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(Seize heures quarante-quatre minutes)
Le Président (M. Audet): Mesdames et messieurs les
députés, M. le député d'Ungava, s'il vous
plaît, M. le député de Labelle, à l'ordre s'il vous
piaît! Je constate le quorum et je déclare la séance
ouverte. Je vous rappelle le mandat de la commission qui est de procéder
à l'étude détaillée du projet de loi 135, Loi
concernant l'examen des plaintes des clients des distributeurs
d'électricité. Nous sommes à poursuivre l'étude du
projet de loi à l'article 12. Avant, M. le secrétaire, si vous
voulez annoncer les remplacements, s'il vous plaît.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Il y a trois
remplacements, M. Maltais (Saguenay) est remplacé par M. Maciocia
(Viger), M. Saint-Roch (Drummond) est remplacé par M. Audet
(Beauce-Nord) et M. Tremblay (Iberville) est remplacé par Mme Cardinal
(Châteauguay).
Le Président (M. Audet): Merci. Au moment de
l'ajournement, la parole était à M. Claveau, député
d'Ungava. Alors, M. le député, vous aviez la parole...
M. Claveau: On était à l'article 11, n'est-ce
pas?
Le Président (M. Audet): Non, l'article 11 a
été adopté...
M. Claveau: II a été adopté?
Le Président (M. Audet): ...selon les notes que j'ai Ici.
L'article 12, la demande faite par écrit... Le jour où j'ai
assisté à la commission, il y avait eu une sortie flamboyante du
député d'Ungava.
M. Claveau: Ah oui!
Le Président (M. Audet): Oui. Alors si vous voulez
poursuivre dans votre flamboyance.
M. Claveau: On se moque! Le Président (M. Audet):
Pas du tout.
Recours au commissaire (suite)
M. Claveau: Vous ne perdez rien pour attendre, M. le
Président, si cela continue comme cela.
Ma question concernant l'application de l'article 12 était la
suivante. Je pense que sur les détails techniques du projet de loi comme
tel - il y a beaucoup de choses techniques dans les articles qui viennent -
c'est une question du principe général dans le fonctionnement. Le
ministre se souviendra, au moment où on s'est quittés jeudi
dernier, j'essayais de lui faire la démonstration de ce que pourrait
être une plainte qui serait portée par un consommateur
mécontent des services de sa compagnie. Et je disais que de la
façon que c'est écrit, cela me semble difficile d'application
dans la mesure où il sera assez rare que la compagnie, le distributeur
ou la personne qui recevra le client au moment de porter sa plainte, se
réjouisse du fait que l'on porte une plainte et invite le client
à aller d'emblée devant la commission dans la mesure où il
n'aura pas eu de réponse.
On faisait toujours la différence entre ce qu'on avait à
l'article 6, la façon de formuler la plainte par téléphone
ou par écrit, etc. Je prétends, indépendamment des
modalités... J'essaie de comprendre comment cela va fonctionner parce
que si je porte une plainte... En vertu de l'article 6, je peux faire une
plainte par téléphone. Évidemment, c'est vrai, n'importe
qui peut faire une plainte par téléphone, mais la
secrétaire qui reçoit la plainte ou le ou la proposée aux
plaintes du côté du distributeur dira: Écoutez, n'allez pas
plus loin, on prend votre affaire en considération et on vous donnera
des nouvelles. Un mois plus tard, pas de nouvelles, le délai de trente
jours est passé. Mon client reprend encore le téléphone et
dit: Qu'est-ce qui se passe et qu'est-ce que je fais? On dira: II aurait fallu
que vous formuliez votre plainte par écrit. Le client dit: Oui, mais
personne ne me l'a dit. J'imagine mal le distributeur qui dira: Cela nous fait
plaisir, monsieur, de vous montrer comment faire pour formuler la plainte par
écrit. Vous pouvez être certain de recevoir de l'assistance.
Voyez-vous, vous avez telle enveloppe, vous faites telle chose, notre
procédure est la suivante... Allez-y, portez plainte,
dépêchez-vous, cela nous fait plaisir.
J'ai l'impression qu'à partir du moment où on introduit la
possibilité, a l'article 6 qu'on a adopté, que ce n'est pas
nécessairement une plainte écrite sous prétexte que
ça peut diminuer la bureaucratie... Certes, vous avez raison de ce
côté-là en disant qu'il faut rendre la machine la plus
souple possible, mais il ne faut pas la rendre souple à tel point
qu'elle ne résistera plus à rien. Il faut qu'elle garde un
minimum de mordant.
J'essaie de comprendre réellement comment le consommateur va s'y
retrouver. C'était la question que je formulais au moment où on
s'est laissés jeudi dernier.
M. Ciaccia: D'accord. C'est une bonne question. Je vais essayer
de vous expliquer la façon dont ça fonctionnera. Vous avez raison
de dire que si un consommateur appelle HydroQuébec ou un distributeur
d'électricité, on ne lui dira pas: Ça nous fait grand
plaisir que vous
vous plaigniez et envoyez-nous votre plainte par écrit. Il se
peut qu'il dise ou qu'il ne dise pas de l'envoyer par écrit.
Il y a deux façons où le consommateur saura que c'est par
écrit. Premièrement, il y aura des avis dans les journaux quand
la loi sera mise en vigueur. Il faut que les distributeurs annoncent dans deux
journaux, qui circulent dans le territoire si vous vous souvenez de la clause
dans la loi, les conditions de la loi, le recours que le consommateur aura. Il
saura que, pour que les délais commencent à courir, il faut que
sa plainte se fasse par écrit. Beaucoup de plaintes se feront par
téléphone, la réponse sera aussi donnée par
téléphone et peut-être qu'on pourra clarifier le
problème par téléphone. Aujourd'hui, on reçoit 3
000 000 d'appels par année, alors on ne veut pas imposer la règle
qu'à chacun de ces appels, quelqu'un chez le distributeur dise: Non, je
ne peux pas vous écouter, monsieur ou madame, il faut que vous
m'envoyiez ça par écrit. Cela alourdirait le processus et ce
n'est pas ce qu'on veut, ni ce que vous voulez.
Alors, il faut permettre deux choses, les communications par
téléphone sans que le consommateur se fasse dire: Je ne peux pas
vous écouter avant que vous m'ayez envoyé une plainte par
écrit. Il faut permettre aussi que le consommateur sache que, pour un
délai de 30 jours, iI faut que ce soit par écrit. Ceci, on le
fait par les avis dans les journaux.
Il y a une autre procédure où le consommateur saura que
les délais commencent à courir seulement lorsque la plainte est
faite par écrit. Si vous vous souvenez, dans un des articles, on dit: Le
distributeur, sur la facturation, doit indiquer le recours au commissaire des
plaintes, commençant avec la deuxième année. La raison
pour laquelle on le fait la deuxième, c'est que la première
année, ils ne peuvent pas adapter tous les ordinateurs à
régler, à remplacer... On leur donne un an. Après la
première année, chaque consommateur sera avisé, sur sa
facture d'électricité - je pense qu'on est allé assez loin
avec ça - par le distributeur que s'il y a une plainte, il peut
s'adresser au commissaire aux plaintes. Je pense que ça va
répondre aux préoccupations que vous aviez en ce qui concerne la
façon par laquelle le consommateur sera avisé. Si on avait
écrit que toute plainte doit être par écrit, si on avait
mis cette stipulation dans la loi, on aurait ouvert la porte à un refus
par le distributeur de répondre a une plainte, par une communication
verbale, par téléphone.
M. Claveau: Quand vous dites, M. le ministre, à l'article
12, que la demande au commissaire est faite par écrit, il ne s'agit plus
de la plainte au distributeur, il s'agit de la requête faite devant le
commissaire.
M. Ciaccia: Devant le commissaire, il faut que ce soit fait par
écrit.
M. Claveau: Comment cela va-t-il se faire?
Avec un formulaire ou une lettre écrite qui peut avoir cinq pages
en expliquant tout le problème?
M. Ciaccia: C'est une lettre. Ce ne sera pas
nécessairement un formulaire, bien que ce soit possible que le
commissaire, pour procédure interne, établisse après
quelques semaines, quelques mois de fonctionnement, s'il voit que cela est
préférable d'avoir un formulaire il n'y a rien qui empêche
cette procédure. Autrement dit, quelqu'un va communiquer avec le
commissaire et il se peut que le commissaire lui dise: Je vais vous envoyer un
formulaire à remplir.
Pour le moment, on laisse ça assez flexible. Cela permet
d'écrire une lettre, de la façon que le consommateur peut le
mieux s'exprimer, sur le problème qu'il a avec le distributeur.
M. Claveau: Y aura-t-il une réglementation qui
accompagnera la loi pour régir ces choses-là?
M. Ciaccia: Non, il n'y a pas de réglementation. À
l'article 14, on prévoit des modalités. "L'examen est conduit
privément selon les modalités que le commissaire juge
appropriées." On prévoit certaines modalités que le
commissaire peut imposer ou demander, mais iI n'a pas un pouvoir de
réglementation comme tel.
M. Claveau: Les modalités jugées appropriées
par le commissaire, mais si on change de commissaire, les modalités
peuvent changer.
M. Ciaccia: Oui.
M. Claveau: C'est lié à l'individu plus qu'à
la réglementation de la loi.
M. Ciaccia: Oui. Excepté qu'il va s'établir un
genre de pratique. Le deuxième commissaire, ce sera dans cinq ans, il y
aura déjà une pratique d'établie, un genre de
précédent. Ce sera plus facile pour le deuxième, je
présume, que pour le premier.
M. Claveau: C'est le commissaire qui aura la
responsabilité de transmettre au distributeur la plainte du client et
non pas le client lui-même qui devra...
M. Ciaccia: Exactement. C'est le commissaire qui a cette
responsabilité. On ne veut pas imposer de détails techniques au
consommateur, au client. Il faut qu'il communique avec le commissaire, ensuite
c'est le commissaire qui s'en charge.
M. Claveau: Est-ce qu'il y a un délai pour que le
commissaire transmette la plainte du client au distributeur. Dans les cas
d'encombrement des bureaux ou des lignes téléphoniques, il peut
arriver qu'il y ait de l'étirement.
M. Ciaccia: Non, il n'y a pas de délai de fixé pour
transmettre cette plainte au distributeur.
M. Claveau: Parce qu'il y a un délai pour le distributeur.
À l'article 13, le distributeur a un délai pour transmettre le
dossier.
M. Ciaccia: Pour le distributeur, à l'article 13, c'est
dans les quinze jours.
M. Claveau: Mais il n'y a pas de délai qui garantisse au
consommateur que sa plainte sera acheminée rapidement.
M. Ciaccia: Quand on dit, par exemple, à l'article 20: "Le
commissaire fait avec diligence au distributeur et au client un rapport de ses
constatations...", le principe, c'est que le commissaire doit agir avec
diligence. On a imposé des délais où on croyait qu'on
pouvait le faire pour le meilleur fonctionnement, pour assurer le meilleur
service possible aux consommateurs. Dans certains cas, on ne peut pas imposer
de délai, mais on donne le principe, on évoque le principe que
c'est avec diligence.
M. Claveau: Mais...
M. Ciaccia: C'est la même chose que dans la Loi sur le
Protecteur du citoyen, c'est avec diligence. C'est le même principe.
M. Claveau: La question, quand on se réfère
à l'article... Vous êtes-vous référé à
l'article 20?
M. Ciaccia: "Le commissaire fait avec diligence".
M. Claveau: C'est le rapport final. Une fois qu'il a tiré
sa conclusion, il fait un rapport avec diligence au consommateur et au
client.
M. Ciaccia: Cela s'applique à tout. Dès qu'il
reçoit la plainte, l'article 20 s'applique.
M. Claveau: Fait avec diligence...
M. Ciaccia: Pour faire rapport avec diligence.
M. Claveau: ...le rapport de ses constatations ou
recommandations. On est au moment du transfert. Par exemple, au moment
où mol, comme client, j'arrive devant le commissaire et je me plains, il
n'y a rien qui dit: Dans cinq jours, si votre plainte n'est pas rendue au
distributeur, vous avez le droit de revenir et de rappeler. Le principe de la
diligence, je veux bien, mais...
M. Ciaccia: Non, on ne peut pas dire ça et je vais vous
dire pourquoi. Selon la nature de la plainte, cela peut prendre plus de cinq
jours pour que le commissaire s'en... M. Claveau: Oui, mais le...
M. Ciaccia: Cela peut être une plainte pour laquelle le
commissaire dira que c'est vexatoire et qu'il ne s'en occupe pas du tout, vous
faites ça pour... Il peut juger que c'est une plainte frivole. Je ne
peux pas imposer...
M. Claveau: II ne pourra pas le faire tant qu'il ne l'aura pas
transmis. Il faut quand même qu'il transmette copie de la plainte au
distributeur même si c'est une plainte frivole.
M. Ciaccia: Oui. Il va la transmettre. Ce n'est pas le genre de
choses pour lesquelles on peut imposer un délai. Quand on dit, à
l'article 20, que c'est "avec diligence", ça s'applique à tout le
dossier.
Si on impose un délai au commissaire et que, pour une raison ou
pour une autre, il va au-delà du délai, ça veut dire que
le commissaire pourrait perdre sa juridiction et on ne veut pas ça.
M. Claveau: Dans le cas de l'article 20, je suis d'accord pour la
diligence, parce que des fois ça peut prendre plus de temps pour
étudier, mais là c'est de transmettre l'information au
distributeur qu'un client s'est plaint. C'est une question de détails
techniques. C'est juste pour s'assurer que...
M. Ciaccia: Non, c'est possible qu'il ne .la transmette
même pas. Je dirais que c'est possible, s'il pense que c'est vexatoire et
frivole...
M. Claveau: Oui, mais il transmet copie au distributeur. Il n'y a
pas de distinction à l'article 12, au deuxième paragraphe, de la
sorte de plainte. "Le commissaire transmet copie au distributeur de la demande
du client."
M. Ciaccia: Oui, normalement, vous avez raison, il l'envoie
immédiatement au...
C'est seulement après qu'il peut se rendre compte, vous avez
raison. C'est seulement après qu'il peut se rendre compte que c'est
vexatoire ou frivole et là il décide de... Mais,
immédiatement, il faut qu'il l'envoie.
M. Claveau: On pourrait dire "transmet immédiatement",
à ce moment-là.
M. Ciaccia: Dans les plus brefs délais, avec diligence.
Quand nous lisons aux articles 13 et 20 tous les délais, c'est implicite
que le commissaire doit agir, dans l'article 12, avec diligence. (17
heures)
M. Claveau: C'est une question que je me posais, je ne
dépose pas d'amendement formel sur le délai, c'est une
préoccupation que nous avons
et on verra...
M. Ciaccia: Je pense que c'est implicite. Parce que s'il ne le
transmet pas avec diligence, tous les autres délais vont tomber.
M. Claveau: Supposons une erreur administrative, cela peut
arriver. Pour une raison ou pour une autre, le personnel a changé...
M. Ciaccia: On a perdu la plainte.
M. Claveau: ...la personne qui a reçu la plainte partait
le lendemain en vacances pour un mois et la plainte est restée sur son
bureau. Quel sera le recours pour le consommateur face à ça?
M. Ciaccia: II va appeler le commissaire et l'engueuler.
M. Claveau: s'il engueule le commmissaire, celui-ci dira:
Aïe, mon animal, tu attendras ton tour, en dessous de la pile.
M. Ciaccia: II n'y a pas de recours. Même contre le
Protecteur du citoyen, s'il y a certains délais, il faut présumer
que le commissaire agira avec diligence. C'est clair que des erreurs humaines,
on ne peut pas les prévenir. Même dans un projet de loi, il peut y
en avoir.
M. Claveau: Sauf dans le cas du retour du courrier de la part du
distributeur, l'erreur humaine n'est pas possible car il y a quinze Jours pour
le retour. A l'article 13, on...
M. Ciaccia: Exactement, parce qu'il a tout un mécanisme,
II a tout un personnel, chaque distributeur... Cela fera partie de leur
procédure interne. C'est bien facile pour eux de s'organiser, de dire:
Après quinze jours, il faut qu'on fasse telle chose, après trente
jours, telle chose.
M. Claveau: Dans le cas de la Commission des droits de la
personne ou...
M. Ciaccia: Remarquez bien qu'il peut arriver aussi des erreurs
humaines. On ne peut pas vous garantir que même si on met quinze jours,
il n'arrivera pas quelques fois que le dossier prenne seize jours pour arriver
au commissaire. Si nous donnons des délais trop rapides au commissaire,
cela peut être perçu comme une atteinte à son
Indépendance. Les juges, vous avez un droit d'appel, vous ne pouvez leur
imposer de rendre leurs jugements dans X délai, il n'y en a pas.
Le seul délai que vous avez, c'est qu'une fois que le jugement est
rendu, vous avez trente jours pour aller en appel. Cela fait partie des
règles.
M. Claveau: On le sait. La Commission d'appel de la CSST est
rendue avec deux ans de retard. Elle a des cas de suicide sur le des, de gens
qui ont manqué de courage devant les délais imposés.
M. Ciaccia: À la Commission des affaires sociales, cela
prend un ou deux ans. Ici, on parle de jours.
M. Claveau: Cela n'a plus d'allure, je le sais.
M. Ciaccia: On veut éviter...
M. Claveau: En mettant des délais, vous éviteriez
que des choses semblables se présentent.
M. Ciaccia: Je ne peux pas en mettre au commissaire. Les
délais que je mets, j'en ai mis beaucoup aux distributeurs, c'est
là le problème. Une fois que cela arrive dans les mains du
commissaire, la seule chose qu'on peut dire, c'est que ce sera avec diligence.
On va présumer qu'il agira avec diligence. Si on s'aperçoit en
cours de route que cela prend plus de temps, là on prendra d'autres
mesures qui s'imposent. Peut-être plus de personnel, un amendement
à la loi. On veut commencer avec une procédure assez simple pour
ne pas l'alourdir, pour ne pas causer des délais inutiles, ou imposer
tellement de contraintes au commissaire qu'il ne puisse pas agir.
M. Claveau: D'accord. Cela va là-dessus. C'est une
préoccupation qui reste présente en ce qui me concerne. Cela va,
je ne dépose pas d'amendement formel. C'est une question que je pose au
ministre.
Le Président (M. Audet): L'article 12 est
adopté.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 13.
M. Ciaccia: L'article 13.
M. Claveau: "Dans les 15 jours de la réception de la copie
de la demande, le distributeur doit transmettre au commissaire le dossier
d'examen Interne de la plainte."
Il a donc 15 jours pour répondre. C'est le dossier qui a
déjà supposément été étudié
dans les 30 premiers jours de délai?
M. Ciaccia: Oui, exactement. C'est ce dossier.
M. Claveau: Si rien ne s'est passé au dossier, il devra
dire: Malheureusement, nous n'avons pas eu le temps, dans les délais qui
nous étaient impartis, de consulter le dossier de monsieur.
