Journal des débats (Hansard) of the Committee on Labour and the Economy
Version préliminaire
42nd Legislature, 2nd Session
(October 19, 2021 au August 28, 2022)
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Wednesday, December 1, 2021
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Vol. 46 N° 9
Clause-by-clause consideration of Bill 103, an Act to amend various legislative provisions mainly for the purpose of reducing red tape
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt-cinq minutes)
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
bonjour à toutes et à tous. Ayant constaté le quorum, nous déclarons la séance
de la Commission de l'économie et du travail ouverte. La Commission est réunie
afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi numéro 103, Loi
modifiant diverses dispositions législatives, principalement aux fins d'allègement
du fardeau administratif. Monsieur le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Boutin, Jean-Talon est...
Le Secrétaire : ...est
remplacée par M. Chassin (Saint-Jérôme) ; Mme Chassé (Châteauguay)
est remplacée par Mme Picard (Soulanges), M. Jacques (Mégantic) est
remplacé par M. Thouin (Rousseau); MmeRotiroti (Jeanne-Mance—Viger) est remplacée par Mme Robitaille
(Bourassa-Sauvé); M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve) est remplacé par Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue); et Mme Mme Richard (Duplessis) est
remplacée par M. Bérubé (Matane-Matapédia).
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Alors, lors de l'ajournement de nos travaux d'hier, nous en étions au sujet VI,
secteur agricole, et à la section 7, traitement global des demandes d'exclusion
des municipalités régionales de comté et des communautés métropolitaines.
Je vous rappelle que la commission en
était à l'étude de l'article 73 du projet de loi. Monsieur la ministre avait
déjà lu l'article. Cependant, avant de poursuivre, je veux savoir si vous
désirez que, lorsqu'il y aura des votes lors de la séance d'aujourd'hui, vous
voulez que ça soit toujours par appel nominal.
Mme Robitaille : Oui, par
appel nominal, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Alors ce dossier sera respecté. M. le ministre, je vous donne la parole.
M. Lamontagne : Oui. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Salutations à mes collègues, puis aussi
salutations à ma collègue de... madame... Vaudreuil, de Vaudreuil?
Une voix : Soulanges.
M. Lamontagne : De Soulanges.
Alors, bienvenue dans notre commission ce matin. Mme la Présidente, juste pour
information pour mes collègues, il reste trois articles 73, 74 et 75 qui en...
sont assez... sont liés ensemble, un peu... c'est tout autour du même sujet,
pour terminer notre bloc sur les dispositions qui viennent modifier la Loi sur
la protection du territoire des activités agricoles. Et puis, après ça, il y a
deux autres articles qui s'inscrivent plus dans les mesures transitoires.
Alors, je vais faire un peu... refaire un peu un résumé de ce qu'on a présenté
hier soir, parler brièvement de 74 et 75. Et puis, après ça, j'avise mes
collègues que, quand on va avoir terminé ensemble l'étude de 73, 74, 75, on va
suspendre les travaux. Et puis moi puis mon équipe, on va avoir terminé notre
travail dans le cadre du projet de loi 103, puis on va quitter, et puis la
mninistre qui est responsable du projet de loi va revenir ici pour compléter,
pour faire adopter les deux mesures transitoires qui sont 106 et 107. C'est
bon?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Et
aussi faire les remarques finales.
M. Lamontagne : Oui, faire
les remarques. C'est ça.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci de l'information, M. le ministre.
M. Lamontagne : Les trois
articles qui suivent, le premier objectif, c'est vraiment de venir donner des
outils additionnels à la Commission de protection du territoire agricole pour
lui permettre, dans des cas de demande d'exclusion qui émanent du territoire,
pour lui permettre d'avoir une capacité accrue à protéger encore davantage le
territoire agricole. Puis la façon de faire ça, c'est qu'au lieu que les
demandes émanent de la municipalité locale, bien, que les demandes émanent d'un
échelon supérieur qui est la municipalité régionale de comté, auquel aussi
incombe la responsabilité des schémas d'aménagement sur le territoire. Ça fait
que ça, c'est la première des choses. Ça fait que les demandes, à partir du
moment où on va sanctionner la loi, les demandes d'exclusion sur le territoire
qu'une municipalité voudrait voir arriver sur son territoire, elle va devoir en
discuter avec la MRC, c'est la MRC qui va devoir présenter cette demande-là.
L'autre chose aussi qu'on vient traduire
par les articles 73, 74 et 75, c'est qu'il va avoir la possibilité de présenter
plusieurs sites possibles, naturellement, des sites de moindre impact, c'est-à-dire,
on a projet sur notre territoire où ça requérait une exclusion, normalement,
bien, la commission, ce qu'elle ferait, bien, écoutez, un, il y a-tu d'autres
places ailleurs, où vous proposez en zone agricole pour faire le projet que
vous voulez? Mais là ce qu'on fait, c'est, il y a-tu une autre place ailleurs,
pas juste dans la municipalité, mais c'est au niveau de la MRC? Mais, après ça,
la commission peut demander... ou le demandeur peut offrir différents sites
possibles qui visent toujours à être de moindre impact. Et, puis encore, par l'entremise
de 73, 74, 75, bien là, on permet à la commission de tout prendre ces
possibilités-là puis toutes les analyser en même temps, plutôt que faire en
sorte qu'une première demande est faite, mettons, elle est rejetée, une autre
demande est faite, elle peut être rejetée.
• (11 h 30) •
Alors, l'objectif, c'est, un, d'avoir une
meilleure compréhension du besoin, une meilleure compréhension des possibilités
sur le territoire, en dehors de la zone agricole, pour venir répondre au besoin
qui est exprimé. Puis une possibilité aussi si, mettons, exemple, ce besoin-là
ne peut pas être comblé en dehors de la zone agricole, bien là, c'est d'avoir
des sites de moindre impact, parce qu'encore hier ma collègue faisait référence
à un bout de terre agricole qui...
11 h 30 (version non révisée)
M. Lamontagne : ...versus
une terre agricole qui est très fertile pour la culture. Alors, de permettre d'évaluer
différents sites, encore là, ça va donner des outils additionnels à la
Commission, qui peut toujours dire non à la demande, mais d'apprécier les
possibilités pour rendre la meilleure décision possible au bénéfice du
territoire puis au bénéfice aussi du demandeur ou de la demanderesse. Et puis,
parallèlement à ça, ce que ça vient faire, le fait qu'on ramène ça au niveau de
la MRC, le fait qu'on puisse faire une analyse concurrente de plusieurs
possibilités, bien, ça a vraiment un impact. Quand on parlait d'allègement
réglementaire, entre guillemets, là, ça vient vraiment simplifier, si on veut,
tout le processus autant pour les demandeurs que pour la commission.
Alors, ceci étant dit, je reviendrais à l'article 73.
Je n'en ferai pas la lecture, mais je vais écouter les commentaires, là, de mes
collègues.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Effectivement, hein, M. le ministre avait fait déjà la lecture hier. Est-ce que
vous avez donc des interventions? Oui, alors députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Oui,
bien, j'écoute la ministre. Je comprends que ça va donner beaucoup plus de
latitude aux MRC. Mais j'aimerais quand même souligner quelque chose. Pendant
qu'on est en commission, il y a le congrès de l'UPA aujourd'hui. Et hier il y a
eu un discours du président sortant de l'UPA, M. Groleau. Et il y a eu une
résolution aussi qui a été adoptée, ce matin, à l'UPA, qui touche directement
notre projet de loi. Alors, je pense que c'est important d'en parler ce matin.
L'UPA revient, hein, sur ce qu'on a dit à plusieurs reprises ici, les
oppositions, comme quoi les modifications qui sont faites dans le cadre du
projet de loi ont des ramifications sur toute la loi qui touche la CPTAQ. Et l'UPA
demande que tous les articles relatifs à la LPTAA, là, concernant le volet
agricole soient retirés du projet de loi. On en a parlé au ministre, et le
ministre a dit : Bien, il n'y en est pas question. Encore une fois, on dit :
malheureux, c'était une belle occasion. Mais, suite à cette résolution, là, de
l'UPA, est-ce que le ministre aurait des commentaires?
M. Lamontagne : Oui,
bien, écoutez, les commentaires. Cet après-midi, 16 heures, live sur
Facebook, je vais faire mes commentaires devant l'assemblée de l'Union des
producteurs agricoles.
