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Commission permanente des finances,
des comptes publics et du revenu
Etude du rapport du Vérificateur
général
Séance du mardi 26 novembre 1974
(Dix heures trente-sept minutes)
M. HOUDE, Limoilou (président de la commission permanente des
finances, des comptes publics et du revenu): A l'ordre, messieurs!
Les membres de la commission, ce matin, sont les suivants: M. Bacon
(Trois-Rivières); M. Bédard (Chicoutimi); M. Bellemare (Johnson);
M. Boutin (Abitibi-Ouest); M. Massicotte (Lotbinière), qui remplace M.
Déom (Laporte); M. Garneau (Jean-Talon); M. Harvey (Jonquière);
M. Levesque (Bonaventure); M. Faucher (Nicolet-Yamaska), qui remplace M.
Malépart (Sainte-Marie); M. Marchand (Laurier); M. Mercier
(Bellechasse); M. Tardif (D'Anjou), qui remplace M. Parent (Hull) et M. Roy
(Beauce-Sud).
M. GARNEAU: M. le Président, M. Lessard, le député
de Saguenay, qui représente le Parti québécois, sera
apparemment en retard. J'ai été avisé par son bureau, mais
on m'a dit qu'on pouvait commencer quand même et qu'il s'excusait du
retard. Il ne voulait pas retarder les travaux de la commission. C'est du moins
l'information que j'ai eue de la part de son bureau, d'autant plus que, ce
matin, il faudrait compléter les travaux engagés lors de la
dernière séance sur les Richesses naturelles, et en particulier
avoir, des fonctionnaires du ministère, les réponses aux
questions qui ont été posées par le député
de Johnson. Le député de Saguenay, m'a-t-on dit, n'avait pas
d'autre question à poser par la suite. C'est pourquoi il était
d'accord pour qu'on commence, même s'il n'était pas
entré.
Alors, M. le Président, je pourrais peut-être
suggérer aux gens des Richesses naturelles de donner les réponses
aux questions qui étaient demeurées en suspens, et par la suite,
on pourrait peut-être tenter d'éclaircir le problème qui
s'était posé, concernant les retenues sur contrats.
C'était la dernière question, je pense, qui était en
discussion lors de l'ajournement.
Les gens du ministère des Richesses naturelles devaient se
référer au journal des Débats pour pouvoir
compléter ces questions. J'imagine que vous l'avez fait. On peut
peut-être y aller, monsieur...
Richesses naturelles (suite)
M. TREMBLAY (Clément): Concernant la voirie minière, on
avait une question...
M. BELLEMARE (Johnson): Est-ce que la première ne serait pas les
avances sur les $120,000?
M. GARNEAU: Les équipes?
M. TREMBLAY (Clément): Oui. J'ai le CT qui donne les avances et
ces choses, mais je crois que le Vérificateur général des
comptes doit aussi parler ce matin sur ces questions d'avances.
M. LAROSE (Gérard): Si vous préférez que je
commence.
M. GARNEAU: Oui, allez-y. C'est vrai que c'était la
première question.
M. LAROSE: Je n'irai pas dans tous les détails qui avaient
été demandés, par exemple, au ministère des
Richesses naturelles. Mais on avait des précisions à apporter
concernant les avances pour notre part, et voici ce qu'on pourrait vous
dire.
Au 31 mars 1973, les avances des petites caisses du ministère
s'élevaient à $364,433.
M. BELLEMARE (Johnson): $364,333.
M. LAROSE: $364,433.
M. BELLEMARE (Johnson): $364,433. Oui.
M. LAROSE: Ce montant était surtout constitué comme suit:
des avances pour des frais d'équipe: $159,343.
M. BELLEMARE (Johnson): $159,000...?
M. LAROSE: $159,343.
M. BELLEMARE (Johnson): $159,343.
M. LAROSE: Des avances pour paiement de salaires...
M. BELLEMARE (Johnson): Oui.
M. LAROSE: ... $128,495.
M. BELLEMARE (Johnson): Oui.
M. LAROSE: Des avances permanentes pour...
M. GARNEAU: Je m'excuse, M. Larose. Ce sont des avances faites pour
l'ensemble des équipes qui étaient en fonction à ce moment
ou est-ce le total...
M. LAROSE: Je vais y revenir un peu plus loin.
M. GARNEAU: Ah bon! Excusez.
M. LAROSE: Des avances permanentes au service de la comptabilité
du ministère, les comptes "in trust": $53,765, ce qui fait $341,603. Les
autres avances étant insignifiantes, comme vous pouvez le voir, nous ne
nous y sommes pas arrêtés.
Alors, en 1972/73, les avances aux chefs d'équipe ont servi
à financer des opérations relevant de la direction
générale des mines. Le montant de $159,343 était surtout
redevable par huit personnes différentes et les montants de ces avances
étaient les suivants. Je vous les donne par ordre de grandeur: $31,436;
$20,102...
M. BELLEMARE (Johnson): $31,346...
M. LAROSE: $31,436; $20,102; $14,785; $13,470; $13,003; $10,207;
$12,075; $9,902 et d'autres pour des montants inférieurs.
Toujours en 1972/73, les avances consenties pour le paiement de salaires
ont servi à financer des opérations relevant de la direction
générale du Nouveau-Québec et, au 31 mars 1973, ces
avances qui étaient au montant de $128,495, étaient surtout
redevables par trois personnes pour des montants respectifs de $80,000, $30,000
et $15,000 formant un total de $125,000 sur $128,000, les autres étant
insignifiants, relativement faibles.
Alors, c'est là situation des avances, telle que nous l'avons
constatée.
M. BELLEMARE (Johnson): M. Tremblay nous a parlé des
équipes de 30 personnes...
M. TREMBLAY (Clément): II y a eu des équipes de 30
personnes, il y en a eu de plus considérables.
M. BELLEMARE (Johnson): Les avances des équipes relevant des
mines sont redevables à huit personnes seulement?
M. TREMBLAY (Clément): Huit personnes, je crois que ces huit
chefs d'équipe que M. Larose...
M. BELLEMARE (Johnson): Oui. Mais les avances de $120,000, combien y en
a-t-il eues? Vous les avez peut-être M. Tremblay?
M. LAROSE: Le montant de $120,000, pour l'information de M. Bellemare,
se référait à l'année 1971/72. Comme vous l'avez
vu, on ne l'a pas mentionné au 31 mars 1973.
M. BELLEMARE (Johnson): Non.
M. LAROSE: II se référait à l'année 1971/72.
La même personne qui avait une avance de $120,000 en 1972/73 avait une
avance de...
M. GARNEAU: 1971/72.
M. LAROSE: ... qui avait une avance de $120,000 en 1971/72 avait une
avance de...
M. BELLEMARE (Johnson): Avait combien en 1972/73?
M. LAROSE: Elle n'apparaît plus. Mais il y en avait une autre qui
avait une avance de $80,000. On vous l'a mentionné tout à
l'heure.
M. BELLEMARE (Johnson): Combien est-ce qu'il en démontre? Dans
cette équipe, combien y avait-il de personnes?
M. LAROSE: Je m'excuse, celle qui avait $120,000 en 1971/72 avait
$31,436 et celle qui avait $31,436 en 1972/73.
M. BELLEMARE (Johnson): $31,436. M. LAROSE: Oui.
M. BELLEMARE (Johnson): Ces avances étaient redevables à
huit personnes?
M. LAROSE: Ce qu'on veut dire, c'est que dans le total...
M. BELLEMARE (Johnson): Les avances de salaire.
M. LAROSE: ... des avances pour les frais d'équipe... les huit
principales avances formaient un total de $124,980. Les autres étaient
plus faibles que cela. Il y avait eu huit personnes qui avaient en main pour
elles-mêmes $125,980.
M. BELLEMARE (Johnson): Est-ce qu'il y en a eu plusieurs de $120,000,
à part celles que vous m'avez données pour 1971/72?
M. TREMBLAY (Clément): Je n'ai pas entendu.
M. BELLEMARE (Johnson): Est-ce qu'il y a eu plusieurs autres
équipes...
M. TREMBLAY (Clément): De cette envergure.
M. BELLEMARE (Johnson): ... de ce nombre?
M. TREMBLAY (Clément): Non, c'était la principale, la plus
nombreuse.
M. BELLEMARE (Johnson): La principale.
M. TREMBLAY (Clément): Oui, qui était dans le Nord-Ouest
québécois, la région de Val-d'Or, de Rouyn, de
Chibougamau.
M. BELLEMARE (Johnson): C'est ce qui faisait dire au vérificateur
que c'étaient des avances considérables. Est-ce que vous
spécifiez à ce moment-là seulement une équipe?
M. LAROSE: Non, comme on a pu le mentionner, normalement...
M. BELLEMARE (Johnson): II y a eu
$341,603 le 31 mars 1973 qui ont figuré pour les
équipes...
M. LAROSE: Oui.
M. BELLEMARE (Johnson): ... en salaires et en frais de...
M. LAROSE: C'est la situation telle qu'elle était au 31 mars
1973. Evidemment, le montant qui a été attribué sous forme
d'avances durant l'année est de beaucoup supérieur à
ça. C'est le solde qui restait de ces avances au 31 mars 1973. Mais,
durant l'année, on a avancé et on a eu des dépenses en
paiement d'avances. Pour la direction générale du
Nouveau-Québec, il a été payé $732,000 pour les
ouvriers occasionnels durant l'année et $433,000 pour des fonctionnaires
occasionnels. Cela fait au-delà de $1 million en traitements
occasionnels qui ont été payés très probablement
à même ces comptes d'avances. Mais à la fin de
l'année, le solde était de beaucoup inférieur parce que
c'est un fonds qui se renouvelle.
M. BELLEMARE (Johnson): C'est sur ça que vous avez
répété en 1973 que le montant était très
considérable, que c'étaient des avances très
considérables que vous constatiez et que vous donniez les raisons pour
lesquelles vous constatiez que ces avances étaient considérables
dans les deux paragraphes suivants. "Comme ce fut le cas pour l'année
1971/72, des avances considérables ont été consenties en
1972/73". Donc, c'était la cloche d'alarme et elle était
répétée pour la deuxième fois.
M. LAROSE: Ce qu'on a voulu préciser, c'est que des avances pour
des montants, normalement, à l'intérieur des
ministères...
M. BELLEMARE (Johnson): Ma question n'est pas celle-là. Je vous
demande si vous vous êtes informé, après votre audition,
que c'est de là que sont venues les démarches de l'honorable
ministre des Richesses naturelles pour qu'à un moment donné il y
ait une enquête faite par le ministère de la Justice. Cela ne
porte pas sur les équipes dans le Nouveau-Québec?
M. LAROSE: A notre connaissance, il n'y a rien, de l'enquête qui
est actuellement en cours, qui ressort du résultat de notre
vérification. Elle provient de causes externes à notre
vérification, du moins, à notre connaissance. Il n'y a rien qui
nous laisse croire que c'est notre travail de vérification qui aurait
été la cause de l'enquête.
Nous avons tout de même constaté, comme je vous le dis,
que, normalement, dans les ministères, il y a des avances pour les frais
de voyage aux fonctionnaires, mais ces avances sont relativement faibles.
Lorsqu'on atteint, dans des avances, $350,000 dans un ministère, par
rapport à ce qui se passe normalement dans les autres ministères,
c'est beaucoup plus considérable.
Deuxièmement, cette façon de fonctionner, de payer des
dépenses à même ces fonds pour des sommes
considérables on a mentionné au-delà de $1 million
tout à l'heure n'est pas une façon normale, n'est pas la
façon dont les ministères fonctionnent
généralement.
C'est ce qui nous a amenés à dire que, par
l'intermédiaire, ces avances étaient considérables en
relation avec ce qu'on voit généralement dans les autres
ministères. Ces mêmes avances ont beaucoup servi à payer
des dépenses sous une forme qui n'est pas généralement
suivie dans les autres ministères. Ce fait peut s'expliquer en partie
par l'éloignement qu'il y a au Nouveau-Québec.
M. BELLEMARE (Johnson): D'accord. C'est surtout qu'en 1973, vous donnez
les quatre avertissements et les bénéficiaires de telles avances
devraient premièrement, produire un rapport. Deuxièmement, cela
devrait être fait à intervalles réguliers et,
troisièmement, les dépenses encourues devraient être
signalées et, particulièrement, les comptes à recevoir du
ministère et le solde en banque devraient être
vérifiés. Il était bien établi que ces avances
considérables devaient être contrôlées à leur
base même...
M. LAROSE: C'est cela.
M. BELLEMARE (Johnson): ... pour empêcher ce qui est arrivé
probablement. Parce que vous, vous ne le savez pas, mais aujourd'hui, le
rapport va le dire. C'est probablement là qu'est tout l'enjeu, comme
cela s'est produit au ministère des Affaires sociales où un
officier a été congédié ces jours derniers
on dira cela en Chambre cet après-midi pour avoir volé le
gouvernement pour un montant considérable. C'est ce qui se produit quand
il y a manque de contrôle. C'est un fait qui est arrivé hier ou
avant-hier, à la suite d'une enquête au ministère des
Affaires sociales.
Il devrait être remercié et il doit y avoir une
enquête. Cela en est. C'est là qu'est votre doigté, votre
expérience de dire à un ministère: Ce sont des avances
considérables et on vous donne des avis suivant lesquels un rapport
devrait être fait et on devrait, à intervalles réguliers,
particulièrement, faire des rapports plutôt que d'avancer de
l'argent.
Vous avez aussi constaté qu'on devrait s'assurer également
que les fonds mis à la disposition de chaque employé doivent
être utilisés aux fins pour lesquelles ils ont été
votés. Cela laisse pressentir qu'il y a des montants d'argent, dans ces
équipes, qui n'ont pas été employés, qui ont
été... Je ne dis pas le mot "malversation", mais je dis que cela
échapperait à un contrôle, parce qu'ils n'avaient pas en
main," ils n'avaient sûrement pas de vérificateur.
