Journal des débats (Hansard) of the Committee on Public Finance
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Wednesday, June 2, 2021
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Vol. 45 N° 135
Clause-by-clause consideration of Bill 95, An Act to amend the Act respecting the governance and management of the information resources of public bodies and government enterprises and other legislative provisions
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt-cinq minutes)
Le Président (M. Simard) :
Alors, chers amis, bienvenue à toutes et à tous. Je constate que nous avons
quorum.
Comme vous le savez, la Commission des
finances publiques est aujourd'hui réunie afin de procéder à l'étude détaillée
du projet de loi n° 95, Loi modifiant la Loi sur la gouvernance et la
gestion des ressources informationnelles des organismes publics et des
entreprises du gouvernement et d'autres dispositions législatives.
Mme la secrétaire, bonjour.
La Secrétaire
:
Bonjour.
Le Président (M. Simard) :
Y a-t-il des remplacements ce matin?
La Secrétaire
: Non, M. le
Président, aucun remplacement.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, comme vous le savez, en vertu de l'entente établie entre les
leaders le 11 juin dernier, je vous rappelle que tous les votes que nous
ferons aujourd'hui et dans les jours subséquents, au besoin, se feront par
appel nominal.
Et, comme le veut la tradition, riche
tradition, s'il en est une, vous savez que chaque étude détaillée débute
d'abord par des remarques préliminaires. Et, sans plus tard, je cède la parole
au ministre.
M.
Caire
:
Merci, M. le Président. Je serai bref parce que je pense que les vraies
discussions doivent avoir lieu autour des articles. Je pense que j'ai eu
l'occasion avec les collègues de m'exprimer abondamment sur les objectifs du
projet de loi, sur ce que je pense qui sont les motivations d'adopter le projet
de loi, mais de l'adopter rapidement, M. le Président. Il y a des enjeux de
sécurité, notamment, qui ont été surlignés à grands traits, je dirais, lors des
consultations particulières, et pour lesquels, de toute façon, nous avons
quelques malheureux exemples.
Donc, M. le Président, je me contenterai
de vous saluer, de saluer Mme la secrétaire, les membres de la commission,
saluer mon collègue de la partie ministérielle, les collègues des oppositions,
de leur dire que j'aborde l'étude du projet de loi n° 95 avec, oui, une
volonté très ferme quant aux finalités, quant à l'objectif auquel je crois,
quant à la nécessité de rencontrer ces objectifs-là et ces finalités-là, mais,
pour le reste, je suis, et je pense que les collègues, on a eu l'occasion de
travailler ensemble...
M.
Caire
: …une
volonté très ferme quant aux finalités, quant à l'objectif auquel je crois,
quant à la nécessité de rencontrer ces objectifs-là et ces finalités-là. Mais
pour le reste, je suis, et je pense que les collègues, on a eu l'occasion de
travailler ensemble, là, à quelques reprises, notamment sur le projet de loi
n° 14, le projet de loi n° 37 et le projet de loi n° 64, les
collègues savent que je suis ouvert aux suggestions, je suis conscient que si
la destination, elle est ferme, elle est fixe, le chemin pour y arriver, lui,
peut être modifié. J'ai entendu comme eux les préoccupations des groupes de la
société civile, je reconnais que certaines de ces préoccupations-là peuvent être
légitimes et doivent trouver une réponse ici. D'autres préoccupations ne sont
pas justifiées par ce que le projet de loi fait vraiment, mais nous aurons
l'occasion d'expliquer à micro ouvert pourquoi je dis ça et j'affirme ça, mais,
pour le reste, je pense que le législateur a une belle occasion de changer une
culture qui existe présentement au gouvernement du Québec, et qui doit être
changée, et ce, pour le plus grand bénéfice de nos concitoyens. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous, M. le ministre. Je cède la parole au porte-parole de l'opposition
officielle, le député de La Pinière.
M. Barrette : M. le Président,
juste une question d'intendance due à peut-être un petit problème technique
mineur, là. On n'a pas reçu le cahier des députés, hein, et puis moi, vous
savez, je suis déjà transformé numériquement parlant, alors moi, je vais en
avoir besoin… après…
Le Président (M. Simard) :
Alors, nous allons, de manière presque simultanée, le déposer sur Greffier.
M. Barrette : C'est parfait.
Le Président (M. Simard) : …
• (11 h 30) •
M. Barrette : Ah! il va être
dans les courriels, là. O.K. Bon. En tout cas, peu importe.
Alors donc, pour les remarques
préliminaires, M. le Président, je pense les avoir faites. Je ne répéterai pas
ce que j'ai dit hier à l'adoption du principe, là, ça serait redondant. Je
ferai un ou deux commentaires additionnels cependant, M. le Président, je les
ai déjà faits hors d'ondes au ministre, là. Il y a quelques… et le ministre
vient de l'aborder dans ce qu'il a appelé, à juste titre, la société civile, et
il y a encore quelques points d'interrogation auxquels on devra apporter des
réponses. Essentiellement, ce sont des questions de portée du champ
d'application, c'est-à-dire de la loi. Mais je vais réitérer une affaire,
puisque que je vais revenir à plusieurs reprises là-dessus, et que j'ai dites
hier à l'adoption, et je les ai dites aussi durant les consultations
particulières, c'est un très bon projet de loi, là, moi… nous, on l'a dit qu'on
l'appuyait, là, sur le principe, certainement. Je pense que la finalité, elle
est la bonne et elle est due. Est-ce que c'est un projet de loi qui peut être
appliqué dans sa totalité, avant d'avoir mis en place tous les éléments
technologiques nécessaires, ça, on en rediscutera dans l'étude détaillée, mais
il y a pour moi un enjeu là. En clair, c'est si on peut se permettre de faire
un certain nombre de manoeuvres quant à la circulation des données
personnelles, encore faut-il que jour un…
11 h 30 (version non révisée)
M. Barrette : …avant d'avoir
mis en place tous les éléments technologiques nécessaires? Ça, on en
rediscutera dans l'étude détaillée, mais il y a pour moi un enjeu là. En clair,
c'est si on peut se permettre de faire un certain nombre de manoeuvres quant à
la circulation des données personnelles, encore faut-il que, jour un, elle
se fasse en sécurité maximale. Et est-ce qu'actuellement on a la sécurité
maximale dans les ministères et organismes? La réponse, c'est non, sinon il n'y
aurait pas de projet de loi n° 95. Alors, comme il y en a un, et que ça
s'appliquera pour faire plus que ce que l'on fait maintenant, ou faire mieux
que ce que l'on fait, ou faire de façon transparente ce qui ne l'était pas,
bien, il y aura lieu d'avoir cette discussion-là au moment opportun dans
l'étude détaillée du projet de loi.
Et je me permettrai, M. le Président,
encore une fois, de remercier le ministre et Me Bacon et son équipe
d'avoir accepté de tenir un briefing technique lundi passé, qui a été très
utile. Voilà, c'est tout, M. le Président, pour moi.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous, cher collègue. Y aurait-il des motions préliminaires que l'un
d'entre vous souhaiterait déposer à ce stade-ci? Pas de motion préliminaire?
Sans quoi, nous allons donc procéder à l'étude détaillée, article par article.
M. Barrette : …
Le Président (M. Simard) :
Oui? Je vous en prie.
M. Barrette : Si vous pouviez
suspendre juste un petit instant pour que je…
Le Président (M. Simard) :
Oui, très bien, il n'y a pas de problème.
Alors, on va suspendre quelques moments.
(Suspension de la séance à 11 h 31)
(Reprise à 11 h 33)
Le Président (M. Simard) :
Nous reprenons. Alors, chers collègues, nous…
(Reprise à 11 h 33)
Le Président (M. Simard) :
Alors, chers collègues, nous reprenons nos travaux. Et nous en sommes rendus à
l'étude du premier article de ce projet de loi. M. le ministre.
M.
Caire
: Merci,
M. le Président. Donc, l'article 1 se lit comme suit :
L'article 1 de la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources
informationnelles des organismes publics et des entreprises du gouvernement
(chapitre G-1.03) est remplacé par le suivant :
«1. La présente loi a pour objet
d'instaurer un cadre de gouvernance et de gestion en matière de ressources
informationnelles applicable aux organismes publics et aux entreprises du
gouvernement, lesquels visent particulièrement :
«1° à permettre d'offrir aux citoyens et
aux entreprises des services simplifiés, intégrés et de qualité qui s'appuient
sur les technologies de l'information, incluant les technologies numériques,
tout en assurant la pérennité du patrimoine numérique gouvernemental;
«2° à optimiser la gestion des ressources
informationnelles et des services publics en favorisant la mise en commun,
notamment, du savoir-faire, de l'information, des systèmes, des infrastructures
et des ressources;
«3° à assurer la protection adéquate des
ressources informationnelles des organismes publics utilisées en soutien à la
prestation des services publics ou à l'accomplissement des missions de l'État;
«4° à instaurer une gouvernance et une
gestion optimales des données numériques gouvernementales pour simplifier
l'accès aux services publics par les citoyens et les entreprises, mieux
soutenir l'action gouvernementale, accroître la performance et la résilience de
l'administration publique et rehausser la qualité et la protection de ces
données;
«5° à coordonner les initiatives de
transformation numérique des organismes publics en vue d'offrir des services
publics entièrement numériques;
«6° à assurer une gestion rigoureuse et
transparente des sommes consacrées aux ressources informationnelles;
«7° à promouvoir l'usage des meilleures
pratiques en matière de gouvernance et de gestion des ressources informationnelles
et le développement de l'expertise gouvernementale relative aux technologies de
l'information, incluant les technologies numériques;
«8° à favoriser la mise en oeuvre des orientations
et des stratégies communes à l'ensemble des organismes publics.», M. le
Président.
Donc, petite explication :
L'article 1 du projet de loi propose de remplacer l'article 1 de la
Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des
organismes publics et des entreprises du gouvernement (chapitre G-1.03),
également appelée la loi sur les ressources informationnelles. Les objectifs
visés par les dispositions de cette loi sont reformulés pour les affirmer plus
clairement, en intégrant les nouveaux objectifs qui sous-tendent les propositions
faisant l'objet du présent projet de loi.
Le Président (M. Simard) :
Alors, avant de céder la parole à mon collègue de La Pinière, j'ose croire,
puisqu'il l'eut évoqué avant le début de nos travaux, que vous souhaitiez vous
prévaloir de l'article 245 de nos règlements afin de pouvoir étudier ce projet
de loi paragraphe par paragraphe...
M.
Caire
: …projet
de loi.
Le Président (M. Simard) :
Alors, avant de céder la parole à mon collègue de La Pinière, j'ose
croire, puisqu'il eut évoqué avant le début de nos travaux, que vous souhaitiez
vous prévaloir de l'article 245 de nos règlements afin de pouvoir étudier ce projet
de loi paragraphe par paragraphe au besoin.
M. Barrette : Vous croyez
bien, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, monsieur, la parole vous appartient.
M. Barrette : Bon, M. le
Président, juste, toujours une question d'intendance, encore une fois, là, je
ne pensais pas, ça, c'est un amendement?
M.
Caire
: Bien,
c'est une réécriture de l'article.
M. Barrette : Oui, mais c'est
un amendement pareil.
M.
Caire
: Bien,
pas au sens de nos travaux parlementaires, là, mais…
M. Barrette : Bien, la
réécriture de l'article, là, quand qu'on remplace un article, c'est un
amendement, là. Non, mais c'est juste pour l'intendance, parce que, dans les
amendements en cours et à venir, il n'y en a pas, là. On va-tu avoir bien de
ça, là?
M.
Caire
: Non,
mais c'est ça, c'est parce que… Et c'est pour ça que je dis, dans le concept
parlementaire, donc les amendements auxquels on… tel qu'on les conçoit dans le
concept parlementaire, non, ce n'est pas un amendement. C'est un article de la
loi qui vient réécrire l'article de loi précédente.
M. Barrette : Non, je
comprends, je comprends, mais…
M.
Caire
: Mais,
tu sais, mettons, si vous me dites : Tel mot, tel mot ne fait pas mon
affaire, je voudrais le modifier, ça, c'est un amendement. C'est pour ça qu'au
greffe…
M. Barrette : Non, je ne veux
pas, M. le Président, je ne veux pas perdre de temps là-dessus, mais, en
général, là, quand on remplace un article, là, ça…
M.
Caire
: C'est
parce qu'il a besoin d'être revampé.
M. Barrette : Non, mais ça
apparaît dans les amendements. Mais en tout cas, peu importe, j'ai été surpris
puis je suis allé voir dans amendements, puis il n'y avait rien. Zigonnage, M.
le Président, nous n'avons pas à nous étendre là-dessus, on ne reverra pas ça
souvent.
Bon, bien, ça m'amène, justement, là,
j'avais prévu qu'on allait parler de ça, mais je ne pensais pas qu'on allait
parler de ce dont j'ai voulu parler tantôt. Or donc, au premier alinéa, alors
allons-y. Alors :
«La présente loi a pour objet d'instaurer
un cadre de gouvernance et de gestion en matière de ressources
informationnelles applicables aux organismes publics et aux entreprises du
gouvernement,». Bon, après ça, c'est «lequel vise particulièrement», bien,
«lequel vise particulièrement», on comprend, mais ça, c'est comme un notamment.
Alors là… Puis là j'ai l'impression de revivre, et je pense que c'était 14…
M.
Caire
:
…c'est 37. Je vous dirais, il y a une belle continuité.
M. Barrette : On s'était pas
mal pognés sur «ministère» et «organisme», disons, que nous avions une
discussion…
M.
Caire
: …nous
avions eu des discussions viriles.
M. Barrette : Animées.
M.
Caire
: Oui,
animées.
M. Barrette : Hein, il y avait
de l'âme dans la discussion.
M.
Caire
: Oui,
beaucoup.
M. Barrette : Bien là, étant
donné… compte tenu du commentaire que j'ai fait qui, lui, découle des
commentaires qui ont été faits par le bureau de coordonnateur
interuniversitaire et la Fédération des cégeps, est-ce qu'il y a lieu
maintenant de commencer à préciser la grandeur du territoire?
M.
Caire
: Bien,
c'est-à-dire que, oui, les universités sont visées par la loi, mais à la
lecture du bureau coordonnateur interuniversitaire, les conclusions auxquelles
ils en arrivent ne sont pas les bonnes, eu égard au projet de loi. Parce que le
projet de loi, dans le fond, ce qu'il vise, c'est à simplifier, pérenniser des
processus qui existent déjà actuellement. Donc, pour nous, l'objectif n'est pas
d'aller chercher les données des universités. En fait… puis je pense que
Me Bacon l'a spécifié dans les consultations…
M.
Caire
: …projet
de loi. Parce que le projet de loi, dans le fond, ce qu'il vise, c'est à
simplifier, pérenniser des processus qui existent déjà actuellement. Donc, pour
nous, l'objectif n'est pas d'aller chercher les données des universités. En
fait, puis je pense que Me Bacon l'a spécifié dans les consultations… dans les…
voyons…
M. Barrette : Dans le briefing
technique.
M.
Caire
:
Briefing technique. Merci, M. le député, de venir à mon secours.
• (11 h 40) •
M. Barrette : Ça me fait
plaisir.
M.
Caire
: …dans
le briefing technique, la notion de possession ne change pas. 95 ne vient pas
dire : Les organismes ne sont plus propriétaires. Ce que la 95 vient
faire, c'est cette obligation de partager les données qui peuvent l'être, mais
dans le respect des lois, des régimes particuliers, des règlements qui sont
pris.
Donc, l'idée, là, quand on dit : Vous
allez venir chercher nos données… Bien non, on ne va pas aller chercher les
données des universités, ce n'est pas l'objet du projet de loi. Et, dans la
mesure où les données sont partageables, elles seront partagées, mais les
données qui ne sont pas partageables… Puis ça, c'est important, puis je suis
content, puis on aura probablement l'occasion d'en reparler un peu plus loin,
mais, quand on parle qu'on peut aussi… Tu sais, toutes les données ne feront
pas l'objet de ce principe, si cher au coeur de mon collègue de Rosemont, de la
valorisation des données, à savoir que toutes les données ne seront pas
indiquées comme étant partageables parce que ce n'est pas dans le sens de ce
que la loi veut faire.
La loi, ce qu'elle veut faire, et vous le
savez, et je me permets de le répéter, c'est de faciliter la communication des
renseignements pour simplifier la vie des citoyens, augmenter la qualité,
l'efficience et la disponibilité des services. C'est juste ça. On ne veut pas
aller chercher des données dont on n'a pas besoin puis on ne veut pas aller
chercher la propriété de données de personne, là. Ce n'est pas ça, là. Ça n'a
rien à voir.
Alors, je conteste cette assertion du BCI
que l'objectif, c'est d'aller chercher les données des universités. Ce n'est
pas l'objectif du projet de loi, ce n'est pas la finalité du projet de loi.
M. Barrette : Moi, M. le
Président, je comprends ce que le ministre veut faire. Mais là soyons puristes
un instant. Puis là c'est juridique, là.
M.
Caire
: Oui,
oui, je comprends.
M. Barrette : Moi, tout ce que
je veux faire, là, actuellement, là, c'est d'établir les limites du carré de
sable, là.
M.
Caire
:
…juridique, je comprends.
M. Barrette : Légalement, là,
et je ne porte pas de jugement, je veux juste qu'il soit clairement établi la
chose suivante ou non, ou son contraire, là. La perception des universités et
des cégeps est que leur donnée numérique est dans l'environnement législatif de
95. Je ne dis pas que le gouvernement va aller chercher les données a, b, c, d,
données de recherches, les résultats scolaires, les tests psychométriques d'un professeur,
et ainsi de suite. Mais ce qui est numérique dans le réseau scolaire, au sens
de 95, et universitaire, est inclus dans l'environnement juridique que 95 crée.
M.
Caire
: Oui,
c'est vrai.
M. Barrette : Ça ne veut
pas dire…
M. Barrette : ...un professeur,
et ainsi de suite. Mais ce qui est numérique dans le réseau scolaire, au sens
de 95, et universitaire, est inclus dans l'environnement juridique que 95 crée.
M.
Caire
: Oui,
c'est vrai.
M. Barrette : Ça ne veut
pas dire que le ministre va faire dans le détail tout ce qu'il ferait, mettons,
au ministère des Finances, mais il pourrait.
M.
Caire
:
C'est-à-dire que je vais mettre des bémols. Alors, oui, les universités sont
soumises à la LGGRI, c'est exact, et donc soumises à ses modifications.
Ceci étant dit, nous avons spécifié que la
LGGRI ne présente pas de régime d'exception. Donc, le gouvernement sera tenu de
respecter toutes les lois, tous les régimes de protection particuliers, toutes
les ententes qui sont relatives à cette loi-là, là, qui découlent de cette
loi-là. Et c'est pour ça que je dis : La situation actuelle qui prévaut
dans les universités perdure, parce qu'ils sont déjà soumis à la LGGRI. Et là
je comprends qu'on ajoute une dimension avec le gestionnaire de la donnée
numérique gouvernementale. Je comprends cette portion-là de leurs commentaires.
Ceci étant dit, il y a d'autres principes aussi qui s'appliquent aux
universités que nous allons continuer à respecter, et d'autres principes et
d'autres lois, là, qui s'appliquent, que nous allons respecter.
Donc, je l'ai toujours dit, la LGGRI, le
projet de loi n° 95 n'a pas pour objectif de se substituer aux lois
existantes en matière de protection des renseignements personnels. Ce n'est pas
l'objectif. La LGGRI veut travailler dans le cadre législatif qui prévaut
actuellement, veut simplement faciliter la transmission de données entre
organismes publics dans une perspective de prestation de services lorsque c'est
requis. C'est tout. On ne veut pas faire plus que ça.
M. Barrette : O.K. Mais
là je prends au mot, j'accepte l'explication du ministre. Le ministre... Parce
que la... Le ministre nous dit, là : Il y a un état de situation
actuellement sur le plan légal sur ce qui est de l'accès et la gestion des
données dans le réseau universitaire, mettons, versus vis-à-vis le
gouvernement. Le ministre nous dit, M. le Président, qu'il ne veut pas faire
plus ou différemment de ce qu'il fait maintenant, ne le veut pas, mais la loi
lui permettrait-elle de le faire s'il le voulait?
M.
Caire
: Bien,
la loi ne me...
M. Barrette : Alors là,
là, c'est une différence entre «je ne le fais pas», mais «je pourrais le
faire». Le BCI puis les cégeps, eux autres, essentiellement, ce qui les inquiète,
c'est : Il pourrait le faire.
M.
Caire
: Je
vais laisser Me Bacon se joindre à nous.
Le Président (M. Simard) :
Y aurait-il consentement afin que Me Bacon puisse intervenir?
M. Barrette : Bien sûr.
M.
Caire
: Parce
que, dans le fond, vous voulez une opinion juridique. Je vais vous laisser...
M. Barrette : Bien,
c'est-à-dire, moi, là, dans les commentaires du BCI, là, il y en a un en
particulier qui me titille parce qu'il est fondé, celui-là, là. Quand le BCI
nous dit, là...
M.
Caire
: …à
nous.
Le Président (M. Simard) : Y
a-t-il consentement afin que Me Bacon puisse intervenir dans…
M. Barrette : Bien sûr.
M.
Caire
: Parce
que, dans le fond, vous voulez une opinion juridique. Je vais vous laisser
maître…
M. Barrette : Bien,
c'est-à-dire, moi, là, dans les commentaires du BCI, là, il y en a un en
particulier qui me titille parce qu'il est fondé, celui-là, là.
Quand le BCI nous dit, là, que là, si,
parce que ce sont des données sur support informatique qui sont accessibles et
ou traitables par l'État, parce que ça rentre dans 95, puis là, je vais
les citer, le BCI, là, «il ne faudrait pas que les données créées et
recueillies par les chercheurs universitaires à titre d'étudiantes et étudiants
ou professeures»… c'est-tu fatigant, là, de mettre 14 mots pour s'assurer
que tous les genres soient écrits dans le texte, «deviennent des "données
numériques gouvernementales" au sens de la Loi, du seul fait qu'elles sont
hébergées. Si c'était le cas, les chercheurs pourraient décider, afin de
conserver le contrôle sur leurs données, de les héberger à l'extérieur des
établissements universitaires.» Et ils vont aussi loin que d'évoquer la
possibilité…
M.
Caire
: Je
l'ai…
M. Barrette : Je vais juste
finir ma phrase.
M.
Caire
: Non.
M. Barrette : Que d'évoquer la
possibilité que ça soit un élément rébarbatif pour le recrutement de chercheurs
à l'extérieur.
M.
Caire
: Je
l'entends, et la réponse à cette affirmation-là, c'est non. Le projet de loi
n° 95 ne nous donnera pas l'autorisation de faire quelque chose que nous
ne pouvons pas faire maintenant. Si vous le souhaitez, M. le député, je
peux laisser Me Bacon vous expliquer les tenants et aboutissants
juridiques. Mais la réponse à cette affirmation-là, c'est non, nous ne pouvons
pas.
M. Barrette : Bien, si c'est
non, là, ça veut dire que l'inquiétude du milieu académique, qui est : Ils
ne le font pas maintenant, ils nous disent qu'ils ne le font pas, mais malgré
tout, avec 95, ils pourraient le faire…
M.
Caire
: C'est
non.
M. Barrette : Ça, ça veut dire
que c'est non, la réponse à ça.
M.
Caire
: C'est
non.
M. Barrette : Mais est-ce que
c'est un non avec un n majuscule, un o majuscule puis un
n majuscule, là, comme, inviolable?
Le Président (M. Simard) :
Alors, il y a consentement pour l'intervention de Me Bacon? Consentement.
Me Bacon, bien que vous soyez une habituée de nos travaux, pour les fins
de notre procès-verbal, auriez-vous l'amabilité de vous présenter?
Mme Bacon (Nathalie) : Oui.
Bonjour, M. le Président. Nathalie Bacon, légiste au Secrétariat du
Conseil du trésor.
Le Président (M. Simard) :
Soyez la bienvenue parmi nous, madame.
Mme Bacon (Nathalie) : Merci.
Je vous dirais, sur le commentaire qui est fait que le périmètre de 95
pourrait viser toute donnée, exemple, un courriel, ils énumèrent une série de
documentation, là, dans la lettre où la question est posée.
L'article 12.10 définit c'est quoi, une donnée numérique gouvernementale,
et il définit largement pour des raisons très techniques.
Alors, sur le plan clérical, si on prend
uniquement la cible de la définition, littéralement, ça nous semble large. Par
contre, on ne peut pas interpréter une loi uniquement à son libellé, un unique
libellé. Il faut aussi interpréter la loi avec les articles, l'ensemble de ses
articles et notamment l'article 1 qui, ici, on n'a pas toujours un article
qui énonce les objectifs dans une loi, ici, nous avons le privilège d'avoir
l'article 1, qui reformule tous les objectifs qui étaient…
Mme Bacon (Nathalie) : ...un
unique libellé, il faut aussi interpréter la loi avec l'ensemble de ces
articles, et notamment l'article 1 qui est ici. On n'a pas toujours un article
qui énonce les objectifs dans une loi. Ici, nous avons le privilège d'avoir l'article 1
qui reformule tous les objectifs qui étaient anciennement à l'article 1 de
la loi sur la gouvernance, la LGGRI, le chapitre G-1.03. Alors, c'est...
Une voix : ...
Mme Bacon (Nathalie) : Donc,
les objectifs sont tous reformulés en fonction des propositions législatives
qui sont faites au p.l. n° 95. Et les libellés
des dispositions qui suivent dans le p.l. n° 95
auront le mérite de pouvoir être interprétés à la lumière des objectifs.
Donc, on vise large, à 12.10, en donnant
une définition. On le restreint en prévoyant, à 12.10, un pouvoir réglementaire
du gouvernement d'exclure des données. Il y a, sous-jacent aussi, à 12.10,
l'obligation de respecter toutes les lois qui régissent les renseignements
concernées, que l'on pense à la protection du droit à la vie privée ou la loi
sur les renseignements... la loi sur l'accès des renseignements personnels qui
s'applique.
Et en plus nous avons les objectifs
énoncés à l'article 1, aux paragraphes 1° à 8°, qui nous permet de
circonscrire la patinoire exacte et l'intention du législateur avec le
p.l. n° 95.
M. Barrette : O.K. Je me
rappelle que j'étais arrivé ici, d'ailleurs, avec un livre de doctrines, là,
pour discuter de l'importance de l'article 1...
• (11 h 50) •
M.
Caire
: ...un
échange équipe.
M. Barrette : Oui. Maintenant,
donc, c'est ça, la réponse. La réponse, c'est que 1 vient tempérer, qualifier,
tempérer, limiter, circonscrire la suite.
Mme Bacon (Nathalie) : Oui, 1
et les autres articles qui suivront du p.l. n° 95
que nous aurons l'occasion, là, d'étudier article par article. Je pense à tous
les devoirs, là, qui sont conférés au chef gouvernemental de la sécurité de
l'information ou au gestionnaire de données numériques gouvernementales de
l'obligation de faire un inventaire des données, d'identifier leur qualité,
après ça d'appliquer un modèle de classification qui, vous savez, le modèle de
classification en sécurité va déterminer, là, sur un curseur, là, la donnée qui
a un caractère, mettons, sur le curseur le plus à gauche, une donnée qui a un
caractère public, aller sur le curseur à l'extrême droite, une donnée qui est
hautement confidentielle ou qui doit hautement être protégée et à laquelle on
doit appliquer des mesures de sécurité forte, de haute qualité. Alors, ce
modèle-là de classification va être appliquée, devra être... et va être surveillée
également par le gestionnaire de la donnée.
Donc, au bout du compte, il y a un
exercice de, je dirais de tri, qui va être fait. Puis il ne faut pas oublier
que les données qui seront... qui feront l'objet de mobilité ou de valorisation
en termes du p.l. n° 95, ce n'est pas... je vais l'utiliser, cette
image-là, ce n'est pas...
Mme Bacon (Nathalie) : …donc,
au bout du compte, il y a un exercice, je dirais, de tri qui va être fait, puis
il ne faut pas oublier que les données qui seront… qui feront l'objet de
mobilité ou de valorisation en termes du p.l. n° 95, ce n'est
pas — je vais utiliser cette image-là — ce n'est pas un
plat de bonbons ouvert à tous, puisqu'il faut avoir un décret du gouvernement
qui va être pris en vertu de l'article 12.13, et ce décret devra définir,
préciser les… vous avez des fins administratives de services publics à
l'article 12.10, le décret devra préciser la fin. Quand on dit préciser la fin,
c'est détailler la fin, décrire la fin de façon détaillée, donc préciser cette
fin-là, et devra aussi préciser les données gouvernementales concernées.
Donc, les données ciblées seront décrites
dans le décret pris en vertu de l'article 12.13.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. M. le député.
M. Barrette : O.K.
Le Président (M. Simard) :
D'autres questions?
M. Barrette : Oui, un dernier
commentaire. Je comprends très bien ce que Me Bacon nous dit, M. le Président,
mais je reste toujours avec… je comprends, là. Mais il y a comme toujours une
petite embrasure, là, dans la porte, parce que l'article 1, c'est spécialement…
attendez une minute, là. Pas spécialement ou spécifiquement… vise
particulièrement. Ce n'est pas exhaustif, là, ce sont les points d'intérêt
majeur. Je comprends que ces points-là ont une valeur d'orientation pour
quiconque interprétera la loi, mais, corrigez-moi si je me trompe,
«particulièrement», ça veut dire que d'autres choses ne sont pas sans intérêt,
là.
Mme Bacon (Nathalie) : Vous
avez raison, M. le Président, vous avez raison dans le sens que l'énonciation
des objectifs, c'est une direction, et la direction qui est donnée, c'est des
objets qui sont… des objets poursuivis, des objectifs poursuivis, au paragraphe
1° à 8° de l'article 1. Évidemment, il va y avoir des objectifs connexes, soit
accessoires.
M. Barrette : O.K. Un dernier
commentaire, ou barre oblique, question — je fais attention à mon
français — le milieu académique reproche au gouvernement, puis ça,
c'est un reproche, vous allez nous obliger à voir des dépenses en matière de
sécurité énormes, compte tenu de ce que vous voulez faire, gouvernementalement
parlant. Je pose la question : Avez-vous une réponse à ça?
M.
Caire
: Oui.
Ah! oui.
M. Barrette : Deux, peut-être?
M.
Caire
: Oui,
oui. En fait, c'est vrai qu'il va y avoir des exigences en matière de sécurité.
C'est vrai. Maintenant, je retourne la question. Pendant très longtemps,
pendant très longtemps, puis là, je ne vise pas les universités, là, mon
commentaire se veut très large, soyons très clairs, là, pendant très longtemps,
la cybersécurité a été un aspect qui a été négligé par plusieurs organismes
publics. Puis je ne dis pas que c'est le cas des universités, mais ce qu'on dit
aujourd'hui, c'est qu'il va devoir y avoir des mesures prises pour protéger les
renseignements personnels des Québécois, notamment des étudiants…
M.
Caire
: …la
cybersécurité a été un aspect qui a été négligé par plusieurs organismes
publics. Puis je ne dis pas que c'est le cas des universités, mais ce qu'on dit
aujourd'hui, c'est qu'il va devoir y avoir des mesures prises pour protéger les
renseignements personnels des Québécois, notamment des étudiants. Et il y a des
universités qui sont déjà extrêmement performantes en matière de cybersécurité,
pour lesquelles je ne vois pas pourquoi il y aurait des dépenses
supplémentaires, parce que les exigences… il n'y a pas d'exigences techniques
spécifiées par 95, là. Il va y avoir des normes qui vont répondre à ce qui se
fait à l'international, qui vont répondre aux meilleures pratiques. Il va y
avoir une catégorisation de la donnée.
Puis, si ça se trouve, il y a peut-être
des données, actuellement, qui font l'objet d'une protection qui n'est pas
justifiée par leur sensibilité. Donc, de ce côté-là, il y a peut-être aussi des
éléments d'économie, mais parallèlement à ça… Puis là c'est très théorique, ma
réponse, là, je n'ai pas catégorisé les données des universités, je ne sais pas
quel est leur actif, je ne sais pas quel est leur inventaire. Mais il y a une
volonté de s'assurer que les données qui sont sensibles, les renseignements
personnels qui sont sensibles soient protégés adéquatement. Et, dans ce
sens-là, je m'étonne un peu qu'on s'inquiète de la dépense. On devrait
peut-être plutôt s'inquiéter de se les faire voler, parce qu'il y a un coût à
se les faire voler.
M. Barrette : M. le Président,
je vais tout de suite annoncer mes couleurs, puis ce n'est pas parce que j'ai
préparé quoi que ce soit, là, le ministre va comprendre pourquoi je dis ça, là.
Là, là, je suis convaincu que les gens du milieu académique nous écoutent, j'en
suis convaincu, et je suis convaincu qu'ils sont déjà sur leur téléphone, là,
pour nous appeler. Le contraire me surprendrait.
Je n'ai pas d'autre commentaire, à cause
de ça, à faire maintenant sur l'article 1. Je n'en ai pas d'autre, mais,
s'il y avait le consentement, j'aimerais pouvoir le suspendre, puis qu'on passe
aux autres, après que les collègues des autres oppositions aient fait leurs
commentaires, évidemment, pour qu'on puisse y revenir, si nécessaire, après les
commentaires inévitables qu'on va nous faire dans les prochains heures et
jours. Juste…
M.
Caire
: Pas
de problème.
M. Barrette : Voilà. Sinon, je
n'ai pas d'autre commentaire à faire.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Merci, M. le
Président. Bonjour, chers collègues, rebonjour. Désolé du retard. Je pense que
c'est une bonne idée de suspendre, comme le suggère le député de La Pinière.
Des fois, prendre un petit pas de recul pour mieux sauter ou s'assurer qu'on a
les deux pieds bien calés dans les blocs de départ, on va partir plus vite puis
on va se rendre plus vite à destination. Effectivement, le texte a été réécrit.
Donc, on va faire la suite, là, avec, justement, le milieu académique, là, je
présume.
Puis moi, je ne comprends pas trop
pourquoi il y a un angle précisément sur les universités, notamment dont le
ministre a parlé. Les problèmes me semblent assez répandus dans toutes les administrations
publiques. Je comprends qu'il y a la question de la recherche puis de la
collecte de données, puis c'est pourquoi il peut y avoir une particularité,
ici, mais le ministre semblait dire que c'était pire, dans les milieux
universitaires ou que le milieu universitaire a été un mauvais élève, sans
vilain jeu de mots, depuis quelques années.
M.
Caire
: Non,
non, non.
M. Marissal : Le ministre me
fait signe que non, alors c'est noté. Tant mieux…
M. Marissal : …je comprends
qu'il y a la question de la recherche puis de la collecte de données, puis
c'est pourquoi il peut y avoir une particularité, ici, mais le ministre
semblait dire que c'était pire, dans les milieux universitaires, que le milieu universitaire
a été un mauvais élève, sans vilain jeu de mots, depuis quelques années.
M.
Caire
: Non,
non, non.
M. Marissal : Le ministre me
fait signe que non, alors c'est noté. Tant mieux.
Avant qu'on entreprenne l'étude, moi, je
voulais juste dire que les choses ont déboulé rapidement, pour ce projet de loi
là, dans les dernières heures, là, dans les derniers jours. Pour le bénéfice
des gens qui nous écoutent, il y a eu deux briefings techniques. Pour les gens
qui ne sauraient pas de quoi il s'agit, c'est des séances de travail privées où
on peut discuter avec les fonctionnaires, avec les légistes. C'est apprécié,
c'est appréciable, c'est souhaitable. Le ministre nous en a accordé deux, c'est
très bien, on a pu avancer beaucoup. Et ce n'est parce qu'on a des choses à
cacher, là, tout ce qui va se dire ici est filmé, enregistré et passera à la
postérité, mais parfois on a des petits trucs à approfondir, puis des fois, ça
vaut la peine de se parler en privé pendant trois minutes pour régler trois
heures de différends en public. Ça a été bien fait.
Cela dit, moi, je persiste à croire qu'on
a eu peu de témoins en consultations particulières pour un si gros projet de
loi, puis il n'est pas gros par son nombre d'articles, ça ne se calcule pas
comme ça, là, ça ne se vend pas au kilo, là, les projets de loi, il va dans le
droit nouveau, c'est le ministre lui-même qui l'a dit, Mme Bacon aussi l'a
dit... Me Bacon l'a dit. On défriche, on s'en va dans quelque chose de nouveau,
c'est une petite révolution que semble vouloir imposer le ministre aussi dans
la machine gouvernementale. Elle est probablement nécessaire, c'est vrai, mais
parfois, si on fait des révolutions, il faut quand même préparer un peu le terrain,
puis moi, j'en aurais pris plus, honnêtement, de témoins, de gens.
Et je ne ferai pas le coup de la… je
cherche le terme technique, là, de la motion préliminaire, parce qu'on s'est en
quelque sorte entendus pour procéder rondement, mais je voudrais juste noter,
pour que ce soit bien compris, qu'au premier témoin qu'on a entendu, c'est-à-dire
M. Steve Waterhouse, qui est une sommité en la matière, moi, j'ai noté qu'il y
avait très peu de collecteurs de données dans nos témoins, en fait, il n'y en avait
pas. Par collecteur de données, là, j'entends, par exemple, RAMQ, Revenu Québec,
puis il y en a d'autres, et j'en passe, et des meilleurs, encore, mais RAMQ, Revenu
Québec, puis on pourrait mettre Retraite Québec, c'est quand même des gros,
gros collecteurs de données. Puis moi, j'aurais souhaité quand même pouvoir les
entendre sur les changements qui viennent.
• (12 heures) •
Puis M. Waterhouse, qui ne répond pas pour
le ministre, qui répondait pour lui, puis je respecte totalement sa réponse,
là, m'a dit : Bien, ça ne changerait pas grand-chose, parce que ce sont
des exécutants. Sur le coup, sa réponse, elle est probablement valable, mais
elle ne me rassure pas, puis, honnêtement, après les briefings techniques puis
au moment où on aborde l'étude…
12 h (version non révisée)
M. Marissal : ...m'a
dit : Bien, ça ne changera pas grand-chose parce que ce sont des
exécutants. Sur le coup, sa réponse, elle est probablement valable, mais elle
ne me rassure pas. Puis, honnêtement, après les briefings techniques puis au
moment où on aborde l'étude de ce projet de loi, je suis encore moins rassuré parce
que les exécutants, c'est les gens qu'on vise par ce projet de loi aussi, là.
Et c'est là que ça passe ou ça casse.
Donc, je vais me retenir de déposer une motion
préliminaire demandant d'entendre Retraite Québec, Revenu Québec, la RAMQ, parce
que j'ai convenu, nous avons convenu, je pense, par consentement, d'y aller
rondement. Puis j'ai voté pour le principe de ce projet de loi, mais je voulais
quand même que ce soit noté, que, tu sais, il ne faudrait pas que des
départements ou des ministères qui ont déjà une certaine réticence aient
l'impression qu'on le prend pour des oies de gavage puis qu'on va leur entrer quelque
chose dans la gorge de force. Ça ne marchera pas. Ça ne marchera pas. Puis ça,
c'est une recette pour que ça ne marche pas.
Et je termine sur un dernier commentaire,
qui est un peu périphérique, mais néanmoins je n'ai pas pu m'empêcher de faire
un parallèle cette semaine en lisant les nouvelles. Je voyais que le ministre
du Travail avait une nouvelle... un nouveau programme pour faire de la
formation rapide et adaptée à des gens qui voudraient aller vers les technologies
de l'information. Et je crois que le gouvernement a mis quelque chose comme 40 millions
là-dedans. Je n'ai pas étudié le programme dans ses moindres virgules, mais ça
me semble valable.
J'espère qu'on a prévu une partie de
rétention vers la fonction publique parce que si, en plus, on finance des programmes
publics pour de la formation en accéléré et adaptée à la main-d'oeuvre qui s'en
ira vers des technologies de l'information puis qui s'en vont travailler en
plus très, très, très massivement, pour ne pas dire tout le monde, dans le
privé, il me semble qu'on se tire dans le pied. Mais ce n'est pas l'objet du projet
de loi, ici, mais je sais que le ministre sera certainement sensible à ce genre
de commentaire parce que ce projet de loi là, on peut l'adopter, là, puis on
peut l'améliorer, mais s'il n'y a pas la main-d'oeuvre, donc le carburant pour
faire rouler ce véhicule, ça sera peine perdue. Merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous, cher collègue. Y aurait-il d'autres commentaires avant la suspension
de l'article 1? Je crois comprendre qu'il y a donc consentement afin de
suspendre l'étude de l'article 1, étude à laquelle nous reviendrons au
moment opportun. Ceci étant dit, M. le ministre, nous pouvons donc prendre en
considération l'article 2.
M.
Caire
: Merci,
M. le Président. Donc, l'article 2 se lit comme suit : L'article 2
de cette loi est modifié pas l'insertion, à la fin de ce qui précède le paragraphe 1°
du premier alinéa, de «, lesquels organismes forment l'administration publique
aux fins de la présente loi».
Donc, l'article 2 du projet de loi
propose une modification à l'article 2 de la Loi sur les ressources informationnelles
afin de définir ce qui est entendu par «Administration publique» au sens de
cette loi...
M.
Caire
: ...ce
qui précède le paragraphe 1° du premier alinéa, de «, lesquels organismes
forment l'Administration publique aux fins de la présente loi ».
Donc, l'article 2 du projet de loi
propose une modification à l'article 2 de la Loi sur les ressources
informationnelles afin de définir ce qui est entendu par «Administration
publique» au sens de cette loi, dans le contexte du présent projet de loi.
Cette modification permet de rallier les organismes publics pour une action
concertée et intégrée en matière de ressources informationnelles.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Pas de
commentaire.
Le Président (M. Simard) : Pas
de commentaire. M. le député Rosemont.
M. Marissal : Non, c'est bon
pour moi, merci.
Le Président (M. Simard) : Pas
de commentaire. Sans quoi nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Pour, contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 2 est donc adopté.
M. le ministre, pour l'article 3.
M.
Caire
:
Merci, M. le Président. Donc, l'article 3 se lit comme suit :
L'article 7 de cette loi est modifié:
1° dans le paragraphe 0.1°:
a) par l'insertion, après «soumettre au»,
de «président du Conseil du trésor»;
b) par l'insertion, à la fin, de «,
incluant en ce qui concerne la transformation numérique de l'Administration
publique, et de proposer les moyens pour la mettre en œuvre»;
2° par l'insertion, après le paragraphe
1°, du suivant:
«1.1° de formuler et de transmettre aux
organismes publics des indications d'application en matière de ressources
informationnelles auxquelles ces derniers doivent se conformer;»;
3° par l'insertion, dans le paragraphe 2°
et après «conseiller le», de «président du Conseil du trésor et le»;
4° par la suppression du paragraphe 6°;
5° par l'insertion, dans le paragraphe 7°
et après «d'informer le», de «président du»;
6° par l'insertion, après le paragraphe
7°, du suivant:
«7.1° de développer une expertise en
matière de ressources informationnelles, plus particulièrement en sécurité de
l'information, en transformation numérique et en technologies de l'information,
incluant les technologies numériques, de manière à offrir aux organismes
publics des services, des conseils ou du soutien et à renforcer le savoir-faire
de l'État en telles matières;»;
7° par le remplacement, dans le paragraphe
8°, de «et des» par «ou la mise en commun ou le partage de celles-ci, ainsi que
des»;
8° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant:
«Pour l'application de la présente loi, on
entend par «indication d'application» toute instruction donnée par écrit
portant sur l'exécution d'activités, l'acquittement de responsabilités ou
l'application de mesures en matière de ressources informationnelles.».
Donc, M. le Président, l'article 3
propose une modification à l'article 7 de la Loi sur les ressources
informationnelles afin de départager les rôles du président du Conseil du
trésor et du Conseil du trésor en matière de ressources informationnelles et en
ce qui concerne la vision gouvernementale en telle matière, incluant la
transformation numérique de l'Administration publique et les moyens pour la
mettre en œuvre, les conseils en telle matière que formule le dirigeant
principal de l'information, l'information transmise par le dirigeant...
M.
Caire
: …et du
Conseil du trésor en matière de ressources informationnelles. Ensuite, en ce
qui concerne la vision du gouvernement en telle manière… en telle matière,
pardon, incluant la transformation numérique de l'administration publique et
les moyens pour la mettre en oeuvre. Les conseils, en telle matière, que
formule le dirigeant principal de l'information, l'information transmise par le
dirigeant principal de l'information quant aux résultats observés et les
bénéfices obtenus eu égard aux pratiques exemplaires et les solutions ou
approches novatrices diffusées auprès des organismes publics.
L'article 7 de cette loi est également
modifié afin de conférer au dirigeant principal de l'information le pouvoir de
formuler des indications d'application, en matière de ressources
informationnelles, auxquelles les organismes publics devront se conformer. Une
diffusion… pardon, une définition d'instruction d'application est introduite au
dernier alinéa de cet article. Le paragraphe 6° de cet article 7 est supprimé.
Le pouvoir de définir des règles inhérentes à la sécurité de l'information est
déjà inclus dans le pouvoir du Conseil du trésor de prendre une directive,
l'article 20 de la loi sur les ressources informationnelles.
Le paragraphe 2° de l'article 12.6
introduit par l'article 7 du projet de loi prévoit, pour ce type de règle et
par cohérence, les recommandations du chef gouvernemental de la sécurité de
l'information. L'article 3 propose l'ajout de l'obligation pour le dirigeant
principal de l'information de développer une expertise en matière de ressources
informationnelles, incluant la transformation numérique et les technologies
numériques afin de renforcer le savoir-faire de l'État. Enfin, l'article 3
propose une reformulation pour apporter une précision de texte au paragraphe 8°
de l'article 7 de la loi sur les ressources informationnelles.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des remarques? M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Hé, c'est bien,
ça, M. le Président, parce que c'est essentiellement… des remarques que je vais
faire, parce qu'une remarque n'a pas nécessairement de conséquence, n'est-ce
pas? Alors, je dois dire que le 7.1, c'est un des plus beaux articles que j'ai
vus, à date, dans un corpus législatif. Je ne sais pas c'est qui, qui l'a
écrit, là, mais je félicite… c'est vous, ça? Félicitations. Je vais le lire,
c'est tellement beau, là, que je n'en peux plus… «La loi amène force à développer
une expertise en matière de ressources informationnelles, plus particulièrement
en sécurité de l'information, en transformation numérique et en technologies de
l'information, incluant les technologies numériques de manière à offrir aux
organismes publics des services, des conseils et du soutien et à renforcer le
savoir-faire de l'État en telle matière.» C'est magnifique. Il manque juste un
bout «et d'enjoindre le gouvernement à fournir le budget pour faire ça». On
peut-u mettre ça?
M.
Caire
: Non,
on ne peut pas…
M. Barrette : C'est non, hein?
M.
Caire
: …non,
on ne peut pas, sinon ce serait déjà fait.
M. Barrette : C'est bien
dommage, parce que c'est vraiment, pour le sujet, là, c'est un magnifique
article, ça enjoint les personnes responsables à faire la bonne affaire. Maintenant,
oui, on pourrait faire un amendement dire maintenant et le mettre en
application maintenant, ça non plus, j'imagine qu'on ne peut pas faire ça,
hein? Voilà, M. le Président, c'est pour ça que je trouve que «remarque» était
un bon choix de mot de votre part. J'ai remarqué qu'il s'agissait là d'un
magnifique article que j'appuie totalement…
M. Barrette : …pourrait faire
un amendement, dire : Maintenant. Et le mettre en application maintenant.
Ça non plus, j'imagine qu'on ne peut pas faire ça, hein? C'est ça, je le
savais. Voilà, M. le Président, c'est pour ça que je trouve que «remarque»
était un bon choix de mot de votre part. J'ai remarqué qu'il s'agissait là d'un
magnifique article que j'appuie totalement.
M.
Caire
: Sans
réserve.
M. Barrette : Malheureusement…
bien non, pas sans réserve. Avec la réserve que… pas de dollars, pas d'effets.
Le Président (M. Simard) :
Alors, c'est non seulement légistique, mais c'est aussi poétique.
• (12 h 10) •
M. Barrette : Ah, c'est beau.
Non, mais c'est beau. C'est un bel article. Pour le sujet, là, c'est…
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Rosemont.
M. Marissal : Quand… oui,
merci, M. le Président. D'ailleurs, aparté, là, ça ne s'invente pas, à
11 h 51, j'ai reçu, et je présume que pas mal tout le monde l'a reçu,
un courriel d'hameçonnage grossier, et je vous enjoins tout le monde, si l'avez
reçu, de ne pas cliquer là-dessus parce que… puis je parle d'hameçonnage, ça
ressemble à une ancre à bateau tellement que c'est gros, là, mais on parle de
ça, puis pendant ce temps-là on reçoit des espèces d'attaques. Bon, celle-là
m'a l'air un peu grossière, mais… néanmoins, ne cliquez pas là-dessus.
Une voix
: …
M. Marissal : Oui, puis même à
ça, tu sais, comment dire avec certitude que c'est ça… enfin, bref, je trouvais
particulier que ça arrive à ce moment-ci.
Quand vous dites : Départager les
rôles du président du Conseil du trésor et du Conseil du trésor en matière de
ressources informationnelles. Qu'est-ce que vous voulez dire et est-ce que ça
crée un nouveau lien hiérarchique?
M.
Caire
: Non.
En fait, c'est qu'on veut s'assurer que le Conseil du trésor va être saisi de
tout ce qui est orientations, directives, mais que le président du Conseil du
trésor, lui, va avoir l'autorité pour tout ce qui pose des actions au
quotidien. Ce qui est dans l'opérationnalisation, on veut être sûr que c'est le
président du Conseil du trésor qui est le ministre responsable. Tout ce qui est
orientations, rapports, reddition de comptes, c'est le Conseil du trésor qui
s'en occupe.
M. Marissal : Et ça
sous-entend, je présume, et le ministre délégué, au premier chef?
M.
Caire
: Tant
et aussi longtemps que le premier ministre jugera bon qu'il y ait un ministre
délégué, mais au sens de la loi, c'est pour ça que le ministre délégué, lui,
répond au mandat du premier ministre, mais le président du Conseil du trésor
répond à ce que la loi lui donne comme prérogative.
M. Marissal : Je comprends.
Ensuite, je descends un peu, là, vers la toute fin, c'est une question de
sémantique, mais c'est parfois important, l'article 3 propose, c'est
l'avant dernier paragraphe : «L'article 3 propose l'ajout de
l'obligation pour le dirigeant principal de l'information de développer une
expertise en matière de ressources informationnelles incluant la transformation
numérique des technologies numériques afin de renforcer le savoir-faire de
l'État.» Dépendamment comme on le lit, on a l'impression qu'on demande au
dirigeant principal de l'information de se développer une expertise en matière
de ressources, ce qui, je présume, devrait être le cas à l'embauche. On parle,
ici, évidemment, de développer ça à l'intérieur du gouvernement, là.
M.
Caire
:
Clairement.
M. Marissal : C'est un article
parapluie, là.
M.
Caire
:
Clairement. C'est un…
M. Marissal : …on a
l'impression qu'on demande au dirigeant principal de l'information de se
développer une expertise en matière de ressources, ce qui, je présume, devrait
être le cas à l'embauche. On parle ici évidemment de développer ça à
l'intérieur du gouvernement, là.
M.
Caire
: Clairement.
M. Marissal : C'est un article
parapluie, là.
M.
Caire
: Clairement.
C'est une obligation qui est faite. Puis, je vous dirais, M. le député, puis…
Disons que j'ai bâti une partie de ma carrière politique sur des observations
constructives que j'ai faites à l'égard des ressources informationnelles auprès
du gouvernement, et je pense que nous avons remarqué au fil des ans que
l'expertise en technologies numériques au niveau de l'État pouvait être
améliorée, pouvait…
Non, mais je dois vous dire que je suis
des cours privés avec le DPI sur la façon de communiquer les choses, et je
pense que je fais des progrès, M. le DPI?
Une voix
: Oui, sous
réserve de certaines rechutes.
M. Marissal : Au moins, il est
encore là. C'est déjà ça.
M.
Caire
: Bon.
Bien, puis je veux dire… Oui, mais… En tout cas, on l'a menotté, le juge… tu
sais. Non, mais, ceci étant dit, oui, on veut se donner une obligation
législative de construire et de garder cette expertise-là à l'interne. Bon.
Alors, l'idée aussi, c'est de dire : Bien, on ne veut pas que cette obligation-là
soit en silo. Donc, c'est pour ça qu'on veut la rendre dans le contexte du DPI,
parce que le DPI, dans le fond, se trouve à être le consultant informatique de
l'État, et ça, c'est un discours, M. le député, que je tiens depuis des années.
Le gouvernement du Québec, par le volume de ses besoins en technologie,
justifie d'avoir sa propre boîte de consultants à l'interne, cette expertise-là
à l'interne. Nous avons besoin de ça. Donc, cet article-là vient concrétiser cette
vision-là, que je proposais il y a déjà longtemps, et donc M. le DPI aura cette
obligation légale de construire, de maintenir et de rendre disponible aux
organismes publics cette expertise.
M. Marissal : Très bien, et
cela viendra donc, je présume, subséquemment dans le projet de loi avec des
articles touchant le suivi en continu et l'évaluation?
M.
Caire
: Oui.
Oui, vous allez le voir plus loin, il y a des articles, effectivement, vous
avez raison.
M. Marissal : Très bien.
Merci.
M.
Caire
:
D'audit, puis je vous dirais même de pouvoirs d'intervention de la présidente
du Conseil du trésor. Tout à l'heure, vous me posiez une question sur président
du Conseil du trésor versus Conseil du trésor, mais la présidente du Conseil du
trésor, puisque c'est une présidente maintenant, aura des pouvoirs
supplémentaires pour s'assurer du bon suivi des projets, que cette
expertise-là, non seulement elle est disponible, mais elle est mise à
contribution, elle est utilisée par les ministères et organismes. Alors, on va
commencer par regarder chez le DPI qu'est-ce qu'on a comme ressources qui
peuvent nous aider avant de regarder ailleurs…
M.
Caire
: …supplémentaires
pour s'assurer du bon suivi des projets, que cette expertise-là, non seulement
elle est disponible, mais elle est mise à contribution, elle est utilisée par
les ministères et organismes. Alors, on va commencer par regarder chez le DPI,
qu'est ce qu'on a comme ressources qui peuvent nous aider avant de regarder
ailleurs. Et c'est pour ça qu'on dit : Bien, oui, parallèlement à ça,
nous, il faut être cohérent. Il faut se donner cette obligation-là de mettre en
place cette expertise-là.
M. Marissal : Avec — et
je termine là-dessus — un mécanisme de reddition de comptes publics?
M.
Caire
: Oui, tout
à fait. Oui, oui, oui, puis avec dépôt de rapports, etc.
M. Marissal : Très bien.
Merci.
Le Président (M. Simard) :
D'autres remarques? M. le député de La Pinière?
M. Barrette : Non. Autrement
que de dire que, moi, l'utilisation que j'ai toujours utilisée est la
suivante : le volume de données qu'il y a au gouvernement est tel que
l'État devrait être une PME de technologie de l'information. Là, c'est un peu
ça que ça va devenir, là, via le dirigeant principal de l'information. En tout
cas, comme ça a été dit il y a quelques instants, ça, ça veut dire qu'il va y
avoir des plans et un suivi. Parce que faire tout ce qui est écrit à 7.1, là,
qui est un magnifique article, ça exige un plan et un suivi. C'est-à-dire que
dans un an, si rien n'est fait, ça va se voir, là…
M.
Caire
: Oui.
M. Barrette : …et ainsi de
suite, là…
Le Président (M. Simard) :
Alors, sans quoi, nous allons procéder à la mise aux voix concernant
l'article 3. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 3 est donc adopté. Nous en sommes à
l'article 4. M. le ministre.
M.
Caire
: Qui
se lit comme suit, M. le Président : Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 7, du suivant :
«7.1. Le dirigeant principal de
l'information agit, pour l'administration publique, à titre de :
«1° chef gouvernemental de la sécurité de
l'information, en assumant des responsabilités prévues par l'article 12.6;
«2° chef gouvernemental de la
transformation numérique, en assumant les responsabilités prévues à l'article 12.9;
«3° gestionnaire des données numériques
gouvernementales, en assumant les responsabilités prévues à l'article 12.11.
«Il peut déléguer par écrit à une personne
relevant de sa direction l'exercice de l'une ou l'autre des responsabilités
qu'il assume.»
Donc, M. le Président, l'article 4 du
projet de loi proposé introduit le nouvel article 7.1 à la loi sur les
ressources informationnelles de manière à modifier le cadre de gouvernance
applicable en matière de ressources informationnelles afin de permettre la mise
en oeuvre des nouvelles mesures du projet de loi.
Trois nouvelles fonctions sont ainsi
créées et seront assumées par le dirigeant principal de l'information : le
chef gouvernemental de la sécurité de l'information, le chef gouvernemental de
la transformation numérique, le gestionnaire des données numériques
gouvernementales. Les responsabilités liées à ces nouvelles fonctions sont
respectivement déterminées aux articles 12.6, 12.9 et 12.12, introduits
par l'article 7 du projet de loi…
M.
Caire
: ...le
chef gouvernemental de la transformation numérique, le gestionnaire des données
numériques gouvernementales, les responsabilités liées à ces nouvelles
fonctions sont respectivement déterminées aux articles 12.6, 12.9 et 12.12
introduits par l'article 7 du projet de loi.
M. Barrette : Je n'ai pas
de commentaire, c'est juste que les 7.1, ça devient mélangeant, mais ce n'est
pas la même loi, là.
M.
Caire
: Oui,
c'est le paragraphe 7.1°, là, c'est ça.
M. Barrette : Je n'ai pas
d'autre commentaire, M. le Président, là.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. Bien, je
comprends que le DPI monte en grade. Le DPI monte en grade, ou on lui donne de
multiples nouvelles responsabilités.
M.
Caire
:
...c'est selon.
M. Marissal : En fait,
vous ne lui avez pas mis les menottes, vous l'avez «upgradé». Bon, je vais
encore me faire taper sur les doigts pour un anglicisme, là. Vous l'avez
gratifié de nouvelles responsabilités.
M.
Caire
: Oui.
M. Marissal : Voilà. Ça,
c'est plus français. Mais je m'étonne quand même : «Il peut déléguer par
écrit à une personne relevant de sa direction l'exercice de l'une ou l'autre
des responsabilités qu'il assume.» Il me semble qu'on ne souhaite pas que le
DPI, qui vient de devenir chef gouvernemental de la sécurité, délègue ça à quelqu'un.
M.
Caire
: C'est-à-dire
que... Je vous explique. Ce qu'on souhaitait faire, c'est de s'assurer de la...
