Journal des débats (Hansard) of the Committee on Public Finance
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Thursday, September 24, 2020
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Vol. 45 N° 81
Clause-by-clause consideration of Bill 53, Credit Assessment Agents Act
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Intervenants par tranches d'heure
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Simard, Jean-François
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Girard, Eric
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Fortin, André
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Fortin, André
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Simard, Jean-François
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Fontecilla, Andrés
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Ouellet, Martin
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Leitão, Carlos J.
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Girard, Eric
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Asselin, Mario
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Provençal, Luc
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Chassin, Youri
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Reid, Claude
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Thouin, Louis-Charles
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Émond, Jean-Bernard
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Fortin, André
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Simard, Jean-François
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Leitão, Carlos J.
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Ouellet, Martin
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Girard, Eric
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Fontecilla, Andrés
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Asselin, Mario
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Provençal, Luc
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Chassin, Youri
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Reid, Claude
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Thouin, Louis-Charles
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Émond, Jean-Bernard
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Girard, Eric
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Simard, Jean-François
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Fontecilla, Andrés
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Asselin, Mario
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Provençal, Luc
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Chassin, Youri
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Reid, Claude
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Thouin, Louis-Charles
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Émond, Jean-Bernard
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Fortin, André
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Leitão, Carlos J.
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Ouellet, Martin
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Simard, Jean-François
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Girard, Eric
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Fortin, André
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Fortin, André
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Girard, Eric
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Simard, Jean-François
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Ouellet, Martin
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Girard, Jean-Denis
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Ouellet, Martin
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Girard, Eric
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Simard, Jean-François
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Fontecilla, Andrés
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Fortin, André
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Asselin, Mario
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Chassin, Youri
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Provençal, Luc
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Thouin, Louis-Charles
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Leitão, Carlos J.
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Simard, Jean-François
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Fortin, André
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Girard, Eric
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Asselin, Mario
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Chassin, Youri
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Provençal, Luc
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Reid, Claude
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Thouin, Louis-Charles
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Émond, Jean-Bernard
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Leitão, Carlos J.
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Fontecilla, Andrés
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Ouellet, Martin
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Girard, Eric
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Simard, Jean-François
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Fortin, André
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Ouellet, Martin
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Ouellet, Martin
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Girard, Eric
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Simard, Jean-François
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Fontecilla, Andrés
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Fortin, André
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Leitão, Carlos J.
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Fortin, André
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Girard, Eric
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Simard, Jean-François
11 h (version révisée)
(Onze heures vingt-trois minutes)
Le Président (M. Simard) : À
l'ordre, s'il vous plaît, chers collègues! Bonjour à tous. Je constate que nous
avons quorum et conséquemment je déclare notre séance de travail ouverte.
Comme vous le savez, la commission est
réunie afin d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi n° 53,
Loi sur les agents d'évaluation du crédit.
Alors, M. le secrétaire, bonjour. Bienvenue
parmi nous. C'est rare qu'on vous a. Heureux de vous voir. Y a-t-il des
remplacements ce matin?
Le Secrétaire
: Oui, M.
le Président. Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré) est remplacée par
M. Provençal (Beauce-Nord); et M. Marissal (Rosemont) est remplacé
par M. Fontecilla (Laurier-Dorion).
Le Président (M. Simard) :
Bienvenue à nos nouveaux collègues. Avant de commencer, je vous informe qu'en
vertu de la motion adoptée par l'Assemblée le 15 septembre dernier les
votes pour ce mandat devront se tenir par appel nominal, et ce, jusqu'au
9 octobre.
Et, encore une fois, avant de débuter les
remarques préliminaires, j'aimerais déposer deux mémoires reçus à la suite des
consultations particulières sur l'actuel projet de loi, soit le mémoire de
l'Union des consommateurs et celui de l'Ordre des comptables professionnels
agréés du Québec.
Nous débutons par les remarques
préliminaires. M. le ministre, bienvenue parmi <nous...
Le Président (M. Simard) :
...
et, encore une fois, avant de débuter les remarques préliminaires,
j'aimerais déposer deux mémoires reçus à la suite des consultations
particulières sur l'actuel projet de loi, soit le mémoire de l'Union des
consommateurs et celui de l'Ordre des comptables professionnels agréés du
Québec.
Nous débutons par les remarques
préliminaires. M. le ministre, bienvenue parmi >nous. Vous disposez, si
tant est que vous souhaitiez les prendre, de 20 minutes.
M. Girard (Groulx) : Merci
beaucoup. Peut-être, je pourrais présenter les gens qui sont avec moi.
Louis-Alexis Pelletier-Dubé, qui travaille à mon cabinet, et... Votre nom?
Gabriel Roy, juriste au gouvernement du Québec. Eh voilà.
D'entrée de jeu, j'aimerais dire que j'ai
pris connaissance de toutes vos remarques lors de l'adoption du principe. J'ai
pu lire le verbatim, et c'était... j'ai donné l'attention nécessaire à bien
comprendre vos points de vue qui ont été divulgués.
Alors, c'est avec plaisir, aujourd'hui,
que je vous retrouve pour l'étude détaillée du projet de loi n° 53, Loi
sur les agents d'évaluation du crédit, projet de loi rédigé dans la foulée des
fuites de renseignements personnels que nous avons connues. La stratégie du
gouvernement ne repose pas exclusivement sur ce projet de loi. Il y a bien sûr
le projet de loi n° 64 déposé par ma collègue, Sonia LeBel, le
12 juin dernier, qui prévoit notamment diverses
dispositions afin de renforcer la notion de consentement et de confidentialité
des données. Il y a bien sûr la politique gouvernementale en matière de
cybersécurité déposée par le ministre Caire, qui prévoit notamment la création
d'une identité numérique à chaque citoyen.
Le projet de loi n° 53 resserre
l'encadrement des agences de crédit en créant un régime spécifique, régime qui
serait administré par l'Autorité des marchés financiers, qui désignerait les
agences de crédit comme des agents d'évaluation de crédit. Jusqu'ici, nous n'avons
pas d'encadrement spécifique pour les agents d'évaluation de crédit, simplement
les agents de renseignements personnels. Ce régime s'ajoute au régime
administré par la Commission d'accès à l'information.
Les agents d'évaluation de crédit jouent
un rôle crucial dans le secteur financier, notamment dans le commerce des
données avec les institutions financières et les banques. Leurs actions peuvent
avoir des effets importants sur la réputation, la solvabilité des institutions
financières et des individus.
Ce projet garantira l'accès aux Québécois
à trois mesures de protection, soit : le gel de sécurité, qui permet...
permettra, je pense qu'on doit parler au futur, <permettra >au
consommateur d'empêcher que les informations contenues à son dossier soient utilisées
pour l'octroi d'un nouveau crédit; la note explicative, qui permettra au
consommateur d'exposer sa version des <faits...
M. Girard (Groulx) :
...à
trois mesures de protection,
soit : le gel de sécurité,
qui permet... permettra, je pense qu'on doit parler au futur, permettra au
consommateur d'empêcher que les informations contenues à son dossier soient
utilisées pour l'octroi d'un nouveau crédit; la note explicative, qui permettra
au consommateur d'exposer sa version des >faits lorsqu'il y a un
désaccord concernant un élément de son dossier; et l'alerte de sécurité, qui
obligera les utilisateurs des dossiers de crédit à prendre des mesures
additionnelles pour vérifier l'identité du consommateur. Le projet de loi
permettra aussi de garantir au consommateur d'avoir accès à une cote de crédit.
Et ce sont des aspects dont on a moins
parlé, M. le Président, mais qui sont extrêmement importants, d'introduire des
exigences relatives aux pratiques commerciales. On obligera notamment les
agents d'évaluation de crédit à établir un régime de traitement des plaintes et
permettra à l'AMF d'en faire le suivi et d'introduire des exigences relatives
aux pratiques de gestion qui permettra notamment à l'AMF de créer par règlement
des exigences spécifiques reliées à la capacité opérationnelle des agents,
d'introduire un régime de sanctions administratives et pécuniaires, de donner
au gouvernement le pouvoir de limiter par règlement la tarification applicable
aux services offerts par les agents. L'objectif est que le Québec devienne le
chef de file en matière de protection des données personnelles et possède la
meilleure législation sur les agents d'évaluation de crédit au Canada.
L'adoption du projet de loi serait un grand pas dans cette direction.
Je tiens à dire... D'abord, j'aimerais
remercier les députés de ma formation, mais ce sera un plaisir de travailler
avec tous les députés de tous les partis dans le cadre de l'étude détaillée du
projet de loi. J'ai compris que l'opposition souhaiterait que le gel de
sécurité soit gratuit. Pour ma part, je considère essentiel que le service soit
de qualité et disponible le plus rapidement possible. Nous devrons donc trouver
le bon compromis dans l'intérêt supérieur du Québec.
Alors, je m'arrête ici et je vous remercie,
M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
C'est moi qui vous remercie, M. le ministre. Je cède maintenant la parole au
leader de l'opposition officielle et député de Pontiac. Cher collègue.
M. Fortin :
Bonjour, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Bonjour.
M. Fortin :
Ça va bien?
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Vous-même?
M. Fortin :
Excellent, oui, ça va bien. Bien, j'en profite également pour saluer tout le
monde qui est autour de la table, une table exclusivement masculine aujourd'hui
mais quand même une table où il y a des gens de grande qualité, j'en suis
certain, et j'ai hâte de les entendre sur le projet de loi.
Une voix
: ...
M. Fortin :
Néanmoins de grande qualité.
• (11 h 30) •
Le ministre a raison sur une chose, M. le
Président, ce projet de loi là, il est important, il était attendu, on l'a
attendu un petit peu plus longtemps qu'on aurait aimé l'attendre, mais, quand
même, il était...
11 h 30 (version révisée)
M. Fortin :
…néanmoins de grande qualité.
Le ministre a raison sur une chose, M. le
Président, ce projet de loi là, il est important, il était attendu, on l'a
attendu un petit peu plus longtemps qu'on aurait aimé l'attendre, mais, quand
même, il était attendu et il va avoir un effet important.
Le ministre l'a dit, le projet de loi a
été élaboré suite à la question de la fuite de données chez Desjardins, et
Desjardins étant ce qu'il est au Québec, Desjardins étant l'institution qu'elle
est, étant si intrinsèquement liée à la vie de plusieurs Québécois, bien,
nécessairement, l'enjeu de la fuite des données chez Desjardins a eu un impact
sur la vie de plusieurs Québécois. Et je suis content que le gouvernement ait
accepté le constat que les cotes de crédit, les fuites de données personnelles
devaient être restreintes à un maximum, qu'on devait en faire plus pour
protéger les informations personnelles des Québécois, les données personnelles
des Québécois.
Et les cotes de crédit, M. le Président,
elles ne sont pas utilisées que lorsqu'on veut un prêt bancaire, que lorsqu'on
consulte une institution bancaire, elles sont utilisées par les assureurs,
elles sont utilisées par les compagnies de téléphonie cellulaire, elles sont
utilisées par les propriétaires de logement, elles sont utilisées par les
employeurs parfois, lorsqu'on demande des emplois, lorsqu'on recherche un
emploi.
Alors, ce n'est pas quelque chose qui est
peut-être aussi simple qu'à première vue, et c'est pour ça qu'on doit faire un
travail rigoureux au cours des prochaines semaines, peut-être, pour assurer qu'on
prend toutes les bonnes mesures. Il y en a, des bonnes mesures dans le projet
de loi, M. le Président. La question du verrou en est une. On aura des
questions à se poser, à savoir…
Le Président (M. Simard) :
Excusez-moi, M. le député, de vous interrompre ainsi.
M. Fortin :
Ah oui! Pardon.
Le Président (M. Simard) :
Nous allons suspendre momentanément nos travaux.
(Suspension de la séance à 11 h 32)
>
(Reprise à 11 h 35)
Le Président (M. Simard) : M.
le leader de l'opposition officielle, désolé de vous avoir interrompu ainsi,
dans une aussi bonne lancée.
M. Fortin :
...
Le Président (M. Simard) :
Comme vous le souhaitez.
M. Fortin :D'accord. En fait, je parlais du verrou, qui est une bonne
mesure, effectivement, dans le projet de loi. On était contents de voir cette
mesure-là. On va avoir des questions à savoir est-ce que ça va assez loin, est-ce
qu'on a besoin d'aller plus loin, est-ce qu'on a besoin d'en faire plus, <comment
ça va être... >comment ça va se traduire dans le vécu d'un citoyen qui
voudra procéder ainsi.
On aura des commentaires également sur les
sanctions, M. le Président. On a beaucoup entendu, de la part de certains... de
plusieurs groupes, en fait, l'importance d'avoir des sanctions similaires à
celles qui sont dans le projet de loi n° 64, qui, si
je ne m'abuse, M. le Président, est en consultations particulières, en ce
moment, à la Commission des institutions.
Mais le point principal qu'on va tenter de
faire valoir au ministre et à son équipe, c'est le point sur la gratuité. Et je
croyais, M. le Président, qu'on avait fait un pas vers l'avant en commission, que
le ministre avait compris certaines des interventions qui avaient été faites, entre
autres, de la part des groupes concernés, Equifax, TransUnion, qui nous avaient
dit en commission que, bien, l'enjeu de la qualité, ce n'en était pas vraiment
un, qu'eux se conformeraient aux règles si des règles étaient en place, si le Québec
<mettait des...
M. Fortin :
...avait compris certaines des
interventions qui avaient été faites,
entre
autres, de la part des groupes concernés, Equifax, TransUnion, qui nous avaient
dit en
commission que, bien, l'enjeu de la qualité, ce n'en était pas
vraiment
un, qu'eux se conformeraient aux règles si des règles étaient en place, si le
Québec
>mettait des règles en place. Alors, je pense qu'on l'avait dit comme
ça, M. le Président, que le ministre semblait plus inquiet pour l'avenir
financier de ces entreprises-là que même les entreprises elles-mêmes.
Alors, on va avoir... On va faire valoir
notre point. Le pas vers l'avant que le ministre avait pris en commission
parlementaire… On espère que les quelques mots qu'il a prononcés, d'entrée de
jeu, ne lui ont pas fait faire un pas vers l'arrière ou que les quelques jours
ou semaines qui se sont déroulés depuis qu'on a entendu les témoins en
commission ne lui ont pas permis de réfléchir à la question et de reculer sur
la question. Disons que ce sera notre point principal.
Notre prétention, c'est que ces
données-là, elles appartiennent aux Québécois, aux Québécoises. Ce sont les
leurs. Elles doivent pouvoir appliquer les mesures qui sont dans le projet de
loi gratuitement, et souvent, M. le Président, souvent, les gens qui se
retrouvent dans une situation fâcheuse, les gens qui ont besoin de procéder
avec de telles mesures, bien, ce sont des gens qui n'ont pas toujours les
moyens de payer pour une telle chose.
Et c'est déjà fait ailleurs. Le ministre
nous dit qu'il veut être un leader en la matière. Il veut que le Québec soit un
leader sur la question de la protection des données personnelles des Québécois,
de la protection des données liées aux agents d'évaluation de crédit. Bien, les
États-Unis, les Américains, ils font déjà en sorte que des mesures comme
celles-là sont gratuites pour les citoyens. Alors, c'est une discussion qu'on
voudra avoir, qu'on voudra avoir rapidement mais qu'on voudra avoir de façon à
s'assurer que le ministre et nous, on est sur la même longueur d'onde.
Alors, M. le Président, je vais m'en tenir
à ça pour les remarques d'ouverture, mais je pense que le ministre connaît bien
nos objectifs. C'est très bien, ce à quoi on veut en arriver. Alors, s'il est
intéressé à nos demandes, bien, les travaux vont se faire très rapidement, M.
le Président.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous, M. le leader de l'opposition officielle. Je cède...
Malheureusement, M. le député de Robert-Baldwin, par ordre de préséance, je
dois céder la parole au représentant de Québec solidaire, le député de
Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Donc, je profite pour vous saluer, saluer M. le ministre ainsi que
tous les collègues qui sont ici et les personnes qui sont en soutien. Je vous
remercie.
Donc, il me fait plaisir d'être ici. Je
suis en remplacement de mon collègue de Rosemont et moi aussi, j'ai pu
constater qu'il s'agit d'un projet de loi extrêmement important parce que les
cotes de crédit ou le travail des agences de crédit ont une incidence fort
importante dans la vie des gens, ça a déjà été dit, pour toutes sortes de
transactions fondamentales dans la vie courante, ne serait-ce que <se
trouver...
M. Fontecilla : …il
s'agit
d'un projet de loi extrêmement important parce que les cotes de crédit ou le
travail des agences de crédit ont une incidence fort importante dans la vie des
gens, ça a déjà été dit, pour toutes sortes de transactions fondamentales dans
la vie courante, ne serait-ce que >se trouver un logement, par exemple,
ce qui est le cas d'un très grand nombre de ménages au Québec, là, et aussi
quand on constate que, dans l'état actuel, la question de l'usurpation de
l'identité devient de plus en plus courante, malheureusement, et ça a une
incidence très, très, très malheureuse sur la vie des gens. Donc, il est important
de s'assurer que notre système d'agences de crédit fonctionne en faveur des citoyens,
citoyennes, et non pas seulement au service des intérêts des grandes entreprises
privées ou des corporations, des intérêts privés.
• (11 h 40) •
Donc, pour nous, ce projet de loi, mon
collègue de Rosemont l'a déjà affirmé, va dans la bonne direction, mais certainement
il est améliorable. On peut le bonifier et nous allons déposer certains amendements
dans ce sens-là. Il me fera plaisir d'en discuter avec les ministres ainsi
qu'avec les collègues autour de cette table. Donc, je nous souhaite une très
bonne séance de travail, et on continue. Merci beaucoup.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous, cher collègue. Je cède maintenant la parole au député de René-Lévesque.
Bien que vous soyez loin, cher collègue, vous demeurez proche dans notre coeur.
M. Ouellet : Oui. Cette
configuration m'amène à jouer un peu de la tête pour pouvoir voir le ministre,
et surtout son facial, suite aux recommandations que nous ferons dans cette commission
parlementaire. Non, blague à part, je tiens, moi aussi, à saluer la présence
des parlementaires mais aussi de l'équipe entourant le ministre.
Ça fait un petit bout qu'on parle de ce projet
de loi là, il a été déposé il y a de ça tout près… presque un an. Évidemment,
la situation de la pandémie nous amène à légiférer un peu plus tard, mais on
est bien conscients que, malgré le fait qu'on avait une crise sanitaire à gérer,
les données des Québécois étaient aussi au coeur des préoccupations, puisqu'on
avait, après Desjardins, eu conscience, et dans les médias ça a été aussi
exposé, que d'autres entreprises, autant privées, mais dans le secteur public
aussi… qu'il y avait eu des fuites de données.
Donc, pour nous, il est primordial d'aller
de l'avant. Donc, le ministre peut compter sur toute ma collaboration pour
faire un travail promptement. Sans dire qu'on va agir vite, je pense qu'il faut
rapidement adopter ce projet de loi là pour établir les balises. Et évidemment
on aura des questions, et peut-être des amendements, on verra, pour se faire
convaincre que le délai qui est inscrit dans le projet de loi est correct, là.
Lorsqu'on a posé la question aux agences
de crédit, ils nous ont parlé des délais d'implantation. Puis je comprends, M.
le ministre, qu'on doit aussi laisser le temps à l'Autorité des marchés
financiers d'établir son cadre, ça prend un peu de temps, puis on ne veut pas
le faire trop rapidement pour se dépêcher… de se tromper. Mais évidemment on va
avoir une attention particulière pour que, lorsque le travail sera fait, les
compagnies puissent rapidement implanter ces nouveaux services et qu'ils soient
accessibles à tous.
Le ministre ne sera <pas surpris…
M. Ouellet :
...on
doit aussi laisser le temps à l'
Autorité des marchés financiers
d'établir son cadre. Ça prend un peu de temps, puis on ne veut pas le faire
trop
rapidement pour se dépêcher de se tromper. Mais
évidemment
on va avoir une attention particulière pour que, lorsque le travail sera fait,
les compagnies puissent
rapidement implanter ces nouveaux services et
qu'ils soient accessibles à tous.
Le
ministre ne sera >pas
surpris de nous entendre encore parler de gratuité. Donc, évidemment, on aura
un amendement dans ce sens-là. J'espère que la discussion sera fructueuse et je
pense qu'on arrivera à un compromis entre gratuité et qualité des services. Je
pense qu'on peut regarder ailleurs au Québec et ailleurs dans le monde le genre
de services qui est offert par les entreprises, qui sont gratuits. Et je pense
que ça existe, et c'est le genre de chose qu'on doit effectivement regarder.
Donc, merci aussi à l'équipe du ministre
d'avoir offert un briefing technique. C'est hautement technique. On n'a pas
l'habitude de jouer dans ces paramètres-là, et d'autant plus que c'est un
nouveau droit qu'on va établir. Donc, merci, le briefing technique a été
apprécié par mon équipe pour comprendre certaines particularités, et j'espère
qu'il va nous permettre de mieux comprendre certaines nuances dans
l'inscription de certaines informations dans le projet de loi en question.
Merci aussi d'avoir obtenu un lexique, parce qu'on va parler de plusieurs
choses dans ce projet de loi là, donc d'avoir le lexique et d'être capable de se
référer aux mêmes définitions, ça va nous aider à la compréhension.
Donc, on offre notre collaboration. Comme
je disais tout à l'heure, on va vouloir avancer rapidement parce qu'on veut que
les Québécois soient protégés le plus correctement possible, mais on va faire
notre travail avec diligence aussi. Donc, on aura des questions, des suggestions
et assurément des amendements pour ce qui est de la gratuité.
Donc, je m'arrête ainsi et je remercie les
membres de cette commission pour le travail qu'on aura à faire pour les
prochaines semaines. Merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous, chez collègue. À moins qu'il n'y ait des motions que l'un d'entre
vous souhaitait déposer, nous allons immédiatement procéder à l'étude article
par article, en...
M. Leitão : …
Le Président (M. Simard) : Oui?
Oh! M. le député de Robert-Baldwin. Excusez-moi de ma méprise. Vous aviez effectivement
souhaité prendre la parole tout à l'heure, ce qui est tout à fait légitime.
Merci à vous, M. le Président.
M. Leitão : Merci. Loin des
yeux, loin du coeur, c'est ça? Alors, à mon tour de souhaiter la bienvenue, M.
le ministre, votre équipe, vos collègues, nos collègues, tout le monde. Juste
trois points, assez rapidement. Évidemment, c'est depuis juin 2019, avec la
fuite de données chez Desjardins, que cet enjeu a refait surface. C'est quelque
chose qui était déjà dans le portrait, mais ça a refait surface de façon
beaucoup plus pressante, si je peux dire ce terme. Nos collègues de la Commission
des finances publiques se rappelleront, nous avons eu plusieurs sessions de
travail où on voulait justement en discuter, de ces enjeux-là. La réponse des collègues
de la partie gouvernementale, c'était que, bon, un projet de loi s'en vient rapidement,
et tout ça. Bon, nous sommes maintenant rendus au mois de septembre 2020, mais,
bon, on comprend les délais de la pandémie, mais je pense qu'on aurait pu
gagner du temps si on avait agi un peu plus tôt. Mais, voilà, nous y sommes maintenant.
Alors, juste trois... juste deux remarques
que j'aimerais faire. D'abord, un point qui a été soulevé par au moins un <des
spécialistes, en commission...
M. Leitão : ...mais je pense
qu'on aurait pu gagner du temps si on avait agi un peu plus tôt. Mais, voilà,
nous y sommes
maintenant.
Alors, juste trois... juste deux
remarques que j'aimerais faire. D'abord, un point qui a été soulevé par au
moins un >des spécialistes, en commission parlementaire, c'est de
prendre en considération le nombre d'entreprises qui peuvent avoir accès à ces
données-là. Je pense que, maintenant, il y a un peu… j'exagère, un peu tout le
monde qui peut avoir accès à ces données-là. Ce n'est pas tout à fait comme ça,
bien sûr, mais il y a peut-être trop d'entreprises qui peuvent avoir accès aux
données des agences de crédit. On pourrait peut-être limiter un peu qui peut
avoir accès à ces données. On en discutera.
Et le deuxième élément, bien sûr, ça a été
soulevé pour mes collègues, la gratuité. On sait tous que, dans la vie… M. le
ministre, vous savez très bien, comme nous tous, il n'y a rien de gratuit dans
la vie, quelqu'un finit toujours par payer, bien sûr, mais je pense qu'il n'y a
pas non plus de contradiction entre gratuité pour les consommateurs et rapidité
de service. Donc, je pense qu'on pourra trouver un compromis, trouver un moyen
que cela ne coûte pas des sommes aux consommateurs qui veulent consulter leur
dossier de crédit et mettre le gel, l'alerte, etc., et le coût réel de ce
service que quelqu'un devra finir par assumer. Alors, on pourra trouver un
arrangement, j'en suis convaincu.
Voilà, je m'arrête ici aussi, et on peut
procéder. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous, M. le député de Robert-Baldwin. Tant qu'à y être, y aurait-il
d'autres remarques préliminaires? Bien. Il n'y a pas de motions préliminaires?
Sans quoi, nous pouvons, d'ores et déjà, passer à l'étude... Oui, M. le leader.
M. Fortin :
M. le Président, avant que le ministre entame la lecture du premier article...
Le Président (M. Simard) : Je
vous en prie.
M. Fortin :
...si vous me permettez d'invoquer l'article 245 du règlement pour qu'on
procède à l'étude article par article, alinéa par alinéa et paragraphe par paragraphe.
Le Président (M. Simard) :
Très volontiers.
M. Fortin :
Comme à notre habitude.
Le Président (M. Simard) : Très
volontiers. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Alors,
juste pour donner un contexte, là, l'article 1 et 2 sont les dispositions
introductives de la loi. Et donc je vous lis l'article 1. Alors :
«Chapitre I
«Dispositions introductives
«1. La présente loi s'applique à la
surveillance et au contrôle des pratiques commerciales et des pratiques de
gestion des agents d'évaluation du crédit.
«De plus, elle confère des droits aux
personnes concernées par les dossiers qu'ils détiennent et en régit l'exercice,
notamment afin qu'elles puissent se prévaloir des mesures de protection <qu'elle
établit.»
Commentaire : ...
M. Girard (Groulx) : ...de
plus, elle confère des droits aux personnes concernées par les dossiers qu'ils
détiennent et en régit l'exercice, notamment afin qu'elles puissent se
prévaloir des mesures de protection >qu'elle établit.»
Commentaire : L'article 1 de la Loi
sur les agents d'évaluation du crédit en établit l'objet, lequel se divise en
deux volets.
D'une part, cette loi prévoit le régime
applicable à la surveillance et au contrôle des pratiques commerciales et des
pratiques de gestion des agents d'évaluation du crédit.
D'autre part, elle prévoit et régit
l'exercice des droits qu'elle confère aux personnes concernées par les dossiers
détenus par les agents d'évaluation du crédit.
Le Président (M. Simard) : Merci,
M. le ministre. Y aurait-il des interventions? M. le leader?
M. Fortin :
Non, ça me va, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Laurier-Dorion? M. le député de René-Lévesque? Nous sommes donc
prêts à passer à la mise aux voix. M. le secrétaire, tel que convenu, veuillez
procéder pour un appel nominal.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
Le Secrétaire
: M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
Le Secrétaire
: M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
Le Secrétaire
: M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
Le Secrétaire
: M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Pour.
Le Secrétaire
: M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
: M. Ouellet
(René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
Le Secrétaire
: M. Simard
(Montmorency)?
• (11 h 50) •
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Donc, cet article est adopté. M. le ministre, l'article 2, s'il
vous plaît.
M. Girard (Groulx) : «Pour
l'application de la présente loi, un agent d'évaluation du crédit s'entend de
l'agent de renseignements personnels, au sens du deuxième alinéa de l'article
70 de la Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur
privé...» Est-ce que je lis la parenthèse?
Le Président (M. Simard) :
Oui, idéalement.
M. Girard (Groulx) : Oui,
idéalement? Merci.
Le Président (M. Simard) :
Idéalement.
M. Girard (Groulx) : Alors :
«...(chapitre P-39.1), lorsqu'il est désigné par l'Autorité des marchés
financiers.»
Commentaire : L'article 2 de la Loi
sur les agents d'évaluation du crédit définit l'agent d'évaluation du crédit,
qui est un agent de renseignements personnels, au sens de la Loi sur la
protection des renseignements personnels dans le secteur privé, ayant fait
l'objet d'une désignation par l'Autorité des marchés financiers.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Y aurait-il des commentaires? M. le leader?
M. Fortin :
Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Laurier... Oui, M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Juste une
question. Donc, le... Comment ça se déroule dans la pratique? Donc, l'AMF,
l'Autorité des marchés financiers, accorde <une désignation...
Le Président (M. Simard) :
…y aurait-il des
commentaires? M. le leader?
M. Fortin :
Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de Laurier... Oui, M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Juste une
question. Donc, le... Comment ça se déroule dans la pratique? Donc, l'AMF,
l'Autorité des marchés financiers, accorde >une désignation à une
entreprise, disons Equifax, ou est-ce qu'elle doit nommer les individus qui…
M. Girard (Groulx) : La
procédure de désignation est décrite aux articles 3 à 7, mais ce sont bien
les entreprises qui seront nommées.
M. Leitão : O.K.
Le Président (M. Simard) :
Merci. D'autres commentaires? Sans quoi, nous sommes prêts à passer à la mise
aux voix. M. le secrétaire.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
Le Secrétaire
: M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
Le Secrétaire
: M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
Le Secrétaire
: M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
Le Secrétaire
: M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Pour.
Le Secrétaire
: M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
: M. Ouellet
(René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
Le Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Donc, cet article est adopté. M. le ministre, article 3.
M. Girard (Groulx) : Alors,
l'article 3 fait partie du chapitre II, et le chapitre II
concerne les articles 3 à 7. On est dans la désignation et la révocation
de la désignation.
Article 3 : «L'autorité désigne
un agent de renseignements personnels lorsqu'elle estime que l'importance de
son commerce avec des institutions financières autorisées ou des banques, au
sens de la Loi sur les banques (Lois du Canada, 1991, chapitre 46), le
justifie.
«Elle révoque cette désignation, de sa
propre initiative ou sur demande de l'agent d'évaluation du crédit concerné,
lorsqu'elle estime que l'importance de ce commerce ne le justifie plus.
«Avant de désigner un agent de
renseignements personnels ou de refuser une demande de révocation de la
désignation d'un agent d'évaluation du crédit, l'autorité doit lui notifier le
préavis prescrit par l'article 5 de la Loi sur la justice administrative
(chapitre J-3) et lui accorder un délai d'au moins 10 jours pour
présenter ses observations.»
Commentaire : L'article 3 de la Loi
sur les agents d'évaluation du crédit prévoit le motif sur la base duquel
l'autorité désigne un agent de renseignements personnels afin qu'il devienne
soumis à ses dispositions à titre d'agent d'évaluation du crédit.
Cet article prévoit également la
possibilité de révoquer la désignation d'un agent d'évaluation du crédit lorsqu'elle
estime que cette désignation n'est plus justifiée.
Enfin, il prévoit que l'autorité doit
informer l'agent de sa décision de le désigner ou de refuser <de
révoquer…
M. Girard (Groulx) : …cet article
prévoit également la possibilité de révoquer la désignation d'un agent
d'évaluation du crédit lorsqu'elle estime que cette désignation n'est plus
justifiée.