Mme Robitaille : Écoutez,
on est entre nous, les gens nous écoutent, on touche des choses fondamentales,
ça vient de tomber. Moi, je ne sais pas, là, mais il me semble qu'il y a des
gens qui nous écoutent, là, il y a des agriculteurs, il y a des gens qui sont d'organismes
qui sont liés à l'agriculture. Comment le ministre réagit à ça? Parce qu'encore
une fois est ce que le ministre a l'intention de se pencher sur un projet de
loi avant la fin de la session?
M. Lamontagne : Bien, ce
que je pourrais dire... Puis là on a quand même passé pas mal d'heures
ensemble, hein, pour un nombre quand même limité d'articles. Et puis on a eu l'occasion,
autant de ma part, autant de la part de la sous-ministre adjointe, autant de la
part du président de la CPTAQ, autant les interventions de mon collègue de
Saint-Jérôme, ce que mes collègues ont pu comprendre, c'est que, dans un
premier temps, l'importance de protéger le territoire agricole est
omniprésente. Puis, elle est essentielle. Puis mes collègues aussi ont pu
apprécier, à la lueur des interventions de chacune des personnes, l'importance
aussi si on veut avoir une vitalité de ce territoire agricole-,là, bien, l'importance
que... faire en sorte que nos entreprises agricoles puissent habiter le
territoire et puis opérer sur le territoire puis se développer sur le
territoire.
Puis au fur et à mesure des heures et des
explications qui ont été données, Mes collègues ont pu apprécier aussi à quel
point la Commission de la protection du territoire agricole, par la vertu des
pouvoirs qui lui sont conférés par la loi, par le biais des compétences et de
40 ans d'historique de traitement de toutes ces demandes-là du territoire
agricole, 41 ans d'historique de jurisprudence, bien, la commission, dont
le rôle premier, c'est la protection du territoire agricole et la protection
des activités agricoles et le développement de nos entreprises agricoles, alors
ce que je viens dire, c'est que le travail qu'on est bientôt à compléter
ensemble n'a qu'un seul objectif, c'est de protéger le territoire agricole en
venant permettre des activités agricoles dynamiques sur le territoire puis en
venant permettre à nos entreprises agricoles de se développer. C'est la
meilleure façon de venir protéger...
M. Lamontagne : …notre
territoire agricole, puis en rappelant que les dispositions... parce que le
sujet, là, qui a fait plus l'objet, si on veut, de commentaires, ce sont les
dispositions qui portent particulièrement sur l'aliénation ou le morcellement.
En rappelant que la commission, aujourd'hui, procède historiquement de façon
majoritaire par une approche territoriale quand vient le temps de prendre des
décisions. Depuis un certain nombre d'années, il y a vraiment la question de l'approche
économique. La Commission a fait des travaux importants en 2017 à ce niveau-là.
Et puis, l'objectif qui est là aujourd'hui, c'est d'inviter les commissaires,
de façon pondérée, égale, si on veut... quand ça vient le temps de regarder un
dossier, d'utiliser autant l'approche territoriale que l'approche économique,
toujours en gardant en tête, puis ça, le président en a parlé à plusieurs
reprises, l'importance de la polyvalence des lots. Ça fait que si on parle de
la polyvalence de l'utilisation du lot, on parle de superficie, on parle de
valeur économique, tout ça fait en sorte que, sur une base de cas par cas, Mme
la Présidente, là, cas par cas, le commissaire, l'équipe de spécialistes vont
été en mesure d'apprécier à sa juste valeur la contribution du projet qui est
devant eux, la viabilité du projet qui est devant eux.
Puis, je vais me souvenir... parce que
tous ces points là là, honnêtement, ça a été... ça n'a pas été improvisé, là,
je l'ai expliqué, là, c'est à la suite du rapport de la Commission sur l'avenir
de l'agriculture de l'agroalimentaire du Québec, le rapport Pronovost, le
rapport Ouimet... décembre 2015, les travaux de la CPTAQ. Puis, à partir d'avril
2019, il y a eu des échanges entre le gouvernement, le MAPAQ, l'UPA, la CMM, la
FQM, l'UMQ, la CPTAQ, et tout ce monde-là ont travaillé ensemble. Et puis, un
point qui était très important, que les gens de l'UPA m'avaient signalé, dans
la salle de conférence au ministère à l'été 2020, quand on discutait de tout
ça, pour eux, le point qui est important, ce n'est pas d'être dans un mur à
mur, il fallait vraiment que ça soit du cas par cas. Bien, c'est exactement ça
que la CPTAQ nous a demandé. Puis c'est exactement ça qu'on est en train de
livrer. On n'est pas du tout dans une situation là où on vient faire école, et
puis il y a un paquet de décisions qui vont se rendre parce qu'on vient de
faire ce changement-là, non. On vient juste donner des outils aux commissaires
puis à toute l'équipe de la CPTAQ, sur la base de chacun des projets, d'en
faire une évaluation qui, ultimement, on veut, à la remorque, on veut en
soutien à la protection du territoire agricole, puis à la vitalité de notre
territoire agricole, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Oui, vous pouvez poursuivre.
Mme Robitaille : On a vu
durant l'étude détaillée de ce bloc-là que les modifications qui étaient
proposées, qui ont été adoptées parce que le gouvernement est majoritaire,
bien, avaient des ramifications partout. On a vu aussi qu'il manquait de
balises et les groupes n'ont pas été rassurés. Je pense que la résolution de l'UPA
aujourd'hui nous dit ça et je ne vais pas m'éterniser, au discours de clôture,
on va en reparler. Je pense que c'est important de le dire. On a manqué une
occasion. Maintenant dans la résolution, l'UPA parle entre autres de terres, de
lots morcelés qui sont inutilisés en ce moment. Il parle, par exemple, je vous
donne un exemple, et là, je reviens un peu à nos moutons de l'article
spécifique qu'on est en train de traiter. Il y a... on dit que, par exemple, la
Capitale-Nationale a 17 000 lots de 4 hectares et moins, hein, couvrant une
superficie d'environ 8000 hectares et 1526 lots entre 4 et 10 hectares qui sont
inutilisés par des fermes, qui étaient inutilisés par des fermes en 2017. Puis
ça, c'est un exemple, la capitale nationale, mais ils citent aussi le
Centre-du-Québec e, ils citent aussi l'Outaouais, dont beaucoup de petites
terres morcelées qui sont inutilisées en ce moment, qui sont en friche. Et ils
demandent au gouvernement du Québec, et je vais lire là :
«Que les instances concernées procèdent à
un diagnostic rigoureux et appuyé sur des données probantes de la mise en
oeuvre de la LPTAA au fil du temps, incluant notamment une analyse de l'historique
des lots morcelés pour connaître le pourcentage des lots qui sont encore
utilisés à des fins agricoles après un morcellement.»
• (11 h 40) •
Est-ce que le ministre s'engage à aller
dans ce sens-là ou de faire un répertoire des terrains en friche, par exemple,
pour avoir... pour qu'on ait au moins une idée de la situation...
M. Lamontagne :
...honnêtement, c'est du travail qui se fait de façon concurrente. On fait du
travail, d'un côté, pour comprendre la dynamique de l'augmentation du prix unitaire.
On fait du travail avec un organisme comme ArTerre pour être en mesure d'identifier
toutes sortes d'alternatives, quand ça vient le temps d'avoir des nouveaux
projets agricoles, d'avoir des projets de relève. L'article 5 de la loi... le
paragraphe 5 de l'article 62, dans les critères pour lequel un commissaire doit
utiliser, là, pour étudier une demande d'aliénation, de morcellement, fait
spécifiquement état de l'importance de référer, voir s'il y a des lots
existants qui pourraient être utilisés versus... lieu de la demande. Alors, ce
qui est exprimé, puis encore davantage... Je vous dirais, honnêtement, l'exercice...
la commission a beaucoup, beaucoup de connaissances et d'expertise. L'exercice
qu'on est à compléter ensemble a mis en lumière ou a vraiment... il y a un
certain nombre d'éléments qu'on a pu retenir, puis on s'est dit : Bien,
ça, on va creuser davantage. Ça, on va peut-être partir un chantier là-dessus.
Puis l'objectif de tout ça, c'est de faire en sorte qu'on fasse la meilleure
utilisation possible du territoire agricole au profit du dynamisme du
territoire agricole.
Mme Robitaille : Mais, Mme la
Présidente, est-ce que le ministre s'engage à faire un diagnostic rigoureux, à
faire un registre, par exemple, des terres en friche ou des terres qui ont été
morcelées, qui ne sont pas utilisées en agriculture? Est-ce qu'il s'engage à
faire un diagnostic et de nous amener un rapport, ultimement, qui va nous
donner une idée de la situation?
