Journal des débats (Hansard) of the Committee on Labour and the Economy
Version préliminaire
42nd Legislature, 2nd Session
(October 19, 2021 au August 28, 2022)
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Tuesday, November 30, 2021
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Vol. 46 N° 8
Clause-by-clause consideration of Bill 103, an Act to amend various legislative provisions mainly for the purpose of reducing red tape
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10 h (version non révisée)
(Dix heures quatre minutes)
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
bonjour à toutes et à tous. Ayant constaté le quorum, nous déclarons la séance
de la Commission de l'économie et du travail ouverte. La Commission est réunie
afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi numéro 103, Loi modifiant
diverses dispositions législatives, principalement aux fins d'allègement du
fardeau administratif.
Madame la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente : Madame Boutin, Jean Talon, est remplacée par Monsieur
Chassin, Saint-Jérôme; Madame Chassé, Châteauguay, par Monsieur Provençal,
Beauce-Nord; Mme Rotiroti, Jeanne-Mance Viger, par Mme Robitaille,
Bourassa-Sauvé : M. Leduc, Hochelaga-Maisonneuve, par Mme Lessard-Therrien,
Rouyn-Noranda Témiscamingue; et Mme Richard, Duplessis, par monsieur Bérubé,
Mme Matane-Matapédia.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Lors de l'ajournement de nos travaux, le jeudi 25 novembre, nous en étions au
secteur 6, secteur agricole. Je vous rappelle que la commission en était à l'étude
de l'article 68 du projet de loi. Y a-t-il d'autres interventions sur cet
article? Oui. Alors, députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Oh!
Seigneur! les masques. Bien oui, on était... avait justement des discussions
sur...
Mme Robitaille :
...sur cette nouvelle... cet ajout, là, à
la mission de la CPTAQ, qui est l'amendement, qui est la modification à l'article 68,
je voulais juste nous remettre dans le bain, Mme la Présidente. Donc, on dit :
«La commission a pour fonction d'assurer la protection du territoire agricole.»
Et là, le ministre veut ajouter : «et de favoriser, dans une perspective
de développement durable, la protection et le développement des activités et
des entreprises agricoles». Donc, le développement des activités, donc
favoriser le développement des activités et des entreprises agricoles. Ça, on
avait la discussion qu'on avait là-dessus la semaine dernière, bien, on avait
toutes sortes de discussions. L'idée de que la CPT AQ fasse... c'est-à-dire
fasse une... réfléchisse ou fasse un état du développement des activités et des
entreprises agricoles, plusieurs groupes nous ont dit que c'était nouveau,
hein? Ça serait une nouvelle tâche, d'une certaine façon, de la CPTAQ.
Le ministre nous dit : Oui, mais ils
le font depuis... la CPTAQ le fait depuis toujours, ça, ils sont habilités à le
faire. Mais en même temps, on a des groupes, on a plusieurs groupes qui disent :
Oui, ça allait de soi, ils devaient le regarder. Mais là ça va encore plus loin
puisqu'on le nomme, puisqu'on ajoute quelque chose de spécifique à cet
article 3-là, qui est un peu la mission de la CPTAQ. Et là, évidemment, il
y a beaucoup de dissidences, là, au sein des groupes qu'on a entendus. L'UPA,
hein : «Nous souhaitons comprendre par quels paramètres ou critères la
CPTAQ pourra assurer le développement de celle-ci.» On dit : «Nous nous
questionnons donc fortement sur l'ajout du principe de développement et des
activités agricoles. Les activités agricoles, comme toute autre entreprise
commerciale, doivent maintenir leur pleine autonomie pour se déterminer
elles-mêmes.» Et là ils disent : «L'introduction du principe de
développement des activités agricoles dans le mandat de la CPTAQ insère une
subjectivité quant au type... préoccupante quant au type de développement des
activités agricoles en zones agricoles.»
Et bon, il y a Équiterre qui abonde dans
le même sens : «La référence au développement des activités agricoles
serait suffisante.» Ils nous disent : «Nous constatons que ce projet de
loi introduit un changement majeur dans le rôle de la Commission.» J'ai lu
aussi les propos de l'Institut Jean Garon qui vont dans le même sens, et qui
dit... elle dit... l'Institut Jean Garon nous dit : «La CPTAQ ne dispose
ni de l'expertise ni des ressources nécessaires pour assurer pour assumer ce
rôle.» Puis le Centre québécois du droit en environnement va dans le même sens
aussi. Donc, ça inquiète beaucoup, beaucoup de groupes. Moi, j'aimerais entendre
le ministre là-dessus. On le dit... puis, la semaine dernière, on disait :
Entre une une entreprise agricole qui veut installer une serre, donc bétonner
le sol, et l'autre qui propose une activité où on préserverait le sol arable,
où la commission... qu'est-ce que la commission prioriserait? Donc, moi, j'aimerais
entendre le ministre là-dessus, parce qu'on a beaucoup de groupes, là, qui
disent que c'est un gros ajout et que la commission ne serait pas prête encore
à encaisser le coup.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre.
• (10 h 10) •
M. Lamontagne : Oui, merci Mme
la Présidente. ...saluer la présence de mon collègue dans Beauce-Nord, ma
collègue de Verchères. Salutations, là, pour venir travailler avec nous aujourd'hui.
Salutations à vous, mes collègues, députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, ma
collègue de Bourassa-Sauvé. Écoutez, pour reprendre ce que j'ai mentionné jeudi
passé, le texte qui est proposé, ça s'inscrit dans le changement qui a été fait
en 1996 à la loi, où on est venu additionner, dans la portée de la loi, la
question de favoriser, dans une perspective de développement durable, la
protection et le développement des activités des entreprises agricoles. Alors,
en 1996, là, on est venus ajouter ça dans la portée de la loi, puis on n'a pas
modifié la mission de la commission. Mais la commission, de par le texte de loi
même, elle est inféodée du pouvoir d'appliquer et d'interpréter la loi. Alors,
la loi a été changée. Alors, on vient... par souci de concordance, on vient s'assurer...
M. Lamontagne : ...Il y a une
concordance entre la mission de la CPTAQ et puis la portée de la loi. Puis tout
ça... Je voudrais le rappeler à mes collègues que ça s'inscrit — il n'y
a rien de nouveau, il n'y a rien de changé — ça s'inscrit dans les
cinq, là, le a, b, c, d, e, cette fonction-là d'assurer la protection du
territoire agricole et de favoriser, dans une perspective de développement
durable, la protection et le développement des activités agricoles, les entreprises
agricoles. Bien, à cette fin, la commission est chargée... a, b, c, d, e, ce
sont les mêmes critères qu'auparavant. Alors, la représentation que je fais à
mes collègues, là, c'est vraiment par souci de s'assurer que la mission de la
CPTAQ, la portée de la loi sont tout à fait en concordance. Et puis, on a pu
entendre ou lire des interprétations que certains pouvaient faire de la portée
de ce changement-là, mais ce que j'ai manifesté à mes collègues, la semaine
passée, Mme la Présidente, c'est que la commission et son président ne
partagent pas l'interprétation qui est faite, là, par les différents groupes au
niveau de cet article, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Député... Vous voulez poursuivre? Alors, on y va avec la députée de
Rouyn-Noranda—Témiscamingue? Parfait.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente. Bien, moi, je reste aussi sceptique un peu sur cet enjeu-là
de concordance. Tu sais, déjà... Là, c'est ça, on dit : On veut faire de
la concordance avec ce qui a été décidé en 1996. Mais là ça fait, comme, 25 ans
que finalement, on est un peu dans un flou artistique. Tu sais, si la
commission a déjà le mandat, d'abord, pourquoi on ne transforme pas son nom en
Commission de protection du territoire agricole et des activités agricoles?
Puis, tu sais, vous parlez des critères, mais les critères pour la protection
du territoire agricole, c'est une chose, mais les critères pour le
développement des entreprises agricoles, ça, c'est une autre chose. Qu'en
est-il de ces critères-là pour faire du développement agricole?
La Présidente (Mme IsaBelle) : M.
le ministre
M. Lamontagne : La loi vient
exprimer très, très clairement, elle vient délimiter quel est le... quels sont
les pouvoirs de la commission et dans quel carré de sable ces pouvoirs-là s'exercent.
Alors, encore-là, par cette inclusion là, on ne vient pas du tout donner des
pouvoirs qui excèdent la Loi sur la protection du territoire et des activités
agricoles. La CPTAQ exerce son pouvoir qui lui est donné par la loi, à l'intérieur
de cette loi-là. Alors, un, oui, c'est effectivement par souci de concordance
avec le changement qui a été fait en 1996. Et deuxièmement, cette fonction-là d'assurer
la protection du territoire et des activités agricoles, bien, pour y arriver,
là, elle est chargée de cinq choses, a, b, c, d, e, qu'on retrouve à l'article
3. On ne vient apporter aucune modification à ces points-là. Alors, encore là,
ce que je viens vous soutenir, bien respectueusement, là, pour tous les gens
qui se penchent sur cette question-là, la commission et son président ne
partagent pas l'interprétation que certains peuvent faire de la portée de ce
changement-là, là, puis elle demande que ce changement-là soit effectué.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Y a-t-il d'autres interventions? Oui, vous pouvez poursuivre.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
je suis désolée d'insister, mais, pour moi, c'est vraiment deux choses, là, le
mandat de la CPTAQ au niveau de la protection du territoire agricole et du
développement des entreprises agricoles. Peut être que ça peut se faire en
harmonie, mais à certains moments, il y aura des questions qui vont se poser.
Comment on va faire pour départager la protection du territoire agricole et le
développement des entreprises? Je veux dire, nécessairement, il y aura des
arbitraires qu'il faudra faire entre ces deux mandats-là. Comment on va
procéder?
La Présidente (Mme IsaBelle) : M.
le ministre.
M. Lamontagne : Pour répéter,
c'est... Le mandat de la commission s'inscrit à l'intérieur de ce qu'on
retrouve dans la loi. Alors, toute interprétation que la commission va devoir
faire, peu importe le dossier qui lui est présenté, cette interprétation là,
Mme la Présidente, se fait en vertu de la loi puis des pouvoirs qui sont donnés
à la CPTAQ en fonction de la mise en œuvre de cette loi-là.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Y a-t-il d'autres interventions? Alors, députée de Bourassa-Sauvé, il vous
reste 5 min 45 s à l'échange.
Mme Robitaille : Oui. Bien,
on ajoute quand même cette notion-là de développement d'une façon claire et
nette dans cet article-là, donc nécessairement il y aura des conséquences. Les
commissaires devront prendre en considération...
Mme Robitaille : ...ce
deuxième volet-là, vous le voyez comme un deuxième volet, vous, ou si c'est...
Parce que c'est noir sur blanc, là. On a un deuxième volet qui s'appelle le
développement.
M. Lamontagne : ...les
réflexions et puis la façon dont les commissaires vont pouvoir utiliser ce
texte, bien, vont se faire à l'intérieur de ce qui est prévu par la loi.
Mme Robitaille : Les
commissaires, est-ce qu'ils ont la formation pour faire ces analyses-là, pour
faire ces analyses-là qui seront plus élaborées, là? Je sais qu'ils ont des
analystes avec eux, mais est-ce qu'ils vont... est-ce qu'ils sont équipés...
est-ce qu'ils sont tout de suite équipés pour faire ces analyses-là?
M. Lamontagne : Mme la
députée, la Commission de protection du territoire agricole existe depuis la
création de la loi. Les commissaires, ce sont eux qui sont responsables de l'application
de la loi. Il y a toute une équipe à la Commission de protection du territoire
agricole depuis 40 ans qui voit à l'application de la loi, à l'interprétation
de la loi, au suivi de la jurisprudence. Alors, si vous me demandez si les
commissaires dont le mandat à tous les jours est de protéger le territoire
agricole, les activités agricoles, si vous me demandez si ces commissaires-là
ont la compétence, ces commissaires-là ont certainement la compétence.
Mme Robitaille : Mme la
Présidente, c'est parce qu'on ajoute un deuxième volet, et on ajoute un
deuxième volet et ce n'est pas moi qui le dis, là. Il y a beaucoup, beaucoup d'intervenants,
beaucoup de groupes qui disent que ça sera quelque chose de nouveau ou en tout
cas, que ça sera quelque chose de beaucoup plus important que c'était. Et c'est
dans ce sens-là que le travail... Ils nous disent que le travail des
commissaires va... Ça aura un impact, le travail des commissaires va changer. C'est
ce qu'ils nous disent.
M. Lamontagne : Alors le
travail des commissaires va s'inscrire à l'intérieur des pouvoirs qui sont conférés
à la commission par la loi. Alors, il peut y avoir des gens qui craignent
toutes sortes de choses, mais si on s'en tient aux faits, il y a une loi. La
commission est chargée d'appliquer et d'interpréter la loi. Et puis les
commissaires vont... chaque dossier qui va leur être présenté, peu importe le
type de dossier, vont continuer à faire ce qu'ils font depuis 40 ans, c'est-à-dire
appliquer et interpréter le texte de loi qui est la Loi sur la protection du
territoire et des activités agricoles.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Oui, députée de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
je reviens quand même sur, tu sais, l'échange qu'on a eu jeudi dernier avant de
se quitter, où on parlait, par exemple, des serres, si on veut développer des
gros complexes de serres qui nécessitent de bétonner de grandes surfaces en
zone agricole pour la pratique de ces activités agricoles là. Bien là, tu sais,
si on se réfère... tu sais, moi, j'en vois un, enjeu, puis je ne suis
certainement pas la seule, entre la protection des terres agricoles puis le
développement des entreprises agricoles. Tu sais, sans la mention de développer
des activités agricoles, on pourrait quand même avoir la réflexion de se dire :
On perd du sol arable. Une fois que ce sol-là, il est bétonné, on n'y revient
pas, là. Je veux dire, on ne peut pas revenir en arrière.
• (10 h 20) •
Puis oui, les serres, je comprends que c'est
pour produire de la nourriture. C'est une activité agricole, mais c'est une
infrastructure qui est beaucoup plus complexe en termes d'infrastructures
énergétiques, technologiques et compagnie versus de cultiver un lopin de terre.
On pourrait se poser la question aussi si on veut développer des mégaporcheries
qui nécessitent aussi de bétonner des grandes surfaces de terres agricoles.
Puis pas nécessairement pour nourrir le Québec, là, on le sait, on produit
trois fois plus de porcs qu'on en consomme, pour exporter, mais on n'est pas
dans un contexte d'autonomie alimentaire, d'accroître l'autonomie alimentaire
du Québec. Puis, on est aussi en train d'hypothéquer des terres agricoles. Ça
fait que moi, je trouve que de venir donner formellement ce mandat-là à la
CPTAQ sans ajouter des critères, sans réfléchir au-delà, moi, je trouve ça
risqué. Il y a des préoccupations, les groupes ont des préoccupations. Le
ministre n'est pas d'accord avec la façon dont on...
Mme Lessard-Therrien : ...les
choses, mais je veux dire, lui, il a son interprétation. Les gens qui sont
assis à la commission ont leur interprétation, mais quand ces gens ne seront
plus là, qu'est-ce qui nous dit que les gens qui vont être assis dans son siège
n'auront pas la même interprétation que nous?C'est pour ça qu'on demande... on
aurait souhaité être dans le bon véhicule, dans la CAPERN. Puis, qu'on étudie
vraiment en profondeur les changements qui nous sont proposés avec les bonnes
personnes en commission, puis en audition parce que ce n'est pas juste
chirurgical, comme nous, dit le ministre. Ça va au-delà de ça. Donc moi, j'ai
encore besoin d'être rassurée. Je suis désolé. Mme la Présidente, j'ai encore
besoin d'être rassurée.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
M. le ministre.
M. Lamontagne : Oui. Juste
pour rappeler que nous, effectivement, Mme la députée, on passe. Mais la
commission, elle va exister aussi longtemps que la loi va exister, elle existe
depuis 40 ans puis elle va continuer d'exister. Et puis, la commission et les
commissaires exercent leur travail en fonction de la loi et de ce que la loi
leur demande de faire, selon certains critères qui sont énumérés dans la loi.
Et puis, les commissaires vont continuer à observer la loi et à interpréter la
loi comme ils l'ont fait toujours depuis 40 ans.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Oui.
Écoutez, j'abonde dans le même sens que ma collègue, puis pour moi, c'est
important de le dire. On est dans une commission qui est la Commission de l'économie.
On n'est pas devant la CAPERN. C'est un autre exemple qui montre que les
modifications que veut faire le ministre ne sont pas chirurgicales. Elles ont
des ramifications partout et ça touche l'esprit même de la loi, de la loi à son
origine.
Et encore une fois, c'est sûr qu'on ne
peut pas changer, là, ce dans quoi on est en ce moment. Mais je trouve ça
malheureux parce c'est important. Il faudrait avoir le débat en bonne et due
forme et là, on ne le pas.
Évidemment, ça pose plein de problèmes. Ma
collègue l'a dit, entre l'activité agricole qui décide de... l'activité
agricole qui bétonne le morcellement de la terre, c'est-à-dire le bout de la
terre qui a été morcelé, et une autre activité, par exemple un verger, c'est
diamétralement opposé. Et donc toute cette notion là de développement, de
choix, à savoir où ça s'en va? Qu'est-ce qu'on accepte? Qu'est-ce qu'on n'accepte
pas? Bien, ça a des conséquences directes, surtout.
En tout cas. Je tenais à le dire, Mme la
Présidente, je tenais à dire que c'est malheureux. Encore une fois, je sais que
le ministre veut bien faire. Je sais que le ministre voulait agir rapidement,
peut-être pour peut-être dans le sens de faciliter le morcellement. Mais on ne
peut pas faire ça n'importe comment, Mme la Présidente. On ne peut pas faire ça
n'importe comment. Ça l'a des conséquences et on ne peut pas se faire passer
une petite vite comme ça. Malheureusement, je suis obligée de le dire. Et bon,
mais on en est là. On va essayer de bonifier la loi comme on peut. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Merci. Y a-t-il d'autres interventions à l'article 68? S'il n'y a pas d'autres
interventions... Oui.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
moi, j'aimerais déposer un amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Est-ce
qu'il est déjà rédigé? Est-ce qu'il a été acheminé?
Mme Lessard-Therrien : Je
pense qu'on peut suspendre pour s'assurer...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
vous demandez une suspension, nous allons donc suspendre quelques instants...
(Suspension de la séance à 10 h 24)
10 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 10 h 34)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous recommençons. Mais je veux juste rappeler, et j'ai oublié de le
mentionner, qu'on a aussi des membres de la commission qui sont dans une autre
salle. Alors, j'aimerais préciser qu'on a effectivement le député de
Saint-Jérôme qui est dans l'hôtel salle, député également de d'Orford et député
de Mégantic qui sont avec nous mais dans une autre salle. Merci.
Nous avons reçu un amendement de la part
de la députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue. Je vous invite donc à le lire et
à l'expliquer, s'il y a lieu.
Mme Lessard-Therrien : Oui,
merci, Mme la Présidente. Alors, l'article 68 du projet de loi est modifié par
le remplacement de «la protection et le développement des activités et des
entreprises agricoles» par «la protection des activités agricoles».
En fait, je demeure avec les
préoccupations dont j'ai fait mention avant le dépôt de l'amendement. Le
ministre n'arrive pas à me rassurer en me disant : Bien, tu sais...
Mme Lessard-Therrien : ...il n'y
a rien qui va comme changer, tu sais, finalement, mais pour moi, quand... c'est
comme si on ajoutait des nouveaux objectifs, on cherche à atteindre des
nouveaux résultats, mais on ne change pas la recette pour y parvenir. Ça fait
que c'est comme si on veut rajouter des... on veut avoir un gâteau forêt noire
plus, plus plus, mais on ne rajoute pas les nouveaux ingrédients dans la
recette pour atteindre ces plus, plus plus là sur notre gâteau forêt noire. Ça
fait que moi, j'ai besoin... j'ai encore besoin d'être rassurée, Mme la
Présidente, puis que le ministre continue d'expliquer comment on ne portera pas
nécessairement atteinte à notre territoire agricole, à la protection de notre
territoire agricole, s'il y a un nouveau mandat de développer des entreprises
agricoles. Puis peut être que pour le bénéfice de tout le monde ici, pour les
gens qui nous écoutent... puis je pense que la question, elle est pertinente, Mme
la Présidente, mais moi, j'aimerais peut-être entendre peut être le président
de la commission nous expliquer comment ça fonctionne actuellement, là. Quelqu'un
qui veut déposer une demande, par exemple, il a un projet agricole, veut s'installer
sur une terre. Comment ça fonctionne, à l'heure actuelle, si on dit : Bon,
bien, moi, je veux... je suis intéressée par cette terre-là? Elle fait partie d'un
gros lot. J'ai besoin d'avoir accès d'un 100 acres. Comment ça fonctionne?
Peut-être juste pour, collectivement, là, rappeler le fonctionnement, bref.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
M. le ministre.
M. Lamontagne : Bien,
écoutez, je vais céder la parole à M. le Président de la commission, là, qui va
pouvoir expliquer à ma collègue comment ça fonctionne quand quelqu'un veut
présenter un projet agricole, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Merci. Alors, Me Labrie, je vous invite à bien vous présenter avant de
commencer à répondre.
M. Labrie (Stéphane) :Stéphane Labrie, président de la Commission de protection du
territoire agricole. Merci, Mme la Présidente. Bonjour à tous. Une demande
présentée à la commission, qui requiert, par exemple, un morcellement, va être
analysée suivant les dispositions de l'article 12 et de l'article 62.
On a parlé, la semaine dernière, du document de réflexion, qu'a publié la
commission en 2017, qui fait état, dans le contexte d'une demande de
morcellement, de deux approches : l'approche économique qui s'attarde
davantage à analyser le projet et ses perspectives à moyen et long terme, et l'approche
territoriale qui s'assure davantage de maintenir une superficie suffisante pour
une polyvalence d'activités agricoles dans le temps. Donc, pour répondre à une
préoccupation exposée un peu plus tôt par la députée de Bourassa-Sauvé, l'analyse
économique d'un projet, la Commission le fait déjà avec ses équipes et ses
commissaires. On le fait dans le contexte d'un morcellement, lorsque le
commissaire saisi du dossier veut analyser ou utiliser l'approche économique,
on le fait déjà dans l'analyse d'une demande en vertu de l'article 40, où
on va analyser les résultats financiers d'une entreprise agricole dont l'un des
propriétaires exploitants requiert le privilège de se construire une résidence,
donc. La capacité à l'interne de faire une analyse financière d'une
exploitation agricole ou d'un projet agricole, elle est déjà là. Ça, c'est une
chose. Donc, en regard d'une demande de morcellement, pour revenir plus
spécifiquement à votre question, en regard des articles 12 et 62, bien,
les commissaires saisis de la demande vont analyser la demande en fonction des
critères, en prenant en compte le contexte agricole des terres, de l'environnement,
la superficie des terres. En fait, tous les alinéas, tous les critères, les
11 critères de l'article 62, vont pondérer en fonction de la
démonstration qui est faite. Hein, il ne faut jamais oublier qu'on analyse d'abord
et avant tout une demande. Il y a des édocuments, des observations qui
soutiennent la demande, et en regard des documents, des observations soumis et
des critères de la loi, en fonction également de la jurisprudence de la
Commission des tribunaux supérieurs, les commissaires vont rendre une décision
sur la demande. Préalablement à ce que ce dossier-là soit soumis à des
commissaires, bien, il y a des analyses qui vont avoir étudié l'ensemble du
contexte, l'ensemble de la demande, des cartographes qui vont avoir donné de l'information
sur le contexte géographique du lieu, du lot où se situe la demande, et des
décisions antérieurement rendues par la Ccdans ce secteur-là. C'est comme ça
que ça fonctionne.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui?
• (10 h 40) •
Mme Lessard-Therrien : Merci.
Mais comment... si, là, vous avez dans votre mandat de développer les
entreprises agricoles...
Mme Lessard-Therrien :...ça
devient...
M. Lamontagne : Juste...
parce que les mots, c'est très, très important, là. Nulle part il n'est écrit
que la commission a le mandat de développer les entreprises agricoles. Ce qu'on
parle de faire, c'est de favoriser, dans une perspective de développement
durable, la protection et le développement des entreprises agricoles. Alors, il
y a une nuance entre favoriser le développement et puis de développer.
Développer, ça incombe à l'entreprise elle-même. Favoriser le développement, c'est
en vertu des pouvoirs qui sont conférés à la Commission par la loi. C'est de
pouvoir favoriser le développement. Donc, c'est deux choses qui sont complètement
différentes. Alors, la Commission ne cherche pas le mandat de développer des
entreprises agricoles, puis elle n'a pas ce mandat-là, puis ce n'est pas nulle
part dans la loi qu'elle a le mandat de développer des entreprises agricoles.
Ce ne sont pas ces entreprises, puis elle n'est pas dans la business de
développer. Là, elle est dans la business de protéger le territoire, puis de
favoriser la protection puis le développement des activités agricoles.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci
de la précision. Députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Oui,
bon, bien. Ça va être quoi les arguments de la commission, comment elle va
pouvoir justifier le refus d'un projet d'entreprise agricole si elle a le
mandat de favoriser le développement des entreprises agricoles? Tu sais, dans
quel contexte vous... Il y en a beaucoup, là, des demandes qui sont faites à
la... à toutes les années. Comment est-ce que... Ça arrive que, parfois, c'est
refusé. Là, si on ajoute cette notion-là de devoir favoriser le développement
des entreprises agricoles, comment est ce qu'on va pouvoir maintenant, peut
être davantage, tu sais, refuser les projets, s'il y a ça qui est écrit là.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait,
merci. C'est M. le ministre qui va répondre, pour le moment.
M. Lamontagne : Le
commissaire va... se sert de... les pouvoirs qui lui sont conférés par le texte
de loi, pour... M. le Président a parlé de l'analyse qui est faite en vertu de
tous les critères qu'on retrouve à l'article 12 de la Loi sur la
protection des territoires, des activités agricoles. Puis c'est en vertu de ces
critères-là, puis c'est en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés par la loi
que le commissaire va apprécier le bien-fondé de la demande qui est devant lui,
va apprécier la viabilité du projet qui est devant lui. J'avais donné l'exemple
à ma collègue la semaine passée, de quelqu'un qui a une exploitation de huit
hectares puis qui voudrait augmenter sa superficie de 4 hectares parce qu'il a
des projets, il veut augmenter sa capacité de production. Il y a des nouveaux
marchés, alors là... Puis il y a son voisin, qui a une terre agricole et puis
son voisin serait prêt à lui céder 4 hectares pour qu'il puisse faire porter sa
ferme de 8 à 14. Alors, la Commission va pouvoir étudier son dossier. Puis elle
va pouvoir constater qu'elle a une entreprise qui est viable, qui est en
développement, qui veut prospérer, puis qui a un projet pour augmenter son activité
agricole. Alors en venant accepter qu'il puisse y avoir un morcellement, la
Commission va favoriser le développement de cette entreprise agricole là. Ça, c'est
le travail du commissaire de faire ces analyses-là. Puis, pour répondre à ce
que ma collègue disait tantôt, tous ces gens-là ont toutes les compétences de
le faire, puis ce qu'on a fait pour s'assurer qu'ils aient encore plus de
compétences, c'est qu'au dernier budget, on a accordé à la Commission des
outils, des sommes d'argent pour être capables de développer encore davantage d'expertise
pour avoir une meilleure... une compréhension encore plus fine des
particularités qu'on a sur le territoire, puis une compréhension encore plus
fine des modèles agricoles puis des projets agricoles qui lui sont présentés.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Y a-t-il d'autres interventions?
Mme Lessard-Therrien : Bien,
on fait souvent référence à l'article 12 de la loi. Moi, je l'ai sous les
yeux, l'article 12 de la loi. Puis... tu sais, il n'y a pas tellement de
critères, là. C'est peut-être moi qui se trompe, hein. C'est peut-être moi qui
se trompe, je ne suis pas juriste. Pour exercer sa compétence, la Commission
tient compte de l'intérêt général de protéger le territoire et les activités
agricoles. À cette fin, il prend en considération le contexte des
particularités régionales. La commission peut prendre en considération tous les
faits qui sont à sa connaissance. J'ai l'impression de ne pas être à la bonne
place, là. Je ne les vois pas, les critères.
La Présidente (Mme IsaBelle) : C'est...
Oui, pouvez-vous préciser? Je pense que c'est plus à l'article 62 que 72.
M. Lamontagne : Allez voir à
l'article 72 aussi, là. C'est l'article 62 de la loi, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Qui
est juste après. Est-ce que vous aimeriez... Dans votre document, c'est l'article 72,
qui est à l'intérieur de 72, vous avez le...
La Présidente (Mme IsaBelle) : ...l'article
62 avec les critères. Est-ce que vous aimeriez qu'on passe... Peut-être, est-ce
que, pendant... Oui, est-ce que la députée de Bourassa-Sauvé aurait des
interventions sur l'amendement de la députée?
Mme Robitaille : Bien,
peut-être juste un... J'écoutais Me Labrie. Donc, le ministre nous dit : C'est
de la concordance. De toute façon, ils le font déjà . Me Labrie, nous dit :
Bien, ils font déjà l'exercice, à l'article 40, ils doivent faire l'exercice
pour établir si oui ou non la personne a le droit de se construire une
propriété pour la famille. Donc, j'ai bien compris. Donc, Le raisonnement
appliqué à l'article 40 va maintenant être appliqué à l'article 72, bien, d'abord,
va donc être aussi appliqué à l'article 3 de la loi, c'est ça?, en ajoutant
"favoriser dans une perspective de développement durable et la protection
et le développement des activités et des entreprises agricoles". Donc,
avec la modification, les commissaires devront faire le même raisonnement qu'ils
faisaient à 40 et devront le faire à 3.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
je pense que M. le ministre veut prendre la parole.
M. Lamontagne : Oui. Bien,
écoutez, les commissaires vont faire ce qu'ils font toujours, c'est qu'ils vont
interpréter la loi en fonction des textes de loi, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Oui.
Mme Robitaille : Parce que,
moi, j'aimerais comprendre qu'est ce que la modification vient ajouter. J'aimerais...
Parce que le ministre nous dit : C'est de la concordance. Mais, nous, ce
qu'on voit puis ce qu'on entend, c'est que ça va être beaucoup plus que ça. C'est
beaucoup plus que ça. Il y a un nouveau point qui s'ajoute qui est celui du...
On parlait de l'approche territoriale et l'approche économique, et est
amplifiée maintenant dans les modifications. Et donc toute cette approche,
cette analyse économique là, les commissaires devront faire ce qui ne devaient
pas faire avant. Donc, dire que les commissaires vont faire le même travail, il
me semble ce n'est pas tout à fait juste.
M. Lamontagne : Ce que j'ai
expliqué à mes collègues la semaine passée, c'est qu'on a 15 commissaires qui
sont au travail, on a 15 commissaires qui sont chargés de l'application de la
loi et puis l'interprétation de la loi. Et puis certains commissaires ont pu,
comme M. le Président en a parlé, ont pu déjà amener, dans leur décision, une
composante économique en addition à la composante territoriale. Puis là ce qu'on
fait, en faisant les changements qu'on fait dans la loi, on a expliqué, à l'article
67, qu'on introduit la question de diversité de modèles. Là, on vient se coller
avec le libellé de l'article 1.1 de la loi. Ce qu'on vient... Le signal qu'on
vient d'envoyer, c'est que tous les gens dont le travail, à tous les jours, c'est
d'appliquer la loi et d'interpréter la loi, bien, on vient comme d'établir une
règle dans laquelle on leur dit : Tous et ensemble, les 15 commissaires,
maintenant, bien, c'est de cette façon-là qu'on vous demande d'analyser la loi.
Tandis qu'auparavant, bien, on avait certaines initiatives qui pouvaient être
mises de l'avant par certains commissaires puis on pouvait avoir d'autres
commissaires aussi qui avaient une autre approche. Mais, dans un contexte où on
reconnaît qu'il y a plusieurs modèles, ce qu'on vient faire, c'est de mettre
spécifiquement, à la vue de tous et chacun qui va avoir à interpréter puis à
mettre en fonction cette loi-là, que tout le monde fonctionne avec le même
libellé puis avec les mêmes intentions du législateur.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci,
M. le ministre. Nous poursuivons avec la députée de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
• (10 h 50) •
Mme Lessard-Therrien : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Bon, tu sais, j'ai tout lu les critères. Tout ça est
très pertinent, mais, moi, je me pose la question : Si un demandeur faire
une demande à la CPTAQ pour un projet x, la CPTAQ passe à travers... la
commission passe à travers tous les critères, finalement, arrive avec une
conclusion que, tu sais, le projet, tel que décrit, n'est pas favorable, dans
ce contexte-là, avec les critères, mais là, avec la mention de favoriser, de
favoriser, le développement des activités des entreprises agricoles, est-ce que
là on ne vient pas de donner un argument peut-être juridique, je ne sais pas si
c'est la bonne façon de le nommer, mais au demandeur pour dire : Tu
refuses, mais, dans ton mandat, tu as aussi le mandat de favoriser les
entreprises agricoles? Alors qu'avant c'était facile de dire : Notre
mandat, c'est la protection, donc on passe à travers ces critères-là, puis pour...
dans l'optique de protéger le territoire agricole...
Mme Lessard-Therrien : On ne
peut pas aller de l'avant avec votre demande. Mais là, parce qu'on arrive avec
le développement des entreprises agricoles, mais là, tout d'un coup, moi, j'ai l'impression
qu'on vient des mêmes arguments de ma part pour dire : Il y a ça aussi qui
est écrit. Comment la commission va le justifieTr.
La Présidente (Mme IsaBelle) : M.
le ministre,
M. Lamontagne : Le
commissaire va rendre sa décision en fonction de tous les critères auxquels il
doit référer quand il y a des décisions à prendre. Il va rendre sa décision en
fonction de l'analyse du dossier et puis va rendre sa recommandation ou sa
décision comme ils ont depuis 40 ans, puis c'est reflété par quarante ans de
jurisprudence des décisions rendues par la Commission de protection du
territoire et des activités agricoles.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui,
Mme la députée.
Mme Lessard-Therrien : Vous
voyez donc, Mme la Présidente? C'était pas écrit avant noir sur blanc. Il y
avait cette espèce de flou là qui était à mon avis un argument qui n'était pas
en présence le maintenant, ça va être écrit noir sur blanc dans la loi. Alors
là, je veux dire, les avocats, comment ils vont... Moi, j'ai l'impression qu'on
leur donne un argument, un argument supplémentaire pour contester la décision
de la commission. Je ne suis pas rassurée, là, par...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
monsieur Labrie, à vous la parole.
Mme Laberge (Sophie) :
Mme la Présidente, lorsque j'ai indiqué à la semaine dernière que de notre
point de vue, c'était une modification de concordance, dans les faits, la
commission s'est donné pour mandat depuis longtemps de protéger également les
activités agricoles. Et si vous prenez connaissance du plan stratégique de la
commission qui a été déposé à l'Assemblée nationale en début de session, on y
va clairement dans la protection à la fois du territoire et des activités
agricoles. Donc pour nous, c'est clair.
Pour répondre à votre question, et je
reviens sur mon propos de la semaine dernière lorsque je parlais des deux
approches lors d'une demande de morcellement. Il y a historiquement des
commissaires qui ont davantage tendance à se camper sur l'approche territoriale
et d'analyser une demande de morcellement que du point de vue de la superficie
suffisante pour une polyvalence d'activités agricoles dans le temps. D'autres
ont tranquillement, au fil du temps, introduit également l'approche économique.
Et ce que proposait le document sur le morcellement, c'était de favoriser une
approche hybride, donc d'y aller en en analysant le dossier à la fois suivant l'approche
territoriale que l'approche économique.
Donc, le commissaire saisi d'une demande
va analyser et là, la loi va lui demander de le faire au niveau éventuellement
62... 62.8, on y viendra plus tard, mais en clarifiant ce... Quant à nous, ce
qui était une évidence, on l'a clarifié à l'article 3, que la Commission s'occupe
également des activités agricoles en terme de protection, pas en termes de
soutien au développement, mais en termes de protection des activités agricoles.
Mais je pense à vous éviter les arguments que certains avocats, suivant votre
hypothèse, pourraient soulever, que parce qu'on a ça maintenant on ne se
préoccupe plus de la protection du territoire et des superficies suffisantes.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui.
