(Quinze
heures cinq minutes)
Le Président (M.
Simard) : Alors, chers amis, bienvenue à toutes et à tous. Je constate
que nous avons quorum. Conséquemment, la Commission des finances publiques est
en mesure de pouvoir poursuivre ses travaux.
Et,
comme vous le savez, nous sommes aujourd'hui réunis afin de procéder à l'étude
du volet Conseil du trésor des crédits budgétaires du portefeuille Conseil du
trésor et Administration gouvernementale, cela pour l'exercice
financier 2025‑2026. Comme vous le savez, une enveloppe de
2 h 30 min a été allouée pour nos travaux.
Mme la secrétaire,
bienvenue parmi nous, vous nous manquiez. Y a-t-il des remplacements
aujourd'hui?
La Secrétaire :
Oui, M. le Président. Mme Abou-Khalil (Fabre) est remplacée par Mme Lachance (Bellechasse);
M. Poulin (Beauce-Sud), par M. Rivest
(Côte-du-Sud); et Mme Zaga Mendez (Verdun), par M. Marissal
(Rosemont).
Conseil du trésor
Le Président (M.
Simard) : Alors, bienvenue à nos collègues.
Discussion générale
Alors,
comme le veut la tradition, nous allons alterner par échange de blocs d'environ 20 minutes. Et nous débutons
immédiatement par le représentant de l'opposition officielle. Monsieur, soyez
le bienvenu.
M. Morin : Alors,
merci. Merci, M. le Président. Mme la ministre, bonjour. Bonjour à tous les
gens qui vous accompagnent. Collègues de la banquette gouvernementale,
collègues de la deuxième opposition, bonjour.
Alors, sans plus
tarder, M. le Président, je vais commencer. Quelques questions, d'abord, en ce
qui a trait au gel d'embauche et à la taille
de l'État. Je comprends que la CAQ avait fait une promesse électorale de
réduire le nombre de fonctionnaires,
plusieurs milliers... de milliers de postes. Je comprends également, Mme la
ministre, que le nombre de postes a augmenté, particulièrement le nombre
de cadres, plus que le nombre de gens sur le terrain. Et vous avez décrété un
gel d'embauche en... 1er novembre 2024, si mon souvenir est bon.
Alors, que se
passe-t-il avec ce gel d'embauche? Quels sont les suivis? Est-ce que vous avez
diminué la taille de l'État, tel que ça
avait été promis? J'aimerais d'abord vous entendre là-dessus, puis après
j'aurai d'autres questions.
Le Président (M.
Simard) : Alors, merci. Mme la ministre.
Mme LeBel : Oui,
bien, merci. Je vais peut-être, premièrement... si vous me permettez de prendre
quelques secondes sur, quand même,
2 h 30 min pour prendre la peine de vous... de remercier les
équipes qui sont derrière moi, qui
vont nous accompagner dans cette étude de crédits là. Et pour les fins du
bénéfice de mes collègues de l'opposition, j'ai avec moi, naturellement,
le Secrétariat au Conseil du trésor avec ses différentes... ses différents
sous-secrétariats, c'est-à-dire les marchés publics, la performance, la section
négociation, budgétaire et... il m'en manque une...
Une voix :
...
Mme LeBel :
...ressources humaines. Désolée. Merci. Et j'ai deux organismes qui ont des
liens, c'est-à-dire le CAG et l'Autorité des marchés publics. Donc, si vous
avez des questions, il y aura possibilité de se référer à ces gens-là pour plus de détails. Et je veux
remercier, naturellement, mes collègues de la banquette ministérielle. Je le
fais au début, parce que vous savez,
des fois, à la fin, les choses se précipitent, et je me rends compte,
malheureusement, que j'ai omis de
remercier tout le monde. Donc, merci, et merci de m'avoir permis de prendre
quelques secondes pour le faire.
Ceci
étant dit, commençons tout d'abord par l'année 2024‑2025. Il y a un
objectif d'atteinte, un objectif d'augmentation des effectifs de l'État qui
avait été fixé en 2024‑2025. Si je me souviens bien du chiffre, et je vais demander qu'on me le confirme, mais je vais vous
lancer pour l'instant 1,4 % d'augmentation globale, ça comprend la
fonction publique et hors fonction publique.
Je vais également me
permettre de préciser que, d'entrée de jeu, dans votre question, il y avait la
question sur les 5 000 postes
d'attrition qui étaient, je dois le préciser, des postes de nature
administrative et qui faisaient partie de la promesse du précédent
gouvernement, duquel je faisais partie, 18... 2018, donc, 2022. Et, si vous
regardez la stratégie 2023‑2024 qui a été déposée par mon gouvernement et
par moi, j'étais au Trésor à l'époque, dans l'ancien gouvernement, à la page 18, il est démontré que la promesse de
réduire de 5 000 postes administratifs, et non pas dans l'absolu, mais administratifs, a été remplie, et a
généré, et génère encore des économies d'autour de 380 millions de dollars
par année récurrents.
Donc,
je veux juste clore le dossier des 5 000 postes administratifs, là,
il a été complété dans la précédente administration. On dit-tu une
administration pour nous? Je vais le dire.
• (15 h 10) •
Une voix :
...
Mme LeBel :
...hein, gouvernement, dans le précédent gouvernement. Maintenant, une fois que
ça, c'est dit, pour 2024‑2025,
ce n'est pas un gel d'embauche, mais un gel de recrutement. C'est une nuance,
vous allez me dire, mais... Non, c'est le... C'est ça, hein?
Une voix :
...
Mme LeBel :
C'est ça que j'ai dit, un gel de recrutement, pardon. Ce qui veut dire que
c'était un gel... une interdiction, je vais
le dire dans mes mots, d'aller recruter à l'extérieur de la fonction publique,
mais les ministères pouvaient embaucher, on se comprend, et il y avait moult
exceptions, entre autres pour les postes qui sont des services directs à la population, puis je vais vous parler
de façon extrêmement évidente, c'est-à-dire les enseignants, les infirmières,
du personnel médical. Il y a une liste, qui
est beaucoup plus longue que ça, d'exceptions. Et il y avait également, de
façon évidente, les embauches à la Sûreté du Québec, et des choses comme
ça, donc on a permis quand même.
Donc,
la différence, c'est entre le gel d'embauche... je ne veux pas vous reprendre,
mais c'est important parce que, dans la nouvelle stratégie, on parle aussi du
gel d'embauche, donc, et l'idée était de s'assurer... parce que, malheureusement,
le Conseil
du trésor n'autorise pas toutes les
embauches et doit faire un certain contrôle, c'était d'avoir un certain contrôle
sur les embauches ou le recrutement, disons-le comme ça, c'est-à-dire ne pas
augmenter.
Je
ferme et je vais attendre que vous complétiez, peut-être, pour avoir... vous
donner plus d'informations, s'il m'en manque.
Le Président (M.
Simard) : Merci. M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Merci,
M. le Président. Alors, je comprends que gel de recrutement, c'est donc... ça
empêche les ministères de recruter à
l'extérieur. Gel d'embauche, c'est autre chose, il n'y en a pas, si je vous ai
bien compris, parce que ça permet, par exemple, au ministère de
renouveler des contrats à l'intérieur même de l'appareil. Alors, c'est la
distinction que vous faites, très bien.
Mme LeBel : Oui.
C'est une nuance qui est importante pour le fonctionnement des ministères. Et,
malgré ce que je viens de vous dire, il y
avait une exception pour, entre autres... il y avait plusieurs exceptions, mais
je vais nommer les plus
évidentes : les enseignants et les infirmières. Donc, dans le cas des
enseignants et des infirmières, ils pouvaient recruter à l'extérieur, il
n'y avait pas de gel du tout, dans leur cas.
M. Morin : Je comprends qu'on a obtenu... des organismes qui
avaient demandé une exception, vous venez de le souligner, certains organismes
pouvaient demander des exceptions. On a vu, dans les exceptions, il y avait le
ministère de la Justice, Sûreté du
Québec, vous l'avez souligné, Directeur
des poursuites criminelles et pénales.
Est-ce que l'aide juridique a obtenu également une exception?
Mme LeBel : Vous
allez me permettre de faire la vérification, là, parce que je...
Des voix : ...
Mme LeBel : Justice avait des exceptions qui pouvaient
comprendre l'embauche d'avocats dans certains secteurs, c'est ça?
Une voix :
...
Mme LeBel :
Oui, tout le fonctionnement du système de justice avait une exception. Je
connaissais la... à haut niveau, là, mais je voulais avoir le détail de votre
réponse, là.
M. Morin : Je comprends. Maintenant, l'aide juridique, vous
l'incluez sous le chapeau du ministère de la Justice?
Mme LeBel : Dans
cet exercice-là, laissez-moi faire la vérification.
M. Morin : Très
bien. Excellent.
Mme LeBel : Mais
dès que j'ai la réponse, je vais vous la transmettre.
M. Morin : Parfait. Je comprends qu'au départ, quand on a
reçu la réponse, Santé Québec n'y était pas. Est-ce que Santé Québec a fait une
demande d'exception?
Mme LeBel : Santé
Québec y est, dans le sens... pour son personnel donnant des services directs à
la population, parce que les infirmières et tout le personnel soignant
fait partie de Santé Québec. Donc, Santé Québec, non, n'y est pas pour ce qui est du personnel administratif,
cadre ou qui ne donne pas de service direct à la population. Mais, comme
toute entité qui l'a fait... il y a des entités qui l'ont fait à la pièce,
quand une entité nous démontrait qu'elle ne pouvait pas... qu'elle avait un besoin démontré, là, je ne veux pas... je ne
peux pas donner d'exemple, parce que je ne veux pas qualifier, là, mais si le besoin est démontré et
que l'incapacité de le faire par... à l'intérieur de l'appareil gouvernemental,
il y a eu des exceptions.
Et,
à mon souvenir, et je vais demander de vérifier, mais quand c'est sorti, là, au
moment où c'était sorti, il n'y avait pas eu de demande au Trésor et il
n'y a toujours pas eu de demande d'exception au Trésor faite par Santé Québec.
M. Morin : D'accord.
Donc, ils sont quand même capables de recruter, Santé Québec?
Mme LeBel : Ils sont capables d'embaucher, mais ils ne peuvent
pas recruter à l'extérieur, à moins de demander une exception, et il
n'en tient qu'à eux de la demander, et ça n'a pas été fait.
M. Morin : D'accord,
donc, pour embaucher...
Mme LeBel : Mais
ils peuvent embaucher.
M. Morin : ...donc,
ils doivent aller chercher, à ce moment-là, des employés dans les autres
ministères.
Mme LeBel : Bien, dans les effectifs dits gouvernementaux,
c'est très large, là. Ça fait qu'on n'ira pas limiter, mais je vous
dirais, dans les effectifs dits gouvernementaux, selon la Loi sur la fonction
publique, etc., là.
M. Morin : Parfait.
Est-ce que vous avez une idée si vous allez éventuellement lever le gel de
recrutement?
Mme LeBel : Ce n'est pas l'intention. Je voudrais peut-être
qu'on me donne la page, mais, à la stratégie 2025‑2026,
vous allez voir qu'il y a une stratégie qui est mise de l'avant pour
contrôler encore la croissance de l'État. Puis, si vous me permettez, je ne
sais pas si ça va faire partie d'une question, mais j'aimerais expliquer la
croissance depuis 2018, mais on y reviendra, parce que, dans votre
introduction, vous avez quand même fait une allusion au fait qu'on avait engagé
beaucoup de cadres. Il faut faire attention aux catégories. Il y a une
catégorie qui donne l'impression, et je veux
juste la nommer, là, c'est une catégorie qui parle de personnel... personnel de
bureau, techniciens et assimilés, une grosse catégorie. Mais là-dedans,
là, il y a beaucoup de choses, puis ce n'est pas du personnel administratif
nécessairement, mais j'aurai peut-être l'occasion d'en parler.
Mais dans la... pour
revenir à votre question de façon plus précise, dans la Stratégie de gestion
des dépenses, on a mis deux objectifs
d'augmentation des ETC, et je vais les séparer en fonction publique et hors
fonction publique. Dans la fonction publique, 0 % d'augmentation
prévue pour cette année. Donc, ce qu'on dit à la fonction publique, c'est... on pense que dans les 18... pas dans les
18, mais depuis 2018, on a pourvu la fonction publique en ETC suffisants qui donnent des services à la population, mais que
maintenant on est rendu à l'optimisation, tant au niveau budgétaire
qu'au niveau des ETC.
Alors, c'est sûr que
pour surveiller la croissance et autant qu'on est capable au Trésor, parce que
souvent les embauches sont faites et on
apprend des choses après, donc, il y a un gel de... on maintient le gel de
recrutement. Et pour les gens... pas
les gens, ce n'est pas des personnes, là, mais quand je vais dire «gens», je
vais parler d'entités, d'accord, pour les gens ou les entités qui sont en dépassement par rapport à l'objectif de
2024, ils ont pour l'instant un gel d'embauche jusqu'à... à moins qu'ils démontrent que ce soit... et ils ont
toujours la capacité de venir voir le Trésor pour demander une exception.
Pour hors fonction
publique, qui sont nos deux grands réseaux, la cible de 2025, pour la prochaine
année, c'est de dire que vous devriez être capable de fonctionner avec une
augmentation de 1,6 % qui est prévue, mais on va toujours s'assurer que les services à la population sont remplis. Donc,
c'est possible que, pour le hors fonction publique, on ait des exceptions, mais
on va suivre également pour le hors fonction publique, mais les mêmes
exceptions qui étaient en 2024 s'appliquent. Donc, il y a un gel de
recrutement, mais pas pour les services essentiels à la population, que je vais
limiter sur ce vocable-là, mais qui comportent beaucoup d'éléments.
Le Président (M.
Simard) : ...
M. Morin : Merci,
M. le Président. Donc, dans un... j'attire votre attention, Mme la ministre,
dans un article de Philippe Mercure dans La Presse, en...
bon, ça remonte en mars 2024, mais, quand vous avez fait référence au personnel de bureau et techniciens, il y avait
effectivement une augmentation de 11,9 %, mais le personnel professionnel, lui,
augmente de 16,6 %, ce qui permettait au journaliste d'écrire que le
nombre de cadres avait augmenté de 14,8 %; les employés de bureau,
11,9 %; alors que les enseignants, enseignantes, 5,9 %; et les
infirmières, 7,6 %.
Donc,
comment expliquez-vous cette plus... ce plus grand pourcentage d'augmentation
au niveau du personnel professionnel ou des cadres par rapport aux
employés qui donnent des services directement à la population?
Mme LeBel : Est-ce que je peux vous... Je vais commencer par
répondre à une question précédente sur l'aide juridique. L'aide
juridique avait la possibilité d'engager, on va le dire comme ça, là, était...
était exemptée, disons-le comme...
M. Morin : Donc,
ils pouvaient faire du recrutement.
Mme LeBel : Ils pouvaient engager
comme avant.
M.
Morin : O.K. Bien, c'est parce que j'essaie de comprendre,
vous avez fait des distinctions entre recrutement puis embauche.
Mme LeBel : Bien, c'est parce que,
comme ils sont exemptés, ils retombent...
M. Morin : Ils sont exemptés. O.K.
Mme LeBel : ...ils retombent à la
case départ de ce qu'ils pouvaient faire avant qu'il y ait un gel quelconque.
M. Morin : Parfait. O.K.
Mme
LeBel : O.K., on va le prendre plus simplement, parce que
ça peut être mêlant, embauche et recrutement, là. Exemptés, donc peuvent engager, O.K.? Je reviens... Pouvez-vous me
pointer un tableau auquel vous faites référence ou...
M. Morin : Bien, c'était dans
l'article du journaliste, M. Mercure.
Mme LeBel : Oui, bien, c'est ça,
excusez-moi, c'est plus difficile.
M. Morin : Le tableau... bien, le
tableau, c'est ça, tout simplement. Ça nous dit...
• (15 h 20) •
Mme LeBel : O.K. Bien, c'est un
tableau, probablement, compilé par le journaliste, ce qui ne veut pas dire qu'il est inexact, ce n'est pas ça je veux dire,
mais c'est plus difficile, vous comprendrez, de faire la corrélation avec nos chiffres.
Donc, moi, je peux vous ramener au tableau qui
est Dénombrement redressé des effectifs des organismes publics, là, qui est à
la page... de la stratégie, que je n'ai pas devant moi parce que j'ai comme un
extrait, bien, ce personnel d'encadrement là est toutes catégories, là. Ça,
c'est hors fonction publique et fonction publique, et il y a du personnel d'encadrement. Là, je pense que vous
parlez de la... Et, si je vous ramène à ce tableau-là, on parle de 33 000
sur 624 000, là. Donc, les pourcentages... C'est parce que ce que
je ne sais pas, c'est quel... qu'est-ce que considère, dans son tableau... Puis
je ne dis pas que le journaliste n'a pas fait un travail exhaustif, mais je ne
sais pas qu'est-ce qu'il considère comme
étant du personnel d'encadrement dans son tableau, donc c'est très difficile
pour moi de répondre sur la base de cet article-là. C'est pour ça que je
vous ramène au tableau.
Personnel d'encadrement, là, qui a été embauché,
disons, en 2024, c'est 33 000 sur une consommation d'effectifs de
624 000. Puis je veux revenir à la base, ce n'est pas nécessairement des
embauches. Quand on regarde les... puis
c'est important qu'on parle le même langage, quand on regarde les effectifs
dans les documents budgétaires, c'est
ce qu'on appelle des équivalents temps complet. Là-dedans, là, il peut y avoir
du travail en heures supplémentaires, il peut y avoir des gens... Il y a
des gens, à titre d'exemple, je... penser à la dernière convention collective,
en 2023, qu'on a fait passer d'horaires de 37,5 à 40 heures, mais il n'y a
pas plus de personnes. C'est ça que je veux qu'on comprenne, là, des ETC, ce n'est pas plus de monde, c'est des heures
travaillées. Mais la proportion, elle est dans ce tableau-là.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le député.
M.
Morin : ...M. le Président. En ce qui a trait à votre gel, et évidemment vous ne voulez pas
que ça continue à croître, quel est l'accompagnement que le Conseil du trésor fait dans l'optimisation des effectifs auprès
des ministères?
Mme LeBel : Bien, la façon pour le Trésor... parce que
j'aimerais beaucoup vivre selon la réputation qu'a le Trésor, c'est-à-dire
qu'il est omnipotent, omniprésent, on peut tout faire, on peut tout bloquer. Ce
n'est pas le cas. Le Trésor a quand même un rôle de vigie et de pouvoir
être capable d'avoir un oeil sur les budgets. Mais on doit comprendre que les ministères et organismes ont quand même une
certaine autonomie dans l'exécution de leur budget, parce que, s'ils n'avaient
pas cette autonomie-là, on n'aurait pas de déficit dans différents secteurs ou
de dépassement potentiel de budget dans différents secteurs.
Ceci étant
dit, la façon dont nous, on se... et je vais revenir à ma page de ma stratégie
sur les effectifs, la façon dont nous, on s'apprête à vouloir assurer le
fait qu'on respecte les cibles qui sont fixées par le gouvernement, parce que c'est la stratégie déposée par le
gouvernement, je vous rappelle, 0 % chez les... pas les fonctionnaires,
mais la fonction publique, qui est
très large, hein, c'est les palais de justice également... j'en faisais partie,
de cette fonction publique là, vous
aussi, mais au fédéral, donc la fonction publique et le hors fonction publique,
qui sont les réseaux, 1,6 %, comment on le fait, bien, on va le
faire, justement, de la façon suivante, c'est-à-dire par le gel de recrutement.
Pour ceux qui ont respecté leurs objectifs
d'embauche, parce que tout ça aussi est plus granulaire... c'est un terme que j'ai appris depuis que je suis au gouvernement, «granulaire», plus détaillé, je vais le dire comme je le disais avant, plus détaillé, bien, il y a des gens qui
respectent les effectifs, il y a même des gens qui consomment moins que ce qu'on
leur avait accordé, mais il y a des gens qui consomment plus que ce qu'on leur
avait accordé. Donc, pour ceux qui ont respecté leur cible en 2024‑2025, c'est un gel de recrutement avec la possibilité
de venir demander des exceptions, c'est-à-dire, vous avez le droit de
combler vos postes jusqu'à preuve du contraire, mais en recrutant à l'interne, interne étant très large, là, ce n'est pas juste à
l'interne de vos propres bureaux, on parle d'interne généralisé, mais, si vous
avez un trouble, venez nous voir, puis on va peut-être vous accorder une
exception. Mais pour ceux qui dépassaient, c'est un gel d'embauche.
Le Président
(M. Simard) : Très bien. M. le député.
M. Morin :
Merci, M. le Président. J'attire votre attention sur un autre article qui a été
publié dans le journal, le 28 mars. Celui-là, c'est à peu près à l'époque
du budget, c'est dans La Presse également. On parle de
l'efficacité gouvernementale et on cite le ministre
des Finances, votre collègue, qui serait ouvert à l'équivalent de ce qu'il a
appelé un DOGE américain, mais avec une approche différente. Est-ce que
vous avez...
Mme LeBel :
...pardon?
M. Morin :
Un DOGE américain.
Mme LeBel :
O.K. C'est-tu le directeur du budget, ça?
M. Morin :
Non. Ça, c'est l'espèce de nouveau truc américain pour contrôler et augmenter
l'efficacité gouvernementale. Alors, voilà.
Donc, est-ce que vous en avez discuté avec le ministre des Finances? Est-ce que
vous avez l'intention de mettre en place ce type d'organisation là? Quel
est votre positionnement là-dessus?
Mme LeBel :
Bien, je pense que ma réaction dévoile ma réponse, c'est-à-dire que je n'ai pas
discuté de mettre une structure particulière en place avec le ministre des
Finances. Je pense qu'il est très clair, dans la stratégie budgétaire de l'année que nous sommes en train de
vivre, là, 2025‑2026, au niveau du budget, que de mettre en place de nouvelles
structures ne fait pas partie de notre... de nos objectifs. Au contraire, je
pense que le Conseil du trésor, avec Finances, a les outils nécessaires pour
s'assurer de la saine exécution du budget. C'est pour ça qu'on a pris des mesures comme le gel de recrutement et le gel
d'embauche, qui sont des mesures pour nous d'être capables de faire un
suivi. On va faire un suivi mensuel du budget.