Depuis ce temps, M. Tremblay nous a dit qu'il a fait établir un
système de vérification. Je lui ai même conseillé,
à la dernière séance,
d'avoir, sur les lieux, une personne en permanence pour tenir au moins
des états de compte. Quand on est rendu à des millions, comme dit
le vérificateur, et que c'est loin du contrôle... On a des travaux
de $25,000 ou $30,000 dans la voirie dans nos comtés et on a tout de
suite un vérificateur, un agent du budget qui vient vérifier les
données. Le vérificateur nous dit que cela représente
$341,603 pour les avances qui ont été faites au 31 mars 1973,
mais il y a $1 million en salaires qui ont été payés,
au-delà de $1 million. C'est peut-être de là que vient
aujourd'hui le résultat de l'enquête où le ministre des
Richesses naturelles, à sa demande je ne conteste pas que c'est
à sa demande mais à la suite de six mois d'enquête
de la Sûreté du Québec, a fait une découverte qui
l'a amené à demander au ministère de la Justice de saisir
tous les livres, tous les documents, de fermer tous les bureaux, tous les
magasins et de faire une revérification. Est-ce qu'il y a eu des
échanges entre les Esquimaux et les gens du Nord-Ouest avec des
officiers? Est-ce qu'il y a eu de la malversation? Il y a bien des gens qui se
posent des questions à ce sujet, des questions qui vont devenir
embêtantes tout à l'heure.
Et surtout, je pense, que l'enquête qui est à se faire, qui
est à se terminer, j'espère qu'on en aura avant longtemps des
résultats. En 1973, au 31 mars, il y avait encore trois personnes qui
avaient l'une $80,000, l'autre $30,000 et une autre $15,000, ce qui faisait un
montant de $125,000 pour des équipes. C'est dans le Nord-Ouest
québécois.
M.TREMBLAY (Clément): C'est au Nouveau-Québec?
M. BELLEMARE (Johnson): Au Nouveau-Québec, sans contrôle,
sans aucune surveillance budgétaire.
M. TREMBLAY (Clément): Avec des contrôles, seulement.
M. BELLEMARE (Johnson): Avec des contrôles, comme vous nous avez
dit l'autre jour, qui étaient bien mitigés, puisque vous en aviez
un de temps à autre qui allaient là.
M.TREMBLAY (Clément): Je crois, monsieur, qu'il y a une
distinction à faire entre les équipes géologiques qui vont
sur le territoire et quelquefois au Nouveau-Québec, et l'administration
des bases du Nouveau-Québec, comme Fort-Chimo et Poste-de-la-Baleine,
où ce n'est pas directement un chef d'équipe qui est là,
mais c'est un directeur régional qui a à sa disposition une
avance pour payer les salaires et différentes dépenses sur place.
Ces équipes ne reviennent jamais à Québec, contrairement
aux équipes géologiques. Elles sont en permanence sur le
territoire. L'administration se fait de ces deux points, continuellement,
depuis 1963.
M. BELLEMARE (Johnson): La permanence dont vous me parlez, c'est six
mois.
M. TREMBLAY (Clément): Non, monsieur. Les gens peuvent changer,
mais l'administration est toujours à la même place.
M. BELLEMARE (Johnson): Le vérificateur vient de nous dire qu'il
y a au-dessus d'un million de dollars pour les occasionnels.
M. TREMBLAY (Clément): Justement. C'est que la direction
générale du Nouveau-Québec est permanente au nord avec des
employés occasionnels qui changent, mais il y a un travail continuel qui
se fait. Il y a toujours des gens là, il y a une administration
quotidienne permanente, alors que les équipes géologiques sont
des équipes qui vont travailler pendant la saison estivale sur le
terrain et reviennent compléter leur rapport pendant l'hiver dans les
bureaux du sud, à Québec ou à l'université.
M. BELLEMARE (Johnson): Mais la plupart sont occasionnels?
M. TREMBLAY (Clément): Les employés de direction
générale du Nouveau-Québec sont tous occasionnels, sauf
deux, qui sont les deux directeurs régionaux. Quelquefois, il y a des
gens des Affaires sociales qui montent là.
M. ROY: S'ils sont occasionnels, ils sont occasionnels depuis combien de
temps?
M. TREMBLAY (Clément): Depuis 1963 qu'il y a des employés
occasionnels sur le territoire du Nouveau-Québec.
M. ROY: Est-ce que ce sont les mêmes personnes?
M. TREMBLAY (Clément): Pas toujours, il y en a quelques-uns qui
sont là depuis plus de deux ou trois ans, mais, en règle
générale, cela change environ tous les ans. Le personnel se
remplace'.
M. ROY: Maintenant, pour ceux qui sont là depuis longtemps,
comment se fait-il qu'on les garde toujours de façon occasionnelle s'il
y en a qui sont là depuis 1962?
M. TREMBLAY (Clément): II n'y en a pas qui sont là depuis
1962. Les plus vieux sont là depuis 1970, peut-être un de 1969. On
les garde là de façon occasionnelle, parce que c'est le meilleur
moyen d'administrer ce personnel, de façon occasionnelle.
La convention collective des professionnels, d'une part, dit qu'elle
exclut le territoire du Nouveau-Québec comme étant un territoire
couvert par les dispositions de sa convention. Pour ce qui a trait aux
fonctionnaires, on n'a
pas jugé bon encore de les intégrer dans la fonction
publique. Parce que les employés dont on a besoin à cet endroit
sont, pour vous donner seulement un exemple, des cuisiniers... On a besoin de
cuisiniers au Nouveau-Québec pour assurer la survie des gens
là-bas, mais on n'en a pas besoin sur le boulevard de l'Entente, des
cuisiniers, au ministère des Richesses naturelles. Donc, si on a des
employés permanents de la fonction publique, lorsqu'ils ne voudront plus
travailler dans le nord ou qu'ils ne seront plus capables pour des raisons de
santé, on sera à Québec avec un cuisinier sur le boulevard
de l'Entente, chose qui ne serait pas recommandable.
M. BELLEMARE (Johnson): Vous seriez mieux d'avoir des comptables que des
cuisiniers sur le boulevard de l'Entente.
M. ROY: Maintenant... Je m'excuse.
M. BELLEMARE (Johnson): Le Vérificateur général
vient de dire qu'il y a eu $128,495 pour trois personnes. Ce sont des
équipes composées, pour la première, de combien d'hommes,
à peu près, pour $80,000?
M. TREMBLAY (Clément): Est-ce que vous...
M. BELLEMARE (Johnson): A la dernière séance, vous m'avez
dit qu'en 71/72 il y avait eu $120,000 pour 31 personnes.
M. TREMBLAY (Clément): Encore une fois, je ne voudrais pas
répéter, mais il faut distinguer entre les équipes
géologiques qui vont faire du travail souterrain et qui redescendent. Il
y a ces équipes qui ont eu jusqu'à 150 hommes, parfois. Et les
gens, en permanence au Nouveau-Québec, sont à un endroit comme
Poste-de-la-Baleine et Fort-Chimo. Il doit y avoir environ 80 personnes
à Poste-de-la-Baleine et une trentaine à Fort-Chimo, en
permanence.
M. BELLEMARE (Johnson): Si je prends votre déclaration de l'autre
jour, M. Tremblay, quand vous m'avez dit: On donne $120,000 à un
géologue, qui forme une équipe...
M. TREMBLAY (Clément): Oui.
M. BELLEMARE (Johnson): Ce sont vos paroles...
M. TREMBLAY (Clément): Oui.
M. BELLEMARE (Johnson): ... qui s'en vont sur le terrain avec 30
personnes...
M. TREMBLAY (Clément): Oui.
M. BELLEMARE (Johnson): Cela c'est vous qui me l'avez dit.
M. TREMBLAY (Clément): J'ai dit que, parfois, il y avait 30
personnes.
M. BELLEMARE (Johnson): Oui.
M. TREMBLAY (Clément): Mais je n'ai pas dit que celles qui
avaient $120,000, il y avait 30 personnes là-dedans. Je ne crois pas,
parce qu'il y en avait plus que cela.
M. BELLEMARE (Johnson): Les $120,000 comprenaient une équipe de
un géologue avec des occasionnels.
M. TREMBLAY (Clément): II y avait sûrement plus qu'un
géologue aussi.
M. BELLEMARE (Johnson): Pardon?
M. TREMBLAY (Clément): II y avait sûrement plus qu'un
géologue, parce qu'il y a un géologue en chef et plusieurs
juniors.
M. BELLEMARE (Johnson): Cela, c'est en 1971/72. En 1973, il y a eu un
montant de $80,000 qui a été donné... $128,000 qui a
été mis à la disposition de trois personnes.
M. LAROSE: Si vous permettez, les trois avances qui forment les
$125,000, ce sont des avances pour...
M. BELLEMARE (Johnson): C'est $128,000, $128,495 que vous m'avez
donné.
M. LAROSE: Oui. Dans les $128,495, c'est l'avance pour les paiements de
salaires et ce sont les avances pour la direction générale du
Nouveau-Québec et non pas des avances pour des équipes de
géologues et de géologie.
M. BELLEMARE (Johnson): Les $80,000, $30,000 et $15,000?
M. LAROSE: Les $80,000, $30,000 et $15,000 sont compris dans les
$128,000. Ce sont des avances de paiement de salaires des occasionnels et de
traitements au bureau qui travaille dans le Nouveau-Québec, tel que M.
Tremblay vient de l'expliquer.
M. BELLEMARE (Johnson): Alors...
M. LAROSE: Les comptes sont ouverts au nom d'individus. Les comptes de
banque sont ouverts au nom... Les avances sont faites au nom des individus qui
sont là, qui travaillent à la direction au Nord-Ouest...
M. BELLEMARE (Johnson): Est-ce que je dois comprendre que vos
recommandations tiennent encore quant au rapport qui doit être fait
à intervalles réguliers?
M. LAROSE: Oui.
M. BELLEMARE (Johnson): Cela tient encore?
M. LAROSE: Oui.
M. BELLEMARE (Johnson): Vous avez constaté que cela devrait
tenir?
M. LAROSE: On constate facilement que c'est une procédure de
contrôle qui devrait exister...
M. BELLEMARE (Johnson): Parce que vous avez ajouté, l'autre jour,
un mot qui m'a bien frappé, celui du risque qu'il y avait s'il n'y avait
pas un rapport régulier...
M. LAROSE: S'il n'y a pas de contrôle suffisant.
M. BELLEMARE (Johnson): ... et suffisant.
M. LAROSE: II y a un gros risque, je pense et c'est certain. Je pense
qu'il y a deux éléments qu'on souligne dans le rapport: c'est
qu'il devrait y avoir des rapports réguliers. Cela fait partie
des...
M. BELLEMARE (Johnson): Alors, si je...
M. LAROSE: ... éléments normaux de contrôle.
M. BELLEMARE (Johnson): ... prends votre version d'aujourd'hui et votre
déclaration de l'autre jour où vous me dites qu'il y a des
risques, j'en arrive à une conclusion, à une équation
qu'il y a eu une enquête.
M. LAROSE: C'est vous qui le dites. Je pense bien qu'il y a une
enquête en cours à l'heure actuelle d'après ce qu'on
dit.
M. HARVEY (Jonquière): Ah! Vous ne savez pas qu'il y en a
une?
M. LAROSE: Oui, je le sais.
M. HARVEY (Jonquière): Vous le savez.
M. LAROSE: Je ne suis pas le seul!
M. HARVEY (Jonquière): Dans ses prochaines recommandations, il
peut aussi bien vous recommander un dessinateur parce que vous n'avez pas l'air
de le comprendre. Il va vous faire des dessins.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Le député de
Beauce-Sud.
M. BELLEMARE (Johnson): Est-ce que vous êtes dans le
débat?
M. HARVEY (Jonquière): Je suis membre de la commission.
M. BELLEMARE (Johnson): Très bien. C'est pour éclairer le
débat.
M. HARVEY (Jonquière): C'est parce que je trouve que cela vous
prend du temps à comprendre et j'ai l'impression...
M. BELLEMARE (Johnson): II y a une différence entre vous et moi.
J'entends et je comprends et vous, vous ne faites seulement qu'entendre.
M. HARVEY (Jonquière): Un petit brin. M. BELLEMARE (Johnson):
C'est cela.
M. HARVEY (Jonquière): Et il y a une différence...
M. BELLEMARE (Johnson): Une grosse différence.
M. HARVEY (Jonquière): II y a une grosse...
M. BELLEMARE (Johnson): Quand on sort d'un congrès où on
s'est fait ahurir pendant quelques jours, louanger...
M. HARVEY (Jonquière): J'ai bien aimé mon congrès
parce qu'on n'a pas eu besoin...
M. TARDIF: Vous n'avez même pas de congrès!
M. BELLEMARE (Johnson): Oui, on en a eu. Pardon !
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, je reprends le
député...
M. BELLEMARE (Johnson): Vous lisez ce qui fait votre affaire.
M. TARDIF: Je lis tout.
M. HARVEY (Jonquière): ... de Johnson pour lui dire que...
M. BELLEMARE (Johnson): On a eu un congrès au mois d'octobre et
on a eu du monde. Cela va être encore pas mal bon.
M. HARVEY (Jonquière): Je reprends le député de
Johnson pour lui dire que j'ai été au congrès et que s'il
y allait, il aurait de l'ouvrage parce qu'il n'y aurait qu'un
député dans tous les ateliers.
M. BELLEMARE (Johnson): C'est sûr. Vous avez déjà
connu cela...
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): A l'ordre!
M. HARVEY (Jonquière): Jamais seulement un.
M. BELLEMARE (Johnson): Non. Huit. M. HARVEY (Jonquière): Un.
M. BELLEMARE (Johnson): Parmi les huit, il y en avait deux qui
étaient séparés du parti, Rochon et Ross.
M. HARVEY (Jonquière): Deux "stools". On sait cela. Vous les
aviez achetés.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): A l'ordre, s'il vous plaît!
M. BELLEMARE (Johnson): M. le Président, je demande au
député de retirer cette expression.
M. HARVEY (Jonquière): Je retire mes paroles.
M. BELLEMARE (Johnson): Merci.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Le député de
Beauce-Sud.
M. ROY: Le ministre aurait fait mieux de ne pas les prononcer, il
n'aurait pas eu besoin de les retirer.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): A l'ordre !
DES VOIX: Bon!
M. ROY: J'aimerais savoir du Vérificateur
général...
M. BELLEMARE (Johnson): Pour comprendre.
M. ROY: Oui, pour bien comprendre parce que le ministre me semble
extrêmement chatouilleux et cela me porte à poser plus de
questions, du fait que le ministre du Revenu est chatouilleux...
M. HARVEY (Jonquière): Je ne suis pas chatouilleux.
M. ROY: ... parce que cela m'inquiète davantage. On a
parlé de la vérification de ces comptes. Vous avez dit tout
à l'heure que ces montants d'argent sont au nom de personnes qui sont
mandatées par le gouvernement. Donc, elles font affaires avec une caisse
ou une banque. Elles déposent ces montants d'argent dans une caisse ou
dans une banque. Est-ce que vous avez fait la compilation des comptes de
banque?
