Journal des débats (Hansard) of the Committee on Public Finance
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(November 29, 2022 au September 10, 2025)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Friday, May 30, 2025
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Vol. 47 N° 88
Clause-by-clause consideration of Bill 100, An Act respecting the negotiation and determination of conditions of employment requiring national coordination in particular in the public and parapublic sector
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt minutes)
Le Président (M. Simard) : ...pouvons
entreprendre nos travaux. Comme vous le savez, nous sommes à nouveau réunis
afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 100, Loi sur la
négociation et la détermination des conditions de travail requérant une
coordination nationale notamment dans les secteurs public et parapublic. Et,
pour mesurer l'attention de nos invités, des étudiants de l'UQAM qui sont en
droit, présentement avec nous, pouvez-vous nous répéter le titre du projet de
loi?
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : Ah!
non, non, non... Non, mais soyez... C'est une façon de vous souhaiter la
bienvenue. Très, très heureux de vous recevoir parmi nous. Très heureux d'avoir
des... l'UQAM étant mon alma mater, très heureux de vous avoir avec nous.
Alors, M. le secrétaire général, y a-t-il
des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Mallette (Huntingdon) est remplacée par Mme Lachance
(Bellechasse); M. Beauchemin (Marguerite-Bourgeoys), par Mme Caron
(La Pinière); et Mme Zaga Mendez (Verdun); par M. Marissal
(Rosemont).
Le Président (M. Simard) : Alors,
merci beaucoup. Mme la ministre, hier soir, au moment de suspendre nos travaux,
nous en étions rendus à l'étude de l'article 57, que vous n'aviez pas
encore lu.
Mme LeBel : Absolument, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) :
Alors, je vous cède la parole.
Mme LeBel : Alors, avec votre
permission, on procède. Merci.
Article 57 : «La politique de
rémunération et de conditions de travail approuvée avec ou sans modification
par le Conseil du trésor et les modalités déterminées pour les suivis du
déroulement des négociations lient l'organisme gouvernemental qui est tenu de
s'y conformer.»
Donc, on reprend les règles qui sont
prévues actuellement à l'article 69 de ce qu'on appelle la loi 37.
Une voix : ...
Mme LeBel : 79, pardon. Bon,
je vais la nommer une fois, là, c'est la Loi sur le régime de négociation des
conventions collectives dans les secteurs public et parapublic, mais, tout au
long de nos travaux, nous l'avons nommée comme la loi 37, alors je
continuerai à le faire de cette façon-là.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui... Ah! voilà! Merci.
Merci, M. le Président. Alors, heureux de vous retrouver ce matin. Salutations
également à la délégation de l'UQAM. C'est très important. J'ai eu le
privilège, avant d'être un politicien, d'enseigner à l'université pendant de
nombreuses années. Ce n'était pas l'UQAM, mais, bon, on ne peut pas être
parfait. Mais très content que vous soyez... que vous soyez avec nous. Je vous
remercie.
Avant de traiter directement de l'article 57,
M. le Président, si vous permettez, les cégeps et... la Fédération des cégeps a
réécrit... en fait, a écrit ce matin à Mme la ministre. J'imagine, vous avez
reçu leur lettre?
Mme LeBel : J'avoue que je n'ai
pas pris connaissance. J'imagine que vous allez vous faire un plaisir de la
mentionner.
M. Morin : Oui, bien sûr. Bien,
en fait, ça va aider la commission, n'est-ce pas? Effectivement, vous vous
rappellerez, M. le Président, si vous permettez, nous avons eu hier un débat particulièrement,
je vous dirais, important relativement à un article qui a été adopté sur
division, l'article 45, qui traitait du comité patronal de négociation. C'est
l'amendement que j'ai proposé. Or, pour le bénéfice de tout le monde et des
membres de la commission, la Fédération des cégeps et certains membres qui sont
au comité patronal ont écrit à Mme LeBel, à la ministre... Conseil du trésor,
et ça souligne à nouveau d'avoir remercié de les avoir reçus pendant les
consultations particulières, ils sont reconnaissants d'avoir participé à un tel
exercice, mais ils veulent revenir à la charge, ils veulent à nouveau attirer l'attention
de Mme la Présidente du Conseil du trésor pour rappeler l'importance du rôle du
comité patronal des négociations. Voilà.