Vous
serez étonné de savoir que jusqu'à la fin de l'année 2024, il était
difficile, voire impossible, d'aller chercher les budgets mensuels des différents établissements de santé et de
l'éducation. On a travaillé très fort, en 2024, et maintenant on est capables d'avoir une lecture mensuelle, ce
qui va nous aider à suivre, de façon beaucoup plus efficace et disciplinée,
le budget.
Donc, non, je n'en ai
pas discuté. Donc, je ne commenterai pas si c'est une bonne ou une mauvaise
idée. Ça ne fait pas partie, à très court
terme, des cartons, mais je vous dirais que tout ce qui viendrait faire en
sorte qu'on a une meilleure capacité de suivre le budget, tout en
n'alourdissant pas l'État, va être le bienvenu comme option.
M. Morin :
Et est-ce que vous avez dans vos cartons ou vous réfléchissez à une politique
pour améliorer l'efficacité de l'État?
Mme LeBel : Absolument. Dans la stratégie... je l'aime
beaucoup, ma stratégie, hein? Donc, c'est ce que moi, je dépose au budget, ça fait que
je vais m'y référer. Oui, il y a beaucoup de choses en place. Il y a la
révision des programmes qui est en continu. Il y avait la révision... on
le faisait déjà dans le premier budget, on faisait... on a fait l'examen budgétaire. Là, on fait la révision des
programmes qui couvrent un périmètre beaucoup plus grand, c'est-à-dire l'ensemble des dépenses avec les fonds consolidés. On
continue cette révision des programmes là et maintenant on va aller vers l'optimisation, la
mutualisation des services.
On
veut mettre à profit des organismes transversaux comme le CAG, qui pourra nous
en parler, le MCN, à titre d'exemple,
ou la SQI, entre autres avec la rationalisation des édifices gouvernementaux,
des baux gouvernementaux. On est train... mon collègue, plutôt, parce
que c'est lui qui est responsable des Infrastructures et de la SQI, de faire un
plan, de mettre de l'avant un plan pour s'assurer
de tranquillement quitter nos occupations locatives pour venir pleinement occuper
les buildings pour lesquels le gouvernement est propriétaire. Ça ne peut pas se
faire en en se criant ciseau, mais c'est une... il y a un plan, il y a des
économies d'associées à ça. C'est pareil pour le MCN, pour l'acquisition, donc il
y a... le CAG participe, et c'est là
depuis 2020, participe à la rationalisation des acquisitions, mais aura... a
aussi d'autres objectifs, donc, et on
va continuer. Je vais parler de la mutualisation des services et je vais juste
dire la chose... la facturation interne du gouvernement qui prend beaucoup de
monde, qui coûte beaucoup d'argent et que je pense qu'il faut commencer
à se questionner sur la pertinence de tout ça.
M. Morin : Très
bien. Oui, absolument.
Le Président (M.
Simard) : Merci. M. le député de l'Acadie. Il vous reste une minute,
cher collègue.
M.
Morin : Oui. Alors, merci. Donc, rapidement, quand je vous
parlais, tout à l'heure, de l'augmentation... du pourcentage de cadres qui augmentait, c'est un ratio, selon l'article du
journaliste... ça, c'était en 2024. Est-ce qu'en 2025 vous avez des
données pour nous? Est-ce que ça a continué à augmenter ou si vous avez gelé le
tout?
Mme
LeBel : J'ai manqué le début de votre question, j'en suis vraiment
désolée.
M. Morin : Je
faisais référence au tableau... et à laquelle je faisais référence...
Mme LeBel : Du
journaliste, au départ, oui.
M. Morin : ...du journaliste, donc le nombre de cadres qui
avait augmenté. Je disais que c'était en 2024. Est-ce que la progression
a continué ou si, selon vos statistiques, ça a plafonné?
Mme LeBel : Bien,
je n'ai pas encore de statistiques parce que l'année vient de commencer, mais
nous maintenons le gel de recrutement. Et, pour ceux qui ont dépassé leur
objectif d'embauche en 2024, qui comprenait les
cadres, bien, ils sont dans un gel d'embauche et ils devront revenir à
l'objectif de 2024 par attrition. Donc, je n'ai pas de chiffre pour vous
décliner qui et quoi, mais on continue la mesure, parce que, pour la fonction
publique, c'est 0 % d'augmentation, et ça inclut, naturellement, les
cadres de la fonction publique.
M. Morin : Merci,
M. le Président.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Il vous restait quelques secondes qui vous seront
redonnées dans le prochain bloc.
Ceci étant dit, avant
de poursuivre, j'étais tellement heureux de vous retrouver à 15 heures que
j'en ai oublié de vous demander un léger
consentement afin de poursuivre nos travaux quelques minutes après l'heure
initialement prévue. J'ai un consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Simard) : Merci
de ce consentement. M. le député de Rosemont, heureux de vous retrouver
parmi nous. Vous nous manquiez beaucoup. À vous la parole pour une période
d'environ 15 minutes.
M. Marissal :
Bien sûr, c'est réciproque.
Le Président (M.
Simard) : C'est l'éditorial de la présidence.
M. Marissal :
C'est réciproque d'ailleurs. Là, 15 minutes, puis après, l'autre bloc,
hein, c'est ça?
Le Président (M.
Simard) : Oui. Vous en avez un second dans à peu près 15 minutes
aussi.
M. Marissal :
O.K. Parfait. Alors, allons-y.
Merci. Oui, bonjour. Bonjour, Mme la ministre. Bonjour à votre équipe.
Je suis de retour parmi vous, dans votre giron. Allons-y rondement.
Récemment, il y a une
situation étonnante qui a été portée à notre attention, c'est qu'il y a des
institutions publiques qui ne font pas
partie des grandes tables de négo, qui ont déjà réglé et à qui on avait promis
des clauses remorques. Bien, promis,
je présume que c'était même signé, là, j'imagine, ce n'est pas sur une entente
tacite, là, c'est signé. Ces gens s'attendaient,
donc, si d'aventure les négociations aux grandes tables aboutissaient à des
ententes plus généreuses, qu'ils allaient eux-mêmes et elles-mêmes
toucher leur part du gâteau puisqu'on s'était entendus à des clauses remorques.
Or, il semblerait que
ce n'est pas le cas puisque, quand ces syndicats ont demandé à leur employeur
ou aux institutions de récupérer leur dû, on leur a dit que le Conseil du
trésor ne le permettait pas. On parle notamment du Grand Théâtre, le Musée national des beaux-arts, Centre communautaire
juridique de Montréal, et il y en a vraisemblablement d'autres, là, qui ne sont pas... tout le monde
n'est pas à la grande table, évidemment, là, ou aux grandes tables. Qu'est-ce
qu'il en est de ça? Est-ce que c'est bel et bien la situation? Et, si tel est
le cas, qu'est-ce qu'on fait avec ça?
• (15 h 30) •
Le Président (M.
Simard) : Merci. Mme la ministre.
Mme LeBel : Je veux juste être claire pour qu'on puisse le clipper,
c'est inexact. Donc, une fois que j'ai dit ça, je vais vous expliquer.
Les clauses
remorques, il y en a, effectivement, des clauses remorques. Je ne peux pas...
bon, je ne pourrais pas, par coeur, vous
dire si la liste de tout ce que vous avez cité a une clause remorque, mais je
vais prendre pour acquis que pour tous ceux qui ont une clause remorque, elle
est sur les paramètres gouvernementaux, donc le fameux 17,4 %. Mais ce 17,4 % là, la clause
remorque emporte la remorque et le contenu de la remorque. Et les paramètres
gouvernementaux qui ont été signés avec le Front
commun sont des paramètres gouvernementaux qui sont reliés à des... comment
qu'on... c'est quoi, le mot?
Une voix :
...
Mme LeBel : Des «contreparties».
Aïe! Je butais sur un mot comme «contrepartie»... qui est relié à des contreparties. Donc, il est très clair, dans les
conventions collectives qui ont été signées avec les... avec tout le monde, avec
le Front commun, que le 17,4 % est relié à la remise de contreparties par
les syndicats.
Donc, la remorque, elle
existe, mais le problème qu'on a, c'est que ces gens-là ne veulent pas donner
des contreparties, mais, quand tu signes une clause remorque, tu signes ce qui
vient avec, puis tu as voulu signer une clause
remorque, c'est correct, mais tu as le droit au 17,4 % en autant qu'il y a
des contreparties, parce que le Front commun les a obtenus avec des
contreparties.
Quelles étaient ces contreparties-là? Elles vont
varier d'un organisme à l'autre. On se comprend, là, elles vont varier d'un
organisme à l'autre. À titre d'exemple, dans le cas de l'éducation et de la
santé, c'étaient des contreparties différentes, mais je vais les résumer sous
le vocable de souplesse, O.K., souplesse. Donc, moi, je dis : Elles... les clauses remorques existent. Là où le
bât blesse, c'est qu'ils ne veulent pas des contreparties. Alors, si vous ne voulez
pas des contreparties, bien, quant à moi, on repart à la case départ, et il n'y
a plus de clause remorque.
Donc, on ne peut pas avoir le beurre, l'argent
du beurre, puis on ne peut pas, quand on choisit quelque chose,
sélectionner : Bien, moi, je vais prendre le 17,4 %, gang, mais moi,
ça ne me tente pas de donner des contreparties, parce que qu'est-ce que vous pensez qui va arriver? Je vous le donne en
mille, là, demain matin, j'accepte que quelqu'un ait une clause remorque sans contrepartie, la première personne qui va
venir... non, les quatre premières personnes qui vont venir cogner à ma
porte, c'est les grands syndicats du Front commun pour dire : Vous nous
avez floués, nous, on a été obligés de donner des contreparties. Alors, je ne
ferai pas ça. Je vais être équitable pour tout le monde.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le député de Rosemont.
M.
Marissal : Oui, mais là vous me faites un pitch, en mauvais
français. Votre lancée, elle est essentiellement celle d'une patronne
puisque vous êtes la patronne de la fonction publique au Québec et...
Mme LeBel : ...une clause.
Le Président (M. Simard) : La parole
appartient au député de Rosemont. Veuillez poursuivre.
M. Marissal : Et vous, vous me
dites, ex cathedra : Ils ne veulent rien me donner. Moi, je ne suis pas à
la table de négo, ce n'est pas moi qui ai
signé ces papiers-là. En tout respect, la version que vous me donnez, elle vaut
celle qui m'est donnée par les syndicats.
C'est ça que je veux comprendre. C'est ça que... Il y a une question
d'interprétation ici. Je comprends que les gens qui travaillent à la Grande
Bibliothèque, ce n'est pas les mêmes gens, puis ils n'ont pas les mêmes conditions de travail. On ne leur
demande pas la même chose qu'une infirmière, par exemple, je comprends.
J'imagine qu'il n'y a pas de TSO à la Grande Bibliothèque de Montréal, là,
j'espère, j'imagine.
Alors, où est-ce que vous tracez la ligne pour
nous dire ici, ex cathedra, que ces gens-là ne veulent pas, autrement dit, faire leur contrepartie? Moi, je
suis obligé de vous croire sur mesure. J'ai besoin de plus que ça, Mme la
présidente du Conseil du trésor, parce que
ces gens-là, eux, ils disent : Nous autres, on avait signé ça, puis le
gouvernement ne respecte pas sa partie du deal.
Mme LeBel : Je vais rectifier. Je ne
dis pas qu'ils ne veulent pas en donner de contrepartie. Ce que je dis, puis là je vais quand même... Je vais quand même
rationaliser, là. Il y a plus de 50 % des entités, je vais dire «entités»
pour le vocable général, qui avaient une clause remorque, avec qui on a bien
réglé, là, qu'il n'y en a pas eu, d'enjeu. Donc, il faut remettre les choses en
perspective. Ce que je dis, c'est qu'ils... c'est que la plupart, pas tous,
mais quelques-uns, nous disent : Bien, moi, je veux juste... c'est juste
17,4 %, puis je ne veux pas donner de contrepartie.
Moi, ce que je dis, c'est : On va
s'asseoir, on va discuter. La clause remorque, elle est valable, le
17,4 %, vous l'avez, mais il doit venir avec des contreparties. Et, vous
avez extrêmement raison, on ne fera pas le détail de chacun des joueurs, mais
la contrepartie va varier, là, puis d'un joueur à l'autre, on se comprend, mais
je voulais juste qu'on soit très clairs. Ce n'est pas vrai que le gouvernement
ou le Trésor dit non. Le Trésor dit oui en autant que des contreparties soient
présentes. Et je réitère qu'on l'a fait avec 50 % des joueurs concernés
puis on a eu... c'est réglé, là, c'est fait, puis on a eu des contreparties à
la satisfaction de tous.
M. Marissal : Oui, Mme la ministre,
je n'ai aucun mal à comprendre qu'on ne va pas demander la même chose à un
préposé muséal du MNBAQ qu'on va demander à une prof du primaire. Ça, ça va,
mais où est-ce que ça a été déterminé, quelle serait la contrepartie?
Mme LeBel : Elle se discute. Elle
doit se discuter.
M. Marissal : A posteriori?
Mme LeBel : Oui, certains, bien oui,
parce que je ne peux pas leur imposer la contrepartie des autres parce que ce
n'est pas... La contrepartie n'est pas «one size fits all». Excusez mon
anglicisme, là, mais ce n'est pas du... On se comprend, mais le principe de la
contrepartie, plusieurs... plusieurs se sont assis et ont dit : O.K.,
trouvons la contrepartie. Certains, pas tous, certains nous disent : Non,
non, non, on ne veut même pas discuter de contrepartie.
Donc là, ce que je veux dire, c'est que la
clause remorque existe. Le principal emporte l'accessoire, emporte tout, donc
emporte la notion de contrepartie. Et tous ceux avec qui on s'est assis pour
trouver la contrepartie, on n'a pas eu de misère à l'identifier, puis l'idée
n'est pas d'étouffer personne, mais c'est d'avoir une équité à travers tout le
monde, parce que moi, le jour où je vais donner 17,4 % sans avoir
identifié une contrepartie crédible, je vais me faire ramasser
par le Front commun puis je ne... Puis là ce n'est pas parce que j'ai peur de
me faire ramasser, c'est parce que moi, je pense que je dois, comme présidente
du Conseil du trésor, être équitable, et la clause remorque contient une
contrepartie.
Le Président (M. Simard) : Merci. M.
le député de Rosemont.
M. Marissal : Il y a quelqu'un qui
travaille, je ne sais pas, moi, au Grand Théâtre de Québec, là, qui a eu
13 % d'augmentation, je dis ça, là, c'est un chiffre fictif juste pour
qu'on se comprenne...
Mme LeBel : ...m'avez inquiétée, là.
C'est un chiffre que je ne reconnaissais pas.
M. Marissal : Non, non, non.
Puisqu'il doit y avoir un rattrapage, on présume que c'est en bas de
17,4 %. On se comprend jusque-là, là?
Mme LeBel : Non, on ne se comprend
pas. Les paramètres sont de 17,4 % s'il y a une contrepartie. Sinon, ce
qui avait été mis sur la table pour le Front commun, sans contrepartie, c'était
12,6 %, je pense... 12,7 %.
M.
Marissal : ...du Grand Théâtre, là, qui veut avoir la même
chose, là, que les participants de la grande table, là...
Mme LeBel : ...qui veut les mêmes
paramètres, oui.
M. Marissal : ...qui veut les mêmes
paramètres...
Mme
LeBel : Bien, c'est important parce que les syndicats
m'écoutent, hein? Ça fait que je fais attention à mes mots à moi, là.
M.
Marissal : Oui, mais c'est correct. On va essayer de démêler
tout ça parce qu'il y a visiblement un imbroglio. Puis, encore là, moi,
je le répète, je ne suis pas à la table de négo. Ça fait que j'entends...
Mme LeBel : ...sur une entité, là,
parce que c'est difficile pour moi...
M.
Marissal : Bien, je prends les exemples que j'ai. Si vous les
avez tous, les endroits où ça bloque, je suis preneur.
Mme
LeBel : Je ne le dirai pas ici, non. Je vais laisser les
tables de discussion... les tables de négociation se discuter, mais sur
le principe général...
M. Marissal : Bien, c'est public,
ça.
Le
Président (M. Simard) : Chers collègues, nos discussions vont très bien,
mais n'oubliez pas qu'on s'adresse à la présidence.
Mme LeBel : Vous avez raison. On
aime échanger.
M. Marissal : Oui, c'est parce que
vous êtes là puis...
Le Président (M. Simard) : Bien, que
voulez-vous, ainsi en veut la géographie de la salle.
Mme LeBel : Mais vous nous
connaissez, on aime échanger.
Le Président (M. Simard) : Mais,
ceci étant dit, la réponse appartient à la ministre. Veuillez poursuivre.
Mme
LeBel : Non, je ne le détaillerai pas, parce que c'est
comme quand je dis : Les négos vont se faire à la table... Mais
continuez avec votre exemple de 13 % pour que je puisse y répondre, mais
faites-le dans une...
M. Marissal : Mon point est que,
s'il y a quelqu'un qui veut aller chercher ce qui a été négocié aux grandes tables, là, donc, on présume qu'il est en
dessous. S'il avait eu 22 %, il ne négocierait pas, là. On s'entend qu'il
veut aller récupérer ce qui a été donné aux grandes tables?
Mme LeBel : Bien, c'est parce qu'à
partir du moment où il a une clause remorque, ça veut dire qu'il a fermé...
cette entité-là a fermé sa convention collective sur le sectoriel en
disant : Moi, je vais prendre ce que le Front commun va avoir sur les paramètres. Donc, les paramètres sont l'enveloppe
sectorielle déjà signée... Bien, pas les paramètres, la convention, c'est l'enveloppe sectorielle déjà signée.
Puis je ne sais pas que... c'est combien qu'il y a dans... Chacun a ses
enveloppes sectorielles. Ça, ce n'est pas important. Bien, c'est important,
mais, je veux dire, je ne peux pas... ce n'est pas tout le monde... la
même chose. Bien, c'est équivalent en dollars, mais souvent c'est des mesures différentes, là, on va se
comprendre. Mais la personne qui dit : Bien, maintenant, là, je veux avoir
mes paramètres de 17,4 %, bien, la réponse est oui, mais il faut
qu'on fasse un bout supplémentaire pour s'asseoir et identifier les contreparties.
M. Marissal : Donc, pour chacune de
ces entités, il y aura renégo ou on rediscute.
Mme LeBel : Discussion sur les
contreparties, oui.
M.
Marissal : Là, vous vouliez être clippée tout à l'heure, là,
une autre occasion d'être clippée, vous nous dites : S'il n'y a pas
de contrepartie, il y aura... il n'y a pas de règlement.
• (15 h 40) •
Mme LeBel : S'il n'y a pas de
contrepartie, je considère qu'il rejette la clause remorque. Donc, je ne pense pas qu'on... que c'est souhaitable, là, mais
théoriquement, la clause remorque ne tient plus. Donc, on doit négocier les
paramètres, mais je veux réitérer qu'avec
50 % des gens qui... pas des gens dans... des personnes, là, mais des
entités, on va se comprendre, qui ont
signé une clause remorque sur les paramètres du Front commun, dans 50 %
des cas, on les a identifiées, les contreparties, puis on a réglé. C'est
terminé, là, ils l'ont, leur 17.4 %.
M. Marissal : Oui, évidemment, tant
mieux si on a réglé...
Mme LeBel : Ce que je veux dire,
c'est que c'est faisable, là.
M. Marissal : O.K. Le temps file
plus vite que je pensais, là. Ça arrive souvent en bonne compagnie. Je vais
changer de sujet, l'approvisionnement local. On change complètement de sujet, complètement.
On a eu des discussions, notamment avec ma
collègue de Verdun, qui vous a questionnée, notamment, en Chambre là-dessus. Vous savez où on loge. Je pense
qu'on ne loge pas à des adresses si différentes que ça. Cela dit, c'est juste qu'on n'a peut-être pas la même compréhension
des chiffres, là. Quand vous donnez les chiffres globaux d'approvisionnement local, on arrive à 85 %,
et vous savez très bien que c'est parce qu'on met là-dedans la construction,
qui est immensément québécois, tant mieux, et les services, qui sont aussi, en
immense majorité, québécois. Là où ça se gâte un peu, c'est sur l'approvisionnement en valeur des services... pas
des services, mais des produits, là. On est plus à 52 %. Nous, on présume, on pense qu'il
faudrait faire plus et mieux, surtout maintenant. Est-ce que c'est l'opinion
que vous partagez? Si oui, quel est le plan pour y arriver et en combien
de temps?
Mme LeBel : Bien, en combien de
temps, bien, il y avait une stratégie qui a été déposée en 2022, qui vient...
qui a fait un... Puis je vais... Vous avez raison, là, je veux juste vous
mettre... Les chiffres que vous avez dits d'entrée de jeu, ils sont exacts. D'ailleurs, je ne les ai jamais cachés et
jamais fait d'amalgame. J'ai toujours dit que le secteur des services et
de la construction était bien québécois, dans le sens où il y a un... bon, il y
a un faible pourcentage.
Et, quand on a déposé la stratégie des marchés
publics, et pour laquelle on a eu aussi un projet de loi qui venait modifier la
loi sur les contrats publics pour nous donner plus d'espace, pour utiliser
l'espace sous les seuils et... sous les
seuils de la loi, sous les seuils des appels d'offres et sous les seuils des
accords internationaux, malgré ce qui
se passe avec le voisin du Sud, on a encore des partenaires internationaux
ailleurs qu'on veut quand même respecter, que c'est important de respecter,
on avait toujours dit que c'était sur
la question d'acquisition de biens qu'il fallait travailler.
Je vous
rappellerai qu'en 2022, quand on a déposé la stratégie, on était à 38 %.
Deux ans plus tard, deux ans et demi plus tard, on est à 52 %. La
stratégie fonctionne. Elle fonctionne, elle nous fait augmenter. Maintenant, on
veut aller encore plus loin. Il y a quand même une limite, hein? Il y a des
biens qui ne sont pas disponibles au Québec. Il y a des biens... Le CAG
pourrait en faire la démonstration, dans l'équipement médical, c'est plus
difficile et ça fait partie d'une grosse
proportion des biens qu'on acquiert au Québec, là. Donc, c'est sûr qu'il y a
un impact sur le pourcentage, le pourcentage réaliste qu'on peut obtenir
dans... sans développer cette filière-là parce que...