M. CHOUINARD (Guy): Non. Il n'y a pas eu de compilation de faite.
M. ROY: II n'y a pas eu de compilation de compte de banque?
Pourquoi?
M. CHOUINARD: II n'y en a pas. C'est ce que nous recommandons. Il n'y a
pas de compte de banque. La vérification a été faite au
bureau de Québec et ce sont des sommes d'argent qui sont remises
à des individus et qui sont déposés dans une caisse
populaire au Nouveau-Québec.
M. ROY: Est-ce que vous avez été en mesure de
vérifier les rapports qui ont été faits ou n'y avait-il
tout simplement pas de rapport? Je m'excuse. Je suis arrivé un peu en
retard.
M. CHOUINARD: Ce qui a été vérifié, ce sont
les rapports qui ont été produits.
M. ROY: Parce que j'ai remarqué qu'il y avait beaucoup de
réponses du Vérificateur général qui étaient
au conditionnel, tout à l'heure. On a parlé de "devrait", de
"aurait dû", etc. Cela nous inquiète énormément
parce que, si ces gens déposent $80,000 dans un compte de banque ou de
caisse, il doit y avoir des intérêts, à un certain moment,
qui sont crédités au compte. Où sont allés ces
intérêts? Vous ne pouvez pas nous le dire.
M. BROWN (Alphonse): Ce sont des comptes en fidéicommis.
M. ROY: Même si ce sont des comptes en fidéicommis, cela ne
fait rien. Il y a des frais d'administration de compte de banque comme il y a
des montants d'argent qui peuvent être retirés à un certain
moment.
M. BROWN (Alphonse): II n'y a pas d'intérêt qui est
payé sur ces comptes, pas plus qu'il n'y a des frais d'administration.
Et les banques et les caisses acceptent les dépôts en
fidéicommis, ils ne paient pas d'intérêt et n'exigent pas
de frais administratifs.
M. ROY: Est-ce que vous avez la certitude que la personne n'aurait pas
pu, je prends un exemple au hasard, faire un transfert temporaire de $20,000
à un certificat de placement temporaire de 90 jours? Cela, vous ne
pouvez pas le dire.
M. BROWN (Alphonse): Je ne peux pas le dire.
M. ROY: C'est là le point. On ne sait rien là-dessus.
M. BELLEMARE (Johnson): Les $120,000 qui ont été
donnés à une équipe, ce n'est pas tout ce qu'elle a
reçu pendant l'année. Elle a pu recevoir d'autres versements en
périodes déterminées, par exemple?
M. TREMBLAY (Clément): Un montant déposé de
$80,000, pour partir la roue.
M. BELLEMARE (Johnson): Un montant
qui est déposé, mais cela peut être un autre montant
de $120,000 plus tard...
M. TREMBLAY (Clément): D'ailleurs, si...
M. BELLEMARE (Johnson): Cela peut-être trois fois $120,000 dans un
an.
M. TREMBLAY (Clément): Comme le dit M. le vérificateur, il
y a pour $1 million...
M. BELLEMARE (Johnson): De salaires.
M. TREMBLAY (Clément): Oui, c'est cela. Donc, c'est à
même ces comptes qui sont déposés tous les quinze jours que
la paie se fait.
M. ROY: Je m'excuse, mais la personne qui signe les chèques,
c'est la personne qui est responsable du compte.
M. TREMBLAY (Clément): Oui, monsieur.
M. ROY: Maintenant, c'est justement là que je dis que c'est
important qu'on vérifie quand même ces comptes et qu'on fasse la
conciliation des comptes de banque. Je dis qu'il est inacceptable que le
gouvernement n'ait pas pris les mesures pour s'assurer que des rapports
périodiques soient faits. La porte est ouverte à tous les
abus.
M. BELLEMARE (Johnson): C'est pour cela qu'il y a une enquête.
M. ROY: Si, à un moment donné, une personne décide
qu'elle a $80,000 à un compte en fidéicommis à son nom et
sait qu'elle a ce compte pour une période de six mois, cela lui permet
de fonctionner sur une base de six mois. On sait très bien qu'à
l'heure actuelle il y a des invitations de part et d'autre dans les
institutions bancaires de faire des souscriptions de dépôts
à terme de 90 jours. Qu'est-ce qui pourrait empêcher cette
personne de prendre $25,000, de les placer à 90 jours à 9 p.c, 9
1/2 p.c. d'intérêt, de percevoir l'intérêt et de le
garder? Je ne porte pas une accusation, je dis que c'est une chose possible,
parce qu'il ne semble pas qu'on ait pris de mesures, au niveau de
l'administration de cette direction, pour vérifier les comptes et
vérifier l'administration des montants qui sont confiés à
certaines personnes.
M. TREMBLAY (Clément): Regardez, monsieur. S'il y a $80,000 de
versés à l'individu comme avance dans un compte "in trust", c'est
entendu que cette affaire n'est pas faite au hasard. C'est qu'on a
calculé que la personne avait besoin d'environ $80,000 pour faire rouler
son administration. Donc, les paies arrivent régulièrement. Avant
que ce soit remboursé, le compte n'est pas toujours à $80,000 de
solde.
M. ROY: Je suis bien d'accord.
M. TREMBLAY (Clément): II peut varier entre $5,000, $8,000,
$10,000 de solde. Même souvent, c'est arrivé qu'il était en
dessous de la ligne. Le compte était dans le rouge. C'est pour lancer
l'administration, cela, faire commencer à marcher la roue, mais ce n'est
pas $80,000 qui dorment en garantie au cas où le gars en a besoin. C'est
tous les jours qu'il se fait des transactions dans ces comptes, et le solde des
comptes n'est pas toujours à $80,000.
M. ROY: Je comprends. Mais c'est justement ce que j'ai dit. J'ai dit: Si
les $80,000 représentent l'administration pour une période de six
mois, l'administration normale, l'administration courante, étant
donné que c'est la personne qui est responsable du montant, que l'argent
est déposé à son nom dans un compte en fidéicommis,
qu'est-ce qui l'empêche c'est cela qui était ma question
d'en prendre une partie pendant une certaine période pour
tâcher de la placer avec un bon rendement? C'est là ma question et
on n'est en mesure de me dire ni de me certifier d'aucune façon, et le
Vérificateur général non plus, si ces choses-là se
sont faites ou si cela ne s'est pas fait. On ne le sait pas.
M. LAROSE: Si vous me le permettez, M. le député, ces
comptes d'avances sont ouverts au nom de personnes, d'individus, de
fonctionnaires du ministère sans aucun doute. Ce que nous avons
mentionné, c'est qu'il n'y a pas de... Il est vrai que la personne
demande le remboursement de dépenses qu'elle a faites à
même ces avances et le ministère fait une vérification des
demandes qui lui sont faites.
Mais le ministère ne reçoit pas, du moins à
intervalles réguliers, un état complet de la situation du compte
de banque tel qu'il est. Quant à nous, les chèques sont
signés par l'individu et sont retournés à l'individu. Le
compte de banque n'est pas ouvert au nom du ministère, il est ouvert au
nom de l'individu. Le ministère n'a pas en main la documentation
concernant le compte de banque lui-même pour qu'on puisse le
vérifier. Si on veut faire demander une confirmation de compte de
banque, en ce qui nous concerne, on ne peut pas commencer à confirmer
les comptes de banque de tous les fonctionnaires qui travaillent au
ministère. Ce n'est pas un compte de banque ouvert au nom du
ministère lui-même et cela nous rend difficile la
vérification d'un compte tel quel.
Ce qu'on a voulu recommander principalement, dans le rapport, c'est que
le ministère obtienne à intervalles réguliers, un
état de ce compte, c'est ce qu'on dit, de ces avances. Comme bailleur de
fonds, il a certainement le droit de voir ce qui se passe et que,
deuxièmement, on le dit ailleurs, un service de vérification
interne du ministère s'occupe d'aller voir aussi la vérification
à l'endroit où se font les déboursés, pour
s'assurer de la justification de ces déboursés.
Ce sont les deux recommandations fonda-
mentales qu'on a voulu faire, que le ministère contrôle
centralement toute l'opération par l'obtention de rapports
réguliers et, deuxièmement, qu'il aille faire la
vérification sur place, au moyen de la vérification interne.
M. BELLEMARE (Johnson): Vous l'avez constaté, M. le
Vérificateur général, en 1972, dans votre rapport, en
disant à la page 2-137: "Etant donné que les opérations du
ministère sont de plus en plus volumineuses, cette année, vous
dites: "des avances considérables", en 1972, vous disiez: "de plus en
plus volumineuses, tant du point de vue des revenus que des dépenses,
nous sommes d'avis qu'il serait opportun pour le ministère des
Richesses naturelles d'avoir son propre service de vérification
interne". C'est en 1972, et vous parlez de sondages. Premièrement:
"S'assurer, par des sondages réguliers au cours de l'année, que
tous les revenus auxquels le ministère a droit sont bien
facturés": Deuxièmement: "S'assurer, par sondages
réguliers au cours de l'année, que les procédures sont
suivies dans les différents services pour le paiement des
dépenses...
Troisièmement: "S'assurer que tout le matériel est sous
contrôle". Quatrièmement, cinquièmement, bon. Cette
année, c'était une cloche qui sonnait fort au ministère
que de dire: Messieurs, vous dépensez de l'argent, des sommes
considérables sans avoir ce qu'on appelle votre propre service de
vérification interne. En 1973, vous reprenez le même thème
et vous y allez plus fortement. C'est avant l'enquête. Vous voyiez
certainement venir ça, par ce que vous dites des avances aux chefs
d'équipe, qu'il s'agit d'avances trop considérables. "Des avances
considérables ont été consenties"... et vous donnez comme
résultat que le bénéficiaire d'une telle avance devrait,
pour quatre raisons, faire rapport régulièrement, avoir un
système de contrôle en indiquant les dépenses encourues et,
après ça, vous dites qu'il devrait y avoir sur les lieux un
vérificateur qui contrôle les opérations.
Je dis que ce n'est pas étonnant, si cela n'a pas
été fait en 1972, si cela s'est répété en
1973, qu'on soit devant une enquête, et une enquête qui va
peut-être être catastrophique pour le ministère. Parce qu'il
y a eu, dans les journaux, des millions mentionnés, qui ont
été mis en cause et sur lesquels on n'a pas encore de
réponse. J'attends que l'enquête soit terminée,
j'espère bien... Le ministre, la semaine dernière, nous a dit en
Chambre, que, dès que l'enquête serait terminée, des
procédures seraient prises, s'il y a lieu, et que des employés
seraient peut-être... On nous a dit l'autre jour qu'il n'y avait aucun
employé... Est-ce que cela a été fait par des permanents
ou par des occasionnels? On ne le sait pas.
C'est certain que le ministère est au courant de ce qui s'est
passé. Parce que le ministre des Richesses naturelles voyant voyager les
policiers provinciaux depuis six mois, avec des enquêtes qui se faisaient
sur le personnel et sur l'adminis- tration des fonds, s'est dit: II y a quelque
chose d'anormal. A un moment donné, le ministre des Richesses naturelles
a cru de son devoir, et je le félicite, de demander au ministre de la
Justice de faire une enquête et de saisir tous les livres, de faire un
inventaire complet de tous les magasins et on est rendu là.
Cela, M. le Vérificateur, c'est pour vous dire que vous, vous
l'aviez pressenti deux ans à l'avance. Vous ne me direz pas non, vous ne
me direz pas oui non plus, je ne m'attends pas à ça. Mais
seulement qu'on sache les faits.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de
Beauce-Sud.
M. ROY: M. le Président, sur le point qui est soulevé et
qui est en discussion actuellement, je pense qu'il serait du devoir et de la
responsabilité de la commission parlementaire des comptes publics de
faire une recommandation et de faire une demande bien spécifique pour
que ces articles qui sont actuellement à l'étude devant la
commission, les recommandations qui ont été faites en 1972 par le
Vérificateur général, qui ont été
répétées par le rapport au 31 mars 1973, puissent faire
l'objet d'un examen particulier à l'intérieur de l'enquête
qui est actuellement en cours.
Je pense, M. le Président, que, lorsque la commission des comptes
publics siège, c'est non seulement la responsabilité, mais c'est
le devoir des parlementaires d'exiger des détails et de demander
à l'Etat, au gouvernement en place, de rendre compte de son
administration.
Devant la situation que nous avons devant nous actuellement, je pense
que nous n'avons pas le droit de demeurer insensibles et complètement
passifs en face de cette situation. C'est pourquoi, M. le Président,
sans peut-être qu'il soit nécessaire de faire une motion
j'aimerais quand même avoir les garanties et la promesse formelle
de l'honorable ministre des Finances que le gouvernement va prendre toutes les
mesures nécessaires, de façon à faire la conciliation de
ces comptes de banque, de façon qu'un rapport complet soit fait et que
ce rapport soit déposé devant l'Assemblée nationale. Ce
rapport doit faire partie de l'examen et du travail de la commission
parlementaire des comptes publics, de façon qu'on sache exactement
à quoi s'en tenir.
C'est une protection, non seulement pour la province, mais pour le
gouvernement lui-même également. S'il y a eu des abus et il
y a un danger sérieux qu'il y en ait, parce que la porte est ouverte
à tous les abus de ce côté-là je pense que le
gouvernement et tous les parlementaires de l'Assemblée nationale, quels
qu'ils soient, ont intérêt à ce que la lumière se
fasse sur cette question.
Je demanderais au ministre des Finances si, à ce moment-ci, il
peut nous donner la certitude, la garantie qu'il y aura un examen particulier
qui va se faire à ce niveau-là. On a parlé de tout
l'ensemble de l'administration du territoire du
Nouveau-Québec, je suis bien d'accord sur cela. Il n'est pas
question de restreindre l'enquête, mais qu'il y ait quelque chose de
particulier qui soit fait.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): L'honorable ministre des
Finances.
M. GARNEAU: Je n'ai rien à dire.
M. ROY: Vous êtes d'accord, M. le ministre?
M. GARNEAU: La semaine dernière je ne fais pas grief au
député de Beauce-Sud lorsqu'on a siégé, M.