Enfin, il prévoit que l'autorité doit
informer l'agent de sa décision de le désigner ou de refuser >de
révoquer sa désignation.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des commentaires? M. le leader.
M. Fortin :
Oui. Merci, M. le Président. Là, dans votre commentaire, vous nous avez dit, là :
Ce qu'on est en train de faire ici, c'est de trouver le motif à partir duquel
on peut désigner ou révoquer la désignation d'agent de renseignements. <Alors…
>Mais tout ce que je vois dans le texte de loi, c'est : «…lorsqu'elle
estime que l'importance…». Alors, l'autorité estime que l'importance de son
commerce avec les institutions financières, c'est une question de volume, c'est
une question de revenus? Comment on désigne l'importance? Comment l'autorité
fait pour décider ça?
M. Girard (Groulx) : Je vais
référer ici à une autre désignation. <Lorsque… >L'Autorité des
marchés financiers, on fait référence ici à l'importance. Lorsqu'on a…
l'autorité a désigné Desjardins comme une institution financière d'importance
systémique, on voulait dire… dans le cadre de tout l'accord de Bâle et l'importance
des institutions financières, ce qu'on voulait dire, c'est que Desjardins était
un joueur extrêmement important dans les marchés financiers au Canada, au
Québec. Et ici…
Alors, le concept d'importance, je pense
qu'on peut le voir comme volume, on peut le voir comme parts de marché, on peut
le voir comme fonction essentielle dans la microstructure de l'allocation du
crédit sur le marché québécois. Et donc, dans les faits, actuellement, il y a
deux joueurs dans ce marché au Québec <qui sont… >qui prennent
99 % et plus des parts du marché et qui sont donc importants.
M. Fortin : O.K. Alors, eux
sont désignés importants, mais le…
M. Girard (Groulx) : Seraient.
M. Fortin :
Seraient, effectivement. Le 1 % ne serait pas considéré comme un agent de
renseignements personnels dans ce cas-là?
M. Girard (Groulx) : C'est-à-dire
que, dans les agents de renseignements personnels… Il existe d'autres agents d'évaluation
de crédit importants dans le monde qui ne sont pas présents sur le marché
québécois, dans la mesure où une telle institution… Il y en a un maximum de
quatre, là. L'ensemble qui nous concerne pour l'instant est un maximum de
quatre entreprises. Mais, si ces <joueurs-là…
M. Girard (Groulx) : ...dans
la mesure où une telle institution… Il y en a un maximum de quatre,
là. L'ensemble qui nous concerne pour l'instant est un maximum de quatre
entreprises. Mais, si ces >joueurs-là venaient qu'à entrer dans le
marché québécois, au bénéfice de tous, pour qu'il y ait plus de compétition,
meilleurs services, ils seraient sûrement désignés.
M. Fortin : O.K. Là, j'essaie
juste de comprendre le texte de loi que vous avez devant nous, là. Vous nous
dites : «L'autorité désigne un agent de renseignements personnels lorsqu'elle
estime que l'importance de son commerce...» Donc, l'autorité, elle peut
désigner, c'est elle qui décide du moment à partir duquel elle désigne. Mais là
vous avez aussi… Elle peut révoquer cette désignation-là de sa propre
initiative ou sur la demande.
Alors, pour la désignation, c'est
l'autorité qui décide quand est-ce qu'elle le donne, mais, pour la révocation,
soit c'est elle qui décide quand est-ce qu'elle le révoque ou on peut le faire
sur demande. Alors, est-ce qu'une entreprise intéressée à s'implanter au Québec
peut demander d'elle-même la désignation de l'autorité?
Des voix : …
M. Girard (Groulx) : Est-ce
que vous permettez que je passe la parole, peut-être…
M. Fortin :Bien sûr.
M. Girard (Groulx) : …plutôt
que je répète ce qu'il a dit?
Le Président (M. Simard) :
Est-ce qu'il y aurait consentement afin que l'adjoint du ministre puisse
s'adresser à nous? Il y a consentement. Monsieur, pour les fins de nos travaux,
pourriez-vous vous présenter, s'il vous plaît?
M. Roy (Gabriel) : Oui.
Bonjour, M. le Président. Mon nom est Gabriel Roy. Je suis avocat au ministère
de la Justice.
Alors, ce que j'indiquais, c'est
qu'évidemment, puisque la Loi sur les agents d'évaluation du crédit impose des
obligations à des entreprises, on n'a pas prévu expressément le cas de figure
qui a été évoqué, c'est-à-dire une volonté de s'imposer un cadre
supplémentaire. Mais c'est bien évidemment que, si une telle entreprise
s'adressait à l'autorité et lui faisait part du fait qu'elle considère que son
commerce le justifiait, l'autorité pourrait très certainement évaluer si elle
estime qu'une désignation est méritée.
Le Président (M. Simard) :
Très bien.
M. Fortin :Et elle peut… Ce qui m'inquiète là-dedans, c'est que le
ministre nous dit que c'est une bonne chose qu'on ait des joueurs additionnels.
Bien d'accord avec lui, pas d'enjeu avec ça. Là, il y en a juste deux, hein?
Donc, je veux juste m'assurer que... Parce que vous le dites dans le texte de
loi, <qu'on peut… >que l'agent peut demander la révocation, j'ai
de la misère à saisir pourquoi il ne peut pas demander la désignation aussi.
J'entends votre propos, là, mais je m'explique mal cette étape-là.
M. Girard (Groulx) : Mais, dans
les faits, il le peut.
M. Fortin :
Il le peut. Alors, pourquoi on ne l'indique pas? Parce qu'ici on dit que c'est
vraiment… c'est l'autorité qui le désigne quand elle le pense. Mais pourquoi
est-ce qu'on ne dit pas également que... «…lorsqu'elle estime que
l'importance...», je comprends, mais ça peut venir de sa propre initiative ou
de celle de l'agent.
Le Président (M. Simard) : Me
Roy.
• (12 heures) •
M. Roy (Gabriel) : Oui. Pour
répondre à la question, en fait, la loi accorde le devoir à l'autorité de faire
la vérification. Il y a comme une forme de vérification constante qui est
faite, à savoir si, dans le marché, dans le secteur financier, il y a certaines
entreprises qui émergent. Donc, l'évaluation, s'il y a un certain commerce qui
s'implante puis dont...
12 h (version révisée)
M. Roy (Gabriel) : ...la loi
accorde le devoir à l'autorité de faire la vérification. Il y a comme une forme
de vérification constante qui est faite, à savoir si, dans les marchés, dans le
secteur financier, il y a certaines entreprises qui émergent. Donc, l'évaluation,
s'il y a un certain commerce qui s'implante puis dont l'importance justifierait
une désignation, ça fait partie du rôle même de l'autorité. Donc, dans ce
sens-là, si jamais il y avait une bonne raison de le faire, l'autorité aurait
le devoir de ne pas attendre qu'on l'appelle.
M. Fortin :
C'est déjà inscrit dans la loi.
M. Roy (Gabriel) : Oui.
M. Fortin :
La loi qui a créé l'autorité, là, dans le fond, ou qui désigne les paramètres
de l'autorité.
M. Roy (Gabriel) : En fait,
c'est tout simplement le libellé même de l'article 3, qui dit : «L'autorité
désigne...» lorsqu'elle estime qu'il y a l'importance de justifier. Donc, ça
sous-entend qu'il y a nécessairement une<...
M. Fortin :
Il y a une obligation.
M. Roy (Gabriel) : ...une>
obligation de surveiller si ce critère-là est rempli en général.
M. Fortin :
D'accord. Ça me va, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Y
aurait-il... M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très bien, merci,
M. le Président. Alors, je reviens à la question que j'avais tantôt. Donc,
l'Autorité des marchés financiers désigne un commerce. Très bien. Donc, c'est
l'agence de crédit qui est désignée, mais comment on fait pour nous assurer que
les personnes qui travaillent pour ces entreprises-là, pour ces commerces-là,
pour ces agences de<... comment... pour ces agences de >crédit... Comment
on fait pour nous assurer que ces personnes sont surveillées? L'AMF, dans
d'autres domaines, doit aussi vérifier les individus qui sont inscrits, que ce
soit des courtiers d'assurance, ou autres, etc. Alors, comment est-ce qu'on
fait ça?
Le Président (M. Simard) : Me Roy.
M. Roy (Gabriel) : Oui, merci,
M. le Président. Alors, pour répondre à cette question-là, il faut référer à la
section II du chapitre IV du projet de loi, qui introduit les
articles 25 à 30 et qui traite de... qui prend en compte l'impartition qui
pourrait être faite par un agent d'évaluation du crédit, donc qui permet de
couvrir les cas où, par exemple, une structure corporative serait plus complexe
que celle d'une seule personne morale. Ça permet d'assurer que le contrôle
s'effectue sur tous les plans.
M. Leitão : Donc, on verra un
peu plus tard dans le projet de loi.
M. Roy (Gabriel) : Exactement.
M. Leitão : O.K. Très bien, ça
va, ça va.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député de Robert-Baldwin. M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Oui, merci
beaucoup, M. le Président. Donc... L'autre bord, l'autre bord.
Des voix : ...
M. Ouellet : L'autre bord.
Des voix : ...
M. Ouellet : Excusez. Juste
pour que je comprenne bien, M. le ministre, là, l'article 3 nous dit que,
tout d'abord, l'autorité désigne un agent de renseignements personnels. Et,
pour être un agent de renseignements personnels, on est avant tout un agent
d'évaluation de crédit. Est-ce que c'est bien ça?
M. Girard (Groulx) : En fait,
les agents de renseignements personnels existent déjà à l'intérieur de cet
ensemble, qui recoupe près de... Je vais essayer de vous donner le chiffre
exact, là. Combien est-ce qu'il y a d'agents de renseignements personnels?
M. Ouellet : 125. En tout
cas, c'est 125, le chiffre que vous nous avez donné.
M. Girard (Groulx) : 125? Bon,
alors, dans l'ensemble de <125...
M. Girard (Groulx) :
...
à l'intérieur de cet ensemble, qui recoupe près de... Je vais essayer
de vous donner le chiffre exact, là. Combien est-ce qu'il y a d'agents de
renseignements personnels?
M. Ouellet :
125.
En tout cas, c'est 125, le chiffre que vous nous avez donné.
M. Girard (Groulx) : 125?
Bon, alors, dans l'ensemble de >125, deux, en vertu de leur importance
dans le commerce des données du crédit, seraient désignés agents d'évaluation
de crédit par l'AMF.
M. Ouellet : Par l'AMF. O.K.
Lorsqu'on voit la définition que vous nous avec fournie de renseignements
personnels, un agent de renseignements personnels, c'est le terme qu'on
retrouve à la Loi sur la protection des renseignements personnels dans le
secteur privé pour désigner les entreprises qui, elles-mêmes ou par
l'intermédiaire de représentants, font le commerce de constituer des dossiers
ou des rapports de crédit.
La question que j'ai pour vous : Est-ce
que l'article de loi pour la désignation est assez fort pour éviter que... je
ne prête pas de mauvaises intentions, mais qu'Equifax ou TransUnion se
développent une filiale pour séparer leurs activités pour que la partie des
renseignements personnels qui concerne les banques et les institutions
financières soit couverte mais que la partie des renseignements personnels que
je transige ailleurs, sur d'autres marchés, ne soit pas couverte? Exemple :
Des renseignements personnels que je pourrais transmettre dans le cas d'une
demande pour un bail ou dans le cas d'une demande pour obtenir de l'information
si je veux m'acheter un cellulaire.
J'essaie juste de voir si, en désignant
les évaluations de crédit, on est certains de bien circonscrire qu'on fait
référence, dans les renseignements personnels, à des intermédiaires qui font le
commerce, mais on ne fait pas référence explicitement à des filiales qui
pourraient naître pour que la partie business qui est avec les banques et la
caisse soit couverte, mais toutes les autres parties ne soient pas couvertes.
Est-ce que je me trompe ou vous pouvez me sécuriser là-dessus?
M. Girard (Groulx) :
Est-ce que vous permettez que...
Le Président (M. Simard) :
Oui, bien sûr. Me Roy.
M. Roy (Gabriel) : Merci,
M. le Président. Alors, en fait, la désignation d'un agent de renseignements
personnels qui, de ce fait, le fait devenir un agent d'évaluation du crédit ne
lui enlève pas son premier chapeau qu'il porte à titre d'agent de renseignements
personnels et ne fait surtout pas en sorte que la Loi sur la protection des
renseignements personnels dans le secteur privé cesse de s'appliquer à lui.
Donc, c'est un régime... Cette loi-là propose des normes supplétives qui ne
remplacent pas l'encadrement en matière de protection des renseignements
personnels qui s'applique déjà. Donc, ça signifie, en fait, que la portée de
l'application de la Loi sur la protection des renseignements personnels n'est
pas modifiée d'aucune façon du fait qu'il y a une désignation.
M. Ouellet : Dans ce
cas-là, est-ce qu'il est faux de prétendre qu'il se pourrait que les compagnies
décident de créer des filiales pour se soustraire à certaines obligations
supplétives que vous venez de rajouter comme étant des agents d'évaluation de
crédit pour être seulement sous les renseignements personnels, considérant que
vous faites référence, dans les renseignements personnels, au concept
d'intermédiaire d'un représentant?
M. Roy (Gabriel) : Vous
permettez, M. le ministre?
M. Girard (Groulx) : Bien
sûr, bien sûr.
M. Roy (Gabriel) : En
fait, si elles essayaient, elles échoueraient puisque le projet de loi <prévoit...
M. Ouellet :
...être
seulement sous les renseignements personnels, considérant que vous
faites référence, dans les renseignements personnels, au concept
d'intermédiaire d'un représentant?
M. Roy (Gabriel) :
Vous permettez, M. le ministre?
M. Girard (Groulx) :
Bien sûr, bien sûr.
M. Roy (Gabriel) : En
fait, si elles essayaient, elles échoueraient puisque le projet de loi >prévoit
expressément, comme j'indiquais au député de Robert-Baldwin, que des dispositions
qui font en sorte que les filiales, par exemple, ou les personnes morales qui
pourraient contrôler un agent d'évaluation du crédit seraient couvertes par les
obligations. Donc, il n'y a pas de possibilité de s'en sortir en étant créatif
sur le plan corporatif.
M. Ouellet : O.K. Donc, je
résume. Tous sont sous la protection des renseignements personnels, mais on
crée une sous-catégorie pour des agents d'évaluation de crédit, considérant
qu'ils ont une position prédominante et qu'ils font des affaires dans le
secteur financier. Et ça nous permet, ça, de pouvoir certifier d'autres joueurs...
puis je fais référence, dans le fond, au document que vous nous avez remis, là,
d'autres joueurs dans le monde, comme Experian qui est présent dans 37 pays,
qui voudraient venir s'ajouter au Canada et au Québec. Ils seraient
effectivement couverts avec ces dispositions-là.
M. Roy (Gabriel) : C'est
exact.
M. Ouellet : C'est ça.
Confirmé, oui?
M. Roy (Gabriel) : Oui, effectivement,
je confirme.
M. Ouellet : O.K. Merci.
Le Président (M. Simard) : Y
aurait-il d'autres commentaires? Oui, M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Écoutez, je veux revenir sur le mot «l'importance». Évidemment, «l'importance»
veut dire beaucoup de choses, c'est relativement facile de comprendre, mais ça
reste quand même... ça peut induire une ambiguïté. La question que j'aimerais
poser au ministre, c'est : Pourquoi n'avoir... Pourquoi n'a-t-il pas
choisi plutôt de définir des critères qui sont objectifs, qui sont nommés,
etc., au lieu de les avoir tous englobés dans un mot qui est quand même... qui
peut induire une ambiguïté, encore une fois, «l'importance»? Pourquoi n'avoir
pas choisi des critères spécifiques, avoir dit : Lorsqu'elle estime que
tel et tel critère sont remplis, par exemple?
Le Président (M. Simard) : Me Roy.
M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : En fait, <c'est...
>juste pour clarifier, c'est l'AMF qui va désigner qui est important, <au
même titre que... >puis je regarde le député de Robert-Baldwin, au
même titre que, bien que lui et moi, nous nous entendions et nous nous
entendrions que Desjardins est une institution financière d'importance
systémique, c'est l'AMF qui l'a désigné. Alors, ici, on a deux joueurs majeurs
qui dominent le marché, là : Equifax et TransUnion. C'est d'eux dont on
parle. Et c'est l'AMF qui va juger qui parmi les... J'ai le chiffre précis, là,
en date d'aujourd'hui, c'est 133 entités d'agents de renseignements <personnels...
M. Girard (Groulx) : ...et
TransUnion.
C'est d'eux dont on parle. Et c'est l'AMF qui va juger qui parmi les... J'ai le
chiffre précis, là, en date d'aujourd'hui, c'est 133 entités d'agents de
renseignements >personnels. Et, à l'intérieur de cet ensemble de 133, c'est
l'AMF qui va désigner qui sera un agent d'évaluation de crédit en vertu de son
importance. Et tout porte à croire, dans les conditions actuelles du marché,
que deux compagnies seraient désignées importantes, et donc l'agent
d'évaluation de crédit.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le député.
M. Fontecilla : Donc, on
octroie à l'AMF un pouvoir discrétionnaire?
M. Girard (Groulx) : ...l'AMF
est notre régulateur intégré des marchés financiers, c'est l'institution
commune que nous avons. Et il y a eu des réflexions, dans le cadre
d'élaboration du projet de loi, si une autre institution québécoise... si une
autre partie prenante aurait pu avoir cette responsabilité-là. Nous sommes
convaincus que l'AMF, par son rôle de régulateur intégré, la qualité de son
travail, est l'entité qui est la bonne pour assumer cette responsabilité.
Et je tiens à dire qu'on a beaucoup parlé
des produits durant les consultations particulières, on a peu discuté de
l'importance des lignes directrices sur les pratiques commerciales et les
pratiques de gestion. Et ces lignes directrices qui seront émises par l'AMF
vont être très importantes pour s'assurer que ces entités-là, qui sont motivées
par la maximisation du profit de leurs actionnaires, se comportent bien en tant
que parties prenantes importantes dans <l'octroi... >le processus
d'octroi de crédit.
• (12 h 10) •
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il d'autres commentaires sur l'article 3? Sans quoi nous
sommes prêts à passer à la mise aux voix. M. le secrétaire.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
Le Secrétaire
:
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
Le Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article est donc adopté. M. le ministre, l'article 4, s'il
vous plaît.
M. Girard (Groulx) : Alors, je
suis toujours dans le chapitre II, qui concerne la désignation et la
révocation de la désignation, et je suis maintenant à l'article 4 :
«4. Les institutions <financières...
Le Président (M. Simard) :
...donc
adopté. M. le ministre, l'article 4, s'il vous plaît.
M. Girard (Groulx) : Alors,
je suis toujours dans le chapitre II, qui concerne la désignation et la
révocation de la désignation, et je suis maintenant à l'article 4 :
«4. Les institutions >financières
autorisées sont :
«1° les assureurs autorisés en vertu de la
Loi sur les assureurs (chapitre A-32.1);
«2° les institutions de dépôts autorisées
en vertu de la Loi sur les institutions de dépôts et la protection des dépôts
(chapitre I-13.2.2);
«3° les coopératives de services
financiers au sens de la Loi sur les coopératives de services financiers
(chapitre C-67.3);
«4° les sociétés de fiducie autorisées en
vertu de la Loi sur les sociétés de fiducie et les sociétés d'épargne
(chapitre S-29.02);
«5° une personne morale inscrite à titre
de courtier ou de conseiller, en vertu de la Loi sur les instruments dérivés
(chapitre I-14.01) ou de la Loi sur les valeurs mobilières
(chapitre V-1.1), ou inscrite, en vertu de cette dernière loi, à titre de
gestionnaire de fonds d'investissement.»
Commentaires : L'article 4 de la
Loi sur les agents d'évaluation de crédit énumère les institutions financières
autorisées.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des commentaires? M. le leader de l'opposition officielle.
M. Fortin :
Je vous pose une question et je suis de bonne foi, là, quand je la pose. Là, je
me demande et j'ai de la misère à identifier, dans le projet de loi, à quel
moment on doit parler des groupes ou des entreprises, disons, qui pourraient
vouloir avoir accès à votre dossier de crédit.
Par exemple, vous le savez, il y a
beaucoup de gens qui sont venus en commission, M. le Président, et qui nous ont
demandé, ou qui nous ont suggéré, ou qui ont évoqué la possibilité même
d'encadrer ou de restreindre un certain accès à la cote de crédit pour les
compagnies de téléphonie cellulaire, les assureurs, entre autres, on y fait
référence ici, là, les assureurs, aux propriétaires de logement, aux employeurs
potentiels. Alors, je me demande... Là, je veux avoir la discussion, M. le
ministre, au moment où vous la souhaitez, mais je me demande si c'est ici, le
bon endroit, selon vous, pour la faire.
Le Président (M. Simard) :
M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : On
me fait signe que non, mais je vais vous laisser vous exprimer.
M. Fortin :
Oui, O.K. Bien, je n'ai pas de problème, mais, si le juriste considère qu'il y
a un autre moment pour le faire, on peut le faire à un autre moment. Je veux
juste vous dire : On va l'avoir, la conversation, mais dans le bon ordre
des choses. Ayons-la à l'article que vous considérez approprié, là.
M. Girard (Groulx) :
Allez-y puis,< dites-nous à quel...> puisque vous allez dire que
ce n'est pas le bon moment maintenant, dites-nous à quel moment ce sera le bon
moment.
Le Président (M. Simard) :
Me Roy.
M. Roy (Gabriel) : Oui,
merci, M. le Président. Alors, écoutez, en <fait...
M. Fortin :...je
veux juste vous dire : On va l'avoir, la
conversation, mais dans le bon ordre des choses. Ayons-la à l'article que vous
considérez approprié, là.
M. Girard (Groulx) :
Allez-y puis, dites-nous à quel... puisque vous allez dire que ce n'est pas le
bon moment maintenant, dites-nous à quel moment ce sera le bon moment.
Le Président (M. Simard) :
Me Roy.
M. Roy (Gabriel) :
Oui, merci, M. le Président. Alors, écoutez, en >fait, le gel de
sécurité a pour caractéristique d'interdire de communiquer des renseignements
dans certaines conditions, et il s'agit là, évidemment, d'une restriction à
l'accès aux renseignements personnels, et c'est à l'article 9.
M. Fortin :
L'article 9?
M. Roy (Gabriel) : Oui.
M. Fortin :
Donnez-moi une petite seconde, je veux juste m'assurer, effectivement, si le...
Si on accepte de reporter la discussion, je n'ai pas de problème, je veux
m'assurer, effectivement que le juriste nous indique la bonne indication à
l'article 9.
M. Roy (Gabriel) : Donc, c'est...
En fait, on dit : «...lorsque cette communication a pour fin la
conclusion», donc c'est le critère qui fait... dans le fond, la fin de la
conclusion du contrat qui permet de déterminer dans quel cas le gel s'applique,
et, en ce sens, c'est la manière dont on énonce la restriction.
M. Girard (Groulx) : Peut-être
vous pourriez expliquer pourquoi on décrit des institutions financières ici. Je
pense, ça serait au bénéfice de tous.
M. Roy (Gabriel) : Oui,
absolument. Alors, M. le Président, l'article 4 donne une liste des
institutions financières autorisées pour la simple et bonne raison que les
institutions financières autorisées sont mentionnées à l'article 3. Et
donc, pour savoir de quoi on parle, l'article subséquent indique c'est quoi,
une institution financière autorisée. Et donc c'est purement une forme de
précision d'un terme qui est dans l'article précédent.
Le Président (M. Simard) :
Merci, Me Roy. M. le leader.
M. Fortin :
Oui, je comprends. J'ai peut-être juste une question, là, pour Me Roy.
L'article 9, là, il fait référence au gel, mais spécifiquement au gel.
Nous, on veut parler de façon plus générale, là, parce que là c'est un enjeu
bien précis qui est couvert par le projet de loi, le gel, mais, de façon plus
générale, l'accès à ces données-là de la part d'autres joueurs, là... Je vous
repose la question, là.
Le Président (M. Simard) :
Alors, Me Roy. À moins que M. le ministre ne souhaite lui-même répondre.
Me Roy, alors.
M. Roy (Gabriel) : En fait, <le
projet de loi... >en termes de restriction à l'accès aux renseignements
personnels, le projet de loi, mis à part la question du gel de sécurité, est
muet, et on s'en remet donc à la Loi sur la protection des renseignements
personnels dans le secteur privé, qui détermine le cadre applicable en matière
de normes pour ce qui est de... le fait de recueillir les renseignements
personnels, tout simplement.
Le Président (M. Simard) : ...le
leader de la troisième opposition souhaitait intervenir. Cher collègue.
M. Ouellet : Bien, je suis...
je remercie le juriste de sa précision, mais effectivement ça ne répond pas à
notre première préoccupation qu'on a entendue en consultations à savoir qu'il y
a des gens qui demandent des dossiers de crédit qui ne le devraient pas. Donc,
c'est peut-être à ce moment-là qu'on doit avoir la discussion, et on le mettra
au bon endroit pour faire des amendements, là, mais je pense que c'est la
nature de la discussion, c'est : Est-ce qu'on ne devrait pas interdire
certaines <personnes...
M. Ouellet :
...le
juriste de sa précision, mais effectivement ça ne répond pas à notre première
préoccupation qu'on a entendue en consultations à savoir qu'il y a des gens qui
demandent des dossiers de crédit qui ne le devraient pas. Donc, c'est peut-être
à ce moment-là qu'on doit avoir la discussion, et on le mettra au bon endroit
pour faire des amendements, là, mais je pense que c'est la nature de la
discussion, c'est : Est-ce qu'on ne devrait pas interdire certaines >personnes
de demander le dossier de crédit avant même d'expliquer qu'il y a un gel qui
peut être appliqué pour l'ensemble des demandes?
Le Président (M. Simard) :
Très bien. M. le ministre, souhaitiez-vous formuler un commentaire sur ce point?
M. Girard (Groulx) : Non, mais
je suis bien prêt à écouter les commentaires des autres.
Le Président (M. Simard) : Oui,
deux autres collègues souhaitent intervenir. D'abord, le député de
Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci, M. le
Président. C'était exactement la même chose, même si j'ai le dos tourné à mon
collègue, mais il a lu mes pensées. Et d'ailleurs je pense, c'est un des...
j'avais mentionné ça lors de mes remarques introductoires, donc, et comme le
disait M. Michel Carlos lors de sa visite en commission parlementaire, de
réduire le nombre d'entreprises qui ont accès à ces données. Si, par exemple,
moi, je n'aime pas, ici, mon recherchiste, je ne l'aime pas. Dans le bon vieux
temps, j'appelle le bureau de crédit pour savoir s'il y avait quelque chose sur
lui. Il me semble... Bon, maintenant, on n'appelle plus le bureau de crédit,
là, ça se fait par ordinateur, mais c'est ça.
Est-ce qu'on ne devrait pas ici, dans
l'étude de ce projet de loi, établir plus précisément qui a accès à ce bureau
de crédit? Les institutions financières, très bien, je n'ai rien contre ça, mais
les compagnies de téléphone, quelqu'un qui veut louer son appartement, tout ça,
est-ce qu'on ne devrait pas circonscrire ça de façon un peu plus précise?
Voilà. Je pense que c'était un peu le... Voilà.
• (12 h 20) •
Le Président (M. Simard) :
Merci. Mais, quand même, votre recherchiste a un bon crédit.
M. Leitão : Je ne sais pas, je
n'ai pas vérifié.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : J'allais
dire ici : Évidemment, on est dans le chapitre sur la désignation et on a
parlé que l'importance... Pour être désigné, c'est l'importance du commerce
avec les institutions financières, puisque la base de ce qu'on parle, c'est
l'octroi de crédit. Là... Et donc c'est pour ça qu'à l'article 3 on parle
de l'importance du commerce avec les institutions financières et, à l'article 4,
on définit les institutions financières.
Maintenant, je comprends... Puis je pense
que 3, 4 s'enchaînent bien, mais je comprends ce que vous voulez discuter. Puis
votre question, c'est : À quel moment est-ce qu'on pourra discuter de ce
que nous voulons discuter? Et c'est là que vous répondez.
M. Roy (Gabriel) : Oui, M. le
Président. C'est sûr qu'il ne revient pas à moi de décider quand est-ce que...
Je suis la dernière personne qui aurait autorité là-dessus, mais ce que je peux
dire, c'est : Écoutez, le chapitre III qui traite les mesures de
protection, droits des personnes concernées, mesures de protection, on est
peut-être plus dans ce registre-là. Donc, c'est pour ça que je vous dis, 8, 9,
on est... Là, on est dans la recette de désignation, en ce moment, donc c'est
assez... c'est une procédure à suivre, <mais...
M. Roy (Gabriel) :
...écoutez,
le chapitre III qui traite les mesures de protection,
droits des personnes concernées, mesures de protection, on est peut-être plus
dans ce registre-là. Donc, c'est pour ça que je vous dis, 8, 9, on est... Là,
on est dans la recette de désignation, en ce moment, donc c'est assez... c'est
une procédure à suivre, >mais le chapitre suivant est de nature à
indiquer quelles sont les mesures de protection. Donc, je trouve qu'à partir de
là ça serait probablement un meilleur moment.
M. Fortin :
...je comprends le point du juriste du gouvernement. C'est parce que là on
parle de l'institution financière autorisée comme étant les assureurs, O.K.? Je
comprends, mais, si on a des questions à poser, peut-être à l'article 8, effectivement,
là, sur qui doit avoir accès, peut-être qu'il serait bon, à ce moment-ci, M. le
Président, de suspendre l'article 4, de passer au 5 tout de suite, là,
pour y revenir.
J'aimerais entendre le ministre sur
l'importance, justement, que les assureurs... l'importance ou le fait que les
assureurs ne devraient pas avoir accès à ces données-là, mais j'aimerais
entendre le ministre. Alors, si on est pour avoir la discussion au 8,
suspendons le 4, on y reviendra après qu'on aura eu la discussion sur le 8.
Le Président (M. Simard) : J'entends
très bien votre proposition. Avant de voir s'il y a consensus, il y a tout de
même le député de Laurier-Dorion qui, tout à l'heure, souhaitait intervenir.
Cher collègue, souhaitez-vous, à ce stade-ci, intervenir?
M. Fontecilla : Tout à fait, tout
à fait. Écoutez, ça pose des questions parce que je comprends que ça pourrait
être traité plutôt sous la thématique de la protection, mais on est dans les
institutions financières autorisées. Par exemple, les questions que je me pose :
Est-ce qu'une compagnie comme Bell, qui demande des renseignements... Ou je
veux m'acheter une machine à laver, et on étudie... est-ce que c'est compris
dans cette section-là? Ou, tout simplement, par exemple, une pratique très courante,
un propriétaire qui demande des renseignements, même si c'est supposément
interdit, mais, par l'octroi de... ou le locataire qui donne son numéro
d'assurance sociale, on peut faire des enquêtes de crédit? Pourquoi on ne le
retrouve pas ici, là? C'est la question qui...
Le Président (M. Simard) :
Très bien. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Je vous
dirais que ces questions-là seraient plus propices au chapitre III, parce
que là on est dans le chapitre II, la désignation de qui sera un agent
d'évaluation de crédit. On est donc dans le processus d'octroi de crédit et on
dit que l'AMF va juger du commerce de données entre les agents d'évaluation de
crédit et les institutions financières pour mesurer l'importance. Alors,
lorsqu'on donnera les mesures de protection pour les gens qui sont concernés
par ces données-là, ce sera au chapitre III.