M. Lamontagne : Bien, ce que
je m'engage à faire, là, c'est continuer à faire ce qu'on fait, puis même...
plus motivé. C'est de contempler des initiatives qui peuvent être bénéfiques
dans les prises de décisions qui ont cours sur le territoire agricole. Puis,
quand, à un moment donné, il y a un consensus au sein des équipes, à savoir d'avoir
davantage d'informations sur un point x, bien, ça pourrait être certainement
utile, bien, c'est de mobiliser les équipes pour qu'on puisse aller chercher
cette information-là. Ça, je suis engagé dans ce processus-là, pas juste
vis-à-vis du territoire agricole, mais toutes les fonctions au ministère. Mais
s'il y a une chose aussi que j'ai bien intégrée, dans le processus qu'on vient
de faire, c'est que d'aller chercher encore davantage d'informations, ça va
juste donner encore davantage d'outils à la commission, là, pour bien faire son
travail.
Mme Robitaille : Mme la
Présidente, bien, c'est ça, là, je veux dire, si on avait un vrai débat sur la
protection des terres agricoles, si on faisait le point sur où on en était
aujourd'hui, on ferait cet exercice là de répertoire de terres en friche ou de
faire un diagnostic rigoureux pour savoir où on en est exactement, pour
identifier les lots qui sont morcelés, qui ne sont pas utilisés, qui pourraient
peut être être utilisés par la relève. Faire l'exercice, faire les devoirs
comme il faut. Et là, bien, on a été... bon, on a été amené là-dedans, là, dans
un projet de loi omnibus où, là, on n'a pas fait les devoirs comme il faut. On
aurait pu faire des consultations. En tout cas. Mais j'espère qu'ultimement cet
exercice là sera fait par le ministre et qu'il donnera les indications pour
aller vers ça, pour qu'on ait l'heure juste. Entre-temps, j'ai une autre
question, Mme la Présidente.
Une voix : Allez-y.
Mme Robitaille : On dit que
88 % des MRC du Québec possèdent un plan de développement de la zone agricole,
les fameux PDZA. Existe-t-il au ministère un document qui recense quelles sont
les MRC qui ont et celles qui n'ont pas de plan de développement de la zone
agricole?
M. Lamontagne : ...bien, je
ne veux pas les nommer, honnêtement, pour les mettre au ban. Je sais que quand
je suis devenu ministre... moi, j'ai quatre MRC, dans mon comté, j'en ai une
qui n'en avait pas, puis ils l'ont su puis, aujourd'hui, ils en ont une, je
peux vous dire ça. Mais ici, j'ai 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, j'ai
14 MRC, ici, là, au 19 avril 2021, qui n'avaient pas de plan de développement
de la zone agricole.
Mme Robitaille : Donc, il y a
un répertoire, on a tout ça.
M. Lamontagne : Oui, tout à
fait.
Mme Robitaille : Et est ce qu'il
y a des plans pour... est-ce qu'il y a des incitatifs, est ce qu'il y a une...
est-ce que vous mettez une certaine pression sur ces MRC là pour justement
que...
M. Lamontagne : Bien, elles
sont encouragées à le faire, je vous dirais. On a du personnel, au ministère,
qui... quand une MRC s'engage dans ce cheminement-là, il y a de l'assistance
qui vient du ministère. On a une assistance...
M. Lamontagne :
...aussi, qui vient donner à la MRC. Exemple, moi, dans mon comté, moi, c'est
tout près de 40 000 dollars, là, qui avaient été versés à la MRC avec
le service d'un conseiller pour leur permettre, là, de se mobiliser puis d'organiser
leurs démarches pour finalement accoucher, là, au mois de décembre l'an passé,
là, de leur premier plan de développement de la zone agricole.
Alors, ça, c'est des services qui sont là
qui sont à la disponibilité des MRC, ce sont des ressources financières qui
sont à la disponibilité des MRC. Mais vous comprendrez, Mme la députée, qu'au
départ, il faut qu'il y ait une valorisation au sein de la MRC d'une démarche
comme ça puis que les gens se mobilisent pour vouloir faire ça. Puisqu'on a vu,
là, c'est qu'effectivement, bien, on a plusieurs MRC qui sont au stade ou sont
à renouveler à faire une phase 2.0 ou 3.0, vous savez, de leur plan de
développement de zone agricole, là, puis il y a de l'accompagnement dans ces
situations-là.
Mme Robitaille : Une
petite question, après ça, je laisse la parole à ma collègue. Est-ce qu'il y a
un recours pour les municipalités qui se sentent lésées, là, si la MRC prend
une décision qui ne va pas dans le sens que la municipalité aurait aimé? Est-ce
qu'il y a un recours?
M. Lamontagne : Bien, à
quel niveau? Quelle sorte de décision?
Mme Robitaille : Bien
si, par exemple, bon, justement, il y a une demande de dézonage ou... et à l'origine,
ça aurait pu être une municipalité spécifique. Mais finalement, c'est la MRC
qui prend la décision. Et que je ne sais pas, le terrain n'est pas choisi dans
la municipalité qui est à l'origine du projet, est ce que cette municipalité
aurait...
M. Lamontagne : ...C'est
la municipalité locale qui dépose la demande. Là, ce qui est proposé, c'est que
ça soit au niveau de la MRC.
Mme Robitaille : Oui,
exact, mais après, après que ça soit adopté.
Des voix : ...
M. Lamontagne : Oui?
O.K. Bien, je vais laisser le sous-ministre, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Avons-nous le consentement pour que Mme Masse puisse prendre la
parole?
Des voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, je vous invite à vous présenter avant de répondre.
Mme Masse
(Geneviève) : Oui, merci, Mme la Présidente. Geneviève Masse,
sous-ministre adjointe au Développement régional et au Développement durable.
Alors, pour répondre à la question, là, soumise par la députée, évidemment, un
des objectifs, là, de la disposition législative qui est proposée, c'est
évidemment que les arbitrages puissent se faire en amont du dépôt d'une demande
auprès, là, du conseil de la MRC.
Cela dit, quand une demande sera déposée
par la MRC ou la Communauté métropolitaine, celle-ci devra être transmise à la
commission avec copie à la municipalité locale. Et la municipalité locale devra
par la suite, là, transmettre son positionnement à la Commission de protection
du territoire agricole, donc l'évaluation des impacts, là, du projet au regard,
entre autres, là, des distances séparatrices, une l'évaluation de la conformité
à sa réglementation municipale, une recommandation également et toute autre
information, là, qui pourrait être pertinente aux fins de l'étude du dossier
par la Commission.
Mme Robitaille : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions? Alors, la parole est à la députée de
Rouyn-Noranda Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Bien, à l'instar de ma collègue, là, J'aimerais
effectivement rappeler que la résolution déposée par l'UPS ce matin a été
adoptée à l'unanimité de la part des producteurs agricoles qui disent que le
véhicule utilisé à l'heure actuelle n'est pas le bon dans la Commission sur l'économie,
qu'on n'adresse pas les enjeux qui gangrènent notre l'agriculture au Québec,
notamment l'accessibilité des terres.
Je comprends que le ministre va dire on va
avoir un territoire qui va être protégé, on va stimuler le dynamisme de nos
entreprises et de nos activités agricoles sur le territoire. Mais l'enjeu, là, Mme
la Présidente, c'est que les producteurs agricoles ont de moins en moins accès
à ce territoire-là parce que le fonds de terre, il coûte trop cher. Ça fait qu'on
n'adresse pas cette problématique-là à l'intérieur de ce projet de loi là. Puis
je vais me garder des commentaires pour le moment de l'adoption finale.
• (11 h 50) •
Mais je veux revenir précisément sur ce
qui nous occupe ici, là. Moi, je trouve ça vraiment préoccupant pour les
dynamiques locales dans les MRC avec beaucoup de municipalités. Ça, là, ça va
faire très mal dans nos petites communautés puis dans nos localités où les
gens, où les municipalités s'entredéchirent parfois pour des projets. Moi, je
vois ça arriver vraiment, là, vraiment de manière pas bienvenue du tout. Puis j'aimerais
peut-être questionner le ministre, là. Mais dans le fond, ce que ça dit, cet
article-là, c'est que, par exemple, la municipalité qui a un conseil municipal qui
sont pas mal bénévoles, on va se le dire, qui ont un projet supercrinqué de
revalorise des morceaux de territoire...
