Journal des débats (Hansard) of the Committee on Labour and the Economy
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
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Wednesday, September 1, 2021
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Vol. 45 N° 115
Clause-by-clause consideration of Bill 59, An Act to modernize the occupational health and safety regime
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures trente minutes)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Bonjour. Alors, ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de l'économie et du travail ouverte. La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 59, Loi
modernisant le régime de santé et de sécurité du travail.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire
: Oui,
Mme la Présidente. M. Bélanger (Orford) est remplacé par M. Lemieux
(Saint-Jean); Mme Boutin (Jean-Talon) est remplacée par M. Poulin (Beauce-Sud);
Mme Chassé (Châteauguay) est remplacée par Mme Picard (Soulanges); et
Mme Richard (Duplessis) est remplacée par M. Gaudreault (Jonquière).
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Est-ce que vous désirez toujours poursuivre les appels de mise aux voix
par justement appel nominal? Est-ce que vous voulez poursuivre de cette façon
pour la journée aussi? Parfait. Merci.
Ce matin, nous poursuivons avec le sujet
5, prévention, 5.1 mécanismes de prévention, 5.1.2 application sur les
chantiers de construction, partie C, coordonnateur en santé et en sécurité.
Lors de l'ajournement de nos travaux hier, nous en étions à l'étude de
l'amendement proposé par le ministre à l'article 226 du projet de loi. Je crois
comprendre, M. le ministre, que vous aimeriez une intervention rapidement.
M. Boulet : Oui, j'aimerais
ça, avec votre accord, suspendre pendant quelques minutes.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 32)
(Reprise à 9 h 44)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre, à vous la parole. Je rappelle que nous sommes rendus à l'amendement
déposé par le ministre à l'article 226.
M. Boulet : Oui, merci. Bon, d'abord,
bonjour à tout le monde. Bon, en commençant, je me suis imposé un fardeau de
convaincre tous mes collègues des partis d'opposition sur la pertinence du 16 millions.
Je rappellerai qu'on était à 8 millions en 1979... en 1986, plutôt, puis
il faut trouver une façon d'indexer ou de normaliser. On était allés à 24 millions.
Certains me disent qu'on aurait pu aller à 29 millions si ça avait été un
calcul purement économique. Suite aux consultations particulières, on est allés
à 16. Il faut savoir que c'est un seuil : 16 millions de valeur ou
plus que 100, il y a une obligation d'avoir un coordonnateur à temps plein avec
un représentant en santé-sécurité à temps plein. On verra, en bas de 16, ce que
ça implique.
Mais la valeur, on s'appuie sur un certain
nombre d'éléments, là. Puis ne voyez pas ça comme étant limitatif, là, c'est
vraiment de façon générale. Mais sur le...
M. Boulet : ...à temps plein,
avec un représentant en santé et sécurité à temps plein. On verra, en bas de
16 millions, ce que ça implique.
Mais la valeur... On s'appuie sur un
certain nombre d'éléments, là. Puis ne voyez pas ça comme étant limitatif, là.
C'est vraiment de façon générale. Mais sur le site du Local 58, parce que vous
aviez fait état des calorifugeurs, on peut y lire, sur ce site-là... une
autre démonstration qu'on écoute bien, hein, collègue de Jonquière... le taux
horaire pour un compagnon en 1986, où on était à 8 millions, était de
18,17 $, puis en 2020, 44,28 $. Donc, force est de constater que le
taux horaire a suivi notre valorisation. Puis j'ai un lien, là, si jamais vous
avez besoin de vous faire confirmer la donnée que je viens de soumettre.
Deuxièmement, ce qu'on dit, c'est qu'on
peut forcément déduire qu'avec 8 millions en 1986 il y avait plus de travailleurs
sur un chantier, donc plus d'employeurs, plus d'interaction entre les
sous-traitants du maître d'oeuvre. D'où le besoin... à l'époque, on appelait ça
un agent de sécurité, maintenant, c'est un coordonnateur... d'où le besoin d'un
coordonnateur, disons, pour s'assurer du respect des consignes et des mesures
de sécurité sur un chantier.
Troisième élément. Actuellement, un
chantier de 8 millions peut équivaloir à la construction d'un bâtiment à
un seul étage, regroupant une vingtaine de travailleurs, exemple, une
bibliothèque municipale. Puis ce n'est pas parce qu'on est là qu'il n'y a pas
de mesures, là. Parce que, vous allez voir, il y a quand même un programme de
prévention, il y a un comité de chantier puis il y a un représentant en santé
et sécurité à temps partiel. On n'est pas démunis. On est, au contraire,
nettement supérieurs, avec le 16 millions, qu'on était avec le
8 millions.
Donc, je donne l'exemple d'une
bibliothèque municipale. Sur ce type de chantier, de par la présence restreinte
de travailleurs et d'activités simultanées, il s'avère forcément moins
pertinent qu'un coordonnateur supervise les activités à temps plein. Plus il y
a une diversité d'activités, plus ça s'impose d'avoir un coordonnateur à temps
plein, d'où le 16 millions ou 100 travailleurs.
Il faut considérer aussi... On est allés
voir l'intention d'origine du législateur, qui était un parti qui nous a
précédés, qui était de couvrir les chantiers de 8 millions ou 150
travailleurs. Puis là nous, on est à 100 travailleurs, soit des
chantiers... À l'époque, ils appelaient ça beaucoup des chantiers de grande
envergure. Donc, quand c'est des chantiers de grande envergure, c'est plate,
mais il faut mettre la barre à quelque part à un moment donné. On l'avait mis à
24 millions, avec une certaine conviction. Aujourd'hui, un chantier...
M. Boulet :
...travailleurs. Puis là nous, on est à 100 travailleurs, soit des
chantiers... à l'époque, ils appelaient ça beaucoup des chantiers de grande envergure.
Donc, quand c'est des chantiers de grande envergure, c'est plate, mais il faut
mettre la barre à quelque part à un moment donné. On l'avait mis à 24 avec une
certaine conviction. Aujourd'hui, un chantier d'une valeur de 16 millions
regroupe environ 45 à 50 travailleurs. Bref, le projet de loi, c'est une
amélioration que j'oserais qualifier de substantielle parce qu'un coordonnateur
sera présent sur les chantiers. Donc, un coordonnateur là où il y a
100 travailleurs ou d'une valeur de 16 millions, donc c'est environ
45 à 50 travailleurs.
Dans le projet de loi n° 59, je
rappellerai... là, on est 45 à 50. Mais, mettons, notre projet de loi
n° 59, il y a quand même un programme de prévention qui va devoir se faire
après 10 travailleurs. Il y a un comité de chantier — puis on a vu,
on a adopté le contenu du programme de prévention — un comité de
chantier après 20 travailleurs. Puis on a vu en détail les fonctions,
responsabilités du comité de chantier puis le règlement qui viendra plus loin
pour le représentant en santé-sécurité à temps partiel, 10 travailleurs et
plus.
Je vous donne l'échelle, là, parce qu'on
va l'adopter ultérieurement, mais c'est particulièrement important de
mentionner que, quand il y a un nombre de travailleurs présents sur un chantier,
quand c'est entre 10 et 24, c'est une heure de libération par jour, entre 25 et
49, trois heures, entre 50 et 74, quatre heures, 75 à 99, six heures, puis 100
et plus, bien, on l'a vu, 100 et plus, c'est huit heures, là, mais c'est à
temps plein, le représentant en santé et sécurité à temps plein.
• (9 h 50) •
Tout ça pour dire, on va très loin pour
accroître de façon substantielle l'encadrement santé-sécurité sur les chantiers
de construction. Puis je pense que le 16 millions, il est pertinent, il est
respectueux de la réalité des chantiers de cette envergure-là et aussi
compatible avec les objectifs que nous avons dans la loi, notamment de réduire
les accidents de travail, particulièrement les décès, là, dans le secteur de la
construction.
Ça fait que je pense que c'est ce que je
voulais présenter ce matin, comment le 16 millions a été établi, pourquoi
il est à 16 millions puis en quoi c'est pertinent de le mettre à
16 millions, et surtout de vous convaincre, collègue, que ce n'est pas
parce qu'on est en bas de 16 qu'il n'y a rien, au contraire. Il y a des
représentants en santé-sécurité qui tiennent compte du...
M. Boulet : …comment le 16 millions
a été établi, pourquoi il est à 16 millions puis en quoi c'est pertinent
de le mettre à 16 millions et surtout de vous convaincre, collègue, que ce
n'est pas parce qu'on est en bas de 16, qu'il n'y a rien, au contraire. Il y a
des représentants en santé, sécurité qui tiennent compte du nombre de travailleurs.
Puis les heures de libération sont dans une structure escalier, et il y a un programme
de prévention, le cas échéant, puis un comité de chantier. Le programme, c'est
en haut de 10, puis le comité en haut de 20. Donc, on considère que c'est un
très bon équilibre. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, M. le ministre. Je crois que le député de Jonquière aimerait prendre la
parole.
M. Gaudreault : Oui. Je veux, d'abord,
saluer tous les collègues qui sont ici présents, les équipes qui nous
accompagnent et vous aussi, Mme la Présidente. J'aime bien l'entrée en la
matière du ministre quand il dit : Je me suis donné le fardeau de
convaincre les collègues. Alors, je prends ça avec légèreté, parce que c'est le
cas de le dire, je ne me considère pas comme un fardeau, mais je pense que ça
démontre à quel point on fait des démarches intéressantes et pertinentes, qu'on
a des arguments solides. Alors, nous sommes un fardeau que nous souhaitons
alléger pour le ministre, mais surtout pour les travailleurs, les travailleuses,
parce que c'est pour ça que nous sommes ici, c'est pour ça que nous sommes ici.
Et, en ce qui nous concerne, il n'y a pas de compromis à faire sur la santé, la
sécurité des travailleurs, des travailleuses de la construction.
Moi, je suis un tenant du statu quo à
8 millions et j'ai de la difficulté à embarquer dans un argumentaire
purement mathématique d'indexation depuis 1986, parce que si on commence à
jouer cette game-là de l'indexation, on va la jouer totalement. Oui, le salaire
horaire des calorifugeurs a augmenté, oui, il y avait plus de travailleurs sur
les chantiers de 8 millions en 1986, oui, un chantier de 8 millions
peut représenter un immeuble d'un seul étage avec une vingtaine de travailleurs
ou une bibliothèque municipale. Mais, moi, je peux vous donner un exemple que
je suis allé ressortir, un projet, dont je suis extrêmement fier, qui a été
inauguré en 2015, donc c'est récent, l'agrandissement, le réaménagement du
Centre de formation professionnelle de Jonquière pour permettre aux étudiants
d'avoir des équipements plus à jour. Bien, c'est un projet de
14,4 millions, donc en bas de 16 millions, et j'invite le ministre à
venir visiter ce merveilleux centre de formation professionnelle la prochaine
fois qu'il passera au Saguenay—Lac-Saint-Jean. C'est vraiment un superendroit,
mais beaucoup plus grand qu'un seul étage…
M. Gaudreault : …plus à jour,
bien, c'est un projet de 14,4 millions, donc en bas de 16 millions,
et j'invite le ministre à venir visiter ce merveilleux centre de formation
professionnelle à chaque fois qu'il passera au Saguenay—Lac-Saint-Jean, c'est vraiment
un superendroit, mais beaucoup plus grand qu'un seul étage, puis là on est dans
le 14,4 millions. C'est un immense bâtiment avec des équipements très
sophistiqués, parce que c'est un centre de formation professionnelle qui forme justement
des futurs travailleurs de la construction en ébénisterie, en tuyauterie, en
chauffage, etc. Donc, il y a beaucoup de risques reliés sur la réalisation d'un
tel chantier, de mémoire en tout cas, puis je touche du bois, puis on me
l'indiquera si je me trompe, mais il n'y a pas eu d'accident majeur, tant
mieux, sur ce chantier-là.
Mais ce que je veux dire, c'est que les
chantiers en bas de 16 millions ne sont pas que des petits chantiers d'un
seul étage pour faire un garage en arrière d'une résidence privée, c'est
beaucoup plus complexe que ça. Puis, si on veut vraiment aller dans la
comparaison en termes d'indexation depuis une trentaine ou une quarantaine
d'années, on va le faire également sur les marges de profit des entrepreneurs
généreux… généraux — généreux, oui — au fil du temps. Donc,
la valeur également de leurs projets, l'augmentation de leurs profits, de leurs
marges de profit sur leurs constructions est importante aussi. Donc, on va
mettre ça dans la balance.
Mais on va surtout mettre dans la balance
que les risques ont changé également, et moi, c'est sur cette base-là que je
veux qu'on fasse une réflexion, et non pas juste sur une base… pas seulement
sur la base d'une fluctuation ou d'une indexation, plutôt, qui est purement
mathématique. La vie est plus compliquée que ça. J'ai eu l'occasion de
mentionner hier par exemple les risques reliés à l'amiante, les risques reliés
à de la poussière qu'on sous-estimait en 1986, puis on le sait qu'aujourd'hui
il y a des chantiers en bas de 16 millions qui sont souvent de la
rénovation ou qui sont souvent par exemple de la reconversion de bâtiments plus
anciens dans lesquels il y avait de l'amiante, et aujourd'hui c'est extrêmement
considéré, puis avec raison.
Alors, moi, je ne veux pas qu'on envoie un
signal de nivellement vers le bas dans une occasion historique, et je le dis à
dessein. C'est une occasion historique, cette loi n'a pas été révisée de façon
majeure depuis une quarantaine d'années. Quand ça arrive une fois aux 40 ans,
on peut commencer à parler d'historique. Alors, je ne veux pas que les
parlementaires envoient un signal de nivellement vers le bas où, au lieu de
faire en sorte que les normes pour les chantiers plus…
M. Gaudreault : ...été révisé
de façon majeure depuis une quarantaine d'années. Quand ça arrive une fois aux
quarante ans, on peut commencer à parler d'historique. Alors, je ne veux pas
que les parlementaires envoient un signal de nivellement vers le bas où, au
lieu de faire en sorte que les normes pour les chantiers plus élevés
s'appliquent aux chantiers plus bas, on ferait l'inverse, on ferait en sorte
que les normes des chantiers actuellement en bas de 8 millions seraient
étendues jusqu'à 16 millions. Moi, c'est ce que j'appelle du nivellement
par le bas.
Moi, je veux, je ne sais pas si ça se dit,
du nivellement vers le haut, mais je veux faire en sorte que les conditions
plus sévères des chantiers de 25 millions et plus s'appliquent jusqu'aux
chantiers à partir de 8 millions. C'est ça qu'on doit faire, c'est de dire
que jamais on ne donnera une possibilité d'accident sur des chantiers entre 8 millions
et 16 millions, parce que nous n'aurons pas mis la barre à la bonne place
dans cette commission quand on a l'occasion de l'ouvrir. Donc, moi, je suis
ferme sur le 8 millions.
Je comprends les arguments du ministre,
mais je ne les partage pas, parce qu'il m'apparaît qu'il y a plus de risques.
On parle ici de... pour les chantiers de 8 millions à 16 millions, de
milliers de travailleurs, de milliers de travailleurs, et donc ce n'est pas
banal. Chaque travailleur peut être soumis à des risques supplémentaires. Donc,
moi, j'en fais appel à notre sens des responsabilités, et de bien évaluer, oui,
les risques, mais ce que ça signifie, je dirais, en aval.
• (10 heures) •
Si, par exemple, le ministre, les
collègues me disent : O.K., on est prêts à aller à 8 millions, mais,
problème, on manque de coordonnateurs, on a un problème de main-d'oeuvre, c'est
vrai aussi dans le bassin des coordonnateurs en santé-sécurité, bien, on
trouvera une façon. Puis il y en a plein. Moi, je me suis fait suggérer par des
gens de l'industrie en santé-sécurité au travail, par exemple, de créer un
genre d'escouade entre les chantiers, et ça, de façon exceptionnelle, là.
Autrement dit, il faudrait que le maître d'oeuvre ait d'abord l'obligation de
démontrer qu'il a fait diligence raisonnable de trouver des coordonnateurs.
S'il a la démonstration que, dans sa région, pour x, y raisons, pas capable
d'en trouver, bien là plan b permis...
10 h (version non révisée)
M. Gaudreault : ...autrement
dit, il faudrait que le maître d'oeuvre ait d'abord l'obligation de démontrer
qu'il a fait diligence raisonnable de trouver des coordonnateurs. S'il a la
démonstration que, dans sa région, pour x, y raisons, pas capable d'en trouver,
mais là plan b permis par la loi, il pourrait avoir accès à une forme
d'escouade qui serait des conseillers en santé avec des conditions différentes.
Mais ce que je veux dire, c'est qu'il faut
envoyer le signal qu'à partir de 8 millions il n'y a pas de compromis sur
la santé et sécurité, après ça on trouvera les accommodements — je
n'aime pas utiliser ce terme parce qu'il est chargé — les
accommodements pour faire en sorte qu'on va livrer la marchandise, on va livrer
la marchandise. Alors, je sens que vous voulez m'interpeller, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Je voulais juste savoir si vous étiez pour terminer bientôt parce que je vois
qu'il y a le député de Nelligan qui lève sa main aussi, alors je voulais juste
savoir si vous laisseriez la parole très bientôt.
M. Gaudreault : Oui, bien,
écoutez, moi, je suis motivé à mettre la barre à 8 millions. Je dois vous
dire, vous préannoncer, vous préaviser en toute transparence, comme je le fais
toujours, on a déjà un sous-amendement de prêt pour changer le
16 millions — je regarde le tableau, là — en
8 millions.
Alors, je peux le déposer tout de suite
puis qu'on le débatte. Je ne pense pas que ça va empêcher le député de Nelligan
de faire ses interventions, parce que, dans le fond, le débat de fond, il est
là-dessus, 8 à 16 millions. Puis aussi bien de le déposer. Alors, Mme la
Présidente, moi, je le déposerais à ce moment-ci si mon estimé collègue me dit
qu'il est prêt.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord. Alors, vous allez l'acheminer au secrétaire. Pendant ce temps-là...
Une voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Pendant ce temps-là... Non, je pense qu'il est prêt. Alors, on va écouter le
député de Nelligan.
M. Derraji : Oui, mais pour
question d'efficacité, moi, je n'ai aucun problème à faire le débat une seule
fois, quand le sous-amendement sera déposé, parce que j'ai beaucoup d'estime à
mon collègue, mais je ne partage pas le sous-amendement, je l'annonce parce que
je sais où vous voulez atterrir. Mais je pense que, pour question d'efficacité,
une fois le sous-amendement sera sous la table, ça serait pertinent d'avoir les
arguments pour et contre. Donc, je peux réserver mon intervention au moment où
le sous-amendement sera déposé. Je pense qu'on va gagner du temps.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Excellent. Est-ce qu'il est déjà acheminé? (Interruption) Pardon. D'accord.
Alors, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 10 h 2)
(Reprise à 10 h 8)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, nous avons reçu un amendement du député
de Jonquière. Je vous invite à le lire et à l'expliquer s'il y a lieu, là, mais
je pense que... Oui.
M. Gaudreault : Oui.
Alors, je pense que c'est... C'est très simple, c'est un sous-amendement sur l'article 226
qui introduit l'article 215.1 de la Loi sur la santé et la sécurité du
travail :
Remplacer dans le premier alinéa de l'article 215.1
de la Loi sur la santé et la sécurité du travail proposé par l'article 226
du projet de loi tel qu'amendé, «16 000 000 $» par
«8 000 000 $».
Alors, je ne vois pas, là, ce que je peux
dire de plus que ce que j'ai déjà dit préalablement. Alors, pour nous, c'est un
seuil qui est... qui est plus acceptable avec 8 millions, qui est plus
sécuritaire pour l'ensemble des travailleurs/travailleuses qu'on estime autour
de 10 millions... Ah! 10 millions? De 10 000 entre les seuils de
8 à 16 millions. Alors, c'est... C'est ma proposition, Mme la présidente.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Merci. Y a-t-il des interventions au
sous-amendement? M. le ministre...
M. Gaudreault : …qui est plus
acceptable avec 8 millions, qui est plus sécuritaire pour l'ensemble des travailleurs,
travailleuses, qu'on estime autour de 10 millions… de
10 000 entre les seuils de 8 millions à 16 millions. Alors,
c'est ma proposition, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Y a-t-il des interventions au sous-amendement? M. le ministre.
• (10 h 10) •
M. Boulet : Peut-être un bref
commentaire. À l'époque, 150 travailleurs. Puis en 2021, 16 millions, ça
représente à peu près 40 à 50 travailleurs. Donc, c'est un pas gigantesque que
nous avons fait.
Deuxièmement, il n'y avait pas de
représentant en santé et sécurité. Là, il y aura un représentant en santé et
sécurité, dans le cas 25 à 49, trois heures par jour. Donc, comité de chantier,
représentant santé et sécurité, ça n'existe pas.
Dernier commentaire, puis après ça, je
pense que je n'aurai plus à parler, là, mais il faut voir ça dans une
perspective de globalité. Le coordonnateur, qu'est-ce qu'il fait? Il coordonne,
ça fait que c'est généralement quand il y a plusieurs corps de métier sur un
chantier. C'est pour ça qu'on parle de chantier de plus grande envergure. Il
n'y en a pas, de coordination à faire, quand c'est un petit chantier qui a
moins d'envergure. Et le représentant santé et sécurité, son rôle… c'est lui
qui a à s'occuper du respect des mesures de santé et sécurité, de l'application
des mesures en matière de prévention, puis qui fait le suivi, puis qui est
membre aussi du comité de chantier. Ça fait qu'on a en place des structures qui
n'existaient pas avant, qui améliorent.
Mais c'est important de considérer le rôle
fondamental, le coordonnateur… dans un chantier en bas de 16 millions, il
n'y en a pas, de coordination à faire, puis la protection des travailleurs est
assurée par un représentant en santé et sécurité à temps partiel, puis il n'y
en avait pas avant. Donc, ça va probablement clore mes commentaires sur le
sous-amendement de mon collègue de Jonquière, encore une fois, vous le savez,
avec respect.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions au sous-amendement déposé par le député
de Jonquière? Député de Nelligan.
M. Derraji : En fait, ce n'est
pas uniquement sur le sous-amendement du collègue, mais plus, je dirais, qu'on
essaie de revoir un peu la réflexion. C'est que nous sommes en train d'étudier
un projet de loi qui date depuis plusieurs années, qui n'a pas été touché, et
surtout, je pense, le domaine de la construction. Ça a été dit hier, c'est un
domaine qui est très important pour l'économie du Québec, très important pour
les régions du Québec. Et on veut faire un pas vers la prévention et la
sécurité sur les chantiers. En fait, nous sommes tous motivés, il n'y a
personne autour de cette table que sa motivation, c'est jouer avec les chiffres
pour inclure ou ne pas inclure des chantiers. Moi, je pense que l'élément
central qui doit nous guider tous, c'est améliorer la sécurité sur les
chantiers, parce que c'est important…
M. Derraji : ...il n'y a personne
autour de cette table que sa motivation, c'est jouer avec les chiffres pour
inclure ou ne pas inclure des chantiers. Moi, je pense que l'élément central
qui doit nous guider tous, c'est améliorer la santé... la sécurité sur les
chantiers parce que c'est important et obligatoire.
Maintenant, si je suis le raisonnement du ministre,
je lui ai dit, si je suis le raisonnement du ministre par rapport à l'augmentation,
l'index des prix de matériaux de construction de 1990 à aujourd'hui, le chiffre
à mettre, c'est 29 millions. C'est 29 millions. C'est 3,14. Donc,
même mathématiquement, en tout respect à mon collègue, ce n'est pas vrai. Ce
n'est pas une lecture mathématique que le ministre a faite parce que, s'il me
dit que c'est une lecture mathématique, c'est 29 millions qu'on doit voir.
Je ne veux pas aller à 29 millions, il ne faut pas comprendre ça. Mais ce
n'est pas une lecture mathématique. Je suis désolé de le dire. C'est 3,14...
Ça, c'est Statistique Canada. Merci à mon estimé collègue. C'est que, si on se
base sur une lecture purement mathématique aujourd'hui, ce qu'on devrait avoir
dans l'amendement du ministre, s'il me dit que c'est une lecture mathématique,
c'est 29 millions. L'indice des prix, je vais vous le lire : «L'indice
des prix des matériaux de construction a augmenté, de la période de référence
de 1990 à aujourd'hui de 3,14. La hausse des prix de construction représente environ
1,4 % dans le non-résidentiel, alors que la hausse des prix des matériaux
est d'environ... mais l'augmentation des
coûts — pardon — des matériaux annuelle est environ de
2,5 % à 3 %. Donc, l'augmentation des coûts est grandement tirée vers
le haut par les matériaux et les salaires. Entre 2 % à 2,5 % par
année.»
Donc, clairement, clairement, et c'est là
la question que je pose au ministre, est-ce que... Parce que là on se base plus
sur une lecture d'indexation du prix. Parce que, je pense, si voulait garder la
même logique que 1990, le prix qu'on devrait avoir, 29 millions. Donc, en
incluant les chantiers de 16 millions, je pense qu'on inclut beaucoup plus
de chantiers. Et c'est là la question de mon collègue député de Jonquière tout
à l'heure : Est-ce qu'on a fait une lecture de disponibilité de
main-d'oeuvre pour ces chantiers? Parce que là il va y avoir un autre enjeu
pour les chantiers de construction. Et je ne pense pas qu'aujourd'hui le
législateur veut faire ça en mode confrontation avec les employeurs, mais plus
en collaboration avec les employeurs pour assurer l'adhésion et surtout, surtout,
pas uniquement l'adhésion des employeurs, ou les maîtres d'oeuvre, ou autres,
mais plus assurer la sécurité sur les chantiers.
Donc, est-ce que, premièrement, le fait de
garder ça...
M. Derraji : …avec les
employeurs, mais plus en collaboration avec les employeurs pour assurer
l'adhésion et surtout, surtout, pas uniquement l'adhésion des employeurs, ou
les maîtres d'oeuvres, ou autres, mais plus assurer la sécurité sur les
chantiers.
Donc, est-ce que, premièrement, le fait de
garder ça à 16 millions nous assure qu'on a les compétences nécessaires et
les formations? Parce qu'on en a parlé hier. Donc, à la sanction du projet de
loi, c'est des choses que les entrepreneurs doivent s'y conformer le plus tôt
possible. Donc, je ne veux pas déposer un amendement et dire au ministre que la
logique mathématique veut d'adopter 29 millions et non pas
16 millions. J'adhère à l'idée qu'on ne peut pas faire de négociations sur
les chantiers, mais je pense que le 16 millions est un chiffre qui répond
à plusieurs questions parce qu'on n'a pas toutes les réponses nécessaires aujourd'hui.
Moi, je ne sais pas comment le milieu va
réagir demain avec 16 millions. On les a vus lors des consultations, la
plupart nous ont dit : Écoutez, il y a des pour et il y a des contre. Moi,
je parle avec beaucoup de gens de la construction. Je reçois, à l'instant même
où on parle, plusieurs e-mails où les gens nous disent : Faites attention,
parce qu'il va y avoir des répercussions. Mais je ne veux pas qu'aujourd'hui…
prendre une décision où ma motivation première, c'est la sécurité sur les
chantiers. Mais, encore une fois, est-ce que c'est le bon chiffre,
16 millions? Je vous le dis, si je me base sur la même logique qu'hier, M.
le ministre, ce n'est pas 16 millions, c'est 29 millions, et c'est
une méchante bonne différence. Est-ce que je suis convaincu de
29 millions? Probablement non, parce que je comprends l'argument du collègue
qu'on ne peut pas faire de concession par rapport à la sécurité sur les
chantiers de construction. Soyons un peu… prenons l'équilibre dans ce jeu,
parce qu'au bout de la ligne, s'il s'agit de la sécurité sur les chantiers,
mais aussi une responsabilité par rapport à des maîtres d'oeuvre, à des
employeurs qui sont aussi des acteurs importants dans le domaine de la
construction… Donc, c'est ça, le raisonnement que je ramène sur la table, Mme
la Présidente.
Mais j'aimerais bien… Le ministre, est-ce
qu'il a fait une concession par rapport à l'indice des prix des matériaux de
construction? Parce que le calcul que j'ai, ce n'est pas le bon calcul qu'on
m'a annoncé, hein? C'est juste… Je veux juste qu'on garde que c'est une lecture
mathématique de l'indice. Là, ce n'est pas une lecture mathématique, purement
mathématique, parce que, si je fais uniquement… et je me base sur un calcul
mathématique, c'est 29 millions et non pas 16 millions. Merci, Mme la
Présidente.
M. Boulet : …très bien la
mathématique pure. On s'est basé sur l'indice des prix à la consommation. Puis,
sur le terrain, sur le plancher des chantiers de construction, on réalise qu'on
améliore substantiellement ce qui se faisait. Si j'essayais de résumer
simplement, là, c'est…
M. Boulet : ...la mathématique
pure. On s'est basé sur l'indice des prix à la consommation. Puis, sur le
terrain, sur le plancher des chantiers de construction, on réalise qu'on
améliore substantiellement ce qui se faisait.
Si j'essayais de résumer simplement, là,
c'est qu'en haut de 16 millions, tu as besoin d'un coordonnateur à temps
plein. En bas de 16 millions, tu n'auras pas besoin d'un coordonnateur à
temps plein, mais tu vas avoir un représentant en santé-sécurité à temps
partiel. Puis c'est assez clair que 16 millions, c'est à peu près 40 à
50 travailleurs. Puis c'est respectueux, quand tu regardes ça dans une
perspective de globalité, on couvre tout.
Puis le coordonnateur, je le répète, son
rôle, c'est de coordonner les différents corps de métier. C'est pour ça qu'à
l'époque, ils disaient : Il faut que ça soit un chantier d'envergure. Puis
c'est pour ça qu'ils ont abouti à 8 millions, puis ça aboutira à
29 millions. C'est sûr que, lors des consultations particulières, il y a
des groupes qui souhaitaient que ça soit plus bas, puis il y a d'autres
groupes, je ne me souviens pas, là, mais ils auraient pu souhaiter que ça soit
plus haut. Donc, ça, il y a des débats puis il y a des orientations puis il y a
des courants de pensée, mais je pense qu'on a atteint un équilibre qui est
intéressant. Mais 8 millions, c'est nettement en faire plus que ce qui est
requis dans un chantier où il n'y a pas de coordination à faire, ça fait que ça
n'atteindra pas l'objectif qui est visé.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur le sous-amendement? Oui, député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
• (10 h 30) •
M. Leduc : Oui. Mme la
Présidente, je voulais évidemment souscrire à l'amendement déposé par mon
collègue de Jonquière. C'est des éléments que j'ai mentionnés hier, également,
avant qu'on se quitte. Moi, j'ai beaucoup de malaises avec cette idée-là
avancée par le ministre, cette philosophie en quelque sorte qu'il faille
nécessairement bouger l'aiguille à ce niveau-là, et surtout nécessairement la
bouger en raison du fait qu'il y aurait fallu qu'elle soit indexée au départ
pour toutes sortes de raisons.
D'une part, bien, visiblement, ce n'était
pas des législateurs à ces deux moments-là, là. Il fait référence à deux dates,
le ministre, en 1974, en 1986. À ces deux moments-là, il n'y avait pas eu dans
la loi ou dans les discussions, à moins qu'on me dise le contraire, une volonté
de l'indexer. Il serait curieux de revoir les procès-verbaux de cette époque-là
pour voir si ça a été discuté, cette idée-là d'indexer, en 1986, par exemple,
et, si oui, pourquoi ils ne l'ont pas fait. Alors, je ne suis pas en mesure de
vous donner la réponse, mais on pourrait s'amuser en allant jouer dans ces
procès-verbaux-là.
Mais, au-delà de ça, il y a quand même un
certain paradoxe, parce que le ministre du Travail a beaucoup d'autres
responsabilités en dehors de celles de la construction, de la santé-sécurité.
Il a la responsabilité notamment du salaire minimum. Bien, le salaire minimum,
lui, il n'est pas indexé. Le salaire minimum, lui, il est augmenté à la
mitaine, à chaque année, en fonction de toutes sortes...
M. Boulet : ...
M. Leduc : Non, mais il n'y a
pas d'indexation automatique...
M. Leduc : ...le ministre du
Travail a beaucoup d'autres responsabilités en dehors de celles de la
construction et de la santé et sécurité. Il a la responsabilité notamment du
salaire minimum. Bien, le salaire minimum, lui, il n'est pas indexé. Le salaire
minimum, lui, il est augmenté à la mitaine, à chaque année, en fonction de
toutes sortes...
M. Boulet : ...
M. Leduc : Non, mais il n'est
pas une indexation automatique.
M. Boulet : Non. Il serait pas
mal moins haut.
M. Leduc : Il y a d'autres
provinces, par exemple, qui l'ont augmenté, puis après ça, l'ont indexé.
M. Boulet : Il serait pas mal
moins haut s'il n'était qu'indexé.
M. Leduc : Oui, mais s'il
avait été indexé dès le départ, il n'aurait certainement pas été aussi bas
qu'il l'est en ce moment.
M. Boulet : Je partage...
M. Leduc : Il y a d'autres
choses qui ne sont pas indexées qui sont de la responsabilité du ministre, par
exemple, les prestations d'aide sociale, ou les montants pour les revenus de
travail, qui peuvent être exemptés. Le ministre a fait une modification
récemment pour les rehausser. Il y a plein... Il y a une panoplie de seuils
comme ça, dans la Loi sur l'aide sociale et aux personnes, qui ne sont pas
indexés. Alors, il y a comme une forme de contradiction, je trouve, dans le
choix, un peu arbitraire, de décider que ce seuil-là, lui, sera indexé. On
n'indexera pas les seuils de libération, on n'indexera pas les seuils... Il y a
même d'autres seuils, dans cette loi-là, qui ne seront pas indexés. Mais
celui-là, il faut qu'il soit indexé.
Alors, je m'explique mal cette volonté-là.
Évidemment, je pense qu'elle est politique, je pense qu'elle répond à des pressions
du milieu patronal. Pas plus tard que ce matin, il y avait une nouvelle lettre
du directeur du Conseil du patronat du Québec... qui, d'ailleurs, pas plus tard
qu'il y a une semaine ou deux, disait que ce serait bien le fun si tout le
monde pouvait bien vivre avec un bon salaire, mais que ce n'était pas comme ça
que ça fonctionnait, l'économie. Alors, ça m'a bien rigoler, à défaut de me
faire pleurer, cette citation-là. Mais passons par-dessus.
Il y a de la pression pour le remonter,
le... Mon prédécesseur qui a pris la parole y faisait référence également. Moi,
je pense que c'est l'inverse qu'il faut faire, parce que plus on augmente le
seuil, plus on laisse des chantiers dans des situations... Oui, on va
l'améliorer un peu. Vous l'avez dit, M. le ministre. Mais au final, sur cette
norme-là, on recule, on recule en rehaussant le seuil, parce qu'il y a des
éléments qui se sont complexifiés avec les années. Les chantiers de
construction, ce n'est pas les mêmes aujourd'hui que ça l'était dans les années
80, 90, voire 2000. Les types de contaminants, les types de solvants, les
machines, les outils sont plus complexes, sont plus dangereux.
Il y a toute une culture d'un rythme de
travail effréné, ce qu'on appelle, dans le milieu, le «fast track». Les demandes
de chantiers clé en main, avec telle date. Beaucoup d'aspects de notre économie
fonctionnent comme ça, de toute manière, mais en matière de construction, c'est
particulièrement vrai. Il faut absolument que ce soit livré, tel chantier, à
telle date, nonobstant les obstacles. Mais ça met une pression, sur le maître
d'oeuvre, sur les employeurs, et donc sur les employés, pour que ça roule plus
vite. On se dépêche.
Et on commence aussi à superposer des
étapes de construction qui, normalement, ou du moins, dans un ancien régime, si
je peux m'exprimer ainsi, y allaient de manière plus séparée. Là, on peut le
faire tout en même temps. Ça implique que différents types de métiers
cohabitent, ce qui n'était pas nécessairement le cas avant. Ça implique des types...
M. Leduc : ...aussi à
superposer des étapes de construction qui normalement ou du moins dans un
ancien régime, si je peux m'exprimer ainsi, y allait de manière plus séparée.
Là, on peut le faire tout en même temps. Ça implique que différents types de
métiers cohabitent, ce qui n'était pas nécessairement le cas avant. Ça implique
des types de machineries qui cohabitent aussi, ce qui n'était pas nécessairement
le cas il y a plusieurs années. Donc, ça implique plus de risque en matière de santé
et sécurité au travail.
Alors, moi, je trouve que cette
complexification-là des chantiers, notamment due à la machinerie, à la culture
de la date exacte du chantier et de… qui amène toute cette complexification-là,
bien, doit peser aussi dans la balance, doit peser dans la balance de
dire : Bien, peut-être qu'on devrait le laisser à 8 millions, le
chantier, le seuil pour obtenir le coordonnateur. Ça serait une bonne façon de
reconnaître que le milieu de la construction est un milieu dangereux. On le
sait, il y a plusieurs personnes qui décèdent par année, qui viennent du milieu
de la construction. Ils sont largement surreprésentés, les gens de la
construction, dans les décès annuels dus au travail ou dans le contexte du
travail. Ce n'est pas normal qu'on prenne ça pour acquis, qu'on n'ait pas nécessairement
l'écoute de cette réalité-là pour… puis que ça se transforme en conséquence et
qu'on s'assure de donner tous les outils possibles et de maintenir les seuils
les plus sévères, en quelque sorte, pour prévenir cette tendance-là qui ne
semble pas vouloir s'estomper à travers les années.
M. Boulet : Bien, écoutez,
encore une fois, je vais me limiter à un commentaire. Tu sais, je révisais…
Lors des consultations particulières, il y a même des groupes qui souhaitaient
que ça se limite à 100 travailleurs, qu'il n'y ait pas de montant. Imaginez,
quand même, à 16 millions, il y a 40 à 50 travailleurs. Ce serait encore
beaucoup plus limitatif. Évidemment, on a une kyrielle d'opinions variables,
puis c'est la raison pour laquelle on avait mis ça à 24 millions. On
s'était dit : C'est quand même assez sécure. Puis, bon, ce que le collègue
de Nelligan apporte, c'est un commentaire qui est juste, qui est approprié.
À 16 millions, parce qu'on a fait un
amendement à 16 millions, je le répète, il faut voir la structure qui est
mise en place. On est dans un contexte où, en bas d'un ou l'autre, il y a quand
même un programme de prévention, il y a un comité de chantier puis il y a un représentant
en santé et sécurité qui est là. Ça fait qu'il n'y ait pas… La seule
différence, c'est qu'il n'y a pas de coordonnateur, collègue, puis, s'il n'y a
pas de coordonnateur, c'est que c'est un chantier qui n'en requiert pas. En bas
de 24 millions, c'est même pas et peu fréquent qu'il y a une diversité de
corps de métier qui cohabitent ensemble sur un chantier de construction.
À 16 millions, je pense qu'on colmate
les brèches et les écueils potentiels et on s'assure de protéger tout le monde.
Et ce n'est pas… Puis, encore une fois, je pense qu'on fait encore un grand pas
en avant. Puis moi, je suis extrêmement confortable avec le 16 millions
puis je sais qu'on partage tous le même objectif…
M. Boulet : ...millions, je
pense qu'on colmate les brèches et les écueils potentiels et on s'assure de
protéger tout le monde. Et ce n'est pas... Puis, encore une fois, je pense
qu'on fait encore un grand pas en avant. Puis moi, je suis extrêmement
confortable avec le 16 millions puis je sais qu'on partage tous le même
objectif dans le secteur de la construction, de faire tout ce qui s'impose pour
protéger les travailleurs.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Oui, sur le sous-amendement, député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, merci,
Mme la Présidente. Alors, j'ai bien entendu les interventions de mes collègues
ici. Évidemment, je partage l'intervention du député d'Hochelaga-Maisonneuve,
il a très bien exprimé ce que j'essayais moi-même d'exprimer.
Dans la situation actuelle, avec la loi
présentement en cours, on estime à combien d'agents de sécurité sur les
chantiers de plus de 8 millions, donc de tous les chantiers au-dessus de
8 millions? Est-ce qu'on a une idée du nombre... Parce que présentement
c'est des agents de sécurité. Est-ce qu'on a une idée du nombre d'agents de
sécurité qu'il y a sur les chantiers de 8 millions et plus?