Et je comprends très bien ce que vous
voulez discuter. Vous voulez discuter des compagnies de téléphone, des
propriétaires, des compagnies d'assurance. Je pense qu'on aura cette
discussion-là. Vous suggérez de suspendre, je suggérerais d'avoir la discussion
plus tard, mais, évidemment, vous avez le droit de...
M. Fortin :
...je suggère qu'on <ait...
M. Girard (Groulx) : ...des
compagnies
de téléphone, des propriétaires, des compagnies d'assurance. Je pense qu'on
aura cette discussion-là. Vous suggérez de suspendre, je suggérerais d'avoir la
discussion plus tard, mais, évidemment, vous avez le droit de...
M. Fortin :
...je suggère qu'on >ait la discussion plus tard, au chapitre III,
comme vous le suggérez, mais puisqu'on parle ici des assureurs, avant de dire :
Les assureurs sont les institutions financières autorisées dans ce «dealing»-là
avec l'AMF, là, ou l'autorité, bien, passons aux autres articles, puis, une
fois qu'on se sera entendus sur tout le monde qui devrait avoir accès ou ne pas
avoir accès aux données, bien, là on inclura les assureurs dans la définition
d'institution financière autorisée ou non.
M. Girard (Groulx) : Bien,
moi, je vous dirais, en fait, que puisqu'on parle... Tantôt, on cherchait... on
a parlé d'un critère subjectif, «l'importance», puis là le député de Dorion
parlait : Est-ce qu'on aurait pu avoir des critères descriptifs? Bien, c'est
certain que le volume de transactions avec les assurances, c'est un critère important.
Les assurances sont des institutions financières. Alors, je suggère qu'on
procède, mais...
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, on va y aller étape par étape. D'abord, j'aimerais savoir si mon collègue
le député de Laurier-Dorion avait une autre intervention à formuler, parce que
le droit de parole vous appartenait.
M. Fontecilla : En fait, pour
répondre à mon questionnement, il faudrait aller plus loin dans le projet de
loi. Dans ce sens-là, moi, je ne peux pas me prononcer sur cette formulation-là
sans avoir épuisé la discussion.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Girard (Groulx) : Est-ce
qu'il y a un débat sur ce qu'est une institution financière? Parce que Bell Canada,
ce n'est pas une institution financière, O.K.? Puis les locateurs sur la rue du
Parc, ce n'est pas une institution financière. Et puis c'est quoi, l'autre exemple,
là?
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : Une
compagnie d'assurance, c'est une institution financière. Bell Canada, ce
n'est pas une institution financière. Il n'y a pas de débat sur qu'est-ce qui
est une institution financière.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y avait-il un autre commentaire, cher collègue, là-dessus? Ça vous va?
Maintenant, il y a une proposition formelle présentée par le leader de
l'opposition de suspendre l'étude de l'article 4. Pour ce faire, on a
besoin d'un consentement, et j'aimerais savoir si nous avons ce consentement.
Il n'y a pas de consentement, donc nous poursuivons l'étude de l'article 4.
M. le leader de l'opposition.
M. Fortin :
Oui, je vous avoue que je suis à la même place que le député de Laurier-Dorion,
là, moi aussi, avant de procéder<, j'aimerais ça... ou avant de procéder>
avec l'article 4, j'aimerais ça que nous-mêmes, on fasse l'exercice, qu'on
comprenne exactement là où le ministre veut aller. Et c'est pour ça que je lui
demandais si c'était ici, le moment de le faire ou pas. Je n'ai pas de problème
qu'on le fasse plus tard, mais j'ai un problème à voter sur cet article-là tant
qu'on n'a pas eu la discussion.
Là, il me dit... il nous dit, M. le
Président, que les assureurs, c'est des institutions financières <autorisées...
M. Fortin :...
que nous-mêmes, on fasse l'exercice, qu'on comprenne
exactement là où le ministre veut aller. Et c'est pour ça que je lui demandais
si c'était ici, le moment de le faire ou pas. Je n'ai pas de problème qu'on le
fasse plus tard, mais j'ai un problème à voter sur cet article-là tant qu'on
n'a pas eu la discussion.
Là, il me dit... il nous dit, M. le
Président, que les assureurs, c'est des institutions financières >autorisées,
j'en conviens, mais, dans l'article 3, là, et je ne veux pas revenir sur l'article 3,
mais j'y fais référence uniquement, il nous dit : «L'autorité désigne un
agent de renseignements lorsqu'elle estime que l'importance de son commerce
avec des institutions financières autorisées ou des banques, au sens de la Loi
sur les banques...» Ici, à l'article 4, là, il y a-tu une différence entre
les institutions financières autorisées qui sont à l'article 4 puis celles
qui sont à l'article 3? Il fait juste rajouter les banques, c'est tout?
M. Girard (Groulx) : Bien, en
fait, puis là moi, je ne suis pas juriste, mais de ce que je comprends à
l'article 3, les banques sont définies en vertu de la Loi sur les banques,
et puisqu'on a référé aux institutions financières à l'article 3, c'est à
l'article 4 qu'on décrit ce que sont les institutions financières
autorisées.
Le Président (M. Simard) : M.
le leader, ça vous va?
M. Fortin :
Ça me va, ça me va.
Le Président (M. Simard) : Y aurait-il
d'autres commentaires sur l'article 4? M. le député de Laurier-Dorion, je
vous en prie.
M. Fontecilla : La question
que je me pose, donc, mettons que la question de l'importance de son commerce
et mettons qu'on a cinq agences qui font de l'étude de crédit, là, et il y en a
déjà deux qui existent, etc., il y en a trois autres qui apparaissent sur les
marchés, mais ces trois autres ne font pas affaire avec une institution
financière telle que définie ici. Par exemple, ils font juste se concentrer sur
les personnes qui font... qui ont un commerce avec Bell, Telus ou avec des
propriétaires. Est-ce que, l'agence, l'AMF a autorité pour le reconnaître selon...
est-ce que... L'importance de ces nouvelles entités qui vont apparaître et qui
ne feraient pas affaire avec une institution financière mais qui feraient quand
même l'étude de crédit, est-ce que l'AMF va le reconnaître ou pas?
Le Président (M. Simard) : Bien.
Merci beaucoup.
M. Fontecilla : Je ne sais pas
si je me fais comprendre.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
• (12 h 30) •
M. Girard (Groulx) : J'essaie
de réfléchir à cette possibilité, là. Alors, vous, vous dites qu'un agent de
renseignements personnels qui voudrait faire affaire dans le commerce des
données pertinentes au crédit des individus, qui se restreindrait uniquement
aux commerces avec les fournisseurs de services cellulaires, est-ce que l'AMF
aurait l'autorité...
12 h 30 (version révisée)
M. Girard (Groulx) : ...le
commerce des données pertinentes au crédit des individus, qui se restreindrait
uniquement au commerce avec les fournisseurs de services cellulaires, est-ce
que l'AMF aurait l'autorité de le désigner en tant qu'agent d'évaluation de
crédit? La réponse, c'est non. L'hypothèse que vous émettez est théorique, là.
Dans les faits, dans la situation actuelle, il faut savoir que les interactions
entre les agents d'évaluation de crédit et les institutions financières, c'est
des milliers d'interactions par jour, et... Donc, c'est comme ça qu'on va
désigner l'importance.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Cher collègue.
M. Fontecilla : C'est par le
quantitatif, mais si... Je reviens à mon exemple. En ce moment, il y en a deux
qui seraient... qui auraient un volume assez important pour être reconnus par
l'AMF. Demain matin, il y en a trois autres qui surgissent, qui font... qui ont
une activité, comment pourrais-je l'appeler, sectorielle, Bell, les
télécommunications, une deuxième, les électroménagers, et le troisième juste
pour les propriétaires. Ces agences-là, selon cet article-là, le ministre a
répondu, ne pourraient pas être désignées par l'AMF, là, donc ils tomberaient
dans une sorte de... il n'y aurait pas d'encadrement légal pour ces
compagnies-là, là.
M. Girard (Groulx) : Il reste
la notion d'agent de renseignements personnels, mais l'AMF, c'est notre régulateur
intégré des marchés financiers, et on est donc dans le processus d'octroi de
crédit des institutions qui octroient du crédit et non des services de
télécommunication.
Mais je comprends l'intérêt que vous avez
pour les citoyens et je le partage. Et je sais que vous voulez parler de la
consultation des cotes de crédit par ceux qui font de la location, ceux qui
octroient des services cellulaires. On pourra en discuter, mais, pour ce qui
est de la désignation d'importance, c'est la présence dans l'octroi du
processus de crédit qui va le déterminer, l'octroi du processus de crédit avec
les institutions financières autorisées <ou les...
M. Girard (Groulx) :
...désignation d'importance, c'est la présence dans l'octroi du processus de
crédit qui va le déterminer, l'octroi du processus de crédit avec les
institutions financières autorisées >ou les banques.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il d'autres interventions sur l'article 4? Sans quoi, nous
sommes prêts à passer à la mise aux voix. M. le secrétaire.
Le Secrétaire
: Oui.
Pour, contre, abstention. M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
Le Secrétaire
: M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
Le Secrétaire
: M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
Le Secrétaire
: M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
Le Secrétaire
: M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Pour.
Le Secrétaire
: M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Abstention.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Abstention.
Le Secrétaire
: M.
Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Abstention.
Le Secrétaire
: M. Ouellet
(René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
Le Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Très bien, cet article est adopté. Nous passons à l'article 5.
M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Alors,
vous me direz si vous voulez que j'arrête de faire ça, pour moi, c'est utile,
là, je vous rappelle qu'on est dans le chapitre II, Désignation et
révocation de la désignation, puis ça concerne les articles 3 à 7.
Une voix
: ...
M. Girard (Groulx) : Oui, parce
que c'est quand même une loi qui est assez complexe.
Le Président (M. Simard) : En
effet.
M. Girard (Groulx) : Et je
tiens ma table des matières près des yeux. O.K.
Article 5 : «Lorsque l'autorité
désigne un agent de renseignements personnels ou révoque la désignation d'un
agent d'évaluation du crédit, elle lui notifie un document qui atteste cette
décision. L'autorité transmet une reproduction du document au ministre et à la
Commission d'accès à l'information.
«Ce document comporte la date et l'heure
de la décision de l'autorité et, lorsqu'elles en diffèrent, la date et l'heure
de la désignation ou, selon le cas, de sa révocation.»
Commentaires :
L'article 5 de la Loi sur les agents d'évaluation du crédit prévoit que l'autorité
doit envoyer à l'agent concerné, au ministre des Finances et à la Commission
d'accès à l'information un document qui atteste sa décision de désigner cet
agent ou, selon le cas, de révoquer sa désignation.
Le deuxième alinéa
de cet article prévoit le contenu de ce document.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le leader.
M. Fortin :
Vous allez faire quoi avec ça? Pourquoi c'est utile pour le ministre des
Finances?
M. Girard (Groulx) : Bien,
pourquoi c'est utile pour le ministre des Finances? Une excellente question. Je
pense que c'est important de... Il y aura... Dans le fond, nous reconnaissons
que les agents d'évaluation de crédit sont des joueurs importants dans le
système financier, dans l'octroi de crédit, et <avec...
M. Girard (Groulx) :
...une excellente
question. Je pense que c'est important de... Il y
aura... Dans le fond, nous reconnaissons que les agents d'évaluation de crédit
sont des joueurs importants dans le système financier, dans l'octroi de crédit,
et >avec cette importance vient des responsabilités. Et les
responsabilités seront notamment définies dans les lignes directrices,
pratiques commerciales, pratiques de gestion.
Alors, je pense qu'on fait une loi pour
s'assurer que les <Québécois... les >renseignements des Québécois
sont protégés et sont bien utilisés, que les Québécois ont accès à des bons
services. Alors, la moindre des choses, c'est de savoir à qui la loi va
s'appliquer.
M. Fortin :
Moi, je suis d'accord avec ça. Puis je vous dirais que ça peut être utile au
ministre des Finances justement pour qu'il s'assure de l'application de la loi.
Effectivement, il y a l'autorité, il y a la Commission d'accès à l'information,
mais, si jamais il y a une des entreprises qui ne respecte pas ses obligations,
qui ne respecte pas les droits des Québécois et Québécoises, qui ne met pas en
application certains des principes qui sont émis ici et qui sont avancés ici,
dans la Loi sur les agents d'évaluation du crédit, bien, ça va tomber sur vos
épaules. M. le ministre, c'est vous qui allez être responsable de s'assurer,
essentiellement, que les droits et protections des Québécois et des Québécoises
sont respectés. Alors, moi, je suis d'accord, je voulais juste m'assurer qu'on
était au même endroit, M. le ministre.
• (12 h 40) •
M. Girard (Groulx) : Oui,
puis comme vous le savez, l'AMF, là, c'est un régulateur. Il y a d'importantes
notions d'indépendance dans leur travail, là, mais...
M. Fortin :
Oui, mais, la question, je vais la poser à vous. Le jour où ça va arriver, je
vais vous la poser à vous.
M. Girard (Groulx) :
Écoutez, je... c'est toujours avec plaisir que j'ai des questions. J'étais
déçu, la semaine dernière, de jouer sur le banc. Hier, j'ai pu répondre à
quelques questions. Alors, je suis sûr que ça va continuer.
M. Fortin :Oui, vous nous avez rappelé collectivement que vous vous étiez
présenté au fédéral, hier, dans vos réponses, je reconnaissais vos ambitions
fédérales un peu, mais, oui, on était content que vous étiez sur la glace hier.
M. Girard (Groulx) : Vous
savez qu'on risque d'attacher une certaine importance à notre impôt fédéral
pour quelques années, là.
M. Fortin :
Je n'en ai aucun doute. Je n'en ai aucun doute que vous allez payer... garder
un oeil là-dessus très attentif, M. le ministre.
Le Président (M. Simard) :
Alors, j'aimerais vous rappeler à l'ordre. Est-ce qu'il y aurait d'autres
interventions concernant l'article 5? Pas d'intervention. M. le
secrétaire.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M. Provençal :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
Le Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet article est donc adopté. M. le ministre, article 6,
s'il vous plaît.
M. Girard (Groulx) : Oui,
toujours <dans le...
Le Secrétaire
:
M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet :
Pour.
Le Secrétaire
: Et
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet article est donc adopté. M. le ministre, article 6,
s'il vous plaît.
M. Girard (Groulx) :
Oui, toujours >dans le chapitre II, qui concerne la désignation et
la révocation de la désignation.
Article 6 : «L'autorité publie
sa décision à son bulletin.»
Commentaires : L'article 6 de la
Loi sur les agents d'évaluation du crédit prévoit que la décision de désigner
ou de révoquer la désignation d'un agent d'évaluation du crédit doit être
publiée par l'autorité à son bulletin.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Des commentaires?
M. Fortin :
Oui. Si je comprends bien, là, l'autorité, elle publie périodiquement le
bulletin. Alors, est-ce qu'il y a une définition de... Est-ce qu'ils le sortent
à un moment bien précis, à toutes les semaines, les mois, les deux mois, les
trois mois, les six mois? Comment ça marche?
M. Girard (Groulx) : Alors, en
toute franchise, vous savez, le cahier du ministre a des notes pour le ministre,
et on dirait que la note a été rédigée pour votre question, là, c'est :
L'autorité publie son bulletin en ligne tous les jeudis.
M. Fortin :
Ah! mon Dieu! Tous les jeudis. Alors, si jamais il y a une nouvelle décision
qui est prise, on ne passera pas plus qu'une semaine sans le savoir.
M. Girard (Groulx) : Je pense
que c'est définitivement le sens de ce qui est dit là.
M. Fortin :
Mais il n'y a pas de publication spéciale dans le cas d'une décision comme ça,
il n'y aura pas de publication le lundi parce qu'il y a une décision qui a été
prise.
M. Girard (Groulx) : Non.
M. Fortin :
Vous me confirmez ça.
M. Girard (Groulx) : Je vous
confirme ça.
M. Fortin :
Et vous êtes d'accord avec ça?
M. Girard (Groulx) : C'est ce
qui est écrit dans le projet de loi.
M. Fortin :
Oui, je comprends que c'est ça qui va se produire, mais vous êtes...
M. Girard (Groulx) : Bien,
c'est mon projet de loi, alors je suis d'accord.
M. Fortin :
Oui, alors vous ne pensez pas qu'il y a un enjeu à ce que ça prenne une semaine
avant que la décision soit publiée?
M. Girard (Groulx) : Bien, une
semaine serait le délai maximum, là, il faudrait que la décision ait été prise
juste après la publication du bulletin.
M. Fortin :
Oui, on comprend la même chose, mais vous ne pensez pas que c'est un enjeu?
M. Girard (Groulx) : Non.
M. Fortin :
D'accord. Très bien, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
D'autres... Oui, M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Dans cet ordre
d'idées là, M. le Président, je pense, c'est important quand même. Si, disons,
une décision aurait été prise par l'autorité, disons le vendredi, vous, vous
allez être informé, le ministre va être informé de cette décision, mais elle
sera rendue publique seulement une semaine plus tard, dans le cas le plus
extrême, mais le ministre peut toujours la rendre publique, cette décision, je
pense.
M. Girard (Groulx) : Je pense
que la loi n'empêche pas un bulletin spécial, là. C'est juste que c'est...
Une voix
: ...
Le Président (M. Simard) :
Alors, Me Roy.
M. Roy (Gabriel) : Oui, M. le
Président. C'est du droit très complexe. Alors, non, non, la loi prévoit que
l'autorité publie son bulletin, si je me souviens bien, c'est périodiquement,
là, donc il n'y a pas de jeudi dans la loi. Donc, l'autorité pourrait publier
un bulletin spécial, il n'y aurait pas de restriction, là, dans sa capacité de
choisir de publier plus de bulletins.
M. Leitão :
<Mais... >Merci
pour la précision, mais, M. le Président, ma question était : L'autorité, <donc...
M. Roy (Gabriel) : ...donc
il n'y a pas de jeudi dans la loi. Donc, l'autorité pourrait publier un
bulletin spécial, il n'y aurait pas de restriction, là, dans sa capacité de
choisir de publier plus de bulletins.
M. Leitão : Mais... Merci
pour la précision, mais, M. le Président, ma question était : L'autorité,
>donc, avertit le ministre, on avait vu ça à l'article précédent, une
fois que le ministre a été averti, disons qu'il y aurait une situation vraiment
grave ou qu'une autorisation aurait été retirée, bien, le ministre pourrait
lui-même choisir de rendre ça public?
M. Roy (Gabriel) : Oui.
M. Leitão : Peut-être qu'il
devrait. En tout cas, c'est mon opinion, mais...
M. Girard (Groulx) : Je peux
même vous dire que notre intention, mais c'est l'autorité qui prendra la
décision, c'est qu'Equifax et TransUnion soient désignés, ce sont vraiment eux
qui sont les joueurs dont on parle aujourd'hui.
M. Leitão : On pourrait aussi
concevoir une situation, pour une raison très, très particulière, l'autorité
pourrait retirer l'autorisation à une de ces deux entreprises, en cas extrême,
là, mais...
M. Girard (Groulx) : Je pense
que le cas extrême qui serait le plus intéressant, c'est si une des deux
compagnies demandait une révocation, par exemple, si elle avait l'intention de
quitter le marché ou des choses comme ça. Ça, ça serait un fait exceptionnel et
inattendu.
M. Leitão : Et donc ça
pourrait être rendu public aussitôt que...
M. Girard (Groulx) : Probablement
qu'eux le rendraient public.
M. Leitão : Donc, on tomberait
dans une situation de monopole presque, si jamais ça arrivait.
M. Girard (Groulx) : Ce qui n'est
pas souhaitable.
M. Leitão : Qui n'est pas
souhaitable.
Le Président (M. Simard) :
Merci. D'autres commentaires? M. le leader de l'opposition.
M. Fortin :
Oui, excusez-moi, je ne savais pas si vous me regardiez ou si vous regardiez le
député de René-Lévesque.
Le Président (M. Simard) :
Vous êtes dans le même angle de vision.
M. Fortin :
Oui. Là, on comprend ce que vous nous dites, là, l'autorité publie tous les
jeudis. Et elle le fait probablement depuis un certain temps, avec une certaine
régularité, avec une régularité évidente, mais ils n'ont pas d'obligation de
publier toutes les semaines, si j'ai bien compris.
M. Girard (Groulx) : Allez-y.
M. Roy (Gabriel) : Oui, M. le
Président. L'article 34 de la Loi sur l'encadrement du secteur financier
oblige l'autorité à publier périodiquement un bulletin. Donc, l'autorité
apprécie la notion de périodiquement actuellement de façon hebdomadaire.
M. Fortin :
Bien, je n'en doute pas qu'elle l'apprécie de cette façon-là puis qu'elle
l'apprécie, cette flexibilité-là aussi. <Est-ce que vous ne pensez
pas... >Étant donné, là, qu'on publie des décisions comme celles-là à
travers son bulletin, est-ce que vous ne pensez pas que l'autorité devrait
avoir une obligation de publier toutes les semaines, par exemple? Parce que là il
n'y a rien qui empêche, dans la loi, que l'autorité puisse, pour une raison ou
une autre, décider de sauter une publication ou plusieurs même, là. Bien, je
demande au ministre, en fait, sa vision des choses.
M. Girard (Groulx) : Bien, en
fait, je cherchais la réponse dans l'article, là, mais il est assez court, là.
M. Fortin :
Bien, ce n'est pas une réponse qui est dans l'article, c'est une réflexion que
je vous demande, là.
M. Girard (Groulx) : Non, non,
mais vous me posez... Dans le cadre de mon <intention...
M. Fortin :
...bien, je demande au ministre, en fait, sa vision des choses.
M. Girard (Groulx) : Bien,
en fait, je cherchais la réponse dans l'article, là, mais il est assez court,
là.
M. Fortin :
Bien, ce n'est pas une réponse qui est dans l'article, c'est une réflexion que
je vous demande, là.
M. Girard (Groulx) : Non,
non, mais vous me posez... Dans le cadre de mon >intention de vous
répondre, je regarde l'article.
M. Fortin :Ah! d'accord. Je vous laisse le temps de le faire, pas de problème.
M. Girard (Groulx) : O.K. Bien,
je constate que l'article est assez court, là, et ça dit : «L'autorité
publie sa décision à son bulletin.» Je répète le commentaire : L'article 6
de la Loi sur les agents d'évaluation du crédit prévoit que la décision de
désigner ou de révoquer la désignation d'un agent d'évaluation de crédit doit
être publiée par l'autorité à son bulletin. Alors, ici, on est dans la divulgation
publique d'une décision et on dit que l'autorité devra rendre publique sa
décision. Je pense que c'est raisonnable.
M. Fortin :
Non, j'en conviens que, de la façon que c'est traditionnellement fait, c'est
raisonnable. Ce que je me pose comme question, c'est : Est-ce qu'on
devrait s'assurer, ici, collectivement... Puisqu'on dit à l'autorité, là :
Publiez quelque chose de nouveau dans votre bulletin, est-ce qu'on ne devrait
pas s'assurer, dans ce cas-là, que ces bulletins-là sont publiés à toutes les
semaines, là?
Tu sais, on peut le dire, là, on peut
faire des amendements à ça en disant : L'autorité publie sa décision à son
bulletin, qui doit dorénavant être publié toutes les semaines. Ou on peut
modifier l'article 34 auquel faisait référence le légiste, là, il y a...
Là, on a toutes sortes de possibilités, mais moi, moi, ce qui est impératif,
là, de mon côté, c'est qu'on... Parce que l'autorité n'est pas obligée de la
publier toutes les semaines. On s'entend qu'elle le fait, traditionnellement
elle le fait, mais qu'on puisse passer un mois, deux mois, trois mois sans
avoir cette information-là...
M. Roy (Gabriel) : M. le
Président, alors l'article 6 oblige l'autorité à publier. Les dispositions
qui traitent des personnes morales de droit public énoncent leurs devoirs
souvent de cette façon-là, là, au présent, mais il y a toujours une présomption
que les personnes morales de droit public agissent avec célérité, là. Il y a
ça, d'une part, puis il y a l'obligation, à l'article 34 de la Loi sur
l'encadrement, qui énonce «périodiquement». Donc, l'autorité ne pourrait pas
décider de... Je veux dire, l'interprétation de 6 avec 34, 6 dit : Quand
tu as une décision, tu la publies. Donc, elle ne pourrait pas se servir du
«périodiquement» à l'article 34 pour dire : Certes, mais je décide
que mon bulletin soit annuel. Ça n'aurait pas de sens, c'est...
M. Fortin :Je comprends, mais, dans le cas où l'autorité,<
déciderait que...> et elle a toute la latitude de le faire, là, elle
déciderait qu'elle publie maintenant aux deux semaines ou aux trois semaines,
là, elle peut le faire dans la loi, ça demeure périodiquement aux trois
semaines. Alors, si nous, on dit : On veut que cette décision-là soit
publiée dans la semaine, on pourrait. Et là je ne le fais pas, là, je ne dépose
pas un amendement, parce que je ne suis pas rendu là, là, mais on pourrait dire :
L'autorité publie sa décision à son bulletin, puis avec quelque chose qui
dirait que, lorsqu'il y a une décision de cette nature-là, le bulletin doit
être émis dans les sept jours de la <décision...
M. Fortin :
...soit
publiée dans la semaine, on pourrait. Et là je ne le fais pas,
là, je ne dépose pas un amendement, parce que je ne suis pas rendu là, là, mais
on pourrait dire : L'autorité publie sa décision à son bulletin, puis avec
quelque chose qui dirait que, lorsqu'il y a une décision de cette nature-là, le
bulletin doit être émis dans les sept jours de la >décision.
M. Girard (Groulx) : Bien, je
pense qu'ici je vais revenir à la qualité des institutions que nous nous sommes
données collectivement, là. On a un régulateur intégré des marchés financiers. Lorsqu'on
lui dit de publier ses décisions, je pense que ce sera fait avec célérité.
M. Fortin :
C'est correct, M. le Président, je ne pousserai pas l'argument plus loin. Je
comprends que le ministre n'est pas nécessairement à la même place que moi, mais,
moi, la façon que je le voyais ou la façon qu'on le voyait, c'était :
nous, on a un outil, une mécanique légale devant nous, là, pour s'assurer que
cette information-là, elle sera toujours diffusée à l'intérieur d'une semaine.
Je comprends que le ministre veut se fier aux institutions, mais on est ici
pour faire des lois aussi, là. À moment donné, les lois sont là parce qu'on ne
peut pas juste se fier sur la bonne volonté. Je ne mets pas en doute la bonne
volonté de l'autorité, mais on ne peut pas juste se fier sur la bonne volonté
des institutions tout le temps, c'est pour ça qu'on a des lois.
M. Girard (Groulx) : Mais
c'est nos institutions, hein?
M. Fortin :
Oui, je comprends.
M. Girard (Groulx) : C'est les
institutions que nous nous sommes données en tant que régulateurs intégrés des
marchés financiers.
M. Fortin :
Qui fonctionnent selon les lois qu'on s'est données.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
M. Fortin : O.K., M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : Y
aurait-il d'autres commentaires sur l'article 6? Sans quoi nous sommes
prêts à procéder à la mise aux voix. M. le secrétaire.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
Le Secrétaire
:
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet article est donc adopté. Nous passons maintenant à
l'article 7. M. le ministre.
• (12 h 50) •
M. Girard (Groulx) : Alors,
l'article 7 est le dernier article du chapitre II, Désignation et
révocation de la désignation.
Article 7 : «Une décision visée
à l'article 3 peut, dans les 30 jours de sa notification, être
contestée devant le Tribunal administratif des marchés financiers.
«Le tribunal ne peut que confirmer ou
infirmer la décision ainsi contestée.»
Commentaires : L'article 7 de la
Loi sur les agents d'évaluation de crédit prévoit la possibilité de contester
une décision de l'autorité relative à la désignation d'un agent.
Le Président (M. Simard) : M.
le leader.
M. Fortin :
Article 7, je ne vais pas m'éterniser là-dessus, mais l'article 7
fait la démonstration de la nécessité d'où je tentais d'amener le ministre à
l'article 6. Là, on dit : <Quelqu'un...
M. Girard (Groulx) :
...désignation
d'un agent.
Le Président (M. Simard) :
M. le leader.
M. Fortin :
Article 7, je ne vais pas m'éterniser là-dessus, mais l'article 7
fait la démonstration de la nécessité d'où je tentais d'amener le ministre à
l'article 6. Là, on dit : >Quelqu'un peut contester la
décision et a juste 30 jours pour le faire. À partir du moment où
l'autorité déciderait de publier aux trois semaines, bien, ça veut dire qu'il a
peut-être juste une semaine pour faire sa contestation. Alors, il est là,
l'enjeu, là. C'est pour ça qu'on disait qu'on ne peut pas nécessairement
procéder comme ça, mais, M. le Président, j'ai compris que le ministre n'était
pas à la même place que nous, alors je vais m'en tenir à ce commentaire.
Le Président (M. Simard) : Je
vous remercie. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Bien, je
pense qu'un des bénéfices de la COVID, c'est que, lorsque le juriste veut me
parler, je le fais parler à tous. Alors, allez-y. Il n'y a pas beaucoup de
bénéfices, alors j'en évoque un. Allez-y.
M. Roy (Gabriel) : Merci, M.
le Président. Alors, ici, là, la contestation, on parle bien de la contestation
par l'agent d'évaluation du crédit lui-même. Et donc, à l'article 5, on
prévoit que l'autorité lui notifie un document. Donc, c'est sûr que l'agent va
être avisé personnellement de la décision qui le concerne et il ne va pas l'apprendre
en regardant le bulletin de l'autorité. Donc, c'est pour ça que la
préoccupation qui est soulevée, à mon sens, est réglée de cette façon-là.
M. Fortin :
Ah! mais vous êtes en train de dire qu'en théorie il n'y a personne d'autre qui
pourrait contester ça.
M. Roy (Gabriel) : Effectivement,
c'est une décision individuelle qui vise un agent. Donc, la contestation, c'est
l'agent qui a l'intérêt pour contester la décision qui le concerne.
M. Fortin :
Et vous ne voyez pas un scénario où il y aurait quelqu'un d'autre qui
pourrait... qui serait intéressé à contester?
M. Roy (Gabriel) : Dans la
mesure où la décision vise soit une désignation ou une révocation de désignation
et qu'elle relève d'un pouvoir discrétionnaire conféré à l'autorité par la loi
et qui s'applique à un individu, je ne vois pas qu'il y ait un intérêt
juridique de la part d'un tiers à contester cette décision-là.
M. Fortin :
Mais ça ne pourrait pas être un autre agent, un compétiteur?
M. Roy (Gabriel) : Je ne...
M. Girard (Groulx) : Un agent
qui contesterait pour un autre agent?
M. Fortin :
Oui. Si l'autorité donne une... prend une décision en permettant à un autre
agent de procéder, il pourrait y avoir un enjeu de compétition.
Le Président (M. Simard) : Me Roy.
M. Roy (Gabriel) : Oui, alors,
là, en fait, M. le Président, ici, on est dans un contexte administration-administré,
donc on est vraiment dans un contexte de décision de l'État individuel. Donc,
l'intérêt pour agir, ce n'est pas une notion qui s'applique en ce moment, on
est vraiment dans un rapport direct entre un administré puis l'administration.
Donc, il n'y a pas d'ouverture à ce qu'un tiers puisse s'occuper de... puisse
intervenir dans ce type de contestation là.
M. Fortin :D'accord. Ça me va.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Donc, nous l'avons dit, le texte que nous venons <d'approuver,
là...
