Donc, ce n'est pas juste la décision
d'une personne. Deuxièmement, c'était aussi dans le but d'avoir
simplement autre chose que de l'informatique en anglais sur nos écrans,
comme actuellement. J'arrête là. Je ne veux pas en parler plus.
Comme je vous l'ai dit, j'ai bien d'autres questions aussi importantes que
celle-là. Je veux juste convaincre le ministre qu'il devrait y avoir, au
Québec, une réflexion sur l'utilisation de l'informatique par les
ministères, sur son utilité, ses coûts, la
productivité et sur la capacité qu'on a, comme
Québécois, de se payer des choses qui, dans certains cas, sont
monopolistiques, je n'oserais pas dire oligopolistiques, mais au moins
monopolistiques.
Le Président (M. Cannon): M. le député de
Laviolette, nous avons le plaisir d'accueillir ce
matin, à titre do remplaçant, le président de la
commission du budget et de l'administration qui est effectivement
chargé, de par ses fonctions, d'analyser ces choses, puisque le
ministère des Approvisionnements et Services doit témoigner
devant le député de Vanier. Sachant très bien que la
député de Vanier est impatient de contribuer très
largement par des propos nettement positifs, je le reconnais. Puisqu'il m'a
demandé la parole, je la lui cède.
M. Lemieux: Merci, M. le Président. M. le ministre, Je
dois vous dire que je partage effectivement les préoccupations du
député de Lafontaine...
M. Jolivet: De Laviolette.
M. Lemieux: Pardon! De Laviolette.
M. Jolivet: Cela arrive souvent...
M. Lemieux: De Lafontaine et de Laviolette.
M. Jolivet: C'est cela.
M. Lemieux: Je les partage parce que je me place dans la peau du
contribuable, de celui qui paie mon salaire. Je trouve inquiétant que,
de plus en plus, on se rende compte qu'il y a des firmes d'informatique au
gouvernement qui ont un marché fermé qui exclut toute
compétition. D'ailleurs, à cet effet, le dernier rapport du
Vérificateur générai et celui de l'année
précédente en ont fait longuement état. Je sais que M.
Jacques Pigeon, sous-ministre en titre aux Communications, devait aussi mettre
sur pied un comité de travail. C'est donc dire qu'il y a un
problème et une préoccupation. Dans le cas du présent
engagement financier, est-ce que d'autres firmes que Comterm auraient pu avoir
des microordinateurs de nature compatible? Est-ce que cela pouvait exister?
M. Séguin: Dans quel but?
M. Lemieux: Le but est simple. Ici, vous avec un contrat qui est
négocié. Cela rejoint un peu le principe de ce que disait tout
à l'heure le député de Laviolette. Au gouvernement,
l'informatique, on sait toujours où cela commence - je ne ferai pas
référence au ministre du Revenu, au projet César - mais on
ne sait jamais où cela s'arrête. Ce que l'on demande, c'est tout
simplement d'éviter qu'il y ait des marchés fermés avec
certaines firmes informatiques. Lorsqu'on a déjà commencé
avec une firme, c'est déjà décidé, on n'a plus de
contrôle sur les décisions. On n'a pas plus de contrôle sur
l'utilité comme telle du matériel, si cela est efficace. On
décide de s'informatiser.
La raison pour laquelle je vous pose la question, c'est que les firmes
comme Comterm se dirigent, actuellement, dans cette direction-là, vers
un marché fermé. Vous venez de me dire qu'il n'y a pas moyen de
procéder par contrats ouverts, qu'on est obligés de
négocier. Et, c'est toujours avec Comterm. C'est un peu cela que l'on
veut changer. Ce que je vous demande, c'est tout simplement - vous avez ici des
responsables - s'y peut y avoir des micro-ordinateurs de type AT ou d'autres
types qui pourraient être compatibles avec ce qu'on a besoin à
l'intérieur de ce service.
M. Séguin: Quand on parle de type AT, il faut se rappeler
qu'il a été conçu par IBM. L'ordinateur de type AT offert
par Comterm est déjà une espèce de copie. L'avantage de
ça, c'est qu'habituellement, c'est un peu moins cher. Vous avez des
compagnies qui mettent en marché des ordinateurs compatibles avec des
originaux comme IBM, mais qui coûtent moins cher. Pourquoi Comterm? Parce
qu'il y avait déjà de l'équipement Comterm. On a
acheté de Comterm six micro-ordinateurs de type AT qui sont
déjà des répliques, parce que le type AT est fait par IBM.
Comterm est déjà une réplique, ce n'est pas un original.
Est-ce qu'il y en avait à un prix moindre sur le marché? Je ne
peux pas dire oui ou non, parce que ce sont de toute façon des services
négociés par le Service des achats du gouvernement. Ce n'est pas
le ministère...
M. Lemieux: C'est là le problème.
M. Séguin: ...qui sort le bottin et qui se met à
téléphoner pour trouver le meilleur prix. On dresse notre besoin;
on l'envoie au Service des achats. Le ministère des Communications peut
même entrer dans le dossier, avoir son mot à dire. C'est
finalisé.
On aurait pu décider autre chose que Comterm, mais ce n'est pas
nous qui aurions décidé à ce moment-là, c'est le
Service des achats qui aurait pu trouver que telle compagnie offrait à
tel prix les six micro-ordinateurs dont on avait besoin.
De ce côté-là je suis obligé de vous dire que
notre réflexion sur les politiques informatiques en ce qui a trait aux
marges de manoeuvre est plutôt restreinte. Peut-être que s'il y a
des questions à poser sur les politiques d'achat en matière
d'informatique, c'est au Service des achats qu'il faut les poser.
M. Lemieux: On prend votre conseil.
M. Jolivet: On ne peut pas les convoquer ceux-là.
M. Lemieux: Peut-être devrions-nous convoquer le Service
général des achats.
M. Séguin: Si vous le permettez, j'ajouterais ceci pour
fermer la parenthèse sur un sujet qui inquiète le
député de Laviolette, les logiciels en français. Au
ministère du Revenu, on essaie de
trouver. C'est peut-être là que j'ai réagi comme
ministre, à chaque proposition d'achat d'équipement informatique
qui m'est soumise, même si mon incompétence en informatique ne me
permet pas d'aller dans le détail technique. Là où je peux
me rattraper, c'est en demandant si notre service sera en français. Si
cela vient de IBM à New York, peut-on nous donner un logiciel avec
lequel on peut travailler en français? Je vous avoue qu'on a beaucoup de
difficultés et c'est peut-être là qu'on aurait une
orientation nouvelle à développer comme acheteur gouvernemental,
d'exiger d'un fournisseur grossiste, par exemple IBM, qu'il nous fournisse des
services en français et non pas de laisser au seul Service des achats du
gouvernement, chaque fois qu'il achète un logiciel, juste un logiciel,
le soin de demander qu'il soit en français, parce que ce n'est qu'une
commande. Si la politique gouvernementale pouvait se développer dans ce
sens, c'est un souhait que je ferais qu'on puisse obliger nos fournisseurs
à nous le donner en français.
Le Président (M. Cannon): M. le ministre, je suis
très heureux de constater que c'est Sa volonté de la commission
parlementaire, ici, ce matin de demander à notre collègue qui est
président, lui qui a le pouvoir de convoquer, de s'occuper du
dossier.
M. Jolivet: Je dirais simplement que c'est...
M. Lemieux: Je vous remercie, M. Se député de La
Peltrie, de me renvoyer la balle d'une manière aussi diplomatique. J'en
prends bonne note et on fera notre travail
Le Président (M. Cannon): C'est bien.
M. Jolivet: J'essaie de sensibiliser du monde et le vous le
dis... L'exemple typique de ça, c'est qu'en 1976, quand nous sommes
arrivés, des cachets de billets de Loto-Québec étaient
faits en Ontario, parce qu'aucune compagnie québécoise
d'imprimerie - je pense même que c'était aux États-Unis -
n'était capable de faire le cachet qu'on gratte, le "gratteux". Il a
fallu aider, par les moyens d'achat qu'on a, une compagnie
québécoise à le développer et à le fabriquer
au Québec plutôt qu'ailleurs. C'est dans ce sens-là que je
dis qu'il y a peut-être une possibilité - on a un pouvoir d'achat
comme gouvernement - de sensibiliser les ministres et les
députés, d'en arriver à tenir, peut-être, une
commission parlementaire, où on mettra l'emphase sur les
capacités qu'on a comme Québécois de développer des
choses complètement québécoises. Cela nous permettrait
peut-être, en même temps, de trouver le fameux truc eu égard
à la monopolisation des compagnies, la compatibilité des
services, tout en ayant la capacité d'aller en soumissions publiques
plutôt qu'en contrat négocié. De toute façon, mon
message est pas-sé.
Le Président (M. Cannon): Est-ce que l'engagment 32 est
vérifié?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Cannon): Merci, j'appelle...
M. Séguin: M. le Président, est-ce que je peux vous
demander un petit ajournement de trois à quatre minutes?
Le Président (M. Cannon): Oui, on suspend pour trois
à quatre minutes, question hydraulique.
(Suspension de la séance à 11 h 11)
(Reprise à 11 h 15)
Le Président (M. Cannon): La commission reprend ses
travaux. M. le député de Laviolette, je conclus que l'engagement
32 est maintenant vérifié.
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Cannon): J'appelle rengagement 33 qui
traite d'une subvention à la CSST.
M. Jolivet: M. le Président, à l'engagement 33,
j'aurai plusieurs petites questions. Puisqu'il s'agit de la Commission de la
santé et de la sécurité du travail, je vais en profiter
pour poser des questions au ministre. D'abord, on sait qu'en décembre
1988, la publication du Vérificateur général, M.
Châtelain, avait fait des critiques assez sévères sur le
fonctionnement de la CSST et le ministre nous déclarait, à ce
moment-ià, qu'il ferait appel à M. Châtelain pour remettre
- je ne sais pas si c'est comme cela qu'il s'est exprimé - de l'ordre
dans l'organisme. Le Vérificateur général, avait-on dit
à l'époque, serait appelé en janvier 1989 à
préparer des mesures de redressement. Est-ce que le ministre peut,
à ce moment-ci, nous dire sur quels points l'aide de M. Châtelain
a été demandée pour contribuer à ce redressement?
Est-ce que le ministre approuve l'opinion de M. Châtelain concernant une
admissibilité douteuse à certaines prestations de l'ordre de
près de 30 %?