Tremblay, le directeur de l'administration du ministère, a
indiqué et on l'a expliqué également auparavant
que le rapport du Vérificateur général pour
l'année 1971/72 avait été déposé au mois
d'août 1973 et que, dès le dépôt de ce rapport qui a
précédé celui du 15 juin 1974, le ministère avait
immédiatement mis sur pied cette équipe de vérification et
il a même dit qu'au cours de l'été de cette année,
des gens s'étaient rendus sur place pour faire les vérifications
qui avaient été recommandées par le vérificateur
dans ses rapports de 1971/72 et 1972/73 et que le système
fonctionne.
Dans le rapport actuel, pour l'année terminée le 31 mars
1973, le vérificateur, à la page 339, où il fait
état du service de vérification interne qui était
soulevé à la page 237 du rapport du 31 mars 1972, indique que,
s'il y a une vérification interne poussée, c'est du
côté du contrôle des revenus plutôt que du
côté de la dépense où cette vérification
existe d'une façon beaucoup plus serrée.
Il est évident qu'on peut dire que, déjà, le voeu
du député de Beauce-Sud est en train de se réaliser et
c'est ce que j'avais indiqué la semaine dernière,
c'est-à-dire ce que M. Tremblay, le directeur de l'administration, avait
indiqué la semaine dernière.
M. ROY: Je vais un peu plus loin que le ministre de ce
côté-là pour dire que, dans ce secteur en particulier
je comprends qu'il y a toute l'enquête, tout ce que vient de dire
le ministre et tout ce qu'il a pu dire la semaine dernière non
seulement qu'on fasse une enquête, mais qu'il reste des documents
à l'intérieur du ministère, à l'intérieur du
gouvernement.
Je dis qu'on devrait préparer un rapport particulier, suite aux
recommandations qui sont faites dans le rapport du Vérificateur
général, suite aux remarques que le député de
Johnson et moi-même avons faites ce matin et qu'on dépose une
copie de ce rapport qui devrait être un complément au travail de
la commission parlementaire des comptes publics. Nous avons le droit et, non
seulement le droit, mais le devoir d'exiger ces comptes.
Je vais plus loin que ce que le ministre a dit et que les intentions
qu'il a annoncées. Je veux, autrement dit, que nous ayons, de ce
côté, le tableau exact de la situation.
M. GARNEAU: Si c'est dans l'esprit du député de Beauce-Sud
d'avoir un état détaillé de l'évolution des avances
faites aux équipes au cours de l'année 1972/73, si je comprends
bien, c'est sa demande, je vais la transmettre à l'administration du
ministère qui est ici. Je ne vois pas qu'elle ait d'objection à
préparer l'évolution du compte des avances, à ce qu'elle
appelle les huits chefs d'équipe qui étaient à la
direction générale des mines et aux trois qui avaient des avances
dans l'administration du Nouveau-Québec. Evidemment, c'est tout
simplement faire dresser le bilan des opérations et donner le
détail. Il n'y a absolument aucune objection à ce que cela se
fasse.
M. BELLEMARE (Johnson): Est-ce que, M. le ministre...
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Le député de
Johnson.
M. BELLEMARE (Johnson): ... vous pourriez en même temps, demander
à M. Tremblay si, dans la structuration du service de
vérification qu'il recommandait en 1972, qu'il dit avoir mis en pratique
en 1974, il pourrait nous dire combien il y avait de personnes qui
étaient attitrées à ce service de vérification en
1972? Combien y en a-t-il en 1973? Combien y a-t-il eu de vérifications
en 1974?
M. TREMBLAY (Clément): Le service de la gestion
financière, comme on l'appelle chez nous, a été mis sur
pied vers la fin de 1972, au début de 1973. Actuellement, ce
service...
M. BELLEMARE (Johnson): II comprend combien de personnes à peu
près?
M. TREMBLAY (Clément): C'est ce que j'allais dire. Actuellement,
à ce service, il y a quatre personnes. Il y a trois vérificateurs
et une secrétaire. Durant l'été 1974, on a envoyé
deux de ces personnes sur le territoire pour rencontrer des chefs
d'équipe.
M. BELLEMARE (Johnson): C'était la première fois que cela
arrivait?
M. TREMBLAY (Clément): C'était la première fois que
cela arrivait, à ma connaissance. Donc, rencontrer des chefs
d'équipe sur le territoire et faire la vérification de leurs
livres, la vérification de leurs comptes "in trust", leurs comptes en
fidéicommis. Je n'ai pas encore eu les résultats de tout cela.
Cela s'est fait vers le 15 août. Les géologues sont
rentrés, ils sont revenus, ils sont en train de "rebalancer" tous les
comptes.
M. BELLEMARE (Johnson): Est-ce que c'est votre intention de changer ce
système durant l'année 1975?
M. TREMBLAY (Clément): Durant l'été...
M. BELLEMARE (Johnson): Au point de vue des avances que vous faites, des
avances considérables, comme dit le Vérificateur
général?
M. TREMBLAY (Clément): Durant l'été...
M. BELLEMARE (Johnson): Est-ce votre intention de le vérifier de
nouveau, c'est-à-dire d'avoir une nouvelle méthode de
procéder?
M. TREMBLAY (Clément): Ce n'est peut-être pas une nouvelle
méthode, mais c'est peut-être amplifier la méthode qu'on
utilise actuellement. Aux équipes plus considérables, celles qui
ont le plus d'employés et qui sont les plus isolées, on va
essayer de leur envoyer un agent de la gestion financière, pour les
accompagner, pour gérer l'argent tout au cours de l'été,
ainsi soulager le chef d'équipe de ce travail qui, en règle
générale, ne lui plaît pas, parce qu'il est trop
préoccupé par son travail scientifique de géologue, par
exemple. Quant aux équipes plus rapprochées et plus petites, un
agent de la gestion financière les visitera peut-être trois fois
durant l'été.
M. BELLEMARE (Johnson): Est-ce que c'est sur cela que porte
l'enquête présentement?
M. TREMBLAY (Clément): Est-ce que vous parlez des équipes
géologiques, monsieur, ou des...
M. BELLEMARE (Johnson): Non, mais est-ce que le Nouveau-Québec,
c'est sur la question de gestion financière?
M. TREMBLAY (Clément): Ce que je dis ne s'applique pas au
Nouveau-Québec. Cela s'applique aux équipes...
M. BELLEMARE (Johnson): Aux géologues.
M. TREMBLAY (Clément): C'est cela et peut-être aussi...
M. BELLEMARE (Johnson): Dans le Nouveau-Québec, avez-vous un
agent de gestion financière aussi?
M. TREMBLAY (Clément): Tant et aussi longtemps que les
résultats de l'enquête ne seront pas connus, je n'ai pas de plan
pour vérifier ce qui se passe au Nouveau-Québec maintenant.
M. BELLEMARE (Johnson): Ce qui s'est produit pendant 1971, 1972, 1973,
est-ce que vous avez pu contrôler cela assez facilement?
M. TREMBLAY (Clément): Cet été?
M. BELLEMARE (Johnson): Non, en 1971, 1972, pour les autres budgets,
parce que l'enquête ne porte pas seulement sur l'administration de 1974,
elle relève depuis quatre ans...
M. TREMBLAY (Clément): Peut-être cinq. M. BELLEMARE
(Johnson): Cinq ans.
M. TREMBLAY (Clément): Même peut-être depuis le
début de 1963 aussi, je ne sais pas jusqu'où la
Sûreté du Québec travaille.
M. ROY: Est-ce que le ministre est au courant? Est-ce que
l'enquête porte à partir de 1963 ou si...
M. GARNEAU: Je ne pourrais pas répondre quant à
l'étendue.
M. FREDETTE (Jean-Guy): En principe, elle porte depuis le début
de la création de la direction générale du
Nouveau-Québec.
M. BELLEMARE (Johnson): Depuis 1963. Mais les budgets, comme nous a dit
M. Tremblay, étaient assez minimes jusqu'en 1971, quand a .
commencé le développement plus considérable. M. Tremblay
nous a expliqué que c'était, à ce moment, que
commençaient des avances qu'a qualifiées de considérables,
le Vérificateur général.
M. FREDETTE: Oui, mais je pense que M. Tremblay l'a déjà
dit précédemment, les activités de la direction
générale des mines, c'est-à-dire les activités
d'exploration géologiques, n'ont aucune relation, ni sur le plan
budgétaire, ni sur le plan administratif avec les activités de la
direction générale du Nouveau-Québec qui, elle, assure le
soutien et le support de toutes les activités dans le
Nouveau-Québec.
M. BELLEMARE (Johnson): D'après vous, l'enquête porterait
simplement sur les opérations financières et administratives du
Nouveau-Québec?
M. FREDETTE: De la direction générale du
Nouveau-Québec, le budget de la direction générale du
Nouveau-Québec exclusivement, sur rien d'autre. Parce que la direction
générale des mines a des équipes géologiques qui ne
travaillent pas uniquement dans le Nouveau-Québec, il y a de
l'exploration géologique qui se fait ailleurs aussi sur le territoire du
Québec. Il n'y a aucune relation entre les deux, ni sur le plan
budgétaire, ni sur le plan administratif.
M. BELLEMARE (Johnson): Est-ce que vous pourriez me dire s'il y a eu,
depuis ce temps, des employés qui ont été suspendus ou mis
à pied?
M. FREDETTE: Là, vous revenez à l'enquê-
te sur la direction générale du Nouveau-Québec?
M. BELLEMARE (Johnson): Oui.
M. FREDETTE: II n'y a eu aucun employé de suspendu...
M. BELLEMARE (Johnson): Jusqu'à maintenant?
M. FREDETTE: ... à ma connaissance. Normalement, je devrais le
savoir. Pardon?
M. BELLEMARE (Johnson): Ni permanent, ni occasionnel?
M. FREDETTE: Ni permanent, ni occasionnel.
M. BELLEMARE (Johnson): II faut que ce soit important pour que ce soit
le ministre qui demande l'enquête.
M. FREDETTE: II y a eu quand même...
M. BELLEMARE (Johnson): De date immémoriale, je ne sais pas, je
suis ici depuis 28 ans et je n'ai jamais vu un ministère ou une
direction générale faire saisir tous ses livres, tous ses
documents. Cela devient évidemment clair que...
M. FREDETTE: C'est clair que c'est...
M. BELLEMARE (Johnson): C'est nouveau.
M. FREDETTE: Je pense qu'il y a déjà eu quelques
enquêtes de la Sûreté du Québec, sur le plan
administratif, qui se rapprochaient un peu de celle-là, du type
d'opération, d'enquête qu'on connaît actuellement dans le
Nouveau-Québec. Maintenant, sur la façon que cela a
démarré, il y a eu un communiqué du ministère, qui
était laconique pour certains, mais qui disait exactement ce qui en est.
C'est que, suite à des enquêtes faites par la Sûreté
du Québec...
M. BELLEMARE (Johnson): Six mois avant.
M. FREDETTE: C'est plus que six mois, c'est depuis 1971 que des
incidents administratifs ou des irrégularités administratives ou
d'une autre nature ont été signalés à la
Sûreté du Québec par certains employés de la
direction générale du Nouveau-Québec. Suite à ces
signalements, un officier de la Sûreté a été
chargé d'enquêter, à partir de 1971. L'enquête s'est
poursuivie de façon sporadique de 1971 jusqu'à maintenant,
jusqu'au point où l'officier responsable de l'enquête en est venu
à la conviction personnelle, en tant que policier et en tant
qu'enquêteur, qu'il y avait lieu de pousser beaucoup plus loin cette
enquête. Ces faits ont été révélés et
transmis au ministre des Richesses naturelles et au ministre de la Justice. Le
ministre des Richesses naturelles et le ministre de la Justice en sont
arrivés à la conclusion qu'il fallait poursuivre l'enquête.
Je ne veux pas parler à la place du ministre des Richesses naturelles ni
à la place du ministre de la Justice, mais je parle beaucoup plus en mon
nom personnel ici. Devant des faits mis sur la table par des
spécialistes de l'enquête qui sont les policiers, devant les
conclusions auxquelles les policiers sont arrivés, il y avait lieu de
pousser plus loin, car ils pensaient qu'il y avait matière à
aller plus loin. On ne pouvait arriver, quant à moi, sur le plan
administratif, qu'à une conclusion, c'est de leur dire: Oui, allez-y, et
qu'on en ait le coeur net. Cela fait déjà plusieurs années
qu'on entend des rumeurs sur la façon dont fonctionne la direction
générale du Nouveau-Québec. Personnellement, j'aime autant
en avoir le coeur net une fois pour toutes et qu'il y ait une enquête
totale qui se fasse. La nature un peu spectaculaire de l'enquête peut
évidemment amener les gens à tirer toutes sortes de conclusions.
Il n'y avait qu'une façon de faire une enquête, si vraiment il y
avait matière à faire enquête, c'était de la faire
partout ensemble, étant donné que c'est un grand territoire,
qu'il y a plusieurs postes, qu'il y a des documents partout, cela ne pouvait
juste se faire comme cela, d'une seule fois, avec par la suite, une analyse qui
va prendre peut-être un certain temps, une analyse poussée des
documents qui ont été sortis.
M. BELLEMARE (Johnson): D'ailleurs, vous aviez eu un bon avertissement
du Vérificateur général en 1972,
répété en 1973. Mais vous saviez à ce moment...
M. GARNEAU: ... M. le député de Johnson, le
Vérificateur général nous a dit, à deux, trois ou
quatre reprises depuis le début des travaux de la commission,
qu'à aucun moment il n'avait été à l'origine de
l'enquête qui se faisait au Grand-Nord, à la direction
générale du Nouveau-Québec. Est-ce que j'ai bien compris
ce que vous avez dit?
M. BELLEMARE (Johnson): Ce n'est pas cela que j'ai dit, non plus. J'ai
dit que le vérificateur avait dit deux fois une fois en 1972, une
fois en 1973 qu'il y avait un manque de contrôle et qu'on devait
établir son propre service de vérification interne. Alors, la
question que je voulais poser à ce monsieur...
M. GARNEAU: Le sous-ministre des Richesses naturelles, M. Jean-Guy
Fredette. M. Fredette.
M. BELLEMARE (Johnson): Fredette?
M. FREDETTE (Jean-Guy): Fredette, oui.
M. HARVEY (Jonquière): Le beau-frère de Jos Pageau.
M. BELLEMARE (Johnson): Le beau-frère de qui?
M. HARVEY (Jonquière): Jos Pageau.
M. BELLEMARE (Johnson): Jos Pageau, connais pas.
M. HARVEY (Jonquière): Non, je parlais d'autre chose avec le
ministre des Finances.
