Journal des débats (Hansard) of the Committee on Labour and the Economy
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
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Tuesday, May 11, 2021
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Vol. 45 N° 95
Clause-by-clause consideration of Bill 59, An Act to modernize the occupational health and safety regime
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures trente minutes)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, bonjour. S'il vous plaît, attention, ayant constaté le quorum, je
déclare la séance de la Commission de l'économie et du travail ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 59, Loi
modernisant le régime de santé et de sécurité du travail.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire
: Oui,
Mme la Présidente : Mme Chassé (Châteauguay) sera remplacée par
M. Caron (Portneuf); Mme Jeannotte (Labelle) par M. Lefebvre
(Arthabaska); et Mme Richard (Duplessis) par M. Roy (Bonaventure).
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, ce matin, nous poursuivons avec le sujet 4, Fonctionnement,
deuxième partie, section IV.1. Assistance médicale, sous-section IV.1.1, les
services de santé. Nous en étions rendus à l'étude de l'article 52.
M. le ministre, la parole est à vous.
M. Boulet : Merci. Bonjour, Mme
la Présidente. Bonjour, collègues. Bonjour, membres des équipes respectives des
partis qui sont représentés à la commission parlementaire.
Effectivement, on est rendu — bon
matin — à l'article 52 : L'article 192 de cette loi est modifié
par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Ce droit s'exerce en tenant compte des
dispositions législatives et réglementaires de la présente loi.»
Explication. Cette disposition vise à
préciser que le droit du travailleur de choisir son professionnel de la santé
s'exerce en tenant compte des autres dispositions de la loi, notamment, celles
sur les services de santé assumés par la commission. Voilà, c'est complet.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il des interventions à l'article 52? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Bien, peut-être une
remarque générale, si vous me le permettez, Mme la Présidente, pour souligner
que, lorsqu'on s'est quittés il y a deux semaines, on avait l'ambition,
avec l'étude des crédits, là, des deux dernières semaines d'essayer de faire
avancer les travaux, d'essayer de trouver des compromis. Je veux juste souligner
que tentative a été faite de faire des propositions, de faire cheminer des
amendements d'avance, mais malheureusement on est au même point qu'au moment où
on s'est quitté il y a deux semaines qu'on est aujourd'hui. Il n'y a rien
qui a avancé sur le fonds. Il y a eu des discussions, il y a eu des échanges,
mais il n'y a rien qui a avancé sur le fonds.
Alors, moi, ça me désole un peu parce que
je partage l'objectif du ministre de progresser. C'est un gros projet de loi.
Il y a des tonnes, et des tonnes, et des tonnes de sujets. Moi, j'ai des
questions en conséquence, bien sûr. J'ai des amendements en conséquence. Mais
là on a perdu deux semaines qu'on espérait être très productives,
constructives. Il n'y a absolument…
M. Leduc : ...l'objectif
du ministre de progresser. C'est un gros projet de loi. Il y a des tonnes, et
des tonnes, et des tonnes de sujets. Moi, j'ai des questions en conséquence, bien
sûr, j'ai des amendements en conséquence. Mais là on a perdu deux semaines,
qu'on espérait être très productives... constructives. Il n'y a absolument
aucun débat qu'on a réglé d'avance.
Ça fait que moi, j'en sors assez...
attristé, pardon, parce que je commence à me demander : Est-ce que l'objectif
de la mi-juin est réaliste? Il me semble de moins en moins réaliste. Alors, je
ne sais pas trop qu'est-ce qui nous attend pour les prochaines semaines. Il
nous reste quoi? La semaine de circonscription, la semaine prochaine puis trois
semaines de travaux par la suite, incluant les deux intensives.
Moi, je suis toujours de bonne foi, là, je
veux trouver des voies de passage, mais encore faut-il trouver l'interlocuteur
face à soi pour trouver les compromis. Puis là, au moment où on se parle
aujourd'hui, alors qu'on avait des attentes, tout le monde, assez élevées, je
pense, par rapport aux deux semaines d'étude de crédits, on n'a absolument rien
avancé. Aucun sujet n'a été réglé. Absolument aucun sujet n'a été réglé dans
ces deux semaines là, malgré de nombreuses propositions.
Puis je ne jouerai pas à la négo ouverte
ici, je ne ferai pas... je n'irai pas dans la nature des propositions qui ont
été faites, mais force est de constater qu'on est au point zéro... au même
point zéro que la semaine passée.
Alors, je ne sais pas où est-ce qu'on s'en
va. Je ne sais pas... Est-ce que l'objectif de mi-juin est toujours réaliste?
Mais il va falloir que... Si c'est toujours l'ambition du ministre de terminer
à la mi-juin, il va falloir qu'on ait plus d'allers-retours, plus d'échanges,
plus de contrepropositions par rapport à ce qu'on fait, parce que...
Moi, ça ne me dérange pas, là. Moi, je
n'ai pas de panique à finir à la mi-juin. Moi, je trouve, c'est un énorme
projet de loi, ça fait 40 ans qu'on l'attend. On peut très bien finir ça
en septembre. On se revoit ici à quelque part en août pour finir les travaux.
Ah! je vois votre grimace, Mme la Présidente. Est-ce que ça va me faire
plaisir? La réponse, c'est non. La réponse, c'est non. Mais moi, je n'ai pas de
panique à terminer à la mi-juin. Moi... On terminera quand on aura besoin de
terminer. On terminera en septembre. Mi-juin, c'est juste la fin... c'est la
pause, puis on se revoit en septembre.
Alors, je tiens à le nommer au micro, je
tiens à le dire parce que ce qui s'en vient est un gros bloc, il y a plein,
plein de trucs qui restent, mais on n'a toujours pas réglé plein d'éléments
fondamentaux, notamment tout le bloc de la prévention.
Combien de temps on a passé ici, combien
de temps on a passé en commission en étude... pardon, en audiences, combien de
temps on a... combien de questions on a posées au salon bleu là-dessus? On n'a
toujours pas avancé, Mme la Présidente. On est au point zéro au moment où on se
parle, malgré des propositions, malgré des contrepropositions, malgré des
textes d'opinion, malgré des groupes...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait, alors... Oui, vous laissez la parole au
ministre pour répondre à votre intervention?
M. Leduc : Oui, bien sûr.
M. Boulet : Si vous me
permettez, il y a deux semaines, il y a effectivement eu l'étude de crédits où
on s'est rencontrés, où on a eu des discussions relativement intéressantes
suite aux questions soumises par les collègues des partis d'opposition. Et moi,
j'avais demandé de nous soumettre les...
M. Boulet : …permettez. Il y a
deux semaines, il y a effectivement eu l'étude de crédits où on s'est
rencontrés et où on a eu des discussions relativement intéressantes suite aux
questions soumises par les collègues des partis d'opposition et moi, j'avais
demandé de nous soumettre les projets d'amendement, parce qu'on avait trois
blocs, là, le bloc gouvernance, le bloc indemnisation puis le bloc prévention.
Le bloc gouvernance est complété, le bloc indemnisation, il est presque
complété, puis après, il y a le bloc prévention, et ceci dit, avec respect pour
mon collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, nous avons reçu leur projet d'amendement
puis je pense qu'il y a eu beaucoup de travail qui a été fait du côté de mon
collègue d'Hochelaga-Maisonneuve. Nous avons analysé, et je le dis en tout
respect aussi pour les gens qui m'entourent, parce que tous vos projets
d'amendement ont été analysés et nous avons des projets d'amendement que nous
soumettrons au fur et à mesure et on pourra vous les transmettre d'avance
aussi.
Puis il y a eu aussi des discussions, je
pense qu'on a des discussions surtout raisonnées qui nous permettent de
cheminer, et j'en ai eu avec le collègue de Bonaventure, le collègue de
Nelligan et le collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, et moi, je pense que ça chemine,
moi, je vois toujours le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide, là, puis
c'est ma tendance positive et optimiste. Je pense que nos discussions
raisonnées vont donner d'excellents résultats et moi, je suis convaincu qu'avec
les semaines qui restent en commission parlementaire, en étude détaillée, nous
allons atteindre notre objectif commun de compléter l'étude détaillée de ce projet
de loi là, et il n'y a rien qui nous empêche de poursuivre les discussions, la
semaine prochaine il y aura un congé parlementaire.
Mais moi, je pense qu'on a relativement
bien utilisé les deux semaines. La première, évidemment, notre priorité,
c'était l'étude de crédits, puis la deuxième, il y a eu quand même des
pourparlers. Je tenais quand même à faire cette remarque-là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord, vous avez précisé, effectivement. Député de Nelligan.
M. Derraji : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Écoutez, je veux juste… dans la même logique qui a été avancée
par le collègue et député d'Hochelaga-Maisonneuve et la réponse du ministre,
mais, concrètement, il reste trois semaines. À part cette semaine, c'est la
quatrième, c'est un projet de loi qui est attendu par les associations
patronales. Il y a plusieurs, plusieurs questions qui restent encore sur la
table et je nous invite tous, et surtout le ministre, s'il y a un plan de
travail, s'il y a des changements, à nous aviser le plus tôt possible. Parce
que si on veut vraiment faire pour notre travail très bien, et on va recevoir
des changements de dernière minute, moi, si je veux bien faire mon travail, je
dois parler avec les groupes. Parce que c'est un projet de loi qui est très
complexe, Mme la Présidente, vous suivez ce projet de loi, pour bientôt
probablement va dépasser 80 heures d'étude, ce n'est pas énorme par rapport à
d'autres projets de loi, mais je pense que si on veut vraiment bien faire les
choses, donnons-nous le temps, mais surtout, surtout, s'il y a des changements
majeurs qui vont venir, moi, j'aimerais bien les savoir à l'avance parce que je
dois parler, M. le ministre…
M. Derraji : …probablement, va
dépasser 80 heures d'étude, ce n'est pas énorme par rapport à d'autres
projets de loi. Mais je pense que si on veut vraiment bien faire les choses,
donnons-nous le temps, mais surtout, surtout, s'il y a des changements majeurs
qui vont venir, moi, j'aimerais bien les savoir à l'avance. Parce que je dois
parler, M. le ministre, et je vais être très honnête avec vous, je dois
parler avec les groupes concernés, je ne peux pas juste dire aujourd'hui qu'à
la lumière de tel amendement ou tel amendement, ça me satisfait, je n'ai pas
le 360 des amendements.
Donc, j'espère qu'on va démarrer très bien
cette semaine. La mise au point, c'est très important, la voir et d'en parler,
mais il ne faut pas garder… il ne faut pas oublier, Mme la Présidente, il
nous reste trois semaines, cette semaine, c'est… Il y a juste une semaine?
C'est quatre semaines. Il reste beaucoup. Nous sommes à la page 10 du
plan de travail initial et je tiens à rappeler aux collègues que le plan de
travail contient 29 pages. Ça veut dire, depuis le début que nous avons
commencé à étudier ce projet de loi, nous avons fait le un tiers du plan de
travail. Donc, est-ce que le plan de travail va changer s'il y a des nouvelles
orientations? Continuons dans le même esprit de collaboration, mettons tout sur
la table, donnons-nous le temps de parler avec les groupes concernés parce que
je pense que tout le monde attend cette modernisation et on veut juste bien la
faire, Mme la Présidente, selon les bonnes règles d'art.
• (9 h 40) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci.
M. Boulet : Tout à fait.
J'apprécie, hein, les propos, aussi, du collègue de Nelligan. Puis la semaine
passée, j'ai même soumis un plan de travail remanié qui va être beaucoup plus
simple, beaucoup plus agile et qui va nous permettre de rencontrer nos
objectifs.
Puis je comprends la nécessité et la
pertinence de mes collègues de consulter certains groupes, ça, je respecte ça,
c'est la raison pour laquelle j'ai annoncé une orientation pour le
bloc prévention. En même temps, c'est toujours en réflexion, mais le but
étant de travailler de façon plus efficace, plus diligente. Et moi, je demeure
encore une fois convaincu qu'on va atteindre notre objectif. Mais je respecte
totalement ce que vous me dites. Puis il ne faut pas oublier que, le mieux
possible, il faut s'assurer de dégager des consensus. Puis on travaille en
équipe, hein, une commission parlementaire de cette nature-là, quand on parle
de modernisation d'un régime qui a été statique pendant autant d'années, ça
implique des discussions puis des réflexions puis des allers-retours. Je
respecte ça.
Mais là, ce que je vous dirais, dans le
bloc indemnisation, il reste peu, je pense qu'on va faire ces articles-là
dans les meilleurs délais possibles. Et moi, je vous soumettrais, après ça, un
plan de travail remanié pour le dernier bloc, prévention, tel que je vous
l'avais annoncé, là. Mais il reste encore un peu de travail à faire. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, ça vous convient? Nous pouvons… Oui? Député de… Ça va? Alors nous pouvons
poursuivre sur l'article… Ah! vous vouliez parler?
M. Leduc : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Je m'excuse. Allez-y, député d'Hochelaga-Maisonneuve. Pardon.
M. Leduc : Merci. Bien, je
suis content de ce que j'entends parce que, moi, ce que je constate dans
l'espace public depuis quelques semaines, c'est une pression qui augmente. Si,
au début, puis on en a eu une discussion, le ministre et moi, si, au début,
j'étais stupéfait par le peu d'attention médiatique à…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...d'Hochelaga-Maisonneuve, pardon.
M. Leduc : Merci. Bien, je
suis content de ce que j'entends, parce que moi, ce que je constate, dans
l'espace public, depuis quelques semaines, c'est une pression qui augmente. Si,
au début... puis on en a eu une, discussion, le ministre et moi, si, au début,
j'étais stupéfait par le peu d'attention médiatique alentour du projet de loi
malgré une conférence de presse du ministre qui expliquait en long et en large
sa réforme... à peu près aucun article, le lendemain matin, dans les journaux.
Et je ne veux pas blâmer les journalistes, je ne veux pas dire qu'ils n'ont pas
fait leur travail, c'est un sujet complexe, c'est un sujet très technique. Mais
si force est de constater qu'il y avait peu d'appétit journalistique sur la question
au début, bien, ça s'est construit avec le temps, puis là il y a aussi une
mobilisation qui se construit avec le temps, une manifestation. Aujourd'hui
même, il y en a une, devant le Bureau d'évaluation médicale, le BEM par
différents regroupements syndicaux et populaires, pour contester l'existence du
BEM, qui n'est pas un sujet qui est abordé, malheureusement, à mon avis, dans
le projet de loi. On verra si j'en dépose, des amendements pour faire écho à
ces demandes-là. Mais il y a une construction progressive d'un certain
mouvement alentour du projet de loi n° 59.
Puis on ne peut pas dire qu'il y a une
grande foule, même, en fait, on ne peut pas dire qu'il y a grand monde qui est
très favorable, dans l'espace public, au projet de loi n° 59.
Moi, je n'ai lu, à ma connaissance, à peu près aucune lettre ouverte, à part peut-être
Parkinson Québec, par exemple, qui nous ont écrit quand ça a été finalement
intégré, ils étaient contents. Peut-être les groupes féministes qui avaient
travaillé sur la... voyons, l'obligation de prévention de violence conjugale. Peut-être
les fédérations étudiantes. C'est à peu près tout, là. Sur ce qu'est l'essence,
sur ce qu'est le coeur de la santé et sécurité, c'est des critiques très
sévères. Très sévères. Je ne les partage pas toutes. J'en partage certaines, par
exemple. Très, très sévères.
Et puis là il y en a beaucoup, de groupes
qui ont commencé à dire : Bien là, avec ce qu'on a comme recul, notamment
celui qu'on va discuter dans l'article 52 à l'instant, avec ce qu'on a déjà
comme recul dans le projet de loi, on est peut-être rendu à juste dire :
Il faudrait le retirer. Il a été mal préparé. Il a été mal ficelé. J'ai
moi-même évoqué, à plusieurs reprises, que je trouvais qu'on nous demandait de
faire des coupures à des endroits sans aucune démonstration. À l'étude des
crédits dont le ministre fait référence, j'ai essayé de faire parler la
présidente de la CNESST par rapport à la fameuse pérennité du régime. Je pense
que ses réponses à la positive éclairaient très bien à quel point ce n'était
pas un argument qui était tout à fait fondé pour justifier une quelconque
coupure dans la loi dans les services qui sont offerts aux salariés, auxquels
ils ont droit, répétons-le.
Mais tout ça pour vous dire que les
groupes qui commencent à parler de rejet, de retrait du projet de loi
s'additionnent. De l'autre côté, il n'y a à peu près personne qui est satisfait
sur le fond. Je n'ai pas vu d'association patronale dire : Bravo! Bravo!
Quel merveilleux projet de loi. On ne sait pas trop ce qu'ils en pensent,
finalement, c'est le silence de leur côté. Et là il y a une couple d'associations
milieu, des grandes centrales qui espèrent encore de la bonne foi, qui espèrent
encore une conclusion heureuse, mais ils sont sur la clôture, Mme la Présidente.
Quand ils font l'addition des pour et des contre, là, du projet de loi, les
contre sont très nombreux, les pour, il y en a quelques-uns...
M. Leduc : …de leur côté, et là
il y a une couple d'associations au milieu, les grandes centrales, qui espèrent
encore de la bonne foi, qui espèrent encore une conclusion heureuse, mais ils
sont sur la clôture, Mme la Présidente. Quand ils font l'addition des pour et
des contre, là, du projet de loi, les contre sont très nombreux, les pour, il y
en a quelques-uns, mais ce n'est pas terrible, ce n'est pas terrible.
Et là, on attendait beaucoup, beaucoup du
fameux bloc prévention, et là c'est trop, là, c'est trop, là. Ça fait longtemps,
là, qu'on en jase, ça fait longtemps qu'on fait des propositions, ça fait longtemps
qu'on critique les différentes… les deux premières prises du ministre. Là,
c'est… on ne peut plus jouer, là. Si on veut une conclusion en vol de ce projet
de loi, il faut qu'on ait clairement une décision positive sur le volet
prévention qui fasse satisfaction auprès des travailleurs et des travailleuses.
Puis là, au moment où on se parle, malgré
les deux semaines d'étude de crédits, on est au point zéro. Alors, c'est sûr
que ça ne nous met pas dans des dispositions super agréables, parce qu'il y a
toujours cette bibitte-là, qui est majeure, qui n'est toujours pas réglée,
qu'on s'obstine à pelleter par en avant : On va régler plus tard, régler
plus tard. Mais je ne sais pas trop, là, quand est-ce qu'on va régler, parce
qu'à chaque fois qu'on en parle, soit c'est une proposition qui ne fait pas
l'affaire, ou soit on nous dit : Ah! bien, on va en reparler plus tard.
Mais ça ne marche pas. Il faut qu'on le règle, là. Ça suffit!
M. Boulet : 52.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, effectivement, je pense qu'on pourrait revenir sur notre article 52, si
ça vous va, député d'Hochelaga-Maisonneuve. Je pense que…
M. Leduc : Je… Bien, est-ce
que j'étais hors sujet, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Bien, peut-être un petit peu, là. Oui, je pense que oui. Il a…
M. Boulet : En même temps,
j'ai bien compris le message, collègue, puis je suis d'accord avec vous. Je
pense qu'il faut travailler avec efficacité puis diligence. Ce qu'on tente de
faire, ce n'est jamais parfait, mais on va un pas à la fois, il faut faire des
pas raisonnés. Et moi, je partage complètement votre objectif. Puis la
prévention, on en discute, puis j'ai parlé de plan remanié, j'ai parlé de
discussions que nous avons, et nous allons poursuivre dans cette même orientation-là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, voilà, je pense qu'il a répondu à votre question de départ, là. Ça vous
va?
M. Leduc : Oui. Bien, on verra
ce que ça donne, parce que…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Leduc : …le niveau de
confiance n'est pas… est moyen, Mme la Présidente. Il y a un niveau de risque… Il
y avait des niveaux de risque moyens; le niveau de confiance, il est moyen.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Mais il en reste encore.
M. Leduc : Parlons du 52,
alors.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, 52. Parfait. Y a-t-il des interventions sur l'article 52? Oui, député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : C'est ce que
j'étais en train de faire, Mme la Présidente. Bien, pourquoi rajouter la phrase
en… Je ne comprends pas la nature de cet article-là : «Ce droit s'exerce
en tenant compte des dispositions législatives réglementaires de la présente
loi.» C'est quoi, l'objectif de cette phrase-là?
M. Boulet : Bien, c'est une
disposition qu'on retrouve fréquemment que ce droit-là s'exerce
conformément — puis on le voit dans les conventions
collectives — conformément aux dispositions pertinentes de la convention
ou, ici, de la loi, puis ça permet aussi d'actualiser la loi, compte tenu du
fait que les professionnels de la santé ne sont plus nécessairement tous des
participants au Régime d'assurance maladie institué par la…
M. Boulet : ...conformément...
puis on le voit dans les conventions collectives... conformément aux dispositions
pertinentes de la convention ou, ici, de la loi. Puis ça permet aussi
d'actualiser la loi, compte tenu du fait que les professionnels de la santé ne
sont plus nécessairement tous des participants au régime d'assurance maladie
institué par la Loi sur l'assurance maladie. Ça fait que c'est plus une
disposition qui vise à dire : Tu as évidemment le droit, qui est un droit
fondamental, aux soins du professionnel de la santé de ton choix. Et ça
s'exerce en respectant ou en tenant compte des dispositions législatives et
réglementaires de la présente loi.
J'aimerais plus comprendre, collègue,
votre appréhension, puis si je saisis bien l'appréhension, et que je la
partage, bien, je prendrai la décision qui s'impose, là. C'est juste... Je vais
renverser le fardeau, là, après vous avoir donné ces précisions-là, mais
expliquez-moi juste c'est quoi, la crainte pour les travailleurs.
M. Leduc : Ce n'est pas
compliqué, M. le ministre, là. La crainte, puis ça, c'est l'éternel débat qu'on
a depuis le début du projet de loi, c'est par rapport à la référence aux
règlements. Depuis le début du projet de loi, on n'est pas à l'aise avec tout
le transfert réglementaire que vous faites auprès de la CNESST sur une
multitude de sujets.
Et là vous ne précisez pas qu'il y a un
règlement qui va traiter du choix du professionnel, mais vous ouvrez la porte à
subordonner ce sacro-saint principe du choix du professionnel de la santé à
d'éventuelles dispositions, d'éventuels règlements qui pourraient venir, je le
dirai en termes polis, baliser ou, je pourrais dire en termes plus militants,
scraper le choix... le sacro-saint principe du choix de son professionnel.
C'est ça qui nous inquiète. Évidemment, c'est ça qui nous inquiète.
Puis c'est une inquiétude qui est
légitime, parce qu'on a la crainte de revenir aux origines, le bon vieux
médecin de l'employeur. C'est un peu ça qu'on avait soulevé sur le prédébat,
que je pourrais appeler, du PMSD, là, du programme de retrait préventif, où la
formulation que vous aviez choisie laissait entendre que ce n'était plus
nécessairement le choix du médecin traitant qui allait être prépondérant. Là,
je ne me souviens plus exactement, mais on en a discuté à plusieurs reprises,
de ce concept-là, au sein du projet de loi.
• (9 h 50) •
Et là, si on vient
préciser — donc, il y a une intention du législateur qui est
là — que ça s'exerce en tenant compte des dispositions législatives
et réglementaires, bien, moi, je trouve ça très, très clair, c'est quoi
l'intention. C'est de subordonner ce droit-là à d'éventuelles... d'autres
dispositions qui auraient comme objectif de venir faire une contre-expertise,
faire... donner l'opinion d'un médecin de l'employeur comme plus forte que le
médecin traitant.
Bref, je trouve que, par la porte d'en
arrière, d'une manière peut-être subtile, mais réelle quand même, on remet en question
la prépondérance du médecin traitant.
M. Boulet : O.K. Je comprends
bien l'explication que mon collègue vient de me soumettre. Ceci dit, Mme la
Présidente, si vous nous accordez deux minutes de suspension, je vais
proposer un amendement...
M. Leduc : …d'une manière peut-être
subtile mais réelle quand même, on remet en question la prépondérance du
médecin traitant.
M. Boulet : Je comprends bien
l'explication que mon collègue vient de me soumettre. Ceci dit, Mme la
Présidente, si vous nous accordez deux minutes de suspension, je vais
proposer un amendement à l'article 52.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Est-ce qu'il y avait d'autres interventions sur l'article avant ou… Il n'y
avait pas d'autre intervention.
Donc, nous allons procéder à une suspension,
s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 9 h 51)
(Reprise à 9 h 53)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, M. le ministre a déposé son amendement. Est-ce que M. le ministre peut
lire l'amendement?
M. Boulet : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Donc, article 152 : retirer l'article 52 du projet de loi.
Explication. Je comprends l'appréhension
exprimée par mon collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, donc le libellé de l'article
va demeurer exactement ce qu'il était. Et le droit du travailleur au soin du
professionnel de la santé de son choix va demeurer, dans son intégralité, tel
qu'il est. Moi, je pense que c'est un modèle de discussion qui devrait nous
inspirer pour aller de l'avant de manière efficace et…
M. Boulet : ...ce qu'il était.
Et le droit du travailleur au soin du professionnel de la santé de son choix va
demeurer, dans son intégralité, tel qu'il est. Moi, je pense que c'est un
modèle de discussion qui devrait nous inspirer pour aller de l'avant de manière
efficace et diligente. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions sur l'amendement déposé à l'article 52? Député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Très rapidement.
Puis j'apprécie le geste du ministre, je pense que c'est une bonne nouvelle.
Des fois, il y a des appréhensions qui sont clairement fondées. Des fois, il y
a des appréhensions qui sont fondées sur un historique. Bon, lequel des deux...
en la matière? C'est une bonne question. Mais au final on l'entend,
l'appréhension, puis je l'apprécie.
Je voudrais juste le faire parler un petit
peu, sans m'étaler pour rien, là, mais sur l'intention du législateur. C'est
que là, en retirant ça, on vient clairement clarifier que c'est ce principe-là,
donc le sacro-saint principe du choix de son médecin traitant, qui va être
supérieur à d'autres considérations. Parce qu'on comprend qu'évidemment il faut
toujours interpréter un article en fonction des autres règlements, en fonction
des autres lois. Que ça soit écrit ou pas, c'est un peu ça qui va être fait par
des tribunaux. Mais, en retirant ça, le ministre vient nous confirmer que ce
principe-là doit être considéré avec un certain égard par rapport aux autres.
M. Boulet : Absolument. Il est
inaltérable, ce droit-là. C'est le professionnel de la santé de son choix, ça a
toujours été le cas. C'est le cas et ça demeurera le cas. Donc, ce principe-là
m'apparaît foncier, m'apparaît à la base de l'exercice des droits et
obligations, tant du travailleur que de l'employeur, ce qui est prévu dans la
loi sur les accidents et la santé-sécurité. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Député de Nelligan.
M. Derraji : Très rapidement.
Juste, il y a un article qui liste les pouvoirs réglementaires, je n'ai pas le
nom. Mais on va s'assurer que l'article qui vient d'être retiré est en
concordance avec d'autres articles qui parlent de la même chose? Parce qu'il me
semble qu'on a déjà parlé de ça quelque part, mais, écoute, on est rendus à
plusieurs articles. Juste s'assurer que les gens qui suivent le projet de loi
depuis le début, que c'est en concordance avec la liste des pouvoirs
réglementaires.
M. Boulet : Oui, absolument.
En fait, il y a un article de la Loi sur l'interprétation du Québec, là, qui
gouverne les tribunaux dans l'interprétation puis l'application des lois du
Québec, puis les dispositions s'appliquent en tenant compte les uns par rapport
aux autres, là. Ça fait qu'il n'y a pas... À cet égard-là, je comprends votre
commentaire, puis, oui, ça tient.
Mais ce qui était important ici, c'est de
laisser complètement intégral le droit du travailleur au soin du professionnel
de la santé de son choix. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement à
l'article 52.
La Secrétaire
:
Veuillez répondre pour, contre ou abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement à l'article 52.
La Secrétaire
:
Veuillez répondre pour, contre ou abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 52 est adopté. Y a-t-il
d'autres interventions sur l'article 52 tel qu'amendé? S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 52, tel qu'amendé, est adopté. Donc, l'article 52
est retiré. Nous poursuivons avec l'article 53, M. le ministre.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente.
53. L'article 193 de cette loi est
modifié :
1° par le remplacement du premier alinéa
par le suivant :
«Le travailleur a droit aux services de
santé d'un établissement de santé visé par la Loi sur les services de santé et
les services sociaux ou par la Loi sur les services de santé et les services
sociaux pour les autochtones cris de son choix.»;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «que les soins» et de «les soins requis» par, respectivement, «que
les services de santé» et «les services de santé requis».
Explication. Bien, cette proposition de modification
vise à préciser que l'on entend par établissement de santé un établissement
visé par la Loi sur les services de santé et les services sociaux ou par la Loi
sur les services de santé et les services sociaux pour les autochtones cris.
Puis elle vise également à remplacer le mot «soins» par «services de santé».
C'est des fins de concordance, là, avec l'article 48 du projet de loi proposé.
Alors, c'est essentiellement de la concordance.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions sur l'article 53? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Le paragraphe qu'on
rajoute, est-ce que c'est un peu le même... je n'ai pas nécessairement une
appréhension par rapport à celui-là, mais est-ce que c'est un peu la même
logique que ce qu'on vient de discuter, là, c'est comme un rajout... Ils ont quand
même droit à ces services de... là même si ce n'est pas écrit?
M. Boulet : Absolument. Absolument.
Ça vise simplement à préciser que quand on réfère aux établissements, c'est
ceux visés par la Loi sur les services de santé et les services sociaux ou la
Loi sur les services de santé et les services sociaux pour les autochtones
cris. Puis l'autre, c'est simplement une concordance, on remplace «soins» par
«services de santé», puis ça, c'est en concordance avec l'article 48 du projet
de loi, là, c'est simplement ça. Il n'y a pas d'impact, absolument aucun impact
sur le fond.
• (10 heures) •
M. Leduc : Mais comment ça
marche? Est-ce que c'est... c'est quoi, c'est la CNESST qui vous propose de
rajouter un texte comme ça? C'est le ministère? Comment ça arrive, dans un projet
de loi, de rajouter une petite phrase de quelque chose qui est déjà là?
M. Boulet : Bien, c'est parce
que...
10 h (version non révisée)
M. Boulet : …il n'y a pas
d'impact, absolument aucun impact sur le fond.
M. Leduc : Mais comment ça
marche? Est-ce que c'est… c'est la… c'est quoi? C'est la CNESST qui vous
propose de rajouter un texte comme ça? C'est le ministère? C'est comme… comment
ça arrive dans un projet de loi de rajouter une petite phrase de quelque chose
qui est déjà là?
M. Boulet : Bien, c'est parce
qu'évidemment quand on fait un projet de modernisation de cette nature-là, il
faut s'assurer de mettre à jour et de préciser en tenant compte de l'évolution
du corpus législatif québécois. Et ici c'est pour bien préciser que
l'établissement qui est concerné par les services de santé sont ceux dispensés
par les établissements en vertu de la loi sur les services de santé, services
sociaux, là. Il n'y a pas d'impact, mais pas du tout sur le fond, collègue.
C'est uniquement de la concordance. C'est purement et simplement de la cohésion
puis de la concordance avec le reste de la loi.
M. Leduc : Puis s'il y a une
nouvelle réforme de la santé, faut-tu réécrire ces affaires-là, a posteriori?
Oui ils sont écrits de telle manière que…
M. Boulet : Non. Dans des
lois, puis là faudrait voir, là, mais dans la loi sur les services de santé,
services sociaux s'il y avait des amendements, bien, ce qu'on écrit normalement
c'est que… ces termes-là sont utilisés dans d'autres lois. Ils sont changés.
Donc, il y a une adaptation. Mais quand on met à jour la loi, mettons la loi
qui nous concerne, on s'assure de changer et d'adapter en tenant compte des
nouvelles réalités législatives.
M. Leduc : Puis même chose sur
le titre des lois. La loi sur la santé… la santé et les services sociaux, là,
ça…
M. Boulet : Absolument. Si,
par exemple, le titre de cette loi-là changeait, dans le projet de loi qui
serait étudié en commission parlementaire, il y aurait certainement un article
qui dirait que partout où s'est utilisé dans le corpus législatif québécois, le
mot «loi sur les services de santé, services sociaux» est changé par. Puis,
quand on amende ces lois-là, bien, là, on s'assure de les adapter.
M. Leduc : Vice-versa, si on
avait changé le titre de la LSST, il y aurait fallu probablement avoir une…
M. Boulet : Absolument
M. Leduc : …disposition
transitoire pour toutes les autres lois qui font référence…
M. Boulet : Absolument
M. Leduc : O.K.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est beau. Alors, y a-t-il d'autres interventions sur l'article 53? Si…
oui.
M. Leduc : Juste une
compréhension. Est-ce qu'il y a des établissements qui seraient… parce que le
cas on précise. Est-ce qu'il y a des établissements qui seraient non couverts?
(Consultation)
M. Boulet : On va y revenir à
l'article 54. Pour les établissements non couverts, les établissements
privés, ça c'est prévu à l'article suivant.
M. Leduc : Mais est-ce
qui…O.K. Mais ils étaient couverts avant?
(Consultation)
M. Boulet : On va le voir à
l'article suivant. Oui, ils peuvent utiliser ces services-là, mais il y a un
ajustement à l'article suivant, là, pour le remboursement…
M. Boulet : …on va le voir à
l'article suivant. Oui, ils peuvent utiliser ces services-là, mais il y a un
ajustement à l'article suivant, là, pour le remboursement des frais, pour le
remboursement de l'assistance.
M. Leduc : Ce que je
comprends, c'est… dans l'article original, on disait : «Le travailleur a
droit aux soins de l'établissement de santé de son choix.» Point. Mais est-ce
que dans… Est-ce que c'est un débat public-privé, dans le fond, qu'on a en ce
moment?
M. Boulet : Non, mais, pour
les établissements privés, on va le traiter à l'article 54.
M. Leduc : Mais ce que je veux
dire, c'est que, dans l'article original, 193 : «Le travailleur a droit
aux soins de l'établissement de santé de son choix.» Est-ce que «établissement
de santé», dans la loi originale, référait nécessairement à un établissement
public puis que là… Parce que la deuxième partie du libellé…
M. Boulet : En vertu de
cet article-là, là, ça a constamment été interprété. On fait simplement... Tu
sais, quand je vous dis que c'est un ajustement de concordance et de cohésion,
ça a toujours été appliqué comme... Tu sais, quand on réfère à un
établissement, c'est un établissement visé par la Loi sur les services de santé
et les services sociaux. Ça a toujours été comme ça. Ça ne fait que confirmer
la pratique depuis 40 ans, là.
M. Leduc : O.K. Parce
qu'on est... On le sait, que, dans le domaine de la santé et sécurité, il y a
beaucoup de cliniques...
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : ...privées de
toutes sortes... de toutes sortes de natures.
M. Boulet : On va y... On
va y revenir à l'article suivant.
M. Leduc : Je sais que
vous aimez beaucoup les cliniques privées sur la santé auditive, par exemple.
M. Boulet : Je n'ai pas
de commentaires à faire là-dessus.
M. Leduc : Non, je le
sais, mais... Parce que quand... C'est la question du choix. Mais là c'est ça.
Ce que vous me dites, c'est dans l'article original, c'était de toute façon
prévu que c'était...
M. Boulet : Exact.
M. Leduc : ...les
établissements de nature publique.
M. Boulet : Tout à fait.
M. Leduc : Puis c'est
pour ça que, dans le paragraphe suivant, on disait «cependant, dans l'intérêt
du travailleur, ai la commission estime que les soins requis par l'état de ce
dernier ne peuvent être fournis dans un délai raisonnable...»
M. Boulet : Oui. Ça,
c'est le débat de l'article suivant, là. Et ça, je vais l'expliquer, là. Je
vais le présenter...
M. Leduc : «...le travailleur
peut, s'il n'a pas». O.K. «...le travailleur peut...»
M. Boulet : C'est l'article 53.
Pas 53. C'est l'article suivant, là, l'article 54.
M. Leduc : Et quand ça
dit dans... Je suis toujours dans 193, là, si... Si... Na, na, na, «...délai
raisonnable par l'établissement qu'il a choisi, ce travailleur peut, si le
professionnel de la santé qui en charge est d'accord, se rendre auprès de l'établissement
que lui indique la commission pour qu'il reçoive plus rapidement les soins
requis». Est-ce que...
M. Boulet : Ça, ça n'a
pas changé, collègue.
M. Leduc : Non, c'est ça.
Je vois que vous avez juste modifié...
M. Boulet : C'est exactement
le même libellé, là.
M. Leduc : Vous avez
juste modifié «services de santé», là, plutôt que...
M. Boulet : Exact. Exact.
M. Leduc : C'est quoi, le
truc original, là?
M. Boulet : Il n'y a
rien, rien de changé pour la... Dans cet article-là, sur le fond, il n'y a absolument
rien, aucun droit qui est altéré.
M. Leduc : Ça fait que,
pour bien comprendre, la... On réfère prioritairement les gens dans le secteur
public, mais on se donne une porte pour dire que, si c'est trop long, ils
peuvent aller ailleurs, notamment au privé?
M. Boulet : Je vais
l'expliquer à l'article suivant, à l'article 54, ce qui se fait.
M. Leduc : Mais ça, c'est
pour... Le 54, j'ai compris que c'était pour le remboursement?
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : Mais là je
veux juste bien comprendre la... comment je dirais ça, le flux... le flux du
trafic. Donc, est-ce que...
M. Boulet : ...l'expliquer
à l'article suivant, à l'article 54, ce qui se fait.
