Journal des débats (Hansard) of the Committee on Public Finance
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Wednesday, May 7, 2025
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Vol. 47 N° 78
Étude des crédits budgétaires du ministère des Finances, volet Finances - Loto-Québec
Étude des crédits budgétaires du ministère des Finances, volet Finances - Société des alcools du Québec
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Intervenants par tranches d'heure
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Simard, Jean-François
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Beauchemin, Frédéric
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Girard, Eric
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Beauchemin, Frédéric
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Simard, Jean-François
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Girard, Eric
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Zaga Mendez, Alejandra
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Paradis, Pascal
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Chassin, Youri
11 h (version révisée)
(Onze heures vingt-quatre minutes)
Le Président (M. Simard) : Alors,
bienvenue à tous. Chers amis, je constate que nous avons quorum, conséquemment
notre commission peut entreprendre ses travaux.
Comme vous le savez, nous sommes aujourd'hui
réunis afin de procéder à l'étude du volet Société des alcools du Québec des
crédits budgétaires du portefeuille Finances pour l'exercice financier 2025-2026.
Alors, M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements ce matin?
Le Secrétaire : Non, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : Bien.
Alors, comme vous le savez, une enveloppe d'une heure a été allouée à l'étude
de ces crédits, et, comme le veut notre tradition, nous amorçons immédiatement
nos échanges par l'intervention du député de Marguerite-Bourgeoys qui dispose à
cet effet d'environ 18 minutes.
M. Beauchemin : Deux fois.
Merci, M. le Président. Merci à tous, là, d'être ici aujourd'hui. Je vais
commencer avec une question vraiment spécifique. Dans les derniers mois, là, on
a vu des réactions un peu partout, là, par rapport à, évidemment, là, la guerre
tarifaire, quel est le pourcentage des produits américains actuellement sur les
étagères de la Société des alcools?
M. Girard (Groulx) : Oui. M.
le Président, avec consentement, je donnerais la parole à notre président-directeur
général, M. Jacques Farcy, et j'en profite pour souligner la présence de
Mme Brunet, notre présidente du conseil d'administration.
Le Président (M. Simard) : Alors,
il y a consentement à cet effet?
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) :
Consentement. Alors, monsieur, pour les fins de nos travaux, auriez-vous d'abord
l'amabilité de vous présenter?
M. Farcy (Jacques) : Oui.
Bonjour. Je suis Jacques Farcy, je suis le président du chef de la direction de
la SAQ.
Le Président (M. Simard) : Nous
vous écoutons, cher monsieur.
M. Farcy (Jacques) : Alors,
la question était : Combien de produits américains on a sur nos tablettes
actuellement?
M. Beauchemin : Pourcentage.
M. Farcy (Jacques) : En
pourcentage. La réponse, on n'a plus de produits américains sur nos tablettes
actuellement.
M. Beauchemin : D'accord. Merci.
Je suis curieux parce que je trouvais ça intéressant quand je regardais un
petit peu ce qui se passe, évidemment c'est peut-être un petit peu plus
médiatique, là, avec la Société des alcools, mais on n'a pas malheureusement la
SQDC avec nous, eux ont 30 % de leurs produits qui sont encore américains.
Est-ce que peut-être, M. le ministre, vous pouvez répondre là-dessus?
M. Girard (Groulx) : La SQDC
est avec nous. Si vous voulez poser une question à la SQDC, on va les envoyer
à...
Le Président (M. Simard) : Alors,
il y a toujours consentement à cet effet?
M. Beauchemin : Consentement,
absolument.
Le Président (M. Simard) : Alors,
peut-être que cela implique un changement de chaise.
M. Beauchemin : Bien, ça va
être pour une question.
Le Président (M. Simard) : Voilà.
Alors, madame, soyez la bienvenue parmi nous. Auriez-vous d'abord l'amabilité,
s'il vous plaît, de vous présenter?
Mme Bergeron (Suzanne) : Oui,
Suzanne Bergeron, je suis la présidente et cheffe de direction de la SQDC.
Le Président (M. Simard) : Nous
vous écoutons.
Mme Bergeron (Suzanne) : Donc,
en réponse à la question s'il y a des produits américains sur les tablettes de
la SQDC, on n'a aucun produit américain sur les tablettes de la SQDC. Par la
loi, nos produits doivent être Canadiens.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le député.
M. Beauchemin : D'accord.
Bien, écoutez, je pense que l'information que j'avais c'est qu'il y avait quand
même des fournisseurs qui représentent Tilray, je pense, et Village Farms qui
sont des entreprises américaines. Donc, si je ne m'abuse, elles sont... ce serait
des produits qui sont sur les étagères de la SQDC.
Mme Bergeron (Suzanne) : L'actionnariat
des compagnies peut avoir des Américains, mais les produits doivent être
produits, cultivés au Canada par des compagnies canadiennes.
M. Beauchemin : Donc, tous
les produits qui sont sur les étagères sont de sources canadiennes.
Mme Bergeron (Suzanne) : Exactement.
M. Beauchemin : O.K. Bien,
merci beaucoup. Donc, pour ce qui est de la Société des alcools, la... les
opérations et les volumes en tant que tels ont-ils été modifiés un peu cette
année par rapport à l'année passée? Est-ce qu'il y a eu <continuité...
M. Beauchemin :
...ont-ils
été modifiés un peu cette année par rapport à l'année passée? Est-ce qu'il y a
eu >continuité de la baisse des volumes cette année?
M. Farcy (Jacques) : Alors,
effectivement, on est en train de finir notre année financière, donc les
résultats sont en cours d'audit et seront publiés quelque part début du mois de
juin. Évidemment, ils seront publics à ce moment-là. Mais ce qu'on constate,
c'est effectivement une... un recul des volumes, toujours à la SAQ, de l'ordre
d'à peu près 1 % en litrage dans l'année qu'on vient de finir.
M. Beauchemin : Donc, quand
on regarde ça, évidemment, c'est... vous compensez ce manque-là de ventes par
une augmentation de la marge un peu, j'imagine, ou... Comment vous avez fait
pour compenser?
M. Farcy (Jacques) : Alors,
en fait, les volumes sont en baisse et donc conséquemment l'activité de la SAQ
est légèrement en baisse. Ce sur quoi on a beaucoup travaillé l'année dernière,
c'est sur notre efficacité opérationnelle, notre productivité, de manière à
s'assurer de protéger au maximum la contribution qu'on amène pour le Québec.
M. Beauchemin : Et est-ce que
vous pouvez nous donner plus de détails, à savoir, premièrement, l'ensemble des
revenus, combien que la baisse a représenté, combien de gains au niveau de
l'efficacité ça a représentés?
M. Farcy (Jacques) : ...ventes,
en ventes dollars, on devrait être autour de
4 042 000 000 $ à peu près. Une fois de plus, les résultats
sont très préliminaires. Et la contribution qu'on va être capables d'amener au
Québec est de l'ordre de 1,4 milliard, alors que, l'année dernière, on
était à 1 430 000 000 $.
M. Girard (Groulx) : Ça,
c'est avant TVQ, là?
M. Farcy (Jacques) : Oui,
exactement. Ça, c'est le résultat net de la SAQ, le fruit de notre travail. À
cela s'ajoutent, effectivement, les taxes qui sont perçues sur nos activités et
les taxes perçues sur l'alcool. Et ça, ça devrait nous amener à peu près 2,1,
2,13 milliards de dollars pour l'année en cours.
M. Beauchemin : D'accord. Et
puis donc la baisse des volumes a été compensée... La baisse des volumes, le
nombre de dollars que ça représente, c'est combien?
M. Farcy (Jacques) : En fait,
la baisse de volumes, on est à moins 1 %. La baisse de dollars, on est à
moins 1,4 %.
M. Beauchemin : Moins 0,4...
M. Farcy (Jacques) : Moins
1,4 %.
M. Beauchemin : Moins
1,4 %, d'accord.
M. Farcy (Jacques) : Oui.
Donc, on est en ligne à peu près.
M. Beauchemin : Donc, si je
comprends bien, le 1,4 % a été compensé en efficacité, c'est ça?
M. Farcy (Jacques) : En fait,
il y a les ventes, ce qu'on fait en termes d'activité commerciale, puis ensuite
nos coûts à nous, à la SAQ, pour opérer, pour être capables de livrer les
ventes et ultimement le résultat net. Et, là-dessus, on a été particulièrement
vigilants cette année en mettant en œuvre différents éléments d'optimisation
qui nous permettent de mitiger nos augmentations naturelles, l'inflation
naturelle sur nos coûts. Et ça, ça nous permet d'arriver aux dividendes que je
vous citais, 1,4 milliard, qui est très proche de celui de l'année
dernière malgré le recul de l'activité.
• (11 h 30) •
M. Beauchemin : Est-ce qu'il
y a eu des employés... Il y a-tu eu des embauches additionnelles qui se sont
fait à la Société des alcools cette année?
M. Farcy (Jacques) : Non, le
nombre d'employés est en très léger recul. On va être un tout petit peu moins
de 7 000 employés. On était un tout petit peu plus de 7 000
l'année dernière.
M. Beauchemin : O.K. Puis
quelle est la proportion de ces employés qui travaillent, donc, dans... en
succursale?
M. Farcy (Jacques) : Alors,
on a à peu près 5 000 employés qui travaillent en succursale, mais on
s'entend que, dans nos succursales, on a beaucoup de nos collègues qui sont là
à temps partiel. Donc, on les compte comme un employé, mais ils ne font pas
forcément 100 % de leur temps de travail à la SAQ. Ce sont parfois des
gens qui soit travaillent de manière ponctuelle à la SAQ, soit ont plusieurs
emplois.
M. Beauchemin : Au niveau des
pistes pour pouvoir augmenter les ventes un peu, vous aviez suggéré, je crois,
dans les crédits provisoires, là, que vous regardiez l'idée de vendre les
spiritueux, là, en ligne. Vous êtes où dans ce projet de loi... dans ce
projet-là?
M. Farcy (Jacques) : Alors,
on a annoncé plusieurs initiatives, dont certaines au mois de mars, qui visent
à essayer de nous rendre un petit peu plus accessibles, parce que, vous le
savez, les consommateurs évoluent, les modes de consommation évoluent, et la
SAQ, dans sa modernisation, veut être capable de continuer à bien satisfaire
les clients. Et donc on a fait plusieurs annonces, le fait notamment d'être
capables de travailler avec des plateformes collaboratives pour des livraisons
de dépannage. Et on a également annoncé la volonté de travailler avec certains
partenaires, qui sont déjà des partenaires de la SAQ, qui nous permettraient de
faire ce qu'on appelle des miniagences. Vous êtes peut-être familier avec le
concept des agences en région qui permettent de compléter le réseau de
succursales. On veut être capables de tester ça dans un réseau un peu plus
urbain, sur une offre beaucoup plus limitée de pur dépannage, donc maximum une
trentaine de produits.
M. Beauchemin : O.K. Est-ce
que vous voyez là-dedans une piste pour faire croître les revenus de la société
à long terme?
M. Farcy (Jacques) : Alors,
on voit, en fait, une piste d'essayer de continuer à bien satisfaire les
clients. Maintenant, il est très prématuré de savoir quel va être le résultat
exact. C'est la raison pour laquelle on a annoncé la volonté de faire des
pilotes pour apprendre, mais on devrait être capables d'y voir beaucoup plus
clair dans les prochains mois et d'adapter nos plans. On pense qu'il y a une
opportunité de satisfaire les clients. Maintenant, ces opportunités demeurent
assez limitées dans le plan qu'on met en œuvre, donc l'idée n'est pas non plus,
je dirais, d'aller complètement renverser la vapeur...
11 h 30 (version révisée)
M. Farcy (Jacques) : ...donc l'idée
n'est pas non plus d'aller, je dirais, complètement renverser la vapeur sur la
croissance des ventes. Et la consommation d'alcool partout dans le monde est en
recul, ce qui, d'un point de vue société, est une nouvelle importante. Et, pour
nous, évidemment, comme vendeur responsable d'alcool, c'est quelque chose sur
lequel on veut s'assurer qu'on pose les bons gestes.
M. Beauchemin : Donc, l'inspiration,
pour essayer cette piste-là, cette ligne de vente des spiritueux en ligne, là,
puis ça... l'inspiration vient d'où?
M. Farcy (Jacques) : Alors,
on vend déjà des spiritueux en ligne sur saq.com depuis de nombreuses années.
Là, ce qu'on fait, c'est le dépannage, c'est-à-dire le fait de dire : Dans
un délai relativement court, si vous souhaitez accéder à certains produits,
alors vous allez pouvoir vous dépanner. Pour les livraisons de dépannage, ce n'est
pas tant les spiritueux que les vins. On pense que c'est plus là où il y a un
besoin. Certaines autres provinces proches de nous sont déjà en mouvement sur
ces... sur ces ventes-là depuis deux ans avec beaucoup de succès. Et partout
dans le monde, ce type de livraisons plus rapides que les livraisons
traditionnelles, que nous, on faisait à la SAQ, existe. Et donc, si vous me
posez la question de l'inspiration, c'est une pratique qui existe déjà dans d'autres
provinces au Canada et ailleurs dans d'autres pays.
M. Beauchemin : Donc, on s'est
servi de ce qui se passe un peu, là, à l'extérieur. Juste faire du pouce sur un
peu ce que madame de la SQDC a mentionné, tout à l'heure, l'actionnariat des
produits que vous mettez, là, sur les étagères, ça représente quoi, en termes d'actionnariat
américain?
M. Farcy (Jacques) : ...on
est dans une situation à la SAQ qui est très différente parce qu'on distribue
des produits de plus de 70 pays, de partout dans le monde. Donc, on est
très clairs sur le fait de dire que, bien, on amène le monde au Québec, depuis
de nombreuses années, historiquement, à la SAQ. Et la demande qui nous a été
formulée, ça a été de dire : les produits américains faits aux États-Unis
sont des produits qu'il était souhaité que la SAQ ne commercialise plus. Donc,
le 4 mars, on a retiré l'intégralité de ces produits américains fabriqués
aux États-Unis.
M. Beauchemin : Donc, l'actionnariat
américain de produits que vous vendez déborde de la production faite aux États-Unis.
Comme vous le savez, il y en a qui sont produits ailleurs dans le monde, comme
en France, comme en Italie, comme ailleurs, un peu partout sur la planète, là.
