Journal des débats (Hansard) of the Committee on Labour and the Economy
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Tuesday, April 20, 2021
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Vol. 45 N° 87
Clause-by-clause consideration of Bill 59, An Act to modernize the occupational health and safety regime
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Intervenants par tranches d'heure
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IsaBelle, Claire
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Leduc, Alexandre
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Boulet, Jean
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Jeannotte, Chantale
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Derraji, Monsef
9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures trente et une minutes)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Bonjour. Bonjour, tout le monde. Donc, votre attention, s'il vous plaît. Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de l'économie et du
travail ouverte. La commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée
du projet de loi n° 59, Loi modernisant le régime de santé
et de sécurité du travail. Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. Mme Chassé (Châteauguay) sera remplacée par M. Caron
(Portneuf) et Mme Richard (Duplessis) par M. Ouellet (René-Lévesque).
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Lors de l'ajournement des travaux de la semaine dernière, la commission
en était à l'étude d'un amendement déposé par le ministre à l'article 73. Y
a-t-il d'autres interventions à l'amendement? Ou on pourrait peut-être demander
au ministre de relire l'amendement, puis qu'il y a plusieurs jours qui se sont
écoulés, là, depuis.
M. Boulet : Oui, merci, Mme la
Présidente. Bon matin, tout le monde, bon retour en commission parlementaire.
Article 73
À l'article 73 du projet de loi, remplacer
ce qui précède à la section 11.1 de la Loi sur les accidents du travail et les
maladies professionnelles proposée, par ce qui suit:
«73. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 233, de ce qui suit: «233.0.1. La Commission
assure le financement des dépenses relatives aux activités des comités.
À cette fin, la Commission et le ministre
concluent une entente, laquelle doit notamment prévoir l'autorisation des
dépenses annuelles des comités par la Commission et une reddition de comptes de
celles-ci.»
Explications : L'amendement — puis
ça concerne le CMPP, là, ce n'est pas le CMPO... ça concerne le CMPP, pas le
CMPO, mais c'est là pour des raisons de numérotation,
là — l'amendement proposé vise à introduire une disposition précisant
que c'est la commission qui assure le financement des dépenses relatives aux
activités du comité. Une entente sera...
M. Boulet : … Ça concerne le
CMPP, pas le CMPO, mais c'est là pour des raisons de numérotation, là. L'amendement
proposé vise à introduire une disposition précisant que c'est la commission qui
assure le financement des dépenses relatives aux activités du comité. Une
entente sera prévue à cette fin entre celle-ci et le ministre. Cette entente
pourra notamment prévoir les modalités de financement des frais de fonctionnement
du comité. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions sur l'amendement proposé par le ministre?
Une voix
: Je demande
une suspension, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 34)
(Reprise à 9 h 40)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, pendant la suspension, on a cru comprendre qu'il y a eu un échange entre
vous. Et il a été suggéré que, comme il y a cinq amendements à l'article 73,
que le ministre lise les cinq amendements, que ces cinq amendements soient
discutés dans un seul bloc et qu'il n'y ait qu'un seul vote à la fin. Est-ce
que j'ai bien le consentement de tout le monde? Parfait, merci.
Alors, M. le ministre, vous nous aviez lu
déjà le premier. Je vous invite à lire le deuxième.
M. Boulet : Merci. Remplacer,
dans ce qui précède le paragraphe 1° de l'article 233.1 de la Loi sur les
accidents de travail et les maladies professionnelles proposé par l'article 73
du projet de loi, «le dirige» et «vers» par, respectivement, «soumet le dossier
de celui-ci» et «à».
Explication. L'amendement proposé
concorde, là, c'est une concordance, avec 233.5 de la LATMP également proposé
par le présent article et vise à permettre à un comité des maladies
professionnelles oncologiques de rendre son avis sur dossier lorsqu'il juge que
l'examen du travailleur n'est pas nécessaire et que ce dernier y consent ou
lorsque le travailleur est décédé. Cette modification à l'exigence d'un examen
du travailleur nécessite que le dossier de celui-ci puisse être transmis au
comité.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Nous allons poursuivre la lecture du prochain amendement.
M. Boulet : Merci. Remplacer,
dans l'article 233.4 de la Loi sur les accidents de travail et les maladies
professionnelles proposé par l'article 73 du projet de loi, «les imageries
médicales et les résultats de celles-ci ainsi que les résultats de laboratoire
pertinents du travailleur que la Commission dirige vers ce comité» par «une
copie du dossier ou de la partie du dossier qui est en rapport avec la lésion
professionnelle du travailleur».
Explication. L'amendement proposé
concorde, encore une fois, avec celui de 233.5 de la LATMP également proposé
par le présent article et vise à permettre à un comité des maladies
professionnelles oncologiques de rendre son avis sur dossier lorsqu'il juge que
l'examen du travailleur n'est pas nécessaire et que ce dernier y consent...
M. Boulet : ...concorde encore
une fois avec celui de 233.5 de la LATMP, également proposé par le présent article
et vise à permettre à un comité des maladies professionnelles oncologiques de
rendre son avis sur dossier lorsqu'il juge que l'examen du travailleur n'est
pas nécessaire et que ce dernier y consent ou lorsque le travailleur est
décédé.
Cette modification à l'exigence d'un
examen du travailleur nécessite que le dossier ou la partie du dossier médical
en lien avec la lésion de celui-ci puisse être transmis au comité et non uniquement
les imageries médicales et les résultats de celles-ci, ainsi que les résultats
de laboratoire pertinents du travailleur.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Nous poursuivons avec le quatrième.
M. Boulet : Remplacer le
premier et le deuxième alinéas de l'article 233.5 de la Loi sur les accidents
du travail et les maladies professionnelles, proposé par l'article 73 du projet
de loi, par les alinéas suivants :
«Le comité des maladies professionnelles
oncologiques étudie le dossier soumis par la Commission et examine le
travailleur dans les 40 jours de la demande de la Commission;
«Le comité peut rendre son avis sur
dossier lorsqu'il juge que l'examen du travailleur n'est pas nécessaire et que
ce dernier y consent ou lorsque le travailleur est décédé;
«Il fait rapport par écrit à la Commission
de son diagnostic dans les 20 jours, selon le cas, de l'étude du dossier
ou de l'examen et, si son diagnostic est positif, il fait état de ses constatations
quant aux limitations fonctionnelles, au pourcentage d'atteinte à l'intégrité
physique et à la tolérance du travailleur à un contaminant au sens de la Loi
sur la santé et la sécurité du travail ou à tout autre facteur de risque qui a
provoqué sa maladie ou qui risque de l'exposer à une récidive, une rechute ou
une aggravation.»
Explication. L'amendement vise à permettre
à un comité des maladies professionnelles oncologiques de rendre son avis sur
dossier lorsqu'il juge que l'examen du travailleur n'est pas nécessaire, et que
ce dernier y consent, ou lorsque le travailleur est décédé. Cette possibilité
peut s'avérer nécessaire, notamment dans le cas où la condition de santé
précaire d'un travailleur l'empêche de se déplacer pour subir un tel examen.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Le cinquième et le dernier.
M. Boulet : Il y en a
deux autres.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Ah!
(Consultation)
M. Boulet : Non, il en
reste un. Vous avez raison.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
M. Boulet : Remplacer,
dans l'article 233.7 de la Loi sur les accidents du travail et les
maladies professionnelles proposé par l'article 73 du projet de loi, «
deuxième» par «troisième ».
Explication. Cet amendement concorde avec
le précédent visant l'article 233.5 de la LATMP proposé par l'article 73
du projet de loi, lequel prévoit l'insertion d'un alinéa de sorte que le
deuxième alinéa devienne le troisième. Donc, voilà.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Donc, y a-t-il des interventions? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : De fait, si le
ministre pouvait un peu nous accompagner dans son cheminement intellectuel par
rapport aux amendements, donc, d'où est-ce qu'il partait puis pourquoi il
arrive avec ces amendements-là aujourd'hui.
M. Boulet : Bon. Donc, le
premier amendement, comme je viens de...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...donc, y a-t-il des interventions? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Peut-être si le ministre
pouvait nous... peut nous accompagner dans son cheminement intellectuel par
rapport aux amendements, donc d'où est-ce qu'il partait puis pourquoi il arrive
avec ces amendements-là aujourd'hui.
M. Boulet : Bon, donc, le
premier amendement, comme je viens de l'indiquer, on crée un comité des
maladies professionnelles oncologiques. Ça, c'est les cancers. Et, pour assurer
le financement des activités de ce comité-là, ça prend une entente entre le ministère
et la CNESST. Donc, on l'a prévu pour ce nouveau comité là. Il y avait déjà
dans la loi le comité des maladies professionnelles pulmonaires. Et il y avait toujours
une entente entre mon ministère et la CNESST, mais normalement, ce pouvoir
d'entente là, il est prévu dans une loi. Ça fait que c'est la raison pour
laquelle le premier amendement, c'est simplement un amendement miroir avec le
comité des maladies professionnelles oncologiques. On prévoit, dans le premier amendement,
que, pour la maladie... le comité des maladies professionnelles pulmonaires
aussi, ça requiert une entente de financement avec mon ministère et la CNESST.
Les autres amendements, les quatre autres,
c'est simplement pour prévoir la possibilité pour le comité des maladies
professionnelles oncologiques de faire une étude sur dossier, sans requérir
l'examen du travailleur. Bon, s'il est décédé, ou s'il ne peut pas se déplacer,
ou si ce n'est pas nécessaire, il fait une étude sur dossier puis il rend ses
conclusions, ce qui est un facilitateur, ce qui est respectueux du droit du
travailler, parce qu'il doit y consentir. Et souvent, sur dossier, ils sont
capables de faire leur... en fait, l'avis du comité peut se faire sans que nécessairement
il y ait un réexamen du travailleur. Donc, c'est pour assurer une meilleure efficacité
dans l'exercice de leurs fonctions.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a... Oui, député...
M. Boulet : Ça fait que c'est
simplement ça, là. 73, c'est le comité des maladies professionnelles
oncologiques qu'on crée, puis les amendements, c'est ce que nous avions déjà
discuté, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Député.
M. Leduc : Est-ce que cette
pratique, donc, d'examen sur dossier est quelque chose de courant dans d'autres
secteurs de la CNESST ou du TAT?
M. Boulet : C'est toujours
l'exception à la règle. C'est la raison pour laquelle on prévoit le
consentement du travailleur. Mais, parfois, ça s'impose, puis c'est vraiment...
mais c'est des circonstances exceptionnelles. Ça le devient, là, ce n'est pas
la règle.
M. Leduc : Puis quand vous
dites : Parfois, ça s'impose, qu'est-ce qui va militer en faveur de cette
approche-là?
M. Boulet : Parce que toute
l'information est au dossier, parce que ces spécialistes-là, soit le comité des
maladies professionnelles pulmonaires ou oncologiques décide qu'ils n'ont pas
besoin d'examiner le travailleur ou il peut être décédé ou ce n'est pas nécessaire
parce qu'il y a eu toutes les imageries, il y a eu tous les protocoles, il y a
eu toutes les radiographies qui s'imposaient. C'est simplement ça.
M. Leduc : On serait dans une
situation où on ferait de la potentielle redite.
M. Boulet : Totalement.
M. Leduc : Alors là, on se dit
on a toute l'info nécessaire, pas besoin de reconvoquer des témoins, etc., de...
M. Boulet : …ou ce n'est pas
nécessaire parce qu'il y a eu toutes les imageries, il y a eu tous les
protocoles, il y a eu toutes les radiographies qui s'imposaient. C'est
simplement ça.
M. Leduc : On serait dans une
situation où on ferait de la potentielle redite.
M. Boulet : Totalement.
M. Leduc : Alors là, on se dit
on a toute l'info nécessaire, pas besoin de reconvoquer des témoins, etc., de
refaire l'aventure. Il faut que le travailleur y consente.
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : Parce qu'il
pourrait, lui, faire l'analyse que je peux aller, peut-être, avoir une
meilleure preuve.
M. Boulet : Ah! je pourrais
rajouter de quoi puis… mais c'est le travailleur. Même si ce n'était pas bien
fondé, son consentement est requis.
M. Leduc : C'est ça.
M. Boulet : Si lui, il
dit : Moi, je veux rajouter de quoi, «fine», ils vont le recevoir puis ils
vont l'examiner.
M. Leduc : O.K. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il d'autres interventions sur les amendements déposés par le ministre?
Oui, député de Nelligan.
M. Derraji : C'est plus une
question d'ordre général par rapport au CMPO. Est-ce que la… le CCTM a
recommandé la création de ces comités? Est-ce que ça vient d'un avis de la… du
CCTM?
M. Boulet : Oui. Je peux vous
donner la recommandation spécifique, là.
• (9 h 50) •
Des voix
: …
M. Boulet : Ça ne sera pas
long.
M. Derraji : Ce n'est pas
grave.
M. Boulet : Bon. Mme la
Présidente, oui, c'est dans les recommandations 36 et 37, là, je ne
les lirai pas totalement, là. Mais, oui, «créer des comités d'experts non
paritaires de type comité des maladies professionnelles pulmonaires». Puis on
sait, collègue de Nelligan, que le comité des maladies professionnelles
pulmonaires, ça donne d'excellents résultats. Puis là, on dit, pour les
cancers, pour les travailleurs exposés à certains contaminants, «ayant pour
mandat», puis là, ils définissent bien le mandat. Puis à la
recommandation 37, on réfère aux cancers professionnels puis au cancer
pulmonaire. Mais c'est… je vous dirais, vous allez le voir à la
recommandation 36.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Je remarque que
dans l'article sur l'entente à négocier avec la CNESST, cette fois-ci,
contrairement à l'autre article de la semaine dernière, qui est peut-être
similaire, on ne retrouve pas les termes «selon les priorités». Vous vous
rappelez, on a eu un débat là-dessus la semaine dernière.
M. Boulet : Oui, mais ça,
c'était le comité scientifique. Là, on est dans les comités des maladies
professionnelles, là, ce n'est pas la même dynamique, là. Eux autres, c'est
vraiment de s'attarder à chaque dossier qui leur est soumis, là, ce n'est pas
un mandat général de mettre à jour la liste des maladies professionnelles…
M. Leduc : ...vous vous
rappelez, on a eu un débat là-dessus la semaine dernière.
M. Boulet : ...le comité scientifique,
là, on est dans les comités des maladies professionnelles, là, ce n'est pas la
même dynamique, là. Eux autres, c'est vraiment de s'attarder à chaque dossier
qui leur est soumis, là, ce n'est pas un mandat général de mettre à jour la
liste des maladies professionnelles présumées. Puis d'ailleurs les priorités
vont être... elles sont déjà établies, là, avec un mandat spécifique, là.
M. Leduc : Donc, c'est un
comité qui est peut-être moins intellectuel en quelque sorte, là, qui ne vise
pas à faire une revue scientifique, une revue de littérature, qui... à trancher
des dossiers.
M. Boulet : C'est vraiment de
l'exécution, oui.
M. Leduc : C'est quoi, la
différence entre ça puis le TAT? Pourquoi le TAT n'est pas habilité à faire ça?
M. Boulet : Non. Le TAT, c'est
le tribunal qui rend la décision ultime en cas de désaccord ou en cas de
contestation. Parce qu'ultimement il n'y a pas personne qui perd son pouvoir de
contestation parce que le comité... En fait, c'est des experts qui se penchent,
des experts pour le comité des maladies professionnelles pulmonaires et celui
oncologique qui se penche sur le dossier parce qu'ils ont l'expertise, je vous
dirais que ça se résume à ça. Mais ça n'empêche pas quelqu'un de contester avec
un autre expert puis d'aller au Tribunal administratif du travail, ce droit-là
est préservé.
M. Leduc : Mais est-ce qu'on
ne vient pas rajouter une étape compliquée dans le parcours déjà compliqué d'un
travailleur à la CNESST?
M. Boulet : Non. Je pense
qu'on s'assure que les décisions soient respectueuses de l'état pulmonaire ou
oncologique de la personne qui réclame, du travailleur, travailleuse. Sinon, on
s'exposerait à des décisions qui ne tiennent pas compte de ces expertises-là
dans des domaines qui sont vraiment spécifiques.
M. Leduc : J'essaie de bien
comprendre donc. Auparavant, toutes ces maladies-là étaient tranchées au
tribunal, au TAT. Auparavant, tous ces dossiers-là étaient tranchés au TAT
qui... évidemment, personne n'est un expert en maladies oncologiques au TAT, on
l'imagine, mais ils ne sont pas experts dans aucune autre maladie non plus.
Donc, comme celle-ci, comme une autre, ils devaient trancher en fonction de ce
qu'ils entendaient.
Mais là vous, M. le ministre, vous décidez
ou, en tout cas, vous proposez que pour certaines maladies, celles qui sont les
oncologiques, mais je pense qu'il y a d'autres sortes de comités similaires
pour d'autres maladies, peut-être pour nous expliquer vraiment votre réflexion,
là, mais que pour les maladies oncologiques, il va y avoir une espèce d'étape
préalable. Puis c'est ce comité-là qui fait un peu office, si j'oserais dire,
de prétribunal qui va dire : Oui, on vous retient ou pas.
M. Boulet : Non, absolument
pas. Le comité des maladies professionnelles pulmonaires, comme oncologiques,
il faut se remettre en situation, là, c'est pour des travailleurs,
travailleuses qui ne bénéficient pas de la présomption puis qui ont besoin
qu'on documente leur dossier, qui est complexe au plan médical. Puis ce n'est
pas des comités qui rendent des décisions, c'est des comités qui ont le mandat
de documenter le dossier pour permettre à la CNESST ultimement de rendre une
décision.
Je ne veux pas faire un parallèle qui est
correct, là, mais le Bureau d'évaluation médicale, comme avant les arbitres
médicaux, ils ne rendent pas des décisions, c'est...
M. Boulet : …des décisions,
c'est des comités qui ont le mandat de documenter le dossier pour permettre à
la CNESST, ultimement, de rendre une décision. Je ne veux pas faire un
parallèle qui est correct, là, mais le Bureau d'évaluation médicale, comme
avant, les arbitres médicaux, ils ne rendent pas des décisions, c'est après…
ils documentent, puis la décision est rendue par la suite. Évidemment, ces avis
et recommandations-là, ils sont imposants, parce que c'est constitué d'experts
en la matière. Mais ils ne rendent pas de décisions. C'est pour ça
qu'ultimement, au Tribunal administratif du travail, quelqu'un pourrait être en
désaccord avec les conclusions de la décision de la CNESST de la révision
administrative. On va voir que dans ces matières-là, le travailleur ou l'employeur
pourrait opter pour aller directement au Tribunal administratif du travail,
mais ça demeure une matière contestable.
M. Leduc : Oui. Ça, il n'y a
aucun doute là-dessus, je le… on aurait un autre niveau de discussion si ce
n'était plus le cas. Mais ce que j'essaie de comprendre, c'est qu'un travailleur
qui arrive à la CNESST, qui veut réclamer, qui dit : J'ai une maladie
pulmonaire oncologique, bien, son médecin traitant, vraisemblablement, ce ne
sera pas un médecin généraliste, là, ça va être un médecin avec une spécialité
en oncologie qui va lui avoir fait un diagnostic conséquent. Alors, est-ce que
ce n'est pas remettre un peu en question la priorité du médecin traitant, ce
comité-là?
M. Boulet : Non, pas du tout,
c'est pour accompagner le travailleur puis accompagner des fois son médecin qui
est un omnipraticien, là, parce que ce n'est pas tous les travailleurs qui ont
accès à des spécialistes, là, et ce comité-là des maladies professionnelles
pulmonaires prend en charge, documente, s'assure que les bons examens soient
faits et amène le travailleur dans un corridor puis va lui permettre d'avoir
droit à ses indemnisations le cas échéant, là. C'est des comités spécialisés.
M. Leduc : Mais, si son
médecin est déjà un oncologue…
M. Boulet : Ah! Bien, il va
être accompagné par le comité des maladies professionnelles oncologiques ou
pulmonaires, parce qu'eux, ils développent l'expertise dans des contextes de
maladie professionnelle. Donc, c'est aidant, tu sais, parce que ça peut être un
pneumologue qui connaît moins le régime de l'indemnisation des accidents… des
maladies professionnelles, et donc c'est un comité qui est un accompagnateur.
C'est pour ça que le Comité consultatif du travail et de la main-d'oeuvre
propose de créer des comités comme ça en matière oncologique à la lumière de ce
qu'on fait pour les maladies pulmonaires. C'est simplement ça.
M. Leduc : Mais, quand… Je
prends encore le cas d'un travailleur. Un travailleur ou une travailleuse a un
diagnostic en poche de son oncologue à lui ou à elle. En ce moment, si la
CNESST n'est pas d'accord, c'est contesté, puis on va directement au tribunal.
Là, avec… O.K. Un travailleur x a un diagnostic de son oncologue pour un cancer
x. En ce moment, si la CNESST n'est pas d'accord avec ça, on conteste, on va au
tribunal.
M. Boulet : Non. Si c'est…
M. Leduc : ...c'est
contesté puis on va directement au tribunal. Là, avec... O.K. Un travailleur x
a un diagnostic de son oncologue pour un cancer x. En ce moment, si la CNESST
n'est pas d'accord avec ça, on conteste, on va au tribunal.
M. Boulet : Non. Si c'est
en matière oncologique, par exemple... C'est parce que les oncologues, ils ne
connaissent pas non plus les contaminants auxquels le travailleur peut être
exposé à son travail, qui a pu engendrer la problématique oncologique. Et le
comité va aider à documenter le dossier, va recevoir des CIUSSS et des CISSS
les résultats des différents examens médicaux du travailleur, l'examiner au
besoin, établir le diagnostic qui, après ça, va être suivi par la CNESST, va
documenter l'exposition au travail, ce que l'oncologue ou le pneumologue ne
fait pas, va donner un avis sur le lien de causalité. Bon, le mandat est quand
même... Bon, on l'a lu, là, la semaine passée, là. Puis les comités sont
modulés, là, selon les besoins, puis les expertises... Puis à chaque fois... À chaque
fois le comité... Bien, il y a un spécialiste en médecine du travail, un
hygiéniste puis un président. Puis, bon, ils analysent les réclamations, ils
s'occupent des convocations, ils tiennent des statistiques, ils font une vigie
sur les cas acceptés ou refusés, ils font... En fait, ils font ça, là, de façon
générale, là.
Donc, c'est ce que je viens de dire, là,
ils analysent les examens, ils établissent des diagnostics, ils donnent des
avis sur la relation, ils font des constatations sur les limitations, le
pourcentage, la tolérance à un contaminant, tout autre facteur de risque.
C'est... Vraiment, il faut voir ça, ces comités-là comme un facilitateur de la
démonstration que l'exposition à un contaminant peut causer un cancer
professionnel et favorise aussi la cohésion des décisions rendues, là, dans des
cas similaires.
C'est... C'est vraiment un véhicule
accompagnateur du travailleur. Il faut le voir de même. Puis la pratique, moi,
m'a permis de déterminer que c'était totalement bénéfique. Puis ça réduit,
selon moi, là, puis je n'ai pas de statistiques, ça doit réduire beaucoup le
nombre de cas qui sont contestés en matière pulmonaire, qui vont devant le
Tribunal administratif du travail, là. Ça déjudiciarise, ça documente. Puis
vous avez certainement eu... C'est pour ça que ça fait l'objet des
recommandations du CCTM. Ma compréhension, c'est que les syndicats sont
confortables avec ces comités-là qui sont bénéfiques pour les travailleurs
parce que ça requiert une expertise médicale qui est vraiment pointue.
• (10 heures) •
M. Leduc : Corrigez-moi
si je me trompe, mais j'essaie de voir et de comprendre la séquence. Je suis un
travailleur. Et là j'ai un diagnostic de mon oncologue. La seule chose qui peut
arriver, une fois que j'ai ce diagnostic en poche de mon médecin traitant qui
est oncologue, la seule chose qui peut arriver, c'est...
10 h (version non révisée)
M. Boulet : ...qui est vraiment
pointu.
M. Leduc : Je ne sais pas si
je me trompe, mais j'essaie vraiment de comprendre la... Si je suis un
travailleur, et là j'ai un diagnostic de mon oncologue, la seule chose qui peut
arriver, une fois que j'ai ce diagnostic en poche de mon médecin traitant qui
est oncologue, la seule chose qui peut arriver, c'est qu'il se fasse renverser,
ce diagnostic-là par le comité oncologique.
Ça fait que la création de ce comité-là
n'est pas nécessairement une bonne nouvelle pour le travailleur, peut-être pour
le système, parce que si on renverse des diagnostics de médecins traitants, par
la force des choses, on déjudiciarise, mais ce n'est pas tellement ça, la
déjudiciarisation, ce n'est pas par l'égrainage de quelques cas, ce n'est pas
ça, le sens de la déjudiciarisation. Et l'autre, à l'inverse, si on me dit que
le comité, c'est l'accompagnateur des travailleurs, mais si mon médecin
traitant à la base n'a pas vu des liens avec mon travail, n'a pas bien vu la
maladie, bien, je ne serai jamais dans le système, ça fait que le comité
oncologique ne m'aura pas aidé bien, bien, là.
M. Boulet : Bien oui, parce
que le comité oncologique va aider à établir le lien de causalité avec ton
travail, ce que l'oncologue...
M. Leduc : Mais avec un
dossier qui est devant lui.
M. Boulet : Bien oui. Puis en
matière oncologique, l'oncologue, il ne se prononcera pas sur le lien de
causalité, il ne connaît pas les contaminants, il ne connaît pas les facteurs
de risque reliés au travail. Et là c'est des spécialistes en la matière, parce
que ce n'est pas des spécialistes uniquement en oncologie. Ils ont l'expertise
pour déterminer si c'est lié aux contaminants, aux facteurs de risque dans l'environnement
de travail du travailleur. C'est vraiment un véhicule. Puis, écoutez, la
meilleure démonstration de ça, c'est la pratique depuis des années des comités
des maladies professionnelles pulmonaires. Et là ce qu'on souhaitait, notamment
au CCTM, c'est en créer, en matière oncologique, pour s'assurer que le lien est
bien établi avec l'exposition à certains contaminants utilisés au travail.
M. Leduc : Mais si un dossier
se ramasse devant le comité oncologique, c'est nécessairement que son médecin
traitant y a vu un lien avec le travail, sinon il ne sera jamais là... il ne se
ramassera jamais devant le comité oncologique.