M. Roy (Gabriel) :
...entre un administré puis l'administration. Donc, il n'y a pas d'ouverture à
ce qu'un tiers puisse s'occuper de... puisse intervenir dans ce type de
contestation là.
M. Fortin :
D'accord. Ça me va.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, M.
le Président. Donc, nous l'avons dit, le texte que nous venons >d'approuver,
là, ne spécifie pas les critères qui conduisent à accorder... à désigner
l'importance. Donc, on peut se poser la question : S'il y a une
contestation devant le Tribunal administratif des marchés financiers, quels
critères va utiliser le tribunal pour juger de la contestation, là? Est-ce
qu'il va utiliser... Je suppose que la loi n'établissant pas des critères pour
établir l'importance, l'AMF, elle, elle va établir des critères, parce que ça
ne se fait pas comme, bien, je pense que... au pif, comme ça, c'est important.
Non, je suppose que l'AMF va établir quand même des critères plus objectifs,
là, pour établir l'importance, là.
Donc, la question qui peut se poser, là :
Est-ce que le tribunal va utiliser les critères établis par l'Autorité des
marchés financiers ou elle-même va se référer à la loi et elle va établir des
critères d'importance?
Le Président (M. Simard) :
Merci. Me Roy.
M. Roy (Gabriel) : Merci,
M. le Président. Alors, essentiellement, la décision que rend l'autorité est
basée sur un critère qui relève d'une appréciation large et discrétionnaire.
Ici, la possibilité de réviser doit se comprendre afin de s'assurer que la
décision a été rendue dans le respect du devoir d'agir équitablement. Et donc
il s'agit, en fait, de penser à ce que l'article 3 donne comme règle de
procédure. C'est-à-dire l'autorité doit notifier un préavis, accorder un délai
d'au moins 10 jours à l'agent pour qu'il puisse présenter ses
observations.
Donc, on est toujours dans l'optique
administration qui prend une décision envers l'administré. Il y a certains devoirs
d'équité procédurale, donc permettre à l'administré de faire valoir son point.
Aussi large soit le pouvoir de l'autorité, il s'agit de standards d'équité
procédurale qui doivent être respectés. Donc, c'est principalement ce type
d'élément là qui pourrait être contesté, l'équité, le processus décisionnel qui
a mené à la décision.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il d'autres commentaires? Sans quoi nous passons à la mise aux
voix. M. le secrétaire.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M. Provençal :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 7 est donc adopté. Nous passons maintenant au
chapitre III, l'article 8. M. le <ministre...
Le Secrétaire
: ...
M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 7 est donc adopté. Nous passons maintenant au
chapitre III, l'article 8. M. le >ministre.
M. Girard (Groulx) :
Permettez-moi de regarder l'heure. Je ne regarde jamais mon cellulaire, par
respect pour les députés qui me parlent.
Le Président (M. Simard) : Il
est 12 h 57. Il reste 2 min 30 s.
M. Girard (Groulx) : Certainement.
Et vous me disiez que j'allais avoir...
(Consultation)
M. Girard (Groulx) : Je vais
commencer par le lire.
Le Président (M. Simard) :
Oui, ce serait une très bonne idée.
M. Girard (Groulx) : O.K.
Alors, je reprends ma pratique de vous dire que nous sommes dans le chapitre III,
Mesures de protection, droits des personnes concernées, recours et plaintes. Et
nous sommes dans la section I, Mesures de protection.
Article 8 : «Les mesures de
protection dont doit pouvoir faire l'objet un dossier détenu par un agent d'évaluation
du crédit sont le gel de sécurité, l'alerte de sécurité et la note explicative.
«Ces mesures peuvent être suspendues ou
révoquées.»
Commentaires : L'article 8 de la
Loi sur les agents d'évaluation du crédit prévoit quelles sont les trois
mesures de protection que devront offrir les agents d'évaluation du crédit. Il
prévoit aussi la possibilité de les suspendre ou de les révoquer.
À quel moment j'informe mes collègues qu'il
y a un amendement?
Le Président (M. Simard) : C'est
un bon moment pour le faire.
M. Girard (Groulx) : Alors,
nous avons... nous aimerions vous proposer un amendement.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Cet amendement a-t-il été reçu par le Greffier? Vous l'envoyez à
l'instant?
Oui, bien, compte tenu de l'heure, hein,
il reste à peine quelques secondes, nous allons suspendre nos travaux pour une
très courte période de 30 minutes. Vous savez qu'on a une séance de
travail qui nous attend. Vous êtes tous les bienvenus.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 4)
Le Président (M. Simard) :
Alors, chers collègues, à l'ordre, s'il vous plaît! Je constate que nous avons
quorum. Je déclare cette séance ouverte. Lors de la suspension de nos travaux,
le ministre des Finances nous indiquait souhaiter déposer un amendement à l'article
8. Avez-vous changé d'idée, M. le ministre?
M. Girard (Groulx) : Non.
Le Président (M. Simard) :
Bon. Alors, ça adonne bien. Auriez-vous l'amabilité de nous faire lecture de
votre amendement, s'il vous plaît?
M. Girard (Groulx) : Oui.
Bien, moi, je les ai, les amendements, ça fait qu'on va minimiser la
transmission. Il est bon, là, c'est en date de ce matin. Alors, je lis l'amendement
à l'article 8?
Le Président (M. Simard) : S'il
vous plaît.
M. Girard (Groulx) : Et je me
dirige moi-même à mon article 8 pour mieux suivre. Un instant. Et je rappelle à
tous qu'on est dans le chapitre III, Mesures de protection, droits des
personnes concernées, recours et plaintes. Alors, on est dans le coeur.
Article 8. Remplacer, dans le deuxième
alinéa de l'article 8 du projet de loi, «suspendues ou révoquées» par
«révoquées; le gel de sécurité peut aussi être suspendu».
Commentaire :
Cet amendement a pour objet de retirer la possibilité que l'alerte de sécurité
et la note explicative soient suspendues. Compte tenu de la nature de ces
mesures de protection, il ne serait pas pertinent d'en <prévoir la
suspension
…
M. Girard (Groulx) : ...
commentaire :
Cet amendement a pour objet de retirer la possibilité que l'alerte de sécurité
et la note explicative soient suspendues. Compte tenu de la nature de ces
mesures de protection, il ne serait pas pertinent d'en >prévoir la
suspension.
Le texte de l'article 8 du projet de loi,
tel qu'amendé, se lira ainsi :
«8. Les mesures de protection dont doit
pouvoir faire l'objet un dossier détenu par un agent d'évaluation du crédit
sont le gel de sécurité, l'alerte de sécurité et la note explicative.
«Ces mesures peuvent être révoquées; le
gel de sécurité peut être suspendu.»
Le Président (M. Simard) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Nous allons donc entamer nos débats sur l'amendement
déposé. M. le leader de l'opposition.
M. Fortin :
Sur l'amendement d'abord, hein, M. le Président?
Le Président (M. Simard) : S'il
vous plaît.
M. Fortin : O.K. De façon
générale, je vais demander au ministre de nous expliquer la différence entre
suspendu et révoqué.
M. Girard (Groulx) : Et
révoqué?
M. Fortin :
Oui.
M. Girard (Groulx) : Peut-être...
Plutôt que mon appréciation générale, on va y aller avec la définition légale,
si vous permettez.
M. Fortin :
Pour commencer, oui, pas de problème.
M. Roy (Gabriel) : Oui. Alors,
M. le Président, essentiellement, la suspension <a pour... >fait
en sorte que la mesure de sécurité demeure applicable au dossier, alors qu'une
révocation fait en sorte que la mesure de sécurité ne... Le dossier ne fait
plus l'objet de la mesure de sécurité qui est révoquée; le dossier fait encore
l'objet d'une mesure… de protection, pardon, qui est suspendue.
M. Fortin :
Comprenez-vous?
Une voix
: Non.
M. Fortin :Merci, M. le député.
Des voix
: ...
M. Girard (Groulx) : Parfait. Voulez-vous…
M. Roy (Gabriel) : J'ai une
deuxième chance?
M. Girard (Groulx) : Peut-être,
vous avez trop mangé. Voulez-vous un deuxième essai?
M. Roy (Gabriel) : Bon. Quand
on essaie d'expliquer quelque chose de simple avec plus de mots.
M. Girard (Groulx) : Allez-y.
M. Roy (Gabriel) : O.K., M. le
Président. Deuxième essai.
Une voix
: ...
M. Girard (Groulx) : Non, non,
mais écoutez...
M. Fortin : Oui, c'est un
avocat, mais il ne charge pas au mot en ce moment. Donc, c'est correct, il n'y
a pas de problème.
M. Roy (Gabriel) : En fait, la
différence, c'est simple. C'est : quand la mesure est révoquée, elle n'est
plus dans le dossier; quand la mesure est suspendue, elle est latente, <elle
n'est juste... >elle n'a plus d'effet.
M. Fortin :
Donc, il y a un gel de sécurité sur mon dossier. Il est révoqué, ça veut dire :
Il n'y a aucun gel. Il est suspendu, ça veut dire : Je peux le ramener
plus tard. Mais, si je le révoque, je peux le ramener plus tard?
M. Roy (Gabriel) : Oui,
absolument.
M. Fortin :Donc, c'est quoi, la différence, d'abord?
M. Roy (Gabriel) : La
différence, c'est essentiellement parce que... En fait, on... Disons que la
différence s'explique dans un article plus loin, là,
dont je...
M. Fortin :
On peut suspendre, M. le Président, pour juste permettre...
M. Girard (Groulx) : Non,
non...
M. Fortin :Si on en a besoin, là, il n'y a pas de problème.
M. Girard (Groulx) : Vous
voulez <suspendre?
Des voix
: ...
(Suspension de la séance à 15 h 9)
M. Roy (Gabriel) : ...
article
plus loin, là, dont je...
M. Fortin :
On peut suspendre, M. le Président, pour juste permettre...
M. Girard (Groulx) : Non,
non...
M. Fortin :
Si on en a besoin, là, il n'y a pas de problème.
M. Girard (Groulx) : Vous
voulez >suspendre?
Des voix
: ...
(Suspension de la séance à 15 h 9)
>
(Reprise à 15 h 12)
Le Président (M. Simard) :
Alors, chers collègues, nous allons reprendre nos travaux. M. le ministre, je
vous cède la parole.
M. Girard (Groulx) : O.K.
Alors ici, la notion de suspension, O.K., s'applique uniquement au gel, parce
qu'on veut que, lorsqu'il y a gel, <que >la personne qui a pris le
gel, qui l'a demandé puisse le suspendre pour obtenir, par exemple, du crédit.
Alors, vous... Je vais faire un exemple que... dont je ne souhaite à personne.
Vous avez été victime d'un vol d'identité, vous avez néanmoins le désir... vous
avez néanmoins besoin de crédit et donc vous voulez suspendre votre gel. Et là
on mentionne spécifiquement que le gel de sécurité peut être suspendu. Alors,
on donne... Tous les autres outils peuvent être révoqués, le gel peut être
révoqué aussi. Tous les outils peuvent être révoqués, mais nous ajoutons une
précision que le gel, lui, peut être suspendu.
M. Fortin :
Je comprends. Je comprends ça, M. le Président. Je comprends, là, que, dans l'amendement
à l'article... que l'article 8, il dit : Vous pouvez suspendre ou révoquer
l'un ou l'autre. L'amendement à l'article... L'un ou l'autre, là, le gel,
l'alerte de sécurité, la note explicative. Ça, je comprends ça. Initialement,
on disait un ou l'autre, révoqué ou suspendu.
M. Girard (Groulx) : On disait
que tout le monde pouvait être révoqué ou suspendu. Là...
M. Fortin :
Ces trois items-là peuvent l'être, effectivement.
M. Girard (Groulx) : Oui, puis
là nous précisons que tous peuvent être révoqués, seul le gel peut être
suspendu.
M. Fortin : O.K. Mais ce que
je demande, c'est la différence entre la révocation et la suspension.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
Et là on revient à la discussion d'avocats. Je regarde vers la droite et je
vous donne un troisième essai.
M. Roy (Gabriel) : Je vous
remercie, M. le Président. Alors, la pertinence réside en partie dans la
différence de délai qui pourrait être imposé par habilitation du gouvernement
pour répondre. Donc, on pourrait penser que, dans le cas d'une suspension, étant
donné qu'on peut vouloir accéder à du crédit rapidement, il y a une
habilitation réglementaire qui donne une flexibilité
pour donner des délais distincts en matière de suspension.
M. Fortin : O.K. Donc là, vous
êtes en train de me dire que l'intention du ministre, c'est de dire : Dans
le cas d'une suspension, donc pour <un gel...
M. Roy (Gabriel) : …qui
donne une
flexibilité pour donner des délais distincts en matière de
suspension.
M. Fortin :
O.K.
Donc là, vous êtes en train de me dire que l'intention du
ministre,
c'est de dire : Dans le cas d'une
suspension, donc pour >un
gel ou pour une alerte ou pour la note explicative, le délai va être plus
court.
M. Roy (Gabriel) : M. le
Président, ce n'est pas ce que j'ai dit. J'ai dit qu'il y avait une
habilitation réglementaire qui permettait d'en arriver là, mais je ne présume
pas de la volonté en ce moment.
M. Fortin :
O.K. Mais, si c'est ça, la différence entre les deux… Là, vous donnez
différentes utilisations des deux, différents scénarios dans lesquels ils
peuvent être applicables parce que ce serait possible que le ministre décide
que la suspension se fasse plus rapidement, c'est ça?
M. Roy (Gabriel) : Oui.
M. Fortin :
O.K. Est-ce que c'est ça, votre intention, qu'une suspension… Est-ce que, dans
votre compréhension à vous, là, de quelqu'un qui dit : Moi, je veux faire
suspendre mon gel, bien, il faut que ça se fasse tout de suite?
M. Girard (Groulx) : Je pense
que le gel, qui est un produit qui est… ou le verrou, qui n'est pas disponible
ici, là, doit être vu comme une mesure extraordinaire. Ce ne sera pas un outil
qui sera utilisé à tous les jours, là. On parle d'aider les gens qui ont été
victimes de vol d'identité. C'est une mesure drastique. Vous faites un gel de
sécurité. Ce qu'on amène ici, c'est la possibilité qu'il soit suspendu parce
que, malgré le fait que vous avez réclamé l'usage du gel, il peut y avoir des
situations où vous allez vouloir le suspendre.
M. Fortin :
O.K. Mais vous venez de le dire, là. Dans le fond… Vous avez utilisé l'exemple
vous-même, M. le ministre, de quelqu'un qui a été victime de fraude, disons,
qui a quand même besoin d'accéder à du crédit. Donc, quelqu'un a été victime de
fraude, ça arrive; quelqu'un qui a besoin d'être victime du crédit… quelqu'un
qui a besoin de crédit, ça arrive. Alors, il va voir sa banque, la banque lui
dit : Oui, mais tu as mis un gel sur ton dossier, parce qu'il y a un gel
sur ton dossier, tu l'as mis, peu importe, je ne peux pas le demander.
Dans votre tête à vous, là, la suspension…
Le monsieur, il appelle Equifax puis il dit : Bien là, il serait temps que
vous suspendiez mon gel. Est-ce que c'est instantané? Est-ce que ça prend… Est-ce
qu'il y a une limite de temps, <est-ce que… >dans votre
«thinking», là?
M. Girard (Groulx) : Mais, en
fait… Par exemple, si je faisais une distinction, là, avec la note, supposons
que vous avez une contestation de ce qui est dans votre dossier de crédit puis
vous voulez mettre une note, je n'envisage pas la possibilité que vous vouliez
enlever et remettre la note. Vous avez une contestation, vous mettez la note…
M. Fortin :
Vous la révoquez plus tard.
M. Girard (Groulx) : …je vous
souhaite que la <contestation se…
M. Girard (Groulx) :
...contestation de ce qui est dans votre dossier de crédit puis vous voulez
mettre une note, je n'envisage pas la possibilité que vous vouliez enlever et
remettre la note. Vous avez une contestation, vous mettez la note…
M. Fortin :
Vous la révoquez plus tard.
M. Girard (Groulx) : …je
vous souhaite que la >contestation se règle, etc., vous révoquez la
note.
M. Fortin :
Oui.
M. Girard (Groulx) : Dans
le cas du gel de crédit, c'est quelque chose qu'on n'a pas discuté précisément
lors des consultations particulières, je pense que, dans le meilleur des cas, <il
y a... >il pourrait y avoir une application sur un téléphone où le...
M. Fortin :Demandeur.
M. Girard (Groulx) :
...le consommateur — est-ce que c'est le terme qu'on utilise dans le
projet de loi? — ou le...
Une voix
: La personne.
M. Girard (Groulx) : ...<la
personne pourrait... >La personne qui aurait demandé un gel de sécurité
pourrait le suspendre à même une application de son téléphone.
M. Fortin :
O.K.
M. Girard (Groulx) : Dans
le meilleur des cas.
M. Fortin :
Mais une révocation, ce ne serait pas ça.
M. Girard (Groulx) : Bien,
présumément, avec le... Pour mettre une note, pour mettre une alerte, pour
mettre le gel, vous avez eu des discussions préliminaires. Vous avez dû entrer
en contact avec l'agence de crédit. Vous voulez savoir que c'est... les notes,
quelles notes puis-je mettre, c'est quoi... Peut-être même que l'agent d'évaluation
de crédit vous donne un standard de cinq notes, menu déroulant. Je pense que le
concept de suspension, dans l'usage normal, va s'appliquer au gel uniquement.
M. Fortin : O.K. Je
comprends.
M. Girard (Groulx) : Voulez...
M. Fortin :
Non, mais vous avez fait la différence, là, entre la...
• (15 h 20) •
M. Girard (Groulx) : La
transaction initiale.
M. Fortin :
...la note et le gel. Là, vous avez fait une différence entre la note et le
gel. Je comprends. La note, là, on l'inscrit une fois, on dit : Bien oui,
il est arrivé tel, tel événement, puis là quelqu'un peut dire ça parce que son
crédit… sa cote de crédit a diminué ou peu importe, il a besoin de le dire, il
veut le dire. Dans 10 ans, quand sa cote de crédit est remontée, il n'a
plus besoin d'avoir cette note-là, il dit : Je la révoque. Je comprends,
je comprends le concept. La suspension, <je suis… >je pense que je
peux vous suivre là-dessus.
Pour l'alerte, par exemple, pourquoi on ne
pourrait pas la suspendre, celle-là? Pourquoi il faudrait la mettre, la
révoquer? Ce qui est un processus, comme vous le dites, <plus... >peut-être
plus fastidieux que la suspension, là, peut-être plus long, peut-être plus
onéreux, je ne sais pas, selon ce que vous avez en tête.
M. Girard (Groulx) : En
fait...
M. Fortin :
Mais pourquoi l'alerte serait gérée différemment du gel?
M. Girard (Groulx) : Ma
compréhension de l'alerte, l'alerte va être... Dans le fond, moi, je vois
l'alerte comme... Je vais essayer de prendre un <cas pratique, là...
M. Girard (Groulx) :
...compréhension de l'alerte, l'alerte va être...
Dans le fond, moi, je
vois l'alerte comme... Je vais essayer de prendre un >cas pratique, là. Il
y a une fuite de données, de renseignements, mais vous n'avez pas été victime d'un
vol d'identité. Alors, vous êtes... Vous voulez qu'il y ait une note à votre...
ce n'est pas une note, c'est une alerte, à votre dossier.
M. Fortin :
Que vous soyez alerté.
M. Girard (Groulx) : Je
ne veux pas utiliser le mot «note» pour ne pas qu'on se mélange, là. Vous
voulez qu'il y ait une alerte dans votre dossier de crédit, qui dit :
Cette personne-là, ses renseignements personnels ont été compromis, faites des vérifications
supplémentaires. On pourrait même, on verra dans les… je pense qu'on va en
discuter plus tard, on pourrait même exiger la présence d'un numéro de
téléphone pour permettre de faire les vérifications supplémentaires avant
l'octroi de crédit. O.K.? Alors, l'alerte demande aux institutions financières
ou non, mais à l'institution qui va faire du crédit, de faire des vérifications
supplémentaires.
Est-ce que… Dans le cas de la situation
qui nous a amenés tous ici, je vous dirais qu'un code postal du Québec va
suggérer à l'institution financière de faire des vérifications parce que, là, il
y a eu quand même un gros volume de renseignements qui ont été compromis.
Alors, moi, si j'octroie du crédit à Vancouver demain matin puis que la demande
vient du Québec, bien, je vais nécessairement vouloir faire des vérifications
supplémentaires. Mais l'alerte, c'est vous qui demandez de faire des vérifications
supplémentaires.
M. Fortin :O.K. Donc, l'alerte, vous la voyez presque comme une mesure
permanente, là.
M. Girard (Groulx) :
L'alerte, je la vois...
M. Fortin :
Donc, je suis aussi bien de la mettre demain matin.
M. Girard (Groulx) : O.K. Comme
moi…
M. Fortin :Puis, si jamais il se passe quelque chose dans mon dossier, je
vais le savoir.
M. Girard (Groulx) : Je
vais vous faire une confidence, O.K.? Si je me suis fait voler mon numéro d'assurance
sociale il y a 12 ans, idéalement je vais avoir une alerte sur mon dossier
de crédit pour le reste de ma vie.
M. Fortin :
O.K. Donc, il n'y a jamais de raison de la suspendre?
M. Girard (Groulx) :
L'alerte est une mesure préventive. Le gel est une mesure de protection dans un
cas <de… >extrêmement difficile, où il y a eu des, présumément,
tentatives de ou des transactions illicites sur votre compte.
M. Fortin :
O.K. Je vous comprends. Je comprends ce que vous êtes en train de dire, là.
Dans le fond, la révocation... Dans votre tête, là, la révocation, c'est
quelque chose qui n'est pas nécessairement tout le temps permanent mais qui est
plus permanent qu'une suspension. Suspension, là, c'est quand on a besoin de
dire : On l'enlève temporairement, on la remet dans trois jours, après que
le créditeur...
M. Girard (Groulx) : Je
dirais que <la suspension est...
M. Fortin :
...
dans le fond, la révocation... Dans votre tête, là, la révocation,
c'est quelque chose qui n'est pas nécessairement tout le temps permanent mais
qui est plus permanent qu'une suspension. Suspension, là, c'est quand on a
besoin de dire : On l'enlève temporairement, on la remet dans trois jours,
après que le créditeur...
M. Girard (Groulx) :
Je dirais que >la suspension est nécessaire à une transaction.
M. Fortin :
Oui, c'est ça. Donc, je vais me chercher un téléphone, là, je vais me chercher
un téléphone cellulaire, je sais qu'il y a quelqu'un qui va accéder à mon
dossier de crédit, je l'enlève, je la remets trois jours plus tard quand j'ai
le téléphone en main, genre. C'est ça que vous avez en tête.
M. Girard (Groulx) : Vous
achetez un sofa...
M. Fortin :Et la révocation, c'est quelque chose qui est plus permanent.
Vous ne voulez pas que les gens fassent révocation, puis après ça qu'ils
remettent une autre alerte, puis après ça qu'ils la révoquent… O.K.
Est-ce que, dans ce cas-là, vous avez un
temps maximal pour la suspension? Si moi, je... Quand vous dites, là, un
bouton, là, sur une application, vous voulez que ça soit instantané?
M. Girard (Groulx) : Écoutez,
je ne sais pas si ce sera instantané, là, mais si... Je veux dire, on est en
2020. On va donner du temps aux agences de crédit pour développer, à tout le
moins, un outil Web, là.
M. Fortin :
Est-ce qu'ils en ont aux États-Unis? Parce qu'aux États-Unis, ils ont déjà un
peu ça, la suspension.
M. Girard (Groulx) : Pas
toutes les institutions financières, là. Il y en a, ça dépend, mais... Parce
qu'il ne faut jamais oublier, lorsqu'on parle de systèmes informatiques, on n'est
pas seulement dans les systèmes informatiques de l'agence de crédit, là, on est
aussi dans...
C'est parce que... Le député de
Robert-Baldwin veut geler son compte, il le fait, mais il faut que les
institutions financières l'enregistrent à l'autre bout, là. Ce n'est pas juste
une communication entre vous et l'agent de crédit. Il faut que les institutions
financières qui octroient le crédit reçoivent le signal d'Equifax, absorbent le
signal puis agissent en conséquence, là. L'efficacité du gel va demander la
collaboration des institutions financières.
M. Fortin :
Mais pourquoi l'institution financière? Pourquoi Desjardins a besoin de savoir
que mon dossier est dégelé? Il y a juste Equifax qui a besoin de savoir ça.
M. Girard (Groulx) : Mais c'est-à-dire
que… Supposons que vous êtes victime de fraude et que quelqu'un demande... Puis
je pense qu'il faut se dire les choses telles qu'elles sont, là. La plupart des
fraudes, c'est des cartes de crédit, hein? Il n'y a pas tant de fraudes que ça,
là, cartes de débit ou... C'est beaucoup : Je réussis à me faire octroyer
une carte de crédit, je me dépêche à la loader, tout le monde se réveille, on
n'aurait jamais dû octroyer le crédit, les commerçants n'auraient pas dû...
Alors, donc, le but du gel, c'est d'empêcher
l'octroi de crédit. Je ne sais pas si j'ai répondu à votre question, là.
M. Fortin :
Mais je vous comprends. Je comprends ce que vous êtes en train de me dire, là.
Le but du gel, c'est d'empêcher l'octroi de crédit, on s'entend là-dessus. Mais
vous me dites que <c'est… >ça peut être compliqué entre <l'institution...
M. Girard (Groulx) : …du
gel, c'est d'empêcher l'octroi de crédit. Je ne sais pas si j'ai répondu à
votre question, là.
M. Fortin :
Mais je vous comprends. Je comprends ce que vous êtes en train de me dire, là.
Le but du gel, c'est d'empêcher l'octroi de crédit, on s'entend là-dessus. Mais
vous me dites que c'est… ça peut être compliqué entre >l'institution
financière, entre l'agent d'évaluation de crédit, entre…
M. Girard (Groulx) : Mais, par
exemple, si demain je demande une carte Canadian Tire à votre nom, à Vancouver…
M. Fortin :S'ils checkent le crédit, vous n'aurez pas grand-chose sur
votre carte de crédit.
M. Girard (Groulx) : …alors, Canadian
Tire dit : On va regarder votre dossier de crédit. Si ça dit : Ce
dossier est gelé, bien, vous êtes protégé. Il n'y aura pas d'octroi de crédit.
M. Fortin :
O.K. J'en conviens, mais ce que vous êtes en train de me dire, c'est que ça
peut être difficile. Mais avez-vous… Dans tout le projet de loi qu'on a devant
nous puis dans ce que vous envisagez, là, est-ce que vous voulez mettre un
temps limite pour le gel, dégel, la suspension, si vous voulez?
M. Girard (Groulx) : Bien, je
pense qu'on va devoir avoir cette discussion-là aussi. Tout ça, c'est lié au
tarif aussi, là, parce que, si…
M. Fortin :
Effectivement, sauf que…
M. Girard (Groulx) : Non, mais
c'est parce que je veux être clair avec vous. Parce que, <si on… >si
nous convenons que tout ça doit être gratuit, il est possible qu'on reste dans
un format boîte aux lettres, là, O.K.? Si vous voulez avoir une application en
temps réel qui communique avec toutes les institutions financières en Amérique
du Nord, ce n'est pas le même produit, là.
M. Fortin : O.K. Mais là on n'est
pas à la même place.
M. Girard (Groulx) : Mais on
n'est pas en train de parler de tarification, mais, quand vous me dites… Moi,
je veux bien vous dire qu'idéalement quelqu'un qui a un téléphone intelligent
peut <suspendre son… >mettre et suspendre son gel à son gré en
temps réel. <Je… C'est… >Je pense qu'on parle d'un produit plus
développé.
• (15 h 30) •
M. Fortin :
Oui, mais le ministre est en train de nous dire qu'il ne veut pas exiger, a, la
gratuité et, b, la qualité. C'est nous ici, les législateurs, qui sommes en
charge de ce projet de loi là. Les agences d'évaluation de crédit sont venues
nous dire : Bien, si c'est ça, la loi, on va s'y conformer. Je soumets au
ministre, respectueusement, que nous, on a l'obligation de décider qu'est-ce qu'on
veut mandater, et, si on veut mandater que la suspension se fasse dans un temps
rapide, on peut le faire, si on veut mandater que cette suspension-là, elle
soit gratuite, on peut le faire. À partir de là, ce sera aux agences d'évaluation
de crédit de se conformer, elles nous ont déjà dit qu'elles le feraient. Alors,
j'ai de la misère à suivre l'argument du ministre, là. Dans un monde
d'entreprises privées où il n'y a pas de législation qui encadre ça, je peux
comprendre l'argument du ministre, mais là c'est à nous à décider qu'est-ce qu'on
veut pour les Québécois et les Québécoises.
Alors, moi, je vous soumets qu'effectivement
il va falloir qu'on parle de gratuité…
15 h 30 (version révisée)
M. Fortin :
...j'ai de la misère à suivre l'argument du ministre, là. Dans un monde d'entreprises
privées où il n'y a pas de législation qui encadre ça, je peux comprendre
l'argument du ministre, mais là c'est à nous à décider qu'est-ce qu'on veut
pour les Québécois et les Québécoises. Alors, moi, je vous soumets qu'effectivement
il va falloir qu'on parle de gratuité. On va le faire plus tard.
M. Girard (Groulx) : Mais je
pense que...
M. Fortin :
Mais, en même temps, on peut parler de la qualité du produit, là.
M. Girard (Groulx) : Je vous
laisse terminer, excusez-moi.
M. Fortin :Mais on peut parler de la qualité du produit. Nous ce qu'on
veut, c'est s'assurer qu'une fois que quelqu'un a besoin de crédit, une fois
que quelqu'un... Parce que là on en a< pour...> à toutes les
sauces, là, on va discuter des différents moments pour lesquels il y a des
demandes sur le dossier de crédit, mais il y a des gens qui se cherchent une
job, il y a des gens qui se cherchent un logement. Puis, des fois, un logement,
bien, on n'a pas la grâce d'attendre trois, quatre jours pour dégeler le dossier
de crédit pour que le propriétaire du logement aille voir, des fois on va
demander que ce soit fait rapidement.
Alors, si on a une mesure comme la
suspension, qui est une bonne mesure, là, on s'entend là-dessus, on veut que le
gel, le dégel puissent être suspendus, mais, si on veut ça, on ne peut pas se
permettre d'attendre un certain temps. Alors, ici, il va falloir mettre des
indications à savoir c'est quoi, le temps limite.
M. Girard (Groulx) : O.K., permettez-moi
de suggérer, O.K., que c'est le genre de... le temps raisonnable pour suspendre,
et mettre, et démettre le gel devra être traité dans les lignes directrices
avec l'AMF et que, le jour 1 du produit, il est possible que le délai soit
plus long et puis que l'évolution du produit permette d'aller plus rapidement.
M. Fortin :
Qu'est-ce que vous avez en tête? Si vous voulez le faire par lignes directrices,
là, qu'est-ce que vous avez en tête? Avez-vous une idée de ce que ça pourrait
être?
M. Girard (Groulx) : Oui, qu'est-ce
que vous voulez dire par une idée?
M. Fortin :
Le délai. C'est vous qui êtes en charge d'écrire les lignes directrices, là,
avec l'autorité, avec tous les autres, là, mais, à un moment donné, il y a quelqu'un
qu'il va falloir qui prenne une décision là-dessus. Alors, qu'est-ce que vous
envisagez comme délai pour faire une suspension <ou... >du gel ou
du dégel?