M. Séguin: Le rapport du Vérificateur
général est un document très détaillé. C'est
une vérification Intégrale qui porte sur deux années
d'exploitation. Donc, on peut comprendre que c'est un document très
complexe et très détaillé. L'ensemble des commentaires du
Vérificateur générai faisait allusion à des lacunes
et à des irritants dans le système administratif de la CSST,
particulièrement quant à la question des délais et
à celle d'une certaine vigilance en ce qui a trait à
l'interprétation des dossiers.
Par ailleurs, II y a un élément sur lequel
personnellement Je serais prêt à discuter, c'est cette
notion du mot "blessures" qu'il voudrait plus restreints. Cela me surprend,
d'ailleurs, qu'un tel rapport suggère une nouvelle interprétation
du mot "blessures". Je pense que ça dépasse un peu son mandat que
de regarder cela. Il y a déjà suffisamment de tribunaux qui
interprètent la Loi sur la santé et la sécurité du
travail; il y a aussi, en appel, la CALF qui peut interpréter les cas de
blessures. Cela m'a surpris qu'on suggère, comme ça, dans le
rapport du Vérificateur général, une nouvelle approche
pour restreindre les cas de blessures. Le Vérificateur
générai suggère qu'on interprète le mot
restrictivement, qu'on le limite à des cas flagrants de blessures, par
exemple, un doigt arraché, un bras cassé, la perte d'un oeil, des
cas évidents de blessures, ignorant, par le fait même, d'autres
blessures plus subtiles. Là-dessus, si on voulait ailer dans cette voie,
il faudrait un débat assez important. On peut comprendre que certaines
écoles de pensée soient favorables à ceia, mais il y en va
tout autrement, par exemple, des parties syndicales qui seraient contre ce
genre d'interprétation.
M. Jolivet: Relativement à ces prestations douteuses, on a
vu la réaction, à la fois de Ghislain Dufour du Conseil du
patronat et des syndicats qui ont dit: Un instant, ce n'est pas à lui,
comme vous le dites, à interpréter si la prestation, est douteuse
ou non, il y a des organismes qui sont attitrés pour ceia. En
conséquence, le but du Vérificateur général serait
de faire la vérification comptable de l'utilisation des sommes d'argent
par la commission. Le ministre a-t-il l'intention, comme il le disait, de faire
appel à M. Châtelain pour justement voir quelles sont les parties
où il devrait y avoir redressement ou non?
M. Séguin: Un plan d'action a été
préparé pour 1989 en collaboration, bien sûr, avec la CSST.
J'en ai discuté plusieurs fois depuis quelques semaines avec la
présidente, Mme Forget, et avec les membres du conseil d'administration.
Dans un avenir prochain, je rencontrerai la direction de la CSST avec un
certain programme de réflexions là-dessus. Après, j'en
discuterai pius ouvertement avec le conseil d'administration pour voir comment
on pourrait corriger, quel genre de réflexions on pourrait
élaborer pour corriger les lacunes ou les irritants les plus flagrants,
parce qu'il y en a. Je pense qu'il faut tes...
M. Jolivet: Est-ce que vous avez eu une rencontre avec M.
Châtelain depuis?
M. Séguin: J'ai eu des discussions avec lui. Mon
idée est de le rencontrer quelques fois pour voir avec lui si notre
programme d'action est susceptible d'être sur la bonne piste. C'est
l'engagement que j'ai pris auprès de lui. Comme il a fait une
étude exhaustive, on peut être d'accord ou ne pas l'être sur
certains des points soulevés. Je pense que c'est normal. Nous sommes en
démocratie. Nous ne sommes pas obligés d'être absolus tant
d'un côté que de l'autre, mais je me suis engagé à
travailler avec lui pour voir si les correctifs, les solutions
envisagées lui paraissaient susceptibles de corriger les lacunes qui a
pointées. Bienôt, après avoir vu le conseil
d'administration, je vais le voir et discuter avec lui de cette espèce
de plan d'action qu'on pense mettre en marche en 1989. J'ai également
l'intention d'instituer une espèce de table ronde sur la CSST à
l'automne.
M. Jolivet: Parce que vous avez... On sait très bien que,
actuellement, la Loi sur la santé et la sécurité du travai
s'applique à certains secteurs d'activités et non pas à
toute la main-d'oeuvre au Québec. On a vu des accidents qui se sont
produits avec des grues et, rapidement, la présidents a
décidé de former un comité conjoint
employeurs-employés sur cette question. Une personne est morte
broyée dernièrement dans une vis, près d'ici. Les
accidents sont plus nombreux, il me semble. À ce sujet, la
présidente avait dit s'attendre à avoir des inspecteurs
additionnels. On pariait même d'un besoin de 250 inspecteurs, en plus des
300 qui sont déjà là. Est-ce que le ministre a l'intention
de répondre à cela? Parce qu'on s'aperçoit qu'il y a eu
une recrudescence de certains accidents assez spectaculaires et, en même
temps, assez difficiles à accepter. La prévention, dans une
certaine mesure, des fois, aurait pu servir à ce qu'il n'y ait pas
d'accident. Faute de prévention, faute d'inspection, on est actuellement
témoins de mort d'hommes et de femmes.
M. Séguin: Remarquez qu'il existe à la CSST un
programme de prévention assez élaboré qui s'accroît
et se développe chaque année. Mais il faut dire aussi
qu'au-delà de toutes les interventions possibles qu'on peut imaginer
dans un programme de prévention, la nature humaine étant ce
qu'elle est, il y aura probablement, malheureusement, toujours des
accidents.
M. Jolivet: Un accident c'est fortuit, on le sait.
M. Séguin: Pensons à tous les efforts qui se font
pour prévenir les accidents d'automobiles, et il y en a encore. Le port
de la ceinture, le ralentissement de la vitesse, la signalisation, les messages
publicitaires se développent année après année,
mais on observe encore un taux d'accidents élevé. Il faut aussi
que les gens prennent eux-mêmes certains moyens pour se prémunir
contre les accidents, bien sûr, et, à ce sujet, 8 n'est pas
question que les budgets à la prévention soient réduits,
au contraire. En 1988 et 1989, le conseil d'administration de la CSST qui,
comme vous le savez, est un conseil paritaire où
siègent, pour moitié, des représentants syndicaux
et patronaux - c'est un véritable conseil d'administration qui engagela direction de la CSST, ce n'est pas un conseil consultatif, c'est un
conseil d'administration qui, par résolution, finalise les
décisions de la CSST - il a décidé de consacrer davantage
d'efforts en matière de prévention. En 1989, je pense qu'on va
assister à des actions encore plus dynamiques dans ce sens.
Donc, oui, la prévention demeure une priorité, les budgets
vont s'accroître, les moyens vont se diversifier...
M. Jolivet: Mais est-ce qu'on va voir dans le prochain budget ou
encore dans les crédits qui sont discutés depuis la fin
décembre ou qui vont apparaître dans le livre des crédits
à dépenser cette année, une augmentation du nombre
d'inspecteurs? On dit, dans l'engagement qui est là, que ces frais sont
"reliés aux activités d'inspection effectuées par la
commission..." Est-ce qu'on peut Imaginer qu'il y aura des inspecteurs
additionnels pour permettre une meilleure prévention des accidents?
M. Séguin: II faut dire que ce n'est pas le seul budget de
la CSST, ici, il s'agit d'un transfert de fonds pour l'aider dans ses
programmes de prévention. La CSST a, actuellement, un budget annuel
d'environ 1 400 000 000 $ qui provient des contributions des employeurs et peut
voir elle-même à doubler son budget à même la masse
des cotisations qu'elle a. La CSST est maîtresse de ses décisions.
Elle décide comment aménager son propre budget, avec ses
priorités décidées au conseil d'administration. Si elle
décide d'allouer une masse monétaire beaucoup plus importante en
1989, elle a tout à fait la latitude, la marge de manoeuvre et
l'autorité pour le faire. Elle a un budget global et c'est à elle
de voir comment assurer une meilleure ventilation pour développer la
prévention. La CSST est assurée, bien sûr, de ce transfert
de 30 000 000 $ dont on voit l'engagement, ici. C'est un minimum, mais je ne
crois pas que cela puisse diminuer. Je vous signale que pour l'année qui
a suivi, 1988-1989, cela a été de 45 000 000 $. L'engagement qui
était alors de 30 000 000 $ était, l'année suivante, de 45
000 000 $, il y a donc une augmentation importante et cela se continue dans ce
sens-là.
M. Jolivet: D'accord, mais dans la mesure où il y a
justement des inspecteurs. Le ministre me dit que oui, qu'il y a de la
prévention, qu'il y en aura toujours, qu'on espère avoir
davantage d'inspecteurs, que la CSST a ses responsabilités... on verra
cela quand on arrivera aux crédits budgétaires.
J'arrête mes questions sur cette partie, mais c'est pour vous
parier d'un dossier qui vous touche de près comme ministre responsable
de Québec: Qu'est-ce que le ministre a l'intention de faire dans le
dossier de l'hôpital Saint-
François-d'Assise? Je suis touché un petit peu par
l'hôpital Saint-François-d'Assise parce que ma fille est
infirmière et y travaille. Elle me conte des nuits qu'elles y ont
passées. Elles sortent de l'édifice avec des nausées et
des difficultés respiratoires. Elle les a vécues; donc, elle m'en
parle. Alors, je suis plus à même peut-être d'en parler.
Il y a eu une liste de 300 corrections à apporter à
l'édifice. Je sais que le ministre pourrait me dire, au moment où
l'on se parle, que c'est la responsabilité de sa collègue, la
ministre de la Santé et des Services sociaux. Je vous répondrai
que lorsque je m'occupais de syndicat, chez moi, un des moyens de forcer le
ministre de l'Éducation à apporter des correctifs dans des
classes d'enseignement professionnel pour enfants en difficulté
d'apprentissage... Parce que c'était des enfants en difficulté
d'apprentissage, ce n'était pas grave, même s'il y avait de l'eau
qui coulait par terre. Le bois séchait et on risquait d'arriver avec une
scie qui fonctionnait sur un appareil non fixé au sol sans aucune
possibilité de retirer le bran de scie et la poussière par un
évacuateur. La seule façon qu'on avait, dans ce temps-là,
pour faire bouger le ministère de l'Éducation, c'était de
dire à la Commission des accidents du travail: Allez visiter les lieux,
faites un avis d'infraction. Là, on obtenait des sommes d'argent du
ministère de l'Éducation assez rapidement pour corriger une
situation qui durait depuis un an ou deux ans.
