Journal des débats (Hansard) of the Committee on Labour and the Economy
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Tuesday, March 9, 2021
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Vol. 45 N° 73
Clause-by-clause consideration of Bill 59, An Act to modernize the occupational health and safety regime
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Intervenants par tranches d'heure
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IsaBelle, Claire
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Boulet, Jean
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Derraji, Monsef
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Derraji, Monsef
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IsaBelle, Claire
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Leduc, Alexandre
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Boulet, Jean
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Roy, Sylvain
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Roy, Sylvain
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IsaBelle, Claire
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Boulet, Jean
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Derraji, Monsef
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Leduc, Alexandre
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Jeannotte, Chantale
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Leduc, Alexandre
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IsaBelle, Claire
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Boulet, Jean
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Jeannotte, Chantale
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Derraji, Monsef
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Roy, Sylvain
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Boulet, Jean
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IsaBelle, Claire
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Roy, Sylvain
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Derraji, Monsef
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Jeannotte, Chantale
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Leduc, Alexandre
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Derraji, Monsef
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IsaBelle, Claire
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IsaBelle, Claire
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Derraji, Monsef
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Boulet, Jean
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Roy, Sylvain
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Jeannotte, Chantale
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Leduc, Alexandre
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IsaBelle, Claire
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Roy, Sylvain
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Boulet, Jean
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Leduc, Alexandre
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Derraji, Monsef
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Jeannotte, Chantale
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IsaBelle, Claire
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Boulet, Jean
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Derraji, Monsef
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Jeannotte, Chantale
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Leduc, Alexandre
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Roy, Sylvain
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Boutin, Joëlle
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Leitão, Carlos J.
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Boulet, Jean
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IsaBelle, Claire
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Leitão, Carlos J.
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Jeannotte, Chantale
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Derraji, Monsef
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Leduc, Alexandre
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Roy, Sylvain
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IsaBelle, Claire
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Boulet, Jean
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Leduc, Alexandre
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Jeannotte, Chantale
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Derraji, Monsef
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Roy, Sylvain
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Boulet, Jean
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IsaBelle, Claire
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Jeannotte, Chantale
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Derraji, Monsef
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Leduc, Alexandre
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Roy, Sylvain
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IsaBelle, Claire
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Leitão, Carlos J.
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Leduc, Alexandre
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Derraji, Monsef
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Boulet, Jean
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Roy, Sylvain
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Boulet, Jean
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IsaBelle, Claire
9 h 30 (version révisée)
(Neuf heures trente-cinq minutes)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Bonjour. Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, nous
déclarons la séance de la Commission de l'économie et du travail ouverte.
La commission est réunie afin
d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi n° 59, Loi modernisant
le régime de santé et de sécurité du travail.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire
: Oui,
Mme la Présidente. Mme Chassé (Châteauguay) est remplacée par M. Caron
(Portneuf) et Mme Richard (Duplessis), par M. Roy (Bonaventure).
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Je dépose les mémoires reçus depuis la fin des consultations
particulières. Ils feront donc partie des documents déposés pendant ce mandat.
Par ailleurs, je vous informe que les votes pour ce mandat devront se tenir par
appel nominal, et ce, jusqu'au 2 avril 2021.
Nous débutons avec les remarques
préliminaires. M. le ministre. Alors, M. le ministre du Travail, de
l'Emploi et de la <Solidarité…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...ils feront donc partie des documents déposés pendant ce mandat. Par
ailleurs, je vous informe que les votes pour ce mandat devront se tenir par
appel nominal, et ce, jusqu'au 2 avril 2021.
Nous débutons avec les remarques
préliminaires. M. le ministre. Alors, M. le
ministre du
Travail, de l'Emploi et de la >Solidarité sociale, vous disposez de
20 minutes.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. Je suis particulièrement heureux, ce matin, d'entamer l'étude
détaillée d'une modernisation qui s'impose en matière de santé-sécurité du
travail au Québec. Et, comme mon collègue de Nelligan mentionnait un peu plus
tôt, le ministre a hâte. Oui, effectivement, j'ai hâte, et ce, pour le bénéfice
des travailleurs et des travailleuses du Québec, et des employeurs qui
anticipent cette modernisation-là de façon à mieux gérer la fréquence et la
gravité des accidents de travail et des maladies professionnelles au Québec.
Le statu quo ne nous apparaît plus
acceptable. Il y a des effets discriminatoires sur le plan de droits
fondamentaux quant à l'égalité entre les femmes et les hommes, et aussi en ce
qui concerne les entreprises. Je pense que je l'ai répété fréquemment,
actuellement, il n'y a que 25 % des travailleurs, travailleuses qui sont
obligatoirement protégés par des mécanismes de prévention et de participation
des travailleurs. Et, en 2018, il y a 56 % des lésions professionnelles
qui ont été déclarées auprès d'employeurs qui ne sont pas visés ces
mécanismes-là.
L'étude de l'INSPQ révélait, encore une
fois, trois travailleurs québécois salariés sur quatre n'ont pas accès à
certains mécanismes de prévention prévus dans la loi. Chez les femmes,
85 % n'y ont pas accès en vertu du régime actuel qui comporte des effets
discriminatoires imposants. Ces salariés-là, vous l'aurez deviné, sont dans les
groupes prioritaires 4, 5 et 6.
Les lois ont été adoptées en 1979 et 1985 :
la première, santé-sécurité, où on explique comment la prévention doit se faire
dans les milieux de travail, et la deuxième est une loi d'indemnisation, une
loi de réparation. Mais, dans les groupes où on devait mettre en place des
mécanismes de prévention, c'est des groupes essentiellement à prépondérance
masculine — on parle de la mine... des mines plutôt, des forêts — mais,
en raison de l'économie qui est devenue de plus en plus tertiaire, il y a
d'autres secteurs qui se sont développés, comme le commerce, les <sciences...
M. Boulet : ...
mécanismes
de prévention,
c'est des groupes essentiellement à prépondérance
masculine — on parle de la mine... des mines plutôt, des
forêts — mais, en raison de l'économie qui est devenue de plus en
plus tertiaire, il y a d'autres secteurs qui se sont développés, comme le
commerce, les >sciences de la santé, les services sociaux,
l'enseignement, et, dans ces secteurs-là, il n'y a rien d'impératif, il n'y a
rien qui est imposé en matière de prévention et de participation des
travailleurs et des travailleuses. C'est, selon nous, nécessaire d'agir
rapidement pour s'assurer que toutes ces personnes-là qui oeuvrent dans les
secteurs non priorisés soient aussi protégées par des mécanismes de prévention
et de participation des travailleurs et travailleuses, sans oublier l'agriculture
aussi qui n'était pas dans les secteurs prioritaires.
• (9 h 40) •
Le projet de loi n° 59 est issu d'un
dialogue social. Je rappellerai qu'en 2017 on a obtenu un avis du Comité
consultatif du travail et de la main-d'oeuvre, où siègent toutes les
associations patronales et syndicales. Il y a eu des consensus qui ont été
bâtis au fil des années. En 2019, à ma demande, il y a eu une recommandation
complémentaire pour les maladies de nature psychologique. Je vous dirais, comme
le président de la Fédération des chambres de commerce le mentionnait
récemment, de larges pans du projet de loi n° 59 s'appuient sur des
consensus entre les parties. Il y a eu, à certains égards, des arbitrages qui
ont été faits et à la demande même des parties.
Évidemment, on a entendu les parties lors
des consultations particulières. Il y a des groupes qui se sont exprimés, certains
avec des intérêts plus ou moins définis. Mais on entame cette étude détaillée
là dans un esprit de collaboration, puis j'ai l'intention
ferme — bonjour, cher collègue — de travailler constamment,
à chaque jour de l'étude détaillée, avec mes collègues de Nelligan, de
Robert-Baldwin, d'Hochelaga-Maisonneuve et de Bonaventure à ce qu'on puisse,
tous ensemble, comme si on faisait partie de la même équipe, bâtir une modernisation
que méritent les travailleurs, travailleuses et les entreprises. Tout est
perfectible, et on va perfectionner ce projet de loi tout le monde ensemble.
Les objectifs sont connus, ils doivent
être préservés. Un, c'est augmenter la prévention des risques en milieux de
travail. Et ça, quand j'ai référé au pourcentage de 25 % des travailleurs,
travailleuses actuellement protégés, on pense à 94 % et, si possible,
améliorer ce <pourcentage-là...
M. Boulet : ...un, c'est
augmenter la prévention des risques en milieux de travail. Et ça, quand j'ai
référé au pourcentage de 25 % des travailleurs, travailleuses actuellement
protégés, on pense à 94 % et, si possible, améliorer ce >pourcentage-là,
donc, 94 % des travailleurs, travailleuses, avec ce projet de loi là, qui
seraient impérativement protégés par les mécanismes de prévention et de
participation des travailleurs et travailleuses.
Deuxièmement, deuxième objectif, faciliter
l'accès au régime d'indemnisation. C'est important que les travailleurs,
travailleuses puissent avoir un accès qui est fluide, qui est efficace. Et
parfois on me dit : Le régime est complexe. Un des mots qui va me guider
dans cette étude détaillée là, c'est : Simplifions. Assurons-nous de
simplifier le plus possible. Il faut décomplexifier le plus possible pour que
ce soit facile d'application.
Troisième objectif, assurer un meilleur
soutien aux travailleurs, travailleuses qui ont subi des lésions
professionnelles. Je pense que la littérature est assez claire que plus on
attend avant de réintégrer un travailleur, travailleuse, plus il y a des
risques de chronicisation de sa lésion. Qui est perdant? C'est le travailleur,
la travailleuse, la famille et ultimement l'employeur. Tout le monde est
affecté par l'augmentation des taux de chronicité des lésions professionnelles.
Une des façons d'y remédier... Et partout où on a modernisé nos régimes de
santé et sécurité, on s'est assurés d'un retour plus rapide, plus prompt et
plus durable des travailleurs. C'est la raison pour laquelle nous aurons à
discuter de réadaptation et de services publics d'emploi pour accompagner les
travailleurs, travailleuses dans un contexte personnalisé.
Enfin, quatrième objectif, c'est le
fonctionnement du régime, sa gouvernance, nous allons en discuter aujourd'hui,
une gouvernance qui s'assure d'éviter les conflits d'intérêts, d'assurer une
meilleure éthique et d'une meilleure organisation par la voie de communiqués,
de comités en matière de ressources humaines, d'éthique et de vérification. Et
aussi, quand on parle de fonctionnement, on réfère, bien sûr, à la
déjudiciarisation. Je pense qu'on est allés là où on devait aller et je pense
que, ça, ce sera bénéfique pour la diminution des délais et l'augmentation de
l'accès des employeurs et des travailleurs aux instances décisionnelles.
Bon, il y a plusieurs avancées majeures à
discuter : donc, les mécanismes de prévention, les risques psychosociaux,
les travailleuses domestiques, il y en a à peu près 18 000 de plus
qui seront dorénavant couvertes par le projet de <loi n° 59...
M. Boulet : …décisionnelles.
Bon, il y a plusieurs avancées
majeures à discuter : donc, les mécanismes de prévention, les risques
psychosociaux, les travailleuses domestiques, il y en a à peu près
18 000 de plus qui seront dorénavant couvertes par le projet de >loi
n° 59, les stagiaires, notamment, d'observation, où la forte majorité est
constituée de femmes, le comité scientifique pour mettre à jour, de façon
beaucoup plus diligente, la liste des maladies professionnelles présumées en
nous permettant de s'appuyer sur des scientifiques, des personnes qui peuvent
bien comprendre les diagnostics et dans quelle mesure ils sont véritablement
caractéristiques du travail ou reliés aux risques particuliers d'un travail
spécifique. J'ai parlé aussi de réadaptation avant la consolidation et d'aide à
la recherche d'emploi qui sera bonifiée.
Je le dis encore une fois, nos milieux de
travail méritent cette modernisation-là. Le statu quo n'est plus acceptable. Et
j'ai, encore une fois, la ferme volonté de travailler en collaboration et de
bâtir un projet qui répond aux aspirations et aux intérêts des travailleurs,
travailleuses, d'abord et avant tout.
J'aimerais ça, vous présenter les
personnes qui sont avec moi et qui ont évidemment coopéré non seulement à la
rédaction, l'élaboration du projet de loi, mais qui vont m'accompagner durant
l'étude détaillée que nous amorçons ce matin : d'abord, Mylène Rivard-Demers,
qui est avocate à la CNESST; Stéphanie Durocher, qui est aussi avocate à la CNESST;
Carole Bergeron, qui est directrice à la vice-présidence, prévention, CNESST;
Antoine Houde, de mon ministère, qui est directeur des politiques; Anne Racine,
qui est sous-ministre adjointe du Travail; et enfin, une personne que vous
connaissez tous et toutes, Fanny Cantin, qui est la directrice adjointe de mon
cabinet. Je vous assure que ces personnes-là sont dévouées, sont compétentes et
veulent s'assurer du succès le plus total de l'exercice que nous entamons ce
matin.
J'aimerais aussi remercier mes collègues
qui sont dans la Commission économie et travail du parti gouvernemental, qui
sont avec moi, qui vont m'épauler, qui vont s'assurer, aussi, du succès de
l'exercice, et bien sûr, encore une fois, saluer la qualité de votre travail,
Mme la Présidente, de votre… de cette Commission économie et travail, et
bien satisfait de débuter ce matin. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, M. le ministre. Alors, nous poursuivons. J'invite maintenant le
porte-parole de l'opposition officielle en matière de travail et d'emploi et
député de Nelligan à faire vos remarques préliminaires. Vous disposez de
20 <minutes…
M. Boulet : …de votre…
de
cette Commission économie et travail, et bien satisfait de débuter ce matin.
Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, M. le ministre. Alors, nous poursuivons. J'invite maintenant le
porte-parole de l'opposition officielle en matière de travail et d'emploi et
député de Nelligan à faire vos remarques préliminaires. Vous disposez de
20 >minutes.
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Vous me donnez l'occasion d'enlever mon masque. Quel… Je n'ai
jamais cru que, dans une commission, on va savourer le moment de prendre la
parole. Toujours, c'est un moment privilégié de prendre la parole et de parler
en commission parlementaire, mais, avec les effets de la pandémie, enlever le
masque, c'est devenu comme un luxe. Donc, je vais savourer ce moment que je
n'ai pas de masque sur mon visage.
Merci, Mme la Présidente, et merci à toute
l'équipe qui accompagne M. le ministre, les collègues de la partie
gouvernementale, les collègues de l'opposition, le député d'Hochelaga, mon
collègue de Robert-Baldwin, mon cher collègue de Bonaventure… bon, je ne l'ai
pas raté, de Bonaventure.
Le ministre a raison de dire que c'est un
projet de loi extrêmement important pour les travailleurs, pour nos PME, pour
nos employeurs, mais, je dirais, pour l'ensemble de la société québécoise. Nous
sommes en 2021. Le projet de loi arrive dans un moment extrêmement important, extrêmement
important parce que le Québec est en train de vivre l'une des crises majeures
en termes de sollicitation de nos travailleurs. Et j'ai bien aimé, j'ai bien
aimé un mot que le ministre a utilisé et je veux l'utiliser. Il sait très bien
que je fais très attention à tout ce qu'il dit et je le note. Il a dit :
Assurons-nous de simplifier, faciliter l'accès au régime, augmenter la
participation des travailleurs dans… au niveau de la prévention. Et je
l'entends et je le crois aussi, que c'est une très bonne chose de nous donner,
tous, des éléments pour guider notre réflexion dans l'étude de ce projet de
loi.
• (9 h 50) •
Mais permettez-moi, Mme la Présidente, de
dresser le portrait d'où on a commencé et <d'où on… et >où nous
sommes. Lors du dépôt du projet de loi au mois de novembre, si ma mémoire, elle
est bonne, j'ai reçu énormément de groupes, et, j'en suis sûr et certain,
j'échange beaucoup avec les collègues et avec le ministre, et le ministre
lui-même l'a vu, il y a beaucoup d'inquiétude. On ne va pas faire abstraction,
aujourd'hui, qu'il n'y a pas d'inquiétude. Et le ministre, tout au long de
l'étude de commission, vous avez eu l'occasion d'écouter les groupes. Nous
avons même, au nom de notre formation politique, demandé un ajout d'une autre
journée, et je remercie le ministre par rapport à son ouverture, nous avons
ajouté une autre journée de travail où nous avons pu écouter quelques groupes
supplémentaires.
Mais le travail ne s'est pas arrêté. Je
n'ai jamais été… je cherche le mot, mais je n'ai jamais été interpellé par les
groupes avant la consultation, pendant la consultation, après la consultation,
la veille du début de l'étude du projet de <loi…
M. Derraji :
...quelques groupes
supplémentaires.
Mais le travail ne s'est pas arrêté. Je
n'ai jamais été… je cherche le mot, mais je n'ai jamais été interpellé par les
groupes avant la consultation, pendant la consultation, après la consultation,
la veille du début de l'étude du projet de >loi parce que les gens
voulaient savoir où on est rendus. Et, si ça démontre une chose, c'est que nous
sommes devant beaucoup de défis, mais aussi une opportunité. Oui, il y a des
défis par rapport à la modernisation. Est-ce qu'on va dire, aujourd'hui, que ce
régime ne mérite pas d'être modernisé? C'est faux.
Et je tiens à le dire et à le rappeler à M.
le ministre, nous sommes prêts à travailler à moderniser le régime, mais pas au
détriment d'une partie versus une autre. C'est ce régime et cette modernisation.
Et, du moment qu'on veut travailler en équipe, les gens ont beaucoup
d'attentes, ont beaucoup d'attentes par rapport à cette modernisation.
Et je suis très content parce que ce n'est
pas la première fois que je travaille un projet de loi avec le ministre.
J'espère qu'on va avoir cet esprit de collaboration et que c'est le moment d'avoir
des discussions très difficiles. On va toujours, toujours, toujours arriver à
s'entendre parce que ce qu'on doit mettre au milieu, c'est l'intérêt ultime des
gens à qui ce projet de loi va commencer à être appliqué le lendemain de son adoption.
C'est ça, ma motivation, Mme la Présidente.
Donc, ce n'est pas le moment de dire que
je vais prendre la défense de tel groupe versus un autre parce qu'il y aura un
gagnant et un perdant, mais, si, tous ensemble, on se met tous d'accord que
l'élément central, c'est qu'améliorer la prévention, une meilleure accessibilité
à notre régime, et un régime qui répond aux besoins des travailleurs, tout en
gardant en tête que nous sommes en 2021, ça veut dire : Nos pratiques
doivent aussi changer.
Permettez-moi, Mme la Présidente, de noter
qu'avant qu'on arrive à l'étude article par article le ministre a démontré une
certaine ouverture par rapport à un recul sur certains énoncés même dans le projet
de loi. Et on s'est entendus sur un plan de travail. Il nous a soumis une proposition.
On a fait une contreproposition. Et on s'est entendus d'avoir une étude de ce
projet de loi par blocs. Et donc nous sommes là pour démontrer la bonne volonté
d'une bonne collaboration.
Par contre, j'ai promis à M. le ministre
que je vais le dire publiquement. C'est que nous aimerions avoir les
amendements avant le début de l'étude des autres blocs. Je comprends qu'aujourd'hui
on commence, Mme la Présidente, par l'étude du bloc sur la gouvernance. J'ai
des questions par rapport à la gouvernance.
Il me reste combien de temps?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
14 minutes.
M. Derraji : O.K.,
excellent. Parce que, là, je rentre au vif de mes questions, je ne veux pas
être pris par le temps. Donc, on va commencer par le bloc de la gouvernance.
J'aurais aimé qu'on termine avec le bloc de la gouvernance. J'ai bien compris
le plan de match du ministre. J'y adhère. Je n'ai aucun problème à ce qu'on
commence à parler de la gouvernance. J'aurais quelques questions par rapport au
bloc de la gouvernance.
Mais, avant d'aller aux autres blocs, nous
aimerions, Mme la Présidente, dans un esprit <de...
M. Derraji : …par
le
bloc de la gouvernance. J'aurais aimé qu'on termine avec le bloc de la
gouvernance. J'ai bien compris le plan de match du ministre. J'y adhère. Je n'ai
aucun problème à ce qu'on commence à parler de la gouvernance. J'aurais
quelques questions par rapport au bloc de la gouvernance.
Mais, avant d'aller aux autres blocs,
nous aimerions, Mme la Présidente, dans un esprit >de transparence avec
les groupes… Parce que ce n'est pas un projet de loi de facile parce que chaque
prise de position, chaque amendement, chaque changement à la première version
que nous avons devant nous de ce projet de loi va avoir un impact. Et, pour
bien faire, je pense que le fait d'avoir ces amendements, le fait d'avoir le
portrait global de ce qu'on va étudier va me faciliter personnellement la tâche
de bien remplir mon mandat. Et, je dis, en tant que législateurs, probablement,
on n'a pas l'ensemble des outils.
J'ai bien aimé que le ministre présente
son équipe. Il est très bien épaulé. J'ai vu beaucoup d'avocats, à part... madame
vous écoute, à part la personne avec qui il collabore depuis le début où il est
ministre, mais il est bien épaulé. Mais, Mme la Présidente, on n'a pas les
mêmes équipes, hein? Et, si on veut bien faire nos affaires en tant que
législateurs, mettre sur table les amendements va nous aider à très bien faire
notre travail de revoir avec les groupes qui nous ont exprimé des
préoccupations si ces amendements <sont le… >représentent le
portrait de ce qu'ils souhaitaient. Et donc je n'ai pas entendu,
malheureusement, le ministre le dire au début.
J'espère… je n'ai aucun problème, c'est de
prendre deux minutes, on a l'habitude, je peux lui donner mes deux minutes que
j'ai dans les 12 minutes qu'il me reste. J'aimerais bien l'entendre, Mme la
Présidente, qu'avant le début du prochain bloc sur l'indemnisation et sur la
prévention que je ne vais pas avoir des amendements au compte-gouttes, mais je
vais avoir le portrait global du début du bloc jusqu'à la fin de l'étude du
projet de loi parce que ça va nous faciliter grandement notre analyse. Donc, je
n'ai aucun problème, s'il veut répondre à cette question, de lui <soumettre…
de lui >donner mon temps, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre, est-ce que vous voulez prendre la parole?
M. Boulet : Merci, madame…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Exceptionnellement, là. C'est vraiment exceptionnellement. Est-ce qu'on a le
consentement à ce que le ministre prenne la parole en remarques préliminaires?
Allez-y.
M. Boulet : Mon collègue est
trop généreux, hein? Mais, oui, tout à fait, il y a eu entente sur un plan de
travail. On va débuter par la gouvernance, après ça suivrait le bloc
Indemnisation et enfin le bloc Réparation. Et donc, quand on aura fini le bloc
Gouvernance, on a quand même une série d'amendements, suite aux consultations
particulières, qui vont être présentés cette semaine aux instances appropriées,
et dès que je pourrai, moi, je vais les soumettre à mes collègues des partis
d'opposition avant que nous débutions l'étude détaillée sur les articles <d'indemnisation…
M. Boulet : ...
quand
même
une série d'amendements, suite aux consultations particulières, qui
vont être présentés cette semaine aux instances appropriées, et dès que je
pourrai, moi, je vais les soumettre à mes collègues des partis d'opposition
avant que nous débutions l'étude détaillée sur les articles >d'indemnisation.
Il y a peut-être un sous-bloc en Indemnisation où il n'y a aucun amendement,
qui ne fait pas l'objet de contentieux, mais ça, on le fera si vous êtes d'accord,
là, si vous avez le consentement. Et ça, c'est pour favoriser un retour plus
rapide au travail avec les services publics d'emploi de mon ministère.
Mais je suis totalement d'accord, je l'ai
mentionné à mon collègue de Nelligan et à mes collègues de Bonaventure et d'Hochelaga-Maisonneuve,
je n'ai pas l'intention de déposer des amendements à la graine, suite aux consultations
particulières, je vais les déposer en liasse dès que possible. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, M. le ministre. Alors, nous poursuivons avec le député de Nelligan. Il
vous reste 10 minutes.
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Bien, comme je vous ai dit, c'est très bien, c'est excellent. On
commence très bien. J'en suis sûr et certain, que mon collègue d'Hochelaga et
aussi de Bonaventure vont avoir des questions par rapport aux amendements. Mais
c'est rassurant, c'est rassurant parce que nous avons eu cet échange, et je
vous ai dit qu'on va avoir une très bonne collaboration. Je suis quand même
rassuré qu'avant le début, je le note bien, qu'avant le début du bloc sur l'indemnisation
et la prévention on va avoir le portrait global des amendements. Ça va nous
faciliter grandement, grandement, grandement l'analyse de ce projet de loi...
et faire notre travail correctement.
Maintenant, sur le fond du projet de loi, Mme
la Présidente, c'est sûr que, dans l'attente, hein, dans l'attente des amendements,
je tiens quand même à rappeler que j'ai exprimé un désaccord sur quelques
points. Le premier point, c'est la base des données scientifiques probantes. Je
l'ai entendu tout à l'heure, que le ministre va... et il l'a dit, que la
science va nous aider, il va s'appuyer sur l'avis des scientifiques, surtout
dans l'élaboration des maladies professionnelles. Je prends bonne note aussi de
l'arrivée du comité scientifique. C'est une chose extrêmement importante. Donc,
on doit s'assurer d'avoir une bonne représentativité au sein de ce comité
scientifique.
Mais, Mme la Présidente, je ne veux
surtout, surtout pas, à la lumière de nos échanges, qu'on va me dire que pour,
par exemple, la maladie de Parkinson, on va attendre l'avis du comité
scientifique. À l'intérieur de cette Assemblée, il y avait une commission sur
les pesticides, il y avait des débats en long et en large, et les gens attendent
de nous une action. Pour moi, c'est le moment d'agir. Et le ministre a toujours
eu du succès en marquant l'histoire. Bien, il a l'opportunité de marquer
l'histoire, et suivre ce qui se passe en France, et reconnaître le Parkinson
comme maladie professionnelle. Je lui soumets l'idée. J'espère que je vais
l'avoir dans les amendements que je vais recevoir sous peu. Mais je pense que
le moment est venu, Mme la Présidente, d'agir et de passer à l'action...
10 h (version révisée)
M. Derraji : ...bien, il a
l'opportunité de marquer l'histoire, et suivre ce qui se passe en France, et
reconnaître le parkinson comme maladie professionnelle. Je lui soumets l'idée.
J'espère que je vais l'avoir dans les amendements que je vais recevoir sous
peu. Mais je pense que le moment est venu, Mme la Présidente, d'agir et de
passer à l'action. C'est une préoccupation de plusieurs groupes. Pensons à nos
agronomes, pensons à nos agriculteurs, pensons à nos applicateurs de
pesticides, pensons aux gens qui sont venus en commission parlementaire nous
partager les douleurs qu'ils vivaient avec les pesticides.
Je pense que l'Assemblée nationale et les
membres de l'Assemblée nationale ont tout entre leurs mains de prendre une
décision éclairée, basée sur la science. Je ne dis pas au ministre maintenant
de juste prendre une décision parce que ça me tente de prendre une décision et
d'ajouter une maladie professionnelle parce que ça me tente d'ajouter une
maladie professionnelle. Non, Mme la Présidente. Et vous êtes une personne universitaire
et vous savez qu'on a assez, assez de données. Et nous sommes outillés en tant
que parlementaires de prendre une décision aujourd'hui, et de marquer
l'histoire, et de répondre à la commission qui a déjà fait un travail sur les
pesticides.
Ceci étant dit, Mme la Présidente, j'ai
bien hâte de parler de la gouvernance aussi. C'est très bien d'entendre parler
des comités, donc que ça soit gouvernance, vérification, c'est des bonnes
règles de gouvernance, mais j'aimerais bien aussi entendre le ministre sur
l'autonomie de la CNESST, les processus, le lien entre le ministre, le
ministère, le cabinet et la CNESST, l'autonomie et l'indépendance de la CNESST.
Il ne faut pas... La particularité de la CNESST, comme d'autres sociétés
d'État, il y a des parties prenantes autour de la table. Le rôle des membres
indépendants. On ne veut pas que ça soit une chicane entre des groupes, là,
maintenant, parce qu'il va y avoir un président de C.A. ou une présidente, il y
a un P.D.G.. Avant, on était dans un monde où la P.D.G. jouait aussi le rôle du
P.C.A. C'est une nouvelle réalité.
Sommes-nous prêts? Je vais juste soulever
des questions, Mme la Présidente, parce que ce n'est pas le même portrait que
dans d'autres sociétés d'État, parce qu'il y a des intérêts divergents. Et j'ai
bien hâte de parler de gouvernance avec le ministre, je n'ai aucun problème, ça
m'intéresse de voir le fond de sa pensée.
Prévention, c'est un élément extrêmement
important, surtout, surtout ce que nous avons vécu avec la pandémie. Et j'ai
bien noté, j'ai bien noté que le ministre a dit qu'au niveau de la
classification des risques il va y avoir un changement, je vais enlever le mot
«recul», il va y avoir un changement. J'ai bien hâte de voir c'est quoi, la
nouvelle classification des risques faibles, moyens et élevés. Pensons à nos
professionnels de la santé, pensons au réseau de l'éducation et envoyons un
message surtout, surtout, surtout aux gens qui sont au front, qui sont venus
nous interpeler et qui continuent à nous interpeler. Pensons à l'ensemble des
travailleurs syndiqués et non syndiqués. Et je tiens à saluer les groupes qui
représentent aussi les travailleurs non syndiqués, avec qui je me suis
entretenu. Ils ont aussi des <préoccupations...
M. Derraji : …surtout,
surtout, surtout
aux gens qui sont au front, qui sont venus nous
interpeler et qui continuent à nous interpeler. Pensons à l'ensemble des
travailleurs syndiqués et non syndiqués. Et je tiens à saluer les groupes qui
représentent aussi les travailleurs non syndiqués, avec qui je me suis
entretenu. Ils ont aussi des >préoccupations.
Donc, dans le portrait global, quand je
vous dis que c'est très complexe, le projet de loi, il ne faut pas être motivé
juste par les groupes qui ont des voix, et qui ont des budgets extrêmes, et qui
sont très bien organisés. Il y a parfois des voix des oubliés, hein? Et essayons,
aujourd'hui, de ne pas exclure un groupe parce qu'il n'a pas l'opportunité
d'exprimer son mécontentement. Par contre, ils ont exprimé que ce projet de loi
risque de les affecter. Donc, c'est très important qu'au niveau de la notion du
travailleur... mais de quel travailleur s'agit-il? Syndiqué, non syndiqué? Qu'il
y ait des groupes qui parlent en son nom ou pas?
Pensons aussi aux employeurs. Je ne veux
pas, aujourd'hui, de dire que, bon, historiquement, on prend la défense d'un
groupe contre un groupe. Ce n'est pas ça qui me motive aujourd'hui. Mais
beaucoup de représentants de PME, ils ont levé beaucoup de drapeaux par rapport
à l'applicabilité de certaines mesures du projet de loi. Sommes-nous prêts à
les accompagner? Sommes-nous prêts à les aider à améliorer la prévention?
Sommes-nous prêts, aujourd'hui, à envoyer un message que, malgré la lourdeur ou
la bureaucratie, ils seront là comme des personnes avec qui on va travailler
ensemble, la… comme au niveau de la pandémie? La CNESST avec les employeurs ont
élaboré des guides. C'est eux-mêmes qui se sont proposés pour élaborer des
guides pour avoir des milieux de travail sécuritaires. Est-ce que c'est
parfait? Peut-être non, mais ça démontre une bonne volonté de ces représentants
économiques de faire partie de la solution et non pas être un fardeau.
Parce qu'au bout de la ligne, le ministre
l'a très bien dit, tout le monde perd, au bout de la ligne. Un travailleur qui
ne revient pas dans son milieu de travail, c'est une perte pour sa famille, c'est
une perte pour lui. C'est un travailleur actif, au moins... et Dieu sait, Mme
la Présidente, qu'on vit une pénurie de main-d'oeuvre et une rareté de
main-d'oeuvre. Mais le forcer à revenir, et aussi, a un coût, ne pas
l'accompagner a un coût, ne pas lui donner les ressources nécessaires pour
revenir au milieu de travail d'une manière sécuritaire a aussi un coût, et, au
bout de la ligne, tout le monde perd. Donc, la matrice d'analyse doit prendre
en considération le travailleur, doit prendre en considération les employeurs,
parce qu'au bout de la ligne, c'est notre société québécoise qui va gagner.
Donc, Mme la Présidente, je pense que nous
avons les bonnes assises pour commencer l'étude de ce projet de loi. Nous avons
tous une opportunité en or de moderniser un régime, et je l'accorde au
ministre, d'ailleurs, je l'ai félicité à plusieurs reprises sur ce point, de
prendre ce lead et <de…
M. Derraji : ...je
pense
que nous avons les bonnes assises pour commencer l'étude de ce projet de loi.
Nous avons tous une opportunité en or de moderniser un régime, et je l'accorde
au ministre, d'ailleurs, je l'ai félicité à plusieurs reprises sur ce point, de
prendre ce lead et >de ramener les deux lois à être modernisées. Ça, c'est
tout à votre honneur, M. le ministre.
Donc, soyons tous solidaires dans les amendements
qu'on va ramener, à voir une certaine ouverture qu'au bout de la ligne les amendements,
le vote qu'on va faire, c'est un vote qui risque d'avoir un impact positif ou
un impact négatif sur quelqu'un qui n'a même pas l'occasion de suivre nos
travaux parlementaires. Mais ayons ça en tête, que tout ce qu'on va prendre
comme décisions va avoir un impact court ou moyen terme sur quelqu'un qui est probablement
proche de nous, mais il n'est pas très, très, très loin de nous parce qu'il
contribue à la création de cette richesse que nous partageons tous.
Donc, Mme la Présidente, merci encore une
fois. Très hâte, très hâte à collaborer dans ce projet de loi. Et donnons-nous
la chance de faire une vraie modernisation de ce régime. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, M. le député. Nous invitons maintenant le porte-parole du deuxième
groupe d'opposition en matière de travail, le député d'Hochelaga-Maisonneuve, à
faire ses remarques préliminaires. Vous disposez, vous aussi, de
20 minutes.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Salutations à tout le monde, aux collègues des différents partis,
mon collègue recherchiste avec qui on travaille très fort sur le dossier depuis
plusieurs mois déjà, Mme la Présidente, madame, les employés de l'Assemblée. J'aimerais
d'abord saluer... Si j'ai bien compris, tous les gens qui accompagnent le ministre
aujourd'hui, ou à quelques exceptions près, sont des femmes, et, le lendemain
du 8 mars, c'est quelque chose qui mérite d'être souligné. Le droit du
travail, le milieu du droit du travail a longtemps été un milieu exclusivement
masculin pendant des années. Ça change, puis ça change rapidement, et puis on
le constate. Donc, aujourd'hui, c'est des bonnes nouvelles.
8 mars, donc hier, qui est la Journée
internationale des droits des femmes, je me permets... Évidemment, je l'ai... j'en
ai parlé pendant les audiences, j'en ai parlé pendant le petit mot
d'acceptation du principe, j'en reparle aujourd'hui, le milieu du droit du
travail, le milieu de la santé et sécurité a été un milieu longtemps occupé par
les hommes, et ça a eu des conséquences de fond et de forme.