M. Boulet : Non, il va
déposer... il va remplir un formulaire de réclamation puis il va déposer une
attestation médicale initiale qui est signée...
M. Leduc : Qui constatait le
lien avec le travail.
M. Boulet : Non. L'attestation
médicale initiale, collègue, n'établit pas de lien, elle se prononce sur un
diagnostic sur une période de consolidation prévisible ou non, sur nature,
durée et suffisance des soins et traitements, le cas échéant, sur une atteinte,
mais l'attestation médicale initiale ne se prononce pas sur le lien de
causalité...
M. Leduc : Non, non, mais ce
n'est pas ça que je veux dire...
M. Boulet : ...ça, c'est une
preuve qui doit être établie. Vous le savez, en matière d'accidents de travail,
il y a des présomptions. S'il y a une blessure qui arrive pendant qu'il est au
travail, sur les lieux de travail, il y a une présomption. Mais le fardeau de la
preuve, c'est soit via présomption ou ça repose sur les épaules du travailleur.
Donc, on vient donner un outil. C'est des experts qui sont dans un comité puis
qui accompagnent le travailleur pour faire la preuve du lien de causalité parce
qu'il ne bénéficie pas d'une présomption. Tu sais, je ne sais pas comment le
présenter, mais ce n'est que bénéfique au travailleur. Puis...
M. Boulet : ...donc on vient
donner un outil. C'est des experts qui sont dans un comité puis qui
accompagnent le travailleur pour faire la preuve du lien de causalité parce
qu'il ne bénéficie pas d'une présomption.
Je ne sais pas comment le présenter, mais
ce n'est que bénéfique au travailleur. Puis, s'il n'y avait pas ces comités-là,
là, ça serait d'une complexité rare d'établir le lien entre le cancer et les
contaminants notamment puis les risques inhérents au milieu de travail.
M. Leduc : Je vais m'exprimer
autrement. Ce comité-là, là, à la fin de la journée, il ne va pas pouvoir
dépister des nouveaux cas à présenter à la CNESST si à la base le médecin
traitant n'a pas lui-même... n'a pas établi... Je comprends que ce n'est pas le
médecin traitant qui décide du lien du travail, évidemment, ce n'est pas ça que
je dis. Mais évidemment qu'il voit puis qu'il suggère à son patient de faire
une réclamation. Sinon, le patient ne va pas se lever tout seul en
disant : Ah! oui, c'est vrai, je peux faire une réclamation à la CNESST.
Peut-être qu'il y en a certains qui vont le faire. Mais c'est parce que le
médecin traitant, il aura vu un lien là puis il aura comme dit : Ah! bien,
peut-être que tu devrais réclamer. Ce n'est pas lui qui décide et qui tranche.
M. Boulet : ...autant de cas
que de réalités de travailleur. Mais le travailleur, quand il décide qu'il va
faire une réclamation, quand il estime que c'est lié au travail ou quand ça
peut être le même raisonnement en cas d'accident de travail, avec ou sans présomption,
pour maladie professionnelle, oui, on y va selon sa croyance, comme une plainte
en vertu de n'importe quelle loi du travail ou sociale. Puis le médecin, bien,
oui, il écrit, il fait une attestation médicale initiale, mais il n'a jamais...
il n'a même pas d'espace pour se prononcer sur le lien de causalité. C'est des
petits documents, là, que vous connaissez, que vous avez vus fréquemment, là.
M. Leduc : Puis c'était
donc... si c'était contesté, c'était au TAT que ça allait se trancher.
M. Boulet : C'est que, si
c'est un cancer, là, on va créer un comité des maladies professionnelles
oncologiques pour accompagner, documenter, ramasser les examens radiologiques,
ramasser tout ce qui s'impose pour établir le lien avec le travail, les risques,
les contaminants, et autres. C'est vraiment un véhicule... on permet au
travailleur d'entrer dans ce véhicule-là pour l'accompagner à bon port.
M. Leduc : Dans la situation
actuelle, là, il y avait deux étapes. Le médecin traitant, un oncologue, par
exemple, qui reconnaît le cancer, qui évidemment fait un lien forcément avec
son travail et suggère au salarié... ou, en tout cas, une discussion le lien
entre cette maladie-là et le travail, suggère au salarié de faire une
réclamation. C'est contesté, ça se ramasse au tribunal.
Là, ce que vous proposez de rajouter,
c'est une troisième étape, un troisième joueur qui s'insère entre les deux,
entre le médecin traitant et le tribunal, puis celui-là, il sert
essentiellement à réviser le dossier dans le fond. Parce que, quand il va
donner une décision, le comité oncologique, c'est contestable aussi.
M. Boulet : Bon. Je vais
revenir, là, sur le mandat. Puis vous connaissez le comité des maladies
professionnelles pulmonaires, ça va être exactement la même mécanique...
M. Leduc : …le tribunal, puis
celui-là, il sert essentiellement à réviser le dossier, dans le fond. Parce que
quand il va donner une décision, le comité oncologique, c'est contestable,
aussi.
M. Boulet : Bon. Je vais
revenir, là, sur le mandat. Puis vous connaissez le comité des maladies
professionnelles pulmonaires, ça va être exactement la même mécanique.
Puis si un employeur conteste un
travailleur, là, bon, vous dites : Il arrive avec son attestation médicale
initiale, il est démuni, complètement, le travailleur. Ces comités-là, là, ils
sont créés pour l'avantage des travailleurs. Si l'employeur conteste, puis lui,
il va chercher un oncologue qui dit : Aucun rapport avec le travail, là,
le travailleur est contraint de requérir des expertises puis ça crée une
contestation dans un domaine d'expertise qui est similaire aux maladies
pulmonaires. Et encore une fois, je le redis, ce n'est qu'à l'avantage des
travailleurs, ça leur permet de concentrer l'information, les rapports, les
examens et de l'aider à faire cheminer son dossier.
Et je présume, comme je l'ai mentionné
tout à l'heure, qu'avec le comité, notamment, des maladies professionnelles
pulmonaires, qui existe actuellement, que ça diminue considérablement le contentieux
et qu'en matière oncologique, ça peut avoir le même résultat aussi, là. C'est
vraiment dans l'intérêt des travailleurs.
M. Leduc : Le comité
oncologique reçoit le dossier avec l'avis du médecin traitant, soit considère
qu'il a assez de preuves ou qu'il en faut d'autres, peut-être audience, je ne
sais pas trop, mais en tout cas, ou creuser le dossier davantage, et là, émet
une recommandation, soit, j'imagine, confirme le diagnostic du médecin traitant
ou l'infirme. Mais dans les deux scénarios, et c'est là ma question, ces
deux scénarios-là, les décisions sont contestables devant le tribunal.
M. Boulet : Tout à fait, tout
à fait. Puis actuellement, ça va directement au BEM alors que le travailleur
est démuni. Là, le comité des maladies professionnelles va rendre son opinion,
la CNESST va rendre sa décision en s'appuyant sur l'expertise de ce comité-là.
Mais oui, ça peut être contesté par la suite, ça, je vous l'ai mentionné, oui,
il y a…
M. Leduc : Oui, mais en quoi,
donc, ça va déjudiciariser le système?
M. Boulet : Bien, c'est parce
que… bien, parce que ça passe dans un entonnoir où il y a des experts dans la
matière et donc ça rassure. La CNESST rend une décision en s'appuyant sur un
comité d'experts, maladies professionnelles pulmonaires ou maladies
professionnelles oncologiques, et ça assure que l'ensemble du dossier est
ramassé ensemble.
M. Leduc : Oui, d'accord, ça,
je comprends ça, mais moi, je suis un employeur puis je ne veux rien savoir
d'avoir une nouvelle imputation, je vais la contester, la…
M. Boulet : Mais ça n'a pas
rapport avec l'imputation. Mais s'il veut contester le lien de causalité, moi,
je dirais : Bonne chance.
M. Leduc : Pourquoi?
M. Boulet : Bien, parce que
quand le comité des maladies professionnelles pulmonaires s'est prononcé, ça
prendrait toute une preuve, là, pour venir contester puis, ultimement, aller au
Tribunal administratif du travail. Selon moi, en matière pulmonaire…
M. Boulet : …moi, je
dirais : Bonne chance, parce que…
M. Leduc : Pourquoi?
M. Boulet : Bien, parce que,
quand le comité des maladies professionnelles pulmonaires s'est prononcé, ça
prendrait toute une preuve, là, pour venir contester puis ultimement aller au Tribunal
administratif du travail. Selon moi, en matière pulmonaire, je peux le
vérifier, mais ça a dû avoir un impact, là, sur…
• (10 h 10) •
M. Leduc : J'aimerais ça,
parce que, si en effet vous nous démontrez qu'il y a vraiment eu un impact soit
en baisse de contestations ou en décisions qui tirent dans un même côté, c'est
la… différent.
M. Boulet : Mais ce qui est
important, c'est de revenir à la mission de ces comités-là. C'est vraiment des
experts qui accompagnent le travailleur, c'est… Dans la détermination d'un lien
entre l'utilisation de contaminants ou les risques découlant du travail et son
diagnostic, je n'ai jamais entendu, moi, de groupes qui sont venus me
dire : Il faut… Ce n'est pas utile, ces comités-là, là, au contraire. Je
pense que c'est bénéfique pour les travailleurs. Puis je suis… Moi, j'ai dit ce
que j'avais à dire, Mme la Présidente.
M. Leduc : Je pense que mon
collègue de Nelligan voulait peut-être prendre la balle au bond. Mais vous
m'offrez une porte puis, là, vous me dites que dans le dossier des maladies
pulmonaires, le même système aurait créé une certaine déjudiciarisation. Je
serais curieux, là, peut-être pendant que notre collègue de Nelligan pose des
questions, d'avoir des chiffres, ou une analyse, ou… Parce que, si c'est le
cas, moi, ça m'intéresse, puis c'est l'objectif. Sinon, je ne comprends… je ne
suis pas sûr que je comprends l'objectif.
M. Boulet : Mais on n'a pas de
statistiques là-dessus, là, c'est vraiment du cas par cas, parce que chaque cas
requiert la formation d'un comité qui est spécifique aux particularités de cas,
puis on n'a pas de statistiques sur… Mais, moi, je pense que la chose parle par
elle-même. Forcément, ça diminue les contestations au Tribunal administratif du
travail, parce que déjà un comité d'experts s'est prononcé.
M. Leduc : Oui, mais des
experts, M. le ministre, il y en a des tonnes, puis ils peuvent dire des
choses, particulièrement dans le milieu de la santé du travail, là. C'est ça
qui se passait quand on se ramassait au TAQ, chacun des deux bords devait
amener ses experts. En tout cas, je me demande pourquoi est-ce que les experts
du comité scientifique auraient préséance sur d'autres experts que le… qu'un
patron pourrait amener devant le tribunal.
M. Boulet : Oui, mais c'est
que ça n'allait pas directement au Tribunal administratif du travail. Comme
vous savez, quand c'est un aspect médical qui est visé à la loi, ça va au BEM
avant, ça va au Bureau d'évaluation médicale. Et c'est sûr que, ça, c'est des
délais, ça prend du temps, puis, au Bureau d'évaluation médicale, les deux
parties ne sont pas soustraites d'avoir à fournir des expertises, alors que,
là, on concentre cette expertise-là dans un comité. Mais, moi, j'ai dit ce que
j'avais à dire, là, je ne peux pas…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Leduc : Bien, je poserais
peut-être une dernière question, ou en tout cas dans… une dernière série de
questions là-dessus. C'est… Votre argument principal pour aller de l'avant avec
ça, c'est de dire : On reprend essentiellement la même logique que pour
les maladies pulmonaires. Mais, moi, ce que j'entends, c'est qu'il y a… ce
n'est pas parfait. Ça fait que, là, moi, ma question, c'est : Est-ce que
vous avez fait un bilan de ça? Est-ce qu'il y a une analyse qui est faite de
l'historique de ce comité-là sur le pulmonaire? Comment ça fonctionne? Comment
c'est accueilli? C'est quoi, le nombre de…
M. Leduc : ...on reprend essentiellement
la même logique que pour les maladies pulmonaires. Mais moi, ce que j'entends,
c'est que ce n'est pas parfait. Ça fait que là, moi, ma question, c'est : Est-ce
que vous avez fait un bilan de ça? Est-ce qu'il y a une analyse qui est faite
de l'historique de ce comité-là sur le pulmonaire, comment ça fonctionne,
comment c'est accueilli, c'est quoi, le nombre de décisions que ça aurait
permis de déjudiciariser? Vous venez d'avancer l'argument, il y a quelques
instants à peine, que ça avait créé une déjudiciarisation. Là, je vous demande
si vous avez des décisions, ou il n'y en a pas, de statistiques.
Ça fait que moi, je veux savoir. Si on est
pour reproduire exactement le même système que sur les pulmonaires, a-t-on fait
l'évaluation de ce système-là? Pour l'instant, ce n'est pas ce que j'entends,
là.
M. Boulet : Bien non, on
n'a pas fait d'évaluation, c'est nouveau, le comité oncologique, puis il y a des
nouveaux cancers qui ont été rajoutés, il y a des cancers qui ont été rajoutés.
Mais l'expérience des parties avec le comité pulmonaire leur fait faire une
recommandation, dont j'ai parlé tout à l'heure, de créer des comités d'experts
en matière de cancer et d'exposition à... pour s'assurer que l'exposition à des
contaminants puisse permettre à ce comité-là d'établir un lien de causalité.
Oui, c'est recommandé. L'expérience...
C'est sûr, collègue, on ne fera jamais de loi qui fait l'unanimité. Est-ce que
vous pouvez — puis là je n'en ai pas en tête — me parler
d'un cas où un travailleur a eu une expérience qu'il n'a pas jugé parfaite ou
tout à fait compatible à ses attentes avec un comité pulmonaire? Peut-être.
Oui. Il y a des cas de tout. Il y a au-delà de 100 000 lésions
professionnelles par année, ça fait qu'on a une variété de circonstances et de
particularités.
Et on se donne un outil additionnel en
matière oncologique pour aider les travailleurs. Ce n'est pas... Moi, je n'en
fais pas une obsession, là, mais je dis : Oui, c'est utile, absolument,
puis c'est recommandé par les parties patronales et syndicales. Mais j'ai dit
ce que j'avais à dire, là.
M. Leduc : Tu sais, ça
pourrait être recommandé par le PAP, là, mais j'aimerais quand même que ce soit
présenté avec un argumentaire. Puis là vous... Ça va peut-être être ma dernière
question là-dessus avant de passer la parole à mon collègue de Nelligan. Mais
vraiment, si l'essentiel de l'argument repose sur le fait que c'est la même
structure, c'est la même logique que sur les maladies pulmonaires, mais qu'on
me démontre que ça a bien été et que ça fonctionne bien, cette logique-là des
maladies pulmonaires pour qu'on la réplique mot pour mot sur les maladies
oncologiques. Il me semble que ça serait l'argument de base, la démonstration
de base à me faire, puis je ne peux pas vous dire que je suis convaincu de
l'avoir entendu ce matin à part de l'avoir dit, ça fonctionne bien.
M. Boulet : Sur le
diagnostic, l'atteinte permanente et les limitations, l'employeur ne peut pas.
Tu sais, la CNESST rend une décision confirmant l'avis du comité pulmonaire ou
du comité oncologique, et l'employeur ne peut pas contester au Tribunal
administratif du travail sur ces aspects-là. Ça fait que, ça, déjà là, c'est
démonstratif d'un impact.
M. Leduc : À cause de
l'avis du comité...
M. Boulet : ...la CNESST
rend une décision confirmant l'avis du comité pulmonaire ou du comité
oncologique. Et l'employeur ne peut pas contester au Tribunal administratif du
travail sur ces aspects-là. Ça fait que, ça, déjà là, c'est démonstratif d'un
impact.
M. Leduc : À cause de
l'avis du comité?
M. Boulet : Exact.
M. Leduc : Donc, l'avis
du comité verrouille certaines contestations.
M. Boulet : Tout à fait.
M. Leduc : Pouvez-vous
juste me le répéter, là, vite, vite, ce que vous avez dit?
M. Boulet : Donc, le
diagnostic, les... l'atteinte permanente puis les limitations fonctionnelles,
si je ne m'abuse.
M. Leduc : O.K. Donc,
qu'est-ce qui peut être contesté alors? Qu'est-ce qu'il reste?
M. Boulet : À mon avis,
les soins, traitement...
(Consultation)
M. Boulet : O.K. Donc,
l'existence de la lésion, l'imputation puis les soins traitements. C'est les
trois éléments qui peuvent être contestés.
M. Leduc : Je comprends. Je
vais laisser la parole…
M. Boulet : Ça fait que c'est déjà
hyperbénéfique.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous laissons la parole maintenant au député de Nelligan.
M. Derraji : Oui. Très rapidement,
je veux juste comprendre la dynamique régionale. Donc, la CNESST réfère le
travailleur dans les 10 jours et le 233.2, le gouvernement peut créer
plusieurs CMPO. Ça veut dire qu'une fois le travailleur fait sa réclamation à
la CNESST, 10 jours, après la suite, CIUSS ou dans sa région… le président
du CMPO. Là, quand on parle, président du CMPO, quel CMPO? Régional, national? Est-ce
qu'il va y avoir plusieurs, un par section régionale?
M. Boulet : Non, il est formé.
Puis là c'est vraiment côté pratique, là, mais s'il y a une réclamation, par
exemple, à Trois-Rivières…
M. Derraji : Oui.
M. Boulet : …ils vont former
un comité avec un président, qui va être formé des personnes, cas par cas… je…
ce ne sera pas long, je vais juste vous donner une…
(Consultation)
M. Boulet : Bon, donc on
dit : Il peut y avoir plus d'un comité de formé, donc le cas à Trois-Rivières,
il est envisagé d'en former, tu sais, un minimum de deux. Puis la décision de
créer davantage de comités peut notamment reposer sur la diversité de la nature
des cancers analysés, hein. Parce que mon collègue sait que des cancers, je ne
sais pas combien il en a, là, mais il y en a des…
Une voix
: …
M. Boulet : Et chaque comité
oncologique est formé d'un médecin spécialiste en oncologie, un spécialiste en
médecine interne, un spécialiste en médecine du travail ou santé publique et
médecine préventive, puis d'un titulaire d'un diplôme universitaire de deuxième
ou troisième cycle en hygiène du travail, en santé au travail ou en
épidémiologie.
M. Derraji : O.K., c'est très
clair. Je veux juste revenir à l'idée de base. Donc, vous ne créez pas d'emblée
des comités dans toutes les régions.
M. Boulet : Non.
M. Derraji : O.K. Bien, c'est
là où je vois le problème. Ça veut dire, l'élément déclencheur, il faut qu'un
travailleur ait un cancer…
M. Boulet : …d'un titulaire
d'un diplôme universitaire de deuxième ou troisième cycle en hygiène du
travail, en santé au travail ou en épidémiologie.
M. Derraji : Et c'est très
clair. Je veux juste revenir à l'idée de base. Donc, vous ne créez pas d'emblée
des comités dans toutes les régions. O.K. Bon, bien, c'est là où je vois le
problème. Ça veut dire, l'élément déclencheur, il faut qu'un travailleur ait un
cancer à Trois-Rivières pour qu'il déclenche la création du comité. Donc, s'il
n'y a pas de travailleur dans la région de la Mauricie — désolé,
depuis vendredi que je n'ai que la Mauricie dans ma tête. Dieu sait très bien
que je l'aime, la Mauricie. Donc…
M. Boulet : Et je vous ai
rendu la pareille, hier, j'étais à Montréal.
M. Derraji : Ah oui! Et les
gens, ils ont très aimé te voir, écoute, je te dis qu'il y avait tout un
accueil. Revenons aux maladies professionnelles parce que ce n'est pas clair,
ce n'est vraiment pas clair. Donc, il faut, avant de former le comité au niveau
régional… c'est qu'un travailleur, quelque part, à Trois-Rivières, bien, une
fois le diagnostic est final, là, la CNESST qui déclenche la création du comité
régional?
M. Boulet : Oui, puis
absolument, puis ils ont des listes, hein, dans chaque région, puis ça dépend
de la disponibilité des spécialistes, aussi, là.
M. Derraji : Oui, mais vous
dites que ce comité a un mandat de quatre ans. Donc, une fois, il est fermé, il
doit rester quatre ans, mandat de quatre ans non renouvelable?
M. Boulet : Non, à ma
connaissance, encore une fois, c'est un aspect opérationnel, là, mais c'est une
bonne question. Ils ont une liste de spécialistes en maladie pulmonaire, l'un
en maladie oncologique, puis ils tiennent compte de leurs disponibilités. Puis
leur mandat, bien, il est pour la période de quatre ans, là, mais ils sont
disponibles en fonction des cas, là, puis on ne peut pas prévoir combien il y a
de cas, puis c'est quoi la nature des cancers, puis tout ça, là.
• (10 h 20) •
M. Derraji : Très d'accord.
Mais je pense qu'on laisse quand même un vide aujourd'hui, parce que vous savez
mieux que moi le phénomène de la rareté, on en a parlé, hein, la disponibilité
des médecins, je n'ai pas envie de ramener sur la table les mêmes choses. Je
vous ai énuméré toute la liste des états d'équilibre… de déséquilibre dans
plusieurs régions.
Moi, je pense, si on veut bien faire les
choses au niveau du CMPO, j'ai d'autres commentaires sur le fonctionnement…
mais, je pense, je vois une lacune organisationnelle qui va rendre la vie
beaucoup plus complexe aux travailleurs. Si on veut créer par région, je me
mets à la place… écoutez, aujourd'hui, il n'y a pas de dentiste sur la Côte-Nord.
Je donne l'exemple d'un dentiste. Demain, j'ai un travailleur sur la Côte-Nord.
Le problème qu'il risque d'avoir, c'est qu'il n'y a aucun membre qu'on va
trouver pour former ce comité. Pourquoi ne pas d'emblée penser à une structure
régionale par regroupement de régions administratives? Parce que laisser ça a
un facteur de temps et disponibilité des médecins, moi, je pense qu'on va avoir
un problème, et ça a été soulevé.
Je vais vous le lire… désolé, je veux
juste retrouver. Oui. Bon. Ça ralentit le processus de réadaptation, ça, c'est
l'INSPQ qui l'a déclaré…
M. Derraji : …mais ça a été
soulevé, je vais vous le lire… désolé, je veux juste retrouver. Oui. Bon. Ça
ralentit le processus de réadaptation, ça, c'est l'INSPQ qui l'a déclaré. Donc,
il pense que ça va ralentir un peu le processus de réadaptation. Moi, ma
crainte, ma crainte, au niveau des CMPO, c'est que ça va alourdir le processus,
à moins, si vous me dites que la CNSST a la capacité de trouver très rapidement
des médecins spécialistes disponibles à faire partie de ces comités. Si on dit
que ces médecins spécialistes ont le temps de diagnostiquer ces rapports,
j'imagine qu'au niveau du budget ça va suivre, donc là, on se ramasse avec une
multiplication des comités par région et donc aussi l'argent qui doit suivre,
donc il faut créer plusieurs CMPO. Et, une fois le CMPO local est créé, il est
là pour quatre ans, ou bien c'est un mandat qui traite le dossier du patient et
c'est bon, le mandat est terminé, juste clarifier ça.
M. Boulet : Mais je vais être
hyperpratique, là, puis le collègue de Nelligan va bien me comprendre. Il n'y a
pas assez de volume pour créer des comités pour chaque région, mais il y a des
expertises, notamment dans les grands centres urbains, là, à Trois-Rivières, à Sherbrooke,
à Montréal puis à Québec. Et la CNESST paie les frais de déplacement. Donc, si
une personne vient de Shawinigan ou de La Tuque, puis que ça doit se faire,
l'examen doit se faire à Trois-Rivières, les frais de déplacement sont assumés,
et ça permet donc d'éviter la multiplication des comités et d'enlever à la
cohésion de l'approche de ces comités-là. Mais il n'y a pas de volume assez
pour ça, ce n'est pas… il ne faut pas avoir l'impression qu'il y a beaucoup de
réclamations pour les maladies pulmonaires ou les maladies oncologiques. Puis
on s'adapte, puis ça va bien.
Est-ce que les délais… et les délais sont beaucoup
mieux que si on attendait, alors que là c'est un organisme ou c'est une
structure qui accompagne le travailleur et qui permet de concentrer l'information
et de rendre des décisions qui sont beaucoup plus justes.
M. Derraji : Et je vais
revenir au mot «accompagner», désolé, parce que j'ai plein de questions, mais ça
va de passer à travers tout. Quand vous dites que «le travailleur sera
accompagné par le comité sur les maladies oncologiques, comment il sera
accompagné? Parce que là, ce que je comprends depuis le début, le CMPO va juste
émettre, je dirais, une opinion médicale sur le cancer. Comment le comité va
accompagner…
M. Boulet : D'abord, en
faisant un examen, d'abord… par la suite, en communiquant avec les CISSS et les
CIUSSS, pour concentrer l'ensemble de l'information médicale, les
radiographies, les imageries qui ont été prises. C'est des personnes qui ont
l'autorité de demander toute l'information pertinente pour…
M. Boulet : ...d'abord, par
la suite, en communiquant avec les CISSS et les CIUSSS pour concentrer l'ensemble
de l'information médicale, les radiographies, les imageries qui ont été prises.
C'est des personnes qui ont l'autorité de demander toute l'information
pertinente pour...
M. Derraji : Mais le
carnet...
M. Boulet : ...rendre des
avis appropriés.
M. Derraji : Mais le
carnet santé du patient, il y a toute l'imagerie médicale centralisée maintenant.
M. Boulet : Bien, le
carnet santé, oui, ça peut être un outil, mais il y a différents CIUSSS, il y a
différents CISSS, mais c'est surtout l'examen qui est fait du travailleur. Puis
l'examen, ça implique une analyse des contaminants, des risques inhérents au
travail.
M. Derraji : O.K. Mais
c'est là où je trouve que, là, on parle de deux choses différentes. Si vous me
dites : Regrouper l'ensemble de l'imagerie, ça, c'est déjà réglé. Carnet
santé, on trouve tout, hein? Je viens d'avoir un accès à mon carnet pour voir
mes analyses. Il y a tout dedans. L'imagerie, on peut la consulter de n'importe
où. C'est la bonne chose au Québec maintenant. La...