Mme Lessard-Therrien : Mais,
moi, j'en suis pour la protection des activités agricoles. Là où j'ai des
préoccupations, c'est sur le développement des entreprises agricoles, Puis,
bien, en tout respect envers le président de la commission, je ne l'ai pas
entendu sur la notion de développement des entreprises agricoles.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Est-ce
qu'on... D'accord. Alors, monsieur Labrie, encore à vous.
Mme Laberge (Sophie) :
Je reviens à un cas de figure, et on citait monsieur Fortier la semaine
dernière, et je pense que l'exemple est encore bon. Mais je pense que M. le
ministre, avec un exemple similaire il y a quelques minutes. Le producteur qui
a une petite superficie, qui a besoin de quelques hectares de plus pour
progresser et qui a besoin d'un morcellement à partir d'une superficie du
voisin qui en a beaucoup plus. Aller chercher deux hectares à partir du voisin
qui en a 80 avec strictement l'approche territoriale. Il y a de fortes chances
qu'il se fasse dire non. Avec l'approche économique, en hybride, avec l'approche
territoriale, il a plus de chances si, par ailleurs son projet économique et
jugé satisfaisant par...
M. Labrie (Stéphane) : ...commissaire
saisi a davantage de chance de se faire dire oui. Dans un cas comme celui là,
si on prend strictement la l'approche territoriale, est ce qu'on soutient le
développement des activités agricoles? Je pense que non. Parce que ce
producteur-là ne pourra pas progresser là où il est en allant chercher deux
hectares par morcellement chez le voisin qui, lui, ne subirait pas de préjudice
de perdre ces deux hectares-là dans le contexte du morcellement.
Nous, le développement des activités
agricoles, on le voit dans ce contexte là. Parce que, pour rappeler ce que
disait M. le ministre, tantot, les fonctions de la commission, à l'article 3,
a, b, c, d, e, ne sont pas modifiées. On ne fera pas plus d'activités. On n'aura
pas plus de pouvoirs avec l'amendement que sans l'amendement, comme c'est le
cas aujourd'hui, là. C'est un cadre d'analyse qui s'ajoute à la façon dont on
analyse les dossiers. Les deux approches dont je vous parlais tantôt.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Y-a-til d'autres questions? Oui.
Mme Lessard-Therrien : Tu
sais, c'est sûr qu'on aime beaucoup utiliser l'exemple de M. Fortier, tu sais,
c'est un exemple... c'est une histoire à succès. C'est extrêmement inspirant
pour tout le monde. Puis je pense que c'est aussi l'objectif que tente de
poursuivre le ministre avec ce projet de loi là, c'est de faire plein de petits
Jean-Martin Fortier puis plein de petites fermes de la Galinette. Ça, tu sais,
je pense que tout le monde s'entend là dessus, tout le monde est favorable à
ça. Mais il n'y a pas juste des Jean-Martin Fortier qui vont voir beaucoup de
positif là dedans. Il y a des grosses entreprises agricoles aussi qui peuvent
voir du positif. On pourrait prendre… moi, j'aimerais ça, avoir un autre cas de
figure avec avec une... comment je pourrais vous dire? Tu sais, si, par
exemple, c'est encore un projet de maternité porcine, grosse installation dans
une région. On passe à travers le filtre de tout ça, puis finalement, la
commission dit : Hum, ce n'est pas l'idéal, parce que, selon les critères,
il y a des enjeux. Mais là, tu sais, moi, j'ai l'impression que cette
entreprise-là peut revenir en disant : Oui, mais vous avez le mandat de
favoriser le développement des entreprises agricoles. Comment vous allez... tu
sais, là, ça va être quoi pour justifier le fait que les autres critères ont
préséance de la protection du territoire agricole sur celui pour favoriser le
développement des entreprises agricoles?
La Présidente (Mme IsaBelle) : M.
le ministre.
M. Lamontagne : Mme la
Présidente, le commissaire va prendre sa décision en fonction des pouvoirs qui
lui sont conférés par la loi puis la portée de la loi. Ce que je voudrais
faire, là... je voudrais qu'on prenne le vote, là, sur l'amendement de ma
collègue, s'il vous plait.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Y a t'il d'autres interventions?
Mme Lessard-Therrien : …Mme
la Présidente. Bien sûr, que le commissaire va rendre sa décision. Mais là où,
moi, j'ai une préoccupation, c'est quand on va contester cette décision. Qu'est
ce qui va se passer si ça, c'est écrit? Elle est là, ma question, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui.
Mme Robitaille : …puis aller
dans le même sens que ma collègue, c'est quand même... l'article 3, c'est quand
même, là... on définit la mission, la mission de la CPTAQ. Et quand on vient
ajouter ce pan-là, c'est quand même... ça vient vraiment toucher le coeur de l'esprit
de cette loi là. Donc, est ce que c'est le bon endroit pour amener cette
modification-là? On parle beaucoup de l'article 62. Est ce que ça ne devrait
pas rester à l'article 62? Je ne sais pas. Je me pose la question. Mais c'est
sûr que si on le met là, évidemment, c'est tout un... c'est un cadre d'analyse,
oui, qui s'ajoute, et c'est aussi l'esprit de la loi qui change. Et puis c'est
la protection des terres agricoles qui se doit d'être la priorité numéro un. Et
là, on ajoute quelque chose d'autre. Je pense que c'est important de le garder
en tête.
La Présidente (Mme IsaBelle) : M.
le ministre, pas d'autre commentaire, non? Alors il y a-t-il d'autres
interventions sur l'amendement déposé par la députée de Rouyn-Noranda
Témiscamingue à l'article 68? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, est
ce que l'amendement est adopté?
Une voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Vous
voulez le vote nominal. Parfait. Alors, nous allons procéder à la mise aux voix
de l'amendement.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Lessard-Therrien, Rouyn-Noranda Témiscamingue?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire : M.
Lamontagne, Johnson?
M. Lamontagne : Contre.
La Secrétaire : M. Chassin,
Saint-Jérôme?
M. Chassin :Contre.
La Secrétaire : Monsieur
Provençal, Beauce-Nord?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire : Mme
Dansereau, Verchères?
Mme Dansereau : Contre.
La Secrétaire : M. Bélanger,
Orford?
M. Bélanger : Contre.
La Secrétaire : M. Jacques,
Mégantic?
M. Jacques : Contre.
La Secrétaire : Mme
Robitaille Bourassa-Sauvé?
Mme Robitaille : Pour.
• (11 heures) •
La Secrétaire : Et Mme
Isabelle, Huntington...
11 h (version non révisée)
La Présidente (Mme IsaBelle) : ...donc
l'amendement déposé à l'article 68 est rejeté. Nous poursuivons donc sur l'article
68. Est-ce qu'il y a des interventions? Oui Députée de... Bourassa-Sauvé.
Pardon.
Mme Robitaille : ...un
amendement à proposer qui peut peut-être rallier tout le monde?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
il est déjà sur le Greffier. Est-ce que vous en avez une copie, tout le monde?
Parfait. Est-ce que... Donc, nous sommes prêts à l'étudier? Merci. Alors, je
vous invite à lire votre amendement, la députée de Bourassa-Sauvé, ainsi que de
l'expliquer, s'il y a lieu. C'est écrit...
Mme Robitaille : ...Donc, la
Loi modifiant diverses dispositions législatives principalement aux fins l'allégement
du fardeau administratif, l'article 68 : L'article 68 du projet de loi est
modifié par la suppression des mots «et des entreprises».
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Y a-t-il des interventions ou des questions?
Mme Robitaille : Et donc on
peut réfléchir au développement, les commissaires peuvent le prendre en
considération. Mais le fait de supprimer «entreprises», bien, donne plus de
latitude et garde plus l'essence même de la mission originale, là, qui est la
protection des terres agricoles. C'est dans ce sens-là qu'on amène notre
amendement.
Encore une fois, je le redis, c'est quand
même une notion qui... c'est un pan important. C'est un cadre d'analyse qui s'ajoute
et donc qui peut ultimement venir... qui va ultimement venir changer la donne.
Et le fait d'enlever «entreprises» donne plus de latitude.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Y a-t-il des interventions? M. le ministre? Non, pas d'intervention. Alors, s'il
n'y a pas d'intervention... Oui, députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
tu sais, j'abonde dans le même sens que ma collègue. Je pense qu'on vient
adoucir, peut-être, la proposition de notre amendement. Peut-être que c'est un
point de ralliement avec le ministre, j'aimerais l'entendre.
Moi, je considère que je n'ai quand même
pas eu réponse à ma question tout à l'heure. En cas de contestation, qu'est-ce
qui se passe si on adopte un article tel quel? J'aimerais poser la question au
président de la commission : Combien de décisions sont contestées à chaque
année de la part des demandeurs envers la commission? Est-ce qu'on le sait?
La Présidente (Mme IsaBelle) : M.
le ministre, est-ce que vous donnez l'autorisation? Oui. Alors, monsieur
Labrie, vous pouvez répondre.
M. Labrie (Stéphane) :
Mme
la Présidente, je vais m'en assurer, mais je vous dirais qu'on est autour de 3%
qui font l'objet d'une demande au TAQ pour casser la décision.
J'aimerais aussi vous donner un chiffre
sur le taux de réussite qui n'est pas très élevé, pour se rappeler que les
tribunaux supérieurs, à commencer par le TAQ, la Cour du Québec, la Cour
supérieure, la Cour d'appel, ont reconnu, à la commission et à ses commissaires
au fil du temps, une très grande discrétion dans l'analyse et l'application des
critères de l'article 12 et de l'article 62. La Cour d'appel, en 2009, par l'arrêt
Saint-Pie, a reconnu ça.
Et ça n'a pas été remis en question
depuis. Alors, à partir du moment où les tribunaux supérieurs ont reconnu ça, à
mon point de vue, les modifications proposées à l'article 3 ne viendront pas
remettre en question cette autonomie et cette discrétion-là des commissaires
reconnues par les tribunaux supérieurs.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Oui, députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Mais l'impact
de ces modifications-là qui sont proposées au projet de loi, il est quand même
considérable, là. Est-ce qu'on s'entend là-dessus que... Je ne sais pas si Me
Labrie peut développer là-dessus ou si le ministre peut permettre à Me Labrie.
Mais d'un point de vue décisionnel, il y aura quand même un impact, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) : M.
le ministre.
M. Lamontagne : Oui, alors,
je vais... À nouveau, au bénéfice, là, de mes collègues, là, je vais leur
rappeler qu'en 1996 la portée de la loi a été changée. Jusqu'en 1996, la loi
portait sur la protection du territoire agricole. À partir de 1996, la loi
portait sur la protection du territoire et des activités agricoles, mais aussi
de favoriser, dans une perspective de développement durable, favoriser la
protection...
M. Lamontagne :
...développement des activités des entreprises agricoles, alors l'objectif
recherché par le changement qui est proposé à l'article 3, s'en est un de
concordance avec la mission, avec la portée de la loi, pour que la mission de
la Commission soit tout à fait en concordance et en cohérence avec la portée de
la loi. Et puis le pouvoir des commissaires s'exerce à l'intérieur de ce qui
leur est permis dans l'application de la Loi sur la protection du territoire et
des activités agricoles.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Oui, députée de Bourassa-Sauvé
Mme Robitaille : Oui.
Pour le bénéfice des gens qui nous regardent, est-ce qu'on pourrait avoir les
statistiques? Le nombre de décisions traitées par la CPTAQ, le nombre, en 2020,
le nombre de décisions qui ont été... qui traitaient du morcellement et le
nombre... le pourcentage des décisions où on a accepté le morcellement. Est-ce
que c'est possible pour les gens qui nous regardent, là? Je pense que c'est
dans le rapport précédent. Est-ce que... ou le ministre pourrait nous donner
ces...?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre? Donnez-vous la...?
M. Lamontagne : Bien, si
le président a ces informations-là sous la main, je vais lui demander de le
faire. Sinon, bien, on va s'engager à remettre ces informations là à la
commission, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. M. Labrie, avez-vous les informations...?
M. Labrie (Stéphane) : J'ai
quelques chiffres sous la main. L'année dernière, pour l'exercice financier
clos le 31 mars 2021, il y a eu de demandes au TAQ,
1 934 demandes d'appel aux TAQ sur 1700 quelques décisions rendues
sur des demandes d'autorisation. Il y en a eu 2 sur les 34 qui ont été
accueillies. Les autres ont été rejetés ou ont fait l'objet d'un désistement.
Ça, c'est au courant du dernier exercice financier.
Mme Robitaille : Est-ce
que, Mme la Présidente, on s'attend à ce que les chiffres changent avec les
modifications à la loi? Parce que la dernière fois, Me Labrie nous disait qu'il
y allait avoir plus de demandes de morcellement, nécessairement. Et donc,
est-ce qu'on s'attend à ce que la tendance soit différente?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre.
M. Lamontagne : Le
président a exprimé, il y a quelques minutes, qu'il y avait à peu près trois %
des décisions qui peuvent faire l'objet d'une contestation, puis que le succès
de ces contestations-là était très, très, très, très, très limité. Alors, on va
s'en tenir à ce commentaire-là, Mme la Présidente, puis je vous demanderais qu'on
puisse voter, là, sur l'amendement proposé par ma collègue.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait, oui. Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement déposé par la
députée de Bourassa-Sauvé? Oui, alors, on a aussi... est-ce que vous voulez
poursuivre, députée, ou...?
Mme Robitaille : Bien,
je veux juste ajouter, je veux juste compléter suite à ce que le ministre nous
a dit. C'est quand même important parce que c'est quand même... le ministre, c'est
à dire Me Labrie nous l'a dit, là, c'est comme une grille d'analyse, c'est
quand même une idée, là. C'est un nouveau signal, c'est un signal qui est
envoyé au commissaire. Donc, nécessairement, il y a... ça ne va pas rester
pareil, là. C'est sûr qu'il va y avoir des changements, puis, moi, j'aurais
aimé entendre Me Labrie là-dessus. Et puis surtout à la lumière des
inquiétudes, là, des différents groupes, comme quoi on ajoute quelque chose de
fondamentalement, quand même, nouveau à l'article 3, à la mission comme
telle. Donc, c'est important d'essayer de comprendre qu'est ce qui va advenir
de ça, à quoi on s'attend après que ces modifications-là soient adoptées parce
qu'on ne le fait pas pour rien, là.
M. Lamontagne : Oui,
bien, oui, ce qui est recherché, là, c'est une vitalité accrue sur le
territoire agricole, c'est une progression accrue du travail de nos entreprises
agricoles au bénéfice de la vitalité du territoire agricole. C'est ce qui est
recherché, là, par les changements, là, qu'on propose, Mme la Présidente, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Vous avez aussi votre collègue qui
aimerait parler. Si vous voulez poursuivre ou on poursuit avec la députée de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue?
Mme Lessard-Therrien :
Bien, juste pour revenir sur ce que le président de la Commission nous a dit. J'imagine,
1700 demandes, ça c'est toutes les demandes toutes confondues, ce n'est
pas juste pour le morcellement des terres?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, monsieur Labrie,
M. Labrie (Stéphane) : C'est
toutes les demandes d'autorisation, incluant le morcellement, oui.
• (11 h 10) •
Mme Lessard-Therrien :
Et il doit se dégager, j'imagine, des grandes tendances pour lesquelles les
gens vont contester les décisions. Est-ce qu'on sait c'est quoi ces grandes
tendances-là? Comment les gens justifient de contester la décision qui a été
prise?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...M. le ministre.
M. Lamontagne : Bien,
dans la majorité des cas, c'est parce que les gens ne sont pas contents de la
décision, Mme la Présidente, alors ils vont demander de pouvoir réviser cette
décision-là, qui a été prise à la lumière d'un travail très rigoureux de la
commission, des commissaires. C'est dans ce contexte-là que les gens vont
contester la décision, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.Oui.
Mme Lessard-Therrien : Je
vais formuler ma question autrement. Tu sais, est-ce qu'on est dans des
situations où des gens demandent, par exemple, un dézonage pour de la
construction résidentielle? Est-ce qu'on est dans des cas de figure où on a
refusé parce que le territoire n'avait plus nécessairement de capacité pour ce
type d'entreprise là? C'est plus de cette nature-là que j'aimerais avoir les
réponses.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre?
M. Lamontagne : Oui. C'est
un point intéressant que ma collègue soulève parce qu'il n'y a aucune règle à
la commission où, du 49e parallèle en allant au sud, où toutes les décisions
sont prises selon un moule formaté. Chacune des demandes sont faites devant la
commission, sont prises en analyse par une équipe, sont prises en analyse par
un commissaire, qui vont en faire une analyse très, très fine et très
détaillée, qui vont tenir compte d'une multitude de points, qui vont tenir compte
des particularités régionales. Et puis chacune des décisions qui est rendue est
une décision qui est unique en elle-même. Et c'est sur cet ensemble de
décisions là au fil des années qu'il y a toute une jurisprudence qui s'est
bâtie sur lesquelles les commissaires aussi peuvent se reposer quand vient le
temps de faire leur analyse et de rendre leur décision, Mme la députée... Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions à l'amendement déposé par la députée de
Bourassa-Sauvé à l'article 68? Oui? Vous voulez poursuivre, députée?
Allez-y.
Mme Lessard-Therrien :
Bien, oui, je vais aller peut-être sur un autre volet. Si on parle à ce
point-là de concordance, est ce qu'il n'y aurait pas lieu de renommer la
Commission de protection du territoire agricole pour en faire la commission de
protection du territoire et des activités agricoles?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre.
M. Lamontagne : C'est
une suggestion qui a été faite puis ce n'est pas quelque chose qui est
considéré dans un contexte où ça ne change rien au texte de loi puis aux
pouvoirs sont conférés, là, à la commission.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
Mme Robitaille : ...il
faudrait peut-être ajouter, Mme la Présidente, le terme
"développement" au libellé ou au titre de la loi. Je veux dire, c'est...
puisqu'il prend toute la place, là...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Pas de commentaires? D'accord. Alors, si nous restons sur l'amendement, y
a-t-il des interventions sur l'amendement même?
Mme Robitaille : Je veux
juste qu'on se rappelle, là, qu'on est là... qu'en fait, l'enjeu ici, c'est c'est
la protection des terres agricoles. Et on doit voir dans l'avenir et on doit
voir à long terme. Et là on nous amène une modification à l'article 3, qui
s'occupe de... qui traite de la mission de la CPTAQ, où là, dorénavant, on
fera... les commissaires devront faire une analyse du développement des
entreprises agricoles, favoriser le développement des entreprises... Mais l'idée
là-dedans, c'est de faire l'analyse de ce développement-là de l'entreprise X, l'entreprise
agricole X. Et, si, en bout de ligne, par exemple, on a morcelé, on a bétonné
et que cette entreprise-là ne va pas de l'avant, fait faillite, et là on tombe
avec un lot, hein, où là on ne peut plus l'utiliser comme terre agricole, on l'a
perdue, cette... on a perdu le fond de terre. Donc, c'est extrêmement précieux.
Et je pense que les groupes ont parlé, ont manifesté leur inquiétude. Et,
encore une fois, nous, on propose quelque chose qui est un bon compromis. Mais
je pense qu'il faut écouter les groupes. Et le ministre disait tout à l'heure :
De toute façon, ils le font. De toute façon, les commissaires prennent en
considération, là, à l'article 62... de toute façon, ils prennent en
considération tout ce qu'ils doivent prendre en considération. Alors, est-ce
que c'est nécessaire de l'ajouter à l'article 3? Moi, je pense qu'il faut
écouter les groupes. Puis les groupes nous disent que c'est dangereux.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait, merci. y a-t-il d'autres interventions à l'amendement déposé par la
députée... mon Dieu! voyons, j'ai Henri-Bourassa dans la tête, mais ce n'est
pas tout à fait ça... Bourassa-Sauvé, excusez-moi, à l'article 68? Alors,
il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Par
vote nominal? Vous devez le demander si vous le voulez, là.
Mme Robitaille : Vote
nominal, oui, oui, oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
J'ai ralenti mon rythme, là, mais parce que je pensais que vous alliez me le
demander, là...
La Présidente (Mme IsaBelle) : ...vous
devez le demander. Allez-y.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention, Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Lamontagne (Johnson)?
M. Lamontagne : Contre…
4lse [00 :00 :09] Monsieur
Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :Contre.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
La Secrétaire
: Mme
Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau : Contre.
La Secrétaire : Monsieur
Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Contre.
La Secrétaire : Monsieur
Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Contre.
La Secrétaire
: Mme
Lessard-Therrien (Rouyn- Noranda-Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire : Et Mme
Isabelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention.
Donc. L'amendement déposé à l'article 68 est rejeté. Nous poursuivons avec l'article
68. Y a t'il d'autres interventions à l'article 68? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à son vote.
Une voix : ...appel nominal.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
La Secrétaire : Pour, contre
l'abstention, monsieur Lamontagne (Johnson)?
M. Lamontagne : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Bélanger (Mégantic)?
M. Bélanger : Pour.
La Secrétaire : Mme
Robitaille (Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Abstention.
La Secrétaire : Mme Lessard
Thérien (Rouyn-Noranda-Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Abstention.
La Secrétaire : Et Mme
Isabelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention.
Donc, l'article 68 est adopté. Nous poursuivons, M. le ministre, avec l'article
69.
M. Lamontagne : Oui. L'article
69 : l'article 12 de cette loi est modifié par l'insertion dans le premier
alinéa et après «activité agricole« de «tout en veillant au développement de
ses activités ainsi qu'à celui des entreprises agricoles».
Commentaire : l'article 69 du projet
de loi propose, en concordance avec l'article utilisé précédemment, d'ajouter
que la Commission de protection du territoire agricole du Québec, en plus de
tenir compte de l'intérêt général de protéger le territoire et les activités
agricoles, veille également lorsqu'elle exerce sa compétence au développement
des activités des entreprises agricoles.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Y a t'il des interventions à l'article 69?
Mme Robitaille : Est-ce que
le ministre pourrait encore une fois nous dire le pourquoi de cette
modification-là, nous expliquer le pourquoi de cette modification?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
M. Lamontagne : Bien, je vais
référer à ce que j'ai pu expliquer depuis la semaine passée puis précédemment
ce matin. Tout ça, là, ça s'inscrit dans la portée de la loi et la commission
qui est chargée par le texte de loi d'appliquer et d'interpréter la loi.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Y a t'il d'autres interventions? Oui. Députée de Rouyn-Noranda Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Oui,
le ministre plaide depuis la semaine passée pour la concordance, Mme la
Présidente, alors je m'explique mal pourquoi on change la formulation.
Précédemment à l'article 68. On parle de favoriser le développement des
entreprises, des activités, le développement des entreprises agricoles. Là, on
parle de veiller au développement de ces activités ainsi qu'à celui des
entreprises agricoles. J'aimerais qu'il nous explique la différence entre
veiller et favoriser.
La Présidente (Mme IsaBelle) : M.
le ministre.
M. Lamontagne : On va prendre
une pause.
La Présidente (Mme IsaBelle) : D'accord.
Alors, nous allons suspendre quelques instants...
(Suspension de la séance à 11 h 18)
(Reprise à11 h 22)
La Présidente (Mme IsaBelle) : ...Alors,
M. le ministre.
M. Lamontagne : Oui. Écoutez,
Mme la Présidente, en lisant le texte... Je vais attendre que ma députée... ma
collègue de Bourassa-Sauvé soit prête, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...à un moment donné.
M. Lamontagne : Oui. En
lisant le texte, tout de suite, dans ma tête, je me suis dit : Bon, bien,
mes perspicaces collègues de l'opposition vont certainement relever ce manque
de concordance là entre le texte qui est proposé puis ce à quoi je fais
référence depuis le début. Ça fait qu'effectivement j'ai demandé, là, aux
juristes de revenir rapidement avec un amendement qui va faire en sorte qu'on
parle exactement du même texte pour être sûr qu'il n'y a pas de confusion sur l'intention
et la portée qui s'inscrit encore en ligne avec toutes les discussions qu'on a
eu depuis jeudi puis on a eu tantôt par rapport aux modifications qu'on a
faites à l'article 3. Ça fait que d'ici quelques instants, là, on devrait avoir
un amendement que j'ai à vous proposer pour qu'on ait une exacte conformité et
concordance, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions en attendant l'amendement? Oui.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
je veux dire, Mme la Présidente, je pense qu'on va s'économiser de la salive.
On va attendre d'avoir l'amendement du ministre pour...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
Mme Lessard-Therrien :
...pour faire le débat.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...pour la députée de Bourassa-Sauvé. Vous voulez attendre. Excellent. Alors,
nous allons suspendre quelques instants...
(Suspension de la séance à 11 h 23)
11 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 11 h 31)
La Présidente (Mme IsaBelle) : …alors,
nous avons reçu un amendement de la part du ministre à l'article 69, je vous
invite à le lire, s'il vous plaît, et à l'expliquer, s'il y a lieu.
M. Lamontagne : Oui, alors, en
lien, là, aux commentaires justifiés qu'a formulés ma collègue, on soumettrait
l'amendement suivant : de remplacer l'article 69 du projet de loi
«veillant au développement de ses activités ainsi qu'à» par «favorisant le
développement de ses activités ainsi que». Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Y a-t-il des interventions? Députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Je pense
que, bon, comme on disait à l'article précédent, les mêmes interrogations se
posent exactement, là, je veux dire, on a cette nouvelle grille d'analyse, je
le répète, développement, toute cette question de développement, favoriser le
développement des activités agricoles, des entreprises agricoles aussi, et
ultimement, c'est beaucoup plus large, c'est beaucoup plus large que simplement
veiller à la protection du territoire agricole. Alors, en bout de ligne, en
bout de ligne, il va y avoir plus de demandes de morcellement et donc il y aura
plus matière à contester la décision. Parce que c'est quoi du développement?
Favoriser le développement des entreprises agricoles, ça peut vouloir dire
beaucoup de choses, c'est très, très large. Et donc c'est sûr que ça va avoir
un impact sur la contestation des demandes qui seront rejetées. On peut
peut-être avoir l'opinion du ministre, Me Labrie aussi.
La Présidente (Mme IsaBelle) : M.
le ministre, oui.
M. Lamontagne : Oui, je vais
référer ma collègue aux commentaires que j'ai pu faire, depuis ce matin, en
lien avec le même libellé, si on veut, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
y a-t-il d'autres interventions à l'amendement déposé par le ministre à l'article
69? Députée de Rouyn-Noranda Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Oui,
bien, je pense qu'on reste avec les mêmes préoccupations de tout à l'heure.
Moi, j'aimerais peut-être, là, explorer un autre angle à cet article-là, où est
ce qu'on dit... parce qu'il y est déjà, en fait, des organismes en charge de
voir au développement des entreprises agricoles sur le territoire, moi, j'aimerais
ça savoir comment, comment ça va s'arrimer tout ça. Là, on va avoir la
Commission de protection du territoire agricole qui va avoir ce mandat-là. On a
des organisations locales qui ont aussi ce mandat-là. On a des MRC qui ont des
plans de développement de la zone agricole. Comment est ce qu'on va faire pour
arrimer tout ça ensemble, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme IsaBelle) : M.
le ministre.
M. Lamontagne : Oui, au
bénéfice, là, de la célérité de nos travaux, juste rappeler à ma collègue qu'on
est sur l'amendement. Alors, je suggérerais qu'on adopte l'amendement qui
venait répondre directement à ses interrogations. Puis, après ça, si les
collègues veulent faire des commentaires sur l'article en question, bien, naturellement,
ils sont bienvenus.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Bonne
suggestion. Est ce qu'on peut voter d'abord l'amendement ou êtes-vous...
avez-vous d'autres interventions sur l'amendement? Alors, on peut voter l'amendement,
on pourra discuter de l'article 69. Parfait. Est ce que vous voulez faire appel
nominal? Oui, allons-y. Alors, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement
déposé par le ministre à l'article 69.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Lamontagne (Johnson)?
M. Lamontagne : Pour…
La Secrétaire : ...Bourassa-Sauvé?
Mme Robitaille : Pour.
La Secrétaire : Mme
Lessard-Therrien, Rouyn-Noranda-Témiscamingue?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire : Et Mme
Isabelle, Huntingdon?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 69... Hi! on a oublié un
membre.
La Secrétaire : Je m'excuse.
M. Bérubé, Matane-Matapédia?
M. Bérubé : Pour.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors donc, l'amendement déposé par le ministre à l'article 69 est
adopté. Nous poursuivons maintenant sur l'article 69, tel qu'amendé. Alors, y
a-t-il des interventions? Députée de Rouyn-Noranda, allez-y
Mme Lessard-Therrien : Oui,
merci, Mme la Présidente. Donc, j'aimerais savoir... Dans l'article 12, on dit
«elle prend en considération le contexte des particularités régionales», la
commission. Et là on vient ajouter aussi que la commission doit favoriser le
développement des activités et des entreprises agricoles. Moi, j'aimerais
savoir comment la commission va s'arrimer avec les organisations qui sont déjà
présentes, bien implantées sur le territoire, dont c'est leur job de développer
des entreprises agricoles. Comment on va s'arrimer avec les plans de
développement des zones agricoles pilotés par les MRC? Maintenant que la
commission, c'est écrit noir sur blanc qu'elle a ce mandat-là, je veux savoir
comment tout ça va s'arrimer.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre.
M. Lamontagne : Pour rappeler
à ma collègue que les décisions des commissaires sont en fonction d'un ensemble
de critères. Et entre autres, il y a toute la question des particularités
régionales. Et on s'entend que les commissaires exercent leur travail en
fonction des pouvoirs qui leur sont dévolus par la loi. Mais en même temps,
quand il est... la question des particularités régionales... Alors, les
réalités qu'on retrouve sur le terrain, c'est tous des points, là, qui sont
susceptibles, là, d'être analysés, identifiés par les commissaires pour
ultimement, là, prendre leurs décisions, naturellement, toujours en fonction
des pouvoirs qui leur sont conférés par la loi.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Oui, vous pouvez poursuivre.
Mme Lessard-Therrien : Mais
ça m'apparaît quand même... C'est assez large, là. On était dans un objectif de
protection du territoire agricole, on agissait vraiment comme gardiens du
territoire agricole, mais là, on vient écrire noir sur blanc que, maintenant,
aussi, la commission peut... doit favoriser le développement des activités et
des entreprises agricoles. Mais là il y a déjà des organismes qui sont en
charge de ça.
Tu sais, si un demandeur, tu sais, veut
développer un projet agricole qui ne s'inscrit pas nécessairement dans les
orientations de sa municipalité, de sa MRC ou peu importe, x raison, et là va
arriver devant la commission de protection, comment on va faire ces
arbitrages-là pour déterminer, tu sais, est-ce qu'on va de l'avant avec un
projet ou pas? Puis c'est quoi, la... Tu sais, c'est large, là, «elle prend en
considération le contexte des particularités régionales». Mais est-ce que c'est
un coup de fil? Est-ce qu'on s'assoit? Est-ce qu'on discute ensemble avec les
autorités locales ou les agents de développement locaux? Comment,
concrètement... ça s'opérationnalise, ça, concrètement?
M. Lamontagne : De par la
loi, la CPTAQ prend en compte les plans de développement des zones agricoles,
là, des différentes MRC sur le territoire, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions? Oui, députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Juste une
petite question. Quand les... Je sais que des commissions, parfois, d'autres
commissions peuvent demander l'avis d'une autre instance avant de délibérer,
avant de... bien, avant l'audience, après l'audience, pour mieux délibérer,
puis en arriver à une décision. J'écoutais ma collègue et je me demandais,
quand un commissaire de la CPTAQ, par exemple, là, avec les... cette nouvelle
dimension là qu'ils auront à prendre en considération, là... Parce que le
signal sera envoyé à toutes les commissaires. Ce ne sera pas le commissaire
qui, de son propre chef, décide de mettre plus l'accent sur le développement
économique, le développement de l'entreprise agricole.
• (11 h 40) •
Et quand il y aura une question de
particularités régionales, par exemple, est-ce que les commissaires, avec leurs
analystes, pourront faire des demandes du côté des MRC pour mieux comprendre
les particularités régionales, puis le plan d'aménagement, et tout ça? Est-ce
que les commissaires peuvent demander une opinion...
Mme Robitaille : ...externe
avant de prendre une décision?
La Présidente (Mme IsaBelle) : M.
le ministre, oui.
M. Lamontagne : Bien, les
différents spécialistes de la commission et des commissaires posent tous les
gestes qui leur permet d'avoir la meilleure compréhension du dossier qui est
devant et en fonction de la décision qu'ils ont à prendre.
Et puis, je rappelle encore à ma collègue,
là, que pour s'assurer encore que la commission ait... écoutez, d'augmenter
encore davantage les compétences qui sont déjà reconnues puis qui sont déjà
très grandes, on a alloué à la Commission, au budget de mars dernier, des
ressources, des ressources qu'elle nous avait demandés pour faire en sorte qu'elle
puisse développer ou cultiver parce qu'on est dans le milieu agricole, hein,
cultiver, là, une compréhension encore plus fine et une meilleure connaissance
des réalités qu'on a dans chacun des territoires au Québec pour rendre les
décisions les plus appropriées et cohérentes en fonction des demandes, là, qui
sont devant elles, là.
Mme Robitaille : Je me
demandais si le ministre pourrait laisser Me Labrie... je voyais Me Labrie qui
voulait peut être répondre parce que dans d'autres commissions, ça se fait, là,
de demander l'avis d'une entité externe avant d'entamer le délibéré, puis d'en
arriver à une décision. Donc, pour ce qui est... En tout cas, c'est une
question de célérité, c'est une question d'avoir tous les éléments pour prendre
la décision. Est-ce que, puis ma collègue parlait tout à l'heure des MRC, des
différents plans d'aménagement des MRC, des différentes sociétés de
développement des différents comtés au Québec, est ce que les commissaires
peuvent demander un avis, un avis externe dans une situation particulière pour
juger : Bien là, ils vont être obligés de juger du développement des
entreprises agricoles?
La Présidente (Mme IsaBelle) : M.
le ministre.
M. Lamontagne : ...ma
collègue, les spécialistes de la commission ont toute la latitude pour aller
chercher toute l'information qu'ils ont besoin pour rendre la meilleure
décision possible. Puis je répète aussi que dans le cas... les MRC qui ont des
plans de développement de la zone agricole, la... prend en considération, là, c'est
un critère qui est déjà dans sa loi, des plans de développement des zones
agricoles lorsqu'elle fait l'analyse des dossiers qui lui sont présentés, là.
Mme Robitaille : Donc, Mme la
Présidente, je dois comprendre que les commissaires pourront demander une
analyse externe pour en arriver à leur décision.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
Monsieur Labrie, à vous la parole!
M. Labrie (Stéphane) : Merci,
Mme la Présidente. La loi le prévoit déjà, que la Commission peut requérir des
renseignements du demandeur ou de toute personne qu'elle juge pertinent. Ça, c'est
déjà dans la loi.
La loi prévoit déjà que pour être
recevable, une demande doit être conforme à la réglementation municipale et la
Commission a pris l'engagement à partir de 2017 dans son plan stratégique, ça a
été renouvelé en 2021, de prendre davantage en compte les particularités
régionales. Les ressources additionnelles dont vous parle le ministre vont
contribuer à ça.
Dans le contexte du précédent plan
stratégique, la Commission a identifié cinq axes de prise en compte des
particularités régionales supportées par 23 indicateurs. Alors, ce sont tous
des éléments que les commissaires vont prendre en compte lors de la prise en
compte des particularités régionales propres à une demande. Puis je vous réfère
à nouveau à l'article 62 de la loi, les alinéas 9 et 10, «l'effet sur le
développement économique de la région sur preuve soumise par une municipalité,
une communauté, un organisme public ou un organisme fournissant d'utilité
public et les conditions socio-économiques nécessaires à la viabilité d'une
collectivité lorsque la faible densité d'occupation du territoire le
justifient. Ce sont deux des onze critères de l'article 62.
On a publié dans les dernières années un
document de référence qui est sur le site Web, qui indique les cinq axes et les
23 indicateurs de prise en compte des particularités régionales. Et on indique
bien que le demandeur et toute partie intéressée peut invoquer devant la
Commission des particularités régionales. Ça inclut des organismes de
développement économique, ça inclut des intervenants socio-économiques du
milieu.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui,
vous...
