Journal des débats (Hansard) of the Committee on Public Finance
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(November 29, 2022 au September 10, 2025)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Tuesday, April 8, 2025
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Vol. 47 N° 71
Continuation of the debate on the Budget Speech
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures quarante-huit minutes)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, nous avons quorum. Nous pouvons reprendre nos travaux,
auxquels il reste environ 6 heures et quelques minutes, en termes de débats.
Et, comme vous le savez...
M. Girard (Groulx) : 6 h
15min?
Le Président (M. Simard) : 6h
15 min, oui, pour être plus précis, et on pourra même vous donner le nombre de
secondes, M. le ministre, si ça vous intéresse.
M. Girard (Groulx) : ...
Le Président (M. Simard) : Et
comme vous le savez, donc, nous allons poursuivre nos débats sur le discours du
budget, conformément à l'article 275 de nos règlements. M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements ce matin?
Le Secrétaire : Oui M. le
Président, Mme Abou-Khalil (Fabre) est remplacée par M. Lemieux (Saint-Jean).
Le Président (M. Simard) : Alors,
nous débutons par un bloc du groupe parlementaire, et, sans plus attendre, je
cède la parole au député de Saint-Jean. M..
M. Lemieux : Merci beaucoup, M.
le Président. Merci de m'accueillir pour débuter cette série de conversations
et d'entretiens entre le ministre et les députés. Ça tombe bien que je sois le
premier, parce que je voulais commencer assez large.
M. le ministre, j'ai toujours été... pour
des raisons professionnelles mais aussi personnelles, j'ai toujours été
impressionné par les discours du budget, pas seulement les vôtres, là, quoique
c'est vrai, mais les discours du budget ont quelque chose de solennel et
quelque chose de parfois historique qui font en sorte que de les relire et de
les considérer comme un tout, avec les années, ça donne un sens et une
perspective qui, ma foi, n'est pas... n'est pas banale, considérant ce qu'on
vit aujourd'hui.
• (9 h 50) •
Et c'est là où je veux m'en aller, ce qu'on
vit aujourd'hui. La préparation d'un budget, pour avoir lu beaucoup sur le
sujet, c'est loin d'être une petite affaire. Ça se fait de très longue haleine.
Ça implique énormément de calculs, et pas seulement mathématiques, mais
politiques aussi, et sociaux. Ce qui fait que je repensais à ça en vous écoutant...
M. Lemieux : ...prononcer
votre discours de cette année, parce qu'on est assez chanceux qu'on nous le
livre à nos pupitres à peu près au moment où vous commencez, ce qui fait qu'on
est capables de vous rattraper et de vous suivre mot à mot, et, je me disais,
au moment où le monde entier, mais le Canada d'abord et le Mexique aussi, ont
eu le choc de l'arrivée du nouveau président américain, vous deviez être à
l'époque déjà relativement avancé puis vous deviez avoir une bonne idée d'où vous
vouliez aller avec ce budget 2025-2026. Il y a eu une montée, je n'ose pas dire
de panique parce qu'au début ce n'était pas de la panique, c'étaient même
toutes sortes de considérations puis de supputations, puis, bon, on se
demandait : Arrivera, arrivera pas?, mais, tout au long de cette montée
dramatique, pour tout le monde, puis là c'est le monde entier, vous, vous étiez
en train à tous les jours de rouvrir ce discours-là... bien, son contenu, parce
que, le discours, j'imagine que c'est la dernière chose que vous faites avec...
bureau pour le livrer, mais le contenu, ça devait être un petit peu
hallucinant. Je pense que, si jamais vous voulez écrire des mémoires... je ne
suis pas un bon rédacteur, mais je vous trouverai un auteur fantôme pour ne
serait-ce que ce passage-là de la rédaction de ce budget-là, parce que c'est
allé dans toutes les directions. Et vous, vous aviez une date d'échéance
quoiqu'il arrive. Je voudrais, pour commencer, pour placer la table et bien
comprendre le reste de ces heures de discussion qu'on va avoir, que vous me
parliez de votre posture personnelle, puis la posture de votre bureau, puis
l'approche que vous avez eue, considérant que vous saviez que ça aurait été et
que ça deviendrait, pour le dire comme ça, en latin, rock-and-roll.
M. Girard (Groulx) : J'ai
manqué la citation latine. C'était quoi?
M. Lemieux : Rock-and-roll.
M. Girard
(Groulx) :
O.K.
M. Lemieux : Bien, moi, je
considérais que c'était rock-and-roll comme contexte dans lequel vous êtes allé
danser.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
Bon, alors, je vous remercie pour cette introduction. Alors, je rappelle
qu'évidemment le processus budgétaire du Québec est un processus rigoureux qui
commence quelque part au mois de décembre, où on choisit les thèmes du budget,
on fait une mise à jour du cadre financier puis on commence à discuter de la
prévision économique. Arrive le 3, 4 janvier. Vraiment, vous pouvez
compter que, du 3, 4 janvier à la publication du budget, en fait, le
budget est souvent un mardi jusqu'au vendredi, où il y a une présentation à la
Chambre de commerce de Montréal, c'est sept jours sur sept, avec de nombreux
professionnels du ministère qui travaillent le soir et, le moins possible, la
nuit, mais quelques cas de travaux la nuit aussi, pour arriver à produire un
budget de qualité qui respecte les standards du Québec mais aussi de la
transparence financière. Puis je tiens à dire que le Québec est un leader dans
le sens que le budget est extrêmement cohérent. Parce qu'ici il y a deux
auteurs principaux, le ministre et la sous-ministre, qui doivent approuver
chaque ligne, chaque note de bas de page, chaque chiffre, chaque mot et donc
chaque section, chaque tableau, et revu cinq, six, sept fois, et ça, c'est
après que 250 professionnels aient, évidemment, travaillé sur celui-ci.
Alors, à la base de tout ça, au début du mois de janvier jusqu'au début mars,
là, puis, dans notre cas, je pense qu'on a indiqué que la date est le
7 mars, il y a la prévision économique. Il n'y a pas de budget sans une
prévision économique. La prévision économique donne une prévision de revenus.
Les choix budgétaires donnent des prévisions de dépenses. Et ça, ça amène des
équilibres financiers.
Alors, cette année, dans le contexte des
menaces tarifaires, des menaces existentielles envers le Canada qui émanent...
qui émanaient de la nouvelle administration américaine, bien, la prévision
économique était particulièrement difficile à fixer. Alors, oui, on consulte
les économistes du secteur privé, puis c'est indiqué, on a...
M. Girard (Groulx) : ...finalement,
pour 2025, 1,1 % de croissance. Au début, en décembre, janvier, on était
probablement plus à 1,4, parce que, 2024, ce qu'on voyait, c'est un beau
momentum, une belle fin d'année pour le Québec, et ça s'est poursuivi un peu
janvier, février, parce que les entreprises ont poussé leurs exportations aux
États-Unis, leurs inventaires avant l'arrivée des tarifs. Et là, bien, il
fallait faire des choix. Évidemment, dans ce cas-ci, pour dire 1,1, le secteur
privé, 1,1, le ministère des Finances, il fallait mettre une hypothèse sur les
tarifs, et c'était fondamental.
Et là, nous, on s'est dit : Mais
quelle ampleur de tarifs, sur quelle tarte de produits, sur l'ensemble des
produits ou sur certains secteurs comme l'acier, l'automobile, l'aluminium, ou
sur l'ensemble des secteurs, puis ensuite la durée. Parce qu'évidemment des
tarifs, pendant six mois, ce n'est pas la même chose que des tarifs de façon
permanente. Et il faut bien comprendre que la relation, l'intégration de
l'économie canadienne et nord-américaine est tellement profonde et durable.
Elle existe depuis le Pacte de l'automobile, 1965, la géographie, c'est depuis
toujours, que cette décision-là, elle a influencé tout le reste. Et je veux
être clair, si les tarifs sont imposés de façon permanente. L'effet sur
l'économie canadienne et québécoise serait permanent, c'est-à-dire qu'il y
aurait un choc puis on est tous plus pauvres et puis... C'est ça.
Alors, on a choisi la période de deux ans.
Pourquoi deux ans? Bien, d'abord, parce qu'on a un cadre financier cinq ans,
mais, vraiment, les deux premières années sont celles sur lesquelles on a plus
de certitudes. Un économiste qui fait une prévision de la croissance dans trois
ans, ça ne vaut pas cher, là, tu sais, dans trois ans, c'est loin. Alors, les
deux prochaines années, c'est solide. Ensuite, il y a des élections de
mi-mandat aux États-Unis après deux ans, qui pourraient tempérer ou accélérer
les politiques. Alors, on a choisi... on a dit : S'il y a des tarifs, ce
sera pour deux ans. On a dit : S'il y a des tarifs, ce ne sera pas sur
tous les produits, 25 %. Alors, on a dit : Il y aura des produits qui
auront des tarifs de 25 %. Il y en a d'autres, il n'y en aura pas. Et
puis, en moyenne, ça fera 10 % de tarifs sur l'ensemble des biens qui peut
être comme 20 % sur la moitié des biens, ça peut être 20 % pendant un
an, qui correspond à 10 % pendant deux ans. Mais on a choisi 10 %
pendant deux ans et on a un scénario alternatif où on est à 25 % sur
l'ensemble des biens. Quand je dis l'ensemble des biens, ça inclut les
représailles, là, pour deux ans. Puis ça, ça donne une récession de scénario
alternatif.
Alors, nous, 10 %, en moyenne, sur l'ensemble
des biens pour deux ans, c'est notre scénario de base. Et où sommes-nous
aujourd'hui? Quelque part entre 5 et 10 %, c'est-à-dire qu'il y a
25 % sur l'automobile qui... sur le contenu qui n'est pas américain dans
les automobiles, 25 %. Il y a 25 % sur l'acier, il y a 25 % sur
l'aluminium, il y a 14 % le bois d'œuvre. Il y a toute la question des biens
qui ne sont pas compatibles avec l'accord de libre-échange, puis ça, et ça, la
proportion va évoluer. Mais notre hypothèse de 10 % présentement, elle est
légèrement conservatrice. Et là on a une nouvelle inquiétude quant à la
prévision économique, mais l'hypothèse de base de 10 %, pendant deux ans,
sur l'ensemble des biens, qui donne 1,1 %, la médiane des économistes,
secteur privé, c'est solide, ça tient, c'est légèrement conservateur. Là,
maintenant, la question, c'est : Est-ce que l'ensemble des gestes de la
nouvelle administration, l'ampleur des tarifs imposés à l'ensemble du commerce
mondial va provoquer une récession aux États-Unis, en Amérique du Nord, dans le
monde? Là, c'est un nouveau degré d'inquiétude. Mais pour ce qui est du
scénario de base, l'ampleur des tarifs, tout ça, ça tient.
• (10 heures) •
M. Lemieux : M. le Président,
question d'intendance, au sujet du temps écoulé et du temps...
Le Président (M. Simard) : Il
vous reste neuf minutes, cher collègue...
10 h (version non révisée)
M. Lemieux : ...c'étaient 20
minutes.
Le Président (M. Simard) : Oui.
À peu près.
M. Lemieux : O.K. Changez pas
d'idée pour vos mémoires parce que ça devient de plus en plus intéressant. Sauf
que je n'ai pas trouvé, dans ce que vous venez de me répondre, la partie
coulisse de l'histoire. Vous en avez écrit plus que moins, cette fois-ci, ou
moins que plus?
M. Girard (Groulx) : Est-ce
que votre question, c'est : Est-ce que je vais écrire des mémoires ou
si...
M. Lemieux : Non. C'est le...
C'est la proposition de base que je vous faisais tout à l'heure en disant que,
si jamais vous voulez écrire vos mémoires, le budget 2025-2026 va prendre
beaucoup de place. Mais, quand on écrit des mémoires, ce qu'on dit aux lecteurs,
c'est ce qu'il y a derrière l'écran et derrière la coulisse. Ce que vous nous
ne direz pas aujourd'hui. Mais j'essaie de planter une petite graine, là, pour
essayer...
M. Girard (Groulx) : Bien, d'abord,
je vous dirais deux choses. Il y a plus de chances que j'écrive une bande
dessinée que des mémoires, là. Je vous avise. C'est une réflexion sur mon
parcours en politique, M. le Président! Mais...
Et je tiens à dire que la période que nous
vivons est anxiogène, économiquement, personnellement, socialement. C'est tout
ce qu'on connaît. L'Ordre mondial est ébranlé. Mais je pense que le député de
Marguerite-Bourgeoys vous dirait la même chose que moi. C'est sûr que, lorsqu'on
est dans la tempête puis qu'il y a beaucoup de nervosité, d'anxiété, bien, il
faut... il faut aller un peu plus lentement, puis être calmes, et prendre bien
le temps d'analyser, puis essayer de ralentir tout ce qui se passe, puis de
bien départager ce qui est essentiel de ce qui est superflu.
Alors, pour nous, dans ce budget, l'essentiel,
c'est la transformation de l'économie québécoise. Si la relation
Canada-États-Unis, Québec-États-Unis est modifiée à jamais, donc il y a une
transformation de l'économie québécoise qui doit se faire. Et donc, ça devenait
le thème central du budget, là. Ça, c'est... Donc, dans la tempête, à court
terme, garder les yeux sur le long terme, également, l'équilibre budgétaire.
Puis, en ce sens, les lois du Québec des finances publiques, nos deux lois, la
Loi sur l'équilibre budgétaire, Loi sur la gestion de la dette, Fonds des
générations sont des guides. Elles nous disent : Vous avez cinq ans pour
revenir à l'équilibre budgétaire, oui, dans le présent, c'est difficile, mais
gardez le cap. Alors, on... Je pense qu'il y a définitivement beaucoup de turbulence,
mais il faut... il faut garder... là, je mélange les analogies sportives,
politiques et financières, mais il faut garder les yeux sur la balle, là, qui
est la transformation de l'économie québécoise. Bien, moi, j'ai un petit faible
pour le baseball, là, mais... un petit faible pour le baseball, là.
M. Lemieux : Merci, monsieur.
Je veux revenir plus tard. Je vais céder la parole parce que c'est en
alternance. Mais je vais revenir plus tard sur la langue française avec un
signe de $ à côté. Merci beaucoup.
Le Président (M. Simard) : Toutefois,
il resterait environ cinq minutes à votre bloc, si vous souhaitez, vous ou l'un
de vos collègues, l'utiliser.
M. Lemieux : Je vais y aller
tout de suite. Langue française, alors. Pour des raisons qui s'expliquent
probablement, mais qui m'ont beaucoup surpris l'été dernier, ce qui a fait le
plus jaser en langue française, c'est la francisation. Ce n'est pas vous qui
gérez ça. C'est le ministre de la Langue française. Et aussi, il est en même
temps ministre de l'Immigration et de la Francisation. Et il a passé l'été, je
pense, à dire qu'on n'a jamais francisé autant, puis qu'au bout du compte il n'y
avait pas de coupures, il y avait juste une enveloppe vide, puis qu'on allait
recommencer. Mais ça m'avait frappé parce que c'est un scénario d'explication
et d'accusation, entre guillemets, qui s'est répété beaucoup.
Vous, dans un budget, M. le ministre, vous
déterminez l'enveloppe et vous distribuez aux secteurs les fonds nécessaires
pour qu'ils accomplissent leur mission. On en parle encore en ce moment d'ailleurs
pour le PQI puis pour d'autres enveloppes. Donc, c'est quoi, votre niveau de
décision fine par rapport à des trucs comme ceux-là? Vous allez me répondre ce
que vous répondez probablement aux journalistes : Bien, moi, j'ai donné l'enveloppe
au ministre, puis c'est à lui de la gérer. Puis, s'il n'y a plus d'argent
dedans, bien là, ce n'est pas votre problème. Mais ce n'est pas... ce n'est pas
une enveloppe qui se remplit automatiquement par le ministre des Finances. J'essaie
juste de comprendre la mécanique puis la façon dont ça fonctionne pour qu'on se
retrouve avec ça.
Puis, pendant que je vous ai puis que le
temps court, je ne veux pas manquer l'occasion de vous parler du français. Il y
a la culture aussi...
M. Lemieux : …votre dernier
budget qui a vraiment explosé, entre guillemets, si je compare l'augmentation
ne serait-ce que cette mesure-là. Donc, le français, oui, avec la francisation.
Est-ce qu'on a maintenant assez d'argent dans l'enveloppe? Et la culture, bien,
d'abord, merci, mais surtout, c'est… Ça ne devait pas être facile dans ce
budget-là d'aller chercher des fonds supplémentaires.
M. Girard (Groulx) : Bon, vous
avez raison qu'il y a souvent une… des différences entre la perspective de ceux
qui font le budget et de ceux qui le reçoivent dans l'espace public. Alors,
c'est certain que, l'an dernier, nous, on a fait un effort important en
francisation, c'est-à-dire qu'on a rehaussé les budgets de francisation de
15 %. Puis vous comprenez que, lorsque l'ensemble des dépenses augmentent
de 4 %, 4,6 %, puis qu'un poste budgétaire a 15 %, c'est donc
que vous y portez une attention particulière.
Et c'est certain qu'après le budget il y a
eu beaucoup de réactions négatives au fait qu'il y avait moins de classes de
francisation dans le réseau des commissions scolaires et plus de classes chez
Francisation Québec. Et puis il y a eu une certaine turbulence. Il y avait… il
y a aussi une très forte demande, là, parce qu'il faut se rappeler que notre
gouvernement a permis aux résidents non permanents d'accéder à ces cours. Ce
n'était pas le cas avant le projet de loi n° 96. Et,comme il y a beaucoup
de résidents non permanents, puis que c'est nouveau, bien, la demande a
augmenté beaucoup.
Des voix : …
M. Girard (Groulx) : O.K. Et
donc moi j'ai été surpris qu'une offre en hausse de 15 % ne… créait autant
d'insatisfaction, alors, clairement, la demande était très forte et la tempête
s'est emballée. Et puis il semble qu'il n'y a rien qu'on pouvait dire pour
satisfaire ceux qui étaient insatisfaits que des classes fermaient dans
certaines commissions scolaires.
Alors, bon, mon collègue a rajouté des
sommes, des classes et certainement on n'avait pas gagné la bataille médiatique
dans… ce qui en soi était une bonne nouvelle, une hausse d'un budget de
15 %. Alors, dans ce budget-ci, il y a encore des hausses pour les cours
de francisation, et j'espère… en fait, j'en suis convaincu que les défis organisationnels
feront qu'on parlera moins de classes qui ferment et plus de gens qui ont accès
à ces cours et se francisent.
Le Président (M. Simard) :
Très bien, ça vous va, cher collègue?
M. Lemieux : J'imagine que ça
veut dire que je n'ai plus de temps.
Le Président (M. Simard) :
Oui, il vous reste 40 secondes, mais...
M. Lemieux : Oui, bien, on
reviendra sur la culture plus tard, mais sur la francisation, cette année,
est-ce qu'on a…
M. Girard (Groulx) : On
augmente les budgets encore de l'ordre de 10 %. On me faisait signe, là.
M. Lemieux : Parce qu'à ma
connaissance, de toute façon, le commissaire à la langue française avait déjà
évalué à quelque chose comme 7 ou un 8 milliards ce que ça couterait pour…
M. Girard (Groulx) : Je vais
vous trouver le pourcentage exact, mais la demande est encore là, et on
poursuit… on continue d'augmenter l'offre.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Je cède maintenant la parole au député de Marguerite-Bourgeoys, qui
dispose d'environ 20 minutes.
• (10 h 10) •
M. Beauchemin : Merci
beaucoup, M. le Président. Bonjour à tous. Je veux revenir sur les prévisions
économiques, les hypothèses de base du plan de retour à l'équilibre budgétaire.
On parlait, la semaine dernière… Bon. La croissance économique, 1,1 % pour
l'année 2025. Il y a eu, dans vos calculs, les effets, là, du PQI que vous
considérez, là, positifs dans ça. On a eu aussi ce week-end deux économistes
qui se sont prononcés sur, disons, une des parties, une des composantes
importantes, là, des prémisses de base du budget, c'est-à-dire le tarif, les
tarifs. Donc, Desjardins se sont prononcées en parlant du fait que, bon… eux
autres avec un focus, évidemment, beaucoup plus du Québec, par rapport à ce que
la Banque Nationale a sorti. J'ai amené les deux études pour qu'on puisse en
discuter, mais…
M. Beauchemin : ...l'approche
de Desjardins est complète en ce qui a trait à l'économie du Québec. On parle
ici, évidemment, de tous les biens qui sont couverts par l'accord de
libre-échange et on parle de ceux qui ne le sont pas. On parle du fentanyl, du
bois, de l'acier, de l'aluminium. On considère le fait qu'effectivement, pour
ce qui est du fentanyl il y a un chemin pour se rendre à une réduction de...
grosso modo estimée, selon Desjardins, d'une baisse de 25% à 12 %. Et
donc, quand on en arrive à la conclusion, évidemment, l'ensemble du Canada va
être plus proche d'un 14 %. Il y a des parties du Canada qui vont être
moins affectées. L'Alberta, Saskatchewan ont des tarifs effectifs, là, qui sont
plus... qui sont inférieurs à nous, sur des composantes importantes de leur
économie. Puis le Québec, bien, on est de l'autre côté de l'équation un, selon
ce qu'on comprend tous.
Donc, pour en arriver, finalement, à dire
que, selon Desjardins, bien, la moyenne pondérée... puis on n'a pas encore
discuté, là, du terme de ceux-ci, mais la moyenne pondérée des tarifs est plus
proche de 21 %. Là, on regarde ce que le national a sorti. National
prévoit donc que ce soit plus proche de 6 % ou 5,7%, mais à l'ordre du
Canada en général, et non de façon spécifique, là, pour le Québec. Donc, on
pourrait croire qu'on serait peut-être plus proche du 10% au Québec, si on suit
la même méthodologie, là, de Desjardins, puis on l'appliquerait à ce que le
national a fait. Mais c'est quand même deux analyses, quand même relativement
bien faites, mais Desjardins est vraiment beaucoup plus précis sur l'aspect du
Québec. Et ça, ça va avoir une influence sur, évidemment, la croissance économique
du Québec, ça va avoir des influences aussi sur le solde budgétaire. Donc,
j'aimerais peut-être juste vous entendre, M. le ministre, là-dessus, parce que
je trouve que c'est vraiment différent, par rapport aux 10 % puis à ce que
vous venez tout juste de dire, tout à l'heure, lorsque vous disiez que, selon
vos calculs, vous avez pris la position que c'est, en fait, inférieur à
10 %. Et j'aimerais ça qu'on essaie de reconnecter le tout pour les gens
qui...
M. Girard (Groulx) : D'abord,
je pense qu'il faut être très conscient que Desjardins et la Banque nationale
n'utilisent pas le même pourcentage de biens qui sont conformes à l'accord de
libre-échange, et donc qui sont à zéro. Je pense que Desjardins prend la
situation actuelle qui est quelque part entre 30% et 40 %, et puis Banque
nationale dit : Bien, en fait, c'est beaucoup plus proche de 60%,
65 %, mais comme il n'y avait pas de tarifs, les gens n'allaient pas
chercher leur certification avec l'accord. Donc, le 30 % va migrer vers
une conformité de 60 %. Et donc, évidemment, si on prenait... si on
était... si c'était aussi simple que dire : Il y a 25 % sur 40 %
des biens, puis zéro sur 60%, ou l'inverse ou 25% sur 60%, puis... Bref, O.K.,
c'est ça, cette hypothèse-là est très importante. La Banque nationale dit que
le taux de conformité à l'accord est beaucoup plus élevé que le taux de
conformité actuel que Desjardins utilise pour arriver à un chiffre plus haut.
Ça, c'est la première chose.
La deuxième chose : c'est dur à
croire que le Québec, dans la situation actuelle, aurait un taux moyen plus
élevé que le Canada parce que le gros... la mauvaise nouvelle qu'on a eue,
c'est le secteur de l'automobile. Puis ça, c'est majoritairement en Ontario,
c'est 500 000 emplois en Ontario, dans ce secteur-là, puis, au Québec, c'est
quelque chose comme 11 000 emplois dans le secteur des pièces. Pour l'instant,
les pièces ne sont pas touchées.
Lorsqu'il y a eu la fameuse annonce des
tarifs réciproques, il y avait une mauvaise nouvelle pour l'Ontario, et donc
l'Ontario, de par sa taille...
M. Girard (Groulx) : ...de par
sa population, est souvent très proche de l'économie canadienne. Puis, oui,
l'ouest est plus fort, mais les maritimes sont plus faibles puis l'Ontario est
au centre, puis... Bref, si l'Ontario est le centre de ce qui fait mal,
l'industrie automobile... puis ça va évoluer, là, mais, à court terme, c'est
difficile d'accepter l'hypothèse qui est faite par une de ces deux firmes que
le Québec est plus touché que le Canada.
Puis là j'ajouterais un troisième élément,
c'est que c'est bien que le secteur de l'énergie soit juste à 10%, mais si le
prix de la commodité n'arrête pas de baisser pour d'autres considérations,
bien, l'effet prix va être plus important que l'effet tarifs, là. Ça fait que
ce n'est pas... Bien que le secteur de l'énergie, puis l'Alberta, puis la
Saskatchewan ont seulement un tarif de 10 %, ce qui, en soi, est positif,
ce n'est pas particulièrement positif que le prix de l'énergie souffre, parce
que le gouvernement américain dit qu'il va augmenter la production, l'OPEP
augmente la production, puis la demande chute. Ça fait que tout ça, ça fait que
c'est dur à croire, en date d'aujourd'hui, tout ça va évoluer, que l'Alberta
puis la Saskatchewan vont vraiment mieux faire que le Québec.
Bref, la vérité est probablement quelque
part entre les deux. Probablement que la Banque Nationale anticipe où on va
aller, puis Desjardins est plus où nous sommes, puis nous, on essaie d'être à
une moyenne à 10 % pendant deux ans, puis je pense qu'on est à la bonne
place. Ça va évoluer.
M. Beauchemin : Je m'attends
aussi à ce que ça évolue, c'est sûr et certain. Je pense qu'au niveau de
l'aluminium, ça risque d'être plus difficile, plus «sticky», là, pour bouger,
évidemment. Donc, ça, çav a nous affecter plus long terme, selon moi, que
d'autres commodités, évidemment, mais quand on parlait tout à l'heure...
M. Girard (Groulx) : Définitivement,
la transformation de l'aluminium, le secteur primaire ne semble pas avoir d'excès
d'offre mondiale. Il semble qu'on va juste vendre...
M. Beauchemin : À 25 %
plus cher.
M. Girard (Groulx) : ...avec
un tarif, mais probablement que le prix de base va en absorber, là, tu sais, il
va peut-être y avoir un 10 % dans le prix, puis net, net, 15% de plus.
M. Beauchemin : Mais il
faudrait qu'il y ait du «supply».
M. Girard (Groulx) : Mais le
prix mère, c'est correct. La transformation, c'est difficile.
M. Beauchemin : Oui,
effectivement, puis je pense que ça représente 30 quelques pourcents de la
valeur... de ce qu'on considère être l'industrie de l'aluminium en tant que
telle.
M. Girard (Groulx) : C'est
important.
M. Beauchemin : C'est très
important, effectivement. Je veux revenir sur ce que vous disiez au niveau de
la première variable différentielle entre Nationale et Desjardins. J'avais cru
comprendre, puis corrigez-moi si j'ai tort, mais j'avais cru comprendre que
l'application que Desjardins... excuse, que Nationale faisait, elle était sur
une base du notionnel économique de chacun des secteurs, versus
l'identification de chacun des secteurs. Ce qui est plus l'approche de
Desjardins, ce qui expliquerait le différentiel de 30 versus 50 %.
Moi, personnellement, je suis surpris
qu'il y a effectivement des industries ou des entreprises qui ne... qui ont
facilement accès à la certification, qui ne le font pas, c'est certain, mais
l'approche de Desjardins incluait plus le... pas le notionnel produit, mais les
individus ou les industries, si on peut dire, ce qui est quand même surprenant.
Ça fait que... est-ce que c'est entre les deux? Je suis d'accord avec vous,
c'est probablement quelque part entre les deux.
M. Girard (Groulx) : Il y a
une troisième firme qui s'est essayée, là, Goldman Sachs, pour le Canada, qui a
dit : 5 % pour le Canada. Pas de précision spécifique au Québec.
M. Beauchemin : Oui, avec,
évidemment, tous les scénarios de...
M. Girard (Groulx) : Bien là,
c'est l'autre chose, là, le... ce qui n'est pas conforme, est-ce que vous
mettez 25 ou 12%? Clairement, Banque Nationale présume que c'est 12%.
M. Beauchemin : Oui.
M. Girard (Groulx) : Desjardins
dit : Bien, maintenant, c'est 25%. Alors...
M. Beauchemin : Bien, en
fait, Desjardins dit que, maintenant, c'est 25, mais qu'il y a un chemin pour
se rendre à 12% et que, dans leurs calculs, pour en arriver à dire 21%, ils
disent qu'ils prennent 12 %.
M. Girard
(Groulx) :
O.K.
• (10 h 20) •
M. Beauchemin : Donc, c'est
quand même là où est-ce que... c'est pour ça qu'à brûle-pourpoint, comme ça,
c'est dur de dire...
M. Girard (Groulx) : C'est
difficile d'arriver à 21%.
M. Beauchemin : ...de
dire : C'est exactement un ou l'autre, là.
M. Girard (Groulx) : Si ce
qui est conforme à zéro, ce qui n'est pas conforme est à 12%.
M. Beauchemin : Je suis
d'accord avec vous là-dessus, c'est dur de dire spécifiquement, mais, si
j'avais à, disons, me ranger plus d'un côté au niveau de... où je me sens plus
confortable avec une analyse, je suis plus confortable avec l'analyse...
M. Beauchemin : ...de
Desjardins, pas parce que je suis un «bear», ou un «bull», ou peu importe, là,
c'est vraiment parce que je trouve qu'elle est plus détaillée. Donc, on en
arrive là-dessus, ce qui va avoir, évidemment, des conséquences au niveau des
revenus. On parle du ralentissement de l'économie déjà de façon significative
aux États-Unis. J.P. Morgan qui est sorti, vous l'avez peut-être vu, qui, là,
mettent ça au-dessus de 60 % d'une récession, troisième et quatrième
trimestres. BlackRock est sorti en disant qu'on est probablement déjà en
récession aux États-Unis. Et tous ces éléments-là, donc, tout ça, ça s'en va
dans un côté où, en fait, la question est simple. On est passé de
1,5 milliard en réserve à 500 millions. Selon vous... À
2 milliards de plus, là... excusez, 500 millions de plus, un total de
2 milliards. Selon vous, quand on en arrive à regarder tout ça, est-ce
qu'aujourd'hui on est à l'aise, avec ce qu'on sait maintenant, qu'on a mis
assez de coussin additionnel par rapport à la situation?
M. Girard (Groulx) : Oui, la
prévision tient. Il faut bien comprendre. Dans le fond, J.P. Morgan, ce qu'ils
nous disent, c'est : Si les politiques qui ont été annoncés sont mises en
place, il va y en avoir une, récession, 100 % de probabilité. Si c'est une
position de négociation qui vise à aller chercher des concessions des
partenaires commerciaux, bien, il n'y en aura pas. Alors, dans le fond, ce
qu'ils nous disent, c'est : Plus le temps avance, plus tout ça est long,
plus il risque d'y avoir une récession. Alors... Mais c'est vraiment un
processus binaire, là... Lorsqu'ils disent 60 % de probabilité de
récession, c'est... ils nous disent : Si ce qui a été annoncé, c'est
vraiment ce qui va se passer, bien, c'est 95 %, la probabilité de
récession. Alors, ce qu'ils disent, c'est qu'ils gardent espoir que l'Asie va
négocier, que le Japon va négocier un accord avec les États-Unis, l'Europe, l'Angleterre,
Israël, qui était là hier, puis le Canada, le Mexique, puis... bref, que tout
ça va évoluer. Mais notre prévision, elle est à la bonne place. Et
présentement, ce qu'on voit dans les revenus autonomes, les rentrées d'argent,
c'est modérément positif.
M. Beauchemin : Bien, c'est
justement... M. le Président, combien de temps qu'il nous reste?
Le Président (M. Simard) :
...cher collègue.
M. Beauchemin : C'est la
direction dans laquelle j'allais, parce qu'en bout de piste tout ça, c'est d'en
arriver à dire : Bon, bien, O.K., le déficit et/ou aussi l'endettement qui
va continuer. Dans des calculs pour en arriver, là, à... arriver à votre
chiffre de 13,6 milliards, il y avait eu inclusion de l'accélération de la
dépréciation que vous aviez utilisée pour dire que le fédéral...
Une voix : ...
M. Beauchemin :
...l'amortissement, excusez, l'amortissement accéléré, que le fédéral a
l'intention d'aller de l'avant avec ça. Que ce soit aux conservateurs ou aux
libéraux, ça va aller dans cette direction-là.
M. Girard (Groulx) : Bien,
les conservateurs ne se sont pas prononcés, puis le gouvernement actuel n'a pas
reparlé de ça depuis la mise à jour, mais on présume que ça va aller de
l'avant.
M. Beauchemin : Et les mêmes
suppositions pourraient être utilisées aussi pour parler d'une augmentation du
taux d'inclusion sur le gain en capital.
M. Girard (Groulx) : Oui,
puis c'est approximativement le même ordre de grandeur.
M. Beauchemin : Exact. Donc,
on parle 2,8 milliards, 2,6 milliards grosso modo.
M. Girard (Groulx) : C'est...
Pour le gain de capital, ça dépend s'ils font seulement renverser le taux
d'inclusion ou s'ils renversent aussi les assouplissements. Puis ça, c'est des
nuances, là, qui semblent être trop fines pour une campagne électorale, là.
M. Beauchemin : Ça aurait été
quand même relativement clair, je pense que... au niveau des conservateurs en
tout cas, on efface tout et on revient à ce que c'était avant l'approche de Mme
Freeland.
M. Girard (Groulx) : Je ne
dirais pas que c'était si clair que ça. Je pense que le... ce qu'ils ont dit,
c'est : On va renverser ce qui a été fait, mais en disant que ce qui avait
été fait, c'est augmenter le taux d'inclusion. Or, il y a eu une augmentation
du taux d'inclusion mais aussi une augmentation des incitatifs pour les
entrepreneurs canadiens. Tu sais, la politique fiscale et les promesses
électorales, là, c'est deux mondes.
M. Beauchemin : Mais est-ce
que vous vous sentez à l'aise avec le 2,6 milliards...
M. Beauchemin : ...à terme
que le taux d'inclusion ou la modification à cet aspect-là représente dans vos
chiffres parce que c'est quand même 2,8 milliards.
M. Girard (Groulx) :
Bien, c'est-à-dire que, nous, il y a un équilibre. Dans la mesure où il n'y a
pas une loi pour l'amortissement accéléré, puis on l'a mis...
M. Beauchemin : Oui.
M. Girard (Groulx) :
C'est comme si on avait mis 2,4 milliards qui n'est pas légiféré. Puis le
gain capital, lui, il est légiféré. On l'a mis. Et là, il va falloir qu'il y
ait un résultat d'élection, un nouveau gouvernement, un budget. Puis là il va y
avoir de la législation fiscale, puis on va prendre acte de tout ça. Alors, par
exemple. S'il faisait l'amortissement accéléré et éliminait le gain de capital,
bien là, nous, on aurait deux points, on aurait 1,8 milliard de trop...
Une voix : Ça, c'est
l'amortissement accéléré.
M. Girard (Groulx) : On
aurait deux points, excusez, 2,2 milliards de trop. Mais... Mais ça
dépend, là. C'est 1,8 s'il renverse les assouplissements sur cinq ans.
M. Beauchemin : De trop
en termes de comme trop estimer les revenus, là.
M. Girard (Groulx) :
Bien, nous, on aurait 1,8 milliard de revenus de trop sur cinq ans. Mais
le cadre financier, il est équilibré, là. Par exemple, on anticipe d'autres
revenus liés aux litiges sur le tabac qui ne sont pas dans le cadre financier.
Tout ça, il y a des plus puis des moins. Le cadre financier est équilibré.
M. Beauchemin : Un
portefeuille diversifié, si je comprends bien.
M. Girard (Groulx) :
Équilibré. Pas diversifié.
M. Beauchemin : Non, mais
on s'entend, là. Ça fait que c'est parce que j'en arrive à parler de... Bon, O.K.
La croissance économique, 1,1 %, est-ce le bon chiffre? À voir. Le
10 %, c'est-tu 14 %? C'est-tu 7 %? C'est-tu 18 %?
M. Girard (Groulx) :
C'est une hypothèse...
M. Beauchemin : C'est des
hypothèses...
M. Girard (Groulx) :
...qui se tient.
M. Beauchemin : ...qui se
tiennent. Puis là on parle de revenus additionnels. Il y a 6 milliards
aussi de mesures qui vont être à identifier.
M. Girard (Groulx) : Oui,
sur cinq ans.
M. Beauchemin : Puis
ça... Ça, j'imagine que là-dessus...
M. Girard (Groulx) : Ça,
c'est pour respecter la loi.
M. Beauchemin : Exact. Ça
fait que ça, j'imagine, là-dessus, vous allez arriver à terme avec ces
mesures-là.
M. Girard (Groulx) : Où
il y aura...
M. Beauchemin : Ou le
prochain gouvernement
M. Girard (Groulx) :
...un plan fédéral d'infrastructures, où le plancher de 3 % dans le
transfert canadien en santé sera à 5 %. Il peut... Tu sais, lorsqu'on
regarde le cadre financier, ce qui frappe, c'est comment il y a, pour un
gouvernement fédéral qui a augmenté ses dépenses au taux de 9 % par année,
les transferts au Québec augmentent de 1,6 % en moyenne. Alors, on a
besoin d'un effort supplémentaire du fédéral de la croissance économique.
M. Beauchemin : Mais
quand on... Quand on regarde tout ça, en bout de piste, supposons qu'on y va de
façon conservatrice puis on dit : C'est correct, on ne peut pas contrôler
ce que le fédéral fait. On va prendre nos dispositions de base. On y va comme
ça. Il y a... Il y a eu 1,8 milliard ou 2,2 milliards, juste sur le
gain en capital d'inclus dans les calculs qui devraient être... qui potentiellement
a le risque de disparaître. Il y a le ralentissement économique qui est plus
présent maintenant qu'il ne l'était il y a quatre semaines à peu près, quand on
a fermé les livres pour faire le budget. C'est à peu près ça. C'est quatre
semaines.
M. Girard (Groulx) :
7 mars.
M. Beauchemin :
7 mars. Mais je veux dire, avant d'imprimer et tout, là, c'est... c'est
fait...
M. Girard (Groulx) :
Bien, l'hypothèse économique date du 7 mars.
M. Beauchemin : Du
7 mars, donc, depuis un mois. Donc, il y a eu énormément, là, de
variabilité depuis. Puis on reviendra pour la suite des choses. Mais où est-ce
que je veux en venir avec ça, c'est que l'endettement a fort probablement plus
de chance d'être plus élevé que...
M. Girard (Groulx) : Non.
Le cadre financier est équilibré. Il y a des risques à la baisse, il y a des
risques à la hausse. La prévision économique est solide, documentée.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, sur ce, nous allons poursuivre. Et je cède la parole au
député de Saint-Jean qui dispose à son tour d'environ 20 minutes.
• (10 h 30) •
M. Lemieux : Merci beaucoup,
M. le Président. Alors, j'ai déjà volé mon punch, je me suis auto-scoopé en
disant : Merci beaucoup pour les augmentations en culture. Mais je veux
revenir à la culture parce que c'est beaucoup plus vaste que seulement des
augmentations. C'est... Ça fait partie de ce que j'appelle, de ce que vous
appelez, vous, les choix budgétaires, et que moi, dans les circonstances,
j'appellerais les arbitrages politiques, c'est-à-dire qu'un gouvernement a des
priorités, et ça doit se...
10 h 30 (version non révisée)
M. Lemieux : ...ça doit se
retrouver dans le budget en chiffres aussi, alors parlons en des chiffres parce
qu'en culture, c'est des mesures qui, même si le ministre dispose d'une
enveloppe, vous avez quand même à discuter avec lui de ces enveloppes pour être
capable de lui donner les marges de manœuvre qu'il souhaite et de bien les
comprendre, et de bien l'orienter dans l'enveloppe globale. Mais commençons par
l'enveloppe globale. Vous avez mis combien cette année en culture, monsieur le
ministre des Finances? Et ça se distribue comment considérant qu'il y avait
plus de demandes que moins au cours de la dernière année? C'est plus que des
demandes, là, c'était très pressant.