Mme Lessard-Therrien :
...sur leur municipalité, qui voudraient faire émerger des nouveaux projets qui
nécessitent par exemple du morcellement ou peu importe, fait...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...M. le ministre.
M. Lamontagne :
...Juste... les articles 73, 74. 75, ça ne touche pas le morcellement, c'est
les demandes d'exclusion, par autant les municipalités locales que les MRC. On
n'est pas dans le morcellement des terres. C'est des demandes d'exclusion pour
utiliser à des fins autres qu'agricoles ou d'exclure, c'est-à-dire pas une
utilisation autre qu'agricole, c'est vraiment d'exclure de la zone agricole.
Mme Lessard-Therrien : O.K..
Bon, déjà, ça m'oriente davantage. Je vous remercie. Mais quand même, il y a
des municipalités qui ont des projets de demande d'exclusion pour toutes sortes
d'enjeux. Je comprends qu'on veut... puis, tu sais, honnêtement, Je comprends l'idée.
On veut élargir le regard. On veut avoir un meilleur regard sur les
territoires. Mais il y a plein de... tu sais, il y a plein de petites réalités
qui... il faut que tu vives les territoires pour être capable de dire, bien, ce
projet-là, il est mieux à cet endroit-là pour x x x raisons.
Puis, si la MRC décide que, par exemple,
tu sais, on dit, bien, il y a une municipalité qui fait la promotion de ce
projet-là, puis finalement, ça va dans une municipalité, je ne sais pas si vous
réalisez l'impact que ça peut avoir. Parce que, tu sais, un projet, là, mettons
que c'est une construction X, il y a des taxes municipales, là, au bout de ça,
là, puis ça, ça permet aux municipalités de réinvestir dans leurs services.
Puis là, la municipalité, qui va être promoteur d'un projet, pourrait se voir
être dépossédée de son projet pour qu'elle soit dans une autre municipalité? C'est
ça que je comprends.
M. Lamontagne : Je suis
un petit peu je vais dire ébranlé, là, d'entendre ce que ma collègue dit. Parce
que là, elle est en train de nous expliquer qu'avant de penser à la protection
du territoire agricole, il faut qu'on pense aux taxes municipales. L'objectif
de la loi de la protection du territoire des activités agricoles, son premier
objectif, c'est de protéger le territoire agricole, puis les activités
agricoles. Alors c'est certain que les dispositions qu'on a adoptées, peu
importe que ce soit via un projet de loi omnibus ou que ça soit, parce qu'on
amène le projet de loi sur la protection du territoire agricole, bien, on ne
vient pas traiter des taxes municipales. On vient traiter de la protection du
territoire agricole.
Puis ce qui est important, c'est que, un,
il y a eu beaucoup de consultation pour vous soumettre ce qu'on vous soumet-là.
Puis aussi, c'est qu'il y a tout un travail en amont qui va se faire, comme Mme
la sous-ministre l'a mentionné, il y a un travail qui doit se faire sur le
territoire, entre les municipalités ou la municipalité qui peut être
demanderesse et puis la MRC pour... développer une vision puis une adhésion à
un projet.
Puis aussi, il faut se rappeler,
ultimement, c'est la MRC à qui incombe la responsabilité de l'aménagement du
territoire sur le territoire. L'objectif, c'est que les gens travaillent
ensemble. Alors, l'objectif, c'est que le projet qui est soumis, il est soumis
par l'instance supérieure dans un contexte d'aménagement du territoire, dans un
contexte aussi d'apprécier la demande, puis pourquoi, et tout ça. Parce que, la
MRC, je présume que dans bien des cas, je veux dire, va vouloir endosser les
projets qui vont être soumis, parce qu'à la MRC, on veut qu'il y ait une
vitalité dans chacune des municipalités, on veut que les municipalités puissent
vivre, fournir des services à leurs citoyens, avoir un pouvoir d'attraction.
Alors tout ça, là, c'est un travail qui va se faire ensemble. Mais en bout de
ligne, ultimement, là, dans un contexte de protection du territoire agricole,
bien, chaque fois qu'on accepte qu'un projet se fasse en zone agricole par une
exclusion, bien, tout le discours que ma collègue me faisait hier, là, qu'à
chaque fois qu'on perd un pied, qu'on perd ci, qu'on perd ça, là, c'est
exactement ça qui se passe.
Alors, on ramène ça à l'étage de la MRC, à
l'étage de la responsabilité d'aménagement. Puis c'est certain que la
Commission va tout faire pour, un, qu'un projet ne se fasse pas en zone
agricole, si c'est possible de le faire ailleurs, puis après, naturellement, de
regarder pour des sites de moindre impact. Puis tout ça dans un contexte,
encore là, où on a la question du commissaire qui est capable d'analyser la
réalité des communautés. Quand la demanderesse, là, va transmettre ses
informations, bien, il y a toute la particularité régionale, le territoire, la
réalité sociodémographique, socioéconomique, toutes ces choses-là. Alors, là...
M. Lamontagne : ...va
faire cette analyse-là, là, même si le projet vient de la MRC, là.
Mme Lessard-Therrien : J'ai
beaucoup de commentaires, Mme la Présidente. Je comprends l'enjeu de la
protection du territoire agricole. Moi, ce que je vous dis, c'est que je pense
que vous sous-estimez les impacts que ça peut avoir sur le tissu social dans
les petites communautés. Puis, ça, c'est... vous devez le prendre en
considération, puis, moi, je vais avoir besoin d'être rassurée sur comment vous
allez prendre ça en considération. Et l'enjeu des taxes municipales, là, je
veux dire, je n'essaie pas de détourner le débat, mais dans les municipalités,
c'est un énorme enjeu.
C'est un énorme enjeu, et vous ne pouvez
pas vous déresponsabiliser de laisser nos municipalités dans un modèle
complètement archaïque du financement des municipalités. Puis, ça, ce que ça
fait, c'est que ça met les municipalités en compétition les unes contre les
autres. Et quand tu as un projet d'entreprise qui vient s'installer sur ton
territoire de ta municipalité, puis c'est 50 000 $ de plus dans ton
compte de taxes sur un budget de 700 000, 800 000, des fois. Ça fait
toute la différence 50 000 $. C'est des parcs pour nos familles. C'est
des activités la fin de semaine. C'est majeur, là.
Puis là comment, tu sais... Donc, quand
vous allez décider de dire : Ce projet-là, il n'est pas bien bon... Il
serait mieux d'être dans une autre municipalité pour préserver le territoire
agricole. J'en suis... Moi, hier, j'ai proposé un amendement au ministre pour s'assurer
qu'il n'y en ait pas de perte sur le territoire agricole. Il a refusé mon
amendement pour qu'on ait la préoccupation du principe de zéro perte nette. On
aurait pu prévoir des mécanismes pour s'assurer qu'il n'y avait pas de perte
nette. Puis, je réitère, je comprends l'enjeu de la protection du territoire
agricole, mais, Mme la Présidente, moi, là, j'ai dans mon comté... je n'ai plus
d'infrastructures aquatiques, et c'est un enjeu qui est discuté depuis des mois
voire des années. On va la mettre où la maudite piscine sur le territoire?
Puis il y a des municipalités qui ne
veulent rien savoir, qu'elle soit dans une municipalité en particulier, parce
qu'il y a quinze ans, c'est elle qui a reçu les subventions pour la salle de
spectacle. Ça faite que, comprenez-vous les dynamiques, là? Je veux dire, les
guerres de clocher, ça existe encore. Il y a des gens qui sont extrêmement
fiers. Ils ont un sentiment d'appartenance extrêmement fort par rapport à leur
municipalité, puis c'est des gens des fois qui s'impliquent, mais, ça, ça
existe. Ça fait que comment vous allez faire pour prendre ça en considération,
puis que ça ne vienne pas créer des dynamiques après ça pas le fun avec
lesquelles les communautés vont rester pris?
M. Lamontagne : Bien, j'inviterais
le président de la commission à nous partager un peu la réflexion puis l'utilisation,
là, de ces articles-là, là, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. M. Labrie, avant de répondre à la question, je vous invite à
bien vous présenter. Et est-ce qu'on a le consentement pour que monsieur Labrie
puisse... Oui. Parfait.
M. Labrie (Stéphane) : Stéphane
Labrie, président de la Commission de protection du territoire agricole. Mme la
Présidente, les enjeux que soulève la députée sont réels, et ma compréhension
de la modification projetée de 65 va amener les municipalités locales et la MRC
à faire un certain arbitrage du choix de l'emplacement d'un projet qui
requérait une demande d'exclusion.