Je vous pose donc la question. Des employés vivent
là-dedans, ils ont des difficultés et ont demandé par leur
syndicat... Une enquête a été faite, les inspecteurs sont
allés et on dit qu'il y avait des corrections à apporter et qu'il
faudrait faire cela rapidement. On se retrouve avec des corrections à
apporter, mais elles ne s'effectuent pas actuellement. Tout le monde est
inquiet à savoir comment cela va se faire. Vous avez une
responsabilité en matière de prévention, c'en est une.
Cette responsabilité doit vous amener à forcer votre
collègue, lors de discussions avec elle, à demander au Conseil du
trésor, le plus rapidement possible, des crédits pour aider
l'hôpital - parce qu'elle ne peut pas le faire d'elle-même -
à apporter les corrections appropriées. Qu'allez-vous faire dans
ce sens?
M. Séguin: La responsabilité qui m'incombe a
été établie par la CSST qui, bien sûr, a
élaboré un rapport à la suite de certaines plaintes. Il
faut que je dise là-dessus, M. le Président, que les
problèmes à l'hôpital Saint-François-d'Assise... La
première fois qu'une plainte a été portée, si ma
mémoire est bonne, je pense que c'est en 1980. Donc, cela fait quand
même plusieurs années que les problèmes d'humidité,
de fuite d'eau et de tout ce que cela a entraîné
d'inconvénients existent, mais cela s'est amplifié à
chaque année puisqu'on n'y apportait pas, semble-t-il, de
réparations. Cela a atteint un certain seuil en 1985-1986.
La CSST par son inspecteur - et je pense qu'on peut se féliciter,
dans ce dossier, du travail fait par la CSST, a fart son travail avec
application - a inspecté, a fait un travail très
élaboré d'inspection et présenté un rapport
également élaboré, un ensemble de recommandations
adressées, il faut le rappeler, à la direction de
l'hôpital. Il faut se rappeler que les hôpitaux sont un peu, si
vous me permettez la parallèle, comme des commissions scolaires. Ils
sont autonomes, ils ont leur budget et c'est à eux de décider,
à l'intérieur de leur budget, des priorités à
chaque année. Est-ce que vraiment lis n'ont pas d'argent pour faire les
réparations? Est-ce que vraiment ils en ont, mais ont
décidé que cela pouvait attendre et mettent l'argent sur autre
chose? Je n'irai pas m'immiscer à l'intérieur du budget d'un
hôpital. Je respecte l'autonomie des hôpitaux, mais l'inspecteur de
la CSST a constaté des choses, a dressé un inventaire de
correctifs à apporter - ce sont des correctifs physiques au
bâtiment, réparation de murs, de canalisations, etc. - et ce sont
des travaux que la CSST estime devoir être faits dans un délai
raisonnable pour pallier les inconvénients que cela entraîne.
Là-dessus, je ne crois pas que nous allons être trop
indulgents. C'est important que cela se fasse et il n'y a pas de raison que
cela ne se fasse pas. Le rapport est adressé à la direction de
l'hôpital. C'est à elle, partant de là, à intervenir
et à faire des correctifs. J'ai vu - cela j'en ai eu connaissance, non
pas comme ministre, mais comme citoyen pour avoir écouté les
nouvelles à la télévision - le directeur de
l'hôpital simplement indiquer qu'il faisait des correctifs,
peut-être pas tous ceux recommandés par l'inspecteur, mais qu'il
en faisait. La CSST va continuer...
M. Jolivet: Quand on parle d'édifices publics... Je
connais un gars à La Tuque - je peux vous raconter l'histoire - qui a
décidé de faire une petite réparation dans le restaurant
qu'il venait d'acheter. Il a été obligé de refaire toutes
ses toilettes pour les handicapées. Il n'avait pas le choix, s'il ne le
faisait pas, il fermait le restaurant.
M. Séguin: Ce que je peux dire... (11 h 30)
M. Jolivet: ici, c'est une question de santé. Qu'est-ce
qu'on fait avec les employés et les malades? Je comprends que vous allez
me dire que cela date de 1980, mais ce n'est pas parce que cela date de 1980
qu'il ne faut pas le corriger aujourd'hui, sauf que là c'est plus
précis. La mycologie, la biologie des champignons, est une science
nouvelle. Lorsque j'étais au ministère des Forêts, et je
suis allé à l'exposition, de l'autre côté,
consacrée à la recherche en innovation technologique sur les
forêts. On nous a dit effectivement, à l'Université de
Montréal, que la mycologie est quelque chose de nouveau. De plus en
plus, on a des problèmes de moisissure qui développent des
champignons, lesquels, a-t-on appris, produisent désormais des toxines.
C'est dans ce sens que je vous pose la question. Vous avez une
responsabilité d'intervention auprès de votre collègue
pour corriger cela au plus vite. Qu'elle trouve les crédits
nécessaires, puisqu'il est question de santé et, par le fait
même, de prévention.
M. Séguin: Comme je vous l'ai dit, ma
responsabilité est de m'assurer que la CSST, si elle a constaté
des lacunes, qu'importe le bâtiment, hôpital ou restaurant... qu'il
n'y ait pas de raison qui fasse que le rapport ayant constaté
très légitimement des choses à faire ne soit pas suivi. Je
pense que c'est là ma responsabilité. Ce sera à
l'hôpital ou à la ministre responsable de trouver les fonds. Je
dois ajouter, comme député de Montmorency et député
de la région de Québec, que c'est un sujet qui, avec mes
collègues de la région de Québec - on est au moins trois
ici, dont le président et mon collègue de Vanier - nous
préoccupe, nous fait vibrer. Nous en avons parlé à la
ministre responsable. Dans la région, c'est un hôpital qui
connaît des difficultés d'ordre public. C'est un problème
qui est sur la place publique, qui est très sérieux et sur lequel
on se penche constamment. Nous avons eu différentes réunions des
députés de la région de Québec qui...
M. Jolivet: Cela touche aussi des gens de ma région.
M. Séguin: C'est un des sujets sur lesquels on demande
à la ministre responsable d'intervenir en s'assurant que l'argent soit
pris à même le budget de l'hôpital ou dans des budgets
supplémentaires. Je ne pense pas que le public et le personnel de
l'hôpital doivent subir, même un peu, la rhétorique des
discussions budgétaires. Ce qui nous inquiète, c'est qu'il y a un
problème et il faut qu'il se corrige.
M. Jolivet: Quand je dis que cela touche des gens de ma
région, c'est tout simplement pour dire que
Saint-François-d'Assise est reconnu comme l'hôpital des moments de
crise. Quand il y a des grossesses à risque, c'est là. Votre
collègue, le député de Saint-Maurice, est allé en
chirurgie à l'hôpital Saint-François-d'Assise il y a deux
semaines; on a utilisé le laser pour le débarasser d'une pierre
sur les reins. Tout le monde sait maintenant que l'hôpital est
équipé pour désintégrer les pierres sur les reins.
En conséquence, les urgences de nos régions s'y rendent. Cela
touche le Québec, en temps de crise, dans cette partie qui touche notre
région jusqu'à Québec. Dans notre région, ce n'est
pas Montréal, c'est Québec. Quand il y a des crises, c'est vers
les hôpitaux de Québec qu'on nous dirige, surtout. Donc, cela
touche les gens de chez nous.
Le Présidant (M. Cannon): M. le député du
Saguenay, M. le député de Vanier m'avait demandé la parole
après vous mais sur le même sujet. Pour la cohérence de la
discussion, si vous le permettez, je vais lui céder la parole
après quoi, je vous reviendrai.
M. Lemieux: Merci, M. le député de Saguenay.
Simplement pour souligner au député de Laviolette que
l'hôpital Saint-François-d'Assise se situe dans le comté de
Vanier. Effectivement, comme l'a mentionné M. le ministre, le caucus en
a discuté. Non seulement le caucus en a-t-il discuté mais il m'a
mandaté pour rencontrer Mme Thérèse Lavoie-Roux il y a
environ deux à trois semaines. Je !'al rencontrée. J'ai
discuté aussi avec M. le sous-ministre Réjean Cantin. Un budget
d'environ 2 000 000 $ a été accordé pour apporter les
correctifs à l'hôpital Saint-François-d'Assise. Remarquez
que, sur ce budget accordé, une somme de 500 000 $ a été
versée, dans un premier temps.
J'ai rencontré aussi à mon bureau de comté les
instances syndicales. Vous avez dit que votre fille était
infirmière à Saint-François-d'Assise, ma femme a
été infirmière-chef en obstétrique pendant huit
ans. Elle est maintenant avocate en droit syndical à la FIIQ, la
Fédération des infirmières et des infirmiers du
Québec. Elles sont effectivement bien au courant du dossier, elles y
sont sensibilisées. Le député de Vanier est
sensibilisé au dossier, la ministre l'est, le caucus aussi. Je souhaite
qu'une solution soit apportée, disons d'une manière qui soit la
plus positive possible.
Je voulais aussi souligner au député de Laviolette que
cela remonte loin, cette histoire à Saint-François-d'Assise. Vous
savez comment s'est effectué le règlement hors cour. J'ai des
réserves mais le règlement a été ainsi
négocié. Maintenant, les autorités de
Saint-François-d'Assise sont beaucoup plus sensibles qu'elles ne
l'étaient au début, eu égard justement à
l'excellent travail - M. le ministre, je tiens à vous le dire - qu'a
fait la CSST dans ce dossier. Elles sont aussi conscientes - vous l'avez encore
mentionné tout à l'heure - de leur surspécialité.
Vous savez qu'il y aura aussi fusion dans le domaine de la
périnatalogie. Conscientes de ces choses, je crois que maintenant, les
autorités en place vont dégager les budgets nécessaires et
prendre les mesures qu'il faut pour apporter ces correctifs, et s'ils ne le
font pas... Je ne suis pas en politique pour faire plaisir à qui que ce
soit, M. le député de Laviolette, vous le savez, j'ai
déjà fait une sortie contre l'hôpital
Saint-François-d'Assise relativement aux urgences, et je ne les
laisserai pas dormir sur ce dossier.
Le Président (M. Cannon): C'est bien, M. le
député de Vanier. Vous aussi, à la commission, vous
ramassez beaucoup d'ouvrage, tantôt c'était l'informatique,
maintenant c'est l'hôpital Saint-François-d'Assise. Excellent. M.
le député de
Saguenay.
M. Maltais: Je sympathise avec le ministre, avec mes
collègues de Vanier, de Laviolette et mon collègue de
Saint-Maurice qui, lui, est allé à l'hôpital
Saint-François-d'Assise, mais il y a quand même deux points que
j'aimerais soulever qui ne concernent pas cet hôpital. Il en est un, qui
m'intéresse en particulier et je voudrais savoir où on en est
rendu.