M. Boulet : Un instant, je
vais vérifier...
(Consultation)
M. Boulet : ...questionner nos
experts en construction de la CNESST, puis je vais vous revenir avec une
réponse.
M. Gaudreault : O.K. Parce
que... C'est important parce qu'on transforme les agents en nouveaux
coordonnateurs, et il faut qu'on voie... Autrement dit, ça va transformer quoi
concrètement sur les chantiers? Si on a... bien, on verra le chiffre qu'ils
vont nous donner, là, mais je ne sais pas, moi, si c'est 1 000 agents qui
sont présentement sur les chantiers de 8 millions et plus, on va arriver à
combien de coordonnateurs sur les chantiers de 16 millions et plus avec la
nouvelle loi? Autrement dit, ce que je veux dire, c'est qu'il faut voir ce
qu'on perd entre le huit et 16.
• (10 h 30) •
M. Boulet : En fait, ça
revient à demander : Est-ce qu'on a une estimation? Puis là les
associations patronales et les syndicats du secteur de la construction auraient
peut-être des réponses plus précises, là. Mais il y a combien de chantiers
actuellement qui sont en haut de huit, 100 et 150, parce que c'était 150,
comparativement au nombre de chantiers en haut de 16 ou 100 travailleurs, c'est
quoi, l'écart? Il y en a... Puis je ne sais si on va être capable d'obtenir
cette estimation-là, là, mais on va poser la question puis on va essayer de
voir si on peut y répondre.
Mais probablement beaucoup plus, parce
que, comme j'ai dit tout à l'heure, tu sais, déjà, le 16... Tu sais, le
collègue de Nelligan dit : Le huit de l'époque, c'est à peu près 29
aujourd'hui, puis on...
10 h 30 (version non révisée)
M. Boulet : …Puis je ne sais
pas si on va être capable d'obtenir cette estimation-là, là, mais on va poser
la question puis on va essayer de voir si on peut y répondre mais,
probablement, beaucoup plus. Parce que, comme j'ai dit tout à l'heure, tu sais,
déjà, le 16… Tu sais, le collègue de Nelligan dit : Le 8 de
l'époque, c'est à peu près 29 aujourd'hui. Puis on était à 24. On est
rendu à 16 puis on passe de 150 à 100. Puis en plus, on a une
structure d'heures améliorée pour les représentants en santé et sécurité à temps
partiel puis un programme de prévention puis un comité de chantier, ça fait que
c'est sûr que le nombre est plus important. Je vais voir si on est capable…
Est-ce qu'on a…
Une voix : …
M. Boulet : Est-ce qu'on peut
suspendre une minute? Je vais juste regarder le chiffre puis je vais le…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 10 h 31)
(Reprise à 10 h 34)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, M. le ministre, je crois que vous avez la réponse à la question.
M. Boulet : Bien, une partie
de la réponse. La seule information que nous avons, c'est qu'il y a actuellement
771 agents. Donc, combien il y aurait de coordonnateurs, c'est difficile à
évaluer, on n'est pas capable de…
M. Gaudreault : 771 agents
pour…
M. Boulet : De sécurité.
M. Gaudreault : Oui, mais pour
tous les chantiers de…
M. Boulet : Au Québec, oui.
M. Gaudreault : …8 millions
et plus.
M. Boulet : 8 millions ou
150.
M. Gaudreault : Oui. O.K.
M. Boulet : Puis, tu sais, je
pense qu'il peut y avoir un impact, puis le collègue de Nelligan y faisait
référence de façon un peu indirecte, mais il y a une pénurie d'agents, il faut
s'assurer que la formation — puis on va en
parler — adéquate soit bien dispensée. Mais ce qui nous permet
d'aller dans une direction comme celle qu'on propose, c'est que
16 millions et moins, il n'y en a pas, de… tu sais, l'agent, il coordonne
les corps de métier. Et il y a le représentant en santé et sécurité. C'est
surtout ça qu'il faut mentionner, c'est que le volet santé et sécurité n'est
pas négligé, au contraire, il est amélioré, avec le projet de loi n° 59, dans le secteur de la construction. Ça fait que,
voilà, c'est 771.
M. Gaudreault : O.K., bon. Mme
la Présidente, là, le ministre nous dit : Il y a 771 agents de sécurité
pour les chantiers de 8 millions et plus et de 150 travailleurs.
M. Boulet : …150.
M. Gaudreault : Ou 150 travailleurs,
c'est ça.
M. Boulet : Donc, le 16 millions
ou 100, aujourd'hui, vous reconnaîtrez que c'est nettement mieux que le 8 millions,
150 de l'époque.
M. Gaudreault : Oui, mais moi,
ce que je veux savoir… Présentement, il y a 771 agents de sécurité qui couvrent
tous les chantiers à partir de 8 millions et plus ou 150 travailleurs. En
passant à des chantiers de 16 millions, il y a forcément un nombre
d'agents de sécurité sur les 771 qui ne couvriront plus les…
M. Gaudreault : …ou
150 travailleurs. En passant à des chantiers de 16 millions et plus,
il y a forcément un nombre d'agents de sécurité sur les 771 qui ne couvriront
plus les chantiers entre huit et 16.
M. Boulet : Ça, ce n'est pas
parce que tu n'as pas une obligation que tu ne peux pas, puis ce n'est pas
parce que tu es à 9 millions ou 14 millions que tu ne peux pas en
avoir un. Tu sais, si le maître d'oeuvre… tu sais, puis il y a un programme de
prévention, il y a un comité de chantier. C'est souhaitable parce que, de façon
particulière, il y a une diversité de corps de métier, puis qu'il y a un besoin
en coordination… c'est possible qu'il y en ait. D'ailleurs, 771 agents, ça
ne veut pas dire qu'il y a 771 chantiers. Il y en a, des chantiers autres,
où ils décident d'avoir un agent ou ils peuvent décider d'avoir un
coordonnateur. C'est des seuils. Puis ce n'est pas parce que tu es en bas… si
tu es mieux que les seuils… tu sais, c'est un peu comme la Loi sur les normes
du travail, ce n'est pas parce que tu es en haut du salaire minimum que tu es
incorrect. Tu sais, c'est des seuils, puis ça peut être supérieur à ce
seuil-là. Donc, ça peut être inférieur à 100 travailleurs, puis ça peut
être inférieur à 8 millions.
M. Gaudreault : Oui, mais moi,
ce que je dis, c'est qu'il y a… Je comprends qu'on peut être mieux que la loi
sur les normes, on peut payer ses employés mieux que le salaire minimum, mais
il n'y a pas d'obligation ou d'automatisme, et ce n'est pas systématique de le
faire. Et moi, ce que je dis, c'est que, de passer le seuil de 8 millions
à 16 millions, il y a forcément des agents de sécurité, parmi les 771, qui
sont présentement sur des chantiers entre 8 millions et 16 millions,
qui ne seront plus sur des chantiers entre 8 millions et 16 millions.
Peut-être qu'ils y seront, mais il n'y aura pas d'obligation ou de nécessité
d'être là. Et c'est là que moi, je dis, déjà, avec ça, on augmente, on augmente
le risque.
Et l'autre affaire, c'est que quand le
ministre me dit, nous dit : On n'a pas besoin de coordination sur les
chantiers en bas de 16 millions, c'est comme si j'entendais que,
nécessairement, tous les chantiers en bas de 16 millions ne sont pas
complexes. Et tantôt, le député d'Hochelaga-Maisonneuve l'a bien dit, il y a des
complexités différentes par rapport à ce qui était en 1986, ou dans les années
80, ou même dans les années 90, 2000. La complexité des chantiers est
différente.
Moi, je ne suis pas capable de me rentrer
dans la tête que parce que c'est en bas de 16 millions, c'est comme si ce
n'était pas suffisamment complexe. Quand le ministre nous dit : Les
chantiers en bas de 16 millions, ils n'en ont pas besoin, de
coordonnateur, je veux dire...
M. Gaudreault : …je ne suis pas
capable de me rentrer dans la tête que parce que c'est en bas de
16 millions, c'est comme si ce n'était pas suffisamment complexe. Quand le
ministre nous dit : Les chantiers en bas de 16 millions, ils n'en ont
pas besoin, de coordonnateur, je veux dire, c'est basé sur quoi, ça, quand on
dit ça? Est-ce qu'il y a un observatoire des chantiers de construction qui nous
dit : Tous les chantiers en bas de… des chantiers
jusqu'à 15 999 999,99 $ sont simples, puis si, woups! Il y
a un petit dépassement d'une cenne, ça devient compliqué, ça devient complexe?
Puis moi, c'est cette logique-là, que je
ne partage pas. Et je ne comprends pas l'argument de dire : Bien, il n'y
a… on n'a pas besoin de coordonnateur de santé et sécurité en bas de
16 millions, alors que les chantiers sont plus compliqués que ça.
• (10 h 40) •
M. Boulet : On n'a pas besoin
d'imposer l'embauche d'un coordonnateur à temps plein. Je ne dis pas qu'il y a
absence de besoin de coordination. Puis là-dessus, je vais me rabattre sur les
obligations du maître d'oeuvre qui, lui, en fait, il s'assure de la
coordination. Il y a un programme de prévention puis il y a un comité de
chantier. Puis on réviserait, là, toutes les fonctions et responsabilités puis
ils s'assurent de coordonner.
Mais le but ultime, c'est d'avoir plus de
santé et sécurité sur les chantiers et c'est ce que nous allons avoir. Puis en
plus, la ceinture et les bretelles, il y a un représentant en santé et sécurité
qui a un nombre d'heures de libération sur une base quotidienne qui varie en
fonction du nombre de travailleurs.
Je pense qu'il faut être pratique. Puis, à
quelque part, ils ont mis la barre beaucoup plus haute que nous autres,
j'oserais dire, en 79 et 85. Puis on la… c'est une hausse qui n'est
pas importante et qui est respectueuse de la réalité, je le répète. À l'époque,
en plus, c'étaient 150 travailleurs, puis en 2021,
16 millions, c'est à peu près 40, 50 travailleurs. Puis il y en
a, je le répète, qui demandaient, en consultation particulière, qu'on n'ait
qu'un seuil de 100 travailleurs, qu'on oublie le 24 millions, donc on
aurait eu pas mal moins de chantiers. Là, on aurait eu une couverture beaucoup
moins importante.
Mais ce qui… ultimement, là, c'est la
réalité qui me préoccupe, qu'on s'assure de protéger les travailleurs. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui?
M. Gaudreault : Bien, je vais
faire du pouce là-dessus, je veux juste rebondir. Puis je ne veux pas insister,
inutilement, parce que je vois que le ministre n'a pas d'ouverture à mon
amendement. Mais…
M. Boulet : …
M. Gaudreault : Ah oui! Ça, je
sais, ça, je sais, il n'y a rien de personnel dans nos échanges.
M. Boulet : Non, c'est ça.
M. Gaudreault : C'est ça. Non,
non, je le conçois très bien. Présentement, là, de façon pratique, je veux
dire, il n'y a pas de catastrophe dans l'industrie, là, ça fonctionne avec les
chantiers, actuellement, là, à 8 millions…
M. Gaudreault : …personnel dans
nos échanges.
M. Boulet : Non, c'est ça.
M. Gaudreault : C'est ça. Non,
non, je le conçois très bien.
Présentement, là, de façon pratique, je
veux dire, il n'y a pas de catastrophe dans l'industrie, là, ça fonctionne avec
les chantiers actuellement, là, à 8 millions et plus. On peut dire que ça
fonctionne. Là, le ministre veut changer les choses, mais on ne peut pas dire
que… Tu sais, je veux dire, il n'y a pas un chantier, là, qui est arrêté aujourd'hui,
là, à cause de ça, là. Là, ça fonctionne. Est-ce qu'il y a un manque de main-d'oeuvre
en santé-sécurité? Oui, puis ça, on l'a tous reconnu. Donc, si on peut essayer
de trouver des solutions… Mais, à 8 millions, là… Moi, il n'y a aucun entrepreneur
en construction, ou aucun promoteur, ou aucun maître d'oeuvre qui cogne à ma
porte de député à Jonquière pour me dire : M. le député, là, il faudrait
monter ça à 16 millions, parce que je ne suis pas capable de compléter mon
chantier, ou c'est trop lourd, c'est trop compliqué à 8 millions. Présentement,
ça marche. Moi, je ne… À moins que le ministre ait une liste de chantiers stoppés,
là. Et savez-vous quoi, Mme la Présidente?
Continuez. C'est parce que je veux juste
être sûr d'avoir la bonne oreille du ministre, là. Je sais qu'il est
multitâches, là, mais…
Présentement, ça fonctionne, à 8 millions,
et pourtant, le ministre lui-même l'a dit hier, on a eu 55 morts, on a eu 55
morts, à 8 millions avec les règles actuelles, puis il n'y a pas un
chantier qui est arrêté. Moi, là, c'est… j'ai l'impression qu'on… Comment qu'on
dit ça, là? C'est comme… On a un faux problème, on trouve une solution à un
faux problème. Les chantiers fonctionnent. Est-ce que ça pourrait fonctionner
mieux? Oui. Est-ce qu'on a un manque de main-d'oeuvre dans le personnel de
santé-sécurité au travail? Oui. Est-ce qu'on doit trouver des solutions à ça?
Oui. Mais je pense que la solution qu'on propose n'est pas la bonne. Et, malgré
le système qu'on a à l'heure actuelle à partir de 8 millions, on a eu 55
morts en 2019, 2020, je ne me souviens plus, là, le dernier rapport que le ministre
nous a nommé hier, 2018, peut-être. Moi, ça, ça me fait réfléchir, c'est déjà beaucoup.
Un mort, c'est un mort de trop. Là, on en a 55 avec un chantier à 8… avec des
normes à partir de 8 millions.
Le ministre parle beaucoup de valeurs
depuis le début de ces travaux de commission parlementaire sur le projet de loi
n° 59. La valeur profonde qui nous anime,
c'est : non négociable sur la santé-sécurité. Moi, je propose qu'on prenne
le problème de l'autre bord, qu'on maintienne la barre haute puis qu'on règle
les problèmes en aval, ceux qui sont de…
M. Gaudreault : ...profonde qui
nous anime, c'est non négociable sur la santé-sécurité. Moi, je propose qu'on
prenne le problème de l'autre bord, qu'on maintienne la barre haute puis qu'on
règle les problèmes en aval, ceux qui sont de l'ordre de la disponibilité du
personnel en santé-sécurité. 55 morts, c'est trop. La valeur que nous
partageons tous, c'est celle de zéro mort, santé-sécurité au travail au max.
Puis, le problème... je veux dire, il y a... ça marche bien présentement avec
8 millions. Alors, moi, c'est ce que je propose, et j'ai vu que le
collègue d'Hochelaga-Maisonneuve est d'accord avec moi. Et, voilà, je ne vois
pas ce que je peux ajouter de plus à ce stade-ci.
M. Boulet : Parfait.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, député de Nelligan.
M. Derraji : Je tiens juste à
ajouter à mon collègue député de Jonquière que, moi aussi, je suis très
d'accord avec lui par rapport à la sécurité. La sécurité sur les chantiers, je
pense que tout le monde est d'accord sur ça. Donc, je ne pense pas
qu'aujourd'hui, on va dire que...
M. Boulet : ...
M. Derraji : Oui, oui, c'est
juste, c'est un vrai débat de fond, et je ne vise en aucun cas ni le collègue
d'Hochelaga ni le collègue de Jonquière. C'est un vrai débat de fond. Sur la
sécurité, il n'y a personne aujourd'hui, élu, qui va dire que je vais tout
faire pour ne pas améliorer la sécurité sur le chantier. Là, maintenant, c'est
les moyens pour y arriver.
Et, sur les moyens pour y arriver, parce
que j'ai écouté le collègue député de Jonquière et j'ai une question en tête
que j'aimerais bien que le ministre nous éclaire par rapport à ça. Je ne sais
pas que, dans votre cheminement, au niveau du raisonnement, d'écouter les gens
qui sont venus nous exprimer leurs inquiétudes par rapport aux chiffres qu'on a
mis dans la première version du projet de loi, est-ce qu'il y a une étude
d'impact d'un point de vue réglementaire ou économique aussi?
Parce que si on arrive et dire : Oui,
bon, voilà, il y a un impact à court, moyen terme, je lisais encore une fois
les mémoires, et il y a des groupes qui nous ont sensibilisés par rapport aux
heures de formation. Il ne faut pas oublier qu'il y a un seul endroit au Québec
accrédité. Et, sur le comité consultatif, je l'ai vu, il y a trois organismes — le
programme qui a été transféré au collège Ahuntsic — l'AECQ, l'ACRGTQ,
l'ACQ — désolé, Mme la Présidente, je n'ai pas le nom, je sais que
vous n'aimez pas ça — siègent autour du comité consultatif mis en place
à la suite de l'entente entre le collège Ahuntsic et la CNESST.
Donc, est-ce qu'on a une étude claire qui
nous démontre que dès demain, à la sanction, même à 16 millions, il n'y
aura pas d'impact et que nos chantiers... J'ai entendu le collègue qui dit que,
malgré le contexte, on n'a pas entendu que, sur un chantier, il n'y a pas les
agents et les coordonnateurs. Mais juste qu'on soit très clair qu'à la sanction
il n'y aura déjà pas de problème à 16. Parce que, là, si je vois un seul centre
de formation accrédité par la CNESST, qui est à Montréal, est-ce qu'on sera en
mesure de remplir déjà le mandat à 16 millions et plus...
M. Derraji : …le contexte, on
n'a pas entendu que, sur un chantier, il n'y a pas les agents et les
coordonnateurs. Mais juste qu'on soit très clair qu'à la sanction il n'y aura déjà
pas de problème à 16. Parce que, là, si je vois un seul centre de formation
accrédité par CNESST qui est à Montréal, est-ce qu'on sera en mesure de remplir
déjà le mandat à 16 millions et plus? Je ne parle même pas de 16 millions
et moins.
M. Boulet : Bon, il y a plusieurs
volets, on en a discuté hier aussi. C'est sûr qu'il faut accroître l'offre de
formation. On va voir plus tard qu'on a haussé de 120 à 240 heures de
formation, à Ahuntsic, tel que ça avait été demandé lors des consultations
particulières. Puis, oui, il y a une rareté de main-d'oeuvre, mais, en même
temps, la nouvelle structure va nous permettre de répondre à ça, parce qu'en
haussant ça à 16 millions le nombre de chantiers va être forcément plus
bas, et ça va être compensé par les comités de chantier et les représentants en
santé et sécurité. Les comités de chantier, c'était 25, là, on est à 20. Et les
programmes de prévention, on est à 10. En fait, les comités de chantier, on est
à 10, et les représentants en santé et sécurité, c'est 10 travailleurs et
plus. Donc, ils vont s'assurer de respecter les mesures de prévention qui
auront été établies puis élaborées dans le programme de prévention et de mise
en application par le comité de chantier.
Et le coût d'implantation, oui, des
mesures… des nouveaux mécanismes de prévention et de participation des
travailleurs dans le secteur de la construction, c'est évalué de 20 à
30 millions, dans l'analyse d'impact, là, qui est disponible et dont vous
avez pris connaissance.
Et, quant aux consultations particulières,
oui, il y en a eu de… évidemment, du côté patronal, il y avait un point de vue
qui était exprimé qui n'était pas le même, là, tu sais, parce qu'on… on ne
souhaitait pas nécessairement des représentants en santé et sécurité. Il y en a
qui ont demandé que ça se limite à 100 travailleurs puis qu'on élimine le
seuil tenant compte de la valeur des chantiers. Puis, du côté syndical, bien,
c'est le point de vue qui est exprimé par mon collègue de Jonquière et mon
collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, même s'ils comprenaient la dynamique, puis
ils comprenaient aussi qu'on améliorait les mécanismes actuels de prévention et
de participation des travailleurs.
Mais pour l'offre de formation, oui, on va
travailler sûrement en collaboration avec nos collègues à l'Éducation pour voir
comment on peut diversifier l'offre de formation. Mais pour le quantum des
heures de formation, ça, ça a été adapté avec un amendement.
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Oui.
M. Derraji : Mais je ne
parle pas de l'adaptation des heures de formation. C'est qu'à la sanction il y
aura des effets à court terme. Moi, je dirais, en attendant que toute la
machine roule avec le réseau de l'éducation... chose que vous ne contrôlez pas,
M. le ministre. On sait que, pour monter un programme de formation avec le
ministère de l'Éducation, ça prend du temps…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Oui.
M. Derraji : Mais je ne
parle pas de l'adaptation des heures de formation. C'est qu'à la sanction il y
aura des effets à court terme. Moi, je dirais, en attendant que toute la
machine roule avec le réseau de l'éducation... chose que vous ne contrôlez pas,
M. le ministre. On sait que, pour monter un programme de formation avec le
ministère de l'Éducation, ça prend du temps. Ce n'est pas vrai que ça va se
faire très rapidement. Sur la table maintenant, ce que j'ai, c'est uniquement
une seule formation à Ahuntsic. Et là on vient, on met 16 millions, qui
aura un impact direct sur la disponibilité de ces personnes. C'est là où ma
demande... Est-ce que, dans votre réflexion globale d'avoir le
16 millions, est-ce que vous avez étudié l'impact de la présence de ces
personnes, sachant que j'ai un seul endroit où je peux avoir cette formation,
et il est à Montréal?
M. Boulet :
...maintenant, c'est parce qu'il y a eu un nouveau développement, hein? Le
collège Ahuntsic rend maintenant cette formation-là disponible en ligne. Et
donc ça a permis à des personnes un peu partout, peu importe où elles se
situent au Québec, de bénéficier de cette formation-là. Et donc ça, c'est une
avancée considérable qui va permettre de contrer le phénomène de rareté
d'agents de sécurité qui vont devenir des coordonnateurs et santé et sécurité.
Puis on va y revenir plus tard, puis ça va me faire plaisir de nouveau de dire
qu'on ne touche pas au nombre d'heures de formation. Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait, merci. Y a-t-il d'autres interventions
sur le sous-amendement déposé par le député de Jonquière? Oui, député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Est-ce que, dans l'étude... l'analyse d'impact réglementaire sur
la... je pense qu'on vient d'en parler un peu, mais sur un autre sujet, mais,
sur le passage du nombre de chantiers qui ne seraient plus assujettis, dans
l'analyse d'impact réglementaire, on parlait donc du relèvement du seuil de 8 à
25 millions, qu'il allait y avoir entre 289 et 361 chantiers de
moins. Est-ce que ça, ça a été mis à jour en fonction de votre nouveau chiffre
de 16 millions?
M. Boulet : Est-ce que...
Non, je ne crois pas que ça ait été... Non.
(Consultation)
M. Boulet : Non, je n'ai
pas de réponse précise. Mais ça a été fait dans l'analyse d'impact à
24 millions, mais, pour le 16, ça tenait compte de commentaires reçus lors
des consultations particulières, et je n'ai pas de données précises.
M. Leduc : Est-ce qu'on
sait c'est sur un total de combien de chantiers, quand on dit, mettons, entre
289 et 361, si on reprend, là, votre barème de 25 millions?
M. Boulet : Vous voulez
dire le nombre de chantiers de construction au Québec?
M. Leduc : Oui, au total.
Donc, quand on en réduisait, là, d'environ 300, pour l'arrondir, mettons, là?
(Consultation)
M. Boulet : À peu près
40 000 chantiers au Québec. Puis là c'est tous les chantiers de
construction.
M. Leduc : Donc, il y
aurait 40 000 chantiers au Québec.
M. Boulet : Oui, de
construction.
M. Leduc : Et là, en
haussant le seuil, on en perdait 300...
M. Boulet : Pas un
nombre...
M. Boulet : ...tous les
chantiers de construction.
M. Leduc : Donc, il y aurait
40 000 chantiers au Québec.
M. Boulet : Oui, de
construction.
M. Leduc : Et là, en haussant
le seuil, on en perdait 300.
M. Boulet : Pas un nombre...
Bien oui. Mais en même temps...
M. Leduc : Mais combien sont
assujettis, donc, de ces 40 000 là en ce moment?
M. Boulet : En même temps, collègue,
tu sais, il faut dire que les chantiers de construction résidentielle, de... tu
sais, il y en a beaucoup, des chantiers de construction, là, d'envergure qui
sont... qui sont de moindres envergures en termes de coût et de nombre de
travailleurs. Je me souviens du que... à peu près, si c'est encore le cas, là,
entre 80 % et 85 % des chantiers au Québec, il y a moins que cinq
travailleurs. Tu sais, c'est quand même significatif, là. C'est sur les
chantiers d'envergure qu'il y a généralement des lésions professionnelles avec
des blessures corporelles graves ou des décès. C'est véritablement là qu'il
faut mettre l'accent.
Puis je le répète, les chantiers
d'envergure dans 16 millions, on est à peu près à 40 travailleurs. Tu
sais, on n'est pas dans un chantier d'envergure. On est nettement meilleurs...
Parce que c'est le «ou», il ne faut jamais oublier le «ou», là. Je sais que
vous mettez beaucoup d'accent sur le montant, mais il y a «ou le nombre de
travailleurs». Puis le nombre de travailleurs, c'est 100, alors que c'était
150. C'est quand même une amélioration d'un pourcentage significatif.
Et ce que ça prévoit simplement, c'est une
obligation de l'employeur d'embaucher un coordonnateur à temps plein, là. Il
n'y a pas de baisse, au contraire. Tu sais, dans le secteur de la construction
comme dans tous les établissements, vous l'avez vu, là, tous les établissements
vont être couverts, puis, dans le secteur de la construction, il y a un nombre
plus important de chantiers de construction qui vont bénéficier des mécanismes
de prévention renforcés, si je peux le dire.
Et voilà, à peu près 40 000
chantiers, là. Peut-être que je vais au-delà de la question que vous me posez,
là.
M. Leduc : Non, c'est très
bien. 40 000 chantiers au total. Moi, ce que je voudrais savoir, c'est
combien étaient assujettis à 8 millions en ce moment.
M. Boulet : Bien, on a dit,
tout à l'heure, qu'il y avait 771 agents, mais il y en a qui sont peut-être en
bas de 8 millions puis on nommait un agent. Est-ce qu'il y a des chantiers
de très grande envergure où il y a plus d'agents de sécurité? C'est difficile à
établir le nombre précis, là, parce qu'il y en a qu'il y a plus d'agents puis
il y en a qui ne sont pas soumis à avoir un agent à temps plein puis qui en ont
un. Ça fait que c'est... je ne suis pas capable de répondre précisément, on n'a
pas cette information-là. Mais peut-être que vous pouvez le vérifier.
M. Leduc : Mais c'est parce
que, dans votre analyse d'impact, vous écrivez ceci, il y a deux scénarios,
minimal et maximal. Je vais prendre le minimal. Scénario minimal :
«289 chantiers de moins seraient assujettis, ce nombre passant de 454 à
165.» Puis après ça, dans le scénario maximal, vous dites : «361 chantiers
de moins seraient assujettis, ce nombre passant de 583 à 222.» Ça fait que, là,
on se demande : C'est-u parce qu'on n'est pas sûr il y a combien de
chantiers...
M. Leduc : …scénario minimal,
289 chantiers de moins seraient assujettis, ce nombre passant de 454 à 165.
Puis après ça, dans le scénario maximal, vous dites 361 chantiers de moins
seraient assujettis, ce nombre passant de 583 à 222. Bien là, on se
demande : C'est-u parce qu'on n'est pas sûr il y a combien de chantiers
assujettis en ce moment? C'est entre 450 et 580?
M. Boulet : Ces deux
chiffres-là sont tout à fait corrects, c'est dans l'analyse d'impact, je me
souviens de l'avoir lu. Mais, tu sais, quand on fait une analyse d'impact,
c'est des estimations, c'est des évaluations qui s'appuient sur des données et
les informations statistiques qui sont colligées à mon ministère ou qui sont
obtenues de mon ministère à la Commission de la construction du Québec. Mais
c'est des chiffres qui sont justes.
M. Leduc : Bien, donc ça veut
dire que, si je comprends bien puis qu'on fait une moyenne entre vos scénarios
minimal et maximal, il y a environ, sur 40 000 chantiers, 500 seulement
qui sont en haut de 8 millions.
M. Boulet : …que je vous ai
donné, là. Puis j'en parle souvent, là, avec les acteurs de la construction,
c'est entre 80 %, 85 %, où il y a moins de cinq salariés, puis donc probablement
95 % des chantiers au Québec, puis là je m'avance, et ce n'est pas des
chantiers d'envergure, là, ce n'est pas des chantiers de plusieurs millions.
M. Leduc : Oui, ça, je
comprends.
M. Boulet : Ça fait que les
chiffres que vous donnez, c'est un reflet de la réalité, là.
M. Leduc : Ça, je comprends très
bien, mais c'est parce que, si je joue avec les moyennes, là, puis que j'ai
donc environ peut-être 500 chantiers assujettis en ce moment au seuil de
8 millions, donc plus de 8 millions, 500 sur 40 000, c'est une
très faible fraction qui bénéficie de ce seuil de 8 millions.
M. Boulet : Tout à fait.
Absolument.
M. Leduc : Et là, si je prends
aussi votre scénario maximal de 25 millions, bien, la moyenne entre vos
deux chiffres, on est à peu près à 300. Bien, 300 chantiers de retranchés de
500 chantiers, c'est quasiment 60 % de coupures, là.
M. Boulet : Un, c'était
24 millions, c'est sûr que c'est moins, parce que c'est sûr que
8 millions, à l'époque, c'était… tu sais, il faudrait voir comment ça
s'est décliné dans le temps. C'est sûr que le 40 ans d'inaction fait en sorte
qu'il y a plus de chantiers parce que le montant est bas. Tu sais, c'est comme
monter le quantum d'une amende, c'est sûr que… si tu ne touches pas pendant x
années, c'est sûr que les gens… l'impact n'est pas le même. Puis c'est sûr
qu'en date d'aujourd'hui, parce qu'on revalorise tout d'un coup, de
8 millions à 24 millions… mais en fait, c'est de 8 millions à
16 millions, c'est sûr que le nombre n'est pas… Le 8 millions, il y
en a le nombre qui est estimé dans l'analyse d'impact, puis, à
16 millions, bien, il y en a forcément moins.
M. Leduc : Oui, ça, je
comprends, mais c'est parce que vous nous avez dit, tantôt, je pense que
c'était dans l'échange avec mon collègue de Jonquière, que plus le chantier est
gros, c'est là qu'il y a le plus de risques, puis c'est là qu'il y a
potentiellement les lésions les plus graves. Or, je vous ai demandé, pas plus
tard que la semaine dernière, si vous avez des statistiques sur les lésions et
les décès en lien avec la grosseur des chantiers, et vous m'avez répondu que ce
n'était pas possible d'obtenir ces statistiques-là.
• (11 heures) •
M. Boulet : Bien, je ne
l'avais pas, la semaine passée, puis on ne l'a pas…
11 h (version non révisée)
M. Leduc : …que plus le
chantier est gros, c'est là qu'il y a le plus de risques, puis c'est là qu'il y
a potentiellement les lésions les plus graves. Or, je vous ai demandé, pas plus
tard que la semaine dernière, si vous avez des statistiques sur les lésions et
les décès en lien avec la grosseur des chantiers, et vous m'avez répondu que ce
n'était pas possible d'obtenir ces statistiques-là.
M. Boulet : Bien, je ne
l'avais pas la semaine passée, puis on ne l'a pas, cette statistique-là.
M. Leduc : Vous aviez même
suspendu, vous aviez vérifié, puis ça n'existait pas.
M. Boulet : Oui, oui, puis
madame en arrière me confirme qu'on n'a pas cette statistique-là.
M. Leduc : Bon, bien, c'est parce
que moi, je me dis : Si…
M. Boulet : Mais, tu sais, collègue,
on sait très bien, puis ça, vous parlerez à vos connaissances dans le secteur
de la construction, ce n'est pas dans la construction résidentielle et la
rénovation qu'on reçoit nécessairement plus de réclamations. Tu sais, il y a beaucoup
moins de travailleurs. Il n'y a pas de diversité de corps de métier. Il y en a.
Tu peux construire une maison, puis avoir un décès, là, ultimement, mais généralement,
les décès qui sont documentés arrivent sur des chantiers de grande envergure,
là, généralement. Puis je ne veux pas…
M. Leduc : Oui.
M. Boulet : …dire qu'il se
fait moins, puis il se fait beaucoup plus de prévention, puis il s'en fait…
C'est tout est structuré avec des programmes de prévention puis des comités de
chantier. On ne peut pas tout éviter non plus, là. Mais chaque décès est de
trop, chaque lésion professionnelle est de trop, surtout quand il y a des
blessures corporelles graves. Et c'est ça qu'on veut éviter en… Puis n'oubliez
pas que c'est toujours le montant ou le nombre de travailleurs, puis on est
passé de 150 à 100. C'est quand même significatif. Puis on a quand même, en bas
de 16, au-delà du programme puis du comité, je me répète, là, mais c'est
important pour moi que ce soit… qu'on évite la confusion. Il y a quand même des
représentants en santé et sécurité.
Mais, à quelque part, il faut tracer la
limite à partir de laquelle il y a une obligation, il y a un impératif d'embaucher
quelqu'un à temps plein qui est un coordonnateur, parce qu'il y a une exigence
de coordination qui est plus évidente dans des chantiers de grande envergure.
C'est simplement de tracer la ligne à quelque part, puis on l'a tracée à
quelque part qui en plus est sécuritaire, sans jeux de mots, là, on s'assure de
faire la prévention puis de limiter les accidents.
M. Leduc : Tu sais, les
centrales syndicales, et plus précisément les syndicats de la construction,
n'ont pas des ressources infinies, également, et c'est donc tout à fait normal
qu'elles se concentrent sur les gros chantiers. Alors, quand vous dites :
Il y a peut-être moins de lésions qui sont acheminées, des réclamations qui
sont acheminées à la CNESST, mais il y a peut-être une des explications aussi,
c'est le fait que les syndicats, bien, ils se concentrent évidemment sur les
gros chantiers, là où il y a plus de membres. Mais ça ne veut pas dire qu'il ne
se passe rien sur les petits chantiers, ça ne veut pas dire qu'il ne faudrait
pas mettre un effort particulier sur les petits chantiers. Mais ça, on va y
venir plus tard.
Moi, ce qui m'inquiète, c'est que, là, si
je fais encore une fois des calculs très sommaires, là, mais si vous étiez en
train de vouloir couper 60 % des chantiers en passant de 8 millions à
25 millions, là, vous faites comme la moitié du chemin, à la place de
8 millions à 25 millions, 8 millions à 16 millions. Alors,
si je fais une règle rapidement, ça donne quasiment la moitié, donc 30 %.
Vous vouliez peut-être couper 30 %…
M. Leduc : ...moi, ce qui
m'inquiète, c'est que, là, si je fais encore une fois des calculs très
sommaires, là, bien, si vous étiez en train de vouloir couper 60 % des
chantiers en passant de 8 millions à 25 millions, là, vous faites
comme la moitié du chemin, là, à place de 8 millions à 25 millions,
8 millions à 16 millions. Alors, si je fais une règle rapidement, ça
donne quasiment la moitié, donc 30 %.
Vous vouliez peut-être couper 30 %
des chantiers qui seraient accessibles, là, pour l'obligation du coordonnateur,
mais vous ne m'avez pas fait la démonstration que ce 30 %-là, que vous
voulez retirer de l'obligation, ça se passe bien ou qu'il y a moins besoin d'un
coordonnateur, ou que les lésions sont moins nombreuses ou moins fréquentes.
Cette démonstration-là, qui aurait pu être un argument au-delà de la simple
statistique évolutive de l'indexation, qui aurait pu être un argument pertinent
à regarder, il y a moins de décès, il y a moins de lésions, on a moins besoin
de ça dans ce bloc que je prévois retrancher de l'obligation. Moi, j'aurais été
intéressé à entendre cette argumentation-là, j'aurais été sensible à cet
argument-là, mais ça n'a pas fait été fait, cette argumentation-là. Puis, en
plus, vous nous dites, vous nous reconfirmez aujourd'hui, que ça n'existe pas,
ces chiffres-là.
M. Boulet : Je pense que j'ai
fait tous mes commentaires, Mme la Présidente, sur le sous-amendement présenté
par le collègue de Jonquière. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions?
M. Leduc : ...que je pense
qu'il faut adopter l'amendement du député de Jonquière, parce que je pense que,
malgré la posture de compromis que nous offre le ministre de passer à 16 plutôt
qu'à 25, il n'a pas fait la démonstration que c'est une mesure pertinente,
au-delà du simple calcul comptable de l'indexation. Il ne nous a pas démontré
que cette tranche-là, ce presque 30 % de chantiers qui seront retirés de
cette obligation-là d'avoir un coordonnateur ont raison de l'être, parce qu'ils
n'auraient plus besoin de le faire, parce qu'ils ont une bonne couverture, un
bon historique de lésion. Cette démonstration n'est pas faite du tout. Au
contraire, moi, ça m'inquiète. Je sais que les petits chantiers sont souvent
négligés en matière de santé-sécurité, ils font moins l'objet de visites par
les ressources réduites, bien sûr. Puis là on comprend qu'il y en a
40 000, alors on ne peut pas tous les visiter. Alors là, plus on recule
sur ce seuil-là, plus ça m'inquiète. Alors, je vais évidemment appuyer
l'amendement de mon collègue de Jonquière.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, bien, je
veux dire, je suis à la même place que le député d'Hochelaga-Maisonneuve. Il a
fait une démonstration très éloquente. C'est ce que j'ai essayé de savoir
aussi, parce que... de la part du ministre, là, c'est que, moi aussi, je ne
suis pas convaincu qu'en retranchant 30 % ou en retranchant les chantiers
entre 8 millions et 16 millions, que ce sont nécessairement des
chantiers qui n'ont pas besoin de l'ensemble des mesures. Et c'est ce que j'ai
voulu démontré également. Je trouve que le député d'Hochelaga-Maisonneuve a
fait une démonstration tout à fait éloquente, puis je suis à la même place que
lui. On n'a pas eu cette confirmation de la... ou cette démonstration de la
part du ministre. Et voilà, moi, je ne peux pas ajouter autre chose que ça à ce
stade-ci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention sur le sous-amendement
déposé par le député de Jonquière à l'article 226, nous allons procéder à
la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention...
M. Gaudreault : …cette
démonstration de la part du ministre. Et voilà, moi, je ne peux pas ajouter
autre chose que ça à ce stade-ci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, s'il n'y a pas d'autres interventions sur le sous-amendement
déposé par le député de Jonquière à l'article 226, nous allons procéder à
la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
Le Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Contre.
Le Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
Le Secrétaire
: M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
Le Secrétaire
: Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Contre.
Le Secrétaire
: M. Derraji
(Nelligan)?
M. Derraji : Abstention.
Le Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, le sous-amendement est rejeté. Nous revenons à l'amendement
déposé par le ministre à l'article 226. Y a-t-il d'autres interventions?
Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : On vous a acheminé
un sous-amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord. Est-ce qu'il a été reçu? Est-ce qu'il est déjà acheminé et reçu? Oui?
M. Leduc : Acheminé, oui,
reçu, je ne le sais pas.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Oui.
M. Boulet : Est-ce qu'on peut
suspendre…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons suspendre, quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 7)
(Reprise à 11 h 24 h)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, oui, bonjour. On vient de recevoir un amendement. Qui prend la parole?
M. le ministre.
M. Boulet : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Boulet : Merci.
(Consultation)
M. Boulet : Est-ce qu'on peut
le grossir un peu, s'il vous plaît? Oui, alors, donc, c'est un
amendement : Remplacer, dans le premier alinéa de l'article 215.1 de
la Loi sur la santé et la sécurité du travail proposé par l'article 226 du
projet de loi, «25 000 000 $» par «12 000 000 $».
Explication, bien, ça vise à modifier le
coût relatif aux… des travaux à excéder de 25 à 12 millions. C'est important
pour moi aussi de faire le commentaire qu'il y a un pas important qui est fait,
de huit à 12 millions, et que le dernier alinéa de 215.1 prévoit que le
coût des travaux prévu au premier alinéa sera revalorisé tous les cinq ans, au
1er janvier de l'année, selon la méthode prévue, là, dont à 119… de 119 à
123 de la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles.