M. Girard (Groulx) : Il y a
124 millions additionnels en 2025‑2026 et un total de 544 sur cinq ans.
M. Lemieux : Et...
M. Girard (Groulx) : Ça,
c'est la page C62.
M. Lemieux : Oui, je sais.
Vous aimez ça vous citer, citer vos pages de votre discours. Ce n'est pas le
discours, ça, c'est le... c'est le budget lui- même. Mais ça va faire quoi
comme différence, là, quand on parle des artistes qui étaient dans la rue? Les
travailleurs du secteur culturel qu'on imagine vraiment en... c'est vraiment une
espèce de... de... ce n'est pas un tsunami, mais c'est le contraire, c'est-à-
dire que ça percole. Si les artistes ont de la misère, ils travaillent moins.
Les travailleurs du secteur culturel sur scène et en coulisses travaillent
moins. Les organismes qui veillent à la protection de nos héritages collectifs
aussi. Alors, ça va se traduire comment ces augmentations-là? Parce que
certains pourraient vous dire : Bien oui, mais ça, c'est juste une petite
augmentation, là, pour les circonstances, parce qu'il se faisait critiquer
beaucoup, là.
M. Girard (Groulx) : Bien
évidemment, on n'a pas le privilège d'être notre propre juge ou d'arbitrer
notre propre match. Nous, on fait des choix, on fait un budget. J'ai reçu des
bons mots sur notre budget culture, tant des... de... des organismes qui sont
impliqués directement avec les parties prenantes alors la SODEC, le CALQ. Mais
dans l'ensemble, et je répète, l'orientation que nous avons prise durant la
pandémie, c'est que nous avons des experts en culture qui connaissent ça, comme
la SODEC, qui connaissent les entreprises culturelles, et nous avons le CALQ
qui connaît les artistes, et puis on utilise ces deux véhicules-là pour
rejoindre les parties impliquées et faire les bons choix et... et, bref, il y
avait des demandes budgétaires. À chaque budget, il y a beaucoup plus de
demandes que de ressources. C'était particulièrement le cas pour celui-ci, mais
c'est certain que notre gouvernement, on a fait un effort important puisque,
depuis a90, la hausse moyenne du CALQ est de l'ordre de 8,6 %, que le...
la SODEC, on a vraiment poussé fort durant la pandémie avec la SODEC parce que
les entreprises culturelles étaient en difficulté, c'est probablement plus
proche de 10 %. Donc, on a fait un effort significatif et important parce
qu'on y croit, parce qu'on a des outils pour intervenir, le CALQ et la SODEC et
puis, dans l'ensemble, c'est bien reçu.
M. Lemieux : Effectivement.
M. Girard (Groulx) : Parce
que ça va évidemment au-delà des chiffres, là. C'est sûr que moi, je vous
suggère que la culture, les budgets ont augmenté beaucoup plus que d'autres
postes budgétaires. Ça ne veut pas dire que c'est suffisant. Il y a tout un
jugement de valeur là-dedans. Mais définitivement, le secteur culturel est
extrêmement important au Québec, et je pense qu'on a posé des gestes cohérents avec
la reconnaissance de l'importance de ces secteurs-là. Puis après ça, je laisse
les gens qui connaissent ça évaluer notre travail.
Le Président (M. Simard) : Alors,
avant de céder la parole au député de Saint-Jean, je voulais saluer mon ami
André Harvey, ancien député de Chauveau et de Charlesbourg, qui nous fait
l'honneur de sa présence ce matin. Au plaisir, André.
Alors, monsieur le député de Saint-Louis,
à vous la parole.
M. Lemieux : Saint-Jean.
Le Président (M. Simard) : Saint-Jean,
oui.
M. Girard (Groulx) : Saint-Louis,
oui.
Le Président (M. Simard) : Mais
c'est Louis, c'est Louis, le député de Saint-Jean.
M. Girard (Groulx) : OK Louis,
le député de Saint-Jean. J'ai grandi à Saint-Louis-de-France, mais ce n'est
pas...
M. Girard (Groulx) : ...particulièrement
pertinent.
M. Lemieux : ...
Le Président (M. Simard) :
Paroisse Saint-Louis de France chez nous.
M. Girard (Groulx) : Une
excellente paroisse de Sainte-Foy, Québec.
Le Président (M. Simard) : Il
y avait une à Courville aussi.
M. Girard (Groulx) : Sainte-Foy
qui a fusionné avec Québec d'ailleurs.
M. Lemieux : Êtes-vous
toujours comme ça ici, vous autres?
M. Girard (Groulx) : La ville
de Sainte-Foy n'existe plus que dans nos rêves.
M. Lemieux : Je n'insiste pas
pour revenir.
Le Président (M. Simard) : C'est
deux petits gars de Québec qui s'échange des boutades. M. le député.
M. Lemieux : Je suis un petit
de Québec, moi, je suis de Limoilou, là, hein, ne commencez pas.
M. Girard (Groulx) : On a un
bel hôtel de ville.
M. Lemieux : J'ai grandi à
Sainte-Foy puis, après ça, j'ai mûri à Charlesbourg. Bon. M. le ministre, j'ai
eu le plaisir de participer au débat sur le budget et je me suis lancé dans
bien des zones d'inconfort, en ce qui me concerne, pour parler économie, mais
il y en a une que je veux que vous m'expliquiez mieux que j'ai réussi à
l'expliquer dans mon allocution, et vous allez probablement être amené
là-dessus beaucoup, en tout cas, si ce n'est pas ici, ça va être à la période
des questions parce que c'est récurrent comme réaction, je voudrais que vous
expliquiez aux gens les fameux coûts de système, parce que quand vous parliez de
la culture tantôt, on n'a pas eu le temps parce qu'il fallait saluer quelqu'un,
mais je voulais rajouter à ce que vous disiez que la culture a souffert
davantage de la pandémie et plus tard, c'est-à-dire que ça s'est prolongé pour
les problèmes économiques du milieu culturel à cause de la pandémie, alors que
d'autres s'en sont remis beaucoup plus vite. Et c'est ce que vous nous
expliquiez en réponse aux questions à la période des questions qu'il y avait un
effet postpandémique qui durait jusqu'à maintenant quand on regarde les coûts
de système. Vous allez sûrement avoir encore des questions là-dessus, mais je
voudrais vous entendre sur la... c'est quoi le principe qui fait que vous
invoquez un peu la postpandémie puis que vous arrivez à dire : oui, il y a
juste 3 %, mais c'est assez pour les coûts de système qui peuvent être
davantage que ça.
M. Girard (Groulx) : O.K.
Bon, d'abord, un peu de pédagogie. Les coûts de système, c'est un concept qui
appartient au secrétariat au Conseil du trésor, mais je veux bien m'aventurer
dans le domaine de mon... ma distinguée collègue. Et puis, dans le fond, ce
qu'on dit, c'est quelle est la hausse du budget nécessaire en moyenne, toute
chose étant égale par ailleurs, pour maintenir le niveau de service en tenant compte
du vieillissement de la population, l'augmentation des clientèles scolaires,
etc. Et puis là, dans le... tiens, merci à ma sous-ministre, dans le
livre 1, communément appelé volume 1 du budget de
dépenses 2025-2026, à la page A21, mais là on donne les coûts du
système pour 2025-2026, mais on ne les donne pas pour l'ensemble du système, on
les donne pour les grands réseaux : santé et services sociaux, éducation,
enseignement supérieur. Il n'y a pas de coûts de système à la SEPAQ, ou la
place des Arts, ou à la Bibliothèque nationale, là, tu sais, c'est un concept
de service clientèle, hausses salariales. Bon. Et selon le Trésor... puis là,
évidemment, il faut tenir compte d'où on vient, parce que si vous avez investi
beaucoup dans le passé, bien, vous avez une meilleure base, plus solide. Si
vous avez moins investi dans le passé, bien, vous avez besoin de faire plus de
maintenance, donc vous avez des... Mais il faut tenir compte de l'historique.
Bref, c'est un concept évolutif, mais il semble, selon les livres du Trésor,
que les coûts de système pour 2025-2026 seraient à... C'est bien ça, là, ces
coûts-là, coûts de maintenir les services? 3,3 % en santé, 3 % en
éducation et 2,2 % en enseignement supérieur pour une moyenne pondérée de
2,7 % en dépenses de programmes. Et c'est là qu'il y a une balle courbe,
je reviens avec une analogie de baseball, il y a une balle courbe...
M. Lemieux : La saison est
ouverte.
M. Girard (Groulx) : ...glissante,
presque tire-bouchon, c'est que les dépenses du budget sont en dépenses de
portefeuille. Or, les coûts du système sont en dépenses de programmes. Et dans
les dépenses de portefeuille, mais il y a toute la question des crédits d'impôt
puis des organismes autres que budgétaires. Par exemple... Est-ce que la Régie
de l'assurance maladie serait à l'extérieur des dépenses de programmes...
M. Girard (Groulx) : ...vous
comprenez que, dans le réseau de la santé, la rémunération des praticiens,
c'est... c'est une variable importante. Mais, bref, je vous confirme que, pour
l'année 2025-2026, en vertu des hypothèses du Trésor, les coûts de système
sont couverts.
• (10 h 40) •
M. Lemieux : Merci beaucoup,
M. le ministre. J'ai terminé, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, je cède maintenant la parole au député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Merci
beaucoup, M. le Président. Donc....
M. Girard (Groulx) :
...me
donnez-vous une seconde, M. le Président?
Le Président (M. Simard) : Oui.
M. Girard (Groulx) :
J'ai
trouvé votre réponse. Les budgets de francisation au Québec en 2025-2026 seront
en hausse de 5 %. Je m'excuse, M..
Le Président (M. Simard) : Il
n'y a pas de quoi. Ce sera de toute façon imputé au temps du député de
Saint-Jean.
M. Girard (Groulx) : Bon. On
lui enlève.
Le Président (M. Simard) : Absolument.
M. Girard (Groulx) :
On
lui enregistre une prise.
Le Président (M. Simard) : Oui.
M. le député de Marguerite-Bourgeoys. Merci pour votre collaboration.
M. Beauchemin : Ça fait que,
donc, je veux juste revenir sur ce que ça veut dire pour la dette du Québec. Je
comprends qu'on veut regarder ça de façon, là, diversifiée, dire qu'on a
plusieurs entrées potentielles de revenus, on a plusieurs potentielles pistes
de solutions pour réduire les dépenses, etc. On est confiants, au gouvernement,
là, de notre position. Quand je regarde le nombre de milliards de dollars de
plus que la dette pourrait être augmentée, si jamais on allait à un scénario
plus négatif, donc plus proche de celui de Jimmy Jean, là, chez Desjardins,
grosso modo, tout à l'heure, mon collègue ici m'avait donné un chiffre de
13 milliards... pas «13», 13,5.
M. Girard (Groulx) : 9, 10
milliards sur l'horizon du cadre financier, là, dans le scénario alternatif.
M. Beauchemin : O.K. Donc,
c'est 9 à 10 milliards de plus que ça augmenterait, si on s'en va à... on
passe de 40 et...
M. Girard (Groulx) : Oui. 9.4
milliards.
M. Beauchemin : ...à 43.3,
c'est... c'est 9 milliards. Dans ça, on a parlé tout à l'heure du
ralentissement économique, on a parlé tout à l'heure que le taux moyen est
peut-être quelque part entre ce que National dit puis ce que Desjardins disent.
Vous avez pris la position que c'est 10 %. Quand on... Quand on additionne
tout ça, incluant aussi, là, l'augmentation du taux d'inclusion, quand on
additionne tout ça, on se dit : Bon, bien, on flirte pas mal proche, là,
du chiffre de 9 milliards additionnel, là, si on regarde la croissance
économique, qui ne serait peut-être pas à 1.1 mais qui pourrait être plus
proche de 0,2, .3.
M. Girard (Groulx) : S'il y a
une récession.
M. Beauchemin : S'il y a une
récession, effectivement, qui est prévue, selon les...
M. Girard (Groulx) : À
60 % de probabilité.
M. Beauchemin : Exact.
M. Girard (Groulx) : Aux
États-Unis. Donc, 40 % qu'il n'y a pas de récession.
M. Beauchemin : 40 %
qu'il n'y a pas de récession, mais 40 % qu'il n'y a pas de récession à
quel taux de croissance? Là, il n'est pas... il n'est pas estimé.
M. Girard (Groulx) : Bien,
pour l'économie américaine, 1.8, pour le Québec...
M. Beauchemin : Plus bas.
M. Girard (Groulx) : Ça
dépend.
M. Beauchemin : Oui. Donc, où
est-ce que je veux en venir avec ça, c'est que les recettes, évidemment, ne
seront peut-être pas aussi fortes. Si on regardait puis on mettait la
probabilité aujourd'hui, les recettes ne seraient pas aussi fortes qu'attendu
lorsque, le 7 mars, on a fermé les livres pour préparer le budget.
M. Girard (Groulx) : Non.
Dans les faits, aujourd'hui, les rentrées fiscales sont un peu meilleures que
prévu. Ce qu'on observe. Bon. Est-ce qu'on modifie le cadre financier à la
hausse? Non. O.K. Mais, ce que j'essaie de véhiculer ou de vous dire, c'est
qu'il y a des plus puis il y a des moins dans le cadre financier. Ceux-ci sont
en équilibre.
On a quand même beaucoup de provisions. On
a quand même un litige sur le tabac où on n'a pas reconnu plusieurs milliards
dans le cadre financier. On a mis l'amortissement accéléré. Ils n'ont pas
légiféré. Ils... On a mis le gain de capital parce qu'ils avaient légiféré. Ils
ont indiqué qu'ils l'enlèveraient. Mais, à un moment donné, ils vont ouvrir les
livres puis faire des calculs, là. Je ne sais pas si vous suivez la campagne
électorale, mais je n'ai pas entendu beaucoup de mesures qui améliorent le
solde budgétaire, là. Et donc, le cadre financier, il est équilibré. La
prévision économique est plausible...
M. Girard (Groulx) : …et là, il
va se passer quoi? On ne le sait pas. Il faut attendre. Il faut voir qu'est-ce
que... qu'est-ce qui va se passer au niveau de l'économie mondiale. Et c'est
impossible à prédire, parce que la source de l'incertitude est concentrée dans
les décisions de l'administration américaine. Il va falloir attendre. Puis,
dans notre cas, il y a une variable qui va changer, c'est l'élection. Je pense
qu'on peut faire l'hypothèse qu'après l'élection fédérale, il y aura
renégociation de l'Accord Canada–États-Unis–Mexique.
M. Beauchemin : Quand on…
quand on regarde tout ça, je comprends qu'on peut avoir un sentiment de
balance, puis je vous entends là-dessus, il n'y a pas de... il n'y a pas de
souci. Mais je vois quand même… parce qu'en bout de piste, l'objectif ici,
c'est de voir quelle est la tendance au niveau de la dette, quelle est la
tendance au niveau du ratio dette nette, PIB, qu'on ait le scénario extrêmement
positif ou qu'on ait le scénario neutre, selon ce que vous avez dit ou qu'on
ait un scénario plus pessimiste, la tendance est à la hausse.
M. Girard (Groulx) : Oui, en
raison des infrastructures, principalement parce que, vous savez, le déficit,
là, il est à… le déficit qui est à 1,8 % du PIB, là, c'est trop. Je pense,
j'ai mentionné que la Nouvelle-Écosse, c'était 1,4 %,
Colombie- Britanniques, 2,5 %, Alberta, 1,1 %. L'Ontario
n'a pas sorti budget, mais c'est difficile de croire que l'Ontario ne serait
pas en haut de un, le Canada est sûrement en haut de deux. Bref, notre déficit
à 1,8 % du PIB comptable, là, c'est sûr qu'on souhaiterait qu'il soit à
1,5 % et on souhaiterait idéalement que, dès l'an prochain, il soit
inférieur à un. Et puis, l'an dernier, il était 1,3 %, mais ce n'est pas
ça le facteur principal qui fait augmenter la dette. Le facteur principal qui
fait augmenter la dette, c'est que le PQI est à 164 milliards de
dollars, en hausse de 11 milliards, puis ça, ce 11 milliards de hausse, là,
dans les trois premières années, bien, ça, ça s'en va direct sur la dette, là,
ça, c'est 2 % de PIB, là. Le PIB, c'est 600 milliards, 1 %, six,
11 milliards, 2 % de PIB qui est directement relié à l'effort qu'on
fait dans le plan québécois infrastructures, de 2 % du PIB dans les trois
premières années. C'est plus ça que le déficit.
M. Beauchemin : Bien oui, mais
c'est aussi le déficit qui...
M. Girard (Groulx) : Aussi,
mais…
M. Beauchemin : Ceci étant, je
pense que vous l'avez surement vu autant que moi, DBRS a sorti son commentaire,
là, sur le budget et eux, effectivement, excluent certaines méthodes de
comptable. Là, ils appellent «adjusted reported results», parce qu'ils incluent
«capital expenditure». Donc, on parle ici, là, du PQI, «excluding… of tangible
capital assets with contingency réserves», ça fait que ça, donc, ils vous
donnent un crédit pour les réserves, et ils anticipent donc un déficit plus
proche de 2,8 % quand on inclut comme ça. Ça fait qu'eux, ils se retournent
vers comment ils regardent… par exemple, tes entités publiques listées, là, sur
le seul marché de la Bourse, comment qu'on les évalue en termes de ratios. Ils
appliquent la même méthode puis ils en arrivent à un déficit par rapport au PIB
plus élevé, 2,8 %, tout de même.
M. Girard (Groulx) : Parce
qu'ils incluent les dépenses en capital.
M. Beauchemin : Exact. Ils
incluent les dépenses en capital. Et évidemment, bien, DBRS, c'est le même
concept, eux, ce qu'ils regardent, évidemment, c'est la tendance. Donc, avec
les lentilles qu'ils portent, incluant le PQI, pour eux, DBRS, la façon qu'ils
le disent, là, c'est qu'ils voient une tendance à la hausse de l'endettement.
Puis le chiffre est quand même impressionnant, là, de 2,8 %. Puis je pense
qu'en termes de ratio dette nette, PBI, eux autres, ils voient plus quelque
chose dans les alentours de 50 % avant que ça recommence à décliner par la
suite, à partir de l'année 2027-2028…
M. Beauchemin : ...on sait
qu'on... qu'on... Là, on n'est pas en train de comparer exactement les mêmes
chiffres par rapport à ce que vous, vous publiez, mais une chose qui est
claire, c'est de la façon que DBRS le regarde puis la façon que vous le
regardez aussi, la tendance est à la hausse. Que ce soit par une combinaison du
PQI et des déficits, somme toute, la tendance est à la hausse. Est-ce que ça...
Là, j'imagine que vous allez avoir bientôt vos rencontres avec des agences de
crédit, là, j'imagine que ça va faire partie du sujet de conversation. Qu'est-ce
que vous... qu'est ce que vous en pensez de ça, de l'approche?
• (10 h 50) •
M. Girard (Groulx) : Mais
d'abord, chaque agence de notation a sa méthodologie distincte, et en raison de
mes anciennes fonctions dans le secteur privé, j'ai analysé ces méthodologies.
Il y en a qui amortissent les dépenses en capital. Il y en a qui les passent
directs à la dépense. Il y en a qui font des ajustements. Mais, si on... si
on... Le processus après chaque budget, deux agences, toujours les mêmes
émettent un commentaire en dedans de 48 heures, c'est DBRS et Moody's. Les
deux autres attendent d'avoir mis les chiffres dans leurs chiffriers, fait des
plus longues analyses, souvent il y a des rencontres, et émettent des
commentaires plus tard.
Alors dans l'ensemble, moi, DBRS, j'ai
trouvé qu'ils étaient relativement positifs sur notre budget, là. Quand je
vois... tu sais, si je lis : «We anticipate some near term deterioration»,
mais le ralentissement des dépenses et leurs termes, là, «continued commitment
to restore fiscal balance», avec l'économie qui est diversifiée, nous donne un
certain confort que le Québec pourra minimiser la détérioration dans ses
finances publiques.
Bref, personnellement, j'ai lu le
commentaire de DBRS comme modérément positif ou, à tout le moins, pas alarmiste
quant aux difficultés présentes, tout en étant conscient que le contexte est
difficile. Bref, moi, de ce que j'ai... de ce que je connais et j'ai lu de
DBRS, j'ai trouvé que c'était une évaluation très juste, raisonnable de notre
travail et je n'ai pas d'enjeu avec ça.
M. Beauchemin : OK Puis donc
la tendance à la hausse au niveau de l'endettement, vous n'êtes pas inquiet,
là, des répercussions que ça pourrait avoir.
M. Girard (Groulx) : Mais la
vérité, c'est que la tendance à la hausse de l'endettement est généralisée, là,
au Canada, en Nouvelle-Écosse, en Ontario, aux États-Unis, en France, en
Angleterre. Il y a un contexte.
M. Beauchemin : Oui.
M. Girard (Groulx) : On sort
d'une pandémie. Il y a eu une période inflationniste avec des taux d'intérêt
élevés. Au Canada, on a eu une forte croissance de population et... et là, on a
une menace de guerre tarifaire. Alors, on n'est pas... Il y a des
particularités au Québec, là, il y a eu la sécheresse au Québec, il y a eu les
négociations avec le secteur public, mais...
M. Beauchemin : Mais je n'ai
pas... moi, jamais vu, je m'excuse d'être de...
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Beauchemin : Moi, je n'ai
jamais vu, dans le passé, les agences de crédit donner un break, là, à des
législations, parce que tout le monde calait en même temps. Je pense qu'elles
vont quand même opiner si jamais elles voient quelque chose de négatif, elles
vont...
M. Girard (Groulx) : Oui. Mais...
mais mon point est que, lorsque je lis le commentaire de DBRS publié le
26 mars, donc le lendemain du budget, moi, je considère que DBRS endosse
notre plan de retour à l'équilibre budgétaire puis quand je dis «endosse», là,
ce n'est pas... ce n'est peut-être pas le bon terme, là, mais respecte ou
reconnais nos efforts pour revenir à l'équilibre budgétaire.
M. Beauchemin : D'accord.
M. Girard (Groulx) : Et je
n'ai pas de... je n'ai pas de... je n'ai aucun... aucune inquiétude par rapport
à ce que DBRS a mentionné dans son communiqué.
M. Beauchemin : C'est quand
même... Il y a quand même eu Moody's, là, qui a «downgradé» la... qui a décoté
la... la Colombie-Britannique. Il y a eu quand même certaines tendances vers la
hausse.
M. Girard (Groulx) : La
Colombie-Britannique, S&P...
M. Girard (Groulx) : ...puis
Moody's décote. Puis, dans le cas de la Colombie-Britannique, ce qui est inquiétant,
c'est plusieurs décotes, hein, parce que c'est... dans le cas de S&P, c'est
la troisième décote en deux ans. Alors, je veux dire, je...
M. Beauchemin : Mais je veux
quand même vous amener à un autre point, des fois, parce qu'il y a les agences
de crédit qui réagissent des fois aussi à ce que le marché peut avoir à long
terme, des tendances que le marché va évoluer à long terme. Donc, dans le
marché obligataire, vous le savez comme moi, là, l'an passé, avant le budget du
mois de mars l'an passé, de façon relative, par rapport à l'Ontario, le Québec
empruntait à un écart favorable de quelques «basis points», quelques points de
base. Il y a eu le budget, il y a eu la conférence de presse du premier
ministre, il y a eu les mouvements des marchés, et tout. Dans les semaines qui
ont suivi, lorsqu'on a eu cet exercice-là, on était passé de moins deux à plus
deux, donc plus cher, soudainement, là, pour le Québec, après plusieurs années,
là, à avoir travaillé dur pour se rendre à avoir cette économie marginale.
M. Girard (Groulx) : Oui. Le
seul élément que j'ajouterais à ça, je ne conteste pas ça, c'est que l'Ontario
s'est amélioré contre tout le monde, hein? L'Ontario s'est aussi améliorée
contre la Colombie-Britannique, contre la Nouvelle-Écosse, pas seulement le
Québec. L'Ontario a très bien fait l'an dernier, puis son budget a été très
bien reçu, et l'Ontario a d'ailleurs été upgradé par S&P. Alors, beau
travail, l'Ontario. Mais il faut être bien conscient que la situation de l'Ontario
à ce budget-ci va être très différente, là. Ils arrivent d'une campagne
électorale où ils ont promis 40 milliards de gestes. Ils ont une industrie
automobile qui est... qui est centrale à leur économie. Et donc moi, je
félicite l'Ontario pour le travail qu'ils ont fait l'an dernier. Puis on...
nous, on a eu un budget qui comportait de nombreux défis. Je pense que,
l'Ontario, lorsqu'ils déposeront leur budget, on va constater qu'ils ont des
défis aussi, là.
M. Beauchemin : Mais vous
savez comme moi que le rôle principal du marché, c'est d'escompter l'avenir. Le
rôle principal des participants, c'est de se donner une idée où le marché, où
l'émetteur va atterrir.
M. Girard (Groulx) : Alors,
présentement, c'est... les écarts... Nous, on a sorti notre budget puis pas
eux. Et il faut faire attention, les écarts observés, là, parce qu'il y a
beaucoup de courbes, hein?
M. Beauchemin : Il y a
beaucoup de courbes, mais on parle d'un «10 year constant», O.K., «10 year new
issue», là, O.K.?
M. Girard (Groulx) : Oui,
c'est ça...
M. Beauchemin : «10 year new issue»…
M. Girard (Groulx) : ...ça
fait qu'on n'est pas plus que deux points de base, là.
M. Beauchemin : C'est à 4,5
quand je l'ai vérifié la semaine passée.
M. Girard (Groulx) : Avec la
courbe.
M. Beauchemin : J'avais
vérifié, c'était vraiment «new issue».
M. Girard (Groulx) : Vous
pouvez vérifier, là.
M. Beauchemin : On
revérifiera, là.
M. Girard (Groulx) : Mais une
chose est sûre, tout ça, il faudra voir où ça transige après le budget de
l'Ontario.
M. Beauchemin : Puis qui est
attendu telle date?
M. Girard (Groulx) : Ils
n'ont pas donné de date.
M. Beauchemin : C'est ça, pas
de date encore. Combien de temps qu'il me reste, M. le Président?
Le Président (M. Simard) : Deux...
Un peu moins de trois minutes.
M. Beauchemin : Un peu moins
de trois minutes.
M. Girard (Groulx) : ...un
point. Je pense que, cette année, les finances publiques des... de l'ensemble
des provinces vont être affectées par le budget fédéral aussi, là.
M. Beauchemin : C'est
certain.
M. Girard (Groulx) : Il se
dit beaucoup de choses en campagne électorale fédérale, là : des dépenses
en infrastructures, des dépenses en défense, des... du support pour les
individus, du support pour l'économie, des baisses d'impôt.
M. Beauchemin : Vous le voyez
comment pour le Québec? Comment ça se traduirait en termes d'injection de
capital et/ou de points de base de plus dans la croissance économique?
M. Girard (Groulx) : Bien,
s'il y a une baisse d'impôt, c'est positif pour l'ensemble des citoyens.
L'ordre de grandeur de ce qui est proposé, ce n'est probablement pas plus que
0,1, là. Mais le Parti conservateur, 0,3, peut-être, là. S'il y a un effort qui
est fait au niveau de la défense, bien, l'aérospatial, c'est centré au Québec.
Les infrastructures, je rappelle qu'ils donnent 19 % du tramway, 26 %
de la ligne bleue, ils devraient être à 40 %. Donc, s'il y avait un plan
d'infrastructures, on aurait de l'aide de ce côté-là.
• (11 heures) •
Ça fait que, bref, le prochain ministre
des Finances du Canada, il... son «briefing book», là, ça va être quelque chose.
Quand il va arriver, là, puis ils vont lui dire : Voici vos états
financiers, M. le...
11 h (version non révisée)
M. Girard (Groulx) : ...Mme la
ministre. Ça risque d'être déstabilisant.
M. Beauchemin : Donc, somme
toute, votre perspective, au niveau du fédéral, c'est un... c'est un vent de
dos pour l'économie québécoise?
M. Girard (Groulx) : Oui.
Bien, il semble qu'il va y avoir un effort fiscal supplémentaire qui est
positif pour l'économie et négatif pour les déficits et l'endettement fédéral,
bien que tout le monde semble promettre un retour à l'équilibre budgétaire
assez rapide. Alors, ça aussi, il faudra voir comment ça se manifeste.
M. Beauchemin : Comment, ça,
ça va se manifester effectivement. Parce que c'est certain que l'argent ne
pousse pas dans les arbres. N'est-ce pas?
Combien de temps qu'il me reste, M. le
Président?
Le Président (M. Simard) : ...secondes,
cher collègue.
M. Beauchemin : Quinze
secondes? Bon. Bien, écoutez, on va clore cette section-là du chapitre pour
aujourd'hui.
M. Girard (Groulx) : Juste
pour... On me confirme que ces deux points de base. Maturité constante.
M. Beauchemin : O.K.
M. Girard (Groulx) : L'équipe
du financement est à l'écoute.
M. Beauchemin : D'accord. On
va remercier...
Le Président (M. Simard) : Merci.
Je cède maintenant la parole...
M. Beauchemin : On va
remercier Guillaume.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Oui. Je cède maintenant la parole au député de Rousseau.
M. Thouin : Merci, M. le
Président. Bonjour, tout le monde. Bonjour, collègues. Heureux d'être avec vous
encore aujourd'hui pour intervenir sur le budget.
Peut-être, M. le ministre, pour... M. le
Président, je demanderais au ministre, peut-être, pour débuter, pour les gens
qui nous écoutent, là... je veux vous amener sur le PQI un petit peu plus
aujourd'hui. D'abord, peut-être faire la différence entre c'est quoi le budget
puis c'est quoi le PQI pour que, M., Mme Tout-le-monde, là, qu'on comprenne c'est
quoi, ces sommes-là.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Alors, le Plan québécois des infrastructures... Parce que, vous savez, il y a
un jeu-questionnaire sur tous les acronymes au gouvernement du Québec, là, puis
ce n'est pas facile de gagner, hein? Alors, pour ceux qui nous écoutent, le
PQI, c'est le Plan québécois des infrastructures. C'est sur 10 ans. Il y a
donc 10 bâtonnets d'un an. Le nôtre est à 164 milliards, donc, en
moyenne, 16,4 milliards par année. Mais les trois premières années sont à
19 milliards et les trois premières années, 19, 19,4, 19,8, ont été
rehaussées de 11 milliards, qui est 7 % sur 10 ans, pour faire
un effort supplémentaire.
Et puis là, est-ce que 7 %, c'est
beaucoup d'augmentation? Je pense, c'est la première question qu'on doit se
poser. C'est énorme. Ça veut dire que les dépenses en capital vont augmenter
deux fois plus rapidement que les dépenses d'opération, qui, elles, vont
augmenter de 3 %. Premier point, hausse des dépenses d'infrastructure,
très significative au Québec, de 7 %, concentrée dans les trois premières
années.
Ensuite, on pourrait dire : Mais
est-ce que ce n'est pas comme ça partout au Canada? Non. Nous sommes la
deuxième province avec la hausse la plus rapide, l'effort le plus important
dans ses infrastructures après la Colombie-Britannique.
Et donc, qu'est-ce qui se passe lorsqu'on
augmente le PQI de 11 milliards? Bien, on doit emprunter cet argent, et ça
fait augmenter la dette du gouvernement du Québec de 11 milliards. Comme
le PIB du Québec est à peu près de 600 milliards, bien, ça fait 2 %
approximativement du PIB. Quel est l'impact sur la dépense? Bien, il y a... l'argent
qu'on emprunte, il doit être financé à un taux d'intérêt et l'argent doit être
remboursé, donc amorti. Donc, lorsqu'on met le taux d'intérêt plus le taux d'amortissement,
1 milliard coûte approximativement 70 millions par année, 7 %.
Et donc, 11 milliards, en moyenne, 700 millions par année d'amortissement.
Alors, ça va vite, là. Parce que, lorsque vous augmentez les dépenses en
capital, vous augmentez les dépenses d'intérêt, les dépenses d'amortissement.
Bref, il y a ce fameux économiste qui a dit : Il n'y a pas de «free
lunch». C'est bien d'augmenter les infrastructures, on en a besoin dans nos
hôpitaux, transports en commun, nos routes, nos écoles, nos cégeps, il y a un
aspect maintenance, il y a un aspect bonification. Dans notre cas, 65 %
des sommes vont à la maintenance, 35 % à la bonification du parc. Et il y
a un autre concept, le déficit de maintien d'actif. C'est... On prend les
infrastructures existantes, on leur donne une cote A, B, C, D, E. Puis, lorsqu'on
dit qu'elle n'est pas en bon état, c'est D ou E. Puis là, il y a un déficit de
maintien d'actif qui correspond à peu près à 40 milliards qu'on doit
résorber sur 10 ans. Puis là, le pourcentage d'infrastructure...
M. Girard (Groulx) : …en bon
état sur 10 ans puisqu'on fait du maintien d'actifs, passe de 60 à 70.
M. Thouin : M. le Président,
ma question était la différence entre le budget puis le PQI, c'est… écoute, ça
ne peut pas être plus détaillé que ça. Ce que je voulais… ce que j'attends du
ministre, en fait, c'est qu'on me dise : On construit avec ça des
hôpitaux, des routes puis des écoles, mais là on est rendu pas mal plus loin…
M. Girard (Groulx) : Et du
transport en commun.
M. Thouin : Et voilà, et du
transport, évidemment.
M. Girard (Groulx) : Transport
et des voies réservées et des choses comme ça.
M. Thouin : Quand je dis «des
routes», je voulais dire «du transport», en fait, effectivement, parce qu'on
met de l'argent dans le transport en commun, on met de l'argent dans le réseau
routier. D'ailleurs, en maintien d'actifs, on en met davantage dans le réseau
routier, puis, pour ce qui est du transport en commun, on met plus de nouveaux
projets puis moins de maintien d'actifs, parce que, là, le réseau de transport
en commun est moins vieux que notre réseau routier.
Mais là où je voulais vous amener, c'est
qu'en augmentant… non seulement le PQI est augmenté de façon importante dans
sa… dans son entièreté, c'est-à-dire de 11 milliards, mais les premières…
des trois premières années, ça, ça vient faire une différence majeure, parce
que, souvent, les gens voient au PQI : 11 milliards de plus, on est
contents, mais ne voient pas nécessairement l'impact des trois premières
années, de la façon dont vous l'avez augmenté, là. Ça, ça va permettre de
démarrer des projets beaucoup plus rapidement. Ça a un impact direct sur le
marché.
Avec le risque de ralentissement
économique qui nous guette, bien, ça devrait… ce qui se passe normalement,
c'est que le privé devrait ralentir un peu, si c'était le cas, le public va
compenser. Et ça tombe bien, on a les sous pour le faire. Mais ça… puis ça va…
évidemment, ça va aussi permettre de maintenir les gens en emploi. Ça va
permettre aussi probablement d'avoir des meilleurs prix, un avantage. Quand, à
un moment donné, il y a moins de business au privé, ça augmente la
disponibilité de la… des entreprises. Donc, généralement, on est capable, en
ayant plus de concurrence, d'avoir des meilleurs prix. Ça fait que, si,
présentement, on a des sous, il y a un ralentissement économique, il y a moins
de demandes dans le privé, que nous, on fait plus de projets d'infrastructure,
qu'on risque de commencer plus vite les contrats et de les payer moins cher,
les réaliser plus rapidement. Est-ce qu'on est d'accord avec ça? Et, si oui,
pour le réaliser, il faut de la main-d'œuvre. Est-ce qu'on s'organise pour
avoir la main-d'œuvre nécessaire pour répondre à la demande?
M. Girard (Groulx) : Bon,
alors, tout à l'heure, on a parlé de la stratégie de gestion de dépenses du
Conseil du trésor. Il y a également une stratégie de gestion des
infrastructures qui vise effectivement à augmenter le taux de réalisation et à
diminuer les coûts. Et, une part de tout ça, c'est notamment de qualifier des
entreprises, de grandes entreprises d'autres provinces pour soumissionner sur
les ouvrages du Québec. Il y a tous les efforts que notre collègue le ministre
du Travail fait au niveau de la libéralisation de la main-d'œuvre dans l'espace
économique canadien, mais vous avez raison de dire que, lorsque l'économie
ralentit puis qu'il y a moins de construction de tours à condos, puis tours à
bureaux, puis centres d'achats, bien, il y a probablement plus de main-d'œuvre disponible
pour, par exemple, rénover des universités, des cégeps, des écoles. Donc, les
prix baissent, et c'est un bon moment pour investir.
Mais bref, la stratégie comme telle de
gestion des infrastructures est disponible dans le plan québécois d'infrastructures.
Je l'ai lu, j'y crois. Et c'est certain que, lorsque la demande privée fléchit,
le gouvernement a une décision à prendre s'il veut augmenter sa dépense ou non.
Puis, dans notre cas, c'est l'outil que nous avons choisi pour la période de
transition. Parce que c'est certain que la destination, c'est des entreprises
qui innovent, qui investissent, qui vont à la conquête des marchés
internationaux. Mais, durant la période de transition, malheureusement, ça ne
se fait pas. Les gens sont en attente.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, sur ce, nous aurions besoin d'un consentement afin de
suspendre momentanément sur le temps du gouvernement. Il y a consentement?
Consentement. Nous suspendons.
(Suspension de la séance à 11 h 10)
(Reprise à 11 h 19)
Le Président (M. Simard) : Chers
collègues, nous poursuivons. Je cède maintenant la parole au député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Merci
beaucoup, M. le Président. Là, je vais nous amener un petit peu ailleurs, dans
le contexte où est-ce que là, on va parler de certaines dépenses qui ont eu
lieu. Puis je veux juste... Tu sais, c'est peut-être plus philosophique pour le
début, là, O.K.., mais essayez de comprendre. Parce qu'il y a eu beaucoup
d'argent qui a été dépensé évidemment par le gouvernement pour aider, là, des
multinationales étrangères. On l'a vu avec l'épisode, là, de Northvolt. Il y a
eu d'autres dépenses qui ont été faites, là, avec des compagnies et des
programmes, que ce soit Flying Whales ou que ce soit Lion Électrique, là. Je
voulais juste voir, philosophiquement parlant, avec le...
M. Beauchemin : ...ministre
des Finances. Quand on... Quand on regarde ce que les entreprises ont de
besoin, elles ont de besoin d'un... évidemment, une réduction le plus de façon
significative possible du fardeau, là, administratif. C'est sûr, ça, ça va
aider. Mais, dans l'amélioration des conditions d'environnement de travail pour
nos entreprises au Québec, évidemment, la fiscalité a un rôle important à jouer
là-dedans. Et puis je me demandais s'il y avait eu... Bien, premièrement,
qu'est-ce qu'il pense de ça, le ministre des Finances?
• (11 h 20) •
Puis, après ça, bien, j'aimerais ça qu'on
pense, s'il y avait eu des études d'impact pour comparer justement une baisse
d'impôt, prendre l'argent qui avait été mis dans ces projets-là, au lieu de
faire ça, le quantifier, dire : O.K., on va réduire le fardeau fiscal des
entreprises, quel aurait été l'impact. Ça fait qu'allons-y pour juste...
philosophiquement parlant, au début, là. Qu'est-ce que vous en pensez de ça?
M. Girard (Groulx) : Je pense
que, philosophiquement parlant, on a des objectifs ambitieux pour l'économie du
Québec qui impliquent une augmentation des dépenses d'investissement puis
d'innovation des entreprises privées. Objectif général.
Puis on a trois vecteurs pour influencer
ça : le fiscal, l'aide directe puis le climat d'affaires, la confiance, la
réglementation, le temps que ça prend, obtenir des autorisations... Mais
vraiment, un troisième vecteur, là, qui est le climat d'affaires, qui comprend
vraiment beaucoup de choses, là. Ça va de l'environnement à la réglementation,
bon, etc., la compétition et les approvisionnements. Bon.
Puis il y a la question... le dernier
élément. C'est sûr que plus il y a d'infrastructures publiques, bien, plus ça
aide, là. Tu sais, ça... Des entreprises, ça a besoin d'aéroports puis ça a
besoin d'Internet haute vitesse, puis, etc. Il y a... Il y a un volet
Infrastructures publiques. Mais, si on se concentre, fiscal, aide directe...
Puis, l'aide directe, c'est des subventions, des prêts, des prises de
participation. Puis il y en a qui viennent du bras du gouvernement,
c'est-à-dire la société d'État, Investissement Québec, puis il y en a où
Investissement Québec agit comme mandataire du gouvernement. Ça, c'est le Fonds
de développement économique. Puis il y a évidemment la Caisse de dépôt, qui a
un mandat de faire croître l'économie du Québec, mais qui est indépendante. Ça,
c'est l'aide directe puis le fiscal.
