(Dix heures)
La
Présidente (Mme D'Amours) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Je déclare
la séance de la Commission de l'économie et du travail ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle
de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques. La commission est réunie afin de
procéder à l'interpellation du député de Pontiac au ministre responsable
du Développement économique régional sur le
sujet suivant : Cinq ans d'échecs caquistes : le coût de l'abandon
des régions.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel) est remplacée par M. Lemieux (Saint-Jean); Mme Boutin
(Jean-Talon) est remplacée par M. Lemay (Masson); Mme Cadet
(Bourassa-Sauvé) est remplacée par M. Fortin (Pontiac); et M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve) est remplacé
par M. Zanetti (Jean-Lesage).
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Conformément à l'entente prévue pour la 43e législature, le deuxième groupe
d'opposition interviendra lors des troisième et sixième séries d'intervention.
Nous allons débuter avec la déclaration
d'ouverture. M. le député de Pontiac, vous avez 10 minutes pour votre
allocution.
Exposé du sujet
M. André Fortin
M. Fortin : Merci, Mme la Présidente. Bonjour à tout le monde.
Messieurs dames, merci d'être d'être là avec nous. Cher collègue de
Jean-Lesage, bonjour à vous.
Mme la Présidente, la raison pour laquelle on
est ici ce matin, ce n'est pas par pur plaisir, ce n'est pas parce que ça me tentait, comme porte-parole en matière
de développement régional, de dire au gouvernement qu'il n'est pas en
train de faire sa job. J'aimerais bien mieux lui donner des compliments sur
cette question-là. J'aimerais bien mieux pouvoir, ce matin, être ici avec vous
et dire que le gouvernement fait son travail en matière de ruralité, qu'il a une
réelle pensée pour la ruralité à travers les politiques publiques qu'il propose
aux Québécois, aux Québécoises, qu'il nous
propose, comme élus ici, en cette Chambre, que ça semble être une attention ou
une préoccupation constante de la part
des décideurs gouvernementaux, de la part des élus de la Coalition avenir
Québec, mais ce n'est pas le cas. Mme la Présidente, ce n'est
malheureusement pas le cas, et, au cours des prochains deux heures qu'on
passera ensemble, je vais tenter de, d'abord, faire la démonstration qu'on a
beau avoir un gouvernement qui est majoritairement élu par la ruralité au Québec, élu par des régions, qu'on a
des représentants élus de la partie gouvernementale en ruralité, que les
décisions de ce gouvernement-là, elles ne
sont absolument pas en lien avec les priorités, les enjeux, les
préoccupations, les dossiers, des projets des gens de ces régions-là.
Mme la Présidente, je n'ai pas à regarder bien
loin pour me rendre compte du peu de préoccupations que le gouvernement de la CAQ offre aux gens des régions.
Et là je le dis, Mme la Présidente, en tout respect pour le ministre qui est ici avec nous aujourd'hui, mais le
ministre responsable des régions au gouvernement de la Coalition avenir
Québec, c'est le député de Terrebonne. C'est
le ministre du Développement économique, c'est le ministre qui est aussi
responsable de Montréal. Déjà là, Mme la Présidente, peut-être qu'on a un
enjeu, ministre responsable de Montréal et ministre responsable des régions en
même temps, disons qu'il ne peut pas être la voix de la ruralité, de la pensée
rurale, des projets ruraux en tout temps. Mais il n'est pas ici aujourd'hui,
et, déjà là, Mme la Présidente, ça va me faire plaisir d'avoir un échange avec
le député, le ministre, mais le fait qu'on décide, comme ministre, de se
présenter ou pas à un exercice comme
celui-là démontre très clairement le peu de préoccupations que ce
gouvernement-là a pour des régions.
Et, quand je
parle de régions, Mme la Présidente, là, je vais, tout au cours des deux prochaines
heures, vous parler davantage de
ruralité que de régions, parce que c'est deux choses différentes. Ce n'est pas
vrai que, dans ma région, les gens du centre-ville de Hull pensent,
agissent, ont les mêmes priorités que les gens de Maniwaki, de Fort-Coulonge ou
de Fassett, ce n'est pas vrai. Alors, je vais vous parler de ruralité plus que
de régions. Et, encore là, j'apprécie les collègues
qui sont ici aujourd'hui, les collègues de Saint-Jean, le collègue de Masson,
le collègue de Saint-Jean. Ce ne sont pas
des députés issus de la ruralité. Saint-Jean, c'est une grande ville au Québec.
Masson, c'est une couronne de Montréal.
La ruralité,
Mme la Présidente, elle est largement, presque exclusivement, à l'exception de
quelques collègues de la coalition... du Parti québécois et de moi-même,
représentée par la Coalition avenir Québec. Alors, j'ai de la misère à croire
qu'ils n'ont pas été capables de trouver quelqu'un issu de la ruralité pour
venir parler de la ruralité, Mme la Présidente.
Déjà là, c'est choquant, mais dans leurs actions au cours des dernières
années... et on pourrait parler purement et simplement de développement
économique régional, là, parce que je n'en ai aucun doute que c'est un dossier
que le collègue d'en face connaît bien, mais
la vitalité de notre ruralité, elle ne passe pas que par des enjeux de
développement économique régional. On
pourrait parler, oui, des pôles d'innovation en région qui ont été abandonnés,
largement abandonnés par le gouvernement de la CAQ. Je n'ai qu'à regarder
dans ma région, un abandon en deux temps, trois mouvements après une promesse électorale grandiose, répétée,
abandonnée, pas de pôle d'innovation pour l'Outaouais. D'accord, c'est
leur choix, c'est leur priorité. C'est au détriment de notre région, mais c'est
leur choix.
Mais je veux
surtout lui parler aujourd'hui des enjeux autres que le développement
économique régional, mais qui ont une incidence majeure sur la vitalité
de notre ruralité. Je veux parler d'agriculture, de foresterie, des grands
projets en région. Et, en matière d'agriculture, Mme la Présidente, vous allez
convenir, là, que les paroles qu'on entend
de la part du premier ministre, de la part du ministre de l'Agriculture, par
rapport à la plus grande crise qu'on a vue en agriculture au cours des dernières années, la crise de l'industrie
porcine, elles sont loin d'être rassurantes. Elles sont loin d'être ce que les producteurs ont besoin
d'entendre. Elles sont loin d'être ce que les communautés rurales ont
besoin d'entendre. Puis dans ce dossier-là, Mme la Présidente, là, moi, je sens
une abdication totale de ses responsabilités de la part du ministre de
l'Agriculture.
Sa job, son travail, c'est de s'assurer que nos
producteurs peuvent vivre convenablement au Québec. Bien, aujourd'hui, les
producteurs de porcs, notamment les producteurs de porcs indépendants, en fait,
particulièrement les producteurs de porcs indépendants, ils perdent de l'argent
à chaque fois qu'ils se lèvent le matin. Ça vous tente-tu, vous, de perdre de l'argent chaque fois que vous
venez travailler? D'après moi, non. Mais eux, pour eux, là, à chaque
fois qu'ils se lèvent le matin puis qu'ils
disent : Une autre journée de travail, ils savent qu'au bout de la journée
ils vont avoir moins d'argent dans
leurs poches qu'ils en avaient quand ils se sont levés le matin. Ça, c'est
décourageant pas à peu près, mais c'est la réalité qu'accepte le
gouvernement de la CAQ, c'est la réalité qu'accepte le ministre de
l'Agriculture qui est supposé défendre ces agriculteurs-là coûte que coûte, qui
est supposé être celui qui fait la promotion de l'agriculture québécoise.
Aujourd'hui, il fait la promotion de la décroissance économique des... pour des
producteurs porcins et donc de la vitalité économique de beaucoup de régions au
Québec.
On va parler de foresterie aussi, qui est au
coeur... Moi, je viens d'une région forestière, entre autres. Il y a d'autres députés ici, il y a beaucoup de députés
ici qui viennent de régions forestières et ils savent à quel point la forêt, elle est importante pour le coeur
économique d'une région. Quand notre industrie forestière va bien, c'est tout
le monde ou presque dans le village qui va bien. Puis quand l'industrie
forestière va mal, bien, ça se reflète partout dans le village.
Au cours des prochaines années, là, on va
frapper un mur au Québec à travers l'industrie forestière. On va frapper un mur, parce qu'aujourd'hui 35 % de
nos peuplements forestiers sont en mauvais état. On ne les entretient
pas. On ne fait pas le travail nécessaire
pour qu'ils se régénèrent et qu'ils soient utiles, utilisables, appropriés pour
l'industrie forestière dans quelques années. Puis des arbres qu'on plante, mais
qu'on n'éduque pas, qu'on n'entretient pas, ça ne sert pas, en bout de ligne, à
l'industrie forestière puis à la vitalité de l'industrie forestière au Québec.
• (10 h 10) •
Ça, c'est deux dossiers, Mme la Présidente, deux
dossiers majeurs pour la vitalité de nos régions, mais on va passer, au cours des prochaines heures, projet par
projet. Des grands projets au Québec, il y en a des grands projets au
Québec, le gouvernement se targue de proposer des grands projets aux Québécois,
mais les grands projets qui sont en milieu rural, ils n'avancent simplement
pas. En fait, souvent, on a l'impression que c'est un pas par en avant pendant
l'élection, deux pas par en arrière après l'élection.
On pourra parler du pont sur le Saguenay. On
pourra parler de la Société des traversiers du Québec, on pourra parler du
transport aérien régional. On pourra les passer un après l'autre, Mme la
Présidente, les grands dossiers, là, qui touchent les régions et la ruralité au
Québec, et la démonstration va être claire, à la fin de la journée, qu'on a un
gouvernement qui a beau être élu par des gens en région, qui a beau être élu...
avoir des représentants de la ruralité, que c'est un gouvernement qui pense
comme la grande ville, que les grands décideurs au gouvernement, là, le ministre de la Santé, le ministre de... le
ministre des Finances, le ministre du Développement économique, les gens
qui ont beaucoup d'influence au
gouvernement, là, ce sont des gens qui ont une pensée urbaine, Mme la
Présidente. Ce ne sont pas des gens qui vivent la ruralité, ce ne sont
pas des gens qui sont imprégnés de la ruralité, puis ça paraît dans leurs politiques publiques. Ça paraît dans les
priorités du gouvernement, ça paraît de la façon que ce gouvernement-là
traite les projets en région, ça paraît dans l'approche qu'ils ont par rapport
à ces dossiers-là puis ça paraît dans les poches des communautés rurales partout
au Québec, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député. Maintenant, je cède la parole au ministre. Je vous... Vous
disposez également de 10 minutes.
Réponse du ministre
M. Christopher Skeete
M.
Skeete : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Content de vous
retrouver. C'est toujours une belle occasion de vous revoir. Chers collègues, notamment collègues de Saint-Jean, de
Masson, merci beaucoup de vous rendre disponibles aujourd'hui pour nous
aider dans cet exercice très important pour la démocratie. Cher collègue de
Pontiac, content de vous revoir aussi. M. de Jean-Lesage, toujours un
plaisir.
Bien, j'avais
un texte, mais là... C'est saisissant, Mme la Présidente, parce qu'à entendre
le seul parti qui est... bien, en
fait, il y en a deux, partis, qui sont concentrés en milieux urbains, puis de
se faire faire la morale par ces gens-là qui ne sont nullement... la
confiance rurale, je trouve ça particulier, mais le collègue a raison, il est
le seul à avoir un pied en région. Donc, il
vit des réalités de région puis il peut parler de ce sujet-là parce qu'il
connaît ça, il vient de là. Mais je vais vous dire, pour ce parti-là,
pour le Parti libéral, de nous parler d'enjeux ruraux, c'est un peu comme un
jeune, là, qui vient juste de lire un livre
sur l'Italie, là, puis il essaie de nous dire à quoi ressemblent les montagnes
de la Toscane, tu sais. Ce n'est pas très crédible, parce qu'il parle, dans son libellé,
de cinq années d'échecs caquistes, le coût de l'abandon des régions. Mais il oublie quelque chose de très
important, il y a à peine six, sept mois, on était en élection, et les
régions ont choisi de continuer avec le
gouvernement. Alors, si ça allait si mal, je ne peux pas m'imaginer que les
gens auraient redonné confiance en ce gouvernement.
On va continuer sur le dossier, par contre,
parce que le collègue soulève indirectement l'absence de collègues issus de la
ruralité, Mme la Présidente, mais c'est parce qu'ils sont dans un caucus, là,
sur la ruralité pendant qu'on se parle. En
ce moment, le caucus des régions est réuni pour jaser des enjeux régionaux.
Alors, moi, je préfère de loin que ces gens-là travaillent et fassent
avancer leurs dossiers et qu'on puisse arriver à un aboutissement, de faire
décoller les projets en région. Je pense que leur temps est mieux utilisé là.
D'ailleurs,
mon collègue le ministre de l'Économie, d'Innovation et d'Énergie est, lui
aussi, en Mauricie, dans la région,
pour faire des belles annonces économiques. Moi, tantôt, je quitte, je m'en
vais à Shawinigan puis je m'en vais dans
le comté de Champlain faire des annonces. Puis, la semaine dernière, je me suis
retrouvé dans le comté de Johnson. Puis,
la semaine d'avant, j'étais à Charlevoix. Je passe beaucoup de mon temps en
région. En fait, la majorité de mon temps, durant ce mandat-ci, à date,
a été passé en région, puis ça démontre, je pense, ça témoigne de la grande
importance qu'on donne à nos régions.
Puis quand on
dit que... cinq années d'échecs, mais ça, c'est... je trouve que ce n'est pas
correct pour quelqu'un qui aspire au
poste de premier ministre. Quand que je pense aux gens qui m'entourent ici
aujourd'hui, les professionnels de la fonction publique, avec qui il va
devoir travailler, là, si jamais son rêve est exaucé, là, de venir dire que
leur travail ne compte pas comme ça, bien,
je pense que ça n'augure pas bien pour la confiance du début de son rêve, là.
Ça fait que moi, je l'inviterais à la
prudence parce qu'il y a du bon travail qui se fait. Puis, vous savez, nos réalisations
ne se comptent pas par une ou deux
réussites, là. Nos réalisations se comptent par des succès importants en
région, que ça soit la filière batterie
de mon collègue, qui va venir redynamiser une région entière, que ça soit les
nombreux investissements, notamment dans le secteur du collègue, là, qui
ont... bien, qui ont augmenté de manière significative. Et je dois vous dire,
c'est surprenant d'entendre qu'il n'a pas ressenti ces augmentations-là.
L'interpellation de ce matin me donne l'occasion
de rappeler les nombreuses actions, justement, qui ont été prises par notre gouvernement, depuis 2018, pour
accélérer le développement économique régional. Je veux commencer par Accès entreprise Québec. Ça, c'est 100
millions qu'on a mis sur cinq ans pour aider et accompagner les MRC, les
entrepreneurs de toutes les régions du Québec, que ce soit pour accélérer le
développement économique, que ce soit pour assurer que les entreprises ont
accès à du soutien, que ça soit pour rendre disponible du capital de croissance
et d'investissement de haute qualité comparable à d'autres régions et aussi
respectueux de la spécificité régionale.
Ce n'est pas
du «top-down», là. Quand on donne la responsabilité à nos MRC de faire des
projets et on les finance pour le
faire, on n'est nullement impliqué dans les décisions qui se prennent. On fait
une reddition de comptes pour être sûr
que l'argent des Québécois est bien dépensé, mais les MRC elles-mêmes décident.
Il n'y a pas plus régional comme approche que ça. Et AEQ a permis
l'embauche de 246 nouvelles ressources dans plus de 100 MRC. C'est
une augmentation de 71 % du nombre de
conseillers présents dans les MRC qui vont faire un accompagnement
économique pour les entreprises en région.
Puis ces ressources-là ont, comme je l'ai dit, comme mandat d'épauler les
entrepreneurs dans leurs projets pour diriger les entreprises vers des
programmes ou des services appropriés, faciliter les démarches de financement, un vrai accompagnement. Quand on
dit qu'Accès Entreprise s'inscrit dans un continuum d'accompagnement pour les entreprises, bien, ça vient aussi en
support d'Investissement Québec régional. Puis, grâce à la proximité de
ces deux entités-là, les MRC et les
organismes de développement économique sont à la porte d'entrée naturelle des
entrepreneurs qui vont recevoir des services directement dans leur
région selon leurs priorités établies par leurs pairs en région.