Il y a plusieurs conglomérats qui détiennent plusieurs marques de commerce un
peu partout. Est-ce que ça, vous avez fait un inventaire de l'actionnariat?
Comme la dame de la SQDC semble être précise à savoir : il y a 30 %,
là, de l'actionnariat, grosso modo, qui est américain, mais il n'y a aucun
produit américain sur les étagères de la SQDC. On a la même... le même produit
fait aux États-Unis n'est pas vendu, là, à la Société des alcools. Mais quel
est le pourcentage de l'actionnariat derrière?
M. Farcy (Jacques) : C'est
certain qu'avec la quantité de produits qu'on vend, la diversité de produits qu'on
vend et la spécificité de notre marché... Parce que, dans les boissons
alcooliques, vous pouvez avoir quelques très gros producteurs, de grande... de
référence, avec des très gros écoulements, mais vous pouvez aussi avoir des
gens qui sont, je dirais, des vignerons avec quelques bouteilles qui sont
vendues à la SAQ. Donc, nous, on ne suit pas l'actionnariat de 100 % des
sociétés qui nous proposent des produits, on suit l'origine des produits, c'est-à-dire
à quel endroit les produits sont élaborés. Et les produits qui ont été faits
aux États-Unis sont retirés des tablettes depuis le 4 mars.
M. Beauchemin : Oui, je
comprends. Le concept, dans la guerre tarifaire, par exemple, c'est quand même
de pouvoir s'assurer, là, qu'il y a... qu'on ne fait pas une passe sur la
palette, là, à l'actionnariat américain. Un peu, d'une certaine façon, c'est
eux qui ont l'influence, l'actionnariat a l'influence de pouvoir influencer les
politiques de commerce, par exemple. Alors donc, ma question reste entière, là.
À la SQDC, on a une idée de l'actionnariat américain derrière les produits.
Donc, nous, à la Société des alcools, on dit qu'on n'a pas de produits
américains, mais on distribue quand même des produits faits par des sociétés
américaines. Donc, ma question : Ce serait-tu possible d'avoir une
réponse, quel est le pourcentage, éventuellement? Peut-être pas aujourd'hui,
parce que vous ne l'avez pas, mais nous revenir dans les... dans les prochains
mois?
Le Président (M. Simard) : Alors,
bien sûr, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Mais je
pense qu'il faut tenir compte de la microstructure de l'industrie, là. Dans la...
le cannabis, il y a peu de producteurs, donc c'est facile de savoir. Dans le
cas de la SAQ, on parle de dizaines de milliers de produits avec des dizaines
de milliers de propriétaires, ce n'est pas du tout la même situation.
M. Beauchemin : Je comprends
ce que vous dites, M. le ministre, mais là on a fait du gros marketing pour
dire que nous, on n'a pas de produits américains sur nos étagères. Je comprends
cet aspect-là, mais la question reste entière : Est-ce qu'on aide, donc,
les Américains? On donne du profit aux Américains en leur vendant des produits
qui sont fabriqués ailleurs qu'aux États-Unis, là, mais quand même, c'est... Ça
fait que c'est juste dans ce <contexte-là...
M. Beauchemin :
...produits
qui sont fabriqués ailleurs qu'aux
États-Unis, là, mais quand même,
c'est... Ça fait que c'est juste dans ce >contexte-là.
M. Girard (Groulx) : ...ce
serait un phénomène mineur, là. Il n'y a pas tant d'Américains qui produisent
du vent... du vin français qu'on vend sur les tablettes au nom de... que c'est
du vin français.
M. Beauchemin : ...savoir le
chiffre. Parce qu'à la SQDC, on parle de 30 %. Peut-être que ce n'est pas
représentatif du milieu des alcools. Mais les Américains ont une empreinte un
peu partout à travers le monde. Donc, ce serait intéressant d'avoir la réponse,
à savoir des produits qui sont détenus ou vendus par la Société des alcools
quel est le pourcentage dont la propriété est américaine.
M. Farcy (Jacques) : Alors,
il est certain, comme le disait M. le ministre, que nous faisons affaire avec
des partenaires de partout sur la planète. Ce qui est important pour nous,
c'est le lieu de production. Ça, c'est quelque chose qui est vraiment
important. Et donc on est actifs à bien comprendre d'où viennent les produits.
Maintenant, l'actionnariat de nos partenaires, c'est quelque chose que nous ne
suivons pas, sauf cas exceptionnels, sauf, je dirais, points particuliers
exceptionnels. Donc, ce n'est pas quelque chose sur lequel on a des
statistiques et ce n'est pas quelque chose sur lequel on aura des statistiques
dans le futur.
M. Beauchemin : Mais, en tout
cas, je trouve ça intéressant, parce que, tu sais, moi, je me dis quand on
gère, on devrait être capables d'avoir une idée qui sont nos fournisseurs.
Donc, il me semble que celle-là, elle devrait être dans la catégorie un peu
plus facile. Donc, on comprend qui est notre fournisseur. Notre fournisseur,
c'est une entreprise 30 % française, 70 % américaine. Ah, voilà.
Donc, on a... L'information, elle est, comme on peut dire, relativement facile
et accessible, donc ça prendrait peut-être juste... Parce que là, en ce moment,
ce qu'on fait, c'est on fait une passe sur la palette sur les Américains.
Indirectement, on dit qu'on est antiproduits américains, mais, en réalité, on
ne l'est pas vraiment. Ça fait que c'est juste ça.
Sur un autre ordre d'idée, je posais la
question au ministre, hier, dans un contexte où est-ce qu'on est capables de
bien évaluer la dette du Québec, mais on a de la misère à évaluer les actifs du
Québec, la Société des alcools, selon vous, quelle serait la valeur de
l'entreprise, selon vous?
M. Farcy (Jacques) : Alors,
on n'a pas... je n'ai pas estimé récemment la valeur de la SAQ. Ce que je peux
vous dire, pour avoir connu beaucoup d'autres systèmes dans d'autres pays,
c'est que je pense que la SAQ est un actif important pour le Québec par la
valeur que nous sommes capables de créer pour le Québec et la satisfaction
qu'on amène à nos clients. Et donc je suis persuadé que la SAQ est un modèle
intéressant et qui peut évoluer même dans des situations particulières comme
celles qu'on vit en ce moment, comme on a fait le témoignage qu'on était
capables de le faire dans les 100 dernières années. Donc, je n'ai pas un
chiffre à vous donner parce qu'on n'a pas mandaté personne pour estimer la
valeur de la SAQ, mais je peux vous garantir que c'est un actif intéressant et
important, dans le sens que le profit que nous sommes capables de ramener et la
satisfaction des clients parce qu'on est capables de faire les deux au même
moment.
• (11 h 40) •
M. Beauchemin : Bien,
écoutez, je trouve ça très volubile, là, comme réponse. Puis, tant mieux, vous
avez la facilité de pouvoir bien expliquer la situation, mais il reste que,
quand on est gestionnaire d'une entreprise, il me semble qu'on devrait savoir
la valeur de l'entreprise. C'est un petit peu la base, là. Il me semble qu'on a
une idée des «cash flow», on a une idée de qu'est-ce qui est comparable à
travers le monde ou, si c'est un monopole, donc on peut peut-être escompter la
valeur parce que c'est un monopole, ce n'est peut-être pas aussi efficace que
dans un marché compétitif, etc. Donc, je pense que ce serait normalement une
des choses qu'on devrait savoir, comme à la SQDC, comme à Loto-Québec, qu'on
aura tantôt, comme à Hydro-Québec. On devrait avoir une idée de la valorisation
de l'entreprise. Mais, ce que vous me dites, vous, vous n'êtes pas mandaté pour
gérer la valeur de l'entreprise, vous êtes mandaté pour gérer le quotidien
annuel, la revenu... les revenus qui rentrent, c'est ça?
M. Farcy (Jacques) : Puis,
peut-être, je pourrais même aller un peu plus loin, là, la SAQ est une société
qui appartient à tous les Québécois. On est particulièrement transparents dans
l'intégrité et l'intégralité des comptes qu'on fournit. Une fois qu'on a fourni
l'information de base, je pense que beaucoup de personnes peuvent se livrer à
cet exercice, s'ils le souhaitent, de savoir quelle serait la valeur de la SAQ,
mais ce n'est pas mon mandat à moi.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. En 30 secondes, collègue.
M. Beauchemin : Mais tous les
Québécois voudraient quand même avoir une idée de la dette, et on l'a su, tous
les Québécois veulent avoir une idée de la valeur de nos actifs, on ne le sait
pas. Puis les gestionnaires qui gèrent ces sociétés d'État ne sont pas capables
de nous le dire. Ça fait que je trouve ça un petit peu inquiétant. Moi, je
trouve ça inquiétant parce que je me dis, bien, tu sais, on paie des impôts, on
paie des taxes, ça nous appartient, puis les gestionnaires ne savent pas
combien vaut l'entreprise qu'ils sont mandatés de gérer. Ça fait que ça
m'inquiète un peu. Juste pour vous dire comme ça. Il me reste 30 secondes?
Le Président (M. Simard) : Là,
c'est fini, il vous restait deux secondes. Alors, je cède maintenant la
parole à la députée de Verdun, qui dispose d'environ 12 <minutes....
Le Président (M. Simard) :
...la
parole à la députée de Verdun, qui dispose d'environ 12 >minutes.
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président. Bonjour, M. le ministre. Bonjour, M. Farcy. Comme je n'ai
pas beaucoup de temps, j'ai quelques questions en rafale. La première, c'est
considérant le Centre automatisé de Montréal qui a été annoncé... en fait, il a
été donné une autorisation, en 2021, par voie de décret. Le coût initial du
projet était de 47 millions de dollars uniquement pour la bâtisse, et
ça, ça excluait les coûts de la machine automatisée. De ce qu'on a vu deux ans
plus tard, les coûts estimés du projet a triplé pour atteindre 137 millions,
toujours excluant la machine. Donc, ma question aujourd'hui, c'est :
Quelles sont les prévisions de la SAQ pour le coût final du Centre automatisé
de Montréal?
M. Farcy (Jacques) : Alors,
la prévision de l'investissement que nous allons faire est de l'ordre de 300 millions de
dollars, de l'ordre de 150 millions pour la construction et de l'ordre de
150 millions pour l'équipement qui va être dans la bâtisse.
Mme Zaga Mendez : Donc, 250 millions
pour...
M. Farcy (Jacques) : 150 et 150.
Mme Zaga Mendez : 150 et 150.
Donc, 150 millions pour la bâtisse et 150 millions pour la machinerie,
c'est ça, vos estimations?
M. Farcy (Jacques) : Exactement.
Pour l'équipement, oui.
Mme Zaga Mendez : Parfait.
Merci beaucoup. Est-ce que vous pouvez nous assurer qu'il va avoir un réel
gain? C'est quand même 300 millions de dollars qu'on est en train
d'investir. Puis, vous l'avez vu, là, dans les derniers mois, le regard que les
Québécois et les Québécoises ont concernant l'investissement public, c'est des
milliers... des millions de dollars. Donc, est-ce qu'il va avoir un réel gain
pour la SAQ, cet investissement des 300 000... 300 millions, pardon?
M. Farcy (Jacques) : Oui,
oui, absolument. C'est un gros investissement qui était absolument nécessaire
dans nos capacités logistiques. On n'avait pas fait d'investissement depuis les
années 2000, donc, il était absolument nécessaire de se moderniser. Le
Centre automatisé de Montréal va permettre deux choses : il va nous
permettre de gagner en productivité en automatisant des tâches manuelles qui
sont, aujourd'hui, relativement faibles en valeur ajoutée, que ce soit pour la
préparation à la caisse ou la préparation à la bouteille, et ça va nous
permettre aussi, au même moment, et je reviens sur ce qu'on se disait tout à
l'heure, de satisfaire mieux les clients en leur donnant accès sur saq.com, et
également pour les titulaires de permis, à plus de 20 000 produits au même
moment.
Mme Zaga Mendez : Avez-vous
une étude, une analyse qui compare les revenus, les gains qui vont être cherchés
avec ce centre automatisé versus ce qui est faisable ou ce qui est fait déjà
par les emplois? Parce que c'est des emplois en ce moment qui sont en charge de
cette partie de la tâche. Donc, est-ce que vous avez une comparaison pour voir
le gain là-dessus?
M. Farcy (Jacques) : Oui,
bien sûr. Alors, évidemment, quand on fait un investissement d'une telle
ampleur, on fait des cas d'affaires, on fait des perspectives qui sont, je
dirais, pour les années à venir. Donc, oui, ces cas d'affaires, bien sûr, ont
été faits. Ils nous ont montré que l'investissement était utile. Et je veux le
redire, c'est un investissement qui va être pour la SAQ, pour les 30 prochaines
années, ce n'est pas quelque chose qui s'amortit sur une période juste de
quelques années.
Mme Zaga Mendez : Est-ce
possible de déposer cette étude-là, ce cas d'affaires là, ici, à la commission,
pour le bienfait du public?
M. Farcy (Jacques) : Alors,
plusieurs informations sont confidentielles, réservées à des estimations qui
ont été faites, mais soumises aux personnes autorisées, que ce soit le conseil
d'administration pour l'essentiel, donc je ne suis pas certain que ces
informations puissent devenir publiques.
Mme Zaga Mendez : C'est des
informations qui peuvent être utiles pour bien comprendre la nature d'un
investissement public. Je comprends qu'il y a des informations confidentielles,
mais si jamais vous pouvez fournir la partie qui devient de nature publique,
parce que c'est des emplois qui vont être remplacés, c'est 300 millions de
dollars, c'est un grand d'investissement, puis c'est le genre d'investissement
qu'il faut suivre de très près, vu d'autres cas qu'on a vus dans le passé.
M. Farcy (Jacques) : Oui. Et,
peut-être, si je peux me permettre, sur les emplois, ce qui est important de
voir, c'est qu'on n'est pas dans une logique où on veut se séparer de certains
de nos collègues actuels, on est plus dans une logique où l'investissement nous
permettra de ne pas embaucher des gens dans le futur pour faire ces tâches qui
sont aujourd'hui à faible valeur ajoutée et sur lesquelles, parfois, on a de la
difficulté à recruter.