Alors, dans tous les cas, pour bien faire,
il faut faire les deux. Il faut faire du fiscal et de l'aide directe. Puis,
après ça, c'est une question de degré. Est-ce que... Je ne pense pas que, juste
faire du fiscal, ça va fonctionner. Juste faire de l'aide directe, ça ne
fonctionnera pas. Ça fait que... D'ailleurs, il y a plusieurs projets, par
exemple, si... une nouvelle mine, là, il peut y avoir de l'aide directe pour
construire l'infrastructure, un prêt par exemple, puis ils peuvent être
éligibles au congé fiscal pour grands projets d'investissement. Ça fait qu'il y
a... il y a toujours... dans la plupart des projets, il y a du fiscal puis il y
a de l'aide directe. Ça fait que, philosophiquement, il faut faire les deux.
Après ça, chaque projet est différent, la concurrence, l'industrie, est-ce que
c'est une entreprise domestique, une entreprise étrangère, est-ce que c'est un
secteur stratégique ou non, est-ce que le fédéral participe ou non. Mais une...
Je finis avec ça, là, M. le Président...
Le Président (M. Simard) : ...
M. Girard (Groulx) : Une
structure standard d'un projet d'investissement, que l'entreprise soit
domestique ou internationale, 50 % des dépenses en capital vont être
prises par le fédéral et le Québec, donc 25-25, 50 %, l'entreprise, 25, le
fédéral, 25, le Québec, dépenses en capital. Les opérations, les profits, puis
tout ça, aucune subvention. Et il peut y avoir du fiscal, il peut y avoir des
congés d'impôt, mais au net, on subventionne les dépenses en capital. Puis les
dépenses d'opération généralement ne sont pas subventionnées et donc sont
imposées, puis, etc.
M. Beauchemin : Est-ce que
vous considérez que l'aide fiscale aux entreprises, dans les dernières années,
est relativement stable au Québec?
M. Girard (Groulx) : Bien, il
y a eu l'amortissement accéléré, qui est venu en 2018 en réponse...
M. Girard (Groulx) : ...aux
baisses d'impôt aux États-Unis qui a aidé beaucoup, là. Ça, c'est le gros coup
qui a été donné au Canada, au Québec pour aider... baisser le taux effectif
marginal d'imposition sur les nouveaux investissements.
M. Beauchemin : Puis depuis
est-ce qu'il y a eu autre chose qui a été ajouté dans l'enveloppe de mesures
spécifiques au Québec?
M. Girard (Groulx) : Bien, il
y a eu des baisses du taux PME, là, qui est passé de 4 % à 3,2 %. Il
y a eu ça. Je dirais que c'est...
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : Oui. Bien
là, on vient de faire la recherche et développement. Il y a eu le crédit d'impôt
à l'investissement, le C3I, qui est venu en 2021-2022.
M. Beauchemin : Ça, c'était
combien, ça?
Des voix : ...
M. Girard (Groulx) : Alors, il
y a eu... le crédit d'impôt, là, c'est... c'était 10, 15, 20. Puis finalement
il a été doublé, puis après ça on est revenus à... Mais là présentement on est
15, 20, 25 en fonction des régions, là.
M. Beauchemin : O.K. Quand on
regarde toute l'aide directe qui a été faite dans les entreprises, essayons de
séparer, disons, étrangères versus domestiques, c'est quand même significatif,
l'aide qu'on a faite au niveau des entreprises étrangères par rapport à ce
qu'on faisait avant.
M. Girard (Groulx) : Mais, si
on prend la filière batterie, là, d'une part, c'est une expertise qu'on n'avait
pas, c'est une nouvelle industrie. Alors, c'est normal qu'il y ait des
investissements étrangers, là. L'expertise pour la batterie est en Chine, en
Corée. Les composantes, les anodes, les cathodes, il n'y avait pas cette
expertise-là au Québec. Alors, c'est normal que cette nouvelle industrie, qui
vise à transformer nos minéraux critiques et stratégiques en utilisant notre
hydroélectricité, ce soient des entreprises étrangères. Ça, c'est... c'est
indéniable. Et on a voulu stimuler l'investissement privé. Il y a... Il peut...
Il y a eu un effort qui a été important au niveau des entreprises étrangères,
mais les entreprises domestiques ont eu de l'aide aussi, là, c'est indéniable,
et... Bref, est-ce qu'il y avait une question spécifique?
M. Beauchemin : Donc, est-ce
qu'il y a eu une augmentation significative, en termes absolus, en termes de
dollars, par rapport à ce qui a été fait, disons, dans le premier mandat, dans
le deuxième... avant 2018, disons, par exemple? Parce que...
Des voix : ...
M. Girard (Groulx) : Bien,
oui... Bien, il y a eu une réforme d'Investissement Québec dont le but était
d'augmenter l'implication d'Investissement Québec pour stimuler, combler le
retard dans l'investissement privé au Québec. Puis, lorsqu'on regarde les
statistiques, effectivement, depuis 2018-2019 ou 2019-2020, il s'est fait plus
d'investissements privés des entreprises ici qu'ailleurs. Est-ce que c'est en
raison du fiscal? Est-ce que c'est en raison de l'aide directe? Est-ce que
c'est en raison de nos avantages compétitifs, du contexte, du climat
d'affaires? Mais toutes choses étant égales par ailleurs, il s'est fait plus
d'investissements au Québec qu'au Canada, et ça a amené plus d'interventions
directes, plus de dépenses fiscales.
M. Beauchemin : O.K.Si
on reste sur la filière batterie, est-ce que le ministre est un peu du même
avis que moi, oui, l'avenir à long terme, probablement, mais actuellement tous
les avantages concurrentiels... qu'autant le IRA que ce que le gouvernement
canadien et québécois avaient mis en place, là, pour stimuler la croissance,
tout ça vient d'être éliminé, là?
• (11 h 30) •
M. Girard (Groulx) : Malheureusement,
ce n'est pas aussi clair que ça. C'est-à-dire que, si on prend les paroles de
la nouvelle administration, l'IRA, c'est mort ou éliminé, là. Et, si on prend
les gestes, la législation, tout ça, ce n'est pas clair encore. Puis on sait
que les investissements associés à ça sont répartis dans l'ensemble des
États-Unis, notamment dans des États où ils avaient besoin d'investissements
parce qu'ils...
11 h 30 (version non révisée)
M. Girard (Groulx) : ...malheureusement,
ce n'est pas aussi clair que ça. C'est-à-dire que, si on prend les paroles de
la nouvelle administration, l'IRA, c'est mort ou éliminé, là. Et, si on prend
les gestes, la législation, puis tout ça, ce n'est pas clair encore. Puis on
sait que les investissements associés à ça sont répartis dans l'ensemble des
États-Unis, notamment dans des États où il y avait besoin d'investissements,
parce qu'ils étaient défavorisés, puis, etc.
Bref, il y a une politique annoncée qui n'est
pas encore mise en place, qui est la fin de l'IRA. Mais, pour nous, la seule
implication, là, de l'IRA, pratico-pratique, c'est... Dans l'IRA, il y avait
des subventions aux opérations. Or, normalement, on... tantôt on a discuté de
la structure standard. Il n'y a pas de subvention aux opérations. Alors,
lorsque le gouvernement fédéral a annoncé de la production de batteries et de
véhicules électriques en Ontario, il y avait des subventions, deux tiers
fédéral, un tiers en Ontario. Dans notre cas, le seul endroit, c'était
Northvolt, il y avait des subventions aux opérations, deux tiers fédéral, un
tiers Québec. Dans la mesure où il n'y a pas d'opération, bien, il n'y a pas de
subvention. Et ces contrats- là ont quand même été bien écrits. C'est clair
que, si l'IRA n'était plus en place, bien,les subventions aux opérations au
Canada ne seraient plus non seulement nécessaires, mais effectives.
M. Beauchemin : Donc...
M. Girard (Groulx) : Mais ce
n'est toujours pas clair, la législation américaine.
M. Beauchemin : Northvolt,
spécifiquement, c'est quand même un cas intéressant, dans le sens que, bon, la
maison mère est en faillite en ce moment. J'imagine que le ministre est au
courant que la technologie que... les Chinois, justement, dominent le marché de
la batterie mondial à au-dessus de 80 %, O.K., c'est fer, phosphate,
lithium solide. C'est une technologie qui n'est pas aux aléas de la température
comme nous, on peut vivre ici, au Québec, là. Je ne sais pas si... je ne sais
pas si ça arrive au ministre de se promener dans une voiture électrique, mais à
moins 20, on... on est obligé de charger, Montréal, Québec, disons, ce qui ne
serait pas le cas, là, avec une technologie de... qui est la compagnie
chinoise, qui fait des batteries. Est-ce que le ministre était au courant que
cette technologie-là, en fait, c'est une technologie du Québec? Le savait-il
que cette technologie existait jadis ici, au Québec, avec une autre approche,
là, ou la commercialisation?
M. Girard (Groulx) : Pas
spécifiquement, non. Vous voulez dire, la technologie qu'ils utilisent en Chine
aujourd'hui a été développé, au Québec, à l'origine.
M. Beauchemin : Par
Hydro-Québec, à l'époque, c'était pour faire du «storage», donc, ce n'était pas
le même objectif, là, mais...
M. Girard (Groulx) : Il y a
des... O.K.
M. Beauchemin : Donc,
personnellement, j'ai trouvé ça triste de ne pas être capable de pouvoir
trouver une façon de canaliser cette connaissance dans notre propre
manufacturier puis d'aller...
M. Girard (Groulx) : Mais,
dans les processus d'innovation, c'est souvent ça, hein...
M. Beauchemin : Malheureusement.
M. Girard (Groulx) : ...c'est
que ce n'est pas nécessairement les premiers... L'innovation, c'est prendre la
recherche fondamentale puis l'appliquer. Souvent, ceux qui font les meilleures
applications, ce n'est pas ceux-là qui auront fait lle développement... bref.
M. Beauchemin : Effectivement,
effectivement. Tantôt, on parlait des piliers pour aider, on parle du fiscal, d'aide
directe, au niveau de l'administratif ou, si on peut dire, le «red tape» ou
comme... peu importe comment on veut l'appeler. Et justement, au Québec, depuis
l'arrivée au pouvoir du gouvernement, le fardeau fiscal annuel, pour nos
entreprises québécoises, a été calculé par la Fédération canadienne des
entreprises indépendantes comme étant un taux récurrent annuel de 2,4 milliards
de plus que ça coûte, pour l'ensemble des entreprises du Québec, d'avoir à
calculer, à vivre avec les formulaires additionnels.
M. Girard (Groulx) : Je n'ai
pas vu leurs calculs, je ne peux pas...
M. Beauchemin : ...ça
assumait évidemment les coûts d'inflation, ça assumait...
M. Girard (Groulx) : O.K. Je
ne peux pas commenter sur leur méthodologie. Mais nous, on veut réduire le
fardeau fiscal, là...
M. Beauchemin : Oui, je
comprends...
M. Girard (Groulx) : ...je n'ai
pas proposé de geste pour augmenter le fardeau fiscal.
M. Beauchemin : ...je
comprends puis, en fait, le projet de loi n° 85, qui est la quatrième version
de l'allègement réglementaire du gouvernement de la CAQ, il en reste une autre
pour régler l'an prochain. L'objectif ultime...
M. Beauchemin : ...de
l'allègement réglementaire du gouvernement de la CAQ. Il en reste un autre pour
régler l'an prochain. L'objectif ultime avait été initialement établi comme une
réduction de 200 millions de dollars de réduction du fardeau administratif
de nos entreprises sur le terme complet, jusqu'à la fin du terme 2026.
Puis on peut le prendre de façon annuelle parce que c'est 200 millions
annuels. Ça fait que donc, 2,6 milliards, 2,4 milliards,
2,6 milliards, moins 200 milliards, ça reste que c'est quand même une
augmentation du fardeau administratif de 2,4 milliards sur l'économie du
Québec. Qu'est-ce que... Qu'est-ce que vous, vous en pensez au niveau de notre
compétitivité par exemple là-dessus?
M. Girard (Groulx) : Bien,
dans la mesure où les investissements ont augmenté plus vite au Québec que dans
le reste du Canada, on doit faire quelque chose de bien. Dans la mesure où le
PIB par habitant augmente plus vite au Québec que dans le reste du Canada,
toutes choses étant égales par ailleurs, nos interventions fonctionnent. Le
climat d'affaires au Québec, il est bon. Est-ce qu'il pourrait être meilleur?
Bien sûr. Puis c'est... Il faut... Il faut continuer à travailler sur les trois
vecteurs, le fiscal l'aide directe, la compétitivité et le climat d'affaires.
Il y a... Il n'y a pas juste la bureaucratie, là. Il y a aussi la compétition.
Par exemple, est-ce qu'il y a suffisamment de compétition dans l'industrie de
la construction, hein? Les grands ouvrages, tantôt, on en a parlé, bien, il pourrait
y en avoir plus.
Alors, il reste du travail à faire, c'est
certain, là. Puis, je ne pense pas qu'il n'y a personne qui prétend que tout va
bien puis qu'on est arrivé au bout. Puis là, on a cette menace qui nous oblige
à transformer l'économie, mais les vecteurs sont là. On vient de faire un
effort important pour la recherche et développement, l'amortissement accéléré
pour maintenir les taux effectifs d'imposition. Investissement Québec est
conscient qu'on doit aller vers la diversification des marchés pour les
entreprises québécoises, que le focus doit être un peu plus sur les entreprises
québécoises existantes que l'attraction de capitaux étrangers, parce que les
capitaux étrangers ne viendront que s'ils ont la garantie d'accès au marché
américain, là.
M. Beauchemin : Parce que
c'est un peu ça qui est difficile maintenant pour penser à Northvolt, si on
revient, cet exemple-là. Leur accès… leur accès au marché américain, les
pièces, composantes électriques, si je ne m'abuse, étaient incluses dans
l'augmentation du tarif dans le secteur automobile, mais pas les composantes,
roues...
M. Girard (Groulx) :
Présentement, les pièces, non…
M. Beauchemin : Mais les
composantes électriques.
M. Girard (Groulx) : Ce n'est
que partie remise.
M. Beauchemin : Oui,
probablement.
M. Girard (Groulx) : Mais ce
n'est pas… ça va évoluer. C'est sûr que, s'il y a une renégociation de l'Accord
Canada-États-Unis-Mexique, le secteur de l'automobile va être en haut de la liste
des discussions, là.
M. Beauchemin : Fort
probablement, effectivement. Combien de temps qu'il nous reste, M. le
Président?
Le Président (M. Simard) : Une
minute.
M. Beauchemin : Une minute?
J'ai un autre pan complet, là, que je voulais discuter. Je pense que je vais le
garder, là, pour le prochain bloc, mais au niveau de l'environnement
d'affaires, croyez-vous que fondamentalement, le coût de l'accès à l'énergie au
Québec est probablement un des plus gros vecteurs de décision pour venir
s'installer dans le Canada? Woups! On choisit le Québec. Est-ce que c'est plus
ça qui est le facteur qui attire les entreprises étrangères?
M. Girard (Groulx) : Bien, il
y a le coût puis il y a la source aussi, dans le sens que… le nucléaire, le
pétrole, le gaz naturel, l'hydroélectricité, les énergies renouvelables, ce
sont des sources d'énergie qui ont des impacts environnementaux, sociaux
différents. Puis donc, il y a le coût, il y a la source. Oui, c'est important,
les approvisionnements énergétiques stables à bas prix.
M. Beauchemin : Qui
expliqueraient que, malgré le fait qu'on a augmenté de 2,6 milliards le
fardeau administratif, on attire quand même des entreprises.
M. Girard (Groulx) : Bien, le
2,6 milliards, c'est un chiffre, là, que je ne confirme pas, là, il
faudrait que je voie l'étude, puis qu'est-ce qui est là-dedans, puis etc. Mais
le coût de l'énergie dans des industries qui sont intensives en énergie, c'est
extrêmement important…
M. Girard (Groulx) : ...etc.,
mais le coût de l'énergie dans des industries qui sont intensives en énergie,
c'est extrêmement important.
• (11 h 40) •
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, je cède maintenant la parole au député de Beauce-Sud.
M. Poulin : Bonjour, M. le
Président. Quel bonheur de pouvoir intervenir aujourd'hui. Je salue M. le
ministre, les collègues et évidemment les gens qui nous accompagnent
aujourd'hui pour cet exercice fort important concernant les suites du budget du
gouvernement du Québec.
Je veux parler d'éducation, M. le
ministre, et, évidemment, on en a fait une priorité, comme équipe, de mieux
financer notre système... pas «d'immigration», excusez-moi, d'éducation au
Québec. Depuis notre arrivée, des budgets qui ont augmenté de façon importante,
notamment dans les infrastructures, de nouvelles écoles, de nouvelles cours
d'école. Mon collègue le député de Rousseau parlait à juste titre du Programme
québécois des infrastructures, qui a augmenté de façon importante et qui a
permis de doter les régions d'investissements publics, qui a aussi fait rouler
l'économie au Québec dans les dernières années. Parce qu'il faut savoir que
c'est des entrepreneurs régionaux, des entrepreneurs de chez nous qui ont
remporté ces contrats-là. Donc, quand le gouvernement du Québec met un dollar
dans une région, ça permet à des entrepreneurs, dans le secteur de la
construction, par exemple... On les connaît, chez nous... qui vient de
remporter l'agrandissement de l'urgence de Saint-Georges, Construction Binette,
qui a remporté le complexe multisports et la Maison des aînés. Alors, investir
en infrastructures puis investir en infrastructures scolaires, ça a un impact,
oui, important sur le budget, mais ça a un impact aussi économique dans nos régions
du Québec, il faut le souligner.
Bien, je veux parler avec vous des
services. On a signé des conventions collectives, M. le ministre, de façon
assez importante, qui, à juste titre, augmentaient le salaire des enseignants
et des enseignantes au Québec. Et il faut le souligner, parce qu'on avait une
volonté ferme, non seulement de combler la rareté de main-d'œuvre. Qui est un
défi, hein, avec l'augmentation du nombre de classes que nous avons au
Québec... évidemment que de trouver des enseignants est un défi pour n'importe
quel gouvernement, et méfiez-vous des gens qui pensent que des enseignants,
c'est facile à trouver, il y a un temps de formation, évidemment. Mais on a
augmenté leurs conditions de travail de façon importante au cours des dernières
années en signant ces conventions collectives là. Et je pense qu'on a toutes
les raisons du monde d'être fiers. En plus d'avoir ajouté des aides à la classe
aussi, puis ça, il faut le souligner. Et je pense qu'il faut être vraiment de
mauvaise foi pour dire que le système d'éducation, il n'a pas eu des
améliorations dans les dernières années, puis dans les derniers mois. Il y en a
eu, il y en a eu au niveau des conditions de travail, il y en a eu au niveau de
l'aide qui se fait à la classe, il y en a eu au niveau des infrastructures au
Québec, à la fois au niveau de la construction et au niveau des rénovations,
sans compter le travail qu'on fait au niveau du cursus scolaire, également.
Alors, dans le dernier budget, on parle
quand même d'un taux de croissance aussi dans l'éducation, qui est là, qui est
important. Donc on va continuer d'investir à ce niveau-là. Selon vous, est-ce
que vous jugez que ces investissements-là sont suffisants? Est-ce que vous
jugez qu'ils vont réussir à couvrir des coûts qui sont légitimes, qui sont
importants, notamment pour les conventions collectives que nous avons signées?
Et est-ce que vous jugez qu'on va être capable, également, au niveau du
Programme québécois des infrastructures, dont on a fait allusion tout à
l'heure, de continuer à rénover certaines écoles et peut-être même à en
construire d'autres?
M. Girard (Groulx) : Bon.
Lorsque le premier ministre m'a recruté, en 2018, j'ai eu le privilège de le
visiter chez lui puis j'avais amené une feuille 8 1/2 x 11 avec ce que je
pensais qu'il fallait faire pour le Québec, et il y avait deux thèmes, M. le
Président. Il y avait un thème sur l'investissement des entreprises — vous
voyez qu'on en parle encore aujourd'hui — puis l'autre, c'était
l'éducation. Évidemment, je tombais bien puisque j'étais chez l'ancien ministre
de l'Éducation du Québec, qui a une passion, lui aussi, pour l'éducation puis
notre école publique.
Alors, on a fait des efforts extrêmement
importants depuis que nous sommes au pouvoir. Et ça s'est... ces efforts-là,
ils sont venus au niveau des infrastructures, des ressources humaines. On sait
qu'on a beau avoir un bon plan de match, là, si on n'a pas de professeurs, ça
ne fonctionne pas. M. le Président... Au niveau de la gouvernance, au niveau
des données, parce qu'on...
M. Girard (Groulx) : ...il
faut avoir un bon plan de match. Si on n'a pas de professeur, ça ne fonctionne
pas, M. le Président, au niveau de la gouvernance, au niveau des données. Parce
qu'on sait qu'en éducation, les données probantes, on ne les a pas toujours,
là, puis les taux de graduation peuvent être dans les commissions scolaires,
puis le ministère les a pas, puis donc, les données probantes et... Puis on
veut favoriser l'autonomie des élèves, le plaisir d'aller à l'école, qu'il aime
aller à l'école puis qu'il développe son économie, va apprendre toute sa vie,
et bref, la réussite scolaire est le grand objectif augmenter les taux de
diplomation. Et il y a la particularité qui est dans le monde occidental, mais
qui est certainement au Québec, où les garçons font beaucoup moins bien que les
filles. Et donc il y a une... cette... Le premier pas vers une solution, c'est
de reconnaître le problème.
Et bref, moi je suis très fier des
investissements que nous avons faits, de l'engagement qui se poursuit. Et, oui,
la pandémie a amené des retards dans les apprentissages, pas partout, pas pour
tout le monde, mais oui. Et moi, je suis quand même loin, là. Je suis au
ministère des Finances. Ce n'est pas moi qui sais ce qu'il se passe dans toutes
les écoles au Québec, mais j'ai vraiment le sentiment que la rentrée scolaire
de cette année était beaucoup plus harmonieuse que l'année précédente. L'année
précédente, on parlait beaucoup du manque de professeurs, de... On dirait que,
tout le mois d'août, puis le mois de septembre, on parlait de... est-ce qu'il
va y avoir un professeur par classe, un adulte, etc. Tandis que, cette année,
les modifications qui ont été obtenues par la présidente du Conseil du trésor
et le ministre de l'Éducation, la flexibilité en échange de bonification des
conditions de travail, a amélioré le climat, la rentrée. Et c'est certainement
notre intention de continuer à poursuivre ce grand objectif tout en étant
conscients de deux choses. La pandémie a amené des retards chez certains
étudiants et les garçons font moins bien que les filles. Puis ça, résoudre ça,
ça va être long.
M. Poulin : Ça complétait de
mon côté, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, je cède maintenant la parole à notre collègue de Verdun qui
dispose d'environ 20 minutes.
Mme Zaga Mendez : Merci,
M. le Président. À mon tour de saluer tous les collègues, M. le ministre, les
collègues de l'opposition et les collègues de la banquette du gouvernement.
Aujourd'hui, je vais débuter par une question de suivi. On s'est quittés jeudi
soir concernant ce qu'on appelait les dépenses récurrentes et non récurrentes
dans le tableau Impact des éléments sur la récurrence, sur la croissance des
dépenses de portefeuille. Alors, je voulais savoir si... M. le ministre m'avait
dit qu'il allait revenir là-dessus concernant s'il avait des dépenses non
récurrentes, là, dans la colonne des dépenses 2025‑2028.
M. Girard (Groulx) : O.K.
Alors, est-ce que la... notre sous-ministre a droit de parole ou...
Le Président (M. Simard) :
Avec consentement.
M. Girard (Groulx) :
Parce que je... Votre question était très précise. Et le ministère des
Finances, on a plusieurs experts ici, a pris le soin de préparer une réponse à
votre question. Alors...
Le Président (M. Simard) :
Donc, il y a consentement. Mme la sous-ministre, pour les fins de nos travaux,
pourriez-vous d'abord vous présenter, s'il vous plaît?
Mme Gingras (Julie) :
Oui. Bonjour... Oui, bonjour. Julie Gingras, sous-ministre des Finances. La
question que vous nous aviez posée, c'était d'essayer d'avoir un taux de
croissance qui était corrigé en tout cas ou ajusté sur la même base que les
ajustements qui avaient été faits pour l'année 2024‑2025. En fait, cet
ajustement-là ne peut pas être fait pour 2025‑2026, puisque les ajustements qui
ont été faits pour 2024‑2025, c'est des éléments ponctuels et imprévisibles qui
sont arrivés en cours d'année. Donc, l'objectif de notre taux de croissance
ajusté était de nettoyer... c'était de nettoyer pour les éléments... les
éléments ponctuels qui étaient arrivés en cours d'année, qui n'étaient pas
récurrents. Donc, vous comprenez qu'en début d'année, on ne peut pas anticiper
les éléments ponctuels qui pourraient arriver puis qu'on devra retirer.
Mme Zaga Mendez :
...événements ponctuels, donc, on parle des imprévus. C'est quelles, les
imprévus en 2024‑2025, juste pour bien comprendre la...
M. Girard (Groulx) : Il y
avait les inondations, définitivement.
Mme Gingras (Julie) :
...retrouver la page...
Mme Zaga Mendez : ...2024-2025,
juste pour bien comprendre, la...
M. Girard (Groulx) : Il y
avait les inondations, définitivement.
• (11 h 50) •
Mme Zaga Mendez : ...trouver
la page, il est dans le document.
M. Girard (Groulx) : C'est la
page F-43 du budget, et puis on parle : En éducation, le plan de
rattrapage au niveau du secteur des transports, il y a eu une modification
comptable qui a amené 1 milliard de dépenses en 2024-2025. Après ça, il y a les
pertes sur les placements en économie, et puis il y un autre 216 millions.
Mme Zaga Mendez : Donc, ces
dépenses ponctuelles sont incluses ici dans les crédits, donc, 2024-2025, dans
les... la colonne. Ces dépenses ponctuelles sont incluses là.
M. Girard (Groulx) : Elles
sont dans la dépense 2024-2025. Lorsqu'on les retire, ça fait baisser le
dénominateur qui fait augmenter légèrement le taux de croissance 2025-2026 sur
2024-2025.
Mme Zaga Mendez : O.K. Je
comprends. Alors... Mais juste pour bien comprendre, dans le tableau, parce que
c'est le tableau de référence, là, impact des éléments... sur la croissance des
dépenses du portefeuille, la colonne 2024-2025, ici, on a retiré...
M. Girard (Groulx) : Oui,
mais c'est, lorsqu'on dit 2024-2025, comparables, troisième colonne à partir de
la droite, on corrige le 153 406, puis on l'amène à 151 524.
Mme Zaga Mendez : O.K. Donc,
dans la colonne 2025-2026, cette colonne-là n'est pas corrigée.
M. Girard (Groulx) : Non,
mais, par exemple, ce qui pourrait se passer, on a une provision, en 2025-2026,
de 2 milliards. Il pourrait avoir des événements ponctuels, par exemple, s'il y
avait des feux de forêt, des inondations, on irait chercher l'argent dans la
provision, puis ça fera monter la dépense, 2025-2026, avec des dépenses non
récurrentes.
Mme Zaga Mendez : Donc, O.K.,
je comprends, là, c'est juste la façon de lire. Par exemple, si je prends
Santé, Services sociaux, la façon de lire la variation en pourcentage,
3,1 %. Ici... dans 2025-2026, pardon, dans la deuxième colonne, à partir
de la de la droite là, vous nous dites qu'elle n'est pas corrigée, c'est-à-dire
qu'ici il y a quand même... Est-ce que vous avez calculé une sorte de... des
dépenses qui pourraient être non récurrentes? Est-ce qu'elles sont là-dedans?
M. Girard (Groulx) : Non.
Mme Zaga Mendez : Non. Elles
vont être ajoutées par la suite.
M. Girard (Groulx) : Elles
seraient ajoutées, c'est-à-dire que...
Mme Zaga Mendez : Parfait.
M. Girard (Groulx) : ...si la
dépense excède le 65 527, qui est prévu pour des raisons non anticipées, la
dépense va augmenter. Et le premier endroit où on prendrait ces crédits
supplémentaires, c'est dans la provision Et donc mettons qu'il y en aurait pour
473 millions, mais le 2025-2026 deviendrait 66.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends. Donc, on peut s'attendre à que, mettons, les 65 000, ici, peut
revenir l'année prochaine, parce que c'est des dépenses qui sont récurrentes,
on pourrait s'attendre à que ce même montant là revienne l'année 2026-2027.
M. Girard (Groulx) : Oui,
mais, en fait, il risque d'être plus haut, là, ajusté pour coûts de système.
Mme Zaga Mendez : Ajusté,
avec les coûts de système. Parfait. Ça répond ma question initiale. Merci
beaucoup... parce que je voulais retourner... On avait rapidement aussi discuté
du bouclier fiscal, mais on n'avait pas eu le temps d'aller en détail. Vous
savez, l'abolition du bouclier fiscal dans ce budget-là, on pense, le bouclier
fiscal venait compenser les pertes de certains transferts sociaux fiscaux. On
parle des 140 000 personnes qui étaient touchées... qui seraient touchées
annuellement pour une perte moyenne de 249 $ par contribuable. J'aimerais
ça vous entendre, M. le ministre. Pourquoi s'en prendre dans cette mesure?
M. Girard (Groulx) : O.K.
Alors ça, c'est une mesure, le bouclier fiscal ait référence au TEMI, le taux
effectif marginal d'imposition. Et lorsque ça a été introduit au Québec, c'est
certain que la réflexion originait de la Chaire en fiscalité et finances
publiques puis des milieux académiques, puis ils disaient : Lorsque vous
gagnez des revenus supplémentaires, vous perdez des transferts sociaux fiscaux,
et donc votre taux marginal d'imposition sur vos revenus supplémentaires peut
être affecté. Et puis là il faut bien comprendre qu'il y a aussi toute la
question de la fiscalité fédérale et des transferts sociaux fiscaux fédéraux
aussi, là, parce qu'au Québec...
M. Girard (Groulx) : ...il y
a aussi toute la question de la fiscalité fédérale et des transferts sociaux
fiscaux fédéraux aussi, là, parce qu'au Québec on a un régime fiscal plus
complexe, et il y a des interactions entre les revenus supplémentaires qui sont
gagnés, puis les transferts sociaux fiscaux du fédéral, puis du Québec, puis
etc.
Bref, le bouclier fiscal est une mesure
complexe, non récurrente, c'est-à-dire que vous l'avez une fois, que non
seulement elle est complexe, mais elle est incomprise, et lorsque Luc Godbout
et son équipe, la chaire finalement, a sorti ses papiers de recherche sur les
dépenses fiscales, ils ont admis que c'était une mesure qui avait une valeur
théorique, mais qui, en pratique, puisqu'elle est non récurrente, elle est et
difficile à comprendre. Elle n'entre pas dans le processus de décision des
individus et donc elle est inefficace, et on avait une recommandation que,
puisqu'elle est inefficace et incomprise, une suggestion de l'éliminer par
l'auteur lui-même, un des auteurs.
Mme Zaga Mendez : Parfait. Je
reviendrai si j'ai un peu plus de temps, mais merci pour la... pour la réponse
générale. J'aimerais ça avoir quand même le temps de toucher à divers sujets,
donc on va sauter un peu, et j'entends... j'entendais tout à l'heure la
discussion qu'on a eue sur, bon, les tarifs de Trump, puis l'effet sur
l'économie. Une des mesures qui est envisagée, c'est d'alléger les barrières au
commerce entre les provinces canadiennes. À cet égard, on parle de ça comme une
voie de sortie, là, pour augmenter la... dans la... surtout la demande
intérieure puis, là, les échanges. De notre côté, nous on est ouvert à
regarder puis plus évaluer avec vous, M. le ministre, les barrières actuelles.
Mais il y en a certaines qui sont quand même avantageuses pour le Québec puis
vous... j'aimerais ça, vous entendre un peu qu'elles sont les mesures que le
gouvernement de la CAQ veut mettre sur la table en ce qui concerne l'allègement
des barrières interprovinciales.
M. Girard (Groulx) : Les
négociations sur l'espace économique canadien, sur la responsabilité de ma
collègue la ministre l'Économie et le ministre délégué. Je pense qu'il est
clair que la spécificité culturelle et linguistique du Québec doit être
protégée. Alors ça, c'est les mesures où on ne veut pas faire de compromis. Et
là où il peut y avoir des gains, mais c'est la mobilité de la main-d'oeuvre, la
reconnaissance des... des ordres professionnels, les qualifications, la
compétition dans le secteur des transports, l'harmonisation des normes dans le
secteur du transport, la compétition dans le secteur de la construction,
l'accélération des processus environnementaux. Bref, il y a plusieurs zones où
il y a des gains à faire :.construction, main-d'oeuvre, transport, bon.
Puis il y a toujours la question de l'alcool, là, qui... qui est un peu le
premier sujet dont on parle, mais qui est le moins important économiquement,
peut-être celui qui a le plus de valeur symbolique et le moins de valeur
économique.
Mme Zaga Mendez : Donc, à
vous entendre, et c'était ma question de relance, c'était vraiment de voir de
nous rassurer à l'effet que les barrières qui sont relatives à l'alcool à la
SAQ, est-ce qu'elles vont être maintenues ou pas?
M. Girard (Groulx) : Bien,
c'est-à-dire que la SAQ, le monopole, ça paye pour des hôpitaux puis des
écoles, et on a besoin d'investir dans nos hôpitaux et nos écoles. Alors, on va
voir comment la discussion évolue, mais c'est certain qu'on veut protéger la
capacité de la SAQ de percevoir des marges sur ce qui est vendu au Québec.
Mme Zaga Mendez : Mais je
vous entends, j'entends entre les lignes. Est-ce que je me trompe, est-ce que
celles relatives à la SAQ, est-ce que c'est sur la table ou ce n'est pas sur
les tables, en ce moment, des négociations?
M. Girard (Groulx) : Bien, je
vous... je... Présentement, ce qui est... ce qui a été discuté, c'est la
possibilité pour les producteurs canadiens de livrer à domicile directement.
O.K.? Et ce n'est pas le monopole de la SAQ qui est sur la table, là,
c'est : Est-ce qu'un producteur de la vallée de l'Okanagan, là, en
Colombie-Britannique a une valeur symbolique parce que c'est beau...
M. Girard (Groulx) : ...rentable,
là, c'est : Est-ce qu'un producteur de la vallée de l'Okanagan, là, en
Colombie-Britannique, qui a une valeur symbolique, parce que c'est beau puis...
bien, ils ont un climat différent du nôtre, certainement, bien, est-ce qu'on
pourrait, par exemple, faire livrer des vins de la Colombie-Britannique à
domicile, à Montréal, à Québec, à Sept-Îles? Bon, alors, ça, c'est discuté.
Puis là il y a... il y a l'idée puis, après ça, il y a la mise en pratique. En
pratique, si la SAQ perçoit une marge sur la bouteille de la Colombie-Britannique
qui est livrée à Sept-Îles, il n'y a pas d'enjeu, on va... on va continuer à
percevoir des revenus sur la consommation d'alcool au Québec puis on pourra
continuer d'investir dans les écoles et les hôpitaux.
• (12 heures) •
Mais je veux juste répéter l'orientation.
Encore une fois, là, l'alcool, ce n'est pas un projet de société et ça l'a une
valeur symbolique. Les gens... Dès qu'on parle de commerce interprovincial, les
gens pensent qu'on va tout libéraliser le commerce d'alcool, puis on va tout bouleverser,
puis il va y avoir un grand bing, bang dans le marché de l'alcool. Moi, je
tiens à vous dire qu'en tant qu'économiste la valeur économique de ça, c'est
très faible, là. On est dans les symboles.
Mme Zaga Mendez : Je vous
entends, M. le ministre. Là, je pense qu'on va avoir la chance de parler à la
SAQ à d'autres moments pendant les crédits.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
On a aux crédits, notamment.
Mme Zaga Mendez : Aux
crédits, on va revenir. Et il y a d'autres barrières relatives à la
transformation du bois. Est-ce que ça, c'est sur la table? Est-ce qu'elles sont
maintenues?
M. Girard (Groulx) : En toute
franchise, je n'ai pas d'expertise dans la transformation du bois, je ne
pourrais pas vous répondre.
Mme Zaga Mendez : O.K. Donc,
ce n'est pas des discussions dans lesquelles vous êtes impliqué en ce moment.
M. Girard (Groulx) : Non, pas
à ce que je sache. Je n'ai pas vu... Moi, je répète : construction,
main-d'œuvre, transport. Il y a un projet pilote sur le camionnage. Il y a des
efforts qui sont faits pour la reconnaissance de diplômes, combien ça prend de
temps à un diplômé en sciences infirmières de la Saskatchewan d'obtenir son
permis de pratique en Alberta, au Québec.
Mme Zaga Mendez : Merci. Je
veux juste savoir combien de temps qu'il me reste.
Le Président (M. Simard) : Cinq
minutes, chère collègue.
Mme Zaga Mendez : Cinq
minutes. Je vais avoir rapidement l'espace pour aborder un autre sujet. Je
voulais nous ramener sur l'impôt sur le revenu puis certaines promesses qui ont
été faites de la part de votre gouvernement, M. le ministre. Il y a eu... Lors
des dernières élections, la CAQ avait promis, puis je vais juste citer,
s'engageait à baisser les impôts de 7,4 milliards de dollars au cours
des quatre prochaines années. Et la promesse nous dit que ceci allait arriver
en réduisant les deux premiers paliers d'imposition de 1 % dès 2023, puis,
à partir de 2027, une réduction de 0,25 par année, s'ajoutant par un total de
2,5 % en 2032. Est-ce que vous sentez que... bien, en tout cas, avez-vous
encore l'intention de procéder ainsi?
M. Girard (Groulx) : Question
intéressante. On est... Au gouvernement, présentement, on vient de déposer
notre troisième budget. On fait face à une menace existentielle des barrières
tarifaires. Alors, on a une responsabilité de gérer la menace actuelle. Alors,
moi, dans le temps que je donne aux... mes efforts pour le Québec, les finances
publiques, là, il y a 0 % qui est alloué à la prochaine campagne
électorale puis quelles seront les promesses, le cadre financier, puis etc.,
là. Donc, on a une orientation générale qui vise à réduire le fardeau fiscal
des Québécois. Comment ça s'exprimera dans la plateforme électorale de 2026?
Là, j'ai... beaucoup trop tôt pour parler de ça.
Mme Zaga Mendez : J'entends,
mais cette orientation-là, ma question, c'est plutôt de savoir comment est-ce
que cette orientation s'incarne ou pas dans le budget que vous avez présenté.
M. Girard (Groulx) : Il n'y a
pas de baisses d'impôts supplémentaires dans le cadre financier qui est
intégré. Donc, il y a... il y a... La dernière campagne électorale, il y avait
un parti qui promettait 1 % de baisses d'impôts en quatre ans, un autre,
2 %, puis, un autre, deux et demi, je crois. Et puis là, nous, on a
dit : Bien, on ferait... Bon, il y en a peut-être même un qui était plus
loin, là, je ne me souviens pas, mais nous, on a dit : On ferait deux et
demi sur 10 ans, mais là on va faire 1 % les deux premiers paliers.
Bref, ce qu'on a promis pour ce mandat-ci est réalisé, ce qui sera promis... Il
y aura une nouvelle...
12 h (version non révisée)
M. Girard (Groulx) : ...je ne
me souviens pas, mais nous, on a dit : On ferait deux et demi sur
10 ans, mais là on va faire 1 % les deux premiers paliers. Bref, ce
qu'on a promis pour ce mandat-ci est réalisé, ce qui sera promis... Il y aura
une nouvelle plateforme électorale à la prochaine élection.
Mme Zaga Mendez : Donc, vous êtes...
vous ne faites pas ce budget-là en ayant en tête des engagements, des
promesses, des engagements. Je veux dire, vous faites... Il n'y a pas eu une
projection. On ne fait pas juste un budget pour un an, on pense aussi à
des orientations fiscales...
M. Girard (Groulx) : Non, bien,
je pense qu'il faut distinguer la politique budgétaire du processus électoral.
La politique budgétaire intègre tout ce qui a été annoncé et voté. Donc, au
budget 2023-2024, il y a une baisse de 1 % des deux premiers paliers.
C'est dans le cadre financier. Puis il n'y a rien d'autre qui a été annoncé
dans un budget de plus.
