(Onze heures trente minutes)
Le Président (M. Allaire) : Alors, à
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de l'économie et du travail ouverte.
La commission est réunie afin de procéder à
l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Travail pour l'exercice financier 2025‑2026.
Une enveloppe de 1 h 30 min a été allouée pour l'étude de ces
crédits.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Fontecilla (Laurier-Dorion) est remplacé par M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve).
Discussion générale
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Nous allons maintenant procéder à une discussion d'ordre plus général, mais,
avant de commencer, je vais m'excuser à M. le ministre, que j'ai croisé tantôt.
Je lui avais dit que je ferais une tournée de café, mais, non, on est au salon
rouge, ça fait qu'on va se contenter de l'eau, malheureusement.
Donc, Mme la
députée de Bourassa-Sauvé, je vous cède la parole. Vous avez un temps de
parole de 21 min 45 s. La parole est à vous.
Mme Cadet : Merci beaucoup, M. le
Président. Bonjour, M. le ministre. Bonjour, Mme la sous-ministre, et l'ensemble des collègues, et des parties prenantes
de l'écosystème du ministère du Travail, et des différents organismes
sous la responsabilité du ministre. Donc, je nous souhaite des échanges
cordiaux en ce mercredi avant-midi.
M. le ministre, je commence presque là où nous
nous sommes laissés l'an dernier à presque pareille date avec un sujet que vous connaissez très bien. Je
vais vous citer un article... des extraits d'un article de La Presse :
«Le ministère du Travail conclura
d'ici quelques semaines une vaste enquête administrative lancée il y a près de
deux ans sur la gestion des services d'entretien ménager à Montréal, a appris La
Presse. Le ministre du Travail — je
ne peux pas vous le nommer — avait indiqué en septembre
vouloir faire la lumière sur des allégations touchant le Comité paritaire de l'entretien d'édifices publics de la région de
Montréal. Au fil des ans, plusieurs acteurs de l'industrie ont accusé
l'organisme de pratiques de concurrence déloyale, de manque de
transparence et même d'abus de pouvoir. La Direction de l'audit interne et des enquêtes administratives du
ministère terminera son travail d'ici quelques semaines, a-t-on indiqué à son
cabinet. Le ministre prendra ensuite le
temps d'analyser les conclusions de l'enquête avant de prendre les décisions
qui s'imposent dans les prochains mois.»
Donc, M. le
Président, moi, j'aurais aimé, donc, vous citer, donc, des extraits d'un
article récent de La Presse. Il s'agit plutôt d'un article publié
par Maxime Bergeron le 10 juin 2021, donc, il y a près de quatre ans. Je
l'ai mentionné d'entrée de jeu, ce
n'est pas la première fois que je soulève cet enjeu ici, lors de l'exercice de l'étude
des crédits budgétaires. En fait, donc,
c'est notre troisième exercice ensemble. C'est donc ma troisième fois, la
troisième fois que je soulève l'enjeu de la publication du rapport
d'enquête qui était mentionné dans le cadre de cet article.
Dans notre échange de l'an dernier, le ministre
et moi, et en fait, donc, à l'étude des crédits, donc, de 2024, le ministre m'indiquait qu'il s'agissait, donc, d'une
demande légitime et disait, donc : Oui, tout à fait, en vertu, évidemment,
de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics, ce qui peut et doit
être rendu public, moi, je n'ai aucun problème, ce sera à vérifier, et, s'il y
a quelqu'un qui demande accès, on va analyser la demande d'accès et on va
respecter la loi.
Donc, un an plus tard, donc, je me tourne vers
M. le ministre, j'aimerais savoir où nous en sommes, parce qu'effectivement,
donc, nous avons formulé des demandes d'accès. Il a été impossible de recevoir
tout ou partie du rapport d'enquête, donc, qui devait... Et on comprend que l'enquête
est conclue depuis quand même... depuis 2021, une enquête de près de deux ans
sur des allégations extrêmement graves. Je vous le disais l'an passé, des
groupes souhaitent obtenir, donc, des
réponses. Et même, l'an dernier, je vous disais : Même si ce n'est pas
l'entièreté, peut-être que certains
de ces éléments peuvent être caviardés et peut-être que le ministre pourrait
divulguer ce qui peut être rendu public, parce qu'il y a des tiers assujettis à
la Loi sur les décrets de convention collective qui attendent, M. le ministre.
Donc, je vous
repose les mêmes questions. Est-ce que vous êtes en mesure de nous divulguer
tout ou partie dudit rapport d'enquête pour lequel, donc, plusieurs
personnes attendent?
Le Président (M. Allaire) : M. le
ministre.
M.
Boulet : Merci, M. le Président. Bien, à mon tour,
j'aimerais saluer toute l'équipe qui travaille dans le périmètre d'action du
ministère du Travail, bien heureux de les accueillir, puis évidemment les
collègues, nos équipes respectives. Évidemment,
c'est un processus qui est important, dans notre système démocratique, de faire
l'étude des crédits. Je vais essayer
d'être le plus diligent possible tout en étant courtois et respectueux, ce que
nous faisons tout naturellement.
Bien,
il y a eu une demande d'accès à ce rapport d'enquête là, et on a répondu à la
demande d'accès en respectant les prescriptions de la Loi sur l'accès
aux documents des organismes publics. En même temps, on partage la même préoccupation. Le décret sur l'entretien des
édifices publics à Montréal, c'est là où il y a eu le plus d'enjeux de
gouvernance et d'éthique. C'est la
raison, souvenez-vous, pour laquelle on avait adopté un règlement général
d'application. Puis ça, on est en train de colliger les dernières
données.
Si vous souhaitez que je partage un certain
nombre de constats découlant de ce règlement général là, j'ai quelques chiffres
intéressants. Je vais le faire rapidement. 71 % des comités paritaires ont
demandé une modification de leur règlement pour se conformer au règlement
général, qui est comme une armature pour s'assurer qu'il y ait des règlements
de gouvernance, d'éthique, de nomination des membres de leur conseil
d'administration. 86 % diffusent sur le site Internet... Oui?
Le
Président (M. Allaire) : Il faut que j'équilibre le temps. Vous avez fait
un préambule d'à peu près trois minutes, donc...
Mme Cadet : Ce n'était pas une
question de temps. En fait, j'aimerais juste, donc, rediriger le ministre étant
donné, donc, notre temps limité. Donc, je
vous entends, M. le ministre, donc, sur les résultats qui découlent de l'application
du règlement. Effectivement, l'an dernier,
nous avons longuement échangé sur ce règlement que vous avez fait adopter. Mais
là j'aimerais, donc, avoir des informations concernant le rapport d'enquête et
non pas le règlement que vous avez ultérieurement fait adopter.
Le Président (M. Allaire) : M. le
ministre.
M.
Boulet : O.K. Si vous avez moins d'intérêt pour les
constats découlant de l'application du règlement général, je comprends. Sur le
rapport d'enquête, comme c'est mentionné dans la réponse à la demande d'accès,
moi, je ne peux pas aller plus loin. Les données qui y apparaissent sont
confidentielles. Et donc je vous invite... Si vous pensez avoir la
possibilité de faire une demande de révision, faites-la, mais la réponse a été
donnée.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Mme la députée.
Mme Cadet : Merci.
M.
Boulet : Bien, si vous voulez aussi parler de la Loi sur
les décrets de convention collective, n'hésitez pas. Si votre question
était le prélude à une vérification de nos intentions futures, n'hésitez pas à
me poser des questions.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Allez-y, Mme la députée.
Mme Cadet : Bien, puisque le
ministre, il ouvre la porte à l'instant même, donc, je vais le laisser
poursuivre, alors, sur ses intentions futures, parce qu'effectivement nous
avons eu des échanges, l'an dernier, pointus sur le règlement mais même, de
façon plus générale, sur la Loi sur les décrets de convention collective. Il
sait que c'est un sujet qui m'interpelle, qui nous interpelle, au Parti libéral
du Québec. Mon prédécesseur aussi, il posait des questions à cet égard. On le sait, hein, nous avions déposé
différents projets de loi que vous aviez appuyés, et depuis on vous a...
Évidemment, il y a eu le dépôt du règlement, mais j'aimerais, donc, vous
entendre peut-être un peu plus, si vous avez des choses à nous révéler
aujourd'hui.
M. Boulet : Non, je n'ai rien à
révéler, mais je me disais : On va faire un deux pour un, parce que je
suis convaincu que le collègue... notre
collègue d'Hochelaga-Maisonneuve est intéressé par la réponse qu'on peut partager
avec vous. Évidemment, tout dépend de
comment le règlement général va être appliqué. C'est pour ça que je commençais
à vous donner des statistiques et... Mais toutes les options sont analysées.
Souvenez-vous des deux projets de loi qui ont
été présentés à l'Assemblée nationale par le gouvernement libéral avant notre
arrivée au pouvoir. Un des projets de loi
découlait d'un consensus. On est toujours en analyse. On fait des
consultations. Il n'y a aucune option qui est exclue.
Il y a une option d'éliminer la Loi sur les
décrets de convention collective. Si cette option-là était retenue, il faudrait s'assurer de protéger les travailleurs et
travailleuses qui ont accès à des régimes d'assurance collective ou à des
régimes de retraite dans certains cas, qui ont accès aussi à des programmes de
formation, parce que les décrets, c'est comme
des normes minimales de travail applicables par secteur, par région
géographique. Donc, il faudra s'assurer de protéger les travailleurs et
travailleuses.
Il y a
d'autres options qui sont aussi en cours d'analyse, mais, dès que je pourrai
partager mes intentions de façon plus
claire, je le ferai. Mais on est en action dans ce dossier-là. Il y a beaucoup
de récriminations encore, malheureusement, mais on essaie de s'assurer
que le règlement général donne les meilleurs résultats possible.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme
Cadet : Merci. Étant donné notre temps limité dans l'étude
des crédits budgétaires de Travail, donc, je vais m'enligner directement sur un
autre sujet, Amazon, M. le ministre. Donc, le 22 janvier dernier, nous
avons tous été choqués de... par la
manière dont Amazon a décidé, donc, disons, donc, de quitter le Québec. On le
sait, l'avis de licenciement collectif n'avait pas
été transmis à votre collègue ministre de l'Emploi préalablement au
licenciement, donc, d'un certain nombre,
d'un nombre considérable d'employés. Évidemment, la loi ne les oblige pas à le
faire, mais la courtoisie... Les principes de base de courtoisie auraient
prescrit à Amazon, donc, de pouvoir le faire, considérant le nombre
élevé, donc, de travailleurs touchés par ce licenciement collectif.
Une question qui a été posée le 22 janvier
dernier, qui vous a été posée publiquement, était, donc, le motif de départ d'Amazon. J'aimerais vous donner l'occasion
peut-être de préciser vos propos, de préciser votre pensée. Plusieurs... Et je pense que cette question-ci, donc, n'est pas
partisane. Donc, plusieurs ont... se sont dit : Il y a peut-être des motifs
antisyndicaux, donc, il y a peut-être des
motifs qui ont de... qui ont fait en sorte que, donc, Amazon, donc, décide, donc,
de quitter la province. Est-ce que vous souscrivez à cette hypothèse-là, M. le
ministre?
• (11 h 40) •
Le Président (M. Allaire) : M. le
ministre.
M.
Boulet : Merci, M. le Président. Amazon, la motivation n'a
pas été partagée avec aucun membre du
gouvernement. Je pense que c'est un licenciement collectif — dans
l'histoire des relations de travail, il y en a eu beaucoup, des licenciements collectifs — mais,
à ma connaissance, qui a été fait de manière cavalière, puis je pense que
j'utilise un euphémisme, de façon désintéressée à l'égard des
travailleurs et travailleuses, de façon...
Puis là je ne
m'exprimerai pas, là, parce que le syndicat CSN avait obtenu une accréditation
syndicale. Il y avait eu l'amorce
d'un processus de négociation de la première convention collective de travail.
Je ne pourrai pas m'exprimer sur la motivation d'Amazon. Mais est-ce que
c'était motivé par la présence d'un syndicat? Évidemment, la CSN, avec son contentieux, a pris les recours ou
analyse les recours découlant des articles 12, 13, 14, l'application de 45
aussi du Code du travail pour la continuité du dossier d'accréditation
et de négociation.