M. Ciaccia: Cela dépend de ce que le dossier dira. Ils
peuvent dire: Nous avons examiné le dossier de monsieur ou madame X,
nous avons appliqué l'article 411 de notre règlement et nous
avons jugé qu'il n'y a pas de plainte. La plainte est mal fondée.
Normalement, c'est ce que ça dira.
J'ai discuté de ça avec le plus gros distributeur au
Québec, les 30 jours. Ils m'ont demandé, pour la première
année, 45 jours. Ce n'est pas un délai anormal ou qui est
indûment imposé. Il est trop contraignant. Ils trouvent que, oui,
ils pourront répondre en 30 jours, mais pour la première
année, parce qu'ils doivent mettre de nouvelles procédures en
place, ils m'ont demandé 45 jours. J'ai accepté volontiers.
Mettez-vous à la place du consommateur aussi, 30 jours, il fallait
mettre un délai, celui de 30 jours est raisonnable. Ce n'est pas trop
contraignant pour le distributeur parce que 30 jours, une personne veut savoir
elle a une plainte, elle veut avoir une réponse.
Une voix: Cela va?
M. Claveau: J'aurais une autre question qui relève
peut-être un peu plus de l'article 12, si vous me permettez. Quel
délai aura un individu pour retourner devant la commission à la
suite d'une réponse, par exemple, du distributeur qui ne serait pas
satisfaisante? Est-ce qu'il peut revenir huit mois plus tard et dire: C'est
vrai, bon...
M. Ciaccia: II a un an.
M. Claveau: II a un an pour revenir?
M. Ciaccia: Oui, dans l'article 16, 2°.
M. Claveau: "2° s'il s'est écoulé plus d'un an
depuis que le client a eu connaissance des faits qui fondent sa plainte..."
M. Ciaccia: On a pris ça directement de la Loi sur le
Protecteur du citoyen.
M. Claveau: D'accord. "...consulter ce dossier chez le
distributeur", ça veut dire que le distributeur... Quelles vont
être les modalités, dans le deuxième alinéa, qui
permettront que le client puisse vraiment consulter son dossier chez le
distributeur? Techniquement parlant, on peut dire qu'on est d'accord, sauf
qu'on peut aussi dire que les dossiers sont disponibles de 8 heures à 10
heures et de 14 heures à 16 heures, sauf que personne ne travaille
durant ce temps et qu'elle ne peut pas y aller.
M. Ciaccia: C'est aberrant. M. Claveau: Comment...
M. Ciaccia: Hydro-Québec est soumise à la loi sur
l'accès à l'information. Ce sont toutes ces modalités
qui s'appliquent. Maintenant, je ne le sais pas, je n'ai pas la copie de
la loi devant moi. Je ne sais pas s'ils peuvent être obligés en
dehors des heures de bureau. Je ne pense pas. Ce sont les heures normales.
M. Claveau: Généralement, on ne perdra pas une
journée de travail pour une plainte de 50 $ sur une facture, si le gars
gagne 25 $ l'heure.
M. Ciaccia: C'est pour ça qu'il est écrit ici: "il
peut, sur paiement des frais de reproduction, en obtenir copie". SI, vraiment,
il ne peut pas y aller et qu'il trouve que c'est important d'avoir une copie de
son dossier, il peut exiger d'en avoir une copie. Mais on ne peut pas, on n'a
pas voulu amender la loi, toute une série d'autres lois...
M. Claveau: Est-ce qu'il pourra en obtenir copie, par
téléphone ou par personne interposée?
M. Ciaccia: Non, lui-même.
M. Claveau: Ou il devra donner une procuration à quelqu'un
qui pourra aller sortir son dossier. Ce n'est pas n'importe qui qui pourra
aller sortir le dossier de n'importe qui.
M. Ciaccia: Non, mais il peut donner une... S'il écrit une
lettre lui-même, dûment signée...
M. Claveau: Cela fera partie, à ce moment-là, de la
procédure qui sera exigée par le distributeur?
M. Ciaccia: Non, c'est juste un droit qu'on donne au client.
M. Claveau: Le droit d'en obtenir copie moyennant paiement,
ça peut être un droit qui ne s'exerce que dans la mesure où
on est physiquement présent pour le demander.
M. Ciaccia: Cela ne dit pas ça. Non. Cela ne dit pas
qu'il...
M. Claveau: À l'endroit où ça dit: "Le
client peut consulter..."
M. Ciaccia: Cela ne dit pas qu'il doit être là,
physiquement présent. Cela dit: "II peut."
M. Claveau: S'il n'est pas physiquement présent, qui
pourra y aller à sa place?
M. Ciaccia: Celui qu'il envoie, ou il peut l'obtenir par la
poste.
M. Claveau: Par la poste ou par téléphone,
c'est-à-dire que n'importe qui, finalement, se faisant passer pour un
autre, pourrait téléphoner
à Hydro-Québec pour obtenir le dossier d'une plainte.
M. Ciaccia: Bien non, ils vont l'envoyer à l'adresse
où ils fournissent l'électricité. Le client porte une
plainte concernant sa résidence: 2345, rue Chambord, M. et Mme X.
M. Claveau: Je ne sais pas, je peux dire: Je
préférerais que vous me le fassiez parvenir à mon bureau
et vous donner une autre adresse.
M. Ciaccia: À ce moment-là, à
HydroQuébec, on va vous dire: On va l'envoyer à votre maison;
quand vous quitterez votre bureau, le soir, vous irez le chercher. Il ne faut
pas toujours présumer de la mauvaise foi du distributeur.
M. Claveau: Non, non, ce n'est pas ça que je veux faire,
sauf qu'une loi doit être faite, toujours en présumant qu'il y a
quelqu'un, à un moment donné, qui va essayer de passer à
côté.
M. Ciaccia: S'il essaie de passer à côté, il
y a une façon très claire pour qu'il ne passe pas a
côté, c'est que le distributeur peut insister pour l'envoyer
à l'adresse où on fournit l'électricté. Alors
là, II n'y aura pas le problème de dire que n'importe qui peut le
demander, donc qu'on donnerait des documents ou des informations
privilégiés à des étrangers.
M. Claveau: Parce que d'après...
M. Ciaccia: On va faire preuve d'un minimum de prudence.
M. Claveau: En tout cas, je vols ça d'après ce qui
est écrit, je me trompe peut-être, mais il y a un point-virgule
entre les deux parties de la phrase. Donc, il y a un lien entre les deux, de
toute évidence: "Le client peut consulter ce dossier chez le
distributeur, à l'endroit où il a formulé sa plainte ou au
bureau du commissaire; il peut, sur paiement des frais de reproduction, en
obtenir copie." À mon sens, comme c'est écrit, avec le
point-virgule, c'est après consultation physique sur place.
M. Ciaccia: Non, non, ce n'est pas notre interprétation.
S'il ne peut pas se présenter, il va se prévaloir de la
deuxième partie du deuxième alinéa.
M. Claveau: Alors, si jamais il arrive qu'on le refuse à
quelqu'un, on lui enverra copie de ce que vous avez dit en commission...
M. Ciaccia: Absolument.
M. Claveau: ...et on dira que le ministre s'est porté
garant, par ses propos, du fait que vous pouviez l'avoir sur simple appel
télépho- nique.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article 13 est
adopté?
M. Ciaccia: Absolument, je vais m'assurer qu'il l'obtienne, sur
paiement des frais de reproduction.
Le Président (M. Audet): Adopté?
M. Claveau: Après la facturation ou en envoyant
l'argent?
M. Ciaccia: II faut qu'il paie pour, ce n'est pas sur la
facture.
Le Président (M. Audet): L'article 13 est
adopté?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. L'article 14.
M. Ciaccia: L'article 14, M. le Président. Le premier
alinéa de cet article permet au commissaire de rejeter, sur examen
sommaire, les plaintes quand il juge que son intervention n'est pas utile.
Le second alinéa signifie que la plainte n'est pas soumise
à une audience publique car le recours au commissaire ne comporte pas
une nature judiciaire. Il reste à noter que l'article 24, alinéa
1 de la Loi sur le Protecteur du citoyen, est au même effet.
M. Claveau: Au premier alinéa, je veux bien croire qu'il
faut une certaine flexibilité dans l'application, mais pour "motifs
raisonnables", est-ce qu'il n'y aurait pas lieu d'avoir un certain nombre de
critères du genre de plaintes dans une réglementation à
part?
M. Ciaccia: On va pouvoir établir ça dans un, deux
ou trois ans, pour ce qui est des critères. Mais aujourd'hui, cela
n'existe pas, on n'a jamais eu ce genre de plaintes, alors je ne saurais
même pas où commencer. On n'a jamais eu de commissaire.
M. Claveau: On fait une loi et on établit un
mécanisme à partir des cas qui sont bien connus et on dit: II
faut trouver des solutions. Je pense qu'on aurait avantage à ne pas
être trop..
M. Ciaccia: Pour le concept même, dans notre droit civil,
de bon père de famille, il n'y a pas de critère. Quand vous lisez
le Code civil...
M. Claveau: Oui.
M. Ciaccia: ...quand il dit "un bon père de famille", il
ne vous donne pas 22 critères pour
savoir ce qu'est un bon père de famille. C'est quelque chose qui
est établi par la pratique, au fur et à mesure des jugements, des
circonstances différentes. Ici, on arrive vraiment avec du droit
totalement nouveau. Alors...
M. Claveau: D'accord. M. Ciaccia: Excusez. M. Claveau:
Allez-y.
M. Ciaccia: Non, non. Alors, on l'a fait, on a
utilisé...
M. Claveau: On va revenir sur le droit nouveau.
M. Ciaccia: ...le mot "raisonnables" parce que je pense que c'est
un mot que tout le monde comprend...
M. Claveau: Le fait...
M. Ciaccia: ...et qui devrait l'être.
M. Claveau: ...que les motifs ne soient pas jugés
raisonnables, cela n'exclut pas le deuxième alinéa de l'article
12, où la plainte doit être transmise au distributeur. (17 h
15)
M. Ciaccia: Bien, on parle de l'examen du sujet de la
mésentente.
M. Claveau: Cela, c'est après information reçue de
la part du distributeur, dans le fond.
M. Ciaccia: Oui.
M. Claveau: Cela ne peut pas être avant. Donc, au
départ, on peut supposer que toutes les plaintes sont recevables en
soi...
M. Ciaccia: Oui. Elles peuvent être toutes
envoyées.
M. Claveau: ...et qu'après réception de la
contrepartie, si vous voulez, à ce moment-là le commissaire juge
si vraiment ça vaut la peine de pousser à fond
là-dedans.
M. Ciaccia: Oui, parce que si vous regardez l'ordre des articles,
la demande est faite au commissaire, le commissaire transmet la copie au
distributeur, dans les quinze jours de la réception, le distributeur
doit transmettre au commissaire le dossier, le client peut consulter et alors,
à l'article 14, le commissaire examine le sujet. Alors, ça c'est
une étape après l'autre.
M. Claveau: D'accord. Donc, c'est implicite. Le
Président (M. Audet): Cela va pour ça?
M. Claveau: Quand on dit: "L'examen est conduit
privément...", c'est après le délai de quinze jours aussi,
après réception du dossier de la part du distributeur?
M. Ciaccia: Absolument. Oui. M. Claveau: Cela va.
Le Président (M. Audet): Alors, l'article U est
adopté.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 15.
M. Ciaccia: L'article 15...
Le Président (M. Audet): Aimeriez-vous que je lise les
articles quand on les appelle?
Des voix: Non.
Le Président (M. Audet): Non. Cela va.
M. Ciaccia: C'est une disposition qui doit être
respectée à défaut de quoi une plainte pénale
pourrait être portée en vertu de l'article 31. Alors si...
M. Claveau: C'est 2000 $ d'amende. Pas de minimum.
M. Ciaccia: C'est 2000 $.
M. Claveau: Est-ce que ça veut dire qu'il va y avoir une
procédure, genre subpoena ou un truc comme ça, pour justifier le
fait que tu es obligé de donner de l'information?
M. Ciaccia: Oui, le commissaire va demander en bonne et due forme
les renseignements qu'il requiert. Cela peut être par lettre. Cela ne
sera pas un subpoena parce qu'on ne veut pas judicia-riser. Cela va être
une lettre.
M. Claveau: Si on me dit par exemple: M. X, vous devez vous
présenter devant le commissaire à telle date pour venir discuter
de tel dossier ou donner votre point de vue là-dessus... Admettons par
exemple que dans un cas de raccordement...
M. Ciaccia: Oui.
M. Claveau: ...il y a un client qui n'est pas content...
M. Ciaccia: D'accord.
M. Claveau: ...et on veut que la personne qui a fait le
raccordement vienne témoigner devant le commissaire et dire comment le
travail
a été fait, d'accord? M. Ciaccia: Oui.
M. Claveau: Et le gars dit: Écoutez, vous pouvez aller
vous promener. Je suis dans le Sud en vacances pour six semaines et je ne veux
rien savoir de vous.
M. Ciaccia: S'il y a un motif raisonnable et que le gars n'est
pas là, il ne l'enverra pas... Le plus facile...
M. Claveau: Oui, mais s'il a décidé qu'il y avait
motif raisonnable et qu'il enquêtait sur la plainte?
M. Ciaccia: II va voir s'il y a motif raisonnable, si le gars ne
peut pas être là... Comprenez-vous? On le dit: "...sauf excuse
valable...". Elle doit, sauf excuse valable, assister à toute rencontre.
Si le type dit: Écoutez, vous me convoquez pour le 12 mars et le 12 mars
je vais être dans telle ville et je ne peux pas venir, mais je peux venir
le 18 mars. Il va falloir que le commissaire s'ajuste. Et s'il ne veut pas y
aller du tout, le commissaire peut toujours dire: Écoutez, monsieur,
gardez votre plainte chez vous. Je vous demande... Je veux faire enquête.
Je vais convoquer... Je...
M. Claveau: Non, non. Ce n'est pas par rapport à la
personne qui a fait la plainte. C'est par rapport à quelqu'un qui
pourrait venir témoigner pour essayer de dénouer le noeud
finalement.
M. Ciaccia: Non, mais s'il a une excuse valable.
M. Claveau: Parce que c'est sûr que si c'est la personne
qui fait la plainte qui est la première à dire: Je ne peux pas
être là, attendez-moi, là évidemment, tu peux dire:
Écoute un peu. Mais s'il y a un témoin intéressant
à entendre dans l'affaire qui pourrait faire changer l'opinion du
commissaire et que ce témoin-là...
M. Ciaccia: S'il n'a pas d'excuse valable, il va falloir qu'il se
présente, autrement il est assujetti à une peine. Et 2000 $,
c'est 2000 $. Je pense que la loi a des dents.
M. Claveau: Oui, mais c'est ça, j'essaie de savoir de
quelle façon le commissaire va procéder pour pouvoir prouver
qu'il y a vraiment eu convocation pour être capable d'appliquer son
amende si jamais il n'y a pas eu...
M. Ciaccia: C'est évident qu'il va devoir envoyer une
lettre enregistrée.
M. Claveau: D'accord.
M. Ciaccia: II faut qu'il ait une preuve. Puisque c'est une
procédure pénale, il va falloir qu'il démontre qu'il l'a
vraiment convoqué et que la façon dont il l'a convoqué, le
type a reçu la convocation. Et je pense qu'il va falloir en plus de
ça l'avertir dans la même lettre que s'il ne se présente
pas, il va être assujetti à une amende prévue à
l'article 31. Je vois mal le commissaire envoyer une lettre: J'aimerais que
vous soyez présent le 12 mars. Et le type ne se présente pas et
après ça le commissaire va essayer de lui faire payer une amende
de 2000 $. Il va dire: Écoute, est-ce que je le savais que
j'étais assujetti à une amende? Il va falloir qu'il soit assez
clair et précis.
M. Claveau: D'accord.
M. Ciaccia: Autrement, le tribunal va rejeter sa plainte.
M. Claveau: Est-ce qu'on prévoit quelque part les endroits
où le tribunal ou le commissaire va siéger sur les plaintes en
particulier?
M. Ciaccia: Pardon? Dites-moi ça encore.
M. Claveau: Est-ce qu'on prévoit les endroits où le
commissaire va siéger? On a dit qu'il y avait un bureau au départ
ou peut-être deux. Je sais qu'on avait discuté de ça. Par
exemple, pour une plainte qui viendrait de Gaspé, est-ce que le
commissaire va se rendre à Gaspé pour juger la plainte?
M. Ciaccia: II le pourrait mais il n'y a pas d'obligation.
M. Claveau: À ce moment, s'il doit convoquer des gens
à Québec, est-ce qu'il y a des remboursements de frais de
déplacement prévus?
M. Ciaccia: La loi ne prévoit pas de remboursement.
Maintenant, le commissaire...
M. Claveau: Pour perte de revenu de travail.
M. Ciaccia: ...pourrait, dans sa recommandation... Il n'y a rien
qui empêche le commissaire d'aller à Gaspé, d'aller
examiner sur place pour voir si le poteau est vraiment croche.
M. Claveau: On parle de cas bizarres, n'est-ce pas?
M. Ciaccia: II n'y a rien qui empêche le commissaire de se
rendre sur place. Il ne faudrait pas Inclure non plus que... Vous savez, on va
essayer de garder ça simple parce que pour une plainte de 50 $ sur une
facturation, que le type aille d'Abitibi à Montréal et prenne
l'avion pour 300 $, je ne pense pas que ça va... Si c'est assez
important, le commissaire va... Mais il a la
liberté. Quand on regarde "l'examen est conduit privément
selon les modalités que le commissaire juge appropriées",
ça lui donne une latitude.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 15 est
adopté?
M. Claveau: Je pense que l'article 15 va amener certains
problèmes. À mon avis, c'est juste une préoccupation que
je passe au ministre, il y aurait là vraiment matière à un
minimum de réglementation quant à la procédure ou il devra
s'en établir une à un moment donné parce qu'il n'est
d'abord pas évident que la personne va vouloir venir si jamais elle est
convoquée; même en vertu de l'article 31, il va falloir qu'elle
fasse la preuve. Par exemple, est-ce que le fait de devoir manquer une
journée de travail pour venir témoigner serait une raison
suffisante pour ne pas venir? Est-ce que le fait d'avoir à prendre
l'avion, par exemple, pour se rendre à Québec ou à
Montréal pour rencontrer le commissaire pourrait... Est-ce que le fait
d'avoir un voyage de chasse prévu quinze jours à l'automne et
être convoqué en même temps pourrait être une raison
suffisante pour ne pas venir? Non, mais c'est vrai, qu'est-ce que c'est une
raison suffisante?
M. Ciaccia: Vous allez le savoir dans la jurisprudence qui va
être établie.
M. Claveau: Non, mais, écoutez...
M. Ciaccia: Non, non. Vous avez raison de dire que dans des
cas... Même s) on avait une réglementation, il pourrait toujours y
avoir des cas qui ne remplissent pas les conditions du règlement.
