Journal des débats (Hansard) of the Committee on Public Finance
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Tuesday, September 29, 2020
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Vol. 45 N° 82
Clause-by-clause consideration of Bill 53, Credit Assessment Agents Act
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Intervenants par tranches d'heure
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Simard, Jean-François
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Girard, Eric
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Fortin, André
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Rizqy, Marwah
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Marissal, Vincent
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Girard, Eric
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Simard, Jean-François
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Fortin, André
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Marissal, Vincent
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Rizqy, Marwah
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Ouellet, Martin
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Simard, Jean-François
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Girard, Eric
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Marissal, Vincent
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Asselin, Mario
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Boutin, Joëlle
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Émond, Jean-Bernard
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Reid, Claude
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Thouin, Louis-Charles
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Chassin, Youri
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Fortin, André
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Ouellet, Martin
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Fortin, André
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Girard, Eric
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Simard, Jean-François
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Marissal, Vincent
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Asselin, Mario
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Boutin, Joëlle
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Émond, Jean-Bernard
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Reid, Claude
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Thouin, Louis-Charles
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Chassin, Youri
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Ouellet, Martin
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Simard, Jean-François
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Girard, Eric
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Fortin, André
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Rizqy, Marwah
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Marissal, Vincent
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Girard, Eric
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Marissal, Vincent
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Simard, Jean-François
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Asselin, Mario
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Boutin, Joëlle
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Reid, Claude
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Thouin, Louis-Charles
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Émond, Jean-Bernard
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Fortin, André
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Ouellet, Martin
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Chassin, Youri
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Girard, Eric
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Fortin, André
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Simard, Jean-François
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Marissal, Vincent
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Asselin, Mario
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Boutin, Joëlle
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Reid, Claude
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Émond, Jean-Bernard
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Chassin, Youri
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Rizqy, Marwah
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Ouellet, Martin
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Rizqy, Marwah
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Girard, Eric
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Simard, Jean-François
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Ouellet, Martin
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Fortin, André
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Marissal, Vincent
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Ouellet, Martin
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Simard, Jean-François
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Girard, Eric
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Marissal, Vincent
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Rizqy, Marwah
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Asselin, Mario
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Boutin, Joëlle
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Reid, Claude
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Thouin, Louis-Charles
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Émond, Jean-Bernard
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Chassin, Youri
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Girard, Eric
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Marissal, Vincent
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Simard, Jean-François
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Fortin, André
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Rizqy, Marwah
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Ouellet, Martin
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Asselin, Mario
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Boutin, Joëlle
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Reid, Claude
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Thouin, Louis-Charles
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Émond, Jean-Bernard
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Chassin, Youri
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Ouellet, Martin
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Girard, Eric
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Simard, Jean-François
10 h (version révisée)
(Dix heures trois minutes)
Le Président (M. Simard) :
Chers collègues, bonjour. Je constate que nous avons quorum. Je déclare donc
notre séance de travail officiellement ouverte.
Comme vous le savez, la commission est
réunie afin d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi n° 53, Loi
sur les agents d'évaluation du crédit.
Mme la secrétaire, bonjour. Heureux de
vous retrouver. Y aurait-il des remplacements ce matin?
La Secrétaire
: Oui, M.
le Président. Alors, Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré) est remplacée
par Mme Boutin (Jean-Talon) et M. Leitão… (Robert-Baldwin), pardon,
est remplacé par Mme Rizqy (Saint-Laurent).
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Et je dépose officiellement un mémoire déposé par Sécurité Crédit,
qui vous a été transféré via Greffier.
Donc, récapitulons brièvement. Au moment
d'ajourner nos travaux, le 24 septembre dernier, le ministre des Finances
venait de déposer un amendement à l'article 9 et le ministre répondait, du
reste, à une question du député de Pontiac.
M. le ministre, pour les fins, là, de
compréhension des gens qui sont avec nous, qui nous écoutent, mais aussi pour
l'auditoire, pour l'opposition, pourriez-vous nous relire, s'il vous plaît, cet
amendement?
M. Girard (Groulx) : Bien, je
vous proposerais même de resituer la discussion dans son cadre plus large.
Le Président (M. Simard) :
Très volontiers.
M. Girard (Groulx) : Alors,
nous sommes sur le projet de loi n° 53, Loi sur les agents d'évaluation du
crédit, et, grâce à l'excellent travail de cette commission, la semaine
dernière, nous avons couvert le chapitre I, qui traitait des dispositions
introductives, et le chapitre II, qui traitait des désignations et
révocations de la désignation. Et je vous rappelle que nous confions ce rôle à
l'AMF au niveau de la désignation.
Alors, nous sommes dans le
chapitre III, c'est là où nous en sommes aujourd'hui, Mesures de
protection, droits des personnes concernées, recours et plaintes, et nous
sommes dans la section I, qui couvre les articles 8 à 12, Mesures de
protection, et nous sommes à l'amendement de l'article 9, que je vais vous
lire pour qu'on puisse entamer la discussion sur cet amendement. Ça vous va, M.
le Président?
Le Président (M. Simard) : Ça
me va très bien.
M. Girard (Groulx) : Parfait.
Le Président
(M. Simard) : Ça me va très bien, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : À
l'article 9 du projet de loi :
1° remplacer, dans le premier alinéa,
«ou la conclusion d'un contrat de louage à long terme de biens» par «, la
conclusion d'un contrat de louage à long terme de biens ou d'un contrat à
exécution successive de service fourni à distance»;
2° insérer, après
le premier alinéa, le suivant :
«L'agent doit aviser le tiers, à qui le
gel lui interdit de communiquer les renseignements personnels, de l'existence de
ce gel.»;
3° insérer, après le paragraphe 2° du <deuxième
alinéa…
M. Girard (Groulx) : ...
insérer,
après le premier alinéa, le suivant :
«L'agent doit aviser le tiers, à qui le
gel lui interdit de communiquer les renseignements personnels, de l'existence
de ce gel.»;
3° insérer, après le paragraphe 2° du
>deuxième alinéa, le paragraphe suivant :
«3° le contrat à exécution successive de
service fourni à distance est celui auquel s'applique la section VII du
chapitre III du titre I de cette loi.»
Commentaire : Cet amendement a pour
objet d'empêcher un agent d'évaluation du crédit de communiquer les renseignements
personnels d'une personne dont le dossier fait l'objet d'un gel de sécurité à
un tiers lorsque cette communication a pour fin la conclusion d'un contrat à exécution
successive de service fourni à distance, notamment un contrat de téléphonie cellulaire.
Il a aussi pour objet d'obliger un agent à aviser le tiers à qui il ne peut communiquer
les renseignements personnels demandés en raison d'un gel de sécurité de
l'existence de ce gel.
Le texte de l'article 9 du projet de
loi, tel qu'amendé, se lira ainsi :
«Le gel de sécurité interdit à l'agent
d'évaluation du crédit qui détient le dossier qui en fait l'objet de communiquer
les renseignements personnels qu'il contient ainsi que ceux qu'il produit à
partir de ceux-ci, lorsque cette communication a pour fin la… — excusez-moi — la
conclusion d'un contrat de crédit, l'augmentation du crédit consenti en vertu
d'un tel contrat ou la conclusion d'un contrat de louage à long terme de biens
ou d'un contrat à exécution successive de service — excusez-moi, là,
j'ai perdu ma... — ou d'un contrat à exécution successive de service fourni
à distance.
«L'agent doit aviser le tiers, à qui le gel
lui interdit de communiquer les renseignements personnels, de l'existence de ce
gel.
«Pour l'application du présent article :
«1° le crédit faisant l'objet d'un contrat
s'entend au sens du paragraphe f de l'article 1 de la Loi sur la protection du consommateur(chapitre P-40.1);
«2° le contrat de louage à long terme de
biens s'entend au sens donné à cette expression par l'article 150.2 de
cette loi;
«3° le contrat à exécution successive de
service fourni à distance est celui auquel s'applique la section VII du
chapitre III du titre I de cette loi.
«Toutefois, ces définitions s'appliquent
même si la personne concernée n'est pas un consommateur.»
Alors, je pense qu'on a bien recadré la
discussion, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Très
bien, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Je serais
prêt à prendre les questions.
Le Président (M. Simard) :
Alors, de fait, lors de l'interruption de nos travaux, le <24 septembre
dernier...
M. Girard (Groulx) : …même
si la personne concernée n'est pas un consommateur.»
Alors, je pense qu'on a bien recadré la
discussion,
M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Très
bien,
M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Je
serais prêt à prendre les questions.
Le Président (M. Simard) :
Alors, de fait, lors de l'interruption de nos travaux, le >24 septembre
dernier, le leader de l'opposition officielle vous adressait une question.
Alors, je ne sais trop si, M. le leader, vous souhaitiez reprendre là où vous
étiez.
• (10 h 10) •
M. Fortin :
En fait, M. le Président, par respect, parce que j'ai manqué le début de
l'explication du ministre, je vais laisser mes collègues amorcer la discussion.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Bien, vous vous
rappelez que moi, la semaine dernière, j'étais aussi la plus absente qu'il n'y
a pas ici.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, M. le député de Rosemont.
Une voix : Il n'était pas là
lui non plus.
Le Président (M. Simard) :
C'était volontaire, je m'excuse. C'était volontaire, je m'excuse. Mme la
députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Bien, merci, M. le
Président. Bonjour, M. le ministre. Très contente d'être de retour avec vous.
Juste pour être certaine, avec l'ajout, au fond, vous allez couvrir davantage
de crédit, c'est bien ça?
M. Girard (Groulx) : C'est ça.
Le but… Puis, peut-être pour recadrer la discussion, il y avait des gens qui
étaient présents, il y en a qui n'y étaient pas, mais tout le monde comprend,
je veux donner l'esprit de la discussion que nous avions. La question est :
Est-ce que le gel doit s'appliquer uniquement aux activités de crédit?, ce qui
est la proposition gouvernementale, et on ajoute aux activités de crédit les
contrats de télécommunications. Et il y avait discussion : Est-ce que le
gel doit s'appliquer dans les dossiers où il est parfois consulté ou d'usage de
le consulter, c'est-à-dire les contrats de location reliés au logement et les
employeurs, etc.?
Mais la proposition gouvernementale est
vraiment que le verrou de crédit, qui est une mesure exceptionnelle, qui vise à
protéger les gens qui auraient été victimes d'un vol d'identité… Parce qu'on
veut vraiment cesser toute activité de crédit potentiellement dommageable. Et,
en toute connaissance de cause, la plupart des fraudes lors des vols d'identité,
ce sont des cartes de crédit. Mais nous suggérons, et nous avons réfléchi à
cette question, que le verrou s'applique aux activités de crédit.
Mme Rizqy : J'ai une question.
Est-ce que le verrou peut aussi s'appliquer aux cartes de crédit qui sont
émises mais qui sont préapprouvées?
M. Girard (Groulx) : En fait,
je vais répondre partiellement, et on pourra poursuivre la discussion. Lors des
consultations particulières — c'est
bien le terme parlementaire? — lors
des consultations particulières, une institution financière a suggéré que les
augmentations de crédit ne soient pas sujettes au gel. Nous n'acceptons pas
cette suggestion. Donc, le verrou <s'appliquerait aux…
M. Girard (Groulx) :
...
particulières — c'est bien
le terme parlementaire? — lors des
consultations particulières, une institution financière a suggéré que les
augmentations de crédit ne soient pas sujettes au gel. Nous n'acceptons pas
cette suggestion. Donc, le verrou >s'appliquerait aux augmentations de
crédit.
Lorsque vous dites «crédit préapprouvé»,
le gel n'est pas rétroactif, là. Si un client a fait approuver son crédit, en
toute connaissance de cause, avec son institution financière, n'a pas indiqué à
ce moment-là qu'il voulait geler cette transaction-là, la transaction est
toujours en vigueur.
Mme Rizqy : Si vous
permettez, juste pour... Parce que vous avez bien raison que, notamment, quand
on a entendu Desjardins, ils ont dit : Nos clients, on les connaît, alors ceux
avec qui qu'on fait déjà affaire et que… nous demandent une augmentation de
crédit avec un client avec qui qu'on fait déjà affaire, ils nous ont suggéré
que le verrou ne s'applique pas.
Moi, ma question, c'est vraiment pour les
crédits... les cartes de crédit préapprouvées où est-ce qu'il n'y a pas de
relation d'affaires. Souvent, on voit certaines compagnies de cartes de crédit
envoyer une carte de crédit. Moi, j'en reçois. Mme Rizqy, vous venez de
recevoir une carte de crédit de 10 000 $ préapprouvée, appelez à ce
numéro. Est-ce qu'à ce moment-ci, c'est une carte de crédit à qui je n'ai
jamais fait affaire avec l'institution financière, le crédit ne devrait-il
pas... le verrou ne devrait-il pas s'appliquer aussi à cela?
M. Girard (Groulx) : Bon.
Alors ici, je n'ai jamais préapprouvé de cartes de crédit, mais j'imagine que
les institutions financières, avant d'émettre des cartes de crédit
préapprouvées, consultent le dossier de crédit, et, s'il y a un verrou, clairement
il ne pourrait pas y avoir une émission d'une carte de crédit préapprouvée.
Mme Rizqy : Je pense
qu'on pourrait peut-être prendre cette question en délibéré et faire des
vérifications pour revenir là-dessus, parce que, souvent, ces cartes de crédit
préapprouvées, c'est des compagnies qui sont plus agressives dans leur crédit.
Ce n'est pas nécessairement nos institutions financières qu'on connaît, les
plus traditionnelles, qui envoient ce type de cartes de crédit. Alors, peut-être
qu'on pourrait faire une petite... on pourrait prendre cette question-là en
délibéré puis revenir là-dessus, si vous permettez, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de Pontiac.
M. Fortin :
Je veux juste bien comprendre votre intention, M. le ministre, là. Ce que vous
êtes en train de nous dire essentiellement, c'est que toute la discussion qu'on
a eue jeudi dernier, là, vous êtes encore à la même place, essentiellement.
Donc, pour un contrat d'un locataire et un locateur d'un appartement, vous ne
pensez pas que le verrou devrait s'appliquer pour la vérification que le
locateur voudrait faire.
M. Girard (Groulx) : Bien,
en fait... Puis c'est important. Le fait que je n'ai pas changé ma position ne
diminue pas en rien le respect que j'ai pour le point que vous avez soulevé. Parce
qu'on en a discuté entre nous, on a... c'était un des avantages d'ajourner
jeudi et d'être ici <mardi, on a...
M. Girard (Groulx) :
...que je n'ai pas changé ma position ne diminue pas en rien le respect que
j'ai pour le point qu
e vous avez soulevé. Parce qu'on en a discuté entre
nous, on a... c'était un des avantages d'ajourner jeudi et d'être ici >mardi,
<on a... >on s'est vraiment posé la question sous l'angle... Et là
je regarde les autres députés des formations <qui étaient... >qui
avaient aussi parlé de cette question. Je pense que tous ensemble, on s'est
posé cette question-là et on s'est demandé sous quels critères évaluer ça.
Et la question, c'est : Est-ce que
le projet de loi serait meilleur, par exemple, si on ajoutait un amendement
puis qu'on disait que le verrou peut s'appliquer dans un contrat de location?
Essentiellement, je pense que c'est ça, l'angle sous lequel on l'a regardée.
Et l'autre question qu'on s'est demandée,
c'est : Pourquoi on se fait demander ça? On se fait demander ça dans un
contexte de difficulté d'accès au logement, notamment dans certaines régions du
Québec, Gatineau, Montréal, Québec. <Et est-ce que... >D'une part,
est-ce que d'ajouter la possibilité de faire un gel sur... de carrément
empêcher la consultation d'un dossier de crédit lorsqu'il y a un gel, est-ce
que ça fait un meilleur projet de loi? Nous en sommes venus à la conclusion que
non. Et est-ce que ça fait quelque chose pour l'accès au logement? En fait, ça
n'aide pas du tout, parce qu'il pourrait y avoir des situations où quelqu'un
qui est en difficulté, qui a gelé son crédit, finalement trouve un logement,
mais là, pendant que le logement est disponible, qu'il faut conclure la
transition, son contrat est gelé, puis… bon, j'ai perdu mon mot de passe, je n'ai
pas mon mot de passe, que ça prend 36 heures dégeler mon compte, le
logement s'en va à quelqu'un d'autre. <Et donc...>
Et l'autre point qui est important, c'est
que, bien que cette pratique est reconnue par la Régie du logement, que c'est
acceptable pour les locateurs de consulter le dossier de crédit des locataires,
il y a la notion de consentement, là. Le locataire doit consentir à ce que le
locateur consulte son dossier de crédit. Ce n'est pas fait sans consentement ou...
Une voix
: ...
M. Girard (Groulx) : Bien
là, <je... >juste terminer. <Alors... >Mais je pense
que c'est une question importante, parce que le député de Pontiac me dit… Parce
que, quand même, on a passé trois heures ensemble sur <l'article 9
et...
M. Girard (Groulx) : ...
consulte
son dossier de crédit. Ce n'est pas fait sans consentement ou...
Une voix
: ...
M. Girard (Groulx) :
Bien là, je... juste terminer. Alors... Mais je pense que c'est une question
importante, parce que le député de Pontiac me dit… Parce que, quand même, on a
passé trois heures ensemble sur l'article 9 et on pourrait passer un autre
x heures sur >l'article 9. Et, si la question demeure : Est-ce que
le verrou doit s'appliquer au contrat de location?, je vous confirme qu'on l'a
regardée avec diligence, et on recommande que non.
Le Président (M. Simard) : Mme
la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : J'ai une petite
question technique, mais, juste avant, j'ai une parenthèse. M. le ministre,
vous me faites sourire un peu parce que, le consentement, vous avez raison,
mais il ne faut pas non plus oublier ce qu'on appelle un consentement un petit
peu forcé, hein? Parce qu'une personne qui cherche un logement en pleine
pénurie de logements, bien, elle va devoir consentir, sinon, veux veux pas, le
propriétaire va passer au suivant, puis il y en a pas mal, de suivants, ces
temps-ci. Vous irez faire un tour sur la rue Notre-Dame, à Montréal, ils sont
pas mal tous là en ce moment. Et ça, c'est ma parenthèse…
M. Girard (Groulx) : Mais
d'aucune façon je ne diminue ce qui se passe sur la rue Notre-Dame. Je vous
soumets que le projet de loi n° 53 n'est pas le véhicule pour adresser la
pénurie de logements à Montréal.
Mme Rizqy : Non, non, mais ça,
je l'entends. Mais c'est juste, au niveau du consentement, de le dire, que les
gens consentent, ça banalise un peu le problème parce que ce n'est pas vrai que
les gens consentent avec beaucoup d'engouement, là. C'est qu'ils n'ont pas le
choix de consentir. Ça s'appelle la fabrication d'un consentement. C'est ça,
mon propos.
• (10 h 20) •
Mais moi, j'aimerais... Là, j'ai fait ma
parenthèse. Je vais respirer, puis je vais passer à ma question très technique.
Tantôt, vous avez dit que vous avez fait le choix de ne pas entendre le message
des institutions financières au niveau de l'augmentation du crédit. J'ai une
question plus technique. Si jamais la situation suivante arrive : on a une
famille qui, malheureusement, se fait voler ses informations, elle doit avoir
recours au verrou, mais elle est aussi en négociation de renouvellement
d'hypothèque… Ça, c'est une relation d'affaires avec son institution financière,
elle doit renouveler son hypothèque. Des fois, au moment du renouvellement
d'hypothèque, il y en a qui augmentent leur prêt, à ce moment-là, pour
différentes raisons, ils doivent agrandir la maison, ils doivent faire des
rénovations. Est-ce qu'à ce moment-là... est-ce que le verrou ne devrait pas
s'appliquer lorsque c'est la même institution financière, avec le même client
puis qu'il y a une relation d'affaires?
M. Girard (Groulx) : Bien, à
ce moment-là, si vous avez un verrou et que vous voulez renouveler votre
hypothèque, vous devrez enlever le verrou s'il y a une augmentation du crédit.
Mme Rizqy : Oui, mais... Donc,
c'est tout ou rien. On ne pourrait pas avoir juste une petite affaire technique
<pour... >avec l'institution financière?
M. Girard (Groulx) : Bien, ce n'est pas tout ou rien, là. On parle d'une mesure
extraordinaire qui vise à protéger des gens qui ont été victimes
potentiellement de vol d'identité. Alors, la mesure est extrême, vous bloquez <toute
transaction...
M. Girard (Groulx) :
...bien,
ce n'est pas tout ou rien, là. On parle d'une mesure
extraordinaire qui vise à protéger des gens qui ont été victimes
potentiellement de vol d'identité. Alors, la mesure est extrême, vous bloquez
>toute transaction de crédit sur votre compte. Dans la mesure où vous
voulez faire une transaction de crédit, vous allez devoir enlever le verrou, et
on a discuté de cela précédemment, et faire votre transaction, le remettre.
Mme Rizqy : Moi, je vois que
votre conseiller hoche de la tête, là, M. le ministre. <C'est… >Justement,
c'est un peu... c'est : on pèse sur les freins ou on pèse sur
l'accélérateur. Entre les deux, il y a d'autres vitesses sur lesquelles qu'on
peut jouer, et c'est pour ça que les institutions financières ont dit :
Mais, lorsque c'est notre client où est-ce qu'on a une relation d'affaires,
qu'on connaît notre client, à ce moment-là est-ce qu'on peut permettre une augmentation
de crédit, ou même au niveau du renouvellement, mais bloquer les autres, garder,
donc, au fond, le verrou pour le reste, mais qu'avec notre propre institution
financière, si j'ai besoin de transiger, d'être en mesure d'avoir une levée
partielle du verrou juste avec mon institution financière mais le garder pour toutes
les autres, envoyer un message, dire : Non, non, attendez, là, dans mon
dossier de crédit, j'ai un problème en ce moment, mais mon institution
financière, avec elle, je veux transiger?
M. Girard (Groulx) : O.K.
Alors, si…
Mme Rizqy :
Vous n'êtes pas obligé de me répondre maintenant, parce que je pense que, peut-être…
consulter, là.
M. Girard (Groulx) : Non, non,
mais je peux vous répondre, là. Vous, vous voudriez une évolution du verrou où,
par exemple, vous choisiriez à qui le verrou s'applique.
Mme Rizqy : Non, ce que je
dis, c'est que...
M. Girard (Groulx) : C'est
qu'avec votre institution financière il ne s'appliquerait pas et, dans tous les
autres cas, il s'appliquerait.
Mme Rizqy : Ce que je dis, c'est
que j'aimerais, au fond, comprendre qu'est-ce qui vous a amené à ne pas
entendre le message des institutions financières lorsqu'ils nous ont dit :
Lorsqu'on a une relation d'affaires avec notre client, il peut arriver une
situation que, oui, il y a une alerte dans le dossier de notre client, mais
nous, on le connaît, notre client, là, on le connaît physiquement parce qu'elle
vient à la caisse populaire chaque semaine, puis c'est notre cliente, puis on
la voit, de visu, là, on est capables de l'identifier. Alors, dans ce cas-là,
moi, j'aimerais comprendre votre raisonnement de ne pas avoir entendu le
message des institutions financières qui vous disent : Nos clients,
personnellement, on les connaît et on est capables d'évaluer et de dire :
Bien oui, c'est vraiment Eric Girard.
M. Girard (Groulx) : Bien,
écoutez, je pense que, si vous connaissez votre client, que vous voyez un
verrou, que vous confirmez à votre client que vous voulez faire une transaction
de crédit sur son compte, bien, vous attendrez que votre client ait levé son
verrou puis vous ferez la transaction. Connaître son client veut aussi dire que
vous vous adaptez à ces circonstances. Si vous connaissez votre client, il a
été victime d'un vol d'identité, ça veut dire que cette personne-là est dans
une situation où des vérifications supplémentaires doivent être faites. Et,
puisqu'il y a un verrou, <il devra se... >puis on a discuté de la période
de temps, il devra peut-être se... peut-être 48 heures, le verrou est
enlevé, vous faites la transaction, vous remettez le verrou. Je pense que
connaître son client, ça fera partie de cela aussi, là.
Mme Rizqy : Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de <Rosemont.
M. Marissal : Oui...
M. Girard (Groulx) :
...période de temps, il devra peut-être se... peut-être 48 heures, le
verrou est enlevé, vous faites la transaction, vous remettez le verrou. Je
pense que connaître son client, ça fera partie de cela aussi, là.
Mme Rizqy : Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de >Rosemont.
M. Marissal : Oui. Rebonjour,
chers collègues. Heureux d'être de retour. On n'a pas le droit ici de dire qui
n'est pas là, mais j'ai le droit de dire que moi, je n'étais pas là, je présume,
alors...
M. Girard (Groulx) : On peut
dire qu'on est contents que vous êtes là.
M. Marissal : Ah! ça, c'est
gentil. Merci. Je suis content d'être de retour. Je vais peut-être faire un
petit pas de recul, là, parce que mon collègue de Laurier-Dorion a fait un
intérim extraordinaire. Je peux vous dire d'ailleurs que, connaissant sa
grande, grande sensibilité, notamment à la question du logement, il s'est
passionné pour le débat autour de cet article. J'ai même eu peur, à un moment
donné, qu'il prenne vraiment ma place de façon permanente.
Mais vous avez raison de dire que le projet
de loi n° 53 ne réglera pas la crise du logement.
Moi, je pense qu'on pourrait régler néanmoins la question de l'accès
intempestif à nos cotes de crédit par toute sorte de monde, parce que c'est là où
moi, je circonscris l'histoire qui est devant nous ce matin.
Vous faites souvent ça d'ailleurs, M. le
ministre, vous revenez au plus petit commun dénominateur de vos projets de loi
en disant : Ce projet de loi ne fait pas ça, il veut faire ça. En tout
respect, je trouve que c'est un peu une pensée en silo parce qu'on est vraiment
à côté, là, on est à côté, là, on n'est même plus dans un silo à côté si on
parle de l'accès à nos cotes de crédit.
Et la question qu'on devrait se poser ici,
c'est : À quoi servait à l'origine et à quoi devrait servir encore aujourd'hui
cette cote de crédit? Ce n'est pas un buffet chinois où tout le monde peut
rentrer puis dire : Ah! moi, j'ai besoin de la cote de crédit de madame, j'ai
besoin de la cote de crédit de monsieur. Puis on vous a remis des cas réels qui
sont documentés, notamment par des ACEF puis des groupes de protection de
consommateurs, où des gens n'ont pas eu un emploi parce qu'on est allé voir
leur cote de crédit.
Je vous ai raconté le cas de cette jeune
femme qui se qualifiait comme caissière dans un magasin d'articles pour bébé,
que je ne nommerai pas, qui n'a pas eu son emploi parce que le propriétaire est
allé à la cote de crédit puis la cote de crédit n'était pas à son goût. Bien,
rapport, comme diraient mes enfants. Est-ce que ça veut dire que, parce que la
cote de crédit n'est pas top, cette personne est suspectée fraudeuse ou pas
safe? Enfin, il y a un soupçon sur elle parce qu'elle a manqué un paiement ou parce
qu'elle s'est chicanée avec Bell il y a trois ans, puis elle n'a pas eu sa job.
Puis là vous parlez de consentement. Je
suis à la même place que mes collègues ici. Consentement libre et éclairé, là,
je ne suis pas sûr qu'on parle de ça ici, là, parce que, si votre propriétaire
ou votre futur employeur vous dit : Est-ce que tu consens à ce que j'aille
fouiller dans ta cote de crédit?…
Ça, c'est comme
une question loadée, la bonne vieille question loadée : Allez-vous
continuer de battre votre vieille mère? En journalisme, on nous apprenait ça,
la question loadée. Allez-vous continuer de battre votre vieille mère? Si vous
dites non, c'est que vous allez continuer de la battre puis, si vous dites oui,
bien, c'est... Mais, si vous dites non, c'est que vous la battiez, si vous
dites oui, c'est que vous allez continuer de la battre. C'est <une
question...
M. Marissal : …comme une
question loadée, la bonne vieille question loadée : Allez-vous continuer
de battre votre vieille mère? En journalisme, on nous apprenait ça, la question
loadée. Allez-vous continuer de battre votre vieille mère? Si vous dites non,
c'est que vous allez continuer de la battre puis, si vous dites oui, bien,
c'est... Mais, si vous dites non, c'est que vous la battiez, si vous dites oui,
c'est que vous allez continuer de la battre.
C'est >une question loadée. Voulez-vous
consentir à ce que j'aille fouiller dans votre cote de crédit? Si tu dis non,
tu ne l'auras pas, la job, tu ne l'auras pas, le logement, surtout en période
de pénurie de logements.
Moi, j'ai un logement à louer, je le mets
sur Kijiji, peut-être même pas besoin, en trois heures, j'ai 72 visites.
Je fais une présélection, parce que j'ai augmenté les prix de façon
substantielle, j'en prends trois. La première qui passe : Veux-tu que
j'aille fouiller dans ta cote de crédit? Non. Bien, out, «next». C'est de même
que ça marche.
Alors, je repose la question de base, là,
la question qui n'est pas loadée, celle-là, c'est : À quoi ça sert une
cote de crédit? Et quelle était l'intention au départ?
Ça me rappelle un peu le fameux NAS, le
fameux numéro d'assurance sociale, là. C'était rendu, à un moment donné, là, qu'on
nous le demandait quand on allait acheter une boîte de céréales, là. Tu sais, à
un moment donné, ce n'était pas ça, l'idée du numéro d'assurance sociale, c'était
pour avoir des services avec le gouvernement canadien, puis là c'était devenu
comme le mot de passe universel. Tout le monde avait mon NAS, tellement que ça
ne valait plus rien. Ils n'émettent même plus de cartes maintenant tellement qu'il
y a de la fraude.
Alors, pourquoi ne pas profiter… Et je
comprends que le projet de loi n° 53 ne réglera pas la crise du logement,
mais on pourrait contribuer à ne pas l'aggraver, en tout cas, certainement. Je
ne sais pas pourquoi vous ne voulez pas aller là.
M. Girard (Groulx) : Bien, d'une
part, le projet de loi n° 53 n'aggrave pas la situation du logement, là. Et
puis je vais moi aussi… je vais faire un aparté, là, puis ça ne sera pas long,
là, pour tous ceux qui sont avec moi, qui pensent que le ministre ne devrait
pas faire d'aparté, là.
Je vais prendre votre remarque sur le silo
comme un compliment, c'est-à-dire que moi, ici, je me concentre sur le projet
de loi n° 53, et la raison que nous sommes ici, c'est que, lorsque les
Québécois ont été victimes de vol de leurs renseignements personnels, ils se
sont tournés vers deux multinationales pour utiliser leurs services d'alertes,
de surveillance, de notes et que le service n'était pas de bonne qualité. Et
donc nous voulons amener l'AMF pour émettre des lignes directrices sur les
pratiques commerciales et les pratiques de gestion qui, en soi, vont rehausser
la performance de ces institutions-là lorsqu'on en a de besoin.
• (10 h 30) •
L'existence des agents d'évaluation de
crédit, c'est l'évaluation du crédit des consommateurs. Et le premier rôle des
agents d'évaluation de crédit, c'est le commerce des données avec les institutions
financières…
10 h 30 (version révisée)
M. Girard (Groulx) : ...on en a
de besoin. L'existence des agents d'évaluation de crédit, c'est l'évaluation du
crédit des consommateurs. Et le premier rôle des agents d'évaluation de crédit,
c'est le commerce des données avec les institutions financières, O.K., et dans
le but, pour les institutions financières, de faire de l'octroi de crédit. Et
c'est là que nous, on amène, dans le projet de loi, la possibilité pour les
consommateurs d'avoir accès à leur cote, de connaître leur dossier, de savoir,
si je consulte ma cote, que ma cote est mauvaise, je vais vouloir en savoir
plus, comprendre pourquoi, s'il y a des données erronées, je vais vouloir les
faire corriger, et ensuite assurer un niveau de service au niveau de la note,
de l'alerte et du verrou.
Et la question qui concerne
l'article 9 : Est-ce que le verrou doit s'appliquer uniquement aux
activités de crédit ou s'il pourrait être étendu à des situations aussi vastes
que les utilisations de la cote de crédit telles que le marché de l'emploi puis
le marché de la location? Et je réponds, en tout respect, parce que ce n'est
pas blanc ou noir, là, ce n'est pas : Voyons, c'est sûr, puis il y a des
nuances là-dedans, mais que le verrou, qui est une mesure exceptionnelle, doit
s'appliquer lors de l'octroi de crédit. Et je vais m'arrêter ici.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. M. le leader de l'opposition officielle.
Des
voix : ...
M. Girard (Groulx) : Je pense
que le président...
M. Fortin :
Non, non, c'est correct, c'est correct. Laissez-le terminer.
M. Marissal : Excusez-moi,
j'étais parti dans ma lancée...
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) :
C'est que, par souci d'alternance, j'avais redonné la parole au leader de
l'opposition officielle, mais il consentait à ce que vous puissiez finir votre
question. Donc, merci pour la précieuse collaboration.