Mme Robitaille : ...on ajoute
hein ce nouvel élément à la mission et puisque le signal sera clairement
envoyé, là, que les commissaires devront faire une analyse là qui verra si oui
ou non, ça favorise le développement des activités puis des entreprises
agricoles, là, puisqu'ils devront faire ça systématiquement, le signal est
clairement envoyé à tout le monde.
Est-ce qu'on devrait s'attendre à ce que,
justement, il y ait plus de demandes, justement, qui aillent chercher... qui
aillent besoin d'aller chercher plus une analyse externe, justement pour
répondre, pour mieux comprendre les particularités...
Mme Robitaille : ...et si
c'est le cas, bien, il me semble que ça va... les délibérés risquent d'être
plus longs, si l'analyse, elle doit être faite en bonne et due forme. Et donc
est-ce qu'on doit s'attendre à ce que les charges... la charge des commissaires
soit plus lourde pour que le... pour que, justement, la décision soit...
considère ce nouveau critère là.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Oui, M. le ministre.
M. Lamontagne : Oui, juste,
dans l'objectif, ultimement, d'appliquer et d'interpréter la loi, les commissaires
posent tous les gestes qu'ils ont à poser, et tous les spécialistes, tous les
gestes qu'ils ont à poser pour s'assurer de rendre les meilleures décisions,
Mme la Présidente. Et je rappellerai que dans cet objectif là, on a accordé des
ressources importantes additionnelles à la commission, à sa demande, pour,
encore là, rendre encore plus fine sa compréhension des enjeux sur les
territoires puis de toutes les particularités régionales, et aussi
compréhension, là, de chacun des projets agricoles qui va leur être présenté,
là.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Oui.
Mme Robitaille : J'entends le
ministre, là, j'entends le ministre, mais ça ne répond pas tout à fait à ma
question. À la lumière de tout ce que... tout ce qui est ici, là, bien, il me
semble que, justement, les commissaires devront aller chercher des avis aux
sociétés de développement, soient soit bien à l'écoute... bien, ils le font
déjà. L'idée de la particularité régionale a toujours été là, mais là,
puisqu'on ajoute le volet développement des activités des entreprises, là, tout
le pan économique, comme on disait à l'heure, pour tout le monde, pour tous les
commissaires, bien, il me semble que, logiquement, la décision, elle sera...
elle devrait prendre en considération plus... en tout cas, un pan nouveau.
Donc, ça va quand même ajouter à la charge des commissaires, et donc, bien, je
ne sais pas, là, il y aura... le processus sera plus... il y a de bonnes
chances que le processus soit plus long, plus lourd et que la charge des
commissaires, bien, elle soit plus lourde.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Y
a-t-il... Oui.
M. Lamontagne : Oui. Le
président a répondu amplement, là, la semaine passée aux questions de ma
collègue quant à la charge de travail, là, des commissaires. Alors, ceci étant,
là, je demanderais le vote, là, sur l'article, s'il vous plaît, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Y a-t-il d'autres interventions? Oui, députée de Rouyn-Noranda- Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : B Oui,
merci, Mme la Présidente. Depuis le début, le ministre nous dit que c'est des
modifications chirurgicales, que, tu sais, on est dans de la concordance, que,
tu sais, finalement, ça ne changera pas grand-chose, ce qu'on est en train de
voter là. Mais moi, j'aimerais quand même revenir un peu sur le processus d'une
demande à la CPTAQ. Une municipalité, par exemple, aurait le projet de morceler
une terre agricole pour en faire des petits lots, pour justement favoriser
l'établissement de relève et de petits projets agricoles. On va soumettre une
demande à la CPTAQ, on a besoin d'avoir une lettre d'appui, municipalités, MRC,
UPA, il faut que l'UPA locale donne son approbation. À la suite de ça, ça va
être déposé devant la commission. La commission va étudier ça, va rendre sa
décision. Donc, on peut dire : Bien, c'est là qu'elle prend les
particularités régionales. Puis là, éventuellement, si elle ne veut pas
recommander le morcellement, c'est à ce moment là qu'il va y avoir des...
Est-ce qu'il y a toujours des auditions une fois que la décision, elle est...
la recommandation, elle est négative, ou c'est juste dans le cas d'une
contestation?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
M. Labrie.
M. Labrie (Stéphane) : Oui, Mme
la Présidente. La loi prévoit qu'avant chaque décision il doit y avoir une
orientation préliminaire, un résumé de la demande et orientation préliminaire,
qui est rédigée par les commissaires saisis du dossier. Et cette orientation
préliminaire est accompagnée d'un avis qui indique aux personnes intéressées,
dont le demandeur... qu'il bénéficie d'un délai de 30 jours, soit pour formuler
des observations additionnelles et/ou demander une rencontre avec les
commissaires. Et c'est sur cette demande-là qu'il y aura lieu, effectivement,
une rencontre. Elle n'est pas automatique, là. Le demandeur ou une personne
intéressée doit en faire la demande. Mais, oui, il va y avoir une demande... il
va y avoir une rencontre si une demande est formulée, oui.
• (11 h 50) •
Mme Lessard-Therrien : Bon.
Parce que moi, Mme la Présidente, là, j'ai accompagné une municipalité qui
avait précisément ce projet-là, un morceau de terre agricole qui n'était pas
vraiment utilisé parce qu'il était traversé par un cap de roche puis une forêt,
avait un projet de vouloir miser sur la petite agriculture, a fait tout le
processus, ça a été extrêmement long, et il y avait... quand on dit : Elle
prend en considération le contexte des...
Mme Lessard-Therrien : ...régionale
avait en main le... de la MRC, qui mentionnait de vouloir justement favoriser l'établissement
de petites entreprises sur des petites superficies, etc. Tout le monde était en
faveur de ce projet-là. Puis la commission a joué son rôle puis... donné une
recommandation qui n'était pas favorable à ce projet-là. Et moi, j'ai
accompagné la municipalité devant les commissaires pour faire valoir le projet,
faire valoir les atouts de notre territoire puis pourquoi ce projet-là serait
pertinent dans mon comté. Éventuellement, ça a pris un certain temps, la CPTAQ
a donné une position. Finalement, elle est revenue, bien, sur sa décision...
sur son orientation initiale, et a accepté la moitié du projet. Donc, au lieu d'avoir
8 terrains, on a eu quatre terrains morcelés pour le projet de petite
agriculture. Puis là, moi, ce que je comprends, c'est qu'avec tout ce qu'on est
en train de décider là, c'est que ce processus-là, si, demain matin, la
municipalité devait refaire le même processus, bien, elle serait avantagée avec
ce qu'on vient de noter, les amendements, les articles qu'on a déjà votés pour
parler... justement la question des superficies variées. Tu sais, là, on peut
parler du développement, et des activités, et des entreprises agricoles.
Donc, ce qu'on est en train de faire là,
puis ça, c'est ma compréhension, c'est que ça va changer quelque chose. Il n'y
aura plus des municipalités qui vont être pendant huit ans dans des démarches
pour faire lever des petits projets. Et donc... puis là c'est un cas de figure
qui est positif, à mon avis, tu sais, avec lequel, nous, on était 100% d'accord,
puis le projet est en train de se concrétiser, puis tout le monde est super
fier, puis c'est vraiment intéressant pour la vitalité du milieu. Donc, ça va
changer des choses. Bien là, c'est quoi les garde-fous qu'on se donne pour que
ça reste positif, ces changements-là, puis que ça ne soit pas éventuellement
négatif? Parce qu'il va y avoir quand même, tu sais, des projets où ça va
peut-être mal virer. Ça va peut-être mal virer. Ça arrive, puis vous le voyez
avec la commission. Je me souviens, la municipalité brandissait le livre de
Jean-Martin Fortier. Puis les commissaires nous disaient : Bien oui, on le
sait. Il nous donne de l'ouvrage, Jean-Martin, parce qu'il y a plein de gens
qui voient que c'est possible de faire de l'agriculture sur petites surfaces,
veulent en faire, mais le taux de succès n'est pas 100%, là, il y a eu des
moments où on a morcelé puis finalement on a perdu ces terres-là.
Donc, tout ça pour dire que ce qu'on est en
train de faire ne sert pas à rien. Et moi, je veux savoir... tu sais,
finalement, je n'ai pas l'impression que les particularités régionales, en
tout cas, dans le cas de figure que je vous expose, ont été réellement prises
en considération. Ça fait que j'ai comme envie de savoir... ça va changer des
choses, en même temps, qu'est-ce que ça va changer exactement aussi?
La Présidente (Mme IsaBelle) : M.
le ministre.
M. Lamontagne : Bien,
écoutez, j'accueille avec tellement de soulagement, vraiment, l'enthousiasme de
ma collègue, à savoir que ce qu'on est en train de faire, ça va changer des
choses. Parce qu'effectivement, l'objectif, je l'exprimais tantôt, c'est de
chercher à donner des outils à la commission, aux commissaires pour être capable
de contribuer à une vitalité encore plus grande de notre territoire agricole,
encore davantage d'activité dans nos entreprises agricoles, au bénéfice,
ultimement, du dynamisme puis de la protection de notre territoire agricole.
Et puis ce que j'entends de ma collègue, c'est
qu'il y a un projet qui a été déposé par une communauté qu'elle a mis tout son
coeur à accompagner. Puis les commissaires ont fait un très, très bon travail
et ont soumis une première décision aux orientations qui n'allait pas dans le
sens... à la lumière des informations qu'ils avaient, tout ça, ça n'allait pas
dans le sens de ce qui était souhaité par la communauté, n'allait pas dans le
sens de ce qui était souhaité par le monde agricole, par ma collègue députée,
et tout ça. Et puis les mécanismes qui sont en présence ont permis au groupe de
faire d'autres représentations, d'amener des informations additionnelles. Et
puis les commissaires ont fait ce qu'ils font depuis 40 ans. ils ont appliqué
leurs compétences, la richesse de tout le soutien qu'ils ont autour d'eux. Ils
ont écouté, ils ont pris compte des avis qui étaient donnés. et finalement,
bien, ils se sont rangés du côté du projet qui était présenté par ma collègue
puis sa communauté.
Puis ce qu'on vient faire, avec des
interventions chirurgicales qu'on fait dans la loi, bien, c'est de donner des
outils au commissaire, des outils additionnels pour être capable d'enrichir
son...
M. Lamontagne :
...participation de chacun parce que... il faut comprendre, là, c'est chacun
des projets qui sont analysés d'une façon très, très, très rigoureuse, en
fonction des critères très rigoureux auxquels on a une composante de
particularités régionales, auxquels on a une composante où on va chercher toute
l'information qu'on a besoin pour prendre les meilleures décisions. Alors, c'est
dans ce contexte-là qu'on est en train de poser les gestes.
Alors, quand ma collègue dit, tu sais, que
ça va changer les choses, bien, c'est ça le geste qui est recherché. Puis
honnêtement... moi, ce qui me... ce que je trouve extraordinaire dans le rôle
qu'on a à faire comme parlementaire, on est élu par des citoyens dans les
circonscriptions, on est élu pour aller à l'Assemblée nationale, on est élu
pour présenter des projets de loi, pour commenter des projets de loi, adopter
des projets de loi qui, ultimement, dans chacune des sphères auxquels réfère le
projet de loi, Mme la Présidente, vont venir, et le législateur l'espère,
toujours contribuer de façon positive à un avancement dans notre société.
Alors, c'est... écoutez, ravis de l'entendre
de ma collègue, qu'elle comprend que qu'est ce qu'on est en train de faire, là,
c'est pour changer des choses. Et j'entends aussi ma collègue qui dit :
Écoute, il pourrait arriver des fois qu'on rend une décision là, puis qu'ultimement
ça ne tourne pas tout à fait comme on voudrait que ça tourne. Mais écoutez,
effectivement, c'est possible dans toutes les sphères d'activité où les gens
ont des décisions à prendre en fonction de certains critères.
Il est possible, des fois, là, qu'il y ait
eu une décision qui ne se rencontre pas tout à fait ou la façon ça se
matérialise sur le terrain, ça ne rencontre pas tout à fait toutes les
représentations qui avaient été faites, toute l'analyse et tout le bien-fondé
qui est en arrière de la prise décision. Il est possible que ça arrive. Mais
une chose qui est sûre, Mme la Présidente, c'est, oui, il est possible que ça
puisse arriver, mais en donnant aux commissaires les outils additionnels dont
ils ont besoin, en donnant les ressources que la Commission a demandées, c'est
qu'on vient chercher à minimiser cette possibilité-là que ça puisse arriver,
mais au bénéfice de quoi? Au bénéfice d'un territoire agricole, d'activités
agricoles qui vont avoir davantage d'effervescence.
Puis je vous l'ai dit d'entrée de jeu, Mme
la Présidente, quand on a commencé le travail sur le projet de loi : On
pourrait avoir le plus beau territoire agricole au monde, mais si ça finit qu'on
a plus d'entreprises agricoles ou que nos entreprises agricoles ne peuvent pas
évoluer, ne peuvent pas se développer pour continuer à contribuer au dynamisme
de notre territoire agricole, mais écoutez, on ne fait pas le travail, parce
que l'objectif, c'est de nourrir les Québécois et les Québécoises. L'objectif,
c'est d'utiliser la terre agricole, le territoire agricole pour nourrir les
Québécois et Québécoises, puis ça, c'est des entreprises agricoles qui
soumettent des projets, qui opèrent des entreprises, qui opèrent des activités
qui visent à le faire. Ça fait que ce qu'on vient faire, là, c'est donner des
outils additionnels aux commissaires pour faire le travail qu'ils font si bien
depuis 40 ans dans un contexte où l'agriculture a pu changer depuis un
certain nombre d'années, et puis ils vont avoir les outils pour rendre les
meilleures décisions au bénéfice de la protection du territoire agricole et
aussi des activités de nos entreprises agricoles sur le territoire, Mme la
Présidente. Alors, merci à ma collègue de nous rappeler que ce qu'on est en
train de faire, vraiment, là, ça va changer des choses. Effectivement, ça va
changer des choses, Mme la députée.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Il reste à peine quelques secondes. Alors, vous vouliez peut-être
intervenir rapidement,
Mme Lessard-Therrien : Bien, Mme
la Présidente, je vais avoir une belle réponse pour le ministre pour poursuivre
les échanges. Ça sera au retour, à la reprise, cet après-midi.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, merci de votre collaboration, nous ajournons la commission,
alors sine die.
(Suspension à 11 h 59)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 15)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, bonjour à nouveau. Votre attention, s'il vous plait. La Commission de l'économie
et du travail reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi numéro 103, Loi modifiant diverses dispositions législatives
principalement aux fins d'allègement du fardeau administratif.
Lors de notre suspension de nos travaux,
cet avant-midi, nous en étions à l'article 69. Il avait été d'ailleurs amendé.
Alors, y a-t-il d'autres interventions à l'article 69 tel qu'amendé? Oui.
Alors, nous poursuivons avec la députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Oui,
merci, Mme la Présidente. Juste avant de se quitter, là, cet avant-midi, en
fait, j'étais allée, là, d'un exemple, d'un cas de figure d'une municipalité
qui veut morceler des terres puis le parcours du combattant que ça a engendré
dans la loi actuelle, à peu près huit ans, là, de démarches. Et là le ministre
a...
Mme Lessard-Therrien : ...confirmé,
en fait, qu'effectivement, avec les nouvelles modalités, ça va changer, puis ça
va favoriser un peu une voie rapide, puis ça va être facilitant pour les
municipalités qui pourraient avoir de tels projets, puis pour la vitalité de
notre territoire, etc. Donc, on a souligné tous les bons points positifs des
changements apportés à la loi.
Donc, moi, ce que je trouve intéressant
là-dedans, c'est que, bien, d'une part, le ministre reconnaît que ça va changer
quelque chose, qu'on n'est pas juste dans de la concordance puis dans des
petites mesurettes. Finalement, c'est que ça a effectivement le potentiel de
révolutionner, à certains endroits, la façon dont on occupe notre territoire
agricole.
Mais, moi, ma préoccupation et la
préoccupation des groupes, c'est là où on a un exemple qui est positif, qui va
apporter de la vitalité, qui va apporter du développement d'activités
agricoles, mais là où j'ai des préoccupations et les groupes, c'est : C'est
quoi, les balises qu'on a pour que ça change les bonnes choses puis que ça
aille dans le sens qu'on veut? C'est toujours ça, la préoccupation : les
balises, les garanties que ce qu'on veut morceler ou ce qu'on va donner comme
nouveaux mandats à la Commission, ça ne se fera pas au détriment du territoire
agricole. Donc, moi, je reviens avec cette question-là : C'est quoi, les
balises pour que ça change les bonnes choses?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre.
M. Lamontagne : Bien, d'abord,
je reviendrais... Bonjour, Mme la Présidente. Je reviendrais sur les propos de
ma collègue, là. C'est l'ensemble des dispositions qui sont à l'étude qui vont
permettre de faire des changements qui vont dans la bonne direction, là, que ma
collègue peut apprécier puis que moi aussi, je peux apprécier.
Les commissaires, chaque jour, quand ils
se lèvent, là, leur premier mandat, c'est de protéger le territoire agricole
puis de protéger les activités agricoles. Alors, depuis 40 ans, ils se
gouvernent en fonction des pouvoirs que la loi leur confère puis aussi en
fonction d'une jurisprudence qui s'est construite au fil des 40 ans, apprendre
à chaque décision, de prendre la meilleure décision possible, la décision qu'ils
jugent la plus appropriée, qui leur permet de continuer, jour après jour, à
remplir leur mandat.
Alors, la réponse, ça s'inscrit dans la
poursuite du travail qui sont effectués par les commissaires et toutes les
équipes à la CPTEQ, les professionnels, les spécialistes, à des gens qui on a
octroyé, depuis un an, des ressources additionnelles dans l'optique de toujours
les... au profit de notre territoire agricole, puis de la vitalité de notre
territoire agricole.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions à l'article 69? Oui, vous pouvez
poursuivre.
Mme Lessard-Therrien : Oui,
merci, Mme la Présidente. Moi, je ne remets pas du tout en question le travail
des commissaires, mais les commissaires, ils n'ont pas de boule de cristal, ce
n'est pas des devins. Ça fait que la préoccupation demeure au niveau des balises,
au niveau des garanties que ça va changer les bonnes choses puis que notre
territoire agricole va être préservé.
Là, on va faciliter, d'une certaine façon,
le processus. On ajoute la question du développement des entreprises agricoles.
Tu sais, moi, je trouve qu'on élargit quand même la portée de la loi.
Nécessairement, il y a des gens qui vont vouloir profiter de cet élargissement.
Puis ça va créer des opportunités, puis c'est ça qu'on veut, puis c'est bien
que ça crée des opportunités. Mais comment on va les baliser, ces
opportunités-là, pour qu'elles restent vraiment au niveau des activités
agricoles, au niveau de la vitalité du territoire agricole, pour que ça reste
des bonnes opportunités puis qu'on ne se retrouve pas, dans quelques années, avec
des terres qui auront été morcelées ou des entreprises qui, finalement, ne se
seront pas développées à la hauteur de ce qu'elles auraient souhaité au départ?
Comment on fait pour bien baliser?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre.
• (15 h 20) •
M. Lamontagne : Bien, juste
pour rappeler, en tout respect à ma collègue, là, qu'en aucun temps, là...
M. Lamontagne : On vient
modifier la portée de la loi qui avait été modifiée en 1996.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Alors, députée de Bourassa-Sauvé. Je vous rappelle, députée de
Bourassa-Sauvé, qu'il vous reste 4 minutes 40 secondes à la...
Mme Robitaille : Ah
bien, c'est... Ouais, mais je réitère que... Mais encore une fois, je le
répète, il y a des groupes, l'UPA entre autres, l'institution Jean-Garon, des
groupes, là, qui sont là-dedans depuis un bon, bon bout de temps, qui disent
que non, au contraire, c'est... Ce qui arrive en ce moment, c'est quand même...
C'est quand même majeur. Et donc... Mais j'entends le ministre qui nous dit :
«Bien non. Finalement, c'est... C'est le prolongement de ce qu'on fait tout le
temps». Et il y a... Je ne peux pas croire que l'institut Jean-Garon ou même l'UPA
est en... est complètement dans le champ. Comment... Est-ce que... Est-ce que
le ministre peut quand même nous dire que... Bien, il y a quand même... Puis
quand il expliquait à ma collègue tout à l'heure, les discussions qu'il avait
avec ma collègue tout à l'heure disait quand même clairement qu'il allait... on
allait accélérer le processus, qu'il allait avoir des conséquences. Donc, qu'il
va avoir des conséquences. De dire qu'il n'y en aura pas, il me semble que c'est....
M. Lamontagne : Bien, en
terminant, Mme la Présidente, si l'objectif n'était pas de chercher à avoir
davantage de vitalité sur notre territoire agricole dans le but de mieux le
protéger, bien, on ne serait pas assis ici, là, à vouloir faire le travail qu'on
fait là, mpe6. Alors, c'est dans cette optique-là que s'inscrit les modifications
qui sont proposées. Et puis, honnêtement, j'ai vraiment, vraiment pris acte. J'ai
tout lu, ce qui a pu se faire comme commentaires et tout ça. J'ai eu des
discussions en profondeur avec les spécialistes du ministère, avec les
juristes, le président de la Commission de protection du territoire agricole.
Et puis, un, on prend acte des craintes qui sont... qui sont présentées par les
groupes. Puis, ce que ce que je peux répondre à ma collègue, ce que j'ai déjà
dit, c'est qu'au niveau de cette modification-là, qui en est une davantage de
concordance, c'est que la commission, les juristes de la commission, les
spécialistes du ministère, bien ne vont... ne partagent pas la même
interprétation que certains groupes pourraient faire du changement qu'on apporte
là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions à l'article 69? Alors, députée de
Rouyn-Noranda Témiscamingue?
Mme Lessard-Therrien :
Bien, je veux peut-être revenir parce que je comprends que je n'ai pas eu
suffisamment, suffisamment de réponses à ma question, mais sur l'arrimage entre
les différentes organisations qui sont en charge de faire le développement des
entreprises agricoles. Là, on va écrire noir sur blanc que c'est... ça relève
aussi un peu, finalement, de la Commission de la protection du territoire
agricole. On a... Moi, chez moi, par exemple, c'est la Société de
développement, la MRC. Donc, moi, j'aimerais savoir comment est-ce qu'on va s'assurer
de l'arrimage entre ces différents intervenants là. Puis j'ai nommé ces
organisations-là, mais le ministère lui-même, c'est son rôle, je pense, de voir
au développement des entreprises agricoles. Donc, comment qu'on va faire pour s'assurer
de l'arrimage puis de la concertation de tout ce beau monde là ensemble?
M. Lamontagne : Bien d'abord,
je veux rassurer ma collègue, je l'ai déjà fait puis je vais le répéter, c'est
que les compétences de la commission s'exercent en vertu des pouvoirs qui lui
sont donnés par la loi. Et puis, on ne vient pas du tout toucher aux pouvoirs
qui lui sont donnés par la loi. Quand on parle de l'article... de l'article qui
est à... qui est à l'étude, on réfère toujours aux mêmes... Ces pouvoirs-là s'exercent
selon un certain cadre, puis c'est les A, B, C, D, E, là, qui avaient déjà été
mentionnés. Plus tôt ce matin, on a mentionné à la collègue que dans la loi les
commissaires, la commission doit tenir compte des plans de développement de
zones agricoles des différentes MRC. C'est convenu. Le président a mentionné
que les commissaires, la commission a toute la latitude pour aller chercher
toute l'information qu'elle a besoin pour que les meilleures décisions soient
rendues. Mais encore là, je rappelle à ma collègue parce que c'est... Il y a
peut-être un point de'ombre qui est là, là. C'est que le travail des
commissaires s'exerce uniquement en rapport avec les pouvoirs qui lui sont
concédés par la loi. On ne vient pas donner des nouveaux pouvoirs qui ne sont
pas dans la loi...
M. Lamontagne : …le travail
des commissaires, le travail de la commission s'exerce uniquement à l'intérieur
du cadre qui est la Loi sur la protection du territoire et des activités
agricoles, et on ne vient pas changer le cadre de cette loi-là, le cadre, il
n'y a pas de changement à ce niveau-là, Mme la Présidente.
Mme Lessard-Therrien : Je
suis peut-être dure de comprenure, mais je ne comprends pas, quand le ministre
nous dit qu'il ne vient pas changer le cadre de la loi. Ça fait deux... je veux
dire, ça fait déjà... là, on travaille sur le deuxième article, mais il en a
adopté un, tout à l'heure, où on vient modifier la loi, là, je veux dire. Puis
là ça va été écrit noir sur blanc, qu'il va y avoir maintenant ce mandat-là de
favoriser le développement des entreprises agricoles. Je veux dire, on n'est
pas en train de ne rien changer, à l'heure actuelle, il va y avoir un
changement, sinon on n'écrirait pas ça, là.
M. Lamontagne : Je veux
rappeler à ma collègue que c'est dans la loi depuis 1996. Alors, la Commission
exerce son rôle en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés dans le rayon de la
loi, de ce sur quoi la loi porte. Alors, c'est exactement ça que la commission
puis les commissaires vont continuer à faire, Mme la Présidente, là. Alors, j'entends,
j'entends ce que ma collègue mentionne puis je peux lui dire de plusieurs
façons pour lui dire qu'on ne vient pas changer la portée de la loi. C'est la
même portée de la loi depuis 1996. Puis on en a parlé abondamment, hier, on en
a parlé abondamment la semaine passée. Ça fait que je vous demanderais, si c'est
possible, là, si les collègues le veulent bien, qu'on puisse procéder au vote
sur l'article, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Y
a-t-il d'autres interventions sur l'article 69? Oui, députée de Rouyn-Noranda
Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
j'en reviens sur l'arrimage. Tu sais, on va consulter, par exemple, le PDZA,
mais, tu sais, moi, je suis très sensible aux dynamiques locales, tu sais, puis
des fois, ça évolue plus vite qu'un PDZA, qui a, des fois, un plan stratégique.
Mais est-ce que... tu sais, est-ce qu'il y en a un, dialogue avec les
intervenants du milieu? Tu sais, comment la Commission travaille, de son côté,
pour s'assurer d'être en phase puis ne pas être désincarnée du milieu?
M. Lamontagne : Mais c'est
dans le rôle de la commission de s'assurer que les décisions qu'elle prend sont
les meilleures décisions en fonction des projets qui sont présentés. On a
parlé... le président en a parlé, de devoir tenir compte du plan de
développement des zones agricoles. On a parlé de consultation. En bout de
ligne, Mme la Présidente, tout ce travail là se fait au bénéfice du
commissaire, qui va prendre la meilleure décision. Puis, en plus de tout ça, on
a rajouté, je vais le répéter une dernière fois parce que... on va dire que le
ministre ne fait seulement que répéter, là, mais pour s'assurer ou assurer à la
commission les moyens de pouvoir encore augmenter sa compétence et sa capacité
à bien faire son travail, on lui a accordé, à sa demande, des outils
additionnels dans le budget 2021, le 19 mars dernier, pour faire en sorte qu'il
puisse s'adjoindre des ressources, dont l'objectif va être d'affiner encore,
là, au plus haut point, tout cet arrimage-là ou cette compréhension là des
dynamiques qui sont en place pour alimenter le commissaire pour qu'il rende la
décision la plus appropriée et la plus porteuse possible pour le territoire et
pour la vitalité du territoire agricole, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Mme Lessard-Therrien : Il y a
quoi, il y a 14 commissaires qui siègent à la Commission? 15 commissaires. Puis
comment est-ce qu'elle est organisée, elle est basée où? Est-ce qu'elle a un
bureau central à Québec? Comment... plus au niveau de la structure, là.
M. Lamontagne : Le
commissaire a un bureau à Longueuil et... pardon, la commissaire a un bureau à
Longueuil et un bureau à Québec.
Mme Lessard-Therrien : O.K....
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
on va laisser la parole à la députée de Bourassa-Sauvé. Je vous rappelle qu'il
vous reste 14 minutes, et non pas quatre. Je m'en excuse.
• (15 h 30) •
Mme Robitaille : Est-ce que
les... bien, on on parle de l'expertise, et puis c'est sûr que...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Robitaille : ...les
commissaires sont... ont une équipe, et ils sont... comme disait le ministre,
il y a 40 ans de jurisprudence. C'est du monde qui sont compétents. Mais
est-ce que ces gens-là ont une formation en agriculture ou ils sont
sélectionnés à cause de leurs connaissances dans le monde... du monde agricole?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre, oui. Vous voulez laisser... Ah! d'accord. La parole est à M. Labrie,
Me Labrie.
M. Labrie (Stéphane) :
Merci, Mme la Présidente. Les compétences, la formation des commissaires est
variée. Il y a des agronomes, il y a des juristes, il y a des gens qui ont des
formations en aménagement du territoire. La loi n'a pas d'exigences
particulières. C'est sûr qu'à leur entrée en fonction les nouveaux commissaires
ont des formations à suivre à l'arrivée et en tout temps, sur une base de
formation continue, il y a des formations additionnelles qui se donnent. Et les
commissaires qui veulent suivre des formations en dehors de ce qui se donne à
la commission sont toujours les bienvenus. Je peux vous dire qu'actuellement,
avec les emplois supérieurs, il y a des processus de recrutement pour qualifier
des gens à être éventuellement nommés commissaires. Et les compétences sont
analysées, validées davantage dans le processus de sélection des personnes à
être considérées aptes. Alors, je vous dirais que les dossiers sont traités
généralement par deux commissaires, qui complètent... se complètent en termes
de compétences, d'expérience, de connaissances. Et les équipes d'analyse, les
équipes de juristes sont en soutien, les cartographes sont en soutien, les
agronomes, les aménagistes. Et je peux vous dire qu'à la fin du processus, que
ce soit à l'orientation préliminaire ou à la décision, les angles ont été
couverts, et les compétences ont été présentes dans le traitement...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il d'autres questions? Oui.
Mme Lessard-Therrien :
Merci, Mme la Présidente. Je reviens sur les particularités régionales. Comment
est-ce que...J'aimerais savoir comment le ministre définirait ces
particularités régionales. À quoi est-ce qu'on fait référence exactement?
M. Lamontagne : J'ai
parlé la semaine passée à mes collègues d'un travail que la Commission de
protection du territoire agricole a fait en réponse, en 1997, à une première
mention de la question des particularités régionales en 2005... en 2015, dans
le rapport de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et
des ressources naturelles. Suite à ça, la Commission a fait un travail pour
venir vraiment étoffer la question des particularités régionales. J'ai
mentionné à ma collègue la semaine passée qu'il y a un travail qui a été fait
par la commission où on parle de cinq axes, accompagnés de 23 indicateurs.
Le président de la commission en a refait mention ce matin. Alors, toute la
question des particularités régionales, on en parle dans le rapport sur la
Commission de l'avenir et de l'agriculture et de l'agroalimentaire du Québec,
qui a été publié en 2009. On en parle dans le rapport Ouimet de 2009. On en
parle dans le rapport de CAPERN de 2015. Et puis il y a tout un travail de la
CPTAQ qui a été fait, conséquemment. Alors, j'invite ma collègue, là, à prendre
connaissance de toutes ces informations-là. C'est des choses dont je lui ai
parlé la semaine passée. C'est des choses dont le président lui a parlé. Il lui
a montré un document aussi ce matin, là. Alors, c'est ça. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait, merci.
Mme Lessard-Therrien : Là où
je veux en venir, Mme la Présidente, là, c'est... tu sais, je considère
tellement qu'on n'est pas dans le bon endroit pour traiter toutes ces
questions-là parce que, si on était passé par le vrai bon processus à la
CAPERN, qu'on aurait entendu tous les groupes, moi, je pense qu'on aurait pu
apprendre beaucoup de choses qui nous auraient permis de... tu sais, tant qu'à
être là, d'aller jusqu'au bout de la démarche, tu sais. Puis moi, la Loi sur la
protection du territoire agricole, ça fait quand même longtemps que je la suis
puis que j'essaie de comprendre comment elle fonctionne, et tout ça. Puis je
vous dirais qu'il y a quand même une grande frustration dans certaines régions
du Québec, où on voit des terres qui sont dézonées dans la région de Montréal
et autour pour faire du développement résidentiel, pour faire passer des
autoroutes, pour faire plein d'autres activités qui ne sont pas agricoles. Et,
dans les régions, parfois, on se sent très pris dans...
Mme Lessard-Therrien : ...loi
là qui tient son rôle à jouer, mais où je vous donne un exemple. Des fois, tu
arrives dans un rang, puis la terre au complet est zonée verte, est zonée
agricole, mais sur le 100 acres de terres, il y en a 60 que c'est du cap de
roche puis du pin gris qui pousse dessus. Ça fait qu'à ne pas faire la
cueillette des PFNL, il n'y a pas beaucoup d'agriculture à pratiquer sur ce
petit bout là, tu sais.
Puis il y a des fois des municipalités qui
souhaiteraient ou même un propriétaire qui dirait : Bien, moi, j'aimerais
ça faire une... tu sais, de développer un projet récréotouristique, faire des
petits sentiers de raquettes, des petits refuges, dans la montagne où je ne
peux pas pratiquer d'agriculture, puis se retrouve pris à, finalement, ne pas
pouvoir rien faire avec ça parce que ce n'est pas des activités agricoles puis
ce n'est pas permis par la commission.
Puis ce à quoi ça ouvre la porte, c'est à
des spéculateurs qui viennent de l'extérieur, qui n'ont jamais mis les pieds
dans la région, mais qui voient qu'il y a une terre agricole à vendre. Puis eux
autres, tout ce qu'ils voient, c'est une carte, c'est un grand bout de
territoire. Puis ils l'achètent parce qu'on le sait c'est un enjeu, la
financiarisation des terres agricoles, ça permet de faire fructifier de l'argent.
Donc, en restreignant comme ça l'utilisation qu'on peut faire de certaines portions
où l'agriculture n'est pas praticable, ce que ça fait, c'est que ça ouvre la
porte à un autre problème qui gangrène notre agriculture : la
financiarisation des terres agricoles, l'accaparement des terres agricoles. Ça
fait que, quand on parle de particularités régionales, est-ce que ça, c'est
pris en considération, que parfois, dans la zone verte, il y a des petits
morceaux qui ne sont pas propices à l'agriculture?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre, oui.
M. Lamontagne : Bien,
honnêtement, là, je voulais passer au vote, là, Mme la Présidente, mais ma
collègue fait vraiment un commentaire qui va dans le sens de ce pour quoi
exactement on est en train de travailler, parce que, dans ce que vous exprimez
là, Mme la députée, là, c'est exactement ce qui est exprimé dans le rapport de
la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles de 2015, c'est exactement qui est exprimée dans le rapport Ouimet de
2009 puis c'est exactement ce qu'on va chercher de faire encore davantage.
Pourquoi davantage? Parce qu'à l'article
62 de la loi, qui est l'article 72, qu'on va analyser, quand on parle des
questions de morcellement, on vient rajouter... vous allez le voir tantôt, il
est possible que vous questionnez pourquoi on rajoute ça. On vient dire qu'en
plus des particularités régionales on doit faire telle, telle, telle chose,
voici les critères selon lesquels on peut autoriser des choses.
L'autre chose qu'on vient faire aussi, c'est
qu'on vient modifier ou on vient ramener ça à un autre palier. On l'a dit, au
lieu que ça soit juste... Là, ça va être dans un autre amendement. Au lieu que
ça soit juste au niveau local, on va revenir mettre les demandes au niveau de
la MRC. Puis, quand on prend... quand on va regarder le rapport de la CAPERN, l'exemple
que vous donnez, c'est exactement ça. C'est que, dans les milieux urbains,
périurbains, bien, on a une certaine qualité de terre, puis, dans d'autres
milieux, on peut avoir une autre sorte de qualité de terre, puis il faudrait
que la Commission puisse faire preuve de discernement puis d'arriver avec une
décision plus adaptée, en fonction du milieu qui est en besoin puis dont la
qualité est moins bonne, différemment... un lieu géographique où il y a une plus
grande pression. Mais tout ça, là, c'est vraiment à la question des
particularités régionales.
Puis aussi on le retrouve encore, parce
que, dans le dernier plan stratégique de la commission, la commission, jusqu'à
maintenant, là, a répertorié, là, de mémoire, je pense, c'est 14% ou 18% de ces
décisions... en tout cas, 11%, 14% ou 18%, je ne me souviens pas trop du
chiffre, là, de ces décisions-là qui étaient inspirées de façon appréciable par
les particularités régionales. Si vous consultez son nouveau plan stratégique,
on passe qu'on parle de ce chiffre-là à 35%. Puis, en même temps, la commission
invite les gens qui préparent, qui présentent des dossiers, exemple, les MRC ou
aujourd'hui, dans le cas, c'est les municipalités, à faire valoir ces particularités
régionales là.