Mme Zaga Mendez : Revenons
avec qu'est-ce que vous m'avez dit tout à l'heure, que vous êtes arrivés à l'objectif
que vous vous êtes donné en termes de baisses d'impôt. Êtes-vous de l'école qui
croit que la baisse d'impôts se paie par elle-même, c'est-à-dire qu'en... en
donnant plus d'argent dans la poche des ménages, donc qu'ils paient moins à l'État,
ceci va stimuler l'économie au point de compenser par les coûts fiscaux qui
entraînent ces baisses de l'impôt-là?
M. Girard (Groulx) : C'est-à-dire
que, la baisse d'impôt, je suis de l'école qu'elle a stimulé l'offre de travail,
elle a encouragé... dans la mesure où les gens conservent une part plus
importante nette de leur effort de travail, ça stimule l'offre de Travail, elle
a stimulé le niveau économique du Québec. On avait estimé ça à 0,3 % de
façon... (Interruption) ...excusez-moi, permanente. Mais, non, je ne suis pas
de l'école que la baisse d'impôt est gratuite dans le sens qu'elle se paie pour
elle-même puis on fait une baisse de dépôt puis il n'y a pas d'impact
financier. Non, je ne suis de cette école.
Mme Zaga Mendez : Donc, je
comprends, vous voyez la stimulation économique, mais, de leur côté, il y a
quand même un coût fiscal qui s'est fait par cette baisse d'impôts là. Vous le
reconnaissez, au moins.
M. Girard (Groulx) : Bien, si
on réduit les revenus du gouvernement, il y a un impact sur le sol budgétaire
du gouvernement.
Mme Zaga Mendez : Puis
avez-vous regardé un peu le coût réel de cet impact-là dans le sol du
gouvernement?
M. Girard (Groulx) : Bien, le
coût économique est positif, stimuler l'offre de travail, stimuler l'économie,
puis le coût fiscal est... existe, c'est-à-dire que, lorsqu'on réduit les
revenus, le sol budgétaire...
Mme Zaga Mendez : Est-ce que
vous avez calculé ce coût fiscal là?
M. Girard (Groulx) : Oui, c'était
1,7 milliard à l'an 5.
Mme Zaga Mendez : O.K., on
s'entend.Je pense... M. le Président, il me reste combien de temps?
Le Président (M. Simard) : 20 secondes.
Mme Zaga Mendez : Je vais le reporter.
Merci.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Je cède maintenant la parole au député de...
M. Girard (Groulx) : Est-ce
que je peux utiliser le 20 secondes? Par exemple, le 2 000 $ aux
aînés de la dernière campagne électorale, lui, c'était 2 milliards par
année, donc un peu plus que la baisse d'impôt.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Je cède maintenant la parole au député de Masson qui dispose de
20 minutes.
M. Lemay : Merci, M. le
Président. Bonjour à tous, content d'intervenir aujourd'hui avec vous. M. le
ministre, je vais vous emmener sur le thème des minéraux critiques et
stratégiques, parce que je pense que c'est à partir de la page B.46, là,
que vous parlez des minéraux critiques stratégiques dans le budget. Et puis
vous en avez fait... vous en avez fait mention, que votre plan 2025-2026, dans
le fond... bien, en fait, pour les cinq les prochaines années, vous mettez, pour
les minéraux critiques et stratégiques, un total de 88 millions. Vous avez
fait dans votre allocution... Là, vous avez d'autres mesures, vous aviez aussi
la mesure de la faisabilité d'optimiser le transport ferroviaire à partir de la
fosse du labrador ainsi que d'appuyer l'acquisition de connaissances en matière
de gestion de l'amiante. Donc, dans votre discours sur le budget, vous
mentionnez le total des trois, là, soit 107 millions de dollars.
Moi, ma question, c'est, dans le fond... Parce
qu'on le sait, qu'on a quand même une stratégie québécoise de développement de
la filière batterie au Québec, puis on a aussi le plan québécois de la
valorisation des minéraux critiques et stratégiques. Puis c'est ça que vous
venez appuyer, dans le fond, la création du nouveau plan, parce que le plan précédent
était pour la période 2020 à 2025, et là vous venez ajouter des sommes
pour appuyer ce plan-là pour la prochaine période de 2025 à 2030. Et,
considérant que... Dans le fond, c'est un tout, parce que, si on regarde un peu
la filière batterie de l'extraction des minéraux critiques et stratégiques,
lorsqu'on les transforme pour après ça arriver avec des batteries des véhicules
électriques... puis là je prends l'exemple... parce qu'il y a plus... d'autres
applications qu'on pourrait avec les minéraux critiques stratégiques, mais moi,
je vais me concentrer, aujourd'hui, juste à l'exemple, là, des batteries des
véhicules électriques... Puis là, tu sais, on veut quand même s'assurer à la
fin de la journée qu'on puisse les maintenir, ces minéraux critiques et
stratégiques là en sol québécois, parce qu'après avoir eu des émissions de gaz
d'effets de serre lors de l'extraction... Tu sais, si on peut les maintenir en
sol québécois et pouvoir les réutiliser, les transformer de nouveau après avoir
fait un recyclage et une valorisation, et puis les retourner dans notre filière
batterie, justement, je crois que ça fait du sens. On pourrait...
M. Lemay : ...avoir eu des
émissions de gaz à effet de serre lors de l'extraction, tu sais, si on peut les
maintenir en sol québécois et pouvoir les réutiliser, les transformer de
nouveau après avoir fait un recyclage et une valorisation, puis les retourner
dans notre filière batterie, justement, je crois que ça fait du sens. On
pourrait... Tu sais, il y a certaines personnes qui regardent à faire de
l'exportation de nos minéraux critiques et stratégiques, mais je crois que
c'est aussi intéressant de pouvoir faire cette boucle-là, d'aller de
l'extraction jusqu'au recyclage et de compléter la filière batterie.
• (12 h 10) •
Et donc moi, j'aimerais savoir un peu,
votre 88 millions de dollars que vous prévoyez pour le Plan québécois pour
la valorisation des minéraux critiques et stratégiques pour la période
2025-2030, si vous avez d'autres détails à nous mentionner sur ces sommes-là.
Peut-être vous entendre un peu sur ce point-là, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Alors, dans nos documents budgétaires, on met une grande fierté dans la
transparence. Alors, lorsqu'il y a une mesure comme celle-ci, adopter un
nouveau plan québécois, 88 millions sur cinq ans, bien, évidemment, il y a une
section qui vient expliquer. Alors, on explique, à la page B.48, qu'il y avait
un plan 2025 qui est venu à expiration. Et là on prend les enseignements de ce
plan, ce qui a fonctionné, ce qui n'a pas fonctionné, on fait... dans le fond,
on fait une évaluation du plan et puis on accorde des nouvelles sommes.
Alors, on voit que les grands objectifs,
c'est accroître les découvertes de nouveaux gisements, soutenir la
concrétisation de nouveaux projets miniers, et le point que vous faisiez
référence, continuer de développer les chaînes de valeur, c'est-à-dire la
transformation... on peut même y lire votre formation académique, vous aimez
bien transformer les minéraux et les produits industriels, favoriser les
retombées économiques pour l'ensemble des communautés. Et puis, là, en dessous,
ce qui est intéressant, c'est un bilan préliminaire du plan 2025, parce que
c'est vraiment essentiel de faire... de se regarder dans le miroir puis de
faire une évaluation de ce qu'on a fait, est-ce que ça a fonctionné. Dans
l'ensemble, oui, et puis c'est ça qui est décrit, là.
Mais c'est certain que... Vous savez, je
vais y aller philosophiquement, rapidement, j'écoute la campagne électorale
fédérale, puis c'est comme si on était une économie des ressources naturelles
et puis que tout le monde voulait bûcher du bois, puis extraire du gaz, mais on
ne parle pas beaucoup de valeur ajoutée, transformation. C'est frappant, là,
comment le discours est centré sur la transformation... l'extraction des
ressources naturelles, et pas suffisamment sur la transformation. Alors, je
suis totalement d'accord avec le point que vous amenez.
M. Lemay : Parce que, M. le
ministre, si on poursuit sur cette question, qui est, somme toute,
intéressante, puis on regarde les principales extractions qu'on a en sol
québécois, là, tu sais, comme la mine... de lithium, là, elle, c'est 45 000
tonnes équivalentes de CO2 pour 2023, qui est la dernière période de référence,
tu sais. Lithium Amérique du Nord, là, la mine... 30 000 tonnes équivalentes de
CO2, bon, tu sais, Graphite nordique, mine Raglan, Nunavik nickel, la mine...
excusez-moi si je ne prononce pas ça adéquatement, là, mais Brass... Bref, tu sais,
c'est des totaux de 385 000 tonnes de CO2 équivalentes pour la période de
référence 2023.
Et on sait que lorsqu'on fait le recyclage
avec des procédés hydrométallurgiques, on peut récupérer jusqu'à 95 % des
minéraux critiques et stratégiques... lorsqu'on utilise un procédé
hydrométallurgique pour le recyclage des batteries des véhicules électriques.
Et donc, si on fait ça, on réduit de grandement nos GES. Et puis moi, je crois
qu'il y a... Tu sais, en fait, je regardais votre plan québécois de valorisation
des minéraux critiques et stratégiques. Ce n'est pas le vôtre, c'est celui de
la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, bien entendu, mais dans
les sommes que vous prévoyez... puis vous dites que vous vous êtes allés avec
transparence, justement, à la page B.48, à la dernière... le dernier tiret que
vous avez, ça mentionne : «Le soutien aux projets de recherche sur les
avancées en recherche et développement et en innovation, dont une douzaine
d'initiatives de valorisation des résidus miniers et de recyclage dans
l'industrie des MCS.
Moi, j'aimerais savoir à l'horizon, tu
sais, lorsqu'on s'en va vers 2030, justement, si on...
M. Lemay : …résidus miniers et
de recyclage dans l'industrie des MCS. Moi, j'aimerais savoir, à l'horizon… Tu
sais, lorsqu'on s'en va vers 2030 justement, si on… si ce serait possible, puis
là, vous l'avez dit philosophiquement tantôt, d'avoir des crédits fiscaux ou
vraiment d'avoir une aide financière pour le domaine du recyclage des MCS, qui
ferait en sorte qu'on développerait notre filière batterie jusqu'au recyclage,
qui ferait en sorte que, justement, on serait plus compétitifs sur les marchés
internationaux. On aurait… à ce moment-là, au lieu de mettre des barrières
tarifaires, puis avoir de la réciprocité avec les autres juridictions, tu sais,
on irait plus avec le développement et le soutien de notre industrie de
recyclage, ce qui ferait en sorte qu'on serait beaucoup plus compétitifs. Et
d'emblée, nos MCS resteraient en sol québécois, parce qu'on aurait une
meilleure compétitivité au niveau du recyclage. Est-ce que vous croyez que… tu
sais, dans votre philosophie ou dans la réflexion, est-ce qu'on se rend jusqu'à
là, à l'horizon 2030?
M. Girard (Groulx) : Juste
pour être honnête avec vous, quand vous dites : Crédit fiscal, crédit
d'impôt…
M. Lemay : …ou aide, ou
subvention.
M. Girard (Groulx) : Oui, moi,
j'entends «dépenses», O.K. parce qu'un crédit d'impôt, c'est une dépense
fiscale. Alors, dans la mesure où les retombées économiques et fiscales et
sociales, parce que, là, vous parlez de recyclage, donc il y a toute la
question de la circularité. Bien, si c'est dans notre intérêt de faire ça, oui,
mais est-ce que moi, je me lève le matin, puis je cherche des nouvelles dépenses
fiscales à ajouter? Non.
M. Lemay : Je comprends. C'est
pour ça que j'ai mentionné ça, puis j'ai de suite été sur : Oh! est-ce
qu'on peut avoir des subventions aux entreprises de recyclage?
M. Girard (Groulx) : C'est une
autre forme de dépense, ça fait que… Mais oui, l'économie circulaire, c'est
important. Puis, oui, si on est pour extraire, développer, bien, s'assurer de
recycler la ressource... Mais je pense qu'on devrait intégrer ces coûts-là dans
le coût du projet au départ plutôt qu'attendre que le projet soit terminé, puis
après ça, courir après les parties prenantes pour recycler la matière.
M. Lemay : O.K. Je comprends.
Le Président (M. Simard) : En
30 secondes, cher collègue.
M. Lemay : Bien sûr. Bien, écoutez,
je ne pense pas qu'on aura amplement le temps pour continuer la discussion, vu
qu'il reste juste 30 secondes. Donc, M. le Président, merci. Merci, M. le
ministre, pour vos réponses.
M. Girard (Groulx) : Merci
beaucoup.
Le Président (M. Simard) :
Très bien, nous poursuivons et je cède la parole au député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Merci
beaucoup, M. le Président. Ça adonne bien, là, on est dans les dépenses
fiscales. Je voulais juste…
M. Girard (Groulx) : Section
d.
M. Beauchemin : Sectiond,
page D-4, en fait.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
M. Beauchemin : Le
gouvernement va essentiellement chercher, si j'ai bien compris, là,
3 milliards, là, sur cinq ans. À partir de quels éléments fiscaux est-ce
que vous avez identifié où on va aller les chercher?
M. Girard (Groulx) : Bien, les
critères, là, sont en haut de la page D-4, là, optimiser l'aide fiscale aux
entreprises, simplifier le régime fiscal, actualiser le régime fiscal, ça,
c'est nos critères, équité, intégrité, pertinence, pertinence, aussi, lorsqu'un
crédit d'impôt a été créé il y a 30 ans, est-ce qu'on a encore besoin de
ça aujourd'hui?
M. Beauchemin : Mais les avez
vous déjà identifiés comme les programmes en tant que tels? Les lignes, on les
connaît tous…
M. Girard (Groulx) : On a
277 mesures fiscales puis on a rapidement identifié celles à laquelle on
ne voulait pas toucher, par exemple le REER, l'exemption personnelle de base,
tu sais, on a enlevé… Une fois qu'on avait enlevé ça, il restait
120 mesures à analyser. Donc, sur les 277, il y en a au moins 150 qui ont
été exclus.
M. Beauchemin : D'accord. Et
les 120 qui ont été analysés, est-ce que vous les avez? Est-ce qu'on peut avoir
une liste de ceux-là pour…
M. Girard (Groulx) : On n'a
pas pu publier de liste parce qu'on a pu… on a divulgué ce que nous modifions.
Alors, mettons qu'il y a… mettons qu'il y aurait 20 modifications, bien,
il y a clairement 100 mesures qui n'ont pas été touchées. Et puis, non, on
n'a pas divulgué cette liste-là.
M. Beauchemin : Puis les 20
qui ont été modifiés, c'est... c'est dans l'espace public?
M. Girard (Groulx) : Bien oui,
si vous allez… par exemple, si on va à la fin de la section D, D-40… D-45, on
va avoir la liste, là. C'est… ligne par ligne. Alors, il y a… le premier, c'est
le… Est-ce que vous êtes à la page D-45?
M. Beauchemin : Bien, c'est
pour ça, c'est parce que c'est exactement là où est-ce que je veux en arriver,
c'est que, quand on regarde le total, la page D-45, oui, est-ce que ça se
continue à une autre page?
M. Girard (Groulx) : Ça se
conduit jusqu'à…
M. Beauchemin : ...ce que
je veux en arriver, c'est que quand on regarde le total, la page D-45...
M. Girard (Groulx) : Oui.
• (12 h 20) •
M. Beauchemin : ...et que
je continue à une autre page.
M. Girard (Groulx) : Ça
se conduit jusqu'à D-48.
M. Beauchemin : On arrive
au 2.9. D'accord. C'est un peu là où est ce que je veux en arriver. Parce que
quand on regarde l'effort pour améliorer le régime fiscal, là...
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Beauchemin :
...2,9 milliards.
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Beauchemin : Il y a,
sur cinq ans.
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Beauchemin : Il y a
que... En fait, il y a quatre 90 % de l'effort qui va être fait après la
prochaine élection. Puis il y a 10 % qui est fait, là, 2025‑2026, 2026‑2027.
M. Girard (Groulx) :
Bien, c'est-à-dire qu'il faut être conscient, là, qu'il y a déjà des gestes en
cours qui ont été annoncés au budget 2024‑2025...
M. Beauchemin : Oui.
M. Girard (Groulx) : ...à
la mise à jour. Et donc les gestes annoncés en 2024‑2025, par exemple, si on
prend le resserrement du crédit d'impôt jeux vidéo, là, ça, ça commence, ça,
c'était graduel sur cinq ans, mais c'est déjà en cours. Donc, c'est effectif
avant l'élection. Le resserrement du crédit d'impôt aux travailleurs
d'expérience, même chose. Le gain de capital, c'est venu... Au départ, c'était
effectif en juin 2024. Puis le gain de capital, c'était un gros morceau. Ça
fait qu'en fait au budget 2024‑2025, il y a eu trois resserrements, jeux
vidéo, CDAE puis effets spéciaux et effets visuels. Jeux vidéo puis CDAE, comme
pondéré dans le temps, puis effets visuels, effets spéciaux parce que celui-là,
il est basé sur des contrats effectifs immédiatement. O.K.? Parce qu'on a
dit : Les contrats qui sont déjà négociés, O.K., mais les nouveaux
contrats, non. Et si vous aviez commencé la négociation, oui. Donc, période de
transition. Mais on a certainement eu le feedback que : O.K. Vous pouvez
faire des changements. On comprend, mais donnez-nous du temps pour s'ajuster.
Alors, on a pris cet enseignement-là et puis on y va sur ce qu'on contrôle, on
y va de façon... On a un objectif de retour à l'équilibre budgétaire sur cinq
ans. Ça fait qu'on essaie d'avoir différentes phases d'implantation. Il y a des
gestes qui viennent tout de suite, puis il y en a d'autres qui viennent plus
tard, mais on donne l'avertissement tout de suite.
M. Beauchemin : Mais est
ce qu'ils sont donc... C'est juste pour que je comprenne bien, là. La mise à
jour économique, budget de l'an passé, puis là ce qu'on vient de voir cette
année, est-ce que tous ces chiffres-là sont inclus dans le 2,9?
M. Girard (Groulx) : Non.
M. Beauchemin : ...
M. Girard (Groulx) : Le
2,9 inclut l'allègement qui a été fait pour le...
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : Oui.
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : Oui.
Attendez, là. Mais là je me mélange, là. Excuse-moi, là. Si vous allez à la
page F-63, O.K., vous avez l'ensemble des mesures, qui donnent
2,6 milliards en 2029‑2030.
M. Beauchemin : Oui.
M. Girard (Groulx) : Donc
là, c'est 700, là. Mais si je faisais des chiffres ronds, là,
2,6 milliards en 2029‑2030, dont 700 correspond au capital. Donc, le 2,7
risque de devenir 2. Dont approximativement 1 provient des particuliers et 1
provient des entreprises en 2029‑2030. Et ça, ça correspond puisque le PIB du
Québec est de 100 milliards, à 0,3 % du PIB.
M. Beauchemin : O.K. Mais
quand on regarde l'impact financier des efforts pour améliorer le régime fiscal
total présenté au mois de mars, 2... disons 3 milliards.
M. Girard (Groulx) :
2,6 milliards, là. O.K. La colonne 2029‑2030, 2,6 milliards.
M. Beauchemin : Oui. O.K.
D'accord.
M. Girard (Groulx) : O.K.
Puis total suivant, là, vous regardez le deux neuf sept quatre, là.
M. Beauchemin : Oui,
c'est ça. Exact.
M. Girard (Groulx) : Vous
voyez? Regardez la ligne totale, là, la dernière ligne du tableau F-20,
page F-63.
M. Beauchemin : Oui.
M. Girard (Groulx) : Vous
voyez que le 2,6 milliards, il augmente graduellement. La première année,
c'est 835, 532, 850. Puis là ça monte, 850, 1,9 %, 2,2 %, 2,6 %.
M. Beauchemin : O.K. De
n'est pas...
M. Girard (Groulx) :
...puis
là, ça monte, 850, 19, 24, 26.
M. Beauchemin : O.K. Ça fait
que pour revenir...
M. Girard (Groulx) : C'est
progressif.
M. Beauchemin : Donc, le
budget 2024-2025, à terme, ça va être 2,456 milliards. Là, ce qui a
été fait avec l'automne 2024, la mise à jour économique, ça, ça revient à
3,65 milliards. Puis, au budget, vous avez annoncé 2,974 milliards de
régime minceur, on pourrait dire, là, au régime fiscal pour un total de
9,1 milliards sur un total de six ans.
M. Girard (Groulx) : O.K.
Puis tout ça, parce que, tu sais, si on rajoutait une année, ça rajouterait des
milliards, tout ça, il faut regarder ça à quel moment les mesures sont
pleinement effectives : en 2029-2030, ça donne un total de
2,6 milliards, duquel on va fort probablement retrancher le gain de
capital. Donc, 2 milliards ou 1,9 réparti à peu près égal :
individus, particuliers, séparés en impôt des revenus de particuliers, taxe de
vente, impôt des entreprises. Et tout ça, 2 milliards, en 2029-2030 sur un
PIB de 600 milliards, ça correspond...
M. Beauchemin : Point 3.
M. Girard (Groulx) : Point 3.
Puis c'est pour ça que, dans ce fameux graphique, là, on passe de 24.8 à 25.1.
M. Beauchemin : Ça, c'est
quelle page, ça?
M. Girard (Groulx) : FA21.
M. Beauchemin : Oui, O.K.,
parce qu'il y avait l'autre graphique que je voulais vous montrer, je ne me
souviens plus c'est lequel. On va y revenir. O.K.
M. Girard (Groulx) : Donc,
implantation progressive de l'ensemble des mesures.
M. Beauchemin : Puis on le
voit bien, là, ça donne ce que vous avez... O.K. Donc, on est comme au début de
la piste de décollage, un peu, on pourrait dire, là.
M. Girard (Groulx) : Mais
c'est-à-dire que le fédéral, le gain de capital, c'est un gros morceau, là.
M. Beauchemin : Bien oui.
M. Girard (Groulx) : Puis
eux, c'est effectif immédiatement, là, tu sais, ils ont même incité les gens à
transiger avant juin 2025 pour ne pas être sujets à l'augmentation, mais ça,
c'est un peu malaisant, là, parce qu'ils ont renversé ça après, c'est malaisant
parce qu'ils ont insisté à transiger avant juin 2025 puis après ça ils ont
changé d'avis après juin 2025, mais c'est un gros morceau, là, ça fait que, dans
la mesure où il y avait un gros morceau en partant, mais ça incite à tempérer
les morceaux marginaux.
M. Beauchemin : J'essaie de
retrouver le graphique qui montre l'effet additionnel de ces mesures là.
M. Girard (Groulx) : D'après
moi, A21.
M. Beauchemin : A21, c'est-tu
ça? Non, ce n'était pas celui-là. Il y en avait un, c'était comme... il y avait
une courbe pointillée qui repartait de 2026.
M. Girard (Groulx) : Là, des
courbes pointillées, dans les 500 pages du budget, il va falloir nous
donner des meilleurs indices que ça
M. Beauchemin : Désolé. Je ne
veux pas faire perdre de temps à la commission là-dessus. Je vais le retrouver,
mais...
M. Girard (Groulx) : Si
quelqu'un peut trouver une courbe pointillée, on serait intéressé à...
M. Beauchemin : Je vais le
retrouver probablement plus tard, mais ce n'est pas grave. O.K. Donc...
M. Girard (Groulx) : C'est de
l'humour d'économistes, là.
M. Beauchemin : Oui, C'est ça.
Le Président (M. Simard) : ...
M. Beauchemin : Écoutez,
j'aimerais peut-être juste arriver rapidement... Le secteur minier dit que
c'est particulier, l'exploration ne fait pas... ne s'en fait pas en fonction
d'un minéral spécifique, en plus... un minéral comme l'or, etc. Est-ce que le
ministère fait un tri spécifique pour l'attribution du crédit d'impôt dans le
secteur minier? Est-ce qu'il y a comme une... il y a-tu une distinction qui a
été faite pour vraiment séparer...
M. Girard (Groulx) : ...
M. Beauchemin : Exact.
M. Girard (Groulx) : Oui. La
liste est à la page D... On va finir avec M. le Président. Il faut trouver la
page puis il y a la liste des minéraux critiques et stratégiques.
M. Beauchemin : Ah, j'ai
trouvé ma page : D43
M. Girard (Groulx) : D43.
Voilà. La liste des minéraux critiques et stratégiques. Et puis ça arrive
souvent lorsque vous êtes ministre des Finances... Non. Ah! ça, c'est la ligne
pointillée. Ah oui. O.K. Moi, je cherchais la liste des minéraux critiques et
stratégiques. Non, mais on... il y en a 17 minéraux critiques et
stratégiques. On revient avec l'endroit où ils sont nommés dans le budget.
M. Beauchemin : O.K.
Le Président (M. Simard) : En
conclusion.
M. Beauchemin : Mais, en
conclusion, je peux peut-être revenir à la page D43 parce que ça me
trottait dans la tête, là. Ça fait que là, quand on voit, ça, c'est l'évolution
historique et projetée des revenus de taxes sur le carburant versés. Écoutez,
ça, c'est vraiment... Est-ce que ça bouge l'aiguille de façon significative?
Parce que là, on perd énormément d'essence, de taxes sur l'essence...
Le Président (M. Simard) :
Alors, vous devrez rester...
M. Beauchemin : On va revenir
là-dessus.
Le Président (M. Simard) :
...prendre votre mal en patience.
M. Beauchemin : On va revenir
là-dessus.
Le Président (M. Simard) :
...rester un peu sur votre appétit pour...
M. Beauchemin : ...de façon
significative, parce que, là, on perd énormément d'essence... de taxe sur
l'essence.
Le Président (M. Simard) : Alors,
vous devrez rester... prendre votre mal en patience...
M. Beauchemin : On va revenir
là-dessus. On va revenir là-dessus, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : ...rester
un peu sur votre appétit pour l'instant.
M. Girard (Groulx) : Et D.13,
pour la liste des minéraux critiques et stratégiques.
Le Président (M. Simard) : Et
nous revenons, chers collègues, tout de suite après les affaires courantes. À
bientôt.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 33)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, nous voici de retour. Bienvenue à tous et à toutes.... Et donc
je cède maintenant la parole au député de Rousseau, qui dispose d'environ 10
minutes.
M. Thouin : Merci, M. le
Président. Rebonjour, chers collègues, content d'être avec vous autres pour
recommencer cet après-midi, toujours sur la réaction au discours du budget.
Le Président (M. Simard) : ...
M. Thouin : ...merci, M. le
Président. Donc, M. le ministre, j'irais... bien, M. le Président, je
discuterais avec le ministre d'habitation, cet après-midi, le logement. On le
sait, qu'il y a évidemment des enjeux de croissance démographique, évidemment,
liés à l'immigration. On a un manque d'unités de logement, ce qui, évidemment,
donc, s'applique par une réduction de l'offre, ce qui entraîne généralement l'augmentation
du prix des loyers. Et on a décidé, en fait, déjà depuis un moment, mais on
continue de le faire cette année, encore davantage, là, d'intervenir sur
plusieurs fronts.
En regardant le budget, je regardais la
construction de logements abordables, l'adaptation des logements qui existent
déjà et, de l'autre côté, les sous, là, en supplément de... supplément au
loyer, là, pour les gens qui ont besoin d'un coup de main pour aider les
loyers. Donc, pour ce qui est de construire, ce qui existe présentement comme
fonds disponibles pour la construction, pour amener plus d'unités, il y a
différents programmes. Je ne veux pas vous faire entrer en détail dans les
programmes, mais est-ce que des entreprises privées peuvent décider, peuvent
compter sur le gouvernement pour avoir de l'appui pour construire des logements
supplémentaires? Parce que, là, on a besoin de portes, on n'a pas besoin
seulement de logements abordables...
15 h 30 (version non révisée)
M. Thouin : ...parce que,
comme je le disais tantôt, plus il y aura d'offres, plus plus les coûts
devraient être appelés à être réduits. Donc, voilà. Est-ce qu'au niveau...
Est-ce qu'avec les privés on est capables de faire quelque chose pour construire
du logement? Puis après ça je reviendrai avec d'autres questions
complémentaires, s'il vous plaît.
Le Président (M. Simard) : Merci
beaucoup. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Alors, merci pour la question. D'abord, allons-y avec les statistiques sur les
mises en chantier en 2024, parce qu'on sait qu'il y a eu un débat philosophique
lorsque le gouvernement fédéral a annoncé qu'il était prêt à ne pas percevoir
la TPS sur la construction de nouveaux logements, de logements pour la
location. Tout le monde nous a demandé de s'harmoniser. Et nous, on a dit :
Bien, non, on ne veut pas faire ça, on préfère garder notre argent pour
intervenir directement avec le fédéral dans le cadre du fonds pour accélérer le
logement. Mais, comme les finances publiques sont limitées, on ne voulait pas
se priver des revenus de TVQ et en plus dépenser de l'argent. Alors, c'est un
peu une expérience, un laboratoire intéressant parce que l'Ontario a enlevé sa
TPS, TVQ et les mises en chantier, en Ontario, sont en... à peu près en baisse
ou neutre pour l'année et elles ont augmenté significativement au Québec. Donc,
c'est important d'expliquer à tous que la fiscalité, c'est puissant. Il y a les
pouvoirs, mais ce n'est pas parce qu'on baisse une taxe, là, que les mises en
chantier explosent. Alors, nous n'avons pas baissé la taxe provinciale, l'Ontario
l'a fait et le Québec a eu beaucoup plus de mises en chantier que l'Ontario. Je
tiens à dire ça.
Ce n'était pas votre question. Votre
question, c'est : Est-ce qu'on a des outils pour intervenir avec le
secteur privé? Et, oui, la ministre du Logement a travaillé d'arrache-pied pour
avoir un nouveau fonds qui va permettre des interventions... puis je cherche le
paragraphe qui parle de ce fonds... Ah! voilà, page C.50. Alors, on voit à
la page C.50, il y a un tableau des logements qui sont en construction au
Québec. Alors, nous, on a mis, grosso modo, depuis que nous sommes au pouvoir,
6,8 milliards en logement. C'est un dossier qui est prioritaire, puis c'est
un dossier qui s'est avéré difficile, c'est-à-dire que les taux de vacances ont
baissé post-pandémie, il y a eu une forte augmentation de la population, ça a
mis de la pression. Bref, ce qui était un marché serré est devenu un marché en
état critique. Et notre réponse, c'est plus de 6,9 milliards, dont
approximativement 4,5 milliards sont pour la construction de logements, et
il y en a 23 000 de planifiés dans les années 2023-2024 à 2028-2029,
là, depuis qu'on a fait des investissements supplémentaires.
Puis une bonne question, puis ce n'est pas
précisément votre question, mais une bonne question, c'est : Bon, vous
avez mis 6,8 milliards, 6,9, il y en a 4,5, la construction, où va le
reste? Mais, dans les cas où on n'arrive pas à construire le logement, il y a
de la pression sur les prix des logements existants. On a deux programmes,
programme d'allocation-logement, qui est un programme administré par Revenu
Québec qui vise à aider les gens à faibles revenus à payer leur loyer, et le
Programme de supplément au loyer, qui vise à donner des subventions aux
locataires pour prendre des gens qui ne paieront pas plus que 25 % de
leurs revenus. Eh bien, saviez-vous, M. le Président, qu'en 2021-2022 96 000
ménages bénéficiaient soit du programme Allocation-logement soit du programme
Supplément au loyer et qu'en 2025-2026 ce sera 179 000, M. le Président. Alors,
en attendant de réussir à construire plus, support pour payer les loyers qui...
oui, les prix augmentent...
M. Girard (Groulx) : ...mais
on ne le dit pas assez, ça, que ces deux programmes-là aident plus... près de
180 000 ménages. Bon, les outils du privé, là, la ministre de l'Habitation, je
lui donne énormément de crédit, parce que ça fait à peu près deux ans qu'elle
travaille là-dessus. Et elle nous dit que l'utilisation de nouveaux outils
financiers sera encadrée par le programme de financement en habitation de la
Société d'habitation du Québec. Ces outils prendront notamment la forme de
garantie de prêt et de prêts à conditions avantageuses et pourront aider à
compléter le financement de projets d'unités abordables et non d'unités de
logements sociaux. Parce qu'un logement sociaux peut être unités abordables
avec un supplément de loyer ou une allocation-logement.
• (15 h 40) •
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : Oui,
mais... Alors, on peut faire des logements sociaux qui... dont le loyer est à
faible coût, où on peut avoir des logements abordables, dont le loyer est
difficilement abordable pour des gens à faibles revenus. Donc, on combine un
programme d'allocation-logement ou un programme de supplément loyer avec un
logement abordable pour faire un logement dit social, mais abordable, avec un
supplément.
Et là elle s'est donné des outils pour
faire des interventions, prêts, garanties de prêt qui pourraient aider à
réaliser des logements. Et, oui, ça peut être des promoteurs privés et, oui,
c'est pour des logements abordables et non sociaux.
M. Thouin : M. le ministre,
est-ce qu'on prévoit aussi dans ce budget-là... Puis, j'imagine, le secteur qui
va me répondre davantage... mais vous, vous avez sûrement l'information, au
niveau de la productivité, comment on peut faire pour en sortir plus, de terre?
Y a-tu des techniques pour réussir... On le sait sait que la clé, hein, c'est
correct de donner des sous pour payer, tu sais, compenser une partie du loyer,
mais à partir... il y aura du logement en masse de disponible, normalement, les
prix devraient diminuer puis ça devrait être plus accessible pour tout le
monde. Donc, est-ce qu'on a des... quelque chose à ce niveau-là, s'il vous
plaît?
M. Girard (Groulx) : Bon, là
je donnerais le crédit à une autre collègue, la ministre de l'Habitation... la
ministre des Affaires municipales, qui a fait des allègements réglementaires au
niveau du zonage, de la densité, de la possibilité d'avoir un locataire dans
une maison unifamiliale, divers aménagements visant à stimuler l'offre de
logement dans les conditions... qui ne serait pas possible dans les conditions
actuelles. Alors ça, ça a été fait, puis c'était... ça a été fait aussi en
collaboration avec le gouvernement fédéral, c'était une des... Et puis là je
veux, je vais dire le mot, mais ce n'est pas une condition, lparce qu'il faut
être clair, on est dans un champ de compétence du Québec, mais le gouvernement
fédéral exigeait qu'il y ait des efforts pour accélérer la construction de
logements, pour nous octroyer un financement, que nous pouvions décider dans
quels projets il allait.
Alors, on a accepté l'esprit, c'est-à-dire
qu'il désirait qu'on amène des mesures législatives pour accélérer la
construction de logements. On l'a fait. On a reçu du financement et nous
choisissons les projets. Donc, on a respecté l'esprit sans accepter les
conditions.
M. Thouin : Regardez, je
pense, pour ce bloc-là, pour habitation, j'aurais fait le tour, monsieur le
Président.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, je cède maintenant la parole au député de Beauce-Sud.
M. Poulin : Merci beaucoup,
monsieur le Président. On apprend aujourd'hui que le nombre de demandeurs
d'asile est en... le nombre de demandes d'asile déposées au point d'entrée de
Saint-Bernard-de-Lacolle a augmenté. D'ailleurs, du 1er au 6 avril, par
exemple, on parle de 557 demandes qui ont été déposées. Ça s'ajoute évidemment
au nombre de demandeurs d'asile qui a augmenté au pays au cours des dernières
années, dans notre grand, grand système d'immigration où, évidemment, on peut
retrouver des travailleurs temporaires dans les usines, notamment dans
certaines régions du Québec, mais aussi des demandeurs d'asile qui entrent et
qui, comme on l'a mentionné, s'ajoutent à la population du Québec, donc,
s'ajoutent aux gens qui bénéficient des services publics à la population. L'objectif
ne sera jamais de personnaliser un individu plus qu'un autre, mais certainement
de se questionner. Je pense qu'il est responsable de le faire, comme décideurs
publics, sur le nombre, sur la croissance, sur le rythme...
M. Poulin : ...d'une
population également. Sans compter l'enjeu aussi des finances publiques. Vous
avez fait allusion tout à l'heure au logement, c'est une réalité de trouver des
endroits. Et si on ajoute encore une fois de nouvelles personnes à chaque jour
au Québec, qui entrent par les frontières, ça met aussi une pression sur les
logements.
Évidemment qu'on pourrait parler du réseau
de la santé. On pourrait parler des places en services de garde. On peut parler
aussi des cours de francisation. Chez nous, ça avait explosé de façon
importante et ça mettait une pression aussi fort importante sur les budgets du
Centre des services scolaires. Et évidemment aussi que, bien, il faut être
vigilant. Il faut être vigilant. On a annoncé aussi le fait que l'on allait
revoir nos politiques d'immigration au Québec. Mais il y a aussi le
gouvernement fédéral qui est présentement en campagne électorale puis qui doit
aussi se questionner sur le nombre d'immigrants qu'on accueille parce que le
nombre a été extrêmement élevé, puis il y a une capacité comme population à
supporter ces chiffres-là et ces données-là.
Alors, déjà quelques années que vous êtes
aux commandes du ministère des Finances, j'aimerais savoir, quand vous parlez
d'augmentation de population, jusqu'où ça a teinté votre exercice budgétaire de
mars dernier, jusqu'où ça a teinté aussi les demandes budgétaires que vous avez
reçues de vos collègues face à cette augmentation de population-là causée
notamment par des politiques du gouvernement fédéral, faut-il le mentionner, et
qui fait aussi en sorte que notre population au Québec, à juste titre, se
questionne sur la pérennité sur les services d'une population. Comment
avez-vous fait pour le prendre en compte dans l'exercice budgétaire que l'on
vit?
M. Girard (Groulx) : C'est
une question qui va nécessiter une certaine synthèse. Lorsque nous sommes
arrivés au pouvoir, les prévisions de croissance de population du Québec
étaient approximativement de 0,5 % par année et de 1 % pour le
Canada. Il y a eu évidemment une pandémie avec toutes les perturbations sur le
marché du travail et, post-pandémie, il y a eu une très grande demande des
entreprises pour des travailleurs étrangers temporaires et également il y a eu
des vagues de demandeurs d'asile. Et évidemment le Québec a des obligations
internationales quant à l'accueil des demandeurs d'asile, le Canada également.
Et puis il y a l'autre catégorie, là... bien, il y en a deux autres, là, il y a
les étudiants étrangers et puis le regroupement familial. Tout ça pour dire qu'au-delà
des politiques puis des choix des gouvernements, et tout ça, oui, le
gouvernement fédéral a ouvert la porte, mais il y avait une demande des
entreprises aussi, là. Ce n'est pas... ce n'est pas venu de nulle part. Et
puis, évidemment, les demandeurs d'asile, c'est un sujet en soi. La... on sait
que toute la question de la sécurité à la frontière est notamment discutée
maintenant.
Mais moi, je suis un économiste, alors
j'ai commencé mon intervention en vous disant que nous anticipons 0,5 % de
croissance et 1 % pour le Canada parce qu'au Québec, normalement, on
accueille moins d'immigrants en proportion de notre population. On a une
population un peu plus vieille, un peu moins de naissances. Bon. Et là, 2023,
c'est vraiment là qu'il y a eu un... j'hésite à utiliser le terme «dérapage»,
là, mais une perte de contrôle des... du nombre d'immigrants temporaires ou
résidents non permanents. Je crois que ce serait le terme plus juste. Pour le
Québec, la croissance de la population en 2023, 2,6 %, donc cinq fois plus
de croissance que ce que nous avions anticipé. Ça, c'est 2023. 2024, 2 %,
quatre fois plus. Et au Canada, c'est plus, là. Canada, le 2,6 % serait
3,6 %, le 2 % serait 3 %, ce qui à un moment donné a fait dire
aux économistes : Mais est-ce que c'est normal que le Canada soit le pays
de l'OCDE qui a la croissance de population la plus rapide, numéro un? Et la
réponse est probablement non. Puis, au même moment, ce qu'on a vu, et
évidemment c'est que le PIB par...
M. Girard (Groulx) : ...par habitant
chutait parce qu'il n'y avait pas... parce que le PIB par habitant, c'est un...
c'est une équation. C'est un... C'est la croissance du PIB par la croissance de
la population. Mais, si votre PIB augmente de 2 % puis votre population
augmente de 3 %, bien, votre PIB par habitant, il diminue.
Or, ce qu'on a observé, 2023-2024, c'est
que le PIB par habitant du Canada chutait. Puis ce n'est pas que la croissance
était particulièrement mauvaise. C'est que le dénominateur allait trop vite.