Moi, j'ai
nommé un arbitre de différends même après le licenciement collectif,
conformément à l'interprétation et à l'application du Code du travail
que nous devions faire. Il y a eu formation d'un comité de reclassification
parce qu'on était au-delà de 50 employés. Amazon a décidé de confier à une
firme l'organisation de ce comité-là. Mais les statistiques que j'ai à date, c'est qu'à peu près la vaste majorité des
travailleurs et travailleuses ont bénéficié des services de cette agence-là en
présentiel ou virtuellement. Ils sont accompagnés. Près de 90 % ont
exprimé leur satisfaction.
Et donc les procédures se poursuivent. J'ai même
eu la visite, à ma résidence personnelle, des membres formant le syndicat des employés d'Amazon affilié à la CSN. Malheureux,
mais quand même... Mais c'est un dossier qui me préoccupe. Évidemment,
comme un ancien praticien en droit du travail, je connais pas mal les
implications, mais je vais laisser les
tribunaux, ultimement, le Tribunal
administratif du travail, rendre les
décisions qui s'imposent. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) : C'est à
vous. Allez-y.
Mme Cadet : Merci,
M. le ministre. Effectivement, donc, visite très malheureuse au domicile, que
nous avons condamnée et que nous continuons de condamner.
Je vous amène, donc, sur l'autre aspect de ce
dossier, là. Donc, nous, donc, le 22 janvier dernier, donc, l'un des
éléments que... qui, d'emblée, donc, nous a préoccupés, donc, c'est la
question, donc, des achats qui sont faits en ligne,
donc, sur cette plateforme-là et des contrats gouvernementaux qui sont octroyés
à Amazon. On le sait bien, donc, on...
Donc, plusieurs, incluant la Fédération
des chambres de commerce du Québec,
qui... nous disaient, donc, que c'était important, donc, qu'au sein de
l'État... qu'il y a une réelle culture favorable aux achats locaux.
J'aimerais
vous entendre là-dessus, M. le ministre, parce qu'on comprend qu'au sein de
plusieurs organismes affiliés au
ministère du Travail... donc, que des dépenses assez importantes ont été
réalisées sur Amazon au cours des dernières années. Quelques exemples : au sein de la Commission de la construction du Québec, 14 316,40 $ du 1er janvier 2023
au 5 février 2025; au sein du Tribunal administratif du travail, 66 682,99 $ du 1er janvier 2023
au 31 décembre 2024; au sein de la CNESST, 47 524,90 $ du
1er janvier 2023 au 24 février 2025; Régie du bâtiment du Québec,
6 643,19 $ du 1er janvier 2023 au 17 février 2025.
Donc,
j'aimerais d'abord que vous me précisiez ce que... Évidemment, donc, le
couperet est tombé le 22 janvier
dernier. Donc, d'abord, me préciser qu'au niveau des données que nous avons,
qu'on comprend que c'est un intervalle, donc, plutôt, là, global...
qu'il n'y a pas eu d'achat depuis le 22 janvier 2025, donc, que, lorsqu'on
nous dit : Jusqu'au 5 février
2025, 24 février 2025 ou 17 février 2025... que ce sont, évidemment,
donc, simplement, donc, des intervalles
qui nous sont offerts à des fins statistiques, mais que, lorsque vous avez vu
la décision que... et vous l'avez vous-même, donc, qualifiée de cavalière, que
vous avez pris la... pris la décision, vous avez transmis une directive
de vous assurer que non seulement au sein du
ministère du Travail, mais que, dans chacun des organismes qui relèvent de votre
responsabilité... qu'aucun achat n'est fait sur Amazon.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
M. le ministre.
M. Boulet : Oui. Je vais y aller
avec ma connaissance. D'abord, on est tous, évidemment, favorables à l'achat local. C'est ce qui est bénéfique pour la
prospérité économique mais aussi sociale et humaine du Québec. Au ministère
du Travail, il n'y a eu aucun achat par le corridor d'Amazon. Les chiffres que
vous avez notés pour la CCQ, le TAT, la CNESST, la Régie du bâtiment du Québec,
c'est des chiffres que je n'ai pas près de moi, mais vous connaissez la
directive, là, émanant du Conseil du trésor qu'un organisme public doit obtenir
une autorisation de son dirigeant pour acquérir
de gré à gré un bien via une place de marché en ligne lorsque le contrat est
visé au premier alinéa de l'article 14 et qu'une telle autorisation n'est toutefois pas
requise lorsque l'entreprise qui opère cette place de marché a un point de vente au détail au Québec ou lorsqu'elle
a pour activité principale la vente de biens québécois. Alors, c'est ça
qui est fondamental.
Ceci dit, je
ne m'exprimerai pas au nom des organismes qui sont avec moi, mais je pourrai
vérifier... on pourra vérifier les chiffres et les partager avec vous, là, si
jamais ce que vous avez mentionné n'est pas conforme à la réalité.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Mme
Cadet : Donc, oui, M. le Président, j'aimerais que le
ministre puisse déposer ces chiffres-là, le cas échéant, puisse faire les
vérifications, nous assurer qu'il n'y a eu aucun achat depuis le
22 janvier 2025 au sein des organismes.
Le Président (M. Allaire) : Parfait.
Mme
Cadet : Et je vous relance, donc, sur la question de la
directive, parce que vous venez de la mentionner, d'en lire un extrait. Vous parlez, donc, d'une
autorisation. Donc, est-ce qu'une telle autorisation a été demandée par les organismes,
donc, de déroger, donc, à la directive plutôt générale?
Le Président (M. Allaire) : M. le
ministre.
M. Boulet : Bien, aucune au
ministère du Travail. La réponse, non.
Mme Cadet : Et au sein des
organismes? Est-ce que la directive s'applique aux organismes?
M.
Boulet : Au sein des organismes, à ma connaissance, les
directives sont respectées, mais je ne m'exprimerai pas au nom des
organismes. Mais, encore une fois, je vais le vérifier, m'en assurer et
confirmer l'information, vous confirmer l'information.
Mme
Cadet : Merci beaucoup. Donc, j'aimerais aussi qu'il y ait dépôt de ces
renseignements, M. le Président, à la commission.
M. Boulet : Ce sera fait, M. le
Président.
Le
Président (M. Allaire) : Parfait. Vous connaissez l'adresse de la
commission. Donc, dès qu'on reçoit, je pourrai autoriser le dépôt.
Merci. Vous pouvez poursuivre.
Mme
Cadet : Je pense que le ministre connaît l'adresse de la
commission. Autre sujet, M. le ministre, jusqu'à tout récemment, donc, les
organismes publics et privés devaient se conformer à plusieurs changements
réglementaires en matière de santé et de sécurité au travail, incluant
la prévention des risques psychosociaux. Avec le projet de loi n° 101 que vous avez déposé, on
repousse d'un an la date limite à laquelle le gouvernement peut fixer l'entrée
en vigueur des dispositions relatives
aux mécanismes de prévention. En fait, d'abord, donc, pourquoi repousser cette
date, M. le ministre?
M. Boulet : Bien, la raison, c'est
qu'on veut s'assurer que, dans toutes les organisations au Québec, on ait une formation adéquate et qu'on soit en mesure de
déployer efficacement les mécanismes de prévention et de participation
des travailleurs et travailleuses.
Le 6 octobre 2021, on a adopté une loi
qui constitue une vaste modernisation du régime de santé et sécurité, et je
vais me limiter aux risques psychosociaux. Pour la première fois, 100 %
des milieux de travail seront contraints d'identifier ces risques psychosociaux
là, et de voir à les contrôler, et éventuellement les éliminer pour diminuer la
fréquence et la gravité des lésions à connotation psychologique. Et ça, ça
prend des comités paritaires, ça prend des représentants en santé et sécurité,
et c'est ça qu'on va mettre en place.
Et la CNESST avait une période de trois ans pour
adopter un règlement, ce qui a été fait pour tous les secteurs d'activité. Ce
qu'on vient de dire dans le projet de loi n° 101, c'est que ce
règlement-là va être adopté par le gouvernement en temps opportun, mais qu'en
santé et en éducation, en raison des capacités organisationnelles et de
l'application du concept multiétablissement, il y aura une période maximale d'une
année au-delà du 6 octobre 2025 pour
déployer des mécanismes qui sont apparentés aux régimes intérimaires qu'on a
mis en place à partir du 6 avril 2022, mais un régime intérimaire amélioré, bonifié. Et j'ai des échanges avec
les chefs des centrales syndicales pour m'assurer d'une bonne
compréhension de l'application de ces mécanismes-là en santé et en éducation
aussi.
• (11 h 50) •
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Mme la députée.
Mme Cadet : Merci. Merci, M. le
Président. Donc, vous parlez, donc, de santé, d'éducation. Donc, on voit qu'une récente étude de l'INSPQ menée auprès du
personnel scolaire du Québec sur l'état de santé mentale et l'exposition
aux risques psychosociaux du travail démontre
que plus de la moitié du personnel, environ 50 %, indique avoir vécu une
détresse psychologique élevée ou très élevée au cours du mois précédant
l'enquête. Parmi ces personnes, 95 % associent
partiellement ou totalement cette détresse à leur travail. Donc, plus
qu'important d'avoir des plans de prévention
dans le secteur public. Est-ce que vous savez, d'abord, quels... bien, combien
d'établissements sont conformes ou non conformes à l'heure où on se
parle? Est-ce que vous avez un tableau de bord à cet égard?
Le Président (M. Allaire) : M. le
ministre.
M. Boulet : On fait des suivis. La
CNESST me répond quand je pose des questions, mais c'est tellement asymétrique.
Tu sais, dans chaque institution, autant dans le réseau scolaire que dans le
réseau de la santé, il y a une compréhension progressive de comment déployer
les mécanismes de prévention et de participation des travailleurs,
travailleuses. Je ne saurais pas dire le pourcentage exact de ceux qui ont
complètement déployé. Parfois, on m'a dit à peu
près 40 %, mais, dans les autres 60 % restants, il y a une
application partielle et progressive de ces mécanismes-là. Mais l'objectif, c'est de s'assurer que 100 %
des mécanismes soient efficacement en opération, et dans toutes les institutions
du réseau scolaire, parce que les lésions
psychologiques... Effectivement, vous avez raison, même depuis 25 ans avec
la tertiarisation de notre économie, et c'est des secteurs, en santé
puis en éducation, à forte prépondérance féminine, les risques psychosociaux
ont une ampleur particulièrement importante.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
40 secondes.
Mme Cadet : En 40 secondes,
alors, je vais terminer ce bloc, M, le ministre, sur la question des
travailleurs forestiers, donc, des sous-traitants, donc, d'Hydro-Québec.
J'aimerais vous entendre là-dessus parce que je trouve... On vous a peut-être moins entendu publiquement,
donc, sur cette situation-là. En fait, je veux savoir qu'est-ce que vous comptez faire concrètement pour garantir que des
sous-traitants d'organismes publics respectent une norme minimale de
travail et d'hébergement pour mettre fin à ce type de traitement là.
Le Président (M. Allaire) : En
15 secondes, M. le ministre.
M. Boulet : 15 secondes. Le
lendemain, quand j'ai appris, par la voie des médias... j'ai eu des entretiens
avec Hydro-Québec, avec la vice-présidente,
et on s'est assurés d'intervenir, de faire la formation qui s'imposait, et avec
tous leurs sous-traitants.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Ça met fin à ce bloc d'échange. On enchaîne avec le député d'Hochelaga-Maisonneuve,
14 min 30 s. La parole est à vous.
M. Leduc : Merci, M. le Président.
Bonjour à M. le ministre et à toutes les personnes qui l'accompagnent. Toujours un plaisir de vous voir. Commençons sur
Amazon aussi par une question assez simple. Est-ce que M. le ministre
pense que c'est un hasard si le plus gros licenciement de l'histoire du Québec
a eu lieu quelques semaines après la requête d'accréditation syndicale?
Le Président (M. Allaire) : M. le
ministre.
M. Boulet : Je ne peux pas
m'exprimer sur le lien de causalité. C'est sûr que, ce qui nous est rapporté
par la voix des médias, il y a des circonstances. Et je comprends qu'on peut
adhérer à cette thèse-là. C'est le plus loin que je peux aller, parce que je
vais laisser, évidemment, les tribunaux apprécier la preuve, la valeur probante
des témoins, et rendre la décision qui s'impose.
M. Leduc : ...ne sont pas fous à
temps plein.
Le Président (M. Allaire) : M. le
ministre.
M. Boulet : Je pense qu'on aurait pu
plaider ce cas-là puis je pense que c'est raisonnable de le plaider. Et je
comprends la CSN de déposer les plaintes en vertu des articles appropriés du
Code du travail.