Et il y a un magnifique bouquin qui
s'appelle Les souffrances invisibles de Karen Messing, qu'on a entendu
pendant les audiences, Karen Messing qui a écrit donc Les Souffrances
invisibles : pour une science du travail à l'écoute des gens. Sur
l'image, on voit deux travailleuses, une serveuse dans un restaurant ou dans un
bar et une travailleuse domestique, qui ont des souffrances, donc,
musculosquelettiques, probablement. Mais je vous en parle parce que, trop
longtemps, la santé et sécurité du travail, le droit du travail a écarté les
femmes. Les groupes prioritaires, hein, à l'époque, c'étaient presque exclusivement
des groupes masculins, à grande prédominance masculine. C'est resté comme ça
longtemps, jusqu'à aujourd'hui. En soi, je trouve ça scandaleux. On l'a dénoncé
avec de multiples motions. Les différents partis se sont succédé pour que ça
change. Là, on a un peu de mouvement, on en parlera tantôt, d'ailleurs, <mais...
M. Leduc : …c'étaient
presque
exclusivement des groupes masculins, à grande prédominance masculine. C'est
resté comme ça longtemps, jusqu'à aujourd'hui. En soi, je trouve ça scandaleux.
On l'a dénoncé avec de multiples motions. Les différents partis se sont succédé
pour que ça change. Là, on a un peu de mouvement, on en parlera tantôt,
d'ailleurs, >mais ça se traduit aussi, cette absence, donc, de
considération pour la santé et la sécurité des femmes par la recherche. Et il y
a fallu, donc, des femmes chercheures, comme Mme Messing, et toute une nouvelle
génération qui lui succède en ce moment pour s'intéresser et faire de la
recherche sur la question de la sécurité des femmes et faire des avancées
là-dessus. Donc, salutations à Mme Messing, salutations à toutes les femmes qui
oeuvrent en santé et sécurité, en droit du travail. Vous faites une différence,
et ça mérite d'être souligné aujourd'hui.
• (10 h 10) •
Sur le fond, Mme la Présidente, bien sûr,
on l'a dit à plusieurs reprises, il fallait une réforme. Est-ce qu'on peut, à
juste titre, l'appeler une modernisation? Là, on rente dans la rhétorique
politique, évidemment. Certains vont qualifier ça de recul, certains vont
qualifier ça de contre-réforme. Bref, il fallait qu'il se passe quelque chose
en santé et sécurité. Ça fait des années qu'on veut mettre à jour cette loi-là.
Plusieurs ministres se sont cassé les dents dans des tentatives précédentes.
Est-ce que celle-ci va se rendre au bout de l'exercice? Ça serait présomptueux
de dire oui ou non à ce moment-ci. C'est le souhait de tout le monde, bien sûr,
Mme la Présidente, c'est mon souhait, en tout cas. Mais le fait de vouloir une
réforme n'est pas une excuse, à mon avis, suffisante, en tout cas, en ce qui
concerne ma formation politique, pour accepter n'importe quoi. Et, dans le
projet de loi qui a été déposé par M. le ministre, il y a des belles choses qu'on
va souligner, qu'on a déjà soulignées, mais il y a des importants reculs, très
inquiétants reculs. Et nous avons été sensibilisés, les différents partis d'opposition,
le ministre aussi, j'en suis convaincu, par des dizaines et des dizaines de
groupes qui voulaient soulever des enjeux qui soit avaient été rapidement
évoqués en commission parlementaire ou soit qu'on n'avait carrément pas eu le
temps de traiter.
Vous le savez… Peut-être, d'abord, sur les
avancées positives, parce qu'il faut les souligner, hein, on ne serait pas ici
si on ne pensait pas qu'il y avait quand même des choses intéressantes dans ce
projet de loi là, la nouvelle obligation pour les employeurs de faire de la
prévention de violence conjugale, avancée importante, j'oserais dire «avancée
majeure».
Moi, je discutais avec des groupes dans
les semaines, les mois qui précédaient le dépôt du projet de loi et, bon, j'en
avais parlé avec M. le ministre informellement, puis je ne savais pas trop si
ça allait s'y retrouver, puis honnêtement j'ai dit, bon, 50-50, tu sais, ça se
peut que ça soit là, ça se peut que ça n'y soit pas. Si ça ne l'est pas, bien,
bien sûr que nous, on va déposer des amendements pour ajouter des éléments. Mais
évidemment que le pourcentage des amendements qu'on dépose en commission, Mme
la Présidente, qui sont acceptés est assez bas. On ne surprend personne ici.
Mon tableau de chasse d'amendements gagnés auprès de mon ministre du Travail...
C'est notre quatrième projet de loi ensemble, hein? Je suis bien heureux de
notre collaboration. Cela dit, mon tableau de chasse d'amendements gagnés n'est
<pas…
M. Leduc : ...qui sont
acceptés est assez bas. On ne surprend personne ici. Mon tableau de chasse
d'amendements gagnés auprès de mon ministre du Travail... C'est notre quatrième
projet de loi ensemble, hein? Je suis bien heureux de notre collaboration. Cela
dit, mon tableau de chasse d'amendements gagnés n'est >pas très large.
Il y en a un gros en RQAP, un très gros à 4 millions de dollars, je pense,
c'est mon porte-étendard des amendements gagnés, mais j'espère bien en gagner
d'autres dans celui-ci. Cela dit, je n'aurai pas à gagner celui de la violence
conjugale parce qu'il était, donc, dans la mouture originale du projet de loi,
et ça, je le salue.
Il faut saluer aussi les ajouts en matière
de couverture des étudiants stagiaires, étudiants, étudiantes stagiaires. C'était,
ça, également réclamé depuis des années. C'était d'ailleurs très intéressant
parce que le... étant moi-même, entre autres, un produit du mouvement étudiant,
j'ai commencé mon implication politique pendant mes études à l'UQAM, entre
autres, historiquement, le mouvement étudiant se concentre surtout sur les
conditions matérielles étudiantes, c'est-à-dire deux choses : les prêts et
bourses puis les frais de scolarité. Mais évidemment il y a d'autres sujets qui
touchent la condition étudiante, et je trouvais ça particulièrement intéressant
et rafraîchissant de voir, dans les dernières années, le mouvement étudiant,
dans sa diversité, s'intéresser à la question du droit du travail, donc de
pouvoir avoir une représentativité quand on est dans un endroit, dans un
travail, qu'on soit stagiaire ou pas, ou peu importe le type de stage. Il y a
encore beaucoup de chemin à faire là-dessus. On est très en retard. On nous a
promis des projets de loi peut-être plus normes du travail. Bon, en tout cas,
là il y a un aspect qui est couvert pour la SST, on le salue.
Donc, il y a des avancées intéressantes,
je l'ai même dit, majeures. Ça, il faut les... je les ai soulignées. Il y a des
attentes déçues aussi puis il y a des reculs. Dans les attentes déçues, on l'a
abordé abondamment, la question du niveau du risque, la question de la
couverture en matière de prévention. Ça fait des années, donc, qu'on le dit,
que les secteurs prioritaires auraient dû être élargis à tout le monde, que c'était
une triste blague, là, de dire secteur prioritaire, secteur non prioritaire, et
donc les attentes étaient très élevées en ce qu'on couvre tout le monde.
Et, quand on a vu que le projet de loi
couvrait à peu près tout le monde mais les couvrait de manière très décevante,
avec des nombres d'heures de libération parfois très, très basses, j'oserais
même dire, dans certains cas, ridicules, bien là les déceptions étaient légion.
Et là on a creusé la question. Puis, avec des partenaires dans les groupes
communautaires, notamment le CIAFT, que je veux saluer pour l'occasion, on a
commencé à analyser les secteurs prioritaires... bien, les secteurs à niveau de
risque, donc, faible, moyen, élevé, qu'est-ce qu'on pouvait y comprendre, puis
on s'est rendu compte que, bien, une grande majorité des secteurs dits faibles,
à niveau de risque faible, étaient majoritairement des secteurs féminins, puis
une grande majorité des secteurs dits à risque élevé étaient majoritairement
masculins. Alors, on a reproduit un peu le problème inhérent à la structure de
la prévention dans cette nouvelle façon de fonctionner là pour toutes sortes de
bonnes et de mauvaises raisons. Puis je vais me garder d'envoyer des
accusations <d'intention...
M. Leduc : ...grande majorité
des secteurs dits à risque élevé étaient majoritairement masculins. Alors, on a
reproduit un peu le problème inhérent à la structure de la prévention dans
cette nouvelle façon de fonctionner là pour toutes sortes de bonnes et de
mauvaises raisons. Puis je vais me garder d'envoyer des accusations >d'intention
à ce niveau-là, ça ne servirait pas à grand-chose de toute manière.
Puis ce qui est important, c'est que le message
a été entendu par M. le ministre. Assez tôt, à la fin des audiences, il a
annoncé qu'il allait retravailler le niveau de risque, qu'il allait
retravailler la structure de la prévention. Bravo. Déjà, là-dessus, on avance.
C'est bien. J'en comprends que, là, il doit en reparler avec ses collègues au
Conseil des ministres, chose assez normale en la matière. Le diable est dans
les détails, hein, Mme la Présidente? Alors, j'ai bien hâte de voir la nouvelle
mouture de ce qu'il va nous présenter. Parce qu'on pourrait bien retirer
l'étiquette niveau de risque faible, hein? On s'entend que de dire à un secteur
entier comme l'éducation et la santé «risque faible», au-delà de ce que ça
peut représenter, déjà, en pur terme de communication, vous vous ramassiez avec
un beau problème, et c'est précisément ce qui est arrivé.
Donc, moi, je veux juste mettre en garde
le ministre. Il ne suffit pas de retirer l'étiquette faible puis de le
remplacer par un autre mot, il suffit de se concentrer sur le vrai enjeu, la
vraie game, comme on dit, qui est le nombre d'heures de la libération et le
nombre de rencontres du comité de santé et sécurité. Parce que vous pourrez
bien l'appeler, le risque, «secteur superimportant», «chéri» aux yeux de la
population et du ministre, mais, s'il se retrouve avec le même nombre d'heures
de libération que la précédente mouture, ça va être de la poudre aux yeux. Et
je pense que le ministre a bien compris ça et que ce n'est pas une question de
communication qui est devant nous, une question d'accès à des ressources,
d'accès à des moyens. Et j'espère que ce qu'on retrouvera dans les prochains
jours, dans les prochaines semaines, en tout cas, j'espère prochains jours,
sera à la hauteur des attentes.
Il y avait des grandes attentes en matière
de travailleuses domestiques, il y a quelques avancées, mais, moi, les groupes
que j'ai entendus étaient, somme toute, déçus. Ils voulaient une couverture
entière. Ils ne comprennent pas pourquoi on trace une ligne à partir d'un
certain nombre d'heures. Certaines personnes sont considérées, d'autres ne le
sont toujours pas. Ça, j'avoue que j'aurai beaucoup de questions aussi quand on
sera rendus à cet article-là. J'espère que ça fera partie des amendements du
ministre pour améliorer la couverture des travailleuses domestiques parce que
j'ai été sensibilisé, dans les semaines précédentes, par des groupes, notamment
le groupe Pinay qui travaille avec des femmes qui sont travailleuses
domestiques qui sont beaucoup d'origines philippines et qui ont des histoires
d'horreur très nombreuses, Mme la Présidente, des histoires d'horreur, des
histoires d'abus, des histoires de harcèlement, puis je parle aussi
psychologiques autant que sexuelles, évidemment, et qui sont considérées comme
quantité négligeable, comme remplaçables. J'ai des histoires d'horreur aussi en
temps de COVID, que des personnes qui n'ont pas de ressources, qu'on leur
demande de faire des tâches dont ils ne pas formés, qui sont mal protégés.
Donc, il y a un grand, grand ménage, une grande imputabilité à donner aux
personnes qui <embauchent...
M. Leduc : ...comme
quantité
négligeable, comme remplaçables. J'ai des histoires d'horreur aussi en temps de
COVID, que des personnes qui n'ont pas de ressources, qu'on leur demande de
faire des tâches dont ils ne pas formés, qui sont mal protégés. Donc, il y a un
grand, grand ménage, une grande imputabilité à donner aux personnes qui >embauchent
des travailleuses domestiques. Et là-dessus les attentes ne sont pas rencontrées,
Mme la Présidente, et on aura l'occasion d'y revenir.
Finalement, une autre attente concerne le
télétravail. Vous le savez, on est dans une époque où, avec la pandémie, ce
télétravail-là s'est massifié. Il existait déjà, bien sûr, hein, on n'invente
pas le télétravail, mais il s'est massifié. Donc, peut-être des enjeux qui
pouvaient nous apparaître comme périphériques, là, deviennent assez centraux.
Et je crains un peu que l'approche du ministre soit celle de faire que les
tribunaux, bien, adoptent une jurisprudence, éventuellement. Moi, je préfère qu'on
ait une réflexion de société, une réflexion politique, qu'on établisse des
normes, et qu'on l'encadre clairement, le télétravail, et qu'on donne des
pistes pour les tribunaux. J'ai fait des propositions au ministre en discussion
préalable. Je sais qu'il les a considérées. J'ai hâte de voir si elles feront
partie de son lot d'amendements.
Maintenant, quelques mots sur les reculs, parce
que c'est là le grand problème, Mme la Présidente. On aura beau mettre
certaines avancées intéressantes pour les travailleurs et travailleuses, ils
vont regarder l'économie générale du projet de loi puis ils vont se dire :
Bon, je gagne quelques trucs en prévention, c'est bien, quelques trucs sur les
étudiants, quelques trucs sur la violence conjugale, mais est-ce que, dans la
balance, ça va équivaloir les reculs?
Et les reculs, il y en a quand même plusieurs.
Je ne les énumérerai pas tous aujourd'hui, Mme la Présidente, mais, grosso
modo, là, ça se résume à l'entour du rôle de la médecine de santé publique dans
les plans de prévention, qui sont, somme toute, à toutes fins pratiques,
écartés. Ils sont très inquiets. Et c'est paradoxal parce qu'on n'a jamais eu
autant conscience, collectivement, de l'importance de la Santé publique qu'avec
la pandémie actuelle. Bien sûr, ce n'est pas le même sujet que la santé et
sécurité, quoiqu'évidemment il y a des connexions, mais, au moment précis où
est-ce qu'on voit presque quotidiennement le directeur de la Santé publique à
la télévision, et parfois, dans nos régions respectives, les directeurs
régionaux, on voit le rôle central qu'ils ont. Et on aurait pu prendre pour
acquis que ce rôle central serait valorisé encore davantage dans le projet de
loi. Il ne l'est pas. Au contraire, il y a des reculs. Ils sont très inquiets.
Je les comprends. Et on va assurer un suivi à ce niveau-là.
• (10 h 20) •
L'autre grand problème général qu'on peut
résumer, c'est la prépondérance du médecin traitant. C'est un principe
sacro-saint, là, en droit du travail, en santé et sécurité du travail, que c'est
ton médecin traitant qui doit être la personne qui prime dans les grandes
décisions à l'entour de ton retrait, de ton retour, etc. Et il y a des articles
qui nous laissent croire... Certaines personnes plaidaient un retour du médecin
de l'entreprise. C'est une image forte, mais il y a des grands reculs
là-dessus.
Et là on en arrive donc à la question
finale : Est-ce qu'on pense que c'est un bon projet de loi ou un mauvais
projet de loi? Il est tellement gros... le projet de loi du ministre, là, c'est
plusieurs projets de loi. C'est quasiment un omnibus, Mme la Présidente. On n'est
pas loin. On n'est pas loin. Ça fait sourire M. le ministre, mais on n'est <pas...
M. Leduc : ...il y a
des
grands reculs là-dessus.
Et là on en arrive donc à la question
finale : Est-ce qu'on pense que c'est un bon projet de loi ou un mauvais
projet de loi? Il est tellement gros... le projet de loi du ministre, là, c'est
plusieurs projets de loi. C'est quasiment un omnibus, Mme la Présidente. On n'est
pas loin. On n'est pas loin. Ça fait sourire M. le ministre, mais on n'est >pas
loin d'un omnibus. À 400 articles, là, on commence... on est dans les grosses
ligues. Mais il est tellement gros que faire la réflexion générale sur est-ce
qu'il est vraiment dans l'avantage des travailleurs et travailleuses, c'est une
maudite bonne question puis c'est une question à laquelle je ne suis pas
capable de répondre aujourd'hui.
À sa face même, aujourd'hui, là, à sa face
même, je trouve qu'il y a des très gros reculs en indemnisation qui pèsent tellement
lourd que les gains en prévention, ouf! c'est difficile. C'est pour ça que je
me suis abstenu, Mme la Présidente, sur le principe, c'est pour ça que je me
suis abstenu, parce que je voulais laisser une chance au ministre de me
convaincre que les immenses reculs en indemnisation, bien, il allait en
tempérer plusieurs, puis que les attentes déçues en prévention, il allait les
remplir davantage, et que l'économie générale commencerait à trouver un équilibre
plus acceptable. Mais à ce jour-ci, Mme la Présidente, je ne peux pas répondre,
bien sûr. Le jeu parlementaire suit son cours.
Comme il y a eu discussion précédemment
avec mon collègue de Nelligan, et c'était important de le faire, nous, les oppositions,
surtout dans un projet de loi immense... Ça, c'est le cahier du ministre, qu'on
appelle, là. On se fait donner ça en début de travaux avec tous les articles
expliqués plus en détail. D'ailleurs, je ne m'explique pas pourquoi on ne s'est
pas donné ça lors du dépôt du projet de loi, Mme la Présidente. Ça, c'est une
pratique gouvernementale... bien, gouvernementale, parlementaire, une tradition
parlementaire que je trouve absurde. Ce serait tellement plus facile de
travailler si on avait ce cahier-là au dépôt du projet de loi, parce que c'est tellement
incompréhensible, un immense... Puis je n'accuse pas le ministre, Mme la
Présidente, c'est la pratique de tous les ministères. Je sais... Je pense qu'au
fédéral ils reçoivent ça au dépôt du projet de loi. Parce qu'on se ramasse tous
à faire des tableaux Excel de comparaison, c'est d'une complexité sans nom,
pour, au final, se faire remettre ce cahier-là, qui est certainement prêt plus
tôt, Mme la Présidente. Bref, une réflexion générale sur la façon dont on
fonctionne ici, au Parlement.
Mais tout ça pour vous dire qu'avec
presque 400 articles, pour nous, à l'opposition... dans les oppositions, il
faut qu'on ait une méthode pour travailler parce qu'on a plein d'idées d'amendements.
Et là ce n'est pas un petit projet de loi à 50, 60 articles où on peut les
écrire rapidement, bon, puis c'est... là, il y en a 400, là, présentement. Il
faut qu'on sache dans quel ordre on va traiter ces questions-là. Il y a eu des discussions
dans les semaines précédentes, hier soir, hier après-midi. On semble avoir
trouvé un accord là-dessus. L'accord repose sur la bonne foi du ministre qu'il
va nous acheminer... nous faire acheminer le plus rapidement possible tous les amendements
qu'il a en tête. Bien sûr, il y en a qui peuvent arriver en cours de situation,
là, on comprend le jeu, mais ce qu'il a préparé, là, à l'issue de sa réflexion,
de la première vague de réflexion, il faut qu'on ait accès à ça, parce que,
sinon, on va être poignés à rédiger des amendements sur quelque chose qu'il a
déjà préparé et on va perdre du temps. Ça va être contre-productif. Et, avec
400 articles, <on...
M. Leduc : ...arriver en
cours de
situation, là, on comprend le jeu, mais ce qu'il a préparé, là,
à l'issue de sa réflexion, de la première vague de réflexion, il faut qu'on ait
accès à ça, parce que, sinon, on va être poignés à rédiger des amendements sur
quelque chose qu'il a déjà préparé et on va perdre du temps. Ça va être contre-productif.
Et, avec 400 articles, >on n'a pas le temps de perdre ce temps-là, justement.
Et, Mme la Présidente, c'est essentiel.
Et là ce que je comprends, puis on me
corrigera si j'ai mal compris, c'est que l'entente que nous avons, c'est qu'on
va traiter le bloc administratif, où le ministre n'a pas d'amendement prévu, et
que nous allons suspendre l'étude des travaux jusqu'à tant qu'on recevra
l'ensemble des amendements du reste du projet de loi. C'est ce que j'ai compris
de l'échange de tantôt. On me corrigera si j'ai mal compris, mais, moi, cette façon-là
de fonctionner me convient.
On nous avait dit qu'on aurait les
amendements avant le début des travaux. Pour toutes sortes de bonnes et de
mauvaises raisons, ça n'a pas été possible. Ce compromis-là me semble
acceptable, c'est-à-dire qu'on traite cette section qui ne contient pas
d'amendement, de toute façon, mais qu'on attende d'ouvrir le débat sur le reste
pour qu'on ait, nous, le portrait général parce que ça va influencer la manière
dont on va se comporter, Mme la Présidente. Moi, si je vois que les amendements
qu'il me dépose sont complètement à côté de la track, bien, c'est sûr que je
vais me comporter différemment. Si, au contraire, les amendements qu'on me
dépose sont intéressants, ah! bien là le niveau de discussion sera plus
agréable, j'en suis certain. Alors, moi, c'est l'entente que je comprends qu'on
a. Elle me convient. Je trouve que c'est un compromis acceptable.
Et j'aimerais poser une dernière question
à M. le ministre. Je ne sais pas combien de temps ça va prendre d'avoir cette
discussion avec son Conseil des ministres. Peut-être que ça ne sera pas suffisant,
sa rencontre de demain. Est-ce qu'il pourrait nous acheminer, dès aujourd'hui,
l'ensemble des articles sur lequel il n'a pas prévu d'amendement? Alors, la
nature de ces amendements qu'il reste à discuter avec ses collègues du Conseil
des ministres, c'est normal qu'il se garde une marge de manoeuvre, c'est normal
qu'il puisse avoir des rétroactions de ses collègues, il y a des incidences
financières, c'est normal. Est-ce qu'il pourrait, par contre, nous envoyer la
liste des articles sur lesquels il n'a pas prévu d'amendement? Ça aussi, ça va
nous aider à travailler tout de suite. On va être capables de regarder :
Ah! là-dessus, il n'y a pas d'amendement. Bien, nous, on va commencer tout de
suite à le travailler. Ça va nous sauver du temps.
Alors, en terminant, Mme la Présidente, je
ne sais pas s'il me reste quelques secondes, je pourrais peut-être donner la
parole à M. le ministre pour voir s'il peut s'engager, dès aujourd'hui, à nous
acheminer la liste des articles sur lesquels il n'a pas prévu d'amendement.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce que le ministre veut prendre la parole?
M. Boulet : Bien,
écoutez, pour redire ce que j'ai mentionné au collègue de Nelligan, on commence
par le bloc gouvernance, par la suite le bloc indemnisation, puis enfin le bloc
prévention. On va compléter le bloc gouvernance, et, moi, je m'engage à
soumettre les amendements dès que possible pour nous permettre d'amorcer l'étude
du second bloc.
Ceci dit, comme j'ai mentionné au collègue
de Nelligan, il y a un sous-bloc pour le retour au travail où il n'y a
absolument aucun amendement. Si jamais on peut amorcer ce sous-bloc-là après la
gouvernance, on en discutera pour éviter de perdre des heures, là. Mais je
pense que ça va bien aller. Et c'est <mon...
M. Boulet : …collègue de Nelligan,
il y a un sous-bloc pour le retour au travail où il n'y a absolument aucun
amendement. Si jamais on peut amorcer ce sous-bloc-là après la gouvernance, on
en discutera pour éviter de perdre des heures, là. Mais je pense que ça va bien
aller. Et c'est >mon objectif, je l'ai souvent répété au fil des
semaines, de soumettre les amendements en liasse. Mais évidemment, au fur et à
mesure de l'étude détaillée, il y aura des nouveaux amendements, mais les
amendements qu'on dépose en bloc, vraisemblablement cette semaine, découlent
des consultations particulières.
M. Leduc : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On est dans les remarques préliminaires.
M. Leduc : Je termine là-dessus,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Vous avez déjà 13 secondes en déficit.
M. Leduc : Très, très, très
rapidement : Pouvez-vous nous acheminer aujourd'hui les articles dont il
n'y aura pas d'amendement?
M. Boulet : Ah! ça, écoutez,
moi, on me dit : C'est un exercice qui est beaucoup trop long à faire, là.
Puis c'est périlleux de dire les articles où il n'y a pas d'amendement, parce
qu'il va y en avoir, éventuellement, au fur et à mesure de l'étude détaillée.
Ce à quoi je me suis engagé, c'est à vous fournir les amendements dès que
possible.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, merci, M. le ministre. Merci, M. le député. Nous poursuivons avec le
porte-parole, maintenant, du troisième groupe d'opposition et député de
Bonaventure, pour faire vos remarques préliminaires. Vous disposez aussi de 20
minutes.
M. Roy
: Merci, Mme la
Présidente. D'entrée de jeu, j'aimerais vous remercier pour la patience que
vous allez avoir pour les semaines et les mois à venir. Donc, je pense qu'on
rentre dans un projet de loi qui a déjà fait couler beaucoup d'encre et qui va
en faire couler encore beaucoup. J'aimerais saluer le ministre et son équipe,
saluer les députés de la première et de la deuxième opposition ainsi que leur
équipe, et mes collaborateurs, Vincent Rochette et Thierry Bilodeau, qui vont
m'accompagner, je l'espère, tout au long de cet exercice et de cette
expérience.
M. le ministre, vous avez dit, tout à
l'heure, qu'il y avait un consensus social. Bon. On a écouté tout près d'une
trentaine de groupes. Il y avait un consensus social ou un consensus sur la
mouture actuelle pour environ 25 % des groupes. Bien, on pourrait faire…
on fera… Non, vous ne pouvez pas répondre tout de suite, laissez-moi aller. Et
on a un autre 75 % qui, à des degrés divers, n'était pas tout à fait
d'accord avec le projet de loi. Donc, consensus, c'est la majorité des gens.
Quand il y a un consensus, c'est… en tout cas, on ne rentrera pas dans les
statistiques, là, mais peut-être 50 % plus un, et ce que nous avons
entendu, c'est énormément d'inquiétudes par rapport à la mouture actuelle. Bon.
On n'a pas vu les amendements, donc on ne peut pas se positionner sur les
amendements qu'on n'a pas vus et qui vont aussi être possibles tout au long du
projet de loi, je l'espère. Donc, déjà là, j'ai une petite nuance à ce
niveau-là…
10 h 30 (version révisée)
M. Roy
: …c'est
énormément d'inquiétudes par rapport à la mouture actuelle. Bon. On n'a pas vu
les amendements, donc on ne peut pas se positionner sur les amendements qu'on
n'a pas vus et qui vont aussi être possibles tout au long du projet de loi, je
l'espère. Donc, déjà là, j'ai une petite nuance à ce niveau-là.
Moi, ce qui m'a frappé dans le projet de
loi, c'est la nature du pacte social et du rôle de la CNESST, pacte social où
les travailleurs ont laissé sur la table la possibilité de poursuite contre les
employeurs contre une protection sur les chantiers, dans les milieux de
travail, et de l'indemnisation. Donc, c'est la base philosophique, je dirais,
du… et c'est ce qui doit nourrir la réflexion. Ce que ça veut dire, c'est que,
si on ne veut pas déséquilibrer ce pacte-là, ce contrat social là, bien, il va
falloir faire en sorte qu'il n'y ait aucun recul en termes de prévention et
d'indemnisation.
Je pourrais revenir sur l'ensemble des
picots de tous les mémoires, tous les groupes, bon, les gens qui sont sous le
choc, amère déception, puis il y en a qui étaient très contents du projet de
loi, je ne rentrerai pas là-dedans. On va garder notre énergie pour l'article par
article et pour intervenir lorsque ça sera le temps. Donc, vous comprenez que <mon...
>je ne prendrai pas 10 minutes pour faire mon intervention, Mme la
Présidente. Non, non, bien, c'est parce que ça va être long, on le sait. On
commence avec des choses relativement faciles, puis, ça, je l'ai déjà dit au
ministre. Puis on n'aura pas 200 millions d'amendements sur ce que nous
avons ici pour les prochains jours, en tout cas. Par contre, on arrive à la fin
de l'exercice avec l'enjeu de la réadaptation. C'est sûr que, là, on va avoir
beaucoup, beaucoup d'amendements à proposer puis des modifications, là. Et là
on va être rendus au mois de juin.
Mais, moi, je veux juste rassurer le
ministre, nous allons être vigilants du début à la fin et nous allons essayer
d'arriver à une posture d'équilibre. Puis je pense que le ministre est
conscient de ça. Mais le ministre nous tend la main, puis je le remercie. Il
nous appelle, il nous informe de ce qu'il va faire, puis ça, c'est transparent,
mais, encore là, nous avons un rôle à jouer en tant que députés de
l'opposition, c'est d'éviter toute dérive et d'arriver à une posture
d'équilibre qui va faire en sorte que le vrai consensus social va s'exprimer
dans l'adoption du projet de loi à la fin. Et ça ne doit pas se faire au
bénéfice de certains et au détriment d'autres.
Et ça touche tellement de dimensions du
vivre-ensemble, c'est incroyable. Écoutez, juste… Bon, mon collègue le
soulignait tout à l'heure, hier, c'était la journée de la femme, mais celles
qui subissent actuellement le plus de préjudices en termes de santé au travail
sont les femmes, dans le domaine de la santé, en autres, puis de l'éducation.
Donc, il y a un rééquilibre à avoir là, fondamental. On peut bien faire la
journée de la femme, mais, si <on…
M. Roy
: …le
soulignait
tout à l'heure, hier, c'était la journée de la femme, mais celles qui subissent
actuellement le plus de préjudices en termes de santé au travail sont les
femmes, dans le domaine de la santé, en autres, puis de l'éducation. Donc, il y
a un rééquilibre à avoir là, fondamental. On peut bien faire la journée de la
femme, mais, si >on… moi, je pense que, dans le projet de loi, il va
falloir réellement avoir un intérêt puis… Oui, vous le dites, c'est écrit dans
le projet de loi que vous voulez élargir la prévention, etc. Vous avez même… Vous
vous êtes avancé pour éliminer les niveaux de risque, j'ai hâte de voir comment
ça va s'exprimer dans les articles, mais il n'en demeure pas moins que c'est un
enjeu fondamental.
Puis on est, je vous dis, on est interpelés,
nous, là, de manière assez importante, là. Et ce qu'on trouve un peu plate, c'est
qu'on n'a pas les amendements, et qu'on a un paquet de groupes qui les attendent
aussi, et pas juste par respect pour les députés de l'opposition, mais par
respect pour l'ensemble des groupes qui se sentent interpelés. Bien, il va
falloir les déposer assez rapidement pour que ces gens-là aussi se préparent.
Moi, là, je ne suis pas le spécialiste en
santé-sécurité au travail, absolument pas. Avant les fêtes, on a débuté à lire
les mémoires, tout ça, puis c'est… mais on se fie sur les gens qui connaissent
ça pour nous indiquer les pièges à éviter, autant pour vous, M. le ministre.
Ça fait que je pense qu'on va avoir
beaucoup de boulot, on va être dans un climat très serein, mais on va être extrêmement,
je l'ai dit, vigilants sur l'ensemble des enjeux et l'ensemble des
problématiques qui pourraient surgir. Voilà.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, merci au député de Bonaventure. Est-ce qu'il y a d'autres personnes ou
d'autres intervenants qui voudraient faire des remarques préliminaires? Non? Parfait.
Alors, nous poursuivons. Est-ce qu'il y a
des motions préliminaires? Il n'y a pas de motion préliminaire à déposer?
Parfait. Donc, nous allons débuter l'étude détaillée.
M. Boulet : Est-ce qu'on peut
ajourner, là, deux minutes?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons… on peut suspendre. Nous allons suspendre quelques… Est-ce
qu'il y a quelque chose, là? Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 10 h 35)
(Reprise à 10 h 40)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous reprenons. Nous reprenons. Attention, s'il vous plaît! Alors, il y
a une motion qui vient d'être déposée. Nous allons laisser la parole au député
de Bonaventure afin qu'il puisse la lire et l'expliquer, s'il y a lieu.
M. Roy
: On va changer
le libellé au début. Ça va être «Mme la Présidente», hein?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
S'il vous plaît. Merci.
M. Roy
: «Conformément
à l'article 244 du règlement de l'Assemblée nationale, je fais motion afin que
la Commission de l'économie et du travail tienne, avant d'entreprendre l'étude
détaillée du projet de loi n° 59, Loi
modernisant le régime de santé et de sécurité du travail, des
consultations particulières et qu'à cette fin elle entende la Fédération des
physiothérapeutes.»
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Vous disposez de 30 minutes, si vous voulez, pour l'expliquer et apporter des
précisions.
M. Roy
: Je tiens à
vous rassurer, Mme la Présidente, ça ne prendra pas 30 minutes.
Écoutez, hier, nous étions en réunion avec,
justement, la Fédération des physiothérapeutes. Ils nous ont fait valoir qu'en
ce qui a trait aux troubles musculosquelettiques et en ce qui a trait à
l'expertise des spécialistes de la réadaptation, nous n'avons reçu aucun
groupe. C'est quand même une expertise extrêmement importante, qui touche un
des pans fondamentaux du projet de loi qui est celui de la réadaptation, qu'on
va voir à la fin.
Donc, ces gens-là n'en revenaient pas de
ne pas avoir été convoqués. Ils nous ont interpelés, nous ont expliqué leurs
affaires, puis c'était tout à fait cohérent. Et je comprends leur amertume
parce qu'ils avaient des choses à proposer. Quand on comprend que c'est un
enjeu... qui touche qui? Je l'ai exprimé tout à l'heure, surtout les femmes
dans le milieu de la santé qui ont à lever des personnes, à déplacer des gens,
qui ont… qui sont… qui passent leur journée debout, etc., donc expertise
fondamentale pour soutenir des groupes qui sont actuellement, <bien…
M. Roy
: …exprimé
tout à l'heure,
surtout les femmes dans le milieu de la santé qui ont à
lever des personnes, à déplacer des gens, qui ont… qui sont… qui passent leur
journée debout, etc., donc expertise fondamentale pour soutenir des groupes qui
sont actuellement, >bien, peu soutenus. Donc, voilà.
Donc, écoutez, comme je vous ai dit tout à
l'heure, je n'en ferai pas une thèse de doctorat, là. Puis je pourrais lire
leur déclaration de principe qui a six pages, qui est tout à fait
cohérente, pertinente, puis qui est à sa place, mais ce que je voulais exposer
ici, c'est qu'on aurait dû les entendre. Ces gens-là ont une expertise
fondamentale extrêmement importante, et là, bien, on a échappé ça. Donc…
Puis c'est pour tout le monde. Ce n'est
pas juste pour les députés de l'opposition qui veulent trouver des
problématiques, c'est pour le ministre aussi et son équipe, pour… Ces gens-là
en viennent à nous influencer et à être en mesure… Je vois que vous faites des
signes, là, puis… Je peux continuer? O.K. Merci. Donc, ils peuvent nous
influencer puis nous porter, je dirais, à changer notre perception des choses.
Ça fait que voilà.
Donc, je trouve ça dommage puis je prends
la parole, ici, pour les défendre, mais défendre aussi tous ceux et celles qui,
par ricochet, ne verront peut-être pas un intérêt… je ne dirais pas un intérêt,
mais leur cause défendue dans le projet de loi, étant donné que l'expertise n'a
pas été exprimée à la bonne place. Voilà.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, merci, M. le…
M. Roy
: J'ai fini mon 30 minutes,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est bon. C'est parfait. Vous avez pris, effectivement, à peine trois minutes.
Nous poursuivons maintenant avec M. le ministre.
M. Boulet : Ça sera assez
bref, Mme la Présidente. Un, je veux exprimer mon respect et mon estime
pour les physiothérapeutes et cette fédération.
Ceci dit, il y a eu une période de
consultations particulières, et, à la demande même de mon collègue de Nelligan,
on a rajouté une journée, on a convenu, avec notre collègue d'Hochelaga-Maisonneuve
et vous, collègue de Bonaventure, de rajouter d'autres groupes.