• (15 h 40) •
Alors, dans un contexte où on les invite à
faire valoir ça, dans un contexte où on vient dire, à l'article 62 de la loi,
mais de 72 de ce qu'on fait aujourd'hui, où on vient dire : Bien, le
commissaire...
M. Lamontagne : ...il doit,
quand il regarde des décisions de morcellement, dans ce cas-là, là, ou d'aliénation,
là, il doit tenir compte d'un certain nombre de critères, bien, on vient
rajouter "en plus", on vient dire : En plus des particularités
régionales, vous devez vous servir de ces 11 critères là, ultimement, pour
arriver à votre décision.
Alors, l'objectif qui est recherché en
arrière de ça, Mme la députée, Mme la Présidente, c'est vraiment de chercher à
faire encore un meilleur arrimage entre la réalité des milieux, la réalité du
territoire agricole, la réalité de la pression sur le territoire agricole ou le
moins de pression sur le territoire agricole. Puis à la lumière de toutes ces
informations là, avec les compétences des commissaires, les compétences des
juristes, des analystes, en plus des compétences additionnelles qu'on leur a
concédées dans le dernier budget, bien, tous ces gens-là, avec tous ces
moyens-là qu'on est en train de mettre en place, vont certainement être en
mesure de prendre les meilleures décisions au bénéfice du territoire agricole,
au bénéfice de la vitalité de notre territoire agricole permettant au bénéfice
des communautés. Parce que je vais toujours me souvenir d'un cas, je dis un
collègue, quelqu'un qui était avec moi dans une campagne électorale, un
collègue qui était pour une autre formation politique. Il ramenait avec l'idée
que je vous disais tantôt : On peut avoir le plus beau territoire
agricole, mais subtilement on n'a plus de village, on n'a plus d'école, on n'a
plus de dépanneur puis on n'a plus personne, bien, on va juste observer un
territoire agricole.
Alors, on vient donner ou donner davantage
d'outils à la commission puis aux commissaires pour arrimer ces décisions, là,
à la réalité qui est observée sur le terrain puis à la réalité des milieux d'où
émane les différentes demandes.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. On va poursuivre avec la députée... Ou bien vous laissez la parole à...
Mme Robitaille : ...c'est
dans le même sens. Peut-être que...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Je veux quand même préciser, pour la députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue,
là, il vous reste vraiment, vous, quatre minutes. Nous poursuivons avec la
députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : O.K. Donc,
si je comprends bien les particularités régionales, ça devrait être considéré
tout le temps. N'est-ce pas?
La Présidente (Mme IsaBelle) : M.
le ministre.
Mme Robitaille : À chaque
fois qu'il y a une décision, on devrait prendre en considération les
particularités régionales.
M. Lamontagne : Bien, je vous
réfère, là, au texte de loi, là.
Mme Robitaille : O.K. Parce
que, dans le rapport annuel de gestion de 2020-2021, les particularités
régionales ont été prises en compte dans seulement 22 % des décisions de la
CPTAQ. Dans le plan stratégique 2021-2025, là, on visait, de 2021-2022, 20 %,
22, 23, 25 %. Il me semble que je ne comprends pas pourquoi le taux... le
pourcentage est si bas de cette prise en compte là des particularités
régionales, parce qu'il me semble qu'on devrait à chaque fois prendre en compte
les particularités régionales, il ne devrait pas avoir de mur à mur.
M. Lamontagne : Bien, Mme la
députée, à partir du moment où on dit que la commission aspire à ce que 35 % de
ses décisions soient... que la composante des particularités régionales soit
dominante dans sa décision, bien, je vous dirais que c'est, un, c'est un
objectif que la commission se fixe, mais aussi elle rend des milliers de
décisions par année. Et puis il peut arriver, dans bien des cas, Mme la députée,
que la composante particularités régionales, c'est une certaine demande qui
peut être faite, ne soit peut-être pas porteuse, là, d'une décision différente
ou... Moi, ce que je vous dirais, c'est que, tu sais, pour référer à ce que ma
collègue parlait tantôt, déjà, dans le texte de l'article 68, on voit, tu sais,
que, quand le commissaire doit se baser... la commission doit se baser, un, sur
le potentiel agricole du lot ou des lots avoisinants, doit se baser sur les
possibilités d'utilisation du lot à des fins d'agriculture. Tu sais, ça serait
de relire, là, l'ensemble des critères que, déjà, la commission utilise puis de
venir, après ça, rajouter dans le paragraphe...
M. Lamontagne : ...la question
des particularités régionales, là, bien, ça va finir que les commissaires ont à
leur disposition, là, un ensemble d'outils, puis un... avec les analystes et
les spécialistes, ont un ensemble d'outils, là, pour prendre les meilleures
décisions au bénéfice du territoire puis au bénéfice de la vitalité du
territoire agricole.
Mme Robitaille : Je pose
cette question-là, Mme la Présidente, parce que, bon, j'entends ma collègue qui
représente une zone agricole. J'ai des collègues aussi qui représentent des
zones beaucoup plus agricoles aussi que la mienne, Montréal-Nord. Mais de toute
évidence, les particularités régionales, on souhaiterait qu'elles soient prises
beaucoup plus en compte. Puis la preuve, c'est que dans le plan stratégique, on
vise à ce que dans les décisions de la Commission, on prenne beaucoup plus en
considération les particularités régionales. Alors, moi, j'aimerais comprendre
comment ça se fait, quels sont les signaux dans la loi et... qui fait en sorte
qu'on pourrait prendre plus en considération les particularités régionales
parce que, de toute évidence, c'est quelque chose qui manque et on n'en prend
pas assez... la prise en compte est trop faible. En quoi ce que vous... en quoi
ce que propose M. le ministre va améliorer, va faire en sorte que les
commissaires vont prendre plus en compte les particularités régionales?
Parce qu'à la lumière de ce que je lis, en
fait, il y a... le signal n'est pas nécessairement là. Tout ce qui est
«particularités régionales» n'est pas touché dans les modifications. Encore une
fois, j'en profite pour réitérer le fait que si on avait eu un vrai processus à
la CAPERN, on aurait pu entendre tout le monde, on aurait pu voir cette problématique-là,
on aurait pu mieux l'encadrer. Et là, on constate qu'on aimerait, hein, sur
les... Bon, le plan stratégique était sur 5 ans. On voulait voir une
augmentation de la prise en compte des particularités régionales, là, de 5% de
plus. Bien, peut-être que si on avait fait le travail de fond en comble, là,
sur l'ensemble de la loi, bien, peut-être qu'on aurait pu corriger ça. Mais là,
je ne sais pas en quoi les modifications vont venir changer quelque chose que
beaucoup de monde souhaite, qu'on prenne plus en considération les
particularités régionales.
M. Lamontagne : Mme la
Présidente, là, je vais rappeler à ma collègue, là, que c'est à l'article 72 qu'on
va étudier, là, qu'on vient introduire la notion de particularités régionales.
C'est pour ça qu'on vient modifier cet article-là, entre autres. Alors, je vous
inviterais, là, à demander le vote pour qu'on puisse discuter de l'article 72,
pour qu'après ça on puisse aller au bout, là, des questions de mes collègues
parce que là, ce n'est plus dans le registre ici.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions? Oui, alors, députée de Rouyn-Noranda.
Tel que mentionné tantôt, il ne vous reste, hein, que quatre minutes.
Mme Lessard-Therrien : Oui,
merci, Mme la Présidente. Bien, tu sais, pour rebondir sur l'échange que j'ai
vu avec le ministre, tu sais, c'est pour ça qu'en fait les gens sont d'accord
avec le projet de loi. On veut juste le faire dans la bonne commission pour
aller au bout de la réflexion. Puis, moi, le bout de la réflexion qu'il manque
à l'heure actuelle, c'est... Tant mieux, on va donner plus d'agilité à la
commission pour agir dans les régions. C'est super. Moi, je suis la première
qui est super contente de ça, mais on ne vient pas régler, peut-être, les
lacunes qu'on retrouve dans la région de Montréal et autour de Montréal, où la
pression est extrêmement forte sur le territoire agricole, extrêmement forte.
On ne vient pas sécuriser davantage la protection de nos terres agricoles. Puis
c'est déjà dénoncé qu'il y a des enjeux avec la protection du territoire
agricole dans la zone autour de Montréal et la deuxième puis la troisième
couronne. Alors c'est là que les gens sont inquiets. Tant mieux, on va donner
de l'air pour dans les régions, mais on le fait aussi, on va donner de l'air
aussi dans les milieux urbains, où la pression, elle est très, très forte.
Alors, comment on fait pour baliser cette pression-là puis s'assurer que les
premiers bénéficiaires de ces changements législatifs là vont bel et bien être
les régions, puis pas les promoteurs immobiliers, puis les gens qui ont d'autres
vues sur le territoire agricole?
M. Lamontagne :Bien, juste
mentionner, là, Mme la Présidente, on va avoir l'occasion, là, de débattre de
ces questions-là à l'article 72. Ça fait que je vous demanderais le vote, s'il
vous plaît.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Y a-t-il d'autres interventions? Députée de Bourassa-Sauvé.
• (15 h 50) •
Mme Robitaille : Dans l'optique,
là, toujours pour en revenir aux cibles, les cibles, là, on passe de 2021,
20%...
Mme Robitaille :
...35%, en 2025, de ces particularités
régionales qui touchent aussi, hein, les deuxième et troisième couronnes autour
de Montréal aussi, évidemment. C'est quoi... Comment comprendre ces cibles-là?
Sur quoi vous vous basez? Comment vous interprétez ça, ces cibles-là? Pourquoi
ces cibles-là? Et comment vous souhaitez qu'on fasse pour qu'on y arrive, si
dans la loi, il n'y a pas de modification particulière?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre.
M. Lamontagne :
...commentaires, Mme la Présidente. Je vous demanderais le vote sur cet
article-là. Puis on pourra continuer de traiter de ce sujet-là en réalité qui
est à l'article 72, là, parce que là, on n'est plus dans le texte, là, de
l'article...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Est-ce que vous acceptez qu'on passe au vote et on pourra discuter de
ces points-là, si vous voulez, à l'article suivant? Est-ce que ça vous convient?
Oui. Parfait. Donc, je comprends qu'il n'y a pas d'autre intervention. D'accord.
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder au vote par
appel nominal.
Une voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) : C'est
ce que vous voulez, hein? Je le vois dans vos yeux, là. Alors, on va y aller,
et nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 69 tel qu'amendé.
La Secrétaire : Pour, contre.
Monsieur Lamontagne (Johnson)?
M. Lamontagne : Pour.
La Secrétaire : M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :Pour.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire : Madame
Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Pour.
La Secrétaire : Madame
Robitaille (Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Abstention.
Le Secrétaire : Mme
Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien :
Abstention.
La Secrétaire : Et Mme
Isabelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention.
Donc, l'article 69, tel qu'amendé, est adopté. Nous poursuivons, M. le
ministre, avec l'article 72.
M. Lamontagne : Alors, l'article 62
de cette loi est modifié, dans le deuxième alinéa :
1 par le remplacement dans ce qui précède
le paragraphe 1 de «pour» par «en plus des considérations prévues à l'article 12
pour».
Et 2 par le remplacement dans le
paragraphe 8 de «y pratiquer l'agriculture» par «la pratique de l'agriculture
selon une diversité de modèles et de projets nécessitant des superficies
variées».
La Secrétaire : Y a-t-il des
commentaires, M. le ministre?
M. Lamontagne : Oui.
Excusez-moi! L'article 72 du projet de loi modifie l'article 62 de la
Loi sur la protection du territoire des activités agricoles afin de préciser
les critères d'analyse sur lesquels peut se baser la commission pour rendre une
décision. D'abord, un rappel est fait quant aux considérations prévues à l'article 12
de cette loi sur lesquelles doit se baser la commission. Ensuite, l'appréciation
du critère relatif à la constitution de propriété foncière, dont la superficie
est suffisante pour la pratique de l'agriculture, doit se faire en tenant
compte du... pardon, en tenant en compte que cette pratique peut s'effectuer
selon une diversité de modèles et de projets nécessitant... afin de favoriser
le développement des entreprises et des activités agricoles.
La Secrétaire : Merci. Y
a-t-il des commentaires ou des interventions? Députée de Bourassa-Sauvé
Mme Robitaille : Dans le
contexte, donc on... je vais aller au paragraphe 8 tout de suite. On dit :
«La constitution de propriétés foncières dont la superficie est suffisante pour
la pratique de l'agriculture, selon une diversité de modèles et de projets
nécessitant des superficies variées.» Donc, «superficie suffisante»,
«superficie variée». Donc, c'est quoi, selon le ministre, une superficie
suffisante?
M. Lamontagne : À quel
paragraphe, madame?
Mme Robitaille :
Paragraphe 8. de l'article 62. Vous dites : «La constitution de
propriétés foncières dont la superficie est suffisante...» et là, on spécifie,
là, toute la notion de diversité de modèles et superficies variées. Donc, en
quoi, cette idée-là, ce concept-là, de superficie suffisante, est suffisant,
là, dans le nouveau contexte?
M. Lamontagne : Juste
rappeler, Mme la Présidente, là, que juste auparavant, ma collègue était dans
une intervention qui était en lien avec les particularités régionales, puis je
lui ai souligné que dans l'article 72, on traitait de ça. Puis là le
premier amendement qu'on fait on vient remplacer... on vient faire référence
aux considérations...
M. Lamontagne : ...12, qui
sont les particularités régionales. Alors, moi, dans la continuité des échanges
qu'on avait, moi, j'inviterais ma collègue a ce qu'on puisse continuer ces
interrogations par rapport aux particularités régionales, mais si ce n'est pas
son choix, je respecte tout à fait ça, là.
Mme Robitaille : ...c'est
vrai parce que j'allais y revenir tout à l'heure. Donc, je repose ma question.
Donc, ces cibles-là visées, une augmentation de 5 % dans les cinq prochaines
années, bien, c'est-à-dire de 2020 à 2025, ils sont basés sur quoi? Et comment
le ministre entend envoyer le signal au commissaire, là, de prendre plus en
considération les particularités régionales à la lumière de ces modifications?
M. Lamontagne : Bien, Mme la
Présidente, première des choses, là, en tout respect, ce n'est pas le ministre
qui envoie un signal aux commissaires.
Mme Robitaille : Non, mais...
M. Lamontagne : C'est le
commissaire qui interprète la loi en fonction des pouvoirs qui leur sont
donnés.
Mme Robitaille : Mais, Mme la
Présidente, c'est le ministre qui fait les modifications.
M. Lamontagne : Alors, l'objectif
au premier amendement qu'on fait, qu'on vient... Pas... amendement, après
modifications au texte, c'est qu'on vient introduire dans 62 - 62, ce sont les
critères sur lesquels un commissaire peut se référer, doit se référer pour
prendre ses décisions - bien, on vient ajouter, on doit référer... En plus de
référer à l'article 12, hein, des considérations prévues à l'article 12 pour
rendre une décision, émettre un avis ou un permis dans une classe qui est
soumise, la commission doit se baser sur... Alors, on vient ajouter un critère
qui n'était pas là auparavant. Alors, le premier signal, bien, c'est qu'on
vient mettre dans la loi que, quand c'est le temps de considérer les demandes
qui sont faites, bien, le commissaire doit référer à ces considérations-là.
Mais dans un contexte où je dois vous dire, Mme la Présidente, que le demandeur
doit faire référence aux particularités régionales, doit faire... Quand il fait
sa demande, bien, il doit faire état de particularités régionales parce que le
commissaire va étudier le dossier en fonction des représentations qui lui sont
faites. Alors là, ce qu'on dit, c'est que s'il y a des gens que le dossier qu'ils
présentent viennent lui attacher une saveur ou des faits de particularités
régionales, bien, maintenant, on vient dire au commissaire, bien, en vertu de
62, quand tu analyses la demande, bien, tu dois tenir en considération, tu dois
prendre en considération les particularités régionales.
Mme Robitaille : Mais, encore
sur ce terme, là, particularité régionale, bien, les amendements à la... les
modifications à la Loi sur la protection du territoire et des activités
agricoles, les modifications ne viennent pas directement envoyer le signal au
commissaire de prendre plus en considération les particularités régionales. On
dit... on parle de constitution de propriétés foncières dont la superficie est
suffisante... Là, on ajoute. Ça, c'est la modification : ...pour la
pratique de l'agriculture selon une diversité de modèles et projets nécessitant
des superficies variées. Mais, moi, ma question, c'est vraiment qu'est-ce
que... qu'est-ce qui va faire en sorte que les particularités régionales vont
être plus prises en considération, que les cibles vont être atteintes, par
exemple.
M. Lamontagne : Bien, il ne
peut pas y avoir un meilleur signal que de mettre à l'article 62 que le
commissaire, en plus des considérations... pour rendre une décision doit se
baser sur... de venir introduire à l'article 62 cette notion-là parce qu'à l'article
12, où on traite des particularités régionales, si ma collègue lit bien dans le
premier paragraphe, on termine en disant : À cette fin, elle prend en
considération le contexte des particularités régionales.
Mme Robitaille : Oui, mais...
• (16 heures) •
M. Lamontagne : Ça fait que
là, aujourd'hui, on est devant une loi, à l'article 62, qui est l'article que
le commissaire va utiliser pour apprécier la demande qui lui est faite, au
moment où on se parle, il n'y a aucune référence aux particularités régionales
dans l'article 62. Alors, ma collègue demande : Oui, mais comment comme le
commissaire va savoir qu'il faut qu'il réfère aux particularités régionales?
Bien, on vient le mettre dans la loi. On vient l'écrire spécifiquement dans l'article
62. C'est qu'en plus des considérations, l'article 12 qui porte sur les
particularités régionales...
16 h (version non révisée)
M. Lamontagne : ...du critère
suivant.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Y a-t-il d'autres interventions? Oui, députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Bien, écoutez, je pense que tantôt je suis allée d'une
bonne question pour laquelle je n'ai pas eu de réponse, puis le ministre m'a
dit : Votons cet article et parlons-en à 72. Nous sommes rendus à 72, donc
j'aimerais avoir l'explication. Si on vient donner plus d'agilité pour les
régions, ce qui est bienvenu, puis ce qui est souhaitable, puis on est content,
bien, comment est ce qu'on veut sécuriser, de l'autre côté, les terres
agricoles de la région de Montréal et de la deuxième, la troisième couronne
pour qui... des fins finauds, il y en a partout, là, qui vont... qui vont voir
des opportunités d'aller encore plus loin que ce qui se fait déjà en termes de
dézonage dans la région de Montréal et les couronnes. Comment on va faire pour
se prémunir de ça?
M. Lamontagne : Bien, là, je
vais vous référer à un autre article qu'on va aborder bientôt, puis qui va tout
à fait dans le champ d'intervention de ma collègue. Bien, d'abord au niveau des
particularités régionales, à partir du moment où on instruit le commissaire de prendre
en considération... Bien, je vais résumer ça, là, grossièrement, mais le
commissaire peut observer que dans une certaine zone, qui serait une zone dont
ma collègue parle, mettons en zone urbaine ou périurbaine, il y a vraiment une
pression importante sur le territoire agricole, puis qui ne veut pas venir ni
toucher au territoire agricole en fonction de cette pression-là.
Mais parallèlement à ça, dans une
municipalité X, mettons, du comté de ma collègue, bien, ils observent qu'il n'y
a pas du tout cette pression-là, qu'il y a un terre agricole qui est plus ou
moins de bonne qualité. La municipalité, ça va être bientôt la MRC, va avoir
fait les représentations comme quoi ils ont vraiment besoin de ça pour assurer
la vitalité de leur territoire. Alors, là, le commissaire va être en mesure,
justement... plus tôt aujourd'hui, ma collègue parlait de mur à mur, va être en
mesure, un, justement, de venir prendre des décisions qui sont encore davantage
collées sur la réalité. Puis le fait d'amener la demande... ça, je pense... je
ne me souviens pas c'est à quel article, là, mais qu'on parte d'une demande au
point de vue de la municipalité locale, puis qu'on amène ça point de vue de la
MRC. Encore là, le commissaire va avoir une vision beaucoup plus large de la
réalité territoriale... la municipalité régionale de comté, qui est, la MRC, on
le sait de par la loi, est responsable de toute la question de l'aménagement,
de l'urbanisme, bien là, le commissaire, en présumant ou en espérant qu'on va
avoir la collaboration des collègues pour pouvoir apporter cette modification-là,
bien, non seulement on vient élargir le territoire sur lequel il peut apprécier
les besoins et les réalités. Mais après ça, on vient lui donner les moyens d'appliquer
les critères, d'appliquer une analyse en fonction de la réalité fine qu'on a
sur chacun des territoires. Alors, de ces deux façons là, on vient répondre aux
questions que ma collègue soulève, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Mme Lessard-Therrien : Moi,
je ne suis pas tellement rassurée, encore une fois, parce que je ne le vois
pas, là où on parle de garantie de vocation agricole ou qu'on va venir s'assurer
de... que, parce que là on parle du morcellement aussi, mais de développement
des activités agricoles, qu'on va venir s'assurer que tout ça est bien attaché
puis que ça ne permettra pas... que ça ne pavera pas la voie à plus de
dézonage. Puis on le sait qu'il y a des terres morcelées, des plus petites
terres. C'est plus facile, c'est plus facile à dézoner. Les groupes ont
manifesté leur préoccupation de voir la poussée des maisons manoirs dans
certaines régions. Puis, tu sais, de dire : Bon, bien, on veut morceler
une terre, on a un projet de verger. On est superconvaincant devant la
commission. On va de l'avant avec ça, puis on sait que l'agriculture, c'est
difficile. L'agriculture, c'est extrêmement difficile. Ça va être encore plus
difficile dans le contexte des changements climatiques, puis qu'on a beau
essayer, puis éventuellement les... on a des bibittes, ça ne va pas bien. Puis,
éventuellement, on va abandonner le projet agricole. Mais on va se retrouver,
là, avec une terre morcelée qui, finalement, ne génère plus d'activité
agricole. Comment est ce qu'on fait pour s'assurer...
Mme Lessard-Therrien :
...que ce qui va être facilité en région ne sera pas si... plus facilité que ça
dans la région montréalaise et les couronnes.
M. Lamontagne : Je vais
être obligé de reprendre la même explication que je viens de donner à ma
collègue, hein? D'un côté, on dit : C'est important que ça ne soit pas du
mur-à-mur. D'un autre côté, ma collègue expliquait... exprimait précisément...
précédemment, que c'est important de faire en sorte qu'il y a une réalité qui
est sur un territoire chez elle qui n'est pas du tout la même réalité qu'on
retrouve ailleurs dans d'autres zones, puis qu'il faut être capable de prendre
compte de sorte de ça, puis qu'aujourd'hui, bien, on dit : La commission,
elle ne tient pas souvent compte de ça. Bien, ce qu'on vient dire, c'est que
les interventions qu'on est en train de faire puis qu'on veut faire avec la
loi, c'est... ça va exactement dans le sens de ce que ma collègue dit. Ça va
dans le sens de donner les outils au commissaire pour avoir encore davantage de
possibilités de rendre des décisions qui sont conséquentes avec les réalités qu'on
retrouve sur le territoire, les réalités qu'on retrouve dans certaines régions.
Alors, un, on va permettre ou on va
instruire que la demande ne viendra plus d'une zone grosse comme ça. La demande
va venir d'une zone grande comme ça. Puis après ça on va donner des outils au
commissaire pour lui dire : Écoute, apprécie cette demande-là en fonction
de la réalité qui est observée. La réalité qu'on peut observer sur le territoire
de ma collègue versus la réalité qu'on peut observer à Laval, ou à
Saint-Hyacinthe, ou à Sainte-Julie, ce n'est pas la même réalité. Bien là, on
donne davantage d'outils au commissaire pour avoir les moyens de rendre des
décisions qui vont être en lien avec les réalités sur le terrain. Puis ça, ça
vient exactement en accord avec les recommandations de la Commission de l'agriculture,
des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles de décembre 2015. Puis
ça vient exactement dans le sens des représentations que ma collègue est en
train de faire, Mme la Présidente, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, on donne la parole à la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : ...même
sens que ma collègue, là, tu sais, on parle de... on pense à toute la pression
dans les deuxième et troisième couronnes, là, sur ces terres agricoles là. L'Institut
Jean-Garon, relativement aux modifications qu'on souhaite faire, là, nous dit :
"Nous considérons qu'il s'agit d'un élément qui ne relève pas de l'allègement
administratif." C'est vrai, hein, parce que là ça n'a rien à voir avec l'allègement
administratif. C'est évidemment... Et c'est des notions extrêmement importantes
et ce sera... Le rôle des commissaires va être extrêmement précieux là-dedans.
Il nous dit : "Nous considérons qu'il s'agit d'un élément qui ne
relève pas de l'allègement administratif et dont la complexité milite en faveur
d'une discussion plus approfondie devant la CAPERN." Bon, on en revient
toujours à ça. Mais on continue : "Il faut en effet tenir compte des
contextes régionaux et de situations particulières très variées. Si une plus
grande souplesse est souhaitable afin de soutenir une occupation dynamique du
territoire dans les zones à risque de dévitalisation, la création de petits
lots dans des régions à forte pression d'urbanisation ou de villégiature peut s'avérer
une porte ouverte à un usage autre que l'agriculture si l'activité agricole
projetée s'avère non viable." Donc là, c'est là, on... Drapeau rouge, nous
dit l'Institut Jean-Garon. Je vois que le ministre veut intervenir. J'aimerais
qu'il nous rassure, là. J'aimerais qu'il réagisse à ça parce que, bon, c'est
une inquiétude bien légitime, qui pourrait faire craindre le pire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, je comprends que M. le ministre veut intervenir avant.
M. Lamontagne : Oui. Je
vais laisser mon collègue de Saint-Jérôme intervenir sur la question
réglementaire puis, après ça, je vais reprendre, là, sur la question des
particularités régionales dont ma collègue fait état.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, député de Saint-Jérôme.
• (16 h 10) •
M. Chassin :
Merci, Mme la Présidente. Parce qu'effectivement l'inquiétude soulevée par ma
collègue sur ce que dit l'Institut Jean-Garon vaut la peine, là, je pense, d'être
éclaircie. En fait, il y a deux éléments que j'aimerais peut-être clarifier, d'une
part, l'aspect d'allègement ou, en tout cas, le but du projet de loi ici étant
de simplifier, de faciliter la vie d'entreprises, d'entrepreneurs, de projets,
bien, dans ce cas-ci, la prise en compte plus minutieuse et dans plus de
dossiers des particularités régionales, bien, effectivement, ça peut aider.
Parce que parfois, si on...
M. Chassin :...on juge trop de façon mur à mur, bien, certains projets
peuvent ne pas avoir l'air intéressants alors que compte tenu... puis on en a
entendu d'ailleurs des exemples, là, je remercie la députée de Rouyn-Noranda
Témiscamingue d'avoir fourni un exemple, mais ça montre à quel point les
particularités régionales sont parfois importantes pour des projets qui, dans
le fond, permettent d'utiliser le terrain en fonction de la réalité très
concrète. Puis, je pense que c'est là où, sans simplifier la vie, ou le fardeau
administratif de l'entreprise, on permet quand même une prise en compte qui
permet aux entreprises de sentir que la décision, elle est particulièrement
juste. Puis le deuxième élément que je voulais préciser rapidement, c'est que
il faut bien rappeler, ça, je pense que c'est un élément important, que la
viabilité, là, donc, financière, du projet, ça demeure un critère pour la
CPTAQ. Je repasse la parole au ministre, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci,
député de Saint-Jérôme.
M. Lamontagne : Oui, bien,
mon collègue a bien répondu. La question de l'allègement réglementaire, les
articles subséquents, quand on ramène ça juste au niveau d'une MRC plutôt qu'au
niveau de chacune des petites municipalités, il y a certainement une fonction d'allègement.
Mais en même temps, je rappelle que le titre du projet de loi, là, c'est une
Loi modifiant diverses dispositions législatives, principalement aux fins d'allègement
du fardeau administratif, mais pas complètement à cette fin là.
Puis, écoutez, j'ai bien entendu tout ce que vous
m'avez lu, là, sur les commentaires dont vous parliez. Puis ça s'inscrit tout à
fait dans la lignée, là, du fait de mettre à la disposition ou d'instruire le
commissaire sur le côté approprié, de prendre en considération, là, ce qui est
prévu à l'article 12, puis qui est les particularités régionales.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Oui.
Mme Robitaille : Je me
demandais si une cible de 35 % des particularités régionales, c'est acceptable,
ça, en 2025 pour le député de Saint-Jérôme. Est-ce qu'il est pour ce 35 % là,
ou on devrait voir encore plus grand?
La Présidente (Mme IsaBelle) : M.
le ministre.
La Présidente (Mme IsaBelle) : On
laisse la parole au député. Parfait. Député de Saint-Jérôme.
M. Chassin :Permettez moi, Mme la Présidente, d'être humble. Je ne m'y
connais pas assez et je fais confiance aux objectifs que la CPTAQ, dans le
fond, se fixe à elle même. Je pense effectivement qu'il n'y a pas, dans tous
les cas, des particularités régionales. Ça fait que je ne pense pas qu'on doit
viser 100 %. Où est le juste milieu? Moi, si on me dit que 35 %, c'est une
cible qui est déjà plus élevée qu'à l'heure actuelle, puis c'est une cible
intéressante, j'avoue que j'aurais tendance à faire confiance à la CPTAQ
là-dessus.
La Présidente (Mme IsaBelle) : M.
le ministre, vous voulez compléter?
M. Lamontagne : Oui, et puis
je viendrais souligner aussi, Mme la Présidente, qu'on est dans un contexte où
il n'y avait pas d'instructions au commissaire. Mais on vient lui dire qu'il
doit en tenir compte. En même temps, ce qu'on dit, c'est que cette demande-là
doit venir aussi du demandeur. Le demandeur doit demander, doit faire la
démonstration qu'il y avait effectivement une particularité régionale. Alors
moi, de voir que la commission est sensible à ça, qu'elle prend acte d'où elle
est aujourd'hui, qu'elle se donne une cible, bien, écoutez, je présumerais qu'à
partir du moment où on donne instruction au commissaire de prendre en
considération les particularités régionales, puis que la commission, dans son
plan stratégique, dit : Écoute, aujourd'hui, on est à 20 pour ça, 18 %,
puis on aspire à être à 35 %. Bien, honnêtement, je présume, là, je ne
suis pas dans l'esprit des commissaires, là, mais je vois difficilement un
commissaire arriver puis dire : Bon, écoutez, je m'apprête à rendre une
décision. On m'a demandé de prendre en considération les particularités
régionales, là, mais dans notre plan stratégique, là, c'est 35 %, là. On
est rendus, où, là? On a-tu dépassé 35 %, là, parce que si c'est ça, je ne
ferai plus ce que la loi me demande de faire.
Alors, je fais une caricature, Mme la
députée, mais c'est une cible que l'organisme s'est fixée en fonction d'une
réalité qu'elle a aujourd'hui, en fonction d'une réalité où, à l'article 62,
on ne fait pas référence aujourd'hui, au moment où on se parle, aux
considérations régionales, dans un contexte où la Commission va en tenir compte
si on adopte l'article tel quel seulement si le demandeur y fait allusion. Ça
fait qu'au meilleur de ses capacités, son travail, dans son plan stratégique,
la commission fixe cette cible, puis elle va être en mesure d'apprécier, suite
à l'entrée en vigueur de cette nouvelle disposition... pour être en mesure d'apprécier
comment ça va se passer à ce niveau-là...
M. Lamontagne : ...après ça,
bien là, des... elle va poursuivre dans son prochain plan stratégique en
fonction des observations qu'on va faire, en fonction des réalités qu'elle va
observer. Puis, moi, je fais confiance à la commission, là, pour pouvoir s'adapter,
là, parce qu'elle part.. ça part, là, des travaux, là, qu'elle a faits en 2007
puis 2019 à la demande de la CAPERN en 2015. Alors, moi, je fais confiance à la
justesse, là, des objectifs, aujourd'hui, de la commission, puis de sa capacité
à prendre acte, à observer sur le terrain comment tout ça va évoluer, puis de
faire évoluer aussi son travail, sa planification, tout ça, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Mme Robitaille : Très bien
que la commission se fixe des cibles. Mais c'est sûr que, quand on voit... C'est
sûr que 22 %, c'est très, très peu, 35, bien, oui, puis j'en suis, mais quel
outil on peut donner au commissaire pour justement atteindre ces cibles-là?
Bon, ça restera à voir. On le suivra de près. Mais l'Institut Jean-Garon parle
de... nous dit que, finalement, les modifications ne tiennent pas de l'allègement
administratif.
Mais, moi, je suis tout à fait d'accord
avec le député de Saint-Jérôme, là, il faut être plus agile, il ne faut pas que
ça soit du mur à mur, il faut prendre en compte une panoplie d'éléments. Et c'est
très, très bien, mais ça ne tient pas de l'allègement administratif, c'est
beaucoup plus que ça, c'est... Et, encore une fois, bien, c'est ça, il faut que
ça soit bien encadré.
Je veux juste continuer. Un autre élément
qui nous amène l'Institut Jean-Garon. Ils disent : "La consolidation
de plusieurs fermes en grand bloc terrien, observé depuis quelques décennies
créée une autre situation qui peut s'avérer problématique pour la relève
agricole. Le projet de configurer une entité de petite taille ou de taille
moyenne à partir de ces grands blocs, parfois créés à des fins spéculatives,
requiert un effet... un morcellement pas toujours facile à obtenir. Également,
les demandes de morcellement visant à ajouter une activité directement liée à l'agriculture
telle que l'agrotourisme, la transformation et la commercialisation à la ferme
de produits de la ferme, ou encore les tables champêtres, devraient être
traitées de façon particulière, de façon particulière. Qu'est-ce le ministre en
pense?
M. Lamontagne : Bien, le
ministre pense que c'est une très bonne idée, puis tous les commissaires vont
avoir toutes les dispositions, les outils à leur disposition, là, pour faire
exactement, là, ce que ma collègue raconte, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
Mme Robitaille : Une
diversité variée de modèles, c'est ça? Une diversité qu'on dit... Une diversité
variée de modèles, ça veut dire quoi pour le ministre?
La Présidente (Mme IsaBelle) : M.
le ministre.
M. Lamontagne : Honnêtement,
là, on en a parlé pendant des heures la première journée. J'ai déjà répondu à
la question de ma collègue.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Alors, je pense qu'on va laisser la parole à la députée de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue. Oui.
Mme Lessard-Therrien : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Au tout début de la commission, si je ne m'abuse, si
je ne m'abuse, le ministre avait déposé un amendement pour ajouter que la
notion de viable aux projets agricoles, qui était peut-être une forme de
garantie quelconque que les projets qui doivent être autorisés, il faut qu'il
soit à tout le moins viable. Manifestement, le ministre a retiré l'amendement.
Je voulais peut-être voir comment avait évolué sa réflexion par rapport à ça.
M. Lamontagne : Bien, je
voulais entendre mes collègues, honnêtement, parce que c'est certain que les préoccupations
que j'ai pu entendre, c'était à partir du moment où on vient introduire... ce
que le président mentionnait, c'est qu'on, essentiellement, on y allait à l'aide
d'une approche territoriale, puis on vient dire : Bien, on veut que l'approche
économique soit aussi considérée pas pour favoriser un ou l'autre, mais que les
deux soient considérés quand c'est le temps d'analyser le projet. Bien, la
Commission, déjà, fait un travail au niveau de la viabilité des projets. Mais j'ai
bien entendu que des gens pouvaient avoir des inquiétudes, à savoir :
bien, écoute, si je traduis en termes de la CPTAQ, mais, si on est pour
introduire davantage la notion économique, bien, c'est très, très, très
important de venir spécifier que les analyses que la commission va faire des
modèles et des projets, bien, ça doit être viable.
• (16 h 20) •
Alors, dans l'amendement qu'effectivement
que j'avais déposé puis j'ai retiré, j'avais bien, bien pris acte de cette
préoccupation-là. Puis je voulais m'assurer qu'on ait, dans le texte de loi...
puis c'est des choses qu'on a discutées avec...