Le Président (M. Allaire) : M. le
député.
M.
Leduc : Merci. Les gens qui
vivent, donc, ces licenciements massifs là ont toutes sortes de revendications,
puis une de celles-là, c'est d'avoir accès au relevé d'emploi. Ils n'ont toujours
pas accès au relevé d'emploi plusieurs semaines après le licenciement, ce qui,
dans les faits, les empêche d'obtenir l'assurance-emploi. Tu n'as pas ton
relevé d'emploi, tu ne peux pas aller chercher de l'assurance-emploi. Ils
cherchent une manière d'avoir de l'aide. Ils cognent à votre porte. Est-ce que
vous pouvez faire quelque chose, M. le ministre, pour les aider?
Le Président (M. Allaire) : M. le
ministre.
M. Boulet : Ils n'ont certainement
pas cogné à ma porte, du moins pas à ma connaissance. Je ne savais pas qu'ils
étaient en attente de recevoir leurs relevés d'emploi. Je l'apprends. Je vais
vérifier ce que nous pouvons faire, parce que le relevé d'emploi, en fait, c'est une
attestation d'emploi en vertu de la Loi sur les normes du travail. Donc,
ça relève de l'application qui doit être
faite d'une loi qui est dans notre champ d'action. Je vais le vérifier et m'en
assurer, là, parce que c'est une lettre qui atteste, qui atteste
l'emploi.
M. Leduc : Bien
sûr. C'est juste que, pour les personnes qui le vivent, c'est un défi financier
important. Mais je comprends votre
ouverture. Je l'apprécie. Puis on pourra se recommuniquer plus tard là-dessus.
Le plus gros licenciement de
l'histoire du Québec, c'est majeur. C'est des... 4 500 emplois ou quelque
chose comme ça. 4 500 emplois, moi, j'aurais cru que ça vous aurait
fait réfléchir sur l'état des lois actuelles puis l'insuffisance des lois
actuelles. Puis, quand vous avez déposé votre projet de loi n° 101, bien,
il n'y avait, à moins d'erreur de ma part, absolument rien en référence aux licenciements massifs. Est-ce que, le plus
gros licenciement de l'histoire du Québec, il n'y a aucune leçon à retenir
de ça en matière de législation?
Le Président (M.
Allaire) : M. le ministre.
M. Boulet : Quand
on compare avec les lois de normes du travail ailleurs au Canada, on a quand
même un processus qui est assez bien établi. Il y a des délais d'avis de
licenciement collectif qui varient en fonction du nombre d'employés, entre 10
et 100, entre 100 et 300, au-delà de 300. Les avis de licenciement collectif
sont plus longs. Normalement, en parallèle, il y a des avis individuels de mise
à pied ou licenciement, parce qu'un licenciement, c'est définitif. Normalement,
une mise à pied, c'est temporaire. Donc, cet avis-là, normalement, permet au
travailleur et à la travailleuse de se
préparer à ce qui s'en vient, de se retrouver un autre emploi ou, dans la
mesure où les services sont maintenus suite au licenciement collectif, d'être
réintégré auprès de l'entreprise qui va assurer le suivi des opérations.
M. le Président, il
me demande souvent d'abréger, hein? J'imagine que c'est ce que vous souhaitez,
hein?
M. Leduc : Donc,
toutes les lois du Québec fonctionnent bien en ce moment. Il n'y a rien à
réviser.
M. Boulet : Non,
mais les comités de reclassification, ça aussi, ça nous place en peloton de
tête en termes de gestion des ressources ou
des personnes qui sont victimes d'un licenciement collectif, mais ce n'était
pas, à ce stade-ci, opportun de revoir ces articles-là.
M. Leduc : Tout
fonctionne bien pour les lois du Québec.
M. Boulet :
Je ne dis pas que...
M. Leduc :
Là, ça va bon train pour le licenciement d'Amazon.
M. Boulet : Mais
là c'est parce que vous m'interpelez quant à la motivation d'Amazon et quant à
la façon de faire le licenciement collectif d'Amazon. La majorité des
licenciements collectifs au Québec ne se font pas de cette manière-là. Notre collègue de Bourassa-Sauvé nous rappelait l'importance d'informer au préalable, de s'assurer de rencontrer le syndicat, de rencontrer les
travailleurs, travailleuses et de préparer le terrain pour l'avenir. Donc, ce
n'est pas un cas qui, nécessairement,
va imposer au législateur de revoir l'ensemble des dispositions en matière de
licenciement collectif. C'est mon opinion préliminaire.
M. Leduc : Bon, on vous fera peut-être des suggestions,
rendus à l'étude détaillée du projet de loi n° 101, M. le
ministre. On verra rendus là.
M. Boulet :
Bien sûr.
M. Leduc : Changeons de sujet, santé et sécurité au travail,
SST, un sujet majeur. On en a... On s'est colletaillés pendant, quoi,
190 heures en étude détaillée pendant le p.l. n° 59.
M. Boulet :
Vous vouliez vous colletailler.
M. Leduc :
Vous avez sûrement des beaux souvenirs de ça. Moi, j'en ai, en tout cas. Blague
à part, pendant le p.l. n° 59, il y avait toute la question du régime, notamment pour la santé et
l'éducation. Il y avait d'autres
choses, bien entendu, dans le
p.l. n° 59 puis il y avait eu beaucoup... Vous aviez
été taxé de faire un projet de loi discriminatoire envers les femmes, il y avait des critiques très sévères, parce que vous
leur offriez 25 % des heures de libération en santé et éducation, les
femmes en santé, éducation, bien entendu, alors que les secteurs prioritaires
avaient, bien sûr, beaucoup plus d'heures.
Mais là on avait eu
toutes sortes de discussions, des débats, puis vous avez dit : O.K., c'est
beau, on envoie ça à la CNESST, au C.A. de la CNESST pour qu'ils fassent un
règlement. Ils ont fait leur travail. Ils ont déposé un règlement en septembre, où il y avait 100 % des heures pour la
santé et 50 % pour l'éducation. Ça a dormi sur votre bureau pendant
des mois. On a su qu'il y avait beaucoup de résistance du côté des ministères
de la Santé et de l'Éducation, probablement au Conseil des ministres.
Finalement, dans votre projet de loi
n° 101, bien, quelle surprise, on revient à 25 % des heures pour la
santé et l'éducation, en plus d'une réduction de fonctions de RSS à peau de
chagrin. Puis je ne ferai pas la liste des choses qui sont des reculs là-dessus, on aura le temps de
le faire, mais, M. le ministre, c'est quand même une attaque importante
pour la santé et sécurité dans les domaines où l'État est l'employeur, où il
devrait donner l'exemple. Et, je n'ai pas le choix
de le dire, vous rompez votre promesse faite pendant le p.l. n° 59 d'assurer un régime qui n'est pas discriminatoire envers les femmes qui servent l'État québécois
dans la fonction de la santé et l'éducation. Est-ce que vous avez rompu
votre promesse, M. le ministre?
Le Président
(M. Allaire) : M. le ministre.
M. Boulet :
Non, absolument pas. Oui, j'ai un bon souvenir de notre étude détaillée du
projet de loi n° 59. C'est une avancée
majeure. La loi santé et sécurité, qui s'intéresse à la prévention, la Loi sur
les accidents de travail, qui s'intéresse à l'indemnisation, n'avaient
pas été amendées depuis 40 ans. Un des éléments-phares, c'était d'assurer une culture de prévention durable dans tous les
milieux de travail, alors que seulement près de 25 % des milieux de travail
bénéficiaient de mécanismes de prévention et
de participation des travailleurs, travailleuses. Aujourd'hui, c'est
100 %.
Et c'est une culture
qui se déploie de façon graduelle. L'écoulement du temps, c'est pour permettre
aux parties, via un comité formé au sein de
la CNESST... Et vous les connaissez, les parties. Ils ont fait un consensus. Et
ça, c'est aussi digne de mention. Ils ont convenu des mécanismes, de la
fréquence de rencontre, le nombre d'heures de libération.
Ça a été fait. Évidemment, ce qui est un peu particulier, c'est qu'à ce
comité-là santé et éducation n'étaient pas pleinement représentées.
Et donc il faut
s'assurer, je le répète, d'avoir un régime intérimaire, qui était déjà un grand
pas en avant, de le bonifier et de s'assurer de son déploiement efficace et
aussi intelligent, collègue, parce que vous le savez, que ces mécanismes-là...
On ne peut pas...
• (12 heures) •
Le Président
(M. Allaire) : Merci. M. le député, allez-y.
M. Leduc : Vous dites que santé et éducation n'étaient pas
pleinement représentées. Bien, c'est faux. Il y avait du monde du Conseil
du trésor qui siégeait à ce comité-là, M. le ministre, puis, vous le savez, ils
représentaient l'État québécois, donc, de facto, la santé et l'éducation aussi.
Il reste que les
faits sont têtus, là. Vous aviez déposé, au 59, 25 % des heures pour santé
et éducation. Vous vous êtes fait taxer de
discrimination envers les femmes. Vous avez dit : O.K., on va faire autre
chose. Finalement, vous faites un 180 degrés puis vous revenez à la
position initiale du 25 % pour les femmes dans santé, éducation. C'est là
que vous avez rompu votre promesse.
Le C.A. de la CNESST
a fait son travail. Il a déposé votre règlement. Vous avez eu de la résistance
à l'intérieur du Conseil des ministres. Moi,
je pensais que vous alliez résister à la résistance, puis vous ne l'avez pas
fait, puis là c'est les femmes qui vont en payer le prix.
Le Président (M.
Allaire) : M. le ministre.
M. Boulet : J'étais convaincu que vous alliez me dire qu'on
faisait un grand pas en avant, parce qu'il n'y avait aucune obligation
légale, avant octobre 2021, aussi en santé puis en éducation, d'avoir des
comités paritaires, d'avoir des représentants en santé-sécurité, ou des agents
de liaison, ou des plans d'action, dépendamment de la grosseur de l'organisation. Il n'y en avait pas. Et donc on parle
d'un régime intérimaire qui se déploie de la manière la plus humaine et
respectueuse des capacités organisationnelles. Et tous les mécanismes de
contrôle et d'élimination des risques sont partie intégrante du projet de loi
n° 101.
Donc,
ça va répondre aux besoins. Et il y aura une évaluation qui sera faite au plus
tard en 2029. Il faut y aller de façon compatible avec les limitations
organisationnelles en santé et en...
Le Président (M.
Allaire) : Merci, M. le ministre. M. le député.
M.
Leduc : Merci. Prochaine
question, si le ministre le permet, peut-être pour Mme Anouk Gagné, de la
CNESST. Les ressources d'inspectorat, là, de la CNESST sont, grosso
modo, inchangées, en termes de nombre, depuis les années 80, alors qu'il y a eu une croissance de 67 % du nombre
d'établissements puis de 100 % du nombre de travailleurs entre les années 80 et aujourd'hui. Puis on
est toujours à peu près le même nombre, là, d'ETP, 294, mais il y a des
nouvelles responsabilités qui ont
découlé, notamment, du p.l. n° 59 sur les risques psychosociaux, le
ministre y faisait référence à l'instant,
puis là il y a eu un gel des embauches décrété en 2024. Ma question,
c'est : Comment on va faire pour remplir nos objectifs de présence
d'inspectorat — on
a à peine inspecté, là, 6 % des établissements en 2023 — si on
a un gel d'embauche puis qu'on a à peu près les mêmes gens depuis les
années 80?
Le Président (M.
Allaire) : M. le ministre.
M. Leduc : Bien,
ma question était pour Mme Anouk Gagné, si possible.
Le Président (M.
Allaire) : C'est M. le ministre qui va décider.
M.
Boulet : On a une force d'inspectorat qui est assez
nombreuse pour répondre aux besoins actuels. Évidemment, les inspections
se font de différentes façons. Parfois, elles peuvent se faire de manière
virtuelle, dépendamment de la dénonciation qui a été
faite. Et les besoins sont évalués année après année en fonction des plans
stratégiques, en fonction de l'application des nouvelles lois du travail.
Et, si je prenais l'exemple, par exemple, de
l'escouade prévention ou des conseillers en santé psychologique, il y a eu des centaines, parfois des milliers
d'ateliers de formation auprès de travailleurs, travailleuses et d'entreprises.
On répond aux besoins du marché du travail, on le fait de la façon la plus
convenable et appropriée, et on évalue les besoins année après année.
Évidemment, dans l'état actuel des finances publiques, il faut tenir compte de
cette réalité financière là, mais la capacité de la CNESST de répondre aux...