M. Girard (Groulx) : O.K., je
vais vous donner la cible, mais je ne peux pas vous dire lorsqu'on va arriver
là.
M. Fortin :
On va commencer par ça.
M. Girard (Groulx) :
J'envisage que, lorsque le produit est plus mature, que les développements
technologiques ont été faits par les institutions financières, par les agences
d'évaluation de crédit, il soit possible de geler et dégeler son dossier de
crédit en temps réel. Je n'anticipe pas que ce soit possible à l'adoption du
projet de loi, d'aucune façon.
M. Fortin : Ça va, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : J'aimerais...
M. Fortin :
Je pense que des collègues ont...
Le Président (M. Simard) :
Oui, c'est ça, merci beaucoup. M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Oui, juste pour
bien comprendre, parce qu'on en a parlé en consultations, <puis...
M. Girard (Groulx) : ...je n'anticipe
pas que ce soit possible à l'adoption du projet de loi, d'aucune façon.
M. Fortin : Ça va, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) :
J'aimerais...
M. Fortin :
Je pense que des collègues ont...
Le Président (M. Simard) :
Oui, c'est ça, merci beaucoup. M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet :
Oui,
juste pour bien comprendre, parce qu'on en a parlé en consultations, >puis
mon recherchiste est en train de valider,mais
je pense qu'aux États-Unis, dans la loi, il est établi qu'on doit être capable
de dégeler son crédit en fonction d'un temps limite, là. Je pense, c'est en 12 heures
ou en 24 heures. Est-ce que je me trompe?
M. Girard (Groulx) : Je veux
juste vous souligner, là, que le gel, aux États-Unis, existe depuis plus de 10 ans.
Alors, on ne peut pas qualifier... Il y a des raisons pourquoi le gel n'est pas
disponible présentement au Canada. Je sais qu'il y a des gens qui ont émis le
commentaire en commission parlementaire : Puisque le gel est disponible
aux États-Unis, bien, on va faire ça, puis ça va être disponible au Canada.
O.K., je veux être clair avec vous, là, l'architecture
du système financier canadien puis du système américain : deux choses
complètement différentes. La tuyauterie du système financier canadien, des
banques américaines, des banques canadiennes : rien à voir. Ça fait que de
prétendre que, parce que le gel est disponible chez Wells Fargo, en Californie,
ça veut dire que, demain matin, il peut être disponible chez Desjardins, ce
n'est pas le cas, O.K.?
Il y aura des développements
informatiques, chez Equifax, chez TransUnion, chez les institutions financières
canadiennes, québécoises, nécessaires à l'adoption d'un nouveau produit au
bénéfice des Québécois. Il est possible que d'autres provinces nous regardent
puis disent : C'est excellent, le gel, nous aussi. À ce moment-là,
l'ensemble d'utilisateurs du gel au Canada va grandir, et puis ça va inciter plus
de développement, etc., mais ce n'est pas aussi simple que d'aller dans son App Store
puis de prendre le gel qui est disponible aux États-Unis, là.
M. Ouellet : Non, mais je
comprends puis je pense qu'il serait, effectivement, hasardeux de mettre, dans
un projet de loi, qu'on veut une application mobile aujourd'hui. Je pense qu'il
faut apprendre à marcher avant d'apprendre à courir. Là-dessus, je suis capable
de faire un bon bout avec vous là-dessus. Vous semblez être préoccupé de la
complexité de la mise en place technologique de toute modification législative
dans le système bancaire canadien et québécois.
M. Girard (Groulx) : Je veux
juste vous dire, c'est parce que j'ai déjà travaillé dans une banque. Puis je
vais regarder le député de Robert-Baldwin, là. Dans une institution financière,
en 2020, il y a des centaines d'applications informatiques, dont des systèmes
qu'on appelle des systèmes patrimoniaux. Si tout était numérique et
«Web-based», et si on pouvait... Ce n'est pas pour rien qu'il y a des <nouvelles...
M. Girard (Groulx) : ...il
y
a des centaines d'applications informatiques, dont des systèmes qu'on appelle
des systèmes patrimoniaux. Si tout était numérique et «Web-based», et si on
pouvait... Ce n'est pas pour rien qu'il y a des >nouvelles institutions
financières qui se partent qui veulent être juste électroniques. C'est que les systèmes
patrimoniaux, là, mettons que... Prenons la Banque Nationale, ça existe depuis
160 ans. Bien, il y a des systèmes qui ont été écrits avec des langages
informatiques d'une autre époque.
M. Ouellet : MD-DOS.
M. Girard (Groulx) : En COBOL,
par exemple, O.K.? Puis là, dans ton département d'informatique, tu as 32 diplômées
de première classe, des premières de classe, des femmes exceptionnelles, des...
la moyenne d'âge, 28 ans. Elles n'ont jamais entendu parler de COBOL,
O.K.? Puis une institution financière, c'est des systèmes patrimoniaux, des
nouveaux systèmes, et là tu communiques avec les systèmes des autres.
Et donc moi, je ne veux pas, là... Je
pense, c'est un autre débat. Puis la tuyauterie du système financier canadien,
ça, c'est une responsabilité de la Banque du Canada. On ne discutera pas de ça
ici, mais je veux juste vous dire que le fait que l'application est disponible
aux États-Unis, malheureusement... Il va devoir y avoir une nouvelle
application pour le Canada et notamment pour nous, au Québec.
M. Ouellet : Il faut qu'elle
parle français aussi, l'application.
M. Girard (Groulx) : Entre
autres, mais je suis sûr qu'il y a des banques américaines qui ont des
applications françaises.
M. Ouellet : Juste pour le
bénéfice de la discussion, là, on m'informe que Desjardins, en Floride, offre
le gel<, ça fait que...> par application. Ça fait que, tu sais, ce
que vous me dites, c'est que vu que ça existe depuis plusieurs années aux
États-Unis, il y a comme un historique, c'est plus facile, lorsqu'on embarque
dans le marché, de se connecter à ce qui existe déjà. Présentement, au Canada,
comme les systèmes... je ne veux pas dire archaïques, mais vous avez dit matrimoniaux
ou patrimoniaux, ce sera plus difficile de faire migrer la technologie.
M. Girard (Groulx) : Non, ce
que j'ai voulu dire, c'est que là où est le gel, aujourd'hui, aux États-Unis, c'est
le résultat d'une évolution de plus de 10 ans.
M. Ouellet : O.K. Pas
technologique, juste législative.
M. Girard (Groulx) : Alors,
si...
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Merci beaucoup, M. le député...
M. Ouellet : Je n'ai pas fini,
je n'ai pas fini.
M. Girard (Groulx) : Je ne
pense pas qu'il ait terminé. Je ne veux pas faire votre travail.
Le Président (M. Simard) :
Non, non, non, mais c'est parce que je croyais que vous aviez terminé.
M. Ouellet : Non, non, non,
je veux juste que...
Le Président (M. Simard) : Je
m'en excuse. Et puis merci de m'aider, vous faites très bien ça.
M. Ouellet : Je suis
conscient que ce n'est pas ici, dans ce projet de loi là, qu'on va dire qu'on <veut
une...
M. Girard (Groulx) : ...je
ne
pense pas qu'il ait terminé. Je ne veux pas faire votre travail.
Le Président (M. Simard) :
Non, non, non, mais c'est parce que je croyais que vous aviez terminé.
M. Ouellet :
Non,
non, non, je veux juste que...
Le Président (M. Simard) :
Je m'en excuse. Et puis merci de m'aider, vous faites très bien ça.
M. Ouellet :
Je
suis conscient que ce n'est pas ici, dans ce projet de loi là, qu'on va dire
qu'on >veut une application, puis il faut que ce soit disponible en
ligne. Là-dessus, je vous suis, je pense qu'on n'est pas rendus là, mais est-ce
qu'on pourrait penser, dans ce projet de loi là, dire que... Si quelqu'un veut
demander de suspendre, est-ce qu'il peut avoir une réponse positive à sa
suspension dans un délai que nous, nous pourrions convenir de 24 à 48 heures?
Est-ce que ça, c'est le genre de discussion qu'on peut avoir dans le projet de
loi? Vous me dites : Martin, même pas, mettons ça dans les dispositions
réglementaires que l'AMF va avoir elle-même à édicter. C'est ça que je veux
comprendre.
• (15 h 40) •
M. Girard (Groulx) : Non, non,
je pense qu'on... Bien, je vais vous laisser répondre, mais je soupçonne ce que
vous allez dire.
M. Roy (Gabriel) : Oui, alors,
M. le Président, je veux juste apporter des éléments de réponse pour ça. Dans
le fond, les obligations, c'est de répondre avec diligence puis, au plus tard,
dans un délai qui peut être prévu par règlement. Il faut aussi penser que l'AMF
a un pouvoir réglementaire de déterminer les normes applicables en pratiques de
gestion qui permettent d'assurer l'exercice des droits de façon appropriée.
Donc, il y a des éléments qui permettent de baliser les questions de réponse
des délais.
M. Girard (Groulx) : Je vais
poser une question de précision. Donc, la notion de délai, ça va être dans les
lignes directrices et non dans le projet de loi, mais lorsqu'on parle... Parce
que là on dit qu'on va pouvoir suspendre, mais, si on veut faire un débat sur
suspendre en 48 heures, ou en 48 secondes, ou en 48 jours, ça,
c'est les lignes directrices qui vont déterminer ça.
M. Roy (Gabriel) : En fait,
oui, c'est ça, M. le Président. Le projet de loi dit : Ça doit être fait
avec diligence puis au plus tard à l'expiration d'un délai prévu par règlement
du gouvernement.
Par ailleurs, pour ce qui est du rôle de
l'autorité, il y a une possibilité d'émettre des lignes directrices,
effectivement, qui pourraient apporter la précision de qu'est-ce qu'on entend
par diligence. Puis il y a aussi la possibilité réglementaire de l'autorité,
donc, de déterminer la même chose, elle pourrait utiliser le véhicule
réglementaire ou les lignes directrices.
M. Girard (Groulx) : Bien, parce
que je ne veux pas interpréter sa question, mais je pense que le député de
René-Lévesque veut savoir, c'est : Est-ce qu'il y a un article où on nomme
la durée raisonnable dans le projet de loi?
M. Roy (Gabriel) : Oui, c'est
l'article 19 et l'article 20. On fait référence à la diligence aux
deux articles.
Des voix : ...
M. Ouellet : Oui, tu sais,
c'est l'oeuf ou la poule.
M. Girard (Groulx) : Non, non,
mais je pense qu'on a une bonne discussion, là.<
M. Ouellet :
Bien,
c'est ça, puis...
M. Girard (Groulx) :>
C'est parce que, par exemple, supposons on s'en va sur Grande Allée puis on
s'entend, là, que ce serait 48 heures, la valeur qui nous convient, là, à
ce moment-là, ce serait dans la ligne <directrice...
M. Girard (Groulx) : ...non,
non, mais
je pense qu'on a une bonne discussion, là.
M. Ouellet :
Bien,
c'est ça, puis...
M. Girard (Groulx) : C'est
parce que,
par exemple, supposons on s'en va sur Grande Allée puis on
s'entend, là, que ce serait 48 heures, la valeur qui nous convient, là,
à
ce moment-là, ce serait dans la ligne >directrice que ce serait écrit. Parce
que tel que c'est écrit dans le projet de loi, c'est que ce n'est pas défini
quantitativement.
M. Ouellet : Je vais jouer
du... je ne veux pas dire du yoyo, mais je vais jouer du rebond. Pourquoi est-ce
que, dans ce cas-là, ça serait dans les lignes directrices qu'on doit convenir
de ça si c'est parce que ça peut évoluer dans le temps, et donc l'AMF peut
modifier ses lignes directrices plus promptement, d'être plus rigoureux dans
certains cas parce que la...
M. Girard (Groulx) :
Définitivement. Je pense que les lignes directrices... La première journée de
l'introduction du gel au Canada, la première chose qu'on va vouloir faire,
c'est avoir le gel. Peut-être qu'à ce moment-là on n'aura pas le gel qui peut
être suspendu aussi rapidement qu'on le veut. Évolution dans le temps, adoption
du gel.
Si on réussit puis qu'on a un projet de
loi qui fait autorité au Canada, par exemple, ça se développe, plus il y a de
monde qui utilise, plus il y a d'institutions financières, bien, plus il y aura
un incitatif pour les agents de crédit d'avoir des applications efficaces.
Donc, l'an 3 du projet de loi, le gel devrait être plus rapide que
l'an 1.
M. Ouellet : Juste pour
terminer la discussion à ce sujet-là, c'est l'AMF, dans le fond, qui va gérer,
qui va mettre ça en application, mais, dans son cadre réglementaire, quand qu'elle
va décider de quelque chose, elle va le soumettre, après ça, au ministère, vous
allez l'approuver. J'essaie juste de voir le cheminement critique, là. Une fois
que le... Si on reconnaît que l'AMF est l'autorité compétente pour encadrer
tout ce milieu-là, si on reconnaît que l'AMF, par règlement, peut plus
rapidement resserrer, si ça demande d'être resserré, ou, dans certains cas,
donner un petit peu de lousse parce que ça a été peut-être trop serré suite à
l'évaluation de la situation qui a été faite...
M. Girard (Groulx) : Dans le
fond, par quel processus l'AMF peut modifier ses lignes directrices?
M. Ouellet : C'est ça. Moi,
je veux savoir... Parce que vous savez, les oppositions, ce qu'on aime le moins
possible, c'est quand que c'est convenu par règlement, parce qu'une fois que le
projet de loi est terminé puis que le reste s'en va par règlement,< on
a...> sans dire qu'on n'a plus de contrôle, on a moins de supervision
puis on est devant un état de fait.
Je ne suis pas en train de dire que l'AMF
veut faire un mauvais travail, mais j'essaie de voir le cheminement critique.
Si on donne cette responsabilité-là puis on la reconnaît, comment ça va
s'orchestrer? Et est-ce qu'il y a un retour, tôt ou tard, pour que les partis
d'opposition ou les parlementaires, entre autres... Je dis les oppositions,
mais les collègues de la partie gouvernementale pourraient avoir des questions
aussi. Est-ce qu'il y a un autre moment où est-ce qu'on peut dire : Oui,
on pourrait aller plus vite, on pourrait aller moins vite, on pourrait forcer
un petit peu plus?
M. Girard (Groulx) : Peut-être
pouvez-vous nous décrire le processus <par...
M. Ouellet :
...pour
que les partis d'opposition ou les parlementaires, entre autres... Je
dis les oppositions, mais les collègues de la partie gouvernementale pourraient
avoir des questions aussi. Est-ce qu'il y a un autre moment où est-ce qu'on
peut dire : Oui, on pourrait aller plus vite, on pourrait aller moins
vite, on pourrait forcer un petit peu plus?
M. Girard (Groulx) :
Peut-être pouvez-vous nous décrire le processus >par...
M. Roy (Gabriel) : ...prévu,
là, aux articles... à partir de l'article 50 du projet de loi. Donc, ce
qui touche les lignes directrices, donc, c'est publié au bulletin de
l'autorité. Pour ce qui est des règlements de l'autorité, évidemment ça peut
être revu par le ministre qui peut choisir qu'il ait un droit de regard sur les
règlements.
M. Ouellet : Donc, ça échappe
au contrôle parlementaire tel qu'on le connaît dans une commission comme ici
avec un projet de loi. Ça, je pense qu'on est conscients de ça.
M. Roy (Gabriel) : Oui, c'est
ça. Ce n'est pas de nature législative, là, du tout.
M. Ouellet : O.K., O.K.
Veux-tu y retourner?
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le député de Laurier-Dorion? Ça vous va. M. le leader de
l'opposition.
M. Fortin :
On vient de finir l'échange avec le député de René-Lévesque en disant : Ce
n'est pas de nature législative, mais je vous soumets, M. le ministre, et à
votre équipe, que c'est nous qui décidons jusqu'où on va avec la législation.
Si on veut nous-mêmes imposer un délai, et, par la suite, tout le reste sera
pris en charge par l'AMF, bien, on peut le faire. Est-ce que vous êtes en train
de nous dire que vous n'êtes pas intéressé à procéder comme ça? Ça, c'est une
chose.
M. Girard (Groulx) : Moi, je vous
soumets que le délai va évoluer avec l'adoption du nouveau produit.
M. Fortin :
Et ça, vous mettez ça entre les mains de l'AMF?
M. Girard (Groulx) : Et de
l'industrie, et du succès de la législation, de l'adoption du gel. Au départ,
nous serons les premiers. Rapidement, si on a bien fait notre travail,
l'Ontario va vouloir faire de même, l'Alberta, la Colombie-Britannique. Plus il
y a de monde qui l'utilise, plus les institutions financières vont vouloir dire :
Chez nous, vous pouvez avoir le gel. Il y a un aspect d'évolution des pratiques,
une saine évolution, amélioration, là. Moi, j'anticipe que le gel dans cinq ans
sera plus répandu que le gel dans deux ans au Canada.
M. Fortin :O.K. Là, ça fait quelques fois, M. le Président, que le
ministre nous dit que c'est l'autorité qui va avoir, disons, le contrôle ou la
décision sur la réglementation, mais il nous a référé à l'article 19
tantôt pour parler du délai qui serait prévu par la réglementation.
L'article 19, c'est prévu que le délai va être fixé par le gouvernement,
pas par l'AMF.
M. Girard (Groulx) : Je ne
suis pas. J'aimerais mieux écouter quand monsieur me parle que...
M. Fortin :
Le ministre nous a dit à quelques reprises, là, que la réglementation autour du
<délai...
M. Fortin :
...pour
parler du délai qui serait prévu par la réglementation.
L'article 19, c'est prévu que le délai va être fixé par le gouvernement,
pas par l'AMF.
M. Girard (Groulx) : Je ne
suis pas. J'aimerais mieux écouter quand monsieur me parle que...
M. Fortin :
Le ministre nous a dit à quelques reprises, là, que la réglementation autour du
>délai serait fixée par l'AMF, puis là vous nous avez parlé que ça
pourrait être... ça pourrait évoluer dans le temps, etc., et, si je me souviens
bien, le juriste nous a dit : Oui, mais allez voir à l'article 19,
c'est là qu'on parle de diligence, etc.
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Fortin :
À l'article 19, là, on nous dit «le délai prévu par règlement du
gouvernement», pas par l'autorité, on nous dit que c'est le gouvernement qui va
décider. Alors là, j'aimerais ça savoir : C'est-u l'autorité ou c'est le
gouvernement, c'est-à-dire le ministre, qui va décider?
M. Girard (Groulx) : Là, vous
faites référence à quel article?
• (15 h 50) •
M. Fortin :
À l'article 19, celui auquel vous avez fait référence un peu plus tôt, qui
nous dit le délai maximal pour le gel ou pour la suspension du gel.
M. Girard (Groulx) : Est-ce
que vous voulez préciser pourquoi on réfère au règlement du gouvernement au
lieu du règlement de l'AMF?
M. Roy (Gabriel) : Bien, oui, en
fait, je peux... En fait, ce qui est... L'idée, c'est que c'est au plus tard à
l'expiration du délai prévu par règlement du gouvernement. Donc, si le
gouvernement veut se prononcer puis imposer un maximum, il peut le faire. Le
cas contraire, la notion de diligence peut faire l'objet de lignes directrices
ou de règlements par l'autorité.
M. Fortin :
O.K. Donc, vous êtes... Mais tantôt on est partis du concept, là, où c'était
l'autorité qui fixait par règlement ou par lignes directrices, peu importe, la
décision. Là, avec l'article 19, vous êtes en train de nous dire :
Oui, mais, si le ministre et ses collègues veulent fixer un règlement plus
rapide, ils peuvent le faire. Bien, moi, ce que je vous dis, c'est que, si nous
autres, ici, aujourd'hui, on veut fixer un délai encore plus rapide ou
peut-être qui serait le même que le gouvernement pourrait vouloir, on peut le
faire.
Alors, si... Et je comprends que les
systèmes bancaires sont peut-être différents, mais, de façon générale, j'ai
l'impression que le système bancaire canadien est peut-être un peu plus simple
que le système américain. Peut-être que le collègue va me dire que ce n'est pas
le cas, mais c'est mon impression, ne serait-ce qu'en regardant le nombre de
banques qu'on a et le nombre de banques qu'ils ont.
J'ai une question bien simple pour le
ministre, là. Quand les États-Unis ont mandaté par loi que ce serait en 12 heures,
est-ce qu'ils l'ont fait avec leur législation initiale? Est-ce qu'en même temps...
En même temps qu'ils ont amené un projet de loi qui disait : Bien, nous,
on veut qu'il y ait le gel, le dégel, la suspension, est-ce qu'ils ont dit, à
ce moment-là, initialement, quand le système bancaire n'était pas prêt à le
faire, comme nous aujourd'hui, disons, là... Est-ce qu'ils ont dit à ce
moment-là : Le délai va être 12 heures?
M. Girard (Groulx) : Vraiment,
le gel, aux États-Unis, là, c'est une évolution sur plus de 10 ans. Au
début, c'était disponible à certains États, certaines institutions financières.
Et la situation où nous sommes arrivés <aujourd'hui, là...
M. Girard (Groulx) : ...le
gel,
aux États-Unis, là, c'est une évolution sur plus de 10 ans. Au début,
c'était disponible à certains États, certaines institutions financières. Et la
situation où nous sommes arrivés >aujourd'hui, là, c'est le résultat
d'une évolution de plus de 10 ans.
M. Fortin :
Mais est-ce que vous avez une indication quelconque venant des... que ce soit
des banques ou des agences de crédit, qu'on n'est pas capables d'appliquer une
suspension de gel en 24 heures? Ça peut évoluer, peut-être qu'on va se
rendre à zéro dans quelques années, mais là, aujourd'hui, est-ce que vous avez
une indication? Parce que vous semblez mettre de côté ce concept-là qu'il faut
avoir un maximum.
M. Girard (Groulx) : Non, non,
mais je vais vous suggérer comment ça fonctionne, les lignes directrices.
M. Fortin :
De l'AMF?
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Fortin :
O.K.
M. Girard (Groulx) : O.K.? Vous regardez les pratiques dans l'industrie. Supposons
qu'il y aurait six agents d'évaluation de crédit. Vous regardez les pratiques
des six agents d'évaluation de crédit, vous trouvez< celui qui a... une
agence,> celle qui a les meilleures pratiques, le meilleur gel, le plus
rapide. Vous dites : O.K., cette agence-là est capable de vous faire ça en
48 heures, O.K.?
M. Fortin :
Mais il n'y en a pas ici en ce moment.
M. Girard (Groulx) : Attendez.
Et là vous dites à l'industrie : Vous devez, d'ici six mois, être capable
d'offrir le gel en 48 heures. C'est comme ça que ça fonctionne, les lignes
directrices. C'est que vous regardez les meilleures pratiques de gestion et
commerciales sur un éventail et vous voulez amener tous les joueurs aux
meilleures pratiques. C'est ça, l'idée des lignes directrices, c'est des
exigences minimales.
Alors, la façon qu'un régulateur peut
amener une industrie à adopter les meilleures pratiques : conservation
d'information, pratiques sécurité de l'information. Alors, si six mois... On
est au... Si, deux ans après l'adoption du projet de loi, un des agents le fait
en 24 heures puis l'autre le fait en 48, c'est garanti qu'on va signaler
que ça doit être fait en 24 heures pour six mois. C'est comme ça que
ça fonctionne, les lignes directrices. C'est une convergence vers les
meilleures pratiques de gestion et de gestion commerciale.
Le Président (M. Simard) :
Simplement signifier qu'à ce stade-ci je crois que le député de René-Lévesque
souhaite intervenir et... Ça va.
M. Fortin :
J'ai juste une petite affaire avant de passer la parole.
Le Président (M. Simard) : Oui,
très bien.
M. Fortin :
Ce que vous venez de décrire là, là, on ne peut pas dire que ça shake
l'industrie bien, bien, là. On ne peut pas dire qu'on est en train de
révolutionner <l'industrie...
Le Président (M. Simard) :
...simplement signifier qu'à ce stade-ci je crois que le député de
René-Lévesque souhaite intervenir et... Ça va.
M. Fortin :
J'ai juste une petite affaire avant de passer la parole.
Le Président (M. Simard) :
Oui, très bien.
M. Fortin :
Ce que vous venez de décrire là, là, on ne peut pas dire que ça shake
l'industrie bien, bien, là. On ne peut pas dire qu'on est en train de
révolutionner >l'industrie. Ce que vous me dites, c'est que les lignes
directrices sont basées sur le fait : Bien, on prend la meilleure pratique
des entreprises qui sont déjà là puis on demande aux autres, juste :
Ramenez-vous là. On n'est pas en train d'élever la barre pantoute, là, on est
juste en train de dire : Ramenez-vous à ce que le meilleur fait. Ça, c'est
le concept que vous nous avez présenté des lignes directrices, mais...
M. Girard (Groulx) : O.K., mais
moi, je m'attendrais à ce que l'AMF regarde avec précision ce qui se fait dans
les pays où le gel est disponible.
M. Fortin : O.K.<,
mais le problème...> J'espère qu'ils vont faire ça, mais le problème,
là, c'est qu'ils ne peuvent pas... Parce qu'ils n'ont pas le choix, il n'y en a
pas ici, il n'y en a pas, de suspension du gel ici, ils ne peuvent pas se baser
sur les meilleures pratiques ici, là.
M. Girard (Groulx) : L'AMF,
là, c'est notre... Ce n'est pas partisan, là, c'est nous, là, qu'on a choisi
l'AMF, c'est notre régulateur intégré des marchés financiers. On a une
juridiction sur les marchés financiers qu'on veut au Québec, qu'on ne veut pas
abdiquer au gouvernement fédéral parce que sinon cette juridiction-là, ça va
s'en aller au Bureau du Surintendant des institutions financières à Ottawa.
M. Fortin :
Oui, mais ce n'est pas ça qu'on dit. Ce n'est pas ça, mon point.
M. Girard (Groulx) : Non, non,
mais ce que je vous dis, moi, c'est que l'AMF, là, c'est une institution
extrêmement sérieuse. C'est pour ça qu'on utilise l'AMF, pour surveiller, puis c'est
ce dont on parle, surveiller les agents l'évaluation de crédit.
M. Fortin :
Oui, l'AMF, là, je la tiens en haute estime.
M. Girard (Groulx) : Parfait, moi
aussi.
M. Fortin :
Je la tiendrais en plus haute estime, elle serait assise dans les estrades ici.
M. Girard (Groulx) :
Excellent, excellent.
M. Fortin :
Mais c'est un régulateur, ce n'est pas un législateur.
M. Girard (Groulx) : Oui, c'est
un régulateur.
M. Fortin :
Le travail du législateur... Ou le travail du régulateur commence là où le
travail législateur arrête. Si on décide de mettre un délai dans la loi, on
peut le faire, et le régulateur fera toutes les autres règles autour de ça.
M. Girard (Groulx) : Je ne
recommande pas de mettre un délai dans la loi.
M. Fortin : Ah! O.K., là on
est ailleurs. Là, on a une autre discussion. Pourquoi ne recommandez-vous pas
de mettre un délai dans la loi?
M. Girard (Groulx) : Parce que
la situation va évoluer et que l'AMF, qui va surveiller en temps réel et à
temps plein les agents d'évaluation de crédit, va être apte à faire ça.
M. Fortin :
Mais il n'y a rien qui empêche l'AMF d'aller plus loin que nous. Si nous, on dit :
Le délai maximum, c'est 24 heures, l'AMF peut bien regarder plus tard puis
dire : Les meilleures pratiques, là, dans l'industrie dans le monde, c'est
six heures, on va le baisser à six heures, mais, si nous, on met le délai
maximal, il n'y a rien qui les empêche de faire mieux que ça au fur et à mesure
que ça évolue.
M. Girard (Groulx) : Mais ce
que vous allez mettre aujourd'hui, ce n'est pas ce que vous devriez mettre dans
quatre ans. Tu sais, on fait... Il faut reconnaître qu'on amène un nouveau
produit au Canada, spécifiquement chez nous, au Québec, et que le produit va
évoluer dans le temps.
M. Fortin :Bien, je suis convaincu que, dans quatre ans, là, le député de
Robert-Baldwin présentera un amendement à titre de ministre des Finances, puis
il n'y en aura pas, de problème, mais...
M. Girard (Groulx) : Je suis
d'accord, je suis d'accord avec vous.
M. Fortin :
Mais je comprends ce que vous êtes en train de me dire, je comprends que ça
évolue, mais ça n'empêche pas qu'on va mettre un délai maximal.
Des voix : ...
M. Fortin :Non, mais il ne s'en va pas à la CAQ, n'inquiétez-vous pas.
Mais...
M. Fortin :
...je suis convaincu que, dans quatre ans, là, le député de Robert-Baldwin
présentera un amendement à titre de ministre des Finances, puis il n'y en aura
pas, de problème, mais...
M. Girard (Groulx) : Je suis
d'accord, je suis d'accord avec vous.
M. Fortin :
Mais je comprends ce que vous êtes en train de me dire, je comprends que ça
évolue, mais ça n'empêche pas qu'on va mettre un délai maximal.
Des voix : ...
M. Fortin :
Non, mais il ne s'en va pas à la CAQ, n'inquiétez-vous pas.
Mais ça n'empêche pas qu'on peut mettre un
délai maximal basé sur ce qui se passe aujourd'hui, ce qu'ils sont capables de
faire aujourd'hui. C'est tout, je sais qu'il y a d'autres députés qui veulent
prendre la parole.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous, M. le leader de l'opposition officielle. M. le leader de la
troisième opposition.
M. Ouellet : Oui, puis c'est
une discussion intéressante, puis je remercie le ministre d'y participer parce
que ça nous permet de mettre la table sur plusieurs cadres ou de dessiner, même,
quel carré de sable où on va être capable de jouer puis quel carré de sable où
on ne voudra pas jouer.
Juste, si je comprends bien, en résumé,
là, vous avez fait référence à l'article 19, O.K., si je comprends bien,
là. Le deuxième alinéa, ça dit que l'agent doit transmettre sa réponse avec
diligence, je fais référence à diligence qui sera établie par lignes
directrices de l'AMF, et au plus tard à l'expiration du délai prévu par
règlement du gouvernement. Donc, lorsqu'on parle de délais possibles, il y a
deux possibilités, il y aurait le délai fixé par la diligence faite par les
lignes directrices par l'AMF et à l'expiration d'un délai prévu par règlement
par le gouvernement.
Qu'est-ce qui nous empêche aujourd'hui de
biffer «par règlement du gouvernement» par «48 heures» ou
«72 heures»? On met le «bottom line» en disant : Voici le maximum...
Pas le «bottom line», on met la ligne la plus haute en disant : Voici le
maximum qu'on s'attend, mais, si les lignes directrices vous amènent avec diligence
à être plus bas que ça, vous allez le pouvoir.
J'essaie juste de comprendre, là. Parce
que, dans l'article en question, là, on nous dit que, dans le cas des délais,
il y a la diligence et il y aura le règlement du gouvernement. Pourquoi on ne
remplace pas «règlement du gouvernement» par une disposition prévue ici, dans
le projet de loi? Et donc on aurait, je vous dirais, là, la durée maximum qu'on
s'attend pour donner une réponse sur les motifs de l'exercice du droit. Et, si
l'AMF, lors de sa révision de ses lignes directrices, trouve qu'en bas de 48 on
pourrait se rendre en 24 heures, ça serait encore possible parce qu'il y a
le «et» à l'article 19. À moins que je comprenne mal, là, mais l'agent
doit transmettre sa réponse avec diligence et au plus tard à l'exercice du
règlement du gouvernement.