Parce que tout ça est imbriqué. Alors, ici, ce qu'on crée, c'est un modèle de gouvernance
qui existe déjà, là, qui a été étudié, élaboré et mis en application dans plusieurs
grandes organisations. Donc, il y a le chef de l'information, de qui relève le
chef de la — et là je vous fais grâce des appellations anglophones
qu'on utilise généralement — le chef de la transformation numérique,
le chef de la sécurité de l'information. Et existe déjà à travers l'ITQ le chef
des infrastructures technologiques. Donc, ça, existe à l'ITQ déjà.
• (12 h 20) •
Puis ce qu'on souhaite, dans le fond,
c'est que la ligne d'autorité soit claire entre ces trois officiers là, qui
sont névralgiques pour la cohésion de ce qu'on disait tout à l'heure,
c'est-à-dire qu'on souhaite que ça devienne une boîte de consultants, mais qui
est quand même apte à opérer ses propres projets pour le gouvernement. Donc, il
y avait cette cohésion-là.
Et ce qu'on souhaite aussi, c'est de
s'assurer que ces responsabilités-là, de par leur nature, sont assumées par le
plus haut officier du gouvernement en matière de technologies de l'information,
qui est le DPI. Donc, la délégation, c'est la délégation de la tâche. Puis là
je sais que le député de Rosemont est au fait de toutes les subtiles nuances,
là, donc je ne ferai pas de long discours là-dessus, mais...
M. Marissal : Je
comprends. En fait...
M.
Caire
: On
voulait déléguer la tâche, mais on voulait s'assurer que l'autorité... c'est
ça, l'autorité était assumée par l'officier le plus élevé dans la hiérarchie de
l'administration publique.
M. Marissal : Là, oui,
j'ai juste un autre anglicisme qui me vient en tête, là, c'est «where the buck
stops», autrement dit. C'est là où la responsabilité arrête...
M.
Caire
: C'est
ça, exactement, tout à fait.
M. Marissal : ...pas la
responsabilité politique, bien sûr, qui est la...
M.
Caire
: …que
l'autorité, la… c'est ça, l'autorité était assumée par l'officier le plus élevé
dans la hiérarchie de l'administration publique.
M. Marissal : Oui. J'ai juste
un autre anglicisme, qui me vient en tête, là, c'est «where the buck stops»,
autrement dit, c'est là où la responsabilité arrête.
M.
Caire
: C'est
ça. Exactement. Tout à fait.
M. Marissal : Pas la
responsabilité politique, bien sûr, qui est la vôtre et celle de la présidente
du Conseil du trésor, mais, à la fin, ultimement, la personne responsable,
c'est le DPI, qui chapeaute les autres.
M.
Caire
: C'est
ça. Exactement.
M. Marissal : Très bien. Je
comprends. Merci.
Le Président (M. Simard) : Y
aurait-il d'autres remarques sur l'article 4? Sans quoi, nous allons procéder à
la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui. M.
Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Et M.
Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M.
Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 4 est donc adopté. Nous en sommes à l'article 5. M. le
ministre.
M.
Caire
: Qui
se lit comme suit, M. le Président :
«L'article 8 de cette loi est
modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «au sein de celui-ci et après consultation» par «parmi les membres
du personnel de direction qui relèvent directement de son sous-ministre et
après recommandation»;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «après consultation» par «public après recommandation».»
L'article 5 proposé modifie l'article 8 de
la loi sur les ressources informationnelles afin de prévoir que la désignation
d'un dirigeant de l'information par un organisme public s'effectue sur la recommandation
du dirigeant principal de l'information.
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires?
M. Barrette : Oui, bien, c'est
des questions, surtout, là. Là, vous allez juste me dire si le parallèle que je
fais est boiteux, là. Est-ce que, là, on crée une situation similaire au DAJ
dans les ministères, qui relèvent tous, par définition, non pas du ministère,
mais du ministère de la Justice?
M.
Caire
: Oui.
M. Barrette : C'est ça qu'on
fait, là.
M.
Caire
: C'est
fortement inspiré de, oui.
M. Barrette : O.K. Ça veut
dire que dans les cas de figure qui sont à 8, là, que ce soit nommé par le ministre,
sous-ministre ou par… ce sont tous des gens qui, en bout de ligne, dans
l'organigramme, vont relever du DPI.
M.
Caire
: Oui.
M. Barrette : Oui...
M.
Caire
: Bien,
c'est-à-dire qu'il y a un lien administratif avec le sous-ministre, là, qui
demeure, mais, de par tout ce qui est opérationnalisation, puis c'est ça la
volonté, le lien d'autorité se fait avec le DPI.
M. Barrette : O.K. Le lien
d'autorité se fait avec le DPI, correct, c'est comme la DAJ. Mais
l'opérationnalisation de la décision, il va-tu y avoir, dans ce schéma-là, une
collision…
M.
Caire
: Non.
M. Barrette : …entre la
volonté, mettons, d'un ministre et la volonté du DPI?
M.
Caire
: Non.
M. Barrette : Pourquoi?
M.
Caire
: Parce
que le DPI peut prendre des indications d'application. En bon français, le DPI
peut donner des ordres dans ses champs de compétence, qui sont…
M. Barrette : Je comprends,
dans les champs de compétence.
M.
Caire
: …qui
sont paramétrés, mais ce sont des…
M. Barrette : ...entre la
volonté, mettons, d'un ministre et la volonté du DPI?
M.
Caire
: Non.
M. Barrette : Pourquoi?
M.
Caire
: Parce
que le DPI peut prendre des indications d'application. En bon français, le DPI
peut donner des ordres dans ses champs de compétence qui sont paramétrés. Mais
ce sont des...
M. Barrette : Je comprends les
champs de compétence. Mais le ministère ou l'organisme ne peut pas arrêter ça.
M.
Caire
: Non.
M. Barrette : Dans aucun cas
de figure.
M.
Caire
: Non.
M. Barrette : Bien, il doit
bien y avoir le cas de figure budgétaire.
M.
Caire
: Bien,
oui, mais attention, là. Les indications que le DPI prend sont dans le respect
des lois, des politiques, puis on va le voir plus loin, là, de toute la... Tout
ce que le Conseil des ministres décide, le DPI y est soumis, et en plus de la
ligne d'autorité avec la présidente du Conseil du trésor. Donc, le DPI ne peut
pas partir sur une dérape puis dire : Bon, bien, moi...
M. Barrette : Je comprends
que, dans le scénario positif, le DPI, après avoir eu l'autorisation du Conseil
du trésor — puis ça, je vais y revenir dans un instant — décide,
dans tous les ministères, de passer... C'est déjà arrivé, tiens, je vais
prendre un exemple pratique, très pratique, vraiment, là, ça a existé, puis ça
a existé dans mon mandat. Alors, le DPI décide que là on va tous passer à
Outlook alors qu'on était à Lotus dans 50 % des ministères et organismes,
là tout le monde va être sur Outlook à partir de maintenant dans tout le
réseau. Le DPI a eu l'autorisation du Trésor parce que l'argent était associé à
ça. Le ministère X qui était avec Lotus ne peut pas arriver puis dire :
Moi, je ne fais pas ça.
M.
Caire
: Bien,
je vais laisser, avec la permission... Parce que la question est
superintéressante, puis je...
M. Barrette : C'est parce que
ça a été vécu, ça.
M.
Caire
: Oui,
non. Bien, voilà. Alors, c'est pour ça, avec la permission de la commission, M.
le Président, je laisserais le DPI répondre à cette question-là, qui, dans le
fond, s'adresse à lui, là.
Le Président (M. Simard) : Il
y a consentement. Alors, monsieur, pour les fins de notre procès-verbal,
auriez-vous d'abord l'amabilité de vous présenter?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Oui. Pierre Rodrigue, sous-ministre associé à la Transformation numérique
gouvernementale et dirigeant principal de l'information.
Le Président (M. Simard) :
Soyez le bienvenu, monsieur.
M. Rodrigue (Pierre E.) : De
la façon dont on est organisé, M. le Président, c'est qu'on a, puis vous voyez,
dans la loi, un comité de gouvernance en ressources informationnelles. Donc, on
a organisé notre mode de fonctionnement avec les 26 dirigeants de l'information
comme si on était un conseil d'administration de gouvernance des ressources
informationnelles. Donc, les décisions que l'on prend, on les prend en
collégialité. On a également Infrastructures technologiques Québec, là, qui
participe à nos travaux. Et on le fait comme un conseil d'administration,
c'est-à-dire on a les 26 ensemble plus trois sous-comités, un sous-comité de
gouvernance, sécurité de l'information, transformation numérique. Et on n'est
pas dans un mode d'imposer ou de vouloir forcer les gens à le faire, mais on
essaie de prendre les décisions en collégialité.
C'est sûr que, comme, le dossier de la
consolidation des centres de traitement informatique, la décision est prise par
le gouvernement, donc on travaille ensemble à l'opérationnaliser. Et en ce qui
concerne les priorités d'investissements, on le fait via le PQI-RI. Donc,
l'exercice annuel d'attribution des budgets d'investissements, bien, on
s'assure que les décisions que l'on prend, et c'est la raison pour laquelle on
veut avoir un portefeuille gouvernemental de projets...
M. Rodrigue (Pierre E.) :
...des centres de traitement informatique, la décision est prise par le gouvernement.
Donc, on travaille ensemble à l'opérationnaliser.
Et en ce qui concerne les priorités d'investissement,
on le fait via le PQI-RI, donc l'exercice annuel d'attribution des budgets d'investissement.
Bien, on s'assure que les décisions que l'on prend, et c'est la raison pour
laquelle on veut avoir un portefeuille gouvernemental de projets, c'est que ça
soit cohérent avec la décision, donc que l'argent et les ressources suivent les
décisions qui sont prises. Mais on les prend vraiment en collégialité comme un conseil
d'administration.
M. Barrette : Oui mais, M.
le Président, ce n'était pas ça, ma question. Ma question, c'est après. Un coup
que la décision est prise, là, vous êtes 26, O.K.? Je ne sais pas d'où ils
viennent, ils viennent des 26...
M.
Caire
:
...les DI de tous les portefeuilles.
M. Barrette : ...de tous
les... Bon. Ça, ces gens-là, ça ne sera plus comme ça, après, là. J'y
reviendrai. Un coup que la décision est prise, là, vous êtes 26 autour de la
table, là. Il y a un consensus. Un consensus, ce n'est pas une unanimité.
Alors, au mieux, c'est une majorité importante. Alors là, il y a ceux qui
buckent. Alors, un coup que la décision est prise, là, il n'y a plus personne,
après ça, qui peut l'empêcher dans ce système-là, en empêcher l'application.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Non. Bien, quand la décision est prise, il faut la prendre. Comme les décisions
qu'on a prises en matière de sécurité de l'information, les ministères les
appliquent. Donc, ils doivent... On n'a pas vécu de situation où on a... où il
y a un conflit. Puis les projets majeurs, tous les dossiers d'opportunité, les
dossiers d'affaires sont approuvés par le Conseil du trésor. Et le DPI en fait
l'analyse et la recommandation. Donc, au pire, on bloquerait un projet ou on
refuserait de lui accorder du financement via le PQI-RI, là. Donc...
M. Barrette : Oui, mais
l'autre sens, là. Moi, c'est dans l'autre sens, là. Vous avez pris une
décision...
M.
Caire
: Mais
la réponse à votre question, M. le député, c'est oui. Une fois que la décision
est prise, elle est entérinée...
M. Barrette : Sur le
terrain, là, le ministre, là...
M.
Caire
:
...l'opérationnalisation de ça...
M. Barrette : ...il n'a
pas le choix.
M.
Caire
: ...le
DPI a maintenant le pouvoir d'imposer aux récalcitrants... C'est... Dans le processus
décisionnel, je pense que M. Rodrique vient de vous expliquer, là, comment
la décision... Mais une fois que la décision est prise, là, oui, les
récalcitrants n'auront pas le choix de se conformer à la décision.
M. Barrette : O.K. Ça,
c'est maintenant, là.
M.
Caire
: Bien,
c'est plus avec 95 que maintenant.
M. Barrette : Non, je
m'excuse, j'ai mal posé ma question. Désolé. C'est maintenant dans le futur. Ça
va... C'est...
M.
Caire
: Oui,
c'est ça, avec 95. Oui.
M. Barrette : Maintenant,
aujourd'hui, là, maintenant, il y a comme un conseil d'administration de
26 dirigeants de l'information de chacun des ministères et organismes qui
se mettent autour d'une table puis ils prennent les décisions. Un coup que 95
va être en fonction, ça, ça va disparaître.
M.
Caire
: Non.
Le conseil va demeurer. Ce que le 5 amène...
M. Barrette : Bien, c'est
parce que, dans 95, là, les 26 vont devenir... Ils vont être sous l'autorité du
DPI, alors que, là, actuellement, ils ne le sont pas, au terme d'autorité
hiérarchique.
• (12 h 30) •
M.
Caire
: Oui.
Bien, je veux juste apporter des petites nuances à ça. La petite nuance que
j'apporte, c'est que ce que 5 vient faire, c'est d'augmenter l'apport du DPI
dans la nomination des DI. Donc, là, actuellement, le ministre qui nomme son DI
a l'obligation de consulter le DPI. Maintenant, ce qu'on lui fait, c'est
l'obligation d'aller chercher une recommandation du DPI, mais c'est encore le
ministre qui va nommer son DI...
12 h 30 (version non révisée)
M.
Caire
: …dans
la nomination des DI. Donc, là, actuellement, le ministre qui nomme son DI a
l'obligation de consulter le DPI. Maintenant, ce qu'on lui fait, c'est
l'obligation d'aller chercher une recommandation du DPI, mais c'est encore le ministre
qui va nommer son DI parce qu'il y a cette ligne… comme je disais, il y a
encore une ligne d'autorité administrative du sous-ministre, et on demande maintenant
que le DI soit nommé dans le personnel de direction. Donc, ce qu'on veut, c'est
s'assurer que le DI occupe une position hiérarchique suffisamment élevée pour
être capable, justement, d'avoir accès au sous-ministre en titre et, éventuellement,
au ministre. Donc, ça, c'est les deux modifications qu'on apporte à 5.
M. Barrette : Mais ça, je
comprends, le dirigeant local d'information, le sous-ministre a une autorité
opérationnelle sur lui mais pas décisionnelle quant au projet à mettre en
application.
M.
Caire
:
Exact.
M. Barrette : Bon. Mais donc
cette personne-là, là, elle va relever… Ce n'est pas le même lien hiérarchique,
dans le futur, avec 95, qu'actuellement.
M.
Caire
: Non,
non, non, ça, c'est clair. Tout à fait.
M. Barrette : Alors, d'où ma
question : À quoi va servir ce conseil d'administration là?
M.
Caire
: Bien,
parce que le conseil d'administration…
M. Barrette : Pour la
décision, pour la décision.
M.
Caire
: Oui,
oui, oui, c'est ça que j'allais dire. Bien, c'est parce que le rôle du DI,
c'est, oui, d'opérationnaliser les décisions qui sont prises, mais c'est aussi
d'amener la réalité du ministère et/ou des organismes de son portefeuille au
conseil. Le conseil, il va se réunir… bon, bien, par exemple, il y a un
sous-comité sur la sécurité. Donc, la sécurité, ils vont réfléchir à
l'opérationnalisation, ils vont réfléchir aux moyens à mettre en oeuvre, ils
vont réfléchir aux améliorations. Donc, c'est un comité de gouvernance, donc…
M. Barrette : Oui, mais ça, ce
n'est pas dans la loi.
M.
Caire
: Oui,
oui, c'est dans la loi. Ce n'est pas dans 95, mais ça existe déjà dans la loi.
Le comité, il est institué en vertu de…
M. Barrette : Donc, ça, ça ne
change pas.
M.
Caire
: Non,
ça, ça ne change pas.
M. Barrette : O.K. O.K. C'est
beau.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il d'autres commentaires sur l'article 5? M. le député de Rosemont?
Sans quoi nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet article est donc adopté. M. le ministre, nous sommes prêts à
prendre en considération l'article 6.
M.
Caire
:
L'article 6, M. le Président : L'article 10.1 de cette loi est
modifié, dans le premier alinéa :
1° par le remplacement, dans le
paragraphe 1°, de «règles de gouvernance et de gestion établies en vertu
de la présente loi ainsi qu'à la mise en œuvre des orientations visées au
deuxième alinéa de l'article 21», par «orientations, stratégies,
politiques, standards, directives, règles et indications d'application pris en
vertu de la présente loi»;
2° par l'insertion, à la fin du
paragraphe 3°, de «ainsi que du respect des obligations découlant de la
présente loi»;
3° par le…
M.
Caire
: ...par
«orientations, stratégies, politiques, standards, directives, règles et
indications d'application pris en vertu de la présente loi»; 2° par
l'insertion, à la fin du paragraphe 3°, de «ainsi que du respect des
obligations découlant de la présente loi»;
3° par le remplacement, dans le paragraphe
8°, de «et des» par «ou la mise en commun ou le partage de celles-ci, ainsi que
des»;
4° par l'insertion, après le paragraphe
9°, des suivants:
«9.1° d'agir à titre de chef délégué de la
sécurité de l'information, en assumant les responsabilités prévues à
l'article 12.7;
«9.2° d'agir à titre de gestionnaire
délégué aux données numériques gouvernementales, en assumant les
responsabilités prévues à l'article 12.12, sauf lorsque le ministre
titulaire du ministère duquel il relève ou le dirigeant d'un organisme public
qui y est autorisé par le Conseil du trésor désigne une autre personne à titre
de gestionnaire délégué aux données numériques gouvernementales en suivant les
règles prévues par l'article 8 pour la désignation du dirigeant de
l'information, avec les adaptations nécessaires.»
M. le Président, l'article 6 propose
une reformulation de la règle applicable pour les paragraphes 1° et 3° de
l'article 10.1 de la Loi sur les ressources informationnelles, afin
d'assurer une action concertée, globale et intégrée de l'administration
publique.
Il apporte aussi une précision au texte du
paragraphe 8° de l'article 10.1 de cette loi.
Il prévoit enfin d'introduire les
paragraphes 9.1° et 9.2° à l'article 10.1 de la Loi sur les ressources
informationnelles, créant ainsi la fonction de chef délégué de la sécurité de
l'information et celle de gestionnaire délégué aux données numériques
gouvernementales, et il précise que les responsabilités liées à ces fonctions
sont assumées, sauf exception, par les dirigeants de l'information des
organismes publics.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des remarques? M. le député de La Pinière?
M. Barrette : Non, non.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Je vous
remercie.
Le Président (M. Simard) :
Sans quoi, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui. M. Caire
(La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Et
M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 6 est donc adopté.
Bien. Nous en sommes rendus à l'étude de
l'article 7. Comme il s'agit d'un des articles les plus substantiels de ce
projet de loi, qu'il y a plusieurs sous-articles, hein, dans le même article,
je vous propose que nous puissions procéder simplement avec une discussion par
blocs, là, donc en commençant par le 12.2. Une fois que c'est fini, on passe au
12.3 puis on fera un vote global à la fin.
M. Barrette : Je suis tout à
fait d'accord.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, M. le ministre, peut-être d'abord pour 12.2.
M.
Caire
:
Parfait, M. le Président. Donc :
«Cette loi est modifiée par l'insertion,
après le chapitre II.1 des suivants :
«Chapitre II.2;
«Sécurité de l'information;
«12.2. Tout organisme public doit assurer la
sécurité...
Le Président (M. Simard) :
…très bien. Alors, M. le ministre, peut-être d'abord pour 12.2.
M.
Caire
:
Parfait, M. le Président. Donc :
«Cette loi est modifiée par l'insertion,
après le chapitre II.1 des suivants :
«Chapitre II.2;
«Sécurité de l'information;
«12.2. Tout organisme public doit assurer
la sécurité des ressources informationnelles et de l'information qu'il détient
ou qu'il utilise en vertu des obligations qui le régissent, en cohérence avec
les orientations, les stratégies, les politiques, les standards et… les
directives, pardon, les règles et les indications d'application pris en vertu
de la présente loi;
«Lorsqu'un organisme public constate
qu'une ressource informationnelle ou une information sous sa responsabilité
fait ou a fait l'objet d'une atteinte à sa confidentialité, à sa disponibilité
ou à son intégrité, ou qu'un risque d'une telle atteinte est appréhendé, elle
doit prendre toutes les mesures visant à en corriger les impacts ou à en
réduire le risque.
«Si un tel organisme public constate ou
appréhende qu'une ressource informationnelle ou une information d'un autre
organisme public est susceptible de subir une telle atteinte, il peut lui
communiquer tout renseignement, incluant un renseignement personnel, jugé
nécessaire pour en corriger les impacts ou en réduire le risque.»
M. le Président, souhaitez-vous que je
lise 12.3 aussi, ou vous souhaitez…
Le Président (M. Simard) :
Bien, on pourrait peut-être d'abord, comme je vous le proposais, faire le débat
sur 12.2, et puis une fois que c'est derrière nous, on passe à 12.3. Rien
n'empêche, chemin faisant, qu'on pourra peut-être revenir, là, si on voit que
le besoin se présente.
M.
Caire
: Comme
il vous convient, M. le Président.
M. Barrette : Allons-y article
par article, là, puis consentons à l'avance de revenir si on l'a voté, là.
Le Président (M. Simard) :
Exactement.
M.
Caire
: Ça
fait que je descends?
M. Barrette : Non, parce que…
faisons…
M.
Caire
: O.K.,
c'est beau.
M. Barrette : En tout cas,
moi, c'est ce que je propose, là.
Le Président (M. Simard) :
Est-ce qu'il y a des commentaires sur 12.2? On va commencer comme ça, là.
M. Barrette : Oui. Alors, moi,
j'en ai un pour commencer.
Le Président (M. Simard) :
Bien.
M. Barrette : Là, là, dans le
premier alinéa, O.K., là on parle évidemment «tout organisme public». Là, je
vais faire exprès de parler des universités, mettons, ou des cégeps. Je fais
exprès, là, je fais l'avocat du diable. Là, évidemment, il va y avoir, sur le
plan de la sécurité, des orientations, stratégies, politiques, standards,
directives et ainsi de suite, alors… décrétés par le DPI. On s'entend, j'ai une
bonne lecture?
M.
Caire
: Oui,
vous avez une bonne lecture.
M. Barrette : Alors, là,
est-ce que le mot opérationnel le plus important devient «en cohérence»?
M.
Caire
: Oui.
M. Barrette : Ça, c'est la
différence d'arriver, puis de dire : Voici, vous allez utiliser, là, telle
application de sécurité partout, puis c'est celle-là que vous allez être obligé
de prendre, là, versus : Voici mes orientations, mes niveaux de sécurité,
par exemple, et ça, ça doit être cohérent avec ça.
M.
Caire
: Oui,
oui.
M. Barrette : Vous avez un
degré de liberté qui rend compte des obligations qui sont qualifiées par les
termes qui sont là.
M.
Caire
:
Voilà.
M. Barrette : C'est comme ça
qu'il faut le lire?
M.
Caire
: C'est
comme ça qu'il faut le lire, puis c'est vrai parce que n'oubliez pas qu'Hydro-Québec,
notamment, Loto-Québec, ces sociétés d'État là sont elles aussi soumises à la
LGGRI, donc l'objectif n'est pas d'imposer une application en
particulier, mais de s'assurer que le réseau…
M.
Caire
:
…n'oubliez pas qu'Hydro-Québec, notamment, Loto-Québec, ces sociétés d'État là
sont, elles aussi, soumises à la LGGRI. Donc, l'objectif n'est pas d'imposer
une application en particulier mais de s'assurer que le réseau gouvernemental
de cyberdéfense est en cohérence, donc qu'on ne crée pas des failles dans ce
réseau-là. Puis à partir de là… et c'était tout à fait applicable aux
universités. Donc, dans la mesure où c'est cohérent avec les dispositions qui
sont prises, vous avez raison, il y a cette liberté d'action là, qui existe.
M. Barrette : Peut-être,
M. le Président, ai-je mal lu mais la réponse me satisfait. À moins que
Me Bacon aille quelque chose à rajouter? Non? Ça va? Non? Ça va.
Une voix
: …
M.
Caire
:
Sachez, M. le député, que la règle, c'est : si je dis des niaiseries,
Me Bacon…
• (12 h 40) •
M. Barrette : Oui mais elle
n'est pas habituée.
M.
Caire
: …et
M. Rodrigue ont notamment le droit mais l'obligation de me corriger.
M. Barrette : Oui. Très bien.
Alors, ça, quand on lit ça, là, c'est quasiment implicite puis je ne me
rappelle pas d'avoir lu d'une manière aussi précise dans le projet de loi. Dans
un monde idéal, ça veut dire que le DPI a une espèce de pouvoir d'inspection de
conformité, qu'on pourrait dire, chez tous les ministères et organismes? Parce
que, là, ici, le deuxième alinéa, là, le déclencheur de faire quelque
chose, c'est quand il constate qu'il s'est passé un bris de sécurité. Mais là,
comme on est dans la…
M.
Caire
: Oui,
mais dans ce cas-là, ça serait plus le DI…
M. Barrette : Je veux juste
finir mon commentaire, là. Comme on est dans l'obligation de cohérence, est-ce
que, vu qu'on n'est pas dans une situation d'exécution d'un ordre qui vient
d'en haut, on est dans un objectif de cohérence par rapport à des directives,
des qualifications, des qualités déterminées par en haut — c'est
correct, là, j'étais satisfait de la réponse — n'y a-t-il pas lieu
d'avoir une obligation de, si ce n'est pas le bon mot, inspection, là, mais
vérification ou «whatever», là, pour s'assurer, de la par d'en haut, le DPI,
que tout se passe selon ce qui a été édicté en bas?
M.
Caire
: Bien,
le dirigeant de l'information du portefeuille a cette prérogative-là, de
s'assurer que cette disposition-là, elle est respectée. Il existe aussi la
possibilité pour un organisme de demander à avoir, lorsque le portefeuille est
très large, on parle mettons des réseaux, là, d'avoir son propre dirigeant de
l'information. Si je ne m'abuse, c'est le cas d'Hydro-Québec, Hydro-Québec a un
dirigeant, malgré le… Alors, ministère de l'Énergie et des Ressources
naturelles a un DI et Hydro-Québec a son propre DI, donc…
M. Barrette : La raison pour
laquelle je pense que ma question est pertinente, c'est qu'on est aujourd'hui
devant le projet de loi n° 95 parce qu'au fil du temps se sont mises en
place des inégalités qualitatives, on va dire, entre les ministères et
organismes, là.
M.
Caire
: Oui.
M. Barrette : Alors, si le
projet de loi n° 95 existe aujourd'hui, parce que, ça, ça s'est mis en
place, malheureusement, bien, pour éviter ça dans le futur, peut-être qu'il
devrait y…
M. Barrette : …le projet de loi
n° 95, parce qu'au fil du temps ce sont mises en
place des inégalités qualitatives, on va dire, entre les ministères et organismes,
là. Alors, si le projet de loi n° 95 existe aujourd'hui
parce que ça, ça s'est mis en place, malheureusement, bien, pour éviter ça dans
le futur, peut-être qu'il devrait y avoir un exercice régulier de quelqu'un qui
fait le trafic pour s'assurer que tout est à niveau. Bon, là, la réponse,
c'est : Les dirigeants locaux dépendent d'en haut, donc ça va se faire
automatiquement. Peut-être.
M.
Caire
: Non,
non, mais ce que je vous dis, c'est que ce que ça fait, puis on va le voir plus
loin, là, dans leur prérogative, là, dans leurs responsabilités, c'est-à-dire,
des dirigeants, des DI, qu'ils assument d'entrée de jeu la fonction de chef
délégué de la sécurité, chef délégué de la gestion des données. Donc, d'entrée
de jeu, la loi dit : Vous êtes… à défaut d'indication contraire du ministre
titulaire, vous êtes… vous assumez ces responsabilités-là. Et dans ces responsabilités-là
viennent les responsabilités qui seront élaborées avec l'article 12.2 et
suivants. Donc, dans la lignée de votre question : Est-ce qu'il y aura des
mécanismes de contrôle pour s'assurer que les directives sont suivies? La
réponse à ça, c'est oui.
Maintenant, ce n'est pas le DPI qui va le
faire pour l'ensemble, mais cette responsabilité-là, elle est déléguée aux DI,
donc…
M. Barrette : Oui. Mais je
vais prendre un exemple, pour lequel le ministre pourra consulter son collègue.
Le ministre actuel de la Santé, là, c'est ce qu'il faisait dans la vie, là,
bon. Cascades, le groupe Cascades a des plans… comment ça se dit en français,
des usines dans plusieurs pays du monde et sur plusieurs continents. Alors, ce
n'est pas parce qu'il y a un dirigeant local qu'il n'y a pas quelqu'un de la
maison-mère qui ne vient pas faire une petite visite de temps en temps pour
faire du redressement.
M.
Caire
: Non,
non, non. Je comprends. O.K. Je comprends. Oui, oui, oui. Bien oui, c'est sûr.
M. Barrette : Tu sais, à un
moment donné, le fait d'avoir un dirigeant, là, ça ne veut pas dire qu'il fait
bien sa job, là.
M.
Caire
: C'est
sûr, mais, tu sais, c'est ce qu'on disait tout à l'heure, avec le député de Rosemont,
la tâche est déléguée, mais la responsabilité est celle du DPI.
M. Barrette : Bien, mon point,
c'est ça, là, mon point, c'est que…
M.
Caire
: Oui,
oui, oui. Je n'avais pas compris.
M. Barrette : …le DPI, il peut
bien dire : Oui, mais j'ai un officier qui dépend de moi, en bas. Oui,
mais c'est parce que c'est pour ça qu'il y a des contrôles, dans la vie, là, il
y a des contrôles, parce que ce n'est pas parce qu'il y a une personne en
position de responsabilité que cette personne-là va bien faire son travail.
M.
Caire
: Je
n'avais pas bien compris votre question.
M. Barrette : Ça fait que,
donc, dans le projet de loi, est-ce qu'à quelque part il y a ça?
M.
Caire
: Bien
oui, parce que c'est inhérent à la fonction de DI, de DPI. C'est ce qu'on a dit
tantôt. Vous parlez de la ligne d'autorité, là.
M. Barrette : Non, la ligne,
elle est là, mais l'exécution de ça, là. Il y a-tu quelqu'un qui vient
périodiquement vérifier? Moi, là…
M.
Caire
: Oui,
oui, oui.
M. Barrette : Rappelez-vous,
là, M. le ministre… M. le Président, rappelons-nous qu'ici, dans cette salle,
il était là, et vous savez qui, et j'ai posé la question, à laquelle je n'ai
pas eu de réponse : Êtes-vous à jour?
M.
Caire
: Hein?
Là, je... Désolé, je viens de manquer un train, là.
M. Barrette : Il y avait une
organisation coopérative très connue…
M. Barrette : ...O.K.
M.
Caire
: Oui.
Ça va...
M. Barrette : Rappelez-vous,
là, M. le ministre, M. le Président, rappelons-nous qu'ici, dans cette salle,
il était là, et vous savez qui, et j'ai posé la question, à laquelle je n'ai
pas eu de réponse : Êtes-vous à jour?
M.
Caire
: Hein?
Là, je... Désolé, je viens de manquer un train, là.
M. Barrette : Il y avait
une organisation de coopérative très connue qui est venue à un moment donné
s'asseoir ici, à laquelle j'ai posé la question : Êtes-vous à jour? Je
n'ai jamais eu la réponse. Et on sait aujourd'hui, je pense, qu'ils ne sont pas
à jour, qu'ils n'étaient pas à jour. Alors, il y avait un dirigeant.
D'ailleurs, ils l'ont mis dehors.
M.
Caire
:
Dirions-nous que c'est de notoriété publique maintenant?
M. Barrette : Oui. Hein,
il était là, le gars en question, là. Il était à la gauche du président. Et il
n'est plus là, ni à sa gauche, ni à sa droite, ni dans le même bâtiment. Donc,
il y avait quelqu'un...
M.
Caire
: Non.
Ni dans la même organisation.
M. Barrette : Non. Ça
fait qu'il y avait quelqu'un en charge, puis il n'y avait personne qui
vérifiait.
M.
Caire
: Oui.
Oui, mais là les responsabilités sont différentes. D'abord, il y a la
responsabilité qui échoit au président du Conseil du trésor, on va le voir un
peu plus loin, là, parce que selon la...
M. Barrette : Bon, on le
verra un peu plus loin, mais vous comprenez mon...
M.
Caire
: Oui,
oui. Non, mais c'est... La réponse à votre question, c'est oui.
M. Barrette : Bon.
M.
Caire
: Et,
oui, puis c'est un peu ce qu'on disait tantôt avec le député de Rosemont, le
projet de loi prévoit où est-ce que le pichet va s'arrêter, pour faire une
traduction très personnelle de l'expression.
M. Barrette : Oui. Bien,
ça, c'est le «bucket», ce n'est pas le «buck».
M.
Caire
: Bon,
bien, écoutez, là... mais...
M. Barrette : Le «buck»,
ça, c'est 7.1. Le «buck», c'est...
M.
Caire
: O.K.
La chopine. Où est-ce que la chopine s'arrête.
M. Barrette : Le «buck»,
c'est 7.1., c'est quand qu'il n'y a plus d'argent, 7.1...
M.
Caire
: Oui,
c'est ça. Mais on sait maintenant où est-ce que la chopine s'arrête.
M. Barrette : Oui. O.K.
C'est bon.
Le Président (M. Simard) :
D'autres remarques pour l'onglet 12.2? Sans quoi, nous poursuivons. M. le
ministre. Oh! excusez-moi, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Vous
semblez avoir une vision en tunnel aujourd'hui...
Le Président (M. Simard) :
Ah! plus qu'en tunnel, je... Voulez-vous qu'on embarque dans le sujet?
M. Marissal : Êtes-vous
libre pour le lunch?
M. Barrette : ...tunnel
serait mieux utilisé en sécurité informatique.
Le Président (M. Simard) :
Je suis persuadé qu'ils le sont déjà très bien. Alors, M. le député de
Rosemont, veuillez poursuivre.
M. Marissal : «Tout
organisme public doit assurer la sécurité des ressources informationnelles et
de l'information qu'il détient ou qu'il utilise en vertu des obligations qui le
régissent en cohérence avec les orientations, les stratégies, les politiques,
les...» J'arrête là, là. Ça, une des premières affaires qu'on apprend quand on
est élu ici puis qu'on commence à faire des projets de loi, c'est qu'on nous
dit que le législateur ne parle pas pour rien dire. C'est quand même étonnant
de devoir mettre ça dans un projet de loi, là, et... de un. De deux, est-ce que
ce n'est pas 64 qui fait ça?
M.
Caire
: Non,
non.
M. Marissal : Et, de
trois, je ne vois pas la suite, à moins qu'elle soit plus tard dans le projet
de loi, des conséquences de ne pas faire telle chose.
M.
Caire
: O.K.
Alors, pour votre première question, est-ce qu'il est pertinent de le mettre
dans la loi, je vous dirais que oui parce que... Puis est-ce que... Et je vous
assure que le législateur ne parle pas pour rien dire. Ça, je ne vous demande
pas de me croire sur parole, là, mais, de toute évidence, puis je le dis, là,
presque naïvement ou candidement, là, c'est selon, la cybersécurité, la
sécurité de l'information n'a peut-être pas...
M.
Caire
:
…est-ce que… Et je vous assure que le législateur ne parle pas pour ne rien dire.
Ça, je ne vous demande pas de me croire sur parole, là. Mais, de toute
évidence, puis je le dis, là, presque naïvement ou candidement, là, c'est
selon, la cybersécurité, la sécurité de l'information n'a peut-être pas occupé
la place qu'elle méritait dans les dernières années, et, oui, je pense que
cette loi-là doit affirmer ce principe de responsabilité des organismes et du
gouvernement, ultimement, envers les renseignements qui lui sont confiés. Oui,
je pense qu'il faut que ce soit écrit dans la loi, pour dire : Là, là,
c'est sérieux, on doit s'en occuper. Ce n'est pas une option, ce n'est pas un
choix budgétaire pour lequel on dit : Bien, pas cette année, l'année
prochaine peut-être. Non, bien non! C'est ici et maintenant.
Deuxièmement, 64. 64 va occuper le terrain
du droit. Donc, c'est la protection des renseignements personnels, mais dans
une perspective juridique, à savoir qu'est-ce que j'ai le droit de faire,
qu'est-ce que je n'ai pas le droit de faire. Et c'est pour ça que je dis :
64 est technologiquement neutre. Ici, on aborde une question où on dit :
Assurer la sécurité des ressources informationnelles, mais au sens
technologique. Donc, on veut s'assurer que n'importe quel zozo ne peut pas
arriver avec une clé USB, rentrer dans une salle des serveurs qui est une
garde-robe, mettre la clé USB dans l'ordinateur ou le serveur et télécharger
des informations, retirer la clé USB ou s'en aller… et s'en aller avec. Nous
n'avons pas assumé la sécurité de l'information si nous faisons ça. Je ne veux
pas rentrer dans une salle des serveurs puis voir cette salle des serveurs là
protégée par des gicleurs à eau.
M. Marissal : O.K. Donc, c'est
une disposition technique…
M.
Caire
: C'est
une disposition technique.
M. Marissal : …carrément de
porte fermée puis de code numérique pour entrer ou de carte. O.K.
• (12 h 50) •
M.
Caire
:
Voilà. Maintenant, sur les conséquences, bien, les conséquences sont
administratives. Évidemment, il est du pouvoir du DPI de prendre les fameuses
indications de l'application, ce que nous avons fait avec un succès relatif
l'automne dernier en demandant l'installation de 15 mesures, minimum, au niveau
de la sécurité de l'information, ce qui n'est pas complété au moment où on se
parle, ce qui me semble être un peu long. Alors là… Mais, bon, dans le contexte
actuel, c'est ça qui est ça. Alors, avec 95, l'objectif est de raccourcir ces
échanges, délais, interactions et de s'assurer que la sécurité de l'information
occupe la place qu'elle mérite.
Je m'en viens pas pire, hein? Trouves-tu?
Une voix
: Excellent.
M.
Caire
:
Sérieux, là.
M. Marissal : Cela dit, une
sanction d'ordre administratif, ça existe déjà.
M.
Caire
: Oui.
M. Marissal : Alors…
M.
Caire
:
…sécurité de l'information occupe la place qu'elle mérite. Je m'en viens pas
pire, hein? Touves-tu?
M. Marissal : Excellent. Cela
dit, une sanction d'ordre administratif, ça existe déjà.
M.
Caire
: Oui.
M. Marissal : Alors, qu'est-ce
qui change que de l'écrire dans un projet de loi, là, à 12.2, que vous devez le
faire, puisqu'il semble que dans certains cas, ça ne se fait pas puis que le
bâton était déjà là?
M.
Caire
: Non,
c'est-à-dire que, si je peux me permettre, ce que 12.2 amène, c'est une
obligation opérationnelle. Et ce que les articles précédents, qu'on a étudiés,
amènent, c'est une capacité pour le DPI à indiquer quelles sont ces obligations
opérationnelles là, qu'est-ce que vous devez faire. Et là 12.2 dit : Bon,
bien maintenant, là, vous avez une responsabilité, vous devez l'assumer.
Alors, ça, ça n'existe pas actuellement
dans la loi, dans la loi ou dans la LGGRI.
M. Marissal : O.K.
M.
Caire
: On
est dans un mode très fédératif — je ne sais pas si c'est la bonne
expression — en fait, collégial. C'est très collégial, c'est très
convivial.
Une voix
:
…actuellement.
M.
Caire
:
Actuellement, c'est très convivial. Il y a beaucoup de discussion. Il y a
beaucoup d'interactions, d'échanges, de grands débats sur toutes sortes de
sujets très, très, très intéressants, mais qui ne se traduisent pas
nécessairement par des gestes opérationnels conséquents.
M. Marissal : O.K. Ça va pour
cette partie-là. Je ne sais pas si vous l'avez fait à une étape
ultérieure — je ne crois pas — mais ça fait quelquefois que
vous parlez des 15 demandes de base en sécurité, là. Est-ce que, pour le
bénéfice de nos travaux, il ne serait pas utile de le déposer pour qu'on l'ait
bien en tête pour la suite? C'est une jauge en même temps, hein, c'est une
mesure?
M.
Caire
: Oui.
Bien, c'est 15 mesures minimum, là. Puis quand je dis minimum, vous allez le
constater parce que je… M. le Président, je m'engage à les déposer pour le
bénéfice de la commission. Mais vous comprendrez, M. le Président, que compte
tenu de la nature des informations, je ne souhaite pas que les informations
soient publiques.
Le Président (M. Simard) :
Dans ce cas-là, ce sera transmis et non pas déposé.
M.
Caire
:
Voilà.
Le Président (M. Simard) : On
se comprend bien.
M.
Caire
: Je
vais les transmettre à la commission effectivement pour le bénéfice des élus.
M. Marissal : Entendu.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Y aurait-il d'autres remarques sur la sous-section 12.2? Nous
poursuivons, M. le ministre, 12.3.
M.
Caire
: Oui,
Merci, M. le Président.
«12.3. Un organisme public doit, sur
demande du chef gouvernemental de la sécurité de l'information, lui communiquer
sans délai tout renseignement, incluant un renseignement personnel, même si
celui-ci doit être généré ou que sa communication implique des opérations
d'extraction, lorsque cela est nécessaire à la prise de mesures visant à
corriger les impacts d'une atteinte visée au deuxième alinéa de
l'article 2.2 ou à en réduire le risque.»
M. Barrette : Commentaire?
M.
Caire
: Eh
bien…
M.
Caire
:
…lorsque cela est nécessaire à la prise de mesures visant à corriger les
impacts d'une atteinte visée au deuxième alinéa de l'article 2.2 ou à en
réduire le risque.»
M. Barrette : Commentaire?
M.
Caire
: Bien…
voilà. Excusez, vous avez raison. Non, mais j'étais ébahi, tellement moi aussi,
je trouve que c'est un article brillant.
L'article 12.3 confère l'obligation pour
un organisme public de communiquer sans délai au chef gouvernemental de la
sécurité de l'information tout renseignement, incluant un renseignement
personnel, dans le contexte de la prise de mesures permettant d'assurer la
sécurité de l'information.
M. Barrette : Et ça, c'est en
lien avec le deuxième alinéa de 12.2, hein, c'est ça?
M.
Caire
: Oui.
Exact.
Le Président (M. Simard) :
…puisse peut-être…
M. Barrette : Non, bien… Hein?
Si je souhaite…
Le Président (M. Simard) :
Non, bien, parce que le député de Rosemont était prêt, peut-être, pour formuler
une intervention.
M. Barrette : Non, bien,
disons que je tournais ma langue sept fois pour la formuler correctement, là.
Dans 12.2, là, l'organisme constate, O.K., c'est bien ça, hein?
M.
Caire
: Oui.
M. Barrette : C'est en
fonction du deuxième alinéa. Alors, l'organisme public constate qu'une ressource…
il y a eu un problème, un événement de confidentialité, comme on a dit
précédemment à plusieurs reprises dans 64. Ça, ça veut dire que… essentiellement,
le dirigeant, là, celui qui est là, là, a le droit de demander n'importe quoi,
là, c'est… qui est en lien avec cet événement-là, là, il n'y a pas de limite,
là.
M.
Caire
: Oui,
oui. Qui est en lien avec l'incident de confidentialité. En fait, basé sur
l'expérience, sans cibler des cas très précis, je vous dirais qu'il y a des
attaques qui ont été rapportées peut-être un peu tard aux autorités, d'une
part.
M. Barrette : On va dire ça
comme ça.
M.
Caire
:
D'autre part, il y a eu beaucoup de «je suis capable», donc on relatait les
faits, bien, c'est-à-dire le minimum, puis, après ça, c'était :
Inquiétez-vous pas, on s'en occupe, avec des conséquences plus ou moins
heureuses.
Ce qui nous amène à vouloir, avec le
déploiement du réseau gouvernemental de cyberdéfense, briser un peu cette
espèce de culture où chacun voit une attaque, une cyberattaque comme un événement
honteux qu'on doit cacher parce que ça doit vouloir dire qu'on n'est pas bon.
Alors là, ce qu'on dit, c'est : Bien non, tu sais, au contraire,
partagez-le, partage-le rapidement, puis on va travailler… L'idée du réseau gouvernemental
de cyberdéfense, c'est cette espèce de périmètre de sécurité…
M.
Caire
: …parce
que ça doit vouloir dire qu'on n'est pas bon. Alors là, ce qu'on dit,
c'est : Bien non, au contraire, partagez-le, partagez-le rapidement puis
on va travailler… l'idée du réseau gouvernemental de cyberdéfense, c'est cette
espèce de périmètre de sécurité. Maintenant, souvent, pour analyse, on va avoir
besoin des différents journaux qui sont générés par les entrées, et tout ça,
pour être capable de, bon, il y a différents… C'est pour ça qu'on dit même si
ça doit être régénéré, parce que, des fois, ce n'est pas toujours journalisé,
donc là, il y a d'autres manoeuvres, mais il dit : Ce n'est pas grave, tu
vas chercher l'information, donne-la-moi, puis on va analyser ça, puis on va
essayer de trouver les contre-mesures à l'événement dont tu as été la victime.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de La Pinière.
M. Barrette : Je n'aurai peut-être
pas la réponse maintenant, là, vu que c'est à 13 heures, là, qu'on suspend.
Le Président (M. Simard) :
Oui, tout à fait.
M.
Caire
: Oui,
mais il y a consentement pour finir à 3 heures du matin.
M. Barrette : Ça ne me dérange
pas, moi, je ne suis pas sûr que tout le monde va être content de ça, c'est
comme une garde, là, il n'y a rien là. Là, ce que je comprends, là, ici, la
manière que c'est écrit, c'est, d'abord et avant tout, lié aux données qui sont
emmagasinées là. Mais est-ce que, de la manière que c'est écrit aussi, quand on
dit «tout renseignement», ça peut nous mener, «tout renseignement» à propos des
individus qui auraient été en faute à l'intérieur de l'organisation, est-ce que
ça peut aller jusque-là? Est-ce que ça peut aller aussi à toute information
liée à une enquête interne qui a été faite?
M.
Caire
: Ça
pourrait.
M. Barrette : Mais est-ce que
c'est clair que ça peut aller là?
M.
Caire
: Oui,
oui, bien oui. Mais, en fait, les individus qui sont en cause, je vous dirais
qu'on n'a pas besoin…
M. Barrette : Mais s'il y en a
là, s'il y en a.
M.
Caire
: …on
n'a pas besoin de 12.3, là, je veux dire, qui sont les responsables des systèmes,
qui sont les DI, qui sont les responsables… on le sait, là, je vous dirais,
est-ce que… on n'a pas besoin de 12.3 pour savoir ça, là. Ce que 12.3 vise,
c'est de dire : Bon. Bien, écoute, tu as quelle application, tu as quelle
version de l'application. As-tu déployé — excusez
l'anglicisme — les patchs de sécurité? Est-ce que ça a été mis à
jour? Quand est-ce que ça a été mis à jour? Pourquoi ça n'a pas été mis à jour?
Bon.
M. Barrette : Non, je
comprends.
M.
Caire
:
Est-ce que tu as des journaux qu'on vérifie, il y a-tu exfiltration?
M. Barrette : Parce que 12.3
touche ce qui a été touché, mais pas ce qui a touché. Puis c'est ça qui est l'objectif
de 12.3
M.
Caire
: Oui,
c'est ça.
M. Barrette : O.K. Bien là…
Le Président (M. Simard) :
D'autres remarques?
M. Barrette : Bien, cet après-midi.
Le Président (M. Simard) :
C'est ça.
M. Marissal : Il reste 18
secondes, M. le Président. Ça ne sert pas à grand-chose que je me lance là, on
va garder ça pour tout à l'heure.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, compte tenu de l'heure, nous suspendons nos travaux pour l'heure
du midi et on se retrouve à 15 heures dans la même salle, croyez-le ou pas.
(Suspension de la séance à 13 heures)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 6)
Le Président (M. Simard) :
Alors, voilà. Donc, je vous souhaite la bienvenue. Bon retour. Je vous confirme
que nous avons quorum et que nous pouvons reprendre nos délibérations.
Au moment de suspendre cet avant-midi,
nous allions entamer nos discussions sur l'onglet, en fait, 12.3, et le député
de Rosemont, à ce moment-là, avait signifié son intérêt de prendre la parole.
Alors, cher collègue.
M. Marissal : Oui. Attendez
que je... Rebonjour, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Bonjour.
M. Marissal : Donnez-moi deux
petites secondes que j'arrive ici, que je me... ici. Ah oui! Je vais le relire,
là, pour qu'on se remette dans le bain, si vous permettez.
«12.3 : Un organisme public doit, sur
demande du chef gouvernemental de la sécurité de l'information, lui communiquer
sans délai tout renseignement, incluant un renseignement personnel, même si
celui-ci doit être généré...», et je m'arrête ici, là, on comprend l'idée, là.
«Un organisme public doit, sur demande du chef gouvernemental de la sécurité de
l'information...», là, on comprend qu'ici il y a un lien direct entre le chef gouvernemental
et... on ne peut pas les appeler les sous-chefs, là, ça a l'air péjoratif, là,
mais les chefs de département de ministères... L'organisme est donc
représenté... Comment vous l'appelez, M. le ministre?
M.
Caire
: Le
chef délégué de la sécurité de l'information, M. le député.
M. Marissal : Donc, l'organisme
ici est représenté en la personne du chef ou de la cheffe déléguée de la
sécurité en information.
M.
Caire
:
Exact.
M. Marissal : O.K. Vous avez
prévu des mécanismes, on s'approche un peu, là, de ce qui est lanceur d'alerte,
là, par exemple, là. Vous avez prévu des mécanismes où ça ne passerait pas, par
exemple, par le chef délégué qui, pour x ou y raison, refuserait de le faire.
Moi, je peux imaginer plein de raisons, notamment parce qu'il aurait tort puis
qu'il se serait fait prendre en retard puis qu'il dit à son staff : Bien
non, ce n'est pas nécessaire de le monter tout de suite. Si le chef demande au
délégué puis qu'il n'y a pas de remontée d'information, ça s'arrête là. Donc,
il faut qu'il y ait une soupape.
M.
Caire
: Oui.
Bien, en fait, vous allez le voir dans les différentes responsabilités qui sont
dévolues au chef gouvernemental de la sécurité de l'information et, in
extensio, à son chef délégué. Vous avez aussi les indications d'application qui
sont d'ordre exécutoire, donc qui ne sont pas laissées à la discrétion des gens
quant à leur exécution, mais on a quand même circonscrit la portée de cet
article-là aux incidents de confidentialité. Les incidents de...
M.
Caire
:
...vous avez aussi les indications d'application qui sont d'ordre exécutoire,
donc qui ne sont pas laissées à la discrétion des gens quant à leur exécution,
mais on a quand même circonscrit la portée de cet article-là aux incidents de
confidentialité.
Les incidents de confidentialités sont
définis dans le projet de loi n° 64 que nous étudions actuellement. Donc,
c'est vraiment, pour résumer, en cas d'une cyberattaque, on a établi, on veut
établir que la rapidité de réaction de l'organisation est le maître-mot pour
empêcher ou, dans le cas présent, parce qu'on a anticipé ou avéré un incident
de confidentialité. Donc, dans le cas où on anticipe une attaque, donc, il y a
une attaque qui n'est pas réussie, ou il y a une attaque qui a réussi et donc
qui a traversé les systèmes de défense, dans l'un et l'autre, il y a urgence à
agir.
Donc, c'est un peu... C'est un peu l'idée
de cet article-là, l'idée du sans délai, l'idée de communiquer les informations
qui sont de nature à prendre des mesures pour empêcher l'attaque ou en mitiguer
les conséquences, là.
• (15 h 10) •
M. Marissal : O.K. Mais
il n'est pas exclusivement question des attaques, ici, là. Ça peut être toute activité
entourant le traitement, le stockage de la donnée personnelle, là.
M.
Caire
: Bien,
en fait, non, M. le député, parce que vous devez vous référer au deuxième alinéa
de 12.2. Le deuxième alinéa dit : «Lorsqu'un organisme public constate
qu'une ressource informationnelle ou une information sous sa responsabilité
fait ou a fait l'objet d'une atteinte à sa confidentialité, à sa disponibilité
ou à son intégrité, ou qu'un risque qu'une telle atteinte est appréhendé, elle
doit prendre toutes les mesures visant à en corriger les impacts ou à en
réduire le risque.» Donc, c'est en vertu du deuxième alinéa de 12.2 que vous
devez lire 12.3.
M. Marissal : O.K. Alors,
ici, on est vraiment dans le département des...
M.
Caire
:
Cyberattaques.
M. Marissal : ...des
attaques ou tentatives d'attaque.
M.
Caire
: C'est
ça.
M. Marissal : Très bien.
Mais ma question demeure. Est-ce qu'il y a subséquemment dans le projet de loi
un complément d'objet direct de cet article qui dit qu'il y a une autre façon
de faire monter l'information? Que si, d'aventure, là, une personne qu'on
pourrait appeler le CDS, le CDSI, là, on va faire court, le chef délégué de la
sécurité de l'information ne collabore pas pour x ou y raisons, on peut
imaginer des raisons, est-ce qu'il y a une autre façon de faire cheminer l'information?
M.
Caire
: En
fait, non, parce que, techniquement, c'est lui qui détient l'information et la responsabilité.
Mais là, à ce moment-là, il est en défaut de sa responsabilité vis-à-vis de la
loi. Il peut toujours... Il peut toujours décider de faire ça, mais sa carrière
va être courte.
M. Marissal : Bien, ça
durera le temps qu'on... le temps que le chat sorte du sac.
M.
Caire
: Ça
durera le temps de l'opposition. C'est ça. Ça va durer le temps qu'on réalise
qu'il s'oppose à quelque chose qui est de sa...
M.
Caire
: ...il
est en défaut de sa responsabilité vis-à-vis de la loi peut toujours décider de
faire ça, mais sa carrière va être courte.
M. Marissal : Bien, elle
durera le temps que le chat sorte du sac.
M.
Caire
: Ça
durera le temps de l'opposition. C'est ça, ça va durer le temps qu'on réalise
qu'il s'oppose à quelque chose qui est de sa responsabilité. Mais je veux dire,
il va être appelé à relever de nouveaux défis, là.
M. Marissal : Oui. Ou
s'occuper de sa famille. On connaît les codes. Mais vous avez dit, vous-même,
ce matin, qu'il y a eu des cas où ça a été long, là, puis je ne sais pas si les
gens étaient sur leurs mains ou...
M.
Caire
: Oui,
oui, absolument. Mais ces obligations-là n'existent pas aujourd'hui, M. le
député, là. C'est pour ça qu'on les met dans la loi.
M. Marissal : Ils n'existaient
pas au moment de l'exemple, donc, que vous nous donniez.
M.
Caire
: L'exemple
que nous avons... Prenons exemple au hasard, Place 0-5, là, il n'y a pas
d'obligation légale, là. Je veux dire chaque organisme public est responsable
de la sécurité de ses systèmes dans le contexte actuel.
M. Marissal : Mais, tu sais, je
ne veux pas me transformer en épouvantail à moineaux. Mais, tu sais, des
tentatives de hacking, de cyberattaque, il y en a quand même beaucoup, il y en
a souvent, on le sait. J'ai le chef... je vais finir par l'apprendre par coeur,
le chef délégué se dit : Bien, regarde, il y a eu une tentative, on l'a
réglée tout de suite, ça ne s'est jamais rendu, ça a «popé» dans un écran, puis
c'est fini, on n'en parle plus. Puis qu'un de ses subalternes qui dit :
Bien, non, chef, il faudrait qu'on en parle parce qu'on a eu...
M.
Caire
: Il
n'a pas le choix. En fait... Puis, si je peux me permettre, il n'a pas le choix
de par le projet de loi n° 64, donc la divulgation, par 64, elle est
obligatoire. Et il n'a pas le choix de répondre aux demandes du chef gouvernemental
de la sécurité et de l'information de par la loi que, j'espère, nous
adopterons. Donc, dans les deux cas, il y a deux lois, là, qui encadrent,
chacune de leurs compétences respectives, les obligations qui sont faites.
M. Marissal : Et je présume
qu'il y a une troisième loi qui est celle sur les lanceurs d'alerte qui
s'appliquerait.
M.
Caire
: Oui,
mais là on ne touche pas... là on touche aux actes répréhensibles, on ne touche
pas aux incidents de confidentialité. Donc, la loi sur les lanceurs d'alerte,
sur les actes répréhensibles, je ne pense pas qu'elle s'appliquerait dans le
sens où... C'est une bonne question, honnêtement, là, sur les actes
répréhensibles. Puis j'ai travaillé sur le projet de loi à l'époque, là, mais
vous excuserez mes défaillances, là, mais je ne sais pas si elle
s'appliquerait. Peut-être. Là, vraiment, il faudrait que je demande à un avis
juridique, là.
Mais, de toute façon, je veux dire, 64 lui
fait obligation dans le cas d'un incident de confidentialité, 64 lui fait
obligation de le divulguer et de le divulguer à la CAI aussi, là, je tiens à le
préciser, donc à la CAI, aux gens concernés et à toute personne qui peut
contribuer à circonscrire. Comme elle est technologiquement neutre, on n'a pas
voulu identifier le DPI dans 64, mais on vient clairement, ici, le faire dans
la LGGRI, parce que là, le volet technologique... 64, comme j'ai dit, s'adresse
aux...
M.
Caire
: …et à
toute personne qui peut contribuer à circonscrire. Comme elle est
technologiquement neutre, on n'a pas voulu identifier le DPI dans 64, mais on
vient clairement, ici, le faire dans la LGGRI, parce que là, le volet
technologique… 64, comme j'ai dit, s'adresse aux obligations juridiques, là,
95, lui, adresse les questions opérationnelles et technologiques.
M. Marissal : O.K. Une petite
dernière, «sans délai», est-ce que c'est défini plus précisément? Qu'est-ce
qu'on entend par «sans délai»?
M.
Caire
: Oui.
Et je vous dirais que j'ai insisté sur cette appellation-là, c'est
immédiatement au moment où vous avez connaissance des faits.
M. Marissal : Pourquoi est-ce
qu'on ne l'écrit pas comme ça?
M.
Caire
: Parce
que «sans délai», c'est ce que ça veut dire, c'est les termes usuellement
utilisés dans le corpus législatif.
M. Marissal : Oui.
M.
Caire
: On
sait bien, si c'est moi qui le dit, ça ne compte pas. Il préfère… il préfère Me
Bacon.
M. Marissal : Bien… Chacun nos
compétences.
M.
Caire
: Je
vous taquine, M. le député.
M. Marissal : Je ne suis pas
avocat, je ne prétends même pas pratiquer le droit illégalement, comme mon
collègue de La Pinière, qui…
M.
Caire
: Non.
Bien, il y a le député de La Pinière. Oui, c'est ça. Qui s'improvise.