Pour assurer un meilleur arrimage entre les
actions de notre gouvernement et les besoins réels de chacune des régions,
bien, nos réalisations avec les MRC sont guidées par deux mots : la
concertation, la collaboration. Pas la direction,
notera le collègue. On travaille main en main avec les MRC et on leur accorde
une grande confiance à leurs professionnels,
bien sûr, qu'on a aidés à embaucher. En avril dernier, on a commencé un
renouvellement des modalités de gestion pour le fameux FLI, le Fonds
local d'investissement. Ça, c'est le principal outil de financement pour les
MRC. Ça les aide, justement, à soutenir les entreprises et aider les
entreprises qui sont présentes sur le territoire.
Puis avec les
FLI, on réussit encore une fois à donner du capital d'investissement local.
Encore une fois, il y a plein de start-up, des démarrages qui se font,
comme on n'a jamais vu, des gens qui sont accompagnés. Et quand on combine
cette aide là avec les FLS, bien, ça fait une aide qui peut aller jusqu'à
250 000 $ d'argent, qui n'était pas disponible
avant, avec un accompagnement par l'entremise de gens qui ont été financés,
recrutés par les MRC... par le gouvernement du Québec et recrutés par
les MRC. Puis c'est, bien sûr, des beaux projets qui vont être là, mais aussi,
pendant la pandémie, l'agilité de ces programmes-là nous a permis de sauver les
entreprises. Ça nous a permis d'être présents
par l'entremise du PAUPME, de requalifier le FLI pour qu'il soit présent pour
aider les entreprises. Puis on le voit,
les données sont remarquables. C'est au Québec qu'il y a eu le moins de
faillites post-COVID et pendant la COVID parce qu'on a accompagné nos
entreprises.
Donc, je dois vous dire, l'interpellation de ce
matin, elle est surprenante parce que si... il y a plein d'autres sujets que je pense où est-ce qu'on est beaucoup
plus vulnérables, puis sur ce sujet là, je dirais que c'est un «home
run». C'est un «home run». Tu sais, le
collègue parle souvent de la santé. Il y a des vrais défis en santé, puis je
pense qu'on gagnerait à parler davantage de la santé, mais en
développement économique régional, collègue, avec les députés de force et de présence dans les régions, je vois mal
qu'est-ce qui pourrait être fait de mieux. Puis avec «l'empowerment»
qu'on a donné à nos différentes régions, avec le pouvoir de décision qu'on a
donné à nos différents maires, préfets et les acteurs locaux de développement,
je suis confiant qu'on va continuer de bien aider ces gens-là.
• (10 h 20) •
Rapidement, quand on parle des
programmes que je viens juste d'annoncer, là, puis je pense que c'est
important qu'on parle de chiffres, c'est 14 000 entreprises qui ont
été soutenues par l'entremise du PACTE et du PAUPME. C'est
18 700 différentes aides financières ponctuelles qui ont été
autorisées pour un montant qui s'élève à plus de 1,7 milliard dans
différentes régions. Quand que je vois que le PACTE, à lui seul, a fait
1 700 différentes aides accordées pour un montant pour plus de
1,2 milliard, difficile de recevoir les critiques sur ce sujet-là.
Donc, Mme la
Présidente, je vais... j'ai hâte d'entendre les échanges avec mon collègue. Je
pense que c'est un collègue qui est
rigoureux, qui veut, comme moi, la meilleure chose pour nos régions. Je ne suis
tout simplement pas d'accord avec
l'affirmation que les efforts du gouvernement du Québec, pendant les cinq
dernières années, se résument en un
échec. Je pense qu'on pourrait être beaucoup plus constructif dans la démarche
et de voir qu'est-ce qu'on pourrait faire pour mieux faire, peut-être,
jaser, puis je suis disponible quand il veut, mais de constater un échec, je ne
l'achète pas, Mme la Présidente.
Argumentation
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci beaucoup. Maintenant, nous allons débuter la période
d'échange. M. le député de Pontiac, vous avez la parole pour cinq minutes.
M.
Fortin : Merci. Merci, Mme la Présidente.
Juste, est-ce que j'ai bien entendu le ministre nous dire que le ministre du
Développement économique était en région ce matin? Parce qu'on est allés voir
les agendas publics des membres du gouvernement, et vous savez il est où, le
ministre du Développement économique? Il est à Montréal. Il a une annonce à
Montréal, ce matin, et il fait une allocution à Beloeil cet après-midi. Il
n'est pas à Trois-Rivières pantoute, du
moins, c'est ce qui est rendu public par votre gouvernement. Enfin, Mme la
Présidente, je ne suis pas surpris que le ministre responsable de
Montréal soit à Montréal, c'est ça, sa job, mais il ne peut pas être à Montréal
puis en région en même temps. Ça ne marche pas.
Alors,
Mme la Présidente, un dossier, là, qui touche toutes les régions du Québec,
c'est le dossier de l'agriculture... qui
touche la ruralité partout, c'est le dossier de l'agriculture. Et là je vais
vouloir entendre le ministre nous dire en quoi son plan, en ce moment,
est en train d'aider l'industrie du porc au Québec, parce qu'il peut nous
parler de tous les programmes de
développement économique régional, là, puis je le sais qu'il s'est préparé pour
ça, puis c'est correct, mais la
ruralité, c'est plus que les programmes de développement économique régional.
L'agriculture, c'est un enjeu majeur.
Dans la
Capitale-Nationale, Mme la Présidente, la majorité ou la plus grande part des
fermes, ce sont des fermes porcines. Dans
Chaudière-Appalaches, c'est la même chose, c'est 30 % des fermes qui sont
des fermes porcines, Chaudière-Appalaches.
C'est une partie significative de l'économie en milieu rural. C'est le
cinquième secteur d'exportation,
tous, tous, tous dossiers confondus, l'industrie du porc au Québec. Alors,
c'est un dossier incroyablement important pour nos régions.
Et là ce que le
gouvernement est en train de nous dire, c'est, et ça, ça vient de la voix...
directement de la voix du premier ministre, c'est que ça va prendre une
réduction dans la production porcine au Québec, c'est-à-dire on va devoir
fermer des productions de porcs au Québec. Le problème, Mme la Présidente,
au-delà de cet abandon, au-delà du fait
qu'on ne se bat pas pour protéger notre industrie, pour lui trouver des
nouveaux marchés, le problème, c'est que c'est fait, en ce moment, là,
pas de la bonne façon non plus.
Même si on acceptait
le constat, ce qu'on n'acceptera pas, je vous le dis tout de suite, si on
acceptait le constat que c'est inévitable qu'il faut fermer des fermes, il n'y
a absolument rien, Mme la Présidente, qui est mis en place pour que les
producteurs de la relève, ceux qui font les investissements importants dans le
bien-être animal, ceux qui font les choses parfaitement avec les plus hauts
standards, ceux qui peuvent être en affaires pendant les 30, 40 prochaines
années, ceux qui viennent de reprendre la ferme familiale puis qui arrivent
avec de l'innovation, avec des nouvelles façons de faire, qu'eux puissent
rester en affaires. Eux, là, ils sont encore plus vulnérables que la ferme qui est en opération depuis 30 ans, que celui
qui approche la retraite parce qu'ils font face à des... un, des immenses
taux d'intérêt, en ce moment, qui viennent
les affecter très directement, et deux, Mme la Présidente, ceux qui sont en
région, là, ceux qui ne sont pas accotés sur
les usines de transformation, ça leur coûte un coup immense en transport en ce
moment, et il n'y a absolument aucune aide, absolument aucune aide, de la part
du gouvernement, pour ces producteurs-là.
Puis la dernière
fois, Mme la Présidente, que je me suis assis avec des producteurs de porcs en
région, vous savez quoi? Ils ne sont pas venus tout seuls. Il y avait les
acteurs économiques de la MRC qui étaient là parce qu'ils savent à quel point l'industrie porcine, elle est
majeure pour l'économie des villages au Québec. Ils sont venus avec des
représentants de commerces, des industries agricoles, des gens qui vendent des
tracteurs, qui vendent des appareils agricoles,
qui vendent de l'équipement, parce que ces gens-là, l'ensemble des communautés
d'affaires dans nos villes et villages comprennent l'importance de
l'industrie porcine, comprennent que l'ensemble des agriculteurs autour d'eux
vivent de cette industrie-là aussi.
Alors, que le
gouvernement nous dise simplement : Bon, bien, il n'y en a pas, de
programmes, fermez, c'est ça qui va être ça,
bon, puis c'est correct, vous allez continuer d'avoir à peu près 20 $ du
cochon de moins qu'en Ontario en ce moment... C'est ça qui est ça. Le
coût du diesel, Mme la Présidente, il est le même. Sinon, il est plus cher au
Québec. Comment le gouvernement peut se dire un gouvernement des régions quand
il se lave les mains de cette industrie-là, quand il dit à une industrie, qui
est la cinquième plus grande industrie d'exportation au Québec, qu'il ne va
rien faire pour les aider, quand il regarde les producteurs dans les yeux puis
il dit : «Too bad», organisez-vous?
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci
beaucoup. Je cède maintenant la parole au ministre. Vous avez la parole pour
cinq minutes.
M. Skeete : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. On voit que le sujet de l'économie est large,
hein? Ça touche le développement économique régional, ça touche des dossiers
d'agriculture. On peut même parler de culture et de tourisme dans le domaine
économique. Le collègue a raison, il y a des défis, actuellement, dans le domaine
de l'agriculture, c'est clair. Mon collègue
le député de Johnson, le ministre de l'Agriculture, en parle souvent. Il se
fait souvent questionner par le
collègue au salon bleu à ce sujet, et il tente de le convaincre qu'on
travaille, justement, avec l'industrie pour
qu'ils arrivent à une solution qui est la leur et qui va leur permettre de
passer à travers un changement de marché.
J'inviterais mon collègue, s'il a le goût de
jaser d'agriculture plus précisément, de convoquer mon collègue qui est toujours disponible pour répondre à des
questions à ce sujet. Puis moi, ça me ferait plaisir d'être présent, s'il
tient absolument à avoir un volet
économique, pour voir qu'est-ce qu'on peut faire aussi, parce que les
discussions ont lieu, Mme la Présidente, entre moi, mon collègue le
député de Terrebonne, le député de Johnson, justement, comment on fait pour
aider les différents acteurs du domaine de l'agriculture à passer à travers ça.
Puis on ne
reste pas les mains croisées. Il y a plein de programmes gouvernementaux qui
existent pour aider, que ça soit le
repreneuriat... Dans le domaine du repreneuriat, il y a des sous qui sont
disponibles, par l'entremise d'Investissement Québec, pour aider ces entreprises familiales à être transférées. Il y a
des programmes qui existent aussi ou, s'ils n'existent pas, bien, on va le regarder, voir si on peut...
on ne peut pas en créer pour les aider, parce que, Mme la Présidente,
c'est important, cette industrie-là. Alors,
moi, ça me fait plaisir de m'asseoir avec le collègue, avec le collègue de
l'Agriculture, avec le collègue aussi économique, puis on va trouver des
solutions. Puis, s'il y a des bonnes idées, il n'y a personne qui est trop bon
pour recevoir des bonnes idées, Mme la Présidente.
Revenons un peu sur les commentaires, tantôt,
parce que j'ai encore de la misère avec l'affirmation du collègue sur les cinq années, là. Je ne veux pas
dire que ça m'irrite, c'est peut-être trop fort, mais ça me dérange
parce que... ça me blesse. Ça me blesse, parce qu'on se réveille le matin pour
avoir un impact direct chez les gens. Puis moi, quand je fais mes tournées,
quand je rencontre les maires, les préfets, les personnes ressources, tu sais,
les personnes clés, qui ont souvent été
embauchées par nous grâce à des fonds d'Investissement Québec et des fonds du
gouvernement du Québec, bien, on se fait souvent dire par ces gens-là à quel
point l'aide est appréciée, à quel point que, finalement, il y a un
gouvernement qui comprend la réalité des régions.
• (10 h 30) •
Puis, tu sais, quand je pense à ce qui était là
avant, avant, on avait les CLD, en 2014, puis c'était le gouvernement du
collègue, là, quand que lui était ministre. Il était assis autour de la table,
Mme la Présidente. Bien, ils ont aboli les
CLD. On est en 2023. On m'en parle encore. M. Skeete.... Je ne suis pas supposé
dire mon nom. M. le député de Sainte-Rose, comment ça se fait qu'ils ont
aboli ça? On paie encore le prix de ça puis on a encore un rattrapage. Une
chance que vous êtes arrivés avec les fonds locaux d'investissement pour nous
aider, une chance que vous avez Accès entreprises Québec pour ça, une chance
que vous avez déployé les agents de maximisation dans certaines régions pour nous aider à combler ce vide laissé, entre
autres, par le gouvernement Couillard. Puis le collègue était là. Lui,
il a signé, là. Le député des régions, là, le porte-parole régional, des
enjeux... des enjeux régionaux aujourd'hui, là, il était là quand ils ont aboli
les CLD, puis ils l'ont fait quand même, puis on en parle encore. On en parle
encore neuf ans plus tard. Donc, moi, je suis convaincu que les actions qu'on
prend aujourd'hui en matière de développement économique sont structurantes,
puis sont non seulement structurantes, sont appréciées, puis on va continuer à le faire parce qu'à toutes les
années... Si vous regardez le dernier budget, là, il y a des sommes
significatives qui ont été accordées pour le
développement régional, puis on va en faire plus encore parce qu'on y croit,
Mme la Présidente, puis parce que les
collègues qui sont autour de notre table, quand vient le temps de parler des
régions... mais ils se lèvent, puis
ils parlent, puis ils le disent à voix haute que c'est important, les régions,
puis c'est impossible de ne pas les entendre parce qu'ils sont tellement
proches de leurs milieux. Ils nous disent c'est quoi, la réalité. Quand ils
viennent me voir, les députés du
Bas-Saint-Laurent, ils viennent en gang puis ils nous disent : Monsieur...
Cher collègue... je ne sais pas quoi dire,
le nom, cher collègue, c'est important, cet enjeu-là. Qu'est-ce qu'on peut
faire pour le faire débloquer puis comment qu'on peut faire pour avancer? Puis chaque région est capable de faire
ça, et ils ont leur voix à l'intérieur du gouvernement, et nous, on les écoute. Alors, moi, je ne suis pas
gêné du bilan qu'on a, Mme la Présidente, en matière de développement
économique régional.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Je cède maintenant la parole au député de Saint-Jean pour une période de cinq
minutes.
M.
Lemieux : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Il est de
tradition, particulièrement dans les interpellations, puisque notre tour
vient un peu tard, de saluer les collègues. Mais avant, je voudrais vous dire
que je me suis retenu à deux mains deux fois plutôt qu'une pour ne pas faire
d'appel au règlement 35.6°, c'est clair. C'était tellement clair, parce qu'on n'a pas le droit de souligner
l'absence d'un collègue, mais je suppose qu'il fallait que ce soit dit. Le
collègue de Pontiac a tellement d'expérience, il aurait pu le dire autrement,
mais, de toute façon, je considérais que, dans une interpellation, c'était
peut-être mieux de ne pas commencer à jouer au règlement dans les deux
premières minutes de votre interpellation.
N'empêche
qu'il m'a aussi interpelé directement. Alors, avant de répondre à cette... pas
moi comme interpellation, mais à
m'interpeler en disant que Saint-Jean, ce n'était pas de la campagne, puis ce
n'était pas rural, puis ce n'était pas régional.
Même chose pour vous, c'est ça? Je veux lui répondre, mais d'abord je salue les
collègues. Je les remercie de passer
ce merveilleux vendredi matin avec nous ici, au salon bleu, parce que... ne
vous inquiétez pas, la fin de semaine va être magnifique, on va pouvoir
en profiter demain et dimanche si, comme moi, vous avez plein d'activités dans
le comté qui vont vous permettre d'en profiter en plein air.