M. Claveau: Je veux bien croire...
M. Ciaccia: On ne peut pas. Même si on
énumérait huit cas, il peut y en avoir douze autres.
M. Claveau: Oui, mais on sait, par exemple, que quand on
reçoit un subpoena, on est aussi bien de se grouiller pour y aller,
à moins d'avoir des raisons vraiment exceptionnelles. Si vous avez un
voyage de chasse, vous le décommandez...
M. Ciaccia: Même avec un subpoena, quelqu'un peut dire:
Écoutez, j'ai le subpoena, mais j'avais une raison valable pour ne pas y
aller.
M. Claveau: Et U faut avertir avant, il faut le négocier
avant et non après. Vous dites: Wo! Un instant! J'ai un subpoena pour
telle date, mais, écoutez, j'ai tel, tel ou tel problème.
M. Ciaccia: Oui, mais on ne veut pas judiciariser cette
affaire.
M. Claveau: Non, mais c'est ça. Dans le fond, l'article 15
me semble très difficile d'application avec le temps.
M. Ciaccia: Le principe, c'est que l'article 15 est là,
que les personnes savent et, dans 99 % des cas, quand le commissaire va
convoquer une personne et l'avertir en disant: Écoutez, si vous ne
\^enez pas, vous êtes assujetti à une amende pénale de 2000
$, je vous garantis que dans 99 % des cas, ils vont négocier une date
pour y aller.
Maintenant, s'il y a quelqu'un qui est vraiment très têtu,
qui veut absolument établir jurisprudence, aller devant les tribunaux et
ne veut pas assister - vous allez en trouver partout des gens comme ça -
ce n'est pas une loi qui va empêcher ce genre de situation. Mais de la
façon qu'on l'a rédigée, je pense que c'est assez clair
qu'on lui donne ce pouvoir et on présume que ça va être
appliqué raisonnablement.
M. Claveau: On verra.
Le Président (M. Audet): L'article 15 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Article 16.
M. Ciaccia: Article 16.
Une voix: ...refuser ou cesser d'examiner...
M. Ciaccia: Bon. Le premier paragraphe permet au commissaire
d'écarter les plaintes qui ne sont manifestement pas sérieuses.
Le paragraphe 2 établit un délai de prescription non
péremptoire, que le commissaire a la discrétion d'admettre une
plainte tardive en raison de circonstances exceptionnelles. Il est à
noter que l'article 19, alinéa 1, de la Loi sur le Protecteur du citoyen
est essentiellement au même effet.
Le Président (M. Audet): Y a-t-il des questions à
l'article 16?
M. Claveau: Donc, refuser ou cesser d'examiner, d'accord. Le
deuxièmement, c'est à partir du début, du moment où
il y a eu un problème. S'il y a un problème de facturation sur
mon compte, pour le mois de juillet, ça veut dire que j'ai jusqu'au mois
de juillet de la prochaine année pour aller devant...
M. Ciaccia: II y a même une exception, "à moins que
le retard ne soit justifié par des circonstances exceptionnelles". Vous
pouvez montrer au commissaire et dire: Écoutez... Je vais vous dire une
circonstance exceptionnelle. Supposons que vous receviez la facture neuf mois
plus tard...
M. Claveau: Oui.
M. Ciaccia: "...a eu connaissance", non, ce n'est pas ce
cas-là.
M. Claveau: Si je l'ai reçue neuf mois plus tard, par
exemple, et qu'on m'impute des intérêts sur neuf mois, alors que
je n'aurai pas eu de facture, là, je pourrai revenir et dire: Je refuse.
Mais, est-ce que j'aurai neuf mois, un an à partir du moment où
je l'ai reçue ou à partir du moment où elle a
été facturée?
M. Ciaccia: Oui, parce que le client a eu connaissance des faits.
S'il a eu connaissance neuf mois, l'année commence à l'expiration
des neuf mois. Autrement dit, si le compte de janvier...
M. Claveau: Je ne le reçois pas. Admettons qu'il fasse
partie d'un sac qui a été volé...
M. Ciaccia: Oui. Alors, vous le recevez au mois de juin.
M. Claveau: Cela arrive. Je vois le député de La
Peltrle qui grimace. On a retrouvé des sacs qui dataient de plusieurs
années. Ce n'est pas dans son coin qu'on a retrouvé ça,
dans un sous-sol de maison?
M. Ciaccia: Alors, au mois de juin, on vous envoie un compte avec
des intérêts, et tout le reste. Alors, l'année va commencer
à courir à partir du mois de juin, parce que c'est au mois de
juin que vous avez pris connaissance des faits, pas au mois de janvier,
même si la facture s'applique pour le mois de janvier.
M. Claveau: C'est ça. M. Ciaccia: Exactement.
M. Claveau: C'est à partir du moment où on a
connaissance des faits. Mais on peut toujours dire entre-temps: Écoutez,
vous n'avez pas eu de facture ou bien vous avez eu connaissance du fait que
vous n'avez pas eu de facture.
M. Ciaccia: Excepté que vous ne pouviez pas avoir
connaissance du fait que la facture ait toutes sortes
d'Intérêts.
M. Claveau: Non, mais la facture ne viendra pas avec des
intérêts, si elle arrive neuf mois plus tard.
M. Ciaccia: II peut y avoir toutes sortes de choses.
M. Claveau: Elle va être envoyée sans
intérêt, au départ. C'est une question de détails
techniques. Ce serait bon d'éclaircir cela quand même. Quand on
dit... Je ferai remarquer au ministre, justement, que dans le deuxième
alinéa, on dit: "À moins que le retard ne soit justifié
par des circonstances exceptionnelles."
M. Ciaccia: Oui. Vous avez jusqu'à un an.
M. Claveau: Plus d'un an. Dans le fond, c'est plus exigeant quand
on parle de circonstances exceptionnelles à l'article 16 pour la
personne qui fait la plainte, que ça ne l'est à l'article 15
quand on dit "sauf excuse valable" pour la personne qui, elle, refuserait de se
présenter pour témoigner.
M. Ciaccia: Oui, oui. Parce qu'il faut lui donner une chance.
Vous avez la pénalité de 2000 $ d'amende. On ne veut pas imposer
cette pénalité à une personne... Il ne faut pas avoir des
causes exceptionnelles pour ne pas payer. On dit "une excuse valable", par
exemple, il fallait qu'il aille chez son dentiste. Ce n'est pas exceptionnel
d'aller chez le dentiste, mais c'est valable, spécialement quand
ça prend du temps pour obtenir un rendez-vous chez le dentiste.
M. Claveau: Surtout si cela fait huit mois qu'il attend pour
avoir son rendez-vous chez le dentiste.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ciaccia: Exactement.
Le Président (M. Audet): Cela va pour ça?
M. Claveau: Votre exemple est bon dans ce cas, je l'accepte.
Premier alinéa, est-ce que le commissaire va devoir formuler son refus
par écrit?
M. Ciaccia: Je pense que c'est couvert à l'article 18.
Plus tard, vous allez voir: "Lorsqu'il refuse ou cesse d'examiner une affaire,
le commissaire doit informer par écrit le distributeur et le client des
motifs..."
M. Claveau: D'accord. Le téléphone ne compte pas
là-dedans.
M. Ciaccia: Non, non. Il veut cela en blanc et noir, le
pourquoi.
Le Président (M. Audet): L'article 16 est-il
adopté?
M. Claveau: Adopté. M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. Article 17.
M. Ciaccia: Article 17. Cette disposition découle de la
règle du sub judice. Quand un recours judiciaire est intenté par
le client, il ne
serait pas approprié que la même affaire soit
débattue simultanément devant un autre forum. Alors, supposons
qu'un consommateur se plaigne, porte une plainte, et après ça,
décide... (17 h 30)
M. Claveau: D'aller en cour.
M. Ciaccia: ...d'aller en cour, ça met fin à la
plainte devant le commissaire.
M. Claveau: Mais il peut toujours aller en cour après
être passé devant le commissaire, si jamais il n'est pas
satisfait.
M. Ciaccia: Absolument.
M. Claveau: Sauf que s'il va en cour avant, il ne peut pas
revenir pour essayer de faire renverser le jugement par le commissaire par la
suite.
M. Ciaccia: Non, ce serait très difficile. Je vais vous
dire une chose, ce n'est pas exclu dans la loi. Vous avez soulevé une
situation assez intéressante. Je vous ai dit au début qu'on ne
voulait pas que ce soit un juge parce que le juge est lié par la loi,
par les règlements. Si le consommateur va devant les tribunaux, le juge
est lié par la réglementation et par la loi. Même s'il
croit que ce n'est pas raisonnable, il est obligé de porter son jugement
en fonction de la loi et des règlements existants. Pourvu que le
délai d'un an soit respecté, ça n'empêcherait pas un
consommateur d'aller devant le commissaire et de dire: Écoutez, regardez
ce qui vient de m'arriver. On m'a coupé l'électricité pour
telle et telle raison, le règlement dit telle et telle chose, mais dans
mon cas, ce n'est pas raisonnable, et il n'aurait pas dû être
appliqué dans mon cas. Rien n'empêcherait le commissaire
d'examiner ça et de dire: Vous avez raison, c'est un règlement
très dur et, dans votre cas particulier, ça vous a causé
un préjudice, c'est une exception, mais la loi ne prévoit pas
cette exception. Rien n'empêcherait le commissaire de faire une
recommandation pour mettre fin à la mésentente. Le commissaire ne
serait pas lié par les décisions antérieures ni du
distributeur, ni d'un tribunal.
M. Claveau: Dans le fond... Je comprends ce que vous dites...
M. Ciaccia: C'est là l'avantage d'avoir un commissaire
plutôt qu'un juge.
M. Claveau: Je comprendrais ce que vous dites dans la mesure
où, à la suite d'un jugement, le commissaire pourrait dire: Oui,
la réglementation s'applique comme ça pour vous. Qu'est-ce que
vous voulez? Vous devez vivre avec elle. Elle existe et on ne peut pas juger
là-dessus. Ce n'est pas une cour d'appel, dans le fond...
M. Ciaccia: Non, mais il faudrait...
M. Claveau: ...il ne faudrait pas qu'il se transforme en cour
d'appel. D'un autre côté, il pourrait éventuellement dire:
Dans un cas comme le vôtre, il y a vraiment une procédure qui
pourrait être abusive et je me permets de recommander au distributeur de
modifier cette procédure à l'avenir pour quelqu'un qui serait
dans cette situation.
M. Ciaccia: II pourrait dire ça et aller plus loin.
M. Claveau: Mais je ne pense pas qu'il puisse revenir sur la
situation d'un individu, à moins de se transformer en cour d'appel.
M. Ciaccia: Sans se transformer en cour d'appel, il pourrait voir
un abus dont a été victime un individu et il pourrait faire une
recommandation dans ce sens. Il n'y a rien dans la loi qui l'en
empêcherait.
M. Claveau: Lorsqu'on dit, à l'article 17: "Le commissaire
doit refuser ou cesser d'examiner une affaire lorsqu'un recours judiciaire
fondé sur les mêmes faits a été intenté par
le client..."; "a été intenté", ça veut dire que
ça peut être longtemps avant, même si on est dans les
délais. Il doit refuser. Il n'est pas nécessairement en train de
la traiter au moment où il a intenté... Il doit refuser de
l'examiner s'il y a déjà eu un recours judiciaire qui a
été intenté dans le passé, même si le recours
est terminé. Il n'y a pas simultanéité des faits dans
l'article, il peut y avoir une séquence dans le temps.
M. Ciaccia: S'il y a une cause pendante...
M. Claveau: "A été intenté", ça peut
vouloir dire que la cause est terminée, mais il doit refuser de
l'examiner par la suite.
M. Ciaccia: Non. Je ne pense pas que ce soit l'intention.
L'intention, c'est pour une cause pendante. On ne veut pas viser le cas
où il y a eu un jugement dans le passé sur ce même sujet.
On ne dit pas "a été décidé"...
M. Claveau: Non.
M. Ciaccia: A été intenté, a
été pris.
M. Claveau: Oui, mais ça n'exclut pas le fait qu'un
jugement a déjà été rendu, par exemple. Il y a un
recours qui a été intenté...
M. Ciaccia: Sauf que...
M. Claveau: ...un jugement a été rendu, on n'est
pas d'accord avec le jugement, donc on revient devant le commissaire. Mais le
commissaire doit la refuser. Il doit cesser de l'examiner
si un recours est intenté en même temps qu'il en fait
l'examen, mais dans la mesure où un recours a été
intenté, même avec jugement - on peut le supposer -
antérieurement à la demande qui lui est adressée, U doit
la refuser. Je le lis comme ça.
M. Claccia: SI on avait voulu, parce que chaque mot doit
être interprété d'après la Loi
d'interprétation, faire ce que vous venez de nous dire, on aurait
écrit: A été jugé.
M. Claveau: À ce moment-là, il aurait fallu deux
articles: Un pour le refuser une fois que cela a été jugé
et un autre pour...
M. Ciaccia: Si on parle juste d'une qui a été
intentée.
M. Claveau: Intentée en cours de procédures.
Là, II aurait fallu que vous ayez un article pour dire que, quand c'est
intenté en cours de procédures avec le commissaire, à ce
moment-là, je dois me retirer. Quand c'est jugé avant ou durant
que le commissaire le travaille, à ce moment-là, je dois me
retirer aussi. Il aurait fallu deux articles dans ce cas-là.
M. Ciaccia: Si le jugement est rendu, cela ne porte pas atteinte
à la règle du sub judice. La seule chose du sub judice, c'est
pendant que la cause est devant les tribunaux, est intentée.
M. Claveau: C'est de règle générale, en
droit commun.
M. Ciaccia: Alors, si quelque chose a été
intenté, là, vous ne pouvez pas. Mais si cela a été
jugé, cela ne dit pas: Fonder sur les mêmes faits qui ont
été jugés par un tribunal du client contre le
distributeur. Ils disent: Sur les faits qui ont été
intentés. Alors, "intentés," cela présume que c'est encore
devant les tribunaux. Ce n'est pas fini, c'est intenté. Je l'ai
intenté, ce n'est pas encore jugé. Si c'est jugé, ce n'est
plus intenté, c'est fini.
M. Claveau: Là, c'est une interprétation
générale au mot "intenter" dans n'importe quoi. Quand on dit que
quelque chose est intenté, ce n'est pas quelque chose qui est
jugé.
M. Ciaccia: Oui, oui, dans n'importe quoi. Une chose qui a
été intentée, c'est encore en cours. Une chose qui a
été décidée, c'est terminé. C'est pour cela
que ça a été libellé de cette façon.
M. Claveau: Votre interprétation, c'est vous qui en
êtes responsable. Mol, je pose des questions.
M. Ciaccia: Non, c'est une bonne question.
Je vous donne la réponse que c'est Intenté. Cela veut dire
que c'est encore...
M. Claveau: ...devant les juges.
M. Ciaccia: ...devant les juges. S'il le retire, ce n'est plus
intenté, c'est fini.
Le Président (M. Audet): Est-ce adopté, l'article
17?
M. Claveau: II refuse si c'est intenté avant et il cesse
d'examiner si c'est intenté après.
M. Ciaccia: Repétez-moi cela encore?
M. Claveau: Cela veut dire que je veux voir...
M. Ciaccia: Non, "a été intenté", cela peut
être avant de faire la plainte ou durant.
M. Claveau: C'est cela. Il doit refuser si c'est intenté
avant de faire la plainte...
M. Ciaccia: Ou cesser si c'est durant.
M. Claveau: ...et il doit cesser d'examiner si c'est
intenté durant que la plainte est en cours chez le commissaire. Mais une
plainte qui aurait été jugée...
M. Ciaccia: Cela ne s'applique pas parce que ce n'est pas
intenté, c'est Jugé. Le conseiller juridique du ministère
m'informe qu'on pourrait reformuler l'article 17 pour que ce soit encore plus
clair...
M. Claveau: Je n'ai pas d'inconvénient à cela.
M. Ciaccia: ...à la suite des questions que vous avez
posées, pour vraiment nous assurer que même si un jugement a
été rendu cela n'empêcherait pas, c'est juste si c'est
pendant. D'accord. On peut suspendre l'article 17 et on y reviendra.
M. Claveau: D'accord, on va suspendre l'article.
M. Ciaccia: D'accord.
Le Président (M. Audet): On suspend l'article 17.
J'appelle l'article 18
M. Ciaccia: Article 18. Cette disposition implique que le
commissaire naturellement motive sa décision de refuser ou de cesser
l'exa-men d'une affaire en application des articles 16 et 17.
M. Claveau: C'est la question que je posais tout à
l'heure. Cela va.
M. Ciaccia: Oui.
Le Président (M. Audet): L'article 18 est adopté.
J'appelle l'article 19.
M. Ciaccia: L'examen fait par le commissaire peut porter
notamment sur le raccordement, la facturation, l'interruption de service ou les
pannes, tout ce qui concerne le service d'électricité.
M. Claveau: Mais j'essaie de comprendre la raison de l'article
19. Tout à l'heure, on disait à l'article 14: "Le commissaire
examine le sujet de la mésentente, s'il a des motifs raisonnables de
croire que ça justifie..." Est-ce que l'article 19 n'est pas redondant
par rapport à l'article 14 dans la mesure où il dit: Bon, il faut
que vous fassiez...
M. Ciaccia: Je vais vous donner la raison de l'article 19. Le
commissaire n'est pas lié par la réglementation du distributeur,
par la loi, mais il faut toujours avoir un certain ordre dans le traitement des
plaintes. On établit une procédure à l'interne des
distributeurs. Prenons Hydro-Québec II faut toujours qu'il y ait un
certain ordre et une certaine justification pour les gens qui vont traiter les
plaintes. Celui qui va traiter la plainte à Hydro-Québec est
lié par les lois et la réglementation d'Hydro-Québec. S'il
donne une réponse, il se fie sur la réglementation
d'Hydro-Québec, c'est la façon qu'on espère qu'il va
traiter la plainte, qu'il va répondre dans un temps assez
accéléré, assez vite mais ça ne serait pas correct
pour Hydro-Québec de dire qu'il va au-delà des règlements,
autrement il n'y aurait pas d'ordre du tout dans le fonctionnement de la
société. Mais, on ne veut pas le pénaliser. Le type qui va
examiner la plainte, je pense qu'il faut que le commissaire... On a voulu que
le commissaire, dans l'examen de la plainte, puisse se prononcer sur le fait
qu'à HydroQuébec, le type qui a examiné la plainte a
vraiment suivi les procédures et ne trouve pas de culpabilité
envers celui qui a examiné la plainte. Autrement, vous allez rendre
impossible le rôle des employés d'Hydro-Québec qui vont
examiner les plaintes parce que, s'ils savent que le commissaire peut dire
n'importe quoi, ils ne feront pas état du fait qu'ils avaient une loi
à appliquer. Cela met une pression énorme sur eux et ça
enlève un peu d'ordre dans le fonctionnement.
