(Onze heures vingt-six minutes)
Le Président (M. Simard) :
Ah!
Très chers collègues, bienvenue à toutes et à tous.
La Commission des finances publiques est
aujourd'hui réunie afin d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi
n° 35, Loi concernant la mise en oeuvre de certaines dispositions du
discours sur le budget du 21 mars 2023 et modifiant d'autres dispositions.
Mme la secrétaire, bonjour. Bienvenue parmi
nous. Y aurait-il des remplacements ce matin?
La Secrétaire : Il n'y a pas de
remplacement aujourd'hui, M. le Président.
Mémoires déposés
Le
Président (M. Simard) : Très bien. Donc, avant de débuter les remarques
préliminaires, je dépose les mémoires reçus depuis la fin des
consultations particulières.
Remarques préliminaires
Sur ce, nous
allons débuter par nos remarques préliminaires, et je cède, d'entrée de jeu, la
parole au ministre des Finances, qui est en train de se verser un verre
d'eau.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : À quel moment on a le consentement pour étudier le
projet de loi par sujet, ou c'est déjà...
Le Président (M. Simard) : Je vais
le faire un peu plus tard, après les remarques préliminaires.
M. Girard (Groulx) : Un peu plus
tard? D'accord.
Le Président (M. Simard) : Mais je
crois comprendre qu'il n'y aurait pas de problème à cet égard, de toute
manière.
Une voix : ...
Le Président (M. Simard) : D'accord.
M. Girard (Groulx) : D'accord. Mais
je pensais que c'était déjà entendu.
Le Président (M. Simard) : Officieusement,
mais, quand même, on va l'officialiser un peu plus tard.
M.
Girard (Groulx) :
D'accord.
Merci. Alors, justement, c'était mon
point d'introduction. Merci, M le Président.
Nous entreprenons aujourd'hui l'étude détaillée
du projet de loi n° 35, Loi concernant la mise en oeuvre de certaines
dispositions du discours sur le budget du 21 mars 2023 et modifiant
d'autres dispositions.
Je tiens d'abord à saluer tous les
professionnels qui sont avec nous aujourd'hui et qui nous accompagneront tout
au long de nos travaux.
Je vous rappelle que le projet de loi n° 35
permettra notamment de mettre en oeuvre des mesures du dernier budget. Il comprend également des initiatives qui
n'ont pas été annoncées dans le cadre du budget, mais qui nécessitent des
modifications législatives afin de répondre à des préoccupations
administratives. Comme vous le savez, il est maintenant d'usage de regrouper
ces modifications législatives, ce qui permet d'éviter la multiplication des
projets de loi et de donner suite aux objectifs du gouvernement.
Les
mesures que nous étudierons au cours des prochaines séances touchent une
multitude de sujets et permettront au
gouvernement : d'adapter le régime des rentes du Québec aux nouvelles
réalités des Québécoises et Québécois afin d'accroître leur sécurité
financière et de faciliter leur maintien en emploi, de revoir le rôle de Retraite
Québec — je
suis convaincu que les oppositions voudront parler de la rente invalidité, ce
n'est pas le sujet de ce projet de loi et, comme
vous le savez, nous avons eu des consultations publiques sur le régime des
rentes et la rente d'invalidité n'était pas non plus un sujet de cette
consultation, et je rappelle que ce dossier est judiciarisé; de moderniser la
Loi sur l'équilibre budgétaire pour la rendre plus flexible et plus simple tout
en maintenant la contrainte liée au respect de l'équilibre
budgétaire — il
est de mon souhait, M. le Président, d'avoir unanimité sur ces modifications à
la Loi sur l'équilibre budgétaire, car cette loi est extrêmement importante,
elle date de 1996 et elle a bien servi le Québec, et c'est certainement notre intention de la moderniser pour qu'elle
continue son utilité au bénéfice des générations futures; de réduire
graduellement la dette nette du Québec et de revoir les revenus consacrés au Fonds
des générations — je
souhaiterais également, M. le Président, avoir unanimité sur ces nouvelles
cibles de dette pour aussi le bénéfice des générations
futures; de prévenir le blanchiment d'argent dans les casinos et les salons de
jeux du Québec... (Interruption) ...excusez-moi,
de confier à RECYC-QUÉBEC la responsabilité de produire périodiquement un
avis visant principalement à s'assurer du financement à long terme du
programme québécois de gestion des pneus hors d'usage, d'encadrer les guichets automatiques de cryptoactifs et
d'optimiser l'administration de la Loi sur les entreprises de services
monétaires, d'améliorer la protection des renseignements personnels
contenus dans les dossiers fiscaux et les dossiers relatifs à la perception des
pensions alimentaires, de bonifier les mesures administratives en matière de
biens non réclamés, de perception des
pensions alimentaires, de récupérer les sommes non utilisées par le Tribunal
administratif des marchés financiers pour le projet Virage technologique
des tribunaux administratifs, de simplifier le processus d'adjudication des emprunts par appel d'offres des municipalités,
d'alléger le processus relatif aux transferts d'un fonds amortissement et de
simplifier le processus d'approbation des investissements universitaires.
Alors, voilà qui
résume le contenu du projet de loi n° 35. Comme vous pouvez le constater,
nous avons du pain sur la planche. Il y a
des rédacteurs de discours qui étaient inspirés, M. le Président. Je veux vous
assurer que j'aborde cette étude avec ouverture et je suis convaincu que je
pourrai compter sur votre collaboration pour que nos échanges soient
constructifs et fructueux, et ce, dans l'intérêt supérieur de tous les
Québécoises et Québécois. Merci, M. le Président.
• (11 h 30) •
Le
Président (M. Simard) :
Merci à vous, M. le ministre. Alors, je cède maintenant la parole au porte-parole
de l'opposition officielle et leader de l'opposition de l'opposition officielle
et député de Nelligan.
M. Monsef Derraji
M. Derraji : Merci,
M. le Président. Quelle mémoire vous avez! Très heureux, donc. Merci, M. le
Président. Nous avons eu pas mal de
commissions cette semaine — ça
a bien été — où
vous avez vu l'esprit de collégialité, avec notamment notre collègue le député d'Orford, qui a «leadé», qui a pris
le «lead» d'un projet de loi qui touchait Beneva. Donc, j'espère qu'on
va voir les mêmes échanges. Le sujet est extrêmement important, que nous avons
devant nous. Je vais aussi remercier l'équipe qui accompagne le ministre. Merci
pour votre présence. Clairement, on va avoir des questions, clarifications.
Nous avons eu un avant-goût lors de nos échanges avec les experts, notamment
l'actuaire, M. Godbout. Je tiens à saluer l'ensemble des groupes qui ont
eu le réflexe de nous envoyer des mémoires.
J'aurais
aimé, j'aurais aimé que, dans l'omnibus, on sépare ce qu'on voulait faire suite
à l'adoption du budget : le débat sur le retour à l'équilibre budgétaire,
le Fonds des générations et la dette publique. Ce sont des sujets
extrêmement importants pour le Québec et pour la société québécoise. Ça va
donner aussi l'opportunité au public de contribuer à ce débat qui est
extrêmement important, le débat sur la dette publique, surtout que vous avez
pris la décision de suivre un peu ce qui se
passe dans les autres provinces canadiennes. Mais j'aurais aimé aussi que des
groupes... qu'on les interpelle par rapport à ce retour à l'équilibre
budgétaire, mais aussi l'utilisation des fonds des générations.
Ceci étant dit, le
projet de loi, il est là, l'omnibus. Le ministre, il ne sera pas surpris qu'il
y ait des endroits où on va être d'accord,
il y a des endroits où on va poser des questions et il y a des endroits où on
est en désaccord. C'est ça, la beauté de la démocratie.
Donc, par rapport à
l'équité intergénérationnelle, c'est une valeur très importante pour le Parti
libéral. Nous avons eu l'occasion de mentionner cela à plusieurs reprises,
notamment hier, sur le débat sur le principe de ce projet de loi. On va continuer à marteler les mêmes
sujets. On va questionner en temps et lieu. Et je tiens à rassurer M. le
ministre, on va accepter l'étude
détaillée par sujets, parce que, notre but, c'est s'assurer d'avoir une bonne
discussion par rapport à l'ensemble des éléments que nous avons devant
nous.
Et
clairement on va avoir un débat aussi sur le Régime de rentes du Québec. Je
pense que le débat et l'échange que nous avons eu avec l'actuaire sur la
marge de manoeuvre méritent d'être clarifiés, méritent que l'ensemble de la
classe politique, mais aussi la société québécoise, puisse en prendre
connaissance. M. le ministre, vous avez vu les questions que j'ai posées à
l'actuaire. Vous-même, nous avons eu l'échange sur la marge, nous avons eu
l'échange sur un pourcentage, nous avons eu
des échanges sur la probabilité et même la stochastique, si j'ai bien prononcé
le mot. Mais les gens veulent savoir s'il y a un choix politique, en
tant qu'élus, qu'on doit prendre en considération. Surtout que vous-même... je ne suis pas obligé de le
mentionner, vous-même, vous avez mentionné le projet de loi de ma collègue qui a été déposé cette semaine. Donc, clairement,
au niveau de... le Régime de rentes du Québec, du moment que c'est un... c'est un sujet important, articles 1 à
26, pas besoin de refaire l'historique ni la genèse. Je n'étais pas là,
malheureusement, mais il y avait des consultations, il y avait des
recommandations. Ces recommandations ont été analysées,
j'espère, chiffrées. On va poser la question, parce qu'aujourd'hui on ouvre le
chapitre du Régime de rentes du Québec, qui est un... qui est un sujet qui est
très important dans le contexte actuel, vu ce qu'on voit à l'extérieur,
vu aussi qu'ici, au Québec, on a flirté avec
l'idée d'augmenter l'âge de la retraite. Donc, c'est clairement qu'on va voir
des échanges dans ce sens dans le chapitre Régime de rentes du Québec.
Par rapport aux autres sujets, l'équilibre
budgétaire, la dette, fort probablement, à la lumière des articles qu'on a, à moins... s'il y a d'autres amendements — je
n'ai pas eu le temps de voir tous les amendements qui viennent d'être déposés — somme
toute, nous sommes plus que favorables. Pour les autres sujets, j'ai vu ce qui
a été proposé sur la table, encore une fois, je
l'ai dit, c'est des sujets où on ne va pas avoir beaucoup de divergences. Ça
devrait aller en fonction de la clarification et les explications de M. le
ministre.
Donc,
encore une fois, M. le Président, nous sommes très heureux d'entamer ces
échanges. Il y avait... Il y avait des
recommandations par rapport au régime de retraite. Et, quand on va essayer de
clarifier avec M. le ministre, je pense que c'est le premier... c'est le
deuxième sujet, le deuxième sujet qu'on va aborder.
Donc, encore une
fois, merci à tout le monde. Merci aux collègues de la partie gouvernementale
et à toute... à toute l'équipe qui
accompagne le ministre des Finances, parce que, clairement, on va avoir
beaucoup de questions et on va compter sur les explications de votre
équipe pour pouvoir avancer. Alors, M. le Président, merci.
Le Président (M. Simard) : Merci à vous, cher
collègue. À ce stade-ci, y aurait-il d'autres membres de la commission
qui souhaitent intervenir? Merci. Y aurait-il des motions préliminaires? Pas de
motion préliminaire.
Étude détaillée
Alors, nous sommes
prêts à aborder l'étude détaillée de ce projet de loi. Et j'aimerais, bien sûr,
officialiser une entente hors micro qui s'est faite avant le début de cette
commission à l'effet que nous pourrions étudier ce projet de loi non pas article par article mais bel et bien par blocs de
sujets. Il y a consentement selon la feuille de bingo déposée plus tôt?
Très bien.
Alors, nous débutons,
M. le ministre, bien sûr, avec le sujet 1, mais l'article 40.
M. Girard
(Groulx) : Oui, M. le Président, puis... Ah!
M. Derraji : ...question. C'est juste, donc, parce que, comme
c'est des sujets, et je ne pense pas que le classeur qu'on a, c'est par
sujets, donc donnez-nous juste le temps de feuilleter rapidement.
Une voix : ...
M. Derraji : C'est
sujets? Ah! c'est le petit. Ah! OK.
Le Président (M.
Simard) : Nous sommes bel et bien par sujets.
M. Derraji : Ah!
le petit? OK. C'est beau. Désolé. Désolé.
Le Président (M.
Simard) : J'ai le même que vous d'ailleurs. Mais voilà. À la
page 1. Oui.
M. Girard
(Groulx) : OK. Alors, on serait à la page 1, M. le Président. Et
je comprends des remarques préliminaires du député de Nelligan que nous aurons
des débats sur le Régime des rentes du Québec, la Loi sur l'équilibre budgétaire, la loi sur la gestion de
la dette et du Fonds des générations, et que l'ensemble des autres sections sont
plutôt administratives.
Évidemment,
tous les commentaires sont bienvenus. Puis surtout, on a... on a tous ces
experts ici, alors, si on a besoin de
précisions sur les autres sujets, soyez certains que nous y répondrons. Mais je
pense que, pour le bénéfice des gens impliqués ici, les débats vont se
concentrer sur le sujet 2, le sujet 4 et le sujet 5.
Alors,
on y va avec le sujet 1, qui va nous donner un momentum qui devrait être
intéressant. Loi... Bon. Non. Je n'ai même pas besoin de vous répéter le nom du
projet de loi. J'y vais avec le sujet 1, chapitre V, Vérification de
certains renseignements dans les casinos et les salons du jeu. Article 40
du projet de loi, cahier des députés, pages 146 à 147.
Mise
en contexte. En 2021, la firme Deloitte a été mandatée pour réaliser un audit
concernant les casinos et les salons de jeux de Loto-Québec.
Parmi les
recommandations formulées dans le rapport d'audit produit par cette firme, il
est proposé de conférer à Loto-Québec le pouvoir d'appliquer des seuils plus
bas que ceux établis en vertu de la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement
des activités terroristes — communément
appelé la loi anti-blanchiment canadienne — pour la vérification
de l'identité des joueurs et de la provenance de leurs fonds.
• (11 h 40) •
Modifications
proposées : Il est proposé de modifier à la Loi sur la Société des
loteries du Québec pour prévoir que Loto-Québec et ses filiales pourront,
lorsqu'elles le jugent opportun, vérifier l'identité d'un client et la provenance des sommes qu'il échange ou des biens
dont il réclame le paiement dans un casino ou un salon de jeu, et ce, à
partir d'un seuil que Loto-Québec établira de manière à ne viser que les
transactions d'importance.
Raison de
l'intervention : Conférer à Loto-Québec une plus grande flexibilité sur
les seuils de vérification afin de prévenir le blanchiment d'argent dans les
casinos et les salons de jeux du Québec.
Alors, ça, M. le
Président, ça provient du rapport indépendant de Deloitte. Et essentiellement,
ce qu'on propose, c'est d'avoir des seuils de vérification, des seuils qui
seront plus stricts, mais donc des seuils inférieurs. C'est-à-dire qu'on fera des vérifications pour des montants inférieurs
qu'aux montants prescrits par la loi canadienne, qui sont
essentiellement ce qu'on appelle habituellement les seuils de CANAFE, CANAFE
étant l'acronyme de l'organisme canadien qui suit le blanchiment d'argent.
Le Président (M. Simard) : Oui. M.
le député de Nelligan.
M. Derraji : Je
vois le rapport d'audit. Et est-ce que le rapport demandait uniquement ça?
C'est la seule recommandation du rapport?
M. Girard (Groulx) : ...approximativement
26 recommandations. Le rapport a été divulgué publiquement. Je veux juste
vérifier, là.
Oui. Mais est-ce que, le rapport, on l'a publié?
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : OK. En raison
des aspects légaux.
M. Derraji : C'est... C'est
l'échange que...
M. Girard
(Groulx) : OK. Actuellement... Alors, le rapport date de
2021. Il y avait plus de... en fait, il y avait exactement
39 recommandations : 18 sont en place, certaines nécessitent des
modifications législatives, certaines ne seront
pas retenues en raison de la complexité de l'application, etc. Mais le rapport
avait souligné que, dans l'ensemble, Loto-Québec
avait des bonnes pratiques. Mais, bien sûr, il y avait des suggestions
d'améliorations continues, dont celles-ci.
M. Derraji : Le rapport d'audit, il
n'est pas public?
M. Girard (Groulx) : Non.
M. Derraji : OK. Les recommandations
le sont?
M. Girard (Groulx) : Non plus.
M. Derraji : Oui. On me dit... Je ne
sais pas si j'ai le droit. On me dit de... Juste en arrière.
M. Girard (Groulx) : Oui, oui, oui.
Une voix : ...
Le Président (M. Simard) : Attendez.
M. Girard (Groulx) : OK. On va
autoriser quelqu'un à parler.
Le Président (M. Simard) : Alors, y
aurait-il consentement afin qu'un collègue...
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : Il y
aurait consentement? Oui.
Une voix : ...les recommandations,
les 39 recommandations sont publiées dans le rapport sommaire.
M. Girard (Groulx) : Il faut que
vous vous identifiiez avant.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Mme
Tremblay (Marie-Christine) : Bonjour. Marie-Christine Tremblay, secrétaire
générale et vice-présidente, affaires juridiques à Loto-Québec.
Le Président (M. Simard) : Soyez la
bienvenue parmi nous, madame. Alors, vouliez-vous poursuivre?
Mme Tremblay
(Marie-Christine) : Le sommaire a été publié dans... c'est sur le
site, justement, du gouvernement. Et les 39 recommandations
apparaissent dans le sommaire.
Le Président (M. Simard) :
...Nelligan.
M.
Derraji : Je ne sais pas si on peut nous déposer les
39 recommandations. On ne les a pas trouvées. Mais, celles qui
nécessitent un changement législatif, c'est fait? Il ne reste aucune, aucune
recommandation?
M. Girard
(Groulx) : Non. Non. C'est plus compliqué que ça. Il y
avait... Lorsque Deloitte a émis ses recommandations,
OK, Loto-Québec et le gouvernement en ont pris acte. Et là on évalue tout ce
qui est applicable. Puis ce n'est pas parce que nécessairement il y
avait une recommandation que, nécessairement, il devait y avoir un geste directement relié à la recommandation. Tout ça, c'est dans
un but d'amélioration continue. Et je confirme que 18 des 19... 18 des
39 recommandations sont déjà en place et que ça se poursuit.
Est-ce que vous voulez ajouter quelque chose?
Oui.
Mme
Tremblay (Marie-Christine) : Oui. Je vais peut-être ajouter. En fait, il y a...
il y a 19 recommandations pour
lesquelles Loto-Québec est autonome. Là-dessus, il en reste quatre qui doivent
être complétées, et c'est des recommandations qui demandent des solutions
technologiques qui devraient être complétées au niveau hiver,
printemps 2024. Le reste, comme M. Girard le disait, ça demande... il
y a certaines qui demandent des modifications législatives.
M.
Derraji : Mais, en termes d'urgence, ce que vous voyez
urgent dans le rapport, qui nécessite un article dans un projet de loi,
c'est uniquement l'anti-blanchiment d'argent?
M. Girard (Groulx) : Bien,
c'est-à-dire qu'avec cette modification on fait deux choses. On permet — je vais utiliser ce terme, là — d'étudier
des montants d'argent inférieurs, parce que, puisque les seuils de CANAFE étaient
connus, il pouvait être facile pour des gens mal intentionnés de séparer leurs
montants et d'être en dessous du seuil et donc de ne pas être investigués. Et,
d'autre part, on... Alors, il y a le... il y a le geste sur les montants puis,
après ça, il y a le geste sur la vérification des antécédents, de l'identité de
qui joue et qui fait quoi.
Le Président (M. Simard) : Alors,
Mme la députée de Bourassa-Sauvé, peut-être? Oui. D'accord. Oui.
M. Derraji : Les seuils... Je veux
juste voir parce que là j'ai le rapport devant moi. Les seuils, est-ce qu'on
parle toujours variant entre 2 000 $ et 3 500 $? C'est là
où on parle de cette recommandation, recommandation 2? Est-ce qu'on parle
de la recommandation 2 du rapport Deloitte?
Mme Tremblay (Marie-Christine) : C'est
la recommandation 1 et 2.
M. Derraji : 1 et 2.
Mme
Tremblay (Marie-Christine) : Le projet de loi fait... fait suite à la
recommandation 1 et 2. Le 1... Il y en a un que c'est la
vérification de l'identité, le deuxième, c'est la vérification des provenances
des fonds.
M. Derraji : L'identité et la
provenance des fonds?
Mme Tremblay (Marie-Christine) : Exactement.
M. Derraji : C'est ce qu'on règle
maintenant. OK.
Mme Tremblay (Marie-Christine) : Exactement.