Donc, vous convenez que vous allez fixer, <comme
règlement... comme règlement, >comme gouvernement, un règlement quant au
délai. Pourquoi ne pas l'inscrire tout de suite, ici, aujourd'hui?
M. Girard (Groulx) : M.
le Président, si le député de René-Lévesque veut débattre de l'article 19,
il faudrait adopter 8 et les suivants.
M. Ouellet : Ah! bien
là! Ah! oui, mais, M. le ministre, on avait une discussion intéressante sur la
notion de délai.
M. Girard (Groulx) : Oui,
oui, non, je n'ai jamais dit que la discussion n'était pas intéressante.
• (16 heures) •
M. Ouellet : Bien, je veux
dire, j'essaie juste de comprendre si ce raisonnement-là est... si mon
raisonnement est bon. Est-ce que, tel qu'il est écrit, il va y avoir la ligne
directrice qui va établir qu'est-ce qu'est la diligence dans le secteur en
faisant l'exercice des meilleures pratiques, et, en plus de ça, le
gouvernement, par règlement, va venir y mettre...
16 h (version révisée)
M. Girard : ...je n'ai jamais
dit que la discussion n'était pas intéressante.
M. Ouellet : Bien, je
veux dire, j'essaie juste de comprendre si ce raisonnement-là est... si mon
raisonnement est bon. Parce que, tel qu'il est écrit, il va y avoir la ligne
directrice qui va établir qu'est-ce qu'est la diligence dans le secteur en
faisant l'exercice des meilleures pratiques, et, en plus de ça, le
gouvernement, par règlement, va venir y mettre aussi une date maximum ou un
délai maximum pour la transmission d'informations pour exercer son droit.
Est-ce que c'est ça que j'ai bien compris?
M. Girard (Groulx) : Est-ce
que vous voulez commenter?
Le Président (M. Simard) :
Me Roy.
M. Girard (Groulx) : Puisqu'on
parle de l'article 19.
M. Roy (Gabriel) : Bien,
écoutez, en fait, je pense que, M. le Président, là, le ministre a bien
explicité le type de norme selon le type de critère normalement, donc je pense
que la détermination du bon véhicule normatif, selon le paramètre qu'on veut
viser, a bien été exprimée par le ministre. C'est évident que le législateur
est souverain, mais en l'occurrence je considère que la proposition législative
est... cadre bien avec le type de véhicule normatif qu'on utilise selon le
paramètre en question.
M. Ouellet : O.K. Une
réponse...
M. Girard (Groulx) : Vous
avez... Il y a des partis qui vous regardent, là, qui se demandent si vous ne
pourriez pas devenir un politicien.
M. Ouellet : C'est un
bon politicien, je pense qu'on va le recruter. Je vais vous poser la question,
M. le ministre, je vais vous poser la question. Vous, là, au gouvernement, là,
vous allez l'écrire, le règlement. Ça serait quoi, la date que vous mettriez, à
ce moment-là? Parce que vous allez avoir l'obligation, comme gouvernement, à
mettre une date.
M. Girard (Groulx) : Moi,
écoutez, c'est étrange parce que vous, vous me parlez beaucoup du délai... je
vais appeler ça le délai limite acceptable. Je pense, c'est là que vous voulez
aller, là, vous voulez comme mettre une barrière, là : Vous n'êtes pas bons
si vous ne faites pas ça en 72 heures, là. Moi, ce que je veux, c'est qu'ultimement
le gel soit disponible en temps réel au Québec avec votre téléphone. On n'aura
pas ça le jour 1.
M. Ouellet : Je suis d'accord
avec vous là-dessus, on n'aura pas ça aujourd'hui.
M. Girard (Groulx) : Ça
va être une évolution.
M. Ouellet : Oui, mais
votre règlement, quand vous allez le fixer... Parce que vous devez le fixer, c'est
une obligation de la loi, vous devez fixer un règlement pour donner une
expiration de délai pour l'exercice du droit. Donc, je demande d'avoir un gel
de crédit, vous allez devoir, par règlement, fixer un délai. Qu'est-ce qui vous
empêche, aujourd'hui, de le fixer dans la loi si de toute façon c'est un délai
qui va évoluer selon les lignes directrices, qui vont évoluer selon l'analyse
de l'AMF par rapport aux meilleures pratiques, qui vont, elles aussi, évoluer,
dans le marché? Est-ce que je me trompe en réfléchissant comme ça?
M. Girard (Groulx) : M.
le Président, de ce que je comprends, le député de René-Lévesque aimerait que
nous fixions un délai à l'article 19. Nous sommes à l'étude de
l'article 8, alors, je suggérerais de...
M. Ouellet : De
suspendre puis de se rendre jusqu'à l'article 19?
M. Girard (Groulx) : ...d'adopter
<l'article 8...
M. Girard (Groulx) : ...
M.
le Président, de ce que je comprends, le député de René-Lévesque aimerait que
nous fixions un délai à l'article 19. Nous sommes à l'étude de
l'article 8, alors, je suggérerais de...
M. Ouellet :
De suspendre puis de se rendre jusqu'à l'article 19?
M. Girard (Groulx) :
...d'adopter >l'article 8, et de rouler à plein régime, se rendre à
19, et de poursuivre cette intéressante discussion.
Le Président (M. Simard) : D'ici
là, M. le ministre, le député de Laurier-Dorion souhaitait avoir la parole.
M. Fontecilla : ...tout à fait
votre empressement, M. le ministre, mais puisque nous sommes dans cette discussion
si passionnante, vous avez établi une cible ici, en commission parlementaire,
que ce soit en temps réel. C'est ça, votre souhait. Je pense que c'est le
souhait de tout le monde. Maintenant, la technologie, les procédures, etc., ne
le permettent pas en ce moment, et ça va prendre du temps. Aux États-Unis...
M. Girard (Groulx) : En ce
moment, on n'a rien.
M. Fontecilla : Voilà, mais on
a déjà vu, dans d'autres cas de figure, là, où l'exécutif ou le pouvoir législatif
établit des cibles qui doivent être atteintes par l'industrie, par la technologie.
Je vais vous en donner deux, deux exemples.
Par exemple,< le président Kennedy a
dit...> lorsque les Soviétiques ont envoyé Spoutnik dans l'espace, le
président Kennedy a dit : En 10 ans, on doit être rendus à la lune.
Ils ont mis les bouchées doubles, comme les Américains savent le faire, ils ont
mis un paquet d'argent puis, en 10 ans, ils étaient rendus... enfin, un
peu avant, là, ils étaient rendus à la lune, là. Donc, ils avaient un pouvoir politique
qui a donné une cible à l'industrie.
Deuxième cas de figure aux États-Unis, en
Californie, là ça a changé un peu, mais le pouvoir politique établit des cibles
d'émissions de gaz à effet de serre aux voitures dans l'avenir. Donc, d'ici
deux, trois ans, vous devez atteindre... (Interruption) excusez-moi, cette
cible-là. Et l'industrie s'y conforme et elle se débrouille pour l'atteindre.<
Ce n'est pas...> En général, ce n'est pas des cibles aussi farfelues.
Donc, comme... Est-ce qu'on ne pourrait pas penser à établir une cible :
d'ici 1er janvier 2025, l'industrie devrait arriver... ou les agences de
crédit devraient être en mesure de donner un délai en temps réel, par exemple?
M. Girard (Groulx) : Il y aura
une cible pour que le gel soit disponible ici, au Québec, pour les Québécois.
Première cible.
Ce dont nous discutons, et que nous
devrions discuter à l'article 19, mais on en discute néanmoins, on parle
d'une fois la cible atteinte, une fois que nous aurons le gel, à quelle
fréquence l'utilisateur pourra suspendre son gel et, une fois l'avoir suspendu,
le remettre. Et je soumets que cette vitesse d'exécution va évoluer dans le <temps...
M. Girard (Groulx) : ...quelle
fréquence l'
utilisateur pourra suspendre son gel et, une fois l'avoir
suspendu, le remettre. Et je soumets que cette vitesse d'exécution va évoluer
dans le >temps, que la première chose qu'on veut avoir, c'est le gel.
Ensuite, on voudra avoir un gel accessible rapidement. Et donc est-ce que je
suis capable aujourd'hui de vous dire que le gel devrait être disponible en 24,
48, 72 heures? Non.
Le Président (M. Simard) : Je
vous en prie, M. le député.
M. Fontecilla : ...des entités
concernées. On pourrait prévoir que... On pourrait prévoir un temps pour dire
combien de temps... On ne peut pas prévoir aujourd'hui exactement, là, autour
de la table, là, combien de temps, mais on pourrait penser à un délai pour que
les gens s'y conforment, un délai, comment dire, qui place les acteurs dans une
situation confortable, c'est-à-dire vous avez tant de temps, là, pour arriver à
cette cible-là, qui nous intéresse tous, y compris vous, là.
Parce que, sinon, on risque d'avoir une
mesure, le gel, qui n'impose pas de... qui va, dans la pratique, à partir d'aujourd'hui,
prendre tellement de temps, là, qu'il va être... qu'il ne sera pas occupé parce
que... utilisé parce que, les gens, ça prendra trop de temps. Aujourd'hui, ça
va prendre... je ne sais pas, là, si nous adoptons le projet de loi d'ici
demain, bien, ça va commencer lundi, je ne sais pas, mais ça va prendre... Si quelqu'un
veut avoir un contrôle sur le gel, ça va prendre, je ne sais pas,
72 heures ou quatre jours, les gens seront beaucoup moins intéressés.
Et cette situation-là peut perdurer à travers le temps, là.
Donc, dans mon optique, là, c'est
important de donner un incitatif législatif fort, un signal aux agences de
crédit de mettre les bouchées doubles pour accélérer la cadence. Et ça, ça va
se trouver dans un texte législatif. Sinon, il n'y aura pas d'incitatif parce
qu'ils accélèrent les procédures technologiques pour arriver à avoir... à
arriver à la cible que vous avez même établie. Parce que, si on ne l'établit
pas par écrit dans un texte de loi, ça peut être un voeu pieux, cet
objectif-là.
Le Président (M. Simard) :
Bien. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Bien, je
vais dire ça en tout respect, là, je suggère qu'on adopte l'amendement et l'article
amendé, là.
Le Président (M. Simard) :
M. le leader de l'opposition officielle.
M. Fortin :Le ministre a fait la proposition qu'on avance à vitesse grand V
pour pouvoir parler des délais. Je suis d'accord avec lui, moi, je suis prêt à
voter sur <l'amendement...
M. Girard (Groulx) : ...je
vais
dire ça en tout respect, là, je suggère qu'on adopte l'amendement et l'article
amendé, là.
Le Président (M. Simard) :
M. le leader de l'opposition officielle.
M. Fortin :
Le ministre a fait la proposition qu'on avance à vitesse grand V pour
pouvoir parler des délais. Je suis d'accord avec lui, moi, je suis prêt à voter
sur >l'amendement.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Y aurait-il d'autres interventions sur l'amendement proposé pour l'article 8?
M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : ...d'autres
questions et d'autres débats à 19. Donc, on peut adopter 8.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, nous sommes prêts à procéder. M. le secrétaire.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Là, on
vote sur l'amendement?
Le Président (M. Simard) : Sur
l'amendement, oui, tout à fait.
M. Girard (Groulx) : Pour. C'était
la même réponse, mais juste pour savoir sur quoi je vote.
• (16 h 10) •
Le Président (M. Simard) :
Alors, toujours sur l'amendement, veuillez poursuivre,
M. le secrétaire, s'il vous plaît.
Le Secrétaire
: Je n'ai
pas capté le vote, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Pour.
Excusez.
Le Secrétaire
: M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
Le Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
Le Secrétaire
: M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
: M. Ouellet
(René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
Le Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Donc, l'amendement est voté. Nous pouvons reprendre nos discussions
sur l'article 8 tel qu'amendé. M. le leader.
M. Fortin :
Oui, puisqu'on a avancé à vitesse grand V, pour répondre aux questions du
ministre, on a un amendement à proposer à l'article 8.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Cet amendement a-t-il été déposé au Greffier?
M. Fortin :
Il le sera à l'instant, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 16 h 11)
16 h 30 (version révisée)
(Reprise à 16 h 35)
Le Président (M. Simard) :
Merci. Au moment de suspendre nos travaux, le leader de l'opposition officielle
nous indiquait son intention de proposer un amendement à l'article 8.
Monsieur, à vous la parole.
M. Fortin :Oui, effectivement, M. le Président, je vous remercie. On va
proposer un amendement qui se lirait comme suit... qui se lit comme suit :
Modifier l'article 8 du projet de loi
par l'ajout, à la suite du deuxième alinéa, du suivant :
«La suspension du gel de sécurité ne peut
excéder un jour ouvrable. Ce délai entre en vigueur au moment déterminé par
règlement du gouvernement.»
Alors là, le ministre< nous a dit>,
dans son amendement tantôt, quand on débattait de son amendement, il nous a dit
essentiellement : Bien, parlons de ça, parlons des délais, là, quand on
sera rendus au 19, c'est là qu'on en parle. Oui, sauf que l'article 19, il
parle essentiellement... il dit : «L'agent d'évaluation du crédit qui
détient le dossier faisant l'objet d'une demande d'exercice doit transmettre
une réponse écrite à la personne qui l'a faite qui confirme son acquiescement
ou présente les motifs de son refus et informe le recours.» <Il parle... >Quand
il parle d'une demande d'exercice, là, il parle de l'ensemble du dossier. Moi,
je veux parler juste de la suspension du gel de sécurité, parce que la
suspension de gel de sécurité peut avoir un délai qui est différent de bien
d'autres affaires qui s'appliquent dans le projet de loi.
<Alors...
M. Fortin :
...écrite à la personne qui l'a faite qui confirme son acquiescement ou présente
les motifs de son refus et informe le recours.» Il parle... Quand il parle
d'une demande d'exercice, là, il parle de
l'ensemble du dossier. Moi, je
veux parler juste de la suspension du gel de sécurité, parce que la suspension
de gel de sécurité peut avoir un délai qui est différent de bien d'autres
affaires qui s'appliquent dans le
projet de loi.
>Alors là, là, on est <dans
cette... >exactement dans cette question-là. L'amendement qu'on vient
d'adopter nous dit : Bon, bien, il va y avoir une suspension pour a, b, c,
une révocation pour d'autres. Bien, parfait, on sait qu'il y a une suspension
qui, maintenant, puisque l'amendement est adopté ou lorsque le projet de loi
sera adopté, pourrait avoir une suspension du gel de sécurité, parfait.
Je vais vous dire, à la lueur de la
conversation que le député de Laurier-Dorion vient d'avoir avec le ministre,
là, je vais vous dire pourquoi c'est important d'avoir un temps maximum tout de
suite. Si on ne met pas de temps maximum, il va y avoir des situations qui vont
se produire, là, où on ne sait pas exactement... Et là je ne sais pas c'est
quoi, qu'est-ce que l'autorité pourrait décider, mais l'autorité va le voir
d'un point de vue financier : Qu'est-ce que l'industrie est capable de
faire? C'est quoi, les meilleures pratiques? Ça, c'est ce que le ministre nous
a dit tantôt, mais il faut le prendre du point de vue du vrai monde, M. le
Président.
Il y a quelques semaines, dans l'étude
article par article, le député de Rosemont nous avait fait état d'une dame dans
sa circonscription qui avait envoyé son C.V. pour être caissière. Et la dame en
question, on lui a demandé d'accéder à son dossier de crédit. Je fais
l'hypothèse, M. le Président, que l'employeur qui veut procéder à une embauche
pour un poste de caissière ne veut pas attendre trois, quatre, cinq jours avant
d'embaucher une caissière. Il veut le faire rapidement, il veut le faire tout
de suite. S'il y a une bonne candidate ou un bon candidat devant lui, il va
être prêt à l'embaucher immédiatement. Et peut-être que cette dame-là,
peut-être qu'elle était une bonne candidate. Là, elle a eu d'autres enjeux, là,
celle que le député de Rosemont nous avait... le cas que le député de Rosemont
nous avait présenté, il y avait d'autres enjeux par rapport à son crédit qui
peut-être ont fait en sorte qu'elle n'a pas eu l'emploi.
Mais, dans le contexte où c'est quelque
chose qui est permis, et, si je comprends bien le ministre, il ne semble pas y
avoir d'objection à ce que ce soit fait comme ça, est-ce qu'on peut au minimum
s'assurer que, parce qu'elle a un gel sur son dossier, elle ne sera pas
pénalisée?
Je vous donne... Je vous l'explique. Deux candidats,
un qui a un gel sur son dossier, qui peut être pas de sa faute, là, il y a eu
une fraude dans son... il y a une fraude sur son compte, puis elle met un gel
sur son dossier. L'employeur a dit : Je veux accéder à ton dossier de
crédit pour décider si je t'embauche ou pas, mais ça prend trois jours y
accéder. L'autre candidat, pas de gel sur son dossier de crédit, il n'a jamais
été victime de fraude. L'employeur va dire : Bien, parfait, j'ai accès à
ton dossier de crédit, il n'y a pas d'enjeu, je t'embauche.
Je ne veux pas que la personne soit <pénalisée...
M. Fortin :...dit : Je veux accéder à ton dossier de crédit pour
décider si je t'embauche ou pas, mais ça prend trois jours y accéder. L'autre
candidat, pas de gel sur son dossier de crédit, il n'a jamais été victime de
fraude. L'employeur va dire : Bien, parfait, j'ai accès à ton dossier de
crédit, il n'y a pas d'enjeu, je t'embauche.
Je ne veux pas que la personne soit
>pénalisée parce que ça prend un temps excessif, faire dégeler son
dossier. C'est pour ça qu'on vous demande de... C'est pour ça que moi, je vous
demande de mettre une limite sur le délai pour la suspension. Est-ce que vous
pouvez comprendre que ça peut se passer, quelque chose comme ça?
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Bien, en
fait, je pense qu'il y a une incompréhension, là. Le gel, ce sera pour une
activité de crédit. Alors, le gel n'empêchera pas la consultation du dossier de
crédit pour... la communication du dossier de crédit pour une embauche, là.
• (16 h 40) •
M. Fortin :...c'est un exemple, je peux en prendre un autre, M. le
Président. Quelqu'un peut avoir besoin à un accès au crédit rapidement. Ça
arrive, dans la vie, tu sais, des exemples comme ça, là, je peux vous en sortir
toute la journée, là.
M. Girard (Groulx) : O.K. Ça,
c'est... Oui, c'est pertinent.
M. Fortin :Bien, ça peut arriver. Dans ce cas-là, quelqu'un a besoin de
fonds rapidement, peu importe pour l'enjeu, là, il peut y avoir toutes sortes
d'enjeux, dans la vie, qui font en sorte qu'on a besoin d'accéder à du crédit
rapidement, dans ce cas-là, je ne voudrais pas que quelqu'un soit privé du
crédit parce que les délais sont excessifs pour dégeler son dossier. Vous
comprenez ce qu'on est en train de dire, là?
M. Girard (Groulx) : Oui, je
vous comprends que vous ne voulez pas de délais excessifs. Je n'en veux pas non
plus.
M. Fortin :
O.K., mais un délai excessif, des fois, ça peut être relativement court quand
même. Quelqu'un peut avoir accès au crédit, il peut avoir besoin du crédit
rapidement. Ça arrive, là, ça arrive à tous les jours. Alors, si quelqu'un est
obligé d'attendre trois, quatre, cinq jours pour qu'il y ait un dégel de son
dossier, il n'est pas plus avancé dans certains cas.
C'est pour ça qu'on vous demande de mettre
une limite maximale. C'est pour ça qu'on vous demande... Puis là
24 heures, là, ça n'a même pas l'air d'être ce que l'industrie fait de
façon générale dans les autres juridictions, on s'entend, parce qu'ici il n'y
en a pas, mais on a parlé des États-Unis, tantôt, qui sont limités à
12 heures. Là, on fait la demande de 24 heures. Ça nous apparaît
respectueux de ce qui se fait ailleurs, ça nous apparaît une limite maximale. Puis
là on ne le demande pas comme dans l'article 19, là, pour tout le reste,
là, on le demande juste pour la suspension du gel.
Est-ce que c'est quelque chose que le
ministre peut considérer et comprendre? Puis ça fait deux fois, dans les
dernières deux semaines, là, qu'il me dit : Si on a besoin de régler ça
autour d'une bière ou sur Grande Allée, on peut le faire. Ça fait deux fois en
deux semaines qu'il le dit. Moi, je suis ouvert, là, s'il veut qu'on ferme la
commission aujourd'hui, qu'on aille régler ça... Pas vrai, le ministre de la
Santé ne serait pas content, il dit : Pas de contacts sociaux, mais quand
même, mais quand même, tu sais, on peut trouver toutes les façons de s'en
parler qu'il faut.
M. Girard (Groulx) : On pourrait
être dehors.
M. Fortin :
On pourrait être dehors. Bien, voilà, il y a des belles tables à pique-nique
dehors, ici, à l'extérieur. On peut aller au salon vert.
M. Girard (Groulx) : Il y a de
la place.
M. Fortin :
On va sortir du salon rouge, on va aller au salon vert, on va régler ça, si
vous voulez.
M. Girard (Groulx) : Il y a de
l'espace.
M. Fortin :
Mais ça nous apparaît important de mettre une limite, et que ce ne soit <pas...
M. Fortin :
...mais
quand même, tu sais, on peut trouver toutes les façons de s'en
parler qu'il faut.
M. Girard (Groulx) : On
pourrait être dehors.
M. Fortin :
On pourrait être dehors. Bien, voilà, il y a des belles tables à pique-nique
dehors, ici, à l'extérieur. On peut aller au salon vert.
M. Girard (Groulx) : Il y a
de la place.
M. Fortin :
On va sortir du salon rouge, on va aller au salon vert, on va régler ça, si
vous voulez.
M. Girard (Groulx) : Il y a
de l'espace.
M. Fortin :
Mais ça nous apparaît important de mettre une limite, et que ce ne soit >pas...
Et l'autorité pourra évoluer dans le temps, là, l'autorité pourrait dire :
Bien, vous avez dit 24 heures, bien, nous, on pense que c'est rendu six,
la meilleure pratique, ou on pense que c'est rendu deux heures, ou zéro. Alors,
c'est pour ça que je demande au ministre de comprendre notre argument puis de
faire en sorte que ce soit... qu'il y ait une limite inscrite pas aujourd'hui
mais dès le moment de l'adoption du projet de loi.
M. Girard (Groulx) : Bien, je
pense que la priorité, c'est que le gel soit accessible et, une fois qu'il est
accessible, qu'il puisse être suspendu. Ensuite, à un second degré, qu'il soit
accessible rapidement et qu'il puisse être suspendu rapidement. Évolution plus
tard, temps réel, etc. Alors, l'approche que je préconise, c'est d'utiliser les
lignes directrices de l'AMF pour définir le délai raisonnable. Je suis
pleinement conscient que ce n'est pas l'approche que vous suggérez avec votre amendement.
C'est l'approche que je vous suggère.
M. Fortin :
Oui, on débattra de si c'est exactement l'approche que vous suggérez ou pas à
l'article 19, parce que je vous avoue que ce n'est encore pas clair, dans
ma tête, si vous faites référence à la diligence de l'AMF ou le règlement du gouvernement,
qui,< semble...> comme le député de René-Lévesque le disait, avec
le terme «et», semble faire référence au fait qu'il va y avoir les deux.
Mais je vous avoue, j'avoue, M. le
Président... Tu sais, on ne demande pas au gouvernement d'être plus ambitieux
qu'il faut, là, on lui demande tout simplement de donner une limite maximale.
Et, nous, je pense qu'on a proposé quelque chose qui était raisonnable, on a
proposé quelque chose qui était atteignable. On ne demande pas, aujourd'hui, de
révolutionner l'industrie bancaire ou les agences d'évaluation du crédit, on
demande simplement une limite maximale pour que les situations comme ce que
j'ai décrit, là, ne se produisent pas.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Bien,
dans la mesure où le logiciel n'est même pas... Puis je dis logiciel... Dans la
mesure où l'infrastructure n'est même pas développée, je ne suis pas en mesure
de vous dire si 24 heures, c'est réaliste, 48, 72, on est vraiment dans un
monde théorique. On peut souhaiter, on peut certainement souhaiter que ce soit
disponible en 24 heures, mais je n'ai pas de moyen de garantir ça. C'est
pour ça que je suggère...
M. Fortin :
Je le sais, que le ministre n'a pas de moyen de garantir <ça...
M. Girard (Groulx) : ...on
peut
souhaiter, on peut certainement souhaiter que ce soit disponible en
24 heures, mais je n'ai pas de moyen de garantir ça. C'est pour ça que je
suggère...
M. Fortin :
Je le sais, que le ministre n'a pas de moyen de garantir >ça, et c'est
pour ça que je lui tends une branche d'olive à travers notre amendement, parce
que je suggère même que le délai, le délai de 24 heures, là, il entre en
vigueur au moment de déterminer par règlement du gouvernement. Il n'y a rien
que les députés d'opposition haïssent plus que de dire : On peut
déterminer quelque chose par règlement du gouvernement. On ne veut jamais faire
ça, on veut tout le temps le faire dans la loi. Là, je vous dis : Je le sais,
que la technologie n'est pas prête, je le sais, que vous ne savez pas
exactement ce que ça peut dire, mais le député de Laurier-Dorion, il disait :
Est-ce qu'on peut avoir une date à laquelle il faut absolument que ce soit en
place? Moi, je vous dis : Prenez 24 heures, mais mettez-le en place à
la date que vous pensez qui est appropriée où la technologie sera rendue, là.
M. Girard (Groulx) : Bien, on
aura l'occasion de discuter de la date plus tard, dans le projet de loi, et on
aura aussi l'occasion de discuter du délai, plus tard, et du moyen.
L'article 8 dit simplement que le gel pourra être suspendu.
M. Fortin :
Oui, bien, c'est pour ça... Moi, je parle d'un délai, justement, pour la
suspension du gel. Je ne veux pas vous parler d'un délai pour la révocation des
alertes, je ne veux pas vous parler d'un délai pour la révocation de la note,
je ne veux pas vous parler d'un délai pour la révocation du gel, je veux juste
vous parler de la suspension du gel. Bien, c'est pour ça, l'article 8, il
dit ça, là, c'est ce qu'on vient juste de débattre. Donc, on est en plein
dedans. L'article 19, lui, il fait référence à tout ça. Je ne veux pas faire
référence à tout ça, on vous parle juste de la suspension de gel.
Mais d'ailleurs, M. le Président, je
pense, ça fait sept, huit minutes, là, que j'argumente avec le ministre, je
comprends sa position, il ne veut pas le faire. Je ne m'éternise pas. Je pense
que c'est un bon mécanisme, ce serait bien que ce soit en place et qu'on
n'abdique pas cette responsabilité-là au profit de l'AMF, parce que ça peut
avoir des implications pour les Québécois et Québécoises.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il d'autres interventions sur l'amendement proposé? S'il n'y a
pas d'autre intervention, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix.
M. le secrétaire...
Une voix : ...
Le Président (M. Simard) : De
l'amendement proposé par le leader de l'opposition officielle.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
:
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. Nous reprenons nos discussions sur
l'article 8 tel qu'amendé. Y aurait-il d'autres interventions à cet égard?
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux <voix
de...
Le Président (M. Simard) : ...abstention.
Donc, l'amendement est rejeté. Nous reprenons nos discussions sur
l'article 8 tel qu'amendé. Y aurait-il d'autres interventions à cet égard?
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux >voix
de l'article 8 tel qu'amendé. M. le secrétaire.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
Le Secrétaire
: M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
Le Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
Le Secrétaire
: M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
Le Secrétaire
: M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Pour.
Le Secrétaire
: M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
: M. Ouellet
(René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
Le Secrétaire
: M. Simard
(Montmorency)?
• (16 h 50) •
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 8, tel qu'amendé, est donc adopté. Toujours dans le
chapitre III, nous passons maintenant à l'article 9. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Alors, je
vais vous lire l'article 9. Je suis toujours dans le chapitre III,
Mesures de protection, droits des personnes concernées, recours et plaintes.
Mesures de protection, section I. O.K.
Article 9 : «Le gel de sécurité
interdit à l'agent d'évaluation du crédit qui détient le dossier qui en fait
l'objet de communiquer les renseignements personnels qu'il contient ainsi que
ceux qu'il produit à partir de ceux-ci, lorsque cette communication a pour fin
la conclusion d'un contrat de crédit, l'augmentation du crédit consenti en
vertu d'un tel contrat ou la conclusion d'un contrat de louage à long terme de
biens.
«Pour l'application du présent article :
«Le crédit faisant l'objet d'un contrat
s'entend au sens du paragraphe f de l'article 1 de la Loi sur la
protection du consommateur (chapitre P-40.1)...»
J'aurais dû dire 1°, je vais relire.
«Pour l'application du premier article :
«1° le crédit faisant l'objet d'un contrat
s'entend au sens du paragraphe f de l'article 1 de la Loi sur la
protection du consommateur (chapitre P-40.1);
«2° le contrat de louage à long terme de
biens s'entend au sens donné à cette expression par l'article 150.2 de
cette loi.
«Toutefois, ces définitions s'appliquent
même si la personne concernée n'est pas un consommateur.»
Commentaires : L'article 9 de la
Loi sur les agents d'évaluation du crédit définit le gel de sécurité. Il en
circonscrit l'application aux communications ayant pour fin la conclusion d'un
contrat de <crédit...
M. Girard (Groulx) :
...concernée n'est pas un consommateur.»
Commentaires :
L'article 9
de la
Loi sur les agents d'évaluation du crédit définit le gel de
sécurité. Il en circonscrit
l'application aux communications ayant pour
fin la conclusion d'un contrat de >crédit, l'augmentation du crédit ou
la conclusion d'un contrat de louage à long terme de biens au sens de la Loi
sur la protection du consommateur, chapitre P-40.1. Il prévoit que le gel
de sécurité peut s'appliquer à toute personne physique, incluant celle qui ne
se qualifie pas de consommateur au sens de cette loi.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des commentaires? M. le leader de l'opposition.
M. Girard (Groulx) : Nous
aimerions déposer un amendement.
Le Président (M. Simard) :
Ah bon! Très bien. Est-il déjà transmis au Greffier?
Nous allons suspendre nos travaux momentanément.
(Suspension de la séance à 16 h 52)
>
(Reprise à 16 h 57)
Le Président (M. Simard) :
Alors, au moment de suspendre nos travaux, le ministre nous indiquait son
intention de déposer un amendement à l'article 9. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Alors, je
lirais l'amendement?
Le Président (M. Simard) : S'il
vous plaît.
M. Girard (Groulx) : Alors,
article 9. À l'article 9 du projet de loi :
1° remplacer, dans le premier alinéa, «ou
la conclusion d'un contrat de louage à long terme de <biens...
Le Président (M. Simard) :
...l'article 9. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Alors,
je lirais l'amendement?
Le Président (M. Simard) :
S'il vous plaît.
M. Girard (Groulx) : Alors,
article 9. À l'article 9 du projet de loi :
1° remplacer, dans le premier alinéa,
«ou la conclusion d'un contrat de louage à long terme de >biens» par «,
la conclusion d'un contrat de louage à long terme de biens ou d'un contrat à
exécution successive de service fourni à distance»;
2° insérer, après le premier alinéa, le
suivant :
«L'agent doit aviser le tiers, à qui le
gel lui interdit de communiquer les renseignements personnels<, de
l'exigence... excusez-moi,> de l'existence de ce gel.»;
3° insérer, après le paragraphe 2° du
deuxième alinéa, le paragraphe suivant :
«3° le contrat à exécution successive de
service fourni à distance est celui auquel s'applique la section VII du
chapitre III du titre I de cette loi.».