M. Leduc : Mais ça, c'est
pour... Le 54, j'ai compris que c'était pour le remboursement.
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : Là, je veux
juste bien comprendre la, comment je dirais ça, le flux, le flux du trafic.
Donc, est-ce que... Est-ce qu'on... Vraiment, c'est ça, la philosophie? On
privilégie l'établissement public, mais on se donne la... Mais c'est quand on
dit le... de son choix, est-ce qu'une personne peut décider de rentrer tout de
suite dans le privé ou, ça, ce n'est pas possible du tout?
M. Boulet : Non.
(Consultation)
M. Boulet : Juste
rappeler, là, puis on va faire la discussion à l'autre, là, puis ça ne devrait
pas être tellement long, là, mais tu sais, par exemple, les dentistes, il y a
des cliniques privées, là. Ça, ce n'est pas... Il n'y a de cliniques publiques,
là, en matière de médecine dentaire. Mais si ça ne va pas assez vite dans sa
région, là, dans le public, il pourrait aller ailleurs dans le... Il pourrait
aller dans une clinique privée, là. Il n'y a pas... Il n'y a pas d'obstacle à
ce qu'il puisse le faire.
M. Leduc : O.K. Mais
quand on précise qu'il faut qu'il ait l'accord de son médecin, que la commission
soir d'accord aussi, ça ne s'applique pas tout le temps?
M. Boulet : Je ne
comprends pas. Vous êtes à l'article 193, deuxième paragraphe?
M. Leduc : Oui. J'essaie
de comprendre la logique.
M. Boulet : Mais il n'y a
pas de changement là-dessus, là, collègue. Il n'y a absolument aucun
changement.
M. Leduc : Bien, s'il n'y
a pas de changement, dans le fond, je veux juste comprendre, peut-être que
c'est un article qui est mal... pas qui est mal appliqué, ou que je lis mal, ou
qui... Est-ce que le... Est-ce que la loi veut favoriser le régime public en
dirigeant d'abord les blessés vers les établissements publics? Ça, j'ai compris
que oui, sauf dans des cas où il y en a... ou c'est trop long. Là, on les
dirige... On accepte de les diriger dans le privé. Mais...
M. Boulet : On ne les
dirige pas. On accepte qu'eux décident d'aller cers les cliniques privées.
M. Leduc : O.K. Avec la
permission de la commission ou ça n'a pas rapport, ça?
M. Boulet : Bien, si la commission
estime que les services, dans l'intérêt du travailleur, requis par l'état de ce
dernier ne peuvent être fournis dans un délai raisonnable, il peut, c'est lui
qui a ce pouvoir-là, discrétionnaire, si, évidemment, son médecin, qu'il a
choisi, est d'accord, se rendre auprès de l'établissement qui est indiqué pour
qu'il reçoive plus rapidement les services de santé requis. Et ça se fait de
façon très fluide, là, dans la pratique, là. Moi, je l'ai vécu, j'en ai
témoigné et je sais que ça se fait de cette manière-là.
M. Leduc : Est-ce que
c'est des motivations... Ou, en tout cas, est-ce qu'il y a une logique ou des
raisons financières, en ce sens que les services de l'État sont assumés par la
RAMQ...
M. Boulet : Je vous
dirais...
M. Leduc : ...tandis que
les services...
M. Boulet : …très fluide, là,
dans la pratique, là. Moi, je l'ai vécu, j'en ai témoigné, et je sais que ça se
fait de cette manière-là.
M. Leduc : Est-ce que c'est
des motivations… ou, en tout cas, est-ce qu'il y a une logique ou des raisons
financières, dans ce sens que les services de l'État sont assumés par la RAMQ,
tandis que les services privés, bien, des fois, le sont aussi, ou là c'est
vraiment clairement la CSST qui ramasse l'entièreté de la facture? Est-ce qu'il
y a comme une logique vers ça?
M. Boulet : Non. Je ne vois
pas de logique particulière. Mais, bon, on sait comment sont organisés les
soins de santé au Québec. Il y a d'abord un réseau public qui est extrêmement
bien développé, et les travailleurs, de façon générale, vont bénéficier des
soins de santé dans le réseau public, mais de façon plus exceptionnelle, quand
ce n'est pas possible dans un délai raisonnable, bien, ils vont dans des
cliniques privées.
M. Leduc : Puis est-ce qu'il y
a une pratique, ou une statistique, ou une gestion, ou une politique interne
pour définir ce qu'est un délai raisonnable, un an, deux ans, trois ans? C'est
en fonction des maladies, en fonction des lésions?
• (10 h 10) •
M. Boulet : Est-ce qu'il y a
une politique administrative là-dessus? Pas à ma connaissance, mais je vais le
vérifier.
(Consultation)
M. Boulet : On ne pense pas,
collègue, mais je le fais quand même vérifier, puis je pourrai vous donner la
réponse.
M. Leduc : Oui, je comprends.
Me permettrez-vous une suspension? J'ai peut-être une idée d'amendement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Mais on va voir avant, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 53, que nous étudions actuellement? Non.
Alors, nous allons aller vers une
suspension.
(Suspension de la séance à 10 h 11)
(Reprise à 10 h 19)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, y a-t-il d'autres interventions sur l'article 53? Oui? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Donc, en fait, je vais essayer d'y aller par questions de
deux natures, la première, sur le sens du mot «indiquer». Je suis allé
ouvrir un dictionnaire en ligne puis il est peut-être… le terme «indiquer» est
plus suggestif que je l'imaginais, moins directif. Parce qu'on avait pensé
est-ce qu'on remplace ça par «suggère» et compagnie, mais il semblait qu'«indiquer»,
en tout cas dans… vite, vite, là, quand j'ai tapé ça sur Internet, dictionnaire
le Robert : «faire voir d'une manière précise par un geste, un
repère, un signal ou faire connaître à quelqu'un la chose ou la personne qu'il
a besoin de connaître», mais en aucun cas, ça semble être une directive. Ça
semble être suggestif et ça réfère, donc, à la question du choix.
• (10 h 20) •
Parce que dans le libellé original, par
rapport à l'établissement public, c'est clairement écrit que c'est son choix,
puis on reprend la même logique avec le libellé modifié en précisant, là, que
c'est des établissements qui réfèrent à la Loi sur les services sociaux ou la
Loi sur les services sociaux pour personnes autochtones et cries. Mais la
notion du choix ne se retrouve pas dans le deuxième paragraphe quand il est
question d'aller au privé, dans l'intérêt du travailleur, parce que les délais
pourraient être trop longs dans le public, ce qui est un problème en soi mais
qu'on ne réglera pas aujourd'hui, ni dans le libellé original ni dans le
nouveau libellé. On clarifie nécessairement la notion du choix. Et là, peut-être
qu'on peut se dépatouiller avec l'intention du législateur en précisant
qu'est-ce que lui, il entend, le ministre, par «indiquer» et surtout, dans un
deuxième temps…
M. Leduc : ...mais qu'on ne
réglera pas aujourd'hui, ni dans le libellé original ni dans le nouveau libellé
on ne clarifie nécessairement la notion du choix. Et là peut-être qu'on peut se
dépatouiller avec l'intention du législateur en précisant qu'est-ce que lui, il
entend, le ministre, par «indiquer». Et surtout, dans un deuxième temps, une
fois qu'il s'est fait indiquer un endroit par la CNESST, si le travailleur
choisit un autre endroit, un endroit qui n'est pas celui ou ceux qui avaient
été indiqués par la CNESST, ça ne le disqualifie pas, là?
M. Boulet : Non. Je pense
c'est important de le dire, je l'ai mentionné dans un échange avec mon
d'Hochelaga-Maisonneuve, j'ai la même compréhension du mot «indiquer». On ne
dit pas «que lui impose la commission» ou «que lui dicte la commission». En
pratique, il n'y a jamais eu d'enjeu. On pourrait même lui indiquer deux ou
trois établissements ou deux ou trois cliniques. Mais ultimement ça revient au
travailleur, là, on ne dira pas : Je t'impose d'aller là à défaut de quoi
tu ne pourras pas bénéficier de ce à quoi tu as droit. Non, je pense c'est important
de le préciser. Et le mot «indication», c'est beaucoup plus dans ce sens-là, ce
n'est pas un impératif.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...d'autres interventions?
M. Leduc : ...donc un scénario
où une personne a besoin de soin, que les délais d'attente sont déraisonnables
dans le public ou qu'il n'y a parfois même pas... pas du tout de services dans
le public ou à peu près pas de services dans le public, il demande de l'aide,
en fait, il demande une indication à la CNESST : Aïe, je ne sais pas où
aller, avez-vous des cliniques ou avez-vous des ressources dans ma région? La
CNESST lui en suggère quelques-unes, peut-être des gens avec qui ils ont des
partenariats ou du moins un historique. La plupart du temps, j'imagine, le
travailleur va dire : Bien, d'accord, je vais aller à telle ou telle
place, mais, pour x, y raisons, pourrait choisir d'aller dans une autre place
qui n'était pas indiquée par la CNESST et il va quand même avoir droit à tous
les remboursements prévus, tous les services prévus par la CNESST.
M. Boulet : Absolument. Puis
je vais vous donner un argument additionnel, là, parce que je reviens dans la
peau d'un juriste, là, mais on dit même «ce travailleur peut», on ne dit pas
«le travailleur doit aller dans l'établissement que lui indique la commission»,
là, il peut. Tu sais, ça fait que ça confirme encore plus que ce n'est pas un
impératif. Merci.
M. Leduc : Ça me satisfait, Mme
la Présidente. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 53.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 53 est adopté. Nous poursuivons, M. le
ministre, avec l'article 54.
M. Boulet : Merci. L'article
194 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «l'assistance médicale» par «des services de santé»...
La Secrétaire
: ...Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 53 est adopté. Nous poursuivons, M. le ministre,
avec l'article 54.
M. Boulet : Merci :
L'article 194 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le
premier alinéa, de «de l'assistance médicale» par «des services de santé»;
2° dans le deuxième alinéa :
a) par l'insertion, au début, de «Sauf
disposition contraire prévue par règlement,»;
b) par le remplacement de
«d'assistance médicale» par «de services de santé».
Explications. C'est une modification de
concordance pour remplacer le terme «assistance médicale» par «services de
santé». Elle habilite également la commission à adopter un règlement afin de
prévoir certaines exceptions pour lesquelles un travailleur peut assumer une
partie des montants pour un service de santé.
Cette modification vise à arrimer la loi
avec les dispositions de la Loi sur l'assurance maladie et laisse à la
commission la possibilité d'adopter un règlement qui permet de prévoir quels
sont les services de santé qui ne sont pas à la charge de la commission.
Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 54? Député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Pourquoi il faut
arrimer la loi avec les dispositions de la Loi sur l'assurance maladie?
M. Boulet : Bien, parce que
c'est du privé, puis c'est dans la Loi sur l'assurance maladie qu'on prévoit
les grilles tarifaires. Donc, c'est la raison pour laquelle il doit y avoir un
certain arrimage.
M. Leduc : Bien là, vous me
dites qu'il faut un arrimage parce qu'il faut un arrimage, là. Mais pourquoi on
se base sur l'assurance maladie? En quoi on a une justification de faire un
comparatif?
M. Boulet : Non, mais c'est
pour le remboursement des coûts. Les coûts font l'objet d'un tarif, et ça, ça
provient de la RAMQ, puis c'est prévu dans la loi. Et c'est pour tenir compte
de cette réalité-là, là. Les cliniques privées peuvent charger bien au-delà des
tarifs qui sont prévus à la RAMQ.
M. Leduc : Par exemple?
M. Boulet : Bien, pour une intervention
chirurgicale ou pour des services divers de santé, oui, dans le privé, les
coûts peuvent être plus élevés et au-delà de ce que prévoient les tarifs de la
RAMQ, là.
M. Leduc : Je ne vous suis
pas, là. Vous dites que, pour un même acte médical, une clinique va charger
différemment entre la RAMQ puis la CNESST?
M. Boulet : Non, pas
différemment entre la RAMQ puis la CNESST. Le service qui est fourni à la
personne peut être à un coût plus élevé, dans une clinique privée, que les tarifs
qui sont prévus par la RAMQ. Je pense que c'est…
M. Leduc : Je ne comprends
pas.
M. Boulet : Bien, c'est parce
que c'est des médecins qui sont désaffiliés, qui sont...
M. Boulet : …à un coût plus
élevé dans une clinique privée que les tarifs qui sont prévus par la RAMQ. Je
pense que c'est…
M. Leduc : Je ne comprends
pas.
M. Boulet : Bien, c'est parce
que c'est des médecins qui sont désaffiliés, qui sont hors RAMQ et qui chargent
des coûts qui sont plus élevés, qui peuvent être plus élevés, là, pas
nécessairement tous, mais c'est la réalité actuelle dans cet environnement
médical.
M. Leduc : …beaucoup?
M. Boulet : Bien, il y en a…
est-ce qu'il y en a beaucoup? Je ne peux pas… le nombre de médecins qui sont
désaffiliés? Je ne le sais pas, combien il y en a au Québec, mais il y en a un
certain nombre qui décident de désaffilier complètement puis de rendre des
services de santé qui sont purement privés. Et c'est la raison pour laquelle il
faut prévoir que la CNESST rembourse ce qui est tarifé, là, tu sais, c'est… tu
sais, il peut y avoir un écart entre les deux.
M. Leduc : …
M. Boulet : …systématiquement,
mais on ne peut pas, à la CNESST, rembourser tous les coûts, indépendamment de
leur montant, il faut respecter les tarifs de la RAMQ.
M. Leduc : O.K. Je pense que
je comprends. Donc…
M. Boulet : Qui sont négociés
d'ailleurs avec les ordres professionnels, mais… notamment les médecins, sauf
qui'il y en a qui sont complètement désaffiliés, puis c'est un phénomène qui
existe au Québec.
M. Leduc : Mais quand ils sont
complètement désaffiliés de la RAM… bien, d'abord, pourquoi ce n'est pas un
problème qui se gère avec la RAMQ? Pourquoi ils les… pourquoi ils ne les
forcent pas à les réintégrer?
M. Boulet : Ah mon Dieu! Je ne
suis pas un spécialiste en droit de la santé, mais il y a des médecins qui se
désaffilient…
M. Derraji : …c'est leur choix
de ne pas être…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Député de Nelligan, allez-y.
M. Derraji : Il y a des
médecins qui refusent d'être sous la RAMQ parce que c'est un acte payé
directement par la RAMQ. Donc, ça revient à ces médecins de ne pas être
assujettis à la loi du paiement à l'acte par la RAMQ. Donc, ils ont leur
grille, ça existe dans le réseau. Donc, il y a des médecins qui, vraiment,
refusent de ne pas être… de continuer leur pratique, de voir des patients, mais
le patient paient, soit il est remboursé par des assurances privées, ou autre.
Ça existe.
M. Boulet : Il pourrait être
remboursé par la RAMQ, selon les tarifs, puis il pourrait être remboursé par la
CNESST, selon les tarifs. Mais il y a ce phénomène-là de désaffiliation, là,
qui permet à des médecins de travailler en privée et d'établir leurs tarifs.
M. Leduc : Est-ce que c'est la
seule chose qui motive ce règlement-là?
M. Boulet : Oui, tout à fait.
Tout à fait.
• (10 h 30) •
M. Leduc : …quand on
dit : Arrimer avec la Loi sur la santé, l'assurance maladie…
(Consultation)
M. Leduc : Quand le… dans
l'état actuel des choses, si le travailleur va voir le médecin de son choix, on
ne veut pas remettre ça en question, le médecin de son choix, il prodigue un
service. Et là, s'il est retiré de la RAMQ…
10 h 30 (version non révisée)
M. Leduc : Quand le… dans
l'état actuel des choses, si le travailleur va voir le médecin de son choix, on
ne veut pas remettre ça en question, le médecin de son choix, il prodigue un
service. Et là, s'il est retiré, la RAMQ lui fournit une facture. Et là, ce
travailleur se retourne de bord, il va réclamer à la CNESST cette facture-là.
Et là vous voulez venir dire que cette facture-là ne peut pas être remboursée
plus…
(Consultation)
M. Boulet : Actuellement, ma
compréhension, collègue, c'est que le médecin qui est désaffilié ne pourrait
pas charger au travailleur au-delà du tarif qui est prévu dans la RAMQ, et qui
est remboursé par la CNESST. Donc, le règlement vise essentiellement, puis on…
vise essentiellement à permettre au professionnel qui est dans le privé de
facturer le travailleur au-delà de ce qui est prévu dans les grilles
tarifaires.
M. Leduc : Je suis confus, là,
ils peuvent ou ils ne peuvent pas facturer plus que la RAMQ?
M. Boulet : Actuellement, ils
ne peuvent pas.
M. Leduc : Bien, c'est… mais
c'est ce que vous souhaitez, non?
M. Boulet : C'est ce que nous
souhaitons confirmer. Dans la pratique, ça se fait. Encore une fois, c'est au
choix du travailleur. Il va voir ce professionnel de la santé là, mais si c'est
une clinique privée puis le coût du service est 1 800, puis là j'y vais de
façon très, très hypothétique, collègue, puis que c'est tarifé à
1 000 $, il va y avoir une assumation des coûts de 1 000 $.
Et là c'est de prévoir la possibilité pour ce professionnel-là de facturer le
travailleur. Ça donne un accès plus facile au travailleur.
Il faut comprendre qu'actuellement, comme
le professionnel privé ne peut pas facturer le travailleur ou la travailleuse,
bien, ça empêchait les travailleurs, travailleuses d'avoir accès à ce service
privé là. Alors que là ils pourront y avoir accès.
Puis moi ça m'est arrivé souvent de
rencontrer des travailleurs, travailleuses qui voulaient avoir accès au privé.
Puis ils disaient : Moi, ça ne me dérange pas de payer le différentiel,
mais je veux mon intervention le plus rapidement possible. Or, c'est ça qu'on
vise à confirmer. Et le professionnel de la santé pouvait refuser parce qu'il
n'était pas en mesure de facturer. Alors, c'est ma compréhension.
M. Leduc : Mais «vise à
confirmer», donc, c'est déjà le cas?
M. Boulet : Non. Comme la
CNESST ne rembourse pas, bien, souvent ça privait le travailleur d'avoir accès
à un service privé. Alors que là on le prévoirait dans un règlement. Puis je
vous dis que le règlement c'est essentiellement, c'est uniquement ce qu'il
vise, la possibilité pour la personne d'aller dans le privé pour le travailleur
ou la travailleuse.
M. Leduc : Là, j'avoue que je
suis vraiment, vraiment perdu, là…
M. Boulet : ...alors que là on
le prévoirait dans un règlement, puis je vous dis que le règlement, c'est essentiellement,
c'est uniquement ce qu'il vise, la possibilité pour la personne d'aller dans le
privé, pour le travailleur ou la travailleuse.
M. Leduc : Là, j'avoue que je
suis vraiment, vraiment perdu, là. L'état actuel des choses...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Aimeriez-vous qu'on laisse la parole à un autre député? O.K.
M. Leduc : Bien, je veux juste
essayer de comprendre, là, dernière séquence.
M. Boulet : Mais je vais juste
essayer de le redire, là, mais le service de santé dans le public, c'est
1 000 $, c'est ce qui est prévu dans le tarif sous la gouverne de la
RAMQ, mettons. S'il va dans le privé puis que c'est 1 800 $, il
aurait un remboursement du 1 000 $, mais le médecin du privé n'aurait
pas le droit de facturer le travailleur et la travailleuse, ce qui a fait en
sorte que s'est développé un phénomène où ils ne veulent plus s'occuper de
travailleurs, travailleuses accidentés, victimes d'une lésion professionnelle.
Alors, ce qu'on veut permettre d'assurer,
c'est la possibilité pour les travailleurs, travailleuses d'y aller et
d'empêcher les professionnels de la santé de refuser uniquement pour des
raisons de facturation d'honoraires professionnels. Le travailleur bénéficie de
son remboursement, comme c'est prévu dans le tarif, et le médecin pourrait
facturer l'excédent, c'est-à-dire le différentiel, comme c'est souvent
revendiqué par les travailleurs, travailleuses qui n'avaient pas accès parfois
à ces professionnels privés là parce qu'ils refusaient parce qu'ils n'étaient
pas remboursés.
Donc, c'est passer d'une situation où il y
avait de plus en plus de refus à une situation où ce sera de plus en plus
possible pour les travailleurs, travailleuses. Est-ce que c'est clair ou...
M. Leduc : Tranquillement...
M. Boulet : Oui, oui, mais je
pourrai le réexpliquer une autre fois.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, député de Bonaventure.
M. Roy
: Merci, Mme la
Présidente. Écoutez, ça ouvre toute une autre problématique en ce qui a trait
la privatisation des soins de santé. Je ne sais pas, là, la manière que
j'entends ça, c'est qu'on a des travailleurs qui n'ont pas accès à des services
et qui sont obligés de se réfugier dans le privé, parce que, bon, pour
différentes raisons, il y a un embouteillage ou on n'arrive pas à avoir de rendez-vous,
bon, etc. Donc...
En tout cas, je sais que c'est toute une
autre réflexion, mais on s'en va vers une obligation... pas une obligation, une
légitimation de privatisation des soins de santé, là. Je ne sais pas comment
l'articuler comme il faut, mais vous comprenez ce que je veux dire, c'est que
là c'est une boîte de Pandore à quelque part. Parce que si les travailleurs
n'arrivent pas... là, moi, je vois un délestage phénoménal. Peut-être que j'ai
pris trop de café ce matin, là, mais, tu sais, ça peut enclencher un délestage
ou une volonté de ne plus prendre en compte les travailleurs accidentés dans le
système public et de les référer au privé systématiquement, avec une
facturation et une...
M. Roy
: ...phénoménal. Peut-être
que j'ai pris trop de café ce matin, mais, tu sais, ça peut enclencher un
délestage ou une volonté de ne plus prendre en compte les travailleurs
accidentés dans le système public et de les référer au privé systématiquement,
avec une facturation et une... des travailleurs accidentés. Écoutez, on jase, M.
le ministre, j'essaie de voir l'ensemble.
M. Boulet : Non, mais je
comprends le point puis je sais que vous voulez probablement me le faire
préciser, mais c'est pour respecter le choix du travailleur. Il n'aura jamais
d'obligation, il n'aura jamais d'incitation, au contraire. Il y a de plus en
plus, d'ailleurs, de travailleurs, travailleuses, puis dans la population en
général, des personnes qui paient un frais, qui sont abonnées à des cliniques
privées puis qui veulent continuer d'aller voir ces cliniques privées là. Mais
on ne tombera pas dans ce piège-là, là, de dire : Allez là puis allez là.
Non, c'est ultimement, comme le suggérait le... comme le rappelait le collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve, c'est pour respecter le choix du professionnel de la
santé du travailleur.
M. Roy
: Souvent, les
médecins du public trouvent qu'il y a une lourdeur phénoménale au niveau
administratif, reddition de comptes, etc., pour suivre un travailleur
accidenté. Ça fait que, par ricochet, si vous autorisez, je ne sais pas si...
il va falloir... En tout cas, il va falloir débureaucratiser et déjudiciariser
aussi le maximum de cas, bon, de travailleurs accidentés pour que le public
puisse en absorber le maximum, c'est-à-dire les médecins qui vont trouver ça
plus facile de s'occuper des travailleurs, et ne pas offrir un «fast track»
pour s'orienter vers le privé, là. Parce qu'automatiquement, là, c'est
l'appauvrissement des travailleurs accidentés. Si la facturation est du double
et qu'il doit en assumer une part parce qu'il a trop... il souffre, etc., là,
on s'en va vers quelque chose qui est.... je ne sais pas, là, il y a un
drapeau...
M. Boulet : ...je suis assez
d'accord avec vous puis... mais, ultimement, il va falloir respecter le choix
du travailleur ou de la travailleuse. Mais je comprends qu'il ne faut pas que
ça dérape, là, tu sais, puis que ça aille tout vers le privé, puis qu'on
assèche le public. Et ce que je retiens, du propos du collègue de Bonaventure...
il ne faut pas que ça affecte la qualité aussi des soins de santé qui sont
dispensés au travailleur accidenté.
M. Roy
: Une dernière
question, Mme la Présidente. Prestation de services de santé, est-ce qu'on
parle juste de consultation médicale? Parce qu'à mon avis, c'est plus large que
ça, là.
M. Boulet : Ça comprend aussi
les examens, ça comprend aussi les chirurgies. C'est large.
M. Roy
: C'est large,
hein?
M. Boulet : Oui.
M. Roy
: Donc, la
CNESST peut, par règlement, exclure les tarifs de consultation, de diagnostic.
Il n'y a pas juste le médecin qui tarife... en tout cas, j'essaie de voir, là.
Tout à l'heure, j'ai cru entendre que vous aviez dit que c'était parce qu'il y
a des médecins qui facturaient trop puis qu'il fallait mettre un frein pour
s'arrimer sur les coûts, bon, du régime public, là, de l'assurance maladie.
Mais là, si on a un vaste éventail...
M. Roy
: … En tout cas,
j'essaie de voir, là. Tout à l'heure, j'ai cru entendre que vous aviez dit que
c'était parce qu'il y a des médecins qui facturaient trop puis qu'il fallait
mettre un frein pour s'arrimer sur les coûts du régime public, là, d'assurance
maladie. Mais là, si on a un vaste éventail, là, de consultations qui peuvent
être avec des coûts prohibitifs, il peut être tentant pour la CNESST
d'hyperréglementer pour exclure de plus en plus… Et, à mon avis, ça va prendre
un frein ou quelque chose, un mécanisme pour empêcher d'exclure le maximum de
consultations à l'extérieur.
M. Boulet : Je comprends, je
comprends.
• (10 h 40) •
M. Roy
: Et, vous
voyez, moi, j'ai un petit bémol, même un gros bémol à ce niveau-là.
M. Boulet : O.K. Non, mais je
pense que c'est important de redire ce que j'ai mentionné au collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve. Le but du règlement serait essentiellement,
exclusivement et uniquement de prévoir que le professionnel privé qui est
choisi par le travailleur… puis que le travailleur ait accès, parce que c'est
son choix, à un professionnel privé sans que celui-ci refuse parce qu'il n'est
pas remboursé, parce qu'il ne peut pas facturer. C'est uniquement le but
recherché par le règlement,
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Député de Nelligan.
M. Derraji : Je pense que le
ministre a répondu en partie à la question que je voulais… Juste qu'on s'entend
sur l'objectif de l'article. Que des médecins soient désaffiliés de la RAMQ, ça
existe. Là, maintenant, juste pour comprendre l'essence même de votre article, c'est
que… prenons le cas d'une région où tu as quatre, cinq médecins, sur les
quatre, cinq, tu as trois qui ne sont plus affiliés avec la RAMQ, et le
travailleur a besoin d'aller faire son diagnostic auprès de ces médecins. Donc,
le travailleur ne sera pas pénalisé parce qu'il a choisi d'aller chez ces
médecins pour sa consultation, et, même s'il paie, ou bien c'est la CNESST qui
va payer, mais il va se baser sur les frais et les honoraires que normalement
la RAMQ paie pour une consultation normale de ce travailleur si jamais il est
allé voir un médecin affilié à la RAMQ. Est-ce que c'est uniquement cela,
l'objectif de cet article? Il n'y a pas d'autre chose cachée, qu'il va y avoir
une réduction sur les services, les consultations, les radios? Il n'y a pas une
limitation dans le panier de services que le travailleur va utiliser?
M. Boulet : Absolument pas,
puis je pense que vous présentez très bien le but de cet article-là, 54, c'est
limité à ce que vous venez d'exprimer. Puis c'est bien résumé.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Parce que la façon dont c'est écrit, par les explications, ouvre
clairement la porte à autre chose, là, de ce que vous venez de dire. Quand vous
dites… — bien, je l'ai dit tantôt: On va arrimer la loi avec
l'assurance maladie, en général je n'aime pas ça, parce que je n'aime pas ça
qu'on présuppose que la CNESST est une forme d'assurance. Ce n'est pas une
assurance, c'est une loi de protection, une loi de réparation, et elle ne doit
pas être imaginée…
M. Leduc : ...de ce que vous
venez de dire. Quand vous dites... Bien, je l'ai dit tantôt, moi, arrimer la
loi avec l'assurance maladie, en général, je n'aime pas ça, parce que je n'aime
pas ça qu'on présuppose que la CNESST est une forme d'assurance. Ce n'est pas
une assurance. C'est une loi de protection, une loi de réparation, et elle ne
doit pas être imaginée, dans son fonctionnement, comme une assurance, avec des
barèmes, des pourcentages de remboursement, des normes de traitement.
Et c'est assez bien connu dans le milieu
que, depuis des années, la CNESST cherche à limiter le nombre de traitements,
de différentes natures, et elle n'y arrive pas. Elle n'y arrive pas parce que
c'est contraire à l'objectif de la loi, qui est la réparation pleine et entière
du travailleur ou de la travailleuse. Il y a eu différentes façons de
fonctionner, essayer de baliser le pourcentage ou le montant de remboursement
pour différents traitements.
Mais quand on dit qu'il faut s'arrimer
avec la loi sur la RAMQ et... «Et laisse à la commission la possibilité
d'adopter un règlement qui permet de prévoir quels sont les services de santé
qui ne sont pas à la charge de la commission.» Il pourra décider qu'à partir de
x nombre de séances de traitement de quelconque maladie ce n'est plus à la
charge de la CNESST. Qu'est-ce qui les empêcherait de faire ça avec le libellé
actuel?
M. Boulet : Si vous permettez,
Mme la Présidente, j'ai compris ce point-là que vous avez soulevé au préalable,
de même que les éléments soulevés par les collègues de Nelligan et de
Bonaventure, et je transmets un amendement à cet article 54, que vous
devriez recevoir, pour préciser ce que le collègue de Nelligan vient de dire,
que ça ne vise que ce sur quoi nous avons discuté et que ça évite, là, d'aller
dans des territoires que vous soupçonnez ou que vous appréhendez, collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve. Je pense que l'amendement est très clair, alors…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, on l'a déjà reçu. Il est déjà à l'écran. J'invite le ministre à le lire,
s'il vous plaît.
M. Boulet : Oui, je vais le
lire sur papier. Merci. L'article 54, donc… À l'article 54 du projet
de loi, donc :
1° supprimer le sous-paragraphe a du
paragraphe 2°;
2° ajouter, à la fin, le paragraphe
suivant :
«3° par l'ajout, à la fin, de
l'alinéa suivant :
"Malgré ce qui précède, le
travailleur qui a recours aux services d'un professionnel non participant au
sens de la Loi sur l'assurance maladie doit payer directement à ce dernier le
coût des services professionnels fournis en raison d'une lésion
professionnelle. Lorsque les services fournis sont des services assurés au sens
de cette loi, la Commission en rembourse le coût au travailleur selon les
tarifs prévus aux ententes intervenues dans le cadre de l'article 19 de
cette loi."»
Donc, ça élimine, collègue, le pouvoir
réglementaire, là…
M. Boulet : ...lésion
professionnelle. Lorsque les services fournis sont des services assurés au sens
de cette loi, la commission en rembourse le coût au travailleur selon les
tarifs prévus aux ententes intervenues dans le cadre de l'article 19 de
cette loi.
Donc, ça élimine, collègue, le pouvoir réglementaire,
là, dont on faisait état, puis je pense que c'est clair, clair avec ça. Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Y a-t-il des interventions? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Oui. Là, je
vois, en effet... je comprends, très rapidement, là, qu'on retire le pouvoir réglementaire,
c'est bien. Là, je veux bien comprendre le nouveau paragraphe, qui vient
préciser l'intention qui était derrière votre idée de règlement... vous prenez
un autre chemin. Je veux juste bien qu'on le relise ensemble. «Malgré ce qui
précède, le travailleur qui a recours aux services d'un professionnel non
participant...»
M. Boulet : Donc, ça
confirme son droit d'aller vers un professionnel non participant. Je vous
laisse continuer.
M. Leduc : Oui, c'est ça.
«...doit payer directement à ce dernier le coût des services professionnels
fournis en raison d'une lésion professionnelle. Mais ça, c'était déjà le cas,
non?
(Consultation)
M. Boulet : Non, parce
que le professionnel, comme j'ai expliqué tout à l'heure, il ne pouvait pas lui
facturer, ça fait que...
M. Leduc : C'était
impossible. C'est-à-dire, il ne pouvait pas lui facturer le plein tarif qu'il
voulait ou il ne pouvait pas lui facturer, point?
M. Boulet : Il ne pouvait
pas lui facturer rien. C'est pour ça qu'il n'avait pas la possibilité d'accéder
à ces professionnels-là aussi aisément parce qu'il n'y avait pas de... ce
n'était pas encadré, alors que, là, on vient l'encadrer. Tu as le droit d'y
aller puis tu vas être remboursé selon ce qui est prévu aux tarifs conformément
aux ententes, puis lui, il pourrait te charger l'excédent, ce qu'il ne pouvait
pas faire actuellement.
M. Leduc : C'est ça. Puis
là c'est... ce que vous dites, c'est... Là, c'est la suite : «Lorsque les
services fournis sont des services assurés au sens de cette loi — la
Loi de RAMQ, de l'assurance maladie — la commission en rembourse le
coût au travailleur selon les tarifs prévus aux ententes intervenues dans le
cadre de l'article 19.
M. Boulet : Exact. Et
donc ça vient confirmer que, même dans ces situations-là, c'est ton choix puis
c'est toi qui vas déterminer ce que tu fais. Puis on le voit de plus en plus,
et je le mentionnais au collègue de Bonaventure, des familles ou des personnes
qui sont abonnées à des cliniques privées puis ils veulent continuer de faire
affaire avec ces cliniques-là, puis, pour des interventions particulières, il
peut y avoir des montants excédentaires aux tarifs. Je pense, c'est équitable
puis ça évite d'aborder tout le pouvoir habilitant, là, que vous appréhendiez.
M. Leduc : Et là
j'imagine, quand on dit «aux services d'un professionnel», c'est un
professionnel de la santé, évidemment, là. On ne parle pas de... Il n'y a pas
d'avocats à la RAMQ. Il y en a sûrement, en fait, mais pas...
M. Boulet : Je sais que
vous le dites avec affection, quand même...
M. Leduc : Pour la
profession avocate? Bien sûr, j'ai plein d'amis qui sont des avocats. Mon
collègue ici est avocat.
M. Boulet : Ah oui?
M. Leduc : Bien sûr.
M. Boulet : On est des
confrères, puis il y a des consoeurs aussi...
M. Leduc : Et, en ce
sens, il ne dit que la vérité en permanence.
M. Derraji : ...la même
chose sur le ministre?
Des voix : Ha, ha, ha!
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, y a-t-il d'autres interventions sur
l'amendement?
M. Boulet : Dans tous les
métiers, dans toutes les professions...
M. Leduc : ...pour la
profession avocate, bien sûr, j'ai plein d'amis qui sont des avocats. Mon
collègue ici est avocat.
M. Boulet : Ah oui?
M. Leduc : Bien sûr.
M. Boulet : On est des
confrères, puis il y a des consoeurs aussi...
M. Leduc : Et, en ce
sens, il ne dit que la vérité en permanence.
M. Derraji : ...
Des voix : Ha, ha, ha!
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, y a-t-il d'autres interventions sur
l'amendement?
M. Boulet : Dans tous les
métiers, dans toutes les professions, malheureusement.
M. Leduc : Oui, tout à
fait, tout à fait. Je veux juste prendre une légère suspension, Mme la
Présidente.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Est-ce qu'il y avait quand même d'autres
interventions sur l'amendement déposé par le ministre, avant de faire... avant
de demander la suspension? Non? D'accord.
Alors, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 10 h 48)
(Reprise à 10 h 50)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, député d'Hochelaga-Maisonneuve, vous avez
une intervention?
M. Leduc : Oui,
rapidement. Bien, sur le fond, là, je suis bien satisfait, là, de la porte de
sortie que le ministre a trouvée. C'est une bonne chose.
Je voulais juste faire un commentaire sur
la discussion qu'on a eue en ouverture, à savoir de s'échanger des discussions
préalables. Tu sais, moi, si j'avais eu cet amendement-là la semaine passée,
bien, ça serait déjà réglé, tu sais, on n'aurait pas passé 15, 20,
25 minutes à en discuter.
Ça fait que je ne sais pas si le ministre
en a plusieurs autres de cette nature-là dans sa poche, mais, si l'objectif,
c'est d'accélérer les choses, moi, quand j'ai ce genre de chose là d'avance,
j'ai le temps d'y réfléchir, j'ai le temps de me faire une tête, puis on peut
procéder plus rapidement en séance. Je le mets sur la table.
Mais, sur le fond, on est bien satisfait.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Donc, il n'y a pas... Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement déposé à l'article 54? Non? Alors,
nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
:
M. Boulet (Trois-Rivières)?
• (10 h 50) •
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'amendement a été adopté.
Y a-t-il des interventions sur
l'article 54 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix de l'article 54 tel qu'amendé.
La Secrétaire
:
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le...
La Secrétaire
: …Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Y a-t-il des interventions sur
l'article 54 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autres interventions, nous
allons procéder à la mise aux voix de l'article 54 tel qu'amendé.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 54 tel qu'amendé est adopté. Nous poursuivons
avec l'article 1. M. le ministre.
M. Boulet : Merci. Je
demanderais une suspension de deux minutes, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 10 h 52)
(Reprise à 10 h 57)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous sommes à l'article 1. M. le ministre.