On a adopté une loi à l'Assemblée nationale
concernant l'affichage sur les produits dangereux. Je voudrais savoir comment
ça fonctionne. Est-ce que les compagnies importatrices... On
s'était entendu, à un moment donné, sur les langues,
puisque la langue est un sujet d'actualité... Quelques industries, chez
moi, utilisent des matières toxiques en quantité industrielle. Je
parle de Reynolds de Québec, d'Ontario Paper et de trois grosses
scieries, également. J'ai fait le tour de ces industries. La
quantité de produits consommés par les alumineries et les
papetières est vraiment extraordinaire. Je pense que ça concerne
d'autres collègues aussi.
J'aimerais savoir comment ça s'applique dans le quotidien. Vous
avez de nombreux inspecteurs. On parle d'inspections, J'y reviendrai tout
à l'heure, mais précisément sur cette question de
l'affichage sur les produits toxiques, où en est-on rendu, à
l'heure actuelle?
M. Séguin: On a adopté ce qu'on appelle le
programme SIMD, le système d'information sur les matières
dangereuses, selon lequel une étiquette doit apparaître sur les
contenants et une fiche plus complète, conservée sur les lieux de
travail. En guise d'informations directes, l'étiquette doit être
apposée sur les contenants pour en révéler la substance et
quelques indications du danger qui y est relié. La loi est en vigueur,
comme elle l'est au fédéral, aussi, depuis le 1er octobre. Des
inspecteurs de la CSST doivent maintenant voir à la conformité de
l'étiquettage. J'imagine qu'il y a un certain délai pour que
l'industrie ait le temps d'imprimer les étiquettes, etc., mais puisque
la plupart des fabricants doivent se conformer à la législation
fédérale, il y a tout lieu de croire, parce que, au
fédéral, c'est entré en vigueur le 1er octobre, la plupart
des étiquettes sont effectivement apposées actuellement et
semblent relativement conformes. On n'a pas connaissance, actuellement, de
problèmes particuliers avec le système.
En pratique, dans les usines, dans les lieux de travail où il y a
de telles substances, cette étiquette doit au moins apparaître sur
les contenants et les travailleurs ont le droit de refuser de manipuler un
baril ou un contenant qui n'aurait pas l'étiquette ou qui, bien
qu'étiquette, présenterait un danger.
M. Maltais: Est-ce que la réglementation est en voie de
sortir ou si elle est sortie?
M. Séguin: La réglementation, à toutes fins
utiles, est celle du fédéral. La version québécoise
sera sanctionnée très bientôt, mais elle est conforme
à celle du fédéral à tout point de vue.
M. Maltais: Un autre sujet, M. le ministre. Ce n'est pas la
première fois que je le soulève en commission parlementaire,
ça fait au moins six ou sept ans, mais je ne suis pas le seul, mes
collègues des deux côtés... On a parlé d'inspection,
on a beaucoup parlé de la prévention, mais il reste un fait,
à la CSST - le rapport Chatelain ne nous a rien appris
dernièrement, ceux qui sont députés depuis quelques
années s'en rendent compte - il y a un malaise relativement à
l'indemnisation des victimes. Il faut avoir été
député pour savoir à quel point nos bureaux de
comté sont chargés, depuis six ou sept ans, autant sous l'un ou
l'autre gouvernement. Je reviens avec ça.
Je pourrais vous apporter les dossiers complets d'une centaine de cas
que j'ai eus à traiter. Moi, je me mets dans la peau du travailleur. Je
ne me mets pas dans la peau de l'administrateur ou du Vérificateur
générai, ni dans la peau du député, je me mets dans
la peau du travailleur dont le revenu vient d'être coupé à
la suite d'un accident du travail. Vous allez me dire: Ce n'est pas le cas de
tous. Vous avez raison, mais il ne faudrait pas qu'il y ait de mauvais cas. Le
travailleur qui subit une lésion, une blessure, qu'elle soit mineure ou
majeure, ou partielle ou permanente, subît d'abord, dans sa peau, dans sa
personne, un traumatisme psychologique important. Et cette partie là, ce
n'est pas compris tout le temps à la CSST. On va négocier la
chair humaine souvent à la façon d'un boucher et moi j'aime plus
ou moins ça. Ton bras vaut tant et si tu avais ton bras...
Écoutez, le corps, c'est un tout. Quand il en manque un morceau,
ça devient un corps... J'ai vu des cas typiques. Il y a deux points que
j'aimerais soulever et ce n'est pas la première fois que je fais
remarquer ça à un ministre responsable de la CSST.
D'abord, l'attitude de certains de vos employés dans les
régions face aux travailleurs. Le travailleur n'a pas envie de se
ramasser devant un monstre, il a envie de compréhension, de s'assurer
qu'il va recevoir une indemnité dans des délais raisonnables et
qu'on ne l'obligera pas à devenir un avocat, un spécialiste en
médecine, un comptable. En tout cas, on lui en demande des affaires. Ce
n'est peut-être pas dans tous les cas, mais, je vous le dis
honnêtement, s'il y a des cas particuliers, à un moment
donné, il faudrait que vos fonctionnaires soient un peu plus
compréhensifs. Le travailleur est démuni devant cette loi. Il
recourt à son syndicat, au comité d'aide aux accidentés,
à un avocat, et, finalement, après que tout ça n'a pas
marché, il s'amène à nos bureaux.
C'est nous qui devons faire face à cette machine administrative.
Je ne vous cache pas que, certains lundis matins, on devient agressif
vis-à-vis certains de vos employés qui nous répondent,
d'une façon... avec un certain je m'en foutisme. Mol, j'aimerais
à la suite du rapport du Vérificateur général -
bien sûr, là, vous avez acheté beaucoup d'ordinateurs,
beaucoup de bebelies pour rendre ça le plus proche possible, c'est
louable et je vous félicite et vous avez fait un effort remarqué
depuis que vous êtes là aussi, parce que vous êtes un homme
sensible - qu'au cours de la prochaine année, à
l'intérieur de la CSST, on se donne un mandat de regarder les cas qui
connaissent des délais de six mois et plus. Pourquoi? il! doit y avoir
une raison.
Si on n'a pas régie un cas dans les six mois, M. le ministre, on
ne le réglera jamais. C'est aussi bête que ça. On ne le
réglera jamais et cette personne atteint presque la
déchéance humaine parce qu'elle a eu un accident, ce qui n'est
pas sa faute. On a réglé, je pense, ce problème à
la Régie de l'assurance automobile, à la Régie des rentes,
mais, grand Dieu que nos travailleurs, avec tout l'argent que ça
coûte à nos employeurs, sont maltraités! Je ne parle pas en
général. Je parle de cas particuliers. Là je suis
généreux, je ne vous demande que les cas de six mois et plus. S'y
y avait moyen d'avoir un inventaire de ça à tous les six mois et
qu'un comité à l'intérieur de la CSST se penche
là-dessus, sur ces cas et dise pourquoi ça ne marche pas... Si la
paperasse est mal remplie, s'il y a un mauvais rapport du médecin, qu'on
change de médecin. Qu'on s'organise, finalement, pour s'occuper de cette
personne.
Cette personne, qu'a-t-elle comme choix? Ce n'est pas tout le monde qui
a 100 000 $ à la banque. Un gars qui en gagne 20 000 $ ou 25 000 $, ne
peut pas avoir 100 000 $ et une famille. Ce gars ou cette femme, selon les cas,
cette personne se retrouve à l'aide sociale. Et là, c'est encore
une lutte, c'est encore la job du député. Perte de revenu, bien
souvent perte de la maison, de l'automobile. L'alcoolisme apparaît
là-dedans, les chicanes de ménage, le diable est aux vaches,
excusez l'expression, mais c'est ça. La réalité
quotidienne, on a beau employer des mots de psychologue, la
réalité quotidienne, c'est le bordei. C'est ça qui
arrive.
Pour ce citoyen qui n'est pas un mauvais garçon, la seule erreur,
la seule chose qui lui est arrivée dans la vie, c'est qu'il a eu un
accident du travail. Moi j'aimerais ça qu'à la CSST on fasse un
inventaire, que les cas ne soient pas traités dans six mois, que dans
nos régions les députés soient informés. Ce n'est
pas dans le but de savoir qui est maltraité ou non, c'est dans le but de
rendre efficace une loi qui se veut quand même avant-gardiste. Je ne sais
pas ce qui se produit là-dedans. Avec ce monstre administratif, la loi
est devenue inapplicable, encore une fois, pour le petit citoyen ordinaire.
Le Président (M. Cannon): M. le député
de
Laviolette. (11 h 45)
M. Jolivet: La question de la révision paritaire. Au
moment où on se parte, vérification faite, on en est rendu aux
dossiers de février 1988. À tous les mois, 1500 demandes de
révision paritaire, en moyenne, rentrent et s'ajoutent à ceux qui
ne sont pas réglés. Actuellement on est rendus à 1800,
2000 cas, peut-être, en attente. Cela veut dire que le délai
mentionné par le député de Saguenay est effectivement de
plus d'un an entre le moment où on inscrit la demande et le moment
où on reçoit une réponse.
J'ai plusieurs cas. Les gens à qui j'ai dit que je parlerais de
ça, aujourd'hui, auront les réponses que le ministre me donnera.
Il y a un problème à la révision. Je ne parle pas de la
révision additionnelle qui viendra quand on arrivera à la
commission d'appel en matière de lésions professionnelles. Cette
dernière dépend, elle, du ministère de la Justice et
remplace l'ancienne CAS qui a près de 11 000 à 12 000 dossiers en
attente, avec des délais de plus d'un an quant à la
réponse. S'ajoute à cela un événement qui s'est
produit cette semaine. J'ai réussi à avoir de la documentation ce
matin m'expliquant ce qui s'est passé.
Une personne m'écrit par l'intermédiaire d'une
confédération d'accidentés du travail, qui se trouve
à Donnacona... vous connaissez M. Guay.
Il écrit au chef de l'Opposition - cela m'a été
remis - et on y pose une question. À telle date, le 7 septembre 1988, on
a écrit à Mme Unetelle au bureau de Québec. Au moment
où je vous parle, nous sommes le 26 janvier 1989, pas de réponse,
même pas un accusé de réception. Je ne sais pas ce qui se
passe. J'ai finalement rejoint des personnes cette semaine. Le
téléphone de M. Guay est souvent occupé et j'ai finalement
réussi à lui parler. Là j'ai eu le numéro de
téléphone de l'individu - je n'avais qu'un numéro de
dossier et son adresse - et j'ai pu lui parler. Le matin où j'ai
réussi à lui parler, il est arrivé un
événement extraordinaire qui n'a pas de maudit bon sens,
excusez-moi, M. le Président... qui n'a pas de bon sens. L'individu
rencontre... J'espère qu'on ne les appellera pas des boubous macoutes,
comme on l'a fait à l'aide sociale, mais on est en train de se poser la
question à savoir si ce n'est pas ce qui se produit à la
Commission de la santé et de la sécurité du travail.