M. Marissal : Oui, bien, vous
dites, M. le ministre, justement, que, dans le triangle qui existe, là, entre
le consommateur, l'institution financière et l'agence de crédit, l'agence de
crédit sert ici à permettre à l'institution financière d'octroyer du crédit. Je
ne vois nulle part, dans le triangle, les propriétaires de logement, qui, eux,
s'en servent autant pour permettre à quelqu'un d'accéder au logement. On est
dans une autre firme, là, ce n'est pas du tout la même chose. Même chose pour
l'emploi. Dans mon triangle, là, il y a trois points, il y a trois points dans
un triangle. Il n'y en a pas un quatrième ou un cinquième, là, ce n'est pas en
pentagone, cette affaire-là.
Puis là on avait l'occasion de rappeler à
tout le monde qu'une cote de crédit, c'est important, pas juste quand tu te
fais voler ton identité ou voler tes données, c'est tout le temps important.
Puis ça ne devrait pas servir de machine distributrice à quiconque décide
d'aller voir ta cote de crédit. Ça me semble être un principe assez <simple...
M. Marissal : ...cette affaire-là.
Puis là on avait l'occasion de rappeler
à tout le monde qu'une cote de crédit, c'est important, pas juste quand tu te
fais voler ton identité ou voler tes données, c'est tout le temps important. Puis
ça ne devrait pas servir de machine distributrice à quiconque décide d'aller
voir ta cote de crédit. Ça me semble être un principe assez >simple.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Girard (Groulx) : Le marché
de l'emploi et le marché de la location, ce sont des marchés différents du
marché de crédit. Les cas particuliers que vous énoncez, on en a discuté un, la
semaine dernière, sur le logement, vous avez fait référence à une dame qui n'a
pas obtenu un emploi dans votre circonscription, sont réels.
La question, c'est : <Est-ce
que... >De permettre ça, le verrou sur les transactions de location,
est-ce que ça va aider l'accès à la propriété? Non. Est-ce que ça va faire
descendre le taux de chômage? Non plus. Est-ce que ça va augmenter
l'appariement du marché de l'emploi, pénurie en TI, surplus en loisirs et
animation? Non.
Alors, respectueusement, je vous dis que
le but du verrou est de prévenir l'octroi de crédit si vous avez été victime
d'un vol d'identité, et je suggère qu'on s'en restreigne là. Si vous voulez
aller au-delà, au niveau de l'accès... l'utilisation des cotes de crédit dans
la société en général et de la protection de vos renseignements personnels,
bien là, je ne crois pas que le projet de loi n° 53
soit l'endroit pour discuter de ça.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le leader de l'opposition.
M. Fortin :
Étiez-vous un bon élève, M. le ministre?
M. Girard (Groulx) : Si
j'étais un bon élève? Pas pire.
M. Fortin :
Pas pire? Moi, j'ai l'impression que vous étiez un excellent élève. Je vous
entends parler, je vous entends débattre, là, puis j'ai l'impression que vous
étiez un élève doué à l'école. Puis je dois vous dire...
M. Girard (Groulx) : J'attends
le pot, là.
M. Fortin :
Non, non, mais, le pot, je vais me le renvoyer à moi-même, si vous voulez. Tu
sais, moi aussi, j'étais un bon élève à l'école, j'ai sauté une année au
primaire. Puis, rendu au secondaire, je voulais prouver un point à mes parents,
je ne sais pas trop, mais je faisais le strict minimum. Je m'arrangeais pour
passer mes cours à 60 %, 61 %. Je commençais l'année à 40 % juste
pour leur faire peur, là, puis là je finissais l'année avec des 80 %,
juste pour passer à 61 %.
J'ai l'impression que c'est ça que vous
êtes en train de faire. J'ai l'impression que vous faites le strict minimum en
ce moment. Quand vous nous dites : On s'en tient au cadre du projet de loi
n° 53...
M. Fortin :
...minimum. Je m'arrangeais pour passer mes cours à 60 %, 61 %. Je
commençais l'année à 40 %, juste pour leur faire peur, là, puis là je
finissais l'année avec des 80 %, juste pour passer à 61 %.
J'ai l'impression que c'est ça que vous
êtes en train de faire. J'ai l'impression que vous faites le strict minimum en
ce moment. Quand vous nous dites : On s'en tient au cadre du projet de loi
n° 53, c'est juste ça qu'on veut faire, c'est ça,
l'objectif, on n'a pas besoin d'aller plus loin, ce n'est pas la place pour
débattre du reste, j'ai l'impression que vous faites le strict minimum, que
vous nous dites : Bien oui, tu sais, on pourrait, là... Parce que c'est
des cas réels, ce qu'on avance, on pourrait changer la vie de ces gens-là, on
pourrait leur simplifier la vie.
Bien, dans la grande théorie
macroéconomique, là, ça ne changera pas le taux de chômage, ça ne changera pas
l'accès au logement, mais ça a l'opportunité de changer la vie des gens,
changer la vie de la dame, là, qui s'est fait refuser un emploi, mais, parce
que vous voulez vous en tenir au strict minimum, au cadre du projet de loi n° 53, puis nous dire : Bien, ce n'est pas, là,
l'endroit pour faire des modifications comme ça...
M. le ministre, si vous n'êtes pas prêt,
vous, aujourd'hui, à faire ces changements-là, bien dites-nous c'est où,
l'endroit. Dites-nous à qui on doit parler. Dites-nous qui on doit convaincre,
parce que, de toute évidence, vous n'êtes pas convaincu ou vous ne voulez pas
aller là. C'est correct, mais dites-nous qui peut faire ces changements-là si
ce n'est pas le projet de loi n° 53, parce que moi,
je pense qu'on a une porte immense, une porte ouverte, là, et il y a une
opportunité, puis il ne faudrait pas qu'on passe à côté en ce moment.
M. Girard (Groulx) : O.K., oui,
très bonne question, puis merci pour l'hypothèse de compliment. La réponse du
gouvernement à la situation déplorable que nous avons connue, le vol de
renseignements personnels des Québécois, est sur plusieurs fronts. Et les
notions d'accès et de consentement, selon moi, seraient mieux traitées dans le
projet de loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur
privé, d'une part.
Alors, vous me... Pour répondre à votre
question, où, quand, quel article, je vais me tourner vers mon juriste. Est-ce
qu'il y a un article, dans ce projet de loi, où cette question pourrait être
rediscutée?
M. Roy (Gabriel) : Dans ce...
Vous faites référence au projet de loi n° 64 ou 53?
M. Girard (Groulx) : 53.
M. Roy (Gabriel) : Bien, c'est
sûr que oui, mais, dans la mesure où le projet de loi ne traite pas vraiment de
ça, il n'y a pas d'endroit en particulier.
M. Girard (Groulx) : O.K.
Alors, on peut en rediscuter à 9, 10 jusqu'à... Et sur la notion de... Juste un
petit point. On dirait que mes réponses sont trop longues. Vous me regardez
souvent avec le coin de la lunette. Bien, juste...
Le Président (M. Simard) : ...d'assurer
une certaine équité dans la répartition du temps.
M. Girard (Groulx) : D'accord,
mais, sur le point de je ne veux pas en débattre, je ne veux pas en débattre,
ça fait quand même 3 h 40 min qu'on en discute, puis je l'ai
considéré. D'accord.
Le Président (M. Simard) : Donc,
simplement une question de forme, <je...
M. Girard (Groulx) : ...juste...
Le Président (M. Simard) :
...d'assurer
une certaine équité dans la répartition du temps.
M. Girard (Groulx) :
D'accord, mais, sur le point de je ne veux pas en débattre, je ne veux pas en
débattre, ça fait quand même 3 h 40 min qu'on en discute, puis
je l'ai considéré. D'accord.
Le Président (M. Simard) :
Donc, simplement une question de forme, >je comprends qu'il y avait un consentement
tacite afin que Me Roy puisse s'adresser à nous en complément de réponse à
celle du ministre.
M. Girard (Groulx) : O.K., le consentement
ne saute pas d'une période...
• (10 h 40) •
Le Président (M. Simard) : Malheureusement
pas, il faut la répéter. Donc, je vois qu'il y a consentement.
M. Fortin :
Juste une chose, là. Le ministre nous dit : Ça fait 3 h 40 min
qu'on débat d'un article. Tu sais, on a quand même avancé de plusieurs articles,
puis le fait qu'on en a débattu pendant trois heures, bien, ça a fait en sorte
que lui est retourné avoir une conversation avec son équipe. Alors, je ne pense
pas qu'il peut nous dire : Ça fait trop longtemps qu'on en parle, parce
qu'honnêtement, si on l'avait traité en 45 minutes, il n'aurait pas eu
cette discussion-là avec son équipe.
M. Girard (Groulx) : C'était en
réponse à la question que je ne voulais pas en débattre. Alors, je pense qu'on
en débat.
M. Fortin :
D'accord.
M. Girard (Groulx) : Puis ça a
été... Non, mais je tiens à vous dire, parce que je pense, c'est important, ce
n'est pas juste de dire non, c'est mieux que ça, c'est : Non, on en a
discuté, on y a réfléchi, on s'est parlé à l'interne avec plusieurs juristes à
deux reprises et on s'est demandé, ultimement, si le projet de loi serait
meilleur. On a aussi consulté le MAMH puis le MTESS, là, parce que, lorsqu'on
modifie le marché du travail et le marché de la location, il y aura des
implications, là.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Alors, deux collègues avaient souhaité prendre la parole.
Mme Rizqy : ...au niveau
technique, s'il y a un consentement, juste pour une petite question rapide à Me Roy,
là.
Le Président (M. Simard) :
D'accord. Je vous en prie. Au ministre, et puis il disposera de la question.
Mme Rizqy : Vous avez demandé
à Me Roy à quel endroit qu'on peut mettre une disposition, puis la réponse
était : Un petit peu n'importe où dans la loi, mais habituellement les
lois sont rédigées avec des chapitres, et on essaie d'avoir un texte cohérent.
On est à l'article 9, chapitre III, Mesures de protection, droits des
personnes concernées, recours et plaintes. Il me semble que c'est au chapitre III,
là, qu'on devrait introduire cette mesure de protection, là. Est-ce que je me
trompe?
M. Girard (Groulx) : Allez-y,
allez-y.
Le Président (M. Simard) : Alors,
Me Roy, juste pour les fins de nos travaux, pourriez-vous vous représenter,
s'il vous plaît?
M. Roy (Gabriel) : Bien sûr, M.
le Président. Mon nom est Gabriel Roy, je suis avocat pour le ministère des
Finances.
Le Président (M. Simard) :
Merci.
M. Roy (Gabriel) : Alors, la question
à laquelle je répondais, c'est : À quel endroit ce serait le meilleur
endroit pour reprendre la discussion? Là, si on parle de dispositions, effectivement,
la réponse est différente, mais encore faut-il savoir sous quel angle une
réponse éventuelle à ces préoccupations-là se traduirait. Est-ce que ce serait
sous l'angle d'une... Ça pose beaucoup de questions.
Si on veut le mettre sous l'angle d'une
interdiction à un agent, par exemple, donc si on veut le mettre... faire
reposer ça sur l'agent d'évaluation du crédit, la section III du chapitre IV
traite des pratiques commerciales des agents d'évaluation du crédit. Donc, si <c'était...
M. Roy (Gabriel) : ...serait
sous l'angle d'une... Ça pose beaucoup de questions.
Si on veut le mettre sous l'angle d'une
interdiction à un agent, par exemple, donc si on veut le mettre... faire
reposer ça sur l'agent d'évaluation du crédit, la section III du
chapitre IV traite des pratiques commerciales des agents d'évaluation du
crédit. Donc, si >c'était éventuellement conçu sous l'angle d'une
pratique commerciale à encadrer, eh bien, c'est la section de la loi qui
pourrait convenir à la disposition, hypothétiquement.
Mme Rizqy : Pratiques
commerciales, c'est en matière d'agents... d'institutions financières qui font
du crédit. Là, la question, c'est vraiment au niveau d'une personne, un
individu où est-ce qu'il y a un recours abusif pour avoir accès au dossier de
crédit pour octroyer un emploi. Et, le chapitre III, j'imagine que c'est
un petit «typo», «Droits des personnées», j'imagine que c'est «Droits des personnes
concernées», les personnes concernées étant les individus, là.
Est-ce que ce serait... <Est-ce
que... >Là, en ce moment, je regarde M. le ministre, êtes-vous
d'accord pour travailler sur un amendement pour insérer un nouvel article de
protection pour les individus, pour essayer de réduire le recours abusif à la
consultation des dossiers de crédit dans le cadre... notamment pour un emploi lorsque
ce n'est pas nécessaire? Parce qu'on peut comprendre, il y a certains emplois
que, oui, effectivement, on a besoin de savoir, mais, pour être une caissière
assistante... Moi, je parlais avec Mathieu Lauzon, de l'ACEF du Nord de
Montréal, pas besoin d'avoir recours au dossier de crédit pour octroyer un
poste de caissière, là.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Girard (Groulx) : C'est
difficile pour moi de m'insérer dans les pratiques de gestion des épiciers, là.
Pourquoi eux jugent qu'il est nécessaire de consulter les cotes de crédit lors
de l'embauche, là? Je n'ai pas d'expertise là-dedans.
Mme Rizqy : Vous avez raison.
Moi non plus, je n'ai pas l'expertise, mais on a reçu des mémoires, dont
notamment l'Union des consommateurs puis des ACEF. L'objectif d'avoir des
consultations particulières et d'avoir des mémoires, c'est d'aller chercher le
plus d'expertise mais aussi la réalité terrain. La réalité terrain nous
démontre qu'il y a maintenant un nouveau phénomène qui prend de plus en plus
d'ampleur où est-ce qu'il y a des consultations abusives des dossiers de
crédit. Et vous-même, vous étiez banquier, vous n'êtes pas sans savoir que,
plus on consulte un dossier de crédit, ça peut avoir un effet aussi même sur le
dossier de crédit.
Alors, c'est là-dessus qu'au fond on vous
interpelle, c'est de dire : O.K., travaillons ensemble. Vous voulez gagner
du temps, on veut tous gagner du temps ici? Travaillons rapidement, faisons un
amendement. Puis on a déjà, dans le mémoire de l'option du consommateur, des
pistes de solution à regarder, là. Est-ce que ça... Voulez-vous le prendre en
délibéré avec votre équipe puis travailler un amendement ou est-ce que vous
voulez qu'on vous en soumette un, tout simplement, puis qu'après ça on voie où
est-ce qu'on peut le... avec votre juriste, au meilleur endroit où est-ce qu'on
pourrait l'insérer et comment bien le rédiger pour justement avoir une mesure
ciblée? Pour ne pas que ça soit non plus trop large, hein, il faut que ça soit
bien ciblé.
M. Girard (Groulx) : Bien, si on
revient au début de cette conversation, qui était le logement, je pense que, <dans
les...
Mme Rizqy : ...
l'insérer
et comment bien le rédiger pour justement avoir une mesure ciblée? Pour ne pas
que ça soit non plus trop large, hein, il faut que ça soit bien ciblé.
M. Girard (Groulx) : Bien,
si on revient au début de cette conversation, qui était le logement, je pense
que, >dans les... Puis là je m'aventure parce que je ne suis pas un
juriste, mais je pense qu'il est reconnu que la consultation de la cote de
crédit est permise dans les décisions que les locateurs prennent. Bien sûr, il
y a la notion de consentement. Au niveau de l'emploi, je comprends le cas
particulier qui a été évoqué. Je ne pense pas qu'on doit faire des lois pour
des cas particuliers. J'ai entendu Option Consommateurs, le point de vue.
Moi, je... Le verrou, je le répète, parce
qu'on est vraiment dans la section sur le verrou, c'est une mesure exceptionnelle
pour prévenir les activités de crédit sur votre compte. Alors, si vous
consentez à ce qu'on consulte votre cote de crédit pour un emploi ou pour un
loyer, bien, ce n'est pas une activité de crédit puis le verrou ne s'appliquera
pas.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Alors, je cède maintenant la parole au député de René-Lévesque.
M. Ouellet : ...prendre la
parole. On a fait un peu le tour, M. le ministre, de la situation. J'aimerais
peut-être proposer une voie de passage. Alors, si vous êtes d'accord, à vous de
juger si c'est pertinent ou pas à ce moment-là, mais nous, nous aurions un
amendement, et on rajouterait un point à l'article 20, 20.1. Parce que,
dans la section... dans le chapitre III, section II, lorsqu'on arrive
à Demande d'exercice d'un droit, c'est là qu'on pourrait limiter certaines
pratiques qu'on juge, je vous dirais, non conformes avec la charte des droits
et libertés.
Donc, si vous êtes d'accord, ce qu'on
proposerait à cette commission, c'est de suspendre l'article 9, nous
pourrions transmettre à la commission l'amendement à l'article 20 en
créant l'article 20.1, nous pourrions vous l'exposer, nous pourrions,
nous, notre formation politique, participer au débat, et de voir si cet
amendement-là pourrait, de votre côté et de notre côté, nous satisfaire pour
nous permettre d'avancer. C'est ce que je vous proposerais, plutôt que de
continuer le débat sur 9 et que j'arrive, après ça, dans 15, 20,
une heure, 1 h 30 min plus tard, avec le même genre de
discussion mais à un autre endroit. Est-ce que vous seriez intéressé à ce qu'on
procède ainsi?
M. Girard (Groulx) : J'aurais
une contre-proposition pour vous. Adopter 9, 10, 11, 12, 13 jusqu'à 19, et
discuter de 20 lorsqu'on y arrivera, et considérer votre amendement à
l'article 20 avec tout le mérite qu'il a.
M. Ouellet : C'est que j'en
ai d'autres, amendements, dans les articles subséquents. Donc, je ne présume
pas du temps qu'on va consacrer à 9, 10, 11, 12, 13. Moi, c'est juste pour la
bonne gouverne de nos travaux. Si on peut faire le tour puis faire le tour du
sujet avec cet amendement-là, je pense que ça pourrait clore, si on s'entend,
ou du <moins...
M. Ouellet :
...c'est
que j'en ai d'autres, amendements, dans les articles subséquents. Donc,
je ne présume pas du temps qu'on va consacrer à 9, 10, 11, 12, 13. Moi, c'est
juste pour la bonne gouverne de nos travaux. Si on peut faire le tour puis
faire le tour du sujet avec cet amendement-là, je pense que ça pourrait clore,
si on s'entend, ou du >moins, je vous dirais, aller de l'avant sur les
opportunités qu'on pourrait de légiférer de façon différente à notre intention.
Mais, si vous voulez procéder et avancer,
ça ne me dérange pas. Je veux juste vous dire que moi, j'ai fait le débat
autour du 9, j'ai quelque chose qui s'en vient à 20.1 qui va être similaire au
genre de débat qu'on a là. Si vous me dites que vous voulez attendre puis qu'on
reprenne le débat, je n'ai aucun problème, mais ça ne me tente pas d'adopter
10, 11, 12, 13 avant d'avoir eu ce débat-là. Ça fait que je vous soumets bien
humblement, là.
Le Président (M. Simard) : Le
leader de l'opposition souhaitait intervenir.
M. Fortin :...je trouve logique la proposition du député de René-Lévesque,
ne serait-ce parce qu'on est déjà dans la discussion. Le ministre lui-même l'a
dit, ça fait quelques heures qu'on discute de ce sujet-là. Alors, pour qu'on ne
reprenne pas, dans un jour, deux jours, trois jours, deux semaines, rendus à
l'article 20, l'ensemble de la discussion qu'on vient de faire, bien,
partons des bases qu'on a actuellement et continuons la discussion en parlant
de l'article 20.1 qui serait introduit par le Parti québécois, là. Moi, je
n'ai aucune objection, je trouve que ça fait plein de bon sens pour la bonne
gouverne de nos travaux.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Donc, il y a formellement une demande de suspension de l'article 9,
ce que prévoit les règlements, en autant qu'il y ait consensus pour ce faire et
consentement. Y a-t-il consentement?
M. Girard (Groulx) : Je vais
suspendre pour consulter, parce que c'est quand même une demande légitime. Puis
je vais vous...
Le Président (M. Simard) :
Très bien, nous allons suspendre momentanément. Nous suspendons. Très bien.
(Suspension de la séance à 10 h 50)
>
(Reprise à 10 h 53)
Le Président (M. Simard) : À
l'ordre, s'il vous plaît! À l'ordre! Donc, au moment de suspendre nos travaux, le
député de René-Lévesque proposait de suspendre l'étude de l'article 9. M.
le ministre.
M. Girard (Groulx) : Bien, je
vais accepter la proposition de suspendre 9.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
M. Girard (Groulx) : Je pense
qu'on a fait près de quatre heures sur 9, puis il y a un débat légitime sur
cette question, alors je vais accepter de suspendre 9.
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : Et l'amendement 9,
peut-être, on est en train de vous dire. Et j'informe aussi mes collègues ou,
en fait, tous les gens ici que j'aimerais suspendre 10, parce que j'aurai des <amendements...
M. Girard (Groulx) : ...accepter
de suspendre 9.
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : Et
l'amendement 9,
peut-être, on est en train de vous dire. Et j'informe aussi mes
collègues ou, en fait, tous les gens ici que j'aimerais suspendre 10, parce que
j'aurai des >amendements à 10 qui n'ont pas suivi le processus normal
pour être présentés ici. Alors, je vous proposerais de poursuivre avec
l'article 11.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Donc, y aurait-il consentement pour un triptyque, là, suspendre l'amendement
de l'article 9, suspendre l'étude de l'article 9 comme telle et suspendre
l'étude de l'article 10? Y a-t-il consentement pour ces trois points
globalement?
M. Fortin :
Mais je ne suis pas convaincu que c'était ça, le point du député de René-Lévesque,
par exemple.
M. Ouellet : Non, c'est ça.
Le Président (M. Simard) :
Non, je comprends, mais, par contre, c'est la... C'est ça.
M. Ouellet : C'est ce que je
comprends, on commencerait...
Le Président (M. Simard) : C'est
une offre bonifiée? Pardon?
M. Ouellet : Excusez, j'ai de
la misère à suivre, là. Si je comprends bien l'offre du ministre, c'est...
M. Girard (Groulx) :: Vous me
proposez de... Bien, allez-y.
M. Ouellet : Oui, on
suspendait 9. Je vous propose qu'on se rende à 20.1 pour discuter, débattre et
adopter mon amendement que j'ai transmis à la commission et que, suite à
l'acceptation ou le fait que vous allez le battre, on reviendra, après ça, à 11,
je n'ai pas de problème.
Moi, tout ce que je veux vous dire, M. le
ministre, c'est qu'on a engagé une discussion la semaine passée, je pense avoir
une solution pour, j'espère, vous convaincre de clore ce débat-là, pour qu'on
reste dans la thématique puis qu'on reste sur ce même enjeu-là. Moi, je pense
qu'on saute 9, 10, je suis d'accord avec vous, on se rend à mon amendement, on
en discute, on le vote, on revient à 9 pour clore le débat. Puis après ça, vous
nous dites : Sautons 10, commençons à 11, je suis à l'aise avec ça.
M. Girard (Groulx) : Bien, écoutez,
je... On aura le débat à 20 rendu à 20, on n'aura pas oublié les quatre heures
qu'on vient de passer ensemble sur ce sujet. Je vous suggère d'aller à 11, il n'y
a pas de lien ni... direct avec 9 et 20. 11, 12, 13, on arrivera à 20, on
reprendra le débat, si c'est cet après-midi, tant mieux, si c'est demain,
demain, si c'est après-demain, après-demain. Je nous dirigerais vers l'article 11.
Le Président (M. Simard) : À
ce stade-ci, je crois comprendre que le leader de l'opposition souhaite
intervenir.
M. Fortin :
Mais je ne vois pas ce que ça donne, suspendre le 9 pour aller au 11. Je... En
toute... Si on ne va pas au 20, c'est quoi, l'objectif d'aller au 11? Parce que
le 20, là, il y en a un, lien, avec le 9, et le 10, et le 11. Si on va au 11, M.
le ministre, on parle de la note explicative. Là, on suspend l'enjeu sur le gel
de sécurité pour aller à la note explicative, c'est ce que vous suggérez, mais
le 20, lui, il fait référence à toutes les demandes d'exercice, donc il fait
référence au gel de sécurité, à l'alerte de sécurité, à la note explicative.
Alors, si on voulait suspendre le 9 pour ne pas parler du gel de sécurité tout
de suite, bien, ça donne quoi, de le suspendre pour aller parler de la note
explicative tout de suite? Le 20, il se réfère aux <trois...
M. Fortin :
...explicative, c'est ce que vous suggérez, mais le 20, lui, il fait référence
à toutes les demandes d'exercice, donc il fait référence au gel de sécurité, à
l'alerte de sécurité, à la note explicative. Alors, si on voulait suspendre le
9 pour ne pas parler du gel de sécurité tout de suite, bien, ça donne quoi, de
le suspendre pour aller parler de la note explicative tout de suite? Le 20, il
se réfère aux >trois. Vous comprenez ce que je veux dire?
M. Girard (Groulx) : La
note explicative, je ne crois pas qu'il y aura de contentieux là-dessus, mais
je ne présume pas, là, je vous suggère qu'on parle de la note explicative.
Le Président (M. Simard) :
À ce stade-ci, nous allons suspendre momentanément nos travaux. On va suspendre
momentanément.
(Suspension de la séance à 10 h 57)
11 h (version révisée)
(Reprise à 11 h 8)
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Au moment de suspendre nos travaux, nous discutions d'une proposition du
député de René-Lévesque afin de suspendre l'article 9. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : J'accepte
la proposition de suspendre l'article 9, et je propose de suspendre
l'article 10, et je suggère de se rendre à l'article 11 pour en faire
la lecture.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Y a-t-il consentement à cet effet? Il n'y a pas de consentement.
Conséquemment, nous poursuivons l'étude de l'amendement de l'article 9. Y
aurait-il des interventions à cet égard? M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Bien, je veux
juste revenir rapidement sur quelque chose qui a été dit pour mettre, en bon
latin, «on the record» puis peut-être demander au ministre de préciser sa
pensée parce qu'il y a beaucoup de choses qui ont été dites. Et je vous annonce
préventivement que j'aurai un amendement aussi à 9, d'aventure, si on y arrive.
Le ministre a dit, tout à l'heure, que la
suspension, après les trois premières heures de débat, lui avait permis,
notamment, et à son équipe, de consulter le MAMH, le MTESS. Et ce que je
comprends, mais là peut-être que j'ai mal compris, puis c'est l'occasion pour
le ministre de me réexpliquer ou d'éclairer ma lanterne, moi, ce que j'ai
compris, c'est qu'on lui a dit essentiellement : Ne va pas là, ne fais pas
ça avec 53. Et le ministre ajoute : Il y aura nécessairement un impact sur
<l'emploi...
M. Marissal : ...et
ce
que je comprends, mais là peut-être que j'ai mal compris, puis c'est l'occasion
pour le ministre de me réexpliquer ou d'éclairer ma lanterne, moi, ce que j'ai
compris, c'est qu'on lui a dit essentiellement : Ne va pas là, ne fais pas
ça avec 53. Et le ministre ajoute : Il y aura nécessairement un impact sur
>l'emploi. Ça, c'étaient ses mots, je crois, à peu près verbatim. Je
présume que le MAMH a dit la même chose pour l'habitation.
• (11 h 10) •
Alors, d'un côté, le ministre nous dit :
Ça ne change rien à la situation de l'emploi ni du logement. Et, d'un autre
côté, il nous dit, encore une fois, si j'ai bien compris, que le recours à la
cote de crédit par les employeurs et les locateurs a un impact, que c'est un
outil et que de leur en interdire l'accès aurait, et je le cite, un impact sur
l'emploi. Est-ce que j'ai bien compris?
M. Girard (Groulx) : En fait,
vous avez fait une répétition partielle de ce que j'ai dit, parce que j'ai
utilisé les expressions «marché de l'emploi» et «marché de la location». Alors,
ce que je vous dis, c'est qu'il est présentement d'usage, dans ces marchés, de
consulter les cotes de crédit après obtention de consentement.
Et, pour préciser, le MAMH et le MTESS ont
été consultés dans le cadre de la rédaction du projet de loi mais pas en fin de
semaine, là. En fin de semaine, ce qu'on a considéré, c'était l'essence de la
discussion. On a soupesé le pour et le contre. On s'est demandé sous quel angle
regarder ça. On a cherché à voir le pour et le contre de... Puisqu'on ajoute,
par amendement, les contrats de location de téléphonie cellulaire ou de câblovision,
on s'est demandé si c'était la même situation, un contrat de location.
Et peut-être un élément que je n'ai pas
dit, c'est que les compagnies de téléphonie cellulaire et de câblovision, par
exemple, ont énormément d'interactions avec les agences de crédit, il y a
énormément d'échange d'informations, tandis qu'au niveau de la location, là, c'est
plutôt une consultation unique lors de la conclusion du bail. On n'est pas du
tout dans la nature de l'activité commerciale d'échange d'informations de
crédit qui se fait avec les institutions financières.
Alors, j'ai... Par amendement, je veux
insérer les entreprises de télécommunication dans le même groupe que les
institutions financières et je ne suggère pas d'ajouter les locateurs. Alors,
si ce n'est pas ce que j'ai dit exactement, c'était le sens de ce que je <disais...
M. Girard (Groulx) : ...d'ajouter
les locateurs. Alors, si ce n'est pas ce que j'ai dit exactement, c'était
le sens de ce que je >disais.
M. Marissal : C'est parce que
j'ai l'impression, M. le Président, que le p.l. n° 53,
dans sa forme actuelle, démontre un parti pris évident pour les employeurs et
les locateurs. Et moi, je voyais le p.l. n° 53 comme un outil de
protection des consommateurs et des contribuables, ce pourquoi j'ai fait, et je
ne suis pas le seul ici, l'argumentaire que j'ai fait, mais je pense avoir été
assez clair sur mon point de vue là-dessus.
Par ailleurs, M. le
Président, je suis un peu rouillé, pouvez-vous me rappeler, étant donné qu'il y
a un amendement sur la table de la part du ministre, est-ce qu'on en dispose
d'abord, ou je dépose le mien? On en dispose d'abord, hein, c'est bien ça?
Le Président (M. Simard) :
Oui, tout à fait.
M. Marissal : Très bien.
Alors, j'ai fini pour le moment. J'ai donc terminé pour le moment.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Excusez-moi. Y aurait-il d'autres commentaires sur l'amendement proposé
par le ministre à l'article 9? Sans quoi, nous allons procéder à la mise
aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui. M. Girard
(Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
La Secrétaire
: M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
: M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Pour.
La Secrétaire
: M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
La Secrétaire
: M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: M. Ouellet
(René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
La Secrétaire
: M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Conséquemment, l'amendement à l'article 9 est accepté. Nous
revenons maintenant à l'étude de l'article 9 tel qu'amendé. Y aurait-il
des commentaires à cet égard? M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Alors, tel que
spécifié il y a quelques instants, j'aurais donc un amendement à déposer qui
est extrêmement court, mais vous comprendrez qu'il vise extrêmement large. Je
vous le lis d'abord, je présume, et je vous en fais un bref argumentaire par la
suite. Ça vous va?
Le Président (M. Simard) : ...transférer
sur Greffier, s'il vous plaît, afin que l'ensemble des collègues puissent y
avoir accès. Je vous écoute.
M. Marissal : Merci. Alors, à
la fin... Amendement : Ajouter, à la fin de l'article 9 du projet de
loi, l'alinéa suivant :
«Ce gel est instauré par défaut à la
création de tout dossier de crédit.»
C'est la fin de l'amendement tel que je le
propose.
La façon dont je perçois le projet de loi
n° 53, et c'est peut-être encore plus clair à mon esprit aujourd'hui,
c'est que ce n'est pas une mauvaise intention, puis on l'a dit, là, dès le
départ, on pense que ça va dans la bonne direction, on pense que ça pourrait
aller plus loin. Je ne sais pas si je reprends les métaphores scolaires de mon
collègue de Pontiac, mais effectivement, quant à moi, ça ne finit pas le
travail, ça ne va peut-être pas assez loin, je ne sais pas si on est à <61 %
ou...
M. Marissal : ...puis
on
l'a dit, là, dès le départ, on pense que ça va dans la bonne direction, on
pense que ça pourrait aller plus loin. Je ne sais pas si je reprends les
métaphores scolaires de mon collègue de Pontiac, mais effectivement, quant à
moi, ça ne finit pas le travail, ça ne va peut-être pas assez loin, je ne sais
pas si on est à >61 % ou 70 %, mais on n'est pas à... Puis il
n'y aurait jamais rien à 100 %, je le comprends, mais on pourrait faire un
effort de plus.
Ce que je comprends du projet de loi
n° 53 en sa forme actuelle, c'est qu'on propose une alarme d'incendie en
cas de feu. Ce n'est pas mauvais, ce n'est pas mauvais. On souhaite qu'il y ait
ça ici puis dans nos maisons aussi, mais je pense qu'il faut aussi proposer un
plan de prévention avant le feu. Puis un plan de prévention avant le feu, ça
implique notamment que les consommateurs soient au courant qu'ils aient un
dossier de crédit.