Donc, oui, M. le député de
Pontiac, Saint-Jean-sur-Richelieu, c'est une grande ville. En fait, c'est une
ville de 100 000 habitants depuis le mois de décembre, ce qui a ses
avantages et ses inconvénients puisqu'il faut refaire beaucoup de choses quand
on franchit la barre des 100 000. Mais le chiffre n'est pas tellement
important. En fait, oui, il y a un chiffre qui est important. Le comté de
Saint-Jean, M. Pontiac... M. le député de Pontiac, est à plus de 70 %
agricole. C'est le comté, là, là où je suis élu. En fait, je n'ai même pas
toute la ville de Saint-Jean tellement elle grande
et tellement... Elle traverse le Richelieu de l'autre côté. Mais, de mon côté
du Richelieu, le comté de Saint-Jean, un des plus vieux au Québec,
compte, encore à ce jour, plus de 70 % de terres agricoles. Alors, je suis
capable de parler d'agriculture et je suis capable de parler aussi de foresterie
parce que j'en ai. D'ailleurs, là où j'en ai le plus, c'est à Saint-Blaise.
Saint-Blaise, c'est 100 % agricole, forestier et touristique et c'est une
belle petite municipalité comme on les aime tant dans le Québec rural, et comme
je l'apprécie tant et que je connais tant.
Parce que, vous savez, on arrive ici aujourd'hui
dans un comté, mais j'ai passé huit ans au Saguenay—Lac-Saint-Jean, avec son chapelet
de villes et de villages autour du lac, puis on compte aussi tout le
Bas-Saguenay. Je peux vous parler de la
Gaspésie de long en large, et, ça aussi, c'est très rural. Donc, ce n'est pas
une question d'où on met les pieds dans notre bureau de comté autant que
ce qu'on est quand on arrive ici. Et c'est pour ça que j'ai accepté avec
plaisir l'invitation de mon caucus de venir vous rencontrer ce matin et parler
d'économie des régions.
Une petite parenthèse sur la Montérégie. C'est
ma région administrative, et ma région, le Haut-Richelieu, bien là, vous passez
de 70 % à 90 % facilement en agriculture.
Bref, vous avez parlé du pont du Saguenay
tantôt. J'espère que vous allez y revenir avant que ce soit terminé, cette
interpellation, parce que je meurs d'envie d'en parler. Vous savez, j'étais
journaliste là-bas au moment où on a commencé
vraiment à en parler sérieusement et j'espère que je verrai de mon vivant et
que je le traverserai un jour, ce fameux
pont qui enjambera le Saguenay entre Baie-Sainte-Catherine et Tadoussac. C'est
un projet porteur, et, quand on parle
d'économie régionale, ça fait effectivement partie des priorités pour cette
partie du Québec. Je pourrais parler aussi de transport aérien, mais ça,
on a pas mal fait ce qu'on avait à faire l'année dernière. Ce n'est pas facile
dans les circonstances, en particulier pour les régions excentriques, mais on
va y arriver. C'est un défi pour tout le monde, pas seulement au Québec.
C'est malheureux parce que le ministre est
revenu sur les CLD, c'est ce que j'avais écrit dans mes notes, évidemment. Mais, vous savez, les pôles
d'innovation, que vous nous accusez d'avoir abandonnés... moi, j'ai été
voir le programme Accord. Le programme
Accord, ça, c'est un des programmes dont je voulais parler ce matin, mais c'est
des antennes régionales, c'est gagnant. Le
programme Accord, c'est vraiment les pôles, avec un autre nom peut-être,
comme on le fait souvent puis qu'on rafraîchit, mais Accord consolide des
secteurs d'activité économique essentiels pour les régions en entreprenant des
actions orientées vers des projets d'affaires structurants. Les intervenants
économiques et sociaux d'une région se définissent une stratégie commune et
mettent en place les conditions indispensables.
O.K. Le mot «pôle» revient moins souvent que
dans le temps, mais essentiellement, c'est là. Il y a aussi les zones d'innovation dont je vais vous parler au
cours de cette interpellation, parce que, pour moi, c'est très important,
les zones d'innovation. Il y en a une qu'on
essaie de faire naître dans ma région, dans le Haut-Richelieu, une zone
d'innovation en sécurité civile et publique, et je vais vous raconter
l'importance que ça a eue déjà, et que ça aura, je l'espère. Merci, Mme la
Présidente.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci. Nous allons maintenant débuter la deuxième
série d'interventions. Je cède maintenant la parole au député de
Pontiac.
M.
Fortin : Mme la Présidente, j'avais une série de blocs
prévus. On fait ça, on se prépare pour les interpellations puis on se
prépare une série de sujets bien arrêtés. Mais l'absence totale de réponse par
rapport aux producteurs porcins du Québec... le ministre en face, je comprends
que ce n'est pas le ministre responsable du développement économique régional,
mais il semble avoir bien assimilé les programmes du développement économique
régional, de s'être préparé pour ça. Alors, je ne peux pas croire qu'on est
incapable, aujourd'hui, de saisir, de comprendre, d'expliquer ce qui est
disponible aux producteurs porcins. Si le gouvernement croit en sa stratégie,
là, il devrait être capable de nous l'expliquer de façon assez simple.
Mais je vais
vous le dire, Mme la Présidente, pourquoi ils sont incapables de le faire.
C'est parce qu'il n'y en a pas, de programme, pour les producteurs
porcins en ce moment. C'est parce qu'il n'y en a pas, d'aide, pour les
producteurs porcins en ce moment. C'est parce que le gouvernement, par la voix
du premier ministre, a accepté de simplement dire : Bien, il va falloir
réduire notre production. Ça, ce que ça veut dire, c'est : Bah! Il va
falloir réduire le nombre de fermes. Bah! Il va falloir qu'il y ait des
producteurs agricoles qui ferment, qui cessent leurs opérations, qui mettent la clé dans la porte, qui passent à
autre chose dans leur vie, qu'ils aillent travailler ailleurs, qu'ils lâchent
un milieu qu'ils aiment, qu'ils abandonnent
la ferme familiale, qu'ils abandonnent ce que leurs parents, leurs grands-parents
leur ont légué, qu'ils abandonnent leur mode de vie. Ça, c'est ce que le
gouvernement de la CAQ a choisi d'offrir aux agriculteurs, aux producteurs de
porcs indépendants, entre autres, du Québec.
Le ministre de l'Agriculture, hier, là, il s'est
pété les bretelles à propos de son programme d'aide pour les fermes pour faire
face à l'inflation, hein? Il s'est pété les bretelles. Il a étiré l'élastique
au bout de ses bras, tellement il voulait en faire la démonstration. Le
problème, c'est que, quand on fait ça, Mme la Présidente, ça fait mal quand ça
revient. Le programme qu'il a mis en place, là, il n'est pas disponible aux
producteurs de porcs. Oui, oui, ils peuvent appliquer, mais il a mis des
critères financiers qui font en sorte qu'il n'y a pas un producteur de porc
indépendant qui peut avoir accès à ce programme-là, pas un.
• (10 h 40) •
Mme la Présidente, leur
stratégie, là... En fait, non, je vais le prendre d'un autre bord. Si vous êtes
producteur de porcs au Québec aujourd'hui, ce que le gouvernement du Québec
vous dit, c'est : Vous avez deux choix. Vous allez vivre avec l'entente entre les producteurs et les transformateurs
et vous allez perdre de l'argent. Ça, c'est le choix numéro un. Levez-vous le matin le matin, allez
travailler, perdez de l'argent. Choix numéro deux : Perdez votre
ferme, fermez votre ferme, passez à d'autres choses, faites autre chose de
votre vie.
Mme la Présidente, ce n'est pas un choix
acceptable. Ça, c'est des gens qui croient en leur milieu, qui croient en leur mode de vie, qui veulent simplement vivre
leur rêve d'être producteurs, comme leurs parents l'ont été, comme leurs
grands-parents l'ont été, comme leurs voisins l'ont été. Puis aujourd'hui, ils
se lèvent en regardant le compte de banque puis ils se disent : Je ne peux
pas continuer comme ça, j'ai besoin de l'aide de mon gouvernement. Il est où,
mon gouvernement? Puis ça, c'est la vitalité économique de nos régions.
Je ne peux pas croire que quelqu'un responsable
du développement économique au gouvernement de la CAQ est incapable, aujourd'hui, de nous dire une stratégie, pour ces
gens-là, autre que : Fermez vos portes. En fait, Mme la Présidente,
je ne l'accepte pas. Les producteurs de porcs ne l'acceptent pas. Vous savez
qu'est-ce qu'ils sont en train de faire aujourd'hui? Il y a des producteurs de
porcs, en Beauce, la semaine dernière, qui ont fait une sortie publique en disant : Si le gouvernement n'est pas
capable de nous aider, bien, qu'il nous laisse donc se prendre en main nous
autres même, on va en trouver, nous autres,
des acheteurs. On a trouvé aux États-Unis, on va mettre de côté peut-être la
mise en marché collective, s'il faut, mais on est capables de faire ce que le
gouvernement ne veut pas faire pour nous autres.
Mme la Présidente, ce n'est pas une solution
idéale, ce n'est pas comme ça que ça devrait marcher, mais c'est le dernier
recours. Vous les avez mis au mur, ces gens-là, et là ils n'ont d'autre choix
que de se prendre en main eux autres mêmes, que d'essayer de trouver des
solutions eux autres mêmes. Pouvez-vous, s'il vous plaît, aider les producteurs
de porcs? Ce n'est pas normal.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Je cède maintenant la parole au ministre.
M. Skeete : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Écoutez, le collègue en face a énormément d'expérience. Je comprends que, quand on est dans l'opposition,
on doit porter plusieurs dossiers, mais ce que je constate, ce matin,
c'est que le collègue a peut-être convoqué le mauvais ministre, là. Moi, s'il
veut parler d'agriculture, je pense qu'il aurait dû convoquer le ministre de
l'Agriculture.
Par contre, moi, je suis très bien préparé pour
parler de l'investissement régional. Puis je ne comprends pas pourquoi il veut
me ramener sur un terrain qui n'est pas en lien avec le sujet du jour, mais ça
me ferait plaisir de le mettre en contact,
là, s'il a besoin du numéro de téléphone du collègue de Johnson, peut-être il
l'a perdu ou, tu sais... Je ne comprends pas pourquoi qu'on est ici pour
parler de ça, puis ça, c'est sans enlever la grande importance du sujet, là. Tu
sais, le collègue a raison d'avoir des questions et de vouloir faire son
travail de député, là, mais je constate qu'il a peut-être convoqué la mauvaise
personne.
Vous savez,
Mme la Présidente, dans le développement économique régional, quand on pense
aux investissements qui ont été faits à l'extérieur de Montréal, hein,
parce qu'il ne faut pas oublier, l'interpellation de ce matin, c'est le cinq ans d'échecs pour les régions, bien, c'est
58 % des investissements qui ont été faits à l'extérieur de Montréal,
puis quand on enlève Laval, la Montérégie. Parce que le collègue voulait
évoquer la grande région de Montréal tantôt, mais c'est 42 % des montants,
qui ont été donnés par Investissement Québec dans différents programmes, qui
ont été accordés à l'extérieur de la grande région métropolitaine de Montréal.
Puis ça, là, 42 %, ce que ça veut dire, ça, c'est 2,54 milliards, milliards, G, là, de dollars qui ont été
accordés dans différentes régions du Québec grâce à ce gouvernement,
grâce à la vision de développement économique régional que nous, on a. Je pense
que ça, c'est important, puis ça, c'est sur un an.
Alors, j'aimerais aussi revenir sur des faits
aussi qui sont, bien, assez saisissants, là, parce que le collègue vient nous dire, ce matin, que c'est cinq années
d'échecs, là. Cinq années d'échecs, moi, je ne suis pas sûr que j'achète
ça. Quand on regarde les investissements qui ont eu lieu par les fonds propres
d'Investissement Québec, juste dans le Bas-Saint-Laurent, c'est une
augmentation de 76 %. Depuis le moment où le collègue était au
gouvernement et aujourd'hui, c'est 76 %
d'augmentation d'investissements dans le Bas-Saint-Laurent. Ça représente, Mme
la Présidente, une augmentation...
bien, on est passés de 52 millions à 92 millions d'investissements
dans le Bas-Saint-Laurent. Puis, quand
on regarde la moyenne des dossiers, là, on est passés, là, de 56 dossiers
par année en moyenne à 103. Ça fait que ça, ça veut dire qu'on amène des
dossiers davantage puis on les finance plus. Non seulement, là, on va... on est
plus ambitieux dans la manière qu'on va
chercher les dossiers, mais rendu là, on va en tirer plus puis on les finance
davantage.
Quand je regarde dans la région du collègue,
dans la région du collègue, il se faisait en moyenne 40 dossiers par
année. Depuis que notre gouvernement est arrivé au pouvoir, c'est presque
60 dossiers par année qui se font. C'est une augmentation de 307 %
dans sa région, dans sa région, d'investissements, puis, encore une fois, là,
Mme la Présidente, on tire des dossiers. Non seulement on a augmenté le nombre
de dossiers, mais on a augmenté le montant moyen de financement pour aider nos
régions.
J'en ai
d'autres comme ça, Mme la Présidente. Je vais parler de Laval, parce que Laval
aussi, c'est une région. Je sais qu'il
y a des gens qui veulent dire que c'est Montréal, mais je persiste et signe que
ce ne l'est pas. 132 % d'augmentation
de financement. Quand on veut parler aussi, peut-être... J'en ai tellement, là,
je ne sais pas où commencer, là. En Estrie, 75 % d'augmentation de
financement. En Estrie, Mme la Présidente, on est passé de 108 dossiers en
moyenne à 168 dossiers en moyenne. Ce
n'est pas rien, ça. Ça, c'est des entreprises. C'est des investissements qui
sont faits directement en lien avec des entrepreneurs en besoin pour non seulement
hausser le nombre de dossiers, mais augmenter le montant d'investissement qu'on
fait par dossier.
Alors, moi, je suis très
fier de qu'est-ce qu'on fait dans le développement régional. Puis j'invite
encore une fois le collègue, s'il a le goût de jaser avec mon collègue,
peut-être qu'il a perdu le numéro de téléphone du député de Johnson, ça me ferait plaisir de le mettre en
contact. J'ai son adresse courriel aussi, s'il veut. Ça va me faire
plaisir.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Je cède maintenant la parole au député de Masson. La parole est à vous.
M. Lemay : Merci, Mme la
Présidente. Vous savez, d'abord, j'aimerais répondre au député de Pontiac que,
bien entendu, nous sommes ici pour parler de l'interpellation du sujet du jour
qu'est le coût de l'abandon des régions.
Puis j'aurai plein de statistiques à mentionner,
mais je ne suis pas le ministre de l'Agriculture, moi non plus. Ce n'est pas
moi qui est l'expert dans le domaine porcin. Mais ce que je peux vous dire, par
contre, c'est que nous, au ministère de l'Environnement, parce que je suis
adjoint au ministre de l'Environnement, on a quand même mis en place un projet
de règlement pour soutenir les agriculteurs, justement. C'est un projet de
biométhanisation des lisiers qui est
admissible à la délivrance de crédits compensatoires. Je ne sais pas si le
député de Pontiac est au courant de ça, mais c'était en consultation du
5 avril au 22 mai. La concertation vient de se terminer.
Donc, les agriculteurs pourront se qualifier en vertu
du marché du carbone que nous avons avec la Californie, le SPEDE, pour
justement avoir des crédits compensatoires admissibles qui seront une
bonification à leur exploitation. Donc, il y
a des démarches qui sont faites quand même. Pour le reste, je laisserai le
ministre de l'Agriculture en mentionner davantage, mais je voulais juste
mentionner qu'il y avait tout de même des choses qui sont faites, si on peut
rassurer le député de Pontiac.
Et vous savez, si on veut parler de qu'est-ce
qui se passe au niveau de qu'est-ce qu'on... qu'est-ce qu'il y a en économie
pour les régions, moi, je ne crois pas qu'on... Moi, je ne crois pas qu'on a
abandonné les régions. Moi, je crois qu'on soutient les régions, Mme la
Présidente. Vous savez, là, ce qu'on a fait, nous, en 2019, on a annoncé la
transformation du modèle d'affaires d'Investissement Québec afin d'en faire un
principal levier d'action sur le terrain en matière de développement
économique. Et ce qu'on a fait, c'est qu'on a inclus près de 400 ressources
supplémentaires à travers tout le réseau d'Investissement Québec, à travers
chacune de nos régions, pour devenir la porte d'entrée pour toutes les
entreprises qui veulent s'installer.