M. Marissal : Non, mais c'est
parce qu'on apprend souvent dans les… tu sais, les projets de loi, dans des
termes qui disent ça…
M.
Caire
: Oui.
Non, tout à fait, tout à fait. Je vous taquinais, là, M. le député.
M. Marissal : …dans le langage
usuel, si je vous dis : Bien, essaie de me faire ça sans délai, ou
bien : Reviens-moi sans délai, est-ce que la personne va comprendre que
c'est comme drette là , ou ça peut aller à demain, tu sais.
M.
Caire
: Oui.
Non.
M. Marissal : Légalement,
c'est drette là.
M.
Caire
: Dans
les plus brefs délais, ça, ça pourrait aller à demain. Sans délai, c'est là,
là.
M. Marissal : O.K. C'est
intéressant. O.K., merci.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de La Pinière.
M. Barrette : Oui. J'aurais
probablement un amendement, M. le Président, mais je veux en discuter tout de
suite très ouvertement avec le ministre. C'est vraiment du détail, c'est la
ceinture et les bretelles, là, mais il me semble que quand un… le chef
gouvernemental de la sécurité de l'information demande des renseignements, là,
qui sont de nature personnelle et ainsi de suite, là, il me semble que ça
serait assez justifié, ne serait-ce que pour les archives de la chose, qu'il
soit obligé à fournir précisément, dans sa demande, les motifs de sa demande.
Parce qu'il pourrait demander des… n'importe quand, tu veux demander des
renseignements, là, à matin, là, ça me tente de regarder quelque chose.
M.
Caire
: Non,
non, je vous entends. Je vous entends. C'est juste que moi, je le mets dans un
cadre opérationnel, puis je te dis : Envoie-moi ta journalisation, puis
là, la réponse, c'est : O.K., mais envoie-moi ça par écrit, puis
envoie-moi les motifs pour lesquels tu me demandes ça. On veut-u ça? Mais on
parle, on jase, là.
M. Barrette : C'est… On parle,
c'est l'inverse. Moi, ce que je souhaiterais, là, puis ça, c'est pour des fins
documentaires, parce qu'à un moment donné il va y avoir des rapports puis des
audits, là.
M.
Caire
: Oui,
oui.
M. Barrette : Le chef de
sécurité, c'est un individu qui va avoir beaucoup de pouvoir. Il va faire peur
au monde, là, techniquement. C'est le chef de la sécurité, là, quand il va
débarquer, normalement, les colonnes du temple devraient trembler.
M.
Caire
: Je
suis assez d'accord.
M. Barrette : Peut-être que
quelqu'un pourrait vouloir abuser de sa situation, on ne sait jamais, mais… Alors,
moi, je dis simplement que ça serait tout à fait indiqué, à mon avis, que le
chef de la sécurité gouvernementale dise : Il s'est passé telle chose,
nous avons eu vent que, et pour cette raison, nous aimerions avoir les
renseignements a, b, c, d.
M.
Caire
: Mais
c'est ça que je dis, puis on jase, là…
M. Barrette : …simplement que
ça serait tout à fait indiqué, à mon avis, que le chef de la sécurité
gouvernemental dise : Il s'est passé telle chose, nous avons eu vent que…
et, pour cette raison, nous aimerions avoir les renseignements a, b, c, d.
M.
Caire
: Mais
c'est ça que je dis. Puis on jase, là. Je suis dans une situation, je suis sous
attaque, l'attaque n'a pas réussi. Je dis : Eh! envoie-moi tes journaux.
Puis le chef délégué, de répondre au chef du gouvernement : Pas de
trouble. Envoie-moi ça par écrit, puis détaille-moi les motifs pour lesquels tu
me demandes ça, puis, quand j'aurai eu ça, là, je te l'enverrai.
M. Barrette : Oui, mais ce
n'est pas ça que… Moi, je la prends à l'envers. Là, on prend vraiment la même
situation mais à l'envers. Moi, je la prends vue d'en haut, dans la situation
où il sera audité. Je ne la prends pas vue d'en bas, comment le cave qui est en
dessous ne va défier pas le gars qui est en haut pour lui demander une
justification.
M.
Caire
: Bien,
il ne le défie pas.
M. Barrette : Bien oui.
M.
Caire
: Il
respecte la loi. Il dit : Envoie-moi tes motifs, puis, quand je verrai tes
motifs…
M. Barrette : Bien oui, mais
ce n'est pas écrit que la loi, là… fournit ses motifs.
M.
Caire
: Puis
l'autre affaire, l'autre affaire que je soumets respectueusement au député de La Pinière,
si je suis obligé d'évoquer mes motifs, est-ce que quelqu'un va évaluer si mes
motifs sont valables?
M. Barrette : Oui, mais, là,
ça, c'est… Oui, peut-être, c'est correct. Ça veut dire qu'il n'y aura jamais, jamais
de circonstance où on va, de façon abusive ou intempestive, demander accès à
des données.
C'est facile… J'ai eu vent qu'il y a eu
une tentative de hacking. O.K. Envoie-moi tes… O.K. Nous avons eu vent qu'il y
a eu une tentative d'intrusion dans nos données. Alors, on veut avoir la
journalisation. C'est facile. Tentative d'intrusion. Hacking. Mais O.K., là,
là, mais c'est parce qu'à l'interne, là, on a eu vent que, peut-être, qu'il y
aurait eu circulation inappropriée de données. Bien, moi, pour toute
demande qui sera demandée… faite, pas demandée, mais faite pour avoir accès à
des données personnelles, ça m'apparaît raisonnable que, dans la demande, il y
ait un minimum de justification ou d'information qui justifie la demande en
question. Moi, je ne demande pas un téléroman, là.
• (15 h 20) •
M.
Caire
: Non,
non, je comprends. Ce que j'essaie d'amener dans la discussion, c'est qu'on est
dans une logique où on dit : Tu dois lui communiquer sans délai. Donc, on
est en situation d'urgence. Puis je comprends que mon collègue de La Pinière
a une expertise des urgences nettement supérieure à la mienne. Donc, on est
dans une situation d'urgence. Est-ce que c'est le temps, à ce… Puis je ne dis
pas que la demande n'est pas légitime… Est-ce qu'on le fait là? Bien, est-ce
que subséquemment il n'y aurait pas… Puis je comprends l'idée de la reddition
de comptes, puis je la comprends, puis l'idée n'est pas folle, là.
Mais moi, là, je me mets dans la place de
mon chef gouvernemental de la sécurité de l'information, le chef délégué. Je
reprends un petit peu, là, le contexte du collègue de Rosemont, on est dans une
dynamique où les deux ne sont peut-être pas les meilleurs amis du monde.
Situation typiquement humaine. Puis là, moi, ils me demandent des informations,
puis moi… pas de problème…
M.
Caire
: …je
reprends un petit peu, là, le contexte du collègue de Rosemont, on est dans une
dynamique où les deux ne sont peut-être pas les meilleurs amis du monde. Situation
typiquement humaine. Puis là, moi, ils me demandent des informations, puis moi,
je dis : Pas de problème, la loi m'oblige à te le donner. Par contre la
loi me permet de dire : Justifie-moi ça.
M. Barrette : Non, ce n'est
pas ça que…
M.
Caire
: Bien
il faut trouver un libellé qui dit ça.
M. Barrette : Non, non, non.
Bien, ce n'est pas une question de justification que d'inclure dans la demande
les informations relatives à, bien, on peut appeler ça une justification, là.
Mais en quelque part, moi, je dis simplement que s'il a dit : S'il y a
rétroaction, c'est correct de faire ça, avec un seul angle, empêcher des demandes
intempestives. Le gars qui est en haut, là, lui, là, s'il fait des demandes
intempestives, bien, peut-être que, lui aussi, il va se faire taper sur les
doigts parce qu'il a fait des demandes intempestives.
M.
Caire
: Je
comprends. Est-ce qu'on…
M. Barrette : Et l'autre
élément que je voulais noter, là, je regarde 12, 12 qui est… on va dire que
c'est l'article avec un a majuscule.
M.
Caire
: Oui,
oui, c'est clair.
M. Barrette : Bon. Bien, on a
12.1, 12.2 fait référence à 12.1, 12.3, 12.2 et ainsi de suite, là. C'est une
espèce d'article en cascade, tout s'emboîte. Alors, moi, je trouve qu'à 12.3 de
mettre là un élément qui oblige le demandeur de dire… deux points, tel événement.
M.
Caire
: Bien,
moi, je…
M. Barrette : Ce n'est pas, ce
n'est pas, ce n'est pas… Il ne faut pas voir ça comme étant une justification.
Ça ne donne pas le pouvoir au délégué de dire non. Tout ce que ça fait, ça,
c'est que ça dit : Bien, regarde, tu as une raison de l'amender, là, bien,
inscrit-là. Puis, à un moment donné, quand on reverra rétrospectivement ce qui
s'est passé dans les deux dernières années…
M.
Caire
: J'ai
une proposition. Puis le DPI, il me parle…
M. Barrette : O.K. Moi, j'ai
vu qu'il vous parle… M. le ministre, qu'il vous parlait dans le dos.
M.
Caire
: Oui,
je sais, mais… Écoutez, quand on est ministre, je pense qu'il faut s'habituer à
ça.
M. Barrette : Oui, il y en a quelques-uns,
oui.
M.
Caire
: Non,
mais, M. le député, je vous soumets modestement article 12 de la loi qui
introduit l'article 22.1.1.
M. Barrette : Lequel, lequel,
lequel?
M.
Caire
: C'est
l'article 12 de la loi n° 95 qui viendrait introduire l'article
22.1.1 : «Le gouvernement prévoit, par règlement, les modalités et
conditions d'application des articles 12.2 à 12.4.» Donc, ça, on pourrait… moi,
j'ai… puis là, là…
M. Barrette : Ah! le mettre
dans le règlement. Bien, pourquoi ne pas le mettre dans la loi? C'est bien plus
simple.
M.
Caire
: Bien,
c'est parce que…
M. Barrette : Voyons, ça,
c'est une échappatoire, là.
M.
Caire
: Non,
non, mais… Non, non, non. Mais c'est parce que, moi, là, ce que j'aime… je ne
suis pas contre.
M. Barrette : Alors, soyons
pour.
M.
Caire
: Je ne
suis pas contre l'idée. Ce que je dis à mon collègue de La Pinière, c'est
que nous sommes dans un article où nous avons à réagir rapidement. Ce que je
n'aime pas, c'est l'idée d'amener des éléments de discussion.
M. Barrette : Bien, ce n'est
pas un élément de discussion.
M.
Caire
: Ah!
bien oui, par exemple, là, bien oui.
M. Barrette : Bien, non, non.
M.
Caire
: Bien
oui.
M. Barrette : Bien non. Bien
non. Bien non.
M.
Caire
: Bien,
je ne comprends pas, d'abord. Parce que, moi, je dois justifier ma demande…
M. Barrette : Ce n'est pas un
élément de discussion, c'est un élément documentaire qui sert…
M.
Caire
:
...d'amener des éléments de discussion.
M. Barrette : Mais ce
n'est pas un élément de discussion.
M.
Caire
: Ah!
bien oui, par exemple, là.
M. Barrette : Bien non.
M.
Caire
: Bien
oui.
M. Barrette : Bien non.
M.
Caire
: Bien
oui.
M. Barrette : Bien non.
Bien non. Bien non.
M.
Caire
: Bien,
je ne comprends pas, d'abord. Parce que moi, je dois justifier ma demande.
M. Barrette : Ce n'est
pas un élément de discussion. C'est un élément documentaire qui sert
éventuellement à une révision. Ce n'est pas un élément de débat, c'est
simplement de dire...
M.
Caire
:
Bien... O.K., mais il faut trouver un libellé.
M. Barrette : C'est comme
une lettre, là... Quand le gouvernement envoie une lettre ou n'importe qui
envoie une lettre, il y a «Objet», en haut. Objet, deux points. L'objet. Bang!
Dans le cas présent, c'est : Si je suis pour demander des données
personnelles, là, voici l'événement qui est en cause.
M.
Caire
: Mais
je le dis d'entrée de jeu au député de La Pinière, je ne suis pas contre
l'idée que la demande soit motivée. Ce que je souhaite, c'est que cette
justification-là ne se fasse pas vis-à-vis de la personne à qui s'adresse la
demande, parce que ce ne sera pas à cette personne-là à évaluer si la demande
est pertinente...
M. Barrette : Bien oui,
mais c'est parce que...
M.
Caire
: ...et
que cette justification-là ne soit pas un motif de délai. C'est juste ça que je
dis. Puis, si le député de La Pinière est d'accord avec moi, trouvons un
libellé. Et ce que je lui propose, c'est de l'intégrer à l'article 22.1.1,
et pas dans une perspective de dire : 22.1.1 comprend ça.
M. Barrette : Ce que...
M.
Caire
: On
peut... On pourra modifier... Mais je veux juste finir, M. le député.
M. Barrette : Oui, oui,
excusez, pardon.
M.
Caire
:
22.1.1 pourra dire ce qu'il dit. Et nous pourrons écrire dans la loi que ces
règlements-là doivent prévoir notamment... on en a fait, des amendements comme
ça, à satiété, là.
M. Barrette : Moi, si ce
que je recherche est écrit dans la loi, je n'ai pas de problème.
M.
Caire
: Oui.
Parfait.
M. Barrette : Mais, si
c'est dans la loi, ça sera défini par un règlement à venir, j'ai un problème.
M.
Caire
: Non,
non, non. Je lui dis qu'on pourra, comme on le fait...
M. Barrette : C'est
correct.
M.
Caire
:
...comme on l'a fait. La loi dit : Tu dois faire un règlement, ta, ta, ta.
Notamment... «Le règlement doit comprendre, notamment, la justification d'une
demande en vertu de 12.3.» Moi, je n'ai pas de problème à écrire ça, là.
M. Barrette : O.K. Alors,
vous allez... Me Bacon, vous allez être aussi inspirée que pour 7.1?
M.
Caire
:
Pierre...
M. Barrette : Ou
Pierre... ou M. Rodrigue.
M.
Caire
: Moi,
je n'ai pas de problème. Je n'ai pas de problème.
Mais 12.3, il traite l'urgence d'agir. Je
comprends la préoccupation du député de La Pinière. Je suis d'accord qu'on
ne peut pas se servir de ce pouvoir-là pour en abuser et demander des
renseignements personnels à tout vent. Je suis d'accord pour apporter un
amendement qui va dire que le chef gouvernemental de la sécurité de
l'information devra rendre des comptes sur les renseignements personnels qui
lui auront été communiqués.
M. Barrette : On
s'entend, là, on fera ça. O.K.
M.
Caire
: Je
suis d'accord. Je pense que 22.1.1, à la suggestion...
M. Barrette : Nous allons
nous en souvenir à 22.1.1.
M.
Caire
: Ah!
bien... oui, oui. Puis on pourra même faire une proposition d'amendement,
Gaétan...
Le Président (M. Simard) :
L'idée de l'amendement, pour l'instant...
M. Barrette : Arrivera
plus tard.
Le Président (M. Simard) :
Très bien, arrivera plus tard.
M. Barrette : Maintenant,
M. le Président, un dernier commentaire.
Le Président (M. Simard) :
Oui, je vous en prie.
M. Barrette : 12.3, là,
il n'y a absolument rien là-dedans qui a une notion d'urgence, là.
M.
Caire
: Bien,
«sans délai», il n'est quand même pas si pire, là.
M. Barrette : Non, le
«sans délai», c'est pour faire... amener...
M.
Caire
: …on
pourra même faire une proposition d'amendement…
Le Président (M. Simard) :
L'idée de l'amendement, pour l'instant…
M. Barrette : …arrivera plus
tard.
Le Président (M. Simard) : Très
bien, arrivera plus tard.
M. Barrette : Maintenant, M.
le Président, un dernier commentaire.
Le Président (M. Simard) :
Oui, je vous en prie.
M. Barrette : 12.3, là, il n'y
a absolument rien là-dedans qui a une notion d'urgence, là.
M.
Caire
: Bien,
le «sans délai», il n'est quand même pas si pire, là.
M. Barrette : Non, le «sans
délai», c'est pour amener la documentation demandée au demandeur. C'est ça qui
est… c'est le «sans délai».
M.
Caire
: Oui,
oui.
M. Barrette : Bien, ça ne veut
pas dire que c'est une situation d'urgence. Ça veut juste dire : Regarde,
là, je te demande ça, puis tu me l'envoies au PC.
M.
Caire
: O.K.,
mais on est quand même dans 12.2, alinéa 2, là.
M. Barrette : Bien, oui, mais…
M.
Caire
:
«Lorsqu'un organisme public constate qu'une ressource informationnelle ou une
information sous sa responsabilité fait ou a fait l'objet d'une atteinte à sa
confidentialité, à sa disponibilité, à son intégrité, ou qu'un risque qu'une
telle atteinte est appréhendé, il doit prendre toutes les mesures visant à
corriger les impacts ou en réduire les conséquences.» Un organisme public
doit… — c'est comme ça qu'il faut le lire, là — communiquer
les informations sans délai… Donc, non, ce n'est pas écrit… Il n'y a pas écrit…
M. Barrette : Ce n'est pas
écrit… Ce n'est même pas écrit «immédiatement».
M.
Caire
: C'est
ça, ce n'est pas écrit «il y a péril en la demeure», mais, tu sais…
M. Barrette : Je fais
seulement le commentaire, M. le Président, pour confirmer au ministre que nous
n'avons pas la même notion d'urgence, effectivement.
M.
Caire
: Ça se
peut.
M. Barrette : Voilà. Alors,
nous allons passer au sujet suivant, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : À
moins que notre collègue de Rosemont ne souhaite intervenir.
M. Marissal : …
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Donc, nous en sommes rendus à l'article 12.4. M. le ministre.
M.
Caire
: M. le
Président, «Le président du Conseil du trésor peut utiliser les renseignements
visés à l'article 12.3 pour soutenir les organismes publics en cas d'atteinte
ou de risque d'atteinte visés au deuxième alinéa de l'article 12.2 et
il dispose de tous les pouvoirs nécessaires pour ce faire dont celui de
conclure, conformément à la loi, des ententes avec toute personne ou avec tout
organisme au Canada ou à l'étranger lorsqu'il l'estime nécessaire pour assurer
la sécurité de l'information.
«Le président du Conseil du trésor peut
communiquer à ces personnes ou à ces organismes les renseignements visés au
premier alinéa qui sont nécessaires afin de prévenir, de détecter ou de
diminuer les impacts en cas d'atteinte ou de risque d'atteinte.»
Alors, M. le Président,
l'article 12.4 prévoit que le président du Conseil du trésor dispose de
tous les pouvoirs nécessaires pour soutenir les organismes publics en cas
d'atteinte ou de risques d'atteinte aux ressources informationnelles ou à
l'information, dont celui de conclure des ententes avec toute personne ou tout
organisme au Canada ou à l'étranger.
Le Président (M. Simard) :
Bien. Des commentaires?
M. Barrette : Oui, parce que,
ça, c'est un article libellé d'une façon plus… comment dirais-je, à portée plus
vaste que 7.1. Parce que ça veut dire quoi, ça «dispose de tous les pouvoirs»?
Il peut faire arrêter quelqu'un?
M.
Caire
: Non.
M. Barrette : Bon. Alors…
M.
Caire
: Non,
mais tous les pouvoirs relatifs à discuter, négocier et conclure des ententes.
Tu sais, on parle de conclure des ententes, ici, là.
• (15 h 30) •
M. Barrette : Bien, non, je
comprends. Mais là la phrase…
15 h 30 (version non révisée)
M. Barrette : …dispose de tous
les pouvoirs, il peut faire arrêter quelqu'un?
M.
Caire
: Non.
M. Barrette : Bon.
M.
Caire
: Non,
mais tous les pouvoirs relatifs à discuter, négocier et conclure des ententes.
Tu sais, on parle de conclure des ententes, ici, là.
M. Barrette : Mais non, je
comprends, mais là la phrase, elle dit : «Il dispose de tous les pouvoirs nécessaires
pour ce faire.» O.K., pour soutenir les organismes. Pour ce faire, c'est
soutenir les organismes, dont celui de conclure, bon. Mais tous les pouvoirs nécessaires
pour ce faire, ma lecture, c'est… ce faire, c'est soutenir les organismes, est-ce
que je me trompe?
M.
Caire
: Non,
non, vous ne vous trompez pas.
M. Barrette : Bon, alors tous
les pouvoirs pour soutenir les organismes, c'est quoi, tous ces pouvoirs-là? Il
peut ordonner un déplacement de personnel d'un endroit à l'autre? Tous les pouvoirs,
ça veut dire quoi? Et là, en plus, après ça, là, on dit «conformément à la
loi». Quelle loi?
M.
Caire
: Bien,
cette loi.
M. Barrette : Cette loi-là.
M.
Caire
: La
LGGRI, oui.
M. Barrette : Et là, après ça,
des ententes avec toute personne ou tout organisme, là, essentiellement, là, je
peux transmettre des informations à INTERPOL.
M.
Caire
: Oui,
ou le Centre de la sécurité des télécommunications du Canada.
M. Barrette : Je comprends,
là, mais je veux dire, c'est large, là.
M.
Caire
: Bien,
c'est large. C'est large, oui et non. C'est dans la perspective d'assurer la
sécurité de l'information, là, ce n'est pas… on est dans une situation où on
protège les systèmes d'information. Je vous donne un exemple, puis c'est
public, donc je peux en parler, là. Nous avons conclu, le Québec, le
Secrétariat du Conseil du trésor, bien, le gouvernement du Québec, en fait,
entériné par le Conseil des ministres, a conclu une entente de partenariat avec
le Centre de la sécurité des télécommunications du Canada, dans laquelle on
prévoit effectivement échanger des expertises, échanger des informations,
échanger du matériel technologique pour assurer la sécurité de nos systèmes.
M. Barrette : Mais ça, c'est
bien correct, M. le Président, mais là on parle aussi de la possibilité de
faire circuler dans un autre environnement des données personnelles.
M.
Caire
: Oui.
M. Barrette : Bon, bien, moi,
c'est là où le bât blesse, pas nécessairement blesse, mais les grands points
d'interrogation sont là. Alors, dans 64, là, on met plein, plein, plein de
balises, notamment des balises qui doivent assurer que là où les données s'en
vont… sont de niveau sécurité identique ou équivalent à ce que l'on a ici.
Là, c'est pour ça que je demandais
«conformément à la loi», quelle loi? Ce n'est pas 64, là, c'est 92.5. Moi,
qu'on fasse des ententes techniques et/ou technologiques avec des organismes
réglementaires ou policiers, je le comprends. Mais si, aussi, en plus, on fait
circuler des données personnelles, n'allons-nous pas au-delà…
M. Barrette : …c'est pour ça
que je vous demandais : Conformément à la loi, quelle loi? Ce n'est pas
64, là, c'est 92.5. Moi, qu'on fasse des ententes techniques et/ou
technologiques avec des organismes réglementaires ou policiers, je le
comprends. Mais si, aussi, en plus, on fait circuler des données personnelles,
n'allons-nous pas au-delà de ce que nous devrions faire, notamment considérant
tout ce que l'on essaie de protéger via 64?
M.
Caire
: Bien,
en fait… et là, est-ce que vous connaissez Jiminy Cricket?
M. Barrette : Oui, mais il
n'est pas présent ici.
M.
Caire
: Ah
oui! Il est présent, il est présent.
M. Barrette : Mais il est
peut-être le surnom de quelqu'un, là.
M.
Caire
: Et il
souhaiterait intervenir.
M. Barrette : Bon, c'est qui,
Jiminy Cricket? Ah! O.K.
Le Président (M. Simard) :
Alors, monsieur…
M. Barrette : On connaît
maintenant son nom et son surnom, c'est bon.
M.
Caire
: Non,
mais c'est parce qu'il est sur mon épaule, c'est ma conscience.
M. Barrette : D'accord.
M.
Caire
: Non,
mais je vais laisser M. Rodrigue donner des exemples, puis, après ça, je
vais poursuivre avec la réponse, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
M. Rodrigue.
M. Rodrigue (Pierre E.) : Un
exemple que… ce que ça peut viser… (Panne de son) …récemment, puis vous me
permettrez de ne pas nommer l'organisation, mais on a reçu, via les corps
policiers, une information du FBI à l'effet que des codes d'administrateurs,
d'administrateurs de bases de données, mots de passe circulaient sur le «dark
Web». Donc, ça nous a permis, via le centre opérationnel de cyberdéfense de ce
portefeuille-là, de communiquer avec l'organisation, de lui dire que nous
avions ces codes-là et de vérifier. Puis effectivement il y avait eu… il y
avait déjà un cyberpirate qui était… qui avait intégré, là, les systèmes de
l'organisation en question.
Donc, c'est un peu ça qu'on veut viser,
l'article, par la communication de renseignements. C'est qu'on fait de la
veille sur le «dark Web», et on peut trouver des «log on», mots de passe, noms
de personnes, des fois, même, des noms, des numéros d'assurance sociale. Et il
faut qu'on soit en mesure de communiquer avec les organismes qui sont
susceptibles d'avoir des données sur ces personnes-là pour les protéger
elles-mêmes. Donc, c'est ça qu'on veut signifier. Donc, c'est parce que c'est
un réseau, le réseau de la cybersécurité, et donc c'est de l'information qui
circule via les corps policiers ou des ententes, comme le ministre disait, avec
le Centre de la sécurité des télécommunications. Puis ça va être important d'en
faire, d'autres types d'ententes comme ça, parce que les cyberpirates, par
définition, sont partout dans le monde, et c'est une communauté qui se tient,
la communauté de la cybersécurité, là.
M. Barrette : Bon, moi, je…
M.
Caire
: …me
permettre, je vais compléter la réponse, parce que j'avais… j'ai commencé des
démarches avec le gouvernement français pour essayer d'avoir ce type d'entente
là. Malheureusement, notre législation actuelle faisait en sorte que ce n'était
pas possible. Le projet de loi n° 64 va ouvrir ces portes-là. Alors, vous
comprendrez qu'à travers le gouvernement français ce serait la communauté
européenne qui ferait partie de ce réseau-là, donc il y a un intérêt pour nous
à pouvoir avoir ce genre d'entente là, éventuellement.
Donc, c'est ça, l'idée générale, c'est
d'avoir un réseau qui s'étend, parce que, comme le disait M. Rodrige,
souvent de fois les pirates ne sont pas nécessairement sur notre territoire. Il
faut comprendre ça, là, ils peuvent être à peu près n'importe où. Et donc nous
sommes à leur portée, mais eux ne sont pas à la nôtre. Donc, on ne lutte pas à
armes égales, là.
M. Barrette : Bon, M. le
Président, je suis très content de l'explication. Je pensais bien que ça allait
être quelque chose…
M.
Caire
: …comme
le disait M. Rodrigue, souventefois, les pirates ne sont pas nécessairement sur
notre territoire, il faut comprendre ça, là. Ils peuvent être à peu près
n'importe où. Et donc nous sommes à leur portée, mais eux ne sont pas à la
nôtre. Donc, on ne lutte pas à armes égales.
M. Barrette : Bon. M. le
Président, je suis très content de l'explication, je pensais bien que ça allait
être quelque chose comme ça, puisque, moi-même, j'ai pris l'exemple de
l'INTERPOL, c'est le FBI européen. Alors, c'est correct, mais ne devrait-il pas
y avoir un ajout dans l'article qui spécifie que «toute personne et tout
organisme au Canada ou à l'étranger» sont des personnes ou des organismes qui
ont un niveau, je ne sais pas comment dire, là, qui serait satisfaisant
légalement, qui ont un niveau légal d'approbation, d'accréditation sécuritaire,
genre, notamment la police… whatever. Là… est ouvert, c'est… vous pourriez
faire comme à la TV, dans les séries télévisées, où il y a toujours un policier
qui s'en va avoir un hacker totalement illégal pour résoudre son problème. Là,
c'est comme si on pouvait faire ça, là, «toute personne ou tout organisme au
Canada ou à l'étranger», ça pourrait être n'importe quoi. Est-ce qu'on ne
devrait pas spécifier que, dans ce cadre-là, on envoie ça à des gens qui ont
moins — ce n'est pas le bon mot, là — une accréditation, un
niveau, je ne sais pas comment on le dit dans ce monde-là, qui garantissent que
là où est-ce que ça va atterrir, on est avec nos pairs? Mais là, si ça, c'est
trop demandé…
M.
Caire
: Non,
ce n'est pas une question que c'est trop demandé, M. le député, là, mais
écoutez, vous avez travaillé dans le domaine, vous le savez que ce n'est pas si
simple que ça. À chaque fois qu'on intègre un critère à la loi, puis je ne dis
pas qu'il ne faut pas le faire, là, il faut comprendre que ce critère-là, il
devient fixe.
M. Barrette : Oui, alors, M.
le Président, je vais répondre tout de suite à cet argument-là parce que…
M.
Caire
: Mais
je n'ai même pas fini.
M. Barrette : Non… tout le
raisonnement est dans la phrase introductive. Le ministre me dit : Vous
avez travaillé dans ce domaine-là. Bien, exactement, c'est pour ça que je pose
la question, et je vais donner l'exemple. Il fut un temps, là, lorsque
l'Internet est devenu plus performant, autrement dit, qu'on était capable de
transformer des grosses bases de données ou des données qui étaient
volumineuses. Ce qu'on ne pouvait pas faire il y a 20 ans, il y a environ une
dizaine d'années, là, c'était rendu fluide qu'on pouvait transférer, puis là je
vais prendre mon exemple personnel évidemment qu'on pouvait transférer des
images de radiologie. Des images de radiologie, là, c'est des gigamètres par
image, il y en a 1 000 à chaque qu'il faut envoyer. O.K. Et là, à un moment
donné, là… écoutez bien cette histoire, là, elle est magnifique. Elle est vraie
en plus, puis elle n'est pas canadienne, elle est américaine. À un moment
donné, là, le public américain s'est rendu compte que des hôpitaux américains
envoyaient leurs images dans un autre pays, parce que de fuseau à fuseau
horaire, c'était le jour à un endroit, la nuit aux États-Unis, ça fait qu'on
pouvait avoir des réponses immédiates, jusqu'à ce quelqu'un lève le voile et se
rende compte que l'individu qui était à l'autre bout, qui donnait une
interprétation sur une image…
M. Barrette : ...que des hôpitaux
américains envoyaient leurs images dans un autre pays parce que, de fuseau à
fuseau horaire, c'était le jour à un endroit et la nuit aux États-Unis. Ça fait
qu'on pouvait avoir des réponses immédiates, jusqu'à ce que quelqu'un lève le
voile et se rende compte que l'individu qui était à l'autre bout, qui donnait
une interprétation sur une image, un diagnostic, n'avait pas les compétences
requises.
M.
Caire
: Non,
mais je le comprends...
M. Barrette : Juste un
instant...
M.
Caire
: Ah!
C'est... Lui a le droit de me couper, mais moi, je n'ai pas le droit. C'est
injuste.
• (15 h 40) •
M. Barrette : Alors,
là... Mais je n'ai pas fini mon exemple. Alors là, les États américains...
M.
Caire
: Moi,
je n'avais pas fini mon intervention.
M. Barrette : ...là où
c'est arrivé en premier, puis ça a commencé au Massachusetts...
M.
Caire
: Tout
commence au Massachusetts.
M. Barrette : ...ils ont
dit : C'est terminé. Vous allez devoir faire la preuve qu'à l'autre bout,
là, de la planète, ils ont la compétence équivalente à ici.
M.
Caire
: Oui,
mais...
M. Barrette : Et... Et...
Et...
M.
Caire
: Oui,
mais on n'est pas dans le même univers, là.
M. Barrette : Bien...
M.
Caire
: Là,
vous me parlez de radiologie.
M. Barrette : Non, je
parle de niveau. Ici, on...
M.
Caire
: Non,
non, non. Vous me parlez de...
M. Barrette : La
transposition, là, c'est le niveau de sécurité. Là, je ne parle plus.
M.
Caire
: M. le
député de La Pinière, vous pouvez me parler de radiologie. On a eu ces
débats-là dans mon ancienne vie. On a au Québec des ordres professionnels qui
nous permettent de dire : Bon, bien, voici qui est un radiologiste et qui
ne l'est pas. Bon. Maintenant, en matière de cybersécurité, il n'existe pas,
l'équivalent. Je veux dire, il y a des évidences, là, genre, justement, le
centre... la sécurité des télécommunications, la direction générale de la
sécurité de l'information du gouvernement du Québec. En France, ça a une autre
appellation. Aux États-Unis ou dans les autres provinces, ça... Bon. Ça, on le
sait. Ceci étant dit, sur quel critère pouvons... Quel critère pouvons-nous
mettre dans la loi qui ne sera pas restrictif au sens où on veut être capable
de faire affaire avec des organisations qui ont... qui peuvent nous aider?
Parce que l'idée, là, c'est de dire :
Pouvez-vous nous aider à assurer la sécurité de nos systèmes? Et qui ne fera
pas en sorte qu'on va être obligé d'exclure des organismes qui pourraient le
faire, mais compte tenu du fait qu'ils n'ont pas la norme x, y, machin-truc,
bien, on ne peut pas? La loi dit qu'on ne peut pas. Ça fait qu'on ne pourra
pas, malgré le fait que, de toute évidence, vous pourriez nous aider.
Je donne un exemple. Je regarde un
événement comme le, puis en marge de l'article, je regarde un événement comme
le Hackfest, où il y a souvent des gens là-dedans qui ne sont pas
nécessairement certifiés ci et ça, mais qui sont des machines de guerre en
matière de piratage informatique, là, disons-le. On fait quoi? Le critère qu'on
met dans la loi pour dire : Bien, ces gens-là pourraient nous aider. C'est
quoi? C'est quoi, le critère? Alors, moi, je comprends ce que le député de
La Pinière dit, puis je ne dis pas que je suis en désaccord. C'est sûr.
Mais pour moi, là, la phrase, c'est «lorsqu'il estime nécessaire pour assurer
la sécurité de l'information».
Alors là, je comprends que, ça, ça
présuppose qu'on dit au gouvernement : On te fait confiance pour choisir
des organisations qui vont être capables...
M.
Caire
: ...je
ne dis pas que je suis en désaccord, c'est sûr. Mais, pour moi, là, la phrase,
c'est : «...lorsqu'il l'estime nécessaire pour assurer la sécurité de
l'information.» Alors là, je comprends que ça, ça présuppose qu'on dit au gouvernement :
On te fait confiance pour choisir des organismes qui vont être capables de
t'aider. Est-ce qu'on fait ça? Est-ce qu'on ne fait pas ça? Je laisse le
législateur le soin de décider de ça. Mais, si on ne fait pas ça, on met un
critère. Si on met un critère, quel est-il? Puis comment on s'assure qu'on met
un critère qui ne va pas faire en sorte qu'on va éliminer des gens qui
pourraient nous aider factuellement, mais parce qu'ils ne répondent pas au
critère qu'on a mis, bien, on ne pourra pas collaborer avec eux. C'est juste
ça, mon point.
M. Barrette : C'est tout?
M.
Caire
: Oui.
M. Barrette : C'est assez
facile à défaire, alors je vais le défaire. Alors, prenons l'exemple du
Hackfest, qui est la même chose que le Cybergym dont a fait référence un des...
je pense que c'est M. Waterhouse...
M.
Caire
:
M. Sarrazin.
M. Barrette : Sarrazin. C'est
la même affaire. Dans un Hackfest ou dans un Cybergym, là, vous allez faire
venir des «wiz kids», là, dont la vie illicite est de faire du hacking, vous
allez les mettre dans un local, ils vont rentrer là probablement avec rien
d'autre que leurs deux mains puis leur cerveau, on va les mettre devant un
ordinateur, puis ils vont partir avec rien, ils vont tenter de s'introduire, on
va voir s'ils ont réussi, puis on va faire suivre le fil. Ils ne partiront pas
avec des données. Quand qu'ils auront rentré, on l'aura su, puis ils ne
partiront avec rien. Bon.
Moi, je parle ici du cas de figure où on
est obligés, comme M. Rodrigue l'a dit, c'est un excellent exemple, où
pour résoudre un problème, remonter la trace, le chemin jusqu'au criminel, on
est obligés de transférer des données, bien, personnelles. Bien, moi, je
dis : C'est correct, je n'ai pas de problème avec ça.
Tout ce que je dis, c'est que, si, pour
des personnelles pas techniques, pas technologiques, si, pour des données
personnelles, on a besoin de faire circuler des données ailleurs, qu'on
s'assure qu'on les envoie ou qu'on dise dans la loi qu'on les envoie à des gens
qui ont... ça peut être bien lousse comme, terme, là, mais ils sont reconnus
pour leur capacité de garder sécuritairement les données. Ça ne demande pas une
norme ISO au FBI, là, c'est implicite ou même explicite dans le texte. Alors,
c'est les deux cas de figure.
Là, actuellement, de la manière que c'est
écrit, là, je peux envoyer des données personnelles, pas techniques,
personnelles à un hacker que mon gars connaît en Europe. Aïe! je le connais, ce
gars-là, c'est un maudit bon hacker, envoyez les données, puis qu'il nous teste
pour voir. Bien, ça, je pense que ça ne devrait pas être permis.
M.
Caire
: Bien,
je repose ma question. Je n'ai pas de problème, je veux dire, je vais écouter
la proposition d'amendement du collègue de La Pinière. Mais c'est quoi, le
critère? C'est quoi, le libellé? Moi, je n'ai pas... Mais sérieusement, là,
puis on va l'adopter.
M. Barrette : Alors,
suspendons quelques instants, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Mais, avant cela, je cède la parole au député de Rosemont.
M. Marissal : Oui, juste parce
que c'est dans le même sens, hein? Ça me fait penser au film Catch Me If You
Can, que vous avez probablement vu, non? J'espère.
M.
Caire
: Absolument.
M. Marissal : Sinon ça manque
à votre...
M. Barrette : ...suspendons quelques
instants, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Mais avant cela, je cède la parole au député de Rosemont.
M. Marissal : Oui, juste parce
que c'est dans le même sens, hein? Ça me fait penser au film Catch Me If You
Can, que vous avez probablement vu, non? J'espère, sinon ça manque à votre
culture.
M.
Caire
:
Absolument, à plus d'une reprise d'ailleurs.
M. Marissal : Le député de La
Pinière ne semble pas avoir vu Catch Me If You Can.
M.
Caire
: Mais
le député de La Pinière manque quelque chose.
M. Marissal : Mais c'est vrai
que, parfois, on utilise des criminels pour traquer d'autres criminels, là, ce
qui est éthiquement discutable en toutes circonstances. Puis c'est vrai que ça
ouvre la porte à ça. Puis, à la fin, si vous dites : Oui, mais on a évité
quatre autres attaques catastrophiques contre le gouvernement, bon, on serait peut-être
mal pris de vous le reprocher. Et, cela dit, c'est un projet de loi qu'on
étudie, là, qui va devenir loi, ce n'est pas un scénario de film. Donc, on est peut-être
mieux de faire tout le tour de la question.
Moi, j'ai une autre question par rapport à
ça. Est-ce que, quand vous dites «toute personne ou tout organisme», est-ce
qu'on exclut, donc, les firmes privées?
M.
Caire
: Non.
M. Marissal : Ça fait que si
Garda se lance dans la protection des données personnelles, peut-être l'ont-ils
déjà fait, je ne connais pas assez bien l'entreprise, on pourrait aller là.
M.
Caire
: Il
faut faire attention, il faut faire attention, M. le député, là, on n'est pas
dans la sous-traitance de la sécurité, là.
M. Marissal : Bien, faire
appel, dans le cadre d'une enquête ou d'un risque, ce n'est pas de la
sous-traitance permanente, mais c'est ponctuel. On pourrait aller chercher, par
exemple, une des nombreuses entreprises dans l'intelligence artificielle qui
pullulent à Montréal. Ça reste des privés, même si elles sont souvent en OSBL,
là, en OBNL, puis on pourrait débattre de ça, mais là n'est pas la question,
là, mais à ce moment-là, on ouvre la porte, là, c'est autre chose.
M.
Caire
: Non,
non, je comprends, je comprends. Oui, mais...
M. Marissal : Et je n'ai pas
d'objection formelle de principe, je veux juste voir. Vous ouvrez la porte,
là...
M.
Caire
: Parce
le projet de loi instaure ni plus ni moins que le réseau gouvernemental de
cyberdéfense, là, qui est à l'interne. Je veux dire, les chefs délégués de la
sécurité de l'information sont des gens de l'interne, le chef gouvernemental de
la sécurité de l'information est à l'interne, le Centre gouvernemental de
cyberdéfense, c'est à l'interne. Donc, on est dans des ententes ponctuelles qui
pourraient, oui, amener un avantage sur la sécurité de l'information. Je pense
que vous donnez un exemple qui est intéressant. Peut-être qu'une nouvelle
application en intelligence artificielle, pour lesquelles nous n'avons pas
l'expertise, tu dis : Bon, bien, ça, on voudrait intégrer ça à nos
systèmes, viens nous former. Viens déployer ça chez nous puis viens nous
former, viens former mon monde. Ça pourrait faire l'objet d'une entente.
M. Marissal : O.K. Bon, à ce
compte-là, vous pourriez immédiatement donner quelques contrats au Mossad,
j'imagine, là, puis ça ferait partie de vos partenaires de choix pour…
M.
Caire
: Qui
vous dit qu'on ne l'a pas fait?
M. Marissal : Pardon?
M.
Caire
: Qui
vous dit qu'on ne l'a pas fait?
M. Marissal : Non, mais c'est
bon, je… ça ouvre des portes, là.
M.
Caire
: Mais
je...
M. Marissal : …O.K. Bon, à ce
compte-là, vous pourriez immédiatement donner quelques contrats aux… j'imagine,
là, puis ça ferait partie de vos partenaires de choix pour…
M.
Caire
: Qui
vous dit qu'on ne l'a pas fait?
M. Marissal : Pardon?
M.
Caire
: Qui
vous dit qu'on ne l'a pas fait?
M. Marissal : Non, mais c'est
bon, je… ça ouvre des portes, là.
M.
Caire
: Puis
je le dis, là, à visière levée, l'intention du gouvernement…
Une voix
: Bien non,
mais ce n'est pas ça, ma question.
M.
Caire
: Non,
mais je n'ai pas fini. Arrête, «ce n'est pas ça, la question», bien tannant. M.
le Président.
Le Président (M. Simard) : On
se concentre sur nos interventions.
M.
Caire
:
Merci. Non, non, mais, M. le Président, le député de La Pinière et moi, on
se taquine comme ça, mais c'est sans malice.
Ceci étant dit, et la politique de
cybersécurité, là-dessus, est assez claire, le gouvernement doit garder le
contrôle de ses actifs critiques. Le réseau gouvernemental de cyberdéfense est
un actif critique du gouvernement, donc cette expertise-là, cette maîtrise-là, ce
contrôle-là doit rester à l'interne. Ça, pour ça, il n'y a pas de négociations
possibles, là. Je veux être bien clair là-dessus, là. Donc, qui peut arriver
ponctuellement qu'on ait, oui, besoin… bien, comme on le fait avec le… bien,
quoiqu'avec le gouvernement fédéral l'entente est à plus long terme, là, mais
comme on pourrait le faire avec d'autres États. Mais c'est une question
d'élargir le périmètre de sécurité du gouvernement. Ceci étant dit, je suis
tout à fait ouvert à un amendement. Mais, comme je vous dis, là, il y a une
complexité, il y a une complexité.
Le Président (M. Simard) :
Alors, nous allons suspendre. Très bien. Nous suspendons.
(Suspension de la séance à 15 h 49)
(Reprise à 15 h 57)
Le Président (M. Simard) :
Alors, cher s collègues, nous reprenons nos délibérations. Et cette pause
a été néanmoins très fructueuse. Alors, M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Merci, M. le
Président. Vous avez tout à fait raison, ça a été très fructueux. Alors, nous
avons convenu, M. le Président, que nous allions régler le problème comme
précédemment à 22.1.1.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Y aurait-il d'autres commentaires sur 12.4? Sans quoi, nous allons passer
à l'analyse du sous-onglet 12.5. M. le ministre.
M.
Caire
: M. le
Président, donc 12.5 :
«Le président du Conseil du trésor
maintient, au sein du Secrétariat du Conseil du trésor et sous la direction du
chef gouvernemental de la sécurité de l'information, une unité administrative
spécialisée en sécurité de l'information.»
M. le Président, l'idée est de formaliser
le Centre gouvernemental de cyberdéfense.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Des remarques? M. le député de Rosemont, ça va? 12.6.
M.
Caire
:
«12.6. Le chef gouvernemental de la sécurité de l'information assume les responsabilités
suivantes :
Diriger l'action gouvernementale en
matière de sécurité de l'information;
Recommander au Conseil du trésor des
règles pour assurer la sécurité de l'information, incluant celles relatives à
l'authentification et à l'identification ainsi que recommander au président du
Conseil du trésor des cibles de performance applicables aux organismes publics
en matière de sécurité de l'information;
Établir le modèle de classification de
sécurité des données numériques gouvernementales en fonction de leur nature, de
leurs caractéristiques, de leur utilisation et des règles qui les régissent, et
le faire approuver par le Conseil du trésor;
Signifier aux organismes publics des
attentes en matière de sécurité de l'information et leur formuler des
indications d'application;
Surveiller la mise en œuvre par les
organismes publics des obligations en matière de sécurité de l'information
découlant de l'application de la présente loi, veiller à leur respect et
évaluer les mesures prises par les organismes publics en telle matière;
Rendre compte au président du Conseil du
trésor, selon les conditions et modalités déterminées par ce dernier, des
résultats liés aux cibles de performance ainsi que du respect des obligations
et lui formuler toute recommandation nécessaire;
Exercer toute autre fonction que lui
attribue le président du Conseil du trésor ou le gouvernement.»
Donc, voilà, M. le Président, ce sont effectivement
les responsabilités que devra assumer le chef gouvernemental de la sécurité de
l'information.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des remarques sur cette section?
M. Barrette : Oui. Une question.
• (16 heures) •
Le Président (M. Simard) : Je
vous en prie.
M. Barrette : C'est correct…
16 h (version non révisée)
M.
Caire
: …
Donc, voilà, M. le Président, ce sont effectivement les responsabilités que
devra assumer le chef gouvernemental de la sécurité de l'information.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des remarques sur cette section?
M. Barrette : Oui, une
question.
Le Président (M. Simard) : Je
vous en prie.
M. Barrette : C'est correct.
Je n'ai pas de commentaire vraiment à faire sur ce qui est écrit. Mais qui va
faire les audits puis ce genre de choses là?
M.
Caire
: Vous
parlez selon le…
M. Barrette : En matière de
sécurité et d'information.
M.
Caire
: C'est
le chef gouvernemental de la sécurité de l'information.
M. Barrette : Mais ça ne
devrait pas être dans 12.6, dans ses fonctions?
M.
Caire
: Dans
12.10?
M. Barrette : 12.6. Ça ne
devrait pas être là, là, dans ses fonctions et responsabilités? C'est une
question comme ça, là. Ça peut être ailleurs, là, mais…
M.
Caire
: Bien,
je vais vous relire… je vais juste relire, là, parce que c'est…
M. Barrette : C'est peut-être
moi qui ai lu trop vite, là.
M.
Caire
: Parce
qu'il est là pour évaluer la performance, donc…
M. Barrette : Ah! O.K., vous
mettez ça là-dedans.
M.
Caire
: Oui,
oui.
M. Barrette : Ah! O.K. C'est
correct. Parce que c'était ma question suivante : C'est quoi, évaluer la
performance, mais…
M.
Caire
: Si
vous regardez 5… Oh! Là, de toute évidence… Vous voyez? Aïe! Hein? C'est bon,
ça. M. le Président…
M. Barrette : On sauve du
temps.
M.
Caire
: …mon
instinct me dit que Me Bacon voudrait intervenir.
M. Barrette : Me Bacon,
éclairez-moi.
Le Président (M. Simard) :
Oui. Alors, Me Bacon.
Mme Bacon (Nathalie) : Oui. M.
le Président, vous avez… À l'article 11 du projet de loi, p.l. n° 95,
on introduit l'article 16.6.2, où c'est le président du Conseil du trésor qui
peut, lorsque la situation le justifie, faire procéder à des audits pour l'application
des obligations de la loi. Donc, c'est de façon générale pour toutes les obligations
prévues au chapitre G-1.03.
M. Barrette : O.K. Parfait.
M.
Caire
: Si je
peux me permettre, 5…
M. Barrette : Merci.
M.
Caire
:
…parle de ça, si vous dites «veiller à leur respect et évaluer les mesures
prises par les organismes publics en telle matière». C'est parce que je
comprends ce que Me Bacon dit, puis c'est tout à fait justifié…
M. Barrette : C'est deux… Non.
M.
Caire
:
…mais, si on parle de balayage pour détecter des vulnérabilités, si on parle de
tests d'intrusion, si on parle de tentatives simulées d'hameçonnage, ça, c'est
le centre gouvernemental de cyberdéfense qui va assurer ces mesures-là, qui va
tester les organismes. Donc, effectivement, les audits sur la réalisation d'un
projet, Me Bacon vous a bien exprimé l'article qui s'adressait à ça. Mais, en
termes de cybersécurité opérationnelle, c'est le chef gouvernemental de la
sécurité des informations.
M. Barrette : C'est bon. Ça
m'amène à une question additionnelle. Dans ce que vous m'avez lu, Me Bacon,
c'est une… ce n'est pas statutaire?
Mme Bacon (Nathalie) : Par
«statutaire», vous voulez dire…
M. Barrette : Comme des audits
annuels, là, comme on fait dans des compagnies…
Mme Bacon (Nathalie) : Non,
c'est lorsque la situation le justifie.
M. Barrette : O.K. Ça, c'était
quel… 14, 12?
Mme Bacon (Nathalie) : C'est l'article
11, qui introduit 16.6.2.
M. Barrette : O.K. Bon. On en
discutera là. Peut-être qu'il y aurait lieu de…
M.
Caire
: De le
faire statutaire?
M. Barrette : Bien, peut-être
aux deux ans, ou je ne sais pas quoi, là, mais…
M.
Caire
: Bien,
moi, je serais plus sur les audits, je ne sais pas, sur les tests de vulnérabilité.
M. Barrette : Ça, oui. Ça…
M.
Caire
: Oui.
Oui. Oui.
M. Barrette : Oui, ça… Mais
ça…
M.
Caire
: Oui.
M. Barrette : O.K. C'est bon.
M.
Caire
: D'ailleurs,
à partir de là, on revient à ce que vous avez dit…
M. Barrette : Je le sais.
M.
Caire
: …puis
c'est une question de moyens…
M.
Caire
:
...statutaire?
M. Barrette : Bien là, aux
deux ans, ou je ne sais pas quoi, là, mais...
M.
Caire
: Bien,
moi, je serais plus sur les audits, je ne sais pas, sur les tests de vulnérabilité.
M. Barrette : Ça, oui, ça,
oui. Mais ça... O.K. C'est bon.
M.
Caire
: Mais
là, à partir de là, on revient à ce que vous avez dit.
M. Barrette : Je le sais.
M.
Caire
: Puis
c'est une question de moyens.
M. Barrette : Oui... O.K.
Le Président (M. Simard) :
Donc, toujours sur 12.6, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. Ultimement,
je présume que la Vérificatrice générale aura aussi juridiction? Elle l'a déjà
fait, elle a déjà fait des trucs notamment sur les reprises, là, là...
M.
Caire
: Oui,
oui, bien, ça...
M. Marissal : ...ce qu'on
appelait les reprises numériques, là, puis c'était assez catastrophique,
d'ailleurs, là.
M.
Caire
: Oui,
oui. Bien, dans les vérifications dans ses audits, oui, tout à fait.
M. Marissal : Elle pourrait,
là aussi?
M.
Caire
: Elle
pourrait, oui.
M. Marissal : O.K. Puis juste
pour ne pas que je me mêle complètement, là, dans 14, 64... 64 n'a rien à voir
là-dedans, là, mais 14, surtout, et 95, l'ITQ, là-dedans, il se situe où?
M.
Caire
: En
fait, l'ITQ va fournir les infrastructures technologiques. C'est l'opérateur
des infrastructures technologiques. Donc, elle va, l'ITQ, agir en matière de
prescription de sécurité, elle va agir sous l'égide du chef de la sécurité de
l'information... le chef gouvernemental de la sécurité de l'information. Donc,
l'ITQ va mettre en application ce que le chef gouvernemental de la sécurité de
l'information va prescrire en matière de cybersécurité et de cyberdéfense, dans
ses actifs.
M. Marissal : O.K. Donc, c'est
purement mécanique?
M.
Caire
: Oui,
c'est ça.
M. Marissal : C'est purement
mécanique. O.K., ça me convient. Merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Nous passons donc au point 12.7.
M.
Caire
:
Alors, M. le Président :
«12.7. Un chef délégué de la sécurité de
l'information assume, à l'égard des organismes publics auxquels il est
rattaché, les responsabilités suivantes:
1° appuyer le chef gouvernemental de
la sécurité de l'information dans la prise en charge de l'action
gouvernementale en matière de sécurité de l'information;
2° appliquer, sous la direction du
chef gouvernemental de la sécurité de l'information, les standards, les
directives, les règles ou les indications d'application relatifs à la sécurité
de l'information pris en vertu de la présente loi;
3° assurer la protection des
ressources informationnelles et de l'information, notamment par la gestion des
risques et des vulnérabilités, ainsi que par la mise en œuvre de mesures visant
à les protéger de toute forme d'atteinte, telles des menaces ou des
cyberattaques;
4° prendre toute action requise en
cas d'atteinte à la protection des ressources informationnelles et de
l'information;
5° formuler, en matière de sécurité
de l'information, des indications d'application particulières pour ces
organismes;
6° surveiller la mise en œuvre des
obligations en matière de sécurité de l'information découlant de l'application
de la présente loi, veiller à leur respect et évaluer les mesures prises par
ces organismes en telle matière;
7° rendre compte de sa gestion au
chef gouvernemental de la sécurité de l'information et lui transmettre tout
renseignement demandé, selon les modalités que détermine le président du
Conseil du trésor.
En cas d'incompatibilité entre les
dispositions d'une indication d'application du chef gouvernemental de la
sécurité de l'information prise en vertu du paragraphe 4° de l'article 12.6 et
celles d'une indication d'application...
M.
Caire
: …de la
sécurité de l'information et lui transmettre tout renseignement demandé, selon
les modalités que détermine le président du Conseil du trésor.
En cas d'incompatibilité entre les
dispositions d'une indication d'application du chef gouvernemental de la
sécurité de l'information prise en vertu du paragraphe 4° de l'article
12.6 et celles d'une indication d'application du chef délégué de la sécurité de
l'information prise en vertu du paragraphe 5° du premier alinéa portant
sur le même objet, les premières prévalent sur les secondes.»
Donc, M. le Président, on vient détailler
les responsabilités du chef délégué de la sécurité de l'information.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des commentaires sur 12.7? M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Donnez-moi juste
une seconde.
Le Président (M. Simard) : Je
vous en prie, cher collègue.
M. Marissal : Non, ça va.
Merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous. Nous en sommes à 12.8. Et je crois comprendre qu'à ce stade-ci
vous auriez un amendement, éventuellement.
M.
Caire
: Oui, M.
le Président, mais il serait à 12.10, si…
Le Président (M. Simard) : À
12.10.
M.
Caire
: 12.10
qui sera l'amendement, il me semble. Me Bacon, c'est bien 12.10 qu'on
amendait?
Mme Bacon (Nathalie) :
Excusez-moi. Oui, 12.10.
M.
Caire
: Oui,
c'est ça, c'est à 12.10.
Le Président (M. Simard) : À
12.10?
Mme Bacon (Nathalie) : Puis
nous avons 12.8.
M.
Caire
: Hein?
Mme Bacon (Nathalie) : 12.8,
vous avez 12.8.
M.
Caire
: 12.8?
Mme Bacon (Nathalie) : Oui.
Le Président (M. Simard) :
12.8, tout à fait. Voilà.
M.
Caire
: O.K.,
donc on a un amendement à 12.8, tel que la présidence avait raison.
Le Président (M. Simard) :
Oui. Hein, mes renseignements n'étaient pas mauvais.
Mme Bacon (Nathalie) : Puis
un amendement pour le texte anglais.
M.
Caire
: O.K.
Bien, ça serait le fun de me transmettre l'amendement.
Mme Bacon (Nathalie) : Bien,
vous l'avez.
M.
Caire
:
C'est-u vrai?
Le Président (M. Simard) :
Alors, c'est sur Greffier en ce moment.
M.
Caire
: O.K.
Ou c'est moi qui est mêlé comme une poignée de clous, ce n'est pas la première
fois.
Le Président (M. Simard) : Ce
n'est pas grave du tout. L'important, c'est d'y arriver.
M.
Caire
:
Absolument.
Le Président (M. Simard) :
Donc, nous pourrions peut-être d'abord traiter de…
M.
Caire
: Bien,
je vais commencer, effectivement, avec votre permission, M. le Président, lire
l'article.
Le Président (M. Simard) :
Oui.
M.
Caire
: Donc,
nous introduisons le chapitre II.3, transformation numérique.
«Article 12.8. Un organisme public doit
établir un plan de transformation numérique et le transmettre au chef
gouvernemental de la transformation numérique;
«Le président du Conseil du trésor
détermine les renseignements que ce plan doit comprendre, la période couverte
par celui-ci, sa forme et la périodicité des révisions dont il doit faire
l'objet;
«Le président du Conseil du trésor peut
demander à un organisme public d'apporter toute modification à son plan de
transformation numérique s'il estime que celle-ci est nécessaire afin d'assurer
sa cohérence avec la stratégie gouvernementale de transformation numérique.»
M. le Président, nous avons un amendement.
Le Président (M. Simard) :
Nous vous écoutons.
M.
Caire
: Oui.
Je vais à la vitesse… Donc…
Le Président (M. Simard) : Il
est sur l'écran, cher collègue, si vous…
M.
Caire
: Oui.
12… Bien, je l'ouvre ici en même temps, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : O.K.
Vous voyez qu'on est aussi, sinon davantage… davantage technologiques que vous,
là. Hein?
M.
Caire
:
Absolument. Bien, en fait, M. le Président, c'est juste le réseau ici qui
m'apparaît être un peu lent. Je suis habitué à un peu plus rapide, mais bon.
Alors, l'amendement.
«Article 7 (article 12.8 de la Loi sur la
gouvernance et la gestion informationnelle des organismes publics et des
entreprises du gouvernement)
«Remplacer, dans le texte anglais du
troisième alinéa de l'article 12.8 proposé par l'article 7 du projet de loi,
«the officer» par «the Chair».
M. le Président, j'imagine qu'il s'agit
d'une traduction et je me garderai…
M.
Caire
: …12.8
de la loi sur la gouvernance et la gestion informationnelle des organismes
publics et des entreprises du gouvernement.