Donc, on se donne un mécanisme pour éviter
le statisme des 40 ans. Je pense que c'est un pas en avant. Il faut
s'assurer d'atteindre les objectifs qui sont visés dans le projet de loi. Puis
effectivement les risques dans le secteur de la construction sont
particulièrement élevés. On en a parlé, le collègue de Jonquière, collègue d'Hochelaga-Maisonneuve,
et ça a été raffermi par les propos du collègue de Nelligan. En construction,
il faut en faire plus, on en fera plus. On en faisait déjà plus. Et on se donne
un outil additionnel. Je rappellerai que c'est soit le montant ou le nombre de
travailleurs, donc c'est un amendement que nous soumettons, Mme la Présidente.
Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, M. le ministre. Avant, est-ce que… donc, on retire l'amendement qui
avait été déposé précédemment, celui portant sur le 16 millions, c'est
bien ça? Est-ce que nous avons le consentement pour le retirer?
M. Leduc : Consentement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Excellent. Vous venez de nous lire le nouvel amendement, M. le ministre, ainsi
que… vous avez donné l'explication. Est-ce qu'il y a des interventions sur le
nouvel amendement? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Donc, c'est un peu la direction vers laquelle on s'en allait, comme
tentative de compromis, je pense. Moi, je veux dire deux choses,
essentiellement. La première, c'est que je reste convaincu que c'est…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...M. le ministre, ainsi que vous avez donné l'explication. Est-ce qu'il y a
des interventions sur le nouvel amendement? Oui, député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Donc, c'est un peu la direction vers laquelle on s'en allait comme
tentative de compromis, je pense. Moi, je veux dire deux choses
essentiellement. La première, c'est que je reste convaincu que c'est à
8 millions, qu'il n'aurait pas fallu le changer, donc je vais voter contre
l'amendement. Je ne suis pas d'accord non plus avec le mécanisme de mise à
niveau d'indexation.
Cependant, je veux quand même saluer M. le
ministre qui est à l'écoute et qui bouge par rapport à ce qu'on lui met devant
ses yeux, nos arguments qu'on met devant ses yeux. Donc, je le salue par
rapport à son désir de bouger. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas... Oui, député de
Jonquière. Et ensuite on va revenir avec vous, député de Nelligan.
M. Gaudreault : Oui. On a une
belle preuve du travail parlementaire, de commission parlementaire. C'est un
peu comme un accordéon, tu sais, à un moment donné, on l'étire comme ça, puis
là ça fait un son, puis là, woups! on le ramène, puis on le rétire, puis... Tu
sais, c'est comme un accordéon, une commission parlementaire, on étire au max,
puis, à un moment donné, un revient dans le centre. Ou un élastique, tu sais,
chacun tire de son bord, puis, à un moment donné, on le lâche, puis ça donne un
résultat.
C'est sûr que, moi, le résultat souhaité
entre les deux élastiques étirés, c'était 8 millions. Et je pense
qu'au-delà d'un calcul mathématique, ou purement d'indexation, ou quoi que ce
soit, il y a une complexité puis il y a une réalité des chantiers qui fait en
sorte que le 8 millions était approprié.
Bon, le ministre, dans le fond, a fait
deux pas, parce que, par exemple... par rapport à son projet de loi initial qui
était de 25 millions, il a fait un premier pas pour ramener ça à
12 millions. Là, je pense qu'ici et avec mon amendement sous-amendement
tantôt on a plaidé fortement, puis on est à mi-chemin entre le huit et le 16
qui nous mène à 12 millions. C'est comme l'étape entre Québec et Saguenay,
là, c'est à mi-chemin. Ça fait que, là, on a trouvé l'étape. On va l'accepter
puis on va arrêter là pour le moment.
• (11 h 30) •
Et il y a une indexation, là, ou une
revalorisation... Je trouve ça drôle comme terme, d'ailleurs, on pourra
peut-être y revenir tout à l'heure sur l'article en soi, là, «revaloriser». Je
ne sais pas pourquoi on parle de revaloriser, mais enfin. Il y a une indexation
qui est prévue à partir du 1er janvier de l'année, et ce, tous les cinq
ans, là, et on pourra en rediscuter.
Alors, à ce stade-ci, bon, à un moment
donné, il faut qu'on ramasse nos billes, et on va accepter le 12 millions,
et...
11 h 30 (version non révisée)
M. Gaudreault : …qui est prévue
à partir du 1er janvier de l'année, et ce, tous les cinq ans, là, et
on pourra en rediscuter.
Alors, à ce stade-ci, bon, à un moment
donné, il faut qu'on ramasse nos billes, et on va accepter le 12 millions,
et je vais voter pour. Mais vous comprenez que mon… je suis à demi satisfait,
dans le sens que, pour moi, c'était vraiment la cible du 8 millions.
Alors, voilà, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Député de Nelligan.
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Écoutez, je souscris dans ce que le collègue député de Jonquière
vient de dire sur le travail parlementaire, mais moi-même, je ne me voyais pas,
dans la place du ministre… chacun… avec des arguments.
Mais au bout de la ligne, je tiens juste à
dire que je n'étais pas convaincu des arguments que j'ai entendus par rapport
au 16 millions. Mais je ne reste pas encore convaincu avec les arguments au
niveau du 12 millions, parce qu'on reçoit tous des informations, et on
parle avec des groupes, et quand je posais la question par rapport à est-ce que
sur les chantiers, nous sommes prêts à avoir tant de personnes, est-ce que la
formation est prête — vous m'avez répondu par rapport à l'information
à distance — et ce que des patrons de chantiers avec… des personnes
avec qui j'ai parlé, ils insistaient beaucoup sur que, déjà, à 16 millions,
ils sont capables de vivre avec, de travailler, de commencer, sachant qu'on va
ajouter l'indexation. La démonstration n'a pas été faite au 12 millions,
la démonstration n'a pas été faite, je ne l'ai pas vue, nulle part.
Je comprends que le ministre veut faire un
pas pour concilier les points de vue à la fois les demandes des groupes et
trancher au milieu, mais moi, ce n'est pas ça, la question qui me motive, et je
l'ai dit au début, c'est correct, mais je ne suis pas convaincu qu'à 12 millions
on répond à la question. Voilà. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise
aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme
Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le Secrétaire
: Mme
Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Abstention.
Le Secrétaire
: M.
Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Contre.
Le Secrétaire
: M.
Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire
: Mme
IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement déposé par le ministre à l'article 226 est
adopté.
Nous poursuivons cette fois sur l'article
226 tel qu'amendé. Y a-t-il d'autres interventions? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Oui. Il y aurait
deux éléments sur lesquels j'aimerais qu'on ait un échange, là, des questions,
en fait, à M. le ministre. Tout d'abord, à 215.2, dans les différentes
fonctions qu'on donne au coordonnateur en santé et sécurité, là, le projet de
loi en propose sept…
M. Leduc : ...ait un échange.
J'ai des questions, en fait, à M. le ministre.
Tout d'abord, à 215.2, dans les
différentes fonctions qu'on donne au coordonnateur en santé et sécurité, là, le
projet de loi en propose sept. Il me semble qu'il y en a une qui manque, et
c'est en parlant des syndicats de la construction que nous est venue l'idée
qu'on pourrait en rajouter une huitième, potentiellement, à savoir l'idée de
fournir un rapport mensuel à la commission sur la situation du chantier en
matière de santé et sécurité. Parce que, tu sais, il doit faire toutes sortes
de choses, là, je ne les nommerai pas toutes, mais les inspections, assurer que
les travailleurs connaissent les risques, accompagner l'inspecteur, recevoir
des copies, etc.
Mais il me semble qu'il y a comme un petit
bout qui manque, un lien qui manque, sur le fait que ce coordonnateur-là
pourrait informer la commission, avec ce rapport mensuel, de l'état de la santé
et sécurité. Ça n'a pas besoin d'être un rapport de 50 pages, bien sûr. Mais
sur l'état de la santé et sécurité sur le chantier, pour, d'une part, que ce
document-là soit, à quelque part, partagé, que l'information soit partagée,
mais aussi pour outiller l'inspecteur lorsqu'il vient, et qu'il sache par où
commencer, en quelque sorte, son inspection ou sur quels éléments se concentrer
dans son inspection. Alors, est-ce que c'est quelque chose qui pourrait être
fait, M. le ministre?
M. Boulet : Je comprends le
commentaire du collègue, mais en même temps, il ne faut pas bureaucratiser une
fonction qui se fait à temps plein. Puis, tu sais, il travaille à élaborer puis
mettre à jour des programmes de prévention, il surveille, il met en place les
mécanismes de coordination, il identifie les... il fait des inspections, il
s'assure que tout travailleur connaît les risques. Si on lui demande
constamment d'écrire ce qu'il fait, c'est comme de lui dire : Tu vas faire
un rapport mensuel, mais donc complète des feuilles de temps, à tous les jours,
de tes activités, comme des personnes sont contraintes de faire.
Puis il accompagne... Ce qui est le plus
important, c'est qu'il accompagne l'inspecteur, puis les inspecteurs, ils font
des visites sur demande, ou de leur propre initiative, sur des chantiers. Puis
les inspecteurs, comme je mentionnais un peu plus tôt, ils ont les pouvoirs des
commissaires d'enquête, les pouvoirs dévolus en vertu de la loi sur les
commissaires d'enquête. Donc, ils peuvent consulter tout, tout, tout. Donc,
quand ils sont sur place, ils peuvent demander tout ce qui concerne l'exercice
des fonctions du coordonnateur, et bien au-delà.
Donc, ce serait, à mon avis, une partie
dédoublement, puis une partie de ce que moi, je considérerais comme de la
bureaucratisation, qui n'est pas véritablement nécessaire. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
M. Leduc : Oui, bien, c'est
ça, je ne voudrais pas qu'il se mette à écrire une thèse à chaque mois, là. Le
rapport peut être fait en puces, comme on dit en bon français, en «point form».
Mais ça permettrait d'identifier, là, c'est quoi, les enjeux du moment du
chantier à surveiller, de faire une forme de synthèse aussi, de garder des
notes qui peuvent être très utiles pour l'inspecteur, non? Parce que sinon,
l'inspecteur, il débarque là puis il part d'où?
M. Boulet : Je pense que j'ai
répondu. Je n'ai pas d'autre...
M. Leduc : …mais ça permettrait
d'identifier, là, c'est quoi, les enjeux du moment du chantier à surveiller, de
faire une forme de synthèse aussi, de garder des notes qui peuvent être très
utiles pour l'inspecteur, non? Parce que sinon l'inspecteur, il débarque là puis
il part d'où?
M. Boulet : Je pense que j'ai
répondu. Je n'ai pas d'autre commentaire à faire. Je comprends le point, là,
mais j'ai donné les éléments sur lesquels ma réponse s'appuie.
M. Leduc : Une autre question
alors, toujours sur 215.1 et 215.2. Il n'y a pas une crainte… parce que, quand
on… le coordonnateur, c'est une drôle de bibite, hein? Il est un externe
souvent, il est embauché, il y a des firmes. D'ailleurs, on en a rencontré
pendant les audiences, si je me rappelle bien, ou, en tout cas, on en a
rencontré dans les… moi, j'en ai rencontré dans les discussions, là, alentour
du p.l. n° 59. C'est des firmes, souvent, qui offrent
des services, qui sont embauchées. Mais on dit qu'il devient un cadre, il
devient un cadre de l'entreprise, lorsque le coordonnateur est en fonction.
Mais on s'est fait soulever l'enjeu qu'il y a peut-être une contradiction ou du
moins il y a quelque chose à préciser, à savoir que, le coordonnateur qui
devient cadre, est-il entendu qu'il ne fait que de la santé et sécurité, qu'il
n'y a pas mélange des genres, qu'il n'est pas un cadre dédié à la santé et
sécurité qui pourrait, par-ci, par-là, commencer à donner des ordres ou des
tâches complètement en dehors du mandant de la santé et sécurité, comme : Non,
ne fais pas cette tâche-ci, ne fais pas cette tâche-là, ou commence par
tels travaux, ou autres, quelque chose qui n'aurait pas rapport avec la santé
et sécurité?
M. Boulet : Si jamais il y a
une contradiction, on peut toujours faire venir un inspecteur, parce que ce que
le projet de loi prévoit, c'est que c'est un cadre qui est sous la
responsabilité du maître d'oeuvre puis il est affecté à plein temps. Puis,
comme je mentionnais un peu plus tôt, les fonctions sont nommément identifiées,
puis il ne peut pas faire de quoi qui est contradictoire, comme vous dites, il
peut faire de quoi qui est connexe. C'est sûr que ce n'est pas dans le menu
détail, mais, si c'est rattaché à l'inspection des lieux de travail, si c'est
connexe à ses fonctions, ça ne m'apparaît pas problématique. Mais, si ce n'est
pas connexe, je n'irai pas même jusqu'à dire «contradictoire», je vous en dis
plus que ce que vous auriez peut-être anticipé, mais, s'il ne fait pas un
travail qui est compatible puis qui est connexe avec les fonctions qui sont là,
ça ne relève pas de lui. Puis la loi est claire, tu sais, ce n'est pas une
description de fonctions qui est prévue dans un document administratif d'un
employeur avec une note infrapaginale de fonctions connexes. Ses fonctions sont
clairement prévues dans la loi, et, en plus, on dit dans la loi qu'il est
affecté à plein temps à faire ces fonctions-là. Ça fait qu'il doit respecter ce
qui est dans la loi. Puis, à défaut, il y a une infraction. Puis, s'il fait de
quoi qui contredit, il est en infraction puis il aura à vivre avec un constat
d'infraction. Ça fait que…
M. Boulet : …clairement prévues
dans la loi et en plus on dit dans la loi qu'il est affecté à plein temps à
faire ces fonctions-là. Ça fait qu'il doit respecter ce qui est dans la loi.
Puis à défaut, il y a une infraction, puis s'il fait de quoi qui contredit, il
est en infraction, puis il aura à vivre avec un constat d'infraction. Ça fait
que je fais appel à la vigilance de tout le monde pour s'assurer que ce soit
respecté.
M. Leduc : Ce que je comprends
de ce que vous me dites, c'est qu'un coordonnateur qui commencerait à donner
des ordres à gauche, à droite, qui n'ont pas rapport avec son mandat santé et
sécurité, se mettrait un peu en danger en quelque sorte.
• (11 h 40) •
M. Boulet : Bien, moi, je
pense que s'il fait des affaires qui sont incompatibles ou non connexes, il se
met dans une situation où il viole… il peut violer cet article-là. Il est
affecté à temps plein, c'est des fonctions… c'est en santé et sécurité puis
s'il fait de quoi qui contredit ça, il faut qu'il se le… il faut qu'il vive
avec les conséquences.
M. Leduc : C'est ça. Parce
qu'un cadre, normalement, on peut dire que c'est un donneur d'ouvrage, il peut
donner des sanctions disciplinaires, un cadre, normalement, qui relève d'un
employeur. Ça, c'est toutes des choses qui n'ont vraiment pas rapport avec son
mandat de santé et sécurité, donc, encore une fois, là, s'il va là, le
coordonnateur, il joue un jeu un peu dangereux, là.
M. Boulet : Il peut certainement…
bon, je présume, là, que les coordonnateurs vont participer à des processus de
décision disciplinaire, ils vont y collaborer. Tu sais, par exemple, quelqu'un…
on dit il s'assure que tout travailleur connaît les risques ou il surveille eut
égard à la sécurité des travailleurs ou il fait des choses qui ne sont pas
écoutées ou respectées par les travailleurs, c'est sûr qu'il va participer à la
prise de décision. Parce que, quand on prend une décision de nature
disciplinaire, on tient compte des circonstances aggravantes puis des
circonstances atténuantes puis le coordonnateur aura certainement un rôle
prépondérant, je dirais, à jouer. Et ça, c'est pour le bénéfice du travailleur,
parce que le circonstanciel est tellement important dans le mérite de la décision
disciplinaire. Puis là, c'est très hypothétique, là. Mais je suis d'accord avec
vous qu'il ne peut pas faire de quoi qui est en contradiction avec ce qui est
écrit là.
M. Leduc : Parce que,
philosophiquement, ce qu'on espère ou du moins ce qu'on attend, c'est que le
coordonnateur garde une petite distance, quand même, une saine distance avec
l'employeur même si, bien sûr, il en est un employé contractuel, qu'il est un
cadre au sens de ce que vous écrivez. Mais on espère que le coordonnateur qui,
de toute façon, lui, il va faire d'autres contrats après, hein, il ne va pas
nécessairement toujours être pour le même employeur, on espère qu'il y a un
minimum de distance.
M. Boulet : Il le fait à temps
plein. Est-ce que je peux penser à une hypothèse de quelqu'un qui, au-delà de
son temps plein, fait d'autres activités pour un employeur? Tu sais, il est
coordonnateur à temps plein, est-ce qu'il peut faire autre chose dans d'autres
heures ou d'autres… ça, il n'y a rien d'impossible, là. Mais ce qui est
important de souligner, c'est qu'il ne peut pas faire de quoi qui est
contradictoire avec ce qui est écrit dans la loi.
M. Leduc : Et si c'est le cas,
il est…. il pourrait y avoir une plainte à la… C'est à la CNESST, que ça aurait
lieu, cette plainte-là?
M. Boulet : Bien oui, bien
oui, bien oui.
M. Leduc : Là, il pourrait
avoir une sanction, lui-même…
M. Boulet : Oui, les
inspecteurs vont intervenir promptement puis ils vont faire ce qui… ils vont
faire un rapport…
M. Boulet : …ça, il n'y a rien
d'impossible, là. Mais ce qui est important de souligner, c'est qu'il ne peut
pas faire de quoi qui est contradictoire avec ce qui est écrit dans la loi.
M. Leduc : Et, si c'est le
cas, il pourrait y avoir une plainte à… c'est à la CNESST que ça aurait lieu,
cette plainte-là?
M. Boulet : Bien oui, bien
oui, bien oui.
M. Leduc : Là, il pourrait
avoir une sanction, lui-même…
M. Boulet : Oui, les
inspecteurs vont intervenir promptement, puis ils vont faire un rapport d'intervention
ou mettre un avis de correction, puis ça va être suivi, le cas échéant, d'un
constat d'infraction.
M. Leduc : Parfait. Merci. Est-ce
qu'il y avait d'autres personnes? Sinon, j'aurais peut-être un dernier commentaire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y avait d'autres interventions sur le 226 tel qu'amendé?
M. Gaudreault : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, vous laissez la parole au député de Jonquière.
M. Leduc : Oui, bien sûr.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Gaudreault : Oui. Bon, maintenant
que nous avons fixé le seuil à 12 millions, si on reprend le premier
alinéa, là, de 215.1 : «à partir du moment où le coût total des travaux
excède 12 000 000 $, le maître d'oeuvre doit, dès le début des
travaux, désigner un ou plusieurs coordonnateurs en santé et sécurité.» Qu'en
est-il du bassin de disponibilité de ces futurs coordonnateurs? Et considérant
le nombre de chantiers, comment le ministre envisage de pallier au problème de
manque de main-d'oeuvre potentiel de coordonnateurs? Est-ce qu'il peut y
arriver des chantiers qui est… le maître d'oeuvre ne sera pas capable d'en trouver?
Auquel cas, on fait quoi?
M. Boulet : Bien, on va y
pallier en partie, parce qu'il va y avoir moins de chantiers. En passant de
8 millions à 12 millions, il va y avoir forcément un nombre moins
important de chantiers de construction où il y a une obligation d'avoir le
minimum d'un coordonnateur. Donc, ça va aider. Je pense que c'est une question
qui est intéressante. Et je pense, au-delà de ça, bien, j'ai répondu à la
question du collègue de Nelligan, hier puis aujourd'hui, là, sur la formation,
mais je pense que ce qu'on vient d'adopter comme amendement va contribuer à
lutter en partie contre la rareté de main-d'oeuvre de personnes formées pour
être des coordonnateurs en santé et sécurité.
M. Gaudreault : Présentement,
bon, on a dit tantôt : On a 771 agents de sécurité.
M. Boulet : Oui.
M. Gaudreault : Est-ce qu'on
est déjà dans des situations où il y a des chantiers qui ont de la difficulté à
recruter?
M. Boulet : Ah! probablement,
tu sais, mais c'est dans tous les secteurs, Sylvain, tu sais, tous les secteurs
d'activité puis toutes les régions. Puis je reviens toujours aux causes, tu
sais, qui sont de nature démographique et économique, là, la population vieillit,
les gens partent à la retraite, l'économie, surtout le secteur de la
construction, ça roule à plein régime. Ça fait que, oui, puis il faut… il y a
un défi de recrutement, il y a un défi de rétention de main-d'oeuvre. Et moi,
je dis souvent, puis vous entendez le premier ministre, c'est sûr que ça
modifie le rapport de force des parties. Puis les employeurs, bien, au-delà du
défi de l'automatisation, bien, ils doivent investir dans l'amélioration des
conditions de travail. Puis ce n'est pas que les salaires, là, parce que, vous
le savez, les parties ont négocié, dans…
M. Boulet : ...moi, je dis
souvent, puis vous entendez le premier ministre, c'est sûr que ça modifie le
rapport de force des parties. Puis les employeurs, bien, au-delà du défi de
l'automatisation, bien, ils doivent investir dans l'amélioration des conditions
de travail. Puis ce n'est pas que les salaires, là, parce que, vous le savez,
les parties ont négocié, dans le secteur de la construction, quatre conventions
collectives de travail.
Mais c'est un secteur dont on fait de plus
en plus la promotion. Puis à la Commission de la construction du Québec, il y a
des stratégies de promotion. Puis il y a un intérêt grandissant, je vous
dirais. Puis cet intérêt-là s'est accentué durant la pandémie pour tout ce qui
concerne la santé publique, mais aussi la santé-sécurité dans les milieux de
travail. Puis je pense qu'on contribue en montant... ou en baissant ça de
8 millions à 12 millions, puis...
Mais, oui, quand même que je le nierais,
là, je n'ai pas de chiffre précis sur le nombre de postes vacants de
conseillers, on pourrait les appeler des conseillers en santé-sécurité, mais ça
demeure, comme dans la santé, l'éducation, les technologies de l'information,
un défi de société, je vous dirais.
M. Gaudreault : Mais il se
passe quoi, présentement? S'il y a un maître d'oeuvre qui n'est pas capable
d'en trouver, là, présentement, là, au moment où on se parle, ce matin, là,
avec la loi actuelle qui est en vigueur, il n'est pas capable de se trouver un
agent de sécurité, mais il faut qu'il respecte la loi, il se passe quoi,
présentement? Il continue son chantier en ne respectant pas la loi? Parce que
c'est une situation qui doit se produire au moment où on se parle.
M. Boulet : Bien, il doit
respecter... tu sais, dans un contexte de même, il aurait certainement un avis
de correction avec un délai qui permet au maître d'oeuvre de réponde à ses
besoins. Puis c'est une obligation légale puis il y a des conséquences en cas
de non-respect. Puis il y a des conséquences encore plus importantes, comme
vous vous en doutez bien, si l'absence de coordonnateur a joué un rôle dans la
survenance d'une lésion professionnelle, que ce soit un accident de travail ou
une maladie professionnelle, la conséquence peut être encore plus imposante.
Puis c'est un défi, mais qui n'est pas insurmontable. Puis c'est un défi qui,
quand il y a un délai approprié puis quand il y a de la bonne information, puis
qu'il a la bonne orientation, un maître d'oeuvre peut y répondre. Puis ça peut
être fait par des ressources externes, ça peut être fait... mais il y a moyen
d'y répondre.
M. Gaudreault : Est-ce qu'on
pourrait envisager d'autres solutions pour pallier à l'absence de
coordonnateur? Est-ce qu'il n'y a pas une autre fonction... le ministre a
mentionné conseiller, là, est-ce qu'il n'y a pas une autre fonction qui
pourrait être mise à contribution pour venir pallier au moins à…
M. Boulet : Ah! bien, en fait,
je pense qu'il y a beaucoup un travail d'équipe, hein? Comme je disais,
l'inspecteur, en émettant son avis de correction, va donner un délai
raisonnable, mais il y a une communication aussi et une...
M. Gaudreault : …fonctions qui
pourraient être mises à contribution pour venir pallier au moins à…
M. Boulet : Ah! bien, en fait,
je pense qu'il y a beaucoup un travail d'équipe, hein? Comme je disais,
l'inspecteur, en émettant son avis de correction, va donner un délai
raisonnable, mais il y a une communication aussi et une interpellation du
comité de chantier. On a vu tous les représentants sur le comité de chantier,
puis il y a le représentant en santé et sécurité. Ça fait que tous les intervenants
dans le chantier s'assurent de compenser l'incapacité, si incapacité il y a,
d'un maître d'oeuvre d'embaucher un agent, là. Ça fait que je pense qu'il y a
une contribution de tous les partenaires qui sont impliqués pour s'assurer que
les mesures de prévention soient bien appliquées et respectées.
M. Gaudreault : Donc, le ministre
me dit qu'on n'a pas de chiffre au moment où on se parle sur le nombre de
chantiers où les maîtres d'oeuvre seraient incapables de se trouver des agents.
Ça n'existe pas, ça?
M. Boulet : Bien, je pourrais peut-être
le vérifier, mais, à ma connaissance, on n'a pas de chiffre précis. C'est en vérification,
on pourra vous dire le nombre de chantiers où il n'y a pas d'agent de sécurité actuellement.
C'est ça votre question.
M. Gaudreault : Oui, c'est ça.
C'est ça la question. Si on n'a pas la réponse immédiate…
M. Boulet : Mais votre question
qui a suivi est extrêmement pertinente : Qu'est-ce qu'on fait? Donc, on va
donner un délai, on va accompagner pour s'assurer que les bonnes ressources
soient utilisées. Puis le comité de chantier qui est sur place, le cas échéant,
et le représentant santé et sécurité vont s'assurer de… Tu sais, parce que
l'agent, son travail en est un essentiellement de coordination, ça fait que la
coordination, elle doit être assumée autrement. Parce que je présume que c'est
le cas, là, je savais qu'il y avait une pénurie, là, d'agents de santé et
sécurité. Ça fait qu'on trouve des moyens alternatifs, je vous dirais, comme
dans la vaste majorité des entreprises au Québec, parce qu'on ne peut pas
automatiser ce travail-là, bien sûr.
M. Gaudreault : Oui. Parce que
vous comprenez qu'il m'apparaît intolérable qu'on tolère, ça a l'air drôle de
le dire, là, mais que la CNESST, ou que le gouvernement, ou que la société en
général tolère des infractions, au fond, à la loi. Donc, il faut absolument que
ce soit respecté.
M. Boulet : Je suis d'accord.
Je suis d'accord.
M. Gaudreault : O.K. Si j'ai
d'autres questions sur 226… Là, on est-u dans… comme sous-paragraphe par sous-paragraphe?
215.1…
M. Boulet : Non, c'est tout
l'article, c'est 226.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On est allé avec l'ensemble de l'article.
M. Gaudreault : L'ensemble,
oui. C'est ça.
M. Boulet : O.K., c'est
complet.
• (11 h 50) •
M. Gaudreault : Bien, moi,
j'ai d'autres questions.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Vous voulez poursuivre, ou on retourne au député d'Hochelaga-Maisonneuve?
M. Gaudreault : Oui, il peut
bien. Oui, oui. Allez-y.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, poursuivez, député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui? O.K.
M. Boulet : Il vous restait un
commentaire, hein, vous disiez, Hochelaga-Maisonneuve? Mais, en tout cas, c'est
ça. O.K.
M. Gaudreault : Alors, moi, je
peux y aller avec un petit commentaire vite fait, là, puis je vais en avoir
d'autres après, là, mais bon, enfin. Sur l'enjeu de l'indexation, là,
«revalorisé tous les cinq ans», c'est-tu le bon terme ça? Je l'air un peu
téteux en disant ça, là…
M. Gaudreault : …Alors, moi, je
peux y aller avec un petit commentaire vite fait, là… puis je vais en avoir
d'autres après, là, mais bon enfin. Sur l'enjeu de l'indexation, là,
«revalorisé tous les cinq ans», c'est-tu le bon terme ça? Je l'air un peu
téteux en disant ça, là, mais c'est la première fois que je vois ça. «Le coût
total des travaux prévus au premier alinéa est revalorisé tous les
cinq ans…», pourquoi on ne dit pas…
M. Boulet : …
M. Gaudreault : Pourquoi on ne
dit pas indexé? Ou à la limite, est-ce qu'on pourrait se retrouver dans une
situation où ça baisse, là? Je ne pense pas, mais en tout cas. «Revalorisé»,
c'est comme si on prenait pour acquis que c'est… ça va nécessairement… comme si
ce n'était pas valorisé présentement. En tout cas, je ne sais pas, là.
M. Boulet : Mais c'est le
terme, collègue, qui est utilisé dans la loi sur les accidents de travail,
maladies professionnelles à 119 à 123, puis ça a été validé en rédaction par
nos conseillers en législation et le Secrétariat à la législation, et c'était
le terme, le bon terme à utiliser. Je vous avoue que moi j'aime bien… on dit
tout le temps : La revalorisation est faite en multipliant le montant à
revaloriser par le rapport entre l'indice des prix à la consommation de l'année
courante et celui de l'année précédente. Non, je trouve que c'est un… mais je
comprends le commentaire. Moi non plus, je ne le vois pas souvent, mais ça
existe dans nos lois et dans le corpus législatif, là, puis c'est cohérent avec
l'idée de monter le seuil ici.
M. Gaudreault : O.K. Vous
pouvez passer à un autre collègue, mais je reviendrai plus tard.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Oui, c'est quelque
chose qu'on a identifié, là, à 215.2, le septième paragraphe :
«…accompagner l'inspecteur à l'occasion des visites d'inspection.» N'est-il pas
juste que plus tôt, à l'article 164, sur le représentant de la
santé-sécurité, j'avais proposé qu'on rajoute, à la demande du mémoire des
directeurs de Santé publique, une référence à la Santé publique, donc,
«accompagner l'inspecteur» et/ou la Santé publique à l'occasion des visites
d'inspection, et vous l'aviez pris en délibéré. Vous aviez dit : On va le
suspendre, puis on va y revenir à cette idée de rajouter Santé publique lors
des visites d'inspection pour le RSS. Ne serait-il donc pas logique de refaire
la même chose pour le CSS dans les mêmes dispositions?
M. Boulet : Je vais vous
répéter le même commentaire : On va y arriver aux articles, là, qui
concernent le réseau de la Santé publique…
Une voix : …
M. Boulet : Pardon?
(Consultation)
M. Boulet : Mais on… O.K., on
va suspendre une minute avec votre accord.
M. Leduc : Parfait.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 53)
12 h (version non révisée)
(Reprise à 12 h 2)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous poursuivons. M. le ministre.
M. Boulet : Donc, comme je
mentionnais, on aura l'opportunité d'en reparler. Ici, c'est les fonctions du
coordonnateur. Parmi les fonctions du coordonnateur, il y a celle d'accompagnement
de l'inspecteur à l'occasion des visites d'inspection. Puis, plus tard, on va discuter
des fonctions du représentant en santé et sécurité dans un chantier de
construction, puis on aura aussi cette discussion-là, puis on va voir le rôle
qu'il a à jouer quand il y a une visite d'inspection. Et il pourra... il
accompagnera aussi l'inspecteur.
Puis 164, c'était le représentant en santé
et sécurité, les dispositions générales applicables dans les établissements. Et
ça, ça a été mis en suspension notamment pour les fonctions relatives aux paragraphes 2°
et 9°. Ça fait que donc...
M. Boulet : …qu'il a à jouer
quand il y a une visite d'inspection. Et il pourra... il accompagnera aussi
l'inspecteur.
Puis 164, c'était le représentant en santé
et sécurité, les dispositions générales applicables dans les établissements. Et
ça, ça a été mis en suspension, notamment pour les fonctions relatives aux
paragraphes 2° et 9°. Ça fait que, donc, je pense que ça répond aux
préoccupations du collègue d'Hochelaga-Maisonneuve.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il… Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Oui. Bien, très
rapidement, là, je ne veux pas m'étaler trop longtemps là-dessus, mais c'était
dans une des recommandations, là, du mémoire des directeurs de santé publique,
là, précisément à 215.2, paragraphe 7°, de dire : «accompagner
l'inspecteur à l'occasion des visites d'inspection — et les
intervenants en santé publique du réseau de santé publique et de santé du
travail lors de leur visite». Ça fait que je suis d'accord, puis je comprends
tout ce que le ministre dit par rapport à l'inspecteur, là, de la CNESST, puis
qu'il va être accompagné, puis ça, c'est beau, ce n'est pas de ça qu'on
discutait ou, du moins, que je voulais discuter. C'était, en plus, le volet
santé publique. Pourquoi, eux, ils ne peuvent pas également être accompagnés?
Il me semble que surtout s'ils le réclament, c'est qu'ils le jugent utile. Ça
aurait été pertinent de le rajouter à ce moment-ci, je crois.
M. Boulet : …discussion.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 226 tel qu'amendé?
Député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Alors, je
voudrais qu'on aille à 215.2 puis qu'on regarde un petit peu plus en détail
chacune des fonctions, là, qui sont précisées dans les sept picots, là, de
215.2. J'ai quelques questions : «Le coordonnateur en santé et en sécurité
a pour fonctions :
«1° de participer à l'élaboration et à la
mise à jour du programme de prévention mis en application sur le chantier de
construction;»
«Participer à l'élaboration et la mise à
jour du programme», je comprends que ça veut dire qu'il va rédiger, il va… oui,
à tout le moins, participer à la rédaction des consignes de sécurité, c'est ça?
Parce qu'on parle de «participer à l'élaboration et la mise à jour du programme
de prévention», mais il tient le crayon aussi, là, c'est un peu ça?
M. Boulet : Oui, tout à fait.
Absolument. Puis juste, peut-être ça va répondre aux commentaires que vous
avez, sans aller dans tout le détail, là, mais les fonctions du coordonnateur,
elles sont vraiment similaires à celles qui sont actuellement attribuées à
l'agent, mais elles ont été bonifiées en fonction des exigences prévues dans le
projet de loi n° 59 pour les chantiers de construction. Puis je vous résumerais
en disant que les fonctions du coordonnateur comprennent
maintenant — puis là vous le soulignez bien — la
participation «à l'élaboration et à la mise à jour du programme de prévention… spécifique
au chantier;
«2° [la surveillance] eu égard à la
sécurité des travailleurs… la mise en place et le fonctionnement des mécanismes
de coordination des activités des employeurs…» Puis, troisièmement,
l'accompagnement de l'inspecteur à l'occasion des visites d'inspection.
Ça fait que les différences dans les
fonctions du coordonnateur par rapport à l'agent, ça reflète sa participation
dans la gestion…
M. Boulet : ...mécanismes de
coordination des activités des employeurs, puis, troisièmement,
l'accompagnement de l'inspecteur à l'occasion des visites d'inspection. Ça fait
que les différences dans les fonctions du coordonnateur par rapport à l'agent,
ça reflète sa participation dans la gestion du chantier, là, à titre de
représentant du maître d'oeuvre, là.
M. Gaudreault : Le projet de
loi précise, à 215.1, que le coordonnateur est un cadre sous la responsabilité
du maître d'oeuvre. C'était la même chose avec l'agent, hein, il était aussi
considéré comme un cadre?
M. Boulet : Tout à fait.
M. Gaudreault : Ça, dans l'application
concrète, là, le fait qu'il soit cadre, ça signifie quoi?
M. Boulet : C'est un
représentant de l'employeur. Tu sais, un cadre, c'est défini, dans nos lois du
travail, comme étant un représentant de l'employeur. Ça peut être à différents
niveaux, là, il y a des supérieurs, intermédiaires et inférieurs, là, mais
c'est...
M. Gaudreault : Donc, un genre
de... comment je pourrais dire, d'autorité sur l'ensemble des travailleurs qui
sont sur le chantier.
M. Boulet : Oui, puis c'est un
bon point. Puis vous connaissez bien la responsabilité. Tu sais, il y a une question
d'imputabilité pour le maître d'oeuvre, donc c'est une personne qui relève de
lui, qui est un cadre. Donc, ça ajoute et ça confirme la responsabilité du
maître d'oeuvre.
M. Gaudreault : O.K. Au
picot 2°, quand on dit «surveiller la mise en place, le fonctionnement des
mécanismes de coordination», on le dit... Dans le fond, il coordonne les
consignes et toutes les mesures de sécurité sur le chantier. Mais, au lieu de dire
«coordonner» directement, on dit «surveiller la mise en place, le
fonctionnement des mécanismes de coordination». Donc, je comprends qu'il a
comme un oeil général, là, sur la coordination des mesures de sécurité propres
à ce chantier.
M. Boulet : Absolument. Puis
c'est bien dit parce que le maître d'oeuvre, c'est défini comme celui qui est
responsable de l'exécution de l'ensemble des travaux. Puis lui, le
coordonnateur, c'est lui qui est responsable du respect des mesures de
prévention sur l'ensemble du chantier.
M. Gaudreault : O.K.
Picot 3°: «identifier des situations qui peuvent être source de danger
pour les travailleurs de la construction». Donc, ça veut dire que, s'il
identifie des situations, à partir du moment où il identifie qu'il y a une
source de danger, je ne sais pas, moi, il y a une clôture qui est mal posée en
situation de hauteur, etc., il doit intervenir immédiatement.
M. Boulet : Absolument.
M. Gaudreault : O.K. Et, s'il
y arrive un accident, là, à ce moment-là, son pouvoir d'enquête est couvert par
le picot 6°.
M. Boulet : Oui, puis 5° aussi
parce qu'il doit s'assurer que les travailleurs connaissent les risques liés à
leur travail. Puis le picot 6°, effectivement, il reçoit les avis
d'accident puis il enquête sur les événements.
Je vous dirais qu'en matière de
prévention, c'est un rôle vraiment fondamental, d'enquêter, parce que ce que tu
veux faire en enquêtant, c'est d'éviter les récidives puis d'éliminer les
risques ou les dangers. Et cette enquête-là, elle est vraiment cruciale puis
elle doit se faire dès qu'il y a un accident, dès qu'il reçoit copie d'un avis
d'accident.
M. Gaudreault : O.K. ...
M. Boulet : …d'enquêter, parce
que ce que tu veux faire en enquêtant, c'est d'éviter les récidives puis
d'éliminer les risques ou les dangers, et cette enquête-là, elle est vraiment
cruciale puis elle doit se faire dès qu'il y a un accident, dès qu'il reçoit
copie d'un avis d'accident.
M. Gaudreault : O.K. Bien…
M. Boulet : Puis on va même un
peu plus loin : qui ont causé ou auraient été susceptibles de causer un
accident, là. Ça fait que... Même les événements, dans la LATMP… Alors, même
s'il n'y a pas d'absence en raison de l'événement, il faut quand même que ce
soit dénoncé.
• (12 h 10) •
M. Gaudreault : Est-ce qu'il
a… Puis là, j'arrive au picot 4, «Faire l'inspection des lieux de travail».
Parce que, s'il y a un inspecteur qui est mandaté en vertu de la loi sur la santé-sécurité
du travail, il peut… cet inspecteur-là peut lui remettre un avis ou un ordre de
défectuosité d'un lieu, ou d'un site, ou d'un risque. Donc, le fait de recevoir
cet avis d'un inspecteur en vertu de la loi, on le couvre comment pour le
coordonnateur? Est-ce que c'est par le picot 4 ou par le picot 6? Parce que le
picot 6, on parle des avis d'accident. Mais, moi, je vous dis : Si un
inspecteur voit qu'il y a un problème, on passe par quoi?
M. Boulet : Bien, vous pouvez
passer par quelques picots, mais, je vous dirais, le principal, c'est 7 :
«Il accompagne l'inspecteur à l'occasion des visites d'inspection.» Ça fait
qu'il est le témoin privilégié de la correction de l'avis qui va être émis par
l'inspecteur.
M. Gaudreault : O.K. Donc, vu
qu'il l'accompagne, l'inspecteur, si l'inspecteur constate qu'il y a un défaut
x ou y, il lui remet copie séance tenante...