Pour ce qui est du choix ensuite et de la
présentation de ce choix-là à la commission, qui serait suivant l'adoption de l'amendement
par la MRC, bien, la commission par 62 et ses critères est déjà à même de
recevoir des observations et de prendre en compte des éléments de la nature de
ceux que vous évoquez, notamment les conditions socioéconomiques nécessaires à
la viabilité d'une collectivité lorsqu'elle la faible densité d'occupation du
territoire la justifie.
• (12 heures) •
L'effet sur le développement économique de
la région sur preuve soumise par une municipalité, une communauté, un organisme
public ou un organisme fournissant des services de... public. Je viens de vous
lire les alinéas 10 et 9 de l'article 62. C'est déjà des
considérations qui peuvent être prises en compte par la commission si une
démonstration en ce sens-là lui est faite dans l'étude du dossier. Mais on est
conscient qu'il y a, pour une municipalité qui veut implanter un projet, un
revenu de taxes au bout du projet...
12 h (version non révisée)
M. Labrie (Stéphane) : ...c'est
souvent lorsqu'une municipalité locale et même une MRC nous fait une demande d'exclusion
pour réaliser un projet important. Ce sont des arguments qui sont soumis au
commissaire invariablement. Dans l'analyse finale du dossier, ce n'est pas une
considération qui est prise de façon principale en compte. Elle est considérée
à 62. Je ne me souviens pas d'avoir vu une décision où la Commission décide d'autoriser
une exclusion parce qu'il va y avoir un revenu de taxes municipales, un revenu
taxe additionnelle pour... ça peut faire partie des considérations, mais ça ne
sera pas la considération principale. Il faut se rappeler la mission de la
Commission, la protection du territoire agricole.
Et après avoir déterminé si, en vertu de
65.1, il y a ailleurs dans la municipalité locale un site qui permettrait de
réaliser le projet hors de la zone agricole et sinon en analysant 62 en vertu
de l'alinéa 5 dont parlait le ministre tantôt, est ce qui est un site de
moindre impact en zone agricole. Ce sont des éléments qui vont être analysés
invariablement par la Commission, ça, c'est sûr, dans une demande d'exclusion.
Avec la modification, bien, 65.1 va amener
une analyse à la grandeur de la MRC, est ce qu'il y a un site qui peut recevoir
le projet hors de la zone agricole, pas juste dans la municipalité locale, mais
dans la grandeur de la MRC, toujours avec un objectif, de notre point de vue, à
la Commission, de protéger davantage le territoire agricole.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Oui?
Mme Lessard-Therrien : Bien,
petit commentaire. Tu sais, moi, j'aimerais savoir comment se passe, tu sais,
ce dialogue-là ou la mécanique. il y a un projet... Puis tu sais, souvent, c'est
des projets qui sont portés par les municipalités, là, vont s'adresser à la
MRC, la MRC, là, va dire, bien, là, nous, il faut qu'on fasse plusieurs
recommandations puis après ça on envoie ça à la CPTAQ. Tu sais, peut être plus
mieux connaître, là, la trajectoire, là.
M. Lamontagne : ...Ce n'est
pas ça. La MRC peut arriver puis elle présente le projet de la municipalité et
ça se termine là. Moi, le point que je vais revenir, c'est que tantôt, vous
avez dit vous sous-estimez qu'est-ce qui peut se passer dans les communautés,
bien, moi, je vous dirais, Mme la députée, vous sous-estimez la capacité des
élus à se parler, la capacité des gens dans une municipalité à faire les
représentations pour que les gens comprennent bien leur projet. C'est parce qu'à
partir du moment où les gens ont à travailler ensemble, bien, c'est sûr que la
qualité des relations, la qualité des relations qu'ils ont cultivées ensemble,
à quel point leurs dossiers vont être solides, bien, ça va tout aider, là, dans
toute la démarche, là.
Mme Lessard-Therrien : Mes
élus, Mme la Présidente, sont capables d'être très, très solidaires. Mais je
vous inviterais des fois à peut-être venir assister à des conseils, à des
conseils puis vous constaterez que des fois, pour des enjeux qui pourraient
être très rassembleurs, là, bien, ça divise aussi beaucoup. Ça divise aussi
beaucoup, puis c'est malheureux. Puis moi, je suis d'une... Je suis de la
jeunesse et je suis d'une approche très constructive, très rassembleuse. Mais
ça existe encore. Je pense qu'il ne faut pas faire fi de ça. Puis moi, j'ai vu
des municipalités se... avec... Et des citoyens, des communautés, se déchirer
pour des projets comme ça. Et là, je trouve qu'il y a un risque. Donc, je le
mentionne. Puis de l'importance de prendre en considération les enjeux puis les
particularités, puis les réalités locales, puis ça, ne paraît pas toujours dans
des documents papier, là, de...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...M. le ministre.
M. Lamontagne : ...On en a
discuté abondamment. L'importance pour les demandeurs de bien, bien, bien
informer la Commission sur l'importance des particularités locales. On en a
discuté ensemble pendant de longues, de longues conversations, hein? Parce que
la commission, le commissaire ne peut pas traiter un dossier en fonction d'une
information dont il ne connaît pas la teneur. Alors quelle qu'elle soit, la
dynamique, quelles que soient les raisons, s'il y a vraiment une particularité
locale, là, c'est très important que demande, la demanderesse s'assure que
cette particularité-là soit bien documentée puis elle soit bien connue pour qu'après
ça, bien, le commissaire puisse en tenir pleinement compte, là, dans son
analyse, là, de...
Mme Lessard-Therrien : ...oui,
mais le risque, Mme la Présidente, c'est que ce n'est pas le milieu qui a le
pouvoir de la décision, tu sais. Puis on a beau faire des fois toutes les
représentations... Puis, moi, c'est ma job au quotidien, là, comme députée de
Rouyn-Noranda Témiscamingue, c'est ma job au quotidien, depuis trois ans, de
faire valoir les réalités de mon milieu. Puis, bien souvent, elles ne sont pas
comprises, elles ne sont pas entendues, elles ne sont pas... Je veux dire, j'en
ai beaucoup, des exemples, Mme la Présidente. Ça fait que, je veux dire, le
commissaire, lui, il reçoit tout ça, mais, au bout du compte, c'est lui qui la
prend, la décision. Puis lui, des fois, il est dans son analyse, une analyse
macro, puis il peut faire des comparaisons avec ailleurs au Québec, puis ça
peut teinter sa décision. Des fois, c'est peut-être pertinent, des fois, non.
Mais ce qui arrive, c'est que le pouvoir ultime, il est entre les mains du
commissaire.
M. Lamontagne : ...je
rappelle à ma collègue qu'au budget 2021 on a accordé... à la demande de la
Commission, on lui a accordé des ressources additionnelles. Puis ces
ressources-là sont dédiées à 100 % à accroître sa connaissance, justement,
des réalités qu'on a sur le territoire, des particularités régionales dont on
discute pour faire en sorte d'alimenter les commissaires avec un maximum d'informations
pertinentes, là, par rapport à l'analyse d'un dossier spécifique, là, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il a d'autres interventions?
Mme Lessard-Therrien : Je
vais laisser la parole à une collègue.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions à l'article 75, que nous
étudions? 73, pardon. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Alors, s'il n'y
a pas d'autres interventions, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Lamontagne (Johnson)?
M. Lamontagne : Pour.
Le Secrétaire
: M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Robitaille
(Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien :
Abstention.
Le Secrétaire
: M. Bérubé
(Matane-Matapédia)?
M. Bérubé : Pour.
Le Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 73 est adopté. M. le ministre, nous poursuivons
avec l'article 74, s'il vous plaît.
M. Lamontagne : 74. Cette loi
est modifiée par l'insertion, après l'article 65, du suivant : «65.0.1.
Lorsque la Commission est saisie de demandes d'exclusion relatives à un même
projet et portant sur des lots situés sur le territoire de plus d'une
municipalité locale, elle peut, d'office ou sur demande, regrouper les demandes
d'exclusion afin qu'elle soit traitée comme un seul dossier.»
Commentaire. Cet article introduit une
nouvelle disposition dans la Loi sur la protection du territoire des activités
agricoles afin de permettre à la Commission de protection du territoire
agricole du Québec, d'office ou sur demande, de regrouper des demandes d'exclusion
afin qu'elles soient traitées comme un seul dossier lorsque ces demandes sont
relatives à un même projet et portent sur des lots situés sur le territoire de
plus d'une municipalité locale.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 74? Alors, s'il n'y a pas d'intervention
à l'article 74, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Lamontagne (Johnson)?