La seule chose qu'on dit, c'est que le commissaire va vérifier
si, vraiment, les stipulations de l'abonné ont été
respectées et si les pratiques établies par le distributeur ont
été suivies. Il va dire: Oui, l'inspecteur qui a fait cet examen
a suivi les règlements d'Hydro-Québec. Mais il faut lire
l'article 20 aussi. À l'article 19, c'est la première
constatation. À l'article 20, au deuxième alinéa, on dit:
"Dans son rapport, le commissaire peut faire toute recommandation qu'il juge
appropriée en vue de mettre fin à la mésentente." À
l'article 19, il va constater que toute la réglementation a
été suivie, mais à l'article 20, il peut dire
malgré le fait que toute la réglementation a été
suivie: Je recommande que telle chose soit faite. C'est pour rendre justice
à tout le monde parce qu'on ne veut pas pénaliser le gars
à Hydro-Québec qui fait son travail. Il a des règlements
à suivre. Il faut qu'il les applique. Alors, en toute justice, il
faudrait bien que le commissaire dise oui. Quand tu as donné ta
recommandation, que tu as décidé de cette plainte, tu as suivi la
réglementation. Ce n'est pas ta faute si tu n'as pas accepté la
plainte du client. Tu ne pouvais pas. Ta réglementation ne l'admettait
pas. On veut qu'il sache que celui qui va continuer son travail à
HydroQuébec va le faire d'après les règlements qu'il a.
(17 h 45)
Maintenant, après six mois, un an ou deux, si on voit qu'il y a
un règlement, en particulier, qui cause tellement de problèmes en
l'appliquant, à ce moment-là, Hydro-Québec va pouvoir
dire: Écoutez, il faudrait peut-être modifier notre
réglementation. En rédigant la loi de la façon dont nous
l'avons faite, en imposant cette obligation aux articles 19 et 20, je crois
qu'on est juste envers tout le monde.
M. Claveau: Oui, d'accord, sauf que ce que vous dites là,
à mon avis, serait très justifiable si le commissaire n'avait pas
l'obligation de consulter le distributeur avant de rendre un jugement. Mais,
à partir du moment où, à l'article 12, on l'oblige
à transmettre copie de la plainte au distributeur et, à l'article
13, on donne quinze jours au distributeur pour faire état du dossier
avec toutes les recommandations, je suppose que le distributeur, à ce
moment-là, veut s'expliquer et dire: J'ai fait telle chose, les normes
ont été respectées, etc. Ce n'est pas notre faute parce
qu'il y a eu un orage magnétique...
M. Ciaccia: Peut-être s'est-il trompé.
M. Claveau: À ce moment-là, que l'on dise en vain
que le commissaire devra rendre un jugement avec diligence et qu'il y ait un
rapport de ses constatations et de ses recommandations, c'est tout à
fait normal. Mais, en tout cas, je retrouve l'article 19 dans l'article 13
presque intégralement dans le mesure où le distributeur va
sûrement s'assurer de transmettre au commissaire toutes les informations
pertinentes quant au procédé, au processus: "...le commissaire
vérifie si les stipulations de l'abonnement ont été
respectées et si les pratiques établies par le distributeur en ce
qui concerne le service d'électricité ont été
suivies." C'est bien clair que le distributeur va essayer de montrer que c'est
vrai et, à ce moment-là, le commissaire, pour faire un travail
honnête, devra le consulter de toute façon, et consulter les
pratiques établies même si on ne le met pas dans la loi.
M. Ciaccia: Non. Je vais essayer de vous expliquer la
différence entre l'article 13 et l'article 19. À l'article 13, le
distributeur doit envoyer le dossier au commissaire et il va dire, comme vous
le dites: On a reçu la plainte. Notre règlement 411 dit ceci. On
l'a appliqué et on a rejeté la plainte. À l'article 19, le
commissaire doit vérifier si c'est vrai parce que le fait que le dossier
a été envoyé, c'est l'opinion qu'ils ont respecté
le règlement ou peut-être ne l'ont-ils pas respecté.
À l'article 19, cela va permettre au commissaire de dire - c'est pour
ça qu'il regarde le dossier et qu'il le veut - vous m'avez envoyé
un dossier et vous dites que le règlement 411 a été
respecté. D'après l'article 19, il peut dire: Mon
interprétation du règlement 411 n'est pas la même que la
vôtre. Vous ne l'avez pas respecté. Vous n'avez pas donné
la bonne Interprétation du règlement 411. Ou il peut dire:
Même avec votre interprétation, vous ne l'avez pas
respecté, vous l'avez mal appliqué. Alors, l'article 19 est
essentiel pour faire cette constatation. Mais, avec l'article 19, il peut
vérifier, il peut confirmer ou aller à l'encontre de l'article
13, dépendamment de ce qu'il a constaté. S'il trouve que,
d'après le dossier qui lui a été fourni, ils ont vraiment
respecté toutes les règles et la loi, 1 va le dire d'après
l'article 19. Mais, avec l'article 19, il peut trouver qu'ils ne l'ont
pas fait et il peut donner sa recommandation sur la base que la
réglementation n'a pas été bien appliquée, sans
aller plus loin que ça, sans nécessairement aller selon l'article
20 et faire une recommandation au-delà de la réglementation.
M. Claveau: Mais est-ce que, à ce moment-là,
l'article 19 ne viendrait pas restreindre le champ d'application de l'article
17 quand on disait, selon la nouvelle formulation de tout à l'heure que
même si une plainte est rejetée en cour parce qu'on a cru que la
procédure avait été suivie pour le mieux de la part du
distributeur et qu'il n'a rien à se reprocher là-dedans, on
disait, par contre, qu'il a toujours la possibilité de revenir pour
dire: Écoutez, dans ce cas-là, la procédure est abusive?
Mais dans l'application de l'article 19, une fois qu'on a fait le constat
qu'effectivement tout a été fait comme ça devait
être fait, quelle est la possibilité pour le commissaire, de dire:
La procédure a été abusive dans un cas particulier?
M. Ciaccia: Peut-être que j'ai mal compris. Parliez-vous
des articles 17 et 19?
M. Claveau: Je disais que l'article 19 pourrait... Dans les
explications, pas de l'article 17, mais tout à l'heure, on disait
à l'article 17 que...
M. Ciaccia: L'article 17 parle seulement dans le cas où un
recours a été intenté devant les tribunaux. Si tel est le
cas, l'article 19 ne s'appliquera plus.
M. Claveau: Oui.
M. Ciaccia: Là, il faut qu'il arrête de
l'examiner.
M. Claveau: Non, mais dans les explications sur l'article 17 tout
à l'heure, on disait que le commissaire aurait la possibilité de
pouvoir dire, dans un cas particulier, que la procédure est abusive
même si la réglementation a été suivie à la
lettre par tout le monde.
M. Ciaccia: C'est l'article 20.
M. Claveau: Cela pourrait être abusif dans des cas
particuliers. Mais l'obligation de l'article 19, dans le fond, ne
viendrait-elle pas restreindre ce principe en disant qu'à partir du
moment où on a établi que les pratiques du distributeur, en ce
qui concerne le service à ce client, ont été
respectées à la lettre, on ne peut donc statuer sur le fait que
ça pourrait être abusif?
M. Ciaccia: Non, parce qu'à l'article 20, il peut aller
plus loin. À l'article 19, il constate si toutes les conditions ont
été respectées par le distributeur, mais à
l'article 20, il peut faire "toute recommandation qu'il juge appropriée
en vue de mettre fin à la mésentente". Cela peut aller
au-delà du respect des règlements. Il peut dire: Même si ce
règlement a été respecté, je recommande que telle
ou telle procédure, telle ou telle chose, telle ou telle recommandation
soit accordée, donnée ou faite pour le consommateur. Il faut
toutes ces étapes, on ne peut en sauter une. On examine, on fait
l'examen, on constate si cela a été suivi, et ensuite on va plus
loin, on dit, donc, malgré ça... Autrement, ça va
créer trop d'ambiguité, et en créant toutes ces
ambiguïtés, on pourrait réduire la crédibilité
et l'effet de la recommandation. Parce que, peu importe ce qui a
été fait, on ne sait pas sur quelle base se place le commissaire
pour faire la recommandation. Tandis qu'ici on va le savoir.
M. Claveau: L'article 19 me surprend, en soi. Dans la philosophie
avec laquelle vous semblez aborder le projet de loi depuis le début,
l'article 19 me surprend, parce qu'à chaque fois qu'on dit:
Écoutez, M. le ministre, peut-être que dans tel article ou tel
champ d'application vous devriez être plus restrictif ou cerner un peu
plus le problème, vous nous répondez tout le temps: Oui, mais il
faut faire confiance au commissaire, il faut donner toutes les marges de
manoeuvre possibles, il ne faut pas le restreindre dans son éventail de
possibilités, etc. Tout à coup, vous arrivez à l'article
19 en disant: II faut s'encadrer là-dedans pour avoir de la
crédibilité. Cela semble aller un peu à l'encontre de
toute la philosophie que vous nous avez si brillamment expliquée depuis
qu'on a commencé à discuter de ce projet de loi.
M. Ciaccia: Non, l'article 19 ne restreint pas le commissaire.
C'est une constatation, mais il faut cependant continuer de permettre le bon
fonctionnement du distributeur. Le distributeur, que ce soit
Hydro-Québec ou les douze autres, doit avoir des règlements pour
fournir son produit. S'il les respecte, Je ne veux pas pénaliser
l'inspecteur du distributeur ou celui qui doit statuer sur une plainte. Je ne
veux pas le faire comparaître comme une personne qui ne sait pas ce
qu'elle fait, et lui dire: Regarde donc, tu as donné cette
recommandation et l'ombudsman est allé contre toi. Il faut toujours lui
donner une façon de continuer de faire son devoir et continuer de faire
son emploi d'après les règles qu'Hydro-Québec lui impose.
C'est pour protéger le bon fonctionnement interne du distributeur que je
mets l'article 19. C'est une constatation, mais si je n'avais pas l'article 20,
là vous auriez raison. Vous pourriez dire: Écoutez, M. le
ministre, vous voulez donner de la flexibilité, donner le droit au
commissaire de faire toute recommandation possible, et vous instaurez l'article
19 qui le restreint. Vous auriez raison, si je n'avais pas l'article 20. Je
vous ai expliqué la raison pour laquelle l'article 19 est mis là,
c'est pour faire la constatation. Mais l'article 20 permet de n'avoir aucune
restriction que ce soit sur ces recommandations.
M. Claveau: Sauf que dans le fond, à l'article 19 ce sont
des éléments qui sont nécessaires dans la démarche.
On avait compris, dès le départ, qu'il fallait que ça se
fasse comme ça. Ce sont donc des éléments qui sont
nécessaires, mais ce n'est pas une description exhaustive des
éléments qui seront suffisants pour prendre une décision.
On en a mis deux: le contrat d'abonnement et la pratique établie par le
distributeur quant aux services d'électricité. On aurait pu en
mettre dix. Dans le fond, on a décidé qu'il y avait ces deux
critères qui devaient être regardés avec un peu plus
d'attention. On aurait pu parier de la pratique tarifaire, vérifier si
les délais sont respectés, on aurait pu mettre beaucoup de
choses. On a retenu seulement deux critères.
M. Ciaccia: On ne peut pas en avoir dix. On va beaucoup plus
loin. On couvre un champ très vaste à l'article 20. Il peut faire
toute recommandation qu'il juge appropriée. Il n'est pas limité.
Il n'a pas deux, dix, huit, vingt, ses recommandations sont
illimitées.
M. Claveau: Je ne parle pas de l'article 20, je parle de
l'article 19.
M. Ciaccia: La raison de l'article 19, c'est que c'est important
pour le distributeur de savoir si oui ou non ses employés ont
respecté la réglementation. Il faut que le distributeur le sache.
C'est avec l'article 19 qu'il va le savoir. Sur un règlement, s'il y a
20 recommandations contre, le distributeur va commencer à s'apercevoir
qu'il faudrait peut-être qu'il change le règlement. Mais, il faut
qu'il sache dès le départ si ses employés ont
respecté cette réglementation. L'important, c'est que cela ne
restreigne pas la recommandation du commissaire.
C'est comme dans une cause. Le juge va faire une constatation des faits.
Vous allez devant un tribunal pour actionner une société ou une
autre personne et vous faites état des faits. Le juge regarde tout
ça. Avant de rendre son jugement, il fait la constatation des faits.
Telle chose ou telle autre chose est arrivée. C'est ce que fait
l'article 19. C'est une constatation des faits. Une fois qu'il a fait cette
constatation, on veut qu'il nous dise... Cela va faire un dossier beaucoup plus
étoffé. On ne veut pas que le juge nous donne seulement sa
recommandation à la fin. On veut savoir comment il est arrivé
à cette recommandation. On veut qu'il fasse une constatation des faits
et qu'il nous dise: Voici, j'ai examiné le dossier. Telle et telle chose
s'est produite, telle réglementation a été suivie ou n'a
pas été suivie. Si elle n'a pas été suivie, je fais
une telle recommandation. Ou, elle a été suivie et que cela cause
quand même un abus au plaignant, je fais la recommandation suivante. Je
pense que c'est tout à fait logique. Cela donne le plus de
flexibilité possible tout en respectant les conditions et la
façon de fonctionner des distributeurs.
M. Claveau: D'accord, sauf que c'est dans l'article 20,
finalement. Ce que le ministre nous explique, c'est à l'article 20 qu'on
le retrouve, où on dit: "Le commissaire fait avec diligence au
distributeur et au client un rapport de ses constatations ou recommandations".
L'article 19 nous dit comment il va arriver à faire ses
constatations.
M. Ciaccia: Non.
M. Claveau: Oui. L'article 19 dit: "Lorsqu'il procède
à l'examen d'une affaire, le commissaire vérifie si..."
M. Ciaccia: Non. L'article 19 dit que dans les constatations
qu'il va faire...
M. Claveau: C'est ça. Comment II va arriver à faire
ces constatations; il va les faire par le biais de telle...
M. Ciaccia: Dans le rapport de ses constatations, on veut qu'il
vérifie. Il peut faire toutes sortes d'autres constatations. On ne veut
pas le limiter.
M. Claveau: Donc, on disait ça. C'est nécessaire,
mais pas suffisant.
M. Ciaccia: Exactement. C'est nécessaire
mais peut-être que ce n'est pas suffisant. On veut que, dans les
constatations, il inclue au moins qu'il vérifie les stipulations et tout
le reste. Il peut faire d'autres constatations. Dans la vérification, il
peut dire: Oui, j'ai vérifié ça, mais je trouve que pour
telle et telle raison, cela...
M. Claveau: À ce moment-là, on devrait
peut-être mettre, pour que tout le monde s'entende: Le commissaire devra,
entre autres, vérifier si... À ce moment-là, on saurait
que ce n'est pas une liste exhaustive, que ce sont juste des indices de
travail.
M. Ciaccia: Je pense que l'article 20 répond à
ça.
M. Claveau: Non.
M. Ciaccia: À l'article 20, on dit: "Dans son rapport, le
commissaire peut faire toute recommandation qu'il juge appropriée en vue
de mettre fin à la mésentente." C'est pas mal large.
M. Claveau: Ce sont des recommandations. L'article 19 est au
niveau des constatations.
M. Ciaccia: S'il fait d'autres constatations, s'il veut en faire
d'autres, c'est son affaire, pourvu qu'il fasse celles demandées
à l'article 19. J'ai besoin de deux choses: les constatations à
l'article 19 et sa recommandation à l'article 20. S'il veut en faire
d'autres, c'est libre à lui. Il a le droit d'en faire à l'article
20 mais je ne veux pas en imposer. Les seules que je veux imposer, pour le bon
fonctionnement du distributeur, c'est le minimum à l'article 19.
Le Président (M. Audet): Alors, est-ce que l'article 19
est adopté, étant donné qu'il est 18 heures?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 19 est adopté.
La commission va suspendre ses travaux et les reprendra à 21 heures,
l'ordre de la Chambre étant de 21 heures à 24 heures.
M. Claveau: Ah mon Dieu! On va avoir le temps de prendre un gros
repas.
Le Président (M. Audet): Alors, je vous souhaite bon
appétit, M. le député. La séance est donc
suspendue.
(Suspension de la séance à 18 h 1)
(Reprise à 21 h 9)
Le Président (M. Audet): Je constate que nous avons
quorum. La commission reprend ses travaux. À l'ordre, s'il vous
plaît! Nous en étions à l'article 20. J'appelle l'article
20.
M. Cannon: J'appelle l'article 20.
Le Président (M. Audet): Merci, M. le député
de La Peltrie.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Audet): Quand ça parle, il faut se
faire entendre.
M. Ciaccia: II y a beaucoup d'écho. Des voix: Ha,
ha, ha!
Une voix: C'est la première et la dernière fois
qu'il a la chance de se faire aller le mâche-patate.
Le Président (M. Audet): L'article 20 est
adopté.
M. Ciaccia: Allons-y. L'article 20, M. le Président...
M. Claveau: Cela va pour l'article 20.
Une voix: Est-ce que le ministre avait un autre amendement
à l'article 17?
M. Ciaccia: Si vous voulez, on peut retourner à l'article
17.
Le Président (M. Audet): Attendez un petit peu. L'article
20 est-Il adopté?
M. Ciaccia: On va voir. On va finir l'article 20 avant.
Le Président (M. Audet): Non, mais il dit que ça
va. S'il dit que ça va...
M. Ciaccia: Adopté.
M. Claveau: Pour autant que la diligence soit d'un modèle
récent.
M. Ciaccia: Oui, oui. Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Audet): L'article 21 ou l'article 17? On
revient à l'article 17 pour l'amendement.
M. Ciaccia: D'accord. Une chance que ce n'est pas
télédiffusé.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ciaccia: Je propose que l'article 17 soit amendé pour
qu'il se lise comme suit. "Le
commissaire doit refuser ou cesser d'examiner une affaire lorsqu'un
recours judiciaire fondé sur les mêmes faits, intenté par
le client contre le distributeur - Je ne comprends pas l'écriture,
excusez-moi - est en instance ou a fait l'objet d'une décision finale."
Et la raison de cela, c'est que la façon dont l'article 17 était
rédigé, cela voulait dire que si un consommateur avait
intenté une poursuite judiciaire, il ne pouvait pas la retirer et aller
chez le commissaire. C'est pour ça qu'on amende l'article. En disant que
la poursuite est en instance, cela va permettre de la retirer. Et si ça
fait l'objet d'une décision finale, on veut favoriser un recours par le
consommateur d'électricité. Je vais vous dire que je ne suis pas
trop certain de cette partie-là. On me dit qu'on veut favoriser un
recours et que, s'il y a eu un jugement, il ne devrait pas y avoir le droit
d'aller chez le commissaire.
M. Claveau: Écoutez, moi...
M. Ciaccia: Si vous êtes d'accord avec ça, on va le
laisser tel quel. Autrement, on peut éliminer les mots "ou a fait
l'objet d'une décision finale". Cela voudrait dire que s'il retire sa
poursuite, il peut continuer et si ça fait l'objet d'une décision
finale, il pourra revenir quand même.