Le Président (M. Simard) : Collègue
de Bourassa-Sauvé.
Mme
Cadet : Merci, M. le Président. Donc, j'entends donc qu'on
met en application, donc, les recommandations 1 et 2 du rapport. Et vous
avez bien expliqué, dans le fond, que les seuils, donc, ils sont connus, donc
il y avait des stratagèmes qui étaient utilisés par les personnes mal
intentionnées. Donc, ici, donc, étant donné que la modification qui est mise de l'avant, donc, c'est de... donc, on... c'est
d'indiquer un... donc, ça fait que le Québec émette un seuil de manière à ne
viser que les transactions d'importance.
Pouvez-vous élaborer sur ce point-là? Est-ce que je comprends, donc, qu'on est en
deçà des seuils CANAFE, mais au-dessus, donc, d'une certaine...
M. Girard (Groulx) : ...divulguer le
montant, hein?
Mme Cadet : C'est ça. C'est ça, ce
que je comprends.
Mme Tremblay (Marie-Christine) : On
peut le divulguer, on peut le divulguer, le montant. Je vais... Je vais
l'expliquer. En fait, CANAFE nous oblige à vérifier la provenance des fonds
pour un montant de 10 000 $ et plus. Loto-Québec serait prête, va le faire
pour un montant de 3 000 $. Donc, déjà depuis le rapport Deloitte, il
y a des exigences qui sont mises en place.
Nous vérifions l'identité de toutes les réceptions de fonds de
3 000 $ et plus. Nous allons en
profiter pour en rajouter une question, sur la provenance des fonds, qui ne
sera pas nécessairement faite systématiquement.
Il y a des critères qui vont être établis, que je ne divulguerai pas ici pour
des raisons de confidentialité parce
que... pour ne pas que les gens puissent justement le contourner. Mais
effectivement il va y avoir des critères qui vont être en place. Si quelqu'un arrive avec une réception de fonds de
3 000 $ et plus, dans certaines circonstances, on va poser la
question de la provenance des fonds.
Mme Cadet : Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Simard) : Merci à vous. Y aurait-il d'autres remarques sur
l'article 40? Conséquemment, cet
article est-il adopté? Adopté. Et nous passons au sujet n° 2, qui concerne
les articles 1 à 26. Et nous pourrons, bien sûr... nous allons en
débattre en bloc mais nous pourrons éventuellement les adopter un par un si
cela est demandé. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Ce n'est pas
suggéré par contre.
Le Président (M. Simard) : J'ai bien
compris. J'ai bien compris.
M. Girard (Groulx) : Puisqu'on y va
par sujets.
Le Président (M. Simard) : J'ai bien
compris votre intention.
M. Girard (Groulx) : Si on y va par
sujets, M. le Président, c'est justement...
Le Président (M. Simard) : Oui. Allons...
Allons-y.
M. Girard
(Groulx) : Sujet 2, Chapitre I, Régime de rentes du Québec, articles 1 à 26 du projet de loi, cahier des
députés, pages 2 à 105.
Mise en
contexte. Le Régime de rentes du Québec comporte actuellement les
caractéristiques suivantes : le calcul de la rente de retraite d'un
cotisant varie en fonction de ses gains de travail réalisés entre l'âge de
18 ans et le mois précédant le début du
versement de la rente de retraite, sans dépasser 70 ans; l'âge minimal
pour commencer à recevoir une rente
de retraite du RRQ est fixé à 60 ans et l'âge maximal à 70 ans; la
rente de retraite est bonifiée de 0,7 % pour chaque mois de report
de son versement après l'âge de 65 ans et jusqu'à 70 ans;
Si un travailleur décide de retarder le début du
versement de sa rente après 65 ans mais réduit son nombre d'heures travaillées ou choisit d'occuper un
emploi moins rémunérateur, sa période cotisable s'allonge et ses faibles gains
de travail après 65 ans peuvent réduire sa moyenne de gains de travail.
Si un
cotisant âgé de 65 ans et plus ne désigne pas de date de début de
versement de sa rente de retraite dans sa demande, il reçoit automatiquement une rétroactivité pouvant aller
jusqu'à 12 mois de la date de sa demande ou jusqu'au mois de son
65e anniversaire.
Seul un médecin peut procéder à l'évaluation
d'une personne qui demande une rente d'invalidité.
Un mécanisme d'ajustement automatique du
financement du régime de base du RRRQ prévoit une possible augmentation des
cotisations.
Le régime
supplémentaire du RRQ prévoit que les prestations et les cotisations peuvent
être modifiées en cas de déséquilibre, toutefois le mécanisme
d'ajustement doit être établi par règlement.
• (11 h 50) •
Avant 2022,
les bénéficiaires d'une rente d'invalidité dont le versement a débuté avant
l'année 1999 bénéficiaient du
droit à une rente de retraite calculée avec un ajustement basé uniquement sur
l'âge, mais ce droit a été abrogé en 2022 par le projet de loi
n° 17 (2022, chapitre 3).
Modifications proposées. Au regard du RRQ, les
dispositions du projet de loi proposent principalement :
D'augmenter l'âge... Je me reprends. D'augmenter
l'âge maximal d'admissibilité à une rente de retraite de 70 à 72 ans;
d'augmenter de 60 à 84 mois la période pendant laquelle la rente de
retraite peut être bonifiée de 0,7 % pour
chaque mois de report de versement après l'âge de 65 ans, soit jusqu'à
l'âge maximal de 72 ans; de mettre en place une protection de la rente de retraite pour les participants de
65 ans ou plus gagnant un revenu inférieur à leur moyenne de gains
en carrière; de permettre seulement sur demande du cotisant de 65 ans et
plus la rétroactivité de 12 mois du versement
de la rente de retraite afin de privilégier le versement d'un montant de rente
plus élevé; de permettre qu'un professionnel de la santé régi par le Code
des professions, autre qu'un médecin, puisse procéder à l'évaluation d'une personne qui demande une rente d'invalidité;
d'établir le mécanisme d'ajustement applicable au régime supplémentaire du RRQ dans le cas du déséquilibre financier
favorable ou défavorable; de rétablir le droit des bénéficiaires d'une rente
d'invalidité dont le versement a débuté avant l'année 1999 à une rente de
retraite calculée avec un ajustement basé uniquement sur l'âge et de s'assurer
que cette rente ne soit pas recalculée le 1er janvier 2024.
L'ensemble
des modifications prévues pour le Régime des rentes du Québec entrait en
vigueur le 1er janvier 2024.
Raison de l'intervention : Au terme de la
consultation publique sur le RRQ menée par le gouvernement du Québec en février 2023, des mesures ont été
annoncées dans le budget 2023‑2024 afin d'accroître la sécurité financière des Québécoises et Québécois à court et moyen
termes, et de faciliter leur maintien en emploi. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Simard) : Merci à vous, M. le ministre. Des commentaires sur
le sujet n° 2? M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Est-ce que je peux
demander une minute de suspension s'il vous plaît? Désolé.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 11 h 53)
(Reprise
à 11 h 56)
Le Président (M.
Simard) : Alors, chers collègues, nous sommes en mesure de reprendre
nos travaux. Et, au moment de la suspension, la parole appartenait au député de
Nelligan.
M. Derraji : Merci,
M. le Président. Oui, nous sommes au salon rouge, donc les déclarations d'amour
vont continuer, M. le Président.
J'ai
une question au ministre. Ce chapitre, ce qu'il propose, c'est suite aux
recommandations formulées lors de la dernière commission. Est-ce que
j'ai bien compris?
M. Girard
(Groulx) : Bien, comme vous le savez, dans le document de
consultation, là... il avait été préparé par Retraite Québec, et puis on avait
plusieurs sujets. Et les consultations ont... ont duré plusieurs jours, puis on
a eu plusieurs experts, plusieurs... En
fait, les consultations, qui sont obligatoires par la loi, ont généré beaucoup
de commentaires, de mémoires, de débats. Et c'est certain qu'ultimement
c'est... c'est le gouvernement qui choisit qu'est-ce qu'on met en place puis qu'est-ce qu'on ne met pas en place,
mais toujours dans le respect de la marge de manoeuvre et avec la pleine
conscience qu'on ne désire pas augmenter les taux de cotisation, là. On a un
taux de cotisation qui est supérieur au seuil d'équilibre, puis on veut garder
une marge. Le débat sur quelle est la taille de cette marge, ça a été discuté
avec l'ancien actuaire en chef du Régime de pensions du Canada et de Retraite
Québec. Lui a parlé de 20 %, d'autres pourraient
parler de 10 %, mais ce qui est important de savoir, c'est qu'en aucun cas
le gouvernement n'a suggéré qu'il serait opportun d'augmenter les taux de
cotisation. Alors, je pense qu'on travaille à l'intérieur d'une marge de
manoeuvre.
M. Derraji : Mais,
mon but, ce n'est pas parler de la marge de manoeuvre, en tout cas pour le
moment. Je sais que la marge de manoeuvre
alimente tous nos échanges et nos discussions, ce qui est très, très, très
bien, on voit où on est arrivés. Mais là, l'analyse qui a été faite,
c'est que vous avez vous-même — vous venez de le dire — choisi.
Ça veut dire, il y avait un arbitrage qui a été fait. Moi, ce qui m'intéresse
aujourd'hui, cet arbitrage a été guidé par quoi?
Et
vous me parlez de taux de cotisation. Mais vous avez fait un choix à
l'intérieur de toutes les recommandations. Vous avez procédé à quelques
ajouts, dans l'omnibus, vous avez laissé de côté d'autres...
M. Girard (Groulx) : Non. Ce n'est pas ça.
C'est qu'il y a des mesures qui avaient des impacts fiscaux, qui sont venues en
application dans l'omnibus fiscal, qui, lui, est déjà adopté, notamment le
droit de ne pas cotiser au régime des rentes
si vous avez déjà enclenché votre régime des rentes. Alors, si vous
travaillez... En fait, les choix du gouvernement, M. le député, ont beaucoup été... ou M. le
Président, hein, je devrais m'adresser au Président, ont beaucoup été motivés, M.
le député...
Une voix : ...
M. Girard
(Groulx) : ...ils ont été motivés par le désir d'accroître la
participation au marché du travail et retarder le report à la retraite, puisque
d'un point de vue financier, pour ceux qui peuvent, il est sain de reporter
l'âge de sa retraite. Alors, c'est pour ça que la modification visant à
permettre à ceux qui ont déjà enclenché le régime des rentes de ne pas cotiser
lorsqu'ils travaillent après 65 ans, celle-là est déjà adoptée dans l'omnibus
fiscal. Et c'était la principale promesse qui venait du rapport... d'un rapport
de la chaire en fiscalité et d'une promesse électorale en campagne électorale. Je pense que vous aviez une
promesse qui était similaire ou... Mais tout le monde s'était inspiré, à
la base, du désir d'encourager les gens à travailler plus longtemps.
Le Président (M.
Simard) : Très bien.
M. Derraji : La
question, c'est par rapport aux recommandations de la CFP.
M. Girard
(Groulx) : Oui.
M. Derraji : C'est
parce qu'il y avait un travail qui a été fait.
M. Girard
(Groulx) : Oui.
M. Derraji : Moi,
je n'étais pas là, mais il y avait un travail que j'ai suivi.
M. Girard
(Groulx) : Oui. Oui.
• (12 heures) •
M. Derraji : Il
y avait des débats sur la table.
M. Girard
(Groulx) : Oui.
M. Derraji : Il
y avait des recommandations de la RRQ.
M. Girard
(Groulx) : Oui.
M. Derraji : Après,
il y avait des rencontres à la CFP.
M. Girard (Groulx) : Oui.
M.
Derraji : Il y avait des recommandations de tous les partis,
Parti libéral, Québec solidaire, Parti
québécois, vous-mêmes. Et...
M. Girard
(Groulx) : Effectivement. Il y avait... Il y avait un rapport
de commission sur la consultation publique.
M. Derraji : C'est excellent. Il y
avait des recommandations à l'intérieur. Ma question : Est-ce qu'il y
avait une analyse de ces recommandations? Parce que, oui, on est tous au fait
de la marge de manoeuvre et du taux de cotisation.
Si on veut faire un arbitraire par... de l'arbitrage par la suite ou choisir
telle, telle recommandation, c'est basé sur une étude. Donc, sur quoi... Un,
est-ce que ça a été fait avec l'ensemble des recommandations ou vous avez choisi
quelques recommandations et avez dit : Là, on va se concentrer sur deux,
trois recommandations, on va les analyser, et après on va les mettre dans
l'omnibus?
M. Girard (Groulx) : Il y a... Il
y a tout un travail. Chaque recommandation, chaque présentation, chaque document qui a été déposé à la commission a été
analysé par Retraite Québec et le ministère des Finances, là. Tout a été
quantifié et considéré avec
professionnalisme. Il n'y a eu aucun biais idéologique, là, où on dit :
Ah! ça, on n'analyse pas ça puis...
Tout est regardé. Mais il reste qu'il y avait quand même des grands principes,
c'est-à-dire que les Québécois prennent en général leur retraite un peu
trop tôt et ça les pénalise financièrement.
Alors, il y a nécessairement la nécessité
d'améliorer la qualité de l'information qu'on leur fournit dans leur prise de
décision et d'amener des incitatifs financiers visant la prolongation de la
carrière pour ceux qui peuvent se le permettre.
Puis là il y avait deux mesures principales, celle qui est déjà adoptée
dans l'omnibus fiscal, qui est de permettre de ne pas cotiser et donc de... de conserver plus d'argent de vos heures
travaillées après 65 ans et de protéger la rente de retraite pour
ceux qui travaillent à temps partiel après 65 ans parce que... Puis ça,
c'est dans ce qu'on étudie ici parce que,
lorsque vous travaillez moins d'heures en vieillissant, bien, ça diminue votre
moyenne de revenus puis ça pouvait vous pénaliser.
M. Derraji : M. le ministre,
nous étions d'accord sur certains...
M. Girard (Groulx) : Parfait.
M. Derraji : Et ce n'est pas
ça, le but de... je dirais, de mon échange. Parce que je veux juste voir la
logique qui nous a... qui nous amène aujourd'hui à avoir un omnibus avec tout
un sujet sur la... sur le régime de retraite du Québec, et vous avez fait un
choix.
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Derraji : Et ce choix, il
reflète un peu quelques recommandations.
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Derraji : Je veux vous... Je
vais juste me permettre de vous citer une ou deux :
«Qu'une
analyse différenciée selon le sexe soit réalisée pour tout changement au régime
des rentes du Québec;
«Qu'il soit mis fin aux injustices suivantes...»,
et on énumère trois injustices : «l'impact négatif sur la rente versée pour plusieurs personnes ayant subi une
lésion professionnelle; l'obligation faite aux personnes bénéficiant de l'aide
de dernier recours de demander leur rente
dès l'âge minimal d'admissibilité; la pénalisation des personnes touchant la
rente d'invalidité lorsqu'elles touchent leur rente régulière à
65 ans.»
C'est les recommandations de la CFP. Est-ce que
l'analyse a été faite?
M. Girard (Groulx) : Bien,
l'ensemble des analyses ont été faites. Pour ce qui est de l'analyse
différenciée selon les sexes, ça, c'est le ministère de la Condition féminine
qui a les analystes pour faire ça. C'est un choix qu'on a fait au gouvernement d'avoir des analystes spécialisés localisés dans
un ministère. C'est des considérations qui sont importantes.
Pour la rente
invalidité, ce n'était pas un sujet de la consultation publique, mais c'est...
puis ce n'est pas un sujet qui a été discuté durant les consultations, mais,
oui, il y a eu des mémoires qui abordaient ce sujet. Et soyez certain
que ce sujet fait partie de nos discussions,
entre le ministère des Finances et Retraite
Québec, et qu'on prend cette
question-là très au sérieux, mais ce n'était pas un sujet de la consultation
publique. Et, en ce sens, notre réponse à la consultation publique n'inclut pas de réponse à ce sujet qui,
depuis, a dû faire... On a eu un jugement, on a dû prendre des décisions,
et je pourrais en parler plus si vous voulez aller dans cette direction.
M. Derraji : Non, ce qui
m'intéresse, et merci pour la réponse, M. le ministre, ce qui m'intéresse,
c'est qu'aujourd'hui... juste savoir que les recommandations de la CFP ont été
analysées. Vous me dites que oui. Est-ce qu'on peut savoir le coût? Parce que, là, on parle
de marge. Si on veut parler et prendre une bonne décision ensemble, ça coûte
combien? Parce qu'il y en a qu'on n'a pas... que vous n'avez pas pris en
considération parce qu'il y a un choix.
M. Girard (Groulx) : Mais laquelle
que vous aimeriez... vous aimeriez savoir?
M. Derraji : Ah! bien, écoutez,
je ne veux pas retarder les travaux, je veux qu'on avance. Mais, si vous avez
une analyse par rapport à tout ce qui a été proposé en CFP, et l'analyse a été
faite, partagez-les-nous.
M. Girard (Groulx) : Mais
l'ensemble des propositions, M. le député, excède plusieurs fois la marge du
régime, là. Juste les prestations de décès, ça bouffait la marge du régime.
M. Derraji : Non, mais... C'est
excellent. C'est ça que je veux parce que ça a été dit en... lors de l'échange.
À un certain moment, la marge, elle est là.
L'arbitrage, il est là. Mais moi... Vous, vous le savez, je vous fais confiance.
Vous le savez, mais c'est un arbitrage qui a été fait. Bien, partagez avec nous
l'analyse.
M. Girard (Groulx) : Si vous
pouviez me donner des questions précises, je vais vérifier si on a quantifié
avec précision ces questions-là, ça va me faire plaisir de répondre.
M. Derraji : Il y a la page 11
et 12 du rapport de la commission. Écoutez, ça peut vous... Mon but, ce n'est
pas vraiment d'aller spécifiquement, mais il y a deux pages de
recommandations.
M. Girard (Groulx) : Mais, dans le
document de consultation, M. le député, là, il y avait... les mesures étaient
quantifiées, là, tout ce qui était proposé, il y avait des coûts associés. Il
faut se référer au document de consultation de la consultation publique du
régime des rentes.
M. Derraji : Ça, on parle de la
Commission des finances publiques. Je ne parle pas de la...
M. Girard (Groulx) : Non, non,
c'est... La Commission des finances publiques a procédé à la consultation
publique sur le régime des rentes du Québec. Ça, c'est le rapport de la
commission sur la consultation publique.
M.
Derraji : Oui, mais, les recommandations de la Commission
des finances publiques, il y a des recommandations et ces
recommandations ont un coût.
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Derraji : Bien, c'est ça. Si...
M. Girard (Groulx) : Mais il faut se
référer au document de consultation. Ces recommandations-là, elles font suite à la consultation. Alors, on peut
certainement déposer le document de consultation qui listait toutes les options.
Puis, par exemple, durant la consultation,
il y a eu des débats, par exemple, sur la rente de décès, bien, on a eu
l'occasion de dire que ce qui était
demandé par l'association des thanatologues, ça coûtait plusieurs fois la marge
de manoeuvre du régime.
M. Derraji : Donc, vous êtes en
train de me dire que, «la prestation de décès offerte soit bonifiée afin de mieux tenir compte de l'évolution des frais
funéraires depuis 25 ans», ça, on doit l'oublier parce que ça dépasse la
marge de manoeuvre.
M. Girard (Groulx) : Extrêmement
dispendieux. C'est ce qu'on a dit en consultation publique.
M. Derraji : Oui, qu'une...
M. Girard (Groulx) : Il faut... il
faut... c'est... Évidemment, le coût est fonction du niveau de la prestation
qui était suggérée, mais, lorsqu'il y a eu la présentation, les demandes
étaient ambitieuses et le coût était excessif.
M. Derraji : Oui, ce coût excessif,
vous l'évaluez à combien de...
M. Girard
(Groulx) : Mais ça dépend c'est quoi, la demande, là, c'est à
combien vous voulez la prestation de décès. Comprenez-vous? C'est un énoncé...
Ça, c'est un énoncé qualitatif qui pourrait être quantifié... ça prend un
montant.
M. Derraji : Donc, c'est la même
chose pour l'autre recommandation sur le décès, qu'une réflexion générale sur
le caractère universel de la prestation de décès... afin de s'assurer de ne
laisser personne derrière devrait être envisagée, ça aussi, c'est variable.
M. Girard (Groulx) : Même chose,
c'est un énoncé qualitatif.
M. Derraji : Oui.
«Que les facteurs d'ajustement pour le versement anticipé de la rente ne soient
pas augmentés».
M. Girard (Groulx) : Bien, ce n'est pas ça,
c'est... C'est parce qu'il y avait une... il y avait une proposition dans
le document de consultation, puis elle n'a pas été retenue. Alors, ça, c'est
chiffré explicitement dans le document de consultation, ça n'a pas été retenu.