M. BELLEMARE (Johnson): Jos Pageau?
M. HARVEY (Jonquière): Non, on parlait d'autre chose avec le
ministre des Finances. Je ne suis pas dans votre conversation, du tout.
M. BELLEMARE (Johnson): Ah! Je pensais que vous parliez des Affaires
sociales.
M. HARVEY (Jonquière): Non, non. M. ROY: Le ministre du
Revenu...
M. HARVEY (Jonquière): Non, non, on parlait...
M. BELLEMARE (Johnson): M. le sous-ministre, M. Fredette, vous nous avez
dit, il y a deux minutes, que le ministre avait été mis au
courant par la police qu'il y avait des faits troublants qui
nécessitaient une enquête plus poussée. A ce moment, le
ministre est au courant. Il avait donc des faits. Cela, c'est en 1973?
M. FREDETTE: C'est en 1973, oui. M. BELLEMARE (Johnson): En 1974?
M. FREDETTE: C'est-à-dire, 1974. Bon, il y a combien de temps de
cela? C'est au début d'octobre.
M. BELLEMARE (Johnson): Que le ministre a été mis au
courant de certains faits qui avaient nécessité une enquête
de la Sûreté du Québec, et qui révélaient
certaines irrégularités.
M. FREDETTE: Oui.
M. BELLEMARE (Johnson): Le ministre était au courant de ces
faits?
M. FREDETTE: II a été mis au courant à ce
moment.
M. BELLEMARE (Johnson): Bon! Au mois de septembre, le ministre
était au courant, et vous avez demandé qu'une enquête soit
plus poussée, sur toute l'administration, vu qu'il y avait eu des
irrégularités de commises, pour connaître le tout.
A partir de ce moment, le ministre est au courant, lui, des faits qui
ont été signalés à son attention.
M. FREDETTE: C'est-à-dire de certains faits...
M. BELLEMARE (Johnson): De certains faits, oui.
M. FREDETTE: ... et qui sont...
M. BELLEMARE (Johnson): Graves.
M. FREDETTE: ... des incidents partiels... Ces faits, je ne peux pas
dire s'ils sont graves ou pas graves. Ce sera aux conclusions de
l'enquête de le démontrer, s'ils sont graves ou non.
M. BELLEMARE (Johnson): Maintenant, si vous avez décidé de
continuer, c'est que c'était grave.
M. FREDETTE: Oui, mais...
M. BELLEMARE (Johnson): Bien non! Ce n'est pas cela. Cela ne doit pas
être cela.
M. FREDETTE: A partir du moment où on a un doute...
M. BELLEMARE (Johnson): Oui.
M. FREDETTE: ... je pense qu'en tant que personnes responsables, il faut
aller au bout, il faut clarifier.
M. BELLEMARE (Johnson): Oui.
M. FREDETTE: Maintenant, est-ce que c'est un doute qui était
motivé par des incidents graves ou...? Cela, ce n'est pas à moi
de le dire à ce moment-ci.
M. BELLEMARE (Johnson): A partir de ce moment, vous avez pris les moyens
pour arrêter cela.
M. FREDETTE: Bien sûr!
M. BELLEMARE (Johnson): De corriger.
M. FREDETTE: D'abord pour voir dans quelle mesure ce qui nous
était indiqué par la police était vrai et dans quelle
mesure cela pouvait être sérieux. Mais n'avoir rien fait aurait
été irresponsable, à mon avis.
M. BELLEMARE (Johnson): Parce que ce n'était pas bien, ce qui
avait été fait.
M. FREDETTE: Bien... Vous pouvez tirer la conclusion que vous voulez,
à savoir si ce n'était pas bien.
M. BELLEMARE (Johnson): J'aurais une autre question à poser, je
ne sais pas si le député de Beauce-Sud a d'autres questions sur
cela.
M. ROY: Sur cela, non.
M. BELLEMARE (Johnson): J'avais posé une autre question...
J'avais demandé à M. Tremblay, à un certain moment, au
sujet des avions, quels montants cela pouvait... M. Tremblay nous a dit: Je me
ferai un plaisir de vous fournir tous les chiffres que vous demandez.
M. TREMBLAY (Clément): Au cours de l'année 72/73, soit
l'été 1973...
M. BELLEMARE (Johnson): Pas trop vite.
M. TREMBLAY (Clément): Voulez-vous que je vous donne une copie de
ce...
M. BELLEMARE (Johnson): En avez-vous?
M. GARNEAU: Non, ce n'est pas nécessaire, il y en a des copies,
monsieur...
M. BELLEMARE (Johnson): II ne veut pas me les montrer, du tout.
Monsieur, j'ai devant moi le nolisement d'avions par des équipes
géologiques et je vois qu'il y a un montant de $12,800 pour le lac
Mistassini (baie James), ARDA, chef d'équipe, E. Chown; Cargair: $42,340
pour le lac Mesgouez; Cargair: encore $9,100 pour le lac Evans; Cargair:
$12,300 pour le lac Némiscau, ce qui fait un total de $76,540.
Je continue: Laurentian Air Services: $20,800, Fort McKenzie,
Nouveau-Québec; Les Ailes du Nord: $8,200; Trans-Québec
Hélicoptère: $45,000, Gaspésie; Héli Voyageur
Hélicoptère: $24,800; Fecteau Air Service: $7,400; Dolbeau Air
Service: $5,400, ce qui fait un total de $188,140 plus $76,540... C'est
additionné dans tout cela?
Alors, sur tous ces montants, vous nous avez dit que vous aviez
demandé des soumissions publiques ou que vous aviez agi simplement
à la demande du ministère pour noliser ces avions.
M. TREMBLAY (Clément): C'est que, dans certains cas, les
compagnies offrent le service avec leurs tarifs et dans la région
où elles font affaires, elles ont un permis de la Commission canadienne
des transports pour faire affaires et on s'accommode avec elles.
M. BELLEMARE (Johnson): Par exemple, je prends Trans-Québec
Hélicoptère: $45,000, qui semble être un des plus gros
montants... Est-ce que c'est un service qui est payé à l'heure ou
à tant par voyage ou est-ce par soumissions publiques? Non?
M. TREMBLAY (Clément): Non. C'est selon le tarif horaire de la
Commission canadienne des transports pour un aéronef de tel type, c'est
bien connu et bien déterminé et on utilise les services de cette
compagnie et on les paie, soit au mille, soit à l'heure. Cela
dépend des travaux que nous avons à faire.
M. BELLEMARE (Johnson): Transigez-vous avec ces gens avec un
contrat?
M. TREMBLAY (Clément): Oui.
M. BELLEMARE (Johnson): Avec un contrat.
M.TREMBLAY (Clément): Oui, avec des contrats.
M. BELLEMARE (Johnson): Est-ce que vous pourriez déposer,
à votre bonne convenance, quelques contrats pour que je puisse regarder,
faire la vérification de certains tarifs?
M. TREMBLAY (Clément): Certainement.
M. BELLEMARE (Johnson): Vous avez des contrats, par exemple, avec
Cargair. Est-ce que c'est toujours la même manière de
procéder?
M.TREMBLAY (Clément): Pardon? Oui. C'est toujours la même
manière.
M. BELLEMARE (Johnson): C'est toujours le même type de
contrat?
M. TREMBLAY (Clément): A peu près.
M. BELLEMARE (Johnson): Est-ce que vous connaissez les membres de ces
corporations?
M. TREMBLAY (Clément): Je n'en connais aucun...
M. BELLEMARE (Johnson): Aucun.
M. TREMBLAY (Clément): ... sauf leurs noms parce qu'on voit
passer les noms de ces gens.
M. BELLEMARE (Johnson): Est-ce qu'il serait possible de nous donner les
noms des gens avec lesquels vous avez fait affaires?
M.TREMBLAY (Clément): Vous voulez dire l'agent d'affaires de la
compagnie?
M. BELLEMARE (Johnson): Vous n'avez pas dans vos dossiers les noms des
gens des conseils d'administration de ces compagnies?
M. TREMBLAY (Clément): On peut les obtenir par le
ministère des Institutions financières, Compagnies et
Coopératives.
M. BELLEMARE (Johnson): Alors, si vous vouliez me déposer
quelques contrats en échantillonnage, s'il vous plaît.
M. TREMBLAY (Clément): Oui.
M. BELLEMARE (Johnson): Celui de Car-
gair de lac Mesgouez, celui de Trans-Québec
Hélicoptère et celui de Héli Voyageur
Hélicoptère.
M. ROY: Dans le cas de Cargair, est-ce qu'il s'agit d'une compagnie qui
est établie au Québec ou en Ontario?
M. TREMBLAY (Clément): Le siège social de la compagnie est
à Saint-Zénon dans le comté de Berthier, à ce qu'on
m'a dit.
M. ROY: A ce qu'on vous a dit.
M.TREMBLAY (Clément): II n'y a pas beaucoup de compagnies qui
sont prêtes à faire...
M. BELLEMARE (Johnson): Non. J'admets cela. Est-ce que ce sont toujours
les mêmes compagnies qui ont travaillé pour le ministère
depuis 1963?
M. TREMBLAY (Clément): Non. Cela vient. Cela va.
M. BELLEMARE (Johnson): Cela change selon le temps.
M.TREMBLAY (Clément): Selon que les compagnies disparaissent ou
apparaissent.
M. BELLEMARE (Johnson): Oui. C'est cela. Il y en a qui
apparaissent...
M. TREMBLAY (Clément): On a travaillé longtemps avec
Nordair dans le Nouveau-Québec. La compagnie Nordair n'a plus d'avion
à pistons. On ne travaille plus avec elle.
M. BELLEMARE (Johnson): Non.
M. TREMBLAY (Clément): On ne peut pas aller en jet sur un lac
!
M. BELLEMARE (Johnson): C'est commode de savoir cela.
M. ROY: On vient d'apprendre quelque chose!
M. TREMBLAY (Clément): Au moins, cela va donner cela.
Village de Joutel
M. BELLEMARE (Johnson): Non. On ne cherche pas de scandale. On
vérifie simplement. On n'est pas des amateurs de scandale. On est des
amateurs de chiffres.
Avez-vous d'autres questions, M. le... Il y avait l'ancien maire d'Amos
qui avait demandé... les immobilisations qui ont été
faites par la province sont très considérables dans Joutel.
C'est l'honorable député qui avait demandé des
renseignements forts intéressants au sujet du village de Joutel. Quelle
était la participation du gouvernement?
M.TREMBLAY (Clément): A Joutel, le ministère des Richesses
naturelles a dépensé depuis 1965, $3,230,000.
M. BELLEMARE (Johnson): Un instant. $3,230,000.
M. TREMBLAY (Clément): Oui, et $800, je pense. En tout cas,
$2,230,000.
M. BELLEMARE (Johnson): Le gouvernement.
M. TREMBLAY (Clément): Oui. Le ministère des Richesses
naturelles. Maintenant, qu'est-ce que le ministère a fait là?
C'est le déboisement, l'essouchement.
M. BELLEMARE (Johnson): Le brûlage.
M. TREMBLAY (Clément): II est compris. L'aqueduc, les
égouts, les assiettes des rues, l'usine de pompage et de filtration, les
trottoirs...
M. BELLEMARE (Johnson): Les entrées.
M. TREMBLAY (Clément): Les chafhes des rues...
M. BELLEMARE (Johnso): Les chaînes des rues, les entrées
des maisons.
M. TREMBLAY (Clément): Le pavage des rues.
M. BELLEMARE (Johnson): Ah bon! Le pavage.
M. TREMBLAY (Clément): L'honorable député
d'Abitibi-Ouest avait dit qu'il y avait un déficit.
M. GARNEAU: Est-ce que le député de Johnson permettrait?
M. Tremblay m'indique qu'il n'a pas terminé
l'énumération.
M. BELLEMARE (Johnson): De tout ce qu'on a fait pour $3 millions.
M. TREMBLAY (Clément): Le montant de $3,230,000 comprend aussi
l'administration du village depuis 1965, c'est-à-dire l'entretien, le
fonctionnement encore des rues, des trottoirs, des égouts, de l'aqueduc,
de l'usine de filtration, de l'usine de pompage, ce qui fait qu'on avait trois
employés permanents là-bas. Cela a payé leur salaire.
M. BELLEMARE (Johnson): La participation de la compagnie, cela a
été quoi?
M.TREMBLAY (Clément): Dans tout ce que je vous ai dit, il n'y a
pas de participation de la compagnie.
M. BELLEMARE (Johnson): Non, mais la compagnie, est-ce qu'elle a
participé pour un pourcentage à la construction de ce
village?
M. TREMBLAY (Clément): Oui, parce que ces dépenses sont
remboursables.
M. BELLEMARE (Johnson): Mais qui ont été faites,
$3,230,000...
M. TREMBLAY (Clément): Oui.
M. BELLEMARE (Johnson): C'est remboursable par la municipalité de
la Société de la baie James.
M. TREMBLAY (Clément): Non. Remboursable par le village de Joutel
lorsqu'il sera incorporé. Etant donné que le village de Joutel
était dans la grande municipalité de la baie James, toute
l'infrastructure municipale a été transférée
à la municipalité de la baie James et on ne mentionne pas dans ce
transfert ce qui adviendra de la dette de $3,230,000. Donc, pour nous
actuellement, c'est une mauvaise créance, un compte à
recevoir...
M. BELLEMARE (Johnson): II y avait une très bonne raison
d'oublier la dette probablement. Parce que ce doivent être des gens qui
ne sont pas riches qui ont acheté cela pour $1, surtout la
Société de développement de la baie James. Il n'y a pas
beaucoup de dépenses qui se font là.
M. LESSARD: Elle n'était pas riche mais Hydro-Québec
était riche.
M. BOUTIN: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Le député
d'Abitibi-Ouest.
M. BOUTIN: Pour renseigner le député de Johnson que ce
n'est pas la Société de développement de la baie James
mais la municipalité de la baie James; celui-ci pourrait peut-être
vérifier les Statuts refondus 1971, chapitre 34, article 38. Cela va
pouvoir lui donner la formule actuelle de formation du comité de Joutel,
à l'intérieur de la municipalité de la baie James.
M. BELLEMARE (Johnson): Est-ce que, dans l'arrêté en
conseil, ce dont parle le député d'Abitibi-Ouest, les
investissements de la compagnie, qui ont été faits à ce
moment-là, ont été aussi transférés à
la municipalité de la société de la baie James?