M. Boulet : Oui. Donc, Mme la
Présidente, pour les articles, quand je regarde le plan de travail, les
articles 1 à 243, c'est des articles de concordance. Alors donc, j'aimerais ça
les présenter en bloc, mais déjà soumettre un amendement à l'article 1, parce
que ça, on en avait déjà discuté. L'amendement, ce serait de retirer l'article
1 du projet de loi n° 59, et donc ça, je le soumettrais tout de suite aux
partis et après ça je lirais… j'imagine qu'il faut que je lise l'amendement,
puis je lirais après ça les articles 13, 14, 30, 50, 55, 58, 99, 125, 241 et
243. C'est tous des articles de concordance, ça fait que, pour des raisons
d'efficacité et de diligence, je soumettrais et je proposerais qu'on le fasse
en bloc.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, on va commencer par l'article 1, si vous voulez, vous allez
déposer votre amendement et après ça on sera obligés de demander le
consentement des collègues, là. Est-ce que c'est ça que vous vouliez dire, M.
le député?
M. Leduc : Non, faisons comme
vous voulez.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, on va faire le 1 en premier, l'article 1, M. le ministre, puis après ça,
pour les autres, on demandera si on a le consentement pour les étudier tous
ensemble et les voter tous ensemble. Ça vous va?
M. Boulet : Oui, merci. Donc,
article 1.
«Retirer l'article 1 du projet de loi».
Donc, c'était l'explication, là, ça
visait, là, à préciser qu'en plus d'accorder des droits et obligations, il
fallait penser aux limites qui étaient prévues dans la loi, puis, bon, on l'a
enlevé, là, pour les risques d'interprétation ou d'application que ça pouvait
générer. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il des interventions à l'article… à l'amendement, pardon, déposé
à l'article 1? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : C'est une bonne
nouvelle, Mme la Présidente, c'était une demande que j'avais transmise au
ministre, comme je le faisais état précédemment, parce qu'en effet c'est une
loi qui n'est pas une loi d'assurance, c'est une loi de réparation qui doit
être interprétée de manière large et libérale pour être capable d'atteindre son
objectif. Et là, en introduisant dans l'original, là, des trucs comme «dans les
limites prévues par la présente loi», on a eu des débats similaires il y a
quelques instants à peine, là, sur l'autre sujet. Ça n'allait pas dans ce
sens-là, d'une loi réparatrice d'interprétation large, au contraire ça
réduisait le champ d'interprétation des tribunaux qui, on le constate dans la
pratique, est souvent le dernier recours qui, parce qu'il y a une loi large et
libérale, permet aux travailleurs de renverser des décisions de la CNESST, qui,
eux, sont très limitatives, considérant peut-être leur devoir de contrôler les
dépenses, tiens, je vais le dire de manière neutre, comme ça.
• (11 heures) •
Mais au final, c'est une bonne nouvelle
qu'il le retire, parce qu'il y avait des inquiétudes que je partageais par
rapport à ça, et là on reste avec, en tout cas dans cette section-là, une interprétation
large et libérale. Ça permet aux gens de faire entendre leurs droits, de se
présenter devant le tribunal et à un juge d'entendre la cause et de ne pas
devoir rendre son jugement en fonction de règlements qui peuvent être très…
11 h (version non révisée)
M. Leduc : …c'est une bonne
nouvelle qui le retire, parce qu'il y avait des inquiétudes que je partageais par
rapport à ça. Et là on reste avec, en tout cas, dans cette section-là, une
interprétation large, libérale. Ça permet aux gens de faire entendre leurs
droits, de se présenter devant le tribunal, et à un juge, d'entendre la cause
et de ne pas devoir rendre son jugement en fonction de règlements qui peuvent
être très limitatifs mais de rendre un jugement en fonction de ce qu'il entend.
Alors, c'est une bonne nouvelle. Je la salue. Et je remercie le ministre.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il d'autres interventions à l'amendement?
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
:
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: Pour
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 1 est retiré. Donc, l'article 1 est
retiré. Est adopté, hein, que j'aurais dire tantôt, là. L'amendement à
l'article 1 est adopté. Donc, l'article 1 est retiré. C'est parfait.
Alors, M. le ministre, vous aviez suggéré
d'étudier en bloc les articles 13, 14, 30… bon, je ne les nommerai pas tous.
Est-ce que nous avons un consentement? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : J'ai juste une
question : Est-ce que ça fait en sorte qu'on peut quand même faire des
amendements à l'intérieur de ce bloc-là et que, dans le fond, quand on ouvre la
discussion, c'est sur l'ensemble des articles?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, vous pouvez quand même faire des amendements, effectivement.
M. Leduc : Puis il n'y a pas
de limitation… Parfait, c'est beau.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
En fait, il n'y a pas de limitation non plus. En fait, si… Est-ce qu'il y a une
raison particulière, M. le ministre, pourquoi vous voulez y aller en bloc?
Parce que c'est quand même nombreux, là.
M. Boulet : Bien, c'est pour
accélérer le processus, c'est pour que je les lise tout en bloc. Et on n'a pas
reçu de projet d'amendement pour le reste des autres articles, puis c'est des
articles de pure concordance. Et ça accélère le processus. Mais je comprends
que, si un collègue veut faire un amendement à un de ces articles-là ou faire
une discussion pour me faire préciser, moi, je n'ai pas de problème, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Leduc : …ce cas-là, il n'y
a pas de problème. Consentement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, on a le consentement pour vous. Les autres députés, est-ce que nous
avons le consentement?
Une voix
: Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, bonne lecture, M. le ministre.
M. Boulet : On ne peut pas
avoir de dispense de lecture, hein, Mme la Présidente.
Donc : 13. L'article 38 de cette loi
est modifié par la suppression, dans le cinquième alinéa, de «et au dossier de
réadaptation physique».
Explication. Bon, c'est une modification
de concordance puisque la notion de réadaptation physique va être dorénavant,
telle que prévue à… Bon, vous le savez, là, maintenant, c'est inclus dans les
services de santé et dans les équipements adaptés, donc c'est compris dans le
dossier médical.
Après ça, on s'en va à l'article 14…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre, je pense que le député de…
M. Derraji : …c'est quoi, les
intentions de ce… Quelles sont les intentions sur la suppression de l'accès au
dossier de réadaptation physique?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Mais, monsieur… député de Nelligan, on vient de voter qu'il va lire tous les
articles.
M. Derraji : Oui. À la fin?
Ça… O.K., O.K.
M. Boulet : Ça a été inclus
dans les services de santé. Il y avait réadaptation sociale, professionnelle et
physique. On avait enlevé, puis c'est déjà…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…je pense que le député…
M. Derraji : C'est quoi, les
intentions… quelles sont les intentions sur la suppression de l'accès aux
dossiers de réadaptation physique?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Mais, député de Nelligan, on vient de voter qu'il va lire tous les articles.
M. Boulet : Ça a été inclus
dans les services de santé. Il y avait réadaptation sociale, professionnelle et
physique. On avait enlevé, puis c'est déjà adopté, «réadaptation physique», on
les a intégrés dans les services de santé puis les équipements adaptés. C'est
pour ça que c'est de la concordance.
Après ça, je m'en vais à l'article 14…
oui, excusez-moi. L'article 39 de cette loi est modifié par la suppression,
dans le premier alinéa, de «et de réadaptation physique», encore une fois,
c'est de la concordance que je viens d'expliquer.
Article 30. La sous-section 1 de la
section I du chapitre IV de cette loi, comprenant les articles 148 à 150, est
abrogée.
Explication. Encore une fois, concordance
pour supprimer la notion de réadaptation physique qui va être incluse dans les
services de santé, services adaptés.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…un petit peu plus lentement, M. le ministre, pour donner la chance aux autres
de bien suivre?
M. Boulet : Ah oui! tout à
fait. L'article 50. L'article 188 de cette loi est abrogé.
Explication. Modification de concordance.
Le droit à l'assistance médicale étant maintenant prévu à même l'article 189
proposé par l'article 51 du projet de loi. 55. Est-ce que ça va, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, je regarde les collègues.
M. Boulet : Ils vont plus vite
que moi.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ça vous va? Député de Nelligan, député d'Hochelaga-Maisonneuve, vous suivez?
Parce qu'il faut repérer les articles aussi dans le cartable. Ça va? Après.
M. Boulet : 55. L'article 195
de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «agence visée par la Loi sur les services de santé et les services
sociaux et avec chaque conseil régional institué par la Loi sur les services de
santé et les services sociaux pour les autochtones cris» par «centre intégré de
santé et de services sociaux»;
2° par le remplacement, dans le troisième
alinéa, de «à l'agence ou au conseil régional, selon le cas,» par «au centre
intégré de santé et de services sociaux»;
3° par le remplacement du quatrième alinéa
par le suivant :
«Aux fins du présent article, on entend
par "centre intégré de santé et de services sociaux" un centre
intégré de santé et de services sociaux constitué par la Loi modifiant
l'organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux
notamment par l'abolition des agences régionales, les établissements et la
régie régionale visés, selon le cas, aux parties IV.1 et IV.2 de la Loi sur les
services de santé et les services sociaux et le Conseil cri de la santé et
des…
M. Boulet : ...l'organisation
et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux, notamment par
l'abolition des agences régionales, les établissements et la régie régionale
visés, selon le cas, aux parties 4.1 et 4.2 de la Loi sur les services de santé
et les services sociaux et le Conseil cri de la santé et des services sociaux
de la Baie-James instituées en vertu de la Loi sur les services de santé et les
services sociaux pour les autochtones cris.»
Explication. Autre modification de
concordance pour donner suite à la Loi — on en a parlé un petit peu,
là — modifiant l'organisation et la gouvernance du réseau de la santé
et des services sociaux, notamment par l'abolition des agences régionales.
L'expression «agence de santé et de services sociaux» est remplacée par le
«centre intégré de santé et de services sociaux». C'est un peu la discussion qu'on
a eue tout à l'heure, là, collègue. On adapte en fonction de la réforme,
notamment, qui a été parrainée par le collègue... du collègue de Nelligan.
Après ça, 58 :
«L'article 200 de cette loi est modifié
par le remplacement du paragraphe 4° du premier alinéa par le paragraphe
suivant :
Le fait que le travailleur est en attente
de services de santé ou le fait qu'il reçoit de tels services.»
Explication. Concordance. Bon, les
traitements de physio et d'ergo seront maintenant exclus dans l'expression
«services de santé», tout comme les hospitalisations, donc...
Une voix
: ...
M. Boulet : Plutôt
«qu'exclus», là, excusez-moi. Les traitements de physio et d'ergo, comme vous
le savez, sont inclus dans l'expression «services de santé», tout comme les hospitalisations.
«99. L'article 341 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans ce qui précède le paragraphe 1° du premier
alinéa de « d'assistance médicale et» par «de services de santé, d'équipements
adaptés et d'autres frais ainsi que».»
Explication. Encore une fois, concordance,
pour refléter les modifications apportées au chapitre V de la Loi sur les
accidents du travail et les maladies professionnelles relatives aux services de
santé.
«125. L'article 586 de cette loi est
abrogé.»
Encore une fois, c'est concordance, pour
refléter les modifications apportées au chapitre V de la Loi sur les accidents
du travail et les maladies professionnelles. Vous le savez, la commission
assume tous les services de santé assurés par la RAMQ et d'autres services, notamment,
bon... puis par conséquent, il n'est plus nécessaire de lui accorder le pouvoir
discrétionnaire de fixer un coût pour certains services, car elle devra
maintenant les fixer. Ça, c'est 125.
«241. L'article 53 de ce règlement est
modifié par le remplacement, dans le sous-paragraphe a...
M. Boulet : ...pour certains
services car elle devra maintenant les fixer. Ça, c'est 125.
«241. L'article 53 de ce règlement
est modifié par le remplacement, dans le sous-paragraphe adu paragraphe
1° du premier alinéa, de “prestations d'assistance médicale auxquelles a droit
le travailleur en vertu du chapitre V de cette loi,” par “services de santé
auxquels a droit le travailleur en vertu du chapitre V de la loi, du coût des
prestations auxquelles a droit le travailleur en vertu du chapitre V.1 de
la loi,”.»
• (11 h 10) •
Explication. Cette disposition, encore une
fois, modification de concordance pour tenir compte de la modification proposée
d'assistance médicale pour services de santé au chapitre V de la LATMP. Puis,
bon, ça établit la liste des prestations dont le coût est utilisé pour calculer
le taux personnalisé d'un employeur, dont celui des services de santé auquel a
droit le travailleur.
«2243. L'article 97 de ce règlement
est modifié par le remplacement, dans le sous-paragraphe adu paragraphe
1° du premier alinéa, de “prestations d'assistance médicale auxquelles a droit
le travailleur en vertu du chapitre V de cette loi,” par “services de santé
auxquels a droit le travailleur en vertu du chapitre V de la loi, du coût des
prestations auxquelles a droit le travailleur en vertu du chapitre V.1 de
la Loi,”.»
Explication. Encore une fois, concordance
pour tenir compte de la modification proposée d'assistance médicale pour
services de santé au chapitre V de la LATMP. Puis, encore une fois, il y a la
liste des prestations dont le coût est utilisé pour calculer l'ajustement
rétrospectif de la cotisation d'un employeur, dont celui des services de santé
auquel a droit le travailleur. Ça complète, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, y a-t-il des interventions? Députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci. Sur le 55,
je vais avoir probablement deux amendements, là. Il va falloir que je revoie,
là, comment ça s'inscrit. Mais d'abord, sur 55, c'est parce que j'essaie de
comprendre. Tantôt, pendant que vous lisiez, M. le ministre, vous avez
dit : Ça fait suite à la discussion qu'on avait tantôt sur les titres de
lois, les titres d'organismes et compagnie. Sauf que là, ici, j'ai l'impression
qu'on ne fait pas la même chose que l'autre. Là, on fait référence très
précisément, puis c'est une modification que vous amenée, au centre intégré de
santé et de services sociaux, le CIUSSS, qui est une institution particulière
qui découle du projet de loi n° 10, alors que tantôt
vous aviez des libellés plus larges.
M. Boulet : Oui. C'est parce
que l'agence n'est pas un établissement au sens de la Loi sur les services de
santé et services sociaux, ça fait que ça ne pouvait pas s'appliquer de façon
automatique. Ça, c'est en tenant compte...
M. Leduc : ...qui découle du
projet de loi n° 10, alors que tantôt vous aviez des
libellés plus larges.
M. Boulet : Oui, c'est parce
que l'agence n'est pas un établissement au sens de la Loi sur les services de
santé et services sociaux, ça fait que ça ne pouvait pas s'appliquer de façon
automatique. Ça, c'est en tenant compte de cette réalité institutionnelle là...
en fait, l'agence n'était pas un établissement.
M. Leduc : O.K., mais là ça
veut-u dire qu'à chaque fois qu'il va y avoir une réforme dans le milieu de la
santé, il va falloir rouvrir la LSST?
M. Boulet : Bien, c'est un peu
ce que j'expliquais tout à l'heure. S'il y a une réforme dans la santé comme il
y en a eu une faite par le gouvernement qui nous a précédé, si on abolit les
agences puis on les remplace par des CISSS et des CIUSSS, oui, c'est remplacé,
mais quand nous, on met à jour les lois concernées, comme ce qui nous concerne
en matière de santé et sécurité, on s'assure que les libellés et les termes
sont les mêmes. Et c'est ce que nous faisons ici.
M. Leduc : Mais je pensais
que, ce que vous disiez tantôt, c'est que c'était dans la Loi de la réforme de
la santé qui avait une disposition transitoire.
M. Boulet : Oui, mais... Oui,
il y a des dispositions transitoires, mais là il faut ajuster notre loi. Et là
on tient compte de ces libellés-là, et particulièrement pour les agences, là.
Parce qu'on me dit que les agences, ce n'est pas des établissements au sens de
la Loi sur les services de santé et services sociaux, là. Ça fait que c'est
pour ça qu'il faut les remplacer de la manière dont on l'a précisé à 55.
M. Leduc : ...ce n'est pas justement
un établissement de santé?
(Consultation)
M. Boulet : C'est parce qu'ici
il n'y a pas que le nom qui a changé, il y a l'institution qui a changé. En
fait, la mission de l'institution n'est pas la même que celle que les agences
avaient au préalable. C'est la raison pour laquelle ça requiert des précisions
comme celles-là.
M. Leduc : Mais la mission qui
a changé est en cause dans l'article en question?
M. Boulet : Bien, si je me
souviens bien, là, puis je ne suis pas un spécialiste de cette réforme-là, là,
mais les agences avaient des missions d'intervention de façon régionale, là,
c'était sur des territoires, alors que ça, ça a été éliminé complètement. Et là
les CISSS et les CIUSSS récupèrent ces missions-là que les agences avaient. Les
agences de services de santé et services sociaux qu'on avait partout sur le
territoire du Québec, ça, ça a été éliminé complètement.
M. Leduc : O.K., ça, je
comprends, mais donc il n'y avait pas moyen d'écrire un terme plus générique
qui nous éviterait de tout voir, alors aller modifier... Parce que, tu sais,
des réformes en santé, ce n'est pas la première, ce n'est pas la dernière, là.
On imagine que la dernière n'avait pas été, comment je dirais ça, reçue avec un
positivisme égal partout. Je ne sais pas, vous ne vous êtes pas lancé dans une
réforme de cette nature-là en santé, vous l'avez fait dans éducation. Mais, si
d'aventure, dans un autre gouvernement ou un autre mandat, quelqu'un se
repitche dans une nouvelle réforme de structure dans le réseau de la santé, il
va falloir soit vivre avec l'ancien libellé ou... C'est pour ça que je me
dis : Pourquoi on ne fait pas un libellé...
M. Leduc : ...je ne sais pas,
vous ne vous êtes pas lancé dans une réforme de cette nature-là en santé, vous
l'avez fait dans éducation, mais, si d'aventure, dans un autre gouvernement ou
un autre mandat, quelqu'un se repitche dans une nouvelle réforme de structure
dans le réseau de la santé, il va falloir soit vivre avec l'ancien libellé
ou... c'est pour ça que je me dis : Pourquoi on ne fait pas un libellé
générique? Il y a sûrement moyen de trouver quelque chose de plus englobant,
là, que pointer le texte précis de l'institution. Tout le monde comprend qu'on
parle de l'autorité régionale en matière de santé publique ou en matière de
santé.
M. Boulet : Je pense que je
pourrais vous résumer en disant que c'est les agences, à l'époque, qui
négociaient avec la CNESST puis qui faisaient des ententes, alors que ça, c'est
récupéré par les centres intégrés ou les... bien, par les CISSS ou les CIUSSS.
Donc, c'était important de prévoir que les ententes, dorénavant, allaient être
faites avec les CISSS et les CIUSSS plutôt qu'avec les agences. Ça fait qu'il y
a comme eu une espèce de réforme institutionnelle, là. Puis je ne voudrais pas
qualifier cette réforme-là, là, qui a été faite à ce moment-là, qui implique
que nous fassions ces précisions-là pour éviter que des pouvoirs de faire des
ententes tombent entre deux chaises.
M. Leduc : Mais vous posez une
bonne question, parce que, dans les faits, elle ne tombera jamais entre deux
chaises. Il y a ce qu'on appelle les pouvoirs résiduaires, là, c'est… Quand une
entreprise change de nom, ou disparaît, ou se fait acheter, ou se fait vendre,
elle ne tombe pas dans le vide. Il y a quelque chose qui devient… il y a
quelque chose qui récupère le fonds de commerce, comme on dit parfois, pour une
petite entreprise. Il y a de la même nature dans ces réformes de structure dans
le milieu public, que ce soit l'éducation ou la santé. Ça fait que, même si on
ne l'avait pas changé aujourd'hui ou si on l'avait oublié, il n'y aurait pas…
on ne serait pas dans les limbes. Ça fait qu'est-ce que… Là où je veux
atterrir, c'est que ça ne serait pas mieux de préciser, pour ne pas éviter à
refaire ça à chaque maudite fois, préciser le… au CIUSSS, où sont… comment on
pourrait dire ça, où l'instance qui lui succédera, où l'instance qui héritera
de ces responsabilités. Ça nous permettrait d'éviter, là, une redite.
M. Boulet : Je pense que c'est
de la concordance, c'est s'adapter à une nouvelle réalité institutionnelle.
Puis je comprends le raisonnement, là, quand une entreprise a fusionne avec une
entreprise b, les droits et obligations de a et b se fusionnent et s'intègrent
pour ne former qu'un tout. Mais ici, au-delà de ça, ce n'est pas que… ce n'est
pas de la fusion, là, c'est vraiment, on a fait table rase des agences, et
c'est les CISSS et les CIUSSS. Puis je comprends votre commentaire, mais à la
législation, par souci de cohésion puis de concordance avec la réforme qui a
été faite, il fallait s'assurer de concorder, là, puis de le prévoir de cette
manière-là, là. Mais il n'y a véritablement pas d'enjeu, là. Si vous cherchez à
me le faire préciser, il n'y a aucun, aucun enjeu.
M. Leduc : …une suspension,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'avant il y a d'autres interventions sur les 10 articles lus par
le ministre? Non, il n'y a pas d'autre intervention.
Alors, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 11 h 18)
M. Boulet : ...il n'y a aucun,
aucun enjeu.
M. Leduc : ...suspension, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'avant, il y a d'autres interventions sur les 10 articles lus par
le ministre? Non, il n'y a pas d'autre intervention.
Alors, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 11 h 18)
(Reprise à 11 h 29)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous avons reçu l'amendement, qui est déjà à l'écran. Député
d'Hochelaga-Maisonneuve, voulez-vous le lire, s'il vous plaît?
M. Leduc : Oui, merci.
Alors :
1° Ajouter, dans son paragraphe 1°, après
«centre intégré de santé et de services sociaux», les mots «ou toute entité
future lui succédant dans ses droits et obligations»;
2° Ajouter, dans son deuxième paragraphe, après
«centre intégré de santé et de services sociaux», les mots «ou toute entité
future lui succédant dans ses droits et obligations».
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Explication?
• (11 h 30) •
M. Leduc : Oui, bien sûr.
Bien, c'est un peu ce que je disais précédemment, je trouve ça toujours un peu
particulier que, de réforme en réforme, on ait à rebrasser toutes les lois,
tous les endroits où c'est précisé, la nature exacte ou le nom exact, le
libellé exact de l'institution à laquelle il fait référence, alors que tout le
monde comprend, par exemple, que le CIUSSS ou l'agence de santé, c'est les
mêmes personnes. C'est le même directeur, c'est le même P.D.G., c'est le même
personnel, c'est la même fonction. Oui, il y a un brassage qui se fait, pour le
meilleur et pour le pire, mais tout le monde comprend de qui il s'agit. Alors,
est-ce que, qu'on l'ait oublié ou...
11 h 30 (version non révisée)
M. Leduc : ...alors que tout le
monde comprend, par exemple, que le CIUSSS ou l'agence de santé, c'est les
mêmes personnes. C'est le même directeur, c'est le même P.D.G., c'est le même
personnel, c'est la même fonction. Oui, il y a un brassage qui se fait, pour le
meilleur et pour le pire, mais tout le monde comprend de qui il s'agit. Alors,
est-ce que, qu'on l'ait oublié ou qu'on ne l'ait pas oublié, qu'on y ait pensé,
qu'on n'y ait pas pensé, est-ce qu'à chaque fois on devra réouvrir chaque loi
pour aller réécrire à chaque fois? On pourrait juste préciser, comme on le
propose aujourd'hui, ce qui va de soi puis ce qui s'appliquerait de toute façon
si on oubliait de le préciser, c'est que l'entité qui succède, qui change de
nom, qui change de carte d'affaires, qui change de logo, peu importe, bien,
c'est évidemment cette entité-là qui a la même responsabilité que l'entité
précédente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre.
M. Boulet : Bien, il n'y a pas
de nécessité législative d'inclure des mots de cette nature-là. Je pense qu'il
va falloir s'adapter au moment opportun. Ici, comme je l'ai précisé tout à
l'heure, une agence n'était pas un établissement de santé. La mission de
l'agence a été récupérée. Il y a eu une réforme de nature institutionnelle. Et,
pour moi, c'est des amendements qui n'ont pas d'utilité et de pertinence à ce
stade-ci. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions?
M. Leduc : J'essaie de
comprendre pourquoi ça n'a pas été corrigé avec la loi n° 10. Normalement,
ça aurait dû être le cas, selon ce que le ministre expliquait plus tôt, là,
dans un article précédent.
M. Boulet : C'est un oubli,
comme je l'ai précisé tout à l'heure, ça n'a pas été fait.
M. Leduc : Donc, quand ils ont
préparé la loi, ils ont pensé à toutes les lois, mais pas celle-là. Il doit en
avoir des tonnes, des lois, là, qui font référence à un CIUSSS, là, la RAMQ par
exemple, et autres, et autres.
M. Boulet : C'est malheureusement
des choses qui arrivent, je ne dirais pas régulièrement, mais qui arrivent de
façon occasionnelle. Errare humanum est.
M. Leduc : Oh! le latin, ce
matin. L'erreur est humaine, c'est ça? C'est en latin? Errare humanum est. Ouf!
je n'ai pas appris le latin à l'école, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement déposé par le député d'Hochelaga-Maisonneuve?
M. Leduc : Oui. Mais c'est justement
parce qu'il y a des erreurs humaines que ce genre de libellé là peut être intéressant,
parce qu'il nous prévient et nous empêche de potentiellement tomber dans les
limbes, comme le disait le ministre tantôt, ou, du moins, entre deux chaises.
Si c'était suffisamment préoccupant pour qu'on en fasse un amendement, qu'il
soit de concordance ou pas, bien, mettons une bretelle avec la ceinture puis on
va tout être correct, là.
M. Boulet : Je n'ai pas de
commentaire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre...
M. Leduc : Je ne veux pas
étirer, là, mais est-ce qu'il y a un problème d'applicabilité avec cet écrit?
Parce que c'est... il me semble, c'est très clair, là, «toute entité succédant
à ses droits et obligations». Ce n'est pas un problème d'écriture, là, qui est
sur la table.
M. Boulet : Mais ce n'est pas
fait dans les lois, donc ça pourrait créer un problème de logistique. Ce n'est
pas nécessaire, ce n'est pas utile puis ce n'est pas cohérent avec le libellé
ou les libellés du corpus législatif québécois. Merci. Et je n'ai vraiment plus
d'autre commentaire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors...
M. Leduc : …qui est sur la
table.
M. Boulet : Mais ce n'est pas
fait dans les lois, donc ça pourrait créer un problème de logistique. Ce n'est
pas nécessaire, ce n'est pas utile puis ce n'est pas cohérent avec le libellé
ou les libellés du corpus législatif québécois. Merci. Et je n'ai vraiment plus
d'autre commentaire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, s'il n'y a pas d'autre… Y a-t-il d'autres interventions? S'il
n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement
à l'article 55.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Abstention.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 55 est rejeté. Nous poursuivons
maintenant avec le bloc des 10 articles. Est-ce qu'il y a des interventions?
Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Je nous amènerais à
l'article 30, qui fait référence à la réadaptation physique, qui était quelque
chose qui était évidemment, là, assez important dans la loi originale. Dans des
discussions précédentes, on a supprimé la référence à la réadaptation physique.
Là, on arrive à l'article où on supprime pour de vrai la réadaptation physique
parce qu'on considère que c'est inclus dans ce qu'on appelle les services de
santé et les équipements adaptés, c'est bien ça?
M. Boulet : Totalement.
M. Leduc : Puis, dans le débat
qu'on avait précédemment, il y avait comme des angles morts, notamment sur les
soins médicaux infirmiers, les traitements de physiothérapie. Là, c'est peut-être
ma mémoire qui fait défaut, là, mais on n'avait pas adopté quelque chose… On
avait eu une discussion pour les intégrer, mais ça semblait difficile.
M. Boulet : Il faudrait
revenir, parce que ça a déjà été adopté, il faudrait revenir à 189, 191, là. Je
vous invite peut-être à les relire. Mais on avait clairement intégré, là, on
avait eu un grand débat là-dessus, là, sur la réadaptation physique et on avait
rajouté à votre demande, là, les physios puis ergos, là. Comme je vous dis, là,
c'est encore une fois un article purement de concordance, mais on avait fait le
débat dans ces articles-là.
M. Leduc : Dans le régime
précédent… dans le régime actuel, en fait, c'était souvent grâce à ce droit à
la réadaptation physique que des victimes de lésions professionnelles qui
avaient des problèmes de séquelles permanentes, ils pouvaient obtenir des
traitements dont ils avaient besoin après la consolidation de leurs lésions
précisément à cause de ce droit à la réadaptation physique…
M. Leduc : …c'est souvent grâce
à ce droit à la réadaptation physique que des victimes de lésions
professionnelles qui avaient des problèmes de séquelles permanentes, ils
pouvaient obtenir des traitements dont ils avaient besoin après la
consolidation de leurs lésions, précisément à cause de ce droit à la
réadaptation physique, c'est ce qu'on appelait alors des traitements de
soutien. Moi, ça ne me semble pas clair si ça va demeurer, ça, avec le nouveau
modèle que vous nous proposez.
M. Boulet : …je ne suis pas
sûr que je comprends la question, là, mais vous allez voir, les services, dans
189, 191, là, il y a un inventaire ou une liste de ce que ça comprend :
Les services de santé, les équipements adaptés, puis tout y est prévu. Puis
moi, je réitère le commentaire que j'ai fait un peu plus tôt, on a déjà eu ces
discussions-là, et les articles pertinents ont été adoptés, là, avec… en tenant
compte de vos propositions d'amendement, collègue.
(Consultation)
M.
Boulet : Souvenez-vous, collègue, c'est un excellent point qu'Anne me
rappelle, à votre demande, on avait ajouté, à 189, «sans égard à la
consolidation». Donc, tout avait été prévu, là, vous avez tout dans cet
article-là. Ça fait que c'est pour ça que je vous dis, ces articles-là, on peut
en discuter, là, mais, du premier au dernier, c'est de la concordance avec ce
qui a déjà été adopté.
M.
Leduc : Je vais demander une suspension, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Y aura-t-il d'autres interventions, quand
même? Député de Bonaventure, tous les autres articles, est-ce que vous aurez
des interventions ou pas?
M.
Roy
: Bien, j'essaie de me démêler, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Ah! oui, hein…
M.
Roy
: Bien, peut-être une question au ministre, là.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Oui, allez-y.
M.
Roy
: Écoutez, je suis en train de regarder l'article 188, qui
est aboli, puis qui est remplacé par l'article 189, puis là, on essaie de voir
si les travailleurs perdent quelque chose. Mais là, il faut être studieux, et
j'aimerais me faire rassurer, M. le ministre. Parce que le libellé n'est pas le
même mais on essaie de voir un peu le…
M.
Boulet : …c'est une question intéressante, puis ça me donne encore une
fois l'opportunité de le redire : Non seulement ils ne perdent pas, ils
gagnent de quoi, parce qu'on prévoit que c'est avant et après la consolidation,
c'est sans égard à la date de consolidation. Ça fait que c'est un accès à des
services de santé et à des mesures de réadaptation qui sont bonifiés dans le
temps, et ça, c'est toujours compatible avec le discours de : Plus on s'en
occupe, des travailleurs et des travailleuses accidentées, moins on risque la
chronicisation puis les laissés pour compte comme des associations qui
représentent les travailleurs non syndiqués me mentionnaient souvent. Merci.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Y a-t-il d'autres interventions, député de
Bonaventure?
M.
Roy
: Bien, petit éclaircissement, là. Bien, on n'est pas
rendus, c'est parce qu'on n'est pas…
M. Boulet : …puis les
laissés-pour-compte, comme des associations qui représentent les travailleurs
non syndiqués me mentionnaient souvent. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il d'autres interventions, député de Bonaventure?
M. Roy
: Bien, petit
éclaircissement, là, c'est parce qu'on n'est pas… O.K. On va attendre d'être
rendu à l'autre article puis… Bon. Voilà. Il n'y a rien d'autre.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors donc, nous avons une demande de suspension, c'est bien ça, député
d'Hochelaga-Maisonneuve?
M. Leduc : Oui, s'il vous
plaît.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 39)
(Reprise à 11 h 50)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Donc, nous reprenons. Y a-t-il des interventions
ou d'autres interventions? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Donc, je reviens, question de clarification. On est à 30 et 50,
essentiellement, sur tout le débat, là, par rapport à la réadaptation physique,
puis le ministre avait raison de faire référence aux échanges, qui datent déjà
de quelques jours, quelques semaines à l'entour de ça. Puis c'est vrai qu'on
avait eu un débat sur la portée de la consolidation. Puis, de mémoire, on avait
ajouté un amendement, qui était «sans égard à la consolidation» pour permettre
la continuation de ces traitements-là.
Puis je veux, donc, aller au bout de la
logique et aller voir le potentiel impact que ça aurait, ce qu'on a adopté, à
ce moment-là, pour me sentir à l'aise, donc, de vraiment, cette fois-ci,
concrètement biffer, là, «la réadaptation physique» avec 30 et 50...
M. Leduc : ...puis je veux donc
aller au bout de la logique et aller voir le potentiel impact que ça aurait, ce
qu'on a adopté à ce moment-là, pour me sentir à l'aise, donc, de vraiment,
cette fois-ci, concrètement biffer, là, la réadaptation physique avec 30 et 50.
Est-ce que... C'est parce que j'ai une
jurisprudence devant moi, là, d'un dossier, là, mon Dieu, c'est quoi le... je
ne vous nommerai pas tous les détails, mais où une personne fait référence dans
sa décision à l'article, notamment, 189, à l'assistance médicale, là, qui est
biffé par l'article 50 du projet de loi. Et, bon, elle explique tout 189,
puis ensuite, elle explique aussi 149 de la Loi sur les réadaptations
physiques. Elle dit : «L'article 149 de la loi prévoit expressément
qu'un programme de réadaptation physique peut inclure des traitements jugés
nécessaires par le médecin traitant du travailleur. Dans le présent dossier, il
ne fait aucun doute que les traitements de massothérapie prescrits par le
médecin traitant constituent une mesure de réadaptation physique prévue à
l'article 149 de la loi qui a été prescrite pour atténuer les conséquences
douloureuses et l'incapacité physique résultant de la lésion professionnelle,
de même que les récidives, rechutes ou aggravations subies par le travailleur
au cours des années». Puis après ça, elle explique que la commission avait
refusé de rembourser le travailleur, etc., et elle se base donc sur ces
articles-là, la... je suppose que c'est une femme, mais ça peut être un homme,
là, qui a pris la décision. Bref, il se base sur l'original, là, de 149... 148,
pardon, 148, 149, 150 pour permettre ça dans un jugement.
Et moi, ce que je veux vérifier, c'est
est-ce que les amendements qu'on a faits il y a quelques semaines, notamment
celui de sans égard à la consolidation, va permettre encore à un ou une
éventuelle juge de faire le même procédé juridique, c'est-à-dire de se baser
sur le texte des droits aux services de santé, là, comme vous l'avez rebaptisé,
pour permettre une interprétation large ou y aura-t-il des limitations réglementaires
d'une quelconque manière qui viendront?
M. Boulet : La loi prime quand
le droit est clairement prévu puis que ça fait partie de la liste des services
de santé. Oui, les tribunaux pourront continuer de faire une interprétation qui
permet l'atteinte des objectifs, qui respecte l'objet et le sens de l'article
ou des articles pertinents. Et je comprends le point soulevé par mon collègue,
mais la réponse est oui.
M. Leduc : Parce que la...
Bien, bon, c'est une première bonne partie de réponse. Dans le libellé
original, l'interprétation large, donc celle qui devrait toujours être le cas
dans une loi de réparation comme la LATMP, faisait en sorte qu'on pouvait
obtenir des traitements qui étaient même potentiellement non couverts par des
règlements. Ça veut dire que le TAT se permettait d'aller au-delà d'une absence
ou de flou de règlement pour donner des choses. Est-ce que le nouvel
article 189, qu'on a adopté plus tôt, permettra ça?
(Consultation)
M. Leduc :
...potentiellement non couvert par des règlements. Ça veut dire que le TAT se
permettait d'aller au-delà d'une absence ou de flou de règlement pour donner
des choses. Est-ce que le nouvel article 189, qu'on a adopté plus tôt,
permettra ça?
(Consultation)
M. Boulet : Mais le
tribunal va interpréter et appliquer, en tenant compte de ce qui est dans la
loi et au règlement, et ce, sans égard à la consolidation, là. Puis les textes
que nous avons adoptés sont assez clairs pour le permettre, là.
M. Leduc : Et ça va
inclure, ça, la massothérapie aussi?
M. Boulet : Ah! je n'ai
pas l'article devant moi, là, mais tout ce qui est prévu dans la loi et le règlement
sera couvert.
M. Leduc : Quand vous
dites : Je n'ai pas l'article devant moi... le 189 tel que modifié? C'est
ça que vous voulez dire?
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : Bien, peut-être,
si on peut juste vérifier cet enjeu-là de la massothérapie, moi, ça pourrait...
(Consultation)
M. Boulet : C'est une
concordance, simplement, sur un intitulé, là. Ces débats-là, on les a déjà eus,
mais, tu sais... Puis il y a une habilitation réglementaire, puis le C.A. de la
CNESST... puis je ne peux pas anticiper tout ce qu'il va y avoir dans le règlement,
là, ça fait que c'est difficile pour moi de dire : Ça oui, ça non. Ça oui,
ça non.
Il y a des mesures, réadaptation sociale, réadaptation
professionnelle, les services de santé, les équipements adaptés, mais l'article
qu'on discute actuellement, là, 50, ça n'a pas rapport avec ça. C'est déjà des
articles qui ont déjà été adoptés, là, ça fait que je me vois mal refaire un
débat qu'on a déjà fait, là.