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Désolé. Juste un petit rappel que je suis obligé d'équilibrer le temps. Donc,
M. le député, la parole est à vous.
M. Leduc : Combien de temps, M. le
Président?
Le Président (M. Allaire) : Il vous
reste 2 min 37 s.
M. Leduc : Merveilleux. Toujours sur
la SST et peut-être sur la CNESST plus particulièrement. Encore une fois, si
Mme Gagné peut répondre, ce serait super. Quand on a des amendes, en LSST
et en LATMP, les recettes reviennent à la CNESST, mais ce n'est pas le cas
quand c'est en équité salariale et quand c'est en normes du travail. Puis ça
découle du fait qu'avant la fusion des organismes c'était le gouvernement du
Québec, le procureur qui poursuivait, et les recettes restaient dans le fonds
consolidé, puis c'est resté, bizarrement, comme ça. Est-ce que ce ne serait pas
souhaitable que les amendes pénales en équité salariale puis en normes du
travail reviennent à la CNESST plutôt qu'elles restent dans le fonds consolidé?
Ma question est pour Mme Gagné.
Le Président (M. Allaire) : M. le
ministre.
M. Boulet : ...je ne savais pas que
les amendes découlant des constats d'infraction en équité salariale n'étaient
pas acheminées à la CNESST. C'est quelque chose... Moi, je vais le vérifier
puis je vais vous donner une réponse un peu plus précise après la vérification.
M. Leduc : Parce qu'il y a plus de
3 500 employeurs qui sont en défaut de respecter plus de deux
obligations prévues par la Loi sur l'équité salariale, puis l'intervention
pénale est très, très peu utilisée, voire pas utilisée du tout par la CNESST, parce qu'ils n'ont pas intérêt à le
faire. C'est des dépenses, mais ils n'ont pas le... s'ils gagnent, ils n'ont
pas de revenus, c'est-à-dire, il n'y a pas de recettes après ça. Ça fait que
c'est une absurdité.
M. Boulet : Je comprends, je
comprends.
M.
Leduc : Là, on a un projet de loi n° 101 qui est sur
la table, qui va être étudié bientôt, j'imagine. Je trouve que ce serait quelque chose d'intéressant, parce
que, sinon, on va encore avoir les 3 500 employeurs en défaut de
respecter la loi, puis aucune conséquence, puis le système qui est bâti
pour ne pas qu'il y ait davantage de conséquences.
Le Président (M. Allaire) : M. le
ministre.
M. Boulet : O.K. Puis c'est le
ministère des Finances... On me confirme que c'est le ministère des Finances
qui décide de comment sont acheminées les amendes, le cas échéant, suite à des
constats d'infraction potentiels.
Mais je
voulais juste compléter, M. le Président. Tout à l'heure, on me confirmait que
le budget en inspectorat avait augmenté, et le nombre d'inspections
réalisées aussi était en augmentation.
Le Président (M. Allaire) : 30 secondes.
M. Leduc : Avez-vous eu le temps de
lire mon projet de loi sur le télétravail, M. le ministre?
Le Président (M. Allaire) : M. le
ministre.
M. Boulet : Oui, bien oui, vous m'en
avez parlé. Puis on a l'opportunité d'échanger et...
M. Leduc : Bien, l'avez-vous aimé?
M. Boulet : On peut certainement...
M. Leduc : Le droit au télétravail,
40 %, c'est raisonnable. J'essaie de voir votre approche, là, pour aller
un pas à la fois.
M. Boulet : À ce stade-ci, pour moi,
le télétravail est une réalité incontournable mais qui varie d'un milieu de
travail à l'autre. Puis je pense qu'il faut laisser aux parties le soin d'en
discuter et...
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Merci. Ça met fin à ce bloc d'échange. On revient avec l'opposition officielle.
Mme la députée de Bourassa-Sauvé, vous avez 21 min 59 s.
Mme Cadet : Merci
beaucoup, M. le Président. M. le ministre, donc, je vous amène maintenant,
donc, sur le dossier de l'agence de
placement Iris. Vous avez vu, le 9 avril dernier, donc, le dossier
d'enquête de Lisa-Marie Gervais, dans Le Devoir, donc, qui
nous apprenait... Donc, je vous lis quelques titres : Des clients de
l'agence de placement Iris se disent floués «sur toute la ligne». Un autre
article : Des travailleurs étrangers donnés en location.
Avant-hier, en fait, donc, le 5 mai,
donc, Lisa-Marie Gervais et Zacharie Goudreault, donc, republiaient, donc, un
article nous disant : Une agence de placement sanctionnée, mais
des travailleurs toujours en attente d'être payés.
Je sais que vous avez
réagi, donc, à l'époque, en disant, bon, que vous étiez outré, donc, par la
situation, manifestement, que vous aviez
demandé un état de situation à la CNESST, dans... sous votre responsabilité, et
que le permis de l'agence, donc, serait
en voie de révocation. Donc, la première question ici : D'abord, est-ce
que le permis, il a été révoqué depuis?
Le Président (M.
Allaire) : M. le ministre.
M. Boulet : À
ma connaissance... Puis d'ailleurs ça a été rapporté par Lisa-Marie Gervais
cette semaine dans un article du Devoir, suite à la publication, suite
aux informations qui avaient été étalées sur la place publique. Oui, j'ai demandé un état de situation à la CNESST,
qui, comme à l'habitude, est toujours diligente, et, à ma connaissance, oui, le permis d'agence de recrutement de
travailleurs étrangers temporaires est révoqué. Là, ce que Lisa-Marie Gervais
rapportait, c'est que, là, il y avait des travailleurs... il y avait à peu près
100 000 $ qui étaient en attente d'être payés, salaires impayés.
Mme Cadet : C'est
ça, oui. C'est ma prochaine question.
M. Boulet : Et là, ça, c'est la procédure habituelle, là, de
réclamation. Mais on me confirme que le permis a été effectivement
révoqué.
Le Président (M.
Allaire) : Merci, M. le ministre...
Mme Cadet : D'accord.
M. Boulet : D'ailleurs, moi, je partage l'indignation que tout
le monde a exprimée quant à l'attitude... Puis, encore une fois, je ne
vais pas me prononcer sur le mérite. Les faits rapportés sont inadmissibles.
Le Président (M.
Allaire) : Merci. Mme la députée.
Mme Cadet : Merci.
Puis, oui, vous l'aviez dit publiquement, donc, je l'ai mentionné dans mon
préambule. Dans cette même série d'articles,
on ne... on voyait, donc... donc, la directrice, donc, d'Inexco, donc, ayant
dénoncé la situation, a été surprise
d'apprendre, donc, que, bon, la CNESST était déjà sur le coup par rapport à
cette agence-là, Iris, donc, de plusieurs enquêtes pour salaires
impayés, donc, concernant l'agence. Donc, «invitée à réagir au fait qu'une agence puisse conserver son permis bien qu'elle
soit poursuivie pour salaires impayés, la CNESST a laissé entendre que faire
l'objet de poursuites ne suffit pas». Bien évidemment, donc, c'est le cadre
législatif qui encadre la CNESST. Donc, c'est la réponse, donc, qu'elle
doit donner.
Mais,
vous, comme ministre du Travail, est-ce que... Pour vous, là, donc, si une
entreprise, une agence comme celle-ci est poursuivie pour salaires
impayés, est-ce que vous trouvez ça normal qu'elle puisse conserver son permis?
• (12 h 10) •
M. Boulet : Absolument
pas. D'ailleurs, rappelons-nous tous que c'est en janvier 2020 qu'on a adopté
un règlement pour les agences de placement,
les agences de recrutement, et il y avait des motifs de révocation, et ça en
faisait partie, quand on viole l'application de la Loi sur les normes du travail. Et la CNESST a été active depuis longtemps
dans ce dossier-là. Il y a eu, d'ailleurs, des suspensions de permis. Il y a eu
deux jugements rendus actuellement, en date de
ce jour, pour montants impayés et, pour les salaires impayés, en plus, il y a
des procédures judiciaires qui sont en cours. Je pense que la CNESST a fait tout ce qu'elle devait faire dans ce
dossier-là. En même temps, on ne peut pas deviner, on ne peut pas
inventer. Ça prend une plainte, une dénonciation. Et j'ai réalisé qu'une... que
la CNESST était active.
Ceci dit, vous le
savez, les enquêtes, ça ne se fait pas du jour au lendemain. Il faut rencontrer
des personnes, il faut s'assurer de leur disponibilité, il faut demander la production
de documents. Donc, moi, je suis convaincu qu'on a fait... que la CNESST a fait
tout ce qu'elle devait faire dans ce dossier-là.
Le Président (M.
Allaire) : Merci.
Mme Cadet : Merci.
Puis, M. le ministre, ici, ma question, puis c'est pour ça que je le disais
dans mon préambule, évidemment, donc, c'est
le cadre dans lequel opère la CNESST. Donc, elle a, bien évidemment, donc, fait
son travail. Elle était sur le coup, donc, de plusieurs enquêtes pour salaires
impayés concernant l'agence.
La
question que je vous demandais ici, c'est à savoir, donc, vous, là, mettons,
là, que vous apprenez ça... Et, vous l'avez dit, vous étiez outré. Vous l'avez
dit le 9 avril, vous venez de le répéter, pour vous, les faits rapportés sont inadmissibles. Maintenant, comment est-ce
qu'on encadre le tout pour nous assurer qu'une cliente, donc, comme
l'entreprise Inexco, ici, ne se dise pas flouée, réalise par la suite : Ah
mon Dieu! mais la CNESST était déjà en train de réaliser des enquêtes, et nous,
on a été en mesure de faire affaire avec cette entreprise, alors qu'il était
connu de la CNESST qu'il y avait, donc, plusieurs, donc, salaires impayés, là,
par rapport à cette agence-là?
C'est
pour ça que je vous demandais : Est-ce que, pour vous, donc, c'est suffisant?
Vous venez de me dire non. On comprend que le cadre indique que le
permis peut être suspendu et révoqué si l'agence est en défaut de respecter une décision, une ordonnance rendue par un
tribunal, mais, en amont, à ce moment-là, donc, l'entreprise est toujours en
mesure... l'agence est toujours en mesure de faire affaire avec différents
clients. Je comprends, donc, la présomption ici,
là, donc, qui... Je comprends, au niveau juridique, là, les motifs qui le
sous-tendent. Mais moi, j'aimerais vous entendre sur... Vous, comme ministre du Travail, vous venez de me dire que c'est
inadmissible. Est-ce que vous ouvrez la porte à ce qu'on puisse réviser le cadre qui ferait en sorte qu'on n'aurait
plus, donc, d'articles comme ceux-ci qui nous disent, bien : Des
clients, donc, d'une agence se disent floués sur toute la ligne?
Le Président (M.
Allaire) : M. le ministre.
M. Boulet : Bien,
si je comprends bien votre question... Je vais répondre de deux manières.
D'abord, il faut continuer, au Québec,
d'informer, former, sensibiliser tous les milieux de travail, c'est-à-dire les
employeurs, les syndicats et les
travailleurs et travailleuses, de leurs droits et obligations, et de rappeler
que les travailleurs étrangers temporaires doivent être traités avec équité, ont droit aux mêmes recours. Ils sont
soumis à la même protection, à toutes les lois du travail du Québec.
Ceci dit, on ne peut
pas révoquer ou on ne peut pas empêcher avant de respecter les règles de
justice naturelles. Il faut faire une enquête en bonne et due forme. Il y a un
protocole d'enquête. Encore une fois, ça se fait beaucoup par les témoignages
de personnes puis l'accès à des documents. Il faut aussi comprendre la position
de l'agence ou de l'entreprise. Mais, dès
que c'est opportun de révoquer, il faut le faire. Mais on ne peut pas, parce
qu'on se dit : Il y a de l'abus,
il y a des salaires impayés... On ne peut pas faire une preuve sommairement.
Encore une fois, il faut permettre à tout le monde d'être entendu,
notamment l'agence et l'entrepreneur.
Et
la CNESST, là-dessus, sur mon premier point, me confirme qu'ils ont fait
592 inspections de conformité auprès d'agences de placement puis de recrutement de travailleurs étrangers
temporaires, puis il y a eu 150 constats d'infraction qui ont été émis. Donc, ce n'est pas peu. Il faut
continuer d'être en action mais continuer d'informer puis de sensibiliser.
Puis, les articles du Devoir, moi, je les accueille favorablement, et
généralement je parle aux journalistes, et après ça j'ai les entretiens
qui s'imposent, avec la CNESST, ici, dans le cas présent.