M. Lamontagne : ...Les
groupes aussi auxquels des fois mes collègues font référence. Alors, je suis
tout à fait disposé, là, à venir introduire, là, quand on sera prêt à avancer,
là, dans cet article-là. Je suis tout à fait disposé à la demande de ma
collègue, là, à venir réintroduire la notion, là, de viabilité, là, des
modèles, puis des projets agricoles.
Aussi à la mention agricole, aussi, qu'on
avait rajoutée parce que parce qu'encore là, on a entendu des craintes à savoir :
Oui mais il n'y a rien qui dit que c'est des projets agricoles. Bien là, on
parle d'agriculture et tout ça, là, mais pour m'assurer, là, que ça soit bien
clair, là, quand on parle de projets agricoles, alors là, on va parler de
modèles, de projets agricoles viables. Ça, je l'avais mis dans l'amendement
puis si mes collègues jugent opportun de retourner là, bien, ça va me faire
plaisir de le faire, madame, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Alors, est-ce qu'il y a une réponse à la demande du ministre? Oui. Député de
Rouyn-Noranda Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Oui,
merci, Mme la Présidente. On va déposer un amendement.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Alors nous allons suspendre quelques instants...
(Suspension de la séance à 16 h 22)
(Reprise à 16 h 30)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, parfait. Donc, nous avons reçu l'amendement
déposé par la députée de Rouyn-Noranda Témiscamingue à l'article 72. Je
vous invite à le lire et à l'expliquer s'il y a lieu.
Mme Lessard-Therrien : Oui.
Alors, merci, Mme la Présidente. Donc : Remplacer, dans le
paragraphe 2 de l'article 72 du projet de loi, «nécessitant des
superficies variées» par «agricole viables pouvant nécessiter des superficies
variées».
Donc, ce n'est pas une transformation
majeure, mais c'est peut-être de venir juste mettre un début de garantie qu'au
moins, les projets agricoles, on doit s'assurer qu'ils soient viables.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Je veux juste m'assurer que c'est bien dans le paragraphe 2. Oui...
16 h 30 (version non révisée)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…est-ce que la modification au paragraphe 2? Parfait. O.K. Alors, M. le
ministre, est-ce que vous avez une intervention?
M. Lamontagne : Écoutez, on
a eu plusieurs discussions, là, sur la question des superficies variées, la
question de la viabilité des projets et des modèles, la question que ce soit
agricole. Alors, l'amendement que soumet ma collègue vient encapsuler, là, tous
ces points-là. Alors, moi, je suis en accord avec l'amendement qui est proposé.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Oui.
Mme Lessard-Therrien : Oui,
peut être juste pour le bénéfice des travaux et des gens qui nous écoutent,
moi, j'aimerais quand même entendre le ministre sur son interprétation d'un
projet agricole viable.
M. Lamontagne : Bien, en
réalité, ce n'est pas l'interprétation du ministre, c'est vraiment la
commission, les spécialistes de la commission, les commissaires qui, depuis l'existence,
depuis 40 ans, quand ils ont des décisions à rendre, doivent... doivent
analyser les projets en fonction de la viabilité des projets qui sont
présentés. Alors, on vient vraiment l'inscrire de façon encore plus claire dans
la loi, là.
Mme Lessard-Therrien : …ce
serait au commissaire à faire l'interprétation, mais, moi, je serais curieuse
quand même d'avoir l'interprétation du ministre. Qu'est-ce qu'on entend... qu'est
ce qu'il entend, lui, par une entreprise agricole viable?
M. Lamontagne : Bien, pas
pour faire une interprétation, parce qu'honnêtement c'est les commissaires,
mais pour moi, avoir oeuvré dans le passé dans un autre domaine que l'agriculture,
mais d'avoir eu des entreprises, bien, c'est des entreprises qui étaient en
mesure de se survivre et d'être pérennes, et puis je vais passer la parole au
président de la commission, mais dans le cas qui nous concerne, encore là,
quand l'analyse, les gens travaillent, c'est au meilleur des informations qui
sont données, au meilleur des analyses que la commission fait. Bien, si quelqu'un
présente une demande qui vise à mettre en place un projet agricole qui est
viable, parce que c'est ça qui est demandé, bien, la commission et les
commissaires, à la lumière de leurs compétences et de toute l'information, c'est
de poser toutes les questions et de faire toutes les analyses pour se projeter
puis voir, en fonction du projet qui est proposé, si ce qui est proposé a des
chances plus que raisonnables, si on veut, là, de venir contribuer, de façon
pérenne, à la vitalité agricole sur le territoire. M. le Président, peut être,
si vous voulez rajouter quelques informations sur ce sujet-là.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
M. Labrie, à vous la parole.
M. Labrie (Stéphane) : Oui, merci,
Mme la Présidente. Sans être exhaustif, la viabilité d'un projet va s'analyser
suivant l'expertise, l'expérience des promoteurs, le projet en lui-même, les
marchés visés, c'est quoi le plan d'affaires, quel est le montage financier. C'est
un ensemble de ces critères-là qui vont permettre aux commissaires d'avoir, je
vous dirais, un certain confort dans la décision à rendre, par exemple dans un
contexte de morcellement, est-ce que... cette entreprise-là, avec les éléments
qu'on a devant nous, on a bon espoir qu'elle va avoir une exploitation pérenne,
rentable, pendant une période de moyen, long terme.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Députée
de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Oui, est-ce
qu'il y a quand même... j'écoute le président de la commission, je parlais à
des jeunes agriculteurs qui me disaient, il y a une différence entre viable et
rentable. Est ce qu'on fait une distinction entre viable et rentable selon... à
la lumière de la jurisprudence puis à la lumière de l'interprétation des
commissaires?
La Présidente (Mme IsaBelle) : On
laisse monsieur Labrie répondre. Parfait. Monsieur Labrie.
M. Labrie (Stéphane) : On
est toujours dans un projet présenté avec des prévisions financières. Si les
prévisions financières...
M. Labrie (Stéphane) : ...on
ne démontre pas un rendement sur l'investissement des bénéfices autogénérés, et
ultimement pas de profits. On ne peut pas parler de viabilité. L'un ne va pas
sans l'autre.
Mme Robitaille : Parce que...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui,
allez-y.
Mme Robitaille : Oui, parce
qu'un jeune agriculteur pourrait dire : Bien, moi, c'est un mode de vie,
je ne cherche pas nécessairement à faire du profit, mais à vivre. Et puis de là
la distinction entre rentable et viable. Mais, si je comprends bien, donc ici
viable serait synonyme de rentable.
La Présidente (Mme IsaBelle) : M.
le ministre.
M. Lamontagne : Bien, l'objectif
de la commission, on l'a dit, c'est de protéger le territoire agricole puis
protéger les activités agricoles. Alors, quelqu'un peut présenter un projet
puis dire : Écoutez, je n'anticipe pas de... de rentabilité, mais moi, c'est
ça que je veux faire parce que je crois à ça, bien, dans son analyse, la
commission puis le commissaire ont un souci pour la pérennité du projet. Alors,
il est probable ou il est pensable que si le demandeur ne fait pas la
démonstration d'une rentabilité pour le projet, il va probablement être
difficile pour les commissaires de juger que c'est un projet qui est viable
dans une perspective moyen, long terme, comme le disait le président, pour, d'un
côté, assurer la protection du territoire agricole par l'opération d'une
entreprise qui va être viable. Puis les deux ensemble, c'est là qu'on parle de
la vitalité du territoire agricole.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Merci. Députée de... Rouyn-Noranda-Témiscamingue. Définitivement, j'ai de la
difficulté, hein? Oui.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente. Mais moi, je trouve l'échange extrêmement pertinent, puis
honnêtement je n'ai pas les réponses, là, mais c'est vrai qu'on peut se poser
la question : Qu'est-ce qui est considéré comme un projet d'agriculture
viable? Puis quelqu'un... tu sais, un jeune couple qui veut s'établir, qui a un
projet d'autonomie alimentaire ou d'autosuffisance alimentaire, qui veut
nourrir sa famille, qui veut nourrir ses parents, quelques amis autour, qui va
cultiver l'ensemble de la parcelle de terre, qui veut planter un verger, qui va
élever quelques poules, quelques lapins, quelques cochons, on pourrait dire :
On est dans une situation où ça dynamise, ça ramène du monde dans la campagne.
Bien, est-ce que ça, c'est considéré comme un projet d'agriculture viable ou
pas?
M. Lamontagne : En réalité,
ce qui est important, là, c'est que... selon la jurisprudence... puis, encore
aujourd'hui, le projet, il doit offrir aux agriculteurs de métier, parce qu'on
parle d'agriculteurs de métier, là, de l'intérêt pour qu'ils puissent exercer
leur activité en présentant un faible risque de perdre leur vocation. Alors, ce
qui est important, si on a des gens de métier... veulent mettre de l'avant un
projet, bien, l'objectif de la décision que va être rendue, c'est que ce
projet-là va pouvoir leur permettre de conserver cette vocation-là, leur
vocation, de pouvoir continuer à faire vivre ce projet-là, là, de pouvoir vivre
de ce projet-à aussi.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui,
députée de Bourassa-Sauvé,
Mme Robitaille : Mais je me
mets à la place d'une jeune famille, justement, qui veut se lancer dans... en
agriculture et qui devient propriétaire d'un petit... bien, en tout cas, qui
veut devenir propriétaire d'un petit lot... qu'ils veulent exploiter. C'est sûr
qu'au début ils vont vous dire : Bien, on ne fera pas beaucoup de profit,
mais on veut subvenir à nos besoins. Et puis peut être qu'à long terme on
voudra faire des profits, mais au début on veut subvenir à nos besoins. Donc,
est-ce que subvenir à ses besoins égale viable? Est-ce que c'est suffisant pour
qu'un commissaire, à la lumière de tous les outils qu'il a, là, en conclue que,
bon, ce n'est peut être pas rentable, là, ça ne pourra... ça ne sera peut être
pas rentable durant les premières années, mais au moins ils peuvent en vivre?
Et ça, ça passerait la... et ça, ça passerait le test.
• (16 h 40) •
M. Lamontagne : Bien là, je
pourrais référer à l'amendement que ma collègue vient de déposer. Ce qu'on a
devant nous, là, c'est que le commissaire analyse ça en fonction d'une
diversité de modèles et de projets agricoles viables pouvant nécessiter des
superficies variées. Alors, le commissaire, un, avec le concours des
spécialistes de la commission, ont à déterminer sur la viabilité du projet. Ce
n'est pas... puis cette viabilité-là, là, ce n'est pas juste au niveau des
intentions...
M. Lamontagne : ...Viabilité.
Puis il peut arriver des situations où la Commission va recommander à des gens
qui proposent un projet, dans un premier temps, de louer une terre pour mettre
à l'essai leur projet, pour voir si, tu c'est, si c'est un projet qui pourrait
être viable et tout ça. La Commission peut certainement, dans des cas, de faire
cette recommandation-là.
Alors il y a différentes possibilités.
Mais l'objectif à la lumière de l'amendement qui est déposé, là, c'est que le
commissaire, il doit analyser en fonction de modèles et de projets agricoles
viables.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Oui? Alors, on donne la parole à la députée de Rouyn-Noranda Témiscamingue.
Parfait.
Mme Lessard-Therrien : Est ce
que... je pose la question, là, juste pour avoir votre interprétation mais
est-ce que la notion de viable, tu sais, sera analysée en fonction d'avoir un
revenu de 5000 dollars, ce qui est demandé pour avoir le statut de producteur
agricole? Est-ce que dans l'analyse de la commission, ça va être rattaché à ça?
M. Lamontagne : À la base,
là, c'est vraiment de pouvoir en vivre. À la base, c'est ça, là. Il faut qu'il
y ait une exploitation agricole qui est là puis qu'une fois que les gens font
leur travail, qu'il y a les revenus, il y a toutes les dépenses, bien que les
gens puissent en vivre, là. Puis, exemple quand... bien je ne référerai pas à l'article
40 mais on arrive aux mêmes principes qui sont quand c'est le temps d'évaluer
en vertu de 40 pour la possibilité de faire un bâti bien on revient avec l'idée
qu'il faut que l'exploitation agricole permette de faire vivre une famille,
faire vivre... Alors on n'est pas dans les eaux, là, dont ma collègue parle,
là.
Mme Lessard-Therrien : En
même temps, tu sais, ça, c'est très sujet à interprétation, là. Vos besoins
pour vivre ne sont pas nécessairement les miens que bien des gens ça fait que
tu sais il y en a pour qui le conjoint travaille à l'extérieur. L'autre
conjoint est sur la ferme, cultive. Puis je veux dire, c'est une grosse part de
budget, là, un budget qui est dédié à l'épicerie. Mais si tu fais ta production
de légumes, que tu fais ta production de ta viande, que tu mouds ta farine, que
tu fais ton pain, que tu fais ton yogourt, tu sais, je veux dire, ça peut
devenir... ça, ça peut être très viable pour une famille. Puis ce n'est pas
nécessairement pour engranger des revenus. Puis, c'est un projet qui peut
valoir la peine aussi, là, puis qui rejoint peut-être l'objectif de l'autonomie
alimentaire, là. Ce qui tu produis chez toi tu n'as pas besoin de l'acheter à l'épicerie
puis le faire venir d'ailleurs, là. Votre avis là-dessus?
M. Lamontagne : Bien,
écoutez, il y a vraiment 40 ans de jurisprudence, là, de décisions qui ont été
rendues par la Commission. Il ne faut jamais perdre de vue qu'à l'arrière-plan
de tout ça, l'objectif de la Commission, c'est la protection du territoire
agricole. Et puis, après ça, bien, une façon de protéger le territoire
agricole, c'est de faire en sorte qu'il y ait de l'activité agricole. Mais là,
dans ce cas-là, la Commission a comme objectif aussi de voir à la pérennité de
cette activité agricole là.
Alors dans toutes les analyses, on l'a
dit, on l'a dit ce matin, Mme la Présidente, on n'est pas dans des décisions
qui sont mur à mur, là, c'est... chaque projet qui est déposé à la Commission
fait l'objet d'une analyse très fine. Et puis, au meilleur de leurs capacités,
compétences, tous les outils dont ils disposent, les commissaires vont rendre
une décision qui se veut au bénéfice de la protection du territoire agricole,
puis de la protection de nos activités agricoles, du développement de nos
entreprises agricoles.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Y
a-t-il d'autres interventions sur l'amendement déposé par la députée de
Rouyn-Noranda Témiscamingue? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder au vote. Est-ce que vous voulez toujours par un appel nominal ou on y
va global? Oui?
Des voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Allons-y.
La Secrétaire : Pour contre
abstention. Mme Lessard-Thérrien, Rouyn-Noranda, Témiscamingue?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire
: M.
Lamontagne Johnson?
M. Lamontagne : Pour.
La Secrétaire
: M.
Chassin, Saint-Jérôme?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: M.
Provençal Beauce-Nord?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Dansereau Verchères?
Mme
Dansereau
:
Pour.
La Secrétaire
:
Monsieur Bélanger Orford?
M. Bélanger : Pour.
La Secrétaire
: M.
Jacques Mégantic?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Robitaille Bourassa-Sauvé?
Mme Robitaille : Pour.
La Secrétaire
:
Monsieur Bérubé, Matane-Matapédia?
M.
Bérubé
:
Pour.
La Secrétaire
: Et Mme
Isabelle Huntingdon.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention.
Donc, l'amendement déposé par la députée de Rouyn-Noranda Témiscamingue à l'article
72 est adopté. Nous poursuivons maintenant avec l'article 72 tel qu'amendé, y a-t-il
d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autres interventions, nous allons
procéder à la mise aux voix. Est-ce que nous y allons avec la mise aux voix?
Une voix : Oui, par appel
nominal.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait,
par appel nominal, excellent.
La Secrétaire
: Pour
contre abstention. M. Lamontagne, Johnson?
M. Lamontagne : Pour.
La Secrétaire
:
M.Chassin, Saint-Jérôme?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: M.
Provençal Beauce-Nord?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Dansereau, Verchères?
Mme
Dansereau
:
Pour...
La Secrétaire : ...M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Pour.
La Secrétaire : M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : Mme
Robitaille (Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Abstention.
La Secrétaire : Mme
Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda-Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Abstention.
La Secrétaire : Monsieur
Bérubé (Matane-Matapédia)?
M. Bérubé : Abstention.
La Secrétaire : Et Mme
IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 72, tel qu'amendé, est adopté. Nous poursuivons
cette fois avec la section Régime d'accès aux dossiers de la Commission de la
protection du territoire agricole du Québec avec l'article 70. M. le ministre.
Une voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui.
Oui, alors, tout à fait, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 47)
(Reprise à 16 h 53)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...tel que mentionné tantôt, nous
commençons la section Régime d'accès au dossier de la Commission de la
protection du territoire agricole du Québec avec l'article 70, que j'invite
le ministre à lire, s'il vous plaît.
M. Lamontagne : Oui.
Article 70, alors : L'article 15 de cette loi est modifié, dans
le troisième alinéa :
1. par le remplacement de «déposé» par
«mentionné» au premier alinéa.
2. par ajout, à la fin, de ce qui suit :
«De la même manière, seuls peuvent
consulter les documents mentionnés au deuxième alinéa et en obtenir copie sur
paiement de tels frais :
«1 le déclarant;
«2 le demandeur;
«3 le propriétaire de l'exploitant du lot
visé par une déclaration ou une demande d'autorisation;
«4 la municipalité régionale de comté, la
communauté ou l'association accréditée devant transmettre une recommandation en
vertu de l'article 58.4;
«5 la municipalité régionale de comté ou
la communauté, la municipalité locale concernée ou l'association accréditée
visaient l'article 59;
«6. une personne intéressée visée au
paragraphe b de l'article 18.6 à l'article 60.1, à l'article 79.7
ou au septième alinéa de l'article 100.1;
«7. toute autre personne déterminée par règlement.»
Commentaire : Cet article propose de
modifier le troisième alinéa de l'article 15 de la Loi sur la protection
du territoire des activités agricoles qui prévoit les modalités de consultation
des documents détenus par la Commission de protection du territoire agricole du
Québec. Ainsi, toute personne continuera de pouvoir consulter les documents
mentionnés au premier alinéa. Toutefois, seules les personnes mentionnées aux
paragraphes 1 à 7 pourront dorénavant consulter les documents mentionnés au
deuxième alinéa sans devoir formuler sur demande d'accès à l'information en
vertu de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la
protection des renseignements personnels.
Un commentaire additionnel pour se mettre
en contexte. Ce qui est recherché par l'amendement qui est proposé, c'est que
la commission ou le commissaire, quand il étudie une demande, quelque demande
que ce soit, le fait sur la base des documents puis des informations qui sont
fournies par le demandeur, la demanderesse. Et puis la commission rapporte que
dans bien des cas, elle a très peu d'information pour rendre ces décisions, et
puis elle rend ses décisions sur l'information dont elle dispose. Et puis on a
d'autres représentations qui vont venir nous dire : Bien, écoutez, c'est
important, là, qu'il y ait de l'information détaillée qui soit donnée davantage
pour que la commission puisse prendre les meilleures décisions. Alors, l'esprit
de ce qu'on a proposé, c'est de s'assurer que les demandeurs...
M. Lamontagne : ...puisse
déposer toutes les informations pertinentes, dont des informations qui peuvent
avoir un impact "concurrentiel", entre guillemets, en toute confiance
que ces informations-là ne seront pas diffusées ou dans les mains de personnes
qui pourraient avoir un gain à connaître certaines informations. Alors, l'objectif
qu'on recherche, c'est de faire en sorte de créer un environnement où on dit au
demandeur, à la demanderesse : Bien, écoutez, nous plus l'information qu'on
va avoir va être complète, plus la réponse ou la décision de la commission va
être pertinente à ce qui... à la réalité qui est présentée. Moins on va avoir d'informations,
bien, moins on a d'informations pour rendre notre décision. Puis alors ce qu'on
cherche à faire dans un premier temps, c'est dire : Écoute, il y a des
informations de nature sensible, que... si on veut vraiment faire en sorte que
le demandeur, la demanderesse fournisse toute l'information, bien, il faut qu'on
lui garantisse que cette information-là, qui est de nature sensible, bien, elle
ne sera pas partagée à tout le monde. Ça fait qu'on est arrivés avec le projet
de loi puis on est venus mettre textuellement... Dans le fond, ce qu'on est
venus dire : Bien, donnez de l'information, puis, après ça, il y a juste
telle, telle, telle personne qui va pouvoir regarder cette information-là. C'est
les gens qui sont vraiment concernés par le processus. Ça fait qu'il y a moins
une bonne intention en arrière de ça. Mais on a entendu des commentaires qui
disaient : Holà! Holà! Holà! Il y a vraiment un manque de transparence
là-dedans, là. C'est qu'on vient rendre vraiment hermétique ce processus-là.
Alors, on a bien pris acte de ça. Et puis ce qu'on voudrait proposer, hein, c'est
de tourner ça. O.K.? Dans la loi sur l'accès à l'information, l'article 23,
ce qu'on en fait, c'est qu'on n'identifie pas les gens à qui on ne veut pas
partager l'information ou à qui on veut partager l'information, c'est qu'en
vertu de la loi sur la commission à l'information on dit : Tout le monde a
accès à l'information, sauf telle, telle, telle information, qui sont juste
réservées pour les gens qui ont à analyser puis à prendre la décision. Puis ça,
c'est une suggestion qui a été faite par le Centre québécois de droit en
environnement puis qu'en y allant de cette façon-là, bien, on vient d'un côté s'assurer
que tout le processus est transparent, mais, en même temps, on vient
reconnaître, de la même façon que la Commission d'accès à l'information le
fait, qu'il y a certaines informations que, si tu diffuses de façon large,
bien, tu crées potentiellement un préjudice au demandeur ou à la demanderesse.
Alors, simplement pour dire qu'on a
présenté ça. L'intention était de faire en sorte que la commission puisse avoir
davantage d'informations. On a pris acte des réactions. Et on aurait proposé de
retourner ça de côté. Mais, avant qu'on fasse ça, je laisserais à Mme la
sous-ministre adjointe, Mme Masse, peut-être pour expliquer encore de façon
plus précise, si on veut, l'intention qui est en arrière de ça puis comment...
ce qu'on va vous proposer pour honorer cette intention-là, mais, en même temps,
de répondre aux craintes, qui sont justifiées, des différentes parties quant à
la possibilité qu'il y ait un manque... que ça entraîne un manque de transparence,
là. Alors, c'est Mme Geneviève Masse, qui est sous-ministre adjointe au
Développement régional et Développement durable.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Avons-nous le consentement pour que Mme Masse prenne la parole?
Merci. Alors, Mme Masse, je vous invite à vous présenter avant de
répondre.
Mme Masse
(Geneviève) : Oui, bonjour, Mme la Présidente. Geneviève Masse,
sous ministre adjointe au Développement régional et au Développement durable au
MAPAQ.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
• (17 heures) •
Mme Masse
(Geneviève) : Alors, bien, effectivement, là, M. le ministre,
là, a mentionné l'objectif derrière la proposition qui était faite au projet de
loi. Il faut comprendre que le régime d'accès aux documents de la Commission de
protection du territoire agricole est antérieur à celui de la loi sur l'accès à
l'information... ou l'accès aux documents... la Loi sur l'accès aux documents
des organismes publics et sur la protection, là, des renseignements personnels,
pour être plus précise, de sorte que l'ensemble des documents qui sont déposés
à la commission dans le cadre d'une demande...
17 h (version non révisée)
Mme Masse (Geneviève) :...de demande qui lui est soumise, en vertu de la Loi sur
la protection du territoire et des activités agricoles, a un caractère public
et est accessible à quiconque en fait la demande. Dans le contexte des
amendements législatifs qui sont amenés par le projet de loi, plus précisément
le fait que la Commission devra se prononcer de façon plus précise, notamment
sur la viabilité des projets qui lui sont soumises, elle doit avoir accès à des
documents qui lui permettent de faire cette évaluation là de manière plus... de
manière rigoureuse. Et on peut comprendre qu'un producteur agricole, qu'un
promoteur de projet puisse avoir un malaise, par exemple, à déposer son plan d'affaires,
ses états financiers, tout autre document de nature concurrentielle qui
deviendraient automatiquement accessibles à son voisin, à son concurrent, à n'importe
qui qui en ferait la demande.
Donc, à l'origine, le projet de loi
proposait de restreindre... de restreindre l'accès aux documents déposés par...
dans le cadre... devant la Commission, aux véritable parties prenantes à une
demande et de faire en sorte que le régime général de la Loi sur l'accès à l'information
s'applique pour toute autre personne. Mais à la lumière, là, des commentaires
qui ont été formulés, notamment en consultations particulières, l'approche qui
est proposée serait donc plutôt de maintenir un accès général aux documents,
sauf ceux qui ont véritablement un caractère concurrentiel, là, qui contiennent
des renseignements industriels, financiers, commerciaux, scientifiques,
techniques, qui sont les paramètres, là, présentement, de l'article 23 de la
Loi sur l'accès l'accès à l'information, et qui fait en sorte que lorsqu'une
demande est formulée pour de tels documents auprès d'un ministère ou d'un
organisme, là, le responsable de l'accès à l'information se doit d'en refuser l'accès
vu le caractère stratégique de ces renseignements là pour un tiers et, dans ce
cas ci, le tiers serait serait le demandeur ou une des parties, là, à une cause
portée... à une demande portée à la commission.
La Présidente (Mme IsaBelle) : ...députée
de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Oui. On
aimerait faire... prendre une suspension, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Mme Robitaille : Une
suspension de quatre, cinq minutes.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Aucun
problème. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 3)
(Reprise à 17 h 15)
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
avant de lire l'amendement déposé par la députée de Bourassa-Sauvé à l'article 70,
il y a... des précisions qu'on va apporter. D'abord, est-ce que, les députés,
vous aimeriez qu'à chaque vote qu'il y aura jusqu'à la fin de la séance, donc,
pour le restant de la journée, vous aimeriez que les votes soient par appel
nominal?
Une voix : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui.
Alors, je... Parfait, on va y aller de cette façon-là. Et je pense que M. le
ministre, vous aimeriez apporter une précision également concernant les membres
de la commission.
M. Lamontagne : Oui. Plus tôt
dans la journée, là, j'ai mentionné à la réponse de ma collègue, là, qu'il y
avait 15 commissaires. En réalité, il y a 16 commissaires, dont le
président, mais le président ne rend pas de décision. Alors, on a
15 commissaires qui rendent des décisions, mais on a 16 commissaires,
si on veut, là, à la Commission de protection du territoire agricole.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Donc, il y a 16 membres, mais 15 qui rendent des décisions. Parfait. Merci
beaucoup. Alors, nous y allons avec la députée de Bourassa-Sauvé pour l'amendement
qu'elle vient de déposer à l'article 70.
Mme Robitaille : Oui. Bien,
évidemment, il y avait une tempête de réactions, là, à la lecture de la
première...
Mme Robitaille : ...des
modifications qui restreignaient l'accès aux documents, là, à certaines
personnes concernées... Il y avait sept catégories. ...on voulait ouvrir ça. On
essayait de trouver un compromis pour ouvrir ça. Puis, à la lumière évidemment
de la sous-ministre, on comprend qu'on pouvait... on peut restreindre l'accès à
certains documents, mais concurrentiel, relativement à la Loi sur l'accès à l'information.
Et donc à la lumière de tout ça... on avait pensé à quelque chose. Le
gouvernement avait pensé à quelque chose, donc on a une suggestion qui est
devant nous et on va la déposer. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Alors je vous invite à lire l'amendement, s'il vous plaît.
Mme Robitaille : Ah, vous
voulez que je le lise?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui.
Parfait.
Mme Robitaille : O.K.
Parfait. Donc, je le lis. Attendez, il me semble qu'il me manque des bouts.
O.K. Ah oui! Oui. O.K., je l'ai. Je l'ai. Alors, article 70 du projet de loi
tel que modifié, donc on l'amende de cette façon-là : L'article 15 de
cette loi est modifié par l'ajout, à la fin du troisième alinéa, de ce qui suit :
"Toutefois, sur paiement de tels frais, seuls peuvent consulter les
documents mentionnés au deuxième alinéa.... Attendez, est-ce que j'ai la
bonne... Non, j'ai celui-là. Excusez-moi. Je suis désolée. Je n'avais pas la
bonne... Suite à l'article... Suite de l'article 15... Oui, donc la
modification serait la suivante : Toute personne a accès au bureau de la
commission pour y consulter les documents déposés et en obtenir copie sur
paiement des frais déterminés par règlement. Toutefois, sur paiement de tels frais,
seuls peuvent consulter les documents mentionnés au deuxième alinéa contenant
un renseignement industriel, financier, commercial, scientifique ou technique,
tel que des états financiers et des plans d'affaires et en copient les parties
suivantes : le déclarant, le demandeur, le propriétaire ou l'exploitant du
lot visé par une déclaration ou une demande d'autorisation, la municipalité
régionale de comté, la communauté ou l'association accréditée devant
transmettre une recommandation en vertu de l'article 58.4, la municipalité
régionale de comté ou la communauté, la municipalité locale concernée ou l'association
accréditée visées par l'article 59, une personne intéressée et visée au
paragraphe b) de l'article 18.6, à l'article 60.1, à l'article 79.6 et au
septième alinéa de l'article 100.1, toutes autres personnes déterminées par
règlement. Et donc... Mais la modification, c'est ça, là. C'est... Donc, tout
le monde a accès. Toutefois, sur paiement de tels frais, là, certains
documents, là, qui seraient accessibles seulement à certaines... à ces
catégories, là, que j'ai lues pour justement respecter la Loi sur l'accès à l'information.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Y a-t-il des interventions, ou des explications, peut-être, M. le ministre?
M. Lamontagne : Oui. Bien,
écoutez, honnêtement, je pense que tout le monde a bien compris, là, que de la
façon dont on avait formulé originalement ce qu'on voulait faire, bien, l'intention,
c'était de faire en sorte qu'il y ait un maximum d'informations disponibles
pour les commissaires. Mais là on venait limiter l'information, à un certain
nombre d'individus. Là, en réalité, ce qu'on en fait, c'est qu'on dit :
Toute l'information est disponible à tout le monde. Par contre, il y a
certaines informations qui sont de nature, on va dire, stratégiques, puis c'est
reconnu par la Commission de l'accès à l'information. Bien, ces informations-là
vont seulement être disponibles sur les sept demandants ou les sept groupes de
personnes dont ma collègue mentionnait. Alors, nous, on se range, là, sur cette
façon de faire là, si on veut, de venir permettre davantage d'informations,
mais de protéger les informations de nature stratégique, là, pour le demandeur
ou la demanderesse, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Alors, y a-t-il des interventions sur l'amendement? Oui. Alors, députée de
Rouyn-Noranda - Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente. J'aimerais savoir, est-ce que ça serait tout le document qui
serait non disponible ou est-ce qu'on caviarderait plutôt le document, là où il
y a des informations plus sensibles.
M. Lamontagne : Je vais
laisser Mme la sous-ministre répondre
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Alors, Mme Masse, je crois bien.
• (17 h 20) •
Mme Masse (Geneviève) :Oui. Écoutez, en application, là, des façons de faire en
accès à l'information, habituellement, lorsqu'un renseignement constitue, je
dirais, une part minoritaire du document, il est caviardé. Lorsque le document
est constitué en...
Mme Masse (Geneviève) :...de renseignements qui ne... pour lequel il y a une
restriction au droit d'accès, à ce moment-là, c'est l'ensemble du document
auquel l'accès est refusé, là. C'est la pratique habituelle, là, en accès à
l'information.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Excellent.
Mme Lessard-Therrien : J'ai
une autre question. Merci de la précision. Tu sais, dans la façon dont c'est
formulé en ce moment, il y a quand même... ça m'apparaît quand même large, là.
Tu sais, un renseignement commercial, tu sais, c'est quand même large, là, il
peut avoir toutes sortes de choses qui... Tu sais, il y a-tu une définition
particulière à un renseignement commercial, ou même scientifique, ou même
industriel?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Mme
masse.
Mme Masse (Geneviève) :Bien, je dirais que, suivant la jurisprudence en matière
d'accès à l'information, lorsqu'on parle de renseignement commercial, c'est un
renseignement qui permet de dévoiler une stratégie d'affaires d'une entreprise,
donc que ce soit par rapport à ses marchés, à ses approches en termes de
commercialisation. Donc, l'idée, c'est de préserver tout ce qui constitue un
avantage concurrentiel pour l'entreprise. Même chose, un renseignement de
nature industrielle pourrait constituer des... et là je donne un exemple qui
n'est peut-être pas applicable à un dossier soumis à la commission, mais par
exemple, on pourrait penser, là, à des plans et devis pour la construction d'un
bâtiment ou le développement d'une nouvelle... On le voit, certains producteurs
agricoles sont quand même assez futés, ils ont développé des machineries
agricoles qui leur sont propres et les ont adaptés, mais ça constitue un
renseignement de nature industrielle au sens de la loi. Donc, c'est ce type de
choses là qui pourrait protéger.
On spécifie plus spécifiquement, dans la
disposition, là, qui a été proposée par la députée... les états financiers, les
plans d'affaires sont évoqués de façon très, très précise, parce qu'il s'agit
beaucoup de ça lorsqu'il est question, là, de traiter d'une demande de
morcellement, notamment, et d'évaluer la viabilité d'un projet. Donc, ce sont
prioritairement ce type de documents-là qui sont visés, mais il pourrait y en
avoir d'autres qui couvriraient les autres éléments couverts par la disposition
législative.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
C'est tout? Est-ce que vous aviez d'autres questions? Non. Alors, s'il n'y a
pas d'autre question sur l'amendement... Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? Alors, s'il n'y a... Oui.
Mme Lessard-Therrien : Je ne
suis pas certaine, Mme la Présidente, de la procédure, mais j'ai peut-être...
j'aimerais déposer un sous-amendement à l'amendement qui est proposé.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Est-ce
qu'il est déjà prêt, rédigé?
Mme Lessard-Therrien : Il me
semble déjà prêt, rédigé. Il est en train de rédiger. Est-ce qu'on peut
suspendre quelques secondes?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 24)
17 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 17 h 35)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, on va laisser la parole à... Alors, je comprends, députée de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue, vous avez eu des échanges avec le ministre et son
équipe, et vous désirez... est-ce que vous désirez quelque chose?
Mme Lessard-Therrien : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Par rapport à votre sous-amendement.
Mme Lessard-Therrien : Oui,
merci, Mme la Présidente. On a, effectivement, eu les discussions avec la
ministre et son équipe, et je vais retirer mon sous-amendement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est-à-dire, vous n'allez pas le déposer?
Mme Lessard-Therrien : Je ne
vais pas la déposer, effectivement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait, c'est excellent. Mais on a quand même un amendement qui a été déposé
par la députée de Bourassa-Sauvé. Est-ce qu'il y a, donc, d'autres
interventions ou commentaires...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...sur cet amendement? Oui, alors députée de Rouyn-Noranda Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
peut-être juste pour le bénéfice, tu sais, des gens qui suivent la commission,
tu sais, je comprends que dans le fond, quand quelqu'un fait une demande à la
commission, la... comment on l'a appelé tantôt, là, la décision provisoire,
elle est publique.
Une voix : ...
Mme Lessard-Therrien :
Préliminaire, merci. La décision finale, elle est également publique. Donc, je
comprends que ce qui ne serait pas rendu disponible par un tiers qui n'est pas
impliqué au dossier, tu sais, par exemple, pour démontrer qu'un projet d'agriculture
serait viable, notamment avec le plan d'affaires, bien, un tiers n'aurait pas
accès au plan d'affaires. Ça, ça serait considéré comme un de ses
renseignements probablement financier ou commercial. Ma compréhension, elle est
bonne?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre.
M. Lamontagne : Oui, oui.
Mme Lessard-Therrien : Avez
vous comme un autre exemple qu'un plan d'affaires?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Mme Masse.
Mme Masse (Geneviève) :
Bien, on a cité, bon, les plans d'affaires, les états financiers, un plan de
commercialisation, par exemple, donc une étude de marché. C'est le type de
document également qui pourrait, là, être... pour lequel il pourrait y avoir
une restriction, là, évidemment, à quelqu'un ou à une partie qui n'est pas
directement impliquée dans la demande, par ailleurs, parce que les documents
resteront quand même accessibles, là, à tous ceux et celles qui ont une
implication de près ou de loin dans la demande.