Remplacer, dans le texte anglais du
troisième alinéa de l'article 12.8 proposé par l'article 7 du
projet de loi, «the officer» par «the Chair».
M. le Président, j'imagine qu'il s'agit
d'une traduction et je me garderai de la commenter parce que mon anglais étant
ce qu'il est.
M. Marissal : …par une chaise,
finalement.
M.
Caire
: Et
voilà! Je comprends que…
M. Marissal : Ça va bien
marcher votre affaire.
M.
Caire
: …le
député de Rosemont et moi, on a le même niveau d'anglais. Alors, voilà, M. le
Président…
Le Président (M. Simard) :
Alors, nous allons immédiatement procéder au vote sur l'amendement, à moins
qu'il n'y ait des questions. Alors, Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Pour, contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
• (16 h 10) •
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet amendement est adopté. Et nous revenons donc à l'étude de
l'article 7, tel qu'amendé. Nous poursuivons nos réflexions sur
l'onglet 12.8. M. le ministre, auriez-vous d'autres…
M.
Caire
: Non,
M. le Président. Je pense que ça dit ce que ça doit dire, là.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Y a-t-il d'autres remarques sur 12.8? M. le député de Rosemont.
M. Marissal : «Un organisme
public doit établir un plan de transformation numérique…» Vous ne donnez pas de
délai ou c'est implicite?
M.
Caire
: Bien,
en fait, ça va faire partie des indications que le président du Conseil du
trésor, parce qu'il va déterminer les renseignements du plan, il va… la
périodicité, les révisions, etc. Donc, c'est le président du Conseil du trésor
qui va établir ces normes-là.
M. Marissal : O.K. Et ce sera
pareil, j'imagine, pour une demande de modification faite par le Conseil du
trésor.
M.
Caire
: Oui.
M. Marissal : Vous n'avez pas
mis de délai non plus dans la réponse. Non, parce que, tu sais, si ça jamme
dans le coude puis qu'il y a de la résistance, puis là ça… C'est ça. Oui, oui,
je travaille dessus, puis ça fait trois ans qu'on travaille dessus…
M.
Caire
: C'est
une… Non, non, vous avez raison. Puis je vous dirais qu'il y a un petit peu de
vécu dans votre question, donc ce n'est pas de la fiction. Mais, non,
effectivement, le président du Conseil du trésor peut déterminer ce genre de
modalités.
M. Marissal : Très bien.
Le Président (M. Simard) :
D'autres remarques sur 12.8? M. le ministre… 12.9.
M.
Caire
:
Merci, M. le Président.
«Le chef gouvernemental de la
transformation numérique assume les responsabilités…
suivantes — pardon :
1° conseiller le président du Conseil du
trésor en matière de transformation numérique, notamment en proposant des
orientations, des stratégies, des plans d'action et des initiatives en vue
d'optimiser, de simplifier les services offerts aux citoyens et aux entreprises,
de soutenir les missions de l'État et d'accroître la performance de
l'administration publique;
2° mettre à la disposition des organismes
publics les outils, les services et l'expertise en…
M.
Caire
: ...des
stratégies, des plans d'action et des initiatives en vue d'optimiser et de
simplifier les services offerts aux citoyens et aux entreprises, de soutenir
les missions de l'État et d'accroître la performance de l'administration
publique;
«2° mettre à la disposition des
organismes publics les outils, les services et l'expertise en soutien à la
transformation numérique;
«3° présenter annuellement au Conseil
du trésor un portefeuille des projets prioritaires en vue d'accélérer la
transformation numérique de l'administration publique;
«4° évaluer l'action des organismes
publics visant à concrétiser la vision gouvernementale de la transformation
numérique, notamment à partir de l'information recueillie auprès de ceux-ci et
en faisant les suivis appropriés;
«5° proposer au président du Conseil
du trésor des stratégies pour favoriser l'approche de gouvernement ouvert et de
voir à la mise en oeuvre de celles-ci;
«6° exercer toute autre fonction que
lui attribue le président du Conseil du trésor ou le gouvernement.»
Donc, on vient définir les responsabilités
du chef gouvernemental de la transformation numérique.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des remarques à cet égard? 12.10.
M.
Caire
: M. le
Président, 12.10, j'aurai éventuellement un amendement. Je lirai donc l'article.
Nous amenons le chapitre II.4, Données numériques gouvernementales. Section I, Dispositions
générales, Principes et définitions. Donc, l'article 12.10 :
«Les données numériques gouvernementales
constituent un actif informationnel stratégique du patrimoine numérique
gouvernemental. Leur mobilité et leur valorisation au sein de l'administration
publique à des fins administratives ou de services publics, en tenant compte de
leur nature, de leurs caractéristiques et des règles d'accès et de protection
qui, autrement, les régissent, sont d'intérêt gouvernemental.
«Pour l'application de la présente loi, on
entend par:
«donnée numérique gouvernementale"
toute information portée par un support technologique incluant un support
numérique détenu par un organisme public, à l'exclusion;
a) d'une information sous contrôle d'un
tribunal judiciaire ou d'un autre organisme public lorsqu'il exerce des
fonctions juridictionnelles;
b) d'une information déterminée par règlement
du gouvernement en faisant partie d'une catégorie déterminée ou un tel règlement,
notamment une information visée par une restriction au droit d'accès en vertu
de la Loi d'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels (chapitre A-2.1);
2°«fin administrative ou de services
publics», l'une ou l'autre des fins suivantes:
L'optimisation ou la simplification des
services offerts aux citoyens et aux entreprises;
b) le soutien aux différentes missions de
l'État, à la prestation par plus d'un organisme public de services communs ou à
la réalisation de missions communes à plus d'un organisme public;
c) accomplissement d'un mandat attribué
conformément à une loi ou une initiative à portée gouvernementale;
d) la planification, la gestion,
l'évaluation ou le contrôle de ressources, de programmes ou de services
gouvernementaux;
e) la…
M.
Caire
:
...réalisation de missions communes à plus d'un organisme public;
«c) accomplissement d'un mandat attribué
conformément à une loi ou une initiative à portée gouvernementale;
«d) la planification, la gestion,
l'évaluation ou le contrôle de ressources, de programmes ou de services
gouvernementaux;
«e) la production d'information en soutien
à la prise de décision ministérielle ou gouvernementale;
«f) la vérification de l'admissibilité
d'une personne à un programme ou à une mesure;
«g) la recherche et le développement;
«3° "mobilité" le fait, pour une
donnée numérique gouvernementale, d'être communiquée ou transmise entre
organismes publics à une fin administrative ou de services publics;
«4° la "valorisation" la mise en
valeur d'une donnée numérique gouvernementale au sein de l'Administration
publique à des fins administratives ou de services publics, excluant sa vente
ou toute autre forme d'aliénation.»
Alors, voilà, M. le Président. Avec votre
permission, je lirai l'amendement.
Le Président (M. Simard) : S'il
vous plaît.
M. Barrette : Juste une
seconde, M. le Président.
M.
Caire
: Oh!
oui.
M. Barrette : C'est ce qui est
affiché, là? Non, ce n'est pas ce qui est...
M.
Caire
: Oui,
oui, l'amendement, c'est ce qui est affiché, oui.
M. Barrette : O.K. C'est seulement
ça ou il y a d'autre chose qui va arriver après?
M.
Caire
:
12.10.1, mais il est plus tard.
M. Barrette : Non, non, mais,
à 12.10, là, l'amendement est complet, ce qui est affiché?
M.
Caire
: Oui,
oui, absolument. Mais, avec la permission, je vais le lire.
M. Barrette : Oui, oui, c'est
correct. C'était juste parce que malheureusement j'ai été débranché, là.
M.
Caire
: Ah!
pas de trouble.
M. Barrette : Non, non, mais,
si on le voit à l'écran, là, ça me va, là.
M.
Caire
: O.K.
Donc, M. le Président, article 7. L'article 12.10 de la Loi sur la
gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des organismes
publics et des entreprises du gouvernement :
Ajouter, à la fin de l'article 12.10
proposé par l'article 7 du projet de loi, l'alinéa suivant :
«Le premier alinéa ne doit pas être
interprété comme ayant pour effet de modifier les obligations qu'ont les
organismes publics à l'égard des renseignements personnels qu'ils détiennent ou
les droits d'une personne à l'égard de tels renseignements.».
M. Barrette : Le premier
alinéa de 12.10.
M.
Caire
: En
fait, là, on vient ajouter un alinéa à la fin de 12.10.
M. Barrette : Non, non, mais
le premier alinéa, là, dans l'amendement, ça fait référence au premier alinéa
de 12.10?
M.
Caire
: Oui,
oui, oui. En fait, le premier alinéa, qui dit : «Les données numériques
gouvernementales constituent un actif informationnel stratégique patrimoine
gouvernemental...» Dans le fond, on dit... Je vais laisser Me Bacon.
Allez-y, gâtez-vous.
Le Président (M. Simard) :
Me Bacon.
Mme Bacon (Nathalie) : Oui, M.
le Président. Suite aux auditions en consultations particulières, il y a eu des
commentaires sur la possible confusion avec la notion de patrimoine et à
l'effet que peut-être que les citoyens pourraient ne plus avoir le contrôle de
leurs renseignements. Alors, l'amendement vise à répondre à ces préoccupations
et ces craintes pour écarter...
Mme Bacon (Nathalie) : …sur
une possible confusion avec la notion de patrimoine et à l'effet que peut-être
que les citoyens pourraient ne plus avoir le contrôle de leurs renseignements.
Alors, l'amendement vise à répondre à ces préoccupations et ces craintes pour
écarter toute confusion possible. Alors, vous voyez avec l'amendement ce qui
est prévu, que les organismes publics continuent d'avoir leurs obligations à
l'égard de ces renseignements-là, c'est-à-dire qu'ils détiennent ces
renseignements-là et ils en sont responsables, et après, que les personnes
concernées ont des droits par rapport à ces renseignements-là, notamment le
fait de posséder son nom, puis que notre nom nous appartient. Évidemment si
vous étudier le p.l. n° 64, vous regardez, il y a des renseignements
personnels à caractère public, mais ça n'empêche pas les droits de propriété ou
les droits d'auteurs ou tout autre droit sur des renseignements personnels.
M. Barrette : Est-ce que, ça,
on peut l'interpréter à 100 % comme étant un amendement qui vient
dire : Tout ce qui est protégé dans 64, là, demeure, malgré 95, de la même
manière?
Mme Bacon (Nathalie) : C'est
une façon implicite, M. le Président, de le dire, mais nous avons un autre
amendement qui est à 12.10.1, qui a été fourni sur le site du Greffier, qui
répond à votre préoccupation.
M. Barrette : O.K. Puis il va
aller dans le sens de ce que j'ai dit, là?
Mme Bacon (Nathalie) : Oui.
M. Barrette : O.K. Bon. Ça,
c'est bon. O.K. Là, vous… les commentaires?
M.
Caire
: Ou
qu'on demande le vote, là.
M. Barrette : Non. C'est plus
tard. M. le Président, s'il n'y a pas d'objection, j'aimerais qu'on les passe,
là, par acquit de conscience, là, paragraphe par paragraphe puis alinéa par
alinéa.
M.
Caire
: Non,
mais, moi, je parlais de l'amendement, là.
M. Barrette : Ah! on est à
l'amendement! Excusez, pardon. Ma demande demeure, mais je la referai tantôt.
M.
Caire
: Oui,
oui, oui. Non, non, mais… non, non, non, moi, je parlais juste de l'amendement,
là…
M. Barrette : Non,
l'amendement me va. C'est correct. Je n'ai rien à dire.
M.
Caire
: …ou
on passe au vote sur l'amendement s'il n'y a pas d'autre question.
M. Barrette : Non, c'est parce
que…
Le Président (M. Simard) :
Alors, d'autres remarques…
M. Barrette : C'est pour ça
que j'avais l'air surpris, je pensais qu'on allait voter sur 12 au complet.
Le Président (M. Simard) :
Alors, M. le ministre, vous allez me laisser présider puis ça va bien aller.
Alors, est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'amendement?
• (16 h 20) •
M. Barrette : M. le Président,
je n'en ai pas personnellement. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Bien, je ne sais
pas si je suis avant ou après l'amendement, mais je vais le faire tout de suite,
là. «Patrimoine numérique gouvernemental», c'est… ça doit être une des
premières fois qu'on utilise un terme comme ça dans un projet de loi?
M.
Caire
: Oui.
Mme Bacon (Nathalie) : …
M.
Caire
: Non.
Bien, non.
M. Marissal : Me Bacon
veut absolument répondre.
M.
Caire
:
Absolument. C'est pour ça que je me retire courageusement.
M. Marissal : Et je veux
absolument l'entendre.
Mme Bacon (Nathalie) : M. le
Président, «Patrimoine numérique gouvernemental» est une expression qui est déjà
à l'article 1 du chapitre G1.03, alors c'est… et c'est en réalité une
fiction, hein, parce que le gouvernement… Il y a les biens de l'État, mais
c'est une fiction aux fins des ressources informationnelles.
M. Marissal : C'est une
fiction? Expliquez-moi, là, je ne suis pas avocat. Je vous le redis, là — je
ne peux pas avoir tous les défauts — je ne suis pas avocat. Blague à
part, expliquez-moi ce que… parce que je ne suis pas sûr que je saisis ce que
vous voulez dire.
Mme Bacon (Nathalie) : Ce que
je veux dire, c'est que c'est pour le… M. le Président, c'est pour le contrôle,
le contrôle des données numériques gouvernementales au sein de l'administration
publique, donc il n'y a pas création de droits de propriété, en clair.
M. Marissal : D'accord.
D'accord. Mais est-ce qu'il y a une définition claire…
M. Marissal : …expliquez-moi,
parce que je ne suis pas sûr que je saisis ce que vous voulez dire.
Mme Bacon (Nathalie) : Ce que
je veux dire, c'est que c'est pour… M. le Président, c'est pour le contrôle, le
contrôle des données numériques gouvernementales au sein de l'administration
publique, donc il n'y a pas création de droit de propriété, en clair.
M. Marissal : D'accord. D'accord.
Mais est-ce qu'il y a une définition claire de ce qu'est un patrimoine
numérique gouvernemental?
Mme Bacon (Nathalie) : M. le
Président, il n'y a pas de définition claire. Par contre, je pourrais vous
référer à une autre loi du Québec qui utilise le patrimoine commun de la nation
québécoise, c'est… là, je dis nation québécoise, mais je ne me souviens plus
trop, là, c'est la loi sur les ressources en eau, sur la protection des ressources
en eau. Alors, vous voyez que dépendamment des sujets, ou l'intensité, ou l'importance
des sujets, il y a des notions de fiction qui sont faites pour aller appuyer
l'affirmation qui est faite dans le projet de loi pour atteindre les objectifs,
dans ce cas-ci, étant la gestion des données gouvernementales pour des fins de
mobilité et de valorisation.
M. Marissal : O.K. Merci.
Le Président (M. Simard) :
D'autres remarques sur l'amendement? Alors, Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M.
Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M.
Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet amendement est adopté.
Nous poursuivons nos réflexions sur 12.10
tel que modifié. Y a-t-il d'autres… M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Comme je l'ai
demandé tantôt, on peut le faire, là, paragraphe par paragraphe, alinéa par alinéa,
là?
Le Président (M. Simard) : À
l'intérieur de 12.10?
M. Barrette : Oui. Non, on ne
peut pas?
Le Président (M. Simard) : En
fait…
M. Barrette : Ce n'est pas
grave, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Ce
n'est pas tout à fait ce que les règlements prévoient, mais on pourrait quand
même revenir, si vous le souhaitez, en termes de discussion, là où vous sentez
que c'est nécessaire de le faire.
M. Barrette : O.K. Je vais y
aller comme ça, puis si ça indispose le ministre ou mon collègue de la deuxième
opposition, on fera ça différemment, là.
Alors là, à 12.10, là, on vient de
clarifier ce qu'est un patrimoine. Juste pour que… J'avais probablement mal
compris là, quand on dit que c'est une… ce n'est pas pour faire référence au
fait que c'est immatériel.
Mme Bacon (Nathalie) : M. le
Président, non, ce n'est pas du tout en rapport, l'immatériel… C'est un langage
légistique, si vous voulez, là, pour énoncer un principe.
M. Barrette : Mais la fiction
est bien réelle, là.
Mme Bacon (Nathalie) : Que
c'est dans le périmètre gouvernemental, donc les données gouvernementales sont
dans le périmètre gouvernemental.
M. Barrette : O.K. C'est quoi
la… Et là, là, vous allez me trouver… C'est un gros article, 12.10, on y a fait
référence beaucoup, lundi dernier, là, ça fait que, là, je vais être un petit
peu pointilleux, ça fait que pardonnez-le-moi, là. Quelle est la portée du mot
«stratégique» dans la première phrase du premier alinéa?
M.
Caire
: Bien,
au sens où on dit que la donnée… et là je ne reprendrai pas les mots de mon collègue
de Rosemont sur le fait que ce soit de l'uranium ou du pétrole, mais je pense
que tout le monde s'entend pour dire que la donnée a acquis une valeur…
M.
Caire
: …bien,
au sens où on dit que la donnée… et là je ne reprendrai pas les mots de mon collègue
de Rosemont sur le fait que ce soit de l'uranium ou du pétrole, mais je pense
que tout le monde s'entend pour dire que la donnée a acquis une valeur énorme
et que, dans une perspective de transformation numérique, tout ça est basé sur
l'utilisation de la donnée. Donc, pour un gouvernement qui se veut numérique,
c'est un actif stratégique.
M. Barrette : O.K. Est-ce que
dans l'esprit du ministre, parce que ça fait toujours… ça crée toujours un
malaise, le mot qui est utilisé, est-ce que, quand il parle de leurs valeurs,
il veut dire «importance» plutôt que «valeur»?
M.
Caire
: Non,
en fait, et c'est la raison pour laquelle : 4° «valorisation», on donne une
définition. Donc, la définition de ce que veut dire «valorisation», c'est la
définition que vous allez trouver au paragraphe 4°, et c'est, quand on parle de
valorisation dans la loi, c'est à cette définition-là qu'on doit se référer.
C'est pour ça qu'on l'a mis dans la loi, c'est parce que… puis je sais que mon
collègue de Rosemont avait aussi des préoccupations par rapport à ça, la
valorisation, c'est pour ça qu'on donné vraiment une définition dans la loi. Et
quand on va interpréter la loi, quand on va parler de valorisation de la
donnée, c'est cette définition-là, et cette définition-là, exclusivement, qui
doit être considérée.
M. Barrette : Mais quand je
lis 4°, ce que ça dit essentiellement, c'est que, pour le gouvernement, c'est
une donnée, là, c'est une donnée, évidemment, là, c'est quelque chose qui a une
très grande valeur relative dans toutes choses que le gouvernement a.
M.
Caire
: Bien,
à des fins administratives ou de services publics, excluant sa vente ou toute
autre forme d'aliénation.
M. Barrette : O.K. Mais on
comprend que «valorisation», c'est tellement chargé comme terme qu'on est
obligé de dire «excluant sa vente ou toute forme d'aliénation». C'est correct,
c'est de la sémantique, là.
M.
Caire
: Bien,
en fait, c'est parce que, comme on donne une définition, on veut être sûr que
cette définition-là, elle est bien comprise et on comprend que ce mot-là, dans
le langage… dans notre magnifique langue française, peut avoir différents sens
dépendamment du contexte, donc on contextualise le sens. Et ce que l'on
souhaite, c'est que la loi soit interprétée au sens ou la valorisation, c'est
notre capacité, justement, à utiliser cette donnée-là que nous avons dans notre
actif de données numériques prioritairement à sa collecte, mais à des fins
administratives ou de services publics.
M. Barrette : O.K. Je
continue, parce qu'on va y revenir, là, sur ce qui est des fins administratives
ou de services publics, là. C'est assez intéressant parce que…
M.
Caire
:
...mais à des fins administratives ou de services publics.
M. Barrette : O.K. Je continue
parce qu'on va y revenir, là, sur ce qui est des fins administratives ou de
services publics, là. C'est assez intéressant parce que, pour ce qui est de la
donnée numérique gouvernementale, on exclut des choses puis, quand qu'on arrive
aux fins administratives ou de services publics, on inclut des choses.
M.
Caire
: Je ne
comprends pas.
M. Barrette : Bien, le premier
paragraphe, données numériques gouvernementales, c'est à l'exclusion de a, b.
Puis les fins administratives ou services publics, c'est l'une ou l'autre des
fins suivantes. Alors, on exclut d'un bord puis on identifie de l'autre bord,
et puis j'y viendrai tantôt.
Là, je me fais, encore une fois,
volontairement l'avocat du diable. C'est quand même écrit ici, là, à 12.10, clairement,
qu'aux fins de l'application la présente loi la donnée numérique gouvernementale,
c'est toute information portée par un support technologique, incluant un
support numérique, détenue par un organisme public, à l'exclusion de. On
n'exclut pas grand-chose.
M.
Caire
: Bien,
quand même.
M. Barrette : On exclut, là, à
a, au premier paragraphe du... Là, on est rendu comment quand on est rendu à a?
C'est pu des paragraphes, c'est quoi? C'est...
M.
Caire
: Bien,
a, c'est...
Une voix : ...
M. Barrette : Sous-paragraphe.
Alors, au sous-paragraphe a, là, j'ai une question spécifique là-dessus,
Me Bacon, peut-être que le ministre connaît la réponse. Quand on dit
«l'information sous le contrôle d'un tribunal judiciaire», est-ce que c'est une
information qui est activement sous contrôle, qui est sous procès, ou ça inclut
aussi la conclusion, un coup que c'est fait, il y a eu un jugement, là?
M.
Caire
: Tout
ce qui appartient au juge notamment, passé, présent ou futur.
M. Barrette : Un élément qui
est en instance de procès, c'est exclu?
M.
Caire
: Oui.
M. Barrette : Pendant le
procès, c'est exclu.
M.
Caire
: Oui.
M. Barrette : Après le procès,
c'est exclu. C'est comme ça qu'il faut que je lise ça?
M.
Caire
: Non,
non, si... Bien là, non, parce que...
Mme Bacon (Nathalie) : Bien
sauf le jugement s'il est public.
M.
Caire
: Une
fois que le jugement est rendu public puis que c'est fait, ça s'en va au greffe
puis les informations du greffe sont... Je pense que je vais laisser notre DPI,
qui a une certaine expertise en la matière, vous répondre, M. le député, avec
votre consentement.
Le Président (M. Simard) :
Alors, M. Rodrigue.
• (16 h 30) •
M. Rodrigue (Pierre E.) : En
fait, ce qu'on voulait viser, parce que, lorsque j'étais sous-ministre associé
des services de justice, on avait conclu une entente avec la magistrature, en
fait, pour préserver l'indépendance judiciaire, pour faire une image, c'est
tout ce qui est à l'intérieur du bureau du juge, donc l'agenda du juge, les
notes du juge, tout ce qui est ses recherches, etc. Tout ce qui est dans le
greffe et qui est dans le cadre du processus judiciaire, lui, il est public,
là, donc ce n'est pas une information qui est protégée.
Maintenant, ce qu'on voulait exclure
là-dedans, c'est vraiment ce qui est sous le contrôle du juge, et on l'a
extensionné également aux tribunaux administratifs, donc aux juges
administratifs, mais ça ne comprend pas le greffe. Tout ce qui est dans le
greffe, là, dans un tribunal, est...
16 h 30 (version non révisée)
M. Rodrigue (Pierre E.) : …du
processus judiciaire, lui, il est public, là, donc ce n'est pas une information
qui est protégée. Mais qu'est-ce qu'on voulait exclure, là-dedans, c'est
vraiment ce qui est sous le contrôle du juge, et on l'a extensionné également
aux tribunaux administratifs, donc aux juges administratifs. Mais ça ne
comprend pas le greffe. Tout ce qui est dans le greffe, là, dans un tribunal,
est public, est visé par la…
M. Barrette : Là, vous
m'apprenez quelque chose, je ne l'avais pas lu comme ça, mais pas du tout.
O.K., ça…
M. Rodrigue
(Pierre E.) : Bien, en fait, il y a un protocole de signé avec les
juges en chef des trois cours. Donc, évidemment, c'est technique, là, il
faut le savoir, là.
M.
Barrette : O.K., et en b), dans le sous-paragraphe b),
ça, est-ce qu'on peut nous donner un exemple du sous-paragraphe b) du
paragraphe 1°?
M. Rodrigue
(Pierre E.) : Le b), c'est par exemple les… qui pourrait être
par exemple un document de l'exécutif, les mémoires du conseil exécutif, des
brevets, des secrets industriels ou scientifiques, là.
M.
Barrette : Ça va, je comprends bien ce à quoi ça fait référence. O.K.
Donc là, si je me fais, encore une fois, l'avocat du diable, les universités,
elles ont le droit de capoter, là. Parce que tout ce qu'elles ont sur un
support numérique, la loi s'applique sur eux autres, là. Tantôt, en début, en
introduction, là, on a dit que non, mais c'était non parce que le ministre nous
disait qu'il n'a pas d'intérêt à aller là, mais un autre ministre pourrait y
voir un intérêt.
M. Rodrigue
(Pierre E.) : C'est que la loi s'applique, en ce sens qu'ils vont être
soumis à l'obligation d'inventaire, de protection, de qualité, etc. En ce qui
concerne la mobilité de la donnée, l'accès à la donnée, la communication de la
donnée, ce sont les régimes de protection des renseignements personnels, là,
qui vont s'appliquer, ou s'ils ont des ententes avec d'autres universités, puis
ils ont des clauses de confidentialité, tout ça évidemment ça va être respecté.
Donc, la loi est large dans la mesure où les régimes de protection vont être
là, mais les universités, on ne touchera pas… on ne peut pas élargir les
régimes de protection qui existent actuellement, la loi ne touche pas ça, là.
On met en place des mécaniques.
M. Barrette :
Sauf s'il y avait un décret.
M. Rodrigue
(Pierre E.) : Non, par décret, on ne peut pas modifier une loi.
M.
Barrette : On ne peut pas?
M. Rodrigue
(Pierre E.) : Non, un décret ne peut pas modifier une loi, donc…
M.
Barrette : Non, ça, c'est vrai.
M. Rodrigue
(Pierre E.) : Les régimes de protection sont là, qu'ils soient fiscaux
ou la Loi sur l'accès, là.
M. Barrette : O.K. Alors,
donc, au deuxième paragraphe, là, c'est l'une ou l'autre des situations
suivantes. Et là, c'est des énoncés qui sont intéressants, qui semblent tous
aller dans l'intérêt du citoyen. «L'optimisation ou la simplification des
services offerts aux citoyens et aux entreprises», O.K., on n'a d'exemple mais
on peut s'en… bien, en fait, prenons un exemple.
M.
Caire
:
…quelques-uns.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Oui, on en a.
M.
Caire
: C'est
dans la simplification des services. Hier, je pense qu'on… dans le débat sur le
principe, j'ai donné quelques exemples puis je pense que tous ici, on pourrait…
M. Barrette : C'est ça. Puis
ça, ça me va, ça. «b) le soutien aux différentes missions de
l'État, là, à la prestation», ça, ça me va aussi. Je ne vois pas de gros
problèmes.
«c) l'accomplissement d'un
mandat attribué conformément à une loi ou à une…
M.
Caire
: …j'ai
donné quelques exemples, puis je pense que tous, ici, on pourrait…
M. Barrette : C'est ça. Ça, ça
me va, ça. B, le soutien aux différentes missions de l'État, là, à la
prestation, ça, ça me va aussi, je ne vois pas de gros problème. C,
l'accomplissement d'un mandat attribué conformément à une loi ou à une initiative
à portée gouvernementale. C, là, ça m'apparaît assez large.
M. Rodrigue (Pierre E.) : En
fait, ça pourrait être, M. le Président, quand on parle de mandat, par exemple,
une mission qui est confiée dans le cadre d'un service québécois d'identité
numérique. C'est-à-dire qu'il y a un organisme qui se voit confier une mission
qui est plus large que normalement sa mission d'origine pour les fins du
bénéfice commun, là.
M. Barrette : C, d, e, f sont,
pour moi et pour bien des gens, des paragraphes, comment je dirais ça… 3… le troisième
paragraphe vient un peu englober c, d, e, f du deuxième paragraphe. Je
m'explique. On peut imaginer, M. le Président, on peut imaginer que le gouvernement
veuille croiser certaines données pour des fins d'optimisation, pour que ça
aille bien ici, que ça aille bien là. Bref, on peut imaginer un schéma de
mobilité de la donnée qui vienne croiser des données qui actuellement ne sont
pas permises. N'est-ce pas, c, d, e, f et 3, la porte ouverte à ça?
M.
Caire
: Bien,
il y a Me Bacon, M. le Président, qui souhaitait peut-être intervenir. Je vais
laisser Me Bacon intervenir puis, après ça, je vais répondre à la question
parce qu'il y a une notion de décret qui vient encadrer.
M. Barrette : Oui, et c'est pour
ça que j'ai peut-être parlé de décret trop tôt, M. le Président, mais je suis
content que le ministre nous dise ça.
M.
Caire
: Mais
je vais laisser Me Bacon répondre à votre première intervention, elle souhaite
intervenir, puis je vais…
Le Président (M. Simard) : Me
Bacon.
Mme Bacon (Nathalie) : M. le
Président, je voudrais juste préciser aux parlementaires que le p.l. n° 64, qui est actuellement en étude, contenait des dispositions
concernant le gestionnaire de renseignements personnels qui intervenait pour
des fins, là, qui sont similaires à celles qui sont énoncées là.
M. Barrette : Oui, je
comprends. Puis peut-être que je n'ai pas été assez agressif dans mon commentaire.
C'est vrai, là, Me Bacon, vous avez raison, mais là, ici, est-ce que, par
décret, là, c'est là qu'on peut aller plus loin?
M.
Caire
: Bien,
aller plus loin, c'est-à-dire que, par décret, on va permettre l'utilisation de
données. Je vous donne un exemple, dans les recommandations du rapport Laurent,
justement, on fait cette recommandation-là où on se dit : S'il pouvait y
avoir ce partage et ce croisement-là des données, on serait à même d'avoir plus
d'information puis on serait à même…
M.
Caire
: ...on
va permettre l'utilisation de données. Je vous donne un exemple. Dans les recommandations
du rapport Laurent, justement, on fait cette recommandation-là où on se
dit : S'il pouvait y avoir ce partage ou ce croisement-là des données, on
serait à même d'avoir plus d'informations et on serait à même... Puis là je
peux retrouver... puis je ne sais pas si j'ai la recommandation comme telle,
mais c'est une des recommandations du rapport Laurent.
Donc, ce que le décret va faire
essentiellement, c'est de faire à visière levée ce qu'on a vécu actuellement,
entre...
M. Barrette : Alors, M. le
Président, je suis content que le ministre prenne cet exemple-là parce que je
suis en faveur de ça. Donc, l'exemple de la commission Laurent devra passer par
un décret?
M.
Caire
: Oui.
M. Barrette : Bon. Et ça,
c'est la question que je posais à Me Bacon lundi. Un croisement de cette
nature-là doit passer par un décret?
M.
Caire
: Oui,
et sera public et peut-être contesté devant les tribunaux.
M. Barrette : O.K., ça, ça me
va. Ça me va.
M. le Président, j'ai demandé une
information... puis j'aimerais ça avoir une courte suspension pour mener à un
autre exemple, à moins que vous vouliez continuer avec mon collègue de
Rosemont.
Le Président (M. Simard) :
Est-ce que notre collègue de Rosemont souhaite intervenir?
M. Marissal : Pas pour le
moment, merci.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, on va suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 16 h 37)
(Reprise à16 h 52)
Le Président (M. Simard) :
Alors, à ce stade-ci, nous pouvons poursuivre nos échanges sur
l'onglet 12.10. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Alors, M. le
Président, vous allez probablement trouver ça intéressant, et le ministre
aussi, puis ça va peut-être régler fondamentalement toutes les questions que
bien des gens se posent.
Ma collègue, M. le Président, à l'étude du
projet de loi… du budget, là — je ne m'en rappelle plus de son
numéro, là — a fait retirer un article. Parce que dans l'article en question,
l'article avait comme visée de pouvoir avoir accès aux données de Revenu Québec
aux fins de l'application de l'identification numérique, qui est un projet de
loi du ministre. Je ne sais pas si le ministre avait été mis au courant de ça.
Et donc c'était du croisement de données de Revenu Québec avec autre chose dans
un projet quelconque pour des fins d'identification numérique. Je ne prête pas
de mauvaise intention au ministre des Finances ni au gouvernement, mais ma
collègue a gagné son point et a fait retirer ledit article du projet de loi,
parce qu'il y a une décision de la Cour suprême qui fait que Revenu Québec,
c'est blindé, c'est un coffre-fort, on ne peut pas avoir accès à ça, c'est une
donnée non… Bon là, c'est un peu dans ce sens-là que je pose à répétition des
questions un petit peu différentes, là.
(Consultation)
M. Barrette : Bon. Alors,
cette conversation-là va finir, j'imagine, par…
M. Barrette : …dans ce sens-là
que je pose à répétition des questions un petit peu différentes, là.
Bon, alors, cette conversation-là va
finir, j'imagine, par : De toute façon, il y aurait un décret qui ne peut
pas faire autrement que respecter les lois, donc c'est une affaire qui
n'arriverait pas.
M.
Caire
: Bien,
c'est clair que le décret doit respecter les lois. Ça, c'est clair, net et
précis.
M. Barrette : Et les
jugements.
M.
Caire
: Et
les jugements qui en découlent, tout à fait. Ça, c'est… Oui, oui. La réponse à
votre question, c'est oui.
M. Barrette : O.K. Et puis
toute autre forme de croisement inhabituelle, c'est-à-dire inhabituelle au sens
où inexistante actuellement, vont, encore une fois, passer par un décret.
M.
Caire
: Vont
passer par un décret, dans le respect des lois, notamment du p.l. n° 64.
M. Barrette : Je comprends. Et
l'existant non apparent, on va dire, va lui aussi finir par passer par un
décret quand…
M.
Caire
: Oui.
Oui, oui…
M. Barrette : Pour normaliser
la situation.
M.
Caire
:
Exact.
M. Barrette : Bon, O.K. Je
n'ai pas d'autre commentaire, M. le Président, à 12.10.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le député de Rosemont?
M. Marissal : Non plus, merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Nous passons donc à l'onglet 12.11.
M.
Caire
:
12.11, M. le Président :
«Le gestionnaire des données numériques
gouvernementales assume les responsabilités suivantes :
«1° conseiller le président du Conseil
du trésor en matière de données numériques gouvernementales, notamment quant à
leur mobilité et à leur valorisation;
«2° maintenir à jour une
consolidation des inventaires de telles données que doivent tenir les
organismes publics conformément au règlement pris en vertu du
paragraphe 1° de l'article 12.19 et identifier celles ayant un
potentiel de mobilité ou de valorisation;
«3° élaborer et mettre en œuvre des
stratégies de mobilité ou de valorisation des données;
«4° autoriser, à toute fin administrative
ou de services publics précisée dans un décret pris en application de
l'article 12.13, la mobilité ou la valorisation des données numériques
gouvernementales concernées en cohérence, le cas échéant, avec les stratégies
de mobilité, de valorisation;
«5°…»
Le Président (M. Simard) : Je
m'excuse infiniment de vous arrêter. Je crois comprendre que vous auriez eu
éventuellement un amendement.
M.
Caire
: Eh!
vous avez tellement raison, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Juste
avant… Vous auriez toujours…
M.
Caire
:
J'étais dans une belle lancée…
Le Président (M. Simard) :
Oui, que vous pourriez terminer…
M.
Caire
: …mais
vous avez tellement raison.
Le Président (M. Simard) :
…que vous pourriez terminer, mais l'usage veut qu'il serait plus logique de
faire tout de suite.
M.
Caire
: Bien,
en fait, M. le Président, avec votre permission, je reprendrai où j'ai laissé
tantôt.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M.
Caire
: Mais effectivement
l'amendement… puis, en plus, il est important, bien, ils sont tous importants,
mais 12.10.1…
Le Président (M. Simard) :
Oui, il ne faudrait pas l'échapper.
M.
Caire
: …est
un amendement que je devais présenter et que j'ai… je l'avais à l'écran, en
plus, et j'ai omis de le faire.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Il n'y a pas de quoi.
M.
Caire
: Donc,
toutes mes excuses, M. le Président. Donc…
Le Président (M. Simard) :
Donc, c'est sur Greffier et à l'écran.
M.
Caire
: Oui.
Alors, l'amendement se lit comme suit :
Insérer, après l'article 12.10
proposé par l'article 7 du projet de loi, l'article suivant :
«12.10.1. Les pouvoirs conférés par le
présent chapitre doivent être exercés de manière à respecter le droit à la vie
privée et le principe de transparence ainsi qu'à promouvoir la confiance du
public dans les mesures permettant d'assurer la sécurité, la confidentialité,
la disponibilité et l'intégrité des données numériques…
M.
Caire
: ...Les
pouvoirs conférés par le présent chapitre doivent être exercés de manière à
respecter le droit à la vie privée et le principe de transparence ainsi qu'à
promouvoir la confiance du public dans les mesures permettant d'assurer la
sécurité, la confidentialité, la disponibilité et l'intégrité des données
numériques gouvernementales.».
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des commentaires sur cet amendement?
M. Barrette : Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Ça
vous va. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. La
disponibilité pour qui, pour quoi?
M.
Caire
: La
disponibilité... En fait, le principe de la disponibilité, M. le député, c'est
de faire en sorte que vos infrastructures soient opérationnelles. Ce que je
veux dire, c'est que, si vous avez par exemple une attaque courante, c'est ce qu'on
appelle une attaque en déni de services. Ça veut dire que l'idée, c'est de
faire tomber votre serveur, puis là, bien là, il n'y a plus personne qui a
accès à la donnée, donc vous devez avoir des protocoles qui vous permettent,
d'une part, de vous protéger, évidemment, de ces attaques-là, mais d'y répondre
par de la relève si tant est que l'attaque finissait par réussir.
Donc, la disponibilité, il faut le voir au
sens où vos actifs doivent être opérationnels en tout temps.
M. Marissal : D'accord. O.K.
Merci.
Le Président (M. Simard) :
D'autres commentaires sur l'amendement introduisant l'onglet 12.10.1? Sans
quoi, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet amendement est donc adopté. Et nous revenons là où nous en
étions précisément rendus à l'onglet 12.11. M. le ministre.
M.
Caire
: «5°
s'assurer de l'application du modèle de classification de sécurité des données
établi par le chef gouvernemental de la sécurité de l'information en
application du paragraphe 3° de l'article 12.6 ainsi que des normes de qualité
des données numériques gouvernementales déterminées par le gouvernement en
vertu du paragraphe 2° de l'article 12.19;
«6° contrôler la qualité des données
numériques gouvernementales et les mesures qui en assurent la sécurité et
requérir à ce sujet tout renseignement qu'il juge nécessaire des organismes
publics qui les détiennent;
«7° veiller à l'application des règles ou
des mesures prises par le gouvernement en vertu des paragraphes 4° et 5° de
l'article 12.19;
«8° soutenir et accompagner les organismes
publics ainsi que les gestionnaires délégués aux données numériques
gouvernementales des organismes publics aux fins de la mise en oeuvre des
obligations prévues au présent chapitre;
«9° exercer toute autre fonction que lui
attribue le président du Conseil du trésor ou le gouvernement.
• (17 heures) •
«Tout organisme public doit, dans le délai
et selon les modalités que détermine le gestionnaire des données...
17 h (version non révisée)
M.
Caire
:
…numériques gouvernementales des organismes publics aux fins de la mise en
oeuvre des obligations prévues au présent chapitre;
9° exercer toute autre fonction que lui
attribue le président du Conseil du trésor ou le gouvernement. Tout organisme
public doit, dans le délai et selon les modalités que détermine le gestionnaire
des données numériques gouvernementales, lui transmettre l'information
permettant la tenue de la consolidation visée au paragraphe 2 du premier
alinéa.»
Donc, M. le Président, on établit les responsabilités
du gestionnaire de données numériques gouvernementales.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des commentaires sur 12.11?
M. Barrette : Aucun.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Rosemont.
M. Marissal : …minute ou deux,
s'il vous plaît, j'arrive.
Le Président (M. Simard) :
Oui, prenez le temps qu'il vous faut.
M. Marissal : Alors, le
gestionnaire des données numériques, il est évidemment sous le chef de la
sécurité numérique.
M.
Caire
: Non,
il est sous la responsabilité du dirigeant principal de l'information.
M. Marissal : Du DPI.
M.
Caire
: C'est
l'égal… en termes hiérarchiques, ce serait l'égal du chef gouvernemental de la
sécurité de l'information.
M. Marissal : O.K. Donc, il
relève du DPI.
M.
Caire
: Du
DPI.
M. Marissal : Très bien. C'est
bon pour moi. Merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Nous pourrions donc passer à la lecture de l'onglet 12.12.
M.
Caire
:
12.12, M. le Président :
«Un gestionnaire délégué aux données
numériques gouvernementales assume, à l'égard des organismes publics auxquels
il est rattaché, les responsabilités suivantes:
1° soutenir ces organismes dans
l'application des dispositions du présent chapitre;
2° appuyer le gestionnaire des données
numériques gouvernementales dans l'exercice de ses responsabilités;
3° appliquer toute indication
d'application formulée par le dirigeant principal de l'information en
application du paragraphe 1.1° de l'article 7 ou toute règle ou toute mesure
prise par le gouvernement en vertu des paragraphes 4° et 5° de l'article
12.19.»
Donc, c'est la fonction de gestionnaire
délégué aux données numériques gouvernementales et ses responsabilités.
Le Président (M. Simard) : Des
remarques? Ça va? 12.13.
M.
Caire
:
12.13, M. le Président :
«Le gouvernement peut, sur recommandation
conjointe du président du Conseil du trésor et du ministre responsable de
l'organisme public qui détient les données numériques gouvernementales
concernées, désigner un organisme public pour agir comme source officielle de
données numériques gouvernementales.
Une source officielle de données
numériques gouvernementales recueille, utilise ou communique des données
numériques gouvernementales ou recueille auprès de toute personne des
renseignements, incluant des renseignements personnels, lorsque cela est nécessaire
à une fin administrative ou de services publics.
Le gouvernement précise les…
M.
Caire
: …gouvernementales.
«Une source officielle de données
numériques gouvernementales recueille, utilise ou communique des données
numériques gouvernementales ou recueille auprès de toute personne des
renseignements, incluant des renseignements personnels, lorsque cela est
nécessaire à une fin administrative ou de services publics.
«Le gouvernement précise les données
numériques gouvernementales concernées ainsi que les fins administratives ou de
services publics pour lesquelles de telles données peuvent faire l'objet d'une
autorisation de mobilité ou de valorisation. Il peut déterminer les organismes
publics qui doivent recueillir ces données auprès de la source et les utiliser
ou qui doivent les communiquer à cette dernière.
«Les organismes publics visés par un
décret en application du présent article doivent respecter les règles et les
mesures établies par le gouvernement en vertu des paragraphes 4° et 5° de
l'article 12.19.
«Malgré le premier alinéa, lorsque
des données numériques gouvernementales sont détenues par le ministre de la
Santé et des Services sociaux, ou par tout organisme public relevant de son
portefeuille, la désignation de la source officielle des données numériques
gouvernementales en application du présent article se fait sur recommandation
de ce ministre.»
Donc, M. le Président,
l'article 12.13 confère au gouvernement le pouvoir de désigner, sur
recommandation… conjointe — pardon — du président du
Conseil du trésor et de l'organisme public qui détient les données concernées,
un organisme public pour agir comme source officielle de données numériques
gouvernementales. Il prévoit qu'une source officielle pourra, lorsque cela est
nécessaire à une fin administrative ou de services publics, recueillir des données
numériques gouvernementales auprès des organismes publics, les utiliser et les communiquer
à ces derniers, de même que recueillir auprès de toute personne des
renseignements, incluant les renseignements personnels.
Il prévoit également que le gouvernement
doit préciser les données numériques gouvernementales concernées à des fins
administratives ou de services publics pour lesquelles ces données peuvent faire
l'objet d'une autorisation de mobilité ou de valorisation.
Le gouvernement peut également déterminer
les organismes publics qui devront utiliser et communiquer ces données ou qui
pourront en recueillir auprès d'une source officielle.
Les organismes visés par un décret du
gouvernement pris en application de cet article 12.13 devront respecter
les règles et les mesures applicables, quatrième alinéa, et la seule recommandation
du ministre de la Santé et des Services sociaux est requise pour la prise d'un
tel décret lorsqu'il s'agit des données de santé.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des commentaires?
M. Barrette : Juste pour la
compréhension de tous ceux qui nous écoutent et la mienne, là, l'exemple type,
c'est le ministère de la Santé et RAMQ?
M.
Caire
: Oui.
M. Barrette : O.K. Ça va.
Le Président (M. Simard) :
D'autres remarques?
M. Marissal : Oui, M. le
Président. Donc, la seule exception touche la RAMQ?
M.
Caire
: Je ne
suis pas sûr que je comprends la question.
M. Marissal : Bien, non, je
m'exprime mal, là, c'est… Vous ne nommez que la… Santé et Services sociaux. Là,
on s'entend que c'est donnée-santé, RAMQ. C'est le seul organisme que vous
nommez.
M.
Caire
: Hein?
M. Marissal : À moins qu'il y
ait une autre page? Non, c'est ça.
M.
Caire
: Bien,
RAMQ pourrait être désignée…
M. Marissal : …vous ne nommez
que… bien, santé et services sociaux, là, on s'entend que c'est donnée santé,
RAMQ, c'est le seul organisme que vous nommez.
M.
Caire
: Hein?
M. Marissal : À moins qu'il y
ait une autre page? Non, c'est ça.
M.
Caire
: Bien,
RAMQ pourrait être désignée comme une source officielle de données sur recommandation
du ministre.
Une voix
: …
M.
Caire
: Oui,
oui, oui. Non, non, non, c'est ça, c'est ça, c'est qu'il peut y en avoir
plusieurs, mais au niveau santé, le ministre de la Santé fait la
recommandation. C'est au niveau santé, seule, c'est la seule recommandation du
ministre de la Santé, parce que lui est responsable de… je pense, c'est
sept lois, sept régimes de protection particulière sur les données de
santé qui sont de sa responsabilité.
M. Marissal : Très bien. C'est
clair, merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci. 12.14
M.
Caire
: Merci,
M. le Président. «Section II. Dispositions particulières aux renseignements
personnels.
«12.14. Des données numériques
gouvernementales qui comprennent des renseignements personnels sont
communiquées par tout organisme public à une source officielle de données
numériques gouvernementales lorsque la communication est nécessaire aux fins
précisées dans un décret pris en application de l'article 12.13. Ces fins doivent
être dans l'intérêt public ou au bénéfice des personnes concernées.
«De telles données sont communiquées par
une source officielle de données numériques gouvernementales à un autre
organisme public lorsque la communication est nécessaire aux fins précisées
dans un tel décret.
«Lorsque de telles données peuvent être
utilisées ou communiquées sous une forme ne permettant pas d'identifier
directement la personne concernée, elles doivent être utilisées ou communiquées
sous cette forme.»
Alors, M. le Président, l'article 12.14
prévoit que lorsque les données numériques gouvernementales concernées
comprennent des renseignements personnels, les fins précisées par le
gouvernement doivent être dans l'intérêt public ou au bénéfice des personnes
concernées. Cet article permet également de communiquer les données concentrées
dans une source officielle et un organisme public lorsque cela est nécessaire
aux fins de précisées dans le décret. Enfin, il prévoit l'obligation d'utiliser
ou de communiquer de telles données sous une forme ne permettant pas
d'identifier directement la personne concernée lorsque cela est possible.
Le Président (M. Simard) :
Merci. D'autres remarques?
M. Barrette : À force de poser
la question, c'est amusant. C'est une tentative de voir s'il y aurait en quelque
part une incohérence, là. En fait, ce n'est pas ça, ce n'est pas vrai ce que je
viens de dire là. Oui, c'est une tentative, mais ce n'est pas ça, le but de ma question.
S'il advenait qu'on découvre qu'il y a eu une mobilité qui n'était pas prévue
par un décret, qu'est-ce qui arrive?
M.
Caire
: C'est
une bonne question. Je vais laisser Me Bacon nous expliquer ce que le
droit prévoit en telle matière.
Mme Bacon (Nathalie) : M. le
Président pourrait s'interroger à savoir s'il y a une entente entre les
organismes concernés ou s'il y a une loi, une autre loi qui prévoit des
communications…
M.
Caire
:
...c'est une bonne question. Je vais laisser Me Bacon nous expliquer ce
que le droit prévoit en telle matière.
Mme Bacon (Nathalie) : M. le
Président, on pourrait s'interroger à savoir s'il y a une entente entre les organismes
concernés ou s'il y a une loi, une autre loi qui prévoit des communications,
parce qu'il y a à peu près 15 lois au Québec, 59 contextes où qu'il y a
des échanges permis par des lois.
M. Barrette : Mais là, M. le
Président, je pensais que le projet de loi n° 95
venait comme... ce n'est peut-être pas la bonne lecture que je ne fais ni les
bons mots, là, mais ça venait comme remettre tout ça à zéro, et là la mobilité
revenait par décret par 95. J'ai mal compris?
• (17 h 10) •
Mme Bacon (Nathalie) : En
fait, il n'y a pas d'interdiction de continuer à faire des ententes. On ne
retire pas la possibilité d'entente à l'article 68, la Loi sur l'accès des
organismes pourrait le faire. Par contre, c'est une décision gouvernementale de
prendre un décret et le décret va s'appliquer.
M. Barrette : O.K., donc des
ententes sont encore possibles après la sanction de 95.
Mme Bacon (Nathalie) : Entre
deux organismes publics... Admettons que c'est une entente à deux organismes,
entre ces deux organismes-là, on comprendra que ce n'est pas un projet
gouvernemental ou une décision gouvernementale.
M. Barrette : Ah! c'est
étonnant. Ça, ça m'étonne.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui, bien, des
fois, ça aide puis c'est utile pour nous puis les gens qui suivent, qui ne
suivent pas, c'est selon, d'y aller par des exemples. Pouvez-vous me donnez un
ou deux exemples que vous avez certainement en tête, là, de qu'est-ce que vous
pourriez faire avec ça, qu'est-ce que vous ne pouvez pas faire en ce moment?
J'en ai une bonne idée, là, mais juste pour l'établir clairement.
M.
Caire
: Bien,
je pense que le bon exemple que j'ai donné... je reprendrais l'exemple que j'ai
pris hier, M. le député, sur l'inscription où on va vous demander, comme
parent, un paquet de documents officiels dans le cadre d'une inscription. Parce
que l'école ne pourrait pas aller à l'État civil, par exemple, pour avoir un
certificat de naissance. Et je trouve que... puis je vais en profiter si vous
me permettez peut-être pour déborder un peu de votre question parce qu'hier je
l'ai abordé succinctement au niveau de la sécurité de l'information, puis ça je
pense que c'est le bel exemple quand on dit : 95 améliore la sécurité.
Donc, actuellement, l'école ne pourrait
pas interroger directement l'État civil sur le certificat de naissance de mon
fils, donc on va nous demander de fournir le document. Avec cet article-là,
avec 95, l'école, à ce moment-là, compte tenu du fait que c'est manifestement
dans l'intérêt de l'enfant parce que ces informations-là sont requises, l'école
ne peut pas procéder à l'inscription sans ces informations-là, donc elles sont
requises, donc la loi l'autorise. Et donc ils pourraient aller chercher
l'information directement.
Ce que la loi dit, par contre, c'est que
je dois...
M.
Caire
:
…compte tenu du fait que c'est manifestement dans l'intérêt de l'enfant parce
que ces informations-là sont requises, l'école ne peut pas procéder à
l'inscription sans ces informations-là, donc elles sont requises, donc la loi
l'autorise, et donc ils pourraient aller chercher l'information directement.
Ce que la loi dit, par contre, c'est que
je dois vous transmettre l'information d'une façon qui ne permet pas
d'identifier la personne. On comprend qu'ici, il y a des éléments qui doivent
être transmis. Mais par exemple, il y a sur un certificat de naissance des
informations qui sont plus que le nom, le prénom de mon fils et le fait
qu'effectivement il est mon fils. Il y a plus d'informations que ça que je
transmets parallèlement à l'école, actuellement, donc je donne plus
d'informations que ce qui est strictement requis par le processus administratif
d'inscription. Donc, actuellement, c'est ce que je fais. Donc, non seulement je
demande aux citoyens de faire une démarche administrative qu'ils ne devraient pas
faire mais en plus, je transmets trop d'informations personnelles par rapport à
ce qui est strictement requis.
Ce que 95 va permettre de faire,
c'est d'interroger directement le Directeur de l'état civil. Et conformément à
l'article qu'on vient de lire, donc 12.14, l'état civil ne va transmettre
que les informations qui sont nécessaires au processus administratif
d'inscription et élaguer toutes les autres informations qui ne sont pas
nécessaires parce qu'elles vont dans le sens d'une identification plus précise
de la personne.
M. Marissal : O.K. Ça, c'est
un exemple où, de toute évidence, il y aurait minimalement le nom, puisque
l'enfant est inscrit sous son nom, la date de naissance, ça va de soi pour
savoir à quel niveau le…
M.
Caire
: La date
de naissance, pas nécessairement.
M. Marissal : Bien, si on
l'inscrit en maternelle, il faut qu'il soit… qu'il ait cinq ans, là.
M.
Caire
:
Exactement. Sauf que je peux attester qu'il a l'âge requis sans vous donner sa
date de naissance.
M. Marissal : O.K.
M.
Caire
: C'est
ça, la différence, comprenez-vous? C'est que, moi, comme source officielle, je
vous dis : L'enfant XY, moi, dans mon cas, mon fils, là, Olivier
Caire, a l'âge requis pour entrer en première secondaire, mais vous n'avez pas
d'affaire à avoir sa date de naissance, moi, j'atteste, comme source
officielle, j'atteste qu'il a l'âge requis, il rencontre vos critères, donc je
n'ai pas à vous transmettre cette information-là.
M. Marissal : Je comprends, si
ce n'est pas nécessaire de donner l'information, pourquoi la donner au risque
de donner, de façon intempestive, des renseignements qui ne seraient pas
nécessaires. Sauf que, votre exemple, en tout respect, il est un peu tarte aux
pommes, là. Parce que, je veux dire, la date de naissance d'un enfant à
l'école, ce n'est pas l'affaire la plus secrète, là, les enfants se promènent
en criant que c'est leur fête, là, tu sais, c'est…
M.
Caire
: Vous
avez raison, vous avez raison.
M. Marissal : Ce n'est pas
supersecret, là, ce n'est pas comme…
M.
Caire
: Vous
avez raison, mais c'était pour les fins de l'exemple, là. Il y a certainement
des cas plus litigieux où il y a… Bien, par exemple, sur le certificat de
naissance, il y a un numéro qui vient avec ça qui n'est pas nécessaire d'être
transmis non plus, que je transmets nécessairement quand je donne la copie
papier. Il y a dans certains cas où je vais donner ma carte d'assurance maladie
parce que l'école demande de transmettre la carte d'assurance…
M.
Caire
: …il y
a certainement des cas plus litigieux où il y a… bien, par exemple, sur le
certificat de naissance, il y a un numéro qui vient avec ça, qui n'est pas nécessaire
d'être transmis non plus, que je transmets nécessairement quand je donne la
copie papier. Il y a, dans certains cas où je vais donner ma carte d'assurance
maladie parce que les cas demandent de transmettre la carte d'assurance
maladie, bien là, il y a le numéro d'assurance maladie qui est sur la carte, il
y a le nom, le prénom, la date de naissance, la date d'expiration. Beaucoup
trop d'informations pour ce qui est requis. Je veux dire, l'école pourrait se
faire attester qu'il y a une preuve d'assurabilité par la RAMQ, mais n'a pas
besoin d'avoir ces informations-là. Alors, on en transmet beaucoup plus que ce
qui est requis, dans le contexte actuel.
M. Marissal : Ah! il s'agit
donc d'élaguer pour envoyer le strict minimum dans la mesure du possible.
M.
Caire
:
Voilà.
M. Marissal : Et même que,
dans la mesure où c'est possible, puis c'est comme ça que c'est écrit dans vos commentaires,
en tout cas, là, on pourrait envoyer des données anonymisées. C'est-u comme ça
qu'on dit, anonymisées?
M.
Caire
: Ou
dépersonnalisées, selon le niveau requis.
M. Marissal : O.K. Puis ça,
dans quels cas ce serait possible et utile, de transmettre de la donnée complètement…
je ne sais plus comment qu'on dit ça, anonymisées, là?
M.
Caire
: Bien,
en fait, ça pourrait être dans un contexte de confirmation, à strictement
parler. Je prenais l'exemple, puis je ne sais pas, là, j'essaie puis je
gamberge, en même temps, là, donc si mon exemple est plus ou moins bon, vous me
pardonnerez, mais je prenais l'exemple de la SAAQ, dans le cas d'un renouvellement
de permis de conduire. On comprend que la SAAQ a, en elle-même, le dossier du
conducteur. Ceci étant, son dossier médical… va demander le dossier médical
soit pour savoir s'il y a une condition relative au port de lunettes soit s'il
y a une autre condition médicale qui amène des restrictions. Ici, on pourrait
dire : Bien, écoutez, dites-moi de qui vous nous parlez, puis là moi, je
vous dirai si les critères sont rencontrés ou non, mais ça va s'arrêter là, ce
que je vais vous donner comme information, là. Oui, la personne dont vous me
parlez, moi, je vous dis, elle a besoin de lunettes, c'est tout ce que je vais
vous dire à ce sujet-là.
Ne bougez pas, je pense que Jiminy
Cricket… Ça vous dérange-tu, M. le député, si…
M. Marissal : Bien non, au
contraire.
Le Président (M. Simard) : M.
Rodrigue, allez-y.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Merci, M. le Président. Comme vous voyez, dans les fins administratives qu'on
a, c'est, par exemple, la production d'information en soutien à la prise de
décision ministérielle ou gouvernementale, par exemple, que ce serait utile
d'avoir le total de tous les revenus d'emploi déclarés à Revenu Québec. Donc,
ce qui a été mis sur la ligne 101, bien, ça pourrait être, tu sais, à des fins statistiques
ou de données de gestion, donc c'est vraiment de la donnée, là, qui est totalement
dénominalisée, on n'a pas besoin de savoir de qui viennent les sources, mais on
sait quels sont les revenus déclarés en moyenne au Québec par les gens qui font
des déclarations de revenus, là. Donc, vous voyez que, dans les fins
administratives, il y a tout ce qui est la statistique, la donnée de gestion,
là. C'est principalement ça, là, qu'on peut viser par la donnée qui n'est pas
anonymisée.