Le Président (M.
Allaire) : Mme la députée.
Mme Cadet : Merci beaucoup. Autre sujet. On est vraiment
ailleurs, ici, M. le ministre. Vous vous rappellerez, dans le cadre du projet
loi n° 51, vous avez entendu des représentants de
l'Association des employeurs en mécanique industrielle du Québec. Leur demande, donc, à ce moment-là, donc, était
claire. Donc, puisqu'ils exécutent leurs travaux exclusivement avec de
la main-d'oeuvre CCQ, elle devrait relever pleinement de l'industrie de la
construction, donc de la loi R-20.
Depuis
l'adoption du p.l. n° 51, l'association, donc l'AEMIQ, a multiplié les
démarches afin de démontrer tous les avantages de leur demande. On parle ici
d'entreprises qui embauchent des milliers de travailleurs qualifiés qui oeuvrent
dans les plus grands projets industriels du Québec et qui appliquent déjà les
mêmes règles que le reste de l'industrie, même quand la loi ne les y oblige
pas. Ce qu'elle demande, c'est simplement de mettre fin à ce qu'elle considère
comme une incohérence réglementaire. Elle demande un ajustement conforme à la
réalité. Donc, tout le monde semble prêt à aller de l'avant, M. le ministre.
Donc, on nous indique qu'il manque un seul signal, le vôtre, ici. Donc, pour vous, quand est-ce que vous... quand
est-ce que vous allez avancer et corriger, disons, ce qui est appelé par
le milieu une incohérence et permettre enfin à ces entreprises de fonctionner
dans un cadre clair?
Le Président (M.
Allaire) : M. le ministre.
M. Boulet : Donc,
je comprends qu'on a votre signal à vous.
Mme Cadet : Vous
avez le nôtre. Vous avez le mien.
M. Boulet : Mais ce n'est pas simple, hein? C'est un enjeu...
Ce n'est pas juste de l'harmonisation réglementaire. Je comprends les
prétentions de l'association de mécanique industrielle. Je comprends l'avocat
Éric Thibaudeau, qui est venu à nos
consultations particulières pour le p.l. n° 51. En même temps,
cette association-là ne représente que 30 % des employeurs en
mécanique industrielle au Québec. Et ce que j'ai réalisé de mes rencontres sur
ce sujet-là, c'est qu'il n'y avait pas un
consensus du côté des entrepreneurs en mécanique industrielle. En fait, c'est
d'assujettir ou non ce qu'on appelle la machinerie de production à la
loi R-20. Il y a des enjeux aussi de relations de travail, de négociation,
de renouvellement de conventions collectives, de comparatifs entre les salaires
puis l'accès à des régimes collectifs.
Moi, je rencontre,
le 23 mai prochain, de nouveau l'association. On est toujours en
réflexion. Mais il y a aussi des consultations auprès des donneurs
d'ordres qui doivent se compléter, parce que les donneurs d'ordres, vous le savez, je l'ai déjà
partagé avec vous, ils ne sont pas nécessairement favorables. Ça fait que ce
n'est pas simple de faire un amendement ou de faire des adaptations
réglementaires, comme vous les appelez, sans que, dans le milieu de la
construction, ce soit bien compris et que par la suite ce soit bien appliqué.
Mais, pour l'instant,
collègue, on n'exclut aucune option. Je suis contraint de vous dire qu'on est
encore en consultations. On veut s'assurer que ce soit bien fait.
Mme Cadet : Merci. Donc, une dizaine de minutes, donc on va y
aller, donc, en rafale avec quelques sujets ici.
Donc, en vertu de la
loi sur l'accès à l'information, nous avions formulé, donc, une demande
d'accès, donc, par rapport à la Régie du bâtiment du Québec, et on constate, donc, dans tout ce qu'on a
rapporté, que, notamment, donc, certains... certaines rencontres,
certains repas, certains soupers, donc, ont... Donc, on nous arrive avec des
coûts qui demandent quelques explications.
Donc, je vais vous donner quelques exemples ici : donc, le 22 mai
2024, donc, un souper de travail à 276,93 $; le 14 août 2024,
une séance de travail, donc, du P.D.G., lors d'un dîner, à 166,88 $; un
souper de travail, le 19 mars, cette
fois-ci, donc, encore une fois, donc, relevant, donc, du P.D.G., à
157,35 $. Donc, je vous donne, donc,
ces exemples-ci. On arrive avec un total, donc, de dépenses ici, donc, de près
d'un peu plus, donc, de 9 000 $. Donc, j'aimerais voir un peu,
donc, quelle est la directive, en fait, sur les frais remboursables au niveau
de la RBQ.
Le Président (M.
Allaire) : Merci. M. le ministre.
M. Boulet : Avec votre permission, M. le Président, je
demanderais au P.D.G. de la Régie du
bâtiment du Québec de donner
des explications à ma collègue.
Le Président (M. Allaire) : Pas
de problème. Je comprends qu'il y a consentement. Donc, M. le
président-directeur général, je vais
vous laisser le soin de vous présenter avec votre titre, que je viens de dire,
mais plus officiel. Et la parole est à vous.
M. Beaudoin
(Michel) : ...il n'est pas ouvert? O.K. Bonjour. Michel Beaudoin,
président-directeur général de la Régie du bâtiment du Québec.
De
un, les directives sont assez claires, hein, les dépenses sont restreintes. Il
faut faire attention à nos dépenses. Il faut s'assurer que, dans le cadre des
séances de travail qu'on effectue avec nos collaborateurs... Il faut revenir
aussi sur le nombre de règlements qu'on a
déposés depuis les derniers mois, une dizaine de règlements, et ça amène éventuellement des échanges avec des gens. Et tout
ça est bien validé, documenté et autorisé par l'ensemble du personnel de
la Régie du bâtiment. On a une préoccupation très grande de respecter les
règles.
• (12 h 20) •
Et,
au niveau des directives, là, j'ai... vous avez peut-être le détail, mais on
respecte nos frais de représentation, on respecte nos frais de dépenses.
Et, dans ce contexte-là, en tout cas, dans chacun des cas, chacune des dépenses
sont bien justifiées, bien, comment puis-je
dire, documentées pour être capable de vous répondre adéquatement s'il y avait
des choses particulières.
Mais, dans notre cas
à nous, on est bien à l'aise que... Oui, on a eu peut-être des séances de
travail, beaucoup de réglementation, un beau projet de loi qui nous a amenés
éventuellement aussi à travailler fortement, et, dans ce contexte-là, qu'on
soit au niveau du président ou autres, nos dépenses sont scrutées à la loupe.
Le Président (M.
Allaire) : Merci, M. Beaudoin. Mme la députée.
Mme Cadet : Merci.
Peut-être juste une question de complément ici. Merci beaucoup, M. Beaudoin.
Donc, vous confirmez, donc, tout ce qui est,
donc, de dépenses d'alcool, donc, ne fait pas... n'est pas remboursable ici,
là, au sein, donc, de votre politique.
Le Président (M.
Allaire) : M. Beaudoin.
M. Beaudoin
(Michel) : Tout à fait, tout à fait, oui.
Mme Cadet : Merci beaucoup. Je reviens à vous, M. le ministre,
avant d'entrer dans nos... dans nos cahiers de crédits, ici. En ce qui a trait, donc, à la CNESST dans le quartier
Saint-Roch, on sait que la CNESST prévoit relocaliser, d'ici 2029, près de 300 fonctionnaires
actuellement basés dans l'édifice Le Cartier, donc, vers son siège social
de D'Estimauville. Je ne sais pas si
vous m'avez entendue, en fait, probablement pas, là, avec votre collègue au
niveau de la Langue française, donc, qui... En fait, donc, pour d'autres
motifs, donc, l'OQLF, donc, souhaitait obtenir un déménagement parce que, de leur côté, donc, dans le quartier Saint-Roch,
il y avait plusieurs enjeux de cohabitation, notamment avec les personnes
en situation d'itinérance. Donc, dans leur
cas, donc, un fonctionnaire aurait reçu un coup de poing au visage à quelques
pas de l'édifice. D'autres fonctionnaires auraient été témoins de grossière
indécence en regardant par la fenêtre de leur
bureau. Des pneus auraient été crevés dans un stationnement. Donc, on a quand
même, donc, plusieurs incidents qui se sont produits ici, d'où la
demande de l'OQLF, donc, d'être relocalisé ailleurs.
D'abord, j'aimerais
savoir : Est-ce qu'au niveau de la CNESST, des employés, donc, de la
CNESST qui sont situés dans le quartier Saint-Roch... est-ce que des incidents
similaires se sont produits?
M.
Boulet : Écoutez, pas à ma connaissance. Je pourrais fournir
l'information complémentaire. Mais la relocalisation
est motivée exclusivement par l'utilisation optimale des espaces à la maison
mère de la CNESST, à Québec. C'est un immeuble qui est assez récent. Et
c'est simplement ce qui a guidé la CNESST dans sa décision. Quant à des
incidents, ça ne m'a pas été rapporté, qui auraient pu survenir avec des
résidents du quartier Saint-Roch.
Mme
Cadet : D'accord. Est-ce que la P.D.G. de la CNESST
confirme qu'il n'y a pas eu d'incidents? Je comprends qu'à votre
connaissance ça ne vous a pas été rapporté.
M.
Boulet : Donc, on me confirme qu'on a augmenté la sécurité,
mais il n'y a aucun incident qui a été rapporté.
Mme Cadet : O.K. Donc...
M.
Boulet : Et le bail, le bail, collègue, là, dans l'immeuble
actuel, dans le quartier Saint-Roch, prend fin en 2029. Donc, ce n'est
pas de quoi d'imminent.
Mme
Cadet : D'accord. C'était ma prochaine question, parce
que, justement, donc, je lisais, d'ici 2029, qu'il devait être localisé. Mais
l'information que nous avions, c'est que tous les baux des employés de la
fonction publique se terminaient au
moins en 2029. Donc, ici, on parle vraiment... Donc, ce serait à la fin de
l'échéance. Merci beaucoup.
Je vais
poursuivre, M. le ministre, alors, avec, donc, certaines, donc, demandes de
renseignements particuliers et généraux, donc, que nous avons formulées.
Donc, ici, dans notre demande de renseignements généraux au niveau, donc, de la
CNESST, premier élément, donc, nous voyons, donc, une dépense, donc, de
3 000 $ pour les services de création d'une présentation PowerPoint à
M. Alain Guérard, donc, pour présenter les priorités préliminaires en
santé et sécurité au travail dans le cadre des travaux de la PPPI 2024-2027.
Donc, c'est une demande que nous avons formulée à la page 25 de notre
cahier. Est-ce que c'est quelque chose qui peut être expliqué, s'il vous plaît?
Le Président (M. Allaire) : M. le
ministre.
M. Boulet : Donc, il y a eu une
demande de renseignements ou une demande d'accès à l'information?
Mme Cadet : Non,
une demande de renseignements dans le cadre des crédits, la demande habituelle
qui est faite.
M. Boulet : O.K. Évidemment, ça n'a
pas été porté à ma connaissance. Moi, je peux m'engager à en prendre
connaissance et à assurer le suivi approprié, parce qu'à ce stade-ci je ne le
sais pas. Je ne la connais pas, la demande.
Mme
Cadet : Bien, est-ce que la CNESST peut répondre?
Habituellement, dans le cadre de l'exercice des crédits, c'est
l'occasion de pouvoir obtenir des réponses à ces questions-là.
M. Boulet : On m'indique qu'on n'est
pas en mesure de répondre. On ne connaît pas la demande de renseignements, sa
nature.
Mme
Cadet : Bien, c'est le cahier de crédits qui a été créé,
là. On nous a répondu, donc, à travers cette réponse écrite là. Donc,
c'est l'équipe de la CNESST qui a rédigé, donc, cette réponse-là qu'ils nous
ont fournie.
Le Président (M. Allaire) : M. le
ministre.
M. Boulet : Bien, désolé, on ne l'a
pas. On confirme qu'on ne l'a pas eue. Mais moi, je m'engage à ce que la vérification soit faite et qu'on vous fournisse la
réponse appropriée. En fait, vous voulez avoir le renseignement qui est dans
votre demande.
Mme Cadet : Bien oui, en fait, avoir
plus de détails sur ce que nous avons formulé ici. Donc, oui, si vous pouvez le
déposer à la commission.