M. Boulet : Ah! oui, tout à
fait. Oui. Il reçoit copie de l'avis de correction…
M. Gaudreault : O.K. Puis, ça,
c'est vraiment «live», là? C'est vraiment en temps réel, là, qu'il lui remet?
M. Boulet : Oui, tout à fait.
On va avoir un article, collègue, un peu
plus tard d'ailleurs qui prévoit que l'inspecteur doit remettre une copie de
l'avis… de son enquête, de l'avis de correction, de ses documents au comité de
chantier et au coordonnateur.
M. Gaudreault : On nomme les
deux?
M. Boulet : Exact.
M. Gaudreault : O.K. On s'en
assurera, rendu là. Je vous fais confiance.
Picot 5 : «S'assurer que tout
travailleur connaît les risques liés à son travail.» Bon. Moi, je trouve que,
bon, c'est tout à fait normal. Mais «s'assurer que tout travailleur connaît les
risques liés à son travail», concrètement, comment ça se fait, ça? Est-ce que
c'est suffisant de lui donner un… pas un formulaire, mais un dépliant ou une
information large? Comment on fait pour s'assurer que tout travailleur connaît
les risques? Puis on sait qu'en plus, sur un chantier, il y a beaucoup de
roulement, là, d'emplois, tout dépendant des corps de travail qui sont
interpellés. Si le calorifugeur a fini son travail puis il est remplacé par un
tuyauteur, il faut que le nouveau qui arrive, le nouveau tuyauteur, soit aussi
informé.
M. Boulet : Et il y a une panoplie
de moyens à sa…
M. Gaudreault : …sur un
chantier, il y a beaucoup de roulement, là, d'emploi, tout dépendant des cadres
de travail qui sont interpellés. Si le calorifugeur a fini son travail puis il
est remplacé par un tuyauteur, il faut que le nouveau qui arrive, le nouveau
tuyauteur, soit aussi informé.
M. Boulet : Mais il y a une
panoplie de moyens à sa disposition, là. Il peut faire des… contribuer à ce qu'il
y ait des activités de sensibilisation, il peut contribuer à ce qu'il y ait des
activités de formation, il peut faire de l'information, il peut utiliser les
guides de la CNESST, il peut demander l'intervention de quelqu'un de la CNESST,
mais il y a une panoplie, là. Le coordonnateur, c'est la raison pour laquelle
on dit bien : «Il doit s'assurer que tout travailleur connaît les risques
liés à son travail».
M. Gaudreault : O.K.
M. Boulet : Il y a beaucoup de
réunions de chantier aussi, collègue, qui permettent de répondre… Souvent, ils
font des réunions puis ils disent : Mettons, vous êtes quatre ou huit à
faire le métier, sachez qu'il y a telle… puis ils échangent entre eux autres,
là. Ça fait que les réunions de chantier sont aussi assez privilégiées, là,
dans le secteur de la construction. En tout cas, on m'en parle souvent.
M. Gaudreault : Privilégiées
et courante.
M. Boulet : Oui.
M. Gaudreault : Oui, O.K. Au
picot 6 — on achève, là, Mme la Présidente, j'achève, j'ai
presque épuisé mes picots, et j'espère de ne pas avoir épuisé le ministre —au
picot 6, «recevoir copie des avis d'accidents… d'enquêter sur les événements»,
est-ce qu'on doit préciser aussi de recevoir les recommandations, les
procès-verbaux des comités, justement, de santé et sécurité ou, vu que le
coordonnateur, il siège, c'est un automatisme?
M. Boulet : …Puis le comité,
d'ailleurs, distribue les procès-verbaux, envoie les avis de convocation, puis
ils font des minutes, là. Mais, oui, il les obtient aussi.
M. Gaudreault : Mais pas
nécessairement via 6, là, ça va être par le… Sa présence, je dirais, générale,
là…
M. Boulet : Exact. Oui, oui,
il siège au comité, absolument.
M. Gaudreault : O.K. Bon, il
me restait «accompagner l'inspecteur à l'occasion des visites d'inspection.» On
en a pas mal parlé. Ça veut dire que, comme on disait, quand il l'accompagne,
il peut recevoir, de la part de l'inspecteur, un avis d'infraction ou un avis
d'inquiétude.
M. Boulet : Ah! on va le voir
dans le, comme j'ai dit, là, dans le…
M. Gaudreault : C'est ça.
M. Boulet : Oui.
M. Gaudreault : O.K. Dernière
chose, la reddition de comptes. À moins que ce soit moi qu'il l'ait échappé,
là, mais je… est-ce que, comme cadre et comme coordonnateur, cette personne
doit rédiger de façon quotidienne des rapports, des activités, de distribuer,
s'assurer que le maître d'oeuvre l'a entre ses mains avec un certain nombre de
consignes, là, la date, les observations, etc.?
M. Boulet : Non. Il y a quand
même une certaine discrétion quant à la façon dont il exécute, là, il n'y a pas
deux coordonnateurs qui vont s'y prendre de la même manière. L'important, c'est
de s'assurer…
M. Gaudreault : …avec un
certain nombre de consignes, là, la date, les observations, etc.
M. Boulet : Il y a quand même
une certaine discrétion quant à la façon dont il exécute, là, il n'y a pas deux
coordonnateurs qui vont s'y prendre de la même manière. L'important, c'est de
s'assurer qu'ils remplissent bien leurs fonctions et responsabilités. Mais on
ne dit pas : Tu dois avoir une feuille de temps où tu dois écrire tout ce
que tu fais. Moi, ce que j'en sais, c'est qu'il y a des coordonnateurs qui
prennent beaucoup de notes puis il y en a d'autres qui sont plus visuels, mais
non, il n'y a pas d'obligation de faire un rapport quotidien.
M. Gaudreault : O.K. Alors,
comment ça se rend au maître d'oeuvre du chantier?
M. Boulet : Bien, il est un
cadre, et donc il relève du maître d'oeuvre, et donc le maître d'oeuvre, c'est
sa responsabilité ultime. On a parlé d'imputabilité, et c'est le maître
d'oeuvre qui est responsable de l'exécution des fonctions du coordonnateur, ça
fait qu'il est redevable, puis il y a un lien de subordination. Donc, il fait
rapport, comme tous les autres cadres, en tenant compte de l'exécution de leurs
fonctions, là. Ça fait que, si le maître d'oeuvre ne fait pas de suivi, c'est
qu'il n'est pas un bon employeur, là, selon moi.
M. Gaudreault : Oui, mais ça
peut arriver.
M. Boulet : Je n'en dis pas
plus.
M. Gaudreault : C'est ça. Mais
ce que je veux dire, c'est, tu sais, je ne voudrais pas me retrouver dans une situation
où le coordonnateur fait son travail, puis il le fait bien, puis, dans le fond,
le maître d'oeuvre, qui est un genre de compagnie-écran à numéro qui veut juste
faire son fameux bloc à condos, s'en fout un peu puis il n'en tient comme pas
compte, là. Il a nommé son coordonnateur, mais, tu sais…
M. Boulet : Ça, c'est des cas
exceptionnels. Puis je pense qu'en général ce qu'on voit beaucoup dans les
chantiers, c'est que les coordonnateurs ou les agents, ils font des fiches
d'inspection, puis c'est comme ça que les maîtres d'oeuvre font des suivis,
mais mis à part les cas de délinquance, là, qu'on ne souhaite pas. O.K. C'est
complet.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention à l'article 226, tel
qu'amendé, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: Mme
Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme
Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le Secrétaire
: Mme
Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Abstention.
Le Secrétaire
: M.
Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
Le Secrétaire
: Mme
IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 226, tel qu'amendé, est adopté.
Si vous vous rappelez, lorsque nous étions
dans la section précédente, il y avait l'article 264, ou l'étude de l'article
264, que le ministre avait de suspendre et de rapporter immédiatement après
l'article 226. Alors, est-ce que nous avons votre consentement pour étudier
l'article 264, que nous avions suspendu hier?
M. Derraji : 264?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
264. Oui.
Des voix : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Voulez-vous parler, M. le ministre?
M. Boulet : Oui, tout à fait…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…immédiatement après l'article 226. Alors, est-ce que nous avons votre
consentement pour étudier l'article 264, que nous avions suspendu hier?
M. Derraji : 264?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
264, oui.
Des voix : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Voulez-vous parler, M. le ministre?
M. Boulet : Oui, tout à fait.
C'est un article de concordance. C'est l'article de concordance.
Donc, 264…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce que nous avons le consentement, là? J'ai présumé que oui, là.
M. Boulet : Ah! O.K.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Je ne l'ai pas entendu mais…
M. Boulet : C'est juste pour
retirer du code de sécurité ce qui concerne l'agent de sécurité. Avec ce qu'on
vient d'adopter, là, c'est la concordance que nous devons faire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Boulet : En fait, c'est
l'agent bonifié, là, avec les fonctions améliorées qu'on vient d'étudier.
264, donc : Le Code de sécurité pour
les travaux de construction est modifié par la suppression de
l'article 2.2.4 et de la sous-section 2.5 de la section II,
comprenant les articles 2.5.1 à 2.5.4.
Explications. Donc, c'est la concordance.
On abroge, dans le code de sécurité, les dispositions qui concernent le comité
et l'agent, vu les modifications apportées à la loi et la création du nouveau
coordonnateur en santé et en sécurité qui remplace l'agent, donc pure
concordance. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 264? Oui? Député de
Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Bon, là,
on joue dans plusieurs lois puis dans plusieurs dispositions puis dans
plusieurs codes. Je veux juste m'assurer, là… par rapport à la transition puis
aux mesures transitoires, là, tu sais, je l'ai déjà dit en d'autres matières,
là, mais je ne veux pas qu'on se retrouve avec des vides juridiques, là. Là, je
comprends que c'est de la concordance puis il faut s'assurer d'avoir les bons
vocabulaires, mais là, on est-u en plein dans des enjeux, là, de transition,
là, de dispositions transitoires?
• (12 h 20) •
M. Boulet : …Puis c'est
important de redire que, les lois sur les comités de chantier, tu sais… les
articles de la loi santé-sécurité qui n'ont jamais été promulgués, bien, il y a
un vide qui a été comblé en partie par le Code de sécurité pour les travaux de
construction. Et avec ce qu'on vient d'adopter, pour les comités et le
coordonnateur, ça rend ça inutile, c'est la raison pour laquelle on abroge, là.
Mais ça n'a pas d'impact sur les dispositions transitoires que nous étudierons,
plus loin, là, dans le projet de loi, aucun impact.
M. Gaudreault : O.K. Parce
qu'au fond, ce qu'on fait, c'est qu'on reprend les dispositions du code à
l'intérieur même de la loi mais avec les amendements puis les modifications
qu'on a faits, ça fait que c'est pour ça que ça devient un peu obsolète, de les
garder dans le code.
M. Boulet : Exact, c'est bien
résumé, c'est parfaitement ça.
M. Gaudreault : Bon, je pense
que ça fait trop d'heures qu'on travaille ensemble, je commence à lire dans la
tête du ministre.
M. Boulet : Ah! vous êtes bon.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est bon. Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions à l'article 264?
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour…
M. Gaudreault : ....je pense ça
fait trop d'heures qu'on travaille ensemble, je commence à lire dans la tête...
M. Boulet : Vous êtes bon.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est bon. Alors, est-ce qu'il a d'autres interventions à l'article 264?
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
: Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Abstention.
Le Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
Le Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 264 est adopté. Si nous poursuivons notre plan
de travail, M. le ministre, nous serions rendus à l'article 211.
M. Boulet : Oui, il y a quelques
articles, là, de concordance. On peut peut-être les commencer.
(Consultation)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est correct, M. le ministre?
M. Boulet : Oui, c'est parce
que j'ai un impératif juste avant le... tu sais, vers 28, là, il faudrait
peut-être suspendre, là...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord.
M. Boulet : ...si ça vous
convient.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui.
M. Boulet : Donc, 211 :
L'article 181 de cette loi est modifié :
1° par l'insertion, après «d'oeuvre», de
«, le coordonnateur en santé et en sécurité»;
2° par le remplacement, partout où ceci se
trouve, de «à la prévention» par «en santé et en sécurité».
Explication : Donc, c'est une modification
de concordance concernant la nouvelle désignation du représentant en santé et
en sécurité proposée à l'article 1 et l'ajout du coordonnateur en santé et
en sécurité dans la liste des personnes avisées par l'inspecteur puisqu'il doit
accompagner ce dernier lors de l'inspection, tel que proposé au paragraphe 7°
de l'article 215.2. C'est tout. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 211? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
M. Leduc : Juste un instant.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Excusez.
M. Leduc : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 24)
(Reprise à 12 h 24)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, député d'Hochelaga-Maisonneuve, vous avez une intervention?
M. Leduc : Oui, Mme la
Présidente. Là, on fait, comme toujours, deux catégories, là, le fonctionnement
général... on fait deux catégories, le fonctionnement général puis le
fonctionnement pour la construction. Dans le fonctionnement général, on fait
référence aux associations accréditées, ou, du moins, à l'association
accréditée, mais sur le chantier de construction, on ne le fait pas...
M. Leduc : ...là, le fonctionnement
général. En fait, deux catégories, le fonctionnement général, puis le fonctionnement
pour la construction. Dans le fonctionnement général, on fait référence aux associations
accréditées ou, du moins, à l'association accréditée, mais sur le chantier de
construction, on ne le fait pas.
M. Boulet : ...qu'il se
lirait? Ah! oui, moi, je l'ai : «L'article 181, tel que modifié, se lirait
comme suit.» Vous ne l'avez pas dans votre document?
M. Leduc : Oui, mais pour le
général, vous faites référence à l'association accréditée, mais après ça, à la
fin, «sur un chantier de construction, il avise le maître d'oeuvre, le
coordonnateur et le représentant», mais pas les associations accréditées.
(Consultation)
M. Boulet : Bien, c'était déjà
là. Je ne comprends pas vraiment votre point, parce qu'on dit que... «prendre
les mesures raisonnables pour aviser l'employeur, l'association accréditée et
le représentant en santé et sécurité» sur un chantier de construction, en plus.
Tu sais, c'est comme ça qu'il faut l'interpréter. C'est comme ça que c'est libellé
en droit. Il avise le maître d'oeuvre, le coordonnateur et le représentant en santé
et sécurité.
M. Leduc : Moi, je suis
surpris de votre interprétation, parce que d'habitude, quand vous changez de catégorie,
vous ouvrez une nouvelle énumération. Ce n'est pas un rajout nécessairement.
M. Boulet : Moi, c'est comme
ça...
M. Leduc : Tout le projet de
loi est construit comme ça, là.
M. Boulet : ...c'est comme ça
que je le lis, là. Ce que vous dites, c'est que... l'appréhension que vous
exprimez, c'est que, sur un chantier, il n'avise pas l'association accréditée.
M. Leduc : Bien oui. C'est
parce qu'en plus vous reprenez le terme «représentant en santé et sécurité»
dans les deux endroits. Ça fait que si c'est une addition, après, ça ne marche
pas, ça, qu'il rajoute quelqu'un qui est déjà nommé.
M. Boulet : O.K. On peut-u
suspendre deux minutes?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Alors, nous allons suspendre...
M. Boulet : Est-ce qu'on peut
suspendre? Je vais revérifier.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, c'est ce que j'allais suggérer probablement, là, puisqu'il est déjà
12 h 26.
Alors, nous allons suspendre et nous
serons de retour à 14 heures. Merci, bon dîner, bon appétit.
(Suspension de la séance à 12 h 26)
14 h (version non révisée)
(Reprise à 14 h 11)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, bonjour à nouveau. Attention, s'il vous plaît! La Commission de
l'économie et du travail reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude
détaillée du projet de loi n° 59, Loi modernisant le régime
de santé et de sécurité du travail.
Lors de notre suspension de nos travaux,
cet avant-midi, nous en étions à l'étude de l'article 211. M. le ministre, vous
étiez à chercher une réponse.
M. Boulet : En fait, la
préoccupation… Mon Dieu…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...une réponse.
M. Boulet : En fait, la préoccupation...
Mon Dieu. ...211, effectivement. Ce que souhaitait que soit précisé le collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve, c'est que l'inspecteur prenne les mesures pour
informer, aviser, là, en fait, c'est le terme qui est utilisé, le maître
d'oeuvre, le coordonnateur et le représentant en santé et sécurité. Puis il
disait : Où est l'association accréditée? Et je comprends son point.
Bon, je me disais : Il y a peut-être
une interprétation. Mais ce que je mentionnais au collègue, c'est que ce n'est
qu'une concordance dans le p.l. n° 59, qu'une
concordance pour ajouter le coordonnateur et le représentant pour qu'ils soient
avisés. Donc, on ne changeait pas la substance de 181. 181 ne prévoyait pas
spécifiquement que l'association ou les associations accréditées étaient
informées.
Ce qu'on dit, c'est qu'à l'origine...
c'est qu'ils ne souvent pas présents, puis il peut en avoir plus qu'une sur un
chantier. Mais on a trouvé une réponse qui est encore plus intéressante, c'est
qu'à l'article suivant, donc 212, on réfère à 183. Puis, à 183, l'inspecteur a
des devoirs de communication du résultat de son enquête ou de son inspection à
l'employeur puis, bon, l'association accréditée, l'association représentative
au sens de la loi sur les relations de travail, formation, gestion dans l'industrie
de la construction, comité de chantier, comité... Puis là on rajoute aussi, bien
sûr, coordonnateur et représentant.
Ça fait que je pense que ça répond bien à
l'objectif que recherche le collègue, c'est-à-dire que le syndicat soit bien
informé par l'inspecteur. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Oui, très
rapidement. Bien, merci pour les précisions puis d'avoir fait la recherche, là,
M. le ministre. C'est un élément qui nous ait apparu, là, une petite
incongruité dans la structure. Je comprends que vous ne voulez pas
nécessairement le modifier parce que ce n'était pas le sens initial de
l'amendement. Donc, on va y aller avec ce que vous nous avez expliqué.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions à l'article 211? S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Abstention.
Le Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 211 est adopté. M. le ministre, nous
poursuivons avec l'article 212.
M. Boulet : Oui. L'article 183
de cette loi est modifié :
1° par l'insertion, après «accréditée,»,
de «à...
Le Secrétaire
: …M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 211 est adopté. M. le ministre, nous
poursuivons avec l'article 212.
M. Boulet : Oui.
L'article 183 de cette loi est modifié :
1° par l'insertion, après «accréditée,»,
de «à l'association représentative au sens de la loi sur les relations du
travail, la formation et la gestion de la main-d'oeuvre dans l'industrie de la
construction qui a des travailleurs affiliés présents sur le chantier de
construction,»;
2° par le remplacement de «au représentant
à la prévention» par «au coordonnateur en santé et en sécurité, au maître
d'oeuvre, au représentant en santé et en sécurité».
Donc, c'est une modification de
concordance. Ça fait suite à… nos discussions, donc c'est de la concordance.
Non, je comprends quand c'est de la concordance. Puisqu'il est proposé
d'abroger 2.2.4 du Code de sécurité, d'intégrer à l'article 183 toutes les
personnes devant être informées du résultat de l'enquête ou de l'inspection sur
les chantiers de construction. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 212? S'il n'y a pas d'intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
Le Secrétaire
: M. Derraji
(Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
Le Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 212 est adopté. M. le ministre, nous
poursuivons avec l'article 213.
M. Boulet : Oui. On poursuit
avec les modifications de concordance. L'article 194 de cette loi est
modifié :
1° par l'insertion, après le paragraphe 1°,
du suivant :
«1.1° "coordonnateur en santé et en
sécurité" : une personne désignée en vertu de l'article 215.1;»;
2° dans le paragraphe 3° :
a) par le remplacement de «à la
prévention» par «en santé et en sécurité»;
b) par l'insertion, à la fin, de «ou de
l'article 212.1»;
3° par le remplacement, dans le paragraphe 4°,
de «dans les cas déterminés par règlement» par «qui effectue, sous la
responsabilité d'un établissement d'enseignement, un stage d'observation ou de
travail».
Explications : Donc ça prévoit les
différents acteurs sur un chantier de construction. On ajoute à 1.1 un nouvel
acteur, soit le coordonnateur en santé-sécurité. Au paragraphe 3, le
changement de désignation du représentant en santé-sécurité. Ça prévoit
également, à 4, une modification de concordance avec les modifications
proposées à l'article 1 de la loi santé-sécurité qui confère le statut de…
M. Boulet : …au
paragraphe 3, le changement de désignation du représentant en
santé-sécurité. Ça prévoit également, à 4, une modification de concordance avec
les modifications proposées à l'article 1 de la loi santé-sécurité qui
confère le statut de travailleur à un étudiant qui effectue un stage
d'observation ou de travail sous la responsabilité d'un établissement
d'enseignement. Là, c'était une avancée… une des avancées que nous avions
adoptée à l'unanimité. Ça vise, plus spécifiquement, là, à leur reconnaître le
statut de travailleur de la construction lorsque le stage implique des travaux
sur un chantier de construction. Donc, ça complète ce que nous avions déjà
adopté. Donc, c'est de la concordance. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Oui, sur le volet
stage, c'est en effet quelque chose qu'on avait tous soutenu, quelque chose
qu'on revendique depuis des années. Est-ce que… là, on parle de
l'assujettissement, dans le fond, à la santé-sécurité, au volet prévention, ça
ne vient donc pas influencer d'une quelconque nature la rémunération de ce
stage-là?
M. Boulet : Non, absolument
pas. C'est un des objectifs, d'ailleurs, parce que ce n'est pas tous les stages
d'observation qui font l'objet d'une rémunération, mais tous les stagiaires
d'observation, indépendamment de leur rémunération, sont susceptibles d'avoir
un accident de travail ou une maladie professionnelle, et le but c'était
véritablement de les couvrir puis… je salue les gens de l'UEQ et de la FECQ
avec lesquels j'ai travaillé pour ces articles-là, et ils ont travaillé fort,
puis je pense qu'ils étaient très contents. Ils l'ont soulignée, d'ailleurs, au
dépôt du p.l. 59.
M. Leduc : Est-ce qu'il y
avait de la jurisprudence à ce niveau-là? Quelqu'un qui aurait voulu se faire
reconnaître, puis qui avait monté dans la structure, là, de la CNESST, puis qui
s'était fait…
M. Boulet : Ce n'étaient pas
des travailleurs au sens de la loi. Moi, ma… personnellement, je ne connais pas
de décisions de jurisprudence, mais ils n'étaient, pas dans la définition,
couverts. Donc, c'était important d'avoir une définition claire et précise qui
vient les reconnaître.
• (14 h 20) •
M. Leduc : Donc, si un
stagiaire…
(Panne de son)
M. Boulet : Bien, la
problématique qu'on avait avec les stagiaires d'observation, c'est que… qui
était un obstacle à leur droit de faire une réclamation suite à un accident de
travail ou maladie professionnelle, c'est qu'ils n'effectuaient pas de
prestation de travail. Tu sais, quand tu observes, tu ne fais pas, mais tu
observes, puis il y a des risques, pareil, juste à côtoyer quelqu'un. C'était
ça la problématique qui faisait qu'ils étaient exclus. Puis est-ce qu'il y en a
qui ont tenté, et qui se sont fait refuser en fonction de ça? Peut-être au
premier niveau, mais je n'ai pas, à ma connaissance, de décision du Tribunal
administratif du travail à cet effet-là, mais c'était clair que comme ils
n'effectuaient pas de prestation de travail, ils n'étaient pas couverts. Ça
fait que c'est un… c'est tout.
M. Leduc : Mais là on parle
bien du volet réparation ici ou du volet prévention?
M. Boulet : Non, c'est le
volet… on est en prévention ici…
M. Boulet : …décision du Tribunal
administratif du travail à cet effet-là, mais c'était clair que, comme il
n'effectuait pas de prestation de travail, il n'était pas couvert, ça fait que
c'est en… C'est tout.
M. Leduc : Mais là on parle
bien du volet réparation, ici, ou du volet prévention?
M. Boulet : Non, c'est le
volet… On est en prévention, ici. C'est simplement une disposition miroir de ce
que nous avions déjà adopté.
M. Leduc : Dans le volet
réparation.
M. Boulet : Exact. Ce que nous
avions adopté dans le volet réparation, effectivement.
M. Leduc : Oui. Donc,
pouvez-vous m'expliquer un peu plus qu'est-ce que ça veut dire, maintenant, en
prévention, en quoi… un stagiaire en prévention, qu'est-ce que ça donne de plus
comme tel?
M. Boulet : Il faudrait que je
relise 213.
M. Leduc : Parce que, pour la
réparation, c'est d'une clarté sans aucun doute, là., si on se casse une jambe,
on est couvert, maintenant, là, c'est tant mieux. Mais en prévention, qu'est-ce
que ça vient changer?
M. Boulet : Bien, j'oserais
vous dire, comme on clarifie les obligations d'un employeur à l'égard de ses travailleurs,
bien, ses travailleurs, ça inclut aussi ces personnes-là qui sont visées par
les mesures de prévention, qui sont visées par les programmes de prévention,
puis que les comités de chantier s'intéressent aussi à ce que les stagiaires d'observation
font. Puis aussi… puis là j'y vais assez largement, mais aussi, quand on
analyse, on identifie les risques, bien, on n'exclut par les personnes qui ne
font pas de prestation de travail, on inclut aussi les stagiaires d'observation.
M. Leduc : Je comprends. Loin
de moi de vouloir minimiser tout ça, mais j'imagine que, de toute façon, quand
on évaluait les risques, volontairement, on n'excluait pas les stagiaires, on
devait pas mal couvrir…
M. Boulet : Au mois, là, c'est
clair.
M. Leduc : Oui, oui. Ça, il
n'y a pas de doute. Parfait.
M. Boulet : C'est vraiment un
miroir, puis ne pas l'avoir fait aurait été peut-être un faux pas.
M. Leduc : Oui, bien, c'est-à-dire
de l'avoir fait en réparation, mais pas en prévention, c'aurait été bizarre,
mais on s'entend que c'est surtout en réparation, là, que c'était le gros
changement.
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : Peut-être, pour
clore la discussion, du moins, de ma perspective, sur les stagiaires, il reste beaucoup
de choses à couvrir par rapport aux stagiaires, notamment les normes du travail,
le code du travail. Est-ce qu'on peut s'attendre à un projet de loi, peut-être,
cette session, à ce niveau-là? Si d'aventure on terminait le 59, est-ce qu'il y
aurait d'autres choses au menu?
M. Boulet : Bien, vous le
savez, oui, il y a d'autres projets de loi, mais je ne peux pas, évidemment,
parler de la nature de ces projets de loi là. Et on va travailler encore
ensemble, ça, j'en suis convaincu.
Une voix : …
M. Boulet : Pardon?
M. Leduc : …
M. Boulet : Oui, oui, oui.
M. Leduc : Il y a une jurisprudence
qui est sortie récemment sur ce qu'on peut faire ou ne pas faire par rapport à
un projet de loi qui n'est pas encore déposé. Vous irez lire ça, c'est intéressant.
Des voix
: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions à l'article 213? C'est beau?
M. Leduc : Ça va, Mme la
Présidente.
M. Boulet : Non, mais, ceci
dit, tu sais, j'aime la commission parlementaire sur le n° 59.
Je sais que certains trouvent que c'est un peu long, mais on va à un rythme qui
m'apparaît raisonnable et respectueux de l'institution parlementaire. Puis
quand les collègues ont besoin de précisions, on fait tous de notre mieux. Mais
je pense qu'en bout de course on va livrer un projet de loi perfectible encore,
mais le temps… au moins cette réforme-là, qui s'impose, qui devait être faite,
on va…
M. Boulet : ...de l'institution
parlementaire. Puis, quand les collègues ont besoin de précision, on fait tous
de notre mieux. Mais je pense qu'en bout de course, on va livrer un projet de
loi perfectible encore, mais le temps... au moins, cette réforme-là qui
s'impose, qui devait être faite, on va avoir contribué à la faire tout le monde
ensemble.
M. Leduc : ...en commission
d'ici la fin de l'année, peut-être sur les stagiaires. Vous ne m'avez pas dit
non. En tout cas, on verra.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est beau. Alors...
Une voix : ...
M. Boulet : Oui, oui, mais ça
va bien, là, quand même, on est avancés. Mais c'est parce qu'il veut savoir si
on va déposer un projet de loi sur les stagiaires, c'est ça, votre... c'est
ça, puis sur d'autres affaires aussi, hein, me semble, dans le domaine de la
construction puis sur les normes du travail, puis le Code du travail. Tu sais,
on me demande tout le temps...
Une voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, là, je pense, je vais être obligée, là. Y a-t-il d'autres interventions à
2013? Sinon, nous procédons à la mise aux voix.
Des voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Nous commençons à la mise aux voix, M. le ministre.
Des voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est beau? Ça vous a fait du bien? On y va, mise aux voix, s'il vous plaît, de
l'article 213. Merci.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 213 est adopté. Nous poursuivons avec
l'article 227, M. le ministre. C'est bien ça?
M. Boulet : Oui. Merci. C'est
le dernier de concordance dans cette série-là. C'est : L'article 221
de cette loi est modifié par le remplacement de «du représentant à la prévention,
des inspecteurs» par «du coordonnateur en santé et en sécurité, du représentant
en santé et en sécurité».
Explication : C'est une modification
de concordance en lien avec l'ajout, sur les chantiers, du coordonnateur et du représentant.
Et donc... et on a discuté de leurs rôles, de leurs fonctions, puis c'est de la
concordance, Mme la Présidente. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix de l'article 227.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 227 est adopté. Nous poursuivons cette fois-ci
avec une nouvelle section. C'est bien ça, M. le ministre?
M. Boulet : Oui. Et avec
votre…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui?
M. Boulet : Oui. Avec...
Le Secrétaire
: …M. Derraji
(Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
Le Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 227 est adopté. Nous poursuivons, cette fois-ci,
avec une nouvelle section. C'est bien ça, M. le ministre?
M. Boulet : Oui. Et, avec
votre…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui?
M. Boulet : Oui. Avec votre
permission, on prendrait une petite suspension. Mais oui, c'est une nouvelle
section.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord. Alors… Et je la nommerai tantôt.
Donc, nous allons suspendre quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 14 h 27)
14 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 14 h 31)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous commençons une nouvelle section, mais nous sommes toujours dans le
bloc Prévention, 5.1, Mécanismes de prévention, 5.1.2, Application sur les
chantiers de construction, section D, Représentants en santé et en sécurité.
Nous débutons avec l'article 222. M.
le ministre.
M. Boulet : Oui. Petite
remarque préliminaire, si vous me permettez. Là, on part d'un état de droit où
il n'y avait absolument rien, ni dans la loi ni dans le code, il n'y avait
aucun représentant des travailleurs, donc. Et c'est important de le souligner,
là, pour les collègues, il n'y avait pas de consensus au Comité consultatif du
travail et de la main-d'oeuvre. Vous comprenez pourquoi? Il n'y avait pas de
consensus. Malgré le consensus, on est allés au-delà du consensus, et je suis
assez fier de présenter cette nouvelle section là, là, c'est des représentants
en santé et en sécurité du travail. On a entendu le secteur de la construction.
222 — donc : L'article 209
de cette loi est remplacé par le suivant :
«209. Lorsqu'il est prévu que les
activités sur un chantier de construction occuperont simultanément au moins 10 travailleurs
de la construction à un moment des travaux, au moins un représentant en santé
et en sécurité doit être désigné, dès le début des travaux, à la majorité des
travailleurs de la construction présents sur le chantier de construction.
«À défaut, l'association représentative
ayant le plus de travailleurs de la construction affiliés présents sur le
chantier de construction désigne le représentant en santé et en sécurité.»
Explication. Donc…
M. Boulet : ...des travailleurs
de la construction présents sur le chantier de construction.
«À défaut, l'association représentative
ayant le plus de travailleurs de la construction affiliés présents sur le
chantier de construction désigne le représentant en santé et en sécurité.»
Explications. Donc, comme je viens de le
dire, ça consacre le nouveau mécanisme de participation des travailleurs, qui
est obligatoire sur un chantier de construction. En effet, un représentant en
santé et en sécurité doit obligatoirement être désigné lorsqu'il est prévu que
les activités sur un chantier occuperont simultanément au moins 10 travailleurs
à un moment des travaux.
Et l'article prévoit les modalités de
désignation de ce représentant. Puisqu'il s'agit d'un mécanisme de
participation des travailleurs, la désignation se fait entre les travailleurs.
Cependant, si les travailleurs présents sur le chantier ne s'entendent pas sur
la désignation du représentant, l'association représentative ayant le plus de
travailleurs affiliés présents sur le chantier le désignera.
Alors, voilà, c'est création d'un nouveau
mécanisme de participation, et mode de désignation de ce ou ces représentants
en santé et en sécurité. C'est complet, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 222? Oui, député... On va
commencer par le député de Nelligan, qui a levé la main en premier.
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. C'est quoi, le raisonnement derrière l'ajout de cette section,
l'ajout de représentants? En quoi c'est nouveau, et en quoi ça va changer la
donne sur les chantiers de construction? Et si ça a été une demande du milieu,
ou bien c'est une demande de la CNESST, des constatations de la CNESST? Et si
c'est oui, bien, est-ce qu'on peut les avoir, ces constats?
M. Boulet : Bon, c'est une participation
des travailleurs, qui s'impose sur un chantier de construction. On répète
souvent que c'est un environnement de travail à risque élevé. C'est là qu'il y
a le plus de décès. À peu près le tiers des décès surviennent dans les
chantiers de construction. C'est extrêmement important que les travailleurs
soient représentés, et c'est une façon de permettre la participation.
Quand on a dit, dès le départ, qu'on
voulait s'assurer qu'il y ait des mécanismes de prévention partout, et des
mécanismes de participation des travailleurs partout, ça implique aussi le
secteur de la construction. Et moi, je me souviens qu'ultimement, bon il n'y a
pas eu de consensus au comité consultatif, mais les employeurs savaient qu'on
allait dans cette direction-là, et que je devais faire l'arbitrage dans la
mesure où il n'y avait pas un consensus.
Et donc c'est essentiellement, fondamentalement,
permettre la participation des travailleurs, qui sont les premiers concernés
par l'identification des risques...
M. Boulet : …qu'on allait dans
cette direction-là et que je devais faire l'arbitrage, dans la mesure où il n'y
avait pas un consensus. Et donc c'est essentiellement, fondamentalement,
permettre la participation des travailleurs, qui sont les premiers concernés
par l'identification des risques inhérents à l'exécution de leurs prestations
de travail, c'est les premières personnes. Puis je pense que, dans tous les
milieux de travail, quand on réfère — puis ça, c'est un principe
fondamental — à la prise en charge par les parties des risques de
leurs milieux de travail… la prise en charge par les parties, bien, il n'y a
pas que les employeurs, il y a aussi les travailleurs puis, dans le secteur de
la construction, il y a les associations représentatives. Donc, c'est essentiellement
dans cette perspective-là et ultimement pour réduire le nombre et la gravité
des accidents de travail dans le secteur de la construction. Donc, c'est du
droit nouveau, mais qui s'impose pour permettre la participation des
travailleurs.
M. Derraji : Oui, merci pour
les clarifications, mais vous avez dit que vous êtes obligé de faire
l'arbitrage. Donc, déjà, ça ne passe pas au niveau des employeurs, ça risque
de… Qui vous dit qu'au niveau des travailleurs c'est la chose à faire, ils
veulent de ces représentants? Pourquoi vous dites aujourd'hui qu'il n'y avait
pas de consensus au niveau du comité?
M. Boulet : Sur plein
d'affaires, il n'y a pas de consensus. C'est sûr que les syndicats, au comité
consultatif, veulent… Vous le savez, on a parlé du 8 millions versus le
24, puis le 12 millions. C'est très polarisé parfois en santé et sécurité.
Puis l'objectif, il a été dénoncé au départ. C'est que les mécanismes de
participation des travailleurs s'appliquent partout, et je suis… Tu sais, moi,
je pense que, sans participation des travailleurs, on n'atteint pas nos
objectifs de réduire, on n'atteint même pas nos objectifs de bien faire de la
prévention. Je pense que c'est un incontournable. Puis j'ai plaidé assez
souvent, collègue de Nelligan, le respect du droit de gestion des employeurs.
On a plaidé le retour au travail précipité accompagné du processus de
réadaptation pour éviter la chronicisation des lésions. On a maintenu des
articles en matière de partage des coûts. Parfois, on fait des consensus ici,
entre nous, entre parlementaires, mais le mécanisme de participation des
travailleurs, moi, pour moi, c'était essentiel que ce soit présent là.
M. Derraji : …sur le fond, je
suis d'accord que la participation des travailleurs va améliorer la sécurité
sur les chantiers. Ça, là, je ne pense même pas qu'il est question…
M. Boulet : C'est juste ça,
oui.
M. Derraji : …de dire qu'il y
a quelqu'un qui n'est pas d'accord qui siège sur cette commission. Là,
maintenant, c'est les moyens qu'on utilise pour y arriver et c'est sur ces
moyens où on doit faire attention pour ne pas rendre la tâche beaucoup plus
complexe, et vous savez, quand je dis «complexe», c'est par rapport à quoi
exactement. Là, vous ouvrez la porte à d'autres considérations, là, et je vois
l'interprétation que c'est en fonction de la représentativité…
M. Derraji : …pour y arriver et
c'est sur ces moyens où on doit faire attention pour ne pas rendre la tâche
beaucoup plus complexe. Et vous savez, quand je dis complexe, c'est par rapport
à quoi exactement. Là, vous ouvrez la porte à d'autres considérations, là, et
je vois l'interprétation que c'est en fonction de la représentativité syndicale
au niveau des chantiers. Est-ce que vous n'ouvrez pas la porte à d'autres
contestations par rapport aux nominations du RSS?
M. Boulet : Non. Bien, un…
• (14 h 40) •
M. Derraji : C'est des
questions… bien, je veux juste terminer, c'est des questions qui sont soulevées
par les groupes. Parce qu'aujourd'hui, vous dites : C'est du droit
nouveau, c'est nouveau aussi pour moi. Mais la question est soulevée. Il y a
des groupes qui nous disent : Écoutez, est-ce que la nomination d'un RSS
sur les chantiers doit être uniquement déterminée par la représentativité
syndicale, sur les chantiers? Est-ce qu'on s'y prend de la bonne manière pour
parler de la sécurité, ou on ouvre la porte à d'autres considérations que ni
vous ni moi, on ne les contrôle aujourd'hui?
M. Boulet : Bon. Il y a deux
choses. Un, il y a la création du représentant des travailleurs, donc la
création d'un mécanisme de participation. Je pense que, là-dessus, notre lit
est clairement fait.
Quant au mode de désignation, comme c'est
un représentant des travailleurs, il faut que ce soit déterminé entre eux.
Puis, comme il y a plusieurs types de métier, comme il y a plusieurs
travailleurs sur des chantiers plus complexes où il peut y avoir plusieurs
associations représentatives, bon, on dit c'est les travailleurs qui désignent,
ça leur appartient, c'est leur représentant. S'il n'y a pas possibilité de
s'entendre à la majorité des travailleurs, je pense que c'est superdémocratique,
bien, là, à ce moment-là, ce sera l'association représentative, celle qui a le
plus de travailleurs affiliés présents sur le chantier qui va désigner le
représentant en santé et sécurité.
Nous, on a trouvé, après discussions,
après consultations… c'est sûr que ça ne fera pas unanimité mais est-ce qu'il y
a un mode de désignation plus simple, plus efficace? Moi, ce qui est important,
c'est que le mécanisme soit là, là.
M. Derraji : Mais j'essaie
juste de comprendre le raisonnement, hein, désolé. Parce que cette question,
c'est la question qui risque soit, selon moi, mon interprétation, de nuire
davantage à la relation qu'on espère avoir de collaboration entre l'employeur
et les travailleurs.