M. Claveau: L'idée n'est pas d'enlever des recours
possibles au consommateur, c'est bien évident. Mais, mon problème
est à savoir dans quelle situation se mettrait un commissaire qui en
rajouterait à un jugement qui aurait été rendu par un
juge? J'ai l'impression que, dans la pratique, c'est une situation dans
laquelle pas beaucoup de commissaires ne s'embarqueraient, de toute
façon.
M. Ciaccia: Non, c'est vrai. Parce que s'il y a une
décision, le commissaire dirait: II y a une décision. Alors si on
laisse "ou a fait l'objet d'une décision finale", qui a du bon sens, si
vraiment il y a une décision qui est en accord avec la loi et les
règlements, mais qui cause un préjudice en général,
il y aurait toujours l'article 29, où le commissaire pourrait faire dans
son rapport "les constatations et recommandations qu'il juge appropriées
en vue de favoriser la réalisation de l'objet de la présente
loi". Alors, si c'est vraiment une cause qui n'a pas de bon sens, il pourrait
revenir sur l'article 29. On pourrait laisser l'article tel que
rédigé et amendé pour vraiment clarifier et être
réaliste.
M. Claveau: Personnellement, je serais d'accord avec ça.
Dans la mesure où on protège le consommateur, c'est clair, il
faut aussi protéger le commissaire d'une certaine façon. À
ce moment, tout consommateur qui irait devant la cour et qui ne
réussirait pas à gagner sa cause, pourrait retourner devant le
commissaire et obliger celui-ci à accueillir sa cause, ce qui mettrait
le commissaire dans une situation assez délicate.
M. Ciaccia: Cela ne serait pas raisonnable, vous avez raison.
M. Claveau: On veut sauver la peau du commissaire.
Le Président (M. Audet): Est-ce qu'on pourrait avoir un
exemplaire de l'amendement?
M. Ciaccia: On l'a rédigé de façon qu'on
puisse le lire un peu.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Audet): Est-ce que vous pouvez me le
remettre? Je vais faire lecture de l'amendement: "L'article 17 du projet de loi
est remplacé par le suivant: (21 h 15) "Le commissaire doit refuser ou
cesser d'examiner une affaire lorsqu'un recours judiciaire fondé sur les
mêmes faits, intenté par le client contre le distributeur, est en
instance ou a fait l'objet d'une décision finale."
M. Ciaccia: Je pense que ce serait raisonnable.
M. Claveau: Ce n'est pas juste un ajout, le texte est
modifié.
Une voix: C'est pour cela qu'on l'a remplacé.
M. Ciaccia: Oui, on remplace l'article 17 par l'amendement.
Le Président (M. Audet): L'amendement est-il
adopté?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'amendement est adopté.
L'article 17, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 21.
M. Ciaccia: Cette disposition, M. le Président, permettra
au commissaire et au client de savoir rapidement si le distributeur donnera
suite à toute recommandation contenue dans le rapport.
Le Président (M. Audet): Y a-t-il des questions?
M. Claveau: On est tout à fait d'accord avec l'Intention
de l'article qui veut que le distributeur s'implique ou fasse connaître
ses couleurs quant à ses intentions de traiter le jugement ou les
recommandations qui seront faites par le commissaire. Mais dans ce
cas-là, on trouve que deux semaines, c'est trop peu à moins que
ce ne soit pour une cause vraiment simple comme de modifier la facturation ou
de rétablir un malaise temporaire qui aurait pu affecter le
consommateur. Mais il peut arriver qu'il s'agisse d'un cas plus grave et le
délai de deux semaines, est assez difficile à respecter si cela
implique des réajustements de la part de la compagnie. Supposons, par
exemple, que le jugement ou la recommandation stipule que le distributeur
modifie une section de son réseau de distribution parce qu'on a
établi que 50 consommateurs de cette section du réseau sont
continuellement lésés pour toutes sortes de raisons. Pensez-vous
qu'un délai de deux semaines serait raisonnable pour que le distributeur
prenne une décision dans ce sens-là? Remarquez qu'il s'agit de
faire connaître ses intentions.
M. Ciaccia: Oui. Le distributeur pourrait toujours... Ce qu'on
veut éviter, c'est un délai trop long pour réagir. Alors,
deux semaines, dans la majorité, sinon la plus grande majorité
des cas, c'est assez. Il est vrai que dans certains cas spécifiques,
cela pourrait prendre plus de deux semaines, mais je ne voudrais pas, pour ces
cas spécifiques, prolonger le délai et pénaliser tous les
autres pour qui cela prendrait seulement deux semaines. Comme vous l'avez
mentionné, il pourrait dire, dans les quinze jours, dans les deux
semaines: Écoutez, j'aurais l'intention... Il peut se couvrir dans un
cas comme cela. Il pourrait dire: Écoutez, voici mon intention. Dans la
mesure du possible, j'ai l'intention de répondre pourvu que, d'ici
à deux semaines ou un mois, j'aie fait l'étude qui me permettra
de donner une réponse finale là-dessus. Mais au moins, le
distributeur fera connaître son intention.
M. Claveau: Oui.
M. Ciaccia: II pourra dire: D'accord, je comprends votre
problème. Je ne sais pas si je suis capable de le faire, mais je vais
essayer. Il faut que je fasse une autre démarche afin de vous informer,
mais mon intention, c'est que, si possible, je vais le faire, mais j'ai besoin
de deux autres semaines. Il pourra toujours dire cela, mais cela va donner
satisfaction au consommateur et cela va permettre au distributeur, dans des cas
exceptionnels, de dire: Cela va me prendre un peu plus de temps. On dit que le
distributeur doit informer le commissaire des suites qu'il entend donner.
Alors, la suite qu'il entend donner pourrait être qu'il est obligé
de faire d'autres études quant aux coûts et cela peut prendre un
peu plus de temps.
M. Claveau: Est-ce qu'une réponse du genre: "Nous vous
assurons que ce sera à l'ordre du jour du prochain conseil
d'administration" serait suffisante pour les intentions des suites à
donner?
M. Ciaccia: Cela pourrait être ça aussi. Cela
pourrait être d'une telle magnitude que cela prendrait une
décision du conseil d'administration. Mais au moins, cela irait au
conseil et celui-ci pourrait être saisi du problème.
M. Claveau: II ne s'agit pas, à mon sens, d'établir
une négociation permanente entre le commissaire et le fournisseur
d'électricité quant à ce qu'il fera des recommandations.
Donc, à partir de cette étape, une fois que le distributeur a
fait connaître ses intentions, j'ai l'impression que le dossier est
à peu près clos pour le commissaire, excepté en vertu de
l'application de l'article 29, je pense, où dans son rapport
d'activité, il pourrait toujours dire: On n'est pas satisfait des suites
qui seront données. Mais ce n'est pas un mécanisme de
négociation permanent.
M. Ciaccia: Si c'est une question aussi compliquée que
celle que vous venez de signaler, si le distributeur disait: Je vais soumettre
ça au conseil d'administration, le dossier ne serait pas clos pour le
commissaire. Il tiendrait le dossier ouvert jusqu'à ce qu'il y ait une
décision du conseil d'administration. Il talonnerait HydroQuébec
en demandant: Qu'est-ce que votre conseil a dit? Quand est la prochaine
réunion? Quelle est la décision?
M. Claveau: Sauf qu'il n'y a rien là-dedans qui
prévoit qu'après cette étape, le distributeur soit encore
obligé d'écouter... Il peut toujours dire: Je vous ai fait mon
rapport dans les quinze jours. C'est ce qu'on va faire avec, point final.
M. Ciaccia: Cela ne l'exclut pas. Cela présume que...
À l'article 21, "des suites qu'il entend donner", les suites sont: Je
vais aller au conseil d'administration et, selon la décision du conseil
d'administration, je prendrai la décision finale. Ce n'est pas seulement
d'aller au conseil d'administration. Je pense que ce serait couvert. Le
commissaire ne fermera pas son dossier jusqu'à ce que la décision
finale et toutes les suites soient complétées. On n'a pas besoin
de le dire, c'est implicite. Aux articles 27 et 28, il doit informer le
ministre des suites données aux recommandations. Alors, il donnera
toutes les suites, non seulement l'envoi au conseil d'administration mais ce
que le conseil d'administration en a fait.
M. Claveau: Est-ce qu'Hydro-Québec a été
consultée quant à ses capacités de respecter le
délai de deux semaines?
M. Ciaccia: Certainement. La seule demande qu'elle nous a faite,
à la suite des conditions du projet de loi, est de changer les 30 jours
de la première année à 45 jours. Elle a dit: On accepte
les 30 mais, pour la première année, parce qu'il faut roder,
créer notre mécanisme à l'interne, donnez-nous 45 jours.
C'est pour ça que dans le projet de loi, il y a un délai de 45
jours pour la première année. C'était à la demande
d'Hydro-Québec. Pour les autres délais, elle ne nous a pas dit
qu'elle avait des problèmes.
M. Claveau: En gros, tout le mordant du projet de loi, si mordant
il y a, ce sont les articles 20 et 21.
M. Ciaccia: Oui, l'article 20 est d'importance capitale. C'est ce
qui donne tout pouvoir de recommandation au commissaire. L'article 21...
M. Claveau: Et l'autre oblige à répondre...
M. Ciaccia: De donner suite. Et les rapports aussi, parce qu'ils
sont très importants quand on viendra à la section V.
M. Claveau: Oui, mais les rapports...
M. Ciaccia: Les rapports seront importants, parce que, lorsqu'il
faut déposer à l'Assemblée nationale toutes les suites qui
ont été données, cela veut dire que le distributeur doit
justifier publiquement pourquoi il n'a pas donné suite. Vous
remarquerez, on va venir à ça dans les dates.
M. Claveau: Peut-être que la première et la
deuxième année il y a des gens qui s'intéresseront un peu
au rapport...
M. Ciaccia: L'Opposition, certainement!
M. Claveau: ...mais entre vous et moi, M. le ministre, les
rapports des sociétés d'État et de la CSST, je ne connais
pas beaucoup de gens qui décortiquent ça, peut-être
à l'exception de quelques-uns qui sont vraiment plus
spécialisés dans le domaine.
M. Ciaccia: Je ne connais pas les délais dans les rapports
de la CSST et je ne sais pas le genre de rapports qu'elle fait, mais dans ce
cas-ci, c'est assez simple: II y a une plainte, il y a une recommandation et ce
que le distributeur a fait.
M. Claveau: Pour toutes les plaintes? M. Ciaccia: Pour
toutes les plaintes.
M. Claveau: C'est-à-dire que s'il y a eu 500 plaintes dans
l'année, on aura les 500 cas. Ce sera une espèce de cahier de
jurisprudence.
M. Ciaccia: II y a des catégories. On a non seulement
imposé que le distributeur doit faire rapport, mais si vous remarquez,
on a mis les dates: le 30 avril et le 31 octobre. Alors, comme parlementaire,
vous allez comprendre la signification de ces dates. Des rapports annuels, des
fois on les dépose l'année suivante ou le 20 juin; il n'y a pas
d'obligation. Mais ici, il y a obligation de le faire deux mois avant la fin de
la session du printemps qui est plus longue et deux mois avant la fin de la
session d'automne.
M. Claveau: Mais une fois que la loi est là, je veux bien
croire qu'on peut dire: On peut la modifier à long terme... Mais je
reviens toujours avec la même marotte, l'intérêt de
ça n'est pas pour s'autosatisfaire en tant que parlementaires ou pour
protéger les sociétés ni même pour dire aux
consommateurs: Écoutez, vous avez une place pour vous plaindre. C'est
pour s'assurer que le consommateur aura une réponse à son
problème.
Le plus mordant dans la loi, ce sont les articles 20 et 21. C'est
quasiment comme essayer de manger du caramel avec des dentiers.
M. Ciaccia: Je ne sais pas, je n'ai jamais essayé
ça...
M. Claveau: Ce n'est pas plus mordant qu'il faut.
M. Ciaccia: ...cela doit être le "fun". Franchement, je ne
sais pas quoi vous répondre à ça, excepté de vous
dire qu'il y a des délais. Je ne suis pas dentiste. À l'article
21 il y a un délai. A l'article 20, il y a le pouvoir de faire des
recommandations pour mettre fin à la mésentente et à
l'article 21 il y a un délai imposé au distributeur. Je ne pense
pas que l'on puisse aller plus loin que ça.
La raison que j'ai soulevée à l'article 28, c'est que
ça va créer une dynamique. Lorsque le distributeur sait qu'il
doit répondre dans les quinze jours et que, le 30 avril, ce sera
déposé à l'Assemblée nationale, ce qu'il a dit et
comment il l'a fait...
M. Claveau: En tout cas! On y va pour les quinze jours.
Le Président (M. Audet): L'article 21 est-il
adopté?
M. Claveau: Adopté. M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. J'appelle
l'article 22.
M. Ciaccia: À l'article 22, le recours devant le
commissaire n'a pas un caractère judiciaire et ne lie pas les tribunaux
civils. Il ne faudrait
pas que les dispositions de la loi portant sur l'examen par le
commissaire soient utilisées par une partie pour monter un dossier en
vue d'une poursuite civile. En matière pénale, la situation est
différente. Le rapport du commissaire ou une communication faite
à ce dernier pourrait être communiqué dans le cadre d'une
poursuite intentée en vertu de l'article 31 du projet de loi. Ce qu'on
dit à l'article 22, c'est que le client peut aller devant le commissaire
et il peut faire des représentations, mais puisque le commissaire peut
aller au-delà de la loi dans ses recommandations, il ne faudrait pas que
le client prenne cette recommandation, aille devant les tribunaux et dise:
Regardez, c'est ça que je devrais avoir. Il ne peut pas utiliser cela
pour aller devant les tribunaux. Il faut qu'il prenne une décision. Il
peut aller devant les tribunaux. S'il y va, c'est sa décision. Ou bien
il peut décider d'aller chez le commissaire. (21 h 30)
M. Claveau: Mais il peut toujours aller devant les tribunaux
après avoir passé devant le commissaire.
M. Ciaccia: Oui, il peut toujours aller devant les tribunaux,
mais il ne faudrait pas qu'il utilise cela pour donner la plus grande marge de
manoeuvre non seulement au commissaire, mais au distributeur. Placez-vous dans
la situation du distributeur. S'il sait que ce qu'il va dire à une
audition peut être utilisé devant les tribunaux, il ne dira pas
grand-chose. Alors, on veut lui donner la plus grande latitude possible de
régler, de dire ce qui se passe, de convaincre le commissaire et de
dire: Voici, je suis prêt à faire ceci.
Cela donne une liberté totale au distributeur sans qu'il soit
dans une position de contrainte de se dire: Je ne peux pas parler, parce que si
je dis quelque chose, ça va aller devant les tribunaux. Alors, on ouvre
la conciliation, la médiation, les possibilités de
règlement le plus largement possible.
M. Claveau: Mais c'est quoi, l'idée d'exclure la
matière pénale de ça?
M. Ciaccia: La matière pénale, ce n'est pas
criminel. On exclut ça, parce que ce sont des pénalités.
Si la personne ne se présente pas la journée où elle est
convoquée, sur cet aspect, le procès-verbal peut être
utilisé, doit être utilisé, autrement, le recours
pénal devient inutile, il n'est pas exécutoire. Alors, pour
pouvoir aller devant le tribunal pénal et dire: Voici, j'ai
convoqué tel témoin de comparaître telle journée, il
n'a pas d'excuse valable. Je t'ai averti, il n'a pas comparu. Je demande qu'il
soit...
M. Claveau: L'application d'une amende.
M. Ciaccia: ...qu'il ait une amende de 2000 $. Alors, il faut
qu'il l'utilise.
M. Claveau: Mais il n'a pas à utiliser le rapport du
commissaire pour ça.
M. Ciaccia: Bien oui, parce que c'est le rapport du commissaire
qui fait état que le type était là ou non. Il ne faut pas
qu'il recommence la preuve. Il ne faudrait pas qu'il aille devant le tribunal
pénal et recommence la preuve, ni convoquer un témoin pour lui
demander: Est-ce que vous étiez là cette
journée-là? Là, ça rend impossible
l'exécution de cela. Le seul fait que le commissaire produise le
procès-verbal ou son affirmation de la constatation qu'il n'était
pas là, c'est assez. Autrement, ça ne devient pas une
pénalité.
M. Claveau: Donc, vous nous dites qu'en aucun cas, sauf pour
faire exécuter une sanction ou une pénalité qui est en
conformité avec l'application de la loi, donc, l'article 31...
M. Ciaccia: Oui.
M. Claveau: C'est le seul qui prévoit une
pénalité. À ce moment-là, on pourrait
peut-être même préciser: Sauf pour l'application de
l'article 31 delà présente loi.
M. Ciaccia: Mais on ne peut pas juste dire l'article 31, parce
que l'article 31 se réfère à l'article 15 et à
d'autres articles. Alors, pour la rédaction, les légistes
m'informent que c'est mieux de le placer de cette façon: Sauf en
matière pénale, le rapport du commissaire ne peut pas être
utilisé.
M. Claveau: Mais cela veut dire qu'une enquête qui serait
faite par un autre tribunal ne pourrait prendre aucun document ou aucune
déclaration qui aurait été faite au moment de...
M. Ciaccia: Pour une cause civile. M. Claveau: Pour une
cause civile? M. Ciaccia: Exactement, oui.
M. Claveau: Est-ce que c'est normal ces choses-là, dans
les autres commissions, les différents organismes parajudiciaires?
M. Ciaccia: Non. Dans ce cas-ci, c'est une procédure
à l'amiable. C'est une procédure à laquelle on veut donner
la plus grande flexibilité possible pour arriver à une solution.
Si on n'exclut pas que tout ce qui est dit ne peut pas être
utilisé devant les tribunaux pour une cause civile, la procédure
ne fonctionnera pas parce que le distributeur ne voudra rien dire. Cela va
rendre la recommandation plus difficile et le suivi de la recommandation plus
difficile.
M. Claveau: J'essaie de comprendre. Est-ce
que cela veut dire que tous les documents qui sont compilés dans
l'établissement d'une preuve sont de l'ordre du confidentiel?
M. Ciaccia: Excusez-moi.
M. Claveau: Est-ce que cela veut dire que tous les documents qui
sont compilés par le commissaire dans l'établissement d'une
preuve sont confidentiels?
M. Ciaccia: Non, pas nécessairement. On ne dit pas que
c'est confidentiel nécessairement.
M. Claveau: Sauf que l'avocat de...
M. Ciaccia: C'est seulement qu'ils ne peuvent pas être
utilisés devant les tribunaux. Alors cela ne veut pas dire qu'ils sont
confidentiels. La raison pour laquelle cela n'existe pas dans la Loi sur le
Protecteur du citoyen, c'est parce que le Protecteur du citoyen...