L'individu, malheureusement analphabète se fait lire un document par
quelqu'un se disant inspecteur de la CSST qui lui dit: Mon cher monsieur, vous
devez signer ce papier. Il dit: Écoutez, je ne sais pas lire. Mon
épouse va le lire. Son épouse lit le document et déclare
qu'il n'est pas question qu'il le signe. Jamais de la vie. Dans
l'édifice où se trouve ce monsieur, un inspecteur de la CSST dont
j'ai le nom que je pourrai vous transmettre, en haut il y a un avocat de la
confédération. L'épouse monte, va voir l'avocat qui
redescend avec elle et qui demande de quel droit il a à signer ces
choses. Finalement, n'ayant pas eu les réponses appropriées,
l'avocat déclare qu'il n'est pas question de signer. L'autre
répond que c'est une obligation, que s'il ne signe pas, il n'aura plus
d'argent, plus une cent, le lendemain matin. Je trouve que c'est du chantage
éhonté que cela n'a pas de bon sens.
Suivant les informations que j'avais prises auprès de quelqu'un,
à la CSST, l'inspecteur est autorisé jusqu'au mois de
décembre 1989 et il reste l'histoire de la perte à long terme qui
fera l'objet d'une révision paritaire ou d'une décision de ta
CALP, si nécessaire. Tout cela pour vous dire qu'on en est rendus
actuellement, pour je ne sais quelle raison, à menacer des gens de
coupures s'ils ne signent pas des documents que l'on veut bien leur faire
signer. Formule présignée par un tiers, sans sa présence
d'une façon ou d'une autre, mais non signée au moment où
on l'a. Je vous dis que ça n'a pas de bon sens. J'ai le cas devant moi.
Il m'a été transmis, il y a à peu près un
demi-heure à la suite des rencontres que j'ai eues, mardi, avec
certaines personnes.
Tout cela pour vous dire, M. le Président, que le ministre devra
regarder à fond ces choses-là, parce que là, ce sont des
gens démunis qui ont des difficultés de santé et qui se
voient menancés s'ils ne signent pas les documents que M.
l'enquêteur veut bien qu'ils signent, de ne plus rien recevoir. Je ne
sais pas ce qui se produira, la seule chose que je sais c'est que l'individu en
entendant l'avocat dire: Écoutez, vous ne voulez pas agir
convenablement, donner la réponse, a pris la formule - c'est une formule
qui ne vaut rien - et l'a déchirée. À ce moment-là,
l'enquêteur s'est précipité sur la personne qui
était en train de la déchirer pour la jeter au panier et l'a pris
par le bras en voulant dire: Cela fait. Je vous dis que cela n'a pas de bon
sens. Ce cas-là est arrivé. J'ai tout cela entre les mains.
J'ai un autre cas. Une personne est au Québec, elle n'a plus
d'ouvrage dans le bois. Elle se rend en Ontario, c'est le seul endroit
où elle peut avoir du travail. Cette personne vit actuellement dans une
roulotte. Elle ne reçoit plus rien en vertu de l'aide apportée en
Ontario et comme son dossier est en révision devant les instances de la
Commission de la santé et de la sécurité du travail, cette
personne n'a plus rien au moment où je vous parle. Elle n'a même
plus droit à l'aide sociale en Ontario. Elle me dit ne plus savoir quoi
faire! J'ai essayé de m'informer si au moins quelqu'un pouvait lui
donner un montant d'argent pour revenir au Québec au plus sacrant. Une
fois revenue au Québec, au moins on fera la bataille - elle vient du
Lac-Saint-Jean - pour obtenir de l'aide sociale en attendant que le
règlement se fasse. Si elle obtient la rétroactivité, elle
remboursera les montants d'argent. Elle m'a dit ne pas avoir un sou pour
revenir. Et là, elle a dit: Je vais être expulsé de mon
loyer demain matin. Ils veulent me mettre à la porte. Je ne sais plus
où aller. Il n'y a aucune
aide apportée par la CSST. J'ai parlé à des gens.
ils m'ont dit: C'est bien de valeur, qu'elle se débrouille
elle-même. Ce n'est pas de même. On ne laisse pas mourir quelqu'un,
comme ça, dans un coin, en disant: Débrouille-toi tout seul.
Cette personne n'a plus rien. Qu'est-ce que je fais avec ces cas-là?
C'est un cas que j'ai devant moi, mais il y a d'autres personnes...
La stabilisation économique. Vous vous souvenez de l'étude
qui a été faite et qui amène des gens à dire:
Écoutez, on vous assurait en vertu de votre salaire gagné en
1983, mais malheureusement, on s'est trompé. Comme on s'est
trompé, on doit vous inscrire pour le salaire assurable et non pas pour
le salaire gagné. Vous passez d'un salaire de 35 000 $ que vous gagniez
à l'époque, à un salaire de 29 000 $. Comme vous gagnez un
peu d'argent actuellement, on vous organise maintenant, mon cher monsieur, pour
vous dire que de 1300 $ que vous receviez par mois en stabilisation, vous
êtes tombé à 700 $. Comme vous gagnez encore un peu plus
d'argent, ça se réajuste à toutes les fois et vous tombez
à 600 $ maintenant. Pendant ce temps-là, l'individu est
allé en révision, en appel, il a tout gagné. Il est
allé jusqu'au bout. Il a gagné ça en 1985. En 1985, on lui
dit: Tout est parfait, vous avez tout gagné, mon cher monsieur. Vous
êtes allé en appel. Et, à cette époque-là,
c'est sur le salaire gagné non pas le salaire assurable. Il
s'achète une maison. Aujourd'hui, il est obligé de
déménager, son ménage est en péril, sa maison est
en péril. Qu'est-ce qu'on fait avec ça? C'est un cas pour lequel
je vous ai écrit et vous m'avez répondu par
l'intermédiaire du vice-président. La réponse est toujours
la même: C'est dommage, monsieur, que voulez-vous que je fasse? On vous a
donné jusqu'au mois de décembre 1988 pour vous réajuster.
Vous vous imaginez si vous passiez d'un salaire obtenu à un montant
d'argent qui, vous le savez, diminuerait tranquillement selon les salaires
gagnés, et toujours dans la mesure où il est capable de
travailler.
Je vais vous parler d'un autre cas. Une personne - on en est toujours
sur la stabilisation économique - se retrouve avec tel montant. Elle se
fait couper sa stabilisation. Le plus drôle de tout, et là on va
avoir un problème... C'est pour cela que je vous donne ça,
aujourd'hui, pour vous donner la chance d'y penser au cours de l'intersession
pour la session à venir. La personne se retrouve, au moment où je
vous parle, obligée par son médecin à ne travailler que 20
heures. Quand on est en récupération à ce niveau, il faut
avoir un salaire basé sur 40 heures, parce que si l'individu n'est pas
capable de remplir la fonction qu'il avait avant, on va lui en trouver une.
L'individu conduisait l'auto, il était commis-voyageur. Ce monsieur ne
peut plus voyager. Il est obligé de rester assis, il ne peut pas tenir
longtemps debout, il n'est pas capable, il n'est pas paraplégique, mais
il n'est pas capable de tenir des heures et des heures debout.
Il lui faut donc un travail sédentaire. Le problème, c'est
que même avec un travail sédentaire, s'il fait plus de 20 heures,
le médecin va le lui interdire. On lui dit: Si tu ne fais pas tes 40
heures, tu n'auras plus un sou, tu vivras de l'aide sociale. Pourtant, il est
accidenté.
Je vous dis simplement que ce sont des cas que j'ai devant moi et j'ai
décidé de vous les soumettre, aujourd'hui, pour vous demander ce
qu'on fait avec ça. Je pourrais vous les énumérer un par
un avec les noms des personnes, mais ce n'est pas la place, ici, à la
commission. Sans vous dévoiler de noms, je vous dis que ce sont des
dossiers qu'il faut regarder au plus vite. Pourquoi? Ces personnes sont en
attente de quelque chose et elles sont désespérées dans
bien des cas. Là, je vous rappelle l'autre partie, celle des dossiers
que j'ai du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord. Pour les dossiers
en attente, actuellement, vérifiez auprès de la CALP dont vous
n'avez pas la responsabilité mais où de vos cas sont
acheminés; vérifiez auprès des services d'information de
la Commission d'appel en matière de lésions professionnelles. On
dit que dans ce dossier il y a 10 000 dossiers à traiter et cela
seulement pour la région de Québec qui comprend le
Bas-Saint-Laurent, la Côte-Nord et quelques autres régions. On
voit dans le journal du 28 janvier dernier que le budget a été
haussé de 4 000 000 $ pour permettre d'accroître l'effectif de 37
personnes à cette commission d'appel. Ce n'est pas suffisant. Cela n'a
pas de bon sens. Le délai n'est plus d'un an, maintenant, mais de deux
ans, deux ans et demi. J'ai eu un cas d'appel et moi, j'ai été
obligé de dire aux gens: Écoutez, on vient de me dire que votre
cas n'est même pas inscrit sur le rôle de telle sorte qu'on ne sait
pas quand il va y être. Chose certaine, au moment où vous avez
inscrit ça, si vous l'avez fait le 15 janvier 1989, ne vous attendez pas
à recevoir de réponse avant le 15 janvier 1991. Cela n'a pas de
sens. De quoi vivra-t-il entretemps? Comment cela fonction-nera-t-il? Vous avez
donc la responsabilité de dire au Conseil des ministres qu'il faut
absolument ajouter au budget pour avoir des effectifs additionnels.
C'était ce que je voulais dire. J'aimerais maintenant entendre
votre réponse en vous donnant un cas précis. Je peux le nommer,
parce qu'il a fait l'objet de rencontres et de discussions publiques. C'est
simplement parce que j'ai encore eu une demande. C'est un très vieux
dossier, il s'agit de l'homme qui se promène ici en face, que vous
connaissez, M. Cristini. Vous vous en souvenez, vous le voyez souvent comme
ministre responsable. Une décision a été rendue dans ce
dossier, à la suite d'un appel qu'il a eu le droit de poser. Il n'y a eu
aucune suite encore, à ce moment-ci. Êtes-vous capable, M. le
ministre, est-ce que des gens sont capables de dire ce qui se passe dans ce
dossier de M. Gabriel Cristini? J'aimerais entendre vos réponses au
sujet de la révision paritaire, de la stabilisa-
tion économique et de cas aussi pathétiques que
ceux-là et que j'ajoute à ceux que mon collègue vous a
donnés.