Donc, maintenant, c'est plus facile, plus
facilitant pour les entreprises qui peuvent aller dans leurs centres, en région, et puis aller... avoir accès à ces
ressources-là. Ce sont près de 130 experts des bureaux régionaux du MEII
qui sont dans le réseau d'IQ en région, qui font passer plus de... à
plus de 300 le nombre. Donc, dans le fond, on est installés dans 23 villes. Et moi, je crois
personnellement... En fait, tous les entrepreneurs qui m'approchent dans ma
circonscription, qui ont besoin d'aide, on les réfère et ils en ressortent
gagnants parce qu'ils sont bien accompagnés.
Vous savez, on a aussi 17 comités de
développement régional dans chacune des régions administratives, qui regroupent chacun une douzaine de membres
représentatifs de l'économie locale, et qui sont des acteurs du milieu
des affaires et du développement économique, et aussi des experts
d'Investissement Québec et du MEII. Donc, je crois que ces professionnels-là
n'étaient pas là auparavant. Ils ont été ajoutés et ils accompagnent nos
entrepreneurs.
Ce que je pourrais vous parler aussi, Mme la
Présidente, c'est qu'on a mis en place un plan de relance des exportations qui
inclut aussi les nouveaux programmes de financement qui sont destinés aux
entreprises à travers le Québec puis qui
vise à accroître les exportations internationales puis les échanges
interprovinciaux. Et ça, c'est une entente qui a été établie, Mme la Présidente, en 2021 entre le réseau des
organismes régionaux de promotion des exportations, ce qu'on appelle
l'ORPEX, et Investissement Québec international, qui permet d'assurer une
meilleure prise en charge des projets des entreprises exportatrices.
• (10 h 50) •
Ce que je peux vous dire aussi, Mme la
Présidente, c'est que le 31 mars 2023, tout récemment, là, les équipes
d'Investissement Québec d'accompagnement à l'exportation, ils ont déployé
3 910 accompagnements d'entreprises partout
au Québec, qui souhaitent étendre leurs exportations à l'extérieur, dans
d'autres marchés. Et puis, avec l'appui des délégations du Québec à l'étranger, on en a plusieurs, j'ai eu la chance
d'en visiter quelques-unes, Mme la Présidente, aux États-Unis, bien, le
soutien qui est apporté aux exportateurs québécois cette année leur a permis de
générer 3,1 milliards de ventes sur les
marchés étrangers durant l'exercice terminé le 31 mars 2023. Ce n'est pas rien.
Si on se compare à l'exercice 2018‑2019,
c'était 1 milliard. Donc, il y a un accroissement de nos exportations, Mme
la Présidente.
Ce que je pourrais vous mentionner aussi, c'est
que, lorsqu'on poursuit ces démarches-là pour attirer aussi des investissements
directs qui proviennent de l'étranger au Québec, et ce, partout en région,
bien, ces activités de prospection là qu'on fait pour les investissements
directs et d'accompagnement des filiales des sociétés étrangères, bien, ça a permis de concrétiser 125 projets
dans nos régions, qui ont permis de générer 6 milliards d'investissements
sur le territoire québécois,
comparativement, encore, à l'exercice 2018‑2019, 2,3 milliards. Donc, il y a un
accroissement, Mme la Présidente.
Ce que je
pourrais vous mentionner aussi au niveau du réseau Accès Entreprise Québec,
bien, ça vise à renforcer les services d'accompagnement qui sont offerts
aux entrepreneurs puis aux entreprises dans chacune des régions. Bien, on accélère toujours le développement
économique régional. On a 97,5 millions sur cinq ans, 90 millions qui
étaient pour embaucher au moins deux ressources par MRC, soit un montant maximal
de 900 000 $ par MRC. Vous savez, dans la MRC Les Moulins, notre
développement économique, je l'ai mentionné tout à l'heure, on réfère les gens
à Investissement Québec, on réfère les gens directement à la MRC. Ça
fonctionne. Les entrepreneurs nous reviennent puis ils nous disent : Merci
pour cet accompagnement-là, on est satisfaits, ça nous permet de lancer, ça
nous permet d'avoir des accroissements.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci. Nous allons maintenant débuter la troisième
série d'interventions. Je cède la parole au député de Jean-Lesage.
M. Zanetti : Merci, Mme la
Présidente. Alors, je vais commencer avec... bon, je vais faire un préambule un
peu long. Vous allez vous demander pendant quelques instants : Mais où ça
s'en va? Mais rassurez-vous, faites-moi confiance, ça mène toujours quelque
part de pertinent.
La devise du Québec, c'est Je me
souviens, et je trouve important de le rappeler parce que je trouve que,
trop souvent, en politique, il y a des
choses qui sont faites pour lesquelles on dirait que c'est fait en comptant sur
le fait que le monde ne s'en
rappellera pas. Et là, des fois, ça a l'air de marcher, malheureusement, mais
je pense que ça ne marche pas tout le temps, et il y a des preuves de
ça, concrètes. Et moi, évidemment, mon travail de député de l'opposition, c'est
de m'assurer de maintenir cette mémoire collective pour que, justement, il n'y
ait aucune décision qui soit prise en ayant confiance que les gens ont oublié,
en disant : Ah! ça, ça sera populaire, ça ne sera pas populaire. Ça n'ira
pas dans l'intérêt des gens, mais, tu sais, on le fait, puis, à un moment
donné, le monde... dans deux, trois ans, qui c'est qui va s'en souvenir?
Alors, je le dis en adressant ça, dans un
premier temps, aux collègues députés du gouvernement et ministres, parce qu'on
dirait que, cette session-ci, c'est la saison des vidanges, c'est-à-dire que,
hein, première année d'un deuxième mandat, c'est comme le temps où est-ce qu'on
brise des promesses, prend des décisions impopulaires en se disant : Bien, on le fait tout en même temps,
on sort toutes les vidanges en même temps, comme ça, le monde ne saura
plus exactement qu'est-ce que ça sent, il va y avoir un peu de la confusion,
puis, à un moment donné, on va oublier, le
vent de fraîcheur va comme, disons, balayer tout ça, puis on va pouvoir... on
va regagner un capital politique perdu avec ces décisions impopulaires.
Je dis que c'est un peu le cas, parce qu'en ce
moment, mettons, bien, c'est aussi la saison dans laquelle Internet haute
vitesse n'est pas encore branché dans toutes les régions du Québec, alors que
c'était une promesse-phare qui devait être
réalisée dans le premier mandat. Évidemment, moi, je suis content du fait que
le gouvernement ait reculé sur le volet autoroutier du troisième lien.
Ça, c'est une bonne chose. Je pense que c'est une décision qui est responsable,
mais, en même temps, ça aurait été encore plus transparent d'annoncer qu'ils
allaient le faire avant la dernière
élection. Il y a beaucoup de gens qui sont déçus, mais ils se disent
sûrement... En tout cas, ils semblent se dire que c'est juste... on
essaie d'imaginer, pas toujours facile d'avoir accès à l'intériorité de nos
collègues, tu sais, en disant : Qu'est-ce qu'ils veulent vraiment? Ça fait
qu'on ne peut pas le supposer, mais, des fois, on peut quand même avoir une
opinion sur ce qu'on dirait qui se passe à l'intérieur de leur intériorité.
Mais bref, là, ils se disent peut-être : Ah! les gens ont oublié. La
question du salaire, de la hausse du salaire des députés, qui n'est pas faite
par un comité indépendant et exécutoire, ça aussi, c'est le genre
d'affaires : début de mandat, on s'en débarrasse, les gens ne s'en
souviendront pas.
Mais je veux
rappeler à mes collègues que les gens vont s'en souvenir et je vais donner pour
exemple quelque chose qui sont des politiques qui ont été nocives pour
les régions du Québec, mais qui ont été faites par le précédent gouvernement, représenté aujourd'hui par les
collègues de l'opposition officielle. Il y a beaucoup de choses qui ont été faites,
puis, tu sais, ça a été fait probablement, à ce moment-là, je pense, avec des
intentions... tu sais, on entendait le premier ministre de l'époque dire quelque chose comme : Là, c'est dur,
mais, à un moment donné, on va en voir les fruits puis ça va être
bénéfique. Sauf que ce n'est pas ça qui s'est passé, puis aujourd'hui, je pense
que tout le monde le constate.
Il y a eu, au
niveau du... au moment du dernier gouvernement... puis, tu sais, en 2014 puis
en 2015, à partir de cette période-là, énormément de compressions qui
ont affecté les régions du Québec, compressions de 300 millions dans les transferts aux municipalités,
compressions de 300 millions, à cette époque-là, c'est quand même
extrêmement grave. On sait comment les
municipalités, surtout les municipalités rurales des régions du Québec, n'ont
pas des grosses sources de revenus, puis ils ont beaucoup de misère à
avoir des projets de développement, à assurer les services puis même à rémunérer leurs élus, ce qui cause aussi des
problèmes de disponibilité et d'attractivité pour ces postes-là, des
problèmes qui sont beaucoup plus réels que les problèmes d'attractivité pour
devenir député à l'Assemblée nationale, là. Parce que dans les 125 comtés,
125 élections qu'il y a eu, il y a toujours cinq à 10, des fois
15 candidatures qui se présentent. Si
on avait ça pour les postes de conseillers municipaux de la ruralité du Québec,
je vous dirais que ça ferait toute qu'une vigueur à la démocratie
municipale. Donc, couper 300 millions, ça n'a pas été un super coup de
circuit.
La fermeture des conférences régionales des
élus, 40 millions de dollars... c'étaient des lieux pour donner du
pouvoir aux régions, des lieux de concertation où ils pouvaient par eux-mêmes
dire : Qu'est-ce qu'on va faire avec ça? Qu'est-ce qu'on veut? Comment on
voit notre avenir? Comment on veut que ce soit fait? C'était une façon de faire
en sorte que les décisions ne soient pas toujours prises à distance par des
élus de l'Assemblée nationale qui ont une vision peut-être des fois incomplète
de la réalité.
Alors, c'est ce que, dans un premier temps, je
voulais dire, mais ne vous inquiétez pas, il y en aura pour tout le monde. Je
reviens.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Je cède maintenant la parole au ministre.
M. Skeete : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Bien, écoutez, je ne peux pas être plus d'accord sur plusieurs sujets que mon collègue a évoqués. Il
est vrai que le précédent gouvernement a été particulièrement mauvais pour les régions. Puis c'est ironique, je dirais
même, pour satisfaire le collègue, orwellien, de... que d'entendre le
collègue maintenant dans l'opposition faire valoir que son parti, qui est
presque 100 % urbain, a cette grande écoute rurale. Ça me saisit à quel
point c'est... L'image est frappante.
Il est vrai, les
transferts ont fait très mal dans les différentes municipalités, dans
différentes régions. On s'en fait encore
parler. Nous, bien sûr, on a transféré le point de TVQ aux municipalités. On a
tenté un grand rattrapage de financement des différentes régions, parce
qu'effectivement on est le parti des régions. Puis, quand je pense... Juste les CLD, là, je l'ai évoqué tantôt, Mme la
Présidente, mais juste les CLD, là, le tort a été immesurable, à quel point
ça a démobilisé nos régions. Là, on est en train de reconstruire ça,
heureusement, puis heureusement qu'on est un gouvernement efficace parce qu'on
le reconstruit rapidement.
Puis les effets de levier, là, puis j'en ai
parlé un peu dans le dernier bloc, les effets de levier, on commence à les voir, là. Il y a plus de dossiers, ce n'est
pas juste le même nombre de dossiers qu'on finance avec plus d'argent,
là, c'est plus de dossiers. Ça, ça veut dire qu'il y a quelqu'un sur le
terrain, là, des grands acteurs de développement économique, là, qui
travaillent à tous les jours pour ramener des dossiers puis les faire
approuver, là, vraiment, c'est tout à leur honneur. C'est incroyable ce qu'ils
font.
• (11 heures) •
Où est-ce que
je suis moins d'accord avec le collègue, bien, c'est sur l'Internet haute
vitesse. Là-dessus, tu sais, faisons un petit rappel, là. En 2003, le
gouvernement libéral de M. Charest, à l'époque, avait promis l'Internet haute vitesse. Puis là on l'attendait, là, puis les
régions, on se croisait les doigts, puis ils se disent : Ah oui! On a de
besoin. Parce que, si on veut occuper
le territoire, Mme la Présidente, bien, comment qu'on peut faire compétition
avec la planète si on n'a pas accès à
l'Internet haute vitesse? Puis pendant 15 ans, 15 longues années, les
régions ont attendu le déploiement de l'Internet haute vitesse
Puis arrive le gouvernement de la Coalition
avenir Québec en 2018, le collègue d'Orford... est confié le mandat de
l'Internet haute vitesse. Puis, bien, dans le bout d'un mandat... Ce n'est pas
100 %, parce qu'il y a deux, trois, là,
petites connexions à faire, puis on attend encore la finalité de certains
contrats, là, mais on est presque à 100 % des gens qui sont
branchés. Puis, avec la connexion Starlink puis les crédits qu'on donne pour
les Starlink, c'est plus de 100... C'est le 100 %, là, il est vraiment,
vraiment là.
Donc, moi je suis confiant pour dire qu'on a
livré la marchandise dans l'Internet haute vitesse en région, puis à un point
tel où est-ce que, dans la dernière campagne, bien, le député d'Orford a été
tellement bon qu'il s'est fait confier le
mandat du cellulaire, parce que c'est important. Ce n'est pas parce qu'on vit
en région qu'on devrait être traité comme un citoyen de deuxième classe.
Puis ça, le dernier gouvernement l'avait oublié. C'est une des raisons qu'il est un des derniers à rester en région. Puis nous,
on l'a bien compris que les régions sont structurantes pour l'avenir.
C'est important pour l'occupation du territoire, mais c'est aussi important
pour l'avenir de... le sentiment d'appartenance, la protection, l'étalement
urbain. Tout ça est tout branché ensemble. On doit avoir des régions fortes, si
on veut avoir un Québec fort, puis nous, on l'a compris. Puis si on veut un
Québec fort, qui exporte, qui est capable de tirer son épingle du jeu dans le
monde, bien, ça prend une connexion moderne à l'Internet mais aussi du
cellulaire.
Alors, je
trouve le... mon collègue sévère sur son constat de l'Internet en région, parce
qu'on l'a fait relativement rapidement, considérant que ça avait été
promis pendant 15 ans. Puis dans les quatre ans de notre mandat, là, je
vous dirais, là, à quelques personnes près, on est tous branchés sur l'Internet
haute vitesse, puis ça, c'est... tout le crédit va à l'adjoint parlementaire du premier ministre de l'époque puis l'actuel
député d'Orford. Il a fait un travail important pour brancher les
personnes en région. Puis je dois le dire, on est les champions, Mme la
Présidente, en connectivité haute vitesse au Canada, au Québec, grâce à cette
initiative-là.
Donc, je dirais que le collègue est un peu
sévère, mais je suis tout à fait d'accord avec son constat, à quel point le
dernier gouvernement libéral était mauvais pour les régions. Même s'il y avait
plein de gens en région, manifestement, ces gens-là n'avaient pas les coudées
franches, à l'intérieur de leur caucus, pour faire avancer ces dossiers, ce qui
n'est pas le cas chez nous. À la Coalition avenir Québec, les gens de la
région, bien, ils ont un caucus régional, ils ont des constats, ils sont
écoutés puis ils ont la chance de faire valoir leurs enjeux qui sont uniques à
eux, qui les touchent eux seulement, et on en est fiers.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Je cède maintenant la parole au député de Saint-Jean.
M.
Lemieux : Merci, Mme la Présidente. Vous ai-je dit, Mme la
Présidente, combien j'apprécie les interpellations, parce que j'ai
l'impression d'avoir une conversation, ce que réfutait à hauts cris l'ancienne
députée Mme Dorion, on peut la nommer, en disant que c'était un jeu de
cons ou un dîner de cons parce qu'on ne se parlait pas et on ne s'écoutait pas.
J'avoue que certaines sont pires que d'autres, mais j'apprécie l'occasion de
rebondir, par exemple, sur ce que le député de Jean-Lesage vient de nous dire
au sujet des CRE. Parce qu'il faut que vous sachiez que moi, je suis
régionaliste parce que je suis nationaliste, puis vous allez comprendre où je
m'en vais, comme vous un petit peu, inquiétez-vous pas, ça va être pertinent.