Pour le reste, bien, les exemples…
M. Rodrigue (Pierre E.) :
...les revenus déclarés en moyenne au Québec par les gens qui font des
déclarations de revenus, là. Donc, vous voyez que, dans les fins administratives,
il y a tout ce qui est la statistique, la donnée de gestion, là, c'est
principalement ça, là, qu'on peut viser par la donnée qui n'est pas anonymisée.
Pour le reste, bien, les exemples, si on
vise plus la validation, comme le dit M. le ministre, comme actuellement pour
les prêts et bourses, là, quelqu'un... demande d'aide financière aux études, on
demande à l'étudiant de seulement donner le numéro de sa ligne 199, qui est
validée avec Revenu Québec pour voir si elle est exacte ou pas. Il y a une
certaine époque, il fallait que les étudiants déposent une copie complète, là,
de leur déclaration de revenus ou de celle des parents, et là, maintenant,
bien, on se limite à l'essentiel, c'est-à-dire quel est le revenu total, 199,
il valide, oui, non, c'est ça. Donc, c'est ce modèle-là qu'on veut prendre à
une plus large échelle.
Le Président (M. Simard) :
D'autres commentaires sur 12.14?
M. Barrette : ...
Le Président (M. Simard) : Je
vous en prie.
M. Barrette : Parce que vous
avez senti mon étonnement tantôt, là. Actuellement, là, ce qui est permis comme
échange entre ministère et organisme, est-ce que c'est documenté précisément?
M.
Caire
:
Qu'est-ce que vous voulez dire? Bien, au moment où...
M. Barrette : Des échanges...
La question que j'avais posée tantôt, là, je l'ai posée à plusieurs reprises. À
partir de maintenant, pour faire circuler des données, il va falloir avoir un
décret. Puis les choses qui existent, là, vont devenir visibles parce qu'il y a
un décret.
Mais là j'ai appris, à la question que
j'avais posée, que les ententes, les échanges existants vont continuer. Donc,
il n'y aura pas de décret pour rendre visible ce qui existe. Puis donc je me
pose la question : Ce qui existe continue d'exister...
M.
Caire
: Non,
mais...
M. Barrette : Bien, je vais
juste finir ma question. Donc, il pourrait peut-être y avoir de... Oui,
d'ailleurs, ça a été ça, la réponse, il pourrait y avoir des nouvelles ententes
pour faire des échanges. Alors, la question que je pose, c'est : Où sont
les paramètres dans la loi, dans la LGGRI peut-être, là? Qu'est-ce qui fait
qu'on peut faire une entente entre deux ministères et organismes? Juste deux,
mettons. La balise est où?
• (17 h 20) •
M.
Caire
: Bien,
sur les ententes présentes... Mais il y a une chose que je vais peut-être
ajouter avant de laisser la parole à Me Bacon, là. C'est sûr que ça va
prendre un certain temps avant d'appliquer toute la notion de la gestion de la
donnée numérique gouvernementale. Mais, une fois que la gestion, que ça, ça va
être mis en place, il n'y a plus besoin d'entente entre deux organismes dans le
sens où...
M. Barrette : Bien...
M.
Caire
: Non,
mais attendez un peu. Parce que... Dans le sens où on va amener une collecte de
la donnée. Et, lorsque la donnée sera nécessaire, bien, c'est la source
officielle de données qui va fournir la donnée à l'organisme. Donc là, on peut
dire à cette organisation-là, par exemple si tu as besoin d'une donnée en
santé, bien, c'est la source officielle, la ou les sources officielles santé
qui vont fournir cette information-là. Finalement, à court terme, on ne peut
pas mettre ça en place immédiatement, là, mais...
M. Barrette : O.K. C'est parce
que ça, ce que le ministre vient de nous dire, M. le Président, c'est ce que
j'ai compris...
M.
Caire
: …la ou
les sources officielles santé qui vont fournir cette information-là.
Évidemment, à court terme, on ne peut pas mettre ça en place immédiatement, là,
mais…
M. Barrette : O.K. C'est parce
que, ça, c'est la… ça, c'est ce que… Ce que le ministre vient de nous dire, M.
le Président, c'est ce que j'ai compris.
M.
Caire
: Oui.
M. Barrette : Maintenant, ce
que Me Bacon m'a répondu, ce n'est pas ça, là. Moi, la question, quand je l'ai
posée, la question, là, c'était : À terme, à maturité, là, quand 95 va
être très totalement opérationnelle, là, puis on aura toutes les équipes, et
patati, patata, là, moi, j'ai compris qu'on pouvait continuer à avoir des
ententes et que les ententes…
M.
Caire
: Je
vais laisser Me Bacon… Oui.
M. Barrette : existantes
pourraient continuer, ce qui m'a étonné. Il y a une contradiction dans les
deux, là.
M.
Caire
: Non.
M. Barrette : Bien, une
contradiction… Je veux dire, il y a deux réalités, là, qui…
Mme Bacon (Nathalie) : M. le
Président, je vais apporter une précision. C'est sûr que le régime contractuel
existant va continuer, puisque les ententes ont une durée, puis on n'affecte
pas la stabilité des contrats.
M. Barrette : Je comprends.
Mme Bacon (Nathalie) : Par
contre, dans la mesure où qu'il y a un décret qui est pris où c'est un
organisme A et que la patinoire des organismes est décrite, c'est-à-dire
organisme A, B, C, D, et que l'objet du décret vise une fin particulière, à ce
moment-là, ça va rendre obsolètes les ententes. Alors, les ententes,
éventuellement, vont continuer à intervenir pour d'autres objets que les
décrets qui sont pris. Je ne sais pas si ça vous aide, là, la précision.
M. Barrette : Non… Bien, je
comprends, mais ça ne m'aide pas, dans le sens où, moi, ce que j'ai compris,
c'est ce que le ministre a dit. À terme, il n'y aura plus d'ententes, il n'y
aura que des décrets qui vont déterminer… définir ce qui est mobile et à
quelles fins. Là, ce que j'entends, c'est : pour toujours, il va y avoir
quand même potentiellement des ententes.
Mme Bacon (Nathalie) : Ah! Ça
nous demanderait d'abroger l'article 68 de la loi sur l'accès, et, comme on a
dit, la loi sur l'accès s'applique s'il y a… C'est une possibilité qui est
offerte, et, pour toutes sortes de raisons, la communication par entente entre
deux organismes publics pour des petits objets qui ne seront pas couverts par
des décrets gouvernementaux pourrait être utile.
M. Barrette : Par exemple?
Mme Bacon (Nathalie) : Je
vais laisser peut-être le DPI donner un exemple.
M.
Caire
: Mais…
M. Barrette : Permettez-moi,
là, M. le Président, là. L'entente qui ferait la chose que personne ne veut
voir, là, elle va toujours être là?
M.
Caire
: Non.
M. Barrette : Pourquoi?
M. Rodrigue (Pierre E.) : En
fait, on va être… on va avoir une période transitoire. Donc, je vais vous
donner un exemple de ce que l'on veut… nos stratégies de mobilité de données,
on veut l'associer, parce qu'il y a une cohérence dans tout ça, à notre… Dans
notre portefeuille de projets gouvernemental, on veut mettre l'emphase sur les
projets à valeur ajoutée, donc, avec nos flux de services. Je vais en prendre
un que je connais mieux, le volet pénal, qu'on doit régler avec le plan de
transformation de la justice. Donc, ce qu'on veut, c'est avoir un flux de
services qui va commencer du permis de conduire, qui va être totalement
électronique, au constat d'infraction électronique, au traitement…
M. Rodrigue (Pierre E.) :
…veut mettre l'emphase sur les projets à valeur ajoutée. Donc, avec nos flux de
services… je vais n'en prendre un que je connais mieux, le volet pénal qu'on
doit régler avec le plan de transformation de la justice. Donc, ce qu'on veut,
c'est avoir un flux de service qui va commencer du permis de conduire qui va
être totalement électronique au constat d'infraction électronique, au
traitement, par le Bureau des infractions et amendes, électronique, traitement,
par le Directeur des poursuites criminelles et pénales, électronique et, par le
tribunal, au niveau électronique pour finir avec un jugement électronique. Et
dans nos stratégies de mobilité de données, on va prévoir que tout ce flux
d'informations là qui se fait actuellement en partie électronique et en partie
papier soit complètement électronique. Alors, les stratégies vont viser ça.
En contrepartie, graduellement, il y aura
de moins en moins de besoins d'ententes parce que tous les cas de figure qu'on
va vouloir toucher, ils vont être prévus par nos stratégies. Il va peut-être
rester quelques ententes, je dirais, périphériques qu'il va falloir adresser
vers la fin. Un exemple, l'exemple que je vous donnais au briefing technique,
l'entente qu'on a entre le Directeur de l'état civil et Service Canada pour les
fins d'émissions des numéros d'assurance sociale. Il y a des ententes qui vont
être un petit peu en périphérie et qui vont un jour s'intégrer dans des flux…
dans nos stratégies globales, mais qu'on va devoir peut-être garder un certain
temps parce qu'on va les diviser vers la fin, parce que c'est des ententes plus
avec le gouvernement fédéral. Mais à terme, d'ici un certain nombre d'années,
tous nos flux de transfert de données vont être visés par une stratégie de
mobilité de la donnée, là.
M. Barrette : Je n'ai pas de
problème avec ça. La question que je me pose, là, c'est est-ce qu'il peut y
avoir des ententes qui seraient discutables, là, sur le plan éthique, sur le
plan politique sans décret?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Non.
M. Barrette : Les exemples,
M. Rodrigue, que vous… M. le Président, que M. Rodrigue nous donne,
ça tombe sous le sens, c'est la finalité de l'affaire. Je n'ai aucune critique,
je n'ai que des commentaires positifs à faire. Ça fait que ça ne sert à rien
d'en faire, c'est positif. Vous savez, c'est comme ça, en politique, des choses
positives, on ne les commente pas malheureusement, mais je le fais quand même,
je n'ai pas de problème avec ça. Ma question, c'est est-il possible d'avoir des
ententes qui feraient quelque chose que l'on sait, à la case départ, sensible
sur le plan de l'opinion publique.
M. Rodrigue (Pierre E.) : Ça
ne pourra plus être possible parce que, comme le gestionnaire de données
numériques gouvernemental va avoir l'inventaire complet des données, va savoir
où elles sont et, c'est lui qui va les… il gérait les… les faire… gérait le
trafic de ces données-là, bien, le trafic dans le bon sens du terme, la
circulation de la donnée, là, entendez-moi bien. Donc, il n'y a pas d'entente
qui va pouvoir être conclue sans que le gestionnaire de la donnée ait quand
même donné son accord, donc… Et les ententes de toute façon, actuellement, ce
sont des ententes qui doivent être transmises à la CAI pour beaucoup et
publiées sur les sites Internet, là... l'existence des ententes, elle doit être
publiée sur les sites Internet. Donc, s'il y en reste, les cas où ça va être
possible vont être quand même relativement rares, là.
M. Barrette : O.K. Alors donc,
je comprends, M. le Président, qu'une nouvelle entente…
M. Rodrigue (Pierre E.) :
…transmises à la CAI pour beaucoup et publiées sur les sites Internet, là…
L'existence des ententes, elle doit être publiée sur les sites Internet, donc
s'il en reste… Les cas où ça va être possible vont être quand même relativement
rares, tu sais…
M. Barrette : O.K. Alors donc,
je comprends, M. le Président, qu'une nouvelle entente… Ça, je ne l'ai pas vu
dans le projet de loi, là, une nouvelle entente, en vertu des règles actuelles que…
Puis rappelez-vous que j'avais posé, au début, la question : Ils sont où
les paramètres dans la loi, là, pour permettre une entente? Qui peut faire une
entente, et à quelle condition? Puis ce n'est pas…
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Bien, si c'est des renseignements personnels, c'est sûr que c'est la Loi sur
l'accès qui s'applique. Et puis là on reste cohérents, elle n'a pas été
touchée, là.
M. Barrette : Alors, je
comprends que toute nouvelle entente dans le futur, là, pourrait se faire,
marginalement peut-être, mais doit être approuvée par le DPI?
Une voix
: …
M. Barrette : Ah! c'est non la
réponse, alors… c'est le contraire.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Bien, en fait, c'est que le DPI, à titre de gestionnaire de la donnée numérique
gouvernementale, c'est lui qui va être capable d'identifier où sont les sources
de données numériques. Donc, s'il y a une entente, c'est qu'il y a un organisme
à quelque part qui a besoin de la donnée. Et sa façon de l'obtenir, ça va être
de s'adresser au DPI qui va lui dire : Bien, la donnée, elle existe à
quelque part dans l'administration publique, tu vas aller la chercher à tel
endroit. C'est sûr que là, ce qu'il va falloir vérifier, c'est est-ce que les
lois prévoient d'aller… permettent d'aller chercher cette donnée-là. S'il n'y a
pas de base juridique à ça, bien, c'est le consentement du citoyen, donc c'est
l'application de la Loi sur l'accès. Mais, si la fin n'est pas… Et, si la
donnée ou l'information n'existe pas à nulle part au gouvernement, bien, évidemment,
l'organisme va le collecter de la part du citoyen.
M. Barrette : O.K. Ce dont on
parle ici ou ce dont je parle, là, c'est du croisement de données, là. Le
ministère des Finances décide… souhaite croiser des données. Alors là, à la
fin, là, il va y avoir deux régimes concomitants, le régime qui doit passer par
la CAI et le régime qui doit passer par décret, mais ça ne sera jamais au bon
vouloir, mettons, du ministre des Finances. Est-ce que je peux le dire comme
ça?
M.
Caire
: Oui,
vous pouvez le dire comme ça.
M. Barrette : Me Bacon,
est-ce que je peux le dire comme ça?
Mme Bacon (Nathalie) : Le
ministre vous a répondu, oui. Est-ce que…
M. Barrette : Oui, oui, ce
n'est pas parce que je n'ai pas confiance, là, mais…
Mme Bacon (Nathalie) : C'est
le décret qui va décrire les… Il y a les stratégies que le DPI vient
d'expliquer, mais c'est le décret, le décret va être précis.
M. Barrette : Oui, mais il y a
encore des ententes qui vont rester faisables.
Mme Bacon (Nathalie) : Les
ententes ne seront pas… ne sont pas couvertes par le p.l. n°95. Les
ententes sont en vertu de loi référendaire 68 de la Lois sur l'accès, sur
laquelle la Commission d'accès à l'information a un ascendant.
M. Barrette : Je comprends.
Donc, à la fin, là, 95 ne sera pas roi et maître même dans 10 ans.
• (17 h 30) •
Mme Bacon (Nathalie) : Non,
je… Bien, en fait, il y a toutes sortes de… les organismes publics sont quand
même assujettis à 95, hein, vous avez la définition d'organisme public… vous
avez le dirigeant. Hormis les stratégies et orientations politiques, règlement
d'autorisation de mobilité…
17 h 30 (version non révisée)
Mme Bacon (Nathalie) : …bien,
en fait, il y a toutes sortes… je veux dire, les organismes publics sont quand
même assujettis à 95, hein, vous avez la définition d'organisme public… vous
avez le dirigeant. Hormis les stratégies, orientations, politiques, règlements
d'autorisation de mobilité, de valorisation, règles de protection, régime d'autorisation,
vous allez avoir des instructions du dirigeant principal, qui peut donner des
indications d'application, on l'a dit au début, qui lient les organismes
publics.
M. Barrette : Je comprends,
mais, en bout de ligne, là, puis c'est vraiment ça que je cherche, là, en bout
de ligne, il ne peut pas y avoir une entente ou une mobilité de données sans
qu'il y ait eu soit un décret soit une approbation de la CAI.
M.
Caire
:
Exact.
M. Barrette : Ça ne peut pas
se faire sur l'écran radar.
M.
Caire
:
Exact.
M. Barrette : C'est clair, ça.
M.
Caire
: C'est
clair.
M. Barrette : O.K. Ça va, M.
le Président.
Le Président (M. Simard) :
Merci. D'autres commentaires sur 12.14? Nous passons donc à 12.15.
M. Marissal : Non, non, non…
Le Président (M. Simard) : Oh!
Excusez-moi, M. le député de Rosemont. Alors, cher collègue, excusez-moi encore
une fois. La parole vous appartient.
M. Marissal : Oui. Merci, M.
le Président. Pouvez-vous juste répéter ce qui vient d'être dit, les deux
dernières phrases, là, les échanges de données, ou un peut appeler ça couplage
ou autre, là, ne sont permis seulement que par décret… j'ai manqué un bout, là,
ou par la CAI.
M.
Caire
: Ou
par approbation de la CAI.
M. Marissal : D'accord. Je
vais prendre ça à l'envers, là. Les 15 ententes… Me Bacon disait, tout à
l'heure : Il y a 15 ententes, en ce moment, des contrats d'échange. Je
n'ai pas entendu ça, moi, 15?
Mme Bacon (Nathalie) : Ah! 15
lois, excusez.
M. Marissal : 15 lois qui
touchent 59.
Mme Bacon (Nathalie) :
Excusez-moi. 15 lois, au Québec, qui prévoient des communications du même type
qu'on prévoit dans le p.l. n° 95, alors des communications
d'un organisme à l'autre, là. Je pourrais vous sortir une petite liste, là, si
vous voulez.
M. Marissal : Cette liste-là,
elle est publique, de toute façon?
Mme Bacon (Nathalie) : Non,
c'est une recherche législative sur LégisQuébec, là.
M. Marissal : O.K. Bien, en
fait, ce que je cherche à savoir, c'est s'il y a un échange de données entre ministères,
ou entre un département et un autre, ou entre un département et un ministère,
entre la SAAQ puis la RAMQ, par exemple, tout à l'heure, on disait… ou Santé, est-ce
que ça, c'est public au sens où la personne le sait, ce qu'on fait avec sa
donnée? Elle ne le sait pas en temps réel, évidemment, elle ne reçoit pas un
courriel à chaque fois que quelqu'un regarde son dossier, mais est-ce qu'on le
sait?
Mme Bacon (Nathalie) : Oui.
Bien, les lois sont publiques, d'une part, lorsqu'il s'agit d'une loi.
Lorsqu'il s'agit d'une entente, le DPI… et le ministre vous l'a souligné tout à
l'heure, qu'ils sont vérifiés par la commission d'accès et publiés sur le site
Internet de l'organisme, en fait.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
L'entente n'est pas publiée. C'est le fait qu'il y ait eu une entente qui est
publié. Alors, pour répondre à votre question, il est possible actuellement
qu'il y ait de l'échange d'information entre ministères, totalement légalement,
mais que les citoyens ne le savent pas, là.
M. Marissal : O.K….
M. Rodrigue (Pierre E.) :
…c'est le fait qu'il y ait une entente qui est publiée. Alors, pour répondre à
votre question, il est possible actuellement qu'il y ait de l'échange
d'information entre ministères, totalement légalement, mais que les citoyens ne
le savent pas, là.
M. Marissal : O.K. J'ai pris
cet exemple-là, puis ce n'est pas la première fois, là, je l'ai pris hier, dans
la petite allocution pour le principe, je l'ai déjà pris ici. Ça fait comme 30
ans qu'il me suit, cet exemple-là, mais il est encore utile. Je vous ai déjà
parlé du formulaire E311. Je sais que je radote, là, mais je n'ai pas trouvé beaucoup
de meilleur exemple que ça, à part les exemples qu'un des professeurs témoins
est venu nous parlé, là, j'oublie son nom, de la Belgique, là, qui faisait de
la collecte de données sur la consommation d'électricité et de l'eau pour,
finalement, partager l'information avec l'équivalent du ministère de l'aide
sociale de la Belgique, pour s'apercevoir qu'il y avait des gens qui trichaient
parce qu'ils étaient plus nombreux par appartement, là, ce genre de chose qui
peut avoir l'air d'une bien bonne idée, là.
Puis c'est vrai que, quand on pinçait, à
l'époque, les chômeurs qui partaient en vacances sans le déclarer puis qui
n'avaient pas le droit parce qu'ils devaient rester en tout temps disponibles
pour un emploi, théoriquement, c'était une bonne idée, théoriquement. Je pense
bien que l'ensemble de la population, la majorité de la population était d'accord
avec ça parce que personne n'aime les fraudeurs d'habitude. Mais cette
affaire-là, au gouvernement fédéral, dans les années 90, ça avait été battu en
brèche parce que tu ne peux pas faire ça, tu sais. Ils ne pouvaient pas faire
ça, à l'époque, ils ne pouvaient pas prendre ce document-là, qui n'était pas du
tout réservé à ça, puis passer de Douanes et Accises Canada à assurance
chômage, à l'époque… La chose est encore possible.
Moi, ce que je veux savoir, c'est :
Est-ce que le contribuable ou le citoyen, la citoyenne sait ce qu'on fait de sa
donnée? On revient à la notion de consentement, puis c'est ça qui dérangeait la
CAI, là, c'est ça qui dérangeait la CAI. Le décret va être public, mais le
décret ne… Bien, je vais poser une question, en fait. Le décret dit-il
qu'est-ce qu'on cherche et qu'est-ce qu'on veut faire avec la donnée?
M.
Caire
: Oui,
il précise les modalités.
M. Marissal : Ça veut dire
quoi, ça?
M.
Caire
: Bien,
ça veut dire qu'il va préciser la donnée qui est utilisée, à quelle fin elle
est utilisée, avec quel organisme, quel organisme va l'utiliser, pour quelle
finalité, oui. En fait, le décret va vous donner plus d'information qu'actuellement,
parce qu'actuellement on vous dit : Il y a une entente entre tel organisme
et tel organisme. On arrête ça là. Donc, ce qu'on fait, pourquoi, qui, comment,
où, ça a été validé par la CAI, là. Donc, la CAI s'assure que l'entente
respecte les lois en vigueur. Mais on vous dit, actuellement, sur le site, il y
a une entente entre deux organismes, alors que, là, vous avez le décret… Puis
je pense que, M. le député, vous avez lu quelques décrets. Donc, le décret, les
modalités, tout ça, c'est prévu déjà dans les articles… va prévoir quelle
donnée pour quelle fin, avec quel organisme. Et c'est public, et c'est
contestable, évidemment.
M. Marissal : Et,
contrairement à l'interprétation ou, en tout cas, là où il y avait peut-être
imbroglio…
M.
Caire
:
...donc, le décret, les modalités et tout ça, c'est prévu déjà dans les
articles, va prévoir quelle donnée, pour quelle fin, avec quel organisme. Et
c'est public et c'est contestable, évidemment.
M. Marissal : Et contrairement
à l'interprétation ou, en tout cas, là où il y avait peut-être imbroglio entre
vous et la CAI, c'est que la CAI disait que vous un avez un pouvoir
discrétionnaire de décréter à votre bon vouloir puis de faire des régimes
d'exception. Parce qu'un matin vous décidez que ce serait le fun de coupler
telle ou telle information, bien, ce sera fait en pur respect de la CAI, justement.
Le décret sera public et évidemment contestable, ça, ça va de soi.
M.
Caire
: Et
dans le respect de toutes les lois applicables. Et, justement, 12.15 va aller
même un petit peu plus loin, là, on va le voir, jusqu'à amener l'intervention
avec la CAI, là, dans les règles de gouvernance, etc., là. Ça, c'est 12.15,
c'est le prochain article.
M. Marissal : O.K. Et est-ce
que je comprends bien que ça, ce dont on discute, là, ce régime-là dont on
discute, là, avec des décrets qui permettent des échanges de données, ça touche
essentiellement interministériel ou interdépartement dans le giron du gouvernement
du Québec?
M.
Caire
: Oui,
parce que c'est en application de la loi, de la LGGRI, donc en application des organismes
qui y sont soumis.
M. Marissal : Donc, ça ne
touche pas les contrats ou ententes avec des entités extérieures canadiennes ou
autres.
M.
Caire
: Non,
ça, ce serait effectivement l'exception dont M. Rodrigue parlait, ou dans
quel cas les ententes plus classiques continueraient de s'exercer, mais dans le
respect de la Loi sur la protection des renseignements personnels et sous
l'autorité de la Commission d'accès à l'information.
M. Marissal : C'est bien.
Merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il d'autres remarques sur 12.14? Alors, nous passons à 12.15.
M.
Caire
:
12.15, M. le Président : «L'organisme public désigné comme source
officielle de données numériques gouvernementales doit, avant de recueillir,
d'utiliser ou de communiquer des renseignements personnels dans l'exercice de
sa fonction:
1° procéder à une évaluation des facteurs
relatifs à la vie privée et la transmettre à la Commission d'accès à
l'information;
2° établir des règles encadrant sa
gouvernance à l'égard des renseignements personnels et les faire approuver par
la commission.
Ces règles doivent prévoir l'encadrement
applicable à la conservation et à la destruction des renseignements personnels
concernés, les rôles et les responsabilités des membres du personnel de
l'organisme public à l'égard de ces renseignements tout au long de leur cycle
de vie et un processus de traitement des plaintes relatives à leur protection.
Elles doivent être à nouveau soumises pour approbation à la commission tous les
deux ans».
Donc, l'article 12.15 prévoit
l'obligation, pour une source officielle de données numériques gouvernementales,
et avant toute collecte, toute utilisation ou toute communication de
renseignements personnels de procéder à une évaluation de facteurs relatifs à
la vie privée et d'établir des règles de gouvernance à l'égard de tels
renseignements qui doivent être approuvés par la Commission d'accès à
l'information.
Le Président (M. Simard) :
Bien. Des remarques?
M.
Caire
: Bien,
c'est ce que je viens de lire, M. le Président, les explications...
Le Président (M. Simard) : Je
m'adressais...
M.
Caire
: ...de
procéder à une évaluation des facteurs relatifs à la vie privée, d'établir des
règles de gouvernance à l'égard de tels renseignements qui doivent être
approuvées par la Commission d'accès à l'information.
Le Président (M. Simard) : Bien.
Des remarques?
M.
Caire
: C'est
ce que je viens de dire, M. le Président, les explications.
Le Président (M. Simard) : Je
m'adressais à nos collègues de l'opposition.
M.
Caire
: Ah!
désolé.
M. Barrette : Bien, il
s'adressait à nous. Et je n'ai pas de commentaire.
Le Président (M. Simard) :
Merci. 12.16.
• (17 h 40) •
M.
Caire
:
«12.16 L'organisme public désigné comme source officielle de données numériques
gouvernementales doit, dans le cadre de l'application de la présente section,
soumettre à la Commission d'accès à l'information un rapport concernant les
renseignements personnels recueillis, utilisés ou communiqués dans les 45 jours
suivant la fin de chaque année financière, lequel rapport comprend :
«1° une description des renseignements
personnels recueillis ou qui lui ont été communiqués ainsi que leur provenance;
«2° les noms des organismes publics à qui
sont communiqués ces renseignements personnels;
«3° une description des fins auxquelles
les renseignements personnels sont recueillis, utilisés ou communiqués;
«4° une description des modalités de
communication des renseignements personnels;
«5° une description des mesures propres à
assurer la protection des renseignements personnels.»
M. le Président, l'article 12.16
prévoit l'obligation pour une source officielle de données numériques
gouvernementales de soumettre à la Commission d'accès à l'information un
rapport annuel concernant les renseignements personnels recueillis, utilisés ou
communiqués.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des commentaires? M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. Je comprends,
c'est utile, je pense que c'est valable. Est-ce que la Commission d'accès, une
fois ayant reçu ce rapport annuel, le publie ou le garde pour ses fichiers?
M.
Caire
: Bien,
il n'y a pas d'interdiction de notre part de le publier... C'est laissé à la
discrétion de la Commission d'accès à l'information.
M. Marissal : Qui, selon le
titre propre de sa propre organisation, devrait normalement être encline à le
publier.
M.
Caire
: À le
publier.
M. Marissal : Je présume.
M.
Caire
: Oui.
Mais c'est laissé à sa discrétion. J'imagine que, selon les renseignements,
selon l'utilisation, il y a une discrétion de la CAI à le faire ou non, mais il
n'y a pas d'interdiction de le faire, là, je veux dire, la loi ne prévoit pas
qu'elle ne peut pas le faire. Donc, ce qui n'est pas interdit, par définition,
est permis.
M. Marissal : C'est bien,
merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Nous en serions donc rendus à 12.17. M. le ministre.
M.
Caire
:
«12.17. L'organisme public désigné comme source officielle de données
numériques gouvernementales rend publics sur son site Internet, dans une
section dédiée à cette fonction, les règles visées au paragraphe 2° du premier
alinéa de l'article 12.15 ainsi que les rapports visés à l'article 12.16. Il
transmet sans délai une copie de ces documents au gestionnaire des données
numériques gouvernementales.»
Donc, 12.17 prévoit que, pour une source
officielle de données numériques gouvernementales, une obligation de
publication concernant la documentation visée ainsi qu'une obligation d'en
transmettre une copie au gestionnaire de données gouvernementales.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Rosemont.
M. Marissal : Non, c'est bon.
Le Président (M. Simard) :
Cher collègue de La Pinière? Très bien. À ce stade-ci, M. le ministre, je
crois comprendre que vous auriez un...
M.
Caire
:
…concernant la documentation visée ainsi qu'une obligation d'en transmettre
copie au gestionnaire de données gouvernementales.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de Rosemont? Non? Cher collègue de La Pinière? Très bien. À
ce stade-ci, M. le ministre, je crois comprendre que vous auriez un
amendement à nous proposer.
M.
Caire
: Oui,
M. le Président. Alors, vous me permettrez de l'ouvrir sur mon écran, mes
yeux étant ce qu'ils sont aujourd'hui, ça va aller mieux. Donc, M. le
Président, l'amendement se lit comme suit : Insérer, après
l'article 12.17 proposé par l'article 7 du projet de loi, l'article
suivant :
«12.17.1. Toute personne ou tout organisme
qui se voit communiquer des renseignements personnels par un organisme désigné
comme source officielle de données numériques gouvernementales ou par un autre
organisme public visé par un décret pris en application de
l'article 12.13, dans le cadre d'un mandat ou d'un contrat qui est lié à
l'accomplissement de l'une des fins administratives ou de services publics
précisée dans un tel décret et qui est confié conformément à l'article 67.2
de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection
des renseignements personnels (chapitre A-2.1), doit se soumettre à un
audit externe visant le respect des plus hautes normes et des meilleures
pratiques en matière de sécurité et de l'information et de protection des
renseignements personnels.
Le président du Conseil du trésor peut
prévoir les cas et les circonstances où le premier alinéa ne s'applique
pas et rend publics les critères menant à sa décision.».
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Qui est
responsable de mener l'audit en question?
M.
Caire
: Bien,
c'est des firmes qui vont se qualifier en la matière, selon les normes sur les
contrats de services qu'on a au Conseil du trésor. Mais c'est des firmes qui
sont qualifiées pour des audits en la matière.
Une voix
: …
Le Président (M. Simard) :
M. le député de…
M.
Caire
:
Effectivement, Me Bacon me rappelle que cette disposition-là fait écho à
un amendement qui avait été apporté d'ailleurs par le député de La Pinière,
dans le projet de loi n° 14.
Le Président (M. Simard) :
Souhaitiez-vous intervenir directement? Ça va? M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Je ne peux pas
faire autrement que de faire le parallèle entre ce qui est proposé ici comme
amendement et ce que j'ai proposé tantôt pour la transmission de données
personnelles à l'étranger. Le niveau exigé ici est adéquat puis ce n'était pas
possible tantôt. Puis là, on ne demande pas, là, rien, rien, rien d'exactement…
même, on a dit…
M.
Caire
: On en
reparlera tantôt.
M. Barrette : Je ne dis pas
qu'on doit demander un audit d'INTERPOL, là. Je dis, ici, là, que là, c'est
drôle mais pour les mêmes raisons on écrit quelque chose puis tantôt ce n'était
pas possible. En tout cas, je vous félicite, c'est correct. Je suis en faveur,
je suis d'accord, mais je ne peux pas m'empêcher de faire un parallèle.
Le Président (M. Simard) :
Commentaires sur l'amendement? Sans quoi, nous allons procéder à la mise aux
voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui…
M. Barrette : …pour les mêmes
raisons, on écrit quelque chose, puis tantôt ce n'était pas possible. En tout
cas, je vous félicite. C'est correct. Je suis en faveur. Je suis d'accord, mais
je ne peux pas m'empêcher de faire un parallèle.
Le Président (M. Simard) :
…d'autres commentaires sur l'amendement? Sans quoi, nous allons procéder à la mise
aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
:
Oui.Pour, contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Très pour.
La Secrétaire
: M.
Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M.
Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet amendement est donc adopté.
Et nous en sommes rendus à l'onglet 12.18.
M. le ministre.
M.
Caire
:
Alors, M. le Président, section III, autres dispositions.
«12.18. Le gestionnaire des données
numériques gouvernementales peut confier à un organisme public le mandat de
diffuser des données ouvertes ou un jeu de données en format ouvert.
L'organisme public à qui est confié le
mandat visé au premier alinéa agit comme source officielle de données de
référence et il doit, à ce titre, diffuser de telles données ou un tel jeu de
données sur son site Internet ou sur un autre site qui lui est indiqué par le
gestionnaire des données numériques gouvernementales, selon les modalités que
détermine ce gestionnaire.
Les modalités peuvent notamment porter sur
la qualité des données, les formats de diffusion exigés, les principaux
éléments à documenter ou d'autres règlements de conformité, lesquels prévoient
des règles d'utilisation relatives à ces données ou à ce jeu de données,
incluant toute utilisation secondaire. Ces modalités lient les organismes
publics.»
M. le Président, en fait, l'article 12.18
vient consacrer la stratégie du gouvernement en matière de données ouvertes et
l'utilisation du site donneesquebec.ca, là, en jeu de données ouvertes. Sur les
formats aussi, parce que, bon, là-dessus il y a des normes qui s'installent à
travers le monde. C'est bien beau d'avoir des données ouvertes, mais encore
faut-il que ce soit dans un format qui soit utilisable. Et le gouvernement du
Québec qui, soit dit en passant, s'est qualifié comme… au partenariat mondial
des gouvernements ouverts. Je suis assez fier de ça, là, vous me permettrez…
puis je ne prends pas le crédit, là, c'est vraiment les équipes qui sont à
l'origine de ça… fait en sorte que nous voulons, nous souhaitons et nous
travaillons à ce qu'il y ait de plus en plus de données ouvertes, dans un souci
de transparence.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des remarques?
M. Barrette : Oui, juste une question,
comme ça, là, je pense comprendre ce que ça veut dire, là, mais je voudrais
juste l'entendre de la bouche du ministre, là : C'est quoi, l'utilisation
secondaire…
M.
Caire
: En
fait, c'est que la donnée, elle est ouverte, elle est publique et elle est
libre de droit. Donc, vous pourriez créer une application basée sur un jeu de
données ouvertes, par exemple, sur la circulation. Je dis la première chose qui
me vient à l'esprit, la circulation, je ne sais pas.
M. Barrette : Une enquête
destination.
M.
Caire
:
Genre.
M. Barrette : Ou un quelconque
projet routier, Origine-Destination.
M.
Caire
: Le
nombre de pelles nécessaires pour creuser un trou de 19…
M.
Caire
: ...je
dis la première chose qui me vient à l'esprit, la circulation, je ne sais pas,
moi.
M. Barrette : Une enquête
destination.
M.
Caire
:
Genre.
M. Barrette : Pour un
quelconque projet routier. Origine-Destination.
M.
Caire
: Oui.
Le nombre de pelles nécessaires pour creuser un trou de 19 mètres de
diamètre.
M. Barrette : Oui. O.K., c'est
bon. C'est intéressant.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Rosemont.
M. Marissal : Non, c'est bon,
merci.
Le Président (M. Simard) : Ça
vous va.
M. Marissal : Je ne
m'enfoncerai pas davantage.
M. Barrette : Imaginons si on
avait eu le projet de loi n° 95 il y a trois ans, hein, comment que la vie
aurait été différente aujourd'hui.
Le Président (M. Simard) :
Alors, si je ne m'abuse, nous en serions rendus à l'article 12.19, qui est
le dernier de l'article 9... 7, pardon.
M.
Caire
:
«12.19. Le gouvernement peut, par règlement :
«1° déterminer les modalités concernant la
tenue des inventaires des données numériques gouvernementales par les
organismes publics;
«2° déterminer des normes de qualité des
données numériques gouvernementales en fonction de leur nature, de leurs
caractéristiques, de leur utilisation, de leur potentiel de mobilité ou de
valorisation ainsi que, le cas échéant, des normes de protection particulières
pour ces données;
«3° exclure des catégories de données de
l'application du présent chapitre;
«4° déterminer des règles relatives à
l'autorisation de mobilité ou de valorisation du gestionnaire des données
numériques gouvernementales visée au paragraphe 4° du premier alinéa de
l'article 12.11 ainsi que des règles applicables aux organismes publics visés
par une telle autorisation;
«5° prescrire toute autre mesure
nécessaire à l'application du présent chapitre.»
M. le Président, l'article 12.19
confère au gouvernement un pouvoir réglementaire concernant les objets énumérés
aux paragraphes 1° à 5° de cet article 12.19.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des remarques?
M. Barrette : Une question, M.
le Président. Compte tenu de l'importance et de l'ampleur de ce projet de loi
là, pourquoi c'est «peut» et pas «doit»?
Le Président (M. Simard) :
Me Bacon.
Mme Bacon (Nathalie) : Vous
parlez du pouvoir réglementaire? Excusez-moi.
• (17 h 50) •
M. Barrette : Non, «le
gouvernement peut, par règlement», pourquoi c'est «peut» et non «doit» dans un
projet de loi d'une telle envergure?
Mme Bacon (Nathalie) : Un
pouvoir réglementaire, c'est un pouvoir discrétionnaire, donc généralement il
est toujours énoncé au «peut». Mais évidemment que la loi souvent n'est pas
complète sans règlement, donc il y a des «peut» qui peuvent devenir des «doit».
Ça fait qu'il n'est pas nécessaire, en légistique, de mettre des «doit» partout
même si on comprend que ça peut être un «doit». C'est mon explication.
M. Barrette : O.K. Mais, quand
on regarde ce qui est énuméré du premier aux cinq paragraphes, c'est comme le
fondement de la loi, là. C'est-à-dire...
M.
Caire
: C'est
évident que ça va se faire.
M. Barrette : Je comprends que
c'est évident, là, d'où ma question : Pourquoi ce n'est pas «doit», parce
qu'il n'y a rien d'anodin, là, de 1° à 5°, là?
Mme Bacon (Nathalie) : Vous
avez plein... M. le Président, vous avez plein de lois, là, qui sont
fondamentales, puis qui ont des pouvoirs réglementaires costauds, et qui sont
nécessaires pour compléter la loi, puis qui sont rédigées au «peut», là.
M. Barrette : Eh bien! C'est
la vie. M. le Président, c'est la vie.
Le Président (M. Simard) :
C'est la vie...
Mme Bacon (Nathalie) : Vous
avez plein… M. le Président, vous avez plein de lois, là, qui sont
fondamentales, puis qui ont des pouvoirs réglementaires costauds, et qui sont
nécessaires pour compléter la loi, puis qui sont rédigés au «peut», là.
M. Barrette : Eh bien! C'est
la vie. M. le Président, c'est la vie.
Le Président (M. Simard) :
C'est la vie. Nous en sommes donc… Oui, M. le… M. Rodrigue.
M. Barrette : Ah! M. Rodrigue
voudrait faire un commentaire.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Non. En fait, moi-même qui suis un ancien légiste, c'est que je ne me souviens
pas d'avoir déjà vu «Le gouvernement doit, par règlement…» Donc, c'est toujours
«peut», parce que, comme Me Bacon l'a dit, c'est un pouvoir discrétionnaire.
Mais, de toute façon, il n'y aura pas le choix d'y avoir des règlements, parce
que c'est la seule façon…
M. Barrette : Bien, je le sais
bien, mais c'est…
M. Rodrigue (Pierre E.) : …de
mettre en oeuvre la loi. Donc, ça, au niveau légistique, ce serait une primeur
si on mettait «doit».
M. Barrette : M. le Président,
nous sommes là pour avoir toutes sortes d'initiatives nouvelles, c'est du
nouveau droit, on pourrait mettre des droits…
Le Président (M. Simard) : En
effet, en effet. Conséquemment, nous en serions rendus à la mise aux voix de
l'article 7 tel qu'amendé, à moins qu'il n'y ait des commentaires généraux sur
l'ensemble de l'oeuvre, comme c'est souvent le cas après l'étude d'un article
aussi volumineux que celui-ci.
M. Barrette : Je sens qu'il y
a un commentaire qui doit être arrivé, là.
Le Président (M. Simard) :
Alors, nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 17 h 52)
(Reprise à 17 h 53)
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, puisqu'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons procéder à la
mise aux voix sur l'article 7 tel qu'amendé. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 7 tel qu'amendé est adopté.
Nous en sommes donc à l'article 8. M. le
ministre.
M.
Caire
: M. le
Président, l'article 8 :
L'article 13 de cette loi est modifié par
le remplacement, dans le paragraphe 1°, de «un plan directeur en ressources informationnelles
qui fait notamment état de sa gestion des risques ainsi que des mesures en
ressources informationnelles qui seront mises en place pour réaliser sa mission
et ses priorités stratégiques dans le respect des orientations visées au
deuxième alinéa de l'article 21» par «, dans le respect des orientations visées
au deuxième alinéa de l'article 21, une stratégie en matière de ressources
informationnelles, laquelle fait état de son plan de transformation numérique,
de sa gestion des risques ainsi que de toute autre information prescrite par le
Conseil du trésor».
Donc, M. le Président, l'article 8 propose
de modifier l'article 13 de la Loi sur les ressources informationnelles essentiellement
afin de remplacer l'obligation pour un organisme public d'établir un plan
directeur en matière de ressources informationnelles par celle d'établir une
stratégie en de telles matières incluant la transformation numérique de la
gestion des risques.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des remarques?
M. Barrette : Non.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Rosemont?
M. Marissal : C'est bon.
Le Président (M. Simard) : Non
plus. Alors, Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: M. Caire…
M.
Caire
: ...un
organisme public, d'établir un plan directeur en matière de ressources
informationnelles par celle d'établir une stratégie en de telles matières,
incluant la transformation numérique et la gestion de risques.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des remarques?
M. Barrette : Non.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Rosemont.
M. Marissal : C'est bon.
Le Président (M. Simard) :
Sans plus. Alors, Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: M. Caire
(La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 8 est donc adopté. Nous en sommes maintenant
à l'article 9. M. le ministre.
M.
Caire
:
L'article 15 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
deuxième alinéa, de «une consolidation des outils de planification obtenus des
organismes auxquels il est rattaché» par «la documentation prescrite par ce
dernier».
Donc, M. le Président, l'article 9
propose de modifier l'article 15 de la Loi sur les ressources
informationnelles afin de remplacer l'obligation, pour le dirigeant de
l'information d'un organisme public, de transmettre au dirigeant principal de
l'information une consolidation des outils de planification par celle de
transmettre la documentation prescrite par ce dernier.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup. Y aurait-il des commentaires? Pas de commentaire. Nous allons
donc procéder à la mise aux voix, si vous êtes prête, Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Pour, contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 9 est adopté.
Nous en sommes rendus à l'article 10.
M. le ministre.
M.
Caire
: M. le
Président : L'article 16.3 de cette loi est modifié par l'insertion,
à la fin du premier alinéa, de «ou lorsqu'il implique la désignation d'un
organisme public pour agir comme source officielle de données numériques
gouvernementales en application de l'article 12.13».
Donc, l'article 10 propose de
modifier l'article 16.3 de la Loi sur les ressources informationnelles afin
qu'un projet en ressources informationnelles soit d'office d'intérêt gouvernemental
lorsqu'il implique la désignation d'un organisme public pour agir comme source
officielle de données numériques gouvernementales en application du nouvel
article 12.13. Il s'agit d'une mesure de concordance avec le premier
alinéa du nouvel article 12.10, qui prévoit que la mobilité et la
valorisation de données numériques gouvernementales à des fins administratives
ou de services publics sont d'intérêt gouvernemental.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des remarques?
M. Barrette : Pas de
commentaire.
Le Président (M. Simard) : Pas
de commentaire ni de remarque, alors nous allons procéder à la mise aux voix.
Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: M. Caire
(La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 10 est donc adopté.
Nous en sommes rendus à l'article 11.
M. le ministre.
M.
Caire
: M. le
Président : Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'intitulé du
chapitre III et du chapitre... de la section III, pardon, du
chapitre III, des articles suivants:
«16.6.1. Un organisme public doit
transmettre au président du Conseil du trésor ou au dirigeant principal de
l'information tout renseignement et tout rapport exigés par ces...
M.
Caire
: …qui,
par l'insertion, après l'intitulé du chapitre III et du… de la section 3,
pardon, du chapitre III des articles suivants :
«16.6.1. Un organisme public doit
transmettre au président du Conseil du trésor ou au dirigeant principal de l'information
tout renseignement et tout rapport exigé par ces derniers, concernant ses
activités en matière de ressources informationnelles.
Il doit également transmettre au chef gouvernemental
de la transformation numérique, au chef gouvernemental de la sécurité de l'information
ou au gestionnaire des données numériques gouvernementales tout renseignement
et tout rapport exigé par ces derniers, concernant ses activités qui se
rapportent à leur champ de compétence;
«16.6.2. Le président du Conseil du trésor
peut, lorsque la situation le justifie et sur recommandation du dirigeant
principal de l'information, établir des mécanismes de contrôle et procéder à
des audits afin de s'assurer de l'atteinte des objectifs de la présente loi.
Il peut notamment exiger la mise en place
par un organisme public d'un programme d'évaluation ou d'un programme de
vérification interne, ou la réalisation d'une étude comparative de coûts.»
Donc, l'article 11 propose l'ajout des
articles 16.6.1 et 16.6.2 sur la Loi des ressources informationnelles. L'article
16.6.1 prévoit l'obligation pour un organisme public de transmettre au président
du Conseil du trésor ou au dirigeant principal de l'information tout renseignement
et tout apport exigé par ces derniers concernant ses activités en matière de ressources
informationnelles. Il prévoit les mêmes obligations à l'égard du chef
gouvernemental de la transformation numérique, du chef de la sécurité de
l'information et du gestionnaire des données numériques gouvernementales dans
leurs champs de compétence.
L'article 16.6.2 renforce quant à lui le
rôle du président du Conseil du trésor en lui conférant le pouvoir d'établir
des mécanismes de contrôle et des audits auprès des organismes publics afin
d'assurer l'atteinte des objectifs visés par la loi sur les ressources
informationnelles.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des commentaires?
M. Barrette : J'en ai déjà
fait, précédemment, M. le Président, puis je vais faire le même, mais sauf que,
là, on va peut-être plus de temps. Je ne comprends pas pourquoi, en matière de
sécurité, là, un domaine aussi sensible, on n'ait pas quelque chose de plus
statutaire, qu'on le mette aux ans, aux deux ans, moi, ça ne me rentre pas dans
la tête, là. Là, on est dans le sensible du sensible.
M.
Caire
: Oui.
Je ne suis pas en désaccord.
M. Barrette : Et d'un côté,
là, on se dit que, si on a les moyens, on va faire des cybergyms, là.
Excellente idée, mais ça n'arrivera peut-être pas. Mais, de l'autre côté, il me
semble qu'on devrait s'auditer, là, de façon statutaire, déterminer le cycle,
là, certainement pas aux 10 ans, là, mais moi, je pense que ça devrait être
statutaire. 16.6.1, c'est des rapports annuels, bon. Le dirigeant principal va
dire : Vous allez me faire un rapport, là. J'imagine qu'il va y avoir un
rapport annuel, moi, je le lis comme ça. Mais quand on arrive à 16.6.2,
écoutez, M. le Président, là, là, on est dans le sensible, puis il devrait y
avoir du statutaire. Je laisse le soin au ministre, tantôt, à la pause, de
revenir avec une proposition, mais, honnêtement, là, c'est étonnant, là, qu'il
n'y ait pas ça.
Le Président (M. Simard) :
Parlant de pause, vous avez lu dans mes pensées et regardez le même chronomètre
que moi.
• (18 heures) •
M. Barrette : Mais je n'ai pas
vu, je n'ai pas vu ce qui allait arriver après dans les 15 minutes
suivantes, ce dont on discute d'habitude, mais on en reparlera après…
18 h (version non révisée)
M. Barrette : …tantôt, à la
pause, de revenir avec une proposition. Mais honnêtement, là, c'est étonnant,
là, qu'il n'y ait pas ça.
Le Président (M. Simard) :
Parlant de pause, vous avez lu dans mes pensées et regardez le même chronomètre
que moi.
M. Barrette : Mais je ne l'ai
pas vu, je n'ai pas vu ce qui allait arriver après dans les 15 minutes
suivantes, ce dont on discute d'habitude, mais on en parlera après.
Le Président (M. Simard) :
C'est ça. Donc, nous allons suspendre jusqu'à 19 h 30. Alors, bon
repas à toutes et à tous. Puis encore une fois, merci d'être là.
(Suspension de la séance à 18 heures)
19 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 19 h 41)
Le Président (M. Simard) :
Bien, chers collègues, je constate que nous avons quorum. Nous pouvons
reprendre nos travaux. Comme vous le savez, la Commission des finances
publiques est ce soir réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de
loi n° 95, Loi modifiant la Loi sur la gouvernance et la gestion des
ressources informationnelles des organismes publics et des entreprises du
gouvernement et d'autres dispositions législatives.
Alors, au moment de suspendre nos travaux
cet après-midi, nous en étions rendus à discuter de l'article 11. Et je
crois comprendre des discussions qui ont eu lieu juste avant la réouverture de
nos travaux qu'un amendement serait présenté par M. le ministre,
amendement qui est déjà déposé sur Greffier.
M.
Caire
: Oui.
M. le Président, en fait, il est présentement sur le site du Greffier. Peut-être,
M. le Président, souhaitez-vous que je le lise?
Le Président (M. Simard) :
S'il vous plaît.
M.
Caire
:
D'accord. Alors, l'amendement se lit comme suit : Insérer, après
l'article 16.6.1 proposé par l'article 11 du projet de loi, l'article
suivant :
«16.6.1.1 Un organisme public doit, au
plus tard le (indiquer ici la date qui suit de deux ans celle de la
sanction de la présente loi) et par la suite tous les cinq ans, procéder à
un audit portant sur le respect des obligations en matière de sécurité de
l'information découlant de la présente loi.».
Donc, M. le Président, l'amendement
fait suite au commentaire du député de La Pinière qui, à juste titre, disait
qu'il devrait peut-être y avoir des obligations statutaires en matière d'audit.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des commentaires, collègues?
M. Barrette : …pense,
exactement ce que je souhaitais, alors c'est très bien. Une question cependant,
un rapport d'audit, est-ce que c'est automatiquement public?
M.
Caire
: Pas
que je sache, pas que je sache.
Une voix
: …
M.
Caire
: Non.
Puis compte tenu que ça touche l'état de la sécurité des systèmes, je ne suis
pas convaincu de toute façon que…
M. Barrette : Non, non, je
comprends. C'est pour ça que je pose la…
M. Barrette : …une question
cependant, un rapport d'audit, est-ce que c'est automatiquement public?
M.
Caire
: Pas
que je sache. Pas que je sache.
Une voix
: …
M.
Caire
: Non.
Puis compte tenu que ça touche l'état de la sécurité des systèmes, je ne suis
pas convaincu de toute façon que…
M. Barrette : Non, non, je...
c'est pour ça que je pose la question.
M.
Caire
: Oui.
M. Barrette : O.K. Ça me va,
M. le Président.
M.
Caire
: Si je
peux apporter aussi une précision, M. le député de La Pinière, ça, c'est
une mesure qu'on ajoute — puis je pense qu'elle est bonne — mais
il y a d'autres mesures aussi. Les organismes ont à déposer bisannuellement
l'évaluation des risques à portée gouvernementale aussi. Donc, tout ça
s'inscrit aussi dans d'autres éléments de reddition de compte en matière de
sécurité des systèmes d'information.
M. Barrette : C'est très bien,
M. le Président. Ça me satisfait.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. Juste une question
de précision parce que je ne suis pas affecté au projet de loi n° 64. Les
rapports d'incidents, je vais dire, là, les rapports d'incidents, là, de
fuites, ça, ça serait plutôt couvert par 64, ou c'est…
M.
Caire
: Oui.
Oui.
M. Marissal : D'accord.
Première question, ça règle la chose.
Je me pose la question. Par la suite, tous
les cinq ans, portant sur un audit, portant sur le respect… Considérant
les avancées technologiques fulgurantes, cinq ans, ce n'est pas un peu
long?
M.
Caire
: En
fait, je vous dirais, non. Normalement, c'est même, de façon générale, c'est
même un cycle technologique normalement aux cinq ans, là, on… Ça, c'est ce
qu'on voit dans la technologie. Et aussi il faut comprendre, là, qu'on a
304 organismes qui devront successivement se livrer à l'exercice en
question, donc ça devient quand même, là, quand on prend l'ensemble… En fait,
je dis 304 organismes, 304 organismes dans l'administration publique.
À ça, il faut rajouter évidemment les deux réseaux, les entreprises du
gouvernement, donc ça fait quand même pas mal de monde pour lesquels il y aura
pas mal d'audits, là.
M. Marissal : O.K. C'est bon.
Ça me…
Le Président (M. Simard) :
D'autres commentaires?
M. Marissal : …convient.
Merci.
Le Président (M. Simard) : Oh!
pardon, excusez-moi.
M. Marissal : Non, non, je
vous en prie. Ça me convient. Merci.
Le Président (M. Simard) :
D'autres commentaires?
Une voix
: Non, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) :
Sans quoi, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'amendement est adopté. Et nous revenons à l'article 11, tel
qu'amendé. Y aurait-il d'autres commentaires? Mme la secrétaire.
La Secrétaire
:
M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 11, tel qu'amendé, est donc adopté…
Le Président (M. Simard) : …Mme
la secrétaire.
La Secrétaire
: M. Caire
(La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 11, tel qu'amendé, est donc adopté.
Nous en sommes à l'article 12. M. le
ministre.
M.
Caire
: Oui. M.
le Président, donc l'article 12 : Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 22.1, du suivant : «22.1.1. Le gouvernement prévoit, par
règlement, les modalités et conditions d'application des articles 12.2 à 12.4.
Donc, M. le Président, l'article 12
propose d'introduire l'article 22.1.1 de la loi sur les ressources
informationnelles afin de prévoir l'obligation, pour le gouvernement, de
prévoir, par règlement, les conditions d'application des nouveaux articles 12.2
à 12.4 de cette loi concernant la sécurité de l'information.
Le Président (M. Simard) :
Souhaitez-vous apporter un amendement?
M.
Caire
: Oui, M.
le Président, nous le souhaitons, nous le souhaitons.
Le Président (M. Simard) : Que
j'attendais.
M. Barrette : Nous sommes
prêts à le recevoir, M. le Président.
M.
Caire
: Et
nous sommes prêts, alors…
Le Président (M. Simard) : Il
est sur Greffier déjà.
M.
Caire
: Déjà?
Le Président (M. Simard) : Déjà.
M.
Caire
:
Quelle efficacité. M. le Président, des fois, Me Bacon me fait peur. Est-ce
que j'en fais la lecture, M. le Président?
Le Président (M. Simard) : S'il
vous plaît.
M.
Caire
:
Alors, l'amendement se lit comme suit : L'article 22.1.1 proposé par
l'article 12 du projet de loi est modifié par l'ajout, à la fin, de la phrase
suivante : «Ce règlement doit notamment prévoir les modalités des
communications entre le chef gouvernemental de la sécurité de l'information ou
le chef délégué à la sécurité de l'information et un organisme public dont les
sources… dont les ressources — pardon — ou les informations
font l'objet d'une atteinte visée au deuxième alinéa de l'article 12.2 ou d'un
risque d'atteinte, ainsi que les conditions permettant d'offrir une protection
adéquate aux renseignements qui sont communiqués à l'étranger en application de
l'article 12.4.»
Le Président (M. Simard) :
Bien. Des remarques?
M. Barrette : O.K. Quelques-unes.
Je vais commencer par la fin. Pour ce qui est de la transmission à l'étranger,
n'aurions pas dû, nous pas dû mettre «renseignements personnels»? Parce que
c'était l'objet de mon attention.
M.
Caire
:
Me Bacon, avec votre consentement, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Bien sûr. Me Bacon.
Mme Bacon (Nathalie) : Si
vous me permettez, je vais juste prendre l'amendement. Oups… Il est inscrit
ici : «ainsi que les conditions permettant d'offrir une protection
adéquate aux renseignements qui sont communiqués».
M. Barrette : Oui. Non, c'est
dans l'esprit de ce que je souhaitais. Moi, j'avais simplement…
Mme Bacon (Nathalie) : Oui,
«renseignements personnels», vous avez raison.
M. Barrette : On devrait
mettre ça, hein?
Mme Bacon (Nathalie) : Oui.
M. Barrette : Bon. Et ensuite,
là, je vais revenir au début, j'avais souhaité, puis il y avait eu comme un
consentement, là, une…
Mme Bacon (Nathalie) :
…protection adéquate aux renseignements qui sont communiqués.
M. Barrette : Oui. Non, c'est
dans l'esprit de ce que je souhaitais. Moi, j'avais simplement…
Mme Bacon (Nathalie) : Oui,
«renseignements personnels», vous avez raison.
M. Barrette : On devrait
mettre ça, hein?
Mme Bacon (Nathalie) : Oui.
M. Barrette : Bon. Et ensuite,
là, je vais revenir au début. J'avais souhaité, puis il y avait eu comme un
consentement, là, sur le fait que «le règlement doit notamment prévoir les
modalités des communications entre le chef», ta, ta, ta, moi, j'aurais été très
spécifique. Puis on m'avait comme presque promis que le texte dirait que dans
la demande de renseignements, là, «le motif» va être là…
M.
Caire
: …«les
motifs» plutôt que «les modalités».
M. Barrette : C'est ça.
M.
Caire
: O.K.
Mme Bacon (Nathalie) : Et,
M. le Président, nous avons pensé mettre «les modalités» parce que ça
couvre à la fois les motifs et d'autres sujets.
M. Barrette : Bien, mettons
«modalités et motifs».
Mme Bacon (Nathalie) : Si
vous n'avez pas d'objection, on n'a pas d'objection.
M.
Caire
: Je
n'ai pas d'objection.
M. Barrette : Alors, est-ce
qu'on doit le faire en réécrivant, ou on fait une petite correction manuelle?
Le Président (M. Simard) :
Bien, en fait, on peut retirer l'amendement ou simplement faire un
sous-amendement. C'est comme vous le souhaitez.
M. Barrette : Bien, écoutez,
le plus pratique, là.
M.
Caire
: On
pourrait le retirer, M. le Président, puis faire les petites corrections,
avec le consentement des collègues.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Donc, il y a consentement afin de retirer cet amendement?
Des voix
:
Consentement.