M. Boulet : ...de la
CNESST, collègue, juste pour éviter qu'on... n'ont pas accès à ce dossier-là
médical concentré, là, le carnet santé, là, auquel vous faites référence, alors
que le comité pulmonaire ou oncologique y a accès.
M. Derraji : O.K. Donc...
(Consultation)
M. Boulet : Tu vois, même
le comité pulmonaire, collègue, je retire, n'y a pas accès.
M. Derraji : O.K. Mais le
médecin traitant du travailleur a accès au dossier. Le médecin traitant, lui,
il siège sur le comité.... Le médecin traitant du travailleur, est-ce qu'il
siège sur le comité ou pas?
M. Boulet : Non. Non.
M. Derraji : O.K. Donc,
le médecin traitant qui a déclaré l'atteinte... qui a défini, genre, le type de
cancer que ce travailleur a, il ne va pas donner aucun avis au niveau des
comités sur l'état de santé de son patient.
M. Boulet : Bien oui,
tout à fait. Il n'y a pas que l'attestation médicale initiale, il y a ses notes
au dossier, il y a l'examen qu'il a fait du travailler. Tout ça est accessible
au comité, là, pulmonaire ou oncologique. Ça fait que le médecin... puis il
peut discuter, il peut intervenir. Puis le comité, ce n'est pas étanche, là,
aussi, là. Le rôle du comité, c'est de tout ramasser puis de s'assurer essentiellement
du lien avec le travail.
M. Derraji : O.K. Une
fois tout ramassé, la seule décision pour vous... Au fait, la nouveauté avec le
CMPO, c'est chercher le lien de causalité entre la maladie et le travail.
M. Boulet : Oui,
notamment, je pense, c'est au coeur de son expertise.
M. Derraji : O.K. Et...
M. Boulet : Parce que
c'est des médecins qui sont spécialisés non seulement dans le secteur
pulmonaire ou oncologique, mais en santé au travail, donc ils peuvent bien
établir le lien.
M. Derraji : O.K. Donc...
M. Boulet : C'est
vraiment des experts, collègue.
M. Derraji : Oui, oui,
non, non, c'est excellent. Je chemine avec vous.
Donc là, maintenant, j'ai le diagnostic du
médecin traitant qui me dit que j'ai tel cancer. Le travailleur dit que je l'ai
eu à cause de mon travail. Qui va choisir les membres de ce comité? La CNESST.
M. Boulet : ...oui, tout
à fait.
M. Derraji : Donc, quatre
avec un président.
M. Boulet : Oui...
M. Derraji : …je chemine avec
vous. Donc là, maintenant, j'ai le diagnostic du médecin traitant, qui me dit
que j'ai tel cancer. Le travailleur dit que je l'ai eu à cause de mon travail.
Qui va choisir les membres de ce comité, la CNESST.
M. Boulet : Oui, tout à fait.
M. Derraji : Dont quatre, avec
un président. Sur quelle base de pluridisciplinarité ils vont choisir la
composition de ce comité? C'est quoi, les règles que la CNESST va choisir?
M. Boulet : En fait, ce n'est
pas la CNESST qui choisit. Ultimement, c'est le gouvernement qui les nomme, les
personnes qui siègent sur ces comités-là. Le mandat est de quatre ans, ils font
partie d'une liste, donc ils sont nommés par le gouvernement, puis après ça, la
CNESST forme le comité, suite à la réclamation du travailleur. Le comité ramasse
l'information et fait son avis en tenant compte de l'ensemble des documents
puis des examens médicaux.
M. Derraji : J'ai cru
comprendre, mais encore une fois je n'ai pas encore bien compris, désolé,
patience, parce que je veux vraiment bien comprendre. Ce n'est pas la CNESST
qui nomme ces médecins, donc j'imagine qu'il va y avoir une liste centralisée?
M. Boulet : Ils forment… En
fait, la CNESST forme le comité, mais ceux qui sont nommés, qui font partie de
la liste, eux, le sont par le gouvernement.
M. Derraji : Oui. Vous
comprenez que c'est très lourd comme processus, mais ce n'est pas grave, là, je
veux juste comprendre. Là, il y a une liste centrale de tous ces médecins,
spécialistes en travail, maladies oncologiques, qu'on met à la disposition de
la CNESST, et la CNESST va prendre cette liste et va choisir quatre pour former
un comité. Je veux juste voir le comment, parce que c'est extrêmement
important, le comment.
M. Boulet : Bien, elle forme
le comité, puis là, je le dis, là, parce que ce n'est pas moi qui…
(Consultation)
M. Boulet : Est-ce qu'on peut
suspendre deux minutes?
M. Derraji : Pas de problème.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 10 h 29)
10 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 10 h 31)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, M. le ministre, vous voulez poursuivre ou répondre?
M. Boulet : Oui, à la... au commentaire
de mon collègue de Nelligan. Ça me permet, moi aussi, d'apprendre, là, parce
que c'est vraiment des dispositions de nature opérationnelle. Actuellement, les
comités pulmonaires, il y en a quatre. Il y en a deux à Montréal, un à Québec
et un à Sherbrooke, en raison de spécialités qui sont concentrées dans ce
secteur-là, dans ces quatre villes-là. Donc, quatre comités, les membres des
comités sont nommés par le gouvernement, ils sont formés par le gouvernement,
et la CNESST, tout ce qu'elle fait, c'est qu'elle dirige vers le comité.
Et en oncologie, ce sera la même affaire.
Il y en aura au minimum deux. Je ne sais pas dans quelles villes ils seront.
Mais il y aura... mettons qu'il y a quatre comités oncologiques, les membres
vont être nommés par le gouvernement, les comités vont être formés par le
gouvernement et la CNESST va diriger vers le comité. En fait, c'est ce qui se
fait actuellement depuis des années pour le comité pulmonaire.
M. Derraji : Merci pour les
clarifications. J'aurais... j'ai cru comprendre que vous créiez un comité en
Mauricie pour être proche.
M. Boulet : Je n'aurais pas dû
dire ça, mais j'ai tellement confiance aux hématos puis aux radio-oncologues.
Tu sais, il y a un fort département d'oncologie. Mais il n'y en aurait pas en
Trois-Rivières puis je n'ai aucun préjugé favorable ni défavorable. Mais il y
en aura à Montréal.
M. Derraji : Moi, je peux le
proposer parce que je ne suis pas ministre responsable de la Mauricie et que
vous savez mon amour à la Mauricie, M. le ministre.
M. Boulet : Oui.
M. Derraji : Mais ça, blague à
part, je ferme la parenthèse. Mais là c'est beaucoup plus clair. Donc, on sait
qu'il existe quatre. Mais c'est ce que j'aimerais voir avec l'oncologie, je ne
veux pas qu'on laisse ça à après. Est-ce qu'on peut s'entendre que dire :
On va créer deux dans telles régions qui vont aller chercher... parce que c'est
plus simple pour un travailleur. J'imagine, ce projet de loi va... une fois que
son adoption, elle est faite, ça veut dire que les comités doivent être
opérationnels, et le plus qu'on dit
M. Derraji : …mais c'est ce que
j'aimerais voir avec l'oncologie. Je ne veux pas qu'on laisse ça à après.
Est-ce qu'on peut s'entendre? Que dire : On va créer deux dans telle
région qui vont aller chercher. Parce que c'est plus simple pour un
travailleur. J'imagine ce projet de loi va, une fois son adoption elle est
faite, ça veut dire que le comité doit être opérationnel, et le plus qu'on dit
qu'on va créer deux comités, là on sait que les deux comités il y a du
financement qui vient avec. Parce que je ne sais pas, demain, on est débordé
avec deux comités, est-ce qu'on va aller à trois? Est-ce qu'on va aller à
quatre, on va aller à cinq? Il faut qu'on le statue aujourd'hui parce que ça
vient avec du financement, c'est du travail, on ne peut pas laisser ça d'une
manière arbitraire. Si vous me dites que c'est deux comités, ajoutons deux
comités, la création de deux comités…
M. Boulet : Mais je pense que
c'est plus en fonction des besoins, là. Je ne sais pas comment on le libelle,
là, mais…
M. Derraji : Parce que votre
explication, maintenant, au comité maladies pulmonaires, pour moi, ça fait
beaucoup plus de sens et ça envoie un message très clair aux travailleurs, et
là pour moi c'est l'accompagner. Ça, pour moi, accompagner. Là, tu
m'accompagnes, mais avant je ne sais même pas si mon comité il est national,
est-ce qu'il est régional? Je comprends que la CNESST va payer les frais pour
le déplacement du travailleur, oui, mais…
M. Boulet : Mais on va aller
là où l'expertise est présente, et si c'est Montréal, Sherbrooke et Québec, il
y aura des comités oncologiques qui vont répondre aux besoins. Est-ce qu'il y
aura, dans le cas du pulmonaire, deux à Montréal, un à Québec, un à Sherbrooke,
ça répond aux besoins, puis la personne de Shawinigan, bien, on assume ses
frais de déplacement. En oncologie, bien c'est nouveau, et on va s'assurer
qu'il y ait autant de comités que nécessaire pour répondre aux besoins, là.
M. Derraji : Oui, mais est-ce
que vous êtes d'accord avec moi qu'il faut préciser le nombre de comités dans
la version actuelle du projet de loi?
M. Boulet : On a… je
demandais, on a 150 réclamations actuellement au Québec pour les cancers,
ça fait que c'est sûr qu'on ne pas former beaucoup, beaucoup de comités, là, tu
sais, c'est…
M. Derraji : Voilà et c'est
quoi le délai?
M. Boulet : …mais je pense que
ce que vous voulez mettre… vous voulez mettre l'accent sur il faudra qu'il y
ait un nombre de comités pour répondre aux besoins.
M. Derraji : Un et deux le délai,
parce que le problème je ne veux pas… écoutez un cancer ce n'est pas, je ne le
souhaite à personne, je ne le souhaite pas à aucun travailleur, il y a des
cancers que c'est facile la guérison. Écoutez, on a
150 000 délestages présentement, donc je ne sais pas c'est quoi le
point de rattrapage. On ne sait pas où on s'en va après la post-pandémie, la
récupération des chirurgies, on navigue tous dans le vide, on navigue tous où
on ne sait pas quelle direction on va prendre. Ma préoccupation majeure aujourd'hui
pour les travailleurs, c'est que le délai va être très long. Je ne discute pas
le professionnalisme de nos professionnels de la santé, je ne discute pas leurs
compétences, je ne mets pas en doute la façon avec laquelle les CMPO vont
travailler. Mes craintes c'est le délai, deux, le temps d'attente, trois, la
non prise en charge du travailleur, parce que déjà il vit un stress avec son
cancer, s'il n'a pas de réponse rapide, et le délai, je ne sais pas c'est quoi
le délai, je n'ai aucune idée sur le délai d'une maladie pulmonaire, est-ce
qu'on peut le partager? Parce que c'est quand même très rapide le délai de
réponse…
M. Derraji : …mes craintes,
c'est le délai, deux, le temps d'attente, trois, la non-prise en charge du
travailleur. Parce que déjà il vit un stress avec son cancer, s'il n'a pas de
réponse rapide… Et le délai, je ne sais pas c'est quoi, le délai, je n'ai
aucune idée sur le délai d'une maladie pulmonaire. Est-ce qu'on peut le
partager? Est-ce que c'est quand même très rapide, le délai de réponse?
M. Boulet : …hein, ça varie vraiment,
le délai, d'un dossier à l'autre parce qu'il y en a que c'est plus long à
documenter, il y en a que ça se fait beaucoup plus rapidement. Mais, parfois,
la complexité puis la diversité des examens puis des traitements font en sorte
que c'est plus long. Mais je prends bonne note de votre commentaire que, sur le
nombre de comités, là… Mais, si on a 150 réclamations, je ne sais pas ça
prend combien de comités, là, pour…
M. Derraji : Oui, parce que
mettez-vous à la place de ce travailleur. Déjà il vit un stress de vivre avec
une maladie où il ne sait pas à quel moment il va venir… il va avoir la
réponse, mais c'est très difficile. Et là on me dit : Le processus prend
en moyenne plus de 200 jours à se réaliser.
M. Boulet : Mais, ceci dit,
là, permettez-moi d'être en désaccord. 233.5 dit quand même que le comité
oncologique vers qui la commission dirige un travailleur examine celui-ci dans
les 40 jours de la demande, puis ça, c'est prévu dans la loi, puis il fait
rapport par écrit à la commission de son diagnostic dans les 20 jours de
l'examen, puis il fait état de ses constatations, limitations, pourcentages,
etc. Ça fait que les délais sont bien encadrés. Comme je disais à mon collègue d'Hochelaga-Maisonneuve,
est-ce qu'il y a eu un cas ou des cas où ça n'a pas été respecté? Je ne le sais
pas. Mais, dans nos lois, il faut bien encadrer.
Ceci dit, sur le terrain, il y a des
conseillers, il y a des avocats, il y a des experts pour accompagner les
employeurs et les travailleurs, et, si la loi n'est pas respectée… Mais de dire
comme ça : C'est 200 jours… Je ne sais pas c'est quoi l'expérience de
la personne ou l'organisme qui vous rapporte ça. Nous, c'est de créer un outil
qui a déjà été éprouvé en matière pulmonaire, qui fait l'objet d'une recommandation.
Ça fait que…
M. Derraji : …de la décision
de la CNESST. Parce que là, ce que vous êtes en train de me dire, c'est :
«Le comité des maladies professionnelles oncologiques vers qui la commission
dirige un travailleur examine celui-ci dans les 40 jours de la demande de
la commission.» Donc, elle a 40 jours, le CMPO donne son point de vue. «Il
fait rapport par écrit à la commission de son diagnostic dans les 20 jours — donc,
on parle de 20 jours toujours ouvrables, j'imagine, ouvrables, O.K. — de
l'examen…»
M. Boulet : Quand ce n'est pas
précisé, c'est 20 jours de calendrier.
M. Derraji : De calendrier,
donc ce n'est pas ouvrables. Moi, ce qui m'intéresse, la CNESST, la décision
finale arrive au bout de combien… Parce que, déjà là, on est rendu à
60 jours du calendrier. 60 jours du calendrier, ça veut dire presque,
quoi… Ouvrables, c'est plus…
M. Boulet : Mais, ça, je suis
assez d'accord avec vous. Évidemment, est-ce qu'il y a eu des cas où la CNESST
a pris trop de temps…
M. Derraji : …finale, arrive
au bout de combien…
M. Boulet : Ah mon Dieu!
M. Derraji : Parce que, déjà
là, on est rendu à 60 jours du calendrier. 60 jours du calendrier, ça
veut dire presque, quoi, ouvrables, c'est plus…
M. Boulet : Mais ça je suis
assez d'accord avec vous. Évidemment, est-ce qu'il y a eu des cas où la CNESST
a pris trop de temps? Bon, évidemment, ils vont… l'agent va essayer de
justifier. Il y a des dossiers qui sont plus complexes, il y a des dossiers qui
méritent des compléments d'information. Mais je peux partager en commission parlementaire
mon souci de faire en sorte que la CNESST rende ses décisions avec diligence,
là, que ça ne tarde pas, que ce soit rendu dans les meilleurs délais possible,
là. Ça, je partage cette préoccupation-là de mon collègue.
M. Derraji : O.K. Donc, on
peut l'amender?
M. Boulet : Bien, moi, si…
M. Derraji : Parce que le
travail du CMPO, 40 jours, c'est clair : 20 jours pour le
diagnostic, mais et, à l'autre bout, c'est la décision finale.
• (10 h 40) •
M. Boulet : Que ce soit dans
les meilleurs délais possible.
M. Derraji : Oui.
M. Boulet : Moi… On peut
entendre les commentaires…
M. Derraji : Oui.
M. Boulet : …s'il y a d'autres
commentaires, puis après ça, moi, je suis prêt à préparer, le cas échéant, des amendements,
là.
M. Derraji : Oui, aucun
problème. Ça répond pas mal, ça répond pas mal…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ça sera un sous-amendement parce qu'on…
M. Derraji : Un sous-amendement,
oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est beau.
M. Derraji : Ça répond pas mal
à mes questions. J'ai deux autres points, mais probablement je vais les faire
par un sous-amendement.
M. Boulet : O.K.
M. Derraji : O.K. C'est bon?
Merci, pour l'échange. C'est très clair à la fin.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…discuter tout de suite? Voulez-vous discuter de…
M. Derraji : Je vais prendre
un peu de temps pour les rédiger, mais, moi, ça répond… ça conclut mon
intervention par rapport…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Vous n'avez plus d'autres questions, là, même pour vos autres sous-amendements?
M. Derraji : Non, non, je peux
vous assurer que, même si le ministre ouvre la… nous donne la chance de
discuter, moi, je pense que j'ai fait le tour par rapport à ça.
M. Boulet : Non, mais je
trouve ça intéressant.
M. Derraji : Oui, oui, ça…
M. Boulet : Puis moi ça me
permet de cheminer en même temps que vous, là, parce que c'est des… Je veux
dire, c'est dans la… vraiment dans l'opération puis, moi, je trouve que c'est
des échanges qui sont intéressants.
M. Derraji : O.K.
M. Boulet : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : J'aimerais juste
clarifier quelque chose. Tantôt, le ministre, dans l'échange précédent, faisait
référence au fait que, dans les maladies pulmonaires, quand le comité des
maladies pulmonaires rendait un avis ou une décision — je ne sais pas
trop comment ça s'appelle — qu'il y avait certains éléments de ça qui
n'étaient plus contestables au tribunal. Puis là, moi, on m'indique que ce
n'est pas vrai, que c'est quand même contestable. J'aimerais peut-être prendre
une suspension, que vous vérifiez…
M. Boulet : Non, puis je
voulais faire la correction. Vous avez totalement raison. Ce que j'ai mentionné
tout à l'heure, ça faisait suite à une information qui m'avait été transmise,
qui a été corrigée. Ça ne peut pas aller au BEM, au Bureau d'évaluation
médicale, mais ça peut aller au Tribunal administratif du travail, toujours.
M. Leduc : Donc, c'est l'étape
du BEM qu'on évite?
M. Boulet : Exact. Alors, j'ai
dit le TAT puis je m'excuse. C'est le BEM et non le TAT.
M. Leduc : Et c'est un peu en
quelque sorte — j'utilise l'expression, mais — un genre de
sous-comité du BEM?
M. Boulet : Non. Je ne dirais
pas, c'est un sous-comité. C'est un comité en soi. Les membres sont nommés par
le gouvernement.
M. Leduc : Mais dans le
sens où toutes les autres maladies peuvent aller se faire contester au BEM,
mais pour les pulmonaires, il y a un chemin différent.
M. Boulet : Bien, il y a
des demandes de…
M. Boulet : ...non, je ne
dirais pas c'est un sous-comité. C'est un comité en soi. Les membres sont
nommés par le gouvernement.
M. Leduc : Mais dans le
sens où toutes les autres maladies peuvent aller se faire contester au BEM.
Mais, pour les pulmonaires, il y a un chemin différent.
M. Boulet : Bien, il y a
des demandes de référence. En fait, le BEM, c'est quand il y a un désaccord
entre des médecins sur un des cinq volets médicaux auxquels on réfère
fréquemment.
Ici, on est dans un contexte de maladies
qui nécessitent une expertise particulière, et c'est la raison pour laquelle on
n'ira pas de nouveau au Bureau d'évaluation médicale. Mais, s'il y a une contestation,
ultimement, elle ira au Tribunal administratif du travail.
M. Leduc : Quand je
disais sous-comité du BEM, c'est que...
M. Boulet : ...là.
M. Leduc : Oui.
M. Boulet : Le Bureau
d'évaluation médicale, il a à trancher un désaccord, mettons, entre le médecin
qui s'occupe du travailleur puis le médecin désigné par l'entreprise, alors que
le comité, lui, il ne décide pas entre deux, il ramasse, puis je reviens tout
le temps sur le mot, il accompagne le travailleur, il s'assure de faire
bénéficier le travailleur de son expertise.
M. Leduc : Oui, mais
justement, quand il va... avant de rendre sa décision... tantôt, on avait une
discussion sur il ferait son avis sur dossier. Si ce n'est pas sur dossier,
c'est qu'il y aura, quoi, une enquête, une audience, une représentation?
M. Boulet : Il y aura un
examen. Non, non, non, il n'y a pas d'audience. Il fait l'examen du
travailleur, il ramasse les traitements, les imageries médicales, les
radiographies, tout ce que les CIUSSS et les CISSS ont pu accumuler sur le
travailleur. Donc, ce n'est pas... il n'est pas dans un mode de contentieux, il
est dans un mode d'accompagnement scientifique dans un domaine spécialisé.
C'est juste ça. C'est pour ça que j'aime ça dire que c'est un véhicule
accompagnateur dans des matières spécialisées.
M. Leduc : Ça, je
comprends. Et est-ce que, à ce moment-là de cette étape, l'employeur peut aller
chercher un expert ou autre et fournir des contre-expertises, faire une espèce
de démonstration, un genre de plaidoyer au comité scientifique, au comité des
maladies oncologiques, pardon?
M. Boulet : Pas du tout,
puis il n'est pas rencontré ultimement s'il veut aller au Tribunal
administratif du travail. Mais, au niveau du comité, là, comme je le dis, ce
n'est pas un comité qui est chargé de déterminer ou de trancher un désaccord.
Ce n'est vraiment pas ça. C'est vraiment de déterminer s'il y a un lien avec le
travail, les contaminants, les risques et autres.
M. Leduc : C'est-à-dire
que ce n'est pas un désaccord exprimé formellement devant un juge.
M. Boulet : Non.
M. Leduc : Mais on
imagine que, dans le fond, lui, le comité oncologique va devoir filtrer
l'entièreté des demandes. Le comité oncologique va devoir filtrer l'entièreté
des demandes qui passent par la CNESST en matière de maladies...
M. Leduc : ...désaccord exprimé
formellement devant un juge.
M. Boulet : Non.
M. Leduc : Mais on imagine...
dans le fond, lui, le comité oncologique va devoir filtrer l'entièreté des
demandes. Le comité oncologique va devoir filtrer l'entièreté des demandes qui
passent par la CNESST en matière de maladie oncologique, comme le fait actuellement
le comité sur les maladies pulmonaires.
M. Boulet : «Filtrer» dans
quel sens?
M. Leduc : Bien, approuver ou
ne pas approuver, là.
M. Boulet : Je veux juste
revenir, tu sais, le Bureau d'évaluation médicale, là, il y a une opinion a
versus une opinion b. Au comité pulmonaire ou oncologique, ce n'est pas ça,
c'est qu'on documente pour rendre un avis. C'est vraiment un comité qui est là
pour s'assurer de la justesse médicale de la réclamation, de son lien avec le
travail puis de ses connaissances scientifiques en santé, en prévention, en
épidémiologie, en sécurité et en santé publique. C'est des personnes qui ont
vraiment... Puis, tu sais, en matière pulmonaire, il y en a quatre, là. C'est
des personnes qui... Je ne sais pas combien on a de réclamations en matière
pulmonaire, mais en oncologie, on en a 150 actuellement. Combien?
(Consultation)
M. Boulet : On en a 850. Ça
fait que c'est vraiment des personnes qui développent... elles ont la capacité
de développer une expertise puis elles ont le pouvoir de tout ramasser.
M. Leduc : Quand on se ramasse
devant le BEM, c'est qu'il y a une contestation, c'est qu'il y a un litige.
C'est la seule raison pour laquelle on va là. Sinon, soit la réclamation est
acceptée directement ou soit, donc, il y a un litige puis on va devant le BEM.
Ce que je comprends de la logique du comité pulmonaire que vous voulez
copier-coller pour l'oncologie, c'est que tout le monde va passer par là,
systématiquement, peu importe s'il est accepté, refusé, contesté, tout le monde
passe par là.
(Consultation)
M. Boulet : Ceux à l'égard
desquels la présomption de notre règlement s'applique ne vont pas là, c'est
tous ceux qui ne bénéficient pas de la présomption. Il ne faut pas faire de
dédoublement, tu sais, ça fait que c'est un cancer qui n'est pas prévu dans la
liste des maladies professionnelles présumées. Ça fait que ça, c'est important,
là, de le souligner. Je l'avais mentionné tout à l'heure, je pensais l'avoir
précisé, là, mais c'est...
M. Leduc : ...
M. Boulet : Oui, je l'avais
précisé, parce que j'avais dit que c'était un accélérateur de preuves ou un
fardeau... c'est une facilitation pour la preuve, là, au bénéfice du
travailleur.
M. Leduc : Je suis vraiment
hésitant à supporter, dans le fond, votre logique générale, M. le ministre,
dans le sens où je vois peut-être certains avantages pour les travailleurs,
mais j'y vois quand même des gros inconvénients, puis j'ai de la misère à
acheter l'argument, sans démonstration, d'une... de la déjudiciarisation.
J'aimerais y croire. J'aimerais y croire, mais on ne m'en fait pas la
démonstration. Puis sans la démonstration de ça, de la...
M. Leduc : …j'y vois peut-être
certains avantages pour les travailleurs, mais j'y vois quand même des gros
inconvénients, puis j'ai de la misère à acheter l'argument sans démonstration
de la déjudiciarisation. J'aimerais y croire. J'aimerais y croire, mais on ne
m'en fait pas la démonstration, puis, sans la démonstration de ça, de la
déjudiciarisation et de l'avantage que ça pourrait avoir pour le système, pour
le travailleur, ça me semble juste être une annexe au BEM qui, en plus, est
obligatoire. Puis vous le savez à quel point le BEM, ce n'est pas mon meilleur
ami.