Parce que je n'ai pas vu de sondage
là-dessus récemment, c'est malheureux, on pourrait peut-être suggérer à
M. Léger ou autres de faire un sondage là-dessus, mais quelle est la
proportion réelle de gens au Québec qui savent ce que c'est qu'une cote de
crédit, qui savent à quoi ça sert? Et puis, même poser ces questions-là, là, je
me rappelle à l'époque où j'écrivais avec les sondeurs des sondages, là, pour
le journal pour lequel je travaillais, puis juste de ce que je viens de dire,
là, c'est d'une complexité inouïe de formuler des questions de sondage
là-dessus pour avoir des réponses cohérentes. C'est un sujet qui est extrêmement
compliqué, mais moi, je suis persuadé, et ça n'enlève rien à la lucidité de mes
concitoyens et concitoyennes, qu'il y a une grande confusion par rapport à ce
que c'est qu'une cote de crédit, et à quoi ça sert, et pourquoi on en a une.
Alors, je pense qu'il y aurait un effet
bénéfique dans le fait que les gens soient dans la possibilité de poser un
geste positif, de dire moi, mon dossier, il est gelé par défaut. Pas s'il a
juste un accident puis pas quelqu'un d'autre le décide pour moi, mais, si moi,
je décide de le dégeler, je le dégèle. C'est peut-être un peu plus complexe,
mais, à tout prendre, je pense qu'on gagnerait en sécurité et je pense surtout
qu'on gagnerait en sensibilisation de la population.
Parce qu'après tout il y a deux façons de
le prendre. Le ministre nous dit beaucoup, et je reviens à mon triangle de tout
à l'heure : L'agence de crédit et la cote de crédit sert à débloquer le
crédit pour que la banque en fasse au contribuable, au consommateur, je devrais
dire dans ce cas-ci, plus que contribuable, mais la cote de crédit, il faut se
rappeler qu'elle appartient au consommateur, et ça ne se fait pas contre le
consommateur, ça devrait se faire avec le consommateur. Alors, il y a deux
façons de le voir. C'est purement un outil dont les banques se servent puis,
apparemment, bien d'autre monde aussi pour accorder du crédit, un logement, un
emploi, et que sais-je encore, ou alors c'est un dossier personnel de gens qui
se disent : Moi, c'est mon dossier de crédit, et je le protège.
Moi, en tout cas, je l'ai dit, je pense,
j'ai été assez <transparent...
M. Marissal : ...avec le
consommateur. Alors, il y a deux façons de le voir. C'est purement un outil
dont les banques se servent puis, apparemment, bien d'autre monde aussi pour
accorder du crédit, un logement, un emploi, et que sais-je encore, ou alors
c'est un dossier personnel de gens qui se disent : Moi, c'est mon dossier
de crédit, et je le protège.
Moi, en tout cas, je l'ai dit, je
pense, j'ai été assez >transparent depuis le début, là, c'est ma
perception d'un projet de loi qui protégerait les consommateurs en la matière.
Merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous, M. le député. Y aurait-il d'autres interventions sur l'amendement
déposé par le député de Rosemont? D'ailleurs, avons-nous reçu sur Greffier cet amendement?
Il est reçu, donc les collègues pourront y avoir accès. M. le leader de
l'opposition.
M. Fortin :
Bien, en fait, j'aimerais entendre le ministre sur la proposition, peut-être,
ses réactions initiales.
Le Président (M. Simard) :
Très bien, bien volontiers, merci. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Bien, je
pense que l'aspect vulgarisation ou de littératie financière sur ce qu'est une
cote de crédit, c'est important, extrêmement important. D'ailleurs, un des
gains importants du projet de loi n° 53 sera l'accès à une cote
standardisée <qui... >avec des explications pour permettre de
comprendre ce que veut dire la cote de crédit. Donc, il y a un effort de
vulgarisation avec l'accès que le projet de loi n° 53 donne à une cote.
• (11 h 20) •
De renverser le processus, c'est-à-dire de
geler, mais de, à la base, tout geler, et ensuite de demander que le client
dégèle pour qu'il puisse avoir des échanges d'information et que le... D'abord,
on serait les seuls au monde à faire ça, premièrement. Deuxièmement, dans un
objectif que vous dites de littératie financière, qui est important, vous allez
nuire à la fluidité du crédit au Québec, et on va avoir... on va intervenir, on
va faire un changement majeur dans le fonctionnement du processus d'octroi de
crédit au Québec pour un objectif de littératie financière qui est extrêmement noble,
qu'on atteint déjà en partie avec le projet de loi.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Pontiac.
M. Fortin :
Nuire à la fluidité du <crédit...
M. Girard (Groulx) :
...du
processus d'octroi de crédit au Québec pour un objectif de
littératie financière qui est extrêmement noble, qu'on atteint déjà en partie
avec le projet de loi.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de Pontiac.
M. Fortin :
Nuire à la fluidité du >crédit, ça, c'est ce que je viens d'entendre le ministre
dire, là. À qui profite la fluidité du crédit?
M. Girard (Groulx) : À l'économie
du Québec et à ses citoyens.
M. Fortin :
Oui, O.K. À qui profite la fluidité de la cote de crédit? Parce que ce n'est
pas la fluidité du crédit qui est affectée ici, c'est la fluidité de la cote de
crédit.
M. Girard (Groulx) : Bien,
c'est-à-dire que la cote de crédit est un ingrédient à la fluidité du crédit
qui lui-même est un ingrédient à la vélocité de la monnaie qui permet à l'économie
de fonctionner.
M. Fortin :
Oui, mais, à la base, là, <le gel même... >si je reprends
votre argument, là, le gel même nuit à la fluidité du crédit.
M. Girard (Groulx) : Oui,
parce que vous avez été victime d'un vol de renseignements, un vol d'identité,
donc vous voulez utiliser le gel. C'est une mesure exceptionnelle.<
M. Fortin :Non, non, mais...
M. Girard (Groulx) :>
Fantastique! Si vous voulez mieux connaître votre cote de crédit, le projet de
loi n° 53 vous donne accès à une cote de crédit.
M. Fortin :
Mais ce n'est pas ça, ce n'est pas ça, votre mesure. <Il n'y a
rien qui dit... >À moins que je ne me trompe, là, il n'y a rien qui dit,
dans le projet de loi, qu'il y a juste les gens qui sont victimes de fuite de
données qui peuvent avoir accès au gel.
M. Girard (Groulx) : Bien,
le gel, c'est une mesure extraordinaire, c'est à ça que ça... Le gel, là, on
n'a pas inventé ça au ministère des Finances du Québec, là, ça existe ailleurs
dans le monde. C'est une mesure exceptionnelle qui est utilisée, dont l'usage
est utile pour quelqu'un qui a été victime d'un vol d'identité.
M. Fortin :
Mais elle n'est pas réservée à ces gens-là. Vous n'êtes pas en train de me dire
qu'il y a juste des gens qui sont victimes de fuites de données qui peuvent
avoir accès au gel, là, j'espère.
M. Girard (Groulx) : Non.
M. Fortin :
Mais c'est comme ça que vous la présentez depuis le début du projet de loi.
M. Girard (Groulx) : Non,
mais ce n'est pas la même chose que l'alerte, ce n'est pas... C'est une
gradation, hein? Vous êtes victime d'un vol de renseignements personnels ou
votre institution financière est victime d'un vol de renseignements personnels,
et vous êtes une des personnes qui fait affaire avec cette institution
financière. Donc, gradation, vous voulez mettre une alerte sur votre compte
pour demander à ce que les gens qui octroient du crédit fassent des vérifications
supplémentaires, premier niveau. À ce moment-là, vous n'avez pas été victime
d'un vol d'identité. Vous avez été victime d'un vol d'identité, une situation nettement
plus grave qu'un vol de renseignements en termes d'inconvénients pour la
personne qui en est victime, un pas supplémentaire : le gel de crédit.
M. Fortin :
Mais je me pose la question, j'essaie de voir, de peser le pour et le contre,
là, de la proposition du député de Rosemont. Il y a des gens qui ont parlé du
gel permanent en commission parlementaire, ils sont venus nous parler de ce
concept-là. Et ça, je peux l'accepter. Tu sais, si je suis quelqu'un qui est
inquiet par rapport à des situations comme celles-là, si je veux simplement
prévenir des situations comme celles-là, bien, il n'y a pas de <raison...
M. Fortin :...du député de Rosemont. Il y a des gens qui ont parlé du gel
permanent en commission parlementaire, ils sont venus nous parler de ce
concept-là. Et ça, je peux l'accepter. Tu sais, si je suis quelqu'un qui est
inquiet par rapport à des situations comme celles-là, si je veux simplement
prévenir des situations comme celles-là, bien, il n'y a pas de >raison
qu'à 18 ans, par exemple, là, à partir du moment où j'ai une cote de
crédit, je ne puisse pas dire : Je veux qu'il y ait un gel de sécurité
instauré sur ma cote de crédit. Ça, je peux le faire avec le projet de loi.
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Fortin :
O.K. Bien, ce que le député de Rosemont propose, c'est que tout le monde, en
partant, dès qu'il a une cote de crédit, elle soit gelée.
M. Girard (Groulx) : Voilà.
M. Fortin :
Vous, vous dites : C'est un outil quand il y a une fuite pour prévenir qu'on
aille plus loin, mais c'est deux concepts qui sont différents. Alors,
expliquez-moi, là, quand... qu'est-ce que ça change, pour vous, que je mette un
gel permanent sur mon... Moi, victime d'aucune fuite de données, là, disons,
là, ça change quoi, pour vous, que je mette un gel permanent? Pourquoi vous
seriez contre ça ou pourquoi vous ne pensez pas que c'est une bonne idée?
Donnez-moi le contre-argument parce que là moi, je suis en train de pencher du
bord du député de Rosemont, dire : Bien, gelez-le, ça protège tout le
monde. Ça, je comprends ça, ça protège le consommateur.
M. Girard (Groulx) : Vous,
vous êtes en faveur de réduire la fluidité du crédit au Québec?
M. Fortin :
Je trouve que son argument est plus porteur que le vôtre en ce moment.
M. Girard (Groulx) : Bien, d'accord,
c'est votre évaluation.
M. Fortin :
Oui, mais donnez-nous une raison pour vous croire. Donnez-nous une raison, là,
les gens nous écoutent, puis ils veulent savoir si ce que vous proposez, c'est
la bonne chose ou pas.
M. Girard (Groulx) : Bien,
moi, ce que je propose, c'est de protéger les Québécois selon...
M. Fortin :
Non, vous voulez...
M. Girard (Groulx) : Bien non,
mais laissez-moi finir, là, j'ai droit à du temps de réponse.
M. Fortin :
Je vous écoute, je vous écoute, je m'excuse, M. le ministre.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre, on vous écoute avec intérêt.
M. Girard (Groulx) : Vous êtes
victime d'un vol de renseignements, vous mettez une alerte. Vous êtes victime d'un
vol d'identité, vous mettez le gel. Et une des choses <dont... >qui
est extrêmement importante avec le projet de loi, c'est : lorsque vous
voulez mettre l'alerte, lorsque vous voulez mettre le gel, lorsque vous voulez
consulter votre cote de crédit, ça fonctionne. Ça, c'est l'AMF avec les lignes
directrices sur les pratiques de gestion et pratiques commerciales.
M. Fortin :
Mais il n'est pas un peu tard? Les gens qui se rendent compte qu'ils sont
victimes de vol d'identité, là, souvent, leur cote de crédit est déjà
compromise, leur dossier de crédit est déjà compromis. On s'en rend compte, qu'on
est... Ce n'est pas comme une transaction qui apparaît sur notre carte de
crédit, là. Souvent, on va être rendus beaucoup plus loin que ça avant qu'on se
rende compte qu'on a un vol d'identité. Alors, est-ce qu'on n'est pas mieux de
le faire d'avance, de se protéger tous et chacun?
M. Girard (Groulx) : C'est-à-dire,
le cas classique, là, c'est que vous allez recevoir une facture chez vous d'une
carte de crédit dont vous ne connaissez pas l'existence qui a été remplie à
capacité. Ça, c'est une fraude.
M. Fortin :
Oui, c'est un des symptômes d'un vol d'identité.
M. Girard (Groulx) : Oui, mais
je vous rappelle que la plupart des fraudes se font via des cartes de crédit,
O.K.? Ça peut évoluer, là, les fraudeurs évoluent, et c'est... Par exemple, si
quelqu'un vole les données de <l'institution...
M. Girard (Groulx) : ...que la
plupart des fraudes se font via des cartes de crédit, O.K.? Ça peut évoluer,
là, les fraudeurs évoluent, et c'est... Par exemple, si quelqu'un vole les
données de >l'institution financière québécoise Y, ce serait
malhabile d'aller à l'institution financière québécoise X. Vous allez
aller plutôt avec un prêteur obscur au Manitoba et essayer de faire émettre une
carte de crédit à son maximum.
M. Fortin :
Pourquoi ce ne serait pas une bonne chose qu'on puisse dire... que je puisse
dire, comme consommateur, là : Gelez, mettez un gel de sécurité sur mon
dossier de crédit, puis je vais l'enlever quand je veux?
M. Girard (Groulx) : Ah! si
c'est ce que vous avez l'intention de faire, vous pouvez le faire. Si on
renverse ça, et qu'on renverse complètement l'industrie, puis qu'on dit :
Tous les dossiers de crédit sont barrés, ça, c'est autre chose. O.K., votre
droit, comme individu, d'exercer le gel, ça, je vous l'accorde, mais que tous
les comptes soient gelés à la position de base, ça, je vous soumets
respectueusement que ce n'est pas une bonne idée.
M. Fortin :
Je pense qu'on revient à la notion de base, là. Le député de Rosemont a dit quelque
chose avec lequel on est en accord, puis on l'a déjà dit par le passé, le
dossier de crédit appartient aux Québécois. Est-ce que vous êtes d'accord avec
ça?
M. Girard (Groulx) : Le
dossier de crédit, par exemple, monté par Equifax appartient à Equifax, est
peuplé avec les données des Québécois.
M. Fortin :
La cote de crédit, c'est aux Québécois, ça, c'est à eux à...
M. Girard (Groulx) : Bien,
c'est la cote de crédit... C'est ma cote de crédit compilée chez Equifax, chez
TransUnion, selon leur méthodologie, et là le projet de loi s'assure que je
vais pouvoir y avoir accès.
M. Fortin :
Oui, mais est-ce que je ne devrais pas avoir le droit de regard en tout temps
sur qui y a accès, quand il a accès, comment il a accès? C'est un peu à ça
qu'on revient, là. Ça, c'est la base de ce qu'on demande.
M. Girard (Groulx) :
<Vous,
j'ai... >Les questions d'accès sont des questions pertinentes, on en a
discuté en commission. Je suggère, encore une fois, que c'est mieux traité dans
le projet de loi n° 64.
M. Fortin :O.K., moi, je vous soumets respectueusement, du point de vue...
Je comprends votre point de vue, là. Du point de vue de l'industrie, ce n'est peut-être
pas la bonne chose. Du point de vue...
M. Girard (Groulx) : Bien,
puis l'industrie, ce n'est pas des méchants, là.
M. Fortin :
Non, non, ce n'est pas ça que je dis.
• (11 h 30) •
M. Girard (Groulx) :
L'industrie, il y a des gens qui travaillent là-dedans, ils paient des impôts.
Et, pour avoir une économie dynamique comme nous la voulons tous, ça prend une...
11 h 30 (version révisée)
M. Fortin :
...ce n'est peut-être pas la bonne chose. Du point de vue...
M. Girard (Groulx) : Puis
l'industrie, ce n'est pas des méchants, là.
M. Fortin :
Non, ce n'est pas ça que je dis.
M. Girard (Groulx) :
L'industrie, il y a des gens qui travaillent là-dedans, ils paient des impôts.
Et, pour avoir une économie dynamique comme nous la voulons tous, ça prend un
processus de crédit qui est fluide. Alors, de mettre le Québec dans une
position désavantageuse par rapport à l'Ontario pour un objectif de littératie
financière...
M. Fortin :Est-ce que, dans le fond, vous êtes en train de dire que vous
pensez que, comme consommateur, j'aurais moins accès au crédit parce qu'il y
aurait un gel permanent sur mon dossier?
M. Girard (Groulx) : Bien, je
dis : À partir du moment où on restreint la fluidité de l'information, le
processus d'échange d'information, on intervient là-dedans, bien, on a système
qui est moins efficace, là, tu sais.
M. Fortin :Bien, ça, je...
M. Girard (Groulx) : Il y a
beaucoup d'échange... Je ne veux pas... Peut-être, ça, c'est une statistique qu'on
aurait dû avoir, et je vais m'informer, puis je la divulguerai dans le cadre
d'une autre question, là, c'est le nombre d'informations qui est échangé, le
volume d'informations qui est échangé chaque jour entre les agents de crédit
puis les institutions financières, là, c'est important, là. C'est pour ça que
je vous dis que ce n'est pas du tout la même chose que dans le cas de
l'allocation, là, qui est une fois pour... ou même pour un emploi, une fois à
la conclusion du contrat.
Alors, la littératie financière,
extrêmement important, je prends ça très au sérieux. C'est pour ça qu'un des
quatre gains du projet de loi, c'est l'accès à une cote de crédit
compréhensible.
M. Fortin :
Oui, je comprends qu'il y a des échanges quotidiens, réguliers entre
l'institution financière puis l'agent d'évaluation du crédit. Ça, je le
comprends, mais le gel, il n'empêche pas l'institution financière d'envoyer à
l'agent d'évaluation du crédit...
M. Girard (Groulx) : Oui, l'institution
financière qui va demander...
M. Fortin :
Non, non, ce n'est pas ce que je vous demande. L'institution financière qui dit :
Il s'est passé telle chose, n'empêche pas l'institution financière d'envoyer
des données à l'agent d'évaluation de crédit. Vous me dites ça, là. Vous me
dites : Il y a des échanges de données réguliers.
M. Girard (Groulx) : Mais vous
n'aurez pas accès au dossier de crédit.
M. Fortin :
Non, je comprends, mais l'agent d'évaluation du crédit monte quand même le
dossier à partir des informations qu'il recueille du fait que je n'ai pas payé
mon compte de Bell, ou autre, là.
M. Girard (Groulx) : Non, si
vous demandez l'accès à un dossier de crédit à un agent d'évaluation de crédit
puis qu'il y a un gel, vous n'aurez pas accès au dossier.
M. Fortin :
Ce n'est pas ça, mon point, ce n'est pas ça, mon point. À partir du moment...
Vous me dites, là, vous me dites : Ce qu'on veut, c'est de la fluidité. Et
vous nous dites : Bien, c'est important de <rappeler le...
M. Girard (Groulx) : ...si
vous
demandez l'accès à un dossier de crédit à un agent d'évaluation de crédit puis
qu'il y a un gel, vous n'aurez pas accès au dossier.
M. Fortin :
Ce n'est pas ça, mon point, ce n'est pas ça, mon point. À partir du moment...
Vous me dites, là, vous me dites : Ce qu'on veut, c'est de la fluidité. Et
vous nous dites : Bien, c'est important de >rappeler le fait qu'il
y a des échanges d'information qui se passent régulièrement d'un côté comme de
l'autre. Effectivement, le gel empêche l'agent d'évaluation du crédit de donner
l'information à l'institution financière ou à d'autres joueurs, mais il
n'empêche pas le fait qu'on continue à «feeder» de l'information, là, à l'agent
d'évaluation du crédit pour qu'il monte le dossier. De fait, si je ne paie pas
mon compte de Bell, là, même si mon dossier est gelé, l'agent d'évaluation du
crédit va le savoir.
M. Girard (Groulx) : L'agent
d'évaluation va-t-il le savoir? Oui, je croirais que oui.
M. Fortin :Bien, donc, cet échange d'information là, je comprends qu'il
peut continuer à marcher d'un bord sans marcher de l'autre, là.
M. Girard (Groulx) : Je vais
vous donner un exemple, O.K.? Vous voulez obtenir une augmentation de crédit
sur votre carte de crédit pour payer vos frais de scolarité que vous avez
l'intention de rembourser après... Vous voulez payer vos frais de scolarité et
vous avez deux options, carte de crédit ou mandat bancaire, là, qui nécessite
que vous vous présentiez dans votre institution financière. Vous obtenez une lettre
de mandat, vous avez des frais, et on est en pandémie, ça ne vous tente pas
trop d'aller chercher un document papier. <Vous avez besoin... >Les
frais de scolarité sont plus élevés, vous avez besoin d'une augmentation de
votre cote de crédit. Tout ça doit être fait, vous êtes prêt à faire ça, il y a
un verrou. Oups, vous ne pouvez pas faire ça. O.K., vous avez... Votre compte,
il est verrouillé. Alors là, vous allez devoir demander d'enlever le verrou,
attendre la confirmation que vous avez... votre demande de retrait de verrou a
été faite. Ensuite, vous allez attendre la confirmation que votre verrou a été
retiré, vous allez faire votre transaction. Alors, probablement qu'on vient de
mettre trois jours pour faire quelque chose qui aurait pu être fait en trois
secondes.
M. Fortin :
Oui, mais ça, c'est vous qui avez refusé de mettre un temps limite plus tôt. On
a eu cette conversation-là jeudi.
M. Girard (Groulx) : Oui, mais
il y a des contraintes. Ce n'est pas... C'est parce que vous... On ne part pas,
là, d'une page blanche, là. Il existe un processus d'octroi de crédit au Canada,
présentement, au Québec. Il existe une économie québécoise avec six grandes
banques, une grande coopérative, deux multinationales d'agents d'évaluation de
crédit. Ça fait que là, si on arrive puis on dit : Tout ce que vous avez
fait, ça ne fonctionne pas, là, nous, là, tous les comptes sont barrés le jour 1.
Puis là ils vont dire : Pourquoi donc? Ah! parce que c'est très important,
la littératie financière.
M. Fortin :
Pour protéger le consommateur.
M. Girard (Groulx) : Oui, mais,
moi, ce que je vous dis, c'est qu'on adresse déjà ça... «adresse», ce n'est pas
un mot français, je m'excuse, qu'on a <déjà...
M. Girard (Groulx) :
...fait,
ça ne fonctionne pas, là, nous, là, tous les comptes sont
barrés le jour 1. Puis là ils vont dire : Pourquoi donc? Ah! parce
que c'est très important, la littératie financière.
M. Fortin :
Pour protéger le consommateur.
M. Girard (Groulx) : Oui,
mais, moi, ce que je vous dis, c'est qu'on adresse déjà ça... «adresse», ce
n'est pas un mot français, je m'excuse, qu'on a >déjà une réponse à cet
aspect de la littératie financière dans l'accès à la cote de crédit.
M. Fortin :O.K. Moi, je vous soumets bien humblement que le consommateur
serait davantage protégé d'un vol d'identité si la solution qui est proposée
par le député est mise de l'avant.
M. Girard (Groulx) : O.K. Je
vous remercie pour cette suggestion, je ne la partage pas.
M. Fortin :
D'accord.
Le Président (M. Simard) : Y
aurait-il d'autres interventions sur l'amendement du député de Rosemont? M. le
député de Rosemont.
M. Marissal : Je vais
discourir sur mon propre amendement. Là, le ministre vient de dire quelque
chose qui me fait un peu «freaker» : On va prendre trois jours à faire ce
qui pourrait prendre trois secondes. Ce n'est pas dans ses habitudes, au
ministre, mais je trouve ça un peu exagéré, comme argument, et un peu court,
parce que ça ne prendra pas trois jours, ça ne prendra pas trois jours.
Mais, avant de revenir sur mes trois
jours, ce que je veux vous dire, c'est que je ne pense pas que ça devrait
prendre trois secondes non plus. Parce que c'est un peu ça, le problème, aussi,
là, c'est qu'à force de vouloir faire trop court on saute des étapes puis on
joue avec le crédit des gens.
Puis récemment j'ai eu affaire avec mon
institution financière, là. En pleine pandémie, je peux vous dire qu'ils se
sont virés de bord assez vite. Là, avec les notaires, ils ont fait preuve d'une
créativité extraordinaire, la nécessité est la mère de toutes les inventions. Il
n'y a pas eu de ralentissement dans la fluidité du crédit. Il y a un paquet de
choses, maintenant, qui se font en ligne. En fait, presque tout, maintenant, se
fait en ligne. Il n'y a pas de problème d'accessibilité et de fluidité du
crédit au Québec, là, je ne pense pas.
Puis même si ça prenait trois heures, au
lieu de trois secondes, Jos Bleau qui s'achète... ou qui a besoin d'une
extension de son AccèsD pour faire des rénovations chez lui, il ne va pas l'emprunter
en Ontario, là. Il va continuer d'emprunter avec sa caisse, ou avec sa Banque
Nationale, ou... C'est un peu curieux, là, de nous dire qu'il va y avoir un
flot, là, de gens qui vont aller emprunter ailleurs parce que nous aurons
protégé leur cote de crédit ici.
M. Girard (Groulx) : Ce n'est
pas ça que j'ai dit. J'ai dit que vous allez affecter négativement l'économie
du Québec.
M. Marissal : Bien, c'est
encore pire.
M. Girard (Groulx) : Oui, d'où
la qualité de votre amendement. C'est ça que je dis, c'est le... Votre
objectif, le bénéfice, c'est la littératie financière...
M. Marissal : Non, ça,
c'est...
M. Girard (Groulx) :
...l'impact négatif sur l'économie...
• (11 h 40) •
M. Marissal : La littératie
financière, là, en tout respect, c'est la conclusion courte à laquelle vous
arrivez de mon amendement, parce que ça fait votre affaire de dire ça. Bien
sûr, je suis pour la littératie financière, puis plus il y a de gens qui seront
au courant de ce qui se passe, notamment avec leur crédit, mieux je me
sentirai.
D'autant qu'au Québec, je répète, là, il n'y
a pas trop de problèmes de fluidité du crédit, là, ils <donnent des...
M. Marissal : ...financière,
là, en tout respect, c'est la conclusion courte à laquelle vous arrivez de mon
amendement, parce que ça fait votre affaire de dire ça. Bien sûr, je suis pour
la littératie financière, puis plus il y a de gens qui seront au courant de ce
qui se passe, notamment avec leur crédit, mieux je me sentirai.
D'autant qu'au Québec, je répète, là,
il n'y a pas trop de problèmes de fluidité du crédit, là, ils >donnent des
cartes de crédit préapprouvées dans des boîtes de Cracker Jack, là. Tous les
jours, on reçoit, là, toutes sortes d'offres partout, là, approuvées, là. Justement,
j'en avais, j'en ai ramassé chez moi, là, des offres, là : Approuvé en
10 secondes, deux clics de souris. Il n'y a pas trop de problèmes de
fluidité du crédit, je dirais que c'est plutôt le contraire, je pense que le
robinet est beaucoup trop largement ouvert. Et rappelons-nous dans quelle
dynamique on est ici, là, de gens qui font affaire avec des banques, avec des institutions
sérieuses, là, sérieuses, là, qui se connaissent, là, qui finissent par se
connaître.
Vous réduisez la portée de mon amendement,
vous ne le voulez pas, c'est correct, je comprends ça, je ne m'attendais pas à
autre chose, mais vous le limitez à la littératie financière. Ce n'est pas ça.
C'est un effet collatéral important qui valorise, je crois, la portée d'un tel amendement,
mais la base même, là, puis moi, j'avais compris que c'était ça, 53, c'est la
protection de la cote de crédit et du crédit, éventuellement même de l'identité
des gens. Et ça, d'après moi, plus on le fait en amont, mieux c'est.
D'ailleurs, vous le permettez dans votre projet
de loi. Puis la première version du projet de loi, ce n'est pas moi qui l'ai
écrite, là, ce n'est pas nous, c'est vous qui l'avez écrite avec votre équipe, et
vous le permettez. Donc, d'aventure, 5 millions de Québécois et Québécoises
pourraient décider, au lendemain de l'adoption de ça, de faire verrouiller leur
crédit automatiquement, et ça aurait le même effet que mon amendement. Ça fait
que, si vous l'avez mis dans votre projet de loi, je présume que vous pensez
que ce n'est pas une mauvaise affaire, mais là vous nous dites : Non, non,
dans le fond, c'est juste en cas de grave fuite, ou de problème, ou...
M. Girard (Groulx) : Je vous
donne l'information sur l'utilisation de cet outil dans le monde. C'est quand
même un échantillon pas pire.
M. Marissal : Je ne comprends
pas votre point.
M. Girard (Groulx) : Le gel de
crédit, l'utilisation du gel de crédit sur notre planète, c'est pour protéger contre
le vol d'identité. Ce n'est pas le service d'alerte, il y a une gradation. Vous
êtes victime de vol de renseignements, vous mettez une alerte. Vous êtes
victime d'un vol d'identité, le verrou sera utile.
M. Marissal : Encore là, il y
a deux points de vue. On peut prendre le point de vue des institutions
financières, on peut prendre le point de vue des contribuables, des
consommateurs. Moi, je choisis les deuxièmes.
M. Girard (Groulx) : Très
bien. Moi, je choisis les Québécois, et les Québécois sont dans l'économie
québécoise. C'est au bénéfice des Québécois que l'économie soit dynamique.
Alors, je pense qu'on est prêts à voter sur l'amendement, M. le Président.
M. Marissal : Non.
Le Président (M. Simard) :
...y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement du député de Rosemont?
M. Marissal : Rapidement. Je
ne reviendrai pas à la petite école du <ministre des...
M. Girard (Groulx) : ...
l'économie
québécoise. C'est au bénéfice des Québécois que l'économie soit
dynamique. Alors, je pense qu'on est prêts à voter sur l'amendement, M. le
Président.
M. Marissal : Non.
Le Président (M. Simard) :
...y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement du député de Rosemont?
M. Marissal : Rapidement.
Je ne reviendrai pas à la petite école du >ministre des Finances, moi
aussi, je suis persuadé que c'était un élève brillant. Combien de temps
avez-vous travaillé dans le secteur bancaire, M. le ministre?
M. Girard (Groulx) : C'est
quoi, votre définition de secteur bancaire? Est-ce que la Banque du Canada, c'est
dans le secteur bancaire?
M. Marissal : Grosso modo.
Le Président (M. Simard) : ...à
l'étude de l'amendement sur l'article 9 et non pas sur les vies personnelles
de chacun d'entre nous.
M. Marissal : Non, non, je
pose une question parce que je sais que le ministre a passé notamment un quart
de siècle à la Banque Nationale, si mes notes sont bonnes. Je ne suis pas sûr qu'il
y a un quart de siècle on parlait beaucoup de vol de données et de vol
d'identité.
M. Girard (Groulx) : On
parlait de fraudes, par exemple, je vous le confirme.
M. Marissal : C'est un secteur
en évolution, sur lequel nous avons presque toujours un pas de recul, malheureusement,
et un pas de retard. Moi, je le prends du côté du consommateur et je
préférerais une approche en amont plutôt qu'une approche basée uniquement sur
la fluidité du crédit.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député de Rosemont. M. le ministre, un commentaire?
M. Girard (Groulx) : Non, ça
va très bien.
Le Président (M. Simard) : Pas
de commentaire.
M. Girard (Groulx) : J'ai
travaillé un an à la Banque du Canada. L'information sur le quart de siècle est
juste. J'ai travaillé un an à la Banque du Canada aussi.
Le Président (M. Simard) :
Vous aviez promis de ne pas me déconcentrer. Alors, M. le leader de l'opposition.
M. Fortin :
Je paraphrase le ministre des Finances, il me corrigera si j'ai tort, là, mais
je paraphrase ce qu'il vient de dire. La proposition de Québec solidaire va
torpiller l'économie, hein, c'est à peu près ça qu'il dit. Il y en a bien, des
propositions en économie de Québec solidaire qui vont torpiller l'économie. Celle-là,
ça n'en est pas une, celle-là, ça n'en est pas une. Et, M. le ministre, ce que
vous nous dites, essentiellement, c'est : Oui, mais, si on gèle tous les
dossiers de crédit, il n'y aura plus... la formule actuelle ne marchera plus, <on
ne sera plus capables de... >l'économie va en souffrir, on ne sera plus
capables d'échanger de l'information.
Regardez l'amendement : «Ce gel est
instauré par défaut à la création de tout dossier de crédit.» Il y en a déjà
5 millions, des dossiers de crédit, au Québec. Ces 5 millions là, là,
ils ne seront pas affectés. «Création de tout dossier de crédit», donc ça, c'est
ma fille quand elle va avoir 18 ans, que son dossier de crédit va être
créé, qu'elle va commencer à avoir du crédit. C'est là... C'est pour elle que
ça va s'appliquer, mais la création de mon dossier de crédit, il est déjà fait,
donc je n'aurai pas de gel permanent sur mon dossier de crédit, si je comprends
bien l'amendement.
Alors, demain matin, là, il n'y en a pas,
d'impact sur l'économie, si j'ai bien compris l'amendement du député de
Rosemont. Si ça s'applique juste à la création de tout dossier de crédit, il
est où, l'impact sur l'économie?
Le Président (M. Simard) :
Très bien. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Me
demandez-vous d'expliquer l'amendement de Québec solidaire?
M. Fortin :
Non, non, mais... À partir du moment où on vous propose que ça s'applique
uniquement à la création... Là, vous vous opposez à ça, <mais...
M. Fortin :
...à
la création de tout dossier de crédit, il est où, l'impact sur
l'économie?
Le Président (M. Simard) :
Très bien. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) :
Me demandez-vous d'expliquer l'amendement de Québec solidaire?