Là, on est à un stade où les
parlementaires débattent entre eux. On est à l'étape de l'étude détaillée. Les
groupes ont eu l'opportunité de s'exprimer. Il y en a près de 80 qui ont
soumis des mémoires. Et je veux rassurer mon collègue de Bonaventure, c'est
l'AQP3S, là, ils ont déjà soumis un mémoire, leurs préoccupations ont déjà été
présentées à l'attention de mon équipe qui m'entoure. Soyez rassuré, vous
pouvez les rassurer, ils ont été entendus. En fait, ils ont été lus, et leurs
préoccupations sont bien sûr importantes pour nous.
Alors, voilà. Donc, c'est tout,
Mme la Présidente. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, M. le ministre. Nous poursuivons avec le député de Nelligan.
M. Derraji : Merci,
Mme la Présidente. Écoutez, je vais saisir l'occasion que mon collègue, le
député de…
M. Roy
: Bonaventure.
M. Derraji : …Bonaventure — écoute,
j'ai dit, écoute, député de Bonaventure — me donne par rapport à
entendre le groupe de la Fédération des physiothérapeutes. Je salue le fait
qu'il dépose cette motion préliminaire pour deux raisons. La première, et c'est
ça qui nous a motivés de <déposer…
M. Derraji : ...
député
de Bonaventure
— me donne par rapport à entendre le groupe de
la Fédération des physiothérapeutes. Je salue le fait qu'il dépose cette motion
préliminaire pour deux raisons. La première, et c'est ça qui nous a motivés de
>déposer une motion d'ajouter une autre journée, on a eu une
demi-journée, et je salue l'ouverture du ministre... parce que je veux juste
que le ministre et tout le monde au sein de cette commission, qu'on garde en
tête qu'il y a beaucoup de groupes qui attendent des réponses. Je vois juste la
section des commentaires sur le site, 456. Je ne sais pas si, au niveau du
secrétariat, on peut nous classer les projets de loi où il y a autant de
commentaires. Je pense, ça remonte... C'est quand même un bon nombre de
commentaires que nous avons reçus. Pourquoi je fais cette intervention, Mme la
Présidente, par rapport à la fédération des physiothérapeutes? Mais je peux la
faire pour d'autres groupes qui ont manifesté l'intérêt, rien que voir l'article
d'aujourd'hui où des groupes se posent des questions.
Le deuxième point que je remets sur la
table, c'est que c'est extrêmement important d'avoir le temps de mettre
publiquement les amendements que le ministre veut ramener parce que ça va nous
faciliter la tâche. C'est qu'au lieu de dire... Écoutez, le ministre le
comprend très bien, on peut déposer autant de motions préliminaires, prendre
autant de temps pour expliquer que c'est l'idée du siècle, qu'il faut absolument
les rencontrer, il comprend très bien, le ministre. Mais je pense que le ministre
comprend aussi le message que l'ensemble des partis d'opposition lui envoie. C'est
qu'on veut vraiment collaborer. Mais, pour collaborer, il y a des gens qui
attendent de nous beaucoup, beaucoup de choses.
Et je comprends la dynamique du mercredi.
Je comprends que le ministre doit faire d'autres devoirs. Ça fait partie de la
game. Mais, s'il vous plaît, gardons en tête qu'il y a des groupes qui suivent,
écoutent. Ils nous textent maintenant parce qu'ils viennent d'entendre que le
ministre risque de dévoiler, dans les prochains jours, les amendements par
rapport à un bloc extrêmement préoccupant. Donc, eux, ils sont préoccupés, nous,
nous sommes préoccupés, je salue ma recherchiste, mais elle ne peut pas tout
faire toute seule, donc, on a besoin de temps, d'absorber le tout. Et je pense
qu'il y a quand même un bon signal de la part de nous tous, les trois
collègues, que le plus qu'on a ses amendements... mais pas uniquement avoir les
amendements, Mme la Présidente, avoir le temps par la suite. Pas avoir les
amendements au milieu de l'après-midi mercredi et dire : On continue, on
commence le bloc sur l'indemnisation jeudi sans avoir le temps de parler avec
les groupes. Ça va être extrêmement dur pour nous, faire notre travail
correctement. Et l'exemple parfait... parce qu'on peut continuer toute la
semaine à déposer des motions préliminaires, il le sait, le ministre, on peut
le faire. Il y a tellement de groupes qu'on n'a pas entendu, et on a largement
le temps de se rendre à mercredi, mais ce n'est pas ça, notre choix ni notre
volonté.
Mais je veux juste... Le ministre joue à
un jeu très franc, moi de même, cartes sur table. On a besoin de son aide pour
faire nos devoirs. Donc, c'est ça que j'essaie d'envoyer comme message, sachant
qu'on peut tous déposer autant de motions <préliminaires...
M. Derraji : …mais
ce
n'est pas ça, notre choix ni notre volonté.
Mais je veux juste... Le ministre joue
à un jeu très franc, moi de même, cartes sur table. On a besoin de son aide
pour faire nos devoirs. Donc, c'est ça que j'essaie d'envoyer comme message,
sachant qu'on peut tous déposer autant de motions >préliminaires pour se
rendre à mercredi. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci au député de Nelligan. Nous poursuivons avec le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Très, très rapidement,
Mme la Présidente. En effet, subjugué par le nombre, je suis subjugué par le
nombre de groupes qui voulaient être entendre... entendus, pardon. On aurait dû
tenir des audiences sur deux semaines, on aurait eu assez de matière. Puis, dans
le fond, le fait de ne pas avoir eu ces audiences-là sur deux semaines, ce que
ça a provoqué, c'est une pléthore de rencontres dans les semaines qui ont suivi
de tous les groupes qui n'avaient pas été entendus puis qui voulaient nous
voir, nous, le Parti libéral, le Parti québécois, j'imagine, le ministre aussi.
Ça nous a juste fait plus de travail mais en segments puis imbriqués dans nos
horaires respectifs. Donc, c'était une erreur de ne pas faire ça sur deux
semaines.
Maintenant, bon, c'est fait. Je vais quand
même voter pour la motion, bien sûr, mais moi, de mon côté, j'aurais souhaité
entendre beaucoup plus de groupes. J'aurais aussi souhaité… Tu sais, je
pourrais déposer facilement une vingtaine de motions préliminaires avec tous
les groupes qui n'ont pas été entendus. Maintenant, on veut procéder. Donc, comme
je vous dis, je vais voter pour la motion, mais je n'en ai pas, moi, de mon côté,
à déposer, mais ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de groupes qui n'auraient
pas mérité d'être entendus aussi. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervenant, nous allons procéder à la mise
aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
• (10 h 50) •
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Je vais voter contre… abstention. Bien, c'est parce que… Attendez, là. Je vais
voter abstention. Parfait. Abstention. C'est beau. Abstention. Je m'excuse.
Donc, la proposition ou la motion
préliminaire proposée, elle est rejetée. Parfait. O.K.
Alors, nous poursuivons. Est-ce qu'il y a
d'autres motions préliminaires qui voudraient être déposées? Non. Alors, s'il
n'y a pas d'autre motion préliminaire…
Une voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y a d'autres motions préliminaires? Non.
Alors, cette fois-ci, nous commençons
l'étude détaillée. M. le ministre. Est-ce que vous aviez souhaité une
suspension ou on peut?
M. Boulet : Non. Moi, je suis
prêt à commencer.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, nous allons commencer, M. le ministre, et vous allez nous
expliquer votre proposition de plan d'étude ou le plan de travail.
M. Boulet : Donc, tel que déjà
précisé, on va commencer par le <bloc…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...nous allons commencer,
M. le ministre, et vous allez nous expliquer
votre
proposition de plan d'étude ou le plan de travail.
M. Boulet : Donc, tel que
déjà
précisé, on va commencer par le >bloc Gouvernance. Et il y a un tableau
trois colonnes qui a été remis à mes collègues. Et il y aura simplement un
amendement de précision sur un terme en anglais. Et, quand viendra le temps de
cet article-là, je pourrai soumettre l'amendement, mais il est déjà transmis à
mes collègues de l'opposition.
Alors, moi, je serais prêt à débuter. C'est
sur l'article 186. Est-ce que je vais commencer par lire...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Attendez. Attendez. Avant, là, il faut vraiment que vous... Est-ce que tout le
monde a bien compris de quelle façon nous voulons travailler? Oui. Est-ce
que... Oui.
M. Derraji : Juste une petite
intervention. Là, je comprends qu'on commence par le bloc Gouvernance, par la
suite, il va y avoir le bloc sur l'indemnisation, et on va terminer avec le
bloc sur la prévention. Juste du moment que ce n'est pas article par article,
les blocs. Donc, on va continuer, donc, paragraphe par paragraphe, alinéa par
alinéa, selon le plan de travail où nous sommes tous d'accord. C'est bien ça?
M. Boulet : Oui. Tout à
fait.
M. Derraji : O.K. Oui. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, maintenant, on doit voter. Est-ce qu'on a le consentement de tout le
monde pour ce plan de travail? Est-ce qu'on a le consentement des trois... de
tous les partis?
M. Derraji : Oui.
Une voix
: Consentement.
M. Derraji : Il y a un consentement.
La seule condition, Mme la Présidente, parce que le ministre s'est engagé avant
le début du prochain bloc sur l'indemnisation de nous donner, avant le début de
l'étude, l'ensemble des amendements. Donc, je tiens juste à le préciser. C'est
ça, l'entente. Et je pense que le ministre, il était d'accord. Donc, je ne sais
pas par rapport aux autres collègues. Oui, pour étudier le projet de loi bloc
par bloc, selon le plan de travail proposé par le ministre. On commence avec le
bloc sur la gouvernance, mais on ne peut pas commencer le bloc sur l'indemnisation
si on n'a pas les amendements au préalable, à l'avance, avant le début de l'étude
de ce bloc.
M. Boulet : Bien, écoutez,
je vais redire de nouveau. Effectivement, on a entendu les groupes lors des consultations
particulières. On va soumettre un certain nombre d'amendements qui seront
présentés au Conseil des ministres cette semaine. Donc, dès que possible. Donc,
quand on aura complété le bloc Gouvernance, on soumettra nos amendements avant
d'amorcer le bloc Indemnisation, sous réserve... Il y a un sous-bloc dans Indemnisation,
comme j'ai mentionné tout à l'heure, qui concerne le retour en emploi, qui
réfère aux services publics d'emploi, et il n'y a pas d'amendement. Si vous
êtes d'accord, à ce moment-là, on pourra discuter de ce sous-bloc-là, mais,
sous réserve de ce commentaire-là, je suis totalement d'accord avec ce que mon collègue
de Nelligan vient de mentionner.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Et là je veux être sûre de bien, bien comprendre avant qu'on aille...
Vous avez fait la proposition. On va étudier le projet de loi par sujet. Hein,
on a reçu votre plan de travail. C'est parfait. Et, le député de Nelligan, vous
avez demandé... vous voulez faire l'étude aussi alinéa par alinéa, paragraphe
par paragraphe.
M. Derraji : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
<Parfait...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...parfait. Et là je veux être sûre de bien, bien comprendre avant qu'on
aille... Vous avez fait la
proposition. On va étudier le
projet
de loi par sujet. Hein, on a reçu votre plan de travail. C'est parfait. Et, le
député
de
Nelligan, vous avez demandé... vous voulez faire l'étude aussi
alinéa
par
alinéa,
paragraphe par
paragraphe.
M. Derraji : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
>Parfait. Donc, est-ce qu'on a le consentement pour ça? Alinéa... C'est
beau?
M. Boulet : Oui, c'est par...
Tout à fait. C'est par alinéa, là, pas par paragraphe, là, O.K.?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Par alinéa, parfait. C'est beau. Alors, on a le consentement pour tout le monde.
Nous pouvons donc commencer, M. le ministre. Nous y allons avec l'article 186.
C'est bien ça?
M. Boulet : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Tout le monde l'a?
M. Boulet : L'article 186
du projet de loi. L'article 140 de cette loi est remplacé par le suivant :
«140. La commission est administrée par un
conseil d'administration composé de 15 membres nommés par le gouvernement,
dont le président du conseil d'administration, et du vice... et du
président-directeur général qui est d'office membre sans droit de vote.
«Le président du conseil d'administration
est nommé après consultation des associations syndicales et des associations
d'employeurs les plus représentatives. Il doit, de l'avis du gouvernement, se
qualifier comme administrateur indépendant au sens de l'article 4 de la
Loi sur la gouvernance des sociétés d'État. Les dispositions des
articles 5 à 7 de cette loi s'appliquent, compte tenu des adaptations nécessaires.»
Explications. Bon, cet article prévoit la
composition du conseil d'administration de la commission, constitué de
15 membres nommés par le gouvernement, incluant le président du conseil. À
ces 15 membres s'ajoute le président-directeur général qui, lui, est
d'office membre du conseil d'administration, mais il n'a pas droit de vote.
Ainsi, il est proposé à cette disposition que les fonctions de président du
conseil et chef de la direction soient désormais séparées.
Le deuxième alinéa proposé prévoit que le
président du conseil d'administration est nommé après consultation des
associations respectives et qu'il doit se qualifier comme administrateur
indépendant, selon la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État.
Alors, je pense que je dois lire
maintenant l'amendement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. À vous...
M. Boulet : Donc, insérer,
dans le texte anglais du deuxième alinéa de l'article 140 de la Loi sur la
santé et la sécurité du travail proposé par l'article 186 du projet de loi
et après «meaning of», «section 4 of».
Ça fait que cet amendement est proposé par
la traduction afin que le texte anglais concorde avec le texte français. Donc,
140, je <le...
M. Boulet : …l'article
186
du projet de loi et après «meaning of», «section 4 of».
Ça fait que cet amendement est proposé
par la traduction afin que le texte anglais concorde avec le texte français.
Donc, 140, je >le lis :
«The commission shall be
administered by a board of directors composed of 15 members appointed by the
Government, including the chairman of the board of directors, and the president
and chief executive officer who is a member by virtue of office, without the
right to vote.
«The chairman of the
board of directors shall be appointed after a consultation with the most
representative union associations and employers' associations. He must, in the
Government's opinion, qualify as an independent director within the meaning of
section 4 of the act respecting the governance of state-owned enterprises — bon — modifications.»
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Y a-t-il des interventions sur l'amendement? Alors, député de Nelligan.
M. Derraji : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Je comprends que l'idée derrière, c'est que, maintenant, la structure
actuelle de la CNESST, si j'ai bien compris, le ministre a la volonté de se
conformer aux bonnes règles de gouvernance. Donc, est-ce que j'ai bien compris
la volonté dernière?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Là, il faudrait discuter juste sur l'amendement, hein?
M. Boulet : C'est sur l'amendement.
M. Derraji : Oui, oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
La correction, c'est ça. Mais c'est correct.
M. Derraji : Ah! sur l'amendement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, juste, juste l'amendement, là, en ce moment.
M. Derraji : Sur l'amendement
en anglais ou bien sur... Parce que, là…
M. Boulet : C'est l'amendement
en anglais. Je pense qu'il faut voter l'amendement avant l'article.
M. Derraji : Ah bon! O.K.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
La «section 4», comme il dit, qu'il a fait ajouter, là.
M. Boulet : Ça ne devrait pas
être problématique, là.
M. Derraji : Je n'ai pas d'intervention
sur l'amendement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, O.K. Alors, est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement? Oui,
député de…
M. Leduc : C'est-à-dire sur la
forme, comme on le disait tantôt, ça va être une étude détaillée très, très
technique, très complexe. Le cahier du ministre, qu'on nous a fourni ce matin, est
imprimé à l'envers. Alors, quand on tourne les pages, on… ce n'est pas un outil
très commode, et les numéros de pages du tableau qu'on nous indique dans le
plan de travail ne concordent pas avec les pages du document qu'on nous a remis
ce matin. Ça pourrait être corrigé, j'en suis convaincu, mais ça va… il va
falloir qu'on ait les bons outils de travail si on veut bien s'y retrouver.
Parce que, là, quand on a ouvert l'article, j'ai vu tous mes collègues en train
de feuilleter de manière frénétique notre cahier pour retrouver le bon
amendement à la bonne page et bien s'immerger dans la discussion. Il va falloir
qu'on ait les bons outils. Et là, ce qu'on a devant nous, c'est certainement, évidemment,
des erreurs, là, mais ce n'est pas à la hauteur de ce qu'on a besoin pour l'étude
détaillée. Merci.
Sur le fond, ça va, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, pour l'amendement, il n'y a pas de commentaire.
M. Leduc : Ça va.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires pour l'amendement? S'il n'y a pas de
commentaire, nous allons procéder à la mise aux voix.
Des voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Attention, s'il vous plaît! Nous allons procéder à la mise aux voix pour
l'amendement, l'amendement à l'article 186, s'il vous plaît…
11 h (version révisée)
M. Leduc : …le fond, ça va, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, pour l'amendement, il n'y a pas de commentaire.
M. Leduc : Ça va.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires pour l'amendement? S'il n'y a pas de
commentaire, nous allons procéder à la mise aux voix.
Des voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Attention, s'il vous plaît! Nous allons procéder à la mise aux voix pour l'amendement,
l'amendement à l'article 186, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 186 est adopté.
Nous y allons maintenant avec
l'article 186. Est-ce qu'il y a des interventions pour l'article 186
tel qu'amendé?
M. Derraji : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui? Alors, député de Nelligan.
M. Derraji : Là, je vais
revenir à ma question. Est-ce qu'on peut mettre l'amendement sur l'écran… pas
l'amendement, l'article sur l'écran? C'est plus facile. Si c'est possible.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Là, on a l'amendement seulement, effectivement.
M. Derraji : Non? O.K.
L'amendement. O.K. Ce n'est pas grave. Je vais jongler avec mes lunettes.
Une voix
: …
M. Derraji : Ça, c'est
l'amendement, qu'on a sur l'écran. O.K. Donc, on ne peut pas avoir les
articles? O.K. C'est bon. O.K. Excellent. Pas de problème.
Je veux juste comprendre. La structure
actuelle, l'idée derrière, c'est que la P.D.G. qu'on a présentement… Il va y
avoir un président de C.A., et je l'ai mentionné dans mes remarques
préliminaires. Donc, le conseil d'administration de la CNESST, ce n'est plus la
présidente et chef de direction qu'on a présentement qui va être à la tête du
C.A. mais aussi à la tête en tant que P.D.G., donc présidente, chef de la
direction. J'aimerais bien que le ministre nous expose les motivations derrière
ce changement au niveau de la structure de gouvernance de la CNESST. Première
question.
Deuxième question, je comprends les bonnes
règles de gouvernance avec les comités, mais ce que j'ai cru comprendre du mode
de fonction de la CNESST jusqu'à maintenant… qu'il y a déjà des comités de
gouvernance, de finances, etc. Donc, est-ce que le ministre peut juste nous
partager la structure actuelle, le pourquoi du changement et qu'est-ce qu'il
veut faire avec tout cela? J'aurai d'autres questions, Mme la Présidente, mais
j'aimerais bien voir le point de vue du ministre sur ce changement. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. Actuellement… Bien, essentiellement, là, c'est de scinder, je pense
que vous l'avez bien exprimé, là, pour des principes de saine gouvernance,
éviter les conflits d'intérêts, s'assurer qu'en matière d'éthique on soit en
mesure de respecter les plus hauts standards. Actuellement, la présidente du
conseil d'administration est aussi la présidente-directrice générale. Donc, le
but, c'est... conformément aux enseignements et au guide que constitue la Loi
sur la gouvernance <des…
M. Boulet : ...on soit
en
mesure de respecter les plus hauts standards. Actuellement, la présidente du
conseil d'administration est aussi la présidente-directrice générale. Donc, le
but, c'est... conformément aux enseignements et au guide que constitue la Loi
sur la gouvernance >des sociétés d'État, que ce soit scindé en deux. Et,
comme exprimé dans l'article, le président du conseil d'administration ne sera
pas... ou présidente, là, ne sera pas la même que la P.D.G. ou le P.D.G.. Et donc,
la nomination, la personne qui est P.D.G. n'aura pas droit de vote. Le
président du conseil d'administration devra être un administrateur indépendant,
comme prévu à la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État.
Actuellement, les comités stratégiques,
oui, il y en a un certain nombre. Est-ce que vous voulez que je vous les
énumère? Il y a un comité d'audit, un comité du budget et des ressources
humaines, comité sur les ressources informationnelles, un comité de gouvernance
et d'éthique, un comité immobilier puis un comité de placement et de
capitalisation. Donc, on va s'assurer qu'il y ait les comités tel que prévu à
la loi, donc les trois comités auxquels on réfère à l'article 200 — gouvernance
et éthique, vérification et ressources humaines — et ça vise à
assurer que la composition de ces comités-là soit en correspondance avec la loi
et les fonctions de ces comités-là, que ce soit bien précisé, alors que ça ne
l'est pas nécessairement, bien précisé, actuellement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, député de Nelligan.
M. Derraji : Oui. Merci,
Mme la Présidente, et merci au ministre de clarifier la situation.
Et la question que je me pose, c'est que,
dans l'article 40... et je vais le lire : «Le président du conseil
d'administration est nommé après consultation des associations syndicales et
des associations d'employeurs les plus représentatives.» Donc, il comprend
déjà, le ministre, que ce n'est pas une société d'État comme l'ensemble des
autres sociétés d'État, et, j'en suis sûr, il comprend, entre les lignes, le
pourquoi. Dans d'autres sociétés d'État, il n'y a aucune consultation auprès
des membres composant la société d'État, de leur dire : C'est quoi, votre
point de vue par rapport à tel président et telle présidente? On s'éloigne des
bonnes règles de gouvernance.
Donc, est-ce que la volonté du ministre,
c'est parce que c'est tellement complexe et problématique, parce qu'on a des
parties prenantes dans cette société d'État, que la consultation est
obligatoire? Ou bien est-ce qu'on va utiliser les bonnes règles de gouvernance quand
ça fait notre affaire, mais, quand ça ne fait pas notre affaire, bien, on
ajoute quelque chose?
Mais là on est un peu loin des bonnes
règles de gouvernance, parce qu'il me semble, les bonnes règles de gouvernance,
on ne peut pas demander l'avis des membres du conseil d'administration, surtout
pour une société d'État. C'est une décision qui <vient...
M. Derraji : …quand
ça
fait notre affaire, mais, quand ça ne fait pas notre affaire, bien, on ajoute
quelque chose?
Mais là on est un peu loin des bonnes
règles de gouvernance, parce qu'il me semble, les bonnes règles de gouvernance,
on ne peut pas demander l'avis des membres du conseil d'administration, surtout
pour une société d'État. C'est une décision qui >vient du gouvernement
pour nommer un président ou parfois, dans certains cas, c'est aux deux tiers du
vote des membres de l'Assemblée. Donc, j'aimerais bien que le ministre me
clarifie…
M. Boulet : C'est une excellente
question. Puis je suis particulièrement fier de le souligner, ça découle du
paritarisme qui est exercé dans cette institution-là. On parle de normes du
travail, d'équité salariale et de santé, sécurité du travail. Comme vous savez,
il y a quatre ans, c'est trois commissions qui ont été fusionnées,
alors que notre collègue de Robert-Baldwin était certainement impliqué dans ce
processus de fusion là. Or donc, c'est important que ce soit maintenu comme
étant paritaire, et ça m'apparaît fondamental, pour respecter ce
paritarisme-là, que les associations syndicales et les associations patronales
soient consultées, d'une part.
Deuxièmement, le Comité consultatif du
travail et de la main-d'oeuvre, dans son avis de 2017, le recommandait, que ce
soit maintenu. En fait, ça découle essentiellement du paritarisme qui est
exercé à cette institution, comme à bien d'autres, là, comme vous les
connaissez, la Commission des partenaires du marché du travail puis le Comité
consultatif du travail et de la main-d'oeuvre, à la Commission de la
construction, puis à d'autres institutions en matière de relation de travail au
Québec. On se targue régulièrement de cultiver et de pratiquer le paritarisme,
et c'est en raison de cette philosophie paritaire là que les associations
seront consultées pour la nomination du président du conseil d'administration.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, député de Nelligan. Si ça va bien, là, vous pouvez échanger.
M. Derraji : Oh! O.K. On
continue dans la même… Bien, je ne veux juste pas… parce qu'il y a d'autres
collègues aussi. Mais…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Et vous avez raison, effectivement, il y avait le député de…
Une voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Mais, comme il était dans la même… C'est ça!
M. Derraji : Oui, oui. C'est
juste que je ne veux pas monopoliser parce que... On se nourrit tous avec nos
questions. Mais je suis content de la réponse du ministre, je vous le dis,
parce que l'idée derrière, ce n'est pas une société d'État comme l'ensemble des
autres sociétés d'État.
M. Boulet : Effectivement,
tout à fait.
M. Derraji : Ça, là, moi,
c'est très rassurant parce que je... C'est un point de départ, mais on va aller
encore plus loin dans la fonction du président… ce n'est plus le président, c'est
chef de direction, du P.D.G., donc vraiment les fonctions du P.D.G. et
l'autonomie du P.D.G., notamment à son travail. Mais, si le ministre confirme
aujourd'hui que l'idée derrière, c'est avoir un consensus autour de la table,
surtout avec un président ou une présidente qui va prendre en considération les
deux réalités des parties prenantes, moi, je pense que c'est un bon point de
départ. La seule <chose…
M. Derraji : ...confirme
aujourd'hui
que l'idée derrière, c'est avoir un consensus autour de la table, surtout avec
un président ou une présidente qui va prendre en considération les deux
réalités des parties prenantes, moi, je pense que c'est un bon point de départ.
La seule >chose... pensons, en cas de conflit, au bout de la ligne,
c'est le gouvernement du Québec qui tranche sur le ou la présidente. Donc, je
ne veux pas qu'au bout de la ligne, que... puis, écoute, je pense que c'est
très rare, mais parfois l'effet de rareté... Je ne pense pas qu'au Québec on
ait vécu ça, que des parties prenantes ne s'entendaient pas sur la nomination
d'une présidente ou d'un président de C.A, mais, si, la logique derrière, c'est
avoir un consensus autour d'une personne qui va diriger le conseil
d'administration, je n'ai pas d'autre question, Mme la Présidente.
• (11 h 10) •
M. Boulet : Non, mais c'est...
puis je sais votre intérêt pour l'aspect gouvernance, c'est la raison pour
laquelle ce doit être une personne indépendante ou un administrateur
indépendant. Puis, dans la loi, c'est très, très bien défini, ce qui empêche
quelqu'un d'être considéré comme étant indépendant. Et moi, je n'ai jamais vu
d'impasse au C.A. de la CNESST, en raison, justement, du dialogue social qui
se... Je veux dire, c'est exceptionnel au Québec.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, la parole est au député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Sur cette notion-là, donc, d'indépendance, je comprends que c'est
défini ailleurs, mais peut-être que M. le ministre pourrait nous résumer
rapidement ce que ça indique. J'en comprends que ni lui ni moi ne se
qualifieraient en matière d'indépendance pour siéger à la présidence de la
CNESST. Est-ce que je me trompe, considérant nos passés respectifs et notre
présent, en fait?
M. Boulet : Exactement. Je
pense que poser la question... Il y a une maxime en latin qui dit res ipsa
loquitur, la chose parle par elle-même, cher collège. Effectivement, on ne se qualifierait
pas d'administrateur indépendant. Et on dit, dans la loi, qu'«un administrateur
est réputé ne pas être indépendant s'il est ou a été, au cours des trois années
précédant la date de sa nomination, à l'emploi de la société ou l'une de ses
filiales en propriété exclusive, à l'emploi du gouvernement ou d'un organisme
du gouvernement au sens de la Loi sur le vérificateur général, si un membre de
sa famille immédiate fait partie de la haute direction de la société ou l'une
de ses filiales.» Puis évidemment le gouvernement... Bien, c'est ça, il y a
plusieurs critères, là. Mais...
M. Leduc : Et là, ce qui va se
passer, concrètement, je pense à Mme Oudar, en particulier, elle, elle ne
pourra donc pas occuper ces deux fonctions-là. Elle va probablement rester
P.D.G., j'imagine.
M. Boulet : Moi, je ne me
prononcerai pas là-dessus.
M. Leduc : Ah! O.K.
M. Boulet : Mais il faut
peut-être assumer qu'elle demeurera pendant... Je ne veux pas me prononcer
là-dessus.
M. Leduc : Je comprends. Je
comprends. Mais elle ne pourra pas... Bref, sa fonction va être divisée en deux.
Elle devra en choisir l'une ou l'autre. Bon, O.K., en tout cas, elle ne pourra
pas occuper les deux. Ça, réglons ça, là-dessus, elle ne pourra pas occuper les
deux.
M. Boulet : On ne se
projettera pas dans le temps.
M. Leduc : Parfait. Je voulais
juste vérifier si c'est ça qui allait arriver. Et je veux juste bien comprendre
aussi, philosophiquement, si on en arrive à cette <solution...
M. Boulet : …je ne veux pas
me
prononcer là-dessus.
M. Leduc : Je comprends. Je
comprends. Mais elle ne pourra pas... Bref, sa fonction va être divisée en
deux. Elle devra en choisir l'une ou l'autre. Bon, O.K., en tout cas, elle ne
pourra pas occuper les deux. Ça, réglons ça, là-dessus, elle ne pourra pas
occuper les deux.
M. Boulet : On ne se
projettera pas dans le temps.
M. Leduc : Parfait. Je
voulais juste vérifier si c'est ça qui allait arriver. Et je veux juste bien
comprendre aussi, philosophiquement, si on en arrive à cette >solution-là,
c'est que l'état actuel des choses ne fonctionnait pas. C'est sûr que moi,
j'avais déjà entendu des allusions de blocage au conseil d'administration qui
peut malheureusement être parfois le fruit d'un paritarisme. Est-ce que c'est
la volonté du ministre de débloquer des situations comme ça?
M. Boulet : Absolument pas.
Comme je disais au collègue de Nelligan, depuis mon assermentation, je n'ai été
informé d'aucun cas d'impasse. Puis je vous dirais que, de ma connaissance du
passé de la CNESST, il y a eu des discussions. Évidemment, parfois, il y a un
peu de polarisation, parce que le paritarisme peut parfois mener à de la
polarisation, mais il y a une volonté ferme des personnes qui siègent au C.A.
de la CNESST d'embarquer dans des processus de recherche de solutions. Et, même
dans les questions complexes de santé, sécurité, ou de normes ou d'équité, ils
trouvent une solution puis ils s'entendent.
Puis ce n'est certainement pas issu de
cette volonté-là, mais il y avait des intentions qui avaient été exprimées par
mon collègue des Finances à un dernier budget. Tu sais, dans la Loi sur la gouvernance
des sociétés d'État, je pense, il y a cinq ou six organismes qui sont couverts
par cette loi-là. Il y en a une trentaine qui, éventuellement, le seront
complètement. Alors, on a pris l'avance et on a fait ce qui s'imposait, ce qui
nous apparaissait être des incontournables éthiques dans cette loi-là.
Puis, bon, j'ai ici… Puis ça, c'est mon
collègue des Finances qui a un projet de modernisation de la Loi sur la
gouvernance des sociétés d'État. Je ne veux pas prendre les devants, mais ses
intentions ont été clairement exprimées à son dernier budget, l'année dernière,
d'apporter des améliorations pour moderniser la loi, notamment pour faire en
sorte que tous les membres des C.A., bon... qu'il y ait une scission entre les
présidents des conseils et les personnes qui exercent les fonctions de P.D.G.
M. Leduc : Qu'est-ce qui va
arriver s'il y a impasse pour trouver une nouvelle personne présidente au
conseil d'administration?
M. Boulet : S'il y a impasse?
M. Leduc : Pour trouver une
nouvelle personne présidente, la nouvelle fonction qu'on crée, là, s'il n'y a
pas entente entre les deux parties?
M. Boulet : Oui, mais c'est le
gouvernement qui nomme après… Tu sais, le président est nommé après
consultation des associations, et qui sont au C.A. de la CNESST, puis, après
ça, le gouvernement. Je ne vois pas pourquoi il pourrait y avoir impasse, là.
Ça m'apparaît purement hypothétique.
M. Leduc : Donc, c'est-à-dire
que vous, vous allez consulter, vous allez rechercher, évidemment, un consensus
pour une personne qui va chercher l'adhésion des deux faces de la médaille.
C'est un critère essentiel.
M. Boulet : Oui, qui se
qualifie comme administrateur <indépendant…
M. Boulet : ...je ne vois
pas pourquoi il pourrait y avoir impasse, là. Ça m'apparaît purement
hypothétique.
M. Leduc : Donc,
c'est-à-dire
que vous, vous allez consulter, vous allez rechercher, évidemment, un consensus
pour une personne qui va chercher l'adhésion des deux faces de la médaille.
C'est un critère essentiel.
M. Boulet : Oui, qui se
qualifie comme administrateur >indépendant...
M. Leduc : Oui, bien sûr.
M. Boulet : ...au sens de la
Loi sur la gouvernance des sociétés d'État. Mais ça va se faire, en pratique,
d'abord, tu sais, après consultation des parties, là.
M. Leduc : Mais on
n'imaginerait pas un scénario où est-ce qu'un ministre, vous ou un autre
ministre qui vous succédera, imposerait une personne au détriment de l'une ou
l'autre des parties.
M. Boulet : Absolument pas.
M. Leduc : Parfait.
M. Boulet : Ça, ça m'apparaît
évident.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente.
M. Boulet : Puis, si on veut
respecter la philosophie paritaire, que vous partagez et que vous connaissez
très bien, il ne faut pas que ça se fasse de cette manière-là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait, merci. Y a-t-il d'autres interventions à l'article 186 tel qu'amendé?
Alors, député de Nelligan.
M. Boulet : O.K. Est-ce que
vous me permettez, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui.
M. Boulet : On m'informe que,
dans les dispositions transitoires, ça permet notamment à la P.D.G. actuelle,
qui est Mme Oudar, de demeurer là jusqu'à nomination des personnes appropriées.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
M. Boulet : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, député de Nelligan.
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Et je sais que, probablement, c'est dans l'autre article qu'on va
parler du P.D.G. et c'est là où on va voir vraiment est-ce qu'on applique les
bonnes règles de gouvernance à 100 % ou à 50 %.
Là, on s'entend qu'aujourd'hui ce qu'on va
régler, que c'est la signature du gouvernement pour dire : C'est telle
personne qui va occuper le poste de président du C.A. C'est ce qu'on règle avec
ce premier article. On ne va pas, à la lumière des nouvelles dispositions,
parler des membres du C.A. parce qu'il y a des changements au niveau de la
mission de la CNESST. Donc, ça demande une autre expertise : pensons au comité
scientifique, pensons à la diversité des opinions autour de la table. Ce n'est
pas uniquement le paritarisme, même si je le salue et je suis un qui va
toujours saluer la présence du paritarisme sur nos instances au Québec, mais le
projet de loi ramène d'autres avis, notamment les comités scientifiques. Il
doit, le C.A. de la CNESST, dorénavant se prononcer.
Là, je pense que je fais deux, trois coups
plus tard, mais je veux vraiment bien comprendre que... Et c'est pour cela, au
début, que je voulais vraiment qu'on termine avec la gouvernance et non pas
commencer avec la gouvernance, mais je vais me permettre, du moment que j'ai
accepté les règles du jeu, de dire qu'il y a un comité scientifique, ce comité
scientifique va travailler, l'information va revenir sur le C.A. et va remonter
chez le ministre, si j'ai bien compris le cheminement de l'information. Ça se
discute en C.A. avec un président et une présidente de C.A. Par la suite, l'information
ou la décision d'une maladie professionnelle, au bout de la ligne, c'est le ministre
responsable de la CNESST qui va se prononcer, selon l'avis du comité. Juste
comprendre cette dynamique parce que c'est très, très important pour la suite
des choses, Mme la Présidente.