M. Boulet : Non mais,
collègue, ce n'est pas un BEM. Je n'ai pas de données que ça va
déjuridiciariser, c'est mon raisonnement suivant le gros bon sens puis la
logique. Puis ce n'est pas une annexe au BEM, mais vraiment pas. Le BEM…
j'aimais mieux le terme avant, c'est un arbitre médical, le BEM. Un arbitre, ça
tranche, comme un grief ou un différend, alors que le comité, il est là pour
aider à documenter puis à rendre un avis sur les aspects médicaux. Ce n'est
vraiment pas la même affaire, ça fait que si vous n'aimez pas le BEM… Encore
une fois, on va le voir dans la pratique, parce que c'est un comité nouveau,
mais si on se base sur l'expérience, bon, j'écoutais les commentaires du
collègue de Nelligan, puis sur le fond, je partageais le mérite de ces
commentaires-là. Mais je pense que le comité oncologique, sans être parfait, il
va amener un nouveau véhicule qui va être aidant pour les travailleurs qui sont
victimes de cancer, pas protégés par une présomption. Moi, pour moi, c'est un
incontournable ici. Tu sais, pour moi, ce n'est pas une… tu sais, notre
réforme, elle repose notamment là-dessus. Je pense qu'on veut rendre le système
plus efficace, puis ça, ça fait partie de l'indemnisation, puis ce n'est
certainement pas un frein à l'indemnisation des travailleurs qui sont victimes
de cancer, au contraire. Je pense que ça nous assure une meilleure objectivité,
une meilleure expertise, puis c'est au service des travailleurs, là, ce n'est
pas au service, ultimement, des employeurs, là, c'est… Puis je comprends vos…
mais après l'avoir dit, là, je ne peux pas…
M. Leduc : Non, je comprends,
mais, tu sais, pour réitérer que le fait que je n'en ai pas fait un amendement,
je me réserve peut-être le droit de le faire plus tard, mais le BEM, c'est le
cauchemar des travailleurs, là, dans le milieu de la santé et sécurité au
Québec, là. Ce n'est pas l'ami du travailleur, c'est un instrument qui est
utilisé de manière presque systématique pour casser des décisions de médecin
traitant, par des patrons qui ne veulent pas vivre une imputation. Ils ne
veulent pas voir leurs cotisations augmenter, peut-être, parce qu'ils n'ont pas
fait leur job de prévention.
• (10 h 50) •
M. Boulet : Le BEM, ils ne se
prononcent pas sur des liens de causalité ou de l'imputation, ce n'est pas son
expertise…
M. Leduc : Oui, mais la
conclusion éventuelle sera ça.
M. Boulet : …c'est sur des
aspects médicaux, ça fait que la perception que certains travailleurs ont à
l'égard du BEM n'est pas toujours compatible avec la réalité. De dire que les
BEM viennent casser les décisions… le BEM, son expertise est en matière
médicale, ce n'est pas sur l'application des présomptions puis les liens, puis
l'imputation…
M. Boulet : …la perception que
certains travailleurs ont, à l'égard du BEM, n'est pas toujours compatible avec
la réalité, de dire que les BEM viennent casser les décisions. Le BEM, son
expertise est en matière médicale, ce n'est pas sur l'application des
présomptions puis les liens puis l'imputation, ça, c'est d'autres matières qui
vont… Mais, bon, que vous vouliez crucifier le BEM pour des raisons x, y, ou z,
le Bureau d'évaluation médicale, c'est quand même des arbitres médicaux qui
sont soumis à des cadres d'éthique puis qui ont une conscience professionnelle.
Puis ils rendent des avis au meilleur de leurs connaissances, puis c'est un système
qui a été prouvé, qui n'est pas parfait. Mais, moi, j'ai des employeurs,
autant que des travailleurs qui pourraient venir me dire : Ça ne marche
pas. Puis le TAT, quand tu perds un collègue, tu n'es pas content, le TAT, il
ne comprend pas, puis on apprend à avoir une réserve à cet égard-là. Mais
combien de fois j'ai entendu des personnes, autant des travailleurs puis des
employeurs être déçus du TAT, qui s'appelait… puis avant ça, la… ils ne
comprennent pas, ça n'a pas de bon sens. Mais oui, mais je n'aurai jamais de
rempart contre ce type de commentaire là ou ce type de perception là. Je pense qu'il
faut se donner un régime qui est adéquat puis qui n'a pas été modifié depuis,
je ne répéterai pas le nombre d'années. Puis je pense qu'on se donne une
souplesse, on permet bien des choses, là, qui sont bénéfiques, là, particulièrement
pour les travailleurs en matière d'indemnisation et de prévention.
M. Leduc : Je ne veux juste
pas qu'on me fasse dire des choses que je n'ai pas dites, moi, je ne remets pas
du tout en question le TAT ou son indépendance ou la façon, dont il fonctionne,
c'est un bon tribunal, puis ils ont des défis de nombre de décisions à rendre
comme dans tous les autres tribunaux du Québec. Mais le problème n'est pas là…
M. Boulet : C'est au Bureau
d'évaluation médicale.
M. Leduc : …le problème, c'est
qu'il y a un médecin traitant, puis le projet de loi, il faut le reconnaître, M.
le ministre, il y a eu des valses-hésitations alentour du projet de médecin de
traitant, du concept de médecin traitant, de prépondérance du médecin traitant.
Ça a joué un peu sur la Santé publique, on est revenu à une zone plus
confortable. Il y avait du flou sur le programme maternité sans danger, on
semble être revenu dans une zone plus confortable, mais le médecin traitant
dans tout ça, on a eu les mêmes débats plus tôt sur toutes sortes d'articles
aussi, le retour, la réhabilitation, et compagnie, toujours un petit… c'est
comme s'il y avait quelque chose qui agaçait avec ce concept de prépondérance
du médecin traitant, qui est fondamentalement attaqué par l'existence du BEM,
là, c'est à ça que ça sert, le BEM, c'est à remettre en question et éventuellement
casser les avis de médecins traitants. Et ce que je n'apprécie pas peut-être,
c'est qu'on remet une structure en place pour les maladies oncologiques qui
reprend cette logique-là, puis le problème, c'est qu'il va rendre le passage
automatique et systématique, contrairement au BEM qui, lui, c'est quand
seulement c'est contesté.
Et juste pour terminer mon argument, M. le
ministre, l'enjeu, c'est le rapport de force…
M. Leduc : ...on remet une
structure en place pour les maladies oncologiques qui reprend cette logique-là.
Puis le problème, c'est qu'il va rendre le passage automatique et systématique,
contrairement au BEM qui, lui, c'est quand seulement c'est contesté.
M. Boulet : ...
M. Leduc : Et juste pour
terminer mon argument, M. le ministre, l'enjeu, c'est le rapport de force. Vous
le savez comme moi qu'en droit du travail c'est beaucoup une question de
rapport de force qui s'exerce entre le travailleur et l'employeur. Ce rapport
de force là, il existe en soi, puis après ça il existe à l'intérieur de la
machine tentaculaire de la CNESST, qui est une immense machine, qui fait des
petits miracles, mais qui fait aussi des... donner des cauchemars, parfois, à
certains travailleurs, pour le meilleur et pour le pire. Mais ça, ça va de soi,
c'est une organisation administrative. Ça a du meilleur, ça a du moins beau. Je
ne prétendrai pas avoir une solution magique pour tout changer ça. C'est, à la
limite, relativement normal.
Mais le rapport de force... Si on dit que
tu dois passer nécessairement par le comité, qui peut remettre en question
l'avis du médecin traitant, boum! on vient de confirmer que le rapport de force
entre l'employeur puis le travailleur, bien, il va demeurer à l'avantage de
l'employeur parce que lui, il a les moyens financiers d'aller contester au TAT,
même après que le comité oncologique ait soi-disant confirmé le diagnostic du
médecin traitant.
Donc, diagnostic du médecin traitant.
Comité oncologique le confirme. L'employeur, il a quand même les moyens
financiers d'aller au TAT pour aller contester, mais l'inverse n'est pas vrai.
L'inverse n'est pas vrai. Si le médecin traitant donne son diagnostic, que le
comité oncologique le casse, ce n'est pas vrai que le travailleur a les moyens
d'aller au BEM après... pardon, au TAT. Ce n'est pas vrai. Peut-être s'il est
syndiqué, peut-être si le syndicat a des grosses cotisations puis les reins
solides, peut-être qu'il va pouvoir pousser, mais un...
Je pense particulièrement aux salariés non
syndiqués, qui sont peut-être les plus mal pris dans le système de la
santé-sécurité. Heureusement, il y a des organismes qui peuvent les
accompagner, mais ils n'ont pas des ressources aussi significatives que les
centrales syndicales. Mais c'est là, le débalancement de rapport de force qui
m'inquiète, M. le ministre.
M. Boulet : Je reviens,
là, parce que je l'ai déjà précisé, là. Le Bureau d'évaluation médicale, c'est
complètement différent. Le comité des maladies pulmonaires ou oncologiques ne
remet pas en question le diagnostic, souvent en pratique, d'ailleurs, pour des
cancers pulmonaires. On va dire, mettons : Une amiantose possible. Et le
comité pulmonaire va déterminer le lien avec le travail. C'est là qu'est
l'expertise. C'est là qu'est la nécessité d'avoir un comité d'experts.
Puis je regrette, là, quand on parle de
rapport de force, là... Je sais que vous véhiculez des intérêts, que je
comprends, que... à l'égard desquels je suis sensible. Mais n'oublions pas que,
dans cette loi-là, notamment sur les accidents de travail, maladies professionnelles,
il y a beaucoup de présomptions. Il y en a huit, neuf, 10, présomptions. Et ça,
c'est à l'avantage des réclamants, puis vous le savez. Les...
M. Boulet : ...à l'égard
desquels je suis sensible. Mais n'oublions pas que dans cette loi-là, notamment
sur les accidents de travail et maladies professionnelles, il y a beaucoup de
présomptions. Il y en a huit, neuf, 10 présomptions et ça, c'est à l'avantage
des réclamants puis vous le savez. Les présomptions d'accidents de travail puis
de maladies professionnelles, puis de capacités de retour au travail, il y en a
beaucoup de présomptions. Ça fait que quand on fait des présomptions comme législateurs,
il y a un impact sur le rapport de forces. Je ne vous dis pas qu'on accroît le
rapport de force des travailleurs, mais soyons quand même respectueux de ce
régime-là, qui en est un d'abord et avant tout d'indemnisation des lésions
professionnelles.
Et il y a un Tribunal administratif du
travail, que vous respectez, puis il y a des juges, au Tribunal administratif
du travail, qui sont vraiment des spécialistes en matière de santé et sécurité
du travail. Les règles de justice naturelle sont respectées, tout le monde a
l'opportunité d'être entendu, tout le monde fait valoir ses points, ses
arguments avec des experts ou des conseillers, avec des médecins ou des
scientifiques. Tout est possible.
Moi, je pense que c'est un régime
extrêmement bien bâti puis on ne fait pas la réforme pour ça. On fait la
réforme pour diminuer le nombre de lésions professionnelles, baisser le taux
puis avoir les travailleurs puis de familles plus en santé. C'est pour ça qu'on
fait la réforme. Ce n'est pas une réforme de structure en profondeur et oui, je
peux... Puis, je le répète, il y a des travailleurs puis des employeurs qui peuvent
en avoir contre le Tribunal administratif du travail. Il y a des employeurs qui
n'aiment pas les présomptions, puis vous le savez.
Mais soyons quand même objectifs : de
dire que le rapport de force, je pense que les travailleurs, les associations
comme l'UTTAM puis les syndicats, ils ont des outils, puis pour représenter les
travailleurs, il n'y a pas de cas à tous les jours qui sortent sur la place
publique, ils ont été mal traités. Non, au contraire, je pense qu'il faut être
fiers globalement de la CNESST, de la façon dont elle accomplit son mandat, de
l'expertise qu'elle a été capable de réunir au fil des années. Ce n'est pas
parfait. Comme notre projet de loi, c'est une commission qui est perfectible,
mais je pense que l'équilibre entre les parties, il est assez juste.
• (11 heures) •
Puis le paritarisme, bien, au Québec, il
nous a menés à des avis puis des recommandations, comme en 2017 puis en 2019.
Puis tout le monde s'est exprimé lors des consultations particulières, puis ça,
ça fait partie des recommandations du CCTM. Je sais que vous pouvez être...
vous pouvez ne pas être certains, mais on n'est pas certain de rien quand on
fait des lois. Puis vous le savez, on a fait la réforme du RQAP ensemble, les
services essentiels, l'équité salariale. Vous en vouliez beaucoup plus en
équité salariale. Sur le RQAP, vous en vouliez plus puis vous avez eu des
succès à certains égards, mais il n'y a pas personne qui va être...
11 h (version non révisée)
M. Boulet : …quand on fait des
lois. Puis vous le savez, on a fait la réforme du RQAP ensemble, les services
essentiels, l'équité salariale. Vous en vouliez beaucoup plus en équité
salariale. Sur le RQAP, vous en vouliez plus puis vous avez eu des succès à
certains égards, mais il n'y a pas personne qui va être totalement heureux de
tout ce qu'on va faire. Voilà, merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il…
M. Leduc : J'ai l'impression
que je ne vous rends pas totalement heureux aujourd'hui, M. le ministre.
M. Boulet : Bien, c'est parce
que, quand on réfère à des rapports de force, là…
M. Leduc : C'est un concept
qui est toujours en cours, à mon avis, qui n'est pas à jeter aux poubelles.
Puis moi, je veux le clarifier, puis vous faites bien de le mentionner, il y a
des… la…
M. Boulet : Vous n'avez fait
un projet de loi, d'ailleurs, sur les rapports de force la semaine passée, au
salon bleu.
M. Leduc : Bien oui, j'espère
que vous allez pouvoir l'appeler bientôt.
M. Boulet : Vous êtes…
M. Leduc : Parce que, sinon,
il va s'exercer, ce rapport de force là. On va se ramasser en juillet.
M. Boulet : On ne peut pas
s'immiscer dans un rapport de force alors qu'il y a des négociations en cours.
M. Leduc : On va se ramasser
en juillet. Vous allez convoquer la Chambre, ça va être votre première loi
spéciale. Vous êtes à un an et poussières d'avoir le record d'un des
premiers ministres du Travail sans loi spéciale.
M. Boulet : Je pense qu'on a
dit sur le comité oncologique, je pense qu'on a fait le tour du sujet, là. Ceci
dit…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Leduc : J'ai quand même
juste quelques commentaires, Mme la Présidente, et clairement, là, je ne suis
pas le dernier à vouloir jeter aux poubelles le régime, en général, qu'on a en
santé et sécurité au travail au Québec, et encore moins le premier à vouloir
jeter aux poubelles la CNESST. C'est une bonne institution, c'est une bonne
administration. Comme vous le dites, elle est perfectible, tout est
perfectible, nous sommes perfectibles, mais elle a le délicat et difficile rôle
d'arbitrer puis d'en même temps devoir représenter des salariés, des fois,
hein, sur les normes du travail. On le sait que c'est, la commission agit comme
procureur. Bref, on ne reviendra pas sur toute cette façon-là, toutes ces
philosophies de la CNESST, mais je veux vraiment clarifier que je ne suis pas
du tout en train de vouloir casser du sucre sur le dos de cette institution
importante.
M. le ministre parlait de la présomption.
C'est une chose qui, en effet, vient rééquilibrer peut-être, un peu, les
rapports de force quand elle est reconnue, mais là ce n'est pas dans le
scénario dans lequel on est aujourd'hui avec le comité oncologique. J'essaie de
voir, puis peut-être qu'il y a lieu de se retrouver au milieu de nos deux
approches, entre le ministre et moi, où je, de mon côté, veux maintenir la
prépondérance du médecin traitant. Vous voulez vous assurer qu'il y ait une forme
de, je ne sais pas si c'est le bon terme, mais de contre-expertise ou, en tout
cas, qu'on révise le dossier pour s'assurer qu'il y ait vraiment un lien entre
maladie oncologique et travail, donc il y a d'autres personnes qui examinent.
Moi, ça me fait craindre que ça puisse renverser la prépondérance du médecin
traitant.
Est-ce que ça ne serait pas possible de se
retrouver au milieu où le médecin traitant donne son avis, le comité
oncologique donne son avis et le médecin traitant l'intègre ou pas? Donc, on
permettrait de respecter les deux approches, comme ça.
M. Boulet : …répète, ces
comités-là permettent une concentration des expertises en matière pulmonaire et
oncologique. C'est tout ce que je peux vous dire. Puis vous savez, dans la
pratique, que l'amiantose avec point d'interrogation, ça existe. Les
spécialistes…
M. Leduc : ...deux approches
comme ça.
M. Boulet : ...répète, ces
comités-là permettent une concentration des expertises en matière pulmonaire et
oncologique. C'est tout ce que je peux vous dire. Puis vous savez, dans la
pratique, que l'amiantose avec point d'interrogation, ça existe. Les
spécialistes n'ont pas cette capacité-là, de déterminer le lien avec le
travail. C'est la beauté de ces comités-là, c'est une des raisons qui incite le
Comité consultatif du travail et de la main-d'oeuvre à le recommander, c'est
pour mettre la connaissance spécifique des médecins puis des spécialistes au
service des travailleurs et du régime d'indemnisation. Moi, ça complète
là-dessus.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors...
M. Leduc : Quand on a eu des
discussions sur la nouvelle approche sur la surdité, vous faisiez parfois
référence au concept de crise, crise de la surdité, crise de réclamations de la
surdité, qui était un peu le moteur de votre action pour intervenir sur ce
sujet-là. Est-ce que vous avez ou vous constatez en ce moment ou vous prévoyez,
avec des projections, des crises ou une crise sur la question des maladies
oncologiques?
M. Boulet : Si on prévoit une
crise?
M. Leduc : Une crise de
réclamations, bien sûr, comme vous l'aviez... comme on la vit, mettons, par
exemple, selon votre perception, sur la surdité.
M. Boulet : Non. La surdité,
ça se basait sur du vécu. Là, les réclamations en matière d'oncologie, il y en
a 150 actuellement. Est-ce qu'il va en avoir plus à cause du comité
oncologique?
M. Leduc : Non, non, non. Est-ce
que... O.K., je reprends ma réflexion. Vous nous aviez fait, sur la question de
la surdité, une démonstration avec des chiffres qu'il y avait progression, sur
un court laps de temps, du nombre de réclamations, d'où votre intention
d'intervenir d'un point de vue législatif. On n'était pas nécessairement d'accord
sur les moyens, mais c'était le moteur de votre action, vous voyiez qu'il y
avait une crise dans laquelle on était puis qui allait probablement s'empirer,
puis là vous vouliez agir. Alors, moi, ma question, c'est : Est-ce que...
pour les maladies oncologiques, est-ce que vous voyez actuellement une crise? Est-ce
qu'il y a actuellement une crise de réclamations ou est-ce que vous voyez une
crise de réclamations?
M. Boulet : Non, non.
M. Leduc : Ça fait que ce
n'est pas ça qui vous motive à intervenir là-dessus.
M. Boulet : Non, c'est
vraiment, tu sais, on intègre des nouveaux cancers dans la liste des maladies
professionnelles présumées puis l'oncologie est devenue une science qui requiert
qu'on puisse utiliser les services d'experts au sein d'un comité de cette
nature-là. Et le comité pulmonaire ayant été expérimenté, ayant été efficace au
fil des années, bien, il y aurait... ce comité-là, oncologique, est simplement
un outil additionnel pour nous permettre d'établir un lien avec le travail quand
tu ne bénéficies pas d'une présomption.
M. Leduc : C'est un élément de
réponse qui est intéressant quand vous dites : On ajoute des nouveaux
cancers. Est-ce que c'est un peu, là, votre moteur d'action pour dire :
Là, il y a des nouveaux cancers, nécessairement il y aura potentiellement plus
de réclamations donc…
M. Boulet : Je ne suis pas
capable de dire «potentiellement», mais il va éventuellement...
M. Boulet : …quand tu ne
bénéficies pas d'une présomption.
M. Leduc : C'est un élément de
réponse qui est intéressant. Quand vous dites : on ajoute des nouveaux
cancers. Est-ce que c'est un peu là votre moteur d'action pour dire : Là,
il y a des nouveaux cancers, nécessairement il y aura potentiellement plus de
réclamations donc…
M. Boulet : Je ne suis pas
capable de dire «potentiellement», mais il va éventuellement en avoir des
réclamations. Je ne suis pas capable de dire : Est-ce qu'il va avoir une augmentation.
C'est une hypothèse. Puis une augmentation de quelle nature, je ne suis pas en
mesure de déterminer.
M. Leduc : O.K., mais si vous
l'évoquez c'est que c'est quand même quelque chose qui était dans votre esprit
pour dire…
M. Boulet : C'est une
hypothèse plausible.
M. Leduc : …il y a d'autres,
il y a des nouveaux cancers qui sont reconnus, on est mieux de…
M. Boulet : C'est une
hypothèse plausible.
M. Leduc : O.K. et là,
peut-être, si cette logique-là vous la reprenez pour les maladies oncologiques,
est-ce qu'il est raisonnable de croire que vous allez nous… peut-être arriver
avec la même procédure pour d'autres types de maladies dans le futur?
M. Boulet : Bien, je ne peux
pas anticiper, là. Ce qui nous préoccupe c'est notre projet de loi actuel.
Est-ce que dans 8 ans ou dans 10 ans ou dans 12 ans, il y aura
création d'autres comités? Je ne peux pas... mais il n'y a rien d'impossible,
oui, ça pourrait se faire.
M. Leduc : Parce que ce qui
explique qu'on a pulmonaire, et que là vous nous arriver avec oncologique,
c'est le niveau de difficulté de l'expertise de ces deux domaines-là?
M. Boulet : Véritablement, la
même réponse que j'ai donnée, là, c'est la complexité de documenter.
M. Leduc : C'est ça.
M. Boulet : Ça l'était en
pulmonaire puis ça l'est en oncologie, puis je pense que la pratique a démontré
que cette complexité-là requerrait la formation de comité de cette nature-là pour
s'assurer, là, d'une meilleure cohésion dans l'établissement des liens de
causalité.
M. Leduc : En effet, vous nous
l'avez bien expliqué tantôt, donc ce que je veux comprendre c'est la
conséquence. Est-ce que ça veut dire que pour les autres types de maladies vous
ne jugez pas qu'elles sont d'un niveau de complexité suffisant ou suffisamment
élevé pour justifier une approche similaire à ce moment-ci?
M. Boulet : Je pense que je
pourrais dire que l'oncologie a démontré un niveau de complexité suffisant pour
justifier la création d'un comité. Dans d'autres spécialités médicales, ça
pourrait venir au fil des années comme je vous ai répondu tout à l'heure, oui.
M. Leduc : Je comprends, mais
donc logiquement si vous ne l'avez pas mis dans ce projet de loi là c'est que
vous n'en faites pas l'analyse d'un besoin à ce moment-ci.
M. Boulet : Exact. À moins que
vous en suggériez d'autres.
M. Leduc : Là, je ferais votre
bonheur peut-être.
M. Boulet : Non, non. Sincèrement,
je pense que vous me connaissez assez bien pour savoir qu'on ne fait pas cette
réforme-là pour mettre des bâtons dans les roues à personne. Je veux vraiment
que cette réforme-là soit perçue comme étant un facilitateur. Encore une fois,
ça ne fera pas l'unanimité, mais quand on va comparer au statu quo on va
conclure qu'il y a beaucoup d'avancées intéressantes.
M. Leduc : S'il n'y a pas
d'autres tours de parole, je vais peut-être prendre une légère suspension.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Attendez, non, non, il y a le député de Nelligan.
M. Leduc : Parfait
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, député de Nelligan.
M. Derraji : Oui, parce que
mes amendements sont déjà, je pense, envoyés. Donc, je vais…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Les amendements ont déjà été acheminés?
M. Derraji : Oui
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons prendre quand même une suspension, s'il vous plaît. Nous
allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 9)
M. Boulet :
...intéressantes.
M. Leduc : S'il n'y a pas
d'autre tour de parole, je vais peut-être prendre une légère suspension.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Attendez!
M. Leduc : Ah! parfait.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Non, non, il y aura le député de Nelligan.
M. Leduc : Parfait.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, député de Nelligan.
M. Derraji : Oui. Parce
que mes amendements sont déjà, je pense, envoyés. C'est envoyé? Donc, je
vais...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Les amendements ont déjà été acheminés?
M. Derraji : Oui.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, nous allons prendre quand même une
suspension, s'il vous plaît.
M. Derraji : O.K.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 9)
(Reprise à 11 h 25)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous avons reçu le sous-amendement du député de Nelligan. Alors, je vous
invite à le lire et à l'expliquer, s'il vous plaît.
M. Derraji : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Donc, à la lumière de ce qui a été discuté tout à l'heure par
rapport au comité oncologique… Donc, est-ce qu'on peut juste agrandir un peu ou
juste de le descendre un peu, le lire sur l'écran… O.K.
Bon, l'article 73. Article 233.5 de la Loi
sur les accidents du travail et les maladies professionnelles.
Insérer dans l'amendement proposé à
l'article 233.5 de la Loi sur les accidents du travail et les maladies
professionnelles, tel que proposé par l'article 73 du projet de loi :
après le troisième alinéa, l'alinéa suivant :
«1° Après le troisième alinéa, l'alinéa
suivant : La Commission émet sa décision à l'égard de la réclamation du
travailleur à l'intérieur d'un délai maximal de 100 jours, incluant la
production de la réclamation du travailleur à la Commission et à la réception…
et la réception du rapport écrit du comité par la Commission;
«2° Avant le dernier alinéa, l'alinéa
suivant : «La Commission doit publier sur son site Internet, au plus tard
un an après leur réception, les avais sur le lien entre la maladie
professionnelle et les caractéristiques ou risques particuliers à un travail,
sur réserve des dispositions de la Loi sur l'accès aux documents des organismes
publics et sur la protection des renseignements personnels; et»;
«3° À la fin du dernier alinéa, les mots
suivants : «et les réalités propres aux femmes et aux hommes.»