L'article, il n'en est un que de
concordance. C'est juste un intitulé. Au lieu d'être réadaptation physique,
c'est les services de santé. C'est pour ça que je peux difficilement... Puis vous
pourriez me présenter d'autres cas de jurisprudence. Je ne suis pas en mesure
d'interpréter puis d'appliquer ou de donner un guide à la jurisprudence. Que ce
soit une interprétation large et libérale, je pense que j'ai répondu
clairement, que ce soit «sans égard à la date de consolidation», j'ai répondu
clairement. Le reste, les discussions ont déjà eu lieu, là.
M. Leduc : Mon objectif
n'est pas de refaire ces discussions-là. Vous avez entièrement raison qu'on les
a faites précédemment. C'est juste qu'à la lecture puis à la réflexion,
notamment, de ces articles-là qui s'en venaient, on a réalisé qu'il y avait
peut-être un petit angle mort qu'on avait oublié et qu'on voulait peut-être
essayer de faire clarifier, pas nécessairement par amendement, comme vous le
voyez, là, on n'en dépose pas un...
Mais on peut peut-être suspendre quelques
instants, juste pour clarifier, mettons, la situation de la massothérapie, là,
est-ce que ça va être inclus ou pas dans ce qu'on a déjà adopté précédemment.
Ça pourrait participer, là, à répondre à mes questions...
M. Leduc : …oublié et qu'on
voulait peut-être essayer de faire clarifier, pas nécessairement par amendement,
comme vous le voyez, là, on n'en dépose pas un, mais qu'on peut peut-être
suspendre quelques instants, juste pour clarifier, mettons, la situation de la
massothérapie, là. Est-ce que ça va être inclus ou pas dans ce qu'on a déjà adopté
précédemment? Ça pourrait participer, là, à répondre à mes questions.
M. Boulet : C'est parce que… Peut-être,
Alexandre, là, juste pour compléter, là, mais encore une fois, je ne veux pas
refaire la discussion, là, mais ce que la commission rembourse, puis tu le
sais, ça n'a pas changé avant ni avec le projet de loi, c'est ce qui est
dispensé par les membres des ordres professionnels, là. Ça fait que la décision
à laquelle tu fais référence… Écoute, je n'ai pas tout le raisonnement, je n'ai
pas tout ce qui… pourquoi ça a été décidé comme ça. Est-ce que c'est une bonne
décision ou non? Je ne suis pas en mesure non plus de la commenter. Mais, à cet
égard-là, il n'y a pas eu de changement. Ça fait que je reviens encore aux
discussions qu'on a eues quand on a adopté les amendements à 18. Puis, pour
moi, c'était très clair, là. Puis on a rajouté, on a rajouté des amendements
que vous nous aviez soumis, là. Ça fait que, là, je réitère que tout ce qu'on
fait, c'est de s'assurer que ce soit concordant.
M. Leduc : Moi, je vous
rejoins, là, sur la mécanique. Puis, comme je vous dis, c'est entre autres l'enjeu
de la massothérapie, je pense qu'on a, de notre côté, un peu oublié ou échappé
la dernière fois, puis qu'on vise à clarifier dans ce qu'on a déjà adopté, vu
que c'est là qu'on liquide, là, complètement le régime actuel. Donc, la
dernière fois, on créait le nouveau régime, là on liquide le régime actuel. Ça
fait qu'avant de fermer ça, on veut juste clarifier qu'en est-il de la
massothérapie.
M. Boulet : Je n'ai pas lu la
décision, je ne la connais pas, mais à cet égard-là, il n'y a pas eu de changement.
Je veux dire, ce qui est dans la loi actuelle et ce qui est dans le projet de
loi n° 59 que nous avons déjà adopté, il n'y a pas eu de changement. C'est
ce qui est couvert par les services rendus par les membres des ordres
professionnels. C'est comme ça qu'on est réglementés au Québec.
M. Leduc : Parce que, dans le
texte de l'amendement qu'on avait adopté, qu'on vous avait déposé, là, il y
avait un «notamment», puis après ça, ça faisait référence au règlement. Puis là
vous teniez à garder la référence au règlement. Le «notamment», ce n'est pas
exclusif dans le droit, il me semble, là. Encore une fois, je ne suis pas
avocat, mais «notamment», ça détaille, mais ce n'est pas… ça peut être autre
chose que ce qui est «notamment».
M. Boulet : Absolument.
M. Leduc : Alors, c'est ça. La
massothérapie ne s'y retrouve pas dans le «notamment», hum…
M. Boulet : Est-ce que ça
laisse une place, une marge de manoeuvre à un tribunal? Peut-être, là. Puis,
encore une fois, je n'ai pas lu la décision, là.
M. Leduc : Oui, mais, de toute
façon, la décision, c'est parce que c'est un exemple pour dire qu'est-ce
qu'avec votre nouveau système un genre de décision comme ça serait possible. Là
on ne l'a pas libellé précisément, là, dans les «notamment», on n'a pas mis la
massothérapie. Puis, après ça, il y a le règlement. Ça fait que c'est là où il
y a peut-être de l'inquiétude à savoir : Est-ce que, dans le règlement, on
va venir limiter, par exemple, la question de la massothérapie?
• (12 heures) •
M. Boulet : Ah! encore… Je ne
peux pas me prononcer là-dessus. Il faut que je me fie au C.A. de la CNESST
avec son pouvoir réglementaire qui va tenir compte de l'utilité, la nécessité,
la pertinence. C'est difficile pour moi de m'exprimer là-dessus puis c'est
difficile aussi de m'exprimer sur un cas isolé de jurisprudence sans connaître…
12 h (version non révisée)
M. Boulet : …il faut que je me
fie au C.A. de la CNESST, avec son pouvoir réglementaire qui va tenir compte de
l'utilité, de la nécessité, de la pertinence. C'est difficile pour moi de
m'exprimer là-dessus puis c'est difficile aussi de m'exprimer sur un cas isolé
de jurisprudence sans connaître les tenants et aboutissants. Mais à vol
d'oiseau, je vous dirais qu'il n'y a pas de changement qui ferait en sorte
qu'une décision de cette nature-là pourrait être rendue, là, mais, encore une
fois, c'est sous réserve. Puis je reviens sur l'article concerné, c'est
simplement d'assurer une concordance parce que les débats… les adoptions ont
déjà été faites.
M. Leduc : Ça, je ne vous
conteste pas du tout, vous avez raison, là, que c'est…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, écoutez, compte tenu de l'heure, nous allons suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à 12 h 1)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 9)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, bonjour ou rebonjour. La Commission de l'économie et du travail reprend
ses travaux. Nous poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 59, Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail.
Lors de notre suspension de nos travaux
cet avant-midi, nous en étions à l'étude de 10 articles que nous avions
décidé d'étudier dans son ensemble. Est-ce qu'il y avait des interventions ou
est-ce qu'il y a encore des interventions...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...et de sécurité du travail. Lors de notre suspension de nos travaux cet avant-midi,
nous en étions à l'étude de 10 articles que nous avions décidé d'étudier
dans son ensemble. Est-ce qu'il y avait des interventions ou est-ce qu'il y a
encore des interventions? Et ça peut être sur n'importe quel des articles, là,
parmi les 10. Alors, on a le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
• (15 h 10) •
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Je suis encore en train d'ouvrir mes libres, là, mais lorsqu'on a
terminé la discussion avant le dîner, on en était à discuter sur la portée d'un
règlement. Là, il y a une confusion de mon côté, là, que je n'ai pas réussi à
éclaircir durant la pause. Existe-t-il déjà un règlement sur le sujet en
discussion, contrairement à d'autres... Parce qu'il y a plusieurs endroits dans
le régime, dans le nouveau régime, où vous dites : Il y aura règlement, il
y aura règlement.
M. Boulet : Actuellement,
non. Sur les services de santé? Non.
M. Leduc : Bien,
c'est-à-dire que, là, vous introduisez le nouveau concept de services de santé,
mais sur les... sur les sujets précédents qui sont maintenant englobés par les
services de santé?
M. Boulet : Non.
M. Leduc : Ce qui est à
dire, donc, la réadaptation physique, la... Il n'y a pas de règlement à ce
sujet-là?
M. Boulet : Non, il n'y
en a pas encore.
M. Leduc : Non, pas du
tout? Pas de règlement du tout. C'est ça?
M. Boulet : Non, il n'y
en a pas, de règlement.
M. Leduc : C'est parce
que ça a l'air à débattre en arrière. C'est pour ça. Je veux juste être
certain.
M. Boulet : Parce qu'il y
en a quand même... Il y en a un sur l'assistance médicale, mais sur les autres
volets, non, il n'y en a pas actuellement. Puis...
M. Leduc : Ah! Sur
l'assistance médicale. O.K.
M. Boulet : ...je vous
référerais, collègue, parce que j'ai vérifié pendant... Pendant l'heure du
lunch, là, vous référiez notamment à la massothérapie, là. On se rappelle qu'à
189 il y a «autres services connexes» aussi, là. Ça fait qu'évidemment ça donne
une certaine marge de manoeuvre au Tribunal administratif du travail. Mais ça
répond peut-être en partie à votre question, là, mais ceci dit, je réitère ce
que j'ai mentionné ce matin, ces articles-là sont adoptés. Et on est dans un
bloc d'articles qui ne concernent que la concordance.
M. Leduc : Non, je comprends.
Mais l'assistance médicale, donc, ça, il y a règlement. Et donc toujours, comme
par exemple, la massothérapie, ça faisait partie de l'assistance médicale?
M. Boulet : Non. Comme
j'ai mentionné ce matin, c'est les services de santé qui sont fournis par les
membres des ordres professionnels. Ça, ça a toujours été comme ça. C'est de
même actuellement. C'est comme ça dans le p.l. n° 59.
Ceci dit, pour les différentes mesures de réadaptation, on a adopté des
articles qui reprennent l'inventaire de ce que ça peut constituer, et notamment
les autres services connexes. Ça fait que...
M. Boulet : …par les membres
des ordres professionnels. Ça, ça a toujours été comme ça, c'est de même,
actuellement, c'est comme ça dans le p.l. n° 59.
Ceci dit, pour les différentes mesures de
réadaptation, on a adopté des articles qui reprennent l'inventaire de ce que ça
peut constituer et notamment les autres services connexes. Ça fait que,
normalement, c'est les ordres professionnels qui régissent leurs membres et les
membres qui fournissent des services de santé sont ce qui est normalement
couvert.
M. Leduc : C'est ça. Puis de
ce que je comprends, c'est que l'actuelle loi ne les couvrait pas
nécessairement dans le détail, mais la portée large et libérale de
l'article précédent permettait au tribunal d'aller accorder des
traitements.
M. Boulet : Bien, encore une
fois, je n'ai pas lu la décision du Tribunal administratif du travail mais…
Puis encore une fois, c'est du cas par cas, là, ça fait que c'est difficile
pour moi de me prononcer là-dessus. Mais c'est sûr que le concept d'autres
services connexes peut être utilisé dans un contexte d'argumentation à
présenter devant le Tribunal administratif du travail.
Mais je répète, là, qu'on est à refaire
une discussion qu'on a déjà complétée, là, lors de l'adoption, notamment,
de 189.
M. Leduc : Et donc, sur la
question de la massothérapie… Puis je vais peut-être prendre le chemin qu'on a
pris précédemment sur l'assurance… pas sur l'assurance mais sur le règlement
des médicaments où j'ai voulu clarifier un peu l'intention du ministre quant au
règlement à venir. Je sais bien que ce n'est pas lui qui va l'écrire, mais
c'est évidemment lui qui va l'adopter, mais il va tomber sur son bureau, il
aura à l'approuver, il aura à être d'accord si, d'aventure, le règlement se
termine avant la fin du mandat. Qu'en est-il, donc? Parce que là, vous faites
référence aux ordres professionnels, mais qu'en est-il de la massothérapie ou
de l'ostéothérapie… d'ostéopathie? Pardon. Est-ce que c'est des choses, puis
j'essaie de trouver un vocabulaire avec lequel vous seriez capable d'être
confortable, est-ce que c'est des choses avec lesquelles vous pensez qu'il est
favorable que la CNESST travaille? Dans ce sens qu'à l'écriture de ce nouveau
règlement, devrait-on laisser une bonne place, une grande place à ces deux choses-là,
notamment l'ostéothérapie et la massothérapie, même s'il n'y a pas encore un
processus complété du point de vue des ordres professionnels?
M. Boulet : C'est délicat pour
moi, hein, parce que la massothérapie puis l'ostéopathie, ce n'est pas régi par
des ordres professionnels avec les codes d'éthique, de déontologie, de
pratique, avec un syndic qui entend les plaintes des personnes qui ont ce type
de soins là. Je ne voudrais pas m'immiscer dans le règlement qui sera adopté
par le C.A. de la CNESST, je pense que je vais les laisser juger. Vous le savez
qu'ils travaillent en collégialité dans un contexte de paritarisme ça fait que
je ne voudrais pas me prononcer au-delà des termes que j'ai utilisés tout à
l'heure, là, sur les autres services connexes, ce n'est pas à moi de…
M. Boulet : …par le C.A. de la
CNESST. Je pense que je vais les laisser juger. Vous savez qu'ils travaillent
en collégialité dans un contexte de paritarisme. Ça fait que je ne voudrais pas
me prononcer au-delà des termes que j'ai utilisés tout à l'heure, là, sur les
autres services connexes. Ce n'est pas à moi de juger ça, là, à titre de
ministre, là.
M. Leduc : Ça, je comprends.
Mais il y a quand même une crainte que certains services pourraient disparaître
complètement à l'issue de ce changement de méthode. Puis moi, je n'ai pas
l'impression que c'était votre souhait. Je n'ai pas l'impression que c'était la
conséquence que vous recherchez. Alors, j'essaie de vous faire dire ou, en tout
cas, de voir avec vous si c'est en effet le cas. Parce que, si c'est le cas,
moi, j'ai peut-être manqué de quoi dans la dernière fois.
M. Boulet : Je pense que ce
que je dirais, ça dépend véritablement des circonstances de chaque cas
d'espèce. Comme il y a eu une décision du Tribunal administratif du travail,
c'est que la CNESST s'est toujours comportée de la même façon. Quand c'est des
services couverts par des membres des ordres professionnels, qui sont
réglementés, qui sont soumis à des standards puis à des codes d'éthique, c'est
clair, dans un contexte comme ça. Puis on ne change pas cette réalité-là.
Le cas pratique que vous m'avez soulevé,
il n'y a rien dans le projet de loi n° 59 qui modifie l'état actuel des
choses. Donc, laissons le tribunal, qui est une institution complètement
objective et indépendante, analyser les… du cas par cas. Parce que je ne
voudrais pas utiliser un cas pour en tirer des généralités, là, je pense que
vous me comprenez. L'intention, ce n'est pas de changer, mais c'est de
continuer de couvrir ce qui est régi par des ordres professionnels.
M. Leduc : Mais c'est ça,
l'enjeu, c'est que la massothérapie, ce n'est pas couvert par un ordre
professionnel, et c'est très permis, c'est-à-dire que le tribunal pouvait…
M. Boulet : Ce n'était pas
permis. Si ça a pris une décision du Tribunal administratif du travail, c'est
qu'il y a eu un non à quelque part.
M. Leduc : C'est ça.
M. Boulet : Puis, s'il y a eu
un non, c'est sûrement la décision initiale qui était à l'effet de refuser, je
présume, puis je présume, encore une fois, parce que ce n'était pas un service
fourni par un membre d'un ordre professionnel. Mais, encore une fois, Mme la Présidente,
on fait un débat qui est réglé depuis longtemps, là, puis…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…d'accord.
M. Boulet : Puis de parler de
services, encore une fois, je ne veux pas me prononcer sur le mérite de la
massothérapie puis de l'ostéopathie. J'ai dit ce que j'avais à dire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, est-ce qu'on peut revenir sur les articles sur les lesquels on discute
en ce moment, qui semblent être plus…
M. Leduc : Je ne les ai jamais
quittés, je ne les ai jamais quittés, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Vous ne les avez pas quittés? Mais ça semble être plus des éléments de
concordance, plutôt que…
M. Leduc : Est-ce que vous
êtes en train de dire que je n'avais pas le droit de dire ce que j'étais en
train de dire?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Non, non, non. Vous pouvez poursuivre, mais le ministre nous dit qu'on a déjà
discuté de ce terme-là.
M. Leduc : O.K. Mais le
ministre peut dire ce qu'il veut, lui…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord. Alors, poursuivez.
M. Leduc : Parfait.
M. Boulet : S'il vous plaît…
M. Leduc : Non, mais je veux
dire…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Poursuivez. Non, non, mais ce qu'il… Oui, oui, j'ai compris.
M. Boulet : Je pense que vous
le dites avec respect, là, puis civilité, là.
M. Leduc : Bien, tout à fait,
mais c'est parce que…
M. Boulet : Mais, tu sais…
M. Leduc : Bien oui, mais
c'est que, moi, si j'ai d'autres questions, j'ai d'autres questions, puis si je
suis hors de propos, bien, vous me le direz, mais sinon je continue avec mes
questions.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, vous pouvez poursuivre.
M. Leduc : Un angle différent,
donc…
M. Boulet : …s'il vous plaît…
M. Leduc : Non, mais je veux
dire…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Poursuivez. Non, non, mais ce qu'il… Oui, oui, j'ai compris.
M. Boulet : Je pense que vous
le dites avec respect, là, puis civilité, là.
M. Leduc : Bien, tout à fait,
mais c'est parce que…
M. Boulet : Mais, tu sais…
M. Leduc : Bien oui, mais
c'est que, moi, si j'ai d'autres questions, j'ai d'autres questions, puis si je
suis hors de propos, bien, vous me le direz, mais sinon je continue avec mes
questions.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, vous pouvez poursuivre.
M. Leduc : Un angle différent,
donc. Qu'est-ce qui va se passer entre le moment où la loi serait adoptée avec
les articles tels qu'on a ici, donc l'abolition, là, de la réadaptation
physique notamment, en attendant le nouveau règlement? Parce que vous
dites : Il y aura règlement, puis, là, bon, j'essaie de vous faire parler
sur le cas des massothérapies. Mais qu'est-ce qui va se passer en attendant le règlement?
Parce qu'on le sait que ça peut prendre beaucoup de temps, là, adopter un nouveau
règlement, là. Dans le passé, ça a été des cinq, six, sept ans parfois, adopter
des règlements. Est-ce à dire que tout ce qui n'est pas dans le règlement, qui
n'est toujours pas adopté… ça veut dire que ça restreint complètement la
portée, non? Le «notamment» va devenir limitatif.
M. Boulet : Non, je pense que,
là, vous me demandez une opinion que je vous donnerai de façon très claire.
Tant qu'il n'y a pas de règlement, on continue à appliquer les dispositions de
la loi exactement comme c'est fait actuellement. Donc, si vous me demandez même
d'aller plus loin, si les faits soumis au Tribunal administratif du travail
sont les mêmes et que l'argumentation est la même, la décision serait vraisemblablement
la même. Tant qu'il n'y a pas de règlement, il n'y a pas d'impact. Et donc
l'intention, ce n'est pas de changer ce qui se fait actuellement.
M. Leduc : O.K. Puis… O.K.
Donc, en attendant le règlement, on reste… mais c'est-à-dire qu'on ne reste
plus avec la loi actuelle parce qu'elle a changé. Le libellé, on l'a… c'est ça
qu'on s'apprête à faire, on s'apprête à le mettre aux poubelles, ce libellé-là.
M. Boulet : C'est la loi
actuelle qui s'applique jusqu'à l'adoption d'un règlement.
M. Leduc : C'est-à-dire la
nouvelle loi, parce qu'on la modifie, là.
M. Boulet : Oui, tout à fait.
M. Leduc : J'ai peut-être mal
compris.
• (15 h 20) •
M. Boulet : C'est la loi qui
continue de s'appliquer.
M. Leduc : La nouvelle?
M. Boulet : Non, la loi
actuelle. Ce que j'ai dit, c'est la loi actuelle. La loi nouvelle s'applique à
partir du moment où le règlement est adopté par le C.A. de la CNESST.
M. Leduc : O.K. Puis ça, il y
a une disposition transitoire à ce sujet-là à la fin?
M. Boulet : Bien, c'est 189
qui le prévoit…
Des voix
: …
M. Boulet : C'est dans les
dispositions transitoires. C'est soit 189 ou le transitoire, mais c'est le
transitoire.
M. Leduc : Je comprends. Je
vais prendre une…
M. Boulet : On va le voir.
M. Leduc : Je vais juste
prendre une suspension, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord. Entre-temps, est-ce qu'il y en a qui auront d'autres interventions
sur les 10 articles? Non. Parfait.
Alors, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 15 h 21)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…parfait. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 21)
(Reprise à 15 h 23)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous poursuivons. Est-ce que, député d'Hochelaga-Maisonneuve, vous avez
des interventions?
M. Leduc : Oui. Bien, écoutez,
je suis allé vérifier, là, ce que M. le ministre me disait, là, par rapport à
la disposition transitoire. C'est bel et bien le cas, à la fin, là. Ce que je
comprends c'est que l'entrée en vigueur du règlement va provoquer l'entrée en
vigueur des nouvelles dispositions que nous adoptons et que nous faisons
disparaître par la même occasion.
M. Boulet : Tout à fait
M. Leduc : Donc, d'ici là, ça
peut prendre deux ans, cinq ans, dix ans à la limite.
C'est-à-dire qu'il n'y a pas de… y a-tu? Il n'y a pas de date à 293? Là, je
comprends que ce n'est pas ça qui est souhaité, mais c'est le temps que ça
prendra. Puis on en a beaucoup de règlements sur la table à dessin. Je ne sais
pas lui va se retrouver où dans la pile, mais ça peut prendre quelques années.
Écoutez, je vais fonctionner avec ça. J'aurais aimé ça un peu plus de
précisions quant à la question de la massothérapie. J'espère, je souhaite
sincèrement que le C.A. de la CNESST demeure dans une approche large et
libérale, et que les règlements ne servent pas à limiter la…
M. Leduc : …écoutez, je vais
fonctionner avec ça, j'aurais aimé ça un peu plus de précisions, quant à la question
de la massothérapie, j'espère… je souhaite sincèrement que la CNESST demeure
dans une approche large et libérale et que les règlements ne servent pas à
limiter la portée de la loi, parce que c'est souvent ça qu'on a vu dans
d'autres sujets depuis le début de ce projet de loi là, Mme la Présidente, il y
a plein d'endroits où la loi a une rédaction large. La CNESST met des politiques
ou des directives internes limitatives, ça se fait contester. Et, à cause du
libellé large, le tribunal a les coudées franches, en fonction de ce qui lui
est présenté, pour aller accorder x ou y traitements qui auraient normalement
été refusés qui… refusés. Là, la crainte, c'est qu'un règlement trop
restrictif, basé sur les politiques internes, certaines politiques internes de
la CSST, viendrait limiter la portée du juge du TAT, viendrait complètement
ligoter le juge du TAT qui, en vertu des règlements, ne pourrait plus aller se
baser sur la portée plus large de la loi pour aller donner… le règlement étant
de même nature que la loi, en quelque sorte, pour le juge, bien, il serait
pogné avec ça.
Donc, à ce moment-ci, là, je ne déposerai
pas d'amendement, là, vous avez compris ce qu'était mon souhait, le ministre a quand
même… s'est avancé un petit peu, là, sur la question de certains traitements.
Je ne pense pas que le but, c'est d'en réduire, c'est ce que j'ai compris, le
but, c'est de garder le plus de portée possible de la loi actuelle, de la
portée large et libérale de la loi actuelle. Donc, j'imagine que ce qu'il a dit
pourra être répété devant un juge ou un tribunal éventuellement, si jamais une
portée trop limitative d'un règlement pourrait enfreindre, à mon avis, des
droits des travailleurs, des travailleuses.
M. Boulet : Permettez-moi un
commentaire, Mme la Présidente. Sur le mérite de votre propos, je suis quand
même assez confortable, moi non plus, je ne suis pas un partisan des termes
trop généraux. D'ailleurs, suite à certains de vos commentaires ou le collègue
de Nelligan ou le collègue de Bonaventure, on a encadré, on l'a fait ce matin.
D'ailleurs, à 52, 53, 54, on l'a précisé pour bien exprimer, pour bien
imprégner notre intention pour le bénéfice du C.A. de la CNESST.
Deuxième commentaire, c'est trois ans,
dans la disposition transitoire, il y a un délai de trois ans pour l'adoption
du règlement.
M. Leduc : Puis qu'est-ce qui
va arriver si ce n'est pas respecté?
M. Boulet : Bien, c'est prévu
dans la loi que ça doit être respecté, le règlement.
M. Leduc : Vous pouvez,
j'imagine, prolonger le délai.
M. Boulet : Bien, ultimement,
le gouvernement aurait le pouvoir, normalement, quand l'exercice d'un pouvoir
réglementaire n'est pas fait, le gouvernement peut le faire, mais, tu sais,
c'est un devoir légal.
M. Leduc : Oui, je comprends,
c'est juste qu'ils en ont beaucoup sur leur assiette pour les règlements, ça,
on en a discuté abondamment. Je ne sais pas si trois ans, ça va être réaliste
pour tout faire, est-ce que celui-là va être en haut des autres? Est-ce qu'il y
a des délais comme ça pour tous les règlements qu'on a discutés depuis le
début?
M. Boulet : …transitoire, mais
non.
M. Leduc : Non, c'est ça, il y
en a qui sont laissés… O.K.
M. Boulet : Voilà. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur lesdits articles…
M. Leduc : …je ne sais pas si
trois ans, ça va être réaliste pour tout faire. Est-ce que celui-là va
être en haut des autres? Est-ce qu'il y a des délais comme ça pour tous les règlements
qu'on a discutés depuis le début?
M. Boulet : …transitoire, mais
non.
M. Leduc : Non, c'est ça, il y
en a qui sont laissés…
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : O.K.
M. Boulet : Voilà. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur les 10 articles.
M. Leduc : …Mme la Présidente.
Moi, j'aimerais avoir un vote scindé. Est-ce que c'est possible?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Vous voulez dire quoi un vote scindé, c'est-à-dire un par un?
M. Leduc : Oui, c'est ça.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
O.K.
M. Leduc : Parce que je n'ai
pas envie… je ne voterai pas de la même façon pour tous les…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord. Alors, on est prêts pour aller à la mise aux voix? Nous allons… Est-ce
que j'ai le consentement? Parce qu'on avait dit le consentement serait le vote…
Mais on va y aller un après l'autre. Ça va être plus facile pour moi aussi.
Alors, on y va pour la mise aux voix. L'article13, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 13 est adopté. L'article 14, s'il vous
plaît.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 14 est adopté. L'article 30, s'il vous
plaît.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Contre.
La Secrétaire
: Et M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 30 est adopté. L'article 50.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Désolé, on parle
de l'article 50, c'est ça?
Des voix
: Oui.
M. Derraji : Oui. Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Contre.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 50 est adopté. L'article 55, s'il vous
plaît.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 55 est adopté. Avez-vous besoin d'une pause,
Mme la secrétaire?
La Secrétaire
: Non, ça
va.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ça va. On poursuit alors avec l'article 58.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 58 est adopté. Nous poursuivons avec
l'article 99.
• (15 h 30) •
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour…
15 h 30 (version non révisée)
La Secrétaire
:
…pour les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M.
Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Et Mme
IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 58 est adopté. Nous poursuivons avec l'article 99.
La Secrétaire
: M.
Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M.
Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Et Mme
IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 99 est adopté. Nous poursuivons avec l'article 125.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M.
Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Et Mme
IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 125 est adopté. L'article 241.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M.
Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Et Mme
IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 241 est adopté. Nous poursuivons, et ça sera le
dernier, l'article 243.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
: M.
Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Et Mme
IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 243 est adopté. Nous poursuivons, cette fois toujours
dans le bloc Fonctionnement, 2e partie, à la section 4.1, Assistance médicale,
4.1.2, le Remboursement des soins, des traitements et des équipements adaptés,
avec l'article 57. M. le ministre.
(Consultation)
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Est-ce que M. le ministre est prêt? Oui,
parfait.
M. Boulet : Merci. L'article
57.
«L'article 198.1 de cette loi est remplacé
par ce qui suit :
«Équipement adapté et autres frais;
«198.1. Le travailleur victime d'une
lésion professionnelle a droit à l'équipement adapté et aux autres frais que
requiert son état en raison de cette lésion, dans les cas et aux conditions
prévus par règlement;
«Lorsque l'équipement adapté auquel le
travailleur a droit apparaît à un programme administré par la Régie de l'assurance
maladie du Québec en vertu de la Loi sur l'assurance maladie ou de la Loi sur
la Régie de l'assurance maladie du Québec, le montant payable par la Commission
est celui déterminé dans ce programme.
«198.2. Le coût de l'équipement adapté et
des autres frais est à la charge de la Commission;
«Aucun montant ne peut être réclamé au
travailleur pour l'équipement adapté et pour les autres…
M. Boulet : ...du Québec,
le montant payable par la commission et celui déterminé dans ce programme;
«198.2. Le coût de l'équipement adapté et
des autres frais est à la charge de la commission.
«Aucun montant ne peut être réclamé au
travailleur pour l'équipement adapté et pour les autres frais auxquels il a
droit en vertu de la présente loi et aucune action à ce sujet n'est reçue par
une cour de justice.».
Explication : Bien, écoutez, c'est le
chapitre, là, concernant le droit pour un travailleur victime d'une lésion professionnelle
à l'équipement adapté. Puis c'est des règles, là, quant à ce droit-là. Puis
l'habilitation réglementaire, c'est exactement... C'est une adaptation. C'est exactement
ce qui existe dans la loi actuelle. Si on regarde 180... Bien, j'ai les
équivalences, là, mais c'est simplement un article de concordance.
Le règlement, d'ailleurs, pour votre
bénéfice, a été adopté par le C.A. de la CNESST, le règlement sur les
équipements adaptés et les autres frais, et ça suit son cours. Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Y a-t-il des interventions à l'article 57?
Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Vous dites qu'il
y a déjà un règlement?
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : Qu'est-ce
qu'il dit, le règlement actuel?
(Consultation)
M. Boulet : C'est
prépublié à la Gazette officielle au mois de mars 2020 pour une période
de quatre, cinq jours. Il y a eu des consultations. Puis là...
(Consultation)
M. Boulet : Il est en
cheminement vers l'approbation par le gouvernement. Donc, il est adopté par le
C.A. de la CNESST. Et donc c'est un article, simplement, qui vient confirmer le
droit du travailleur à l'équipement adapté puis les autres frais, que c'est à
la charge de la commission, qu'on ne peut pas lui réclamer. Puis le pouvoir...
le règlement auquel il est fait référence à 198.1, il existe déjà aux articles,
c'est dans la loi actuelle, 189, 198.1 puis 194. En fait, ces articles-là
reproduisent dans leur essence ce qui est dans la loi actuelle.
M. Leduc : Est-ce qu'il y
a... Je ne suis pas sûr qu'on l'a identifié, mais est-ce qu'il y a quelque
chose dans votre étude d'impact réglementaire par rapport à cette donnée-là
ici?
(Consultation)
M. Boulet : Zéro économie,
pas d'impact réglementaire, pas d'impact de coûts.
M. Leduc : Pas d'impact
de coûts?
M. Boulet : Non. Puis il
y a zéro économie. Ce n'est pas une question... Ça n'a aucun rapport avec les
coûts, là. Véritablement, cet article-là ne fait que reprendre ce qui existe déjà
dans la loi aux articles que je vous ai mentionnés, mais ça...
M. Boulet : ...économique. Ce
n'est pas une question... Ça n'a aucun rapport avec les coûts, là.
Véritablement, cet article-là ne fait que reprendre ce qui existe déjà dans la
loi aux articles que je vous ai mentionnés, mais... Ça reprend tout ensemble,
là, dans ce chapitre spécifique là. 189, 198.1, parce qu'ils étaient écartés,
là. Pour votre bénéfice, là, il y avait 189, 198.1 puis 194. 189, c'était sur
ce que... ce en quoi consistait l'assistance médicale. 198.1, c'était
l'acquittement des coûts par la CNESST. Puis 194, c'est... qui confirmait que
le coût de l'assistance médicale était à la charge de la CNESST.
M. Leduc : Le règlement dont
vous faisiez référence tantôt, là, prépublié en mars 2020 et adopté, ce n'est
pas le règlement sur... qu'on a discuté, là, sur les décibels, là, notamment,
là?
M. Boulet : Non, non, non.
(Consultation)
M. Leduc : C'est celui de l'article
51, sur l'assistance médicale?
M. Boulet : Non. C'est
vraiment sur, notamment, les équipements... Il y a les prothèses aussi. Mais ça
ne vise pas les travailleurs. C'est ceux qui fournissent, c'est ceux qui
vendent. Mais les travailleurs... le droit à l'équipement adapté, puis le remboursement
des frais qui sont à la charge de la commission des normes est confirmé dans
ces articles-là. Mais, non, ce n'est pas le... C'est uniquement ça.
M. Leduc : Est-ce que, dans...
Parce que je ne l'ai pas vu ou je ne l'ai pas lu, en tout cas, le règlement
prépublié en mars 2020. Est-ce qu'il reprend textuellement des politiques
internes? Parce que je sais qu'il y a eu un gros litige par rapport aux
politiques actuelles de la CNESST, par rapport aux orthèses et aux prothèses, à
savoir que ces politiques-là sont assez restrictives, et que la commission, la
CNESST se base sur ces politiques restrictives pour, donc, refuser des
prothèses et des orthèses à de nombreux travailleurs, à de nombreuses
travailleuses. Puis de ce que j'en ai compris de ce que j'ai vu... tous les
refus qui sont contestés, à peu près l'entièreté des refus qui sont contestés.
M. Boulet : Ça ne limite
pas... Puis encore une fois, je reviens au paritarisme qui est exercé au C.A.
de la CNESST. Ça a été adopté à ce C.A. là. Est-ce que ça reprend des
politiques qui, selon vous, étaient restrictives? Je ne suis pas en mesure de
me prononcer là-dessus. Mais ce qui est important, c'est que ce règlement-là
vise à contrôler les coûts des fournisseurs, n'a aucun impact sur les droits
des travailleurs et travailleuses accidentés, mais absolument aucun impact.
Puis je sais que vous me le faites
répéter, mais c'est important pour moi de le dire en même temps, mais ça vise à
contrôler les coûts, l'augmentation des coûts, parfois... je vais faire
attention, là, mais qui peuvent être exorbitants...
M. Boulet : ...accidenté,
mais absolument aucun impact. Puis je sais que vous me le faites répéter, mais
c'est important pour moi de le dire en même temps. Mais ça vise à contrôler les
coûts, l'augmentation des coûts parfois, et je vais faire attention, là, mais
qui peuvent être exorbitants, de la part des fournisseurs. Puis je pense qu'on
s'entend, tous, là-dessus, là, sur l'importance de ce contrôle-là.
M. Leduc : C'est un peu,
donc, la même philosophie qu'il y avait sur le règlement des médicaments.
• (15 h 40) •
M. Boulet : Bien...
M. Leduc : Vous vouliez
contrôler les... Bien, favoriser les génériques puis pas nécessairement...
M. Boulet : Bien, qu'il y
ait des balises, oui. Je pense qu'il y a une philosophie. C'est sûr qu'il faut
s'assurer de l'efficacité du système d'indemnisation puis il faut éviter les
débordements. Puis ne pense que le C.A. de la CNESST, tant les représentants
des travailleurs que les représentants des employeurs s'entendent que ça prend
des paramètres. Je pense que le terme est juste. Appelons ça des limites, des
balises ou des paramètres. Moi, j'aime bien les paramètres. Mais c'est ça que
vise le règlement, essentiellement.
M. Leduc : Je vais avoir
un amendement à proposer. Je pense qu'il pourrait cadrer dans la discussion que
nous avons en ce moment, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Je vais d'abord m'assurer s'il y a
d'autres interventions à l'article 57. Il n'y a pas d'autres
interventions? Alors, je présume que vous demandez une suspension.
M. Leduc : Oui. On va
vous l'envoyer. Je peux vous en donner une copie papier tout de suite.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Ah! Vous l'avez déjà?
M. Leduc : On n'est pas
supposé. C'est vrai. Je n'ai pas le droit.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Non, vous n'avez pas le... Non.
M. Leduc : Je ne le ferai
pas d'abord. Je ne le ferai pas.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Mais vous l'avez déjà... Vous pouvez l'envoyer.
M. Leduc : On va vous
l'envoyer rapidement. Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord. Nous allons quand même suspendre quelques instants, rapidement, là.
(Suspension de la séance à 15 h 41)
(Reprise à 15 h 42)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous avons reçu un amendement de la part du député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Je vous invite à le lire et à l'expliquer s'il y a lieu.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Donc, l'article 57 du projet de loi est amendé:
1° par la suppression, dans
l'article 198.1, de «,dans les cas et aux conditions prévus par
règlement»;
2° par l'ajout, à la fin, de:
«198.3. L'équipement adapté et les autres
frais consistent en ce qui suit : 1° les orthèses, prothèses au sens de
la Loi sur les laboratoires médicaux, la conservation des organes et des tissus
et la disposition des cadavres (chapitre L-O.2), prescrites par un
professionnel de la santé et disponibles chez un fournisseur agréé par la Régie
de l'assurance maladie du Québec ou autorisé par la Commission ou, s'il s'agit
d'un fournisseur qui n'est pas établi au Québec, reconnu par la Commission;
2° Tout autre équipement ou frais prévus
par règlement.»