Donc clairement, on a dépassé la capacité d'accueil d'un pays très accueillant,
habitué à des politiques migratoires positives. Puis la contribution de
l'immigration à la société québécoise, la société canadienne, est extrêmement
positive. Mais, lorsqu'on dépasse la capacité d'accueil, bien, ça crée de la
pression, ça crée de la pression dans les services de garde, dans les écoles
primaires. Si l'immigration est concentrée géographiquement à Montréal, où les
demandeurs d'asile sont concentrés à Montréal, bien, ça crée énormément de
pression sur les écoles publiques. Parce qu'évidemment on veut être
accueillants puis responsables, donc on doit scolariser ces gens-là, peu
importe si les parents... leur demande de statut de réfugié, le traitement.
• (15 h 50) •
Vous voulez que je conclue?
Le Président (M. Simard) : S'il
vous plaît.
M. Girard (Groulx) : Alors,
je vais conclure. Alors, difficulté d'absorber. Alors, ce que j'essaie de vous
dire, c'est que la solution est probablement quelque part entre les deux. Il
semble que 2 % de croissance de population dépasse la capacité d'accueil
du Québec, que 0.5 %, ce n'était peut-être pas suffisant, alors peut-être
qu'on devrait croître à 1 % par année.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, compte tenu de l'entente, qui est survenue avant de reprendre nos
travaux, entre le leader du gouvernement et celui de l'opposition, le bloc
gouvernemental va poursuivre donc son droit de parole. Et je cède la parole à
nouveau au député de Beauce-Sud, qui peut poursuivre pour environ
17 minutes.
M. Poulin : Parfait. C'était
pour bien calibrer le temps.
Le Président (M. Simard) : Oui.
M. Poulin : Voulez-vous
poursuivre, M. le ministre? Parce que vous dites : On avait cette
prévision-là, là on l'a... on n'a pas le choix de l'augmenter en fonction des
chiffres de 2023. Puis comment vous faites, à un moment donné, dans le choix
budgétaire, dans l'attribution des budgets, dans les demandes que vous avez des
collègues, pour atteindre un certain équilibre avec cette croissance de
population là, sur les choix monétaires également aussi?
M. Girard (Groulx) : O.K.
Bien, c'est... c'est qu'évidemment, ça va au-delà de l'argent, là. C'est qu'il
y a une demande de services à laquelle on n'est pas capables de répondre, en
service de garde, au niveau des écoles. On avait déjà un problème de
professeurs dans la région de Montréal avant, on avait déjà des classes qui
étaient occupées, alors ça vient créer une pression. Puis le logement, parce
qu'avant vous il y a eu des questions sur le logement, bien, évidemment, par
exemple, si vous prenez un cégep en région puis que ses programmes sont
extrêmement populaires, bien là, ces gens-là, il faut les loger. Puis, s'il n'y
a pas de logements étudiants, bien, ils prennent des logements, puis... Bon.
Alors, tout ça pour dire que la croissance de la population a excédé la
capacité d'accueil, et puis, oui, la croissance de population amène des impacts
budgétaires. Bien oui.
Est-ce qu'on a quantifié l'impact de la
croissance de la population sur les budgets? Pas spécifiquement parce qu'il
s'est passé beaucoup de choses en même temps. Il y a eu de l'inflation, il y a
eu une entente avec le secteur public pour bonifier les conditions de travail,
il y a eu... J'ai une liste, là. Il y a eu des persistances dans les dépenses
reliées à la pandémie, par exemple. Bien, on ne se fera plus jamais prendre
sans gants, masques, blouses, vaccins, tests. Et donc on doit tenir des
inventaires. Mais, une des choses qu'on ne dit pas assez, c'est qu'il y a des
dates de péremption, hein? Quand vous regardez votre boîte de masques à la
maison... Bien là, tout va bien, vous n'êtes pas malade, puis là, un an plus
tard, vous avez une sinusite, vous cherchez votre boîte de masque, vous devez
regarder la date d'expiration. Bien, dans les hôpitaux, c'est la même chose,
là. On a un inventaire d'équipements...
M. Girard (Groulx) : ...un
moment donné, tout ça, c'est déprécié, là, on recommence. Puis on aime mieux
déprécier notre équipement que l'utiliser dans une pandémie, ça, c'est certain,
mais c'est des coûts.
Même chose, résidences privées pour aînés,
dans les mots «résidences privées pour aînés», il y a le mot «privé». Alors,
vous et moi, on penserait que le gouvernement n'est pas impliqué, mais non, on
subventionne les gicleurs, les assurances, les salaires parce que les coûts ont
augmenté durant la pandémie. Puisqu'on a bonifié les conditions des employés du
secteur public, bien, on a augmenté le coût des employés en résidences pour
aînés. Il y a une compétition qui se fait, et donc on doit les aider.
M. Poulin : M. le ministre,
je vais vous permettre de reprendre votre souffle en même temps, juste pour
revenir sur les migrants, parce que c'est un enjeu fédéral, notamment, vous
l'avez noté. Il y a les élections fédérales présentement, qui se tiennent. On
ne connaît pas encore la couleur du prochain gouvernement le 28 avril.
M. Girard (Groulx) : On ne la
connaît pas, mais on a une idée.
M. Poulin : On a une idée,
effectivement, mais tout va tellement vite, en politique, tout peut changer.
Les débats ne se sont pas encore tenus. Vous allez donc avoir un nouveau
collègue, probablement, ministre des Finances, on verra si c'est l'actuel
ministre qui prolonge, mais il pourrait y avoir un ministre des Finances
conservateur devant vous, ou un ministre des Finances libéral. Quel sera le
premier sujet que vous allez aborder avec votre nouvel homologue fédéral?
Est-ce que la croissance de la population, la pression que ça met sur les
finances publiques pourrait en faire partie?
M. Girard (Groulx) : Bien,
d'abord, permettez-moi de vous dire qu'après sept ans j'en suis à mon cinquième
ministre des Finances de la Colombie-Britannique, troisième ministre des
Finances de l'Ontario, quatrième ministre des Finances fédéral, après
l'élection, c'est un nouveau, cinquième.
Premier sujet, les infrastructures, O.K.?
Les infrastructures, au Canada, le contrat social, là, tu sais, quand tu dis
comment ça marche, les infrastructures, au Canada? Ça marche que le fédéral
paie 40 %, la province, 40%, puis les municipalités, 20%. Si tu prends un
projet, tu dis... la ligne bleue, Montréal, 40%, fédérale 40%, Québec, 20%, STM
ou ville de Montréal. Or, dans les faits, le gouvernement fédéral a, en 2018...
en 2016, lancé un programme d'infrastructure de 70 milliards sur sept ans, 70
milliards sur 10 ans qui a été accéléré sur sept ans. Donc, 10 milliards par
année. Et ça, c'est pour l'ensemble du Canada. La part du Québec, c'est
20 % de ça, là, 22,6 % de ça, et elle est expirée depuis décembre
2023, c'est-à-dire que le fédéral ne nous aide plus dans les infrastructures
depuis décembre 2023. Ce qui fait que lorsqu'on regarde la ligne bleue, M. le
Président, le fédéral paie 26 %. Insuffisant, ça devrait être à 40%.
Lorsqu'on regarde le tramway de Québec, 19 %, insuffisant. Donc, premier
sujet.
Puis si c'est le ministre actuel qui est
reconduit, qui vient du Québec puis qui a à cœur les intérêts du Québec, bien,
nous, on veut un plan d'infrastructure fédéral flexible, sans condition, où on
peut investir dans nos écoles et nos hôpitaux parce que ce sont nos principales
missions.
M. Poulin : Merci beaucoup.
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. le député de Masson, il vous reste environ 13 minutes.
M. Lemay : Merci, M. le
Président. Donc, vous avez abordé, avec le député de Beauce-Sud, tout à
l'heure, puis même dans votre dernière remarque, là, de... qu'est-ce qu'on fait
en santé. Ça fait que ça m'intéresse un peu, cette partie-là, ça fait qu'on va
aller dans les sections C.17 à C.23, là, du budget. Puis, justement, tu sais,
vous l'avez mentionné avec des mesures que vous faites pour les résidences
privées pour aînés, puis c'est ça que... je fais du pouce sur notre collègue,
là, de Beauce-Sud, qui en mentionnait, puis, effectivement, quand on regarde à
la page C.18, dans votre tableau, on voit, là, justement, pour l'installation
des gicleurs, là, pour assurer la sécurité des résidents, que pour les trois
prochaines années, là, on a une somme de 30 millions qui sera investie
justement de ce côté-là. Ça fait que, merci, M. le ministre, là, de poursuivre,
de prolonger jusqu'en 2027 le programme d'aide financière pour l'installation
des gicleurs dans les RPA, je pense que c'est une bonne annonce, là, qui va
nous permettre d'assurer la sécurité de nos résidents et de nos résidentes.
Mais, sur ce, dans le fond, tu sais...
puis on le sait, là, les dépenses des portefeuilles ont quand même augmenté
grandement entre 2018 puis 2025, là, je pense qu'on était à 98...
M. Lemay : …milliards en 2018,
puis là on est rendu à 153,4 milliards pour 2025. Donc, c'est une
croissance quand même de 55 milliards, là. Puis, de ce côté-là, c'est sûr que
le financement en santé puis les services sociaux, ça reste prioritaire, là,
puis c'est des ressources importantes qui sont accordées au cours des dernières
années afin de soutenir la prestation des soins, de services. Puis justement,
les dépenses de programmes de santé et services sociaux, eux ont augmenté de
55 % environ, là. C'est une croissance moyenne annuelle de 7,3 %.
Alors que, quand on regarde les gouvernements précédents, donc si on regarde de
2014 à 2018, la croissance annuelle était de 3,1 %. Ça fait que, pour ceux
qui disent qu'on ne fait pas d'investissements nécessaires en santé, je crois
que c'est important de le rementionner.
• (16 heures) •
Puis, justement, M. le ministre, je pense
que ces investissements additionnels, puis peut-être que vous allez pouvoir
nous en donner davantage de détails… mais c'est des investissements
additionnels qui devraient permettre de financer des traitements
pharmaceutiques dans les hôpitaux, de permettre de répondre aux besoins
croissants en protection de la jeunesse, de pérenniser les financements puis
l'harmonisation des CHSLD publics et privés. Ça va être des investissements
additionnels qui vont nous permettre de rehausser le soutien à l'hébergement,
de former plus de médecins, de rehausser le financement des organismes
communautaires. Bref, il y en a beaucoup qu'on peut faire avec ce rehaussement
que vous faites, M. le ministre. Et, considérant la hausse de population
moyenne, là, depuis 2018, qui semble être de 1,5… 1,25 % par année de
hausse de population, bien, c'est quand même des sommes qui viennent répondre
aux besoins de la population.
Alors, je ne sais pas si vous voulez
élaborer sur un point en particulier. Vous aviez commencé tantôt, vous parliez
des résidences privées pour aînés, mais, si vous voulez poursuivre sur le
domaine… ce segment, je vous invite à nous en donner plus, de détails sur le
rehaussement du financement en santé.
M. Girard (Groulx) : O.K.
Bien, si vous permettez. M. le Président, je ferais un petit aparté sur les fameux
taux de croissance de dépenses, là, parce qu'il y a un élément. J'écoute les
émissions d'affaires publiques, là. Et il y a un élément, qui semble échapper à
certains analystes, là, qui s'appelle la pandémie, là. Parce que, lorsqu'on
dit : Bien là, les dépenses ont crû en santé de 7 % par année dans
les six dernières années, puis là vous accordez 3,3 %, ça fait que ça va
être une catastrophe. Vous ne couvrez pas les coûts du système, c'est
épouvantable. Bon, O.K.
Premièrement, deux points, les revenus en
situation normale croissent approximativement de 4 %, 2 % d'inflation
puis 2 % de croissance. Alors, toute dépense qui excède 4 % par année
à long terme est insoutenable, premier point. Deuxième point, lorsqu'on dit
qu'en moyenne les dépenses ont crû de 7 % par année, ce n'est pas pour
dire que, dans le futur, elles devraient croître de 7 % par année. C'est
qu'il y a eu une pandémie, M. le Président, et qu'en 2020-2021, les dépenses en
santé ont augmenté de 20 %. Elles ont explosé parce que c'était ressources
illimitées pour combattre un virus qu'on ne connaissait pas. Et il y avait des
gens qui ont perdu la vie, donc on n'allait certainement pas couper les
budgets. Alors, on a tout donné. Mais c'est certain que, si, dans vos six
années où vous avez une moyenne de sept, il y a une année à 20, bien, ça
influence la moyenne. Alors, sept ne reflète pas le niveau de dépenses
structurelles nécessaires à la poursuite des dépenses de programmes, là. C'est
juste une moyenne avec un chiffre à 20 dans l'ensemble d'éléments qui composent
la moyenne. Ça fait qu'il faut se rappeler de ce point-là, là.
Et, pour répondre à votre question, je
dirais que ce qui nous a guidés dans les choix budgétaires en santé, c'est
l'accès aux soins et la qualité des soins. Alors, si on prend le plan santé du
ministre de la Santé, si on prend les objectifs de Santé Québec, certainement
accroître l'accès et à accès donné, accroître la qualité, c'est ça qui nous
guide.
M. Lemay : M. le ministre, en
plus d'accroître l'accès aux soins de santé, si je regarde votre… à la
page C-17, vous parlez de pérenniser le financement de l'harmonisation des
CHSLD publics et privés. Puis là, là-dessus, je le vois qu'il est décliné, là,
sur sur les cinq prochaines années, là, à 288,2…
16 h (version non révisée)
M. Lemay : ...millions pour
justement pérenniser ce financement. Je ne sais pas si vous voulez nous en
parler un peu plus, là, parce que c'est sûr que moi, quand je regarde ça, je me
dis : O.K.., c'est parfait, tu sais, on veut harmoniser nos CHSLD publics
et privés. Mais avez-vous plus de détails à nous fournir sur la déclinaison? Ou
vous allez peut-être me répondre : Bien, ce serait le ministre de la Santé
qui pourrait nous répondre, parce que vous n'avez pas le fin détail, là, j'imagine.
Mais, à moins que vous en ayez, on serait intéressé à en avoir.
M. Girard (Groulx) : Bien, c'est
intéressant parce qu'on avait eu une question d'une députée de l'opposition la
semaine dernière. Puis on a... on a fait des recherches supplémentaires. Mais certainement
que l'idée, ici... Comme vous le savez, il y a des CHSLD non conventionnés
privés, qu'on veut conventionner. Alors, ça, il y a des... dans ces sommes-là,
il y a les sommes nécessaires au conventionnement de CHSLD privés non
conventionnés. Et c'est le... c'est l'objectif principal de ces sommes.
Maintenant, la base de... à ce jour, on a 16...
on a... nous avions 34 CHSLD privés non conventionnés, on en a 16 de
conventionnés. Et ces sommes-là vont permettre d'en faire neuf de plus. Alors,
ça va nous permettre de passer de 16 à 25.
M. Lemay : Est-ce que vous
croyez que l'objectif à terme... là, je comprends qu'on ne peut pas y aller
pour les 34, là, on va se rendre à 25. Mais est-ce qu'un des objectifs ce
serait de conventionner l'ensemble de nos CHSLD?
M. Girard (Groulx) : Oui. Les
34.
M. Lemay : Très bien. Merci
pour cette réponse. C'est apprécié.
Écoutez, moi pour conclure ce bloc, M. le
Président, dans le fond, j'aimerais quand même rappeler, là, qu'en plus d'avoir
remis de l'argent dans le portefeuille des Québécois, tu sais, je pense que,
quand on regarde les dernières années, là, c'est... bien, en fait, c'est 7 milliards de
dollars par année, là, donc environ 946 $ en moyenne par contribuable.
Puis pour... comment que je la décline,
cette remise dans le portefeuille des Québécois, c'est bien sûr en diminuant
les impôts, en imposant un taux de taxation scolaire unique ou en offrant un
montant de soutien aux aînés de 2 000 $. Et puis je crois aussi que
ce que vous faites, M. le ministre, avec l'examen des dépenses fiscales, puis
vous avez eu la chance d'en parler auparavant, là, mais techniquement, on
devrait récupérer ou générer des économies de 3 milliards au cours des
prochaines années. Donc, ça, c'est un fait intéressant à souligner.
Puis je crois que c'est vraiment
important, dans le contexte avec la... bien, on ne parle plus de menace
tarifaire, mais d'une guerre tarifaire avec nos voisins du Sud, de répondre à l'incertitude
économique puis de s'assurer qu'on puisse avoir une certaine prévisibilité pour
nos entreprises et aussi pour le gouvernement. Donc, je crois que, dans un
contexte, là, rien faire du tout, là, ça aurait quand même été irresponsable.
Donc, on ne pouvait pas rester les bras croisés face à cette crise qui se passe
avec nos voisins du Sud. Il fallait qu'on réponde présents pour nos
entreprises. On nous avait mis... puis on en a déjà parlé dans d'autres blocs
auparavant, avec nos entreprises et nos citoyens.
Alors, moi, je crois que ce budget-ci,
bien, c'est un budget qui permet de protéger le financement des principales
missions de l'État, dont la santé, qu'on vient de discuter, et l'éducation
aussi.
M. le Président, ce serait un mot de
conclusion pour ce bloc.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le ministre, peut-être, un mot additionnel? Il vous reste une minute.
M. Girard (Groulx) : Bien
non. Je pense que mon collègue a bien résumé le budget. Donc, priorité à l'économie,
tout en protégeant les services publics, en gardant l'oeil sur le retour à l'équilibre
budgétaire.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Je cède maintenant la parole au député de Marguerite-Bourgeoys, qui
dispose d'environ 20 minutes.
M. Beauchemin : Merci
beaucoup, M. le Président. Merci, M. le ministre. J'aimerais ça, si c'était
possible, qu'on aille à la page D-29. J'essaie... J'aimerais comprendre,
là, ici. Là, on parle de renforcer... l'équité du régime fiscal. C'est... On
rétablit graduellement l'équilibre entre l'impôt foncier et la taxe sur les
services publics. On actualise le droit d'immatriculation additionnel pour les
véhicules de luxe. C'est comme un genre de mélange entre, peut-être, des
fonctions que le municipal aurait pu faire d'une certaine façon?
M. Girard (Groulx) : Bien,
vous avez raison, là, que le lien entre les droits...
M. Girard (Groulx) : ...d'immatriculation
additionnels pour véhicules de luxe puis la taxe sur les services publics est
indirecte. C'est-à-dire qu'à un moment donné on regroupe les sections et
puis... Ici, c'est... on parle... Le mot clé de la section 3.2, c'est
équité. Alors, dans la mesure sur... que la taxe sur les services publics n'a
pas augmenté alors que l'impôt foncier, lui, a augmenté, bien, on décide de faire
un ajustement sur la taxe sur les services. C'est ça, le principe d'équité.
Puis, les véhicules de luxe, c'était inéquitable, qu'un véhicule de 42 000,
soit... C'était bien 42 000 et non 40 000, hein?
• (16 h 10) •
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : 42 000
soit considéré comme un véhicule de luxe en 2025. Alors, on augmente ça pour,
dans le fond, bien, exclure des modèles qui sont très populaires, tels que le
Toyota RAV4 puis le Chrysler Grand Caravan qui coûtent moins que 62 500.
M. Beauchemin : Ça fait que,
grosso modo, ici, là, quand on regarde tout ça...
M. Girard (Groulx) : C'est
l'équité qui est le thème.
M. Beauchemin : Mais c'est
278,5 millions de plus dans les poches du gouvernement, c'est ça?
M. Girard (Groulx) : Oui,
mais sur cinq ans, là. En 2029-2030, c'est 109 millions.
M. Beauchemin : Oui, oui.
C'est ça.
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Beauchemin : Donc, on
ajuste, on... mise à jour, on actualise tous les termes, là, qu'on peut parler,
là, pour mettre...
M. Girard (Groulx) : C'est
ça.
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : Oui.
C'est 40 000 à 62 000, excusez-moi, là, véhicules de luxe. Puis on voit ici que
faire ce geste-là, bien, ça coûte de l'argent.
M. Beauchemin : D'accord.
Donc, c'est un genre d'indexation d'une certaine façon.
M. Girard (Groulx) : Bien...
Vous savez, on reçoit tous des lettres, soit au bureau de comté, au ministère
des Finances, puis il y a une adresse z ministre. Le nombre de plaintes qu'on a
reçues en sept ans pour se faire dire que 42 000, ce n'était pas un... 40 000,
ce n'était pas un véhicule de luxe, c'était... c'est important. Alors,
clairement, il y avait ce chiffre-là de 40 000 pour payer la surtaxe de véhicules
de luxe, il était non indexé depuis 1988, alors... bien là, c'est... donc on a
jugé que ce serait apprécié et équitable, c'est le mot clé, de rehausser ça.
M. Beauchemin : Donc, les
gens qui ont un véhicule entre 40 000 à 62 000 n'auront pas cette surtaxe-là à
payer? C'est ça.
M. Girard (Groulx) : Puis
ça... Puis là on donne des exemples, là, mais, notamment le Toyota RAV4 et
le Chrysler Grande Caravan, là, j'imagine que ce n'est peut-être pas les
modèles tout équipés, là, pour rester en bas du prix.
M. Beauchemin : Puis
quelqu'un qui va avoir acheté un véhicule, par exemple, de 70 000 $ va
payer la surtaxe sur le 10 moins 62, c'est ça, donc, sur...
M. Girard (Groulx) : Oui,
c'est bien la surtaxe et sur... qui excède. Oui, vous avez raison.
M. Beauchemin : Sur le
montant qui excède. O.K., d'accord.
M. Girard (Groulx) : Oui,
c'est bien ça.
M. Beauchemin : D'accord.
Alors, ça, ça répond à ma question là-dessus.
M. Girard (Groulx) : Puis il
y a un autre point au niveau de l'équité, c'est que les véhicules électriques,
ce n'était pas 40 000, c'était 75 000. Alors là, on a ramené tout le monde à 62
500.
M. Beauchemin : Durant
l'intermède, entre ce matin et maintenant, j'ai retrouvé mon tableau à la
page...
M. Girard (Groulx) : Avec le
pointillé?
M. Beauchemin : ...D.43, avec
le pointillé.
M. Girard (Groulx) : Oui,
excellent, ligne pointillée.
M. Beauchemin : J'aimerais,
en fait, essayer de comprendre comment on peut regarder ça. Est-ce que le
pointillé est le net du point de vue du gouvernement?
(Interruption) Excusez. Est-ce que c'est
le net du point de vue du gouvernement?
M. Girard (Groulx) : Bien, en
fait, le pointillé, la différence entre la ligne pointillée et la ligne pleine,
c'est ce que nous allons aller chercher avec... Alors, l'écart entre les deux
lignes, c'est ce que nous allons obtenir de la contribution des véhicules
électriques et hybrides rechargeables aux... à la contribution annuelle pour le
Fonds des réseaux de transport terrestre.
M. Beauchemin : O.K. Ça fait
que... ça, c'est... La différence entre la ligne pleine et la ligne pointillée,
c'est l'argent qu'on va aller chercher, le 125 $...
M. Girard (Groulx) : Oui, qui
correspond, en fait, à...
M. Girard (Groulx) :
...millions en 2029‑2030, 118 millions en 2028‑2029.
M. Beauchemin : O.K.
D'accord. Puis donc, ça, c'est l'objectif. En fait, c'était de trouver une
façon de compenser la baisse des revenus qui venaient de la taxe sur l'essence,
si je comprends bien. C'est ça?
M. Girard (Groulx) : Oui.
Bien, parce qu'on sait que la taxe sur l'essence, là...
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : La
taxe spécifique sur les carburants, merci pour les mots justes, c'est parce
qu'il y a plusieurs taxes, hein, sur l'essence. Ça fait que la taxe spécifique
sur les carburants finance le Fonds de réseau de transport terrestre. Or, cette
taxe n'a pas été indexée depuis très longtemps. Et là il y a plusieurs
universitaires et éditorialistes qui ne se présentent pas aux élections. Eux,
tout ce qu'ils ont à dire, c'est : La taxe n'est pas indexée. Indexez la
taxe. Vous allez avoir plus de revenus. Conversation autour de la bouteille
d'eau. Le Canadien a gagné hier. Pourquoi la taxe sur les carburants n'est pas
indexée? Il faudrait indexer la taxe sur les carburants. Bon. Mais le problème,
c'est que le nombre de voitures à essence diminue. Ça fait que, là, on essaie
de maintenir un niveau de revenus avec la taxe qui diminue. Alors nous, on ne
voulait pas augmenter cette contribution, d'autant plus que les taxes sur le
carburant baissent ailleurs au Canada, là, avec la disparition de la taxe
carbone. On sait qu'il y a eu des rabais sur l'essence en Ontario. Ça fait
qu'on serait anachronique si on augmente les taxes sur l'essence alors qu'elles
baissent partout, là. Ce serait vraiment mal reçu. Alors, c'est... Je pense que
dans les facultés universitaires, dans les tables éditoriales de certains
journaux, c'est possible de dire : Bien, voyons, indexez la taxe
spécifique sur les carburants. Mais pratico-pratique, quand les taxes du
baissent partout au Canada, ce n'est pas faisable. Donc, nous, on a dit :
peut-être que ceux qui ne contribuent pas pourraient contribuer, c'est-à-dire
les véhicules hybrides et électriques, avec une contribution annuelle de
125 $.
M. Beauchemin : Puis
quand on regarde le graphique, on voit bien, là, que la tendance des revenus de
la taxe spécifique sur les carburants est à la baisse.
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Beauchemin : Et ce
qu'on comprend dans le langage, c'est que c'est une contribution annuelle de
125 $. L'augmentation donc des revenus pour une voiture électrique,
disons, par exemple, pour un système hybride, 62,50 $, l'augmentation des
revenus, c'est parce qu'il y a juste une augmentation du nombre de ces
véhicules-là?
M. Girard (Groulx) :
C'est exact. Nombre de véhicules sur les routes.
M. Beauchemin : Il n'y
aura pas, donc, d'augmentation du taux?
M. Girard (Groulx) : Le
chiffre... Le 125 $, il est indexé.
M. Beauchemin : Il va
être indexé. D'accord.
M. Girard (Groulx) : Il
sera indexé.
M. Beauchemin : D'accord.
Puis une petite note en bas de la page, la pile à l'hydrogène, c'est une
minorité de véhicules, ça, j'assume.
M. Girard (Groulx) : Je
pense que oui. Je n'en ai pas vu dans le stationnement du complexe G.
M. Beauchemin : D'accord.
O.K. Donc, j'essaie juste de vérifier un dernier point, là.
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : Je
ne sais pas qu'est-ce que ça a l'air, un modèle à pile à hydrogène, là. Je...
M. Beauchemin : Bien, il
y a un réservoir avec une bonbonne, là, mais c'est...
M. Girard (Groulx) : Mais
c'est quel modèle, là?
M. Beauchemin : Ce n'est
pas BMW qui en faisait?
M. Girard (Groulx) : Il y
a une BMW avec des piles à hydrogène?
M. Beauchemin : Oui.
M. Girard (Groulx) : O.K.
M. Beauchemin : Que je
n'ai jamais vu, mais j'ai entendu parler.
M. Girard (Groulx) : O.K.
Pas le camion Tesla, là?
M. Beauchemin : Non. Non
non, ça... O.K. On va revenir à un sujet que vous allez entendre souvent
parler, là, c'est le gain, là, de productivité.
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Beauchemin : On a à la
page, je pense...
M. Girard (Groulx) :
Probablement dans la section E.
M. Beauchemin : Oui,
exactement. Il y a plusieurs graphiques, là, mais il y avait un...
M. Girard (Groulx) :
E-13?
M. Beauchemin : Oui.
M. Girard (Groulx) : 16.
M. Beauchemin :
...L'article de... que je cherchais... Oui, c'est ça. Juste lire quelques
lignes, là, de l'agence QMI à propos...
M. Beauchemin : ...de la
productivité. Au Québec, on est derniers dans la productivité au monde,
incapable de créer de la prospérité économique. 13 % des impôts des
Québécois dépensés en sécurité publique sont réellement utilisés, etc. Et le
gouvernement estime que le gouvernement du... l'expert, expert étant un
monsieur qui s'appelle Richard... Philippe-Richard Bertrand estime que le
gouvernement du Québec peut et doit faire mieux en matière de gestion de ses
dépenses et de productivité. C'est un paquet de lignes, là, qui en arrivent à
parler de la productivité. On le sait, c'est une formule, là, la façon que
c'est calculé, dans la page E.16, pour en arriver à productivité quand on le
regarde de cette façon là.
• (16 h 20) •
Quand on regarde, de 2022, donc après la
pandémie, 2022, 2023, 2024 2025 et 2026, quand on fait la moyenne de tout ça,
bien, on se rend compte, là, que la productivité au Québec a été, là, somme
toute, là, de zéro sur... on n'a eu aucun gain de productivité en cinq ans.
M. Girard (Groulx) : Oui,
bien là, si vous permettez, je veux juste qualifier, là, 2023. 2023, il y a eu
très forte croissance de population au Québec puis au Canada, donc le
dénominateur explose puis il y a eu très faible croissance à raison des hausses
de taux d'intérêt. Ça fait que, comme, au Québec, là, on parlait de 0,6 %
de croissance, donc presque pas de croissance, et 2,6 % de croissance de
population. Ça fait que c'est certain que regarder uniquement comme ça, ça ne
marche pas. Il n'y a pas eu de... Le problème, ce n'est pas qu'il y a eu un
ralentissement à cause de la hausse des taux d'intérêt, le problème, c'est que
la croissance de la population était beaucoup trop forte, puis ça donne un chiffre
comme ça. Et c'est pour ça que la productivité, il faut regarder ça sur le long
terme.
M. Beauchemin : D'ailleurs,
la raison pour laquelle je vous parle d'une période de cinq ans, c'est un peu
pour refléter ça, il y a toujours des impondérables dans une période de cinq
ans qui reviennent.
M. Girard (Groulx) : C'est
ça.
M. Beauchemin : Ça fait que,
donc, ça, ça peut faire partie de ceux-là. Il y avait aussi une approche que
j'avais déjà entendue, puis je ne peux pas vous dire quel calcul que ça vous
donnerait comme résultante, ici, mais la productivité par individu, la
productivité individuelle, ça c'est une autre façon d'en arriver à ça. Parce
que le total, ici, moins 2,3%, pourrait être reflété si on y allait de façon
démographique, disons, peut-on dire. Donc, vous l'expliquez, le zéro gain de
productivité, si je comprends bien, par le fait qu'il y a eu cette explosion de
l'immigration, donc, en 2023.
M. Girard (Groulx) : Bien, si
on regarde la page E.14, là, qui a le niveau de vie, on voit bien, puis, si on
avait les statistiques du Québec... du Canada, ce serait pire, là, on voit que
le niveau de vie entre 2022 et 2023 a chuté, encore une fois parce que la
croissance de la population a nettement excédé la croissance du PIB.
Et là, on voit, finalement, que ça va
prendre jusqu'à 2026 pour retrouver le niveau de 2022. Et vous avez raison que
le niveau de vie entre 2022 et 2026 a stagné, qui est un peu le même point que
vous dites, que la productivité a stagné dans cette période-là. Mais le seul
élément que j'y ajoute, c'est qu'une part de ça, c'est le dénominateur, c'est
la forte croissance de la population en 2023 et en 2024.
M. Beauchemin : Puis quand on
regarde ça, là, parce qu'il y a beaucoup de monde qui... j'assume, là, qui nous
regardent, en ce moment, puis qui ne pensent qu'à la productivité, là, le
fardeau administratif, c'est un élément important pour la productivité de nos
entreprises. Quand on parle, j'en ai parlé plus tôt ce matin, du rapport de la
FCEI qui dit comme quoi, au Québec, le fardeau, là, net des projets de loi sur
l'allègement de la part de votre collègue a augmenté de 2,4 milliards depuis
2018, ça... Est-ce que, quand on regard, là, avec une vision d'améliorer la
productivité du Québec dans son ensemble, autant le public, le secteur...
M. Beauchemin : ...gouvernemental
que le privé. Est-ce que... Est-ce que vous croyez que le fardeau administratif
québécois est un... est un frein supérieur au fardeau administratif des autres
législations autour de nous?
M. Girard (Groulx) : Bien, la
problématique qu'on a observée au Québec, on l'observe dans le reste du Canada.
Et évidemment, on a été largués par les États-Unis, là. Ce qui nous fait
vraiment mal, c'est la comparaison avec les États-Unis. Maintenant, on s'entend
que la société américaine est bien différente de la société canadienne et que
certains éléments de moindre productivité sont des choix, là, comme un secteur
public plus présent puis des programmes sociaux plus importants. Bon.
Alors, on a sous-performé par rapport aux
États-Unis. Mais il faut être bien conscients... puis c'est un peu l'ironie de
toute la situation qu'on vit avec les tarifs, c'est qu'il faut être bien
conscients qu'il n'y a pas juste le Canada qui a sous-performé par rapport aux
États-Unis. L'ensemble de la planète a sous-performé par rapport aux États-Unis
simplement parce que les États-Unis sont l'économie la plus performante au
monde. D'où l'ironie qu'ils sont en train de perturber l'ordre économique
mondial.
M. Beauchemin : J'ai eu à
quelques reprises... argumenté avec le prédécesseur de la ministre actuelle de
l'Économie et avec la ministre actuelle de l'Économie à propos, justement, là,
de la productivité, que ce soit directement au salon bleu, rouge ou les réseaux
sociaux. Puis on est souvent revenus, du côté du gouvernement, bien : Avec
la productivité des entreprises au Québec, ça s'est amélioré depuis que nous,
on est au pouvoir, etc. Mais, quand on parle de productivité comme vous en
parlez ici, on parle de l'ensemble de l'économie du Québec, incluant donc le
secteur public.
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Beauchemin : Évidemment.
Ça fait que, donc, on peut conclure que l'appareil gouvernemental ici... Parce
que je sais que la réponse, c'est : les salaires ont une imposante
composante au niveau de la productivité du secteur public. Mais l'appareil
gouvernemental a grugé tout gain. Si on regarde ça de façon moyenne, là, O.K.,
on peut dire que l'appareil gouvernemental a grugé de la productivité. Si
l'appareil gouvernemental était, au minimum, neutre, l'ensemble du Québec
aurait été donc positif.
M. Girard (Groulx) : Bon.
Bien là, je vais vous surprendre, là. Et ceux qui sont diplômés en économie,
vous allez avoir du plaisir, là. Mais, par construction, lorsque vous augmentez
les salaires dans le secteur public, vous augmentez la productivité. O.K.?
M. Beauchemin : Exact. Exact.
M. Girard (Groulx) : Et là,
je regarde mon économiste du coin de l'oeil. C'est correct. Et... Mais, par
intuition, ce n'est pas en augmentant les salaires à service donné qu'on est
plus productifs.
M. Beauchemin : Exact.
M. Girard (Groulx) : Donc, il
y a un dilemme, M. le Président. Alors, faisons abstraction des salaires. Et,
oui, un État plus productif qui livre plus de services, par exemple, avec moins
d'employés, parce qu'il y a la productivité par heure, par employé... Par
exemple, si on numérisait... si on remplaçait plusieurs emplois par l'intelligence
artificielle ou si on numérisait plusieurs fonctions administratives, papiers,
bien, tout ça va augmenter la productivité. Et, oui, dans ces chiffres-là, il y
a une part du secteur public, il y a une responsabilité, il y a une
contribution d'avoir des infrastructures publiques de qualité, de technologies
d'information, par exemple, pour aider à la productivité du secteur privé.
Mais, oui, un État moderne et efficace, plus productif, va aider au PIB par
habitant.
Le Président (M. Simard) : En
conclusion.
M. Beauchemin : Déjà?
Le Président (M. Simard) : Oui.
Déjà.
M. Beauchemin : Il va falloir
qu'on revienne. Mais donc, pour y penser, là, pour le prochain bloc, la
productivité de l'appareil gouvernemental public américain est-elle un poids?
Et on n'a peut-être pas la réponse, là, mais est-elle un poids?
M. Girard (Groulx) : Bien, je
ne suis pas un expert de la fonction publique américaine, puis il y a... il y a
beaucoup de perturbations actuellement. Je rappelle que la société américaine
est la plus productive au monde et donc possiblement que sa fonction publique
était plutôt performante.
Le Président (M. Simard) : Très
bien...
Le Président (M. Simard) :
…merci. Je cède maintenant la parole au député de Rousseau, qui dispose
d'environ 17 minutes.
M. Thouin : O.K., allons-y.
Merci, M. le Président. Je ne pensais pas que ça reviendrait si vite. Donc, je
suis bien content que soit déjà mon tour. M. le ministre, en fait, je vais
m'adresser à vous toujours, M. le Président, je vais tenter de ne pas
l'oublier. J'aimerais m'entretenir avec le ministre par rapport, dans ce
bloc-ci… de trois sujets, en fait, le premier, sécurité publique, éducation
supérieure, puis on va terminer un petit peu… on va revenir sur la famille.
• (16 h 30) •
D'abord, au niveau de la sécurité
publique, je n'apprends rien à personne, là, il y a eu une augmentation
importante des violences armées au Québec ces dernières années et je trouve ça
vraiment préoccupant. La SQ faisait état d'une augmentation de plus de
20 % ou près de 20 % des crimes commis avec des armes à feu ou qu'il
y avait des armes à feu en présence au moment où le crime a été commis. Ce
n'est plus seulement, non plus, dans les centres urbains, ce n'est plus… ce
n'est plus Montréal, c'est la CMM au complet, ce n'est plus Québec, c'est la
CMQ. Il y a beaucoup de municipalités autour des grands pôles urbains qui
vivent aujourd'hui ces enjeux-là de sécurité publique. Très rapidement, pour ce
dossier-là, je n'ai pas beaucoup de questions. C'est quoi, les sommes prévues
pour ce secteur, notamment pour contrer la violence armée qui me préoccupe
principalement?
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui,
alors, dans le budget, page C-74, C-75, il y a 120 millions sur cinq
ans pour mettre en place la stratégie québécoise de lutte contre la
criminalité. C'est des crédits qui sont accordés au ministère de la Sécurité
publique. Alors, on parle de financer, entre autres, les organismes
communautaires qui travaillent en prévention, les initiatives de lutte contre
la criminalité et, bien sûr, de soutenir le travail des policiers et services
correctionnels, intervenants gouvernementaux. Bon, alors, c'est toujours
prévention, répression. Alors, il y a un volet prévention, puis un volet
répression, et puis le gouvernement continue ses travaux en ce sens.
M. Thouin : Éducation
supérieure. Évidemment, deux missions l'enseignement, la base, là, et la
recherche, qui est aussi vraiment très importante pour le développement de
notre nation. Je vais aller avec la… même chose aussi, question directe,
précise. Gestes spécifiques, sommes spécifiques au budget cette année en
enseignement supérieur.
M. Girard (Groulx) : Bien, des
sommes importantes au niveau du plan québécois d'infrastructures. Alors, ça,
c'est… c'est exprimé… C-33? Alors, à la page C-33. Merci. Où on voit
qu'en… le plan, environ, hausse des investissements, le plan québécois, 9 milliards
qui est prévu pour l'enseignement supérieur, dont 74 % va au maintien du
parc. Vous savez… Bonjour. Vous savez qu'on entend souvent parler de
l'entretien des cégeps. Alors, 74 % du 9 milliards va à l'entretien
des cégeps. Et puis, d'ailleurs, il y a une hausse, les investissements… On dit
ici : «Les investissements consacrés au maintien du parc immobilier des
cégeps seront rehaussés graduellement pour atteindre 273millions de dollars en 2027-2028, donc
une hausse de 11 % sur trois ans. Et puis il y a aussi le programme d'aide
financière aux études, alors, ça, ça ne va pas directement dans le réseau, mais
aux étudiants. Il y a une bonification du régime d'aide financière aux études
de 225 millions, donc aide financière aux études et infrastructures.
M. Thouin : Si vous me
permettez une semaine, M. le ministre, je vais faire du pouce, je reviendrai
peut-être sur une situation qu'on a vécue, là, à l'automne dernier. On
entendait beaucoup dire qu'il ne faisait pas de travaux dans notre réseau de
cégeps et d'universités, qu'on ne rénovait pas, que tout était arrêté, en fait,
de même que des budgets d'opération étaient réduits, il y a des cours qui
étaient annulés parce qu'il n'y avait pas d'argent. Finalement, on a comme
appris avec le temps… en tout cas, on a comme déduit avec le temps que c'était
plus une question de respecter les budgets attribués. Est-ce que vous pouvez
faire un petit peu de millage là-dessus? Expliquez-nous ce qui s'est passé puis
comment on va être meilleurs cette année.