Merci, Mme la Présidente, et je peux
expliquer directement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Allez-y, il vous reste…
M. Derraji : O.K., excellent.
Premier alinéa. Au fait, tout à l'heure, lors de mon échange avec le ministre,
on a vu que la question du délai, donc les 10 jours, plus les 20 jours, plus
les 40 jours, on sait que certains groupes, ils nous ont clairement dit que le
temps entre examiner, rediagnostiquer le travailleur dans les 40 jours de la
réception, faire rapport à la CNESST dans les 20 jours, le travailleur fait la
réclamation à la CNESST au bout des 10 jours, si je fais la somme de 40 plus 20
plus 10 jours, nous sommes rendus à 70 jours, Mme la Présidente. Et encore une
fois, on l'oublie. Au fait, je me…
M. Derraji : …rediagnostiquer
le travailleur dans les 40 jours de la réception, faire rapport à la
CNESST dans les 20 jours. Le travailleur fait la réclamation à la CNESST
au bout de 10 jours. Si je fais la somme de 40 plus 20 plus 10 jours,
nous sommes rendus à 70 jours, Mme la Présidente. Encore une fois, on
l'oublie. En fait, je me suis inspiré de l'esprit même de l'article, parce que
le ministre a souvent dit en commission que le travailleur sera accompagné par
le comité sur les maladies oncologiques. Mais «accompagné», ça veut dire aussi
un délai. Donc, je n'ai nulle part dans cet article la notion du délai. Je l'ai
par rapport à l'envoi du travailleur à la CNESST, 10 jours. Je l'ai par
rapport aux 40 jours de l'examen et le diagnostic. Je l'ai… que le comité
doit faire un rapport à la CNESST dans les 20 jours. Mais je n'ai aucune,
aucune idée sur le délai de la CNESST par la suite. Donc, je comprends que
parfois ça peut prendre quelques jours, comme parfois ça peut dépasser le
nombre de jours, et d'où ma suggestion d'inscrire dans la loi un délai
raisonnable. Je suis ouvert par rapport au délai maximal de 100 jours. Si
le ministre et son équipe jugent que, 100 jours, c'est peu… risque de la
dépasser. Donc, je veux juste qu'on garde en tête que le délai maximal ou
raisonnable doit être ajouté à la loi.
Le deuxième alinéa, Mme la Présidente. Je
reviens toujours à l'idée du comité scientifique. Pour moi, le comité des
maladies oncologiques est un bon moyen pour nous de documenter, sur le terrain,
l'expérience clinique. Ce n'est pas la littérature. Le comité scientifique va
se baser sur des méta-analyses, sur des études scientifiques. Là, on est… J'ai
l'occasion, sur le terrain québécois, de suivre ce qui se passe et les liens de
causalité entre l'exposition des travailleurs et les cancers et les différents
types de cancers qu'on a au Québec. Le ministre tout à l'heure a mentionné 150.
Bien, excusez-moi, Mme la Présidente, c'est une mine d'or dans le bon sens de
la littérature scientifique pour le comité scientifique. Mais, si ces avis ne
sont pas rendus publics, et je comprends qu'il y a de l'information pertinente,
parfois confidentielle, qui touche le nom du patient, etc., je prive mon comité
scientifique d'une information très pertinente sur le patient et sur les
travailleurs. Et pourquoi je dis ça? Ce n'est pas uniquement dans le but de
dire : Écoutez, on va rendre des avis publics. Mais ça nous permet de voir
est-ce que, pour tel type d'industrie, on aurait dû ou on doit augmenter les
mesures de prévention pour éviter tel cancer ou tel cancer. Est-ce que tel
cancer affecte plus les femmes ou les hommes?
• (11 h 30) •
Et je terminerai, Mme la Présidente, avec
le troisième, et vous allez le voir et le comprendre, ça fait écho à ce que
j'ai ajouté comme amendement la dernière fois par rapport au volet qui touche
l'impact pour les femmes et les hommes, et à la fin…
11 h 30 (version non révisée)
M. Derraji : ...pour les
hommes.
Et je terminerais, Mme la Présidente, avec
le troisième, et vous allez le voir et le comprendre, ça fait écho à ce que
j'ai ajouté comme amendement la dernière fois par rapport au volet qui touche
l'impact pour les femmes et les hommes, et à la fin du dernier alinéa, les mots
suivants, «et les réalités propres aux femmes et aux hommes».
Donc, moi, je vois que le deux et le
trois, il y a une certaine logique de documentation clinique, et je précise,
c'est une documentation clinique, qu'on va faire un recensement de ce qui se
passe et on va voir est-ce qu'on... sur les 150 réclamations annuelles, on
a plus de cancers qui affectent les femmes ou plus de cancers qui affectent les
travailleurs hommes. Et par conséquent le comité scientifique que le ministre
instaure dans la loi va avoir, en plus des études scientifiques qu'il va avoir
à sa disposition, va avoir accès à une expérience clinique québécoise avec les
maladies et les différents types de cancers.
Moi, je pense que c'est des excellents
amendements, au-delà qu'ils sont proposés par le député de Nelligan, mais comme
le ministre nous a toujours donné raison à ce qu'on propose au niveau de nos
amendements, j'accueille et je vais attendre avec grand plaisir son ouverture à
aller de l'avant avec mes amendements, comme... comme toujours, Mme la
Présidente. Voilà.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Alors, M. le ministre.
Une voix
: C'est
facile.
M. Boulet : Ça vous
convainc.
M. Derraji : Mon collègue
est convaincu, M. le ministre. Il va voter pour.
M. Boulet : Mme la
Présidente, évidemment, je ne me prononcerai pas sur la qualité des
amendements. Vous dites que c'est des excellents amendements. Je vais me
contenter de dire que c'est des amendements que vous avez bien expliqués. Et je
vais les reprendre un à un. Le premier sur le délai pour rendre la décision, je
vous rappelle qu'en vertu de 233.4 il y a déjà un délai de 10 jours pour
référer, pour demander. Et après ça, à 233.5, il y a un délai de 40 jours
pour le comité pour examiner le travailleur. Et la raison pour laquelle on ne
peut pas mettre un délai de cette nature-là, c'est que la Loi sur la justice
administrative qui s'applique à tous les organismes administratifs au Québec
prévoit que la CNESST et les autres doivent agir avec célérité. Donc, c'est le
terme qui est utilisé. Et ça varie tellement d'un cas à l'autre. Il y a des cas
où ça va être bien en delà de 100 jours puis il y a des cas, je peux
reconnaître, des cas plus complexes où ça peut aller au-delà de 100 jours,
pour le premier amendement.
Pour le deuxième amendement, bien, on ne
peut pas mettre des avis selon... Tu sais, en matière d'accident de travail et
maladie professionnelle, c'est vraiment du cas par cas. Et donc mettre sur un
site Internet, même en clavardant à l'infini, on ne peut pas mettre le cas de
M. X ou Mme Y qui a eu telle maladie puis entrer dans les détails. Ça
n'aurait pas de valeur tellement ça devrait être clavardé pour éviter que la
personne puisse être reconnue ou qu'on camoufle...
M. Boulet : ...mettre sur un
site Internet, même en clavardant à l'infini, on ne peut pas mettre le cas de
monsieur X ou madame Y qui a eu telle maladie puis entrer dans les détails. Ça
n'aurait pas de valeur tellement ça devrait être clarvardé pour éviter que la personne
puisse être reconnue ou qu'on camoufle totalement les renseignements personnels
ou nominatifs.
Ce n'est pas, d'ailleurs, accessible. Même
une information médicale, vous le savez, concernant un travailleur ou une
travailleuse, n'est pas accessible à l'employeur. Je n'ai pas, moi, comme
employeur, ou vous, comme employeur, accès à l'information de nature médicale,
qui est totalement confidentielle.
Quant au troisième point, je rappellerais
à mon collègue de Nelligan que le dernier paragraphe de 233.5 prévoit qu'avant
de produire son rapport le comité doit prendre connaissance des avis et
recommandations du Comité scientifique sur les maladies professionnelles. Et on
a prévu, là, dans un des amendements concernant le mandat du comité scientifique,
qui doit tenir compte de la réalité propre aux hommes et aux femmes dans ses
exercices d'analyse aux fins de bonification de la liste des maladies professionnelles
présumées.
Ceci dit, ici, en matière de cancer, bien,
il y a tellement de facteurs à prendre en compte, là... Puis c'est des experts.
Oui, il y a les réalités hommes et femmes. Il y a les réalités âge. Il y a les
réalités relatives aux habitudes de vie, au tabagisme, et autres, là.
Mais ça ne nous apparaît pas aussi
opportun dans la mesure où il doit, avant de produire son rapport, prendre connaissance
des avis et recommandations du Comité scientifique sur les maladies professionnelles.
Et ce qu'il fait, le comité, c'est vraiment du cas par cas, s'attacher à la personne,
à toutes ses particularités et à son environnement de travail pour établir un
lien entre ce dit travail et la maladie. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur le sous-amendement? Député
de Nelligan.
M. Derraji : Ça va être très
rapide. Je pense, je veux juste clarifier un point. Je sais qu'on a déjà parlé
des réalités propres aux femmes et aux hommes au niveau du comité scientifique.
Le but... Prenons l'exemple des cancers des pompières, par exemple. Le comité
des maladies oncologiques, le fait de tenir compte des réalités propres aux
femmes et aux hommes, c'est qu'à la lumière des interprétations qu'ils vont
faire, parce qu'ils vont faire une interprétation, ils vont prendre l'avis du
médecin traitant... C'est bon, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...oui, ça va.
M. Derraji : On se comprend.
Ils vont prendre l'avis du médecin traitant. Ils vont essayer de voir le milieu
de travail et ils vont établir un lien de causalité. Bon, trois étapes. Mais,
si je n'ai pas cette réalité propre au travail des femmes ou des hommes, l'avis
que je vais prononcer — peu importe, et je ne discute pas l'avis de
ces experts — doit tenir compte de ces réalités parce qu'il faut...
il doit être documenté. Encore une fois, je reviens à l'aspect...
M. Derraji : ...mais si je n'ai
pas cette réalité propre au travail des femmes ou des hommes, l'avis que je
vais prononcer, peu importe, je ne discute pas l'avis de ces experts, doit
tenir compte ces réalités parce qu'il doit être documenté. Encore une fois, je
reviens à l'aspect de la documentation, surtout d'un comité qui est extrêmement
important.
Et on le sait, regardez, Mme la
Présidente. Est-ce qu'on a ajouté la plupart des concepts dans le règlement? On
n'a pas ajouté la plupart des concepts. Les pompiers nous ont avisés que le
Québec ne reconnaît que la moitié des cancers versus l'Ontario.
Et on s'est dit qu'on va demander au
comité scientifique de se prononcer. Excellent. Le comité scientifique va se
prononcer. Il va se baser sur quoi? Sur des études, il va se baser sur des
études scientifiques, sur l'évolution de la littérature. Mais, Mme la
Présidente, et j'en suis sûr et certain qu'en tant qu'universitaire, vous
n'allez pas uniquement baser votre jugement uniquement sur un seul aspect, j'en
suis sûr et certain.
Et là je vous rajoute l'aspect clinique.
Qui est responsable de l'aspect clinique? C'est mon comité CMPO. Donc, le CMPO,
avec 150 cas par année, va pouvoir, à la fin de l'année... Si le ministre
n'aime pas le libellé tel qu'il est mentionné, on peut le retravailler. Moi, ce
que je veux, c'est j'ai une mine d'or d'expertise québécoise sur le suivi des
maladies oncologiques pour le travailleur. Ça, le ministre, j'en suis sûr et
certain, il est d'accord avec moi. Est-ce que le CMPO, M. le ministre, va être
le centre d'expertise des suivis et des maladies oncologiques pour nos
travailleurs? Ça, on est d'accord. Il va suivre les maladies oncologiques pour
les travailleurs. Alors, voilà.
Mais c'est là où je dis que c'est une très
bonne source d'information pour le comité scientifique, c'est une expérience
clinique. S'il y a un problème par rapport aux données et aux renseignements,
même si on a rajouté «sous réserve des dispositions de la Loi sur l'accès aux
documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels», on l'a ajouté, Mme la Présidente, dans le libellé. Moi aussi, je
tiens à ce que les renseignements personnels ne soient pas divulgués, mais ce
n'est pas ça, mon intérêt. Mon intérêt, ce n'est pas ça.
Est-ce qu'on peut même demander à ce
comité un rapport à la fin qui tient compte de la réalité des femmes et des
hommes et de liens de causalité? Je ne veux juste surtout pas que l'expertise
mobilisée par la CNESST, qu'on la perde. C'est une information très importante,
M. le ministre. 150 cas de cancers par an, d'après ce que j'ai entendu tout à
l'heure, c'est une très bonne source d'information qui serait à remonter par la
suite au comité scientifique. C'est juste ça que j'essaie de dire.
Si le libellé n'est pas bon, aucun
problème, on peut le revoir. Mais moi, écoutez, à part les trois amendements,
je n'ai pas d'autre commentaire à faire par rapport à ce bloc sur la maladie
oncologique. Mais je pense, en tant que législateur, on se prive d'une source
d'information extrêmement importante. Et, surtout, faisons le pont avec ce que
vous venez de mentionner. Faisons le pont avec le comité scientifique. Il ne
faut pas que ça soit des comités que chacun travaille dans son coin pour donner
un avis à la CNESST. C'est bon, j'ai réglé, j'ai donné mon avis...
M. Derraji : …oncologique. Mais
je pense, en tant que législateurs, on se prive d'une source d'information
extrêmement importante et, surtout, faisons le pont avec ce que vous venez de
mentionner, faisons le pont avec le comité scientifique. Il ne faut pas que ça
soient des comités… que chacun travaille dans son coin pour donner un avis à la
CNESST : C'est bon, j'ai réglé, j'ai donné mon avis, la CNESST doit se
prononcer.
Comment on va alimenter notre comité
scientifique? Comment le comité scientifique, qui, demain, doit se prononcer
sur un type de cancer pour les femmes et les hommes… il n'a pas d'expérience
clinique. Demain, Mme la Présidente, j'ai le cancer des pompières ou des
cancers des pompiers, on ne peut même pas, on ne peut même pas, après un an la
mise en place de ces CPMO, on ne peut même pas, après un an ou deux ou trois
ans… CMPO… avoir la conclusion que j'ai tant de cancers versus d'autres parce
que le comité scientifique ne va pas recevoir l'information.
Donc, c'est là où je vois qu'il y a une
lacune, que d'un point de vue expérience clinique… encore une fois, je précise,
si le ministre veut qu'on revoie le deuxième alinéa, je suis très ouvert à le
revoir… l'expérience clinique, je veux que le comité scientifique puisse
bénéficier de l'expérience clinique des CPMO… des CMPO. Voilà.
• (11 h 40) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre.
M. Boulet : Bien, j'apprécie
les commentaires, là, fortement exprimés par mon collègue, là. Mais c'est la
raison pour laquelle il n'y a pas de trop de comités, pour assurer une cohésion
dans les décisions qui sont rendues. Et je le répète, c'est du cas par cas puis
il faut s'assurer de la totale… du caractère privé, là, de chacun des dossiers.
Moi, ça ne m'apparaît pas problématique. Puis la réalité propre aux hommes et
aux femmes de même que l'âge de même que les… ils tiennent compte de l'ensemble
des critères qui relèvent de leur champ d'expertise. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Député de Nelligan.
M. Derraji : Dernière
question, après, on passe aux vôtres, je vous promets. Est-ce qu'après un an du
CMPO, le ministre va rendre public le nombre de cancers affectant et les liens
de causalité? Est-ce qu'on va pouvoir avoir accès à cette information?
M. Boulet : Il faudrait que je
vérifie. Vous voulez dire si, après un an de la formation du CMPO, on pourrait
obtenir de la CNESST le nombre de réclamations en rapport avec des
cancers x.
M. Derraji : Oui. Et vous
allez comprendre la suite, pourquoi. Je peux la… vous la mentionner dès
maintenant. On a créé le comité scientifique pour qu'il travaille sur la
documentation des cancers. C'est pour cela, je vous dis, moi, pour moi, je vois
un lien important entre le CMPO et le comité scientifique.
M. Boulet : Je pense que oui.
Des voix
: …
M. Boulet : Oui, il y a des
statistiques, là, qui sont dépersonnalisées, là, bien sûr, mais qui vont être
accessibles de la CNESST, oui.
M. Derraji : Donc, c'est
vraiment l'alinéa 2°. Si elles sont dépersonnalisées, ça veut dire qu'on
respecte la loi sur l'accès aux documents des organismes publics.
M. Boulet : Non, non, mais ce
qu'on dit, c'est, par exemple, il y a eu tant de réclamations pour lésions
musculosquelettiques, il y a eu tant de réclamations pour un cancer du larynx,
ça, c'est des données qui sont accessibles à la CNESST, c'est ça, le…
M. Derraji : ...ça veut dire,
on respecte la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics.
M. Boulet : Non, non, mais ce
qu'on dit, c'est, par exemple, il y a eu tant de réclamations pour lésions
musculosquelettiques, il y a eu tant de réclamations pour un cancer du larynx.
Ça, c'est des données qui sont accessibles à la CNESST. C'est ça, le sens de la
question que je comprenais.
M. Derraji : Oui, mais,
maintenant, on a le CMPO. Moi, est-ce que je peux avoir la... des cancers
traités par le CMPO, les avis? Genre, ils ont reçu 300 demandes...
M. Boulet : Bien, je pense que
je viens d'y répondre. Si...
M. Derraji : Est-ce qu'ils ont
reçu 300 demandes? Sur 300 demandes, le lien de causalité, il est sur
150 demandes. Donc, il y a tant de refus.
M. Boulet : Mon Dieu. La façon
dont vous l'auriez, c'est qu'il y a eu tant de réclamations pour un cancer x
qui ont été acceptées, puis il y a tant de réclamations pour un cancer x qui
ont été refusées. Ça, c'est accessible.
M. Derraji : Ça... Parce que
ça, c'est nouveau...
M. Boulet : Non, non, non,
c'est déjà... Si vous vouliez le savoir pour les bursites, pour les... pour à
peu près n'importe quel type d'accident, de blessure, parce que les accidents
de travail, ça génère des blessures, les maladies professionnelles, c'est des
maladies, mais, oui, c'est accessible, vous pourriez l'obtenir.
M. Derraji : Oui, ainsi que le
lien de causalité. Parce que, là, on parle de cancers... toujours aux cancers
des pompières, cancers de ça.
M. Boulet : Vous auriez les
réclamations acceptées pour le cancer x et les réclamations refusées, le nombre
de réclamations refusées pour le même cancer ou n'importe quel type de blessure
ou maladie, oui.
M. Derraji : Et donc il va y
avoir, au niveau de la documentation, le pourquoi de non-établissement de lien
de causalité.
M. Boulet : Ah mon Dieu, là,
moi, là-dessus, là, moi, je ne me prononcerai pas là-dessus, c'est du dossier
par dossier, c'est des informations de nature personnelle, puis est-ce que ça
va faire... ça fait partie de la littérature scientifique et médicale, là. Mais
je ne veux pas demander, là, à la CNESST de devoir documenter la nature du lien
de causalité suite à chaque réclamation. S'il y a eu 22 réclamations pour
un cancer x, d'expliquer, bon, de dire combien il y en a qui ont été acceptés,
combien ont été refusés, mais, après ça, de définir comment le lien de
causalité a été établi... Je pense que cette connaissance-là, là, je répète au
collègue de Nelligan, elle est assimilée et concentrée au sein des comités où
sont les experts. Puis c'est eux qui ont intérêt à la connaître, cette
connaissance-là. Merci.
M. Derraji : Non, non, je suis
d'accord, mais de ce que j'ai compris depuis le début, le CMPO va se prononcer
sur le lien de causalité entre le développement du cancer, le type du cancer et
le lien de travail. Et sur la liste du comité scientifique, il y a pas mal de
cancers où ils doivent statuer sur le lien de causalité. En fait, moi, j'essaie
toujours de garder le lien entre le comité de maladies oncologiques et le
comité scientifique. Je ne pense pas que c'est des comités qui vont travailler
chacun dans son coin. Et le CMPO, il doit statuer sur le lien de causalité pour
déclarer que le cancer, il est...
M. Derraji : ...doivent
statuer sur le lien de causalité. En fait, moi, j'essaie toujours de garder le
lien entre les comités maladies oncologiques et le comité scientifique. Je ne
pense pas que c'est des comités qui vont travailler chacun dans son coin. Et le
CMPO, il doit statuer sur le lien de causalité pour déclarer que, le cancer, il
est dû par rapport au lien de travail, et ça, c'est une information importante.
M. Boulet : Je
rappellerai que, bon, il y a une loi sur l'accès en matière publique, il y a
une Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé,
et de donner... plus tu donnes de l'information sur un lien de causalité, parce
que le «lien de causalité» peut référer aux risques particuliers d'un travail,
l'exposition à un contaminant, ou à tout autre facteur de risque, c'est de
l'information qui serait suffisante pour identifier la personne et, à mon avis,
ça serait protégé par la Loi sur l'accès ou la Loi sur la protection des
renseignements personnels dans le secteur privé. Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Y a-t-il d'autres interventions?
M. Derraji : La dernière,
Mme la Présidente. Moi, je pense qu'on manque une occasion en or avec le CMPO.
J'espère que, quand on va avoir la pression des groupes pour reconnaître
certaines maladies, on va se rappeler qu'on n'a pas très bien documenté.
Et je reviens toujours qu'au moment où on
a parlé sur... au niveau du Règlement sur les maladies professionnelles, je
pense aux policiers, je pense aux pompiers, le point a été fait. Moi, je pense
que, dans ce comité sur les maladies professionnelles oncologiques, on manque
la chance d'avoir l'expertise clinique et la documentation du lien de
causalité. Écoutez, j'ai fait mon point. J'ai exprimé ce que je voulais avec
les trois amendements. J'arrête là. Je n'ai plus d'intervention.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur
l'amendement déposé par le député de Nelligan? Sinon, nous allons procéder à la
mise aux voix.
La Secrétaire
:
Veuillez répondre pour, contre ou abstention. Pour les membres de l'opposition
officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'amendement déposé à
l'article 73 est rejeté. Nous revenons aux amendements déposés par le
ministre à l'article 73. Y a-t-il des interventions? Député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : On va vous
envoyer des amendements, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : D'accord. Alors, nous allons suspendre? Alors,
nous allons suspendre quelques instants, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 11 h 46)
(Reprise à 11 h 52)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, je vais laisser la parole au député d'Hochelaga… Alors, la parole est à
vous, député d'Hochelaga-Maisonneuve. Vous venez de déposer un sous-amendement.
M. Leduc : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Donc, le sous-amendement va comme suit :
L'amendement proposé à l'article 73
du projet de loi est amendé par la suppression du second alinéa qui l'introduit
qui va comme suit :
«Le comité peut rendre son avis sur
dossier lorsqu'il juge que l'examen du travailleur n'est pas nécessaire et que
ce dernier y consent ou lorsque le travailleur est décédé.»
Explication très simple, Mme la
Présidente. Ça existe déjà la possibilité de faire des avis sur dossier. C'est,
dans une certaine mesure, une pratique, pas courante, mais existante j'oserais
dire, qui s'est peut-être… qui est devenu plus fréquente avec la pandémie puis
les enjeux de distanciation physique. On a quand même juste une crainte, pas
qu'on est contre l'existence même de cette possibilité-là de le faire, mais
j'ai une crainte sur le fait que de le rajouter dans la loi devienne une espèce
d'incitatif à le faire plus fréquemment et que ça devienne, en fait, une norme.
Alors, c'est tout simplement dans cette logique-là, Mme la Présidente, que je
propose qu'on le biffe, parce que le rajouter ne donne pas un nouveau pouvoir.
C'est déjà possible de le faire au comité des maladies pulmonaires. Là, si on
reproduit la même logique pour les maladies oncologiques, on imagine que ça va
déjà être possible de le faire aussi. Mais notre crainte, ma crainte, c'est que
ça devienne trop systématique trop souvent, et c'est pour ça qu'on propose de
le retirer.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre.
M. Boulet : C'est important
quand on révise une loi de préciser la pratique et de ne pas permettre aussi, par
ailleurs, de le faire sur dossier s'il n'y a pas le consentement du
travailleur. C'est important, là, ça joue vraiment dans les deux sens.
L'élément cardinal de la possibilité de le faire sur dossier, c'est le
consentement du travailleur — pour moi, c'est évident — puis
vous l'avez souligné, particulièrement en période de pandémie. Dans… Peu
importe la nature des circonstances, si le comité dit : On a tout, on a
tout, on a l'ensemble des examens, on a communiqué avec les CIUSSS, les CISSS, est-ce
que vous êtes consentant? Il me semble… Il ne faut pas avoir peur d'avoir peur.
C'est le consentement, puis de dire : Je ne suis pas d'accord parce qu'il
y a une pratique. Non. Une pratique, il faut que ce soit clair. Une pratique,
il faut que ce soit précisé. C'est une des raisons pour lesquelles on fait une
réforme ou une révision de quelque loi que ce soit. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres… Y a-t-il d'autres interventions sur le
sous-amendement déposé par le député d'Hochelaga-Maisonneuve? Donc, s'il n'y a
pas d'autre…
M. Boulet : ...clair. Une
pratique, il faut que ce soit précisé. C'est une des raisons pour lesquelles on
fait une réforme ou une révision de quelque loi que ce soit.
Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il d'autres interventions sur le sous-amendement déposé par le député d'Hochelaga-Maisonneuve?
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre ou abstention. M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, le sous-amendement déposé à l'article 73 est rejeté. Nous
revenons aux amendements déposés par le ministre à l'article 73. Y a-t-il
d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention...
M. Leduc : Sur les amendements
du ministre?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Sur les amendements uniquement.
M. Leduc : Ça va.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur les amendements? Et on les vote
en... hein, rappelez-vous qu'on les a déposés en liasse, on les vote, donc,
ensemble. Est-ce que... S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix des cinq amendements.
La Secrétaire
:
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, les amendements sont adoptés. Nous poursuivons maintenant
avec l'article 73. Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 73, tel
qu'amendé? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : On va vous
acheminer un amendement sur 73, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Est-ce qu'il est prêt? Non?
M. Leduc : Incessamment.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 56)
(Reprise à 11 h 59)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous venons de recevoir un amendement du député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Je vous invite à lire votre amendement à l'article 73, s'il vous plaît.
M. Leduc : Oui, Mme la
Présidente :
L'article 73 du projet de loi est amendé
par la suppression de l'alinéa débutant par «233.7»...
Ah! Je n'ai pas le même libellé, mais ça
veut dire la même chose. Donc, je vais lire celui qui est à l'écran :
L'article 73 du projet de loi est modifié
par la suppression de l'article 233.7 qu'il propose.