Avant les CRE ou pendant les CRE, certaines
régions plus... je n'ose pas dire dynamiques, mais à l'époque j'en étais très
fier, comme le Saguenay—Lac-Saint-Jean,
avaient même... pas inventé, mais adapté la formule à un CRCD, conseil régional
de concertation et de développement. Il faut dire qu'à l'époque, il y avait des
gouvernements qui étaient très forts sur la concertation, les grands
rendez-vous, les grands sommets, et ça allait bien dans le vocabulaire, mais,
au final, le CRCD, M. le député de Jean-Lesage, c'était comme un gouvernement
régional. Puis à l'époque, moi, j'étais étudiant en études régionales, pas
régionaliste pour rien, j'ai complété les... la partie cours de cette maîtrise en études régionales que je n'ai
jamais pu compléter parce que j'avais trop d'ouvrage à la shop, mais,
pour en revenir à l'étude régionale, le gouvernement régional, pour moi,
c'était quelque chose qui était hyperimportant parce qu'on donnait une
structure régionale où on pouvait se faire entendre, M. le député de Pontiac,
puis on pouvait se faire comprendre parce qu'on s'était entendu entre nous
d'abord. Et après s'être entendus entre nous d'abord dans la région, avec les priorités qui vont avec, avec
tout ce que ça suppose de discussion et d'arbitrage, bien, on arrivait à
des résultats que je considérais très importants. C'est là que j'ai appris le
régionalisme, mais on ne peut pas ou on peut difficilement être régionaliste,
si on n'est pas nationaliste, ce que je suis fièrement. Je vous ai dit tout
à.... fin de la parenthèse sur... rebondir
sur votre CRE de tout à l'heure, et je suis d'accord avec les dommages que ça a
créés moi aussi.
Pour en revenir aux zones d'innovation, dont je
vous ai promis de parler, c'est qu'il y a eu la naissance, et on va voir si on
va accoucher, ça a l'air paradoxal comme ça, mais le processus de
reconnaissance, par le gouvernement, du Québec d'une zone d'innovation, bien,
c'est un processus assez long, qui a trois étapes fondamentales et assez considérables. Et moi, je suis particulièrement
fier de la nôtre, parce que, quand on a commencé à travailler sur une
zone d'innovation dans le Haut-Richelieu, il
y avait déjà la structure nécessaire pour le faire. On avait plusieurs
compagnies, plusieurs entreprises, plusieurs
éléments forts dans la région qui militaient en fonction d'une zone
d'innovation en sécurité civile et publique, mais on ne savait pas
vraiment dans quelle mesure on devrait être hyperspécialisé ou pas trop.
Puis en même temps, vous savez, une zone
d'innovation, et ça, c'est l'idée ou même, je pourrais dire, le rêve du premier
ministre, parce qu'il voulait voir des Silicon Valley dans toutes les régions
du Québec, avec tout ce que ça implique, moi, j'ai embarqué là-dedans parce que
je me suis dit : Voilà une façon de donner aux régions que j'aime tant.
Puis... dont je vous parlais avec amour, de donner une mission, d'être capable
de dire : Nous, on va faire notre part
au Québec, mais, en plus, on va avoir une distinction particulière dans un
domaine particulier. Ce n'est pas une grappe comme dans le temps du
ministre Tremblay, ce n'est pas un pôle comme dans le cas de quelques
compagnies. C'est vraiment la mission régionale en développement économique, et
pas exclusive, mais surtout là-dedans.
D'ailleurs,
il y en a deux, en ce moment, d'annoncées, et il y en a plusieurs qui s'en
viennent : Sherbrooke, avec le
développement, avec IBM, d'un ordinateur quantique, qui va prendre des années,
mais qui représente des investissements fondamentaux fabuleux, et
Technum aussi, à Bromont. Ça, c'est les deux zones qu'on a, mais il y en a
plusieurs qui sont à l'étude, dont la
mienne... non, ce n'est pas la mienne, dont celle du Haut-Richelieu en sécurité
civile et publique, qui a déjà permis qu'on travaille très fort ensemble
pour la synergie que ça impose, l'espèce de... puis c'est pour ça que je vous
disais que j'allais aboutir quelque part, M. le député, l'espèce de logique
de : on travaille ensemble, on se concerte,
on a de la synergie qui évolue, et les gouvernements arrivent au moment
opportun pour dire : Voici, vous avez tout ce qu'il faut maintenant
pour grandir.
Dans le cas d'une zone d'innovation, c'est exactement
comme ça que ça fonctionne, et, avec un peu de chance, avant la fin de cette année, on pourra voir si la zone
d'innovation du Haut-Richelieu en sécurité civile et publique passe
l'étape de la troisième étape, et dernière, avant la reconnaissance officielle.
Mais ce qu'il y a de beau avec ça, c'est
que, même si on n'était pas reconnus... ce que je n'espère pas, là, mais, même
si on n'était pas reconnus comme zone, tout le travail qui a été fait,
il a servi. Non seulement il a servi, mais... Par manque de temps, je vais vous
réserver les détails pour tout à l'heure, mais le gouvernement était victime de
son succès avec les zones d'innovation, et ça va tellement bien qu'il a fallu
créer une sorte de... ce n'est pas un prix de consolation, c'est méchant de le
dire comme ça, mais de deuxième étape pour être capable de profiter de cette
synergie régionale là que j'aime tant.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Nous allons débuter la quatrième série d'interventions. Je cède maintenant la
parole au député de Pontiac.
M.
Fortin : Merci, Mme la Présidente. Le ministre délégué à
l'Économie, tantôt, nous a dit : Je m'adressais au mauvais
ministre. La job du ministre de Développement économique régional, là, c'est de
comprendre les priorités régionales, de
comprendre comment les gens vivent en région puis de transformer ça en
politiques publiques. C'est ça, sa job,
c'est d'être la voix des régions. Puis, si le ministre de l'Agriculture n'est
pas capable de faire la sienne puis d'arriver avec des programmes
adéquats, bien, je suis convaincu qu'un ministre du Développement économique
régional à son affaire va entendre cette préoccupation-là des chambres de
commerce locales. À chaque fois qu'il va aller dans une chambre de commerce
locale, il va l'entendre que ça ne fonctionne pas en agriculture. Puis c'est sa
job de prendre ce message-là puis de le transformer en politiques publiques. Si
le gouvernement de la CAQ marche en silo puis qu'il laisse le ministre de
l'Agriculture faire n'importe quoi, ça leur appartient, mais c'est un échec à
leur job.
L'autre enjeu
qu'ils vont entendre beaucoup, beaucoup, beaucoup dans les chambres de commerce
régionales, ces jours-ci, c'est la
foresterie, Mme la Présidente. Puis je veux qu'on en parle parce que, pour la
vitalité économique des régions, chez
nous, à Fort-Coulonge, à Maniwaki, au Saguenay, au Lac-Saint-Jean, en Abitibi,
dans le Nord-du-Québec, en
Gaspésie, dans... la foresterie, là, c'est majeur. C'est au coeur de
l'économie. Puis voici ce qui est en train de se passer en ce moment.
Le Forestier en chef est venu en commission
parlementaire, il y a quelques semaines, puis il a dit que 35 % des
peuplements sont mal entretenus au Québec. 35 % des peuplements forestiers
sont mal entretenus. Ça veut dire qu'ils
sont en sérieuses difficultés, Mme la Présidente, et qu'ils n'atteindront pas
leur plein potentiel. Ça, ça veut dire que nos usines forestières
n'auront pas le plein potentiel de la forêt. Puis le gouvernement, à son
crédit, je lui lève mon chapeau, met des sommes de côté pour faire de
l'éducation de peuplement, pour faire de l'entretien de ces arbres-là qu'on
plante, hein? Il se met un budget pour le... pour planter des arbres puis il se
met un budget pour l'entretenir.
Son budget pour planter des arbres, il n'y a pas
de problème, il le dépense, il en plante, des arbres, bravo, mais il ne s'en occupe pas. Son budget pour les
entretenir, il le dépense à 70 %, Mme la Présidente. Il ne le dépense
pas, puis ça, ça mène justement à des peuplements forestiers, là, qui sont en
mauvais état partout au Québec. Et qu'est-ce qu'il
est venu nous dire, le Forestier en chef? Il est venu nous dire : Bien, il
va falloir faire une révision des possibilités forestières. Il va y
avoir une incidence, oui, sur les rendements. Il va y avoir une incidence, oui,
sur les possibilités forestières. Nos usines dépendent de la possibilité
forestière.
Moi, dans mon comté, Mme
la Présidente, il y a une usine qui a ouvert le mois dernier, il y a une usine
qui a ouvert à Rapide-des-Joachims. Ça, c'est un village, là, il n'y en a pas
d'autre, hein? Là, il y a un dépanneur, une station-service
puis il y a la scierie. En matière de développement économique, là, c'est à peu
près ça. Il y a un camping, il y a
une petite industrie touristique, mais, de façon générale, là, la scierie,
c'est le coeur économique du village. Elle était fermée depuis 10 ans,
elle a ouvert le mois dernier. Mais, en même temps... Elle a ouvert sans aide
gouvernementale, je le souligne.
• (11 h 10) •
Et le jour où ils ont ouvert, Mme la Présidente,
savez-vous ce qu'ils ont appris après avoir fait tous les investissements
nécessaires? Que le Forestier en chef, bien, il devait couper leurs garanties
d'approvisionnement. Donc là, on a des
industriels qui font des investissements majeurs, mais le Forestier en chef n'a
pas d'autre choix que de leur dire : Désolé, tu ne pourras pas
couper tout ce que tu veux couper, tu ne pourras pas produire tout ce que tu
veux produire, tu ne pourras pas employer
autant de monde que tu veux employer, parce qu'on est obligé de couper ta
possibilité forestière parce que le
gouvernement ne s'occupe pas de ses forêts, Mme la Présidente. C'est ça que le
Forestier en chef nous dit. J'espère
que le ministre du Développement économique régional, là, travaille sur cette
question-là. J'espère qu'on ne travaille pas en silo puis que ce n'est
pas laissé uniquement au ministère de la Forêt. J'espère qu'il y a quelqu'un, dans le monde du développement économique
régional, qui entend ce message-là qui vient des chambres de commerce
locales, qui vient de nos industriels forestiers.
Mme la Présidente, cette semaine, la Fédération
québécoise des coopératives forestières, s'il y a du monde qui travaille en ruralité puis en région, c'est
bien eux autres... il nous a dit : Si la situation perdure, la conséquence
sera de réduire la productivité des forêts
en qualité et en quantité de fibres, et, à terme, c'est la pérennité des
approvisionnements des usines de
transformation qui va être... qui risque d'être compromise. Il nous dit très
clairement, là : Faites votre job, s'il vous plaît, sinon, il y a des usines qui vont devoir fermer, qui
vont devoir fermer des quarts de travail, qui ne pourront pas maintenir
l'activité économique en région. C'est quoi, la réponse du ministre du
Développement économique régional là-dessus?
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Je cède maintenant la parole au ministre.
M. Skeete : Merci, Mme la
Présidente. Le collègue entend, quand je lui dis que peut-être il ne s'adresse
pas à la bonne personne, que le gouvernement travaille en silo. Ce n'est pas ça
que je dis. C'est qu'il s'éparpille, c'est qu'avec sa logique tout est du
développement économique.
L'industrie du tourisme, bien, on parle
d'emploi, on parle de vitalité économique dans certaines régions puis de... pour certains secteurs, c'est du
développement économique. Je ne vais quand même pas m'occuper, à la place
de la ministre du Tourisme, de tout ce qui touche les Airbnb, n'est-ce pas,
collègue? Si on parle ici de l'industrie porcine, le collègue pose des bonnes
questions. Mon mandat à moi et du ministère de l'Économie, d'Innovation et
d'Énergie, c'est de s'assurer que les PME
ont les outils qu'ils ont de besoin pour réussir. Je ne peux quand même pas
m'avancer sur les programmes d'agriculture. Voyons donc! Je pense que
les gens qui nous écoutent, les Québécois en général, vont comprendre ça. Ce
n'est pas de travailler en silo, c'est d'éviter de s'éparpiller. Puis j'invite
le collègue à poser ces questions-là, qui sont fort importantes, à mes
collègues. Ils vont avoir les réponses qu'il cherche, puis on pourrait avoir
une discussion importante, mais il s'éparpille. On parle de tout et on ne parle
de rien avec ces sujets.
Puis moi, je veux revenir sur l'industrie
forestière. Puis, là aussi, j'ai une collègue qui travaille très fort pour relever les défis qui sont importants dans le
domaine de la foresterie. Il faut se le dire, là, il y a un changement
économique important qui se passe actuellement dans le domaine de la
foresterie, Mme la Présidente. En ce moment, on doit conjuguer avec un
changement, une transformation, puis il y a une matière importante qui n'est
plus utilisée. Alors, qu'est-ce... Ça fait tomber le plan d'affaires de cette
industrie-là, alors comment qu'on fait pour aider? Bien, on ne reste pas les
mains croisées.
J'ai ici, devant moi, là, ça a pris
30 secondes, le collègue avec son iPad peut le chercher tout de suite,
j'ai... j'ai simplement rentré «foresterie aide Québec Fitzgibbon Skeete», O.K.,
puis regardez ce que ça a sorti. On a ici un article :
20 millions pour le secteur forestier gaspésien, ça, c'est daté, le
15 novembre 2001. 9 millions pour moderniser la foresterie québécoise, ça, c'est daté... je ne
trouve pas la date, mais c'est... ah! 25 avril 2003. J'ai ici un
article : 1 milliard pour sauver
les papetières, on a ici la date du 13 novembre 2021. C'est facile à
trouver, là, j'ai juste pris les cinq premières, il y en a d'autres, là,
mais je ne voulais pas perdre votre temps.
Puis il y a
aussi un autre article, aide aux entreprises, des annonces de 365 millions
pour la foresterie, et encore une fois daté le 11 juillet 2022.
Alors, je pense que ce que le collègue dit, c'est faux, là. On ne reste pas les
mains croisées, Mme la Présidente. On est en
action, dans tous les domaines, pour aider les secteurs importants de
développement économique. Par contre, s'il veut parler précisément de ça, je
l'invite à convoquer ma collègue la ministre des Forêts, puis elle aussi serait
bien contente de l'aider.
J'aimerais
aussi jaser vite, vite... parce que le collègue, quand il dit qu'on travaille
en silo, je vais expliquer au collègue
comment ça fonctionne, parce que lui, il a déjà été le ministre des Transports.
Si lui, durant une interpellation, on lui
aurait dit : Bien là, on va parler des mines, parce qu'on le sait, hein,
il y a de la roche dans le ciment, bien, je pense qu'il aurait dit, à
juste titre : Cher collègue, je pense que vous devez parler au ministre
responsable des Mines, si vous voulez parler des roches. Mais ce n'est pas
parce qu'il y a des roches dans du ciment que le ministre des Transports va
répondre à cette question-là, hein?
Bon,
je ne pense pas que c'est de travailler en silo, je pense que c'est de
reconnaître que, dans un gouvernement qui a des responsabilités
individuelles accordées à chacun des ministres, qu'on a une plus grande
connaissance des choses
qui nous touchent directement. Puis moi, c'est avec fierté, là, que j'occupe le
rôle de ministre délégué à l'Économie. Ça me permet d'aider mon collègue
le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie sur différents
sujets, notamment le développement économique régional. Puis, à ce titre, je me
permets de rappeler aux collègues les grands
investissements qu'on a faits. Puis tantôt, là, je vais revenir, parce que je
veux parler, comme mon collègue, des zones
d'innovation, parce que c'était aussi sur mon plan, là, puis je vais en parler
tantôt des zones d'innovation, parce que je pense qu'on n'a pas assez soulevé ce projet-là, parce que ces zones
d'innovation là sont souvent dans les différentes régions du Québec. Puis j'ai hâte, peut-être dans
le prochain bloc, si je n'ai pas une réponse directe à donner au
collègue, s'il choisit de jaser le sujet du jour,
je vais pouvoir peut-être lui en jaser. Puis, s'il y a des questions sur les
zones d'innovation, ça me ferait plaisir aussi de l'aborder dans le
prochain bloc, avec plaisir.