M. Derraji : Oui.
Et donc, juste pour terminer, le choix qui vous a guidé dans ce que vous avez
mis dans l'article 1, c'est pour respecter la marge de manoeuvre de
20 %?
M. Girard (Groulx) : Bien, on est rentrés dans
la consultation, on avait une marge de manoeuvre, de mémoire, de
26 points de base. C'est-tu ça?
Une voix :
...
M. Girard (Groulx) :
Évidemment, lorsque cette consultation-là a eu lieu, c'était sur la base...
c'était sur la base de l'évaluation
actuarielle de 2021. Mais il y a eu une année assez difficile en 2022, il
y a une partie de la marge de manoeuvre qui, malheureusement, a disparu
en 2022 en raison des rendements boursiers.
M. Derraji : Oui. Juste pour le bénéfice des gens qui nous
suivent, quand on parle d'une marge de manoeuvre de 26 %, on est
toujours à 400 millions?
M. Girard (Groulx) : 26 points de base. Ce
qu'on parle, c'est la différence entre le taux de cotisation et le taux d'équilibre.
M. Derraji : Oui,
Oui. Oui, désolé, 26 points de base, oui.
M. Girard (Groulx) : Alors, le taux de
cotisation est à 10,80 %, 26 points de base, ça veut dire que le taux
de cotisation d'équilibre est à 26 points de base plus bas que le
taux de cotisation.
M. Derraji : Oui.
Et on garde... on veut toujours garder une moyenne entre 20 et 26. Il y a...
M. Girard
(Groulx) : Bien, ça...
M. Derraji : Il
y a des gens qui disent 10.
• (12 h 10) •
M. Girard (Groulx) : Ça, c'est un débat
actuariel, OK? En principe... C'est que, si le taux de cotisation d'équilibre
est exactement au taux de cotisation actuel, la probabilité dans les
20 prochaines années qu'on doive augmenter les cotisations est à peu près de 50 %. Puisqu'on
ne veut pas augmenter les cotisations des travailleurs et des employeurs,
on veut déplacer la probabilité de ne pas
l'augmenter pour qu'elle soit supérieure à 50 %. Autrement dit, on ne veut
pas... je sursimplifie, là, mais on
ne veut pas lancer un vingt-cinq cents dans les airs, puis se dire :
On souhaite qu'il n'y ait pas d'augmentation de cotisation.
Donc,
on maximise la probabilité qu'il n'y ait pas d'augmentation de cotisation. Pour
ce faire, il faut augmenter la marge de manoeuvre et que le taux de
cotisation actuel soit supérieur au taux de cotisation d'équilibre. Plus
l'écart entre le taux de cotisation puis le
taux d'équilibre est grand, plus la probabilité est faible que nous devrons
augmenter les cotisations. Et là,
différents experts, puis peut-être qu'on a beaucoup parlé de l'ancienne
actuaire en cheffe qui nous a dit
20 points de base, peut-être que l'actuaire en chef actuel voudrait nous
dire s'il est d'accord avec le 20 points de base de marge.
Le
Président (M. Simard) :
Alors, il y a consentement afin que notre actuaire
en chef puisse s'adresser à nous?
M. Derraji : Oui,
oui.
Le Président (M.
Simard) : Il y a consentement. Cher monsieur, d'abord, auriez-vous
l'amabilité de vous présenter, s'il vous plaît?
M. Therrien
(Jean-François) : Oui. Bonjour. Jean-François Therrien, actuaire en
chef du RRQ.
Donc,
pour ce qui est de la marge financière, c'est une question d'équilibre, hein,
entre l'équité intergénérationnelle et
la stabilité du taux de cotisation. Donc, l'actuaire en chef, l'ancien actuaire
en chef du Régime de pensions du Canada, Jean-Claude Ménard, lui, s'est prononcé sur 20 points de base.
C'est sûr que plus on garde une grosse marge financière, disons
20 points de base, 30 points de base, 40 points de base, plus on
augmente... en fait, on diminue la probabilité d'avoir à augmenter le taux de cotisation dans le futur. Par contre, une
grosse marge financière de 40 points de base, bien, ça diminue l'équité intergénérationnelle, parce
qu'une génération paie le taux de cotisation alors qu'ils reçoivent moins
de prestations. Donc, c'est un équilibre entre les deux.
Présentement, quand on... selon le
dernier rapport actuariel, on est à 10 points de base de marge de
manoeuvre, et c'est un bon équilibre entre le fait de payer le bon taux de
cotisation et de diminuer la probabilité d'avoir à augmenter le taux de
cotisation dans le futur.
M. Girard (Groulx) :
Je peux poser une question?
M. Derraji : Bien
oui.
M. Girard
(Groulx) : Donc, est-ce que vous, vous seriez plus près de 10 que de
20?
M. Therrien
(Jean-François) : Oui. Moi, j'irais plus autour de 10 que de
20 points de base.
M. Girard
(Groulx) : Alors, nous avons un nouveau vocabulaire, la... une marge
de manoeuvre nécessaire entre 10 et 20 points de base.
M. Derraji : Mais
c'est quand même... il y a quand même une différence entre 10 points de
base et 20 points de base.
M. Therrien (Jean-François) : Ici,
on parle du financement du régime de rente sur 50 ans, donc ce n'est quand
même pas si important que ça, là, sur 50 ans, c'est... les probabilités
sont quand même assez élevées.
Si on regarde... Si
on regarde, là, dans le rapport actuariel, une vingtaine de points de base, il
y a à peu près 44 % de chance qu'on
doive augmenter les taux dans le futur. Puis, pour 10 points de base,
c'est 48 % de chance. Donc, on diminue le pourcentage de chance d'avoir à
augmenter le taux de cotisation dans le futur, mais ce n'est quand même
pas une diminution drastique, on passe de 44 % à 48 %.
M. Derraji : Et
la marge du régime en termes de dollars en date d'aujourd'hui?
M. Therrien (Jean-François) : 10 points
de base, c'est environ... sur la masse salariale actuelle, c'est environ 160 millions de dollars par année de
cotisations. Il faut comprendre que le Régime de rentes paie 17 milliards
de prestations par année, donc 160 millions de marges sur
17 milliards, c'est tout à fait raisonnable.
M. Derraji : OK C'est bon. Et une perte d'un point de
base, en bas de 10, je ne le souhaite pas, et il n'y a personne qui le
souhaite, l'impact, c'est quoi?
M. Therrien
(Jean-François) : Un point de base?
M. Derraji : Oui.
M. Therrien
(Jean-François) : Une perte?
M. Derraji : Oui.
M. Therrien
(Jean-François) : Bien, c'est 16 millions de dollars par
année.
M. Derraji : Par
année. OK Merci.
M. Therrien
(Jean-François) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Oui.
Merci, M. le Président. Puis merci pour les différentes explications que vous
venez de nommer, là, sur la marge financière et les points de base, donc,
nécessaires pour avoir cet équilibre-là avec l'équité intergénérationnelle
parce que c'est justement l'objet de ma question.
On parlait plutôt,
donc, des recommandations qui ont été émises, donc, dans le rapport de la
Commission des finances publiques en février dernier. Oui, certaines de ces
recommandations émanaient du document de consultation qu'a mentionné le ministre, mais d'autres étaient surtout, donc, le
fruit des mémoires déposés par les différents groupes afin d'alimenter nos discussions. Et certains...
certaines de leurs recommandations allaient au-delà de ce qui se retrouvait
dans le document de consultation.
Notamment, question
ou... en fait, qui est dans la lignée de ce que mon collègue vient d'évoquer
sur les motifs, donc, d'acceptation ou de
rejet, donc, de certaines de ces propositions, une qui est non financière en
tant que telle, donc, c'est la
proposition de Force Jeunesse de modifier le préambule pour appliquer... pour
intégrer les concepts d'équité intergénérationnelle.
Donc, c'est pour ça que je suis bien heureuse d'entendre l'actuaire en chef mentionner
que ça fait déjà partie des
considérations de cet équilibre-là et du risque d'augmenter les taux de
cotisation pour la prochaine génération. Donc, je voulais vous entendre sur qu'est-ce qui vous a amené à ne pas
intégrer au préambule cette recommandation de Force Jeunesse.
M.
Girard (Groulx) : En fait, ce qui... si j'ai bien compris ce qui s'est
passé lors de la présentation de Force Jeunesse,
Force Jeunesse avait une... avait une compréhension incomplète des changements
qui étaient proposés. En fait, ce qu'ils ont affirmé dans leur document
de consultation, et puis je le dis respectueusement, était erroné, parce que ce
qu'on fait, c'est simplement amener... On
devait... lorsque le régime supplémentaire a été introduit, on devait amener
des mécanismes d'ajustement. Ça
n'avait pas été fait. Et on assume nos responsabilités envers le régime en
proposant des mécanismes
d'ajustement. Il semblait y avoir une incompréhension au niveau de Force
Jeunesse sur les mécanismes qui étaient
introduits. Et, en raison de cette incompréhension, il mentionnait cet élément,
mais, après compréhension, leur élément n'était plus valide. Là...
Est-ce que vous voudriez compléter ou...
M. Therrien
(Jean-François) : Non, je pense, c'est clair, oui.
M. Girard
(Groulx) : Oui. En fait, leur point, en tout respect, n'était pas
valide, si je simplifie.
Mme Cadet : Je vous entends, M. le ministre, mais ici, donc,
on parle... puis je vais m'assurer qu'on distingue aussi bien les
choses, là, donc, il y a le document... le mémoire qui a été soumis, donc, lors
de la consultation du RRQ en février puis le
mémoire qui a été soumis, donc, la semaine dernière, donc, lors des
consultations particulières visant le projet de loi n° 35. Mais,
dans les deux cas, ici, donc, cette proposition, on précise donc
d'intégrer, donc, un préambule, ne me semble
pas liée à votre interprétation de ce qui est indiqué à leur mémoire concernant
les mécanismes d'ajustement.
Le Président (M.
Simard) : M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Effectivement,
ma remarque concernait la présentation qu'on a eue la semaine dernière.
Le préambule, je ne me souvenais pas de...
Des voix :
...
M. Girard
(Groulx) : OK. Avez-vous un commentaire sur ce commentaire-là qui
avait été fait par la CFP?
M. Therrien (Jean-François) : Bien,
je peux... oui, je peux commenter. En fait, l'équité intergénérationnelle,
au niveau du régime de rentes, elle est...
c'est beaucoup au niveau de la gouvernance. Premièrement... Ça date de quelques
années, là. Premièrement, il y a eu une
consultation publique aux six ans pour pouvoir discuter, pour que tous les
groupes se prononcent sur les mesures, sur le rééquilibre financier
aussi du régime, si nécessaire, etc.
Et
il y a aussi un article très important, l'article 218.4 qui a été... qui
est entré en vigueur en 2018, qui demande... qui exige de hausser
le taux... en fait, de toujours payer. Pour toute bonification du régime de
rentes, il faut toujours hausser le taux de
cotisation pour le payer et non pas rejeter le coût sur les générations
futures. Donc, lorsqu'on bonifie le
régime de rentes, on doit hausser le taux de cotisation pour couvrir le coût.
Si on a la marge financière, bien là, on l'utilise par la marge
financière, mais, si on ne l'a pas, il faut hausser le taux de cotisation.
Mme Cadet : Bien, écoutez, je vous entends, puis, dans le
cadre de nos travaux ici, là, je ne prendrai pas plus longtemps, mais j'amène à
cette commission, j'amène aux collègues que le fait d'intégrer, donc, un
préambule qui viendrait mettre en
exergue, donc, ces différents principes là, puisqu'ils semblent déjà, donc,
intégrer, donc, à votre façon de faire actuelle, aurait été à l'avantage
de... en fait, du processus, là, qu'on est en train de faire en ce moment. Mais
je comprends que cette recommandation-là, qui avait été reprise et qui se
retrouvait au rapport de commission, de la Commission des finances publiques en
février dernier, a été écartée, mais qu'il n'y a pas eu de motif particulier
pour écarter cette recommandation-là.
M. Girard (Groulx) : Mais, si... lorsqu'on lit
l'essence de la recommandation, c'est... elle vise à assurer la pérennité
du régime, c'est ce qu'on fait à temps plein chez Retraite Québec.
Mme Cadet : Donc, ce que vous disiez, c'est qu'en fait,
puisque c'est déjà le cas, vous avez... vous ne trouviez pas nécessaire
d'ajouter le préambule.
M. Girard
(Groulx) : Exactement.
Mme Cadet : Merci.
• (12 h 20) •
Le Président (M.
Simard) : Y aurait-il d'autres remarques sur le sujet n° 2? M. le
député de Nelligan.
M. Derraji : Bien,
j'écoute ma collègue qui est plus jeune que moi. Je pense qu'autour de la table
elle reflète pas mal les préoccupations des jeunes. Un préambule, c'est aussi
un énoncé. J'ai toujours compris ça dans ma vie. Il n'y a pas d'analyse de
probabilité de statistique. Moi, je pense, c'est plus un message de l'intention
du législateur d'envoyer...
(Interruption)
M. Girard
(Groulx) : ...excusez-moi, terminez votre question.
Le Président (M. Simard) : ...
M. Derraji : Non, non, il n'y a pas
de... C'est plus un échange sur l'intention du législateur de prendre en
considération l'équité intergénérationnelle. Et, je pense, autour de la table,
nous sommes tous convaincus du rôle qu'un
organisme comme Force Jeunesse essaie de faire, ce n'est pas facile, et le
faire et le mentionner, ça déclare et ça... C'est un énoncé d'intention du
législateur. C'est un préambule, M. le ministre. C'est la moindre des choses à
donner aux jeunes, hein?
M. Girard (Groulx) : Mais, s'il n'y
avait... s'il n'y avait rien dans la mission du régime des rentes, bien, je dirais : Ajoutons ça, là. Mais c'est parce
qu'il y a déjà des... une mission puis un rôle. Puis le régime des rentes a été
créé dans les années 60, puis c'est certain que la pérennité du
régime, c'est au centre de la mission de Retraite Québec.
M. Derraji : Je pense qu'on dit la
même chose. Même l'actuaire vient de le dire tout à l'heure.
M. Girard (Groulx) : Voilà.
M.
Derraji : Parce qu'il a parlé du taux de cotisation et la
volonté de garder la marge de manoeuvre avec le taux de cotisation.
M. Girard (Groulx) : Voilà.
M.
Derraji : Attendez, n'oubliez pas, je suis un joueur
d'échecs. Je vous ramène dans mon territoire. Si c'est oui, faisons-la,
c'est le préambule. Il le sait, M. le Président. Et je sais qu'on le fait, mais
le clarifier.
M. Girard (Groulx) : Est-ce que vous
voulez... Est-ce que vous voulez déposer un amendement à cet effet?
M. Derraji : Moi, là, je travaille
avec vous en collégialité. Je...
M. Girard (Groulx) : Bien, moi, je
vous dis qu'on fait déjà ça, de l'équité intergénérationnelle.
M.
Derraji : Je... je... je ne veux pas déposer un amendement
pour déposer un amendement. Je vous sensibilise.
M. Girard (Groulx) : Je suis
sensibilisé, M. le député.
M. Derraji : Bien, faisons-le, si
vous êtes sensible. Je sais que vous êtes un... quelqu'un de très sensible. Ça,
c'est un groupe qui travaille, qui milite et
qui... depuis très longtemps, il parle de l'équité intergénérationnelle. C'est
une valeur fondamentale pour eux.
M. Girard (Groulx) : Je n'ai pas
d'autre commentaire, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Mme la
députée de Bourassa-Sauvé.
M. Derraji : Attendez.
Le Président (M. Simard) : Oui?
M. Derraji : Si on le dépose,
l'amendement, est-ce que le ministre va l'accepter, va... va... va le voter
pour?
M. Girard
(Groulx) : Non, parce que l'amendement est déjà couvert par
la mission de Retraite Québec. On tourne en rond, là.
M. Derraji : On ne tourne pas en
rond, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
Alors, est-ce que vous avez un amendement?
M. Derraji : Ah! si vous voulez, je
peux le rédiger. Aucun problème.
M. Girard
(Groulx) : Bien, c'est parce que, là, il vous faudra nous
dire où vous voulez mettre ça dans la loi de Retraite Québec, là.
Le Président (M. Simard) : Alors, on
va continuer, bien sûr. Ça va être très bien. On continue de s'adresser à la
présidence, comme vous le faites sans relâche depuis le début de la session.
M.
Girard (Groulx) : D'accord.
Le Président (M.
Simard) : Et, à ce stade-ci, donc, je cède la parole au député de
Nelligan. Souhaitez-vous suspendre momentanément afin de rédiger votre
amendement?
M. Derraji : Non, non, non. Le temps, il est précieux, et je
sais que le ministre a une conférence extrêmement importante dans
quelques minutes.
Le Président (M.
Simard) : Oui.
M. Girard
(Groulx) : Sur la taxe carbone.
M. Derraji : Sur la taxe carbone. Et je veux lui donner
beaucoup d'énergie pour aller négocier au nom du Québec, surtout que la
taxe carbone est extrêmement importante. Ça dépend... Hein?
M. Girard
(Groulx) : ...Québec, comme vous savez.
M. Derraji : Oui,
oui, exact, ça dépend où on est, ça dépend où on est dans le territoire
canadien. Mais il sait très bien, M. le
ministre, qu'on ne peut pas amender, c'est dans le préambule. Le message est
fait. Le message que nous avons mis sur la table vient d'un groupe. Là,
maintenant, je ne vais pas nous faire perdre et faire perdre du temps à la commission à parler d'un préambule. Je pense que
le ministre a bien compris notre message et le message de ma collègue.
M. Girard (Groulx) : Alors, ce qui était
suggéré, c'était de favoriser la pérennité du régime. On fait ça à temps
plein chez Retraite Québec, M. le député.
Le Président (M. Simard) :
Bien. Y aurait-il d'autres remarques? Chère collègue de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Juste
aux fins d'enregistrement, donc, le préambule, donc, à loi sur le régime des
rentes du Québec visait, oui, notamment
d'assurer la pérennité du régime des rentes du Québec, évidemment, mais aussi à
assurer la prise en considération du
droit de vieillir dignement et de favoriser l'équité intergénérationnelle.
Donc, tout simplement poser de façon factuelle le préambule énoncé.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il d'autres remarques sur le sujet n° 2? Sans quoi
nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que les articles 1 à 26
sont adoptés?
Des voix : Adopté.
Des voix : Adopté
sur division.
Le Président (M.
Simard) : Adopté sur division.
Nous passons
maintenant au sujet n° 3, qui concerne les articles 27 et 28. M. le
ministre.
M. Girard
(Groulx) : Oui. Sujet 3, Élargissement des fonctions de Retraite
Québec, articles 27 à 28.
Mise
en contexte : Retraite Québec a notamment pour fonction de promouvoir la
planification financière de la retraite,
ainsi que de favoriser l'établissement et l'amélioration des régimes de
retraite, autres que ceux du secteur public. Elle peut également effectuer ou faire effectuer des recherches et des
études et faire des recommandations au ministre sous la responsabilité
duquel elle agit.
Modifications
proposées : Au regard de la mission de Retraite Québec, les dispositions
du projet de loi proposent principalement
d'élargir son rôle afin qu'elle puisse favoriser l'établissement et
l'amélioration des programmes liés aux revenus de retraite et de
régimes... et des régimes de retraite autres que ceux du secteur public afin
d'assurer la sécurité financière des
Québécois et de soutenir le ministre dans leur élaboration, de prévoir qu'elle
peut effectuer ou faire effectuer des statistiques et des sondages, de
prévoir que, dans le cadre de ses fonctions, elle peut analyser les sources de revenu des Québécois et établir un
portrait de l'épargne des Québécois et de leur niveau de préparation en vue de
la retraite.
Raison de
l'intervention : Le gouvernement souhaite élargir le rôle de Retraite
Québec en lui octroyant la responsabilité de
réaliser des travaux de recherche sur la situation financière des retraités et
du système de retraite en général.
La
reconnaissance de ce rôle permettrait à Retraite Québec de conclure certaines
ententes de partage de données qui contribueront à consolider son rôle
d'expert-conseil en matière de retraite.
Alors,
ça, M. le Président, je pense que c'est suite à la consultation. C'est des
améliorations qui ont été suggérées dans le cadre de la consultation, et
nous en avons pris acte.
Le Président (M. Simard) : Merci.
D'autres... en fait, des commentaires sur le sujet n° 3? M. le député de
Nelligan.
M.
Derraji : Je salue le ministre sur cet ajout. Ayant moi-même
siégé, je le déclare, là, quatre ans sur le conseil d'administration de
Retraite Québec, qui fait un travail exceptionnel, ma seule préoccupation... je
l'ai vue, la clientèle ciblée, l'ensemble de la
population québécoise, donc on parle d'une manière vraiment très globale,
l'épargne. C'est vraiment une planification de la retraite plus globale que
juste viser les retraités.