M. Boulet : On vous les fournira.
Le Président (M. Allaire) : C'est le
même principe que tantôt. Si vous souhaitez que ça devienne public, je dois
recevoir les documents et l'information avant la fin de la présente commission.
C'est très important. Sinon, ce sera de l'information informelle qui circulera
entre vous. Allez-y.
Mme Cadet : Merci beaucoup, M. le
Président. Donc, dans la même lignée, donc, dans la même demande de
renseignements généraux que nous avons formulée à la CNESST, là, dans le cadre
de cette étude, cette présente étude de
crédits, on voit, donc, des dépenses qui ont été faites, là, pour la rédaction,
donc, d'une description d'emploi pour un
poste d'instructeur en sauvetage minier, une rédaction... une autre rédaction
d'une description d'emploi, donc, plus... moins définie et la rédaction d'une
description d'emploi pour un poste d'adjoint exécutif. Donc, on parle ici,
donc, d'un seul poste. Les contrats qui ont été octroyés à Mme Lynn
Lord, donc, sont, donc, de l'ordre de 1 300 $, de 2 700 $
et de
3 375 $. Vous comprendrez qu'ici nous trouvons curieux que ça n'ait
pas été réalisé à l'interne. Donc, je ne sais pas si on peut nous
répondre, donc, sur cette demande-là qui a été produite.
Le Président (M. Allaire) : M. le
ministre.
M. Boulet : Bon, M. le Président, à
ce stade-ci, encore une fois, on n'est pas en mesure de répondre. On va faire la vérification qui s'impose, et je m'engage
à répondre à la demande de renseignements à laquelle vous faites référence.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Mme la députée.
Mme Cadet : ...s'il vous plaît. Merci
beaucoup. Régie du bâtiment du Québec, donc, encore une fois, donc, demande de
renseignements généraux que nous avons formulée. Donc, ce sont les chiffres qui
nous ont été donnés par la RBQ dans le cadre
de cet exercice de reddition de comptes. On constate que le nombre de postes
vacants, le nombre d'ETC non comblés pour l'année, donc, 2024‑2025 est
d'un total de 87. Mais, en même temps, dans notre demande de renseignements particuliers, donc, toujours, donc, on est...
C'est un peu plus technique, là, mais, toujours, donc, deux demandes qui sont formulées par les différentes oppositions,
pour ceux qui ont l'occasion, donc, de nous écouter, alors, on voit aussi que, le nombre d'employés
titularisés par année financière, donc, pour l'année 2024‑2025,
ici, donc, on en aurait, donc, neuf
sur 30, donc, un taux de 30 %, donc, un taux inférieur, un taux de
titularisation inférieur, donc, à la
moyenne, donc, des années précédentes. Donc, ici, je me demandais, en fait,
pourquoi est-ce que le taux de titularisation est aussi bas, alors qu'on
a un nombre de postes vacants, donc, quand même assez élevé au niveau de la
RBQ.
Le Président (M. Allaire) : M. le
ministre.
M. Boulet : Avec votre permission,
je demanderais à M. Beaudoin de donner une réponse.
Le Président (M. Allaire) : Oui.
M. Beaudoin, allez-y.
M. Beaudoin (Michel) : Je comprends
très bien... Michel Beaudoin, président-directeur général. Je n'ai plus besoin
de faire ça, je pense.
Je comprends très bien votre préoccupation,
mais, en même temps, il y a beaucoup de taux de roulement de personnel. Vous allez comprendre qu'il est
possible, de temps à autre, qu'on ait à doter des nouveaux postes, ou etc. Il n'en
demeure pas moins que, pour nous, l'important, c'est d'être capables d'aller
chercher des ressources, de former ces gens-là et de les amener adéquatement à
faire en sorte qu'on puisse avoir du personnel adéquat et bien qualifié. Et
c'est peut-être pour ça qu'on arrive, éventuellement, à faire en sorte que...
La dotation de la permanence, ça se mérite, aussi. Alors, c'est un travail,
toujours, de suivi de ressources humaines, et qu'on soit capables de travailler
adéquatement.
Le Président (M. Allaire) : 40 secondes.
Mme Cadet : Merci beaucoup, M. le
Président. Donc, ici, donc, vous dites, donc, vous le justifiez au niveau du
taux de roulement du personnel. Et pourquoi un taux de roulement élevé, alors?
M. Beaudoin (Michel) : Excusez-moi,
je n'ai pas compris, là.
Mme Cadet : Donc, vous le justifiez
en raison d'un taux de roulement du personnel. Pourquoi un taux de roulement si
élevé dans ce cas-ci?
M. Beaudoin (Michel) : Bien, ça a
baissé avec le temps, mais je pense que tout le monde a vécu un peu une période où, comment puis-je dire, l'inspectorat,
que ce soit le travail... Il y a eu beaucoup de gens qui sont venus d'un
ministère à l'autre ou... venir chercher des
gens. Alors, ce n'est pas un taux de roulement qui est dû à des départs
volontaires. Bien souvent, c'est des
opportunités d'avancement ou autres qui amènent... Et je pense que, dans
l'ensemble de la fonction publique, on le vit, et c'est dans ce
contexte-là qu'on le vit. Mais, au-delà de ça, dans le domaine de
l'inspectorat, ce n'est pas là qu'on a eu le plus de changements.
Le
Président (M. Allaire) : Merci, merci. Ça met fin à ce bloc d'échange avec
l'opposition officielle. On enchaîne avec le troisième groupe de
l'opposition. M. le député de Jean-Talon, la parole est à vous pour
14 min 35 s.
• (12 h 30) •
M.
Paradis : Bonjour, M. le ministre. Bonjour à toute votre
équipe, celle qui vous entoure, des visages familiers en commission
parlementaire. Vous êtes un ministre actif.
J'aimerais
vous parler de vos crédits, parce que c'est l'étude des crédits, et j'aimerais
vous amener à la page 23-2 du cahier,
donc, des crédits et dépenses des portefeuilles, où on voit quand même une
baisse importante des crédits, de 7,5 %, donc, de
37,4 millions à 40 millions. Et, on voit, c'est les transferts, en
fait, qui ont baissé, là. Je veux vous amener, en fait, la ligne plus basse, là. Les transferts passent de
16 millions à 11,6 millions. J'aimerais ça comprendre ça, de quoi
il s'agit, pourquoi ça baisse autant, les transferts.
Le Président (M.
Allaire) : Merci. M. le ministre.
M. Boulet : Avec votre permission,
M. le Président, je vais permettre à ma sous-ministre de répondre.
Le
Président (M. Allaire) : Parfait. Il n'y a pas de problème. Allez-y.
Simplement vous présenter avec votre titre. La parole est à vous.
Mme Merizzi (Isabelle) : Donc,
Isabelle Merizzi, sous-ministre au ministère du Travail.
Alors,
effectivement, c'est des transferts qui ont cours entre nous et la CNESST.
C'est pour l'exécution de mesures en
matière de normes du travail. C'est sans impact sur la clientèle de la CNESST.
C'était une mesure qui était prévue se terminer. Les cotisations sont
prévues en conséquence à la CNESST. Et donc c'est un transfert qui s'est
effectué. C'est 1,3 million de moins en
transferts, et il y a des sommes qui sont redonnées au ministère du Travail.
Donc, c'est sans conséquence pour la
clientèle de la CNESST, mais c'est également sans conséquence du côté du
ministère du Travail, où des sommes ont été redonnées en rémunération et
en fonctionnement, par ailleurs. Alors, c'est pour ça que vous voyez un
différentiel d'à peu près 1,3 million au net.
M. Paradis : Très bien. Bien, merci.
Donc, je comprends qu'il n'y a pas de conséquence pour les gens.
Mme Merizzi (Isabelle) : Il n'y en a
pas.
M.
Paradis : Mais qu'est-ce qui explique, là... C'est quoi, en
résumé, là? Parce que je ne suis pas sûr que j'ai bien saisi, là.
Qu'est-ce qui fait que ça baisse de 3 millions?
Mme Merizzi (Isabelle) : C'est des
sommes qui avaient été prévues il y a quelques années et qui... Depuis, l'autonomie financière a été acquise à la CNESST,
donc, des sommes qui ne sont plus nécessaires et requises. Et, dans
l'examen des dépenses, on a pu faire, effectivement, cet effort-là commun sans
qu'il y ait d'impact sur la clientèle.
M.
Paradis : Très bien. Donc, c'est un montant qui était
préexistant, finalement, dont on n'a pas besoin, et c'est ce qui explique la
diminution. Donc, pas de diminution réelle pour les sommes qui sont investies
auprès des bénéficiaires des services. Très bien.
M. le
ministre, j'aimerais vous... j'aimerais maintenant vous amener sur le sujet de
votre programme de formation en construction. En commission parlementaire, vous
avez plusieurs fois vanté ce programme-là. Vous nous avez parlé de son
importance. Vous en avez parlé ici, en Chambre. Et donc c'était un programme
qui prévoyait une rémunération de 750 $ par semaine, donc à un taux
horaire autour de 25 $ l'heure, pour tous ceux qui participaient à la
formation. L'objectif, c'était d'augmenter la main-d'oeuvre dans le secteur de la construction, un secteur névralgique, notamment
pour les infrastructures dont on parle tant.
Le résultat, on s'en souvient, ça a été rapporté
dans les médias. Plusieurs étudiants étaient rémunérés, mais ils ne se présentaient pas aux formations.
Plusieurs des étudiants n'avaient jamais tenu un marteau ou un autre outil de
leur vie. Donc, ils étaient quand même payés, ces gens-là, et il y a un
pourcentage très peu élevé de gens qui ont fini par travailler sur les
chantiers de construction. Donc, moi, j'aimerais savoir si vous avez une
évaluation détaillée de ce programme-là, en
premier lieu. Est-ce que vous avez un document qui évalue les résultats de ce
programme, qui nous a coûté 300 millions de dollars?
Le Président (M. Allaire) : Merci.
M. le ministre.
M. Boulet : Bien, d'abord, merci
pour cette question, parce que c'était vraiment fondamental, hein, vous le savez, à quel point la construction, c'est
névralgique pour le Québec dans tous les secteurs, les écoles, les hôpitaux,
les routes puis les projets
industriels, les infrastructures, le plan ambitieux d'Hydro-Québec. Et la pénurie de main-d'oeuvre est un des défis majeurs à relever. Et ça visait à valoriser, à inciter
et à permettre à des personnes de se qualifier convenablement, parce que
le pourcentage des personnes qui accèdent aux chantiers de construction par ce
qu'on appelle la voie des bassins est beaucoup trop élevé. Ça varie d'un métier
à l'autre, mais c'est autour de 75 %. Donc, il faut... il faut rehausser les compétences. Il faut accroître la
formation pour mieux construire, et construire plus, et diminuer les
risques d'accidents de travail, qui sont encore trop élevés.
Il y a des
cohortes qui se sont amorcées dans les cinq métiers concernés, les
ferblantiers, les charpentiers-menuisiers, les frigoristes, les opérateurs de pelle, les opérateurs d'équipement
lourd, et ça donne des résultats. Mais on est en train de compléter, de faire le bilan. Il y en a
beaucoup qui obtiennent un certificat compétence apprenti de la Commission de la construction du Québec. Ce
n'est pas complété, mais les résultats sont généralement très bons.
Le Président (M. Allaire) : ...M. le
ministre. M. le député, allez-y.
M. Paradis : Merci, M. le ministre.
On essaie de respecter la proportion du temps de question et de réponse. Très
bien.
Mais là vous nous dites qu'il y a des résultats.
Moi, je vous repose la question : Est-ce que vous êtes capable de nous produire une étude des résultats de ce
programme-là jusqu'à maintenant? Vous en avez fait un programme-phare de votre programmation.
Alors, moi, je voudrais savoir combien ont été dépensés jusqu'à maintenant,
parce que le programme a pris fin.
Est-ce que vous confirmez que le programme a pris fin, un? Deuxième, combien a
été dépensé?
En nombre absolu, combien de personnes qui sont
passées par ce programme-là travaillent en construction et sont toujours là? Quelle proportion des gens
inscrits ont suivi leurs cours du début à la fin? Combien se sont désistés en
cours de route? Quel est le coût de formation par personnes qui sont dans le
secteur de la construction aujourd'hui? Je pense que c'est ça que les
Québécoises et les Québécois sont intéressés à connaître comme information,
parce que c'est... ça a coûté cher. C'est un programme-phare de votre
gouvernement. Donc, moi, je veux savoir quelle est votre évaluation. D'abord,
vous confirmez qu'il est terminé, ce programme-là.