M. Fortin :
Non, non, mais... À partir du moment où on vous propose que ça s'applique
uniquement à la création... Là, vous vous opposez à ça, >mais, si tous
les dossiers de crédit existants ne sont pas gelés pour autant, comment est-ce
que ça affecte l'économie?
M. Girard (Groulx) : Écoutez,
voici la situation. Au Canada, personne n'a accès au gel de crédit. Le Québec a
eu une fuite de données chez une institution financière d'une importance
colossale. Donc, nous voulons offrir un outil supplémentaire pour protéger les
consommateurs, le verrou de crédit, qui sera disponible, qui serait disponible lorsqu'il
sera développé.
Alors, c'est ça que je vous propose. Il y
a une proposition alternative, je suis prêt à voter et rejeter la proposition
alternative.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il d'autres commentaires? M. le député de René-Lévesque,
peut-être? Ah! M. le...
M. Fortin :
...je reviens à ce que je disais plus tôt, le ministre fait le strict minimum,
il s'en tient à ce que lui, il propose. Il y a une proposition qui est tout à
fait cohérente, qui ne va pas avoir l'impact sur l'économie que le ministre
nous suggère parce qu'elle ne s'applique qu'à la création de tout dossier de
crédit. Les 5 millions de dossiers de crédit qui existent déjà, là, ils ne
seront pas gelés automatiquement demain matin.
Alors, quand le ministre nous dit :
Oui, mais la personne qui veut avoir accès à son dossier de crédit, qui en a
besoin pour... ou qu'un employeur en a besoin, que quelqu'un d'autre en a
besoin, ne veut pas attendre trois jours, qui veut... non, votre exemple
tantôt, c'était l'augmentation de la limite de crédit, mais il n'a pas à
attendre trois jours, son dossier n'est pas gelé automatiquement avec ça.
Demain matin, là, il y en a zéro, dossier qui sont gelés avec ça, c'est juste
pour des futurs dossiers de crédit.
Alors, c'est pour ça, M. le Président, que
moi, je n'ai pas de problème à appliquer... à voter en faveur de l'amendement
qui est proposé. Et je comprends mal l'explication, peut-être qu'elle est
incompréhensible, mais je comprends mal l'explication du ministre des Finances
qui nous dit que demain matin, avec un amendement comme celui-là, c'est toute
l'économie du Québec qui en souffre.
M. Girard (Groulx) : Moi,
je ne comprends pas que vous supportez cet amendement-là, mais c'est un autre
débat.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Y aurait-il d'autres interventions? Sans quoi, nous serions prêts à
passer à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) :
Contre.
La Secrétaire
:
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Contre.
La Secrétaire
:
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond : Contre.
La Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
:
Contre.
La Secrétaire
:
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin : Contre.
La Secrétaire
:
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Contre.
La Secrétaire
:
M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet : Abstention.
La Secrétaire
: Et
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet amendement est donc rejeté. Nous reprenons nos débats sur
l'article 9 tel qu'amendé. Y aurait-il d'autres <interventions...
La Secrétaire
:
...
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Contre.
La Secrétaire
:
M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet :
Abstention.
La Secrétaire
: Et
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet amendement est donc rejeté. Nous reprenons nos débats sur
l'article 9 tel qu'amendé. Y aurait-il d'autres >interventions à
cet égard? M. le leader de l'opposition officielle.
M. Fortin :
Oui, merci, M. le Président. On a parlé... Le ministre nous a fait part de ses
préoccupations par rapport aux locateurs, il nous a fait part de ses préoccupations
par rapport aux employeurs. On n'a pas parlé de la question des assurances.
Est-ce qu'il y a une raison pour laquelle le ministre ne considère pas les
assurances ici?
M. Girard (Groulx) : C'est-à-dire
que le verrou ne s'applique pas aux assurances, puis ce n'est pas un processus
d'octroi de crédit, là, je pense qu'on a donné le principe que le gel de crédit
s'appliquait à une activité de crédit. Et la raison qu'on n'a pas discuté
d'assurances, c'est que ça n'a pas été soulevé jusqu'ici, mais, effectivement,
assurances, emploi, location, c'est les trois activités standard, là, où il y a
utilisation de cotes de crédit en dehors des processus d'octroi de crédit.
M. Fortin :Bien, pour la question du logement, là, par exemple, c'est rare
qu'un propriétaire va dire : Je n'aime pas votre cote de crédit, je vais
augmenter votre loyer. Pour la question de l'assurance, par exemple, ça peut fonctionner
comme ça, quelqu'un qui a un dossier de crédit plus difficile peut voir une
cote d'assurance augmenter.
• (11 h 50) •
M. Girard (Groulx) : Oui, ou
on peut renverser ça, là, quelqu'un qui a une bonne cote de crédit va payer
moins cher, là.
M. Fortin :Peut-être, si vous me dites que c'est le cas, que ça arrive, je
vous crois.
M. Girard (Groulx) : Bien, je
pense qu'il y a une segmentation de la tarification en fonction de la cote...
écoutez, je ne suis pas assureur, là, en fonction de plusieurs variables, notamment
la cote de crédit.
M. Fortin :
Mais vous acceptez cette prémisse-là puis vous considérez que c'est normal que
quelqu'un qui a une moins bonne cote de crédit que quelqu'un qui en a une
excellente paie plus pour son assurance habitation?
M. Girard (Groulx) : En fait,
je ne porte pas de jugement, là, sur la tarification de l'assurance. Puis je
dois dire aussi que je n'ai pas d'expertise en tarification d'assurance, là, je
ne porte pas de jugement.
M. Fortin :
O.K., mais c'est un enjeu qui relève... Tu sais, vous nous avez dit tantôt, là,
pour la question du logement : Bien, on est allés vérifier avec le MAMH,
pour la question des employeurs, on est allés vérifier avec le ministère du
Travail, de l'Emploi, et là c'est un dossier des finances, là, les assurances,
là, ça relève du ministre des Finances.
Alors, bien, ce qui se passe, c'est, quand
on demande l'accès à la cote de crédit, quand l'assuré acquiesce à ce que
l'assureur ait accès à la cote de crédit, bien, à partir de ce moment-là, il y
a un changement dans la tarification que va <payer...
M. Fortin :
...alors,
bien, ce qui se passe, c'est, quand on demande l'accès à la
cote de crédit, quand l'assuré acquiesce à ce que l'assureur ait accès à la
cote de crédit, bien, à partir de ce moment-là, il y a un changement dans la
tarification que va >payer l'assuré. Alors, ce que je veux...
M. Girard (Groulx) : Je
présume, en fonction de la cote, là.
M. Fortin :
En fonction de la cote, évidemment. Alors, ce que je veux savoir
essentiellement, c'est... Le ministre nous dit : Bien, on est allés
vérifier si c'était une bonne chose avec le ministère du Travail, avec le
ministère des Affaires municipales. Est-ce qu'il a demandé un avis interne au
ministère des Finances pour savoir si les assureurs devaient nécessairement
avoir accès à la cote de crédit ou si le gel pouvait s'appliquer pour eux?
M. Girard (Groulx) : On en a
discuté. Est-ce qu'il y a eu... Chaque situation a été discutée, là. En fait,
il y a eu le débat a ou b, là, octroi de crédit ou autres, puis, dans autres,
il y a les trois principales activités. Est-ce qu'on a parlé au Bureau
d'assurance du Canada, là? J'avoue que je... On me fait signe que oui, mais
personnellement, moi, non, pas sur cette question, mais, oui, ça fait partie
des consultations du projet de loi.
M. Fortin :
Oui, bien, je comprends qu'on a parlé avec le Bureau de l'assurance, qui, je
n'ai aucun doute, a probablement donné le même point de vue que Desjardins
quand il est venu en commission parlementaire, il disait : Ça ne devrait
pas s'appliquer aux assureurs. C'est une compagnie d'assurance, je comprends
qu'ils ne veulent pas que ça s'applique à eux. Donc, le bureau des assurances a
probablement dit la même affaire mais au ministère des Finances. Ça, c'est
l'avis de l'industrie. L'avis du ministère des Finances...
M. Girard (Groulx) : Le
ministère des Finances n'a pas suggéré d'inclure les assurances dans le verrou
de crédit.
M. Fortin : O.K., donc, a
suggéré... implicitement a suggéré de garder la formule actuelle où il serait
impossible pour un consommateur de geler son dossier de crédit pour ne pas,
essentiellement, qu'un assureur puisse y avoir accès.
M. Girard (Groulx) :
C'est-à-dire qu'un consommateur peut toujours refuser de donner son
consentement à un assureur.
M. Fortin :
Oui, mais j'ai besoin d'une assurance habitation, j'ai besoin d'une assurance
auto.
M. Girard (Groulx) : Oui, oui,
mais vous avez quand même le... vous pouvez refuser de consentir à ce que votre
dossier de crédit soit consulté. Alors, la décision qui a été prise, c'est que
le verrou s'appliquait sur le processus d'octroi de crédit.
M. Fortin :
Mais vous comprenez que l'accès d'une compagnie d'assurance à un dossier de
crédit, c'est une limite au fait que certaines personnes peuvent se procurer de
l'assurance. L'assurance peut devenir exorbitante.
M. Girard (Groulx) :
L'assurance peut être... La cote de crédit peut être une variable dans la
tarification. Puis est-ce qu'il peut même y avoir des cas où c'est une variable
déterminante dans l'offre ou non? Le...
M. Fortin :
Bien, ce n'est pas l'offre, c'est la possibilité pour le consommateur de payer
le <tarif...
M. Girard (Groulx) : ...la
cote
de crédit peut être une variable dans la tarification. Puis est-ce qu'il peut
même y avoir des cas où c'est une variable déterminante dans l'offre ou non?
Le...
M. Fortin :
Bien, ce n'est pas l'offre, c'est la possibilité pour le
consommateur de
payer le >tarif qui devient tout à coup de loin supérieur au tarif
régulier.
M. Girard (Groulx) : Oui, là, il
y a une nuance, là, augmentation de tarification ou même rejet, là, de
souscrire à... d'offrir le produit.
M. Fortin : O.K., je... Dans
le fond, je...
M. Girard (Groulx) : Bien, je
pense, ce n'est pas à moi de poser des questions, mais une question qu'on
pourrait se demander, c'est : En quoi le verrou aiderait cette
personne-là, là? Quelqu'un qui... par exemple, que son assurance est... la
tarification qui lui est soumise par deux, trois compagnies est élevée, si on
lui permet de mettre un verrou et d'empêcher de consulter le dossier de crédit,
je ne suis pas convaincu que ça va donner... En fait, ça ne donnera pas une
meilleure tarification, là.
M. Fortin :Peut-être que ça peut donner un meilleur accès à l'assurance,
mais, en tout cas, je ne veux pas m'éterniser, je comprends qu'il reste
quelques minutes à notre séance d'aujourd'hui.
Je pense que c'était utile, M. le
Président, d'avoir le point de vue du ministre sur l'ensemble des autres
industries, que ce soit les assureurs, que ce soit les locateurs, que ce soit
des employeurs, je pense que c'était utile, à ce moment-ci, pour nous, d'avoir
un aperçu de la vision du ministre, qui est de ne pas bouger par rapport à son projet
de loi initial, outre que par les amendements qu'il propose lui-même.
Mais je veux juste qu'on se le dise, là, il
y a des gens qui sont venus en consultations particulières pour nous faire part
de ce point de vue là, pour nous faire part du point de vue que ça pouvait
représenter un enjeu pour certaines personnes, de ne pas avoir accès à un outil
comme celui-là, entre autres, en lien avec les assureurs, les locateurs et les
employeurs.
Alors, je comprends tout à fait le point
de vue du ministre. Je pense que c'était utile d'avoir le débat, de comprendre
d'où il vient. En même temps, M. le Président, je vous avoue que je suis un
peu... je reste sur mon appétit par rapport à cette conversation-là et je pense
que certains des témoins qu'on a entendus en consultations particulières
partageront certainement mon avis. Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Je
vous remercie. Y aurait-il d'autres interventions sur l'article 9 tel
qu'amendé? M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui, bien, très
rapidement, parce que, de toute façon, il ne reste pas tant de temps que ça,
là, mais juste pour être bien sûr de comprendre. Là, je fais peut-être un petit
pas en arrière, là, mais, dans l'esprit de la loi et tel qu'elle a été rédigée
ici, dans le projet, la vente à tempérament est bel et bien une activité de
crédit qui serait couverte par un gel?
Le Président (M. Simard) :
Me Roy.
M. Roy (Gabriel) :
Effectivement, M. le Président.
M. Marissal : D'accord. Et,
encore là, juste pour être sûr, parce qu'on a parlé beaucoup de consentement,
puis là, dans l'échange avec le ministre et le collègue de Pontiac, il a été
beaucoup question de consentement. Si l'assurance, par exemple... Et <je...
M. Marissal : ...activité
de
crédit qui serait couverte par un gel?
Le Président (M. Simard) :
Me Roy.
M. Roy (Gabriel) :
Effectivement, M. le Président.
M. Marissal : D'accord. Et,
encore là, juste pour être sûr, parce qu'on a parlé beaucoup de consentement,
puis là, dans l'échange avec le ministre et le collègue de Pontiac, il a été
beaucoup question de consentement. Si l'assurance, par exemple... Et >je
reprends les échanges, là, un extrait d'échange. Si l'assureur ou la compagnie
d'assurance obtient le consentement, c'est... J'ai l'impression que le
consentement, parfois, puis on en a déjà discuté, là, se fait un petit peu...
en tout cas, pas toujours de façon formelle, formatée. Est-ce qu'il y a un
endroit, dans le projet de loi n° 53, aux yeux du ministre, où on pourra
discuter de qu'est-ce qu'un consentement et quel est le minimum requis pour
qu'on juge qu'il y ait un consentement?
Le Président (M. Simard) :
Me Roy.
M. Girard (Groulx) : ...la
parole, donner le bénéfice à tous de votre réponse.
M. Roy (Gabriel) : Alors, pour
répondre à la question, l'endroit, ça serait le projet de loi n° 64, en
fait, là. C'est carrément un projet de loi qui propose de réviser en profondeur
la Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé. Et,
la notion de consentement, on la retrouve dans cette loi-là, dont le projet de
loi n° 64 propose des modifications substantielles.
Le Président (M. Simard) :
Bien. Y aurait-il d'autres interventions?
M. Marissal : Non, c'est la
réponse à laquelle je m'attendais, je voulais simplement être sûr que ce n'est
pas là-dedans qu'on allait...
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
:
M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
La Secrétaire
:
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond : Pour.
La Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Abstention.
La Secrétaire
:
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
La Secrétaire
: Et
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) : Abstention.
L'article 9, tel qu'amendé, est maintenant adopté.
Compte tenu de l'heure, hein, nous allons
suspendre nos travaux jusqu'après les affaires courantes.
(Suspension de la séance à 11 h 59)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 13)
Le Président (M. Simard) :
Alors, chers collègues, à l'ordre, s'il vous plaît! Je constate que nous avons
quorum. Nous pouvons donc reprendre notre séance. Et voyez comment je suis
capable de garder mon sérieux malgré que certains collègues tentent de me
déconcentrer. Vous en êtes...
Alors, lors de... Je vous rappelle que la commission
est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 53, Loi
sur les agents d'évaluation de crédit.
Au moment de suspendre nos travaux, nous
venions d'adopter l'article 9 tel qu'amendé. Nous sommes donc rendus à l'article 10.
M. le ministre, la parole est à vous.
M. Girard (Groulx) : Oui.
D'entrée de jeu, j'aimerais clarifier mes collègues. Puis j'avais laissé
sous-entendre que nous ne pourrions discuter de 10. J'ai obtenu l'autorisation
ce midi. Alors, on peut continuer avec 10. Par contre, avant 20, il y a un
autre article que le processus n'est pas complété, mais nous pouvons poursuivre
avec 10.
Alors, j'y vais avec 10. Et je suis dans
le chapitre III, Mesures de protection, droits des personnes concernées,
recours et plaintes, section I, Mesures de protection, et nous sommes à l'article 10,
que je vais lire :
«L'alerte de sécurité oblige l'agent
d'évaluation du crédit qui détient le dossier qui en fait l'objet à aviser le
tiers auquel il communique l'un des renseignements personnels contenus dans ce
dossier ou l'un de ceux qu'il produit à partir de ceux-ci <de
l'obligation...
M. Girard (Groulx) : ...de
sécurité oblige l'agent d'évaluation du crédit qui détient le dossier qui en
fait l'objet à aviser le tiers auquel il communique l'un des renseignements
personnels contenus dans ce dossier ou l'un de ceux qu'il produit à partir de
ceux-ci >de l'obligation qui incombe à ce tiers en vertu de l'article
19.1 de la Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur
privé.
«Lorsqu'un agent communique un tel
renseignement dans un rapport de crédit ou un autre document, l'avis prévu au
premier alinéa doit y apparaître en évidence.
«Les premier et deuxième alinéas ne
s'appliquent pas lorsque la loi prévoit que la communication du renseignement
au tiers peut s'effectuer sans le consentement de la personne concernée.»
Commentaire : L'article 10 de la Loi
sur les agents d'évaluation du crédit définit l'alerte de sécurité, qui
consiste pour l'agent d'évaluation du crédit à aviser les tiers à qui il
communique des renseignements personnels de leur obligation de prendre des
moyens raisonnables pour s'assurer que la personne dont ils ont obtenu le
consentement pour obtenir communication de ces renseignements est bien celle
visée par ceux-ci, et ce, avant de contracter avec elle.
Le deuxième alinéa de cet article prévoit
que, lorsque les renseignements sont communiqués dans un document, l'avis doit
y apparaître en évidence.
Le troisième alinéa prévoit que l'alerte
de sécurité ne s'applique pas dans le cas où la communication des renseignements
est permise par la loi sans le consentement de la personne concernée.
Le Président (M. Simard) :
Merci.
M. Girard (Groulx) : Et
j'aimerais déposer un amendement.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
Nous vous écoutons. Qui est déjà transmis sur le Greffier, d'ailleurs.
M. Girard (Groulx) : Oui. Est-ce
que tout le monde l'a?
Le Président (M. Simard) : Il
est sur Greffier. Tout le monde l'a, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui, mais
juste être sûr, là… Je comprends...
Le Président (M. Simard) :
Alors, il est sous l'onglet Amendements en cours.
M. Girard (Groulx) : Alors, je
vais le lire, puis on va donner à tout le monde le temps d'en prendre connaissance.
Article 10 :
À l'article 10 du projet de loi :
1° insérer, à la fin du premier alinéa,
«ainsi que du numéro de téléphone auquel la personne concernée ou, le cas
échéant, son représentant ou le titulaire de l'autorité parentale sur celle-ci
peut être contacté afin de justifier son identité»;
2° remplacer, dans le texte anglais du
troisième alinéa, «an Act» par «the law».
Commentaire : Cet amendement a deux
objets. Le premier est d'obliger un agent d'évaluation du crédit qui communique
à un tiers des renseignements personnels qui font l'objet d'une alerte de
sécurité à communiquer aussi à ce tiers le numéro de téléphone de la personne
ayant demandé cette alerte afin que le tiers puisse la contacter, à titre de
mesure raisonnable, avant de contracter avec elle. Le <second...
M. Girard (Groulx) : ...
communique
à un tiers des renseignements personnels qui font l'objet d'une alerte de
sécurité à communiquer aussi à ce tiers le numéro de téléphone de la personne
ayant demandé cette alerte afin que le tiers puisse la contacter, à titre de mesure
raisonnable, avant de contracter avec elle. Le >second objet est de
faire un remplacement terminologique au texte anglais du projet de loi.
Le texte de l'article 10 du projet de
loi, tel qu'amendé, se lira ainsi :
«L'alerte de sécurité oblige l'agent
d'évaluation du crédit qui détient le dossier qui en fait l'objet à aviser le
tiers auquel il communique l'un des renseignements personnels contenus dans ce
dossier ou l'un de ceux qu'il produit à partir de ceux-ci de l'obligation qui
incombe à ce tiers en vertu de l'article 19.1 de la loi sur les protections
des renseignements personnels dans le secteur privé ainsi que du numéro de
téléphone auquel la personne concernée ou, le cas échéant, son représentant ou
le titulaire de l'autorité parentale sur celle-ci peut être contacté afin de
justifier son identité.
«Lorsque l'agent communique un tel
renseignement dans le rapport de crédit ou un autre document, l'avis prévu au
premier alinéa doit y apparaître en évidence.
«Les premier et deuxième alinéas ne
s'appliquent pas lorsque la loi prévoit que la communication du renseignement
au tiers peut s'effectuer sans le consentement de la personne concernée.»
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le député de Pontiac.
• (15 h 20) •
M. Fortin :
J'aimerais que le ministre nous explique, pour une personne qui a une alerte,
lorsque quelqu'un accède à son dossier, exactement ce qui va se produire, c'est-à-dire
qui va communiquer avec elle, qui va avoir accès au dossier et comment ça va se
passer. J'aimerais le scénario type que le ministre a en tête quand il présente
cet article-là.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
Bien, je vais donner un scénario envisageable. Je ne sais pas si c'est le
scénario type, mais... Alors, vous êtes victime d'un vol de renseignements
personnels et vous décidez de vous prévaloir d'un des outils, qui existe
présentement mais qui sera mieux encadré dans le cadre du projet de loi n° 53. Alors, vous mettez une alerte de sécurité sur votre
compte, et celle-ci signifie ou demande à toute personne qui est dans un
processus d'octroi de crédit, par exemple une institution financière... Donc,
on pourrait être dans une situation où une institution financière a une demande
de carte de crédit. On exige que l'institution financière fasse des
vérifications supplémentaires avant de faire l'octroi de crédit et, en vertu de
l'amendement, on fournit un numéro de téléphone pour faire ces <vérifications
supplémentaires...
M. Girard (Groulx) : ...de
carte de crédit. On exige que l'institution financière fasse des vérifications
supplémentaires avant de faire l'octroi de crédit et, en vertu de
l'amendement,
on fournit un numéro de téléphone pour faire ces >vérifications
supplémentaires.
M. Fortin :
Donc, le numéro de téléphone, il est inscrit où? Au dossier d'Equifax, par
exemple?
M. Girard (Groulx) : Oui. Qui
aurait été inscrit par la personne qui a demandé de mettre l'alerte.
M. Fortin :O.K. Parfait. Donc, l'institution financière doit appeler pour
s'assurer : Vous avez demandé à ce qu'on vérifie votre crédit.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Juste pour préciser les obligations de l'institution financière, là, parce que
ce n'est pas précisément qu'elle doit appeler, on lui donne le moyen d'appeler,
je vous... Est-ce qu'il y a consentement pour que notre juriste prenne la
parole?
M. Fortin :
Oui, oui, bien sûr.
M. Roy (Gabriel) : Oui. Merci,
M. le Président. Alors, effectivement, l'obligation, en fait, parle de prendre
des moyens raisonnables pour vérifier l'identification de la personne. Le
numéro de téléphone constituerait un moyen raisonnable pour s'assurer de
l'identification de la personne.
M. Fortin :Pourquoi vous choisissez de dire «peut» et non «doit»? Pourquoi
l'institution financière n'a pas l'obligation d'appeler? Puisque vous me dites :
C'est un moyen raisonnable de le faire, il faut absolument qu'il y ait une vérification,
il faut qu'il y ait un moyen raisonnable de vérifier. Alors, pourquoi est-ce
que vous ne demandez pas à l'institution financière, dans le cas de l'exemple
du ministre, de contacter la personne en question?
M. Roy (Gabriel) : Parce qu'il
y a des cas auxquels on peut penser où vous êtes face à face avec votre
conseiller financier, par exemple, vous pouvez lui tendre une pièce d'identité.
Il y a des cas où, clairement, il y aurait des moyens raisonnables qui
n'impliqueraient pas de prendre un numéro de téléphone. Donc, c'est simplement
pour ça.
M. Fortin :Je comprends ce que vous me dites. Ça, ça fait du sens. Est-ce
qu'on ne devrait pas cependant... Est-ce qu'il ne devrait pas y avoir
l'obligation, d'une façon ou d'une autre, de vérifier l'identité? Là, vous me
dites «des moyens raisonnables», là, mais j'ai l'impression que, si on ne va
que vers ce qui est possible, donc utiliser «peut» plutôt que «doit», là,
disons, dans votre texte de loi, bien, alors là, il y a une possibilité que
l'institution financière ne vérifie pas l'identité.
M. Roy (Gabriel) : En fait, c'est
un «doit». L'article 10 <parle... >dit que l'alerte va
obliger l'agent d'évaluation du crédit à aviser le tiers de l'obligation qu'il
a puis qu'on a mise dans la Loi sur la protection des renseignements personnels
dans le secteur privé puisque c'est une obligation qui était générale et
applicable à tout tiers. Donc, pour bien comprendre 10, finalement, il faut se
reporter à l'article 19.1 qu'on va ajouter à la toute fin du projet
de loi, et c'est un «doit», «doit prendre les mesures raisonnables». Donc, c'est
une obligation qu'on impose.
M. Fortin :O.K. Parfait. Si une institution financière vérifie mon dossier
de crédit, et moi, je reçois une alerte, O.K., disons que c'est moi le
consommateur, là, je reçois une alerte, l'institution financière est... Oui? Non,
allez-y.
M. Girard (Groulx) : L'alerte
est au dossier pour le prêteur.
M. Fortin :
Oui, O.K.
M. Girard (Groulx) : L'alerte…
Vous, ce que vous… Vous faites référence où vous recevez une alerte en tant que
consommateur…
M. Fortin :
Mais il y a... Mais, en fait, c'est ça, ma question. Il n'y a jamais <nécessairement
d'alerte...
M. Fortin :
... le consommateur, là, je reçois une alerte, l'institution financière est...
Oui? Non, allez-y.
M. Girard (Groulx) :
L'alerte est au dossier pour le prêteur.
M. Fortin :
Oui, O.K.
M. Girard (Groulx) :
L'alerte… Vous, ce que vous… Vous faites référence où vous recevez une alerte
en tant que consommateur…
M. Fortin :
Mais il y a... Mais, en fait, c'est ça, ma question. Il n'y a jamais >nécessairement
d'alerte, d'indication... Il n'y a pas la nécessité d'indication à la personne
concernée. Là, vous introduisez le concept d'un appel téléphonique possible,
là, mais il n'y a pas, de façon systématique, disons, d'indication pour cette
personne-là.
M. Girard (Groulx) : Je
vais répondre à cette question. <C'est… On a eu... >Lors des
consultations particulières, on a eu besoin de préciser la différence entre l'alerte
et le service de surveillance. Puis là il y avait toutes sortes de confusions,
là, et la confusion n'originait pas du tout de vous, là, mais il y en a qui
utilisaient alertage, service d'alerte, de surveillance.
L'alerte est au dossier de crédit pour le
prêteur. La notion que vous voulez tout savoir ce qui se passe dans votre
compte de crédit, les mouvements, les consultations, ça, <c'est... >ça
faisait partie, notamment, de ce que l'institution financière, Desjardins,
avait acheté comme service de surveillance, puis là... Et je pense qu'on a
distribué un lexique, hein? Service de surveillance n'est pas la même chose que
l'alerte, et c'est le service de surveillance qui vous notifie de tout ce qui
se passe dans votre compte, octroi de crédit, etc. Ce n'est pas le même
service.
M. Fortin :
Je comprends, mais pour la... Parce que, là, vous introduisez la possibilité,
là, que la vérification d'identité soit faite en contactant le consommateur
lui-même. Donc, ce que vous me dites, c'est que, dans certains cas, le
consommateur va être contacté; dans d'autres cas, il ne le sera pas pantoute.
Donc, est-ce que c'est...
M. Girard (Groulx) : Dans
le cas, par exemple, que nous avons discuté ce matin, où l'institution
financière connaît parfaitement son client, désire renouveler son hypothèque,
ne désire pas ou ne juge pas qu'il est nécessaire de consulter le dossier de
crédit, renouvelle l'hypothèque, il n'y a pas de consultation du dossier de
crédit, donc pas de vérification de sécurité suite à l'alerte.
M. Fortin :
Pas de vérification d'identité, c'est ça que vous voulez dire, de sécurité ou
d'identité.
M. Girard (Groulx) : Pas
de vérification supplémentaire.
M. Fortin : O.K. Ça me
va, M. le Président. Je pense qu'il y a d'autres collègues qui auront certainement
des questions. Je pourrai revenir éventuellement.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Non, c'est
juste que… Ce n'est pas vraiment une question, c'est juste un commentaire. C'est
que c'est assez rare qu'une institution financière en renouvellement
d'hypothèque <ne fera pas... >ne fait pas une vérification du
crédit parce que c'est dans les bonnes pratiques des banques. Les institutions
financières documentent chaque renouvellement pour s'assurer de ne pas faire de
mauvais prêt à quelqu'un, par exemple, parce qu'elle n'a pas, justement,
vérifié son dossier de crédit et la situation a changé. Puis on sait, avec une
pandémie comme <qu'on vit, mondiale, la situation...
Mme Rizqy : ...d'hypothèque
ne fera pas... ne fait pas une vérification du crédit parce que c'est dans les
bonnes pratiques des banques. Les institutions financières documentent chaque
renouvellement pour s'assurer de ne pas faire de mauvais prêt à quelqu'un, par
exemple, parce qu'elle n'a pas, justement, vérifié son dossier de crédit et la
situation a changé. Puis on sait, avec une pandémie comme >qu'on vit,
mondiale, la situation financière de plusieurs change, malheureusement.
M. Girard (Groulx) : À ce
moment-là, s'il y a une alerte, il y aura une vérification de sécurité.
Mme Rizqy : Donc, est-ce
que votre réponse change avec mon collègue?
M. Girard (Groulx) :
Pardon?
Mme Rizqy : Est-ce que
votre réponse change par rapport à mon collègue?
M. Girard (Groulx) : Non.
Mme Rizqy : Parce que
vous partiez du principe qu'il n'y aura pas de vérification qui serait faite,
alors que c'est systématique, les vérifications de crédit, lorsqu'on est en
renouvellement d'hypothèque.
M. Girard (Groulx) : Non,
mais, s'il y a une alerte et que vous consultez le dossier de crédit, vous
devez faire des vérifications supplémentaires. Si vous devez... Si une
institution financière, pour quelque raison que ce soit, notamment le fait
qu'elle connaît son client, que c'est une relation... Peu importe. Si elle ne
consulte pas le dossier de crédit, elle ne constatera pas qu'il y a l'alerte
puis elle ne fera pas de vérification supplémentaire sur la sécurité.
Présumément que, dans un cas comme ça, <on... >le risque de fraude
est faible.
Mme Rizqy : Parfait. Merci.
Le Président (M. Simard) :
Y a-t-il d'autres commentaires? M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. Merci,
M. le Président. Là, on nomme le téléphone. Ça n'exclut pas, je présume, d'autres
moyens qui pourraient exister? Et, si oui, pourquoi...
M. Girard (Groulx) : La
réponse, c'est non, mais je vais laisser le juriste nous donner <les... >comment
la loi traite ça exactement, là.
Le Président (M. Simard) :
Me Roy.
M. Roy (Gabriel) : Oui.
Merci, M. le Président. Effectivement, ça n'exclut pas la prise d'autres
moyens. Le numéro de téléphone va être indiqué par défaut, mais l'obligation, c'est
de prendre des mesures raisonnables. L'utilisation du numéro de téléphone
serait une mesure raisonnable dans les circonstances, mais effectivement ça
n'exclut pas d'autres mesures de vérification de l'identité.
M. Marissal : Comme quoi?
M. Roy (Gabriel) : C'est
à la discrétion des entreprises.
M. Girard (Groulx) :
Comme une pièce d'identité…
M. Roy (Gabriel) : Comme
une pièce d'identité, exactement.
M. Girard (Groulx) : …dans le
bureau…
M. Roy (Gabriel) : Oui, oui.
Puis ça...
M. Marissal : En
présentiel, je comprends que… À moins d'être un personnificateur ou qu'un
comédien, avec un bon chirurgien plastique, là… je comprends qu'en présence il
n'y a pas trop de problèmes, mais...
• (15 h 30) •
M. Girard (Groulx) : Mais
ça arrive... Puis, en fait, les clients n'aiment vraiment pas ça, mais ça
arrive que les institutions financières demandent au client de se présenter en
succursale avec ses pièces d'identité et donc de reconfirmer l'identité, puis
etc., là, cette mesure de sécurité, qui est assez efficace. Mais je vous
confirme qu'il y a des clients qui sont insultés lorsque vous leur demandez ça,
puis etc., là. On est toujours entre la rapidité et les vérifications
nécessaires...
15 h 30 (version révisée)
M. Girard (Groulx) : …cette
mesure de sécurité, qui est assez efficace. Mais je vous confirme qu'il y a des
clients qui sont insultés lorsque vous leur demandez ça, puis etc., là. On est
toujours entre la rapidité et les vérifications nécessaires.
M. Marissal : Pour l'anecdote,
d'ailleurs, on m'a déjà dit que la raison pour laquelle on n'a pas de photo sur
nos cartes de crédit au Canada, c'est que les consommateurs ne veulent pas de
photo sur leurs cartes de crédit, que ça passerait très mal, contrairement aux États-Unis.
C'est une anecdote.
M. Girard (Groulx) : Y a-tu
des photos sur les cartes de crédit aux États-Unis?