M. TREMBLAY (Clément): Non, elle n'en a pas fait, monsieur.
M. BELLEMARE (Johnson): Les bâtisses qu'elle a construites?
M. TREMBLAY (Clément): Non, elles sont sur des terrains que la
compagnie a achetés et qui sont là.
M. BELLEMARE (Johnson): Cela n'a pas été
transféré. Cela appartient encore à la compagnie.
M. TREMBLAY (Clément): C'est ça, ce sont les services
municipaux qui ont été transférés. L'infrastructure
municipale.
M. BELLEMARE (Johnson): Simplement ça. Tout l'investissement qu'a
fait la compagnie reste encore la propriété de la compagnie qui a
développé le village de Joutel.
M. TREMBLAY (Clément): En réalité, il y a trois
compagnies à Joutel qui font affaires dans ce coin.
M. FREDETTE: C'est le village minier qui a été
transféré à la municipalité de la baie James
puisqu'il y a une municipalité maintenant qui englobe la totalité
du territoire. L'objectif qu'on poursuit, conjointement avec la
municipalité de la baie James, c'est de lui transférer tous les
actifs municipaux.
M. BELLEMARE (Johnson): Ce qui me surprend le plus du sous-ministre,
c'est que la municipalité de Joutel, un jour ou l'autre, sera toujours
redevable vis-à-vis du gouvernement de $3,230,000 ou, comme dirait M.
Tremblay, c'est une mauvaise créance.
M. FREDETTE: Tous les investissements faits par le ministère dans
les villages miniers pour favoriser le développement minier sont
susceptibles d'être remis au gouvernement, un jour, par la
municipalité mais dans la mesure où un village minier devient une
municipalité assez grande pour pouvoir payer cette dette. Tout est
basé sur la capacité de la municipalité de remettre cette
dette au gouvernement. Si la municipalité n'est pas capable, c'est
considéré uniquement comme une subvention à une
municipalité de la part du gouvernement, parce que ce ne sont pas des
municipalités, ce sont des villages miniers qui ne sont pas des
municipalités comme les autres. Ce genre de financement d'infrastructure
municipale est prévu dans la loi.
M. BELLEMARE (Johnson): Oui, comme à Schefferville, comme
à Port-Cartier et ailleurs, là où ont commencé des
développements miniers.
M. FREDETTE: Ces villes ont été incorporées tout de
suite en municipalités, il n'y a pas eu de subventions
considérables de la part du
gouvernement. Ce ne sont pas des villages miniers, ce sont des
municipalités.
M. BELLEMARE (Johnson): Mais à Mont-Wright?
M. FREDETTE: Dans le cas de Mont-Wright, ce n'est pas un village minier,
c'est une municipalité qui est incorporée et dont les
propriétaires assument le développement.
M. BELLEMARE (Johnson): Même chose pour le lac Allard?
M. FREDETTE: Lac Allard? C'est où ça? M. BELLEMARE
(Johnson): Port-Cartier.
M. TREMBLAY (Clément): Port-Cartier et le lac Allard, ce n'est
pas pareil. Lac Jeanine.
M. BELLEMARE (Johnson): Lac Jeanine, au début.
M. FREDETTE: Lac Jeanine aussi, c'est assumé par les
propriétaires.
M. BELLEMARE (Johnson): Même au début?
M. FREDETTE: Au début, je ne pourrais pas vous dire, je ne me
souviens pas.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Autre question?
M. BELLEMARE (Johnson): II y en avait une autre, je pense que
c'était le vérificateur qui nous avait dit qu'il avait fait un
échantillonnage sur quinze contrats dont trois semblaient ne pas
posséder les 10 p.c. et que, pour un autre, la remise aurait
été faite dans les deux mois après la fin des travaux.
M. LAROSE: On nous avait demandé des précisions sur ce qui
apparaît, concernant les immobilisations, à la page 3-38 du
rapport de 1972/73 et voici ces précisions. Premièrement, en ce
qui concerne les cautions de soumission, inférieures à 10 p.c, en
vertu de l'arrêté en conseil numéro 1042 du 19 mars 1971,
relativement à un règlement concernant les contrats d'entreprise
pour travaux exécutés par le gouvernement, il est dit à
l'article 1 b) que le mot "ministre" désigne le ministre ayant la
responsabilité de l'exécution des travaux projetés.
De plus, l'article 13, se rapportant aux instructions aux
soumissionnaires stipule que le document intitulé "instructions aux
soumissionnaires" doit indiquer la manière de remplir la formule de
soumission et les documents requis à l'appui d'icelle ainsi que la
procédure à suivre par les soumissionnaires.
De plus, ce document doit contenir les avis suivants :
A Un avis à l'effet que le soumissionnaire doit fournir,
avec sa soumission, soit un chèque visé à l'ordre du
ministre des Finances de la province pour une somme équivalente ou
supérieure à 10 p.c. du montant total de la soumission ou pour un
montant fixé à l'avance par le ministre, soit une police de
garantie d'une compagnie autorisée à se porter caution judiciaire
en vertu de la Loi des compagnies de garantie ou toute autre forme de garantie
déterminée par le ministre ou équivalente au montant du
chèque visé mentionné plus haut.
Les deux cas que nous avions retenus étaient les suivants:
Matagami Ready-Mix pour une soumission de $2,952,069.
M. BELLEMARE (Johnson): Oui.
M. LAROSE: Et une caution de $220,000. Et Simard et Denis: $1,719...
M. BELLEMARE (Johnson): Simard, Simard, Simard...
M. LAROSE: Simard et Denis, $1,719...
M. BELLEMARE (Johnson): Une minute, j'ai de la difficulté
à écrire cela. Simard, Simard, Simard et...?
M. LAROSE: ... et Denis.
M. BELLEMARE (Johnson): ... Et Denis.
M. LAROSE: $1,719,509.
M. BELLEMARE (Johnson): Simard, $1 million...
M. LAROSE: $1,719,709.
M. BELLEMARE (Johnson): $1,719,709.
M. LAROSE: Et une caution de $150,000.
M. BELLEMARE (Johnson): $150,000 pour Simard. $1,719,709 et
$150,000.
M. LAROSE: Les dispositions qui précèdent... vous me
permettez de compléter?
M. BELLEMARE (Johnson): Ce sont les 10p.c...
M. GARNEAU: Est-ce que le député de Johnson connaît
le président de la compagnie? 11insiste beaucoup sur Simard.
M. BELLEMARE (Johnson): Non, non. Je suis à écrire cela.
Pourquoi me prêtez-vous des intentions et de mauvaises intentions?
M. GARNEAU: Je n'en prête pas du tout.
M. BELLEMARE (Johnson): J'ai de la misère à
écrire.
M. GARNEAU: Vous avez de la misère à écrire
Simard.
M. BELLEMARE (Johnson): Simard, c'est dangereux; s'il ne mord pas, c'est
correct.
M. GARNEAU: Je pense qu'il était peut-être dangereux ce
Simard-là.
M. BELLEMARE (Johnson): Comment?
M. GARNEAU: Le président de cette compagnie était
peut-être plus dangereux?
M. BELLEMARE (Johnson): Vous connaissez cela, vous?
M. GARNEAU: Peut-être, oui.
M. BELLEMARE (Johnson): Je suis bien mal placé. Moi, je ne le
connais pas du tout.
M. GARNEAU: Le président de Montréal-Matin, vous ne
connaissez pas cela? Montréal-Matin, vous ne connaissez pas cela?
M. BELLEMARE (Johnson): Simard? M. GARNEAU: Simard et Denis.
M. BELLEMARE (Johnson): Je ne connais pas cela en tout cas.
M. GARNEAU: Réjean Desjardins, vous ne connaissez pas cela?
M. BELLEMARE (Johnson): Réjean Desjardins, oui.
M. GARNEAU: Ce n'était pas lui qui était président
de cette compagnie?
M. BELLEMARE (Johnson): Je jure que je ne le sais pas. Et mon serment
vaut le vôtre.
M. GARNEAU: Oui. Mais moi, je n'ai pas juré.
M. BELLEMARE (Johnson): De ce côté-là, vous ne me
prendrez pas, certain.
M. GARNEAU: Ah! ça je le sais, je ne peux pas vous prendre.
M. LESSARD: Vous vous y connaissez dans la famille Simard. Y avait-il
une famille pour chaque parti? Ils changeaient de parti selon...
M. HARVEY (Jonquière): II y en a un qui vend du pain à
Québec, si bon, si frais, Simard.
M. LESSARD: Continuez.
M. HARVEY (Jonquière): II y en a un qui chante, le petit jeune,
il est bien bon.
M. BELLEMARE (Johnson): II ne faut pas me distraire parce que c'est
intéressant, l'affaire Simard, non pas Simard, mais l'affaire des
contrats, les deux contrats.
Il est dit dans votre arrêté ministériel du 10 mars
1971, l'arrêté ministériel 1042, à l'article 1 : Le
ministre peut déterminer, en vertu de l'article 13, le montant qui est
demandé pour la soumission.
M. LAROSE: Si vous permettez, je pourrais finir ce que j'avais
commencé.
M. BELLEMARE (Johnson): D'accord. C'est eux qui vous ont
dérangé.
M. LAROSE: Les dispositions qui précèdent celles
que je vous ai lues tout à l'heure ont été
interprétées par nos vérificateurs comme exigeant
l'intervention du ministre.
M. BELLEMARE (Johnson): Pour les l0 p.c?
M. LAROSE: Pour les 10 p.c. En fait, il y avait au dossier un document
signé par le sous-ministre qui en a le pouvoir et qui fixait le montant
de la caution de soumission. Il aurait donc fallu dire, dans notre rapport,
qu'il y avait des cautions de soumission inférieures à 10 p.c,
mais que les montants en avaient alors été
déterminés par le sous-ministre.
M. BELLEMARE (Johnson): Ah bon! Dans le montant de Matagami, $2,952,000,
il y a eu $220,000 de caution de donnés? Donc, une différence de
$75,000, qui ne remplissait pas l'arrêté en conseil 1042, mais le
sous-ministre a lui-même fixé la caution à $220,000.
Dans celui de Simard, $1,719,000, il y a une différence
d'à peu près $20,000 dans la caution. Ce sont les deux remarques
que vous avez trouvées et que vous avez revérifiées par la
suite et qui font que, dans l'échantillonnage que vous avez fait, votre
bureau était satisfait d'après ce que vous avez trouvé,
que vous étiez satisfaits de la manière de procéder.
M. LESSARD: Est-ce que c'était conforme à la politique
générale, quand même, à ce moment? Est-ce que cette
politique, qui a été suivie par le ministère des Richesses
naturelles, c'est une politique qui était conforme à la politique
d'autres ministères?
M. LAROSE: Je ne dirais pas...
M. CHOUINARD: Je ne dirais pas que c'est conforme à la politique
d'autres ministères, mais, par contre, c'est une politique qui est
suivie et c'est bien marqué à l'arrêté en conseil
qu'on a signalé tout à l'heure 1042 pour un montant
fixé à l'avance par le ministre.
M. LESSARD: Donc, le ministre aurait pu
fixer un montant bien arbitraire de $30,000, $40,000, $50,000 ou
$75,000.
M. LAROSE: L'arrêté en conseil s'applique à
l'ensemble du gouvernement.
M. LESSARD: Pardon?
M. LAROSE: L'arrêté en conseil s'applique à
l'ensemble du gouvernement.
M. CHOUINARD: L'arrêté en conseil s'applique à
l'ensemble du gouvernement.
M. LESSARD: A l'ensemble du gouvernement?
M. CHOUINARD: L'arrêté en conseil 1042 s'applique à
l'ensemble du gouvernement.
M. LESSARD: Pourriez-vous me le répéter?
L'arrêté en conseil...
M. CHOUINARD: L'arrêté en conseil 1042 du 19 mars 1971.
M. LESSARD: Du 12 mars 1971? M. CHOUINARD: Du 19 mars.
M. GARNEAU: II est dans la série des documents qu'on a
envoyés, au début, qui constituait la première demande,
lors de la première séance, je pense, qui a été
déposée devant chaque membre de la commission. Ce sont deux gros
cahiers.
M. LESSARD: Est-ce que cet arrêté en conseil est encore en
vigueur?
M. GARNEAU: Oui, mais la question qui se posait la dernière fois,
c'était de savoir si, au moment de la signature de ces contrats,
c'était l'arrêté en conseil 1042 qui s'appliquait. Il me
semble qu'il avait été fait mention que c'étaient des
contrats qui avaient été signés avant l'adoption de cet
arrêté en conseil. Apparemment, c'est là qu'il s'agissait
de voir quel était le fond de toute l'histoire, à savoir quelle
était la réglementation qui prévalait au moment de la
signature des contrats qui, à ce qu'on nous avait dit, remontaient
à un certain nombre d'années et qui avaient été
terminés en 1972/73. Est-ce que vous avez pu faire la
vérification?
M. CHOUINARD: Le litige qui a été soulevé lors de
la dernière réunion de la commission parlementaire, c'est dans le
cas des retenues sur contrats, c'est dans le cahier des charges du mois de mars
1969 et de septembre 1970. Il y avait un imbroglio. On a fait les
relevés et on a les dates de la signature des contrats.
M. LESSARD: Ces contrats ont quand même été,
d'après les informations que nous avions obtenues lors de la
dernière séance de la commission parlementaire, accordés
au cours de l'année 1968/69, je pense. Donc, l'arrêté en
conseil du 19 mars 1971 n'était pas en vigueur, l'arrêté en
conseil 1042. La question que nous posions, suite à certaines
explications qu'on nous avait données du côté du
ministère des Richesses naturelles, était: Est-ce que, dans des
arrêtés en conseil, dans des règlements du ministère
des Richesses naturelles, il était possible de fixer la caution à
un prix ou à un montant inférieur à 10 p.c?
M. CHOUINARD: Matagami Ready-Mix, le contrat a été
signé le 14 octobre 1971 et Simard et Denis, le 27 mai 1971. Donc, c'est
l'arrêté en conseil de mars 1971 qui s'applique.
M. ROY: Le 27 mai 1971, Matagami.
M. CHOUINARD: Simard et Denis, le 27 mai 1971, et Matagami, le 14
octobre 1971.
M. ROY: Le 14 octobre 1971. Donc, c'est après que
l'arrêté en conseil 1042 a été adopté?