Mme Zaga Mendez : Je vais
continuer vu le temps. Au mois de mars, il y a une annonce de la SAQ de fermer
huit succursales à Chicoutimi, Brossard, Rivière-Bleue, Stanstead, promenade du
Portage à Gatineau, Baie-d'Urfé, Campanile, Québec, et Ville-Émard, une
succursale que je connais bien, c'est dans le sud-ouest de Montréal. Il y a une
pétition en ce moment qui circule. Il y a eu une levée de boucliers de la part
du milieu municipal. Je peux vous citer les réactions de la mairesse de
Gatineau ou du maire de l'arrondissement du sud-ouest, qui nous montrent à quel
point la société d'État et... Lorsqu'on ferme une succursale dans un
centre-ville, dans une rue commerciale, bien, on est en train de se priver de
toute une dynamique locale en termes d'économies. Par exemple, le maire Dorais nous
donnait l'exemple que plusieurs restaurateurs sur la rue Monk ont décidé
d'avoir des restaurants «apportez votre vin» et là donnez plus...
mettre... sinon ils allaient mettre la clé sur la porte s'ils ne faisaient pas
ce type d'activité. Donc, moi, j'aimerais ça vous entendre puis de savoir
pourquoi on en train de fermer ces succursales et si vous avez l'intention
d'intervenir pour annuler la fermeture de ces huit succursales un peu partout
au <Québec...
Mme Zaga Mendez :
...d'intervenir
pour annuler la fermeture de ces huit succursales un peu partout au >Québec.
M. Farcy (Jacques) : Alors,
il est certain que je suis un commerçant avant tout, donc fermer une
succursale, c'est toujours une décision qui n'est pas évidente à prendre. Je
préfère être dans un contexte où je pourrais ouvrir beaucoup plus de
succursales. Mais au même moment où j'entends la préoccupation de certains
citoyens qui peuvent être proches des succursales et être déçus par la
fermeture, j'entends aussi la préoccupation d'autres citoyens qui s'attendent à
ce que le bien public qui est géré par la SAQ soit géré de manière efficace. Et
ces succursales sont des succursales qui, depuis de nombreuses années, ne
répondent pas aux attentes qu'on a en termes de satisfaction de la clientèle. Et,
d'une certaine manière, beaucoup des clients nous ont déjà témoigné, de par
leur comportement d'achat, que ce n'était plus des lieux où ils venaient faire
activement leurs achats à la SAQ. Donc, on constate ce point-là, on s'adapte.
Dans un monde où, on l'a redit en début de cette discussion, la croissance des
volumes n'est plus au rendez-vous, on est dans une décroissance des volumes,
donc je pense qu'il est responsable de s'adapter tout en s'assurant qu'on est
mesuré dans nos gestes. Si vous me posez la question, le plan a été annoncé
parce que c'est le plan qu'on souhaite mettre en œuvre et c'est le plan qu'on
mettra en œuvre.
Mme Zaga Mendez : Alors, de
ce que je comprends, c'est ce que ces succursales-là ne sont pas jugées
rentables. Pourtant, celle de Ville-Émard et Monk, là, je veux dire, ceux qui
vont à cette SAQ-là savent que c'est le cœur de la rue Monk. C'est là où tout
se passe, c'est vraiment ça qui attire les gens pour pouvoir par la suite aller
dans les différents restaurants ou cafés.
Est-ce que vous avez, encore une fois,
des... vous pouvez nous déposer des informations qui montrent cette perte de
rentabilité? Parce que ce n'est pas seulement la rentabilité d'une succursale,
mais c'est toute la dynamique autour avec les commerçants locaux qui affecte,
pas seulement Monk, mais j'ai parlé de Gatineau, j'ai parlé de Stanstead. Ce
n'est pas juste des citoyens qui ont levé le bouclier, ce sont des maires et
mairesses qui se préoccupent du dynamisme local et économique.
M. Farcy (Jacques) : Effectivement,
on a beaucoup d'informations. Ces informations-là ne sont pas publiques parce
qu'elles sont confidentielles, mais on est capables de savoir non seulement le
volume de vente mais aussi d'où viennent les clients, grâce aux programmes de
données et de reconnaissance de clients Inspire.
Et les succursales que vous citez sont des
succursales dans lesquelles... les clients ne choisissent pas ces
succursales-là comme succursales de destination. Donc, ça, ce sont évidemment
des faits qui existent, auxquels on se conforme, mais je veux aussi le redire
parce que... On parle des fermetures de succursales, mais on a aussi décidé
d'ouvrir une succursale dans la ville de Sherbrooke, dans un quartier dans
lequel on pense qu'il y a un potentiel. Donc, notre travail à nous, c'est de
s'assurer d'avoir le bon réseau pour satisfaire les clients et de s'assurer,
quand les populations se déplacent ou les choix évoluent, de s'adapter. Et on l'a
vu avec la pandémie, les choix ont beaucoup évolué.
• (11 h 50) •
Le Président (M. Simard) : Madame.
Mme Zaga Mendez : ...sur une
idée qui... Pour faire suite à ces idées-là, on en a parlé tout à l'heure des
annonces, de l'ouverture de 134 agences privées pour la prochaine année,
tout en fermant huit succursales. Donc, on voit vraiment un changement, en
termes de... vous l'avez dit, là, du dépannage. Ceci dit, on n'a, jusqu'à
aujourd'hui, pas d'idée d'endroit où est-ce qu'on... la SAQ prévoit d'ouvrir
ses agences en milieu urbain. Est-ce qu'on... est-ce que la SAQ peut nous
dire... parce que... pourrait nous le dire aujourd'hui à qui est-ce que la SAQ
prévoit octroyer les contrats. À des bannières? Est-ce qu'on parle de commerces
indépendants? Est-ce qu'on parle de dépanneurs? Quelle est la vision là-dessus?
M. Farcy (Jacques) : Alors,
effectivement, on a annoncé qu'on commencerait par six mini agences urbaines,
on... Pour le moment, pour le démarrage, on les veut proches de Montréal parce
que nous, on veut être capables d'aller voir comment les choses se passent, en
étant proches du bureau chef de la SAQ.
Vous citez plusieurs cas de figure. On
souhaite que, dans les six, on puisse avoir chacun de ces cas de figure pour
voir et apprendre de ces pilotes. Une fois qu'on aura appris des pilotes, on va
être capables d'affiner ce qui nous paraît remplir les objectifs à la fois de
satisfaction client et de vente responsable. Et, à partir de ce moment-là, on
procédera par appel d'offres pour l'extension au-delà des six premières.
Mme Zaga Mendez : Et ces six
premières-là, avez-vous déjà une date pour l'ouverture? Parce qu'il y a
beaucoup d'effets, là, ces changements, ce n'est pas petit, là, c'est... on
glisse... puis les travailleurs de la SAQ nous le disent, d'autres acteurs
sociaux nous le disent, à quel point ça glisse vers la privatisation, ce n'est
plus une succursale, ça va être à l'intérieur d'une autre bannière et ça
privatise peu à peu l'offre des alcools au Québec.
M. Farcy (Jacques) : Alors,
la date, on espère que quelque part d'ici fin juin, on puisse être en opération
dans quelques-unes de ces six.
Par rapport à la privatisation de la SAQ
que vous dites, on voit les choses de manière totalement différente. On exerce
notre plein pouvoir. C'est nous, la SAQ, qui choisissons à quel endroit on
pense qu'on a ce potentiel de marché. C'est nous qui choisissons les conditions
dans lesquelles on va opérer. C'est nous qui choisissons les produits qui vont
être mis à disposition. Donc, on est bien loin d'une conception d'une
privatisation de la SAQ.
Mme Zaga Mendez : Est-ce que,
concernant les mini agences... est-ce que soit la SAQ ou le ministère des
Finances ont évalué les coûts et l'impact sur la santé publique de la prolifération
de points de vente de spiritueux en milieu urbain? Est-ce qu'on a une étude
là-dessus?
M. Farcy (Jacques) : Alors,
aujourd'hui, en fait, ces points de vente vendent déjà de l'alcool, c'est de
l'alcool qui ne passe pas par la SAQ, donc, il n'y a pas de consommation <additionnelle...
M. Farcy (Jacques) :
...vendent
déjà de l'alcool, c'est de l'alcool qui ne passe pas par la SAQ, donc, il n'y a
pas de consommation >additionnelle qui est prévue, c'est plus un
transfert de consommation, c'est-à-dire qu'on soit capables de s'assurer qu'au
lieu d'acheter des produits qui aujourd'hui sont vendus par d'autres canaux et
qui échappent à la SAQ que ce soit un transfert de la part de marchés d'autres
acteurs vers la SAQ, donc... et c'est ce que la SAQ a été capable de faire
historiquement depuis de nombreuses années. Quand on avait de la croissance des
ventes, c'est... les Québécois ne buvaient pas plus, c'était un transfert d'une
part de marché de boissons alcooliques qui n'étaient pas à la SAQ vers celles
de la SAQ.
Mme Zaga Mendez : Il y a
d'autres... Vous parlez de transfert, ceci dit, la SAQ vend des produits qu'un
dépanneur ne vend pas. Il y a d'autres types de spiritueux, d'autres types
d'alcool qui ne sont pas vendus. Avec l'arrivée de ces mini agences, il va y
avoir une nouveauté des produits. Est-ce qu'il y a une étude qui évalue les
coûts en termes de santé publique de proliférer ces points de vente en
introduisant ces nouveaux produits-là?
M. Farcy (Jacques) : Alors, je
le redis, les points de vente dans lesquels on va être présent vendent déjà de
l'alcool, donc l'alcool est déjà disponible dans ces points de vente là,
indépendamment que la SAQ soit présente ou non avec des mini agences. Donc,
l'impact sur la santé publique pour nous est mesuré en étant très faible. Le
point sur lequel on va être très...
Mme Zaga Mendez : ...
M. Farcy (Jacques) : Bien, je
veux dire, à partir du moment où ces points de vente vendent déjà de l'alcool,
on n'est pas dans une logique où on augmente le nombre de points de vente avec
de l'alcool, ces points de vente vendent déjà de l'alcool. Ce sur quoi nous, on
va être très actifs...
Le Président (M. Simard) : ...s'il
vous plaît. Auriez-vous une dernière question, chère collègue?
Mme Zaga Mendez : Non, mais
je voulais aller sur un autre thème, mais parce que, quand même, il y a... ce
n'est pas seulement un transfert, il y a un désir de hausser la consommation, vu
qu'il y a une baisse. La SAQ a même dit, là : On doit se... On doit
hausser dans dividendes en accaparant la part de marché aux dépanneurs et en
faisant la promotion auprès des générations Z et les communautés culturelles.
Donc, on voit là quand même un désir d'accroissement et une étude qui est
nécessaire de la part de la Santé publique.
Le Président (M. Simard) : Alors,
merci à vous, Mme la députée de Verdun. Sur ce, j'ai cru comprendre qu'il y
avait eu consentement afin que notre collègue de Jean-Talon puisse remplacer,
ce matin, le député de Camille-Laurin. Il y a consentement?
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : Consentement.
Alors, cher collègue, vous disposez d'environ quatre minutes.
M. Paradis : Bonjour. M. le
ministre, je m'adresse à vous. Donc, fermeture de succursales, notamment tout
près de ma circonscription, sur la rue du Campanile, et on a maintenant des
ententes avec des détaillants du secteur privé pour ouvrir des micropoints de
vente. On en prévoit peut-être jusqu'à 100. Vous avez dit ici, en étude de crédits,
en mai 2023, qu'il y avait... que vous n'aviez pas l'intention de modifier
le monopole de la Société des alcools. Fermeture de succursales opérées
100 % par la SAQ, remplacement par des ententes avec des acteurs privés
pour des points de vente opérés par des acteurs privés, est-ce que vous pouvez
toujours affirmer aujourd'hui qu'il n'y a pas d'intention de modifier le
monopole?
Le Président (M. Simard) : Alors,
bien sûr, toujours en s'adressant à la présidence. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Bien, M. le Président, comme vous le savez, on a approximativement
400 succursales et 400 agences. Les agences ne sont évidemment pas
des locaux ou des opérateurs qui appartiennent à la SAQ. Alors, je ne comprends
pas trop le sens de votre question.
M. Paradis : Fermeture
d'agences de la SAQ, notamment dans les régions du Québec, remplacement par des
ententes avec des détaillants du secteur privé pour l'opération de micropoints
de vente, moins du monopole, plus de secteur privé, est-ce que vous pouvez
encore vraiment dire la même chose ou ne convenez-vous pas qu'il y a une
modification du monopole de la SAQ qui est en train de s'opérer sous nos yeux?
M. Girard (Groulx) : Je pense
que la modification que vous manquez, c'est la baisse de la consommation
d'alcool dans le monde et une évolution sociodémographique où les jeunes
consomment moins, et c'est une bonne chose. Et lorsque les baux de succursales
viennent à expiration, bien, c'est la saine gestion de se demander si on doit
renouveler le bail et maintenir la succursale. Et lorsque les succursales n'ont
pas de volumes de vente qui justifient leur existence, mais on doit redéployer
l'offre vers là où est la clientèle.
M. Paradis : Je comprends que
vous expliquez pourquoi, mais donc ça modifie le monopole de la SAQ parce qu'il
y a plus d'ententes avec du privé. Je vais continuer sur la même ligne parce
que je voudrais... je n'ai pas... mais...
Le Président (M. Simard) : Bon,
s'il vous plaît, à l'ordre! Alors, on va laisser le député de Jean-Talon poursuivre
parce qu'il a très peu de temps.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
M. Paradis : J'ajoute un
autre aspect, parce que j'ai bien écouté M. le P.D.G. Farcy dire qu'il est un
commerçant avant tout, ça s'ajoute à plusieurs de ses déclarations où il parle
d'opportunité d'affaires, de dividendes, il y en a encore parlé aujourd'hui, est-ce
qu'il y a une modification de la mission de la SAQ qui est en train de s'opérer
sous nos yeux? Parce que moi, je lis la mission de la SAQ, ça dit que ça «a
pour mission de faire le commerce responsable des boissons alcooliques en
offrant une vaste gamme de produits de qualité dans toutes les régions du
Québec. Elle fait son commerce dans le <respect...
M. Paradis :
...vaste
gamme de produits de qualité dans toutes les régions du Québec. Elle fait son
commerce dans le >respect des communautés, de l'environnement en
s'assurant de créer de la valeur pour les Québécois et d'offrir une expérience
client inégalée». Mais là on n'entend pas parler de l'intérêt des régions, là,
dans tout ça.