Le Président (M. Simard) : Me
permettez-vous...
M. Morin : Donc, je tenais...
je tenais à vous le souligner.
Le Président (M. Simard) : Je
comprenais que c'était une parenthèse.
M. Morin : Voilà.
Le Président (M. Simard) : Vous
ne souhaitez pas comme tel revenir sur 45, qui est déjà clos, mais, très bien,
vous souhaitiez faire un clin d'oeil à cette lettre qui a été transmise,
d'ailleurs, ce matin à tous les membres de la commission.
M. Morin : Bien, le... Voilà,
c'est ça, tout à fait, M. le Président. Non, écoutez, on a fait le débat hier...
Le Président (M. Simard) : Parfait.
O.K. Superbe.
M. Morin :
...on... il y a eu un résultat quant
au débat.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Morin : Maintenant, je me
permettais de le souligner d'abord parce que, tu sais, on l'a dit d'emblée, M.
le Président, quand on a commencé l'étude détaillée, il y a plusieurs groupes
qui viennent ici, qui viennent... ils consacrent du travail à déposer un
mémoire, à venir au parlement, à nous parler de leurs préoccupations, puis je
pense que c'est important de le reconnaître. Et ce groupe-là, entre autres,
nous a réécrit ou a réécrit à la commission pour rappeler à nouveau l'importance
du comité patronal de négociation pour les collèges, et je pense que c'était
important de le souligner. Je vous remercie.
Le Président (M. Simard) : C'est
d'ailleurs le très, très bon forum pour transmettre ses opinions.
Alors, cher collègue, souhaitez-vous
poursuivre sur 57 plus particulièrement?
M. Morin : Oui. En fait, je
veux juste m'assurer... Donc, je comprends, Mme la ministre, que c'est...
M. Morin : ...c'est un...
c'est comme un copier-coller de ce qu'il y a dans la loi actuelle.
Mme LeBel : Ça reprend
intégralement l'article 79 de la loi actuelle, la loi 37, sur le même sujet,
là.
M. Morin : D'accord. Je vous
remercie.
Le Président (M. Simard) : ...d'autres
commentaires sur l'article 57? Conséquemment, celui-ci est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. Mme la ministre, pour l'étude de l'article 58, je vous prie.
Mme LeBel : Oui :
«Un organisme gouvernemental négocie,
agrée et signe une convention collective dans le cadre défini en application
des articles 55 et 57.»
Donc, ça reprend l'article 80 de la loi
37, naturellement, avec les adaptations nécessaires pour faire référence aux
articles du projet de loi n° 100. Mais ça reprend intégralement
l'article 80 de la loi 37.
Le Président (M. Simard) : Je
vous remercie. Y aurait-il des commentaires sur l'article 58?
M. Morin : ...
Le Président (M. Simard) :
Conséquemment, celui-ci est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. Et nous en sommes à l'étude de l'article 59.
Mme LeBel : Article 59.
Donc :
«L'article 23 s'applique, avec les
adaptations nécessaires, à un organisme gouvernemental et à une association
accréditée qui en représente les salariés.»
On se souvient que l'article 23 est celui
sur le dépôt des offres tant gouvernementales que syndicales.
Donc, amendement, article 59 :
Retirer l'article 59 du projet de loi.
Pour être conséquents avec ce qu'on a fait
dans les sections précédentes.
Le Président (M. Simard) : ...des
commentaires concernant cet amendement, d'abord?
M. Morin : ...simplement pour
préciser sur l'amendement, effectivement, puisque l'article 23 a été retiré,
puis, vous vous rappellerez, ça permettait non seulement le dépôt des offres,
mais la possibilité de les rendre publiques dans une période de cinq jours.