Mais
on est fiers, nous, d'être un gouvernement des régions. Puis je le vois, à
m'entendre, je le vois davantage aussi qu'on est en action sur plusieurs
sphères. Puis je pense que le collègue devrait se rassurer, s'il y a une chose
que je souhaite pour le collègue après nos échanges d'aujourd'hui, c'est qu'il
soit rassuré que le gouvernement du Québec est en action pour nos régions.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. M. le député de Masson, la parole est à vous.
M. Lemay : Merci,
Mme la Présidente. Je ne reviendrai pas sur ce que notre ministre vient de
mentionner, mais je vais rajouter d'autres éléments pour un peu défaire ce que
le député de Pontiac croit, hein?
Le
député de Pontiac, lui, croit qu'on abandonne les régions. Moi, je n'adhère pas
à sa philosophie. Au contraire, moi,
je crois qu'on priorise l'entrepreneuriat. D'ailleurs, on a justement
30 organismes qui sont dédiés à l'entrepreneuriat au Québec, puis, on le sait, en région, ce sont
des entrepreneurs. On a juste à voir le dynamisme qu'on a dans chacune
des régions. Ce n'est pas tous des
multinationales. Plusieurs de ces entrepreneurs-là ont des entreprises de moins
de 1 million de chiffre
d'affaires, mais, vous savez, c'est quand même de l'entrepreneuriat. Et puis on
a un plan stratégique, justement, qu'on
a mis en place... le plan stratégique, excusez-moi, c'est 2022‑2025,
alors c'est le Plan québécois en entrepreneuriat. Et il y a trois
objectifs, c'est créer davantage d'entreprises, accélérer la croissance des
entreprises et favoriser la réussite et la persévérance des entrepreneurs.
Donc, moi, j'adhère à cette mission-là, Mme la Présidente.
Vous
savez ce qu'on a fait aussi et lorsqu'on parle... parce que, dans le sujet du
jour, on regarde les cinq dernières années,
mais vous savez, au courant des cinq dernières années, on a eu à faire face
aussi à la relance des centres-villes qui sont hors Montréal, parce
qu'en région, on le sait, on a aussi des centres-villes dans chacune de nos
régions. Et ce qu'on a fait, durant la pandémie de la COVID-19 et à partir de
mars 2020... on l'a vu, il y a plusieurs travailleurs
qui ont déserté les centres-villes parce qu'ils faisaient du télétravail, il y
avait aussi l'absence des touristes. Et donc on a accompagné ces centres-villes-là pour pallier au manque
d'achalandage des commerces de détail, au manque d'achalandage dans les hôtels,
dans les restaurants. Et puis ça a été 75 millions qui a été versé,
justement, pour la relance des centres-villes du Québec. Puis, parmi eux
autres, il y avait 19 grandes villes, puis juste pour mentionner au député
de Pontiac, quand on parle de l'étendue de l'aide qu'on a faite, on parle des
villes comme Alma, Gatineau, Longueuil, Lévis, Sherbrooke, Trois-Rivières,
Saguenay, Saint-Jérôme, Saint-Jean-sur-Richelieu, Saint-Georges, Drummondville, Granby, Saint-Hyacinthe,
Salaberry-de-Valleyfield, Sorel-Tracy, Victoriaville, Shawinigan,
Rimouski. Mme la Présidente, c'est un peu partout, ça, en région, si on regarde
la carte du Québec.
Et ce que je voudrais
vous mentionner aussi, c'est, pendant cette période-là, on a quand même... Et
puis je vais vous ramener ici au
31 décembre 2022. C'est 621 millions de dollars qui ont été
versés directement aux MRC sous forme de prêts sans intérêts et
remboursable. Ça, c'est 102 MRC qui en ont bénéficié. Ça a permis d'émettre
environ 17 000 aides financières. Moi, ce que je crois là-dedans, Mme
la Présidente, c'est que ce sont des entreprises, comme on l'a dit tout à l'heure, souvent, qui ont moins de 1 million de
chiffres d'affaires. Ça représente aussi des entreprises que, souvent, ils ont 10 employés ou moins. Ça
représente des entreprises qui sont issues de tous les types de secteurs. On
parle de commerce de détail, d'hébergement,
de restauration, et elles ont toutes pu bénéficier de cette aide, Mme la
Présidente.
• (11 h 20) •
Et la répercussion
qu'on a vue avec la COVID-19, justement, sur l'économie, ça a affecté toutes
ces entreprises-là, petites, moyennes et grandes entreprises, qui ont fait face
à un manque de liquidités. Et ce qu'on a fait, en avril 2020, on ne les a pas
laissés tomber, on a fait le programme d'aide aux petites et moyennes
entreprises, le PAUPME. Ça, c'était une aide financière, un prêt, on s'en
rappelle, d'une garantie de prêt pour un montant maximal de 50 000 $. Ce qu'on a fait aussi,
c'est qu'on a... on les a aidés aussi, ceux qui étaient une région en alerte
maximale, ce qu'on appelle le AERAM. Bien, on l'a intégré au PAUPME pour
soutenir les établissements qui étaient visés par des ordres de fermeture. Ça a permis aussi de... avec un pardon de prêt non
remboursable de 15 000 $ pour les frais admissibles qui
étaient déboursés pour la période de fermeture visée. Puis ça, cette aide-là,
elle a été directe. Elle a été appréciée par
les entreprises. Ça leur a permis de passer au travers. Il y avait des
répercussions sur plusieurs clientèles. Donc, on a rajouté aussi, pour
d'autres clientèles, de manière non récurrente, des soutiens additionnels qui
prenaient la forme aussi d'un pardon de prêt
supplémentaire d'un montant maximum de 10 000 $ par établissement
pour certaines dépenses admissibles. On a aussi fait une aide à
certaines entreprises du secteur de tourisme, qu'on appelle ACEST, qui a lui aussi été intégré. Donc, cette aide-là permettait
aussi, pour la partie commerciale des agences de voyages, ça permettait
de convertir des pardons de prêts de
40 % des sommes qui étaient remboursées en capital et intérêts au cours
des 24 premiers mois suivants le début du remboursement, jusqu'à un
maximum de 20 000 $ par établissement.
Donc,
on a soutenu toutes les entreprises en région, Mme la Présidente. Je pourrais
vous en dire longuement sur toutes
les aides qu'on a fait pour soutenir puis, justement, faire en sorte que nos
entreprises en région puissent rayonner, mais sachez, Mme la Présidente, que je suis un réel désaccord avec la
prémisse du député de Pontiac, et on l'a démontré grandement. Je suis
persuadé que nos collègues le montreront aussi lors de la conclusion de cette
interpellation.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci. Nous allons débuter la cinquième
série d'interventions. Je cède la parole au député de Pontiac.
M. Fortin : Mme
la Présidente, je ne peux pas croire que le ministre délégué à l'Économie, puis
c'est correct, là, ce n'est pas le ministre qu'on a interpelé... nous, on
voulait parler au ministre du Développement économique régional, mais que le ministre délégué à l'Économie, là, nous
dise : Ah! moi, j'en fais, des annonces en foresterie, mais, si vous voulez une réponse à votre question en
foresterie, parlez à ma collègue. Non, ça ne marche pas, là. Si c'est
vraiment un porteur du dossier de développement économique régional, il faut
qu'il connaisse ces dossiers. C'est un dossier stratégique, le dossier de la
foresterie au Québec, identifié par le gouvernement du Québec. Alors, moi, je
m'attends à ce que celui qui vient défendre
l'action de son gouvernement dans les régions soit capable de parler des deux
dossiers les plus importants pour les régions : l'agriculture puis la
foresterie.
Enfin, Mme la
Présidente, dans le portrait de l'action gouvernementale en matière de régions,
là, il y a des dossiers... et de ruralité,
il y a des dossiers qui sont incontournables. Le dossier du transport aérien
régional, le collègue de Saint-Jean
tout à l'heure, et je le cite au mot, là : On n'a pas mal fait tout ce
qu'on avait à faire. Ça, c'est ce que le collègue de Saint-Jean a dit à
propos du transport aérien régional tantôt. Mme la Présidente, janvier 2023,
Radio-Canada : «De l'avis de plusieurs, le transport aérien régional ne
s'est jamais aussi mal porté.» Jamais aussi mal porté.
Puis là il y a
l'ancien collègue, là, l'ancien collègue de Gaspé, qui siégeait à cette
Assemblée-là, il siégeait avec le Parti québécois, je ne m'entendais pas tout
le temps avec lui, là, mais il dit : «Je ne pensais jamais un jour
m'ennuyer du service d'Air Canada, qui était inabordable en termes de prix,
mais au moins, l'avion atterrissait.» Il nous dit : «C'est rendu qu'une
fois sur deux, c'est impossible de faire un aller-retour à Montréal à l'intérieur
d'une semaine en partant de Gaspé.»
Aïe! si on est
incapable de faire un aller-retour Montréal-Gaspé en une semaine, là, comment
pensez-vous qu'on a fait tout ce qu'on a à
faire? Ça, ça ne peut pas être le message que vous envoyez au député de René-Lévesque,
qui est supposé de travailler là-dessus en
ce moment, lui. Il a un mandat pour travailler sur le transport aérien
régional, non? Bien, à date, là, ce n'est pas un grand succès. C'est un échec
monumental. Ça n'a jamais été aussi pire. Ça, c'est des gens qui habitent en
région, là, qui vous disent ça : Ça n'a jamais été aussi pire que ça l'est
en ce moment.
Parlant
du collègue de René-Lévesque, le député de Saint-Jean, tantôt, voulait qu'on
lui donne la chance de parler du pont sur le Saguenay. Le collègue de
René-Lévesque, moi, je l'ai rencontré l'an dernier alors qu'il militait sur le
parterre avant de l'Assemblée nationale pour un pont sur le Saguenay. Il y
avait des pancartes, il y avait des gens de la région qui disaient : Ça
prend un pont sur le Saguenay. Qu'est-ce que le gouvernement attend? Je fais...
Pour le faire de façon officielle, je vais
reprendre ces mots à lui. Le député de René-Lévesque disait : La solution,
c'est le pont, ça prend un pont sur le Saguenay. Ça, il disait ça dans
ses réseaux sociaux l'an dernier, là.
Bien, vous savez ce
que la Coalition avenir Québec envoie comme message aux gens de la Côte-Nord
aujourd'hui? Quand le Parti québécois a proposé une motion pour dire que la
construction d'un pont est nécessaire, bien,
ils ont voté contre. D'un côté, vous avez un de leurs députés qui dit : La
solution, c'est le pont. De l'autre côté, la position officielle du gouvernement, c'est de dire : Le pont n'est
pas nécessaire. C'est tout un message que vous envoyez aux gens de la Côte-Nord, hein? D'un côté, vous
leur dites en campagne électorale : Aïe! ça prend un pont, ça prend
un pont, ça prend un pont. Campagne électorale finie : Non, le pont n'est
pas nécessaire.
Dernière chose, Mme
la Présidente, que je tiens à aborder, tantôt, on a parlé des pactes fiscaux
avec les municipalités, hein? Et le pacte fiscal de 2015, là, comme faisait
référence le collègue de Québec solidaire, vous savez c'était quoi, la sortie du premier ministre actuel du Québec à ce
moment-là? C'était de dire : Bien, ça n'a pas de sens, ça pourrait
faire en sorte qu'il y ait des contribuables qui paient plus en taxes
municipales. Bien, aujourd'hui, suite au dépôt de leur Plan pour une économie
verte, qu'est-ce qui s'est passé? Les maires et mairesses sont sortis pour
dire : Ça n'a pas de sens que le premier ministre du Québec me dise :
Augmente mes taxes, parce que moi, je ne paierai pas, puis parce que le
gouvernement du Québec ne paiera pas pour tous les projets qu'ils ont besoin de
faire pour se protéger des changements climatiques. Ça, c'est le message du
gouvernement du Québec, aujourd'hui, aux municipalités et aux petites
municipalités, là : Augmentez vos taxes municipales. Wow!
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci beaucoup. Je cède maintenant la parole au ministre.
M. Skeete : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je cherchais, parce que j'essayais de trouver la
manière d'expliquer à mon collègue...
Peut-être que ce n'était pas comme ça dans son gouvernement, peut-être,
effectivement, tu sais, tout le monde tirait sur la couverte de son bord, puis
ça expliquerait beaucoup du résultat qu'on a vu. Mais dans notre équipe à
nous...
Tu
sais, je pense à la visite que j'ai faite, en février dernier, à l'Association
coopérative forestière de Saint-Elzéar, où est-ce que j'étais, avec ma
collègue la ministre des Forêts, pour annoncer un investissement. D'un bord,
elle, elle a annoncé un investissement dans le cadre du programme d'Innovation
Bois, puis moi, j'étais là pour annoncer un investissement en lien avec le
programme ESSOR, puis tout ça, pour aider le rabotage dans l'industrie
forestière, pour augmenter la productivité et d'accroître l'innovation de
l'industrie forestière.
Ça, je pense, là...
Puis dans la photo, là... C'est le fun, je portais même le même manteau, là, ça
fait que, s'il veut, je peux montrer la
photo, là, je peux lui montrer ça, là. On était tous les deux là, dans la
photo, pour annoncer cette bonne
nouvelle là, parce qu'il y a le rôle de l'Économie, puis il y a le rôle du
ministère des Forêts, puis je pense que c'est sain que chacun joue son
rôle. Mais on ne les fait pas... on ne fait pas ça en silo, Mme la Présidente.
On travaille ensemble. Puis ça a l'air d'être un concept totalement étranger au
collègue, mais en tout cas, ici, chez nous, là, c'est de même que ça marche. Puis c'était une super belle journée, parce qu'on
voyait vraiment les deux mandats à l'oeuvre.
On va revenir au
développement... Moi, j'ai la chance d'être à la Coalition avenir Québec depuis
le moment où est-ce que le premier ministre actuel avait écrit son livre, puis
lui, il rêvait, à l'époque, dans son livre, des zones d'innovation, puis là
j'ai la chance de vivre le moment des zones d'innovation. Ça fait que je vais
me permettre, dans les cinq minutes qui... ou les quelques minutes qui me
restent dans ce bloc-ci, pour parler des zones d'innovation, parce qu'on n'en
parle pas assez puis à quel point c'est structurant pour les régions.
Quand on a lancé le projet initial des zones
d'innovation, on a reçu 30 dossiers de candidature, puis, d'ici 2028,
bien, on prévoit 100 millions additionnels, aux 140 déjà annoncés, pour
structurer ces zones d'innovation là. Puis
déjà, on s'appuie sur des forces... des acteurs locaux, là, parce que, bien,
chaque région a sa force. Quand on pense... Dans le Bas-Saint-Laurent, eux autres, c'est l'eau, là, tu sais, ça fait
qu'on le regarde, de voir qu'est-ce qu'on peut faire avec ça. Quand on pense, mettons, à Bromont, qui a
été annoncée déjà, bien là, on est dans la haute technologie, là, puis
ça, c'est le fun de voir ça. Puis quand on regarde Sherbrooke, avec
l'ordinateur quantique... C'est vraiment des zones qui se développent, mais pas
plus à Montréal, Mme la Présidente. Puis ce n'était pas écrit dans le ciel, là,
que ce serait à Bromont. Ça prend une volonté, une vision gouvernementale.
• (11 h 30) •
Le premier ministre parle souvent de la filière
batterie. Ce n'est pas écrit dans le ciel, là, que ça va aller à Bécancour puis à Shawinigan, ça, là. Ça, c'est une
vision gouvernementale qui veut donner du pouvoir aux différentes régions. Alors, les zones d'innovation, c'est non
seulement cohérent, transparent avec ce que le premier ministre dit
depuis près d'une décennie dans sa vision du
développement économique régional du Québec, mais on le voit, là,
tranquillement, non seulement financé, mais annoncé, puis atterri, là, pour
changer des communautés.
Imaginez, là, que vous êtes à Bécancour, là, il
y a 10 ans, là... puis on arrive aujourd'hui, puis je vous dis : Aie! Il va y avoir, là, des grands joueurs, là,
comme GM, comme Ford. Il va y avoir des grands joueurs comme Posco qui
vont venir, là, s'établir chez vous. Votre parc industriel, là, demain matin,
là, il va être tellement plein que tu n'auras plus
de place. Ton plus gros problème, c'est on les met où, ces entreprises-là. Mais
je pense qu'à l'époque on aurait ri de nous,
Mme la Présidente, puis je pense qu'il n'y a pas grand monde qui nous aurait
cru sur parole qu'on serait capables de faire atterrir une affaire de
même. Puis, quand on regarde aujourd'hui, une vision centrée sur le
développement économique régional, on arrive à faire atterrir des grands
projets qui vont dynamiser les régions.