M. Girard (Groulx) : Oui. Bien
là…
16 h 30 (version non révisée)
M. Girard (Groulx) : ...c'est
parce qu'il y avait deux sujets, là. Il y avait une composante francisation,
Francisation Québec, des budgets annuels qui ont été dépensés dans le premier
six mois, puis là, puisqu'on n'avait pas de sommes supplémentaires, bien, l'offre
de service est tombée dans le deuxième six mois. O.K. Puis ça, il y a eu tout
un débat là-dessus où j'ai été bien consterné de voir que notre hausse de
15 % du financement n'était pas valorisée.
Pour ce qui est du financement de l'entretien
du parc immobilier des cégeps, bien, il semble que les... certains
établissements d'enseignement croyaient que les sommes qu'ils n'avaient pas
réussi à dépenser dans le passé s'accumulaient et que, là, eux, ils pouvaient
dépasser leur année courante des sommes qui n'avaient pas été dépensées dans
les années d'avant. Mais là, nous, lorsque, dans les années d'avant, on avait
des dépassements et des sommes qui n'étaient pas dépensées, bien, on «nette»
tout ça, là. Alors, si tout le monde qui n'a pas utilisé son budget décide de
dépenser son budget, puis ceux qui ont dépassé leurs budgets, bien, on va
toujours être en haut du budget, ça ne fonctionne pas. Alors nous, on «nette»
une fin d'année, puis ceux qui n'ont pas suffisamment dépensé, bien, c'est
fini, ceux qui ont trop dépensé, c'est fini, puis tout ça, c'est «netté». Alors
là, ce qu'on a demandé en 24-25, c'est : Pouvez-vous respecter vos
budgets? Et ça a créé une certaine commotion parce que certains établissements,
pas tous, croyaient qu'ils pouvaient dépasser leurs enveloppes allégrement en
fonction du fait qu'ils n'avaient pas dépensé leurs enveloppes dans le passé.
Or, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne.
M. Thouin : O.K. Mais j'ai
envie de vous dire, non seulement il ne faut pas présumer que parce qu'il
restait des sous dans le passé qu'ils sont toujours disponibles pour l'avenir.
Mais aussi je pense qu'il y a des... je pense qu'il faut regarder aussi comment
les transactions se font, hein. Des fois, d'une année financière à l'autre, on
roule un petit peu sur une marge de crédit. Je pense qu'il faut regarder
comment les choses se font, qu'elles soient appliquées aux bonnes années.
M. Girard (Groulx) : Mais il
y a eu une époque où on n'arrivait pas à dépenser les sommes du PQI pour
diverses raisons et donc on avait tendance à dire, par exemple aux commissions
scolaires : Faites tous les travaux que vous pouvez, sachant que, de toute
façon, ils ne feraient pas leurs budgets. Mais à partir du moment où on a
trouvé des façons d'accélérer la réalisation de projets d'infrastructure, de
gérer les cash-flows dans l'année pour s'assurer d'un taux de réalisation
beaucoup plus élevé, mais, à ce moment-là, on ne veut plus de dépassement parce
que nous, on accorde 100 % des sommes qu'on est prêts à dépenser. Ce n'est
pas comme si on accorde 90 % des sommes puis on se garde les 10 %
pour les dépassements. On donne 100 % des sommes, mais il faut respecter
ça. Mais par le passé, 90 % des sommes étaient dépensées, puis il restait
10 %. Mais là, si 100 % des sommes sont dépensées, puis on dépasse,
bien là, il y a des déficits.
M. Thouin : O.K. Mais peut-être
le dernier point pour ma part, là, pour ce bloc-ci, je veux revenir là-dessus,
on en a parlé un peu tantôt, mais c'est tellement important, puis je pense que
c'est juste pour le souligner, là, puis m'assurer qu'on... qu'on parle bien de
ça, là. J'ai... moi, j'ai vu, à la page C40, convertir 1 000 places
de garde non subventionnées. Ça, en fait, c'est parce que j'ai eu... j'ai eu le
plaisir, la chance en fait, l'année dernière, qu'il y ait une garderie, un
service de garde en fait dans... dans Rousseau qui a été converti, et je peux
vous dire que j'ai reçu plusieurs, plusieurs, plusieurs coups de téléphone,
courriels, lettres de parents heureux qui étaient vraiment heureux, que ça fait
vraiment une différence dans leur quotidien, là, le débourser même si, quand c'est
non subventionné, il y a un remboursement qui est fait, puis une avance, puis
je ne sais pas quoi. C'est nettement plus simple de la façon dont c'est fait
comme ça, puis au net, c'est nettement gagnant, là, pour pour le citoyen, là,
de ce que... de ce que j'en comprends. Donc l'objectif, c'est d'en convertir un
autre 1 000 places cette année, est-ce que je comprends?
M. Girard (Groulx) : Oui, et
ça va nous amener à un total de 11 000 places.
M. Thouin : O.K. Il y a
combien de places, total, en services de garde?
M. Girard (Groulx) : Il y
aurait près de 50 000 places qui étaient non subventionnées, et là on
aurait 112 000 conversions de faites.
M. Thouin : O.K. Puis le rêve
éventuellement un jour, c'est qu'on soit tous dans un système conventionné?
M. Girard (Groulx) : Je pense
qu'on n'aura jamais 100 % de conventionnement. Mais dans un monde idéal,
on s'approcherait d'un taux élevé de conversion...
M. Girard (Groulx) : ...conversion.
Parce que pour être converti, il faut que vous atteigniez des normes et il y a
certains établissements qui ne seraient pas en position d'atteindre ces normes.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Y aurait-il d'autres interventions? M. le député de Beauce-Sud.
M. Poulin : Il me reste
combien de temps, M. le Président?
Le Président (M. Simard) : 6
min 30 s.
• (16 h 40) •
M. Poulin : Est-ce que je les
prends? Oui, oui, O.K., d'accord. Prêt panorama frontière, des programmes qui
ont été faits rapidement pour aider nos entreprises à faire face à la menace
tarifaire. Et il y a toujours un grand débat. Puis je ne vous surprendrai pas,
M. le ministre, en vous disant : Bon, il y a des subventions aux entreprises
puis il y a des prêts aux entreprises. Il n'en demeure pas moins que, comme
ministre des Finances, il y a une réflexion à avoir ou du moins une nécessité
de budgéter quand même les sommes financières lorsqu'on parle de prêts.
Frontières, panorama, des programmes pour donner de la liquidité rapidement, on
donne à Investissement Québec cette liquidité-là, même si on sait que ces
sommes-là nous reviennent, mais on a également calculé des sept ans au niveau
des remboursements pour certaines entreprises. Donc, on donne la liquidité et
on dit : Vous avez x nombres de temps avant de devoir nous le remettre. Et
c'est apprécié des entreprises, c'est de l'agilité, c'est de la liquidité qui
est rapide. Ça nous permet de maintenir du personnel, de se réorienter, d'aller
vers d'autres marchés. Mais au niveau de la mécanique comptable, parce qu'on
dit : Ah, on a mis 2 milliards de côté pour faire face à la menace
tarifaire, mais les programmes d'aide financière de prêts, il faut quand même
réserver ces sommes-là, il faut quand même dire, dans le budget, l'argent pour
panorama, frontière, je la réserve et après ça, bien, je la gère avec les
entreprises. Puis ça m'amène à vous poser une question peut-être un peu
technique, mais lorsqu'on a des sommes financières de réservées pour des prêts
qui ne sont pas 100 % utilisés, comme ministre des Finances, êtes-vous en
droit de les reprendre pendant une certaine période de temps, de les
redistribuer ou, puisque cet argent-là est identifié à l'enveloppe, vous devez
la respecter?
Le Président (M. Simard) : ...
M. Girard (Groulx) : Question
intéressante. Supposons que nous aurions un notionnel de prêts budgété de
1 milliard et que la provision pour crédit ou l'impact financier associé à
ce milliard est de 25 %, ce qui est une façon polie de dire qu'on anticipe
25 % de pertes sur prêt, donc on aurait un impact financier de
250 millions. Si les prêts ne sont pas tirés dans l'année, par exemple,
s'il y avait 500 millions de tirés, mais il y aurait eu 125 millions
d'impacts financiers qui ne se réaliseraient pas et donc le déficit ne serait
pas de 13,6 milliards, mais de 13,5.
M. Poulin : Donc, ultimement,
lorsqu'on fait le prêt, même si c'est sur une longue période de temps, il peut
jouer sur le déficit annualisé au niveau du remboursement du prêt ou au niveau
de la capacité à rembourser, si je comprends bien.
M. Girard (Groulx) : Oui,
mais selon les règles comptables, dès que vous octroyez le prêt, vous devez
prendre une provision pour prêts. Donc, effectivement, si c'est un prêt cinq
ans puis qu'il est complètement remboursé après cinq ans et que vous avez pris
une provision de 25 %, mais vous récupérez cette provision.
M. Poulin : O.K. Exemple,
pendant la pandémie, on en a fait beaucoup, beaucoup, de prêts, c'est des prêts
qui souvent ont été remboursés en 2022-2023, j'imagine, comme ministre des
Finances, on est content lorsque les gens sont en mesure de pouvoir rembourser
leur prêt. Est-ce que... parce qu'on l'a fait pour les commerces de proximité,
on l'a fait pour aider des gens qui étaient impactés par la situation, et,
malgré tout, l'effet a été positif sur nos finances publiques. Donc, pendant
une certaine période de temps, vous l'avez géré comme étant un prêt, un prêt
annualisé ou un prêt formé, et il y a eu la date limite pour pouvoir
rembourser. Et là vous avez été en mesure de pouvoir l'engranger, j'imagine,
comme source de revenus sur le prêt prêté.
M. Girard (Groulx) : Bien,
c'est-à-dire qu'il y avait des conditions avantageuses à ces prêts. Alors, si
vous prêtez à des taux inférieurs au marché, il y a des impacts financiers,
parce que nous avons évidemment ces prêts... cet argent-là a été emprunté, il y
a un coût du financement. Alors, par exemple, si vous empruntez à 4 % sur
les marchés financiers puis vous faites des prêts à 0 %, mais vous perdez
4 % à chaque année. Alors, il y a toute la dynamique des prêts, par
exemple, les prêts pardon avaient des impacts financiers, les moratoires sur
les remboursements de capital et intérêts, il y a des impacts financiers.
Alors, chaque structure de financement a un coût. Et puis...
M. Girard (Groulx) : ...à
l'octroi du prêt, il y a un impact financier, puis au remboursement du prêt,
tout ça est nettoyé pour que ça balance.
M. Poulin : Excellent. Merci
beaucoup.
M. Girard (Groulx) : Et puis,
si on était une institution financière, je dois dire que les prêts seraient ce
qu'on appelle «mark-to-market», c'est-à-dire ils seraient réévalués à chaque
année au marché, puis là les provisions bougeraient. Dans la comptabilité des
entités publiques, ce n'est pas comme ça.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Je cède maintenant la parole à la députée de Verdun, qui dispose d'environ 18
min 30 s.
Mme Zaga Mendez : Merci,
merci, M. le Président. Je vais prendre... Je vais continuer dans le sens du
collègue de Beauce-Sud pour... parce que ça m'intéresse un peu plus,
l'application des prêts et des baux . On voit dans le cadre du budget qu'on a
mis à disposition, puis on le disait tout à l'heure, des aides financières sous
forme de prêts, un apport de liquidités de 1,6 milliard de dollars. On
voit aussi qu'il y a des crédits de 400 millions de dollars, sur deux ans,
qui sont prévus pour cette initiative. En quoi consistent vraiment ces 400
millions? Est-ce que les intérêts sont assumés par le gouvernement?
M. Girard (Groulx) : C'est...
Si on suppose que les prêts sont octroyés au même taux que le gouvernement se
finance, à 4 %, alors, le 4 % de taux d'intérêt correspond à notre
coût de financement, puis il n'y a pas d'impact financier. Donc, le 400
millions, c'est la provision pour crédit de 25 % sur 1,6 milliard de
prêts. Donc, 1,6 milliard de prêts à taux de 4 %, par exemple, on prend
une provision de 400 millions, ça veut dire qu'on fait l'hypothèse initiale que
25 % des prêts ne seront pas remboursés.
Mme Zaga Mendez : Donc ça,
c'est l'argent qui ne pas retourner dans les coffres, donc, vous prévoyez un
400 millions de côté...
M. Girard (Groulx) : Voilà.
Mme Zaga Mendez : ...pour
venir... c'est-à-dire que la mesure, ce n'est pas 1,6 milliard, c'est 2
milliards. Juste comprendre.
M. Girard (Groulx) : Non, la
mesure, c'est 1,6 milliard de prêts qui a un impact financier initial de 400
millions. Mais, par exemple, si c'est des prêts cinq ans et puis supposons
qu'on aurait une période extrêmement difficile, grande récession, etc., puis
que les provisions pour prêt s'avéraient insuffisantes, supposons qu'on aurait
un taux de recouvrement sur près de seulement 50 %, il faudra rajouter un
autre 400 millions dans les années futures.
Mme Zaga Mendez : O.K. Donc,
c'est des 400 millions qui peuvent être perdus dans ce sens-là.
M. Girard (Groulx) : Le 400
millions, c'est une provision pour risque de crédit à l'octroi des prêts.
Mme Zaga Mendez : O.K. Donc,
c'est le risque, l'octroi, 25 %.
M. Girard (Groulx) : C'est
ça. C'est comme si on disait qu'il y a 25 % de probabilité de défaut.
Mme Zaga Mendez : O.K. Je
comprends. Les intérêts, vous avez dit que... Est-ce qu'ils vont être assumés
par le gouvernement pour le prêt?
M. Girard (Groulx) : Non, ce
sont des prêts au taux préférentiel, c'est-à-dire qu'on prête aux taux du
gouvernement alors que la plupart de ces entreprises-là ne pourraient pas
emprunter au taux du gouvernement. C'est pour ça qu'ils empruntent chez nous au
lieu...
Mme Zaga Mendez : D'aller à
la banque.
M. Girard (Groulx) : ...avec
des incitations financières... Puis, souvent, ils font les deux, là, ils vont
obtenir une part de financement d'institutions privées, une part d'institutions
publiques.
Mme Zaga Mendez : O.K. Merci
pour ces réponses. J'aimerais vous parler d'évitement fiscal...
M. Girard (Groulx) : Oui.
Mme Zaga Mendez : ...on parle
beaucoup de... parlons de revenus, des revenus qui ne sont pas au rendez-vous,
on va dire comme ça. Suite au Panama Papers, bon, qu'on connaît tous, il y a eu
un récent article dans La Presse qui parlait des effets de l'évitement fiscal
qui a été dévoilé. On voit d'abord comment l'agence... Bon, en ce qui concerne
le Canada, l'Agence du revenu du Canada a effectué plus de 310 vérifications de
leur côté, c'était lié au Panama Papers. Ils sont allés chercher des
cotisations de plus de 83 milliards de dollars en impôt et en pénalité. Au
Québec, tandis que, nous, on gère notre propre système fiscal, le fisc a
facturé près de 57,5 millions, en impôt et pénalité, supplémentaires à des contribuables
grâce aux fuites.
Moi, je voulais vous entendre un peu plus
sur... pas seulement sur ces sommes-là, c'est... Ce qu'on voit dans l'article,
c'est que 46,7 millions ont réellement été encaissés - ça, c'est la
porte-parole de Revenu Québec qui nous le dit - mais que le gros de ce montant
provient de divulgation dite volontaire, donc, des contribuables qui ont...
Suite aux révélations, eux-mêmes, ils ont dit : Ah! je m'en viens, je vais
rembourser, je vais divulguer... Oui, allez-y, je vous laisse compléter avant
de poser la question.
M. Girard (Groulx) : Mais je
ne pense pas que...
M. Girard (Groulx) : ...disait,
là, que... clairement à quel moment ils ont divulgué, là mais il y a des
nuances, là, sur les... mais continuez.
Mme Zaga Mendez : Bien,
j'aimerais ça, vous entendre là-dessus. En fait, c'est un peu le sens de ma
question, peut-être...
• (16 h 50) •
M. Girard (Groulx) : Bien, le
programme de divulgation volontaire de Revenu Québec, c'est qu'une fois dans
votre vie, un contribuable peut rectifier une erreur fiscale, c'est-à-dire
qu'il la signifie lui-même, et puis il y a des corrections qui sont faites. Et
donc il est possible que les fuites des Panama Papers aient incité des gens à
divulguer, mais à ce moment-là, je ne suis pas convaincu que ça répond aux
critères de la divulgation volontaire, là. Généralement, une divulgation
volontaire, c'est initié par le contribuable, par exemple, qui va dire :
Bien, moi, je détenais, bon... je ne sais pas si mon exemple est pertinent, là,
mais moi, je détenais des titres au... des titres, bon... mettons, j'avais une
propriété aux États-Unis, je l'ai vendue, je n'ai pas divulgué mon gain de
capital, puis là je vous annonce que j'aurais dû vous divulguer ça cinq ans
plus tard. Alors là, Revenu Québec prend acte de la situation, vous cotise avec
intérêts, et il n'y a pas d'infraction parce que c'est vous qui avez initié
l'enquête. Alors, il y a un... Mais vous ne pouvez pas faire ça plus qu'une
fois dans votre vie.
Puis là, clairement, Panama Papers, si
votre nom était là-dedans, bien là, Revenu Canada puis Revenu Québec ont fait
des recherches, ils ont regardé puis là ils ont cotisé des gens, puis ça, ce
n'est pas des cotisations volontaires.
Mme Zaga Mendez : Exactement.
Alors, juste pour revenir, parce que... J'ai fait la supposition que ces
personnes-là, elles ont divulgué volontairement, mais vous venez de dire
quelque chose d'assez intéressant, c'est : dès que le nom, voire
l'omission, a été public, ce n'est plus volontaire
M. Girard (Groulx) : D'après
moi, ce n'est pas une divulgation volontaire, disons, une divulgation
involontaire, puis là l'Agence de revenu du Canada, Revenu Québec vous
cotisent, et, d'après moi, je ne suis pas un expert en divulgation volontaire
puis en cotisations après enquête, mais, d'après moi, les pénalités sont plus
importantes puisqu'on permet une divulgation volontaire dans la vie d'un
contribuable.
Puis ça, c'est une des choses qu'on se
demande, là, est-ce qu'on devrait permettre une deuxième divulgation
volontaire? Est-ce que ça nous amènerait des revenus qu'on n'aurait pas... puis
on est dans la philosophie fiscale, et je n'ai pas de réponse pour vous.
Mme Zaga Mendez : Bien,
peut-être, ma question pour être capable de tirer des conclusions. Avez-vous un
suivi de cas?
M. Girard (Groulx) : Oui.
Mme Zaga Mendez : Alors,
est-ce que... est-ce possible de nous déposer ce type de suivi, c'est-à-dire...
Il y a eu les Panama Papers, il y a eu des divulgations, combien de personnes
ont fait... par eux-mêmes?
M. Girard (Groulx) : Bien, ce
que je vous inviterais à faire, c'est de poser la question dans le cadre des
crédits à Revenu Québec, et eux vous divulgueront ce qu'ils considèrent qu'ils
ont le droit de divulguer en vertu de la loi.
Mme Zaga Mendez : O.K.
J'entends, parce que...
M. Girard (Groulx) : Ça
m'apparaît une question très pertinente.
Mme Zaga Mendez : Mais je
pense, puis on s'entend, vous l'avez dit, là, il y a un enjeu, parce que dès
que ce n'est pas une divulgation volontaire, il faut aller chercher des
pénalités.
M. Girard (Groulx) : Bien,
ils vont... si vous posez la question : Combien de divulgations
volontaires vous avez faites dans les cinq dernières années?, par exemple, ça,
ils vont vous le dire. Combien d'efforts de recouvrement fiscal ont été faits
dans le cadre de votre collaboration avec Revenu Canada? Ils vont vous le dire.
Là où ils ne voudront pas vous dire, c'est si vous demandez des noms de
contribuables ou de compagnies ou de... La confidentialité des dossiers
fiscaux, même des gens qui contreviennent à la loi fiscale, volontairement ou
non, c'est important.
Mme Zaga Mendez : Puis
peut-être pour aller dans le même sens, parce que... parlons des pénalités, là.
Dans le texte que j'ai lu, le texte nous dit qu'après avoir constaté que le
fisc fédéral... en fait, ayant constaté que le fisc fédéral n'avait pas
appliqué aucune amende, les Papers n'ont entraîné aucune amende ou peine de prison
du côté québécois non plus. Un constat décevant pour Mme... si je peux bien me
prononcer son nom, analyste au sein de l'Organisme canadien pour une fiscalité
équitable. Il semble tout simplement que personne ne prend ces questions au
sérieux, que ce soit pour appliquer la loi ou la modifier. Je la cite dans
l'article...
Mme Zaga Mendez : ...l'article.
Est-ce qu'il y a eu des amendes ou des peines de prison suite aux Panama Papers
du côté québécois?
M. Girard (Groulx) : Il y a
une grande collaboration entre Revenu Canada et Revenu Québec sur les
planifications fiscales agressives, grande collaboration. Est-ce qu'il y a eu
des emprisonnements? Je ne pourrais pas vous dire parce que je n'ai pas... Je
n'ai pas et je ne veux pas d'informations sur les situations fiscales
particulières des individus ou des corporations.
Mme Zaga Mendez : Je
comprends, mais je pense que... Je comprends le... votre désir de ne pas
avoir...
M. Girard (Groulx) : D'après
moi, il y a eu des cotisations, c'est indéniable. Il y a eu des cotisations
payées, il y en a qui sont en suspend. Puis jusqu'où va le processus lorsque
vous refusez de payer vos cotisations? D'habitude, vous avez des amendes et des
intérêts qui cumulent, puis après ça il peut y avoir un processus judiciaire.
Puis comment le processus judiciaire se termine si vous refusez de payer?
Est-ce qu'il peut y avoir des sanctions pénales? La réponse, c'est oui.
Mme Zaga Mendez : O.K. Je
vous pose la question pas pour avoir des noms ici autour de la table, c'est
pour qu'on ait une vue d'ensemble de comment on gère l'évitement fiscal. Quand
c'est rendu aussi public, quand on a eu autant de scandales puis que là...
M. Girard (Groulx) : On a des
équipes spécialisées qui vont dans ces banques de données et font des
recherches aussitôt qu'elles sont publiées. Et il y a une grande collaboration
entre Revenu Canada et Revenu Québec pour ça.
Mme Zaga Mendez : Mais... Et
là, M. le ministre, parce qu'on a parlé, tout à l'heure, de l'intention ou le
degré de moralité, en fait, j'aimerais ça vous entendre là-dessus, c'est
peut-être plus philosophique de votre part, mais de voir quelle est votre
impression de la fraude fiscale. Est-ce que, pour vous, c'est aussi
répréhensible, par exemple, que d'autres vols qu'on a, mettons un vol à
l'étalage? Parce que c'est quand même des grands, grands montants dont on se
prive en ce moment.
M. Girard (Groulx) : Bien, il
faut toujours distinguer entre évitement fiscal et évasion fiscale. Évitement
fiscal, c'est donc des planifications agressives légales, et évasions fiscales,
ce sont des planifications fiscales illégales. Alors, c'est important, cette
nuance, parce qu'il y a des... Et on est... On resserre continuellement notre
législation contre la planification fiscale agressive ou les... contre les gens
qui étirent l'élastique en leur faveur, puis on a des équipes spécialisées.
Puis on fait des cotisations. Alors, philosophiquement, plus l'assiette fiscale
est large, moins nous payons tous d'impôts, parce que tous contribuent. Alors,
c'est ça, l'objectif de Revenu Québec, là, que l'assiette fiscale soit la plus
large possible, c'est-à-dire que tous ceux qui ont à y contribuer contribuent.
Mme Zaga Mendez : Vous faites
la différence entre évitement puis évasion, mais, l'évitement, vous le
définissez comme cette planification agressive.
M. Girard (Groulx) : Et
légale.
Mme Zaga Mendez : Et légale.
Donc, ça, c'est des personnes des entreprises qui essaient de...
M. Girard (Groulx) : Mais,
encore une fois, je ne commente pas qui fait quoi, mais il y a des stratagèmes
fiscaux qui ont servi à éviter de payer de l'impôt dans le passé, qu'après
analyse on les trouve sous optimal et on resserre la loi, et, lorsqu'on
resserre la loi, bien, ces planifications-là ne sont plus légales et donc on
peut cotiser dans le futur. Alors, on observe ce qui se passe et... voilà. O.K.
Mme Zaga Mendez : Parfait,
merci. Je veux savoir combien de temps qu'il me reste, là.
Le Président (M. Simard) : Il
vous reste cinq minutes, chère amie.
Mme Zaga Mendez : Cinq
minutes. Je vais choisir mes questions rendu là. Parlant toujours de revenus,
on a besoin d'aller chercher, vous l'avez dit dans votre discours sur le
budget, des revenus supplémentaires de la part d'Ottawa qui nous sont dus au
Québec. J'aimerais ça vous entendre, si vous pouvez nous donner un aperçu des
demandes... si c'est un aperçu chiffré, tant mieux, là, des demandes du Québec
à Ottawa présentement.
M. Girard (Groulx) : Bien, il
y a deux demandes principales, une contribution supplémentaire en
infrastructure, dans la mesure où il y a eu 70 milliards...
M. Girard (Groulx) : ...sur
sept ans en 2016, au minimum, on demande 100 milliards sur 10 ans en
2025. Ça, c'est... Il n'y avait même pas eu d'inflation. En fait, ça devrait
être 150 milliards. Mais, au minimum, on demande 100 milliards sur
10 ans d'infrastructure à laquelle nous pourrions accéder, donc 2.2 milliards
par année pour le Québec dans des projets que nous priorisons sans condition.
Première demande.
• (17 heures) •
Deuxième demande. Il y avait des demandes
pour le transfert canadien en santé qui totalisaient près de 6 milliards
par année pour le Québec. On a obtenu approximativement 1 milliard. Tout
geste supplémentaire en santé, du gouvernement fédéral, que ce soit par le taux
d'accroissement du transfert canadien en santé, que ce soit par des
rehaussements ponctuels, que ce soit par l'arrêt de gestes prédateurs où il
nous pénalise pour des services diagnostiques par exemple qui sont facturés au
client, tout geste supplémentaire en santé serait grandement apprécié. Et ce
qui serait encore plus apprécié, ce serait que le gouvernement fédéral arrête
de créer des nouveaux programmes en santé tels que les soins dentaires et
l'assurance-médicaments, alors que les programmes de base en santé sont
sous-financés.
Alors, d'une part, nous, on a une forte
croissance de population, un vieillissement de la population, une pression
énorme en santé, sur nos finances publiques. Le fédéral... La part du fédéral
dans le financement en santé - puis, ça, c'est la page F-39 - est en
diminution. Et eux nous disent : On n'a pas d'argent pour ça, mais
regardez-nous aller, on va créer les nouveaux programmes en santé.
Mme Zaga Mendez : Alors, si
je fais un total par année, vous me dites si je me trompe, là, on est près de
peut-être... vous avez dit 2 milliards.
M. Girard (Groulx) : Bien, je
prendrais 2 milliards par année en infrastructures puis 2 milliards
dans le transfert canadien en santé, là. À 4 milliards supplémentaires par
année du fédéral, ce serait une contribution grandement appréciée.
Mme Zaga Mendez : Parce que
là j'ai dit... j'entendais 5 milliards ou 6 milliards en santé. Mais
c'est plutôt 2 milliards?
M. Girard (Groulx) : Bien,
ils nous ont donné 1, on demandait six. S'ils se rendaient à trois, bien, on
serait déjà à 50 % de la demande.
Mme Zaga Mendez : Puis, avec
ça, par rapport à ce qu'il nous reste à combler, sentez-vous que ça va nous
aider à améliorer nos... Parce qu'il y a une question de rétribution dans notre
système de santé puis des questions de revenus aussi à aller chercher.
M. Girard (Groulx) : Bien, si
on regarde les infrastructures, là... Les bâtonnets en infrastructures sont où?
Page F-52. Vous voyez que les finances publiques du Québec ne permettent
pas de faire 19 milliards d'infrastructures par année. On le fait pendant
trois ans, puis après, ça redescend à 15. Donc, il faudrait que le fédéral nous
aide. Puisqu'on a un PQI de 164 milliards, en moyenne, de 16,
17 milliards par année, il faudrait que le fédéral nous aide au moins de
2 milliards par année.
Mme Zaga Mendez : Donc, c'est
pour ça que vous avez dit que c'est des projets qu'on prioriserait. Avez-vous
une idée de ces projets-là?
M. Girard (Groulx) : C'est
tous les projets qu'on a...
Mme Zaga Mendez : Dans le
PQI...
M. Girard (Groulx) : Bien
sûr, toutes les écoles, tous les hôpitaux qui sont en cours.
Mme Zaga Mendez : HMR serait
réalisé si on est capables d'aller chercher cet argent-là?
M. Girard (Groulx) : HMR,
c'est un projet qui est dans le Plan québécois d'infrastructures, en
planification. Alors, oui, s'il y avait de l'argent supplémentaire, ça
aiderait. Mais ça aiderait tous les projets, là. Ça aide... Ça aiderait le
tramway, ça aiderait la ligne bleue, ça aiderait tous les projets.
Mme Zaga Mendez : Merci. Je
remercie. De toute façon on va voir encore du temps en crédits pour continuer.
Merci!
M. Girard (Groulx) : Avec
plaisir.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous, chère collègue. Je cède maintenant la parole au député de Masson.
M. Lemay : ...intervenir dans
ce bloc?
Le Président (M. Simard) : Un
peu plus que ça. On va terminer vers 19 h.
M. Girard (Groulx) : ...
Le Président (M. Simard) : Oui.
M. Girard (Groulx) : ...
Le Président (M. Simard) : À
peu près 2 h. Un peu moins. M. le député de Masson.
M. Girard (Groulx) : ...une
heure...
M. Lemay : M. le ministre, je
compatise!
Bon. Écoutez, je vais aller à la
section 2.3 du budget, là, qui est à la page C-36, là. On va parler
de loisirs et de sports et de tourisme ensemble, un peu, si vous me permettez,
M. le ministre. Donc, justement, à la page C-36, là, vous déclinez...
17 h (version non révisée)
M. Lemay : ...trois
mesures, là, pour un total de 271,2 millions, soit des mesures pour
développer et maintenir les infrastructures éducatives, sportives et de plein
air, pour soutenir la pratique du loisir chez les personnes handicapées, ainsi
que soutenir le sport en milieu étudiant et développer l'excellence sportive
québécoise. On va pouvoir en parler en long et en large, là, sans souci. C'est
sûr qu'avec le beau temps qui se pointe le bout du nez puis tout le monde qui
recommence à vouloir aller jouer à l'extérieur, bon, bien qu'on a des
installations sportives et récréatives intérieures, mais somme toute, il y a
davantage d'installations d'accès à la nature, comme on aime bien mentionner
ici. En fait, je peux penser, nous autres, dernièrement, dans les derniers
appels à projets, là, du programme PAFIRSPA, parce que vous en avez fait l'annonce
justement dans l'actuel budget d'une enveloppe financière de 300 millions de
dollars prévue dans le budget pour financer des programmes avec le PAFIRSPA, mais
tu sais, nous, on a quand même eu la chance dans Lanaudière d'avoir plusieurs
projets, là, que ça soit des... Ce n'est pas nécessairement des projets d'envergure,
là, c'est des petites sommes qui sont allouées à plusieurs municipalités. Ça a
quand même permis d'avoir des patinoires, des terrains synthétiques, de faire
le réaménagement de certains parcs dans plusieurs municipalités, avoir des
terrains de balle, avoir des terrains de tennis, même l'aménagement d'une cour
d'école, des piscines dans des camps, je vous l'ai dit. En fait, ici, on parle
d'une piscine extérieure, là.
Bref, c'est quand même plusieurs projets
qui ont été faits de ce côté-là. Et là, c'est sûr qu'on a quand même plusieurs
infrastructures sportives et récréatives, là, qui vont avoir besoin de travaux
pour garantir leur durabilité puis faire en sorte qu'on puisse pouvoir
continuer d'utiliser ces belles installations-là ou avoir de l'élargissement
des installations, avoir, si on veut, un meilleur accès à des installations
sportives et récréatives. Et ça, ça permet quand même, tu sais, vite comme ça,
là, d'encourager la cohésion. Ça fait en sorte qu'on peut favoriser la santé
physique et mentale pour les jeunes et les moins jeunes.
Dans notre côté, je sais, à la ville de
Mascouche, dans ma circonscription, on a un groupe de bénévoles qui a parti
la... On a fait ça à la blague, tu sais, le CCM, parce que c'est un club
cycliste de Mascouche. Puis là, vu qu'on est quand même des cyclistes aguerris,
tu sais, on regardait la marque de vélo de Canadian Tire, pour ne pas le
nommer. Désolé, mais bref, vous me faites des signes, M. le Président. Je peux...
Le Président (M. Simard) :
Oui, vous pouvez continuer.
M. Lemay : D'accord, pas
de problème. Et puis, en fait, là, c'est quand même un groupe de bénévoles
vraiment intéressant, parce que ce qu'ils ont fait, c'est qu'ils ont développé
un partenariat avec la ville de Mascouche pour justement faire l'entretien des
sentiers de vélo qui sont non conventionnels. Donc, c'est du vélo qu'on peut
faire du vélo de montagne à l'année. Et l'hiver aussi, c'est l'entretien des
sentiers qui nous permet de faire du vélo avec des pneus surdimensionnés. Donc,
en anglais, on dirait un «fat bike», mais pour utiliser un terme sans
anglicisme, on va dire des pneus surdimensionnés. Et, bien, c'est vraiment les
jeunes et les moins jeunes qui utilisent ces sentiers-là, et toute la
population les utilise. C'est des sentiers multifonctionnels. À la ville de Terrebonne,
je sais qu'on a le corridor de biodiversité qui permettrait de relier toute la
ville de Terrebonne, d'est en ouest, et donc de pouvoir... On a le groupe Plein
Air Terrebonne aussi, justement, qui favorise ces sentiers multifonctionnels
là. Donc, j'aimerais vous dire que c'est... Les communautés, ils en demandent,
ils en redemandent. Et donc toutes les communautés, vraiment, j'encourage à
appliquer au programme PAFIRSPA qui va permettre d'avoir une meilleure offre de
services pour la population. Je vous donnais cet exemple-là parce que c'est
un... Moi, je suis un fervent amateur de vélo. Et donc on joue avec le vélo.
Le Président (M. Simard) :
Alors, M. le ministre.
M. Lemay : Mais attendez,
je n'ai même pas posé ma question.
M. Girard (Groulx) : Non,
mais c'est ça.
M. Lemay : Parce que je
regarde vos signes puis là, habituellement, c'est... Je comprends votre signe,
mais là, je ne comprenais pas ce que vous vouliez me dire. Bref...
M. Girard (Groulx) : Je
pourrais vous parler de mon aréna qui n'est pas construit encore à
Sainte-Thérèse.
M. Lemay : D'accord.
M. Girard (Groulx) : La
première version du PAFIR.
M. Lemay : O.K. Mais si
vous voulez aller là-dessus, M. le ministre, peut être juste nous expliquer un
peu les grandes lignes de... du programme PAFIRSPA. Puis après ça, on parlera
des autres déclinaisons que vous avez, là, au tableau C-13 à la page C-36.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Bien, c'est... Votre question est extrêmement pertinente, parce que c'est un
programme normé. Ça veut dire qu'il y a des critères établis de façon précise
par le ministère et évidemment approuvés par la ministre, qui font qu'il n'y a
aucune intervention politique dans le choix...
M. Girard (Groulx) : ...des
projets et les projets sont donc au mérite, les meilleurs projets sont choisis
et ensuite les enveloppes sont accordées. Et puis c'est aux communautés de
livrer le projet à l'intérieur des enveloppes. Et puis il y a eu dans le
budget 2024-2025, il y a eu des sommes supplémentaires pour les
dépassements de coûts, étant donné qu'on a vécu une période d'inflation. Alors,
voilà, c'est tout ce que j'avais à dire sur ce programme normé.
Le Président (M. Simard) : Je
vous remercie.
Alors, à ce stade-ci, avec le consentement
de l'opposition, nous allons brièvement suspendre nos travaux. Consentement?
Suspension.
(Suspension de la séance à 17 h 10)
(Reprise à 17 h 20)
Le Président (M. Simard) : Bien,
chers collègues, nous pouvons poursuivre nos travaux. Et, à ce stade-ci, je
cède la parole au député de Marguerite-Bourgeoys qui dispose de 20 minutes.
M. Beauchemin : Merci, M. le
Président. Tout à l'heure, on parlait d'investissement, recherche et
développement, etc. Quand on regarde à la page B22, c'est bel et bien le bon
numéro de page, oui, c'est ça, les investissements en recherche et
développement au Québec, là, diminution des dépenses en recherche et développement
des entreprises au Québec, 1,42 % du produit intérieur brut à 1,34 %
du produit intérieur brut, c'est bien ça?
M. Girard (Groulx) : Oui, ça,
c'est l'évolution entre 2014 et 2022.
M. Beauchemin : Exact.En
Ontario, ça a augmenté de 1,11 à 1,38, l'Union européenne de 1,27 à 1,39,
l'OCDE de 1,62 à 2,01, le G7 dans son ensemble de 1,9 à 2, 38, puis les
États-Unis, là... de 1,94 à 2, 83. Ça fait que, tout à l'heure, quand on
parlait évidemment, là, que la productivité mondiale baisse, il y a quand même
eu des investissements un peu partout, là, dans la recherche et développement,
est ce que ça se traduit automatiquement en innovation, qui va automatiquement
se traduire en augmentation de la productivité? Je suis d'accord, là, c'est à
géométrie variable, là, mais par rapport à ça, qu'est ce que vous croyez,
qu'est ce que vous voyez qui vous interpelle là-dessus, là, pour dire que, bon,
bien, tu sais, c'est... grosso modo, c'est tout le monde entier, là, qui n'a
pas eu d'augmentation de productivité? Je vois les chiffres, mais on voit quand
même que les investissements sont légèrement plus, disons, augmentés dans les
autres juridictions.
M. Girard (Groulx) : Mais, de
toute évidence, la réforme fiscale qu'on a faite en 2014 n'a pas fonctionné, il
y a eu un resserrement des crédits d'impôt recherche et développement au
Québec, ça n'a pas donné l'effet recherché, c'est-à-dire d'augmenter la dépense
en recherche et développement. Maintenant, ce n'était peut-être pas l'objectif.
Peut-être, le resserrement du crédit d'impôt visait plutôt à couper la dépense
et donc d'avoir moins de recherche. Alors, il faudrait parler aux auteurs, là,
des resserrements, mais clairement ça n'a pas fonctionné. Bon. Je pense que le
réalistement, ce qu'on a dans ce graphique-là, ce graphique-là nous parle,
c'est il faudrait viser 2 % du PIB en dépenses de recherche et
développement. Puis donc, dans trois ans puis dans cinq ans, là, il faudrait
voir notre 1,34, là, il est rendu, là, est ce que ce qu'on propose, qui est
clairement expliqué à la page B25, là, est ce que ce qu'on propose
fonctionne? Puis il va falloir se mesurer et avoir l'honnêteté, si ça n'a pas
l'effet qu'on désire, d'en faire plus. Ça fait qu'il y a vraiment le souci, là,
de mesurer la performance de ce qu'on propose.
M. Beauchemin : Puis quand on
parle de ces chiffres-là, là, à la page B22...
M. Girard (Groulx) : B22.
M. Beauchemin : ...ça, c'est
toute source de financement confondue, c'est-à-dire le privé et le public.
M. Girard (Groulx) : Ça,
c'est la dépense de R&D des entreprises. La définition de Statistiques
Canada, je pense qu'elle inclut les... les sociétés d'État, hein? Oui. Alors,
c'est... entreprises, au sens de Statistiques Canada, ça inclurait Hydro-Québec,
Loto-Québec.
M. Beauchemin : Puis toutes
les autres juridictions, on les a mesurées avec la même assiduité.
M. Girard (Groulx) : Oui,
mais ça, c'est les chiffres de statistique, L'Institut de la statistique du
Québec, ça veut dire qu'il y a définitivement un effort, là, pour que les
données soient comparables.
M. Beauchemin : O.K. Parfait.
Il y a une corrélation tout de même entre le taux d'investissement en recherche
et développement et l'amélioration de la productivité, là, à long terme. Puis
on voit que les Américains ont évidemment investi plus que tout le reste du
monde, peut-être sauf Israël, là, qui n'a pas été mesuré ici puis peut-être un
ou deux autres pays, mais il y a...
M. Beauchemin : ...relation
directe entre ça puis l'amélioration de la productivité.