Alors, puisqu'il a été retiré, et qu'à 59, il y a une référence à l'article 23,
je comprends très bien pourquoi Mme la ministre dépose, évidemment, cet
amendement.
Mme LeBel : ...autres
amendements conséquents avec cette décision-là précédente, oui.
Le Président (M. Simard) : ...alors,
y a-t-il un consentement afin d'adopter l'amendement proposé par la ministre?
Une voix : ...
Le Président (M. Simard) : Cet
amendement... cet amendement est adopté. Conséquemment, l'article 59 est
retiré. Mme la ministre, conséquemment, nous poursuivons. Nous en sommes au
chapitre V, concernant l'article 60, pour lequel... également un amendement.
Mme LeBel : Oui. Donc, on
travaille dans la famille du groupe 1, vous vous souviendrez, la loi 37,
syndiqués. Donc :
«Les articles 22, 23 et 27 à 30
s'appliquent, avec les adaptations nécessaires, à la négociation des conditions
de travail prévues par une convention collective liant le gouvernement et une
association de salariés reconnue ou accréditée en vertu des articles 64 à 67 de
la Loi sur la fonction publique.»
Ça reprend l'article 36 de la Loi sur
l'administration... c'est conforme à l'article 36 de la Loi sur
l'administration publique, donc, et ça concerne le groupe 1, qu'on mentionne
là, depuis longtemps.
Il y a... il y a un amendement. Donc :
Supprimer, dans l'article 60 du projet de
loi, le mot «23».
Donc, naturellement, c'est pour ne plus
faire référence à l'article 23, qui n'existe plus.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
Y aurait-il des commentaires, d'abord, sur l'amendement?
M. Morin : Je n'ai pas de
commentaire sur l'amendement.
Le Président (M. Simard) : Cet
amendement est-il adopté? Cet amendement est-il adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) :
Oui? Alors, nous revenons à 60, tel qu'amendé. Des remarques? M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Donc, je
comprends, Mme la ministre, que, dans... avec cet article-là, finalement, là,
vous l'avez mentionné, vous visez le groupe 1, c'est-à-dire, dont on a parlé
précédemment, à savoir les syndiqués de la fonction publique. Donc, c'était le
premier groupe que vous aviez mentionné. Et donc c'est... vous avez absolument
besoin d'une référence aux articles 22, 27 à 30 pour s'assurer que tout va être
inclus, et que ça va fonctionner rondement. C'est ce que je comprends?
Mme LeBel : ...qu'on fait
référence à la Loi sur l'administration publique, entre autres, là, oui.
M. Morin : La loi sur
l'administration ou la fonction publique?
Mme LeBel : Ça reprend... La
négociation des conventions collectives dans la fonction publique doit se faire
aussi conformément à la Loi sur l'administration publique. Naturellement, c'est
une loi qui s'adresse à eux. Donc, cet article-là vise à rendre applicables les
dispositions des articles 22, 23 et 27 à 30 du projet de loi à ces
négociations-là. Donc, c'est vraiment... oui, bien, résumons, là, c'est pour...
c'est pour les négociations de la fonction publique, qui font partie du groupe
1, oui.
M. Morin : O.K. Votre article
réfère à la Loi sur la fonction publique, pas sur l'administration publique.
C'est-tu la même chose, ou c'est deux lois différentes, ou...
Mme LeBel : Oui, c'est...
c'est deux lois différentes.
M. Morin : C'est... Mais là,
ici, on parle bien de la Loi sur la fonction publique?
Mme LeBel : Là, on réfère à la
Loi sur la fonction publique, 64 à 67, oui.
• (11 h 30) •
M. Morin : O.K. Puis 64 et 67
de la Loi sur la fonction publique, ça traite de l'accréditation des salariés?
Mme LeBel : C'est parce
que... Oui, absolument. Et la nuance...