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Bien,
nous offrons les produits sur l'ensemble du territoire, mais là où il n'y a
plus le volume suffisant pour avoir une succursale, bien, on doit redéployer
l'offre d'une façon différente, ce qu'on faisait déjà avec des agences. Puis je
vous remercie d'avoir lu la mission parce qu'il n'y a rien qui a changé.
Le Président (M. Simard) : ...à
peine 30 secondes.
M. Paradis : Un entrepôt à
Montréal qui va prendre toutes les commandes en ligne, même de bouteilles qui
sont disponibles en succursale à Rouyn ou à Gaspé, c'est dans l'intérêt des
régions, ça? Alors que les employés disent : Aïe! nous, on va s'en
occuper, de ces commandes-là, puis on va garder ça local, avec de l'emploi
local. Vous trouvez que c'est conforme à la mission?
Le Président (M. Simard) : En
10 secondes, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui, M.
le Président. Mais je comprends que le PQ puis Québec solidaire sont contre
l'automatisation, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, je vous remercie. Sur ce, nous cédons la parole au député de
Saint-Jérôme qui dispose de 44 secondes.
M. Chassin :L'affiliation des employés à la CSN date de 20 ans, si
je ne m'abuse, est-ce que vous avez le sentiment qu'ils sont toujours contents,
au syndicat, de leur affiliation à la CSN?
M. Farcy (Jacques) : Bien,
écoutez, c'est une question qui s'adresse à nos équipes syndiquées, ce n'est
pas une question à laquelle, moi, j'ai à répondre, je respecte le droit
d'affiliation.
M. Chassin :Leur choix. Puis, par curiosité, est-ce que vous diriez
qu'à la SAQ vous essayez des modèles, vous essayez des projets pilotes dans le
but de répondre à la commande d'une augmentation des revenus parce qu'on est
dans une situation budgétaire difficile?
Le Président (M. Simard) : ...
M. Farcy (Jacques) : Il n'y a
pas de commande d'augmentation des revenus, il y a la volonté de mieux
satisfaire les clients en étant efficace...
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Farcy (Jacques) : ...et
bien sûr en étant un commerçant responsable.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Alors, nous passons maintenant à l'opposition officielle, le député de Marguerite-Bourgeoys
qui dispose d'environ 18 minutes.
M. Beauchemin : Merci
beaucoup, M. le Président. On a identifié qu'on n'est pas au courant du
pourcentage de propriétés américaines distribuées par la Société des alcools.
On a constaté qu'on n'est pas au courant de la valorisation de l'actif de la
Société des alcools. Je voulais savoir... Et, dans le contexte où est-ce que,
justement, il y a des produits qui sont même des produits québécois, qui sont
capables en fait d'être plus compétitifs pour le consommateur, on est obligé,
dans le modèle de la Société des alcools, de majorer additionnellement les
produits faits au Québec pour ne pas donner un avantage compétitif aux
commerçants québécois. Donc, moi, ma question revient, puis vous comprendrez,
là, je mets les lentilles de quelqu'un qui fait du commerce dans une ancienne
vie, là, je regarde ça, je me dis : Pourquoi est-ce qu'on subventionne,
donc, indirectement, encore une fois, les importations au détriment de nos
propres producteurs?
• (12 heures) •
M. Farcy (Jacques) : Alors,
je crois qu'il y a une incompréhension de certains éléments, puis vous me
donnez l'opportunité, de manière sommaire, synthétique, de résumer certains
points. On a eu un changement dans la législation qui amène, en fait, ce qu'on
appelle la responsabilité élargie des producteurs, c'est une... un règlement
qui s'applique à tous les acteurs québécois, ce n'est pas la SAQ qui décide de
ce règlement, et les frais de collecte sélective, EEQ, aujourd'hui, sont, je
dirais, attribués aux producteurs. La SAQ est considérée comme un producteur
même si nous ne produisons pas de produits. Aux termes du règlement, on est
considéré comme un producteur pour les produits qu'on importe. Mais, pour les
produits québécois, les producteurs québécois sont soumis à ce règlement
indépendamment du choix de la SAQ. Ce sur quoi il y a eu questionnement il y a
peu de temps, c'est que chacun des producteurs, que ce soit la SAQ pour les
produits importés ou les producteurs locaux, ont ensuite un choix à faire, de
savoir ce coût qui revient pour eux, comment ils veulent le gérer. Nous, la
SAQ, on a fait le choix de dire : ce coût-là, on ne veut pas l'assumer
pour nous, donc on le remet dans nos prix de vente sans le majorer, donc il
vient dans le prix de vente après la majoration. Et j'ai d'ailleurs passé une
journée pleine au mois de janvier dans les médias pour expliquer cette
situation aux Québécois et aux Québécoises pour qu'ils comprennent pourquoi les
prix allaient augmenter à partir du 16 février, conséquemment à ce
règlement. Les producteurs québécois ont le choix de savoir ce qu'ils veulent
faire, certains ont choisi de le remettre dans leur coûtant, d'autres ont
choisi d'améliorer leur productivité et de ne pas remettre ce prix...
12 h (version non révisée)
M. Farcy (Jacques) : ...dans
leur coûtant, d'autres ont choisi d'améliorer leur productivité et de ne pas
remettre ce prix dans le coûtant. Et donc, pour les producteurs québécois, ce
qu'il s'est passé, c'est que nous, on a enlevé les frais d'EEQ parce que ce n'est
plus nous qui les assumons. Donc, les producteurs québécois, pour certains, ont
eu un avantage s'ils n'ont pas décidé de le remettre dans leur coûtant. D'autres
ont décidé de le remettre dans leur coûtant. Et donc nous, ce qu'on majore à la
SAQ, ce sont des coûtants, ce n'est pas les frais d'EEQ.
M. Beauchemin : Mais, O.K.,
donc, si je comprends bien, là, vous dites qu'il n'y a pas une majoration
additionnelle qui est faite à des producteurs québécois de produits québécois?
M. Farcy (Jacques) : Non, les
producteurs québécois ont le choix de savoir comment ils souhaitent gérer la
contribution qu'ils doivent reverser EEQ. Et d'ailleurs, c'est eux qui
connaissent la contribution parce qu'ils sont... cette contribution s'applique
sur tous les produits qu'ils vendent, ceux à la SAQ, comme ceux qu'ils peuvent
vendre en direct à la propriété ou vendre aux épiciers sans que ça ne passe par
la SAQ.
M. Beauchemin : Intéressant.
Je vais vous revenir là-dessus. Mais l'Association québécoise de récupération
des contenants de boisson, là, à laquelle vous faites référence, vous faites
partie, en fait, de cette association, n'est-ce pas?
M. Farcy (Jacques) : Alors,
effectivement, on est... on contribue au système de la consigne au travers de l'AQRCB
que vous citez.
M. Beauchemin : Exact. Et
donc, dans le principe, là, que vous avez énoncé, là, tout à l'heure et qu'on a
répété, je pense, avec le PQ, là, que la satisfaction ou l'expérience client,
comme vous disiez, là, c'est la chose n° 1 pour la
Société des alcools, comment se fait-il que, via l'AQRCB, l'Association
québécoise de récupération des contenants de boisson, il y a eu un... ça a été
repoussé encore, la consigne pour les bouteilles de vin? Comment se fait-il que
les bouteilles de vin, c'est en 2027, pendant qu'initialement c'était supposé
être en 2025? Puis je mets mes lentilles de client puis il me semble qu'arriver
avec des bouteilles vides à la place où est-ce que je vais aller m'acheter des
nouvelles bouteilles, ça serait la chose la plus efficace. Ça fait que
pourquoi, dans le concept de l'expérience client, qui serait comme encore
supérieure si on était capable de donner ce service-là, pourquoi qu'on ne le
fait pas? Un. Puis pourquoi on a repoussé la consigne pour les bouteilles de
vin à 2027?
M. Farcy (Jacques) : Alors,
la consigne qui se met au Québec, c'est un changement important pour tout le
Québec. Ce n'est pas la consigne de la SAQ, c'est la consigne de nombreuses
matières, le verre, le plastique, le carton multicouche, l'aluminium, le métal
qui sont déjà aujourd'hui en activité. Et je crois que ça a été dit
publiquement, pas par nous, mais par d'autres, qu'en fait, quand on lance le
système, on veut s'assurer d'avoir les conditions optimales pour que ça
fonctionne. Et donc le choix a été fait effectivement de repousser deux
matières, le carton multicouche et le verre en 2027, le temps de se donner la
possibilité d'être équipé et que les lieux de retour de ces produits consignés
soient équipés avec des machines qui soient capables de gérer ces deux matières
là qui sont très nouvelles. Mais on a mis au 1ᵉʳ mars les contenants de
plastique. Nous, la SAQ, on vend quelques produits, notamment des produits de
spiritueux dans des formats plastiques, qui ont été consignés depuis le 1ᵉʳ mars.
M. Beauchemin : Est-ce que
vous ne trouvez pas que ce serait plus efficace pour l'expérience client, en
fait, que... Parce que les bouteilles de vin, c'est quand même unique à la SAQ.
Donc, on arriverait à la SAQ avec nos bouteilles vides, par exemple. On
pourrait les redonner en même temps qu'on va acheter des nouvelles bouteilles.
Il me semble que ce serait, au niveau de l'expérience client...
M. Farcy (Jacques) : Le choix
qui a été fait au Québec et un choix qui a été fait après études, c'est de dire :
Ce que les Québécois attendent, c'est d'être capable de ramener tous leurs
contenants consignés au même endroit et ne pas commencer à se dire : Je
vais ramener mon verre à la SAQ, puis je vais ramener mon plastique ailleurs,
et puis mon d'aluminium à un troisième lieu. Donc, c'est le système, je dirais,
fédératif, dans lequel on s'est inscrit de manière à s'assurer qu'on puisse... que
le citoyen québécois puisse ramener toutes ces matières au même endroit.
M. Beauchemin : Oui, je
comprends, mais vous dites un peu une chose et l'inverse dans le sens que, du
point de vue du client, c'est certain que, bon, aller porter tout ça dans un
sac, c'est peut-être plus facile dans cet aspect-là, mais il y a à faire le
transport «anyways» par la suite pour se rendre à la Société des alcools, aller
acheter des bouteilles de vin, par exemple. Donc, c'est comme...
M. Farcy (Jacques) : Comme
dans tous les autres commerces de détail où il va faire son magasinage, oui.
M. Beauchemin : Oui, mais...
M. Girard (Groulx) : Mais,
dans votre modèle, on arriverait avec nos cartons de lait à la SAQ, là.
M. Beauchemin : Non, ce n'est
pas ça que je dis. Moi, je parle des bouteilles de vin, là, puis spécifiquement
juste les bouteilles de vin, là. Je n'ai pas été nulle part ailleurs que les
bouteilles de vin.
M. Girard (Groulx) : Non,
mais là, avec Consigne action, c'est l'ensemble des produits.
M. Beauchemin : Mais j'ai
parlé, moi, spécifiquement des bouteilles de vin avec le monsieur. Mais, en
tout cas, ceci étant dit, l'expérience client, si on continue à garder la
thématique de l'expérience client, qu'en est-il des des caisses automatiques
maintenant dans la Société des alcools?
M. Farcy (Jacques) : Alors, aujourd'hui...
M. Farcy (Jacques) : ...quand
on fait les études préliminaires sur ce système, on ne voit pas de bénéfices
majeurs pour la SAQ pour plusieurs raisons. La première, c'est qu'on a des
transactions avec un nombre assez limité de produits. On n'est pas comme en
épicerie où le panier peut être, je dirais, avec un très grand nombre de
produits. La deuxième chose, c'est qu'on se doit, nous, d'appliquer l'éthique
de vente, c'est-à-dire de vérifier que les clients qui achètent sont bien
capables d'acheter, notamment, majeurs et pas intoxiqués. Donc, quoi qu'il
arrive, il faut qu'on soit proches, qu'une personne physique humaine soit
proche de chacune des transactions. Et donc c'est un système qu'on regarde de
manière très régulière. Mais, pour le moment, le cas d'affaires n'est pas avéré
d'amener un vrai bénéfice pour pour SAQ et pour les consommateurs. Et
d'ailleurs, je note que plusieurs commerces de détail commencent à se poser la
question, peut-être, d'aller un petit peu moins vite sur le déploiement des
caisses automatisées. Donc, c'est quelque chose qu'on regarde toujours avec
beaucoup d'intérêt. C'est vrai pour les caisses automatiques, c'est vrai aussi
pour l'affichage automatique des prix qui existe chez d'autres détaillants. On
regarde et on se pose la question de manière régulière. Mais, aujourd'hui, on
n'a pas de «business case» sur ce point.
Le Président (M. Simard) : M.
le député.
M. Beauchemin : Les caisses
automatiques sont effectivement plus complexes quand tu as une multitude de
formats, puis de produits, puis qu'il n'y a pas de codes barres, puis ta, ta,
ti, puis ta, ta, ta. Tout ça, ça, je le comprends. Mais, à la Société des
alcools, s'il n'y a pas une commodité dans le monde des commodités, ça, c'en
est une. On a des codes barres facilement, le scannage se fait. Vous voulez
avoir quatre employés aux caisses parce que vous voulez vérifier l'âge des
gens. Il pourrait y avoir une personne à la réception quand la porte
s'ouvre : Bonjour! Ah, tu n'as pas 18 ans, toi, dehors. Il me semble
que ce n'est pas compliqué, là, ça, là. Ça fait que, pour vérifier l'âge, je
comprends ce que vous dites, là, mais ça ne prend pas quatre personnes dans
quatre caisses différentes pour en arriver à vérifier l'âge des clients, un.
Puis, deuxièmement, vous êtes dans une entreprise que les revenus sont en
baisse. Et de toute évidence, là, la possibilité d'augmenter les revenus ou
l'ouverture à le faire, c'est très laborieux pour en arriver à avoir des nouvelles
pistes de solution ou augmentation de revenus. Donc, la seule voie qui s'offre
vraiment pour l'efficacité, vous en parliez tout à l'heure, c'est la réduction
des coûts. Donc, par attrition, vous devriez arriver normalement à être
capables de pouvoir avoir beaucoup plus de caisses automatiques. C'est facile.
Les caisses sont là, les gens scannent la bouteille, paient. «That's it!»