M. Girard (Groulx) :
Bien, en fait, le ministère des Finances et le ministre des Finances, de
par sa fonction, ont une responsabilité au
niveau de la littératie financière. Et on a beaucoup d'initiatives en
littératie financière, au Québec. Il y
en a chez Revenu Québec, il y en a à l'AMF, il y en a à Retraite Québec, il y
en a dans... par exemple, chez Desjardins, à la Banque Nationale. Et tout ça, c'est de l'excellente information qui
est un peu morcelée. Alors, on a, d'une part, un effort de consolidation
à faire, mais même... Par exemple, si vous allez sur le site de l'AMF ou Revenu
Québec, la qualité de l'information est
excellente, mais est-ce que cette information-là rejoint le public cible? Pas
nécessairement. Et là on va aller peut-être vers le cours d'éducation
qui est disponible, à l'économie et... au secondaire, et puis est-ce qu'on pourrait avoir plus d'heures? Mais il faut
être fier qu'on ait déjà ajouté les heures. Puis, pour rajouter des heures,
bien, il faut enlever des heures à d'autres matières, puis ça, ce n'est pas...
Bref, il y a un travail à faire au niveau de la consolidation de l'information
puis il y a un travail à faire au niveau d'atteindre le public cible. Et, dans
les deux cas, on peut faire mieux.
M. Derraji : C'est
excellent. Je vous remercie. Et c'est justement là où je voulais avoir cet
échange avec vous, parce qu'il y a plusieurs programmes. Vous-même, vous avez
dit : C'est un peu...
M. Girard
(Groulx) : Morcelé.
M. Derraji : Oui,
morcelé. J'aime beaucoup le mot «morcelé», c'est très poli... que ce que je
pense, parce que, sérieux, à un certain
moment les gens se perdent et ils n'ont pas ce réflexe. Mais pourquoi ne pas
confier le mandat du moment que c'est Retraite Québec? L'expertise, elle est
là. Là, en plus, il va y avoir un programme de planification globale que
Retraite Québec... avec les moyens qu'ils ont, avec toute l'information qu'ils
ont, qu'on ait une porte d'entrée. Et après
c'est facile de dire : Est-ce qu'on a atteint les résultats? Parce
qu'aujourd'hui est-ce qu'on peut savoir c'est quoi, les résultats de
l'AMF par rapport à ces programmes? Les autres programmes que vous avez dit
morcelés, est-ce qu'on a réussi le taux
d'épargne, est-ce qu'on a atteint des objectifs? Est-ce qu'il y a des objectifs
liés aux différents programmes? Moi,
je pense, Retraite Québec, surtout avec cet ajout, ça cible l'ensemble de la
population, mais est-ce que ce n'est pas le moment de tout concentrer
chez Retraite Québec?
• (12 h 30) •
M. Girard (Groulx) : Je dirais que non, parce
que, par exemple, pour ce qui concerne la fiscalité, ça va rester Retraite Québec, la réglementation des marchés
financiers, ça va rester l'AMF. Après, par exemple, les informations sur
les hypothèques, sur les hypothèques, je
pense que Retraite Québec n'est pas qualifié pour faire ça, puis il y a des
éléments de compétition, par exemple,
il faut bien surveiller que... par exemple, si je prends le cas de Desjardins,
la Banque Nationale, bien, c'est certain qu'ils veulent vendre des
hypothèques aussi, là.
Alors,
bref, je pense que Retraite Québec a un rôle dans la planification financière
de la retraite, et je pense que leur imputer des responsabilités au
niveau de la fiscalité, ce serait aller au-delà de leur mandat.
Mais,
en haut de Retraite Québec, il y a le ministère des Finances et le ministre
des Finances qui a demandé une réflexion sur la littératie financière des
Québécois et... Québécoises et Québécois, et là on veut faire mieux. Mais je n'ai
pas les résultats de cette réflexion-là. Ça
a été amorcé, je vous dirais, avec le début du deuxième mandat. On pourra vous tenir
informé d'où on veut aller là-dessus, la littératie financière, puis prendre
votre ajout, parce que c'est vraiment un
sujet qui est non partisan. Mais je suggère humblement que Retraite Québec doit
se concentrer sur la planification de la retraite.
M. Derraji : Et,
si je me permets, la solution, vous l'avez, là, très bien dit tout à l'heure,
vous l'avez aussi mentionnée à plusieurs reprises, c'est notre marge de
manoeuvre et un taux de cotisation. Les décisions qu'on doit prendre aujourd'hui vont affecter les générations
futures. Mais soit on va subir les conséquences de l'inaction, soit on va travailler
en amont pour que tout le monde commence à avoir cette sensibilité de
l'épargne, planification de retraite. On a... on a un bon partenaire, qui est
Retraite Québec.
M. Girard
(Groulx) : ...
M. Derraji : Un bon partenaire. D'ailleurs, je pense que vous
allez saluer la fusion des deux, de votre ex-collègue, notre
ex-collègue, Carlos. Je pense juste : concentrons les efforts. Tout le
monde est concerné par l'épargne, la planification de la retraite. Nous avons
un organisme qui est très bien géré, que c'est sa mission, la planification de
la retraite. Je ne suis pas contre la
multiplication. Je ne parle pas de la fiscalité, je parle vraiment de la
planification de la retraite. Ça
n'empêche pas que d'autres organismes peuvent et doivent continuer leur
mission. Je pense que Retraite Québec a ces atouts pour le faire bien.
M. Girard
(Groulx) : Retraite Québec a définitivement les atouts. On ne pourra
pas couvrir l'ensemble de la littératie
financière chez Retraite Québec. C'est un sujet qui est complexe. On a
plusieurs partenaires, on a CIRANO, aussi, qui est impliqué, on a les
entreprises privées, on a le système de... le ministère de l'Éducation. Là, on
est à répertorier tout ce qui se fait. Et
puis aussi il faudra, bien humblement, mesurer le succès de ce qui se fait déjà,
parce que ce n'est pas parce que l'information est disponible qu'elle
est nécessairement utilisée. C'est-à-dire, on a beau dire : Tout est sur le site de Revenu Québec, or, ça ne veut pas
dire que tous les gens passent leurs journées sur le site de Revenu Québec.
Et
l'autre point que je veux dire, il ne faut jamais oublier, pour le Régime des
rentes du Québec... c'est toute la question
de la mobilité de la main-d'oeuvre. On a une contrainte supplémentaire, là, qui
est l'harmonisation avec le Régime de pensions du Canada. On est liés à
avoir la mobilité de la main-d'oeuvre entre les provinces canadiennes, et, pour ça, il faut pouvoir se promener entre le
Régime de pensions du Canada et le Régime des rentes du Québec. Alors, on n'est pas complètement libres de ce qu'on veut
faire à l'intérieur de la marge de manoeuvre du Régime de rentes du Québec parce que, là, on a quand même deux régimes de
pension parallèles et on veut garder la mobilité de la main-d'oeuvre
dans la fédération.
Le Président (M.
Simard) :
Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Merci,
M. le Président. Donc, ici, bien, tout d'abord, là, sur le principe de
littératie financière, vous l'avez dit,
donc, je pense, que toutes les parties sont bien interpelées, puis beaucoup
d'acteurs dans la société civile, notamment en raison des différents
articles que l'on voit, où est-ce que bien des Québécois, et particulièrement
des jeunes Québécois, donc, ont de la
difficulté à bien... à faire une planification financière comme il se doit, et
notamment, donc, une planification de la retraite.
Ici, de ce que je
comprends des articles 27 et 28, c'est qu'essentiellement donc, on a
besoin d'imbriquer ça dans la législation
pour pouvoir... en fait, pour permettre à Retraite Québec de conclure des
ententes de partage des données. Parce
que c'est bien ça, parce qu'avec la production des études et de... et
l'analyse des sources de revenus des Québécois, donc, pour pouvoir brosser,
donc, un portrait, donc, de l'épargne et du niveau de la préparation... donc,
pour faire ça, donc, on a besoin
d'avoir, donc, des ententes de partage des données avec, j'imagine... En fait,
ma question ici, là, c'est de savoir : Est-ce qu'il est déjà prévu
que... en fait, est-ce que la liste des ministères qui devront fournir leurs
données à Retraite Québec est déjà prévue?
Donc, quel est le mécanisme qui va permettre à ces articles-là, donc, d'être
bien mis en place?
M. Girard
(Groulx) : En fait, pour être clair, les données des autres ministères
ne sont pas disponibles chez Retraite
Québec. Ça, c'est vraiment la mission de l'Institut de la statistique du Québec, qui est l'organisme qui rassemble les données administratives du gouvernement et les rend accessibles,
dans un environnement sécurisé, pour les chercheurs académiques. Là, ici, ce qu'on pense... je pense
qu'on pourrait donner la parole à nos experts de Retraite Québec puis nous dire qu'est-ce qu'on vise par ces
changements-là. Il y a, d'abord, élargir le rôle, puis, ensuite, il y a
l'aspect des... du partage de données.
Peut-être que vous
pourriez nous donner des précisions? Je pense que ça va éclairer notre débat.
M. Therrien
(Jean-François) : Oui. En termes de données, les organismes ne sont
pas identifiés. C'est à Retraite Québec de
faire des ententes avec différents organismes. Donc, on peut penser à
différents... Parce qu'on ne peut pas avoir les données des autres
organismes de la fonction publique, mais on pourrait faire des ententes. On
pourra, à partir de bientôt, faire des
ententes avec différents organismes pour pouvoir avoir des renseignements, pour
pouvoir dresser le portrait de l'épargne au Québec de façon plus
précise.
Mme Cadet : Parfait. L'article 28 mentionne aussi,
donc : Retraite Québec peut, notamment, donc, faire tout ça. Donc, je
comprends qu'on octroie cette possibilité-là à Retraite Québec, mais il n'y a
pas de devoir ou d'obligation de résultat, là, de réaliser lesdites études pour
favoriser la littératie financière. Donc, quel est... quel est le plan, en fait?
Donc, comment est-ce que vous entrevoyez de faire vivre
l'article 28 qui est au projet de loi?
M. Therrien
(Jean-François) : En fait, la première étape, c'est vraiment de
dresser un portrait le plus précis possible,
de voir... Parce qu'on a beaucoup de personnes qui sont suffisamment prêtes
pour la retraite, mais il y a... il y
a des... il y a des zones où il faut plus de travail, et, ensuite de ça,
on pourra amener ce portrait-là et certaines recommandations au
ministre... au ministre des Finances.
Mme Cadet : Merci. Ma question ici est entre «peut» et «doit».
Donc, ici, on dit : Retraite Québec peut notamment, donc, effectuer ce qui se retrouve aux... bon, à
l'article, donc, 3.2 de la loi, qu'on modifie aux paragraphes 1°, 2°, 3°, 4°. 3.3,
je n'ai pas de problème avec ça, on dit, donc : «...peut en outre
exécuter tout mandat [que] et [...] autres fonctions que lui confie le
gouvernement.» C'est normal que ce soit supplétif. Mais pour la première
portion, donc, puisqu'on indique que
l'organisme, donc, a cette possibilité-là, donc, de réaliser ces études pour
favoriser la littératie financière, il n'y a pas de... il n'y a pas de
mandat particulier, il n'y a pas d'échéance, il n'y a pas de cycle ou
d'annualisation, là, du mandat ici. Donc, je
me... je me questionne, en fait, donc, à savoir, donc : Est-ce qu'on donne
cette possibilité-là afin de pouvoir
réaliser donc, des ententes? Parce que, si ce n'est pas inscrit à la loi,
évidemment que Retraite Québec n'aurait pas le droit de conclure des ententes
de partage de données avec les autres organismes, mais que, par la suite, le
ministère, donc, ne fera rien avec cet article-là.
M. Therrien (Jean-François) : Bien,
le nouveau rôle de Retraite Québec est bien défini, puis, maintenant, pour
réaliser ce rôle-là, bien, Retraite Québec peut faire des ententes avec
différents organismes.
Mme Cadet : Merci. Peut-être, le ministre, là-dessus, si... si
vous avez bien saisi ma question? Ou est-ce que vous voulez que je la
répète?
M. Girard
(Groulx) : Bien, en toute humilité, je n'ai rien à ajouter. Je
pourrais parler comme un politicien, là,
mais je pense que c'est vraiment... on élargit le rôle, et là, une fois que
Retraite Québec reçoit le mandat, ils vont nous faire des propositions, puis on comprend tous, là, que c'est dans le
cadre de faciliter une saine gestion de la retraite par les Québécois.
• (12 h 40) •
Mme Cadet : Donc, peut-être une
autre question sur cet élément-ci. Parce qu'évidemment, donc, puisque... donc, avec l'adoption de l'article 28 du
projet de loi, donc, ça fera partie... donc, cette analyse là, donc, ferait
partie des obligations, en fait, des...
Une voix : ...
Mme
Cadet : Voilà, là, la mission, donc, de Retraite Québec,
merci. Ça signifie aussi qu'à la remise du rapport annuel que vous
déposerez en Chambre, donc il y aura des éléments sur ce qui a été produit. Ma
crainte, ici, c'est qu'étant donné le libellé de l'article 28, donc,
puisqu'on dit que Retraite Québec «peut» et qu'il n'y a pas de langage un peu
plus resserré avec une certaine obligation, que, dans ces rapports annuels là,
que, finalement, donc, il n'est plus... que
l'objectif de littératie financière ne soit pas rempli, parce que
l'organisation pourrait décider de ne pas réaliser ces analyses-là, en fonction de ses ressources, de
ses moyens, de la pénurie de main-d'oeuvre, donc, de ne pas... pour toutes
sortes de raisons. Donc, c'est, essentiellement, le sens de ma question.
M. Girard
(Groulx) : Mais je pense que, dans le prochain plan
stratégique de Retraite Québec, il faudra intégrer des indicateurs de
performance reliés à cet objectif.
Mme Cadet : Parfait. Donc, étant
donné... donc, puisqu'il y aura, donc un...
M. Girard (Groulx) : Un
objectif.
Mme Cadet : ...un
plan stratégique, avec des objectifs, bien, à ce moment-là, c'est ce qui
permettra à Retraite Québec de pouvoir réaliser sa mission, amendée avec
cet article-là. Donc, vous...
M. Girard (Groulx) : Ça fera
partie du plan stratégique. Cet ajout à la mission dans le plan stratégique de
Retraite Québec amènera des indicateurs pour mesurer comment Retraite Québec
remplit sa nouvelle mission.
Mme Cadet : Parfait.
Merci beaucoup, M. le ministre. Donc, on sera... Certainement que nous aurons à
l'oeil le prochain plan stratégique de Retraite Québec après l'article
adopté. Merci, M. le Président.
Le
Président (M. Simard) : Merci à vous, collègue. Conséquemment, est-ce que
les articles 27 et 28 sont adoptés?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Alors, M. le ministre, je sais que vous aurez bientôt une conférence
interprovinciale à effectuer, en notre nom à tous, mais, d'ici là,
souhaitez-vous entreprendre la lecture de l'article 29? Il n'y en a qu'un
seul au sujet mais c'en est tout un. C'est à vous de choisir.
M. Girard (Groulx) : On peut
certainement le lire.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Girard (Groulx) : Et ça
mettrait la table pour, peut-être, une suspension.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Girard (Groulx) : OK. Comme
ça, on pourrait...
Le Président (M. Simard) : Nous
sommes à votre écoute.
M. Girard
(Groulx) : OK Alors, chapitre III... sujet 4,
chapitre III, Équilibre budgétaire. Article 29 du projet de loi. Cahier
des députés, pages 110 à 121.
Mise en contexte : Depuis son édiction en
1996, la Loi sur l'équilibre budgétaire a été modifiée à quelques reprises, essentiellement pour suspendre certains
de ses effets pendant les périodes de récession ou d'instabilité économique.
L'application de cette loi dans un contexte de ralentissement économique
important s'est avérée trop rigide. Certains concepts
de... que cette loi préconise doivent être modifiés afin de rendre son
application plus flexible et plus simple, tout en maintenant la
contrainte liée au respect de l'équilibre budgétaire.
Modifications
proposées : Il est proposé de remplacer la Loi sur l'équilibre budgétaire
par une nouvelle loi afin, principalement, que le dépôt d'un plan de retour à
l'équilibre budgétaire soit substitué au dépôt d'un plan de résorption du déficit budgétaire, en
précisant le seuil et les délais prévus à partir desquels un tel plan de retour
à l'équilibre budgétaire est requis,
ainsi que les règles encadrant son exécution. Le seuil en question correspond
aux montants versés annuellement au Fonds des générations.
Cette
nouvelle loi... cette nouvelle loi ne prévoirait plus la mise en place de la
réserve de stabilisation. Il en est de
même de l'obligation de compenser un déficit constaté inférieur à
1 milliard pendant l'année... de compenser un déficit constaté
inférieur à 1 milliard de dollars pendant l'année financière
subséquente.
Raison de l'intervention : Tel que
mentionné précédemment, l'application de la loi actuelle dans un contexte de ralentissement économique important s'est
avérée trop rigide. Certains concepts que cette loi préconise doivent être modifiés
afin de rendre son application plus flexible et plus simple, tout en maintenant
la contrainte liée au respect de l'équilibre budgétaire.
Le Président (M. Simard) : ...il
est donc 12 h 45. Souhaitez-vous qu'on entreprenne le débat?
M. Girard
(Groulx) : On peut faire cinq minutes, certainement, si vous
voulez mettre la table. Ou est-ce que vous... est-ce que vous préférez
qu'on reprenne...
M. Derraji : Bien, je pense
qu'on peut reprendre, parce que si on commence le débat, on le coupe, on le
recommence...
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Si ça vous va, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Si ça
convient à tout le monde, là, tu sais.
Le
Président (M. Simard) : Très bien. Et ça vous laissera un peu de temps
pour vous préparer, quand même.
M. Girard (Groulx) : Parfait.
Alors, on va suspendre.
Le
Président (M. Simard) : Très bien, alors, suspension accordée, et puis on
se retrouve à 15 heures, hein, au même endroit. À plus tard.
(Suspension de la séance à 12 h 46)
(Reprise à 15 h 03)
Le
Président (M. Simard) :
Alors, chers amis, à l'ordre, s'il vous plaît! La
Commission des finances publiques reprend ses travaux.
Au moment de
suspendre, nous en étions rendus à l'étude du sujet n° 4.
Nous abordions et avions fait, d'ailleurs, la lecture des explications
de l'article 29. M. le ministre, souhaitiez-vous ajouter d'autres
commentaires?
M. Girard (Groulx) : Oui, oui. Je
souhaitais dire que les deux prochaines sections que nous allons aborder, la Loi sur l'équilibre budgétaire, date de 1996,
du premier ministre Bouchard et de son ministre des Finances, M. Landry,
et la Loi sur la gestion de la dette et du Fonds des générations date de 2006,
M. Charest et M. Audet, et ce sont des lois qui ont bien servi
le Québec et qui sont très importantes, alors le travail qu'on va faire ici,
c'est important.
Et, comme
j'ai mentionné, idéalement, puis je comprends, là, que c'est peu probable que
ça arrive, mais, idéalement, tous les
partis de l'Assemblée nationale voteraient en faveur du sujet 4 et 5,
parce que ce sont des lois qui ont bien servi le Québec, qu'on
modernise.
Alors, j'ai dit ça et je m'arrête ici, puis j'ai
déjà lu le chapitre, alors je suis prêt à écouter les commentaires de l'opposition.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Cher collègue de Nelligan.
M. Derraji : Ça va être rapide. Et
j'adore le ministre, qui vient de faire un excellent préambule. Et réduire
graduellement la dette nette, c'est excellent. Nous, c'est les revenus
consacrés au Fonds des générations, c'est là où, M. le ministre, nous avons deux points de vue, je dirais, qui ne se
complémentent pas, si je peux dire. Vous avez votre vision, nous avons
notre vision. Juste pour rappel, nous étions au chapitre... juste pour...
M. Girard (Groulx) : Sujet 4,
Loi sur l'équilibre budgétaire. C'est ça?
Une voix : Oui. Tout à fait.
Le Président (M. Simard) : Du
document de consultation.
M. Girard (Groulx) : ...parce que
c'est le sujet 4, mais le chapitre III, M. le Président.
M.
Derraji : Voilà. Exactement, c'est... Oui, chapitre III. Non...
Oui, chapitre III.
Le Président (M.
Simard) : C'est une autre façon d'avoir de la suite dans les idées,
III, 4.
M. Derraji : Il
a raison, M. le ministre, c'est le sujet 4. C'est bon, M. le Président.
Le Président (M.