• (12 heures) •
En gros, Mme la Présidente, pour la… 30 secondes
qu'il nous reste, c'est un débat qu'on a eu précédemment, là, dans… en matinée,
à savoir quel est le chemin qu'on peut faire entre le médecin traitant, la
prépondérance du médecin traitant et ce fameux comité oncologique. J'ai proposé
peut-être un point de rencontre entre les deux, ça… puis là, en tout cas, ça
n'a pas été retenu, je pense, du côté de M. le ministre. Donc, moi, j'y vais
avec l'amendement qui… Bien, dans ce cas-là, moi, je préfère qu'on maintienne…
12 h (version non révisée)
M. Leduc : …quel est le chemin
qu'on peut faire entre le médecin traitant, la prépondérance du médecin traitant
et ce fameux comité oncologique. J'ai proposé peut-être un point de rencontre
entre les deux, en tout cas, ça n'a pas été retenu, je pense, du côté de M. le
ministre. Donc, moi, j'y vais avec un amendement qui dit, bien, dans ce cas-là,
moi, je préfère qu'on maintienne la prépondérance du médecin traitant. Donc, il
existe un comité oncologique, d'accord, mais, au final, c'est le médecin
traitant qui doit être la personne qui décide.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est parfait. Merci. Alors, compte tenu de l'heure, nous suspendons les
travaux… à tous et à toutes.
(Suspension de la séance à 12 heures)
15 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 16 heures)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, bonjour à nouveau. Votre attention s'il vous plaît. La Commission de
l'économie et du travail reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude
détaillée du projet de loi n° 59, Loi modernisant le régime
de santé et de sécurité du travail. Lors de la suspension de nos travaux
cet avant-midi, nous en étions à l'étude d'un amendement déposé par le député
d'Hochelaga-Maisonneuve. Est-ce que vous aviez eu le temps...
16 h (version non révisée)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
... et du travail reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude détaillée du
projet de loi n° 59, Loi modernisant le régime de santé et
de sécurité du travail.
Lors de la suspension de nos travaux cet
avant-midi, nous en étions à l'étude d'un amendement déposé par le député
d'Hochelaga-Maisonneuve. Est-ce que vous aviez eu le temps, député d'Hochelaga
de Maisonneuve... pas «de Maisonneuve», mais le député d'Hochelaga-Maisonneuve,
de bien expliquer votre amendement?
M. Leduc : Je pense que oui.
Oui, on s'était quittés là-dessus.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Donc, c'était fait. Vous n'avez pas rien d'autre à ajouter, c'est parfait.
Alors, M. le ministre, à vous la parole.
La Secrétaire
: Merci,
Mme la Présidente. Il est de l'essence même d'un comité de cette nature-là
d'être composé de personnes qui sont spécialisées dans la matière visée,
c'est-à-dire l'oncologie. Donc, c'est tout à fait pertinent et approprié que la
commission soit liée par le diagnostic, les limitations, l'atteinte que cette
commission-là va établir.
Je comprends le but ultime de mon collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve, c'est d'un peu de rétablir la prépondérance du médecin
qui a charge. Mais c'est essentiellement pour aider le médecin qui a charge que
des comités de cette nature-là sont formés, soit du côté pulmonaire ou du côté
oncologique, et donc c'est tout à fait ce qu'il doit se faire, que la commission
entérine... soit liée par le diagnostic et les autres constatations, comme ça
l'est pour le BEM, là.
Je sais que pour le Bureau d'évaluation
médicale, mon collègue a des réserves, mais la commission est liée aussi par
l'avis du Bureau d'évaluation médicale. Dans le cas du Bureau d'évaluation
médicale, c'est suite à une contestation, un contentieux entre deux médecins.
Ici, c'est suite à l'accompagnement, suite au dossier qui est monté par le
comité. Et c'est tout à fait juste que la commission soit liée par les
constatations et le diagnostic. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement déposé par le député
d'Hochelaga-Maisonneuve? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Dans le fond, le mot-clé, ici, là, qui nous inquiète, à 233.7,
c'est quand on dit : «La commission est liée par le diagnostic.» Puis
l'enjeu, c'est qu'il y a déjà un diagnostic qui est posé par son médecin
traitant, et là on vient mettre un nouveau diagnostic. Moi, à la limite, qu'il
y en ait un nouveau, on peut se demander à quel point c'est nécessaire ou pas,
mais qu'il supplante nécessairement celui de son médecin traitant, c'est là où
j'ai un problème, c'est là où j'ai un désaccord de fond, parce que, comme
l'échange nous a permis de le constater avant la pause du dîner, il y a à
quelques endroits dans le projet de loi où, à mon avis, à mon humble avis, on
effrite un peu la prépondérance du médecin traitant. C'est un peu le cas ici.
M. Boulet : Absolument pas.
Ceci dit, avec tellement de respect. Le médecin traitant pose un diagnostic de
cancer et le comité oncologique intervient pour établir un lien de causalité
avec le travail...
M. Leduc : ...la prépondérance
du médecin traitant, c'est un peu le cas ici.
M. Boulet : ...ceci dit, avec tellement
de respect. Le médecin traitant pose un diagnostic de cancer, et le comité
oncologique intervient pour établir un lien de causalité avec le travail, les
contaminants, les facteurs de risque. Donc, il vient supporter le médecin
traitant qui n'a pas l'expertise des personnes qui sont à ce comité-là des
maladies professionnelles oncologiques. Donc, c'est un complément d'expertise
et une expertise qui est plus poussée en matière d'oncologie. Donc, il n'y a
pas de contradiction, il ne vient pas, le comité, contredire le médecin
traitant, il vient approfondir et il vient confirmer le lien avec le travail.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
M. Leduc : Bien, on n'a pas la
même lecture de ce que ça va faire, Mme la Présidente. Moi, je comprends qu'on
a voulu reproduire la structure, la logique qui prévaut en ce moment avec la
question des maladies pulmonaires. Et ce que j'entends du terrain, c'est que parfois,
bien, ce comité-là sert, en quelque sorte, à supplanter le diagnostic du
médecin traitant, comme parfois et comme souvent, malheureusement, le BEM sert
à supplanter le diagnostic du médecin traitant pour l'ensemble des autres
maladies.
Alors, je ne peux pas m'empêcher d'être en
désaccord et de présenter mes arguments aujourd'hui, présenter un amendement
pour essayer de renverser la situation. Parce qu'encore une fois, qu'on aille
chercher d'autres expertises, qu'on vienne bonifier l'expertise du médecin
traitant, je n'ai pas de problème avec ça. Plus on est de fous, plus on rit,
n'est-ce pas? Deux têtes valent mieux qu'une. Toutes les expressions du genre
sont les bienvenues. Mais, au final, qu'est-ce qui compte? Est-ce que c'est le
médecin traitant ou c'est d'autres?
Donc, qu'on bonifie, qu'on supplante, peu
importe les mots qu'on utilise dans cette chambre dépendamment de notre
idéologie, au final, ce n'est pas le médecin traitant qui a le dernier mot. Le
dernier mot va être celui du comité oncologique. Et, dans ma logique de
prépondérance du médecin traitant, c'est quelque chose qui m'agace.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait, merci. C'est tout? Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement déposé par le député d'Hochelaga-Maisonneuve? Alors, s'il n'y a
pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
:
Veuillez répondre pour, contre ou abstention. M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. Nous poursuivons avec
l'article 73 tel que déjà amendé. Y a-t-il des interventions?
Une voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 6)
(Reprise à 16 h 8)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, y a-t-il d'autres interventions sur l'article 73 tel qu'amendé? S'il n'y
a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Oups! Oui.
M. Leduc : Je ne le déposerai
pas, Mme la Présidente, parce que je veux qu'on progresse aussi, là, mais tout
le mécanisme d'enquête, là, qui existe, est-ce que c'est écrit à quelque part,
ça, comment on fonctionne pour le comité?
M. Boulet : Je ne comprends
pas. Le comité d'enquête, oui, c'est prévu ici, là, comment le comité… ce n'est
pas une enquête, là, on dit comment il est composé, comment ils obtiennent des informations
des CIUSSS et des CISSS, là, mais ils ne font pas d'enquête, ils font un examen
puis ils colligent toute l'information médicale sur le travailleur, là.
M. Leduc : Puis sur la
manière, dont ils appuient le médecin traitant dans son travail, quand vous
dites qu'ils l'accompagnent, bonifient ce que le médecin traitant est.
M. Boulet : Bien, c'est prévu
dans son mandat, oui, c'est écrit dans les paragraphes qu'on a étudiés, là.
M. Leduc : Voulez-vous
rappeler lesquels, s'il vous plaît…
M. Leduc : ...sur la
manière dont ils appuient le médecin traitant dans son travail, quand vous
dites, là, qu'ils l'accompagnent ou qu'ils bonifient ce que le médecin traitant
est.
M. Boulet : Oui. Bien,
c'est prévu dans son mandat. Oui, c'est écrit dans les paragraphes qu'on a
étudié, là, qui...
M. Leduc : Vous me
rappelez lesquels, s'il vous plaît?
M. Boulet : Attendez-moi.
Le .4, le .5, transmet au président, bon, les imageries médicales et les
résultats... les résultats de laboratoire. Puis à .5, on dit qu'il donne son
avis sur le lien entre la maladie professionnelle et les caractéristiques ou
risques particuliers. Il documente l'exposition du travailleur à un contaminant
dans le cadre de l'exercice de son travail ou à tout autre facteur de risque,
bon, puis avant de produire son rapport. Oui, tout à fait. Mais c'est des
experts, là, qui... qui ont la connaissance fine et profonde des us et coutumes
en semblable matière, là.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : C'est bon?
M. Leduc : Oui, ça va.
• (16 h 10) •
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors donc, nous pouvons procéder à la mise aux
voix de l'article 73 tel qu'amendé.
La Secrétaire
:
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Abstention.
La Secrétaire
: Et
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 73 tel qu'amendé est adopté.
Je... Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : J'aurais un
nouvel article, là, dans le fond, j'imagine, un amendement au projet de loi
pour écrire un article 73.1.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : D'accord. Alors, vous avez un amendement que
vous voulez... qu'on a déjà reçu, qui est déjà à l'écran. Donc, c'est un amendement
introduisant un nouvel article. Je vous laisse le lire.
M. Leduc : Oui. Je vous le
lis?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Oui.
M. Leduc : Insérer, après
l'article 73 du projet de loi, le suivant :
«73.1 Cette loi est modifiée par la
suppression du second alinéa de son article 234.»
Ici, on va lire ce que dit l'article 234
de la LATMP, la Loi sur les accidents du travail et les maladies
professionnelles. Ça dit la chose suivante :
«La présente section s'applique au
travailleur qui, à la date où il est victime d'une lésion professionnelle, est
lié par un contrat de travail à durée indéterminée ou, dans le cas prévu par
l'article 237, à durée déterminée.»
Et là, c'est la deuxième section qu'on
voudrait biffer.
«Cependant, elle ne s'applique pas au
travailleur visé dans la section II du présent chapitre, sauf en ce qui
concerne l'article 243.»
Et c'est en référence à l'industrie de la
construction. On exclut nommément, dans le fond, les gens de l'industrie de la
construction. Je ne m'explique pas pourquoi c'est dans la loi originale. Je ne
sais pas si le ministre a des éléments de réponse. Ici, on peut peut-être
suspendre pour qu'il puisse l'étudier et nous expliquer pourquoi les travailleurs
de la construction sont... n'ont pas accès à ce droit au retour au travail, dans
le fond.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Est-ce que, M. le ministre...
M. Boulet : D'après moi,
j'ai l'impression que c'est hors sujet ou hors d'ordre, là. Le projet de loi ne
touche pas au champ...
(Consultation)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce que, M. le ministre...
M. Boulet : J'ai l'impression
que c'est hors sujet ou hors d'ordre, là. Le projet de loi ne touche pas aux
champs d'application du droit de retour au travail, là. Ce n'est pas le même
sujet, là. Il me semble que ça ne nous concerne pas.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce que...
M. Leduc : ...
M. Boulet : La section...
Chapitre VI... Chapitre VII pour le droit de retour au travail, les droits du
travailleur. Puis là, 234, ça précède 235, l'accumulation de l'ancienneté, la
participation au régime de retraite, mais on n'est pas là. On est au comité...
On vient de terminer le Comité des maladies professionnelles oncologiques. Pour
moi, c'est un point d'ordre. Ça ne m'apparaît pas pertinent ou lié à ce que
nous faisons. En tout cas, il y a peut-être de quoi qui m'échappe, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ça fait partie de la loi, là, du projet de loi.
M. Boulet : Oui, mais est-ce
que toute la loi est sur la table?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
O.K. Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 13)
(Reprise à 16 h 28)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, je comprends, député d'Hochelaga-Maisonneuve, que vous voulez retirer l'amendement
que vous avez déposé à 73.1. C'est bien ça?
M. Leduc : C'est exact, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Vous avez maintenant… vous voulez déposer un autre amendement.
M. Leduc : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, je vous laisse le lire et l'expliquer, s'il y a lieu.
M. Leduc : Merci. Alors, c'est
aussi un amendement intitulé 73.1, qui va comme suit :
Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 30, du suivant :
«30.1. À la réception d'une
réclamation pour une maladie professionnelle, la Commission doit :
1° obtenir du professionnel de la
santé qui a charge du travailleur le résultat des examens qu'il a faits et de
ceux qu'il a prescrits qui portent sur la maladie faisant l'objet de la
réclamation;
2° faire une enquête afin de :
a) vérifier les circonstances de
l'apparition de la maladie;
b) vérifier la nature des risques
auxquels le travailleur a été exposé et qui peuvent expliquer le développement
de la lésion et mesurer leur durée et les niveaux d'exposition, lorsque c'est
possible;
c) vérifier dans le dossier relatif à
la prévention des lésions professionnelles de chacun des établissements où le
travailleur a exercé un travail de nature à engendrer sa maladie, la présence
d'éléments qui démontrent une exposition à des risques pouvant expliquer le
développement de la lésion;
3° si cette première enquête ne
suffit pas à la prise de décision, la Commission doit confier à une équipe du
Réseau de santé publique en santé au travail le mandat :
a) de procéder à une enquête pour
documenter ces risques, et;
b) de donner son avis sur la relation
entre la maladie et les risques auxquels le travailleur a été exposé;»
Et finalement :
«4° le rapport de l'équipe du Réseau de
santé publique en santé au travail doit être remis à la Commission, au
travailleur et au professionnel de la santé qui a charge.»
Ça ne sera pas très long, Mme la
Présidente. Dans le fond, on a eu un long échange sur le fait qu'il était
judicieux, aux yeux du ministre, d'accompagner, de bonifier l'approche du
médecin traitant, et, en ce sens, on a travaillé un amendement qui reprend un
peu les mécanismes d'enquête qui existent déjà, qui sont relatifs au retrait
préventif des travailleuses enceintes ou qui allaitent, un mécanisme qui a fait
ses preuves à travers les années, qui met à contribution le réseau de santé
publique au travail puis qui peut aider à documenter les risques. Donc, c'est
une méthode de travail qu'on apprécie, qu'on pense intéressante puis qu'on
soumet donc au ministre.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre.
• (17 heures) •
M. Boulet : Bien, écoutez, Mme
la Présidente… Bon, j'ai bien lu l'amendement. Je comprends le fondement. En
même temps, il ne faut pas fusionner, il ne faut pas créer de confusion entre
le rôle du médecin traitant puis le comité…
16 h 30 (version non révisée)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…merci. M. le ministre.
M. Boulet : Bien, écoutez, Mme
la Présidente, bon, j'ai bien lu l'amendement, je comprends le fondement. En
même temps, il ne faut pas fusionner, il ne faut pas créer de confusion entre
le rôle du médecin traitant puis le comité. Le comité est composé d'experts professionnels
en oncologie, et son mandat est différent. Tu sais, comme, par exemple, si le
médecin traitant dit : Amiantose?, c'est le comité qui a l'expertise pour
déterminer l'exposition à l'amiante ou à un autre contaminant, là. Mais le lien
de causalité… c'est parce que c'est deux mandats qui sont totalement
complémentaires.
Puis je ne veux pas reprendre chacun des
paragraphes, mais quand on lit à 4 et 5, les 233.4 et 223.5, tous les
établissements… parce que si on intégrait même un de ces paragraphes-là, il
faudrait faire des ajustements de concordance à 233.4 et 233.5. On dit :
Tout établissement, au sens de la Loi sur les services de santé et services
sociaux, transmet toutes les imageries médicales, les résultats de celles-ci,
les résultats de laboratoire, les résultats de laboratoire pertinents du
travailleur que la commission dirige. Le comité examine le travailleur. Après
ça, on dit : Fait rapport à la commission dans les 20 jours. Si le
diagnostic est positif, il fait état de ses constatations quant aux limitations
fonctionnelles, pourcentage d'atteinte à l'intégrité physique — on va
même plus loin — et à la tolérance du travailleur à un contaminant au
sens de la loi santé, sécurité. Et on va même un peu plus loin, on dit :
Ou à tout autre facteur de risque qui a provoqué sa maladie ou qui risque de
l'exposer à une récidive, une rechute ou aggravation. Le libellé même des
paragraphes de 233.4 et 233.5 vont plus loin. On dit même, après ça : Dans
son rapport, donne également son avis sur le lien entre la maladie
professionnelle et les caractéristiques au risque particulier d'un travail
exercé par le travailleur. À cette fin, il documente l'exposition du
travailleur à un contaminant ou à tout autre facteur de risque.
Le mandat, il est, à mon sens, clair, bien
défini, extrêmement large pour donner l'autorité à ces experts-là de bien faire
le travail, c'est-à-dire de déterminer… le médecin, il dit : Maladie, puis
le comité vient compléter en assurant le caractère professionnel de cette
maladie-là. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il… oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Encore une fois, on
ne vient pas mettre aux poubelles, là, tout ce que le ministre dit avec le
comité oncologique, on vient pouvoir donner des outils supplémentaires au
médecin traitant dans son objectif de bien construire le dossier. Donc, c'est
une méthode qu'on lui soumet, qui est basée sur celles qui existent déjà pour
les femmes enceintes et qui allaitent. On pense que ça aurait pu être bénéfique
pour le projet de loi.
M. Boulet : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement déposé…
M. Leduc : …médecin traitant
dans son objectif de bien construire le dossier, donc c'est une méthode qu'on
lui soumet, qui est basée sur celle qui existe déjà pour les femmes enceintes
et qui allaitent. On pense que ça aurait pu être bénéfique pour le projet de
loi.
M. Boulet : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement déposé par le député d'Hochelaga-Maisonneuve?
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix
concernant le nouvel… l'amendement introduisant un nouvel article, 73.1.
La Secrétaire
: M.
Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
…Trois-Rivières?
M. Boulet : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: Et Mme
IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement introduisant un nouvel article, à 73.1, est
rejeté. Nous poursuivons. Alors, si je comprends bien, nous serions rendus à
l'article 15, c'est bien cela?
M. Boulet : Oui. Merci, Mme la
Présidente.
«L'article 43 de cette loi est modifié par
le remplacement de «219» et de «231» par, respectivement, «217», «231 et
233.4».
Bon, c'est l'exception, là, c'est
simplement un article de concordance, pour prévoir l'exception à la loi sur
l'accès aux documents des organismes publics, là, pour la transmission du
dossier du travailleur au comité des maladies oncologiques.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. N'y a-t-il pas un amendement, M. le ministre?
M. Boulet : Oui. Je peux lire
l'amendement tout de suite.
Remplacer l'article 15 du projet de loi
par le suivant:
«L'article 43 de cette loi est modifié par
le remplacement de «219, 229
et 231» par «217, 226, 229, 231, 233.1 et 233.4».
Explication. C'est requis, là, afin de
permettre à la Commission de transmettre le dossier au comité des maladies
professionnelles pulmonaires
ou comité des maladies professionnelles
oncologiques lorsque l'un deux doit produire un rapport médical en lien avec la
réclamation de ce travailleur. Puis ça concorde, là, avec 226 et 233.1, de la
LATMP proposée, là, par ce que nous venons d'adopter, là, notamment 73. C'est
tout. Concordance.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Merci. Y a-t-il des interventions sur l'amendement? Député de Nelligan.
M. Derraji : Je… Probablement
que ce n'est pas le bon moment, mais je vais saisir l'occasion. Là, on parle
d'un comité oncologique. J'ai l'intention quand même d'aller avec un autre
comité, mais ce n'est pas le moment, parce que là on parle de comité
oncologique. Mais juste au niveau de la logistique, à quel moment on peut
proposer l'amendement d'un ajout d'un autre comité? Une proposition d'ajout
d'un autre comité?
M. Boulet : Bien, je pense
qu'on va finir la section indemnisation, puis à ce moment-là, ça serait…
M. Derraji : La fin du… la fin
de… le trois?
M. Boulet : Du bloc
indemnisation, oui.
M. Derraji : O.K.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…on terminerait le bloc D, le comité des maladies professionnelles
oncologiques? Ou indemnisation? Vous voulez dire tout…
M. Derraji : …l'ajout d'un
autre comité.
M. Boulet : Bien, je pense
qu'on va finir la section indemnisation puis, à ce moment-là, ça serait…
M. Derraji : La fin de…
le 3?
M. Boulet : Du bloc
indemnisation, oui.
M. Derraji : O.K.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…le bloc D, le comité des maladies professionnelles oncologiques ou
indemnisation. Vous voulez dire tout…
Des voix
: …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord. Donc, vous voulez une suspension, M. le ministre.
M. Boulet : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord, mais… O.K.
Alors, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 16 h 37)
(Reprise à 16 h 39)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement déposé par le ministre?
Alors, s'il n'y a pas d'intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix de l'amendement déposé par le ministre à l'article
15.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
• (16 h 40) •
M. Derraji : Por.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc l'amendement est adopté. Nous poursuivons maintenant avec l'article
15. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 15 tel qu'amendé?
S'il n'y a pas d'intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'article 15 tel qu'amendé.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 15, tel qu'amendé, est adopté.
Nous poursuivons avec l'article 56, M. le
ministre.
M. Derraji : …on peut parler…
M. Boulet : Oui, après ça,
c'est… Oui, oui. Moi, je n'ai pas de problème.
M. Derraji : Oui? Oui. Je vais
juste évoquer un point, Mme la Présidente, quand on discutait avec le ministre,
c'est que certains groupes nous ont fait part de… notamment patronaux, par
rapport à la recommandation, dont l'avis du CCTM de 2017 et 2019, mais je vais
parler plus des lésions psychologiques.
En fait, les lésions psychologiques… ce
qu'on nous a envoyé, Mme la Présidente, c'est que les lésions psychologiques
sont parmi les plus contestées au Bureau d'évaluation médicale, donc le BEM. Et
les raisons évoquées, c'est la faible expertise des médecins traitants alors
que la CNESST peine à trouver des membres psychiatres afin de répondre à la
demande. Et, ce qu'on nous mentionne aussi, qu'il faut actuellement près de
deux ans afin de pouvoir effectuer cet arbitrage médical en matière de
lésion psychologique. Donc, au niveau des lésions psychologiques, on parle de
deux ans d'arbitraire. Et la situation est intenable et au désavantage de
toutes les parties, donc que ce soit travailleur ou l'employeur. Il y a donc
lieu de crédibiliser l'admissibilité de ces diagnostics afin de réduire le
nombre de contestations. Et la proposition, c'est la mise en place d'un comité
de lésions psychologique constitué de psychologues et de psychiatres à l'image
du comité… et des maladies professionnelles oncologiques pour analyser les
réclamations ne répondant pas aux critères donnant…
M. Derraji : …le nombre de
contestations. Et la proposition, c'est la mise en place d'un comité de lésions
psychologiques constitué de psychologues et de psychiatres à l'image du comité
des maladies professionnelles oncologiques pour analyser les réclamations ne
répondant pas aux critères donnant droit à une présomption en vertu du règlement
qui remplacera l'actuelle annexe I de la Loi sur les accidents du travail et
les maladies professionnelles.
Donc, au bout de la ligne, on vient de
faire quand même une bonne proposition par rapport au comité sur les maladies oncologiques.
La proposition serait de créer un comité en matière de lésions psychologiques à
l'instar du comité des maladies professionnelles oncologiques dans le but
d'expertiser les travailleurs qui réclament en lien avec un diagnostic de
lésions psychologiques alors qu'ils ne bénéficient pas de la présomption prévue
à l'article 29 de la loi… de la LATMP. Voilà, Mme la Présidente. Et ça a été
pas mal ramené par pas mal de groupes, et leur but ultime, c'est vraiment
éviter le barrage de demandes au niveau du BEM, au Bureau d'évaluation médicale.
Donc, j'espère que le ministre va… Premièrement, j'aimerais bien savoir son point
de vue par rapport à la création de ce comité. Deuxièmement, au-delà du comité,
c'est quoi, la solution pour éviter ce blocage au niveau du BEM et qu'on parle maintenant
de deux ans d'attente? C'est quand même long, que ce soit pour les travailleurs
et pour les employeurs. Voilà. Merci, Mme la Présidente.
M. Boulet : Merci de votre
commentaire, j'apprécie. Ceci dit, moi, je ne veux pas compliquer la vie des
réclamants, des travailleurs et des travailleuses. Là, ici, on parle de lésions
psychologiques. Dans son rapport en 2019, que j'avais lu, le CCTM ne
recommandait pas de… le Comité consultatif travail et main-d'oeuvre, la
création d'un tel comité, alors que pour le comité des maladies
professionnelles oncologiques, c'était issu du rapport de ce même comité là. Je
comprends. En même temps, on fait des avancées considérables dans le projet de
loi, puis, ça, ça a été reconnu par plusieurs groupes qui sont venus aux consultations
particulières : d'abord, le trouble de stress post-traumatique qui est
reconnu comme maladie professionnelle présumée — 67 % des
réclamations à connotation psychologique découlent de troubles de stress
post-traumatique; et, on va le voir un peu plus loin dans la prévention, il y
aura une obligation de tenir compte des risques psychosociaux dans les
environnements de travail. Ça aussi, ça constitue une avancée considérable en
matière de prévention. Mais ce n'est pas opportun à ce stade-ci, selon nous,
là, d'alourdir le processus et de créer un nouveau comité, ceci dit en tout
respect, là, pour le caractère, là, psychologique de la lésion ou des lésions
auxquelles vous faites référence. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Député de Nelligan, oui.
M. Derraji : Très rapidement,
au-delà du comité, ce que les groupes patronaux nous sensibilisent, c'est le
nombre de…
M. Boulet : ...là, pour le
caractère psychologique de la lésion ou des lésions auxquelles vous faites
référence. Merci.
La Présidente
(Mme Isabelle) : Député de Nelligan, oui.