Vérification à la porte à l'entrée. Je ne comprends pas pourquoi vous dites que
ce n'est pas... ce n'est pas quelque chose qui pourrait faire partie du mix.
M. Farcy (Jacques) : Pour
deux raisons. La première, c'est que l'investissement est important pour mettre
des caisses automatisées. Ça ne se fait pas tout seul. Donc, cet
investissement, il faut qu'on s'assure qu'on le rentabilise. Et, la deuxième
chose que vous citez, c'est que nos employés sont à faire de l'encaissement
quand il y a des clients à encaisser. Mais ils font aussi beaucoup d'autres
tâches qui ne sont pas de l'encaissement. Donc, on n'a pas personne qui attend
en caisse que le client arrive. Si on n'a pas de client en caisse, nos
employés, vu la taille de nos succursales et la spécificité de nos opérations,
font d'autres tâches.
• (12 h 10) •
Le Président (M. Simard) : M.
le député.
M. Beauchemin : ...pas,
monsieur. Je suis désolé de vous dire ça comme ça. Mais je n'achète pas du
tout. Premièrement, O.K., si vous avez quatre employés qui font de la caisse
puis que vous dites que ça, c'est une partie de leur emploi, bien, peut-être
que vous en avez de besoin de deux pour faire le reste. Puis
l'investissement... un retour sur l'investissement, c'est... je ne peux pas
concevoir vraiment que ça, c'est la réponse. Parce que c'est certainement
beaucoup plus rentable à long terme ou à moyen terme. Je ne sais pas c'est
quoi, l'horizon de temps... Puis ça fait peut-être partie de la raison du
pourquoi qu'on n'est pas capables d'avoir une valorisation de la Société des
alcools. Mais, si vous avez un horizon à plus long terme des caisses
automatiques, c'est de loin beaucoup plus rentable pour la Société des alcools,
c'est inconcevable, là, de nous dire ça. Je ne comprends pas.
Il y a ça. Puis, si vous avez besoin
d'employés pour faire de l'étiquetage dans les magasins ou mettre des... placer
des bouteilles ou, peu importe, soit, ça, je le comprends, là. Mais, moi, à
toutes les sociétés des alcools où est-ce que je vais, là, il y a deux, trois
personnes aux caisses, puis il y a deux, trois personnes qui se promènent dans
les magasins à répondre aux clients. Puis peut-être qu'il y en a un qui fait du
«storage» en arrière, là. Mais, en bout de piste, si vous avez besoin de faire
des économies quelque part, il me semble qu'elle est là, la solution. Un. Puis
à l'échelle des 7 000... 5 000 employés, dans toutes les succursales,
bien, ça va faire quelques centaines d'économies, là, ici, là. Ça fait que moi,
piste de solution que je considère assez facile. Mais l'argumentaire de me dire
que ce n'est pas rentable, M., je m'excuse, mais ça, je ne l'achète pas, là.
M. Farcy (Jacques) : Bien,
c'est certain. Puis je ne suis pas vendu d'un système ou d'un autre. J'ai le
souhait d'avoir des opérations qui soient les plus efficaces possibles, qu'on
améliore notre productivité. Donc, c'est un... c'est un point qu'on regarde de
manière très régulière. Je peux vous garantir que le jour où on verra qu'il y a
un avantage financier à le faire, on se posera la question et sans doute on ira
faire des prototypes. Mais aujourd'hui, malheureusement, les études et les
chiffrages démontrent que ce n'est pas rentable vu l'investissement de départ.
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. Beauchemin : Je ne peux
pas concevoir. J'imagine, ça, c'est probablement...
M. Beauchemin : ...d'autres
conseillers, là, qui ont fait d'autres recommandations qui ont fait en sorte
qu'on a eu des déficits records, là. Je ne peux pas concevoir qu'on en arrive à
me donner ça comme réponse à cette question, qui, de toute évidence, m'apparaît
relativement simple.
L'intelligence artificielle ou
l'intelligence naturelle? Est-ce qu'il y a une stratégie pour faire rentrer
l'intelligence artificielle un peu plus, là, dans la gestion du quotidien, à la
Société des alcools?
M. Farcy (Jacques) : Alors,
on est déjà en mouvement sur, je dirais, certains prototypes pour voir ce que
l'intelligence artificielle peut amener à l'organisation. Donc, si votre
réponse est : Est-ce qu'on est en train de regarder cet élément-là pour
voir comment il pourrait nous aider pour le futur?, la réponse, c'est oui,
mais, aujourd'hui, je n'ai pas d'annonce particulière à faire.
M. Beauchemin : ...puis ce
que vous avez vu, ça vous dit quoi?
M. Farcy (Jacques) : Bien, je
pense que ça dit ce que tout le monde dit sur l'intelligence artificielle, que
c'est une technologie qui est très puissante, mais qu'il faut être certains de
bien comprendre comment on l'utilise, dans quel but, et puis qu'on s'assure
également que les données qu'on pourrait mettre dans ces systèmes-là soient des
données qui demeurent protégées et sûres.
M. Beauchemin : O.K. Là, vous
parlez de l'utilisation du data du client. Ça, c'est une chose. Au niveau des
opérations, hein, comme mieux gérer votre stock, par exemple, ou avoir un
inventaire plus optimal, ou des ressources plus efficaces? Est-ce que ça, il y
a un volet de ça qui a été analysé?
M. Farcy (Jacques) : Oui,
oui, ça fait partie... ça fait partie des choses sur lesquelles on a des
réflexions. On aura l'occasion de publier notre plan stratégique à partir de
l'année prochaine. Donc, ça fait partie des choses qui, aujourd'hui, sont à
l'étude. On le regarde, mais, comme je vous le disais, aujourd'hui, on n'a pas
d'annonces particulières à faire sur ce sujet.
M. Beauchemin : O.K. Puis ça
fait combien de temps que vous regardez cet aspect-là de la chose avec
l'intelligence artificielle?
M. Farcy (Jacques) : Ah!
bien, l'intelligence artificielle, on est, comme sur d'autres sujets, actifs,
je dirais, chaque deux ans, à se poser la question de comment les choses peuvent
aller. Dans l'intelligence artificielle, la technologie évolue très vite, donc
on a peut-être un œil un petit peu plus attentif que sur d'autres technologies
qui sont un peu plus stables.
M. Beauchemin : Est-ce qu'il
y a... il y a eu intégration de nouvelles technologies, nonobstant
l'intelligence artificielle, nonobstant les caisses automatiques, à l'intérieur
de la Société des alcools, depuis que vous en êtes P.D.G.?
M. Farcy (Jacques) : Alors,
oui, effectivement, on est actifs sur le travail qui va nous permettre
d'automatiser nos opérations logistiques au centre automatisé de Montréal.
Donc, on est très actifs sur ce sujet là. On a construit le bâtiment, qui,
maintenant, je dirais, est quasiment sorti de terre à Montréal. Et on va continuer
à travailler sur la machine, à l'intérieur du bâtiment, qui va nous permettre
d'automatiser le centre de distribution, une partie du centre de distribution à
Montréal. Et on modernise nos systèmes informatiques de manière régulière.
M. Beauchemin : O.K. Donc, de
ça, est-ce que vous êtes capables d'avoir des conclusions qu'ils pourraient
être distribués dans l'ensemble des succursales?
M. Farcy (Jacques) : Des
conclusions comme?
M. Beauchemin : Bien, comme
de l'efficacité que ça représente d'avoir de l'automisation? Tu sais, vous me
parliez tout à l'heure, là, que vos caissiers, là, ou caissières, ils ont
d'autres jobs à faire, là. Donc, peut-être que, dans les autres jobs, c'est,
justement, la manipulation de stock, bouger l'inventaire en arrière. Est-ce que
vous êtes capable d'en tirer des conclusions qu'ils pourraient être applicables
dans les succursales pour rendre le modèle de la Société des alcools plus
payant pour le gouvernement?
M. Farcy (Jacques) : Bien, on
est très actifs, depuis de nombreuses années, sur l'optimisation de nos
opérations, à tous niveaux, que ce soient, je dirais, au niveau de nos
promotions, au niveau de nos commandes de stock, au niveau de la distribution
des produits dans les succursales. Et d'ailleurs les résultats qu'on publie,
année après année, montrent que nos coûts d'opération, rapportés à nos ventes,
sont aujourd'hui beaucoup plus productifs qu'ils ne l'étaient il y a de ça cinq
ans ou il y a de ça 10 ans. Donc, si la question que vous me posez, c'est :
Est-ce qu'on se pose la question d'être plus productifs, de manière permanente,
à la SAQ?, la réponse, c'est oui, et on utilise la technologie de manière
systématique, quand c'est possible.
M. Beauchemin : Avec le plan
de match que vous semblez sous-entendre avec l'intelligence artificielle,
est-ce que vous avez comme une échéance à laquelle vous tenez à nous dire que
vous allez être capables de déposer un rapport pour dire : Voici notre
plan de match? Est-ce que vous avez... Comment... pour nous, là, comment qu'on
peut mesurer le succès de la Société des alcools avec l'intelligence
artificielle? Est-ce que vous allez avoir un dépôt d'un plan de match sur votre
utilisation de l'intelligence artificielle?
M. Farcy (Jacques) : Pas sur
ce sujet-là en particulier. La manière que vous avez de suivre l'efficacité de
la SAQ, c'est au travers de nos coûts sur nos ventes, le rapport de notre ratio
des charges sur ventes, qu'on publie de manière très régulière. Mais je peux
vous garantir que ce ratio-là est positif, et on y est très attentifs.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le député.
M. Beauchemin : Bien, nous,
on agit un petit peu, d'une certaine façon, comme un conseil d'administration,
en fait, on pose des questions aux dirigeants. Ça fait que c'est un peu
l'objectif, ici, de savoir quand est-ce que vous allez pouvoir nous rapporter
des avancements. Je vois qu'il n'y a pas de date à l'échéancier.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Je cède maintenant la parole au député de Beauce-Sud.
M. Poulin : Merci beaucoup,
M. le Président. Je vais laisser également du temps au député de Masson, dans
les prochaines minutes, pour...
M. Poulin : ...adresser les
questions à la SAQ. Tout d'abord, mes salutations à Mme Brunet, qui est avec
nous, M. Farcy, évidemment, M. le ministre, Mme la sous-ministre, et les gens à
qui vous accompagnent.
Évidemment, comme députés, on traite des
centaines de dossiers dans une semaine, mais déjà, depuis 2018-2019, je me suis
beaucoup intéressé à la présence de la SAQ dans nos régions. Nous en avons
parlé dans les dernières minutes à quel point la présence d'une succursale
d'une SAQ fait une différence dans une communauté, à la fois au niveau du
développement, à la fois au niveau des commerces qui sont autour. En 2019, je
m'étais intéressé à la présence d'une SAQ dans le secteur ouest de la ville de
Saint-Georges, une ville en forte croissance. Et, à ce moment-là, on
disait : Bien, avec les kilomètres, pour une succursale, ce ne serait pas
possible parce que vous êtes trop près de la succursale actuelle. Alors,
j'étais très heureux de voir que la SAQ développe un nouveau modèle de
microagences et d'agences. Et d'ailleurs, en ce moment même, il y a un appel
d'offres à Saint-Georges est, dans le secteur est, pour ouvrir une agence SAQ.
J'en suis très heureux, notamment par le
fait que nous sommes une ville en forte croissance, que vos études ont démontré
à la fois au niveau des kilomètres, des cartes INSPIRE, qu'il y avait une certaine
fuite. Alors, l'ajout d'une succursale, d'une agence SAQ dans l'est serait
positif. Mais j'ai tout un secteur ouest de la ville, qui est de l'autre côté
de la rivière, qui, jusqu'à présent, jusqu'à ce jour, n'a pas d'appel d'offres
pour l'ouvrir. Et, comprenez-moi bien, je ne suis pas avec aucun commerce. Je
pense aux citoyens, au développement de la ville et à son impact économique qui
est fort important.
Tout à l'heure, vous avez parlé des
microagences, vous avez dit : On va les faire autour de Montréal parce que
ça va être plus facile pour nous de pouvoir aller sonder ce qui se passe. Moi,
je vous invite à venir en région, non seulement à mettre à jour l'étude pour
Saint-Georges, à venir sur place, à comprendre que, oui, par moment, il y a
l'aspect des kilomètres, mais il y a aussi l'aspect de la circulation, l'aspect
que, si on développe une succursale du côté ouest, il y aura des gens qui
consommeront à la SAQ dans ce secteur-là. Je vous invite donc à venir le
constater. Et, en même temps, de nous expliquer comment on pourra venir dans
les régions avec ces microagences-là dans le futur. Votre échéancier ressemble
à quoi? Et, en même temps, vous dire qu'on est très ouverts, évidemment, à
collaborer, ne serait-ce que pour la trentaine de bouteilles que vous parliez
tout à l'heure. On n'est pas évidemment dans les succursales SAQ, mais d'offrir
un minimum de services dans certains coins, notamment à Saint-Georges, une
ville qui se développe énormément présentement au Québec.
• (12 h 20) •
M. Farcy (Jacques) : Alors,
vous le citez très justement, les régions peuvent avoir des dynamiques très
différentes et au sein des régions, des quartiers ou des zones peuvent avoir
des dynamiques très différentes. Le souhait que nous, on poursuit à la SAQ,
c'est de trouver... On a plusieurs, je dirais, moyens d'être présents dans une
zone. On veut essayer de trouver le moyen qui fait le plus de sens pour les
clients, pour la SAQ, pour nos équipes et ultimement pour le Québec. Donc,
effectivement, les succursales nécessitent d'avoir un certain niveau d'activité
pour justifier qu'on soit capable de mettre des succursales. Vous le dites, on
a également annoncé qu'on voulait avoir des agences. Ça, c'est un concept qu'on
connaît, qui est un concept avec une offre un peu plus élargie, généralement
dans des régions un peu plus éloignées, et les mini agences, alors, on a
annoncé Montréal parce qu'on veut commencer à Montréal, bien, on a parlé de
zones urbaines. Donc, ça ne veut pas dire... il ne faut pas lire que les 100...
les 100 mini agences, une fois qu'on va commencer à les déployer, seront
toutes soit à Montréal, soit à Québec. Les zones urbaines, ça peut être un peu
plus large que, je dirais, les grandes... les grandes agglomérations. Donc, on
va regarder comment les choses se comportent et c'est certain qu'on va suivre
la dynamique de la zone que vous citez, comme dans toutes les zones au Québec,
pour voir quel est...