Dans ce modus operandi au niveau de la
prévention, l'employeur, il est où? L'employeur, il subit. Donc, les
travailleurs, entre eux, vont désigner un représentant. D'ailleurs, je vous
pose la question : C'est quoi, la différence entre… est-ce qu'il n'y aura
pas de confusion entre les rôles du délégué syndical et le représentant RSS? Il
faut clarifier cela. Et moi, je pense qu'il faut aller plus loin et le
clarifier parce qu'on ne veut pas tomber… que, dans une guerre de pouvoir, au
niveau du chantier où on va avoir une confusion au niveau des rôles entre le
délégué syndical, qui joue très bien son rôle, je ne le… mon intervention ne
vise pas ça, mais je ne veux juste pas qu'avec le droit nouveau que nous…
M. Derraji : …tomber que… dans
une guerre de pouvoir au niveau de chantiers où on va voir une confusion au
niveau des rôles entre le délégué syndical, qui joue très bien son rôle… Je ne
le… Mon intervention ne parle… ne vise pas ça. Mais je ne veux juste pas
qu'avec le droit nouveau que nous sommes en train de créer ensemble, au bout de
la ligne on laisse des fenêtres à des interprétations inutiles. Donc, le RSS, est-ce
qu'il doit provenir du chantier ou quelqu'un de l'extérieur, donc qui ne fait
pas partie du chantier? Et c'est quoi, le mot? Est-ce que le maître d'oeuvre a
un mot à dire sur le représentant RSS?
M. Boulet : Bien, la réponse,
c'est non. C'est un représentant des travailleurs. Il ne faut pas mélanger les
pommes et les tomates, là. Un délégué syndical, son rôle, c'est de voir à l'application
de la convention collective, à présenter des réclamations des travailleurs en
cas de violation de la convention collective, ou de mauvaise interprétation, ou
de mauvaise application, selon la prétention syndicale. Ici, c'est un
représentant qui ne fait que de la santé-sécurité, et, à l'article suivant,
comme on l'a fait depuis le début, là, avec les mécanismes de participation, on
a toutes les fonctions du représentant en santé-sécurité. Donc, c'est comme une
description de fonctions, là, dans toute entreprise. Maintenant, c'est inscrit
dans la loi. Et, malheureusement, puis… ou heureusement, là, mais, tu sais, le
maître d'oeuvre, il nomme… Le maître d'oeuvre, il nomme un coordonnateur en
santé-sécurité, puis les travailleurs, ils nomment un représentant en
santé-sécurité, qui vont siéger sur le comité de chantier. Ça fait que, moi, je
trouve que les blocs sont assez clairs, les risques de confusion sont minces.
Mais ça prend au comité de chantier un représentant des travailleurs, et c'est
ce que nous adoptons avec l'article 222. Quant au mode de désignation, s'il y a
des propositions, moi, je suis prêt à les entendre, là. Je trouvais que c'est
un rôle qui doit être assumé pour le bénéfice des travailleurs, pour le bénéfice
d'une saine analyse et identification des risques en milieu de travail, puis,
moi… Ceci dit, là, avec respect, le délégué syndical a un rôle, puis le
représentant en santé-sécurité un autre.
M. Derraji : Oui. Oui, oui. Je
veux juste revenir à ça, et je ne parle pas des pommes, ni des pommes de terre,
ni des oranges. Ma question était très simple, et je vous ai posé une question
parce que ça a été soulevé avec les personnes avec qui on parle tous, et la
question soulevée : Veillons à ce qu'il n'y a pas de confusion entre les
rôles du délégué syndical et le RSS.
M. Boulet : Vous avez raison.
M. Derraji : Moi, là, je ne
vous dis pas que je mélange le rôle du délégué syndical et le RSS, je le dis
d'emblée. Je comprends le rôle du délégué syndical. Là, maintenant, on est en
train de ramener un nouveau rôle sur le chantier joué par un représentant des travailleurs.
Soyons clairs…
M. Derraji : ...les rôles du
délégué syndical et le RSS.
M. Boulet : Vous avez raison.
M. Derraji : Moi, là, je ne
vous dis pas que je mélange le rôle du délégué syndical ou RSS, je le dis
d'emblée. Je comprends le rôle du délégué syndical. Là, maintenant, on est en
train de ramener un nouveau rôle sur le chantier joué par un représentant des
travailleurs. Soyons clairs et clarifions les choses parce que c'est du droit
nouveau qu'on doit mettre en perspective et qu'on doit expliquer pour éviter
toute autre interprétation du rôle de ce représentant. Ce n'est pas un délégué
syndical, c'est un rôle de RSS.
Est-ce que... d'une manière plus
pédagogique, est-ce qu'on peut s'attendre à avoir à la fois un deux pour un, un
représentant ou un délégué syndical et il joue aussi le rôle de RSS? C'est ça
que je vous dis, là.
M. Boulet : Je comprends. Non,
puis je comprends très bien. Puis je suis d'accord avec...
M. Derraji : C'est du droit
nouveau, attendez-vous à avoir tout genre de question, parce qu'on ne veut
surtout pas que... quand le législateur va passer, va voter ces articles,
s'assurer de l'applicabilité sur le terrain pour éviter que, vous l'avez très
bien dit, aller à l'arbitrage, droit de gestion, vous l'avez mentionné, de
l'employeur.
Donc, le fait de se poser ce genre de question
aujourd'hui risque de clarifier la situation, ce qu'on veut. Parce qu'au bout
de la ligne vous ne voulez pas parler au délégué syndical, vous voulez parler
de la sécurité sur le chantier de travail. Et c'est ça qu'on doit clarifier
aujourd'hui.
M. Boulet : O.K. Puis c'est un
excellent point. Puis je suis d'accord avec vos propos du début à la fin. Puis
c'est pour ça qu'à l'article suivant on va bien définir les fonctions du
représentant en santé et sécurité.
Puis, collègue, je veux juste rappeler
que, là où il y a un coordonnateur, donc ce qu'on a adopté ce matin,
12 millions ou 100, il va y avoir un représentant en santé et sécurité à
temps plein. Ça fait qu'il n'y aura pas... ça va être assez clair, là, pour les
12 ou 100, c'est un représentant en santé et sécurité à temps plein en plus du
coordonnateur.
Et, pour en bas de 12-100, bien là, il y a
un représentant en santé et sécurité à temps partiel pour les 10 travailleurs
et plus, pour les 10 travailleurs et plus. Puis je le répète, il n'y avait
absolument rien avant. Et là, plus tard, on va adopter les heures de libération
de ce représentant-là à temps partiel en fonction du nombre de travailleurs.
Je pense qu'au début de notre réforme dans
le secteur de la construction on avait tout à placer les morceaux, les blocs.
Je pense que tous les blocs, ils commencent à être pas mal en place.
Mais oui, collègue, vous avez raison de le
souligner. Mais pour les 12 et plus, délégué syndical, représentant, aucun
risque de... Mais, dans les... là où il y a des représentants en santé et
sécurité à temps partiel, ça va être aux travailleurs, là, de le déterminer,
là.
Est-ce que... Ça soulève une question
intéressante : Est-ce que quelqu'un pourrait être à la fois délégué
syndical et représentant en santé et sécurité à temps partiel? Il pourrait, bien
oui. Si les travailleurs, je ne sais pas, tu sais...
M. Boulet : ...il y a des représentants
en santé-sécurité à temps partiel. Ça va être aux travailleurs, là, de le
déterminer, là. Est-ce que... Ça soulève une question intéressante :
Est-ce que quelqu'un pourrait être à la fois délégué syndical et représentant
en santé-sécurité à temps partiel?
M. Derraji : Voilà. Ça risque.
M. Boulet : Il pourrait, bien
oui. Si les travailleurs, je ne le sais pas, tu sais, c'est
10 travailleurs et plus, il y a 22 travailleurs, il y a un délégué
syndical, puis il est super apprécié, il fait un excellent travail, puis on est
entre 10 et 24, c'est une heure par jour, puis que les travailleurs... moi, je
respecterais ça, là. Je respecterais ça totalement. Puis je vois le collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve exprimer un accord. Non, non, mais ça peut. Moi, je
n'ai pas l'intention... collègue de Nelligan, j'ai souvent dit : Je ne
m'immiscerai pas dans les droits de gestion de l'employeur puis je ne
m'immiscerai pas non plus dans la démocratie syndicale.
M. Derraji : C'est ce que vous
êtes en train de faire aujourd'hui, là. Avec un ajout d'un nouveau droit, vous
êtes en train d'établir les règles du jeu. Vous êtes un avocat, vous savez ce
que vous êtes en train de faire, M. le ministre. Ça, c'est le droit nouveau.
Vous êtes en train de donner des règles sur les chantiers. C'est une façon de
réglementer. Ce n'est pas vrai que vous ne faites rien, là. Premièrement, vous
n'allez pas aller choisir le délégué, ça, c'est vrai, il n'y a personne autour
de la table qui va le faire. Mais avec le droit nouveau, c'est ce que vous êtes
en train de faire, c'est réglementer des relations de sécurité sur les
chantiers et de relations entre les travailleurs et l'employeur. Je ne dis pas
que c'est mauvais, je ne dis pas ça, je dis, au contraire, c'est une nouvelle
façon de voir la collaboration sur les chantiers pour le bénéfice du
travailleur et diminuer les risques.
Ce que je vous soulève, ce que vous
sensibilise maintenant, c'est qu'évitons des situations où le but que nous
sommes en train d'avoir aujourd'hui risque de virer. Je ne dis pas qu'un
représentant, un délégué syndical, ne va pas jouer son rôle en tant que
représentant de sécurité... santé-sécurité sur le chantier. Au contraire, je
dis : Évitons des situations de conflit d'intérêts, de mauvaise
interprétation ou, au lieu de jouer son rôle de santé-sécurité, bien, on ne va
plus savoir est-ce que c'est l'heure du délégué syndical ou est-ce que c'est
l'heure de sécurité-santé au travail. Je ne veux aucune concession sur la
sécurité sur les chantiers, c'est très clair. Il y a du travail syndical, c'est
très clair. Mais je ne suis pas convaincu que je peux jouer les deux rôles sur
les chantiers. Ça, c'est mon interprétation.
• (14 h 50) •
M. Boulet : Et je comprends.
Je respecte votre point de vue, et j'apprécie énormément que ce point de vue là
soit exprimé dans notre commission parlementaire, puis je vous salue pour
l'exprimer de la manière que vous le faites. C'est très clair ce que vous
dites, et je partage beaucoup le mérite de ce que vous mentionnez. Puis on
va... je pense que ça fait un message d'appel à la prudence dans la mise en
place d'un nouveau mécanisme de participation des travailleurs, puis c'est
extrêmement bien dit. Puis ceux qui nous écoutent...
M. Derraji : L'objectif, il
est louable. Faisons attention avec ce droit nouveau. Mais je lève mes
drapeaux. Il y aura des interprétations, il faut qu'on essaie...
M. Boulet : …dans la mise en
place d'un nouveau mécanisme de participation des travailleurs, puis c'est extrêmement
bien dit. Puis ceux qui nous écoutent…
M. Derraji : L'objectif, il
est louable. Faisons attention avec ce droit nouveau. Mais je lève mes
drapeaux. Il y aura des interprétations. Vous connaissez des gens sur le
terrain comme nous tous. On a des relations sur le terrain. Je vous le dis, je
vous sensibilise, c'est du droit nouveau misant le maximum sur la sécurité et
non pas sur autre chose. Donc, c'est ce que j'essaie de dire.
M. Boulet : Très bien dit. Merci
beaucoup, collègue.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Je ne sais pas si
c'est très… si c'est… mais j'aimerais poser des questions à mon collègue de
Nelligan.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Boulet : Est-ce que nous,
on peut suspendre 20 minutes?
M. Derraji : …à mon avis,
c'est de travailler ensemble…
M. Leduc : Tout à fait, tout à
fait. Bien, des questions, c'est pour tout le monde, puis le ministre, bien
sûr, pourra sauter la mêlée, mais je suis sensible, étant moi-même un ancien
syndicaliste à ce que vous soulevez, M. le député de Nelligan. Puis j'essaie de
comprendre, concrètement, avez-vous des idées ou des exemples de situations où
il serait particulièrement problématique d'avoir une même personne qui est à la
fois un délégué syndical et à la fois un représentant en santé et sécurité,
sachant que, et c'est particulier à l'industrie de la construction, sauf
erreur, M. le ministre, vous me corrigerez, 100 % des gens qui sont dans
l'industrie de la construction sont membres d'une association? C'est un genre
de prérequis pour travailler, dans l'industrie de la construction, de devenir
membre d'une association. Ça fait qu'il n'y a pas… Contrairement à un endroit
non syndiqué où il y a cohabitation dans un même établissement, potentiellement
de non-syndiqués et de syndiqués, en construction, c'est pas mal tout du monde
syndiqué, là, peut-être qu'il y a des exceptions, mais ma compréhension, c'est
que c'est 100 % syndiqué. Alors, quel moment il y aurait une
contradiction? Dans quel… Qu'est-ce qui pose problème concrètement?
M. Derraji : Je vais me
permettre. Du moment que j'ai annoncé un…
M. Boulet : C'est le fun, une
commission, hein, collègue? On va-tu prendre…
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Derraji : Du moment que
j'ai annoncé un syndicaliste avec moi… probablement, il a plus d'expérience que
moi, moi, ce que je ne suis pas. Mais je comprends la logique derrière, la
plupart sont des personnes syndiquées, et je respecte… du délégué syndical. Ce
n'est pas le sujet de ma discussion.
La question que je soulève, c'est que,
dans la tête des travailleurs, moi, j'aimerais bien m'identifier à quelqu'un
sur le chantier qui s'attache… numéro un, c'est la sécurité sur le
chantier. Donc, il y a un réflexe… Le ministre parle, tout à l'heure, d'un
droit nouveau qui veut ramener, c'est des représentants de santé et sécurité
sur le chantier, mais évitons des situations de conflits d'intérêts où la
relation que je développe avec mon représentant syndical — vous
connaissez, vous êtes plus expert que moi dans ce domaine, le délégué
syndical — ce n'est pas la même chose que je vais développer avec mon
représentant santé et sécurité sur le chantier, c'est deux choses. Tant mieux
si la personne veut faire les deux, mais c'est… pour moi, mon interprétation,
en fonction de ce que je vois dans l'introduction de ce nouveau droit, c'est
deux choses complètement…
M. Derraji : …avec mon
représentant syndical, vous connaissez, vous êtes plus expert que moi dans ce
domaine, le délégué syndical, ce n'est pas la même chose que je vais développer
avec mon représentant santé et sécurité sur le chantier, c'est deux choses.
Tant mieux si la personne veut faire les deux, mais c'est… pour moi, mon
interprétation, en fonction de ce que je vois dans l'introduction de ce nouveau
droit, c'est deux choses complètement différentes. Mon représentant, mon
délégué syndical a des rôles, a des responsabilités, joue son rôle, et mon
représentant santé et sécurité joue son rôle, il va jouer son rôle de santé et
sécurité sur le chantier. Je ne vois pas comment les deux peuvent être mariés
dans la même… ou jumelés… mariés… jumelés pour la même personne.
M. Leduc : Mais dans beaucoup
d'établissements, en fait, un délégué peut être délégué à plusieurs niveaux. Il
peut écrire des griefs, il peut être celui qui prépare les procès-verbaux, il
peut être celui qui est en lien puis qui va au congrès de son association, il
peut être celui qui prépare aussi les tournées de santé et sécurité. Et c'est
assez fréquent qu'une même personne puisse bouger d'un rôle à l'autre ou
cumuler l'ensemble de ces rôles-là. D'ailleurs, les centrales syndicales ont
des formations sur tous les pans du travail de délégué syndical, incluant celui
de la santé et sécurité. Donc, l'idée de peut-être… puis je ne veux pas vous
mettre des mots dans la bouche, mais de compartimenter le volet de santé et
sécurité du reste de la réalité syndicale m'apparaît un peu… bien, en tout cas,
pas coller à la réalité de défense des travailleurs, en particulier dans un
endroit qui est 100 % syndiqué. Je pense que votre critique serait
peut-être plus pertinente dans un endroit où il n'y avait pas nécessairement un
syndicat ou un mélange de syndiqués et de non-syndiqués, mais là c'est
100 % syndiqué, peut-être entre différentes associations, probablement
entre différentes associations, considérant que la… il y a quoi, cinq ou six
syndicats dans la construction. Mais, au final, tout le monde est membre d'un
syndicat.
M. Derraji : Oui, je ne veux
pas que, vraiment, le débat soit sur le rôle, mais c'est juste sur le conflit
d'intérêts qui risque… je ne… encore une fois, je ne cible pas ni la compétence,
ni le rôle du délégué syndical, ni — et vous l'avez très bien
mentionné, le cumul des fonctions. Bon, si on applique la même logique, bien,
le travailleur ou le maître d'oeuvre peut aussi jouer le rôle et nommer un
représentant sur le chantier, mais on ne veut pas qu'il dédouble ce qu'il fait.
Il nomme déjà un coordonnateur, mais il ne peut pas nommer un représentant du
travailleur. Bien, c'est la même chose au niveau du travailleur. Un
représentant du travailleur qui est délégué syndical, il joue son rôle, mais,
au bout de la ligne, on ne veut pas la même logique appliquer, la même logique
de cumul de fonctions par rapport à la santé et sécurité, parce que le but
ultime, c'est améliorer la santé et sécurité sur les chantiers.
En tout cas, écoutez, le but, ce n'est pas
dire que j'ai raison, tu as raison. Moi, je pense que le but, c'est que…
évitons de se ramasser avec des conflits inutiles, qu'au bout de la ligne c'est
la sécurité et santé qui sera affectée. Hein, écoutez, le constat, il est clair :
le nombre de décès, le nombre de blessures sur les chantiers est énorme. Nous
sommes tous interpellés. Si le collègue est tant convaincu du cumul, je n'ai
aucun problème. Écoutez…
M. Derraji : …avec des conflits
inutiles qu'au bout de la ligne, c'est la sécurité et santé qui sera affectée. Hein,
écoutez, le constat, il est clair : le nombre de décès, le nombre de
blessures sur les chantiers est énorme. Nous sommes tous interpellés. Si le collègue
est tant convaincu du cumul, je n'ai aucun problème. Écoutez, c'est du droit
nouveau, on va le voir. Le cumul ne nous donne aucun problème. Au contraire, on
a des gens qui peuvent jouer à la fois le rôle du délégué syndical et à la fois
le représentant en santé et sécurité. On va l'essayer. Mais je vous le dis aujourd'hui,
et je ne peux pas ne pas le faire à caméra ouverte ou devant tout le
monde : Notre but, depuis le début, dans ce projet de loi, c'est la
sécurité, la santé, améliorer la prévention. Si sur les chantiers de
construction, où on a un énorme problème, réel, par rapport à la
santé-sécurité, ça passe par des représentants, des travailleurs qui vont
travailler sur ces comités, bien, tant mieux. Mais je vous le dis :
Évitons juste des situations, ou le sous-entendu, que le message qu'on va
envoyer à l'employeur ou à travers les personnes qui sont impliquées dans nos
chantiers soit… laisse, entre les lignes, un sentiment de conflit d'intérêts.
Voilà.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Boulet : Excusez-moi, là,
mais une grande barrière de protection, c'est l'article qu'on a déjà adopté où
il y aura un rapport de mise en application au bout de cinq ans de cette
vaste réforme-là, puis ça va nous permettre de corriger les tirs là où on
n'aura pas atteint totalement nos objectifs. Mais ceci dit, moi, je le
répète : Je comprends très bien ce que le collègue de Nelligan mentionne
et de même que le collègue d'Hochelaga-Maisonneuve. Excusez de vous avoir… Je
sais que vous vouliez reparler, là.
M. Derraji : … Probablement,
ce qu'il a vécu, c'est ce que nous sommes en train de lui expliquer et…
M. Boulet : Ça ressemble pas
mal à ça. Ça ressemble pas mal à… Vous ressemblez pas mal à ce qui se disait au
Comité consultatif du travail et de la main-d'oeuvre, puis je vous laisse
deviner qui est qui.
M. Derraji : …
M. Leduc : …
M. Derraji : Oui, oui, c'est
ça.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, y a-t-il d'autres interventions. Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
• (15 heures) •
M. Leduc : …mots pour peut-être
terminer sur cet échange-là fort original, je dirais. Vraiment, je pense, le
conflit d'intérêts, c'est correct de poser la question. Moi, il me semble
évident qu'on aurait voulu, par exemple, qu'un cadre… et ça avait été souligné
le plus étonnamment du monde par la FCEI en audience, qu'on voudrait qu'un
cadre occupe les fonctions de représentant de santé-sécurité. Là, il y a… C'est
évident qu'il y a un conflit d'intérêts. Le cadre, l'employeur, lui, il ne veut
pas nécessairement que ça coûte trop cher. Il ne veut pas nécessairement qu'il
y ait des cotisations plus à payer à… Ça ne veut pas dire qu'il est mal
intentionné. Ce n'est pas là du tout le débat. C'est que son intérêt n'est pas
le même que celui du travailleur. Tandis qu'un syndicat, qui a l'objectif de
défendre les travailleurs, le représentant de santé-sécurité qui veut aussi
défendre les travailleurs… Je cherche et je n'ai pas trouvé une situation
particulière où on verrait un conflit d'intérêts entre ces deux rôles-là. Moi,
au contraire, je les trouve particulièrement bien imbriqués, l'un et l'autre.
Et c'est pour ça d'ailleurs, à ma connaissance — puis, encore une
fois, M. le ministre, vous me corrigerez si j'ai mal compris — c'est
déjà ça…
15 h (version non révisée)
M. Leduc : …aussi défendre les travailleurs.
Je cherche, et je n'ai pas trouvé, une situation particulière où on verrait un conflit
d'intérêts entre ces deux rôles-là. Moi, au contraire, je les trouve particulièrement
bien imbriqués, l'un et l'autre.
Et c'est pour ça d'ailleurs… À ma
connaissance, puis, encore une fois, M. le ministre, vous me corrigerez si j'ai
mal compris, c'est déjà ça qui se passe dans les grands chantiers, c'est déjà
cette façon-là de fonctionner, où les syndicats ont des personnes qui
s'occupent de santé et sécurité. Je ne sais pas exactement le titre, là, est-ce
que c'est des RSS, des RP ou autre, mais c'est déjà comme ça qu'on fonctionne,
et vous reprenez un peu ce modèle-là, et vous l'appliquez pour les plus petits
chantiers, avec la nuance — puis là, ça va peut-être faire le pont
avec mes questions à votre sujet, M. le ministre — avec le flou
entourant le rôle des associations accréditées dans votre texte. Ils ne sont
pas nommément précisés. Vous laissez ça… Bien, c'est-à-dire, à défaut,
l'association représentative… travailleur. Mais pourquoi on passe par là,
pourquoi ce n'est pas eux qui nomment directement, comme c'est le cas dans la
pratique actuelle dans les grands chantiers?
Parce que la crainte que j'ai, pour
compléter ma question, c'est qu'on active, en quelque sorte, une petite guerre
intersyndicale si on procède par une espèce d'élection grand public, en quelque
sorte? On n'est pas… Vous savez à quel point les maraudages, dans la
construction, c'est quelque chose d'impressionnant, là. Est-ce qu'on n'est pas
en train de reproduire ça à plus petite échelle, à l'échelle d'un chantier,
s'il faut qu'il y ait un vote nécessairement? Est-ce que le fait qu'il y ait
des gens qui sont déjà membres d'une association ne constitue pas en soi le
vote le plus important?
M. Boulet : Bien, écoutez, il
n'y a pas de mode de désignation parfait. Comme le représentant en est un des
travailleurs, pour siéger au comité de chantier, notamment, puis pour faire des
fonctions qu'on va voir à l'article qui suit, on voulait s'assurer qu'il soit
le véritable ambassadeur de ces travailleurs-là. Puis la majorité des
travailleurs, c'est une façon de simple de calculer, parce qu'il y a quand même
une certaine mobilité de main-d'oeuvre puis il y a un remplacement d'une
association par une autre, là, dépendamment de l'évolution des travaux. Parce
que ça change, hein, sur un chantier de construction, ça peut être une
association a qui est remplacée par une b.
Donc, je pense qu'ultimement il faut faire
confiance. Moi, je crois à cette démocratie-là, là, des travailleurs qui
s'expriment. Puis à défaut, à défaut, l'association représentative qui a le
plus de travailleurs affiliés, présents sur le chantier… puis là on se place
toujours dès le début des travaux, là, on se place au moment du début des
travaux, donc c'est elle qui désignera le représentant en santé et sécurité,
puis…
M. Leduc : Qu'est-ce que vous
voulez dire : À défaut?
M. Boulet : Bien, à défaut de
désignation par la majorité des travailleurs présents sur le chantier dès le
début des travaux.
M. Leduc : Si ça n'a pas été
fait? Si ça a été mal fait?
M. Boulet : C'est une façon
alternative. Si ce n'est pas fait ou si ça ne donne pas le résultat anticipé,
bien, l'alternative, c'est que l'association représentative... la plus
représentative désigne…
M. Boulet : ...par la majorité
des travailleurs présents sur le chantier au début, dès le début des travaux.
M. Leduc : Si ça n'a pas été
fait? Si ça a été mal fait?
M. Boulet : C'est une façon
alternative. Si ce n'est pas fait ou si ça ne donne pas le résultat anticipé,
bien, l'alternative, c'est que l'association représentative... la plus
représentative désigne.
M. Leduc : Qu'est-ce que ça
veut dire, ça : Si ça ne donne pas le résultat anticipé?
M. Boulet : Bien, s'il n'y a
pas... si les travailleurs ne s'entendent pas ou ne réussissent pas à organiser
la façon de s'exprimer, bien, à ce moment-là, c'est l'association
représentative qui va le faire. C'est les cas que je voyais, là, qu'on voit.
M. Leduc : Vous vous magasinez
beaucoup de trouble, non, avec ça? C'est quand même assez flou, là, il faut
qu'il se passe un genre de vote au début...
M. Boulet : Bien, la majorité...
Je pense la façon la plus simple d'élire un représentant, comme on le fait en politique,
comme on le fait dans bien des systèmes, puis c'est la démocratie de base, je
n'oserais pas dire uninominal à un tour, là, mais c'est les travailleurs qui
décident entre eux, puis ils se donnent... ils se désignent un représentant. Puis
ça se fait...
M. Leduc : On serait dû pour
une réforme du mode de scrutin, vous ne pensez pas, M. le ministre?
M. Boulet : Ça se fait... Vous
le savez, quand il y a une requête en accréditation syndicale, tu sais, il y a
une façon de computer les votes, là, 50 % et plus. Puis, entre 35 %
et 50 %, on fait un vote, puis donc, à chaque fois, il y a un vote qui se
tient, puis ça donne généralement des bons résultats, entre 35 % et
50 %, souvent ça excède le 50 %, puis l'accréditation est émise. Mais
c'est les travailleurs qui décident, c'est surtout ça qui est important. Puis
la majorité, bien, c'est 50 % plus un. Il me semble... En tout cas, on a
voulu ça le plus simple possible.
M. Leduc : Je comprends votre
intention, mais je doute fortement que vous arriviez au résultat recherché. Au
contraire, je trouve que vous générez des situations potentiellement
conflictuelles intersyndicales. Ce n'est pas clair comment ça vote, exactement
quand. Qui fait le vote? C'est-u l'employeur qui organise le vote? C'est-u la
CNESST qui organise le vote? C'est un peu flou, ça aussi, là. C'est-u le DGE
qui organise le vote? Bien, la question se pose, là, on est dans le flou, ici.
M. Boulet : Il y a un autre
cas auquel on pense, c'est s'il y a trois travailleurs qui se présentent. Mais,
tu sais, encore là, il y en a un des trois qui peut être élu à la majorité.
Puis, dans ce moment-là, bien, il pourrait y avoir une impasse, tu sais, s'il y
en a trois puis il n'y a pas de vote ou s'il n'y a pas... Mais c'est les
travailleurs qui vont s'assurer de s'exprimer puis qui vont désigner un
représentant entre eux.
On n'est pas embarqué dans une
mécanique... Il y en a, des mécaniques de désignation, là, des travailleurs,
mais on n'impose pas la façon de le désigner. L'important, c'est qu'il soit
désigné à la majorité des travailleurs, là. Puis ce n'est pas... C'est un
représentant en santé et sécurité. Je ne veux pas faire d'analogie, là, mais ce
n'est pas un vote qui est si...
M. Boulet : ...il y en a, des
mécaniques de désignation, là, des travailleurs, mais on n'impose pas la façon
de le désigner. L'important, c'est qu'il soit désigné à la majorité des travailleurs,
là. Puis ce n'est pas... C'est un représentant en santé et sécurité. Je ne veux
pas faire d'analogie, là, mais ce n'est pas un vote qui est si complexe que ça,
là. Il y a 22 travailleurs, puis les 22 travailleurs se réunissent, puis ils
décident «on veut que ce soit toi», ou il y en a un qui dit «moi, je
veux», puis la majorité des travailleurs...
En fait, on ne se magasine pas des difficultés.
Il faut garder ça simple, puis la meilleure façon de garder ça simple, c'est de
dire, bon, exprimez-vous, tu sais. Puis on parle des chantiers de 10 et plus.
Les grands chantiers sont tous organisés, puis ils en ont déjà, vous avez totalement
raison. Puis on s'inspire de cette mécanique-là. Les plus petits chantiers, là,
je le répète, là, qu'on soit 18 ou 29, c'est assez aisé de réunir les gens,
puis ils sont convoqués puis ils désignent entre eux.
M. Leduc : Puis ils votent
quand, mettons? Parce qu'ils vont-u se faire libérer une heure de leur journée
pour aller voter? Ils vont-u être là tous en même temps? Ça va-tu être un vote
différé? Il va-tu y avoir un vote par la poste, un vote...
M. Boulet : Bien là, ça... Là,
c'est deux philosophies.
M. Leduc : Vote par
anticipation?
M. Boulet : Moi, je dis :
Gardons ça simple. Puis là vous, vous essayez de complexifier ça. Gardons ça
simple. On dit, dès le début des travaux, les travailleurs, ils vont se réunir
puis ils veulent en avoir un, un représentant, puis la loi l'impose. Ils veulent
avoir quelqu'un qui va siéger au comité de chantier.
C'est sûr qu'on est dans un environnement
purement humain. On va mettre les mécanismes en place pour assurer la santé et
sécurité des travailleurs, puis ça va se faire. Moi, j'ai confiance à
l'harmonie qui va régner dans la désignation d'un travailleur, puis ce n'est
que dans de rares cas où il n'y aura pas possibilité... où ça ne se fera pas,
par exemple. Si ça ne se fait pas, bien, l'association représentative va le
désigner, tu sais. Il y a plein de situations, toutes les situations complexes
que vous pouvez imaginer. On rend... par la majorité des travailleurs, de
désigner une personne. C'est l'association représentative qui va faire la
désignation. Je pense que c'est assez simple.
M. Leduc : Dans un délai de?
M. Boulet : Bien, c'est dès le
début des travaux, parce que la santé et sécurité...
M. Leduc : Oui, mais à défaut,
là, vous ouvrez à défaut, à défaut. C'est quand que ça commence, ça, le «à
défaut»? Un mois, deux mois, trois mois après le chantier?
M. Boulet : Bien, écoutez,
encore une fois, il faut que ça se fasse dès qu'on commence à travailler. Ça
fait que c'est sûr que, dans les jours qui vont suivre... On n'a pas dit, si
vous ne le nommez pas dans les deux jours ou dans les cinq jours... Est-ce que
ça pourrait être à défaut de nomination dans un délai de tant de jours? Moi, je
n'ai pas trop de...
Tu sais, il y a deux volets. La création,
je pense que ça va, du représentant en santé et sécurité. La façon de le désigner,
moi, je ne suis pas fermé à ce que vous m'aidiez à bonifier la façon dont c'est
désigné, là. On est allés le plus simplement possible, en s'assurant que la
volonté des travailleurs soit respectée...
M. Boulet : … La création, je
pense que ça va, du représentant en santé-sécurité. La façon de le définir,
moi, je ne suis pas fermé à ce que vous m'aidiez à bonifier la façon dont c'est
défini, là. On est allé le plus simplement possible en s'assurant que la
volonté des travailleurs soit respectée, de la majorité des travailleurs.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Député d'Hochelaga-Maisonneuve. Il y a aussi le député de Jonquière qui a levé
sa main. Est-ce que…
M. Leduc : Je poserais
peut-être une dernière question…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord.
• (15 h 10) •
M. Leduc : …avant, si vous me
permettez. Merci. Qu'est-ce qui arrive… Je vois 50 000 autres problèmes,
là. Pour être franc, M. le ministre, je pense que vous avez là une fausse bonne
idée, en ce sens que je comprends votre intention de simplicité, mais elle
ouvre une panoplie de situations inimaginables de complexité, de qu'est-ce
qu'on arrive, qu'est-ce qu'on… Je pense que ce serait beaucoup plus simple que
ça soit les associations qui nomment, fin de l'histoire.
M. Boulet : Donc, là, c'est…
là, vous exprimez votre idée clairement, là. C'est parce que vous souhaitez que
ce ne soient pas les travailleurs, mais le syndicat qui identifie le
représentant. Est-ce que c'est…
M. Leduc : Oui, c'est ça.
M. Boulet : O.K.
M. Leduc : L'autre problème…
M. Boulet : C'est parce que je
n'étais pas sûr.
M. Leduc : L'autre problème,
c'est : qu'est-ce qui arrive si, mettons, dans votre scénario, les
travailleurs ont voté quelqu'un, ont élu quelqu'un et que l'employeur décide de
l'envoyer à un autre chantier? Il faut qu'ils refassent une élection?
M. Boulet : Absolument, il
faut qu'il soit remplacé. C'est sûr que dans les chantiers, comme je disais
tout à l'heure, il y a beaucoup de rotation de travailleurs pris
individuellement puis d'associations représentatives. Ça, c'est clair, parce
que les corps de métier se succèdent, les besoins évoluent rapidement ou moins
rapidement, là, dépendamment de l'envergure du chantier. Mais, oui, si le
représentant en santé-sécurité n'est pas là, il faut le remplacer.
M. Leduc : Donc, si le
représentant en santé-sécurité pose deux, trois questions un petit peu trop
salées à son employeur, il pourrait se faire gentiment demander d'aller dans un
autre chantier.
M. Boulet : Non. Non, parce
que, s'il est victime de mesures de représailles, il est protégé, puis vous le
savez…
M. Leduc : Mais comment ça se
démontre, ça?
M. Boulet : Bien, une mesure
de représailles, il y a un lien de causalité, puis ça se démontre. Mais c'est
sûr que, s'il est victime d'un congédiement, une sanction, une suspension ou
une mesure, quelle qu'elle soit, ou une mesure de représailles, puis qu'il est
capable de… Mais, ça, c'est sûr qu'il y a toujours une démonstration à faire.
S'il s'en va sur un autre chantier, puis c'est justifié, l'employeur va avoir
gain de cause. Mais, si le décideur en vient à la conclusion qu'il y a un lien
de causalité entre le déplacement dans un autre chantier puis l'exécution de la
fonction, ça va être cassé, ça va être annulé, puis il va être réintégré ou il
va être remis dans ses bottines dans lesquelles il était dans le chantier
précédent. Mais, ça, il y a une protection, là, vous le savez, on les adopte,
et ça existe dans toutes nos lois du travail au Québec. On ne peut pas…
M. Leduc : Oui. Mais le mal va
être fait, par exemple.
M. Boulet : À moins qu'il
exerce… Mais ça, là-dessus, là, l'avant… Tu sais, les employeurs sont de bonne
foi, puis ils veulent s'assurer aussi qu'on diminue les accidents de travail,
ils ont les mêmes objectifs que nous autres. Là, vous me parlez de l'hypothèse
d'un employeur…
M. Boulet : …mais ça…
là-dessus, là… tu sais, les employeurs sont de bonne foi, puis ils veulent
s'assurer aussi qu'on diminue les accidents de travail. Ils ont les mêmes
objectifs que nous autres.
Là, vous me parlez de l'hypothèse d'un
employeur malveillant, comme il y a des travailleurs malveillants, mais
l'employeur malveillant qui dit : Tu m'as posé deux, trois questions
que je n'aime pas, puis je t'envoie sur un autre chantier. C'est sûr que je ne
dirai pas que ça n'existera pas, mais le travailleur il est protégé. Puis je
sais que vous me posez ces questions-là pour me le faire redire, mais c'est
important pour moi que l'exercice des fonctions qui sont prévues dans la loi
santé-sécurité puissent être faites correctement, puis à moins d'abus ou de
«déraisonnabilité», il est protégé. Il y a une espèce d'immunité qui fait en
sorte que l'employeur ne peut pas y toucher indûment. Ça, c'est clair pour moi,
mais j'ose croire, encore une fois, je ne suis pas… je ne vis pas… on ne vit
pas personne dans un monde de licornes, mais la majorité des employeurs ne se
laisseront pas aller… puis je vous dirais : Oui, il y en a qui disent des
fois : Tel représentant, ça n'a pas de bon sens, puis il fait ci, puis il
fait ça. Je pense que la vaste majorité de ceux qui vont faire le travail de
représentant en santé-sécurité vont le faire de manière sincère et authentique,
c'est mon souhait le plus profond. Et je crois à cette volonté-là des
travailleurs et des employeurs de bien assumer leurs responsabilités.
M. Leduc : Peut-être une
dernière question…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…
M. Leduc : Ils vont pouvoir
travailler avec quelle banque de libération ces représentants-là?
M. Boulet : On va le voir plus
loin dans le règlement sur les mécanismes de prévention secteur construction,
puis pour… évidemment, pour les 12 ou 100, c'est à temps plein. Puis pour ceux
qui sont à temps partiel, donc 10 travailleurs et plus, bien là il y a une
déclinaison, puis c'est du temps de libération quotidien.
M. Leduc : Est-ce que vous
pouvez m'indiquer c'est quel article ça?
M. Boulet : Je ne l'ai pas
ici, mais je peux vous les dire… entre 10 et 24 travailleurs, c'est
1 heure par jour. J'en ai 4 à vous mentionner. Entre 25… bien, on va
l'étudier plus loin, mais de 25 à 49, c'est 3 heures par jour; de 50 à 74,
c'est 4 heures; de 75 à 99, c'est 6 heures; puis 100 et plus, c'est
8 heures, parce que c'est à temps plein, puis il y a un coordonnateur même
si le chantier est d'une valeur inférieure à…
(Consultation)
M. Boulet : C'est 48, 49
introduit par 239.
M. Leduc : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, nous y allons avec le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, merci, Mme
la Présidente. Bon, on a discuté de bon nombre de questions, là, sur
l'article 209 et le nouveau rôle…
M. Boulet : …49, introduits
par 239.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, nous y allons avec le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Bon. On a discuté de bon nombre de questions, là, sur
l'article 209 et le nouveau rôle du représentant en santé et sécurité.
C'est bien important de comprendre que, quand on a eu la discussion plus tôt
sur le seuil des chantiers de 8, 12, 16, 25 millions, le
ministre nous disait toujours : Bien, pour les plus petits chantiers,
soyez pas inquiets, il va y avoir le représentant en santé et sécurité. Bon,
bien, on est là, là.
Alors, si c'est la garantie de mesures de
santé et sécurité sérieuses et solides pour contrebalancer le fait qu'on passe
de 8 à 12 millions, bien, encore faut-il que ce représentant en
santé et sécurité soit capable de faire son travail, encore faut-il qu'il ait
les moyens, encore faut-il qu'il soit aussi, comment je pourrais dire, bien
outillé, qu'il ait un certain ascendant, je vais dire ça comme ça, sur
l'ensemble des… sans être condescendant puis sans être en confrontation mais
avoir un certain ascendant pour qu'il soit écouté par ses camarades de travail
sur le chantier concernant la santé et sécurité.
Moi, je veux revenir sur un point qui a
été abordé par mon collègue un petit peu plus tôt, c'est le mode de désignation
des représentants en santé et sécurité. On le sait, comment ça marche sur un
chantier de construction, là, puis on l'a dit à plusieurs reprises ici :
il y a des équipes qui peuvent rouler, il y a des quarts de travail qui peuvent
rouler, le maître d'oeuvre est responsable du chantier, on est en bas de
12 millions, le seuil qu'on a fixé, on commence avec l'excavation, on
passe ensuite à monter les fondations, les murs, la tuyauterie, etc., et là, il
y a beaucoup de roulement. Donc, il pourrait arriver des scénarios où on a un
représentant en santé et sécurité qui est dans les excavateurs, après ça, on
arrive avec un représentant en santé et… là, il s'en va, il a fini sa job, on
change, on a un autre représentant en santé et sécurité d'un quart de métier,
et ainsi de suite.