Commentaires : Cet amendement a pour
objet d'empêcher un agent d'évaluation du crédit de communiquer les
renseignements personnels d'une personne dont le dossier fait l'objet d'un gel
de sécurité à un tiers lorsque cette communication a pour fin la conclusion
d'un contrat à exécution successive de service fourni à distance, notamment un
contrat de téléphonie cellulaire. Il a aussi pour objet d'obliger un agent à
aviser le tiers à qui il ne peut communiquer les renseignements personnels
demandés en raison d'un gel de sécurité de l'existence de ce gel.
Le texte de l'article 9 du projet de
loi, tel qu'amendé, se lira ainsi :
«Le gel de sécurité interdit à l'agent
d'évaluation du crédit qui détient le dossier qui en fait l'objet de
communiquer les renseignements personnels qu'il contient ainsi que ceux qu'il
produit à partir de ceux-ci, lorsque cette communication a pour fin la
conclusion d'un contrat de crédit, l'augmentation du crédit consenti en vertu
d'un tel contrat ou la conclusion d'un contrat de louage à long terme de biens
ou d'un contrat à exécution successive de service fourni à distance.
«L'agent doit aviser le tiers, à qui le
gel lui interdit de communiquer les renseignements personnels, de l'existence
de ce gel.
«Pour l'application du présent article :
«1° le crédit faisant l'objet d'un contrat
s'entend au sens du paragraphe f de l'article 1 de la Loi sur la
protection du consommateur (chapitre P-40.1);
«2° le contrat de louage à long terme de
biens s'entend au sens donné à cette expression par l'article 150.2 de
cette loi;
• (17 heures) •
«3° le contrat à exécution successive de
service fourni à distance est celui auquel s'applique la section VII du
chapitre III du titre I...
17 h (version révisée)
M. Girard (Groulx) : ...le
contrat de louage à long terme de biens s'entend au sens donné à cette
expression par l'article 150.2 de cette loi;
«3° le contrat à exécution successive de
service fourni à distance est celui auquel s'applique la section VII du
chapitre III du titre I de cette loi.
«Toutefois, ces définitions s'appliquent
même si la personne concernée n'est pas un consommateur.»
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des commentaires? M. le leader de l'opposition.
M. Fortin :
Pouvez-vous m'expliquer, M. le ministre, dans quel contexte ça s'appliquerait,
ce que vous venez de proposer, là, au contrat de téléphonie cellulaire? Je veux
essayer de comprendre ce que vous êtes en train de nous dire, là. Donnez-moi le
scénario dans lequel ça s'applique.
M. Girard (Groulx) : J'avais
envie de passer la parole à notre justice, parce que j'avoue que la séquence de
la lecture du texte puis de l'amendement... Peut-être que vous pourriez nous
donner un peu de contexte, puis, si ce n'est pas suffisant, je...
Le Président (M. Simard) :
Me Roy.
M. Roy (Gabriel) : Oui, M. le
Président. En fait, c'est ça, essentiellement, l'article 9 vise à indiquer c'est
quoi, la portée du gel de sécurité, dans quels cas il va s'appliquer, grosso
modo. Donc, on parle d'abord de la conclusion... En fait, on fait référence à
des définitions de contrats qui sont dans la Loi sur la protection du
consommateur parce que c'est les consommateurs qu'on vise, en fait, puis c'est
le type de contrats pour lesquels il y a des protections accordées aux
consommateurs dans la LPC. Donc, juridiquement, on fait le lien conceptuel avec
ces contrats-là de la Loi sur la protection du consommateur.
Donc, on a le contrat de crédit, qui
comprend évidemment les marges de crédit, les cartes de crédit. Le contrat de
louage à long terme de biens, c'est parce qu'il y a une pratique en matière
d'automobile, là, qui a nécessité un ajout dans la Loi sur la protection du
consommateur pour tenir compte de la possibilité de louer une voiture à long
terme. Finalement, c'était un peu comme du crédit, mais ce n'en était pas, donc
on a rajouté ce concept-là dans la Loi sur la protection du consommateur. Puis
là, avec l'amendement, le contrat à exécution successive de service fourni à
distance, c'est le terme, assez technique, j'en conviens, qui est utilisé dans
la Loi sur la protection du consommateur et qui, grosso modo, vise les contrats
de télécommunications, incluant donc les contrats de téléphonie cellulaire.
Et ces contrats-là, quand il y a un
dossier, quand le dossier d'une personne va faire l'objet d'un gel de sécurité,
les personnes qui se proposent de... Dans le fond, <quand... >s'il
y a quelqu'un qui veut conclure un de ces contrats-là, par exemple, je veux
obtenir une carte de crédit, donc c'est un contrat de crédit qui est visé, à ce
moment-là, s'il y a un gel de sécurité sur mon dossier, l'application de cet article-là
va faire en sorte qu'il y aura interdiction à l'agent de communiquer mon
dossier de crédit au commerçant, on peut penser à une institution financière,
en l'occurrence, qui serait sur le point, là, de m'octroyer ma carte de crédit.
M. Girard (Groulx) : Ou une
compagnie de cellulaire.
M. Roy (Gabriel) : Ou une
compagnie de cellulaire, effectivement...
M. Girard (Groulx) : De
télécommunications…
M. Roy (Gabriel) : Oui, c'est
ça.
M. Fortin :
Oui, O.K. Donc, je fais un contrat avec Bell. Moi, j'y vais, je signe un
contrat avec Bell. Bell appelle pour avoir mon dossier de crédit, il y a un
gel, ils ne peuvent pas l'avoir.
M. Roy (Gabriel) : Exactement.
M. Fortin :
O.K.
M. Girard (Groulx) : Mais
c'est important, la nuance, là. Ce n'est pas Bell appelle, puis l'agent dit :
Je ne peux pas te donner le dossier, là. Il <doit dire...
M. Girard (Groulx) : ...
télécommunications…
M. Roy (Gabriel) : Oui,
c'est ça.
M. Fortin :
Oui, O.K. Donc, je fais un contrat avec Bell. Moi, j'y vais, je signe un
contrat avec Bell. Bell appelle pour avoir mon dossier de crédit, il y a un
gel, ils ne peuvent pas l'avoir.
M. Roy (Gabriel) :
Exactement.
M. Fortin :
O.K.
M. Girard (Groulx) : Mais
c'est important, la nuance, là. Ce n'est pas Bell appelle, puis l'agent dit :
Je ne peux pas te donner le dossier, là. Il >doit dire : Je ne peux
pas te donner le dossier, il y a un gel.
M. Fortin :
Oui, c'est ça. C'est juste : Il y a un gel.
M. Girard (Groulx) : Non, mais,
en plus, il doit...
M. Fortin :Mais là, avec votre amendement, il est obligé de le dire :
Il y a un gel.
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Fortin :
C'est ça, avec l'amendement que vous introduisez. Je comprends que l'article 9
initial, là, ne dit pas ça, mais l'article 9 amendé, avec votre amendement, dit
ça.
M. Girard (Groulx) :
Exactement, et ajoute les contrats de cellulaire.
M. Fortin :
Oui. Parfait. La partie, là, la deuxième partie de votre amendement, celle qui
dit essentiellement que «l'agent doit aviser le tiers, à qui le gel lui
interdit de communiquer les renseignements personnels, de l'existence de ce gel»,
ça, c'est Bell qui demande essentiellement à voir le dossier de crédit, et là
on doit lui dire : On ne peut pas, il y a un gel, c'est ça? Ça, c'est ce
que... Et ça, c'était la demande de Desjardins, c'était la demande d'autres
groupes, si je ne me trompe pas.
M. Girard (Groulx) :
Desjardins avait plusieurs demandes, là.
M. Fortin :
Oui, mais il me semble que ça faisait partie de leurs demandes, ça?
M. Girard (Groulx) : C'étaient
plus les groupes de consommateurs que Desjardins, je crois. De mémoire,
Desjardins ne voulait pas que ça s'applique pour une augmentation de crédit
et...
M. Fortin :
«Le Mouvement Desjardins recommande, en cas de gel de sécurité, d'obliger les
agences de crédit à indiquer à l'institution financière qu'il y a gel au dossier,
plutôt que de ne rien envoyer.»
M. Girard (Groulx) : Vous avez
raison.
M. Fortin :
Il y avait les groupes de consommateurs, mais il y avait également... il y en
avait d'autres.
M. Girard (Groulx) : Non, je
vous donne raison. Il y avait aussi... J'y vais par mémoire, là. Vous, vous
avez le verbatim, peut-être. Mais <il... >Desjardins nous a
demandé que le gel ne s'applique pas pour une augmentation de crédit, ce que
nous ne...
M. Fortin :Retenons pas.
M. Girard (Groulx) : ...ne
retenons pas comme suggestion.
M. Fortin :
D'accord. Pourquoi? Pourquoi vous ne la retenez pas?
M. Girard (Groulx) : Nous
considérons une augmentation de crédit comme un exercice d'octroi de crédit.
M. Fortin :
Donc, vous dites : Il y a un gel, il y a un gel sur le dossier. Desjardins
dit : On veut augmenter le crédit. Ils ne peuvent pas. Parfait. Je n'ai
pas de problème avec ça.
M. Girard (Groulx) :
D'ailleurs, c'est une mauvaise pratique, extrêmement mauvaise.
M. Fortin :
Je suis d'accord avec vous, en fait.
M. Girard (Groulx) : Puis là
je ne dis pas que Desjardins fait ça, là, je... Là, on sort de la demande de
Desjardins. Augmenter le crédit d'un client sans son consentement, c'est
inacceptable.
M. Fortin :
On est sur la même longueur d'onde. Ceci étant, ce n'est pas impossible que le
client le demande, oublie de faire la suspension du gel. Mais, non, non,
augmenter le crédit sans en parler au client, là, <c'est... >ça
devrait effectivement ne pas être inclus ici. Pour leur demande, leur demande
d'obliger les agences de le dire, qu'il y a un gel, pourquoi, vous pensez, c'est
important?
M. Girard (Groulx) : Je <pense
que...
M. Fortin :
...
ça devrait effectivement ne pas être inclus ici. Pour leur demande,
leur demande d'obliger les agences de le dire, qu'il y a un gel, pourquoi, vous
pensez, c'est important?
M. Girard (Groulx) : Je
>pense que... Est-ce que vous avez un commentaire pertinent là-dessus?
M. Roy (Gabriel) : Oui…
M. Girard (Groulx) : Bien,
allez-y.
M. Roy (Gabriel) : En fait, c'est
simplement... C'est pour une question, dans le fond, de stabilité puis de... Tu
sais, par exemple, les institutions financières doivent se gouverner… Si, par
exemple, il y a une demande, c'est informatisé, puis, si, du côté d'Equifax, c'est
silence radio, ils pourraient penser qu'il y a des problèmes techniques, ils
pourraient penser qu'ils sont en attente d'une réponse. Donc, la moindre des
choses, c'est d'indiquer que, s'il n'y a pas de dossier de crédit qui va leur
être envoyé, c'est qu'ils sachent pourquoi, pour que… O.K., il y a un gel. C'est
pour, disons, rendre les relations d'affaires plus évidentes, là.
M. Fortin :
Pas de problème. En fait, ça ne pénalise pas le client non plus. L'institution
financière n'a pas une mauvaise impression du client. Elle sait qu'il y a un
gel puis qu'il a juste à dire à son client de le suspendre pendant un temps si
c'est nécessaire… si c'est ça que le client veut.
M. Girard (Groulx) : Mais
ça, c'est le bon scénario, là, où il y a vraiment une demande de crédit
légitime.
M. Fortin :
Oui, oui, c'est ça.
M. Girard (Groulx) : Mais
on veut surtout éviter les demandes illégitimes.
M. Fortin :
On est d'accord.
Je ne pensais pas aller là-dessus tout de
suite, M. le Président, mais là le ministre ouvre pas mal grand la porte en
ajoutant les contrats à exécution successive à distance, là, les contrats de
téléphonie cellulaire.
Juste avant de rentrer dans l'intention du
ministre, y a-tu autre chose qui peut être inclus là-dedans? <Est-ce que…
>Mon câblodistributeur à la maison, c'est-u considéré un contrat à
exécution successive à distance? Y a-tu autre chose que des contrats de
téléphonie cellulaire?
M. Roy (Gabriel) : Oui. C'est
tout ce qui est... Ça peut inclure les forfaits télévision. Tout ce que les
compagnies comme Vidéotron, Bell offrent comme services, là. Donc, oui, c'est
ça.
M. Fortin :
<Est-ce qu'il y a d'autres... >À votre
connaissance, est-ce qu'il y a d'autres compagnies qui offrent des contrats
d'exécution successive à distance, qui demandent les dossiers de crédit?
M. Roy (Gabriel) : Pas à
ma connaissance.
M. Fortin :
Vous non plus, M. le ministre?
M. Girard (Groulx) :
Bien, en tout cas, je peux vous dire que le motif de l'amendement, c'était de
couvrir les services de télécommunications.
M. Fortin :
Oui, je comprends. Je ne veux juste pas ouvrir la porte à d'autres.
M. Girard (Groulx) :
Alors, vous me posez la question si...
M. Fortin :
Si vous en connaissez d'autres qui demandent pour des dossiers de crédit.
M. Girard (Groulx) : Pour
octroyer du crédit?
M. Fortin :
Oui.
M. Girard (Groulx) : Non.
M. Fortin :Il n'y en a pas d'autres? C'est le seul?
M. Girard (Groulx) : Mais
là on aurait couvert les institutions financières.
M. Fortin :
Oui. J'essaie de comprendre. Sous la définition d'un contrat à exécution
successive, là, je sais que ça, c'est une pratique… le recours au dossier de
crédit, c'est une pratique que les compagnies de téléphonie cellulaire font.
Mais est-ce qu'il y a d'autres compagnies, qui cadrent dans la définition d'un
contrat à exécution successive, qui ont cette pratique-là? Non? O.K.
M. Girard (Groulx) : Pas
à ce que je sache.
M. Fortin :
Pas... O.K. Ça me va.
M. Girard (Groulx) : Mais je…
M. Fortin :Je n'en ai pas qui me vient en tête non plus, mais je voulais
juste valider…
M. Girard (Groulx) : Non,
pas à ce que je sache.
M. Fortin :
...valider avec vous qu'on n'ouvrait pas la porte à autre chose, là, que c'était
vraiment ce que vous aviez <en tête.
M. Girard (Groulx) : Non,
puis...
M. Fortin :
…que les compagnies de téléphonie cellulaire font. Mais
est-ce qu'il y a
d'autres compagnies, qui cadrent dans la définition d'un contrat à exécution
successive, qui ont cette pratique-là? Non?
O.K.
M. Girard (Groulx) :
Pas à ce que je sache.
M. Fortin :
Pas...
O.K. Ça me va.
M. Girard (Groulx) : Mais
je…
M. Fortin :
Je n'en ai pas qui me vient en tête non plus, mais je voulais juste valider…
M. Girard (Groulx) :
Non, pas à ce que je sache.
M. Fortin :
...valider avec vous qu'on n'ouvrait pas la porte à autre chose, là, que
c'était vraiment ce que vous aviez >en tête.
M. Girard (Groulx) : Non,
puis j'imagine que… Puis moi, je vais demander une précision dans le même sens
que… <Est-ce que… >Tantôt, vous avez référé aux voitures, mais
est-ce que <c'est… >l'article 2 va couvrir les meubles à
crédit aussi?
M. Roy (Gabriel) : Oui, les
ventes à tempérament, ces choses-là.
M. Girard (Groulx) : Vous
appelez ça comment? Des ventes…
• (17 h 10) •
M. Roy (Gabriel) : À
tempérament.
M. Girard (Groulx) : Oui, je n'ai
jamais entendu cette expression, là. Je ne sais pas s'il y a beaucoup de gens
qui achètent leurs meubles à tempérament.
M. Roy (Gabriel) : Bien, c'est
l'expression, c'est ça.
M. Girard (Groulx) : O.K.
Alors, les meubles, les jouets, là, les VTT, ces choses-là, les tondeuses à
contrat, c'est dans le numéro 2?
M. Roy (Gabriel) : Oui, c'est
ça.
M. Fortin :
O.K. Là, parce que vous introduisez le concept du contrat à exécution
successive, je vous le demande. Est-ce que vous pensez, M. le ministre, qu'une
compagnie de téléphonie cellulaire devrait pouvoir avoir les renseignements
personnels au dossier de crédit de quelqu'un qui fait la demande d'un tel
contrat?
M. Girard (Groulx) : Est-ce
que je pense qu'une compagnie de télécommunications doit avoir accès au contrat
de crédit pour signer un contrat avec un…
M. Fortin :
Est-ce que c'est normal qu'ils demandent l'accès au dossier de crédit?
M. Girard (Groulx) : C'est la
pratique normale.
M. Fortin :
Oui, je sais que c'est la pratique normale. Est-ce que c'est une bonne chose?
M. Girard (Groulx) :
<Je
n'ai pas de… >C'est une pratique commerciale. Je n'ai pas d'opinion
qualitative si c'est une bonne chose ou non, là, mais…
M. Fortin :
Oui, mais, en fait, vous devriez en avoir une, opinion qualitative, parce que,
là, vous n'êtes pas juste… je ne le dis pas méchamment, là, mais vous n'êtes
pas un citoyen privé, vous n'êtes pas un banquier, vous n'êtes pas dans votre
profession passée, là, vous êtes en train de nous présenter un projet de loi
qui est ici pour protéger le consommateur. Donc, vous êtes celui qui nous
proposez quelque chose pour protéger le consommateur. On se demande si le
consommateur a besoin d'être protégé par rapport à des demandes comme
celles-là.
M. Girard (Groulx) : Mais ce
qu'on veut surtout protéger, c'est qu'il y aurait des demandes illégitimes. Ce
qu'on veut…
M. Fortin :
Puis ça, vous considérez ça une demande légitime? Vous considérez que c'est légitime,
dans le fond, qu'une compagnie de téléphonie cellulaire demande l'accès au
dossier de crédit?
M. Girard (Groulx) : Qu'une
compagnie cellulaire veuille connaître la cote de crédit ou voir le dossier de
crédit pour conclure un contrat — comment est-ce qu'on l'a qualifié,
le contrat, là? — à exécution successive, c'est une pratique
commerciale légitime, oui.
M. Fortin :
Oui? O.K. C'est tout pour l'instant, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Je
vous remercie. Alors, le député de René-Lévesque souhaitait intervenir, après
quoi je céderai la parole, en guise d'alternance, au député de Laurier-Dorion.
M. le leader de la troisième opposition.
M. Ouellet : Parfait. Merci
beaucoup, M. le Président. Est-ce que vous pourriez nous donner un <exemple
de dossier…
M. Fortin :
…oui? O.K. C'est tout pour l'instant, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Je vous remercie. Alors, le député de René-Lévesque souhaitait intervenir,
après quoi je céderai la parole, en guise d'alternance, au député de
Laurier-Dorion. M. le leader de la troisième opposition.
M. Ouellet :
Parfait. Merci beaucoup, M. le Président. Est-ce que vous pourriez nous donner
un >exemple de dossier de crédit qui serait échangé pour lequel le
verrou de crédit ne pourrait pas s'appliquer? Parce que, là, on a catégorisé
certains secteurs en disant : Pour ça, le verrou de crédit s'applique puis
voici les dispositions. Avez-vous un exemple où est-ce que quelqu'un
demanderait le dossier de crédit, il y aurait un verrou et il y aurait accès quand
même?
Des voix : …
M. Girard (Groulx) : Les
exemples standards, là, je pense qu'on a amorcé la discussion, c'est les
employeurs, les locateurs.
M. Ouellet : Donc…
M. Girard (Groulx) : Mais je
tiens à faire la distinction, ce qu'on essaie de définir ici, juste être sûr,
là, que j'ai le bon… à l'article 9, ce sont des processus d'octroi de
crédit. Il y a des activités où il n'y a pas octroi de crédit, où il y a
consultation du dossier de crédit.
M. Ouellet : Donc, pourquoi
ne pas permettre que le verrou de crédit s'applique sur toute consultation,
dans ce cas-là? Si je décide, bien honnêtement, que je veux que personne ne
consulte mon dossier de crédit, ça ne serait pas là une barrière, M. le
ministre, notamment dans le milieu de l'habitation, notamment dans le milieu
des recherches d'emploi, où est-ce que l'employeur pourrait demander le dossier
de crédit pour un emploi qui, à notre avis, ne requerrait pas ce genre
d'information là?
M. Girard (Groulx) : Mais c'est-à-dire
que nous, on a choisi que la portée soit sur l'octroi de crédit. On parle ici
d'un gel du crédit. On veut éviter que le consommateur, le citoyen subisse un
risque financier. Ça, la nature du gel est de prévenir un risque financier.
Donc, c'est pour ça qu'on a énuméré les activités de crédit et c'est pour ça
qu'on a, par amendement, inclus ce que nous considérons une forme d'activité de
crédit, c'est-à-dire les contrats de télécommunications.
M. Ouellet : On va faire un
scénario ensemble. Est-ce que quelqu'un qui s'est fait voler ses données
pourrait se faire cloner son identité, et la personne malveillante pourrait
louer un appartement en son nom, y habiter pendant quelques mois, le détruire
ou y voler des biens, partir, et la personne qui s'est fait frauder, elle,
serait prise avec, malheureusement, le <problème…
M. Ouellet :
...voler
ses données pourrait se faire cloner son identité, et la personne malveillante
pourrait louer un appartement en son nom, y habiter pendant quelques mois, le
détruire ou y voler des biens, partir, et la personne qui s'est fait frauder,
elle, serait prise avec, malheureusement, le >problème? Est-ce que ce
genre d'histoire là pourrait arriver?
M. Girard (Groulx) :
Recontez-moi votre histoire, là.
M. Ouellet : O.K. C'est une
fois un gars... Non, ce n'est pas vrai.
M. Girard (Groulx) : J'avoue
que vous m'avez perdu, là.
Une voix
: ...
M. Ouellet : Pardon?
Une voix
: ...
M. Girard (Groulx) : Non, racontez-moi
votre histoire.
M. Ouellet : Quelqu'un se
fait voler ses données, et donc on usurpe son identité. La personne qui usurpe
l'identité se fait passer pour la personne, loue un appartement ou bien un
condominium, y habite quelques mois, y fait des bris, le vandalise et/ou, si c'est
une location avec des biens meubles, vole le stock, puis il s'en va. Est-ce que,
si j'avais eu le gel de crédit, la personne qui aurait voulu louer à cette
personne frauduleuse, ça n'aurait pas arrivé si elle avait consulté le dossier
de crédit?
M. Girard (Groulx) : Je vais
suspendre, là. J'avoue que... Parce que, là, vous... Dans votre histoire, là,
pour que votre histoire tienne, là, il faut que la personne paie le loyer, elle
pousse l'usurpation d'identité jusqu'à se faire passer pour une bonne personne,
et puis, à moment donné, elle se révèle être une mauvaise personne, là.
M. Ouellet : Oui, parce
qu'elle ne paiera pas son premier mois, son deuxième mois, son troisième mois.
M. Girard (Groulx) : Non, mais
généralement, là, les clés viennent avec des paiements, là.
M. Ouellet : Pas nécessairement.
Je paie mon premier mois, je n'ai pas nécessairement de dépôt, je ne paie pas
le deuxième, le troisième.
M. Girard (Groulx) : Donc, il
y a simulation d'identité.
M. Ouellet : Absolument. C'est
une personne malveillante qui a de mauvaises idées.
M. Girard (Groulx) : Dans
votre histoire, il y a une période de simulation.
M. Ouellet : Oui. Oui.
M. Girard (Groulx) : O.K. Je
vais demander de suspendre, là.
Le Président (M. Simard) :
Alors, nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 17 h 17)
>
(Reprise à 17 h 24
)
Le Président (M. Simard) :
Bien, chers collègues, à l'ordre! Alors, nous allons reprendre sur cette
réponse tant attendue, dis-je. M. le ministre, à vous la parole.
M. Girard (Groulx) : D'abord,
merci pour la question. Et, en fait, je pense qu'ici ce qu'on <cherche,
c'est…
Le Président (M. Simard) :
...
à l'ordre! Alors, nous allons reprendre sur cette réponse tant
attendue, dis-je.
M. le ministre, à vous la parole.
M. Girard (Groulx) :
D'abord,
merci pour la question. Et, en fait,
je pense qu'ici ce qu'on >cherche,
c'est un équilibre, et l'équilibre, c'est de restreindre le gel aux activités
de crédit. Et, dans votre cas, vous aimeriez étendre la portée du gel. Je
soupçonne que d'autres membres de cette commission voudraient restreindre
l'accès du dossier de crédit dans les activités de location. Et donc je suggère
que, dans le cadre du projet de loi sur les agents d'évaluation de crédit, on
ne s'insère pas dans les rôles et responsabilités du MAMH et des activités de
location. Je soupçonne qu'un autre parti présent ici <va... >a des
réticences à l'utilisation du dossier de crédit pour signer des baux. Dans
votre cas, vous voudrez et vous voudriez que ça s'applique systématiquement.
Moi, je vous propose l'équilibre, qu'on s'en tienne aux activités d'octroi de
crédit.
Quant à la possibilité que vous avez
évoquée, bien que le scénario soit extrême, c'est effectivement possible.
M. Ouellet : O.K. Je vais
juste peut-être préciser, M. le ministre. Si nous ne sommes pas capables de
vous convaincre de restreindre la transmission d'information des dossiers de
crédit, notamment dans le cas des consultations pour la location de loyer,
comme on était à cette étape-là, l'autre mesure qu'on pourrait mettre
minimalement, c'est que le dossier de crédit peut être verrouillé si la
personne le veut. Là, ce que vous me dites, dans les deux cas, vous ne voulez
pas. Vous ne voulez pas qu'on restreigne le fait que des propriétaires
pourraient obtenir le dossier de crédit et vous voulez, l'autre cas, si c'était
possible, que quelqu'un qui veut le verrouiller ne puisse pas le verrouiller, c'est
ce que je comprends, dans le cas de l'habitation.
M. Girard (Groulx) : Est-ce
que vous venez de faire un coming out que vous voulez restreindre l'usage du
dossier de crédit dans la location?
M. Ouellet : Un coming out?
Je confirme à ma conjointe que je suis toujours en
amour avec elle.
On a ces discussions de <banquette régulièrement...
M. Ouellet :
...je confirme à ma conjointe que je suis
toujours en amour avec elle.
On a ces discussions de >banquette
régulièrement, les oppositions, et c'est quelque chose qu'on voulait regarder,
qu'on voulait discuter. Je n'irais pas aussi loin en disant qu'on voulait le
restreindre complètement, mais je pense que ça méritait d'avoir la discussion
avec les collègues pour voir est-ce que c'était la bonne chose à faire et, si
oui, comment ça pouvait être positif ou comment ça pouvait être négatif.
Cela étant dit, la première mesure, puis
ça, c'est celle-là que j'avais la discussion avec vous, c'est : minimalement,
si quelqu'un ne veut pas, est-ce qu'il peut minimalement geler son dossier de
crédit, qui ne serait pas accessible par les locateurs? Là, vous me dites que
vous n'êtes pas intéressé à cela. Vous voulez vous concentrer sur la liste que
vous nous avez soumise, donc la liste qui est amendée. C'est ce que je
comprends.
M. Girard (Groulx) : Oui,
je souhaite que le gel de crédit s'applique à une activité de crédit où il y a
un risque financier pour le client.
M. Ouellet : Mais vous
êtes d'accord avec moi qu'il y a un risque financier aussi?
M. Girard (Groulx) : Oui.
Bien, dans le cas extrême que vous avez dit, oui.
M. Ouellet : Extrême?
Pas si extrême que ça. Possible.
M. Girard (Groulx) :
Bien, il n'y a pas... Je ne pense pas que c'est une pratique courante, là.
M. Ouellet : Non, mais
on a... Je dis juste qu'on a...
M. Girard (Groulx) : Mais
je suis vraiment hors de mon domaine, là.
M. Ouellet : Pardon?
Excusez.
M. Girard (Groulx) : Je n'ai
pas de statistique là-dessus, je ne devrais pas m'avancer.
M. Ouellet : O.K. Mais
ce que vous nous dites, c'est : Ce genre de discussion là, nous devrions l'avoir
avec le ministère des Affaires municipales. C'est ce que je comprends.
M. Girard (Groulx) :
Bien, je pense que, si on veut discuter de toute la problématique du logement,
de l'accès au logement, tout ça, je pense que le projet de loi n° 53,
ce n'est pas le véhicule pour ça, mais ce qui d'aucune façon ne diminue
l'importance de cet enjeu-là. Mais le projet de loi n° 53 n'est pas le
véhicule pour discuter d'accès au logement, là.
M. Ouellet : O.K. Puis
je vais terminer là-dessus, parce que, de toute façon, il y a d'autres moments,
à d'autres endroits dans le p.l., où est-ce que j'aurai
effectivement d'autres amendements pour préciser certaines choses qu'on veut
voir circonscrites.
• (17 h 30) •
Mais comprenez-moi bien, là,
je comprends qu'on crée un nouveau droit pour encadrer les agences de crédit, droit
qui n'existait pas. Et donc il est tout à fait légitime, je pense, pour les
formations présentes ici, de se poser la question : De quelle façon on
peut bien encadrer l'utilisation de ces informations-là de ces agences de
crédit? On faisait référence, tout à l'heure, aux propriétaires qui les
consultent dans le cas de gens qui voudraient louer des loyers. Évidemment, il
y a des gens qui le consultent pour des emplois et, à notre avis, il y a de la
discrimination qui se fait de façon... je veux dire, de façon abusive, dans
certains cas, parce qu'on veut discréditer l'emploi de quelqu'un tout
simplement parce que son score de crédit n'est pas au niveau que l'entreprise
le voudrait...
17 h 30 (version révisée)
M. Ouellet : ...des loyers, évidemment,
il y a des gens qui le consultent pour des emplois et, à notre avis, il y a de
la discrimination qui se fait de façon... je vais dire, de façon abusive, dans
certains cas, parce qu'on veut discréditer l'emploi de quelqu'un tout
simplement parce que son score de crédit n'est pas au niveau que l'entreprise
le voudrait.
Donc, je m'arrête là-dessus. J'aurai...
j'ai d'autres endroits pour mener à bien d'autres discussions, mais je vous
entends.
M. Girard (Groulx) : Le projet
de loi vise à encadrer les agents d'évaluation de crédit, et vous, vous faites
référence à une utilisation... mais on aura d'autres endroits pour en discuter.
M. Ouellet : Oui, parce que
c'est eux qui détiennent l'information, c'est leur business, donc c'est pour ça
que j'ai cette discussion.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous, cher collègue. M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : M. le
Président, en fait, toute cette discussion-là nous ramène à une question, là :
Qui a accès à nos dossiers dans une agence de crédit? Là, par votre projet de
loi, vous définissez un périmètre, un domaine où le consommateur, dans ce
cas-ci, pourrait dire : Je fais un gel de sécurité et je ne veux pas que
les entités qui font du crédit aient accès à mon dossier sans mon autorisation,
mais ce n'est qu'un secteur de cette activité-là.