M. Derraji : Et très rapidement,
au-delà du comité, ce que les groupes patronaux nous sensibilisent, c'est le
nombre de contestations au BEM. Et quand on nous dit que — écoutez,
je l'ai devant moi — là, c'est presque de deux ans afin de pouvoir
effectuer l'arbitrage. Nous sommes en train de moderniser la loi. Donc, est-ce
que le ministre, aujourd'hui, peut nous garantir qu'il n'y aura pas ces deux
ans d'attente pour avoir cet arbitrage? Parce que, si on modernise, j'en suis
sûr et certain, ce n'est pas la volonté du ministre de continuer de fonctionner
de la même façon que dans le passé. Si ça ne passe pas par un comité, je n'ai
aucun problème. C'est quoi le message qu'on envoie aujourd'hui à l'ensemble des
associations patronales qui nous demandent, aujourd'hui, d'avoir ce sous-comité
parce qu'ils ne veulent plus attendre deux ans avant d'avoir l'arbitrage?
M. Boulet : C'est
intéressant, les groupes patronaux veulent avoir un comité pour que ça aille
plus rapidement. Bon, je ne veux pas faire de politique et je ne veux pas
m'immiscer, là, dans les débats qu'il y a eu entre les syndicats puis les
employeurs sur ce sujet-là, mais en ce qui concerne le délai, oui, moi, je
m'engage à ce que tous les délais prévus, dans l'exercice des droits des
travailleurs, soient les plus brefs possible, les plus diligents possible, puis
ça s'applique au Bureau d'évaluation médicale. En même temps, il y a un
phénomène de rareté aussi, puis on recrute, puis je sais que le comité
consultatif... puis on va travailler ensemble, on va travailler ensemble...
M. Derraji : Le ministre
avoue la rareté, quelle belle journée, 16 h 46, le 20 avril!
M. Boulet : Et on
travaille fort pour recruter des médecins pour s'assurer d'avoir les ressources
nécessaires pour répondre à la demande au Bureau d'évaluation médicale. Mais on
va continuer, je vous dirais, et ça, je m'engage à ce que la commission
continue de faire des efforts pour réduire les délais. Merci.
M. Derraji : Un dernier
point, je remercie le ministre et je le rassure qu'aux trois mois je vais
envoyer une demande d'accès à l'information par rapport aux délais du BEM. Non,
non, ça me rassure. Donc, je vous fais confiance. Je vous ai sensibilisé
aujourd'hui par rapport aux délais du BEM. Moi, c'est comme ça qu'on travaille
ensemble.
M. Boulet : Tout à fait.
M. Derraji : Ça ne passe
pas par le comité. Je comprends vos arguments. Ça tient la route. Aucun
problème. Les groupes vont savoir aussi votre argument par rapport à ça. Mais
là, il y a un problème au niveau du BEM, au niveau du retard de deux ans. Vous
vous êtes engagé aujourd'hui à ce que les délais soient raisonnables, donc j'en
suis sûr et certain, je ne vais plus entendre parler du deux ans. Sinon, on a
des crédits la semaine prochaine, j'espère qu'on va voir le délai, c'est quoi.
Sinon, je vous tiens informé, aux trois mois, vous allez recevoir une demande
d'accès. Et j'espère, j'espère que ça ne sera pas de moi, M. le ministre, mais
deux ans plutôt. C'est bon, et j'ai fait mon point, Mme la Présidente, par
rapport au comité.
M. Boulet : Merci.
La Présidente (Mme Isabelle) :
Parfait. Je comprends qu'il y a le député d'Hochelaga-Maisonneuve aussi qui
aimerait prendre...
M. Leduc : Je voudrais
juste, rapidement...
La Présidente (Mme Isabelle) :
Je tiens à rappeler que c'est une discussion libre, hein? Parce qu'on n'est pas
sur un article.
M. Leduc : Juste rapidement
m'inscrire sur le sujet. C'est vrai qu'il y a un problème de délais. Je pense
que, la solution, ce n'est pas...
M. Derraji : ...c'est bon. J'ai
fait mon point, Mme la Présidente...
M. Boulet : Merci.
M. Derraji : ...par rapport au
comité.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...je comprends qu'il y a le député d'Hochelaga-Maisonneuve aussi qui aimerait
prendre...
M. Leduc : Je voudrais juste,
rapidement...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Je tiens à rappeler que c'est une discussion libre, hein? Parce qu'on n'est pas
sur un article.
M. Leduc : Juste rapidement m'inscrire
sur le sujet. C'est vrai qu'il y a un problème de délai. Je pense que la
solution, ce n'est pas un nouveau comité. Là-dessus, je vais être d'accord avec
M. le ministre. Peut-être que là, sur le point suivant, lui, il ne sera pas d'accord
avec moi. La solution, c'est d'abolir le BEM. Ce n'est pas de multiplier des
comités de ce genre-là et de reprendre cette logique-là. On a eu l'échange tantôt.
Mais voilà, c'est dit.
Une voix
: ...
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Derraji : On l'a mis au
milieu.
M. Leduc : Ah! ils veulent
être au milieu. Eux autres, ils veulent l'abolir. Écoute... le ministre...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce que...
M. Boulet : ...d'un côté, puis
la FTQ de l'autre, hein? C'est ça?
Des voix
: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, je comprends que l'échange est terminé? Nous pouvons poursuivre?
M. Boulet : Merci, oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est bon, merci.
M. Derraji : ...un excellent
échange... et on expose une problématique. Le ministre s'engage... Ce n'est pas
grave. On ne fait pas d'amendement, mais on avance.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Oui, c'est une excellente suggestion. Alors, nous poursuivons avec
l'article 56. M. le ministre.
M. Boulet : Oui, merci, Mme la
Présidente : L'article 196 de cette loi est modifié par l'insertion, après
«l'employeur,», de «par un membre d'un comité des maladies professionnelles
oncologiques ou par un membre du comité scientifique,».
Explication. Bon, ça prévoit que sont
exclus de cette forme de rémunération les membres du comité scientifique et des
comités des maladies professionnelles oncologiques, puisqu'en vertu de 348.4
proposé par l'article 101 du projet de loi c'est le gouvernement qui
déterminera leur rémunération.
Merci, c'est tout. Concordance.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il des interventions à l'article 56? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Une voix
: Vous avez
dit...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
56, 56, de concordance. Ça vous va? D'accord. Alors...
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 56 est adopté. Nous poursuivons avec l'article 107.
M. le ministre.
• (16 h 50) •
M. Boulet : Merci : L'article
358.3 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le deuxième alinéa, de
«et 233» par «, 233 et 233.7».
Explication. C'est une modification de
concordance pour refléter l'ajout de la section sur les maladies oncologiques,
prévues aux articles... là, sans les nommer. Donc, c'est simplement de la
concordance.
Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il des interventions sur l'article 107? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
:
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 107 est adopté. Nous poursuivons avec...
La Secrétaire
: ...M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 107 est adopté.
Nous poursuivons avec l'article 230.
M. Boulet : Oui, merci.
L'article 3 de la Loi sur l'assurance maladie est modifié par l'insertion,
à la fin du quatorzième alinéa, de «, par un membre d'un comité des maladies
professionnelles oncologiques ou par un membre d'un comité scientifique».
Explication. Bon, donc, encore une fois,
c'est une modification de concordance pour harmoniser l'article 3 de la
Loi sur l'assurance maladie, avec l'article 196 de la LATMP. Puis ça
prévoit que les membres d'un comité scientifique et comité des maladies
professionnelles seront exclus du coût des services assumés par la Régie de
l'assurance maladie, puisque, comme vous le savez, c'est le gouvernement qui
déterminera leur rémunération. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il... Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 230? Député de
Nelligan.
M. Derraji : ...de ces
professionnels, c'est l'ensemble des membres des comités, donc ça va être
variable au nombre de comités créés. Donc, il n'y a pas un budget attitré
d'office d'emblée.
M. Boulet : C'est aux membres,
puis c'est une rémunération qui est déterminée par le gouvernement.
M. Derraji : Et ça sort...
M. Boulet : C'est le
gouvernement.
(Consultation)
M. Boulet : O.K., c'est la
commission qui assure le financement, vous aviez raison.
M. Derraji : Oui, c'est ça,
oui, oui.
M. Boulet : Excusez-moi.
M. Derraji : Bien non, ce
n'est pas grave, écoute, on apprend tous dans ce projet de loi.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions à l'article 230? Parfait, nous
allons donc aller à la mise aux voix.
La Secrétaire
:
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 230 est adopté.
Nous changeons donc de section. Nous
poursuivons toujours dans le bloc III à la sous-section 3.2.2, les délais
de réclamation.
Des voix
: ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Est-ce que vous aimeriez une suspension, un petit arrêt?
Des voix
: ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 54)
(Reprise à 16 h 58)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, attention, la caméra. Tout à fait, alors nous sommes en ondes, s'il vous
plaît. Attention, l'article 10, M. le ministre.
M. Boulet : Merci. «Cette loi
est modifiée par l'insertion, après l'article 31, du suivant :
«31.1. Aux fins de déterminer le montant
et le droit aux prestations accordées en vertu des sections I et IV du
chapitre III et des chapitres IV, V et V.1, lorsque la réclamation
d'un travailleur est soumise plus de trois ans après la réception du diagnostic
de maladie professionnelle, la date de la manifestation de la lésion et,
lorsqu'elle survient avant le dépôt de la réclamation, la date de l'incapacité
du travailleur à exercer son emploi, le cas échéant, est réputée être celle du
dépôt de la réclamation.»
Explications. Donc, ça prévoit que la date
du dépôt de la réclamation d'un travailleur atteint d'une maladie professionnelle
dont le diagnostic a été posé plus de trois ans doit être retenue comme
étant la date de la manifestation de sa lésion ou celle de son incapacité à
exercer son emploi. Celle-ci donne donc ouverture au droit à des prestations à
compter de la date du dépôt de la réclamation pour une maladie professionnelle
lorsque celle-ci est soumise tardivement, c'est-à-dire que la période maximale
pendant laquelle il sera possible de faire rétroagir des prestations dues en
raison d'une maladie professionnelle est de trois ans à partir de la date
du diagnostic. Voilà. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Est-ce que vous voulez déposer immédiatement l'amendement, M. le
ministre?
• (17 heures) •
M. Boulet : Oui, tout à fait.
«Remplacer dans…
17 h (version non révisée)
M. Boulet : …tardivement,
c'est-à-dire que la période maximale pendant laquelle il sera possible de faire
rétroagir des prestations dues en raison d'une maladie professionnelle est de
trois ans à partir de la date du diagnostic. Voilà. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Est-ce que vous voulez déposer immédiatement l'amendement, M. le
ministre?
M. Boulet : Oui, tout à
fait : Remplacer, dans l'article 31.1 de la LATMP, proposé par
l'article 10 du projet de loi, «est réputée» par «sont
réputées».
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Excellent.
M. Boulet : Donc, l'amendement
proposé est requis afin de corriger une erreur de français. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Est-ce qu'il y a une intervention ou des interventions sur
l'amendement, l'amendement au départ? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Ah! sur
l'amendement? Non, ça va.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, juste sur l'amendement de correction?
M. Leduc : Non, non, ça va.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Non. Alors, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement déposé par
le ministre à l'article 10.
La Secrétaire
:
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 10 est adopté. Nous
poursuivons, cette fois, avec l'article 10, tel qu'amendé. Député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Il y a quand même deux gros problèmes avec cet amendement… cet
article-là, pardon. Commençons par la… Il y en a deux : donc, la notion du
trois ans puis la notion du dépôt de la réclamation.
Commençons par le trois ans. Comment
le ministre en arrive à trancher à trois ans? Pourquoi trois?
M. Boulet : Peut-être poser
vos trois questions, puis, après ça, je pourrai vous répondre aux trois
questions. Donc, pourquoi trois ans?
M. Leduc : J'ai deux questions
en fait.
M. Boulet : Deux questions,
oui. O.K.
M. Leduc : Il y a deux
problèmes avec cet amendement-là. Vous décidez qu'à partir de trois ans, après
la réception du diagnostic, final bâton, on est exclu. On peut repartir le… On
peut repartir le débat sur «exclusion» ou «admissibilité», là. On ne fera pas
un débat de sémantique aujourd'hui, là. Mais vous vous décidez que
trois ans, c'est final bâton. Tu es… Tu as manqué ta chance peut-être, ta
fenêtre d'opportunité s'est refermée, alors qu'il n'y a pas de référence à une
quelconque date en ce moment dans la loi.
Puis l'autre problème, c'est à partir du
dépôt de la réclamation. Donc, quand… Si vous êtes, par chance, dans ce délai
de trois ans là, les indemnités ou autres commencent au dépôt de la
réclamation, mais pas nécessairement à la manifestation de la lésion, ce qui
est aussi, dans le cas actuel, la logique.
M. Boulet : …vas au-delà de
trois ans, ça rétroagit à la date du dépôt de la réclamation. Puis
pourquoi le trois ans? Écoutez, il y a les prescriptions, hein? Les délais
de prescription, un moment donné, c'est pour s'assurer que les réclamations
sont déposées dans un délai raisonnable. Puis vous le savez, des prescriptions
en matière de réclamations en dommages et intérêts pour les blessures
corporelles, en vertu du Code civil du Québec ou d'autres lois en matière
civile, le trois ans est aussi une règle qui est respectée.
Donc, c'est, un, pour inciter les
travailleurs…
M. Boulet : ...que les
réclamations sont déposées dans un délai raisonnable. Puis, vous le savez, des
prescriptions en matière de réclamations en dommages et intérêts pour les
blessures corporelles en vertu du Code civil du Québec ou de d'autres lois en
matière civile, le trois ans est aussi une règle qui est respectée. Donc,
c'est, un, pour inciter les travailleurs à entreprendre avec diligence leurs
démarches.
Puis trois ans, c'est quand même un délai
plus que raisonnable pour faire reconnaître la nature professionnelle de la
maladie diagnostiquée. Puis je vous dirais même que ça a une certaine valeur
pédagogique parce que le temps... l'écoulement du temps peut avoir un effet de
dilution sur la capacité d'un travailleur de faire reconnaître le côté
professionnel de sa maladie.
Et plus le délai est court entre le
diagnostic — c'est une autre raison — et le dépôt de la
réclamation, plus — bon, c'est ce que je viens de dire,
là — plus la démonstration du caractère professionnel de la maladie
ou des conditions particulières, dans les cas où il y a une présomption, sera
facilitée.
Donc, c'est pour bien encadrer puis qu'il
y ait un délai. Puis je pense que trois ans, c'est un délai amplement suffisant
et raisonnable. Et même que c'est probablement trop dans certains cas, mais ça
permet au moins d'encadrer ça dans le temps.
M. Leduc : ...
M. Boulet : Bien, c'est
parce que, si c'est beaucoup plus longtemps après, c'est plus difficile d'en
faire la preuve, et c'est plus difficile de déterminer le caractère
professionnel de la maladie, et donc ça nuit, ça a un effet de dilution dans la
capacité du travailleur de...
M. Leduc : Oui, mais il y
a quand même...
M. Boulet : ...faire une
réclamation en démontrant le côté professionnel. Mais c'est sûr que...
M. Leduc : Mais d'accord,
mais il a l'occasion de le faire quand même. Là, vous l'empêchez de le faire.
M. Boulet : Non. On dit
simplement que ça ne rétroagit pas de la même... En fait, c'est un élément
incitatif à déposer ta réclamation avec diligence.
M. Leduc : Parce qu'on a
eu tout un...
M. Boulet : Je pense que
c'est bénéfique pour le travailleur. Puis c'est de faire comprendre... Si vous
m'aviez dit... Puis il y a un côté tout le temps un peu objectif là-dedans. Tu
sais, si ça avait été un an, peut-être que c'est trop court. Deux ans, c'est
discutable. Trois ans, c'est, à notre avis, plus que raisonnable, là.
M. Leduc : Le problème du
chiffre trois...
M. Boulet : Puis il n'est
pas exclu, là, je le répète, là, ce que j'ai mentionné, sa réclamation n'est
pas rejetée, mais ça ne peut pas rétroagir plus qu'au moment du dépôt de la
réclamation. C'est...
M. Leduc : Mais pourquoi
pas? C'est le cas actuellement.
M. Boulet : Mais il n'y
en a pas, de délai. Il n'y en a pas, de... tu sais...
M. Leduc : Oui. C'est
quoi, le problème avec la situation actuelle?
M. Boulet : Parce que la
capacité de démontrer que c'est professionnel est altérée considérablement par
l'écoulement du temps, d'où ce que nous considérions comme étant pertinent de
l'encadrer.
M. Leduc : Mais ça, ce
n'est pas le problème de la CNESST, c'est le problème du travailleur. Pourquoi
vous vous préoccupez de ça, vous autres?
M. Boulet : Oui, mais
c'est justement pour le bénéfice du travailleur qu'on prévoit un délai, pour
qu'il fasse sa réclamation avec diligence.
M. Leduc : C'est pour le
bénéfice du travailleur que vous...
M. Boulet : Bien oui.
M. Leduc : ...prévoyez un
délai, alors qu'il n'y en a pas actuellement.
M. Boulet : Bon... Oui,
je vais le redire.
M. Leduc : C'est une
drôle d'argumentation, ça, M. le ministre.
M. Boulet : Pour inciter
les travailleurs...
M. Leduc : …vous autres?
M. Boulet : Mais c'est justement
pour le bénéfice du travailleur qu'on prévoit un délai pour qu'il fasse sa
réclamation avec diligence.
M. Leduc : C'est pour le
bénéfice du travailleur que vous prévoyez un délai, alors qu'il n'y en a pas
actuellement…
M. Boulet : Bon. Oui, je vais
le redire…
M. Leduc : …c'est une drôle
d'argumentation, ça, M. le ministre.
M. Boulet : …«pour inciter les
travailleurs à entreprendre, avec diligence, leurs démarches, pour faciliter la
reconnaissance de la nature professionnelle, la maladie diagnostiquée», puis je
pense que, ça aussi, la chose parle par elle-même, plus on attend longtemps,
plus ça dilue sa capacité de le démontrer.
M. Leduc : Oui, mais c'est
quoi, le rapport avec le fait que plus on attend longtemps puis qu'il y aura
de… à le démontrer, peut-être, avec le fait que là, tout d'un coup, bien, dans
ce cas-là, on coupe puis on arrive à trois ans, le maximum de délais. Je ne
vois pas le lien entre les deux.
M. Boulet : Ce n'est pas un
maximum de délais, c'est un maximum, tu sais, on dit : Ça ne peut pas
rétroagir, au moment du diagnostic de la maladie, si la réclamation est déposée
plus de trois ans après la connaissance du diagnostic, mais ça prend un délai
de prescription à quelque part, là. Je n'ai pas d'autre commentaire.
M. Leduc : Mais est-ce que ça
constituait un problème auparavant? Est-ce que vous avez comme des dossiers qui
disaient : Ah, mon Dieu, c'est impossible à gérer puis… je ne vois pas…
M. Boulet : Il y a
certainement… mais je peux suspendre, là, puis vérifier s'il y a eu des cas
d'abus, là, mais oui, il y a…
(Consultation)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On va suspendre, M. le ministre. Alors, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 17 h 7)
(Reprise à 17 h 13)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, M. le ministre, à vous la parole.
M. Boulet : Je pense que j'ai
fait mes commentaires. D'abord, redire que ce n'est pas un délai qui empêche la
personne de faire sa réclamation et qu'elle soit accueillie, c'est simplement
un article qui prévoit une limite à la rétroactivité suivant la date de
reconnaissance du diagnostic. Quand la réclamation excède trois ans, de la
date de connaissance du diagnostic, la rétroactivité n'est pas la même.
Deuxièmement, c'est certainement une
question de facilitation du fardeau de preuve. Il n'y a pas eu, je vous dirais…
puis je le dis quand même, là, même si ce n'est pas la vaste majorité, là, ils
respectent ce délai-là, là, même, c'est un an, c'est… en général, c'est bien
respecté. Mais il faut prévoir des limites dans le contexte où on ajoute
énormément de maladies professionnelles, aussi, dans la liste des maladies
professionnelles, il y a un encadrement qui s'impose dans ce contexte-là. Puis
avec la création du comité scientifique, il va s'en rajouter, au fil des
années, ça fait qu'il faut prévoir des limites de temps, puis les régimes
d'indemnisation en prévoient.
Puis le trois ans, bien, c'est le
même trois ans que dans le Code civil pour l'exercice de droit personnel.
Mais ce n'est même pas une prescription extinctive, c'est juste une
prescription, un délai… en fait, ça ne devrait pas… je ne devrais pas dire une
prescription, c'est juste un délai où il y a une limitation quant à la
rétroactivité.
Puis c'est sûr qu'ultimement, bien, est-ce
qu'il peut y avoir un impact quant aux coûts? Il peut y avoir un impact quant
aux coûts, mais, tu sais, on parle de pérennité du régime puis ça fait partie
de l'encadrement qui est souhaité par des groupes qui sont venus lors des
consultations particulières.
Et je n'ai plus de commentaires,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : On a eu beaucoup de
discussions, de débats sur la différence entre le diagnostic et la
connaissance. Et dans le cadre du Règlement sur les maladies professionnelles,
on a eu des bons échanges, et on a réussi à convaincre le ministre de sortir de
cette logique du diagnostic, et de garder la logique de la connaissance. Donc,
ça se peut, ça arrive, ce n'est pas le cas de tout le monde mais ça arrive
assez fréquemment pour qu'on puisse en… passer du temps aujourd'hui à défendre
cette cause-là, qu'il y ait un long délai…
M. Leduc : ...que le ministre
de sortir de cette logique du diagnostic et de garder la logique de la connaissance.
Donc, ça se peut, ça arrive, ce n'est pas le cas de tout le monde, mais ça
arrive assez fréquemment pour qu'on puisse passer du temps aujourd'hui à
défendre cette cause-là, qu'il y ait un long délai entre un diagnostic et une connaissance
du lien de cette maladie-là avec le travail. Et le débat qu'on avait sur le règlement
de maladies professionnelles, c'est que le six mois du diagnostic allait empêcher
toute personne d'aller faire une... allait exclure, dans ce cas-ci, là, des personnes
de la présomption de pouvoir faire... de pouvoir bénéficier de cette
présomption en disant : Bien, tu aurais dû le savoir, quand tu as eu ton
diagnostic, que c'était à cause du travail. Mais pour toutes sortes de raisons,
parfois, ce n'est pas possible.
Et là, un peu dans la même logique, on
vient de dire : Bien là, ce n'est pas les lésions qui commencent l'espèce
de temps de cette réclamation-là, c'est le diagnostic. Mais on n'est pas toujours
conscient que si le diagnostic est là et lié au travail. Ça peut prendre beaucoup
de temps. Ça peut prendre beaucoup de temps, puis là on dit : Non, tu ne
pourras pas reculer plus que trois ans. Donc, c'est quand même assez surprenant.
On est allés fouiner dans l'étude d'impact
pour voir ce qui avait une logique financière, une motivation financière ou, en
tout cas, pour le moins, une analyse financière de ça. Et je vais vous lire le
segment qui en fait état : «Le projet de loi prévoit que, dorénavant, le
délai pour produire une réclamation pour maladie professionnelle serait de six
mois et pourrait être prolongé jusqu'au maximum de trois ans si la travailleuse
ou le travailleur fait la démonstration d'un motif raisonnable. La CNESST
évalue que, actuellement, près de 8 % des débours relatifs aux maladies
professionnelles concernent des indemnités ou des frais antérieurs de plus de
trois ans du moment de la réclamation — 8 %. Ces débours sont
versés dans moins de 1 % des réclamations liées aux maladies
professionnelles. Ainsi, peu de cas seraient réellement touchés par la présente
disposition, qui fixe le délai maximal pour présenter une réclamation à trois
ans, alors qu'il n'y avait auparavant pas de limite de temps. L'encadrement des
délais de réclamation pourrait engendrer des économies pour le régime. Si la
CNESST ne rembourse pas les indemnités de remplacement de revenu et les frais
d'assistance médicale à partir du moment de la réclamation lorsqu'elle est
soumise tardivement — plus de trois ans après le diagnostic — les
économies seraient d'environ 8 700 $ par réclamation. On estime que
les économies totales récurrentes annuellement seraient de 417 000 $.»
Vraiment? On fait tout ça pour
417 000 $, pour 8 % des débours relatifs aux maladies
professionnelles?
M. Boulet : ...Mme la
Présidente, parce qu'il y a des bouts de l'analyse d'impact auxquels mon
collègue d'Hochelaga-Maisonneuve fait référence qui découlent du six mois que
nous avions, là, dans la liste des maladies professionnelles présumées, parce
qu'on allait six mois du diagnostic, six mois de la connaissance. Et en
fusionnant les éléments de l'analyse d'impact, non, je ne veux pas créer de
confusion.
Mais ça prend un encadrement dans le
temps, on ne peut pas laisser traîner des dossiers ad vitam, il faut...
M. Boulet : …dans la liste des
maladies professionnelles présumée, parce qu'on avait six mois du diagnostic,
six mois de la connaissance, et, en fusionnant les éléments de l'analyse
d'impact, non, je ne veux pas créer de confusions, mais ça prend un encadrement
dans le temps. On ne peut pas laisser traîner des dossiers ad vitam, il faut
qu'il y ait des délais. Puis si, encore une fois, ce n'est pas des délais qui
empêchent le travailleur de réclamer, je vous dirais, 96 %, 97 % des
travailleurs le font bien, bien, bien avant. Mais, à un moment donné, moi, je
pense que vous… puis vous aimez les incitatifs, collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve, je pense que c'est un incitatif qui est bénéfique aux
2 %, 3 % de travailleurs qui actuellement ne rencontreraient pas ce
délai-là de trois ans. Voyez-le comme un avantage. Voyez-le comme un
élément de pédagogie pour les travailleurs. Et je suis profondément convaincu
que plus tu le fais rapidement, plus tu as des chances que ta maladie soit
reconnue comme étant professionnelle, parce que ça ne s'applique pas à des
accidents de travail, ça s'applique à des maladies. Puis je vous rappelle qu'on
en a rajouté beaucoup, puis que ça, ça a une incidence.
Je pense que cet encadrement-là, dans le
temps, simplement pour l'application de la rétroactivité, ça s'impose. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
M. Leduc : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui.
M. Leduc : …demander une
suspension pour vous acheminer un amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons suspendre pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 14 h 19)
17 h 30 (version révisée)
(Reprise à 17 h 46)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, nous reprenons. Nous avons reçu un amendement
du député d'Hochelaga-Maisonneuve. Je vous invite à le lire et à l'expliquer.