Simard) : Pas d'autres commentaires, cher collègue?
M. Derraji : Non.
Le Président (M.
Simard) : Conséquemment, l'article 29 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous passons maintenant à l'étude du sujet 5, qui concerne les
articles 30 à 39. Il y aura, après l'explication, M. le ministre,
si ma mémoire est bonne, dépôt d'un amendement.
M. Girard
(Groulx) : Oui, M. le Président. Et, si je me souviens la façon dont
vous travaillez, vous allez me faire lire l'amendement.
Le Président (M. Simard) : Bien,
on peut... Oui, tout à fait, on vous fait lire l'amendement, absolument. Et je
vous recommande de faire la lecture de l'amendement après la lecture du sujet.
M. Girard
(Groulx) : OK Alors, je vais... Ah! très bien, je vais lire le sujet.
Alors, on est au sujet 5...
Le Président (M.
Simard) : Oui.
M. Girard (Groulx) :
Et je lirai l'amendement, et on aura une discussion générale sur le
sujet 5.
Le Président (M. Simard) : On
va voter. On va d'abord voter l'amendement après la lecture du sujet, et nous
allons ensuite poursuivre les discussions sur la totalité.
M. Girard (Groulx) :
OK, OK. Puis
d'ailleurs, M. le Président, l'article 30, c'est un amendement qui va
faire plaisir, là.
Le Président (M.
Simard) : Bon.
M. Girard
(Groulx) : Alors, ça devrait...
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : Voilà. Je pense qu'on
pourra voter l'amendement et avoir la discussion que nous voulons avoir.
Sujet 5.
Chapitre IV. Dette publique et Fonds des générations. Articles 30 à
39 et 89 du projet de loi. Cahier des députés, pages 122 à 145.
Mise en
contexte : Le Québec a fait des progrès notables pour réduire son
endettement au cours des dernières décennies.
Malgré cela, le Québec reste l'une des provinces les plus endettées. La
réduction du poids de la dette demeure une priorité pour le
gouvernement. Elle favorise une meilleure équité intergénérationnelle et
contribue positivement à la croissance économique par l'instauration d'un
climat de confiance propice, propice à l'investissement privé et à la hausse de
la productivité.
La Loi sur la
réduction de la dette et instituant le Fonds des générations établit des
objectifs de réduction de la dette ainsi que les revenus consacrés au Fonds des
générations. L'objectif de réduction de la dette brute, 45 % du PIB, a été atteint et un nouvel objectif a été
annoncé dans le budget 2023‑2024 afin que la réduction graduelle du poids de la dette se poursuive. De plus, la révision des
revenus consacrés au Fonds des générations à compter de 2023‑2024
a été annoncée, et ce, dans un esprit d'équilibre entre les besoins
présents et futurs des Québécois.
Modifications
proposées : Deux séries de mesures sont proposées. Tout d'abord, la
reddition de comptes se fera dorénavant sur la base de la dette nette plutôt
que sur la base de la dette brute en fixant, pour les années
financières 2032‑2033 et 2027‑2028, un ratio maximal du PIB.
La deuxième série de
mesures consiste à réviser les sommes pouvant être portées au crédit du Fonds
des générations.
Conformément à
l'énoncé budgétaire, les dispositions modifiant la Loi sur la réduction de la
dette et... Je vais reprendre ce paragraphe-là, M. le Président :
Conformément à l'énoncé budgétaire, les dispositions modifiant la Loi sur la réduction de la dette et instituant le
Fonds des générations prendront effet rétroactivement le 1er avril 2023
afin de s'assurer que les sommes
portés au crédit du Fonds des générations, pour l'année financière 2023‑2024,
correspondent à celles précisées par le projet de loi.
Raison
de l'intervention : Comme mentionné précédemment, la modification de la
loi actuelle permet de fixer un nouvel objectif de réduction de la dette. La
reddition de comptes se fera dorénavant sur la base de la dette nette, qui
est un concept de dette facilement comparable d'une province à l'autre.
Par ailleurs,
la révision des sommes consacrées au Fonds des générations est faite en
cohérence avec le nouvel objectif de réduction de la dette.
Et, M. le Président, j'ai un amendement.
• (15 h 10) •
Le Président (M. Simard) : Extraordinaire.
Pour l'article 30.
M. Girard (Groulx) : Concernant
l'article 1 de la Loi sur la réduction de la dette et instituant le Fonds
des générations, ajouter, à la fin de
l'article 1 de la Loi sur la réduction de la dette et instituant le Fonds
des générations que l'article 30 du projet de loi propose, la
phrase suivante : «Ces ratios correspondent à la limite maximale d'un
objectif de réduction de la dette nette respectif de 33 % et de 30 %
du produit intérieur brut annoncé dans le discours sur le budget de l'année
financière 2023‑2024.»
Commentaires : L'amendement proposé vise à
préciser que les ratios 35,5 % et de 32,5 % de la dette nette respective des années financières 2032‑2033
et 2037‑2038 constituent la limite à ne pas dépasser eu égard
aux objectifs respectifs de 33 % et de 30 % énoncés dans le
discours sur le budget du 21 mars 2023.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, le débat sur l'amendement. M. le député de Nelligan.
M.
Derraji : J'ai un exercice de mémoire. Le ministre va me
rappeler... Et ça, est-ce que ça fait écho à l'échange que nous avons eu
avec M. Godbout sur le fait de ne pas avoir la limite «min»? Est-ce que je
me trompe?
M. Girard
(Groulx) : Que le «min», le minimum, n'était pas énoncé,
alors, on avait seulement deux chiffres, ce qui laissait sous-entendre
qu'on visait se placer entre ces deux chiffres. Or, le premier chiffre, c'est
le centre de la distribution, le deuxième
chiffre étant le max, et là en précisant qu'on réfère au budget, mais là tout
le monde comprend qu'on parle d'un intervalle plus ou moins 2,5 %.
M. Derraji : Oui. Vous êtes
d'accord?
M. Girard (Groulx) : Est-ce que vous
voulez préciser l'outil légal que nous avons choisi pour exprimer ce voeu du
législateur?
Le Président (M. Simard) : Alors...
Oui, je vous en prie, oui.
M. Derraji : ...j'ai une mémoire où
j'ai gardé tout ce que vous avez dit la dernière fois. Je m'apprêtais vraiment à amender. J'ai vu l'amendement, j'ai été
surpris. Donc, vous avez dit quelque chose lors de la consultation.
C'est quoi, le changement entre la dernière fois et aujourd'hui? Moi, je suis
content de l'amendement...
Le
Président (M. Simard) : Alors, maître, s'il vous plaît, pour les fins de
nos travaux, auriez-vous l'amabilité de vous présenter, s'il vous plaît?
M. Hudon
(Alain) : Merci, M. le Président. Alors, Alain Hudon,
juriste à la Direction des affaires juridiques, finances, économie,
tourisme.
Le Président (M. Simard) : Bienvenue
parmi nous.
M. Hudon (Alain) : Alors, si ma
mémoire est également bonne, là, M. le Président, ce que j'ai mentionné la dernière fois, à l'interrogation de
M. Godbout, qui se demandait comment ça se fait qu'on ne voyait pas la...
le milieu, là, de la fourchette, ce qu'on avait dit, c'est qu'on ne peut
pas mettre une fourchette dans la loi, parce qu'en mettant une fourchette on met un maximum, mais on met aussi un
minimum, et, si on met un minimum, parce que les choses vont bien, puis
qu'on est encore plus bas que le minimum...
M. Derraji : On est en infraction.
M. Hudon (Alain) : ...on va être en
contravention de la loi. Donc, la loi est là pour mettre une norme. Puis je me suis un petit peu préparé, M. le Président, je
peux peut-être vous lire un article de la Loi sur l'interprétation, qui dit
ceci : «Toute disposition d'une loi est réputée avoir pour objet de
reconnaître des droits [ou] d'imposer des obligations ou favoriser
l'exercice des droits...»
Dans ce cas-ci, on impose une obligation, à
savoir ne pas excéder le maximum de la fourchette qui a été annoncé dans le
budget. Donc, ici, ce qu'on fait, essentiellement, à des fins pédagogiques, on
vient introduire, bien, c'est quoi, le
médium qui a été... le milieu de la fourchette qui a été annoncé dans le
budget. Parce qu'une des questions de M. Godbout, c'est qu'il va
falloir faire une recherche dans 10 ans pour savoir d'où vient le
32,5 % puis le fameux 33 % et 30 % ici.
M. Derraji : Donc,
maintenant, on est plus dans le contexte d'infraction ou de contravention à la
loi, parce qu'on met les 33 %, 30 %.
M. Hudon (Alain) : C'est à dire que
l'obligation est encore en fonction des montants... pas des montants, mais des seuils de 35,5 % et de 32,5 %,
mais on vient prévoir ici que ces montants-là, c'est des limites maximums par rapport
à un objectif qui a été annoncé dans le budget 2023‑2024.
M. Girard (Groulx) : On vient
préciser que c'est le centre de la distribution et le maximum, sans nommer le
minimum, parce qu'on veut pouvoir l'excéder, et, en référant au budget, bien
là, on a le minimum et le maximum.
Le Président (M. Simard) : Souhaitiez-vous
ajouter autre chose, Me Hudon?
M. Hudon (Alain) : C'est parfait, M.
le Président, merci.
Le Président (M. Simard) : Ça vous
va?
M. Derraji : Non, mais cette
intervention... l'amendement vient de nous éviter tout un débat, parce que,
l'autre jour, oui, vous avez bien énoncé... Mais la solution proposée me
convient, monsieur... En fait, depuis votre intervention,
je réfléchissais au pourquoi, mais là je vous félicite, le ministre aussi,
d'avoir trouvé une très bonne solution. Très beau travail.
M. Girard (Groulx) : ...au
gouvernement du Québec.
M.
Derraji : Non, non, mais du très beau travail, parce que le
questionnement soulevé par M. Godbout... Et j'ai bien entendu, je ne
prétends pas challenger un légiste au ministère, mais j'ai bien entendu vos
arguments, c'étaient des arguments valables. Vous vous appuyez sur une
interprétation de la loi. Mais la solution nous convient, et c'est très clair. Parce que, je l'ai mentionné, probablement,
on ne sera pas là autour de la table. Je ne sais pas s'ils vont avoir accès
à toute la transcription, et quelqu'un va
avoir le courage de revenir quelques années, hein, 2023... Donc, c'est bon, M. le
Président.
Le
Président (M. Simard) : Alors, nous allons passer au vote. Est-ce que
l'amendement concernant l'article 30 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Conséquemment, nous reprenons notre débat sur la globalité du sujet, incluant,
bien sûr, l'article 30, tel qu'amendé. M. le député de Nelligan ou Mme la
députée de Bourassa-Sauvé.
M. Derraji : Excusez-moi, juste
répéter, c'est quoi... On revient à l'article...
Le
Président (M. Simard) : On poursuit, dans le fond, notre débat sur
l'ensemble du sujet. Oui, Mme la députée, à vous la parole.
Mme Cadet : Merci beaucoup, M. le
Président. Donc, ici, donc, au sujet 5, donc, nous nous intéressons donc au chapitre IV, dette publique et Fonds des
générations. Mais, tout d'abord, donc, M. le ministre, donc, pour ce qui est,
donc, de la reddition de comptes sur la
dette nette, plutôt que la base de la dette brute, je pense qu'on a eu
l'occasion de s'exprimer, en Chambre,
lors de l'adoption de principe, mon collègue et moi, donc, il n'y a pas d'enjeu
sur cet aspect-là, bien évidemment.
La deuxième série de mesures consiste à réviser
les sommes pouvant être portées au crédit du Fonds des générations. Puis vous ne serez pas surpris d'entendre que c'est une
préoccupation particulière pour nous. Vous l'avez mentionné, la Loi instituant le Fonds des
générations est une réalisation libérale datant du gouvernement Charest, avec
le ministre des Finances, Michel Audet. Vous l'avez dit, c'est une réalisation
qui a été au bénéfice des Québécois et qui l'est encore.
Ma première
question, d'abord, donc, ma première question, pour vous, donc, en est au...
concerne les revenus dédiés. Donc,
dans... à l'article 33, donc, on crée... l'article 33 du projet de loi
modifie l'article 3 et diminue, donc, les revenus dédiés autres à
certains revenus dédiés pouvant être portés au crédit du Fonds des générations,
notamment, donc, les revenus miniers, les
revenus émanant des boissons alcooliques et des biens... pardon,
je ne le vois pas, mais on aura l'occasion, de toute façon, de... les
biens non réclamés, voilà. J'aimerais vous entendre sur le choix de façon
générale, d'une part, d'y aller avec
le retrait de ces catégories et ensuite pourquoi celles-ci. Donc, en deux temps,
donc, ma question porte véritablement, donc, sur la notion des revenus
dédiés qui sont ôtés à travers ce projet de loi.
M. Girard (Groulx) : Je vais
répondre d'une façon générale et évidemment, si vous n'êtes pas satisfaite de ma réponse, ça me fera plaisir de prendre des
questions supplémentaires. Initialement, lorsque le Fonds des générations
a été créé, le total des contributions était
de 450 millions. Et les... Ça, c'était en 2006, 450 millions. Et, au
fil des années, certaines contributions se sont
accumulées, se sont ajoutées. Le fonds a grossi, ce qui a augmenté les revenus
de placement et le fonds est devenu plus
important avec des contributions annuelles plus importantes. Nous atteignons
pour... lorsqu'on regardait l'horizon, on voyait qu'en 2027‑2028,
nous allions atteindre 5 milliards de contribution au Fonds des
générations annuellement.
• (15 h 20) •
Alors, ça, ça veut
dire qu'en 2027‑2028, nous aurions eu un surplus comptable de
5 milliards de dollars, donc, un
équilibre budgétaire après contribution de 5 milliards de dollars en 2027‑2028.
Et c'était donc un surplus comptable très élevé par rapport à la
situation initiale en 2006, où on était à 450 millions de surplus
comptable. Donc, à la base, il y avait
l'analyse que le fonds... les contributions annuelles étaient devenues beaucoup
plus importantes que l'intention initiale du législateur.
Et, après ça, on a eu
des débats internes où on s'est demandé : Est-ce qu'on veut fixer les
contributions à un montant... par exemple, on avait discuté... Parce que, là,
les contributions vont être approximativement... elles seront exactement de 2,8 milliards, mais je vais
prendre le chiffre de 3,3 milliards pour les fins de discussion. On s'est
demandé : Est-ce qu'on fixe les contributions à 3 milliards — dans
le temps, puisqu'on jugeait que 5 milliards, c'était trop? Et après analyse et discussion avec les
professionnels du ministère des Finances, on s'est dit : Non, on doit...
plutôt que de fixer un montant, on doit décider qu'est-ce qui est dans
l'esprit original du Fonds des générations, les redevances hydrauliques et de laisser les montants augmenter
en fonction des revenus de placement et de l'augmentation des redevances.
Alors,
on a décidé... La première réflexion qu'on avait, on s'était dit : On va
plafonner les versements au Fonds de
génération à 3 milliards. Et là on s'est dit : Non, ce n'est pas la
bonne approche, allons-y avec... Retirons des éléments et gardons
ceux-ci, les redevances hydrauliques d'Hydro-Québec des producteurs privés,
gardons la contribution additionnelle
d'Hydro-Québec, qui se chiffre à 650 millions, et gardons les revenus de
placement. Ce qui fait qu'on va atteindre 3 milliards en 2027‑2028,
j'arrondis, et 5 milliards en 2037‑2038.
Alors,
ce qu'on a fait en retirant des contributions annuelles, on a retardé le moment
où la contribution annuelle va toucher 5 milliards de 2027‑2028 à 2037‑2038.
Mme Cadet : Merci,
M. le ministre. Pour l'exposé, donc, plus général, je suis d'accord avec vous
que... choisir un chiffre, donc, un chiffre
de 3 milliards, dans le cas qui nous concerne, n'aurait probablement pas
été, donc, la bonne approche, l'approche la plus prudente. Mais ici,
donc, on parle quand même, donc... Par exemple, si on allait avec les revenus miniers. Donc, vous faites le
choix de retirer, donc, différents revenus dédiés, des catégories de revenus
dédiés à la somme, donc, des crédits pouvant être... en fait, aux sommes qui
vont être portées au crédit du Fonds des générations, mais cela comporte un
certain risque, jusqu'à un certain point.
Donc, je veux vous
entendre sur les revenus miniers. Et, bon, on a parlé de Force Jeunesse plus
tôt, donc, je les recite, mais c'est
également notre analyse. Ce sont les revenus qui vont être appelés, donc, à
augmenter. Et, étant donné, bon, la filière batterie, dont on parle
abondamment en période de questions, donc, pourquoi... Je comprends que la
première idée que vous avez eue, bon, ce n'était pas la bonne, donc, vous vous
êtes porté sur une autre hypothèse. Mais
pourquoi celle-là en particulier? Pourquoi le retrait des revenus... bien, des
revenus miniers en particulier, des revenus dédiés de façon générale?
M. Girard (Groulx) : En fait, si vous regardez
ce qu'on a retiré, là, les biens non réclamés, la taxe spécifique sur
les boissons alcooliques, qui était fixée à 500 millions, les revenus
miniers et l'indexation du prix de l'électricité patrimoniale, alors, je pense
qu'il y a, en toute franchise, il y avait aussi le désir de contenir la taille
du fonds, parce que ce qu'on a discuté
philosophiquement avec le Pr Michaud de la chaire Jacques-Parizeau des
HEC, c'est que ce que le Québec fait,
en mettant... Pour mettre de l'argent dans le Fonds des générations, on
emprunte de l'argent, OK, c'est-à-dire qu'on
a un niveau de dette brute et on soustrait la valeur du Fonds des générations,
puis on dit : La dette brute, brute, c'est la dette brute moins le
Fonds des générations. Et, sous-jacent à ça, il y a...
Alors, par exemple,
là on est... on va prendre un chiffre simple, là, par exemple, on aurait
220 milliards de dettes émises sur le marché et 20 milliards dans le
Fonds des générations, ou, simplement, 200 milliards d'émis dans le marché. C'est à peu près l'ordre de grandeur,
c'est plus que ça, là, la dette nette est 230. Mais, pour fins de discussion,
ici, on a 220 milliards de dettes sur
le marché et 20 milliards de Fonds des générations, ou on a seulement
200 milliards de dettes sur le marché.
Alors,
l'hypothèse sous-jacente est que les fonds qu'on investit via la Caisse de
dépôt vont avoir un rendement supérieur au coût de la dette. Alors, le
coût marginal de la dette aujourd'hui, on a fait une émission, ce matin,
disant : 4,35 %... 4,25 %? 4,25 %. Alors, on a notre coût
marginal, 4,25 %, puis l'hypothèse, c'est que la caisse va obtenir un rendement supérieur sur les fonds investis. Puis
on appelle ça la prime de rendement sur le risque, parce que, pour faire ça,
ils prennent du risque, là, et eux, ils visent une prime de 3 %. En fait,
on a l'historique, là, les fonds de la caisse ont
battu le rendement des titres de la dette du gouvernement du Québec de moins de
3 %. Ça fait que, donc, 4,25 % plus... Donc, on vise 7,25 % à la Caisse de dépôt, ou je ne sais pas si
on... En fait, on vise un peu moins que 7,25 % parce que les taux
sont élevés.
Mais,
bref, c'est ce qu'on appelle en finance un effet de levier, c'est-à-dire qu'on
a plus de dettes, 220 milliards au lieu de 200, dans l'espoir de
faire du rendement sur 20 milliards investis dans le marché. Or, cette
fonction-là, de prendre du levier pour
générer du rendement, ce n'est pas une fonction traditionnelle d'un
gouvernement. Un gouvernement doit
livrer des services en santé, éducation, transport, lutter contre les
changements climatiques, mais prendre du risque de marché, ce n'est pas
une fonction du gouvernement du Québec.
Alors, on le
fait, mais ça doit être contenu, c'est-à-dire qu'on doit investir dans les
marchés seulement ce qu'on peut tolérer qu'on va perdre si on se trompe.
Dans le sens que, mettons qu'il y a une année que le S&P 500 perd 25 % puis que le
rendement du Fonds des générations, c'est moins 20 %, bien, si on perd
20 % sur 20 milliards, ça fait 4 milliards.
4 milliards, c'est une grosse perte, là, pour un gouvernement dont la
fonction est les écoles, les hôpitaux. Et
puis là, si on se convainc qu'on a la tolérance au risque à perdre
4 milliards, une année, bien, probablement qu'on n'arrive pas à se convaincre qu'on voudrait perdre
8 milliards. Alors, ça veut dire qu'on n'est pas prêts à tolérer que le
Fonds des générations ait une taille de 40 milliards.