Parce qu'on soupçonne que les agences de
crédit, comme... En fait, les agences de crédit ont les dossiers d'à peu près
tout le monde à partir d'un certain âge. Et donc la question se pose, là :
Est-ce que... Qui... Et ça dépasse largement la question du crédit, puis vous
me voyez venir, sans doute, parce que ça concerne une question de droits
fondamentaux. Parce que vous définissez un domaine où les agences... où la
personne a la possibilité de dire : Je ne veux pas que des agences de
sécurité donnent mes renseignements personnels, mais il y a d'autres... à
l'extérieur de ce domaine-là, il y a toutes sortes de personnes ou d'entités
qui pourraient peut-être avoir accès... qui pourraient avoir accès, de fait, à
nos renseignements personnels, là, financiers, là, par exemple des locateurs, par
exemple des employeurs, par exemple n'importe qui, mon voisin qui veut... à qui
je lui demande de l'argent et est bien prêt à me faire un prêt. Et lui aussi
aurait le droit d'avoir accès à mes renseignements personnels, puisque ce n'est
pas une compagnie qui fait... enfin, qu'il ne rentre pas dans les définitions
que vous nommez ici.
Donc, on se rend compte que, oui, vous
voulez bien restreindre au domaine du crédit, mais l'enjeu demeure entier. Qui
a accès? Qui pourrait avoir accès aux renseignements <personnels? Et...
M. Fontecilla : ...
définitions que vous nommez ici.
Donc, on se rend compte que, oui, vous
voulez bien restreindre au domaine du crédit, mais l'enjeu demeure entier. Qui
a accès? Qui pourrait avoir accès aux renseignements >personnels? Et on
ne règle... Par votre projet de loi, vous êtes en train de régler une partie du
problème, importante, on en convient, mais on est loin d'épuiser le problème
fondamental qui est : beaucoup de gens, beaucoup d'entités pourraient
avoir accès à mon dossier de crédit. <Est-ce que... >Donc, par
votre projet de loi, vous ne réglez pas à la source le problème. Est-ce mon
interprétation est la bonne selon vous?
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Girard (Groulx) : Bien, en
fait, un des gains majeurs du projet de loi, c'est que les individus vont avoir
accès à leur cote de crédit. On va demander à ce que les agents d'évaluation de
crédit produisent une cote de crédit qui pourrait être d'un usage commun dans
l'industrie et d'une façon compréhensible pour les citoyens.
Alors, ça, le droit d'avoir accès à une
cote de crédit... Présentement, vous pouvez avoir accès à votre dossier de
crédit. Dans la plupart des cas, vous devez payer. Et on va discuter
tarifications plus tard, probablement pas aujourd'hui, là, je ne pense pas
qu'on va se rendre là, mais un des gains majeurs, c'est que vous pourrez avoir
accès à votre propre dossier et d'une façon que vous le comprenez puis
gratuitement.
Mais pour répondre à votre question :
Est-ce que la portée du projet de loi vise à restreindre l'utilisation du
dossier de crédit? Non. Le projet de loi fait quatre choses, vous donne accès à
la cote, vous permet de mettre une note, vous permet de mettre l'alerte, vous
permet de mettre le gel. Donc, quatre... en fait, trois droits et un accès à
votre cote. Et, moi, ce que je considère un bénéfice très important mais dont
on a très peu discuté, bien qu'on a commencé à en discuter : les lignes
directrices sur les pratiques commerciales, pratiques de gestion qui sont
émises par l'AMF, c'est-à-dire qu'au lieu d'avoir deux multinationales qui
évoluent tous les jours dans les dossiers de nous tous, sans aucune
surveillance, on aura notre régulateur intégré des marchés financiers, qui va
émettre des lignes directrices sur les pratiques commerciales, pratiques de
gestion. Ça fait que le projet de loi, c'est ça.
Alors, est-ce que le projet de loi
restreint l'usage de la cote de crédit au <sens...
M. Girard (Groulx) :
...surveillance, on aura notre régulateur intégré des marchés financiers, qui
va émettre des lignes directrices sur les pratiques commerciales, pratiques de
gestion. Ça fait que le projet de loi, c'est ça.
Alors, est-ce que le projet de loi
restreint l'usage de la cote de crédit au >sens que certains pourraient
le vouloir? On ne sait pas encore ce que pense le député de René-Lévesque. Non,
le projet de loi ne fait pas ça.
Le Président (M. Simard) :
Merci.
M. Fontecilla : Certainement,
ce projet de loi, dans le vide, dans la jungle actuelle, c'est une avancée. En
ce moment, c'est l'opacité la plus totale, il n'y a aucune réglementation, il y
a des possibilités de fraude, etc., là. Ce projet de loi instaure quand même
quelques avancées, mais...
M. Girard (Groulx) : ...que le
service a été moyen, plutôt moyen, au moment où on en avait le plus besoin.
M. Fontecilla : Je ne
comprends pas. Le service a été moyen? Quel service?
M. Girard (Groulx) : Bien,
lorsqu'on a voulu inscrire... Lorsqu'une institution financière du Québec a
voulu donner le service, l'inscription au service d'une de ces agences
d'évaluation de crédit, le système a eu des ratés.
M. Fontecilla : Je peux bien
comprendre, c'est un service qui n'a pas été conçu pour les consommateurs. Ça a
été conçu pour les entités surtout financières, oui, mais qui est pour mieux
discriminer, soyons francs. Pas discriminer dans le sens pur du mot,
c'est-à-dire discerner qui...
M. Girard (Groulx) : Diminuer,
discriminer dans l'octroi de crédit.
M. Fontecilla : C'est ça, mais
aussi il peut être utilisé dans le mauvais sens de la discrimination par
d'autres acteurs de la société, par exemple un employeur, là, mon collègue de
Rosemont en a donné un exemple. Bref, ce système-là n'a pas été conçu sur la
base des droits fondamentaux, là, d'avoir accès à nos renseignements
personnels, qu'ils soient protégés, etc., là, c'est d'autres intérêts. C'est
des entités au service des intérêts financiers, fondamentalement.
Mais la question se pose : Qui peut
avoir accès à nos renseignements personnels et pour quels motifs? Justement,
par rapport à ce que je disais, une entité financière, une compagnie de
téléphone, une compagnie de vente de voiture, etc., là, oui, il y a un intérêt
financier, il s'agit de savoir si la personne est solvable ou non, etc., mais
comme ça peut se produire, un employeur, là, qui désire voir si la cote de
crédit de la personne qu'il veut embaucher est bonne ou mauvaise, bien, ça, c'est
de la mauvaise discrimination, là, c'est même interdit par la loi. Ou encore un
locateur, là, qui discrimine sur cette base-là.
Donc, c'est un projet de loi <insuffisant...
M. Fontecilla : ...
désire
voir si la cote de crédit de la personne qu'il veut embaucher est bonne ou
mauvaise, bien, ça, c'est de la mauvaise discrimination, là, c'est même
interdit par la loi. Ou encore un locateur, là, qui discrimine sur cette
base-là.
Donc, c'est un projet de loi >insuffisant,
qui se restreint à un domaine assez bien restreint, là. Et pourquoi ne pas
avoir épuisé la question? Pourquoi ne pas avoir fait des consultations avec vos
collègues, là, pour effectivement faire en sorte que nos renseignements
personnels puissent être véritablement protégés, là, dans toute situation?
• (17 h 40) •
M. Girard (Groulx) : La notion
de consentement au niveau des renseignements personnels, ça, ça fait partie de
la Loi protection des renseignements personnels dans le secteur privé, là. Et
la notion de consentement, c'est extrêmement important, là. Ce que vous dites
là, c'est important, mais c'est...
La loi sur les agents... Le projet de loi n° 53 sur les agents d'évaluation de crédit, la raison
qu'il est porté par le ministre des Finances et que nous recommandons que l'AMF
soit le régulateur, l'entité qui va surveiller, c'est qu'on est dans le domaine
de l'octroi de crédit, on est dans le domaine des marchés financiers. C'est
pour ça que les notions de consentement à l'utilisation des données, tout ça,
ça doit être traité dans le projet de loi n° 64, mais c'est
important, le fait que je n'en traite pas ne diminue pas l'importance de ce que
vous dites.
M. Fontecilla :
Je vous crois sur parole.
M. Girard (Groulx) :
Le fait que vous avez besoin de le dire ne me rassure pas, mais continuez.
M. Fontecilla :
Écoutez, il peut... Mon collègue de René-Lévesque l'a soulevé, là, on peut
demander à avoir accès à notre historique financier, là, pour les mauvaises
raisons, pour faire de la fraude. Est-ce que votre projet de loi prévoit ce cas
de figure là, là? Qui peut contrôler les motifs pour lesquels on fait une
enquête de crédit, là?
M. Roy (Gabriel) :
Oui, M. le Président. En fait, comme le disait le ministre, l'encadrement
général en matière de protection des renseignements personnels est dans la loi
qui en traite, la protection des renseignements personnels dans le secteur
privé. Et le cadre général, qui est d'ailleurs dans une loi qui est
prépondérante sur toutes les autres lois, comme la Loi sur l'accès, est fixé
dans cette loi-là et il fait effectivement l'objet, là, d'une proposition
législative dans le projet de loi n° 64. Donc, le coeur de ces
questions-là est traité dans cette <loi-là...
M. Roy (Gabriel) :
...et
le cadre général, qui est d'ailleurs dans une loi
qui est prépondérante sur toutes les autres lois, comme la Loi sur l'accès, est
fixé dans cette loi-là et il fait effectivement l'objet, là, d'une proposition
législative dans le projet de loi n° 64. Donc, le coeur de ces
questions-là est traité dans cette >loi-là en matière de protection
des renseignements personnels.
M. Fontecilla :
...l'acteur, l'agent opérationnel de toute cette question-là, c'est Equifax et
TransUnion. Qu'est-ce que ces compagnies-là font pour appliquer la loi dont
vous faites mention? Est-ce qu'il y a des moyens, là? Est-ce qu'il y a des
procédures légales? Ou c'est juste un... On suppose qu'ils l'appliquent, et
puis, voilà, on passe à autre chose, là, mais est-ce qu'il y a un moyen de
vérifier, là? Est-ce qu'il y a une vérification en quelque part, là? Est-ce
qu'Equifax fait une vérification? Si moi, j'appelle, là, puis je veux avoir les
renseignements de mon voisin, là, les informations financières sur mon voisin
ou... O.K., bien, je pourrais le faire, là?
M. Roy (Gabriel) : Vous
permettez?
M. Girard (Groulx) : Oui,
bien sûr.
M. Roy (Gabriel) : En
fait, M. le Président, l'application de cette loi-là est faite par la
Commission d'accès à l'information. Les règles qui s'appliquent aux agents
d'évaluation du crédit, dans ce projet de loi là, comme on le disait, sont
supplétives aux règles générales qui vont continuer à s'appliquer à eux en tant
qu'agents de renseignements personnels. Donc, l'ensemble de cette loi-là va
continuer à s'appliquer aux agents d'évaluation du crédit parce qu'on leur
donne un deuxième chapeau, mais ça ne leur enlève pas leur premier, puis ça ne
leur enlève pas non plus celui qu'ils ont juste à titre d'entreprise générale,
là, qui reçoit des renseignements personnels, là.
Donc, c'est ça, les normes sont prévues
dans cette loi-là. Il y a des normes spécifiques aux agents de renseignements
personnels aux articles 70 et suivants de cette loi-là. Et qui en fait la
surveillance? Bien, c'est la Commission d'accès à l'information qui est chargée
de faire appliquer cette loi-là.
M. Fontecilla : Bien
concrètement, là, pour que je puisse être fixé, là, si moi, j'appelle Equifax,
là, puis je veux avoir les renseignements financiers, l'historique financier de
mon voisin, là, est-ce que je peux le faire? Est-ce qu'Equifax va me donner les
informations? Et je paie le service, évidemment.
M. Roy (Gabriel) : En
fait, le principe, c'est le principe du consentement...
M. Fontecilla : Ou je
dois réagir... Ou mon voisin, quand il va l'apprendre, il va réagir a
posteriori, il va...
M. Roy (Gabriel) : Bien,
en fait, la question qui est posée, c'est de faire... Moi, je dois vous dire,
j'aime mieux parler de la loi que de dire comment elle s'appliquerait
concrètement, en pratique, parce que je ne suis pas dans les souliers d'Equifax,
mais ce que la loi exige, c'est qu'il y ait un consentement qui soit donné à ce
que vos renseignements personnels soient transmis à quelqu'un d'autre.
M. Girard (Groulx) :
Alors,< pour qu'un...> juste pour préciser, pour qu'un locateur
consulte le dossier de crédit dans une transaction avec un locataire, il doit
avoir consentement du locataire.
M. Roy (Gabriel) :
Absolument. C'est un principe fondamental dans la loi sur la protection. Il y a
toujours la... La transmission, la communication des renseignements personnels
n'est permise que s'il y a consentement qui est donné. Donc, ça ne pourrait
pas... Dans votre cas de figure, votre voisin <devrait...
M. Girard (Groulx) : ...une
transaction
avec un locataire, il doit avoir consentement du locataire.
M. Roy (Gabriel) :
Absolument. C'est un principe fondamental dans la loi sur la protection. Il y a
toujours la... La transmission, la communication des renseignements personnels
n'est permise que s'il y a consentement qui est donné. Donc, ça ne pourrait
pas... Dans votre cas de figure, votre voisin >devrait justifier qu'il a
obtenu votre consentement d'une façon convaincante. Et là, évidemment...
M. Fontecilla : Comment ça se
donne, ce consentement-là, là?
M. Roy (Gabriel) : Écoutez...
M. Fontecilla : Il est supposé
ou il est signé quelque part?
M. Roy (Gabriel) : Là, M. le
Président, on pose une question plus pratique pour un cas qui est très... deux
voisins, là, donc là je ne pourrais pas vous dire comment Equifax traiterait
concrètement une telle demande, mais la loi exigerait de la part d'Equifax que
vous ayez obtenu le consentement.... en fait, que votre voisin ait obtenu votre
consentement pour obtenir vos renseignements. Et la loi, donc, exige que ce
soit... de s'assurer qu'il y ait eu consentement.
Évidemment, en termes de concrètement,
comment c'est appliqué si... bien là, il faut voir comment la Commission
d'accès à l'information administre la loi. Donc, c'est pour ça que c'est un
forum qui est celui probablement plus du projet de loi n° 64, parce que c'est
là qu'ils vont ouvrir cette loi-là en grande partie.
M. Girard (Groulx) : Mais je
pense qu'au-delà de référer au projet de loi n° 64, là, il y a la notion
de consentement qui existe. Tous les... Je pense que, dans le cas plus
pratique, là, vous, vous... une querelle de voisins, c'est quand même assez
commun, mais une querelle de voisins qui se termine par une demande d'accès au
dossier de crédit d'un des deux voisins, ça, c'est particulier, là, mais une
transaction de location où le locateur veut consulter le dossier de crédit du
locataire, ça prend le consentement du locataire.
M. Roy (Gabriel) : Oui, dans
tous les cas, il n'y a pas un droit à obtenir le dossier sans le consentement.
M. Girard (Groulx) : Non, mais
vous ne semblez pas d'accord.
M. Fortin :Bien oui, je suis d'accord, mais pensez au contexte de pénurie
de logements actuel, là. <Qui est-ce qui se cherche un appartement... >Chez
nous, à Gatineau, là, il y a 1 % de taux d'inoccupation. Qui est-ce qui se
cherche un appartement qui ne va pas dire oui? Ils sont 20 à se battre pour le
même appartement. Il n'y a pas de demande...
M. Girard (Groulx) : Oui, mais
vous ne direz pas : Vous...
M. Fortin :
Je comprends que je consens, mais je n'ai pas le choix, tu sais, comme
locataire.
M. Girard (Groulx) : Mais vous
ne direz pas oui à votre voisin, là, qui n'aime pas la façon que vous tondez le
gazon, là.
M. Fortin :
Non, mais, dans le contexte de locataire, par exemple...
Une voix : ...
M. Fortin :Ou d'emploi.
Une voix
: ...
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le député de Laurier-Dorion, souhaitiez-vous ajouter autre chose?
M. Fontecilla : Une
dernière... Dans l'état actuel des choses, là, <si je veux acheter...
>on sort du domaine des locataires, si je veux acheter une voiture, là,
est-ce que je suis obligé de donner mon... Quelque part, je donne mon
consentement à ce que le vendeur fasse une enquête de crédit, là?
M. Roy (Gabriel) : La
question, c'est : Est-ce que vous êtes obligé de donner votre consentement?
Non.
M. Fontecilla : Non, non, ce n'est
pas ça, là. Est-ce que le... C'est-à-dire, la recherche de renseignements
financiers, là, sur ma demande de crédit, par exemple, est-ce qu'elle doit
compter absolument sur <mon...
M. Fontecilla : ...une
enquête
de crédit, là?
M. Roy (Gabriel) : La
question, c'est : Est-ce que vous êtes obligé de donner votre
consentement?
Non.
M. Fontecilla : Non, non,
ce n'est pas ça, là. Est-ce que le... C'est-à-dire, la recherche de
renseignements financiers, là, sur ma demande de crédit, par exemple, est-ce
qu'elle doit compter absolument sur >mon consentement explicite ou il se
fait par défaut?
M. Roy (Gabriel) : Non, le
consentement n'est pas présumé. Il faut qu'il soit clair, et libre, et éclairé,
là.
M. Fontecilla : C'est bon.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très bien, M. le
Président. Là, un peu dans le même ordre d'idée, mais je pense qu'on a pas mal
avancé déjà, et pour le consentement, oui, enfin, on doit toujours signer un
formulaire quelque part où on consent à ce qu'on puisse consulter notre dossier
de crédit, mais ce consentement-là, comme mon collègue a mentionné tantôt,
est-ce qu'on a le choix de ne pas le faire?
Une voix
: ...
M. Leitão : Pardon?
M. Girard (Groulx) : Il y a un
rapport de force.
M. Leitão : C'est ça. Donc, on
revient à la question que notre collègue de Laurier-Dorion a posée, c'est une
bonne question : Qui y a accès? Ou qui peut avoir accès? Je comprends que
c'est une question que le projet de loi n° 53 n'adresse pas. Ici, on est
dans le crédit, mais, en même temps, on est aussi dans l'encadrement des
agences de crédit, donc je pense qu'on pourrait aussi regarder ça. Ça va être
regardé dans le n° 64, mais je pense que nous aussi,
on pourrait le regarder, pas nécessairement dans le contexte de l'article 9,
là, ce n'est pas ça, mais je pense qu'on pourrait peut-être trouver un moyen
d'élargir un peu plus. On en discutera, de ça, en temps et lieu. On sait bien qu'ici
on est, donc, dans l'octroi de crédit.
La question que j'avais, en fin de compte,
dans tout ça, c'est : dans l'article 9, à la fin, on a une petite
précision : «Toutefois, ces définitions s'appliquent même si la personne
concernée n'est pas un consommateur.» Qu'est-ce que ça veut dire, «qui n'est
pas consommateur»?
• (17 h 50) •
M. Roy (Gabriel) : Alors, M.
le Président, pour répondre à la question, cette phrase-là est mise pour
élargir l'application du gel parce que la Loi sur la protection du consommateur
définit le consommateur comme une personne physique, mais elle exclut la
personne physique qui se procure un bien ou service pour les fins de son
commerce, par exemple un artisan. Et donc on ne voudrait pas que cet
artisan-là, par exemple, ne puisse pas obtenir le gel de sécurité s'il veut
contracter une petite marge de crédit, par exemple. Donc, c'est une façon
d'élargir l'application.
M. Leitão : L'artisan ou le
travailleur autonome de...
M. Roy (Gabriel) : Oui.
M. Leitão : Très bien. C'est
la précision que je voulais avoir. Merci.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Pontiac.
M. Fortin :
Oui, M. le Président. J'écoutais le ministre dans ses échanges avec les
collègues. Et, quand le collègue de René-Lévesque s'est mis à dire ou à poser
une question à savoir est-ce que le gel devrait <s'appliquer...
M. Leitão : ...
ou le
travailleur autonome de...
M. Roy (Gabriel) : Oui.
M. Leitão : Très bien. C'est
la précision que je voulais avoir. Merci.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de Pontiac.
M. Fortin :
Oui, M. le Président. J'écoutais le ministre dans ses échanges avec les
collègues. Et, quand le collègue de René-Lévesque s'est mis à dire ou à poser
une question à savoir est-ce que le gel devrait >s'appliquer quand un
locateur demande une consultation, disons que c'est une proposition, sans
extrapoler, mais je pense qu'il s'en allait vers ça, le ministre a dit :
Oui, mais je pense qu'il y a probablement des partis autour de la table, hein,
qui voudraient aller encore plus loin puis dire que les locateurs ne devraient
pas avoir accès au dossier de crédit.
C'est comme si le ministre... En fait, le
ministre nous a dit par la suite : Nous, on a une position d'équilibre. Il
a appelé ça une position d'équilibre entre les deux positions. Là, il avait une
position initiale, il pense qu'il y a quelqu'un qui veut aller encore plus
loin, puis lui, il propose quelque chose qui n'est absolument rien, là, il ne
propose aucune restriction sur les accès des locateurs, aucune restriction. Il
propose qu'en tout temps, gel ou pas gel, le locateur, avec consentement,
rapport de force ou non, puisse avoir accès au dossier du locataire potentiel.
C'est ça?
M. Girard (Groulx) : En fait,
là, j'ai... Juste pour être... Parce qu'on est dans les nuances, là, puis le
député de René-Lévesque a été subtil, c'est-à-dire qu'il ne nous a pas tout dit,
puis c'est correct, parce que, là, je ne suis pas toujours convaincu s'il
s'oppose à l'utilisation du dossier de crédit dans un contrat de location. En
fait, il m'a dit qu'il avait des discussions avec certains puis il dit : Dans
le cas où on ne s'opposerait pas, peut-être que je favoriserais le gel. Alors,
sa réflexion est en évolution.
Moi, ce que je vous dis, c'est que j'ai
consulté le MAMH et le MTESS et je ne désire pas que le gel s'applique aux situations
d'emploi et de location.
M. Fortin :
Pourquoi?
M. Girard (Groulx) : Parce que
la portée du... Ce qu'on veut protéger ici, c'est les consommateurs contre le
vol d'identité. On veut éviter qu'il y ait un risque financier pour les
citoyens, qu'il y ait des transactions d'octroi de crédit. Puis la transaction
standard, c'est l'émission d'une carte de crédit à votre nom à une personne
malveillante.
M. Fortin : O.K. Tantôt, vous
m'avez dit que c'était une pratique d'affaires, j'utilise vos mots, là, une
pratique commerciale légitime qu'une compagnie de téléphonie cellulaire demande
d'avoir accès au dossier de crédit.
M. Girard (Groulx) : On a
inclus le contrat cellulaire dans les <activités...
M. Fortin :
...tantôt,
vous m'avez dit que c'était une pratique d'affaires,
j'utilise vos mots, là, une pratique commerciale légitime qu'une compagnie de
téléphonie cellulaire demande d'avoir accès au dossier de crédit.
M. Girard (Groulx) : On a
inclus le contrat cellulaire dans les >activités d'octroi de crédit. Essentiellement,
c'est ce qu'on vient faire avec l'amendement.
M. Fortin :
Mais vous m'avez dit que c'était une pratique d'affaires... Comment vous avez
dit ça? Une pratique d'affaires régulière ou...
Une voix : ...
M. Fortin :
Légitime.
M. Girard (Groulx) :
Observable.
M. Fortin :
Observable, légitime, qui a occurrence régulièrement.
M. Girard (Groulx) : Je ne
suis pas un spécialiste du secteur des télécommunications.
M. Fortin :
Non, non, mais vous me dites que c'est légitime. Vous êtes le ministre des
Finances, eux, ils demandent d'avoir accès au dossier de crédit de quelqu'un,
vous me dites : C'est une pratique légitime.
M. Girard (Groulx) : Et moi,
je suggère que, si un consommateur ne veut pas que les compagnies de
télécommunications aient accès à son dossier de crédit, il puisse faire un gel.
M. Fortin :
Oui, O.K., mais vous m'avez dit ça, là vous êtes en train de me dire que pour
un... que c'est aussi une pratique d'affaires légitime qu'un locateur demande
d'avoir accès au dossier de crédit d'un locataire potentiel. C'est ça?
M. Girard (Groulx) : Là, ce
que je vous dis, c'est que ce n'est pas de mes rôles et responsabilités, et que
cette situation-là appartient au MAMH, et que, dans l'emploi, on est dans le
domaine du MTESS. Ici, la portée du projet de loi vise le processus d'octroi de
crédit, qui est dans mes rôles et responsabilités. Tout le débat sur l'accès au
logement, qui est extrêmement important...
M. Fortin :
C'est quoi, l'octroi de crédit d'une compagnie de téléphonie cellulaire?
M. Girard (Groulx) : Bien, <c'est...
>il y a un contrat.
M. Fortin :
Oui, il y a un contrat, comme il y en a un entre un locataire et un locateur.
Il n'y a pas un octroi de crédit.
M. Girard (Groulx) : Oui, vous
voulez expliquer la distinction?
Le Président (M. Simard) : Bien
sûr. Me Roy.
M. Roy (Gabriel) : Oui, bien, effectivement,
là, au sens de la Loi sur la protection du consommateur, ce n'est pas du crédit
strictement parlant, ça fait l'objet d'un concept, d'un contrat qui est
différent, donc, effectivement.
M. Fortin :O.K. C'est quoi, la différence entre un contrait
locataire-locateur puis un contrat fournisseur de téléphonie cellulaire et
consommateur? C'est...
M. Roy (Gabriel) : Bien, en
fait...
M. Girard (Groulx) : Allez-y,
allez-y, on est... c'est vous qui avez l'expertise, répondez à la question.
M. Roy (Gabriel) : Alors, bien,
en fait, ça a été ajouté parce que ça a été considéré comme un type de contrat
qui pouvait être conclu dans un cas de vol d'identité et qui pourrait avoir des
conséquences pécuniaires négatives sur la personne. Donc, ça reste toujours la
question d'éviter un préjudice financier, finalement. Donc, même si ce n'est
pas du crédit strictement parlant, ça peut être un type de contrat qui entache,
là, le dossier de crédit puis qui soit, dans les faits, assimilé à, tu sais,
une vérification de la diligence dans le paiement. Puis donc il est traité de
façon similaire, dans les faits.
M. Fortin :
Puis quelqu'un qui ne paie pas <son...
M. Roy (Gabriel) : ...ça peut
être un type de contrat qui entache, là, le dossier de crédit puis qui soit,
dans les faits, assimilé à, tu sais, une vérification de la diligence dans le
paiement. Puis donc il est traité de façon similaire, dans les faits.
M. Fortin :
Puis
quelqu'un qui ne paie pas >son loyer, ça ne peut pas
entacher son dossier de crédit?
M. Roy (Gabriel) : Ça pourrait
théoriquement, mais ce n'est pas... La question du préjudice financier n'est
pas la même. C'est plutôt les risques financiers, là, qu'on cherche à éviter
avec le gel de crédit.
M. Fortin :
J'ai mal compris votre dernière phrase, excusez-moi.
M. Roy (Gabriel) : Le gel de
sécurité vise des contrats pour lesquels il pourrait y avoir un préjudice principalement
financier, et c'est la raison pour laquelle sa portée est telle, tout
simplement, là. On vise donc les contrats de crédit, les contrats de louage,
qui sont grosso modo pas mal semblables à du crédit, puis ces contrats-là qui
ne sont également pas du crédit strictement parlant mais qui sont traités de
façon semblable.
M. Fortin :O.K. À partir du moment, là, où, dans les deux cas, dans les
deux cas, il y a un... En fait, je vais prendre un cas de recul. Ce que
j'aimerais que le ministre... Un pas de recul. Ce que j'aimerais que... Je
recommence. J'aimerais que le ministre prenne deux secondes, se mette dans la
peau d'un locataire potentiel qui a un dossier de crédit qui est comme ci,
comme ça, O.K., pas fantastique, là. Peut-être qu'il a eu des enjeux à un
moment donné, peut-être qu'il a eu de la fraude, peut-être qu'il a eu d'autres
choses qui s'est produit, mais il a des enjeux avec son dossier de crédit. Dans
le contexte de la pénurie de logements qu'il y a en ce moment... Et vous avez
vu, cette semaine, là, chez nous, c'était le «front page» du Droit, là, et
je pense que Québec solidaire est d'accord, je pense qu'ils en ont parlé cette
semaine, si je ne me trompe pas, c'était le «front page» du Droit, on
disait : Urgence, situation d'urgence, pénurie de logements à Gatineau.
Dans ce contexte-là, où il y a pas mal plus de locataires qu'il y a de
locateurs, si on donne accès aux dossiers de crédit, comment est-ce que quelqu'un
est supposé se trouver un logement, quelqu'un qui a un dossier de crédit qui
n'est pas fantastique, là? Quand il y a pas mal plus de locataires que de
locateurs potentiels, comment il est supposé se trouver un logement?
M. Girard (Groulx) : Bien, je
pense que la réponse à votre question, c'est qu'on a des efforts importants à
faire dans l'offre de logements, là. C'est pour ça qu'il y a eu une entente
avec le gouvernement fédéral après trois ans de négociations. C'est pour ça
qu'on a mis 400 millions dans AccèsLogis depuis qu'on est élus.
M. Fortin :
Oui, mais ce n'est pas ça, la réponse à la... En fait, ce n'est pas ça, ma
question. On peut faire tout ce qu'on veut, là, vous le savez comme moi, que ça
va prendre des années puis des années pour que ça ait un impact, là, mais là on
a une pièce législative, devant nous, en ce moment, où vous pouvez faire en
sorte d'enlever ce risque-là pour le locataire.
M. Girard (Groulx) : Bien, je
n'ai... Parce que je n'ai pas eu de...
Le Président (M. Simard) : En
conclusion, M. le ministre, parce qu'il est 18 heures.
• (18 heures) •
M. Girard (Groulx) : Bien, en
conclusion, je n'ai pas eu de...
18 h (version révisée)
M. Fortin :...on peut faire tout ce qu'on veut, là, vous le savez, comme
moi, que ça va prendre des années puis des années pour que ça ait un impact, là,
mais là on a une pièce législative, devant nous, en ce moment, où vous pouvez faire
en sorte d'enlever ce risque-là pour le locataire.
M. Girard (Groulx) : Bien, je
n'ai... Parce que je n'ai pas eu de...
Le Président (M. Simard) : En
conclusion, M. le ministre, parce qu'il est 18 heures.
M. Girard (Groulx) : Bien, en
conclusion, je n'ai pas eu de proposition concrète, là.
Le Président (M. Simard) :
D'accord.
M. Girard (Groulx) : J'ai eu
des questionnements. Est-ce que... Si vous voulez nous proposer d'ajouter un
4°, on pourra en discuter. Et je n'ai pas...
Le Président (M. Simard) :
Merci, oui, effectivement, on va en rediscuter.
M. Girard (Groulx) : Mais
c'est parce que, nous, on...
Le Président (M. Simard) : Je
suis désolée de vous pousser un peu comme ça dans les câbles, c'est qu'il est
18 heures.
M. Girard (Groulx) : Non, mais
nous, dans l'intérêt supérieur du Québec, on aurait pratiquement continué...
Le Président (M. Simard) : Je
comprends, mais il y a un ordre de la Chambre, et on doit suivre cet ordre.
M. Girard (Groulx) : On
s'arrête. On va reprendre cette discussion.
Le Président (M. Simard) : Ceci
étant dit, nous allons ajourner nos travaux jusqu'au mardi 29. Au plaisir
de vous revoir.
(Fin de la séance à 18 h 1)