M. Lamontagne : Pour.
Le Secrétaire
: M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Picard
(Soulanges)?
Mme Picard : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Robitaille
(Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien :
Abstention.
Le Secrétaire
: M. Bérubé
(Matane-Matapédia)?
M. Bérubé : Pour.
Le Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 74 a été adopté. Nous poursuivons, M. le ministre,
avec l'article 75, s'il vous plaît.
M. Lamontagne : Article 75 :
L'article 65.1 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «local» par «régional de comté».
Commentaire. Cet article propose une
modification de cohérence rendue nécessaire par les modifications apportées à l'article
65 de la Loi sur la protection du territoire agricole et les activités
agricoles introduites par l'article 73 du projet de loi.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Il y a-t-il des interventions? Oui, alors la députée de Rouyn-Noranda
Témiscamingue.
• (12 h 10) •
Mme Lessard-Therrien : Oui,
merci, Mme la Présidente. Honnêtement, moi, ces articles-là me rendent très mal
à l'aise parce que, tu sais, c'est un affront aux pouvoirs des municipalités.
Puis il y en a, des municipalités, au Québec, qui sont superdynamiques, qui ont
des élus tripants, puis qui veulent développer un supermilieu de vie pour leurs
citoyens puis leurs citoyennes, puis qui sont aux prises avec des problèmes criants
de logement, puis qui ont fait l'analyse de leur territoire pour voir quelles
demandes d'exclusion on pouvait faire, là où ça ferait le moins mal à l'agriculture,
là où... tu sais, pour vraiment minimiser le plus possible les impacts. Puis
parce qu'ils savent...
Mme Lessard-Therrien : …aussi
que les gens, là, c'est dans leur municipalité qu'ils veulent venir s'installer,
parce qu'ils travaillent à être attractifs puis à retenir leur monde parce qu'ils
sont superdynamiques. Puis là, finalement, là, on va arriver puis on va dire :
Non, il y a un meilleur lot dans le village, 25 km plus loin. Et là, tous les
efforts que cette municipalité-là a fait pour se rendre attractive, pour offrir
des services puis une qualité de vie à son milieu, puis que là, ça marche,
leurs affaires, puis il y a du monde qui veulent s'installer chez eux, puis qu'ils
ont tous réfléchi à leurs affaires, bien là, ça se peut que ça leur file entre
les doigts, parce que là, ça va devenir, oup, on élargit, on élargit l'assiette.
Puis, tu sais, on ne sait pas, la MRC va-tu dire : Oui, effectivement,
dans l'autre municipalité, c'est mieux, tu sais. Comment on va les faire, ces
arbitrages-là? Moi, je trouve qu'on les met dans une position vraiment
difficile, puis pour des municipalités qui font leurs devoirs puis qui veulent
développer leur milieu de vie puis qui sont superdynamiques, bien là, on vient
de leur couper l'herbe sous le pied.
M. Lamontagne : Mais, en
réalité, Mme la députée, la municipalité va être en mesure de faire toutes les
représentations, puis de faire valoir tous les points dont vous mentionnez.
Puis les commissaires de la commission vont être en mesure d'apprécier toutes
les représentations qui vont leur être faites, d'apprécier à quel point la
demande va contribuer au dynamisme, à l'aspect socioéconomique, au
développement de la communauté, à la revitalisation de la communauté. Toutes
ces informations-là, le commissaire va pouvoir en tenir compte dans son
orientation préliminaire puis dans la décision qu'il va prendre.
Mme Lessard-Therrien : Au
bout du compte, Mme la Présidente, c'est un pouvoir qui file entre les mains
des municipalités pour s'en aller dans celles de la MRC. Puis tu as beau faire
toutes les représentations que tu veux, ce n'est pas toi... je veux dire, il y
a quelqu'un d'autre qui a le pouvoir de prendre la décision, tu sais. Puis, en
fait, puis ce n'est pas juste... parce que ce n'était pas eux, là, il quand
même qu'ils fassent la demande à la CPTAQ, je veux dire, c'est eux qui avaient
quand même le gros bout du bâton, mais là, c'est non seulement on va avoir
tout monté le projet, on va tout avoir... puis là, ça se peut que ça aille dans
les mains d'un autre, tu sais, finalement, c'est... moi, je trouve que ça a un
pouvoir d'être très démobilisant pour nos élus locaux qui s'investissent à
fond, puis pourquoi, pour un chèque de 1 500 $ par année, 7 000 $, 8 000$ pour
cette pièce par année, tu sais, je trouve ça, je trouve ce risqué.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Merci. Pas d'autres commentaires? Excellent. Alors, est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la
mise aux voix de l'article 75.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Lamontagne (Johnson)?
M. Lamontagne : Pour.
Le Secrétaire
: M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme
Picard, Soulanges?
Mme Picard : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Robitaille
(Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
Mme Lessard-Therrien : Contre.
Le Secrétaire
: M. Bérubé
(Matane-Matapédia)?
M. Bérubé : Pour.
Le Secrétaire
: Et Mme
Isabelle, Huntingdon?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention.
Donc, l'article... 75 est adopté. Je m'excuse. Oui, député de Saint-Jérôme.
M. Chassin :Je voulais simplement ajouter un petit mot, Mme la
Présidente, parce qu'on termine le bloc agriculture, puis d'habitude c'est la
ministre déléguée à l'économie qui le fait, mais je prends sur moi de remercier
énormément et le ministre de l'Agriculture et le président de la Commission de
protection du territoire agricole et Mme la sous-ministre, Mme Masse, de leur
expertise autour de ce débat-là, je pense qu'on en a tous bien profité.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Effectivement, on vient de terminer le bloc sur la section au secteur agricole.
Nous allons suspendre quelques instants et on va vous revenir, s'il vous
plaît...
(Suspension de la séance à 12 h 15)
(Reprise à 12 h 17)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, comme nous venons de terminer un bloc important sur l'agriculture, je
pense qu'on pourrait avoir une petite discussion générale, où la parole
pourrait être donnée au ministre ainsi qu'aux deux députés de l'opposition.
Alors, M. le ministre, à vous la parole pour quelques minutes.
M. Lamontagne : Oui, bien,
un, je veux vous remercier, Mme la Présidente, M. le secrétaire, l'autre
monsieur... le personnel de la commission, là, pour votre soutien depuis l'étude
de notre bloc. Puis naturellement, les modifications qu'on est venu apporter à
la Loi sur la protection du territoire agricole dans un seul objectif, c'est
une protection accrue du territoire agricole, on vient d'en avoir un bel
exemple dans les échanges qu'on vient d'avoir, puis en même temps, c'est une
protection accrue pour les activités agricoles puis le développement de nos
entreprises agricoles. Tout ça dans un contexte où on a un corps qui s'appelle
la Commission de protection du territoire agricole qui a toutes les
compétences, qui va accroître ses compétences pour s'assurer que chacune des
décisions qu'elle va prendre va être au bénéfice du territoire agricole puis
des activités qui ont lieu sur ce territoire-là.
Alors, je veux remercier mes collègues. Ça
a été des beaucoup d'explications, beaucoup de discussions. Puis je veux vous
remercier de votre collaboration, de tous nos échanges. Et puis, honnêtement,
là, le voeu sincère que j'aie, c'est que l'on puisse constater, au fil des
années, parce qu'on va être en politique que pour un temps de passage, mais,
après ça, les années vont suivre, mais à ce qu'on puisse, tous ensemble,
constater l'impact positif sur la vitalité de notre territoire agricole, que
les décisions, là, qu'on vient de prendre ensemble, là, vont avoir lieu. Alors,
un gros merci à tous mes collègues de la partie gouvernementale, ma collègue de
Vaudreuil-Soulanges, Verchères, Labelle, mon collègue de Saint-Jérôme. J'ai-tu
des collègues dans une autre salle? Il y avait mon collègue de Magog, mon
collègue de Lac-Mégantic. Je pense qu'il y a le collègue Drummond-Bois-Francs
qui est passé. Alors, un gros merci. M. le Président de la Commission de
protection du territoire agricole, un gros merci. Madame Masse, sous-ministre
adjointe. Vous savez, ça fait plus de deux ans qu'on travaillait sur ce
dossier-là. Vous avez eu de multiples rencontres : la FQM, UMQ, CPTAQ...
tout ça, vous avez piloté tout ça de main de maître, alors un gros, gros merci.