Donc, moi, je ne suis pas rassuré quant à
ce roulement ou à cette précarité dans la fonction de représentant en santé et
sécurité sur un chantier, pour moi, il n'y a pas de continuité. Alors, comment
on peut garantir cette forme d'uniformité, ça ne se dit pas, là, mais en tout
cas, cette uniformité souhaitée, sur un chantier?
M. Boulet : Oui, tout à fait.
Dans un premier temps, il faut dire que les 10 et plus, je vous
rappellerai, collègue, qu'en plus, il y a un programme de prévention, d'une
part, qui est nouveau, il y a le comité de chantier, avant, c'étaient 25, maintenant,
c'est obligatoire, deux, c'est prévu dans la…
M. Boulet : …il faut dire que
les 10 et plus, je vous rappellerai, collègue, qu'en plus il y a un programme
de prévention, d'une part, qui est nouveau. Il y a le comité de chantier.
Avant, c'était 25, maintenant, c'est obligatoire. Deux, c'est prévu dans la
loi, puis c'est 20 travailleurs. En plus, il y a le représentant en santé et
sécurité à temps plein. Il va bénéficier d'une formation pour avoir tous les
outils dont il a besoin. Puis quant à ce que vous appelez peut-être la
rotation, le meilleur modèle, c'est les grands chantiers, les grands chantiers stratégiques.
Puis il y en a au Saguenay—Lac-Saint-Jean, comme il y en a dans la plupart des
régions du Québec. Et malgré le roulement, il y a toujours un représentant qui
peut être là, qui devra être désigné, qui va jouer un rôle, parce que, maintenant,
il y aura des comités de chantier là où c'est prévu.
Et moi, je n'ai pas de… Ce n'est parce que
ça peut être difficile parfois qu'il faut renoncer à… Ce qu'on crée, là, ici,
c'est simplement un mécanisme pour permettre aux travailleurs de participer.
Puis comment ils vont travailler, bien, c'est par la voie d'un représentant,
comme la population du Saguenay—Lac-Saint-Jean, comme de toutes les régions, tu
sais, la population élit des représentants qui viennent ici. Puis moi, qu'il y
ait un roulement, ça ne m'empêche pas de viser l'objectif de représentation ou
de participation des travailleurs et…
M. Gaudreault : Mais c'est
quand même une nouvelle dynamique, là, qui va… avec l'adoption du projet de loi
n° 59, qui va s'implanter, là.
M. Boulet : Oui, puis ceci
dit, là, sans vouloir m'immiscer dans le débat, mais qui était souhaité et
revendiqué par les parties syndicales. Il y a le mode de désignation, là, qui
peut faire l'objet d'une discussion, mais quant à la pertinence de créer un
poste de représentant des travailleurs en santé et sécurité membres du comité
de chantier, ça, ça ne fait pas de doute, là.
M. Gaudreault : Il va y avoir
combien d'heures de formation, le représentant?
M. Boulet : On l'a-tu le
nombre d'heures? On l'avait-u précisé, ou c'est dans le règlement? Ça sera dans
le règlement. Mais il y a une formation obligatoire, ça, c'est quel l'article…
• (15 h 20) •
Une voix : …
M. Boulet : C'est 50 du règlement.
Il y a une formation obligatoire ici.
M. Gaudreault : Oui, il y a
une formation obligatoire, mais elle va être de quelles heures? Ça, vous me
dites que ça va être par règlement.
M. Boulet : Oui, exact.
M. Gaudreault : Mais le ministre
estime… parce que le règlement, on ne le décidera pas ici, là, c'est combien
d'heures, qu'il sera inscrit dans le règlement?
M. Boulet : Bien, moi, je
pense que ça pourra être discuté aussi au comité de chantier. Et c'est un
minimum de trois heures.
M. Gaudreault : Dans l'esprit
du ministre, c'est suffisant, trois heures?
M. Boulet : Ah non. Moi, je
pense que… puis je comprends tout le temps que c'est évolutif, il y a des mises
à jour, puis c'est des formations qui ne sont…
M. Boulet : …chantier. Et c'est
un minimum de trois heures.
M. Gaudreault : Dans l'esprit
du ministre, c'est suffisant, trois heures?
M. Boulet : Ah! non. Moi, je
pense que… puis je comprends tout le temps que c'est évolutif, il y a des mises
à jour, puis c'est des formations qui ne sont pas exclusives à la CNESST, mais il
y a aussi des associations autres qui peuvent contribuer à la formation des
représentants en santé et sécurité. Puis je pense que ça sera un des éléments
clés de la réussite de ce nouveau mécanisme de participation là des travailleurs.
C'est de s'assurer que le représentant, il sait bien quoi faire puis comment le
faire.
M. Gaudreault : O.K. Ça, on va
s'en assurer comment, au-delà de la formation de trois heures, si on n'est
pas convaincus que la formation de trois heures va être suffisante? Je
veux dire…
M. Boulet : Comment on va
s'en… Bien, la CNESST fait de la vigie, là, de ça, là, puis ça va être dénoncé,
là, par les associations représentatives, nos représentants ont besoin de plus
de formation, puis on va s'assurer de répondre à la demande et aux besoins. Je
vous rappellerai que c'est un minimum, et ça peut être 6, ça peut être 8, ça
peut être… Donc, c'est véritablement un seuil minimum.
M. Gaudreault : Est-ce que le ministre
est conscient que, sur des chantiers de construction, il peut y avoir, surtout
les petits chantiers de construction où c'est… parfois, il y a beaucoup de
pression, il y a beaucoup de changements de personnel, il y a beaucoup de
roulement, tout dépendant, encore une fois, des corps de métier qui sont
appelés, est-ce que le ministre est conscient qu'il pourrait arriver des situations
où c'est le maître d'oeuvre ou l'entrepreneur général… puis, encore là, je ne
veux pas faire de généralisation, puis moi, je présume de la bonne foi de tout
le monde, là, mais ce n'est pas un milieu qui est toujours facile, puis il
pourrait y avoir de la pression de la part du maître d'oeuvre sur des
représentants en santé pour ne pas que, en santé et sécurité, pour ne pas
qu'ils soient trop insistants, trop insistants. Et, s'il s'avère que le
représentant en santé et sécurité est trop insistant, bien, c'est bien de
valeur, mais il ne sera pas rappelé sur le prochain chantier, là.
M. Boulet : Ça... puis ça fait
écho aux commentaires du collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, il ne faut pas qu'il
y ait d'entrave, il ne faut pas qu'il y ait d'obstacle, surtout, mis par le
maître d'oeuvre. Le maître d'oeuvre… Il y a qu'un qui s'appelle le coordonnateur
en santé et sécurité là où c'est imposé. Le représentant en santé et sécurité
bénéficie d'une immunité, il a droit de faire les fonctions qui lui sont
dévolues en vertu de l'article qui va suivre puis il est protégé par un article
qui dit : Il ne peut pas être congédié, suspendu…
M. Gaudreault : Pour
l'exercice de ses fonctions.
M. Boulet : Exact. Exactement.
Ça fait qu'il a une protection. Puis, si un maître d'oeuvre met des obstacles
indus, il peut faire l'objet d'une plainte, ou, s'il utilise des mesures de
représailles contre le représentant, il peut faire l'objet d'une plainte, puis,
ultimement, il y a les constats…
M. Gaudreault : …exercice de
ses fonctions.
M. Boulet : Exact. Exactement.
Ça fait qu'il y a une protection. Puis, si un maître d'oeuvre met des obstacles
indus, il peut faire l'objet d'une plainte, ou, s'il utilise des mesures de
représailles contre le représentant, il peut faire l'objet d'une plainte, puis,
ultimement, il y a des constats d'infraction, puis il y a des amendes, puis il
est contraint de respecter la loi, là. Tu sais, c'est un nouveau mécanisme pour
permettre aux travailleurs de participer puis…
M. Gaudreault : Le ministre,
tantôt, je ne me souviens plus si c'était en discussion avec mon collègue de
Nelligan ou d'Hochelaga-Maisonneuve, ouvrait la porte à des suggestions.
Parce que, bon, moi, je suis
particulièrement préoccupé par le manque d'uniformité qui risque d'arriver dans
les chantiers, pour les raisons qu'on a énoncées tout à l'heure, il y a
beaucoup de roulement. Je suis préoccupé, deuxièmement, par le fait que le
travailleur, malgré sa bonne foi, sa bonne volonté, risque de manquer d'outils
pour être vraiment efficace sur le terrain, autant au niveau de la formation…
Si c'est un jeune qui arrive, il n'aura peut-être pas l'ascendant nécessaire
pour parler à des collègues qui sont plus expérimentés. Donc, uniformité,
formation, je dirais, équilibre du rapport de force sur le chantier.
Je suis préoccupé aussi par la précarité
qui pourrait arriver pour un travailleur qui subirait de la pression d'un
employeur ou d'un maître d'oeuvre qui dirait : Toi, là, si tu chiales
encore sur la façon d'attacher les travailleurs, c'est bien de valeur, tu ne
travailleras pas sur mon prochain chantier, tu sais. Moi, là, je sais que ce
genre de paroles là… puis là ajoutez trois, quatre blasphèmes à travers ça, Mme
la Présidente, là, je suis sûr que ça arrive sur des chantiers de construction.
Alors, moi, je suis préoccupé par ça, puis c'est des choses qu'il faut changer.
Le ministre a ouvert la porte, tout à
l'heure, en disant : Bien, moi, faites-moi-z-en, des suggestions,
trouvez-moi-z-en, des idées, je ne suis pas fermé à ça. Il y a une idée qui pourrait
être intéressante, ce serait celle d'une forme d'escouade qui pourrait être
appelée sur les chantiers, formée par des associations syndicales, qui aurait
un détachement face aux employeurs puis qui serait appelée à aller sur les
lieux ou sur les chantiers qui connaissent des problèmes. Donc, s'il y a un
problème dans un chantier, un travailleur appelle son syndicat, qui fait
intervenir l'escouade et qui va surveiller le chantier. Est-ce que cette
formule-là a été envisagée, ou imaginée, ou évaluée, ou
sous-pesée — trouvez le mot que vous voulez, là — par le
ministre?
M. Boulet : Non. Je réponds
des fois de façon sèche, là. Mais on disait, tout à l'heure, qu'on s'est
inspiré beaucoup de ce qui se passe dans les grands chantiers stratégiques, où
il y a beaucoup de cette mobilité-là et où ça fonctionne très bien. Le dossier
santé et sécurité, sauf des exceptions, là, il y en aura tout le temps, mais on
assume très bien la santé et sécurité sur les grands chantiers stratégiques. On
n'évitera jamais tous les risques d'accident de travail ou…
M. Boulet : ...où il y a beaucoup
de cette mobilité-là et où ça fonctionne très bien. Le dossier santé-sécurité,
sauf des exceptions, là, il y en aura tout le temps, mais on assume très bien
la santé-sécurité sur les grands chantiers stratégiques.
On n'évitera jamais tous les risques
d'accident de travail ou de maladie professionnelle, mais d'avoir des escouades
ou des rotations... Je pense qu'on crée de quoi de nouveau. On va le mettre en place,
on va l'évaluer, puis on corrigera le tir, le cas échéant. Tu sais, vous avez
vu la position du collègue de Nelligan, la position du collègue d'Hochelaga-Maisonneuve,
moi, je pense que nous devons garder ça le plus simple possible pour ne pas...
pour que ça se fasse dans la fluidité, là.
M. Gaudreault : Bien, je pense
que l'idée de l'escouade n'est pas trop compliquée, là. Je me demande si ce
n'est même pas plus simple que de nommer des représentants en santé-sécurité
qui vont alterner d'une fois à l'autre, selon l'évolution du chantier.
L'escouade est comme un genre de police d'assurances peut-être, à ce moment-là,
qui peut être appelée à intervenir dans les chantiers qui sont problématiques.
Puis, en plus, on envoie un signal pour dire : Fini l'intimidation ou les
manières de procéder qui ne sont pas correctes sur les chantiers.
M. Boulet : Bien, collègue, il
faut... le principe de départ, c'est : il faut que la prise en charge soit
faite par les parties, dont les travailleurs. Il faut qu'il y ait un minimum de
stabilité. Tu sais, c'est une escouade, bien, il ne sait pas... il ne connaît
pas le chantier, il ne travaille pas nécessairement là. Puis, tu sais, il faut
que ce soit quelqu'un qui ait un minimum de stabilité, qui connaisse les collègues
de travail, qui connaisse les superviseurs, puis qui connaisse le chantier.
Moi, je pense que c'est souhaitable que ça soit fait par les travailleurs qui
soient là, pas par une escouade, des espèces de personnes qui ont un rôle en
santé-sécurité qui sont déconnectées... qui pourraient être déconnectées de la
réalité. Et je le répète, ça fonctionne relativement bien dans les grands
chantiers stratégiques. Dans les plus petits chantiers, raison additionnelle
que ça puisse... Moi, je fais confiance totalement à la façon puis le mode de
désignation. C'est là-dessus que je dis : Bon, nous, on est allés avec une
formule simple, la majorité des travailleurs, puis, si ça ne marche pas, bien,
on va avec l'association représentative. Si jamais il y a un enjeu, il y a toujours
possibilité de faire venir un inspecteur de la CNESST pour être accompagné dans
la façon de résoudre le conflit.
• (15 h 30) •
Tu sais, même dans le télétravail, durant
la pandémie, c'est un bel exemple, c'était des nouvelles façons de faire. On recommandait...
en fait, la Santé publique recommandait le télétravail, l'a imposé par période
de temps, puis nos… même si c'était dans le contexte de l'exercice d'un droit
de gestion de l'employeur, moi, j'ai tout le temps dit : Oui, on va intervenir,
oui, on va accompagner les parties. Puis il n'y avait rien. Il n'y avait même
pas d'article comme celui-là, puis il y avait des...
15 h 30 (version non révisée)
M. Boulet : …télétravail, l'a
imposé par période de temps, puis nos… Même si c'était dans le contexte de
l'exercice d'un droit de gestion de l'employeur, moi, j'ai tout le temps
dit : Oui, on va intervenir. Oui, on va accompagner les parties. Puis il
n'y avait rien. Il n'y avait même pas d'article comme celui-là, puis il y avait
des télétravailleurs qui demandaient à l'inspecteur d'intervenir. Puis là on
voyait le mérite du télétravail puis comment ça se faisait puis… Donc, il ne
faut pas négliger cette option-là qui existe, c'est-à-dire d'appeler un
inspecteur de la CNESST et de demander une ressource pour accompagner les
partis dans la désignation du représentant en santé-sécurité.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Député de Jonquière, avez-vous terminé?
M. Gaudreault : Oui, bien, le
ministre dit : On implante une nouvelle formule ou une nouvelle façon de
fonctionner. Moi, je… Je ne me souviens plus c'était quel député qui disait tout
à l'heure : Il ne faut comparer les pommes avec les tomates. Les grands
chantiers d'envergure puis les petits chantiers, c'est pas mal des pommes et
des tomates. Tu sais, construire un Tim sur le coin de la rue puis construire
le REM, là, on s'entend que ce n'est pas la même chose. Là, je prends les deux
extrêmes, là, mais, tu sais, on le disait tout à l'heure, quand le ministre,
là… on parlait des seuils, le ministre disait : Ah! une bibliothèque d'un
étage. Puis j'ai tout de suite été capable de comparer avec un CFP de trois,
quatre étages, de 14 millions. Alors, c'est difficile de faire des
comparaisons. Moi, je veux juste qu'on se garde, ici, à tout le moins, une
réserve quant à la… de dire : Ah! ça a marché dans les grands chantiers,
on va s'en inspirer pour les petits chantiers. C'est deux mondes
complètement différents.
Le ministre nous dit : On va
l'évaluer — en tout cas, je l'ai entendu dire ça, là — la
nouvelle formule. Moi, j'aimerais ça qu'on garde en esprit — puis je
ne sais pas si le ministre peut confier des mandats ou on y reviendra
éventuellement peut-être, mais — de documenter, peut-être avec le
comité de la main-d'oeuvre ou avec d'autres à la CNESST, les scénarios
d'escouade qui pourraient être intéressants, puis qu'on en tienne compte quand
on fera une évaluation de ces nouvelles mesures là, que le ministre est en
train d'implanter. Et tantôt on parlait, à l'article sur les seuils, là, qu'on
va faire une évaluation aux cinq ans des seuils — bien, pas une
évaluation, mais une revalorisation — alors, je pense qu'il faudrait
revaloriser les rôles des représentants en santé-sécurité au travail
minimalement au bout de cinq ans.
Alors, je ne sais pas, c'est quoi, le
processus qu'on peut se donner, ou s'il y en a un, parce que si on attend
35 ans avant de rouvrir la loi, moi, je ne serai plus député dans
35 ans. Je vous fais une annonce aujourd'hui, là : Dans 35 ans,
je ne serai plus député. Je n'ai pas l'objectif de battre le record de
François Gendron, donc dans 35 ans, je ne serai plus député. Alors,
ce n'est pas moi qui vais retravailler cette loi si on la rouvre dans
35 ans. Peut-être le député… le ministre sera encore là, lui, dans
35 ans, ce n'est pas…
Des voix : …
M. Gaudreault : Il vient à
peine d'être élu, lui, alors…
M. Gaudreault : …je ne serai
plus député. Je n'ai pas l'objectif de battre le record de François Gendron.
Donc, dans 35 ans, je ne serai plus député. Alors, ce n'est pas moi qui
vais retravailler cette loi si on la rouvre dans 35 ans. Peut-être le
député… le ministre sera encore là, lui, dans 35 ans, je n'ai pas…
Des voix : …
M. Gaudreault : Il vient à
peine d'être élu, lui, alors ce n'est pas impossible, mais moi, je vous le dis
tout de suite. Alors, c'est important qu'on se donne une manière de revoir les
nouvelles formules qu'on se donne. Alors, je ne sais pas si le ministre peut
dire : Bien, au moins, on le réévaluera, là?
M. Boulet : Oui, bien, je
saute sur l'idée, moi. Tu sais, quand je parlais d'intervention des experts de
la CNESST, il ne faut pas exclure aucun scénario. Puis le scénario de
l'escouade pour permettre de faire fonctionner ce qui pourrait ne pas
fonctionner… parce que présumons que ça puisse bien fonctionner, mais
n'excluons aucun scénario. Puis je trouve que c'est une idée intelligente de
dire : Il faut que la CNESST… puis je le dis à micro ouvert, là, parce que
ça fera partie des scénarios qui pourront être analysés et évalués par la
commission.
M. Gaudreault : C'est bon,
merci.
M. Boulet : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Le député de Nelligan a demandé la parole, et ensuite il y aura
le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Derraji : Oui, j'ai des
questions pour précision, et je vais probablement déposer un amendement, Mme la
Présidente. Donc, j'informe juste le… J'ai juste une question par rapport à…
est-ce que le RSS n'est pas… n'a aucun lien d'emploi avec le maître d'oeuvre?
Est-ce qu'il sera nécessairement à l'emploi du maître d'oeuvre, ou quelqu'un
qui vient de l'extérieur pour jouer ce rôle sur le chantier du maître d'oeuvre,
ou bien est-ce qu'il y a une obligation de lien d'emploi entre le maître
d'oeuvre et le représentant RSS?
M. Boulet : Non. En fait, il
est sur un chantier, puis il n'y a pas de lien d'emploi entre le maître
d'oeuvre puis le représentant en santé et sécurité, c'est… Le lien d'emploi, il
existe entre un des employeurs qui est sur le chantier et celui qui va exercer…
c'est un représentant des travailleurs, mais pas… Le maître d'oeuvre, lui, il
est responsable de l'exécution de l'ensemble des travaux, ça fait qu'il peut
être un maître d'oeuvre sur plus qu'un chantier. Puis là on parle de responsable
des travailleurs par chantier, et donc le lien d'emploi, vous avez raison, il
n'y a pas de lien d'emploi.
M. Derraji : Il n'y a pas de
lien d'emploi, oui. Juste, tout à l'heure, vous avez dit que… je tiens juste à
vous le dire, ce n'est pas tout le monde qui est pour. Donc, vous le savez, que
l'Assocation de construction du Québec sont… eux, ils se sont positionnés
clairement, le mémoire, je l'ai encore devant moi. L'industrie ne souhaite pas
la mise en place des RSS. Donc, je tiens juste à le dire. Je le sais, je le
sais…
M. Boulet : Bien, il faut le
répéter pour le bénéfice de nos collègues, là. Non, mais c'est très bien, ce
que vous dites
M. Derraji : Non, non, non,
mais je sais, je sais, vous me posez toujours… Vous aimez ce genre de débat.
Écoute, moi et mon collègue, on aime ça, on se nourrit ensemble. Donc, ne me
poussez pas à dire… écoute, moi, je tranche au milieu. J'ai le côté Hochelaga,
j'ai de l'autre côté Nelligan et j'ai aussi Jonquière.
M. Boulet : Donc, si vous
tranchez au milieu, il n'y aurait pas de RSS, c'est ce que vous proposez.
M. Derraji : Non, non.
Attendez, attendez. Je tiens juste à rectifier un fait. Vous avez dit :
C'est une demande du milieu. Je vous dis que l'Association de la construction
du Québec, eux...
M. Boulet : Je le sais, ils ne
souhaitent pas de RSS.
M. Derraji : Oui, exactement.
Donc…
M. Derraji : ...à dire : Écoute,
moi, je tranche au milieu. J'ai le côté Hochelaga, j'ai de l'autre côté Nelligan
et j'ai aussi Jonquière.
M. Boulet : Donc, si vous
tranchez au milieu, il n'y aurait pas de RSS, c'est ce que vous proposez.
M. Derraji : Non, non.
Attendez, attendez. Je tiens juste à rectifier un fait. Vous avez dit :
C'est une demande du milieu. Je vous dis que l'Association de la construction
du Québec, eux...
M. Boulet : Je le sais, ils ne
souhaitent pas de RSS.
M. Derraji : Ah! Oui,
exactement. Donc, c'est sur cette base. En fait, je ne fais que ramener un point
de vue d'un groupe que nous avons eu la chance de tous entendre, parce que
c'est très important. C'est très important parce que c'est une association
importante. Et je ne suis pas là pour défendre les groupes, mais je tiens à
ramener leur point de vue parce que ce qu'on souhaite et ce qu'on aimerait, M.
le ministre, c'est l'applicabilité de cette mesure.
D'emblée, vous avez l'Association de la
construction du Québec qui vous dit qu'on ne souhaite pas la mise en place de
RSS. Vous avez tranché. C'est votre droit de trancher, c'est votre droit de
faire l'arbitrage et dire : J'impose le RSS, je l'ajoute comme droit
nouveau. Donc, nous, vous êtes majoritaire, vous pouvez l'appliquer, même pas
le droit de nous écouter. Mais ce n'est pas votre façon de travailler. Et c'est
ce que j'apprécie dans ce projet de loi, vous écoutez les points de vue de tout
le monde, on arrive à bonifier ce projet de loi.
Pourquoi, tout à l'heure, j'ai levé des
drapeaux? Des drapeaux, on ne peut pas ramener du droit nouveau si on n'assure
pas de l'applicabilité, de son applicabilité, mais aussi de l'adhésion des
employeurs. C'est pour cela je vous ai posé la question par rapport au maître
d'oeuvre. Là, vous me dites : Le maître d'oeuvre, il y a des employeurs
sur le chantier, eux, il va y avoir un représentant des travailleurs, etc. Et
c'est très bon, O.K., c'est excellent. Mais je vous le dis encore une fois,
regardez l'Association de la construction du Québec, eux complètement sont en
désaccord avec le RSS. Donc, on peut faire un bout de chemin. Déjà, j'ai un
groupe qui ne veut pas de RSS.
Là, tout à l'heure, le collègue
d'Hochelaga vous a posé des questions extrêmement pertinentes sur
l'applicabilité sur le terrain. Ce n'est pas vrai de laisser ça dans le champ
des syndicats, on va le régler. Et il a posé d'autres questions excellentes par
rapport au mode de choix. Est-ce qu'on va impliquer le DGEQ? C'est ça, j'ai
oublié le... du Québec. Est-ce qu'on va... Comment ça va être opérationnalisé?
Bien, si on veut s'assurer du succès, je pense
que c'est le rôle du législateur de voir et de mettre des balises, le pourquoi
des balises, parce que justement c'est du droit nouveau. Il ne doit pas être
sujet à interprétation. Je ne vous apprends rien, vous êtes l'expert en
matière. Je n'ai pas vos années en droit du travail, j'ai d'autres expertises,
mais pas ce droit, pas cette expertise.
Donc, si vous êtes aujourd'hui sûr que le
RSS, l'introduction de ce droit nouveau va augmenter plus la sécurité que les
chicanes employeur-travailleur sur le rôle et les nominations de RSS, que les
représentants syndicaux, entre eux il va y avoir un problème, qui sera nommé
RSS, bien, donnez-nous les garanties que ça ne va pas être le cas. Ça, c'est
mon premier point.
Deuxième point, je ne sais pas si ça a été
envoyé, l'amendement. Mais je sais que... question d'économie de temps, et
votre temps, il est précieux, comme l'ensemble des membres, moi, j'aimerais
bien qu'on parle de cet amendement, s'il vous plaît...
M. Derraji : …nommés RSS, bien,
donnez-nous des garanties que ça ne va pas être cas. Ça, c'est mon premier
point.
Deuxième point, je ne sais pas si ça a été
envoyé, l'amendement, mais je sais que, question d'économie de temps, et votre
temps, il est précieux, comme l'ensemble des membres, j'aimerais bien qu'on
parle de cet amendement, s'il vous plaît.
M. Boulet : O.K.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, nous allons suspendre quelques instants, Dominique? Le temps de nous…
oui, d'accord, alors nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 39)
(Reprise à 15 h 53)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous avons reçu un amendement de la part du député de Nelligan. Je vous
invite à le lire, s'il vous plaît.
M. Derraji : Oui, merci, Mme
la Présidente. Donc : L'article 209 de la Loi sur la santé et la sécurité
du travail, tel que modifié par l'article 222 du projet de loi, est modifié par
l'ajout, à la fin du second alinéa, de l'alinéa suivant:
«Le représentant en santé et en sécurité
ne peut pas cumuler plusieurs rôles de représentation des travailleurs.»
Alors, merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre.
M. Boulet : Oui, tout à fait.
Mais...
M. Derraji : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, vous voulez l'expliquer?
M. Derraji : Brièvement,
l'essence même de cela, c'est que je partage la volonté du ministre et l'ensemble
des collègues d'avoir un représentant RSS sur les chantiers, mais évitons juste
les situations où le cumul peut amener à des situations de conflit. Et quand je
dis «le cumul», le cumul, le pluriel, parce qu'il y a plusieurs types de
représentations sur les chantiers, pas uniquement en tant que délégué syndical,
mais d'autres fonctions aussi. Mais on veut que le représentant qui va parler
de la santé et sécurité joue son rôle pleinement en parlant de la santé et
sécurité avec l'ensemble des personnes qui interviennent au niveau du chantier.
Voilà.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre.
M. Boulet : Oui, puis je
trouvais ça intéressant, de la manière dont le député de Nelligan le proposait.
C'est éviter, par exemple, que le délégué cumule ses fonctions de délégué et
celle de représentant en santé et...
M. Derraji : …Voilà.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre.
M. Boulet : Oui, puis je trouvais
ça intéressant, de la manière dont le député de Nelligan le proposait. C'est
éviter, par exemple, que le délégué cumule ses fonctions de délégué et celles
de représentant en santé et sécurité du travail.
Ceci dit, moi, l'opinion que j'exprimais,
c'est que ce n'est pas mon intention de m'immiscer dans la désignation du
représentant des travailleurs, mais en travaillant en équipe avec nos avocates,
parce que c'est des femmes, essentiellement, qui sont avec nous, comme
avocates, qui travaillent…
M. Derraji : …depuis le début,
oui, absolument.
M. Boulet : …ardemment puis
qui sont des véritables spécialistes de nos deux lois, accidents de travail
puis santé et sécurité, et d'autres lois, parce que, là, je vais vous donner
une réponse qui normalement devrait répondre à vos préoccupations, puis je ne
connaissais pas l'article, parce que la Loi R-20, je ne suis pas… Je n'ai pas
d'expertise particulière en construction. Mais, à l'article 86 de la loi
sur les relations de travail dans l'industrie de la construction, ce qu'on
appelle la R-20 — notre collègue d'Hochelaga-Maisonneuve la connaît
bien — à l'article 86, sur les fonctions… et il y a une
sous-section, là, les fonctions du délégué de chantier, il est prévu que, sur
un chantier, un délégué… le délégué doit se limiter à l'exécution de son
travail, donc, pour l'employeur et de ses fonctions de délégué de chantier
prévues par la loi. Donc, il a comme une exclusivité. Ma compréhension de cet
article-là, c'est qu'il ne pourrait pas cumuler, là. L'appréhension que vous
exprimez, c'est qu'il cumule, puis, ici, dans le cas d'un délégué de chantier,
ça ne serait pas possible, là, quand on lit le libellé de ce sous-paragraphe-là
de l'alinéa trois de l'article 86.
M. Derraji : Cet alinéa répond
aussi au collègue d'Hochelaga sur son intervention de tout à l'heure sur…
M. Boulet : Ça répond aussi au
collègue d'Hochelaga-Maisonneuve. Je n'ai pas lu son amendement au complet,
mais…
M. Derraji : Non, non, non, ce
n'est pas… Je ne parle pas de l'amendement, de la discussion de tout à l'heure…
M. Boulet : Oui, tout à fait,
absolument.
M. Derraji : …parce que nous
avons eu une discussion philosophique sur le rôle qu'un travailleur peut jouer
à la fois et que vous-même, vous avez dit : Écoute, tant mieux, il peut
jouer les deux rôles, mais donc vis-à-vis de la loi, l'interprétation.
M. Boulet : Absolument.
M. Derraji : Parce que c'est
très important, l'interprétation que vous donniez maintenant à cet article,
notamment à l'AECQ et aux groupes qui nous ont dit : Écoutez, sur le
chantier, est-ce que le travailleur peut accumuler plus d'une fonction, que ce
soit délégué syndical ou autre représentant? Donc, ce que vous dites aujourd'hui :
Le RSS peut être… jouer uniquement son rôle en tant que RSS sur les chantiers?
M. Boulet : Bien, je m'exprime
par rapport au délégué de chantier. Est-ce qu'il a d'autres fonctions? Mais,
pour le délégué de chantier, il faut que ça se limite à l'exécution de son
travail pour l'employeur et de ses fonctions de délégué de chantier qui sont
prévues par la loi. Pour moi, c'est assez clair qu'il n'y a pas de risque que
le délégué de chantier soit aussi représentant en santé-sécurité, c'est…
M. Derraji : Donc…
M. Boulet : …fonctions? Mais
pour le délégué de chantier, il faut que ça se limite à l'exécution de son
travail pour l'employeur et de ses fonctions de délégué de chantier qui sont
prévues par la loi. Pour moi, c'est assez clair qu'il n'y a pas de risque que
le délégué de chantier soit aussi représentant en santé et sécurité. C'est ma
compréhension.
M. Derraji : Donc, entre
autres, en d'autres mots beaucoup plus simples, il ne peut pas cumuler
plusieurs rôles de représentation des travailleurs sur les chantiers à part
être délégué.
M. Boulet : Exact.
M. Derraji : Donc, il ne peut
pas être un RSS.
M. Boulet : Exact.
M. Derraji : Et, dans ce cas,
on doit trouver un autre RSS qui n'est pas délégué du chantier.
M. Boulet : Exact.
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
M. Derraji : …ça répond à ma question.
Et, si ça peut aider le fonctionnement de la…
M. Boulet : Donc, est-ce
qu'on… vous retirez l'amendement ou on le vote?
M. Derraji : C'est ça, oui,
oui, faire…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est ça? Qu'est-ce qu'on fait…
M. Boulet : Vous retirez l'amendement?
M. Derraji : Je peux retirer
mon amendement. Ça répond… L'amendement… la loi… l'article qui a été soulevé…
L'interprétation de l'article répond adéquatement à l'amendement que j'ai
proposé. Donc, écoutez, pour moi, c'est… je peux retirer mon amendement, aucun
problème. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Maintenant, vous venez de le mentionner. Est-ce que nous avons le
consentement, que le député puisse retirer son amendement?
Des voix : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Donc, l'amendement déposé par le député de Nelligan est retiré.
Nous poursuivons. Y a-t-il d'autres interventions? Alors, le député
d'Hochelaga-Maisonneuve, oui.
M. Leduc : Oui. Mme la
Présidente, on vous avait acheminé un amendement. Je pense qu'il a été reçu…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Nous l'avons reçu.
M. Leduc : …et qu'il est sur
le Greffier également. Je ne sais pas si le ministre a pris le temps de le
prendre en considération. Dans tous les cas, je vais le lire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui.
M. Leduc : Ou préfériez-vous
attendre qu'on l'affiche à l'écran.
Une voix : Je ne l'ai pas
encore sur…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Vous ne l'avez pas. Est-ce qu'il sera bientôt…
Une voix : Ah! oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il est là maintenant? Parfait. Donc, vous pouvez commencer à le lire lentement.
M. Leduc : Oui, alors…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parce que le ministre a déjà une copie.
M. Leduc : Il a déjà une
copie. Parfait. L'article 22 est modifié :
1° par le remplacement de l'article par le
suivant :
«209. Lorsqu'il est prévu que les
activités sur un chantier de construction occuperont simultanément au moins
10 travailleurs de la construction à un moment donné»… «à un moment des
travaux», c'est vrai on ne peut plus dire «donné», ce qu'on a appris hier, «à
un moment des travaux au moins un représentant en santé et en sécurité doit
être assigné, dès le début des travaux.
«Le représentant en santé et en sécurité
est réputé être au travail lorsqu'il exerce les fonctions qui lui sont
dévolues.
«Les associations représentatives
désigneront le représentant en santé et en sécurité qui sera affecté aux
chantiers en fonction des régions administratives de la commission, au prorata
de la représentation qu'ils représentent.» Et : «La Commission assumera la
libération des représentants en santé et en sécurité selon le règlement prévu à
cet effet.
«Le représentant en sécurité affecté à
plusieurs chantiers organisera son temps entre ces chantiers selon les
besoins.»
• (16 heures) •
Donc, ça vient répondre plusieurs
objections ou plusieurs craintes que j'ai formulées, également des craintes
formulées par le collègue de Jonquière, à savoir, la sécurité d'emploi, la
libération, le mode de sélection, on s'inspire beaucoup de ce qui se fait un
peu déjà, dans le fond, dans les gros chantiers. Dans les gros chantiers, il y
a une procédure qui est prévue, que, dans le fond, dans le cadre du programme
de prévention, que la CNESST demande au maître d'oeuvre…
16 h (version non révisée)
M. Leduc : ...la sécurité
d'emploi, la libération, le mode de sélection, on s'inspire beaucoup de ce qui
se fait un peu déjà, dans le fond, dans les gros chantiers. Dans les gros
chantiers, il y a une procédure qui est prévue, que, dans le fond, dans le
cadre du programme de prévention, que la CNESST demande au maître d'oeuvre. Il
y a souvent l'imposition, en quelque sorte, d'un RSS ou de plusieurs RSS, et
c'est déjà les associations représentatives qui se divisent, en quelque sorte,
qui négocient entre elles pour déterminer qui, quand et comment, là, va assumer
quelle portion, là, de représentativité pour les grands chantiers.
Maintenant, on ne peut pas, donc,
copier-coller nécessairement ça pour les petits chantiers étant donné qu'il y
en a des milliers, là. Je ne me rappelle plus du chiffre qu'on a dit ce matin.
C'était-u... 40 000 petits chantiers au Québec ou
40 000 chantiers au complet, ça fait que, j'imagine, la majorité sont
des petits chantiers. Il ne peut pas y avoir 40 000 fois ce
processus-là. Donc, ce qu'on propose de faire pour reprendre l'esprit de ce qui
fonctionne déjà plutôt bien dans les grands chantiers, c'est d'y aller par
région.
Donc, on reprend l'idée, donc, que dans
une région donnée, il y aura une équipe, en quelque sorte, qui pourra se
promener, d'aller d'un chantier à l'autre, qui va être désignée par les
associations syndicales. Donc, pas de danger de se faire déplacer d'un endroit
à l'autre et de devoir recommencer un processus. Comme il est désigné,
justement, par l'association syndicale, il y a une forme de sécurité d'emploi
qui est attachée à ça. C'est beaucoup plus stable en matière de formation aussi
que s'il faut recommencer à chaque fois qu'il y a un départ. Parce que, tantôt,
j'ai utilisé l'expression... pas l'expression, mais l'image d'un... peut-être
un peut extrême d'un employeur qui n'aurait pas aimé que son représentant lui
pose trois, quatre questions, mais des fois, ça peut être aussi banal que la
tâche de cet employé-là est terminée sur le chantier x, mais que le chantier,
lui, continue, mais lui, il n'a plus d'affaire là parce que sa tâche est rendue
sur l'autre chantier d'après, bien, est-ce qu'il faut recommencer un nouveau
processus de nomination pour le chantier? C'est beaucoup de… c'est très
complexe, je trouve. Encore une fois, là, c'est peut-être une fausse bonne idée
d'avoir permis une espèce d'élection sur chacun de ces milieux-là. Ça va causer
beaucoup d'instabilité, je trouve, et Dieu sait que l'industrie de la
construction a besoin de stabilité. Il me semble que cette approche-là, donc y
aller par région, où les associations syndicales se parlent entre elles,
déterminent qui occupe quelle portion ou quel rôle occupe chaque association va
nous éviter beaucoup de petits tracs qui, je le crains, vont se multiplier avec
la méthode que le ministre nous propose.
Puis, en terminant, donc, sur les
libérations, on propose d'y aller plutôt par une banque, dans le fond,
régionale ou assumée par la commission, parce que, vu que ça ne serait plus un
RSS local, par petit chantier, mais bien un RSS plus régional, ce ne serait pas
logique que le RSS choisi, mettons, d'un chantier x mais qui s'occupe d'une
cinquantaine de chantiers, c'est seulement l'employeur du chantier x qui lui
paie ses libérations, ça n'aurait pas vraiment de sens. Alors, dans le fond,
individuellement, les employeurs n'auraient pas à subir de…
M. Leduc : ...local, par petit chantier,
mais bien un RSS plus régional. Ça ne serait pas logique que le RSS choisit,
mettons, d'un chantier x, mais qu'il s'occupe d'une cinquantaine de chantiers,
c'est seulement l'employeur du chantier x qui lui paie ses libérations, ça
n'aurait pas vraiment de sens. Alors, dans le fond, individuellement, les
employeurs n'auraient pas à subir de frais personnels de libération de leurs
RSS, mais ça serait assumé activement par les employeurs d'une région donnée,
ça... donc, individuellement, ça serait probablement un peu moins gros comme
frais, ça fait que je pense que ça serait à l'avantage des employeurs comme
façon de fonctionner.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait, merci. M. le ministre.
M. Boulet : Bien, je vais y
aller avec quelques éléments de réflexion. On a pris le mode de désignation le
plus simple. Pourquoi complexifier ce qui peut se faire simplement? Même les
délégués de chantier, c'est la même affaire, c'est une majorité puis c'est par
scrutin secret. Tu sais, c'est sûr que ça peut se faire par scrutin secret,
mais on n'élit pas quelqu'un qui... un rôle fondamental, soit, mais il ne faut
pas non plus faire d'un processus de désignation une montagne pour les
travailleurs, surtout que ça s'applique à 10 travailleurs et plus.
Bon, votre premier paragraphe, il
reproduit essentiellement ce que nous avons sauf la possibilité pour la majorité
des travailleurs de s'exprimer. Puis, pour moi, c'est vraiment fondamental.
Le deuxième paragraphe, «qui est réputé
être au travail», oui, ça, c'est prévu par ailleurs que les représentants,
quand ils exercent leur travail, puis on va le voir dans les heures de
libération, il est réputé être au travail. Donc, ça, ce n'est pas problématique.