Je vous explique ma démarche. Comme je
vous le disais tantôt, je n'aime pas beaucoup le chèque en blanc qu'on donne au
règlement, je l'ai dit à plusieurs reprises parce qu'il y a plusieurs règlements
dans le projet de loi. Ce qui m'inquiète vraiment particulièrement dans
celui-là, c'est la question des orthèses et des prothèses. Je l'ai expliqué à
l'instant, il y a des politiques internes à la CNESST assez restrictives qui
sont largement et souvent contestées et, justement, qui sont renversées la
plupart du temps presque systématiquement par le tribunal, toujours en
considération de l'interprétation large d'une loi réparatrice. Or, c'est encore
une fois le même argument, si on met des restrictions, les mêmes restrictions
qui étaient en politique interne, celles qui se copient-collent dans dans un
règlement, elles ne pourront plus laisser place à l'interprétation d'un juge,
elles deviendront... elles ont force de loi et le juge devra être contraint de
juger en fonction de ces limitations-là, ce qu'il n'est pas obligé de faire en
ce moment. Et ça m'inquiète, ça ferait en sorte que de nombreux travailleurs,
travailleuses n'auraient pu droit aux orthèses et prothèses.
Alors, moi, ce que je vise à faire ici,
c'est de faire une espèce de moitié-moitié où je clarifie, je pense, ce qui
était l'intention de M. le ministre, qui n'était pas de toucher à l'accès aux
prothèses et aux orthèses, à moins qu'il me dise l'inverse, mais ce n'est pas
ce que j'ai entendu tantôt. Donc, on sort la question de l'accès aux prothèses
et orthèses de l'éventuel règlement, on le précise, là, en soi à 198.3, que ça,
c'est un droit puis on n'y touche pas. Puis, après ça, on revient avec l'idée
du règlement. Ce n'est pas une approche que j'apprécie, mais je veux jouer de
bonne foi. Alors, on revient avec l'approche du règlement qui... c'est très
clairement indiqué, c'est le reste de l'enjeu.
Alors, on clarifie, on rassure qu'orthèse
et prothèse n'est pas remis en question, mais qu'il y aura quand même d'autres
choses qu'on pourrait faire en matière de règlement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre.
M. Boulet : Je comprends le
commentaire de mon collègue puis j'ai beaucoup de respect, mais, en même temps,
il ne faut pas...
M. Leduc : …rassure que
orthèses et prothèses n'est pas remis en question, mais qu'il y aura quand même
d'autre chose qu'on pourra faire en matière de règlement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre
M. Boulet : Je comprends le
commentaire de mon collègue, puis j'ai beaucoup de respect, mais, en même
temps, il ne faut pas restreindre. Puis je pense que le but, par votre amendement,
serait de restreindre ce que vous ne voulez pas soit restreint. Puis je vous
rappellerais que la définition d'équipement adapté, là, qu'on a déjà dans le projet
de loi est beaucoup plus large. Puis je pense que ça vaut la peine de le relire
parce que la notion d'équipement adapté… il faut revenir à 57, là, je le
répète, là, c'est le droit du travailleur qui est reconnu, le droit du
travailleur à bénéficier du remboursement des coûts, essentiellement. Le reste,
ça reprend les articles que je vous ai déjà indiqués. Puis, à la définition à
l'article 2, on dit : Équipement adapté, deux-points. Puis
écoutez-moi c'est encore beaucoup plus large que ce que vous avez dans votre amendement.
C'est : «Les appareils ou autres équipements suppléants à une déficience
physique, des aides visuels, des aides auditives et des aides à la
communication. C'est extrêmement large. Pour moi, là, puis je le dis avec
respect parce que si j'étais un juge au Tribunal administratif du travail je me
sentirais une liberté décisionnelle et une marge de manoeuvre beaucoup plus
grande avec les textes actuels. D'ailleurs, le C.A. de la CNESST a exercé son
pouvoir réglementaire, puis je n'étais jamais entendu de commentaire à l'effet
qu'il y avait des restrictions, au contraire. Et je le répète, la notion d'équipement
adapté est beaucoup plus claire, beaucoup plus large que ce que vous nous
proposez comme amendement. Ceci dit, avec respect, là. Donc, moi, je... encore
une fois je pense qu'on n'a pas voulu changer. C'est important que vous
m'entendiez le dire. Ce n'est pas mon intention. Ce n'est que de confirmer le
pouvoir qui existe déjà. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…
• (15 h 50) •
M. Leduc : Pouvoir qui n'avait
pas été utilisé depuis des années, là, si c'est ce que je comprends bien. Parce
qu'on fait référence à un règlement dans la loi originale, mais là ce n'est que
l'année passée que vous avez déposé, là, prépublication. Donc, je ne sais pas
si cet article-là date de mille neuf cents… mon Dieu, c'est quoi…
quatre-vingts…
M. Boulet : Mon Dieu, mais…
M. Leduc : …deux qu'on a dit?
86, la LATMP?
M. Boulet : 85, mais je ne
sais pas quand le C.A. de la CNESST… est-ce qu'ils ont commencé leurs travaux
deux ans avant l'adoption au C.A. ou trois ans avant, mais présumons
que ça a été débuté trois ans avant. Puis, oui, ce qui existe aujourd'hui
c'est un règlement qui a été adopté par un C.A. paritaire. Merci.
M. Leduc : Je… est-ce que vous
savez, 198.1, ça date de quelle année? C'est-tu dans la loi…
M. Boulet : …a été débuté trois
ans avant. Puis, oui, ce qui existe aujourd'hui, c'est un règlement qui a été adopté
par un C.A. paritaire. Merci.
M. Leduc : Est-ce que vous
savez, 198.1, ça date de quelle année? C'est-u dans la loi originale ou c'est
plus tard? Je sais qu'il y avait beaucoup de lois qu'ils ont amendées, là.
M. Boulet : 1992, modifié en
1999.
M. Leduc : Donc, O.K., rajouté
en 1992, modifié en 1999?
M. Boulet : Oui. Ça a été
intégré à la LATMP en 1992 et modifié en 1999.
M. Leduc : Donc, cette
notion-là est là depuis, mon Dieu, 25 ans, dans ces eaux-là?
M. Boulet : Bien… Non, peut-être
depuis une vingtaine d'années, puis, quand le C.A. de la CNESST a travaillé sur
un projet de règlement, c'était là peut-être depuis 16 ans, 17 ans.
M. Leduc : Mais c'est
évocateur, quand même, non?
M. Boulet : Bien, c'est
évocateur, je ne peux pas m'exprimer là-dessus. Ce qui est important ici…
M. Leduc : Bien, pourquoi vous
dites que vous ne voulez pas vous exprimer là-dessus? Ça fait 16 ans qu'ils
peuvent, là, faire un règlement, puis là il vient à peine d'être prépublié chez
vous. Ça en dit long, non, sur cette stratégie générale du règlement.
M. Boulet : Évidemment, je ne
suis pas membre du C.A. de la CNESST. Parfois, je pourrais être d'accord avec
vous que c'est long, puis parfois les parties ont besoin de délibérer, de
consulter, et c'est vraisemblablement ce qu'ils ont fait avant d'aboutir avec
le règlement qui nous concerne.
M. Leduc : O.K.
M. Boulet : Mais je… C'est ça.
M. Leduc : Non, je comprends.
Je suis juste surpris de la longueur.
M. Boulet : …je vous
comprends.
M. Leduc : Ce n'est pas deux,
trois ans, tu sais, quand on parle de tantôt, là, d'établir des délais de trois
ans, deux ans, quatre ans. Ça, ça existe depuis 1992.
M. Boulet : 1999.
M. Leduc : 1999. J'ai fini mon
secondaire en 2000.
M. Boulet : En même temps, là,
puis je ne veux pas…
M. Leduc : Mon bal de
finissant, c'était en 2000, M. le ministre.
M. Boulet : …je ne veux pas
être à la défense du C.A. de la CNESST, mais c'est sûr que les risques dans les
environnements de travail ont évolué avec le temps, la fréquence des lésions
professionnelles dans certains secteurs a pu être affectée par la modification,
les mutations dans les organisations de travail, qui, à un moment donné,
rendent plus nécessaire d'adopter des règlements, puis je présume que ça
faisait partie aussi de l'état d'esprit des membres du C.A. de la CNESST. Cependant,
saluons le travail qui a été fait, il y en a un règlement. Et ce qui est
important, c'est qu'ici on ne vient pas toucher de quelque manière que ce soit
aux droits des travailleurs puis au remboursement des coûts, mais on vient dire
aux fournisseurs : Il y a des limites, puis les limites existent dans un règlement
qui a été adopté par le C.A. de la CNESST.
L'autre affaire — puis, encore
une fois, je ne veux pas être à la défense du C.A. de la
CNESST — c'est que peut-être qu'au fil des années ils ont réalisé
qu'il y avait une «exorbitance» ou une augmentation importante dans les coûts
chargés par les fournisseurs. Puis là, je ne veux pas encore faire de critique,
mais, quand c'est chargé à la…
M. Boulet : …encore une fois,
je ne veux être à la défense du C.A. de la CNESST, c'est que peut-être qu'au
fil des années, ils ont réalisé qu'il y avait une exorbitance ou une
augmentation importante dans les coûts chargés par les fournisseurs. Puis là,
je ne veux pas encore faire de critique mais quand c'est chargé à la CNESST, peut-être
que, parfois, il y avait plus de liberté. Puis il y a un besoin, maintenant,
moi, que j'appelle une nécessité qui a des limites, puis c'est ce que le C.A.
de la CNESST a jugé, là.
M. Leduc : Mais c'est parce
que si vous dites qu'il y a un problème sur le…
M. Boulet : Je ne dis pas
qu'il y a un problème. Je dis : Peut-être que ça faisait partie de leur
réflexion. Ils regardent l'évolution des taux de lésions professionnelles, de
la nature des lésions professionnelles. Encore une fois, je ne suis pas au C.A.
de la CNESST mais je ne veux juste pas de reproche pour la lenteur de leurs
travaux, je pense qu'ils travaillent avec diligence. Puis les personnes qui
siègent au C.A. de la CNESST, vous les connaissez, c'est toutes des personnes
hyperqualifiées, hypercompétentes, qui ont une expertise que, moi, je considère
précieuse pour le Québec et pour notre régime de santé et sécurité.
M. Leduc : Vous avez
entièrement raison. Puis on retrouve des gens qui ont souvent l'avantage
d'avoir eu une pratique soit syndicale, soit patronale puis aussi un peu
d'expérience, je dirais, politique par leur rôle d'élu, soit dans une
association patronale ou syndicale, toujours, ce qui est, je pense, une bonne
synthèse. Ce qui est un peu ce que nous avons ici, M. le ministre, dans
cette discussion.
Je ne lance pas une pierre au C.A. de la
CNESST en disant : Mon Dieu! Ça vous a pris 16 ans. Je constate que
c'est un processus qui est long, c'est un processus qui est compliqué, pour
toutes sortes, probablement, de bonnes et de moins bonnes raisons mais c'est
long. Donc, ça me fait beaucoup réfléchir par rapport à l'économie générale du projet
de loi, mais là, on l'a fait mille fois, ce débat-là, on l'aura peut-être…
d'autres, encore une fois, quand il y aura d'autres règlements, d'ici la fin du
projet de loi. Mais ça me surprend, ce genre de chiffre là, et je serais
curieux de voir l'analyse des différents règlements des dernières années, ça a
pris combien de temps, en moyenne. Ce n'est probablement pas des un, deux,
trois ans, en tout cas, ça me surprendrait, celui-là, s'il a pris
16 ans. Ce n'est pas banal.
M. Boulet : Non. En fait… puis
on m'informe, collègue, puis c'est intéressant parce que la CNESST avait une
entente avec les audioprothésistes, notamment, qui a été en vigueur
jusqu'en 2010. Et c'est après ça, tu sais, il faudrait partir le compteur
en 2010 et c'est à partir de ce moment-là, probablement, qu'il y a eu une
évolution dans la nature des risques, dans la fréquence, la gravité des lésions
professionnelles et une augmentation des frais chargés par les fournisseurs.
Encore une fois, je le répète, ce règlement-là ne concerne que les tarifs
chargés par les fournisseurs.
M. Leduc : Le règlement
déposé, là, en mars 2021… 2020, qu'on parle.
M. Boulet : Oui, tout à fait.
M. Leduc : Bien, c'est pour
ça, la proposition que je vous fais, elle n'est pas contradictoire avec ce que
vous avancez?
M. Boulet : Non, absolument
pas. Ce que je dis, c'est que votre souhait que…
M. Boulet : …ne concerne que
les tarifs chargés par les fournisseurs.
M. Leduc : Le règlement
déposé, là, en mars 2020, qu'on parle.
M. Boulet : Oui, tout à fait.
M. Leduc : Bien, c'est pour
ça, la proposition que je vous fais, elle n'est pas contradictoire avec ce que
vous avancez.
M. Boulet : Non, absolument,
pas. Ce que je dis, c'est que votre souhait que vous exprimez et que, moi, je
partage, c'est qu'on n'ait pas des libellés d'articles qui restreignent la
marge d'interprétation du tribunal. Je pense que c'est important de limiter le
pouvoir réglementaire, c'est ce que nous faisons. Mais ici, vous définissez
«l'équipement adapté, et les autres frais consistent en». Puis là vous parlez
des prothèses et orthèses alors que l'équipement adapté est défini de façon beaucoup
plus large à l'article 2. Puis on le dit même, puis je l'avais donné comme
explication, que cette définition-là, elle était nécessaire pour l'application
de ce chapitre-là, le V.1 de LATMP. Puis je le répète, là, c'est les «appareils
ou autres équipements — c'est assez large — suppléant à une
déficience physique, aides visuelles, aides auditives… aides à la
communication». Pour moi, c'est plus large, puis je me mets dans les bottines
d'un décideur du Tribunal administratif du travail. Je pense que là je reprends
les mêmes commentaires. Je n'ai pas plus…
M. Leduc : Mais, justement,
moi, ce que vous me dites là, je ne comprends pas comment vous lisez, dans ce
que je vous propose, quelque chose qui est différent de ce que vous venez de me
dire. Parce que, dans ce que j'écris, je dis : «L'équipement adapté…
consistent en — puis regardez, il y a deux sections — notamment…
les prothèses, orthèses». Et après, «tout autre équipement ou frais prévus par
règlement.» Donc, c'est tout à fait inclusif à ce que vous venez de me nommer,
là. Moi, je n'y vois pas du tout de contradiction. Au contraire, ça ouvre la
porte à protéger en quelque sorte et s'assurer de l'intention du législateur
que la prothèse et l'orthèse, on n'y touche pas. C'est quelque chose qui ne
sera pas remis en question ni de près ni de loin et qui pourra être l'objet,
malgré des politiques internes, d'une interprétation large de la part du
tribunal, ce qui ne serait pas le cas du reste des équipements prévus par
règlement.
M. Boulet : Je pense que c'est
important comme parlementaire de ne pas altérer le libellé du pouvoir
réglementaire qui a déjà été exercé par le C.A. de la CNESST. Le règlement est
là, il a été adopté, il suit le processus d'adoption gouvernementale. Il ne
faut pas, comme parlementaire, dire : Là, avec notre projet de loi, on
vient modifier, ou altérer, ou amender de quelque manière que ce soit, puis
sans égard à l'interprétation. Je comprends ce que vous me racontez. C'est une
interprétation que je ne partage pas nécessairement, là, quant à la marge
manoeuvre du TAT, du Tribunal administratif du travail. Ceci dit, moi, comme
parlementaire, comme législateur, je ne pense qu'on ne peut pas se permettre
d'amender ou d'altérer, encore une fois, de quelque manière que ce soit, un
pouvoir réglementaire qui a déjà été exercé. Merci.
• (16 heures) •
M. Leduc : Mais, c'est parce
que, moi, mon approche première était de proposer de biffer carrément la
référence au règlement, comme on vient de le faire dans un autre article
précédemment. Je me…
16 h (version non révisée)
M. Boulet : ...on ne peut
pas se permettre d'amender ou d'altérer, encore une fois, de quelque manière que
ce soit un pouvoir réglementaire qui a déjà été exercé. Merci.
M. Leduc : Bien, c'est parce
que, moi, mon approche première était de proposer de biffer carrément la
référence au règlement, comme on vient de le faire dans un article précédemment.
Je me disais que ça avait peu de chance de vous convaincre. Je ne sais pas si
vous... vous me corrigerez puis que finalement, bien, on remet tout ça aux
oubliettes. Puis surtout maintenant que, le règlement, il est prépublié, j'ai
l'impression que vous allez vouloir aller jusqu'au bout de cette aventure-là.
D'où mon approche. Puis là vous m'avez même confirmé que le règlement en question,
en ce moment, ne remet pas nécessairement... ne remet pas justement en question
les prothèses-orthèses.
M. Boulet : Non, mais
vous dites, puis là vous exprimez, ne remet pas nécessairement, mais pourrait
remettre en question une...
M. Leduc : Bien sûr. Bien
oui, une future...
M. Boulet : Bon, c'est
ça.
M. Leduc : Une future modification
du règlement.
M. Boulet : Donc, ça
confirme ce que j'ai mentionné. Donc, je n'ai vraiment plus de commentaires,
là. Tu sais, c'est... L'appréhension que j'ai exprimée, que votre amendement
pourrait altérer l'exercice d'un pouvoir réglementaire qui a déjà... On a déjà
le règlement. Ça fait qu'on ne peut pas, comme parlementaires, amender ou
altérer ce pouvoir réglementaire là.
M. Leduc : Bien, pourquoi
on ne pourrait pas? Mon Dieu! C'est notre... C'est notre... On est en haut de
la pyramide, je pense, là, par rapport au C.A. de la CNESST.
M. Boulet : Bien, moi,
je...
M. Leduc : En tout cas,
je l'espère.
M. Boulet : Et moi, je ne
me sens pas, comme parlementaire, comme législateur... Tu sais, le C.A. de la
CNESST, on a dit tout à l'heure que c'est des personnes compétentes qui ont
l'expertise. Ils ont adopté un règlement. Mon Dieu! Je ne sais pas comment je
vais... Moi, je pense qu'on ne doit pas, de quelque manière que ce soit,
modifier un pouvoir réglementaire. Puis c'est sans égard à votre
interprétation. Selon moi, la marge de manoeuvre du tribunal est plus grande
avec le libellé de la définition et ce que nous avons dans l'article 57
qui reprend dans leur substance les articles que je vous ai indiqués tout à
l'heure. Merci.
M. Leduc : Mais je suis
surpris de vous entendre dire ça, M. le ministre, parce qu'il n'y a pas plus
tard que quelques semaines on a adopté, nous, un règlement sur les maladies
professionnelles. Nous, les législateurs, ici, on l'a adopté, on l'a débattu.
Je vous ai, à quelques reprises, mis au défi de vous soumettre à la science à
des moments puis pas à d'autres, mais c'est nous, les législateurs, qui l'avons
adopté, ce règlement-là.
M. Boulet : Ah! Mais
là... Là, on va discuter d'un autre sujet. C'était une annexe. Puis votre...
Vous le savez très bien, une annexe, ça fait partie intégrante de la loi. Donc,
c'était dans la loi. Le but, et conformément au voeu exprimé par le Comité
consultatif du travail et de la main-d'oeuvre, c'est de transformer cette
annexe-là en règlement. Mais on ne veut pas se départir de ce qui était dans la
loi. On l'inscrit dans un règlement, puis ce règlement-là, il va être évolutif.
Il va permettre à la liste des maladies professionnelles présumées, on en a
rajouté un certain nombre, d'évoluer en fonction des connaissances médicales et
scientifiques. Et ça, ça va être chapeauté par un comité scientifique, donc,
des experts. C'est complètement différent que de discuter des tarifs que les
fournisseurs peuvent charger pour les équipements adaptés, là. Ce n'est pas de
même nature...
M. Boulet : …d'évoluer en
fonction des connaissances médicales et scientifiques. Et ça, ça va être
chapeauté par un comité scientifique, donc, des experts. C'est complètement
différent que de discuter des tarifs que les fournisseurs peuvent charger pour
les équipements adaptés, là. Ce n'est pas de même nature. Un règlement
normalement, ça permet de mettre en… de convenir des modalités d'application
d'une loi. Là, l'annexe dont vous parlez, c'était la loi qu'on a transformée en
règlement, ça fait que c'est complètement différent.
M. Leduc : …mon argument.
Puis, à la limite, ça serait le même…
M. Boulet : Je le comprends.
Je le comprends, mais…
M. Leduc : …avec le règlement,
bien, sur la prévention ou tout autre règlement que vous auriez pu décider de
rajouter en annexe. Il n'y a rien absolument qui justifiait que tel ou tel
règlement puisse, ou non, se retrouver en annexe. C'est un choix éditorial.
M. Boulet : Non, mais c'est
parce que vous parlez du règlement sur les maladies professionnelles présumées.
C'est complètement différent.
M. Leduc : C'est un règlement
de nature différente.
M. Boulet : Le parallèle n'est
pas fondé.
M. Leduc : Ah! bien, je vous
le concède sans problème que c'est un règlement de nature différente. Moi, mon
point avec ça, c'était de vous dire : Bien, coudon, on est législateurs,
on a bien le droit de décider si on aime tel ou tel règlement, ou pas.
Si les règlements qui aboutit… Puis on a
eu… on a même eu ce débat-là sur le règlement sur les médicaments. Je vous ai
fait dire que si le règlement qui arrivait, là, il commençait à voir imposer
des seuils, des tarifs, des non-remboursements de certains médicaments, vous,
vous allez le mettre au poubelle. Vous n'avez peut-être pas utilisé ces
mots-là, là, mais c'est à peu près ça que ça voulait dire. Vous vous êtes donc
commis, vous, d'un point de vue politique sur la nature du règlement qui va
venir.
Mais, moi, je ne vous demande rien de
différent aujourd'hui. Je vous demande de dire qu'en effet sur le futur
règlement qui va concerner la question des orthèses, prothèses et autres, bien,
ces questions-là d'orthèse, prothèses sont protégées. Elles ne seront pas
remises en question. Le reste du règlement pourra aller jouer sur toutes sortes
d'autres natures, mais on va permettre aux orthèses, prothèses d'avoir une
interprétation large de la part du tribunal et non d'appliquer les seuils qui
sont déjà… qui ont déjà tenté d'être appliqués d'un point de vue administratif
par la CNESST. On ne les recopie-collera pas dans le règlement.
Puis là je n'ai pas le temps de le lire.
Je ne sais pas si c'est dans le règlement actuel. Vous semblez me dire que non,
mais à la limite, bravo! Ce n'est peut-être pas dans le cas actuellement, mais
vous… la porte reste complètement ouverte puis vous l'avez dit tantôt
vous-même : Un règlement, c'est évolutif. La porte reste ouverte, et c'est
ce qui m'inquiète, c'est ce qui inquiète les groupes aussi. C'est ce que je
tente de rassurer avec ma proposition.
Vous avez compris mon intention. Est-ce
que vous voyez peut-être une autre façon de nous rassurer avec… d'une autre
manière? Je suis ouvert évidemment aux suggestions.
M.
Boulet : Mais je n'ai pas d'autre commentaire, là. Mais, moi, si je
peux contribuer à rassurer les groupes, là, ce n'est pas l'intention de
restreindre. Puis je pense que le texte qui est soumis en amendement pourrait
potentiellement avoir cet effet-là, que je veux éviter. Je pense qu'on définit
bien la notion d'équipement adapté. C'est un article qui est déjà adopté,
d'ailleurs, pour l'exercice… pour la mise en application du chapitre 5.1,
que nous discutons. Puis, encore une fois, il n'y a pas de changement ici, dans
l'article 57…
M. Boulet : …cet effet-là que
je veux éviter. Je pense qu'on définit bien la notion d'équipement adapté.
C'est un article qui est déjà adopté, d'ailleurs, pour l'exercice… pour la mise
en application du chapitre 5.1, que nous discutons. Puis, encore une fois,
il n'y a pas de changement ici, dans l'article 57, par rapport aux droits
substantifs, là, par rapport aux articles actuels de la Loi sur les accidents
de travail et les maladies professionnelles.
M. Leduc : Est-ce qu'il y a
une clause, là, comme tantôt, d'application de ça en fonction de la date du
règlement?
(Consultation)
M. Boulet : Oui. C'est la même
chose et c'est le même délai.
M. Leduc : Trois ans?
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : Mais là la
différence est que, dans ce cas-ci, le règlement est déjà…
M. Boulet : Oui. Exact. Mais
il n'est pas adopté par le gouvernement encore. Ça fait que ça…
(Consultation)
M.
Leduc : D'ailleurs, parenthèse, là, on avait une discussion sur le
règlement du 85 dB, vous vous étiez engagés à ce que ça soit adopté
rapidement… une mise à jour là-dessus?
M.
Boulet : Oui, on pourra la faire. D'ailleurs, on va traiter… quand on
aura fini, il nous reste les recours, les partages de coûts, puis, après ça, on
va venir à la surdité puis on pourra vous confirmer.
M.
Leduc : Je n'ai pas compris. Il va… quand est-ce que vous voulez faire
cette modalité?
M.
Boulet : On est dans le bloc Indemnisations. Là, on fait l'équipement
adapté et les autres frais. Après ça, il y a des articles, un bloc d'articles
sur les recours, l'option entre la révision administrative et le Tribunal
administratif du travail, pour déjudiciariser. Après ça, il y a les imputations
de coûts. Puis normalement le bloc Indemnisations est complété, mais il restait
Surdité, qu'on avait mis à la fin du bloc, que nous pourrons rediscuter. Puis
je vous confirmerai pour le règlement.
M.
Leduc : Mais ça n'a pas rapport avec le règlement, ça, c'est la
bilatéralité. Vous ne voulez pas le faire tout de suite, la mise à jour sur le
règlement de la prévention de surdité?
M.
Boulet : Bien, je ne sais pas à quelle étape il est rendu, là.
(Consultation)
M.
Boulet : Je ne sais pas quand, probablement dans les prochaines
semaines, ça va être soumis au Conseil des ministres. Parce que moi, je l'ai
signé, là, je vous ai confirmé, d'ailleurs, quand on parlait du bloc Surdité.
Moi, je l'ai signé. Il était sur mon bureau. Donc, normalement, c'est une
affaire de quelques semaines.
M.
Leduc : O.K. Avant la fin des travaux, peut-être.
M.
Boulet : Bien sûr.
M.
Leduc : Je vais prendre une…
M.
Boulet : Il nous reste trois semaines.
M.
Leduc : Oui.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions
sur l'amendement?
M.
Leduc : Je vais demander une suspension, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Est-ce qu'il y avait quand même des
interventions pour les autres, sur l'amendement déposé par le député
d'Hochelaga-Maisonneuve? Non. Vous n'aviez pas d'intervention. Parfait.
Alors,
nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension
de la séance à 16 h 09)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…par le député d'Hochelaga-Maisonneuve? Non. Vous n'aviez pas d'intervention.
Parfait.
Alors, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 16 h 9)
(Reprise à 16 h 15)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions, député d'Hochelaga-Maisonneuve,
sur votre amendement?
M. Leduc : Oui, Mme la
Présidente. Ce que je comprends, question d'application, donc le règlement,
dont on parlait tantôt, qui est prépublié depuis mars 2020, à moins que j'aie
mal compris, ne concerne exclusivement que la question des prothèses auditives.
M. Boulet : Il concerne les
prothèses auditives.
M. Leduc : Uniquement…
M. Leduc : ...règlement dont on
parlait tantôt, qui est prépublié depuis mars 2020, à moins que j'aie mal
compris, ne concerne exclusivement que la question des prothèses auditives.
M. Boulet : Il concerne les
prothèses auditives...
M. Leduc : Uniquement?
M. Boulet : Non.
(Consultation)
M. Boulet : Les prothèses
auditives et les services aussi en audiologie.
M. Leduc : O.K. Bien, donc,
toute la question de la santé auditive, on va le dire comme ça?
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : Mais orthèses et
prothèses, ça implique d'autres types d'orthèses et prothèses que celles
auditives? Chaussures orthopédiques...
M. Boulet : Chaussures
orthopédiques, oui. Il y en a d'autres sûrement, là.
M. Leduc : Qu'est-ce qui va se
passer avec ça? Parce que là, vous dites : Ah! c'est le règlement, c'est
le règlement. Mais là, si ce règlement-là ne couvre pas les chaussures...prenons
les chaussures orthopédiques, par exemple...
(Consultation)
M. Boulet : C'est le C.A. qui
aura le pouvoir de déterminer la nécessité d'adopter un règlement ou d'amender
le règlement pour l'adapter en fonction des besoins qui seront ressentis par
les membres du C.A. de la CNESST. Mais je ne peux pas...
M. Leduc : D'ici trois ans,
c'est ça?
M. Boulet : ...je ne peux
pas... À partir du moment où il y a un pouvoir réglementaire, c'est à eux de
l'exercer, conformément à son... à l'utilité et à la pertinence du règlement.
M. Leduc : Mais pourquoi le
règlement prépublié... Je veux dire, l'article 198.1, là, ne visait pas
uniquement la question de la santé auditive. Pourquoi c'est de cette
question-là uniquement dont il est question dans le règlement qui nous est
présenté?
(Consultation)
M. Boulet : C'est en fonction
des considérations. C'était leur principale préoccupation. C'était véritablement
ce qui les a animés, puis c'était la raison pour laquelle ils ont fait un règlement
de cette nature-là, avec ses tenants et aboutissants.
M. Leduc : O.K. Mais est-ce
qu'ils ont l'intention de faire quelque chose pour les chaussures
orthopédiques?
M. Boulet : Ah! mon Dieu, encore
une fois, c'est eux qui auront à prendre les décisions qui s'imposent en
fonction de leur réflexion, leur analyse du marché, puis les impacts sur l'efficacité
du régime d'indemnisation. Et donc le C.A. de la CNESST, encore une fois, dans
sa philosophie de paritarisme, mais en toute collégialité, prendra les
décisions qui s'imposent. L'important, c'est d'assurer qu'il préserve le
pouvoir réglementaire, encore une fois, qui existait déjà.
Puis je le répète, ça ne remet pas en
question le droit du travailleur. Ça ne remet pas en question les droits du
travailleur et le paiement des coûts, mais simplement d'assurer qu'il y ait des
paramètres dans les... ce qui est fourni par les fournisseurs.
M. Leduc : Moi, le fait que le
pouvoir réglementaire existait déjà ne me semble pas un argument que je
qualifierais de suffisant, dans le sens où vous l'avez donné à plusieurs autres
endroits. On pourrait très bien décider de le retirer ici. Vous l'avez
d'ailleurs fait sur la question du RQAP. Vous aviez l'intention de donner du
pouvoir réglementaire au conseil de gestion du RQAP, puis finalement, après les
consultations, vous avez entendu les groupes, puis vous avez décidé de le
retirer, ce avec quoi j'étais d'accord, d'ailleurs.
Mais moi, je... Qu'il soit déjà là, le
pouvoir réglementaire, je...
M. Leduc : ...vous l'avez
donné à plusieurs autres endroits, on pourrait très bien décider de le retirer
ici. Vous l'avez d'ailleurs fait sur la question du RQAP, où vous aviez
l'intention de donner du pouvoir réglementaire au conseil de gestion du RQAP.
Puis finalement, après les consultations, vous avez entendu les groupes puis
vous avez décidé de le retirer, ce avec quoi j'étais d'accord, d'ailleurs. Mais
moi, qu'il soit déjà là, le pouvoir réglementaire, je veux dire, on peut... Ce
n'est pas une fin en soi, là, ça peut être remis en question.
M. Boulet : Tout à fait.
Mais, pour moi, il est extrêmement pertinent.
M. Leduc : Et là bien...
Parfait, je comprends votre décision là-dessus. Puis, encore une fois, je n'ai
pas déposé une proposition de biffer ce pouvoir-là parce que je pense qu'on
peut trouver un compromis.
Qu'est-ce qui se passe dans ce trou-là?
Parce que, si ça a été aussi long, adopter un règlement sur les prothèses et
les services auditifs, puis que là vous donnez un délai de trois ans pour
adopter une complétion, j'imagine, de ce règlement sur les autres orthèses ou,
du moins, le mettre à jour, celui qui n'est pas encore adopté, on peut imaginer
que ça ne marchera pas, là. On peut imaginer que ce délai-là ne sera pas
respecté. On se retrouve dans le même bateau que le sujet précédent ou il va
falloir que soit vous fassiez une prolongation du délai réglementaire, ou soit
que vous adoptiez vous-même un règlement, ou... Qu'est-ce qu'il va faire?
Qu'est-ce qui va s'appliquer?
M. Boulet : Non, il n'en
est pas question. Tu sais, encore une fois, je le répète, on parle ici de
remboursement de soins de traitements puis d'équipements adaptés, puis il faut
prévoir des balises, il faut prévoir des paramètres, puis c'est le C.A. de la
CNESST qui va décider comment elles seront établies dans un règlement. Tu sais,
je ne peux pas en dire plus.
Puis je reviens sur mon argument, là, que
vous ne voulez pas que dans le règlement il y ait des restrictions et c'est
pour ça que vous proposez une autre définition de ce qu'est un équipement
adapté, puis, pour moi, la définition actuelle de l'article 2 est beaucoup
plus libérale que celle que vous proposez. Merci.
• (16 h 20) •
M. Leduc : Je vous réfère
à une décision, la décision Busque, pour vous donner un peu la philosophie de
mon approche pour éviter de refermer des portes qui sont actuellement ouvertes.
Je vous réfère entre autres aux
paragraphes 34 et 35 : «En fonction de la décision qui a été rendue
le 20 mai 2016 et de la note évolutive rédigée par l'agente d'indemnisation
le 16 mai 2016, le soussigné constate que le refus de la commission
prendrait appui sur le fait que le travailleur ne rencontrait pas l'une des
conditions suivantes, on parle de chaussures... d'orthèses, là, de chaussures
orthopédiques, soit la chaussure nécessite une élévation d'un demi-pouce et
plus, le travailleur doit avoir un ou des pieds partiellement amputés, les
pieds nécessitent de façon permanente des chaussures de pointures différentes,
le pied nécessite une barre métatarsienne, le travailleur est porteur d'une
orthèse autre que plantaire qui descend dans son soulier, et cela n'est pas
adéquat.»
Paragraphe 35 : «Le premier
constat qui s'impose aux yeux du tribunal est que les conditions ne sont
nullement prévues dans la loi ou encore dans un règlement qui aurait été adopté
en application de la loi, notamment le Règlement de l'assistance médicale.
«De plus, il est aussi pertinent de
mentionner que ces conditions ne se retrouvent également pas dans la
politique 5.04 du recueil des politiques en matière d'indemnisation et de
réparation adopté par la commission et qui porte sur le remboursement des coûts
d'acquisition des prothèses et des orthèses. En effet, la section 3.5 de
ladite politique prévoit ce qui suit...
M. Leduc : …en application de
la loi, notamment le Règlement de l'assistance médicale. De plus, il est aussi
pertinent de mentionner que ces conditions ne se retrouvent également pas dans
la politique 5.04 du recueil des… en politiques de matière d'indemnisation et de
réparation adoptée par la commission et qui porte sur le remboursement des
coûts d'acquisition des prothèses et des orthèses. En effet, la section 3.5 de
ladite politique prévoit ce qui suit…»
Je vous évite la lecture de ce que tout ce
que la section 3.5 de ladite politique prévoit et je finis à 36 : «Cela
étant dit, comme nous l'avons mentionné précédemment, le tribunal est d'avis
que le travailleur a droit au remboursement du coût d'acquisition des
chaussures orthopédiques à la condition qu'il a été victime d'une lésion
professionnelle et que les chaussures sont requises en raison de ladite
lésion.» Point.
Alors, il n'y a pas 150 000 cas…
d'accessibilité à la chaussure. Il y en a, dans le fond, deux. Il a été victime
d'une lésion, les chaussures sont requises, fin de l'histoire. Alors, le juge
ou la juge du tribunal ne va pas plus loin, n'a pas besoin de plus de
limitations, mais ça, c'est parce que ce n'est que des politiques.
Alors, si ces principes-là sont repris éventuellement
par le règlement qui… ce que vous me confirmez, ne touche pas la question des
chaussures orthopédiques… Je ne sais même pas si ce genre de limitation là est
compris dans le règlement actuel par rapport à la santé auditive. Mais, si
d'aventure ces limitations-là, que le tribunal considère à la limite
impertinentes quant à l'objectif de la loi, qui est la réparation, si
d'aventure elles sont reprises telles quelles dans le règlement, bien, c'est
final bâton. On ne pourra plus rendre ce genre de jugement là. Le juge sera limité.
Il ne devra rendre son jugement qu'en fonction des limitations qui sont prévues
dans un règlement.
Et c'est ça qui m'inquiète, c'est
qu'encore une fois on parle beaucoup de la prépondérance du médecin traitant,
de la liberté du médecin traitant, mais peut-être qu'on aurait dû avoir tout un
segment en soi sur la liberté aussi du tribunal. Parce que plus vous le
limitez, plus vous mettez des intentions réglementaires qui, on le devine, par
définition, sont très peu dans l'ouverture de l'application mais dans la
restriction de l'application, bien, plus vous empêchez des vraies personnes,
des vrais salariés, qui ont des vrais problèmes, d'avoir accès à de la
réparation, d'avoir accès à des remboursements.
Et ces gens-là ont la chance d'avoir eu
une certaine représentation soit syndicale soit populaire, d'avoir eu à
traverser tout un cheminement juridique… pas législatif, juridique, de
contestation, là, on parlera tantôt de la DRA puis du BEM, mais ils ont eu
probablement à traverser tout ça, mais au final ils ont eu une chance parce que
la loi, elle a une interprétation large et libérale.
Qu'est-ce que c'est?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…
M. Leduc : Ah! excusez.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oups! C'est un petit téléphone.
M. Leduc : On trouvait
peut-être que j'avais suffisamment parlé pour la journée, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ce n'est pas moi qui l'ai dit.