Alors, il y a
toute une question d'appétit pour le risque. Quelle taille voulons-nous que le
Fonds des générations ait en
proportion de la dette et de l'économie du Québec? Puis c'est pour ça que, dans
la mise à jour, on donne maintenant deux
informations supplémentaires. C'est-à-dire, on dit : En 2027‑2028,
la valeur comptable du Fonds des générations sera de 23,5 milliards. Ça, ça veut dire que la valeur au marché
sera probablement 26, 27, 28 milliards. Et là on dit : Ce 23,5 milliards là, c'est 11 % de la dette
nette et 4 % du PIB. Ce qu'on dit ici, c'est que c'est... autour de
10 %, on approche notre
appétit pour le risque.
Le Président
(M. Simard) : Très bien. Alors, je salue les courageux qui sont
venus nous écouter et se joindre à nous en haut dans les tribunes.
M. Girard (Groulx) : Est-ce qu'ils
s'en vont ou ils arrivent?
Le
Président (M. Simard) : Non, mais ce n'est pas parce qu'ils s'ennuyaient,
là, je pense qu'ils étaient captivés, mais...
M. Girard
(Groulx) : Ça veut dire que mon explication sur l'appétit
pour le risque a fait un tabac, là. Je vide les estrades, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : Mme la
députée, j'en appelle à vous pour que les gens restent avec nous.
M. Girard (Groulx) : Oui.
• (15 h 30) •
Mme Cadet : Ah! ils ont déjà quitté,
malheureusement, j'aurais bien voulu pouvoir remplir ce mandant-là, M. le Président.
Donc, deux
questions ici. Donc, je vais... Puis d'abord, donc, la première, donc, on va
être en entonnoir, donc, je vais rester sur la question des revenus dédiés,
parce que le ministre n'a pas étayé son propos, là, ici. Donc, la question
que je posais, donc, d'abord, donc, en deux étapes. Donc, nous, donc, au Parti
libéral du Québec, donc, notre... le premier seuil,
donc, c'est de dire, donc, que le Fonds des générations, donc, remplit, donc,
cette mission fondamentale, et nous ne souhaitons pas, donc, le retrait
ou la diminution, donc, des versements au fonds.
La deuxième étape est de dire... puis pour tous
les motifs que vous avez évoqués, là, sur... en fait, dans les 15 dernières années, donc, le rendement du
fonds, donc, a été supérieur, donc, au taux de la dette, donc on a un taux net,
donc, qui nous permet, là, de rendre le fonds favorable pour les Québécois. Ça
a été ça, donc, la moyenne, donc, dans les 15 dernières années.
La deuxième
étape, c'est de dire, bon, s'il... puisque... puisqu'il nous est proposé, donc,
une diminution des versements, et vous l'indiquez ici, donc, ceux-ci doivent
être... en fait, doivent être rétroactifs, donc ils prendront effet de
façon rétroactive en date du 1er avril 2023, puisqu'il s'agissait d'une
mesure budgétaire. On sait que, dans le dernier budget, l'objectif était de diminuer le Fonds des générations de
40 % pour pouvoir financer la baisse d'impôt, proposition que... contre laquelle nous nous sommes portés.
Maintenant, la manière, donc, de faire cette diminution des versements est
faite en allant couper dans les revenus dédiés, dans les catégories de revenus
dédiés.
Vous avez
évoqué la discussion philosophique que nous avons eue avec le
Pr Pierre-Carl Michaud, du CIRANO et
de la chaire Jacques-Parizeau aux HEC, et monsieur... le Pr Michaud, donc,
allait dans la même direction que vous, M. le ministre, en ce qui a trait à la taille du fonds, mais, quand je
lui ai posé la question sur les revenus dédiés, il nous a répondu que ce
n'était peut-être pas une façon prudente d'opérer. Donc, j'aimerais vous
entendre là-dessus précisément, parce que vous n'avez pas eu l'occasion
de discuter avec le Pr Michaud de cette question-là.
M. Girard (Groulx) : OK. Bien, je
pense que, dans la mesure où, en 2027‑2028, les revenus auraient atteint 5,3 milliards, et là, nous, avec les retraits
qu'on a faits, ça va être 2,8... Puis vous avez raison, on a fait ça pour
financer la baisse d'impôt, puis on pourra avoir un débat sur la baisse
d'impôt, si vous voulez, mais, nous, la motivation qu'on a expliquée, je
pourrais même dire «tenté d'expliquer», parce que, des fois, j'écoute les
journalistes puis je vois qu'il me reste des
gens à convaincre, mais les... C'était de l'humour, c'était de l'humour. Je
vois que ce n'est pas drôle aussi, mais ça va, je continue. C'est qu'on
allait atteindre le 30 % de dette nette par rapport au PIB dans
10 ans. Si on avait l'équilibre
budgétaire et si on poursuivait avec des contributions au Fonds des générations
croissantes, et donc des surplus comptables croissants de plus en plus
importants, nous allions atteindre 30 % de dette nette par rapport au PIB
en 10 ans. Et là, nous, ce qu'on a suggéré, c'est que, pour financer la
baisse d'impôt, on pouvait le faire en 15 ans.
Alors, on a
expliqué que la... oui, la diminution des versements au Fonds des générations
finançait la baisse d'impôt, mais surtout que c'était un équilibre entre
la baisse d'impôt et la vitesse à laquelle on réduit la dette, et qu'en passant
par le Fonds des générations on allait
éviter le débat que la baisse d'impôt diminuait les services en éducation ou
diminuait les services en santé.
Parce que, si on n'avait pas touché au Fonds des générations, il n'y aurait pas
eu plus d'argent pour la santé et l'éducation, il y aurait simplement eu
une trajectoire de réduction de la dette plus agressive.
Le Président (M.
Simard) :
Merci. Chère collègue.
Mme Cadet : Oui. Merci, M. le
Président. Donc, mon autre question ici... Parce qu'essentiellement, là, ce que vous dites, c'est que, puisque vous souhaitiez
diminuer les versements au Fonds des générations pour diminuer la baisse
d'impôt, là, c'est ce qui vous a... c'est ce qui vous a poussé à réfléchir,
donc, à la taille du fonds, donc, et à ces questions-là et à justifier, donc,
cette décision politique, donc, de diminuer ces versements pour répondre à un
besoin aujourd'hui. Ce que vous nous dites, c'est que vous passez par le
retrait des revenus dédiés parce que vous voyez... vous ne voyez pas
d'alternative à cette... à cette méthode de diminution des versements, puisque
la première que vous... que vous aviez en tête, là, qui était de caper, donc, à
3 milliards...
M. Girard (Groulx) : Bien, par
exemple, on aurait pu laisser les revenus miniers puis on aurait pu dire :
On va enlever les revenus de placement, ou on aurait pu laisser les boissons
alcooliques puis dire : On va enlever... qui étaient de 500 millions,
puis on aurait pu enlever la contribution additionnelle d'Hydro-Québec de
650 millions.
Ultimement, on avait un objectif de financer la
baisse d'impôt, qui... puis là je vais faire des chiffres ronds, parce que la baisse d'impôt coûtait
1,8 milliard, mais je vais dire qu'elle coûtait 2 milliards et qu'on
avait 5 milliards de contributions
au Fonds des générations à l'an 5. Donc, on avait néanmoins un objectif
qui tournait autour de 3 milliards au lieu de 5 milliards à
l'an 5. Et là on ne pouvait y arriver qu'en retirant des contributions.
Et puis, à
partir de là, ce qu'on retirait... Bien, on a essayé de garder... et puis là,
ça, c'est un compliment pour M. Audet
et M. Charest, on a essayé de garder l'esprit du fonds, qui était les
redevances hydrauliques et les revenus de placement, puisque les boissons alcooliques et les revenus miniers, c'est
venu après 2006. Bon. Puis le 650 millions aussi, il est venu après, mais les redevances
hydrauliques étaient à l'origine, en 2006, tandis que les revenus miniers et
les taxes spécifiques sur les boissons alcooliques, c'est venu après.
Est-ce que vous...
Une voix : ...
M. Girard
(Groulx) : Je vois mes deux professionnels qui hochent de la
tête. Ils me disent que ce que je dis est parfaitement vrai, ce qui me rassure.
Ça fait qu'on est... on est revenus à l'esprit original, redevances hydrauliques
plus fonds... revenus de placement.
Mme Cadet : Merci,
M. le ministre. Mon autre question ici... Parce que, là, vous avez parlé...
bien, c'est, donc, du coût de la baisse d'impôt, donc, de 2 milliards puis
qu'essentiellement vous êtes arrivé, donc, au chiffre de 3 milliards
versus 5 milliards en raison du
financement que vous cherchiez, là, pour la baisse d'impôt. Donc, de ce que je
comprends, l'entrée vers cette
mesure-là, ce n'était pas, donc, la question philosophique qu'on a eue avec
M. Michaud sur la taille du fonds puis les défis du Fonds des
générations, c'était vraiment la baisse d'impôt. Donc, ma question ici, c'est
que, s'il n'y avait pas eu une volonté de
diminuer les versements dans le Fonds des générations pour financer la baisse
d'impôt, le... la question de la taille du fonds serait demeurée
théorique pour vous?
M. Girard
(Groulx) : Non. La taille du fonds a toujours été une
inquiétude pour moi et... pour avoir déjà perdu de l'argent. Parce qu'il y a beaucoup de gens qui regardent la finance
puis qui se demandent combien on va faire d'argent. Les gens font des
placements puis ils se disent : Si j'investis... Bien là, on va... les
gens n'investissent pas ces sommes-là, mais,
si on parle en taille de Fonds des générations, si on investit
10 milliards, 20 milliards, les gens se disent : Combien je vais faire d'argent? Mais ça, ce n'est
pas la bonne question. La bonne question, c'est : Combien êtes-vous
prêt à perdre d'argent? Parce que c'est
votre appétit pour le risque qui détermine combien vous pouvez tolérer
investir.
Or, lorsque j'avais des débats sur le Fonds des
générations, par exemple, avec... je vais avoir des débats, par exemple, avec
des journalistes, qui sont d'excellents journalistes, qui n'ont pas étudié en
économie ou en finance, pour eux c'est sûr qu'on va faire 3 % de plus de
rendement que le coût de la dette. Puis donc, avec cette vision-là, il y aurait... il n'y aurait pas de maximum à la
taille du Fonds des générations, c'est-à-dire qu'on devrait avoir
300 milliards de dette et
100 milliards de Fonds des générations, puisque c'est sûr qu'on va faire
3 % sur le 100 milliards, mais c'est faux.
La première année du Fonds des générations, on a
perdu 26 %. En 2022, on a perdu... Combien est-ce qu'on a perdu?
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : 6,4 %.
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : 7,4 %.
Alors, il faut se souvenir que...
• (15 h 40) •
M. Derraji : ...deux
années de référence sur... On ne peut pas dire aujourd'hui que les Québécois
sont perdants dans le placement au niveau du Fonds des générations.
M. Girard (Groulx) : Non, mais
il faut que vous fassiez attention...
M. Derraji : Non,
non, mais...
M. Girard
(Groulx) : ...c'est que, si
vous accumulez une grosse perte sur un gros montant, ça va prendre des dizaines et des dizaines d'années avant que vous
récupérez ce montant-là. C'est pour ça que vous devez faire attention à
la taille du fonds.
Alors, pour
répondre avec précision, avant que vous me faites ça, M. le Président, la
taille du fonds a toujours été une préoccupation pour
moi.
Mme Cadet : Merci, M. le ministre.
Mon autre question, donc, elle porte sur les projections que vous avez faites,
parce que, là, vous nous avez parlé des... donc, des calculs qui ont été faits
concernant, donc, les redevances hydrauliques.
Donc, vous dites, donc, qu'avec ces... en maintenant, donc, ces revenus dédiés
là, et donc qui sont à l'origine, donc,
du Fonds des générations, donc, on atteint, donc, des versements de l'ordre de
3 milliards, mais, pour ce qui est des revenus qui sont amputés, est-ce que vous avez fait des projections...
des projections à long terme sur, bon, l'indexation des prix de l'électricité
patrimoniale, les revenus miniers, la taxe spécifique sur les boissons
alcooliques et les biens non réclamés? Puis, je vous dirais,
particulièrement sur les revenus miniers, là, on vient de parler de la filière
batterie.
M. Girard (Groulx) : Oui. Oui, on a
ça.
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : Mais est-ce
qu'on a les années subséquentes? En fait, je vais vous donner l'exemple de 2027‑2028, OK? Alors, en 2027‑2028, avec ce qu'on a
retiré, la contribution au Fonds des générations est de 2,8 milliards...
Des voix : ...
M. Girard (Groulx) : ...et elle...
Une voix : ...
M. Girard
(Groulx) : ...ce n'est pas
grave, et elle aurait été de 5,3 milliards si on n'avait rien retiré.
Alors, la taxe spécifique sur les boissons alcooliques était de
500 millions, puisqu'elle était fixe; les biens réclamés, c'était
40 millions; les revenus de placement, 1,5 milliard; les
revenus miniers, 477; la contribution additionnelle d'Hydro-Québec, 215.
Mme Cadet : Mais, pour ce qui est
des revenus miniers, ils ne sont pas fixes, donc...
M. Girard
(Groulx) : Non, mais, si on prend les revenus miniers,
là : en 2023‑2024, 517; en 2027‑2028, 477. C'est... Il n'y a pas énormément de
fluctuations, mais ils pourraient augmenter dans le temps, on se le souhaite.
Mais c'est de l'ordre de 500 millions.
Mme Cadet : Bien, merci beaucoup.
Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Merci à
vous, chère collègue. D'autres interventions sur le bloc n° 5?
Ça va? Conséquemment, l'article 30, tel qu'amendé, et les articles 31
à 39 sont-ils adoptés?
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : Adopté
sur division.
M. Girard (Groulx) : Peut-être,
M. le Président, juste une précision pour les gens qui nous écoutent, là.
Le Président (M. Simard) : Je vous
en prie.
M. Girard
(Groulx) : Bien qu'on... les nouvelles cibles de dettes sont
sur la dette nette, nous allons continuer de systématiquement rapporter
la dette brute et la somme des déficits cumulés dans les documents budgétaires.
Le Président (M. Simard) : Très bien,
mais on...
M. Girard (Groulx) : Alors,
l'information est toujours disponible.
Le
Président (M. Simard) : Très bien, mais on n'ouvrira pas de débat à ce
stade-ci, entre deux blocs, parce que je ne saurais pas où prendre le
temps pour le faire.
M. Girard (Groulx) : Ce n'était pas
un débat, c'était un énoncé.
Le Président (M.
Simard) : Merci beaucoup. Alors, nous abordons le sujet n° 6,
qui concerne l'article 79 et pour lequel vous aurez, M. le ministre, un
amendement.
M. Girard (Groulx) : Oui, M. le
Président, qui est... ça, c'est l'amendement 79 : Remplacer...
Le
Président (M. Simard) : ...d'abord lire l'objet du sujet, en fait les
explications relatives au sujet en page 7, après quoi nous pourrons
disposer de l'amendement.
M. Girard (Groulx) : Merci, M. le
Président. Toujours obéir à son président.
Sujet 6,
chapitre IX, Disposition transitoire particulière concernant le Tribunal
administratif des marchés financiers. Article 79 du projet de loi,
cahier des députés, page 255.
Mise en contexte : Dans le cadre du
budget 2018‑2019, le Tribunal administratif des marchés financiers a été désigné pour accompagner les tribunaux
administratifs sous la responsabilité du gouvernement vers une numérisation
de leurs activités. Une somme lui a été versée à cet effet. Dans l'urgence de
la pandémie, le virage technologique s'est accéléré et les autres tribunaux
administratifs du Québec ont dû rapidement numériser leurs activités sans avoir
recours aux sommes prévues par le projet Virage technologique des tribunaux
administratifs (VTTA).
La Loi sur
l'administration financière prévoit qu'une modification législative est requise
pour récupérer une somme qui a été versée à un fonds spécial, tel que le
Fonds du Tribunal administratif des marchés financiers.
Modifications proposées : Afin de récupérer
la somme versée au tribunal des marchés financiers, mais non utilisée, soit 1 milliard... non, c'est
1 million, M. le Président, 1 332 683,31 $
(1,3 million plus les intérêts courus), le projet de loi contient
un article qui prévoit le remboursement de cette somme. Raison de
l'intervention — écoutez
ça, M. le Président : Récupérer une somme qui n'a pu être utilisée à
l'égard des fins pour laquelle elle avait été versée.
J'ai un amendement.
Le Président (M. Simard) : Tout à
fait.
M. Girard
(Groulx) : Article 79 : Remplacer, dans
l'article 79 du projet de loi, «1 332 683,31 $» par «1 377 919,20 $».
L'amendement proposé vise à modifier le montant
qui sera viré du fonds du tribunal administratif au fonds général de façon à ce qu'il tienne compte des
intérêts générés par un placement d'une partie de la somme de 1,3 million.
Le
Président (M. Simard) : Oui. Très bien. Alors, des discussions sur
l'amendement? L'amendement est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Et nous revenons à l'étude globale de l'article 79. Un collègue souhaite
intervenir à ce stade-ci?
Une voix : Non.
Le Président (M. Simard) :
L'article 79, tel qu'amendé, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Simard) : Adopté. Et nous passons au sujet n° 7, qui
concerne les articles 80 et 81. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Sujet 7, chapitre X, Adjudication des
emprunts municipaux. Articles 80 et 81 du projet de loi, cahier des
députés, pages 256 à 259.
Mise en
contexte : Les besoins de financement à long terme des municipalités sont
réalisés par appels d'offres par l'entremise du site d'adjudication du
ministère des Finances. Au moment des appels d'offres, les emprunts ont été approuvés par les municipalités visées et par
le ministre des Affaires... par la ministre des Affaires municipales. Le
financement est adjugé par chaque
municipalité au plus bas soumissionnaire conforme, à moins d'obtenir
l'autorisation du ministre des Finances.
En vertu de
leur pouvoir discrétionnaire, les municipalités peuvent, en certaines
circonstances, refuser d'adjuger le financement à la suite de l'appel
d'offres, et ce, même si le ministère des Finances du Québec a sélectionné
l'offre conforme la plus basse et que cette offre respecte les conditions de
marché.
Modifications proposées, M. le Président :
Des modifications à la Loi sur les cités et les villes et au Code municipal du Québec sont proposées afin qu'à la
suite d'un appel d'offres le contrat de financement soit accordé au plus
bas soumissionnaire conforme déterminé par
le ministère des Finances du Québec sans que la municipalité n'ait à adopter
de résolution pour contracter avec ce plus bas soumissionnaire.
Raison de l'intervention : L'exercice du
pouvoir discrétionnaire permettant de ne pas contracter avec le plus bas
soumissionnaire conforme pourrait affecter le marché des emprunts municipaux et
entraîner un risque accru pour les prêteurs, augmentant par le fait même les
coûts de financement de l'ensemble des municipalités.
On est dans
l'efficience des processus d'adjudication des emprunts municipaux, M. le
Président. C'est technique.
Le
Président (M. Simard) : Sujet fort stimulant. L'un d'entre vous
souhaite-t-il intervenir?
M. Derraji : Très
rapidement.
Le Président (M.
Simard) : M. le député de Nelligan.
M. Derraji :
Très rapidement. Ça, c'est une demande des villes, j'imagine?
M. Girard (Groulx) : Voulez-vous... C'est une
demande du ministère des Finances pour que, lorsque le processus
d'adjudication est enclenché... qu'il se conclue par un emprunt.
• (15 h 50) •
M. Derraji : Et
j'imagine que les villes acceptent... sont favorables à ce changement?
M. Girard
(Groulx) : C'est... On n'a pas... Comment je peux vous dire? C'est que
ça... Pour être précis, là, à la
question : Est-ce que les villes demandent ça?... Non. Mais est-ce que
c'est dans l'intérêt des villes? Oui, parce que ça assure un processus d'adjudication où, lorsqu'il y a un appel
d'offres... Personne n'est obligé de participer à un appel d'offres, mais, à partir du moment que vous y
participez, que les soumissions sont conformes, vous devez procéder à
l'emprunt.
M. Derraji :
Oui.
Le Président (M.
Simard) : Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Merci. Juste pour confirmer. Ce n'est pas une
demande des villes, mais c'est à leur... c'est dans leur intérêt. Est-ce
qu'elles ont été consultées sur ces articles-là?
M.
Girard (Groulx) : Sûrement
que le ministre des... le... l'équipe du financement des... ministère des
Finances est en... est en communication constante avec les villes, oui.
Mme Cadet : Donc, vous confirmez qu'elles ont été consultées,
donc, en... elles devraient être au courant de cet article-là.