M. Claveau: Qui fournit le café comme cela?
M. Ciaccia: C'est nous autres. C'est ce qu'on appelle le service
à la clientèle.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Claveau: Ce n'est pas Hydro-Québec, toujours?
M. Ciaccia: Non, non, ce n'est pas HydroQuébec, c'est le
ministère.
Une voix: C'est pour vous donner de l'énergie, pour que
vous ne manquiez pas de ressources.
M. Ciaccia: La raison pour laquelle on ne trouve pas cette clause
dans la Loi sur le Protecteur du citoyen, c'est parce que le Protecteur du
citoyen, c'est le dernier recours. Quand vous arrivez devant le Protecteur du
citoyen, vous n'avez pas d'autre recours, vous ne pouvez plus aller devant les
tribunaux. Alors, c'est inutile d'inclure une clause à savoir que vous
ne pouvez pas utiliser ce qui est devant le Protecteur du citoyen pour le
tribunal, vous les avez déjà épuisés, vos recours.
Mais ici, ce n'est pas le cas.
M. Claveau: Non, mais je me mets, par exemple, dans la peau d'un
avocat qui aurait à défendre la cause d'un client qui s'en va en
justice parce qu'il pense qu'il n'a pas obtenu le juste rétablissement
de ses droits à la suite d'une plainte déposée devant le
commissaire.
M. Ciaccia: Oui.
M. Claveau: C'est-à-dire que si des documents sont d'ordre
public, à ce moment-là, comme avocat, la première chose
que je vais faire, je vais me rendre au greffe du commissaire et je vais dire:
Fournis-mol des documents. Et là, je vais essayer... S'il fallait qu'en
cour le distributeur vienne plaider le contraire de ce qu'il a
déjà plaidé, cela devient assez spécial comme
situation.
M. Ciaccia: Bien, le distributeur va plaider ce qu'il veut devant
les tribunaux. Mais, puisque devant le commissaire, c'est un pouvoir de
recommandation et que le commissaire peut faire quelque recommandation que ce
soit, il est possible que le distributeur soit beaucoup plus ouvert.
M. Claveau: Mais est-ce que les témoignages...
M. Ciaccia: Et j'espère qu'il le sera.
M. Claveau: ...et les déclarations qui seraient faits
devant le commissaire, autant par le plaignant que par le distributeur sont
assermentés? Sont-ils assermentées?
M. Ciaccia: II n'est pas nécessaire qu'ils soient
assermentés.
M. Claveau: Donc, à ce moment-là, il peut se
permettre de...
M. Ciaccia: Ce n'est pas nécessaire.
M. Claveau: ...d'interpréter plus facilement, disons, que
s'il se ramasse en cour où y est obligé de déposer des
faits.
M. Ciaccia: II peut interpréter, mais n'oubliez pas que le
commissaire aussi peut interpréter. C'est un couteau à deux
tranchants.
M. Claveau: À mon avis, on est dans le très
subjectif quant à la valeur de la plaidoirie ou à la valeur de
l'information qui serait déposée devant le commissaire. Par
là, ne suppose-t-on pas qu'une information qui serait
déposée devant le commissaire serait susceptible d'être
contestable et que, de ce fait, elle ne pourra servir de preuve ailleurs?
M. Ciaccia: Ce n'est pas ça du tout. Je vais vous donner
un exemple. Quelqu'un a fait une demande à Hydro-Québec pour
obtenir certaines informations sur les inventaires des BPC.
M. Claveau: Oui.
M. Ciaccia: D'après la lof sur l'accès à
l'information, la personne qui a fait cette demande a le droit d'obtenir ces
informations. Hydro-Québec est allée en appel de cette
décision. Pourquoi? Parce qu'il y a une cause devant les tribunaux
où ces informations vont peut-être
être un des éléments de preuve. Puisqu'il y a une
cause devant les tribunaux, Hydro-Québec est réticente à
dévoiler ces informations. S'il n'y avait pas eu de cause devant les
tribunaux, Hydro-Québec aurait donné ces informations sans aucun
problème. L'information n'est pas différente, ce n'est pas de
dire: Je vais te donner de la fausse information parce que je ne dois pas aller
devant les tribunaux, mais, parce que ça ne va pas devant les tribunaux,
ça permet à Hydro-Québec d'être plus ouverte.
M. Claveau: Oui, mais...
M. Ciaccia: De donner plus d'informations, c'est ça, le
principe.
M. Claveau: Écoutez, les gars, les procureurs
d'Hydro-Québec ont vu mouiller, aussi, avant hier. Ils ont vu passer de
l'eau sous les ponts. Dans la mesure où ils savent que quelqu'un peut
toujours revenir en cour, par la suite, et dans la mesure où ils savent
que les documents qui sont déposés ou l'argumentation qui
pourrait être présentée devant le commissaire sont d'ordre
public, même si ça ne fait pas l'objet de pièces à
conviction, si vous voulez, ça peut drôlement permettre
d'argumenter, pour un procureur de la défense.
M. Ciaccia: C'est possible et ça va être une autre
raison pour mettre en évidence...
M. Claveau: À ce moment, pourquoi ne pas être...
M. Ciaccia: C'est possible, comme vous le décrivez, et
ça va être une autre raison de plus pour motiver le distributeur
à accepter la recommandation. Faisons la distinction entre trois choses:
documents et, témoignages...
M. Claveau: Plaidoiries.
M. Ciaccia: ...plaidoiries. Si Hydro-Québec dépose
un document que le commissaire exige, l'avocat du client peut demander ce
même document devant le tribunal, ce n'est pas un problème, sauf
que les plaidoiries, les discussions, les constatations... Supposons qu'un
commissaire fasse une constatation, il la fait dans le but d'apporter une
solution au problème. Il ne faudrait pas que cette constatation soit
prise par l'avocat du client en cour et qu'il dise: Regarde ce que le
commissaire a dit, c'est la vérité, c'est ça, et je vais
faire ma cause là-dessus. Parce que là, on changerait tout le
rôle de nos tribunaux.
M. Claveau: D'accord, sauf que dans ce cas-là, par
exemple, il peut très bien se servir de l'argumentation du commissaire
pour étoffer sa propre plaidoirie.
M. Ciaccia: Oui, il peut l'utiliser devant un juge et, s'il est
capable de le convaincre, il n'y a pas de problème.
M. Claveau: II ne peut pas l'utiliser comme pièce à
conviction ou preuve à l'appui.
M. Ciaccia: II peut utiliser les mêmes arguments. Il peut
voir les effets, mais c'est de novo qu'il commence.
M. Claveau: Cela va pour le rapport du commissaire, mais les
communications faites par un distributeur ou un client, je vois mal que le
distributeur ou le client change sa communication quand il change d'instance.
Il aurait l'air fou à une place ou à l'autre. Quand on dit: Le
rapport du commissaire ne peut être utilisé comme tel. D'accord,
c'est très subjectif...
M. Ciaccia: Oui, mais...
M. Claveau: Le rapport du commissaire, dans le fond, si on va
devant les tribunaux, c'est un peu parce qu'on va en appel de la
décision du commissaire d'une certaine façon...
M. Ciaccia: S'il y a un aveu - quand on dit toute communication -
s'il y a un aveu par un distributeur à un commissaire, supposons que le
distributeur fasse un aveu. Il dit: Oui, je n'ai pas acheté la batterie,
dans le poste Arnaud, et si la batterie avait été là, on
aurait pu éviter la panne. D'accord? Supposons qu'il fasse ça, on
ne peut pas utiliser cet aveu comme preuve devant les tribunaux. Mais...
M. Claveau: On peut lui reposer la question. (21 h 45)
M. Ciaccia: Absolument. Il faut que je fasse ça,
autrement, si je n'ai pas l'article 22, U va falloir que je change tous les
articles du Code de procédure civile. Parce qu'il y a des règles:
comment la preuve se fait, le ouï-dire, les épreuves verbales, tout
le reste. Je ne peux pas, avec mon article 22, affecter le Code de
procédure civile du Québec. Mais s'il apprend l'information, il
peut reposer la même question en cour, pas de problème.
M. Claveau: D'accord. Cela répond à nos
interrogations pour le moment. On verra.
Le Président (M. Audet): L'article 22 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Audet): Adopté. J'appelle
l'article 23.
Dispositions relatives au commissaire
M. Claveau: L'article 23. Nommé pour plus
de cinq ans... Est-ce que vous avez déjà une idée
du traitement? Dans vos crédits, vous avez dû prévoir
ça quelque part?
M. Ciaccia: Non, parce que...
M. Claveau: Ce n'est pas votre ministère, ça
relève d'un autre ministère.
M. Ciaccia: Non, ça va venir des crédits de notre
ministère qui vont être transférés aux
crédits du Protecteur du citoyen. On est en train d'examiner, je n'ai
pas...
M. Claveau: Mais quelle...
M. Ciaccia: Le ministre qui est responsable de la Protection du
consommateur, oui.
M. Claveau: Mais dans quelle catégorie?
M. Ciaccia: Globalement, on avait prévu 1 000 000 $, 1 500
000 $. C'est un chiffre global pour l'opération totale. On n'est pas
encore...
M. Claveau: À quel échelon va-t-on retrouver le
salaire du commissaire?
M. Ciaccia: À quel quoi?
M. Claveau: Dans la fonction publique, tout marche par
échelon, si je ne m'abuse. Il doit y avoir une catégorie
d'administrateurs; ça va être un salaire de juge ou...
Une voix: D'agent de bureau.
M. Ciaccia: Je ne pense pas qu'il puisse être payé
plus qu'un sous-ministre en titre.
M. Claveau: Pas plus qu'un sous-ministre en titre?
M. Ciaccia: À moins qu'on n'en trouve pas, alors il va
falloir le payer plus qu'un sous-ministre en titre.
M. Claveau: Alors, donnez une promotion à un
sous-ministre. Il ne voudra pas y aller pour le même salaire. Ha, ha,
ha!
M. Ciaccia: Cela c'est l'échelle.
M. Claveau: Quels sont les salaires des commissaires dans ces
genres de choses? À la Commission des droits de la personne, à la
commission d'appel, à la CSST...
M. Ciaccia: II y en a à 65 000 $, 70 000 $, 75 000 $, 80
000 $ et plus, ça varie. C'est de cela qu'on m'informe. On me dit que
ça varie, ça dépend de l'expérience de la personne
et de la difficulté d'en trouver une.
M. Claveau: Est-ce que c'est à l'article 23 - comment
dites-vous - la difficulté d'en trouver une?
M. Ciaccia: Cela va dépendre si c'est facile. S'il y a
plus de demandes, s'il y a beaucoup de gens qui le veulent.
M. Claveau: Je suis certain que vous devez sûrement avoir
déjà...
M. Ciaccia: Si c'est plus difficile d'en trouver, bien, l'offre
et la demande...
M. Claveau: Vous devez sûrement déjà avoir
deux ou trois curriculum vitae dans vos tiroirs de bureau, non?
M. Ciaccia: Deux ou trois quoi? M. Claveau: Curriculum
vitae.
M. Ciaccia: On a des CV, oui. Cela va prendre plus qu'un CV.
M. Claveau: Pardon?
M. Ciaccia: Cela prend plus que juste un CV.
M. Claveau: Quoi de plus? M. Ciaccia: Du jugement.
M. Claveau: J'allais dire peut-être la carte du Parti
libéral, non?
Le Président (M. Audet): C'est ça, du jugement.
M. Claveau: Trêve de plaisanteries, quel est le nombre de
personnes... Est-ce que c'est à l'article 23 qu'on retrouve aussi la
composition du bureau comme tel?
M. Ciaccia: On parle du personnel à l'article 25.
M. Claveau: L'article 25.
M. Ciaccia: Et de l'adjoint à l'article 26. Attendez un
peu. L'article 24, c'est son remplacement, l'article 25, c'est le personnel
nécessaire.
M. Claveau: Cela va pour l'article 23.
Le Président (M. Audet): Adopté. J'appelle
l'article 24.
M. Ciaccia: Cette disposition a pour objectif que la loi puisse
continuer de s'appliquer
efficacement en cas d'incapacité temporaire ou d'absence du
commissaire.
M. Claveau: C'est un genre de dispositions... Est-ce que ce sont
les mêmes dispositions qu'on retrouve dans les régies du gaz, par
exemple?
M. Ciaccia: Ce sont les mômes dispositions qu'on retrouve
dans plusieurs lois.
M. Claveau: Cela va.
Le Président (M. Audet): L'article 24 est adopté.
J'appelle l'article 25.
M. Claveau: Bon, ça devient intéressant comme
article. Cela va être quoi, le bureau, est-ce que vous avez
déjà une idée? Je suppose que vous devez avoir un
organigramme un peu en tête de ce que ça signifie comme bureau,
comme entité?
M. Ciaccia: Un petit peu. On va commencer avec le commissaire et
un personnel adéquat dont on va discuter avec le commissaire pour
commencer son mandat. Le nombre de plaintes qui seront acheminées au
commissaire va Influencer le personnel additionnel dont il aura besoin. Il aura
besoin de personnel de soutien, on va commencer avec un bureau et on va
procéder à partir de là.
M. Claveau: Mais ça, c'est le genre d'organisme ou de
bureau qui a une capacité d'auto-reproduction assez faramineuse. Bien
oui, c'est vrai, on commence avec un commissaire et une secrétaire, puis
après ça on lui nomme un adjoint qui a besoin d'une
secrétaire aussi. Là, on est rendu à quatre, et il faut
quelqu'un pour coordonner les activités du bureau et,
éventuellement, une téléphoniste-réceptionniste.
Là, on est rendu à six puis là, bien...
M. Ciaccia: Oui, mais...
M. Claveau: ...il va falloir quelqu'un pour s'occuper de tout ce
beau monde-là, un directeur du personnel avant longtemps, puis ça
grossit tout le temps.
M. Ciaccia: Non, non, non.
M. Claveau: Je ne sais pas, il doit y avoir un cadre limite
d'intervention.
M. Ciaccia: Écoutez. Premièrement, le responsable
pour le commissaire et son personnel sera le ministre responsable de l'Office
de la protection du consommateur. Alors, lui, il a déjà des
normes, il sait exactement, il a un peu une idée de ce que ça
prend pour diriger un tel bureau mais, à la fin, les décisions
quant au personnel vont dépendre du nombre de plaintes qui seront
acheminées. Si les distributeurs sont tellement efficaces et qu'ils
règlent toutes les plaintes, bien, le commissaire va être comme
l'homme de service de Maytag.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ciaccia: II va attendre le téléphone, et on
espère que ce sera comme cela.
M. Claveau: Les distributeurs n'ont pas prouvé que leur
produit était l'équivalent de Maytag.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Ciaccia: Non, jusqu'à présent, vous avez raison,
c'est vous qui l'avez dit, puis souvenez-vous de ça quand vous poserez
des questions à l'Assemblée nationale. Bien non! Mais, il se peut
que ça change, parce que la loi impose un mécanisme interne
à chaque distributeur pour donner des réponses, pour avoir du
monde qui réponde aux appels téléphoniques, qui
réponde aux plaintes. Il se peut qu'ils donnent un service plus
qu'adéquat.
M. Claveau: On verra à l'usage.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 25 est
adopté?
M. Claveau: Adopté. M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 26.
M. Ciaccia: L'article 26 est une immunité standard qui est
dans toutes les lois et qui vise à protéger le commissaire et les
membres de son personnel dans l'exercice de leurs fonctions.
M. Claveau: On va contester ça. Cela va, c'est
adopté, M. le ministre.
Le Président (M. Audet): L'article 26 est adopté,
j'appelle l'article 27.
Rapports
M. Ciaccia: Le rapport visé par cet article permettra au
commissaire d'évaluer le degré d'efficacité de la
procédure d'examen interne du distributeur, ce qui permettra au
commissaire d'être avisé des modifications apportées
à cette procédure ainsi qu'aux normes et pratiques
appliquées lors de la conclusion d'abonnements. Le rapport sera
préparé en fonction des types de plaintes reçues. Ceci
facilitera la confection du rapport, de même que son analyse factuelle et
statistique.
M. Claveau: Est-ce le genre de rapport un peu standard que l'on
voit, je ne sais pas, à la
Commission de police, avec toute une série de cas à n'en
plus finir?
M. Ciaccia: Bien, il indique le nombre, il indique celles qui
sont rejetées après examen sommaire - c'est pas mat
détaillé - celles qui ont été examinées,
celles qui ont été abandonnées, il parle des
délais, il reproduit la procédure d'examen des plaintes, il donne
les normes et les politiques qu'il applique lors de la conclusion d'abonnements
et il indique toute modification faite à ces dispositions depuis le
dernier rapport. C'est le rapport du distributeur, il ne faut pas oublier, je
voudrais vous référer...
M. Claveau: Dans le...
M. Ciaccia: ...à l'article 28, il faut lire les articles
27 et 28 ensemble.
M. Claveau: D'accord, ça va. Mais à l'article 27,
on ne retrouve pas l'article 21. On l'a à l'article 28... D'accord c'est
ça, c'est la même chose, c'est le distributeur. On retrouve
l'article 21 à l'article 28.
M. Ciaccia: Oui, c'est pour ça que j'ai porté
à votre attention l'article 28.
M. Claveau: Encore là, on ne définit pas ça
comme étant de l'information exhaustive, c'est l'information
minimale.
M. Ciaccia: Non, c'est regroupé, ce n'est pas minimal,
c'est juste regroupé. S'il y a un certain nombre de plaintes dans une
catégorie, alors il les regroupe, telle plainte dans telle
catégorie, y faut qu'il donne le nombre de plaintes reçues,
celles qui ont été rejetées, parce qu'il ne faudrait pas
nommer individuellement...
M. Claveau: Mais à l'usage, si on se rend compte la
première ou la deuxième année... Vous savez, avec un
minimum de ressources techniques, disons qu'on peut très bien finir par
fignoler un rapport qui ne veut pas dire grand-chose.
M. Ciaccia: J'espère que non.
M. Claveau: Non, mais si on se rend compte, par exemple, à
l'usage, qu'après un an ou deux le rapport n'a pas de valeur en soi, il
y a un mécanisme qui permettrait de dire: Écoutez, là, wo!
Votre rapport, c'est bien dommage, mais une vache y perd son veau, il faudrait
trouver une autre formule.
M. Ciaccia: Si je regarde l'article 28, le distributeur fait
rapport au ministre - et moi aussi il faut que je dépose ça -
"des recommandations qui lui ont été faites par le commissaire au
cours du dernier semestre et des suites qui leur ont été
données". C'est pas mal complet. Parce qu'à l'article 27, il
s'agit du rapport qui va au commissaire, par le distributeur. Le distributeur a
déjà un ensemble de ça, c'est un rapport que le
distributeur va lui envoyer, d'accord?
M. Claveau: Pour information, supposément. Cela va
aller.
M. Ciaccia: Les articles importants sont les articles 28 et
29.
Le Président (M. Audet): L'article 27 est-il
adopté?