M. Leduc : Ça dépend des
opinions. Ça dépend des opinions. Alors, qu'est-ce que ça évoque, dans le fond,
cette décision-là, M. le ministre, c'est que c'est dangereux, je pense, d'aller
trop dans le règlement, et surtout de laisser le règlement ouvert. Moi, ce que
je vous propose, là, ce n'est même pas de le fermer au complet cette fois-ci,
c'est de le fermer un petit peu, une couple de pouces, pour clarifier que ne
sera pas remise en question l'accessibilité aux orthèses et prothèses.
M. Boulet : Un, je ne peux pas
me permettre de…
M. Leduc : …dans le règlement
et surtout de laisser le règlement ouvert. Moi, ce que je vous propose, là, ce
n'est même pas de le fermer au complet cette fois-ci, c'est de le fermer un
petit peu, une couple de pouces, pour clarifier que ne sera pas remis en question
l'accessibilité aux orthèses et prothèses.
M. Boulet : Un, je ne peux pas
me permettre de commenter, encore une fois, une décision de jurisprudence, je
n'ai pas entendu la preuve, je n'ai pas vu les arguments. Chaque décision est
un cas d'espèce, ça fait que je ne peux véritablement pas commenter. Deuxièmement,
je ne veux pas embarquer dans un débat idéologique, là, je ne pense pas que le règlement,
son but, c'est de limiter. Son but, c'est de préciser des modalités d'application
puis, ultimement, de permettre aux travailleurs d'être traités équitablement,
plutôt que l'absence de règlement, l'absence de précision, quant aux modalités
d'application, ça mène à, parfois, de l'inéquité où des décisions sont rendues
en l'absence de guide, en l'absence de précision, pour moi, c'est important.
Puis, encore une fois, ici, pour moi, ce
n'est qu'une reprise des textes qui existent déjà, et ça confirme le droit des
travailleurs, travailleuses, puis le remboursement, ça ne vient qu'encadrer les
fournisseurs. Pour moi, même au Comité consultatif du travail et de la
main-d'oeuvre, on reconnaissait la nécessité de bien encadrer les fournisseurs
puis, bon. Merci.
M. Leduc : Ce que la décision…
vient nous dire, c'est, les conditions qui avaient été appliquées, là, par la
commission, j'imagine, peut-être dans la politique, je ne sais pas si les
politiques sont notées par le C.A. ou sont appliquées par la direction, mais le
juge dit : Bien, bravo, vous avez des belles politiques, mais, moi, je
trouve qu'en l'espèce, c'est parce que ce qui m'est présenté, je ne les trouve
pas tout à fait pertinentes, vos politiques. Je vais au-delà de vos politiques
pour respecter l'objet de la loi qui est la réparation pleine et entière des
travailleurs. S'il y a un règlement, on ne peut plus faire ça. Vous ne trouvez
pas que le règlement — ce n'est pas vous qui l'écrivez, j'ai bien
compris ce bout-là, mais vous le permettez — vous ne trouvez pas que
cette permission de la CNESST a un risque quand même non négligeable, au regard
de ce qui est appliqué comme politique, de faire atteinte à cet objectif de la
loi qui est la réparation pleine et entière?
M. Boulet : Je pense qu'il
faut trouver un bon équilibre. Ici, j'ai souvent vu, par ailleurs, des juges de
tribunaux administratifs être désolés de l'absence de précision réglementaire,
de l'absence de modalité d'application, laissant libre cours à différents
courants de pensée, laissant libre cours à des tendances jurisprudentielles qui
varient, et parfois ça amenait des parties à souhaiter plaider un dossier
devant tel juge, plutôt que de tel autre, et bénéficier d'une tendance
jurisprudentielle. Je pense qu'il faut trouver un bon équilibre, puis je pense
qu'on a cet équilibre-là. Il n'y a rien qui me démontre… d'ailleurs, c'est
prépublié puis il y a eu des consultations, moi, je n'ai jamais entendu…
M. Boulet : ...souhaiter
plaider un dossier devant tel juge plutôt que de tel autre et bénéficier d'une
tendance jurisprudentielle. Je pense qu'il faut trouver un bon équilibre puis
je pense qu'on a cet équilibre-là. Il n'y a rien qui me démontre, d'ailleurs,
c'est prépublié, puis il y a eu des consultations, moi, je n'ai jamais entendu,
puis vous n'avez jamais entendu un commentaire que ce règlement-là manquerait
d'équilibre, au contraire, il a été adopté par le C.A. de la CNESST.
Sur le débat idéologique, là, on pourrait
s'en parler, mais peut-être dans un autre contexte, puis ça me fera plaisir
d'en discuter avec vous, là. Mais je suis en partie d'accord puis en partie en
désaccord sur ce que vous soulevez. Puis je le répète, ce que vous amenez,
selon moi, aurait un effet restrictif beaucoup plus imposant que ce que nous
avons, actuellement.
M. Leduc : Mais avez-vous une
idée de comment on peut le réécrire, dans ce cas-là, pour ne pas que ça ait une
portée restrictive mais que ça...
M. Boulet : Bien, ceci dit, je
suis généralement à la quête d'un compromis. Ici, je n'en vois pas, là, parce
que ça reprend les articles précédents. Puis je ne voudrais pas... je suis
bien, bien préoccupé par la volonté de ne pas altérer un pouvoir réglementaire
qui a déjà été exercé puis... à moins qu'on n'ait pas repris, dans sa substance
les libellés de la loi actuelle. C'est pour ça que je fais beaucoup d'efforts
puis je suis constamment, vous me connaissez, à la recherche d'une solution,
mais ici, je ne vois rien de compromettant. Puis ce que je trouvais beau, de
ces articles-là, c'est que ça venait encore une fois reconnaître le droit des
travailleurs, puis je pense que je l'ai précisé, puis j'ai défini mon intention
assez clairement, le droit des travailleurs à l'équipement adapté puis au
remboursement des frais. Moi, c'est ce qui m'apparaît fondamental dans cet
article 57 là.
M. Leduc : Tantôt, vous
faisiez référence à différents courants de jurisprudence qui peuvent s'exprimer
devant le tribunal. C'est comme ça que ça fonctionne, bien évidemment. Sauf
qu'en l'espèce moi, tout ce qu'on a trouvé, tout ce qu'on a lu, à peu près...
presque unanimement, donc, c'est difficile de parler de courant, à ce
moment-là, mais presque unanimement les juges du TAT renversent les refus basés
sur les politiques de la CNESST. C'est une constante, là, j'oserais dire,
systématique. Ça fait que le courant jurisprudentiel, ce n'est plus un courant,
c'est une hégémonie jurisprudentielle, c'est quasiment une façon, une culture jurisprudentielle.
Alors, c'est là que je me dis : Si on a évolué avec le temps, avec un
courant ou une culture aussi forte, aussi unanime, du point de vue du TAT,
c'est pour une bonne raison, c'est parce qu'on veut une loi réparatrice à
objectif large.
• (16 h 30) •
M. Boulet : Mais il ne faut
pas... il faut exercer notre pouvoir de législateur, il faut réglementer. Et
les décisions, en l'absence de règlement, en l'absence de loi, bien, ils vont
aller dans bien des directions opposées, là. Puis il y en a des...
16 h 30 (version non révisée)
M. Boulet : ...il ne faut
pas... il faut exercer notre pouvoir de législateur, il faut réglementer. Et
les décisions, en l'absence de règlement, en l'absence de loi, bien, ils vont
aller dans bien des directions opposées, là. Puis il y en a des décisions où on
reprochait qu'il n'y ait pas de guide, qu'il n'y ait pas de précision, qu'il
n'y ait pas de modalité d'application, il y en a de multiples décisions à cet
effet-là. C'est pour ça qu'en modernisant il faut exercer notre rôle.
Puis, ceci dit, ce n'est pas l'article
pour faire ce débat de fond là, selon moi, parce que ça ne change rien à la
réalité actuelle, puis le règlement, il est déjà là. Puis il y a eu une
prépublication, il y a eu des consultations puis il n'y a pas eu de commentaire
à l'effet qu'on venait restreindre. Au contraire, les chefs syndicaux, les
chefs patronaux, les représentants des travailleurs, tous les membres du C.A.
de la CNESST ont adopté ce règlement-là en vertu des dispositions actuelles qui
sont reproduites dans notre projet de loi n° 59.
M. Leduc : ...qu'est-ce qui va
se passer avec les autres types de prothèse? C'est que là vous vous
dites : Oui, oui, il y a eu un règlement, il y a eu discussion du C.A.
pour les prothèses auditives...
M. Boulet : ...pas à la
CNESST, surtout à son C.A., qui est composé d'experts, comment se comporter à
l'égard des prothèses. Mais il y a un droit... Non, c'est parce que je... Il y
a un droit fondamental du travailleur qui est reconnu, non seulement
l'équipement, mais aussi au remboursement. Et donc le C.A. va le considérer et
va se comporter en conséquence, là.
Mais moi, je ne peux pas soupçonner, comme
des fois j'ai l'impression que vous pourriez être tenté de le faire, le C.A. de
la CNESST d'exercer un pouvoir réglementaire pour restreindre un accès, au
contraire, au contraire.
M. Leduc : Pouvez-vous me
confirmer, tantôt je vous ai posé une question, là, est-ce que les politiques
sont adoptées par le C.A. de la CNESST?
(Consultation)
M. Boulet : Ils ne sont pas
adoptés par le C.A.
M. Leduc : Donc, ils sont
appliqués ou ils sont rédigés par, on imagine, la direction?
M. Boulet : Exact.
M. Leduc : Appliqués...
M. Boulet : Par des
directions, là...
M. Leduc : Oui, oui. Mais, si
ce n'est pas adopté par le C.A., on ne peut pas dire que c'était un consensus
patronal-syndical.
M. Boulet : Là, ce
règlement-là, il permet justement de dégager un consensus et d'éviter que ce
soit des politiques... Puis on le dit, hein, c'est des politiques
administratives. Puis les politiques administratives sont souvent rendues
nécessaires en raison du silence réglementaire, et on vient combler ce
silence-là.
Mais, encore une fois, c'est un débat
d'idées, là, puis je respecte beaucoup votre point de vue, mais ici ça n'a pas
d'impact, là...
M. Boulet : …les politiques
administratives sont souvent rendues nécessaires en raison du silence
réglementaire, et on vient combler ce silence-là. Mais encore une fois, c'est
un débat d'idées, là, puis je respecte beaucoup votre point de vue, mais ici ça
n'a pas d'impact, là, ça n'a pas de conséquences, parce qu'à ce jour, en 2020,
ce qui a été jugé pertinent par un C.A. paritaire, c'est d'adopter le règlement
dont le contenu a été prépublié à la Gazette officielledu Québec.
M. Leduc : Ça, il n'y a pas de
doute là-dessus.
(Consultation)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…des interventions sur votre amendement?
(Consultation)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, qui… député d'Hochelaga-Maisonneuve?
M. Leduc : …j'ai un angle…
Bien, en tout cas, j'ai… peut-être je vous ai posé la question tantôt, là, mais
je vais la reposer pour être certain parce qu'il y a un mot qui m'a échappé,
là. Quand j'ai posé la question, à savoir là, il y a un délai de trois ans pour
adopter le règlement, mais là, ça tombe bien, il est déjà écrit, sauf que celui
qui est déjà écrit ne couvre pas l'entièreté des prothèses, alors on est dans
une espèce de situation particulière. Pour les autres prothèses non auditives,
qui ne sont pas couvertes par le règlement, il y a donc ce délai-là de trois
ans. J'imagine qu'il y a deux scénarios : Soit vous allez attendre qu'ils
retravaillent le règlement qui est devant vous, puis qui intègre les autres
prothèses, ou soit vous allez l'adopter, celui qui est devant vous, puis allez
espérer un nouveau règlement sur les prothèses. Dans les deux scénarios, d'ici
le trois ans, d'ici qu'on comble le vide sur les prothèses non auditives, quand
on écrit ici «dans les cas et les conditions prévues au règlement», il me
semble que c'est ma compréhension que, tant que ce n'est pas adopté, «les
cas et les conditions prévues au règlement», ça veut dire qu'on n'aura pas
accès aux prothèses non auditives.
M. Boulet : Non, au contraire,
tant que ce n'est pas réglementé, là, le règlement concerne les orthèses, c'est
ma compréhension, et tant qu'il n'y aura pas de règlement sur les prothèses…
c'est l'inverse, excusez. Le règlement concerne les prothèses, et tant qu'il
n'y aura pas de règlement sur les orthèses, c'est l'état actuel du droit qui s'applique.
M. Leduc : Malgré ce qui est
écrit là.
M. Boulet : Exact.
M. Leduc : À cause des
dispositions transitoires.
M. Boulet : Exact.
M. Leduc : D'accord. Je vais
prendre une légère suspension, Mme la Présidente.
(Consultation)
(Suspension de la séance à 16 h 36)
(Reprise à 16 h 39)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous poursuivons l'échange sur l'amendement déposé par le député
d'Hochelaga-Maisonneuve. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Alors, à
vous, oui.
M. Leduc : Bon, résumons.
Pouvoir réglementaire existe déjà, la CNESST a pris du temps à le faire, mais
il l'a fait, a déposé un projet de règlement prépublié en mars 2020. Mais
ce règlement-là ne touche pas l'entièreté du sujet des orthèses, prothèses,
touche seulement l'aspect auditif…
• (16 h 40) •
M. Leduc : Bon, résumons. Le
pouvoir réglementaire existe déjà. Le CNESST a pris du temps à le faire, mais
il l'a fait, a déposé un projet de règlement prépublié en mars 2020. Mais
ce règlement-là ne touche pas l'entièreté du sujet des orthèses-prothèses,
touche seulement l'aspect auditif.
Là, vous dites que dans votre nouvel
article, donc vos nouveaux articles de la loi, le travailleur a le droit,
blablabla, avec l'équipement adapté dans les cas et conditions prévus par
règlement et vous dites que ça, ça ne s'appliquera que quand le règlement sera
adopté. Mais le règlement ne touche qu'un aspect des prothèses. Alors, là, vous
nous dites, tantôt : Oui, oui. Mais donc, pour les autres types de
prothèses non auditives, il faudra attendre d'autres règlements avant que ça
s'applique. Mais est-ce qu'il y a un autre règlement qui ne viendrait, encore
une fois, que ne toucher qu'un aspect des prothèses? Mettons, les chaussures,
qu'est-ce qui se passerait avec les autres prothèses? Est-ce que ça va toujours
être ça? Qui et comment on va décider de la complétion du sujet des
orthèses-prothèses?
M. Boulet : Le C.A. de la
CNESST. Puis je pense que vous avez bien résumé, là, ça touche un volet, puis
tant que le pouvoir réglementaire ne sera pas exercé par le C.A. de la CNESST,
les autres volets, notamment les orthèses, seront régis par l'état actuel du
droit.
M. Leduc : Mais donc, s'il y a
un nouveau règlement qui arrive, qui ne touche que les chaussures
orthopédiques, ça ne va pas, en soi, ça, boucher ou boucler, pardon, le sujet
des orthèses-prothèses? Parce que, là, on aura juste l'auditif puis on aura
juste les chaussures. Il y a d'autres sortes de prothèses.
M. Boulet : Donc, est-ce que
le pouvoir réglementaire pourrait être exercé de manière fragmentée? C'est ce
que vous…
M. Leduc : Il l'est de toute
façon, là, en ce moment.
M. Boulet : À la limite, oui,
en fonction des préoccupations et de ce que le C.A. de la CNESST aura identifié
comme étant une priorité, oui, absolument.
M. Leduc : O.K. Puis dans ce
scénario-là…
Des voix
: …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve, il vous reste à peine
5 secondes, hein?
M. Leduc : Oui. Passons au
vote.
M. Boulet : Les dispositions
transitoires, c'est quand le règlement va être adopté dans sa globalité et que
ça va avoir un impact sur l'état actuel du droit. Ça, on l'a dans le
transitoire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
À vous, vous avez 5 secondes, là.
M. Leduc : Bien, on peut
passer au vote, on continuera sur la principale, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord. À moins qu'il y ait d'autres interventions sur l'amendement déposé?
Alors, s'il n'y a pas d'autres interventions sur l'amendement déposé à
l'article 57, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Abstention.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 57 est…
La Secrétaire
:
...Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, Me Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Abstention.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Et Mme
IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 57 est rejeté. Nous revenons
à l'article 57. Y a-t-il des interventions sur l'article 57? Député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Bien, peut-être que
le ministre veut compléter, là, ce qu'il était en train de dire avant le vote.
M. Boulet : Ce que les
légistes me confirment, c'est que c'est quand le règlement sera adopté sur les
équipements adaptés que, là, ça va entrer en vigueur.
M. Leduc : O.K. Mais là les
équipements adaptés... Parce qu'encore une fois, si vous me dites que, là, ils
ont décidé de ne faire que la santé auditive, est-ce qu'en soi c'est une
volonté de se limiter à la santé auditive ou est-ce qu'il faut que,
nécessairement, le règlement mentionne et fasse les encadrements de toutes les
orthèses et prothèses? Est-ce que... Qui décide de ça?
M. Boulet : Donc, dans les
dispositions transitoires, ce qui est prévu, c'est que le règlement devra être
adopté sur les équipements adaptés, donc dans sa globalité, avant d'entrer en
vigueur.
M. Leduc : Mais c'est ça, si
le C.A. de la CNESST dit : Nous, dans le fond, on n'a pas envie de toucher
aux chaussures orthopédiques, alors ce que vous avez devant nous, la santé
auditive, les prothèses auditives, à notre sens, constituent le règlement sur
l'ensemble de la question des orthèses, prothèses. Comment on fait pour
trancher ça? C'est vous? C'est eux? C'est nous? Quand on tranche ça?
M. Boulet : C'est prévu dans
la loi, puis il faut qu'ils exercent le pouvoir réglementaire sur les
équipements adaptés. C'est ce qui est prévu dans le projet de loi.
M. Leduc : Oui, mais c'est ça,
ce que je vous dis, c'est s'ils décident de ne pas l'exercer sur, par exemple,
les chaussures orthopédiques, s'ils décident de ne pas encadrer davantage.
M. Boulet : Bien, c'est le
gouvernement. Ultimement, bon, je n'ai jamais été confronté à cette
hypothèse-là ou ce scénario-là, mais si le C.A. de la CNESST n'exerçait pas son
pouvoir réglementaire, ça reviendrait au gouvernement.
M. Leduc : À l'intérieur d'un
délai de trois ans.
M. Boulet : Absolument.
M. Leduc : Et là vous, vous
devriez prendre une décision à savoir si la non-action du C.A. de la CNESST sur
certains sujets, des sous-sujets des orthèses, prothèses signifie un manque de
temps ou signifie une volonté de ne pas aborder ces sujets-là.
M. Boulet : Bien, ça serait un
règlement adopté, par exemple, il pourrait ne pas être conforme, puis là,
encore une fois, c'est une hypothèse, conforme à la disposition habilitante, et
il pourrait être jugé comme au-delà de sa compétence ou pas compatible avec sa
compétence et il pourrait être attaqué devant les tribunaux, là. Mais encore
une fois, ce n'est pas un scénario que j'anticipe, là.
M. Leduc : Et quand on va être
dans cette situation-là, vraisemblablement bientôt, là, si la loi fonctionne,
où il y aura un seul volet des orthèses, prothèses, déposé avec le règlement
éventuellement adopté, d'autres volets non traités, là vous me dites que ces
volets non traités, comme les chaussures, par exemple, c'est la disposition
transitoire qui s'appliquera. N'y a-t-il pas un danger, ou est-ce qu'on peut me
confirmer que la CNESST, par exemple, qui...
M. Leduc : ...des orthèses
prothèses déposées avec le règlement, éventuellement adopté, d'autres volets
non traités, puis là vous me dites que ces volets non traités, comme les
chaussures, par exemple, c'est la disposition transitoire qui s'appliquera. N'y
a-t-il par un danger ou est-ce qu'on peut me confirmer que la CNESST, par exemple,
qui, évidemment, vient contester, là, ces réclamations-là devant le TAT, est-ce
qu'on peut me confirmer que la CNESST ne va pas venir plaider précisément
l'inverse qu'on a dit aujourd'hui, là?
M. Boulet : Pardon,
excusez-moi.
M. Leduc : Pas de problème. Ce
que je voulais voir, c'est, advenant l'adoption de la loi, advenant l'adoption
de votre règlement dans les prochaines semaines, advenant donc cette espèce de situation
un peu malaisante sur les autres orthèses non auditives, l'espèce de vide, là,
est-ce qu'on peut s'attendre puis est-ce qu'on peut me confirmer que la CNESST
ne va pas venir plaider l'inverse de ce qu'on vient de se dire, ne va pas venir
plaider : Ah! bien non, regardez, il fallait qu'il y ait un règlement, il
y en a un, ça fait que, fin de l'histoire, puis on ne peut plus...
M. Boulet : Non, non, absolument...
M. Leduc : ...on ne peut plus
réclamer des chaussures parce que ce n'est pas écrit dans ce règlement-là.
M. Boulet : Ça, je vous le
confirme.
M. Leduc : C'est sûr que ça
n'arrivera pas?
M. Boulet : Non.
M. Leduc : Ça fait que si ça
arrive, vous prenez le téléphone puis vous tapez sur les doigts du procureur.
M. Boulet : Bien oui, mais
c'est au... Dans les cas et conditions prévus par règlement, oui, il faut absolument.
Oui, je suis d'accord avec votre déclaration.
M. Leduc : O.K.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 57?
M. Leduc : Je vais prendre un
temps de rédaction, j'ai un autre amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce que des autres... Député de Bonaventure, est-ce que vous avez des
interventions, député de Nelligan, sur l'article 57?
M. Derraji : Non.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Non? D'accord. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 47)
(Reprise à 16 h 53)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous avons reçu un amendement du député d'Hochelaga-Maisonneuve. Je vous
invite à le lire et à l'expliquer s'il y a lieu.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Donc : Le premier alinéa de l'article 198.1 proposé l'article
57 du projet de loi est amendé par la suppression de «,dans les cas et aux
conditions prévues par règlement».
Dans le fond, Mme la Présidente, on a eu
un bon échange, là, sur la nature de la bête, la nature de ce règlement-là qui
est déjà en partie adopté, mais peut-être qu'il y en a un autre qui viendrait,
qui pourrait être segmenté éventuellement aussi. Je vais être honnête avec
vous, je trouve ça compliqué. Il y a quand même des aspects que M. le ministre
nous a un petit peu rassuré, là, en fonction que la CNESST ne viendrait pas
plaider l'imbroglio réglementaire pour régler des droits.
Mais je m'en voudrais de ne pas tester
cette aventure-là, de dire : Bien, on est peut-être mieux de doubler tout
ça, là, les règlements. Ça me semble très lourd. Ça me semble compliqué. Quand
est-ce qu'il va passer? Passera-t-il? Trois ans, pas trois ans? Après
le trois ans, qu'est-ce qu'il se passe exactement? C'est un peu flou. Et on
parle quand même d'un droit assez important, là, l'accès aux orthèses,
prothèses, qui soit non limité d'une manière ou d'une autre. Moi, je voulais
clairement…
M. Leduc : ...très lourd. Ça me
semble compliqué. Quand est-ce qu'il va passer? Passera-t-il trois ans, pas
trois ans? Après, le trois ans, qu'est-ce qui se passe exactement? C'est un peu
flou. Et on parle quand même d'un droit assez important, là, de l'accès aux
orthèses, prothèses qui soit non limité d'une manière ou d'une autre. Moi, je
voulais clairement sortir ça, là, de ce débat-là. Alors, à défaut d'avoir
convaincu le ministre d'aller avec l'option peut-être plus logique, je pensais,
en tout cas, plus de compromis, bien, j'y vais avec la totale. J'y vais avec la
totale, je propose de retirer le projet de règlement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre.
M. Boulet : Bien, je n'ai pas
d'autre commentaire que de dire : On fait un immense pas en arrière. On
enlève le pouvoir de réglementation de la CNESST dans des cas où,
manifestement, on a besoin de contrôler les coûts qui sont chargés par les
fournisseurs. Je réitère que le droit au remboursement, le droit du travailleur
aux équipements adaptés, il est reconnu de façon très claire. Donc, je
comprends quand il dit «la totale», malheureusement, on ne peut pas revenir en
arrière. Puis c'est même un immense pas en arrière par rapport à la loi
actuelle que nous reproduisons dans le p.l. n° 59 en
ce qui concerne les équipements adaptés. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions?
M. Leduc : Moi, je suis
parfaitement à l'aise, là, de retirer un pouvoir réglementaire, surtout s'il
n'a pas été exercé pendant 19 ans ou 16 ans. Je ne me rappelle plus
du chiffre exact. Surtout, c'est que là, le règlement est prépublié, mais il
n'est pas adopté encore, donc il n'y a pas de... Ça ne m'empêcherait pas de
dormir. On n'a pas été sur le fond de cet éventuel règlement-là, puis, en toute
franchise et en toute honnêteté, parce que je n'ai pas eu le temps de lire et
de l'analyser.
Qu'est-ce qu'il contient, ce règlement, en
matière de santé auditive, là? Je vous dirais que les précédentes discussions
sur tout ce qui concernait l'auditif ne m'ont pas laissé dans une disposition
très positive par rapport à l'approche du ministre sur la question de la santé
auditive, justement. Donc, je crains de ce que je pourrais lire dans ce fameux
règlement prépublié en mars 2020. J'ai des doutes quant à sa possibilité
d'élargir et de maintenir l'accès large aux salariés, à leur droit de se faire
rembourser des prothèses et orthèses.
On a eu un débat exhaustif, qu'on aura
malheureusement besoin de ravoir peut-être si on en revient à la question de la
bilatéralité, à savoir : Y a-t-il, oui ou non, une crise de la surdité au
Québec? Y a-t-il, oui ou non, une crise de santé financière de la CNESST? Ça,
je pense qu'on s'est bien fait démontrer qu'il n'y en avait pas lors de l'étude
des crédits.
Alors, moi, je pense que c'est tout à fait
légitime de dire : Bien, un instant, le règlement, ce n'est pas une
panacée. Il y a plein d'autres choses qu'on peut faire dans la vie pour
encadrer. Il y a déjà des politiques. Des politiques existent, là. Le ministre
n'est pas en train de me... Je ne sais pas ce qu'il pense de ces politiques-là.
Est-ce qu'elles sont inefficaces? Est-ce qu'elles sont inopérantes?
Certainement, le TAT considère des fois qu'elles sont peut-être trop
restrictives et se permet d'aller au-delà des politiques, mais au final, est-ce
qu'on me dit que...
M. Leduc : …panacée, il y a
plein d'autres choses qu'on peut faire dans la vie pour encadrer. Il y a déjà
des politiques, les politiques existent. Là, le ministre n'est pas en train de
me… Je ne sais pas ce qu'il pense de ces politiques-là. Est-ce qu'elles sont
inefficaces? Est-ce qu'elles sont inopérantes? Certainement, le TAT considère
des fois qu'elles sont peut-être trop restrictives et se permet d'aller au-delà
des politiques. Mais, au final, est-ce qu'on me dit que les politiques ne
servent à rien en ce moment, en tout cas les politiques sur les chaussures
orthopédiques, par exemple, que je citais dans la décision Busque? Est-ce qu'on
est en train de dire que c'est des politiques qui ne servent à rien?
M. Boulet : Je ne veux pas
qu'on prenne des raccourcis, là. Quand vous dites 16 ans, 17 ans, comme je vous
ai expliqué tout à l'heure, il y avait une entente avec les audioprothésistes
qui était effective jusqu'en 2010, et le projet de règlement qui a été
prépublié a fait l'objet de consultations, d'analyses et de réflexions de la
part du C.A. dans les années antérieures.
C'est important pour moi d'exprimer toute
la confiance que nous devons avoir au C.A. de la CNESST. D'éliminer le pouvoir
réglementaire, c'est de dire aux tribunaux : On ne précise pas, on ne
guide pas, on ne vous donne pas des paramètres, alors qu'on est dans un sujet
qui requiert qu'il y ait des limites pour les fournisseurs. Si on revenait sur
le droit fondamental des travailleurs d'avoir accès à des équipements adaptés
et d'être remboursés, on ferait un débat. Là, on essaie de créer un débat qui,
selon moi, n'existe pas. C'est sûr qu'on peut remettre en question le C.A. de
la CNESST, mais l'expertise est là, et au Québec, à moins d'avis contraire,
cette commission-là est le lieu où se concentrent les compétences, les
expertises. Et le C.A., vous savez comment les personnes sont nommées, on a
revu la gouvernance, et à mon avis c'est une garantie d'objectivité au-delà de l'indépendance
et une garantie qu'on aura et qu'on a des règlements qui sont tout à fait
pertinents et compatibles avec ce que requiert le régime de santé-sécurité du
travail au Québec.
M. Leduc : J'ai peut-être mal
compris tantôt. Là, vous m'avez dit que c'est à partir de 2010 qu'a eu fin une
entente, et c'est à partir de ce moment-là que s'est intéressée, j'imagine, là,
ça, la CNESST à ce pouvoir réglementaire là, même s'il existait depuis
longtemps.
• (17 heures) •
M. Boulet : Bien… Oui, je l'ai
dit tout à l'heure, il y a eu une entente qui liait la CNESST avec les
audioprothésistes qui a été effective jusqu'en 2010, et par la suite il y a eu
une évolution qui a été analysée et considérée par le C.A. de la CNESST jusqu'à
la décision de dire : Il faut bâtir un règlement, qui a été élaboré puis
qui a été… qui a fait l'objet d'une prépublication, et, comme vous savez, ça
fait… quand c'est prépublié, ça permet aux gens d'être… de donner des
commentaires, de faire des recommandations. Il y a un processus de consultation.
Ça fait que… C'est parce que vous disiez : Pendant 16, 17 ans, ça ne
m'empêchera pas de dormir si ça attend encore. Non, je pense…
17 h (version non révisée)
M. Boulet : …et comme vous
savez, ça fait… quand c'est prépublié, ça permet aux gens d'être… de donner des
commentaires, de faire des recommandations. Il y a un processus de
consultations. Ça fait que c'est parce que vous disiez : Pendant 16,
17 ans, ça ne m'empêchera pas de dormir si ça attend encore. Non, je pense
qu'il ne faut pas raisonner comme ça. Là on parle de remboursement d'équipement
selon… tu sais, dans les cas qui sont déterminés, là, par le C.A. de la CNESST.
Ça fait que c'est important que ce pouvoir réglementaire là s'exerce
pleinement.
M. Leduc : Qu'est-ce que le règlement
va faire de… va permettre de plus de ce qui était déjà permis? Parce que vous
dites : Je ne m'empêche pas d'attendre, mais…
M. Boulet : Mais, ceci dit,
encore, j'ai trop d'estime, là, mais je vais me répéter, là. Le règlement, il a
été prépublié, il suit son cours pour une adoption gouvernementale, il concerne
les prothèses auditives, puis les orthèses, et les autres équipements adaptés.
C'est défini, là, en plus, à l'article 2, l'équipement adapté, ce que ça
comprend. Puis je ne relirai pas la définition, là.
M. Leduc : Ce n'est pas ce
qu'en effet ce que je vous demandais. Mais en quoi, puis là j'essaie de
comprendre, en quoi une entente avec les audioprothésistes qui avaient cours
jusqu'en 2010… je ne sais pas trop en quelle année elle a commencé, mais peu
importe, en quoi cette entente-là disposait de la pertinence d'un règlement?
M. Boulet : Bien, dans
l'entente, ça permettait d'établir les équipements qui étaient visés et ça
déterminait aussi les coûts applicables.
M. Leduc : Mais comme une politique.
M. Boulet : Là il y avait une
entente. Mais une politique administrative, ça n'a pas l'effet d'une loi ou
d'un règlement. On l'a vu tout à l'heure. Ce n'est pas adopté par le C.A. de la
CNESST.
M. Leduc : Vous avez raison,
mais…
M. Boulet : Une entente avec
les audioprothésistes, ça déterminait ce qui était un équipement et les coûts
applicables.
M. Leduc : Mais, dans une
appréciation d'un cas, le tribunal n'était pas limité par cette entente-là, au
même titre qu'il n'est pas limité par la politique.
M. Boulet : Bien, je ne sais
pas s'il y avait des cas qui se rendaient… à l'époque, si on appelait ça la
CALP ou la CLP. Je ne sais pas. Je ne connais pas l'état de la jurisprudence.
Mais, quand c'était en application de l'entente avec les audioprothésistes, je
ne sais pas comment les tribunaux réagissaient. Mais c'est sûr que la plus
grande clarté réside dans l'élaboration d'un règlement avec toutes les
modalités d'application que ça comprend. C'est ça le but ultime d'une loi,
s'assurer d'être claire, s'assurer d'être précise et de permettre à l'autorité réglementaire
d'en limiter les modalités d'application.
M. Leduc : Dans la hiérarchie
des considérations, là, qu'un juge, peu importe à quelle étape, c'était-u le
CALP, ou le TAT, ou peu importe, là, mais dans la hiérarchie des considérations
qu'un juge doit avoir en tête, vous me corrigerez si je me trompe, mais j'ai
juste fait un an de certificat en droit du travail, là, à l'Université du
Québec à Montréal, mais pas mal certain qu'une entente entre la CNESST puis une
profession comme les audioprothésistes n'a pas la même force de droit qu'un règlement.
M. Boulet : Non. Vous avez totalement
raison. En même temps, cette…
M. Leduc : ...vous me
corrigerez si je me trompe, mais j'ai juste fait un an de certificat en droit
du travail, là, à l'Université du Québec à Montréal, mais pas mal certain
qu'une entente entre la CNESST puis une profession comme les audioprothésistes
n'a pas la même force de droit qu'un règlement.
M. Boulet : Non. Vous
avez totalement raison. En même temps, cette entente-là a valeur
d'interprétation. Puis je présume qu'à l'époque on s'en inspirait pour rendre
des décisions. Puis les sources de droit, bien, vous le savez, c'est la loi,
c'est la jurisprudence, c'est la doctrine, c'est la coutume. Et les tribunaux
administratifs s'inspirent aussi de ces sources-là avant de rendre une
décision.
M. Leduc : Puis donc vous
confirmez un peu ce qui est mon appréhension. C'est que, si on avait une
entente qui, dans les faits, me semble avoir à peu près la même valeur dans la
hiérarchie judiciaire... juridique, pardon, qu'une politique, bien, on peut
imaginer, puis encore une fois on n'est pas allé fouiner, mais on peut imaginer
qu'une décision de l'époque, les juges du CALP ne se limitaient pas par les
données ou par les modalités de cette entente-là au même titre qu'en ce moment
ils ne se limitent pas par les modalités de la politique interne de la CNESST,
comme je vous l'ai démontré dans la décision Busque qui est un exemple parmi de
nombreux autres exemples, presque unanimes, presque systématiques, à toutes
fins pratiques systématiques, où les juges ne se limitent pas par ça. Ça
existe, il le regarde, il regarde le cas en espèce puis il dit : Bien,
vous avez bien beau avoir une politique limitative, moi, je considère que le
salarié, là, il a une lésion. On lui recommande cette prothèse-là. Je ne vois
pas pourquoi je lui refuserais en l'espèce avec ce qui lui aura été démontré.
M. Boulet : Je n'ai pas
d'autre commentaire, mais certainement de vous mentionner, puis je pense, pour
le bénéfice, puis ça peut peut-être rassurer des groupes, le règlement ne
pourrait pas limiter le droit du travailleur d'avoir accès à des équipements
adaptés et d'être remboursé. Ça, je pense que ça peut rassurer les groupes avec
lesquels vous avez des communications, mais c'est important pour moi de le
préciser. Un règlement, ça définit, ça délimite les modalités d'application,
mais ça ne peut annuler un droit qui est consenti par une loi de façon claire,
comme celui qui est prévu ici, où on dit «que requiert son état». Il a droit à
l'équipement adapté. Et le coût de l'équipement adapté et les autres frais sont
à la charge de la commission. Je pense...
M. Leduc : ...je ne peux
pas être d'accord avec vous dans ça parce que... En fait, je suis d'accord avec
vous dans une partie, ça n'annule pas le droit sur papier. Ça, personne ne dit
ça, là. Évidemment qu'il est sur papier, le droit. Tout le problème, et c'est
précisément la décision Busque qui est remise en question ici, c'est que le
droit, dans le réel, dans l'effectivité du droit, un concept qui m'est cher,
vous l'avez compris maintenant, bien, ce droit-là n'est plus reconnu,
finalement, parce qu'on met des petites conditions à gauche, à droite, qu'on
multiplie, puis qu'on imagine qu'ils vont se multiplier avec d'autres
règlements. Dans les faits, on vient priver les travailleurs de ce droit-là.
M. Boulet : Je vous
demande simplement de vous fier au C.A. de la CNESST. Puis les...
M. Leduc : …du droit, un
concept qui m'est cher, vous l'avez compris maintenant, mais ce droit-là a été
reconnu finalement, parce qu'on met des petites conditions à gauche, à droite,
qu'on multiplie puis qu'on imagine qui vont se multiplier avec d'autres règlements.
Dans les faits, on vient priver les travailleurs de ce droit-là.
M. Boulet : Je vous demande
simplement de vous fier au C.A. de la CNESST. Puis des règlements qui, par la
multiplication de modalités, auxquelles vous faites référence, finissent par
annuler l'exercice d'un droit, c'est un règlement qui est ultra…qui est au-delà
de sa compétence, qui peut être attaqué devant les tribunaux. Fions-nous,
seigneur, au C.A. de la CNESST. Puis ce n'est pas parce qu'il y a un règlement
qui est à l'abri des contestations judiciaires, on demande simplement ici, au
C.A. de la CNESST, d'exercer un pouvoir réglementaire qu'elle avait déjà. Puis,
moi, d'étudier un amendement… puis je le comprends, puis je peux respecter la
philosophie derrière ça, d'éliminer le pouvoir réglementaire du C.A. de la
CNESST, moi, je ne peux pas écrire dans une loi : Tu as droit aux
équipements adaptés, puis ça finit là. Il faut certainement, dans le contexte
d'une modernisation, s'assurer de délimiter les fournisseurs dans ce qu'ils
peuvent fournir et à quel prix. Voilà, c'est aussi fondamental que ça.