M. Boulet : ...c'est le
gouvernement qui se prononce sur l'avis ou la <recommandation...
M. Derraji : …ou décision
d'une maladie professionnelle, au bout de la ligne, c'est le
ministre
responsable de la CNESST qui va se prononcer, selon l'avis du comité. Juste
comprendre cette dynamique parce que c'est très, très important pour la suite
des choses, Mme la Présidente.
M. Boulet : ...c'est le
gouvernement qui se prononce sur l'avis ou la >recommandation du conseil
d'administration. Ce qu'on vient confirmer, essentiellement, par
l'article 186, et vous l'exprimez clairement, c'est la scission du poste
de P.D.G. et de président du C.A., et c'est ce que confirme cette
modification-là avec la façon dont la personne est nommée et les articles de la
Loi sur la gouvernance des sociétés d'État qui s'appliquent au concept
d'administrateur indépendant.
M. Derraji : Oui. Ma
question...
M. Boulet : Et le comité
scientifique, ça, on va le voir plus tard, là, dans l'analyse des articles qui
concernent la formation de ce comité scientifique là, qui lui va faire des avis
et recommandations au ministre sur les maladies professionnelles présumées en
tenant compte de la littérature scientifique et médicale. Mais là on prend les
devants, là. Je ne veux pas trop embarquer là-dedans, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, député de Nelligan encore? O.K.
M. Derraji : Oui, oui. Mais je
ne pense pas qu'on prend les devants, mais c'est très clair c'est quoi, le
rôle. Le comité scientifique, est-ce qu'il est rattaché au conseil
d'administration ou il est indépendant de la CNESST? S'il vous plaît, c'est
très clair. C'est…
M. Boulet : Complètement
indépendant. C'était ce que je voulais vérifier. Mais il y a indépendance entre
le comité scientifique et le C.A.
M. Derraji : O.K. Donc, aucun
droit de regard du C.A. de la CNESST sur les maladies professionnelles. Le
comité scientifique peut émettre n'importe quel avis, le gouvernement va
trancher.
M. Boulet : Exact.
M. Derraji : Le ministre et
non pas le C.A. de la CNESST.
M. Boulet : Exact. Tout à
fait.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Derraji : Je n'ai plus de
question.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Plus d'autre question. Alors, nous y allons avec le député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Le ministre faisait référence tantôt à des travaux de réflexion de
son collègue des Finances sur la gestion des administrations. Je voulais
vraiment m'assurer que... Parce qu'on l'a vu dans des précédents gouvernements,
dans d'autres institutions, quand j'étais dans le mouvement étudiant, tantôt
j'en parlais. Est-ce que l'idée de vouloir, des fois, des indépendants dans les
C.A., est-ce que ça va venir remettre en question le paritarisme à la CNESST?
Est-ce que le ministre a fait des représentations, au moment où on se parle,
pour s'assurer que, dans l'éventuelle démarche législative de son collègue des
Finances, la CNESST ne sera pas impactée par cette idée d'indépendant à tout
vent et ce qui remettrait en question, donc, la philosophie même du
paritarisme?
M. Boulet : Oui, c'est un
excellent commentaire. Le projet de loi n° 59, notamment sur ces
aspects-là, oui, ça a été élaboré en consultation avec mon collègue des
Finances, et la philosophie de paritarisme ne sera pas remise en question.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente.
• (11 h 20) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 186 tel qu'amendé?
Non. Alors, nous allons procéder à la mise aux voix. Alors, est-ce que
l'article 186 tel qu'amendé… On y va, oui, on y va avec la mise aux voix,
oui.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
<M. Leduc…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...tel qu'amendé...
On y va, oui, on y va avec la mise aux voix, oui.
La Secrétaire
:
Pour, contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: >M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 186, tel qu'amendé, est adopté.
Alors, nous poursuivons, M. le ministre,
avec l'article 188, s'il vous plaît.
M. Boulet : Oui, merci, Mme la
Présidente. Donc, l'article 188 : Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 141, du suivant :
«141.1. Le gouvernement nomme un
président-directeur général, responsable de la direction et de la gestion de la
Commission.
«Les fonctions du président-directeur
général et de président du conseil d'administration ne peuvent être cumulées.».
Donc, cet article vient préciser que le P.D.G.
nommé par le gouvernement est responsable de la direction et de la gestion de
la commission et que les fonctions de président du conseil d'administration et
de P.D.G. ne peuvent être cumulées. Alors, ça confirme ce que nous avons adopté
à l'article précédent.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Y a-t-il des interventions? Alors, député de Nelligan. Ensuite,
nous irons avec le député de Bonaventure.
M. Derraji : Bon, et comme
j'ai l'équipe du ministre qui est prête, est-ce que, les bonnes règles de gouvernance,
le président-directeur général est nommé par le gouvernement ou c'est le C.A.
qui fait la suggestion? C'est quoi, le rôle du C.A. dans la nomination du P.D.G.?
Est-ce qu'il y a un comité... Ce que je comprends, et peut-être que je me
trompe, corrigez-moi, il y a un comité RH. Le comité RH fait l'ensemble du
travail. Est-ce qu'il y a un cheminement de deux, trois candidatures, et c'est
nommé par le Conseil des ministres?
Parce que, là, si on met un président du
C.A. ou une présidente, il s'implique aussi au niveau de l'organisation, mais
le P.D.G., il est aussi... il est obligé à travailler avec les membres du
conseil et le président du conseil. Donc, je veux juste préciser un peu...
M. Boulet : Oui. Je veux
simplement rappeler que l'interdiction de cumuler, là, les fonctions de P.D.G.
et de président du C.A., c'est prévu à l'article 28, là, pour ceux qui ont
un intérêt, de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État. Et le P.D.G., le
gouvernement préserve sa prérogative de le nommer sans obligation de
consultation. Et, quand tu juxtaposes ce processus-là de nomination par le
gouvernement à son absence de ce droit de vote, de son droit de vote ou de
droit de vote au conseil d'administration, ça raffermit son indépendance et son
objectivité dans l'exercice de ses fonctions de gestion et en conformité avec
la <Loi...
M. Boulet : ...ce
processus-là
de nomination par le gouvernement à son absence de ce droit de vote, de son
droit de vote ou de droit de vote au conseil d'administration, ça raffermit son
indépendance et son objectivité dans l'exercice de ses fonctions de gestion et
en conformité avec la >Loi sur la gouvernance des sociétés d'État.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Allez-y, député de Nelligan.
M. Derraji : Oui. J'ai des questions.
Je ne veux pas dire que j'ai un malaise, mais, pour moi, le gouvernement nomme
le président-directeur général sur la recommandation du conseil
d'administration. Il faut préciser le profil de compétences, je pense, dans l'amendement,
comme... dans un amendement, par exemple, ou dans un ajout. Mais l'article, tel
qu'il est proposé, il ne donne pas beaucoup d'information sur les attentes en
termes de compétences par rapport au P.D.G. Et, si le conseil d'administration
ne recommande pas la nomination d'une personne de poste général, dans un délai
raisonnable que le gouvernement peut imposer, le gouvernement peut nommer
celui-ci ou cette personne après en avoir avisé les membres du conseil. C'est
ce que j'ai vu ailleurs.
Donc, il y a un rôle du C.A., justement,
parce... la volonté, c'est mettre un C.A., la volonté, c'est avoir un président
de C.A., bien, donnons les outils à ce C.A. Il ne faut pas que ça soit juste un
symbole qu'on a scindé les deux postes. Le C.A. doit commencer à jouer son
rôle. Si le C.A. veut commencer à jouer son rôle, bien, un des rôles, c'est la recommandation
du P.D.G. au gouvernement, selon un profil de compétences qu'on peut proposer.
Et, si le ministre aimerait, bien, je peux formuler un amendement, on peut lui
suggérer, mais donnons-nous les moyens que, du moment qu'on scinde les deux
fonctions, bien, qu'on donne les outils nécessaires au C.A. pour fonctionner,
jouer son rôle de gouvernance et avoir son mot à dire par rapport au choix
futur du P.D.G. par le gouvernement.
Mais on ne peut pas dire que le
gouvernement choisit le président de C.A., le gouvernement choisit le P.D.G. Et
il est où le rôle des membres qui sont autour de la table au niveau de ce C.A.?
M. Boulet : Écoutez, Mme la
Présidente, cet article-là ne fait que prévoir la possibilité où... en fait, la
nomination du P.D.G. par le gouvernement, simplement, purement. Le conseil
d'administration, il est paritaire. Il est consulté pour la nomination du
président du C.A. — puis ça, on l'a vu dans l'article précédent qui a
été adopté, puis je ne veux pas revenir là-dessus — mais le P.D.G.,
c'est important que le gouvernement puisse le nommer si on veut quelqu'un qui
soit clairement indépendant, qui respecte les règles prévues à la Loi sur la
gouvernance des sociétés d'État. Et cette façon de faire là est compatible avec
la loi. Et on ne consultera pas les membres du conseil d'administration, on
vient diluer sa capacité <d'être...
M. Boulet : …qui
respecte
les règles prévues à la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État. Et cette
façon de faire là est compatible avec la loi. Et on ne consultera pas les
membres du conseil d'administration, on vient diluer sa capacité >d'être
totalement objectif et indépendant. Donc, ce n'est que ce que prévoit l'article
188.
Mais je comprends très bien vos
commentaires, mais ça, ça réfère plus au président du conseil d'administration,
qui lui sera nommé après consultation, bien sûr, des associations syndicales et
patronales les plus représentatives.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Député de Nelligan.
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Je me souviens, dans presque… d'autres articles… d'autres projets
de loi, j'ai eu des discussions par rapport au processus de nomination, et nous
avons fait pas mal de vérifications par rapport à la Loi sur la gouvernance des
sociétés d'État. Je pense que je vais proposer un amendement, Mme la
Présidente, à soumettre aux membres de la commission, mais je pense que ça
manque de clarification par rapport au processus de la nomination du
président-directeur général. Je pense qu'il faut ajouter «sur la recommandation
du conseil d'administration». Il y a un rôle du conseil d'administration dans
le choix du P.D.G.. Je sais que c'est le gouvernement qui nomme, mais je ne
veux pas qu'on fasse abstraction... Surtout qu'on change maintenant. On n'est
plus dans la même logique qu'avant. On a scindé déjà. On est à deux… On est à
une autre étape au niveau du P.D.G.. Donc, je ne sais pas s'il y a d'autres
interventions, mais je vais préparer mon amendement en attendant.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait, parce que j'ai effectivement une personne. Alors, on y va avec le
député de Bonaventure. Excusez pour le retard.
M. Roy
: Merci, Mme la
Présidente. Bien, nous avons déposé un amendement, et j'informe mon collègue de
la première opposition que nous avons déposé un amendement dans le sens des
propos qu'il…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il a été acheminé à CET?
M. Roy
: Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Attendez. Alors, merci, merci de l'information. Nous allons vérifier.
M. Boulet : Est-ce que je peux
faire un commentaire?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Alors… Oui.
M. Boulet : Simplement
rappeler à mon collègue de Nelligan que les sociétés où le C.A. est consulté
pour la nomination du P.D.G., c'est là où il y a des membres indépendants, et
c'est pour ça que, parce que c'est paritaire, il n'y a pas de consultation des
membres du C.A. Et ça, c'est systématique. C'est compris et c'est connu que ça
va fonctionner de cette manière-là au Comité consultatif du travail et de la
main-d'oeuvre. Puis je regardais, là, les autres sociétés d'État, là, puis il y
en a plein aussi que c'est le gouvernement qui nomme.
Voilà. C'était le commentaire que je
voulais vous faire. C'est le paritarisme qui fait en sorte que ça doit se faire
de cette manière-là. Puis encore une fois ça raffermit son indépendance et son
objectivité totalement et ça permet de répondre aux critères de
l'administrateur indépendant de la loi sur la gouvernance. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, merci, M. le ministre. Nous avons effectivement reçu un amendement de la
part du député de Bonaventure. Donc, l'amendement, il est… Il est transmis,
l'amendement, mais il n'est pas encore déposé. Alors, nous, on l'a reçu…
11 h 30 (version révisée)
M. Boulet : …répondre aux
critères de l'administrateur indépendant de la Loi sur la gouvernance. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, merci, M. le ministre. Nous avons effectivement reçu un amendement de la
part du député de Bonaventure. Donc, l'amendement, il est… il est transmis,
l'amendement, mais il n'est pas encore déposé. Alors, nous, on l'a reçu. Est-ce
que, tout le monde, vous pouvez aller le chercher? Il est sur le Greffier. Ou
est-ce qu'ils peuvent… Vous voulez qu'il le présente avant?
M. Roy
: Est-ce qu'on
peut le mettre à l'écran, Mme la Présidente?
M. Boulet : Oui, ça serait une
bonne idée, hein?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants, là.
(Suspension de la séance à 11 h 30)
(Reprise à 11 h 36)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...député de Nelligan. Alors, nous avons reçu un amendement...
Des voix
: ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Attention, s'il vous plaît, député de Nelligan! Alors, nous avons reçu un amendement
à l'article 188 de la part du député de Bonaventure. Député de Bonaventure,
est-ce que vous êtes prêt à lire votre amendement, s'il vous plaît?
M. Roy
: Oui, Mme
la Présidente. Bon, là... O.K., on l'a à l'écran aussi. Bien, je vais... Bon, O.K.
Article 188 (Nouvel <article...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...attention,
s'il vous plaît,
député de
Nelligan! Alors,
nous avons reçu un
amendement à
l'article 188 de la part du
député
de
Bonaventure.
Député de
Bonaventure,
est-ce que
vous êtes prêt à lire votre
amendement, s'il vous plaît?
M. Roy
: Oui,
Mme
la Présidente. Bon, là...
O.K., on l'a à l'écran aussi. Bien, je vais...
Bon,
O.K.
Article 188 (Nouvel >article 141.1
LSST).
L'article 141.1 de la Loi sur la
santé et la sécurité du travail, introduit par l'article 188 du projet,
est modifié par l'insertion des mots «À la suite d'une recommandation du
conseil d'administration,» avant les mots «Le gouvernement nomme».
Le texte actuel : «141.1. Le
gouvernement nomme un président-directeur général, responsable de la direction
et de la gestion de la commission.
«Les fonctions de président-directeur général
et de président du conseil d'administration ne peuvent être cumulées.»
Texte tel qu'amendé : «141.1. À la
suite d'une recommandation du conseil d'administration, le gouvernement nomme
un président-directeur général, responsable de la direction et de la gestion de
la commission.
«Les fonctions de président-directeur
général et de président du conseil d'administration ne peuvent être cumulées.»
Mme la Présidente, bon, on a entendu
l'argumentaire du ministre tout à l'heure, il n'en demeure pas moins que le Comité
consultatif du travail et de la main-d'oeuvre préconise la nomination du P.D.G.
par le conseil d'administration. Le ministre a soutenu, tout à l'heure, que,
bon, le P.D.G. aurait plus d'indépendance s'il est nommé par le ministre et le gouvernement
que par le C.A., et là je cherche à savoir comment un P.D.G. peut être plus
indépendant. S'il est nommé par le ministre ou le gouvernement, il est, je
dirais, tributaire un peu... bon, sa nomination est tributaire de quelqu'un à
quelque part pareil.
Donc, le C.A., c'est l'organisme qui a le
mandat, en général, de nommer le P.D.G.. Bon. Ça fait qu'on persiste et signe,
nous aimerions que le P.D.G. soit nommé par le conseil d'administration, et c'est
sous les recommandations, entre autres, du Comité consultatif du travail et de
la main-d'oeuvre. Est-ce que le Comité consultatif du travail et de la
main-d'oeuvre erre et n'a pas compris quelque chose ou que le ministre, bon,
considère que, bon, il peut changer sa position? Ça fait que voilà.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre.
M. Boulet : Bien, écoutez,
moi, ça m'apparaît assez clair et évident que le président-directeur général
d'une société d'État de cette importance, qui vit le paritarisme sur une base
quotidienne, doit être nommé par le gouvernement. J'ai la conviction profonde
que ça assure son indépendance, c'est compatible avec les règles de la Loi sur
la gouvernance des sociétés d'État. Puis mon collègue de Robert-Baldwin connaît
bien le processus de nomination par le biais de ce qu'on appelle les emplois <supérieurs...
M. Boulet : ...le
gouvernement.
J'ai la conviction profonde que ça assure son indépendance, c'est compatible
avec les règles de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État. Puis mon collègue
de Robert-Baldwin connaît bien le processus de nomination par le biais de ce qu'on
appelle les emplois >supérieurs au Québec : le profil, les qualifications
sont déterminées de la façon la plus compatible avec les besoins de la société
d'État qui est concernée.
Et, dans le cas présent, on est dans une
matière de normes, d'équité et de santé-sécurité, et, je le réitère, c'est uniquement
et... principalement, plutôt, en fonction du paritarisme qui est exercé qu'on
doit s'assurer d'une complète indépendance de la personne qui agit à titre de P.D.G..
Et ça confirme cet article-là, qui prévoit que c'est le gouvernement qui nomme
le P.D.G. qui est responsable de la direction et de la gestion de la commission.
• (11 h 40) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Député de Bonaventure.
M. Roy
: Je ne
comprends pas le concept d'indépendance, M. le ministre. Je sais que, bon, vous
tenez à ce que le gouvernement et votre ministère nomment le P.D.G., mais en
quoi un P.D.G. nommé par le gouvernement va être plus indépendant qu'un P.D.G.
nommé par un conseil d'administration? C'est juste là que je ne saisis pas vraiment.
M. Boulet : Bien, je
pense que je me suis exprimé assez clairement. Moi, je suis en mesure de le
réaliser, à quel point c'est important. Dans le contexte particulièrement d'un
C.A. qui vit le paritarisme et où il n'y a pas de membre indépendant, c'est une
façon de s'assurer que cette institution soit gouvernée selon les meilleurs
principes possible et que le processus de sélection et de nomination soit objectif.
Je n'ai pas d'autre commentaire, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Député de Bonaventure.
M. Roy
: Nous
allons proposer un autre amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, un instant. Là, vous ne pouvez pas faire ça comme ça, là.
M. Roy
: Non?
Question de procédure?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On doit d'abord voir s'il y a d'autres...
M. Roy
: Guidez-nous.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Parfait. Alors, nous allons poursuivre d'abord sur cet amendement-là.
Alors, est-ce que le député de Nelligan veut... Oui. Allez-y.
M. Derraji : Oui. Je veux
juste comprendre, Mme la Présidente, parce que ça va nous faciliter la tâche.
On ne peut pas utiliser à moitié la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État.
Est-ce qu'on peut juste nous partager... Là, je l'ai devant moi. Il y a des
comités, il y a des processus. Je veux juste savoir : Est-ce que, dans le
cas du président-directeur général, on va suivre ce que d'autres sociétés
d'État font avec un processus rigoureux, que le C.A. commence, qu'il prépare
avant d'envoyer ou <de...
M. Derraji : ...je veux
juste savoir :
Est-ce que, dans le cas du
président-directeur
général, on va suivre ce que d'autres
sociétés d'État font avec un
processus
rigoureux, que le C.A. commence, qu'il prépare avant d'envoyer ou >de
recommander quelques noms? Je veux juste qu'on s'assure qu'on est en train de
suivre les bonnes règles de gouvernance. Si le gouvernement se donne le droit
de nommer et le P.C.A. et le P.D.G., je me demande c'est quoi, le rôle du
P.C.A., c'est quoi le rôle du C.A. Oui, il y a des comités, mais ces comités
ont un devoir, notamment le comité des ressources humaines, qui établit une
grille qui évalue le P.D.G..
Donc, je n'ai pas envie de passer tout le
temps sur la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État. Je l'ai, je l'ai
devant moi, on a pas mal d'infos, que je suis en train de suivre avec ce qu'on
nous a proposé, et je suis en train de revivre la même situation que dans le
projet de loi qui touche le Parc olympique, c'est les mêmes questions. S'il
vous plaît, pour nous aider à avancer, est-ce qu'on peut juste nous confirmer que
nous sommes en train de suivre les bonnes règles de gouvernance qui gèrent les
sociétés d'État? On peut aller chercher d'autres sociétés d'État, et le
processus de nomination des P.D.G., ce n'est pas la même chose.
Donc, l'amendement proposé par mon collègue,
même si je ne suis pas d'accord à 100 % parce qu'il manque quelque chose,
mais il représente l'essence même de ce que j'ai commencé à dire au début, à la
suite d'une recommandation du conseil d'administration. Parce que, sinon,
pourquoi on nomme un P.C.A.? Pourquoi on crée une société... un conseil... Le
conseil d'administration existe, mais pourquoi on scinde?
Donc, il faut revenir aux règles de base.
Le conseil d'administration a un rôle, il recommande au gouvernement le
président-directeur général. On peut mettre un délai pour <que... >justement
éviter que le paritarisme... peut nuire à ce qu'on ait des noms et un
consensus. On peut soumettre des noms. Mais faire abstraction aujourd'hui au
rôle du C.A. dans la nomination du P.D.G., je pense qu'on fait fausse route,
Mme la Présidente, pas uniquement fausse route qu'on ne respecte pas les
membres du C.A., mais on fait fausse route aussi par rapport aux bonnes règles
de gouvernance. Je suis prêt, je suis prêt, Mme la Présidente, qu'on me sort un
argument que ce n'est pas le cas ailleurs et que le gouvernement arrive, nomme
le P.C.A., président du conseil d'administration, nomme le P.D.G., il n'y a
aucun rôle aux membres du C.A. Je veux bien qu'on me mette sur la table des
exemples.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre.
Des voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, M. le ministre.
M. Boulet : Oui. Bien, écoutez,
oui, on pourra sortir des exemples, mais c'est extrêmement asymétrique, là. Comme
vous savez, il y a des sociétés d'État où c'est nommé de façon différente.
Ici, ce que je mentionne, c'est que c'est
compatible avec les règles de saine gouvernance et c'est respectueux de la
philosophie de paritarisme qui est en place au C.A. de <la...
M. Boulet : ...
extrêmement
symétrique, là. Comme vous savez,
il y a des
sociétés d'État où c'est
nommé de façon différente.
Ici, ce que je mentionne, c'est que c'est
compatible avec les règles de saine gouvernance et c'est respectueux de la
philosophie de paritarisme qui est en place au C.A. de >la CNESST. Et c'est
sûr que la nomination faite par le gouvernement, elle découle d'un processus de
sélection et de nomination qui tient compte de profils établis par le groupe
des emplois supérieurs et qui s'assure du profil, et des habiletés, et des
qualifications de cette personne-là, là. Mais, c'est sûr, j'ai tous les
différents organismes d'État gouvernementaux, mais il y en a... il y en a
beaucoup, là, il y en a au-delà d'une trentaine, et ça varie d'un organisme à
l'autre, et ça respecte la spécificité de chacun des organismes. Ça fait que je
ne crois pas que ce soit souhaitable ou désirable qu'on dise : C'est fait
de cette manière-là à tel endroit, on devrait le faire exactement comme ça avec
la CNESST.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, allez-y, député de Nelligan.
M. Derraji : Merci. Bien,
justement, parlons de spécificité. Autour de la table, M. le ministre, Mme la
Présidente, il y a des membres, mais il y a des membres, Mme la Présidente, autour
de la table qui proposent ces amendements. Il y a des membres autour de la
table qui siègent à la CNESST maintenant, qui proposent ce genre d'amendements.
Donc, oui, parce que, moi, ce que je veux aujourd'hui, c'est aider le ministre
dans cette nouvelle structure.
Donc, au-delà des bonnes règles de
gouvernance, l'amendement proposé par mon collègue député de... Bonaventure...
Vous savez ce que j'ai dans ma bouche? Bonnardel, le député de... Je fais comme
vous. Le député de...
M. Boulet : De Bonnardel.
M. Derraji : Oui, oui.
Non, mais, en fait, c'est le même problème qu'avec le député de Leitão, alors
que c'est le député de Robert-Baldwin. C'est une histoire que j'ai avec la
Présidente.
Revenons à notre discussion, Mme la
Présidente. Il y a deux éléments. L'élément 1, les bonnes règles de
gouvernance. Je suis prêt à avoir le débat avec l'équipe du ministre et le
ministre. Deuxième, j'ai des membres autour de la table qui siègent autour de
la table de la CNESST qui nous demandent, qui nous demandent d'avoir un
processus clair sur la nomination du P.D.G..
Donc, je veux bien que le ministre nous
parle de spécificité. J'achète. Moi aussi, je parle de la spécificité. Les gens
qui sont autour de la table, c'est qui? Représentants des patronats,
représentants du syndicat. Le collègue député de Bonaventure, c'est ce qu'il
vient de faire avec son amendement. Son amendement est ramené sur la table, je
pense, par deux groupes. Corrigez-moi, mon collègue, FTQ, CSN? O.K. Bien, je
vais vous rajouter un autre amendement de la FCCQ. En fait, autour de la table,
l'amendement que je voulais proposer rejoint les deux qui représentent le
paritarisme autour de la table. Donc...
Une voix
: ...
M. Derraji : M. le
ministre, vous êtes un homme très intelligent. Ne me dites pas que... ces gens,
c'est eux qui <siègent...
M. Derraji : ...un
autre
amendement de la FCCQV. En fait, autour de la table, l'amendement
que je voulais proposer rejoint les deux qui représentent le paritarisme autour
de la table. Donc...
Une voix
: ...
M. Derraji : M. le
ministre, vous êtes un homme très intelligent. Ne me dites pas que... ces gens,
c'est eux qui >siègent, on est juste leur porte-voix. Et moi, j'achète l'idée
qu'on respecte les bonnes règles de gouvernance à condition... donnons-nous les
règles pour qu'on ne soit pas à la merci de l'immobilisme, de ne pas recevoir
des candidatures dans un temps bien précis. Ça, je vous l'accorde. Je ne veux
pas qu'on paie les frais qu'autour de la table il y ait des chicanes autour des
noms et que le gouvernement soit avec des mains liées et on ne nomme pas. On
donne un mandat. On clarifie aux membres : Voilà le délai. Le gouvernement
nomme, mais on suit les recommandations du C.A. C'est ça, les bonnes règles de
gouvernance.
Mais, je dirais, la cerise sur le gâteau,
Mme la Présidente, des membres qui sont autour de la table qui nous le
demandent, et je peux vous les nommer. Mon collègue s'est inspiré de la
FTQ-CSN. Je ne vais pas dire que je m'inspire uniquement de la FCCQ, mais les
bonnes règles de gouvernance sont exprimées dans les trois propositions. Donc,
M. le ministre, croyez-moi que, si vous allez de l'avant avec cet amendement,
le paritarisme et la spécificité sera respectée.
M. Boulet :
Essentiellement, j'ai fait mes commentaires, hein? Mais simplement rappeler que
cette personne-là n'a pas de droit de vote, d'une part. Deuxièmement, il n'y a
pas de membre indépendant au conseil d'administration. Trois, il y a un
processus qui est clairement établi aux Emplois supérieurs. Quatre, c'est
important de préserver la prérogative du gouvernement de nommer un
fonctionnaire d'une société comme la CNESST pour s'assurer de la saine gestion
d'un organisme qui est fondamental dans les milieux de travail du Québec. Et
enfin, cinquièmement, dans le respect et de façon totalement compatible avec
les principes de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État, notamment des
concepts d'indépendance et d'objectivité qui sont rattachés à celle
d'administrateur, enfin, qui n'a pas de droit de vote. Alors, ça complète mes
commentaires, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement déposé par le député de
Bonaventure? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la
mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
• (11 h 50) •
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Alors, l'amendement est rejeté.
Nous poursuivons donc toujours sur l'article 188.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 188? Député de Nelligan.
M. Derraji : Bien, je
vais déposer mon amendement que j'ai prévu au début, là, je vais le déposer maintenant.
C'est bon? O.K.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord. Alors, nous <allons...
La Secrétaire
: ...
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Alors,
l'amendement est rejeté.
Nous poursuivons donc
toujours
sur
l'article 188.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions
sur
l'article 188?
Député de
Nelligan.
M. Derraji : Bien, je
vais déposer mon
amendement que j'ai prévu au début, là, je vais le déposer
maintenant. C'est bon?
O.K.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D
'accord. Alors, nous >allons suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 51)
(Reprise à 11 h 57)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous avons reçu un amendement à l'article 188 de la part du député de Nelligan.
Est-ce que vous pouvez le lire, M. le député?
M. Derraji : Oui, je vais le
lire, Mme la Présidente, et j'imagine que je vais donner une explication par la
suite.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Par la suite, effectivement.
M. Derraji : Excellent. Donc, l'article
188 du projet de loi est modifié par l'insertion, après les mots «responsable
de la direction et de la gestion de la commission», des mots «Sur la recommandation
du conseil d'administration, en tenant compte du profil de compétence et
d'expérience approuvé par le conseil d'administration, si le conseil
d'administration recommande, par la nomination d'une personne, le poste de
président du conseil d'administration dans un délai raisonnable, le gouvernement
peut nommer celui-ci après en avoir avisé les membres du conseil.»
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
M. Derraji : Voilà. L'amendement
est déposé. Je peux...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Vous pouvez l'expliquer, effectivement.
M. Derraji : O.K. Bon, Mme la
Présidente, l'amendement, il est venu à la lumière de nos échanges avec le ministre.
Et je comprends la spécificité de la CNESST, je comprends très bien les membres
qui sont autour de la table. J'ajoute le profil de compétence parce que j'ai
lu, entre les lignes, que ça prend une personnalité qui comprend les enjeux du
paritarisme, et je pense que le fait d'ajouter le profil de compétence et
d'expérience, je pense que le ministre, il est très d'accord avec moi que, ça,
c'est le rôle du conseil d'administration. C'est le rôle du conseil
d'administration d'établir des matrices de compétence et des profils de
compétence. Donc, nous sommes toujours dans les bonnes règles de gouvernance.
Donc, à la lumière du premier amendement, malheureusement,
où le ministre a voté contre, de mon collègue le député de Bonaventure, ce que
je rajoute avec cet amendement, un…
Des voix : ...
M. Derraji : Non, ce n'est pas
grave. C'est juste… Un, j'insiste sur le rôle du conseil d'administration. Si
on nomme un président du conseil d'administration, c'est qu'autour de la table...
Faisons confiance aux membres, Mme la Présidente. Tu sais, le ministre, depuis
le début, il dit qu'il insiste sur le paritarisme, moi aussi, mais faisons
confiance à ses membres. Les membres autour de la table sont les mieux placés,
à savoir le profil de la personne. Pourquoi, au gouvernement, d'imposer ou de
choisir un? Au bout de la ligne, si le travail, au début, est fait par le conseil
d'administration, je pense que le ministre va prendre une décision éclairée
pour nommer.
Donc, je comprends la problématique
soulevée par le ministre. Je la partage. Je partage les mêmes préoccupations
que vous parce que le paritarisme doit être respecté, Mme la Présidente. On
doit arrêter?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, écoutez, compte tenu de l'heure…
M. Derraji : Je vais
poursuivre en après-midi.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, ça vous donnera du temps à réfléchir sur l'amendement, tout le monde.
M. Derraji : Essayer de le
convaincre…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, compte tenu de l'heure…
12 h (version révisée)
M. Derraji : ...je partage les
mêmes préoccupations que vous parce que le paritarisme doit être respecté, Mme
la Présidente. On doit arrêter?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, écoutez, compte tenu de l'heure…
M. Derraji : Je vais
poursuivre en après-midi.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, ça vous donnera du temps à réfléchir sur l'amendement, tout le monde.
M. Derraji : Essayer de
convaincre mon offre.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, écoutez, compte tenu de l'heure, nous suspendons les travaux. Alors, bon
dîner, tout le monde. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 00)
15 h 30 (version révisée)
(Reprise à 15 h 34)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, bonjour. À l'ordre, s'il vous plaît! La Commission de l'économie et du
travail reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de
loi n° 59, Loi modernisant le régime de santé et de sécurité
du travail.
J'aimerais juste préciser que, suite à
l'entente des travaux parlementaires, la députée de Labelle, lorsqu'on a un
vote nominal, la députée de Labelle représente tous les membres du groupe
parlementaire du gouvernement. Et le député de Nelligan représente également
l'ensemble des membres du parti de l'opposition officielle lorsque nous avons
un vote. Nous avons également décidé, ce matin, d'étudier l'étude détaillée par
sujet. Nous avons reçu le plan de travail du ministre.
Nous en étions rendus, lorsque nous avons
quitté, à un amendement proposé par le député de Nelligan à l'article 188.
Le député de Nelligan, je crois que vous aviez eu le temps quand même de le
lire et de l'expliquer, ou vous vouliez apporter un complément?
M. Derraji : Bien, écoutez, je
vais quand même apporter un complément. Et j'espère qu'avec la pause du midi le
ministre a bien cheminé dans son raisonnement, parce qu'il va se dire qu'il y a
tellement de bon sens dans ce que le collègue de Nelligan ramène sur la table.
Et je suis convaincu, c'est un homme intelligent, Mme la Présidente.
Donc, écoutez, j'ai bien hâte à
l'entendre, j'ai bien hâte à l'entendre. Parce que, quand je relis vraiment
l'amendement, il est tellement bien écrit que ça lui donne des arguments de
voir… et on voit de la compétence, on voit le respect des règles de
gouvernance, on voit des propositions cheminer au gouvernement et qu'au bout de
la ligne on ne change rien. On améliore la gouvernance. Et je sais que le
ministre veut améliorer la gouvernance et se conformer aux bonnes règles. Bien,
j'ai bien hâte à l'entendre, Mme la Présidente, voir s'il va… s'il a
changé <d'avis…
M. Derraji : …cheminer
au
gouvernement et qu'au bout de la ligne on ne change rien. On améliore la
gouvernance. Et je sais que le ministre veut améliorer la gouvernance et se
conformer aux bonnes règles. Bien, j'ai bien hâte à l'entendre, Mme la
Présidente, voir s'il va… s'il a changé >d'avis entre l'avant-midi et le
début de l'après-midi. Si jamais il n'a pas changé, je vais reprendre la parole
pour essayer de le convaincre une autre fois. Alors, merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, M. le ministre, à vous la parole.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. C'est vrai que c'est agréable de travailler avec des personnes
intelligentes. Puis moi, je pensais que la pause du midi allait lui donner suffisamment
de temps de réflexion pour retirer son amendement, mais je considère que ce
n'est pas le cas.
Ceci dit, c'est vrai que c'est bien écrit.
La problématique, c'est que ce n'est pas des membres indépendants qui siègent
au C.A. Et j'attire votre attention à l'article 19 de la Loi sur la
gouvernance des sociétés d'État parce que le profil des compétences auquel vous
référez, normalement, il est établi par des membres du C.A. qui forment un
comité de ressources humaines. Et, encore une fois, ce n'est pas des membres
indépendants. Puis on dit à 19 : «Le conseil d'administration
doit constituer les comités suivants », le troisième alinéa dit «un comité
des ressources humaines» puis «ces comités ne sont composés que de membres
indépendants». La spécificité du C.A. de la CNESST, puis je reviens encore au
paritarisme…
Une voix
: …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Oui, on vous demande de parler un peu moins fort, peut-être. Merci.
Une voix
: …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est beau? Vous pouvez poursuivre, M. le ministre.