M. Girard (Groulx) : Bien, on
voit que l'Union européenne, le Canada ne sont pas particulièrement
performants, là. Ce n'est évidemment pas le seul facteur, là, mais on veut des
entreprises qui investissent, on veut des entreprises qui innovent. Puis,
clairement, les chiffres qui sont là montrent que ce qui est fait au Canada est
insuffisant.
M. Beauchemin : Puis c'est
quoi, selon vous, les autres facteurs?
M. Girard (Groulx) : Bien,
d'abord, il y a le crédit d'impôt fédéral, là, qu'on appelle, en mauvais
français, le «shred», le crédit d'impôt recherche et développement, salaires
des chercheurs. Puis je pense que le S, c'est «salaries», puis R, «research».
Et, clairement, il y a une combinaison de politiques fiscales fédérales et
provinciales qui ne fonctionne pas. Et c'est pour ça que nous, on introduit les
dépenses de capital pour dire que ce n'est pas juste des salaires de
chercheurs, la recherche et développement, mais aussi des dépenses en capital,
ça prend des équipements. Le fédéral s'en va là aussi, puis nous, on ajoute la
précommercialisation, et donc, on élargit les dépenses admissibles en capital
puis dans le cycle de l'innovation. Ça fait que, normalement, on devrait, avec
ces assouplissements-là, augmenter la dépense, mais il faudra mesurer l'effet
de tout ça, là.
M. Beauchemin : Est-ce que
c'est planifié, là? On se parle entre nous, là, mais est-ce que c'est déjà,
donc, planifié, que le gouvernement se donne un objectif de quantification, là,
ici?
M. Girard (Groulx) : C'est
écrit qu'on s'est inspiré de recommandations d'experts et qu'on va évaluer la
performance de cela, on va le mesurer, on va l'évaluer, on va revoir les gestes
importants qu'on pose. C'est quand même extrêmement important, là, on abolit
huit crédits d'impôt, on le remplace par un, on en abolit neuf ou huit... neuf,
puis on le remplace par un. C'est quand même une réforme importante, là. Il y
avait 2,1 milliards de dépenses en recherche et développement. On abolit ça
puis là on a un nouveau crédit d'impôt avec une prévision à 2,4 milliards,
donc, net, un effort supplémentaire de 300 millions sur cinq ans, alors qu'on
est dans une période fiscale, budgétaire difficile, assouplissements, et que,
bref, on a... Puis il y a eu quand même un large processus de consultations
dans le cadre de la SQRI, Stratégie québécoise recherche, innovation. Bref, on
est... on pense qu'on pose les bons gestes. Il faudra voir si les chiffres le
confirment.
M. Beauchemin : D'accord.
Est-ce qu'il y a, donc, un endroit dans le calendrier où est-ce qu'on va se
dire... Est-ce que c'est à la fin de l'année fiscale du gouvernement? C'est
quand est-ce qu'on dit qu'on va les mesurer, ces effets-là?
M. Girard (Groulx) : Bien,
honnêtement, normalement, ce serait cinq ans. Cinq ans, c'est peut-être un peu
long. Certainement, à trois ans, il faudrait se poser des questions puis faire
une évaluation formelle après cinq ans.
M. Beauchemin : O.K. Puis
quand, donc, on a pris huit programmes, vous avez dit, huit, puis on a fait un
avec...
M. Girard (Groulx) : Neuf.
M. Beauchemin : Neuf. Neuf,
on en fait huit. J'assume que les beaux commentaires que j'ai entendus,
justement, de la FCEI... à savoir, ça optimise le temps de demande, la
paperasse. Quels sont les avantages que vous... peut-être lister, là, qui...
M. Girard (Groulx) : Bien, on
simplifie, on bonifie, on élargit, mais... certainement, on simplifie l'aide
fiscale, là, on la simplifie puis on la bonifie.
M. Beauchemin : Puis la
reddition de comptes, par exemple, parce qu'il y en a une, sûrement, qui est
attribuée, là, à ça, elle est donc simplifiée. Au lieu d'avoir huit redditions
de comptes, pour chaque portion de l'investissement, il y a une reddition de
comptes pour l'ensemble de l'oeuvre, j'assume, là?
M. Girard (Groulx) : Bien,
normalement, si, par exemple, vous étiez une entreprise, là, comme CAE ou Pratt
& Whitney, parce qu'on sait que...
M. Girard (Groulx) : ...le
secteur de l'aérospatiale fait beaucoup de recherche et innovation. Mais c'est
certainement plus facile de faire une reddition de comptes sur un programme que
sur neuf.
M. Beauchemin : Oui... O.K.
Parfait.
M. Girard (Groulx) : Maintenant,
peut-être que les neuf ne s'appliquaient pas à eux, là, mais...
• (17 h 30) •
M. Beauchemin : Je veux vous
amener à la page B-34. M. le Président, il nous reste combien de temps?
Le Président (M. Simard) : Il
vous reste 10 minutes 40 secondes.
M. Beauchemin : Parfait.
Excellent. Le plan PME. Donc, le plan PME, de 2025 à 2028, si je comprends
bien, là, c'est 42.3 millions de dollars. N'est-ce pas?
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Beauchemin : Puis avant,
ça s'appelait, je pense, le... je ne sais pas si c'est le plan... le Plan
québécois de l'entrepreneuriat. Ça a été remplacé par ça?
M. Girard (Groulx) : Si je
lis la page B-35, le plan PME : «Pour assurer afin de soutenir, faire
connaître les services, propose une vision intégrée commune. Ce plan vise les
détails.» En fait, les détails du nouveau plan n'ont pas été divulgués. Alors
là, la distinction entre le nouveau plan puis l'ancien plan, il faudra attendre
les paramètres du nouveau plan.
M. Beauchemin : Mais, c'est
ça, l'objectif. C'est que le Plan québécois de l'entrepreneuriat et ou a...
être remplacé par ça. N'est-ce pas?
M. Girard (Groulx) : On me
dit qu'essentiellement oui.
M. Beauchemin : O.K.
M. Girard (Groulx) : Qu'on
remplace... dans le plan PME 2025-2028, on remplace notamment le plan en
entrepreneuriat.
M. Beauchemin : O.K.
L'acronyme, c'était le PQE, je pense, que les gens utilisaient à l'époque?
M. Girard (Groulx) : Je n'ai
pas cet acronyme-là dans mon jeu des acronymes du gouvernement du Québec, là,
mais on pourra l'inclure.
M. Beauchemin : Il y avait...
Il y avait... Juste pour... de façon très spécifique, pour parler de ça, il y
avait 121,7 millions qui avaient été attribués au PQE.
M. Girard (Groulx) : Cinq
ans.
M. Beauchemin : Sur trois
ans. De 2022 à 2025.
M. Girard (Groulx) : O.K.
Mais c'est...
M. Beauchemin : De 2022 à
2025.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
M. Beauchemin : Donc, il y
a... il y a quand même une réduction ici de presque 78 millions de
dollars, là. Qu'est-ce que... Qu'est-ce qu'il y a d'autre dans le plan PME, je
veux dire, qui est différent du PQE? Il y en a-tu, des trucs pour bonifier
l'offre de soutien de repreneuriat, peut-être, qui étaient...
M. Girard (Groulx) : Bien,
tout l'ensemble des interventions aux PME, là... D'abord, les PME sont
éligibles à tous les programmes. Puis vous avez vous-même souligné qu'il y a
énormément d'interventions chez Investissement Québec, alors... en fait,
90 % des interventions sont sur des entreprises de moins de
200 employés. Donc, tout ce qu'on fait en PME n'est pas dans le plan PME.
Donc, je pense qu'on doit avoir une approche holistique puis regarder
l'ensemble de ce qui est fait pour les PME, là.
M. Beauchemin : O.K. Ça fait
que, donc, ce qui était dans le PQE avant, maintenant, c'est rendu quelque part
d'autre ailleurs?
M. Girard (Groulx) : Bien,
je... vraiment, je laisserais, lors de la présentation du plan PME, le ministre
responsable divulguer, là, qu'est-ce que lui considère est remplacé par ce
nouveau plan. Je n'ai pas de...
M. Beauchemin : O.K. Parce
que, quand on regarde ça juste comme ça, on voit qu'il y a...
M. Girard (Groulx) : Vous
comparez le PQE au plan PME puis...
M. Beauchemin : On voit qu'il
y a une réduction de 78 millions.
M. Girard (Groulx) : Vous
dites qu'il y a une réduction. Oui. Ce n'est pas les mêmes années non plus, là.
2022, on est dans l'aide postpandémique, là.
M. Beauchemin : Il y a ça. Il
y a l'inflation qu'on n'aura pas en 2025-2028, en l'espérant, etc. Mais
c'est... Mais, nonobstant, c'est... c'est quand même une réduction de
78 millions $ pour les PME. Ça fait que j'assume que ça va ailleurs.
M. Girard (Groulx) : Mais il
faudrait que je voie. On a de l'information additionnelle. Attendez un instant.
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : Bien
oui, ça remplace le plan PQE. C'est... C'est essentiellement...
17 h 30 (version non révisée)
M. Girard (Groulx) : …ce que ça
dit.
M. Beauchemin : D'accord.
Donc, il y a une baisse de 78 millions de dollars.
M. Girard (Groulx) : Ça, il
faudrait que je confirme, là, je n'ai pas les crédits du PQE, là. Je n'ai pas…
c'est un programme dont je ne suis pas responsable, mais c'est possible. C'est
possible que le… parce que, par exemple, il y a des sommes… Dans le budget, là,
lorsqu'on dit… vous amenez… soutenir et dynamiser… québécoise, puis là on dit qu'il
y a 900 millions pour des projets d'entreprises, là, favoriser la
réalisation de projets d'entreprises, et il pourrait y avoir des sommes là-dedans.
C'est… Je vais laisser le ministre responsable expliquer qu'est-ce que, selon
lui, couvre le nouveau plan par rapport à l'ancien. Je vais dire ça comme ça,
mais, d'un point de vue uniquement comptable, vous avez raison que les montants
sont inférieurs.
M. Beauchemin : J'essaie juste
de voir, tu sais, dans l'ensemble de l'aide du gouvernement au niveau des PME. Il
y a ce 78 millions là qui semble avoir été coupé, mais j'imagine qu'on va
être capable d'avoir une réponse, à savoir si c'est bel et bien le cas, puis, si
oui, où va se retrouver cet argent-là quelque part dans d'autres initiatives du
gouvernement, j'assume, d'autres mesures.
M. Girard (Groulx) : Bien,
toutes choses étant égales, par ailleurs, les… le budget total de l'économie
est en hausse, lorsqu'on exclut les pertes sur prêts, qui augmentent la dépense 2024-2025,
dont une des pertes est le projet auquel vous référez souvent. Mais donc, si la
somme des interventions est plus grande puis que 90 % des interventions… est
en PME, bien, ils bénéficient de l'effort supplémentaire.
M. Beauchemin : Bien,
justement, c'est parce qu'il y a dans le contexte justement de Northvolt, puis des
autres, là.
M. Girard (Groulx) : Dans le
contexte des efforts qui sont faits au niveau des crédits d'impôt, au niveau des
interventions directes, puis finalement les PME ont accès à tous les programmes,
là.
M. Beauchemin : Mais, en
termes de dollars absolus, à moins que ce soit identifié comme étant…
M. Girard (Groulx) : Si on
compare le PQE au plan PME et que vos chiffres sont justes, vous avez raison
que l'enveloppe est moins importante.
M. Beauchemin : L'enveloppe
est moins importante. D'accord. Je veux… Combien de temps qu'il me reste, M. le
Président?
Le Président (M. Simard) : Trois
minutes.
M. Beauchemin : Trois minutes.
On va essayer d'aborder, là, puis probablement qu'on va être obligé d'y revenir
dans le prochain bloc, là, mais le Fonds vert, donc, la Bourse du carbone rend
le Québec de façon… à la pompe, là, si on peut dire ça ainsi, là, moins
compétitif, n'est-ce pas?
M. Girard (Groulx) : 0,09 $
le litre.
M. Beauchemin : Exact.
0,09 $, c'est ça que ça représente. Est-ce que... est-ce que vous avez une
idée de comment… bien, au niveau de la compétitivité, parce que c'est difficile
de partir de Québec, puis aller se tinquer au Nouveau-Brunswick ou en Ontario,
là, O.K., mais comment qu'on pourrait réduire l'effet négatif, selon vous, de
ça?
M. Girard (Groulx) : Bien, c'est…
il y a… évidemment le geste qui a été posé par le gouvernement fédéral amène un
questionnement. J'ai quelques commentaires à faire là-dessus. D'abord, ce n'est
pas trop clair quels gestes suivront l'élection. Est-ce qu'il y aura une… par
exemple, est-ce que le Canada pourrait joindre la Bourse du carbone Québec,
Californie? Donc, tout le monde payerait le 0,09 $. Est-ce qu'il pourrait
y avoir une bourse canadienne pour que les échanges soient est-ouest?
M. Beauchemin : …
M. Girard (Groulx) : Bien moi,
je crois au principe qu'une bourse, c'est positif lorsque le plus de monde possible,
je suis à peu près convaincu que vous adhérez à ce prix-là, alors il faut y
croire. Mais… puis là, il y a le fait qu'évidemment, là, vous me mettez dans
une drôle de situation. Vous me demandez de défendre le programme fédéral qu'eux-mêmes
ne défendent plus, mais essentiellement eux, il y avait une taxe à la pompe et…
M. Girard (Groulx) : ...l'argent
était retourné dans les provinces où elle était perçue sous la forme d'une
remise pour les contribuables. 90 % de la remise allait aux individus ou
aux ménages et 10 % aux PME. Or, les PME payaient plus que 10 % des
taxes, donc, net-net, 0,19$. Les contribuables sont perdants avec l'abolition
de la taxe carbone. Bon, mais une fois qu'on a dit ça, les contribuables voulaient
cette abolition. Alors, il y a des aspects politiques qui dépassent mes
compétences économiques. Mais ils ont aboli une taxe qui correspondait à peu
près à 0,19 $, et ils vont avoir un dernier paiement du rabais le 22 avril, et
il n'y aura plus de rabais, et, net-net, les citoyens seront perdants. Voilà.
• (17 h 40) •
Le Président (M. Simard) : En
conclusion, 10 secondes.
M. Beauchemin : Non, mais
c'est correct. On pourra continuer. J'ai d'autres questions sur le Fonds vert.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous. Je cède la parole à la députée de Huntingdon, qui dispose d'environ 17
minutes.
Mme Mallette : Merci, M. le
Président. On en est loin, mais, bon, on a des questions, je pense, qui sont
très intéressantes, parce que je vais vous amener dans le secteur économique,
puis au niveau surtout de la mondialisation puis de l'importance, je pense
qu'il y a des gestes qui ont été posés dans le budget. On sait que la
mondialisation, ça reste... c'est croissant. Les transformations économiques
sont rapides. C'est pourquoi que la représentation du Québec à l'international
joue un rôle clé pour assurer son rayonnement, défendre ses intérêts et
stimuler les échanges commerciaux surtout dans le contexte économique actuel.
Le Québec doit renforcer ses relations avec ses partenaires afin d'attirer des
investissements, soutenir des entreprises exportatrices... son expertise dans
des secteurs stratégiques comme les technologies propres, l'intelligence
artificielle et l'aérospatial.
Ça concerne aussi naturellement la PME,
puis que, moi, j'ai fait partie. Puis on exporte beaucoup, hein, les PME. On
entend beaucoup parler des grandes entreprises, mais les PME aussi. Puis le
gouvernement, bien, il a mis en place des réseaux de délégation puis de bureaux
à l'étranger pour représenter la province sur la scène diplomatique économique.
Puis, les PME, on se sert beaucoup de ces délégations-là pour aller sur place.
Donc, c'est essentiel d'adapter cette présence aussi aux nouveaux enjeux puis
investir dans les initiatives qui permettent d'accroître l'influence du Québec
à l'échelle mondiale.
Dans le budget, c'est quoi, les
investissements qui sont prévus pour renforcer la présence du Québec sur la
scène internationale et favoriser le développement des relations économiques?
M. Girard (Groulx) : Alors
ça, c'est... Merci pour la question. M. le Président, c'est à la page B-15, les
crédits sont de l'ordre de 30 millions sur cinq ans, et puis, évidemment, pour
consolider les représentations à l'étranger et donc soutenir. Et il y a eu du
mouvement, là, il y a un an, on aurait dit : Direction États-Unis, tout le
monde s'en va aux États-Unis, puis on a ouvert des délégations, Salt Lake City,
puis Las Vegas, la Californie, Seattle. Puis là c'est peut-être moins le thème
du jour, un peu plus l'internationalisation puis, finalement, Paris, Londres,
Dublin, ce n'est pas si fou...
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : ...Madrid.
Voilà. Alors, tout ça évolue. Mais c'est certain que le ministère des Relations
internationales fêtait son 60e anniversaire cette année, M. le Président. Et le
Québec est chanceux d'avoir ces professionnels-là. Et, bien sûr, le ministère
des Relations internationales, j'étais avec eux hier soir. Nous avions le
gouverneur de l'Utah qui visitait le Québec avec 40 entreprises, et le consul
américain à Montréal nous a reçus et la délégation. Tout le personnel du
ministère des Relations internationales du Québec prend ça en charge, le
protocole, puis c'était vraiment professionnel, bénéfique. Et, bien, il faut
que je le dise, là, parce que ce n'est pas toujours évident dans le contexte
actuel, mais on a rencontré de nombreux Américains bien sympathiques.
Mme Mallette : Je n'en doute
pas, ça reste quand même des partenaires économiques. Moi, je viens des
régions, hein, puis le secteur agroalimentaire, c'est important, puis les
régions du Québec, mais ça contribue surtout à la vitalité des secteurs clés...
Mme Mallette : ...donc, on a
parlé de l'agroalimentaire, qui me concerne particulièrement, mais il y a aussi
la foresterie, le tourisme, l'énergie, les ressources naturelles. Donc, loin de
se limiter à des pôles urbains, l'économie du Québec repose sur un maillage
régional fort. Puis, en soutenant activement ces secteurs stratégiques, le
Québec s'assure non seulement de renforcer son économie mais aussi de préserver
l'identité et la vitalité des régions pour les générations futures. On veut
habiter tout notre Québec, puis, pour ça, il faut fournir aussi de l'emploi dans
ces régions-là.
Comment le budget favorise-t-il l'essor
économique des régions en soutenant la diversification des industries et la
création d'emplois de qualité?
M. Girard (Groulx) : Bien, je
tiens à dire que les régions... on pense souvent aux ressources naturelles,
c'est sûr, le bioalimentaire, la foresterie, le tourisme, mais il y a aussi des
entreprises innovantes, performantes en région. Il ne faut pas associer
uniquement régions et ressources naturelles. Il y a des entreprises stratégiques.
Puis j'entends souvent mes collègues de
l'Ouest canadien dire que le secteur de l'énergie est très intensif en
technologies. Bien, c'est le cas aussi pour nous, là. Par exemple, si on prend
Rio Tinto, bien, passer de l'aluminium, tel qu'il est conçu aujourd'hui, à
l'aluminium vert va nécessiter toute une transformation, innovation, et,
bref...
Alors, on fait ce qu'on s'attend à ce
qu'un bon gouvernement ferait, c'est-à-dire le tourisme, la foresterie,
l'agriculture, le bioalimentaire, les minéraux critiques et stratégiques, mais
plus que ça, on croit aussi aux entreprises stratégiques et innovantes en
région.
Mme Mallette : Merci. Là où
vous m'avez parlé... justement, on a parlé d'agroalimentaires, ça fait que je
vais vous amener justement vers ce secteur-là. Ça joue un grand rôle, quand
même, hein, pour la sécurité alimentaire, mais stratégique aussi, dans
l'économie du Québec. Les agriculteurs sont des entrepreneurs avant tout puis
ils ne font pas juste assurer l'autonomie alimentaire... la vitalité des
régions puis la création surtout de milliers d'emplois. Que ce soit par la
production agricole et la transformation alimentaire, cette industrie fait face
à de nombreux défis, là. On se souvient du fameux été 2023, où est-ce que...
nos fermes, bien, elles doivent s'adapter aux changements climatiques puis au
manque de main-d'œuvre. Dans le cadre de notre budget 2025-2026, c'est quoi,
les mesures qui sont prévues pour soutenir le développement du secteur
agroalimentaire et assurer sa résilience face aux défis économiques et
environnementaux?
M. Girard (Groulx) : Alors,
il y a deux programmes principaux : le Plan pour l'agriculture durable,
qu'on bonifie de 100 millions, ce qui fait que les sommes... puis, ensuite, il
y a la Politique bioalimentaire, qui, elle, a un horizon 10 ans, qui... on me
dit qu'en 2025-2026 et 2026-2027, elle est dotée de plus de 225
millions de dollars, là, pour la Politique bioalimentaire du Québec.
Alors, ça, ça permet, là, d'assurer la
pérennité du secteur, renforcer son impact. Et c'est le principal outil
d'intervention du ministère de l'Agriculture pour soutenir l'industrie. Puis on
a, à la page B.57, là, c'est donc... «accroître productivité et compétitivité
des secteurs, valoriser le potentiel des territoires, intensifier la réponse
aux changements climatiques», je pense, qui était notamment le sens de votre
intervention, «l'adoption de pratiques durables et renforcer la collaboration
entre les acteurs et stimuler l'innovation». Parce que ça aussi... il y a de la
technologie puis de la valeur ajoutée dans le secteur agricole.
Mme Mallette : Effectivement,
hein, même dans la pratique, quand on veut allier l'économie avec le côté vert,
je pense que c'est vraiment par l'innovation...
Mme Mallette : ...que nos
agriculteurs vont se distinguer. Entre autres, là, il n'y a pas si longtemps,
j'ai assisté à la démonstration d'une machine qui ciblait la mauvaise herbe.
Donc, on économisait 75 % d'herbicide, donc c'est bon pour
l'environnement, mais c'est aussi bon pour la culture. Donc, c'est très
intéressant.
• (17 h 50) •
Il y a un programme d'ailleurs
d'investissement en croissance durable, je pense que c'est AP58, est-ce que
vous pourriez m'en parler un petit peu plus de ce plan-là?
M. Girard (Groulx) : C'est le
programme qu'on appelle le PICD, je ne sais pas si vous le connaissez sous
cette appellation, le programme d'investissements pour la croissance durable
qui finance des projets. Puis ça, c'est un programme qui passe par la Financière
agricole du Québec. Alors, finance des projets pour diversifier la production
et offre un soutien aux jeunes agriculteurs, entreprises agricoles confrontées
à des besoins de liquidités, donc du financement.
Mme Mallette : C'est un
levier aussi parce que, dans le fond, on investit, mais le secteur aussi va
investir, c'est ce que je comprends.
M. Girard (Groulx) : C'est à
dire qu'on donne les capitaux à la Financière agricole qui connaît le terrain
et donc peut intervenir de façon précise.
Mme Mallette : Puis là il y a
toujours quelque chose qui est relié, hein, quand on parle d'agroalimentaire,
bien, c'est aussi l'aide alimentaire. Puis, dans les dernières années, avec la
hausse du coût du panier d'épicerie, ça a quand même particulièrement affecté
les ménages les moins bien nantis, qui implique des ressources additionnelles
sont requises pour répondre aux besoins grandissants d'une partie de la
population en ce qui concerne le soutien alimentaire. Puis les organismes, ils
ont d'ailleurs salué votre budget pour l'aide accordée à leur mission, est ce
que vous pouvez m'en dire plus? Qu'est ce qu'ils voulaient dire ces
organismes-là? Pourquoi qu'ils vous ont salué, puis notamment sur les
investissements à l'aide alimentaire? Je pense, c'est dans C54-58, là.
M. Girard (Groulx) : Attendez,
là, C58, C57. Oui. Non, pas C57. C58. Voilà. O.K. Et C59, tout ce qui a été
fait. Mais en fait, encore une fois, on intervient via ceux qui sont sur le
terrain et connaissent ça, notamment les banques alimentaires du Québec, le
Club des petits déjeuners, la Cantine pour tous, la Tablée des chefs. Et la
somme de nos interventions depuis 2022, où la... il y a eu des demandes
supplémentaires, totalisent 176 millions.
Mme Mallette : C'est quand
même considérable. Puis on... Vous avez parlé d'aide alimentaire, le secteur
scolaire, je pense que, dans C32, il y avait un petit peu plus de détails,
parce que moi, ça me touche particulièrement dans ma région, où est-ce que
notre indice de dévitalisation est particulièrement... de défavorisation est
particulièrement élevé. On a des clubs des petits déjeuners notamment, puis
c'est particulièrement apprécié, hein, un enfant qui a faim, bien, on s'entend
qu'il va apprendre moins bien. Donc, son épanouissement aussi total est
affecté, hein, parce que si ça va moins bien à l'école, mais c'est tout ce qui
s'enchaîne au niveau de son estime de lui-même. Je le sais aussi qu'il y a des
ententes entre les deux paliers de gouvernement qui ont eu lieu, puis ça, bien,
prime abord, ça va bénéficier surtout nos jeunes. Est-ce qu'on pourrait
peut-être juste donner un petit peu plus de détails sur cette aide-là?
M. Girard (Groulx) : Je vais
essayer de vous faire sourire, il n'y a rien comme l'imminence d'une élection
fédérale pour inciter les partis à s'entendre.
Mme Mallette : On aime ça.
M. Girard (Groulx) : J'ai
réussi à vous faire sourire.
Mme Mallette : Toujours, M.
le ministre, surtout pour la bonne cause. Ça a été quoi le résultat de cette
fameuse entente-là? Je vois que vous avez usé d'opportunité, on vous en saurez
gré.
M. Girard (Groulx) : L'entente
totalise 65 millions sur trois ans pour financer l'alimentation scolaire
dans les écoles qui sont priorisées par le gouvernement du Québec. Alors,
toujours dans le respect des juridictions du gouvernement.
Mme Mallette : Mais c'est
super. Est-ce que vous aimeriez rajouter quelque chose au niveau de
l'agriculture, M. le ministre? Parce qu'il y a un élément qu'on n'a pas porté à
l'attention de ceux qui vous écoutent, que vous en auriez parlé
particulièrement, qu'est ce que vous devriez dire à nos agriculteurs aussi?
M. Girard (Groulx) :
...que, moi, je ne connais rien en agriculture, mais que mon épouse, dans sa
famille, avait une ferme laitière de 300 têtes et que le ministre de
l'Agriculture est bien chanceux d'avoir une aussi bonne cheffe de cabinet parce
qu'elle travaillait avec nous avant.
Mme Mallette : Ha, ha,
ha! Donc, notre ministre a fait des bonnes représentations.
M. Girard (Groulx) : ...
Mme Mallette : C'est pour
ça qu'on a un aussi bon budget pour l'agriculture.
M. Girard (Groulx) : Non,
non. Chantal n'était pas ma cheffe de cabinet. Non, non, c'est un mélange deux...
C'est un mélange des deux histoires.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Il vous reste deux minutes, chère collègue, si tant est que vous
souhaitiez les prendre.
Mme Mallette : Ça fait le
tour de mes questions. Je vous remercie.
M. Simard : Je vous
remercie beaucoup. Je cède maintenant la parole au député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Beauchemin : Juste
pour clarifier, M. le Président, on a un bloc, ici...
Le Président (M. Simard) :
D'environ 20 minutes.
M. Beauchemin : Après ça,
il va rester un bloc au gouvernement.
Le Président (M. Simard) :
Oui. Et il vous reste un autre bloc.
M. Beauchemin : Après ça,
j'ai un dernier bloc.
Le Président (M. Simard) :
Oui, ce n'est pas votre bloc final.
M. Beauchemin : Le
bloc... Ça sera le bloc final par la suite.
Le Président (M. Simard) :
Oui, absolument.
M. Beauchemin : D'accord.
Donc, juste revenir sur... Merci à tous. Merci, M. le ministre. Donc, pour le
Fonds vert, on est d'accord là-dessus, évidemment, c'est un marché. Donc, plus il
y aura de participants, évidemment, ça aiderait. Comme vous, j'assume que vous
considérez les probabilités qu'il y ait d'autres participants dans l'ensemble
du Canada, peu probable, disons.
M. Girard (Groulx) :
Bien, c'est-à-dire que le gouvernement actuel a été clair qu'ils abolissaient
la taxe carbone. Ils n'ont pas été particulièrement clairs sur ce qui suivra.
Alors, il faudra attendre.
M. Beauchemin : D'accord.
M. Girard (Groulx) : Je
ne pense pas que le gouvernement... Par exemple, si le gouvernement actuel
était réélu, je ne pense pas que M. Carney ou M. Guilbault vont se
contenter de simplement abolir la taxe carbone. Il va... Ils vont certainement
vouloir poser des gestes envers...
M. Beauchemin : Y a-tu
quelque chose qu'ici au Québec on pourrait faire pour améliorer le nombre de
participants au Fonds vert, bien, au programme?
M. Girard (Groulx) :
Bien, il y a l'État de Washington qui était intéressé. Est-ce qu'ils sont
toujours intéressés suite à la nouvelle administration américaine? Je n'ai pas
d'information là-dessus. Je pense qu'il faut être honnête, ça évolue moins bien
à court terme qu'on l'aurait voulu ou cru, mais nos responsabilités
environnementales ou inter... Notre responsabilité envers les générations
futures, les changements climatiques sont là, la planète se réchauffe. Donc, il
faudrait probablement voir au-delà du cycle de cette administration, puis
continuer à poursuivre les efforts.
M. Beauchemin : Puis pour
nous, ici, au Québec, dans le Fonds vert, combien est-ce qu'il y a d'accumulé
actuellement?
M. Girard (Groulx) :
Combien de?
M. Beauchemin : Il y a
d'accumulé?
M. Girard (Groulx) :
D'accumulé? Est-ce que vous parlez des surplus?
M. Beauchemin : Oui,
c'est ça.
M. Girard (Groulx) : Ah!
Ça correspond à peu près au déficit du FORT. Alors, moi, je fais un peu une
adéquation entre un surplus puis un déficit net, net, zéro.
M. Beauchemin : Il n'y a
pas grand-chose. O.K. Parfait.
M. Girard (Groulx) : Il
n'y a pas grand-chose, mais c'est de l'ordre de 1,5 milliard.
M. Beauchemin :
1,5 milliard. O.K. Je vais vous amener sur un autre...
M. Girard (Groulx) :
Bien, juste pour les gens qui nous écoutent, là. Parce que les gens
disent : Ah! Il y a un surplus dans le Fonds vert? Dépensez-le.
M. Beauchemin : O.K.
M. Girard (Groulx) : Donc
ça, c'est un peu comme si vous aviez une facture d'électricité moins élevée,
excusez-moi, puis une facture d'assurance plus élevée et que, net, net, vous
n'aviez pas plus d'argent dans votre compte. Mais si la conclusion que vous
vous tirez, c'est que vous devez dépenser plus parce que vous avez une facture
d'électricité moins élevée, bien, vous allez dépenser plus et donc avoir des
sorties de fonds. Alors, nous, on a une situation où le Fonds vert est en
surplus, mais le Fonds de réseau de transport terrestre est en déficit. Ça fait
que si je dépensais le surplus, bien, j'aurais un déficit de... Si je dépensais
un surplus de 1,4 milliard, bien, je n'aurais pas un déficit de 13,6 %,
j'aurais un déficit de 15 %. Donc, pas tellement d'intérêt pour dépenser
le surplus qui compense pour le déficit du FORT.
M. Beauchemin : Non. Je
veux vous amener...
M. Beauchemin : ...dans un
autre ordre d'idées, dans les pages F-24, 30, 36, 62 et 64, là, on parle
des sociétés d'État, commençons avec. Donc, si on considère, là, qu'il y a eu
un article, là, qui a été écrit, là, qu'il y a un revirement de situation, les
revenus d'Hydro-Québec diminueront de façon importante, là, l'article qui avait
été écrit, là, dans...
• (18 heures) •
M. Girard (Groulx) : Bien
Hydro-Québec...
M. Beauchemin : ...Le Journal
de Montréal, en fait, là.
M. Girard (Groulx) : Je
pourrais vous donner un peu ce qui se passe.
M. Beauchemin : Oui.
M. Girard (Groulx) : C'est-à-dire
qu'en 2023 il y a eu une sécheresse au Québec.
M. Beauchemin : Exact.
M. Girard (Groulx) : Puis
qu'il y a eu notamment des feux de forêt. Mais la sécheresse a diminué les
précipitations dans le Nord-du-Québec, dans les trois réservoirs principaux
d'Hydro-Québec. Ça a fait baisser les niveaux d'eau. Et l'impact sur nos
revenus de ces niveaux d'eau... Parce que la sécheresse... les faibles
précipitations se sont poursuivies en 2024. Alors, en fait, on a moins d'eau
dans les réservoirs pour trois ans, qui est une... en termes de probabilité,
là, une occurrence inférieure à 2 % de probabilité, bien qu'elle se
réalise. Parce qu'il faut bien dire que, selon la science puis tous les
experts... pas tous, mais en grande majorité, les changements climatiques
devraient amener plus de précipitations dans le Nord-du-Québec et non pas
moins. Mais il n'empêche qu'on aura des occurrences de sécheresses que nous
avons présentement. L'impact de ça, c'est près de 1.5 milliard de moins de
revenus pour trois ans consécutifs. Donc...
M. Beauchemin : Par année?
M. Girard (Groulx) : Par
année. Donc, un total de près de 4.5 milliards. Il faut comprendre que,
lorsque les niveaux d'eau sont bas, on ne vend pas sur le marché spot
américain, qui est là où on va chercher le meilleur prix.
M. Beauchemin : Donc, l'année
passée, quand il y a eu l'effort de contraction budgétaire, là, qui avait été
demandé à toutes les sociétés d'État, Hydro-Québec avait eu un mandat de...
M. Girard (Groulx) : Sur cinq
ans.
M. Beauchemin : Sur cinq ans.
M. Girard (Groulx) : C'est
tout sur cinq ans.
M. Beauchemin : Oui.
M. Girard (Groulx) : Alors,
Hydro-Québec, clairement, ne contribue à rien à court terme.
M. Beauchemin : O.K. Parce
que c'était ou bien une baisse des dépenses ou une augmentation des revenus.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Chaque société d'État... Si on prend comme Loto-Québec, ils peuvent capturer
les parts de marché du jeu en ligne, donc eux peuvent aller chercher des revenus.
Société du cannabis, bien là, on s'est rendu compte qu'il y avait quand même
une forte consommation de cannabis par vapotage, c'est autorisé par Santé
Canada, on était maintenant la seule province qui n'avait pas de vapotage,
alors, pour remplir la mission de légaliser le cannabis, il y aura
éventuellement du vapotage de cannabis offert à la SQDC, donc revenus
supplémentaires. Puis, si on prend la SAQ, bien, il n'y a pas de demande, la
consommation d'alcool est au mieux stable à... diminue, alors là, clairement,
il faut qu'il y ait un effort au niveau des coûts. Et puis on a vu que les
coûts à la SAQ, bien, il y a le coût des marchandises vendues, c'est-à-dire
qu'on peut mettre de la pression pour réduire le coût des marchandises vendues,
mais il y a des limites à ce qu'on peut faire, bien que la SAQ soit très
puissante. Mais les succursales et les employés sont des dépenses importantes.
M. Beauchemin : Je comprends.
Je voulais vous garder sur Hydro-Québec, mais merci d'avoir été un peu partout.
Parce que chacune de ces sociétés-là ont eu un objectif de «netter» un certain
dollar.
M. Girard (Groulx) : Oui.
D'efficience. Et...
M. Beauchemin : D'efficience,
que ce soit en réduction de coûts ou que ce soit en augmentation de revenus.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Bien, nous, on a fait des demandes, puis chaque société a choisi, fait des
propositions. Puis on avait une préférence pour couper des coûts à augmenter
les revenus. Mais, quand même, que Loto-Québec ait capturé du marché en ligne,
ça, c'est très bien.
M. Beauchemin : Parce que,
ça, il y a-tu un tableau quelque part? Parce qu'on l'a cherché. On ne l'a pas
vu.
M. Girard (Groulx) : Page F-62.
On donne seulement les montants globaux. On ne divulgue pas par société d'État.
Alors...
M. Beauchemin : O.K. Donc,
ça, c'est le geste identifié, là, à cinq point... sur un total de six ans, de
19 milliards. C'est ça, à F-62?
M. Girard (Groulx) : Oui.
Mais, moi, je le regarde plus en 6 milliards...
18 h (version non révisée)
M. Girard (Groulx) : ...en
2029-2030, 3 milliards aux dépenses, 400 millions aux sociétés d'État, 2,6
milliards au Revenu, dont 700 millions concernent le gain de capital qu'on va
perdre.
M. Beauchemin : Donc, grosso
modo, 5,6 milliards.
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Beauchemin : Puis ça, ça
va être en 2029-2030.
M. Girard (Groulx) : Bien,
5,2.
M. Beauchemin : 5,2. 700
millions.
M. Girard (Groulx) : On va
perdre 700.
M. Beauchemin : O.K. Donc,
puis ça... ça fait que ça, c'est de l'effort net, de façon consolidée, mais là,
avec Hydro-Québec, comme rien n'a été annoncé, est-ce que ça met un petit peu
ça sous questionnement...
M. Girard (Groulx) : Non.
Non, parce que déjà, en 2025, on voit une légère amélioration de l'hydraulicité
qui incite à confirmer que la situation va se régulariser tel que les modèles
le prédisaient. Mais on verra bien, là, il y a la neige, puis viendra le
printemps puis la pluie, mais on a un peu plus d'hydraulicité qu'on en avait
prévu dans le budget, actuellement, en disant, là, que les prévisions ont été
faites en janvier, puis là on est en avril. Ça, c'est un.
Deux, bien, il faut être bien conscient
que, là, il y a un contrat avec le Massachusetts et un contrat avec New York
qui s'en viennent dans les deux prochaines années, et puis là on va convertir
des ventes spots en contrats à terme fixes. Ça, ça va amener des revenus
stables.
M. Beauchemin : Et ça, ça va
dépendre de notre capacité hydraulique d'être maintenue.
M. Girard (Groulx) : Oui,
mais... Bien, c'est sûr qu'on va livrer, là. Alors, ça veut dire que s'il y
avait faible hydraulicité, il faudrait importer de l'énergie d'ailleurs. Mais
là l'objectif, c'est évidemment d'exporter l'hydroélectricité qu'on produit
ici.
M. Beauchemin : O.K. C'est
quoi, l'impact sur le gouvernement du Québec, sur le fonds consolidé, du
dividende, là, d'Hydro-Québec, là, dans les projections, là, comme pour les
prochaines années?
M. Girard (Groulx) : Entre 3
et 3,5 milliards.
M. Beauchemin : Par année.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Puis on voit que, dans les trois dernières années, on «run» autour de 2.
M. Beauchemin : C'est ça.
M. Girard (Groulx) : Là, il faut
bien dire qu'on a intégré l'impact sur le dividende de Churchill Falls, là, ça
fait que, là, les... Dans le fond, Hydro-Québec, il y a plusieurs choses qui
bougent : l'hydraulicité, les contrats d'exportation, les contrats d'approvisionnement,
Churchill Falls, puis il m'en manque un... le projet de loi no 69, auquel vous
participez, peut être.
M. Beauchemin : Pas moi, non.
M. Girard (Groulx) : Non?
Bon. Bien, il y a ce projet de loi là, là, qui... Régie de l'énergie, tout ça.
Ça fait que, bref, Hydro-Québec, ça bouge beaucoup.
M. Beauchemin : C'est quoi, l'impact
des investissements d'Hydro-Québec qu'on entend parler, là, pour les prochaines
années?
M. Girard (Groulx) : Bien, c'est
135 milliards sur 10 ans, mais ce n'est pas linéaire, là, c'est moins élevé au
début. D'ailleurs, là, on leur a demandé de regarder s'ils pouvaient accélérer,
étant donné le climat économique difficile.
M. Beauchemin : O.K.. Donc,
évidemment, ça ne va pas être sur les revenus, parce que j'assume que les
emprunts vont être capitalisés. Donc, les intérêts, en tant que tels, c'est cet
aspect-là des intérêts qui vont réduire. j'assume.
M. Girard (Groulx) : Bien, c'est-à-dire
qu'eux, s'ils font les investissements en capitaux, c'est pour produire de l'énergie,
puis via le mécanisme de la régie, leurs coûts sont imbriqués puis il y a un
profit sur le capital. Puis, bref, s'ils font des investissements, bien, ça va
se refléter dans les tarifs.
M. Beauchemin : O.K. Donc, ça
va être net positif? J'assume, évidemment, là.