M. Marissal : Oui.
M. Girard (Groulx) : Ah oui?
M. Marissal : Oui. Ça les
surprend, d'ailleurs, toujours beaucoup de voir que nous n'avons pas de photo
sur nos cartes de crédit.
M. Girard (Groulx) : O.K. J'avoue,
vous m'informez, là.
M. Marissal : Je vous ai
appris quelque chose sur le milieu bancaire. C'est extraordinaire.
M. Girard (Groulx) : En
finances.
M. Marissal : Là, je m'interroge
un peu, comme mon collègue de Pontiac, là, sur la séquence parce qu'il me
semble qu'il y a… je ne dirai pas une voie d'évitement pour qui voudrait
tourner les coins ronds, mais il n'y a peut-être pas l'obligation absolument
formelle, là, de s'assurer que les… comment vous exprimez ça ici, là, que les
moyens raisonnables ont été pris, et puis c'est l'un qui demande à l'autre. Il
me semble qu'il y a un peu de slaque dans la corde, là, puis qu'on pourrait en
échapper quelques-uns. Allez-y là-dessus, puis j'ai une autre question après.
M. Girard (Groulx) : Allez-y.
M. Roy (Gabriel) : Oui, bien,
en fait, comment dire, prendre des mesures raisonnables, c'est une façon qui
est suffisamment large mais à la fois concrète pour que la loi évolue bien dans
le temps. Parce que c'est sûr que les technologies changent, on ne peut pas
présumer de ça serait quoi, une mesure raisonnable de vérification d'identité.
Il y a déjà des pratiques établies. Donc, je pense que c'est normal que la loi
ait un libellé général. C'est une obligation de prendre des moyens.
Mais c'est sûr que les fraudeurs, c'est des
fraudeurs, ça existe quand même, mais c'est une obligation de redoubler de
vigilance puis de s'assurer de prendre les meilleurs moyens, mais ce n'est pas
une obligation de… Mesures raisonnables, c'est sûr que ce n'est pas une
obligation de résultat, là, parce que, dans tous les cas, tu sais, il y a des
fraudeurs qui vont être capables de… Mais c'est une obligation de s'assurer,
là, tu sais, de prendre des mesures raisonnables, justement, d'avoir fait
diligence pour s'assurer de l'identité.
M. Marissal : O.K. Donc, tant
qu'à écrire un projet de loi, pourquoi ne pas avoir établi la liste minimale… parce
que, là, elle est plus que minimale, là, avec le téléphone, là, mais une liste
minimale de ce que l'on connaît comme moyens, qui seront le seuil en deçà
duquel nous n'irons pas et par lequel nous jugerons si c'est raisonnable ou
non, si les efforts raisonnables ont été faits ou non? Puisque c'est nous qui
voulons protéger le public avec un tel projet de loi, nous étant les
législateurs.
M. Girard (Groulx) : Je pense
qu'on a déjà eu la réponse à cette question, c'est en
vertu de l'évolution, les moyens aujourd'hui. Je présume qu'il y a 10 ans on
aurait envoyé un fax, et éventuellement peut-être qu'on aura un <code
biométrique…
M. Girard (Groulx) : ...la
réponse à cette question, c'est en vertu de l'évolution, les moyens
aujourd'hui. Je présume qu'il y a 10 ans on aurait envoyé un fax, et
éventuellement peut-être qu'on aura un >code biométrique. Et donc le
moyen raisonnable, septembre 2020, n'est pas le même que dans l'avenir.
M. Marissal : En fait, je vais
poser ma question autrement. Qui...
M. Girard (Groulx) : Vous
voulez… Monsieur veut préciser ma réponse, alors… Bonne idée.
M. Roy (Gabriel) : Oui. Si je
peux ajouter quelque chose, c'est qu'il y aurait quasiment, à la limite, un
problème avec cette idée-là, parce que, si on dit à l'entreprise : Tu as
une liste, si tu utilises un de ces moyens-là dans la liste, tu es déchargée de
ton obligation, on va considérer que tu as fait diligence. Mais, si, en
l'occurrence, la personne... Dans la liste, on dit «permis de conduire». La
personne, elle reçoit devant elle un client qui lui tend un permis de conduire,
mais peut-être qu'en l'occurrence elle a des doutes puis elle se dit :
Manifestement, je me suis fait appeler tantôt pour me dire, par cette supposée
même personne là, qu'elle a perdu son permis de conduire. Ça fait que, selon
les circonstances, une même pièce d'identité pourrait ne pas être une mesure
raisonnable, la vérification d'un même élément pourrait ne pas être raisonnable
selon les circonstances, par exemple, d'un vol d'identité.
Donc, c'est pour ça que c'est très difficile.
Ça permettrait potentiellement à une entreprise de se décharger d'une
obligation de façon artificielle, alors que peut-être que les circonstances
concrètes d'un cas <auraient... >feraient conclure que ce n'était
pas raisonnable, dans les circonstances, d'accepter, par exemple, une pièce
d'identité quand, une demi-heure avant, elle s'est fait appeler pour se faire
dire par son client qu'il avait perdu son portefeuille. Ça fait que ça serait peut-être
même dangereux d'aller là, là.
M. Marissal : Et donc qui juge
que c'est raisonnable?
M. Roy (Gabriel) : Bien, c'est
une infraction qu'on met dans la... c'est un devoir, une obligation qu'on met
dans la loi sur le privé, la Loi sur la protection des renseignements
personnels dans le secteur privé, et pour laquelle, évidemment, il y a une
sanction pénale en cas de non-respect. Et c'est la Commission d'accès à
l'information qui applique cette loi-là.
M. Marissal : Donc, à la
question des sanctions, vous me renvoyez à 64?
M. Roy (Gabriel) : Bien, c'est
sûr que je vous... Oui, je vous renvoie à cette loi-là. C'est dans cette loi-là
que ça se passe.
M. Marissal : O.K. C'est bon.
Merci.
Le Président (M. Simard) :
D'autres commentaires sur l'amendement de l'article 10? Sans quoi, nous
allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
La Secrétaire
:
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond : Pour.
La Secrétaire
:
M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
La Secrétaire
: Et
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention…
Des voix : …
La Secrétaire
:
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
Le Président (M. Simard) :
Donc, au risque de me répéter, cet amendement est adopté. Nous allons
maintenant revenir aux discussions concernant l'article 10 tel qu'amendé.
M. le ministre, auriez-vous des compléments d'information à <nous
partager...
La Secrétaire
: …M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
Le Président (M. Simard) :
Donc, au risque de me répéter, cet amendement est adopté. Nous allons
maintenant revenir aux discussions concernant l'article 10 tel qu'amendé.
M. le ministre, auriez-vous des compléments d'information à >nous
partager?
M. Girard (Groulx) : Non. Je
pense qu'<on a eu… >on a déjà eu une bonne discussion là-dessus. Mais
je suis prêt à répondre à d'autres questions.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. M. le leader de l'opposition.
M. Fortin :
Oui. Merci. Le troisième alinéa, là, c'est juste pour dire que, s'il n'y a pas
d'alerte, il n'y a pas d'obligation, c'est ça?
M. Girard (Groulx) : Le
troisième alinéa…
Le Président (M. Simard) :
Me Roy…
M. Girard (Groulx) : Oui,
allez-y.
M. Fortin :
Quand on dit «sans le consentement de la personne concernée», là, c'est
parce que l'alerte, elle vient de la personne, essentiellement, initialement?
M. Roy (Gabriel) : En fait, M.
le Président, c'est parce qu'il y a des possibilités, dans la Loi sur la
protection des renseignements dans le secteur privé, de communiquer les
renseignements sans consentement, on parle, par exemple, au DPCP, à la police,
pour prévenir la violence, un suicide. Donc, il y a des cas qui font en sorte
qu'à la base la communication ne se ferait pas sur la base d'une demande de
contracter parce qu'à la base la loi permet la communication sans consentement
pour des raisons assez évidentes. Donc, on vient dire qu'il n'y a pas besoin de
transmettre une alerte dans ce moment-là parce que ça ne serait juste pas
pertinent.
M. Fortin :
O.K. Mais, quand vous dites ici, là, «…peut s'effectuer sans le consentement de…»
Je relis, là : «Le premier puis le deuxième alinéas ne s'appliquent pas
lorsque la loi prévoit que la communication du renseignement au tiers peut
s'effectuer sans le consentement…» Ça veut dire essentiellement, parce qu'il y
a comme deux négatifs, là : Dans ce cas-ci, il y a toujours un
consentement.
M. Roy (Gabriel) : Oui, c'est
ça, effectivement. L'alerte, c'est quand, évidemment, dans les circonstances
normales, il y a le consentement qui est requis.
M. Fortin :
C'est quoi, les circonstances pas normales? Il n'y en a pas, dans le cas de
l'alerte, des circonstances anormales.
M. Roy (Gabriel) : Bien, comme
je disais, les circonstances… Quand je dis «anormales», c'est des circonstances
où le consentement n'est pas requis puis c'est pour des cas… justement, là,
prévenir un suicide, envoyer ça à la police, au DPCP, donc pour des cas très
particuliers.
M. Fortin :
Mais, dans le cas d'une alerte, il y a toujours le consentement.
M. Roy (Gabriel) : Oui.
M. Fortin :
Il ne peut pas y avoir d'alerte sans consentement au dossier.
M. Roy (Gabriel) : Non.
M. Fortin : O.K. D'alerte au
dossier sans consentement, mais on s'entend. D'accord.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Rosemont.
M. Marissal : Le masque, les
lunettes, c'est compliqué. Le dernier…
Une voix
: …
M. Marissal : Oui, c'est ça.
Le dernier paragraphe, là : «Les premier et deuxième alinéas ne
s'appliquent pas lorsque la loi prévoit que la communication d'un renseignement
au tiers peut s'effectuer sans le consentement de la personne concernée», pourriez-vous
élaborer un peu là-dessus? Ça va peut-être tout simplement répondre à ma
question.
Le Président (M. Simard) :
Me Roy.
M. Roy (Gabriel) : Oui. Alors,
comme je l'indiquais à l'instant, c'est pour viser des cas où, en vertu de la
Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé,
c'est possible pour une entreprise de communiquer des renseignements personnels
sans le consentement qui est habituellement requis et c'est pour des cas… par
exemple, pour <prévenir un…
Le Président (M. Simard) :
...
Me Roy.
M. Roy (Gabriel) : Oui.
Alors, comme je l'indiquais à l'instant, c'est pour viser des cas où, en vertu
de la Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur
privé, c'est possible pour une entreprise de communiquer des renseignements
personnels sans le consentement qui est habituellement requis et c'est pour des
cas… par exemple, pour >prévenir un acte de violence, pour prévenir le… pour
un suicide, pour communiquer au DPCP, à la police. Donc, c'est dans des cas
très spécifiques où là la notion de... On ne demande pas le consentement de la
personne parce que c'est pour ce type de cas là. Donc, dans ces cas-là, on
n'exige pas à l'agent qu'il transmette une alerte de sécurité parce que le
contexte rendrait ça totalement impertinent.
• (15 h 40) •
M. Marissal : Instruisez-moi,
là. En quoi est-ce qu'on pourrait se servir de ça pour une alerte de suicide ou
de violence?
M. Roy (Gabriel) : Non, mais,
en fait, c'est justement un cycle. L'alerte... Dans le fond, à la base, Equifax
transmet des renseignements parce que la personne concernée y a consenti. C'est
la base. Et, dans ces cas-là, quand il y a une alerte, ça fait en sorte
qu'Equifax va, dans le… Mettons, dans la transmission du rapport de crédit,
Equifax va dire : Alerte — parce que c'est, mettons, transmis à
une institution financière — veuillez bien identifier la personne
concernée.
Par contre, si Equifax se faisait demander
un dossier de crédit par la police dans le cadre d'une enquête… La police
ne cherche pas à contracter avec la personne concernée, là, la police est en
train de faire une enquête, puis la loi lui permet d'obtenir d'Equifax le
rapport de crédit de la personne pour des raisons qui n'ont absolument aucun
rapport avec la volonté de contracter, là.
Donc, c'est ces cas-là qu'on vient dire :
Quand Equifax transmet des renseignements personnels dans ces circonstances-là,
bien, elle n'a pas besoin d'indiquer une alerte de sécurité parce que ça ne
donnerait rien.
M. Marissal : O.K. C'est bon. Je
comprends.
M. Girard (Groulx) : Ce n'est
presque pas relié à l'alerte, finalement.
M. Roy (Gabriel) :
Exactement...
M. Girard (Groulx) : C'est
relié à des situations exceptionnelles. Là, on est dans un autre monde, là.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Y a-t-il d'autres commentaires sur l'article 10 tel qu'amendé? Sans
quoi, nous allons passer à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
La Secrétaire
:
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond : Pour.
La Secrétaire
:
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
La Secrétaire
:
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet article, tel qu'amendé, est donc adopté. Nous passons
maintenant à l'article 11. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Merci.
Alors, je retrouve ma table des matières. Nous sommes toujours dans le chapitre
III, Mesures de protection, droits des personnes concernées, recours et
plaintes, et nous sommes toujours dans la section Mesures de protection, qui va
des articles 8 à 12. <Article 11 :
«La note...
M. Girard (Groulx) : ...
table
des matières. Nous sommes toujours dans le chapitre III, Mesures de protection,
droits des personnes concernées, recours et plaintes, et nous sommes toujours
dans la section Mesures de protection, qui va des articles 8 à 12. >Article
11 :
«La note explicative oblige l'agent d'évaluation
du crédit qui détient le dossier qui en fait l'objet à divulguer l'existence
d'une mésentente entre la personne concernée par ce dossier et l'agent
relativement à l'application d'une disposition législative portant sur l'accès
à un renseignement personnel ou la rectification d'un tel renseignement, à tout
tiers à qui il communique l'un des renseignements personnels contenus dans ce
dossier ou l'un de ceux qu'il produit à partir de ceux-ci.
«Lorsque l'agent communique un tel renseignement
dans un rapport de crédit ou un autre document, la mention de l'existence de la
mésentente et de la note doit y apparaître en évidence.
«À la demande du tiers, l'agent lui
transmet une reproduction de la note.»
Commentaire : L'article 11 de la Loi
sur les agents d'évaluation du crédit définit la note explicative. Cette note
permet à la personne concernée de faire en sorte que soit divulguée à tout
tiers prenant connaissance de ces renseignements personnels l'existence d'une
mésentente entre cette personne et l'agent concernant l'accès à un renseignement
personnel ou la rectification d'un tel renseignement.
Le deuxième alinéa de cet article exige
que la mention de l'existence de la mésentente apparaisse en évidence lorsque
l'agent communique un renseignement dans un rapport de crédit ou un autre
document.
Le troisième alinéa de cet article permet
au tiers qui le demande à l'agent d'obtenir de ce dernier une reproduction de
la note.
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires?
M. Fortin :
...
Le Président (M. Simard) :
Oui, M. le leader.
M. Fortin :
«La note explicative oblige l'agent d'évaluation du crédit qui détient le
dossier qui en fait l'objet à divulguer l'existence…», donc tout ce qu'il a à
dire, c'est : Il y a une mésentente, là, puis il n'a pas à dire plus que
ça. Il a juste à dire que ça existe, qu'il y a une mésentente, il n'a pas à
dire c'est à quel niveau, de quelle ampleur, liée à quelle situation. Il a
juste à dire : Il y a eu une mésentente en quelque part. C'est tout?
M. Girard (Groulx) : Je
regarde dans le... «…l'existence d'une mésentente entre cette personne et
l'agent concernant l'accès à un renseignement personnel ou la rectification
d'un tel renseignement.» Alors, on doit préciser c'est quel renseignement?
M. Roy (Gabriel) : En fait, ça
<doit...
M. Girard (Groulx) : ...je
regarde dans le... «…l'existence d'une mésentente entre cette personne et
l'agent concernant l'accès à un
renseignement personnel ou la
rectification d'un tel
renseignement.» Alors, on doit préciser c'est
quel
renseignement?
M. Roy (Gabriel) : En fait,
ça >doit simplement... Ça ne doit pas préciser le corps de la
mésentente, mais ça doit dire qu'il y a une mésentente, effectivement, à propos
de l'accès ou la rectification d'un renseignement personnel.
M. Fortin :
Mais ça, mettons que... Tu sais, ce que j'essaie de comprendre, là, c'est :
Ça ressemble à quoi, la note, la note explicative au dossier, là? Moi, je ne
suis pas d'accord avec ma cote de crédit parce que, je ne le sais pas, moi,
Bell a considéré que je n'avais pas payé une facture de téléphone qui était de 0,05 $
pendant 25 ans. Moi, je pensais que ça n'existait pas. Je rapporte ça, je
dis : Voyons, ça n'a pas d'allure que ma cote de crédit est affectée à
cause de ça. C'est une mésentente entre moi puis Bell, ma cote de crédit est
affectée. La personne qui demande mon dossier de crédit, là, qu'est-ce qu'elle
reçoit? Est-ce qu'elle dit : Son dossier de crédit a été affecté parce que…
Est-ce qu'il reçoit... Tangiblement, là, à quoi ça va ressembler?
M. Roy (Gabriel) : Bien,
écoutez… À quoi ça va ressembler tangiblement? Je ne m'avancerai pas. Mais,
dans le fond, l'idée, là, c'est de permettre à la personne concernée de donner,
souvent, un signal à l'entreprise qui regarde son dossier de crédit qu'elle n'est
pas d'accord avec tout ce que l'entreprise va lire dans son dossier de crédit,
donc il y a existence d'une mésentente. Donc, ça permet à l'entreprise de dire :
O.K. Bon, bien… Si l'entreprise est intéressée à, dans le fond... Parce que ça
serait possible qu'une entreprise décide de conclure puis d'octroyer...
M. Girard (Groulx) : Ça, ce n'est
pas la note.
M. Fortin :
Non, c'est l'existence de...
M. Girard (Groulx) :
L'existence de la note.
M. Roy (Gabriel) : Exactement,
c'est ça. Donc, si l'entreprise veut en savoir plus, au troisième alinéa de l'article
11, on vient dire qu'il peut lui transmettre une reproduction de la note. Donc
là, il peut voir l'ensemble de l'information.
M. Fortin :
Ça existe, l'idée de la note, ailleurs, dans d'autres juridictions?
M. Roy (Gabriel) : Là, j'ai un
blanc. Peut-être faire des vérifications.
M. Fortin :
Parce que je voudrais savoir comment ils l'organisent. Là, on dit que nous, on
demanderait juste, on exigerait juste qu'on dévoile l'existence, mais...
M. Girard (Groulx) : Voici
comment je conceptualise ça, là.
M. Fortin :
O.K. Je vous écoute.
M. Girard (Groulx) : Vous avez
une mésentente sur votre dossier de crédit soit avec votre institution
financière, fournisseur de téléphonie cellulaire. Vous avez tenté de résoudre
cette mésentente, ce n'est toujours pas réglé, donc votre dossier est affecté.
Et là vous contactez Equifax pour dire que vous n'êtes pas d'accord avec votre
dossier de crédit. Je suppose que, dépendamment des circonstances, Equifax va <vous
proposer...
M. Girard (Groulx) : ...
ce
n'est toujours pas réglé, donc votre dossier est affecté. Et là vous contactez
Equifax pour dire que vous n'êtes pas d'accord avec votre dossier de crédit. Je
suppose que, dépendamment des circonstances, Equifax va >vous proposer
un libellé de note, O.K.? Vous ne serez pas la première personne qui veut
mettre une note à votre dossier, là. Alors, pour quelqu'un qui conteste le
non-paiement de sa carte de crédit lorsqu'il était mineur, nous vous proposons
telle note. Mais je pense que, dans les bonnes pratiques de gestion ou dans les
bonnes pratiques point, l'agent d'évaluation de crédit offrira une note type
selon les circonstances.
M. Fortin :
C'était ça, ma question. Tu sais, vous devancez d'un pas ma question, là.
Ailleurs dans le monde, est-ce qu'on... Là où il y a peut-être des notes
explicatives, là, est-ce que c'est ça qu'on fait? Est-ce qu'on donne une note
type, ou un «drop-down», ou peu importe, là?
M. Girard (Groulx) : O.K.
Bien, je vais... Votre question est précise, pertinente, et je n'ai pas la
réponse. Alors, on va suspendre, puis je vais vous trouver la réponse.
M. Fortin :
O.K. Merci.
Le Président (M. Simard) :
Vous souhaitez donc suspendre l'étude de l'article ou suspendre les travaux
tout court?
M. Girard (Groulx) : Je
souhaite suspendre les travaux...
Le Président (M. Simard) :
D'accord.
M. Girard (Groulx) : ...le
temps d'avoir une réponse intelligente à une question pertinente.
Le Président (M. Simard) :
Superbe. Merci pour la précision.
M. Girard (Groulx) : Merci.
Le Président (M. Simard) : Alors,
savez-vous quoi? Nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 15 h 50)
>
(Reprise à 15 h 53)
Le Président (M. Simard) :
Alors, chers collègues, à l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons reprendre nos
travaux. Au moment de suspendre, nous en étions à l'étude de l'article 11.
Une question s'était posée, le ministre avait demandé quelques moments de
suspension pour nous apporter sa réponse. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : En
fait, je pense que je vais donner la parole à un autre juriste, si vous êtes
prêt à enlever votre masque et vous nommer, et s'il y a consentement.
Le Président (M. Simard) :
Oui. Alors, y aurait-il consentement afin que ce nouvel invité se joigne à
nous? D'abord, monsieur, auriez-vous l'amabilité de vous présenter?
M. Smith-Lacroix (Jean-Hubert) :
Bonjour. Je m'appelle Jean-Hubert Smith-Lacroix. Je suis analyste au ministère
des Finances, mais je ne suis pas juriste.
Le Président (M. Simard) :
Très <bien.
M. Smith-Lacroix (Jean-Hubert) :
Alors...
Une voix : …
Le Président (M. Simard) :
...consentement afin que ce nouvel invité se joigne à nous. D'abord, monsieur,
auriez-vous l'amabilité de vous présenter?
M. Smith-Lacroix (Jean-Hubert) :
Bonjour, je m'appelle Jean-Hubert Smith-Lacroix, je suis analyste au
ministère
des Finances, mais je ne suis pas juriste.
Le Président (M. Simard) :
Très
>bien.
M. Smith-Lacroix (Jean-Hubert) :
Alors…
Une voix : …
M. Smith-Lacroix (Jean-Hubert) :
Deux choses. Premièrement, la note explicative, quand on l'a introduite dans la
proposition du projet de loi, on s'était inspirés de ce qui se faisait au
travers du Canada puis on avait vu une notion similaire qui existait au
Manitoba et au Nouveau-Brunswick. Lors des commissions particulières, il y a
des intervenants qui sont venus et qui ont exprimé l'idée que ces droits-là
seraient, dans le fond, plus limitatifs que celui qui existe déjà au Code civil
de mettre des informations dans son dossier. Notre interprétation est
différente de celle-ci. Pourquoi?
Présentement, effectivement, un citoyen
peut faire mettre de l'information dans son dossier, mais une personne qui
communique… qui consulte ce dossier-là en s'adressant à l'agent peut avoir une
attitude où il dit essentiellement : Je ne veux que l'information qui
vient des institutions financières. S'il y a de l'information qui vient du consommateur
lui-même, je ne veux rien savoir, avertis-moi même pas.
Donc, l'ajout, par rapport au droit qui
existait déjà dans le Code civil, c'est que ça rend plus difficile pour un
utilisateur des renseignements qui ne voudrait pas voir le point de vue des consommateurs
de faire de l'aveuglement volontaire parce que, maintenant, ils vont être
obligés d'avoir un signal clair : Attention! Ici, il y a une dispute.
Donc, par exemple, et je termine avec ça,
dans un contexte de transmission automatisée d'information, il se peut qu'en ce
moment les canaux automatisés entre les institutions financières et les agents
ne soient pas constitués de telle façon à encourager le fait de divulguer cette
note-là. Comme nous, ici, l'existence de la note vient avec une obligation
d'avis, ça va forcer les agents à mettre dans le système quelque chose qui va
lever un flag, si vous voulez, pour dire : Attention! Ce consommateur-là a
soumis une note, ce qui est déjà, à notre avis, un gain par rapport à la simple
possibilité de mettre une information qui est facile à ignorer.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. Smith-Lacroix. Y aurait-il d'autres commentaires que vous souhaitiez
ajouter, M. le ministre?
M. Girard (Groulx) : Non. Puis
merci pour les explications.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le leader.
M. Fortin :Oui. Mais ce que l'analyste nous explique, M. Lacroix nous
explique, essentiellement, c'est probablement le comportement de plusieurs entreprises.
Un assureur, une compagnie de téléphonie cellulaire, une institution bancaire,
peu importe, là, pourrait très bien vouloir ignorer, il parlait d'ignorement
volontaire, là, mais pourrait très bien vouloir ignorer le fait qu'il y a une
note au dossier, hein, dire : Bien là, c'est juste le citoyen, hein, ce
n'est pas grave, c'est le citoyen qui n'est pas content de sa note de crédit et
qui inscrit : Bien, j'ai eu une dispute avec quelqu'un, puis c'est <pour
ça.
Mais, en...
M. Fortin :
...d'ignorement volontaire, là, mais pourrait
très bien vouloir ignorer
le fait qu'
il y a une note au dossier, hein, dire : Bien là, c'est
juste le
citoyen, hein, ce n'est pas grave, c'est le
citoyen qui
n'est pas content de sa note de crédit et qui inscrit : Bien, j'ai eu une
dispute avec
quelqu'un, puis c'est >pour ça.
Mais, en indiquant seulement, en partant,
l'existence d'une mésentente, est-ce qu'on ne donne pas un peu raison à l'institution
financière, par exemple, qui se serait peu intéressée, disons, à ce que le
client a à dire, à ce que le consommateur ou la personne, pour utiliser vos
termes, a à dire? Est-ce que ce ne serait pas mieux, M. le ministre, d'entrée
de jeu, quand on demande le dossier de crédit, que la note explicative vienne
avec?
M. Girard (Groulx) : En
fait, le gain ici, c'est l'obligation d'en divulguer l'existence. Est-ce qu'on
aurait pu nécessairement, dans toute communication, reproduire la note, c'est
ce que vous demandez?
M. Fortin :
Bien oui, parce que ce que M. Smith-Lacroix nous disait, c'est qu'il y a
de l'aveuglement volontaire. Il y a des gens qui ne veulent pas savoir qu'il y
a même une note, ils ne veulent pas savoir ce qu'il y a dans la note. Alors,
rendu là, si on veut limiter, et je comprends que c'est un de vos objectifs, si
on veut limiter la possibilité que cet aveuglement volontaire là prenne place, bien,
donnons-leur la note tout de suite plutôt que de simplement leur donner le fait
qu'il existe une note, donner l'information qu'il existe une note.
M. Girard (Groulx) : Je pense
qu'il y a... Et ça, ce midi, j'ai demandé d'avoir des chiffres pour le bénéfice
de tous. Je pense qu'on sous-estime le nombre de communications, le volume de communications
entre les institutions financières et les agents d'évaluation de crédit.
Alors, que la note soit toujours là, <je
ne... >ce n'est pas le choix législatif qu'on a fait. Le gain, c'est
d'obliger à divulguer l'existence de la mésentente, qui, en soi, est un gain.
Est-ce qu'on pourrait, dans toutes les
communications, exiger la présence de la note? Honnêtement, il faudrait que j'y
réfléchisse. Je n'en suis pas certain, de la praticabilité de cette requête-là.
M. Fortin :
Bien, laissez-moi tenter de vous convaincre dans ce cas-là, s'il faut que vous
y réfléchissiez, là.
M. Girard
(Groulx) :O.K.
• (16 heures) •
M. Fortin :
Là, en ce moment, l'institution financière va recevoir le dossier de crédit...
16 h (version révisée)
M. Girard (Groulx) : ...certain
de la praticabilité de cette requête-là.
M. Fortin :
Bien, laissez-moi tenter de vous convaincre dans ce cas-là, s'il faut que vous
y réfléchissiez, là. Là, en ce moment, l'institution financière va recevoir le
dossier de crédit, et il va y avoir un astérisque, essentiellement, là, ça
ressemble à ça, j'imagine, là, mais il va y avoir une note à l'effet qu'il y a
mésentente au dossier. «That's it, that's all», c'est juste ça qu'on est obligé
de dire, là, si je comprends bien votre texte de loi. Donc, l'institution
financière, elle ne connaît ni le sujet de la mésentente, ni l'ampleur de la
mésentente, ni : Ça fait tu 25 ans qu'il y a eu mésentente ou c'est arrivé
hier? Elle ne connaît pas l'enjeu derrière tout ça, elle ne connaît pas
l'impact que ça a eu sur la cote de crédit du citoyen. Tout ce qu'elle sait... Puis
elle peut choisir de faire ce que M. Smith-Lacroix nous dit : de
l'aveuglement volontaire.
Alors, tout ça, là, pour le citoyen qui
dit : Bien moi, je veux inscrire une note à mon dossier, ça me dit que ça
ne se rendra pas à mon assureur, à mon institution financière, à la compagnie
de téléphonie cellulaire, à... Donc, pourquoi ne pas le faire?
M. Girard (Groulx) : Les
natures des mésententes, là, je vais m'avancer, là,< c'est...>
dans la plupart des cas, c'est : vous considérez que votre cote devrait
être supérieure ou meilleure à ce qui est reflété, hein?
M. Fortin :Effectivement, fort probablement.
M. Girard (Groulx) : On
s'entend là-dessus, là?
M. Fortin :
Il n'y a probablement pas grand gens qui vont argumenter de l'autre bord.
M. Girard (Groulx) : Qui
disent : Voyons, ils ont oublié que je n'ai pas payé ma carte il y a trois
ans, là. Je ne pense pas que... Ça fait que donc, le signal de mésentente, c'est
qu'il y a contestation de la cote par l'individu. Ça fait que ça, c'est un gain
important.
Après ça, si le client... excusez-moi, si
l'institution qui fait l'octroi du crédit veut connaître son client, là, qui
est un principe d'affaires universel, là, sachez qui est votre client, bien,
vous allez aller lire la note.
M. Fortin :
Oui, mais mettons un assureur, là, j'utilise l'exemple d'un assureur, qui, on
l'a établi tantôt, plus le dossier de crédit est mauvais, plus il peut charger
cher dans certains cas, et plus le dossier de crédit est bon, moins il peut
charger cher, il n'a pas un grand intérêt à aller voir... à relancer Equifax, par
exemple, et à dire : Bien là, j'aimerais savoir... j'aimerais avoir plus
de détails au niveau de la note, hein, j'ai vu qu'il y avait quelque chose, là,
j'aimerais ça avoir plus de détails. Il n'a pas un grand intérêt. Est-ce qu'il
peut...
M. Girard (Groulx) : Bien, je
ne suis pas d'accord avec vous là-dessus parce que les... Dans une institution
financière, vous avez une obligation morale d'aller chercher le meilleur taux
pour votre client, de bien le servir, là. Je veux dire, si le client qui est
devant vous a toutes les caractéristiques qui <fait...
M. Girard (Groulx) : ...dans
une institution financière, vous avez une obligation morale d'aller chercher le
meilleur taux pour votre client, de bien le servir, là. Je veux dire, si le
client qui est devant vous a toutes les caractéristiques qui
>fait
qu'il pourrait avoir une hypothèque cinq ans à 3 %, vous êtes supposé lui
offrir le produit à 3 %, les bonnes pratiques d'affaires, là. Donc, c'est
dans l'intérêt du prêteur de prendre connaissance de la mésentente pour
permettre l'octroi à des meilleures conditions.
M. Fortin :Bien, si c'est dans l'intérêt du prêteur de connaître ça puis
c'est dans l'intérêt du consommateur, pourquoi ne pas le mettre directement
dans le dossier de crédit?
M. Girard (Groulx) : Bien,
je... En fait, à moins que quelqu'un ait une réponse précise à cette question, je
peux regarder ça.
(Consultation)
M. Girard (Groulx) : Je pense
qu'on devrait suspendre l'étude de l'article, là. C'est une demande qui est
légitime, c'est un gain, de divulguer l'existence. Est-ce qu'on peut aller à un
pas de plus et exiger que la note soit là? Je vais vérifier la praticabilité de
cela. Je soupçonne que, dans tous les cas, non, dans certains cas, oui, mais plutôt
que patiner et faire du temps, je vais vous revenir avec une réponse précise. Puis,
si ce n'est pas faisable, on ne demandera pas l'impossible. Puis, si c'est
faisable et justifié, après réflexion, on le fera.
Le Président (M. Simard) : Je
comprends qu'il y a consentement afin que nous suspendions l'étude de l'article 11.
Nous passons donc, M. le ministre, à l'article 12.
M. Girard (Groulx) : Merci. Et
mon équipe va faire les recherches pour évaluer la requête qui... la question
qui nous est posée à l'article 11.
Alors, l'article 12 est le dernier article
de la section I, Mesures de protection, du chapitre III, qui concerne
les mesures de protection, les droits des personnes concernées, recours et
plaintes.
Article 12 : «Un dossier cesse
de faire l'objet d'une mesure de protection à compter de sa révocation.