M. Boulet : Donc, c'est la
particularité du C.A. de la CNESST qui fait qu'on ne peut pas aller dans la
direction que vous proposez, d'avoir une recommandation du conseil
d'administration en tenant compte du profil de compétence et d'expérience
approuvé par le C.A. Non, on ne peut pas, ce n'est pas indépendant. Donc, je
suis, encore une fois, de nouveau convaincu qu'avec cet argument additionnel là
vous allez rapidement retirer votre amendement, ceci dit avec beaucoup de
respect puis d'estime, hein? Si on est capables de se taquiner un peu, ce sera
bénéfique pour nos travaux.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, M. le député de Nelligan.
M. Derraji : J'aime le
ministre parce qu'il décèle le sens de l'humour dans mes propos, et ça, j'aime
parce que ça va me donner de l'adrénaline de toujours ramener des amendements.
Mais écoutez, ça va être la dernière fois
que je vais parler sur cet amendement. M. le ministre, l'amendement que
nous avons devant nous fait suite au premier amendement déposé par le député de
Bonaventure. Et, si j'additionne les deux propositions de gouvernance, les
deux viennent des deux parties prenantes qui siègent déjà sur la CNESST.
En fait, en quelque sorte, pour le traduire d'une autre manière, le collègue le
député de Bonaventure a ramené un amendement qui <s'inspire…
M. Derraji : ...les deux propositions
de gouvernance, les deux viennent des deux parties prenantes qui siègent
déjà
sur la CNESST. En fait, en quelque sorte, pour le traduire d'une autre manière,
le collègue le député de Bonaventure a ramené un amendement qui >s'inspire
de deux centrales syndicales qui siégeaient sur le C.A. de la CNESST. N'est-ce
pas, cher collègue? Ça, c'est le côté syndical. On parle de paritarisme.
En parallèle, un autre groupe qui siège au
niveau de la CNESST, qui est à savoir la Fédération des chambres de commerce du
Québec, eux aussi, ils nous ont proposé cet amendement. On ne peut pas dire, M.
le Président, que... Mme la Présidente et aussi à M. le ministre, que ni la
FTQ, ni la CSN, ni la FCCQ ne comprennent pas les bonnes règles de gouvernance
ou ils ne veulent pas les appliquer. Et c'est eux qui siègent. Ce n'est pas
moi. Ce n'est pas non plus le ministre.
• (15 h 40) •
Et, encore une fois, il y a deux choses :
soit notre Loi sur la gouvernance des sociétés d'État est due, et il faut la
changer parce qu'elle ne prend pas en considération cette nouvelle réalité... Parce
que, plus tard, j'ai d'autres questions sur l'indépendance du P.D.G. Est-ce que...
C'est quoi, le lien entre le P.D.G. et le bureau du ministre? Il y a tellement
de questions que, si on ne règle pas cette question de gouvernance au début, je
ne pense pas qu'on va donner de la latitude aux membres du conseil
d'administration.
Mais, encore une fois, j'ai des doutes et
j'ai des questions par rapport au respect de la bonne gouvernance, qu'en
nommant le président de C.A. et en nommant le P.D.G. sans consultation avec les
membres et les parties prenantes et sans aucune autre... aucun ajout d'éléments
qui touchent la compétence ou l'expérience, moi... En fait, ce qu'on dit, là,
c'est : Il faut que les membres du conseil d'administration tiennent
compte de la compétence et l'expérience. C'est approuvé par le conseil
d'administration. Et ce conseil d'administration, le ministre a toujours le
temps de parler avec eux. Il les rencontre assez régulièrement. Donc, est-ce
qu'on peut leur faire confiance? Moi, je pense que oui.
Mais, au-delà de faire confiance aux
parties prenantes au sein de ce conseil d'administration, je pense que la règle
exige que ce qu'on demande à d'autres sociétés d'État, bien, qu'on l'applique.
J'ai eu la même discussion avec une de vos collègues sur un autre projet de
loi, et on s'est donné les moyens d'avoir des règles claires. Qu'est-ce qu'on
fait demain si le P.D.G. quitte, le P.D.G. quitte l'organisation? Ça veut dire,
ce qu'on va faire, c'est que le ministre doit nommer quelqu'un à la tête. Mais
ce n'est pas comme ça. C'est... Il est où, le rôle des parties prenantes? C'est
cette dynamique qu'on ne voit pas dans le projet de loi.
C'est le ministre qui a accepté, Mme la
Présidente, de ramener sur la table l'enjeu de la <gouvernance...
M. Derraji : …l'
organisation?
Ça veut dire, ce qu'on va faire, c'est que le
ministre doit nommer
quelqu'un
à la tête. Mais ce n'est pas comme ça. C'est... Il est où, le rôle des parties
prenantes? C'est cette dynamique qu'on ne voit pas dans le
projet de loi.
C'est le
ministre qui a accepté,
Mme la Présidente, de ramener sur la table l'enjeu de la >gouvernance.
C'est le ministre qui a pris aussi le choix de revoir ce modèle de gouvernance.
Bien, prenons le temps de bien faire les choses. J'aimerais bien… Demain, on a
un problème, il scinde les deux. On a un président de C.A. ou une présidente de
C.A. nommé par le gouvernement. La P.D.G. en poste, j'imagine, s'il va choisir
entre les deux, bien, elle va rester P.D.G. Là, il va y avoir un président ou
une présidente de C.A. avec elle. Mais, si demain elle quitte, ça veut dire que
le président du C.A. nommé par le gouvernement, il doit juste attendre
l'arrivée du nouveau P.D.G. ou de la nouvelle P.D.G. On ne peut pas. On ne peut
pas laisser ça juste… Il faut qu'on clarifie le processus. Donc là, on parle
uniquement de la nomination du P.D.G., mais il faut qu'au niveau de la loi,
surtout qui touche la gouvernance de la CNESST, que le modus operandi, que, si
le P.D.G. quitte ou il n'est plus en poste, bien, qu'il y ait un processus
déclenché. En date d'aujourd'hui, je ne le vois pas, comme je ne le vois pas le
processus de la recommandation qui ne tient pas compte des parties prenantes.
Donc, écoutez, Mme la Présidente, j'ai
presque dit ce que j'ai à dire par rapport à la gouvernance. Les gens, ils
l'ont suivi et écoutent… Je réitère, encore une fois, je ne voulais pas qu'on
commence par le bloc de la gouvernance parce que je sais, je sais et j'espère
que je vais me tromper, j'espère vraiment que je vais me tromper... que je ne
veux pas qu'on l'échappe au niveau de la gouvernance, parce que c'est énorme,
ce qui s'en vient au niveau de ce projet de loi, en termes de rôle, de
responsabilité au niveau de la CNESST.
Donc, écoutez, j'espère que le ministre va
accepter notre amendement et il va voter pour, Mme la Présidente. Merci
beaucoup.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre.
M. Boulet : J'ai beaucoup de
respect, puis mon collègue de Nelligan me l'avait dit, qu'il avait un intérêt
marqué pour la gouvernance, un intérêt que je partage. Et je trouve que ses
propos sont totalement sensés.
Là où j'arrête d'aller dans la même
direction, c'est quand il me dit : Il faudrait amender la Loi sur la
gouvernance des sociétés d'État. Sur le mérite, peut-être, mais ce que nous
avons, dans notre projet de loi, est tout à fait respectueux de la lettre et de
l'esprit de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État quand on réfère à des
membres indépendants pour tracer le profil des compétences. C'est formé, ce
comité des ressources humaines là, d'administrateurs. Et, dans le cas présent,
il faut voir la CNESST comme étant une institution à part, qui pratique et
exerce le <paritarisme…
M. Boulet : …pour
tracer
le profil des compétences. C'est formé, ce comité des ressources humaines là,
d'administrateurs. Et, dans le cas présent, il faut voir la CNESST comme étant
une institution à part, qui pratique et exerce le >paritarisme, d'où l'intérêt
des membres qui proviennent soit des associations syndicales ou des
associations patronales. Donc, je trouve que c'est respectueux de la Loi sur la
gouvernance des sociétés d'État.
Puis il y a des emplois supérieurs où il y
a des personnes spécialisées en ressources humaines qui tracent des profils de
compétence — parce que vous faisiez référence aux compétences puis
aux qualifications. Il n'y a rien qui me démontre que, parce qu'une personne
est nommée par le gouvernement, elle n'a pas les compétences et les qualifications.
Au contraire, le souci de nommer une personne qui, par ailleurs, je le rappelle
à tous mes collègues, est là, au C.A., sans aucun droit de vote, est... selon
nous, c'est une façon de raffermir ou de renforcer son indépendance dans ses
fonctions de direction et de gestion. Alors, ça complète mes commentaires.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, la parole est au député de Bonaventure.
M. Roy
: Ça fait
plaisir d'enlever le masque, Mme la Présidente. Ça donne le goût de prendre la
parole.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui!
M. Roy
: C'est là qu'on
peut souffler. Écoutez, M. le ministre, votre parti s'était avancé sur le fait
que vous vouliez éliminer les nominations politiques, et là je ne vous vise pas
personnellement, et moi, je pense que ce n'est pas votre style, mais il n'y a
rien qui protège, dans l'avenir, des nominations politiques à la tête de la
CNESST parce que la personne va être nommée par le gouvernement. Et le libellé,
là, entendons-nous, là, il est assez laconique, là : «Le gouvernement
nomme un président-directeur général», point à la ligne.
Comme mon collègue de Nelligan l'a
souligné dans sa demande d'amendement, en tenant compte du profil de compétence
et d'expérience, vous nous dites : C'est automatique. Mais, des fois, ce n'est
pas toujours automatique. Ça fait qu'il faut protéger, dans un libellé,
certains enjeux qui sont fondamentaux pour la bonne gouvernance d'une
organisation.
Ça fait que, tu sais, la question, ici,
des nominations partisanes prend son sens dans le sens où ça fait 40 ans,
là, que la loi a été faite, là. Ça fait longtemps, là. Il a passé plusieurs
gouvernements et il va en passer d'autres dans les prochains 40 ans. Ça
fait que… Et je réitère ma confiance en votre honnêteté, votre jugement, mais
ça ne veut pas dire que, dans 10, 15 ans, on ne sera pas face à des
nominations partisanes. Et là, peut-être, vous allez vous dire : Oui, on
aurait dû, peut-être, donner le mandat au conseil d'administration. Donc, bon,
je suis en appui avec mon collègue ici présent.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, député de Nelligan.
M. Derraji : Bon, écoutez, j'ai
la loi devant <moi…
M. Roy
: ...partisanes.
Et là, peut-être, vous allez vous dire : Oui, on aurait dû, peut-être,
donner le mandat au conseil d'administration. Donc, bon, je suis en appui avec
mon collègue ici présent.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, député de Nelligan.
M. Derraji : Bon, écoutez,
j'ai la loi devant >moi, je vais juste la nommer, la Loi sur la gouvernance
des sociétés d'État. Et probablement les personnes qui accompagnent le ministre
peuvent nous éclairer, sinon le ministre lui-même. Je vais vous lire le rôle
d'un des comités et j'espère qu'on va s'entendre. Je l'ai entendu au début, Mme
la Présidente, que le ministre aimerait, dans la nouvelle mouture, de faire
doter la CNESST de différents comités, compris le comité des ressources
humaines.
Et je vais vous lire le rôle du comité des
ressources humaines tel qu'il figure au niveau de la Loi sur la gouvernance des
sociétés d'État :
«1° de s'assurer de la mise en place des
politiques concernant les ressources humaines, sous réserve de la Loi sur la
fonction publique lorsque celle-ci s'applique.»
Donc, la seule chose, c'est que, si la Loi
sur la fonction publique s'applique, bon, il y a autre chose qui se rajoute. Deuxième
point :
«2° d'élaborer et de proposer — j'invite
les collègues juste à suivre ce point — d'élaborer et de proposer un
profil de compétence et d'expérience pour la nomination du président-directeur
général.»
Ça, c'est la Loi sur la gouvernance des sociétés
d'État. Je peux vous envoyer le lien, je n'ai aucun problème. Je continue. Troisième
point :
«3° d'élaborer et de proposer les critères
d'évaluation du président-directeur général, et de faire les recommandations au
conseil concernant la rémunération de celui-ci, à l'intérieur des paramètres
fixés par le gouvernement.»
Et je me rappelle, dans une autre
expérience où j'ai siégé dans une société d'État, c'est vrai, il y a une
communication, parce que c'est régi par la loi au niveau de la rémunération, mais
il y a des paramètres où le C.A. élabore avec les différents comités, parce que
ce n'est pas uniquement des comités pour faire plaisir aux bonnes règles de gouvernance,
mais ces comités doivent travailler, doivent élaborer des procédures et les
mettre en application. Ils ont un rôle. Le comité des ressources humaines, ce n'est
pas... il n'est pas là pour faire une bonne figure et dire qu'on a un comité des
ressources humaines.
«4° de contribuer à la sélection des
dirigeants»; ça, c'est la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État, Mme la
Présidente;
«5° d'établir un programme de
planification de la relève des dirigeants nommés par la société.» Bon, ça, c'est
un autre axe.
• (15 h 50) •
Donc, je vais juste résumer le rôle des
comités... du comité des ressources humaines. Ce que le ministre nous déclare
avec ce qu'on a, c'est que, demain, on va avoir un comité des ressources
humaines qui va avoir sa charte de fonctionnement selon les bonnes règles de
gouvernance. Et d'ailleurs je le vois, hein? Un peu plus tard, on va parler...
on va aller vraiment au fond des choses avec comblement de vacances,
fonctionnement de plusieurs comités. Écoute, on est juste au début, <là...
M. Derraji : ...c'est que,
demain, on va avoir un comité des ressources humaines qui va avoir sa charte de
fonctionnement selon les bonnes règles de gouvernance. Et d'ailleurs je le
vois, hein? Un peu plus tard, on va parler... on va aller vraiment au fond des
choses avec comblement de vacances, fonctionnement de plusieurs comités.
Écoute, on est juste au début,> là.
Et ce que j'ai devant moi, l'article, je
pense, 27, section IV ou section V... seulement, je peux vous
l'envoyer, chers collègues, je pense, article 27, l'article 27 :
«d'élaborer et de proposer un profil de compétence et d'expérience pour la
nomination du président-directeur général», quand je vous lis ça, quand je vous
lis cette phrase, Mme la Présidente, ça ne vous rappelle pas mon amendement? Ça
rappelle exactement l'amendement : «en tenant compte du profil de
compétence et d'expérience approuvé par le conseil».
Mais, quand on dit «le profil de
compétence approuvé par le conseil», je vais vous partager ma modeste
expérience. Le travail se fait au niveau du comité, peu importe le comité,
éthique, gouvernance, ressources humaines et autres, vous pouvez les nommer.
Donc, du comité, on vient, on le présente au C.A., et c'est là où il y a un
consensus sur le profil recherché et c'est comme ça qu'on alimente le ministre.
En fait, ce que nous sommes en train de
dire, c'est que, un, à part ce que mon collègue vient de dire au niveau des
nominations politiques, mais donnons la chance au ministre parce que c'est lui
qui va trancher. Mais il va trancher sur quelle base? Sur quelle base il va
trancher? Je ne doute pas... Encore une fois, là, je ne vise en aucun cas-là,
j'ai beaucoup de respect au ministre et je ne le vise pas, mais les lois sont
là pas parce que c'est M. X ou Y qui va les appliquer, c'est pour... pas
nous, mais pour les générations futures et les personnes qui vont venir après
nous. Mais aujourd'hui on est en porte-à-faux par rapport à ce que la Loi sur
la gouvernance des sociétés d'État nous donne. On ne respecte pas le rôle du
comité des ressources humaines.
Donc, encore une fois, Mme la Présidente,
je viens de le lire. Si les membres veulent que je vous... Si vous voulez, je
peux vous transmettre le lien, on peut vous l'envoyer, mais, juste, lisez le
rôle du comité des ressources humaines, les fonctions et essayez de voir
l'amendement proposé. Moi, je ne vois vraiment aucun problème à ce que
l'amendement reprend en long et en large le contenu du rôle du comité des
ressources humaines. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre.
M. Boulet : Un seul point :
ce n'est malheureusement pas des membres indépendants. Et la révision de la Loi
sur la gouvernance des sociétés d'État, mon collègue aux Finances a exprimé
clairement ses intentions de la réviser. Et je considère que ce n'est pas le
forum adéquat pour faire cette discussion-là. Nous, on s'intéresse à la
gouvernance de la CNESST, qui est une institution paritaire. Ce n'est pas des
personnes indépendantes, et il <faut...
M. Boulet : ...exprimé
clairement
ses intentions de la réviser. Et je considère que ce n'est pas le forum adéquat
pour faire cette discussion-là. Nous, on s'intéresse à la gouvernance de la
CNESST, qui est une institution paritaire. Ce n'est pas des personnes
indépendantes, et il >faut tenir compte de cette réalité. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre
intervention sur... Député de Nelligan.
M. Derraji : Oui. Je
comprends que le ministre, et c'est un secret de polichinelle parce que je
pense qu'on a les mêmes informations, et ça circule, que probablement il y a
une... probablement ce n'est pas le forum pour discuter de la Loi sur la gouvernance
des sociétés d'État, mais la loi que j'ai devant moi, l'article 27, c'est
ce qu'il mentionne.
Et, encore une fois, on peut, Mme la
Présidente, si le ministre le souhaite, demander l'avis du Collège des administrateurs
de sociétés, on peut demander l'avis des experts en gouvernance et suspendre,
pour le moment, l'étude de ces articles qui touchent la gouvernance.
Encore une fois, moi, j'aurais aimé et
espéré une bonne ouverture parce que ce n'est pas très complexe, ce qu'on
propose. Au contraire, c'est des éléments qui vont contribuer à la bonne
gouvernance. Je vous ai... Je viens de lire la Loi sur la gouvernance des
sociétés d'État. Le rôle du comité des ressources humaines, c'est très clair.
Mais, au-delà de ce que je viens de
mentionner, trois groupes qui siègent au niveau de la CNESST, les trois groupes
nous ont dit : Écoutez, ajoutez les profils et compétences, ajoutez le
rôle du C.A. au niveau des recommandations.
Donc, écoutez, Mme la Présidente, j'ai
fait le tour de ce que j'ai à dire. Je ne comprends pas pourquoi le ministre ne
veut pas aller de l'avant parce que ce n'est pas quelque chose qui est très
complexe. Au contraire, ça va juste donner des bons arguments à ce qu'on
applique les bonnes règles de gouvernance. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre, vous voulez ajouter quelque chose?
M. Boulet : Bien,
simplement, la lecture de l'article sur le rôle et les responsabilités du
comité des ressources humaines, j'adhère à ça complètement, mais, encore une
fois, l'article 19 est très clair : le C.A. et le comité des
ressources humaines sont composés par des membres indépendants. Et est-ce que
la loi tiendra compte des institutions qui exercent le paritarisme? Il faut le
souhaiter. Mais, encore une fois, quand mon collègue aux Finances va déposer un
projet de loi, peut-être que vous allez participer à sa commission
parlementaire et pouvoir faire bénéficier mon collègue de vos enseignements,
que je respecte énormément, ceci dit, en passant. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire, vous
pouvez procéder.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Pour les membres de l'opposition officielle,
M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente <(Mme IsaBelle) :
...
La Secrétaire
:
...officielle,
M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte :
Contre.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente >
(Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement proposé par le député de Nelligan est rejeté.
Nous poursuivons avec l'article 188, s'il
vous plaît. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 188? S'il n'y
a pas d'autre intervention...
M. Roy
: Excusez. J'étais
pris. Il me tapait sur l'épaule. J'aurais un autre amendement, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Vous avez un autre amendement?
M. Roy
: Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il est... Est-ce qu'il a été acheminé déjà?
M. Roy
: Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
O.K. Vous l'avez déjà reçu? C'est parfait.
Donc, on va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 58)
16 h (version révisée)
(Reprise à 16 h)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous avons reçu un nouvel amendement à l'article 188 de la part du
député de Bonaventure. Je vous invite à lire votre amendement et à l'expliquer,
s'il y a lieu.
M. Roy
: Merci, Mme la
Présidente. L'article 141.1 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail,
introduit par l'article 188 du projet de loi, est modifié par le remplacement
des mots «le gouvernement» par les mots «sur motion du gouvernement avec
l'approbation des deux tiers de ses membres, l'Assemblée nationale».
Donc, le texte actuel, je vais le relire :
«Le gouvernement nomme un président-directeur général responsable de la
direction et de la gestion de la commission.
«Les fonctions de président-directeur
général et du président du conseil d'administration ne peuvent être cumulées.»
Tel qu'amendé, texte tel qu'amendé :
«141.1. Sur motion du gouvernement et avec
l'approbation des deux tiers de ses membres, l'Assemblée nationale nomme un
président-directeur général responsable de la direction et de la gestion de la
commission.
«Les fonctions du président-directeur
général et du président du conseil d'administration ne peuvent être cumulées.»
Donc, on use d'un peu de créativité, M. le
ministre, c'est important. Le but et l'objectif, c'est de protéger la
gouvernance et d'avoir la meilleure personne possible à la tête de la CNESST.
Avec la sanction de l'Assemblée nationale, bien, on vient entériner le choix du
gouvernement. C'est sûr qu'où la problématique peut se manifester, c'est lors
de gouvernements minoritaires. On peut avoir à négocier et à s'entendre sur le
profil de compétences et d'expérience du P.D.G. de la CNESST. Donc, c'est le
gouvernement qui nomme la personne, mais la nomination doit être approuvée par
un vote à l'Assemblée nationale qui vient, à quelque part, je dirais, améliorer
le processus de nomination par une reconnaissance de l'ensemble des élus ou, à
tout le moins, des deux tiers des élus.
Donc, je pense, vous avez compris l'objet
du présent amendement et je pense qu'il y a de quoi là, hein?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, M. le ministre.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. Oui, je reconnais la créativité de mon collègue et j'ai beaucoup
d'appréciation pour cet effort. Il faut être rassuré, en même temps, quand on
nomme une personne aux Emplois <supérieurs…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...ministre.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. Oui, je reconnais la créativité de mon collègue et j'ai beaucoup
d'appréciation pour cet effort. Il faut être rassuré, en même temps, quand on
nomme une personne aux Emplois >supérieurs, puis ce n'est pas
particulier à notre gouvernement actuel, mais au gouvernement antérieur, il y a
toujours des processus de sélection, des qualifications qui sont bien
identifiées, puis on s'assure d'avoir la meilleure personne. Et actuellement il
y a une présidente-directrice générale qui, durant la pandémie, ma foi, a fait
un travail quand même intéressant.
Je comprends les deux tiers, cependant,
vous le savez très bien, ça s'applique à des institutions qui ont le mandat de
vérifier le gouvernement, qui ont un mandat de s'assurer de la légitimité des
actions gouvernementales, plus particulièrement le Protecteur du citoyen et le Vérificateur
général. On ne peut pas considérer la CNESST comme ayant ce type de mandat ni
l'essence de ce type de responsabilité là. Je sais que c'est important, je sais
que, quand on réfère aux normes, à l'équité puis à la santé-sécurité, c'est
fondamental dans une société. Mais ce n'est pas... ce n'est pas dans sa nature,
à la CNESST, de vérifier, ou de contrôler, ou de s'assurer de la légitimité de
l'action gouvernementale, comme par exemple, et je le répète, là, pour le Protecteur
du citoyen et le Vérificateur général ou la Vérificatrice générale, là. Merci, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Je vais laisser la parole...
Voulez-vous laisser la parole au député d'Hochelaga-Maisonneuve?
M. Roy
: Non, c'était
pour enlever mon masque.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ah! c'est ça, hein? Alors, allez-y, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Ah bon, finalement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
À votre tour d'enlever votre masque. Ça va vous faire du bien.
M. Leduc : À s'envoyer les
politesses comme ça, personne ne finit par parler. J'ai siégé, moi, sur la
commission du projet de loi n° 1, là, au début, sur
la nomination deux tiers de différents postes, puis il y avait des personnes,
même à ce moment-là, qui nous critiquaient parce qu'ils disaient : Ah!
même les élus, vous n'êtes pas indépendants, vous n'êtes pas impartial. Mais évidemment
que la façon ultime d'éviter de la partisanerie, c'est de mettre tous les
partis dans la décision. Puis on ne peut pas dire qu'un ministre seul, même
s'il est bien entouré, est moins partisan ou moins... ou plus indépendant que
l'ensemble des collègues qui vont se retrouver puis prendre une décision.
Et j'ai donc aussi, en toute conséquence
de cause, après avoir siégé sur le projet de loi n° 1,
été partie prenante du processus pour nommer le nouveau directeur de l'UPAC, en
concordance de cette loi n° 1 que nous avons adoptée
ici, il me semble, à l'unanimité. C'est un processus qui est rigoureux, c'est
un processus qui est sérieux et qui attache vraiment bien solidement la
légitimité d'une personne qui est à la tête d'une institution.
Puis, en plus, là on parle de la CNESST, <une...
M. Leduc : ...en concordance
de cette loi
n° 1 que nous avons adoptée ici,
il me semble, à l'unanimité. C'est un processus qui est rigoureux, c'est un
processus qui est sérieux et qui attache vraiment bien solidement la légitimité
d'une personne qui est à la tête d'une institution.
Puis, en plus, là on parle de la
CNESST, >une institution qui a le mandat de faire le pont entre le
capital et le travail. On se rappelle de cette vieille expression, hein, le
capital et le travail. Il y a des rapports qui s'appelaient comme ça, rapports
sur la relation entre le capital et le travail. Pour toutes sortes de bonnes et
de mauvaises raisons, on n'utilise plus beaucoup, aujourd'hui, cette
expression, le capital. Mais tout ça pour dire que, si cette personne avait la
légitimité de l'ensemble de la classe politique québécoise pour venir chapeauter
ces consensus nécessaires entre le capital et le travail, bien, il me semble
qu'elle serait encore mieux... elle serait encore plus légitime.
Alors, moi, je trouve que la suggestion de
monsieur... de mon collègue député de Bonaventure est tout à fait à propos.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Député de Bonaventure, voulez-vous prendre la parole?
M. Roy
: Bien, écoutez,
mon collègue a soulevé un point extrêmement intéressant sur le rôle des élus et
la capacité à soutenir une décision de la nature de la nomination d'un P.D.G..
Regardez, moi, je ne comprends pas pourquoi on ne peut pas aller vers soit une
des propositions que mon collègue de Nelligan fait ou la première que nous
avons faite pour avoir un processus de nomination qui nous évitera, dans l'avenir,
d'avoir des nominations politiques. C'est de ça qu'on parle. Je le sais, que ce
n'est pas facile à entendre, et je ne vous vise pas, M. le ministre, mais je
vous dis que ça prend un rempart, et soit la proposition du deux tiers ou du
conseil d'administration, à mon avis, protégerait la nomination du directeur
général ou de la directrice générale d'un processus qui ne répondrait pas aux
attentes. Ça fait que voilà. Moi, je n'ai plus rien à dire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, député de Nelligan.
M. Derraji : Bon, il n'y
a jamais deux sans trois, donc je vais me rallier à mes collègues. Et je pense
que je vais appeler le bon sens du ministre, qu'il a toujours. Et il le voit
depuis tout à l'heure, je n'arrête pas de vanter ses qualités. Il essaie
toujours de me les rendre. Mais je pense que cette proposition aussi du
collègue député du Bonaventure... Il vous a proposé beaucoup de solutions, M. le
ministre. Et ça, il ne faut pas dire que ça n'a pas été fait. Ça se fait. Et
nous tous, on est témoins que, dans nos caucus, ça nous arrive de voir quelques
noms, et on en discute parce que, nous aussi, on tient à la bonne gestion. Et
le collègue député d'Hochelaga a amené un point de cet équilibre à avoir, et je
me demande comment on va s'assurer de l'impartialité du processus.
Je <ne...
M. Derraji : …
on en
discute parce que, nous aussi, on tient à la bonne gestion. Et le collègue
député d'Hochelaga a amené un point de cet équilibre à avoir, et je me demande
comment on va s'assurer de l'impartialité du processus.
Je >ne doute pas, encore une
fois, de la bonne volonté du ministre, lui-même, en personne, qui est
actuellement ministre de l'Emploi et du Travail, mais on se donne des lois pour
justement s'assurer qu'à part les bonnes règles de gouvernance l'impartialité…
On ne veut pas tomber dans des nominations parce qu'on veut donner un prix pour
quelqu'un ou une personne parce qu'on veut le faire atterrir dans tel ou tel
organisme. Je ne dis pas que c'est ça, la volonté du législateur ni la volonté
du ministre, mais, si on ne veut pas appliquer la Loi sur la gouvernance des
sociétés d'État…
• (16 h 10) •
Là, la proposition et l'amendement de mon
collègue, ça a été, déjà, appliqué, ça a été ajouté dans une loi. Je n'ai pas
eu le luxe de siéger, mais le collègue d'Hochelaga peut nous partager un peu
son expérience au moment de l'étude de l'article. Et justement l'ensemble des
collègues, et corrigez-moi si je me trompe, se sont entendus de dire :
Écoutez, bien, deux tiers des membres de l'Assemblée nationale. La CNESST,
c'est aussi important, et on ne peut pas, aujourd'hui, être juge et partie.
Donc, c'est vrai que le gouvernement doit
nommer, mais les règles doivent être très claires. La CNESST sera appelée à
jouer un rôle extrêmement important. On doit au moins garder et se garder un
minimum de respect des bonnes règles que j'ai dit au début, de gouvernance,
mais aussi d'avoir une impartialité au niveau de la nomination d'un poste de
P.D.G., qui est un poste extrêmement important pour la CNESST.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Député d'Hochelaga-Maisonneuve? Vouliez-vous répliquer, M. le ministre,
ou on laisse la parole au député d'Hochelaga-Maisonneuve? Parfait. Allez-y.
M. Leduc : Faisons un petit
peu de projection. Qu'est-ce qu'il arriverait, malheureusement… Puis je vais
parler ici de perceptions, Mme la ministre… Mme la Présidente. Qu'est-ce qu'il
arriverait si la nomination de M. le ministre d'une nouvelle personne P.D.G. de
la CNESST arrivait à peu près en même temps qu'une loi spéciale, par exemple?
Une loi spéciale de retour forcé au travail, ça fait quelque temps qu'on n'en a
pas eue. On n'est pas à l'abri d'en avoir. Je ne pense pas que M. le ministre
s'est engagé à ne jamais en faire. Je souhaite qu'il n'y en ait pas, hein, Mme
la Présidente. Ce n'est pas des lois agréables.
Mais qu'est-ce qu'il arriverait si, à peu
près au même moment, le ministre dépose une loi de retour forcé au travail pour
casser une grève, que ce soit dans le secteur privé ou dans le secteur public,
et qu'en même temps il nomme une personne présidente de la CNESST? Je ne vous
dis pas que cette personne-là, elle serait moins compétente ou qu'elle… mais la
perception que ça laisserait, c'est qu'on nomme quelqu'un qui penche un petit
peu plus du côté patronal, peut-être.
Puis j'avais… Puis là je vais encore plus
loin dans ma <projection…
M. Leduc : …et
qu'en
même temps il nomme une personne présidente de la CNESST? Je ne vous dis pas
que cette personne-là, elle serait moins compétente ou qu'elle… mais la
perception que ça laisserait, c'est qu'on nomme quelqu'un qui penche un petit
peu plus du côté patronal, peut-être.
Puis j'avais… Puis là je vais encore
plus loin dans ma >projection. J'aime m'imaginer au pouvoir, Mme la
Présidente. M. le ministre me connaît, ça fait quelques commissions
ensemble, j'arrive souvent avec des scénarios où j'occupe son siège. Qu'est-ce
qui arriverait si Québec solidaire prend le pouvoir, que je réussis à être
assez gentil pour me faire attribuer le ministère du Travail, que j'applique
une hausse du salaire minimum à 15 $ et que j'interdis les lock-out — c'est
dans notre programme politique, ce n'est pas un secret — et que la
même semaine ou dans les semaines suivantes je nomme une nouvelle personne
P.D.G. de la CNESST? Quelle sera la perception? Bien, la perception sera que,
malgré toute la compétence de cette personne-là, cette P.D.G. va peut-être un
peu plus pencher du côté syndical, d'où l'intérêt d'aller chercher le consensus
de l'ensemble de la classe politique pour s'assurer qu'aucune mauvaise
perception ne viendrait entacher le début de mandat d'une telle personne à la tête
d'une institution aussi fondamentale que la CNESST. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre.
M. Boulet : Bien, simplement,
quelques petites précisions, Mme la Présidente. Un, ce n'est pas le ministre
qui nomme, c'est le gouvernement qui nomme, puis deux, il y a… c'est
complètement des choses parallèles, là. Une loi imposant un retour forcé au
travail, c'est l'exercice du pouvoir législatif, alors que la P.D.G. de la
CNESST est dans le… l'exercice est dans le pouvoir exécutif. Et il y a une
séparation des pouvoirs, là, ça fait qu'il n'y a pas d'impact. Essayer de créer
une confusion en disant : Est-ce que le gouvernement peut nommer, ou le
ministre, puis ce n'est pas le ministre, peut nommer en même temps le P.D.G.
puis adopter une loi ou contribuer à l'adoption d'une loi imposant un retour du
travail? Pour moi, c'est deux réalités qui sont complètement distinctes, qui
sont totalement indissociables.
Et je le répète, le deux tiers, la
problématique de fond… puis vous l'avez souligné, là, puis vous avez contribué
aux travaux, je ne le savais pas, de l'adoption de la loi n° 1, c'étaient
le directeur de l'UPAC, puis vérificateur ou Vérificatrice générale puis le
Protecteur du citoyen. Ils ont, encore une fois, un mandat très clair de
contrôler l'action gouvernementale. Ce n'est pas du tout, du tout ce que la
CNESST fait. Puis on ne peut pas faire avec la CNESST ce qu'on ne fait pas avec
Revenu Québec, puis la société… la SAAQ, puis la Régie de l'assurance maladie,
puis Hydro-Québec. Ce n'est pas du tout, du tout la même réalité. Il faut
simplement ne pas mélanger les choses ou contribuer à engendrer une confusion.
Le deux tiers, je l'ai dit, c'est une idée qui fait partie de l'esprit créatif
de notre collègue de Bonaventure mais qui, malheureusement, selon nous, ne
s'applique pas à la réalité de la CNESST.
Ceci dit, vous savez l'estime que j'ai <pour…
M. Boulet : …à engendrer
une
confusion. Le deux tiers, je l'ai dit, c'est une idée qui fait partie de
l'esprit créatif de notre collègue de Bonaventure mais qui, malheureusement,
selon nous, ne s'applique pas à la réalité de la CNESST.
Ceci dit, vous savez l'estime que j'ai
>pour le rôle et le mandat de la CNESST, mais chaque député, chaque ministre
a la même estime et le même respect pour... Que ce soit Revenu Québec, ou la
régie, ou la société, ou Hydro-Québec, ils ont tous, ces institutions, des
mandats cruciaux pour la société québécoise. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Juste une
rectification technique, Mme la Présidente. Le projet de loi n° 1, ça
concernait la nomination au deux tiers de la SQ, direction de la SQ, de l'UPAC
et du DPCP, direction de la poursuite criminelle et pénale. Donc, ce n'est pas
tout à fait la même chose…
M. Boulet : Non, mais ça
s'applique à eux autres.
M. Leduc : …que les
contrôleurs ou, bon, les exemples que M. le ministre a donnés. Donc, je
trouvais que l'argument, peut-être, tenait un peu moins.
Moi, vraiment, ce que je trouve, c'est...
donnons-nous toutes les chances que cette personne-là commence son mandat avec
la plus grande confiance possible de l'ensemble de la classe politique. Puis je
sais que ce n'est pas un problème de trouver une personne comme ça, ce n'est
pas un enjeu. Puis d'ailleurs ça n'a pas été soulevé, nécessairement, par le
ministre non plus. Ça ne rajoute pas un degré de complexité parce que des
personnes compétentes qui sont capables d'avoir l'aval, autant de la partie
syndicale que patronale, je suis pas mal convaincu qu'elles vont être capables
d'avoir l'aval aussi, pour des raisons similaires, des différents partis
politiques ici présents, à l'Assemblée nationale, existants ou à venir.