«Les associations représentatives
désigneront le représentant qui sera affecté au chantier au prorata de la...»,
c'est compliqué, bien plus que le modèle que nous avons, surtout dans le
contexte de mouvement sur les chantiers de construction. Moi, ça m'apparaît
être une façon de complexifier pour permettre au syndicat de le désigner. C'est
quoi, la différence, que ce soit désigné par les syndicats plutôt que par les
travailleurs? C'est les travailleurs qui veulent s'exprimer au comité de
chantier sécurité.
Après ça, quand vous dites : «La commission
assumera la libération des représentants», je ne sais pas si vous voulez dire
que la commission va assumer le coût des heures de libération des
représentants. Mais les cotisations à la CNESST sont assumées à 100 % par
les employeurs. C'est une façon détournée de dire qu'en cotisation on va payer
plus cher. Il est réputé être au travail, mais là on dit : Il va assumer
la libération des représentants en santé et sécurité, donc il va avoir des
frais d'administration. Je ne vois pas c'est quoi, l'intérêt. À moins que vous
dites : Assurera la libération. C'était-u plus comme ça que vous le
présentez? En tout cas, vous aurez à le préciser.
Mais ensuite vous dites : «Le
représentant en sécurité affecté à plusieurs chantiers organisera son temps
entre ses chantiers selon...
M. Boulet : ...je ne vois pas
c'est quoi, l'intérêt. À moins que vous dites «assurera la libération».
C'était-u plus comme ça que vous le présentez? En tout cas, vous aurez à le
préciser.
Mais ensuite, vous dites : «Le représentant
en sécurité affecté à plusieurs chantiers organisera son temps entre ces
chantiers selon les besoins.» Ça, je trouvais que l'approche du collègue de Jonquière
était, j'ai dit, intelligente, là, puis je le redis, là. C'est un scénario qui
sera envisagé, tu sais, dans l'inventaire des scénarios à évaluer. C'était le
mot qu'utilisait le collègue de Jonquière. Ou analyser. La CNESST, il faut
qu'elle le considère qu'il y ait la possibilité d'une rotation. Mais là de le
prévoir dans la loi... Le représentant affecté à plusieurs chantiers, il va
décider comment il va organiser son temps entre les chantiers selon les
besoins. Qui va contrôler ça? Puis comment ça... Tu sais, vous me parlez
souvent de risque d'abus de la part des employeurs. Qui va mesurer... Puis est-ce
que le représentant va tenir des feuilles de temps? Comment il va...
Je comprends ce que vous dites, mais, tu
sais, je trouve ça... Je ne veux juste pas qu'on complique ce qui peut se faire
simplement. Puis le délégué de chantier, bien, les modes de nomination... Puis
c'est autre chose, là, le délégué de chantier. Je veux juste rappeler qu'en
vertu de la loi R-20 il ne faut pas oublier qu'il y a déjà des représentants
des associations représentatives qui se déplacent de chantier en chantier, puis
qui sont des représentants syndicaux. Puis le représentant syndical, là, en
vertu de la loi R-20, il a libre accès à tous les chantiers durant les heures
de travail, puis il peut discuter de toute question, puis régler toute
question, puis notamment, relativement à la convention collective, mais aussi à
la santé et sécurité, et toute autre question d'intérêt des salariés. Puis il
représente les travailleurs.
Puis outre le représentant syndical, il
peut également y avoir, sur certains chantiers pour lesquels le nombre le
permet, un délégué de chantier. Puis le délégué de chantier, bien, c'est tout
syndicat, il a le droit d'être représenté par un délégué de chantier sur un
chantier où un employeur emploie au moins sept salariés ou plus. Puis le
salarié doit être élu... Là, ici, c'est à la majorité des membres du syndicat.
Ce n'est pas par le syndicat, ce qu'on prévoit. C'est à la majorité des membres
du syndicat, puis ils sont tous syndiqués. Ça fait qu'on a déjà cette
mécanique-là, qui concerne aussi notamment la santé et sécurité.
Ce que nous, on propose dans le projet de
loi, Mme la Présidente, c'est un concept nouveau des RSS, c'est favoriser la
prise en charge de la santé et sécurité, de la prévention, par le milieu de
travail, ici, par les travailleurs, en instaurant ce mécanisme de
participation. Puis on évite aussi, là, avec les explications qu'on a données,
la duplication des rôles entre le RSS, le représentant syndical et le délégué
de chantier...
M. Boulet : …ici, par les
travailleurs, en instaurant ce mécanisme de participation. Puis on évite aussi,
là, avec les explications qu'on a données, la duplication des rôles entre le
RSS, le représentant syndical et le délégué de chantier. Puis les RSS, ils
représentent les travailleurs dans l'application de la loi santé et sécurité,
les représentants syndicaux pour tout puis les délégués de chantiers à tout ce
qui concerne, à tout ce qui est d'intérêt pour les travailleurs, notamment la
santé et sécurité.
Ça fait que je ne pense pas que… je pense
que ça fait partie des scénarios ou de l'inventaire des scénarios à évaluer, si
ce que nous avons dans le projet de loi ne fonctionne pas ou n'est pas assez
simple. Selon moi, ça va superbien fonctionner. 22 travailleurs ou 18… ou
12 travailleurs, ils vont bien s'assumer puis ils vont dire qui est
intéressé. Puis ça se fait comme ça. Ils font une réunion. Qui est intéressé?
Moi, ça m'intéresse. S'il y en a deux qui sont intéressés, ils vont dire :
On vote à main levée ou… Moi, je ne voulais pas imposer le scrutin secret, là.
C'est simplement : Les gars, on… Puis je vous dirais que dans la majorité
des endroits, les chantiers, ils vont s'entendre, parce qu'il y a beaucoup de
collégialité entre les travailleurs. Peut-être que vous en doutez, là, mais
moi, j'y crois. Mais ça ne veut pas dire que parce que j'y crois, ça va…
Puis la CNESST peut être là pour
accompagner. À une question du collègue de Jonquière, les inspecteurs sont là,
puis ils vont aider. Il y a-tu… On ne sait pas comment le faire, on ne sait pas
quand le faire, bien, ils vont être guidés puis ils vont le faire simplement.
Puis c'est l'approche de garder ça simple, en anglais, c'est l'expression qu'on
utilise aussi en français, gardons donc le mode de désignation le plus simple
possible.
• (16 h 10) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Bon, évidemment,
plusieurs à chose à dire. Pour commencer, peut-être, vous faisiez référence, M.
le ministre, à peut-être une vision plus différente, en tout cas, de mon
collègue de Jonquière, mais moi, je l'invite, si ça l'intéresse, à
sous-amender, là, ce que j'ai mis sur la table. Tant mieux si ça pourra faire
avancer la discussion et vous convaincre, M. le ministre. Alors, l'invitation
est lancée.
Vous dites : La majorité vont
s'entendre. Moi, je pense que c'est de la pensée magique, là. Puis surtout vous
dites : La CNESST vont les accompagner. Il y en a 40 000, des
chantiers. Ils vont accompagner les 40 000 chantiers? C'est… ça ne se
peut pas, là, on n'est pas dans une expectative réaliste, aussi bonne la CNESST
peut être, d'aller penser qu'elle va réussir à superviser une instance de vote
sur 40 000 chantiers.
M. Boulet : Est-ce que vous
permettez juste un commentaire? Si tu me permets, Alexandre, 85 % des
chantiers, ils ont moins de cinq travailleurs, ça fait qu'on n'est pas là,
là. Il y en a peut-être 10 % ou 8 % qui ont plus que
10 travailleurs, ça fait qu'on est loin, loin, loin du…
M. Leduc : …une instance de
vote sur 40 000 chantiers.
M. Boulet : Est-ce que vous
permettez juste un commentaire? Si tu me permets, Alexandre, 85 % des
chantiers, ils ont moins de cinq travailleurs, ça fait qu'on n'est pas là,
là. Il y en a peut-être 10 % ou 8 % qui ont plus que
10 travailleurs, ça fait qu'on est loin, loin, loin du 40 000, là.
M. Leduc : Ça fait combien
donc?
M. Boulet : C'est peut-être
3 000, 4 000 chantiers, puis la majorité des travailleurs vont
s'exprimer — il y en a 18, 22 — puis c'est juste dans les
cas où il y a une problématique. Puis, tu sais, on reçoit 102 000 ou
105 000 réclamations pour lésions professionnelles puis on les
traite. Si dans les 3 000, 4 000 chantiers où ce n'est pas… la
technique simple ne fonctionne pas, il y a l'intervention d'un inspecteur, on
va être en mesure en masse de répondre au besoin, là.
M. Leduc : Oui. Je suis
convaincu que vous metteriez n'importe quel…
M. Boulet : En tout cas, je
voulais juste faire ce commentaire-là.
M. Leduc : …syndicaliste ici,
puis il vous dirait : Obtenir la présence d'un inspecteur de la CNESST,
que ce soit dans un chantier ou dans un établissement, ce n'est pas facile. Ce
n'est pas la chose la plus compliquée au monde non plus, mais ce n'est pas en
criant… C'est quoi, l'expression, «ciseau»? C'est-u ça? Ce n'est pas en criant
«ciseau»… Puis je ne voulais pas inventer une nouvelle expression, des fois,
j'ai cette tendance-là. Ce n'est pas en criant «ciseau» que ça arrive. Donc,
même si on est à 3 000, c'est majeur 3 000 chantiers à
superviser une élection. Ce n'est pas banal, la CNESST, ce n'est pas le DGE,
là…
M. Boulet : Non, mais
3 000, ça va bien fonctionner, là. La majorité des 18 travailleurs
vont s'entendre. Ce n'est pas tous les 3 000 qu'un inspecteur va devoir
intervenir. C'est dans la dizaine ou la vingtaine ou la centaine de chantiers
où ils ne sont pas capables de désigner. Mais, ça, c'est dans le pire scénario,
là.
M. Leduc : Dans le pire
scénario, on a juste 20 où ça ne va pas bien aller sur 3 000?
M. Boulet : Ah! moi, j'ai une
conviction profonde.
M. Leduc : En tout respect, M.
le ministre, je pense que là, vous êtes beaucoup trop positif.
M. Boulet : Puis des équipes
rotatives, on les a avec les délégués de chantier.
M. Leduc : Oui, mais vous
venez de dire qu'ils ne peuvent pas faire le même job que les RSS.
M. Boulet : C'est la loi R-20…
M. Leduc : Mais, oui, mais
donc…
M. Boulet : …mais c'est prévu
que toute question d'intérêt relative à la convention, à la santé-sécurité puis
toute question d'intérêt pour les salariés qu'ils représentent.
M. Leduc : Oui, mais là…
M. Boulet : C'est les… En
fait, ça, c'est les représentants syndicaux qui se déplacent de chantier en
chantier.
M. Leduc : Oui.
M. Boulet : Les délégués de
chantier, c'est… Eux autres, c'est pour l'application de la Loi R-20.
M. Leduc : Les gros, gros
chantiers, là, mettons, le CHUM, qu'on a bien connu à Montréal, est-ce qu'il y
a des votes pour déterminer les RSS en ce moment?
M. Boulet : Ça doit varier
d'un chantier à l'autre, là. Je peux peut-être…
(Consultation)
M.
Leduc : Peut-être suspendre un peu, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Oui, c'est ça. Aimeriez-vous une
suspension… Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 15)
M. Leduc : …peut-être suspendre
un peu, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ah! c'est ça. Aimeriez-vous une suspension? Nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 16 h 15)
(Reprise à 16 h 17)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, M. le ministre. Oui?
M. Boulet : Actuellement, pour
les chantiers de 500 et plus, la commission exige un ou des représentants en santé
et sécurité, et c'est les associations syndicales qui les nomment.
Là, on passe à un régime où, entre 10 et
100, c'est les représentants en santé et sécurité, au moins 10, qui sont à
temps partiel, parce que vous vous souvenez, maintenant, c'est le 12 millions
ou 100. Et il y a un article, plus loin, où on va prévoir qu'en haut de 100,
alors que c'est 500 aujourd'hui, le représentant en santé et sécurité va être
nommé par les syndicats, par les associations représentatives…
M. Boulet : …à temps partiel,
parce que vous vous souvenez maintenant, c'est le 12 ou 100. Et il y a un
article plus loin où on va prévoir qu'en haut de 100, alors que c'est 500 aujourd'hui,
le représentant en santé, sécurité va être nommé par les syndicats, par les associations
représentatives. C'est entre 10 et 100 que là c'est une mécanique simplifiée,
c'est la majorité des travailleurs. Ça fait que je pense que c'est une nuance
qu'il fallait faire. Est-ce qu'on est à micro ouvert?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Boulet : Donc, je pense que
ça répond peut-être à une partie de vos préoccupations, là.
M. Leduc : Moi, j'y vois une
contradiction importante dans votre argument, M. le ministre, parce que par
rapport à ce qui me semble assez simple pour les gros chantiers, là vous
baissez la barre à 100, tant mieux, moi, je trouve que vous la complexifiez
passablement la procédure actuelle qui fonctionne relativement bien dans les
grands chantiers. Il ne vous viendrait pas à l'idée d'organiser un vote des travailleurs
du chantier de La Romaine, par exemple, ce serait complètement illusoire de
penser ça.
M. Boulet : C'est parce que le
représentant en santé et sécurité qui est à temps partiel, donc qui peut
n'avoir qu'à faire une heure ou deux heures, dépendamment du nombre de travailleurs,
par jour, ça fait que c'est normal que la mécanique soit beaucoup plus simple
puis que ce ne soit pas complexe. Je pense, j'ai dit pas mal tout ce que… je
n'ai plus d'autre commentaire à faire, là…
M. Leduc : Ce système-là…
M. Boulet : …mais il y a un
article qui va suivre aussi par les nominations par les syndicats.
M. Leduc : Pour les nouveaux
chantiers, ça, c'est j'ai bien compris.
M. Boulet : 100 et plus, oui.
M. Leduc : Pardon?
M. Boulet : 100 et plus.
• (16 h 20) •
M. Leduc : C'est ça, c'est ce
que vous venez de dire, ça, il n'y a pas de souci, là. Moi, ce que je trouve
contradictoire, c'est ce qui va exister pour les plus de 100 puis ce que vous
mettez en place pour les moins de 100, parce qu'il y a une volonté, que je sais
sincère chez vous, de faire de la véritable prévention, mais une personne
libérée à une fraction d'heure par semaine, qui est susceptible de changer de
chantier souvent, qui n'a pas de sécurité d'emploi, qui fait l'objet d'une
nomination compliquée, parce qu'on ne sait pas trop quand ni comment ni
pourquoi, qui va être choisi, pourquoi ce n'est pas la même affaire qui
fonctionne déjà bien? Pourquoi on ne regroupe pas ça à l'intérieur d'une région
où un RSS pourrait avoir une expertise, sur le moyen, long terme, qui se
développerait, n'est pas quelque chose patenté à la mitaine, là, selon qui peut
le faire aujourd'hui ou la semaine prochaine, ce n'est plus moi parce que je
suis rendu sur un autre chantier? Ça, c'est une forme de chaos, ce n'est pas quelque
chose qui est fonctionnel.
On ne peut pas espérer avoir des
résultats, si c'est ça l'objectif, avec ce mode de fonctionnalité là qui va
être tellement éphémère, tellement intangible, tandis que, si on regroupe ça à
l'échelle d'une région, que c'est nommé par les syndicats de la construction
dans un contexte 100 % syndiqué, rappelons-le, comme c'est le cas pour les
gros chantiers, vous allez avoir de la stabilité, vous allez avoir de la
sécurité d'emploi puis vous allez avoir un mode de nomination extrêmement
simple contrairement au flou qui est devant nous actuellement avec votre
proposition.
M. Boulet : Bon. Ceci dit,
avec respect, moi, pour moi, ce n'est pas de le faire à la mitaine puis ça ne
sera pas chaotique puis, le cas échéant, il va avoir un accompagnement…
M. Leduc : ...la sécurité
d'emploi, puis vous allez avoir un mode de nomination extrêmement simple
contrairement au flou qui est devant nous actuellement avec votre proposition.
M. Boulet : Bon, ceci dit,
avec respect, moi, pour moi, ce n'est pas le faire à la mitaine puis ça ne sera
pas chaotique. Puis, le cas échéant, il va y avoir un accompagnement de quelqu'un
de la CNESST qui s'y connaît en semblable matière. Puis j'adhère beaucoup plus
à la solution de compromis du collègue de Jonquière qui dit : Ça fera
partie de l'inventaire des scénarios qui permettront de déterminer si on doit
changer la façon simple.
Mais, pour moi... Puis les délégués de
chantier, c'est la même affaire, c'est les membres des syndicats, puis c'est
une façon simple, sauf que c'est à scrutin secret. Mais là, ici, on parle d'un
RSS à temps partiel qui consacre un nombre d'heures limité, là, en fonction du
nombre de travailleurs. Et moi, je suis convaincu que ça va bien marcher avec
un accompagnement approprié.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Oui, député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Encore une fois, la
solution dite simple, elle est simple parce qu'elle est floue. Vous
dites : La CNESST va accompagner. Mais, dans votre article, vous
dites : «À défaut, l'association représentative ayant le plus de
travailleurs en construction présents sur le chantier avant la... Après la
CNESST? Il a-tu une chance, deux chances, la CNESST, de régler la situation?
C'est flou.
M. Boulet : Moi, je fais
véritablement confiance aux travailleurs. S'ils sont dans une impasse, on va
dans le «à défaut», une impasse pour les raisons que j'ai mentionnées. Mais les
travailleurs sont capables de se prendre en main, de décider de façon
majoritaire qui va jouer le rôle de RSS.
M. Leduc : Mais ils le font
déjà, ils sont déjà membres d'une association, puis ils doivent renouveler ça à
chaque trois ans. Je ne me trompe pas, le maraudage de la construction, c'est
aux trois ans?
M. Boulet : C'est un rôle à
temps partiel. Je n'ai plus d'autre commentaire à faire, là.
M. Leduc : Je veux juste... Je
ne me trompe pas, le maraudage en construction, c'est bien aux trois ans?
M. Boulet : C'est aux dates...
c'est dans des délais précis, là, il y a des délais de maraudage, de tel jour à
tel jour. Oui, c'est des dates précises, oui.
M. Leduc : Mais il me
semble... en tout cas, c'est à peu près aux trois ans, de mémoire, ils ont à
renouveler leur adhésion. Je vous rappelle qu'ils sont à 100 % syndiqués
dans la construction. Ce n'est pas comme s'ils avaient à choisir une fois aux
40 ans, là, ils choisissent aux trois ans leur affiliation syndicale. Ça fait
qu'on peut assumer que le choix qui a été fait là va être refait dans le
chantier. Puis, si un chantier se multiplie d'une fois à l'autre puis s'il y a
deux, puis trois, puis quatre chantiers dans une même année, ça devient
compliqué. Vous voyez, M. le ministre, parce que...
M. Boulet : Oui, votre
mécanique, elle l'est, compliquée, oui.
M. Leduc : Non, je parle de la
vôtre, là. Je parle de la vôtre, parce que, moi, s'il y a un représentant
régional, peu importe le nombre de chantiers, bien, il va les visiter, il va
tous les visiter, il va faire le tour.
C'est aux quatre ans, c'est ça, maraudage
en construction?
M. Boulet : Oui, c'est... On
l'a eu cette année. On l'a eu cette année, là, il s'est terminé à la fin du
mois de juin. Et c'est des conventions qui sont systématiquement renouvelées à
chaque période de quatre ans.
M. Leduc : Bien sûr.
M. Boulet : O.K. ...
M. Leduc : …c'est aux quatre
ans, c'est ça, maraudage construction?
M. Boulet : Oui. C'est… cette
année, on l'a eu cette année, là, il s'est terminé à la fin du mois de juin. Et
c'est des conventions qui sont systématiquement renouvelées à chaque période de
quatre ans. O.K.
M. Leduc : Bien, à moins que
mon…
M. Boulet : Mais je comprends,
collègue, là, très bien, ce que vous dites, là, mais en haut de 100, ce sera
bien les associations représentatives. On a souhaité qu'en bas, entre 10 et
100… puis encore une fois, il n'y avait rien, avant, il faut dire qu'il n'y
avait rien. On veut s'assurer que les travailleurs… ça puisse se faire
simplement. Puis la rotation est un élément qui favorise que ça soit pris en
main par les travailleurs.
M. Leduc : J'ai peut-être un
dernier commentaire, Mme la Présidente, les syndicats nous l'ont dit, dans la
construction, beaucoup d'efforts, évidemment, sont mis de la part des syndicats
sur les grands chantiers, pour des raisons évidentes, et c'est les plus petits
chantiers qu'ils ont de la misère à aller atteindre, c'est les plus petits
chantiers qu'ils ont de la misère à aller visiter, rencontrer pour développer
des connaissances, développer des réseaux de contacts pour faire le travail de
prévention. Alors, si c'est des votes à gauche, à droite qui doivent se faire,
puis que c'est quelque chose qui est complètement désincarné du mouvement de
prévention qui est évidemment encadré alentour de l'action syndicale, j'ai de
la misère à croire qu'on va atteindre des résultats à la hauteur de ceux qu'on
recherche.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Bien, merci. Y a-t-il d'autres interventions à l'amendement déposé par le
député d'Hochelaga-Maisonneuve? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
Le Secrétaire
: Mme
Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
: Contre.
Le Secrétaire
: Mme
Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
Le Secrétaire
: M.
Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
Le Secrétaire
: M.
Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
Le Secrétaire
: Mme
Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Contre.
Le Secrétaire
: M. Derraji
(Nelligan)?
M. Derraji : Abstention.
Le Secrétaire
: M.
Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
Le Secrétaire
: Mme
IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 222 est rejeté.
Nous poursuivons cette fois-ci avec
l'article 222 même. Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 222? S'il n'y
a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Nous
allons procéder à la mise aux…
M. Leduc : Dernière question,
Mme la Présidente. Est-ce que, M. le ministre, à défaut d'avoir changé la
méthode, d'avoir adopté la méthode que je vous proposais, vraiment, là, puis
c'est peut-être ma dernière tentative pour essayer de réduire ce que je perçois
comme un potentiel chaos, là, alentour de l'article, est-ce qu'on ne pourrait
pas vraiment mettre une date limite pour votre «à défaut», là? C'est comme la
porte de sortie, là, «à défaut, l'association représentative nomme». Il faut
que ça se passe rapidement, il faut qu'on mette… ça ne peut pas être ad vitam
aeternam. On ne pourrait pas mettre une référence, en termes de mois, un trois
mois, un six mois à partir du début du chantier, et s'il ne s'est rien passé,
là, on procède, là?
M. Boulet : Collègue, c'est
dès le début des travaux. Puis moi, je fais confiance aux processus établis par
les travailleurs, puis il y aura un accompagnement…
M. Leduc : ...il faut qu'on
mette... Ça ne peut pas être ad vitam aeternam. On ne pourrait pas mettre une
référence en termes de mois, un trois mois, un six mois à partir du début du
chantier...
M. Boulet : Mais c'est écrit.
M. Leduc : ...puis s'il ne
s'est rien passé, là, on procède, là?
M. Boulet : Collègue, c'est
dès le début des travaux. Puis moi, je fais confiance au processus établi par
les travailleurs, puis il y aura un accompagnement par l'inspecteur de la
CNESST. Je ne veux pas, encore une fois, embarquer, là, dans des modalités
complexes. Mais merci, là, puis ça me permet de faire le commentaire que, quand
ce ne sera pas diligent, on va être dans le «à défaut». C'est beau.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait, merci. Donc, y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention à l'article 222, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Abstention.
Le Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
Le Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 222 est adopté. M. le ministre, nous poursuivons
avec l'article 223.
M. Boulet : Merci : L'article
210 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans ce qui
précède le paragraphe 1°, de «à la prévention» par «en santé et en sécurité»;
2° par le remplacement du paragraphe
4° par le suivant :
«4° de faire les recommandations
qu'il juge opportunes, incluant celles concernant les risques psychosociaux
liés au travail, au comité de chantier ou, à défaut, aux travailleurs de la
construction ou à leur association représentative, à l'employeur et au
coordonnateur en santé et en sécurité ou au maître d'œuvre;».
C'est complet. Ça vise à compléter ce
qu'on a adopté précédemment. C'est une disposition qui remplace le représentant
à la prévention par représentant en santé et sécurité. Et de plus, au
paragraphe 4°, on met l'accent sur la fonction de représentant en santé et
sécurité de faire les recommandations opportunes concernant les risques
psychosociaux liés au travail, là, comme on a discuté aussi. Alors, c'est
complet, merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 223? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Abstention.
Le Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
• (16 h 30) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 223 est adopté. M. le ministre, nous poursuivons
avec l'article 224. Et si je ne me trompe pas, il y a un amendement.
(Consultation)
16 h 30 (version non révisée)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...abstention. Donc, l'article 223 est adopté. M. le ministre, nous
poursuivons avec l'article 224. Et, si je ne me trompe pas, il y a un amendement.
M. Boulet : Il y aura un amendement,
mais que je n'ai pas copie papier, là, on n'a pas... mais qu'on va voir à
l'écran.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Vous allez le mettre à l'écran...
M. Boulet : O.K.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est tout simplement le nombre, hein, je pense, qui change, c'est bien ça,
hein, c'est le nombre?
M. Boulet : Oui. O.K.,
donc : 224. Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 212,
du suivant :
«Malgré les articles 209 et 212, lorsqu'il
est prévu que les activités sur un chantier de construction occuperont
simultanément au moins 100 travailleurs de la construction à un moment des
travaux ou que le coût total des travaux excédera 25 000 000 $,
un ou plusieurs représentants en santé et en sécurité affectés à plein temps
sur un chantier de construction doivent être désignés par l'ensemble des
associations représentatives.
«Le nombre minimal de représentants en
santé et en sécurité affectés à plein temps sur un chantier de construction est
déterminé par règlement.
«Le coût lié à l'exécution des fonctions
prévues à l'article 210 est assumé par le maître d'oeuvre.
«Le coût total des travaux prévu au
premier alinéa est revalorisé tous les cinq ans, au 1er janvier de l'année,
selon la méthode prévue aux articles 119 à 123 de la Loi sur les accidents de
travail et les maladies professionnelles.».
Explication. Bien là, c'est la catégorie
de représentant en santé et sécurité sur un chantier à temps plein. C'est cette
catégorie-là que ça crée. Sur un chantier de plus grande envergure,
c'est-à-dire quand il est prévu que les activités occuperont au moins 100
travailleurs à un moment des travaux ou d'un coût total, bon, avec
l'amendement, c'est 12 millions, la désignation du représentant ainsi que
le temps nécessaire sont différents des règles générales prévues aux articles
209 et 212. Plutôt que d'être désigné à la majorité des travailleurs de la
construction présents sur le chantier de construction, il est désigné par les
associations représentatives.
Aussi, il doit être affecté à plein temps
à ses fonctions sur le chantier de construction et non à temps partiel comme
les autres représentants puisqu'il est le pendant du coordonnateur en santé et
sécurité qui est aussi présent à plein temps sur les chantiers de construction
de plus grande envergure. Donc, coordonnateur désigné par le maître d'oeuvre et
représentant à temps plein désigné par les associations représentatives.
Finalement, bien, il y a le coût qui est
revalorisé à tous...
M. Boulet : …en santé et
sécurité qui est aussi présent à plein temps sur les chantiers de construction
de plus grande envergure. Donc, coordonnateur désigné par le maître d'oeuvre et
représentant à temps plein désigné par les associations représentatives.
Finalement, bien, il y a le coût qui est revalorisé à tous les cinq ans.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Est-ce que vous voulez lire l'amendement immédiatement?
M. Boulet : Oui. Je ne l'ai
pas avec moi, là, mais je vais le lire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il est déjà affiché, vous pouvez le voir sur l'écran.
M. Boulet : Il y a un autre commentaire
que je ferai, là. Donc : Remplacer, dans le premier alinéa de
l'article 212.1 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail proposé par
l'article 224 du projet de loi, «25 millions» par «12 millions».
Donc, l'explication, vous la connaissez.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Effectivement, c'est un amendement qui a été déposé d'ailleurs ce matin et
adopté. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'actuel amendement à l'article
224? Oui, député de Jonquière.
M. Gaudreault : Je ne sais pas
si le ministre serait ouvert à le mettre à 8 millions.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Boulet : Ah! non, merci. O.K.
Merci…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, s'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: Mme
Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme
Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le Secrétaire
: Mme
Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Abstention.
Le Secrétaire
: M.
Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire
: Mme
IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 224 est adopté. Nous revenons
à l'article 224 tel qu'amendé. Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Question pour le ministre.
Donc, on fait référence à un règlement, dans le deuxième paragraphe, «le nombre
minimal de représentants en santé et sécurité affecté à plein temps sur un
chantier de construction est déterminé par règlement». Un peu même question que
j'ai posée la semaine dernière : Est-ce que ce règlement-là est suspendu,
pas suspendu, C.A., pas C.A…
M. Boulet : Non, on va le…
Non. Tu sais, quand on parle du règlement général C.A. CNESST, c'est pour tous
les mécanismes généraux. Pour la construction, on va l'adopter et on va le voir
plus loin, parce que, dans la construction, en raison du niveau de risque et en
raison de l'impératif et des attentes dans le secteur de la construction, les
mécanismes et les heures de libération, on va les voir plus tard, mais ça, ça
ne va pas dans le règlement général.
M. Leduc : On le tranche tout
de suite.
M. Boulet : Exact.
M. Leduc : O.K.
M. Boulet : À moins qu'on
décide autrement, là, mais on a une proposition de règlement qui est vraiment
bien élaborée, là, selon moi, là.
M. Leduc : Puis là, ça, vous
allez nous soumettre ça rendu là, ou d'avance, ou…
M. Boulet : Plus tard. C'est à
quel article…
M. Leduc : …on le tranche tout
de suite.
M. Boulet : Exact, à moins
qu'on décide autrement, là, mais on a une proposition de règlement qui est
vraiment bien élaborée, là, selon moi.
M. Leduc : Puis ça, vous allez
nous soumettre ça rendu là ou d'avance.
M. Boulet : Plus tard. À quel
article? On va tomber sur le règlement après, tout de suite après.
M. Leduc : Après la section
présente.
M. Boulet : Après, oui après
la section présente. Est-ce que c'est la prochaine? Il me semble qu'il y avait
trois définitions, il me semble qu'il y avait trois articles, selon ma mémoire,
du plan de travail, un autre trois articles. On a fini construction puis, après
ça, on arrive dans le règlement de construction. Alors, on me dit exactement,
ça fait qu'on y arrive.
M. Leduc : O.K. J'ai une
question sur le sens d'un mot dans le un, deux, trois, quatrième paragraphe,
là : «Le coût total des travaux prévu au premier alinéa est revalorisé
tous les cinq ans.» C'est le même mot que vous avez utilisé plus tôt, là, pour
les seuils de chantier. Est-ce que… moi, je n'ai pas vu ça souvent, là,
«revalorisé», surtout pas dans un texte de loi, est-ce que ça implique nécessairement
un montant à la hausse?
M. Boulet : «Revalorisé», oui,
forcément. Si vous allez voir 119, je pense, de la LATMP, on réfère à l'indice
des prix à la consommation, ça fait que présumons qu'il y a une augmentation.
Puis le terme «revalorisé», il est utilisé dans la Loi sur les accidents de
travail, maladies professionnelles et c'est le terme à utiliser selon nos
conseillers en législation, ça a été vérifié aussi avec le secrétariat à la
législation qui nous a demandé d'utiliser toujours ce mot-là. Alors voilà.
M. Leduc : O.K. Mais donc il
pourrait…
M. Boulet : Puis le collègue
de Jonquière avait eu la même préoccupation qu'il a partagée avec nous ce
matin.
M. Leduc : Dans un contexte
malheureux de crise économique ou de chute brutale des prix des matériaux, on
sait à quel point, par exemple, le bois d'oeuvre, ça peut fluctuer, est-ce
qu'il ne serait pas imaginable qu'on baisse la valeur avec le mot «revalorisé»?
M. Boulet : Non, parce que
«relavorisé», c'est donner une nouvelle valeur, ça fait que, tu sais, ça va
tenir compte de l'indice des prix à la consommation.
M. Leduc : La nouvelle valeur
pourrait être à la baisse.
M. Boulet : Ce n'est pas parce
que… je ne pense pas que le mot «revalorisé» signifie nécessairement une
augmentation, ça pourrait rester le même puis, à la limite, ça pourrait… Parce
que c'est rare, mais, tu sais, s'il y avait effectivement un IPC négatif, ça
pourrait être dans une nouvelle valeur ou dans une revalorisation, ça pourrait
baisser.
M. Leduc : Parfait. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Excellent. Y a-t-il d'autres interventions à l'article 224 tel qu'amendé? S'il
n'y a pas d'autre… oui, député de Jonquière.
M. Gaudreault : J'avais un peu
les mêmes questions que le collègue d'Hochelaga-Maisonneuve sur «déterminé par
règlement», là, donc je comprends qu'on va en discuter bientôt.
M. Boulet : Oui, tout à fait.
M. Gaudreault : L'autre
élément, «le coût lié à l'exécution des fonctions prévues à l'article 210 est
assumé par le maître d'oeuvre», est-ce qu'on a une idée de ce que ça représente
et par rapport à la situation…
M. Gaudreault : …«déterminé par
règlement», là. Donc, je comprends qu'on va en discuter bientôt.
M. Boulet : Oui, tout à fait.
M. Gaudreault : L'autre
élément : «Le coût lié à l'exécution des fonctions prévues à l'article 210
est assumé par le maître d'oeuvre», est-ce qu'on a une idée de ce que ça
représente? Et, par rapport à la situation actuelle, ça change quoi pour le
maître d'oeuvre de couvrir les coûts?
M. Boulet : Bien, je pense que
c'est une question d'équité, parce que le coordonnateur est le pendant du représentant,
le coordonnateur est désigné par le maître d'oeuvre, il est son représentant,
il en assume les coûts, et c'est normal que ce soit lui qui assume les coûts du
représentant en santé-sécurité plutôt que l'employeur qui emploie le représentant.
Ça fait que c'était vraiment par souci d'équité.
M. Gaudreault : Et, par
rapport à la situation actuelle, est-ce qu'il y a… ça représente quels
changements?
M. Boulet : Bien, il n'y en a
pas… rien dans la loi, là, c'est complètement nouveau. Il y avait une exigence
pour les 500 et plus, mais il n'y avait absolument rien dans la loi. Ça fait
que, ça, c'est vraiment du droit nouveau.
M. Gaudreault : Ça veut dire
que le maître d'oeuvre aura à inclure ça dans ses projets ou dans ses estimés,
dans ses soumissions?
• (16 h 40) •
M. Boulet : Totalement.
Absolument, vous avez raison.
M. Gaudreault : Est-ce que le
ministère, ou la CNESST, ou d'autres instances ont fait des estimés sur ce que
ça pourrait représenter?
M. Boulet : Ah! dans les
actes… Oui. Bien, je pense que le coût total de mise en application des
mécanismes de prévention, participation, c'était entre 20 et 30 millions,
puis c'est inclus là-dedans.
M. Gaudreault : 20 et 30
millions, ça, c'est pour l'ensemble du gâteau, là?
M. Boulet : Exact, du gâteau
construction, ou galette, là, parce que c'était…
M. Gaudreault : Construction,
on parle de gâteau. O.K. Alors, c'est bien. C'est bien, c'est bien, c'est bien.
Bien, c'est bien, c'est…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est bien?
M. Gaudreault : Oui, c'est
correct.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, s'il n'y a pas d'autres interventions, nous allons procéder à la mise
aux voix de l'article 224 tel qu'amendé.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Picard
(Soulanges)?
M. Picard
: Pour.
Le Secrétaire
: M. Derraji
(Nelligan)?
M. Derraji : Abstention.
Le Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
Le Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 224 tel qu'amendé est adopté.
Nous poursuivons, M. le ministre, avec l'article
225.
M. Boulet : Oui, un article de
concordance. Donc :
L'article 213 de cette loi est modifié:
1° par la suppression de «, 95»;
2° par le remplacement de «à la
prévention» par «en santé et en sécurité».
Explication. Donc, concordance avec l'abrogation
de 95 et le remplacement du représentant à la prévention par le représentant en
santé et en sécurité.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
M. Boulet : Il n'y a pas d'amendement.
Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions? S'il n'y a pas d'intervention à l'article
225, nous allons procéder à la mise aux voix.
M. Leduc : C'est juste de la
concordance, encore une fois.
M. Boulet : Oui.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Monsieur…
M. Boulet : …en santé et en
sécurité. Il n'y a pas d'amendement. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions? S'il n'y a pas d'intervention à
l'article 225, nous allons procéder à la mise aux voix.
Une voix : …
M. Boulet : Oui.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Picard (Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Derraji (Nelligan)?
M. Derraji : Abstention.
Le Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 225 est adopté.
M. le ministre, nous commençons… nous
continuons toujours dans le bloc Prévention, 5.1, Mécanismes de prévention.
Cette fois, nous allons à la sous-section V.1.3, Protection des…
stagiaires — pardon. Est-ce que vous pouvez…
M. Boulet : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce que vous êtes prêt à lire…
M. Boulet : Oui, oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…l'article 128?
M. Boulet : On va y aller,
puis il y a des amendements. Il y a un amendement sur…
M. Leduc : …
M. Boulet : L'article…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
128. On arrivait à 128.
M. Boulet : C'est où que c'est
écrit 128?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce que vous aimeriez une légère suspension?
M. Leduc : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, hein? Alors, nous allons prendre une légère suspension.
(Suspension de la séance à 16 h 43)
(Reprise à 16 h 55)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous recommençons les travaux. Nous en sommes à l'article 128.
M. le ministre, je vous invite à le lire.
Et je sais qu'après ça nous aurons un amendement, mais commençons par lire l'article,
s'il vous plaît. Merci.
M. Boulet : Oui, merci. L'article
1, c'est des, en fait, c'est des définitions, là : L'article 1 de la Loi
sur la santé et la sécurité du travail est modifié :
1° par la suppression de la définition de
«agence»;
2° par l'insertion, selon l'ordre
alphabétique, des définitions suivantes :
«"bâtiment" : une
construction utilisée pour abriter ou recevoir des personnes ou des choses,
incluant les installations qu'elle contient;
«"centre intégré de santé et de
services sociaux" : un centre intégré de santé et de services sociaux
constitué par la Loi modifiant l'organisation et la gouvernance du réseau de la
santé et des services sociaux notamment par l'abolition des agences régionales,
les établissements et la régie régionale visés, selon le cas, aux
parties IV.1 et IV.2 de la Loi sur les services de santé et les services
sociaux et le Conseil cri de la santé et des services sociaux de la Baie-James
institué en vertu de la Loi sur les services de santé et les services sociaux
pour les autochtones cris (chapitre S-5);
«"représentant en santé et en
sécurité" : une personne désignée en vertu des articles 87, 87.1, 88
ou 88.1»;
3° par l'insertion, dans la définition de
«comité de santé et de sécurité» et après «68,», de «68.1,»;
4° par le remplacement, dans la définition
de «employeur», de «, dans les cas où, en vertu d'un règlement, l'étudiant» par
«qui»;
5° par la suppression de la définition de
«représentant à la prévention»;
6° par le remplacement, dans ce qui
précède le paragraphe 1° de la définition de «travailleur», de «dans les
cas déterminés par règlement» par «qui effectue, sous la responsabilité d'un
établissement d'enseignement, un stage d'observation ou de travail».
Explications. Bon, définition de «agence»
et «centre intégré», bon, c'est le remplacement de la définition d'«agence»,
c'est une modification de concordance avec la loi modifiant l'organisation et
la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux par l'abolition
des agences régionales, etc. Bon, je pense, vous êtes tous assez à l'aise avec
ça.
Définition de «bâtiment». On avait donné
une définition… On a un amendement, là, notamment…
M. Boulet : ...c'est une modification
de concordance avec la loi modifiant l'organisation et la gouvernance du réseau
de la santé et des services sociaux par l'abolition des agences, etc. Bon, je
pense, vous êtes tous assez à l'aise avec ça.
Définition de «bâtiment». On avait donné
une définition... On a un amendement, là, notamment là-dessus, là, que je lirai
après. On avait mis une définition de «bâtiment», qui se retrouve notamment
dans une définition de «chantier de construction», mais, bon, parce que ça
avait soulevé, en consultations particulières, beaucoup d'opposition, on a
retiré cette définition-là dans l'amendement. Ça fait que je ne m'éterniserai
pas là-dessus.