«Il cesse également de faire l'objet d'une
telle mesure à l'échéance du délai prévu par règlement du gouvernement, sauf
lorsqu'il s'agit d'une note explicative; en ce cas, le dossier cesse également
d'en faire l'objet au premier des moments suivants :
«1° celui où les parties s'entendent
pour mettre fin à la mésentente;
«2° celui où la <Commission...
M. Girard (Groulx) : ...sauf
lorsqu'il s'agit d'une note explicative; en ce cas, le dossier cesse également
d'en faire l'objet au premier des moments suivants :
«1° celui où les parties
s'entendent pour mettre fin à la mésentente;
«2° celui où la >Commission
d'accès à l'information refuse ou cesse d'examiner la mésentente en vertu de
l'article 52 de la Loi sur la protection des renseignements personnels
dans le secteur privé;
«3° celui où une décision passée en force
de chose jugée met fin à la mésentente.»
Commentaires : L'article 12 de
la Loi sur les agents d'évaluation du crédit prévoit les événements à compter
desquels un dossier cesse de faire l'objet d'une mesure de protection.
Et, M. le Président, j'aimerais déposer un
amendement
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Girard (Groulx) : Est-ce
qu'il est là?
Le Président (M. Simard) : Le
secrétariat m'indique qu'il est déjà sur Greffier.
M. Girard (Groulx) : C'est
celui-ci? O.K. Alors, article 12, amendement : Remplacer, dans le
texte anglais du paragraphe 2° du deuxième alinéa de l'article 12 du
projet de loi, «a disagreement» par «the disagreement».
Commentaires : Cet amendement a pour
objet de faire un remplacement terminologique au texte anglais du projet de loi.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Y aurait-il donc des commentaires sur l'amendement déposé par le ministre?
M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui, mais je
vous demanderais trois minutes, s'il vous plaît.
Le Président (M. Simard) :
Très bien, nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 16 h 8)
>
(Reprise à 16 h 15)
Le Président (M. Simard) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Nous reprenons nos travaux. M. le député de Rosemont,
à vous la parole.
M. Marissal : Merci, M. le
Président. En fait, non, j'avais plus des prérogatives de suite et de séquence
que de compréhension, là, de ce qui est quand même assez simple, qui est devant
nous, là, l'article 12. J'ai néanmoins deux questions.
On nous dit qu'«un dossier cesse de faire
l'objet d'une mesure de protection à compter de sa révocation.
«Il cesse également de faire l'objet
d'une...»
M. Girard (Groulx) : ...député
de Rosemont, là, on est sur l'amendement de la version anglaise, la
terminologie.
M. Marissal : Ah! bien non,
bien non, bien non, je ne suis pas là du tout.
M. Girard (Groulx) : Est-ce
qu'on peut voter l'amendement?
Le Président (M. Simard) : À
moins qu'il y ait d'autres commentaires que l'un ou l'autre d'entre vous ne
souhaitez formuler à cet égard? Je n'en vois pas. Conséquemment, Mme la
secrétaire, veuillez procéder, je vous prie.
La Secrétaire
:
M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
La Secrétaire
:
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond : Pour.
La Secrétaire
:
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Rizqy (Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
La Secrétaire
:
M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
La Secrétaire
: Et
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet amendement est donc adopté. Nous poursuivons sur
article 12 tel qu'amendé. M. le ministre, auriez-vous d'autres
commentaires?
M. Girard (Groulx) : Bien,
simplement par rapport à 11. Alors, 11, on va devoir faire plus de recherches,
et donc ça va aller à demain. Les gens vont travailler ce soir. Demande
légitime, on regarde si, en pratique, c'est applicable, puis tout ça. Alors, il
y aura un travail, et on peut revenir à 12.
Le Président (M. Simard) : Mme
la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci beaucoup, M.
le Président. Merci pour la précision pour l'article 11. Je reviens sur
l'article 12 tel qu'amendé. J'ai quelques questions. Je vous les mets en
rafale.
Premièrement, 12, à compter de sa
révocation, révocation par qui et pourquoi? Première question.
Deuxième question. Deuxième paragraphe,
cesse tel que prévu par règlement, pourquoi, premièrement, par règlement? Et
quel est le délai que vous envisagez dans le règlement?
Troisième question. Vous mentionnez, aux
alinéas 1°, 2° et 3°, que les partis peuvent s'entendre, que la Commission
d'accès à l'information peut refuser ou cesser d'examiner ou une décision
passée en force jugée. Ça, c'est les trois raisons. Rappelons-nous que, lorsque
la Commission d'accès à l'information est venue lors des consultations
particulières, elle a mentionné un enjeu qu'on a déjà, en ce moment, au Québec,
c'est que le citoyen a deux options : il peut aller soit devant la
Commission d'accès à l'information ou devant, par exemple, la Cour du Québec,
division petites créances, dans la très grande majorité des cas.
Malheureusement, la division de la Cour des petites créances, la Cour du Québec,
ne peut pas modifier le dossier. Alors, là-dessus, il y a comme une
incohérence, et la Commission d'accès à l'information avait dit : Il
faudrait peut-être pallier à cela.
Alors, moi, j'ai une suggestion, puis tant
qu'à faire travailler vos juristes... On sait que le p.l. n° 64,
en ce moment, siège. Pourquoi qu'on n'aurait pas un amendement qui serait ici
ainsi qu'au p.l. n° 64 pour prévoir que la Cour du
Québec ainsi que, par exemple, la division des petites créances auraient <aussi...
Mme Rizqy : ...il
faudrait
peut-être pallier à cela.
Alors, moi, j'ai une suggestion, puis
tant qu'à faire travailler vos juristes... On sait que le p.l.
n°
64, en ce moment, siège. Pourquoi qu'on n'aurait
pas un amendement qui serait ici ainsi qu'au p.l.
n°
64
pour prévoir que la Cour du Québec ainsi que, par exemple, la division des
petites créances auraient >aussi juridiction pour modifier un dossier de
crédit, et là on pourrait venir ici aussi insérer la Cour du Québec, ou tout
autre tribunal, là, et, en parallèle, s'assurer que nos collègues qui sont sur
le p.l. n° 64... Même moi, M. le Président, je devais être au p.l.
n° 64, mais je ne me divise toujours pas en deux, il n'y a pas encore d'application
pour ça. Alors, on pourrait avoir ici une cohérence p.l. n° 64-p.l.
n° 53 puis répondre à un problème qui a été soulevé par la Commission
d'accès à l'information.
M. Girard (Groulx) : O.K. En
fait, il y a plusieurs points, là, dans votre question, mais la rectification
du dossier du crédit en vertu... face à la CAI n'est pas l'objet du projet de
loi n° 53. Vous confirmez? Alors, vous pouvez donc concentrer vos requêtes
en ce sens dans le p.l. n° 64.
Pour ce qui est de votre première question :
Révocation par qui? Un dossier cesse de faire l'objet d'une mesure de
protection à compter de sa révocation, c'est à la demande du citoyen. Alors, la
réponse à votre première question, donc, c'est le citoyen, ou le consommateur,
ou la personne qui a demandé les outils dont il est question ici, l'alerte, la
note, le verrou, la note explicative. Alors, c'est ça, la réponse.
Le Président (M. Simard) :
Merci.
M. Girard (Groulx) : Il y
avait peut-être une troisième sous-question, là, que j'ai manquée.
Mme Rizqy : Oui, mais ce n'est
pas grave, inquiétez-vous pas, je vais y revenir. Donc, je vais commencer par
le premier élément de votre réponse. Je suis au courant, évidemment, que le p.l.
n° 64 examine cette recommandation.
M. Girard (Groulx) : Voilà.
Mme Rizqy : Ça, je suis au
courant.
• (16 h 20) •
M. Girard (Groulx) : D'accord.
Mme Rizqy : Par souci de
cohérence, si on sait qu'on a des collègues, et il y a aussi un autre ministre,
qui travaillent sur un projet de loi n° 64 et qu'ils envisagent justement
de pallier et de s'assurer que le citoyen ne va pas faire Les 12 travaux
d'Astérix, se présenter devant le tribunal pour avoir gain de cause, puis
que le tribunal peut dire : Oui, M. Girard, vous avez raison, mais on
ne peut pas modifier et rectifier le dossier de crédit, il faut refaire le
travail au niveau de la Commission d'accès à l'information... Ça, on l'a
compris, et c'est pour ça que ça a été dit non seulement dans les consultations
du p.l. n° 53, mais ça a aussi été dit dans les consultations du p.l.
n° 64. Donc, cette affirmation est dite à deux niveaux...
M. Girard (Groulx) : ...ne
confirme pas que c'est pertinent de le faire dans le 53, là.
Mme Rizqy : Laissez-moi
terminer, vous allez voir la pertinence. Si vous permettez...
M. Girard (Groulx) : C'est
parce que la CAI n'a pas autorité sur le projet de loi n° 53, là. Ils ont
fait des commentaires, on en a pris connaissance, on a plusieurs amendements
qui reflètent l'ensemble des commentaires qu'on a reçus, là, on a <bien...
M. Girard (Groulx) :
...dans le 53, là.
Mme Rizqy : Laissez-moi
terminer, vous allez voir la pertinence. Si vous permettez...
M. Girard (Groulx) : C'est
parce que la CAI n'a pas autorité sur le projet de loi n° 53, là. Ils ont
fait des commentaires, on en a pris connaissance, on a plusieurs amendements
qui reflètent l'ensemble des commentaires qu'on a reçus, là, on a >bien
écouté, mais il n'y a pas eu de vérité, là, qui a émané d'un témoignage ou d'un
autre, là. Il y a des nuances.
Mme Rizqy : Bien, M. le
ministre, en tout respect, je suis très consciente que la CAI n'a pas autorité,
que c'est vous, en définitive, qui a l'autorité à titre de ministre, vu que
vous avez une majorité, ça, je suis très au courant, mais oui, c'était un
constat factuel qui émane de la CAI. Je ne pense pas que la présidente de la Commission
d'accès à l'information vient en consultation particulière pour nous dire des
faussetés. C'est appuyé sur des dires et sur du légal, c'est du concret...
M. Girard (Groulx) : Non, mais
moi, j'ai pleinement confiance à la CAI puis c'est pour ça que j'ai augmenté
leur budget dans le dernier budget que vous décriez, là. Ce n'est pas ça,
mon... J'ai beaucoup de respect pour la CAI et je tiens juste à vous dire que
c'est traité dans le projet de loi n° 64.
Mme Rizqy : M. le ministre?
M. Girard (Groulx) : Oui?
Mme Rizqy : Vous me faites
sourire, après ça, vous me faites rire. Je suis contente que vous avez augmenté
le budget, très contente.
M. Girard (Groulx) : Oui,
c'est ça, c'est important. Parce que la CAI, c'est... Oui.
Mme Rizqy : Oui, c'est
important, mais ce n'est pas mon propos. Mon propos, là, suivez-moi, là, on va
faire un peu de judo, vous et moi, mais je sais que vous êtes un animateur de...
Vous aimez beaucoup le tennis, là. Là, c'est une facile, là, ce que je vous
envoie, elle est vraiment frappable. Je vous dis qu'au p.l. n° 64
ça a été soulevé, puis nous aussi, dans les consultations au p.l. n° 53, cet enjeu a été soulevé. Alors, on sait qu'il risque
d'y avoir une modification.
Moi, je vous demande de le prendre en
délibéré, ce que moi, je vous propose, de le prendre en délibéré pour qu'on
puisse discuter avec nos collègues, les autres députés et l'autre ministre qui
travaillent sur le p.l. n° 64, pour qu'il y ait
une cohérence que, si eux s'en vont justement donner un pouvoir au tribunal de
pouvoir rectifier un dossier... C'est au p.l. n° 64,
je suis d'accord, mais, s'ils le font, bien, nous, il faut le prévoir à
l'article 12, que la révocation va arriver aussi ici.
M. Girard (Groulx) : Notre
nouveau joueur dans le match.
Mme Rizqy : Un nouveau joueur.
Attendez, est-ce que c'est un duo contre une personne en simple?
M. Roy (Gabriel) : Non,
inquiétez-vous pas, ce n'est pas une attaque, c'est une explication.
Des voix
: ...
M. Roy (Gabriel) : Alors, pour
répondre, peut-être, à la préoccupation, si on regarde le troisième paragraphe,
à la toute fin, là, c'est prévu, le libellé est très général, là. Donc, on
parle du moment où une décision passée en force de chose jugée met fin à la
mésentente. Donc, une décision, ça peut être une décision de n'importe quel
tribunal. Donc, je ne suis pas au courant des détails à propos de la proposition
précise qui a été faite, mais j'ai cru comprendre qu'il s'agissait de tenir
compte d'une décision judiciaire qui pourrait être prise par une autre instance
juridictionnelle que la CAI, actuellement. Donc, en ce sens-là, on a un libellé
qui est assez général pour tenir compte de la recommandation ici.
Mme Rizqy : Ah! bien là!
M. Girard (Groulx) : Donc, on
est d'accord avec vous.
Mme Rizqy : On est d'accord
avec... Ah! merci, M. le ministre. Ça aurait été plus facile de faire entendre
Me Roy d'entrée de jeu. La prochaine fois, le service va être fait par
lui, là, <mais...
M. Roy (Gabriel) : ...on
a
un libellé qui est assez général pour tenir compte de la recommandation ici.
Mme Rizqy : Ah! bien là!
M. Girard (Groulx) : Donc,
on est d'accord avec vous.
Mme Rizqy : On est d'accord
avec... Ah! merci, M. le ministre. Ça aurait été plus facile de faire entendre
Me Roy d'entrée de jeu. La prochaine fois, le service va être fait par
lui, là, >mais...
M. Girard (Groulx) : Je pense
qu'on approche de l'adoption de 12.
Mme Rizqy : Oui, bien,
attendez, vous n'avez pas répondu à mon autre question. Si jamais il y a un
conflit entre le premier paragraphe puis le deuxième, qui qui a préséance?
M. Girard (Groulx) : Allez-y.
M. Roy (Gabriel) : En fait,
s'il y a un conflit... En fait, normalement, le premier paragraphe va
s'appliquer avant le deuxième. Parce que, si les parties... C'est-à-dire, par
exemple, un agent et un consommateur s'entendent pour mettre fin à la
mésentente, s'il y avait une... et si c'était en cours d'examen devant la CAI,
dans les faits, s'ils s'entendent, l'agent va enlever la note, donc le
paragraphe 2° n'est pas vraiment susceptible de s'appliquer, là,
chronologiquement, là.
Mme Rizqy : Puis, règlement, à
votre esprit, M. le ministre, pouvez-vous nous dire, un, pourquoi vous avez
choisi de procéder par règlement et ne pas mettre une date? Est-ce que... J'imagine
que c'est probablement pour avoir plus de flexibilité, mais sinon, c'est quoi,
le délai que vous allez marquer dans votre règlement?
M. Girard (Groulx) : Vous
pouvez répondre à cette question?
M. Roy (Gabriel) : Oui, M. le
Président. Pour l'instant, il n'y a pas d'orientation qui a été prise par rapport
à ça. C'est un pouvoir qui existe, par exemple, dans la législation d'autres
provinces. C'est un pouvoir pour lequel, donc, il n'y a pas d'orientation qui
est prise pour l'exercer. Alors, c'est une soupape qui est prévue dans le
projet de loi pour pouvoir réagir si jamais, pour quelque raison que ce soit,
c'était considéré nécessaire de s'en servir, mais actuellement il n'y a pas
d'orientation.
Mme Rizqy : O.K. Et, si, par
exemple, on disait : «Il cesse également de faire l'objet d'une telle
mesure à l'échéance du délai prévu par règlement...», disons, là, que c'est
deux ans, puis que premier alinéa : «Un dossier cesse de faire
l'objet à compter de sa révocation», si le citoyen, là, ne veut pas révoquer
puis, dans le règlement, c'est marqué deux ans, qu'est-ce que qui va arriver?
M. Roy (Gabriel) : Bien, à ce
moment-là, la mesure va cesser de s'appliquer par l'effet du règlement.
Mme Rizqy : Oui, mais tantôt
vous avez dit que le premier paragraphe avait préséance.
M. Roy (Gabriel) : Oui, mais
là, là, vous parlez d'alinéas. En fait, ce que vous venez de nommer, c'est des
alinéas. Les paragraphes, c'est...
Mme Rizqy : Ah! non, moi, j'ai
vraiment parlé de paragraphes dans ma question.
M. Roy (Gabriel) : O.K.
Peut-être que je ne vous ai pas suivie dans ce cas-là. Peut-être, pouvez-vous
recommencer?
Mme Rizqy : L'échange a été
trop rapide.
M. Roy (Gabriel) : Oui.
Mme Rizqy : O.K. Alors, on
reprend. Paragraphe 1 : «...dossier cesse de faire l'objet d'une
mesure protection à compter de sa révocation», j'ajoute des mots, «des
citoyens».
M. Roy (Gabriel) : Ça, c'est
un alinéa.
Mme Rizqy : Bon, O.K., alinéa.
Alors, «il cesse de faire affaire», «citoyens». Là, tantôt... Là, maintenant,
le citoyen dit qu'il ne veut pas enlever sa mesure de protection. Si, dans le
règlement, deuxième alinéa, par règlement, vous inscrivez maximum deux ans, qu'est-ce
qui va avoir préséance?
M. Roy (Gabriel) : Le
règlement.
Mme Rizqy : Le règlement.
Donc, si... La force du temps pourrait faire en sorte que le citoyen n'aurait <pas...
Mme Rizqy : ...sa mesure
de protection. Si, dans le règlement, deuxième alinéa, par règlement, vous
inscrivez maximum deux ans, qu'est-ce qui va avoir préséance?
M. Roy (Gabriel) : Le
règlement.
Mme Rizqy : Le règlement.
Donc, si... La force du temps pourrait faire en sorte que le citoyen n'aurait
>pas nécessairement toute la mesure de protection si jamais le règlement,
c'est trop court comme délai?
M. Roy (Gabriel) : Bien,
en fait, tu sais, c'est sûr que ce règlement-là serait pris selon des
considérations. Là, c'est un peu difficile de vous répondre dans l'abstrait parce
qu'on l'a mis comme soupape un peu pour... dans la mesure où c'est des soupapes
qui existent dans la législation d'autres provinces, mais, effectivement,
l'utilisation ne viserait pas à désavantager les citoyens, évidemment.
Mme Rizqy : O.K. Je
comprends, là, mais c'est juste que... Vous avez raison de dire : C'est en
théorie, là, mais pratico-pratique, si j'essaie de mettre ça dans la vie
quotidienne d'un citoyen, l'enjeu que moi, j'ai, c'est que là on procède par règlement.
Est-ce que vous avez des chiffres par rapport aux autres provinces, c'est quoi,
le nombre d'années qu'ils ont marqué dans leurs règlements à eux?
M. Roy (Gabriel) : Non,
je n'ai pas cette information-là. Si le ministre souhaite, on pourra faire des vérifications.
Mme Rizqy : O.K. Je pense,
ça serait peut-être pertinent parce qu'il faut s'assurer que le délai est assez
important et il faut aussi considérer le temps pour avoir une réponse.
Rappelons-nous que, lors des consultations particulières, encore une fois, la
Commission d'accès à l'information nous a indiqué qu'il y avait des délais. Ils
travaillent, évidemment, et ils étaient très contents d'avoir une augmentation,
mais ils sont toujours prêts à en avoir plus, rappelons-nous, je vous avais
même fait un clin d'oeil, M. le ministre.
Et, à ce niveau-là, il y avait des délais,
ils n'étaient pas en mesure de nous dire c'était quoi, exemple, le nombre du
délai, mais on se situe quand même autour de... si ma mémoire est bonne, je ne
veux pas induire personne en erreur, M. le Président, mais d'au moins 18 mois.
Et ça, c'est au niveau de la Commission d'accès à l'information. Il y a aussi
des tribunaux où est-ce que les délais sont quand même importants. C'est là que
j'ai un petit malaise à ne pas avoir au moins un horizon, là.
Alors, je ne sais pas, est-ce que ça vaut
la peine peut-être d'indiquer carrément dans la loi : «par règlement,
jusqu'à un maximum de cinq ans»? Je ne sais pas comment qu'on pourrait le
formuler, là, mais s'assurer qu'on a un délai quand même qui reflète le temps
d'attente pour obtenir vraiment une décision, là.
M. Girard (Groulx) : Ma
compréhension ici, ce n'est pas pour enlever des droits, là, c'est une soupape
dans le projet de loi. Pouvez-vous nous réexpliquer le sens de l'utilité de
pouvoir procéder par règlement pour...
M. Roy (Gabriel) : Oui, M. le
Président. Alors, la possibilité réglementaire de prévoir un délai, c'est
effectivement pour... ça aurait effectivement pour effet d'enlever un gel,
d'enlever une alerte à l'expiration d'un délai x prévu dans le règlement.
Donc, oui, ça retirerait un gel ou une alerte, là.
Mme Rizqy : Donc, ça
retirerait un droit.
M. Roy (Gabriel) : Oui.
• (16 h 30) •
Mme Rizqy : O.K. Donc, c'est
pour ça que, M. le ministre, j'insiste, parce que je sais que vous, votre
objectif puis l'objectif de l'ensemble des parlementaires, c'est d'ajouter des
droits. Et c'est là que c'est important, parce que, si dans le premier...
16 h 30 (version révisée)
M. Roy (Gabriel) : ...d'un
délai x prévu dans le règlement. Donc, oui, ça retirerait un gel ou une
alerte, là.
Mme Rizqy : Donc, ça
retirerait un droit.
M. Roy (Gabriel) : Oui.
Mme Rizqy : O.K. Donc, c'est
pour ça que, M. le ministre, j'insiste, parce que je sais que, vous, votre objectif
puis l'objectif de l'ensemble des parlementaires, c'est d'ajouter des droits.
Et c'est là que c'est important parce que, si, dans le premier alinéa, tel que
Me Roy nous a expliqué, que le citoyen peut révoquer, c'est une chose, mais,<
si...> dans le deuxième alinéa, «par règlement», si le règlement est
trop, disons-le ainsi, là, faible, ça pourrait faire en sorte que le citoyen
qui n'a pas été capable d'avoir, entre guillemets, justice compte tenu des
délais qui existent en ce moment... Et, avec la COVID-19, je peux vous dire
qu'il y a des délais supplémentaires au niveau des tribunaux mais aussi
ailleurs, puis la CAI travaille très, très fort pour réduire ses délais, puis
on l'a vu. C'est ici qu'on pourrait avoir, je pense, un minimum, ou je ne sais
pas si, le juriste, on pourrait le formuler, que la préséance serait accordée à
la révocation du citoyen et non pas du délai, je ne sais pas si on voulait le
formuler ainsi, là, mais pour s'assurer de ne pas enlever un droit.
Puis je sais que je pose une question qui
est complexe, puis ça, ça ne me dérange pas qu'on peut surseoir là-dessus, puis
revenir, prendre le temps de réfléchir correctement, là.
M. Girard (Groulx) : Bien, en
fait, j'essaie de comprendre, là, ce que vous voulez obtenir. Parce que, de
permettre au consommateur de révoquer ses outils, c'est positif. On fait un
ajout complémentaire pour donner une flexibilité au gouvernement de procéder
par règlement, et ensuite on dit... Dans le cas de la note explicative, là, on
réfère à des cas particuliers dans le paragraphe 1°, 2°, 3°, mais vous
semblez... En fait, vous associez le règlement uniquement aux notes
explicatives. Ma compréhension est que le pouvoir de règlement est sur toutes
les mesures de protection. Est-ce que vous pouvez préciser?
M. Roy (Gabriel) : Oui,
certainement. Alors, le pouvoir réglementaire s'applique au gel et à l'alerte,
mais il ne s'applique pas à la note.
M. Girard (Groulx) : Voilà.
Mme Rizqy : Moi, ça, j'ai
compris, mais ce que Me Roy vous a dit clairement, c'est la chose suivante :
C'est que< le règlement>, si jamais le délai prévu dans le règlement
est trop court et qu'un citoyen ne veut pas révoquer la mesure de protection,
bien, le règlement a préséance nonobstant la volonté du citoyen.
M. Girard (Groulx) : Oui, mais
le gouvernement n'est pas motivé par le désir de réduire les moyens de
protection des citoyens, là.
Mme Rizqy : O.K. Alors, maintenant,
il faut juste s'entendre de comment qu'on le formule.
M. Girard (Groulx) : Bien,
c'est une flexibilité que vous ajoutez à la loi, là, ce n'est pas... Le but de
cette option de règlement, c'est de se donner de la flexibilité, ce n'est pas
de restreindre des droits, là.
Mme Rizqy : O.K. Je vais vous
donner un exemple. Disons que je fais l'objet <d'une...
M. Girard (Groulx) :
...bien, c'est une flexibilité que vous ajoutez à la loi, là, ce n'est pas...
Le but de cette option de règlement, c'est de se donner de la flexibilité, ce n'est
pas de restreindre des droits, là.
Mme Rizqy : O.K. Je vais
vous donner un exemple. Disons que je fais l'objet >d'une fraude, je
veux me prévaloir de la mesure de protection. Je suis contente, je le dis :
J'en veux. Moi, je ne veux pas révoquer, parce que je sais que je suis dans les...
M. Girard (Groulx) :
Parfait.
Mme Rizqy : Je ne veux
pas révoquer, mais là, ici, disons que le règlement... Et là c'est hypothétique
parce que vous ne donnez pas d'horizon, si c'est un an ou deux ans, qui serait
prévu dans le règlement. 12, alinéa 2 : «Il cesse également de faire
l'objet d'une telle mesure à l'échéance du délai prévu par règlement». Alors,
disons un an plus tard, le règlement dit : De facto, c'est terminé. Moi,
là, je ne veux pas que ça soit terminé. C'est pour ça que je demande à votre
juriste, et il m'a répondu qu'effectivement le deuxième alinéa aurait
préséance, et ça terminerait, alors on mettrait fin à la mesure de protection
sans consentement du citoyen, parce que le délai serait trop court.
M. Girard (Groulx) : Oui,
mais l'esprit de ça, ce n'est pas de mettre fin à la protection sans consentement,
là. L'esprit, c'est de se donner de la flexibilité de faire, dans une situation...
En fait, il faudrait voir à quel moment cette option serait exercée. L'esprit de
cela, ce n'est pas de révoquer des droits, là, ou des protections.
Mme Rizqy : Ça, je l'ai
compris. Alors, peut-être qu'à ce moment-là vous devriez enlever la phrase «il
cesse», à ce moment-là, par règlement, puis d'avoir que la mesure de protection
dans son ensemble, soit avec les paragraphes 1°, 2°, 3°, là. Alors,
peut-être que c'est ça, la solution, mais parce que sinon, moi, je comprends
votre esprit, mais l'application pratico-pratique, telle qu'elle est expliquée
par Me Roy, c'est que le deuxième alinéa fait en sorte d'avoir préséance
sur le premier alinéa...
M. Girard (Groulx) : S'il
est utilisé, là.
Mme Rizqy : Bien, si vous
le mettez dans une loi, M. le ministre, elle sera utilisée.
M. Girard (Groulx) : Non,
non, mais je ne conteste pas la préséance, mais il faut que le gouvernement
édicte un règlement.
Mme Rizqy : Donc, est-ce
que vous allez édicter un règlement? Parce que, si vous ne l'édictez pas...
Parce que vous allez... Vous le marquez parce que vous avez l'intention d'avoir
un règlement. J'ai même demandé à Me Roy, puis la réponse, c'est oui, mais
on ne sait pas quel délai qu'on va mettre dans le règlement.
M. Girard (Groulx) : Mais
il n'y a pas nécessairement de règlement.
Mme Rizqy : O.K. M. le
ministre, j'ai posé la question à Me Roy, il n'y a pas de délai encore
imparti, je comprends, mais là, dans le fond, est-ce que vous êtes en train de
me dire qu'on...
M. Girard (Groulx) : S'il
y avait un règlement, il aurait préséance.
Mme Rizqy : Oui.
M. Girard (Groulx) :
C'est ça.
Mme Rizqy : Donc, s'il y
a un règlement, il va avoir préséance.
M. Girard (Groulx) :
Voilà.
Mme Rizqy : Puis
j'imagine que, si vous avez marqué ça ici, dans la loi, c'est que vous avez une
intention.
M. Girard (Groulx) : C'est
pour nous donner une flexibilité.
Mme Rizqy : O.K. Disons
que vous prenez la flexibilité, parce que c'est prévu dans la loi, êtes-vous d'accord
que, là, cette soupape...
M. Girard (Groulx) : A
préséance.
Mme Rizqy : ...a
préséance, puis cette soupape qui a préséance retire un droit au citoyen?
M. Girard (Groulx) : Oui,
mais il faudrait comprendre... La réponse, c'est oui, mais il faudrait
comprendre les motifs pourquoi le gouvernement arriverait avec ce règlement.
Alors, on peut suspendre l'étude de l'article... suspendre, point, puis on va
vérifier la nécessité de cette phrase entre nous, puis on <va...
M. Girard (Groulx) : ...la réponse,
c'est oui, mais il faudrait comprendre les motifs
pourquoi le
gouvernement
arriverait avec ce
règlement. Alors, on peut suspendre l'étude de
l'article...
suspendre, point, puis on va vérifier la nécessité de cette phrase entre nous,
puis on >va reprendre rapidement.
Le Président (M. Simard) :
Toutefois, M. le ministre, et à mon grand regret, là, c'est un peu mon erreur,
le député de René-Lévesque souhaitait, depuis quand même un certain temps,
prendre la parole. M. le député, souhaitiez-vous, avant cette suspension, peut-être
vous exprimer?
M. Ouellet : S'il vous plaît,
oui. Ça va m'aider.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Et, encore une fois, désolé.
M. Girard (Groulx) : O.K.
Allez-y.
M. Ouellet : C'est sur l'article 12.
Je voulais juste...
Le Président (M. Simard) : Je
vous en prie.
M. Ouellet : Il s'est dit
plein de choses, puis je veux juste être certain de comprendre la bonne chose.
Le deuxième alinéa à l'article 12 dit qu'«il cesse également de faire
l'objet d'une telle mesure à l'échéance du délai prévu par règlement du
gouvernement». Donc, si je comprends bien, si le gouvernement prévoit par règlement
qu'un consommateur qui demande qu'on arrête le gel de crédit et que le règlement
dit que cette demande-là doit être exécutée dans les 12 heures, c'est ça
que la clause vient dire. Le règlement va venir spécifier le temps maximum que
le consommateur pourrait s'attendre à avoir la révocation du droit qu'il a
lui-même demandé de révoquer. Est-ce que c'est ça?
M. Girard (Groulx) : Non.
M. Ouellet : O.K.
M. Roy (Gabriel) : Oui, non,
non, effectivement, là, ça, c'est... ça nous ramènerait aux articles 19,
20, cette intervention-là. Alors, non, ici on parle vraiment, là, d'un délai
prévu par règlement, ce n'est pas un délai qui... ce n'est pas un délai de
réponse d'Equifax à une demande de révocation d'une personne, c'est un stop mis
dans le règlement directement qui mettrait fin à la demande...
M. Girard (Groulx) : Qui
mettrait fin à l'alerte, à toutes les alertes, aux outils qui sont disponibles
dans le projet de loi.
M. Roy (Gabriel) : C'est ça,
qui mettrait fin à une alerte ou à un gel... C'est ça, exactement.
M. Ouellet : Et pourquoi vous
voulez faire ça?
M. Girard (Groulx) : En fait,
c'est une excellente question, parce que je n'ai pas l'intention de faire ça.
Alors, ce que je veux comprendre, c'est pourquoi les juristes ont décidé de
mettre cette flexibilité dans la loi. Et c'était le but de la suspension.
M. Ouellet : Parfait. Merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le député de Rosemont, souhaitiez-vous ajouter peut-être un commentaire
plus tard, lorsqu'on reviendra sur l'étude de l'article? Très bien. Donc, je
comprends qu'il y a consentement afin de suspendre l'étude de l'article 12
tel qu'amendé? Il y a consentement. Nous passons donc à l'article 13...
Une voix : ...
Le Président (M. Simard) : Pardon.
M. Girard (Groulx) : ...on va
essayer de répondre à la question.
Le Président (M. Simard) :
Bon, bien, excusez-moi. Décidément, ça va me prendre un nouveau café.
Alors, on va suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 16 h 39)
<
>
(Reprise à 16 h 44)
Le Président (M. Simard) : Nous
reprenons nos travaux. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Merci. D'abord,
merci pour la question. Plus on lit le paragraphe 12, plus on s'interroge nous-mêmes
sur la pertinence de cette phrase, et voici pourquoi elle est là. Nous avons
consulté les législations dans les autres provinces, et les autres provinces se
sont accordé ce droit de procéder par règlement pour annuler l'alerte, eux
n'ont pas le gel, là, et... mais, dans les faits, ce droit-là n'a pas été
exercé, mais c'est plus facile de s'en donner la flexibilité à l'avance et de
prévoir. On est donc dans le domaine de la flexibilité législative.
Et je pourrais vous donner un exemple
théorique d'où nous utiliserions cette procédure par règlement. Supposons que
nous introduisons le gel et que nous constatons, un an après son utilisation,
que l'effet n'est pas du tout celui que nous anticipions, que tout le monde met
son gel, puis que 75 % des gens perdent leur mot de passe et puis sont
incapables de dégeler eux-mêmes leur compte, et puis< que>, bref, <qu'on
a...