M. Séguin: M. le Président, je voudrais bien que
mon collègue comprenne qu'on n'est pas ici pour faire l'examen comme tel
de la CSST. Dans nos engagements financiers, à l'engagement où
nous sommes, il s'agit d'un transfert d'argent à la CSST pour la
prévention. Par ricochet, Je veux bien, que le député pose
des questions. On comprendra que je peux y répondre
généralement, mais je ne ferai pas ici une analyse cas par cas.
D'ailleurs l'ancien gouvernement, quand il était au pouvoir, avait aussi
un ministre responsable qui n'a pas non plus fait d'examen cas par cas. Ce
n'est pas non plus d'ailleurs la mission du ministre responsable de la CSST. Si
on regarde la loi, elle a constitué une commission qui est une
corporation au sens civil, avec son propre conseil d'administration où
siègent des représentants syndicaux et patronaux. C'est un
véritable conseil d'administration qui décide en vertu de la loi.
Donc, je serais mal venu de m'immiscer constamment dans la gestion et
l'administration. Je suis responsable par ailleurs, dans l'intérêt
public, des orientations de la CSST, etc. Je n'ai même pas le pouvoir,
comme ministre, en vertu de la loi de régler personnellement des
dossiers. Donc, je ne voudrais pas qu'on m'impute une autorité que je
n'ai pas.
Cependant, ce que je peux répondre sur l'ensemble du dossier de
la CSST, je peux le dire publiquement parce que je me suis déjà
commis pas plus tard qu'il y a quelques jours, lundi, alors que j'étais
l'invité de "Mongrain de sel", à Sherbrooke. L'émission
portait sur la CSST. Il a fait plusieurs émissions sur ce sujet.
Essentiellement, il disait au ministre: "Bon, voici un ensemble d'irritants, un
ensemble de dossiers qui soulèvent la critique dans le public, voici des
problèmes administratifs, des délais inacceptables."
Effectivement l'ensemble des délais entre les décisions de la
CSST et celles de la CALP atteignent deux ans, sinon plus. Même la
présidente de la CALP, Mme Vaillant, qui a remis par ailleurs sa
démission qui sera effective au mois de juin je pense, me faisait part
de sa préoccupation, et elle veut même me rencontrer pour me
suggérer des avenues. On pourait peut-être même modifier le
système actuel. J'ai répondu publiquement à cela que j'ai
déjà engagé, actuellement, une bonne discussion avec le
conseil d'administration, avec la direction de la CSST et que j'ai l'intention
d'organiser un genre de rencontre entre la CSST et les députés,
dans un premier temps. Dans un deuxième temps suivra la constitution
d'un groupe d'étude sur la CSST pour aboutir finalement,
idéalement à l'automne 1989, à une table ronde
générale sur la CSST pour regarder tant les aspects
administratifs que légaux. Il est fort possible qu'on puisse constater
qu'il y a lieu d'aménager la loi actuelle avec d'autres dispositions,
une autre dynamique, sans essentiellement changer toute la loi. Je pense
qu'elle est établie, que son fonctionnement général semble
relativement satisfaisant, mais des lacunes apparaissent et vont devoir
être corrigées par une approche législative, et non pas
uniquement législative. Là-dessus, je peux vous dire que c'est ma
priorité comme ministre du Travail, responsable de l'application de la
Loi sur la santé et la sécurité du travail par la CSST en
1989.
Il y a deux aspects. On a d'abord parlé de la prévention.
Il faut s'assurer que le volet prévention soit toujours soutenu et
même se développe. Je pense que c'est déjà
très important. (12 heures)
Deuxièmement, la relation avec l'accidenté. Ce que
j'appellerais la relation du public et de la CSST, je pense, doit être
revue et corrigée. De ce côté-!à, il faut travailler
à corriger les irritants, les lacunes.
M. Jolivet: Mais est-ce que vous acceptez, comme je le dis...
M. Séguin: Comme mon collègue député
du Saguenay le rappelait, cette approche du bénéfi-ciaire qui
fait face à une machine, lui apparaît un petit peu monstrueuse, un
petit peu aberrante. Beaucoup de correctifs peuvent être apportés.
Premièrement, ayant déjà vécu trois ans à
Revenu Québec, vous savez comment un fisc - qu'importe si c'est Revenu
Canada, Revenu Québec ou n'importe quel Revenu dans n'importe quel
État - a toujours porté un chapeau, une responsabilité
irritante pour le public. Je dois dire que Revenu Québec a, depuis
nombre d'années, beaucoup amélioré la perception que peut
en avoir le public. Depuis un an, je pense qu'on a fait des pas très
intéressants dans ce sens. Donc, cela veut dire que c'est possible,
même avec des devoirs, des obligations, des responsabilités et des
choses plus ou moins faciles, de réaliser sa mission, d'en arriver
à enlever ces irritants, d'avoir des relations avec les
accidentés du travail, avec le public et, de l'autre côté,
avec les employeurs qui contribuent à un système plus juste.
La CSST va déposer prochainement une nouvelle tarification qui,
je pense, va enlever beaucoup d'irritants aux employeurs. En même temps,
en 1989, ce qui serait souhaitable, c'est de découvrir une nouvelle
dynamique...
M. Jolivet: Oui, mais...
M. Séguin: ...entre la CSST et les accidentés du
travail.
M. Jolivet: Je comprends. D'ailleurs je ne tiendrai pas rigueur
au ministre de dire que ce n'est pas la place pour faire la discussion, mais je
voulais la faire ici en présentant des cas qui sont pathétiques,
d'une certaine façon. Ce ne
sont pas les seuls. Je demande au ministre s'il accepte cette politique
de la CSST. Est-ce que vous dénoncez, même comme
député s'il le fallait, cette politique de tordage de bras qui
fait dire à des individus: Si tu ne signes pas cela, tu vas te faire
couper. Et cela, à une personne analphabète, à une
personne en difficulté qui vit un stress épouvantable et qui se
voit, d'une certaine façon, confrontée à un mur. Si tu ne
passes pas à travers le mur, mon "chum", c'est fini, je ne trouve pas
cela correct. C'est ce que je vous dis. Le ministre, au moins sur ce point,
peut-il dire qu'il est prêt à regarder ce dossier et à en
parler avec la présidente, Mme Forget, pour que cela ne se reproduise
plus. Dans le fond, on est en train d'instaurer à la CSST un
système de boubous macoutes dangereux.
Deuxièmement, que fait-on avec des cas... Est-ce que le ministre
a une idée de ce qui pourrait être proposé pour des cas
semblables à celui dont je faisais mention, celui de l'individu qui se
retrouve en Ontario victime d'un accident du travail? On vient de
déclarer que ce n'est pas un accident du travail, semblerait-il. Que
fait-on avec cet individu qui se trouve démuni? Y a-t-il quelque
chosa... Y a-t-il une place ou une aide quelconque, rapide pour, au moins,
pouvoir lui dire: Viens au Québec, viens-t-en vivre, en attendant, de
l'aide sociale, le temps de trouver quelque chose? Qu'est-ce qu'il y a à
faire?
M. Séguin: Pour répondre à votre
première question, je peux indiquer que de l'ensemble de nos
discussions, va résulter différentes mesures, c'est sûr.
Député comme vous, député de Montmorency, je
reçois, moi aussi, le lundi, dans mon comté des gens pour toutes
sortes de cas impliquant la CSST. Au cabinet, j'en reçois beaucoup de la
part des collègues députés. Ces gens sont aux prises avec
des représentations de la CSST et demandent de l'aide, demandent un
appui. On essaie de les aider dans la mesure du possible. Ce que Je veux
discuter avec la CSST, c'est peut-être une nouvelle façon de faire
avec les représentations qui sont faites par les accidentés du
travail. Il existe déjà au bureau de la vice-présidence de
la CSST un service au public, un service de plaintes. Il faut peut-être
l'expliquer davantage. Dans les prochains mois, l'ensemble des
députés aura la possibilité de rencontrer la CSST, d'une
part, pour un volet information et, deuxièmement, en vue de mettre
à la disposition des députés un système de
cheminement des dossiers qui soit plus facile, plus acceptable, parce que les
députés conduisent un nombre considérable de dossiers
concernant la CSST.
Donc, je pense qu'il y a lieu, tout de suite, concernant l'ensemble des
députés, de leur permettre de rencontrer la direction de la CSST.
Le projet est à l'étude actuellement, on veut le faire
bientôt et cela va aider aussi à mettre en place auprès des
députés un minimum de services auxquels ils pourront
référer leurs dossiers.
Maintenant, sur les quelques cas particuliers, cela me ferait plaisir,
si vous m'en donniez les détails, d'en discuter avec la direction de la
CSST. Vous le faites déjà, d'ailleurs. À l'occasion, vous
m'envoyez des cas, vous me référez des cas et j'essaie, à
ce moment-là, d'avoir le bon éclairage.
M. Jolivet: Normalement, la réponse qu'on a, n'est pas la
vôtre. Vous référez le cas à la commission qui,
elle, nous le rappelle, vous nous le dites, en nous donnant des détails
par écrit ou par téléphone. Le problème est qu'on
est confronté à une machine. Je vous donne un exemple. Si vous me
dites: Vous allez référer désormais... Je ne
dérange pas la présidente pour le plaisir de la déranger.
J'appelle les fonctionnaires, les directions, les services. Mais là, je
vous donne le cas pathétique d'une personne qui est en Ontario. Il faut
y trouver une solution. Je ne peux pas dire que je n'en trouverai pas. Dans le
fond, vous me dites que, dans des cas comme cela, le seul recours qu'il me
reste - puisque je n'ai pas le pouvoir de déterminer à la place
de la CSST ce qu'il faut faire - c'est d'appeler la présidente et de lui
demander une réponse au plus vite, avant qu'un événement
malheureux arrive à cette famille.
M. Séguin: Je vous ferai remarquer qu'il s'agit d'un
résident de l'Ontario, alors...
Le Président (M. Cannon): Je m'excuse, monsieur.
M. Jolivet: Non, non, c'est un Québécois qui
travaille en Ontario.
Le Président (M. Cannon): Je m'excuse, M. le
député. C'est malheureusement mon obligation de vous
rappeler...
M. Jolivet: D'accord. De m'arrêter là.
Le Président (M. Cannon): Le règlement nous dit que
c'est 20 minutes par engagement. Nous avons largement dépassé les
20 minutes.