Et puis merci à toute mon équipe, Sébastien, directeur de cabinet, toute l'équipe
au cabinet, là, qui a travaillé sur ce dossier-là. Alors, un gros merci, Mme la
Présidente. Merci, chers collègues.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait, merci. Nous allons poursuivre maintenant avec la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Oui, merci, Mme
la Présidente. Bien, écoutez, c'est sûr que j'apprécie que le ministre ait pu
prendre le temps. Merci beaucoup, Me Labrie, d'avoir été ici, président de la
commission, de la CPTAQ, c'était très, très important que vous soyez là. Merci
à tout le monde d'avoir été présent.
• (12 h 20) •
Mais écoutez, je ne peux pas m'empêcher de
rappeler le côté surréaliste de toute la chose, là, et que, si mon collègue
député de Nelligan n'avait pas amené une motion, on n'aurait pas eu le ministre
de l'Agriculture avec nous pour ce bloc-là qui fait des modifications
importantes à la CPTAQ, des modifications qui sont dans un bloc...
Mme Robitaille : ...dans un
omnibus, je le répète et je le rappelle, un omnibus porté par la ministre
déléguée à L'Économie. Et, encore une fois, et je pense que la résolution
adoptée à l'unanimité de l'UPA était très, très parlante ce matin, il aurait
fallu un projet de loi en bonne et due forme devant la CAPERN, avec tous les
intervenants, avec des consultations, parce que les modifications sur le
morcellement des terres aujourd'hui, on l'a vu, ça ne règle pas la surenchère,
il n'y a pas de balises. Donc, pour notre relève agricole, l'accessibilité des
terres, toute cette question-là n'est pas réglée encore. Donc, c'est
malheureux. C'était une occasion. À chaque fois qu'on ouvre un projet de loi,
bien, on... Mais là on le faisait, tu sais, on le faisait dans le mauvais
véhicule, alors... Mais je suis obligée de le dire, là, je veux dire, ce n'est
pas normal, c'est dommage. Et on l'a vu, hein, durant l'étude détaillée, il y a
eu toutes sortes de ramifications. On a parlé de l'article 4, là, le nombre
fixe de commissaires. Écoutez, je vais poursuivre mes réflexions lors de la
clôture au Salon bleu. Mais, encore une fois, bien, merci à tout le monde d'avoir
été là, là, mais c'est malheureux, on aurait dû avoir... ça aurait dû être fait
en bonne et due forme. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, Mme la députée. Nous poursuivons avec, cette fois-ci, la députée de
Rouyn-Noranda Témiscamingue.
Mme Lessard-Therrien : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Je ressors de l'exercice, honnêtement, vraiment partagée
dans mes sentiments, parce qu'effectivement ce n'était définitivement pas le
bon véhicule, puis j'ai tellement l'impression qu'on aurait tellement pu aller
plus loin, Mme la Présidente, puis ça, je trouve ça dur. Je trouve ça dur,
parce que j'ai énormément d'intérêt puis de passion pour le territoire agricole
puis je trouve qu'on a fait vraiment la job à moitié, en fait, on aurait pu
aller beaucoup plus loin. Il y a plein d'angles morts qu'on n'a pas pris en
considération. Ça, je trouve ça très embêtant. Puis je demeure préoccupée pour
l'impact que va avoir ce qu'on a voté sur la région montréalaise, sur les
couronnes, sur la pression du territoire agricole, sur le prix des terres. Je
reste extrêmement préoccupée.
Je vais quand même remercier M. le Président
d'avoir été là. Les juristes aussi, là, qui ont pu... Mme la sous-ministre, qui
ont répondu à nos questions au meilleur de leur connaissance, mais je trouve qu'on
aurait vraiment pu aller plus loin. Et c'est le congrès de l'UPA, Mme la
Présidente, aujourd'hui. J'ai bien hâte de voir ce que le ministre aura à dire
à nos producteurs agricoles qui, manifestement, ont l'impression de s'en être
fait passer une petite vite... puis qu'il y aurait eu le potentiel de faire une
vraie révolution agricole au Québec, puis là on vient de passer à côté. Merci, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Alors, oui, je vous remercie à tous et à toutes.
Nous allons suspendre quelques instants, s'il
vous plaît. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 24)
(Reprise à 12 h 27)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous poursuivons cette fois-ci avec la ministre déléguée de l'Économie.
Nous avons... nous poursuivons les articles, l'étude des articles. Et nous
poursuivons avec l'article 106, Mme la ministre.
Mme Lecours (Les Plaines) :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, dispositions diverses, transitoires
et finales. L'article 106 : L'article 65 de la Loi sur la protection du
territoire et des activités agricoles (chapitre P-41.1) tel qu'il se lit le
(indiquez ici la date qui précède celle de la sanction de la présente loi)
continue de s'appliquer à une demande d'exclusion reçue par la Commission de
protection du territoire agricole du Québec avant le (et indiquez la date de la
sanction de la présente loi).
Évidemment, cet article prévoit que les
modifications apportées à l'article 65 de la Loi sur la protection du
territoire et des activités agricoles par l'article 73 du projet de loi ne s'appliquent
pas aux demandes d'exclusion faites par une municipalité locale reçues par la
Commission de protection du territoire agricole du Québec avant la date de la
sanction de la loi.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait, merci. Y a-t-il des interventions? Alors, écoutez, on avait voté, au
début de la journée ou de la séance, pour que tous les votes soient par appel
nominal. Est-ce que vous acceptez que, pour les prochains votes, ça soit tout
simplement un vote habituel? Parfait, merci. Alors, est-ce que l'article 106
est adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Merci. Nous
poursuivons avec l'article 107, s'il vous plaît.
Mme Lecours (Les Plaines) :
Donc, article 107 : Les dispositions de la présente loi entrent en vigueur
le (indiquez ici la date de la sanction de la présente loi) à l'exception des
dispositions du sous paragraphe a du paragraphe 1 des paragraphes 4 et 5 de l'article
73 qui entrent en vigueur à la date ou aux dates déterminées par le
gouvernement.
Cet article prévoit évidemment les modalités
d'entrée en vigueur des articles de la loi. Ainsi, les dispositions doivent en
vigueur... doivent entrer en vigueur à la date de la sanction, à l'exception de
celles du sous paragraphe a du paragraphe 1 des paragraphes 4 et 5 de l'article
73 qui entrent en vigueur à la date ou aux dates déterminées par le
gouvernement. L'entrée en vigueur postérieure à ces paragraphes de l'article
73, qui modifie l'article 65 de la Loi sur la protection du territoire
agricole, est nécessaire puisque les dispositions requièrent des modifications
à l'actuel règlement d'application de la Loi de la protection du territoire
agricole
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, est-ce que l'article 107 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Adopté. Parfait. Alors, nous allons maintenant avec les votes de motion ou d'adoption.
Alors, est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
Des voix : Adopté
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce que... Je propose que la Commission recommande la renumérotation du
projet de loi amendé. Est-ce que cette motion a été adoptée?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Je propose que la Commission adopte une motion d'ajustement des références.
Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
• (12 h 30) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Excellent. Alors, écoutez...
12 h 30 (version non révisée)
La Présidente (Mme IsaBelle) : ...nous
serions déjà rendus à nos remarques finales. Nous y allons donc directement
avec le porte-parole de l'opposition officielle et le député de Nelligan. À
vous la parole.
M. Derraji : Merci, Mme la Présidente.
Premièrement, je vais remercier mes deux collègues, donc la ministre
responsable de ce dossier, déléguée à l'Économie et responsable de l'allègement
réglementaire. Je tiens aussi à remercier un collègue que j'apprécie beaucoup,
le collègue député de Saint-Jérôme. Je sais que c'est quelque chose qui lui
tenait à coeur avant son implication politique. Moi de même. Nous avons eu l'occasion
d'échanger sur l'allègement réglementaire et l'allègement administratif liés à
l'entente dans une ancienne vie. J'essaie aussi... Je voulais aussi remercier l'ensemble
des collègues et le parti gouvernemental qui était là depuis le début de ce
projet de loi, mes collègues à l'opposition.
Je pense qu'aujourd'hui nous avons
clairement le début d'une nouvelle façon de voir, et j'espère que la plupart
des gouvernements vont commencer à la voir d'un bon oeil. L'allègement
réglementaire, c'est très important pour l'administration, c'est très important
pour nos entreprises. Est-ce que le projet de loi répond à toutes les
problématiques? C'est utopique de le dire. Est-ce que le projet de loi
constitue un pas? Effectivement, c'est un premier pas dans l'allègement
réglementaire.