M. Leduc : Oui. Merci,
Mme la Présidente. L'amendement va comme suit : L'article 10 du projet
de loi est remplacé par le suivant :
10. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 31, du suivant :
«31.1 Aux fins de déterminer le montant et
le droit aux prestations pour une maladie professionnelle accordées en vertu des
sections I et IV du chapitre III et des chapitre IV, V et V.1,
la date de la manifestation de la lésion correspond à la date d'apparition des
premiers symptômes et la date de l'incapacité du travailleur à exercer son
emploi correspond à la date à laquelle il a cessé le travail en raison de ses
symptômes.»
Donc, on vient corriger, on vient dans le
fond changer la logique, là, du trois ans. On vient préciser donc qu'il peut
avoir les remboursements des autres frais. Et il y a quelque chose d'un
argument que je n'ai pas eu le temps de soulever, là, avant de déposer l'amendement,
c'est le fait que c'est très rare en réalité qu'une personne a donc sa lésion
et son diagnostic, là, son arrêt, qui, on l'espère, se passe dans un très court
laps de temps. Non, mais c'est très rare que ça arrive et que la réclamation se
fasse instantanément. Il va souvent se produire quand même plusieurs jours, plusieurs
semaines puis potentiellement quelques mois, deux à trois mois entre ça et la
réclamation.
Et là ce qu'on trouve dommage, c'est que
dans la première mouture de l'article présentée par M. le ministre, bien, ces
personnes-là de ne pas pouvoir reculer de ce deux à trois mois là. Ils allaient
être poignés avec la fameuse date de la réclamation. C'est la réclamation qui
commence le délai. On peut reculer quand la réclamation alors que c'est très
fréquent qu'il peut y avoir jusqu'à deux ou trois mois entre la lésion, la reconnaissance,
l'arrêt et la réclamation? Donc, pourquoi on le laisse tomber, ce deux, trois
mois là, puis qu'on le laisse aux frais du salarié? Moi, je ne comprends pas
cette volonté-là.
M. Boulet : Bien, moi,
j'ai fait tous les commentaires que j'avais à faire, là, mais... Puis je
comprends l'amendement, même s'il n'est pas facile à lire, là, puis c'est un
peu... Mais je reviens tout le temps à plus le délai est court, plus ça
facilite le fardeau de preuve du travailleur et de la travailleuse, et moins c'est
chaotique parce que plus on rétroagit...
M. Boulet : …tous les
commentaires que j'avais à faire, là, puis je comprends l'amendement même s'il
n'est pas facile à lire, là, puis c'est un peu… mais je reviens tout le temps,
plus le délai est court plus ça facilite le fardeau de preuve du travailleur et
de la travailleuse et moins c'est chaotique parce que plus on rétroagit plus il
y a des remboursements soit de prestations d'assurance-emploi, plus il y a des
complications si l'entreprise pour l'employeur au sein duquel il oeuvrait est
fermée, n'opère plus, c'est essentiel pour moi, c'est incontournable d'avoir
des délais. Puis, encore une fois, on a fait des grands pas en avant pour les
délais de réclamation des maladies professionnelles présumées, mais pour la
rétroactivité il faut plutôt embarquer dans une aventure de pédagogie pour
faire comprendre aux travailleurs que c'est à leur avantage. Je suis convaincu
que des délais trop longs ça empêche des travailleurs de voir leur maladie
reconnaître comme étant de nature professionnelle ou ça rend beaucoup plus
difficile l'application de la présomption de maladie professionnelle. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Moi, ce que je
trouve dommage, justement, c'est que le ministre, là, veut faire l'éducation,
veut inciter les gens à bouger plus vite, mais le cas que je vous expliquais
c'est précisément les gens qui se dépêchent, là. Les gens qui se dépêchent à
faire leur réclamation, mais même dans des bons scénarios ça peut quand même
prendre jusqu'à deux mois, trois mois, ça peut certainement prendre
quelques semaines. Pourquoi ce délai-là entre l'arrêt de travail, le diagnostic
qui, bon, on l'espère est pas trop loin, là, entre l'arrêt de travail et le
diagnostic, et la réclamation? Pourquoi ce trou-là… pourquoi ce trou-là est aux
frais du salarié?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui
M. Boulet : Bien, écoutez, le
trou n'est pas aux frais du salarié. On lui donne un délai, quand même, de
trois ans. Moi, je pense que le délai il est amplement suffisant, puis il
a une valeur favorable pour le travailleur pour faire en sorte que sa
réclamation soit acceptée, et c'est aussi un incitatif à agir avec une certaine
diligence. Merci.
• (17 h 50) •
M. Leduc : Ce n'est pas
tellement le trois ans qui est en question, ici. C'est la date qu'on peut
reculer jusqu'à quand? On ne peut reculer qu'à la réclamation et non à la
lésion. C'est là le petit «gap» entre les deux, là, que je ne comprends pas
pourquoi on le laisse tomber.
M. Boulet : Je ne comprends
pas.
M. Leduc : Dans votre façon de
l'écrire, là, vous dites que c'est la réclamation qui est le point maximal de
jusqu'à quand on peut reculer.
M. Boulet : Quand la
réclamation est faite plus de trois ans après le diagnostic. C'est
simplement ça.
M. Leduc : Bon, bien, souvent
il y a un délai entre la lésion puis la réclamation. Si c'est la réclamation
puis on ne peut pas reculer en arrière, on laisse tomber ces quelques
semaines-là, ces quelques mois-là?
M. Boulet : Non, non,
n'essayons pas de complexifier. Faut garder ça simple. Quand la réclamation est
faite à l'intérieur du trois ans du diagnostic, ça rétroagit à ce moment-là,
mais c'est quand la réclamation est postérieure à ce délai-là de trois ans que
la rétroaction…
M. Leduc : ...on laisse tomber
ces quelques semaines-là, ces quelques mois-là.
M. Boulet : Non, non,
n'essayons pas de complexifier, il faut garder ça simple. Quand la réclamation
est faite à l'intérieur des trois ans du diagnostic, ça rétroagit, à ce
moment-là. Mais c'est quand la réclamation est postérieure à ce délai-là, de
trois ans, que la rétroaction est limitée. C'est très, très simple comme application
puis c'est respectueux des délais en semblable matière. Merci.
M. Leduc : L'autre argument
que je n'avais pas le temps de soulever tantôt, c'est l'externalisation des
coûts. Tantôt, là, je vous ai lu un extrait de l'étude d'impacts qui parlait
de, on va... je pense qu'on peut le dire, des économies de bout de chandelle,
là, par rapport à l'économie du régime. Est-ce que ces économies de bout de
chandelle là valent la peine, d'une part, et surtout, sachant que dans les
faits, bien, ces gens-là ne vont pas tomber dans les craques de l'entièreté du
système, elles vont être certainement ou très probablement ramassées par la
RAMQ, qui est à notre facture sociale à tous et toutes?
M. Boulet : Bon, je pense que
repose sur nos épaules la réforme que nous devons faire depuis de nombreuses
années et c'est important d'encadrer les délais, c'est important de ne plus
laisser à la va comme je te pousse ou sans délai, sans encadrement des réclamations.
Je pense que c'est fondamental que nous nous y attardions et qu'il y ait des
limites dans l'exercice de droit. Puis là, ici, ce n'est même pas une limite
pour l'exercice d'un droit de réclamer, c'est juste la rétroactivité qui est
limitée dans le temps. Puis, oui, moi, pour moi, c'est extrêmement important.
M. Leduc : Parce que tous les
autres endroits ou, en tout cas, le plus gros endroit où on a eu un gros débat
sur soi-disant l'encadrement, c'était parce qu'il y avait un problème, c'est la
crise de la surdité. On l'a évoquée tantôt, la crise de la surdité. Puis là, encore
une fois, un peu comme sur le sujet précédemment, je me demande à quoi on
répond, là, à part l'idée de vouloir encadrer. Encadrer, oui, d'accord, mais
pourquoi? Quel problème on veut traiter?
M. Boulet : Il y a des
principes en droit, là, ça prend des délais. Puis ce n'est pas essentiellement
motivé par les coûts. Vous le savez, on fait la réforme pour diminuer les temps
d'absence, pour diminuer le nombre puis la gravité des lésions
professionnelles. On fait la réforme, on ne laissera pas ça parce qu'il n'y a à
peu près pas de monde. Comme j'ai mentionné tout à l'heure, 97,5 % des
travailleurs et des travailleuses respectent, ils sont bien en delà même d'un
an, deux ans. On met trois ans parce que ça prend un délai puis ça prend un
délai qui s'objective, qui s'appuie sur des comparables dans d'autres
juridictions et dans d'autres lois. Moi, pour moi, ça m'apparaît parler par
soi-même. Merci.
M. Leduc : Je ne dis pas que
ce n'est pas un argument, ce que vous avancez, les comparatifs, c'en est un.
Moi, il me semble insuffisant. Il me semble... Ça ne suffit pas que de
dire : Oui, bien, c'est comme ça que ça se fait ailleurs. O.K., bien,
bravo, mais moi, j'en veux un peu plus, j'en ai besoin d'un peu plus pour
embarquer dans cette...
M. Leduc : ...je ne dis pas que
ce n'est pas un argument, ce que vous avancez, les comparatifs, c'en est un.
Moi, il me semble insuffisant. Il me semble... ça ne suffit pas que de
dire : Oui, bien, c'est comme ça que ça se fait ailleurs. O.K. Bien,
bravo, mais moi, j'en veux un peu plus, j'en ai besoin d'un peu plus pour
embarquer dans cette logique-là. Puis il n'y en avait pas, de délai avant. Et
ce que je cherche à comprendre, que la démonstration ne m'a pas été faite, à
quel problème occasionné, soi-disant par l'absence de délai, on vient répondre par
l'application de délai.
M. Boulet : Je n'ai plus
d'autre commentaire, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord, merci.
M. Leduc : Ça a été quand même,
à quelques reprises, cette logique-là qu'on voit dans le projet de loi. Je me
serais attendu à une démonstration un petit plus pointue, là, quand même, outre
les arguments qui sont, je le répète, des arguments valides, de comparaison.
Ailleurs, ça se fait comme ci, ça se fait comme ça, d'accord. C'est un fait objectif,
mais ce n'est pas un fait suffisant en soi. Qu'est-ce qui était le problème du
système actuel qu'on veut corriger?
M. Boulet : Encore une fois,
même s'il y en a que 2 % ou 3 %, je vous le répète, on va s'asseoir
un à côté de l'autre puis on va faire comprendre aux travailleurs et
travailleuses que, plus ils laissent écouler le temps, plus ils rendent
difficiles l'application de la présomption et la reconnaissance de leur
réclamation. Merci.
M. Leduc : Ça aussi, c'est pas
mal objectif, c'est une évidence, mais ce n'est pas votre problème, c'est le
problème du travailleur. Laissez-le s'arranger, laissez-le tenter sa chance.
M. Boulet : Non, mais vous demandez
un argument. Je n'ai plus d'autre commentaire.
M. Leduc : Encore une fois, à
plusieurs reprises, je remarque, c'est quand même une logique qui revient
souvent. On n'en fait pas une démonstration sur qu'est-ce qu'on vient régler
comme problème puis on vient décider que le travailleur, lui, il n'aura plus...
ce ne sera pas possible de faire cette démonstration-là. Mais que ça soit plus
difficile pour le travailleur de faire cette démonstration-là, ça me semble une
évidence, mais qu'on le laisse la faire, cette démonstration. Pourquoi on
l'empêche? Moi, ça ne me saisit pas, cette logique. Je ne saisis pas pourquoi
c'est le fil conducteur de plusieurs articles. Cette méthode-là de voir les
choses, ça ne peut pas me rejoindre, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement déposé par le député
d'Hochelaga-Maisonneuve? Alors, s'il n'y a... Oui?
M. Leduc : ...suspension, s'il
vous plaît.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord. Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 56)
(Reprise à 17 h 58)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Député d'Hochelaga-Maisonneuve, avez-vous d'autres interventions? Il n'y a pas
d'autres interventions. Alors, si on n'a pas d'autres interventions sur
l'amendement déposé par le député d'Hochelaga-Maisonneuve à l'article 10,
nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve).
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières).
M. Boulet : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle).
Mme Jeannotte : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan).
M. Derraji : Abstention.
La Secrétaire
: Et
Mme IsaBelle (Huntingdon).
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 10 est rejeté. Nous
revenons à l'article 10 tel qu'amendé. Y a-t-il des interventions? S'il
n'y a pas d'interventions, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 10 tel qu'amendé.
La Secrétaire
:
M. Boulet (Trois-Rivières).
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle).
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan).
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve).
M. Leduc : Contre.
La Secrétaire
: Et
Mme IsaBelle (Huntingdon).
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 10 tel qu'amendé est adopté. Nous poursuivons,
M. le ministre, avec l'article 22.
M. Boulet : Merci. Cette loi
est modifiée par l'insertion, avant l'article 92, du suivant :
«91.1. Le droit à une indemnité visée à la
présente section se prescrit par cinq ans à compter de la date du décès du
travailleur.»
Explication. Cette disposition vise à
prévoir qu'une réclamation produite plus de cinq ans après le décès d'un
travailleur ne peut donner droit à une indemnité de décès.
Donc, au-delà de ça, cinq ans, c'est
un délai, selon nous, encore une fois, plus que raisonnable. Dans d'autres
lois, à la SAAQ, c'est trois ans, donc c'est un délai qui est amplement
généreux. Actuellement, il n'y a pas de délai.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 22? Député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Je vais demander
une suspension, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 heures)
18 h (version non révisée)
M. Boulet : ...actuellement,
il n'y a pas de délai. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 22?
Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Je vais
demander une suspension, s'il vous plaît.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 18 h 6)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, M. le ministre, à vous la parole.
M. Boulet : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Avec… Nous demanderions de suspendre les articles 22 et 85, là,
c'est deux articles qui vont ensemble, pour fins de vérifications additionnelles.
Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce que nous avons le consentement pour suspendre les articles 22 et 85?
Une voix
:
Consentement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Nous avons le consentement. Parfait. Alors, si je comprends, nous poursuivons
avec les articles, et il a été demandé de les déposer pour tous les amendements
qu'il y aura… ou qu'il y a pour l'amendement à un article 88, un amendement à l'article
103, un amendement à l'article 86, un amendement à l'article 87, à l'article
113 et à l'article 114. Est-ce que c'est bien ce que vous désirez, M. le
ministre?
M. Boulet : Oui, tout à fait.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce que j'ai le consentement des autres députés?
Une voix
: …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Vous n'avez pas écouté, hein?
M. Leduc : Non.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Je vais répéter. Alors, on a des amendements pour les six prochains articles.
Alors, on a demandé si on pouvait étudier les six articles ou les déposer les
six en même temps, amendements, alors, amendements à l'article 88, 103, 86, 87,
113 et 114. Alors, le ministre lirait les six amendements, on les étudierait en
même temps et on les adopterait en même temps. Ça vous va? J'ai le
consentement? Parfait.
Alors, M. le ministre, vous pouvez y aller
avec le premier amendement à l'article 88.
M. Boulet : Merci :
Retirer l'article 88 du projet de loi.
Explication. Bon. C'est un retrait qui
vise à assurer la concordance avec ce que nous avons adopté, là, pour les
délais applicables en matière de lésions professionnelles. Quand on a fusionné
les délais, là, en fait, on a éliminé le six mois de la date du diagnostic. Et
c'est tout.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, l'amendement à l'article suivant, 103.
M. Boulet : C'est :
Retirer l'article 103 du projet de loi. Et c'est la même explication.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. L'amendement à l'article 86.
M. Boulet : Retirer l'article
86 du projet de loi. Même explication.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
L'amendement à l'article 87.
M. Boulet : Retirer l'article
87 du projet de loi. Même explication.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
L'amendement à l'article 113.
M. Boulet : Retirer l'article
113 du projet de loi. Explication : toujours concordance.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
L'amendement à l'article 114.
M. Boulet : Retirer l'article
114 du projet de loi. Concordance.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait, merci. Y a-t-il des interventions sur ces amendements? Député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Bien, je veux juste
me prendre un minimum de temps de lecture, là, mais… Donc, suspension, s'il
vous plaît.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 9)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…d'accord. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 9)
(Reprise à 18 h 14)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, est-ce qu'il y a des interventions sur
les amendements déposés par le ministre? S'il n'y a pas d'intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix des six amendements déposés pour les six
articles.
La Secrétaire
:
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, les amendements ont été
adoptés, ce qui veut dire que les articles 88, 103, 86, 87, 113 et 114
sont retirés.
Alors, nous poursuivons. Nous allons
commencer un nouveau bloc, donc nous allons suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 18 h 15)
(Reprise à 18 h 27)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous recommençons. Nous en sommes au bloc IV, le fonctionnement,
deuxième partie, section IV.1, assistance médicale, sous-section IV.1.1, les
services de santé. M. le ministre, nous pouvons y aller avec l'article 49, s'il
vous plaît.
M. Boulet : Merci. L'intitulé
du chapitre V de cette loi est remplacé par le suivant : «Services de santé».
Explication. C'est simplement une
modification de titre, là… à l'intitulé, plutôt, pour refléter le continuum de
soins auquel aura droit le travailleur avec tous les changements qu'on a faits
en matière de réadaptation. C'est tout. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 49? Alors, y a-t-il des
interventions? Est-ce qu'il y a des explications, M. le ministre?
M. Boulet : C'est un intitulé
qui vise à refléter que, dorénavant, avec ce qu'on a adopté en matière de
réadaptation, il y a un continuum plutôt. Donc, ce n'est pas un bloc isolé,
c'est des services de santé qui s'inscrivent en continuité.
M. Leduc : …mais ça ne pouvait
pas cadrer dans «assistance médicale», ça?
M. Boulet : Bien, «assistance
médicale», c'était comme un bloc distinct, alors que «services de santé», c'est
un concept générique qui est beaucoup plus large puis qui reflète bien la
continuité des services, en fait, ça le dit bien, là, la continuité des
services de santé.
M. Leduc : Donc, ça inclut
l'assistance médicale et autre chose.
M. Boulet : Oui, tout à fait,
parce qu'on a parlé de regroupement de réadaptation physique, vous vous en
souvenez, on avait eu cette discussion-là, regrouper la réadaptation physique
avec l'assistance médicale pour former un chapitre sur les services de santé
puis un chapitre, tu sais, sur l'équipement adapté, c'est ce qu'on vient
confirmer avec l'intitulé.
M. Leduc : Ça me va.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il d'autres interventions à l'article 49? Alors, nous allons procéder à
la mise aux voix.
La Secrétaire
:
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: Et,
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 49 est adopté. Nous poursuivons avec l'article 51.
• (18 h 30) •
M. Boulet : Merci. L'article
189 de cette loi est remplacé par le suivant :
«189. Le travailleur victime d'une lésion
professionnelle a droit, lorsque son état le requiert en raison de cette
lésion, aux services de santé suivants :
«1° les services assurés en vertu de la
Loi sur l'assurance maladie, à l'exception…
18 h 30 (version non révisée)
M. Boulet : …merci.
L'article 189 de cette loi est remplacé par le suivant :
«189. Le travailleur victime d'une lésion
professionnelle a droit, lorsque son état le requiert en raison de cette
lésion, aux services de santé suivants :
«1° les services assurés en vertu de la
Loi sur l'assurance maladie, à l'exception des équipements adaptés visés à
l'article 198.1;
«2° les services fournis par un
établissement visé par la Loi sur les services de santé et les services sociaux
ou par la Loi sur les services de santé et les services sociaux pour les
autochtones cris;
«3° les médicaments et les autres produits
pharmaceutiques, dans les cas et aux conditions prévus par règlement;
«4° les autres services, dans les cas et
aux conditions prévus par règlement.»
Explications. Bon, ça précise simplement
que les services de santé auxquels a le droit un travailleur… donc, on les
identifie. Puis elle habilite la commission a adopté un règlement afin de
prévoir les médicaments, notamment les médicaments génériques, et autres
produits pharmaceutiques, de même que tous les autres services auxquels
pourrait avoir droit un travailleur.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il des interventions à l'article 51? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : On avait eu des
discussions préalablement sur le fait que le droit, là, aux fameux dit services
de santé allait se poursuivre après la consolidation. C'est un débat qu'on a eu
au tout début, là, de l'audience… de l'étude détaillée, pardon. Il ne serait
pas avisé de le préciser ici?
M. Boulet : Que les services
de santé… que ça comprend la réadaptation physique, là? Il me semble qu'on
l'avait déjà précisé. Est-ce que vous pouvez reprendre votre commentaire,
collègue, s'il vous plaît?
M. Leduc : Plus tôt, là, en
étude détaillée, quand on a parlé de toute cette logique-là, on avait… vous
aviez dit que le droit aux services de santé, réadaptation et compagnie, allait
se poursuivre après la consolidation, que la consolidation n'éteignait pas cet
accès aux services de santé. Vous avez dit ça. Mais ça ne serait pas le bon
moment de l'écrire, de le préciser, ici?
M. Boulet : Que les services…
oui, est-ce que… je vais juste vérifier si c'est nécessaire de l'inclure. Je
vais essayer de trouver l'article aussi.
M. Leduc : Oui, oui, pas de
problème.
M. Boulet : Juste pour éviter
un dédoublement, si vous permettez, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On va suspendre? D'accord. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 33)
(Reprise à 18 h 37)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, M. le ministre, à vous la parole.
M. Boulet : …je pense que je
vais donner une réponse qui est plus englobante, qui est plus générale au questionnement
soulevé par mon collègue, et je vais référer… excusez-moi, collègue, hein… Or,
pour le bénéfice du collègue de Nelligan, je commençais en disant, je vais donner
une réponse plus générale, plus englobante. C'est un continuum, puis je réponds
positivement, là, à votre questionnement, «services de santé», comme, ça
reflète bien le continuum. Le paragraphe introductif dit que «le travailleur
victime d'une lésion professionnelle», donc, il n'y a pas de limite, il a
«droit aux services de santé» suivants en fonction de ce que requiert son état,
«lorsque son état le requiert en raison de cette lésion, aux services de santé
suivants». Ça fait que ça le dit de façon claire, il n'y a pas de limite aux
services de santé auxquels il a droit. Dès qu'il a été victime d'une lésion,
lorsque son état le requiert, il a le droit à tous les services de santé
suivants. Ça fait que c'est la façon claire, là, de l'exprimer.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : C'est juste que,
dans l'ancienne façon de fonctionner, ce droit-là s'éteignait à la
consolidation.
M. Boulet : Exact.
M. Leduc : Là, vous, vous changez
d'approche.
M. Boulet : Oui, tout à fait.
M. Leduc : Vous faites souvent
référence à l'importance de faire de la pédagogie. Moi, j'aurais peut-être un
petit rajout de quelques mots qui pourraient juste clarifier choses. Si on
s'entend sur l'objectif, je pourrais vous les montrer à l'instant, là, puis
vous me direz si ça fonctionne puis ça rassurerait tout le monde, je pense.
M. Boulet : Allons-y.
M. Leduc : O.K. Suspension,
donc.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ah! vous ne voulez pas en parler là, là, là?
M. Boulet : Ah! vous voulez me
le montrer là? Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, on pensait que…
M. Leduc : …
M. Boulet : Oui, oui. Tout à
fait.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Non. Bon, bien, alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 39)
M. Leduc : …puis vous me direz
si ça fonctionne, puis ça rassurerait tout le monde, je pense.
M. Boulet : Allons-y.
M. Leduc : O.K. Suspension,
donc.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ah! vous ne vouliez pas en parler là, là, là?
M. Boulet : Ah! vous voulez me
le montrer là? Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, on pensait que…
M. Boulet : Oui, oui, tout à
fait.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Non? Bon, bien, alors nous allons suspendre… instants.
(Suspension de la séance à 18 h 39)
(Reprise à 18 h 58)
M. Boulet : En fait, oui,
on a eu des discussions. C'est un article 51 qui est fondamental parce
qu'on réfère aux services de santé, les services de santé auxquels a droit un travailleur
qui est victime d'une lésion professionnelle et, dans notre esprit, c'est sans
égard à la consolidation. Puis évidemment, quand on parle de services de santé,
il faut s'assurer de bien encadrer les services de santé, c'est pour ça qu'il y
a un pouvoir réglementaire à la CNESST.
Ceci dit, on veut que ce soit le plus
clair possible. C'est d'abord, bon, un, les services assurés en vertu de la Loi
sur l'assurance maladie, ce qui est fourni par les établissements en vertu de
la Loi sur les services de santé et les services sociaux. Les médicaments,
produits pharmaceutiques, ce qui nous préoccupe beaucoup, c'est les génériques,
là, avec le développement de la science pharmaceutique, puis la valeur des
molécules, là, si je peux m'exprimer ainsi, là. Mais les médicaments génériques
aujourd'hui coûtent beaucoup moins cher. Donc, essentiellement, ça, ça va au
coeur du troisième paragraphe, là. On va voir comment s'assurer de bien le
préciser. Puis aussi, là, pour les prothèses, orthèses, là, comment on veut
s'assurer de bien encadrer ça par le pouvoir réglementaire de la CNESST. Mais
le but ultime, c'est de faire en sorte qu'il y ait un continuum de services de
santé, et je pense qu'on a fait un grand, un immense pas en avant pour les
services de réadaptation avant et après la consolidation et on poursuit dans
cette même orientation-là, Mme la Présidente, et on apprécie... j'apprécie
beaucoup le ton, la collaboration de notre commission. Merci, Mme la
Présidente.
• (19 heures) •
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, merci, M. le ministre. Compte tenu de
l'heure, bien, la commission ajourne ses travaux sine die. Merci...
19 h (version non révisée)
M. Boulet : ...de réadaptation
avant et après la consolidation. Et on poursuit dans cette même orientation-là,
Mme la Présidente. Et on apprécie... J'apprécie beaucoup le ton, la
collaboration de notre commission. Merci, Mme la Présidente.
Mme IsaBelle : Alors,
merci, M. le ministre. Compte tenu de l'heure, bien, la commission ajourne ses
travaux sine die. Merci. Alors, bonne soirée.
(Fin de la séance à 19 heures)