M. Girard
(Groulx) : Bien, c'est que les villes ne sont pas obligées
d'emprunter, là, c'est les villes qui se manifestent pour emprunter, et puis là
on fait un processus d'adjudication visant à leur permettre d'emprunter au plus bas coût, mais là il y avait un flou qui
laissait sous-entendre qu'elles pouvaient participer au processus d'adjudication
et ensuite refuser l'emprunt. Alors, ça,
c'est... ils peuvent refuser d'emprunter, mais, une fois qu'ils ont choisi de
participer au processus, elles doivent emprunter.
Le Président (M. Simard) : D'autres collègues
souhaitent intervenir? Conséquemment, est-ce que les articles 80 et
81 sont adoptés?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Simard) : Adopté. Nous passons au sujet n° 8,
l'article 82.
M. Girard
(Groulx) : On est dans une autre technicalité du ministère des
Finances, M. le Président. Mais c'est des
fonctions extrêmement importantes. C'est rare qu'on parle de l'équipe de
gestion de la dette du ministère des Finances, mais ils font un travail
exceptionnel, M. le Président.
Le Président (M.
Simard) : Puis certains d'entre eux vous accompagnent.
M. Girard
(Groulx) : Pas spécialement...
Des voix :
...
M. Girard
(Groulx) : Oui? Oui.
Le Président (M.
Simard) : Je devrais dire certaines d'entre elles.
M. Girard (Groulx) : Voilà. Puis une des
raisons qu'ils sont si bons, M. le Président, c'est qu'ils ont eu beaucoup
de pratique, parce que le Québec a... historiquement, a eu beaucoup de dettes.
Des voix :
...
M. Girard (Groulx) : Non, mais ce
n'est pas de l'humour, là, c'est un fait, ils sont... Parce qu'ils ont... ils
sont des intervenants fréquents sur le marché et qu'ils agissent professionnellement,
leur réputation est impeccable.
Chapitre 8... Sujet 8,
chapitre XI, Transfert d'un fonds d'amortissement. Article 82 du
projet de loi, cahier des députés, pages 260 et 261.
Mise
en contexte : En vertu de la Loi sur l'administration financière, le
ministre des Finances a constitué un fonds d'amortissement afin de pouvoir...
de pourvoir au remboursement de tout emprunt du gouvernement qui en bénéficie.
Chaque fois qu'un
emprunt bénéficiant du fonds d'amortissement est soldé à échéance, le ministre
peut, par arrêté publié à la Gazette officielle du Québec, transférer et appliquer la totalité ou une
partie des sommes composant ce fonds d'amortissement à un autre emprunt.
En
raison du libellé de l'article 64 de la Loi sur l'administration financière,
l'arrêté requis peut uniquement être pris par le ministre des Finances
et doit être publié à la Gazette officielle du Québec.
Modifications
proposées : Il est proposé de modifier l'article 64 de la Loi sur
l'administration financière en retirant les
renvois à la prise d'un arrêté et en supprimant la publication à la Gazette officielle du Québec des décisions transférant le fonds
d'amortissement.
Raison de
l'intervention : Le transfert du fonds d'amortissement n'implique pas de
nouvelles sommes. Il vise uniquement à les réaffecter à un autre emprunt. Il
est alors souhaitable de permettre à la sous-ministre des Finances à prendre un tel arrêté ministériel et, pour ces
mêmes raisons, de retirer l'exigence de publication à la Gazette officielle du Québec.
Cette délégation permettra d'alléger le processus relativement aux sommes qui
composent le fonds d'amortissement.
M. le Président, le
fonds d'amortissement... pour le bénéfice des gens qui nous écoutent, peut-être
mon père, quoique je soupçonne qu'il écoute le PDG d'Hydro-Québec, le fonds
d'amortissement sert à conserver des liquidités pour des urgences, des
éventualités au gouvernement du Québec. Alors, on a un fonds d'amortissement de
plusieurs milliards qui permet de pallier,
par exemple, à des périodes où on ne pourrait emprunter. Alors, puisqu'on ne
pourrait emprunter, on pourrait liquéfier ce fonds pour avoir des
liquidités. Voilà.
Et,
pour ce qui est de... du... de l'article 82, on est vraiment dans les
opérations courantes de l'équipe de gestion de dette du ministère des
Finances.
Le Président (M. Simard) : Merci
pour ces explications. Y aurait-il des interventions? M. le député de Nelligan?
Mme la députée de Bourassa-Sauvé? Conséquemment, l'article 82
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté. Et nous passons au
sujet n° 9, qui concerne le chapitre XII et les
articles 83 à 88. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui. Chapitre XII,
Investissements universitaires. Articles 83 à 88 du projet de loi, cahier
des députés, pages 262 à 279.
Mise en
contexte : La Loi sur les investissements universitaires prévoit
l'approbation par le gouvernement du Plan
quinquennal des investissements universitaires préparé par le ministre... la
ministre de l'Enseignement supérieur.
Le
PQIU, qui est le Plan quinquennal des investissements universitaires, présente
la planification des investissements quinquennaux et est accompagné de
règles pour l'allocation de subventions.
Depuis l'adoption de
la Loi sur les infrastructures publiques, le gouvernement approuve deux fois la
planification des investissements universitaires, soit au moment de l'adoption
du Plan québécois des infrastructures et au moment de l'approbation du PQIU.
Pour les autres
organismes des réseaux de l'éducation et de l'enseignement supérieur, les
règles relatives à l'allocation des subventions se trouvent dans les règles
budgétaires approuvées par le Conseil du trésor.
Les
investissements universitaires non subventionnés doivent être déclarés au
ministre en vertu du Règlement sur les investissements universitaires.
Modifications
proposées : Il est proposé de modifier la Loi sur les investissements
universitaires afin de retirer le pouvoir du
ministre de l'Enseignement supérieur de préparer un plan d'investissement
universitaire, de lui octroyer le
pouvoir d'établir des règles budgétaires pour l'allocation de subventions pour
les investissements universitaires ainsi que lui... de lui octroyer le
pouvoir d'établir, par règlement, des règles relatives aux investissements de
certains établissements universitaires qui
ne font pas l'objet de subvention, prévoyant notamment la transmission de
renseignements et l'obtention d'autorisations. Il est également proposé
d'abroger certains articles qui ne font plus d'effet juridique.
Et
c'est là, M. le Président, qu'on a besoin de la raison de cette intervention,
parce que ça pourrait être mêlant :
Simplifier et alléger le processus
d'allocation des subventions pour les investissements du réseau universitaire;
clarifier les règles applicables aux
investissements de certains établissements universitaires qui ne font pas
l'objet de subvention.
Alors, ici, on parle
vraiment de simplification de processus et de ne pas faire deux fois ce qu'on
fait déjà une fois dans le Plan québécois des infrastructures pour
l'enseignement supérieur.
Le Président (M.
Simard) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Merci, M. le Président. Donc, M. le ministre, je
vous entends bien, là, quand vous dites que la raison de l'intervention est de
simplifier et alléger le processus d'allocation des subventions. La première
partie des modifications proposées
semble répondre à ce motif initial, donc, soit le retrait du pouvoir du
ministre de... de la ministre de l'Enseignement supérieur de préparer
son PQIU.
Ceci dit, je me questionne sur la deuxième
partie, donc l'octroi d'un nouveau pouvoir d'établir des règles budgétaires
pour l'allocation des subventions pour les investissements universitaires et
l'octroi de pouvoir d'établir des règles relatives aux investissements. Donc, si je comprends bien,
ces deux éléments-là sont... sont nouveaux, donc ne participent pas à
l'objectif d'allègement du processus?
M. Girard
(Groulx) : OK. Alors, je vais... j'ai d'autres notes qui sont
peut-être plus précises, là. On vise à supprimer
le pouvoir du ministre de l'Enseignement supérieur de préparer un plan
d'investissements universitaires, puisque ça a déjà été fait dans le Plan
québécois des infrastructures,
octroyer au ministre de l'Enseignement supérieur un pouvoir d'établir des règles budgétaires pour l'allocation
des subventions, abroger les articles de la Loi sur les investissements
universitaires qui n'ont plus d'effet juridique, octroyer au ministre de
l'Enseignement supérieur un pouvoir d'établir des règles relatives aux
investissements universitaires qui ne font pas l'objet d'une subvention,
lesquelles pourront, notamment, prévoir l'obtention d'autorisations.
Je n'ai peut-être pas
répondu à votre question. Allez-y.
• (16 heures) •
Mme Cadet : Bien,
en fait, ma question, c'est qu'en fait vous... donc, le... Je comprends les
modifications qui sont proposées. Donc, elles sont un peu, donc, disséminées en
trois catégories. Mais le motif d'intervention que vous avez mis de l'avant, donc, c'est l'allègement du processus, ça, je
le comprends bien. On a... On est dans une perspective, un peu,
d'allègement réglementaire, là, comme on avait vu avec le projet de loi
n° 17 récemment. Donc, ça, je le
saisis. Mais ce que je perçois, c'est que le retrait du pouvoir de préparer le
PQIU est dans cette lancée, donc, de simplification,
mais les deux autres éléments, la possibilité d'établir des règles budgétaires
pour l'allocation de subventions... donc,
je comprends que ces éléments-là sont nouveaux, donc, ne participent pas à
l'objectif de simplification du processus d'allocation.
M. Girard (Groulx) : Je ne crois pas qu'ils
sont nouveaux. Mais est-ce qu'on a un expert pour répondre à cette question?
On a une experte, encore mieux.
Le Président (M. Simard) :
Alors, le temps que la caméra puisse vous trouver, madame, d'abord, y
aurait-il consentement afin que vous puissiez intervenir?
M. Girard
(Groulx) : Consentement.
Le Président (M. Simard) : Il
y a consentement. Et, madame, ma secrétaire m'informe que la caméra ne peut pas
vous capter adéquatement. Conséquemment, auriez-vous l'amabilité de vous
joindre à nous à la table?
Une voix : ...
Le Président (M.
Simard) : Ah, bon, on me dit que c'est le micro qui ne capte pas.
Merci beaucoup. Oui, avancez-vous, madame,
je vous en prie. Vous pourriez être assise à côté du député de René-Lévesque. C'est un gentil garçon. Alors, madame, pour les fins de nos
travaux, auriez-vous l'amabilité de vous présenter?
Mme Bélanger
(Mélanie) : Mélanie Bélanger.
Le Président (M.
Simard) : Soyez la bienvenue parmi nous.
Mme Bélanger
(Mélanie) : Merci.
Le Président (M.
Simard) : Nous vous écoutons, madame.
Mme Bélanger
(Mélanie) : Bien, en fait, c'est que les règles budgétaires sont déjà
présentées dans le PQIU, dans le plan
quinquennal. Donc, ce ne sera pas nouveau, c'est seulement qu'on va faire un
régime budgétaire où est-ce qu'il va y avoir seulement les règles
budgétaires qui vont être présentées au Conseil du trésor, annuellement.
Mme Cadet : D'accord.
Donc, de ce que je comprends, parce que, quand je... Évidemment, donc, le
cahier qu'on a ici, simplifié par sujets, puis le cahier qui nous est soumis
avec les commentaires par article, le commentaire à l'article 83 nous dit qu'on introduit, à la Loi sur les
investissements universitaires, l'établissement de règles budgétaires. Donc, si je comprends bien, c'est qu'avant, donc,
ces règles existaient, mais elles n'étaient tout simplement pas dans la Loi
sur les investissements universitaires, elles étaient ailleurs?
Mme Bélanger
(Mélanie) : Bien, selon la loi des infrastructures publiques, là, on
doit prévoir des moyens d'octroyer les sommes qui sont au PQI. Et, dans le
PQIU, nous avions les règles budgétaires ainsi que des conditions pour des subventions... des investissements non
subventionnés. Alors, ce qu'on propose de faire, c'est de faire un régime
budgétaire seulement avec des règles budgétaires et un règlement qui va venir
adresser les investissements qui ne seront pas financés par le gouvernement.
Mme Cadet : Merci. Le commentaire ajoute aussi, donc :
Les subventions pourront notamment être allouées selon des normes, être
assujetties à des conditions et être soumises à une autorisation. Est-ce que
vous pouvez élaborer ici, s'il vous plaît?
Mme
Bélanger (Mélanie) : Bien, on octroie selon des normes. Il y a des
normes qui sont générales, c'est-à-dire en fonction, là, des conditions, des superficies reconnues aux fins de
financement. Il y a aussi des normes particulières qui peuvent être
données, c'est-à-dire en fonction de l'état du parc immobilier de
l'établissement. Il peut y avoir des règles
spécifiques, là, qui vont... qui ne seront pas permises à tous les
établissements, mais selon... en fonction de répondre aux critères.
Mme
Cadet : Et quels types... Quand vous dites «des normes
spécifiques», donc quels types de normes spécifiques?
Mme
Bélanger (Mélanie) : Bien, ça peut être des normes spécifiques, c'est
ça, qui peuvent adresser, exemple, la résorption du déficit de maintien
d'actif. Donc là, ça va être ceux que... dont l'état du parc va avoir un
déficit de maintien d'actif. Alors,
les établissements qui auront un parc immobilier dans un état satisfaisant ne
répondront pas aux critères qui vont avoir été adressés dans la règle.
Mme
Cadet : OK Donc, quand bien même, donc, que les
subventions seront évaluées, donc, selon des normes, donc, ces normes-là, donc,
sont... entrent quand même à travers un certain cadre, en fait, qui est exclusivement
financier, donc il y a...
Mme Bélanger (Mélanie) : Ce sont des
règles budgétaires, là. Ce sont les mêmes règles budgétaires qui se retrouvent
actuellement dans le PQIU. Donc, c'est... vraiment, c'est un... on reprend les
mêmes règles budgétaires.
Mme Cadet : Parfait. Mais vous dites
«et être soumises à une autorisation». Excusez-moi, c'est vraiment dans la lecture du commentaire, là, pour bien
comprendre. Est-ce que le pouvoir d'établir, donc, les règles est maintenant
confié au ministre de l'Enseignement supérieur? Donc, puisqu'on y va par
règlement, donc, ce serait par décret que le
ministre pourrait, par exemple, établir, donc, les normes spécifiques. Les
normes plus générales, ça, j'ai saisi, mais les normes plus spécifiques
à un établissement, donc le ministre pourrait le faire par décret.
Mme Bélanger (Mélanie) : Pas par
décret, par CT général, là, puisque l'approbation se ferait via le Conseil du
trésor.
Mme Cadet : OK D'accord.
Mme
Bélanger (Mélanie) : Donc, c'est pour ça, là, le principe de
simplification, là, c'est de vraiment... d'éviter de retourner au Conseil des ministres pour l'approbation des règles budgétaires et de
l'octroi des sommes, parce que c'est déjà fait lors de l'exercice, là,
du PQI.
Mme Cadet : D'accord. Donc, on évite
de...
Une voix : ...
Mme Bélanger (Mélanie) : Exactement,
on retournait encore au Conseil des ministres pour maintenant présenter, là, le... les règles budgétaires, alors
que le Conseil des ministres avait déjà permis l'octroi des sommes. Donc,
c'est...
Mme Cadet : Je comprends. Donc,
avant on allait deux fois devant le Conseil des ministres avec le PQI puis le
PQIU. Là, on ne retourne pas devant le Conseil des ministres avec ça.
Mme Bélanger (Mélanie) : Non. Ce qui
est souhaité, c'est de présenter un régime budgétaire annuel au Conseil du
trésor. Donc, simplification par CT général.
Mme Cadet : Merci beaucoup.
Mme Bélanger (Mélanie) : Ça fait
plaisir.
Le Président (M. Simard) : Merci à
vous, Mme Bélanger. Merci beaucoup. Alors, nous poursuivons nos échanges.
Y aurait-il d'autres interventions sur ce sujet? Conséquemment, les
articles 83 à 88 sont-ils adoptés?
Des voix : ...
Le
Président (M. Simard) : Adopté. Passons maintenant à l'étude du sujet n° 10,
au chapitre VI, qui concerne l'article 41.
M. Girard (Groulx) : Et, M. le
Président, permettez-moi de suggérer, parce que je ne lui ai pas demandé, mais que notre ancien collègue de Robert-Baldwin aimerait cette mesure parce qu'il était un partisan de l'écofiscalité.
Alors, vous êtes en communication avec lui.
Sujet 10, chapitre VI,
programme de gestion des pneus hors d'usage. Article 41 du projet de loi,
cahier des députés, pages 148 et 149.
Mise en
contexte : Depuis le 1er octobre 1999, le gouvernement du Québec
impose un droit environnemental de 3 $
par pneu à l'achat de pneus neufs de voitures et de camions. Ce droit permet de
financer la récupération des pneus hors d'usage.
Or, les revenus
actuels générés par ce droit ne sont plus suffisants pour assurer le
financement du Programme québécois de gestion des pneus hors d'usage.
Ainsi,
dans le cadre du budget 2023‑2024, le droit spécifique sur les pneus neufs a été
haussé afin d'assurer le financement à long terme du programme pour que la
récupération et le traitement des pneus hors d'usage soient adéquats.
Sans mesures de
suivi, il est difficile de prévoir si des revenus découlant du paiement du
droit spécifique sur les pneus neufs sont
suffisants pour financer le programme administré par la Société québécoise de récupération et de
recyclage, RECYC-QUÉBEC.
Modifications
proposées : Afin d'assurer la viabilité du Programme québécois de gestion
des pneus neufs hors d'usage, dont
l'administration a été déléguée à la Société
québécoise de récupération et de recyclage, il est proposé d'exiger que cette société soumette, à tous les
cinq ans, au ministre des Finances, un avis de viabilité financière de ce
programme, et ce, afin que soit révisé, au besoin, le droit spécifique sur les
pneus neufs.
Raison de
l'intervention : S'assurer que le droit spécifique sur les pneus neufs
génère des revenus suffisants.
M. le Président, si
je lisais dans vos pensées, vous me diriez : Mais on l'a ajusté de combien,
ce droit sur les pneus neufs?
Le Président (M.
Simard) : Mais ce n'est pas ça que je pensais, non.
M. Girard
(Groulx) : De 3 $ à 4,50 $ pour les voitures et de 3 $
à 6 $ pour les camions.
Et
une autre chose à laquelle vous pourriez penser : Et pourquoi on n'indexe
pas ce prix? Bien, parce que, M. le Président, on ne peut indexer un
droit. Mais on va le réviser à tous les cinq ans. Alors, je m'arrête ici.
Le Président (M.
Simard) : Cher collègue de Nelligan.
M. Derraji : Bon, j'ai deux questions. Est-ce qu'on a une idée
sur les revenus jusqu'à maintenant? Parce que là, vous me dites que ça
ne marche pas, il n'y a pas assez d'argent pour...
• (16 h 10) •
M. Girard
(Groulx) : C'est à dire qu'avec le 4,50 $ et le 6 $ on va en
avoir assez.
M. Derraji : Oui.
Donc là, on le change de 3 $ à 4,50 $ et 6 $.
M. Girard
(Groulx) : Pour les voitures, puis de 3 $ à 6 $ pour les
camions.
M. Derraji : Excellent.
En date d'aujourd'hui, est-ce qu'on a une idée sur les revenus?
M. Girard
(Groulx) : Dans le fond, vous voulez savoir combien il y a de pneus
neufs vendus par année.
M. Derraji : Non,
parce que vous avez... Au fait, c'est votre...
M. Girard (Groulx) : Ça génère... OK, voilà.
Je suis vraiment chanceux d'avoir une si bonne équipe avec moi. Ça générerait... il était prévu de générer... On
va prendre une année complète. En 2024‑2025, nous avions prévu 27 millions. Après
ajustements, ce sera 41,6 millions, donc une augmentation de
14,6 millions.
M. Derraji : Donc, qu'on va aller chercher avec cette... avec
l'augmentation. Une fois, ça va passer, c'est à partir de quelle date?
M. Girard
(Groulx) : C'est à partir du 1er juillet 2023.
M. Derraji : 1er juillet
2023.
M. Girard
(Groulx) : Oui, que le tarif... le droit passe de 3 $ à
4,50 $ et 3 $ à 6 $.
M. Derraji : Donc,
cette augmentation va permettre au régime d'aller chercher un 6 millions,
7 millions de...
M. Girard
(Groulx) : 14,6 millions sur une base annuelle.
M. Derraji : Annuelle.
14.6 millions annuels.
M. Girard
(Groulx) : 14,6 millions sur une base annuelle.
M.
Derraji : Oui. Et ce que vous voulez régler aujourd'hui, à
part l'augmentation, c'est que les revenus générés aident le... assurent le financement du Programme
québécois de gestion des pneus hors d'usage, donc, ce qu'on génère de la
vente du neuf, qu'on le paie pour tout ce qui est usagé, donc le programme des
pneus usagés?
M. Girard (Groulx) : Pour...
M. Derraji : La gestion des pneus
hors usage.