M. Leduc : O.K. Là, on en
arrive peut-être à la substance, mais pourquoi il faut faire ça? Pourquoi il
faut faire ça?
M. Boulet : On n'affecte pas
le droit aux équipements adaptés, je pense, je n'ai pas d'autre commentaire, je
pense, j'ai répondu plusieurs fois à ce…
M. Leduc : Y a-tu un problème
de surcharge d'orthèses, de chaussures orthopédiques, par exemple, ou
d'orthèses auditives?
M. Boulet : Bien, un
fournisseur, là, puis il pourrait nous charger le prix qu'il veut, s'il n'y a
pas de limite dans un règlement, il pourrait nous charger le prix qu'il veut.
Puis je n'ai pas d'exemple à donner parce que je ne veux pas affecter un groupe
au détriment d'un autre, mais il n'y a pas de limite, il n'y a pas de balise, il
n'y a pas de barrière, il n'y a pas de paramètre. Ça fait que s'il dit :
Je te charge 200 $ pour de quoi qui vaut 20 $, je ne présume pas de
la mauvaise foi de la personne. S'il n'y a pas de règlement, c'est : Oui,
tu as droit, le travailleur, tu as droit à l'équipement adapté puis tu as droit
au remboursement, puis ça finit là. Ça ne peut pas marcher comme ça.
M. Leduc : Mais ça a marché
comme ça depuis 1991.
M. Boulet : Bien, comme je
vous dis, il y avait des politiques administratives, vous m'avez fait état de
décisions de jurisprudence, mais ça confirme la nécessité de réglementer qu'il
n'y en ait pas de limite. Puis je vous le dis, là, puis vous connaissez assez
bien le droit pour le savoir, sans règlement, ça pourrait donner accès à un droit
au remboursement indépendamment du prix.
M. Leduc : Est-ce que ça
donne, en ce moment, à ce droit-là, sans égard au prix? Êtes-vous en train de
me dire qu'il y a de la fraude?
M. Boulet : Non, il y a des
politiques puis il y a des limites qui sont établies, mais qui n'ont pas la
même valeur.
M. Leduc : Oui, parce que là, il
y a, depuis 1991, une pratique où on se contente d'avoir une politique qui doit
avoir un certain effet, j'imagine…
M. Leduc : …de la fraude?
M. Boulet : Non. Il y a des
politiques puis il y a des limites qui sont établies, mais qui n'ont pas la
même valeur.
M. Leduc : Mais parce que, là,
il y a, depuis 1991, une pratique où on se contente d'avoir une politique, qui
doit avoir un certain effet, j'imagine.
• (17 h 10) •
M. Boulet : Bien là, vous me
faites répéter, là. En 1999, ça a été retouché, cet article-là, ça a été
amendé. Puis il y a eu, par la suite, une entente avec les audioprothésistes
qui délimitait. Et donc, par la suite, il y a eu probablement des cas qui ont
amené le C.A. de la CNESST à se pencher sur la situation, notamment des
prothèses auditives, et à élaborer un règlement, après avoir consulté.
M. Leduc : Mais, quand on a
transféré de l'entente… je ne sais pas trop la politique est arrivée quand dans
tout ça, probablement pas très longtemps après l'entente. Quand il y a eu
transfert entre l'entente et la politique, qui est à peu près de la même nature
en matière de hiérarchie du droit, il est le feu dans la bâtisse, dans le sens
où c'est quoi le… c'est quoi qui fonctionne mal? Il est où, l'abus? Il est où,
le danger? Est-ce qu'on a arrêté l'entente parce que ça ne marchait pas? Est-ce
qu'on a arrêté l'entente parce qu'il y avait des problèmes avec les
audioprothésistes?
M. Boulet : Là, vous me
demandez d'embarquer dans un espace hypothétique, parce que je n'étais pas dans
les souliers des membres du C.A. de la CNESST. Et ils l'ont considéré, ils ont
analysé, ils ont consulté. Et moi, je ne remets pas en question la pertinence
et le contenu de ce règlement-là. C'est tout.
M. Leduc : Bien, je vous
demande… vous nous présentez une démarche, là, puis je vous demande de nous
l'expliquer puis de nous convaincre que c'est la bonne démarche pour répondre à
un bon problème ou une situation qu'on a des raisons raisonnables, j'imagine
qu'une des raisons est raisonnable… qu'on a des motifs raisonnables de croire
qui va se produire. Des fois, il n'y a peut-être pas un problème là ou un gros
problème, on le voit venir. Mais ça, il faut nous le documenter, il faut nous
le présenter, pour ne pas juste dire : Oui, oui.
Moi, je n'ai rien entendu de problèmes
avec les orthèses, les chaussures orthopédiques, par exemple. Je n'ai pas
entendu ça, là. Je ne suis pas omnipotent, omniscient. Je ne suis pas dans la
santé et sécurité depuis des mois ou des années, mais je ne peux pas dire,
depuis qu'on fouine là-dedans, depuis quelques mois, que j'ai entendu un enjeu
par rapport aux chaussures orthopédiques. Vous nous avez soulevé… j'ai fait
certaines critiques sur la méthode, mais, au moins, vous nous avez soulevé des
enjeux sur la santé auditive. Je ne suis pas d'accord avec la méthode que vous
proposez pour traiter cet enjeu-là, mais vous l'avez soulevé, vous avez fait un
effort de nous le présenter. Mais là, sur le reste des orthèses, je ne peux pas
dire que je vois cet effort-là pour justifier cette approche-là.
M. Boulet : Je n'ai pas de
commentaire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions?
M. Leduc : Parce que ce que
vous êtes en train de me dire… ou j'ai l'impression que ce que vous êtes en
train de me dire, en disant que la politique n'est pas suffisante, en disant
que l'entente, à l'époque, n'était pas suffisante, pour des motifs que je ne
connais pas, vous dites : Le C.A. en a décidé ainsi. D'accord, le C.A. en
a décidé ainsi. Je ne suis pas au courant de toutes les dynamiques de pouvoirs
de négociation qu'il y a au sein de la CNESST, parce que c'est souvent quelque
chose sur lequel on passe rapidement, là…
M. Leduc : ...que ce que vous
êtes en train de me dire, en disant que la politique n'est pas suffisante, en
disant que l'entente, à l'époque, n'était pas suffisante, pour des motifs que
je ne connais pas, vous dites : Le C.A. en a décidé ainsi. D'accord, le
C.A. en a décidé ainsi. Je ne suis pas au courant de toutes les dynamiques de
pouvoir de négociation qu'il y a au sein de la CNESST, parce que c'est souvent quelque
chose sur lequel on passe rapidement. Quand on a un consensus de CCTM ou une
décision du C.A. de CNESST, c'est l'issu d'un long fruit de discussions, d'un
long compromis des fois sur plusieurs aspects, ça fait qu'on ne peut pas venir
juste prendre un truc puis nous dire : Voilà, parole d'évangile, le C.A.
de la CNESST en a décidé ainsi. Moi, je ne trouve pas ça suffisant, il nous
faut un peu plus d'arguments que ça.
Et donc ce que je crains que vous soyez en
train de nous dire, c'est que parce que les juges systématiquement renversaient
les limitations des politiques qui étaient contestées... de celles qui étaient
contestées, on imagine que ce n'est pas le cas systématiquement de la
contestation, mais celles qui étaient contestées, systématiquement, le tribunal
les renversait. Je ne peux pas avoir l'impression autre que de me dire que
c'est ça, l'intention du législateur, que c'est ça, la volonté du règlement, de
venir dire : On ne veut plus se faire renverser systématiquement nos
décisions par les tribunaux qu'on prend à la CNESST en fonction de nos
politiques. On va les blinder avec un règlement, ils ne seront plus
contestables ou, en tout cas, ils le seront puis ils vont perdre. Donc, dans
les faits, ils ne seront plus contestables. J'ai la désagréable impression que
c'est à ça qu'on assiste.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement?
M. Leduc : Bien, j'ai posé une
question par rapport à... Le tribunal, là, qui systématiquement renversait les
décisions de refus en fonction de la politique, est-ce que vous êtes en train
de me dire qu'ils avaient tort de faire ça? Parce que ce que j'entends de votre
volonté réglementaire...
M. Boulet : ...c'est du cas
par cas, là. Mais, tu sais, c'est certain qu'au C.A. de la CNESST ils ont
certainement considéré l'évolution des coûts et la surfacturation, hein, c'est
un phénomène qui existe aussi, là. Et donc ça justifie pleinement ce que
notamment... Le Comité consultatif du travail et de la main-d'oeuvre faisait
une recommandation que soit conféré à la CNESST un pouvoir réglementaire lui
permettant d'établir un lien contractuel avec un fournisseur de biens et de
services et de mettre fin, s'il y a lieu, même aux liens d'affaires avec un
fournisseur en cas de pratique douteuse, frauduleuse ou de service de piètre
qualité. Donc, ça, il y a eu des cas, et c'est documenté par le CCTM. Et les
organisations syndicales étaient d'accord avec ça, à ce que la CNESST ait un
pouvoir réglementaire.
Moi, pour moi, c'est clair que ça prend un
règlement pour empêcher quelqu'un de charger 200 $ pour un équipement
adapté qui en vaut 20 $. C'est clair que, s'il y a...
M. Boulet : …la CNESST ait un
pouvoir réglementaire.
Moi, pour moi, c'est clair que ça prend un
règlement pour empêcher quelqu'un de charger 200 $ pour un équipement adapté
qui en vaut 20 $. C'est clair que, s'il n'y a aucun règlement, il y a un
risque que le droit fondamental du travailleur d'accéder… d'avoir son
équipement adapté et d'en obtenir le remboursement des coûts. En l'absence de
règlement, il y a ce risque-là de décision qui pourrait dire : C'est prévu
comme ça, il n'y a pas de règlement. Le droit du travailleur est reconnu non
seulement d'avoir l'équipement adapté, mais le remboursement des coûts. Donc,
indépendamment du coût, on paie, vous payez, la CNESST paie. Et je le répète,
là, vous me demandez d'enlever un pouvoir réglementaire que même le Comité
consultatif du travail et de la main-d'oeuvre recommande, un pouvoir
réglementaire à la CNESST.
Je vous demande juste de faire confiance
au paritarisme et, donc, de faire confiance… Si vous ne faites pas confiance au
Comité consultatif du travail et de la main-d'oeuvre, si vous ne faites pas
confiance au C.A. de la CNESST, c'est une chose, puis vous avez le droit à
votre opinion, mais c'est un projet de loi qui s'assoit, malgré ce que certains
en disent… Beaucoup, beaucoup des articles du projet de loi n° 59
s'appuient sur des consensus émanant du rapport de 2017 ou du rapport de 2019.
On dira ce qu'on en veut.
Et ultimement quand je discutais avec
deux représentants patronaux puis des représentants des travailleurs, il y
a des consensus qui n'ont pas été faits, mais les parlementaires font
l'arbitrage dans le meilleur intérêt, oui. Est-ce que la santé financière est
en péril? Non, mais le taux des lésions professionnelles est en augmentation.
On veut des travailleurs en santé. Puis il y a des problématiques de fréquence
accrue et de gravité accrue des accidents de travail et des maladies
professionnelles, et ça fait partie des éléments qui nous justifient de faire
la modernisation.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement?
M. Leduc : Moi, ma
compréhension, c'est que quand des cas se sont ramassés devant le TAT, ce
n'était pas des problèmes de surfacturation qui étaient remis en question ici.
C'était des questions d'accès, des questions de refus entier de rembourser une
orthèse, prothèse à un travailleur ou une travailleuse.
Alors, l'enjeu de la surfacturation,
est-ce que je comprends que vous me dites que vous avez été incapable de la
régler avec la politique, ou avec l'entente?
M. Boulet : Je ne me
prononcerai pas là-dessus. C'est le C.A. de la CNESST quand… et le CCTM qui
parlaient de fournisseurs, pratiques douteuses, frauduleuses ou services de
piètre qualité. Je n'étais même pas allé jusque là. Moi, je vous parlais
d'évolution de coûts puis de surfacturation. Je n'aurais pas osé aller jusque
là, mais c'est la…
M. Boulet : ...et le CCTM, qui
parlait de fournisseurs, pratiques douteuses, frauduleuses ou services de
piètre qualité, je n'étais même pas allée jusque là. Moi, je vous parlais
d'évolution de coûts puis de surfacturation. Je n'aurais pas osé aller jusque
là, mais c'est la recommandation n° 43 du CCTM.
M. Leduc : Quand je vous dis
qu'il faut prendre ça dans une perspective plus large, les consensus de CCTM et
de C.A. de CNESST, vous me corrigerez si je me trompe, il me semble que le
consensus du CCTM, par exemple, sur un sujet qu'on va traiter plus tard, de
multiétablissement, était de permettre aux salariés de consentir au
multiétablissement, ce que vous ne permettez pas dans votre projet de loi. Ça fait
que quand vous me soulevez un argument :Il faut écouter ce que le CCTM
dit, moi, je le retiens puis je vais vous le ressortir plus tard, parce que,
sinon, on est dans une logique, puis en bon français qu'on dit du «cherry
picking», où est-ce qu'on choisit ce qu'on apprécie des consensus puis on
laisse de côté ce qu'on n'apprécie pas. Mais, justement, d'une perspective
syndicale ou patronale, quand on arrive à produire un rapport complet avec des
consensus, il y a eu du donnant-donnant de chacun des deux bords. Alors, on
peut comprendre une certaine frustration parfois d'entendre des références à un
consensus du CCTM sur certains arguments, mais plus sur d'autres. C'est ça que
je remettais un peu en question tantôt, puis il en retourne de la même logique pour
le C.A. de la CNESST.
M. Boulet : Écoutez, à mon
avis, là, il n'y a rien dans le projet de loi n° 59
qui est contraire à un consensus. Il y a parfois des consensus qui n'ont pas
été faits, que nous devons arbitrer, mais moi, je serai toujours prêt à
discuter si on fait de quoi qui est contraire, complètement contraire à un
consensus du CCTM.
Mais c'est intéressant parce que je suis
en train de lire les constats des organisations syndicales, notamment, puis
elles mettaient en... le fait que les balises assurantielles, ce qui est
important, c'est qu'elles respectent, un, le rôle du médecin traitant, puis
qu'elle entende les fournisseurs en respectant les droits des travailleurs
d'avoir accès aux équipements adaptés. Puis c'est exactement la philosophie que
nous avons en tête.
M. Leduc : Mais qu'on doit
nous, les oppositions, accepter de vivre avec un chèque en blanc, ne sachant
pas quelle sera la finalité.
M. Boulet : Non.
• (17 h 20) •
M. Leduc : Ce serait une chose
s'il y avait un règlement d'annexé.
M. Boulet : Ça, j'espère que
vous ne répéterez pas ça, un chèque en blanc. Le C.A. de la CNESST ne fait pas
de chèque en blanc. Les parties syndicales et patronales et les représentants
des travailleurs ne font pas de chèque en blanc, ils font des chèques après
analyses, réflexions et consultations. Je le dis, c'est important pour moi
d'exprimer ce respect-là puis j'espère que vous partagez ça, j'espère que vous
n'appréhendez pas qu'il y ait des... là, c'est ce que vous exprimez, là, une
appréhension qu'il y ait des chèques en blanc faits par... Ce n'est pas le cas.
M. Leduc : Vous faites bien de
le préciser, puis ce n'est pas mon intention de dire que c'est des gens malins
ou que c'est des gens mal intentionnés. Ce que je constate, puis on l'a vu dans
le présent amendement, c'est que ça peut être très, très long de préparer un règlement,
il peut y avoir une stratégie de blocage. Ce que moi, j'ai entendu, évidemment,
ayant un parcours de conseiller syndical, j'ai entendu des collègues
m'expliquer à quel point c'était long, difficile et ardu de faire cheminer des
règlements...
M. Leduc : ...ça peut être
très, très long, préparer un règlement. Il peut y avoir une stratégie de
blocage. Ce que moi, j'ai entendu... Évidemment, ayant un parcours de
conseiller syndical, j'ai entendu des collègues m'expliquer à quel point
c'était long, difficile et ardu de faire cheminer des règlements sur le C.A. de
la CNESST, notamment, parce que, bien, quand c'est des règlements qui visent à
donner des nouveaux droits, donc, par exemple, la nouvelle norme de 85 dB
en matière de prévention du bruit, bien, il y a des blocages, c'est long, on
pose des questions, on reporte une réunion, on veut réétudier, donc ça ralentit
la machine. C'est un peu ça qui m'inquiète. Et...
M. Boulet : ...le fait
que ça soit lent, puis je comprends votre commentaire, ça n'empêche pas que ce
soit hyperpertinent d'avoir des limites. Puis on ne peut pas enlever un pouvoir
réglementaire comme vous le suggérez dans votre amendement, ça ne m'apparaît
pas pensable dans le contexte de paritarisme que nous vivons au Québec. Et ça, il
y a un consensus sur le pouvoir réglementaire puis...
Mais je comprends qu'il y ait des
conseillers syndicaux ou des représentants des travailleurs qui disent :
C'est long. C'est long, mais... C'est vrai.
Mais, dans la vie, on réalise, quand on
commence à travailler, que tout est long, peu importe ce qu'on fait.
M. Leduc :
Ha, ha, ha!
M. Boulet : Tu sais,
c'est un commentaire que je partage. Puis je trouve qu'en politique tout est
long. Puis j'ai commencé à pratiquer le droit puis je trouvais que c'était long
avec les clients puis avec les collègues. La vie, c'est ça, c'est long.
M. Leduc : Je vous
confirme que je trouve des fois que la routine de dodo de ma petite fille,
c'est un peu long aussi...
M. Boulet : Jeanne, des
fois, je suis convaincu que ça prend du temps aussi, hein?
M. Leduc : Elle a de la
fibre syndicale, hein, donc elle essaie de gagner des espaces.
M. Boulet : Oui, bien là,
elle n'a été exposée qu'à son père, qu'à son premier amoureux, là, mais je
pense qu'elle va apprendre.
M. Leduc : Oui. Sa mère
est quand même assez... vous l'avez déjà rencontrée. Sa mère est assez
revendicatrice elle aussi.
M. Boulet : Oui, bien,
j'ai vu des enfants de représentants syndicaux qui sont devenus des directeurs
de ressources humaines, on a tout vu.
M. Leduc : Ah! faites-moi
pas peur!
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Boulet : On a tout vu.
Puis j'ai vu des enfants de représentants d'associations patronales qui sont
devenus des militants en environnement puis en relations de travail. Ça, ça
vous plaît plus?
M. Leduc : On va les
aimer peu importe ce qu'ils vont faire, M. le ministre. L'amour inconditionnel.
M. Boulet : Ah! vous
allez... Puis je suis convaincu, collègue, que Jeanne, vous allez l'aimer et
l'adorer, indépendamment des orientations qu'elle va prendre.
M. Leduc : Vous avez mon
engagement là-dessus.
M. Boulet : Tu vas
peut-être dire un jour : Je pense que le ministre du Travail m'a déjà
passé ce commentaire-là.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Leduc : Si tu nous
écoutes, Jeanne, dans 15, 20 ans, sache que je me suis engagée à t'aimer,
peu importe ce que tu vas faire.
Sur le sujet que vous avez évoqué juste
avant ce petit échange sympathique, la réduction des coûts, vous avez
dit : Il y a des problèmes accrus de certains moments, de certains enjeux
des remboursements. Puis ça fait écho à un débat qu'on a eu sur la surdité,
mais là je veux vraiment le circonscrire à l'enjeu des orthèses, prothèses, là,
pas sur toute l'accessibilité de la surdité, qui est encore en débat, notamment
sur la bilatéralité. C'est parce qu'à ce moment-là de ce débat-là...
M. Leduc : ...vous nous avez
dit : Il y a des problèmes accrus de certains moments, de certains enjeux
des remboursements. Puis ça fait écho à un débat qu'on a eu sur la surdité,
mais là je veux vraiment le circonscrire à l'enjeu des orthèses-prothèses, là,
pas sur toute l'accessibilité de la surdité, qui est encore en débat, notamment
sur la bilatéralité. C'est parce qu'à ce moment-là de ce débat-là, on n'a pas
eu l'occasion de discuter d'un plan qui nous a été acheminé par l'Ordre des
orthophonistes et audiologistes du Québec. Je suis certain qu'ils vous en ont
envoyé une copie, eux autres aussi, qui s'appelle le plan PERR, pour prévention,
évaluation, réadaptation et responsabilisation, qui... Donc, l'ordre fait
sienne cette ambition de vouloir, comment je dirais ça, encadrer certains
coûts. Objectivement, il faut le constater, vous nous avez présenté des
chiffres, il y a une augmentation des coûts. Mais ça, en quoi elle est
justifiée ou pas, il peut y avoir débat, mais force est de constater qu'il y a
augmentation des coûts dans la question de la santé auditive. Le plan PERR de
l'ordre visait à clarifier qu'est-ce qu'on peut faire, qu'est-ce qu'on devrait
faire, qu'est-ce qu'on aurait peut-être dû déjà faire, mais bon, le passé étant
déjà terminé, qu'est-ce qu'on devrait pour le futur afin de réduire les coûts
et éviter de tomber dans des potentielles limitations.
Je ne vous le lirai pas au complet, là,
mais c'est assez intéressant. Quelques sections qu'il faut quand même
souligner, là : «Pourquoi le programme de la CNESST est-il si coûteux? Peu
d'efforts sont faits en prévention, méconnaissance de l'expertise des
audiologistes, les cas de surdité professionnelle ne cessent d'augmenter. Entre
2012 et 2017, le nombre de lésions professionnelles a augmenté de 16 %.»
Après ça, c'est là que ça devient intéressant. «Que peut-on faire pour réduire
les coûts de ce programme? Le plan PERR de l'ordre permettrait la pérennité de
programmes, de dégager une marge de manoeuvre nécessaire pour réaliser certains
aménagements aux programmes et d'offrir des services qui répondent mieux aux
besoins des travailleurs». Et encore là, je ne vous lis pas tous les détails,
mais il y a quatre colonnes bien claires, bien documentées, tout ce qu'on peut
faire en prévention. Évidemment, il y a la référence aux 85 dB, mais on a,
en tout cas, réglé sur le fond, sur la forme, on attend la complétion du
règlement, mais sur la forme, on a une entente.
Il y a toutes sortes de choses qu'on peut
faire sur l'évaluation, ne renouveler les prothèses auditives qu'au besoin, par
exemple, au lieu d'automatiquement aux cinq ans, offrir le bon service au bon
moment, réduire la complexité du processus. C'est seulement quelques éléments
que je vous cite. Après ça, il y a réadaptation, responsabilisation, exiger la
signature d'une autodéclaration indiquant que le travailleur s'engage à porter
ou à utiliser les aides auditives. Parce que vous aviez dit vous-même qu'il y
avait jusqu'à 40 % des adultes qui n'utilisent pas leurs appareils
auditifs. On s'entend que ça ne coûte pas deux, trois pinottes, un appareil
auditif, c'est quand même assez cher.
Donc, est-ce que ce plan-là vous semble
quelque chose d'intéressant à évaluer, là, au moins dans la version prévention?
On est dans l'article 198.1 en étude, avec l'article 57 du projet de loi, mais
sur cette idée de règlement puis de la crainte qui m'anime et qui anime des
groupes de dire : On a on a l'impression que là, on veut venir juste un
peu forcer les juges du tribunal à respecter ce qui était le contenu des
politiques, qu'on va juste copier-coller dans, éventuellement, dans le
règlement. Est-ce que, plutôt que d'aller dans cette direction-là, vous ne
pensez pas qu'il y a quelque chose d'intéressant, ou il y a des aspects, ou au
moins un ou...
M. Leduc : …et qui anime des
groupes, de dire : On a l'intention… on a l'impression que là, on veut
venir juste un peu forcer les juges du tribunal à respecter ce qui était le
contenu des politiques qu'on va juste copier-coller dans, éventuellement, dans
le règlement. Est-ce que, plutôt que d'aller dans cette direction-là, vous ne
pensez pas qu'il y a quelque chose d'intéressant ou il y a des aspects, ou au
moins un ou des aspects intéressants dans le plan PERR de l'ordre, qui vous a
été envoyé, j'en suis certain, dans les dernières semaines?
M. Boulet : Oui, j'ai… je n'ai
pas de commentaire à faire sur le fond de l'amendement, d'éliminer le pouvoir
réglementaire, j'ai pris en considération, j'ai entendu tous les commentaires
de mon collègue et je n'ai rien à rajouter.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est tout? Ah! alors s'il n'y a plus de commentaires de… s'il n'y a plus d'interventions,
nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement déposé par le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Excusez. Alors, allons-y. Nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Abstention.
La Secrétaire
: M. Roy
(Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 57
est rejeté.
Nous continuons à l'article 57. Y
a-t-il des interventions? S'il n'y a plus d'intervention, nous allons
procéder... Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Je vais vous
demander une suspension. J'ai un nouvel amendement.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Vous allez avoir un nouvel amendement? Nous
allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 29)
17 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 17 h 54)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous avons reçu un amendement du député d'Hochelaga-Maisonneuve. Je vais
vous inviter à le lire et à l'expliquer, s'il y a lieu.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente : Le premier alinéa de l'article 198.1 proposé par l'article 57
du projet de loi est remplacé par le suivant:
«Le travailleur victime d'une lésion
professionnelle a droit à l'équipement adapté et aux autres frais que requiert
son état. En raison de cette décision, un règlement peut prévoir les limites
monétaires des paiements qui peuvent être effectués.»
L'objectif est simple, Mme la Présidente,
c'est une autre tentative, là, de passer par une voie, qui pourrait être une
voie de passage, où est-ce qu'encore une fois on accepte de jouer le jeu du
règlement, même si ça nous déplaît dans son essence, dans sa philosophie même,
mais on accepte de jouer dans ce jeu-là. Sauf que là, on vient faire ce que, je
pense, nous avons le loisir de faire comme législateur, c'est orienter ou, du
moins, limiter la portée du règlement. Puis on l'a fait un peu dans d'autres
discussions, préalablement, sur le règlement des médicaments notamment. Et on
vient dire que le règlement va se concentrer, dans le fond, uniquement sur les
limites monétaires des paiements qui peuvent être effectués.
Parce que ce que j'entends de M. le
ministre, depuis le départ de cette discussion-là, c'est que ce qui l'anime,
dans le fond, et ça semble être sa principale ou, en tout cas, même, son unique
motivation alentour de ce règlement-là, c'est des potentielles surfacturations
des cliniques, des gens, des médecins ou autres professionnels, qui pourraient
surfacturer quelque chose, une prothèse ou une orthèse, en fait, dans le cas
présent, et qu'il n'y aurait pas assez ou, du moins... bien, c'est ça, qu'il
n'y aurait pas ou pas assez d'encadrement pour éviter qu'un tel phénomène fasse
des ravages dans les finances de la CNESST.
Objectif... Moi qui... Encore une fois, je
ne trouve pas qu'on a démontré, dans le fin détail... Mais sinon, en soi, je ne
suis évidemment pas contre cet objectif-là d'essayer de juguler soit un
phénomène réel, ou un phénomène allégué, ou encore, un phénomène qu'on pense qui
pourrait arriver de surfacturation. Cela dit, donc, précisons que c'est de ça,
et de ça uniquement, que va traiter le règlement, que le règlement ne
commencera pas à aller reprendre textuellement ce qui était dans les
limitations de la politique, qui était systématiquement renversée par le
tribunal. Il ne reprendra pas ça. Ce n'est pas l'objectif du ministre, ce n'est
pas l'objectif du règlement de reproduire cette mauvaise passe, j'oserais dire,
de l'histoire de la CNESST, où, avec beaucoup de détails, les politiques de la
CNESST non adoptées par les C.A., si j'ai...
M. Leduc : ...par le tribunal.
Il ne reprendra pas ça. Ce n'est pas l'objectif du ministre, ce n'est pas l'objectif
du règlement de reproduire cette mauvaise passe, j'oserais dire, de l'histoire
de la CNESST où, avec beaucoup de détails, les politiques de la CNESST, non
adoptées par les C.A. si j'ai bien compris tantôt, mettaient plein de
conditions à l'obtention de ce droit-là dans le réel, dans l'effectivité. Même
s'il était toujours sur le papier, bien sûr, mais dans l'effectivité, la CNESST
visait à limiter l'obtention de ce droit-là. Mais on n'ira pas, donc, les
reprendre, les recopier, soit textuellement, soit avec des modifications, peu
importe, mais dans l'essence même, les recopier dans ce règlement-là, et donc
empêcher le tribunal, le TAT de pouvoir aller au-delà de libéral de réparation.
Alors, c'est ce que je propose. C'est une
voie de passage, donc un compromis où on garde le règlement, mais on oriente la
portée de ce règlement-là, ce que, je crois, nous avons le doit de faire en
tant que législateurs.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre.
M. Boulet : On ne peut pas
donner un pouvoir, selon moi, ceci dit, avec respect, à une autorité
spécialisée comme la CNESST en lui disant de ne s'en tenir qu'aux limites
monétaires. Les cas et conditions, c'est un libellé qui est classique, qui est
compatible avec le corpus législatif québécois, et qui permet, dans certains
cas, d'aller au-delà des limites monétaires. Parce que tu as beau dire :
C'est limité à 100 $, si quelqu'un à une difformité à l'oreille ou si
quelqu'un est en situation de handicap pour un genou, un pied ou autre chose,
il faut qu'il y ait des cas et conditions qui permettent d'aller au-delà de la
limite monétaire.
Et dernier commentaire, puis je pense que
ça intéresse aussi les personnes, les travailleurs, travailleuses, il ne faut
jamais cependant utiliser les cas et conditions pour limiter le droit, pour
nier le droit, qui m'apparaît extrêmement important, du travailleur d'avoir
accès à des équipements adaptés et d'en obtenir le remboursement. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il d'autres interventions? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Le ministre avance
un argument qui est intéressant. Il dit : Il faut permettre, à travers le
règlement, de pouvoir aller au-delà de ce qui est normalement permis. Puis
c'est sûr que ça... moi, je trouve ça intéressant, mais j'essaie de comprendre.
N'est-ce pas déjà le cas? N'est-ce pas déjà le cas dans la loi actuelle, dans
l'état actuel des choses, de pouvoir aller au-delà de ce qui est permis?
• (18 heures) •
Et la jurisprudence que je lui ai montrée
tantôt, et je suis convaincu que, si on les lisait tous et toutes, ces
jurisprudences-là, on arriverait au même constat, c'est précisément ce que le
TAT se permet de faire parce que ce n'est pas limitatif dans le règlement. Le TAT
se permet de dire : Il y a des balises, déjà, il y a une politique qui
fait...
18 h (version non révisée)
M. Leduc : …et je suis
convaincu que, si on les lisait tous et toutes, ces jurisprudences-là, on
arriverait au même constat. C'est précisément ce que le TAT se permet de faire parce
que ce n'est pas limitatif dans le règlement. Le TAT se permet de dire : Il
y a des balises, déjà, il y a une politique qui fait un travail, j'imagine,
correct comme politique, je ne sais pas s'il y a des évaluations des politiques
à la CNESST. Mais le TAT se dit : Bien, moi, je n'ai pas à me restreindre
à cette interprétation-là pour en donner plus.
Alors, si d'aventure, dans le règlement,
on espère qu'il y en aura plus, bien, tant mieux.
M. Boulet : C'est d'ailleurs
mon état d'esprit. La base, c'est les tarifs de la RAMQ. Puis les cas et
conditions, ça permet à la CNESST quand on peut rembourser, quand on peut
s'assurer que le droit du travailleur ou de la travailleuse est respecté, donc,
d'aller au-delà des limites monétaires, d'aller au-delà des tarifs de la RAMQ.
Je pense que c'est aussi un but qui est extrêmement important, là, de ce
pouvoir réglementaire là.
M. Leduc : Puis je l'entends,
mais je ne peux pas m'empêcher d'essayer de faire une comparaison avec ce que
vous m'avez dit plus tôt. Je ne veux pas… Vous dites : Je ne veux pas
prérédiger le règlement, je ne veux pas trop orienter le règlement, mais en
même temps, ce que j'entends, ce que vous dites : Mais je m'attends qui y
contienne des nouveaux droits ou des protections de droit. Il n'y a pas là une
certaine contradiction.
M. Boulet : Absolument pas.
C'est de prévoir des cas et conditions qui permettent d'aller au-delà de ce que
vous appelez les limites monétaires, mais moi, je dirais : Au-delà du
tarif de la RAMQ. Puis, oui. Puis, je pense aux difformités physiologiques, aux
déficiences particulières puis aux personnes en situation d'un handicap. Puis
je ne veux pas identifier ou stigmatiser qui que ce soit, là, mais il y a plein
de cas et de conditions, puis vous allez le voir dans le règlement sur les
prothèses auditives. Il y a de ce type de situations là qui sont ce qu'on
appelle des conditions personnelles qui sont parfois asymptomatiques ou
symptomatiques, qui justifie, là, il faut que le C.A. de la CNESST… vous me le
faites dire, puis ça me fait plaisir de le mentionner. Mais je pense que c'est
clairement exprimé.
M. Leduc : Je n'ai pas
compris. Vous avez dit : Ce qui me fait dire que le C.A. de la CNESST…
J'ai pensé que vous alliez… O.K. J'ai peut-être mal compris votre phrase. Mais
cette possibilité-là d'aller au-delà, ce n'est pas déjà possible. C'est ça que
je ne comprends pas.
M. Boulet : Absolument. Mais
oui, tout à fait. Mais c'est notamment en utilisant le cas et conditions. Ça
implique qu'on puisse aller dans ces circonstances… je dis circonstances… dans
ces cas et conditions, aller au-delà de la tarification de la RAMQ.
M. Leduc : O.K. Ce que vous me
dites, c'est que le règlement, dans le fond, il vient solidifier des choses.
Vous me dites : Le règlement, c'est une bonne chose parce qu'il permet de
solidifier des choses.
(Consultation)
M. Leduc : …O.K. Ce que vous
nous dites, c'est que le règlement, dans le fond, il vient solidifier les
choses. Vous me dites : Le règlement, c'est une bonne chose parce qu'il
permet de venir solidifier des choses.
(Consultation)
M.
Boulet : C'est toujours possible. On ne le modifie pas, le règlement,
le pouvoir réglementaire, on fait juste rajouter «autres». Donc, oui, c'est
actuellement… et c'est, à mon avis, un pouvoir qui est totalement compatible
avec la spécialisation de ce… du C.A. de la CNESST. Je pense que vous m'avez
fait dire ce que j'en pense.
M.
Leduc : Oui, puis je l'apprécie. Et ce que j'entends, donc, c'est
qu'un règlement… puis ça, là-dessus, je pense qu'on arrive à une compréhension
commune, un règlement vient cristalliser des choses, solidifier des choses, qui
deviendront, en quelque sorte, immuables au sens du droit, à moins que, comme
vous le disiez tantôt, le règlement se fasse contester dans son essence par une
instance. Mais face au TAT, ce règlement-là devient parole d'évangile, en
quelque sorte.
M.
Boulet : Ah! Bien oui, bien oui, le tribunal est contraint
d'appliquer, c'est une source de droit, là. Quand je disais la loi, tout à
l'heure, ça inclut le règlement, ça donne un chemin à emprunter au tribunal.
C'est le guide du tribunal qui a à interpréter ou à appliquer, en tenant
compte, évidemment, des faits et circonstances qui sont mis en preuve devant
lui, là.
M.
Leduc : Bien, c'est intéressant, parce que, là, on arrive vraiment,
là, à la substantifique moelle, comme on dit. Là, on se comprend, je pense. Le
règlement solidifie les choses face au tribunal, ça devient immuable, ça
devient le critère d'appréciation d'un cas. Il ne peut plus en déroger. Et
c'est là que notre débat devient difficile à réconcilier, parce que vous, vous
y voyez les avantages positifs, principalement, puis moi, je vois les avantages
potentiellement négatifs. Puis là j'essaie de voir comment on peut réconcilier
ces deux visions-là de ce règlement-là, comment on peut espérer, souhaiter, orienter
le fait que la conclusion de ce règlement-là, pour le travailleur et la
travailleuse, puis là vous l'avez déjà en partie dit, ne sera pas une mauvaise
nouvelle comme l'était la politique actuelle.
M.
Boulet : Écoutez, je pense que je reviens à… évidemment, il y a les
risques de contestation, c'est très limité, connaissant l'expertise du C.A. de
la CNESST. Il y a aussi le fait qu'un règlement, c'est évolutif, hein, ça
s'adapte, ce n'est pas immuable. Tu sais, c'est parce que je reviens sur le mot
«immuable». Ça peut être changé en fonction de l'évolution de la société puis
du régime de santé et sécurité. Mais ce que ça vise essentiellement, c'est de
permettre à la CNESST de s'assurer que le fournisseur ait un comportement
éthique et raisonnable avec…
M. Boulet : ...ça peut être
changé en fonction de l'évolution de la société puis du régime de santé et
sécurité. Mais ce que ça vise essentiellement, c'est de permettre à la CNESST
de s'assurer que le fournisseur ait un comportement éthique et raisonnable avec
le travailleur puis qu'il ne charge pas, qu'il ne surfacture pas, qu'il ne soit
pas l'auteur de pratiques douteuses, frauduleuses ou qui donne des services de
piètre qualité. Puis les cas et conditions, c'est suffisamment large pour permettre
à la CNESST de prévoir, dans un règlement, les cas de personnes accidentées qui
peuvent justifier d'aller au-delà des limites ou des tarifs de la RAMQ. Je
pense que ça résume.