C'est pour ça que, quand le collègue dit :
Cinq ans d'abandon des régions, je ne vois pas... Je ne vois pas le problème, là. Parce que certes, il y a des défis,
c'est clair, mais de dire que c'est cinq ans d'échecs, surtout sept, huit
mois après une élection où est-ce que le
slogan du gouvernement, c'était : Continuons... Les gens disaient :
Aïe! Ce que vous avez fait dans les
quatre dernières années, on aime ça, continuez. En développement économique
régional, je trouve que le collègue est sévère puis je l'inviterais peut-être
à... bien, reconsidérer son titre pour les prochaines interpellations, parce
que je trouve qu'on peut être plus constructif en cette matière-là, surtout sur
ce dossier-là. Alors, voilà. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Je cède maintenant la parole au député de Saint-Jean.
M.
Lemieux : Ça tombe bien, moi aussi, Mme la Présidente, je
voulais compléter ce que j'avais commencé à dire tout à l'heure au sujet
des zones d'innovation. Et on est là-dessus et on va continuer, le temps de
faire une parenthèse pour dire au député de
Pontiac que je suis persuadé que le député collègue de René-Lévesque va
continuer de réclamer son pont, à juste titre et à juste droit. Et je
suis persuadé qu'un jour il va l'avoir. Et le député sait beaucoup mieux que moi, parce qu'il a tellement plus d'expérience
en cette Chambre que moi, que ce qu'il citait, c'était une motion sans
préavis en parlant de nécessaire, et une motion sans préavis, il sait très bien
jusqu'à quel point ça peut partir de tous les côtés et de tous les bords.
Une fois
qu'on a dit ça, vous avez raison aussi, ce n'est pas réglé, le transport
aérien. Je n'ai pas dit que c'était réglé.
J'ai dit qu'on a fait ce qu'on avait à faire dans la mesure où il y a
maintenant un programme, il faut le peaufiner. J'ai été, moi aussi,
confronté avec des factures énormes avant ce programme là de transport, parce
que je faisais l'aller-retour avec la Gaspésie, je faisais l'aller-retour avec
le Saguenay. Toutes proportions gardées, pendant ces années-là, les prix
étaient aussi fous qu'ils sont maintenant. Et, avec le programme qu'on a mis en
place, ce n'est pas tout à fait réglé, mais on a déjà une base sur laquelle on
peut travailler.
De retour aux centres d'innovation... parce que
ce dont le ministre parlait, et j'en parlais, moi aussi, tout à l'heure, c'est les zones d'innovation. Une des
choses qu'il faut regarder... et, avez-vous remarqué, Mme la Présidente,
que depuis 10 heures, je n'ai pas...
bien, moi, j'ai juste eu deux, trois petits blocs, là, mais je n'ai pas
mentionné aucun chiffre, alors qu'on
parle de développement économique régional, on parle des régions. Il y en a un
que je veux absolument mentionner. En fait, c'est deux comparaisons,
parce que ça donne la mesure de ce que c'est, une zone d'innovation, et ça explique l'importance d'une zone
d'innovation, qui n'est pas seulement des compagnies, mais qui est aussi du
haut savoir, des chaires de recherche, des institutions de haut savoir qui
collaborent avec les compagnies, les entreprises pour aboutir avec de
l'innovation, de l'innovation appliquée et pas juste de l'innovation théorique.
Et, voyez voir, M. le ministre le disait, il y a
eu l'ordinateur quantique à Sherbrooke, le gouvernement a investi 131 millions sur des investissements
totaux de 436 millions. Pour l'autre, à Bromont, dont il était question,
Technum, M. le ministre, c'était un
investissement du gouvernement de 25 millions, l'investissement total,
10 fois plus, 255 millions. C'est ça, l'idée des zones
d'innovation, et c'est ça, l'idée de ce que je disais tout à l'heure, des
centres d'innovation, à savoir que, si une
zone d'innovation comme celle qu'on a dans le Haut-Richelieu n'était pas, entre
guillemets, gagnante, c'est-à-dire qu'elle ne recevait pas la
reconnaissance officielle du statut de zone d'innovation du gouvernement,
bien... Le gouvernement, je le disais, était tellement victime de son succès,
dans la mesure où il y avait tellement de demandes, qu'il a créé ce qu'on appelle des
centres d'innovation, c'est-à-dire que, si on ne se rend pas jusqu'au bout
du processus, mais qu'on a des bonnes idées
et qu'on a des bons partenaires, qu'on a une synergie qui opère, qu'on a
tout ce qu'il faut pour que ça lève, mais
qu'il manque encore ces millions-là de l'industrie privée et des compagnies
privées pour faire avancer ça, bien, on peut quand même travailler. Et c'est
comme ça qu'on va recevoir, jusqu'à 2026, donc, pendant les prochaines années,
jusqu'à 90 millions. On va investir 90 millions du gouvernement dans
ces centres d'innovation là, qui ne seront pas des zones à proprement parler,
mais qui vont avoir le bénéfice d'être financés pour continuer de travailler sur cette synergie qu'ils avaient développée.
Dans le cas du Haut-Richelieu, je vous l'ai dit, hein, sécurité publique
et civile, vous vous en souvenez, je nous souhaite bonne chance, mais au pire,
ce qu'on est déjà en train de faire, ça va être vraiment bienvenu pour l'économie
régionale.
Vous savez que la plus grande compagnie de
vêtements de l'armée, de police et de tout ça, c'est chez nous, Logistik uniforme... Unicorp. C'est chez nous, et
personne ne le sait. Et quand on y pense, ces compagnies-là, celle-là en particulier, parce qu'il y en a d'autres, là...
il y a Cambli qui fait des véhicules, il y a plein de... des véhicules
blindés, des choses comme ça. Il y a plein de possibilités entre ces
compagnies-là qui, jusqu'à tout récemment, rivalisaient.
Là, parce
qu'on a travaillé sur la zone d'innovation, elles travaillent ensemble dans le
contexte de cette demande de zone d'innovation, et, ensemble, ils font
des choses qu'ils n'avaient pas prévu faire. Si ça ne devient pas la zone d'innovation, ça va devenir autre chose. Et c'est
comme ça qu'on peut se dire que chaque geste du gouvernement, quand on
pense aux zones d'innovation et à ces nouvelles créatures que seront les
centres d'innovation, comme les pôles et les
autres, c'est des coups de roue qu'on donne, c'est des coups d'épaule pour être
capable d'avancer et de faire en sorte que l'économie, qui ne va quand
même pas si mal, on va se le dire, en tout cas, au Québec, on a encore des
chiffres appréciables, puisse percoler partout dans la société et partout dans
toutes les régions et, oui, jusque dans la ruralité.
Parce que moi, je suis bien d'accord pour qu'on
parle de ruralité, qu'on parle de régions, qu'on parle de développement économique régional, mais, au final,
tout le monde a voix au chapitre, tout le monde y a droit. Et moi, je
pense qu'en prenant des choses comme la zone d'innovation, on est capables
d'aboutir à quelque chose, si ce n'est le grand prix. Merci beaucoup, Mme la
Présidente.
La
Présidente (Mme D'Amours) : Merci. Nous allons débuter la... débuter, pardon,
la sixième série d'interventions. Je cède maintenant la parole au député
de Jean-Lesage.
• (11 h 40) •
M. Zanetti : Merci, Mme la
Présidente. Écoutez, j'entendais le député, tout à l'heure, de Saint-Jean
dire : les conférences régionales des élus, c'était des lieux de
concertation importants puis tout ça, mais la CAQ ne les remet pas en place. Tu
sais, on a beau dire : Ah oui! mais on a de l'argent, on a des programmes,
on a des patati, patata, il n'y a pas de lieu de décision.
La CAQ a
coupé dans la démocratie. La démocratie des commissions scolaires, ça n'a pas
fait sauver une cent, ça n'a pas rendu rien plus efficace. Ça a juste
enlevé à du monde des possibilités de faire valoir leur point auprès d'élus qui les représentaient puis qui sont redevables
d'eux et non pas du ministère de l'Éducation. Ensuite de ça, la réforme Barrette, qui a centralisé la santé puis qui a
causé des catastrophes au niveau de l'organisation des soins, dans les
régions du Québec en particulier, avec le
projet de loi n° 15, ils sont en train de l'accentuer, de
l'aggraver, cette centralisation-là. Alors, tu sais, je pense que la
vision de la CAQ par rapport aux régions, ce n'est pas leur donner du pouvoir,
et c'est ça qui est problématique. Ce n'est pas de la concertation, ce n'est
pas ça qu'ils sont en train de faire depuis cinq ans.
Mais je veux
parler d'un sujet aussi largement ignoré, puis je suis étonné d'être le seul à
le mentionner comme ça, en fin d'interpellation sur la question des
régions, c'est la question du logement. La crise du logement, elle frappe fort au Québec et elle frappe particulièrement les
régions. Ce n'est pas un enjeu de grandes villes. Est-ce que vous savez c'était où, la pire hausse, l'an passé par rapport
au prix des logements? Ce n'était pas à Montréal, c'était à Rawdon, puis
la deuxième, c'était Cowansville, puis après
ça, Gatineau, puis après ça, Chambly, puis Prévost. Puis à Baie-Comeau,
là, il y avait... il y a eu 11 % d'augmentation. C'est énorme, et les gens
qui sont dans les différentes régions du Québec sont en train, en ce moment, de
vivre les conséquences graves de ça.
Alors, on peut dire : Ah! l'économie ne va
pas pire, les chiffres, le PIB, l'Ontario, patati, patata. Moi, ce que je constate, c'est que les demandes dans les
banques alimentaires explosent, l'itinérance augmente puis pas juste
dans les centres urbains. C'est à cause de
la crise du logement. Comment qu'on peut dire que l'économie va pas pire en
regardant les chiffres par rapport à l'Ontario puis en voyant qu'il y a un
appauvrissement puis un... les inégalités, au Québec, sont en train de se
creuser? Ça n'a pas de bon sens.
Il y a du monde en Gaspésie qui subissent des
évictions saisonnières. Ils sont dans leur logement pendant que ce n'est pas la période touristique. Ils se font
évincer le temps de faire de l'argent avec les touristes puis Airbnb. Puis
après ça, bien là, ah, ils peuvent retrouver leur logement, s'ils n'ont pas
décidé de déménager. Aux Îles-de-la-Madeleine, il y a du monde qui déménage à
cause de ça. Imaginez devoir déménager deux fois par année à cause que, là, il
faut céder la place au tourisme.
La Coalition avenir Québec, elle ne se préoccupe
pas de ces choses-là qui sont vraiment la réalité. La chose la plus... qui
coûte la plus chère dans le budget d'un ménage, c'est le logement. Ça explose,
ça cause des dommages partout, dans l'ensemble du Québec, et ça, les gens sont
abandonnés.
Conclusions
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
sommes maintenant aux dernières interventions. M. le ministre, vous avez la
parole pour 10 minutes.
M. Christopher Skeete
M. Skeete : Merci beaucoup, Mme la Présidente. On va essayer
de faire comme si de rien... Bon, bien, écoute, le collègue a soulevé
quelque chose, puis il a parlé des commissions scolaires, puis il dit qu'il n'y
a pas personne qui a sauvé avec ça. Ma tête voulait exploser. C'est
800 millions d'économies. À Laval, c'est 55 % d'économie en taxes que
les Lavallois ont économisé avec cette refonte-là. Donc, c'est juste... en tout
cas, je voulais rétablir les faits.
La centralisation,
bien, en fait, en matière économique, dans notre ministère, on a décentralisé
les décisions. Avec le FLI puis avec le FLS, les décisions se prennent par les
MRC directement. Alors, je voulais juste rétablir certains faits à ce
niveau-là.
Vous savez, notre
bloc tire à sa fin, mais j'ai eu la chance d'exposer plusieurs choses, en
partie qu'est-ce que le gouvernement va faire pour le développement économique.
J'ai fait un résumé de quelques mesures-phares qu'on a parlé aujourd'hui. Même si mon collègue a souhaité s'éparpiller un
petit peu, je pense qu'on a fait le tour de qu'est-ce que le gouvernement fait en matière de
développement économique régional. Que ça soit la relance des centres-villes,
que ça soit la décontamination, que ça soit les créneaux régionaux, et les
zones d'innovation, et les FLI, les FLS, j'en passe, notre gouvernement est
présent dans les régions, Mme la Présidente.
Puis
quand que le député de Pontiac va faire la route vers sa circonscription
tantôt, il va sans doute se remémorer du
chiffre que j'ai évoqué tantôt, le 307 % d'augmentation dans sa région,
d'augmentation d'investissements financiers. Les interventions financières du Fonds de développement économique, des
fonds des propres... d'Investissement Québec, qui ont eu grand impact chez lui, je pense qu'il devrait s'en réjouir.
En chiffres absolus, là, pour lui, là, c'est 52,4 millions d'augmentation versus une moyenne de 12,9 millions
quand que lui était là, quand lui était au pouvoir. Je crois que ces
chiffres-là sont suffisants pour démontrer le ridicule, là, du titre de
l'interpellation aujourd'hui. Je pense que c'est... je pense, ça dit tout, en
fait.
On
a également parlé d'Accès Entreprise Québec. Bien, vous savez, nos entreprises
sont les piliers de la création d'emplois partout au Québec, on le sait.
Ils doivent avoir tout en main les outils, là, pour bien faire leur travail
puis avoir les moyens nécessaires pour le
faire. On voit la même chose pour tout ce qui est le développement par rapport
à les Accès Entreprise Québec, les fameux AEQ. Doté d'une enveloppe de
97,5 millions d'ici 2025, AEQ vise à renforcer les services d'accompagnement offerts aux entreprises. Et chaque
entreprise va avoir son propre accompagnateur, hein, parce que,
n'oubliez pas, on a financé les ressources sur le terrain.
J'ai
parlé des FLI tantôt en réponse aux collègues, mais ça aussi, c'est une
enveloppe structurante, décisionnelle, prise
localement. Les MRC ont une approche d'accompagnement et de financement
complémentaire, puis, quand que ça ne suffit pas, ce montant là, bien,
il y a Investissement Québec régional. N'oubliez pas, là, on a refait
Investissement Québec pour qu'il y ait une plus grande réflexion régionale
pour, justement, aider les entreprises en région avec cette particularité
régionale.
Pendant
la pandémie, on a déployé le PACTE, le PAUPME, avec différents programmes, puis
ça, c'est 14 000 entreprises
qui ont été aidées. Il y a 18 700 aides ponctuelles qui ont été
accordées pour un total de 1,7 milliard de dollars qui a été accordé. On a été un partenaire
à différents égards, là, avec Investissement Québec, les leviers que
notre ministère contrôle, et on a fait une grande, grande contribution à
différentes entreprises, non seulement en pandémie, mais après la pandémie et
avant la pandémie. Puis, grâce à ces investissements-là, grâce à la force
économique du Québec, aujourd'hui, on n'a jamais eu un taux de chômage aussi
bas, on n'a jamais eu un écart de richesse avec l'Ontario aussi bas, on n'a
jamais eu plus de Québécois qui gagnent plus d'argent qu'aujourd'hui.
Nous
avons accordé 75 millions pour relancer les centres-villes de différentes
régions. On a mis 25 millions pour aider 19 villes à favoriser le retour des travailleurs vers leurs
centres-villes, que ce soit Alma, Drummondville, Gatineau, Granby, Lévis,
Longueuil, Rimouski, Saguenay, Saint-Georges, j'en laisse, là. Les
centres-villes sont le moteur économique, puis on a investi directement
pour aider ces municipalités-là à revoir les gens dans leur territoire suite à
la pandémie.