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le député.
M. Poulin : Et, des fois, il
n'y a rien de mieux que de venir sur place pour le comprendre. Parce qu'au-delà
des statistiques, des cartes Inspire, des statistiques des fuites commerciales,
puis des statistiques des kilomètres, sachez que ça nous fera grandement
plaisir de pouvoir vous accueillir. Je vais céder... bien, je vais céder, je
vous laisse céder la parole à une prochaine intervenante.
Le Président (M. Simard) : En
deux minutes 30, cher collègue de Masson.
M. Lemay : Merci. On va
poursuivre un peu. Peut-être que le député de Saint-Jérôme sera intéressé par
cette question. En fait, on va revenir sur les plateformes de livraison, là,
justement, qui a été abordé, qui fait suite aussi au communiqué du 11 mars
2025, là, pour lequel, là, on a un projet pilote, là, avec... prévu avec un
début en juin de cette année. Donc, c'est sûr que l'évolution des
comportements, là, des consommateurs fait en sorte qu'on veut avoir des
plateformes de livraison. Alors, peut-être nous en parler davantage, savoir
c'est quoi, les motivations principales derrière la décision d'offrir la
livraison par l'entremise de plateformes. Quels sont les objectifs poursuivis
avec ce projet pilote?
M. Farcy (Jacques) : Alors,
effectivement, on constate que les habitudes d'achat des Québécois et des Québécoises
évoluent beaucoup. Et ce n'est pas forcément juste des questions de génération
de consommateurs. Les plateformes collaboratives, c'est la capacité, en fait, à
accéder à plusieurs types de produits assez différents, avec une très grande
commodité, dans une logique de dépannage, c'est-à-dire de rapidité de
livraison. Ce qu'on constate, nous, à la SAQ, c'est que cette offre de services
là, on en est totalement absent et que nos clients...
M. Farcy (Jacques) : ...souhaiterait
pouvoir y avoir accès. Et donc c'est la raison pour laquelle on met... on est
dans cette logique d'avoir des plateformes collaboratives qui permettent de
mettre des produits de la SAQ en avant pour le choix des consommateurs.
Évidemment, ça ne remplacera jamais ce qu'une succursale est capable de faire
en termes de service et en termes de choix. On est là dans une logique vraiment
de dépannage et on est dans une logique où on veut s'assurer de bien faire les
choses pour les clients. Et on le constate, on a eu l'opportunité d'en parler
il y a quelques minutes, on constate que ce service fonctionne très bien dans
d'autres provinces et on pense qu'il y a une opportunité, tout en demeurant un
commerçant responsable, de mieux satisfaire les clients grâce à ces plateformes
collaboratives.
M. Lemay : Merci. Donc, je
comprends qu'il nous reste très peu de temps, là. J'aurais pu faire une autre
question, mais, sur ce, M. le ministre, je vous remercie pour votre
collaboration aux travaux de la commission.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Alors, sur ce, chers amis, le volet Société des alcools du Québec est
maintenant révolu. Je dépose les demandes de renseignements formulées par
l'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, nous allons
suspendre momentanément nos travaux afin de faire place à nos prochains
invités. Merci pour votre précieuse collaboration.
(Suspension de la séance à 12 h 23)
(Reprise à 12 h 32)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, je constate que nous avons quorum. Conséquemment, nous pouvons
reprendre nos travaux. Et, comme vous le savez, la Commission des finances
publiques et maintenant réunie afin de procéder à l'étude du volet Loto-Québec
des crédits budgétaires du portefeuille Finances pour l'exercice
financier 2025-2026.
M. le secrétaire, y aurait-il des
remplacements?
Le Secrétaire
: Non, M.
le Président.
Le Président (M. Simard) :
Alors, comme vous le savez, une période de 30 minutes a été allouée à nos
échanges. Et, sans plus tarder, je cède la parole...
12 h 30 (version non révisée)
Le Président (M. Simard) : ...au
député de l'opposition officielle, le député Marguerite-Bourgeoys, qui dispose
de 17 minutes.
M. Beauchemin : Merci
beaucoup, M. le Président. Merci, M. Bergeron, d'être avec nous aujourd'hui.
J'ai une question qui fait suite, là, à notre échange de l'an dernier, lorsque
vous aviez l'intention de regarder ce qui allait se passer en Ontario au niveau,
là, de la capacité de votre équivalent en Ontario de réglementer une plus
grande partie de l'ensemble du marché, là, des... du jeu en ligne.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
Y aurait-il consentement afin que M. Bergeron puis s'adresser à nous?
Une voix : ...
Le Président (M. Simard) : Il
y a consentement. M. Bergeron, pour les fins de nos travaux, pourriez-vous
vous présenter, s'il vous plaît?
M. Bergeron
(Jean-François) :Bien sûr. Jean-François
Bergeron, P.D.G. de Loto-Québec. Vous faites référence à l'ouverture du marché
ontarien par des opérateurs privés. On est rendus à la troisième année. On
regarde ça de proche. Évidemment, ce que l'on constate, c'est une progression
importante du jeu et c'est au bénéfice des opérateurs privés. Il n'y a pas des
grosses sommes qui restent au final. Puis, quand on le regarde encore plus près
et qu'on regarde l'impact que ça a sur les casinos terrestres, il y a une
cannibalisation. Alors, quand on tient compte de l'ensemble de l'impact au
niveau de l'État, le modèle ontarien n'est pas vraiment enviable et il ne sert
que les profits des opérateurs privés, qui sont pour la plupart des opérateurs
étrangers, donc tirent les capitaux à l'extérieur. Alors, ce n'est pas un
modèle viable pour l'instant. Et on est inquiets.
Le Président (M. Simard) : M.
le député.
M. Beauchemin : Intéressant. J'avais
cru comprendre que l'Ontario avait augmenté sa part de marché dans le jeu en
ligne, là, de 20 quelque % à 30 % dans les derniers 18 mois, grâce
justement à cette réglementation-là. Parce que là, maintenant, 85 % de
tout le jeu est réglementé. Et donc maintenant qu'il y a 85 % de tout le
jeu est réglementé, la comparaison a permis, en fait, à la société d'État d'augmenter
sa présence, là, d'une certaine façon, parce que maintenant le niveau de jeu
est nivelé pour tous. Puis il y avait d'autres bénéfices qu'on pourra discuter
peut-être par la suite. Mais qu'est-ce que vous pensez de ça?
M. Bergeron
(Jean-François) :Mais en fait ce n'est
pas tout à fait ce qui s'est passé. Pour dire vrai, c'est 100 % du marché
qui est réglementé comme au Québec, là. C'est juste, il y a 85 % du marché
qui a basculé du marché illégal par des assignations de licences. Alors, on a
donné des licences à des opérateurs illégaux qui sont devenus légaux. Pour ce
qui est de OLG, c'est une perte de parts de marché, à vrai dire, ils étaient
autour de 22 %, ils sont maintenant tout près de 15 %. C'est la
valeur absolue de leur revenu qui a crû.
M. Beauchemin : ...c'est
drôle parce que, selon ce qu'on croit comprendre, l'Ontario a été capable de se
rendre à près de 30 % des parts de marché et a récupéré, en fait, environ
740 millions en taxation auprès de ces entreprises-là qui, de toute
évidence, ils n'étaient pas capables de le faire, là, avant, donc...
M. Bergeron (Jean-François) :Non, ce n'est pas tout à fait comme ça. En fait, le revenu
du comparable de Loto-Québec a connu une croissance en dollars absolue, mais le
marché s'est développé nettement plus rapidement que la croissance de l'Ontario.
Donc, leur part de marché, je le répète, est passée de 20... 28 % à
17 %. J'ai les chiffres devant moi, là. Et pour ce qui est de la
contribution du modèle ontarien à l'État, on parle de 260 millions, ça, c'est
la contribution des opérateurs illégaux, c'est leur portion qui retourne à l'État,
amalgamée à la taxe provinciale. Quand on amalgame les deux, on parle de 260 millions.
Et ça, c'est pour le modèle ontarien. Alors, si on faisait un simple... une
simple règle de trois basée sur la population au Québec, on parle d'à peu près
150 millions. Mais quand on le regarde encore plus loin et qu'on gratte un
peu plus, l'impact sur le casino terrestre est venu cannibaliser une grande
portion de ça. Et les casinos terrestres sont des créateurs d'emplois, sont les
vrais... des vrais jobs en Ontario.
M. Beauchemin : O.K. Je pense
que je comprends un petit peu, là, la... Ça fait que là, qu'est ce que vous,
vous définissez d'abord comme le jeu en ligne? Parce que je pense que c'est...
il faut qu'on commence à la bonne place, là. Ça fait que vous, votre définition
du jeu en ligne, c'est quoi?
M. Bergeron
(Jean-François) :La définition du jeu en
ligne, c'est toute l'offre qui se fait par le biais d'une application en ligne.
Et, en Ontario comme au Québec, mais en Ontario, c'est un amalgame de trois
acteurs, il y a OLG qui est le comparable de Loto-Québec qui vend et le jeu en
ligne et d'autres produits, il y a les opérateurs privés qui se sont vu
octroyer des licences, qui est la deuxième partie, et vous avez le marché noir
encore, là, qui là encore. Alors, l'amalgame de ça, c'est le jeu en ligne. Mais
quand vous me parlez de la contribution de l'état...
M. Beauchemin : Donc, dans
votre définition, les billets de 649, les gratteux, ça rentre tout là-dedans,
là.
M. Bergeron
(Jean-François) :Bien, si c'est vendu en
ligne, oui.
M. Beauchemin : O.K.Donc...
M. Beauchemin : ...O.K.
On va recommencer.
M. Bergeron
(Jean-François) :
Parfait.
M. Beauchemin : Donc, le
jeu en ligne, les casinos en ligne. O.K., les Blackjacks en ligne, là. Pas les
gratteux, pas rien, pas tu peux commander ton 6/49, rien de ça, là.
M. Bergeron
(Jean-François) :
Oui. Les paris
sportifs.
M. Beauchemin : Exact.
Tout ça, là, quand on le regarde, là, tout ce qui est fait, là, que, nous, on
considérait avant le début de la conversation, là, comme le jeu en ligne. Pour
revenir à ce qu'on disait, le gouvernement ontarien avait une présence, avant,
dans le marché, comme on le définit en ce moment, là, O.K. Et cette portion-là
du marché a augmenté.
M. Bergeron
(Jean-François) :
Pas pour la
portion qui est sous la gouverne de OLG. Mais si vous excluez la vente de
loteries...
M. Beauchemin : Parce que
vous, dans votre définition... M. Bergeron, juste pour qu'on soit clairs,
là, est-ce que vous vous incluez la vente de gratteux puis tout ça, dans la
partie dont...
M. Bergeron
(Jean-François) : Bien, les gratteux, ça ne se vend pas en
ligne, là. C'est terrestre.
M. Beauchemin : Vous comprenez
ce que je veux dire, là, les billets...
M. Bergeron
(Jean-François) : Mais on vend... Non, mais c'est important.
Pour nous, une vente en ligne... Une vente de loterie, si quelqu'un achète une
participation à un produit de loterie en ligne, pour nous, ça fait partie du
jeu en ligne parce que ça fait partie de la dépense. Alors, le client qui... Je
veux juste faire mon point. Le client qui dépose une somme...
M. Beauchemin :
...allez-y.
Le Président (M. Simard) :
La discussion va très bien. Allez-y, M. le député.
M. Beauchemin : Juste
pour qu'on soit clair. O.K.? Le but de ma conversation avec vous ce matin, là,
ce n'est pas pour les ventes de billets de loterie en ligne. Moi, ce que je
veux parler, là, c'est les «bots» qui jouent contre quelqu'un, et ce qui fait
en sorte que, là, ce qui fait, quand ce n'est pas réglementé, les gens qui
tombent là-dedans tombent dans le panneau, tombent dans la misère. Puis au
Québec, on a fermé les yeux par rapport à cette réalité-là. Ça fait que, moi,
ce que je veux comprendre, c'est pourquoi qu'on fait ça. J'essaie de quantifier
d'où vient la mathématique en arrière. Là, j'ai, moi, des chiffres qui
démontrent qu'en Ontario, on a été capables d'augmenter la part de votre
équivalent en Ontario dans les casinos en ligne, pas les ventes de billets, les
ventes de ci... Moi, je parle vraiment, là, de ça. O.K. Puis ça, ça a été
augmenté pour le gouvernement ontarien, un.
Deux. Maintenant qu'ils ont 85 % de
tout le jeu en ligne réglementé, bien, il y a 85 % de l'offre qui est
réglementée. Donc ,il n'y a pas de «bots» qui vont jouer contre les individus
pour écrémer le plus possible le portefeuille des citoyens. Ça fait que ma
question est basée sur cet objectif-là. Quand je vous pose des questions, mon
objectif, c'est de protéger le citoyen dans son ensemble. En fermant les yeux
sur le marché en ligne comme on fait ici actuellement, bien, on se trouve à
laisser la porte ouverte pour que, justement, dans le jeu illicite, les
Québécois se font avoir. Ça fait que c'est un peu ça mon objectif. Donc, votre
méthode pour en arriver là, à part essayer d'avoir toute la publicité à RDS
puis tout ça, là, votre méthode pour essayer d'enlever le jeu illicite en
ligne, c'est quoi? Quels sont les résultats à date aujourd'hui, là, par rapport
à l'an passé?
• (12 h 40) •
M. Bergeron
(Jean-François) : En fait, je suis content qu'on partage le
même objectif. O.K. Et de dire qu'on ne fait rien au Québec, c'est de faire un
raccourci parce qu'il se fait beaucoup au Québec. Loto-Québec a 61 % des
parts de marché du jeu en ligne.
M. Beauchemin : Vous,
vous définissez votre jeu en ligne comment, encore, juste pour qu'on soit
clair?
M. Bergeron
(Jean-François) : Bien, l'ensemble de l'offre qu'on offre en
ligne, mais ce n'est pas...
M. Beauchemin : Incluant
la vente...
M. Bergeron
(Jean-François) : Oui, mais si... Non, non, mais juste...
M. Beauchemin : Parce
qu'on veut comparer des pommes avec des pommes.