Mme Robitaille : Donc, oui,
puis pour... juste pour résumer, là, donc les documents de base évidemment
seront accessibles à tout le monde, à tout le monde, et là la décision
intérimaire, on l'appelle comme ça?
Des voix : ...
Mme Robitaille : ...l'orientation
préliminaire, la décision sont accessibles. Donc si... évidemment, je comprends
que si la question est vraiment celle de la viabilité de l'entreprise, bien,
nécessairement, le commissaire devra expliciter ça dans sa décision. Et là, si
quelqu'un qui n'est pas parmi ceux qui sont identifiés dans l'article veut
aller plus loin, fera une demande d'accès à l'information en bonne et due
forme.
Mme Masse (Geneviève) :
Oui, effectivement. Vraisemblablement que le ou les commissaires dans l'orientation
préliminaire et, ultimement, de la décision feront référence à un plan d'affaires
qui ne permettait pas de soutenir la viabilité du projet, par exemple, sans
toutefois divulguer des renseignements de nature confidentielle, là, prévus
dans... cités, là, dans ledit document. Mais effectivement, une personne qui
est externe à la demande pourra faire une demande d'accès à l'information. À ce
moment-là, le responsable d'accès à l'information de la commission aura à
rendre une décision sur la base de dispositions de la Loi sur l'accès aux
renseignements des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels. Et ultimement, le demandeur, s'il n'est pas satisfait, aura un
recours devant la Commission d'accès à l'information.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions à l'amendement? Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention à l'amendement déposé à l'article 70 par la députée
de Bourassa-Sauvé, nous allons procéder à la mise aux voix
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Pour.
Le Secrétaire : M. Lamontagne
(Johnson)?
M. Lamontagne : Oui, pour.
Excusez-moi.
La Secrétaire : M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau : Pour.
La Secrétaire : M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Pour.
La Secrétaire : M.Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : Mme
Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Bérubé (Matane-Matapédia)?
M. Bérubé : Pour.
La Secrétaire : Et Mme
Isabelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 70 est adopté. Nous
poursuivons avec l'article 70 tel qu'amendé. Y a-t-il des interventions? S'il
n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 70,
tel qu'amendé.
• (17 h 40) •
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Lamontagne (Johnson).
M. Lamontagne : Pour.
La Secrétaire : M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire : M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Pour.
La Secrétaire : M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : Mme
Robitaille (Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Pour.
La Secrétaire : Mme
Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Bérubé (Matane-Matapédia)?
M. Bérubé : Pour.
La Secrétaire : Et Mme
Isabelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Absention. Donc, l'article 70, tel qu'amendé, est adopté. Nous
poursuivons, M. le ministre, avec l'article 71.
M. Lamontagne :
Article 71 : L'article 31.1 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans le deuxième alinéa, de «au greffe de» par «à».
Commentaire : Cet article propose une
modification de concordance afin de mentionner que la déclaration prévue à l'article...
M. Lamontagne : ...doit être
déposé à la Commission de protection du territoire agricole du Québec et non
plus au greffe, afin d'harmoniser les termes utilisés dans la loi.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Y a-t-il des interventions sur l'article 71? Oui, député de Rouyn-Noranda
Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Oui.,
merci, Mme la Présidente. Bon, mon commentaire, ma question n'est pas
précisément sur la modification apportée, mais c'est une question que je pense
que c'est pertinent. Puis, je vais profiter de la présence du président de la
commission, peut être qu'il y aura une réponse à apporter. Mais dans le
contexte du morcellement des terres agricoles, ça concerne quand même le projet
de loi. On voit beaucoup de maisons en ce moment qui sont comme dézoner parce
qu'elles y ont droit à qui la maison a été construite avant les années 80. Il
me semble que c'est ça qu'on en dit, que l'on peut la sortir du lot agricole,
puis c'est quand même de monnaie courante dans les rangs chez nous ou on sert
la maison du lot agricole. En même temps, ce qui est... Puis , c'est une bonne
chose parce qu'il y a des gens qui jouent le jeu de la retraite dans le fond de
terre, puis vendent le fantasme et peuvent continuer d'habiter sur place. En
même temps, tu sais, là, si on veut, on voudrait morceler ce bout de terrain
qui est derrière la maison qui, là, a pu être rachetée par des voisins entre
temps. Mais là, on veut revenir avec des terres morcelées pour établir des
nouveaux projets agricoles. Mais là, l'accès à la route où la maison a été
construite, elle est sortie de la zone agricole. Ça fait que, là, si on veut
reconstruire une maison, comment ça marche?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre.
M. Lamontagne : Ce que je
suggérerais parce qu'honnêtement, la question de ma collègue est légitime. L'article
71, c'est vraiment une question de concordance, là. Moi, je serais pour qu'on
traite l'article 71, puis après ça, Mme la députée, je vais laisser au
président de la commission peut-être chercher à répondre au meilleur de ses
capacités à votre votre interrogation.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Est
ce que vous êtes d'accord avec la suggestion du ministre?
Mme Lessard-Therrien : Ça me
convient.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Alors nous allons donc... s'il n'y a pas dans vos interventions à l'article 71,
nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire : Pour m
contre, abstentions, monsieur Lamontagne (Johnson)?
M. Lamontagne : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :Pour.
La Secrétaire : Moinsieur
Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Pour.
La Secrétaire : M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : Madame
Robitaille (Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Lessard-Thérrien (Rouyn-Noranda Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Bérubé (Matane-Matapédia)?
M. Bérubé : Pour.
La Secrétaire : Et Mme
Isabelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention.
Donc, l'article 71 est adopté. Je comprends, M. le ministre, que c'est monsieur
Labrie qui va répondre à la question ou c'est vous-même qui allez répondre.
M. Lamontagne : Non. Si c'est
clair, je vais laisser le président répondre à la question ou si c'était à sa
satisfaction, là, pour donner une réponse, sinon peut-être d'interroger ma
collègue qui voudrait avoir une clarification sur les façons de faire de la
commission
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Monsieur Labrie,
M. Labrie (Stéphane) : Mme la
Présidente, je vais tenter une réponse. Ce que je comprends dans votre cas de
figure, c'est que la maison de droits acquis, qui a été détachée, est en
bordure du chemin, laissant la terre à la maison enclavée par rapport au chemin
public. C'est bien le cas de figure que vous avez? Là. Il y a pire. Il y a un
double régime de droits civils et de lois de protection du territoire agricole.
Si l'entièreté du lot qui est maintenant constitué de la maison de droits
acquis qui prend toute la bordure du chemin sur la largeur, il est fort
possible qu'en vertu d'une loi civile, si par ailleurs, le lot arrière est
enclavé pour des activités, il va falloir qu'ils cèdent un droit de passage,
mais ça, ce n'est pas nécessairement du ressort de la commission. Pour le
reste, pour ce qui est des usages agricoles qui pourraient être... ou non
agricoles qui pourraient être envisagés pour la portion du lot agricole à l'arrière
de la maison, le droit acquis détaché à ce moment là, ça va possiblement
acquérir une demande d'autorisation à la commission. Et j'essaie de figurer
avec la question, si j'ai bien le cas de figure, mais on peut penser que ça me
prendrait une demande d'autorisation, autre chose que de l'agriculture qui est
envisagé sur le reste du lot, à l'arrière.
Mme Lessard-Therrien : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Ça
répond à votre question?
Mme Lessard-Therrien : Oui,
merci, Mme la Présidente
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Alors, nous commençons la troisième section avec l'inclusion d'un lot pour les
fins d'un ministère ou d'un organisme public et mesures d'atténuation dans le
cas de décisions rendues par le gouvernement articles 76, 77 et 80. Alors, M.
le ministre, je vous invite à lire l'article 76.
M. Lamontagne : Mais je
demande une suspension de trois ou quatre minutes.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui,
d'accord. Oui, alors nous allons suspendre quelques instants...
(Suspension de la séance à 17 h 46)
(Reprise à 17 h 51)
La Présidente (Mme IsaBelle) : ...alors,
M. le ministre.
M. Lamontagne : Oui. Alors, l'article 76.
L'article 66 de cette loi est modifié : 1. par le remplacement dans
le premier alinéa de "autoriser aux conditions qu'il détermine l'utilisation
à des fins autres que l'agriculture, le lotissement, l'aliénation et l'exclusion
d'un lot d'une zone agricole pour les fins d'un ministère ou organisme
public" par "aux conditions qu'il détermine et aux fins d'un
ministère ou d'un organisme public autoriser l'utilisation à des fins autres
que l'agriculture, le lotissement, l'aliénation, l'inclusion et l'exclusion d'un
lot". 2. par l'insertion, après le premier alinéa, du suivant :
"Une décision du gouvernement autorisant l'exclusion d'un lot d'une zone agricole
peut prévoir sa réinclusion en cas de non-réalisation du projet. En outre, une
décision du gouvernement autorisant une utilisation à des fins autres que l'agriculture
ou une exclusion d'un lot peut s'accompagner de toute mesure d'atténuation
jugée suffisants par le ministre, notamment l'inclusion ou la réinclusion d'un
lot dans la zone agricole."
Commentaire. L'article 76 du projet
de loi modifie l'article 66 de la Loi sur la protection du territoire et
des activités agricoles, qui prévoit les modalités pour le gouvernement que le
gouvernement autorise aux fins d'un ministère ou d'un organisme public, l'utilisation
à des fins autres que l'agriculture, le lotissement, l'aliénation, l'inclusion
et l'exclusion d'un lot. La modification octroie ainsi le pouvoir au
gouvernement d'autoriser l'inclusion d'un lot dans une zone agricole à des fins
d'un ministère ou d'un organisme public. L'article 76 du projet de loi
propose également qu'une décision autorisant l'exclusion d'un lot puisse
prévoir sa réinclusion dans la zone agricole en cas de non-réalisation du
projet. En outre, il est prévu qu'une décision du gouvernement autorisant une
utilisation à des fins autres que l'agriculture ou une exclusion d'un lot peut
s'accompagner de toute mesure d'atténuation jugée suffisante par le ministre,
notamment l'inclusion ou la réinclusion d'un lot dans la zone agricole.
Bon complément d'information, Mme la
Présidente. On a une disposition qui est l'article 66, mais en même temps,
on a aussi l'article 96. Ça s'inscrit dans le même objectif. 66 traite de
demandes qui viendraient d'un ministère ou d'un organisme gouvernemental. La
loi prévoit que le gouvernement peut décider de soustraire à la Commission l'étude
d'un besoin ou d'une décision par décret en disant : Bien, écoute, on
prend la décision, là, de soustraire à la commission l'étude de ce projet-là,
puis on décide, mettons, d'utiliser, d'autoriser une utilisation autre qu'agricole,
ou on décide d'exclure de la zone agricole un lot de terres, O.K.. Et puis, au
moment où on se parle, O.K., on s'entend, là, que l'objectif de la loi, c'est
de faire en sorte qu'on va tout le temps devant la Commission de protection du
territoire agricole pour avoir une autorisation ou avoir l'orientation
préliminaire, puis après ça, une décision de la Commission. Ceci étant dit, il
y a des dispositions prévues dans la loi qui permettent au gouvernement de
soustraire à l'analyse de la CPTAQ, pour certains dossiers. Bon. Présentement,
si le gouvernement utilise ce pouvoir-là parce qu'il y a un projet x puis qu'il
décide d'aller de l'avant, puis de dire : Écoute, on va décréter que l'on
va sortir de la zone agricole ce lot de terres là, parce qu'on a tel projet,
tel projet, tel projet. Bien, là, le gouvernement peut exclure, mais il n'a pas
le droit de e'inclure. Alors, on a, mettons, un exemple dans le passé d'une
décision où un gouvernement précédent a autorisé, pour un projet particulier,
le dézonage de 270 hectares, ou quelque chose comme ça, une très grande
superficie.
Une voix : ...
M. Lamontagne : 269 hectares.
Et puis, finalement, le projet ne s'est pas réalisé...
M. Lamontagne : ...cette
portion de terres là, qui avait été dézonée par décret dans un but très, très
particulier, qui ne s'est pas réalisée, bien, cette portion de terres là est
demeurée dézonée, puis à un moment donné il y a d'autres activités qui ont pu
être enclenchées sur ce territoire-là. Ça fait que, là, ce que le gouvernement
cherche à faire par cette première modification là, c'est de dire : Nous,
on fait ça dans cet objectif-là. Et si le projet pour lequel on a fait ça ne se
réalise pas, bien, au moment où on se parle, le gouvernement n'a pas d'habilitation
de réinclure un terrain qui avait été dézoné, de le réinclure dans la zone
agricole. Alors là le gouvernement veut se donner l'opportunité de pouvoir pas
seulement exclure, mais aussi de pouvoir réinclure advenant que le projet ne
fonctionne pas. Ça, c'est la première des choses.
Le deuxième volet qui est mentionné là, on
est encore dans une situation où le gouvernement décide de se prévaloir de l'article 66.
Bien là ce qu'on veut amener, c'est la possibilité que dans le décret le
gouvernement aussi prescrive des conditions d'atténuation. Au moment où on se
parle, le gouvernement ne peut pas prescrire des conditions d'atténuation. Il
peut seulement dire : Je retire le lot. On a eu un exemple que je peux
donner. Il y a un certain nombre d'années, le gouvernement précédent a utilisé
cette clause-là pour dézoner dans l'ouest de l'île une superficie d'à peu près
170 hectares ou quelque chose comme ça dans un but bien précis. Puis là,
il y avait un attendu qui disait là-dedans que les parties s'entendent ou, tu
sais, qui...
Une voix : Les démarches sont
entreprises.
M. Lamontagne : Les
démarches sont entreprises pour chercher à avoir une compensation. Mais ça ne
peut pas aller plus loin que ça. Là, avec ce qu'on fait, c'est qu'on vient
donner au ministre, mais en réalité au gouvernement, le pouvoir dans le décret
qui dit oui, on va exclure, bien, de dire en même temps : On exclut, mais
en même temps, il y a ça, ça, ça qui va se passer, puis en fait, tout ça en
même temps. Puis, je vais vous donner, mettons, l'exemple de Beauharnois. C'est
un bel exemple, O.K., mais Beauharnois, ce n'est pas en vertu de 86, c'est en
vertu de 96 parce que ça, ce n'est pas un projet, un hôpital ou une affaire du
ministère des Transports, mais c'est un projet privé.
Bien, on a réussi à négocier des
compensations. On a réussi à faire en sorte qu'un tiers qui est propriétaire
puis qui était partie prenante là-dedans, signe une entente puis qu'il dise :
O.K., vous acceptez de faire ça? Bien, moi, de mon côté, je suis propriétaire
de terres ailleurs. Bien, je m'engage à demander à la commission de réinclure ces
terres-là dans la zone agricole, d'inclure ces terres qui n'appartiennent pas à
la zone agricole dans la zone agricole. Bien là, on faisait affaire avec
Hydro-Québec. Puis à un moment donné, bien, Hydro-Québec a accepté d'embarquer
dans cette négociation-là parce qu'on lui a expliqué qu'ultimement, bien, ça
serait compliqué, son projet si elle ne faisait pas ça. Mais là, on veut donner
la possibilité encore là, au ministre, au gouvernement, directement dans le
décret, d'aller imposer les conditions d'atténuation liées à son choix de
retirer ce dossier-là de la compétence de la CPTAQ. Grosso modo, là, c'est un
petit peu ça que ça veut dire. Je sais qu'il est six heures. Alors, décantons
ça. Puis, à sept heures et demie, bien, on va pouvoir recommencer à en
débattre.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Très
rapidement, je sais que le temps file, puis on veut être efficaces. Nous
autres, on aurait un amendement à ça, à la lumière de ce que nous dit le
ministre, c'est un amendement aussi qu'on avait... qui est déjà dans le
pipeline.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il a été acheminé, c'est ça?
Mme Robitaille : Je
pense que oui. Oui, il a été acheminé.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il va être sur le Greffier.
Mme Robitaille : On va
vous laisser réfléchir à ça durant le report. Puis je pense qu'il y a des gens
qui sont au courant du côté gouvernemental.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Excellent. Alors, il est déjà sur le Greffier, effectivement. Alors,
écoutez, compte tenu de l'heure, nous suspendons les travaux jusqu'à
19 h 30, et je vous rappelle, on se réunit à la salle Marie-Claire
Kirkland à 19 h 30.
M. Lamontagne : Bon
Appétit.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, tout le monde. Bon appétit, effectivement. Ne mangez pas trop...
(Suspension de la séance à 18 h 1)
19 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 19 h 33)
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
bonsoir, j'espère que vous avez pris un bon repas. La Commission de l'économie
et du travail reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi numéro 103, Loi modifiant diverses dispositions législatives,
principalement aux fins d'allègement du fardeau administratif.
Lors de notre suspension de nos travaux,
cet après-midi, nous en étions à l'étude de l'article 76, et la députée de
Bourassa-Sauvé avait déposé un amendement à l'article 76, mais il n'avait pas
été lu. Alors, on vous invite à le lire et à l'expliquer s'il y a lieu.
Mme Robitaille : Bonsoir, Mme
la Présidente, rebonjour, rebonsoir à tous. Oui, donc, quand on s'était
laissés, je vous avais promis un amendement. Le voilà, alors je vais le lire.
Donc : L'article 76 du projet de loi est modifié par le remplacement, dans
le deuxième paragraphe de son premier alinéa, du mot «peut» par les mots «doit,
aux conditions qui sont déterminées».
Je peux lire, je vais lire le texte dans
son ensemble. Comme ça, ça va nous donner une meilleure idée :
Le gouvernement peut avoir pris avis de la
commission, aux conditions qu'il détermine, et aux fins d'un ministère ou d'un
organisme public, autoriser l'utilisation à des fins autres que l'agriculture,
le lotissement, l'aliénation, l'inclusion et l'exclusion d'un lot.
Une décision du gouvernement autorisant l'exclusion
d'un lot d'une zone agricole - et c'est là le changement - doit, aux conditions
qui y sont déterminées, prévoir la réinclusion en cas de non-réalisation du
projet.
En outre, une décision du gouvernement
autorisant une utilisation à des fins autres que l'agriculture ou une exclusion
d'un lot peut s'accompagner de toute mesure d'atténuation jugée suffisante par
le ministre, notamment l'inclusion ou la réinclusion d'un lot dans la zone
agricole.
Et donc parce qu'à l'origine, Mme la
Présidente, on utilisait «peut prévoir», donc «une décision du gouvernement
autorisant l'exclusion d'un lot d'une zone agricole peut prévoir sa
réinclusion». Donc, c'est, au lieu du «peut», on amène le «doit», et «aux
conditions qui y sont déterminées». Parce qu'évidemment, ça se fait par décret,
ça, alors on veut être... on veut vraiment voir tous les angles. Et selon les
bons conseils des juristes de la banquette gouvernementale, on a ajouté «aux
conditions qui y sont déterminées». Comme ça, bien, quand il y aura une
décision comme ça, du gouvernement, il n'aura pas le choix. Si jamais le projet
ne va pas de l'avant, ils devront absolument prévoir sa réinclusion à un moment
déterminé. Et ce sera...
Mme Robitaille : ...dans
le décret. Et Mme la Présidente, vous savez que les décrets sont publics, donc
les gens pourront consulter puis pourront voir les termes, les conditions
exactes qui font en sorte que si jamais le projet ne va pas de l'avant, bien,
la zone verte, la zone qui a été dézonée va être réinclue. Donc, c'est ça.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait, merci. M. le ministre.
M. Lamontagne : Bien,
écoutez, on a eu plusieurs discussions en lien avec la proposition, et puis on
est en accord avec le texte qui est soumis. Petite... on dit, là, qu'à la fin,
dans le remplacement, là, doit virgule aux conditions qui sont déterminées. Il
faudrait mettre une virgule après «déterminées.»
Mme Robitaille : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est mineur, ça sera apporté lors de la révision des textes. C'est parfait.
Merci de nous le signaler quand même. Merci.
M. Lamontagne : Oui,
sinon, on est en accord, là, avec le texte qui est proposé par Mme la députée
de Bourassa-Sauvé.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Excellent. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autres
interventions, nous allons procéder à la mise aux voix.
Mme Robitaille :
Peut-être...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Attendez.
Mme Robitaille : Ah,
pardon, allez-y.
Mme Lessard-Therrien :
On va passer à la mise aux voix de cet amendement-là?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
De l'amendement, pas de l'article.
Mme Lessard-Therrien :
De l'amendement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, est-ce que ça va?
Mme Lessard-Therrien :
Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord. Alors, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement déposé
par la députée de Bourassa-Sauvé à l'article 76.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention, Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Pour.
La Secrétaire :
M. Lamontagne (Jonhson)?
M. Lamontagne : Pour.
La Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 76 est adopté. Nous
poursuivons avec l'article 76 tel qu'amendé. Y a-t-il des interventions? Y
a-t-il d'autres interventions? Oui, alors députée de
Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien :
Oui, merci. J'ai quelques questionnements, là, sur la dernière portion de l'article :
«En outre, une décision du gouvernement autorisant une utilisation à des fins
autres que l'agriculture ou une exclusion d'un lot peut s'accompagner de toutes
mesures d'atténuation jugées suffisantes par le ministre...». J'aimerais qu'il
nous explique un peu qu'est ce qu'il veut dire par «mesures d'atténuation» dans
un premier temps.
M. Lamontagne : Bien,
toujours dans un contexte, Mme la Présidente... un, je veux saluer, là, ma
collègue députée de Labelle qui s'est jointe à nous, et puis aussi mes
collègues, là, de Lac-Mégantic puis Magog qui étaient confinés dans une autre
salle, cet après-midi. Je vous remercie vraiment, vraiment, alors qu'on soit
tous dans la même salle, là, bien, c'est plus agréable comme ça. Dans un
contexte où la loi prévoit, depuis qu'elle est loi, que le gouvernement puisse
soustraire certaines décisions aux compétences de la commission, bien, jusqu'à
aujourd'hui, le gouvernement pouvait soustraire, mais ne pouvait pas ordonner
ou... dans un objectif où on pose ce geste-là, mais le premier objectif, ce n'est
pas d'affaiblir la zone agricole, mais c'est de permettre certaines situations.
Bien, on est rendu à une place, là, puis on commence à avoir un peu d'historiques,
mais où... quand le gouvernement intervient, choisit d'intervenir, bien, on
veut lui donner des habilitations pour... on a parlé de réinclure des zones,
exemples, des lots, mais après ça, bien, dans des situations, bien, de
carrément déterminer aussi des mesures d'atténuation. Autrement dit, oui, il y
a ce geste-là qui va être posé, qu'on va poser, mais aussi il y a tel geste qui
se veut aussi en réparation, si on veut, du geste qu'on est en train de poser.
Puis je vous ai donné vous donner... exemple qui n'est pas un 66, qui est 96.
66, c'est vraiment d'utilité publique, si on veut, gouvernementale. 96, c'est
plus des projets qui sont d'ordre, entre guillemets, privé. Mais moi, je m'étais
donné comme objectif, dans le dossier de Beauharnois, pour ne pas le nommer,
que oui, mon gouvernement, notre gouvernement choisissait d'intervenir en
utilisant l'article 96. Mais moi, je m'étais donné comme objectif qu'une
fois qu'on est intervenu...
M. Lamontagne : ...l'ensemble
des conditions qui allaient accompagner ce geste-là allait faire en sorte qu'en
regardant ça d'une façon très peu impartiale on peut dire : Écoute,
finalement, le territoire agricole sort gagnant. O.K. Alors, à tout le moins,
on parle de compenser, mais ultimement, tu sais, l'idée, c'est de donner les
leviers au gouvernement pour venir accompagner son geste de retirer la
compétence de la commission, bien, de d'autres gestes qui visent à compenser la
portée de l'action qui est en train de poser.
• (19 h 40) •
Mme Lessard-Therrien : La
compensation, là, tu sais, j'aimerais peut-être avoir un exemple plus détaillé.
Tu sais, on le voit sur, tu sais, la Loi sur les milieux humides et hydriques,
tu sais, de recréer un milieu humide hydrique qui va être détruit. Là, est-ce
qu'on parle de recréer une terre agricole? C'est dans... Est-ce que ça doit
être dans la même MRC, dans la même région? Comment, là, concrètement, cette
compensation s'opérationnalise?
M. Lamontagne : Bien, l'objectif,
on dit ici : «toutes mesures d'atténuation jugées suffisantes par le
ministre». On s'entend que le ministre ici, c'est le gouvernement. Bien, l'exemple
le plus récent, là, c'est celui de Beauharnois. Et ce qu'on s'est appliqué à
faire, c'est qu'on avait à proximité, bien, à proximité vraiment proche, des
terres de qualité équivalente, mais qui étaient comme en zone industrielle,
puis on a quand même fait un «swap», si on veut, on a fait un échange. On a dit :
Vous prenez ces 62,8 hectares là de terre de qualité x qui sont en zone
agricole, vous avez possession de 62,8 hectares de même qualité de terre qui
est juste à côté, mais qui est en zone industrielle, mais vous allez faire la
demande d'inclure ces 62,8 hectares là dans la zone agricole. Ça fait que ça, c'est
une première forme de compensation.
Une autre compensation qu'on est venu
additionner dans cette optique-là, c'est : Bien, écoutez, nous, on est
intervenus, oui, il y a un échange de terres, mais en plus de ça, le geste que
vous posez, c'est un geste qui est exceptionnel, mais en plus de ça, bon, on
vous demande une compensation financière, tant de milliers de dollars par
hectare qui va servir à acheter des terres, à poser des gestes pour remettre
des terres en culture, et tout ça. Puis, dans le cas qui nous concerne, bien,
cet argent-là est allé pour aider à consolider un projet qui était pour le REM
de Brossard, là, pour venir aider la Communauté métropolitaine de Montréal à
compléter la ceinture verte. Puis après ça, il y a une autre partie des
montants qui ont été versés à la fondation UPA... Fondaction pour venir faire l'achat
de terres agricoles pour la relève ou pour venir remettre en culture des terres
qui sont en friche.
Alors, l'idée, c'est de donner la latitude
au ministre, en guillemets, de négocier des mesures de compensation qui
ultimement, bien, vont être bénéfiques, tu sais, pour le territoire agricole.
Mme Lessard-Therrien :
«Jugées suffisantes par le ministre». Qu'est-ce qui va être jugé suffisant pour
le ministre de l'Agriculture, Mme la Présidente?
M. Lamontagne : Bien,
écoutez, Mme la Présidente, encore là, chaque cas est un cas. Puis on part avec
un objectif de... je vais employer le terme «réparation», on part avec un
objectif de réparation. Puis on s'entend que chaque cas est un cas, et puis l'objectif,
c'est de se donner les moyens d'aller chercher une contrepartie qui est
adéquate en fonction du geste qui est posé par le gouvernement.
À savoir, aujourd'hui, si la députée me
demande : Bien, faites-moi la liste de ce qui va être jugé suffisant,
bien, tout est le contexte, tout est la qualité des terres, tout est le lieu où
le gouvernement va intervenir, les raisons pour lesquelles le gouvernement va
intervenir. Alors, il y a... l'éventail est large, alors il y a... ultimement,
il y a cette... je vais dire, je vais employer le terme «discrétion», là. Mais
ultimement le mandat est donné par cette clause-là, là. Tu sais, le ministre a
les pouvoirs pour entrer en mode de discussion pour obtenir des compensations.
Je vais me...
M. Lamontagne : ...à l'article
de ce qu'on vient de faire avec Beauharnois. Bien, originellement, c'est mon
gouvernement, mais mon gouvernement aurait pu décider que, dans le fond, ça n'existe
pas, des compensations. Quand tu utilises l'article 66 ou l'article 96.
Mais là, j'étais signataire du mémoire, et puis j'avais carrément indiqué que,
si je signais le mémoire à titre de ministre de l'Agriculture, bien, je voulais
m'assurer que notre gouvernement allait poser les justes gestes de réparation
en fonction du geste qu'il posait. Puis on en est arrivé avec le résultat, le
résultat qu'on a eu, là.
Mme Lessard-Therrien : Moi, ce
qui m'embête, Mme la ministre, c'est que, là, dans le contexte de 66, c'est l'aliénation,
le morcellement et l'inclusion, l'exclusion, bref, aux fins d'un ministère ou d'un
organisme public. Ça fait que, là, on est comme dans un cas de : C'est le
gouvernement contre le gouvernement, tu sais. Tu sais, si tu veux dézoner une
terre agricole pour construire un hôpital, là, tu vas aller... tu sais, là, il
va falloir que tu négocies avec... Il va falloir négocier avec le ministre de
la Santé sur les compensations. Tu sais, comment est-ce qu'on fait pour se
prémunir de ces discussions-là qu'il peut y avoir? Parce qu'ultimement, vous
vous mettez comme en opposition avec vous- même, tu sais, avec le gouvernement.
Ça fait que, les mesures d'atténuation jugées suffisantes, bien, peut-être qu'on
va se dire : Bien là, c'est pour la construction d'un hôpital, on va être
moins gourmands ou, je ne sais trop. Moi, j'ai l'impression, il faut qu'il y
ait des balises qui soient beaucoup plus claires que ce qui est écrit de jugées
suffisantes par le ministère. Ça laisse beaucoup trop de place à l'arbitraire
puis, justement, au discrétionnaire du ministre.
M. Lamontagne : Bien, je
dirais, au départ, on est dans un environnement où il n'y a rien. Puis là,
après ça, on se met dans un contexte où il y a du possible. Puis, dans un cas
comme ça, bien, l'intervention du gouvernement, ça peut être : il vient d'avoir
une inondation, et puis le gouvernement doit agir rapidement pour autoriser un
geste qui a lieu, ultimement la sécurité des citoyens ou une école pour des
élèves ou... puis que le processus de la Commission de protection du territoire
agricole pourrait être fructueux pour poser le geste que le gouvernement veut
poser, mais que ça pourrait prendre un certain nombre de mois pour obtenir la
juste réponse, entre guillemets. Bien là, le gouvernement a le moyen, par 66, d'intervenir
pour poser un geste rapidement. Bien, dans un cas comme ça, il est possible que
des exigences de compensation soient différentes que dans un autre contexte où
on a un autre ministère qui pourrait décider qu'il veut poser un geste en
quelque part sur le territoire, puis ça a un impact important sur le
territoire, alors de se mettre dans une situation où, là, bien, écoute, il y a
une négociation qui doit être faite. Puis, effectivement, Mme la ministre...
pardon, Mme la députée, ça peut certainement créer des situations à l'intérieur
même du gouvernement puis de l'équipe ministérielle. Mais, en bout de ligne,
bien, moi, je vous dirais, moi, mon rôle, oui, je suis membre d'un
gouvernement, en même temps, je suis ministre de l'Agriculture, des Pêcheries,
de l'Alimentation du Québec, et puis le territoire agricole, c'est le pain puis
le beurre de l'agriculture au Québec.
Alors, mon gouvernement peut avoir des
beaux projets, puis je peux être solidaire de ces beaux projets là, mais, en
même temps, il faut que mon gouvernement aussi comprenne que, s'il est pour
poser des gestes qui ont un impact sur le territoire agricole, bien, il va y
avoir un ministre, qui est moi, ou mon successeur, ma successeure, tu sais, il
y a une partie de nos responsabilités, chacun dans nos ministères, c'est de
prendre soin des enjeux qu'on a dans nos ministères. Puis, après ça, bien, on a
à débattre avec nos collègues, on a à débattre avec... pour que notre
gouvernement, bien, finisse par poser des gestes qui sont conséquents, là. C'est
ça.
• (19 h 50) •
Mme Lessard-Therrien : Bien
moi, je suis tout à fait d'accord avec vous, M. le ministre. On pourrait parler
de Beauharnois, on pourrait parler de Montcalm, ça me ferait plaisir, mais moi,
j'ai le goût de vous dire, moi, je veux vous aider à vous aider, là, tu sais,
pour vous donner les bons outils pour...
Mme Lessard-Therrien : ...pour
faire valoir la nécessité de protéger le territoire agricole auprès des
collègues. Tu sais, est-ce qu'on ne peut pas faire les choses bien? Faisons les
choses bien. Puis, est-ce qu'on ne peut pas ajouter une préoccupation du
principe de zéro perte nette, par exemple, où d'une quelconque façon il faut
rétablir ce qui a été perdu? On a parlé tantôt de compensations financières.
Bien, est-ce qu'on peut au moins s'assurer que les compensations financières n'iront
pas dans le fonds consolidé, que ça va être réservé à l'agriculture? Tu sais,
il y a-tu des balises qu'on peut se donner pour s'assurer que notre territoire
agricole, ce ne soit pas celui qui soit le perdant?
M. Lamontagne : Bien,
honnêtement, si vous voulez m'aider, là, adoptons ça, là, puis il va y avoir un
grand bout de fait, là, pour moi, mais surtout pour d'autres qui vont suivre
après, là, parce que présentement, il y a un vide puis, comme je vous ai dit, c'est
parce qu'il y a quand même de multiples situations qui peuvent se passer, qui
vont appeler une réponse qui va être différente, là. Quand on parle de sécurité
publique, il y a eu des cas lors du verglas en 1998. Il y a eu des cas lors de
la tragédie aux Éboulements dans les années 90 ou...
Une voix : 99.
M. Lamontagne : 99. Des cas
comme ça. Bien, ça, ce n'est pas la même chose... où on a d'autres situations
où il y a une autre appréciation qu'on peut faire de la situation. Puis je veux
rappeler aussi que, tu sais, la Commission rend à peu près, là, 2000 décisions
par année qui portent des situations de dézonage ou d'utilisations autres qu'agricoles
et tout ça. Et puis, en vertu de l'article 66, depuis 1996, c'est arrivé 13
fois que le gouvernement a utilisé ça. Puis, en vertu de 96, depuis l'adoption
de la loi en 1979, c'est arrivé six fois. Puis, comme je vous dis, il se rend à
peu près 2000 décisions par année. Ça fait que de façon assez évidente, là, ce
n'est pas quelque chose, là, qui arrive de façon récurrente, régulière et
rapide, là. Alors, ce qui est important, c'est de donner les outils pour quand
ça arrive. Bien, un, d'être capable de prendre acte du type de situation, mais
après ça, d'adapter cette nouvelle possibilité là qu'on vient inclure dans la
loi pour que ça soit cohérent avec l'intervention qu'on est en train de poser,
là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, alors on laisse la parole à la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Oui, bien,
je veux juste revenir sur une question que ma collègue a posée tout à l'heure
et... parce que, bon, le ministre nous dit, nous rappelle que c'est quand même
rare quand ça... mais ça arrive, et quand ça arrive, bien, ça a des
conséquences et il faut atténuer toute conséquence, de là l'amendement qu'on a
proposé et qu'on a adopté tout à l'heure. Mais on voit dans l'article, donc...
jugées suffisantes par le ministre. C'est très discrétionnaire. Est-ce qu'il n'y
aurait pas moyen de l'encadrer? Est-ce que... Par exemple, Beauharnois, là,
quand vous avez pris la décision, quelle a été la procédure? Est-ce que vous
avez consulté? Comment ça se passe pour trouver des compensations pour
justement qu'on... Parce que ça a été très critiqué, la compensation. Ce n'est
pas tout le monde qui était d'accord, là. Est-ce qu'il n'y aurait pas moyen d'avoir
une concertation, de chercher une espèce de consensus, un processus où,
justement, on irait chercher une compensation qui équivaudrait à la moindre
perte possible?
M. Lamontagne : Si on parle
de Beauharnois, quand vous dites que ça a été critiqué, je vous dirais plutôt
que les gens qui... Bien, un, on part avec l'idée qu'on ne devrait pas faire
ça. On dit ça, là. Ça fait qu'à chaque fois que le gouvernement le fait, il y a
quelqu'un qui peut dire : Vous ne devriez pas faire ça. Bon, mais une fois
qu'on a dit ça...