Le Président (M. Simard) :
Consentement. On va suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 19 h 49)
(Reprise à 19 h 52)
Le Président (M. Simard) :
Alors, chers collègues, nous pouvons reprendre nos travaux. Au moment de
suspendre, nous avons retiré un amendement déposé par le ministre dans
l'intention que celui-ci en redépose un nouveau, ce qui a été fait et transféré
à Greffier. M. le ministre.
M.
Caire
:
Alors, M. le Président, l'amendement se lit comme suit : L'article 22.1.1
proposé par l'article 12 du projet de loi est modifié par l'ajout, à la fin, de
la phrase suivante : «Ce règlement doit notamment prévoir les modalités et
les motifs des communications entre le chef gouvernemental de la sécurité de
l'information ou le chef délégué à la sécurité de l'information et un organisme
public dont les ressources ou les informations font l'objet d'une atteinte
visée au deuxième alinéa de l'article 12.2 ou d'un risque d'atteinte, ainsi que
les conditions permettant d'offrir une protection adéquate aux renseignements
personnels qui sont communiqués à l'étranger en application de l'article
12.4.».
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des commentaires?
M. Barrette : Ça me va. Je
remercie le ministre et son équipe d'avoir procédé à ces aménagements.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Rosemont.
M. Marissal : Est-ce qu'Ottawa
est considéré comme étant à l'étranger ici? Ce n'est pas précisé. À l'étranger
ou dans une autre juridiction canadienne?
M.
Caire
: Mais
ceci étant, M. le député, la réponse à votre question, croyez-le ou non, c'est
oui, parce que, quand on parle de communiquer des renseignements personnels
hors Québec, il y a juridiquement... Puis on a statué là-dessus sur le projet
de loi n° 64, que ce soit avec l'Ontario, le gouvernement fédéral, le
Michigan, ça reste que la législation du Québec est considérée comme sa
législation, et toute autre législation est considérée comme une législation
étrangère. Donc, du point de vue de la protection de nos renseignements...
M.
Caire
: …Ontario,
le gouvernement fédéral, le Michigan, ça reste que la législation du Québec est
considérée comme sa législation, et toute autre législation est considérée
comme une législation étrangère. Donc, du point de vue de la protection de nos renseignements
personnels, la réponse à votre question, c'est oui, mais seulement du point de
vue de la protection de nos renseignements personnels.
M. Marissal : Un petit bout de
souveraineté.
Le Président (M. Simard) :
D'autres commentaires sur l'amendement? Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M.
Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: M.
Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet amendement est donc adopté.
Et nous revenons à l'étude de l'article 12
tel qu'amendé. Y aurait-il d'autres commentaires? Alors, nous allons procéder à
la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: M.
Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M.
Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: M.
Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Alors, abstention. 12, tel qu'amendé, est adopté.
Nous en sommes à l'article 13.
M.
Caire
:
L'article 13, M. le Président, se lit comme suit :
«Article 22.2 de cette loi est modifié,
dans le premier alinéa :
1° par le remplacement de «si la
planification des investissements et des dépenses de même que la gestion des
projets en ressources informationnelles par un organisme public respectent les
mesures établies en vertu de» par «, s'il le juge opportun, si un organisme
public respecte les dispositions prévues par»;
2° par le remplacement de «règles et
directives prises en vertu de celle-ci et auxquelles l'organisme est assujetti»
par «orientations, standards, stratégies, directives, règles et indications
d'application pris en vertu de celle-ci».»
M. le Président, l'article 13 propose de
modifier l'article 22.2 de la loi sur les ressources informationnelles pour
renforcer le rôle du président du Conseil du trésor en lien avec l'obligation
de respecter les dispositions de cette loi.
Il a également pour objet de reformuler
l'énonciation de la règle applicable en matière… la règle applicable de manière
à assurer une action concertée, globale et intégrée en matière de ressources informationnelles.
Le Président (M. Simard) :
Bien. Des remarques?
M. Barrette : Oui, j'en ai
une. C'est vraiment une remarque, ce n'est pas une question, mais c'est assez intéressant
de constater que, dans le 22.2 de départ, original… originel, pardon, l'emphase
était mise sur les investissements et les dépenses, que ça devait respecter la planification.
Alors là, c'est évacué, et là on va vérifier si ce sont les dispositions de la
loi qui sont respectées, et non le budget. C'est un commentaire.
M.
Caire
: C'est
vrai.
M. Barrette : C'est juste
étonnant. Parce que ça aurait pu être les deux.
M.
Caire
: Oui,
bien…
M. Barrette : Bien, il y a une…
M. Barrette : …qui sont
respectées, et non le budget.
M.
Caire
: C'est
vrai.
M. Barrette : C'est un
commentaire. C'est juste étonnant. Parce que ça aurait pu être les deux.
M.
Caire
: Oui,
bien…
M. Barrette : Mais il y a une
raison à avoir enlevé les… On enlève tout ce qui touche la dépense. C'est
correct qu'on mette les directives, les orientations, les standards, et ainsi
de suite, là, c'est parfait. Mais pourquoi on enlève le côté financier,
budgétaire, qui doit être respecté?
M.
Caire
: Bien,
je vous dirais… honnêtement, là, je vous dirais qu'à date le budgétaire
planifié, le budgétaire réel, il y a toujours…
M. Barrette : Je sais, mais…
M.
Caire
: …une
dichotomie importante. Moi, je n'ai pas… puis on recule dans le temps, là, moi,
je ne vois pas d'année où le budgétaire planifié et le budgétaire livré sont
synchronisés.
Par contre, je vous dirais qu'essentiellement,
ce qui fait défaut, c'est beaucoup plus la cohérence, l'action, le développement
concerté. Là, on est… En tout cas, moi, je… puis je vous le dis, là, parce que
je connais la préoccupation du député de La Pinière pour s'assurer que les
fonds sont suffisants pour faire ce dont on a besoin, puis, honnêtement, là, en
mon âme et conscience, je vous dirais que le principal problème du gouvernement,
actuellement, ce n'est pas nécessairement de financer ses projets, c'est la
multiplicité des projets, c'est la forêt amazonienne de projets… et qui ne va
pas toujours dans une direction très claire et très cohérente. Je vais le dire
comme ça. Donc, cet article-là, pour moi, vient recentrer l'action du gouvernement
vers des objectifs communs, une cohésion, une cohérence, et le fait qu'on ne se
disperse pas un peu partout, là.
M. Barrette : M. le Président,
je suis d'accord. Je comprends la valeur ajoutée du texte ajouté. Mon
étonnement, je l'ai exprimé, mais ça ne va pas plus loin, là.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Rosemont.
M. Marissal : Ça, ça veut dire
en soi que vous avez un plan de match, vous avez une liste d'où commencer, soit
parce que c'est les pires puis qu'il faut vraiment y aller vite, très vite, ou
parce que c'est un immense service, puis il faut régler rapidement. C'est oui? La
réponse, c'est oui?
M.
Caire
: Bien,
oui. En fait, vous avez la Stratégie de transformation numérique. Mais,
souvenez-vous, M. le député, on a aussi… on vient de voter l'article où on
créait le chef gouvernemental de la transformation numérique, où lui peut
établir un portefeuille de projets du gouvernement, donc une priorisation des
projets qui vont dans le sens de la stratégie et politique qui serait adoptée
par le gouvernement.
M. Marissal : Est-ce qu'ils
ont… Vous avez parlé de 304 entités tout à l'heure, hein?
M.
Caire
: Oui.
M. Marissal : Il y en a
combien qui se rapprochent de ce qu'on essaie de faire avec 95, en ce moment?
M.
Caire
: Bon…
M. Barrette : Entre un à 10.
• (20 heures) •
M.
Caire
: Tant
que ça? Non, ce n'est pas vrai. Je vous dirais, là, si on fait un état des
lieux très, très transparent, M. le député, je vous dirais que les grands
organismes…
20 h (version non révisée)
15397 M. Barrette : ...
M.
Caire
: Tant
que ça? Non, ce n'est pas vrai, je vous dirais, là, si on fait un état des
lieux très transparent, M. le député, je vous dirais que les grands organismes
de l'État, les CNESST de ce monde, RAMQ de ce monde, Revenus de ce monde sont
solides, sont... dans la transformation numérique sont solides, font bien les
choses.
Je vous dirais qu'actuellement nos grandes
entreprises sont vraiment des moteurs, des locomotives en transformation
numérique puis, après ça, bien, on a un éveil qui se fait dans nos autres ministères
et organismes publics. Mais il y a beaucoup de projets, il y a un foisonnement
de projets, mais tout ça n'est pas coordonné, tout ça ne converge pas vers un objectif.
Et on va attribuer beaucoup de ressources à ces différents projets-là, ce qui
fait qu'au final on n'a peut-être pas les résultats qui sont à la hauteur des
ressources matérielles, financières et humaines qu'on va allouer à ces
projets-là. Donc, l'objectif, c'est de dire : Bien, on va arrêter de se
disperser, on va aller dans une direction qui est convergente selon la
stratégie, donc selon des objectifs communs, selon des échéanciers qui sont communs
et on va aussi avoir cette possibilité-là de prioriser des projets de plus
grande envergure, mais qui vont vraiment être orientés en fonction des
stratégies qui seront déterminées par le gouvernement, évidemment.
M. Marissal : Les
304 entités en question, est-ce qu'elles sont classées spécifiquement en
fonction de leur résultat de performance en TI, comme on le fait maintenant
avec le bulletin des ministères, là? Vous n'avez pas ça, vous n'avez pas un...
M.
Caire
: Non.
Non, en fait, les outils qu'on se donne dans 95 vont nous permettre d'évaluer, justement,
la maturité, notamment au niveau de la sécurité de l'information, là. Puis
souvenez-vous des différentes responsabilités qu'on a attribuées au chef gouvernemental
de la sécurité de l'information. Il va avoir justement à évaluer cette
maturité-là. La possibilité de faire un inventaire des données aussi, ça va
venir avec la capacité de collecter, stocker, communiquer, gérer et détruire.
Et les plans de transformation numérique,
qu'on a rendus obligatoires de par la loi, vont amener aussi les organismes
vers une réflexion qui va les amener vers une maturité qui va être plus grande.
Et pour les accompagner là-dedans... c'est pour ça, on disait : Ça prend
une entité centrale qui doit, elle, bâtir cette expertise-là puis qui va devoir
la mettre à contribution. Parce que tous les organismes n'ont pas
nécessairement l'expertise disponible pour se livrer à ces exercices-là. Donc,
l'idée d'avoir cette...
M.
Caire
: …c'est
pour ça, on disait : Ça prend une entité centrale qui doit, elle, bâtir
cette expertise-là puis va devoir la mettre à contribution, parce que tous les organismes
n'ont pas nécessairement l'expertise disponible pour se livrer à ces
exercices-là. Donc, l'idée d'avoir cette firme de consultants, là, je déteste
l'expression, mais bon, je pense que l'image parle d'elle-même, du gouvernement,
par le gouvernement, pour le gouvernement va permettre d'accélérer cette
maturité-là puis cette prise de conscience là, qui va amener les organismes
vers une transformation.
M. Marissal : Un genre de
«geek squad» maison gouvernementale, quoi.
M.
Caire
:
Voilà. Bien, tout à fait, tout à fait.
M. Marissal : O.K. C'est bon.
Merci.
Le Président (M. Simard) :
D'autres remarques sur 13?
Sans quoi, nous allons procéder à la mise
aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 13 est adopté.
Nous en sommes à l'article 14.
M.
Caire
: M. le
Président : L'article 22 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement de «. Ce dernier»
par «ainsi qu'au ministre responsable de l'organisme visé par une vérification.
Le président du Conseil du trésor»;
2° par le remplacement de «Le Conseil du
trésor» par «Le président du Conseil du trésor»;
3° par l'ajout, à la fin, de la phrase
suivante : «Tout ou partie du montant destiné à un tel organisme peut
également être retenu ou annulé par le ministre responsable, sur recommandation
du Conseil du trésor.»
Donc, M. le Président, l'article 14
propose de modifier l'article 22.4 de la loi sur les ressources
informationnelles de manière à renforcer le rôle du président du Conseil du
trésor lorsqu'un organisme public fait l'objet d'une vérification en vertu des
dispositions du chapitre V.1 de cette loi. Il ajoute la possibilité, pour
le ministre responsable de l'organisme public faisant l'objet d'une
vérification, de retenir ou d'annuler tout ou partie d'un montant destiné à cet
organisme.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des remarques?
M. Barrette : Non, ça va, M.
le Président.
Le Président (M. Simard) : Mme
la secrétaire.
La Secrétaire
: M. Caire
(La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 14 est adopté.
Nous en sommes donc à la Loi sur
l'administration fiscale, l'article 15.
M.
Caire
:
L'article 15, M. le Président, se lit comme ci : L'article 69.0.0.7 de la
Loi sur l'administration fiscale (chapitre A-6.002) est modifié par
l'insertion, après le paragraphe b.3 du premier alinéa, du paragraphe
suivant :
«b.4) l'application du chapitre II.4
de la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des
organismes publics et des entreprises du gouvernement (chapitre G-1.03);».
Donc, M. le Président, l'article…
M.
Caire
: …le
paragraphe b.3 du premier alinéa du paragraphe suivant :
«b.4) l'application du
chapitre II.4 de la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources
informationnelles des organismes publics et des entreprises du gouvernement
(chapitre G-1.03);».
Donc, M. le Président,
l'article 69.0.0.7 de la Loi sur l'administration fiscale est modifié afin
de permettre l'utilisation, au sein de Revenu Québec, d'un renseignement
contenu dans le dossier fiscal d'une personne dans la mesure où il est
nécessaire à l'application du nouveau chapitre II.4 de la Loi sur la
gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des organismes
publics et des entreprises du gouvernement relatif aux données numériques
gouvernementales.
Conformément à l'article 69 de la Loi
sur l'administration fiscale, tout renseignement contenu dans le dossier fiscal
d'une personne est confidentiel et un tel renseignement ne peut être utilisé ou
communiqué à moins que cette personne n'y consente ou que cette utilisation ou
communication ne soit effectuée conformément à cette loi.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des remarques?
M. Barrette :. Oui, là, là,
M. le Président, il va falloir que le ministre élabore un petit peu plus.
Parce que j'ai pris l'exemple qui est exactement là-dessus, avant la pause de
cet après-midi, M. le Président. C'est quoi, exactement, là? Là, on dit,
II.4, là, ça permet… c'est-à-dire, l'article qu'on étudie actuellement va
permettre à appliquer II.4 au regard des données personnelles dans le ministère
du Revenu, mais 69 l'interdit. Puis là, c'est au sein du ministère du
Revenu.
M.
Caire
: Non,
non.
M. Barrette : C'est quoi,
qu'on fait exactement, là? Parce que, pour moi, ce n'est pas clair.
M.
Caire
: Avec
votre consentement, je vais laisser Me Bacon.
M. Barrette : Mais avec
plaisir. Plus que consentement, M. le Président, avec plaisir.
Mme Bacon (Nathalie) :
M. le Président, vous avez une séquence, avec la Loi sur l'administration
fiscale. Vous avez l'article 15, qu'on est en train d'étudier,
16 puis 17 et 18. Donc, c'est… et j'ajoute 19, excusez-moi.
Toutes ces modifications-là ensemble vont faire en sorte qu'à la fois Revenu
Québec va pouvoir se retrouver être désigné source officielle de données
numériques gouvernementales, ou devoir communiquer des renseignements à une
source qui est un autre organisme public ou qui a été désigné en vertu de
l'article 12.13, le décret pris en vertu de 12.13.
Ça fait que c'est comme une série de
dominos, là, il fallait modifier 69.0.7 pour prévoir la communication
possible en vertu de l'article b.4. Et vous avez après ça un z.8
qui est intégré puis un nouvel article, à l'article 16, qui
est 69.0.16.1.
Je ne sais pas si ça vous aide, ce que je
vous dis, là. Parce que c'est vraiment… si vous voulez, on peut vous montrer la
Loi sur l'administration fiscale pour l'article 69.0.0.7, parce que je
remarque qu'il n'est pas à gauche.
M. Barrette : Il n'est pas à
gauche…
Mme Bacon (Nathalie) : Dans
votre cahier de député.
M. Barrette : Ah!…
Mme Bacon (Nathalie) : ...qui
est 69.0.16.1. Je ne sais pas si ça vous aide ce que je vous dis, là. Parce que
c'est vraiment quand vous... Si vous voulez, on peut vous montrer la Loi sur
l'administration fiscale pour l'article 69.0.0.7, parce que je remarque
qu'il n'est pas à gauche.
M. Barrette : Il n'est pas à
gauche?
Mme Bacon (Nathalie) : Dans
votre cahier de député.
M. Barrette : Ah! dans le...
Ah! mais moi, dans mon cahier, oui, bien, moi, il n'est pas... ce coup-ci, il
n'a pas été formaté comme ça.
Mme Bacon (Nathalie) : O.K.
M. Barrette : Mais ce n'est
pas grave.
Je vais revenir à ce que je disais ce
matin, là, puis je n'ai pas l'expertise pour juger de ça, là, mais
Me Bacon, vous, c'est sûr que vous l'avez, qu'en est-il du jugement de la Cour
suprême qui interdit de croiser des données à partir... c'est ma compréhension,
là, je cite peut-être erronément le jugement de la Cour suprême, mais qui a dit
que la donnée fiscale est inutilisable, c'est un coffre-fort, c'est privé, ça
ne bouge pas, on n'y a pas accès?
• (20 h 10) •
Mme Bacon (Nathalie) : M. le
Président, je préciserais que je ne suis pas une spécialiste de la Loi sur
l'administration fiscale. Nous avons été une équipe de juristes. On peut faire
appel à des spécialistes, les faire venir, là, ou être en communication avec la
commission actuellement. Mais actuellement, ce qui a été rédigé, ce sont des
dispositions avec des...
M. Caire : ...
Mme Bacon (Nathalie) : Oui,
oui, c'est vrai. Bien oui, bien oui.
M.
Caire
:
M. Rodrigue va pouvoir répondre à... prendre le relais avec votre consentement.
M. Barrette : C'est correct.
Moi, M. Rodrigue, et M. le ministre, et M. le Président ou plutôt dans
l'ordre inverse : M. le Président, M. le ministre, M. Rodrigue, moi,
ça se peut que je vous demande de le suspendre jusqu'à demain matin, parce que
chez nous, on a quelqu'un qui a cette expertise-là en fiscalité et je peux vous
dire que, tel que je le lis là, ça va la faire freaker, là.
M. Rodrigue (Pierre E.) : M.
le Président, j'ai été 17 ans à Revenu Québec puis, effectivement, c'est plus
qu'un coffre-fort, la protection du secret fiscal est quelque chose d'extrêmement
important à Revenu Québec. L'objectif est... puis vous voyez, quand on prend...
vous ne l'avez pas sous les yeux, mais 69.1 qui dit : «Un renseignement
contenu dans un dossier fiscal peut être communiqué, sans le consentement de la
personne concernée ou personnes mentionnées au deuxième alinéa, pour les seules
fins prévues à la loi». Et là il y a une série... déjà le législateur a déjà
prévu... le Vérificateur général, la commission des normes, le ministère de
l'Emploi et de la Solidarité sociale, Protecteur du citoyen, etc., l'Institut
de la statistique, donc il y a déjà un ensemble de communications de données
fiscales qui est prévu pour différentes fins, des fois c'est même... pour les
fins de l'application de lois particulières.
Dans le fond, ce qu'on veut avec ça, c'est
notamment être capable de faire notre projet du Service québécois d'identité
numérique, le projet SQIN, par lequel on va faire une vérification d'identité.
Donc, avant d'avoir une identité numérique solide, quelqu'un va nous fournir
des renseignements comme, par exemple, son numéro d'assurance sociale, son avis
de cotisation, etc., un peu comme on le fait avec clicSEQUR, et l'objectif est
d'aller valider de l'information avec Revenu Québec. Donc, l'objectif de cette
ouverture-là qu'on a n'est pas d'aller prendre de l'information fiscale pour
aller...
M. Rodrigue (Pierre E.) : …quelqu'un
va nous fournir des renseignements comme, par exemple, son numéro d'assurance
sociale, son avis de cotisation, etc., un peu comme on le fait avec clicSEQUR,
et l'objectif est d'aller valider de l'information avec Revenu Québec.
Donc, l'objectif de cette ouverture-là,
qu'on a, n'est pas d'aller prendre de l'information fiscale pour aller la
prendre et l'utiliser à d'autres fins, mais davantage pour permettre une
validation de l'information qui est fournie dans le cadre d'un programme et que
Revenu Québec va valider. Notamment, je voulais donner l'exemple de l'aide
financière pour les étudiants. Bien, tu sais, je vais donner la ligne 199,
on va la valider avec Revenu Québec. Donc, on pourrait faire ça dans d'autres
circonstances pour les fins d'admissibilité à un programme, donc de valider de
l'information où est-ce que la personne a un revenu supérieur à
40 000 $. Mais l'objectif de ça n'est pas d'aller chercher de
l'information fiscale puis de la sortir du… En tout cas, ce n'est pas les
discussions qu'on a eues avec Revenu Québec là-dessus, et on a travaillé avec
les juristes de Revenu Québec, là, pour ces dispositions-là, là.
M. Barrette : Bon. O.K. Est-ce
que... Je ne me rappelle pas si vous étiez là, M. Rodrigue, aux consultations
particulières.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Oui.
M. Barrette : Alors donc,
l'exemple de M. Gambs, il serait faisable avec 95?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Pouvez-vous me rappeler quel était...
M. Barrette : La Belgique, le
compteur d'eau.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Non, je ne sais pas... L'objectif, non, non. On n'est pas du tout là, on n'est
pas en train de faire de...
M. Barrette : Je ne dis pas
que l'objectif est là. Non, non, non. Ce n'est pas la question que je pose, je
ne vous pose pas la question sur ce que sont vos objectifs. La question que je
pose : Ça, c'est-u faisable via 95 actuel?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Non. Il n'y a rien qui nous permettrait d'aller chercher de l'information à
Revenu Québec avec le projet de loi n° 95... Non, ce ne serait pas
faisable.
M. Barrette : Mais, en même
temps, vous venez de me dire, M. le Président, vous l'avez entendu comme moi,
vous venez de me dire que, pour des fins d'identification, le fameux clicSEQUR,
je sais très bien ce que c'est, je l'utilise moi-même — je peux vous
dire que des fois c'est obscur, mais ce n'est pas si pire — on peut
aller valider une information dans le dossier fiscal pour identifier quelqu'un.
M.
Caire
:
Valider.
M. Barrette : Je comprends.
M.
Caire
: Ce
n'est pas un transfert d'information.
M. Barrette : Oui, mais Gambs,
là, dans son exemple de compteur d'eau, là, c'était de la validation dans une
certaine mesure.
M.
Caire
: Non,
non, non, c'était du croisement de données
M. Barrette : Bien oui, je
comprends, mais valider par la donnée fiscale, c'est un croisement de données
pareil. Peut-être que le résultat final n'est pas le même, je comprends, la
portée n'est pas la même, mais, si je prends une donnée puis je la matche avec
une donnée du dossier fiscal, c'est un croisement de données. «Gaétan Barrette»
avec deux «r» puis «Gaétan Barette» un «r» qu'on valide en fonction de la
ligne, je ne sais plus laquelle, là, dans le rapport d'impôt, c'est un
croisement de données.
M.
Caire
: Bien
non, quand tu valides...
M. Barrette : Non.
M.
Caire
: Comme
M. Rodrigue disait, prenons l'éligibilité à un programme, ça prend un
revenu qui est inférieur...
M. Barrette : …qu'on valide en
fonction de la ligne je ne sais plus laquelle, là, dans le rapport d'impôt,
c'est un croisement de données.
M.
Caire
: Bien
non. Quand tu valides…
M. Barrette : Non.
M.
Caire
: Comme
M. Rodrigue disait, prenons l'éligibilité à un programme. Ça prend un revenu
qui est inférieur à tant de milliers de dollars par année. Je valide que le
revenu est inférieur à tant de milliers de dollars puis je ne viens pas vous
donner son revenu, là.
M. Barrette : Ce n'est pas ça,
la question. C'est ça, l'affaire du compteur d'eau. L'affaire du compteur
d'eau, je vais regarder si le revenu est trop élevé… le compteur d'eau est trop
élevé pour le revenu de la personne, donc il y a quelqu'un de plus là-dedans.
Il n'y a pas eu de divulgation de données, mais il y a eu appariement et une
conclusion.
M.
Caire
: Non,
non, non, ce n'est pas légal… ce n'est pas illégal.
M. Barrette : Non, non, ce
n'est pas que je veux…
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Non, non. Pour moi, de la validation, ce n'est pas du croisement de données, on
le fait actuellement avec clicSEQUR. La seule chose que ça fait, c'est… Revenu
Québec dit : Oui, moi, je reconnais cette personne-là, parce que… Et la
fonction de vérification et d'authentification, on va le faire avec Revenu
Québec, on va le faire avec la RAMQ, puis dans le fond ce qu'on veut élargir,
c'est les secrets partagés, parce que les gens considèrent qu'actuellement
notre système d'authentification, il est trop limité à des gens qui ont un
dossier fiscal. Alors, on veut l'élargir. Mais, pour les fins de… une fois que l'identité
va être établie, on va cesser d'aller le revérifier, hein?
M. Barrette : O.K., O.K., O.K.
Là, vous me donnez un exemple courant. Je veux bien, je vais vous donner
raison, puis je ne vous donne pas raison pour le plaisir de vous donner raison,
là. Je comprends ce que vous me dites, là. Mon cas de figure à moi, la question
que je pose, c'est : Pourquoi Gambs sera impossible, interdit dans la loi,
réglementation actuelle?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Bien, c'est parce qu'il faudrait que ça soit dans une… Parce que je reviens
avec ce qu'on a expliqué… Donc, il faut que ça soit dans le cadre d'une
stratégie de mobilité de données pour des fins qui vont être précisées dans le
décret, et j'ai peine à croire qu'on puisse trouver des cas de figure qui vont
nous permettre d'arriver avec ce résultat-là et qui passeraient dans tout le
tamis qu'on doit passer pour avoir un décret du gouvernement. Revenu Québec va
s'opposer à ça, puis avec raison également, là. Je veux dire, je vois mal
comment ce cas de figure là pourrait se réaliser, là aussi.
M. Barrette : O.K. Regardez, M.
le Président, moi, voici ce que je vous propose, O.K. Là, ça va relativement
bien, là, je dirais, là, il avance, le projet de loi, là. Ce que je comprends
du commentaire de Me Bacon, c'est qu'on a quatre articles, cinq articles sur la
loi fiscale.
Mme Bacon (Nathalie) : On a l'article
15 à 19.
M. Barrette : Donc, 15, 16…
Cinq articles; on a cinq articles, là. On va les passer, O.K., puis j'aimerais
ça qu'on puisse les suspendre, j'aimerais que ma collègue puisse venir débattre
avec nous de ces articles-là demain matin. Ça se peut même qu'il reste juste
ça. S'il y a consentement.
Le Président (M. Simard) :
Donc, si je comprends bien ce que vous me dites, puis vous me le confirmerez,
je ne veux pas mettre des mots dans votre bouche, nous suspendrions 15 à 19
inclusivement…
M. Barrette : C'est-à-dire que
j'aimerais qu'on passe au travers comme on le fait, mais qu'on ne vote pas,
que…
M. Barrette : …de ces
articles-là demain matin. Ça se peut même qu'il reste juste ça s'il y a
consentement.
Le Président (M. Simard) :
Donc, si je comprends bien ce que vous me dites, puis vous me le confirmerez,
je ne veux pas mettre des mots dans votre bouche, nous suspendrions 15 à 19,
inclusivement.
M. Barrette : C'est-à-dire que
j'aimerais qu'on passe au travers, comme on le fait, mais qu'on ne vote pas. On
n'a pas le droit de faire ça?
Le Président (M. Simard) :
Avec consentement, on peut faire beaucoup de choses. S'il y a consentement.
M. Barrette : On passe au
travers. Moi, je vais pouvoir informer ma collègue, qui a un grand, grand,
grand… c'est sa spécialité professionnelle.
Le Président (M. Simard) : Je
comprends très bien ça.
M. Barrette : La députée de Saint-Laurent,
là, vous avez compris. C'est ça qu'elle fait dans la vie, c'est une prof de
fiscalité, puis qui est un petit peu portée sur le droit, on va dire ça comme
ça. Alors, moi, j'aimerais bien qu'on passe, mais je ne veux pas mettre des
mots dans la bouche du collègue, là.
Le Président (M. Simard) :
J'entends très bien votre proposition, mais, en fait, cher collègue, je
n'attends que le consentement. Alors, s'il n'y a pas de consentement, il n'y a
pas de consentement, s'il y en a un, il y en a un.
M. Barrette : O.K.
Des voix : Consentement.
M. Barrette : Alors, 16, j'ai
compris, j'ai compris, je vois où vous voulez vous en aller, puis il y aura peut-être
quelques commentaires additionnels ultérieurement, là. Mais pour le moment, ça
va pour moi.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, souhaitez-vous que nous poursuivions sur 15?
M.
Caire
:
…suspendre 15, 16, 17…
M. Barrette : Non, non, non.
M. Marissal : On ne les votera
pas. On les passerait, on débat, mais…
Le Président (M. Simard) : On
les débat sans les voter.
M. Barrette : On ne les vote
pas.
M.
Caire
: O.K.
M. Barrette : Puis moi, je
vais parler de ça à ma collègue, puis si elle sent le besoin de venir
intervenir avec énergie, bien, on va lui permettre, puis ça se peut que ça se
règle dans l'heure de demain, l'heure et demie de demain, là, parce que demain…
M.
Caire
: Sans
problème.
M. Barrette : Parfait. Ça va?
Bon.
M. Marissal : J'ai quelques
petites questions ici, là.
• (20 h 20) •
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Très bien.
M. Barrette : Alors, sur 15,
je n'ai pas d'autre commentaire, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Superbe. Quoique le député de Rosemont, lui, en avait. Parfait.
M. Marissal : Oui. Je n'ai absolument
pas les compétences de la députée de Saint-Laurent en matière de fiscalité,
mais pour avoir quand même couvert, au fil des années, un certain nombre
d'accrochages, là, j'appellerais ça comme ça, là, quand il y a eu des échanges
de données, en particulier fiscales… parce que, là, on s'approche de la moelle
épinière des données personnelles, là, si on fait une fausse manoeuvre, c'est
assez dangereux pour la personne qui est visée.
Ce que je vois, là, dans votre commentaire,
là, à l'article 69.0.0.7 de… «la Loi sur l'administration fiscale est modifiée
afin de permettre l'utilisation, au sein de Revenu Québec, d'un renseignement
contenu dans le dossier fiscal d'une personne dans la mesure où il est nécessaire
à l'application du nouveau chapitre 11.4 de la loi…», bon, là, je ne lirai pas,
c'est la loi, c'est le nom de la loi. Je comprends donc que, par la façon dont
c'est écrit, avec les deux virgules, que c'est exclusif au sein de Revenu
Québec.
Mme Bacon (Nathalie) : Je
vais juste préciser que les cinq articles font comme le tour de la patinoire.
Il y a au sein de Revenu, il y a lorsque Revenu est une source, il y a lorsque
Revenu communique à une source, puis communication à l'extérieur de Revenu, tu
sais. C'est cette patinoire-là que décrit les cinq articles, là.
M. Marissal : Vous avez fait
le tour de la question, le tour de la patinoire, c'est le cas de le dire. Bien,
la question…
Mme Bacon (Nathalie) : ...il y
a lorsque Revenu est une source, il y a lorsque Revenu communique à une source,
puis communication à l'extérieur de Revenu. Tu sais, c'est cette patinoire-là
que décrivent les cinq articles, là.
M. Marissal : Vous avez fait
le tour de la question, là, le tour de la patinoire, c'est le cas de le dire. Ça
fait que la question, peut-être, de base, là : Pourquoi vous avez mis ces
articles-là? C'est parce qu'il y a une sensibilité particulière avec les
données fiscales? Parce qu'il y a des choses que vous ne pouviez pas faire que
vous voulez faire maintenant? Parce que vous êtes au courant des jugements
qu'il y a eu, dont celui dont parlait mon collègue de La Pinière? Je vous
laisse aller, merci.
M. Rodrigue (Pierre E.) : En
fait, c'est ça, c'est que, quand on disait tout à l'heure qu'on voulait
s'arrimer avec les différents régimes de protection, bon, le régime général et
la Loi sur l'accès, un régime qui était extrêmement important évidemment, c'est
Revenu Québec, qui est probablement l'organisation, avec la Régie de
l'assurance maladie, avec laquelle il y a le plus de contribuables qui a des
communications, là, dans sa vie de citoyen... à la Loi facilitant le paiement
des pensions alimentaires, etc., et vous allez voir également avec des lois de
santé.
Donc, c'est pour être... Comme ces lois-là
ont des dispositions particulières, si on veut être capable d'y aller avec des
stratégies de mobilité de données fluides, bien, évidemment, il a fallu faire
les arrimages qu'il fallait, donc on a travaillé avec les juristes de Revenu
Québec, ils pourront être avec nous. C'est ça que je vérifiais, si on pouvait
en avoir un avec nous demain, là, pour fournir les explications.
On a travaillé également avec le ministère
de la Santé et des Services sociaux pour tout ce qui est le volet du
renseignement de santé parce que, comme le disait le M. le ministre, il y a des
lois particulières qui régissent le renseignement de santé. Et notre objectif
était de s'assurer que tout ça se fasse avec la plus grande fluidité, là, mais
dans le respect des lois fiscales, des lois de la santé et de la Loi sur
l'accès, là.
Alors, c'est effectivement un peu
technique, mais, comme le disait Me Bacon, bien, on veut s'assurer que,
par exemple, si Revenu Québec devenait... était désignée une source de données
officielles numériques gouvernementales, bien, qu'il puisse... Revenu Québec a
les... les dispositions législatives qu'il faut pour être capable de collecter
ou livrer de la donnée dans le cadre de son rôle de source officielle de
données, un peu comme elle le joue depuis plusieurs années dans la fonction de
vérification d'identité de clicSEQUR, là.
Mais ça ne veut pas dire que la donnée de
Revenu Québec va se mettre à circuler. Comme c'est la même chose pour la donnée
de santé, là, il n'y a pas de crainte à avoir que les données de santé vont se
mettre à tourner dans un carrousel, là.
M. Marissal : O.K. C'est bon,
merci.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. D'autres commentaires sur 15? Alors, je crois comprendre qu'il y a
consentement afin de suspendre 15 et de passer immédiatement à 16. Il y a
toujours consentement?
M.
Caire
: Oui,
M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Consentement. Nous en sommes à 16. M. le ministre.
M.
Caire
:
Donc : 16. Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article
69.0.0.16, du suivant :
«69.0.0.16.1. Un renseignement contenu
dans un dossier fiscal peut être communiqué, sans le consentement de la...
Le Président (M. Simard) : …il
y a toujours consentement?
M.
Caire
: Oui,
M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Consentement. Nous en sommes à 16, M. le ministre.
M.
Caire
:
Donc :
«16. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 69.0.0.16, du suivant:
«69.0.0.16.1. Un renseignement contenu
dans un dossier fiscal peut être communiqué sans le consentement de la personne
concernée à un organisme public visé par un décret pris en application de
l'article 12.13 de la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources
informationnelles des organismes publics et des entreprises du gouvernement
(chapitre G-1.03), lorsque l'agence est désignée pour agir comme source
officielle de données numériques gouvernementales pour l'application de cette
loi et que le renseignement est nécessaire à l'une des fins administratives ou
de services publics précisées par le gouvernement en application de l'article
12.13 de cette loi.
Un renseignement communiqué en vertu du
premier alinéa n'est accessible qu'à une personne qui a qualité pour le
recevoir lorsque celui-ci est nécessaire à l'exercice de ses fonctions.
Un tel renseignement ne peut être utilisé
qu'aux fins administratives ou de services publics précisées par le
gouvernement en application de l'article 12.13 de cette loi.
Lorsque le renseignement peut être
communiqué puis utilisé sous une forme ne permettant pas d'identifier
directement la personne concernée, il doit être communiqué puis utilisé sous
cette forme.»
Donc, M. le Président, l'article 16 propose
d'introduire l'article 69.0.0.16.1 de la Loi sur d'administration fiscale afin
de permettre la communication à Revenu Québec d'un renseignement contenu dans
un dossier fiscal d'une personne lorsque Revenu Québec est désigné pour agir
comme source officielle de données numériques gouvernementales.
Cette communication peut être faire à un organisme
public qui est visé par un décret du gouvernement pris en vertu du nouvel
article 12.13 de la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressource informationnelles
des organismes publics et des entreprises du gouvernement. La communication ne
peut se faire que si le renseignement est nécessaire à l'une des fins
administratives ou de services publics précisées par le gouvernement.
Il prévoit également qu'un renseignement
ainsi communiqué ne peut être accessible qu'à une personne qui a qualité pour
le recevoir et doit être nécessaire à l'exercice des fonctions de cette
personne. De plus, seule l'utilisation aux fins administratives ou de services
publics précisées par la loi est autorisée.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des commentaires sur 16?
M. Barrette : Et là, là, vous
allez me dire qu'il n'y aura pas de croisement de données. Je veux dire, c'est
une source, là, ça, ça devient une source. Les entités qui vont être des
sources c'est pour transférer des données, là. C'est de la mobilité de données,
là, on est dans le croisement de données, là, je ne vois pas comment on peut
dire le contraire.
M.
Caire
: Bien,
moi, je le vois, là.
M. Barrette : Bien,
expliquez-moi, là.
M.
Caire
: Bien,
premièrement, vous les donnez aux personnes qui ont qualité pour les recevoir, deuxièmement,
vous les donnez pour des fins qui sont des services publics, administratives,
puis en plus, la… Puis on revient… et ça, je vous le souligne, là, M. le député,
parce que, tantôt, vous trouviez que c'était une bonne idée, ça va quand même
être précisé par le gouvernement, donc ça va se faire dans l'espace public, là.
Ça fait que, déjà, en partant, comme l'expliquait M. Rodrigue, là, il y a quand
même des étapes de protection qui sont précisées par les différentes lois, là…
M.
Caire
: ...et
ça, je vous le souligne, là, M. le député, parce que tantôt vous trouviez que
c'était une bonne idée, ça va quand même être précisé par le gouvernement, donc
ça va se faire dans l'espace public, là. Ça fait que, déjà en partant, comme
l'expliquait M. Rodrigue, là, il y a quand même des étapes de protection
qui sont précisées par les différentes lois, là, mais, en plus, je veux dire,
ça va faire l'objet d'un décret, là. Je veux dire, j'essaie de comprendre
l'inquiétude que vous avez au niveau du croisement. C'est ça que j'essaie de...
M. Barrette : Mon inquiétude
ne vient pas du croisement, mon inquiétude... ce n'est pas vraiment une
inquiétude au sens propre du terme, là, c'est une appréciation, M. le Président,
au sens propre du terme. Puis encore là, M. le Président, là, je suis obligé
d'admettre mon incompétence eût égard au jugement de la Cour suprême. Je ne le
connais pas, le jugement de la Cour suprême, mais je me souviens que ça avait
été établi d'une façon très, très, très claire. On ne peut pas se servir des
données du ministère du Revenu pour aller chercher nos informations ou tirer
une conclusion. Moi, c'est ce que j'ai compris de ce jugement-là. Mais quand je
regarde l'article précédent et celui-là, moi, quand on est une source
gouvernementale, une source, c'est pour envoyer des données à quelque part. Je
ne dis pas que c'est pour les envoyer à l'extérieur du périmètre
gouvernemental, mais c'est pour l'envoyer à l'intérieur du périmètre
gouvernemental puis de faire les croisements, c'est ça que je vois. Il
y a l'histoire classique, là, que tout le monde connaît, là, de la tentative
qu'il y a eu, à un moment donné, de croiser des données de Revenu Québec avec
d'autres données pour faire la preuve qu'il y a quelqu'un qui était sur l'aide
de dernier recours, s'en allait en Floride. Ça a été battu en cour, là, cette
affaire-là, ça a été interdit. Puis ce n'est pas le cas de figure, là, que je
veux prendre, c'est juste que c'est un cas de figure qui est connu, là, on ne
peut pas faire ça. Et là...
M.
Caire
:
Exact, on ne peut faire ça.
M. Barrette : Je sais, mais
c'est parce que...
M.
Caire
: Puis
on ne pourra pas plus avec 95 adopté, là.
M. Barrette : Mais moi, quand
je regarde cet article-là, là, le deuxième sur cinq, il me semble que... puis
là peut-être que je me trompe, mais quand on est une source gouvernementale, on
est une source. La source, c'est pour faire circuler des données.
M.
Caire
: Oui,
mais pas...
M. Barrette : C'est un point
d'origine de données mobiles.
M.
Caire
:
...pas pour n'importe quelle fin, pas à n'importe qui, pas n'importe quelle
donnée, parce qu'il est dit, là, qu'il y a des données qui ne font pas l'objet
d'une valorisation, c'est écrit, là, en plus de tous les régimes de protection
qui existent, là.
• (20 h 30) •
M. Barrette : Oui, mais, M. le
Président, là, moi, mon point d'intérêt est le suivant, il est très simple,
encore une fois, j'ai peut-être tort, mon point de départ, c'est : Il n'y
a pas de données qui sortent de Revenu Québec, et là on a cinq articles qui...
à chaque article qui avance, là, on sort de plus en plus clairement des données
de Revenu Québec.
Moi, la question n'est pas de savoir s'il
y a un décret qui peut le faire, ne pas le faire, ce n'est pas ça. Ça, c'est
correct. Moi, encore une fois, à tort...
20 h 30 (version non révisée)
M. Barrette : …et là on a cinq
articles qui… à chaque article qui avance, là, on sort, de plus en plus clairement,
des données de Revenu Québec. Moi, la question n'est pas de savoir s'il y a un
décret qui peut le faire, ne pas le faire, ce n'est pas ça. Ça, c'est correct.
Moi, encore une fois, à tort ou à raison, ma compréhension de l'état du droit
actuel par un jugement de la Cour suprême est : une donnée à Revenu Québec
ou à Revenu Canada, ça ne sort pas. Même si c'est pour les meilleures raisons
du monde, ça ne sort pas.
Maintenant, ma faiblesse potentielle,
c'est que j'aie tort sur ce que je dis. Alors, il ne faut pas me
répondre : il va y avoir un décret. Je suis content du décret, c'est
correct, ça. Mais moi, ma case départ, ce n'est pas ça. Mon point zéro, ce
n'est pas ça. Alors, ou bien je me trompe, puis si je me trompe, bien là, je
n'ai plus rien à dire, puis si je ne me trompe pas, bien, il y a à dire ce que
je viens de dire. Puis si ma collègue était là, qui, elle, semble-t-il, a la
même opinion… ou plutôt, j'ai la même opinion qu'elle par rapport à la Cour
suprême… bien là, il y a un os. De toute façon, il y a un méchant os, parce que
si…
M.
Caire
: Non,
mais, M. le député, je vous suggère de recevoir les explications.
M. Barrette : Oui, c'est
correct, on va y aller avec plaisir dans un instant. Si ce qu'on… ma lecture
est la bonne, tous ces articles-là, ils deviennent juridiquement contestés puis
ils vont devenir obsolètes, là.
M. Rodrigue (Pierre E.) : On
va avoir… demain, pour vous rassurer, on va avoir quelqu'un, des gens, des
juristes de Revenu Québec, là, pour répondre aux questions, comme ça, pour… d'ambiguïté…
On l'a travaillé avec eux.
Mais bon, premièrement, si vous allez lire
69.1, c'est une vue de l'esprit que de dire qu'il n'y a rien qui sort de Revenu
Québec. Il y a beaucoup d'information qui sort de Revenu Québec.
M. Barrette : Oui, je l'ai vu,
là… vous voulez dire : 69.1, qui est à l'article suivant, là.
M. Rodrigue (Pierre E.) : Qui
est… oui. À 69.1, vous avez toute la série des cas pour lesquels la loi… Parce
que la loi peut toujours prévoir que de l'information sort de Revenu Québec,
comme, à l'inverse, il y a des lois qui prévoient qu'il y a de l'information
qui sont collectées par Revenu Québec, et Revenu Québec fait du croisement de
données pour être capable de repérer, là, pour contrer la fraude fiscale.
Alors, quand on parle de croisement de données, bien, à Revenu Québec, effectivement,
ils sont équipés pour faire du croisement de données, notamment d'aller voir le
type de voiture à la Société de l'assurance automobile, les maisons, Registre
foncier, etc., toutes les transactions sur les terrains. Donc, pour moi, ça, du
croisement de données, c'est ça.
Nous, ce qu'on vise à faire, c'est d'aller
valider de l'information à Revenu Québec pour les fins de l'admissibilité à des
programmes, donc éviter que quelqu'un ait à déposer une copie complète de son
rapport d'impôt ou de son avis de cotisation…
M. Barrette : Ou la ligne
15 000.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
…aux fins d'admissibilité à un programme, donc pour éviter que cette
information-là… parce que ça n'aide pas beaucoup le secret fiscal quand
quelqu'un te demande de déposer une copie de ton rapport d'impôt. C'est, selon
nous, plus sécuritaire pour tout le monde de faire une validation. Donc,
l'optique dans laquelle on le fait, c'est vraiment pour les fins
d'admissibilité à des programmes et non pas pour aller soutirer de
l'information qu'on va croiser avec une autre pour… contrairement au bénéfice du
citoyen. Donc, ce qu'on vise, c'est le bénéfice du citoyen…
M. Rodrigue (Pierre E.) : ...rapport
d'impôt, c'est, selon nous, plus sécuritaire pour tout le monde de faire une
validation. Donc, l'optique dans lequel on le fait, c'est vraiment pour les
fins d'admissibilité à des programmes et non pas pour aller soutirer de l'information
qu'on va croiser avec une autre pour... contrairement au bénéfice du citoyen.
Donc, ce qu'on vise, c'est le bénéfice du citoyen pour simplifier
l'admissibilité à des programmes, là.
Mais, à l'inverse, Revenu Québec, effectivement,
fait du croisement de données, ça, je le reconnais. Puis c'est ça qu'il faut
faire pour les fins de contrer la fraude fiscale. Nous, ce n'est pas absolument
pas l'optique.
S'il y a des ajustements à apporter aux
articles, tout ça, pour sécuriser tout le monde, comme on l'a fait, évidemment
on va être ouverts à ça. Puis c'est pour ça que j'ai demandé à ce qu'on ait quelqu'un
de Revenu Québec avec nous demain, là, pour...
M. Barrette : Je veux dire,
c'est correct, M. le Président, je suis content de ça, on va pouvoir en
parler demain. Mais je constate que la nouveauté dans 16, c'est que, là, Revenu
Québec va devenir une source gouvernementale.
M. Rodrigue (Pierre E.) : Il
pourrait le devenir effectivement pour les fins de, justement, l'identité
numérique, parce qu'il n'y a pas 30 cas, là, qui peuvent arriver où on va
aller chercher une information à Revenu Québec. C'est soit pour valider une
identité, faire une vérification d'identité, on le fait depuis déjà plusieurs
années, ou pour attester d'une situation qui est liée au revenu ou peut-être
dans les dossiers de pensions alimentaires que quelqu'un peut valider :
Bien, moi, oui, effectivement, je suis bénéficiaire d'une pension alimentaire
ou pas. Mais il n'y aura pas 60 cas de figure, là, d'usage des données de
Revenu Québec, dans le cadre de ce que l'on veut faire, là.
M. Barrette : Mais M. le
Président, ça revient toujours à la même affaire, nos échanges, là, reviennent
toujours à la même chose. Vous prenez des exemples qui sont très bons, je n'ai
rien à dire, c'est des bons exemples. Mais quand vous me dites que c'est ça
qu'on veut faire, moi, je vous réponds : Oui mais vous pourriez en faire
plus de la manière que c'est écrit.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Bien, si on en fait plus, vous allez les voir dans les décrets qui vont être
publiés à la Gazette officielle. Et là, effectivement, vous allez
pouvoir me dire : M. Rodrigue, bien, ce n'est pas ça que vous nous
avez dit.
Mais ce n'est pas ça qu'on va faire. Tout
va être tellement public et affiché. Et les décrets, bien évidemment, quand on
les passe, ça passe dans Dossdec, vous savez comment ça fonctionne. Revenu
Québec… et le ministre des Finances va certainement s'opposer à ce qu'on aille
plus large que ça, là, puis avec raison, là, donc les mécanismes qui sont en
place vont éviter ça, là.
M. Barrette : Ça fait que là,
M. le Président, là, est-ce que je dois comprendre qu'actuellement, là,
16, aujourd'hui, ça s'applique à deux cas de figure, pas plus, et puis le
futur, si ça, c'est adopté, c'est les décrets?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Bien, nos stratégies de mobilité vont être effectivement à l'intérieur de
décrets puis avec des fins qui vont être précisées puis des modalités qui vont
être précisées, là. Ça ne peut pas être le gestionnaire de la donnée qui va
décider ça comme ça, là, tout va être… dans le fond, c'est la mécanique qu'on a
exposée, là, précédemment.
M. Barrette : Donc, n'importe
quelle application de 16 aujourd'hui, là, après la sanction, c'est un
décret.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Bien, pour l'appliquer. Parce que, là, ce que vous avez là, c'est, comment
dirais-je, c'est comme la possibilité que les postes soient ouvertes.
Maintenant, la décision d'ouvrir la porte, elle va être prise dans le cadre
d'une stratégie…
M. Barrette : …donc, n'importe
quelle application de 16, aujourd'hui, là, après la sanction, c'est un décret.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Bien, pour l'appliquer… Parce que là, ce que vous avez là, c'est, comment
dirais-je, c'est comme la possibilité que les portes soient ouvertes. Maintenant,
la décision d'ouvrir la porte, elle va être prise dans le cadre d'une stratégie
de mobilité de la donnée qui, elle-même, va être justifiée par les fins que
pour l'application d'un programme, par exemple, c'est nécessaire. Puis, si ce
n'est pas nécessaire, on ne le fera pas, là. Donc, ce qu'on a là-dedans, c'est
les mécanismes qui nous permettent d'ouvrir la porte, mais ça ne veut pas dire
qu'on va ouvrir les portes, là.
M. Barrette : O.K. Je vais
prendre votre métaphore. 16 va nous permettre d'ouvrir la porte, alors… et ce
qui va passer vers la porte va être identifié dans un décret dans tous les cas.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Oui, oui, c'est ça.
M. Barrette : Tous les cas.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Oui, tout à fait.
M. Barrette : Il n'y aura pas
d'entente possible.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Non. Et, si c'est une source… quand Revenu Québec va être une source officielle
de données numériques gouvernementales, bien, ça va être ce qu'on… ce qui est déjà
prévu par la loi, l'évaluation des facteurs de la vie privée, les règles, les
rapports à la commission. La Commission d'accès à l'information va être là. Si…
Et puis on peut, à la limite, mettre des balises qui peuvent sécuriser davantage,
mais je pense que celles qui sont là pour la source officielle des données
numériques gouvernementales, c'est très, très balisé. C'est qu'en plus du
décret, là, il y a toute la mécanique qui est là. C'est, à certains égards,
beaucoup plus sévère que de l'information qui circule… qui part de Revenu
Québec actuellement d'une manière beaucoup plus simple, là, avec une entente
que la CAI voit. Puis nous autres, il va y avoir quand même une mécanique qui
va être quand même très sévère, là.
M. Barrette : O.K. Ça va.
Le Président (M. Simard) :
D'autres commentaires? M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. Je le lis,
là, le début de l'article : «Un renseignement contenu dans un dossier
fiscal peut être communiqué, sans le consentement de la personne concernée».
C'est ça, c'est, ça accroche, là. «sans le consentement de la personne
concernée, à un organisme public visé par un décret pris en application de
l'article 12.13 de la loi» et ainsi de suite. Avez-vous des avis juridiques qui
vous ouvrent la porte à faire ça?
M. Rodrigue (Pierre E.) : En
fait, c'est qu'on a travaillé ces dispositions-là avec les juristes de Revenu
Québec, là, donc on l'a travaillé avec eux. Puis donc… puis la mécanique qui
est là, c'est quand même de la mécanique qui était dans le gestionnaire des
renseignements personnels qui avaient été également mécanique approuvée par la
Commission sur l'accès. Donc, c'est sûr que ces dispositions-là ont été
rédigées avec, je dirais, la collaboration de Revenu Québec, là.
M. Marissal : Oui. Non, ce
n'est pas tellement ça que je voulais dire. Bon, un avis juridique, souvent, ça
a l'air plus que ça l'est, là. Puis, des fois, dans mon ancien métier, un avis
juridique, ça faisait une manchette puis ce n'était qu'un avis juridique. Je
comprends ça. Un avis juridique, ce n'est pas une bulle papale, là, je peux
comprendre, là. Puis personne n'est infaillible, mais je pensais plus à… sauf
le pape, je pensais plus à un avis juridique…
M. Marissal : …ça a l'air plus
gros que ça l'est, là. Puis, des fois, dans mon ancien métier, un avis
juridique, ça faisait une manchette puis ce n'était qu'un avis juridique. Je
comprends ça. Un avis juridique, ce n'est pas une bulle papale, là, je peux
comprendre, là. Puis personne n'est infaillible, mais je pensais à plus à… sauf
le pape. Je pensais plus à un avis juridique extérieur que vous auriez fait
tester avec des fiscalistes, constitutionnalistes à la limite, parce que si
d'aventure, il y avait des contestations, c'est peut-être vers ça qu'on s'en va.
Parce que, tu sais, vous nous dites — et c'est vrai, puis c'est
une sécurité, c'est une protection — que tout décret sera
publié — soit, très bien, il va être défini, il va être
public — et qu'il pourra toujours être contesté. O.K. Moi, je vous
dirais que dans un État de droit, c'est à peu près normal qu'il en soit ainsi,
puis on ne fait pas des décrets pour le fun d'aller se faire contester devant
les tribunaux. Ça fait que, tu sais, je présume que vous êtes quand même
solides, en terrain solide sur une telle aventure, parce que, tu sais, moi, je
le lis de même, là, puis je vous l'ai lu, là, le début de l'article, moi, il
m'accroche. Il m'accroche, puis je pense qu'il va accrocher bien du monde. Puis
là vous dites : Non, non, mais c'est pour donner des meilleurs services
pour aller plus vite. Bah! Sans tomber dans les théories du
complot — ce que je ne ferai pas évidemment — on peut quand
même imaginer que ça pourrait avoir d'autres répercussions.
• (20 h 40) •
Une voix
: …
M.
Caire
: Mais
si je peux permettre parce que, dans le fond, je vais faire du pouce sur la
question que vous avez posée. Depuis octobre 2020 qu'on a mis le comité
interministériel en place?
Une voix
: …
M.
Caire
: Oui,
octobre, novembre qu'il y a un comité interministériel, donc, à peu près… bon,
Revenu Québec, Santé, Éducation, conseil du Trésor, les juristes en droit
constitutionnel du gouvernement. Je peux vous dire que des étapes, puis je
pense que le député de La Pinière sait de quoi je parle, là, quand on
passe à travers le…, là, à peu près tout ce qui existe dans la communauté
gouvernementale donne son avis, analyse le projet de loi, fait des
commentaires. Donc, oui, on a des spécialistes en droit fiscal, en droit
constitutionnel, la Commission d'accès à l'information, dans le cas qui a été
relaté par M. Rodrigue, là, des juristes éminents et spécialisés dans les
différentes facettes du droit qui ont passé par-dessus… passer ce projet de loi
là au peigne fin, là, je peux vous dire qu'il y en a beaucoup, beaucoup,
beaucoup.
Demain, ce que je comprends, là, c'est
qu'on va réussir à avoir quelqu'un du Revenu, là, qui va venir expliquer
davantage. Mais je réitère, M. le député, que d'abord, comme le disait
M. Rodrigue… On a le voir, là, je pense, c'est le prochain article, là, où
on vient modifier le paragraphe z de la loi fiscale, là. z, c'est pour vous
dire que toutes les lettres avant, là, c'est d'autres exceptions pour
lesquelles des renseignements de revenus peuvent être communiqués. Puis nous,
on le circonscrit, comme je l'expliquais… bien, comme… pas je
l'expliquais — pardon — comme M. Rodrigue…
M.
Caire
: …on
vient modifier le paragraphe z de la loi fiscale, là, z, c'est pour vous dire
que toutes les lettres avant, là, c'est d'autres exceptions pour lesquelles des
renseignements de revenus peuvent être communiqués. Puis nous, on le
circonscrit, comme je l'expliquais… bien, comme… pas je l'expliquais, pardon,
comme M. Rodrigue l'expliquait, dans le fond, l'objectif, et ce que ça doit
faire, et ce qu'on veut que ça se limite à faire, c'est, par exemple, d'être
capables d'être plus proactifs pour…
Bon, le dernier budget amène un nouveau
programme d'aide aux proches aidants. Je pense qu'on… Je vais, moi, vous citer
un autre cas célèbre d'un programme fédéral qui s'adressait aux aînés et pour
lesquels il n'y a à peu près pas eu de dépenses. Pourquoi? Parce que les aînés
n'ont jamais su que ce programme-là existait. Vous vous souvenez, M. le député?
Une voix
: …
M.
Caire
: Oui.
Alors, les aînés ne savaient pas que ça existait, donc ils ne s'en prévalaient
pas, puis personne, évidemment, n'allait leur dire qu'il y avait ce
programme-là pour eux.
Bien, c'est ce genre de proactivité là
qu'on veut mettre de l'avant en disant : Bien, écoutez, là, vous avez
accès à ce programme-là. Mais évidemment ça nécessite de valider un certain
nombre de choses… certain que la personne en question se qualifie selon les
critères qui sont élaborés par le programme.
Donc, c'est dans cette perspective-là
qu'on le fait, dans une perspective de validation et non pas dans une
perspective de permettre à Hydro-Québec ou… Ce n'est pas l'objectif, comme
l'expliquait M. Rodrigue, là. Je veux dire, l'Agence du revenu a ses enquêteurs
et ses techniques d'enquête, puis ils n'ont pas besoin de nous autres, puis ils
n'ont pas besoin du projet de loi n° 95 pour faire leur travail.
Le Président (M. Simard) : Ça
va? Très bien. Donc…
M. Barrette : Non, ça va… Les
cinq articles sont à peu près les mêmes mais avec une portée un petit peu
différente, là. Ça fait que les mêmes commentaires peuvent se faire. Je vais le
faire ici. Ça va être les mêmes… Le commentaire que le ministre vient de faire,
M. le Président, là, pour… Là, on est rendus à quoi, là? À…
Le Président (M. Simard) : À
16.
M.
Caire
: 16.
M. Barrette : …15, 16.
Le Président (M. Simard) : 16.
M. Barrette : On a commencé à
combien, là?
Le Président (M. Simard) : À
15.
M.
Caire
: 15.