M. Ciaccia: L'article 27 est adopté.
Le Président (M. Audet): Est-il adopté, M. le
député d'Ungava?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 28.
M. Ciaccia: C'est pas mal complet, l'article 28: Le distributeur
doit faire rapport au ministre de l'Énergie et des Ressources, des
recommandations qui ont été faites par le commissaire et des
suites qui leur ont été données.
M. Claveau: Le deuxième paragraphe, surtout, me semble
intéressant: (22 heures) "Pour chaque type de plaintes à
l'égard desquelles les recommandations n'ont pas été
suivies, le rapport doit énoncer les motifs de la décision du
distributeur."
Si les motifs donnés ne sont pas satisfaisants, est-ce que le
ministre peut refuser le rapport et dire: Fournissez-moi quelque chose de plus
concret?
M. Ciaccia: II ne peut pas le refuser comme tel, parce que c'est
le rapport. Je vais le déposer et si c'est vraiment un genre de rapport
comme vous venez de mentionner, des critiques seront faites.
M. Claveau: II va avoir un appel téléphonique de
votre part. Ha, ha, ha!
M. Ciaccia: Au moins. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ciaccia: Au moins.
Le Président (M. Audet): Est-ce que ça va pour
l'article 28?
M. Claveau: C'est le minimum.
Le Président (M. Audet): Adopté. L'article 29,
maintenant.
M. Ciaccia: Dans l'article 29, on parle du rapport que le
commissaire fera à son ministre, le ministre responsable de
l'application de la loi. Il peut aller un peu plus loin dans ce rapport. Il
peut faire des constatations et des recommandations qu'il juge
appropriées en vue de favoriser la réalisation de l'objet de la
présente loi.
Par exemple, ses constatations pourraient être que certains
règlements sont trop contraignants pour l'utilisateur, qu'il peut y
avoir des abus dans l'application. Il peut faire la recommandation que ces
règlements soient modifiés.
M. Claveau: Est-ce dans ce rapport que le commissaire peut
traiter de la nécessité des crédits supplémentaires
pour bien remplir ses fonctions?
M. Ciaccia: II n'y a rien qui l'empêcherait de le faire.
Cela ferait partie des "recommandations qu'il juge appropriées en vue de
favoriser la réalisation", alors il peut dire: J'ai seulement douze
personnes de mon personnel qui s'occupent des plaintes; j'ai tellement de
plaintes que j'en aurais besoin de quinze et de plus de crédits. Il
pourrait le faire et ce rapport serait remis au ministre, lequel sera
obligé d'en faire le dépôt à l'Assemblée
nationale, imaginez-vous.
M. Claveau: D'accord. Ce rapport comprend aussi l'affectation du
personnel, la description des tâches...
M. Ciaccia: Toutes les recommandations, parce que, si vous le
remarquez, ce ne sont pas des recommandations qu'il juge appropriées en
vue des plaintes qui ont été faites, ce n'est pas ce qu'on dit.
"Des recommandations qu'il juge appropriées en vue de favoriser la
réalisation de l'objet de la présente loi." C'est très
global.
M. Claveau: Là-dedans il n'y a quand même pas
d'obligation en soi de parler du fonctionnement interne de la commission.
M. Ciaccia: Ce n'est pas exclu. Je ne peux pas lui dire de me
parler du... C'est à lui de décider, de juger.
M. Claveau: Je veux bien croire que c'est...
M. Ciaccia: Je ne peux pas le lui imposer. Il n'y a rien d'exclu
là-dedans.
M. Claveau: Généralement, dans un rapport, on
essaie quand même d'avoir au moins un chapitre sur le fonctionnement
interne.
M. Ciaccia: Ce n'est pas ça. Le problème ne sera
pas le fonctionnement interne en soi. Cela ne sert à rien de faire un
rapport pour dire: Le fonctionnement Interne ça va très bien,
j'ai trois secrétaires, dix personnes qui... Ce n'est pas ce qui vous
intéresse. Ce qui vous intéresse et qui intéresse le
public, c'est de savoir que pour favoriser l'objet de la présente loi,
on a besoin de telle ou telle chose, lesquelles peuvent être de
fonctionnement interne, porter sur les crédits, les règlements,
les distributeurs ou sur une série d'éléments.
M. Claveau: En tout cas, on verra. On étudiera
scrupuleusement le premier rapport qui sera déposé.
M. Ciaccia: Oui.
Le Président (M. Audet): L'article 29 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 30, maintenant.
M. Claveau: Cela va, pour l'article 30.
Le Président (M. Audet): L'article 30 est adopté.
L'article 31?
Dispositions diverses
M. Ciaccia: L'article 31, on y a déjà fait
référence. Cet article concerne les pénalités pour
ceux qui produisent des faux renseignements, qui omettent de fournir des
renseignements ou qui n'assistent pas à une rencontre à laquelle
ils ont été convoqués. Ils sont passibles d'une amende de
plus de 2000 $.
M. Claveau: L'amende pour ne pas avoir assisté ou ne pas
avoir été à une rencontre, cela va, mais dans le cas
d'avoir fourni de faux renseignements ou d'avoir faussé la
vérité, est-ce que cela ne relèverait pas d'une autre
instance, une fois que tu as les preuves comme quoi la personne a vraiment
voulu te frauder? Est-ce qu'il n'y a pas quelque chose là qui...
M. Ciaccia: Non, c'est juste une incitation à être
honnête. L'article 15 dit: "Toute personne doit fournir au commissaire
les renseignements qu'il requiert pour l'examen des mésententes." Alors,
pour les motiver à donner des renseignements honnêtes et exacts,
je pense qu'il faut avoir l'article 31. Si quelqu'un pense à aller voir
le commissaire, lui dire une série de blagues et une série de
tromperies et lui faire perdre son temps, il faut qu'il dise la
vérité.
M. Claveau: D'accord, sauf que je trouve que 2000 $ pour sortir
d'un mauvais pas, ce n'est peut-être pas cher payé.
M. Ciaccia: Pardon?
M. Claveau: Je dis que ce n'est peut-être pas cher de payer
2000 $ pour se sortir d'un mauvais pas quitte à se faire accuser
d'être menteur par après.
M. Ciaccia: 2000 $...
M. Claveau: Pour un distributeur d'électricité,
cela peut être une bagatelle. J'aimerais comprendre, en règle
générale, dans les autres commissions qui existent au
gouvernement - par exemple, droits de la personne, affaires sociales, la CSST,
la régie du gaz, etc. - quelqu'un qui fournit de mauvais renseignements
délibérément afin de fausser le jugement final de la
commission ou du commissaire, quelles sont les pénalités
prévues pour cela?
M. Ciaccia: D'après ce qu'on a regardé des autres
lois, 2000 $, c'est considéré comme assez élevé. On
a pris ce qu'on fait dans d'autres lois pour des pénalités
similaires et 2000 $, c'est pas mal dans le haut. Cela n'élimine pas les
recours criminels pour fraude et tout le reste. C'est juste l'aspect
pénal.
M. Claveau: Qui pourrait prendre des poursuites?
M. Ciaccia: Le Procureur général pourrait prendre
des poursuites comme pour toute autre infraction.
M. Claveau: Est-ce que cela se voit ou est-ce que cela s'est
déjà vu dans l'application d'autres instances semblables?
M. Ciaccia: Si on regarde l'article 32: Toute poursuite
pénale peut être intentée par le Procureur
général du Québec ou par une personne qu'il désigne
généralement ou spécialement à cette
fin."
M. Claveau: Voulez-vous répéter, s'il vous
plaît?
M. Ciaccia: Toute poursuite pénale peut être
intentée par le Procureur général du Québec ou par
une personne qu'il désigne généralement ou
spécialement à cette fin." C'est à l'article 32.
M. Claveau: Dans le cas où on a fait la preuve que
quelqu'un a délibérément donné des fausses
informations.
M. Ciaccia: On demande au Procureur général. Le
commissaire, par exemple, demanderait au Procureur général ou
à une personne que le procureur pourrait nommer, d'intenter cette
poursuite. Mais cela n'élimine pas une poursuite pour fraude. C'est
aussi sérieux que ça. Les lois sur la fraude et le Code criminel
demeurent. Ce n'est pas une exception, c'est un ajout, une poursuite
additionnelle. M. Claveau: Cela va.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 31 est
adopté?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article 32.
M. Ciaccia: Ce n'est pas un article seulement pour cette loi,
c'est répandu dans la législation.
M. Claveau: Mais c'est strictement pour l'application de
l'article 31.
M. Ciaccia: Oui.
Le Président (M. Audet): Est-ce que l'article 32 est
adopté?
M. Claveau: Adopté. M. le Président, on aurait un
amendement et un nouvel article à introduire entre les articles 32 et 33
qu'on nommerait l'article 32.1 pour les fins de la commission.
Le Président (M. Audet): L'avez-vous par écrit?
M. Claveau: Oui, nous l'avons par écrit. Le
Président (M. Audet): Allez-y.
M. Claveau: II se lit comme suit: "32.1 Le ministre doit, au plus
tard le (indiquer ici la date qui suit - de trois ans, on mettrait plutôt
de cinq ans - de cinq ans celle de l'entrée en vigueur du présent
article) faire au gouvernement un rapport sur la mise en oeuvre de la
présente loi et par la suite tous les trois ans, sur
l'opportunité de la maintenir en vigueur et, le cas
échéant, de la modifier. "Ce rapport est déposé,
dans les quinze jours suivant, à l'Assemblée nationale si elle
siège ou, si elle ne siège pas, auprès de son
président."
M. Ciaccia: Est-ce que je pourrais voir le libellé?
M. Claveau: Oui.
M. Ciaccia: Voici ma réaction à cet amendement.
M. Claveau: On a discuté de sa recevabilité.
M. Ciaccia: II n'y a pas de problème. Premièrement,
il y a tellement de rapports, il y
a des rapports, on n'a pas besoin d'attendre trois ans. Des rapports
sont faits, je ne vous dirai pas presque immédiatement, mais
certainement qu'il va y en avoir un avant le 31 octobre et le 30 avril. Alors,
immédiatement, au cours de la prochaine année, vous allez avoir
deux rapports. D'insérer un article qui oblige le ministre à
donner un autre rapport dans trois ans et l'opportunité de la maintenir
ou de la modifier, je ne vois pas ce que ça va ajouter à
l'efficacité de la loi. Je veux mettre Tonus" sur deux groupes: le
distributeur et le commissaire. Ce sont les rapports importants. Si je commence
à enlever l'importance de ces rapports, et avoir un rapport du ministre
et tout le reste, ça va enlever l'importance de ces deux rapports. Je ne
veux pas qu'on change de cible. Qui est la cible? C'est le commissaire qui doit
s'assurer que la loi est appliquée et c'est le distributeur qui va dire
pourquoi il ne l'a pas appliquée. Cela va être les deux seules
personnes qui devront répondre et qui devront être responsables
par l'entremise du ministre à l'Assemblée nationale. Si on
commence à causer de la confusion, un autre rapport de ministre, un
autre rapport, je ne veux pas qu'on se cache derrière quoi que ce soit.
Le distributeur, c'est lui qui reçoit la recommandation, alors qu'il
nous dise ce qu'il a fait avec. Il ne faudrait pas commencer à dire:
Écoutez, on va commencer à attaquer le ministre. Il a fait son
rapport et tout le reste. Je ne veux pas enlever ou diminuer la
responsabilité de deux secteurs, du distributeur et du commissaire.
M. Claveau: Je pense que le ministre n'a pas tout à fait
compris le sens de l'amendement. L'idée, ce n'est pas que le ministre
s'immisce dans le fonctionnement de la commission ou du commissaire et,
finalement, essaie de faire un rapport au-dessus des autres pour essayer de
donner sa propre interprétation, ce n'est pas ça. L'idée,
c'est de dire: On se donne des momen-tums dans le temps pour que le ministre
dépose son Interprétation sur le fonctionnement, à savoir
si c'est une machine administrative viable, potable, si cela vaut la peine, si
elle a donné les résultats prévus, escomptés ou si
c'est carrément de l'argent gaspillé pour rien, des coups
d'épée dans l'eau finalement, dans la mesure où on se rend
compte qu'après trois ou cinq ans d'application, en règle
générale, ça n'a pas changé grand-chose. (22 h
15)
D'abord, il y a deux aspects à ça dans le fond. Il faut
aussi s'assurer qu'on ne crée pas un monstre inutile. Le ministre doit
être tout à fait conscient - depuis le temps qu'il est au
gouvernement, qu'il siège à l'Assemblée nationale, il a
dû s'en rendre compte - que c'est facile de créer des instances
gouvernementales, mais que, quand elles ne sont pas efficaces, ce n'est pas si
facile que ça de les retirer par après. Une fois la machine en
marche, même si elle ne donne pas l'effet escompté, ce n'est pas
si facile que ça de la remettre en question, parce que, là. il y
a tout un mécanisme qui s'établit. Alors, on veut, de par la loi,
obliger la machine à se remettre en question de façon
périodique, d'une part. D'un autre côté, contrairement
à ce que le ministre vient de dire, le fait que le commissaire, les
différentes Instances des intervenants, les fournisseurs
d'électricité savent que le comportement global peut être
réévalué périodiquement, tous les cinq ans au
départ... En tout cas, c'est une question de délai. On pourrait
jouer sur les délais. Ce n'est pas là-dessus que je veux
m'arrêter, mais disons tous les cinq ans, par exemple, au départ,
pour laisser le temps de voir comment ça va, après ça, aux
trois ans, on fait une espèce d'évaluation systématique du
fonctionnement. À ce moment-là, ça donne de la
crédibilité et on s'assure aussi que les objectifs ne sont pas
déviés dans le temps. Il y a comme une espèce de momentum,
de temps d'arrêt devant l'Assemblée nationale qui nous assure que
les objectifs de départ n'ont pas été
déviés. Cela fait en sorte de responsabiliser davantage les
différents intervenants.
D'un autre côté, on n'a pas pris ça en l'air non
plus, parce que, dans le fond, on a pris le libellé pratiquement
Intégral, pour ne pas dire intégral, de l'article 257 du projet
de loi du ministre délégué aux Finances et à la
Privatisation, le projet de loi 134, Loi sur les intermédiaires de
marché, où, effectivement, dans le cas du contrôle des
Intermédiaires de marché, le ministre a prévu qu'il
pourrait être intéressant de se donner un temps d'arrêt tous
les cinq ans pour voir justement si les contrôles qu'il a voulu
établir sur les intermédiaires de marché sont efficaces ou
si ce n'est pas, finalement, une loi qui reste là et que personne ne
remet jamais en question.
C'est dans ce sens-là qu'il serait intéressant que le
ministre regarde attentivement cet amendement pour s'assurer qu'il y a un suivi
et qu'on est obligé de remettre constamment ou périodiquement en
question le fonctionnement de la commission, de façon à
être certain qu'elle ne dévie pas de sa raison d'être ou du
pourquoi finalement de la loi.
M. Ciaccia: Je comprends votre inquiétude, mais je dois
vous dire ceci: Honnêtement, un amendement de ce genre serait la pire
chose pour l'Opposition et pour l'efficacité du commissaire, parce que
contrairement à la loi 134 où on dit: On fait quelque chose et,
dans cinq ans, on va voir si c'est bon, ce n'est pas ça qu'on dit dans
ce projet de loi. Dans ce projet de loi, on dit: Tous les six mois, il va y
avoir des rapports à l'Assemblée nationale.
Si j'avais un amendement comme ça et que vous me posiez une
question le 15 novembre, deux semaines après le dépôt du
rapport - parce qu'il faut déposer le rapport le 31 octobre et le 30
avril - ma réponse serait très simple. Je dirais: Écoutez,
M. le député d'Ungava, M. le
Président, je ne veux pas répondre à cette
question, parce qu'on a trois ans pour évaluer. Alors, en ce qui
concerne les objections du député d'Ungava, quant à
l'application du projet de loi, quant à l'injustice des décisions
du commissaire, attendez un peu! Le député d'Ungava m'a
donné trois ans pour évaluer ça, on va attendre les trois
ans et, a la fin des trois ans, il me reposera la question. Est-ce que c'est
ça que vous voulez? Moi, ce n'est pas ça que je veux.
M. Claveau: Je serais au moins certain...
M. Ciaccia: Je ne veux pas que personne pense ça. Je veux
que les questions soient posées immédiatement. Vous voulez
connaître le comportement global du commissaire? Je ne veux pas que le
commissaire pense que j'ai trois ans et que vous avez trois ans pour
évaluer sa performance. Sa performance va être
évaluée tous les six mois. Je ne veux pas que le distributeur
pense qu'il a trois ans pour évaluer les recommandations et qu'il se
dise: On va faire ça comme ça et, l'année prochaine, on va
remédier à ça et on va trouver ça plus facile.
M. Claveau: Ha, ha, ha!
M. Ciaccia: La performance, l'efficacité, il faut que
ça vienne "day one", la première journée. Toutes les
questions que vous pourriez poser, vous pouvez les poser tous les six mois.
Vous pouvez me demander tous les six mois quelle est leur efficacité.
Vous pouvez dire: M. le Président, le ministre vient de déposer
un rapport qui démontre qu'il y a 150 plaintes et il n'y en a pas une
pour laquelle le distributeur a accepté une recommandation. Est-ce que
le ministre pense que c'est efficace, son projet de loi? Pas besoin d'attendre
trois ans pour vous dire ça. Moi, je n'attendrai pas trois ans pour
parler à ceux à qui je dois parier et voir ce qui se passe dans
leur rapport. Je n'attendrai pas trois ans pour voir si c'est efficace ou non.
On va l'évaluer immédiatement six mois après. On va voir
le premier rapport et on va voir comment les distributeurs se sont
comportés. Est-ce que vous avez accepté les recommandations, oui
ou non? Si vous ne les avez pas acceptées, pourquoi? Combien de plaintes
y a-t-il eu? Combien de plaintes avez-vous reçues? On n'attendra pas
trois ans.
La situation de ce projet de loi et celle de la loi 133 - je comprends -
sont totalement différentes.
M. Claveau: La loi 134.
M. Ciaccia: La loi 134, excusez. Elle est totalement
différente, parce que, là, on essaie quelque chose de nouveau,
une loi sur les intermédiaires de marché et ça peut
prendre un bout de temps avant de connaître les conséquences et
les résultats. Alors, le ministre délégué aux
Finances et à la Privatisation veut se donner une période de
temps pour évaluer. Mais il n'y a pas tous les rapports publics
déposés à l'Assemblée nationale que vous trouverez
dans cette loi. Vous n'avez pas tous les délais restreints pour la
réponse du distributeur. Vous pouvez faire votre évaluation
presque immédiatement avec le dépôt du premier rapport.
M. Claveau: Je répondrai à cela, ou j'aurais
tendance à vouloir répondre en disant: Au moins, je serais
certain de pouvoir avoir une réponse après trois ans, parce que
ce n'est pas évident que, toutes les fois qu'on va poser une question
la-dessus en Chambre, on va avoir la réponse qu'on souhaiterait, d'une
part.