Le Président (M. Allaire) : M. le
ministre, en une minute.
M.
Boulet : Les dernières cohortes terminent au mois d'avril.
Donc, normalement, ça devrait être complété dans les centres de
formation professionnelle. Mais je n'ai pas toutes les données, hein, parce que
souvenez-vous que ce programme-là avait été
lancé en collaboration avec mon collègue à l'Éducation et ma collègue à
l'Emploi. Donc... Et c'est donné dans
des centres de formation professionnelle. Ça donne accès à une attestation
d'études professionnelles. Ça permet, par la suite, avec une garantie
d'heures, d'avoir un certificat compétence apprenti.
Donc, c'est toujours en évaluation, mais la
donnée que je peux partager, là, puis je l'avais au mois de décembre 2024, du ministère de l'Éducation,
14 mars 2025, la Commission de
la construction du Québec, 6 300 personnes
se sont inscrites aux cohortes de formation,
alors que la cible initiale était de 4 000, 5 000 inscriptions.
Là, évidemment, le nombre de personnes qui ont obtenu l'attestation
d'études professionnelles, évidemment, il fallait s'assurer de leur assiduité, de leur réussite, parce que ce n'est
pas le montant d'argent que tu recevais indépendamment de ton assiduité et de ta réussite. Mais il y a... Il y avait
au-delà... En mars 2025, il y avait au-delà de... Bon, on avait...
62 % des détenteurs de l'attestation d'études professionnelles
avaient intégré l'industrie de la construction.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Merci. M. le député.
M. Boulet : ...
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Merci, M. le ministre. M. le député, la parole est à vous.
M. Boulet : ...
Le
Président (M. Allaire) : M. le ministre, quand le micro est fermé, c'est
parce que je donne la parole à M. le député.
M. Paradis : M. le ministre, vous
continuez, mais là on ne vous entend pas.
Le Président (M. Allaire) : M. le
député de Jean-Talon, la parole est à vous. Merci.
M.
Paradis : J'aimerais quand même revenir, là, parce que je ne
suis pas sûr que je comprends bien. Les réponses sont très générales.
D'abord, on va revenir, il a été lancé à quelle date exactement, ce
programme-là?
Le Président (M. Allaire) : M. le
ministre.
Des voix : ...
M. Boulet : Non. C'est... c'est à
l'automne 2023. On l'avait annoncé en septembre ou octobre 2023.
M.
Paradis : Bon, bien... Oui.
Moi, c'est ça que j'ai ici, là, mais j'aurais voulu une date plus précise, là.
Mais...
M.
Boulet : Puis les premières cohortes ont commencé en
février, mars 2024, parce qu'il y avait aussi des enjeux d'espace,
d'équipement. Et tout ça, quand ça a été réglé, ça a permis aux premières
cohortes de débuter.
M.
Paradis : Très bien. C'est un programme-phare de votre
gouvernement. J'aimerais savoir combien il a coûté jusqu'à maintenant,
ce programme-là. Est-ce que vous avez ce chiffre?
Le Président (M. Allaire) : M. le
ministre.
M. Boulet : Moi, je n'ai pas
l'information. Ça provient du ministère de l'Emploi. Et vous pourrez obtenir
l'information de ma collègue.
Le Président (M. Allaire) : M. le
député.
M.
Paradis : Bien, c'est vous, ça, ou c'est votre collègue la
ministre de l'Emploi? Parce que... D'ailleurs, je ne comprends pas
pourquoi ce n'est pas la ministre de l'Emploi qui gère ce programme-là.
M.
Boulet : Non. C'est Éducation pour la formation, c'est
Emploi aussi pour les fonds puis c'est la Commission de la construction
du Québec, qui est dans notre périmètre
d'action, qui s'assure de la délivrance des certificats compétence
apprenti permettant aux personnes d'intégrer l'industrie de la construction.
Puis là, collègue, vous le savez, on ne fonctionne pas en silo. On travaille en
équipe. Et je n'ai pas le montant de...
M. Paradis : Bon, alors...
Le
Président (M. Allaire) :
Juste... M. le député de Jean-Talon, laissez-le finir, s'il vous plaît. Vous pouvez
finir, M. le ministre, rapidement, rapidement.
M. Boulet : Non. J'ai complété.
Le Président (M. Allaire) : Ça va?
M. le député.
• (12 h 40) •
M. Paradis : Mais, si vous
travaillez en équipe, s'il vous plaît, M. le ministre, ne me dites pas :
C'est la ministre de l'Emploi qui a les
chiffres, là. C'est votre programme-phare. C'est vous qui avez été sur toutes
les tribunes. On vous a vu parler de ce programme-là. Vous avez fait des
belles communications.
Maintenant, je vous demande de faire des belles
communications sur les résultats, parce que c'est votre programme-phare. C'est
vous qui avez été dans tous les médias pour annoncer en grande pompe ce
programme-là. Combien a-t-il coûté?
J'imagine qu'il y a quelqu'un, autour de vous, qui a le chiffre. Combien a-t-il
coûté? Parce que ce que je veux savoir, à la fin, là... Je veux dire aux
Québécoises et aux Québécois qui nous... qui nous regardent, là... Je veux
savoir il y a combien de personnes qui travaillent dans le secteur de la
construction qui sont passées par ce programme-là aujourd'hui. J'aimerais avoir
une réponse. Je veux savoir combien a été investi dans ce programme-là, et donc combien ça a coûté, par étudiant qui est
dans le secteur de la construction, à notre gouvernement pour réaliser
ses objectifs, parce qu'on veut savoir : Atteignez-vous vos objectifs?
C'est ça, l'objectif de mes questions aujourd'hui.
Je le redis,
vous en avez fait un programme-phare de votre gouvernement et, je pense, vous
vous êtes beaucoup investi personnellement là-dedans. Je vous ai entendu
en parler en commission parlementaire.
Le Président (M. Allaire) : M. le
ministre.
M. Paradis : Alors là, ce n'est pas
juste les belles communications au début, c'est les résultats.
Le Président (M. Allaire) : Ça va?
M.
Paradis : Qu'est-ce qu'on a
pour notre argent? Qu'est-ce que les Québécois obtiennent pour ce qu'ils ont
investi là-dedans?
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le député de Jean-Talon. M. le ministre.
M.
Boulet : Bien, trois choses. Quand ça a été annoncé, il y
avait le premier ministre, il y avait mon collègue à l'Éducation, ma collègue à
l'Emploi ainsi que moi. Le suivi, effectivement, les médias m'interpelaient.
Évidemment, comme on bénéficiait des données provenant de la Commission
de la construction du Québec, on pouvait donner de l'information pertinente. Mais le montant investi, c'est toujours en
évolution. Puis ça vient d'être complété. On va faire un bilan au moment
opportun.
Mais, je le
répète, on est fiers de ce programme-là. Ce n'est pas un résultat parfait. Il y
a eu des cas anecdotiques qui ont été rapportés par les médias. Le but
était totalement légitime, d'avoir une main-d'oeuvre additionnelle dans l'industrie de la construction, et ce but-là a été
atteint. Mais, quand on aura tout le bilan, on va le partager. Puis je pourrai
le partager avec les données issues de
l'Éducation, issues de ma collègue de l'Emploi, et on le fera quand on sera
prêts. Et je vous amènerai, je vous
inviterai à un centre, collègue de Jean-Talon, dans un centre de formation professionnelle où
il y a de la formation, où...
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Merci, M. le ministre. M. le député, la parole est à vous.
M.
Paradis : Alors, j'entends le ministre qui nous dit que le
but a été atteint, qu'il est très fier du programme, mais aujourd'hui, plus d'un an plus tard, un an et
demi plus tard, après sa mise en oeuvre en grande pompe avec des belles
communications, aujourd'hui, en étude des crédits, alors qu'on parle d'un
programme de 300 millions de dollars, je ne suis pas capable d'avoir
une statistique sur combien de personnes se sont inscrites, combien ont suivi
leurs cours jusqu'à la fin, combien sont en construction aujourd'hui — c'est
ça, l'objectif — et
combien ça a coûté par étudiant. Alors, moi, c'est ce que je conclus.
Je vais vous amener sur un autre sujet
maintenant, M. le ministre. Je vais vous amener sur un autre sujet.
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) : Juste un
instant. M. le député va poursuivre.
M. Paradis : Je
vais vous amener sur un autre sujet, le travail au noir. C'est un sujet qu'on a
évoqué, vous et moi, ensemble, notamment en
travaux parlementaires. Et on évaluait à 16,4 millions... milliards la
valeur du travail au noir en 2022.
Est-ce que vous avez une évaluation plus récente de la valeur estimée du
travail au noir effectué au Québec?
Le Président (M. Allaire) : M. le
ministre.
M.
Boulet : Oui. Bien, si vous me permettez, M. le Président,
non, j'ai donné les renseignements pour le programme de formation accélérée. Deux, ce n'est pas
terminé. Le bilan sera fait au moment opportun, et les informations pertinentes
seront partagées avec le collègue de Jean-Talon.
Le travail au noir, il y a ce qu'on appelle
ACCES Construction. Puis le gouvernement appuie la Régie du bâtiment, la CNESST
puis la Commission de la construction du Québec, qui travaillent de manière
coordonnée pour endiguer le plus possible le
travail au noir. Et, en 2023‑2024, selon les données que nous avons, les actions
concertées, je le répète, de lutte
contre l'évasion fiscale et les fraudes envers l'État ont généré un rendement
total de près de 653,7 millions de dollars.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Merci...
M. Boulet : Le rendement par
dollar...
Le Président (M. Allaire) : Merci,
M. le ministre. M. le ministre, désolé, ça met fin à ce bloc d'échange avec le troisième groupe de l'opposition. On enchaîne
donc avec la partie gouvernementale. M. le député de Portneuf, la parole
est à vous, 14 min 35 s.
M.
Caron : Merci, M. le Président. Bonjour, M. le ministre.
Un petit peu curieux, cette disposition à proximité de vous. Écoutez, je me demandais bien sur quels
sujets j'allais pouvoir échanger avec vous. Il se trouve que, dimanche dernier,
c'était la Journée internationale des pompiers. Et puis je vais me permettre
aussi de souligner que j'ai, dans mon équipe, quelqu'un qui, durant
30 années, s'est impliqué chez les pompiers et qui tire sa révérence
prochainement. C'est Benoît Delisle. Et Benoît me rappelle toujours à quel
point ça peut être un univers assez compliqué, un univers inquiétant pour les pompiers, à la fois parce
qu'ils doivent, bien entendu, intervenir sur des situations qui sont souvent
dramatiques, mais aussi parce que ça peut avoir un impact, bien entendu, sur
leur santé.
J'ai eu la
chance, moi, dans Portneuf, d'inaugurer déjà trois casernes, une à
Saint-Raymond, une à Donnacona, une à
Saint-Basile. Je vais en inaugurer une prochainement à Saint-Ubalde. Et je me
rends compte qu'on déploie beaucoup d'énergie
pour, justement, s'assurer que, eh bien, les espaces soient le plus... le plus
assainis possible lorsqu'on rentre d'une mission et puis qu'on
décontamine, bien entendu, les vêtements. Donc, je me rends compte qu'il y a
vraiment beaucoup d'efforts qui sont
orientés vers la... le confort, finalement, des hommes et des femmes qui vont
combattre le feu.
On sait aussi que la formation qui est donnée à
nos chefs pompiers est aussi intéressante. Et puis je me rends compte vraiment
qu'il y a beaucoup de rigueur chez les directeurs, chez ceux qui dirigent nos
casernes de pompiers, justement, pour s'assurer que les femmes et les hommes qui
vont sur des interventions telles que celles-là, eh bien, prennent le moins de risques possible pour avoir
des conséquences sur leur santé. On sait qu'ils sont, donc, exposés à ce tueur
silencieux qu'on peut nommer le cancer, puisqu'ils sont exposés à des
substances toxiques. Ça augmente, bien entendu, significativement les risques.
Et puis, de toute manière, scientifiquement, c'est... c'est démontré que, plus
jeunes que dans une autre partie de la population, eh bien, certains pompiers
souffrent de cancers.
Par le passé, on ne savait pas tout ça. Souvent,
je me rappelle de mon grand-père qui faisait un trou dans la terre et pour y jeter de l'huile usagée, pensant
que la terre allait filtrer. Par le passé, on... Par le passé, on considérait
que, bon, aller lutter contre le feu comme ça, ce n'était pas forcément
dommageable pour la santé. Bref, on ne prenait pas assez la situation à
charge. Et aujourd'hui on a vraiment pris conscience de cette réalité.