M. Bergeron
(Jean-François) : Oui, on compare des pommes avec des pommes.
Si les illégaux n'offrent pas des produits de loterie, c'est parce qu'ils ne
sont pas compétitifs, parce que sinon ils en vendraient, c'est une offre qui en
ligne. Ils ne vendent pas de loteries parce qu'ils ne sont pas capables de
compétitionner les produits que les provinces offrent sur le marché.
M. Beauchemin : Que le
monopole détient, c'est certain.
M. Bergeron
(Jean-François) : Bien, il y a le monopole en ligne aussi, là.
Le Président (M. Simard) :
Juste laisser le soin à M. Bergeron de pouvoir répondre quand même, là.
M. Bergeron
(Jean-François) : Oui. Moi, je vous dis que les... Ce que
vous... Si vous êtes pour la misère du monde, regardez la croissance
fulgurante...
Le Président (M. Simard) :
...succinctement, monsieur. Puis après je cède la parole au député de l'opposition.
M. Bergeron
(Jean-François) :O.K. Si vous regardez la
progression fulgurante du jeu en ligne. On parle d'une croissance de 180 %
de l'ensemble de la dépense qui s'est fait en Ontario sur le jeu en ligne
depuis l'opération. Alors, ça sert l'intérêt à qui? Ce n'est certainement pas
du pauvre monde.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de l'opposition.
M. Beauchemin : La
réalité c'est qu'on n'est pas capable d'avoir une image du jeu en ligne au
Québec parce qu'on n'a pas vraiment offert de règlement. Ça ne disparaîtra pas
demain matin, là. On a beau être sur RDS, là, puis enlever tous les BetNet,
Mainline, je ne sais pas trop quoi de ce monde de pouvoir avoir accès à de la
publicité, là. O.K. Ça ne disparaît pas. C'est encore là. C'est encore plus
présent maintenant que ça l'était l'an passé.
M. Bergeron
(Jean-François) : C'est faux. En fait, c'est moins présent.
Non, non. Mais là vous...
M. Beauchemin : Bien, en
fait, moi, les statistiques que j'ai de la Coalition du jeu en ligne, c'est
totalement différent de ce que vous me donnez, là.
M. Bergeron
(Jean-François) : Bien, c'est sûr, c'est des regroupements
d'opérateurs.
M. Beauchemin : Non, il
n'est pas supposé...
M. Bergeron
(Jean-François) : Bien là, je réponds à vos...
M. Beauchemin : Parce que
je n'ai pas encore... Je n'avais pas posé ma question, là.
Le Président (M. Simard) :
Écoutez, nos échanges... Là, le temps est pris sur la présidence. Nos échanges
vont très bien...
Le Président (M. Simard) : ...dans
les études de crédits, il faut s'attendre à des questions corsées, il faut
s'attendre à être challengé. C'est le rôle de l'opposition, et je suis là pour
le protéger. En même temps, il faut savoir laisser à gens à qui on pose la
question le soin d'y répondre convenablement. Alors, c'est un juste équilibre à
trouver. Ceci étant dit, M. le député, la parole vous appartient.
M. Beauchemin : Donc, ce
jeu-là en ligne, que vous définissez, qui est l'ensemble de l'offre de
Loto-Québec, incluant donc la capacité qui vient du monopole, vous arrivez avec
tout ça, puis là... Nous... Moi, gardez-le, le monopole, au niveau des 6/49,
puis tout ça. Moi, j'en ai... Honnêtement, je trouve ça fantastique que vous
puissiez gérer cet aspect-là de la chose. Moi, ce qui m'inquiète, O.K., c'est
vraiment le jeu casino en ligne. Cet aspect-là de ce que moi, je définis comme
le jeu en ligne, c'est ça qui m'inquiète. Puis je n'ai pas rien vu depuis l'an
passé qui a amélioré ça. Au contraire, il y a plus d'offre maintenant en ligne
que l'an passé. Chez moi, là, je le vois, là. Donc...
M. Bergeron
(Jean-François) :...c'est là... Est-ce
que c'est une question, ça, ou...
M. Beauchemin : Oui, ça, c'est
la question.
M. Bergeron
(Jean-François) : O.K.
M. Beauchemin : Qu'est-ce que
vous, vous faites? Qu'est-ce que vous, vous faites? Parce que...
M. Bergeron
(Jean-François) : Bien, c'est ce que j'essaie de vous dire, là,
O.K.? Ce qu'on fait, on est... on a capté le marché et, depuis l'année passée,
on a progressé de neuf points. On capte le marché. Si vous voulez qu'on extraie
la portion de loterie puis qu'on prend juste les machines de casino en ligne,
on parle de 50 %. Loto-Québec a 50 % de marché. Mais il faut
comprendre que les illégaux, ils ont des produits que Loto-Québec n'offre pas
aussi. Alors là, nous, les billets de loterie en ligne, ça fait partie de notre
offre aussi, ça fait partie du portefeuille.
Maintenant, quand vous dites que vous ne
faites rien, c'est faux, là. On a signé des ententes au niveau de l'exclusivité
avec les équipes sportives. On a signé des ententes avec les diffuseurs. On les
voit... On ne les voit plus. Nous, c'est l'inverse. On voit une migration au
Québec et on réussit à le faire de façon responsable.
Le Président (M. Simard) :
Cher collègue.
M. Beauchemin : ...mesurez-vous
le marché? Je trouve ça curieux, parce que... Est-ce que c'est juste de l'interne
que vous le mesurez?
M. Bergeron
(Jean-François) :Bien sûr que non. On
fait affaire avec des compagnies comme Léger, qui sont bien connues, qui font
les mêmes études de marché pour d'autres provinces, avec des méthodologies très
robustes. Alors, c'est avec Léger, entre autres, qu'on fait, mais il y a
d'autres... il y a d'autres... il y a d'autres organismes, il y a d'autres
sources comme H2. Et, quand on valide toutes ces sources-là, au niveau des
produits que vous qualifiez de «en ligne», mais, je le répète, c'est une...
c'est un segment, ce n'est pas l'ensemble, on est à 50 % de marché. Quand
on tient compte de l'ensemble de l'offre, on est à 61 % de marché.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Merci. M. le député.
M. Beauchemin : Je pense
qu'on a de la misère au niveau de la définition en tant que telle, parce que je
pense que... Quand vous dites «l'ensemble de l'offre», ça inclut quoi dans
l'ensemble de l'offre? Vous passez de 50 % à 61 %. Ça, c'est...
M. Girard (Groulx) : Les
légaux...
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Girard (Groulx) : Les
opérateurs légaux et illégaux, c'est l'ensemble du marché en ligne, 100 %.
M. Beauchemin : O.K. Je parle
des produits, au niveau des produits, qu'est-ce que vous incluez dans...
M. Bergeron
(Jean-François) :À 50 %, ça exclut
les loteries. À 61 %, ça les inclut.
M. Beauchemin : O.K. Donc, la
différence des loteries, c'est 11 %.
M. Bergeron
(Jean-François) :Bien, c'est 11 %
que ça représente sur l'ensemble du marché, oui, tout à fait.
Mais j'aimerais quand même ajouter que là
où vous avez de la difficulté à réconcilier les chiffres, c'est parce que vous
vous basez sur les chiffres qui vous est possiblement fourni par ces opérateurs,
qui fournissent de l'information puis qui est totalement faux. Dans un de vos
chiffres, vous avez certainement que le Québec se prive de 300 millions ou 330
millions en revenus fiscaux quand l'Ontario ne fait même pas ça, alors... Puis
ça, c'est des chiffres fondés, là, on n'a même pas besoin de faire aucune étude
de marché, juste aller lire les résultats de l'Ontario, ce qu'ils publient en
2024, donc l'année 2025 n'est pas encore finie, c'est 260 millions qui a été
versé de cette opération privée dans les coffres de l'État. Ça fait qu'on est
loin de ce que...
M. Beauchemin : ...là, sur
les chiffres, parce que, de toute évidence, on ne semble pas vouloir s'entendre
là-dessus. Ça, c'est correct. Je pense que vous prêchez, là, pour le monopole,
il n'y a pas d'enjeu là-dessus. Mais la question, c'est qu'en fait, quand on
regarde... Êtes-vous d'accord que l'Ontario maintenant réglemente plus de
80 % de son marché?
M. Bergeron
(Jean-François) :Bien, je n'aime pas la
façon que vous le formulez, parce qu'au Québec 100 % du marché est
réglementé. C'est qu'il y a des gens qui ne suivent pas la...
M. Beauchemin : O.K. Bien
là...
M. Bergeron
(Jean-François) : Non, non, mais la réglementation, ce n'est
pas ceux qui s'y conforment, là, c'est... c'est... Votre question, c'est :
Est-ce qu'ils ont réussi à capturer 85 % du marché en Ontario? La réponse,
c'est oui.
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. le député.
M. Beauchemin : Bon. Donc, il
y a 85 % du marché maintenant qui accepte d'être réglementé?
M. Bergeron
(Jean-François) :Qui passe par la voie
réglementaire pour faire le commerce.
M. Beauchemin : D'accord.
Combien est ce pourcentage au Québec?
M. Bergeron
(Jean-François) :Bien, si vous faites la
math, selon mes chiffres, c'est 40 %, c'est l'inverse. C'est 39 %
ici, au Québec.
M. Beauchemin : Donc, il y a
40 % du marché au Québec qui accepte d'être réglementé.
M. Bergeron
(Jean-François) :Non, non, non, qui
accepte... Mais là vous m'avez demandé...
M. Beauchemin : Bien, c'est
parce que j'essaie de suivre votre définition. Ça fait qu'il y a...
M. Bergeron
(Jean-François) : Mais c'est moi qui essaie de vous suivre, là.
M. Beauchemin : On va rester
calmes. Mais il y a... disons, la planète, là, ontarienne a...
M. Beauchemin : ...une offre
complète, O.K.? Puis, là-dedans, là, il y a combien de gens qui suivent la
réglementation du gouvernement pour faire du jeu en ligne? 85 % à peu
près, c'est ce que vous avez dit. Au Québec, c'est quoi, ce pourcentage-là?
M. Bergeron
(Jean-François) : 61 %.
M. Beauchemin : Ça fait qu'on
a moins, donc, de gens qui suivent la réglementation, bon.
M. Bergeron
(Jean-François) :Oui. En pourcentage,
oui.
M. Beauchemin : En pourcentage.
Donc, il y a 40%, grosso modo, qui n'est pas réglementé.
M. Bergeron
(Jean-François) :Qui ne passent pas par
la voie réglementaire.
M. Beauchemin : Qui ne
passent pas par la voie réglementaire. O.K. Donc, il y a plus de risques pour les
citoyens à cause de ça.
M. Bergeron
(Jean-François) :Bien, c'est là que je
diffère, encore une fois, parce que, si vous regardez, cette opération en
Ontario a fait croître la dépense du jeu d'une façon importante. Il s'est parié
l'année passée 63 milliards de dollars en Ontario, alors...
M. Beauchemin : ...du jeu
capté.
M. Bergeron
(Jean-François) :Bien, ce n'est pas du
jeu capté, c'est du développement de jeu. Il y a une différence entre capter le
jeu...
M. Beauchemin : ...
M. Bergeron
(Jean-François) :Non, non, il y a...
Le Président (M. Simard) : ...laisser
M. Bergeron répondre. Allez-y, M. Bergeron.
M. Bergeron
(Jean-François) :Il y a une différence
entre entre capter le jeu et développer le jeu. Capter le jeu, ça veut
dire : je transfère du marché illicite au marché licite du mieux que je
peux sans créer une croissance. Développer le jeu, c'est de faire de la
publicité, c'est de faire du suraffichage, c'est de faire ce que l'Ontario a
fait et fait encore d'une façon importante, ce qui a fait que, l'année passée,
c'est 63 milliards de dollars qui s'est parié en ligne.
Le Président (M. Simard) : M.
le député.
M. Beauchemin : Combien de
temps il me reste?
Le Président (M. Simard) : Il
vous reste une minute, cher collègue.
M. Beauchemin : On a de la
misère à parler des mêmes statistiques, là, je le vois puis je peux comprendre,
c'est difficile, là, mais la réalité c'est qu'au Québec il y a des citoyens qui
sont plus facilement exposés à du jeu illicite, per capita, qu'en Ontario. On
parle dans les généralités, là. Là, on ne s'obstinera peu-être pas, là, pour
arriver sur le même chiffre, là, mais, per capita, il y en a plus. Ça, c'est un
enjeu de société. L'action de Loto-Québec pour pouvoir aller chercher ça semble
être... et là c'est une question.
Le Président (M. Simard) : ...secondes.
M. Bergeron
(Jean-François) : L'enjeu de société, c'est de voir que la
dépense du jeu a cru de 180 % en à peine trois ans. C'est bien plus
inquiétant que 40 % qui choisissent une plateforme illégale. Non, non,
mais je vous réponds sur les enjeux de la société.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, sur ce, je cède maintenant la parole à la députée de Verdun, qui
dispose d'environ six minutes. Chère collègue.
• (12 h 50) •
Mme Zaga Mendez : Merci, M.
le Président. à mon tour de saluer M. Bergeron. Ma première question, c'est
concernant la concertation de l'offre. Vous avez dit, l'an dernier, vouloir
offrir... en fait, vouloir faire un certain ménage dans le nombre de lieux où
il y a une offre de jeux, notamment dans les bars, au profit de nouvelles
offres plus sécuritaires, comme un nouveau salon de jeu à Rimouski, prévu pour
ouvrir en 2026. Cependant, la Santé publique ne semble pas partager cet avis
sur la plus-value d'ouvrir un nouveau salon de jeu. J'aimerais ça,
savoir : qu'advient-il de ce ménage à l'heure actuelle?
M. Bergeron
(Jean-François) :Bien, il y a quelques
éléments, là, dans votre question. Le ménage, si je prends les mêmes termes,
est commencé, on a réduit de 50 établissements au Québec, où il s'offrait de la
loterie, des appareils de loterie vidéo. Notre objectif, c'est de continuer
cette réduction-là en travaillant avec les opérateurs. Donc, ça, c'est une
portion du travail qui est fait pour avoir moins de portes, mais de meilleures
portes.