M. Ciaccia: M. le Président... M. Claveau:
Mais...
M. Ciaccia: ...quand vous me posez une question, je ne passe
jamais à côté des questions que vous me posez. Je vous
réponds. D'ailleurs, une question comme ça, c'est impossible de
l'éviter. Le rapport va être là.
M. Claveau: Excepté quand vous nous dites qu'on n'a rien
compris. Mais, cela, ça devient une habitude.
M. Ciaccia: Non, ce n'est pas seulement une question de ne rien
comprendre. Des fois, ça arrive!
M. Claveau: Ce n'est pas nécessairement la réponse
à la question.
M. Ciaccia: Oui, mais quant à ça, je pourrais dire
la même chose dans trois ans également.
M. Claveau: Oui, mais sauf que, là...
M. Ciaccia: Si je vous donnais une réponse comme ça
dans six mois, je pourrais vous la donner dans trois ans. Vous êtes mieux
de l'avoir tout de suite, cette réponse, plutôt que d'attendre
trois ans.
M. Claveau: Mais le problème, dans le fond, c'est de
s'assurer qu'il y ait un mécanisme de remise en question de la
commission. Je ne vois nulle part qu'on va s'assurer, après un certain
temps d'activité - on peut mettre cinq ans ou huit ans si vous voulez -
ou qu'on va dire: Là, vous avez fait vos preuves ou vous n'avez
pas fait vos preuves. Si vous n'avez pas fait vos preuves, on change la chose
ou bien on l'abolit, si on pense que ce n'est absolument plus
nécessaire, parce qu'on ne paiera pas 1 500 000 $ pour traiter cinq
plaintes par année. À ce
moment-là, cela pourrait être tout simplement aboli.
Si on dit après cinq ans: Effectivement, ça valait la
peine, ça a de l'allure, on pourra le modifier, mais on continue
l'expérience, on continue d'aller plus loin. C'est cela qu'on veut. On
veut avoir un mécanisme de contrôle pour faire en sorte qu'on ne
bâtisse pas une espèce d'entité autonome, genre pieuvre un
peu, qui va prendre des ramifications un peu partout dans la machine, et
qu'après cinq, dix ou quinze ans, on se rende compte que c'est
totalement Inopérant, que c'est tellement cramponné partout, avec
ses ventouses, qu'il n'y a plus moyen de la sortir. C'est un peu cela, la
préoccupation.
Si, après cinq ans, on rend compte qu'effectivement on n'en avait
pas besoin ou on en a si peu besoin que ça ne justifie pas les
dépenses ou qu'on aurait peut-être tout simplement besoin d'un
petit bureau qui pourrait plaider les choses beaucoup plus rapidement, tout
cela fait partie du décor. Nous disons qu'il serait bon qu'après
cinq ans - c'est ce qu'on a mis comme délai - on ait une mise au point
là-dessus. Cela ne veut pas dire que le ministre ne nous répondra
pas tous les six mois. Là, le ministre est en train - ironie du sort -
de prendre à son compte justement ce qu'il nous disait que les gens ne
feraient pas dans l'application de la loi. Le ministre dit: Oui, mais si vous
me dites, après trois ans... Moi, après six mois, je vais vous
dire: Ah! Allez voir plus tard, dans trois ans... Nous disons, à ce
propos, que, selon la loi, il serait possible que les distributeurs se
comportent de façon un peu arbitraire dans la mesure où ils ne
seraient pas obligés de donner l'information ou si, par exemple, par
rapport aux choses téléphoniques et tout cela... Ils ne seraient
pas obligés de dire au client: II faut que tu fasses ta chose par
écrit parce que même si on te dit... En tout cas, ce sera
écrit sur la formule, ce serait à voir.
Le ministre disait: II faut faire confiance aux gens qui sont
impliqués là-dedans, aux distributeurs; il faut faire confiance
au monde. Ce sont des gens qui devraient collaborer, etc. Mais il prend le
même argument à son compte quand il dit: Je vous répondrai
dans à peu près six mois si j'ai trois ans pour répondre.
En tout cas, je trouve que c'est assez précaire comme argumentation de
la part du ministre. C'est pour le moins succinct.
En tout cas, je continue de prétendre que l'article aurait sa
raison d'être et serait sûrement le bienvenu. Ce n'est pas une
raison derrière laquelle le ministre doit se réfugier pour dire:
Cela va prendre au moins trois ans avant que je réponde. Je trouve que
ça ne fait pas très sérieux comme argument.
M. Ciaccia: II y a d'autres raisons; ce n'est pas la seule raison
que j'ai invoquée. Je ne veux pas, par exemple, que les distributeurs
pensent qu'ils ont trois ans pour mettre la loi en appli- cation. Non. Ils ont
30 jours pour la mettre en application. Il faut qu'ils la mettent en
application Immédiatement après qu'elle aura été
décrétée.
M. Claveau: Mais cela...
M. Ciaccia: Je ne veux pas que quelqu'un... Ah bien,
écoutez, le ministre... On a trois ans; nous aussi, on a trois ans.
D'accord? Cela est un autre argument. Quand vous parlez des mécanismes
de contrôle, je vous dis que vous avez le mécanisme de
contrôle parfait, c'est l'Assemblée nationale. Vous n'avez pas
besoin de cette clause-là. Le mécanisme de contrôle, c'est
l'Assemblée nationale. Vous allez à l'étude des
crédits tous les ans, vous allez venir poser des questions sur les
crédits des ministères.
M. Claveau: Cela ne change pas grand-chose dans les comportements
des sociétés d'État ou...
M. Ciaccia: Attendez.
M. Claveau: ...les comportements des tribunaux
parajudiciaires.
M. Ciaccia: Attendez. Si cela ne change rien, votre clause non
plus. Mais il y a une autre raison qui est encore plus fondamentale. J'adopte
une loi pour protéger le consommateur, pour que le consommateur ait
confiance dans le mécanisme que je vais créer. Quelle sorte de
confiance pensez-vous que le consommateur aura s'il entend dire que le ministre
va regarder dans trois ans si on doit la maintenir en vigueur? Là, vous
allez pouvoir dire: C'est de l'électoralisme; on adopte la loi à
la veille d'une élection et on va l'abolir dans deux ans, après
l'élection. Voyons! Cela n'a pas de sens. Ce n'est pas une loi pour deux
ou trois ans. Les lois du Protecteur du citoyen n'ont pas été
faites pour un, deux ou trois ans. On n'a pas décidé finalement:
Bon, on ne protégera plus le citoyen. On va trouver des façons
d'améliorer ces lois, mais jamais on ne s'interrogera sur
l'opportunité de les maintenir en vigueur. Il ne faut même pas
donner le soupçon ou l'idée qu'on fait cela temporairement. Si on
donne cette idée-là, comment pensez-vous que le consommateur va
approcher le commissaire? Quelle sorte de confiance aura-t-il? Il va penser que
c'est fait seulement pour deux ou trois ans, puis après ça, on va
lui dire: Écoutez, maintenant il y a une pression, maintenant il y a des
problèmes et aussitôt que la pression partira, on va enlever
l'ombudsman. Je ne veux même pas avoir le soupçon, le commencement
d'un soupçon qu'on va l'abolir. On ne l'abolira pas! Et ça, c'est
le message que j'envoie à tout le monde et le message que j'envoie au
distributeur: l'ombudsman est là pour rester; et s'il devient comme
l'agent de service de Maytag, ça voudra dire que cette loi a atteint son
but et qu'elle atteint son
but, et l'ombudsman va continuer de ne rien faire, mais au moins, en
étant là, il va obliger le distributeur à répondre.
Puis jamais je ne voudrais même donner l'idée possible qu'on va
abolir un Protecteur du citoyen pour le consommateur
d'électricité. Je ne veux même pas qu'on y pense, je ne
veux même pas penser à ça. Il est là, et pour
toujours. (22 h 30)
M. Claveau: C'est une opinion, le ministre donne son opinion.
Moi, je prétends que, dans une saine administration, on peut avoir
besoin, à un moment donné, de cadres de référence
ou d'outils de travail et que ce n'est pas nécessairement là pour
toujours, que quand on n'en a plus besoin, on peut les changer. Je pense aussi
que, si on avait prévu des articles semblables - on n'est pas là
pour refaire l'histoire, mais on est là pour essayer de se bâtir
un avenir meilleur à partir de l'exemple du passé - et si on
avait prévu plus de clauses en ce sons dans les lois, au moment
où on les a faites dans le passé, peut-être qu'aujourd'hui
on aurait plus de moyens d'intervention aussi sur certains mécanismes
gouvernementaux qui sont bloqués, "jammés", comme on le dit,
parce que ça prend deux, trois et même cinq ans de délai
dans certains cas - parce que je sais que des cas de deux et trois ans, il y en
a en masse - mais on n'a pas de mécanisme pour revenir là-dessus.
D'accord?
Quand le ministre dit: La commission parlementaire a le don, savez-vous
ce que pensent par en arrière ses instances, une fois qu'elles ont
viré le des à la commission parlementaire? Savez-vous ce que ces
gens pensent des députés qui les questionnent? Il faudrait aller
creuser dans le fond de leur âme pour avoir la vraie réponse.
Bien, je peux vous dire que j'en ai entendu quelques-uns qui ont des propos pas
plus élogieux qu'il ne faut, puis il ne faut pas s'imaginer que les
commissions parlementaires vont changer grand-chose dans le comportement de
tous ces gens qui gravitent autour des instances gouvernementales. Il ne
faudrait pas trop se promener là-dessus, c'est un terrain qui serait
plutôt glissant.
D'un autre côté, je vais vous dire que, quand on dit aussi
aux membres des commissions parlementaires: Nous, nous aimerions bien pouvoir
fonctionner d'une façon... En tout cas, on aimerait au moins donner
l'idée qu'on fait quelque chose en commission parlementaire au sujet des
contrôles de ça. Juste à titre d'exemple - je sais bien que
ça ne dépend pas de vous, mais juste à titre d'exemple -
depuis 1986, la commission parlementaire de l'économie et du travail,
devrait normalement avoir une fois par année un mandat d'initiative
d'aller questionner une société d'État qui relève
des lois de la commission, comme c'est normalement prévu; bien,
ça va faire trois ans et demi qu'on n'en a pas réalisé un
seul, parce que toutes les propositions qui ont été faites ont
été systématiquement battues par l'aile
ministérielle de la commission parlementaire. Alors, cette commission
parlementaire a réussi à ne pas faire un seul mandat d'initiative
sur quelque société d'État que ce soit pendant presque
quatre ans. Et pourtant, ce serait là un mécanisme de
contrôle prévu dans la loi et qu'on devrait même normalement
faire, et c'est pratiquement illégal de ne pas le faire. Bien, l'aile
ministérielle a réussi à bloquer tous les mandats
d'initiative qui ont été demandes, toute "la gang". Bon! C'est
ça, l'arbitraire du mécanisme qu'on a, à l'occasion.
Je pense que si on se donnait, comme gouvernement, comme
législateurs, plus de pouvoirs d'intervention par le biais légal
dans le contrôle des sociétés d'État, dans
l'évaluation du comportement de certains groupes paragouver-nementaux ou
autres, on ferait peut-être moins rire de nous, d'abord, comme
législateurs, une fois qu'ils ont le des viré - ça ne me
gêne pas de le dire, c'est vrai, c'est comme ça que ça se
passe; on en entend des belles - et ça nous permettrait aussi
peut-être, au-delà d'un débat qui est tout à fait
anodin, finalement, et inutile, à la suite de l'étude article par
article d'un projet de loi, de nous donner au moins un pouvoir de revenir pour
voir si ce qu'on a discuté et qu'on a voté trois ans ou quatre
ans avant valait vraiment la peine d'être fait.
D'accord, je veux bien croire qu'un gouvernement n'est pas
éternel et que tout le monde finit par passer et que, comme on se le
fait dire encore régulièrement, les politiciens passent mais les
fonctionnaires restent, mais j'aimerais bien, en tout cas, qu'on se donne d'une
façon ou d'une autre - ah! on se le fait dire, on me l'a dit encore il
n'y a pas longtemps - je voudrais bien qu'on se donne, dans des structures de
loi, une fois qu'on a discuté les articles de loi comme élus, la
possibilité de revenir voir ce qui s'est passé à
l'application de ces lois. C'est tout.
Si le ministre ne partage pas cette opinion, libre à lui, c'est
lui qui vivra avec sa loi, et tant que le parti sera au pouvoir il vivra avec
les lois qu'il fait. C'est mon point de vue par rapport à ça. Je
pense qu'on aurait tout avantage, au lieu de faire rire de nous comme
législateurs par les gens qui appliquent les lois ensuite, d'avoir un
minimum de possibilité de revenir voir ce qui se passe avec les lois
qu'on a voulu voter d'une façon consciente et avec un minimum de respect
pour nos concitoyens. S'il y en a qui ne le font pas, moi, je prends "ma job"
au sérieux et j'aimerais bien avoir la possibilité légale
d'évaluer ensuite le comportement des lois qu'on a pris tant d'heures
à discuter en commission parlementaire.
Le Président (M. Audet): D'accord, est-ce que... M. le
ministre.
M. Ciaccia: M. le Président, je crois que le
problème que le député d'Ungava soulève, la
question de revoir les lois, est un sujet tout à fait différent
de l'amendement qu'il propose.
L'amendement qu'il propose inclut partiellement une révision de
cette loi-ci, mais même si son intention est bien motivée, je
pense que dans le cas actuel, ce n'est pas bien placé, parce que je ne
veux pas, comme je l'ai dit tantôt, donner la possibilité de
penser que dans trois ans on puisse abolir le poste d'ombudsman pour le
commissaire. On peut toujours le revoir, et ça n'exclut pas des
modifications, je l'ai dit assez souvent. C'est une nouvelle loi, on n'a jamais
créé ce poste, cette fonction n'existe pas. Il est évident
qu'au cours du mandat du commissaire, il est possible qu'il faille apporter des
modifications, des améliorations, pas des abolitions, des
améliorations, parce que le concept d'un commissaire aux plaintes est
quelque chose qui doit exister dans nos lois, comme une institution, une
structure. Maintenant, je pense que toute la protection que le
député suggère est déjà contenue dans la
loi, avec les diférents rapports et les délais. Si le
député d'Ungava n'a pas confiance en une commission
parlementaire, il peut toujours soulever ce point publiquement à
l'Assemblée nationale. Ce peut être encore plus efficace, parce
qu'il va falloir que ceux qui déposent les rapports justifient leur
contenu. La protection, en fin de compte, que vous avez comme parlementaire,
c'est d'obliger la justification de ce qui est déposé à
l'Assemblée nationale. On ne peut pas déposer ce qu'on veut
à l'Assemblée nationale. Si on le fait, il faut rendre des
comptes. C'est ça, la protection du parlementaire. C'est pour ça
que je ne veux pas diluer cette obligation de la part du commissaire et des
distributeurs en ajoutant un autre rapport dans les années à
venir, ce qui pourrait faire penser qu'on peut changer ou abandonner ce poste.
La protection existe, c'est l'opinion publique qui va obliger le gouvernement
en place à apporter des modifications, et c'est un projet de loi qu'il
faudra voir dans son application pour le juger.
M. Claveau: Je demande le vote sur l'amendement.
Le Président (M. Audet): Vote enregistré, pour
l'amendement proposé par M. le député d'Ungava.
Le Secrétaire: D'accord. M. Hétu (Labelle)?
M. Hétu: Contre.
Le Secrétaire: M. Larouche (Anjou)?
M. Larouche: Contre.
Le Secrétaire: M. Lemire (Saint-Maurice)?
M. Lemire: Contre.
Le Secrétaire: M. Maciocia (Viger)?
M. Maciocia: Contre.
Le Secrétaire: Mme Cardinal (Château-guay)?
Mme Cardinal: Contre.
Le Secrétaire: M. Ciaccia (Mont-Royal)?
M. Ciaccia: Contre.
Le Secrétaire: M. Audet (Beauce-Nord)?
Le Président (M. Audet): Contre.
Le Secrétaire: M. Claveau (Ungava)?
M. Claveau: Pour.
M. Ciaccia: Vous n'avez pas voté, vous?
Une voix: Non.
M. Ciaccia: Vous devriez.
M. Claveau: Vous n'êtes pas écurés de
faire rire de vous autres comme parlementaires par tout ce qu'il y a de...
Le Secrétaire: Un contre sept.
Le Président (M. Audet): L'amendement est rejeté
à sept contre 1.
M. Claveau: Moi, je suis écuré, en tout
cas.
Le Président (M. Audet): J'appelle l'article...
M. Claveau: C'est à cause des affaires comme ça
qu'on fait rire de nous autres...
Le Président (M. Audet): À l'ordre, s'il vous
plaît! MM. les députés. J'appelle l'article 33. L'article
33 est-il adopté?
M. Claveau: Pourquoi ne nomme-t-on pas spécifiquement le
ministre, puisqu'on sait lequel c'est?
M. Ciaccia: Cela permet de changer, éventuellement. Si,
par exemple, le Protecteur du citoyen est changé de ministère, si
la Protection du consommateur, au lieu d'être avec le ministre de la
Justice, va avec le Solliciteur général ou un autre ministre,
ça laisse de la flexibilité sans qu'on soit obligé de
revenir amender la loi. C'est sûr.
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Audet): L'article 33 est adopté.
L'article 34?
M. Claveau: Adopté
Le Président (M. Audet): Adopté. J'appelle
maintenant le titre du projet de loi: Loi concernant l'examen des plaintes des
clients des distributeurs d'électricité. Est-ce que le titre est
adopté?
M. Claveau: Quoi?
Le Président (M. Audet): J'ai appelé le titre du
projet de loi. Est-ce que le titre est adopté?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Audet): Est-ce que les sections sont
adoptées?
M. Claveau: Adopté.
Le Président (M. Audet): Est-ce que le projet de loi, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
M. Claveau: Adopté. C'est tout adopté, d'un bout
à l'autre. Pour ce que ça va donner...
Le Secrétaire: Le projet de loi est adopté avec un
amendement, n'est-ce pas?
Le Président (M. Audet): Oui, le projet de loi est
adopté avec amendement. C'est ça. Je viens de le faire.
La commission a accompli son mandat. Il n'y a pas de remarques finales?
Cela va, M. le ministre? Tout est complet?
M. Ciaccia: Je veux remercier tous mes collègues de
même que les fonctionnaires qui ont travaillé à ce projet
de loi. Je remercie aussi le député de l'Opposition pour ses
discussions positives, parce qu'il en a eu beaucoup. On a même
amendé un article de la loi à la suite des doutes, des
ambiguïtés qu'il a soulevés. Je veux remercier tous les gens
qui ont été impliqués dans le processus de la commission
parlementaire et dans la rédaction du projet de loi.
Le Président (M. Audet): Cela va. La commission a accompli
son mandat. Elle ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 43)