Le Président (M. Simard) : Très
bien, merci.
Mme LeBel : Donc, j'espère que ça
répond à votre question, mais on veut continuer... Je vous... Parfait.
Le Président (M. Simard) : Oui, très
bien. Il vous reste une minute, cher collègue, à peine, 50 secondes.
M. Marissal : Ah oui? D'accord.
Bien, je vais poser ma question autrement, parce que je comprends qu'on ne
produit pas tout ici puis qu'on a des ententes. Est-ce que vous avez une équipe
dédiée qui travaille sur comment acheter moins aux États-Unis?
Mme LeBel : Ah! absolument.
M. Marissal : Ça donne quoi? Vous
faites quoi avec ça?
Mme
LeBel : Bien, absolument. C'est sûr que c'est beaucoup
plus récent, là, cette équipe dédiée là, parce qu'on va se comprendre que, jusqu'à tout récemment...
Dans l'univers économique, c'est très récent, ce qui se passe. Il y avait des
accords avec les États-Unis, et ce n'était pas mal vu, puis c'était nécessaire
sur certaines acquisitions de biens. Donc, oui, on y travaille. On travaille avec le
ministère de l'Économie pour être capables de pouvoir augmenter les filières,
accompagner les entreprises pour faire des virages. Donc, la réponse courte,
c'est oui.
Le Président (M. Simard) : Très
bien, merci. Je cède maintenant la parole au député de l'Acadie, qui dispose
d'environ 23 minutes.
M. Morin : Merci, M. le Président. Mme la ministre, je
continue avec mes questions relativement au personnel cadre et je vous
réfère à la demande de renseignements généraux pour l'étude des crédits 2025‑2026,
le n° 13i. On retrouve votre ministère, le Conseil du
trésor. Vous aviez 89 cadres en 2024. Je comprends maintenant que vous en
avez 96. C'est ce qui apparaît au tableau. Donc, c'est un ajout de sept. Au
niveau des professionnels, vous en aviez 548 en 2024, vous en avez 591
maintenant, c'est un ajout de 43. Alors, comment pouvez-vous expliquer ces
ajouts alors que vous tentez de rationaliser l'ensemble de la fonction
publique?
Mme LeBel : Là,
vous êtes... Je m'excuse, c'est parce que j'essaie de retracer la feuille que
vous m'avez... Vous l'avez mentionné, quelqu'un va me la sortir, là, mais...
M. Morin : C'est
demande de renseignements généraux, n° 13i.
Mme LeBel : Mais vous êtes dans le personnel du Secrétariat du Conseil du trésor et ce que vous nous dites...
M. Morin : Secrétariat
du Conseil du trésor, exactement.
Mme LeBel : O.K.,
parfait. Et peut-être que vous allez me permettre de solliciter l'aide du
secrétaire du Conseil du trésor pour des choses plus particulières, parce que
non seulement le Trésor n'est pas dans l'embauche particulière des ministères, mais je ne suis pas dans l'embauche
particulière du secrétariat, même si j'ai une vigie comme ministre
responsable de ça. Je suis d'accord avec vous. Donc, vous dites qu'il y a 43...
M. Morin : ...que je dis, c'est qu'en 2024, dans le total
«cadres», vous en aviez 89, là, il y en a 96. Alors, moi, j'en calcule sept de plus. Au niveau de votre
catégorie de professionnels, vous en aviez 548 en 2024, vous en avez 591,
43 de plus. Alors, j'aimerais savoir comment vous pouvez expliquer ces ajouts.
Le Président (M.
Simard) : Alors, Mme la présidente du Conseil du trésor.
Mme LeBel : Est-ce
que vous me permettez de passer la parole au secrétaire?
M. Morin : Je
consens, M. le Président.
Le Président (M.
Simard) : Donc, il y a consentement de part et d'autre de la table.
Alors, monsieur, soyez le bienvenu parmi nous. Pourriez-vous d'abord vous
présenter, s'il vous plaît?
M. Dubé
(Patrick) : Absolument. Merci beaucoup. Patrick Dubé, je suis
secrétaire du Conseil du trésor.
Le Président (M.
Simard) : Nous vous écoutons.
M. Dubé
(Patrick) : Merci beaucoup. Donc, je voulais juste préciser que le
nombre d'effectifs global du Secrétariat du Conseil du trésor ayant évolué,
bien, en toute proportion, le nombre de cadres a suivi, puis on est dans la
même proportion quant au nombre de cadres.
Le Président (M.
Simard) : Député d'Acadie, oui.
M. Morin :
Oui, mais ma question, c'est pourquoi ça augmente. Pourquoi vous en
avez plus? Vous en avez plus. Alors, comment...
M. Dubé (Patrick) : J'en ai plus parce qu'on
a plus d'effectifs au sein de l'organisation. Donc, toutes proportions gardées,
les effectifs ayant accru, le nombre de cadres, proportionnellement, a suivi.
M. Morin : Vous
avez réussi, au Conseil du trésor, à augmenter vos effectifs?
M. Dubé (Patrick) : Bien, en fait, c'est
qu'on respecte les cibles d'effectifs qui nous sont consenties. Maintenant,
un élément que je porte à votre attention,
c'est que le taux d'attraction et le taux de rétention au sein de notre
organisation s'est nettement
amélioré, de sorte que la capacité à doter les cibles qui nous sont consenties
a été facilitée, mais globalement, on respecte les cibles qui nous sont
consenties.
Mme LeBel : Si je peux expliquer,
là, parce que ça, sur cette question-là, je peux... c'est la question sur laquelle
je fais un suivi, c'est-à-dire que, dans les budgets, là, il y a des cibles
d'effectifs qui sont consenties à chacun des ministères
et organismes. Le Trésor, comme tous les ministères et organismes, voit ses
fonctions augmenter. On a eu beaucoup plus de
négociations, on a le suivi budgétaire, on a... Bon, il y a beaucoup de choses
à faire, mais il y a des cibles de consenties, et le Trésor a respecté
sa cible de 2024. Ce sont des cibles qui sont connues, qui sont déposées dans
le cadre des budgets, qui faisaient partie de la cible de 1,4, qui était le
total du global de l'année passée.
Donc, dans le
cas du Trésor, présentement, il est, comme le reste, frappé par un gel de
recrutement, c'est-à-dire qu'il ne peut pas aller chercher à
l'extérieur, s'il a des postes à combler, ne donne pas de service direct. Il
n'y a pas d'infirmière puis d'enseignant au Trésor, je ne vous dirai pas le
contraire... donc, est frappé sur le même gel et devra arriver à zéro dans la
prochaine année, comme le reste des... comme le reste de la fonction publique.
M.
Morin : Donc, si je vous suis, quand on va se revoir l'an
prochain, là, les chiffres devraient être exactement les mêmes.
Mme LeBel : Pour le... Bien, je
parle pour le Trésor.
M. Morin : Ah! je parle du Trésor,
oui, oui, tout à fait.
Mme LeBel : Pour le Trésor, oui, si
vous... oui.
M. Morin : Mais il y a eu une
augmentation depuis l'année passée.
Mme LeBel : Dans le respect des
cibles accordées et dévoilées au dernier budget, en 2024.
M.
Morin : En regardant votre organigramme, j'ai trouvé qu'il
y a une case qui s'appelle le bureau des négociations gouvernementales.
Il y a combien d'employés qui travaillent dans ce bureau?
Mme LeBel : Aïe! Je vais juste aller
vérifier le chiffre exact, mais...
M. Morin : Oui, tout à fait.
Mme LeBel : 132.
M. Morin : Pardon?
Mme LeBel : 132, et ça, ce sont les
gens...
M. Morin : 132?
Mme LeBel : Oui, ce sont les gens
qui sont dans... avec moi comme... avec la négociatrice en chef, qui s'occupent de tous les organismes, entre autres,
que mon collègue vient de nommer, de toutes les tables de négociation qui
existent, qui sont extrêmement nombreuses, des 200 conventions locales.
Donc, ce sont les gens qui sont là pour soutenir
le Conseil du trésor, et Santé, et Éducation dans toutes les négociations dont
vous entendez parler, que ce soit les négociations des organismes dont on vient
de parler avec le collègue, qui sont là pour
soutenir, pour aider à la rédaction des conventions collectives quand les
ententes... préparer les dépôts gouvernementaux. Donc, c'est... ce sont
les experts-conseils du gouvernement. C'est un peu le contentieux de
négociation du gouvernement.
• (15 h 50) •
M. Morin : Donc, je comprends que ce
sont... La majorité sont des professionnels?
Mme
LeBel : La grande majorité. Il y a du personnel de soutien
également là-dedans, là, mais la grande majorité, ce sont des gens qui sont dédiés aux négociations
et qui... Comme je vous disais, là, on pourrait revoir l'organigramme,
l'univers de la négociation, que j'espère être capable de... dont j'espère être
capable d'alléger la lourdeur avec le projet de loi que je viens de déposer, projet de loi n° 100, infopub, donc, mais, vous
savez, il y a 36 tables de négociation à la Santé, 20 tables
de négociation à l'Éducation. Il y a 57 organismes et 200 conventions
collectives qui sont concernés, et ça, ça ne
compte pas les... toutes les conventions locales qui sont avec des négociations
locales, sur lesquelles on doit garder une vigie, et tous les organismes
qui ne sont pas dans cet univers-là, mais qu'on... entre autres, les médecins, les deux fédérations de médecins, où le Trésor est
impliqué avec Santé, là. Le ministère sectoriel est toujours porteur du
dossier, mais Trésor est là pour aider à la négociation. Donc, ces gens-là sont
dédiés à tout ça, là.
Le Président (M. Simard) : O.K.,
très bien. M. le député de l'Acadie.
M.
Morin : Merci, M. le Président. La classification de ces
postes-là, est-ce que ce sont des postes de cadres ou des
professionnels?
Mme LeBel : Il y a de tout.
M. Morin : Il
y a de tout?
Mme LeBel : Il y a de tout. Je n'ai
pas le détail.
M. Morin : Non? Éventuellement, vous
pourriez nous fournir ces informations-là? Combien vous avez...
Mme LeBel : Je pourrais... On
pourrait vous fournir le détail. Je ne l'ai pas pour l'instant.
M. Morin : Non, je comprends.
Combien vous avez de cadres?
Mme LeBel : Il y a de tout.
M. Morin : Très bien, excellent. Je comprends
que cette équipe-là, ce bureau-là, vous l'avez très bien dit, s'occupe des
négociations, et ils sont... Ils travaillent tout le temps, ils sont en
négociation constante?
Mme LeBel : Bien, je vous dirais que
moi, je suis là depuis 2020, puis il n'y a pas une journée où je n'ai pas
négocié depuis 2020, là. Donc, oui, oui, puis je vais vous expliquer pourquoi.
C'est que les négociations...
M. Morin : Brièvement, s'il vous
plaît.
Mme LeBel : Oui. On connaît le Front
commun, qui finit à une date puis qui commence à une autre date, mais il y a tous les 57 organismes où les
négociations se terminent à des dates différentes, avec des conventions
collectives différentes. Vous savez,
dernièrement, on a même signé huit ans, je pense — c'est-tu huit ans? — pour les constables spéciaux. En tout cas, bref, oui, il y a... et il y a les rondes, les
interrondes, qu'on appelle, dans les conventions locales. Oui, il y a du
travail pour occuper tout le monde pendant beaucoup de jours.
Le Président (M. Simard) : Merci. M.
le député de l'Acadie.
M.
Morin : Merci, M. le Président. Et je comprends que ce
bureau-là relève, si ma compréhension est bonne, de votre organigramme,
du secrétaire, donc, de M. Dubé et de vous.
Mme LeBel : ...juste le début de la
phrase.
M.
Morin : Oui. Alors, je comprends que ce bureau-là relève,
au niveau hiérarchique, du secrétaire, M. Dubé et de vous?
Mme LeBel : Relève particulièrement
de moi avec un lien Trésor... là, il y a des choses qui vont changer dans le projet de loi, mais avec un lien Trésor
pour le budgétaire, mais, pour sa direction, relève de moi. Donc, il est
plus... Il est plus sous la présidente ou le président du Conseil du
trésor pour les questions d'orientations, de façons de faire et où est-ce qu'on va, mais, pour les questions
budgétaires, il y a une patte Conseil du trésor, Finances, là. Donc, il est...
Je vous dirais qu'il est hybride. Ce n'est
peut-être pas la meilleure réponse que je peux vous donner, mais il est
hybride.
M.
Morin : Je vous remercie. Merci, M. le Président.
Maintenant, autre thème, M. le Président, toute la question de la valorisation
du travail des fonctionnaires. Lors du budget 2024‑2025, le gouvernement a
mentionné qu'il reverrait la classification
de certains emplois professionnels afin de devenir un employeur de choix dans
un marché de plus en plus concurrentiel. Vous en êtes rendus où avec cet
exercice?
Mme
LeBel : ...donner des chiffres très précis, mais on a...
L'exercice est débuté, là. On a fait la classification. On a revu la classification de beaucoup d'emplois.
Il y avait des critères de classification qui ne correspondaient pas...
M. Morin : Est-ce que votre
objectif, c'est de revoir la classification de tous les types d'emplois dans la
fonction publique? Est-ce que vous êtes à la
recherche d'une... ce que j'appellerais une norme générale ou universelle
de classification?
Mme LeBel : Bien, il y a
plusieurs... Je ne dirais pas une norme universelle et générale, mais il y
avait des enjeux, là, qui ont été soulevés
par les différents ministères et organismes correspondant à la classification
des emplois. Donc, on veut revoir un peu la façon de classifier les
emplois, c'est exact. On s'est donné un horizon de cinq ans pour tout revoir,
ce qui ne veut pas dire qu'une classification qui va être revue va donner un
résultat à la hausse, O.K., parce qu'il y a
des... Il y a des emplois qui peuvent être, malgré tout, bien classés, puis il
y a des emplois pour lesquels, dans
le cadre des négos, même si ce n'est pas une négociation, mais je dirais plus à
l'occasion des négos, plutôt que dans le
cadre des négos, parce que ça ne se négocie pas, une classification, ce sont
des critères qui sont objectifs... plusieurs emplois ont déjà été revus.
Ça fait qu'on
a commencé. Là, j'ai une liste d'emplois pour lesquels la classification a déjà
été revue. Des fois, elle donne un résultat, donc, on reclasse l'emploi à une
classification qu'on pourrait qualifier de supérieure, là, mais là c'est un terme très générique pour un sujet qui a 1 000
nuances, on se comprend, puis d'autres où le résultat demeure... bien,
on a revu, puis le résultat demeure le même, donc, puis on se donne cinq ans
comme horizon.
M.
Morin : ...jusqu'à maintenant, en termes de pourcentage,
sur le cinq ans, vous êtes rendue à quoi? Vous avez fait 10 %,
20 %, 30 % du travail approximativement?
Mme
LeBel : Je n'ai pas de pourcentage, j'ai une liste de
gens. Je pourrai regarder, mais c'est très long, là. Il y en a, des
catégories d'emplois au gouvernement, là.
M. Morin : Bien sûr. Donc, est-ce
que vous voulez... C'est pour ça que je faisais référence à ma question précédente. Il y a une espèce de norme
générale de classification. Est-ce que vous voulez rationaliser les normes et
les types d'emplois par la même occasion ou ce n'est pas un objectif que
vous recherchez?
Mme LeBel : Non, il y a déjà une
norme qui existe pour l'ensemble des cadres, on se... bien, pas des cadres,
mais des...
M. Morin : Je parle des employés en
général.
Mme LeBel : Oui, oui. Moi, je ne
voulais pas dire le mot «cadre» dans le sens «cadre», mais dans le sens «employé de la fonction publique». Il y a une
norme qui existe déjà. Ce qu'on fait, c'est qu'on actualise cette norme-là.
C'est sûr qu'il faut que tous ces emplois-là... doivent se comparer les uns aux
autres, hein, et c'est toujours un échafaudage. Quand tu es dans la même classification,
on te monte dans... Bon, il y a comme des... pas des vases communicants, mais
c'est des choses qui jouent en même temps, qui bougent en même temps.
Donc, c'est sûr que la façon d'évaluer la
classification d'un emploi, même pour des emplois différents, va demeurer la même pour tout le monde, parce qu'on
ne peut pas avoir des méthodes différentes, des façons différentes. Ça va
générer comme le chaos, là, on se comprend, mais on est en train d'actualiser
la méthode, et pour tout le monde. C'est une méthode qui est équitable
et semblable pour tout le monde, c'est la même, mais on va faire repasser tous
les emplois à travers ce filtre-là, et c'est sur le... C'est cet horizon de
cinq ans là qu'on se donne pour refaire repasser tous les emplois à travers ce filtre-là, en mentionnant que, certains
emplois, on l'a fait dans le... à l'occasion des négos également. Donc, il y a
des choses qui sont faites. Quel est le pourcentage? Je ne peux pas vous le
dire. Il y en a des...
M. Morin : M. le Président, quel
est...
Mme LeBel : Ah! bien, j'en ai un,
33 % des effectifs sont déjà faits. Mon Dieu!
M. Morin : Bon, parfait, je vous
remercie. Merci, M. le Président.
Mme
LeBel : Je tiens à féliciter le Secrétariat du Conseil du trésor,
qui, avec ses 800 employés, est très efficace.
Le Président (M. Simard) : M. le
député de l'Acadie.
M.
Morin : Ceci étant, quel est le budget que vous avez mis
de côté pour cet exercice-là? Parce qu'effectivement, vous l'avez dit, une
reclassification n'implique pas nécessairement une reclassification à la
hausse, mais ça peut arriver. Donc, alors, comment vous avez budgété ça?
Mme
LeBel : ...va demeurer confidentiel, mais il y a des... Il
y a des provisions de prévues, mais ce ne sera pas toute la même année,
donc, parce que cinq ans, c'est cinq ans, hein, donc, et c'est ça.
M.
Morin : D'accord, autre question, M. le Président,
toujours dans le même thème. Vous avez probablement, j'espère, entendu
parler de l'étude récente menée par des chercheurs de l'Université Laval auprès
de 4 000 membres du plus grand syndicat de la fonction publique et
parapublique québécoise. L'étude révèle que plus de la moitié d'entre eux,
58 %, éprouve une détresse psychologique élevée ou très élevée. Et, quand
on regarde l'étude, donc, effectivement,
détresse psychologique, épuisement professionnel, désengagement, fatigue
modérée, c'est 64 %, fréquence de l'exposition aux facteurs psychosociaux
en environnement de travail, exigences émotionnelles, psychologiques.
Donc, quels sont les mécanismes que vous avez
mis en place? Parce que, je vous dirai, quand on regarde l'étude et qu'on la
lit, que, quand on lit que plus de la moitié des membres de la fonction
publique ont une détresse psychologique d'élevée à très élevée, c'est
inquiétant compte tenu du travail important qu'ils ont à rendre dans les
services à la population québécoise. Donc, qu'est-ce que vous avez mis en place
pour essayer de corriger les résultats de l'étude?
Mme LeBel : Je veux juste être sûre
qu'on parle de la même étude parce qu'il y en a peut-être une qui m'a échappé. Ça
fait que c'est celle qui date, là, de mai 2022, pour juste être certaine qu'on
parle la même étude?
M. Morin : Non.
Mme LeBel : Il
y en a une qui est sortie de façon plus récente?
M. Morin : C'est un portrait de la
santé psychologique et de l'environnement psychosocial de travail des membres du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec, étude, Mme Kirouac, M. Coulombe, faite
par l'Université Laval.
• (16 heures) •
Mme LeBel : Oui, mais c'est une
étude qui aurait été menée en mai 2022. Je veux juste qu'on comprenne parce qu'on a quand même fait des choses depuis
mai 2022. C'est important de le dire. C'est une étude qu'on prend très au
sérieux, mais qui était, là, dans la foulée du confinement et de la pandémie.
Donc, il y a un facteur qui a joué là-dedans, mais on a pris cette
étude-là très au sérieux.
On a mis en
place plusieurs politiques, là, pour faire face... pour s'assurer du bien-être
des employés de la fonction publique,
et je parle de la fonction publique, là... qui sont... bon, au sens large.
Donc, une politique... on a mis en place une politique-cadre en matière de
prévention et de traitement des situations d'incivilité, de conflits, de harcèlement
psychologique, sexuel au travail. Il y a de
l'accompagnement qui est fait, parce que le télétravail est très apprécié des
gens de la fonction publique, mais il
y a aussi une question, dans certains cas, d'isolement, hein, qui peut être...
qui peut faire... qui peut donner lieu à d'autres enjeux.
Donc, on a bonifié le programme d'aide et on est
très sensibles, là, à ça. Puis, dans cette étude-là, il faut bien dire qu'il y a 70 % des participants qui ont quand
même indiqué qu'ils avaient un niveau de bien-être psychologique au travail. Donc, je pense qu'on fait les choses
correctement, mais on répond à ça puis on met en place des politiques et des
mesures pour faire en sorte que cette étude-là soit, disons... O.K.
Le Président (M. Simard) : M. le
député de l'Acadie.
M.
Morin : Donc, d'une façon plus précise, quel est
l'accompagnement que le secrétariat offre aux différents ministères? Et
est-ce que vous avez identifié des ministères qui étaient plus à risque que
d'autres?
Mme LeBel : Je ne pense pas que
l'étude pouvait... bien, en tout cas, de l'étude ne découlait pas ça. Là, on parlait de 4 000 participants, je pense,
et ce n'était pas nécessairement... Bon, c'étaient tous des membres du Syndicat de la fonction publique, donc...
et parapublique du Québec, donc c'est quand même assez large. Et je ne pensais
pas que l'étude était capable de cibler des ministères en particulier. Donc,
découlant de l'étude, non, mais on a mis... on a une stratégie de gestion des
ressources humaines qui est une stratégie pour que tous les ministères et
organismes concernés par cette loi... par la
Loi sur la fonction publique, entre autres, doivent... doivent appliquer, et
là-dedans, bien, il y a des
ressources d'accompagnement, des politiques de gestion du stress, de mettre
l'employé au coeur... l'expérience employé, d'avoir, donc, des
programmes d'aide gouvernementale. Donc, oui, tous les ministères sont liés par
cette politique-là.
Le Président (M. Simard) : M. le
député de l'Acadie.
M. Morin : Merci. Merci, M. le
Président.
Mme LeBel : J'ai été très haut
niveau, là, mais...