M. Barrette : 15, 16, on va
être bientôt à 17. Est-ce que je peux dire, là… est-ce que le ministre est
d'accord pour dire, avec le consentement de ses collègues, au cas où, que les
cinq articles qui touchent la loi fiscale ont une visée exclusivement de
validation?
M.
Caire
: Oui.
M. Barrette : Oui?
M.
Caire
: Oui.
M. Barrette : Bon, c'est
important.
M.
Caire
: Oui,
oui, absolument.
M. Barrette : O.K. Alors…
M.
Caire
: Parce
qu'il n'y a pas d'autre… Pour nous, là, dans une perspective de service, là…
puis rappelons-nous l'article 1, paragraphe 1°, on est… si vous me
permettez…
M. Barrette : Là, je veux
sauver du temps, votre temps. Donc, c'est toujours une validation, ce n'est
jamais pour faire une analyse pour tirer une conclusion.
M.
Caire
: Non.
M. Barrette : C'est important,
là, parce que ça, ça va rester dans les annales.
M.
Caire
: Non,
non. Puis je ne me suis même pas retourné pour… Non. L'objectif, c'est d'être
capables d'aller chercher la validation…
M. Barrette : …validation. Ce
n'est jamais pour faire une analyse pour tirer une conclusion.
M.
Caire
: Non.
M. Barrette : C'est important,
là, parce que ça, ça va rester dans les annales.
M.
Caire
: Non,
non. Puis je ne me suis même pas retourné pour… Non, l'objectif, c'est d'être
capable d'aller chercher la validation de critères d'admissibilité. Je pense
qu'on le reprend tel quel d'ailleurs, dans la loi, là, tu sais, qu'on veut
valider des critères d'admissibilité.
M. Barrette : Est-ce qu'on
pourrait penser, pensez-y jusqu'à demain, est-ce qu'on pourrait penser avoir un
amendement qui dit que dans le cas de la loi sur, comment qu'elle s'appelle, la
loi sur…
Une voix
:
L'administration fiscale.
M. Barrette : Sur
l'administration fiscale, Revenu Québec, aux fins de l'application du projet de
loi n° 95, lorsqu'il sera une source de données gouvernementales, ne sera
une source que pour des fins de validation selon le programme. Parce qu'en
mettant l'amendement comme ça, ça vient de me faire taire en termes de
critique, qui est toujours la même, que je fais : Oui, mais pourriez-vous
faire autre chose? Bien là, si vous écrivez dans la loi que, dans ce segment-là
de la loi, là, cette partie-là de la loi, qui touche la Loi sur
l'administration fiscale, Revenu Québec sera une source gouvernementale dans
des finalités déterminées par le gouvernement exclusivement de validation,
jamais d'analyse et de conclusion, ça, c'est fort, c'est dans la loi. Ça vient
de fermer la porte à ce que je crains. Donc, ça ne peut pas être les compteurs
d'eau, ça ne peut pas… l'aide sociale, en Floride.
M.
Caire
: Bien,
je vais vous faire économiser du temps aussi à tous les deux, avec l'objectif
secret que je vous connais. Oui, c'est ce que je pensais. Oui, oui.
M. Barrette : Bien, pensez-y,
là, puis revenez avec ça demain, là.
M.
Caire
: Bien,
c'est tout pensé, M. le député. Puis si vous voulez, on peut même, compte
tenu du temps qu'il nous reste, on peut même l'écrire ce soir, si tant est que
ça peut vous rassurer et nous permettre d'adopter les articles 15
à 19.
M. Barrette : Non, parce que
je vais quand même consulter ma collègue, là, par déférence, parce que c'est
une question de… je peux la chanter, «R-E-S-P-E-C-T», là, mais je vais le
faire, là, mais laissez-moi ça, là. Mais ça me serait satisfaisant puis je
pense que ça lui serait satisfaisant. Bien là, c'est moi qui va être obligé de
la convaincre, mais je vais le faire.
Le Président (M. Simard) :
C'est-à-dire que nous pouvons tout de même voter les amendements sans pour
autant voter…
M. Barrette : Non, j'aimerais
ne pas les voter, continuons, là. Mais c'est parce que demain, ça va être pas
mal court, si c'est comme ça, là.
Le Président (M. Simard) :
O.K.
M.
Caire
: Pas
de problème.
M. Barrette : C'est bon?
M.
Caire
: On
fait ça de même, oui, oui.
M. Barrette : Bon, bien alors,
moi, ça va, à ce moment-là, continuons, on est rendus à 17.
M.
Caire
: Bien,
à ce moment-là, puis je pose la question, puis c'est correct si c'est ce que
les collègues souhaitent, on va le faire, mais est-il pertinent de continuer
les débats sur 15, 16, 17, 18, 19? Parce que ce que je comprends…
M. Barrette : Bien là, ce
n'est pas des débats, parce que là, ça devient de...
M.
Caire
: Non
mais les échanges.
M. Barrette : Bien, c'est
parce que, pour moi, c'est juste une question de compréhension, là. Là, je
vois, à 15, 16, 17, 17, je l'ai déjà lu, là, ça va être la même
affaire. Alors, vous allez m'expliquer peut-être une chose que je n'ai pas vue,
ça sert à ça. Puis ça va aller vite.
M.
Caire
: O.K.
M. Barrette : Puis pendant ce
temps-là, vous pouvez commencer à l'écrire…
M.
Caire
: …sur
15, 16, 17, 18, 19? Parce que ce que je comprends…
M. Barrette : Mais là ce n'est
pas des débats, parce que là, ça devient…
M.
Caire
: Non,
mais les échanges.
M. Barrette : Bien, c'est parce
que, pour moi, c'est juste une question de compréhension, là. Là, je vois à 15,
16, 17… 17, je l'ai déjà lu, là, ça va être la même affaire. Alors, vous allez m'expliquer
peut-être une chose que je n'ai pas vue, ça sert à ça, puis ça va aller vite.
M.
Caire
: O.K.
M. Barrette : Puis pendant ce
temps-là, vous pouvez commencer à l'écrire, là, ce que j'ai dit, là.
Le Président (M. Simard) :
Aviez-vous d'autres observations sur l'article 16?
Une voix
: Non, non.
Le Président (M. Simard) :
Très bien.
M. Marissal : Allons-y comme
ça puisque ça semble être dans la même patinoire qu'on a définie tout à
l'heure. Bien, ça ne devrait pas être trop long, là. Parlant de patinoire…
Le Président (M. Simard) :
Oui. Très bien. Allons-y pour 17, alors.
M.
Caire
:
Alors, l'article 17, M. le Président : L'article 69.1 de cette loi est
modifié par l'ajout, après le paragraphe z.7 du deuxième alinéa, du paragraphe
suivant :
«z.8) un organisme public désigné comme
source officielle de données numériques gouvernementales en application de
l'article 12.13 de la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources
informationnelles des organismes publics et des entreprises du gouvernement
(chapitre G-1.03), mais uniquement dans la mesure où le renseignement est
nécessaire aux fins administratives ou de services publics précisées par le
gouvernement en application de cet article.»
Donc, M. le Président, l'article 17
propose de modifier l'article 69.1 de la Loi sur l'administration fiscale afin
de permettre la communication d'un renseignement contenu dans un dossier fiscal
d'une personne à un organisme public désigné comme source officielle de données
numériques gouvernementales, dans la mesure où le renseignement est nécessaire
à l'une des fins administratives ou de services publics précisée par le
gouvernement.
L'article 69.1 de cette loi prévoit qu'un
renseignement contenu dans le dossier fiscal peut être communiqué, sans le
consentement de la personne concernée, aux personnes mentionnées au deuxième
alinéa de l'article 69.1 et pour les seules fins prévues à cet alinéa.
• (20 h 50) •
Le Président (M. Simard) : Et
je crois comprendre que vous souhaitiez nous présenter un amendement qui est
sur Greffier, et qui se retrouve à l'écran, et que nous pourrions voter sans
pour autant revoter l'article tel qu'amendé.
M.
Caire
: Bien,
je… Oui. Est-ce que les collègues sont d'accord pour…
M. Barrette : …C'est ça, je
vois bien ça, là.
M.
Caire
:
Alors, M. le Président, si les collègues sont d'accord, je lis l'amendement.
Donc : «Remplacer l'article 17 du projet de loi par le suivant :
«17. L'article 69.1 de cette loi est
modifié par l'ajout, après le paragraphe z.9 du deuxième alinéa, du paragraphe
suivant : "z.10) un organisme public désigné comme source officielle
de données numériques gouvernementales en application de l'article 12.13 de la
Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des
organismes publics et des renseignements… et des
entreprises — pardon — du gouvernement (chapitre G-1.03),
mais uniquement dans la mesure où le renseignement est nécessaire à l'une des
fins administratives ou de services publics précisée par le gouvernement en application
de cet article.".»
Cet amendement propose de modifier
l'article17 du projet de loi afin de tenir compte de, l'introduction des
paragraphes z.8 et z9 au deuxième alinéa de l'article…
M.
Caire
: …mais
uniquement dans la mesure où le renseignement est nécessaire à l'une des fins
administratives ou de services publics précisée par le gouvernement en
application de cet article.»
Cet amendement modifie… propose de
modifier l'article 17 du projet de loi afin de tenir compte de
l'introduction des paragraphes z.8 et z.9 au deuxième alinéa de
l'article 69.1 de la Loi sur l'administration fiscale par les
articles 1 à 29 du projet de loi n° 82, sanctionné le 2 juin
2021.
Cet amendement propose également de
préciser qu'une seule fin administrative ou de services publics est requise
pour appliquer le test de nécessité pour la communication par Revenu Québec
d'un renseignement contenu dans un dossier fiscal d'une personne à un organisme
public désigné comme source officielle de données numériques gouvernementales.
M. Barrette : Question
simple : Là aussi, on est exclusivement dans la validation?
M.
Caire
: Oui.
M. Barrette : C'est un
renseignement nécessaire pour louer un chalet dans une zec?
M.
Caire
:
Voilà. Oui. Bien, moi, je vous ai déjà répondu, mais je…
M. Barrette : C'est correct.
O.K.
M.
Caire
: …vous
vois aller chercher les consentements de mes anges gardiens.
M. Barrette : Non, non, non,
c'est parce que… Tout d'un coup que M. Cricket, lui, il se manifeste, on
ne sait jamais. C'est arrivé précédemment.
M.
Caire
: C'est
arrivé. Bien, oui, la réponse à votre question, c'est oui.
M. Barrette : O.K. O.K.
Le Président (M. Simard) :
D'autres commentaires sur l'amendement? Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour. Pour
l'amendement n'est-ce pas?
Le Président (M. Simard) :
Oui, sur l'amendement seulement. Oui.
La Secrétaire
:
M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : …pour.
La Secrétaire
: Et
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet amendement est donc adopté. Et nous revenons à l'étude de
l'article 17, tel qu'amendé. Y aurait-il d'autres commentaires?
M. Barrette : Non.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Rosemont, non plus? Très bien. Donc, il y a toujours consentement
afin de suspendre l'étude de cet article.
Et nous en sommes à l'étude de
l'article 18.
M.
Caire
: M. le
Président, cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 69.5.3,
du suivant :
«69.5.4. Un organisme public désigné comme
source officielle de données numériques gouvernementales peut, sans le
consentement de la personne concernée et uniquement lorsque ce renseignement
est nécessaire à l'une des fins administratives ou de services publics précisée
par le gouvernement en application de l'article 12.13 de la Loi sur la
gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des organismes publics
et des entreprises du gouvernement (chapitre G-1.03), communiquer à un
autre organisme public visé par un décret pris en application de cet article un
renseignement obtenu en vertu du paragraphe z.8 du deuxième alinéa de
l'article 69.1.»
Il va falloir le changer celui-là aussi,
j'imagine…
Le Président (M. Simard) :
…commentaires?
M. Barrette : Bien, moi, j'en
ai un commentaire.
Le Président (M. Simard) :
Oui.
M. Barrette : Pourquoi il faut
avoir cet article-là? z.8, c'était dans le précédent. Pourquoi on doit avoir
cet article supplémentaire là?
Une voix
: …
M. Barrette : Bien, honnêtement,
je ne comprends pas…
M. Barrette : ...Pourquoi il
faut avoir cet article-là? z.8, c'était dans le précédent. Pourquoi on doit
avoir cet article supplémentaire là?
Une voix : ...
M. Barrette : Bien, honnêtement,
je ne comprends pas.
M. Rodrigue (Pierre E.) : Parce
que l'objectif de 69.8, c'est de dire que, quand qu'il y a une communication
d'un renseignement...
M. Barrette : 69.8?
M. Rodrigue (Pierre E.) : Ce n'est
pas là qu'on est?
M. Barrette : Là, on est à l'article 18.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
...je suis trop vite, excusez-moi, là.
M. Barrette : C'est parce que
z.8 était traité à 17. À moins que l'amendement de 17 vienne enlever z.8. En
tout cas, je n'ai pas...
M. Rodrigue (Pierre E.) : O.K.
Ça, c'est le... Me Bacon me contredira si... C'est ce qui permet à une
source de données numériques gouvernementales qui s'alimenterait, qui
validerait une information à Revenu Québec de pouvoir ensuite communiquer cette
information-là à une autre organisation, donc la fonction...
M. Barrette : La validation,
pas l'information?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Oui, oui, c'est ça, la validation. C'est-à-dire que, lorsque l'organisme qui
serait une source de... qui aurait le registre d'identité numérique, par
exemple, va valider, là, la première fois qu'on va, je dirais, se faire
valider, là, dans le registre d'identité numérique, si on va avec des secrets
partagés avec Revenu Québec, ils vont valider qu'effectivement je suis bien
Pierre Rodrigue, telle adresse, etc. Après ça, cette information-là, si je suis
dans un registre d'identité, il faut que l'organisme qui va gérer le registre
d'identité puisse confirmer mon identité également à d'autres consommateurs de
cette identité-là, la SAAQ, Retraite Québec, etc. Donc, ce n'est pas nécessairement
la donnée fiscale qu'on va aller chercher, c'est de la donnée fiscale qu'on va
valider.
Mais ça, c'est vraiment un article pour
mettre la ceinture et les bretelles, parce que, comme on a validé l'information
auprès de Revenu Québec, c'est permettre que la source officielle de données
numériques puisse ensuite utiliser cette information-là dans une autre
perspective avec d'autres ministères, là.
M. Barrette : Donc, on vient
dupliquer la validation à un autre organisme.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Non, parce qu'une fois que la validation... c'est un peu comme clicSEQUR, une
fois que ma fonction de vérification d'identité a été faite à Revenu Québec, je
peux l'utiliser pour faire une demande de certificat de naissance à l'état
civil, je peux l'utiliser à Retraite Québec, je peux l'utiliser partout où
j'utilise clicSEQUR, là.
M. Barrette : Cette
validation-là, ça me fait penser à une chose, là, M. le Président, là,
peut-être que vous vous êtes posé vous-même la question. Dans la validation,
là, qu'est-ce qui circule? Le nom, le prénom, l'adresse, c'est quoi? C'est-u
juste : Oui, c'est lui?
M.
Caire
: C'est
oui, non.
M. Barrette : C'est oui, non.
M.
Caire
: C'est
oui, non.
M. Barrette : C'est-u ça?
M. Rodrigue (Pierre E.) : Oui,
oui, c'est ça. Dans le fond, c'est que...
M.
Caire
: Tu ne
me «trustes» pas.
M. Barrette : Je te «truste»,
mais c'est parce que...
M.
Caire
: Oui,
oui, tu me «trustes», mais en autant que les autres...
M. Barrette : Donc, oui, non,
c'est une validation.
M. Rodrigue (Pierre E.) : C'est
de prouver qu'on a une existence juridique, c'est-à-dire... Puis là notre base
de données, actuellement, c'est Revenu Québec...
M. Barrette : …c'est oui, non.
M.
Caire
: C'est
oui, non.
M. Barrette : C'est-u ça?
M. Rodrigue (Pierre E.) : Oui,
oui, c'est ça. Dans le fond, c'est que…
M.
Caire
: Tu ne
me «trust» pas.
M. Barrette : Je te «trust»,
mais c'est parce que...
M.
Caire
: Oui,
oui, tu me «trust», mais en autant que les autres…
M. Barrette : Donc, oui, non,
c'est une validation.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
C'est de prouver qu'on a une existence juridique, c'est-à-dire… puis là notre
base de données, actuellement, c'est Revenu Québec, comme je vous disais, puis
on va l'élargir avec d'autres après.
M. Barrette : O.K. C'est bon…
19.
Le Président (M. Simard) :
D'autres remarques? Cher collègue de Rosemont.
Des voix : …
M.
Caire
: Parce
que l'amendement Z-8, Z.8…
M. Barrette : …
M.
Caire
: Non,
non, mais c'est ça, il faut… bien, c'est ça que je disais, ça va prendre un amendement,
puis il faut… parce que, là, il faut que ça soit Z.10.
Le Président (M. Simard) :
Souhaitez-vous le déposer immédiatement?
M.
Caire
: On va
le préparer, M. le Président, puis on pourrait…
Le Président (M. Simard) :
Alors, on suspend?
M.
Caire
: Bien,
de toute façon, 18 est suspendu, on pourra revenir l'amender. Puis j'ai l'amendement
pour 19, déjà, donc…
Le Président (M. Simard) :
Donc, il y aura ici un amendement. O.K.
M.
Caire
:
…pendant qu'ils font le…
Le Président (M. Simard) :
Oui, oui, oui, tout à fait. Donc, il y a consentement pour suspension 18.
M.
Caire
: Je
l'ai, l'amendement pour la numérotation à 19.
Le Président (M. Simard) : Il
y a suspension pour… consentement à 18. Et donc nous passons à 19., qui,
lui-même, fera l'objet d'un amendement.
M.
Caire
: Absolument,
M. le Président. Donc : l'article 69.8 de cette loi est modifié par le remplacement,
dans ce qui précède le paragraphe a du premier alinéa, de Z.3 et Z.6 par Z.3,
Z.6 et Z.8.
M. le Président, j'ai un amendement qui se
lit comme suit :
Cet amendement propose de modifier
l'article 19 du projet de loi afin de tenir compte de l'introduction des paragraphes
Z.8 et Z.9 au deuxième alinéa de l'article 69.1 de la Loi sur l'administration
fiscale par les articles 1 et 29 du projet de loi n° 82
sanctionné le 2 juin 2021.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. D'abord, sur l'amendement, y aurait-il des commentaires?
M. Barrette : Oui…
l'amendement, mais, par ricochet, sur l'article lui-même.
Le Président (M. Simard) : Je
vous en prie.
M. Barrette : Qu'est-ce que ça
fait dans la vie, 69.8? Parce que, depuis… les quatre premiers articles sont
69.1, puis là on arrive à un 69.8. Pourquoi?
M.
Caire
: Ce ne
sera pas long.
M. Barrette : Je sais, ce
n'est pas parce que je ne fais pas confiance au ministre, M. le Président, mais
le ministre lui-même manque de confiance en lui.
M.
Caire
: Bien
là, je suis ébranlé dans ma confiance, là, à force de…
Le Président (M. Simard) :
Alors, M. Rodrigue.
M.
Caire
: Je
suis en pleine déchéance.
Le Président (M. Simard) :
Allez-y en confiance.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Oui, M. le Président. Je parlais avec Me Bacon. Alors, je vais improviser ma
confiance. On est à l'article 19.
M. Barrette : 19, là. C'est
quoi, 69.8? C'est parce qu'à date, les quatre précédents, ça traitait de 69.1.
Le Président (M. Simard) :
Alors, M. Rodrigue.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Bien, en fait, le 68.9…
M. Barrette : 69.8.
M. Rodrigue (Pierre E.) : 69.8,
excusez-moi, il établit les modalités, là, de communication des renseignements
qui sont visés par les paragraphes précédents, là, donc le… notamment le Z.8,
là, donc c'est plus des modalités de communication, là. Donc, de n'est pas un
article qui permet la communication, c'est selon quelles modalités ça doit être
fait.
• (21 heures) •
M. Barrette : Est-ce que… Bon,
ça veut dire quoi, ça, c'est Internet, papier, téléphone? Pour moi, c'est ça,
les modalités…
21 h (version non révisée)
M. Rodrigue (Pierre E.) :
...précédent, là, donc le z... notamment le z.8, là. Donc, c'est plus des
modalités de communication, là. Donc, ce n'est pas un article qui permet la communication,
c'est selon quelle modalité ça doit être fait, là.
M. Barrette : Est-ce que...
Bon, ça veut dire quoi, ça? C'est Internet, papier, téléphone? Pour moi, c'est
ça, une modalité.
M. Rodrigue (Pierre E.) : Ah!
excusez, c'est parce que je... comme je l'ai dans ma colonne de gauche... En
fait, 69.8, il dit : La communication d'un renseignement contenu dans un
dossier fiscal ne peut se faire en vertu de l'un des paragraphes a.1 à... tu
sais, il y a une énumération. Ils disent que dans le cadre d'une entente écrite
précisant notamment la nature des renseignements communiqués, les fins pour
lesquelles ils sont communiqués, les modes de communication utilisés, les
moyens mis en oeuvre et les mesures de sécurité prises pour assurer la confidentialité
des renseignements communiqués, la périodicité de la communication, les moyens
retenus pour informer les personnes concernées, la durée de l'entente, puis une
entente visée au premier alinéa doit être soumise à la Commission d'accès à
l'information pour avis et l'entrée en vigueur sur avis favorable de la
commission. Bon, alors ces... excusez-moi, c'est parce que moi, j'ai le texte
sous les yeux, vous ne l'avez pas, là.
M. Barrette : O.K. C'est
correct, c'est parfait, mais ce que vous venez de me lire, il me semble que ça
va plus loin que : Oui, non, validation.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Bien, en fait, c'est qu'on l'a mis dans l'article général de 69.8, parce que
vous vous souvenez que, tout à l'heure, je vous ai énuméré... il y a un ensemble
d'informations qui sort de Revenu Québec pour aller dans différentes
organisations, Retraite Québec, la CNESST, etc. Donc, ça se fait dans le cadre
d'ententes qui sont vues par la Commission d'accès à l'information, avec les
modalités qui sont là. C'est sûr que nous, on n'a pas créé... on s'est inséré
dans les dispositions qui existent déjà et qu'on va adapter en fonction de
l'information qu'on va aller chercher à Revenu Québec. Donc, on n'a pas créé
comme un régime particulier, là, de modalités, on l'a intégré là à la suite de
discussions avec les juristes de Revenu Québec, là.
Alors, c'est sûr que moins on va chercher
d'informations, plus les modalités vont être simples, mais vous voyez que c'est
quand même bien encadré, là.
M. Barrette : Bon. Alors, 15 à
18, c'est de la validation, mais pas 19.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Bien, 19, comme je vous dis, c'est... Nous, on va entrer dans le cadre de ce
qui est là en fonction de ce qu'on va demander, là. Donc, ça va être des
modalités qui risquent... c'est de la validation qui va être comme plus simple
à établir que si c'est carrément de l'information qui est envoyée à la CNESST
pour les fins de, je ne sais pas, de l'admissibilité à un régime
d'indemnisation. Mais on n'a pas créé de régime parce qu'on est entré dans la
mécanique qui existe déjà à Revenu Québec, parce qu'à Revenu Québec il y a déjà
de l'information qui sort de Revenu Québec pour aller ailleurs. Donc, on a pris
les véhicules qui étaient là puis qu'on va adapter mutatis mutandis en fonction
de l'information qu'on va aller chercher.
M. Barrette : O.K., c'est
juste que, tout à l'heure, M. le Président, la partie ministérielle
gouvernementale avait accepté d'aller de l'avant avec un amendement qui dirait
que, dans la section qui touche la Loi sur l'administration fiscale, on allait
faire exclusivement de la validation.
M. Rodrigue (Pierre E.) : On
va l'ajuster.
M. Barrette : Vous allez
l'ajuster, là?
M. Rodrigue (Pierre E.) : On
va... C'est sûr que, demain, on a déjà une rencontre prévue avec les juristes
de Revenu Québec demain matin, là. Alors, on va nécessairement faire les
ajustements. On va pouvoir vous dire où est-ce qu'on va ajuster les choses,
c'est clair.
M. Barrette : O.K., c'est
bon...
M. Barrette : …que, dans la
section qui touche la Loi sur l'administration fiscale, on allait faire
exclusivement de la validation.
M. Rodrigue (Pierre E.) : On
va l'ajuster.
M. Barrette : Vous allez
l'ajuster, là?
M. Rodrigue (Pierre E.) : On
va… C'est sûr que, demain, on a déjà une rencontre prévue avec les juristes de Revenu
Québec demain matin, là. Alors, on va nécessairement faire les ajustements, on
va pouvoir vous dire où est-ce qu'on va ajuster les choses, c'est clair.
M. Barrette : O.K. C'est bon.
M.
Caire
: Ceci
étant, que ce soit un oui ou un non, je veux dire, il y a une communication.
M. Barrette : Non, je
comprends, mais il faut… Prenez mon intervention dans le sens de ce que je dis
depuis le début, là, valider, je veux bien, autre chose, je veux moins.
M.
Caire
: Oui,
oui, mais prenez la notre dans le sens de ce qu'on dit depuis le début que… je
comprends qu'on fait juste dire oui ou non ou c'est ça, ce n'est pas ça, mais
ça reste qu'il faut quand même s'inscrire dans les règles qui sont établies.
Puis, comme l'a dit M. Rodrigue, tu sais, c'est Revenu Québec qui nous l'a
demandé, là.
M. Barrette : O.K. Bien, ça ne
veut pas dire…
Le Président (M. Simard) :
D'autres commentaires sur l'amendement? Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet amendement est donc adopté. Et souhaitez-vous poursuivre les
discussions sur 19 tel qu'amendé?
M. Barrette : Moi, ça va, j'ai
assez d'informations.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. De même pour le député de Rosemont?
M. Marissal : De même.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous, chers collègues. Donc, nous suspendons, comme convenu, l'étude de
l'article 19 tel qu'amendé.
Et nous en sommes rendus à l'étude de l'article
20.
M.
Caire
: Oui. M.
le Président, l'article 20 se lit comme suit : L'article 77.1 de la Loi
sur l'administration publique (chapitre A-6.01) est modifié, dans le premier
alinéa :
1° par le remplacement du
paragraphe 6.1° par le suivant :
«6.1° d'assurer la mise en oeuvre d'une
stratégie visant la transformation numérique de l'administration publique,
incluant, le cas échéant, la mise en oeuvre de tout plan relatif à celle-ci, et
d'accompagner les organismes publics dans cette mise en oeuvre;»;
2° par l'insertion, après le
paragraphe 6.3°, des suivants :
«6.4° d'assurer une coordination
gouvernementale en matière de sécurité de l'information et d'établir des cibles
de performance applicables à l'ensemble des organismes publics afin de mesurer
leur performance sur les plans stratégique, tactique et opérationnel ainsi que
l'efficacité gouvernementale dans la prise en charge des menaces, des
vulnérabilités et des incidents en telle matière;
«6.5° d'établir des exigences en matière
de sécurité de l'information applicables aux organismes publics et d'ordonner à
ces derniers, lorsque requis, de mettre en oeuvre ces exigences afin d'assurer
le rehaussement de l'efficacité gouvernementale à cette matière;».
M. le Président, l'article 20 propose de
modifier l'article 77.1 de la Loi sur l'administration publique pour préciser
les fonctions du président du Conseil du trésor en lien avec les nouvelles
dispositions faisant l'objet du projet de loi.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des remarques? Pas de remarque. M. le député de Rosemont?
M. Marissal : Non. Merci, ça
va.
Le Président (M. Simard) : Mme
la secrétaire. Pour la mise aux voix sur l'article 20.
La Secrétaire
: Alors, M. Caire
(La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe…
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des remarques? Pas de remarques, M. le député de Rosemont?
M. Marissal : Non, merci. Ça
va.
Le Président (M. Simard) : Mme
la secrétaire, pour la mise aux voix sur l'article 20.
La Secrétaire
: Alors, M. Caire
(La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 20 est adopté.
Nous en sommes rendus à l'article 21.
M.
Caire
: 21, M.
le Président :
La Loi sur l'assurance maladie (chapitre
A-29) est modifiée par l'insertion, après l'article 65.0.4, du suivant:
«65.0.4.1. La régie utilise les
renseignements obtenus pour l'exécution de la présente loi pour l'application
du chapitre II.4 de la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources
informationnelles des organismes publics et des entreprises du gouvernement
(chapitre G-1.03).
«Elle communique également ces
renseignements à un organisme public visé par un décret pris en application de
l'article 12.3 de la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources
informationnelles des organismes publics et des entreprises du gouvernement
lorsqu'elle est désignée pour agir comme source officielle de données
numériques gouvernementales en application de cet article et que les
renseignements sont nécessaires à l'une des fins administratives ou de services
publics précisée par le gouvernement dans le décret ainsi qu'à un organisme
public désigné comme source officielle de données numériques gouvernementales
en application de cet article lorsque les renseignements sont nécessaires à une
telle fin.».
M. le Président, l'article 21 propose de
modifier la Loi sur l'assurance maladie afin d'introduire un nouvel article
permettant l'utilisation et la communication de renseignements obtenus dans
l'exécution de cette loi pour l'application du nouveau chapitre II.4 de la Loi
sur les ressources informationnelles concernant les données numériques
gouvernementales, tel qu'introduit par l'article 7 du projet de loi, qui
prévoit la situation où la Régie de l'assurance maladie agit comme source
officielle de données numériques gouvernementales ainsi que celle où elle doit
interagir avec un organisme public désigné à ce titre.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des remarques?
M. Barrette : Là, c'est le
temps de donner un exemple, là.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M.
Caire
: De
renseignements qui peuvent être…
M. Barrette : Bien là, sur
l'administration fiscale, on a établi que la finalité va être exclusivement de
la validation, puis il ne faut pas s'occuper des données, bon, du côté… Ça va?
C'est correct?
M.
Caire
: Oui.
Oui.
M. Barrette : Bon. Bien là, on
est dans l'assurance maladie. Ça ne sera sûrement pas juste de la validation.
Alors… Bien, si c'est oui, la réponse, là…
M.
Caire
: Non.
Non, non! Non, non! Non, non, non!
M. Barrette : Hein?
M.
Caire
: Je
vais laisser…
M. Rodrigue (Pierre E.) : Si
vous permettez… Tu sais, M. le…
Le Président (M. Simard) : M.
Rodrigue.
M. Barrette : En fait, avant…
M. Rodrigue (Pierre E.) : Si
vous permettez, M. le Président, je vais vous donner un exemple. En fait, justement,
pour le registre d'identités, c'est les adresses. Dans le fond, le fichier, le
FIPA, là, qu'on appelle, le fichier de la Régie de l'assurance maladie a probablement
la base d'adresses qui est la plus complète, là, au Québec.
M. Barrette : C'est ça.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Donc, si on veut être capable de faire un registre d'identités pour… au niveau
des adresses…
M. Rodrigue (Pierre E.) : …le
fichier, le FIPA, là, qu'on appelle, le fichier de la Régie de l'assurance
maladie a probablement la base d'adresses qui est la plus complète, là, au
Québec.
M. Barrette : C'est ça.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Donc, si on veut être capables de faire un registre d'identités pour… Au niveau
des adresses, actuellement, c'est la base de données qui est, nous semble-t-il,
la plus complète, incluant celles des… les personnes qui proviennent de
l'immigration, là. Donc, pour la Régie de l'assurance maladie, évidemment, on
ne fera pas juste de la validation, là, on a besoin de cette base de données là
aux fins de l'identité numérique puis de nous assurer qu'on ait une seule base
d'adresses commune au Québec, là, pour l'ensemble des ministères et organismes,
là.
M. Barrette : O.K. Je
comprends ça, M. le Président. Est-ce qu'on peut dire, là… parce que, sur
l'assurance maladie, il y a un article, là, il n'y en a pas deux, il y en a
juste un. Non, il y en a plus qu'un. Non, il y en a juste un.
• (21 h 10) •
M. Caire : …juste un.
M. Barrette : Alors, M. le
Président, est-ce que je peux conclure que la seule finalité envisagée par
l'application du projet de loi n° 95, aujourd'hui, peut-être que, dans le
futur, il y en aura d'autres par un décret, c'est l'acquisition d'une
confirmation d'adresses?
M. Rodrigue (Pierre E.) : En
fait, actuellement, ce que nous avons en tête, concrètement, actuellement,
c'est ça. Est-ce que ça voudrait dire, par exemple, que le ministère de la
Santé et des Services sociaux, pour des fins qui sont liées à l'administration
de la santé au Québec, a besoin d'informations de la RAMQ? Ça, je ne pourrais
pas vous le dire. Qu'il aurait besoin que la RAMQ devienne une source de données
officielle gouvernementale à des fins de santé au Québec? C'est possible. Pour
ça, bien, évidemment, ça prendrait un décret, il faudrait qu'elle soit désignée
pour ça. Moi, ce que… je peux vous dire qu'actuellement, avec la RAMQ, le cas
concret qu'on a, pour lequel on a un besoin immédiat, c'est la base d'adresses,
là.
M. Barrette : C'est l'adresse,
O.K. O.K.
M. Rodrigue (Pierre E.) : Les
autres données, bien… Mais je ne vous dis pas qu'il ne pourrait pas y avoir
d'autres cas de figure qui pourraient être trouvés. Mais, en tout cas,
actuellement, moi, je n'en ai pas à l'esprit, là.
M. Barrette : O.K. Moi, ce qui
m'importe, là, aujourd'hui, là, c'est le futur. Et là je vais être très précis
dans ma question. D'un côté, il y a les chercheurs qui, eux, ont accès pas
juste à l'adresse, parce qu'ils peuvent avoir besoin de l'adresse, mais ils ont
accès à la donnée clinique. Ça, c'est Commission d'accès à l'information. Ce
n'est pas p.l. n° 95.
M.
Caire
: Non.
M. Barrette : Bon. Est-ce
qu'aujourd'hui, là, on convient que c'est adresse, pour l'application du p.l. n° 85, et que, si ça devait aller au-delà de ça,
particulièrement vers un diagnostic clinique, ça sera un décret? Là, là, je
vois les sourcils se froncer…
M.
Caire
: …
M. Barrette : Je vais donner
un cas de figure banal, je pense que le ministre l'a utilisé lui-même. Valider
pour la SAAQ ou aller acquérir par la SAAQ le fait que la personne porte des
lunettes comme moi, mettons, ça, ce n'est pas permis, là.
M.
Caire
: Non.
Bien, c'est-à-dire, est-ce que vous dites…
M. Barrette : …je pense que le
ministre l'a utilisé lui-même. Valider pour la SAAQ ou aller acquérir par la
SAAQ le fait que la personne porte des lunettes comme moi, mettons, ça, ce
n'est pas permis, là.
M.
Caire
: Non.
Bien, c'est-à-dire, est-ce que vous dites : Dans l'état actuel du droit,
ce n'est pas permis ou vous dites : 95…
M. Barrette : Dans l'état
actuel du p.l. n° 95.
M.
Caire
: Bien,
moi, la compréhension que j'en ai, c'est que 95, oui, pourrait le
permettre.
M. Barrette : Comment?
M.
Caire
: Bien,
d'abord…
Une voix
: …il faut
qu'il soit désigné une source officielle.
M.
Caire
: Oui,
c'est ça, ça devient une source officielle.
M. Barrette : O.K. Très bien.
Alors, ça, c'est…
M.
Caire
: Non,
mais là, je vais compléter ma réponse.
M. Barrette : Oui, d'accord,
d'accord, d'accord.
M.
Caire
: Parce
qu'il y a quand même un cadre. Donc, elle est désignée source officielle, fait
évidemment l'objet d'un décret : quelles sont les données qui peuvent être
valorisées, quelles sont les données, à quelles fins, et ta, ta, ta, et ta, ta,
ta. Et là, vous avez 64 qui rentre en ligne de compte.
M. Barrette : Donc, il y a un
décret.
M.
Caire
: Oui,
il y a un décret.
M. Barrette : O.K.
M.
Caire
: Ça,
c'est clair. Et 64, donc : Je suis un agent de la SAAQ, j'ai besoin
de cette information-là, je questionne le gestionnaire de la donnée numérique
gouvernementale, le gestionnaire dit: Bon, bien, en fonction du décret,
en fonction de la loi qui constitue la SAAQ, est-ce que c'est une information
que tu peux avoir? Est-ce que ta loi te permet d'avoir ça? Oui. Est-ce que les
fins pour lesquelles un renseignement personnel a été collecté sont compatibles
avec les fins pour lesquelles tu veux l'utiliser? Alors, si la…
M. Barrette : Ça va.
M.
Caire
: O.K.
M. Barrette : Ça va. Mais ce
qui importe, pour moi, c'est que c'est un décret.
M.
Caire
: Oui.
Une voix
: Oui.
M. Barrette : Alors, je peux
vous en nommer, moi, des cas de figure pour lesquels vous allez faire des
décrets, là : les lunettes, c'est le plus facile, l'épilepsie, prise des
médicaments, et ainsi de suite, là. Ça, là, 95 va pouvoir promettre ça.
M.
Caire
: Oui.
M. Barrette : Mais après un
décret.
M.
Caire
: Oui,
et après validation de 64, je tiens à le dire… 64.
M. Barrette : Je comprends.
Mais là, on tombe potentiellement dans du plus sensible, là.
M.
Caire
: Oui,
sauf que compte tenu de ce que je vous ai dit, la SAAQ va avoir l'information.
Puis ça, ce n'est pas… la question ne se pose pas, la question est : Par
qui? C'est ça, la question.
M. Barrette : Non.
M.
Caire
:
Absolument, absolument.
M. Barrette : Non, ce n'est
pas ça que je veux dire. Le non, ce qu'il veut dire, c'est que la SAAQ va avoir
l'information, ça dépend par qui, ce n'est pas vrai. Parce que si la personne
ment, ne dit pas la vérité, la SAAQ ne l'a pas, l'information.
M.
Caire
: Non,
mais un instant, là. La SAAQ va demander un examen de la vue.
M. Barrette : Oui, ça, c'est
correct.
M.
Caire
: La
SAAQ va demander un examen médical.
M. Barrette : Mais à la
question, à la question… Je vais prendre un cas de figure, M. le
Président, qui est très intéressant. Moi, je n'ai jamais été épileptique de ma
vie, je peux devenir épileptique. Dans le formulaire de la SAAQ, je dis non à
épilepsie. La seule façon pour l'État de le savoir autrement qu'en me mettant
devant un juge, c'est d'avoir accès à la donnée soit du médicament, soit
clinique. Parce que si je suis épileptique, je prends un médicament, la liste
des médicaments pour l'épilepsie est connue. Si je n'ai pas accès à la
clinique, au moins par les médicaments, je peux le savoir. Donc, 95
pourrait… ce n'est pas vrai de dire que la SAAQ va toujours le savoir parce que
l'individu peut mentir…
M. Barrette : …juge, c'est
d'avoir accès à la donnée soit du médicament, soit clinique. Parce que, si je
suis épileptique, je prends un médicament, la liste de médicaments pour
l'épilepsie est connue, si je n'ai pas accès à la clinique, au moins, prendre
le médicament, je peux le savoir.
Donc, 95 pourrait… ce n'est pas vrai de
dire que la SAAQ va toujours le savoir parce que l'individu peut mentir. Tu
sais, il y a du monde, là, moi, je peux vous le dire, là, qui refuse… qui ne le
dise pas quand ils remplissent le formulaire parce qu'ils savent qu'ils vont
perdre leur permis, au risque d'avoir un permis limité. Alors, par contre, là,
la SAAQ va l'avoir si elle a accès à l'autre base de données. Donc, ça, c'est
un décret.
M.
Caire
: Mais,
si l'information que vous mentionnez, puis je comprends le cas du député de La Pinière,
mais, si l'information que vous mentionnez est connue par la RAMQ, notamment,
par le fait que vous dites qu'il y a un médicament pour l'épilepsie, oui. Oui.
Et non seulement je vous dis oui, mais je vous dirais que c'est une maudite
bonne affaire.
M. Barrette : Je ne dis pas
que c'est une mauvaise chose, je fais seulement établir…
M.
Caire
: Mais
oui, il y aura un décret.
M. Barrette : …que la portée
de notre discussion sur la source gouvernementale est plus grande quand on
parle de RAMQ que de Revenu Québec.
M.
Caire
: Oui.
Mais ça, mais ça, d'entrée de jeu, M. le député, je vous l'ai dit, là, dans le
cas de Revenu, c'est de la validation, dans le cas de la Loi sur l'assurance
maladie, ce n'est pas que de la validation.
M. Barrette : Bon, maintenant,
qui va être le garde-fou de l'étendue des données cliniques ou paracliniques
accessible.
M.
Caire
: Bien,
le premier paramètre, c'est 64. Il y a sept autres paramètres qui sont les
régimes de protection particulier. Après ça, vous rajoutez le décret et vous
rajoutez l'évaluation des facteurs relatifs à la vie privée, les règles de
gouvernances soumises à la CAI, parce que, s'il est désigné source de donnée,
c'est un passage obligé. Puis ultimement, vous en arrivez à la dernière mesure,
à la huitième barrière de protection qui est le décret.
M. Barrette : Donc…
Une voix
: …
M. Barrette : Oui, mais le
décret, ce n'est pas une barrière de protection, là, le décret, c'est une
ouverture de porte.
M.
Caire
: C'est-à-dire
que c'est une barrière de protection dans le sens où le décret vient quand même
préciser des choses et parce que le décret a un caractère public, comme on l'a
mentionné.
M. Barrette : On comprend,
mais la…
M.
Caire
: Mais…
Puis ce n'est pas la première.
M. Barrette : La CAI ne peut
pas dire non au décret.
M.
Caire
: La
CAI ne peut pas dire non au décret, mais la CAI peut juger l'évaluation des
facteurs relatifs à la vie privée insuffisante et/ou les règles insuffisantes.
Et la CAI, par 64, a un pouvoir de directive maintenant, ne l'oubliez pas.
M. Barrette : O.K. Ça me va, M.
le Président.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Collègue de Rosemont.
M. Marissal : Non, c'est bon,
la discussion était enrichissante, ça me convient comme ça. Merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 21 est adopté. Et nous venons de recevoir un amendement
concernant l'article 18 dont nous parlions il y a quelques instants. À vous de
m'indiquer l'ordonnance…
La Secrétaire
: …M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 21 est adopté.
Et nous venons de recevoir un amendement
concernant l'article 18, dont nous parlions il y a quelques instants. À
vous de m'indiquer l'ordonnancement que vous voulez donner à nos travaux, ou
bien, on a consentement pour revenir à l'étude de cet amendement, sur 18, ou
bien, on poursuit avec 22 et compagnie.
M. Barrette : Moi, je propose
de poursuivre parce que, demain, il va avoir… il va probablement rester le bloc
des cinq articles et leurs amendements.
M.
Caire
: Oui,
mais tu n'aimes pas mieux clairer l'affaire de z.8 à z.10?
M. Barrette : Bah! C'est dans
le lot de tantôt, là.
M.
Caire
: Non,
mais… regarde, on l'a puis on le vote puis…
M. Barrette : Bon, O.K. C'est
correct. Juste celui, là, c'est correct. Vas-y.
M.
Caire
: Oui,
oui, oui. C'est juste pour clairer le z.8, là.
Le Président (M. Simard) :
O.K. Il y aurait consentement? Consentement pour revenir à l'étude de l'article 18
et pour traiter, donc, cet amendement qui est maintenant sur Greffier, qui est
affiché à notre écran, et dont le ministre nous fera lecture.
M.
Caire
: Avec
plaisir, M. le Président. Donc, remplacer, dans l'article 69.5.4 de la Loi
sur l'administration fiscale, introduit par l'article 18 du projet de loi,
«z.8» par «z.10».
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires? Sans quoi, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire
: M. Caire
(La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
• (21 h 20) •
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'amendement est adopté.
Et nous allons, donc, suspendre à nouveau
l'étude de l'article 18, tel qu'amendé, pour poursuivre nos travaux. Il
nous reste encore quelques minutes. Et nous en serions rendus à l'étude de
l'article 22. M. le ministre.
M.
Caire
: Oui,
M. le Président. Nous parlons maintenant de la Loi concernant le cadre
juridique des technologies de l'information, article 22 :
La Loi concernant le cadre juridique des
technologies de l'information (chapitre C-1.1) est modifiée par
l'insertion, après l'article 75, du suivant :
«75.1. Lorsqu'une loi prévoit qu'une
signature apposée à un document par le représentant d'un ministère ou d'un
organisme visé à l'article 3 de la Loi sur l'administration publique
(chapitre A-6.01) doit l'être au moyen d'un procédé autorisé en vertu de
la loi, notamment lorsque la loi prévoit que les modalités de signature sont
déterminées par le gouvernement ou par le ministre ou l'organisme, la signature
peut, en l'absence d'une telle autorisation ou de telles modalités, être
apposée au moyen de tout procédé qui satisfait aux exigences de
l'article 2827 du Code civil.»
…M. le Président, l'article 22
propose d'introduire l'article 75.1 à la Loi concernant le cadre juridique
des technologies de l'information afin de prévoir qu'une signature, qui, en
vertu de la loi, devrait être apposée selon des modalités déterminées par le
gouvernement ou par le ministre ou l'organisme, puisse néanmoins être apposée
par tout procédé qui satisfait aux exigences
de l'article 2827 du Code civil. C'est la
signature électronique…
M.
Caire
: ...le
cadre juridique des technologies de l'information afin de prévoir qu'une
signature qui, en vertu de la loi, devrait être apposée selon des modalités
déterminées par le gouvernement, ou par le ministre, ou l'organisme puisse
néanmoins être apposée par tout procédé qui satisfait aux exigences de l'article 2827
du Code civil. C'est la signature électronique.
Le Président (M. Simard) : Et
puis je tiens à m'excuser, je vous ai induit en erreur.
M.
Caire
: Non,
c'est 10 h 30, M. le Président, mais je ne voulais pas vous enlever
votre espoir.
Le Président (M. Simard) :
Bien oui, je disais dans quelques minutes, mais...
M.
Caire
: Je
sens une certaine fébrilité à quitter la commission parlementaire, M. le
Président, je me demande s'il y a des raisons de hockey.
Le Président (M. Simard) :
Certaines personnes m'avaient caché cette information bien importante qu'on
finissait à 10 h 30.
M. Barrette : O.K., peut-être.
Le Président (M. Simard) :
Alors, y aurait-il des commentaires sur 22? Non, mais on a pourtant bien du
temps pour en débattre. S'il n'y a pas de commentaire, nous allons procéder à
la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 22 est adopté.
Sur ce, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 21 h 22)
(Reprise à 21 h 29)
Le Président (M. Simard) :
Alors, nous sommes en mesure de reprendre nos travaux et nous en sommes, à ce
stade-ci, à l'étude de l'article 23. M. le ministre.
• (21 h 30) •
M.
Caire
: M. le
Président, nous sommes maintenant sur la Loi sur les services de santé et les
services sociaux, article 23 :
«L'article 19 de la Loi sur les
services de santé et les services sociaux (chapitre S-4.2) est modifié par
l'ajout, à la fin, du paragraphe suivant :
«20° à un organisme public visé par un
décret pris en application de l'article 12.13 de la Loi sur la gouvernance et
la gestion des ressources informationnelles des organismes publics et des
entreprises du gouvernement (chapitre G-1.03), lorsque l'établissement est…
21 h 30 (version non révisée)
M.
Caire
: …à la
fin, du paragraphe suivant :
«20° à un organisme public visé par un
décret pris en application de l'article 12.13 de la Loi sur la gouvernance et
la gestion des ressources informationnelles des organismes publics et des
entreprises du gouvernement (chapitre G-1.03), lorsque l'établissement est
désigné pour agir comme source officielle de données numériques gouvernementales
en application de cet article et que le renseignement est nécessaire à l'une
des fins administratives ou de services publics précisées par le gouvernement
par le décret ainsi qu'à un organisme public désigné comme source officielle de
données numériques gouvernementales en application de cet article lorsque le
renseignement est nécessaire à une telle fin.»
Donc, M. le Président, l'article 23
propose de modifier l'article 19 de la Loi sur les services de santé et les
services sociaux pour permettre la communication de renseignements contenus au
dossier de l'usager d'un établissement de santé ou de services sociaux dans la
cadre de l'application du nouveau chapitre 2.4 de la Loi sur les ressources
informationnelles concernant les données numériques gouvernementales tel
qu'introduit par l'article 7 du projet de loi.
Il prévoit la situation où un
établissement agit comme source officielle de données numériques
gouvernementales ainsi que celle où il doit interagir avec un organisme public
désigné à ce titre. Nous sommes essentiellement dans les mêmes paramètres que
l'article 21.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des commentaires? M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Oui. On est dans
le même flou, sauf qu'on n'est pas dans le même… on est dans les mêmes
paramètres, qui demeurent flous pour moi, bien, flous, qui demeurent
potentiellement problématiques, puis je pèse mes mots, potentiellement
problématiques, là. À chaque fois, j'ai un doute. À chaque fois.
M.
Caire
:
Pourquoi?
M. Barrette : Mais
l'environnement est différent, M. le Président, ici, parce que, là, c'est
l'assurance maladie, ça… pardon, ça, c'est l'univers des services de santé et
des services sociaux. C'est le dossier. À 21, M. le Président, c'est la RAMQ.
Bien, sachez que la RAMQ, aujourd'hui, plus qu'hier mais moins que demain, a beaucoup
moins de données sensibles du patient que le dossier médical. Je vous explique.
La RAMQ, là, c'est une boîte, une organisation, un organisme qui dépend du ministère
de la Santé, qui n'est pas indépendant mais qui détient des données, d'abord et
avant tout, de facturation, O.K.? On peut savoir ce qui s'est passé en termes
d'acte médical auprès d'un patient via la facturation, parce que nous, on a un système
de facturation qui détaille tout. Il y a beaucoup de gens qui le critiquent,
parce qu'en général c'est des gens qui ne comprennent rien, mais… la
facturation, là, les gens disent : Ah! 10 000 pages, il y a
10 000 codes. Oui mais moi, je n'en utilise même pas 30, dans ma pratique.
Dans ma pratique, je n'en ai pas utilisé 30, je les sais par coeur.
M.
Caire
: Codes
de facturation.
M. Barrette : Oui. Alors, tout
ce que j'ai fait dans ma vie, là, était codé, et tout le monde peut savoir ce
que j'ai fait à qui. Le neurologue, lui, Lionel Carmant, là, qui est
actuellement ministre délégué, lui, il a ses codes. Lui, il ne doit pas
utiliser plus que 20 codes. Mais ils disent…
M. Barrette : ...dans la
pratique, je n'en ai pas utilisé 30 différents, mais je les sais par coeur.
M.
Caire
: Codes
de facturation.
M. Barrette : Oui. Alors, tout
ce que j'ai fait dans ma vie, là, était codé, et tout le monde peut savoir ce
que j'ai fait à qui. Le neurologue, lui, Lionel Carmant, là, qui est actuellement
ministre délégué, lui, il a ses codes. Lui, il ne doit pas utiliser plus que 20
codes. Mais ils disent tout ce qu'il fait, et ainsi de suite pour les 61
spécialités. C'est pour ça qu'il y a 10 000 codes. Chaque geste est
codifié par spécialité. Donc, c'est un bon système malgré ce que les gens en
disent, du moins pour faire la reddition de comptes.
Ça, c'est la RAMQ. La RAMQ a quatre
données cliniques aujourd'hui dans le DSQ, ils sont dépositaires de quatre
données. Le médicament. Vous prenez quelles pilules. Par le médicament, on sait
votre diagnostic en général, à 90 %. La radiologie. Il y a un rapport, il
y a un rapport de radiologie. Hein, on fait un examen, là, les gens ne
réalisent pas que souvent le diagnostic, ce n'est pas le docteur qui le fait,
c'est un radiologue. Vous avez tel problème qui a telle étendue, voici où ça
vous mène. Puis là le docteur reçoit le rapport, puis il voit le patient, puis
il explique ce qu'il a. La pathologie. La pathologie, c'est la confirmation. On
vous prend un beau tissu, là, puis on vous dit, là : Ce que tout le monde
a pensé, c'est ça précisément ou pas ça. Ça arrive que ce n'est pas ça, parce
qu'on a des fois des surprises. Et, bon, évidemment, la facturation. Alors...
Ah oui! la donnée de laboratoire. La donnée de laboratoire, c'est difficile de
faire un lien qui a un diagnostic, à moins que ça soit un test spécifique pour
une maladie. Une formule sanguine, là, qu'est-ce que c'est que je vous dise? Je
vais vous dire que vous avez peut-être... vous avez une grippe, mais ça ne vous
dit pas à quel germe puis ça ne vous dit pas si elle relevait... Les données
laboratoires, on les a, là, mais c'est beaucoup moins spécifique.
Le dossier clinique, lui, ça, c'est un
autre affaire. Tout y est, tout, tout, tout, votre historique depuis la
naissance si vous avez vu le docteur depuis la naissance, vos maladies, vos
complications, le personnel qui vous a traité, l'infirmière si vous vous êtes
chicané parce qu'il va y avoir une note dans le dossier. Tout est là, tout est
là. Là, ici, 23, là, puis là 23, là, vient donner accès à ça.
Bon. Alors, je fais un grand détour pour
dire : C'est peut-être les mêmes paramètres que 21, là, mais, à chaque
fois, je dis la même affaire, il va falloir un décret pour pouvoir aller plus
loin. Mais là je vais, encore une fois, demander la confirmation : Vous
voulez faire quoi exactement avec le dossier médical? Moi, je regarde, là, je
regarde tous les sujets dont on a discuté à date, là, pour les fins de facilité
du citoyen, là, pas que je n'en trouve pas beaucoup qui nécessitent qu'on aille
dans le dossier du patient. Pourtant, vous souhaitez aller dans le dossier du
patient.
Alors, à la RAMQ, vous avez parlé
d'adresse. Puis c'est vrai, je n'ai aucun doute, aucun doute, que la base de
données la plus précise d'adresse de citoyen, c'est celle-là. La RAMQ est
capable de différencier, à l'interne, «Gaétan Barette» avec un «r» de «Gaétan
Barrette» avec deux «r», «Gaétan Barete» avec un «r» et un «t», parce qu'il y
en a qui l'écrive comme ça, en anglais c'est deux «r» un «t». Tu sais, je veux
dire, tous les Barrette anglais, français, là, la RAMQ va les distinguer parce
qu'il y a d'autres données qui peuvent aussi, à l'interne, valider : le
père, la mère, l'adresse du père, l'adresse de la mère, et ainsi de suite...
M. Barrette : …un «r» de
Gaétan Barrette avec deux «r», Gaétan Barete avec un «r» et
un «t», parce qu'il y en a qui l'écrivent comme ça. En anglais, c'est
deux «r», un «t». Tu sais, je veux dire, tous les Barrette anglais,
français, là, la RAMQ va les distinguer, parce qu'il y a d'autres données qui
peuvent aussi, à l'interne, valider : le père, la mère, l'adresse du père,
l'adresse de la mère, et ainsi de suite. C'est pour ça que la RAMQ est bonne
parce que les données qu'ils ont, Gaétan Barrette avec deux «r», avec une
mère qui s'appelle XY, et un père, et ainsi de suite… Ça, à un moment
donné, là, à 99,999 %, il y en a un. Mais surprenamment, il y en a peut-être
un deuxième, parce que ce n'est pas 100 %. Il y a une connaissance puis
une croyance populaire, même dans l'organisation étatique, que chaque citoyen a
un numéro d'assurance maladie unique. Sachez que c'est faux, il y a des
doublons, très peu. Sur les 8 millions de personnes du Québec, il y en a peut-être 10,
15 mais il y en a. Il n'y a pas de système où il n'y a pas de doublon. Mais
ceci étant dit, c'est une affaire… mais ça, c'est la RAMQ.
Mais là, on tombe dans le dossier
clinique. C'est quoi, les exemples, que vous allez me sortir pour dire que vous
avez besoin d'aller dans le dossier clinique? Là, je suis tout ouïe.
M.
Caire
: Bien,
M. le Président, avec la permission du collègue, je vais prendre le même
temps de réponse qu'il a pris pour le même temps de question.
M. Barrette : Ça me fait
plaisir.
M.
Caire
:
Merci. Je vais commencer par donner une réponse générale puis après ça je vais
donner un cas plus spécifique.
Je rappelle au collègue que le projet de
loi n° 95 vise des services publics, et c'est important de se le rappeler,
pourquoi? Parce que 95 ne fait rien ou n'autorise pas l'accès à des
données qui ne sont pas autrement accessibles.
Puis tantôt, j'ai dit quelque chose de
très important, quand on a parlé de la SAAQ. J'ai dit : Vous n'empêcherez
pas la SAAQ d'avoir accès aux informations. Puis là, le collègue m'a dit :
Oui mais si tu veux mentir, O.K., oui, mais je ne suis pas trop gêné d'aller
sur la place publique pour dire : Le projet de loi n° 95 va vous
empêcher de frauder la SAAQ et de mentir en obtenant un permis de conduire
qu'autrement vous ne devriez pas avoir. Puis je pense qu'il ne devrait pas y
avoir beaucoup de levées de boucliers pour défendre… Puis à commencer par le
collègue de La Pinière, là, je veux dire, il a voté en faveur de l'article,
donc je comprends qu'il est d'accord là-dessus.
Mais de façon générale… puis là, je vais
faire exactement ce qu'on a dit, la cohésion entre 64 et 95.
Qu'est-ce que 64 dit? 64 dit, et c'est un article qu'on a étudié,
qu'un renseignement personnel peut être communiqué sans le consentement de la
personne si c'est fait dans le cadre d'une loi qui autorise l'organisme à agir
de la sorte et que ce renseignement est nécessaire à sa fonction. 64 dit
ça, 64 dit ça, 64 dit : Un renseignement personnel peut être
communiqué sans le consentement de la personne si les fins pour lesquelles il
est utilisé sont compatibles avec…
M.
Caire
: …agir
de la sorte et que ce renseignement est nécessaire à sa fonction. 64 dit ça. 64
dit ça. 64 dit : Un renseignement personnel peut être communiqué sans le consentement
de la personne si les fins pour lesquelles il est utilisé sont compatibles avec
les fins pour lesquelles le consentement a été obtenu. 64 dit ça. 64 dit qu'un renseignement
personnel peut être communiqué sans le consentement de la personne si c'est
manifestement dans son intérêt. 64 dit ça. Donc, ça, c'est notre première
barrière de sécurité. Donc, quand le gestionnaire de données communique un renseignement,
il doit se poser ces questions-là. Est-ce que ces conditions-là sont
rencontrées? Parce que 64, c'est une loi quasi constitutionnelle, donc on ne la
contourne pas, on l'applique.
Après ça, il va se poser des questions sur
les sept régimes de protection particulier dont bénéficient les
renseignements de santé, notamment le fait qu'ils sont d'emblée traités comme
des renseignements personnels parce qu'ils sont des renseignements de santé, ce
qui, soit dit en passant, devrait faire l'objet de révision du législateur parce
qu'il quelque chose là-dedans qui est quand même questionnable du point de vue
technologique. Mais bon, c'est le ces actuellement, nous le respectons, ça va
être ça.