M. Leduc : ...trouver une
conclusion à tout ça à travers le même procédé qu'on a eu, à la limite, sur les
règlements sur les médicaments, donc à travers des questions ouvertes que je
vous pose et où vous nous donnez un peu des orientations. Évidemment, encore
une fois, ce n'est pas vous qui allez écrire ce règlement-là. Vous êtes
relativement inconfortable à ce qu'on oriente trop la rédaction de ce règlement-là.
Mais je vais vous poser des questions sur votre éventuelle appréciation personnelle
d'un règlement.
Si d'aventure le règlement qu'on demande
d'écrire, dans un délai de trois ans, sur les autres sujets, autres que la question
de la santé auditive, les orthèses auditives, si d'aventure ce nouveau règlement
là ou ces nouveaux règlements là arrivaient sur votre bureau et reprenaient
textuellement les limitations de la politique actuelle de la CNESST, est-ce que
ça vous plairait?
M. Boulet : Je ne suis pas en
mesure de... Il faudrait que je révise les limitations de la politique
actuelle, puis c'est un exercice que je ne suis pas en mesure de faire.
M. Leduc : Je vais essayer une
autre question : Est-ce que, dans son exercice de préparation et de
rédaction du règlement, vous vous attendez à ce que le C.A. de la CNESST aille
au-delà de ce qu'est actuellement la politique en matière d'orthèse...
M. Boulet : Je ne suis pas en
mesure de répondre sur le fond. Mais ce que j'attends du C.A. de la CNESST,
c'est d'exercer le pouvoir réglementaire et de s'assurer qu'il y ait des... ce
qu'on appelle les balises assurantielles, qu'il y ait des limites, qu'il y ait
des cas, conditions prévues — moi, je n'aime pas utiliser le mot
«limite», là, parce qu'on réfère de toute façon aux tarifs de la
RAMQ — mais de prévoir les cas et conditions dans lesquels on va
s'assurer que le droit du travailleur d'obtenir des équipements adaptés et
d'obtenir le remboursement puisse se faire dans le respect de son état de
santé, parce qu'on le dit bien dans la loi : «que requiert son état de
santé».
M. Leduc : ...il existe déjà,
là, puis c'est...
M. Boulet : Tout à fait
M. Leduc : Puis le règlement
ne vient pas…...
M. Boulet : C'est pour ça que
je dis : Il n'y a pas de changement. Mais, bon.
M. Leduc : Oui, oui, bien,
c'est-à-dire, là, on avait une compréhension commune, il ne faudrait pas qu'on
s'en distance. Mais c'est-à-dire que le droit existe déjà, écrit là...
M. Boulet : Je comprends...
M. Boulet : …parce qu'on le dit
bien dans la loi : «…que requiert son état de santé.»
M. Leduc : …il existe déjà,
là, puis c'est…
M. Boulet : Tout à fait
M. Leduc : Puis le règlement
ne vient pas…
M. Boulet : C'est pour ça que
je dis : Il n'y a pas de changement. Mais bon…
M. Leduc : Oui, oui, bien,
c'est-à-dire, là, on avait une compréhension commune, il ne faudrait pas qu'on
s'en distance. Mais c'est-à-dire que le droit existe déjà, écrit là…
M. Boulet : Non, je comprends,
je comprends.
M. Leduc : Mais le règlement
peut venir l'altérer pour le meilleur ou pour le pire. Ça, on… jusqu'à date, je
pense, à ce moment-là, on s'entendait. Je ressaie une autre question. Est-ce
que vous vous attendez à ce que le règlement se concentre sur le paiement et
pas sur autre chose?
• (18 h 10) •
M. Boulet : Mon Dieu, je pense
que je souhaite que le règlement se concentre sur un ensemble, pas simplement
le paiement. Le paiement fait partie des considérations que le C.A. de la
CNESST doit analyser, mais il n'y a pas que ça.
M. Leduc : Il n'y a pas que
ça, donc, il y aurait quoi d'autre?
M. Boulet : Bien, comme je
mentionnais tout à l'heure, les situations particulières, les conditions
personnelles, les personnes en situation de handicap, les personnes qui ont une
difformité puis d'autres cas, là, de prothèse… comme on a fait pour les
prothèses auditives, là, mais l'ensemble des… moi, je ne veux pas les limiter à
cet égard-là. C'est eux qui ont une connaissance des besoins, des préoccupations
des travailleurs, travailleuses quant au droit d'obtenir des équipements
adaptés. Et moi je me fie à leur jugement à cet égard-là.
M. Leduc : Tous les exemples
que vous venez de me nommer, c'est des exemples reliés à des paiements?
M. Boulet : Pas forcément, pas
forcément. Il y a des circonstances... Ça peut être l'inverse. Le type
d'appareil aussi, ça pourrait être un des facteurs. Ça, ça en fait partie
aussi. Il n'y a pas que l'aspect monétaire.
(Consultation)
M. Boulet : Le règlement porte
là-dessus, là, les situations qui vont au-delà de la RAMQ, parce que la RAMQ
s'est déjà cristallisée. Donc, essentiellement, c'est ce à quoi je m'attends du
C.A. de la CNESST.
M. Leduc : Mais, vous le
dites, la RAMQ est déjà cristallisée. Comme je vous dis encore, je n'ai pas eu l'occasion
de lire le règlement, puis je ne demanderai pas une suspension pour le faire,
là, mais en allant au-delà de la RAMQ dans un règlement c'est une bonne chose,
mais c'était déjà possible de se le refaire reconnaître par le TAT. Ça fait
qu'à ce chapitre-là, le travailleur n'y gagne pas grand-chose. Est-ce que le…
qu'est-ce qu'il gagnerait? Peut-être… il va être moins contesté par la CNESST
éventuellement?
M. Boulet : Bien, pensez à la
déjudiciarisation. Pensez à la clarté des droits. Puis les travailleurs aiment
quand c'est précis, quand c'est clair. J'ai en côtoyé beaucoup de travailleurs,
travailleuses qui me disaient : Ce n'est pas clair. Puis là, au moins
M. Leduc : ...qu'est-ce qu'il
gagnerait? Peut-être, il va être moins contesté par la CNESST, éventuellement?
M. Boulet : Bien, pensez à la déjudiciarisation,
pensez à la clarté des droits. Puis les travailleurs aiment quand c'est précis,
quand c'est clair. J'en ai côtoyé beaucoup, de travailleurs, travailleuses qui
me disaient : Ce n'est pas clair. Là, au moins, il y a un... Comment ça se
fait qu'il n'y a pas de règlement là-dessus? Comment ça se fait que ce n'est
pas limité? Comment ça se fait que, lui, il a eu telle affaire qui vaut trois
fois ce que j'ai eu? Il y en a en masse, de ça, puis vous le savez, collègue.
Ça fait que l'iniquité, entre guillemets, va, je le souhaite, avec le
règlement, se transformer en plus de clarté, plus de précision et une meilleure
équité dans l'accès aux équipements adaptés de la part des travailleurs.
M. Leduc : O.K. Sauf que, là,
ce que vous me dites, ça ne me rassure pas, là, ça m'inquiète, parce que
l'équité...
M. Boulet : Je ne sais pas
comment le dire.
M. Leduc : Bien, c'est parce
que l'équité va faire en sorte qu'il y en a qui ont peut-être trop eu par
rapport à d'autres.
M. Boulet : Bien non, c'est
l'exemple que je donnais. Tu sais, un règlement, ça vise à donner des
clarifications, à préciser, puis ça évite les deux poids, deux mesures, ou ça
évite que... comment ça se fait que lui a eu ci, comment ça se fait qu'on a
remboursé ce qui a été surfacturé? Tu sais, c'est plus d'avoir des balises ou
des paramètres qui, ultimement... puis je ne dis pas que c'est le but visé,
mais, ultimement, pour les travailleurs, c'est rassurant de savoir ça.
M. Leduc : Mais tantôt on
avait la compréhension commune que le règlement verrouillait quelque chose.
Parce que la politique, elle aussi, encadre, puis la politique, elle aussi,
donne des indications, des spécifications, au même titre qu'un règlement, au
même titre, j'imagine, que la fameuse entente, là, de... qui prenait fin en
2010, dont on faisait référence tantôt. À ce niveau-là, entente, politique,
règlement, ça a tout le même effet d'en effet préciser des choses. La
compréhension commune qu'on avait tantôt, qu'on a encore, je suis certain,
c'est que le règlement, lui, vient verrouiller.
M. Boulet : Oui, puis permet
d'éviter que les travailleurs contestent et se ramassent au Tribunal
administratif du travail. Ça fait que même si c'en est une mince, c'est quand
même une contribution à une certaine déjudiciarisation, parce que le règlement
vient dire c'est quoi, ce à quoi tu as accès, au-delà de ce qui est prévu par
la RAMQ.
M. Leduc : Ça, vous avez
raison, à la condition que le règlement n'ait que des conclusions heureuses. Et
là on revient au point de départ de ma crainte que le règlement ait des
conclusions malheureuses pour le travailleur.
M. Boulet : Bien, les
conclusions, moi... là-dessus, encore une fois, fions-nous à nos intervenants,
fions-nous à l'expertise qu'il y a au C.A. de la CNESST. Puis il y a quand même
un processus de consultation. Je rappellerais à mon collègue qu'on vit dans une
société où le paritarisme est quand même assez efficace. Pas parfait, mais
efficace.
M. Leduc : Vous avez raison de
référer à l'expertise au C.A. de la CNESST, mais il y a aussi autre chose, au
C.A. de la CNESST, puis ça s'appelle un rapport de pouvoir. Ça fait que, oui,
il y a des gens très experts dans leur domaine avec une pratique parfois sur
plusieurs années, avec également...
M. Boulet : ...quand même assez
efficace, pas parfait, mais efficace.
M. Leduc : Vous avez raison de
référer à l'expertise au C.A. de la CNESST, mais il y a aussi autre chose au
C.A. de la CNESST, puis ça s'appelle un rapport de pouvoir. Ça fait que, oui,
il y a des gens très experts dans leur domaine avec une pratique parfois sur plusieurs
années, avec également une pratique politique, une technique de négociation,
une façon de procéder, et donc, justement, il y a des rapports de pouvoir. Ça
fait que ce n'est pas un... il ne faut pas essayer de comparer le C.A. de la
CNESST au comité scientifique que vous mettez en place, par exemple, sur les
maladies professionnelles, parce que là, au C.A. de la CNESST, en raison
notamment de la philosophie du paritarisme, par définition, c'est un rapport de
pouvoir qui s'exerce, puis qu'on espère... dans le fond, on espère que ça soit
un peu comme une convention collective, quand... on dit souvent ça, qu'on est
condamnées à s'entendre. On n'a pas nécessairement la même condamnation ici, à
l'Assemblée nationale, mais...
M. Boulet : Non, mais je
comprends votre commentaire puis je respecte ça. En même temps, avec la
révision des règles de gouvernance, ça nous assure une prise de décision qui
est plus efficace, qui est plus diligente, avec l'indépendance, l'objectivité
qui est attendue.
Puis, ceci dit, je ne veux pas comparer le
C.A. de la CNESST avec le comité scientifique. Tout est perfectible, mais à
quelque part, si on veut se donner la chance d'évoluer et de s'améliorer, il
faut se fier à l'expertise qui nous entoure. Dans le cas des maladies
professionnelles présumées, on a décidé d'y aller avec un comité scientifique,
et dans le cas des modalités d'application de l'exercice d'un droit des
travailleurs, travailleuses, à l'expertise du C.A. de la CNESST. Merci.
M. Leduc : À 198.1 original,
on précise très clairement que l'éventuel règlement : «...qu'elle
détermine par règlement, lequel peut prévoir les cas, conditions et limites
monétaires des paiements qui peuvent être effectués ainsi que les autorisations
préalables auxquelles ces paiements peuvent être assujettis.»
À l'instant, je vais vous demander si
l'éventuel nouveau règlement, le règlement plus complet ou l'annexe, en tout
cas, bref, les autres règlements de ce sujet-là, est-ce qu'ils vont se
concentrer, dans le fond, eux aussi uniquement ou en tout cas au moins
principalement sur les paiements monétaires? Là, vous m'avez dit pas
nécessairement. Ça veut dire, donc, qu'on change de philosophie par rapport à
l'article original. Tantôt vous m'avez dit : Non, non, on garde les mêmes
choses que l'article original. Là, vous élargissez, là.
M. Boulet : Bien, c'est parce
que le règlement, il était pris en vertu de l'article original, l'article de la
loi actuelle. Et c'est des cas et conditions où, vous allez le voir en lisant
le règlement, là, tu sais, il n'y a pas d'appréhensions qui m'apparaissent fondées,
là, à ce stade-ci, là.
M. Leduc : Donc, le
règlement... Dans l'article original, le règlement doit se limiter. Puis, à ce
moment-là, l'intention du législateur, j'assume, était de clairement baliser
l'intention réglementaire, c'est-à-dire les cas, conditions et limites
monétaires des paiements, et pas autre chose. C'est ce qui était écrit, là, tel
quel, dans 198.1 original. Et là vous, quand vous revenez avec 198.1 modifié...
M. Leduc : ...limiter, puis à
ce moment-là, l'intention du législateur, j'assume, était de clairement baliser
l'intention réglementaire, c'est-à-dire les cas, conditions et limites
monétaires des paiements, et pas autre chose. C'est ce qui était écrit, là, tel
quel, dans 198.1 original. Et là vous, quand vous revenez avec 198.1 modifié
par votre projet de loi, vous dites «cas et conditions pris par règlement»,
point. Vous ne reprenez pas la question d'orienter un peu le sujet du
règlement, ce que je vous proposais à l'instant par mon amendement.
M. Boulet : Non, mais les cas
et conditions, ça comprend, dans mon esprit, les limites monétaires, là, tu
sais. Ça n'a pas été rajouté, mais «dans les cas et conditions prévues par
règlement», je l'ai mentionné... puis ça comprend les aspects monétaires, mais
ça ne comprend pas que les aspects monétaires. Les types d'équipements, et
autres.
M. Leduc : Bien, O.K. Mais
là...
M. Boulet : Les conditions
particulières des individus...
M. Leduc : Donc, on n'est plus
dans la philosophie de l'article original. Parce qu'au début de l'échange,
tantôt, vous nous avez dit : Non, non, c'est la même chose.
M. Boulet : Bien, oui, c'est
la même philosophie, parce que cas et conditions, pour moi, ça comprend les
limites monétaires.
M. Leduc : Oui, ça, je l'ai
compris, mais là avec votre nouveau libellé... oui, ça le comprend, bien sûr,
mais c'est beaucoup plus large. Là, vous le dites vous-même que ça peut inclure
aussi d'autres choses, et c'est là que... C'est le genre de choses qui nous inquiètent.
M. Boulet : Mais ça pouvait
déjà inclure autre chose. Je ne sais pas comment l'exprimer, là, mais ça
pouvait déjà inclure autre chose.
M. Leduc : Comment ça?
Pourquoi ça pouvait déjà inclure autre chose? Parce que ce n'est pas ça que ça
dit, ici, dans l'original.
M. Boulet : Bien, parce qu'on
n'a pas modifié l'habilitation, là. Je ne vois pas de modification. Là, on
donne un pouvoir réglementaire à la CNESST, puis il est maintenu, puis il
existait, puis il est maintenu dans le... Je ne vois pas ce qui est pernicieux
dans le libellé actuel, là.
Je pense que j'ai répondu à toutes les
questions, là, Mme la Présidente, là. J'aime bien discuter, là, mais...
• (18 h 20) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors... Oui?
M. Leduc : Ma question, dans
le fond, c'est : Est-ce qu'on vient modifier la portée réglementaire, qui
n'était pas si large que ça dans le libellé original, mais qui devient très
large dans le libellé du projet de loi? Est-ce qu'on vient en modifier, donc,
la portée en fonction du règlement qui vous est déposé?
M. Boulet : Non, c'est encore
les cas et conditions. Comme je vous ai dit tout à l'heure, on parlait de
prothèses, orthèses, puis là on dit «les autres équipements». Ça, vous l'avez
bien compris. Mais le reste, ça ne modifie pas la portée.
Merci.
M. Leduc : Je vais reprendre
une question que j'ai posée tantôt, sur laquelle on est passés rapidement, mais
que je pense qui est importante pour le débat puis la discussion, puis qui va
être importante pour les autres discussions sur les autres règlements. Est-ce
qu'il y a une évaluation des politiques qui est faite à la CNESST?
M. Boulet : Je ne sais pas...
Je présume que oui, mais avec les nouvelles règles de gouvernance,
certainement. Tu sais, on a parlé d'un comité de vérification éthique,
ressources humaines, et il y a certainement…
M. Boulet : …Je ne sais pas. Je
présume que oui, mais avec les nouvelles règles de gouvernance, certainement.
Tu sais, on a parlé d'un comité de vérification éthique, ressources humaines,
et il y a certainement… Quand on va faire le règlement, on va tenir compte des
politiques, mais on va venir préciser ce qui doit se faire, là. Mais une
évaluation, c'est de la gestion, c'est de l'administration. Peut-être que vous
l'avez demandé à l'étude de crédits à Mme Oudar, là — je ne me
souviens pas, là, mais…
M. Leduc : Non. Bien, je ne
l'avais pas compris comme ça, mais c'est…
M. Boulet : Je ne suis pas en
mesure de répondre… Je ne sais pas.
M. Leduc : Je comprends.
Peut-être qu'on pourra le vérifier puis y revenir plus tard. Mais je trouve la
question importante parce que tout le mécanisme de discussion puis tout le
chemin réglementaire sur lequel vous tenez beaucoup, là, à mettre de l'avant,
moi, ne me semblent pas reposer sur une nécessité claire. Je comprends que
c'est votre philosophie, je comprends que c'est ça que vous voulez faire. Mais
quand je creuse, à partir du moment que, moi, je ne suis pas certain que j'aime
ça les règlements, je creuse puis je dis : Oui, bien, ça repose sur quoi?
Pourquoi on en arrive à ça? Puis là tout ce qu'on a avant, c'est, bien, il y
avait des politiques, les politiques étaient presque systématiquement
renversées par le TAT. Mais dans ce cas-là, y avait-il une évaluation des
politiques? Quand on dit on veut peut-être encadrer la surfacturation des
coûts. Bon, bien, est-ce qu'il y a une évaluation de la politique quant à son
efficacité de l'encadrement de la surfacturation?
M. Boulet : C'est parce qu'on…
Tu sais, c'est purement et simplement de la concordance. La nécessité
réglementaire, elle existait, elle est reconnue tant par les associations
représentant les travailleurs que celles représentant les employeurs. Et ce
qu'on a mis là… On aurait pu ne pas le mettre ultimement, mais c'est de la
concordance logistique parce qu'on n'a plus réadaptation physique, on parle
maintenant de soins de santé. Et c'est simplement pour cette raison-là qu'on
l'a mis là. Mais ultimement ça aurait pu ne pas être là puis ne pas changer la
réalité ou… Mais je ne sais plus quoi dire, là, sauf que de répéter les mêmes
commentaires, là.
M. Leduc : Je comprends puis
je constate qu'on aurait probablement dû avoir ce débat-là bien plus tôt. Je
réalise que je fais la même erreur que pendant le RQAP, où je n'ai pas pensé à
vous questionner sur les chiffres avant bien… le projet de loi bien entamé,
mais ce procédé-là me semble incontournable. Là, on le fait un peu tard, mais
il faut le faire quand même. Qu'est-ce qui justifie, là, fondamentalement de
passer à un mode réglementaire? Il faut qu'on ait une espèce d'explication de
«le cas précédent» ne fonctionnait pas puis…
M. Boulet : Je l'ai répété à
plusieurs reprises puis… Ceci dit, avec tout l'égard que j'ai pour vous, j'ai
répondu à cette question-là à moult reprises et j'ai lu la recommandation du
CCTM. Je vous ai parlé d'évolution de coûts, de surfacturation, de la nécessité
des balises assurantielles, de la hiérarchie entre un règlement puis une
politique. Ceci dit…
M. Boulet : …j'ai répondu à
cette question-là à moult reprises et j'ai lu la recommandation du CCTM, je
vous ai parlé d'évolution de coûts, de surfacturation, de la nécessité des
balises assurantielles, de la hiérarchie entre un règlement puis une politique…
Ceci dit, là, puis je le dis très sincèrement, je pense que j'ai fait le tour
de tout ce que je pouvais dire.
M. Leduc : La raison pour
laquelle j'insiste juste un peu encore sur les politiques, c'est que les règlements
que vous proposez ne couvriront pas tous les sujets couverts par les
politiques, donc il va encore y avoir des politiques sur plein d'autres sujets.
Je ne les ai pas devant moi, je n'ai pas fait le tableau règlements versus
politiques, là. Qu'est-ce qui va être… quelles politiques vont être
transformées en règlements, je ne l'ai pas devant moi, je ne l'ai pas fait, cet
exercice-là. Mais il va en rester certainement. Je ne peux pas croire qu'il n'y
aura plus aucune politique à la fin du projet de loi n° 59. On me
corrigera si j'ai tort, mais…
Parce qu'il va rester des politiques, il
faut quand même qu'on comprenne un peu comment ça fonctionne. La politique, là,
aujourd'hui, j'ai compris que c'était adopté par la direction de la CNESST et
non par le C.A., mais je n'ai pas compris quel mécanisme on mettait en place
pour les adopter, puis surtout quel mécanisme on avait pour les évaluer. Parce
que si une insuffisance de telle ou telle politique pousse le législateur à
nous proposer des règlements, bien, j'aimerais ça comprendre comment ça
fonctionne.
M. Boulet : Mais vous le
savez, puis là je vais le répéter encore une fois, il y a une hiérarchie, puis
la politique n'a pas un effet contraignant devant les tribunaux. Et on
m'apporte une réponse, oui, il y a une direction de vérification interne qui
revoit les politiques administratives, qui les adapte, mais l'effet
contraignant n'existe pas devant le tribunal. Ça fait que le règlement, encore
une fois, je me répète, là, même si ce n'est pas nécessaire de le faire, va
contribuer à déjudiciariser, à mettre des limites, des cas et conditions pour
aller au-delà des limites de la RAMQ. Voilà. Je ne dis pas tout, là, mais je
redis, disons.
M. Leduc : Et là est-ce qu'on
est capables de savoir, peut-être pas aujourd'hui mais peut-être plus tard, si
la politique en question aujourd'hui a fait l'objet d'une révision récemment?
M. Boulet : Mon Dieu! Moi, je
vous mettrais en contact… Posez-moi des questions par écrit de… Tu sais,
l'étude des crédits, ça visait essentiellement à répondre à ça. Si vous avez
d'autres questions quant aux crédits ou quant au fonctionnement administratif…
On a parlé de gouvernance en masse, puis vous avez aussi posé des questions de
cette nature-là. Si vous avez d'autres questions, collègue, là,
soumettez-moi-les par écrit. Je vais les présenter à Mme Oudar ou à son équipe,
puis on va vous donner des réponses, là, puis ça me fera plaisir.
M. Leduc : Comme vous l'avez
constaté, l'étude des crédits, j'ai préféré poser des questions sur la
pérennité du régime avec…
M. Boulet : Bien oui, bien
oui.
M. Leduc : Puis on a eu un bel
échange. O.K. Bien, parfait. Je vous enverrai, en effet, des questions sur les
politiques, parce qu'encore une fois, là… je fais mon mea maxima culpa, mais je
considère qu'on a peut-être fait le débat à l'envers. On a commencé par vouloir
comme travailler sur les…
M. Leduc : …avec des… puis on a
eu un bel échange. O.K. Bien, parfait, je vous enverrai en effet des conditions
sur les… des questions sur les politiques, parce qu'encore une fois, là, c'est…
là, je me… fais mon mea maxima culpa, mais je considère qu'on a peut-être fait
le débat à l'envers. On a commencé par vouloir comme travailler sur les
règlements, les règlements, les règlements, mais on n'a même pas fait le chemin
de comprendre fondamentalement qu'est-ce qui ne marchait pas dans le système
actuel avec les petites politiques.
Vous m'assurez que ce n'est pas la
question de renverser le pouvoir du TAT. Je vous entends, je veux vous croire,
je constate quand même que ça va être l'effet réel. Vous espérez que du
positif… ou que du positif, ou en tout cas principalement du positif sortira de
ce règlement-là pour déjudiciariser. Je le souhaite aussi, mais toujours est-il
que j'ai la crainte très, très forte de voir du négatif aussi, de la
restriction qui, là, ne serait plus possible d'être renversée par ce qui, je
crois, doit demeurer la philosophie principale de cette loi-là, qui est une loi
de réparation et qui viendrait ligoter les mains des juges du TAT. Ce n'est pas
quelque chose qui me plaît, mais, encore une fois, ça, c'est un peu ma… la
faute, j'ai fait le débat à l'envers.
Là, je l'ai identifié très clairement, là,
le problème, je pense, dans la démonstration, là, qui est un peu, j'oserais
dire, déficiente à cet égard-là de — comment je dirais
ça? — de l'incapacité ou de l'insuffisance de la politique pour
régler un problème. Je n'ai pas nécessairement vu la démonstration fine de ce
problème-là de surfacturation et de l'insuffisance de la politique pour le
juguler, qui va amener le règlement. On reste dans ce désaccord-là de dire
qu'il n'y a pas nécessairement besoin d'un règlement. On a nos craintes. Vous
en avez rassuré certaines, d'autres pas tout à fait. Ça fait qu'on va jouer
avec ça.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, il n'y a plus d'intervention à l'amendement déposé par le député
d'Hochelaga-Maisonneuve? Nous allons procéder à la mise aux voix de
l'amendement.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Abstention.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 57 est rejeté.
L'article 57, cette fois-ci. Y a-t-il des
interventions sur l'article 57? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix. Est-ce que…
La Secrétaire
:
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?Y
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Abstention.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Contre.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Abstention.
La Secrétaire
: Et
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 57 est adopté.
• (18 h 30) •
M. le ministre, nous poursuivons. Nous
rentrons maintenant dans le bloc… toujours 4, Fonctionnement, deuxième partie,
mais la section 4.2, L'optimisation des recours, puis avec l'article 102.
M. Boulet : Oui. Est-ce qu'on
peut suspendre deux minutes…
18 h 30 (version non révisée)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…nous poursuivons. Nous rentrons maintenant dans le bloc… toujours 4,
Fonctionnement, deuxième partie, mais la section 4.2, L'optimisation des
recours, avec l'article 102.
M. Boulet : Oui. Est-ce qu'on
peut suspendre deux minutes, s'il vous plaît, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 30)
(Reprise à 18 h 35)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Nous poursuivons. M. le ministre, l'article 102.
M. Boulet : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Peut-être un commentaire préliminaire. On aborde une partie du p.l.
n° 59 qui, normalement, vise à déjudiciariser. Puis, tu sais, je vous ai
souvent parlé de l'avis ou l'option qu'une personne qui conteste peut faire,
d'aller soit à la révision administrative ou au Tribunal administratif du
travail. On a jugé que, plutôt que d'abolir purement et simplement la révision
administrative, parce que là ce n'était pas compatible avec la Loi sur la
justice administrative, parce que c'est des décisions quasi judiciaires qui
affectent les droits des parties, et qu'il y ait la possibilité d'avoir une
révision administrative, c'est un droit fondamental.
Le reste, il y a des articles de
concordance. On pourrait le faire en bloc, bon, je sais que je n'ai pas reçu de
projet d'amendement. Mais je pense que, de façon générale, ça vise à assurer un
meilleur équilibre, une meilleure possibilité d'obtenir des révisions de
décision, une augmentation des délais, et je pense que ça, c'est...
M. Boulet : …en bloc. Bon, je
sais que je n'ai pas reçu de projet d'amendement. Mais je pense que de façon
générale, ça vise à assurer un meilleur équilibre, une meilleure possibilité
d'obtenir des révisions de décisions, une augmentation des délais. Et je pense
que ça, c'est vraiment compatible avec les intérêts, là, des deux parties. Puis
je vais les faire un article après l'autre, mais à la fin, il y a beaucoup de
concordance. Ça, on pourra les faire en bloc. Ça fait que je commencerais avec
l'article 102.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci.
M. Boulet : Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 351, du suivant :
«351.1. En tout temps, la commission peut
rendre une nouvelle décision s'il se produit un changement de situation qui
affecte le droit d'un bénéficiaire à une prestation ou qui peut influer sur le
montant de celle-ci.»
Explication. Donc, ça propose de permettre
à la commission de rendre une nouvelle décision quand la situation qui a
conduit à la décision initiale est modifiée. Elle permet ainsi de tenir compte
de nouveaux éléments qui ont une incidence sur les droits ou obligations des
administrés. Donc, s'il y a des faits nouveaux, s'il y a des éléments nouveaux
qui n'existaient pas lors de la décision initiale, qui sont portés à la
connaissance de la CNESST, elle pourrait rendre une nouvelle décision qui
produira ses effets pour l'avenir.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Je suis très, très
surpris par cette proposition-là du ministre, parce que je pensais que son
intention… puis c'était de… en tout cas, de s'attaquer à la surjudiciarisation
de la santé et sécurité au travail, et ça me semble une évidence que cette
proposition-là est tout à fait contraire à cette intention.
M. Boulet : Moi, j'ai une
conviction profonde que c'est au bénéfice des travailleurs, puis vous savez
qu'il y a déjà un pouvoir de reconsidération, puis le pouvoir de
reconsidération, il est différent parce qu'il permet d'annuler une décision et
de la remplacer par une nouvelle. Alors que là, c'est un élément nouveau qui
permet au travailleur, dans des cas de refus, d'avoir une décision qui peut lui
être favorable.
Et c'est sûr que dans la perspective ou
dans la philosophie de déjudiciarisation, de donner une option entre la DRA,
entre la Direction de la révision administrative et le Tribunal administratif
du travail, c'est un outil nouveau qu'on donne aux travailleurs. Puis cet
article-là répond d'ailleurs à une préoccupation. Puis moi, là, à la limite,
là, je ne ferais même pas de bataille pour ça, là. Mais je vous dis, là, que ça
répond à une préoccupation soulevée par la Cour d'appel dans une affaire qui
impliquait le Syndicat du Préhospitalier, puis c'est la FSSS-CSN contre la
Corporation d'urgences‑santé, puis ça visait…
M. Boulet : ...à la
limite, là, je ne ferais même pas de batailler pour ça, là. Mais je vous dis,
là, que ça répond à une préoccupation soulevée par la Cour d'appel dans une
affaire qui impliquait le Syndicat du préhospitalier. Puis c'est la FSSS-CSN
contre la Corporation d'urgences-santé. Puis ça visait cette situation-là. Dans
cette affaire, le travailleur y a gagné, la cour proposait l'utilisation du
pouvoir de reconsidération, lequel est mal adapté puisqu'il était impossible
que les faits nouveaux existent antérieurement. De plus, le remplacement de la
décision initiale, comme si elle n'avait jamais existé, est problématique. Et
c'est ça que la reconsidération vise, car à l'époque de la première décision,
le travailleur conservait des limitations fonctionnelles.
Puis là il y a d'autres exemples qui sont
envisageables, comme le changement dans la situation familiale du travailleur,
ce qui permettra d'ajuster son revenu brut servant à déterminer son droit à l'indemnité
de remplacement de revenu. Puis ce nouveau revenu sera pris en compte pour
l'avenir, alors que, par la reconsidération, ce nouveau revenu brut
remplacerait celui déterminé initialement, et ce, à compter de la survenance de
la lésion professionnelle, ce qui n'est pas exact factuellement, car la
situation familiale du travailleur n'était pas la même à cette époque.
Puis, bon, je veux juste... Dernier
commentaire. Cet article-là, qu'on met là, il s'inspire de l'article 83.44
de la Loi sur l'assurance automobile qui octroie un pouvoir similaire, là. Ça
fait que, tu sais, encore une fois, c'est dans une perspective de
déjudiciarisation, mais de bénéficier à un travailleur pour qui il y avait un
élément nouveau qui existait avant puis qui a été rapporté à la CNESST.
• (18 h 10) •
M. Leduc : Et donc...
Dans votre perspective, donc, ce que j'entends, c'est uniquement dans les cas
de refus.
M. Boulet : Non, pas
nécessairement. J'ai... De la façon dont c'est libellé, s'il se produit un...
Mais c'est dans cette perspective-là qu'on l'a écrit, là. Mais si vous
souhaitez, moi, à la limite, là, je ne ferai pas de bataille pour ça. Moi, je
suis convaincu que c'est à l'avantage des travailleurs.
M. Leduc : ...
M. Boulet : Puis ça fait suite
à une préoccupation exprimée par la Cour d'appel. C'est parce qu'une décision
nouvelle n'a d'effet que pour l'avenir, alors qu'une reconsidération, il faut
que tu fasses la preuve d'une erreur sur un fait essentiel. Puis là tu demandes
comme une annulation de la première décision.
M. Leduc : Mais est-ce
que ça va... Est-ce que ça n'ouvre pas des portes à de l'abus, potentiel, bien
sûr. Par exemple si la CNESST décidait qu'elle pourrait commencer à réclamer
des sommes reçues a posteriori, comme si elle jugeait, pardon, par exemple
qu'il y avait une condition qui se serait suffisamment améliorée puis elle
pourrait indiquer qu'il y a un montant d'atteinte permanente qui pourrait être
récupéré. Il y a un danger, là, à la porte que vous ouvrez ici, là.
M. Boulet : Non. Ce n'est
pas... C'est un...
M. Leduc : Ça serait un
fait nouveau, ça.
M. Boulet : Non, non,
mais c'est un...
M. Leduc : Votre
condition s'est améliorée.
M. Boulet : C'est un
nouvel...
M. Leduc : ...des sommes reçues
a posteriori comme... pardon, par exemple, qui avait une condition qui serait
suffisamment améliorée, bien, pourrait indiquer qu'il y a un montant d'atteinte
permanente qui pourrait être récupéré. Il y a un danger, là, à la porte que
vous ouvrez ici.
M. Boulet : Non, ce n'est
pas... C'est un...
M. Leduc : Ce serait un fait
nouveau, ça, votre condition s'est améliorée.
M. Boulet : Non, non, mais
c'est un nouvel élément qui a une incidence sur les droits du salarié, de ceux
qui sont indemnisés, là, c'est...
M. Leduc : Mais ce que vous
dites là puis ce qui est écrit là, ce n'est pas la même chose. Moi, je suis
sensible à ce que vous dites là, mais ce n'est pas ça qui est écrit.
M. Boulet : Est-ce qu'on peut
suspendre deux minutes, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 18 h 43)
(Reprise à 18 h 48)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...de la part du ministre. Je vous invite à le lire. Oups! Vous ne l'avez pas,
hein? Excusez. Il est là.
M. Boulet : Donc, très
simplement :
Retirer l'article 102 du projet de loi.
Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il des interventions sur l'amendement proposé par le ministre? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Je vais appuyer
l'intention du ministre, parce qu'autant...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…oups, vous ne l'avez pas, hein?
M. Boulet : Non, mais…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Excusez, il est là.
M. Boulet : Donc, très simplement :
retirer l'article 102 du projet de loi. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il des interventions sur l'amendement proposé par le ministre? Député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Je vais appuyer
l'intention du ministre, parce qu'autant je comprenais son intention avec
l'article, je pense qu'il était motivé par des bonnes, donc, intentions, mais
autant que je trouvais que, malgré ses bonnes intentions, ça ouvrait la porte à
toutes sortes d'autres potentiels problèmes dont j'avais fait un étalage
complet, mais, dont on s'évitera peut-être la présentation, mais… Peut-être
qu'on peut le classer dans ce qu'on appelle des fois des fausses bonnes idées,
là, où est-ce qu'on veut régler un truc, mais que ça ouvre sur plein d'autres
affaires, donc plus prudent, je pense, de le retirer et d'en rester là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement?
Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement à
l'article 102.
La Secrétaire
:
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Roy (Bonaventure)?
M. Roy
: Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Et on retire l'article 102.
Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Avant qu'on passe…
Ça serait 108, le prochain, hein, logiquement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui.
M. Leduc : Moi, j'avais
peut-être des amendements à introduire qui ne sont pas prévus dans le projet de
loi. Alors, je demanderais peut-être une légère suspension juste pour réviser
si c'est toujours à propos.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ils seraient à 108, vos amendements? Ou ils seraient où?
M. Leduc : Bien, c'est-à-dire
que ça serait dans LATMP. Il y a comme un ordre de traitement de LATMP, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui.
M. Leduc : Et là j'irais
potentiellement jouer dans le 358 de LATMP qui suit, donc, ce qu'on est en
train de discuter là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
O.K.
Une voix
: …
M. Leduc : C'est-à-dire… de
LATMP, pas du projet de loi, là.
M. Derraji : Je sais, je sais.
Il n'y a pas de 358.
M. Boulet : …pas de
changement. Il n'y en a pas de…
M. Leduc : C'est ça, c'est
pour ça que j'introduirais un nouvel article.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est ça. C'est ce que j'ai compris.
M. Boulet : Là on peut s'en
parler, là, si… avant de faire quoi que ce soit, Alexandre.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, est-ce que vous aimeriez qu'on suspende pour que vous preniez le temps,
M. le ministre, d'en discuter?
Une voix
: Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, d'accord.
Alors, nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 18 h 50)
19 h (version non révisée)
(Reprise à 19 heures)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, c'est tout pour notre journée. Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die, et à demain. Merci. Bonne soirée, tout le monde.
(Fin de la séance à 19 heures)