M.
Morin : Une fois l'étude publiée, est-ce que vous avez
rencontré le syndicat pour en discuter? Est-ce que ça vous a alarmée?
Mme
LeBel : Je n'ai pas rencontré personnellement le syndicat.
Je sais qu'il y a... bien, alarmée... préoccupée, oui, parce que ce
qu'on veut, c'est le bien-être. Mais je reviens... de dire que c'était dans la
foulée du confinement. Beaucoup de gens ont souffert du confinement, du...
j'allais dire du... je cherchais le mot français, là, du «turnover», du... du passage rapide de «je suis au bureau cinq
jours» à «je suis chez moi 24 heures sur 24, avec les enfants, avec tout
ce qui vient là-dedans».
Donc, il y avait une portion de ça qu'il fallait
prendre en compte. C'est sûr que le secrétariat a rencontré les parties prenantes.
Moi, je n'ai pas rencontré le syndicat, suite à l'étude. Les parties prenantes
ont été rencontrées, les syndicats qui représentent les employés. Ça ne fait
pas partie de la négo, les politiques de gestion des ressources humaines, mais ce sont des choses qui sont
discutées dans les comités paritaires entre l'employeur et l'employé. Donc,
je dirai que oui, ces discussions-là ont eu lieu.
Le Président (M. Simard) : M. le
député.
M.
Morin : Parfait, oui. Maintenant, vous y avez fait
référence, Mme la ministre, vous avez une politique-cadre en matière de
télétravail?
Mme LeBel : Oui.
M.
Morin : Vous aviez des objectifs, dans votre politique.
Est-ce que, selon vous, vos objectifs ont été atteints?
Mme LeBel : Quels
étaient les objectifs auxquels vous faites référence?
M.
Morin : Bien, évidemment, question d'évaluation,
productivité, c'est écrit dans votre politique, donc notamment ceux-là.
Mme
LeBel : Bien, l'objectif qu'on avait, c'était plutôt de
dire : Après deux ans d'implantation de la Politique de télétravail, nous
allons en faire une évaluation. Le premier bilan de la politique a été fait, et
ça révèle, grosso modo, un bilan
positif. Si on parle principalement de la productivité, pire scénario, ça a eu
un effet neutre, meilleur scénario, il y a eu une augmentation de la
productivité, donc les employés se considèrent beaucoup plus productifs.
Beaucoup d'employeurs considèrent également que c'est plus productif. Bon, il y
a des bémols sur certains gestionnaires qui ont... qui doivent trouver une
meilleure façon de faire la transition entre ce que j'appelle la gestion à vue,
tu sais, je vois mon employé, donc je peux mieux le... et une gestion de la
productivité à distance. Mais, grosso modo, ce qui ressort, c'est... Je vais parler juste de la productivité, parce que,
pour le reste, la mobilisation est là, le bien-être, les gens
l'apprécient, c'est un effet, à tout le moins, neutre sur la productivité.
Le Président (M. Simard) : Merci. M.
le député de l'Acadie.
M.
Morin : Alors, en termes, par exemple, d'évaluation des
employés, est-ce que vous avez développé des outils particuliers ou des
critères particuliers, compte tenu que plusieurs employés sont en télétravail?
Et quels sont-ils?
Mme LeBel : Bien, on est en
accompagnement avec les différents gestionnaires. Naturellement, les
gestionnaires, il y en a qui n'ont aucun enjeu pour le faire, il y en a
d'autres pour lesquels c'est plus complexe. Donc, on est en accompagnement,
mais ça appartient à chaque gestionnaire de développer sa façon de mieux
encadrer ses employés. Le Conseil du trésor
ne va pas aller dire... Tu sais, à un moment donné, ça prend de l'imputabilité,
là, on se comprend?
M. Morin : ...M. le Président, mais
vous devez quand même donner des critères ou vous devez avoir une
politique-cadre.
Mme LeBel : Il y a de la formation
qui se donne. Ces gens-là peuvent aller à l'école... à l'ENAP suivre de la formation. Donc, tous les gestionnaires qui ont
besoin de soutien pour mieux, je vais dire, gérer vont avoir l'accompagnement,
la formation. Naturellement, ce qu'on
demande, c'est que les gestionnaires soient à même de gérer leurs employés, là,
donc ça fait partie de ça. Mais il y a du soutien, il y a de la formation, il y
a de l'accompagnement, tout ça est là.
M. Morin : Parfait. Je vous
remercie, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Vous avez
terminé?
M. Morin : Oui.
Le Président
(M. Simard) : Très bien. Alors, sur ce, je cède la parole au
député de Camille-Laurin, qui dispose d'environ 10 minutes.
M.
St-Pierre Plamondon : Merci beaucoup. Bonjour, Mme la ministre. Je
ferais référence à quelques reprises au cahier de crédits du Conseil du trésor,
donc, l'annexe 3, Pour un Québec fort : stratégie de gestion des
dépenses, plus
spécifiquement le tableau Dénombrement redressé des effectifs des organismes
publics, annexe 3. Ça ressemble à ça.
Mme LeBel : ...de le récupérer, mais
je sais à quel tableau vous faites référence.
M.
St-Pierre Plamondon : Parfait. Donc, pendant ce temps-là, je vais... vu
que j'ai 10 minutes, je vais parler un peu.
Mme LeBel : ...retrace le tableau.
Est-ce qu'il y a une page sur votre tableau?
Une voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : B-77.
Mme LeBel : B-77. Parfait. Merci.
Vous pouvez continuer à parler, là.
M. St-Pierre Plamondon : Donc, vous
aurez compris que je m'en vais sur le sujet quand même très intéressant de la
taille de l'État. La taille de l'État au Québec a augmenté de 22 %, depuis
l'arrivée au pouvoir de la CAQ en 2018, alors que la population, elle, a
augmenté de 8 % durant la même période. En clair, donc, la taille de l'État
a augmenté trois fois plus vite que la taille de la population. C'est du
jamais-vu, mais c'est aussi le contraire de ce que vous avez promis de faire.
Mais
le plus intéressant, c'est que c'est aussi près de 50 % de personnes qui
ne donnent pas de services, donc qui sont des employés de bureau et de cadres.
Au total, on voit que les employés de bureau sont en augmentation de 40 %,
pendant que les enseignants et les infirmières, c'est une augmentation entre
8 % et 12 %... 10 %. Et ça devient encore plus intéressant, si on regarde ce qui se passe en ce moment,
cette année. Donc, si vous allez dans ce tableau-là et vous regardez personnel
de bureau, techniciens et assimilés, on augmente de
14 000 personnes... personnel de bureau pour l'année en cours.
Ma question, elle est
simple. Depuis votre arrivée au pouvoir... parce qu'en prenant les mêmes
annexes depuis 2018, là, pour les commis de bureau, les employés de bureau,
c'est 45 389 nouveaux employés de bureau, depuis que la CAQ est au pouvoir. Ma question, c'est : Est-ce que
vous pouvez reconnaître qu'on a perdu le contrôle sur la croissance de
la bureaucratie au Québec?
Mme LeBel : Réponse simple : non. Réponse plus
élaborée : Il y a deux prémisses erronées, malheureusement, ou
inexactes. Je m'excuse, je ne veux pas... parce qu'on discute, donc, je pense
que l'important, c'est la prémisse de base de votre question. Ensuite, je
pourrai y répondre de façon plus adéquate.
Première prémisse de
base, la CAQ n'a jamais promis de réduire la taille de l'État de 5 000. La
CAQ a promis de réduire les postes administratifs de 5 000. Cette
promesse-là était en 2018‑2022, cette promesse-là a été remplie. Je vais vous
retrouver la page de la stratégie 2023‑2024 où on parle d'attrition et on
parle d'économies de 381 millions par année récurrents, à terme. Et, dans
la stratégie de 2023‑2024 qui a été déposée, nous avons confirmé que nous avions réduit de 5 000 postes
administratifs, parce qu'il y a tout... C'est parce que c'est nuancé, l'État,
puis il faut faire les nuances appropriées. Donc, la promesse de la CAQ
de réduire la taille de l'État de 5 000 postes administratifs, elle
est cochée, c'est rempli.
Maintenant, revenons
à votre page que vous me mentionnez tantôt, c'est important, là, la
page B-77, où vous faites référence au personnel de bureau, techniciens et
assimilés — je
veux juste être sûre que c'est à ça que vous avez
fait référence — où
présentement, en 2024‑2025, on parle de 238 000 puis, en 2024... 2023, je
veux juste être sûre qu'on est sur la même page, là... puis 2023‑2024,
224 000. J'arrondis, là.
M. St-Pierre
Plamondon : À peu près.
Mme LeBel : Bon,
j'arrondis, on se comprend, j'arrondis. Parfait. Vous partez de la prémisse de
base que ces gens-là sont des gens qui ne
rendent pas de services à la population. C'est inexact. Dans ces gens-là, il y
a beaucoup de gens... il y a des inhalothérapeutes, des techniciens en
travail social, des technologues en imagerie médicale, il y a des technologues en radio-oncologie, des
technologues en imagerie médicale du domaine de la médecine nucléaire, des
techniciens en éducation spécialisée, des
techniciens de travail social, des techniciens en écriture braille, des
techniciens en service de garde en milieu scolaire. Ça, c'est un nombre
qui comprend l'ensemble des gens qui tombent sous cette catégorie-là.
C'est une catégorie
qui est, en grande majorité, sinon... pas en totalité, mais en grande
majorité... puis, je vous dirais, je ne me
souviens plus du chiffre, mais il me semble que c'est à plus de... 98 %
des gens de cette catégorie-là sont des gens qui sont en dehors de la
fonction publique, donc en santé et en éducation, et la grande majorité de ces gens-là, ce sont des techniciens et des gens qui
donnent des services et pas juste des services à la population, qui donnent
des permis...
• (16 h 10) •
Le Président (M.
Simard) : Oui, merci. Mme la ministre, merci beaucoup. Mme la
ministre...
Mme LeBel : Donc,
ils donnent des services à la population.
Le Président (M.
Simard) : Mme la ministre, merci beaucoup. M. le député de
Camille-Laurin.
M. St-Pierre
Plamondon : Je vous entends. Donc, si je résume votre pensée pour
qu'on... justement, ne pas être inexact, vous, vous dites : On a coché
notre objectif de réduire par 5 000 employés administratifs et, au
même moment, dans la catégorie Personnel de
bureau, techniciens, on a 43 000 personnes de plus... 45 000, et
dans la catégorie Personnel d'encadrement, la première catégorie, ça,
c'est une augmentation de 33 % également.
Est-ce que vous
comprenez le point de vue? Est-ce que vous comprenez le point de vue de la
population qui vous écoute puis qui se dit : Vous avez enlevé 5 000 à
un endroit, mais ajouté 45 000 et d'autres dizaines de milliers à d'autres endroits, puis que le total, c'est
113 892 employés de plus dans la fonction publique? Je comprends que
vous avez peut-être retiré
5 000, mais c'est parce que, si vous ajoutez des dizaines de milliers
ailleurs, comment pouvons-nous conclure que vous avez respecté votre
engagement?
Mme LeBel : Parce que l'engagement de la CAQ était de réduire
de 5 000 postes administratifs, mais les postes auxquels vous
faites référence, qu'on a ajoutés, ce sont des postes qui donnent des services
à la population.
M. St-Pierre Plamondon :
Donc, vous dites que les deux catégories que je viens de nommer,
c'est-à-dire Personnel d'encadrement et Personnel de bureau, ce sont des gens
qui rendent des services à la population?
Mme LeBel : La première catégorie,
auxquels on faisait référence, c'est celle... la catégorie de Personnel de
bureau, techniciens assimilés, la grande majorité, sinon la quasi-totalité de
ces gens-là rendent des services divers à la population, que ce soient divers techniciens ou
bien des gens qui accordent des permis, hein, en environnement, les certificats...
M. St-Pierre Plamondon : Mais ce
n'est pas la définition de «bureaucratie», ça?
Mme LeBel : Bien, je m'excuse, mais,
quand je veux un permis, ça me prend quelqu'un pour l'émettre, là.
M. St-Pierre Plamondon : Pour vous,
c'est un service à la population, donc ce n'est pas de la bureaucratie?
Mme
LeBel : Bien, c'est parce qu'à un moment donné vous allez
me dire qu'il n'y a plus de permis de conduire, que je ne peux plus donner de
certificats de décès, que je... C'est parce qu'à un moment donné il va falloir
voir, si on veut dénuer l'État de tout... je vais dire, avec un c
minuscule, de tout contrôle, là, mais ça, c'est une autre histoire.
Par contre, vous avez... pour le personnel
d'encadrement, le chiffre de 33 000, là-dedans, il y a 91 % de ce
personnel d'encadrement là qui est dans les réseaux. Et ça comprend des
directions d'école et, entre autres, des gens qu'on a ajoutés pour faire du
soutien aux infirmières, parce que, vous vous souviendrez, pendant la...
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le député de Camille-Laurin.
Mme LeBel : ...
M. St-Pierre Plamondon : Ah non!
Non, non, je ne dis pas ça. Je dis que la taille de l'État croît trois fois
plus vite que la taille de la population, mais je pense qu'on a fait le tour de
ce point-là.
Un point très
rapide, l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont. Ce matin, le
ministre de la Santé a indiqué en Chambre que, pour financer le projet de
rénovation HMR, il allait demander à Santé Québec de piger dans les budgets en
santé, pour plus de 3 milliards, pour
financer le projet d'infrastructure. Est-ce que je comprends qu'on va piger
dans le budget de fonctionnement pour financer des infrastructures et,
si oui, êtes-vous d'accord avec ça?
Mme
LeBel : Bon, premièrement, je ne commenterai pas ce que le
ministre de la Santé a dit, il l'expliquera dans ses propres budgets...
M. St-Pierre Plamondon : ...
Mme LeBel : Il l'expliquera dans ses
propres budgets.
M. St-Pierre Plamondon : C'est vous
qui êtes au Trésor. Je vous pose la question à vous, là.
Mme LeBel : Bien, la réponse que je
vous donne...
Le
Président (M. Simard) : ...à la présidence, s'il vous plaît. Alors, veuillez
poursuivre, M. le député de Camille-Laurin.
M.
St-Pierre Plamondon : C'est une question qui est dirigée clairement à la
ministre et c'est sa responsabilité, là. On parle d'infrastructures et
de budget de fonctionnement.
Mme
LeBel : Bon, premièrement, les infrastructures sont sous
la responsabilité de mon collègue. Et maintenant, ceci étant dit, je ne
commenterai pas ce que le ministre de la Santé a dit, il l'expliquera dans ses
propres crédits. Et, si un jour il se présente au Trésor avec une solution,
nous l'évaluerons, à ce moment-là, et je ne sais pas quelle sera cette
solution-là. Et ne prenez pas ce que je viens de dire comme étant : le
Trésor est d'accord ou n'est pas d'accord. Je vous dis juste que je ne
commenterai pas. Et je vais revenir sur la croissance...
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Oui, M. le député de Camille-Laurin.
M. St-Pierre Plamondon : Je
comprends tout à fait votre réponse. Vous me dites... votre collègue ministre vient de dire qu'il va piger 3 milliards dans
le budget de fonctionnement pour HMR, et votre réponse, c'est : Moi, je ne
peux pas commenter.
Mme
LeBel : ...ce n'est pas ça qu'il a dit, et, à la minute qui
reste, je n'ai pas le loisir de vous l'expliquer. Ce qu'il a dit, c'est qu'il
était en train de regarder une solution pour HMR. C'est ce qu'il a dit.
Maintenant, voyons la solution...
M. St-Pierre Plamondon : Bon, est-ce
que vous, vous êtes d'accord avec cette solution-là, oui ou non?
Mme LeBel : Mais je ne sais pas
c'est quoi, sa solution. Il a dit : Je suis en train de regarder une
solution.
M. St-Pierre Plamondon : Donc, vous
ne vous êtes pas parlé?
Le Président (M.
Simard) : ...à la présidence. Alors...
Mme
LeBel : Publiquement, là, cette solution sera évaluée en
temps et lieu et elle vous sera présentée en temps et lieu. La seule chose que
mon collègue a dite, c'est qu'il évaluait une solution, et on verra quelle sera
sa solution.
Le
Président (M. Simard) : Il reste 15 secondes au député de
Camille-Laurin. M. le député.15 secondes... 18.
M. St-Pierre Plamondon : O.K. Je
voulais vous parler du Centre d'acquisitions gouvernementales. On a eu un
engagement de la CAQ qui voulait considérer l'achat régional parce que ça a des
conséquences sur l'achat local. Avez-vous une ouverture et est-ce qu'il y a
quelque chose qui se passe dans en ce sens-là?
Mme LeBel : On le fait déjà, et la
stratégie qu'on a mise en place en 2022 fonctionne dans cette direction-là. Il
y a beaucoup...
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Je vous remercie, Mme la ministre. Merci beaucoup. Sur ce, je cède
maintenant la parole à nouveau au député de l'Acadie, qui dispose d'environ
23 minutes.
M. Morin : Merci, M. le Président.
Mme la ministre, on va continuer avec le télétravail. Quels sont vos...
Mme LeBel : ...
M.
Morin : Oui, on va continuer avec le télétravail. Donc,
quels sont vos indicateurs de performance et comment mesurez-vous la
productivité quand les employés sont en télétravail? Et comment vous déterminez
le nombre de journées en télétravail qu'un
employé peut faire? Je comprends que c'est assez variable. Est-ce qu'il y a un
nombre de journées où l'employé est obligé d'être au bureau?
Mme
LeBel : Présentement, il y a des paramètres, dans la
politique de télétravail, qui demandent d'être deux jours au bureau,
trois jours à la maison. Ça, c'est la politique générale. Il y a un tas...
comme dans toute politique, il y a des
exceptions. Il y a certains emplois où les gens sont cinq jours par semaine au
bureau et il y a certains emplois... je vais vous donner l'emploi le plus évident, fonction ou emploi qui est le plus
évident, qui me vient en tête, c'est les services d'appels, les centres d'appels qui sont cinq jours
en télétravail. On se comprend. Donc, il y a la règle pour l'ensemble de la fonction publique et il y a les exceptions
en fonction du type d'emploi. Donc, ce n'est pas naturellement la règle... la
politique de télétravail, ça demeure selon
les besoins du service, on se comprend. Donc, je m'excuse, là, je me suis
perdue dans ma réponse. Toutes mes excuses, là.
M. Morin : Moi, je voulais savoir...
Mme LeBel : Je m'en allais quelque
part, mais...
M. Morin : Alors,
on va essayer de vous aider à retracer le chemin. Donc, je voulais savoir
combien les employés faisaient de jours. Est-ce que vous avez une
politique-cadre? Est-ce que c'est l'employé qui décide? Est-ce que c'est
l'employeur? Et quels sont vos indicateurs
de performance pour être capables d'évaluer les employés qui sont en
télétravail?
Mme LeBel : Merci. Je m'excuse,
c'est à cette intersection-là que je me suis perdue, là, sur les indicateurs. Bon, une fois que j'ai dit ça, naturellement,
chaque secteur est différent, donc ça appartient au gestionnaire en charge de décider
si son secteur est propice à cinq jours-semaine en télétravail ou cinq
jours-semaine au bureau et ce qu'il y a entre
les deux, c'est-à-dire le 3-2, O.K.? Donc, ça appartient au gestionnaire. On ne
peut pas forcer les employés à être en télétravail.
Donc, un employé pourrait dire : Moi, je
vais être cinq jours au bureau, même si... mon fonctionnaire. Par contre, il doit s'entendre avec son gestionnaire
pour être plus à la maison que ce que la politique-cadre le prévoit. Et même,
le gestionnaire pourrait dire : Dans ton cas, pour une raison x, j'ai
besoin de toi quatre jours au bureau. Donc, ce n'est pas un droit de l'employé, c'est un droit de gestion,
c'est important de le dire. Mais en règle générale, dans la grande majorité des
cas, ça se discute et ça... et les gens s'entendent sur la meilleure chose à
faire.
L'évaluation
de la performance, vous étiez là, elle se fait par chaque gestionnaire, là, je
veux dire, et il y a des directions
de ressources humaines pour faire ça, là. Donc... et c'est très perceptuel,
pour l'instant, pour les gestionnaires qui
ont l'impression d'avoir moins de regard mais, en même temps, nous disent, ces
gestionnaires-là, qu'ils ne peuvent pas conclure à une baisse de productivité.
Donc, il y a comme... il y a un petit peu, je vous dirais, une dichotomie
entre : les gestionnaires ne concluent pas une baisse de productivité, les
employés concluent à une hausse, les gestionnaires concluent à, au
mieux... au pire, un effet neutre, dans quelques cas une légère hausse, mais,
en même temps, nous disent, pas
tous, on se comprend, là, pas tous... en même temps, certains nous disent : Bien,
on a besoin d'outils pour mieux s'assurer de cette productivité-là.
Donc, on va accompagner tout le monde dans tout ça.
M. Morin : ...ma question :
Quels sont les outils que vous allez mettre à la disposition des gestionnaires
pour être capables d'évaluer la performance des employés?
Mme
LeBel : Bon, là, vous allez me permettre de passer la
parole à un expert, c'est-à-dire le secrétaire, là. Je ne suis pas dans le
quotidien de la fonction publique. Je sais qu'il y a des outils, je sais que le
Trésor est en accompagnement, on s'en assure. Mais, si vous permettez,
on peut passer la...
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. Dubé.
M. Dubé (Patrick) : Merci beaucoup.
Bonjour. Donc, il y a différents leviers, là, qui sont utilisés par les
équipes, chez nous, auprès des gestionnaires puis auprès des directions des
ressources humaines, à la fois en termes d'accompagnement, à la fois en termes
d'outils puis à la fois en termes de gestion du présentiel et du télétravail. Parce que ce qu'on souhaite, c'est éviter que les
gens, quand ils viennent au bureau, soient en Teams à temps plein, donc
l'équivalent de ce qu'ils auraient fait à domicile.
Donc, ce
qu'on souhaite, c'est accompagner de sorte qu'au moment où ils sont au bureau,
dans les installations physiques, on puisse maximiser les opportunités à
la fois de formation, d'intégration, de sentiment d'appartenance, de développement aussi. Donc, ça amène un tout
autre changement sur l'approche face aux équipes, selon qu'elles soient à distance ou qu'elles soient au bureau. Donc,
c'est à travers ce nouveau prisme là qu'on fait de la formation, qu'on fait
de l'accompagnement ou des outils en matière d'évaluation et d'attentes
signifiées.