Donc, en mon nom, au nom de notre
formation politique et au nom de l'ensemble de mes collègues, merci pour l'ouverture.
Nous avons eu d'excellents échanges de la part de l'équipe qui accompagne Mme
la ministre. Merci aussi pour son ouverture. Puis je sais qu'il y avait
quelques débats par rapport aux terres agricoles. Mme la ministre a démontré
son ouverture, aussi M. le ministre responsable de ce dossier était là. Ma
collègue a exprimé, en tant que porte-parole de l'agriculture, les choses qu'elle
n'aimait pas, ou qu'elle voulait avoir, ou qu'elle espérait avoir. Donc,
prenons en considération qu'on doit avoir d'autres forums pour avoir un débat
réel sur la protection de nos terres agricoles. Mais je vais terminer par vous
dire merci pour ce beau travail. C'est un début de l'allègement réel, l'allègement
réglementaire. Merci, Mme la Présidente. Merci à vous deux.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci au député de Nelligan. Nous poursuivons cette fois ci avec la ministre. À
vous la parole pour vos remarques finales.
Mme Lecours (Les Plaines) : Merci,
Mme la Présidente. Alors, à mon tour de remercier les collègues de l'opposition,
dans un premier temps, justement, pour leur contribution à ce projet de loi,
pour avoir accepté aussi de rebrasser le cahier par bloc. Parce qu'on sait c'est
un omnibus, c'est un projet de loi qui est un petit peu plus compliqué, ça
modifie plusieurs lois, mais aussi c'est plusieurs ministères qui sont
impliqués. Donc, merci d'avoir, dans un premier temps, accepté de brasser tout
le cahier pour que nos discussions en soient plus cohérentes et en soient plus
riches.
Je veux vous remercier aussi, Mme la
Présidente, pour, et ainsi que votre équipe, pour tout le soutien que vous nous
avez apporté, pour votre ouverture aussi, toute l'attention et la compréhension
pendant ces travaux-là. Vous savez, c'était même mon premier projet de loi.
Alors, merci beaucoup pour le travail que vous avez effectué avec nous ici, les
membres de la commission, je veux remercier bien évidemment tous les
intervenants qui se sont exprimés dans le cadre de ce projet de loi et tous
les... Ça a vraiment enrichi nos échanges. C'est important. C'est un premier
projet de loi en allègement réglementaire, alors on avait besoin, évidemment,
du son de cloche de tous ces intervenants-là.
Je veux remercier aussi toutes les équipes
des ministères qui ont contribué à alléger justement le fardeau administratif
et réglementaire, donc ce projet de loi là, via cet omnibus. Et je pense bien
évidemment au ministère de l'Environnement, au ministère de l'Énergie et des
Ressources naturelles, au ministère des Affaires municipales, au ministère des
Affaires culturelles, au ministère, évidemment, de l'Agriculture, et je vais
terminer par le ministère de L'Économie et l'Innovation aussi. Bien évidemment,
nous avions certaines mesures à l'intérieur de ça. Et ça va me permettre de
remercie, bien évidemment, toute l'équipe du MEI qui a travaillé très fort sur
ce projet de loi là, à commencer par notre sous-ministre adjoint, Richard
Masse. Merci beaucoup, Richard. Je sais qu'il est dans la salle à côté. Merci à
toute l'équipe qui a travaillé sur ce projet de loi là.
Merci, bien évidemment, à mes collègues
ici, de la banquette gouvernementale. Merci d'avoir été assidus au travail, de
nous avoir aussi aidés à complémenter ce travail-là. Merci beaucoup. Je sais qu'il
y avait beaucoup d'intérêt, notamment pour l'agriculture, mais pour tous les
autres ministères également qui étaient impliqués dans cet allègement-là. Et je
vais terminer mes remerciements, évidemment, pour mon collègue de Saint-Jérôme
avec qui j'ai un plaisir immense...
Mme Lecours (Les Plaines) : ...à
travailler. C'est vraiment plaisant non seulement parce que c'est un dossier
qui lui tient à coeur, il y travaille depuis déjà longtemps, mais c'est
vraiment le fun, là, je vais utiliser le mot, c'est vraiment le fun de
travailler avec vous, M. le député de Saint-Jérôme, que je ne peux nommer par
son prénom, mais voilà. Merci infiniment.
Je veux remercier évidemment tout le
cabinet avec qui ça a été un plaisir de travailler. On a d'autres projets de
loi qui s'en viennent. On est déjà, je l'ai dit dès le début, on est déjà au
travail pour d'autres omnibus en allégement réglementaire. C'est une première
étape de franchie. Ce n'est pas facile, un omnibus, mais c'est palpitant parce
que ça nous force aussi en tant que... moi, je vais parler en tant que ministre
déléguée à l'Économie, à regarder encore plus loin, qu'est ce que nous pouvons
faire pour alléger le fardeau administratif et réglementaire non seulement des
entrepreneurs, des entreprises, mais des municipalités aussi avec qui nous
sommes en étroite collaboration. Pourquoi? Pour faire en sorte que l'économie
du Québec s'en ressente enrichie.
Alors, je vais terminer là-dessus, Mme la
Présidente, parce qu'on a d'autres étapes aussi qui s'en viennent au Salon
bleu, la prise en considération puis, évidemment, l'adoption finale qui vont
nous permettre non seulement de poursuivre les remerciements, mais aussi de
pouvoir discuter davantage de toute cette avancée que nous avons avec ce
premier projet de loi en allégement réglementaire et administratif. Merci, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci,
Mme la ministre. Je m'en veux, hein, je vous ai donné la parole avant de donner
la parole au député de Saint-Jérôme. La règle aurait voulu vous terminiez, mais
j'ai vu que le député de Saint-Jérôme voulait aussi parler, alors je vais lui
laisser la parole.
M. Chassin :Bien, Mme la Présidente, je ne rajouterai pas grand-chose.
En fait, là, je ne répéterai pas tous les remerciements. Mais néanmoins, je
trouve ça intéressant, à la fin de l'étude détaillée, de souligner à quel
point, oui, on a eu des débats, mais à quel point je trouve qu'on a fait une
démonstration importante de maintenir la rigueur des objectifs de la réglementation
tout en réussissant à simplifier la vie des entreprises et dans plusieurs
domaines. Alors, ce n'était pas nécessairement toujours évident, il fallait
comme devenir spécialiste de certains domaines. Puis avec l'aide d'équipes, en
fait, de plusieurs ministères, là, des fonctionnaires de plusieurs endroits, on
a réussi, je pense, à aller chercher de bonnes réponses pour s'assurer de cet
équilibre-là.
Et puis, bien, je remercie peut-être aussi
mes collègues de l'opposition qui ont fait un travail formidable. Parfois, je
vous avoue, Mme la Présidente, je souriais sous mon masque parce qu'il y avait
des questions que j'avais posées en briefing que je retrouvais de l'autre côté
de la table.
Et puis, évidemment, bien, je vais
terminer en remerciant chaleureusement la ministre parce qu'effectivement on a
du fun à travailler ensemble. Puis ce n'est pas courant qu'un député puisse
être impliqué d'aussi près dans un projet de loi, alors ça a été une chance
absolument formidable. Et je la remercie non seulement de son travail acharné,
mais de son enthousiasme, je trouve que c'est très contagieux, et ça fait
plaisir à voir. Voilà, Mme la Présidente. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Alors à mon tour. Moi, je veux remercier les adjoints, hein, qui ont été
toujours présents avec nous et qui doivent être là avec nous pour nous aider.
Sinon, on ferait trop d'erreurs. L'équipe de soutien, merci beaucoup. Les
députés de l'opposition et les porte-parole, hein, des dossiers sur lesquels on
a étudié, les députés, hein, qui nous accompagnent toujours dans la commission.
Merci d'être là. C'est une tâche parfois un peu ingrate, mais merci d'être là.
Je vais remercier également tous les gens
du ministère qui ont été ici, les organismes qui ont pris le temps de se
déplacer, de répondre aux nombreuses questions qu'ils ont reçues. Merci au
député de Saint-Jérôme et Mme la ministre, bien, félicitations pour votre
premier projet de loi. Alors, c'est bien, merci beaucoup.
Nous nous félicitons tous et nous ajournons,
ayant accompli notre mandat, effectivement, nous ajournons, alors, sine die.
(Fin de la séance à 12 h 40)