M. Girard (Groulx) :
...l'effet
n'est pas du tout celui que nous anticipions, que tout le
monde met son gel, puis que 75 % des gens perdent leur mot de passe et
puis sont incapables de dégeler eux-mêmes leur compte, et puis que, bref, >qu'on
a introduit théoriquement une bonne mesure mais que pratiquement la mesure
n'accomplit pas ce qu'elle fait, alors on pourrait révoquer la mesure pour une
période d'adaptation ou d'amélioration.
Le gel sera un nouvel outil, et on
l'introduit pour le bien des consommateurs. J'ai parlé des cas dramatiques où
les gens sont victimes de fraude, vol d'identité, mais c'est vraiment une flexibilité
que les autres provinces qui ont légiféré... une flexibilité que les autres
provinces se sont donnée, que nous aimerions nous donner mais que nous... dans
le... avec forte probabilité, nous n'utiliserons pas.
M. Fortin :...dans l'exemple que le ministre donne, là, il parle de la possibilité...
je comprends que c'est un exemple théorique, là, mais il parle de la possibilité
de révoquer le concept même de gel. Donc là, on n'est pas dans le dossier d'une
personne ou d'une autre, là, parce qu'on parle vraiment de la possibilité
d'enlever tout le concept du gel, qui est le coeur du projet de loi, là.
M. Girard (Groulx) : Bien, à l'article 12,
le premier alinéa dit qu'un consommateur peut révoquer sa note, son alerte, son
verrou, ça, je pense que ça fait consensus, et on dit que, par règlement, le gouvernement
pourrait, dans des circonstances exceptionnelles, suspendre les outils que sont
l'alerte et le gel. Ce n'est certainement pas l'intention à la conception
puisqu'on les introduit dans le projet de loi. On veut qu'elles soient
effectives, mais puisque nous serons...
Bien, il y a deux choses. Il y a le fait
que les autres provinces se sont donné ce pouvoir-là puis qu'on a vraiment...
Puisqu'on arrive les derniers dans cette législation des agences de crédit, on
a voulu prendre les meilleures pratiques, donc on s'est inspirés de ce qui se
fait dans les autres provinces. Pratico-pratique, ça n'a pas été utilisé dans
les autres provinces. Puis là j'ai essayé de trouver un exemple où nous pourrions
l'utiliser. Si l'introduction du nouvel outil aurait un effet totalement
inattendu, contraire, on pourrait en suspendre l'application.
M. Fortin :
Et là <je...
M. Girard (Groulx) :
...pourrions l'utiliser. Si l'introduction du nouvel outil aurait un effet
totalement
inattendu, contraire, on pourrait en suspendre l'application.
M. Fortin :
Et là >je m'excuse si j'ai manqué la discussion là-dessus, vous me le
direz, puis je passerai à d'autres choses, là, mais, quand vous parlez du règlement,
là, avez-vous une idée des délais que vous avez en tête à travers tout ça, tu
sais, la période de suspension, par exemple?
M. Girard (Groulx) : Non. Bien,
la flexibilité, d'après moi, elle est totale, là. La suspension pourrait être
courte, longue...
M. Fortin :
Ou éternelle?
M. Girard (Groulx) : Elle
pourrait être éternelle, oui.
M. Fortin :O.K. Mais, tu sais, on est ici puis on a tous voté, là, et je
pense que tout le monde s'est prononcé en faveur du gel tantôt. Je pense que
c'était unanime, à l'exception du président qui, bien sûr, s'abstient sur ces
questions-là, mais je pense qu'on a tous voté en faveur de ça parce qu'on veut
que ça se fasse, vous inclus, et je vous entends là-dessus, mais...
M. Girard (Groulx) : Oui, mais
je nous vois dans un cas extrême où je suspendrais ce qu'on a mis tant
d'efforts à introduire. Probablement que vous m'avez fait lever trois fois en
Chambre pour me dire que le verrou ne fonctionne pas bien, que les effets sont
négatifs, que nous constatons tous qu'il a des effets pervers qui nécessitent
des ajustements, là.
M. Fortin :
Mais, justement, c'est ce que je suis en train de dire. On va vouloir qu'il y ait
des ajustements, pas : On va vouloir que vous le suspendiez puis qu'on n'y
revienne jamais. Donc, est-ce qu'on peut se donner une période maximale pour
faire ces ajustements-là? Parce que, le gel, on y croit tous. Si par malheur il
y a quelque chose qu'on a tous manqué, qu'on n'a tous pas vu, qu'il y a lieu
d'ajuster, je suis d'accord, mais je ne veux pas que ça prenne 10 ans pour
l'ajuster non plus, là.
M. Girard (Groulx) : Non, non,
mais une flexibilité, par définition, on se donne une flexibilité...
• (16 h 50) •
M. Fortin :Bien, si vous me dites : Dans le règlement, là, je vais
mettre une période maximale de, je ne sais pas, moi, un an, deux ans, tu sais,
si vous me dites ça, moi, je peux vivre avec, mais je veux juste essayer de
comprendre ce que vous entrevoyez.
M. Girard (Groulx) : Bien, présentement,
je n'entrevois pas utiliser cette... Quel est le terme juste? Disposition?
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) :
Habilitation réglementaire. C'est ce que je prévois, mais...
M. Fortin :
Oui, mais vous allez adopter un règlement qui dit essentiellement : Si on
arrive là, si on en arrive à ça, bien, je peux le faire.
M. Girard (Groulx) : Si on en
arrive dans une situation extrême où nous convenons que c'est mieux de suspendre
l'application du gel, nous nous en serons donné l'habilité en vertu de ce paragraphe...
alinéa, excusez-moi.
M. Fortin :Bien, tout ce que je veux dire, c'est que ce serait bien de le
limiter. Tu sais, je ne veux pas faire un débat qui va prendre plus de temps
que la suspension, là, là-dessus, mais ça nous apparaîtrait important de le
limiter pour ne pas que, peut-être pas le ministre des Finances actuel, peut-être
un autre ministre des Finances, un jour, puisse dire : Bien, moi, je le
suspends parce qu'il y a des enjeux, puis, bien, je n'y reviendrai jamais. Ou
qu'il n'en fasse pas une priorité parce qu'il n'y a pas de délai maximal. Tu
sais, c'est plus ça, là. Je ne pense pas qu'il n'y ait personne qui <est...
M. Fortin :
...
peut-être pas le
ministre des Finances actuel,
peut-être
un autre
ministre des Finances, un jour, puisse dire : Bien, moi,
je le suspends
parce qu'il y a des enjeux, puis, bien, je n'y reviendrai
jamais. Ou qu'il n'en fasse pas une priorité
parce qu'il n'y a
pas de délai maximal. Tu sais, c'est plus ça, là. Je ne pense pas
qu'il n'y
ait personne qui >est de mauvaise volonté, mais, si ce n'est pas
réglementé, bien, c'est plus facile à oublier.
M. Girard (Groulx) : En
fait, je vous dirais que c'est une flexibilité réglementaire. La question, c'est
plus, honnêtement, puis là je... c'est plus : Est-ce que ça soit être là
ou non? À partir du moment qu'on veut nous donner une flexibilité, clairement
ici on a un maximum de flexibilité, est-ce qu'on a absolument besoin de cette
flexibilité? Non, mais puisque nous sommes les derniers à légiférer les agents
d'évaluation de crédit, nous avons constaté que les autres provinces se sont
donné cette flexibilité, nous la demandons. D'aucune façon, en date d'aujourd'hui,
c'est notre intention de suspendre ce que nous, nous introduisons dans le projet
de loi.
Le Président (M. Simard) :
M. le député, ça vous va? Il y aurait, oui, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Bien, c'est
plus clair que tout à l'heure, je dois dire.
M. Girard (Groulx) : C'est
bon, on avance. On a avancé. C'est un commentaire positif, merci.
M. Marissal : Par contre,
je ne suis pas sûr qu'on va se rendre au 15, là, mais...
M. Girard (Groulx) : Non,
non, c'est un souhait, là, ce n'est pas...
M. Marissal : Ce n'est
pas des pressions du tout sur les collègues ni sur la présidence, bien sûr.
M. Girard (Groulx) : Pas
du tout, pas du tout. Non, de toute façon, ça pourrait même être contre-productif.
M. Marissal : Je vous
l'accorde. Dans le fond, c'est que c'est un brake à bras, cette affaire-là. D'un
coup que ça ne marche pas pour x ou y raison, c'est un frein d'urgence, je
devrais dire en français pour parler correctement. C'est un peu ça que je
comprends.
M. Girard (Groulx) :
Bien, je ne sais pas si un brake à bras, c'est de la flexibilité. Ça, c'est de
la flexibilité.
M. Marissal : Oui, mais
on s'entend que, si tout va bien, vous n'en avez pas besoin.
M. Girard (Groulx) : En
date d'aujourd'hui, je n'ai pas l'intention de suspendre, par règlement, les
protections dont nous faisons de grands efforts pour introduire.
M. Marissal : Ça a une
certaine logique. Et est-ce que ça a un lien avec ce dont on parlait ce matin,
de la fluidité du crédit, par exemple, si ça devait, à votre goût ou au goût du
milieu bancaire ou du milieu du crédit, enrayer trop par un effet pervers?
M. Girard (Groulx) : Bien,
là, l'effet pervers, moi, j'avais plus en tête que... Une des choses qu'on a
entendues sur le verrou aux États-Unis, c'est qu'il est <peu...
M. Girard (Groulx) : ...l'effet
pervers, moi, j'avais plus en tête que... Une des choses qu'on a
entendues sur le verrou aux États-Unis, c'est qu'il est >peu utilisé et
que ceux qui l'utilisent perdent leur mot de passe avec une grande fréquence,
et donc que la possibilité de geler, dégeler au gré de l'utilisateur, c'est
définitivement un gain lorsque c'est bien géré.
Mais, moi, tout ce que je veux dire ici
par rapport au gel, c'est que c'est nouveau, nous serons les premiers au Canada.
J'ai choisi cet exemple, j'aurais pu choisir l'alerte. On a une suggestion, par
exemple, à l'article 11, que la note... on aille au-delà de l'existence de
la note mais qu'on inscrive la note. Après ça, si on se rendait compte que
l'inscription de la note, c'est contre-productif si les gens nous disent
soudainement que cette excellente idée engendre des coûts de développement informatique
faramineux, est-ce qu'on pourrait suspendre pour donner du temps pour que ça
soit mis en place? Le but de la note, du gel, de l'alerte, de la cote, c'est
d'aider les Québécois. Ici, on se donne la flexibilité, si ça ne fonctionne pas
comme prévu, de suspendre.
M. Marissal : Et, si tel était
le cas, je comprends... quoique ce n'est pas explicite, là, mais je comprends
que l'idée serait de réparer la chose et de réintroduire.
M. Girard (Groulx) : Bien oui,
effectivement. Ce serait... À première vue, une suspension serait temporaire et
non définitive, mais on est vraiment dans les hypothèses, là, mais, lorsqu'on
se donne une flexibilité, je ne pense pas qu'on connaît l'ensemble des
circonstances qui pourraient amener à utiliser cette disposition, cette
habilitation.
M. Marissal : Non, non, je
vous dis ça parce que c'est bien connu que le diable est dans les détails, là,
pour employer une expression anglophone, et qu'on est ici pour s'imaginer
toutes sortes de choses qui pourraient mal tourner. D'ailleurs, c'est ce que
vous avez fait ici avec cette provision, là.
M. Girard (Groulx) : Ça aurait
peut-être été plus simple de ne pas l'écrire, tout simplement.
M. Marissal : Oui, mais on
n'aurait pas... on aurait eu moins de fun, par contre, à en parler.
M. Girard (Groulx) : On
aurait... Oui.
M. Marissal : Bien, écoutez,
je soumets l'idée qu'éventuellement,< ce soit...> et c'est
probablement le bon moment de le faire, là, <que >ce soit écrit
que ce ne serait qu'une <suspension...
M. Girard (Groulx) : ...ça aurait
peut-être été plus simple de ne pas l'écrire, tout simplement.
M. Marissal : Oui, mais on
n'aurait pas... on aurait eu moins de fun, par contre, à en parler.
M. Girard (Groulx) : On
aurait... Oui.
M. Marissal : Bien,
écoutez, je soumets l'idée qu'éventuellement, ce soit... et c'est probablement
le bon moment de le faire, là, que ce soit écrit que ce ne serait qu'une >suspension
temporaire, puisque c'est ça, l'intention.
Parce que ça se peut que ça ne marche pas
aussi, puis ce ne sera pas la faute du gouvernement, là. Si les gens perdent
leur mot de passe, il n'y a pas de ministère de la Protection du mot de passe
ici, là, le gouvernement n'est pas responsable de tous les mots de passe de tout
le monde. Par ailleurs, ça pourrait se mettre à très mal fonctionner entre les
institutions prêteuses et les agences. Et on ne contrôle pas tout, là, vous
n'êtes pas responsables de tout, mais l'idée, c'est...
M. Girard (Groulx) : On
pourrait recevoir des plaintes des institutions que les inconvénients sont plusieurs
fois les bénéfices, puis nous demander de suspendre pour amener des
améliorations.
M. Marissal : Ils nous ont déjà
préventivement fait la démonstration qu'ils pourraient faire ça, effectivement,
parce que le projet de loi n'est pas encore adopté qu'ils avaient l'air de
trouver que c'était déjà bien compliqué puis bien lourd, mais l'idée, ici, du projet
de loi, c'est de protéger les gens, là.
M. Girard (Groulx) : Bien, écoutez,
ça, pour prendre la... Écoutez, quand j'ai dit ça, le député de Robert-Baldwin
a souri, là, j'ai simplement rappelé à tous qu'une institution financière a de
nombreux systèmes informatiques, et certains sont patrimoniaux, certains sont à
la fine pointe de la technologie, certains ne le sont pas.
Mais, écoutez, l'article 12 vise à
vous permettre de révoquer les mesures de protection que vous avez demandées.
Alors, je pense, c'est un gain. Et on vise à donner une flexibilité au gouvernement.
Et, cette flexibilité-là, on s'est inspirés de la flexibilité que les autres
provinces se sont donnée. Je vous suggère que c'est utile au gouvernement
d'avoir cette flexibilité-là et je vous propose qu'on vote sur l'article 12.
Le Président (M. Simard) : Oui,
M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Je vais résumer,
vous me direz si je comprends bien. Ce deuxième alinéa pourrait, si vous
l'utilisez, M. le ministre, annuler tout ça, tout le projet de loi en question.
M. Girard (Groulx) : Il
pourrait suspendre les mesures de protection, oui.
M. Ouellet : Bien, c'est là
que je veux en venir, suspendre, je ne le vois pas intégralement. «...cesse
également de faire l'objet d'une telle mesure à l'échéance prévue par
règlement.» Ce n'est pas marqué «suspendu», là. Moi, quand...
(Interruption)
Le Président (M. Simard) : On
va suspendre momentanément, M. le député.
(Suspension de la séance à 17 heures)
17 h (version révisée)
M. Ouellet : …bien, c'est là
que je veux en venir. Suspendre, je ne le vois pas intégralement. «…cesse
également de faire l'objet d'une telle mesure à l'échéance prévue par règlement…»
Ce n'est pas marqué «suspendu», là. Moi, quand…
Le Président (M. Simard) : On
va suspendre momentanément, M. le député.
(Suspension de la séance à 17 heures)
(Reprise à 17 h 02)
Le Président (M. Simard) : À
l'ordre, s'il vous plaît! M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Oui. Merci
beaucoup, M. le Président. Donc, ce que je disais, je ne vois pas, dans le
deuxième alinéa, cette volonté de dire qu'on va suspendre un ou des mécanismes.
Quand je vous entends, M. le ministre, c'est qu'on aurait l'opportunité, au
gouvernement, de faire un règlement, et, dans ce règlement-là, il pourrait
effectivement y avoir, comme inscription, le retrait de toutes les mesures à l'intérieur
du projet de loi en question. Je ne suis pas convaincu que c'est la chose à
faire.
M. Girard (Groulx) : O.K. Je
pense que, malheureusement, la… Attendez, je vais essayer de dire ça poliment…
pas poliment mais justement. La députée de Rizqy nous… Non, déjà, je suis mal
parti. Je reprends. Je reprends.
Le Président (M. Simard) : Saint-Laurent.
M. Girard (Groulx) : Je pense
qu'on est partis sur une… On a une clause, dans l'article 12, qui est là
parce qu'elle est là dans la législation des autres provinces. Honnêtement, si
vous voulez l'enlever, on va l'enlever. Il y aura moins de flexibilité au
gouvernement. Mais là où ce que je vais dire est important… Je pense que la
discussion est partie dans la mauvaise direction parce qu'on <a mal…
M. Girard (Groulx) : ...dans
l'article 12, qui est là parce qu'elle est là dans la législation des
autres provinces. Honnêtement, si vous voulez l'enlever, on va l'enlever. Il y
aura moins de flexibilité au gouvernement. Mais là où ce que je vais dire est
important… Je pense que la discussion est partie dans la mauvaise direction
parce qu'on >a mal expliqué l'utilisation où cette mesure serait
utilisée.
Alors, on va clarifier pour tout le monde.
Et, la prochaine fois que ça arrive, je demanderais au juriste d'intervenir
pour qu'on revienne sur l'essence même de l'article, parce que, là, si vous
nous laissez parler pendant une demi-heure puis on ne parle pas de la bonne
affaire, on perd notre temps, et le temps de ces messieurs sont précieux.
Alors, clarifiez l'usage de cette clause,
puis on va pouvoir en discuter intelligemment, puis on pourra discuter si on la
laisse là ou non, parce que l'article 12 n'a pas besoin de cette clause pour
vivre. Je vous passe la parole.
Le Président (M. Simard) : Me
Roy.
M. Roy (Gabriel) : Merci, M.
le Président. Alors, je prends bonne note de l'invitation qui m'a été faite.
Alors là, pour clarifier, l'alinéa un permet
aux personnes de révoquer les mesures elles-mêmes. L'alinéa deux permet au gouvernement,
par règlement, de prévoir que la révocation va se faire à l'expiration d'un
délai x. Donc, le règlement, ça ne serait pas pour suspendre l'application des
mesures, encore moins du projet de loi. Ça serait pour dire : <À
partir… >Après un délai de x nombre de mois, par exemple, les gels de
sécurité ne s'appliquent plus au dossier, tout simplement. C'est ça que ça dit.
M. Girard (Groulx) : Alors, en
pratique, ce serait plus quelque chose comme : Le gel de sécurité ne
s'applique plus cinq ans après son introduction, huit ans après le décès du
client. Ce serait une échéance réglementaire à l'outil.
Alors, je soumets humblement, et j'en
prends l'entière responsabilité, que la discussion allait dans la mauvaise
direction.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : D'où l'utilité
d'avoir un brake à bras, parce qu'on était partis sur une méchante shire, là.
On était en train de passer le 53 dans le déchiqueteur, un coup partis. Bon, ça
nous rassure.
Puisque c'est plus clair… Et merci, Me
Roy, c'est beaucoup plus clair ainsi. Puisqu'il s'agit, donc, non pas de
prendre l'affaire complètement, là, sous le parapluie puis toute la patente,
mais des dossiers, là, qui pourraient… il a été suggéré, je crois que c'était
l'OPC, donc je ne vais pas prendre la paternité de ça, mais je trouvais que ça avait comme du bon sens, puis vous l'avez entendu
comme moi, de trouver un mécanisme pour prévenir les gens qu'ils ne seront plus
couverts par le mécanisme, puisqu'il est possible de ne pas le savoir ou on
peut avoir fait ça puis on ne s'en souvient plus. Puis <ce n'est pas...
M. Marissal : ...que ça
avait comme du bon sens, puis vous l'avez entendu comme moi, de trouver un
mécanisme pour prévenir les gens qu'ils ne seront plus couverts par le
mécanisme, puisqu'il est possible de ne pas le savoir ou on peut avoir fait ça
puis on ne s'en souvient plus. Puis >ce n'est pas grand-chose de la part
de... Je présume que, dans ce cas-ci, ça serait à la banque de le faire, de
prévenir qu'on ne sera plus couvert à partir de telle date.
M. Girard (Groulx) : Ce serait
à l'agent d'évaluation de crédit.
M. Marissal : L'agence
d'évaluation de crédit. Un peu comme on le fait pour nos assurances auto,
assurances maison, tout ça. On reçoit un avis disant : Votre
renouvellement sera automatique à partir de telle date si vous n'intervenez
pas. Dans ce cas-ci, c'est plutôt : Votre protection n'existera plus à
partir de telle date à moins que vous interveniez.
M. Girard (Groulx) : …
M. Roy (Gabriel) : Oui. En
fait, cette idée-là nécessiterait d'introduire... C'est parce que, dans le projet
de loi, on a la notion d'avoir une mesure de sécurité puis de la révoquer.
Cette idée-là, conceptuellement, elle ne rentre pas dans le projet de loi parce
que tu ne peux pas renouveler une mesure de protection qui est déjà active dans
la forme du projet de loi. Donc, <c'est... >disons que ça
nécessiterait de revoir une bonne partie de la structure conceptuelle du projet
de loi, là.
M. Marissal : Puisqu'on ne
peut pas le renouveler. Mais, par règlement, le gouvernement peut décider que
la protection n'existe plus. Ça, je viens de le dire a contrario, là, mais c'est
sensiblement le même principe.
M. Roy (Gabriel) : C'est ça. On
peut révoquer puis on peut demander la mesure à nouveau. Donc, on peut la
supprimer et la redemander, mais il n'y a pas… Dans le projet de loi, le
concept de reconduction, entre guillemets, d'une mesure n'existe pas. On a
d'autres dispositions qui prévoient des possibilités, bon, de suspendre ou de
révoquer, c'est à l'expiration de certains délais. Donc, cette idée-là serait
difficile à articuler actuellement, là, avec ce qu'on a comme texte de projet
de loi, là.
M. Marissal : Mais je ne suis
pas sûr que c'est si complexe que ça, là, en ce sens qu'il y a un numéro
attaché à un dossier, qui est attaché à un individu, sa protection qu'il avait
demandée, qu'il peut révoquer à tout moment, notamment parce qu'il a besoin
d'un nouveau crédit, une nouvelle demande. Mais sinon, parce qu'elle viendra à
échéance, qu'il y ait un courriel qui parte vers cette personne, lui disant :
Votre couverture, telle que demandée, sur votre cote de crédit… de votre
dossier de crédit sera échue à telle date, ça ne me paraît pas si complexe que
ça.
M. Roy (Gabriel) : Écoutez, c'est...
Il faudrait voir, là. C'est toujours... Comme vous l'avez dit vous-même, le
diable <est dans...
M. Marissal : …cote de
crédit… de votre dossier de crédit sera échue à telle date, ça ne me paraît pas
si complexe que ça.
M. Roy (Gabriel) : Écoutez,
c'est... Il faudrait voir, là. C'est toujours... Comme vous l'avez dit
vous-même, le diable >est dans les détails, là. Donc, si on me demandait
de vérifier ça, il y aurait potentiellement beaucoup d'amendements à faire pour
ça, mais...
Le Président (M. Simard) : M.
le député de René-Lévesque.
• (17 h 10) •
M. Ouellet : Eh! plus on en
parle, là, moins c'est pertinent. Je veux dire, j'essaie de faire un exemple,
là. Vous me dites : Par règlement, le gouvernement pourrait légiférer pour
qu'après le décès d'une personne, huit ans après, son verrou de crédit pourrait
sauter. J'essaie de trouver une façon... Puis je vous entends, M. le ministre,
là. Si on peut se donner les outils pour être agile dans le projet de loi, je
suis capable de vous suivre là-dessus.
Là, les gens vont pouvoir demander... Puis
c'est encore plus clair avec l'intervention du juriste à l'instant, là. Le
consommateur peut demander le verrou ou le révoquer. Jusque là, ça va. En quoi
la notion de délai est essentielle pour faire autre chose que : je suis un
consommateur, je demande le verrou; je suis un consommateur, je ne veux plus le
verrou? En quoi on a besoin que le législateur ait un règlement pour enlever, à
un certain moment, le verrou?
Si vous me donnez l'exemple de quelqu'un
de décédé, je ne vois pas en quoi ça serait important, là. Si le verrou est
existant puis on ne veut pas que la personne se fasse cloner par des
malveillants, j'imagine que le verrou va rester pour que même une personne
décédée ne peut pas se faire voler son identité, là.
M. Girard (Groulx) : Juste
vous rappeler que l'existence de cette habilitation est en vertu de ce qu'on a
observé dans les autres provinces. Si vous voulez proposer un amendement, là,
pour qu'on l'enlève, on va l'étudier.
Une voix : …
M. Ouellet : On va suspendre.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Girard (Groulx) : Consentement.
Le Président (M. Simard) : Consentement.
Alors, nous suspendons.
(Suspension de la séance à 17 h 11)
>
(Reprise à 17 h 18)
Le Président (M. Simard) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Nous reprenons nos travaux. Alors, j'aimerais vous féliciter
puis vous remercier parce qu'on vit, en ce moment, des beaux moments de
parlementarisme. Il n'y a pas seulement que de la confrontation, il y a aussi
beaucoup de collaboration, et on voit, finalement, un amendement qui, là, sera
présenté par le ministre des Finances mais qui a été initié par la députée de
Saint-Laurent, le député de Rosemont. En tout cas, merci beaucoup de cette
collaboration qui nous fait progresser. Puis, bien sûr, le député de
René-Lévesque, que je ne voudrais absolument pas oublier. Donc, c'était
vraiment un effort collectif. J'ai des collègues qui me taquinent. M. le
ministre, à vous la parole.
M. Girard (Groulx) : C'est
un but avec trois «assists», et les légistes m'ont laissé patiner.
Le Président (M. Simard) :
Oui, oui. Donc, l'amendement se retrouve maintenant sur Greffier, et, M. le
ministre, je vous en laisse faire la lecture.
M. Girard (Groulx) : Article 12 :
Remplacer, dans le deuxième alinéa de l'article 12 du projet de loi
tel qu'amendé, «Il cesse également de faire l'objet d'une telle mesure à
l'échéance du délai prévu par règlement du gouvernement, sauf lorsqu'il s'agit
d'une note explicative; en ce cas, le dossier» par «Lorsqu'il s'agit d'une note
explicative — il y a un "il" à la fin? — …
Une voix
: Oui.
• (17 h 20) •
M. Girard (Groulx) :
...il». O.K.
Commentaire : Cet amendement vise à
supprimer l'habilitation réglementaire du gouvernement à prévoir le délai à
l'échéance duquel un dossier cesse de faire l'objet d'un gel de sécurité ou
d'une alerte de sécurité.
Le texte de l'article 12 du projet de
loi, tel qu'amendé, se lira ainsi :
«Un dossier cesse de faire l'objet d'une
mesure de protection à compter de sa révocation.
«Lorsqu'il s'agit d'une note explicative,
il cesse également d'en faire l'objet au premier des moments suivants :
«1° celui où les parties s'entendent pour
mettre fin à la mésentente;
«2° celui où la Commission d'accès à
l'information refuse ou cesse d'examiner la mésentente en vertu de
l'article 52 de la loi sur la protection des rendements personnels dans le
secteur privé;
«3° celui où une décision passée en force
de chose jugée met fin à la mésentente.»
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. Y aurait-il des commentaires sur l'amendement <à l'article...
M. Girard (Groulx) : …en
vertu de l'article 52 de la loi sur la protection des rendements
personnels dans le secteur privé;
«3° celui où une décision passée en
force de chose jugée met fin à la mésentente.»
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre.
Y aurait-il des
commentaires sur
l'amendement
>à l'article 12 tel qu'amendé? Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci beaucoup, M.
le Président. Vous avez raison, c'est important de souligner, parce qu'il y a
des beaux moments. Puis moi, je devais siéger dans le p.l. n° 64,
mais, quand j'ai vu que le p.l. n° 53 était ici, je me suis dit que je
préfère être avec le ministre des Finances. Mais l'étoile du match, vous avez
oublié de le mentionner, c'est Me Roy, il faut lui dire merci, qui a travaillé
pour cet amendement. Merci, M. le ministre, aussi pour votre collaboration. Ça
nous permet, évidemment, ici de répondre à une préoccupation. Alors, de notre
côté, la préoccupation qui a été soulevée, elle est réglée maintenant. Et je
suis prête à passer au vote.
Le Président (M. Simard) :
Merci. D'autres commentaires sur l'amendement? Sans quoi, Mme la secrétaire, je
vous prie de procéder.
La Secrétaire
:
M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
La Secrétaire
:
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond : Pour.
La Secrétaire
: M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Mme Rizqy
(Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: M. Ouellet
(René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
La Secrétaire
: Et
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
J'aurais presque le goût de voter pour, mais je vais m'abstenir. Alors, cet
amendement est adopté. Nous poursuivons donc nos discussions sur l'article 12,
tel qu'amendé, à nouveau.
M. Girard (Groulx) : Je
proposerais l'adoption de l'article 12.
Le Président (M. Simard) : Pas
d'autres commentaires, donc, sur l'article 12 tel qu'amendé? Mme la secrétaire.
La Secrétaire
:
M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
La Secrétaire
:
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Boutin (Jean-Talon)?
Mme Boutin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
La Secrétaire
:
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond : Pour.
La Secrétaire
: M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Mme Rizqy
(Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: M. Ouellet
(René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
La Secrétaire
: Et
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) : Abstention.
Donc, l'article 12, tel qu'amendé, est adopté. Nous passons maintenant à
l'article 13. Oh! pardon. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Je ne voudrais
pas indûment ralentir les travaux en route vers l'article 15, mais j'aurais ici
un amendement à apporter qui se placerait à 12.1.
Le Président (M. Simard) :
Oui.
M. Marissal : Vous permettez
que je le lise?
Le Président (M. Simard) : Volontiers.
M. Marissal : Insérer, après
l'article 12 du projet de loi, le suivant :
«12.1. La personne concernée peut demander
d'être notifiée systématiquement de toute inscription ou réquisition
d'information relative à son dossier de crédit.»
On l'a mis là, on aurait pu le mettre
ailleurs. C'est quelque chose que nous jugeons important puisqu'une
inscription, c'est l'information que les entreprises
communiquent aux agences de crédit pour les inscrire au dossier; une
réquisition, c'est l'interrogation de la base de données de l'agence de crédit
par, par exemple, une banque. Ça peut se faire rapidement, une telle
inscription… ou <un tel…
M. Marissal : …
que
les entreprises communiquent aux agences de crédit pour les inscrire au
dossier; une réquisition, c'est l'interrogation de la base de données de
l'agence de crédit par, par exemple, une banque. Ça peut se faire rapidement,
une telle inscription… ou >un tel avis, je devrais dire, au citoyen, au
client, au consommateur. Voilà. Je pense que j'ai fait le tour de mon
amendement. Comme je vous dis…
Le Président (M. Simard) :
Nous allons suspendre momentanément, cher collègue, le temps que le Greffier
puisse se saisir de votre amendement. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 17 h 25)
(Reprise à 17 h 27)
Le Président (M. Simard) :
Alors, chers collègues, au moment de suspendre nos travaux, le député de Rosemont
soumettait un amendement introduisant un nouvel article, l'article 12.1.
M. le député, à vous la parole.
M. Marissal : Oui. Merci, M. le Président. Je n'étais peut-être pas clair
tout à l'heure dans mon énumération, mais je croyais pouvoir continuer quand
vous avez, justement, demandé la réception dudit amendement de façon
électronique, puisqu'on fonctionne maintenant de façon <électronique.
Les
…
M. Marissal : ...oui. Merci,
M. le Président. Je n'étais peut-être pas clair tout à l'heure dans mon
énumération, mais je croyais pouvoir continuer quand vous avez, justement,
demandé la réception dudit amendement de façon électronique, puisqu'on
fonctionne maintenant de façon >électronique.
Les inscriptions ou réquisitions d'information
dans un dossier de crédit, ça a une influence sur ledit dossier de crédit et
sur la personne qui en est ultimement titulaire. Alors, comment on peut
vérifier la validité d'une inscription dans son propre dossier si nous ne
sommes pas avisés qu'il y a eu, effectivement, telle inscription ou des
demandes à répétition dans notre dossier? Ça a été noté par au moins un groupe
de témoins, je crois que c'était l'OPC, l'Office de protection du consommateur.
C'est quelque chose qui a un certain sens quand on y pense.
Ça relève de la même logique d'un autre article
qu'on verra plus tard, vraisemblablement pas ce soir, mais plus tard, qui est
aussi problématique, en ce sens que, si on ne sait pas ce qui se passe dans
notre dossier mais que ça laisse des traces et que ça joue éventuellement sur
notre cote, sur notre pointage, c'est problématique. Pour reprendre les termes
de tennis, ce n'est pas «fair game». On ne sait pas que quelqu'un a mis une
inscription dans le dossier, on n'a pas été avisé.
M. Girard (Groulx) : ...
M. Marissal : On ne dit
pas «fair game» en tennis, M. le ministre?
M. Girard (Groulx) :
Citez-moi pas...
M. Marissal : Ah! bien,
je ne vous ai pas cité du tout.
M. Girard (Groulx) : Vous
vous trompez de ministre.