• (16 h 20) •
M.
Morin : Et comment procédez-vous pour le transfert des
connaissances? Habituellement, tu sais, quand les gens travaillent d'une façon plus... bien, dans un
bureau, bien, les gens se croisent, il y a des gens souvent plus expérimentés qui vont donner des conseils. Télétravail, ce
n'est pas toujours évident. Donc, comment vous vous assurez que ce transfert
de connaissances là se fait?
M. Dubé (Patrick) : En fait, c'est
que j'utiliserais le prisme suivant. C'est que ce qui est souhaité, c'est...
quand les gens sont en télétravail, fassent du travail qui est, je dirais, de
concentration, donc écrire des analyses puis se concentrer sur des éléments qui
fait appel à leur expertise. Puis, quand ils sont au bureau, c'est là où on
souhaite maximiser les activités d'équipe, les rencontres d'équipe, la
rencontre de la clientèle, la rencontre des partenaires, parce que c'est à travers ces opportunités-là que
vient animer l'organisation, ces opportunités de formation, de réseautage,
d'intégration au sens de l'équipe puis de sentiment d'appartenance, parce que
ça peut aussi être un défi quand on est en
télétravail à temps plein. Donc, c'est vraiment toute une nouvelle approche sur
la gestion du présentiel au niveau des effectifs.
M. Morin : Et ça, vous avez des
politiques qui accompagnent l'ensemble des ministères? Parce que, tout à l'heure, quand Mme la ministre disait : Bien,
ça dépend des... le gestionnaire a une discrétion, mais évidemment il faut s'assurer
aussi que c'est équitable, donc, dans le même... dans le même, je ne sais pas,
lieu de travail ou dans la même direction,
j'imagine que, s'il y en a deux qui font du une journée-semaine au bureau, puis
d'autres, c'est quatre journées, à un
moment donné, ça va créer... ça peut créer des tensions. Alors, comment vous
accompagnez? Puis est-ce que vous avez des politiques-cadres qui aident
des gestionnaires dans ce sens-là?
M. Dubé
(Patrick) : En fait, c'est que c'est une très bonne question,
parce que l'accompagnement qu'on fait a différents niveaux. Tantôt, c'est face
aux premiers dirigeants, tantôt c'est face aux directions des ressources
humaines, tantôt c'est face aux
gestionnaires. Il y a différents niveaux parce qu'il y a des gestionnaires qui
gèrent des gestionnaires, d'autres qui gèrent des gens qui sont en
service direct à la population, tantôt, c'est administratif. Donc, c'est à
géométrie très variable, de sorte que l'accompagnement qu'on exerce, c'est à
l'ensemble des parties prenantes dans cette réalité-là. Alors, tantôt, c'est de
la formation, tantôt, c'est des guides, des outils, des politiques. Ça prend
toutes sortes de formes, mais c'est modulé
en fonction des parties prenantes qui sont impliquées dans cette réalité-là de
gestion au quotidien des effectifs des organisations.
M.
Morin : Parfait. M. le Président, autre question. Avec la
politique du télétravail, est-ce que vous avez évalué l'impact que ça
pouvait avoir sur les centres-villes des différentes villes et régions au
Québec?
Mme LeBel : La réponse est non, on
n'est pas allés là. Par contre, j'ai rencontré des gens qui militent en faveur de faire revenir les employés au
centre-ville. Ça comprend... dans les différents centres-villes, ça comprend
les employés de l'État et les employés des entreprises privées. Là, je vais
toutes choses confondues. J'ai demandé d'avoir le pourcentage d'employés de
l'État auprès de ces gens-là, l'impact, et j'attends toujours. On est en
dialogue avec ces gens-là, donc on est bien au fait qu'il y a une
sensibilité sur la vitalité des centres-villes.
Ceci étant dit, au moment où on se parle, il y a
aussi beaucoup plus large pour nous, dans notre périmètre d'évaluation de la
politique de télétravail et des suites à y donner, puis on est en train de
regarder tout ça et de voir, entre autres,
l'attractivité, est-ce que... l'attractivité. Et je vous parlais, le bien-être
des employés, c'est quelque chose qui est
voulu par les employés de la fonction publique, c'est quelque chose qui est
nommé comme étant un objet d'attraction de la fonction publique. On
regarde également ce qui s'est passé au fédéral. On n'est pas tributaires de ce
qui se passe au fédéral puis on ne fait pas
comme le fédéral, mais on peut tirer des leçons de ce qui s'est passé au fédéral
et on a vu que ça a été... ça n'a pas été
une chose qui a été facile. Donc, nous, on veut quand même le bien-être de nos
employés et, dans le milieu d'attractivité,
aujourd'hui, là, on doit rendre des services à la population. Ça fait partie
des critères que la nouvelle génération, je vais dire, magasine, là,
entre guillemets, quand elle se cherche un emploi.
Il
y a aussi... je vous ai parlé tantôt, brièvement, de toute la politique économique,
et d'économie pour l'État, et d'optimisation pour l'État, qui est rendue là,
parce que la SQI est en train de mettre en place... elle est... Quand je dis «est en train de mettre en place», c'est que
le déploiement est commencé, mais ça peut être très long, puis je vous l'ai
expliqué tantôt, quand on parlait de
rationalisation de l'espace, dans la rationalisation de l'espace, les nouveaux
bureaux gouvernementaux qui sont aménagés tiennent compte du
télétravail. Donc, je pense que c'est 70 %, la...Donc, on prévoit
d'avoir des places pour... Mettons, un bureau de 100, ça va être 70. Donc, il y
a de la rationalisation, il y a des
économies d'espace. On va pouvoir annuler des baux de location, ramener des
gens dans nos buildings. Donc, il y a aussi, pour le gouvernement, de
l'optimisation derrière tout ça. Donc, dans la politique... dans l'évaluation
qu'on est en train de faire, c'est un intrant, mais je veux que vous
compreniez que ce n'est pas le seul intrant du gouvernement.
M. Morin : Je
vous remercie. Bien, justement, ça va me permettre, avec votre dernière
réponse, de faire un lien avec le rapport du
Vérificateur général du Québec, pour 2024‑2025, portant sur les espaces de bureaux gouvernementaux.
On y lit que la stratégie de la gestion des ressources humaines de la fonction
publique 2023‑2028, qui vise à ce que 35 % de la superficie à
vocation administrative soit transformée par des aménagements en milieu de
travail axés sur les activités, comme vous l'avez mentionné, Mme la ministre,
ça vise évidemment à réduire les coûts de loyer. Sauf que ce qu'on constate,
c'est qu'après six ans de travail la SQI n'a réussi à convertir que 7,2 %
des espaces de bureaux, ce qui l'éloigne grandement de l'objectif de 35 %.
Comment pouvez-vous expliquer cet écart?
Mme LeBel :
J'aimerais pouvoir en discuter avec vous, mais vous... la SQI, la
rationalisation des espaces, c'est mon collègue en Infrastructures qui est
maître d'oeuvre dans cette politique-là. Il y a à côté de moi le secrétaire,
qui est à la fois secrétaire des budgets et des infrastructures. Si vous voulez
qu'on lui passe la parole, il pourra vous donner peut-être plus de détails dans
votre... Mais vous comprendrez que, depuis 2022, je ne suis plus responsable de
ce secteur-là, donc, et mon collègue Jonatan... le ministre responsable — je ne
peux pas le nommer ici, hein? — le ministre responsable des
Infrastructures et de la SQI... Je peux vous dire que le plan continue, mais
pourquoi, là, on est rendus à ce pourcentage-là...
Le Président
(M. Simard) : Très bien. M. le député.
M. Morin :
Cependant, si vous permettez, M. le Président...
Le Président
(M. Simard) : Bien sûr.
M. Morin : Dans les recommandations du Vérificateur général, il y a des
recommandations, vous l'avez mentionné, pour la Société québécoise des
infrastructures, mais il y a des
recommandations pour le Conseil du trésor et le Secrétariat du Conseil du trésor. C'est pour ça que je vous
adresse les questions.
Maintenant,
«notamment, voir à ce que soit élaboré un plan pluriannuel de transformation
des milieux de travail qui tient compte des objectifs gouvernementaux et qui
priorise les projets les plus pertinents afin d'appuyer les autorités
gouvernementales dans leur prise de décision», vous êtes rendus où dans
l'élaboration de votre plan pluriannuel?
Mme LeBel : Bien, je vais vous demander la permission de
laisser le secrétaire répondre, parce que c'est trop lié avec ce que... la SQI
pour que je puisse vous répondre de façon adéquate. Moi, la question qui est
sous notre... je parle de moi et je ne parle pas du secrétaire, c'est beaucoup
plus le fait qu'il faut revoir la politique de télétravail et voir
qu'est-ce qu'on va faire avec. Puis il y a
comme une certaine partie du plan qui va découler de ça. Mais, si vous
permettez, vous allez avoir une réponse beaucoup plus adéquate si...
parce que, sous le secrétaire, les infrastructures et la SQI...
Le Président
(M. Simard) : ...
M. Morin :
Voilà. Merci.
M. Dubé (Patrick) : Merci beaucoup. Donc, un des éléments qui étaient
soulignés dans le rapport, ça faisait... fait référence à la directive
qui portait sur les aménagements, qui a été revue. Donc, le 70 % auquel la
présidente fait référence a été introduit de même que le nombre de mètres
carrés ou de pieds carrés par cubicule ou espace de travail de chacune des personnes. Donc, il y a un volet qui a déjà été fait. D'autre part, il y a un plan
d'action sur trois ans, donc un plan
de match qui a été adopté, sur trois ans, sur l'optimisation des espaces, qui
vise à céder 67 baux différents, donc, d'espace où on est en location puis
avec des économies récurrentes, à terme, de l'ordre de 86 millions par année.
Et les investissements requis ont été introduits dans le dernier Plan québécois
des infrastructures.
M. Morin : Il y a une autre recommandation qui dit : «Mettre à jour les
documents encadrant la transformation des
milieux de travail en fonction de l'évolution des modes d'organisation du
travail et des orientations gouvernementales.» Vous en êtes rendus où?
M. Dubé (Patrick) : Exact. En fait, c'est que, si la politique-cadre
en matière de télétravail venait qu'à évoluer, c'est de s'assurer que la directive sur l'aménagement des espaces soit
ajustée en conséquence. C'est ce à quoi ça fait référence.
M. Morin :
Et donc, là, vous n'êtes pas rendus à une étape où, votre politique sur le
télétravail, vous allez la modifier, si on parle d'évolution? Donc...
M. Dubé (Patrick) : On vient de
faire une évaluation, Mme la présidente l'a évoqué tout à l'heure, avec les constats
qu'elle a mentionnés.
M. Morin : Très bien. Oui?
Mme LeBel : ...là, vous
retombez plus dans ce qui m'appartient, entre guillemets.
M. Morin : Bien sûr.
Mme LeBel : Aujourd'hui, il
n'est pas question de la modifier, dans le sens qu'elle va demeurer tant
qu'elle ne sera pas modifiée. Donc, le plan demeure le même, donc la directive
ne sera pas modifiée. Mais naturellement, si un jour il en venait que, dans le constat et l'analyse qu'on est en train de
faire, cette politique devra être modifiée, bien, les ajustements qui en
découlent devront être faits dans d'autres secteurs, c'est clair.
• (16 h 30) •
M. Morin : Dans le rapport du
Vérificateur général, il y avait une recommandation qui visait directement le Secrétariat
du Conseil du trésor. On en a parlé un peu, mais... «Analyser si les bénéfices
escomptés ont été obtenus, soit
l'augmentation de la productivité, l'amélioration de la capacité d'attraction
et de rétention du personnel, la réduction de l'absentéisme ainsi que la réduction des coûts de loyer». Donc, si on
commence par la réduction des coûts de loyer, combien vous avez
économisé jusqu'à maintenant?
Le Président (M. Simard) :
Alors, M. Dubé, succinctement, je vous prie.
M. Dubé (Patrick) : En fait,
c'est préplan, quand on a fait l'évaluation de la politique en matière de télétravail, on avait noté des économies de
120 millions. Maintenant, le plan auquel vous faites référence, c'est le
plan qui vise à optimiser les espaces
de travail, plan, donc, dont les sommes requises ont été annoncées dans le
dernier Plan québécois des
infrastructures. Donc, on débute.
Quand on fait référence au plan de match que
j'évoquais tout à l'heure, on débute, et l'objectif à terme est donc d'avoir des économies de 86 millions
récurrents par année. Et, dans la décision qu'on a rendue, on a demandé à ce qu'il y ait
des suivis qui soient faits périodiquement. C'est aux trois mois, aux
trimestres, environ, qu'ils sont faits par la SQI sur l'état d'avancement du déploiement du plan. Puis annuellement,
on va être en mesure de mesurer les économies ou l'atteinte des
économies qui étaient escomptées au départ.
Mme LeBel : ...
M. Dubé (Patrick) : Oui. C'est en
plus du 120 millions.
Mme
LeBel : Parce que le 120 millions auquel on fait
référence, c'est plutôt ce qui est en frais de déplacement, en temps supplémentaire, en frais de... Bon, il y
a des choses, naturellement, des économies avec la politique de télétravail.
Mme LeBel : Donc, il y a les loyers
et la politique elle-même, là.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le député.
M. Morin : Merci, M. le Président.
Mais là je comprends que vous débutez.
M. Dubé (Patrick) : Oui.
M. Morin : O.K. Et vous avez un
échéancier?
M. Dubé (Patrick) : Oui, il y a un
échéancier, jusqu'en 2029‑2030.
M. Morin : Et, à la fin, votre
objectif ultime, c'est quoi? Est-ce que c'est de rapatrier tout le monde dans
des édifices que vous ne louez pas?
M. Dubé (Patrick) : Le plus
possible, c'est de rapatrier les effectifs dans les édifices en propriété de la
SQI. Donc, c'est pour ça que je faisais
référence, tout à l'heure, à 67 baux qui seront cédés, donc, pour
rapatrier les effectifs dans les édifices propriétés de la SQI.
M. Morin : D'accord. Et évidemment,
quand les employés sont rapatriés dans des édifices qui appartiennent au gouvernement, on s'assure qu'ils sont, bien
sûr, en bon état, sécuritaires pour les employés. Ça, ça fait partie de votre
évaluation et de votre plan également?
M. Dubé
(Patrick) : Exact. Donc, ça fait partie du plan que je vous évoquais
tout à l'heure puis ça explique les
investissements auxquels je faisais référence dans le Plan québécois des infrastructures. Parce qu'on s'assure, avant de rapatrier
les effectifs, que les aménagements sont adéquats en vertu de la directive à
laquelle je faisais référence tout à
l'heure, parce qu'on tombe en mode de travail axé sur les activités, MTAA dans notre
jargon, avec des espaces non assignés.
Donc, il y a tout un volet qui vient en termes d'aménagement avec ça, puis les
sommes ont été pourvues dans le dernier PQI.
M. Morin : Donc, je comprends que,
dans le mode de travail axé sur les activités, là, le MTAA, on ne parle pas
nécessairement d'assigner un espace de travail ou un bureau à un employé. Donc,
ça va être des espaces qui pourront être, en
fait, utilisés par plusieurs employés. Et, de toute façon, je pense que vous
calculez les postes en employés temps complet.
M. Dubé (Patrick) : En fait,
c'est...
M.
Morin : Et puis il peut y avoir plusieurs personnes dans
un poste d'employé temps complet. Est-ce que je me trompe?
M. Dubé
(Patrick) : Oui. Bien, en fait, c'est qu'on est à... en
espaces partagés, donc, ce n'est pas des espaces assignés, ce n'est pas chacun qui dispose de son
propre bureau... comme, en mode télétravail, le présentiel étant deux
jours-semaine.
Donc, c'est pour ça, le référentiel auquel la
présidente faisait allusion tout à l'heure, aux 70 %. Donc, pour 100 employés, il y a 70 espaces de
travail. Donc, ça conditionne nécessairement une gestion, là, au niveau de la
présence.
Le Président (M. Simard) : M. le
député de l'Acadie.
M. Morin : Parfait. Je vous
remercie. Hier, j'étais dans la période des crédits avec le ministère de la
Justice et je posais des questions en ce qui
a trait à l'état de vétusté des palais de justice. Simplement pour vous dire,
dans votre politique, si jamais vous rapatriez des employés là, la
catégorie E est à peu près collée sur l'ensemble des palais de justice au Québec. Puis à Laval, au palais de
justice, bien, il y a de l'eau qui rentre par les fenêtres. Puis je ne vous
parlerai pas de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont.
Alors,
comment vous évaluez tout ça? Je comprends que le ministre des Infrastructures
a une responsabilité, là, mais
éventuellement, votre objectif, c'est de vous assurer que vous allez en
terminer, des loyers, puis que ces employés-là vont être rapatriés dans des
immeubles qui appartiennent au gouvernement. Différents ministères les louent à
la SQI. Donc, est-ce que vous évaluez tout
ça? Puis comment vous fonctionnez pour s'assurer que les employés vont avoir
des milieux de travail sécuritaires?
Mme LeBel : M. le Président, c'est
parce que je comprends que c'est difficile parce qu'on a deux ministres pour la
fonction au Trésor, mais on est exactement en plein centre des questions qui
devraient être posées à mon collègue aux Infrastructures. Et je veux bien qu'on
profite de la présence du secrétaire, mais tout ça se fait par... bon, l'évaluation de la vétusté des édifices se fait
par les ministères sectoriels concernés. Et naturellement, avec la politique de...
on va s'assurer que les employés soient dans des locaux adéquats.
Mais les
investissements de la SQI, c'est mon collègue, les locaux, c'est mon collègue,
la politique de... c'est mon collègue. Puis comprenez-moi, ce n'est pas parce
que je ne veux pas répondre, mais... Je peux laisser le secrétaire continuer.
Le Président (M. Simard) : Oui, oui.
Très bien. Merci. M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Alors, ma question, ma
question, M. le Président, était de m'assurer que... C'est le Conseil du trésor
qui est l'employeur de tous ces employés-là, M. le Président. Donc, quand ils
vont... Puis je comprends que la politique,
c'est de faire en sorte que vous allez rapatrier des employés dans des locaux
qui appartiennent au gouvernement. C'était
de m'assurer que ces fonctionnaires-là vont être dans des locaux qui sont
appropriés et sécuritaires, et ça, je ne pense pas que ça relève, M. le
Président, avec respect, du ministre des Infrastructures, mais bien du Conseil du trésor.
Donc, moi, ce
que je veux savoir, c'est : Quand vous élaborez des politiques, est-ce que
vous tenez compte de ça? Et quels sont les éléments que vous mettez en place
pour vous assurer que vos employés, quand ils seront transférés, vont
travailler dans des lieux qui sont sécuritaires?
Mme
LeBel : Naturellement, M. le Président, on va s'assurer
que les employés sont dans des lieux sécuritaires et on ne fera pas n'importe
quoi n'importe comment. Et je vais quand même empiéter sur la responsabilité parce
que, bien qu'ultimement ce ne soit pas le... bon, pas le Conseil du trésor, il
faut faire la différence entre le Conseil du trésor et le Secrétariat du
Conseil du trésor, c'est important, mais ultimement, ce soit sous l'égide du Secrétariat
du Conseil du trésor, il y a... on va s'assurer de ça, et c'est pour ça qu'il y
a des investissements de prévus au PQI, pour s'assurer
que les locaux vers lesquels les gens seront transférés, éventuellement, dans
un plan de déploiement, il y ait, naturellement, des sommes de prévues.
Donc, naturellement, il y a des investissements
de départ pour faire des économies, à la longue, sur ce qu'on va souhaiter...
mais si c'est une... On ne fera pas n'importe quoi n'importe comment, puis, de
toute façon, on va se faire... on va se le faire dire
rapidement, si c'est le cas. Mais la SQI est chargée de s'en assurer, et il y a
une politique pour s'assurer que les lieux sont sécuritaires.
Le Président (M.
Simard) : Merci. Cher collègue.
M. Morin : Oui.
M. le Président?
Le Président (M.
Simard) : Ah oui! Il vous reste une minute.
M. Morin : Il
me reste encore une minute?
Le Président (M.
Simard) : Oui, une minute.
M. Morin : Très bien. J'aimerais maintenant aborder un autre
thème, la sous-traitance et les contrats externes. Est-ce que vous avez
une politique qui gère les règles de l'après-mandat pour les fonctionnaires?
Mme LeBel : Il n'y a
pas de règle d'après-mandat, je pense, hein, pour les fonctionnaires, mais on
va vérifier parce que... Je ne pense pas que, dans... Non, je ne pense
pas qu'il y a... J'y vais rapidement, je vais vérifier.
M. Morin : Très
bien. Oui, j'apprécierais grandement, parce qu'évidemment...
Mme LeBel : Bien,
est-ce que vous parlez de tous les employés de la fonction publique ou les
titulaires d'emplois supérieurs uniquement?
M. Morin : Je
parle de l'ensemble des employés. Évidemment...
Mme LeBel : On va vérifier s'il y en a pour certaines
catégories et non, là. Ça... Puis il doit y avoir certains contrats
aussi pour les hauts fonctionnaires...
Le Président (M.
Simard) : Il reste 10 secondes.
Mme LeBel : ...certains
contrats avec des clauses, mais je n'ai pas tout ça sous la main, là.
M. Morin : Parfait.
Je vous remercie. Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Merci. Alors, je cède la parole...
Mme LeBel : ...pour
les hauts fonctionnaires, les règles d'après-emploi.
Le Président (M. Simard) : Merci
beaucoup. Je cède la parole au député de Rosemont, qui dispose de 15 minutes.
M. Marissal :
Merci. On va essayer de faire vite, j'ai plusieurs sujets à couvrir, là.
Retour
rapide, Mme la ministre, sur le premier sujet de tout à l'heure concernant les
clauses remorques. Je vais vous lire quelque chose : «Pour la
période du 1er septembre 2023 au 31 août 2025, les taux et
échelles de traitement en vigueur au 31 août 2023 seront majorés pour
la période du 1er septembre 2023 au 31 août 2025, selon les
mêmes paramètres d'augmentation que ceux octroyés dans le secteur public et
parapublic, avec un minimum de 1 % par année.»