Donc, vraiment, belle suggestion de mon
collègue de Bonaventure, belle contribution au débat. Malheureusement, ça ne
semble pas trouver écho de l'autre côté.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre.
M. Boulet : J'aimerais
simplement ajouter qu'on est avec une institution qui ne fait pas l'objet de
critique ou de récrimination dans l'écoulement du temps. D'ailleurs, c'est
trois commissions qui se sont fusionnées il y a quatre ans, puis je
pense que c'est un modèle d'intégration de cultures qui n'était pas
nécessairement les mêmes. C'est une fusion qui est réussie. C'est une
institution qui fonctionne bien. Moi, je n'ai jamais… on ne m'a jamais
interpelé sur des exemples qui démontreraient que c'est une institution qui est
mal gérée. Au contraire, le paritarisme, à mon avis, garantit la santé de la
qualité de la gestion de la CNESST. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, la parole est au député de Nelligan.
M. Derraji : J'aime ça, quand
le ministre ouvre des discussions sur le débat de fond. Oui, ça marche très
bien parce que, justement, si on regarde la structure de gouvernance
aujourd'hui, la P.D.G. joue le rôle du P.C.A. et P.D.G. Ce qu'on vient de
faire… moi, je ne sais pas ce qu'on lui a demandé, qu'est-ce qu'elle pense de
la nouvelle structure, mais bon, écoutez, j'en suis sûr et certain, qu'il va y
avoir une adhésion, mais, autour de la table, il y a une nouvelle dynamique qu'on
va instaurer. Et le ministre, il est d'accord, c'est une nouvelle dynamique qu'on
va instaurer. Et la preuve, on est au début de l'article sur la gouvernance,
mais il y a d'autres choses qu'on va <rajouter…
M. Derraji : ...ce qu'on lui
a demandé,
qu'est-ce qu'elle pense de la nouvelle structure, mais bon,
écoutez, j'en suis sûr et certain, qu'il va y avoir une adhésion, mais, autour
de la table, il y a une nouvelle dynamique qu'on va instaurer. Et le ministre,
il est d'accord, c'est une nouvelle dynamique qu'on va instaurer. Et la preuve,
on est au début de l'article sur la gouvernance, mais il y a d'autres choses qu'on
va >rajouter en prenant en considération le paritarisme, parce que... on
les voit, on les voit dans les prochains articles.
Donc, justement, pour continuer sur le
même ton de collaboration entre les parties prenantes, c'est ce que j'ai
proposé au ministre tout à l'heure, Mme la Présidente, trois, trois membres de
cette même commission nous proposaient d'avoir et de revoir la structure de nomination
du P.D.G.. Ça, il faut le garder en tête. Et, je comprends, on ne va pas
refaire le débat, l'amendement a été débattu, et le ministre a voté contre,
ainsi que les membres du gouvernement, mais gardons en tête que, justement, ça
marchait, c'est parce qu'on n'avait pas la même structure. C'est une nouvelle
structure que la CNESST va avoir, à partir de l'adoption de ce projet de loi,
avec une période d'adaptation où probablement la P.D.G. va jouer aussi le rôle
de P.C.A. en attendant la nomination par le gouvernement.
Mais il ne faut pas penser que ça marchait
très bien avant et que, maintenant, même si on rajoute un P.C.A. qui <va
être... >qui va travailler en collaboration avec la P.D.G., ou
le, si la personne reste... c'est là où je dis : Écoute, donnons-nous quand
même une bonne marge de manoeuvre. Malheureusement, ça n'a pas été accepté.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? C'est tout?
M. Boulet : Pas d'autre commentaire.
Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions? Sinon, nous allons procéder à
la mise aux voix de l'amendement à l'article 188.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: M.
Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M.
Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: Mme
IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement proposé à l'article 188 est rejeté.
Nous poursuivons avec l'article 188. Est-ce
qu'il y a des interventions pour l'article? S'il n'y a pas d'intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix. S'il n'y a pas... Oui?
M. Derraji : Désolé. Juste...
Je viens de le voir. Tout à l'heure, on a dit que la P.D.G. peut jouer le rôle
de P.C.A. pendant un moment. Est-ce que ce n'est pas... on ne peut pas
l'ajouter ici, parce que... pour l'état actuel?
M. Boulet : Ça, c'est dans les
transitoires. On pourra en reparler, de ça.
M. Derraji : Il y a des
articles où on va avoir...
M. Boulet : Oui. Oui, des
articles transitoires.
M. Derraji : O.K. Désolé. O.K.
C'est excellent. Désolé, je...
M. Boulet : Non, c'est un bon
point, tout à fait.
M. Derraji : Désolé.
• (16 h 20) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Bonne question, effectivement.
Alors, nous y allons avec l'article 188. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Abstention.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc :
<Pour...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…l'article 188.
Est-ce qu'il y a d'
autres interventions?
S'il n'y a pas d'
autre intervention, nous allons procéder à la
mise
aux voix.
La Secrétaire
:
Pour, contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Abstention.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : >Pour.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Abstention
La Secrétaire
: Mme
IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 188 est adopté. Nous poursuivons avec
l'article 200. M. le ministre.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. 200. Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 155, du suivant :
«155.1. Le conseil d'administration doit
constituer les comités suivants : «1° un comité de gouvernance et
d'éthique;
«2°…
M. Derraji : Je ne l'ai pas,
s'il vous plaît, non. Désolé.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Moi, j'ai 200 sur mon plan de travail.
M. Derraji : Je n'ai pas 200.
Une voix : ...sauté 189.
M. Derraji : Oui, 189.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Je ne l'ai pas sur mon plan de travail.
Alors, on va suspendre quelques instants,
s'il vous plaît. Sur mon plan de travail, ça me dit 200. O.K. Nous allons
suspendre.
(Suspension de la séance à 16 h 22)
16 h 30 (version révisée)
(Reprise à 16 h 30)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous reprenons. Alors, M. le ministre, tel que commencé, vous pouvez lire
l'article 200, s'il vous plaît.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 155,
du suivant :
«155.1. Le conseil d'administration doit
constituer les comités suivants :
«1° un comité de gouvernance et d'éthique;
«2° un comité de vérification présidé par
le président du conseil d'administration;
«3° un comité des ressources humaines.
«La composition de ces comités ainsi que
les fonctions qu'ils exercent sont prévues au règlement intérieur de la
commission.»
Ce nouvel article, donc, explications,
prévoit l'obligation de constituer ces trois comités par le conseil d'administration,
bon, soit le comité de gouvernance et d'éthique, le comité de vérification
présidé par le président du C.A. et le comité de ressources humaines.
Peut-être des commentaires additionnels,
là. C'est des comités qui sont actuellement prévus au règlement intérieur de la
CNESST, puis les fonctions de vérification sont actuellement attribuées au
comité d'audit prévu à ce règlement-là. Ah! puis les fonctions de ces comités-là
sont aussi prévues aux articles 40 et 41 de ce règlement intérieur. Et ça
fait suite, essentiellement, peut-être que notre collègue de Robert-Baldwin est
au courant, ça donne suite à la consultation du ministère des Finances en
application des principes de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État.
Donc, c'est… Je vois notre collègue hocher de la tête.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci.
M. Derraji : Oui. Et
c'est pour cela que j'ai eu ma question. Donc, est-ce qu'il doit… Je me
retrouve dans le libellé. Je veux juste le... Est-ce qu'on peut juste me dire
quelle page dans le cahier qu'on nous a donné, désolé, encore une fois, dans
ce... la page?
M. Boulet : Moi, j'ai la
page 10.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...24. Vous l'avez dans la troisième colonne du plan de travail suggéré par...
M. Boulet : La
page 10.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ah! dans l'autre? O.K.
M. Boulet : Ah! O.K. Moi,
c'est les trois colonnes.
M. Derraji : O.K. 223. O.K.
Donc, je vais juste... Donc, «le conseil d'administration doit consulter les
comités suivants... constituer, donc comité de gouvernance et d'éthique, comité
de vérification présidé par le président du conseil, le comité des ressources
humaines.
«La composition de ces comités ainsi que
les fonctions qu'ils exercent sont prévues au règlement intérieur de la commission.»
La question que je pose au ministre :
Les règlements, j'imagine, de la CNESST, bien, ils suivent les bonnes règles de
gouvernance, mais, je dirais... plus tendance à dire que ces comités doivent
suivre la loi sur la gouvernance. Parce que, si je me réfère à la loi, j'ai la <composition...
M. Derraji : ...la question
que je pose au ministre : Les règlements, j'imagine, de la CNESST, bien,
ils suivent les bonnes règles de gouvernance, mais, je dirais... plus tendance
à dire que ces comités doivent suivre la loi sur la gouvernance. Parce que, si
je me réfère à la loi, j'ai la >composition, j'ai le plan. Donc, au lieu
de se référer au règlement, là on vient de créer une société d'État... bien,
pas créer une société d'État, on vient de revoir la structure de la CNESST.
Mais je ne veux pas que la... je ne veux
pas que la composition de ces comités ainsi que les fonctions qu'ils exercent
soient prévues au règlement intérieur de la commission parce que ce n'est pas
le règlement intérieur de la commission qui les règle, c'est plutôt la loi sur
la gouvernance qui nous dit, et qui le demande, et qui nous dicte le
fonctionnement et la composition des comités.
Donc, j'aurais tendance, après discussion
avec le ministre, à lui proposer un amendement, mais je ne veux pas juste proposer
un amendement pour le proposer, je veux premièrement voir son ouverture. Je
pense qu'au lieu de se référer au règlement intérieur de la commission, je
préfère qu'on se réfère à la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État.
Pourquoi? Si jamais, demain, la loi change pour x, y raisons, on ne sera pas
obligés de dire : Bien, écoute, on a un règlement intérieur, et le
règlement intérieur ne suit pas la loi sur la gouvernance.
Donc, avant d'aller... voir un peu le ministre,
qu'est-ce qu'il pense, Mme la Présidente.
M. Boulet : Oui, bien, tout à
fait. Puis je pense que c'est des commentaires qui sont tout à fait appropriés
et en ligne avec vos commentaires précédents. Et ma réponse va aussi être
compatible avec mes réponses antérieures. C'est que, dans la Loi sur la
gouvernance des sociétés d'État, ces comités-là ne sont composés que de membres
indépendants. Donc, encore une fois, c'est le paritarisme, et le statut, et le
profil des membres du conseil d'administration qui fait que c'est déterminé par
un règlement interne. Et je le répète à mon collègue de Nelligan, cet
article-là fait suite à une consultation du ministère des Finances, qui dit que
c'est en application puis que c'est compatible avec les principes de la Loi sur
la gouvernance des sociétés d'État.
Ceci dit, est-ce que cette loi-là pourrait
être révisée pour tenir compte de réalités d'institutions qui sont... Mais ce n'est
pas le forum. Ici, on détermine des meilleures façons de gouverner pour la
CNESST, mais il ne faut pas se déconnecter de sa spécificité, qui notamment en
est une d'institution paritaire.
Alors donc, c'est la même réponse aux
mêmes commentaires, encore une fois, appropriés de mon collègue de Nelligan.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Député de Nelligan.
M. Derraji : Mme la
Présidente, écoutez, je l'ai dit au début, j'espère que je ne vais pas
regretter qu'on a commencé avec le bloc gouvernance, mais, encore une fois, je
ne pense pas qu'on va toujours dire que c'est parce que ça touche uniquement
les membres indépendants. Je suis désolé. Les comités... La composition de ces
comités ainsi que les fonctions qu'ils exercent, ça n'a rien à voir avec être
indépendant ou <pas...
M. Derraji : …avec le bloc
gouvernance, mais, encore une fois, je ne pense pas qu'on va toujours dire que
c'est parce que ça touche uniquement les membres indépendants. Je suis désolé.
Les comités... La composition de ces comités ainsi que les fonctions qu'ils
exercent, ça n'a rien à voir avec être indépendant ou >pas. Un comité,
peu importe les membres qui vont être là, les membres qui vont siéger au sein
de ces comités, il y a un plan de match dans ces comités, et ils ont des rôles
et responsabilités. Et, un peu plus tard, on va parler de leurs rôles et responsabilités.
Donc, le ministre est en train de me dire :
Du moment qu'il n'y a pas de membre indépendant, le mode de fonctionnement du
comité RH est différent entre la CNESST et Retraite Québec? Ce n'est pas la
même chose. On ne parle pas de la même chose. Ce n'est pas parce qu'on n'a pas
des membres indépendants que la gouvernance est élastique. Non. La gouvernance est
la même.
Et donc c'est là où, au lieu de se référer
au règlement intérieur de la commission, bien, il n'y a pas de règlement
intérieur de la commission qui ne s'inspire pas de la loi sur la gouvernance.
Donc, au lieu qu'il soit rattaché au règlement intérieur de la commission,
bien, j'aimerais bien qu'il soit rattaché aux bonnes règles de gouvernance. Et
les bonnes règles de gouvernance qui nous guident aujourd'hui, c'est la loi sur
la gouvernance. Et pourquoi la loi sur la gouvernance? Le ministre lui-même, au
début, il l'a dit : Bien, parce qu'on veut se conférer à la loi, c'est
pour cela qu'on scinde le poste du P.D.G. en P.C.A. et en président-directeur
général. Donc, on s'inspire, au début, pour scinder une partie, mais on ne
l'applique pas au comité parce qu'on n'a pas des membres indépendants. Mais, M.
le ministre…
M. Boulet : Écoutez, c'est un
débat peut-être un peu académique, là, parce que, sur le fond, ce que vous
dites n'est pas non fondé. Ceci dit, le règlement intérieur de la CNESST, il
est adopté par les membres du C.A. Est-ce qu'on va dire aux membres du C.A. :
Dorénavant, vous n'aurez plus à adopter un règlement intérieur qui détermine
les devoirs et responsabilités, notamment du comité des ressources humaines, ces
devoirs et responsabilités là seront déterminés par la Loi sur la gouvernance
des sociétés d'État? Non. Pour moi, ce serait totalement incompatible avec la particularité
paritaire de la CNESST. Et les membres qui sont là ont des intérêts soit
syndicaux, soit patronaux. Notre collègue d'Hochelaga-Maisonneuve parlait de la
relation entre le capital, d'un côté, et le travail, de l'autre, moi, j'aime
mieux dire «assis autour d'une table ronde», mais c'est eux qui déterminent les
devoirs et responsabilités. L'important, c'est de bien les encadrer, et ils
détermineront, en fonction de leurs besoins, les rôles et responsabilités de
ces comités-là qui m'apparaissent être des incontournables pour assurer une
saine gouvernance à l'institution qu'est la CNESST.
Et je ne crois pas que les parlementaires
aient à se substituer aux pouvoirs décisionnels de membres qui représentent des
intérêts particuliers, qui sont assis autour de la même table. Ils ont adopté
un règlement intérieur qui va... et <qui…
M. Boulet : ...CNESST.
Et je ne crois pas que les
parlementaires aient à se substituer aux pouvoirs décisionnels de membres qui
représentent des intérêts particuliers, qui sont assis autour de la même table.
Ils ont adopté un règlement intérieur qui va... et >qui définit bien les
rôles et responsabilités de ces comités. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Députée de Nelligan.
• (16 h 40) •
M. Derraji : Écoutez, Mme la
Présidente, je n'ai pas envie de faire un cours sur la gouvernance, mais je
pense, là, il y a vraiment, vraiment, vraiment un profond désaccord. Et je
m'estime, en tant qu'élu législateur... amplement le droit, j'ai le droit, en
tant que législateur, de poser les questions et proposer les amendements quand l'article
de loi va à l'encontre, selon mon interprétation, des bonnes règles de gouvernance.
Je suis désolé, la structure change, M. le
ministre. Ce n'est plus un règlement interne. Le C.A., il est indépendant. Même
s'il est paritaire, c'est une condition particulière parce qu'on a accepté que
la CNESST figure comme ça, comme la Commission de la construction du Québec.
Demain, à la CCQ, il pourrait y avoir aussi, probablement, une décision
d'adopter les bonnes règles de gouvernance avec un P.D.G. ou un président de
C.A., mais ce qui règle le bon fonctionnement d'un conseil d'administration, c'est
la loi sur la gouvernance, ce n'est pas un règlement intérieur. Il y a une
séparation. Ce n'est plus la même structure. Vous-mêmes, vous avez dit ça, M.
le ministre, au début. Alors, moi, si on ne s'entend pas dès le départ...
On va avoir une société d'État qui
fonctionne avec un président de C.A. qui est responsable, vis-à-vis de la loi,
à mettre en place un plan. Il va y avoir aussi un plan stratégique et il va y
avoir des comités. Ces comités ont des rôles et responsabilités, mais il y a
aussi le quotidien avec les vice-présidents et avec le P.D.G. Ça, c'est autre chose.
On sépare le volet gouvernance du fonctionnement et du quotidien de la CNESST.
C'est ce que nous sommes en train de faire. Parce qu'au début on avait la même
personne qui faisait les deux, à la fois le «day-to-day», donc le
fonctionnement de la CNESST au quotidien, mais, en parallèle, il y avait ce
qu'on appelle les rencontres de conseil d'administration présidées par la même
personne pour faire avancer les choses. Mais là, si on veut revoir la
structure, les rôles, la composition, peu importe membre indépendant ou pas ou
partie prenante, bien, ça suit les bonnes règles de gouvernance. Et les bonnes
règles de gouvernance, on les a dans la loi.
Donc, encore une fois, je ne suis pas
d'accord et je ne partage pas le même point de vue que le ministre par rapport
au règlement intérieur de la commission parce que le règlement intérieur de la
commission, il s'applique, il s'applique sur un volet, mais ce que nous sommes
en train de dire, Mme la <Présidente...
M. Derraji : ...la loi.
Donc, encore une fois, je ne suis pas
d'accord et je ne partage pas le même point de vue que le ministre par rapport
au règlement intérieur de la commission parce que le règlement intérieur de la
commission, il s'applique, il s'applique sur un volet, mais ce que nous sommes
en train de dire, Mme la >Présidente, c'est par rapport au fonctionnement
d'un nouveau conseil d'administration. Le ministre lui-même, il l'a dit, c'est
un nouveau conseil qui sera nommé, avec un nouveau président, et qui va
commencer son travail avec les membres qui sont maintenant... qui font partie
de la CNESST avec l'ensemble des parties prenantes. Donc, ce n'est pas la même
chose, et je suis désolé de le dire encore une fois. Et on ne parle pas de la
même chose, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix pour l'article 200.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Abstention.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Abstention.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Abstention.
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 200 est adopté. Nous poursuivons avec l'article 202
de la page 225 et 224, ou 224, 225. M. le ministre.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. 202. Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 156,
du suivant :
«156.1. Les articles 10, 11 et 36 à 39 de
la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État [...] s'appliquent à la
Commission, compte tenu des adaptations nécessaires.»
Explications. Bon, cet article propose que
les dispositions relatives à la défense des membres du conseil d'administration
par l'organisme en cas de poursuite, celles relatives au contenu du rapport
d'activité concernant les travaux et réalisations des comités et les
obligations concernant les renseignements sur les membres du C.A. et leur
rémunération contenues dans la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État
s'appliquent à la commission. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Y a-t-il des interventions pour l'article 202? Député de
Nelligan.
M. Derraji : D'une manière
positive, on réfère maintenant à la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État,
et c'est ce que je disais au début. Donc, quand ça fait... C'est là où je dis :
Écoute, au niveau de la rédaction... Parce que c'est sûr qu'on va le voir dans
d'autres articles. Ici, je le salue. Donc là, on fait référence à la loi, donc
l'action est rattachée à la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État, et
c'est ce que j'essaie de dire depuis le début, Mme la Présidente, que, quand on
veut donner une structure, il faut éviter des failles parce que, les failles,
ça donne des mauvaises interprétations, et on ne veut pas donner des mauvaises
interprétations.
Et je ne doute pas de la bonne volonté du
législateur, mais, quand je me rattache à une loi, il n'y a pas... On ne peut
pas changer... Un règlement, demain, c'est quoi, les limites de ce règlement?
Encore, je ne veux pas refaire le <débat...
M. Derraji : ...
parce
que, les failles, ça donne des mauvaises
interprétations, et on ne veut
pas donner des mauvaises interprétations.
Et je ne doute pas de la bonne volonté
du législateur, mais, quand je me rattache à une loi, il n'y a pas... On ne
peut pas changer... Un règlement, demain, c'est quoi, les limites de ce
règlement? Encore, je ne veux pas refaire le >débat, mais j'espère que
ce qui va nous guider dans les prochains articles, que c'est toujours...
Regardez, c'est ajouté ici : «les
articles 10, 11 et 36 à 39 de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État
s'appliquent à la commission». Donc là, on se réfère finalement à la
commission. Je salue que maintenant on se réfère à la loi. Donc, j'espère qu'on
va garder le même esprit pour la suite. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Oui?
M. Boulet : ...j'ai bien
compris les commentaires, et vous allez voir la particularité de ces
articles-là, notamment comment on va assurer la défense des personnes qui font
l'objet de poursuites et qui sont membres du C.A. Et c'est prévu clairement
dans la loi que, sauf faute lourde ou une faute personnelle qui est séparable
de l'exercice des fonctions, on va assumer la défense de ces personnes-là, et
ça, c'était vraiment en fonction de la particularité de ces articles-là. Mais
j'ai bien compris le commentaire de mon collègue. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix de l'article 202.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 202 est adopté. Nous poursuivons avec
l'article 59 aux pages 69, 70 du document de travail.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. 59. L'article 205 de cette loi est modifié par le remplacement,
dans le troisième alinéa, de «président du conseil d'administration et chef de
la direction» par «président-directeur général».
Donc, explications, c'est une modification
de concordance résultant, là, de la scission des postes de P.C.A. et P.D.G.,
simplement. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci.
M. Derraji : ...de temps, s'il
vous plaît, parce que, moi...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, nous... Est-ce que vous voulez une suspension ou...
M. Derraji : Non, c'est juste
parce que, naviguer dans le document, c'est vraiment tout un exercice. Je ne
sais pas, les collègues... Mais, juste, je trouve le texte pour le relire, si
ça ne vous dérange pas.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 48)
(Reprise à 16 h 50)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...M. le ministre, vous aviez déjà lu. À ce que je sache, nous en étions
rendus... Oui.
M. Boulet : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Attendez. On n'est pas en onde, là. Vouliez-vous parler en onde, M. le ministre?
M. Boulet : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, oui. Allez-y, M. le ministre.
M. Boulet : Donc, simplement
dire qu'on est passé de la loi santé et sécurité à la Loi sur les accidents du
travail et les maladies professionnelles. Alors, voilà. J'ai fait la lecture de
59.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Alors, nous poursuivons. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Député de Nelligan.
M. Derraji : Oui. Juste
me rafraîchir la mémoire par rapport à la liste des professionnels de la santé
que la commission peut désigner aux fins de l'article 204. Je comprends
que l'essence même de l'article de ce projet de loi, c'est... Avant, on avait
le président du conseil d'administration et chef de la direction. Là, ce n'est
plus le président de C.A. qui va siéger, c'est la P.D.G. Mais ma question :
C'est quoi, le rôle... l'interprétation du rôle de cet article? Désolé, hein, parce
que je...
M. Boulet : C'est 205.
M. Derraji : Oui, c'est
205, oui.
M. Boulet : C'est parce
que ce n'est pas modifié, là. Je peux le relire puis puis échanger là-dessus,
là, mais...
M. Derraji : Oui, oui,
mais... Oui, mais... Je sais que ce n'est pas modifié, mais c'est juste pour
comprendre. Les intervenants en santé et sécurité, au fait, c'est quoi, c'est
quoi, la liste des professionnels de la santé que la CNESST...
M. Boulet : Ce n'est pas <204...
M. Derraji : …c'est
205, oui.
M. Boulet : C'est
parce
que ce n'est pas modifié, là. Je peux le relire puis puis échanger
là-dessus,
là, mais...
M. Derraji : Oui, oui,
mais... Oui, mais... Je sais que ce n'est pas modifié, mais c'est juste pour
comprendre. Les intervenants en santé et sécurité, au fait, c'est quoi, c'est
quoi, la liste des professionnels de la santé que la CNESST...
M. Boulet : Ce n'est pas
>204.
Des
voix : ...
M. Boulet :
Je ne comprends pas votre question.
M. Derraji : Je comprends
qu'on change juste le titre du P.D.G. Moi, c'est sur le fond de l'article, pas
sur le changement P.D.G. ou président de C.A. Je veux juste savoir : «la
liste des professionnels de la santé que la CNESST peut désigner», ça veut dire
quoi? C'est ça que je ne comprends pas.
M. Boulet : Non, c'est la
commission, c'est le nombre insuffisant, là. Tu sais, avant, on prévoyait… «Le
président du C.A. et chef de la direction peut ajouter à la liste visée au
premier ou au deuxième alinéa les noms des professionnels de la santé», ça, ce
n'est pas changé, mais maintenant c'est le P.D.G. qui le fait, qui fait l'ajout
à la liste des professionnels de la santé.
M. Derraji : O.K. Ça, je
l'ai compris. Mais là, au fait, c'est le... mais «la liste des professionnels
de la santé que la CNESST peut désigner», donc c'est le P.D.G. qui sera
responsable maintenant de désigner cette liste de professionnels. C'est
juste... C'est quoi, cette liste?
M. Boulet : C'est la
commission qui peut exiger, bon, «qu'il se soumette à l'examen du professionnel
de la santé qu'elle désigne». Ça, c'est un travailleur qui est victime d'une
lésion professionnelle, puis il a un rapport de son médecin traitant, puis la
CNESST peut exiger que le travailleur se soumette à un examen du professionnel
de la santé qu'elle désigne. Là, ce serait le P.D.G. parce que c'est lui qui
gère et dirige la CNESST.
M. Derraji : Excellent.
Donc, il n'y a pas de pouvoir de délégation, ça remonte au P.D.G. pour être
désigné. Il n'y a pas aucun pouvoir de délégation, genre, le P.D.G. va avoir le
temps de tout assigner et désigner...
M. Boulet : Oui, mais c'est
différent à 205.
M. Derraji : Voilà.
M. Boulet : C'est que le P.D.G.,
il peut «ajouter à la liste visée». Dans la pratique, à la CNESST, on désigne
un médecin qui va recevoir le travailleur, l'examiner après que celui-ci ait
fait une réclamation à la CNESST puis qu'il ait produit un certificat médical
de son médecin traitant. Mais je pense que votre question, c'est de savoir qui,
en pratique, le désigne, le médecin?
M. Derraji : Oui. Je
peux? En fait, mon questionnement, c'est parce que, vu ce qu'on a entendu sur
la lourdeur, la bureaucratie, moi, je voulais juste comprendre la dynamique. Si
la dynamique que c'est... tout est centralisé, c'est le P.D.G. qui donne, donc s'il
y a un pouvoir délégué, j'imagine que oui?
M. Boulet : Bien oui,
bien oui.
M. Derraji : Oui, mais c'est
là... c'est ça que je veux savoir. Si c'est... tout est centralisé...
Mme Boutin : Ah non!
M. Derraji : ...et que c'est
le P.D.G. qui est dans le temps maintenant de désigner à tel travailleur tel
médecin, oh! écoute... O.K.
M. Boulet : Là, je vous
suis, là.
M. Derraji : Donc, il y a
une délégation de pouvoir. Non, non...
M. Boulet : Aïe! Si on
remonte à 2018, il y a eu au-delà de 100 000 lésions
professionnelles.
M. Derraji : Oui, oui,
absolument.
M. Boulet : Ça fait qu'il
y a eu tellement de réclamations. <Puis...
M. Derraji : …si c'est… tout
est centralisé...
Mme Boutin :
Ah
non!
M. Derraji :
...et
que c'est le
P.D.G. qui est dans le temps
maintenant de désigner
à tel travailleur tel médecin, oh!
écoute... O.K.
M. Boulet : Là, je
vous suis, là.
M. Derraji : Donc, il
y a une délégation de pouvoir. Non, non...
M. Boulet : Aïe! Si on
remonte à 2018, il y a eu au-delà de 100 000 lésions
professionnelles.
M. Derraji : Oui, oui,
absolument.
M. Boulet : Ça fait
qu'il y a eu tellement de réclamations. >Puis, quand la CNESST fait
examiner un travailleur, ce n'est pas tout le temps le P.D.G.. Non, au
contraire, ce n'est pas le P.D.G., c'est des personnes qui font partie d'une
équipe.
M. Derraji : O.K. Mais là j'appelle
l'avocat en vous. Là, il n'y a pas de délégation de pouvoir. Là, on dit que c'est
le P.D.G. qui a ce pouvoir. Corrigez-moi si je me trompe.
M. Boulet : Mais ça, à 205…
M. Derraji : Je ne l'ai pas
vu.
M. Boulet : ...c'est le
pouvoir d'ajouter des professionnels de la santé. Parce que, quand on désigne…
M. Derraji : De quel 205 vous
parlez? Désolé, je n'arrive pas à vous suivre. L'article…
M. Boulet : Bien, 59, là, il
modifie 205 dans le troisième alinéa. Puis le troisième alinéa de 205, c'est le
président du C.A. et chef de la direction... maintenant, c'est le P.D.G., il
peut ajouter à la liste les noms de professionnels de la santé.
Dans la pratique, député de Nelligan, si c'est
le travailleur X qui a soumis un rapport de son médecin traitant qui se
prononce sur le diagnostic, la date de consolidation, puis que la CNESST fait
examiner le travailleur par un professionnel de la santé, c'est un pouvoir
délégué, vous avez raison, mais le professionnel de la santé fait partie d'une
liste de professionnels de la santé, et le P.D.G. peut ajouter des nouveaux
professionnels de la santé pour répondre aux besoins de la CNESST. Puis ça, ce
n'est pas un pouvoir qui est délégué, là, c'est le P.D.G. qui peut ajouter à la
liste.
M. Derraji : C'est bon. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 59? S'il n'y
a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 59 est adopté. Nous poursuivons avec l'article 92
des pages 104 et 105 du document de travail. M. le ministre.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 323.1 de cette loi est modifié par le remplacement, dans
le troisième alinéa, de «président du conseil d'administration et chef de la
direction» par «président-directeur général».
Explications. Bon, c'est une modification
de concordance résultant de la scission des postes de P.C.A. et de P.D.G., puis
le sommaire des renonciations ou annulation des pénalités et intérêts sera dorénavant
déposé par le P.D.G. Voilà.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Y a-t-il des interventions sur l'article 92? S'il n'y a
pas d'intervention, nous allons procéder à la mise <aux...
M. Boulet : ...par le
P.D.G.
Voilà.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait, merci. Y a-t-il des interventions sur l'article 92? S'il n'y a
pas d'intervention, nous allons procéder à la mise >aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 92 est adopté. Nous poursuivons avec l'article 187.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 141 de cette loi — et là c'est la loi
santé et sécurité — est modifié :
1° par le remplacement de ce qui précède
le paragraphe 1° du premier alinéa par ce qui suit :
«À l'exception du président du conseil
d'administration et du président-directeur général, les membres du conseil
d'administration sont désignés de la façon suivante :»; et
2° par la suppression du deuxième alinéa.
Encore une fois, explications, modification
de concordance pour tenir compte de la séparation des fonctions, puis la nomination
et les consultations pour le président du conseil étant maintenant prévue à l'article
140.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Est-ce... Oui? Alors, député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Oui. Pouvez-vous
juste nous dire on est à quelle page, exactement?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
216, 217.
M. Leitão : Merci.
M. Boulet : ...je pense, Mme
la Présidente, que je vais lire l'article 141, là, tel que modifié. Sinon,
là, ça...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est difficile à comprendre.
M. Boulet : ...ça peut
créer de la confusion, là.
M. Derraji : Je suis dans
la page 216 et je ne sais pas si quelqu'un l'a trouvée, mais je ne l'ai
pas.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
187, 216, il est là, l'article.
M. Derraji : 216?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Dans votre plan de travail, vous avez la troisième colonne qui indique les
pages.
M. Derraji : Oui, oui, je
l'ai, mais... Je suis à la page 216, mais qu'on parle de quel article?
141?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
187.
Des voix
: ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Vous devez prendre la première colonne ainsi que la troisième colonne. Est-ce
que, M. le député de Robert-Baldwin, ça vous va?
M. Boulet : Je vais le
lire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On va y arriver, on va y arriver.
M. Boulet : Non, mais je vais
le lire, pour faire suite aux propos du collègue de Robert-Baldwin, je vais
lire l'article 141. C'est vraiment de la concordance, là, mais on dit :
«À l'exception du président du C.A. et du P.D.G.,
les membres du C.A. sont désignés de la façon suivante — et ça reste
tel quel, là :
«1° sept membres sont choisis à partir des
listes fournis par les associations syndicales les plus représentatives; et
«2° sept membres sont choisis à partir des
listes fournies par les associations d'employeurs les plus représentatives.»
Donc, les 14 membres du C.A., c'est
sept par les syndicats puis sept...
17 h (version révisée)
s M. Boulet : ...1°, c'est :
sept membres sont choisis à partir des listes fournies par les associations
syndicales les plus représentatives; et
«2° sept membres sont choisis à partir des
listes fournies par les associations d'employeurs les plus représentatives.»
Donc, les 14 membres du C.A., c'est sept
par les syndicats puis sept par les patrons. C'est tout ce que ça prévoit.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y a des interventions? D'accord. Député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci. Mais, si
j'ai bien compris, ce même changement, attendez un peu que je me retrouve, ce
même changement apporté par l'article 187 comprend la suppression du deuxième
alinéa, et la suppression du deuxième alinéa, elle disait, avant d'être
supprimée, que le président du conseil et chef de la direction est nommé après
consultation des associations syndicales et des associations d'employeurs les
plus représentatives. Donc, on ne fait plus ça. Est-ce qu'on ne consulte plus
les associations pour nommer le président du conseil?
M. Boulet : Non, mais c'est la
même affaire qu'avant. Mais, avant, on disait «à l'exception du président du
C.A. et chef de la direction», alors que, maintenant, on dit «à l'exception du
P.C.A. et du P.D.G.» parce que ça découle simplement de la scission des deux
fonctions.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est bien. Merci. Y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 187.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Alors, l'article 187 est adopté.
Nous poursuivons avec l'article 189, à la
page 217 du document de travail.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 142, du
suivant :
«142.1. Le gouvernement détermine la
rémunération, les avantages sociaux et les autres conditions de travail du
président-directeur général et des vice-présidents.».
Explications. Cette disposition prévoit
une modification de concordance résultant de la scission des postes de P.C.A.
et de P.D.G.. Elle prévoit que les conditions de travail du P.D.G. et des vice-présidents
sont déterminées par le gouvernement. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Oui. Alors, y a-t-il des interventions? Nous allons y aller avec le
député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : On aimerait déposer
un amendement, Mme la Présidente. Il est déjà sur le site du Greffier.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il est déjà, donc, transmis.
Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 3)
<17939
La
Présidente (Mme IsaBelle) : ...merci. Oui. Alors,
y a-t-il des
interventions?
Nous allons y aller avec
le député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : On aimerait
déposer un
amendement,
Mme la Présidente. Il est
déjà sur
le site du Greffier.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il est
déjà, donc, transmis. Nous allons suspendre
quelques
instants.
>
(Suspension de la séance à 17 h 3)
(Reprise à 17 h 7)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous avons reçu du parti de... du député, pardon, d'Hochelaga-Maisonneuve
un amendement à l'article 189. Je vous invite à le lire et à nous
l'expliquer, s'il y a lieu.