• (21 h 40) •
Alors, M. le Président, lorsqu'une demande
est faite au gestionnaire de la donnée numérique gouvernementale pour obtenir
un renseignement de santé, le gestionnaire va se poser ces questions-là. Et il
n'y a personne, il n'y a personne qui va avoir un renseignement de santé sans
avoir à passer à travers ce prisme-là. Et donc la conclusion qu'il va avoir ce renseignement
de santé là. Il va l'avoir. Il va l'avoir. La question, c'est par qui. Est-ce
qu'on va demander à cet organisme-là de collecter l'information directement au citoyen,
ce qui est le cas présentement? Ou on va lui permettre d'interroger le
gestionnaire de la donnée numérique gouvernementale aux fins de faciliter la
prestation de services et de faciliter la vie du citoyen? Bon, ça, c'est la question
qu'on adresse ici.
Maintenant, pour répondre précisément peut-être
à la question du député de La Pinière, qu'est-ce que vous allez faire avec
ça? Bien, prestation de services. Par exemple, quand on veut avoir des services
dans le réseau de l'éducation, des services spécialisés pour les enfants, puis
je peux vous en parler longtemps, M. le député, je n'étalerai pas ma vie privée
sur la place publique, mais je peux vous en parler longtemps, ça prend un
diagnostic. Pourquoi? Parce que ça prend une cote. Puis une cote, ça s'obtient
avec un diagnostic. Donc, qu'est-ce que vous faites? Vous allez chercher le
diagnostic. Puis après ça vous prenez le rapport diagnostic puis vous l'amenez
à l'établissement de l'éducation. Je peux-tu vous dire que c'est le festival du
renseignement personnel, ça, là, là. Pour avoir quoi? Pour avoir la cote, pour
avoir la cote qui vous permet d'avoir… qui permet à l'établissement d'avoir les
montants qui permettent de donner le service à l'élève.
Alors, pourquoi ne pas tout simplement
dire : Regardez, là, l'évaluation…
M.
Caire
:
…personnel, ça, là, là? Pour avoir quoi? Pour avoir la cote, pour avoir la cote
qui vous permet d'avoir… qui permet à l'établissement d'avoir les montants qui
permettent de donner le service à l'élève. Alors, pourquoi ne pas tout
simplement dire : Regardez, là, l'évaluation fait partie de son dossier de
santé? L'établissement va se revirer de bord, va interroger le gestionnaire gouvernemental,
va dire : Tu connais mes critères. Est-ce qu'il rencontre mes critères? Et
là, je vous ramène à ce que je disais tantôt : toujours transférer ou
communiquer, je devrais dire, l'information de la façon qui permet le moins
possible d'identifier la personne. Ça, c'est ce que la loi dit. Et donc, est-ce
que cet article-là est un article exclusivement de validation, comme l'est
l'article sur… les cinq articles sur la loi fiscale? Mais est-ce que cet
article-là va quand même garantir ou assurer une meilleure protection des
renseignements personnels? Bien, je peux vous dire que dans l'exemple que je
viens de vous donner, là, ma réponse à moi, c'est oui, c'est oui.
Maintenant, est-ce que je peux ici faire
étalage de l'ensemble des organismes, les 304 organismes publics qui donnent
une prestation de services, laquelle requiert un renseignement relatif à la
santé? Non, je n'ai pas une telle liste. Mais, sur les 304, je pense qu'il doit
y en avoir quelques-uns, et là je vous ai parlé du réseau de la santé, puis les
304, je vous parle juste de l'administration publique. Donc, qu'est-ce qu'on va
faire avec ça? Donner des services à la population.
Une voix
: …
M.
Caire
: Bien,
je trouve que ce n'était pas pire. Non.
M. Barrette : Alors là, on va…
je vais être en désaccord, O.K.? Pourquoi? Parce que, quand le ministre dit que
maintenant la donnée personnelle médicale va être plus protégée après qu'avant,
c'est non, la réponse, par définition. Pourquoi? Et je reprends l'exemple du ministre,
son exemple personnel. 95, par rapport à son exemple personnel, M. le Président,
vient faciliter sa vie. C'est correct?
M.
Caire
: Oui.
M. Barrette : C'est ça que ça
vient faire. Mais ça ne vient pas augmenter la protection du renseignement
personnel.
M.
Caire
: Je
vous écoute.
M. Barrette : Pour la raison
suivante. Dans les faits, dans le réseau hospitalier, CLSC ou cabinets de
médecin, tout ça, là, dans le réseau de la santé au sens large du terme, il
faut réaliser que le patient, et dans le cas d'un parent d'un mineur, est
propriétaire du dossier. Il est propriétaire du dossier. Un parent ou un
patient a accès à son dossier tout le temps. Il peut arriver dans n'importe
quelle archive d'hôpital, CLSC, peu importe : Je veux une copie de mon
dossier, personne ne peut lui dire non, personne. Je veux le voir, je veux lire
ce que le docteur a écrit. Il a le droit, c'est son dossier. L'hôpital est une
espèce de fiduciaire, l'hôpital est une…
M. Barrette : …accès à son
dossier tout le temps. Il peut arriver dans n'importe quelles archives
d'hôpital, CLSC, peu importe : Je veux une copie de mon dossier, personne
ne peut lui dire non. Personne. Je veux le voir. Je veux lire ce que le docteur
a écrit. Il a le droit, c'est son dossier. L'hôpital est une espèce de
fiduciaire. L'hôpital est une entité légale qui a l'obligation de colliger des
données, là. Dans le fonctionnement normal, il y a des règles de tenue de
dossiers, il y a des codes d'éthique pour les infirmières, pour tout le monde,
l'hôpital doit respecter ça. Mais le dossier clinique, là, il appartient au
citoyen et il est utilisé par les professionnels de l'hôpital, O.K.? Ça reste
là, dans un environnement qui est l'hôpital, le CLSC, le cabinet de médecin. Ça
ne sort pas de là… pas sortir.
Dans l'exemple du ministre, là, là, une
tierce partie, l'État, puis aussi louable ça peut être pour faciliter la vie du
citoyen, une tierce partie va avoir accès à une donnée, ou au moins une
conclusion, au moins un diagnostic. Là, le ministre va me dire : Bien oui,
mais c'est pour ça que je suis allé chercher la donnée pour la donner à cette
personne-là. Non. Dans l'exemple du ministre, là, un enfant, un jeune enfant
pour lequel il a besoin d'une cote à l'école, là, l'école, c'est sûr que, dans
la fin de l'exercice, dans cet exemple-là, va avoir accès à une donnée, c'est
clair, pas le choix. Mais l'État, le fonctionnaire, les gens, là, par lesquels
l'information va avoir transigé, c'est des personnes additionnelles qui vont
avoir eu accès à de l'information. Bien oui, bien oui!
M.
Caire
: On ne
parle pas de dossier papier, M. le député, là.
M. Barrette : Non, je ne parle
pas de dossier papier.
M.
Caire
: Bien
oui, ça, c'est un exemple de dossier papier. Bien oui!
M. Barrette : Je ne parle pas
de dossier papier. Bien non, je ne parle pas de dossier papier, là, je prends
un exemple. L'information qu'on va transiger par une modalité x par un intermédiaire.
M.
Caire
: Non.
M. Barrette : Bien voyons!
M.
Caire
: Non.
Bien non. Vous faites une requête dans une base de données, là, ça se passe
sous le fil. Qu'est-ce que c'est que vous voyez? Zéro, rien, «nada».
M. Barrette : Bien, ça, à
quelque part, ça va...
M.
Caire
: Non,
non, non.
M. Barrette : Bien là...
M.
Caire
: En
tout respect, M. le député, là, ce que vous me dites là, là, c'est un exemple
qu'un dossier papier je vais vous dire : Oui, vous avez raison. Il y a
bien du monde qui vont prendre le papier, puis c'est justement ce qu'on essaie
d'éliminer parce que... Puis vous avez travaillé dans un hôpital, puis je suis
sûr que des histoires d'horreur, vous pourriez nous en compter jusqu'à demain
matin de dossiers qui traînaient puis qui avaient une sécurité à géométrie
variable.
On parle ici d'une requête numérique où on
va de façon numérique interroger une entité réelle mais qui, dans son
fonctionnement, est numérique, pour lequel on va lui demander, par
exemple : Est-ce qu'il est vrai que l'enfant X a un diagnostic y?
Actuellement, la réalité, là, c'est que vous prenez le rapport du professionnel
de la santé... puis là je fais attention parce que je ne veux pas rentrer dans
ma vie privée, vous prenez le rapport du professionnel de la santé, vous le
donnez à la direction de l'école, et là il y a le diagnostic, il y a les
examens, il y a les résultats de test, il y a le professionnel qui... Sac à
papier de sac à papier, c'est la totale, alors que...
M. Barrette : O.K. M. le
Président...
M.
Caire
: Non,
mais je n'ai pas fini, je n'ai pas fini...
M.
Caire
:
…rapport du professionnel de la santé. Vous le donnez à la direction d'école,
et là il y a le diagnostic, il y a les examens, il y a les résultats de test,
il y a le professionnel qui… Sac à papier de sac à papier, c'est la totale,
alors que…
M. Barrette : O.K. M. le
Président…
M.
Caire
: Non,
mais je n'ai pas fini, je n'ai pas fini.
M. Barrette : Non, mais
arrêtons juste là, juste là. Le projet de loi, là, est adopté la semaine
prochaine, sanctionné et tout… et tout, pas itou, mais et tout, O.K., il est
sanctionné. Ça va prendre encore 10 ans, avec l'information dont le ministre
parle, pour qu'elle soit numérique. Elle va être papier.
M.
Caire
: Ah!
mais je comprends, mais ça…
M. Barrette : Bien oui.
M.
Caire
: Non,
non, mais un instant, là, un instant. La loi — puis c'est drôle parce
que c'était même un reproche qu'on s'est fait faire — la loi ne
concerne pas la gestion de l'information papier. On ne touche pas à ça, ça, ça
va continuer comme c'est déjà présentement. Puis l'objet de 95, qui est une loi
numérique, va faire la gestion de la donnée numérique gouvernementale. Donc,
sur le papier, c'est… excusez l'anglicisme, là, mais c'est «business as usual».
Mais oui, on va essayer, effectivement, d'éliminer le papier, puis c'est effectivement
un objectif que d'éliminer le papier puis d'avoir des services qui sont
numériques de bout en bout. Donc, permettez-moi de garder la portée de la loi
et de mes exemples dans l'univers numérique.
M. Barrette : O.K. Gardons-le
dans l'univers numérique, O.K.? Là, là, corrigez-moi si je me trompe, le citoyen
veut…je prends l'exemple du parent, là. Le parent doit fournir une documentation
quelconque à l'école pour prouver que l'enfant est autiste, mettons, puis qu'il
a des difficultés d'apprentissage qui méritent donc une cote x et qui méritent
que l'école ait telle aide à offrir à l'enfant, O.K.? Bien là, le citoyen, lui,
là, là, il va aller frapper à quelle porte, le citoyen pour avoir cette information-là
s'il ne va pas à l'hôpital?
• (21 h 50) •
M.
Caire
: O.K.
Bon. Excellente question. Donc, dans l'univers de 95 à maturité, le citoyen va
faire une demande à son centre de services, mettons, à son établissement, à son
école pour des services particuliers en lien avec un diagnostic. L'école se
retourne, demande au gestionnaire de la donner. Est-ce qu'une information
concernant un diagnostic x, y sur l'enfant na, na, na est en votre possession?
Le gestionnaire de la donnée dit : Attends un peu, toi, c'est un
renseignement de santé. Parfait. Qu'est-ce que 64 dit? Est-ce que tu as le
droit d'avoir… est-ce que la loi, selon 64, la loi constitutive, te permet
d'avoir accès à cette information-là? Oui? Check. Est-ce qu'un consentement est
requis? Alors, est-ce que c'est une fin qui est compatible aux fins pour
lesquelles le consentement a été donné? Disons que c'est oui. Check. Est-ce que
c'est manifestement dans l'intérêt de l'enfant que je te donne ce
renseignement-là? Check. Parfait.
À cette heure, on passe au régime de
protection particulier des régimes de la santé. Vous m'excuserez, je ne connais
pas toutes les modalités, mais il faut faire check partout…
M.
Caire
: …le
consentement a été donné? Disons que c'est oui. «Check». Est-ce que c'est
manifestement dans l'intérêt de l'enfant que je te donne ce renseignement-là?
«Check». Parfait. À cette heure, on passe au régime de protection particulier
des régimes de la santé. Vous m'excuserez, je ne connais pas toutes les
modalités, mais il faut faire «check» partout. Si on ne fait pas «check», on se
retourne vers l'établissement puis on dit : Tu dois aller chercher le
consentement du parent pour que je te communique cette information-là. Si on
fait «check» partout, je te dis : Tu m'as demandé quoi? Tu m'as demandé
s'il était autiste? Oui, effectivement, je te confirme qu'il y a un diagnostic,
que l'enfant est autiste, donc tu peux lui attribuer la cote nécessaire. Voici
tout ce que j'ai besoin de te dire.
M. Barrette : Parfait. Donc,
il y a un intermédiaire qui vient d'apprendre que cette personne-là a un enfant
autiste.
M.
Caire
: Bien,
cet intermédiaire-là, à mon avis, il est pas mal moins dommageable que le
secrétariat de l'école X, Y qui reçoit le rapport complet du neuropsychologue
Untel qui va le communiquer à la secrétaire, qui va l'envoyer à la direction
des affaires étudiantes, qui va l'envoyer à l'autre direction, qui vont tout
regarder ça, qui va faire des copies, qu'il va donner au tuteur de l'élève,
qu'il va donner au directeur de niveau. C'est de même que ça se passe.
M. Barrette : Oui. Bien là,
c'est une vision…
M.
Caire
: Ça
fait que, moi, je m'excuse, là, mais entre les deux, M. le député… Puis là,
vous m'excuserez, je deviens un peu émotif, là…
M. Barrette : Et je vois ça.
M.
Caire
: …mais
entre les deux, là, moi, je préfère avoir le gestionnaire de la donnée qui
s'assure que le renseignement personnel répond à la loi que d'avoir toute
l'école de Saint-Machin-Truc qui se tape le diagnostic. Entre les deux, là, je
préfère pas mal la deuxième solution.
M. Barrette : Oui, mais qu'en
est-il de la situation? Parce qu'il y a peut-être cet élément-là que le
ministre, M. le Président, n'a pas pris en considération : peut-être que
dans l'école, ils ont besoin de l'avoir au complet cette évaluation-là pour
prendre leur décision sur cote et services.
M.
Caire
: En
fait, dans le cas de la cote, non. Puis je vous dirais essentiellement, les
différents paramètres d'analyse, la réponse à ça, c'est non. Mais là je vais me
garder une petite gêne parce que là-dessus, je reconnais au député de
La Pinière une expertise qui dépasse nettement la mienne, qui est celle
d'un parent, là. Mais, en fait… Et la loi le dit, là : Je vais vous donner
strictement ce dont vous avez besoin. Puis c'est l'article qu'on a étudié
précédemment où on disait : Tout… Le moins… En fait, ce que la loi dit,
c'est que le moins je peux t'en donner, le moins je vais t'en donner, mais je
vais te donner ce dont tu as besoin. Donc, le cas qui serait avancé par le
député de La Pinière ou plus serait nécessaire, bien, oui, parce que ce
qu'on veut, c'est quand même donner des services. Donc, il faut donner à
l'entité les informations dont elle a besoin pour la prestation de services.
Ça, c'est clair. Mais, de toute façon, je reviens à ce je disais, de toute
façon, l'organisme va avoir l'information , et moi, je vous dirais,
malheureusement, très souvent, plus que ce qui est strictement nécessaire,
sinon, bien, le citoyen n'aura pas le service. Puis ça, je veux dire, c'est
même la CAI qui le disait, là. C'est sûr qu'il faut les donner…
M.
Caire
: …à ce
que je disais, de toute façon, l'organisme va avoir l'information, et moi, je
vous dirais, malheureusement, très souvent, plus que ce qui est strictement nécessaire,
sinon, bien, le citoyen n'aura pas le service. Puis ça, je veux dire, c'est
même la CAI qui le disait, là, c'est sûr qu'il faut les donner les renseignements,
sinon le citoyen n'aura pas le service. Bon, bien, une fois qu'on a admis ça,
faisons-le, faisons-le dans la meilleure façon possible. Puis je comprends la
préoccupation du député de La Pinière, mais ce que je veux lui dire, c'est
que, pour moi, en tout cas, là, peut-être naïvement, là, mais pour moi, 95, là,
c'est une garantie de sécurité qui est bien supérieure à ce qu'on vit actuellement
au Québec, là, en tout cas, à ce que moi, je vis.
Puis je suis convaincu qu'il y a plein de
monde qui peuvent nous donner plein d'exemples où ils se disent : Oui, je
suis allé à la poste, puis ils m'ont demandé mon permis de conduire. Aïe! de qu'est-ce
que tu as d'affaire à montrer ton permis de conduire à quelqu'un qui travaille
à Postes Canada pour avoir un colis recommandé? Voyons donc, ton numéro de
permis de conduire, ton adresse, ton nom, ton prénom, la date d'échéance,
voyons donc. Bien, on le fait tout. Bien oui, le voilà mon permis de conduire.
Pas d'affaire à voir ça. En tout cas, là, je digresse un peu de la simple question
du collègue, je m'en excuse.
M. Barrette : Oui, mais
d'autant plus que ce n'est pas demain matin que le bureau de poste va être lié
à la Direction de l'information au ministère au gouvernement pour avoir cette information-là
au comptoir, là. Ça, ça n'arrivera pas, là.
M.
Caire
: Non,
mais le jour où on va avoir l'identité numérique avec l'identité numérique…
M. Barrette : Oui, mais ça,
c'est une autre affaire.
M.
Caire
: …là-dessus,
puis on va marquer, 18 ou plus «checked», avec la photo, c'est tout ce que tu
as besoin de savoir.
M. Barrette : Oui, mais on
n'est pas là, là.
M.
Caire
: Bah!
on n'est pas là, mais on s'en vient.
M. Barrette : Oui, tant mieux,
mais je veux dire, je vous dis juste qu'on n'est pas là et puis ce n'est pas en
lien avec 95. Moi, ce que j'ai dit, là…
M.
Caire
: Non.
Oui, oui, oui, c'est lié avec 95. Oh! oui, c'est ce que…
M. Barrette : Non, c'est
correct, c'est correct, je retire ce que je viens de dire. Mais là actuellement,
là, on reste encore… je reste encore avec l'inconfort qu'il n'y en pas de
balise de jusqu'où ça peut aller. Là on va me répondre 64, puis moi, je vais
répondre le décret, puis patati, patata.
M.
Caire
: Écoutez,
je ne peux pas être plus ouvert et transparent que je le suis présentement.
Puis je sais que vous ne dites pas le contraire, là, je ne veux pas vous faire
dire ce que vous n'avez pas dit, mais en mon âme et conscience, là, je pense
qu'on a ici quelque chose qui va assurer une meilleure sécurité de l'information
que ce que nous demandons aux Québécois de faire présentement dans le cadre
actuel.
M. Barrette : Oui, mais c'est parce
que, M. le Président, il ne faut pas mélanger inconfort du citoyen dans sa
capacité d'avoir accès à une information et sécurité, là. Je ne peux pas
mélanger deux affaires, là.
M.
Caire
: Qu'est-ce
que tu veux dire?
M. Barrette : Quand le citoyen
va chercher sa donnée dans le dossier puis il l'amène à l'école, là… Premièrement,
l'école peut avoir besoin de plus qu'un diagnostic. Parfois, il a besoin
l'école avec son équipe d'ergothérapeutes de ceci puis de cela, a besoin de
données plus exhaustives pour… pas pour poser un diagnostic, mais pour proposer
un plan d'aide, là, en termes scolaires.
M.
Caire
: Plan
d'intervention.
M. Barrette : Plan
d'intervention. Bon, alors ça, ça va toujours rester, ça, ça ne sera pas
informatisable, ça, je pense.
M.
Caire
: Oui,
mais à ce moment-là, ils travaillent avec le professionnel qui a posé le
diagnostic…
M. Barrette : …exhaustives
pour… pas poser un diagnostic mais pour proposer un plan d'aide, là, en termes
scolaires.
M.
Caire
: Plan
d'intervention.
M. Barrette : Plan
d'intervention. Bon. Alors, ça, ça va toujours rester, ça, ça ne sera pas
informatisable, ça, je pense.
M.
Caire
: Oui,
mais à ce moment-là, il travaille avec le professionnel qui a posé le
diagnostic. Donc là, ce n'est plus… on est dans le traitement ou…
M. Barrette : Non, je sais,
mais de dire que c'est plus sécuritaire, je ne suis pas convaincu de ça, là.
M.
Caire
: Moi,
je pense que oui.
M. Barrette : C'est pour ça
que je dis il ne faut pas mélanger la facilité de navigation du citoyen dans la
documentation à fournir pour avoir un service et la sécurité des données. Ce
n'est pas la même affaire. En tout cas, moi, pour moi, là, en santé…
M.
Caire
: Bien,
c'est-à-dire, moi, je pense qu'on offre les deux, on offre les deux. Je suis
d'accord, je suis d'accord avec le député de La Pinière, là. Il y a des… Mais
là, dans ce cas-ci très précis, avec les garde-fous qu'on met dans la loi, je
pense qu'on offre les deux.
Ceci étant dit, je ne suis pas en train de
vous dire, là, que c'est la panacée, puis à partir de là, tous nos
renseignements personnels, là, écoute, c'est… Mais je pense que c'est une
amélioration significative en termes de protection des renseignements
personnels par rapport à ce qui se passe présentement. Et je pense que c'est
une amélioration stratosphérique par rapport à la capacité de… bien, quand ça
va être à maturité, comprenons-nous bien, là, puis je suis d'accord avec le
député de La Pinière, là, même si on l'adopte la semaine prochaine, au mois
d'août, tout n'est pas fait, là, mais à maturité, 95 va permettre une
prestation de services qui va être significativement plus élevée en termes
d'efficacité, et de convivialité, et de disponibilité, que ce qu'on voit
présentement. Ça, on va être dans un autre univers.
M. Barrette : Non. Pour la
navigation dans le système, pour l'acquisition d'information, oui, mais pour la
qualité des services, non.
M.
Caire
: Bien,
c'est une base pour améliorer la qualité des services.
M. Barrette : Bien non. Les
services, je veux dire, quand… Tous les exemples qui ont été donnés à date, là,
c'est des exemples de validation, d'aller chercher une information nécessaire à
avoir tel document à l'étape suivante puis l'étape d'après, pour arriver à la
fin au service. C'est de ça qu'on a parlé à date sans exception. Bon, le
service, à la fin, là, il ne va pas être amélioré parce que le citoyen a eu
plus de facilité à naviguer dans le système pour avoir les informations
nécessaires au pourvoyeur de services à la fin. Le service, à la fin, ne va pas
être amélioré, là.
M.
Caire
: Bien,
oui, il va être amélioré.
M. Barrette : Bien, voyons.
M.
Caire
: Bien
oui.
M. Barrette : Moi, là, que je
n'aie pas besoin de courir à l'état civil pour avoir une preuve que je suis moi
ou que mes enfants sont les miens, pour avoir des services d'un ergothérapeute,
ça ne va pas changer la qualité du service de l'ergothérapeute. Ça va simplifier
ma vie parce que je n'ai pas couru après un certificat mais ça ne change rien
dans la qualité du service.
M.
Caire
: Ça ne
changera pas la qualité d'une prestation de services donnée par un
professionnel, ça, je suis entièrement d'accord avec vous. Quand je parle de
services, je parle des services qui nécessitent une interaction avec l'État.
M. Barrette : Donc, on parle…
une interface simplifiée, je veux bien.
• (22 heures) •
M.
Caire
: Oui.
Non mais c'est plus que ça. Tantôt, quand on a eu la discussion sur les
modifications à la Loi sur l'administration fiscale, on parlait de validation.
Puis l'exemple que je vous ai donné, c'est l'exemple de dire : Bon, bien,
qu'arrive-t-il si le gouvernement du Québec met en place un nouveau programme,
qui est basé…
22 h (version non révisée)
M. Barrette : ...je veux bien.
M.
Caire
: Oui,
non, mais c'est plus que ça. Tantôt, quand on a eu la discussion sur les modifications
à la Loi sur l'administration fiscale, on parlait de validation. Puis l'exemple
que je vous ai donné, c'est l'exemple de dire : Bon, bien, qu'arrive-t-il
si le gouvernement du Québec met en place un nouveau programme qui est basé sur
notamment le revenu ou, bon, différents critères? Pourquoi on veut ces
validations-là? Bien, c'est parce que moi, je suis capable d'informer le citoyen.
Bon, un jour pas trop lointain j'espère, il
y aura un dossier citoyen pour lequel on dira : Écoutez, là, allez dans
votre dossier, puis on a fait des ajustements à votre revenu parce qu'on va
vous envoyer... on a regardé, vous répondez aux critères, vous avez droit à un
supplément de revenu, à partir de telle date on va le transférer dans votre
compte. Puis le citoyen, là, il reçoit un texto, puis il dit : Bien,
écoute, à partir du 1er janvier, tu vas retrouver 200 $ de plus,
300 $ de plus par mois dans ton compte, merci bonsoir, on voulait te le
dire. Cool.
Alors, oui, moi, je pense qu'il y a une
amélioration du service dans le sens où l'état actuel ferait en sorte que le
citoyen va dire : Bien, premièrement, je suis supposé le savoir.
Deuxièmement, je suis supposé faire des démarches pour savoir si je me
qualifie. Troisièmement, si je me qualifie, je vais faire les démarches pour
savoir comment le montant va m'être versé. Alors, est-ce qu'on m'envoie un
chèque? Est-ce qu'on vire ça en dépôt direct dans mon compte? Donc là, je vais
faire des démarches pour qu'on me fasse un dépôt, à moins que ce soit déjà
fait.
Ça fait que oui, je pense qu'on est
capable d'améliorer dans ce sens-là. Mais je comprends, là, le médecin ne sera
pas meilleur puis le physio, il ne donnera pas des meilleurs traitements, c'est
sûr que non, là, ça, je suis bien d'accord. Mais, dans l'encadrement numérique,
oui, on peut faire beaucoup plus et beaucoup mieux.
M. Barrette : Je vais terminer
là-dessus, M. le Président, parce que... ce n'est pas qu'on tourne en rond, on
ne tourne pas en rond, c'est une mauvaise expression, là, mais le ministre va
toujours pouvoir me donner des exemples qui sont au bénéfice du citoyen.
L'exemple du supplément du revenu, là, tous ces exemples-là qui simplifient la
vie du citoyen en termes du chemin de croix qu'on n'a pas à faire pour aller
chercher un document pour aller à l'étape suivante qui nécessite un autre
document, puis un autre formulaire, puis le service, ça, c'est sûr. Le ministre
et son équipe peut me donner des exemples comme ça jusqu'à minuit, puis c'est
très bien.
M.
Caire
:
Jusqu'à 10 h 30 maximum parce qu'après ça le président se change en
citrouille.
M. Barrette : Jusqu'à
10 h 30. Mais on peut, avec consentement, ordonner jusqu'à minuit.
M.
Caire
: Il se
change en citrouille à partir de 10 h 31.
M. Barrette : Alors, ça, c'est
correct, là, ça, c'est correct. Le problème avec les données de santé, c'est
que c'est comme la discrimination positive, hein, c'est comme la discrimination
positive. Alors, on peut avoir des situations qui sont toujours avec un effet
positif, du moins dans la perception du citoyen, et il y a plein, plein, plein
d'autres situations, puis en général ils sont dans des données sensibles, la
santé, où, à chaque fois qu'on divulgue des informations, c'est perçu
négativement pas le citoyen.
Alors, c'est comme ça, là, c'est la vie,
elle est ainsi faite, là. Le citoyen, la majorité des citoyens, là, quand on va
leur dire qu'on va à Revenu Québec valider son identité, je parle de la
majorité, là, il y en a qui vont... ils voient des complotistes. Il y en a qui
vont dire : Ah! c'est Big Brother. Mais la majorité vont dire :
Correct...
M. Barrette : …la majorité des citoyens,
là, quand on va leur dire qu'on va à Revenu Québec valider son identité… je
parle de la majorité, là, il y en qui vont… des complotistes, mais il y en a
qui vont dire : Ah! c'est Big Brother, mais la majorité vont dire :
C'est correct. La même majorité, si on leur dire qu'on rentre dans un hôpital,
on va chercher une donnée, et quand bien même on s'en sert avec toute la
prudence et les lois qu'on a, ça va être perçu négativement.
Et là, de la manière que le projet de loi
est écrit, à 23, bien… À chaque fois, dans les articles précédents, où j'ai
dit : Oui, mais jusqu'où ça peut aller… Ça peut aller à, bon, un décret. À
date, c'est juste de la validation. Mais quand on arrive à 23, là, on a… vous
avez moins cette assurance-là que ça va être limité à telle affaire. D'ailleurs,
le meilleur exemple, c'est que vous n'avez pas pris d'exemple comme ça. On a commencé
par Revenu Québec, là, validation, validation, validation. On est allé à la
RAMQ, adresse, adresse, adresse. C'est tout vrai, tout vrai. Là, on arrive à
santé et services sociaux. Oups! Là, on a moins d'exemples précis, on a moins
de limitations assumées et affirmées à cette étape-ci de la progression du projet
de loi n° 95.
M.
Caire
: Parce
qu'il y a plus de cas où on peut donner des services.
M. Barrette : Bien oui.
M.
Caire
: Oui
mais moi, je… Puis là j'aimerais ça peut-être juste que mon collègue de La Pinière…
puis je le sais, là, tu, sais, qu'il a une expérience indéniable en la matière,
puis lui-même disait, là, que ce que 95 fait, il voulait le faire en santé,
bon, O.K.? Alors, à ce moment-là, qu'est-ce que 23 fait de trop par rapport à
ce que lui aurait voulu faire? Tu sais, je veux dire, je ne sais pas si ma
question est claire…
M. Barrette : Elle est très
claire.
M.
Caire
: …puis
ce n'est pas un piège, là, ce n'est pas un piège, on jase, là.
M. Barrette : Elle est très
claire. Elle est vraiment très claire. Ce que je souhaitais faire, O.K., c'est…
Parce que ce n'est pas la même optique. L'optique que moi, j'avais… O.K. Je
recommence. Ce que 95 fait n'a pas nécessairement la même finalité que j'avais
et va beaucoup plus loin que moi, où j'allais. Moi, ce que je faisais, là,
c'était essentiellement limiter à l'utilisation des données de santé et de
certaines autres données, O.K.?
Vous autres, vous allez plus loin, là,
vous êtes dans le quotidien des individus. Moi, là, quand je proposais ce que
j'avais proposé, là… puis je pense que ce qui est proposé, actuellement, avec
95, c'est bien correct, là, tous les exemples qui ont été donnés, avoir accès,
la validation de l'identité à une place, et ainsi de suite à l'autre place, je
trouve que ça tombe sous le sens. Ce n'était pas la même chose que je
souhaitais faire, par exemple, avec… santé, qui était un accès à ceux qui
demandent des analyses, et qu'on ne donne pas la donnée. L'objectif, pour moi,
était…
M. Barrette : …de l'identité à
une place, et ainsi de suite, à l'autre place, je trouve que ça tombe sous le
sens.
Ce n'était pas la même chose que je
souhaitais faire, par exemple, avec les données de santé qui était un accès à
ceux qui demandent des analyses et qu'on ne donne pas la donnée. L'objectif,
pour moi, était d'avoir une espèce de dépôt de données, qui pouvait être pas
croisé mais pas loin avec d'autres données, mais pas toutes, et base de données
à laquelle on peut… que l'on peut interroger. Et l'interrogation venait de
l'extérieur, du gouvernement mais à l'interne, ou des chercheurs, ou même d'une
entreprise qui posent une question. Ils n'ont pas accès à la donnée. La question
est gérée à l'interne par ceux qui ont la compétence et la réponse est donnée à
ceux qui l'on poser.
Alors, ça, ça couvrait tout ce qui était
intelligence artificielle, entreprise privée, «Big Pharma», chercheurs
académiques et ainsi de suite. Parce qu'eux autres n'avaient jamais entre les
mains la donnée, mais il y avait un endroit dans l'État où on pouvait poser la
question à la base de données. Ça, c'est plus loin en termes de croisement de
données que ce que vous faites vous autres. C'était plus loin, mais ça restait
sous l'emprise d'un nombre limité d'individus. J'avais estimé que des gens
comme l'Institut de la statistique du Québec, qui est une boîte d'analyse de
données puissent être le maître d'oeuvre de ça, pas tel organisme, puis tel
organisme, puis tel organisme. Vous voulez avoir une question, là, vous allez
passer par ce hub-là, et puis vous allez avoir votre réponse, puis le hub est
fermé, là. C'est vous posez votre question, là, puis on va vous donner la
réponse.
C'est un petit peu différent de ce que 95
fait parce que ce n'est pas la même finalité. Ma finalité, moi, était beaucoup
plus dans une gestion de mégadonnées que de pain quotidien tel qu'illustré par
les exemples que vous donnez. Peut-être que les deux sont complémentaires,
s'ajoutent l'un à l'autre.
M.
Caire
: Bien,
c'est-à-dire que 95 considère le fait que des organismes publics qui ne sont
pas du réseau de la santé doivent, dans la prestation de services, avoir accès
à certains renseignements de santé.
M. Barrette : Oui, mais moi,
je ne contexte pas ça, M. le Président…
M.
Caire
: Mais,
si je peux juste finir, parce que… Puis, dans le fond, la philosophie de 95,
c'est de dire qu'est-ce qui est le mieux? Est-ce que c'est mieux de recollecter
l'information auprès du citoyen?
M. Barrette : Non.
M.
Caire
: Ou
est-ce que c'est mieux de valider dans notre propre actif à nous, si on n'a pas
cette information-là déjà, pour la communiquer à quelqu'un qui, de toute façon,
va devoir l'avoir soit du gestionnaire de la donnée numérique gouvernementale,
soit du citoyen lui-même, mais il y a quelqu'un qui va lui fournir cette
donnée-là. Donc, la question n'est pas de savoir va-t-il avoir accès à la
donnée. La question, c'est va-t-il avoir… qui va lui donner accès à la donnée?
Donc, c'est ça, dans le fond, que 23 vient faire. 23, il vient confirmer le…
M.
Caire
:
…numérique gouvernemental, soit du citoyen lui-même. Mais il y a quelqu'un qui
va lui fournir cette donnée-là. Donc, la question n'est pas de savoir :
Va-t-il avoir accès à la donnée? La question, c'est : Va-t-il avoir… Qui
va lui donner accès à la donnée?
Donc, c'est ça, dans le fond, que 23 vient
faire. 23, il vient confirmer le fait qu'il y a des organismes publics autres
que la Santé, donc… Parce qu'évidemment, données de santé puis la santé, là,
c'est assez évident que c'est oui, là. Mais, en dehors du périmètre de la
santé, il y a d'autres… Puis j'ai donné un exemple. Mais, tu sais, il y en a
probablement plein d'autres. On a parlé de la SAAQ, on a parlé des écoles. Il y
a plein d'autres — mais je veux juste compléter — il y a
plein d'autres organisations qui ont besoin de données de santé, qui vont les
collecter, qui vont les conserver, qui vont… Ça va faire partie de leur actif à
eux. Bien, ce qu'on souhaite faire avec l'idée des sources officielles de
données, c'est justement dire : Regarde, ne stocke pas de la donnée de
santé, ne collecte pas de la donnée de santé. À moins que nous ne l'ayons pas,
on va te la fournir, parce que ça va effectivement faciliter la vie du citoyen,
puis on va te la fournir dans sa plus simple expression, donc le strict
minimum, parce que ça va assurer une meilleure sécurité de ladite donnée.
M. Barrette : M. le Président,
je ne sais pas si le ministre a vraiment lu l'article 19, qui est modifié, là,
par 23… c'est-à-dire, je m'excuse…
M.
Caire
: Oui,
oui, c'est l'article 19, auquel on ajoute le paragraphe 20°,
là.
• (22 h 10) •
M. Barrette : Oui, c'est ça,
c'est par 23, oui. Je ne sais pas s'il l'a lu, là. Il faut qu'il le lise. 19,
là, dans toutes les causes qui vont à la cour dans le système de santé, là, 19
est cité, toujours, toujours, toujours. Puis, quand on regarde 19, là, et qu'on
parle d'accès à la donnée, là, bien, j'invite le ministre à regarder chacun des
éléments qui sont là, puis, quand il ne le sait pas, qu'il aille voir la loi à
quoi ça correspond, là. C'est toujours de l'enquête, de la vérification du
professionnel, de la recherche comme l'INESSS et ainsi de suite, le Collège des
médecins, les infirmières et ainsi de suite, là. La donnée clinique, là, dans
la société québécoise, là, c'est… il y a des… Moi, je n'ai jamais compris ceux
qui capotaient à ce point-là pour ce qui est de Revenu Québec, là, mais je peux
le comprendre quand je regarde comment les gens capotent dans de la… comme
c'est illustré par 19. 19, là, c'est «the» article en termes de protection de
la donnée dans Santé et Services sociaux, et les 19, ce sont, énumérées là, là,
toutes les circonstances où on peut aller voir des données, et, à 99 %…
95 %, parce que, si je fais le calcul sur 20, c'est 1, à 95 %, ce
sont des circonstances d'enquête ou de recherche, sauf un…
M.
Caire
: Oui,
c'est ce que je vois, là.
M. Barrette : …sauf un, qui
est 19, mais c'est aussi apparenté aux enquêtes, parce que, quand on permet
d'avoir accès à des données cliniques…
M. Barrette : …c'est un. À
95 %, ce sont des circonstances d'enquête ou de recherche. Sauf un.
M.
Caire
: Oui, c'est
ce que je vois, là.
M. Barrette : Sauf un, qui est
19, mais c'est aussi apparenté aux enquêtes, parce que quand on permet d'avoir
accès à des données cliniques dans la jeunesse, c'est pour des cas de DPJ, puis
on peut comprendre pourquoi. Le reste, là, c'est un autre univers. On ne peut
pas, dans le monde d'aujourd'hui, avoir accès à ça. Et là, quand arrive 20, 20,
ça peut faire peur à du monde, parce que 20, on n'est plus dans la validation,
là, 20, on ouvre la porte à quelque chose qui n'est pas identifié. C'est ça qui
me rend mal à l'aise. Ça ouvre la porte à quelque chose qui n'est pas
identifié.
M.
Caire
: Mais
là, je ne peux pas être d'accord, puis j'explique, puis je le vois, 19, là,
puis c'est vrai. Mais la prémisse de base, M. le Président, puis je veux savoir
si le collègue de La Pinière la conteste, c'est que, dans une prestation
de services, l'organisme public va avoir le renseignement de santé. Il va
l'avoir. Alors, si on ne conteste pas ça, puis je vais laisser le collègue de La Pinière
répondre, il va l'avoir. C'est une certitude, c'est une absolue certitude.
Parce que, sinon, il n'y a pas de prestation de service, il n'y en a pas. Ça
fait que son choix, c'est tu as le service, tu me communiques les renseignements
de santé, tu ne me communiques pas les renseignements de santé, tu n'as pas le
service. C'est ça le choix, il n'y en a pas d'autre. Il n'y en a aucun autre.
Aucun.
Et donc ce que 20 dit, puis par rapport à
19, qui dit : On ne peut pas communiquer des renseignements de santé, sauf
si… bien là, dans 20, on vient dire quoi? On vient dire : Sauf si c'est
une source de données officielle dont l'objectif est de communiquer un renseignement
de santé à un organisme qui, de toute façon, va l'avoir. Il va l'avoir. Il va
l'avoir, parce que la seule façon de l'empêcher de l'avoir, c'est de refuser le
service, c'est de ne pas aller chercher le service. Il n'y en a pas d'autre. Je
veux dire, si vous le voulez, votre permis de conduire, là, vous allez devoir
me fournir les preuves dont j'ai besoin. Si vous la voulez, votre cote puis
l'argent qui va avec, là, vous allez devoir me fournir des renseignements de
santé pour me prouver que vous en avez besoin. Si vous voulez avoir une
exemption pour handicap ou la… vous allez me les fournir, les renseignements de
santé. Vous n'avez pas le choix.
M. Barrette : O.K.
M.
Caire
: Non,
mais est-ce qu'on accepte ça? Parce que si on n'accepte pas ça, la discussion,
elle ne s'en va nulle part. Si on accepte ça, là, on jase.
M. Barrette : Oui. O.K.
J'accepte ça en partie, O.K.? Et la raison pour laquelle je le dis, en partie…
Je reviens à la base de ma critique, qui est que 95 n'est pas assez précis dans
ses…
M.
Caire
: ...si
on accepte ça, là on jase.
M. Barrette : Oui, O.K.
J'accepte ça en partie, O.K.? La raison pour laquelle je le dis en partie, je
reviens à la base du ma critique qui est que 95 n'est pas assez précis dans ses
possibilités, O.K.? Jamais à maturité, jamais à maturité, 95 ne va permettre de
donner accès à une donnée à ce point-là limitée pour une circonstance donnée.
Tous les exemples, M. le Président, que le ministre me donne, sans exception,
puis là je vais parler informatique, sont des exemples granulaires. Une information :
Il porte-tu des lunettes? Il est-u épileptique? Il a-tu ci, il a-tu ça? Puis il
a-tu besoin de validation pour son identité... voyons comment qu'on appelle ça,
le certificat de naissance, là, j'ai oublié le nom, là, d'aujourd'hui, là. C'est
granulaire.
Pour un service, là, un service, puis là
je reprends l'exemple personnel du ministre, comme celui-là, son exemple, ou un
service comme sa collègue de Soulanges, c'est un dossier, c'est un dossier, ça
ne peut pas être granulaire. Ça ne sera jamais une ligne, un mot, trois mots,
une phrase. Ça va être un dossier. P.l. n° 95 ne
fera jamais ce niveau-là.
Maintenant, si on veut que 95 fasse ça,
bien là, je veux bien, là, mais je ne suis pas sûr que c'est la bonne idée. Et
là, quand on arrive là, bien là, je ne suis pas sûr que la donnée est plus
sécuritaire quand c'est rendu suffisamment complet, et ainsi de suite, pas
convaincu de ça. Mais 95 ne fera pas ça, là.
M.
Caire
: Mais
pourquoi il ne ferait pas ça?
M. Barrette : Bien, c'est parce
que ce n'est pas granulaire. Elle va être construite comment, la requête? Ça va
avoir l'air de quoi? Ça va être un formulaire.
M.
Caire
: Ça, M.
le député, fiez-vous sur moi, là, vous pouvez... Il n'y a pas de limite, il n'y
a pas de limite... Non, non, non. Mais là vous tombez dans mon domaine à moi,
là. Interroger une base de données, là, il n'y a pas de limite à la question
que vous pouvez poser.
M. Barrette : Très bien. Je
m'en vais...
M.
Caire
: Du très,
très large, là, je sélecte étoile «from» étoile, là, jusqu'à je veux avoir le
grain de beauté de ti-clin de Saint-Pamphile dans telle région.
M. Barrette : O.K. Prenons...
J'ai pris l'exemple de la députée de Vaudreuil, puis c'est public, elle est
allée à Tout le monde en parle, j'étais là, à côté d'elle, puis aujourd'hui
elle est députée. Elle est députée, en passant, parce que j'ai mis en place un programme.
Bon. Tant mieux pour elle.
Mais, dans son programme, là, dans le
programme qui lui permet d'être ici, à l'Assemblée nationale, là, il faut
déterminer si son enfant, qui est très malade, est capable de manger seul,
socialise, est capable de faire ses...
M. Barrette : ...député, en
passant, parce que j'ai mis en place un programme. Bon. Tant mieux pour elle.
Mais dans son programme, là, dans le programme qui lui permet de... l'Assemblée
nationale, là, il faut déterminer si son enfant qui est très malade est capable
de manger seul, socialise, est capable de faire ses choses, ses besoins
quotidiens, est capable de parler, communiquer aisément, pas aisément, a un
handicap physique, non. Ça, ce sont des évaluations de professionnels qui sont
colligées manuellement et qui ne sont pas codifiées. Elles sont colligées, mais
pas codifiées. Et là ça demande une appréciation globale pour donner une cote.
Et je comprends qu'en informatique, on peut faire bien des questionnaires, là,
mais... Puis peut-être qu'une intelligence artificielle réglera ça, mais là, aujourd'hui,
là, ça ne marche pas de même en partant parce que la donnée n'est pas
granulaire. Elle ne l'est pas.
On peut prendre un cas plus simple,
CNESST. CNESST, là, là, on s'en va au bureau des experts, là, puis le bureau
d'expertise, là, bien, lui, il doit déterminer le déficit. Le déficit, là,
c'est parce que... ça ne se questionne pas, là. Puis ça, la seule question
qu'on peut poser numériquement, là, c'est : C'est quoi... C'est la seule
affaire. On ne peut pas aller plus loin que ça.
M.
Caire
: Non.
M. Barrette : Bien, c'est
parce que tout ne se met pas dans un formulaire.
M.
Caire
: Non,
mais faire de l'analyse de données non structurées, je suis désolé, M. le
député, là, de vous contredire, mais aujourd'hui, là, ce n'est pas un enjeu,
là.
M. Barrette : Boy de boy.
M.
Caire
: Ce
n'est pas un enjeu.
M. Barrette : Si ce genre de
données là n'était pas un enjeu, là, hein? Ce n'est pas compliqué, là, il y
avait...
M.
Caire
: Non,
mais je veux dire, ce n'est pas un enjeu technologique. Restons...
M. Barrette : Non, justement,
j'allais là, là. Si ce n'est pas un enjeu technologique, là, on ferme les cours
de justice, là. On remplace les avocats puis les juges par un algorithme, là.
Puis en médecine, là, on met un ordinateur. Aïe, monsieur un tel, dites-moi où
vous avez votre bobo. Est-ce que votre bobo fait mal le matin, le soir? Est-ce
que vous... que le bobo va dans...
M.
Caire
: Mais
je m'excuse...
M. Barrette : Bien, tu sais...
M.
Caire
:
...c'est juste que, là, j'ai complètement... Moi, je suis perdu, là. Je ne sais
pas du tout, là.... Je ne sais plus de quoi on parle.
• (22 h 20) •
M. Barrette : Le problème...
Oui, ce dont on parle, c'est que 95 visait. 19 montre à quel point il y a des
données sensibles puis on les permet sans contentement dans des situations très
particulières. C'est ça, 19. On a accès à des données, là, quand il y a un
ordre professionnel, une cour de justice, une poursuite, de la recherche, de la
jeunesse, et là à 95, c'est ouvert. Là, vous allez me dire... puis je dis...
M.
Caire
: Non,
bien non.
M. Barrette : Bien oui.
M.
Caire
: Bien
non. Bien non. Bien non, pantoute, pantoute. M. le Président, la prémisse de
base était et demeure — et mon collègue a dit : Je suis d'accord
partiellement — la prémisse de base demeure : Le renseignement
de santé est nécessaire à la prestation de services et l'organisme va l'avoir,
sinon il n'y a pas de prestation de services. C'est la prémisse de base. Donc,
on ne parle pas d'ouvert, là, un instant, là, ce n'est pas... Puis ça, c'est
superimportant, là, parce que je ne veux pas non plus qu'on commence à dire aux
citoyens : Bien là, n'importe quel «ti-clin»...
M. Barrette : Ce n'est pas ça
que je dis, là.
M.
Caire
: ...va
avoir accès à votre dossier de santé, puis c'est le bar ouvert. Pantoute.
Pantoute, là.
M. Barrette : Bien, non, puis
ce n'est pas ça que je dis. Ce que je dis, M. le Président, là, c'est que,
contrairement à tous les...
M.
Caire
: …sinon
il n'y a pas de prestation de services. C'est la prémisse de base. Donc, on ne
parle pas d'ouvert, là. Un instant, là, ce n'est pas… Puis, ça, c'est
superimportant, là, parce que je ne veux pas non plus qu'on commence à dire aux
citoyens : Bien là…
M. Barrette : Ce n'est pas ça
que je dis, là.
M.
Caire
: …,
n'importe quel «ti-clin» va avoir accès à votre dossier de santé, puis c'est
bar ouvert. Pantoute, pantoute.
M. Barrette : Bien, non, ce
n'est pas ça que je dis. Ce que je dis, M. le Président, là, c'est que,
contrairement à tous les autres articles précédents, tous les exemples qui sont
donnés sont très spécifiques…
M.
Caire
: Oui.
M. Barrette : …puis ce n'est
pas le cas quand arrive à 23.
Alors, moi, quand je regarde ça, je me
dis : Ah! là, il y a quelque chose, O.K., je vais dire plus ouvert que
précédemment. Puis ce n'est pas par hasard que 19 existe, ce n'est pas par
hasard, puis on vient changer 19, en plus. Alors…
M.
Caire
: Bien,
c'est parce que 19 est l'article qui dit qu'un renseignement de santé, il est
confidentiel, on ne peut pas y avoir accès, sauf si… on ne peut pas le
transmettre, sauf si… C'est cet article-là qui dit ça. Puis, nous, on rajoute
la notion de la source officielle de données, parce que la source officielle de
données est la source qui va permettre aux organismes publics pour qui c'est
requis, pour qui c'est permis par leur loi constitutive, et, à travers le
prisme… Puis je sais que le député de La Pinière, il me trouve tannant un
peu avec ça, mais, à travers 64, puis c'est important, 64, parce qu'il y en a,
des garde-fous, là, ce n'est pas comme s'il n'y en avait pas, il y a des
garde-fous à travers les lois de protection. C'est pour ça que je dis : La
finalité, là, dont on discute, là, puis, pour moi, là, c'est ça, la finalité,
c'est de dire : Est-ce qu'on permet au gestionnaire de la donnée numérique
gouvernementale de fournir une information à un organisme public qu'il va de
toute façon avoir ou on ne lui permet pas? Ce faisant, on dit à nos organismes
publics : Bien, continuez à demander au citoyen de vous fournir les
renseignements qu'il vous fournit dans le mode actuel. C'est ça, le débat, là.
23, là, c'est ça, le débat. C'est juste ça, mais c'est tout ça.
Puis la différence, c'est
qu'effectivement, dans les données de santé, il y a différents usages, c'est
vrai. Là-dessus, le député de La Pinière dit : Bien, quand vous
arrivez sur la Loi de l'administration fiscale, vous êtes très restrictif,
c'est les validations. Mais c'est parce que c'est ça qu'on fait. La prestation
de services des organismes publics au regard des renseignements fiscaux, c'est
de la validation. Ça fait que ce que nous faisons avec 95, c'est ce qui se fait
dans l'univers actuel du gouvernement, mais en mode où on va simplifier la vie
du citoyen. Avec RAMQ, l'exemple que donnait M. Rodrigue, c'est les adresses.
Pourquoi? Parce que c'est ça qui se fait présentement, mais dans un mode 100
fois plus complexe. 95 vient simplifier la chose, rendre ça plus fluide.
Pourquoi 23? Parce que ça se fait, ça se fait. Ça va se continuer… à se faire.
Alors, nous, le législateur, la question qu'on doit se poser, c'est :
Comment ça se fait? Est-ce que l'organisme va pouvoir interroger son actif…
M.
Caire
:
…rendre ça plus fluide. Pourquoi 23? Parce que ça se fait, ça se fait, ça
va se continuer à se faire.
Alors, nous, le législateur, la question
qu'on doit se poser, c'est : Comment ça se fait? Est-ce que l'organisme va
pouvoir interroger son actif? Ou on se dit : Non, non, cette donnée-là est
trop précieuse. Trop précieuse, parfait, mais je vais la demander au citoyen
parce qu'elle a beau être bien précieuse, moi, j'en ai besoin, puis si je ne
l'ai pas, il n'y a pas de prestation de services. Puis là, le citoyen, il va
dire : Voyons, tabarouette, pourquoi vous me demandez ça? Vous l'avez. Ah!
non, c'est trop précieux, ça, on ne pouvait pas. O.K., ça fait que tout le
reste, tu peux mais pas ça. Bien oui.
Alors, c'est ça, la question, c'est ça, la
question. Puis pour moi, là, l'esprit de 95, là, c'est exactement ça.
Puis 23 est exactement dans l'esprit de 95. Donc, est-ce qu'on
continue à demander aux citoyens de courir pour nous fournir une information
qu'on possède ou est-ce qu'on s'autorise à se poser la question à nous-mêmes?
Le Président (M. Simard) :
D'autres remarques sur l'article 23?
Une voix
: Il est
content.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Juste pour
vérifier si j'ai encore le don de la parole.
M.
Caire
:
Normalement, oui.
M. Marissal : En cette très
longue fin de soirée. Bien, on n'a plus beaucoup de temps, puis je pense qu'on
a fait largement le tour de la question. Mais je ne suis pas d'accord avec le
ministre quand il semble décrire le fait pour les citoyens de trouver leurs
propres renseignements personnels, que c'est à chaque fois un chemin de croix,
un calvaire ou l'équivalent de monter les marches de l'oratoire Saint-Joseph à
genoux dans du verre brisé.
Franchement, là, commander son certificat
de naissance, là, au registraire de l'état civil, ce n'est quand même pas si
pire que ça, là. Comme traversée du désert, on a vu pire, là. Je comprends,
après, qu'il peut y avoir toutes sortes de problèmes dans la gestion de la donnée,
puis des fois, ça se perd, puis qu'on nous la redemande en double, mais il va
falloir trouver un meilleur exemple que ça pour ouvrir des données comme celles
de la santé.
Franchement, là, moi, j'ai eu à faire,
encore récemment… aller rechercher des documents, ce n'est pas compliqué, ce
n'est vraiment pas compliqué. Ma mère de 87 ans, presque 87 ans le
fait aussi facilement, elle l'a fait récemment. Bon, vous me direz qu'il faut
encore qu'elle prouve son identité à 87 ans, là, mais ça, c'est autre chose.
Mais blague à part, bien, c'était
compliqué quand j'étais adolescent puis enfant parce que, pour la petite
histoire, puis on va finir là-dessus, ça va être léger, je n'étais pas baptisé.
Puis un gars qui est né en 66, au Québec, qui n'est pas baptisé, là,
c'était une rareté. C'était…
M.
Caire
: Non,
non, c'est un suppôt de Satan.
M. Marissal : Oui, d'ailleurs
j'ai déjà ma place en enfer, je suis sûr. Et en fait, dans la petite école où
j'ai grandi, à Granby, il y avait deux enfants pas baptisés, mon frère et
moi. Puis c'était compliqué, parce qu'à l'époque, tout fonctionnait avec le
baptistaire. Les plus jeunes ici ne savent pas de quoi je parle, là, mais tu
n'avais pas de baptistaire, tu n'existais pas…
M.
Caire
:
…Satan.
M. Marissal : C'était… Oui. D'ailleurs,
j'ai déjà ma place en enfer, je suis sûr. Et en fait, dans la petite école où
j'ai grandi à Granby, il y avait deux enfants pas baptisés, mon frère et moi.
Puis c'était compliqué parce qu'à l'époque tout fonctionnait avec le
baptistaire. Les plus jeunes ici ne savent pas de quoi je parle, là, mais tu
n'as pas de baptistaire, tu n'existais pas. Puis le baptistaire faisait foi de
ton identité, alors que ce n'était ni plus ni moins que ta carte de membre de
l'Église catholique, en fait. Puis, quand je suis allé chercher mon permis de
conduire à 16 ans, on n'a pas voulu me le donner, puis ça a pris
48 heures de délibération avec le bureau des permis de Granby à l'époque,
parce que, comme je n'avais pas de baptistaire, je n'avais pas d'identité, puis
ils n'avaient jamais vu ça, un certificat de naissance que j'étais allé
chercher, à l'époque, de haute lutte, au palais de justice. Parce que c'était
compliqué, il n'y avait pas de registraire de l'état civil encore. Tout ça pour
dire que je suis bien vieux. Mais qu'aujourd'hui ce n'est pas si compliqué que
ça.
Je comprends l'argument RAMQ, parce qu'il
y a une banque de données d'adresses, notamment, puis on peut la centraliser,
mais, dans les hôpitaux… Ouf! Ça ne passera pas bien, ça, surtout que vous
dites : Le projet de loi prévoit la situation où un établissement agit
comme source officielle de données numériques gouvernementales. Soyons
honnêtes, là, tous les hôpitaux vont être désignés sources, parce qu'il n'y en
a pas tant que ça, là.
M.
Caire
: Non.
Oui, mais non.
M. Marissal : Bien, peut-être
pas le petit hôpital, là, de fond de rang, là, mais c'est sûr que les gros
hôpitaux, là, vont tous devenir des sources officielles. Ça fait que qu'est-ce
qu'on va bien aller chercher d'information là qu'on n'a pas à la RAMQ? De un.
Puis, de deux, on est dans une autre source, une autre couche, là,
d'information, me semble-t-il. Je ne suis pas convaincu que ça sert juste à
accélérer la transmission de données que les gens, de toute façon, pourraient
donner. Moi, je vois quelque chose là qui est glissant. Après ça, on dit :
Bon, il va y avoir un décret. Le décret va être public, il va être débattable.
O.K. «Fine». On est passés par là, on a fait tout ce chemin-là. Ensuite, il y
aura le projet de loi n° 64 et la CAI qui veillera au grain. O.K. Soit.
Mais on reprendra ça, je présume, demain.
Moi, j'ai un problème avec 23. En tout
cas, dans cet état-là actuel, je ne voterais pas pour. Ce n'est pas grave, là,
mais je m'abstiendrais assurément. Et je ne suis pas convaincu, en tout
respect, des explications que je viens d'avoir, par rapport à ça en tout cas.
M.
Caire
: Bien,
écoutez, M. le Président… Bien, d'abord…
M. Marissal : Je vous ai
laissé 34 secondes.
M.
Caire
: Oui,
non, c'est bien. Je ne suis plus habitué d'avoir… Mais, bien, écoutez, sur le
fait que ce n'est pas si pire que ça, en tout respect pour le collègue, ça, ce
n'est pas quelque chose que moi, j'accepte, dans le sens où… puis je ne dis pas
qu'il l'accepte, là, comprenons-nous bien. Mais, tu sais, je veux dire, s'il y
a moyen de faire autrement, et il y a moyen de faire autrement, moi, je pense
que c'est au bénéfice du citoyen. Sur 23, je ne partage pas le point de vue des
collègues. Je pense que les garde-fous sont majeurs, sont importants. Mais on
reprendra ça demain, M. le Président, visiblement.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, chers collègues, j'ai la tâche très ingrate de vous informer
qu'il est 22 h 30 et que nous devons ajourner nos travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 30)