Paramètres, là, pour moi, ici, là, ça réfère au salaire. Selon vous, si je vous
ai bien compris tout à l'heure, ça réfère aussi à des contreparties
normatives.
Mme LeBel : C'est parce que, dans cette négociation-ci, les
paramètres étaient liés à la livraison d'une contrepartie. Alors, les
paramètres, c'est le 17,4 % de la table centrale sur cinq ans. O.K.? La
dernière offre gouvernementale sans contrepartie était à 12,7 %. Nous
avons négocié avec le Front commun, et on a lié l'augmentation des paramètres à
17,4 % à l'obtention de contreparties. Donc, il est moindre et inclus dans
les paramètres.
Le paramètre... La
contrepartie fait partie du paramètre. Donc, quand on accepte une clause
remorque sur les paramètres, on accepte l'ensemble de la... du paramètre, et il
n'est pas... Parce que je serais portée à vous dire que le paramètre sans
contrepartie est à 12,7 %, s'ils le veulent.
• (16 h 40) •
Le Président (M.
Simard) : Cher collègue.
M. Marissal :
O.K. Bien, je pense qu'on sera d'accord pour ne pas être d'accord...
Mme LeBel : Absolument.
M. Marissal :
...mais c'est déjà beaucoup plus
clair comme ça. Puis, comme vous dites, il y a des gens qui nous
écoutent, ça aura peut-être éclairé leur lanterne aussi.
On revient rapidement à ce
que... ce dont je vous parlais tout à l'heure, l'achat de biens à l'étranger.
On va laisser les services et la construction de côté parce que, ça, ça m'a
l'air quand même assez bien. Si on achète 52 % des biens au Québec, il y a donc 48 % des biens qu'on achète hors
Québec. Est-ce qu'on connaît le pourcentage de ces biens qu'on achète aux États-Unis
et pour combien d'argent? Si on veut se donner des cibles, mettons, de
réduction, dans la mesure du possible... Autrement dit, combien le
gouvernement du Québec dépense en biens aux...
Mme
LeBel : Peut-être que, dans les... Il y a plusieurs
acquisitions de biens, là. Il y a... Bon, il y a ce qui est fait par les
différents ministères et organismes. Je serais portée de vous dire que, dans
les différents ministères et organismes, la part qui est aux États-Unis
est peut-être plus marginale.
Rapidement,
je vous ai parlé du secteur de la... voyons, de l'équipement médical et des
technologies médicales, le secteur des TI. Je vous dirais que les trois
secteurs qui ont été identifiés comme étant... faisant l'objet de pénalités,
là, suite à ce que M. Trump a annoncé,
c'était... Je veux juste les retrouver, là, parce que j'avais trois secteurs.
J'avais les TI, je pense, les
technologies de l'information, mais plus, surtout, l'infonuagique et compagnie,
là, j'avais le secteur de l'équipement médical, et il m'en manque un, là, dont
je... que je ne connais pas par coeur. Je vous dirais que, d'entrée de
jeu, ce sont les trois secteurs...
Une voix : ...
Mme
LeBel : Les services professionnels. Je vous dirais que,
d'entrée... mais on n'était pas dans les services, on était dans l'acquisition
de biens. Donc, je vous dirais, équipement médical et technologies de
l'information, ce sont les deux
grands secteurs où, rapidement, comme ça, je vous dirais que c'est là qu'on a
un enjeu de présence américaine plus accrue. Peut-être que le responsable du
CAG, qui est ici, a des détails, parce que le CAG est quand même
beaucoup plus dans les acquisitions qui ne sont pas dans le genre
d'acquisitions au Québec, et les statistiques entrent là-dedans, là, dans le différentiel entre 100 % et 54 %, le
46 % qui manque, là. Le CAG n'a pas l'entièreté de ça mais en a une
grande partie. Peut-être qu'il peut nous éclairer sur ses acquisitions. Est-ce
que ça vous va?
M. Marissal : Oui, faire ça
rapidement, s'il vous plaît.
Mme LeBel : Il pourra se présenter.
Le Président (M. Simard) : Alors,
monsieur, pourriez-vous d'abord vous présenter?
M. Desbiens
(Luc) : Oui, bonjour. Luc Desbiens, président-directeur
général du Centre d'acquisitions
gouvernementales.
Le Président (M. Simard) : Nous vous
écoutons.
M.
Desbiens (Luc) : Évidemment, il y a à peu près 80 % de notre
planification des acquisitions gouvernementales 2025‑2026 qui est faite
pour le réseau de la santé. Et on comprendra que, comme Mme la présidente le
mentionne, des accélérateurs linéaires, des appareils mobiles de radiographie,
des hémodialyses à domicile, bref, il y a plusieurs exemples. Malheureusement, il n'y a pas de penchant québécois pour ces
fournitures et équipements médicaux là. Donc, on a beaucoup de regroupements
d'achats qui ne permettent pas de faire de l'achat québécois ou régional, mais,
quand c'est possible d'en faire, soyez assuré qu'on prend des mesures puis des
stratégies d'approvisionnement pour en faire.
À titre d'exemple, dans le dossier plus
alimentaire, on fait des lotissements et on essaie, là, de favoriser, dans la
mesure du possible, évidemment, là, des plus petits lots pour permettre à des
entreprises locales, ou régionales, ou québécoises de participer aux appels
d'offres. Mais le CAG est beaucoup plus sur des gros regroupements d'achats et
des équipements spécialisés, des fournitures spécialisées en santé.
M. Marissal : Bien, il y a deux
choses, là-dedans, c'est que soit on achète aux États-Unis, si on ne peut pas, on achète au Québec, si on ne peut pas, on peut
acheter ailleurs. Autrement dit, y a-t-il un plan sciemment conçu pour
réduire les achats du gouvernement du Québec au sud de la frontière?
Mme LeBel : Bien, oui. Bon,
présentement, il y a des contrats en cours, desquels on ne peut pas se
départir, mais vous connaissez tout ça. Donc, je ne veux pas prendre du temps
pour élaborer là-dessus parce que ce n'est pas l'objectif, mais la réponse,
c'est oui. Et une des raisons pour lesquelles, naturellement... le système de
pénalité qu'on a mis était pour répondre aux
tarifs de M. Trump mais a un double avantage, a l'avantage aussi de venir
conditionner le marché québécois et de leur dire : Dans certains... Dans
ces secteurs-là, entreprises québécoises, vous avez maintenant une marge
de 25 %... de 10 à 25 %, dans la plupart des cas de 25 %, où
vous avez une marge de manoeuvre pour devenir concurrentielles face à votre...
Ça fait que, donc, l'idée est non seulement de
pénaliser les entreprises américaines, mais, en même temps, d'aider nos entreprises québécoises à avoir un
avantage concurrentiel, parce que ce qui est une pénalité pour l'entreprise américaine
devient l'avantage pour l'entreprise québécoise, de dire : Bien, si vous
développez ces créneaux-là... Mais il est
très difficile de le faire dans des créneaux extrêmement spécialisés, on le
comprendra, et il va falloir... il faudrait aussi que des entreprises
québécoises répondent à l'appel ou aient la capacité.
Dans
certains cas, dans l'infonuagique, à titre d'exemple, puis là je ne veux pas
répondre MCN parce que c'est dans sa cour, mais je le sais parce qu'on
en a parlé publiquement dernièrement, il n'y a pas une capacité québécoise
d'accueillir l'ensemble, pour l'instant, mais il y a des entreprises
québécoises qui se développent, pour lesquelles... qui ont reçu des contrats. Je pense à Micro Logic, qui a des contrats et
qui se positionne, et on est en train de regarder avec le MCN pour
inclure dans nos fournisseurs de services... là, je ne me souviens plus c'est
quoi, le terme, c'est les courtiers ou...
Des voix : ...
Mme LeBel : ...des courtiers en
infonuagique, d'inclure aussi la notion de souveraineté de nos données, là,
souveraineté... bien, en tout cas, bref...
Une voix : ...
Mme
LeBel : Numérique, merci. J'ai comme des blocages sur des
mots extrêmement simples du dictionnaire, mais souveraineté numérique.
Donc, oui, cette réflexion, elle est là, naturellement, compte tenu de ce qui
vient de se passer, mais c'est quand même assez récent dans le paysage.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
Mme
LeBel : Mais tout est mis en place pour pousser
l'industrie vers ça et améliorer. Je ne sais pas si ma réponse est assez
complète pour vous.
Le Président (M. Simard) : Merci. M.
le député de Rosemont.
M.
Marissal : Pour clore ce chapitre-là, en 2023‑2024,
on était à 52 % des biens achetés au Québec. C'est quoi, le pourcentage
de progression, au cours des prochaines années, que vous visez, 2024‑2025, 2025‑2026?
Mme LeBel : Bien, j'espère qu'on va
continuer à progresser, mais j'ai... mais on a atteint... Je pense que c'était
50 %, la stratégie, hein? On a déjà dépassé l'objectif de la stratégie qui
était sur cinq ans en moins de deux ans et
demi. Donc, on continue à pousser puis on va réévaluer nos objectifs. Mais on
va continuer à développer des stratégies puis on fait en sorte aussi de
faire... on a des marges préférentielles pour les entreprises québécoises.
Puis n'oubliez pas que, dans la stratégie, je
pense que vous étiez là quand on a étudié le projet de loi, on parlait aussi du développement durable des
entreprises d'économie sociale. Donc, il y a tout ça aussi qu'on est en train
de mettre en place dans notre bel espace
d'innovation, avoir des marges préférentielles pour des entreprises d'économie
sociale, et tout ça.
Donc, il y a
beaucoup d'enjeux, mais je ne peux pas vous garantir quel va être le pourcentage.
Mais on va pousser, naturellement, pour aller le plus loin possible.
M.
Marissal : O.K. Parfait. Pour la petite histoire, ce n'était
pas moi, c'était ma collègue de Sherbrooke qui était là.
Mme LeBel : Parce qu'on a eu
tellement de projets ensemble que je ne sais jamais... je ne me souviens plus
c'était lequel.
M. Marissal : C'est vrai, on a un
historique.
Mme LeBel : Mais mes deux souvenirs
étaient agréables, donc, c'est l'erreur.
M. Marissal : Là, je change de sujet
encore une fois. Je change de sujet encore une fois. Après la décote, le premier ministre a écrit ceci : «J'aurais
voulu en faire plus, depuis 2018, pour rendre l'État plus efficace. Ça veut dire
faire plus et faire mieux avec les moyens
qui sont là. C'est un des grands défis qu'on est en train de relever. Je
reviens là-dessus à chaque Conseil des ministres depuis quelques mois.»
Il ajoutait
aussi, dans une entrevue, je crois que c'était à Radio-Canada : «Il y a trop
d'employés administratifs au sein du gouvernement et des réseaux. Ce
n'est pas que les employés ne travaillent pas fort, mais il y a beaucoup trop
de paperasse, de rapports, de redditions de comptes, de règlements. Il y a trop
d'organismes, trop de services administratifs qui pourraient être fusionnés. Il
faut faire le ménage, et c'est une de mes priorités.»
Puisque c'est une priorité, que le premier
ministre aurait voulu faire plus et mieux, et qu'apparemment il en parle à chaque Conseil des ministres, on va
le croire sur parole, ça vous met quand même une certaine pression, vu que
vous êtes au Trésor. Qu'est-ce que...
Comment, de un, vous avez reçu ça? Puis il y a-tu une commande qui vient avec
ça ou c'est une déclaration d'intérêt général?
Mme LeBel : Bien, la pression me
motive. Sinon, je n'aurais pas fait ce que je fais depuis 20 ans. Donc, on
va s'entendre là-dessus. Ceci étant dit, le premier ministre, c'est vrai que
c'est une préoccupation depuis le jour 1. D'ailleurs, depuis le jour 1, nous
avons des actions dans ce domaine-là.
Je vais vous parler de la
révision de programmes qu'on a faite dans le premier mandat. Cette révision de programmes là nous a apporté 2 milliards
d'économies à terme dans le premier mandat. Dans le second mandat... le cadre
financier, naturellement, 2018-2022. Dans le
second mandat, le cadre financier 2022‑2026, c'est 4 millions d'économies dans la
révision de programmes. Donc, ça, ça fait partie de l'efficacité
gouvernementale de revoir l'efficacité des programmes,
de voir si nos programmes répondent bien aux besoins de la population. Parce
que tout ça, oui, ce sont pour faire des économies, mais, au final,
c'est pour quoi? C'est pour donner des services à la population, on se
comprend.
Il y a l'examen des dépenses également qu'on a
entrepris dans ce budget-là puis qu'on a déposé dans le premier budget, qui va
faire 6 milliards à terme, je veux bien... bien, je vais clore parce qu'on
me demande de clore, mais, si vous voulez que je continue, je peux continuer...
• (16 h 50) •
M. Marissal : Bien, non, on va
continuer sur la même...
Mme LeBel : ...avec la permission de
mon collègue, qui donne 6 milliards à terme, mais il y a 3 milliards
qui appartient à la révision des dépenses gouvernementales, parce qu'il y a un
3 milliards qui sont sur la révision des mesures fiscales. Donc, on inclut
aussi de l'optimisation, et tout ça. Et il y a plusieurs chantiers horizontaux
dont je vous ai parlé tantôt et ils demeurent maintenant. Tu sais, on a
pourvu... puis là je ne veux pas... ce n'est pas une toune, c'est la réalité, on a pourvu les différents ministères à la
hauteur d'environ 56 % d'augmentation des budgets dans les...
depuis 2018. Là, on est arrivés à un moment, je pense, où il faut qu'on mette
l'accélérateur sur l'optimisation et s'assurer
que non seulement les effectifs sont utilisés... Je pense qu'ils ont fait le
plein d'argent puis le plein de monde, là, parce qu'il y avait des
besoins.
Puis je veux juste reprendre ce que le chef de
la troisième opposition a dit tantôt, la grosseur de l'État n'est pas en adéquation avec la croissance de la population,
c'est en adéquation avec les besoins. Donc, oui, c'est en marche, mais
c'est continu. C'est continu.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Alors, M. le député de Rosemont.
Mme LeBel : Je m'excuse, il y a
beaucoup de choses à dire sur ce sujet-là.
M. Marissal : Oui, mais on ne
prendra pas mon temps pour répondre au chef de la troisième opposition. Je
comprends que le premier ministre avait cette, apparemment, obsession aux
priorités, là, mais il y a un certain Donald
Trump qui est arrivé depuis. Et depuis, le premier ministre a eu ces
déclarations-là, écrites et à la presse électronique.
Moi, ma question, Mme la ministre,
c'est : Est-ce que ça vient avec une commande précise? Parce que je comprends qu'on peut avoir avoir nos obsessions
communes et nos lubies, là, mais est-ce que ça vient avec une commande
précise, chiffrée? Avez-vous un livrable, autrement dit?
Mme LeBel : Bien, je viens d'avoir
un livrable, au moment où on se parle, parce que le PM vient d'annoncer qu'il en voulait 2 000 de moins pour cette
année. Mais c'est tout à fait faisable parce que, quand j'expliquais tantôt, le
gel... Le gel d'embauche et le gel de recrutement, je vous ai dit... je
vous ai dit deux choses : je vous ai dit qu'il y avait des cibles en 2024
qui n'ont pas été respectées par certains, de dépassements, et que ces gens-là
ne verraient pas... ne se verraient pas
accordés d'autres effectifs tant qu'ils ne seraient pas retombés sur leurs
cibles de 2024. Et, à l'intérieur de cette attrition-là, l'objectif du PM est
tout à fait atteignable, là. Juste à revenir à la cible de 2024, ça va être...
c'est pour être atteint.
M. Marissal : Là, quand vous dites
2 000 de moins, 2 000 postes de moins?
Mme LeBel : ETC.
M. Marissal : 2 000 ETC.
Mme
LeBel : Donc, ça... puis, en plus, ça comprend le temps
supplémentaire. Il y a un gel de temps supplémentaire. Donc, n'oubliez pas que, si on limite le temps
supplémentaire, on limite les ETC. Donc, on parle de... pas de 2 000 personnes de moins, on parle
2 000 ETC de moins. Et, dans la gestion des effectifs, donc ETC, qui est
mise en place par le Trésor, le fait de revenir à l'objectif de 2024, on
a l'espace nécessaire pour procéder à ça.
M.
Marissal : Il me reste une minute, Mme la ministre. Cette
commande-là, là, vous dites, vous venez de la recevoir.
Mme LeBel : Bien, j'ai le chiffre,
mais... savais qu'il voulait ça, là.
M.
Marissal : Mais est-ce que c'est post-Trump ou c'était, de
toute façon... C'est ça, ma question : Avez-vous reçu une commande précise, puisque, là, on est
dans le trouble, puis qu'on a été décotés, puis que la situation a changé, ou
si c'est juste le plan qui était déjà prévu, ça?
Mme LeBel : Bien, le plan qui était
déjà prévu fait... qui vient... puis qui est déposé depuis à peine un mois fait partie de discussions qu'on a eues avec le
premier ministre, dans... à la fin de l'année 2024, de réduire les
effectifs. Donc,
c'est pour ça qu'on procède à un gel d'embauche et un gel de recrutement, là,
dépendamment de la catégorie, donc le plan qu'on a mis en place, là.
Là, le
premier ministre, il met un chiffre de 2 000, mais ça fait partie du plan
qu'on a déjà discuté avec le premier ministre. Puis le plan qu'on a mis
en place, là, il ne date pas de huit mois, là...
Le Président (M. Simard) : En
conclusion.
Mme LeBel : ...il date de trois
semaines. Donc, c'est le plan pour la prochaine année.
Le Président (M. Simard) : 10 secondes.
M. Marissal : Merci.
Le
Président (M. Simard) : Très bien. Alors, sur ce, je cède la parole au
député de Saint-Jérôme, qui dispose d'environ deux minutes. Cher
collègue.
M. Chassin : Exact. Deux minutes, ça passe vite, M. le Président. Il me
semble qu'il y a... D'abord, bonjour. Merci d'être là. Mais il me semble qu'il
y a un enchaînement de différents éléments. Puis j'écoutais, évidemment, les réponses qui m'intéressaient, aux excellentes
questions de mon collègue. Peut-être qu'on n'a pas la même vision de la fin,
mais effectivement, en termes de livrable,
quand moi, je regarde qu'on a, bon, un chiffre de 2 000 ETC, etc.,
O.K., mais comment on fait pour
l'évaluer? Comment on fait pour avoir des chiffres sur lesquels on peut avoir,
dans le fond, là... sur lesquels on peut avoir foi?
Parce que même, par exemple, en tout respect
pour M. Desbiens, le Centre d'acquisitions gouvernementales, on se fait dire : Oui, peut-être que les
économies ne seront pas toutes calculées de la même façon, la Vérificatrice
générale qui nous disait ça. Ça fait
que, là, on se dit : O.K., peut-être qu'il y a des économies, espérons. Il
y a des ETC de moins, mais il y en a aussi plus ailleurs. Puis, dans le
secteur public, à la fin, bien, ce n'est jamais une remise en question de ces
fonctions. On est toujours en train d'en rajouter.
Est-ce que cette espèce de course vers l'avant
pour rajouter toujours des budgets, pour rajouter toujours des organismes de
plus, pour rajouter toujours des fonctionnaires, voire des ETC, est-ce que
c'est toujours la solution?
Le Président (M. Simard) : En
15 secondes.
Mme LeBel : Bien, en
15 secondes, les prémisses de la question de mon collègue sont presque
entièrement inexactes. Donc, ce que la
Vérificatrice générale disait, c'était que les économies étaient sous-estimées.
Donc, ce que le CAG évalue comme économies, il y en a plus que ça. Et
maintenant, on peut évaluer parce qu'on a des objectifs d'augmentation.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Merci.
Mme LeBel : Donc, les prémisses sont
inexactes. Je ne peux pas souscrire à sa question.
Le
Président (M. Simard) : Merci, chère collègue. Merci beaucoup. Et nous
poursuivons. Je cède maintenant la parole au député de l'Acadie pour
environ 23 minutes.
M. Morin : Merci, M. le Président.
Alors, continuons avec les contrats externes. Je vous demandais si vous aviez
une politique pour les règles d'après-mandat. J'ai compris, à la toute fin, qu'il
y aurait... en fait, je ne sais pas si c'est
une politique, vous pourrez préciser, mais s'il y a des règles, et vous
sembliez, si je vous ai bien compris, dire que c'était pour les hauts
fonctionnaires.
Mme
LeBel : Il n'y a pas, pour les employés réguliers, là...
Moi, j'étais une employée de la fonction publique, je n'avais pas de règle
d'après-mandat, là, je veux dire, je quittais mon poste. Donc, pour la plupart
des employés, je pense qu'il faut le
comprendre. C'est assez logique de dire que ce sont les hauts fonctionnaires.
Mais je peux peut-être demander au secrétaire de vous expliquer la
politique, mais il y en a...
Puis c'est
pour ça que, tantôt, j'hésitais, parce que vous parliez de tous les employés,
puis là j'essayais de chercher. Mais, hauts fonctionnaires, il y a une règle...
il y a des règles d'après-mandat, et je pense qu'on peut peut-être passer
la parole, mais il n'y en a pas pour les autres catégories d'employés, là.
M. Morin : Parfait. Alors...
Le Président (M. Simard) : Je vous
en prie.
M.
Morin : Oui, M. le Président. Donc, quand on parle de
hauts fonctionnaires, est-ce qu'on parle des gens qui sont nommés par décret du gouvernement ou qui
peuvent être dans la fonction publique, par ailleurs, mais dans des postes
élevés dans la hiérarchie?
Mme
LeBel : Oui. Je parlerais de ce qui est sous l'égide du Secrétariat
des emplois supérieurs et nommé par le Conseil des ministres.
M. Morin : Donc,
nommé par le Conseil des ministres. O.K. Parfait.
Maintenant, il y a
quand même des postes de professionnels, au sein de la fonction publique
québécoise, où les gens gagnent quand même d'excellents salaires, là. Donc,
pour ces fonctionnaires-là, il n'y a pas de... il n'y a pas aucune règle
d'après-mandat?
Mme LeBel : Il
n'y a pas de règle d'après-mandat. Différents professionnels sont liés par
leurs propres codes de déontologie, on se comprendra.
M. Morin :
Bien sûr.