«Comité de santé et sécurité», c'est une modification
de concordance.
«Employeur», c'est pour assurer la
concordance avec la modification proposée par... à la définition de
«travailleur», simplement. Puis ça confirme le statut d'employeur de l'établissement
d'enseignement à l'égard de l'étudiant qui effectue un stage d'observation ou
travaille sous sa responsabilité.
«RP», c'est un changement de désignation.
«Travailleur», ça confère le statut de travailleur
à l'étudiant, même celui qui fait un stage d'observation. Voilà, en gros.
Si j'ai l'amendement, je le lirais tout de
suite, Mme la Présidente : À l'article 128 de la loi :
1° dans le paragraphe 2° :
a) supprimer la définition de «bâtiment»;
b) insérer, après la définition de «centre
intégré de santé et de services sociaux», la définition suivante — et
ça, c'est nouveau :
«“intervenant en santé au travail” : un
médecin chargé de la santé au travail, une infirmière, un ergonome, un
hygiéniste du travail ou toute autre personne exerçant une fonction en santé au
travail dans le cadre de l'offre de services élaborée par un centre intégré de
santé et de services sociaux en vertu de l'article 109.1;»;
2° remplacer le paragraphe 3° par les
suivants :
2.1° par la suppression des définitions de
«centre hospitalier» et de «centre local de services communautaires»;
« 3° par le remplacement, dans la définition
de «comité de santé et de sécurité» de «69» par «68.1 et 68.2»;
3° insérer, après le paragraphe 4°, le
suivant :
4.1° par l'insertion, dans la définition
de «matière dangereuse» et après «physique», de «ou psychique».
Explication : Bien, on supprime la
définition «bâtiment». On supprime les définitions de «centre hospitalier» et
de «centre local de services communautaires» pour être compatibles avec les amendements
puis les expressions qui ne seront, bien sûr, plus utilisées dans la loi.
• (17 heures) •
On introduit la définition d'un
«intervenant en santé au travail». Puis c'était nécessaire de créer cette
définition-là puisque les amendements proposés au projet de loi font en sorte
que cette expression est utilisée à différents endroits dans la loi santé et
sécurité. Donc, il fallait la définir. Une partie du contenu de cette
définition est reprise de l'article...
17 h (version non révisée)
M. Boulet : …Puis c'était
nécessaire de créer cette définition-là puisque les amendements proposés au projet
de loi font en sorte que cette expression est utilisée à différents endroits
dans la loi en santé et sécurité donc il fallait la définir. Puis une partie du
contenu de cette définition est reprise de l'article 116.1 de la loi en
santé et sécurité proposé par 177 du projet de loi. Mais la définition est
précisée, là, pour une meilleure compréhension.
Ensuite, l'amendement proposé à la
définition de comité, c'est concordant avec l'amendement… avec un autre
amendement, là, visant l'article 69 de la loi proposé par 152 du projet
de loi.
Puis finalement, cet amendement ajoute,
dans la définition de matières dangereuses, la notion de psychique à celle
d'intégrité physique, concordant ainsi avec l'ajout du terme psychique à la
notion d'intégrité proposée par l'amendement à l'article 229 du projet de
loi.
Excusez, des fois, les explications sont
longues, là, mais je pense que c'est relativement clair.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions sur
l'amendement déposé par le ministre à l'article 128? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Oui. Deux petits
commentaires. Bien, d'abord, le rajout d'intervenants en santé du travail,
c'était d'ailleurs une réclamation, là, des directeurs de santé publique, dans
leur mémoire, donc bien jouez, là-dessus.
M. Boulet : Tout à fait, tout
à fait.
M. Leduc : Je vois que vous
introduisez toute la notion des CISSS en rajoutant une définition. Si on vote
contre ce rajout, est-ce que ça annule la réforme Barrette?
M. Boulet : Pas de
commentaire. Est-ce que le collègue de Nelligan a bien compris votre
commentaire? Je pense qu'il l'a bien compris.
M. Derraji : Bien, je pense
que c'est la présidence qui va nous ramener à l'ordre, de parler du projet de
loi n° 59… En tout respect, ni vous ni moi… ni vous et moi ne sommes
habilités à répondre au collègue, qui a le droit de dire ce qu'il veut en toute
légitimité. Mais Mme la Présidente va nous… insister sur l'étude du projet
de loi n° 59.
M. Boulet : Donc, il nous
démontre qu'il a bien compris, hein?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Oui.
M. Gaudreault : Moi,
j'ajouterais, si vous permettez, pour ne pas nommer un parlementaire par son
nom, donc c'est la réforme du Parti libéral.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ah! c'est bien, c'est bien.
Des voix : …
M. Boulet : La Prairie… non, La
Pinière, excuse.
Des voix : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Effectivement. Alors, on y va directement sur l'amendement à
l'article 128.
Des voix : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y a des interventions? Alors, s'il n'y a pas d'intervention…
Une voix : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Alors, s'il n'y a pas… Oui? Député…
M. Derraji : …ministre l'a déjà
entendu. C'est que… souvenez-vous du commentaire de Dr Patry et
Dre Baillargeon sur la différence entre le risque et danger. Et leur
constat a été qu'aucune définition n'est proposée pour les termes danger et
risque. Les notions fondamentales de danger et de risque n'ont pas été définies
dans la loi, or, leur définition en hygiène du travail. Et dans la…
M. Derraji : ...sur la
différence entre le risque et danger. Et leur constat a été qu'aucune
définition n'est proposée pour les termes «danger» et «risque». Les notions
fondamentales de danger et de risque n'ont pas été définies dans la loi ou leur
définition en hygiène du travail. Et dans la jurisprudence ils sont à l'opposé
l'une de l'autre. Ceci est une source de confusion et, ayant moi-même... je
navigue encore dans la santé publique, je peux vous le confirmer que c'est...
il faut être beaucoup plus clair et explicite. Et ce qu'ils recommandent, hein,
c'est ce que j'ai noté, définir les termes «danger» et «risque» et utiliser les
définitions retrouvées dans les manuels d'hygiène et de médecine du travail.
Donc, je vous le soumets parce que ça a été mentionné. C'est un des
commentaires que... à part... commentaire où je pense que vous avez pas mal
répondu avec l'amendement...
M. Boulet : Oui, absolument.
M. Derraji : ...je vous
soumets le commentaire parce que je ne le trouve pas dans l'amendement, à
moins, si vous souhaitez le clarifier parce que c'est important.
M. Boulet : O.K., non. Ce
n'est pas un souhait. Les termes sont utilisés peut-être parfois dans des
contextes différents, mais le dictionnaire répond bien par sa définition à
l'interprétation qu'en font les tribunaux, puis il n'y a pas eu d'enjeu, là,
outre que soulevés par le Dr... mais je me souviens... mais, non, on
n'embarquera pas dans des définitions de ce manuel-là qui risque d'engendrer
des nouveaux problèmes d'interprétation ou d'application.
M. Derraji : Mais, je
comprends, je ne veux pas qu'on aille très large, mais est-ce que, par rapport
à l'hygiène et... désolé, est-ce que par rapport aux dangers et risques, le législateur
doit se référer à la définition qui est dans le manuel d'hygiène du métier du
travail?
M. Boulet : Absolument. Ah
oui, tout à fait! C'est un manuel interprétatif puis, oui, absolument.
M. Derraji : Donc, vous le
confirmez. Donc, ce n'est jamais en cas de conflit. Si on veut se référer aux
termes «danger» et «risque», on se réfère au manuel d'hygiène du métier du
travail.
M. Boulet : En matière
d'hygiène, absolument.
M. Derraji : O.K., c'est bon.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est tout? Parfait., Député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, merci.
Bon, là, on est dans un bloc... bien, toujours dans le bloc prévention, mais
dans le volet protection des stagiaires. Je comprends qu'on fait des
amendements assez techniques, définitions de CIUSSS, bon, et ainsi de suite,
là. Mais est-ce que le ministre pourrait, pour le bénéfice du Journal des
débats puis de l'histoire, là, nous expliquer un petit peu ce que ça change
concrètement pour les stagiaires? Peut-être juste faire un petit survol, là, de
quelques minutes, là. Parce que, je veux dire, quand on regarde ça de même, là,
de dire : Bon, bien, on change «agence», on change «centre hospitalier»
puis «CLSC», O.K., ça veut dire quoi, là?
M. Boulet : Bien, pour les
stagiaires, c'est un gain que je qualifierais de très important. Puis, quand
j'ai été assermenté, rapidement j'ai rencontré les représentants de l'UEQ et de
la FECQ, l'union étudiante puis la fédération des étudiants, et c'était une
demande qui était fondamentale, que les stagiaires...
M. Boulet : ...de très
important. Puis, quand j'ai été assermenté, rapidement j'ai rencontré les
représentants de l'UEQ et de la FECQ, l'union étudiante puis la fédération des
étudiants, et c'était une demande qui était fondamentale, que les stagiaires...
puis il y a d'autres sujets, là, qui vont venir, que souhaite aussi mon collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve, puis certainement vous, que les stagiaires soient
protégés. Ils ne l'étaient pas. Ils ne faisaient pas de prestation de travail,
puis particulièrement les stagiaires d'observation. Donc, c'est une des
avancées importantes de notre réforme en santé et sécurité. Puis rappelez-moi
donc combien il y en a, des stagiaires d'observation. C'était-u...
Une voix : ...
M. Boulet : C'était à peu près
10 000 au Québec. Donc, victime d'un événement imprévu et soudain pendant
un stage d'observation, zéro, aucune possibilité de réclamation, aucune forme
d'indemnité, puis même affaire pour les maladies professionnelles, zéro. Et
donc, maintenant, c'est des travailleurs au sens de la loi, puis les
employeurs, c'est... on prévoit même les institutions d'enseignement. On a eu
beaucoup de consultations à faire, hein? Vous pouvez vous imaginer, là, avec
les établissements d'enseignement, les collèges, les universités, mais c'est
fait. Puis c'est 10 000, puis je tiens à souligner aux collègues de
Jonquière que c'est à forte prépondérance féminine. Ça fait que je pense que
c'est un cadeau parlementaire qu'on fait aux stagiaires en leur disant :
Vous autres aussi, vous êtes protégés. Vous autres aussi, vous pouvez faire des
réclamations. Puis vous autres aussi, vous êtes des bénéficiaires, des mesures
de prévention puis de l'encadrement en santé et sécurité dans les
environnements. C'est une réponse brève, je pourrais en parler longtemps, là,
mais je pense que c'est...
M. Gaudreault : O.K. Et il
faut que le stagiaire soit reconnu, j'imagine, dans un contexte de... je veux
dire, académique, là, donc stagiaire du Barreau, par exemple, ou stagiaire du
Collège des médecins ou un stagiaire...
M. Boulet : Oui, oui, oui, il
faut que ça soit reconnu. En même temps, le stagiaire du Barreau, il fait une
prestation, mais, oui, si c'était... Parce qu'il y en, des avocats que c'était
juste de l'observation pas rémunérée. Je me souviens qu'à une certaine époque
où il y avait la demande où l'offre était plus restreinte puis la demande était
imposante, j'en ai vu, moi, qui ont fait des stages non rémunérés.
M. Gaudreault : Oui, moi
aussi.
M. Boulet : Ça fait que ces
personnes-là, oui, elles seraient couvertes.
M. Gaudreault : O.K. donc
c'est les stages non rémunérés, les stages d'observation parfois qui
s'inscrivent dans un parcours scolaire, des fois en deuxième année au cégep, un
premier stage d'observation. C'est ces étudiants qu'on pense.
M. Boulet : Oui, c'est sous la
responsabilité d'un établissement d'enseignement. Ça fait que... Mais, oui, ces
personnes-là seraient aussi couvertes.
M. Gaudreault : O.K., ça va.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Excellent. Y a-t-il d'autres interventions à l'amendement déposé par le
ministre à l'article 128? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour...
M. Boulet : …ça fait que… Mais,
oui, ces personnes-là seraient aussi couvertes.
M. Gaudreault : O.K., ça va.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Excellent. Y a-t-il d'autres interventions à l'amendement déposé par le ministre
à l'article 128? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la
mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
Le Secrétaire
: M. Derraji
(Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
Le Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
• (17 h 10) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement déposé par le ministre à l'article 128 est adopté.
Nous poursuivons, cette fois-ci, avec l'article
128 tel qu'amendé. Y a-t-il des interventions? S'il n'y a pas d'intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 128 tel qu'amendé.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
Le Secrétaire
: M. Derraji
(Nelligan)?
M. Derraji : Pour.
Le Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 128, tel qu'amendé, est adopté.
M. le ministre, nous poursuivons avec l'article
239. C'est bien cela?
M. Boulet : Oui, tout à fait.
Mais 239, là, c'est le Règlement sur les mécanismes de prévention qui va être
élaboré par conseil d'administration de la CNESST, duquel on a extrait le règlement
simplement pour la prévention dans le secteur construction. Et je lirais l'amendement,
et l'amendement remplace 239 du projet de loi par les alinéas qui concernent la
prévention en matière de construction. Et, avec le consentement, on pourrait
l'adopter en bloc, et ça permettrait de faire d'avance, dans le secteur de la
construction, ce qui sera fait par le C.A. de la CNESST dans le délai de
trois ans que nous avons déjà discuté.
Ça fait que moi, c'est la perspective que
je soumettais, qu'on fasse la construction, qu'il y ait, dans ce secteur-là,
des mécanismes de prévention et de participation qui soient pleinement, je
dirais, effectifs dès la sanction. Puis on va discuter dans le transitoire, parce
que je sais que les collègues de Nelligan, Jonquière et d'Hochelaga-Maisonneuve
vont en parler, mais on discutera, dans le transitoire, d'un régime intérimaire
d'ici à l'adoption finale du règlement général. Ça fait que je lirais l'amendement,
et on pourra procéder sur l'amendement, mais c'est quand même assez…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…assez long, là, oui. Attendez. Deux choses, moi, j'ai besoin d'avoir le
consentement. Est-ce qu'on a le consentement qu'il lise l'amendement? Et est-ce
que vous avez reçu l'amendement? Est-ce que vous…
M. Boulet : …d'ici à l'adoption
finale du règlement général. Ça fait que je lirais l'amendement, et on pourra
procéder sur l'amendement, mais c'est quand même assez…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…assez long, là, oui. Attendez. Deux choses, moi, j'ai besoin d'avoir le consentement.
Est-ce qu'on a le consentement qu'il lise l'amendement? Et est-ce que vous avez
reçu l'amendement? Est-ce que vous l'avez? Tout le monde, vous l'avez, parce
que c'est assez long, merci.
M. Gaudreault : 239, oui, on
là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
239, vous l'avez. Donc, est-ce qu'on a le consentement que M. le ministre ne
lise que l'amendement?
M. Leduc : …l'article
original.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est ça, tout à fait, parce que je pense qu'il y a beaucoup de changements,
hein, c'est ça?
M. Boulet : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Voilà.
M. Gaudreault : Je voudrais peut-être
en profiter pour dire peut-être un petit mot, là. Une fois qu'il aura lu l'amendement,
je n'ai pas de problème à ce qu'il fasse la lecture de l'amendement, puis je
comprends qu'on va faire une discussion sur l'ensemble, au fond… bien, sur l'amendement,
mais ça va concerner aussi l'ensemble de l'article, c'est ça?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Mais on va voter…
M. Boulet : Ce qu'on fait,
collègue, là, c'est que le règlement initial où il y avait les niveaux de
risque, et tout, on le remplace, on le met de côté puis on donne mandat au C.A.
de la CNESST de faire un règlement puis le forum approprié, comme j'ai souvent
dit, mais on a extrait de ce règlement-là les alinéas 38 à 54 qui étaient
spécifiques à la construction, et c'est ce qui est dans notre amendement pour
que ça, on puisse l'adopter en amont pour démontrer l'importance particulière
qu'on accorde à la santé, sécurité. Et ça aurait pu être dans le règlement
général, mais je soumettais, puis je pense que c'est le souhait de tous les
partis d'opposition, que, pour la construction, on puisse adopter les articles
pertinents en matière de prévention puis de participation. C'est l'amendement,
et je lirais l'amendement dans sa totalité.
M. Gaudreault : D'accord, mais
après, moi, je vais souhaiter qu'on ait une suspension pour qu'on ait le temps
de digérer le morceau, là, tu sais, on dit : Un éléphant, ça se mange un
morceau à la fois, puis là…
M. Boulet : Oui, parce que…
puis je pense qu'en bloc, là… puis d'ici demain matin, si vous avez un point,
je sais qu'il y a un collègue qui a dit : Il y a un point… ou des points à
soulever, ça fait que vous pourriez les soulever, puis on pourrait faire la discussion
demain matin pour nous permettre d'adopter l'article 239.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Gaudreault : Qu'on dorme
là-dessus.
M. Boulet : Oui, oui, puis je
suis d'accord, là, mais que j'aie fini de lire, on demandera une suspension…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Non, non, il ne sera quand même pas rendu…
M. Boulet : …puis on va filer
dans le temps, là, j'ai l'impression qu'on va finir avec ça.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors donc, j'ai le consentement. M. le ministre, vous pouvez donc
lire l'amendement que vous déposez à l'article 239.
M. Boulet : Oui. Bon. Si je
vais vite vous m'excusez, hein, parce que ce n'est pas dans ma façon de faire.
Remplacer l'article 239 du projet de loi
par le suivant :
«239. Le Règlement sur les mécanismes de
prévention propres à un chantier de construction, dont le texte apparaît
ci-après, est édicté.
«Règlement sur les mécanismes de
prévention propres à un chantier de construction
«Chapitre I
«Champ d'application
«1. Aux fins de l'application de la loi…
M. Boulet : …de faire.
Remplacer l'article 239 du projet de loi
par le suivant :
«Le Règlement sur les mécanismes de
prévention propres à un chantier de construction, dont le texte apparaît
ci-après, est édicté.
«Règlement sur les mécanismes de
prévention propres à un chantier de construction
«Chapitre I
«Champ d'application
«1. Aux fins d'application de la Loi
sur la santé et la sécurité du travail, le présent règlement détermine les
règles applicables sur un chantier de construction relativement au comité de
chantier, au représentant en santé et en sécurité et au coordonnateur en santé
et en sécurité.
«Chapitre II
«Comité de chantier
«Section I
«Composition du comité de chantier et
désignation des membres
«2. Le nombre maximal de
représentants des employeurs au sein du comité de chantier est égal au nombre
de représentants en santé et en sécurité et de représentants de chacune des
associations représentatives membres du comité.
«Si le nombre d'employeurs présents sur le
chantier de construction excède le nombre maximal de représentants prévu au
premier alinéa, les représentants des employeurs au sein du comité sont
respectivement ceux des employeurs qui emploient le plus grand nombre de
travailleurs présents sur le chantier de construction.
«3. Lorsque plusieurs représentants
en santé et en sécurité ou plusieurs coordonnateurs en santé et en sécurité
sont désignés sur un chantier de construction, le nombre de représentants ou de
coordonnateurs membres du comité est égal au nombre minimal prévu aux articles
13 et 16 selon la catégorie de chantier de construction.
«4. Les représentants en santé et en
sécurité membres du comité de chantier sont désignés par l'ensemble des
associations représentatives.
«À défaut, ils sont désignés à la majorité
des travailleurs de la construction présents sur le chantier de construction.
«Section II
«Règles de fonctionnement du comité de
chantier
«5. Le comité de chantier tient sa
première réunion dans les 14 jours suivant la date du début des travaux.
«6. Malgré la fréquence minimale des
réunions prévue au premier alinéa de l'article 207 de la Loi, le comité de
chantier d'un chantier de construction groupant 100 travailleurs et plus se
réunit au moins une fois par semaine.
«7. L'ordre du jour d'une réunion du
comité de chantier est déterminé par le maître d'oeuvre.
«Tout membre du comité peut, au début de
la réunion et avec l'accord des autres membres, proposer des modifications à
l'ordre du jour.
«8. Le quorum d'une réunion est d'au
moins un représentant du maître d'oeuvre, au moins un représentant des
employeurs et au moins la moitié des membres visés aux paragraphes 3° et
4° de l'article 205 de la Loi qui représentent les travailleurs.
«9. Toute vacance au sein du comité
de chantier doit être comblée au plus tard 14 jours après que le comité en a
été avisé si le chantier de construction groupe au moins 20 travailleurs ou au
plus tard 7 jours si le chantier de construction groupe au moins 100
travailleurs.
«Elle est comblée suivant le mode de
désignation prescrit pour la désignation du membre à remplacer, le cas échéant.
«10. Le maître d'oeuvre doit rédiger
le procès-verbal des réunions du comité de chantier.
«À chacune des réunions, le comité adopte
le procès-verbal de sa réunion précédente. Les procès-verbaux ainsi adoptés
sont conservés par le maître d'oeuvre, dans un registre prévu à cette fin,
pendant une période d'au moins un an suivant la date de la fin des travaux.
«Les membres du comité peuvent, sur
demande du maître d'oeuvre, obtenir copie des…
M. Boulet : ...réunions du
comité de chantier.
«À chacune des réunions, le comité adopte
le procès-verbal de sa réunion précédente. Les procès-verbaux ainsi adoptés
sont conservés par le maître d'oeuvre, dans un registre prévu à cette fin,
pendant une période d'au moins un an suivant la date de la fin des travaux.
«Les membres du comité peuvent, sur
demande au maître d'oeuvre, obtenir copie des procès-verbaux du comité.
«Section 3. Formation des membres du
comité de chantier.
«11. Le comité de chantier doit obtenir
une attestation de formation théorique d'une durée minimale d'une heure
délivrée par la Commission ou par un organisme reconnu par elle.
«La formation doit notamment porter sur
les sujets suivants :
«1° les mécanismes de prévention
applicables sur un chantier de construction;
«2° le rôle du comité de chantier et ses
règles de fonctionnement;
«3° le suivi du programme de prévention;
«4° l'analyse et le suivi des avis
d'accidents;
«5° le suivi des suggestions et des
plaintes relatives à la santé et à la sécurité du travail reçues des
travailleurs de la construction, des associations représentatives, de
l'association sectorielle paritaire de la construction visée à l'article 99 de
la Loi, des employeurs et du maître d'oeuvre;
«6° le suivi des rapports d'inspection
effectuée sur le chantier de construction.
«Le membre qui détient une attestation de
formation de coordonnateur en santé et en sécurité ou une attestation de
formation de représentant en santé et en sécurité conformément à l'article 15
est dispensé de suivre cette formation.
«Chapitre III. Représentant en santé
et sécurité.
«12. Le temps minimal que le représentant
en santé et en sécurité peut consacrer, par jour, à l'exercice de ses
fonctions, à l'exception de celles visées aux paragraphes 2°, 6° et 7° de
l'article 210 de la Loi, est, selon le nombre de travailleurs présents sur le
chantier de construction, le suivant :
«1° de 10 à 24 travailleurs : 1
heure;
«2° de 25 à 49 : 3 heures;
«3° de 50 à 74 : 4 heures;
«4° de 75 à 99 : 6 heures;
«5° de 100 travailleurs et plus : 8
heures.
• (17 h 20) •
«13. Le nombre minimal de représentants en
santé et en sécurité désignés conformément à l'article 212.1 de la Loi est,
selon le nombre de travailleurs présents sur le chantier de construction, le
suivant :
«1° de 100 à 299 : 1;
«2° de 300 à 599 travailleurs : 2;
«3° de 600 à 899 travailleurs : 3;
«4° de 900 à 1 199 travailleurs :
4;
«5° de 1 200 et plus : 5.
«14. Le représentant en santé et en
sécurité désigné conformément à l'article 209 de la Loi doit obtenir une
attestation de formation théorique d'une durée minimale de trois heures
délivrée par la Commission ou par un organisme reconnu par elle.
«La formation doit notamment porter sur
les sujets suivants :
«1° les mécanismes de prévention
applicables sur un chantier de construction;
«2° le rôle, les fonctions et les
responsabilités du représentant;
«3° l'inspection des lieux de travail;
«4° l'assistance aux travailleurs dans
l'exercice des droits qui leur sont reconnus par la Loi et les règlements;
«5° le rôle du représentant lors de la
visite d'un inspecteur;
«6° l'enquête d'accident et l'analyse des
incidents rapportés.
«15. Le représentant en santé...
M. Boulet : …l'inspection des
lieux de travail;
4° l'assistance aux travailleurs dans
l'exercice des droits qui leur sont reconnus par la Loi et les règlements;
5° le rôle du représentant lors de la
visite d'un inspecteur;
6° l'enquête d'accident et l'analyse des
incidents rapportés.
15. Le représentant en santé et en
sécurité désigné conformément à l'article 212.1 de la Loi doit obtenir une
attestation de formation théorique d'une durée minimale de 40 heures délivrée
par la Commission ou par un organisme reconnu par elle.
Outre les éléments visés au deuxième
alinéa de l'article 14, la formation doit porter sur le programme de
prévention et le fonctionnement d'un comité de chantier.»
Chapitre IV, coordonnateur en santé
et sécurité.
16. Le nombre minimal de coordonnateurs en
santé et en sécurité désignés conformément à l'article 215.1 de la loi
est, selon le nombre de travailleurs présents sur le chantier de construction,
le suivant :
1° de 100 à 299 travailleurs: 1;
2° de 300 à 599 travailleurs: 2;
3° de 600 à 899 travailleurs: 3;
4° de 900 à 1 199 travailleurs: 4;
5° de 1 200 travailleurs et plus: 5.
17. Le coordonnateur en santé et en
sécurité doit obtenir une attestation de formation théorique d'une durée
minimale de 240 heures délivrée par la commission ou par un organisme reconnu
par elle.
La formation doit notamment porter sur les
sujets suivants:
1° le cadre législatif et réglementaire en
santé et en sécurité du travail applicable à un chantier de construction;
2° les mécanismes de prévention
applicables sur un chantier de construction;
3° le rôle et les fonctions générales du
coordonnateur, incluant la coordination d'un comité de chantier;
4° l'élaboration et la mise à jour d'un
programme de prévention propre à un chantier de construction;
5° le rôle du coordonnateur lors de la
visite d'un inspecteur sur un chantier de construction;
6° les principales mesures de sécurité
applicables sur un chantier de construction, en tenant compte des priorités
d'action établies par la Commission;
7° les principales règles en santé du
travail applicables sur un chantier de construction;
8° l'audit de gestion en santé et en
sécurité du travail;
9° l'inspection des lieux de travail;
10° l'enquête d'accident et l'analyse des
incidents rapportés;
11° l'élaboration de consignes de travail
propres à un chantier de construction.
Chapitre IV, dispositions
transitoires.
La personne qui, le 1er janvier 2022, est
titulaire d'une attestation d'agent de sécurité délivrée par la commission en
application du sous-paragraphe c du paragraphe 2 de l'article 2.5.4
du Code de sécurité pour les travaux de construction et qui est désignée
représentant en santé et en sécurité ou coordonnateur en santé et en sécurité
est dispensée d'obtenir les attestations de formation requises en vertu des
articles 15 et 17.
Explication. Cet amendement remplace le Règlement
sur les mécanismes de prévention par le Règlement sur les mécanismes de
prévention propres à un chantier de construction, en conservant les
articles 38 à 54 du Règlement sur les mécanismes de prévention…
M. Boulet : …et 17.
Explications : Cet amendement
remplace le règlement sur les mécanismes de prévention par le Règlement sur les
mécanismes de prévention propre à un chantier de construction en conservant les
articles 38 à 54 du Règlement sur les mécanismes de prévention proposé par
239.
Bon, l'amendement vise à… également à
exiger à l'article 17 du règlement que le coordonnateur obtienne une
attestation de formation, la durée minimale de 240 heures, on en a parlé
abondamment, et non plus, tel qu'initialement proposé, d'une durée minimale de
120 heures. Puis l'amendement concorde aussi avec celui prévu à 293 qui
prévoit que les dispositions qui concernent les mécanismes de prévention
propres à un chantier entrent en vigueur le 1er janvier 2023. Donc,
il vise donc à modifier la date du 1er janvier 2022 pour celle du
31 décembre en ce qui a trait à la date à laquelle la personne est
titulaire d'une attestation d'agent de sécurité délivrée par la commission en
application du… et qui est désignée représentant en santé et en sécurité ou
coordonnateur en santé-sécurité dispensée… donc, est dispensée d'obtenir les
nouvelles attestations de formation requise pour exercer ses fonctions.
Voilà, ça complète les explications, puis
je pense que ça permet de mettre les tentacules d'application des mécanismes de
prévention puis de participation qu'on a adoptés précédemment dans le secteur
de la construction. Ça permet de mettre ça en lumière, de mettre ça sur le
plancher des vaches, et de bien comprendre les modalités ou les tenants et
aboutissants. Puis je pense que ce serait une avancée considérable que dans le
secteur de la construction on reconnaissance que, bon, les parlementaires se
sont entendus pour que ça puisse être mis en application avant l'adoption du
règlement général par le C.A. de la CNESST. Merci…
M. Gaudreault : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui.
M. Gaudreault : Si vous
permettez, Mme la Présidente, je veux remercier le ministre pour avoir lu tout
ça, là. Je ne lui demanderai pas de le refaire, mais je voulais savoir… ça veut
dire que, pour cette portion-là, la CNESST n'y retouchera plus à moins que dans
son processus réglementaire habituel…
M. Boulet : À moins qu'il
bonifie… exact.
M. Gaudreault : Mais je veux
dire, ça veut dire que le jour de l'adoption de la loi, pouf, cette portion-là…
M. Boulet : Tout à fait.
M. Gaudreault : …est
applicable, puis on a fait la job de la CNESST. Elle en a déjà en masse à faire
avec le reste des autres règlements qu'elle aura adoptés.
M. Boulet : Pour les…
exactement. Je pense que vous l'exprimez très, très bien, puis…
M. Gaudreault : Non, non, mais
c'est important parce qu'il y a du monde qui nous écoute, puis là ils se
disent : Oh, la CNESST va-tu repasser là-dessus subito presto?
M. Boulet : Non, on l'adopte,
c'est dans la loi.
M. Gaudreault : Exact.
M. Boulet : À la sanction,
c'est effectif, puis ça nous permet d'exprimer l'importance qu'on associe à ce
secteur-là où il y a un nombre…
M. Boulet : …très bien puis…
M. Gaudreault : Non, non, mais
c'est important, parce qu'il y a du monde qui nous écoute puis là, ils se
disent : Oh! la CNESST va-tu repasser là-dessus subito presto?
M. Boulet : Non, on l'adopte,
c'est dans la loi, à la sanction, c'est effectif. Puis ça nous permet
d'exprimer l'importance qu'on associe à ce secteur-là où il y a un nombre
important de décès.
M. Gaudreault : Qui peut le
plus, peut le moins.
M. Boulet : Exact.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Donc, il n'y aura
pas une disposition transitoire qui va venir, plus tard, qui va venir nous dire
que ça, ça s'applique, six mois, un an après l'adoption, là.
M. Boulet : On va le voir dans
les dates d'entrée en vigueur. Mais, non, il n'y aura pas de… non, ça, ça va
être adopté tel quel. Puis c'est les articles 38 à 54, qui étaient
dans le règlement général de 239, dont on se départit, là, à cause des
niveaux de risque.
M. Leduc : Oui, oui, ça, je
comprends. Mais les nouveaux chiffres, là, peu importe, les chiffres, là, qui
sont renumérotés, ça… dans le fond, dans… ce que… ma question, c'est :
Pouvez-vous nous annoncer maintenant ça va être quoi, la date d'application?
M. Boulet : Bien, le délai
d'application, ça, on va le discuter dans les articles des dates d'entrée en
vigueur, là, oui, dans les dispositions.
M. Leduc : On parle de quoi,
là : un an, six mois, trois mois?
M. Boulet : Bien, on pourra en
rediscuter, là. Moi, j'ai une hypothèse, là, mais j'aimerais d'abord consulter,
là. Mais on va en… ça, ça va être plus tard, dans les articles d'adoption.
M. Leduc : O.K. Bien, je
trouvais ça important de le savoir quand même maintenant, parce que ça peut un
peu influencer comment on le gère, cet article-là, tu sais. Si vous me dites…
Des voix : …
M. Boulet : Est-ce qu'on peut
suspendre deux minutes? Parce que je pourrais donner peut-être
l'information tout de suite.
M. Leduc : Parfait. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…nous allons suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 29)
17 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 17 h 43)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Alors, attention. M. le ministre, à vous la parole. Je pense que vous
vouliez faire quelques commentaires généraux.
M. Boulet : Oui, bien, en
fait, un commentaire suite à une interrogation soumise par le collègue qui
voulait avoir une idée du délai d'implantation des mesures… des nouveaux
mécanismes de prévention puis de participation dans le secteur de la construction,
évidemment, la discussion sera ouverte lors de l'étude détaillée des dispositions
transitoires. Mon objectif, c'est d'avoir un calendrier de date d'entrée en
vigueur de différentes dispositions, de différentes sections de notre projet de
loi pour s'assurer de la faisabilité puis de la cohésion de ces dates-là. Mais
pour le bloc prévention, participation, construction, ce que nous envisageons,
c'est le 1er janvier 2023, donc c'est l'année 2022, pour que ce soit fait de
manière ordonnée puis il faut soutenir les employeurs qui auront des besoins,
il y aura de la formation puis il y aura de la sensibilisation puis de l'information,
c'est le délai qui est anticipé. Je sais que certains… puis, moi, je mets de la
pression pour que ce soit le plus rapidement possible, mais je sais qu'il y en
a qui ont besoin de plus de délais.
Ça fait que c'est ce qui est anticipé encore
une fois, quand on va discuter des dates dans une perspective de globalité, ça
pourra changer, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Nous avons reçu un sous-amendement du député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Alors, je vous invite à le lire, s'il vous plaît.
M. Leduc : Bien, si vous me
permettez, Mme la Présidente, peut-être un commentaire rapide sur ce qui vient
d'être…
M. Boulet : ...ça pourra
changer, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Nous avons reçu un sous-amendement de... voyons, du député
d'Hochelaga-Maisonneuve. Alors, je vous invite à le lire, s'il vous plaît.
M. Leduc : Bien, si vous
permettez, Mme la Présidente, peut-être un commentaire rapide...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, allez-y.
M. Leduc : ... sur ce qui
vient d'être annoncé, là, par M. le ministre. Merci d'avoir pris le temps de
vérifier, d'ailleurs. C'est sûr que moi, c'est un... plus les délais sont longs
en termes d'application des nouvelles mesures, plus ça me désole, parce qu'on
travaille très fort, ici, pour attacher quelque chose qui se tient puis qui a
du sens. Ça fait quand même plusieurs mois que ça, c'est public. Je veux dire,
votre première... même votre première version du règlement, mettons, plus
précisément, qui est à l'étude en ce moment, là, sur la construction, ça a été
déposé en décembre l'année passée. Donc, ça va faire bientôt un an. Donc, il
n'y a pas des grandes surprises, là, on ne s'en va pas dans des directions qui
sont complètement nouvelles ou surprenantes.
Donc, si, le délai, c'est pour que les
gens se fassent à l'idée puis qu'ils s'attendent... non, non, tout le monde l'a
bien lu, le projet de loi, tout le monde sait où vous est-ce que vous vous en
allez. À part des modifications qu'on réussit à attacher ça et là, il n'y a pas
de grosse surprise. Ça fait que moi, des délais, là, j'espérerais le plus possible
qu'on réduise ça au maximum.
Ça peut-u être trois mois? Ça peut-u être
six mois? Il en faut quand même un, délai, là. Je comprends que ce n'est pas le
lendemain matin de la sanction de la loi que tout ça commence à s'appliquer,
mais quand on commence à parler à des délais plus longs que ça, des un an, un
an et des poussières, je trouve ça un peu long.
Donc, je comprends que le ministre me dit
qu'on va en reparler plus tard aux dispositions transitoires. Ça sera
l'occasion de peut-être un débat plus global sur l'ensemble des délais, rendu
là.
M. Boulet : Oui. Puis je suis
assez d'accord avec vous, hein? Moi, ça serait... le plus tôt serait le mieux.
Puis on dit souvent qu'on ne veut pas faire de compromis en matière de
santé-sécurité, particulièrement dans le secteur de la construction, mais il
faut trouver un équilibre pour bien le faire. Puis, quand je dis «information,
formation, sensibilisation», ça va être des éléments clés pour que ça puisse
être fait convenablement. Mais on va en rediscuter, puis je suis pas mal... on
est pas mal des alliés là-dedans, tous les quatre, on va vouloir que ça soit
fait dans les meilleurs délais possibles.
M. Leduc : Parfait. Alors, je
vais donc procéder avec la lecture de mon sous-amendement. Ça va comme
suit : L'article 13 du règlement proposé par l'amendement à
l'article 239 du projet de loi est modifié par le remplacement de ses
paragraphes 1° à 5° par les suivants :
1° de 100 à 199 travailleurs :
1;
2° de 200 à 299 travailleurs :
2;
3° de 300 à 399 travailleurs :
3;
4° de 400 à 499 travailleurs :
4;
5° de 500 travailleurs et plus :
5.
Dans le fond, c'est très simple, Mme la
Présidente, dans la mouture originale, là, du projet de loi, le ministre avait
proposé, dans le fond, cinq catégories qui donnaient accès de un à cinq
représentants en santé-sécurité sur un chantier donné. Nous, on reprend, dans
le fond, la même gradation, de un à cinq, mais on s'y rend un peu plus
rapidement. Comme, par exemple, le premier palier du ministre, de un à 300, je
vais l'arrondir...
M. Leduc : ...qui donnaient
accès d'un à cinq représentants en santé-sécurité sur un chantier donné.
Nous, on reprend, dans le fond, la même gradation, d'un à cinq, mais on s'y
rend un peu plus rapidement. Comme, par exemple, le premier palier du ministre,
d'un à 300 — je vais l'arrondir — nous, on propose d'y
aller plus rapidement, d'un à 200. Puis après ça, c'était de 300 à 600, bien,
nous, on passe de 200 à 300. Ça fait en sorte qu'assez rapidement, quand le
chantier, là, devient un peu plus gros, ça ne prend pas des pas de géant — j'oserais
dire — pour atteindre un nombre plus substantiel de représentants en
santé-sécurité. C'est quelque chose qui était recommandé par pas mal tous les
intervenants syndicaux, là, de manière... de la construction, là, notamment le
Syndicat québécois de la construction, la FTQ‑Construction. Je pense qu'il y en
avait d'autres aussi, là, syndicats de la construction, qui avaient déposé des
variations sur le même thème d'un accès plus rapide à des représentants de
santé-sécurité. Moi, je pense que ça serait quelque chose de pertinent, là, à
étudier. Je ne sais pas si le ministre a pris le temps de le regarder un peu
pendant la pause.
M. Boulet : Oui, bien sûr.
M. Leduc : Mais l'idée
d'atteindre plus rapidement un nombre intéressant de représentants, ça ne peut
qu'être bénéfique pour l'objectif qui nous rejoint, qui est celui d'avoir une
prévention efficace sur le terrain.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre.
M. Boulet : Oui, on va avoir
besoin d'une suspension pour s'assurer de l'incidence, là, du sous-amendement
présenté par Québec solidaire, bien présenté par le collègue, et que je
comprends bien. Ça fait qu'est-ce qu'on peut au moins suspendre quelques
minutes? Après ça, je pourrai faire une réaction préliminaire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 50)
(Reprise à 17 h 58)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, alors M. le ministre, vous voulez intervenir?
M. Boulet : Simplement pour
vous dire que je n'ai pas complété la réflexion qu'on avait amorcée, là. J'ai
eu une discussion avec le collègue de Nelligan. Et donc demain matin, au début
de la reprise de nos travaux, je pourrai faire une réaction au sous-amendement
soumis par notre député d'Hochelaga-Maisonneuve.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, M. le ministre.
Alors, effectivement, compte tenu de
l'heure, bien, nous ajournons les travaux à jeudi 2 septembre, à
9 h 30. Alors, je vous souhaite tous et toutes une bonne soirée.
Merci, merci pour votre bon travail et votre belle collaboration.
(Fin de la séance à 17 h 59)