Avant
l'entrée en vigueur de la loi qui modernisait la régie de santé et de sécurité
du travail en 2021, justement, la reconnaissance des cancers
professionnels chez les pompiers était très limitée. Il fallait souvent
prouver, démontrer. C'était quelque chose de
lourd, souvent, pour les hommes et les femmes qui souffraient de ces maladies,
parce qu'au-delà de la maladie qu'ils
vivaient, au-delà du stress qu'ils ressentaient, bien, on leur demandait en
plus de démontrer que ce dont ils
souffraient, eh bien, était lié à des gestes qu'ils avaient pu... qu'ils ou elles
avaient pu poser pour venir en aide à notre population.
Avec l'adoption du Règlement sur les maladies
professionnelles, je me souviens qu'il y avait déjà neuf cancers qui étaient... qui étaient reconnus. Je ne
les ai pas tous en note, mais je sais qu'il y avait le cancer pulmonaire,
le cancer en lien avec les reins, la vessie,
le larynx, le cancer de la peau, les lymphomes, cancer de la prostate. Et puis
il y avait aussi, bien entendu, le trouble du stress post-traumatique. Ça
correspondait, finalement, à 10 maladies qui étaient... qui étaient reconnues. On était déjà bien contents, mais,
lorsqu'on se comparait aux provinces voisines, on se rendait compte que, dans
certaines provinces, eh bien, on reconnaissait de 14 à 22 cancers. Donc,
on savait qu'il fallait franchir de nouvelles étapes. Et puis, le mois
dernier, d'ailleurs, je pense qu'on a annoncé que, justement, on ajoutait à
cette liste, eh bien, six types de cancers reconnus dans le cadre de ces
expositions de la part de nos pompières et pompiers.
Alors, on ajoute le cancer du cerveau, le cancer colorectal, la leucémie, le
cancer de l'oesophage, cancer du sein, cancer des testicules. Donc, au
total, eh bien, c'est 16 maladies qui sont reconnues aujourd'hui.
On a vu
aussi, parce que, dans tout ça, bien entendu, ce n'est pas... ce n'est pas le
caractère politique qui décide, mais
on essaie de s'entourer, justement, avec des spécialistes, avec des
scientifiques... Et je souligne d'ailleurs l'importance de la création du Comité
scientifique sur les maladies professionnelles, ce comité qui a été composé...
créé récemment mais qui est surtout
composé d'experts indépendants, puisqu'on sait que, dans ce cas-ci, eh bien,
une maladie ne doit pas être reconnue de manière arbitraire mais de
manière scientifique, absolument.
Donc, le travail
évolue, le travail continue, mais on sait que la science évolue aussi. Parfois,
on découvre de nouvelles maladies et puis on peut s'interroger sur... qui a
causé, finalement, ce cancer dont souffrent nos gens qui interviennent sur les incendies. Donc, je voulais
savoir comment on va s'assurer, justement, que ce comité va continuer de travailler de manière aussi efficace mais de
manière aussi... je ne vais pas dire rapide, mais de manière aussi cohérente
avec la réalité avec laquelle on vit. Donc, est-ce que vous avez de
l'information en ce sens à nous partager?
• (12 h 50) •
Le Président
(M. Allaire) : Merci. M. le ministre.
M. Boulet : Bien, merci, collègue. C'est des commentaires que
je trouve hyperappropriés. Ça me donne l'occasion de redire à quel point
les pompiers puis les pompières jouent un rôle fondamental dans notre société
pour assurer la sécurité des personnes. Et
il y a de plus en plus, d'ailleurs, de pompières, particulièrement dans les grandes
villes comme Montréal et Québec.
En 2021, vous avez
raison, on a rajouté neuf cancers professionnels — il n'y en avait aucun — puis
c'était dans une annexe qui faisait partie intégrante de la loi. Là,
maintenant, ça fait partie d'un règlement. Et le travail n'est jamais complété.
Il faut s'améliorer. C'est la raison pour laquelle, vous l'avez bien expliqué,
au mois d'avril, bien, le 11 avril dernier, on a rajouté six nouveaux cancers.
Ça fait quoi de
rajouter des cancers? C'est aussi... Comme vous l'avez expliqué, ça permet aux
pompiers et pompières de ne pas avoir à
assumer un fardeau de preuve, avec toutes les préoccupations, les délais qui
sont parfois très longs avant
d'obtenir les indemnités qui découlent de leurs cancers professionnels. Et
c'est un grand bénéfice pour ces personnes-là. Ils peuvent bénéficier,
donc, de la couverture offerte par la Loi sur les accidents de travail,
maladies professionnelles de manière beaucoup plus diligente.
Et,
le comité scientifique, nous l'avons mis en place dans le contexte de la vaste
modernisation pour permettre à nos
règlements... à ce règlement-là, qu'on appelle sur les maladies
professionnelles présumées, d'évoluer et de s'adapter en fonction des
nouvelles connaissances scientifiques et médicales. Et une des priorités que
j'ai énoncées à ce comité scientifique,
c'est justement les cancers professionnels pour les pompiers et pompières. Et
on est... On a fait un grand pas en avant. Les travaux sont débutés, et
ils sont, évidemment, conscients de cette priorité-là.
Puis évidemment il y
a d'autres priorités, mais vous m'interpelez particulièrement pour les pompiers
et pompières. Et moi, j'ai mentionné, lors
de l'ajout de six cancers professionnels, qu'on allait demeurer à l'affût, avec
ce comité scientifique, de ce qui
apparaît, de ce qui fait un consensus à l'échelle internationale. Et j'anticipe
qu'on puisse bonifier ce règlement-là, particulièrement pour les cancers
professionnels des pompiers et pompières, au fur et à mesure de
l'évolution des connaissances scientifiques.
Puis on a aussi
mis... On a aussi un comité des maladies professionnelles oncologiques qui voit
aussi à se pencher sur des cas spécifiques sans qu'ils soient protégés par la
liste des cancers... des maladies professionnelles présumées. Donc, ça, ça
permet une accélération des processus et ça permet une accélération de la
reconnaissance. Je comprends que la CNESST, en vertu de la loi, n'est pas tenue
nécessairement de rendre une décision, ça ne lie pas la CNESST, mais c'est des professionnels en oncologie qui émettent des
opinions sur des aspects médicaux. Et ça nous permet d'être à
l'avant-garde de ce qui se fait pour la protection de nos pompiers et pompières
au Québec.
Et, juste dernier
point, on a fait ça beaucoup après des consultations, Chris Ross, de
l'association des pompiers et pompières de Montréal, qui est un porte-parole
remarquable, pas qu'au Québec et au Canada mais aussi à l'échelle
internationale, l'association des pompiers et pompières ici, à Québec,
évidemment, dans d'autres villes, notamment Trois-Rivières. Mais on est bien
fiers de ce qui a été fait là-dedans. Merci beaucoup, collègue.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Merci à vous, M. le ministre. Mme la députée de Huntingdon, la parole est à
vous.
Mme
Mallette : Oui. Combien de temps reste-t-il, M. le Président?
Le Président (M.
Allaire) : Il vous reste 3 min 50 s.
Mme
Mallette : On va faire très rapidement. Moi, je voudrais revenir sur
un sujet qui est très important, qui a été
très brièvement discuté, là, par le député de Jean-Talon, soit la
construction. On le sait, que c'est important, surtout présentement,
dans l'instabilité économique qu'on vit. Le gouvernement est un donneur
d'ouvrage important. Puis je pense qu'au fil des décennies il y a des
entreprises québécoises qui ont fait preuve de résilience, de débrouillardise
et d'innovation. Puis c'est surtout important de se rappeler le chemin parcouru
puis d'en tirer de la force.
Évidemment, je
comprends que, présentement, vous soyez intéressé par des solutions plus
immédiates pour faire face au contexte.
C'est pourquoi notre gouvernement a rapidement proposé des mesures de soutien
pour aider les entreprises qui pourraient être affectées par
l'imposition de tarifs douaniers américains. Et, ensemble, nous allons soutenir les exportateurs en manque de liquidités,
nous allons renforcer la productivité des entreprises manufacturières, nous allons rehausser les compétences de la
main-d'oeuvre et nous allons diversifier nos marchés d'exportation. Enfin, nous
allons aussi accélérer le virage de la productivité. Ainsi, pour relever les
défis qui se dressent sur notre route, nous allons faire preuve d'une grande
détermination et d'une force de capacité d'adaptation.
Je demeure convaincue que nous devons miser sur
la hausse de notre productivité et que cette dernière doit être propulsée par
l'intensité du capital de qualité de la formation de notre main-d'oeuvre, une
démonstration de souplesse
administrative et bureaucratique, par le maintien d'un milieu de travail sain
et sécuritaire. Il faut également que les
bénéfices de cet effort... de cet essor profitent tant aux entreprises qu'aux
salariés. Et, à cet effet, le travail est entamé, puis les premiers
résultats sont à souligner. Et, en misant sur les forces de nos industries et
de nos travailleurs, nous devons néanmoins aller plus loin. Donc, la
productivité est le puissant levier pour faire face au changement. Nous savons qu'historiquement l'ensemble des industries
québécoises affichent un retard de productivité sur l'Ontario et sur la
moyenne canadienne. Dans l'industrie de la construction, Statistique Canada
indique que le Québec a amorcé un rattrapage dans les dernières années.
Lorsqu'on
parle de productivité, on parle... on pense immédiatement à travailler plus
fort et plus longtemps pour produire davantage, mais il faut se défaire
de cette vision limitative. Un concept, généralement, ressort. Améliorer sa
productivité ne revient pas simplement à plus de travail et plus de production.
Elle passe plutôt par un travail plus intelligent
et plus créatif, avec un regard sur l'innovation, en bref, c'est être capable
aujourd'hui... un travail qui ne pouvait se faire auparavant.
Donc, déjà, le Plan québécois des
infrastructures 2024-2034 établit un niveau sans précédent de
153 milliards annoncés aujourd'hui,
puis on l'a même amené plus loin. Il s'agit d'une hausse de 52,6 milliards
depuis le PQI 2018-2028, soit
52 % de plus sur six ans. C'est sans oublier le Plan d'action 2035 d'Hydro-Québec. On vise notamment à investir davantage dans le réseau
électrique, donc, ce qui va représenter un investissement de plus de
155 milliards de dollars d'ici
2035. Ainsi, les besoins de l'industrie de la construction, en termes de
main-d'oeuvre et de productivité de formation, demeurent d'actualité.
Il est également essentiel de comprendre
l'ensemble des facteurs qui influent l'industrie de la construction. C'est... L'un des éléments qui semblent très
préoccupants pour tous est le coût associé aux travaux et aux chantiers.
Pourtant, les travaux menant à la modernisation de la Loi sur les
relations de travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d'oeuvre dans l'industrie de la
construction, communément appelée la loi R-20... Nous avons mis en place
des mesures comme la polyvalence... qui seront des facteurs vraiment influents
sur les coûts de construction.
Donc, ma
question : Pouvez-vous nous dire plus à ce sujet, et comment et en quoi
ces thèmes seront bénéfiques économiquement?
Le Président (M. Allaire) : En
15 secondes, M. le ministre.
M. Boulet : Je n'ai pas compris la
dernière portion de la question.
Mme Mallette : C'est : En quoi
la construction, tout ce qu'on a mis en place pour la R-20, va être bénéfique
économiquement?
M. Boulet : Ah mon Dieu! Bien, je
réfère souvent à...
Le Président (M. Allaire) : Je suis
désolé. Je suis désolé. Vous pourrez continuer votre discussion après la
commission.
Adoption des crédits
Donc, le
temps alloué à l'étude des crédits budgétaires du portefeuille Travail pour
l'exercice financier 2025-2026 étant presque écoulé, nous allons
maintenant procéder à la mise aux voix des crédits.
Le programme 1, intitulé Travail, est-il
adopté?
Des voix : ...
Le
Président (M. Allaire) :
Adopté sur division. Et finalement l'ensemble des crédits budgétaires du
portefeuille Travail pour l'exercice financier 2025-2026 est-il
adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Allaire) : Adopté
sur division également.
Documents déposés
Donc, en terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
Compte tenu de l'heure, la commission suspend
ses travaux jusqu'à 15 heures, où elle entreprendra l'étude du volet Économie des crédits budgétaires du
portefeuille Économie, Innovation et Énergie. Bon dîner, tout le monde.
(Fin de la séance à 13 heures)