M. CHOUINARD: Oui, c'est ce qui s'applique.
M. LESSARD: Est-ce que ce sont des contrats qui ont été
accordés, à votre connaissance, par soumissions?
M. CHOUINARD: Oui, ce sont des contrats qui ont été
accordés par soumissions.
M. ROY: Des soumissions publiques? M. CHOUINARD: Oui.
M. ROY: Est-ce que le montant de 10 p.c. qui n'a pas été
respecté, c'est une décision qui a été prise avant
que le contrat soit accordé ou si cela a été
décidé après, avant la demande de soumissions ou
après la demande de soumissions?
M. CHOUINARD: C'est indiqué sur l'appel d'offres, je crois.
M. LESSARD: Est-ce qu'on l'avait...
M. ROY: C'était inscrit pour tous les entrepreneurs qui ont fait
parvenir une soumission que la caution était limitée à
$220,000?
M. CHOUINARD: Oui, c'est écrit dans l'appel d'offres.
M. LESSARD: Dans l'appel d'offres qui a été publié
dans les journaux?
M. CHOUINARD: Qui a été publié pour tous les
entrepreneurs qui étaient au courant que le montant de caution de
soumissions était fixé à tant.
M. ROY: Est-ce qu'il y avait des raisons particulières? Est-ce
qu'on vous a donné des raisons particulières pour lesquelles ces
montants ont été acceptés de façon
inférieure au montant de...
M. CHOUINARD: La raison qu'on nous a donnée, c'est qu'il va
arriver à certains endroits que deux entrepreneurs vont faire affaires
avec le même gérant de banque. C'est entendu que, s'il y en a un
qui arrive avec un chèque de soumission de $220,000, l'autre avec un
chèque de $250,000, il peut arriver que des renseignements soient
dévoilés.
Celui qui arrive en deuxième ou en premier, au niveau du
gérant, pouvait avoir une information devant demeurer confidentielle, et
il pourrait y avoir des fuites. La raison qu'ils m'ont donnée, est
celle-ci: Le ministre, en fixant le montant à $150,000, disons, dans le
cas d'une soumission, l'entrepreneur ne se trouve pas, vu qu'ils ont tous un
montant identique, à dévoiler le prix de sa soumission avant que
ce soit ouvert.
M. LESSARD: M. le Président, j'aurais une question à
soulever à ce sujet auprès du ministre des Finances. Est-ce que
ce montant, qui est généralement fixé, est basé sur
les estimations du ministère?
M. GARNEAU: Dans le cas présent, je ne pourrais pas dire pourquoi
la décision du ministère a été prise; j'imagine que
oui. Il faudrait quand même qu'il y réponde lui-même.
M. LESSARD: J'aimerais bien qu'on me réponde.
M. TREMBLAY (Clément): Cela donne 10 p.c. de l'évaluation
faite, soit par les ingénieurs-conseils qui sont en charge du projet,
soit par les ingénieurs du ministère qui travaillent au
projet.
M. BELLEMARE (Johnson): Est-ce que c'était la continuation de
certains travaux qui étaient déjà commencés?
M. TREMBLAY (Clément): C'était, dans le deuxième
cas, pas dans le cas de Matagami Ready-Mix, dans l'autre cas, Beau-Val
Construction.
M. BELLEMARE (Johnson): Beau-Val?
M. TREMBLAY (Clément): Beau-Val, Incorporée.
M. BELLEMARE (Johnson): Simard... M. LAROSE: On ne l'a pas
mentionné.
M. TREMBLAY (Clément): C'était la poursuite des travaux,
un deuxième tronçon de route.
M. BELLEMARE (Johnson): Mais la compagnie Simard a continué le
travail de Beau-Val, c'est cela que vous voulez dire?
M. TREMBLAY (Clément): Non, ce n'est pas dans la même
région, du tout.
M. BELLEMARE (Johnson): Non, mais je vous demande si ces deux contrats,
Matagami et Simard, sont des contrats qui ont été accordés
après le commencement d'autres travaux qui avaient déjà
été effectués par les mêmes compagnies, ou si ce
sont des soumissions complètement à part?
M. TREMBLAY (Clément): A part.
M. BELLEMARE (Johnson): Complètement à part.
M. ROY: Vous avez parlé de Beau-Val, quelle est la relation de
Beau-Val avec...
M. TREMBLAY (Clément): Le troisième cas qu'on a
étudié au ministère, un bout de route qui a
été construit dans le parc de la Gaspésie par la compagnie
Beau-Val.
M. LESSARD: Est-ce qu'il serait possible d'obtenir, pour chacun des cas,
Matagami Ready-Mix et Simard et Denis, l'estimation prévue par le
ministère?
M. TREMBLAY (Clément): Oui, il y aurait moyen d'avoir cela dans
les dossiers, sûrement.
M. LESSARD: Vous ne l'avez pas actuellement?
M. TREMBLAY (Clément): Je n'ai pas cela, non. J'ai une copie des
contrats, mais je n'ai pas les estimations avant la demande des soumissions.
Souvent, il y a un délai assez long entre la fin de la
préparation des travaux à une période au ministère
et la demande de soumission et la signature des contrats. Donc, il peut y avoir
une variation de prix importante. Surtout, à ce moment, pour certains
contrats dans la région de Matagami, il y avait le début des
travaux de la baie James et il y avait beaucoup de travail, beaucoup de
demandes dans ce coin; les prix ont monté.
M. LESSARD: Je m'interroge et je voudrais peut-être avoir des
éclaircissements. Est-ce que le fait de demander un montant fixé
qui serait, semble-t-il, basé sur l'estimation du ministère,
est-ce que cela ne permet pas à la personne ou à la firme qui
soumissionne d'avoir un prix autour duquel cette firme doit soumissionner?
M. TREMBLAY (Clément): Rien ne lui dit quel est le pourcentage
qu'on a pris de l'évaluation des travaux. Si on prend 20 p.c. ou 5 p.c,
il y a tout de suite une différence qui va faire multiplier son prix par
un ou par deux.
M. BELLEMARE (Johnson): L'honorable ministre des Finances avait dit
qu'il était prêt à faire déposer ces contrats et
tous les documents pertinents.
M. GARNEAU: J'écoute.
M. BELLEMARE (Johnson): L'honorable ministre des Finances avait dit...
Si je comprends bien, c'est le désir de la commission que les deux
contrats en question, qui ont fait l'objet de la remarque que vous avez faite,
puissent être déposés avec les documents pertinents pour
pouvoir vérifier si la réglementation existait au moment
où elle était appliquée. Est-ce que ces contrats
pourraient être déposés?
M. GARNEAU: Je comprends que vous les avez. Je n'ai pas d'objection
à les donner,
M. BELLEMARE (Johnson): Est-ce qu'il y en a trois ou deux?
M. GARNEAU: Est-ce que les deux sont là-dedans?
M. BELLEMARE (Johnson): II y a Beau-Val...
M. LAROSE: Si vous permettez, dans le cas de Beau-Val, dans les
renseignements que vous avez demandés, concernant...
M. BELLEMARE (Johnson): Les 2 p.c. des deux mois.
M. LAROSE: ... les remboursements des retenues, si vous voulez...
M. BELLEMARE (Johnson): ... ce qui a été remboursé
après les deux mois.
M. LAROSE: Si vous voulez, on peut répondre à cette partie
de la question que vous venez de mentionner.
M. BELLEMARE (Johnson): D'accord.
M. LAROSE: Concernant le remboursement des retenues, en vertu du cahier
des charges générales de septembre 1970, à l'article 99,
il est dit que la retenue de 10 p.c. prévue à l'article...
M. BELLEMARE (Johnson): Quelle date, M. le vérificateur...
M. LAROSE: Pardon?
M. BELLEMARE (Johnson): Quelle date, le cahier des charges?
M. LAROSE: Septembre 1970.
M. BELLEMARE (Johnson): Septembre 1970, d'accord.
M. LAROSE: II est dit que la retenue de 10 p.c. prévue à
l'article 9-7 est normalement payée à l'entrepreneur douze mois
après l'exécution des travaux, sur la valeur desquels elle a
été faite.
Dans le cas de Matagami Ready-Mix, le remboursement des retenues a
été fait deux mois après acceptation des travaux, au lieu
de douze mois.
Dans le cas de Beau-Val...
UNE VOIX: Ils se sont trompés de dix mois.
M. LAROSE: ... le remboursement des retenues a été fait
aussi deux mois après l'acceptation des travaux, au lieu de douze
mois.
M. BELLEMARE (Johnson): Quel était le montant du contrat de
Beau-Val?
M. LAROSE : Je ne l'ai pas ici.
M. BELLEMARE (Johnson): Vous l'avez devant vous, vous autres.
M. CHOUINARD: C'était $1,690,420.
M. BELLEMARE (Johnson): C'était $1,690,000...
M. CHOUINARD: C'était $1,690,420. M. ROY: Dans le cas de
Matagami? M. LAROSE: C'était $2,952,075.
M. ROY: II s'agit du même contrat que vous aviez mentionné
tout à l'heure?
M. LAROSE: Oui. M. ROY: Bon!
M. LESSARD: Lors de la dernière séance, M. Brown, je
pense, vous avez indiqué que, dans un cahier du ministère des
Richesses naturelles, il était aussi précisé que cela
pouvait se faire, soit deux mois après l'exécution des travaux,
ou soit douze mois après l'exécution des travaux.
Est-ce que vous avez étudié cette réponse que nous
a donnée M. Brown et est-ce que vous l'avez retrouvée dans le
cahier, et est-ce que, selon vous, concernant ces deux contrats, il
était normal qu'on verse des cautions deux mois après
l'exécution des travaux?
M. CHOUINARD: Dans le cas, quand on parlait des cahiers des charges, il
y avait le cahier des charges de mars 1969; il y avait celui de septembre
1970.
M. LESSARD: C'est cela.
M. CHOUINARD: Normalement, le contrat étant signé
après septembre 1970, c'est le cahier des charges de septembre 1970 qui
s'applique.
M. LESSARD: Et dans le cahier des charges de septembre 1970, vous ne
retrouvez pas cette mention de deux mois.
M. CHOUINARD: C'est douze mois.
M. LESSARD: C'est bien douze mois.
Alors, est-ce qu'on pourrait avoir des explications de la part des
responsables du ministère des Richesses naturelles? Est-ce qu'il y
aurait eu erreur et qu'on se serait basé sur le cahier des charges de
septembre 1969 ou septembre 1970? Parce que le dernier cahier des charges se
trouvait à annuler le précédent.
M. BROWN (Alphonse): Je crois, à moins que M. Tremblay ait
d'autres explications, que je n'ai pas d'autre explication à donner.
Moi, je me basais sur le cahier des charges précédent...
M. LESSARD: Qui était...
M. BROWN (Alphonse): ... à l'article 9-9 du cahier des charges
précédent.
M. LESSARD: La date de ce cahier des charges?
M. BROWN (Alphonse): Celui que j'ai en main, ici, date de mars 1967.
M. LESSARD: Mars 1967.
M. BROWN (Alphonse): C'est celui auquel je m'étais
référé, la semaine dernière.
M. ROY: Celui où c'est indiqué: deux mois.
M. BELLEMARE (Johnson): Mais, c'est une erreur que d'avoir fait cela
avec un cahier des charges qui datait de septembre 1970, avec un contrat qui
était exécuté après 1970, d'après les
cahiers des charges.
M. BROWN (Alphonse): Je ne peux pas répondre à cette
question, M. le député.
M. LESSARD: Est-ce que M. le Président...
M. BELLEMARE (Johnson): C'est votre sous-ministre qui va
répondre?
M. LESSARD: Justement, qui pourrait nous répondre et nous donner
les raisons...
M. BELLEMARE (Johnson): ... ces irrégularités?
M. FREDETTE: II n'y a pas d'explications apparentes. Je n'en vois
pas.
M. ROY: Parce que toutes ces entreprises, cela représente un bon
montant d'argent.
M. FREDETTE: Je pense que dans la majorité des cas, il s'agit de
construction de routes.
M. ROY: Ce ne sont pas les seuls constructeurs de routes dans la
province.
M. FREDETTE: Non, non, d'accord!
M. BELLEMARE (Johnson): Pourquoi cette exception de deux mois au lieu de
douze, pour ces deux contrats, particulièrement Matagami et Beau-Val? Un
de $1,690,420 et l'autre de $2,900,000 qui représentent d'une part,
$220,000 de dépôt, de caution, et un autre, probablement s'il a
donné 10 p.c, je ne sais pas s'il a mis 10 p.c. de $1,690,420, qui
représente $169,000.
M. TREMBLAY (Clément): Ce n'est pas la même chose.
M. BELLEMARE (Johnson): Non?
M.TREMBLAY (Clément): Non, ce n'est pas le dépôt de
cautionnement. C'est la retenue sur l'évaluation progressive des
travaux.
M. BELLEMARE (Johnson): Des travaux.
M. TREMBLAY (Clément): Des travaux.
M. BELLEMARE (Johnson): Le montant de dépôt, lui, il est
remis quand?
M. TREMBLAY (Clément): A la fin des travaux.
M. BELLEMARE (Johnson): A la fin des travaux. Qu'est-ce que vous avez
remis après deux mois?
M. TREMBLAY (Clément): C'est 5 p.c...
M. BELLEMARE (Johnson): Vous avez payé avant la fin des travaux,
avant que les travaux aient été acceptés.
M. TREMBLAY (Clément): Pas de caution; la retenue sur les
travaux. C'est lorsque les travaux sont faits, une partie de la route est
faite, est acceptée, de cette partie, on est censé retenir
pendant douze mois 10 p.c. du paiement que le gars doit recevoir pour cela.
M. BELLEMARE (Johnson): C'est 10 p.c. du montant qu'il était
censé recevoir.
M. TREMBLAY (Clément): Ce qu'on a fait dans ces cas, c'est
qu'après deux mois, lorsque le gravier était sur place, le
terrassement était fini et tout cela, on remettait cette retenue de
10 p.c. sur les travaux, sur les rapports progressifs.
M. LESSARD: D'accord. Vous aviez accepté à ce moment les
travaux. Mais ce qu'on ne comprend pas, c'est cette différence entre les
douze mois et les deux mois. Encore là, je rejoins toujours ce que le
Vérificateur général nous a donné comme
élaboration générale, comme explication
générale au début, c'est que la tâche du
Vérificateur général est de vérifier si chaque
décision gouvernementale correspond à la procédure qui est
inscrite, à un certain moment, soit dans des arrêtés en
conseil, soit dans des lois, etc.