M. Marissal : Je ne vous
ai pas cité du tout. Je ne sais pas où vous avez entendu que je vous ai cité. J'ai
dit : Pour rester dans la thématique du tennis. Je ne vous ai pas cité. Pas
cette fois-ci, en tout cas. Alors, vous ne pouvez pas prétendre être dans le
club des mal cités, je ne vous ai pas cité. Je restais dans la métaphore
tennistique de ma collègue de Saint-Laurent.
Il me semble que c'est une mesure
raisonnable qui permet aux contribuables, aux gens, aux citoyens de savoir ce
qui se passe dans leur propre dossier. Merci.
• (17 h 30) •
M. Girard (Groulx) : Dans
les faits, ce que vous décrivez, c'est le service de surveillance. C'est un
service qui est payant. Desjardins a payé des millions pour ça, pour inscrire
les citoyens du Québec. Mais je veux faire attention, là, Desjardins a payé
pour autre chose aussi, là, l'assurance, puis tout ça, là. <Ce n'est
pas... >Tout ce que Desjardins a payé, ce n'est pas le service de surveillance,
mais, notamment, dans le cas qui nous concerne, <c'est un... >actuellement,
c'est un service qui est payant, qui est disponible. Et, dans l'événement que
nous avons connu, Desjardins a choisi <de le… >d'abonner ses
clients pour l'avoir...
17 h 30 (version révisée)
M. Girard (Groulx) : ...actuellement,
c'est un service qui est payant, qui est disponible. Et, dans l'événement que
nous avons connu, Desjardins a choisi d'abonner ses clients pour l'avoir. C'est
aussi un outil qui peut être... qui est très différent, là. C'est parce que
vous recevez énormément de notifications, vous... il y a beaucoup plus
d'activités, de communications.
Alors, nous, on... Puis on va arriver
éventuellement, en temps et lieu, là, parce qu'on va prendre le temps que ça va
prendre, mais on va arriver pour discuter de tarification, éventuellement. Et
nous, on a... on veut que la note, la cote, l'alerte soient bien... soient
disponibles et soient utiles, et puis c'est pour ça que l'AMF va s'assurer des
pratiques de gestion, des pratiques commerciales. Et l'ajout, c'est l'alerte...
ou le verrou, excusez-moi, j'ai dit l'alerte, mais le gel, là.
Alors, vous, vous demandez d'ajouter un
outil de service de surveillance. Le service existe déjà puis il est payant. C'est
ça, mes commentaires.
M. Marissal : Sur la valeur...
Je comprends, là, que c'est un service payant, on pourrait en débattre, là, mais
d'en faire un débat de qui devrait payer surtout, là, puis qui protège qui
là-dedans, mais sur...
M. Girard (Groulx) : Ça, c'est...
On va avoir ce débat-là, puis c'est certain qu'il y a une différence entre un
service gratuit et un service disponible gratuitement, payé par un autre.
M. Marissal : Je comprends, on
a déjà eu le début de ce débat-là.
M. Girard (Groulx) : On n'a
pas fini, là, on va en discuter. Ça va être épique.
M. Marissal : Bon, bien, nous
sommes prévenus. Cela dit, sur la valeur objective d'une telle démarche qui
vise à transmettre l'information à un client, un consommateur qu'il y a eu du
mouvement... Vu que vous nous annoncez déjà que nous aurons des débats épiques
sur le payant, pas payant, qui qui paie puis combien, la valeur objective, là,
d'une telle mesure, vous en pensez quoi?
M. Girard (Groulx) : Est-ce
que vous me demandez à combien le service est tarifé présentement?
M. Marissal : Non.
M. Girard (Groulx) : O.K.
M. Marissal : Non, non, <non...
M. Marissal : ...des
débats épiques sur le payant, pas payant, qui qui paie puis combien, la valeur
objective, là, d'une telle mesure, vous en pensez quoi?
M. Girard (Groulx) : Est-ce
que vous me demandez à combien le service est tarifé présentement?
M. Marissal : Non.
M. Girard (Groulx) : O.K.
M. Marissal : Non, non,
>non.
M. Girard (Groulx) : Je ne
suis pas sûr, là, on n'a pas la même définition de l'utilité marginale, là.
Allez-y.
M. Marissal : L'idée, je veux
le dire le plus simplement possible, l'idée que les gens soient prévenus, pour
vous, c'est un plus, c'est un acquis?
M. Girard (Groulx) : De toute
activité sur leur compte?
M. Marissal : Bien, on les a
définies, là.
M. Girard (Groulx) : Non, ce n'est
pas un acquis.
M. Marissal : En tout cas, ça
a le mérite d'être clair.
Le Président (M. Simard) : M.
le leader de l'opposition officielle.
M. Fortin :
Oui, merci, M. le Président. Je n'ai pas entendu la comparaison avec le tennis,
mais j'avais l'impression d'assister à un match de ping-pong, là, entre le député
de Rosemont puis le ministre. Parce qu'ils ne partent pas de la même
perspective, et j'ai l'impression que les députés qui sont assis à ma gauche ne
partent pas de la même perspective du tout que le ministre, partent de la
perspective que ces données-là appartiennent aux Québécois, le ministre part de
la perspective que ce sont des données à propos des Québécois qui sont
propriétés des agents d'évaluation de crédit.
Corrigez-moi si j'ai tort, là, M. le
ministre, <mais l'accès... >et là je prends un pas de recul par
rapport à l'amendement, là, mais l'accès au dossier de crédit, c'est quelque
chose que le projet de loi fait, ça. Le citoyen, le consommateur peut avoir
accès à son dossier de crédit.
Une voix : ...
M. Fortin :
À ma cote de crédit.
M. Girard (Groulx) : Pas à
votre dossier.
M. Fortin :
Parfait, parfait. Non, à ma cote de crédit, ça va. Ça, c'est quelque chose pour
lequel il faut que je paie en ce moment, là?
M. Girard (Groulx) : Écoutez,
normalement, pour avoir accès à votre dossier, à votre cote, vous payez...
M. Fortin :
Il faut que j'achète un package.
M. Girard (Groulx) : Oui, puis
il y a des moments où l'accès à la cote était gratuit, puis là il y a deux
compagnies... puis il y a des circonstances exceptionnelles, mais en général,
oui.
M. Fortin : O.K., mais ce que
vous venez de répondre au député de Rosemont, là, c'est : Oui, mais vous
êtes en train de décrire le service de surveillance, puis ça, c'est un produit
payant, donc on ne veut pas mettre ça dans le projet de loi, mais le projet de
loi lui-même, il donne accès à la cote, ce qui est déjà un service payant, c'est
ce que vous venez de me dire. Donc, si vous voulez le faire, vous pouvez le
faire, là. Ce que vous nous dites, c'est que vous ne voulez pas le faire.
M. Girard (Groulx) : Exact.
M. Fortin :
Effectivement, ça a le mérite d'être clair. Ça a le mérite d'être clair, mais
je veux juste faire un point. Le ministre nous dit : Ça pourrait entraîner
beaucoup de notifications, trop de notifications, il y aurait des... ça ne
finirait jamais.
M. Girard (Groulx) : Ce n'est
pas tout le monde qui a trouvé qu'être inscrit au service de surveillance, c'était
une expérience agréable, là. Ça génère du stress aussi, là.
M. Fortin :Bien, ça, on peut se <désabonner, là...
M. Fortin :
...trop
de notifications, il y aurait des... ça ne finirait jamais.
M. Girard (Groulx) : Ce n'est
pas tout le monde qui a trouvé qu'être inscrit au service de surveillance, c'était
une expérience agréable, là. Ça génère du stress aussi, là.
M. Fortin :
Bien, ça, on peut se >désabonner, là. Le service de surveillance, les
gens pouvaient se désabonner. Si on procède avec un amendement comme celui-là,
les gens peuvent se désabonner s'ils ne veulent pas ce service-là.
M. Girard (Groulx) : Ils
pourraient le révoquer.
M. Fortin :
Alors, les gens qui voudraient l'avoir, ce sont des gens qui... ça ne les
inquiéterait pas d'avoir trop de notifications, j'imagine. C'est la même chose
pour n'importe quoi, là. Je ne le sais pas, moi, les gens de la Coalition
avenir Québec, s'ils trouvent que vous leur envoyez trop de courriels, à moment
donné, ils vont cliquer sur désabonner, puis ça va être fini.
M. Girard (Groulx) : Avez-vous
expérimenté ça dans votre boîte?
M. Fortin :
Ah! non, mais je suis certain que je suis capable de trouver du monde qui le
dirait. Ils pourraient se désabonner pour cette raison-là ou pour une multitude
de raisons, ils pourraient se désabonner de la Coalition avenir Québec, mais...
M. Girard (Groulx) : M. le
député de René-Lévesque, un autre coming out?
M. Fortin :
Bien, je savais qu'il y avait un certain rapprochement entre vos formations
politiques mais peut-être pas tant que ça.
Mais les gens peuvent toujours se
désabonner, c'est ça, mon point. Tu sais, vous dites : C'est trop de
notifications, bien, ça ne vaut pas nécessairement la peine, mais les gens ont toujours
le pouvoir. Je pense que c'est ça qu'on recherche de notre côté, c'est que les
gens aient toujours le pouvoir d'avoir le service qu'ils veulent puis de
s'abonner ou de se désabonner, donc de suspendre ou de révoquer, là, comme ils
le souhaitent.
M. Girard (Groulx) : En fait,
nous, ce qu'on a visé, c'est une gradation dans la protection des Québécois.
Vous êtes victime de vol de renseignements, nous voulons nous assurer que
l'alerte fonctionne, qu'elle soit effective, disponible, etc. Vous êtes victime
d'un vol d'identité, le gel sera disponible. C'est ça, l'esprit du projet de
loi.
Le service de surveillance existe, le
service d'assurance existe aussi, il y a possibilité d'acheter de l'assurance
contre la fraude, etc. On n'a pas choisi de mettre ça dans le projet de loi.
Essentiellement, ce que vous demandez, c'est le service de surveillance.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Rosemont.
M. Marissal : ...j'insiste que
l'amendement, tel qu'il est écrit, dit : «La personne concernée peut
demander...», «peut», c'est une possibilité que de le faire. Ça ne veut pas dire
que tout le monde le ferait, mais c'est une option qui est donnée de plus.
M. Girard (Groulx) : Ça serait
un outil supplémentaire.
M. Marissal : Oui, puis encore
une fois, bien, je ne dérogerai pas de ça, la perspective que moi, j'ai sur ce
projet de loi là, c'est de protéger notre monde, c'est de protéger les
victimes, là, des fameux vols de données et éventuellement vols d'identité, puis
même, avant, de passer le message que c'est leur dossier puis c'est à eux, puis
que c'est bien normal qu'on sache qu'est-ce qui se passe dans notre dossier.
• (17 h 40) •
M. Girard (Groulx) : Avant, on
travaille là-dessus aussi, là, mais autrement. Donc, c'est sûr qu'on veut
prévenir les vols, là. En fait, on dit la même chose, là, continuez.
M. Marissal : Je ne suis pas
sûr qu'on dit la même chose, je ne suis pas sûr. Bien, écoutez, moi, j'ai fait
mon point, là, très franchement, M. le Président, je n'ai pas grand-chose à
rajouter...
M. Girard (Groulx) : Si j'ai
bien compris, vous aimeriez que le service de surveillance, là, puis j'utilise
essentiellement les références qu'on a données en lexique, serait dans les
outils disponibles dans le projet de loi.
M. Marissal : Ça en ferait un
bien meilleur projet de loi.
M. Girard (Groulx) : Puis là
on n'a pas discuté de la tarification de cet outil-là, là.
M. Marissal : Non.
M. Girard (Groulx) : Ça, ça va
venir plus tard parce que, présentement, c'est un service qui est tarifé, là,
qui existe. Vous demandez un service qui existe déjà.
Le Président (M. Simard) :
Toujours sur l'amendement du député de Rosemont, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Moi, j'ai comme
senti une ouverture de la part du ministre. Si je comprends bien, il est
ouvert, en autant qu'il y ait un tarif. Puis moi, je crois que le député de
Rosemont met la balle en jeu avec une proposition qui, oui, donne un outil
supplémentaire aux Québécois pour, justement, rencontrer votre objectif de
ministre : protéger davantage les Québécois en matière de fraude
potentielle.
Là, maintenant, est-ce qu'on peut discuter
de l'outil, dans un premier temps? Puis, plus tard, comme vous l'avez si bien
dit, demain, il va y avoir la discussion corsée sur le tarif gratuit ou pas
gratuit, épique, comme dirait mon collègue le député de Pontiac. Alors, est-ce
qu'on peut commencer d'abord avec l'amendement? Faisons un... Parce que moi,
j'aime ça aussi, là, c'est «peut demander». Je pense qu'ici le député de
Rosemont vous donne quand même un amendement fort intéressant, qui n'est pas
contraignant, qui donne un outil supplémentaire. Ce n'est pas un «doit», ce
n'est pas obligatoire, c'est «peut». Puis, demain, vous vous gâterez dans votre
échange sur la tarification.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Y aurait-il d'autres interventions sur l'amendement déposé par le
député de Rosemont? M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Juste une
question de précision. Je vais adresser ma question au collègue de Rosemont
juste pour bien comprendre. Si on accepte l'amendement, ça forcerait donc toute
compagnie, soit Equifax et TransUnion ou toute nouvelle compagnie, à
obligatoirement offrir un système de surveillance, c'est ça?
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Rosemont.
M. Marissal : À quiconque le
demanderait.
M. Ouellet : Donc, ça serait
une condition pour opérer. Si on le met dans le projet de loi, ça devient une
condition pour opérer dans le marché.
M. Marissal : Oui, sous le
principe, qui me semble assez <raisonnable...
M. Ouellet :
...et
TransUnion
ou toute nouvelle compagnie, à obligatoirement offrir un système de
surveillance, c'est ça?
Le Président (M. Simard) :
M. le député de Rosemont.
M. Marissal : À quiconque
le demanderait.
M. Ouellet :
Donc,
ça serait une condition pour opérer. Si on le met dans le projet de loi, ça
devient une condition pour opérer dans le marché.
M. Marissal : Oui, sous le
principe, qui me semble assez >raisonnable, que c'est votre dossier de
crédit, puis, s'il y a des mouvements dans votre dossier de crédit qui peuvent
même affecter votre dossier de crédit, il est normal que vous en soyez avisés.
Le Président (M. Simard) :
...sur l'amendement du député de Rosemont? Sans quoi, nous serions prêts à
passer au vote. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: M. Girard
(Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Contre.
La Secrétaire
: M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire
: Mme Boutin
(Jean-Talon)?
Mme Boutin : Contre.
La Secrétaire
: M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
:
Contre.
La Secrétaire
: M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Contre.
La Secrétaire
: M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Contre.
La Secrétaire
: M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Contre.
La Secrétaire
: M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
La Secrétaire
: Mme Rizqy
(Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
La Secrétaire
: M. Ouellet
(René-Lévesque)?
M. Ouellet : Abstention.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet amendement est donc rejeté. Nous passons maintenant à l'article 13.
M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Vous avez
voté comment, M. René-Lévesque?
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : Abstention,
O.K. Non, non, mais c'est parce que c'était à peine audible, puis c'est
pertinent, là, on vient d'avoir un bon échange, là.
Le Président (M. Simard) :
Non, mais, de fait, les micros, dans ce salon, ne sont pas les plus performants
que nous avons dans l'ensemble du parlement. Un jour ou l'autre, on aura
peut-être de nouveaux micros.
M. Girard (Groulx) : O.K. Non,
non, j'ai quelque chose d'important à dire, M. le Président : Nous sommes
à la section II du chapitre III.
Une voix
: ...
M. Girard (Groulx) : Oui,
quand même. Vous avez l'air plus content que moi. Alors, chapitre III,
Mesures de protection, droits des personnes concernées, recours et plaintes. Et
la section II, qui couvre les articles 13 à 20, parle du droit des
personnes concernées. C'est ce que nous amorçons avec l'article 13, sous-section 1,
Dispositions générales.
Article 13 : «En plus des droits
qui lui sont conférés par les articles 35 à 40 du Code civil et par la Loi
sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé, la
personne concernée par un dossier que détient sur elle un agent d'évaluation du
crédit a le droit d'obtenir de celui-ci la communication de sa cote de crédit
accompagnée des explications nécessaires à sa compréhension.
«La personne concernée a également le
droit d'obtenir que cet agent prenne, à l'égard de ce dossier, chacune des <mesures...
M. Girard (Groulx) : ...du
crédit
a le droit d'obtenir de celui-ci la communication de sa cote de crédit
accompagnée des explications nécessaires à sa compréhension.
«La personne concernée a également le
droit d'obtenir que cet agent prenne, à l'égard de ce dossier, chacune des >mesures
de protection prévues à la section I. Elle a également droit d'en obtenir
la révocation ainsi que la suspension.
«Les droits conférés par le présent article
s'exercent conformément à la sous-section 2.»
Commentaires : L'article 13 de
la Loi sur les agents d'évaluation du crédit prévoit les droits qu'il confère
aux personnes concernées : le droit à la communication de sa cote de
crédit accompagnée des explications nécessaires; le droit à la prise, la
révocation ou la suspension des trois mesures de protection définies aux articles
précédents, entre parenthèses, le gel de sécurité, l'alerte de sécurité et la
note explicative, fermez la parenthèse.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Souhaitez-vous déposer un amendement, M. le ministre?
M. Girard (Groulx) : Ah! mon
équipe me dit que je souhaite déposer un amendement. Excusez-moi, j'aurais
dû... j'étais...
Le Président (M. Simard) :
C'est parce que je vous ai devancé puisque c'était déjà déposé sur Greffier.
M. Girard (Groulx) : O.K. Alors,
peut-être que vous suggérez que je le lise.
Le Président (M. Simard) : S'il
vous plaît.
M. Girard (Groulx) : D'accord,
je l'ai. Amendement, l'article 13 :
À l'article 13 du projet de loi :
1° remplacer, dans le texte anglais du premier
alinéa, «whose record is held by a credit assessment agent» par «concerned by a
record a credit assessment agent holds»;
2°
insérer, dans le premier alinéa et après «communication», «, notamment par
Internet,»;
3°
insérer, dans le deuxième alinéa et après «ainsi que», «, dans le cas du gel de
sécurité,»;
4° remplacer, dans le troisième alinéa, «le
présent article» par «la présente loi».
Commentaires : Cet amendement a pour
objet de faire un remplacement terminologique au texte anglais du projet de
loi. Il a aussi pour objet d'assurer la concordance avec l'amendement modifiant
l'article 8 du projet de loi afin de prévoir que la possibilité de
suspendre une mesure de protection ne s'applique qu'au gel de sécurité. Enfin,
il vise à harmoniser l'expression «droits conférés par la présente loi» dans le
projet de loi.
Le texte de l'article 13 du projet de
loi, tel qu'amendé, se lira ainsi :
«13. En plus des droits qui lui sont
conférés par les articles 35 à 40 du Code civil et par la Loi sur la
protection des renseignements personnels dans le secteur privé, la personne
concernée par un <dossier...
M. Girard (Groulx) : ...le
texte
de l'article 13 du projet de loi, tel qu'amendé, se lira ainsi :
«13. En plus des droits qui lui sont
conférés par les articles 35 à 40 du Code civil et par la Loi sur la
protection des renseignements personnels dans le secteur privé, la personne
concernée par un >dossier que détient sur elle un agent d'évaluation du
crédit a le droit d'obtenir de celui-ci la communication, notamment par
Internet, de sa cote de crédit accompagnée des explications nécessaires à sa
compréhension.
«La personne concernée a également le
droit d'obtenir que cet agent prenne, à l'égard de ce dossier, chacune des
mesures de protection prévues à la section I. Elle a également droit d'en
obtenir la révocation ainsi que, dans le cas du gel de sécurité, la suspension.
«Les droits conférés par la présente loi
s'exercent conformément à la sous-section 2.»
Le Président (M. Simard) : Merci,
M. le ministre. Des commentaires? M. le leader de l'opposition.
M. Fortin :
Sur l'amendement d'abord, M. le Président?
Le Président (M. Simard) :
Oui.
M. Fortin :
C'est quoi, une communication par Internet? Communication par courriel, je peux
comprendre, mais communication par Internet, qu'est-ce que ça veut dire, ça?
M. Girard (Groulx) : Ça veut
dire que vous pourriez avoir accès à votre cote de crédit via le site Web.
M. Fortin :
Via l'application ou un site Web, c'est ça que vous voulez dire?
• (17 h 50) •
M. Girard (Groulx) : Il y a le
site Web... Je pense qu'ici ce qu'on veut dire : Via le site Web de la
compagnie.
M. Fortin : O.K., ça va.
Alors, ce serait une plateforme publique que vous envisagez dans ce cas-là, une
plateforme où tout le monde peut aller et voir sa cote de crédit?
M. Girard (Groulx) : Ce serait
possible, pour vous, d'aller sur le site Web d'Equifax ou TransUnion et
d'obtenir une cote de crédit avec des notes explicatives, une cote de crédit
standard, pas nécessairement la plus utilisée, pas nécessairement... Il y a de
multiples cotes de crédit, mais ici on parle d'une cote de crédit générale,
bien expliquée.
M. Fortin :
Mais qu'est-ce que vous entrevoyez, là? Est-ce que... Tu sais, quand vous me
dites une plateforme... Je vais sur un site Internet, je vois... je peux
trouver ma cote de crédit avec les notes explicatives. Je trouve ça particulier
que moi, j'aie des notes explicatives sur mon dossier mais que celui qui y a
accès n'a pas nécessairement les notes explicatives, mais ça, vous avez
suspendu, on y reviendra, si je me souviens bien, mais...
M. Girard (Groulx) : Non, mais
ici, ce n'est pas la note explicative, là, c'est la cote de crédit,
excusez-moi.
M. Fortin :
Oui, oui, c'est ça, mais vous avez parlé de la note explicative dans votre... Il
n'y a pas de note explicative, il y a juste la cote de crédit comme telle,
c'est ça?
M. Girard (Groulx) : Vous
auriez une cote de crédit standard avec des... non, excusez-moi, avec des notes
explicatives sur la cote.
M. Fortin :
Ah! sur la cote, O.K. Pas sur mon dossier de crédit, sur la cote, oui, O.K.
M. Girard (Groulx) : Pour que
vous compreniez le... Parce que là, si je vous dis : M. le député de Pontiac,
votre cote, c'est 532, viendra avec les explications qui vous disent notamment
si 532, c'est mieux que <432, etc...
M. Fortin :...ah! sur la cote,
O.K. Pas sur mon dossier de crédit,
sur la cote, oui,
O.K.
M. Girard (Groulx) : Pour
que vous compreniez le...
Parce que là, si je vous dis :
M.
le député de
Pontiac, votre cote, c'est 532, viendra avec les
explications qui vous disent notamment si 532, c'est mieux que >432, etc.
M. Fortin : O.K., ça va, mais
j'essaie de comprendre, là, vous me dites, dans le fond, que ça va être un site
public. J'imagine que vous voulez qu'il y ait des protections autour de ça pour
ne pas que tout le monde puisse aller sur le site Internet puis ait accès à ma
cote de crédit?
M. Girard (Groulx) : Non, nous,
ce qu'on veut, c'est que vous, le consommateur, vous puissiez avoir... à votre
cote, notamment par Internet.
M. Fortin : O.K. Quand vous
dites «notamment», vous pouvez me la donner par téléphone aussi, j'imagine,
vous pouvez me la donner d'autres façons?
M. Girard (Groulx) : Bien, c'est
parce qu'actuellement c'est plutôt courrier, là.
M. Fortin : O.K. Il y a-tu d'autres
façons? Quand vous dites : C'est plutôt courrier, c'est courrier, c'est
ça?
M. Girard (Groulx) : Il y
aurait par fax. Je regrette de dire ça, ça existe encore au Québec.
M. Fortin :
O.K., mais c'est toujours des documents écrits, c'est ça que vous me dites?
M. Girard (Groulx) : Bien, oui,
oui.
M. Fortin :
O.K. Je ne le sais pas, ce n'est pas moi qui appelle chez Equifax puis je leur
dis : C'est quoi ma cote de crédit? Ils me disent : 432.
M. Girard (Groulx) : Non, je
pense que ça serait contre-productif, là, parce que commencer à vous expliquer
votre cote de crédit par téléphone, puis etc., là...
M. Fortin : O.K. Sur l'amendement,
moi, ça me va, M. le Président, sur l'amendement.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Oui, juste pour
qu'on comprenne bien comment ça fonctionne. Présentement, là, si je veux l'avoir,
je dois faire une demande sur un site Web. C'est très difficile de trouver à quel
endroit je dois aller cliquer pour faire une demande qui va prendre
30 jours et qui va m'être envoyée par courrier.
M. Girard (Groulx) : Voilà.
M. Ouellet : Ou j'ai un gros,
gros, gros autocollant qui me «pope» en pleine face en me disant : Pour
19,99 $, je peux te donner ta cote de crédit par Web. Donc, est-ce qu'il
est approprié de se poser la question : Est-ce qu'on ne devrait pas donner
plus de facilité aux consommateurs afin de, un, trouver plus facilement la
façon d'avoir une demande et de,< la...> je vous dirais, la remplir
pour obtenir l'information de sa cote de crédit? Deux : Est-ce qu'il
devrait l'avoir plus rapidement que 30 jours? Et trois : Est-ce qu'effectivement
il ne devrait pas l'avoir exclusivement par Internet plutôt que par courrier?
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Girard (Groulx) : Je brûle
d'envie d'intervenir, mais je vais faire acte d'humilité, j'ai un juriste qui
veut commenter sur cette question. Allez-y, allez-y.
M. Roy (Gabriel) : Merci, M.
le Président. En fait, je voulais juste apporter un élément de réponse dans le
projet de loi par rapport à l'accessibilité, là, des citoyens pour, disons, la
clarté de l'information sur les sites Web. Donc, à l'article 31 du projet
de loi, en matière de pratiques commerciales, ça va être prévu expressément,
là, que les pratiques vont devoir inclure la mise à disposition de moyens de
communication propres à leur faciliter l'exercice en temps utile des droits, la
communication d'une information adéquate. Donc, la loi traite de ce sujet-là en
matière de pratiques commerciales plus loin dans le projet de loi. C'était
juste ça que je voulais <dire...
M. Roy (Gabriel) :
...va être prévu expressément, là, que les pratiques vont devoir inclure la
mise à disposition de moyens de communication propres à leur faciliter
l'exercice en temps utile des droits, la communication d'une information
adéquate. Donc, la loi traite de ce sujet-là en matière de pratiques
commerciales plus loin dans le projet de loi. C'était juste ça que je voulais
>dire.
M. Ouellet : Donc, si je
comprends bien, il va être plus facile pour un consommateur de remplir un
formulaire sur un site Web pour obtenir sa cote de crédit tel que vous
l'exposez.
M. Roy (Gabriel) : Ça va
devoir être facile. Puis ça va être une pratique commerciale, donc susceptible
de faire l'objet de lignes directrices par l'autorité. Donc, il va y avoir un
encadrement à ce sujet-là, certainement.
M. Ouellet : Et donc l'amendement
en question à l'article 13 nous amène à avoir la possibilité de recevoir
cette information-là par courrier, ou par fax, ou notamment par Internet, mais
il n'y a pas d'obligation de la rendre disponible sur Internet.
M. Roy (Gabriel) : En
fait, je vous dirais que c'est l'inverse, c'est : ça va devoir être
communiqué. On ne spécifie pas les moyens de communication sauf Internet. Donc,
on dit que les agents vont devoir donner la cote, puis il va falloir qu'ils le
fassent au moins clairement par Internet. Ça, c'est sûr. Le reste, on ne
commence pas à parler justement de fax, là, ou de quoi que ce soit d'autre,
mais on veut que la façon la plus pratique et standard, qui est Internet, soit obligatoire
pour l'agent.
M. Ouellet : O.K., donc,
je l'avais pris à l'inverse. Donc, ce que vous me dites, c'est que le «notamment»
va être une condition minimale. Une compagnie pourrait fonctionner
exclusivement par Internet, si elle le voulait, on couvrirait le «notamment»,
mais elle pourrait aussi, pour ceux et celles qui n'ont pas Internet, obtenir
cette cote-là par écrit, par fax, si ça existe encore.
M. Roy (Gabriel) : En
effet.
M. Girard (Groulx) : Le
fait que vous allez pouvoir l'avoir par Internet, c'est un gain, là.
M. Ouellet : Oui, mais
là où Internet se rend.
M. Girard (Groulx) : Là
où quoi?
M. Ouellet : Où Internet
se rend.
M. Girard (Groulx) : Oui,
oui, oui.
M. Ouellet : Donc, si je
comprends bien, il y a plusieurs choses qui devraient être dictées, notamment
les pratiques commerciales qui seront faites par l'Autorité des marchés
financiers. Vous avez fait mention, tout à l'heure, de cette volonté de trouver
rapidement l'information. Je comprends bien qu'on va donner le score et une
explication.
Dans les pratiques commerciales des deux
compagnies en question, Equifax et TransUnion, vous êtes d'avis qu'il existe
aussi plein d'autres informations relatives à la cote, et ces informations-là
qui sont transmises au consommateur sont payantes. Est-ce qu'il serait
approprié de convenir, dans le projet de loi, quelles seraient les informations
qui seraient transmises ou vous voulez laisser à l'Autorité des marchés
financiers de convenir du cadre, du type d'information et de la qualité de l'information
transmise pour en faciliter sa compréhension?
M. Girard (Groulx) : Nous
voulons garantir aux Québécois... C'est l'accès à la cote, une cote standard
avec des notes explicatives <pour que...
M. Ouellet :
...convenir du cadre, du type
d'information et de la qualité de
l'information
transmise pour en faciliter sa compréhension?
M. Girard (Groulx) :
Nous voulons garantir aux
Québécois... C'est l'accès à la cote, une cote
standard avec des notes explicatives >pour que le consommateur comprenne
la cote. Ce n'est pas la même chose que l'accès au dossier, ce n'est pas la
même chose que voir tout le contenu de dossier, ce n'est pas la même chose que
comprendre les méthodes de calcul des différentes cotes, les algorithmes des institutions
financières. Nous voulons que les consommateurs puissent avoir accès à une cote
avec des notes explicatives pour qu'ils soient en mesure de comprendre sa cote.
M. Ouellet : Ces notes
explicatives, les consignes pour les encadrer ou les édicter seraient édictées
par l'Autorité des marchés financiers?
M. Girard (Groulx) : Bien,
c'est l'Autorité des marchés financiers qui va juger des pratiques commerciales
et de gestion. Et clairement, si les notes explicatives n'expliquent pas la
cote de façon adéquate, l'agent n'aura pas rempli ses obligations.
M. Ouellet : Et le régulateur
va pouvoir effectivement procéder à... O.K. Parce que vous avez fait mention
tout à l'heure : J'ai une cote de 532, c'est en haut de 400, c'est en bas
de 600, effectivement, ça peut ne rien dire. Et, tout dépendamment de quelle
cote on utilise, les deux compagnies ont des méthodes différentes. Donc, est-ce
que vous voulez aussi que les cotes soient standardisées pour qu'on puisse
faire une comparaison entre Equifax et TransUnion ou vous laissez l'industrie
offrir les cotes en fonction de leur propre algorithme et fournir les
explications en fonction de leur propre cote à eux?
M. Girard (Groulx) : Bien,
écoutez, de toute évidence, il serait utile que TransUnion vous fournisse une
de leurs cotes qui fait... qui est une bonne référence de l'ensemble de ces
cotes, mais ce ne sera pas nécessairement la même cote pour TransUnion et
Equifax.
Ces compagnies-là ont leurs algorithmes, les
données aussi sont modifiées par les institutions financières. Par exemple, la
cote la plus utilisée dans l'industrie n'est pas la plus facile à comprendre,
là, c'est le Beacon Score qui est beaucoup utilisé par les institutions financières.
Ça ne sera pas celle-là.
M. Ouellet : Ça ne sera pas
celle-là.
M. Girard (Groulx) : Non, <pas...
>ce n'est pas une bonne vulgarisation du concept de cote de crédit.
M. Ouellet : O.K. Qu'est-ce
qui fait que vous pouvez affirmer ça? Parce que moi, je connaissais le score
Beacon, je n'en connais pas beaucoup d'autres. On vous a présenté d'autres
types de cotes ou votre ancienne vie vous permet d'avoir déjà...
M. Girard (Groulx) : Bien,
c'est celle-là qui est la plus connue, alors j'ai simplement posé la question,
là : Est-ce que ça va être le Beacon Score qui va être disponible via
Internet lorsque vous allez le demander? Puis on m'a répondu non.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
Alors, chers collègues, compte tenu de
l'heure, je lève...
18 h (version révisée)
M. Ouellet : ...votre
ancienne vie vous permet d'avoir déjà...
M. Girard (Groulx) :
Bien, c'est celle-là qui est la plus connue, alors j'ai simplement posé la
question, là : Est-ce que ça va être le Beacon Score qui va être
disponible via Internet lorsque vous allez le demander? Puis on m'a répondu
non.
Le Président (M. Simard) :
Très bien.
Alors, chers collègues, compte tenu de
l'heure, je lève nos travaux. Nous serons de retour, comme vous le savez, pour
une séance de travail à 19 h 30. Alors, bon repas à tous et à toutes.
(Fin de la séance à 18 heures)