Pour qu'est-ce qui est du dossier du salon
de jeu de Rimouski, ça s'est fait avec la communauté là-bas, là. Alors, le rôle
de la Santé publique, ce n'est pas de nous donner son feu vert, c'est de nous
donner ses préoccupations qu'on intègre. Alors, on l'a travaillé depuis le
début, ce dossier-là, avec Dr Leduc, et on travaille avec eux encore. Le projet
va bien, c'est un beau... c'est un beau projet. C'est un modèle qui est
similaire à celui de Québec, celui de Trois-Rivières.
Mme Zaga Mendez : Merci.
Est-ce qu'il y a un plan pour compenser les impacts de la fermeture, bien, la
réduction de l'offre dans les bars, pour les bars locaux?
M. Bergeron
(Jean-François) :Actuellement, ceux qui
sont fermés, c'est ceux qui décident de fermer. C'est juste qu'on ne relocalise
pas les appareils dans un nouveau bar, on les concentre dans les bars qui sont
déjà en opération. Pour ceux qui vont être ciblés dans notre... dans notre
réduction, on va travailler avec eux. On va travailler sur un horizon d'au
moins un an, mais on n'est pas rendu là encore, alors on verra.
Mme Zaga Mendez : Je fais un
suivi sur le jeu illégal en ligne. J'ai bien entendu votre échange. Ceci dit,
l'an dernier, et je vous cite... bien, en fait, la citation est dans la
commission, là, mais vous vous étiez engagé à livrer une proportion pour
légiférer sur le jeu illégal en ligne d'ici la fin de la présente législature.
Il reste à peu près un an et quelques, pour ça. Le jeu illégal...
Mme Zaga Mendez : ...pour ça.
Le jeu illégal est encore en flo, je ne vais pas énumérer les arguments qui ont
été déposés, mais il y a quelques semaines à peine, on apprenait par TVA
nouvelles que des élèves d'une école secondaire... d'une école secondaire de
Québec dépensaient leur argent du dîner pour jouer sur un site de loterie
illégal, le midi, qui était... qui cible spécifiquement les jeunes. Donc, où en
sommes-nous sur ce dossier? Est-ce qu'on peut attendre à voir apparaître un
projet de loi sous peu?
M. Bergeron (Jean-François) :Mais le projet de loi, c'est une prérogative du
gouvernement, alors je ne répondrais à cette question-là pour moi.
Mme Zaga Mendez : Monsieur...
Le Président (M. Simard) : ...M.
le ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Alors, le gouvernement précédent avait déposé un projet de loi avait pris un
angle qui n'a pas connu de succès, et là, nous, on a on étudie le bon angle,
là, pour légiférer les plateformes illégales. Et je vous dirais que, puisqu'on
n'a pas déposé de projet de loi, ça montre qu'on n'a pas trouvé la voie solide
pour accomplir ce qu'on veut faire.
Mme Zaga Mendez : Est-ce que
c'est toujours l'intention de le faire d'ici la fin de cette législature?
M. Girard (Groulx) : Bien,
c'est notre intention de le faire dès qu'on sera sur des bases solides.
Mme Zaga Mendez : Je pense,
on l'a tous vu avec la Commission sur le temps d'écran chez les jeunes, il y a
aussi une implication des jeux en ligne qui visent spécifiquement les jeunes,
qui cherchent à les rendre... dépendants, puis c'est des jeux qui sont
illégaux, c'est d'autant plus urgent de le faire.
En termes de profits, 2024 semble avoir
été une année particulièrement profitable pour Loto-Québec. Au rapport, les
bénéfices nets ont augmenté de plus de 5 % par rapport à l'année
précédente, ce qui représente 1,13 milliard. On voit la mission de
Loto-Québec, c'est aussi contribuer positivement à la collectivité. On voit
que, du côté commercial, ça semble bien... ça va bien. Maintenant, j'aimerais
ça nous entendre : De quelle façon, concrètement, est-ce que vous allez
tirer profit de ces bénéfices afin de remplir l'aspect social de la mission de
Loto-Québec?
M. Bergeron
(Jean-François) :L'ensemble des profits
est versé à l'État. Alors, l'usage de ces sommes-là, c'est la prérogative du
gouvernement. Encore une fois, je vais...
M. Girard (Groulx) : Bien,
les... le fonds consolidé, il paie des... secteur de la santé, 43 %,
25 % enseignement supérieur, éducation, 10 % en service de dettes.
Mme Zaga Mendez : Pour
aller... aller plus loin, est-ce qu'il y a là des programmes, de nouveaux
programmes justement pour viser les jeunes en ce qui concerne les jeux,
l'addiction, la présence de ces jeux illicites en ligne? Est-ce que c'est des
choses qui sont... sur la table en ce moment? C'est-tu... C'est à ça que ça sert,
les profits qu'on utilise, qu'ils vont chercher?
M. Girard (Groulx) : Bien,
c'est-à-dire qu'il y a une contribution au Fonds de lutte contre la dépendance,
là, qui vient... qui a des contributions de la SAQ, de la SQDC, puis
Loto-Québec, là. Mais l'ensemble des profits de Loto-Québec ne vont pas à la
lutte au jeu en ligne dans les écoles primaires, mais ici je ne veux pas
sous-estimer le problème, là.
Le Président (M. Simard) : Alors,
en 20 secondes, chère collègue?
Mme Zaga Mendez : Bon. J'ai
une question concernant les pistes de l'optimisation de l'action de l'État qui
a été quand même donnée comme orientation. Mais je n'ai pas... je ne pense pas
qu'on va pouvoir se rendre. Je ne sais pas si vous voulez glisser un mot.
M. Bergeron
(Jean-François) :Bien, oui, oui. Bien,
votre question c'est si on fait des efforts pour s'optimiser, c'est ce que...
c'est...
Le Président (M. Simard) : Très
rapidement, s'il vous plaît.
M. Bergeron
(Jean-François) :Bien oui, on en fait, on
en fait, on en fait depuis longtemps. En fait...
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Bergeron
(Jean-François) :...on a des initiatives.
Le Président (M. Simard) : Très
bien, merci. Alors, on doit malheureusement arrêter là.
Des voix : ...
Mme Zaga Mendez : Et
compte... et compte tenu du fait que nous avions commencé nos travaux
légèrement en retard, y a-t-il consentement pour rattraper la minute perdue au
début?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Simard) : Il
y a consentement. Alors, M. le député de Jean-Talon, vous disposez d'environ
deux minutes.
M. Paradis : Bonjour. Euh
76 % des joueurs en ligne ne sont pas sur les plateformes de Loto-Québec,
mais sur d'autres plateformes privées. Deux tiers des Québécois, selon un
sondage Léger, sont favorables à une réglementation des opérateurs privés parce
qu'actuellement il y a comme un flou ou un vide. M. le ministre, il y a un
groupe de travail qui a produit le rapport Nadeau sur la réglementation des
licences d'exploitation pour les opérateurs privés. Ça date de 2014. Vous êtes
au pouvoir depuis 2018. Je comprends que vous nous avez dit que vous y
travailliez encore, là, mais qu'est-ce qui fait que ça prend aussi... aussi...
aussi longtemps pour se décider?
M. Girard (Groulx) : Parce
que j'ai dit que nous travaillons, c'était pour... se trouver une assise légale
pour empêcher les opérateurs illégaux d'opérer et non pas pour légiférer pour
légaliser les opérateurs légaux, qui est précisément ce que la Coalition du jeu
en ligne voudrait, et que nous ne le ferons pas.
M. Paradis : Mais donc
qu'est-ce que vous faites, M. le ministre avec les 76 % des gens, et
notamment beaucoup de jeunes, là, comme ma collègue le...
M. Paradis : ...qu'est-ce que
vous faites, M. le ministre, avec les 76 % des gens, et notamment beaucoup
de jeunes, là, comme ma collègue le mentionnait? Est-ce que... est-ce que vous
voulez conserver encore longtemps ce flou juridique?
M. Girard (Groulx) : Est-ce
que le 76 %, c'est les jeux... les chiffres de la coalition du jeu en
ligne? Parce que nous, on a... Loto-Québec a 61 % des parts de marché du
jeu en ligne.
M. Paradis : C'est les
chiffres que vous avez, vous?
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Paradis : O.K. Mais ça
fait quand même une large part des joueurs qui ne sont pas sur les plateformes
d'Hydro-Québec. Donc, est-ce que... est-ce que vous ne voulez pas clarifier la
situation?
M. Girard (Groulx) : J'aimerais
clarifier que les opérateurs illégaux opèrent illégalement, et pour ça, j'ai
besoin d'assises légales.
M. Paradis : Est-ce que ça
devrait être décidé par quelqu'un d'indépendant ou ça demeure la mission de
Loto-Québec de réglementer...
M. Girard (Groulx) : La
mission de Loto-Québec est de prendre sa place et d'occuper le monopole que
nous lui avons confié?
Le Président (M. Simard) : Merci
beaucoup. Sur ce, je cède la parole au député de Saint-Jérôme qui dispose
d'environ 20 secondes.
M. Chassin :Ah oui, hein, ça a été coupé drastiquement. Puis en fait ce
n'est pas vraiment une question que j'ai, c'est qu'on est dans une discussion
un peu surréaliste, toujours dans les crédits avec Loto-Québec mais avec
d'autres monopoles. Le rôle de législateur est encadré, c'est une chose, de
l'opérer, c'est autre chose. Ça fait que voilà. Ce n'est pas une question,
c'est une affirmation.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous, cher collègue. Je cède maintenant la parole au député de Beauce-Sud qui
dispose d'environ trois minutes.
M. Poulin : Merci beaucoup,
M. le Président. Je salue évidemment M. le ministre, Mme la sous-ministre, M.
Bergeron, bien content de vous retrouver. On l'a effleuré tout à l'heure,
Loto-Québec a obtenu des records en ce qui a trait évidemment aux sommes
engrangées, mais également aux sommes remises au gouvernement du Québec au
cours des dernières années, on parle d'une hausse de 4,7 % pour les six
premiers mois de l'exercice financier lorsqu'on parle de 2024. Puis, il faut le
dire, hein, et c'est important de le mentionner, le jeu existe, il est là pour
rester. Il existait, il va continuer à exister. Alors, avoir une société d'État
qui le balise, qui l'encadre, ça demeure extrêmement important, sans compter
que Loto-Québec agit aussi comme un rôle de développement régional, agit en
matière de culture également, agit en matière de support à différentes
organisations, à différents organismes, festivals et événements, il faut aussi
le rappeler. Il n'en demeure pas moins qu'on est dans une hausse dans un
contexte économique qui était plus fragile au cours de l'année 2024.
Quelle a été l'approche de Loto-Québec dans ce cadre-là et qu'est-ce qui, selon
vous, explique ces bénéfices-là en croissance auprès de la société d'État?
• (13 heures) •
M. Bergeron
(Jean-François) :Bien, en fait, une
grande partie de cette croissance-là émane d'une meilleure opération, parce que
notre chiffre d'affaires a eu une croissance, mais pas tant par rapport à ce
que j'appelle la ligne du centre. Donc, on a généré une plus grande... une plus
grande efficience. On parle d'à peu près 163 millions, là, depuis la
COVID, là, que Loto-Québec génère annuellement. Et ça, ça l'émane
essentiellement d'une meilleure... d'une meilleure gestion, meilleure offre,
meilleur mix aussi, mix produits, le jeu en ligne est définitivement plus
économique à offrir, donc il y a un mix produits aussi qui vient jouer avec ça.
Mais bref, c'est essentiellement ça.
M. Poulin : Nous sommes en
mai 2025. Quelles sont vos prévisions pour la suite des choses? Le premier
trimestre, qui a quand même été assez... assez positif lorsqu'on regarde les
chiffres. Comment vous entrevoyez l'année 2025 en termes de remise au
gouvernement? À quoi on doit s'attendre, nous?
M. Bergeron
(Jean-François) :Bien, c'est certain que
notre engagement, c'est de faire mieux. Alors, on devrait faire mieux que ce
qu'on a fait en 2024 et on travaille dans ce sens. C'est sûr qu'on... qu'on
anticipe une année un peu plus serrée, on le sent, la pression sur le dollar et
sur le dollar discrétionnaire. Nous, on est dans le divertissement, donc c'est
vraiment le budget qui est le plus rapidement hypothéqué, là, ou qui est réduit
lorsqu'on voit un contexte économique un peu plus difficile. Mais, malgré ça,
on a l'intention de générer une croissance, elle sera peut-être plus modeste,
mais il y aura une croissance.
M. Poulin : Il reste combien
de temps, M. le Président?
Le Président (M. Simard) : ...
M. Poulin : En termes de
programmes d'aide aux festivals, événements, c'est important au Québec, puis
Loto-Québec joue un rôle... depuis plusieurs années, on les connaît, les Grands
Feux ici, notamment à Québec. Ça va se poursuivre encore dans les prochaines années,
oui?
M. Bergeron
(Jean-François) :...l'événementiel, où ce
secteur-là a été durement touché pendant la COVID, elle n'est pas pleinement
revenue. Alors, on est fiers, Loto-Québec, de continuer à contribuer d'une
façon importante. On est le joueur numéro deux au Québec, là, en termes
d'empreinte. Donc, on commandite, on supporte plus de 56 festivals partout
au Québec, dans toutes les provinces administratives. Alors, on est fort
heureux.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Poulin : Merci pour votre
travail, merci à vos équipes également.
M. Bergeron
(Jean-François) :Merci, merci à vous.
Le Président (M. Simard) : Alors,
merci à vous, M. le député de Beauce-Sud. Alors, chers collègues, le temps
alloué à l'étude du volet Loto-Québec des crédits budgétaires du portefeuille
Finances est maintenant presque écoulé, conséquemment nous allons procéder à la
mise aux voix des crédits suivants. Le programme un intitulé Direction et
administration est-il adopté...
13 h (version non révisée)
Le Président (M. Simard) : ...adopté
sur division.
Le programme deux intitulé Activités en
matière économique, fiscale, budgétaire et financière est-il adopté? Adopté sur
division.
Le programme trois intitulé Contribution,
frais de services bancaires et provisions pour transférer des crédits est-il
adopté? Adopté sur division.
Le programme cinq intitulé Service de la
dette est-il adopté? Adopté sur division.
Conséquemment, je dépose les réponses aux
demandes des renseignements de l'opposition.
Et, compte tenu de l'heure, j'ajourne nos
travaux. À nouveau, merci pour votre précieuse collaboration.
(Fin de la séance à 13 h 03)