On a offert des
outils financiers importants, là, que ce soit 320 millions, jusqu'en 2024, pour
aider les entreprises à dynamiser leur développement économique. On a fait de
la construction d'infrastructures publiques, n'oubliez
pas, là, juste avant la pandémie, puis on avait un programme pour aider les
villes à rénover et de refaire leurs centres
sportifs. Il y a plusieurs régions qui ont profité de cette enveloppe-là pour
refaire des arénas ou des centres sportifs. Dans mon cas, à Laval,
c'était un centre aquatique. Je me remémore aussi des actions du gouvernement
en lien avec l'accompagnement de la ville de
Rouyn-Noranda pour favoriser la diversification de son économie, hein? On
voulait la sortir de son économie qui était peut-être trop centralisée
vers un secteur, mais c'était 10 millions pour décontaminer des terrains
puis 4,3 millions pour la mise en valeur du lac Osisko.
On a parlé aussi,
tantôt, d'ACCORD, mon collègue en a parlé rapidement. Dans ACCORD, bien, c'est
des créneaux, souvent en région, sectoriels qui visent à mettre en valeur puis
de dynamiser des secteurs vers la réussite. Puis
qui sait, peut-être certains de ces créneaux-là vont devenir des zones
d'innovation, peut-être ils vont devenir plus, et c'est ce qu'on veut. On veut qu'ils deviennent des
éléments porteurs pour leur secteur, leur région. Puis quand que je
parle notamment d'ACCORD, bien, évidemment, il y a le financement qui vient
avec. C'est 10,3 millions dans le cadre d'ACCORD. Il y a 5 millions
pour les créneaux directement, mais il y a aussi 5,2 milliards pour des
projets, puis ça, c'est des projets, dans ACCORD, qui sont gérés localement par
des gens en région. Ils prennent les décisions sur les programmes qu'ils
veulent offrir, puis nous, on donne les sous et on fera le contrôle des sommes
dépensées, mais les décisions sont prises localement. On décentralise des
décisions, Mme la Présidente. Donc, je ne vois pas comment qu'on pourrait être
plus sensible à la réalité rurale, la réalité de nos régions.
J'ai aussi le plaisir
et le privilège d'être responsable de l'achat local. Mais l'achat local aussi,
c'est d'occuper le territoire et c'est d'avoir un enjeu régional. Avec le
déploiement de produits du Québec, on est très bien positionné pour donner un
point de vue important aux Québécois, pour qu'ils puissent savoir quand est-ce
qu'ils font des achats de
biens québécois. Imaginez, là, si on pourrait solidifier cette marque-là,
produits du Québec, Mme la Présidente, puis on pourrait arriver pour
dire à des gens : Ça, c'est un produit 100 % québécois, puis, si vous
l'achetez... mais peut-être des fois, des
fois, pas tout le temps, mais des fois, il va coûter un peu plus cher, mais
quand vous le faites, vous dynamisez une région puis vous allez savoir
que vous encouragez l'économie québécoise.
Je pense que les
Québécois veulent le savoir. Je pense que, souvent, ils sont prêts à payer un
peu plus cher pour encourager un commerçant local, mais j'ai la chance dans mon
mandat, moi, d'avoir cette responsabilité-là. Et on va y arriver, Mme la Présidente, à faire le ménage dans ces
différentes marques-là de produits du Québec un peu partout, qui
manquent un peu de clarté. Puis c'est sûr que dans le panier... le Panier bleu,
qui est maintenant dans les mains des privés, hein, c'est maintenant une entité
privée, mais on suit de près ce qu'ils font, Mme la Présidente, parce qu'il y a beaucoup d'entreprises québécoises qui
n'ont pas la capacité, la maturité organisationnelle pour se lancer dans
le commerce au détail. Le Panier bleu, c'est un levier. On finance le Panier
bleu pour aider les entreprises à aller vers cette maturité-là qui doit venir
avec l'achat, là, en ligne, puis il y en a beaucoup qui font ce choix-là.
Alors, je pense qu'on est très présent avec les différentes initiatives du
gouvernement.
Puis
je parlais tantôt du produit du Québec, ce que j'ai oublié de mentionner, bien,
c'est 50 000 produits, là, qui ont été identifiés produits du
Québec. Alors, mon souhait, c'est d'arrimer les produits du Québec pour qu'ils
soient plus visibles sur la plateforme
Panier bleu puis de faire un arrimage pour que les commerçants, marchands du
Panier bleu peuvent vendre en tant que Québécois, et nourris, stockés de
produits, le plus possible, pas tout le temps, mais le plus possible de
produits du Québec puis d'avoir des retombées économiques partout.
Puis
ce n'est pas... ça, ce n'est pas pour les gens de Montréal seulement, là. Les
gens se... Ce que la pandémie nous a
appris, c'est que, quand tu branches les régions avec l'Internet haute vitesse,
quand tu ouvres des campus universitaires en région, quand tu as des
zones d'innovation un peu partout, tu crées des créneaux d'excellence un peu
partout sur le territoire, bien, tu n'es plus obligé d'être Montréalais
ou dans le centre-ville de Québec pour avoir un commerce en ligne ou un commerce... une PME qui vend à
l'international. Avec les différentes plateformes qu'on met à l'oeuvre,
on essaie de créer cette effervescence,
cette capacité organisationnelle, mais surtout économique pour renforcer
l'économie du Québec.
Puis je vous
rappelle, à l'intérieur de la dernière législature, on a passé le projet de loi
n° 12 qui vient, pour la première fois, Mme la Présidente, introduire une
notion de produits du Québec, une préférence pour les produits du Québec. C'est
sûr qu'on est limités un peu par des accords internationaux, mais on vient
vraiment, là, se faufiler pour être sûr qu'on peut le plus possible exiger des
produits du Québec puis donner la flexibilité à nos sous-ministres de faire le
choix du Québec ou de la qualité, souvent, les deux vont ensemble, dans les
appels d'offres. Donc, on n'est plus restreints à prendre le plus bas soumissionnaire
tout le temps, avoir des produits qui ne sont pas nécessairement de meilleure
qualité, qui vont durer peut-être la moitié du temps. On arrive avec des
produits faits au Québec, par des Québécois,
qui parfois vont coûter plus cher, mais vont sûrement durer plus longtemps.
Puis c'est comme ça, Mme la Présidente,
qu'on fait du développement économique régional dans ce gouvernement. On met
les sommes disponibles, on occupe le territoire, on prépare les gens
pour la nouvelle économie puis surtout on investit des sommes historiques dans
notre économie pour arriver à nos fins. Merci.
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Je cède maintenant la parole au député de Pontiac,
également pour une période de 10 minutes.
M. André Fortin
M.
Fortin : Merci, Mme la Présidente. Merci
d'avoir encadré nos travaux aujourd'hui avec toute la rigueur qu'on vous
connaît.
Le ministre m'a
gentiment invité à reconsidérer mon titre, le titre de l'interpellation, pas le
mien, le titre de l'interpellation. Je l'invite gentiment, tout aussi
gentiment, à reconsidérer le contenu de ce qu'il nous a présenté aujourd'hui.
Parce qu'il y avait des mots, il y avait des mots et il y avait encore des mots
de la part du ministre, mais, à travers ces mots-là, il n'y avait pas de
réponse. Il n'y avait aucune réponse.
Moi, Mme la
Présidente, je suis sidéré que le responsable... disons, coresponsable, on va
être généreux, le coresponsable du
développement économique régional au Québec soit incapable de parler d'agriculture,
soit incapable de parler de foresterie outre dire qu'il a fait des
annonces en cette matière-là, qu'on ne réponde pas directement aux
préoccupations des gens en région.
On a parlé de
transport aérien régional, qui est toujours en haut de la liste de n'importe
quelle chambre de commerce régionale que vous allez rencontrer. On a parlé du
pont sur le Saguenay, qui est l'enjeu numéro un pour une région au complet. On
a parlé d'agriculture, de foresterie, lui nous a parlé de la relance des
centres-villes. On lui parle de ruralité, il nous parle de la relance des
centres-villes. Je lui lève mon chapeau du côté de la créativité, mais, du côté
des réponses aux attentes des citoyens en région, je ne peux pas lui lever mon
chapeau. Je ne peux pas lever mon chapeau à ce gouvernement-là qui, dossier
après dossier, là, ne se préoccupe pas, ou, s'il s'en préoccupe, ça ne paraît
pas beaucoup, des dossiers en région.
Là,
dans son énoncé final, le ministre qui est venu nous parler de toutes ses
belles initiatives, ce qu'il considère ses succès. Il nous a parlé du
Panier bleu. Le Panier bleu, savez-vous combien de monde l'ont utilisé l'an
dernier? 7 % des Québécois. 7 % des Québécois ont utilisé le Panier
bleu. Combien ont utilisé Amazon, Mme la Présidente? Pas mal plus. Il nous a dit : Ah! savez-vous quoi? On est en
rattrapage avec l'Ontario au niveau de la richesse. Je pense qu'il devrait parler à son ministre des Finances, parce
que le ministre des Finances, cette année, prévoit que le PIB en Ontario
va augmenter de 0,8 % et que le PIB au
Québec va augmenter de 0,6 %. Ça, c'est s'en aller dans la mauvaise
direction, Mme la Présidente. Ça ne tient pas la route, son affaire.
Alors,
tout ce que je veux lui dire, là, c'est que, dossier après dossier, les
intérêts des gens des régions ne sont pas représentés par les politiques
publiques qui sont avancées par la Coalition avenir Québec. Ils manquent le
bateau à chaque opportunité.
Le
plus grand dossier en ce moment, là, aujourd'hui, celui qui inquiète les gens
quand ils se lèvent le matin parce qu'ils ne savent pas s'ils vont être
capables de continuer à payer leurs factures, c'est celui des producteurs de
porcs. Celui des producteurs de porcs, ce n'est pas un petit enjeu. Le ministre
du Développement économique régional devrait s'en soucier. C'est la cinquième
industrie d'exportation au Québec, et elle est juste en milieu rural. Elle
n'est pas à Montréal, elle n'est pas dans le centre-ville de Gatineau, elle
n'est pas à Laval, elle n'est pas au centre-ville de Longueuil. C'est en
ruralité. On ne peut pas abandonner tous ces producteurs-là. Je lui demande.
Il m'a demandé tantôt
d'être rassuré à la fin de notre exercice. Il a souhaité que je sois rassuré.
Moi, je souhaite que ça bouge de leur côté. S'il veut nous rassurer, qu'il
agisse, qu'il arrête de dire aux producteurs : C'est ça qui va être ça, fermez vos portes, on va diminuer
la production, qu'il entende le cri du coeur des producteurs de porcs au
Québec, qui, par tous les moyens, là,
essaient de brasser le gouvernement, essaient de réveiller le gouvernement,
essaient de leur dire : Trouvez-nous des solutions, sinon on va le faire
nous autres même.
Nous,
on ne peut pas juste abandonner, on ne peut pas abdiquer. On ne peut pas dire,
du jour au lendemain, là : Bien non, c'est ça qui va être ça, hein,
puis, bien, tant pis. Moi, si on dit, demain matin, là, au ministre en face que
son comté est aboli, il va se battre. Il va dire : Non, non, écoute, ce
n'est pas vrai, on ne peut pas laisser passer ça, on a besoin de ce... c'est
mon gagne-pain, entre autres. Mais c'est ça qu'on est en train de dire aux
producteurs de porcs, c'est que leur gagne-pain, là, on peut l'abolir sans
problème, on peut s'en départir. J'utilise son exemple, mais ça pourrait être... n'importe quel travailleur va se
battre pour son travail, pour sa façon de gagner sa vie. Les producteurs
de porcs, ils sont en train de se battre,
mais ils se cognent à une porte fermée. Ils se cognent à un gouvernement qui a
des oeillères. Ils se cognent à un gouvernement qui ne représente pas ses
intérêts et donc, Mme la Présidente, qui ne représente pas les intérêts des
communautés rurales dans lesquelles ces producteurs-là vivent, élèvent leurs
enfants, dépensent et encouragent des commerces locaux. C'est un abandon, une
abdication de ses responsabilités totales que de simplement dire : Il va y
en avoir moins, c'est ça qui est ça.
Au niveau de la
foresterie, là, le ministre a fait un exposé sur les nombreuses dépenses. Moi,
c'est ça que j'ai entendu aujourd'hui de la part du ministre en face, là,
c'est : Ah! moi, je dépense, je donne des chèques. Mais on a beau
dépenser, Mme la Présidente, dans une usine forestière, on a beau encourager
une usine forestière, on a beau mettre des programmes pour l'aider, si, à la
fin de la journée, il n'y a pas de bois dans la forêt, bien, cette usine-là ne
survivra pas. Elle ne peut pas survivre, elle dépend de l'approvisionnement en
bois.
Ça, c'est le critère
numéro un pour qu'une usine forestière puisse réussir, pour que les travailleurs
forestiers puissent s'y épanouir, pour
qu'ils puissent avoir des bons emplois en région, c'est qu'on puisse avoir
accès au bois. Mais, en ce moment, parce que le gouvernement ne s'en
occupe pas, parce qu'il ne dépense pas les sommes... Il dépense 70 % des
sommes qui est alloué à l'éducation forestière en Abitibi, au Saguenay puis
dans le Nord-du-Québec. Juste ces trois
régions-là, c'est 70 % de la possibilité forestière au Québec, puis il ne
dépense pas ses budgets. Il ne dépense pas ses budgets et, aujourd'hui,
il y a 35 % de la forêt québécoise qui est en mauvais état. Ça, ça va
mener à une diminution de l'activité économique en région. C'est ça que ça
fait. Tout ce qu'on vous demande, c'est de dépenser les sommes que vous allouez
déjà, c'est de vous en préoccuper.
On a parlé du pont
sur le Saguenay, Mme la Présidente. C'est une région au complet qui attend, qui
attend le gouvernement, et qui attend le gouvernement depuis son élection, qui,
à ce jour, n'a pas vu ce dossier avancer d'un iota,
pas d'un poil. On en entend parler en campagne électorale, mais dès qu'on
arrive ici, dès qu'on arrive au salon bleu, dès qu'on a la chance de se prononcer, de voter sur ce dossier-là, on
vote contre, on se prononce contre. On dit que ce pont-là, non, on n'est pas d'accord, ce n'est pas
nécessaire. En campagne électorale, on dit : La solution, c'est le
pont. Au salon bleu, on dit : Non, ce n'est pas nécessaire.
Le collègue de
Jean-Lesage a quand même raison de parler de logement. Il a raison d'en parler
parce qu'en région c'est un moyen enjeu. Il
y a des villages où le taux d'inoccupation, c'est de zéro. Il y a des villes,
en région... En ce moment, à
Rimouski, il y a des étudiants acceptés à l'UQAR pour la session de septembre
qui n'iront pas à l'UQAR parce qu'ils n'ont pas de lieu pour se loger à
Rimouski, parce que le taux d'inoccupation à Rimouski, c'est 0,3 %. Il y a
des étudiants qui n'iront pas à l'université où ils ont été acceptés parce
qu'ils n'ont pas de logement, Mme la Présidente.
Et la Coalition avenir
Québec, au cours de la dernière campagne électorale, avait le plan le moins
ambitieux de toutes les formations
politiques en matière de logement, toutes, le plan le moins ambitieux. Ce n'est
pas un dossier montréalais, ce n'est pas un dossier uniquement
montréalais ou de la ville de Québec. C'est un dossier de région, le logement,
c'est un dossier de développement économique en région, c'est un dossier de
service en région. Puis moi, quand j'entends qu'il y a des jeunes étudiants qui
sont incapables d'aller à l'université qu'ils ont choisie, dans le programme
qu'ils ont choisi, parce qu'ils ne sont pas capables de se loger, bien, il me
semble qu'il y a quelqu'un, au gouvernement, qui devrait se réveiller puis
dire : Oui, ça ne marche pas.
La démonstration, Mme
la Présidente, qu'on a faite aujourd'hui, c'est que le gouvernement, quand il
fait face à des enjeux régionaux, il ne s'en préoccupe pas. Et je ne suis pas
surpris, Mme la Présidente, parce que les têtes dirigeantes de ce
gouvernement-là, ce sont des gens avec une mentalité urbaine, avec une
mentalité de centralisation, avec une mentalité qui ne correspond pas aux
priorités des gens des régions.
• (12 heures) •
La Présidente (Mme
D'Amours) : Merci. Compte tenu de l'heure, je lève la séance de la
commission... pardon, ayant accompli son mandat, ajourne ses travaux sine die.
Merci, tout le monde.
(Fin de la séance à 12 h 01)