M. Girard (Groulx) : Bien,
généralement, on fait des investissements pour augmenter la... Tu sais, il y a
de la maintenance. Avec une bonne maintenance vient une amélioration de la
production. Si on prend un vieux barrage puis on le maintient, bien,
généralement, une fois que les investissements sont complétés, la puissance va
être meilleure qu'avant, mais, certainement, l'ajout de capacité va amener des
revenus supplémentaires, oui.
M. Beauchemin : Puis
Terre-Neuve, Churchill Falls, c'est quoi, l'impact pour les... à court terme
pour les revenus d'Hydro-Québec? Il y en a-tu qui...
M. Girard (Groulx) : …je ne
suis pas convaincu de tout ce qui a été divulgué. Il y a une entente
préliminaire. Je ne voudrais pas être le porteur, là, parce que, moi,
évidemment, j'ai de l'information confidentielle. J'ai été… le ministère des
Finances a suivi les négociations entre le gouvernement de
Terre-Neuve-et-Labrador et Hydro-Québec pour les impacts financiers. Alors,
j'ai de l'information supplémentaire à ce qui a été divulgué lors des
conférences de presse, tout ça. Alors, je préférerais que vous posiez ces
questions-là à Hydro-Québec, qui, eux vous donneront toute l'information. Mais
c'est certain que c'est… si on prend à capacité constante, là, les mégawatts
que nous avons actuellement, il y a un échange de cash flow, c'est-à-dire qu'on
va payer plus jusqu'en 2041, mais qu'en échange on sécurise l'accès à prix
compétitif de 2041 à 2075.
• (18 h 10) •
M. Beauchemin : Qu'on a
actualisé en dollars d'aujourd'hui, cet avantage-là.
M. Girard (Groulx) : Ça fait
que, bon, tout ça, c'est actualisé, le coût des fonds, Hydro-Québec, puis le
coût des fonds d'Hydro-Québec n'est pas le même qu'à Terre-Neuve, etc. Chacun y
trouve son compte dans la négociation. Puis, après ça, il y a les… la capacité
additionnelle, c'est-à-dire qu'il y a Churchill Falls deux, qui est plus petit,
qui est un ajout, puis Gull Island. Tout ça fait partie de l'entente. Et donc
le gouvernement du Québec et Hydro-Québec font des investissements pour
sécuriser la capacité à avoir plus de capacité. Et cette capacité-là permettra
d'attirer les entreprises, de fournir des mégawatts aux entreprises existantes,
et donc va bénéficier l'économie du Québec.
M. Beauchemin : J'aurais
peut-être dû faire ce travail-là avant… puis de vous poser la question, mais je
ne sais pas si l'information, elle est disponible en tant que telle…
M. Girard (Groulx) : Bien, ce
qu'il faudrait regarder, c'est les documents qui ont été divulgués lors de la
signature de l'entente préliminaire. Éventuellement, il y aura une entente
finale et il y aura d'autres divulgations.
M. Beauchemin : Je voulais
juste en arriver à la question au niveau des agences, parce que j'imagine
qu'elles ont elles aussi donc participé, là. Est-ce qu'elles ont émis… Parce
que je n'ai pas vu… parce que je...
M. Girard (Groulx) : Les
agences accordent la… Hydro-Québec a le crédit du gouvernement du Québec, hein,
parce qu'ils ont des actifs, ils empruntent, ils ont des actifs, on leur donne
une garantie, mais le fait qu'Hydro-Québec augmente sa dette en vue d'avoir des
actifs supplémentaires, les agences voient ça positivement. Le fait qu'on
sécurise le contrat de Churchill Falls, c'est vu positivement.
M. Beauchemin : …positif, O.K.
Est-ce qu'ils ont émis une lettre pour opiner sur ce sujet-là?
M. Girard (Groulx) : J'ai…
Est-ce que… Martin, est-ce qu'il est ici? Je…
M. Beauchemin : Parce que
j'ai… j'ai comme googlé rapidement, mais je n'ai rien trouvé.
M. Girard (Groulx) : Je ne
crois pas…
Une voix : …
M. Girard (Groulx) : Ah!
Moody's a émis un commentaire. Donc, une des quatre agences a émis un
commentaire.
M. Beauchemin : O.K. D'accord.
Bon, combien de temps qu'il me reste, M. le Président?
Le Président (M. Simard) :
2 min 40 s.
M. Beauchemin : Je veux
revenir rapidement sur la Société des alcools. Le modèle d'affaires,
évidemment, fait face à un changement de clients, on peut dire, d'une certaine
façon. Ça va aller jusqu'où, selon vous, vous estimez, la réduction du volume
de la société des alcools?
M. Girard (Groulx) : Bien,
écoutez, la population augmente, mais la consommation par habitant chute.
Alors, grosso modo, d'après moi, on fait face à une demande qui va être
inchangée, à long terme. Puis maintenant, ce que des gens de notre âge
feraient, c'est-à-dire aller acheter de l'alcool dans une succursale de la SAQ,
au niveau des jeunes… ils sont peut-être moins portés à faire directement.
Donc, la SAQ a amorcé une réflexion sur comment rejoindre une clientèle qui est
moins portée vers l'achat en succursale. Il y a une réflexion là-dessus. Puis
si…
M. Girard (Groulx) : ...la
demande est fixe, et on veut augmenter la profitabilité ou à tout... la
maintenir. Il faut contenir les coûts, là. Donc, on est vraiment, à la SAQ,
dans un mode où... Il y a deux choses, il y a rejoindre la demande là où elle
est, parce que la clientèle plus jeune est moins portée vers les succursales,
je ne sais pas, là, comme les festivals puis des choses comme ça. Puis après ça
il y a la question des coûts, si les gens vont moins dans les succursales puis
qu'ils consomment moins, mais c'est normal qu'il y ait moins de succursales.
Puis si on veut plus de proximité, mais peut-être plus de points de vente, plus
d'agences, moins de succursales.
M. Beauchemin : Il y a l'idée
de peut-être regarder le modèle d'affaires dans son ensemble, remplit-il encore
la mission qui était initialement posée? Est-ce que de vendre une partie
d'Hydro-Québec ce ne serait peut-être pas aussi une solution?
Le Président (M. Simard) : En
conclusion.
M. Girard (Groulx) : De vendre
une partie de la SAQ?
M. Beauchemin : Oui.
M. Girard (Groulx) : Moi, je
n'ai aucun projet en ce sens là. Si vous avez une suggestion à me faire, je
suis ouvert, là. Nous, on... il n'y a pas de... il n'y a aucun qui est en
cours. Bien sûr, on va regarder ce qui se passe dans l'espace économique
canadien puis l'évolution du commerce de l'alcool au Canada.
Le Président (M. Simard) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Je cède maintenant la parole au député de Rousseau...
Bien, député de Masson, si vous préférez. Député de Masson.
M. Lemay : Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : Avec
grand plaisir pour 17 minutes.
M. Lemay : Très bien. Alors,
M. le ministre, je vais vous parler de sport puis je vais vous parler
d'excellence dans le sport. On va revenir à la page C36 de votre budget.
Mais rassurez vous, M. le ministre, là, je ne vous parlerai pas des Kings, là,
tu sais, on va parler de vraiment d'excellence dans le sport, du Réseau des
sports étudiants du Québec.
M. Girard (Groulx) : Pourtant,
ça a été un succès.
M. Lemay : Oui, c'est ça,
c'est pour ça que je faisais allusion quand même. Mais, bref, cette allusion,
je la laisse là pour le moment. Dites-moi, M. le ministre, quand on parle du
réseau étudiant du Québec puis dans... vous avez un financement de
15 millions, donc de 3 millions par année sur cinq ans, tu sais, on
vient promouvoir, là, vraiment, dans nos instances régionales, là, puis je
parle d'excellence parce que c'est tout notre réseau collégial et universitaire
qui peut en profiter, on parle aussi des installations de calibre national
international, international, des bonnes installations sportives pour la
pratique du sport d'excellence, et on parle aussi, là, de plusieurs ententes
avec les diverses fédérations sportives qu'on a au Québec, mais ça permet aussi
de soutenir des athlètes d'excellence. Puis on le sait, quand on veut avoir des
athlètes qui se rendent éventuellement jusqu'aux Jeux du Canada, les Jeux
mondiaux, voire les mêmes... les Jeux olympiques, ça prend quand même une
filière, justement, du développement sportif et récréatif, mais de ce côté-là,
on parle d'excellence sportive. Et puis on commence à identifier les athlètes
quand même assez tôt. Des fois, certaines fédérations sportives vont les
identifier au niveau espoir, ensuite, ils seront identifiés au niveau élite
relève et, par la suite, au niveau excellence. Il y a des bourses qui viennent
avec ça sous forme d'un crédit fiscal applicable sur leur rapport d'impôt.
Donc, on le sait, pour plusieurs jeunes, lorsqu'ils n'ont pas une grande source
de revenus, ça fait un retour d'impôt direct dans leur poche qui permet de
compenser pour les nombreuses compétitions qu'ils doivent faire au niveau
national et international. Donc, c'est un... c'est une aide quand même qui est
appréciée pour nos athlètes de haut niveau, et on peut penser à plusieurs
athlètes, là, tu sais, quand moi j'étais jeune, je regardais Sylvie Fréchette à
la télé ou Jean-Luc Brassard, mais là, maintenant, on regarde Mikaël Kingsbury,
puis on regarde d'autres athlètes qui performent extrêmement bien sur la scène
nationale, puis on est fiers de voir ces athlètes-là. À chaque fois qu'on peut
s'identifier, ça permet même à des jeunes de pouvoir dire : Moi, papa,
maman, j'aimerais ça pratiquer ce sport-là, parce que j'ai vu un tel à la
télévision puis ça, ça m'a inspiré. Donc, lorsqu'on parle de financement de
3 millions par année, je ne sais pas si vous voulez décliner un peu qu'est
ce qu'on peut utiliser à ça, mais je vous ai un peu mis la table, mais
dites-vous que c'est quand même un financement qui est apprécié par la
communauté et qui permet au réseau du sport étudiant du Québec de pouvoir
accompagner ces athlètes-là dans leur développement.
M. Girard (Groulx) : Mais
vous avez raison, c'est un programme qui est extrêmement apprécié. Et c'est
pour ça que, lorsque la ministre des Sports et des Loisirs nous a suggéré de
reconduire ce programme, on a... on était...
M. Girard (Groulx) :
...totalement d'accord, parce que c'est vraiment un programme important, qui a
fait ses preuves. Et, lorsqu'on a des programmes intéressants comme ça, il faut
les pérenniser.
• (18 h 20) •
M. Lemay : Puis moi, M. le
Président, permettez-moi d'interagir directement avec M. le ministre, là. Tu
sais, je prêche pour ma paroisse, mais dites-vous que là je vois que c'est un
montant constant dans le temps, là, de 3 millions par année. Mais si, dans
un éventuel budget, vous voudriez faire un rehaussement de ce programme-là, je
suis persuadé que c'est les jeunes et les athlètes d'élite, de relève et
d'excellence qui en seront ravis. Donc, en tout cas, c'est un souhait, là, je
suis persuadé que vous recevez des mémoires de plusieurs groupes et
d'associations, vous devez quand même faire un tri, mais dites-vous que ce
programme-là, de savoir, au moins, qu'il est pérennisé, on y est très heureux
de ça.
M. Girard (Groulx) : Mais
j'essaie, dans mon travail, de ne pas me laisser influencer par mes propres
biais. Et c'est sûr que j'aime beaucoup le sport, mais, à ce budget-ci, nous
avons choisi la culture, et j'aime la culture aussi. Bref, on analyse les
dossiers de façon froide et professionnelle, puis c'est pour ça qu'il y a
250 professionnels au ministère qui font un travail remarquable. Et, dans
ce cas-ci, il s'agit d'une reconduction d'un programme qui est apprécié, qui va
bien. Mais vous avez raison que des sommes supplémentaires auraient des effets
bénéfiques.
M. Lemay : Puis là, M. le
ministre, vous m'amenez à quelque part, parce que vous avez parlé
d'investissement en culture. On peut faire une association avec, aussi, le
tourisme. Puis je m'en irais à la page B-53, à ce moment-ci, du budget,
parce que justement, quand on appuie le secteur touristique, on a aussi des
festivals puis des événements touristiques d'envergure au Québec, pour lesquels
on fait... dans l'actuel budget, on a un rehaussement à partir de 2026-2027,
donc, sur quatre ans, de 80 millions.
Puis là j'aimerais juste essayer de
comprendre, M. le ministre, parce que, quand on lit les petites lignes, à la
page B-53, la dernière ligne, vous dites que cette somme s'ajoute aux
15,1 millions de dollars par année disponibles pour ce programme. Et donc,
là, j'aimerais juste m'assurer que j'ai bien fait une bonne compréhension de la
situation. Ça veut dire qu'à tous les ans il y a 15,1 millions. Et, à ce
budget-ci, vous venez annoncer qu'on va rajouter 20 millions sur quatre
ans pour un total de 80 au 15,1 qui est déjà là de base.
M. Girard (Groulx) : Bien, la
langue française est précise. C'est certain que, si on dit qu'on ajoute
80 millions à 15 millions, ça ressemble à 35.
M. Lemay : Mais c'est très
bien, ça. Donc, en fait, savez-vous quoi, M. le ministre? Quand on parle de
plusieurs événements touristiques que le gouvernement vient supporter, dans ce
côté-là… puis des fois, comme je vous ai dit, des grands événements, on
pourrait aussi le mettre dans la catégorie culture, parce que ça permet à un
grand nombre de personnes d'en profiter. Mais c'est aussi, si je peux me
permettre d'aller de ce côté-là, la promotion de c'est quoi, l'identité
québécoise, puis le Québec, ce n'est pas juste l'été, c'est aussi l'hiver.
Puis, lorsqu'on parle de l'hiver, tu sais, moi, je ne veux pas faire un poète
de moi-même, là, mais bref, tu sais, on a… on a des belles activités qu'on peut
faire, puis on peut justement se démarquer puis avoir cet attrait-là envers la
concurrence internationale, puis avoir de l'attractivité pour justement que des
touristes viennent en sol québécois, puissent découvrir qu'est-ce qu'on a comme
grands événements. Et puis on innove, justement, avec plusieurs activités, de
l'attractivité touristique hivernale pour prolonger notre saison touristique,
qui est déjà somme toute très forte pour la période estivale.
Mais est-ce que vous avez des
investissements, là, ou des orientations pour l'industrie touristique,
justement pour favoriser ces activités innovantes là pour développer le
tourisme d'hiver?
M. Girard (Groulx) : Bien,
moi, non. C'est certain, là, que, lorsqu'on voit ça, là, festivals et
événements, là, ça va du Grand Prix cycliste au Grand Prix de Formule un, là.
Alors, c'est d'un extrême à l'autre, là. Et puis le Festival d'été, puis
festival de la chanson, puis etc. Mais moi, je n'imprègne pas mes orientations,
là, à… On sait que, pour les compétitions sportives, sports et loisirs, ils ont
des fonds, pour les événements internationaux, Tourisme a des fonds, Sports et
Loisirs ont des fonds, puis c'est eux qui dirigent ça…
M. Lemay : ...en plus?
M. Girard (Groulx) : Par
exemple, mais je pourrais quand même vanter qu'il y aura un grand événement à
Rimouski, cette année, la Coupe Memorial, j'aimerais... je ne devrais pas
passer ça sous silence, qui est le championnat junior canadien, et le Québec
aura deux équipes sur quatre, donc sera très bien représenté.
M. Lemay : Puis d'ailleurs ça
représente un défi logistique pour l'offre d'hébergement, là. J'imagine que...
M. Girard (Groulx) : À
Rimouski?
M. Lemay : ...c'est assez
complet, là. Si quelqu'un veut essayer de se trouver une offre d'hébergement
durant la période, on doit faire quelques kilomètres.
M. Girard (Groulx) : Ah! ça,
je suis... bien, ça, c'est signe de succès, là. Je n'ai pas cette information.
M. Lemay : Bien. Très bien.
Donc, on suivra ça de près, mais.... Puis sans compter l'aide que vous faites
avec le programme qu'on a décliné tout à l'heure, là, les 80 millions
additionnels que vous ajoutez aux 15,1 millions déjà disponibles. Tu sais,
quand on regarde nos grandes sociétés d'État, qui, elles aussi, investissent
dans les grands événements, on pense à la SAQ... Des fois, moi, je vais au
Festival international de Lanaudière...
M. Girard (Groulx) : Ça, ce
n'est pas la même chose. Ça, c'est des commandites.
M. Lemay : Non, je comprends,
c'est des sommes qui s'ajoutent, dans le fond, au programme que vous avez déjà.
Parce qu'on voit, Loto-Québec, tu sais, Hydro-Québec, nos grandes sociétés
participent activement aux attraits touristiques et culturels. Puis c'est le
bienvenu, ce qui fait en sorte qu'on peut rayonner vraiment pour attirer des
touristes de l'international vers nos grands événements que vous avez
mentionnés tout à l'heure.
M. le ministre, j'aimerais qu'on regarde
ensemble, à la page B.54, on a deux mesures qui sont inscrites dans votre
tableau : maintenir le programme d'appui au développement des attraits
touristiques, mais, après ça, c'est prolonger le Programme d'accessibilité des
établissements touristiques. Et là, quand on regarde, ça, c'est 2 millions
cette année et 2 millions l'année prochaine, pour l'accessibilité aux
établissements touristiques. Est-ce qu'on doit comprendre que c'est une mesure
qui a été populaire, et qu'on arrive en fin de vie, et puis là qu'on a fait le
tour de l'accessibilité au Québec? Est-ce que c'est ça qu'on doit comprendre?
Parce qu'on voit qu'il y a une fin, là, dans le fond, à votre...
M. Girard (Groulx) : Je pense
que ce serait prétentieux d'affirmer qu'on a fait le tour. On a certainement...
la société a évolué, puis on a fait des progrès. Puis là on prolonge le
programme pour deux ans, mais je j'émettrais l'hypothèse que, dans deux ans, on
va se poser la question si on ne devrait pas le prolonger pour un autre trois
ans.
M. Lemay : O.K. C'est une
bonne nouvelle... pour les associations qui nous écoutent, parce qu'on regarde,
dans le secteur municipal aussi, on a plusieurs programmes d'accessibilité. Ce
n'est pas encore la panacée, ce n'est pas toutes les villes qui ont de la
disponibilité... J'essaie de vous formuler ma remarque, mais ce que j'essaie de
dire, c'est que, dans nos infrastructures et nos services publics, que ce soit
sur le monde municipal, ou gouvernemental, ou parapublic, dans le fond, avoir
de l'accessibilité à nos lieux, c'est très intéressant, ça permet, justement, à
ce que toute la population puisse y avoir accès, et donc de savoir que ce sera
peut-être rediscuté dans le futur, là, ça me convient, M. le ministre,
j'apprécie votre réponse là-dessus.
Écoutez, moi, je suis arrivé au terme de
mon bloc et je vais maintenant passer la parole à notre collègue.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Au député de Rousseau, qui dispose d'environ quatre minutes.
M. Thouin : Bien, merci, M.
le Président. Bien, c'est mon dernier... mon dernier quatre minutes pour cet
échange-là aujourd'hui. J'ai le goût de... J'ai... déjà à un projet de loi, il
y a quelques années. J'ai envie de vous offrir, M. le ministre, les quelques
minutes qu'il me reste pour peut-être déboulonner quelques mythes ou légendes
véhiculés par des collègues ou des journalistes depuis le dépôt du budget. On a
entendu un paquet d'affaires, là. Moi, j'ai entendu que c'est un déficit
historique, mais là on ne sait jamais si c'est en chiffre absolu ou dette-PIB,
réduction des investissements en santé, on ne sera pas capable de financer nos
services publics. Voilà. Donc, je vous laisse les trois, quatre minutes. Il y a
peut-être deux, trois mythes qu'on veut déboulonner. Je vous écoute.
M. Girard (Groulx) : Bien,
c'est certain, j'écoutais les analystes politiques, cette fin de semaine, et il
y avait évidemment beaucoup de commentaires sur le fait que
Maisonneuve-Rosemont est toujours planification puis n'est pas en réalisation.
Et j'entendais...
M. Girard (Groulx) : ...vraiment
beaucoup de critiques sur le plan québécois d'infrastructures, et c'est comme
si on parle beaucoup de ce qui n'est pas dans le plan, donc je trouve qu'on ne
parle pas assez de ce qui est dans le plan. Alors, il y a quand même
164 milliards d'investissements dans le plan. Il y a quand même un plan
qui est rehaussé de 11,7 milliards, 7 %. Alors, j'accepte la critique
qu'on n'en fait pas assez, je... je n'accepte pas la critique qu'on ne fait
rien, premier commentaire.
• (18 h 30) •
Ensuite, sur les hypothèses économiques,
je pense que nous hypothèses économiques sont à la bonne place, qu'on a des
bonnes provisions et puis que, là, tous ensemble, il va falloir voir comment la
situation évolue, et c'est une situation qu'on ne contrôle pas et qui est
centrée sur le président américain et l'évolution de sa stratégie de
négociation, ça fait que c'est dur pour nous, mais lorsqu'on regarde ce qui a
été annoncé le 2 avril, ce qui se passe au Canada, notre hypothèse de
10 % de tarifs qui avaient été... je pense que l'expression que j'ai
entendue le plus après le budget, c'était «lunettes roses», le ministre a des
lunettes roses, ses prédictions sont des prédictions jovialistes. Alors, nos
prédictions sont à la bonne place, et on a des professionnels, puis d'ailleurs
on est directement là où le secteur privé est. Quant à l'expression «déficit
record», bien, je rappelle à tout le monde que le PIB du Québec est maintenant
de 600 milliards de dollars. Alors, 10 milliards aujourd'hui, ce
n'est pas la même chose qu'autrefois, puis il y a eu des déficits deux fois
plus élevés en proportion du PIB autrefois. Mais je reconnais, je suis le premier
à reconnaître que le déficit à 1,8 % du PIB, déficit comptable. J'aimerais
beaucoup mieux qu'il soit à 1,5 % puis 1,3 %, je suis le premier à le
reconnaître. Je vous remercie.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Thouin : Merci, M. le
ministre.
Le Président (M. Simard) : Je
cède maintenant la parole à notre collègue de Marguerite-Bourgeoys...
M. Beauchemin : On est tous
excités, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
...qui dispose d'une vingtaine de minutes.
M. Beauchemin : Oui. On est
tous excités, Monsieur le Président, c'est le dernier bloc. Peut-être juste
pour revenir sur les dernières paroles du ministre, juste pour mettre les
choses en contexte cependant, c'est que depuis la mise en place de lois pour
l'équilibre budgétaire puis, etc. il n'y a jamais eu de déficit aussi gros par
rapport au PIB que ce que nous avons vécu dedans les dernières années juste
pour depuis. Avant, il n'y avait pas de loi et ça a débordé, et ça a fait ce que
ça a fait, mais après il n'y a pas eu d'aussi gros.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
Donc, ce n'est pas un déficit record.
M. Beauchemin : Bien, en
fonction du contexte légal dans lequel nous vivons maintenant, oui.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
M. Beauchemin : Puis c'est les
lentilles que je portais. Puis, en passant, il y avait trois de vos collègues
qui portaient du rose cette journée-là, donc la thématique lunettes roses était
peut-être appropriée, surtout qu'on a parlé tout à l'heure des des prévisions,
du taux moyen, des... des tarifs et puis évidemment de l'aspect, là, de... des
revenus suite... qui sont liés, là, à l'inclusion... du taux d'inclusion sur
les gains en capital.
Mais ceci étant dit, je crois qu'on a quand
même eu des raisons de s'inquiéter, c'est des chiffres qui parlent puis, comme
ça m'a déjà été expliqué dans une ancienne carrière, il y aurait eu un deuxième
11 septembre suivant le 11 septembre, les réactions de marchés
auraient été moindres, mais il y a eu les réactions significatives de tous les
participants de l'économie et des citoyens du Québec, l'an passé, lorsqu'il y a
eu l'annonce du déficit record. Il faut croire que c'est comme un vaccin parce
que les gens, cette année, ont moins réagi au déficit record de
13,6 milliards.
M. Girard (Groulx) : Je pense
que le facteur surprise l'an dernier...
M. Beauchemin : Exact.
M. Girard (Groulx) :
...c'était le coût des négociations avec le secteur public.
M. Beauchemin : Et on
pourrait en reparler tout à l'heure parce que justement j'ai un quatrième point
que je veux discuter avec vous là-dessus, mais, étant donné qu'il me reste peu
de temps, je vais y aller tout de suite avec les impacts que vous croyez qui
pourraient être réalisés avec une abolition des barrières tarifaires
spécifiques à celles du Québec par exemple, mais dans l'ensemble du Canada, ça
représenterait combien...
18 h 30 (version non révisée)
M. Beauchemin : ...pour le PIB
du Québec?
M. Girard (Groulx) : J'ai
entendu toutes sortes de chiffres. Ça va de 1 % du PIB à 4 % de façon
permanente. Je trouve que le chiffre de 4 % est très ambitieux. Alors,
moi, je... mes ambitions par rapport à ça sont modestes. Parce qu'on ne
remplacera pas un marché de 500 millions d'habitants avec 40 millions
d'habitants. Et donc mes ambitions sont modestes. Mais il faut néanmoins le
faire. Il faut néanmoins augmenter la compétition. Il faut néanmoins
reconnaître les ordres professionnels, les compétences, augmenter la
compétition en construction, camionnage. On peut libéraliser l'alcool, si on
veut, mais ce n'est pas ça qui va créer de la valeur. Bref, moi, je suis... Il
faut le faire. Par exemple, si on augmente la compétition en construction,
bien, ça va faire baisser les prix, le PQI, on va pouvoir en faire plus,
peut-être que ça pourrait permettre d'ajouter des projets, oui, mais je garde
une certaine réserve sur les effets tangibles de tout ça.
M. Beauchemin : J'ai cru
comprendre tout à l'heure, puis vais peut-être demander de l'aide à mon
collègue ici, il y avait comme 500 quelques réglementations spécifiques, là, au
Québec, dont plus de 65 %, si je me rappelle bien, sont spécifiques, là, à
la langue et évidemment, là, à la culture. Lorsque d'emblée... On s'entend tous
ça, là, que ça a été... c'est non négociable. Ça va être non négociable. Il y a
donc évidemment un enjeu. On parlait tout à... Vous parliez tout à l'heure de
la construction. Ça aurait été problématique d'avoir des gens qui peuvent venir
de l'extérieur mais qui ne parlent pas français pour coordonner des travaux sur
les chantiers. Ça fait que j'essaie juste de voir dans quels secteurs
spécifiques ou de quelle façon, peut-être, générale il y aurait moyen d'avoir
une amélioration de notre produit intérieur brut au Québec avec l'abaissement
des barrières tarifaires. Parce que je pense que c'est plus facile de l'imaginer
dans les neuf autres provinces, là, entre elles, mais nous, spécifiquement au
Québec?
M. Girard (Groulx) : Bien, la
plupart des gens qui regardent ça, parce que j'ai lu les études, ce serait le
Québec qui aurait le plus à gagner au niveau d'augmenter la compétition, par
exemple, dans l'industrie de la construction, au niveau du transport, encore
une fois, reconnaissance des diplômes. Ça fait que, je pense, il va falloir y
aller étape par étape. Moi, je suis extrêmement positif pour le secteur de la
construction, le secteur du camionnage, les reconnaissances de diplômes. Après
ça, c'est plus marginal, là. Il n'y aura pas un pipeline demain matin,
est-ouest, là. Ça prend des années, construire des pipelines. On le voit, là,
il s'en construit un au fédéral présentement, ça a pris des années puis des
dizaines de milliards. Ça fait qu'il ne se passera pas rien là. Livrer l'alcool
de la Colombie-Britannique à la maison puis et collecter la marge de la SAQ, ça
ne générera pas de valeur. Ça fait que, moi, construction, transport,
reconnaissance des compétences, c'est les trois secteurs, là, que je...
M. Beauchemin : Puis, ça, ça
représenterait combien?
M. Girard (Groulx) : Je n'ai
pas de chiffres, je ne suis pas un expert du commerce interprovincial, mais
encore une fois, entre 1 % et 4 % du PIB. D'après moi, 4 %, c'est
trop ambitieux. D'autant plus qu'on... la personne qui a affirmé 4 %
intégrait probablement des assouplissements au niveau linguistique. Alors, si
on va chercher... on va commence par 1 %, 1 % de PIB. On travaillera
sur le deuxième après.
M. Beauchemin : Puis votre
collègue qui s'occupe de ce dossier-là, c'est le ministre délégué, là, à l'Économie,
j'assume?
M. Girard (Groulx) : Oui.
Mais, au-delà de ça, là on parle du potentiel à aller chercher, là, au-delà de
qui s'en occupe. Puis j'ai entendu mon ex-homologue, la ministre Freeland, qui
est maintenant responsable des transports et du commerce interprovincial, qui
avait un objectif que tout...
M. Girard (Groulx) : ...ou
soit en place pour le 1ᵉʳ juillet. Alors, si on allait chercher 1 %
de potentiel économique le 1ᵉʳ juillet, ce serait fantastique.
M. Beauchemin : Dans la
campagne électorale qu'on entend au niveau du fédéral, on le voit bien, là, il
y a un désir de retour à l'équilibre budgétaire qui semble être mentionné par
les deux plus probables, mais il y a aussi un ensemble de dépenses
additionnelles, là, qui semblent s'améliorer. Tantôt, on semblait aller dans
cette direction-là. On a coupé court d'en arriver, là, à l'argumentaire, mais
les transferts aux provinces qui, de votre perspective, puis je la comprends,
là, O.K., n'ont pas augmenté pendant que les coûts, eux, l'ont fait, sont
probablement plus l'endroit où est-ce que les candidats auront un réflexe de
peut-être vouloir agir à la Paul Martin, là. Donc...
• (18 h 40) •
M. Girard (Groulx) : Je
dirais que non. Si on prend l'histoire récente, là, le dernier équilibre
budgétaire au Canada, c'est l'année 2014‑2015. Puis l'équilibre budgétaire
a été accompli par le premier ministre Harper. Il n'y a eu aucune coupure de
transferts fédéraux. Alors, ils ont vraiment contrôlé les dépenses fédérales
parce qu'il n'y a eu aussi aucune coupure des transferts aux individus. Alors
ça, c'est pour l'orientation conservatrice au niveau... Alors donc, il y aurait
vraiment une réduction de la taille de l'État concentrée sur les dépenses
fédérales.
Au niveau du Parti libéral, ce que
j'entends, c'est un peu en sous-titre, c'est qu'on viserait un équilibre dans
les dépenses d'opération, puis qu'en fait on serait en déficit une fois qu'on
compterait les dépenses de capital. Alors, ce n'est pas la même chose que
l'équilibre budgétaire, c'est l'équilibre budgétaire opérationnel. C'est donc
une nouvelle définition de l'équilibre budgétaire qui est plus facile à
atteindre. Mais en général, un ministre des Finances ne choisit pas ses règles
comptables. Et au fédéral, les dépenses d'infrastructures qui ne sont pas dans
des infrastructures pour lesquelles le fédéral est propriétaire, ça passe
directement en dépense, et donc ça va dans le déficit. C'est ça qu'il... C'est
à eux d'expliquer tout ça, là. Excusez-moi, mais ça fait déjà plusieurs heures
que je parle. Et donc, bien, d'un côté, ce que j'entends, c'est une forme
d'équilibre budgétaire qui n'est pas l'équilibre budgétaire. Puis de l'autre
côté, je pense que la taille de l'État fédéral diminuerait grandement.
M. Beauchemin : Quand
on... Quand on pense justement à la gestion des dépenses, je regardais, il y
avait un article, là, en février qui était sorti, là, à propos de l'approche
DOGE dans le gouvernement, là, américain. Quand on regarde les dépenses qui ont
augmenté, là, au Québec de 2018, là, à 2027, c'est ça, ça va avoir augmenté,
donc, à terme de 58 %, les dépenses. Il y a eu promesse de la part du
premier ministre, lors de la première élection, là, qu'il allait réduire la
taille de la fonction publique. Net des retraites, il y a eu une augmentation
de 10 800 employés additionnels. Ça, c'est quasiment presque
1 milliard de dollars, juste là, là, de dépenses récurrentes. On parle de
dépenses fiscales, on en a parlé pas mal, de dépenses fiscales, là, O.K., de...
le programme qu'on a identifié sur une période, là, de cinq ans. L'exercice qui
avait été, en fait, recommandé, là, par M. Godbout au niveau des dépenses
budgétaires.
M. Girard (Groulx) : Oui,
c'est très important.
M. Beauchemin : Qu'est-ce
que... Qu'est-ce que vous avez l'intention d'annoncer ou faire? Ou quel est
le... les pistes d'avenue, là, de solution, là?
M. Girard (Groulx) : En
fait, nous, on en parle à la page F-65, mais c'est certain que, dans la
stratégie de gestion de dépenses, volume I du Trésor, il y a tout le plan de
match. Et il y a un gel d'embauche...
M. Girard (Groulx) : ...il y a
une limitation du temps supplémentaire, il y a l'optimisation et la vente
d'espaces à bureaux avec le télétravail, l'évolution, il y a la possibilité
aussi de regrouper des achats, il y a toute la question du retrait de la
main-d'œuvre indépendante dans le secteur de la santé, là, de rendre des
employés qui sont dans les agences, dans le secteur privé, et il y a la
nécessité... puis là, l'an dernier, ça a fait beaucoup de bruit et les budgets
n'ont pas été respectés, et là on va continuer à imposer une stricte discipline
de respect des budgets. Alors, l'année passée, on l'a demandé, il y a eu des
dépassements, donc ça prend du temps intégré le changement de culture. Alors,
le... les processus visant le respect des budgets de dépenses 2025-2026
sont resserrés et visent à respecter les cibles budgétaires.
M. Beauchemin : Mais quand on
regarde le budget, puis je vais faire des chiffres ronds, là, du gouvernement
du Québec, c'est 160...
M. Girard (Groulx) : 150 milliards.
M. Beauchemin : 150 milliards
pour l'année...
M. Girard (Groulx) : 10 milliards,
le service de la dette... bien, on peut voir ça comme ça, là,
150 milliards de dépenses de portefeuille, 10 milliards, le service
de dettes.
M. Beauchemin : Ça fait un
160 au total, là.
M. Girard (Groulx) : Voilà.
M. Beauchemin : Là, on
coupe 1,2... 1,3 milliard.
M. Girard (Groulx) : 2%,
3 milliards sur cinq ans.
M. Beauchemin : 3 milliards
dans cinq ans.
M. Girard (Groulx) : Donc,
2 % des dépenses de portefeuille en cinq ans.
M. Beauchemin : Puis est-ce
que ça, c'est un exercice qui, selon vous, se réalisera facilement?
M. Girard (Groulx) : Mais
c'est-à-dire qu'il y a un plan, 80... Mais je vais laisser la présidente du
Conseil du trésor préciser lors de l'étude des crédits, puis tout ça, mais ces
gestes-là sont déjà intégrés dans la cible de dépenses des ministères et
organismes et les initiatives sont identifiées. Lorsqu'on dit, par exemple,
optimiser l'espace à bureau, là, mais il y a un plan derrière ça, là, à la SQI
puis il y a des économies associées à ça. Lorsqu'on dit gel d'embauches,
bien... et qu'on est conscient qu'il y a des départs par attrition, il y a des
chiffres associés à ça puis tout ça.
M. Beauchemin : O.K. Donc,
tout ça, c'est en marche, donc ça devrait se...
M. Girard (Groulx) : En
marche.
M. Beauchemin : ...ça devrait
se réaliser.
M. Girard (Groulx) : Mais je
ne veux pas prétendre que ce sera facile, mais c'est en marche puis les
économies sont majoritairement identifiées. C'est possible qu'il y ait une
portion, un 20 % qui n'est pas identifié.
M. Beauchemin : Puis, depuis
le 7 mars, le jour de la tombée, là, à aujourd'hui, les 6 milliards
de mesures additionnelles à identifier pour arriver au retour à l'équilibre,
budgétaire, il y a-tu des inspirations qui me sont arrivées depuis ou...
M. Girard (Groulx) : Non, pas
particulièrement, là. Je pense que...
M. Beauchemin : Est-ce que ça
pourrait être dans cette catégorie là ou au niveau des dépenses qu'on pourrait
peut-être y aller un peu plus?
M. Girard (Groulx) : Ça
pourrait certainement venir en partie des dépenses, mais je pense que le
premier élément qui va venir dans... nous aider dans le 6 milliards sur
cinq ans qui est non identifié ou 2,5 ans 2029-2030, c'est le budget
fédéral.
M. Beauchemin : En termes de
revenus additionnels.
M. Girard (Groulx) : Mais
c'est-à-dire que s'ils ont... s'ils sont pour nous aider dans les
infrastructures, on va le savoir au budget. S'ils sont pour, par exemple,
augmenter les dépenses en défense ou en brise-glace, mais on va le savoir, et
il pourrait y avoir des retombées pour le Québec.
M. Beauchemin : Donc, dans le
6 milliards, on parie un peu plus le fait que le fédéral...
M. Girard (Groulx) : Bien,
moi, là, j'ai... le plan fédéral d'infrastructures, il est expiré depuis le
31 décembre 2023, alors, par la loi, lorsqu'on fait le budget, je n'ai pas
de revenus ou de source de revenus additionnels du fédéral, rien, zéro, parce
qu'il n'y a pas de plan. Mais s'il y en avait un au budget, mais on pourrait
reconnaître des revenus.
M. Beauchemin : O.K. Combien
de temps qu'il nous reste, M. le Président?
Le Président (M. Simard) : 2
min 30 s.
M. Beauchemin : ...peut-être
brièvement, pour revenir au PQI, qui, à partir, là, de 2027, est à la baisse,
vous aviez dit tout à l'heure qu'il y a une augmentation... donc un total de
4 milliards additionnels de dépenses, dans le PQI, ce n'était pas
soutenable, là, donc, à long terme. C'étaient les mots que vous avez utilisés
tout à l'heure. Quand on est passé, donc, de 16, là, à 19 milliards, il y
a cette augmentation-là, qu'on parle depuis le budget. Qu'est-ce que vous
vouliez dire au niveau de...
• (18 h 50) •
M. Girard (Groulx) : Bien, je
veux dire que, nous, là, on a pris une décision discrétionnaire d'augmenter le
PQI parce qu'il n'y a pas de dépense en capital privé qui se fait présentement
au Québec, tant qu'on n'aura pas de certitude sur l'accès au plus grand marché
au monde, les États-Unis. Alors, il faut être conscients, ce soir... on est
quelle date?
Le Président (M. Simard) : Le
8.
M. Girard (Groulx) : En date
du 8 avril, les investisseurs privés, avant de faire des dépenses en
capital, ils veulent savoir s'ils vont avoir accès au marché américain. Or, on
n'a pas cette certitude-là aujourd'hui, donc il n'y a pas de dépense en capital
qui se fait. Donc, le public, le secteur public a un rôle à jouer pour
compenser l'absence de dépenses privées. Alors, on pousse le Plan québécois
d'infrastructures à 19 milliards. On est donc au-dessus de la capacité de
payer des Québécois. Puis c'est pour ça qu'on va être en déficit. Mais c'est
indéniable qu'on va devoir revenir à un niveau que je qualifierais de
17 milliards. Mais, si le fédéral nous donne 2 milliards de plus,
bien, on va pouvoir maintenir la cadence à 19 milliards. Mais là, nous, on
fait un effort discrétionnaire qui va au-delà de notre capacité de payer. Puis
c'est pour ça qu'on est en déficit.
M. Beauchemin : Puis, le
déficit ici, bien, évidemment, là, on le sait, on parlait de l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont, là, qui a été retiré, en fait, de l'exécution.
M. Girard (Groulx) : Il n'est
pas retiré, là. C'est-à-dire qu'il y a trois phases : il y a à l'étude, en
planification, en réalisation. Quand vous êtes en planification, il y a des
sommes qui sont provisionnées, mais partielles. Puis, lorsque vous êtes en
réalisation, il faut proviser... provisionner l'ensemble des sommes.
Le Président (M. Simard) : En
conclusion.
M. Girard (Groulx) : Et donc
l'ensemble des sommes pour un projet de cette taille ne sont pas provisionnées.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Beauchemin : On est rendus
à quelle étape, donc, en ce moment?
M. Girard (Groulx) : Planification.
M. Beauchemin : Planification.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, chers collègues, le temps de la partie gouvernementale qui n'a pas
été utilisé est considéré comme étant révolu.
Et, compte tenu de l'heure et compte tenu
que nous avons accompli notre mandat, j'ajourne nos travaux sine die. À
nouveau, merci pour votre précieuse collaboration.
(Fin de la séance à 18 h 53)