M. Girard (Groulx) : Voilà.
M. Derraji : OK. Donc, le programme
gestion des pneus hors usage, ça nous coûte combien maintenant?
M. Girard (Groulx) : Je dirais
approximativement, les dépenses du programme, en 2024‑2025, 37 millions.
M. Derraji : OK.
M. Girard
(Groulx) : Mais on avait un petit déficit cumulé parce que
les droits n'avaient pas été modifiés depuis octobre 1999.
M.
Derraji : Est-ce que le but d'augmenter, c'est générer des
fonds juste pour payer le programme des pneus hors d'usage? Parce que
là, c'est clair, il n'y a...
M. Girard (Groulx) : Oui, c'est
l'unique objectif.
M. Derraji : Ce n'est pas utilisé
pour autre chose?
M. Girard
(Groulx) : Il n'y a pas d'objectif d'accumuler un surplus au
fonds consolidé, là. On est vraiment... Les revenus vont à RECYC-QUÉBEC
et il faut s'assurer que RECYC-QUÉBEC puisse assumer sa mission.
M. Derraji : Merci.
Le Président (M. Simard) : D'autres
remarques? Conséquemment, l'article 41 est-il adopté?
Des voix : ...
Le
Président (M. Simard) : Adopté. Nous poursuivons. Nous sommes rendus au
sujet n° 11, au chapitre VII, qui concerne les
articles 42 à 66. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Sujet 11, chapitre VII, encadrement des guichets automatiques de
cryptoactifs et optimisation de
l'administration du secteur des entreprises de services monétaires,
articles 42 à 66 et 90 du projet de loi.
Et là, j'aperçois les juristes de Revenu Québec,
n'est-ce pas? Bonjour, bonjour.
Cahier des députés, pages 150 à 211.
Mise en contexte :
Revenu Québec a la responsabilité d'appliquer la Loi sur les
entreprises de services monétaires depuis le 13 septembre 2021.
Cette loi relevait auparavant de l'Autorité des marchés financiers.
Le secteur
des entreprises des services monétaires est exposé à des risques liés au
blanchiment d'argent. Notamment, depuis
l'apparition des chaînes de blocs et des cryptoactifs, plusieurs prestataires
de services ont conçu des moyens pour faciliter les transactions de ce
type d'actifs, dont les guichets automatiques de cryptoactifs.
La
législation actuelle rend difficile l'identification des guichets automatiques
de cryptoactifs au Québec ainsi que les endroits où ils sont situés, et
le gouvernement souhaite procéder à des changements afin de pouvoir mieux
identifier et encadrer les guichets automatiques servant à échanger des
cryptoactifs au Québec.
Le gouvernement souhaite également procéder à
des changements afin d'introduire de nouvelles obligations aux entreprises de
services monétaires, notamment pour lutter plus efficacement contre le
blanchiment d'argent.
Il est proposé d'introduire dans la Loi sur les
entreprises de services monétaires ainsi qu'au Règlement d'application de la
Loi sur les entreprises de services monétaires une nouvelle catégorie de
services monétaires, soit l'exploitation de
guichets automatiques de cryptoactifs en plus des règles d'encadrement
s'appliquant à cette catégorie. Actuellement, les guichets automatiques de
cryptoactifs sont inclus dans la même catégorie que les guichets automatiques
standards. Cette modification permettra à Revenu Québec d'obtenir des renseignements qualitatifs et quantitatifs pertinents
relativement à l'exploitation des guichets automatiques de cryptoactifs.
Il est également proposé d'apporter certaines
modifications à la Loi sur les entreprises de services monétaires ainsi qu'au Règlement d'application de la Loi sur
les entreprises de services monétaires afin d'en optimiser l'application,
soit notamment de prévoir les documents et
les renseignements devant les... devant accompagner une demande de permis
d'exploitation d'entreprise de services monétaires, de prévoir que le répondant
d'une entreprise de services monétaires doit résider au Québec et de préciser les modalités et les effets d'une
notification d'une procédure, de prévoir de nouvelles obligations
relatives à l'affichage d'un permis et d'une vignette, de préciser le contenu
des dossiers et registres que doit tenir à jour une entreprise de services monétaires, de prévoir les
conséquences administratives et pénales à la suite du non-respect de
certaines obligations découlant de la révocation ou de la suspension d'un
permis et de certaines obligations relatives à l'affichage d'un permis ou d'une
vignette, de permettre l'affectation d'un remboursement dû à une entreprise de services monétaires en vertu
d'une loi fiscale ou au paiement d'une sanction administrative pécuniaire
due par l'entreprise, de prévoir des
pouvoirs de vérification, de moduler le montant des amendes en fonction du
degré de gravité des infractions, notamment en réduisant le montant des amendes
pour une infraction relative au défaut d'afficher un permis ou une
vignette.
Raison de
l'intervention : Des modifications législatives sont nécessaires afin de
permettre à Revenu Québec de mieux encadrer
les entreprises de services monétaires et ainsi de limiter la fraude fiscale et
le blanchiment d'argent. Les dispositions proposées visent à réduire la
concurrence déloyale et à favoriser le développement d'un environnement
d'affaires plus sain, tout en établissant une équité entre les entreprises de
services monétaires.
Le Président (M.
Simard) : Merci. Y aurait-il des commentaires, des interrogations? Mme
la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : OK. En fait, ma question portait sur les
conséquences administratives et pénales. Donc, peut-être, nous rendre à
l'article, tout simplement pour valider, donc, sur quelle... Quel est... en
fait, quel modèle nous calquons ici, là,
pour les conséquences? Parce que j'imagine qu'elles doivent être plus élevées
que ce que... que celles qui existaient précédemment, alors que ce... l'exploitation des guichets automatiques
de cryptoactifs, donc, faisait partie des guichets automatiques standards.
M. Girard
(Groulx) : M. le juriste.
Le Président (M. Simard) : Alors,
y aurait-il consentement afin notre invité puisse se joindre à nous? Cher
maître, auriez-vous d'abord l'amabilité de vous présenter?
M. Lacombe (Sylvain) : Bien sûr. Sylvain
Lacombe, directeur à la rédaction des lois, Revenu Québec. Bonjour.
Pour répondre à votre
question, essentiellement, au niveau des infractions, il existait une
infraction qui était applicable aux
dispositifs de guichet automatique. Maintenant, ce qui est prévu, c'est de
prévoir deux types d'infractions avec des montants qui seront
différents, c'est-à-dire l'infraction d'opérer sans afficher une vignette et
l'infraction d'opérer avec une vignette qui
aurait été révoquée ou suspendue. Donc, ce sera puni plus sévèrement de traiter
un guichet dont le permis aura été révoqué ou suspendu, et on va punir
moins sévèrement celui qui aura fait défaut d'afficher simplement, mais que son
permis est valide.
Mme Cadet : Puis
est-ce que la grille de tarification des amendes, donc, est calquée sur celle
des guichets automatiques standards?
M. Lacombe
(Sylvain) : C'est inspiré, effectivement, c'est utilisé, c'est à
partir de là, oui.
Mme Cadet : Donc, c'est inspiré, mais est-ce que c'est plus
sévère que ce que l'on voit pour les guichets automatiques standards ou
c'est la même chose?
M. Lacombe
(Sylvain) : En fait, ce sont les mêmes règles qui s'appliquaient.
Mme Cadet : Ce
sont les mêmes règles qui s'appliquent, directement.
M. Lacombe
(Sylvain) : Oui, tout à fait, exactement. Exactement.
• (16 h 20) •
Mme Cadet : Puis
donc, dans le fond, ce que je comprends, c'est que vous jugez que les mêmes
règles, donc, doivent s'appliquer, mais
qu'il faut pour cet aspect précis, là, pour ce qui est des conséquences
administratives et pénales, mais
qu'il fallait donc encadrer de façon distincte, donc, les deux types de
guichets automatiques pour que les autres
règles spécifiques puissent s'appliquer. Mais au niveau des conséquences
pénales, vous jugez que ce... essentiellement, donc, c'est le même
niveau d'infraction.
M. Lacombe
(Sylvain) : Oui, tout à fait.
Mme Cadet : Merci.
Le Président (M.
Simard) : M. le député de Nelligan?
M. Derraji : Non.
Le Président (M.
Simard) : Conséquemment, les articles 42 à 66 sont-ils adoptés?
Des voix : ...
Le
Président (M. Simard) : Adopté.
M. Derraji : ...
Le Président (M. Simard) : Alors,
il sera plus loin au sujet 13, il est dans le bloc... dans le
sujet 13. L'article 90?
Mme Cadet : ...
Le Président (M.
Simard) : Oui, c'est dans le sujet 13.
Des voix :
...
M. Derraji : ...le
11 contient l'article 42, 66 et 90 du projet de loi.
Le Président (M.
Simard) : Ce n'est pas ce que j'ai dans ma feuille de bingo.
M. Derraji : OK.
Bon.
Le Président (M. Simard) : Conséquemment,
nous allons suspendre temporairement le temps de clarifier la situation.
(Suspension de la séance à
16 h 21)
(Reprise à 16 h 22)
Le Président (M.
Simard) : ...chers collègues, vérification faite, nous avons opéré le
bon vote. Et je vous rappelle que nous avons
effectivement voté pour les articles 42 à 66. Merci au secrétariat pour sa
précieuse collaboration.
Alors, nous
poursuivons et nous entamons l'étude du sujet 12, M. le ministre,
concernant les articles 67 à 78.
M. Girard (Groulx) : Oui, M. le Président. Et
là on va parler de mesures diverses en matière d'administration fiscale,
de biens non réclamés et de perception des pensions alimentaires. Mise en
contexte... Cahier des députés, pages 212 à 253.
Mise
en contexte : Protection des renseignements personnels. La Loi sur
l'administration fiscale et la Loi facilitant le paiement des pensions alimentaires prévoient que des amendes peuvent
être imposées lors d'un manquement en matière de protection de
renseignements personnels et confidentiels, notamment quant à la consultation,
à la communication et à l'utilisation de tels renseignements.
Demande
péremptoire. La Loi sur les biens non réclamés prévoit qu'une demande
péremptoire peut être transmise à une personne pour exiger la production de
tout renseignement ou document requis pour l'application de cette loi.
Elle prévoit les modes de notification d'une telle demande ainsi que les modes
de production d'un tel renseignement ou document. Des règles similaires sont
prévues à la Loi sur l'administration fiscale et à la loi facilitant le
paiement des pensions alimentaires.
La
Loi sur les biens non réclamés et la Loi facilitant le paiement des pensions
alimentaires prévoient des règles d'administration de la preuve en cas
de litige.
La Loi facilitant le
paiement des pensions alimentaires prévoit les modalités d'inscription d'une
hypothèque légale pour garantir l'exécution
d'une obligation alimentaire ainsi que les situations dans lesquelles la
pension alimentaire est perçue au
moyen d'un ordre de paiement. Dans le cas... dans ces cas, le débiteur d'une
pension alimentaire est tenu de fournir une sûreté, sauf lorsqu'il
reçoit certaines prestations.
Modifications
proposées : Il est proposé de modifier la Loi facilitant le paiement des
pensions alimentaires afin d'ajouter une
infraction pour la consultation non autorisée de renseignements personnels et
de prévoir un délai de prescription de cinq ans pour intenter des
poursuites pénales. Il est également proposé de modifier cette loi et la Loi sur l'administration fiscale afin d'augmenter le
montant des amendes relatives à des infractions pour consultation, utilisation ou
communication non autorisée de renseignements. Ici, M. le Président, on
légifère sur des cas exceptionnels, là, je tiens à dire.
Il est proposé de
modifier la Loi sur les biens non réclamés pour que, d'une part, une demande
péremptoire transmise en vertu de cette loi puisse être notifiée par un moyen
technologique lorsqu'elle s'adresse à une banque ou à une caisse d'épargne et de crédit et que, d'autre part, une telle
banque ou une caisse d'épargne et de crédit puisse produire les
renseignements ou documents exigés en utilisant ce même moyen, aux conditions
et aux modalités indiquées.
Il
est proposé de modifier la Loi sur les biens non réclamés et la Loi facilitant
le paiement des pensions alimentaires afin
de compléter les dispositions concernant les règles de preuve en permettant
qu'une déclaration sous serment d'un employé
de Revenu Québec puisse faire preuve de son contenu de façon que
cet employé n'ait pas à témoigner en personne.
Il
est proposé de modifier la Loi facilitant le paiement des pensions alimentaires
afin, d'une part, de permettre que l'avis d'inscription d'une hypothèque
légale puisse être notifié par poste recommandé et, d'autre part, d'étendre
l'exemption de fournir une sûreté au débiteur d'une pension alimentaire qui
reçoit des prestations de supplément de revenu
garanti versées par le gouvernement du Canada ou des prestations d'aide
financière de dernier recours versées par le ministère de l'Emploi et de
la Solidarité sociale.
Raison de l'intervention : Les mesures
administratives en mesure... en matière d'administration fiscale,
d'administration des biens non
réclamés et de perception des pensions alimentaires doivent être bonifiées afin
d'en faciliter leur application.
En matière de
protection des renseignements personnels et confidentiels, les modifications
proposées visent à améliorer les protections offertes par la Loi sur
l'administration fiscale et la Loi facilitant le paiement des pensions
alimentaires, en renforçant l'encadrement des activités de consultation, de
communication et d'utilisation de ces renseignements.
En matière de demande péremptoire, la Loi sur
les biens non réclamés est modifiée de concordance avec les... les
modifications apportées à l'article 39 de la Loi sur l'administration
fiscale par l'article 2 du chapitre 36 des lois de 2021 et à l'article 57.1 de la Loi facilitant le
paiement des pensions alimentaires par l'article 13 du chapitre 10 des
lois de 2023.
En matière de preuve par voie documentaire, les
modifications proposées visent à compléter les règles concernant
l'administration de la preuve qui sont applicables à la Loi sur les biens non
réclamés et la Loi facilitant le paiement
des pensions alimentaires pour que Revenu
Québec bénéficie, pour l'application
de ces lois, des mêmes outils que ceux dont il dispose pour
l'application des lois fiscales.
En matière de perception des pensions
alimentaires, les modifications proposées permettent l'utilisation d'un mode notification... d'un mode Notification d'un
avis d'une hypothèque légale en plus de celui prévu par le Code civil et, pour
des raisons d'équité, visent à élargir l'exemption de la fourniture d'une
sûreté à des débiteurs qui bénéficient de certaines prestations d'aide
financière. M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Un mot
sur la clientèle visée?
M. Girard (Groulx) : Vous voulez que
je vous lise la clientèle?
Le Président (M. Simard) : Non, non,
non, c'est beau.
M. Girard (Groulx) : Non, ce ne sera
pas nécessaire. On est vraiment dans les exceptions, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Y
aurait-il des commentaires sur l'un ou l'autre des aspects touchant ce sujet?
M. Derraji : C'était très long. J'ai
dû m'absenter quelques secondes pour urgence. Je comprends l'essence même de la
protection des renseignements, mais je présume que cet article et l'ajout
viennent corriger une situation constatée. Est-ce qu'on peut juste savoir un peu
plus?
Le Président (M. Simard) : Alors,
Maître, éventuellement.
M. Lacombe (Sylvain) : Oui. Alors,
essentiellement, ce n'est pas suite à une situation constatée ou une problématique, ce qui s'est produit, c'est que
suite au projet de loi n° 64 de 2022 qui était la loi sur l'accès à
l'information... couvrait de façon
générale l'infraction de consultation d'un dossier. Cette loi-là a été
modifiée, l'infraction de consultation a été retirée.
Alors, ce qu'on a prévu, comme l'infraction de
consultation existe dans la Loi sur l'administration fiscale gérée par Revenu
Québec, elle n'apparaît pas dans la
Loi facilitant le paiement des pensions alimentaires, donc on prévoit
l'ajouter pour être sûr de couvrir aussi cet aspect-là, tout simplement.
M. Derraji : C'était très clair.
Le
Président (M. Simard) : Merci à vous. D'autres commentaires? Sans quoi les
articles 67 à 78 sont-ils adoptés?
• (16 h 30) •
Des voix : ...
Le
Président (M. Simard) : Adopté. Et nous poursuivons avec le sujet 13
qui concerne les dispositions finales contenues aux articles 89 et
90. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Je ne pense pas
que je n'ai rien à lire, là.
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : Est-ce que je
dois lire?
Le Président (M. Simard) : Écoutez,
ce n'est pas une obligation parce qu'on n'a rien lu comme tel depuis le début,
mais...
M. Girard (Groulx) : Je pourrais
vous le lire.
Le Président (M. Simard) : Si vous
le souhaitez.
M. Girard (Groulx) :
Les dispositions du chapitre IV de la présente loi, comprenant les
articles 30 à 39, ont effet depuis le 1er avril 2023.
Le
Président (M. Simard) : Des commentaires à cet égard? Conséquemment, les
articles 89 et 90 sont-ils adoptés?
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Alors, chers collègues, nous avons procédé rondement, efficacement...
M. Girard (Groulx) : M. le
Président, vous comprenez que je n'ai pas lu le 90, mais il est adopté aussi.
Le Président (M. Simard) : Mais ce
n'est pas une obligation, soit dit en passant.
M. Girard (Groulx) : Merci.
Le
Président (M. Simard) : Ça va? Donc, nous en sommes rendus à la fin de
l'étude détaillée. Conséquemment, je dois vous poser nos traditionnelles
questions. Est-ce que... est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Attendez,
parce qu'il faut que je remette mes lunettes.
La Secrétaire : ...
Le
Président (M. Simard) : Oui... Bien sûr, je les cherchais, nos fameux
intitulés. Merci, Mme la secrétaire, vous nous êtes fort précieuse.
Est-ce que les intitulés des chapitres et des sections sont adoptés?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Simard) : Adopté. Je propose également que la commission
recommande la renumérotation du projet de loi amendé. Cette motion
est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Je
propose que la commission adopte une motion d'ajustement des références. Cette
motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Remarques finales
Le
Président (M. Simard) : Adopté. Nous en sommes donc rendus à l'étape des
remarques finales. M. le député de Nelligan.
M. Monsef Derraji
M.
Derraji : Écoutez, M. le Président, encore une fois, je
remercie l'équipe du ministre, qui l'ont accompagné sur les... sur ce
projet de loi, sur les réponses, la contribution.
Comme je l'ai
mentionné au début, il y a deux choses où on est en désaccord, mais la plupart
des sujets qu'on retrouve dans
l'omnibus, c'est des sujets qui font avancer le Québec, qui font avancer pas
mal de dossiers, de l'université en passant par la cryptomonnaie, aux
pensions alimentaires, au niveau de matière... de mesures diverses en matière
d'administration fiscale de biens non réclamés.
Donc, encore une fois, merci, M. le Président,
ça a été très agréable, encore une fois, cet échange avec vous. Merci au secrétariat. Et, écoutez, nous sommes
prêts à procéder à l'adoption du projet de loi. Et merci à ma collègue, merci à
ma collègue. Merci à notre recherchiste, de son appui, malgré... On est
interpelés dans plusieurs commissions, les collègues étaient là pour nous aider
à faire une bonne analyse de ce projet de loi.
Le Président (M. Simard) : Merci à
vous, cher collègue. M. le ministre.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Bien, moi,
j'aimerais remercier tout le personnel du ministère des Finances et des autres organismes, Revenu Québec, Retraite Québec, le ministère de l'Enseignement supérieur, les députés du gouvernement,
les députés de l'opposition, qui ont posé des questions pertinentes puis qui
ont permis de débattre des points importants et d'avancer
rapidement sur les points plus administratifs. Alors, ça, c'est une
collaboration qui est très appréciée, et que
nous avons souvent à la Commission des finances publiques, et on peut en être
fiers. Et une partie de cette collégialité vous revient, M. le Président,
et une partie de l'efficacité revient certainement au personnel de la commission, qui fait un excellent travail. Merci
au personnel de l'Assemblée nationale, merci à tous ceux qui nous écoutent.
Et je le répète, la Loi sur l'équilibre
budgétaire et la loi sur la gestion de la dette et le Fonds des générations
sont des lois importantes qui ont bien servi le Québec, et là on les a
modernisées ensemble, et c'est très bien. Et puis le Régime de rentes du Québec,
c'est évidemment extrêmement important, et on l'a aussi modernisé ensemble, et
je pense que c'est très bien pour le Québec.
Et je comprends qu'on n'a pas tout résolu les défis associés au régime des
rentes du Québec. On aura l'occasion d'en reparler, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Eh bien,
à mon tour de vous remercier, particulièrement notre secrétaire.
Ceci étant
dit, notre commission ayant accompli son mandat, j'ajourne nos travaux sine
die. Belle fin de soirée.
(Fin de la séance à 16 h 35)