Or, selon le cahier des charges du 10 septembre 1970, on précise
que cette retenue doit être versée à l'entrepreneur douze
mois après. Vous avez, comme ministère des Richesses naturelles
je ne sais pas qui a pris la décision décidé
de verser cette retenue deux mois après la fin des travaux. Donc, cela
ne correspond pas aux procédures normales qui étaient inscrites
à l'intérieur du cahier des charges. Si le cahier des charges ne
correspond pas, en fait, à la réalité ou est trop exigeant
pour l'entrepreneur ou pour d'autres raisons, il s'agit, pour le
ministère d'intervenir auprès du Conseil du trésor pour
faire corriger le cahier des charges. Mais puisqu'on a accepté, en vertu
du 10 septembre 1970, un cahier des charges dans lequel on précise que
la retenue sur construction des travaux devra être versée douze
mois après, pour nous, de l'Opposition, on peut mal s'expliquer cette
décision parce que cela devient une décision arbitraire. Cela
devient une décision qui laisse un pouvoir discrétionnaire au
ministère.
Ou bien, je dis, le cahier des charges n'est pas satisfaisant pour
l'entrepreneur, n'est pas satisfaisant pour le ministère, ou bien il est
satisfaisant, et à ce moment, les procédures normales doivent
être respectées. Comme dans ce cas, il n'y a pas eu respect des
procédures normales, on se pose, comme le Vérificateur
général se l'est posée, la question: Quelles sont les
raisons qui ont justifié que dans ces deux cas précis, on n'ait
pas respecté la procédure normale?
M. ROY: J'aurais peut-être une question à ajouter à
celle du député de Saguenay. Est-ce que vous étiez au
courant de l'existence du cahier des charges de septembre 1970 à ce
moment?
M. BROWN (Alphonse): Je n'étais pas présent au
ministère à cette époque. Alors, je ne peux pas
répondre de façon précise.
M. ROY: Mais lorsque vous avez fait la remise du montant à ces
deux entreprises, qui représente, si on fait un calcul, quand on sait le
taux d'intérêt et on va prendre le taux d'intérêt
moyen de ces années, 8 p.c. pour une période de dix mois... Dans
le cas de Matagami Ready-
Mix, cela fait un cadeau de $20,000 et dans le cas de Beau-Val Inc.,
cela fait un cadeau de $11,000 pour deux entreprises. Vous dites que vous vous
êtes référé au cahier des charges de mars 1967 et on
a parlé de l'existence d'un cahier des charges daté de septembre
1970... Lorsque vous vous êtes référé au cahier des
charges de mars 1967, est-ce que vous étiez au courant de l'existence du
cahier des charges de septembre 1970?
M. BROWN (Alphonse): Encore une fois, je n'étais pas
présent au ministère à cette période.
M. ROY: Oui, mais au moment où vous avez fait les remises, vous
étiez là.
M. BROWN (Alphonse): Est-ce qu'on sait à quelle date la remise a
été faite?
M. GARNEAU: C'est certainement au...
M. ROY: C'est vous-même qui avez dit tout à l'heure que
vous vous étiez référé au cahier des charges de
mars 1967.
M. BROWN (Alphonse): Lorsque j'ai donné une réponse la
semaine dernière, je me référais au cahier que j'avais en
main à ce moment, encore celui...
M. GARNEAU: C'est parce que la liste des quinze contrats qui
étaient identifiés étaient des contrats qui avaient
été signés en 1967, 1968, 1969, 1970 et, si je comprends
bien, les deux contrats qui ont été vérifiés et qui
avaient amené la remarque du vérificateur étaient deux
contrats qui dataient de 1970 et de 1971, si ma mémoire est
fidèle...
M. BELLEMARE (Johnson): Le 14 octobre et le 27 mai.
M. GARNEAU: ... et qui ont été passés après
le nouveau cahier des charges. La question qui est posée par
l'Opposition peut être posée par n'importe quel
député. Votre référence, M. Brown, ce serait au
cours de l'année 1972/73, puisque c'est le rapport de l'exercice
financier 1972/73. Est-ce que vous étiez là à ce
moment-là?
M. BROWN (Alphonse): Non, monsieur.
M. LESSARD: Etant donné qu'on ne peut obtenir de réponse
de la part des fonctionnaires, je pense qu'il serait normal que l'on puisse
obtenir une réponse de la part du ministre.
M. GARNEAU: II va falloir que j'aille à la source et si les trois
fonctionnaires qui sont ici ne l'ont pas...
M. LESSARD: Soit du ministre des Richesses naturelles.
M. GARNEAU: ... il va falloir que les gens aillent voir dans les
dossiers pour connaître la raison, s'il y en a une, qui a milité
en faveur de la remise des retenues. Elles étaient de quel montant? Vous
n'avez pas idée non plus? Il va falloir vérifier et le donner
à une séance ultérieure.
M. LESSARD: On ne peut pas aller plus loin que cela aujourd'hui.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): Autre question aux Richesses
naturelles? Terres et Forêts.
M. BELLEMARE (Johnson): Un instant. Vous m'avez dit que vous
déposeriez les copies pour les avions. Est-ce que vous allez
déposer cela ici à la commission ou si vous allez... Les trois
cas que j'ai demandés?
M. GARNEAU: On va les déposer ici à la commission.
M. TREMBLAY (Clément): Les trois exemples de contrats types.
M. BELLEMARE (Johnson): Oui. Vous avez les renseignements?
M. GARNEAU: C'est parce qu'il y en a un sur Matagami et...
M.TREMBLAY (Clément): Dans le cas de Matagami Ready-Mix, la
question du pont, le cas de Simard et Denis, c'est que le pont avait
été dessiné, avait été conçu par les
ingénieurs avec une certaine capacité portante. Est
arrivée en 1971 la Société de développement de la
baie James qui a demandé que la capacité portante de ce pont soit
portée à 500 tonnes, ce qui faisait que ce n'était plus le
même pont du tout. Après avoir discuté beaucoup de cette
chose, demandé avis aux ingénieurs-conseils responsables de ce
travail, il a été convenu qu'il fallait recommencer à neuf
ou à peu près tout le "design" du pont et la négociation
des contrats.
M. BELLEMARE (Johnson): Les $1,690,000 que vous aviez investis, le pont
terminé, c'était $1,600,000 pour le pont. Cela a
été annulé complètement.
M. TREMBLAY (Clément): Les travaux ont été
arrêtés. Il y a eu un nouveau "design" de fait pour pouvoir
augmenter la capacité portante du pont. Pendant tout ce temps, les
travaux ont été arrêtés pendant plusieurs mois. Sur
recommandation des ingénieurs-conseils, on a remis aux entrepreneurs les
cautions qui avaient été versées parce qu'on ne savait pas
ce qui se passerait. Il est arrivé des troisièmes et
quatrièmes personnes dans l'exécution des travaux, comme la
Dominion Bridge, qui est venue pour installer l'acier dans cela, ce qui n'avait
pas été prévu au début.
M. BELLEMARE (Johnson): Est-ce que le pont était terminé
à ce moment-là?
M. TREMBLAY (Clément): Non, il n'était pas terminé.
Il commençait. Ce n'était plus le même pont. Donc, le
"design" devait être changé du tout au tout.
M. BELLEMARE (Johnson): Vous ne savez pas combien il avait
été dépensé jusqu'alors dans cela?
M. TREMBLAY (Clément): Non, je ne le sais pas. Il y a
peut-être moyen de le trouver dans les dossiers, mais je ne le sais
pas.
M. BELLEMARE (Johnson): C'est pour cela que vous auriez
décidé de remettre la caution en dedans de deux mois sur les
travaux faits par Simard et Denis?
M.TREMBLAY (Clément): Parce qu'on ne savait plus durant combien
de temps les travaux seraient arrêtés. C'est pour cela qu'on a
recommencé en neuf toute la négociation. C'est extrêmement
complexe, tous les chevauchements de l'histoire de ces discussions parce qu'il
arrivait des gens de l'extérieur.
M. BELLEMARE (Johnson): Le contrat de $1,600,000 n'a pas
été exécuté.
M. TREMBLAY (Clément): Pas tel que signé au début.
Il y a eu des modifications en cours de route très importantes.
M. BELLEMARE (Johnson): C'est le même entrepreneur qui a fait les
modifications, qui a effectué les transferts avec les gens...
M. TREMBLAY (Clément): II a continué tout le long de
l'exécution des travaux mais il est venu les troisièmes dans
certaines... je vous disais Dominion Bridge, par exemple, est venu installer
certaines pièces d'acier spéciales.
M. BELLEMARE (Johnson): Combien a coûté ce pont?
M. TREMBLAY (Clément): II faudrait regarder dans le dossier, je
ne le sais pas par coeur.
M. BELLEMARE (Johnson): Ce serait intéressant que vous nous
donniez ça. Le montant de $1,690,000 qui a été
majoré à $3 millions ou $4 millions.
M. FREDETTE: Cela n'a pas été tant que ça.
M. BELLEMARE (Johnson): Maintenant, un pont de 500 tonnes...
M. TREMBLAY (Clément): C'est un gros pont.
M. BELLEMARE (Johnson): C'est un gros pont, bien plus gros que celui que
vous aviez là.
M. FREDETTE: C'est la baie James qui a payé la différence.
Dans ce cas, étant donné que c'était... on pourrait
peut-être vous donner plus de détails parce que cela a
été effectivement très compliqué. Parce que, quand
on change la conception d'un ouvrage en cours de route, avec tout ce que cela
implique au point de vue de la conception elle-même, des exigences du
propriétaire qui devenait la Société de
développement de la baie James et ensuite la négociation de
contrats avec des entrepreneurs, ça peut être assez
compliqué. Si je me souviens bien, par exemple, l'excédent entre
le premier contrat et le pont tel qu'il a été construit, ce qui
correspondait à des exigences additionnelles de la Société
de développement de la baie James, a été assumé par
la Société de développement de la baie James.
M. BELLEMARE (Johnson): Ce serait intéressant, plus la lettre de
la Société de la baie James qui vous recommande d'avoir une autre
sorte de pont.
M. FREDETTE: On peut déposer tout ce qui est pertinent au dossier
là-dessus.
M. BELLEMARE (Johnson): Surtout la lettre qui justifie le changement
d'attitude du ministère.
M. TREMBLAY (Clément): C'est ce qui fait toute la
différence, cette lettre.
M. LESSARD: M. le Président, quant à moi, aux Richesses
naturelles, j'ai terminé; je n'ai pas de question sur la
Société québécoise d'initiatives
pétrolières ou encore sur SOQUEM, à moins que mes
collègues aient d'autres questions...
M. GARNEAU: II avait été indiqué la semaine
passée que ce n'était pas le désir des gens. S'il reste
quelques questions ou documents, est-ce que l'arrêté en conseil
sur le village Joutel, le transfert, est-ce qu'on avait demandé de
déposer ce document?
M. BELLEMARE (Johnson): Cela, plus...
M. GARNEAU: On l'a ici, c'est du 25 septembre 1974.
M. BELLEMARE (Johnson): C'est l'arrêté en conseil...
M. GARNEAU: ... qui transfère le village de Joutel à la
municipalité de la baie James...
M. BELLEMARE (Johnson): ... il reste les avions...
M. TREMBLAY (Clément): Les trois contrats types.
M. GARNEAU: Au début de la séance, qui ne sera pas cet
après-midi, parce qu'il y a un changement à l'ordre du jour d'une
réunion et on ne pourra pas siéger cet après-midi, mais au
début de la prochaine séance, le ministère des Richesses
naturelles déposera les contrats types pour la location d'avions,
d'hélicoptères pour les travaux dans le nord, les travaux
miniers. Est-ce qu'il y avait un autre document qui devait être
déposé? Je pense que c'est le seul qui reste avec le
dépôt de celui du village de Joutel, je ne voudrais pas qu'on en
oublie.
M. BELLEMARE (Johnson): C'étaient ces messieurs qui nous avaient
donné les trois contrats, est-ce qu'on a Beau-Val aussi?
M. GARNEAU: Est-ce que les contrats ont été
déposés? Est-ce qu'on a remis Matagami Readymix, vous les
avez?
M. BELLEMARE (Johnson): II y a Beau-Val aussi.
M. TREMBLAY (Clément): Beau-Val est ici, monsieur.
M. GARNEAU: Alors, on peut donner le contrat aussi, il aura
été déposé aujourd'hui. Il resterait le contrat
type des avions, si je comprends bien, trois contrats types.
M. TREMBLAY (Clément): Le député de Johnson a
demandé...
M. BELLEMARE (Johnson): Vous nous en avez donné une pour Simard
et Denis, qui semble logique, mais dans l'autre, pourquoi la remise a-t-elle
été faite avant? Vous allez trouver une raison.
M. TREMBLAY: Dans l'autre, M. Lessard l'a dit tout à l'heure, nos
ingénieurs, chez nous, considèrent que, pour du chemin, du
gravelage, du terrassement, une retenue de douze mois n'est pas
justifiée.
M. GARNEAU: Sauf que ce n'est à eux à le dire.
M. BELLEMARE (Johnson): C'est l'arrêté en conseil qui doit
le dire.
M. GARNEAU: Malheureusement, c'est ce qui est dit dans la loi.
M. BELLEMARE (Johnson): La loi, c'est la loi.
M. LESSARD: Le ministre est responsable de ses fonctionnaires, parce que
les fonctionnaires appliquent les décisions du ministre.
M. GARNEAU: C'est le système parlementaire que l'on respecte.
Après le dépôt de ces documents, à la
prochaine séance, nous aborderons le ministère des Terres
et Forêts ainsi que les deux sociétés qui relèvent
de ce ministère, soit REXFOR et la Société de
cartographie. Je m'excuse auprès des fonctionnaires du ministère
des Terres et Forêts, mais je pense que vous connaissez les règles
du jeu dans ce genre de commission. On reprendra suivant les désirs de
la Chambre, au moment où le leader nous l'indiquera.
M. BELLEMARE (Johnson): Le contrat de Beau-Val, si on ne l'a pas
présentement, on pourra peut-être...
M. GARNEAU: On est allé le faire photocopier, on...
M. LESSARD: On le fera parvenir à nos bureaux.
M. GARNEAU: On va le faire parvenir au bureau des
députés.
LE PRESIDENT (M. Houde, Limoilou): La commission ajourne ses travaux
sine die.
(Fin de la séance à 12 h 24)