Mme LeBel :
Il y a sûrement certains niveaux de professionnels qui ont des serments à
respecter. Mais, de façon globale, j'essaie
de voir, je... il n'y a rien qui me vient en tête, honnêtement, là. On est en
train de chercher, mais, de façon globale, non, il n'y a pas de règle
d'après-mandat, à part ce qui pourrait régir chacun des individus de façon
individuelle, dépendamment du poste qu'ils occupent, là.
M. Morin : Est-ce
que c'est une politique que vous seriez prêts à considérer?
Mme LeBel : Bien,
il va falloir voir la pertinence, parce qu'à un moment donné il ne faut pas...
La mobilité des gens, ça se brime, mais ça
prend des bonnes raisons, là. Donc, pour être capable de dire à un
fonctionnaire... parce que, là, on ne
parle pas d'un haut fonctionnaire, là, qui... puis, en principe, on ne parle
pas d'un haut... on ne parle pas de personnels qui ont accès à des
secrets, là, on se comprend. Puis ces gens-là qui ont accès à des secrets,
souvent, c'est des professionnels. Je vais
vous parler de mon ancienne vie, vous partagez la même. Moi, je ne parle pas
des dossiers que j'ai faits à la
couronne, là, et ce n'est pas en fonction d'une règle d'après-mandat, c'est en
fonction de mon propre code de déontologie de l'époque. Donc...
Mais
non, pour l'instant, ça ne fait pas partie d'une réflexion. Et, à moins que je
me trompe, je n'ai pas d'indicateurs qui me demandent, à ce moment-ci, ou me
disent, à ce moment-ci, que c'est pertinent de le faire. Donc, si vous avez un
cas de figure, c'est sûr qu'on va l'analyser, là, mais...
M. Morin : Bien,
en fait, j'ai quelques exemples, parce qu'il y a des exemples qui ont été
publiés dans des journaux. Je pense
notamment à un article de Gabriel Côté, le 4 avril 2025. Dans ce cas-ci, M. le
Président, il s'agissait d'un haut fonctionnaire, mais on parle ici que
le gouvernement a accordé un contrat de 80 000 $ à Marc Lacroix, un professeur à l'école nationale qui était
auparavant sous-ministre, et c'est pour l'aider... pour aider, finalement, les
hauts fonctionnaires à se familiariser avec leur nouvel environnement. Donc
là, vous avez quelqu'un qui a reçu un gros salaire, qui a peut-être une
pension, je ne le sais pas, mais qui se voit octroyer un contrat de
80 000 $ par l'État pour accompagner des hauts fonctionnaires à se
familiariser avec leur nouvel environnement. J'ai de la difficulté à saisir qu'au sein de votre appareil gouvernemental il n'y
a pas quelqu'un au secrétariat qui serait capable d'accompagner les nouveaux
hauts fonctionnaires dans leur mandat.
• (17 heures) •
Mme LeBel : Vous
allez me permettre de prendre un pas de recul puis de rectifier ma réponse
précédente, parce que moi, pour moi, une règle d'après-mandat, puis c'est
peut-être une question de langage, pour moi, une règle d'après-mandat, là,
c'est d'empêcher quelqu'un de travailler... c'est un peu comme une règle de
non-concurrence, O.K., d'empêcher certaines
personnes qui arrivent... comme les hauts fonctionnaires, c'est normal qu'on ne
peut pas les... ils ne peuvent pas
aller dans... nécessairement aller faire... travailler contre le gouvernement
dans les premières années, ils ont des liens.
Ce
que vous dites par... ce n'est pas une règle d'après-mandat, c'est
plutôt : Est-ce qu'on prend en... puis là c'est de savoir... Bon, la pertinence du contrat, c'est
une chose, puis la pertinence de la personne qui occupe le contrat, c'est
deux choses différentes.
Donc,
il y a, oui, des règles par rapport aux fonds de pension. Il y a des gens qui
sont réengagés dans la fonction publique
qui se voient verser, je vais dire rapidement, 50 % du fonds de pension
plus leur salaire... leur nouveau salaire, parce qu'ils occupent quand même un
poste, donc... Bon, ça dépend des fonds de pension, ça dépend des choses, mais,
pour moi, une règle d'après-mandat, ce n'était pas ça du tout, là. Ça fait que
je veux juste qu'on se comprenne.
Donc, quand je
répondais qu'il y en avait pour les fonctionnaires, on parle plutôt la capacité
d'occuper un poste par rapport à ce qu'ils
faisaient au gouvernement puis par rapport, après ça, à avoir dealé avec le
gouvernement, disons-le comme ça, mais...
M. Morin : Alors,
j'ai un autre exemple, si vous permettez.
Mme LeBel : C'était
plus dans les règles d'éthique, pour moi, des règles de...
Le Président (M.
Simard) : M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Je comprends votre
réponse, mais, M. le Président, j'ai un autre...
Mme LeBel : O.K.
Merci de m'avoir permis de rectifier.
M. Morin : ...j'ai un autre exemple — je
vous en prie — qui
a été dénoncé par le SPGQ. Il y avait un article, d'ailleurs, dans Le Devoir à ce sujet-là. Le président du SPGQ rapporte
également le cas d'une personne employée au ministère de l'Environnement
qui a été recrutée en sous-traitance, donc, on parlait d'une personne
employée recrutée en sous-traitance, à la fin de son contrat interne non
renouvelable. On nous dit : On avait cette ressource, mais on l'embauche
peu après en externe, en payant plus, parce qu'on ne peut pas se priver de son
expertise. Et ma question est donc : Qu'est-ce que vous pensez que ça peut
faire sur le moral des employés dans un ministère comme ça, dans un cas comme
celui-là?
Mme LeBel : Bien, vous parlerez au
ministère de l'Environnement, puis qui pourra expliquer pourquoi il a fait
cette ressource-là. Moi, je ne connais pas ce dossier-là particulier.
M. Morin : ...
Mme LeBel : Bien non, mais je
m'excuse, M. le Président, et ce n'est pas... et mon collègue me connaît, je ne
peux pas répondre d'un cas particulier, je ne le connais pas. Maintenant, il y
a des raisons pour le faire, il y a des besoins pour le faire, et, si elles
sont justifiées, bien, c'est probablement parce que des employés à l'interne ne
pouvaient pas le faire pour x raisons, mais je ne connais pas le cas, donc, je
ne peux pas le commenter.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le député de l'Acadie.
M.
Morin : Ma question, M. le Président, elle est simple.
C'est sûr que le Conseil du trésor ne va pas s'immiscer dans la gestion interne de tous les ministères. Ça,
je le comprends très bien, mais le Conseil du trésor a une responsabilité
parce que c'est l'employeur dans la fonction publique. Donc, quand on lit des
cas comme ça... puis moi, ce que je comprends de cet article-là, je le prends
pour avéré, c'est que la personne a eu un contrat en interne du même ministère
parce que son expertise est unique.
Alors, ma
question, je pense qu'elle est légitime, M. le Président. Quel sera l'impact
sur, évidemment, les autres qui sont restés travailler, qui vont faire moins?
Il me semble que ce n'est pas optimal, d'où ma question de tout à
l'heure. Est-ce que vous pensez que ce ne serait pas pertinent d'avoir une
politique globale pour gérer ce type de cas là?
Mme
LeBel : Bien, dans votre question, vous aviez votre
réponse. Son expertise est unique. Donc, ça doit être pour cette
raison-là que nous ne l'avons réembauché, et, si c'est justifié, bien, c'est
justifié, mais je ne le sais pas. Maintenant,
il y a effectivement ce que vous appelez des règles d'après mandat, mais ce
n'est pas le cas, là, des règles par rapport à la rémunération globale, et
souvent il y a une... et je ne veux penser que c'est ce cas-là, parce que je ne
le connais pas, le cas particulier, mais il y a quelqu'un qui prend sa
retraite, qui revient travailler dans un appareil gouvernemental, des fois, ce
n'est pas toujours le même ministère, mais l'appareil gouvernemental, bien, va
avoir... va être amputé... sa pension va être amputée d'un certain montant puis
il va avoir sa rémunération.
Le Président (M. Simard) : Très
bien, merci.
Mme LeBel : Donc, il y a des cas de
figure différents, dépendamment des secteurs.
Le Président (M. Simard) : Merci
beaucoup.
M. Morin : Là-dessus, M. le
Président, permettez-moi de référer à nouveau aux syndicats qui, évidemment,
luttent contre ces défis reliés à la sous-traitance auprès... dans différents
comités, puis ce qu'on nous dit, c'est que la situation n'a pas changé après
des années. Tout ce qu'on a, c'est le gel. Enfin, ici, on parlait d'un gel
d'embauche, et, selon le syndicat, ça n'a pas un bon impact pour, évidemment,
le moral des employés au sein de votre organisation, Mme la ministre.
Maintenant, permettez-moi de passer, M. le Président, à un autre bloc...
Le Président (M. Simard) : ...14 minutes,
cher collègue.
M. Morin : ...merci, M. le Président, en
lien avec le Centre d'acquisitions gouvernementales cette fois-ci. Et
j'aimerais attirer votre attention sur le rapport de la Vérificatrice ou du
Vérificateur général de novembre 2024 parce qu'il
y a un chapitre dans le rapport, entre autres, qui traite du Centre
d'acquisitions gouvernementales, et j'ai quelques questions à ce
sujet-là. Notamment, la Vérificatrice, dans son rapport, à la page 13,
indique que la valeur totale des acquisitions
regroupées est passée de 5,8 milliards de dollars à
4,3 milliards entre 2022‑2023 et 2023‑2024, une diminution de 26 %. Est-ce qu'on
peut m'expliquer pourquoi?
Mme LeBel : Bien, vous allez me
permettre peut-être de revenir 30 secondes, là sur le rapport de la VG. Effectivement, j'ai eu l'occasion d'aborder
tantôt, dans une question d'un collègue, là... Il y avait quatre grands
constats du rapport qui concernaient
le Centre d'acquisitions gouvernementales. Donc, plusieurs regroupements
d'achats ne sont pas réalisés comme
prévu, c'est celui auquel vous faites référence... une
évaluation non adéquate des économies générées. Je
parlais de sous-estimation des économies tantôt. L'utilisation des modes
d'attribution, entre autres, c'est l'information dont dispose le CAG... Dans l'amélioration de la planification des
acquisitions regroupées... peut-être, avec votre permission, passer la
parole au président-directeur général du CAG. J'ai des éléments de réponse,
naturellement, mais qui sont très à haut
niveau. Bien, comme on a le bénéfice de sa présence, je pense que ce serait
approprié qu'il réponde directement, si vous voulez.
M. Morin : Je vais consentir, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : Consentement?
Alors, monsieur.
M. Desbiens (Luc) : ...d'achats sont
cycliques. Les contrats sont sur plusieurs années, ce qui fait en sorte que les
montants associés aux regroupements d'achats qu'on fait ne sont pas toujours en
constante augmentation. Je vais vous donner l'exemple de la main-d'oeuvre
indépendante, où est-ce qu'il y a plusieurs contrats qui vont se terminer dans
les prochains mois, qui sont déjà terminés dans certaines situations. Donc, la
consommation, sur les contrats de main-d'oeuvre indépendante, sera réduite de
façon importante. C'est des contrats d'à peu près 900 millions. Donc, il y a effectivement une variation, puis on y va en
fonction du besoin de la clientèle, notre clientèle étant les réseaux et les ministères
et organismes. Donc, ça vous donne une idée de la fluctuation des montants, là,
qu'on investit au niveau des besoins des clients.
M. Morin : Bien, j'ai une autre
question, M. le Président. Dans le rapport de la Vérificatrice générale, à la page 15, il y a un exemple relativement au
matériel de succion. Ce sont des équipements... C'est de l'équipement médical
qui sert notamment à aspirer des sécrétions dans une situation d'urgence ou
d'une intervention médicale. C'est dans le
rapport. On dit qu'il y avait un contrat initial lié à ce dossier qui arrivait
à échéance en février 2021. Le CAG l'a prolongé d'un an pour un type de
produit et a octroyé deux contrats de gré à gré jusqu'en mars 2023 pour un
autre type de produit. Le renouvellement du
contrat visant les deux types de produit, d'une valeur de 15 millions, n'a
été réalisé qu'en mars 2024, si bien
qu'un bris contractuel de plusieurs mois a affecté les clients. Je rappelle, on
parle de matériel de succion, de
l'équipement médical qui vise à aspirer des sécrétions lors d'une situation
d'urgence. Les données inscrites dans le SEAO indiquent qu'au moins deux
organismes ont été obligés de conclure des contrats de gré à gré par eux-mêmes
au cours de la période concernée. Comment pouvez-vous expliquer ça?
M. Desbiens (Luc) : Bien, vous
comprendrez que je suis en poste depuis quatre mois. Donc, je ne connais pas
cet élément particulier là, mais, oui, ça arrive, dans certaines situations, où
est-ce que le CAG n'est pas capable de faire
un achat regroupé. Et puis malheureusement les établissements n'ont pas la
possibilité de faire des bris de service. Donc, ils font des contrats de gré à gré individuellement quand cette
situation-là arrive, mais, oui, ça peut... ça peut arriver.
M.
Morin : Est-ce que vous savez si, dans ce cas-là... parce
qu'effectivement, compte tenu du type d'appareil médical, il ne peut pas
y avoir de bris de service, là...
M. Desbiens (Luc) : Il n'y a pas de
bris de service, évidemment.
M. Morin : On s'entend. Est-ce que
vous savez si ça a coûté plus cher à l'État?
M. Desbiens (Luc) : Malheureusement,
je n'ai pas cette donnée-là, mais je pourrais vous la trouver.
M.
Morin : Est-ce que vous pourriez regarder ce dossier-là
plus particulièrement et fournir après les renseignements à la
commission?
M. Desbiens (Luc) : Oui, évidemment.
M. Morin : Merci. Merci, M. le
Président. Autre élément, évidemment, le Vérificateur général souligne les difficultés du CAG à répondre aux besoins des
organismes publics en temps opportun, et ça engendre des insatisfactions.
On dit que la principale préoccupation est
de ne pas obtenir de réponse adéquate à leurs besoins. Est-ce que vous êtes au
courant de ça et qu'est-ce que vous avez fait ou qu'est-ce que vous allez faire
pour corriger la situation?
M. Desbiens (Luc) : Bien, c'est sûr
qu'on a quatre ans de vie, quatre ans et demi à peu près de vie, le CAG,
incluant deux années de pandémie. Donc, évidemment, il y a eu des choses qui
ont été plus difficiles au début de la création.
Je pense qu'on a atteint un certain régime, un certain niveau de maturité.
Maintenant, notre plan des acquisitions gouvernementales est bien aligné
avec nos ressources, et notre capacité, et avec les besoins des clients. Ça
fait que je pense qu'on est en... On est sur
la bonne voie, et notre plan des acquisitions gouvernementales de 2025‑2026
comprend à peu près 98 regroupements. On va sûrement... En tout
cas, on est très confiants d'avoir... de respecter notre cible de 80 %, et
moi, j'ai la cible, à l'interne, d'atteindre cet indicateur-là de façon
importante.
• (17 h 10) •
M. Morin : Dans le rapport de la
Vérificatrice générale, et j'attire votre attention à la page 25, on
indique également qu'il y a une absence de veille stratégique pour mieux
adapter les stratégies d'acquisition au contexte du marché.
Donc, vous n'avez pas de veille stratégique. Les appels d'intérêt sont le
principal moyen qu'il utilise pour sonder le marché et lancer des appels
d'offres. Ces appels d'intérêt visent à explorer un nouveau marché. Comment se
fait-il que vous n'ayez pas de veille stratégique? Est-ce que vous allez
modifier vos pratiques?
M. Desbiens
(Luc) : C'est déjà fait. Il y a déjà eu la création, avant que
j'arrive en poste, d'une direction de l'innovation
et de la vigie. Donc, ils font du travail avec d'autres partenaires
gouvernementals, comme le MEIE, comme Investissement
Québec, etc., pour développer la flore, là, d'entreprises québécoises pour
répondre à nos appels d'offres. Donc, ça, c'est assurément un élément,
là, important, là, qui a été mis en place récemment.
Et, dans un deuxième
temps, nos avis d'intérêt fonctionnent toujours. On le fait de façon
systématique pour connaître le marché, et
surtout connaître le marché qui peut arriver au niveau québécois ou au niveau
régional, pour être en mesure parfois d'adopter nos... adapter nos stratégies
d'approvisionnement pour favoriser les achats régionaux et locaux. Donc, avis d'intérêt toujours en fonction
sur, principalement, l'ensemble de nos dossiers, et, en plus, notre direction de
la vigie et de l'innovation qui a été mise en place et qui travaille à faire
des vitrines également.
Le Président (M.
Simard) : M. le député.
M. Morin : Merci,
M. le Président. Autre constat, toujours dans le rapport de la Vérificatrice
générale, on dit que les données du CAG
relatives aux acquisitions regroupées sont incomplètes et présentent des
problèmes de fiabilité, ce qui ne permet pas au centre de planifier et de
suivre adéquatement les acquisitions, d'ajuster le tir, lorsque nécessaire, pour
rendre compte de leur performance. Est-ce que vous avez corrigé cette
situation-là?
M. Desbiens
(Luc) : Nous avons un projet pour développer un nouveau système de
mission qu'on appelle le système de gestion
des acquisitions gouvernementales. Donc, comme je disais, l'organisation est
quand même assez récente, et puis
l'énergie a été faite au niveau de la réponse aux clients, au niveau de leurs
produits, et nous sommes toujours avec les mêmes systèmes en place.
M. Morin : Donc,
à ce niveau-là, il n'y a pas d'amélioration.
M. Desbiens
(Luc) : Pas à court terme, en tout cas, mais on travaille là-dessus.
M. Morin : Puis
c'est quoi, votre échéancier?
M. Desbiens
(Luc) : Bien, moi, je suis arrivé ça fait quatre mois. Donc, on est en
train de regarder le déploiement de notre système de gestion des
approvisionnements gouvernemental et d'évaluer si on y va vers un projet global ou si on le morcelle en étapes avec
des livrables, on pourrait dire, intermédiaires, avec l'échéancier. On est en train de travailler là-dessus. On espère, d'ici
l'automne, d'avoir un plan de match, un nouveau plan de match, sur notre
système de gestion des acquisitions gouvernementales.
M. Morin : Bien,
autre chose, toujours dans le même rapport, la Vérificatrice générale constate
qu'il y a une absence de suivi quant au
respect de l'obligation de faire affaire avec le CAG et — à
la page 29 — selon
l'article 10 de sa loi constitutive,
le CAG doit aviser le Secrétariat du
Conseil du trésor, le SCT, et le
ministre responsable, si un organisme public refuse ou omet de recourir
à ses services lorsque c'est obligatoire en vertu d'un arrêté ministériel. Or,
la Vérificatrice générale a identifié des
organismes publics ayant l'obligation de recourir au CAG qui ne l'avaient pas
fait. Êtes-vous au courant de cet élément-là et qu'est-ce que vous avez
fait pour le corriger?
Le Président (M.
Simard) : Alors, Mme la ministre.
Mme LeBel : Bien
oui, il y a un suivi qui va être fait parce que... puis il faut faire... Il y a
des regroupements qui sont faits par le
Conseil du trésor puis il y a des regroupements qui sont faits par les
ministres sectoriels également. Je pense, en éducation, il y a des
achats regroupés qui découlent de l'éducation puis il y a des achats regroupés
qui découlent du ministre de la Santé, je pense, des arrêtés ministériels.
Donc, je ne suis pas à même de vous donner exactement quel organisme puis
quand, là, mais il y a un suivi qui va être fait sur cette chose-là parce qu'il
y a... Puis il va falloir comprendre aussi... L'idée derrière tout ça, ce n'est
pas d'être tout de suite dans le bâton, mais c'est de discuter avec les organismes qui ont omis de le faire pour comprendre,
et il y a peut-être un peu l'élément que vous avez mentionné tantôt, sur
le service à la clientèle, là. Donc, il y a un travail de gestion qui est mis
en place.
M. Morin : Si
vous permettez...
Le Président (M.
Simard) : Très bien. S'il vous plaît, oui, bien sûr, M. le député
de l'Acadie.
Mme LeBel : Bien
oui, on fait un suivi, la réponse courte.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Oui, M. le député de l'Acadie.
M.
Morin : Si vous permettez, M. le Président, c'est que les contrats en
question ont cumulé une valeur de 147 millions concernant des services en
technologie de l'information, qui sont pourtant sous arrêté ministériel. La documentation associée aux dossiers d'acquisition
analysés contenait parfois des demandes de dérogation, dont certaines
avaient été approuvées par le CAG, alors que d'autres non, alors qu'elles
doivent être toutes approuvées. Dans tous ces cas, en date de juin 2024, le CAG
n'avait transmis aucune information au Secrétariat du Conseil du trésor et au
ministre responsable quant au non-respect de l'obligation. Comment pouvez-vous
expliquer ça?
Le Président (M.
Simard) : Mme la présidente du Conseil du trésor.
Mme LeBel : Bien,
concernant cette recommandation ou ce constat de la VG, là, il y a un plan
d'action qui a été préparé pour la VG, qui
tient compte de cet élément-là. Donc, on avance, mais je vous dirais que,
d'entrée de jeu, la première chose à
faire, c'est d'aller vérifier pourquoi ces gens-là n'ont pas fait... bien, ces
gens-là ou ces organismes-là n'ont pas fait affaire au CAG dans ces
circonstances-là. Est-ce que c'est... Quels sont les différents enjeux? Mais nous avons déposé, avec le CAG, un plan d'action
pour répondre aux recommandations de la VG. Ce plan d'action là a été
approuvé par la Vérificatrice générale, et est en cours de déploiement, et ça
tient compte de cette notion-là.
M. Morin : Je
vous remercie. Je notais aussi que, dans votre rapport annuel de gestion 2023‑2024,
quand on le lit, tout semble parfait. Quelques cibles ne sont pas atteintes.
Quand on lit le rapport de la VG, il y a des lacunes importantes. Donc, en
fait, vous pourrez y voir pour votre prochain rapport annuel de gestion.
Maintenant, j'ai une question également
toujours en termes de contrats. Est-ce que... Bon, là, il y a le regroupement
des contrats. Est-ce que vous avez
une politique qui empêche le fractionnement des contrats pour éviter,
évidemment, de respecter certaines normes contractuelles?
Mme LeBel : O.K.