M. Lamontagne : ...et ce
qu'on a fait pour Beauharnois, ça a été salué. Puis ça a été salué aussi parce
que ça a été travaillé avec la Commission métropolitaine de Montréal. Ça a été
travaillé avec, voyons, l'UPA et puis avec Équiterre. Alors, on a eu... Puis,
je vous dirais, une difficulté qu'on a eue, c'est qu'une partie importante de
ça, c'était à Hydro-Québec. Puis, on ne pouvait pas ordonner à Hydro-Québec de
dire... exemple, d'accepter de céder des terres, et tout ça, là. Là, on cherche
un pouvoir qui va nous permettre de ne pas compter sur la bonne foi d'un tiers
pour demander la réintégration en zone agricole. Mais, ceci étant dit, bien, le
produit final, là, que ça a pris des mois, et des mois, et des mois à négocier,
bien, ça a été le fruit de beaucoup d'échanges entre, c'est ça, le ministère,
la CMM, l'UPA, Équiterre, mais aussi beaucoup d'échanges avec mes collègues, à
l'Économie, avec Hydro-Québec, puis pour arriver à une solution comme ça, là,
qui... Si on s'en va à l'origine, bien, il n'y a pas beaucoup de groupes dans
la société qui auraient dit : Wow! C'est avec ça, le résultat qu'ils vont
arriver dans un an et demi, là. Ça fait qu'il y a eu vraiment beaucoup de
travail, beaucoup de sensibilisation mais aussi beaucoup de collaboration, tu
sais, pour arriver à ce résultat-là. Mais on s'entend que, un, le gouvernement,
c'est lui, le législateur, puis ultimement il prend ses décisions, mais, dans
ce cas-là, bien, c'est qu'on a fait un travail vraiment de fond pour faire en
sorte que la décision ultime du gouvernement, bien, soit la plus riche possible
pour le territoire agricole puis... des objectifs du gouvernement aussi, qui
était de faire en sorte que ce projet-là puisse se réaliser sur le territoire.
Mme Robitaille : Est-ce
que la CPTAQ a peut pas jouer un rôle? Elle ne peut pas suggérer des
alternatives de compensation dans des situations comme ça?
M. Lamontagne : Bien, en
réalité, c'est parce qu'avec l'article 66, 96, on soustrait, on soustrait
à la compétence de la CPTAQ un dossier x. C'est ça, l'essence même de l'article 66
puis de l'article 96. Et puis là je vais m'étirer un petit peu, là, mais
il y a... peut-être que c'est ça que ma sous-ministre... mais je vais m'essayer,
en espérant que ça ne soit pas retenu contre moi. Mais, dans le processus avec
la CPTAQ, il vient un temps où le gouvernement ne peut plus utiliser, je pense,
66 ou 96...
(Consultation)
M. Lamontagne : Mme la
sous-ministre va vous expliquer ça.
Une voix : Il est trop tard.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...Mme Masse, à vous la parole.
Mme Masse
(Geneviève) : Ce que j'ai expliqué au ministre, c'est que l'article 66
prévoit que le gouvernement doit... peut prendre ces décisions-là, mais doit
préalablement avoir sollicité l'avis de la Commission de protection du
territoire agricole. Donc, le texte commence en disant : "Le
gouvernement peut, après avoir pris avis de la commission, aux conditions qu'il
détermine..." Donc, la commission est appelée à formuler un avis au
gouvernement. Dans le cas de l'article 96, la commission doit d'abord être
saisie d'un dossier, et là il y a une double mécanique. Le gouvernement doit d'abord,
par décret, lui... soustraire un dossier de la compétence de la commission, il
y a un premier décret et ensuite il y a un avis de la commission, et, par la
suite, le gouvernement prend une décision. Donc, il y a deux étapes dans l'article 96.
Mais, dans tous les cas, il y a une étape d'avis, là, auprès de la Commission
de protection du territoire agricole.
Mme Robitaille : ...c'est
donc dans cet avis-là que le ministre peut trouver des pistes de solution pour
compenser.
• (20 heures) •
Mme Masse
(Geneviève) : Oui. Et, dans le passé, il y a déjà un ministre
de l'Agriculture qui a sollicité l'avis de la commission sur quelle serait une
compensation qui serait jugée intéressante, quels devraient être des critères
de compensation. Et la commission, à ce moment-là, avait indiqué quelques
critères, qui ont d'ailleurs servi, là, dans le cas de la négociation entourant
le projet de Beauharnois, notamment la proximité, là, avec...
20 h (version non révisée)
Mme Masse (Geneviève) :...du territoire compensé avec le site qui est exclu, le
fait d'inclure des terres de qualité et en quantité comparable. Donc, c'est des
balises qui servent, là, bien qu'il n'y ait pas de règles formelles, mais c'est
des balises qui guident tout de même les négociations présentement.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Y
a-t-'il d'autres interventions? Oui. Alors, députée de Rouyn-Noranda
Témiscamingue?
Mme Lessard-Therrien : Oui,
merci, Mme la Présidente. Je reviens encore sur les questions des mesures d'atténuation,
je me pose juste la question, tu sais, vous dites... le ministre nous dit :
C'est une première étape, il n'y avait rien, là on fait une première étape. En
même temps, dans d'autres lois, on est rendu plus loin., tu sais, je me demande
juste pourquoi est-ce qu'on ne va pas plus loin maintenant, sachant ce qui se
fait, par exemple dans le contexte des milieux humides et hydriques, pourquoi
est-ce qu'on ne va pas tout de suite un petit peu plus loin pour s'assurer que
notre territoire agricole restera pas perdant?
M. Lamontagne : Ce qu'on
ferait, Mme la Présidente, c'est qu'on suspendrait puis il y a une explication
qui pourrait être donnée par Mme la sous-ministre aux gens ici.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Vous
aimez mieux suspendre que plutôt de le donner en ondes.
M. Lamontagne : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) : D'accord.
Alors nous allons suspendre quelques instants...
(Suspension de la séance à 20 h 2)
(Reprise à 20 h 9)
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
il y a donc eu des échanges. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Députée
de Rouyn-Noranda Témiscamingue, je pense que...
Mme Lessard-Therrien : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui?
Mme Lessard-Therrien : Oui, Mme
la Présidente. Bien, en fait, j'aimerais déposer un amendement pour essayer,
là, de peut-être atteindre les objectifs qu'on poursuit, que le territoire
agricole ne soit pas perdant, tout en laissant une certaine marge de manoeuvre
au ministre, mais en venant mettre des garanties. Donc, je ne sais pas si vous
voulez qu'on suspende, le temps qu'on dépose l'amendement?
La Présidente (Mme IsaBelle) : ...
Mme Lessard-Therrien : On va
le déposer, là, sur Greffier.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Bon,
d'accord. De toute façon, on va suspendre. Nous allons suspendre quelques
instants. Parfait.
(Suspension de la séance à 20 h 10)
(Reprise à 20 h 12)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Attention, s'il vous plaît! Merci. Alors, nous avons reçu un amendement de la
part de la député de Rouyn-Noranda-Témiscamingue à l'article 76. Je vous invite
à le lire et à l'expliquer, s'il vous plaît. Merci.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente. Alors, le deuxième alinéa, introduit par l'article 76 du
projet de loi, est modifié par le remplacement de «jugées suffisantes» par «qui
respecteront l'objectif d'aucune perte nette».
Donc, Mme la Présidente, c'est vraiment de
s'assurer d'avoir une garantie qu'on ne perdra pas de terres agricoles. La
façon dont ces terres-là seront compensées, ça reste à... Il y a de la latitude
pour le ministre. Est-ce que ça va se faire dans la même région? Est-ce que ça
va se faire ailleurs? L'idée, c'est que si on retire 25 hectares de territoire
pour la construction d'un habitat, la construction d'un nouveau ministère,
bien, il va y avoir compensation pour s'assurer qu'il n'y ait pas de pertes,
finalement, pour le territoire agricole.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre.
M. Lamontagne : Oui, Mme la
Présidente, j'entends bien ma collègue. Simplement rappeler, là, qu'on est
devant une situation qui est vraiment un cas exceptionnel et puis que chaque
cas, quand ça arrive, c'est vraiment un cas qui est particulier dans sa nature.
Et puis ce qu'on vient faire par ce qui est proposé, c'est combler un vide. Il
n'y avait absolument aucun outil qui était à la disponibilité du ministre.
Puis, quand... on s'entend, le ministre, ultimement, c'est le gouvernement, c'est
le Conseil des ministres, là. Il n'y avait aucun outil qui était disponible
pour être capable de donner les réponses adéquates pour la spécificité de
chacun des cas. Puis c'est ça qu'on cherche à faire, là, par ce qu'on a
proposé.
Ce qu'on a proposé a déjà été bonifié d'une
façon appréciable, là, par l'amendement de ma collègue de Bourassa-Sauvé.
Alors, on s'en tiendrait, là, au texte qu'on a proposé, Mme la Présidente. Ça
fait que je vais... nn tout respect, je ne me rallierais pas, là, à l'amendement
qui est présenté par ma collègue de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Vous pouvez poursuivre, oui.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente. Mais j'accueille la réaction du ministre avec beaucoup de
déception, honnêtement. Tu sais, les terres agricoles de qualité sont pas
infinies au Québec. Puis moi, je pense que le gouvernement du Québec, quand il
choisit de retirer des terres agricoles propices à l'agriculture pour répondre
à ses propres besoins d'organismes publics ou de ministères, bien, il a une
dette, il a une dette envers le territoire agricole.
Puis je pense qu'on pourrait aisément
faire une comparaison avec la crise sanitaire. On était dans une situation d'urgence,
puis le gouvernement du Québec a dû mettre la main dans sa poche pour payer des
vaccins, payer du matériel sanitaire, il a dû faire des dépenses. Mais ces
dépenses-là, là, qui va les payer ultimement? Tout le monde. Cette dette-là,
elle existe et elle devra être remboursée. Mais pour les terres agricoles, moi,
je pense que c'est la même...
Mme Lessard-Therrien : ..et
il y a de plus en plus de pression sur le territoire agricole, et on n'a pas
fini de connaître l'étendue de ces pressions-là, notamment avec les changements
climatiques, où notre territoire agricole va être considérablement transformé,
deux % du territoire du Québec est en zone verte. Moi, je pense que quand le
gouvernement du Québec retire des terres agricoles, il a une dette, une dette
pour les générations futures, une dette pour l'autonomie alimentaire du Québec.
Et je pense que ce que... la proposition qu'on a faite, elle est gentille, elle
est toute gentille, Mme la Présidente, vraiment juste de s'assurer qu'il n'y
aura pas de perte nette au niveau de notre territoire agricole. Donc, j'inviterais
le ministre à reconsidérer sa proposition.
M. Lamontagne :Je dois dire, Mme
la Présidente, à ma collègue, que je partage les considérations, là, qu'elle
évoque par rapport au territoire agricole. Et puis moi, je suis engagé, depuis
que j'ai été nommé ministre de l'Agriculture, de faire en sorte qu'on pose des
gestes qui vont exactement dans le sens que la collègue a mentionné. C'est pour
ça que je suis très fier des dispositions qu'on propose dans le projet de loi
pour permettre la mise en place de mesures d'atténuation, là, quand le
gouvernement choisit d'intervenir. Ça fait que je m'en tiendrais, là, avec les
textes qu'on a proposés, là, puis l'amendement, là, de ma collègue de
Bourassa-Sauvé.
Mme Lessard-Therrien : Mais,
Mme la Présidente, pourquoi s'arrêter en si bon chemin? Pourquoi ne pas aller
jusqu'au bout? Je veux dire... en tout cas, puis, tu sais, j'ai le goût de
revenir avec... je veux dire, vous dites que, quand on dézone comme ça... bien,
qu'on dézone... qu'on utilise des terres agricoles à d'autres fins qu'à l'agriculture,
c'est dans des contextes extrêmement exceptionnels. Vous avez parlé de situations
d'urgence. Bon, tu sais, je pense que c'est discutable, là, je pense que le
gouvernement actuel a des exemples où on n'était pas nécessairement en
situation d'urgence. Vous avez parlé d'à peu près 18 fois depuis 1979 où
on a sorti... où on a fait du dézonage. Bien, c'est arrivé à trois reprises
juste pour le gouvernement actuel. J'aimerais peut-être revenir sur le cas de l'hôpital
Vaudreuil-Soulanges. Tantôt, la sous-ministre nous a fourni des explications
comme quoi on a gardé le terrain en zone verte. On n'a pas dézoné. On n'a
changé la... je sais plus exactement les mots qu'elle a utilisés, mais on a
gardé la zone verte, mais on construit un hôpital dessus. Ça fait que, pour
moi, c'est de la rhétorique, ça, Mme la Présidente, je veux dire... on construit
un hôpital. , il va y avoir un gros parking, je veux dire, on ne fera plus d'agriculture,
même si ça reste en zone verte. Je comprends que c'était peut être la façon qu'on
a trouvée pour... au cas où que la construction ne débute pas, bien, tu sais,
ça ne sera pas dézoner, puis on ne vivra pas avec le problème d'avoir perdu la
terre agricole. En même temps, les travaux devraient débuter dans la prochaine
année. Alors, qu'en est-il pour ce projet particulier là? Si on voit... ça va
être quoi, les mesures d'atténuation jugées suffisantes dans le cas de l'hôpital
Vaudreuil-Soulanges?
La Présidente (Mme IsaBelle) : M.
le ministre.
M. Lamontagne :Bien, dans le
cas de Vaudreuil-Soulanges, là, ce qui a été convenu, ça a été qu'il y a 100
000 dollars, là, par hectare qui a été versé dans le cadre de l'Entente pour le
développement des activités bioalimentaires de la Communauté métropolitaine de
Montréal qui vise à remettre en culture des terres en friche sur le territoire
de la Communauté métropolitaine.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Oui.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
c'est une compensation qui peut sembler suffisante pour le ministre, mais on n'est
pas ici dans... je veux dire, on a perdu quand même des terres agricoles. Je
comprends que, là, on va revaloriser des terres agricoles qui étaient en
friche, mais on est quand même... on perd quand même du territoire agricole. Ça
fait que, voyez-vous, moi, si j'étais ministre, je ne considérerais pas ça
comme jugé suffisant. C'est pour ça que ça serait bien, tu sais, de mettre un
garde-fou un peu plus robuste pour s'assurer que notre territoire agricole ne
sera pas perdant.
• (20 h 20) •
M. Lamontagne : Pour
conclure, Mme la Présidente, ce qu'on vient faire en introduisant des capacités
dans le projet de loi, bien, on vient justement de rajouter de la robustesse,
parce que les exemples qu'on a jusqu'à maintenant, tout ça, ça a été fait dans
un contexte où il n'y avait aucune balise, il n'y avait aucune mention dans la
loi qui faisait état de compensations. Et puis, là, bien, on vient introduire
ce mécanisme-là dans la loi qui va donner davantage de possibilités pour
trouver des scénarios, là, qui vont ultimement être gagnants pour le territoire
agricole, là...
Mme Lessard-Therrien : ...moi,
Mme la Présidente, je suis prête à faire un bout de chemin, là. Honnêtement,
là, je veux dire, j'ai fait une proposition, si elle satisfait pas le ministre
à cent %, moi, je suis prête à l'adoucir encore. Est-ce que favoriser l'atteinte
de l'objectif d'aucune perte nette serait plus acceptable? Est-ce que le
ministre est totalement fermé ou il est prêt à ce qu'on jase?
M. Lamontagne : Bien,
honnêtement, le ministre, il est pas mal, un, heureux de l'amendement qui a été
déposé par la collègue de Bourassa-Sauvé. Et puis, une fois qu'on va avoir
adopté ça, là, d'avoir cet outil-là dans la loi de protection du territoire
agricole, dans un contexte où il y a vraiment une spécificité, là, un cas c'est
un cas, là, dans le cas de l'article 66, puis après ça 96. Bien,
honnêtement, c'est des outils, là, qui vont être très utiles et exceptionnels
par rapport au fait qu'aujourd'hui il n'y a aucun de ces outils-là qui existe,
alors très heureux de ce qu'on propose, puis ultimement du bénéfice que ça va
accorder.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Est-ce qu'on laisse la parole à la députée de Bourassa-Sauvé?
Mme Robitaille : Oui.
Rapidement, bien, juste rappeler... C'est sûr que ce n'est pas un projet de loi
devant la CAPERN, mais le ministre a quand même ouvert la loi, hein, même si on
le fait d'une façon un peu... bon, devant la Commission de l'économie. Mais on
a ouvert la loi, donc on ne peut jamais trop bonifier une loi, donc on en a
fait... on a fait un bout de chemin, là, avec le peu qui devient, doit. Est ce
qu'on ne pourrait pas essayer de voir si on ne peut pas mieux encadrer,
justement, parce qu'on ne veut quand même pas... On veut vraiment que cette
dette-là, au territoire agricole, soit redonnée à 100 %. Donc, dans ce
sens-là, on ouvre la loi. Pourquoi pas essayer de trouver un compromis où,
justement, on pourrait bonifier, là, du mieux qu'on pourrait, cette nouvelle
disposition-là de la loi?
M. Lamontagne : Mais bien
honnêtement et en tout respect, là, pour mes collègues, là, je m'en tiendrais,
là, au texte quand on a déposé, là, puis, si ça vous va, puis les collègues
aussi, là, je voterais, là, sur l'article, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement déposé à l'article 76 par
la députée de Rouyn-Noranda Témiscamingue? Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda-Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Lamontagne (Johnson)?
M. Lamontagne : Contre.
La Secrétaire : Monsieur
Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Contre.
La Secrétaire : Madame
Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau : ...
La Secrétaire : Monsieur
Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Contre.
La Secrétaire : Monsieur
Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :Contre.
La Secrétaire : Madame
Robitaille (Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Pour.
La Secrétaire : Et Mme
Isabelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention.
Donc, l'amendement déposé à l'article 76 est rejeté. Nous poursuivons
maintenant avec l'article 76 tel qu'amendé. Y a-t-il des interventions.
Oui, députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Oui,
merci Mme la Présidente. Je suis désolée pour le degré de fatigue du ministre,
mais j'ai encore des questions. Alors je vais les poser. Peut être revenir sur
le début de l'article. Je ne comprends pas très bien ce qu'on modifie. J'ai
juste l'impression qu'on change l'ordre des mots. J'aimerais peut-être juste
une clarification sur le changement qui est apporté, vraiment, à la première
portion de l'article.
M. Lamontagne : Mais c'est qu'on
vient inclure la notion de pouvoir inclure. C'est qu'auparavant on peut exclure,
mais il n'y a aucune habilitation pour le gouvernement de pouvoir inclure.
Alors là, ce qu'on vient faire, c'est qu'on vient permettre d'inclure, puis
aussi, on vient permettre de réinclure, à savoir on va avoir autorisé une
exclusion, mais aux conditions... faudrait je me rappelle l'amendement de ma
collègue de Bourassa-Sauvé, là, bien, on va demander que ça soir réinclus.
Alors la première portion, là, c'est vraiment de faire en sorte, là, que ça va
dans les deux sens parce qu'on n'avait pas cette capacité-là, là, jusqu'à ce qu'on
adopte cet article-là et cette loi-là.
Mme Lessard-Therrien : Je ne
suis pas certaine qu'on est à la même place, là, Mme la Présidente. Je vais
peut-être juste lire. "Le gouvernement peut, après avoir pris avis de la commission..."
Je vais lire ce qui était là auparavant. "Autoriser aux conditions qu'il
détermine l'utilisation à des fins autres que l'agriculture, le lotissement, l'aliénation
et l'exclusion d'un lot d'une zone agricole pour des fins d'un ministère ou organisme
public." Là, on biffe ça, pour plutôt avoir "Le gouvernement peut,
après avoir pris avis de la Commission, aux conditions qu'il détermine et aux
fins d'un ministère ou d'un organisme public, autoriser l'utilisation à des
fins autres que l'agriculture, le lotissement, l'aliénation, l'inclusion et l'exclusion
d'un...
Mme Lessard-Therrien :
...d'un lot. Ah! O.K. C'est juste ce qu'on a ajouté.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Bien, formulé aussi...
Mme Lessard-Therrien :
Puis on a revu la formulation. C'est ça. Bon. Ça répond à ma question sur la
question de l'inclusion. J'ai une question.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Allez-y.
Mme Lessard-Therrien :
Alors là, on touche à l'article 66 de la loi pour les ministères et
organismes publics. Qu'en est-il de 96? Est-ce que vous allez proposer la même
chose pour 96?
M. Lamontagne : On a l'article...
Mme Lessard-Therrien :
Parfait. Nous y arrivons. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, y a-t-il d'autres interventions à l'article 76? S'il n'y a
pas d'autres interventions, nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 76
tel qu'amendé.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Lamontagne (Johnson)?
M. Lamontagne : Pour.
La Secrétaire :
M. Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau : Pour.
La Secrétaire : M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire :
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Pour.
La Secrétaire : Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien :
Abstention.
La Secrétaire : Et
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 76, tel qu'amendé, est adopté. Nous
poursuivons, M. le ministre, avec l'article 77.
M. Lamontagne : À l'article 77 :
Cette loi est modifiée... pardon, par l'insertion, après l'article 66, du
suivant :
"66.1. Le ministre peut conclure
toute entente relative à la mise en oeuvre de mesures d'atténuation prévues au
deuxième alinéa de l'article 66".
Commentaire. L'article 77 du projet
de loi introduit une nouvelle disposition dans la Loi sur la protection du
territoire et des activités agricoles afin de permettre au ministre de l'Agriculture,
des Pêcheries et de l'Alimentation de conclure des ententes relatives à la mise
en œuvre de mesures d'atténuation prévues au deuxième alinéa de l'article 66
de cette loi, introduites par l'article 76 du projet de loi.
Alors, pour résumer, le commentaire vient
de le dire, c'est qu'auparavant il n'y avait pas cette possibilité-là de mettre
en place des mesures d'atténuation. Maintenant, le ministre peut chercher à
mettre ça en place... c'est lui donner le droit de signer des ententes par
rapport aux mesures d'atténuation.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait, merci. Y a-t-il des interventions? S'il n'y a pas d'intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix de l'article... Oui? Députée de
Rouyn-Noranda. Oups! Tout juste...
Mme Lessard-Therrien :
Des fois, c'est bon d'avoir l'âge des enfants du ministre, on a de l'énergie
jusqu'à... C'est vraiment juste une question de concordance, parce qu'on sait
que c'est important, la concordance. Tantôt, on a changé "peut" par
"doit". Est-ce qu'il y aurait lieu ici de changer "peut"
par "doit", "Le ministre doit conclure toute entente relative à
la mise en oeuvre de mesures d'atténuation prévues au deuxième alinéa de l'article
66"?
M. Lamontagne : Non, c'est
vraiment "peut". Tantôt, on parlait, pour la question de réinclusion,
quand il y a une entente, ça doit être... quelque chose de réinclusion. Dans le
cas où on autorise puis qu'après ça, mettons, ça ne se réalise pas, bien, on
doit avoir un mécanisme qui prévoit ça. Mais là, dans le cas ici, c'est qu'on
peut négocier, on peut convenir de la mesure d'atténuation.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres... Oui. Députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : ...ça
veut dire qu'il y a des cas où, justement, on n'est pas... Bien, en tout cas...
Je me demande simplement... Le ministre est bien intentionné, mais le ministre
ne sera pas toujours là. Ce ne sera pas toujours le même ministre. Est-ce que
le "doit"... Parce que, "peut", ça implique nécessairement
une marge de manoeuvre, tandis que "doit" il y a le devoir de
conclure une entente. On ne laissera pas cette dette-là devant rien. Donc, ça
oblige vraiment à rembourser la dette. On ne perd rien.
• (20 h 30) •
M. Lamontagne : Mais c'est
parce qu'en réalité il peut y avoir des situations où on n'a pas besoin de
signer une entente. Si, dans le décret, exemple, on vient dire qu'on va
réinclure... les terres d'Hydro-Québec dans la zone agricole, bien là, ce n'est
pas une entente, là, c'est décrété et c'est comme ça que ça se passe. Ça fait
que le ministre n'a pas à signer une entente quelconque, là, c'est directement
dans le décret, là, si on veut, là...
20 h 30 (version non révisée)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...députée de Rouyn-Noranda Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
66.1 fait référence au deuxième alinéa de l'article 66, mais l'amendement
qui a été proposé par la collègue, qui a été accepté, est contenu dans le
deuxième alinéa. Ça fait que, je ne sais pas, est-ce qu'il y aurait une façon
de le... tu sais, de le formuler autrement pour s'assurer que quand on veut
prévoir la réinclusion, bien, que ce soit fait?
M. Lamontagne : Bien, en
réalité, c'est parce que c'est deux choses qui sont différentes. Ce qu'on a
fait pour la réinclusion, c'est qu'on dit : Si le gouvernement décide de
soustraire une portion du territoire à une fin x, bien, il va convenir de
conditions pour lesquelles ça va être inclus, si, mettons, le projet ne se fait
pas. Tandis que là, on fait référence à une entente qui va être conclue, qui
vise des dispositions x, mais à ce moment-là, il faut que le ministre puisse
signer cette entente-là.
Mme Robitaille : ...si, par
exemple, le ministre prend... si le gouvernement dézone et, bien, c'est ça, il
y a une latitude, là. Il pourrait ne pas conclure d'entente, et là il n'est pas
obligé de le faire. S'il ne veut pas le faire, il ne va pas le faire. Donc, on
se... comment je pourrais dire, on ne se pare pas contre une situation où, là,
un ministre X déciderait de ne pas conclure d'entente. Et là on perd une terre
dans ce sens-là.
M. Lamontagne : Ultimement, l'entente,
c'est de mettre en place des mesures d'atténuation. Si on prend l'exemple de
Google de Beauharnois, bien, il y a des mesures d'atténuation. Ça a fini que ça
impliquait la communauté métropolitaine, ça impliquait la fiducie foncière, l'UPA,
fonds d'action. Alors là, c'est un cas où il y a une entente qui est signée. Tu
sais, ça vise à mettre en oeuvre ce que le gouvernement vient faire par 66.
Puis, pour le faire par 66, il va décréter certaines conditions. Mais pour
mettre ces conditions en oeuvre là, bien, il y a des ententes dans certains cas
qui vont devoir être convenues avec d'autres parties.
Mme Robitaille : Si, par
exemple, le projet ne va pas de l'avant, l'article 76 de l'amendement qu'on
a fait, c'est coulé dans le béton d'une certaine façon, le gouvernement doit
remettre cette terre-là du monde agricole. Ça, il n'y a pas de problème. Mais,
si le projet va de l'avant, puis un ministre décide qu'il n'y en aura pas, de
mesures d'atténuation, bien, il peut décider ça. Tandis que, si on avait, au
66.1, «doit», bien là, le ministre serait obligé de trouver une alternative,
trouver... serait obligé. Donc, il n'y aurait pas de latitude pour le
ministre... pour le gouvernement, il devrait absolument trouver une mesure d'atténuation.
Parce que là, il y a une latitude, il y a une possibilité que
M. Lamontagne : Bien, en
réalité, ce que ça permet de faire, c'est qu'on puisse signer des ententes qu'on
ne peut pas faire par le décret. Puis, il peut arriver que par le décret, on n'ait
pas besoin de faire, de signer, si on veut, ou d'ententes relatives à la mise
en œuvre de mesures d'atténuation. Mais quand on a des ententes à faire, bien,
c'est parce que, ce qui est prévu, c'est qu'on va devoir s'entendre avec des
parties pour faire des choses que le gouvernement ne peut pas juste décréter,
parce qu'on a des tierces parties qui sont là puis que, ultimement, on doit
signer une entente avec eux pour ultimement venir opérationnalise l'intention
qui est en arrière du décret.
Mme Robitaille :
...suspendre? Ça ne sera pas long.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 20 h 36)
(Reprise à 20 h 42)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, à vous... la députée de Bourassa-Sauvé, à vous la parole.
Mme Robitaille : Donc, du
côté des oppositions, on veut juste s'assurer qu'il n'y a pas de situation où
on aurait un gouvernement qui prendrait une terre agricole, puis où il n'y
aurait pas de compensation. Donc, on veut absolument bien encadrer ça pour qu'à
chaque fois, à chaque fois que le gouvernement décrète prendre une terre
agricole pour construire quoi que ce soit, que ce soit sous 96 ou l'article qu'on
étudie en ce moment, il n'y ait pas de marge de manoeuvre...il y ait toujours,
toujours une compensation.
Et, bon, je comprends qu'ici ça donne
juste les pouvoirs habilitants au ministre, on en a parlé à l'article
précédent, mais je veux vraiment, je veux vraiment le dire, j'ai vraiment...
que ceux qui lisent, qui liront, un jour, nos débats, que ce soit bien
enchâssé, puis que ce soit bien dit.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Alors, y a-t-il d'autres interventions à l'article 77? S'il n'y pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Lamontagne (Johnson)?
M. Lamontagne : Pour.
La Secrétaire : M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau : Pour.
La Secrétaire : M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :Pour.
La Secrétaire : Mme
Robitaille (Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Pour.
La Secrétaire : Mme
Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda-Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire : M. Bérubé
(Matane-Matapédia)?
M. Bérubé : Pour.
La Secrétaire : Et Mme
Isabelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 77 est adopté. Nous poursuivons, M. le ministre,
avec l'article 80, s'il vous plaît.
M. Lamontagne : Oui. Article
80 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 96 du suivant :
«96.1. Le deuxième alinéa de l'article 66
et l'article 66.1 s'appliquent à une décision du gouvernement rendue en vertu
de l'article 96.».
Commentaires. Cet article propose une
modification similaire à celle apportée par les articles 76 et 77 du projet de
loi en ce qui concerne les mesures d'atténuation qui peuvent accompagner une
décision du gouvernement. Ainsi, lorsque le gouvernement soustrait une affaire
à la compétence de la Commission de protection du territoire agricole du
Québec, il pourra également accompagner sa décision de mesures d'atténuation
jugées suffisantes par le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation.
Aussi, le ministre pourrait conclure des
ententes relatives à la mise en œuvre de ces mesures.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Y a-t-il des interventions? Députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : J'aimerais
savoir c'est quoi, les attentes du ministre sur ces... comment qu'on a dit
ça... les mesures d'atténuation jugées suffisantes qui sont attendues dans le
dossier du dézonage dans la MRC de Montcalm.
M. Lamontagne : Mme la
Présidente, c'est... Un, première des choses. Il n'y a pas de dossier de
dézonage dans la MRC de Montcalm, à ma connaissance. Mais aussi, ce n'est pas
quelque chose qui est en vertu de l'article 66 ou qui est en vertu de l'article
96, là.
Mme Lessard-Therrien : Oui,
bien, si je peux rafraîchir la mémoire au ministre, il y a 160 hectares de
terres agricoles dans la MRC Montagne... de Montcalm, pardon, qui sont
vraisemblablement en voie d'être ou déjà dézonés pour faire de la
construction...
Mme Lessard-Therrien : ...un
projet qui n'était pas recommandé par la CPTAQ et les experts du gouvernement,
mais le gouvernement est allé de l'avant quand même. On nous a dit tantôt, dans
le fond, ce que ça dit, cet article-là, c'est que ce qu'on fait pour 66, on va
le faire pour 96. C'est ce que je comprends? Oui. Alors, quelles vont être les
mesures d'atténuation jugées suffisantes par le ministre? Il doit s'attendre à
ce qu'il y ait une compensation pour ces 160 hectares de terres perdues là?
M. Lamontagne : En réalité,
comme je viens d'expliquer, ce qui a été fait, c'est le ministère des Affaires
municipales qui a autorisé un nouveau schéma, un schéma révisé d'aménagement de
la MRC de Montcalm. Et puis, suite à ça, la MRC de Montcalm va... si elle le
juge ou quand elle le jugera approprié, si elle a des représentations à faire
pour faire des demandes d'exclure de la zone agricole des portions de
territoire, bien, chaque fois qu'elle va vouloir poser un geste, bien, elle va
devoir faire une demande à la Commission de protection du territoire agricole.
Puis la Commission de protection du territoire agricole va analyser la demande
qui va lui être soumise par la MRC de la même façon qu'elle analyse toutes les
demandes qui lui sont faites, là, pour voir le bien-fondé, toute la liste, là,
qu'on a des critères que les commissaires utilisent, là, quand ils viennent
analyser les demandes, là, des demandeurs ou des demanderesses, là. Mais ce
n'est pas une intervention du gouvernement, c'est vraiment une demande que la
MRC va faire à la CPTAQ, puis la CPTAQ va analyser ça puis rendre les
orientations préliminaires puis les décisions juger appropriées.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Oui.
Mme Lessard-Therrien : Oui,
bien, j'ai des questions. Tu sais, moi, ce que je comprends, c'est que le
ministre... le gouvernement peut outrepasser les décisions de la Commission de
protection du territoire agricole avec ses décrets pour des ministères ou
organismes publics, ce qu'on vient de traiter dans 66. Il peut aussi le faire
pour des projets de nature privée, ce qui est traité dans 96. Ma compréhension,
elle est bonne? Ma compréhension, elle est bonne.
Alors là, ce que je crois comprendre,
c'est que, là, le ministre dit : Oui, bien là, ça, là, c'est le ministère
des Affaires municipales qui est comme responsable de ce décret-là. Alors, tout
d'un coup, c'est comme si je n'avais plus rien à voir. Je ne suis pas sûre de
comprendre la déresponsabilisation, là, du ministère de l'Agriculture dans ce
dossier-là.
M. Lamontagne : Bien, en
réalité, là, il y a peut-être, je ne sais pas, une compréhension qui n'est pas
la bonne au sens où, dans ce cas-là, on n'est pas en présence d'un décret, on
est en présence d'une demande qui a été faite par une MRC au ministère des
Affaires municipales et de l'Habitation de réviser son schéma d'aménagement,
comme des dizaines de MRC présentent, à chaque année, des demandes au ministère
des Affaires municipales de réviser leur schéma d'aménagement. Et puis, le
ministère des Affaires municipales a rendu sa décision dans ce cas-là. Puis,
par la suite, bien, si la MRC donne suite puis décide qu'elle veut procéder à
un dézonage de certaines portions de son terrain, bien, de ces terres, bien,
elle va devoir faire une demande à la CPTAQ. Puis la CPTAQ a toutes des
capacités d'analyse pour voir le bien-fondé de sa demande, puis, ultimement, elle
va rendre une orientation préliminaire puis une décision par rapport à ça. Mais
ce n'est pas du tout un décret, là, ça s'inscrit dans les démarches de toutes
les MRC du Québec qui font des demandes pour des ajustements ou des révisions
de leurs schémas d'aménagement, là, à une fréquence x, là, au fil des temps,
là.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente. Donc, je comprends, effectivement, qu'il y a la différence
entre donner un feu vert à un projet de modification d'un schéma d'aménagement
qui se ferait en zone agricole puis d'émettre un décret, je comprends bien la
différence. Mais comment... Est-ce que c'est arrivé souvent que, comme ça, le
gouvernement a donné un feu vert alors que ça contredit l'avis de la Commission
de la protection du territoire agricole?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...Mme Masse.
• (20 h 50) •
Mme Masse (Geneviève) :Si je comprends bien votre question...
Mme Masse (Geneviève) :
...la question de la députée. La question est donc de savoir si le gouvernement
autorise des schémas... des révisions de schémas d'aménagement ou des
modifications de schémas aménagements contre... le schéma d'aménagement contre
l'avis de la commission. Je dirais que, dans le cas, là, du processus de
révision du schéma d'aménagement de la MRC de Montcalm, il n'y a pas, dans la
Loi sur l'aménagement d'urbanisme, là, d'étape d'avis de la Commission de
protection du territoire agricole qui est prévue. La MRC établit ses besoins,
réalise le schéma d'aménagement et au fur et à mesure qu'il y aura des projets
ou des besoins pour lesquels les empiétements en zones agricoles seront
nécessaires, elle devra à ce moment formuler une demande devant la Commission
de protection du territoire agricole, conformément aux dispositions de la Loi
sur la protection du territoire et des activités agricoles.
Mme Lessard-Therrien : C'est
bien, Mme la Présidente, je comprends qu'il y a encore de l'espoir, donc, pour
les terres dans la MRC de Montcalm, mais en même temps, j'ai quand même le goût
de poser la question : Quel signal ça envoie quand un gouvernement donne
comme ça le feu vert, son approbation pour un projet qui fait du dézonage, qui
n'est pas encore passé devant la Commission de la protection du territoire
agricole? Puis... quel signal ça envoie?
M. Lamontagne : Bien, un, je
soulignerais, Mme la Présidente, qu'on en est très loin de l'article 96,
là, mais je vais quand même répondre. Honnêtement, c'est dans la loi, là. Les
MRC... on en a plus que cent MRC au Québec qui, au fil de l'évolution de leur
population et de leurs activités, on a révisé leur schéma d'aménagement à
toutes les je ne sais pas combien d'années. Honnêtement, je ne suis pas un
spécialiste, là, des affaires municipales, puis d'urbanisme, d'aménagement du territoire.