M. Jolivet: D'accord.
Une voix: Le message est passé.
M. Jolivet: Pour Christini, par exemple, je n'ai pas eu de
réponse?
M. Séguin: Pardon?
M. Jolivet: Christini, Gabriel, notre marcheur en avant.
M. Séguin: Je n'ai jamais été saisi de son
cas personnellement.
M. Jolivet: Non?
M. Seguin: Non.
M. Jolivet: D'accord. On vous an saisira.
M. Séguin: Si vous voulez m'en saisir, cela me fera
plaisir de le regarder.
Le Président (M. Cannon): Donc, l'engagement 33 est
vérifié.
M. Jolivet: Une extension... M. Lemieux: M. le
Président? Le Président (M. Cannon): Oui? M. Lemieux:
Je voudrais...
Le Président (M. Cannon): Très brièvement,
s'il vous plaît, parce que...
M. Lemieux: Cela va être bref, mais je sens le besoin de le
dire et de rejoindre les préoccupations du député de
Laviolette. Pour avoir été avocat à la CSST pendant un
certain temps, sous la direction de Robert Sauvé et de Gilles
Néron, à l'époque, je sens que cela a changé, M. le
ministre. Dans nos bureaux de comté, le lundi, on a des problèmes
avec des accidentés du travail qui obtiennent plus ou moins de
réponses. Cela nous donne l'impression que ces gens sont vraiment
démunis devant cette machine et qu'on se fout d'eux. Encore pire que
cela, si ce n'était que des accidentés, mais, même à
l'interne, nous avons des plaintes de gens qui travaillent à la CSST,
qu'ils soient agents socio-économiques, responsables ou agents
d'indemnisation. On sent, à l'intérieur de cette boîte, un
manque flagrant d'humanisation. On se demande si on sait effectivement
où on va avec cette gestion. Je Dise mes mots en disant qu'on a
l'impression, qu'on se demande si la direction générale de la
CSST, n'est pas confiée à une Mata Hari au à une Evita
Perron. Je pèse mes mots, je suis bien conscient que, ce que je dis est
enregistré. On a l'impression que ces gens sont dans une corporation
autonome. Je ne me souviens pas si... Je me demandais tout à l'heure si,
effectivement, Claire L'Heureux-Dubé n'avait pas rendu un jugement - si
je me souviens bien - à l'effet que c'était un mandataire de la
couronne. Il n'en demeure pas moins que ces gens sont au service des
accidentés, ils doivent faire preuve, à mon avis, de beaucoup
plus d'ouverture d'esprit qu'ils ne le font face aux cas qu'ils ont à
traiter.
Le député de Laviolette me dit qu'il réussit
à leur parler. Je lui dis: Vous êtes chanceux! Il m'est
arrivé plusieurs fois de téléphoner à la CSST et de
ne pas avoir de réponse. Je réussis à régler
certains des dossiers parce que je dois collaborer avec des gens que je
connaissais moi-même à la CSST pour avoir le tenant et
l'aboutissant de certains dossiers. Ce que je vous demande...
Le Président (M. Cannon): II faudrait peut-être
dire, M. la député, que vous devriez être dans
l'Opposition.
M. Lemieux: Non, mais ce sont les accidentés du travail et
l'ensemble des contribuables qui paient pour cela. Il me semble, M. le
ministre, qu'il y a des problèmes dans cette boîte. Je vous
réfère, encore une fois, au dernier rapport du
Vérificateur général. Il y aurait lieu, effectivement, de
faire comprendre à la présidente-directrice
générale que si elle est là, c'est parce qu'il y a des
gens qui ont des accidents du travail, que c'est à ces gens qu'elle doit
son emploi, qu'elle est payée par les contribuables et lui demander que,
dans ses services, on soit un peu plus humain. C'est un aspect sur lequel je
m'attarde tout particulièrement, l'humanisation à la CSST. On
sent, M. le ministre - je suis obligé de vous le dire, c'est flagrant -
que les gens sortent de là, quand ils ont affaire aux agents
d'indemnisation ou toute autre couche administrative de la CSST, avec une peur
flagrante. S'il vous plaît, si vous avez l'occasion de parler à la
directrice générale - j'espère qu'elle vous parle et
qu'elle ne parle pas simplement au premier ministre - que vous allez lui faire
savoir que chez les députés, de même que chez les victimes
d'accidents du travail, c'est une préoccupation. C'est le seul
commentaire que j'avais.
Le Président (M. Cannon): Merci beaucoup, M. le
député de Vanier. Le ministre a indiqué tout à
l'heure, dans sa réplique au député de Laviolette,
qu'effectivement, la commission pourrait rencontrer les députés
dans les mois qui suivent afin de connaître les doléances de tous
et de chacun. Est-ce que l'engagement no 33 de mars 1988 est
vérifié?
M. Jolivet: Vérifié.
Juin
Le Président (M. Cannon): J'appelle donc les engagements
du mois de juin 1988. L'engagement no 61, M. le député de
Laviolette?
M. Jolivet: M. le Président, il faut cependant se
référer à septembre 1988, contrat pour l'achat de deux
terminaux d'un montant de 33 136 $. On lit la même chose dans le document
1A de la liste A de septembre... Qu'est-ce qui se passe? On a deux fois le
même engagement pour la même chose; c'est le même
soumissionnaire. Dans un cas, à l'engagement 61, on dit qu'il y a deux
soumissionnaires, NAS Canada et IBM, dont îa soumission était un
peu plus élevée, et on se retrouve, en septembre, avec le
même engagement, mais il n'y a pas de soumission. C'est quoi,
ça?
M. Séguin: Je vais demander au sous-ministre de commenter,
s'il vous plaît, M. le
Président.
M. Diamant: C'est le même engagement qui a
été expédié parce que, si je comprends bien, la
modalité de transmission a été modifiée entre les
deux dates.
M. Jolivet: Donc, ce ne sont pas deux contrats, c'est le
même.
M. Diamant: Exactement le même.
M. Jolivet: C'est celui de juin qui faisait l'objet de la demande
de soumissions, mais pourquoi, dans l'autre cas, est-ce un contrat
négocié? Je ne comprends pas. Quand on regarde, en septembre,
dans la liste 1A, on lit: contrats négociés, contrat pour l'achat
de deux terminaux. Donc, on parle de contrat négocié alors que,
dans l'autre, c'était sur invitation. Qu'est-ce qui s'est passé?
Pourquoi, dans un cas, est-ce négocié? Pourtant, c'est le
même contrat.
M. Diamant: On me dit que le terme "contrat
négocié" n'était pas approprié au moment où
cela a été transmis, c'était vraiment un contrat par
soumission.
M. Jolivet: Donc, au mois de juin, l'engagement est fait et quand
on fait la retransmission demandée par le Conseil du trésor, il y
a eu une erreur de transcription. On aurait dû écrire "contrat par
soumissions", avec les deux soumissionnaires. C'est ça? D'accord,
vérifié.
Juillet
La Président (M. Maltais): L'engagement 61 est
vérifié. On va passer à l'engagement 38 de juillet.
M. Jolivet: Juillet. Quand on parle de régie, parle-t-on
de la Régie des entreprises en construction du Québec, tout le
long? Des fois, on a le mot "régie" et, ailleurs, ce n'est pas
précisé. Dans le cas de l'engagement 38, on dit: "Paiement au
fonds des services de télécommunications représentant les
frais de téléphonie de la régie..." À l'engagement
39, on mentionne le fonds des services informatiques, c'est encore pour la
régie, probablement. On finit par les frais de location des espaces pour
la régie. C'est ça? Ce sont des dépenses courantes, on n'a
pas le choix, il faut les payer.
Le Président (M. Maltais): Les engagements 38, 39 et 40
sont-ils vérifiés?
M. Jolivet: Oui, mais, avant, j'aurais juste une petite question
à poser au ministre. Où en est-on rendu avec les
négociations dans le domaine de la construction? Est-ce que le choix du
conciliateur a été fait?
M. Séguin: L'étude de nos engagements est vraiment
l'occasion de faire le tour du ministère du Travail. Un consensus est en
train de se développer sur le choix d'un conciliateur, ça devrait
être finalisé dans les prochains jours.
M. Jolivet: Donc, on pourrait voir...
M. Séguin: Il va entrer en fonction la semaine
prochaine.
M. Jolivet: D'accord.
Août
Le Président (M. Maltais): Vérifié. Alors,
on passe au mois d'août, il y a deux listes, la liste A et la liste B.
Commençons par la liste A.
M. Jolivet: Dans la liste A, on retrouve la même chose,
c'est identique au mois d'octobre. Si je comprends, les deux contrats qui sont
là, c'est à cause de la retransmission. Allez voir en octobre,
dans la liste, vous avez les deux mêmes contrats, subvention normes et
contrat négocié. On les retrouve en août et en octobre.
À quoi est dû ce problème?
M. Diamant: Après étude et après entente
lors de commissions parlementaires, il y a eu une nouvelle modalité de
transmission des renseignements concernant les contrats de plus de 25 000 $.
C'est ce qui explique que vous avez deux listes.
Le Président (M. Maltais): M. le député de
Lavioiette, peut-être le secrétaire pourrait-il vous donner
les petites explications qu'il vient de me donner. Je pense que ça
éclaire.
Le Secrétaire: Comme le disait monsieur, au Conseil du
trésor, on a adopté de nouvelles modalités de
présentation des engagements financiers; ça se reflète
dans plusieurs ministères. Les engagements que vous voyez au mois
d'octobre sont une répétition de ceux du mois d'août, mais
c'est tout simplement une répétition, parce que les listes du
mois d'août n'étaient pas absolument au point. Pour éviter
toute ambiguïté, pour être sûr de ne rien oublier, on
les a repris et on les retrouve au mois d'octobre. (12 h 15)
M. Jolivet: J'aurais deux questions. D'abord, comme il s'agit des
activités d'inspection dans la programmation budgétaire de la
CSST, j'ai une question pour le ministre sur la CSST, encore une fois. M. le
ministre, j'ai deux petites questions concernant la CSST. Êtes-vous au
courant d'un sondage que la CSST aurait fait réaliser en octobre 1988?
C'est Services à la recherche JTD de Montréal qui l'aurait
mené. On y dit ceci: Voici un sondage commandité par la CSST qui
vous intéressera probablement. Il vise à connaître votre
opinion au sujet des organismes qui
s'occupent de la santé et de la sécurité dans le
monde du travail. Et là, vous avez un document complet. Le ministre
a-t-il été mis au courant? Dans quel budget a-t-on pris les
sommes nécessaires pour faire cette enquête? C'est Marc Dumont,
coordonnateur de l'étude pour la compagnie, qui l'a faite.