On ne peut pas... Bien, l'Autorité des marchés publics, qui aurait eu sûrement
beaucoup de choses à vous dire là-dessus, va... est là pour surveiller. Et il
faut faire la différence entre le fractionnement des contrats pour passer sous les seuils, qui est une stratégie d'évitement
des règles... de la loi et des règles, et l'allotissement des contrats pour
être capable de faire soumissionner des gens en région et de permettre à des
entreprises plus régionales d'avoir la capacité de soumissionner, mais les
règles, ce sont l'Autorité des marchés publics qui vont faire en sorte
qu'ils sont conformes.
Le Président (M.
Simard) : Il vous reste une minute, cher collègue.
Mme LeBel : Bien,
le fractionnement comme une stratégie d'évitement n'est pas permis.
Le Président (M.
Simard) : Mme la ministre, s'il vous plaît. Oui, merci beaucoup, oui.
M. Morin : J'ai
un exemple concret, M. le Président. Il ne me reste pas beaucoup de temps. Dans
les crédits, hier, du ministère de la
Justice, dans les renseignements généraux, j'avais constaté un nombre très
important de contrats de gré à gré
avec le Café Vienne. Il y en a pour des pages. Ce n'est pas des montants très
importants, 1 200 $, 1 300 $, 1 900 $,
2 000 $, sauf que, quand on fait le total, ça fait
83 000 $. Quand j'ai posé la question, on m'a dit : Ah! bien,
ça, c'était pour nourrir des jurés. Bien, évidemment, c'est sûr qu'on veut que
les jurés soient nourris, bien sûr.
Ils ne peuvent pas
faire un appel d'offres pour un contrat global? Ils ne sont pas capables de
planifier à l'avance? Et, autre question, c'est un petit peu étonnant que ce
soit le ministère de la Justice et le Procureur général qui paient les repas
des jurés. Ça ne devrait pas être le Conseil du trésor ou un organisme
totalement indépendant?
Mme LeBel : Bien,
je m'excuse, mais ça fait partie du budget du ministère de la Justice. Je
pourrais... Vous savez, je pourrais centraliser les budgets de tout le monde
puis... mais ce n'est pas ça...
Le Président (M.
Simard) : Très bien.
M. Morin : Non,
je ne parle pas de tout le monde. Je vous parle d'un cas particulier.
Mme LeBel : Non,
ça fait partie des dépenses. Ça fait partie des dépenses au ministère de la
Justice, puis je pense que ça, c'est adéquat.
Le Président (M.
Simard) : Malheureusement, nos échanges pour ce bloc viennent de se
terminer.
M. Morin : Merci,
M. le Président. Merci, Mme la ministre.
Mme LeBel : Est-ce
que je peux prendre du temps gouvernemental pour répondre?
Le Président (M.
Simard) : Écoutez, d'abord, je vais céder la parole à la députée de
Bellechasse. Peut-être, une minute?
Une voix : ...
Mme LeBel : Et
ce sera 30 secondes.
Le
Président (M. Simard) :
Alors, absolument, puisque vous avez sa bénédiction, allez-y, Mme
la Présidente.
Mme LeBel : Merci. Ce sera...
J'imagine que la question a été posée au ministre de la Justice, et je peux vous assurer que l'Autorité des marchés publics
fait une vigie sur tous les contrats, et, s'il y a des... j'allais dire, des...
comment je dirais ça, des irrégularités, l'Autorité des marchés publics est le
chien de garde. Et d'ailleurs, on a augmenté les pouvoirs de l'autorité depuis 2020... 2022, pour qu'elle puisse faire
son travail, donc, mais oui, ça appartient au ministère de la Justice de nourrir les jurés, puis vous comprendrez
qu'ils sont dans divers palais de justice dans différentes régions.
Ça fait que
peut-être qu'il y a un enjeu sur la globalité. Ce sera à mon collègue d'y
répondre. Merci beaucoup, Mme la députée, parce que je voulais quand
même clore le chapitre de façon adéquate.
Le Président (M. Simard) : Alors,
Mme la députée de Bellechasse, à vous la parole.
Mme Lachance : Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : Et vous
disposez d'environ 16 minutes pour votre temps gouvernemental.
• (17 h 20) •
Mme
Lachance : Merci beaucoup. D'abord, salutations à tous qui
êtes ici, et très nombreux, derrière la ministre, à collaborer
aujourd'hui.
C'est sans grande surprise que je vais aborder,
Mme la ministre, le sujet entourant le rôle du Secrétariat du Conseil du trésor dans l'amélioration des services
aux citoyens. Depuis 2018, des grandes sommes, des grands montants ont
été investis pour améliorer les services publics, pour améliorer les services à
notre population, à la population. Les
Québécois et les Québécoises sont en droit de recevoir des services de qualité
et ils le réclament. Donc, on a investi des grandes, grandes sommes pour
pouvoir y arriver. Puis maintenant, bien, il est souhaité que, dans sa
prestation, l'État puisse facilement,
efficacement rendre ces services-là, parfois même, dans certains cas,
accompagner les citoyens dans la démarche, dans l'interaction avec
l'État.
C'est des processus, puis j'ai eu déjà des
discussions avec certains membres de votre équipe, de par mon rôle d'adjointe
parlementaire, qui sont attendus... et, pour certains, on parle d'un processus
qui doit être plus rapide, mais aussi plus agile, plus souple, parce qu'on doit
se mettre dans la peau du citoyen pour pouvoir analyser cette prestation-là. Le
secrétariat, évidemment, a un rôle de pilier dans cette démarche-là en
soutenant l'ensemble des ministères dans le développement puis dans
l'implantation de pratiques d'amélioration continue, de pratiques qui vont
permettre d'optimiser les processus. Donc, ça fait déjà partie de votre mandat
d'améliorer l'expérience client, et on sait
qu'il y a déjà eu des actions qui ont été posées, plusieurs gestes qui ont été
posés déjà pour améliorer les services, puis, dans la stratégie, c'est
parce qu'on... quand on lit la stratégie des dépenses 2025‑2026, on
constate que le travail se poursuit.
Donc, pour que les services soient plus
efficaces, que les services soient plus satisfaisants pour les citoyens et, en fait, l'ensemble des diverses clientèles,
Mme la Présidente, j'aimerais vraiment qu'on puisse en discuter. Puis là ce
n'est pas... Je vais vous tendre la parole parce que je voudrais avoir des
exemples, parce que, là, on est en poursuite de quelque chose, mais je pense que c'est important de pouvoir réitérer
puis exprimer ce qui a déjà été fait. Est-ce que vous êtes en mesure de
nous donner des exemples concrets, des actions qui ont été réalisées
maintenant?
Mme LeBel : Oui. Vous allez me
permettre peut-être de le situer dans un contexte puis de faire la promotion de
la stratégie, parce que la stratégie de la gestion des dépenses de l'État, de
gestion de dépenses de 2025‑2026, a toute
une section sur la performance de l'État à laquelle vous faites référence,
donc, page A.25 et suivantes, et, dans cette stratégie-là, on
revoit... on voit effectivement les grands morceaux de ce qu'on doit faire. Et,
dans le cadre de votre rôle, vous participez
beaucoup, particulièrement, là, sur la déclaration de services aux citoyens,
qui est fort importante.
Donc, il y a
beaucoup de choses dans cette démarche-là. Au contraire de la révision de
programmes et l'examen des dépenses, qui sont axés uniquement sur les... bien,
pas uniquement, mais principalement sur les économies et l'optimisation
des budgets, la section performance de l'État est beaucoup plus axée sur la
satisfaction du citoyen ou du client, donc,
parce que les ministères ont des clientèles. On va se le dire comme ça. Les
citoyens du Québec sont les clients du gouvernement, et le gouvernement
est redevable dans ses missions de fournir les services.
J'y vois
plus... Dans ma définition de citoyens, permettez-moi de parler des
municipalités, des groupes communautaires, du citoyen lui-même et, de
façon plus reculée, des entreprises, mais, malgré que mon collègue qui est
délégué... ministre de l'Économie s'occupe de la section de l'allègement
réglementaire pour les entreprises, donc, il n'est pas inclus dans la section
performance de l'État, mais il faut quand même le garder dans notre horizon. Il
fait partie des soucis que nous avons. Donc,
il y a plusieurs omnibus qui ont été présentés par mon collègue dans ce
sens-là, qui génèrent non seulement des allègements, là, au niveau de la
paperasse, mais aussi des réductions de coût pour les entreprises.
Donc, bien
que la section performance de l'État ne soit pas axée sur les économies, il va
y avoir nécessairement des économies,
ne serait-ce que pour le citoyen, pour les organismes. Un des premiers auxquels
je voudrais faire référence comme exemple, c'est que... Vous savez, au Québec,
il y a plus de 5 300 organismes communautaires qui sont
soutenus financièrement par le gouvernement,
et, un premier allègement qu'on a fait, qui a été d'ailleurs accueilli
positivement par
l'ensemble des régions et les organismes communautaires qui sont concernés,
c'était une demande... et j'ai travaillé avec ma collègue aux
affaires... Comment...
Une voix : ...
Mme LeBel : Services sociaux? Solidarité sociale. Je savais
que c'étaient deux «s». Je cherchais les deux «s». Pour les gens qui
nous écoutent, c'est deux «s». Alors, solidarité sociale, parce que ça la
concerne en grande partie, c'est-à-dire,
c'était de monter le seuil d'audits, de la réalisation d'audits financiers pour
les organismes communautaires. C'était à la fois un fardeau monétaire
parce qu'il fallait... Il faut qu'ils paient des gens, des comptables agréés,
des gens qui sont chargés de faire les
audits, pour... et, en plus, ça mobilisait une ressource. Donc, cette
ressource-là n'était pas dégagée pour donner des services aux citoyens.
Donc, on a fait ce
premier allègement là. Donc, on a haussé le seuil d'audits, je ne me souviens
plus du chiffre, il me semble, c'est à
500 000 $, pour les subventions qu'ils reçoivent. Donc, ils ont
moins... Et donc ça a été...
Mme Lachance :
...de vous couper, la reddition
de comptes débute à partir de 500 000 $. La reddition est allégée.
Mme LeBel : Plutôt
que 250 000 $. Elle est allégée.
Mme
Lachance : Ah! O.K. Donc...
Mme LeBel : Et ça dégage des fonds pour eux et ça dégage des
ressources pour eux. Donc, c'est un allègement qui a été beaucoup apprécié.
Il
y a... Je vais vous parler du certificat de décès parce que... Moi, en
tout cas, je ne sais pas, vous, mais j'en entends
parler dans mon comté, du certificat de décès qui était... et, quand on vit un
deuil, et c'est, en plus... puis on est l'exécuteur testamentaire ou
qu'on doit s'occuper de la succession d'un parent ou d'un proche, l'élément clé
pour enclencher beaucoup de démarches, c'est l'obtention du certificat de
décès.
Ma collègue à
l'Emploi, qui est responsable de cette section-là, en collaboration avec le
gouvernement, on a travaillé... elle a annoncé que... et là j'oublie le délai,
mais, je pense, c'est 30 jours... que les délais étaient ramenés, pour
l'obtention du certificat de décès, à... je pense, c'est moins de
30 jours, mais veuillez prendre sous bémol le nombre de jours, mais
c'était important et ça a été... hein?
Une voix : ...
Mme LeBel : 20 jours?
C'est encore mieux. C'est encore mieux. J'aime mieux me tromper à la hausse
qu'à la baisse, donc, 20 jours, alors
que ça pouvait prendre quelques mois. Je l'ai vécu, moi, il y a deux ans, puis
ça avait pris du temps avant d'avoir même le certificat de décès de mon père,
plus de six mois. Donc, c'est difficile déjà, donc, 20 jours maintenant,
une garantie de 20 jours, ça, c'est un allègement pour le citoyen qui vit
un deuil.
Il
y a eu... Vous vous souviendrez que le premier ministre, en compagnie du
ministre de l'Agriculture, a annoncé, en
juin l'an dernier, ce que j'appelle un package pour... avec l'UPA. Vous vous
souvenez, tout le monde se souvient des démonstrations de l'UPA et de nos agriculteurs. Moi, j'ai un comté
particulièrement agricole, beaucoup d'agriculteurs qui nous parlaient du
fardeau administratif, du fardeau monétaire, de ce fardeau administratif là. Je
ne pourrai pas toutes vous les nommer, mais il y a quand même 14... je pense,
c'est 14, mais, en tout cas, il y a une dizaine de mesures qui ont été mises en place, pour 36 millions
d'impact, et qui a été accueilli favorablement par les agriculteurs et l'UPA,
et ce sont toutes des mesures d'allègement également.
Donc, ceci, ce sont
quelques exemples. Je vous laisse peut-être continuer, mais...
Mme
Lachance : Oui, parce que le temps file.
Mme LeBel : Oui,
je m'excuse. On en a fait tellement que je pourrais en parler pendant
16 minutes.
Mme Lachance :
Bien, je trouvais ça intéressant
qu'on puisse en parler, mais il faut qu'il y ait une suite, hein? Puis
là c'est là un peu que je veux vous conduire. Je veux vous conduire à savoir...
On a des belles réalisations, et malheureusement
on n'en parle pas assez souvent, mais on l'entend dans nos circonscriptions. Je
vous rassure tout de suite, moi, je l'entends. J'ai même entendu :
huit jours pour un certificat de décès. Donc, huit jours c'est très rapide.
Mme LeBel : Oui.
La garantie est de 20, mais, si c'est plus vite, c'est mieux.
Mme Lachance :
Très, très rapide, oui, mais, Mme
la ministre, pour donner suite à ça, dans le plan 2025‑2026,
quelles sont les suites qui seront données?
Mme LeBel : Bien, on fait un suivi dans le plan 2025‑2026.
On continue d'alléger les démarches administratives. On va travailler sur l'établissement de normes
pour les services aux citoyens. Vous le savez, vous êtes la mieux placée
pour en parler. Je pourrais vous laisser le
faire, mais c'est à géométrie variable, alors que la clé des ministères qui
sont donneurs de services à la population, c'est d'avoir une façon de mesurer
leurs services à la population et la satisfaction de la population,
parce que ce qui se mesure, on peut y travailler.
Présentement,
il y a même des endroits où on est incapables de mesurer, donc, c'est difficile
d'améliorer. Ça en fait partie. Je pourrais
vous dire qu'on travaille aussi sur la régionalisation de nos programmes
gouvernementaux. C'est un gros morceau, ça, de ne pas avoir des programmes
gouvernementaux qui sont, encore une fois, je m'excuse de l'anglicisme,
«one size fits all», c'est-à-dire qui fait... qui ne sont pas...
Une voix : ...
Mme LeBel : ...mur
à mur, merci, c'est ce que je cherchais tantôt, qui ne sont pas... à la réalité
des régions, et ça va faire partie, parce
qu'on veut favoriser nos régions... C'est important de comprendre que les
régions ont des réalités différentes. Donc, on veut avoir des programmes
gouvernementaux qui ne sont pas faits sur la plus grande masse, c'est-à-dire, souvent, malheureusement, pour les
grands centres. Et moi, j'ai des petites municipalités, des petites régions,
et on doit penser à adopter... adapter, pas
adopter, mais adapter nos programmes gouvernementaux, et ça va faire partie
des phases subséquentes de notre plan d'allègement réglementaire, entre autres.
Mme
Lachance : Merci, Mme la ministre. En fait, je voulais l'entendre plus
que le...
Mme LeBel : Ah!
c'est ça? Parfait.
• (17 h 30) •
Mme Lachance :
Plus que le dire, je voulais
l'entendre, parce que c'est dans votre mandat, puis on l'oublie souvent,
hein, cette partie-là du mandat du Secrétariat du Conseil du trésor.
Là, vous avez abordé,
entre autres, votre circonscription très agricole, tout comme la mienne,
d'ailleurs, mais, dans un aspect un peu plus
large, on a eu, au fil des derniers mois, beaucoup de fil à retordre avec nos
voisins, en fait, avec l'élection du président Trump. Le
1er février, un premier décret a été signé pour la mise en place de
tarifs. En fait, si vous voulez que je vous
dise où je veux vous amener, là, je peux le... je peux vous l'identifier. Je
veux vous amener sur la stratégie gouvernementale de la mise en marché
publique, O.K.?
Donc, avec le
président Trump, on a vu ce que ça a eu comme impact, premier décret en
février, pour finalement, en mars et en avril, arriver avec, aujourd'hui, des
tarifs de 25 % sur les produits canadiens, à l'exception du secteur
énergétique, de 10 %, puis c'est des dispositions qui n'ont pas été mises
en place, puis, finalement, on est arrivés avec des tarifs douaniers de
25 % sur l'acier et l'aluminium, mais, tout ça, c'est une menace qui
touche plusieurs secteurs et c'est quand même insécurisant pour nos
entreprises. Puis, on le voit, j'ai un entrepreneur qui me disait... puis je vous le disais hier, il me
disait : Je roule avec cinq plans d'affaires, puis ils changent à tous les
jours, là. Donc, c'est un peu l'état qui est vécu dans nos
circonscriptions.
Donc, dans le fond,
là où je veux vous amener, c'est qu'il y a une stratégie gouvernementale, et
c'est une très bonne nouvelle parce que ça nous permet de réagir ou d'avoir des
actions concrètes, entre autres choses, pour réagir. Puis, dans cette
stratégie-là, il y a plusieurs objectifs qui étaient fixés, selon quatre axes,
mais un des objectifs, c'est d'accroître l'achat d'aliments québécois.
Accroître les acquisitions responsables, on en a parlé un petit peu avec les collègues au niveau du CAG, mais accroître les
achats d'aliments québécois, pouvez-vous m'indiquer un peu, là... bien,
pas juste les achats, en fait, de manière un
peu plus générale, comment ça se déroule? Parce que, là, on est à mi-parcours de cette stratégie-là. On en est où? C'est quoi,
votre... si je vous demandais de me faire un peu un point, un bilan, à ce
moment-ci?
Mme LeBel : Bien,
présentement... on va me donner le chiffre, mais on avait, dans la stratégie,
la demande d'obligation pour les organismes
publics concernés, naturellement, parce que pas tout le monde achète des
aliments, là, mais les organismes publics concernés, d'avoir un plan
d'acquisition, là, d'aliments québécois, parce que, bon, il faut comprendre que
ça dépend de la disponibilité des produits.
Il
y a aussi... ça se déroule bien, là, on est sur la cible, on est à 92 %
des organismes concernés qui se sont présentement
dotés d'un plan pour améliorer l'acquisition d'aliments québécois. Donc, c'est
important de comprendre aussi que c'est... la plupart, ce sont des
institutions hospitalières, que ce soit à différents niveaux. Donc, ça demande aussi une planification sur les menus, comment on
intègre l'aliment québécois, comment... On ne peut pas changer du jour
au lendemain, là, parce qu'il y a des choses...
Donc,
oui, au niveau des mesures de la stratégie, c'est-à-dire de se doter d'un plan
en alimentation québécoise... et on travaille de concert avec le MAPAQ, hein?
Dans les appels d'offres qu'on fait, il y a également de demander aux
entreprises comment ils vont faire pour être... plus nous fournir en aliments
québécois, et ça fonctionne très bien.
Naturellement, on est
en train aussi de conditionner le marché. Il y a des contrats qui se sont
donnés au fur et à mesure, et on les remplace avec des obligations d'avoir des
plans pour être capable d'améliorer notre achat en aliments québécois. Et ça a un double avantage, naturellement, de faire
retomber des économies sur le... au Québec, mais, en plus, dans la foulée de la pandémie, d'assurer
notre... une certaine sécurité alimentaire en maintenant notre capacité alimentaire
à son maximum.
Donc,
ça fonctionne très bien, puis on est exactement sur les cibles, là, de la
stratégie, même peut-être un peu plus, oui, peut-être un peu plus même.
Mme Lachance :
Puis au-delà de l'alimentation,
parce que, là, il y a des enjeux qui sont différents selon le type de
produit qui est acheté...
Mme LeBel : Oui, les produits frais,
c'est plus complexe, oui.
Mme
Lachance : ...parce que, tout à l'heure, je vous entendais
parler du CAG, au niveau des produits technologiques ou des ressources
plus... je ne sais pas comment on pourrait les décrire, là, mais en santé, j'ai
bien compris que c'était beaucoup plus difficile. On n'a pas cet aspect-là au
niveau alimentaire, au niveau des ressources, mais il y a certainement des
enjeux aussi.
Mme
LeBel : Bien, de façon générale, tout ce qui est produit
frais, les réseaux et les établissements, là, ont déjà la capacité de
s'approvisionner dans leur région et de façon locale pour ce qui est des
produits frais. Bon, maintenant, ça
va en fonction de la disponibilité. Je comprends qu'une pomme québécoise, au
mois de janvier, c'est plus complexe, mais ça dépend... mais ils ont déjà cette
capacité-là de le faire, puis on leur demande de favoriser, quand ils le peuvent,
le produit québécois. Et de façon générale,
dans les acquisitions plus globales, on va avec des fournisseurs... non, pas
des fournisseurs, des courtiers, en tout cas, il y a des...
Une voix : ...
Mme
LeBel : ...des distributeurs, mon Dieu... qui, eux, ont
des fournisseurs, et on demande, naturellement, à nos distributeurs de nous fournir le plus possible en
aliments québécois. Et la majorité des produits ont sûrement une disponibilité
sur le sol du Québec...
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Merci.
Mme LeBel : ...mais on est dans un
mouvement de changement d'habitudes.
Le
Président (M. Simard) : Alors, Mme la ministre, merci beaucoup. Merci à
tous les collègues d'avoir participé à cet exercice très important.
Adoption des crédits
Donc, le temps alloué à l'étude des crédits
budgétaires du portefeuille Conseil du trésor et Administration gouvernementale
étant presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix des
crédits suivants : le programme 1, intitulé Soutien au Conseil du
trésor, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le
Président (M. Simard) : Adopté, sur division. Le programme 2, intitulé
Soutien aux fonctions gouvernementales, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le
Président (M. Simard) : Adopté, sur division. Le programme 4,
intitulé Régimes de retraite et d'assurances, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le
Président (M. Simard) : Adopté, sur division. Enfin, le programme 5,
intitulé Fonds de suppléance, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
Le Président (M. Simard) : Adopté,
sur division.
Documents déposés
Conséquemment, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, notre commission
ayant accompli son mandat, j'ajourne nos travaux. À bientôt.
(Fin de la séance à 17
h
36)