Puis, quand elles le font, elles soumettent leur demande au ministre de l'Habitation
et des Affaires municipales. Ma compréhension, c'est qu'après ça, il y a des
échanges entre le Ministère et les MRC, la MRC, puis finalement, il y a des
décisions qui ont rendues. Un bel exemple qu'on a eu, bien, c'est dans le cas
de la demande de révision du schéma d'aménagement de la Ville de Québec qui
voulait venir inclure, pour les fins de développement, là, les terres agricoles
des Soeurs de la Charité, puis ultimement, bien, aux fins des représentations
qui ont été faites, là, par la Ville de Québec à la municipalité, bien, la
municipalité a regardé tout ça, puis elle a jugé qu'il n'y avait pas lieu, là,
d'avoir ce changement-là au niveau du schéma d'aménagement, puis a refusé la
demande de la Ville de Québec, là.
Mme Lessard-Therrien :
Heureusement, heureusement, Mme la Présidente, qu'elle a refusé, mais je trouve
que ça envoie quand même un drôle de message, puis je trouve que c'est tout à
fait en lien avec ce dont on discute à l'heure actuelle où... je veux dire, ce
n'est pas rien, là, quand le gouvernement du Québec donne son feu vert à un
projet comme celui-là, puis ma question, tantôt, c'était : Est-ce que ça
arrive souvent que le gouvernement du Québec, le gouvernement du Québec, donne
son feu vert comme ça, puis appuie comme ça la démarche d'une municipalité?
Puis qui vient mettre tout son poids, toute son influence en disant : Bien
oui, nous, on est d'accord avec votre plan, votre nouveau schéma d'aménagement
qui empiète sur la zone agricole à hauteur de 160 hectares.
M. Lamontagne : Bien,
écoutez, encore là, c'est la question de la Loi sur l'urbanisme et l'aménagement
du territoire. Puis, il y a certainement des exemples. Je ne sais pas combien
de MRC dans le comté de Mme la députée. Et puis, au cours des 20 ou 25 ou
30 dernières années, je soupçonne qu'il y a des MRC qui ont fait des
représentations au ministère de l'Habitation en déposant un nouveau schéma d'aménagement,
parce que leurs communautés ont évolué, leurs besoins a évolué, et puis ils ont
fait des représentations auprès du ministère de l'Habitation, là, pour avoir
une variation dans leur périmètre potentiel urbain. Et puis, dans des cas,
probablement que le ministère a autorisé, dans d'autres cas, probablement que
le ministère de l'Habitation a refusé les demandes de schémas d'aménagement ou
s'est retourné avec les MRC, ils ont eu des discussions pour réduire les
demandes voire l'impact de ces demandes-là. Mais ultimement, il y a des besoins
de population qui sont exprimés, et puis le ministère, en fonction de ses
pouvoirs, l'analyse qu'ils en font, et des discussions qu'ils ont avec la MRC,
bien, en viennent à autoriser ou ne pas autoriser les modifications au schéma d'aménagement.
Mais je suis certain que si ma collègue fait le tour de ses MRC, puis regarde
depuis 25 ans, bien, probablement qu'il y a eu des moments où il y a des
modifications au schéma d'aménagement des MRC qui ont été acceptées, puis d'autres
fois où ça a été refusé, là. C'est en fonction de l'évolution des communautés
qui sont partout sur le territoire, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci... oui?
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Mme la Présidente. Moi, je n'ai rien contre le fait qu'il y a des...
Mme Lessard-Therrien : ...dépose
des demandes pour revoir leur schéma d'aménagement. Aucunement. Là où j'ai un
problème, c'est quand le gouvernement du Québec vient s'ingérer - le mot est
peut-être un peu fort - mais vient mettre une pression en disant : oui,
nous, on vous appuie. Vous avez notre appui pour ça. Alors qu'on le sait, là,
la pression sur le territoire agricole, elle est fort importante, et là on a un
gouvernement qui vient cautionner le dézonage de terres agricoles comme ça.
Moi, je trouve ça très ordinaire. Puis là ce que j'entends, c'est que si
éventuellement ça va de l'avant, il n'y aura même pas de mesures... il n'y
aurait pas de mesures d'atténuation qui seraient demandées pour compenser la
perte de ces terres agricoles, là?
M. Lamontagne : Bien, j'inviterais
ma collègue à la prudence dans ces commentaires, là, parce qu'honnêtement puis
en tout respect, là, il y a peut-être des choses qui sont en train d'être
mélangées un petit peu, là. Il y a la Loi sur l'aménagement du territoire, là,
puis cette loi-là est administrée par le ministère des Affaires municipales et
de l'Habitation. Et puis, année après année, on a 100 MRC au Québec qui
expriment des besoins, puis qu'en vertu de cette loi-là, ont tout a fait...
toute la légitimité de présenter des demandes de modifications à leur schéma d'aménagement.
Et puis, c'est dans le rôle du ministère des Affaires municipales, là. Ce n'est
pas l'idée du grand gouvernement, là. C'est dans le rôle du ministère des
Affaires municipales. Comme, moi, au niveau du MAPAQ, c'est dans mon rôle de
telles fonctions vis-à-vis de l'agriculture, de telles fonctions vis-à-vis des
pêcheries, telles fonctions vis-à-vis du bien-être animal. Bien, dans les
activités du ministère des Affaires municipales et de l'Habitation, bien, je
veux dire, c'est l'application de la Loi sur l'aménagement du territoire,
puis... Alors, les décisions qui sont rendues par le ministère, c'est des
décisions en fonction des pouvoirs qui lui sont donnés par loi, là. Ce n'est
pas le gouvernement, là, qui est là. Je comprends qu'ultimement, c'est le
gouvernement comme c'est le gouvernement qui émet un permis de conduire, comme
c'est le gouvernement qui va permettre la construction d'un stade de baseball
au coin de la rue Victoria à Québec. Tu sais, ça fait partie de chacun des
ministères, dans les fonctions qui lui sont dévolues, de donner des... poser
des gestes, puis prendre des décisions... Ça fait que je veux juste m'assurer,
là, qu'il n'y a pas cette confusion-là chez ma collègue, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 80? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 80.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Lamontagne, Johnson?
M. Lamontagne : Pour.
La Secrétaire : M. Bélanger,
Orford?
M. Bélanger : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Jeannotte, Labelle?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Danserau, Verchère?
Mme
Dansereau
:
Pour.
La Secrétaire
: M.
Jacques, Mégantic?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire
: M.
Chassin, Saint-Jérôme?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Mme
Robitaille Bourassa-Sauvé?
Mme Robitaille : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Lessard-Therrien, Rouyn-Noranda- Témiscamingue?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire
: M.
Bérubé, Matane-Matapédia?
M. Bérubé : Pour.
La Secrétaire
: Et Mme
Isabelle, Huntingdon?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 80 est adopté. Nous poursuivons avec la section
Agrandissement des installations d'élevage pour assurer le respect de normes
relatives au bien-être animal. M. le ministre, je vous invite à lire l'article
4... 78 - pardon.
M. Lamontagne : Oui. Article
78 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 79.2.3, du
suivant : «79.2.3.1. Lorsqu'une installation d'élevage ne peut être
agrandie qu'en empiétant sur l'espace qui doit être laissée libre en vertu des
normes... - pardon - des normes de distance séparatrice, l'agrandissement de l'installation
est permis malgré ces normes de distance séparatrice, sous réserve : 1 que
cet agrandissement soit nécessaire afin de se conformer à un code de pratique
ou à une norme d'une certification visant à assurer le bien être des animaux. 2
qu'il n'y ait pas d'augmentation du nombre d'unités animales et 3 que l'agrandissement
ne soit pas érigé du côté du bâtiment utilisé à une fin autre qu'agricole dont
l'emplacement, s'il était tenu compte des normes de distance séparatrice,
aurait l'effet le plus contraignant sur la capacité d'accroissement des
activités agricoles de cette unité d'élevage.»
• (21 heures) •
Commentaire : l'article 78 du projet
de loi insère le nouvel article 79.2.3.1 à la Loi de protection du territoire
des activités agricoles afin de permettre aux conditions énumérées au
paragraphe 1 à 3 de cet article, l'agrandissement d'une installation d'élevage
malgré les normes de distance séparatrice généralement applicables. Alors, d'une
façon vulgarisée, ce que ça vient dire, c'est qu'un bâtiment d'élevage,
normalement, il y a des... La loi prévoit des distances séparatrices avec les
propriétés qui sont voisines. Et puis, normalement, un bâtiment d'élevage ne
peut pas être agrandi s'il vient enfreindre, si on veut, ou entrer dans ces
distances séparatrices là. Puis là ce que la loi vient de faire...
21 h (version non révisée)
M. Lamontagne : ...il y a un
besoin pour des fins de codes, de normes qui visent le bien-être des animaux,
puis qui n'a pas d'augmentation des unités animales, si on veut. Ça veut dire
qu'on a... aujourd'hui, on a... un exemple, il y a un bâtiment qui a 200 pieds
par 75 pieds, puis on a 200 vaches, exemple... Puis si, pour des
raisons de code, de certification ou de bien-être animal, et tout ça, bien, le
bâtiment devrait être agrandi à 275 pieds par 70, bien, ce que la loi dit,
c'est que, si on n'augmente pas le nombre d'unités animales, bien, le
propriétaire va pouvoir procéder à l'agrandissement, même si la loi prescrit,
là, qu'il y ait des normes séparatrices, si on veut, là, pour vous résumer ça,
là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il des interventions à l'article 78? S'il n'y a pas d'intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Lamontagne (Johnson)?
M. Lamontagne : Pour.
La Secrétaire : M. Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau : Pour.
La Secrétaire : M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire
: M.
Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :Pour.
La Secrétaire
: Mme
Robitaille (Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda-Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire
: M.
Bérubé (Matane-Matapédia)?
M. Bérubé : Pour.
La Secrétaire
: Et Mme
Isabelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 78 est adopté.
Nous poursuivons cette fois avec la
section V : Utilisations permises sans l'autorisation de la Commission de
la protection du territoire agricole du Québec.
M. le ministre, je vous invite à lire l'article 79,
s'il vous plaît.
M. Lamontagne : À l'article 79 :
L'article 80 de cette loi est modifié dans le deuxième alinéa :
1° par le remplacement dans le paragraphe 1
de «acéricole ou à un centre équestre» par «agricole»; et
2° par l'insertion, à la fin du paragraphe 2,
de «ou relative à la transformation d'un produit agricole sur une ferme».
Commentaire. Cet article propose des
modifications aux habilitations réglementaires prévues au deuxième alinéa de l'article 80
de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles concernant
les cas et les conditions où sont permises, sans l'autorisation de la
Commission de protection du territoire agricole du Québec, certaines
utilisations. Il propose donc l'élargissement du pouvoir d'utilisation
accessoire à toute exploitation agricole plutôt qu'aux exploitations acéricoles
et aux centres équestres seulement.
Il propose aussi que puissent être
déterminés par règlement les cas et les conditions où sont permises l'utilisation
relative à la transformation d'un produit agricole sur une ferme.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 79? Députée de
Bourassa-Sauvé?
Mme Robitaille : Je veux juste
bien comprendre, là, donc... je veux juste relire. Le gouvernement peut
également, par règlement, déterminer les cas et les conditions où sont permises,
sans l'autorisation de la commission, les utilisations suivantes. Et là, une
utilisation relative à l'agrotourisme ou relative à la transformation d'un
produit agricole sur une ferme et l'autre précédant une utilisation accessoire
à une exploitation agricole. Est-ce que ça va... est-ce que ça a une
conséquence, ça, pour les érablières? Est-ce que ça facilite... Est ce qu'il y
a... Est-ce que celui qui veut transformer une partie de sa terre en érablière,
bien, va devoir... ou s'il veut acquérir un lot pour cette fin-là va... est-ce
que ça va être plus facile pour lui de transformer ça en érablière?
M. Lamontagne : Attends, c'est
parce que... Là, vous voulez dire, mettons quelqu'un a une terre avec des érables,
puis il veut exploiter son érablière, bien, il peut le faire.
Mme Robitaille : Il peut le
faire de toute façon, mais si jamais...
M. Lamontagne : Oui, il peut
le faire de toute façon.
Mme Robitaille : Oui, O.K.
Non, je n'ai pas de question.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il d'autres questions ou des interventions? Oui, députée de
Rouyn-Noranda- Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Oui,
merci, Mme la Présidente. Est-ce que le ministre pourrait nous fournir des
exemples d'une utilisation accessoire à l'exploitation agricole?
M. Lamontagne : Bien, on a
plusieurs activités d'agrotourisme. On a, exemple, dans le milieu acéricole, de
pouvoir servir à manger, d'avoir... de faire des réceptions, si on veut. Puis
quand on dit «accessoire», c'est qu'il ne faut pas que ça soit la principale
source de revenus de l'entreprise. Alors là, dans le cas qui nous concerne, c'est
qu'on avait une capacité pour le secteur acéricole. On avait une capacité pour
le secteur équestre. Puis là on vient étendre ça aussi au secteur agricole,
puis on vient permettre, ou on va permettre par règlement, certaines activités
qui sont accessoires, c'est à dire qui viennent compléter l'offre du
producteur, le travail du producteur. Mais «accessoire» veut dire que ce n'est
pas le revenu principal, c'est un revenu additionnel pour l'agriculteur ou l'exploitant...
Mme Lessard-Therrien :
...un agriculteur qui aurait de l'espace résiduel sur la ferme pourrait faire
de la location pour des bateaux l'hiver, des VR.
M. Lamontagne : Non.
Non, ça s'inscrit naturellement dans des dispositions qui sont... qui sont
soumises à l'utilisation à la demande de la Commission de la protection du
territoire puis des... Bien, ce que ça origine au départ, là, c'est en 2017,
quand dans la loi... le projet de loi omnibus 122, le Parti libéral est venu
faire en sorte que, par règlement, on puisse autoriser un certain nombre d'activités
qui sont des demandes qui sont soumises à la Commission de protection du
territoire agricole et puis pour lesquelles la Commission, dans la très, très,
très grande majorité des cas, autorise ça de facto. Alors, l'objectif, c'était
de faire en sorte de venir, si on veut, délester la commission d'un certain nombre
de dossiers pour lesquels c'est comme des automatismes.
Puis dans la poursuite de cette
capacité-là qui avait été... qui avait été incluse dans la loi en 2007 par le
précédent gouvernement, bien, en 2019, on a publié et adopté un premier
règlement où on parlait de la possibilité d'opérer un gîte, où on en parlait de
la possibilité d'avoir une table champêtre jusqu'à 20 personnes. On parlait,
exemple, quand un travailleur, un employé agricole a un travail à faire de
ponceaux ou des choses comme ça, bien qu'il puisse procéder sans l'autorisation
pour certaines... dans certaines mesures, pour certains cas particuliers. Il y
a une liste, là, qu'on a adoptée en 2019. Et puis là ça donne... Ça donne l'habilitation
pour permettre... Il y a déjà de la transformation à la ferme qui est permise,
mais pour uniquement des produits qui viennent de la ferme.
Alors il serait possibilité de permettre
la transformation, de façon accessoire encore, de produits qui seraient de
producteurs avoisinants. Alors, l'objectif, c'est de permettre aux exploitants
agricoles d'élargir leur gamme de services ou leur façon de tirer des revenus
toujours agricoles de transformation, mais qui sont périphériques, accessoires
à leur activité, à leur activité agricole, là.
Mme Lessard-Therrien :
Bien, ça me... C'est parce que... Puis là je n'essaie pas vous coincer, là. C'est
vraiment... Je pense à ce qu'on peut observer, là, tu sais. Puis d'entreposer
des bateaux puis des VR, tu sais, on le voit, là, dans les campagnes. Tu sais, comment...
Comment est-ce que quelqu'un fait pour savoir c'est-u une utilisation
accessoire à mon exploitation, agricole ou pas? Tu sais, quelqu'un qui a des
compétences en mécanique agricole puis l'hiver, il dit : Bon, bien, je
vais arrondir mes fins de mois, puis amener mon nouveau tracteur, puis je vais
faire la mise à niveau dessus, puis je vais faire ça dans ma shed à machinerie.
Ça se peut-u?
M. Lamontagne : Puis en
réalité, ce qu'il faut comprendre, là, c'est que la démarche, là, c'est que le
gouvernement va convenir d'un certain nombre... Bien, la plupart du temps, c'est
avec des discussions avec la CPTAQ. Puis si on se réfère au rapport sur la
Commission sur l'avenir de la culture et de l'agroalimentaire et de l'agriculture
du Québec, le rapport Pronovost, là, je ne peux pas pour vous dire à quelle
page, mais il parle justement d'à quel point ça sera approprié que le
gouvernement convienne avec la CPTAQ d'un certain nombre d'activités qui, de
facto, sont comme en ligne avec ce que la commission pourra autoriser parce qu'on
le sait, que ces activités là, à la base, ce n'est pas reconnu comme des
activités agricoles.
Alors là, ce que le gouvernement... Le
gouvernement fait un règlement dans lequel il publie les intentions de
reconnaître ça et de reconnaître ça à quelles conditions. Et puis là, ce
règlement-là est prépublié. Bien, il a 45 jours pour avoir les
commentaires et tout ça. Et puis après ça, bien, s'il y a des modifications à
apporter, des modifications sont apportées puis, ultimement, bien, le règlement
entre en vigueur. Mais au départ, bien, ce qui est inclus dans le règlement,
bien, c'est des choses qui sont discutées avec la commission parce qu'un des
objectifs, ça vise justement à délester la commission d'un certain nombre de
décisions. Comme ce qu'on a fait en 2019, là, il avait été évalué, là, que c'était
à peu près 500 dossiers par année que la commission n'avait plus à
traiter. Ça serait strictement autorisé en vertu du règlement, à des conditions
qui sont définies dans le règlement. Alors, ça s'inscrit dans la même... dans
la même foulée, si on veut, là.
• (21 h 10) •
Mme Lessard-Therrien :
Puis là je comprends que tout ça va être déterminé par règlement. Mais comment
vous les déterminez, les activités qui vont être incluses dans le...
Mme Lessard-Therrien : ...c'est
quoi, vos critères?
M. Lamontagne : Bien, comme
je vous explique, là, c'est des échanges qui ont lieu avec la commission. C'est
un lien, naturellement, avec l'exploitation agricole. C'est en lien avec...
quand on parle des activités de nos entreprises agricoles, l'objectif, c'est de
faire en sorte qu'aujourd'hui il y a des possibilités au niveau, exemple, de l'agrotourisme
qu'on n'avait pas il y a vingt ans, il y a trente ans, quand la loi a été
écrite. Alors, la commission prend acte de ça et a à rendre des décisions
régulièrement là-dessus. Alors, l'idée, c'est de venir faciliter tout ça par
voie réglementaire. Toujours dans un contexte où ce règlement-là est prépublié,
il y a une période de 45 jours où toutes les parties peuvent émettre des
commentaires. Et puis, après ça, bien, s'il y a lieu, il y a des ajustements
qui sont faits. Puis ultimement, bien, le règlement, une fois qu'il est publié,
bien, il rencontre pas mal, là, l'assentiment, là, des gens du milieu, là.
Mme Lessard-Therrien : Mettons,
Mme la Présidente, un camp de jour sur une ferme pour initier nos jeunes à l'agriculture,
ça fite-tu dans le règlement?
M. Lamontagne : J'aurais
tendance à vous dire que ça ne fite pas dans le règlement. Ça, je pourrais...
Mme Lessard-Therrien :...
M. Lamontagne : Ah!
peut-être. Écoutez... alors, ce qu'on dit, c'est... ce qu'on vise, c'est des
demandes pour lesquelles il y a un taux d'acceptation qui est déjà très élevé
par la Commission. L'objectif, quand on parle, là, d'allègements
réglementaires, un petit peu, là, bien, s'il y a un article qui va permettre
ça, bien, c'est un article comme celui-là, là, qui vise à délester la
commission. Au lieu d'avoir à traiter 500, 400, 600 dossiers par rapport à
certaines demandes, bien, c'est convenu, là, que c'est pas mal tout le temps
acquiescé par la commission. Alors, on vient inscrire ça dans le règlement, là,
pour que ça se fasse autrement, là.
Mme Lessard-Therrien : Bien,
je vous... j'inviterais le ministre à être avant-gardiste puis à le considérer,
les camps de jour sur des terres agricoles. On parle beaucoup de déconnexion,
nos jeunes, de... le travail de la terre, former la relève. Soyons
avant-gardistes, Mme la Présidente, puis réfléchissons-y. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Y a-t-il d'autres interventions à l'article 79? Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux...
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Monsieur Lamontagne (Johnson)?
M. Lamontagne : Pour.
La Secrétaire : M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Pour.
La Secrétaire : Madame
Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :Pour.
La Secrétaire : Madame
Robitaille (Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Pour.
La Secrétaire : Mme
Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda-Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Bérubé (Matane-Matapédia)?
M. Bérubé : Pour.
La Secrétaire : Et Madame
IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention.
Donc, l'article 79 est adopté. Nous poursuivons avec la section 6,
Plan ajusté des limites d'une zone agricole. Alors, M. le ministre, je vous invite
à lire l'article 81, s'il vous plaît.
M. Lamontagne : Oui. L'article 81 :
Cette loi est modifiée par l'insertion, après 105.1, des suivants :
«105.2. La Commission peut avoir conçu...
peut, après avoir consulté la municipalité régionale de comté concernée,
préparer un plan ajusté d'une zone agricole du territoire de cette dernière.
Pour la préparation d'un plan ajusté, la Commission se réfère aux plans et
descriptions techniques élaborés et adoptés conformément aux articles 49
et 50 et tient également compte des précisions apportées au cadastre québécois
en application de la Loi favorisant la réforme du cadastre québécois
(chapitre R-3.1). De plus, elle peut :
«1 : Reproduire de façon plus précise
les limites d'une zone agricole; 2 : effectuer des corrections mineures
illustrées par la rénovation cadastrale prévue par la Loi favorisant la réforme
du cadastre québécois une zone agricole.
«105.3. Les articles 49 à 54 de l'article 69.4
s'appliquent au plan ajusté compte tenu des adaptations nécessaires. Le plan
ajusté peut, s'il y a lieu, ne pas être accompagné d'une description technique.»
Commentaire. L'article 81 du projet
de loi introduit deux nouvelles dispositions dans la Loi sur la protection du
territoire et des activités agricoles. Le nouvel article 105.2 octroie le
pouvoir à la Commission de protection du territoire agricole du Québec, après
avoir consulté les municipalités régionales de comté concernées, de préparer un
plan ajusté d'une zone agricole du territoire de cette dernière. Cet article
reprend certaines modalités prévues actuellement à l'article 26 du
Règlement sur l'autorisation d'aliénation et d'utilisation d'un lot sans l'autorisation
de la Commission de protection du territoire agricole du Québec, que l'article 103
du projet de loi propose d'abroger. En plus des modalités actuellement prévues
à cet article 26, le pouvoir... le nouvel article 105.2 prévoit que
la Commission peut effectuer des corrections mineures illustrées par la
rénovation cadastrale prévue par la Loi favorisant la réforme du cadastre
québécois à une zone agricole. Le nouvel article 105.3, quant à lui,
prévoit les modalités relatives à un plan ajusté, son processus d'approbation
par le gouvernement...
M. Lamontagne : ...précise ses
effets. En outre, il est également prévu que ce plan ajusté puisse ne pas être
accompagné de nouvelles descriptions techniques. Mme la Présidente, je sais que
c'est clair pour tout le monde, ce que je viens de lire. Puis, honnêtement, je
vais laisser à Mme la sous-ministre... Mais on parle. C'est vraiment très
technique. Au fil des années, les technologies, si on veut, pour être en mesure
de déterminer les cadastre et tout ça, il y a eu une réforme cadastrale, les
nouvelles technologies, la zone agricole. Ça fait que l'idée, c'est de faire en
sorte d'être capable vraiment avec la volonté d'une MRC de venir vraiment bien
arrimer ces réformes cadastrales là avec les nouveaux outils puis la zone
agricole. Mais je vais laisser à Mme la sous-ministre, là, qu'est-ce qui en
retourne de cet article.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, madame Masse, à vous la parole.
Mme Masse (Geneviève) :
Oui, merci. Alors, je vais me lancer sur le principe et au besoin... que
peut-être sur des éléments techniques, Me Labrie, là, pourra compléter. Donc,
il faut comprendre que les limites de la zone agricole ont été... que la zone
agricole, elle a été édictée au début des années 80, donc à la suite de l'adoption,
là, de la loi en 1978, et qu'à l'époque, évidemment, nous n'avions pas les
outils géomatiques dont on dispose maintenant. Donc, on vit encore avec ces
délimitations-là qui ont été faites à cette époque, qui étaient faites aussi
sur l'ancien cadastre. Depuis, il y a eu tout un exercice de rénovation
cadastrale au Québec qui fait en sorte que nous avons des délimitations
territoriales qui ont un degré de précision nettement plus précis qu'au début
des années 80. Et depuis une dizaine d'années, je dirais, la commission, elle
travaille à ajuster les limites de la zone agricole au cadastre rénové. Il y a
parfois des écarts. On peut, à certains endroits, là, retrouver sur un lot
quelques mètres qui, en vertu de l'ancien cadastre ou de la délimitation
initiale, étaient inclus en zone agricole. Et là finalement, bien, quand on
arrive avec la nouvelle délimitation, ce ne l'est plus... et des lots qui se
retrouvent des fois dans des situations incongrues de cette nature-là. Et
malgré le travail fait par la Commission pour revoir les limites de la zone et
publier des cartes ajustées sur son site, les délimitations légales au registre
foncier demeurent celles qui ont été adoptées, donc, au début des années 80.
Donc, ce qu'on vise à faire avec tout ce
bloc de dispositions là, c'est de donner à la Commission le pouvoir d'effectuer
des ajustements mineurs lorsque, par exemple, une très petite superficie d'un
lot se retrouve incluse ou exclue de la zone agricole, alors que le reste du
lot, là, l'est ou ne l'est pas et qu'elle puisse... qu'on puisse ensuite déposer
ces cartes révisées là à l'Officier de la publicité et des droits pour qu'elle
soit coulée au registre foncier et que les nouvelles délimitations, là, de la
zone agricole qui reflètent la rénovation cadastrale, là, aient un caractère
légal, ce qui n'est pas le cas présentement. Donc, c'est vraiment très, très
technique et très mineur. Peut être que... Non? Je ne sais pas si mon collègue
veut ajouter...
La Présidente (Mme IsaBelle) : M.
Labrie.
M. Labrie (Stéphane) : Mme la
Présidente, je pense que la sous-ministre a tout dit. Ça donne une capacité à
la Commission, un, de poursuivre ses travaux d'ajustement en collaboration avec
chacune des MRC concernées, MRC par MRC. Ça donne surtout, à la fin de l'exercice,
une valeur légale claire aux délimitations ainsi réalisées par la Commission en
collaboration avec la MRC. Ça donne un confort juridique aussi aux
professionnels qui utilisent ces délimitations-là que la commission met sur son
site, qui est Déméter, qui est accessible à tout le monde. Les municipalités
travaillent avec ça, les MRC, les arpenteurs-géomètres, les notaires. On vient,
là, d'avoir une garantie, un confort juridique qui n'existe pas actuellement.
Et ça vient simplifier le travail et sécuriser le travail de tous ces
intervenants-là.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait,
merci. Y a-t-il des interventions à l'article 81? Alors, s'il n'y a pas d'intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Lamontagne (Johnson)?
M. Lamontagne : Pour.
La Secrétaire : M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Pour.
La Secrétaire : Madame
Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire : Madame
Robitaille (Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Pour.
La Secrétaire : Madame
Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda-Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Bérubé (Matane-Matapédia)?
M. Bérubé : Pour.
La Secrétaire : Et madame
IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention.
Donc, l'article 81 est adopté. Nous poursuivons, M. le ministre, avec l'article
66...
M. Lamontagne : …oui, dans la
même veine, l'article 66. Alors, l'article 1 de la Loi sur la protection du
territoire des activités agricoles (chapitre P-41.1) est modifié par le
remplacement, dans les définitions de zones agricoles du paragraphe 17 du
premier alinéa, de «au plan de description technique» par «au plan et, le cas
échéant, à la description technique».
Cet article propose d'ajuster la définition de
zones agricoles dans la Loi sur la protection du territoire et des activités
agricoles afin de préciser qu'une zone agricole n'est pas décrite, dans tous
les cas, par une description technique. Encore là, je vais demander à ma
collègue, Mme la sous ministre, de venir préciser, là, qu'est-ce qu'il en
retourne.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Mme
Masse.
Mme Masse (Geneviève) :Oui, tout à fait. Alors, c'est un article de concordance
puisqu'à la disposition précédente nous avons indiqué que le plan ajusté peut,
s'il y a lieu, ne pas être accompagné d'une description technique, ce qui veut
dire qu'il n'y a pas systématiquement de description technique, d'où le léger
ajustement de concordance qui est proposé ici.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Y
a t'il des interventions à l'article 66? S'il n'y a pas d'intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Lamontagne (Johnson)?
M. Lamontagne : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Pour.
La Secrétaire : Madame
Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Chassin (St-Jérôme)?
M. Chassin :Pour.
La Secrétaire : Madame
Robitaille (Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Pour.
La Secrétaire : Madame
Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Bérubé (Matane-Matapédia)?
M. Bérubé : Pour.
La Secrétaire : Madame
Isabelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention.
Donc, l'article 66 est adopté. Nous poursuivons, M. le ministre, avec l'article
103.
M. Lamontagne : Oui, dans la
même, Mme la Présidente. Le chapitre 3 du Règlement sur l'autorisation d'aliénation
ou d'utilisation d'un lot sans l'autorisation de la Commission de protection du
territoire agricole du Québec (chapitre P-41.1, R.1.1), comprenant l'article
26, est abrogé. Commentaire. L'article 103 du projet de loi abroge le chapitre
3 du Règlement sur l'autorisation d'aliénation, utilisation d'un lot sans
autorisation de la Commission de protection du territoire agricole du Québec,
qui comprend l'article 26. En effet, à cet effet, cet article 26 est devenu
redondant, car son contenu a été transposé aux nouveaux articles 105.2 et105.3
de la Loi sur la protection du territoire agricole par l'article 81 du projet
de loi vu précédemment.
Alors, je ne céderai pas la parole, malgré
l'heure, la sous-ministre me corrigera, mais en 2019, par voie réglementaire,
on est venu permettre de faire certains ajustements en fonction de ce qu'on a
discuté depuis tantôt. Mais là, ce qu'on vient faire, c'est qu'on vient l'inscrire
dans la loi par les articles 105.2 et 105.3, ça fait qu'on vient faire en sorte
qu'on enlève ça du règlement qu'on avait adopté en janvier 2019. Est ce que c'est
ça, Mme la sous-ministre?
Mme Masse (Geneviève) :Exactement. Tout à fait.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Bon.
Alors, il y a-t-il des interventions? Pas d'intervention. Alors, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'article 103.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Monsieur Lamontagne (Johnson)?
M. Lamontagne : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Pour.
La Secrétaire : Madame
Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire : Madame
Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :Pour.
La Secrétaire : Madame
Robitaille (Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Pour.
La Secrétaire : Mme
Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda-Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Pour.
La Secrétaire : Monsieur
Bérubé (Matane-Matapédia)?
M. Bérubé : Pour.
La Secrétaire : Madame
Isabelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention.
Donc, l'article 103 est adopté. Nous poursuivons avec la section VII,
traitement global des demandes d'exclusion des municipalités régionales de
comté et des communautés métropolitaines. M. le ministre, je vous invite à lire
l'article 73.
M. Lamontagne : Oui, article
73. L'article 65 de cette loi est modifié, un, dans le premier alinéa :
a) par la suppression de «à la
municipalité locale sur le territoire de laquelle est situé le lot et en
adresser copie»;
b) par l'ajout à la fin de la phrase
suivante : «la municipalité régionale de comté ou la communauté peut
identifier plus d'un espace aux fins de sa demande d'exclusion; deux, par la
suppression du deuxième alinéa; trois, par le remplacement, dans le troisième
alinéa, de «aux premier et deuxième alinéas» par «au premier alinéa», quatre,
par l'insertion, après le troisième alinéa des suivants : «Le demandeur
doit transmettre à la municipalité locale concernée ou, le cas échéant, aux
municipalités locales concernées, une demande... une copie de la demande. Dès
la réception de la copie, le greffier ou le secrétaire-trésorier de la municipalité
locale avise la commission de la date de sa réception. La municipalité locale
peut requérir au demandeur tout renseignement et document qu'elle juge...
M. Lamontagne : ...la
municipalité locale doit, dans les 45 jours qui suivent la réception de la
copie de la demande, transmettre à la Commission tous les renseignements exigés
par celle ci, notamment quant aux normes visant à atténuer les inconvénients
reliés aux odeurs inhérentes aux activités agricoles édictées en application
des pouvoirs prévus au paragraphe 4 du deuxième alinéa de l'article 113 de la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme (Chapitre A-19.1), faire à cette dernière
une recommandation et transmettre l'avis d'un fonctionnaire autorisé relatif à
la conformité de la demande, à son règlement de zonage et, le cas échéant, aux
mesures de contrôle intérimaire. 5. Dans le quatrième alinéa : A, par le
remplacement de 58.1 par 58.2, et B, par l'insertion après "s'applique
à" de "une recommandation et à".
Commentaire. L'article 73 du projet de loi
propose plusieurs modifications à l'article 65 de la Loi sur la protection du
territoire des activités agricoles, qui prévoit des modalités d'une demande d'exclusion,
d'un lot d'une zone agricole. Notamment, seule une municipalité régionale de
comté et la Communauté métropolitaine de Montréal et la Communauté
métropolitaine de Québec pourront dorénavant faire une demande d'exclusion,
supprimant ainsi la possibilité pour une municipalité locale de procéder à une
telle demande. Cependant, les municipalités locales concernées recevront une
copie de la demande et pourront requérir de la municipalité régionale de comté
ou de la communauté qui fait la demande les renseignements qu'elle juge
pertinents. Les municipalités locales concernées devront aussi répondre à une
demande de renseignements de la Commission de protection du territoire agricole
du Québec. Il est également précisé d'une demande... qu'une demande d'exclusion
peut identifier plus d'un site, plus d'un espace aux fins de cette demande.
Rapidement, Mme la Présidente, ici, ce qui
est convenu par cet article-là, c'est qu'au moment où on se parle, c'est au
niveau de la municipalité locale qu'une demande peut être faite à la
Commission, une demande d'exclusion peut être faite à la Commission pour
demander d'exclure de la zone agricole, pour des raisons x, pour des fins X,
là, une portion de lot. Et puis, l'objectif, c'est de faire en sorte que
dorénavant, une demande comme ça doit être déposée par la municipalité
régionale de comté. Et, première des choses, c'est la municipalité qui a la
responsabilité de l'aménagement du territoire puis de l'urbanisme sur son
territoire. Mais aussi, l'objectif visé, c'est de faire en sorte d'élargir les
possibilités quant à... pour permettre aux commissaires d'avoir une plus grande
vue d'ensemble des différentes possibilités sur le territoire. Puis aussi, on
permet à la MRC de soumettre, si, mettons, il y a une demande d'exclusion qui
est faite, bien, on permet à la MRC, si elle le désire, de soumettre plus d'un
site. Alors il y a une demande qui va être faite. Au lieu que ça soit fait
juste dans un petit secteur, c'est un secteur... c'est maintenant à la largeur,
l'étendue de la MRC, et puis, il y a plusieurs sites qui peuvent être
considérés, et devant ça, le commissaire va prendre acte de la demande de la
MRC, va juger s'il y a lieu de d'étudier ou d'aller plus loin dans cette
demande là en fonction de son orientation, mais va avoir des outils pour
évaluer plus loin que juste la municipalité. Les possibilités de faire ce qui
est demandé, si on veut, quand on veut exclure un lot, c'est pour lui permettre
une certaine activité. Bien, là, ce qu'on fait, c'est que on va élargir le
territoire sur lequel on peut observer si ça peut se faire à cet endroit là, si
ça peut se faire à un autre endroit. Oui?
La Présidente (Mme IsaBelle) : ...je
vous trouve très bon malgré l'heure qu'il est. Mais étant donné l'heure,
effectivement...
M. Lamontagne : On va
reprendre ça demain matin.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui,
alors nous ajournons les travaux. Merci de votre belle collaboration, sine die.
Bon dodo, tout le monde...
(Fin de la séance à 21 h 30)