M. Séguin: Malheureusement, il ne m'appartient pas de
commenter l'administration budgétaire de la CSST. Il faudrait poser la
question directement au conseil d'administration.
M. Jolivet: Avez-vous été mis au courant de cette
demande?
M. Séguin: Non. Cela relève de la régie
interne de la commission. Je pense que la question devrait être
posée au conseil d'administration qui doit entériner les
contrats.
M. Jolivet: La même question devra être posée
concernant des aménagements de bureaux dans la région de
Québec, en particulier. Il nous arrive la chose suivante. On parlait
tout à l'heure des difficultés qu'ont des employés, en
fait, des travailleurs, d'être rémunérés ou
compensés... Et, en même temps... Cela n'a pas de bon sens.
D'ailleurs, je pense que vous avez eu la même réflexion lors de
l'émission à laquelle vous faisiez allusion, celle de M.
Mongrain. Des gens disaient: Cela n'a pas d'allure. On a de la misère
à se faire compenser pour des accidents. Pendant ce temps, à gros
frais, on réaménage les bureaux et on réinvestit dans la
construction de nouveaux bureaux à la CSST, même si ce n'est pas
tellement nécessaire. Là, vous nous dites que c'est à
d'autres qu'il faudrait poser la question.
M. Séguin: C'est de la régie interne propre au
conseil d'administration de la CSST. Je pense que si des débats doivent
avoir lieu sur l'opportunité de certaines décisions, c'est
à ce niveau-là.
M. Jolivet: Vu, M. le Président. Le Président
(M. Cannon): Vu? M. Jolivet: Vu.
Le Président (M. Cannon): Nous sommes toujours au mois
d'août. Liste B.
M. Jolivet: Liste B. On va mettre ensemble, M. le
Président, les engagements 82 et 83 pour les raisons suivantes. On est
d'abord en soumissions publiques. William M. Mercer est le fournisseur choisi
à cause de sa soumission de 58 000 $. Vous avez, cependant, une autre
soumission de refusée alors qu'elle est de 30 000 $. On dit qu'elle est
non conforme, que la soumission ne cadre pas la problématique.
J'aimerais savoir ce qui ne cadre pas. Comment l'autre, celle qui est à
58 000 $, l'a-t-il satisfaite, cette problématique? Je vais aller plus
loin. Multi service professionnel offre deux options, soit entre 109 000 $ et
300 000 $, pour la première option et 61 141 $, pour la deuxième.
C'est pourquoi j'ai parlé des engagements 82 et 83. Je m'en vais
à 83. Là, on parle de supplément. "Supplément pour
porter à 151 950 $ le coût des honoraires pour
l'élaboration et l'application d'un modèle d'évaluation
des emplois pour le secteur de la santé au Québec." On accepte la
plus basse à 58 000 $, on refuse celle de 61 141 $ qui est la plus
haute, si on prend celle-là, et, on se retrouve avec un
supplément de 151 000 $. Qu'est-ce qui s'est passé? Comment se
fait-il qu'il a fallu ajouter un supplément à la plus basse
soumission jugée conforme, si je comprends bien, par rapport à
une autre qui aurait pu l'être, si elle avait été dans les
mêmes conditions. C'est quoi? Qu'est-ce qui s'est passé?
M. Séguin: Je vais passer la parole au président de
l'IRIR pour expliquer l'engagement.
Le Président (M. Cannon): Pouvez-vous vous identifier,
s'il vous plaît?
M. Hérivault (Jean-Louis): Jean-Louis Héri-vault,
président-directeur général de l'Institut de recherche et
d'information sur la rémunération. Je pense que pour
répondre à votre question, il faut resituer le contrat dans son
contexte. C'est un contrat qui a été octroyé à la
suite de lettres d'entente qui sont intervenues entre trois syndicats, les
infirmières, les techniciens de la santé, et les perfusionnistes
et le ministère de la Santé et des Affaires sociales.
M. Jolivet: C'est cette enquête qui a servi pour
régler le problème auprès du Conseil du trésor,
ensuite.
M. Hérivault: Vous savez qu'en matière
d'évaluation d'emploi, ce sont des choses qui sont encore un peu
nébuleuses du côté des syndicats. Le Conseil du
trésor lui-même se cherche une approche. L'institut a
procédé par le moyen d'un comité paritaire et après
deux mois de réunions et de discussions, ce comité qui
était paritaire, patronal d'un côté, mais avec trois
syndicats, de l'autre, s'est transformé en comité directeur, a
décidé de procéder à un appel d'offres et de
demander des soumissions pour l'attribution d'un contrat en vue de
développer un modèle d'évaluation d'emploi. Le
comité paritaire n'avait pas beaucoup de formation et de
compréhension du processus.
Au fur et à mesure des réunions, on s'est entendu sur des
facteurs d'évaluation, sur une méthode d'échantillonnage
et il s'est avéré très vite que l'ampleur du projet
était beaucoup plus grande que celle qui avait été
prévue initialement. La première soumission a été
choisie par le comité paritaire conjointement, et je vous
rappelle que c'est le rôle de l'IRIR de favoriser des ententes. La
firme Mercer a effectivement soumissionné à 58 000 $
originalement. Les soumissions allaient de 30 000 $ à 302 000 $,
à ce que je crois. Naturellement, la qualité de la firme et du
conseiller qui avait été désigné par chaque firme a
été un facteur important dans le choix et M. Roland
Thériault, qui était le responsable du dossier, faisait
l'unanimité. Je pense que cela a pesé très lourd dans le
choix de la firme.
Au fur et à mesure que les travaux ont évolué, le
comité qui s'était constitué en comité directeur a
décidé de doubler le nombre d'enquêtes qui ont
été effectuées et on est passé subitement de 19 000
questionnaires à 37 000, parce que la côté patronal a
décidé qu'on voulait des questionnaires séparés
pour les superviseurs, ce qui a été consenti par le
côté syndical. Naturellement, le deuxième contrat que vous
avez, n'est pas un double contrat, c'est une continuation de l'ancien. Quand
vous arrivez à 37 000 questionnaires, vous pouvez imaginer le coût
du traitement informatique, de la numérotation de questionnaires et le
coût du traitement statistique.
Je prends cette occasion pour vous rappeler qu'il y a eu un rapport de
déposé par l'IRIR à la suite de cette étude, qui a
amené à un règlement salarial entre le Conseil du
trésor et le Syndicat des infirmières, au début de mai
1988. Je crois savoir qu'actuellement, le Conseil du trésor
négocie avec les techniciens sur la base du même rapport pour en
arriver à une entente avec ces derniers dans le secteur de la
santé.
M. Jolivet: Je veux simplement vous poser une question: Est-ce
que le fait d'avoir une soumission conforme de 58 000 $ alors que l'autre
à 30 000 $ ne l'est pas parce qu'elle ne posait... je ne sais pas quelle
problématique, mais en tout cas...
M. Hérivault: Je pense que la soumission de 30 000 $ est
celle de la firme Peat Marwick. Elle avait démontré dans son
offre qu'elle n'avait ni la compréhension ni les ressources
nécessaires pour effectuer les travaux avec la précision et
l'ampleur que désirait le comité directeur.
M. Jolivet: Et si je me fie à ce que vous me dites, 58 000
$ est le montant de l'engagement, plus le supplément de 151 000 $...
Comme Multi Service Professionnel avait deux options allant jusqu'à 302
000 $, cela aurait été la même chose si cette firme avait
été choisie. Supposons que l'option 2 - celle établie
entre 61 000 $ et 141 000 $ - aurait été retenue, vu la demande
additionnelle que vous avez faite, cela aurait augmenté d'autant son
contrat.
M. Hérivault: Je pourrais vous répondre que la
firme n'a pas été choisie, mais elle a été
éliminée dès le début du processus. Alors, je ne
peux pas spéculer sur ce qui serait arrivé si cette
firme-là s'était trouvée dans la même
problématique.
M. Jolivet: D'accord.
Septembre
Le Président (M. Cannon): Alors, les engagements pour le
mois d'août 1988 sont maintenant vérifiés. J'appelle les
engagements du mois de septembre, liste A, 1988.
M. Jolivet: C'était réglé, la liste A, M. le
Président. On avait posé la question avec NAS Canada.
Le Président (M. Cannon): Merci, M. le
député. Donc, nous tombons à octobre 1988. Ah, la liste B,
je m'excuse. On a fait A, il faut inévitablement tomber à B.
M. Jolivet: M. le Président, cela a été
vérifié dans le cas des 9 et 10, étant donné qu'il
s'agit de soumissions sur invitation. On a regardé Comterm tout à
l'heure...
Le Président (M. Cannon): Oui. M. Jolivet: C'est
réglé.
Le Président (M. Cannon): Les éléments 11,
12 et 13 également?
M. Jolivet: Oui, ce sont des paiements habituels. J'ai
posé ma question sur l'article 45.
Octobre
Le Président (M. Cannon): Merci, M. le
député. J'appelle octobre 1988.
M. Jolivet: Octobre 1988 a été vu en même
temps que l'autre. On m'a donnée la réponse.
Novembre
Le Président (M. Cannon): D'accord, j'appelle novembre
1988.
M. Jolivet: Bien, c'était pour les bureaux. Ce sont les
bureaux du ministère, M. le ministre?
M. Séguin: Ce sont les bureaux du Conseil des services
essentiels.
Une voix: C'est le même contrat qu'on a vu...
M. Jolivet: Ah! c'est le même, donc, c'est une
répétition. En sachant cela, on en aurait peut-être eu
moins à vérifier.
Décembre
Le Président (M. Cannon): Oui, alors j'appelle donc
décembre 1988.
M. Jolivet: Décembre, subventions normées, il n'y a
pas de problème, c'est normal, contrats négociés... C'est
le contrat qui a été négocié avec le
ministère des Communications relativement au service de
téléphonie, des télécommunications.
M. Séguin: C'est cela.
M. Jolivet: Qu'est-ce que cela couvre, ce service de
communication? Les téléphones, les services de Fax, qu'on
appelle?
M. Séguin: C'est toute la téléphonie du
ministère.
M. Jolivet: Toute la téléphonie au complet? M.
Séguin: Oui.
M. Jolivet: Cela fait partie des obligations. Le reste va, M. le
Président, nos engagements ont été vus.
Le Président (M. Cannon): Merci, M. le
député. Les engagements ou, enfin... Le mandat de la commission
de l'économie et du travail étant accompli, j'ajourne les travaux
sine die.
(Fin de la séance à 12 h 25)