M. Leduc : ...Mme la
Présidente. Merci. Alors, l'amendement va comme suit :
Ajouter, à la fin de l'article 142.1
introduit par l'article 189 du projet de loi, l'alinéa suivant :
«La rémunération prévue au premier alinéa
ne peut excéder de 10 fois la rémunération du plus bas salarié à temps
plein de la commission.»
Mme la Présidente, c'est une démarche qui
n'est pas nouvelle à ma formation politique de vouloir freiner, en quelque
sorte, la rémunération des dirigeants d'entreprise, du privé comme du public,
qui parfois... en fait, c'est déjà le cas, c'est complètement déconnecté du
salaire moyen, du salaire aussi des plus bas salariés des différentes
entreprises, pour toutes sortes de raisons. Une des raisons, c'est
l'insuffisance du salaire minimum. On ne fera peut-être pas l'entièreté du
débat ici, vous connaissez l'opposition historique entre moi et M. le ministre
à ce sujet.
Cela dit, une autre façon de limiter les
inégalités, soit qu'on monte le bas ou soit qu'on plafonne le haut, et là c'est
ce qu'on propose d'introduire ici. Bien sûr, ça nécessiterait une concordance
dans plusieurs autres lois, mais maintenant qu'elle est devant nous, la loi,
elle est ouverte, on serait bien fous de ne pas en profiter un petit peu et
d'introduire cette notion.
Je ne sais pas si M. le ministre peut
confirmer, au moment même où on se parle, quel est l'écart salarial entre la
rémunération de la directrice, de la présidente de la CNESST, et du plus bas
salarié à temps plein. Est-ce qu'on est... Je ne pense pas qu'on est dans
l'ordre de 10. À ma connaissance, on doit probablement être un peu plus bas.
Maintenant, ça n'invalide pas un tel article, un tel amendement, parce qu'il
viendrait justement mettre une limite maximale qu'on ne pourrait pas dépasser
dans le futur. Voilà.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. Je pense que la meilleure protection, c'est le caractère public de
cette rémunération-là. Moi, je ne sais pas le chiffre précis, là, mais c'est
possible de <l'obtenir...
M. Leduc : ...qu'on
ne
pourrait pas dépasser dans le futur. Voilà.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre.
M. Boulet : Merci, Mme
la Présidente. Je pense que la meilleure protection, c'est le caractère public
de cette rémunération-là. Moi, je ne sais pas le chiffre précis, là, mais c'est
possible de >l'obtenir. Et donc, en publicisant ce chiffre-là, ça permet
d'assurer aussi, en même temps, la capacité et le potentiel du gouvernement
d'attirer la bonne personne qui a les bonnes compétences et les bonnes
qualifications. Et on parle de la CNESST, là. Sans vouloir l'estimer ou la
sous-estimer, c'est quand même une rémunération qui est appropriée puis
respectueuse du profil de la personne qui occupe ce poste-là. Je n'ai pas d'autre
commentaire, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions? Alors, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
• (17 h 10) •
M. Leduc : Bien, l'idée
de publiciser... je veux dire, c'est déjà tout public, là, à ma connaissance,
là, même chose pour la plupart des autres dirigeants des entreprises d'État.
Pour les entreprises privées, des fois, c'est autre chose. On peut avoir, des
fois, des informations à travers des rapports d'actionnaires, mais ce n'est pas
la même chose.
Puis pour faire court, Mme la Présidente,
moi, je... ma formation politique propose, dans le fond, que toute entreprise
privée qui reçoit une aide de l'État, ce qui veut dire, dans le fond, beaucoup
d'entreprises privées, finalement, ait une obligation similaire. On met un
chiffre différent pour le privé, on met 30, mais, pour le public, considérant
que c'est l'argent public, on baisse la limite à 10, à 10 fois la rémunération
du plus bas salaire à temps plein.
Là, je comprends que M. le ministre n'a
pas le chiffre clairement devant lui aujourd'hui. J'abuserais peut-être en
voulant suspendre jusqu'à tant qu'on me le fournisse, mais, s'il s'engage à me
l'acheminer rapidement, dans les prochaines heures, les prochains jours, ça
peut faire mon affaire.
Puis je veux juste m'inscrire en faux,
quand même, à l'argument qu'il a avancé sur attirer la bonne personne. Moi, je n'achète
pas ça. Puis c'est un peu le débat qu'on a en ce moment. Puis je fais un lien
avec l'actualité, Mme la Présidente. On a appris aujourd'hui que la partie
gouvernementale a retiré son appui au projet de faire un comité indépendant
pour évaluer le salaire des députés. Ce n'est pas parce que le salaire est
beaucoup plus grand, là, déjà qu'on fait un très bon salaire, qu'on va avoir
des meilleurs députés. Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne, évidemment. Ce
n'est pas parce qu'un salaire est automatiquement plus grand que ça va attirer,
tout d'un coup, des meilleures personnes.
Les personnes qui sont ici devant nous,
là, qui font ce travail, sont des personnes de qualité. Elles ne sont pas
venues ici en espérant que le salaire augmente dans les prochaines années et ne
militent pas pour augmenter le salaire en pensant que, là, il y a des gens qui
seraient venus peut-être, mais qui ne sont pas venus à cause du salaire. Moi,
je n'y crois pas, à ça et, pour la même raison, donc, je n'y crois pas non plus
dans le secteur public. Les personnes qu'on va réussir à démarcher, il y a des
bons salaires, mais ce n'est pas en imaginant qu'on va augmenter sans limites,
potentiellement — et c'est ça, le débat, en fait, sans limites — qu'on
pourrait augmenter ce salaire-là pour soi-disant attirer de meilleures
personnes. Bien, ça donne des situations, parfois, qui ne sont pas idéales.
<Et...
M. Leduc : ...les
personnes
qu'on va réussir à démarcher, il y a des bons salaires, mais ce n'est pas en
imaginant qu'on va augmenter sans limites, potentiellement — et c'est
ça, le débat, en fait, sans limites — qu'on pourrait augmenter ce
salaire-là pour soi-disant attirer de meilleures personnes. Bien, ça donne des
situations, parfois, qui ne sont pas idéales.
>Et là on a le cas de la CNESST.
On va se le dire, là, ce n'est pas ce cas-là qui a fait les manchettes dans les
dernières années, hein, ce n'est pas le salaire de la CNESST. Le principe est
là par contre. Le principe est le même pour l'ensemble des emplois supérieurs
de la fonction publique. C'est de se dire, collectivement, qu'il y a une limite
qu'on ne devrait jamais dépasser, qui est celle de 10 fois le salaire du plus
bas salarié.
M. Boulet : J'ai la réponse à
votre question. C'est 230 000 $, la rémunération actuelle de celle
qui occupe le poste que vous connaissez.
M. Leduc : Oui, ça. Mais,
c'est ça, ça, je le savais déjà. Moi, ce que je voulais savoir…
M. Boulet : Ah! O.K. Je
pensais que c'était la question que vous posiez.
M. Leduc : Je me suis
peut-être mal exprimé. Ce que je voulais savoir, c'était le salaire le plus bas
pour faire le ratio.
M. Boulet : Ah non! Ça, je ne
suis pas en mesure de donner ça, non.
M. Leduc : Aujourd'hui,
peut-être, mais la CNESST a une politique salariale, quand même, je ne peux pas
croire, pour évaluer. Puis, comme je vous dis, Mme la Présidente, je n'en ferai
pas tout un cas parce que je serais bien surpris que ça soit en haut de 10 fois
le… Il faudrait que le salaire moyen soit très bas pour que le
230 000 $, en effet, de la présidente soit 10 fois plus supérieur… 10
fois supérieur au salaire le plus bas. Mais je serais quand même curieux puis
j'aimerais ça, que le ministre s'engage à m'acheminer le salaire le plus bas à
temps plein de la CNESST pour qu'on fasse le ratio, de notre côté. Moi, je le
soumets aujourd'hui à fin de débat, à fin de cohérence pour parler de ça, pour
parler un peu aussi du fait que je trouve ça dommage que le parti
gouvernemental ait retiré sa participation du comité pour nommer des
indépendants pour parler de nos salaires parce que c'est une belle façon de
redonner confiance dans la fonction publique, dans le service public en
général, autant notre service public que le service public des personnes qui
s'engagent dans la fonction publique.
M. Boulet : Puis je n'ai pas
d'autre commentaire, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors…
M. Leduc : Donc, je n'aurai
pas le salaire le plus bas de la CNESST?
M. Boulet : Ah! bien, ça, moi,
je peux le vérifier, là, la rémunération des employés de la CNESST, puis on
peut partager l'information, là. Dans la mesure où c'est public, moi, je n'ai
aucun problème. Et on pourra le faire à un moment qui nous convient, là. Absolument.
Il n'y a pas de problème.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas
d'autre intervention sur l'amendement, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Contre.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Abstention.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement proposé à l'article 189 est rejeté.
Nous revenons à l'article 189. Y a-t-il
des interventions sur l'article? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'article 189.
La Secrétaire
:
<Pour…
La Secrétaire
: ...
Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc,
l'amendement proposé à
l'article 189 est
rejeté.
Nous revenons à
l'article 189.
Y
a-t-il des interventions sur
l'article?
S'il n'y a pas
d'intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 189.
La Secrétaire
: >Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 189 est adopté.
Nous poursuivons avec l'article 190,
aux pages 217, 218.
M. Boulet : C'est l'article 190?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 143 de cette loi est modifié par le remplacement de «et
chef de la direction» par «le président-directeur général».
Donc, encore une fois, c'est une modification
de concordance. Et c'est la durée du mandat, là, qui est d'au plus cinq ans qui
est prévu, là, pour chacun de ces postes-là. Et la loi n'est pas modifiée.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Boulet : Alors donc,
une modification de concordance. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions sur l'article 190? S'il n'y a pas d'intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 190 est adopté. Nous poursuivons avec l'article 191.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 144 de cette loi est modifié par le remplacement de
«chef de la direction» et de «à
l'article 141» par, respectivement, «le
président-directeur général» et «aux articles 140 et 141».
Explications. Donc, modification de concordance
avec les articles 140 et 141 séparant les fonctions que nous connaissons.
Et c'est pour prévoir, là, que le mandat ne peut être renouvelé que trois fois,
consécutivement ou non, là, en suivant la procédure de nomination déjà prévue.
Donc, c'est simplement une modification de concordance. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il des interventions sur l'article 191? S'il n'y a d'intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 191 est adopté. Nous poursuivons avec <l'article...
La Secrétaire
: …pour
les membres de
l'opposition officielle,
M. Derraji
(Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc,
l'article 191 est
adopté. Nous poursuivons
avec >l'article 192.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 146 de cette loi est remplacé par le suivant :
«Le président-directeur général et les vice-présidents
exercent leurs fonctions à temps plein.»
Donc, c'est une modification de
concordance avec la scission, et ça prévoit que le P.D.G. et les V.P. doivent
exercer leurs fonctions à plein temps.
Évidemment, les termes «à plein temps»
remplacent les termes «s'occuper exclusivement» pour plus de précision et en
conformité avec ce qui est généralement utilisé dans le corpus législatif au Québec.
Voilà. C'est tout. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix. Alors…
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 192 est adopté. Nous poursuivons avec l'article 193.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 147 de cette loi est modifié par le remplacement de «de
même que» par «le président-directeur général et».
Donc, c'est une modification de
concordance avec la séparation. Puis il y a lieu de prévoir les fonctions de gestion
du P.D.G. pour la continuité de son mandat expiré jusqu'à une nouvelle
nomination. Donc, c'est une modification de concordance. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions à l'article 193? S'il
n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
• (17 h 20) •
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 193 est adopté. Nous poursuivons avec l'article 194.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 148 de cette loi est remplacé par le suivant :
«Toute vacance parmi les membres du
conseil d'administration, autre que celle du président-directeur général, est
comblée suivant les règles de nomination prévues par la présente loi.»
Donc, modification de concordance. Puis ça
prévoit le comblement d'une vacance au sein du C.A. selon le mode prescrit par
la loi, dont les consultations des associations de salariés et des employeurs
et la durée du <mandat…
M. Boulet :
...président-directeur général, est comblée suivant les règles de nomination
prévues par la présente loi.»
Donc, modification de concordance. Puis
ça prévoit le comblement d'une vacance au sein du C.A. selon le mode prescrit
par la loi, dont les consultations des associations de salariés et des
employeurs et la durée du >mandat.
Puis peut-être un commentaire additionnel.
Il y a lieu d'exclure les fonctions de gestion du P.D.G. de cette disposition
par cohérence. Les dispositions prévoyant le comblement de postes vacants au
sein du C.A., dans le corpus législatif, ne vise usuellement que les
administrateurs votants du conseil en raison, notamment, des changements
réguliers des représentants susceptibles d'intervenir au sein des associations.
Les postes de gestion du P.D.G. et des V.P. seront pourvus, en cas de départ,
en conformité avec le mode de nomination prévu à la loi. Donc, modification de
concordance. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 194? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 194 est adopté. Nous poursuivons avec
l'article 195. M. le ministre.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 149 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «et des vice-présidents» par «autre que le président-directeur
général»;
2° par la suppression du deuxième alinéa.
Donc, c'est une disposition de concordance
qui prévoit la fixation, par le gouvernement, ce qu'on a déjà discuté, là, du
traitement des membres du C.A. autres que le P.D.G. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions? Alors, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Je ne suis pas sûr
de comprendre le retrait du dernier alinéa, là. Parce qu'on ne parle pas juste
du C.A. ici, là, on parle de la commission au grand complet, non?
M. Boulet : C'est 142.1, là,
qui prévoyait la détermination des conditions de travail du P.D.G., si je me
souviens bien, hein? C'est ça, hein? Et donc c'est 142.1, collègue.
M. Leduc : D'accord, mais ce
qui est écrit ici, c'est : «Les traitements, na, na, na, et autres
dépenses d'opération de la commission sont à la charge de cette dernière.»
Donc, c'est un texte beaucoup plus large que la simple question des dépenses du
C.A.
M. Boulet : Traitements,
honoraires, allocations, indemnités et autres dépenses d'opération, mais la
rémunération, c'est global, là. C'est ce qui a été adopté précédemment, là,
mais ça tient compte de tous ces concepts-là.
M. Leduc : Mais, c'est-u…
Est-ce que vous le retirez parce que c'est comme évident que c'est à la charge
de cette dernière? Pas besoin de l'écrire? Je ne comprends pas le lien avec ce
que vous dites.
M. Boulet : Mais c'est autre
que le <P.D.G....
M. Boulet : …global,
là.
C'est ce qui a été adopté précédemment, là, mais ça tient compte de tous ces
concepts-là.
M. Leduc : Mais, c'est-u…
Est-ce que vous le retirez parce que c'est comme évident que c'est à la charge
de cette dernière? Pas besoin de l'écrire? Je ne comprends pas le lien avec ce
que vous dites.
M. Boulet : Mais c'est
autre que le >P.D.G., Alexandre. C'est… Tu sais, le 149, le premier paragraphe,
c'est le traitement, traitement additionnel, honoraires, allocations de chaque
membre du C.A. autre que le P.D.G. de même que les indemnités auxquelles ils
ont droit. Donc, le deuxième devient pas nécessaire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…l'article modifié, hein?
M. Boulet : Oui, bien, je peux
le lire au complet. C'est : «Le gouvernement fixe le traitement et, s'il y
a lieu, le traitement additionnel, les honoraires ou les allocations de chaque
membre du conseil d'administration de la commission autre que le président-directeur
général de même que les indemnités auxquelles ils ont droit.»
Donc, le deuxième paragraphe reprenait,
dans sa substance, ce que je viens de lire, donc il a été enlevé.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Député de Nelligan.
M. Derraji : Est-ce que c'est parce
que c'est des partenaires et c'est une commission paritaire? Au fait, ce qu'il
me vient à l'esprit, c'est comme la CPMT, c'est une entente entre le
gouvernement et le représentant de l'association et de la rémunération. On va
directement à l'organisme et non pas à l'individu.
M. Boulet : …mon Dieu! Non. À
mon avis… Parce que…
M. Derraji : Parce qu'au
niveau de la CPMT ce n'est pas à titre personnel, c'est à titre d'organisation.
M. Boulet : Est-ce qu'on peut
suspendre deux minutes?
M. Derraji : Oui, aucun
problème.
M. Boulet : Je vais juste
faire une vérification. Je pense que c'est pertinent…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, oui.
M. Derraji : …
M. Boulet : Pardon?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 26)
17 h 30 (version révisée)
(Reprise à 17 h 40)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Alors, c'est parti, c'est recommencé. Alors, nous recommençons. M. le
ministre, vous pouvez donc répondre à la question concernant l'article 195.
M. Boulet : Oui, puis ça me
fait plaisir, Mme la Présidente, de répondre à la question parce que, moi de
même, j'ai appris. L'article demeure tel qu'il est, il n'y a pas de modification,
mais, en pratique, les membres du C.A, là, qui proviennent des associations
syndicales et des associations patronales ne veulent pas… ne reçoivent pas de
traitement. Ils le font comme représentants des associations syndicales et
patronales. Il y a un décret qui date de 1987, mais, en pratique, c'est la
réalité. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Je ne suis pas sûr
que ça répond à ma question, par exemple.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Non, ça répondait à la question du député de Nelligan, de mémoire.
M. Leduc : Oui, d'accord. Moi,
ma question demeure entière : Pourquoi on biffe le deuxième alinéa? Je ne
comprends pas le lien avec le premier alinéa. C'est quoi, l'intention du législateur
en biffant ça? Je comprends qu'on modifie le premier alinéa par concordance,
mais en quoi biffer le deuxième concorde quoi que ce soit?
Une
voix : ...
M. Boulet : Bien, parce que ce
n'était pas nécessaire, c'était superfétatoire. Et, dans le corpus législatif,
on n'utilise jamais ce libellé-là. Ça fait qu'il faut référer au premier
paragraphe, simplement, qui réfère aux traitements, honoraires et allocations.
Et c'est une question de cohésion avec les autres lois de même nature,
simplement pour ça que ça a été enlevé.
M. Leduc : C'était
sous-entendu, donc, que c'était déjà comme ça.
M. Boulet : Exact, exact.
M. Leduc : Maintenant que vous
l'avez dit, on ne pourra pas interpréter l'intention du législateur autre que
celle que vous avez prononcée.
M. Boulet : Ah! je... C'est
notre quatrième commission, vous l'avez dit ce matin, hein? Puis on se connaît.
M. Leduc : On commence à se <connaître…
M. Boulet : …et c'est une
question
de cohésion avec les autres lois de
même nature, simplement pour ça que
ça a été enlevé.
M. Leduc : C'était
sous-entendu, donc, que c'était
déjà comme ça.
M. Boulet : Exact, exact.
M. Leduc :
Maintenant
que vous l'avez dit, on ne pourra pas interpréter l'intention du législateur
autre que celle que vous avez prononcée.
M. Boulet : Ah! je... C'est
notre quatrième
commission, vous l'avez dit ce matin, hein? Puis on se
connaît.
M. Leduc : On commence à se
>connaître.
M. Boulet : Oui, oui.
M. Leduc : Parfait. J'aime ça,
quand vous dites «superfétatoire». Je trouve ça très drôle comme mot. Je vais
essayer de vous le faire redire à plusieurs reprises dans la commission.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions à l'article 195? S'il n'y a
pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 195 est adopté. Nous poursuivons avec
l'article 196.
M. Boulet : Donc,
l'article 151 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement du
premier alinéa par le suivant :
«Le quorum des séances du conseil
d'administration de la commission est de huit membres dont les suivants :
1° le président du conseil d'administration
ou son remplaçant nommé en vertu de l'article 155;
2° au moins trois des membres nommés
en vertu du paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 141;
3° au moins trois des membres nommés
en vertu du paragraphe 2° du premier alinéa de l'article 141.»;
et
2° par la suppression, dans le
deuxième alinéa, de «d'administration et chef de la direction».
Donc, explications. Encore une fois, ça
prévoit, conformément au principe de parité, que le quorum de huit membres
doit être composé d'au moins trois membres représentant les travailleurs
et d'au moins trois membres représentant des employeurs.
Puis la modification au
deuxième alinéa en est une de concordance avec la fonction de P.C.A. Voilà.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 196? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 196 est adopté. Nous poursuivons avec
l'article 197.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 152 de cette loi est modifié par le remplacement,
dans le premier alinéa, de «et chef de la direction» par «le président-directeur
général».
Donc, modification de concordance, là,
encore une fois, qui résulte de la scission des postes de P.C.A. et de P.D.G. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions sur l'article 197? S'il n'y a pas
d'interventions, nous allons procéder <à…
M. Boulet : ...le
président-directeur général».
Donc, modification de concordance, là,
encore une fois, qui résulte de la scission des postes de P.C.A. et de P.D.G.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions sur l'article 197? S'il n'y a pas
d'interventions, nous allons procéder >à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 197 est adopté. Nous poursuivons avec l'article 198.
M. le ministre.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 154 de cette loi est modifié par la suppression de «et
chef de la direction» et de la dernière phrase.
Donc, encore une fois, c'est une modification
de concordance avec la fonction de P.C.A. résultant de la scission des deux
postes auxquels nous référons. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions sur l'article 198? S'il n'y a pas...
Oui, député de Nelligan.
M. Derraji : Désolé. C'est
juste... Je nous invite à aller doucement, encore une fois, parce que ce n'est
pas facile de se retrouver dans le cahier. Juste une précision. Au niveau des
comités, est-ce qu'on va parler de la présence du P.D.G. ou, j'ai cru
comprendre, il est présent uniquement dans le comité de... J'ai un blanc de
mémoire, désolé. Mais j'ai cru comprendre que le P.D.G., à part de présider...
Désolé. Le président du conseil d'administration, il préside les réunions du
conseil, il voit au bon fonctionnement, mais est-ce qu'on va préciser là où le
président de C.A. va être dans des comités au-delà du président ou de la
présidente du C.A., s'il vous plaît?
M. Boulet : Je présume, dans
le règlement interne, là, si sa présence est requise, le C.A., qui est maître
de l'élaboration puis de l'adoption du règlement interne, va le prévoir. Mais
je ne suis pas en mesure de répondre.
Des voix : ...
M. Derraji : Quand vous dites
«le règlement interne»...
M. Boulet : Ils vont adopter
le règlement intérieur puis ils auront, les membres du C.A., à le déterminer.
M. Derraji : O.K. Quand on
parle «règlement intérieur», le règlement intérieur du conseil d'administration...
M. Boulet : Interne. Exact.
M. Derraji : ...ou le
règlement intérieur de la CNESST?
M. Boulet : De la CNESST, mais
qui est adopté par le conseil d'administration.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ça va? Parfait. Y a-t-il d'autres interventions à l'article 198? S'il n'y
a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 198 est <adopté...
La Secrétaire
:
…abstention.
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du
groupe parlementaire formant le gouvernement,
Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de
l'opposition officielle,
M. Derraji
(Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc,
l'article 198 est >adopté. Nous
poursuivons avec l'article 199.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 155 de cette loi est modifié :
«1° par le
remplacement de «et chef de la direction» par «du président-directeur
général»;
«2° par le remplacement, dans le texte
anglais, de «Government may» par «Minister shall»;
Donc, c'est une modification de
concordance, puis ça prévoit la correction de la version anglaise. Et le reste
de l'article demeure intégral. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Y a-t-il des interventions sur l'article 199? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
:
Pour, contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M.
Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Mme
IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 199 est adopté. Nous poursuivons avec l'article
201.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 156 de cette loi est modifié par la suppression, dans le
paragraphe 1°, de «et chef de la direction».
Donc, c'est simplement une suppression
puis, encore une fois, c'est une modification de concordance. Je ne me
répéterai plus. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions sur l'article 201? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M.
Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Mme
IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 201 est adopté. Nous poursuivons, cette fois-ci,
avec l'article 203.
• (17 h 50) •
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 161.0.7 de cette loi est modifié par le remplacement de
«président» par «président-directeur général».
Donc, encore une fois, une modification de
concordance. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 203?
M. Derraji : Est-ce qu'on peut
juste, une fois qu'on… parce que, là, on a l'occasion de revoir la loi en
entier, est-ce qu'on peut juste, quand on change... je comprends, c'est par rapport...
c'est concordance, mais juste s'assurer que… Je ne dis pas que l'article ne
reflète pas la réalité, mais parfois ça fait longtemps qu'on n'a pas touché à
ces lois. Juste prendre le temps, si ça semble correct, de lire aussi tel <que…
M. Derraji : …est-ce qu'on
peut
juste, quand on change... je comprends, c'est par rapport... c'est
concordance, mais juste s'assurer que… Je ne dis pas que l'article ne reflète
pas la réalité, mais parfois ça fait longtemps qu'on n'a pas touché à ces lois.
Juste prendre le temps, si ça semble correct, de lire aussi tel >que…
avec la modification, parce que je le lis et j'ai des questions. Je veux juste
qu'on s'assure qu'on fait les choses correctement. Donc, si ça ne vous dérange…
M. Boulet : Je suis totalement
d'accord, Mme la Présidente.
M. Derraji : Quand c'est
facile, aucun problème.
M. Boulet : Et je vais le
lire.
M. Derraji : Merci beaucoup.
M. Boulet : Donc : «161.0.7.
Le gouvernement peut, lorsqu'il juge que l'expédition des affaires de cette
section l'exige et après consultation du président-directeur général de la
commission et du vice-président, nommer tout commissaire additionnel pour le
temps qu'il détermine; il fixe, suivant le cas, son traitement, ses avantages
sociaux, son traitement additionnel, ses honoraires et ses allocations.»
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
M. Boulet : Voilà, ses
commissaires, puis, bon, si je me souviens bien, c'est pour le processus d'équité
salariale.
M. Derraji : O.K. Bon, ça fait
que c'est là. C'est important de le savoir. Bravo. Merci.
M. Boulet : Non. Tout à fait.
M. Derraji : Oui, c'est
excellent. Et c'est là où j'ai deux éléments qui m'ont interpellé. «L'expédition
des affaires», désolé, je ne comprends pas, hein? On ne peut pas tout
comprendre. Et, si on peut juste nous expliquer c'est quoi, «expédition des
affaires de cette section l'exige», et... À moins que…
M. Boulet : Bien, c'est suite
à la fusion que… Tu sais, on a fusionné normes du travail, équité salariale
puis santé et sécurité. Donc, c'est une disposition habilitante qui prévoit,
lorsque les affaires le requièrent, de nommer un commissaire additionnel pour
tout le processus d'évaluation puis de maintien de l'équité salariale, là. Tout
ce qui prévu à la Loi sur l'équité salariale, c'est des commissaires qui sont
impliqués dans ce processus-là.
M. Derraji : O.K., donc, mais
on ne précise pas le mandat de ce commissaire.
M. Boulet : Oui, mais c'est
des articles précédents, là. C'est d'autres articles qui n'ont pas été touchés.
M. Derraji : Donc, le
commissaire… O.K. Donc, oui.
M. Boulet : C'est en vertu de
la Loi sur l'équité salariale, mais c'est d'autres articles précédents.
M. Derraji : O.K. Je vous fais
confiance, mais ce n'est pas ça, le but. Juste le président-directeur général
peut nommer, si j'ai bien compris, quand la demande, elle est là, un
commissaire pour l'aider…
M. Boulet : Tout à fait.
M. Derraji : Désolé, c'est le
gouvernement. Vous avez raison. J'ai mal… Oui, c'est le gouvernement qui peut,
en consultation avec le P.D.G., en concertation de la commission, ou bien le
vice-président, de nommer commissaire additionnel et de préciser ses avantages
sociaux, traitements additionnels, honoraires.
M. Boulet : Exact. Tout à fait.
M. Derraji : C'est quelqu'un à
l'extérieur de la boîte, de la CNESST, pour l'aider, genre, dans ce cas bien
précis. Le commissaire, c'est pour l'équité salariale.
M. Boulet : Oui, tout à fait,
puis…
M. Derraji : Et quel article,
s'il vous plaît?
M. Boulet : C'est 161.0.5.
M. Derraji : Oui, oui.
Pourquoi?
M. Boulet : C'est : «Le
quorum des séances tenues en vertu de la présente section est constitué du V.P.
chargé des questions», toutes les questions relatives à la Loi sur l'équité <salariale…
M. Derraji : ...c'est pour
l'équité salariale.
M. Boulet : Oui, tout à
fait, puis…
M. Derraji : Et quel
article, s'il vous plaît?
M. Boulet : C'est 161.0.5.
M. Derraji : Oui, oui.
Pourquoi?
M. Boulet : C'est :
«Le quorum des séances tenues en vertu de la présente section est constitué du
V.P. chargé des questions», toutes les questions relatives à la Loi sur l'équité
salariale>. On dit : C'est donc qu'il y a un V.P. à la CNESST...
M. Derraji : Oui, qui s'occupe
de ça.
M. Boulet : ...qui s'occupe d'équité
salariale et d'un commissaire. Puis, en cas d'égalité des voix, le vice-président
a voix prépondérante, puis le V.P. ou un commissaire que le V.P. désigné peut
exercer seul les pouvoirs conférés à la commission en vertu de la section I du
chapitre VI de la Loi sur l'équité salariale. Ça fait que c'est un tout autre
chapitre, là.
M. Derraji : C'est excellent. Merci.
M. Boulet : Mais, je pense, vous
faites bien de le... mais...
M. Derraji : Oh! non, non. C'est
bon. C'est bon.
M. Boulet : O.K.
M. Derraji : Merci. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il d'autres interventions pour l'article 203? Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M.
Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Mme
IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 203 est adopté. Nous poursuivons avec l'article
204.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 162.1 de cette loi est modifié par le remplacement de
«président du conseil d'administration et chef de la direction» par
«président-directeur général».
Donc, modification de concordance. Et, si
vous le souhaitez, là, je peux en parler aussi, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui.
M. Boulet : Je vais le lire au
complet. Donc, ça se lirait :
«Le P.D.G. — donc, ça, c'est
l'ajout, c'est le seul ajout — soumet chaque année au ministre les
prévisions financières de la commission en matière d'équité salariale pour
l'exercice financier suivant, selon la forme, la teneur et à la date déterminée
par ce dernier. Ces prévisions, qui doivent pourvoir au maintien des activités
et de la mission de la commission en matière d'équité salariale, sont soumises
à l'approbation du ministre. Donc, ça, ça demeure tel quel.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, oui, député de Nelligan.
M. Derraji : Une question
vraiment champ gauche, Mme la Présidente. Donc, j'espère que le ministre va
nous partager les prévisions par rapport... en équité salariale qu'il a déjà
reçues.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Boulet : Les partager! C'est
approuvé. C'est... Mais c'est reçu, effectivement, à mon ministère, et ça, c'est
en application de la loi québécoise sur l'équité salariale.
M. Derraji : Oui, oui, je
sais, mais, quand j'ai vu que vous recevez les prévisions pour l'année
prochaine, ça veut dire qu'il y a un plan qui est suivi. Donc, c'est pour cela
que je vous ai dit que j'aimerais bien que vous nous partagiez les prévisions
sur l'équité salariale.
M. Boulet : Il y a tellement
d'informations confidentielles, en plus, en matière d'équité salariale, là, c'est
des exercices qui sont vraiment compliqués.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est bien. Y a-t-il d'autres interventions à l'article 204? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
:
La
Secrétaire
: Pour, contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte :
<Pour...
M. Boulet : …des exercices
qui sont
vraiment compliqués.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est bien.
Y a-t-il d'
autres interventions à l'article 204? S'il
n'y a pas d'
autre intervention, nous allons procéder à la
mise
aux voix.
La Secrétaire
:
La
Secrétaire
: Pour, contre, abstention. M. Boulet (
Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du
groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme
Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : >Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 204 est adopté. Nous poursuivons avec
l'article 205.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 163 de cette loi est modifié par le remplacement,
dans le paragraphe 5° du deuxième alinéa, de «président du conseil
d'administration et chef de la direction» par «président-directeur général».
Donc, modification de concordance. Et je
lis l'article 163 tel que modifié. Donc, il se lirait :
«La commission doit, avant le 30 juin
de chaque année, faire au ministre un rapport présentant les résultats obtenus
au regard des objectifs prévus par son plan stratégique visé à
l'article 161.4.
«Ce rapport doit en outre faire état :
«1° des mandats qui lui sont confiés;
«2° de la déclaration de service visée à
l'article 161.1;
«3° des programmes qu'elle est chargée
d'administrer;
«4° de l'évolution de ses effectifs;
«5° d'une déclaration du — et,
là, c'est l'ajout, là — P.D.G. attestant la fiabilité des
renseignements contenus au rapport et des contrôles afférents.
«Le ministre doit, sans délai, déposer ce
rapport devant l'Assemblée nationale, si elle est en session ou, si elle ne
l'est pas, dans les 15 jours de l'ouverture de la session suivante ou de
la reprise des travaux, selon le cas.»
Alors, ça, c'est déposé.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 205? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 205 est adopté. Nous poursuivons avec
l'article 206.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 163.1 de cette loi est modifié par le remplacement,
partout où ceci se trouve, de «président du conseil d'administration et chef de
la direction» par «président-directeur général».
Donc, encore une fois, une modification de
concordance. Et je lis... 163.1 tel que modifié se lirait :
«Le…» Et, là, on rajoute «…P.D.G. est,
conformément à la loi, notamment au regard de l'autorité et des pouvoirs du
ministre de qui il relève, imputable devant l'Assemblée nationale de sa gestion
administrative.
«La commission parlementaire compétente de
l'Assemblée nationale doit entendre au moins une fois par année le ministre, si
celui-ci le juge opportun, et, selon le cas, le P.D.G.afin de discuter de leur
gestion administrative.
«La commission parlement peut notamment
discuter :
«1° de la…
18 h (version révisée)
M. Boulet : ...de sa
gestion administrative.
«La commission parlementaire compétente de
l'Assemblée nationale doit entendre au moins une fois par année le ministre, si
celui-ci le juge opportun, et, selon le cas, le P.D.G. afin de discuter de leur
gestion administrative;
«La commission parlementaire peut
notamment discuter :
«1° de la déclaration de services aux
citoyens et des résultats obtenus par rapport aux aspects administratifs du
plan stratégique;
«2° des résultats obtenus par rapport aux
objectifs d'un programme d'accès à l'égalité ou d'un plan d'embauche pour les
personnes handicapées applicable à la commission;
«3° de toute autre matière de nature
administrative relevant de la Commission et signalée dans un rapport du vérificateur
général ou du Protecteur du citoyen.»
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 206? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 206 est adopté. Nous poursuivons avec
l'article 208.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'article 172 de cette loi est modifié par le remplacement,
dans le premier alinéa, de «d'administration et chef de la direction» par «au
président-directeur général».
Donc, une modification de concordance.
L'article 172 tel que modifié se lirait :
«La commission peut déléguer, généralement
ou spécialement, au président du conseil, au P.D.G. — ce qui est
rajouté — au comité administratif, à ses vice-présidents, à ses
fonctionnaires ou à une personne qu'elle désigne ses pouvoirs pour examiner et
décider une question que les lois et les règlements qu'elle administre
déclarent être de sa compétence.
«Pour les fins de l'examen d'une question,
les personnes et les membres du comité administratif visés dans le premier
alinéa sont investis des pouvoirs et de l'immunité des commissaires nommés en
vertu de la Loi sur les commissions d'enquête, sauf de celui d'imposer
l'emprisonnement.
«Lors de l'examen d'une question, la commission,
les personnes et les membres du comité administratif visés dans le premier
alinéa peuvent ordonner à une partie d'acquitter certains frais ou de les
mettre à la charge de la commission; la nature de ces frais, leur montant,
ainsi que les cas ou circonstances dans lesquels ils peuvent être adjugés sont
déterminés par règlement.»
Donc, il n'y a aucun changement. C'est
simplement la concordance. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 208? Député de Nelligan.
M. Derraji : Merci, Mme
la Présidente. Je comprends que c'est juste de la concordance ou la scission
des postes P.C.A., P.D.G., mais je nous invite à une réflexion qu'au niveau de
la délégation du pouvoir... est-ce que le ministre, à la lumière de ce qu'il a
vu au niveau de la CNESST, à la lumière de ce qu'on aimerait... ce qu'il
aimerait et ce qu'on aimerait, tous, que la CNESST commence à <accomplir...
M. Derraji : …je
nous
invite à une réflexion qu'au niveau de la délégation du pouvoir... est-ce que
le ministre, à la lumière de ce qu'il a vu au niveau de la CNESST, à la lumière
de ce qu'on aimerait... ce qu'il aimerait et ce qu'on aimerait, tous, que la
CNESST commence à >accomplir, est-ce qu'au niveau de la délégation du
pouvoir, au niveau du rôle du P.D.G., de la nouvelle entité, des vice-présidents,
en termes de délégation de pouvoirs, ce qu'on a est assez complet, représente quand
même le portrait global qui peut permettre au P.D.G. et les vice-présidents de
déléguer leurs pouvoirs, en tenant compte des nouvelles dispositions qu'on va
leur donner à la lumière de l'étude de ce projet de loi?
Ce que j'essaie de voir avec le ministre, Mme
la Présidente, c'est que... quand on va arriver à des blocs comme
l'indemnisation ou la prévention, il y a des choses que la CNESST va faire dorénavant,
et on avance tous dans ce sens. Est-ce qu'en termes de délégation de pouvoirs,
ce qu'on a maintenant, le ministre, parce que, lui, il sait plus ou moins… il
sait plus que nous ce qui s'en vient et les amendements, est-ce qu'il peut nous
rassurer que, tout ce qui est délégation de pouvoirs, on remplit le mandat de
la CNESST, ce qu'il va faire une fois ce projet de loi est adopté?
M. Boulet : Oui, oui, puis on
pourra en discuter au fur et à mesure de l'étude détaillée. C'est ma conviction
la plus profonde. Puis je souhaite qu'on simplifie à bien des égards et qu'on
s'appuie sur le principe de la prise en charge par les parties, notamment de ce
qui concerne leur environnement de travail et les risques qui découlent de
l'exercice de leurs activités. Et, le cas échéant, s'il y a des besoins
additionnels, soit en termes de ressources financières ou ressources humaines,
on va s'assurer de répondre à ces besoins-là.
Et pour répondre plus précisément à votre
question, oui, je pense que la délégation telle qu'elle est libellée — et
elle est compatible avec le corpus législatif québécois, là, pour des
institutions de même nature — elle est complète. Puis je... on verra
au fur et à mesure, mais, non, ça ne m'inquiète pas, puis je pense que je peux
vous rassurer véritablement à ce stade-ci.
M. Derraji : Merci. Et vous
savez pourquoi je pose cette question.
M. Boulet : Bien oui.
M. Derraji : Encore une fois,
je ne veux pas vous dire que vous êtes un homme intelligent. Vous le savez,
hein? Mais vous comprenez pourquoi, à chaque fois je dis qu'au niveau de la
gouvernance je veux qu'on étudie ça à la fin. Ma crainte, et je tiens à
l'exprimer, je ne veux pas qu'on exclue le vote par rapport à cet article pour
voir un peu tout ce qui est délégation de pouvoirs, parce que, là, ce que vous
venez de me dire : si la CNESST a besoin de moyens financiers, bien, on va
lui donner, si la CNESST n'arrive pas à remplir l'ensemble de ce qu'il doit
accomplir ou régler, bien, on va venir en aide à la CNESST.
M. Boulet : Puis ça,
évidemment, ça ne fait pas l'objet du débat sur le projet de loi, là, c'est
plus des questions de nature budgétaire ou financière, <mais…
M. Derraji : ...bien,
on
va lui donner, si la CNESST n'arrive pas à remplir l'ensemble de ce qu'il doit
accomplir ou régler, bien, on va venir en aide à la CNESST.
M. Boulet : Puis ça,
évidemment, ça ne fait pas l'objet du débat sur le projet de loi, là, c'est
plus des questions de nature budgétaire ou financière, >mais oui, au fur
et à mesure des besoins clairement exprimés pour rencontrer les objectifs qui
apparaissent dans le plan stratégique de la CNESST, oui, on s'assure de
répondre à ce qui est requis pour que la mission soit remplie de façon non
seulement adéquate, mais aussi efficace.
M. Derraji : Oui. Merci. Et on
s'entend sur la délégation de pouvoirs, parce que je l'ai compris entre les
lignes. C'est que... vu que la CNESST ne peut pas remplir à 100 % le
mandat, est-ce que j'ai cru comprendre qu'au niveau de la délégation du
pouvoir, de ce qu'elle exerce, il y a une ouverture qu'il y aura d'autres
acteurs qui vont jouer ce rôle?
M. Boulet : Bien, je n'en ai
pas en tête, mais, si besoin en est, puis on le verra lors de l'étude des blocs
sur l'indemnisation et la prévention, oui, tout à fait.
M. Derraji : L'indemnisation. O.K.
Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est bien? C'est tout? Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres... interventions,
pardon, sur l'article 208? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 208 est adopté. Nous poursuivons avec
l'article 232.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'annexe I — et là on est dans la Loi sur le régime de
retraite des employés du gouvernement et des organismes publics, donc l'annexe
I — de cette loi est modifiée par le remplacement du paragraphe 9°
par le suivant :
Et c'est : «9. Le président-directeur
général de la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité
du travail.»
Donc, c'est une modification de
concordance, encore une fois, puis je n'ai pas de commentaire additionnel à
formuler. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il des interventions sur l'article 232? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 232 est adopté. Nous poursuivons avec
l'article 233.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. L'annexe II de la Loi sur le régime de retraite du personnel d'encadrement — donc,
c'est une autre loi — est modifiée par le remplacement du paragraphe
10° par le suivant :
«10. Le président-directeur général de la
Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail.»
Donc, encore une fois, modification de
concordance.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il <des...
M. Boulet : ...
donc,
c'est une autre loi — est modifiée par le remplacement du paragraphe
10° par le suivant :
«10. Le président-directeur général de
la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du
travail.»
Donc, encore une fois, modification de
concordance.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il >des...
Une voix
: ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, merci. Y a-t-il des interventions sur l'article 233? S'il n'y a
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Ça vous va, député de
Nelligan?
M. Derraji : Oui, oui,
oui, c'est bon. C'est la même chose que le dernier et l'avant-dernier, oui. Pas
de problème.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Parfait. Alors, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 233.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 233 est adopté. Nous allons donc...
Oui, vous voulez intervenir ou nous allons
suspendre?
M. Boulet : Je voulais,
non, vous demander une suspension pour quelques minutes.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est ça.
Alors, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 18 h 10)
18 h 30 (version révisée)
(Reprise à 18 h 33)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci, Mme la
Présidente, de me rappeler à l'ordre.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, j'ai cru comprendre, et M. le ministre et Fanny, corrigez-moi, nous
allons poursuivre mais avec le bloc 2, Soutien. C'est bien ça? Fanny, M. le
ministre, c'est bien ça? On va poursuivre avec le bloc 2… bien, c'est-à-dire…
oui, la section 2, Soutien?
Des voix : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Comme nous changeons ce qui a été déterminé ce matin, j'aurai besoin du
consentement de tout le monde. Ça vous va? C'est beau? Alors, nous allons être
en ondes très bientôt. C'est-u ça, Fanny?
Une voix : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Non, on n'est pas en ondes encore.
Une voix : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ah! oui. Attention, là, nous sommes maintenant… Oui, vous aviez une question <pour…
>de procédure ou…
M. Leduc : C'était une
question de nature micro fermé.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ah! d'accord. C'est bon.
M. Leduc : Donc, on attendra
tantôt.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, écoutez, nous allons poursuivre l'étude détaillée. Cependant, nous
allons changer le plan de travail, l'ordre dans le plan de travail. Donc,
j'aurai besoin de votre consentement pour que nous allions directement au bloc
2, Soutien. Alors, est-ce que j'ai le consentement de tout le monde de modifier
le plan de travail que nous avons voté ce matin? Oui, député de Nelligan.
M. Derraji : Je vais dire
consentement, mais je veux juste dire que ce n'était pas ce qui a été convenu,
mais je veux juste démontrer au ministre la bonne volonté. Je pense que c'est
partagé aussi avec les autres collègues de l'opposition, qu'on veut vraiment
travailler ensemble, et je sens la bonne ouverture du ministre. Ce n'est pas le
plan entendu, mais on le soutient, et on veut travailler en collégialité, et on
veut juste avoir le temps de bien faire les choses, Mme la Présidente.
Donc, de ma part, il y a un consentement.
Donc, je ne parle pas au nom des autres collègues, mais ils peuvent exprimer
aussi ce qu'ils pensent du plan. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Est-ce que j'ai le consentement? Oui? Consentement, M. de
Bonaventure? Oui, parfait. M. le ministre aussi?
Alors, nous y allons donc avec le bloc 2, Soutien.
L'article du projet de loi n° 38 à la page 52. Alors, M. le ministre, je vous
invite à lire l'article 38.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. J'apprécie la compréhension puis la collaboration des partis
d'opposition. Je pense qu'on a tous le même objectif, <c'est…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...à la
page 52. Alors, M. le ministre, je vous invite à lire l'article
38.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. J'apprécie la compréhension puis la collaboration des partis
d'opposition. Je pense qu'on a tous le même objectif, >c'est d'avancer
avec efficacité et dans la mesure où tout le monde est bien préparé.
Donc, je pense que de poursuivre la
discussion va nous permettre de bien se préparer aussi pour la poursuite de nos
travaux parlementaires demain matin à 11 h 15. C'est quatre articles,
et je vais commencer par l'article 38 :
L'article 171 de cette loi est modifié par
l'insertion, à la fin du premier alinéa, de «chez un autre employeur».
Et je le lis puis après ça je pourrai
donner des explications :
«Lorsqu'aucune mesure de réadaptation ne
peut rendre le travailleur capable d'exercer son emploi ou un emploi équivalent
et que son employeur n'a aucun emploi convenable disponible, ce travailleur
peut bénéficier des services d'évaluation de ses possibilités professionnelles
en vue de l'aider à déterminer un emploi convenable qu'il pourrait exercer chez
un autre employeur.
«Cette évaluation se fait notamment en
fonction de la scolarité du travailleur, de son expérience de travail, de ses
capacités fonctionnelles et du marché du travail.»
Explications. Donc, cette disposition vise
à clarifier qu'à cette étape de la réadaptation professionnelle, lorsqu'aucune
mesure de réadaptation ne peut rendre le travailleur capable d'exercer son
emploi ou un emploi équivalent et que son employeur n'a aucun emploi convenable
disponible, l'emploi convenable dont il est fait mention sera ailleurs sur le
marché du travail.
Alors, je m'explique parce que ce n'est
pas... ça fait partie, là, des tenants et aboutissants parfois un peu plus
nuancés, là, de ces lois-là, là, en matière de santé-sécurité. C'est qu'une
personne a accès à des services de réadaptation personnelle, sociale ou
professionnelle en tenant compte de son état. Le but est de permettre, avec des
conseillers en réadaptation, de permettre à la personne victime d'une lésion
professionnelle de revenir d'abord à son emploi. À défaut, parce que, si la
personne a des limitations fonctionnelles ou une atteinte qui ne lui permet pas
de réintégrer son emploi, on réfère au concept d'emploi équivalent. Donc, un
emploi équivalent, ce n'est pas son emploi, c'est un emploi qui requiert les
mêmes qualifications, qui est compatible avec le profil du travailleur.
Donc, un, c'est son emploi. Deux, si ce
n'est pas <possible...
M. Boulet : …équivalent.
Donc,
un emploi équivalent, ce n'est pas son emploi, c'est un emploi qui requiert les
mêmes qualifications, qui est compatible avec le profil du travailleur.
Donc, un, c'est son emploi. Deux, si ce
n'est pas >possible, c'est un emploi équivalent chez l'employeur. Mais,
s'il n'y en a pas, d'emploi équivalent, on réfère… Est-ce que ça… O.K. Donc, on
réfère à un emploi convenable, disponible ailleurs sur le marché du travail.
Mais le conseiller en réadaptation, il est
là pour accompagner le travailleur ou la travailleuse : il analyse son
profil, il vérifie son potentiel résiduel de travail, et là il le fait
cheminer. Si ce n'est pas possible de revenir à son emploi, c'est un emploi
équivalent, sinon c'est un emploi convenable, et on précise ici que c'est
ailleurs, en fait, chez un autre employeur.
Donc, c'est ce que cet amendement-là
prévoit. Merci, Mme la Présidente.
• (18 h 40) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions? Alors, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : J'essaie de
comprendre comment, concrètement, ça va marcher, parce qu'il me semble qu'il y
a plein d'incidences à ouvrir cette porte-là. Parce que, dans les faits, on le
fait changer d'employeur.
Donc, qui demeure responsable, par exemple,
du volet prévention? Est-ce que l'ancien employeur a encore un rôle là-dedans?
Quel est le maintien du lien d'emploi, justement, avec l'ancien employeur? Si
c'est syndiqué, pas syndiqué, est-ce que ça change?
On dirait qu'il y a comme
1 000 questions, là, qui explosent dans ma tête en ce moment avec
cette porte que vous ouvrez, qui m'apparaît beaucoup plus complexe qu'un simple
rajout de trois mots, là, quatre mots.
M. Boulet : Bien, vous allez
voir, Mme la Présidente, que, dans les autres articles, là, dont on va
discuter, cette personne-là est dans une période où elle ne peut plus revenir
ni à son emploi ni à un emploi équivalent. Donc, elle est dans ce qu'on appelle
un processus de recherche d'emploi, et on veut s'assurer, pour rencontrer un
des objectifs, là, d'un retour plus prompt, plus durable à l'emploi, de faire
bénéficier cette personne-là des services publics d'emploi.
Donc, c'est la raison pour laquelle on
prévoit que les services de réadaptation ne s'éteignent pas quand il n'y a plus
d'emploi… elle ne peut plus revenir à son emploi ou à un emploi convenable,
mais qu'on va l'accompagner dans une perspective d'accommodement ailleurs sur
le marché de l'emploi. Ça, je réitère que c'est pour éviter les risques de
chronicisation. Plus la personne revient, plus elle est active rapidement,
moins il y a de risques de chronicité, puis là on la perd. Plus la maladie ou
la condition de la personne devient chronique, plus il y a de risques que cette
personne-là ne puisse travailler à nulle part.
Et donc cet article-là, il va être
complété par un suivant, là, un des quatre qu'on va discuter dans ce sous-bloc
où il n'y a pas d'amendement.
M. Leduc : Je <comprends…
M. Boulet : …ou la
condition de la personne devient chronique, plus il y a de risques que cette
personne-là ne puisse travailler à nulle part.
Et donc cet
article-là, il va
être complété par un suivant, là, un des quatre qu'on va discuter dans ce
sous-bloc où il n'y a pas
d'amendement.
M. Leduc : Je >comprends,
mais, avant d'adhérer à ce qui ouvre la porte à d'autres articles, je veux vraiment
bien être certain que je comprends la philosophie et les impacts <de ce
que… >de la porte qu'on est en train d'ouvrir. Est-ce que vous avez
comme un exemple, là, un exemple qui pourrait m'éclairer dans ma compréhension
de ce que vous venez permettre qui ne l'était pas avant, ce que je comprends?
M. Boulet : Bon.
M. Leduc : Un cas concret, là.
M. Boulet : Une personne qui a
un accident grave, qui a eu soit des traumatismes crâniens, ou qu'il est
polytraumatisé, ou qu'il a plusieurs fractures, puis qui fait un travail de
nature physique, qui est un soudeur, ou un charpentier-menuisier, ou peu
importe le travail de nature physique, ça requiert des exigences, et cette
personne-là n'est plus capable de refaire son travail, puis, chez son
employeur, il n'y a pas d'emploi équivalent, donc, il ne faut pas laisser cette
personne-là entre les craques puis dire : Il n'y a pas de possibilité
d'accommodement, il n'y a pas d'emploi convenable.
Puis le concept d'emploi convenable, il
est déjà défini dans la loi comme un emploi qui respecte les limitations
fonctionnelles de la personne et qui a des chances raisonnables de permettre à
la personne d'exercer son potentiel résiduel. Et ça, ça peut requérir de la
formation avec nos services publics d'emploi, ça peut requérir de
l'accompagnement pour permettre à la personne de peut-être faire un travail de
commis ou d'assistant administratif. Bon, évidemment, on tient compte de ses
besoins, mais c'est ce qu'on appelle un emploi convenable qui est déjà défini
dans la loi.
Et cet amendement-là prévoit que cet
accompagnement-là se fait jusque chez un autre employeur, donc ailleurs sur le
marché de l'emploi, parce qu'il n'y a pas de possibilité de revenir au sein de
son employeur.
M. Leduc : Donc, son lien
d'emploi est rompu avec l'employeur actuel où il y a eu la lésion?
M. Boulet : Bien, si c'est
vraiment permanent. Là, il y a un débat là-dessus, là, parce qu'il y a des
articles qui prévoient la possibilité d'exercer un droit de retour au travail.
Tu sais, des fois, c'est permanent. Bon, si le devoir d'accommodement
raisonnable est épuisé, est-ce qu'il y a… Il y a des débats en jurisprudence
là-dessus. Mais, ce qui est important de savoir, c'est que la personne
bénéficie d'une indemnité, d'une pleine indemnité de remplacement de revenu,
là, l'IRR, jusqu'à tant qu'elle occupe un autre emploi convenable ailleurs sur
le marché, mais avec un maximum d'une année ou jusqu'au moment où elle refuse,
sans motif raisonnable, une offre d'emploi qui lui est présentée et qui
respecte sa capacité résiduelle de travail. En gros, c'est ça.
M. Leduc : Et, si une
personne, donc… Parce que j'imagine un contexte, encore une fois, syndiqué ou
pas, peut-être que c'est plus fréquent dans des endroits syndiqués, mais où il
y a une série <d'avantages…
M. Boulet : ...jusqu'au
moment
où elle refuse, sans motif raisonnable, une offre d'emploi qui lui est
présentée et qui respecte sa capacité résiduelle de travail. En gros, c'est ça.
M. Leduc : Et, si une
personne, donc… Parce que j'imagine un contexte, encore une fois, syndiqué ou
pas, peut-être que c'est plus fréquent dans des endroits syndiqués, mais où il
y a une série >d'avantages sociaux, une série d'années d'expérience qui
sont prises en compte dans le salaire de la personne, dans les conditions de
travail de la personne. Si elle est contrainte de quitter vers un autre
employeur, elle perd tout ça, tandis que, si elle restait dans la même
entreprise avec une autre fonction, elle gardait ses années d'expérience, ne
serait-ce que ça. Tandis que, là, si elle change d'employeur puis qu'il y a
bris du lien d'emploi, <on met... >c'est terminé, là, les années
d'expérience.
M. Boulet : Oui, mais la
personne bénéficie de ce qu'on appelle une indemnité réduite de remplacement de
revenu. Il y a un calcul qui est fait, qui est prévu dans la loi, qui permet à
la personne, par la suite, là, à l'expiration de l'année, ou jusqu'au moment où
elle occupe un emploi convenable ailleurs sur le marché de l'emploi, ou
jusqu'au moment où elle refuse sans motif raisonnable une offre d'emploi qui
respecte sa capacité résiduelle d'emploi. Suite à ça, elle bénéficie de ce
qu'on appelle une indemnité réduite de recherche d'emploi, parce qu'elle
pouvait gagner 28 $ de l'heure au moment de la survenance de la lésion professionnelle
puis elle occupe un emploi convenable qui lui donne accès à 19 $ ou
22 $ de l'heure. On tient compte, dans le calcul, de l'indemnité de remplacement
de revenu, de l'écart, évidemment, là, du... l'IRR, là, c'est 90 $ du
revenu net retenu, là. Mais il y a une compensation qui est versée par la suite
à la personne pour ne pas qu'elle soit financièrement pénalisée.
M. Leduc : Sur combien de
temps? À vie?
M. Boulet : C'est jusqu'à...
Oui.
M. Leduc : O.K. Comment ça
fonctionne quand on dit : On offre un emploi...
Des voix : ...
M. Boulet : Oui, bien, en
fait, c'est jusqu'à 65 ans, puis après ça ça baisse de 25 % par année
jusqu'à l'âge de 68 ans, comme dans d'autres lois en matière d'indemnisation.
Mais, si la personne a 51 ans, elle bénéficie de l'indemnité réduite ou
l'indemnité ajustée de remplacement de revenu jusqu'à 65 ans, puis après ça ça
baisse de 25 % par année.
M. Leduc : Donc, ce supplément
de revenu, en quelque sorte, n'est pas sur une courte transition, c'est sur le
restant, mettons, qu'on pourrait dire, de la carrière de la personne dans sa
nouvelle fonction.
M. Boulet : Exact.
M. Leduc : Qui était auparavant
seulement limité au sein de la même entreprise.
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : Là, vous, vous
voulez ouvrir au marché du travail.
M. Boulet : Bien, préciser que
c'est à l'extérieur, chez un autre employeur.
M. Leduc : Oui, c'est ça.
M. Boulet : Une job, un emploi
convenable qu'il pourrait exercer chez un autre employeur, pour éviter que la personne...
en fait, pour clarifier le droit de la personne de bénéficier des services de
réadaptation et, ce qui est une grande nouveauté dans notre projet de loi,
qu'elle puisse bénéficier des services publics d'emploi, <là...
M. Boulet : ... job, un
emploi convenable qu'il pourrait exercer chez un autre employeur, pour éviter
que la
personne... en fait, pour clarifier le droit de la personne de
bénéficier des services de réadaptation et, ce qui est une grande nouveauté
dans notre
projet de loi, qu'elle puisse bénéficier des services publics
d'emploi, >là, le PARAF dont on parle, les subventions, la formation de
courte durée, les programmes en alternance travail-études. Cette personne-là
pourrait avoir le privilège de ces services publics d'emploi là, ce qui
n'existe pas actuellement.
M. Leduc : Comment ça marche,
le nouvel emploi? Parce que, mettons, sur le marché du travail, on peut se le dire
franchement, une personne qui a une lésion professionnelle, ce n'est pas
nécessairement populaire pour des recruteurs, pour toutes sortes de bonnes et
de mauvaises raisons, surtout les mauvaises, je dirais. Est-ce que, quand on
dit : Une offre d'emploi, c'est un emploi qui est déjà garanti, sécurisé ou
est-ce que c'est quelqu'un qui dit : Tu dois postuler à cet emploi-là?
M. Boulet : Ce n'est pas un processus
qui est coercitif, mais il y a des incitatifs. Puis, avec les services publics
d'emploi, bien, il y a des conseillers en entreprise, il y a des agents d'aide
à l'emploi qui travaillent au sein du ministère du Travail, Emploi, Solidarité
sociale, et leur mandat, c'est d'accompagner les personnes qui sont à la
recherche d'emploi. On le fait actuellement avec les chômeurs pandémiques puis
ceux qui sont à la recherche d'un emploi.
• (18 h 50) •
Là, on prendrait charge des personnes qui
ont eu une lésion professionnelle, qui ont une atteinte permanente et/ou des
limitations fonctionnelles permanentes qui les empêchent de revenir à leur
emploi. Donc, ils bénéficieraient de tous les services publics d'emploi, puis
ça, je pourrai en faire l'inventaire, là, quand on sera rendus à l'article
pertinent, mais les services de soutien à la recherche d'emploi, ils sont
offerts en fonction de l'individu.
Puis moi, j'aime ça, référer à ce qu'on
appelle des parcours individualisés qui vont permettre à la personne, tenant
compte de son état, de pouvoir réintégrer le marché du travail. Puis on va
l'informer sur les pistes d'emploi, sur les offres de formation dans les
centres de formation professionnelle, cégep ou université, là. Des fois, c'est
des nanoprogrammes, comme on appelle à l'université, ou des AEC au niveau
collégial, ou des DEP au niveau des CFP pour permettre de compléter une
formation de 300 heures, 500 heures, et on va l'accompagner. On identifie les
obstacles à l'emploi, on aide à la rédaction d'un curriculum vitae, à faire les
tests d'embauche, les entrevues de sélection.
Mais il y a tout un panier de mesures qui
tiennent compte des besoins, là, vraiment spécifiques du travailleur qui a été
victime ou de la travailleuse qui a été victime d'une lésion professionnelle.
M. Leduc : Juste revenir
rapidement. Quand vous dites : Ce n'est coercitif, là, je comprends qu'on
n'envoie pas la personne en prison, là, qui refuse un emploi, mais il y a des
conséquences, par exemple. Vous l'avez dit, là.
M. Boulet : Bien, si une
personne dit : Ce n'est pas mon ambition, puis je ne veux pas, puis… moi,
je le répète souvent, là, on ne forcera pas la <personne…
M. Boulet : …qui a été
victime
d'une lésion professionnelle.
M. Leduc : Juste revenir
rapidement. Quand vous dites : Ce n'est coercitif, là, je comprends qu'on
n'envoie pas la personne en prison, là, qui refuse un emploi, mais il y a des
conséquences, par exemple. Vous l'avez dit, là.
M. Boulet : Bien, si une
personne dit : Ce n'est pas mon ambition, puis je ne veux pas, puis… moi,
je le répète souvent, là, on ne forcera pas la >personne <à
devenir… >à faire un travail que cette personne-là ne souhaite pas. Tu
sais, tout ça est une conséquence de l'accompagnement personnalisé. On guide la
personne, mais il ne faudrait pas que le refus soit déraisonnable non plus.
Tu sais, c'est pour ça que, dans la loi
actuelle, une personne qui n'a pas de motif raisonnable… Si c'est un motif
raisonnable, Alexandre, on le comprend, là, mais je veux juste dire que c'est
plus incitatif que coercitif. On ne donnera pas des coups de pied à la personne,
mais il ne faudra pas qu'elle refuse sans motif valable, là. C'est plus ça.
M. Leduc : Oui, mais, c'est
ça, il y a quand même une conséquence qui vient avec ça, de refuser. Je
comprends.
M. Boulet : Bien, ce qu'on
souhaite, c'est un retour au travail. On ne veut pas non plus…
M. Leduc : Dans des bonnes
conditions, bien sûr.
M. Boulet : Oui, dans des
conditions qui sont raisonnables et acceptables pour la personne. Ce qui le
plus fondamental, c'est que ce soit un emploi qui est respectueux de sa
capacité résiduelle d'emploi.
M. Leduc : Tout à fait. Est-ce
que, d'ouvrir la porte à l'ensemble du marché du travail des entreprises et non
seulement à l'entreprise où s'est passée la lésion du travailleur ou de la
travailleuse, est-ce qu'on n'est pas un peu en train de faciliter la vie à
l'entreprise responsable de la lésion, qui est soi-disant incapable de
réintégrer le salarié dans d'autres fonctions? Est-ce qu'on n'est pas en train
de lui dire : Bien… C'est très facile de dire : Ah! vous savez, je ne
suis pas capable d'adapter un emploi ou… Mais de toute façon, ce n'est pas grave
parce que l'entièreté du marché du travail est sur la table. Est-ce qu'on n'est
pas en train de faciliter la vie de… d'une forme de déresponsabilisation des
entreprises?
M. Boulet : Non, parce que les
entreprises ont un devoir d'accommodement raisonnable qui va être prévu. Et on
ne change pas la définition d'emploi convenable, on vient juste canaliser la
possibilité, pour ce travailleur-là, d'occuper un emploi convenable ailleurs et
on lui donne la main en la faisant bénéficier des services publics d'emploi.
C'est vraiment le but d'assurer, puis c'est un des objectifs que j'ai souvent
réitéré, là, d'assurer un retour prompt et durable pour éviter, là, les risques
de chronicisation de la lésion professionnelle, là.
M. Leduc : Est-ce qu'une entreprise,
donc, qui a un salarié qui a une lésion, qui… puis, advenant l'adoption de cet
article et du projet de loi, le salarié s'en va dans un autre emploi ailleurs,
est-ce que l'imputation, en termes de cotisation, demeure à l'entreprise
originale ou est transférée avec le salarié?
M. Boulet : Ça ne change pas
le partage… ça ne change pas le partage des coûts, là. Puis ça, l'application
des articles 327 à 329 demeure. Et <l'IRR...
M. Leduc : …originale ou est
transférée avec le salarié?
M. Boulet : Ça ne change
pas le partage… ça ne change pas le partage des coûts, là. Puis ça,
l'application des articles 327 à 329 demeure. Et >l'IRR
réduite va toujours dans le dossier financier de l'employeur au service duquel
se trouvait le travailleur au moment de la survenance de la lésion
professionnelle. S'il y a d'autres motifs de partage, ce n'est certainement pas
cette raison-là.
M. Leduc : Ça aurait pu être
un désincitatif à d'autres entreprises de recevoir un tel salarié…
M. Boulet : Ah! totalement.
M. Leduc : …s'il venait avec
le boulet de la cotisation.
M. Boulet : Oui. C'est un
excellent point. C'est un excellent point parce que, si moi, je suis
l'employeur Y puis j'ai du travail de bureau, puis c'est du travail de nature
un peu plus cléricale qui respecte la capacité résiduelle d'une personne qui a
été accidentée, bien, je vais pouvoir l'accueillir tout en sachant que les
indemnités de remplacement de revenu ne seront pas chargées à mon dossier financier.
Je pense que c'est un excellent point.
M. Leduc : Je comprends. J'ai
une dernière question de compréhension, Mme la Présidente. Je veux bien
comprendre la mécanique. Donc, quand la personne subit une lésion, là, advenant
l'adoption de l'article de loi, peut aller trouver un autre travail, mais bon,
ça ne marche pas dans l'entreprise où elle est, la personne, et là on lui
trouve… il y a quelque chose ailleurs, est-ce que… Où vient le moment où il y a
une entrevue? Est-ce qu'il y a une entrevue? Est-ce qu'il y a une… que la
personne applique? Est-ce que c'est la CNESST qui fait le trait d'union, qui
contacte l'entreprise d'arrivée pour dire : J'ai un salarié qui pourrait
convenir au poste que vous affichez? Est-ce que la CNESST est présente à
l'entrevue? Je veux vraiment comprendre comment va se faire ce trait d'union.
M. Boulet : Là, c'est nos
services publics d'emploi qui le feraient, et les agents d'aide à l'emploi
s'assurent d'accompagner la personne. Si elle doit faire une entrevue, bon,
elle va l'informer, là. On a une plateforme qui nous permet de savoir où sont
les emplois, où sont les offres de formation, donc on va guider la personne, on
va l'aider à s'inscrire, on va l'aider à appliquer, on va l'aider à passer
l'entrevue de sélection. Si besoin en est, cher collègue, si la personne a
besoin de services pour la rédaction du
C.V. — excusez-moi — oui, elle sera aidée. C'est vraiment
adapté à la nature des besoins de la personne. Puis je réfère autant à son état
psychique qu'à son état physique.
M. Leduc : Bien sûr. Et, si la
personne n'est pas reconnue, pour toutes sortes de raisons, on ne lui… il n'y
aura pas de conséquences, et ce n'est pas considéré comme un refus non… Je ne
sais pas comment… L'expression que vous avez utilisée tantôt, là?
M. Boulet : Si la personne
n'est pas… non. Si la personne n'est pas embauchée, non, je ne pense pas qu'on
puisse… Bien non, on ne pénalisera pas la personne en réduisant son indemnité
de remplacement de revenu si la réintégration à l'emploi n'est pas une
réussite, non. C'est une bonne question, mais, pour moi, c'est évident.
M. Leduc : O.K. C'est une
bonne <réponse…
M. Boulet : …non,
je
ne pense pas qu'on puisse… Bien non, on ne pénalisera pas la personne en
réduisant son indemnité de remplacement de revenu si la réintégration à
l'emploi n'est pas une réussite, non. C'est une bonne question, mais, pour moi,
c'est évident.
M. Leduc : O.K. C'est une
bonne >réponse.
M. Boulet : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce que c'est tout, député d'Hochelaga-Maisonneuve?
M. Leduc : Pour l'instant,
oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Eh! C'est déjà pas mal, hein?
Alors, il nous reste trois minutes, et je
laisse la parole au député de Bonaventure.
M. Roy
: Merci, Mme la
Présidente. Le député d'Hochelaga a soulevé un enjeu sur lequel je me
questionnais tout à l'heure, là, à savoir, ce n'est pas grand-chose, l'ajout du
libellé «chez un autre employeur». Vous avez répondu, mais est-ce qu'on ne
vient pas libérer l'employeur de son obligation à trouver un emploi en fonction
de la capacité ou du potentiel résiduel? Vous lui avez répondu, mais j'aurais
besoin d'encore… d'être convaincu un petit peu plus. Parce que, je me mets dans
la peau d'un employeur, et c'est ça, la ligne de fracture, elle est où, là? À
partir de quand l'employeur dit : Bon, je ne peux pas rien lui offrir, et
il est obligé d'aller ailleurs? Et là il est récupéré par les mécanismes, etc.
Mais, tu sais, c'est comme une petite condition facilitante pour l'employeur de
se dégager d'un employé face auquel il aurait la responsabilité de l'intégrer
dans une tâche qu'il va être en mesure d'accomplir. Là, j'avais pris une note.
Je disais : Ça ne doit pas être facile de passer de Kruger à Burger King,
là. Tu sais, je veux dire…
M. Boulet : Ceci dit, avec
respect, oui...
M. Roy
: Puis sans
dénigrement pour aucune entreprise, là, mais, je ne sais pas, il me semble que…
On veut être rassurés, M. le ministre.
M. Boulet : Ah! tout à fait.
Et ça fait partie, d'ailleurs, du mandat du conseiller en réadaptation, qui est
une personne fonctionnaire qui est au service de la CNESST et dont le mandat...
Puis c'est des personnes spécialisées, là. C'est des ergothérapeutes, il y a
des personnes qui sont formées en physiothérapie, des ergonomes, il y a de
toutes les spécialités, là. Il n'y a pas que les personnes de l'extérieur qui
sont dans les cliniques privées, là. On a... Tous ces professionnels, là, de la
santé, on les a au sein de la CNESST, et la plupart, beaucoup font un travail
de conseiller, conseillère en réadaptation. Et ces personnes-là, en plus...
Puis on va l'encadrer. Vous allez voir,
dans l'indemnisation, le devoir d'accommodement raisonnable, il y a une
décision de la Cour suprême du Canada qui a été rendue en 2018 dans l'affaire
Caron, et ils vont s'assurer que l'employeur respecte son devoir
d'accommodement raisonnable, dans la capacité, d'abord, de la personne de faire
son emploi ou, à défaut, un emploi équivalent. Et ça, oui, je peux vous
rassurer parce que c'est une obligation légale…
19 h (version révisée)
M. Boulet : ...ils vont
s'assurer que l'employeur respecte son devoir d'accommodement raisonnable, dans
la capacité, d'abord, de la personne de faire son emploi ou, à défaut, un
emploi équivalent. Et ça, oui, je peux vous rassurer parce que c'est une
obligation légale qui découle de la Charte des droits et libertés de la
personne et qui est enchâssée maintenant dans notre projet de loi. Voilà.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Merci, M. le ministre. Alors, ça met fin à notre première journée
d'étude détaillée du projet de loi n° 59. Alors,
merci de votre belle collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 19 h 1)