11 h 30 (version non révisée)
Mme LeBel : ...dans la
fonction publique, c'est que le Conseil du trésor, en vertu de la Loi sur l'administration
publique, et c'est ça qui est ma... qui est mon commentaire, c'est que c'est le
Conseil du trésor, le ministre sectoriel pour la fonction publique. L'employeur
de la fonction publique, c'est le Conseil du trésor en vertu de 36 de la Loi
sur l'administration publique. Santé, c'est le ministre de la Santé. Donc, ici,
la fonction Trésor est fonction aussi en fonction de son rôle d'employeur et
pas de son rôle de négociateur.
M. Morin : Donc, je comprends
que, pour la fonction publique, le Code du travail a les deux rôles, c'est-à-dire
d'employeur et négociateur.
Mme LeBel : Oui. Dans son
rôle d'employeur, il a aussi sa fonction négociateur qui peut venir donc...
oui. Habituellement, ces deux fonctions-là ont tendance à bien s'entendre...
M. Morin : Oui, vous, vous
parlez?
Mme LeBel : ...dans la
fonction publique, oui.
M. Morin : Vous communiquez
bien.
Mme LeBel : Oui, ça
communique.
M. Morin : D'accord, c'est
bon. C'est bon, c'est rassurant.
Mme LeBel : Oui, absolument,
ça va bien dans...
M. Morin : Très bien. Pour ma
part, je n'ai pas d'autre question.
Le Président (M. Simard) : Conséquemment,
l'article 60 tel qu'amendé est-il adopté?
Des voix : Adopté
Le Président (M. Simard) :
Adopté. Et nous en sommes à l'étude de l'article 61 au chapitre VI.
Mme LeBel : Chapitre VI,
Conditions de travail du personnel syndiqué de certaines entreprises. Donc :
«61. Le président du Conseil du trésor négocie et agrée, pour le compte de
l'employeur, les conditions de travail portant sur les matières visées à
l'article 19 lorsqu'elles sont prévues par :
1° une convention collective applicable
aux salariés des centres de la petite enfance visés par la Loi sur les services
de garde éducatifs à l'enfance 2° une convention collective applicable aux
salariés des bureaux coordonnateurs de la garde éducative en milieu familial
visés par la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance qui ne sont
pas des centres de la petite enfance;
3° une convention collective applicable
aux techniciens ambulanciers membres du personnel d'un titulaire de permis de
services ambulanciers ou aux répartiteurs médicaux d'urgence membres du
personnel d'un centre de communication santé visés par la Loi sur les services
préhospitaliers d'urgence.
En résumé très succinct, ça dit que le Conseil
du trésor s'occupe de la table centrale pour ces catégories-là, parce que
l'article 19, vous vous rappellerez, fait référence aux matières de la
table centrale.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Des commentaires, cher collègue?
M. Morin : Oui, merci, M. le
Président. Et vous l'avez mentionné à la toute fin de votre explication, d'où
la référence à l'article 19. Parce que, quand on se rappelle l'article 19,
on parle des salaires, assurances, régimes de retraite, droits parentaux, ces
entreprises-là entrent dans les catégories... la catégorie 3 dans nos
grandes familles? Parce qu'on avait...
Mme LeBel : 2, je pense.
M. Morin : 2 ou 3?
Mme LeBel : 2.
M. Morin :2?
Mme LeBel : Oui, là, j'y
allais par coeur parce que je ne les ai plus devant moi, là, mais c'est la 2.
M. Morin : O.K., donc CPE,
préhospitalier...
Mme LeBel : Voilà, exactement.
M. Morin : Et donc même si
dans, ce cas-là, le Conseil du trésor... contrairement à l'article précédent,
le Conseil Trésor n'est pas l'employeur, mais parce que ces organisations-là
reçoivent des fonds de l'État, c'est donc que le Conseil du trésor pour la
table sectorielle?
Mme LeBel : C'est parce que,
même dans l'état actuel des choses, on parle de la table centrale. Dans le
fond, on dit qu'elle s'applique à eux, puis la table centrale, comme vous le
savez, elle est sous la juridiction du Trésorm mais le chapeau Trésor du
négociateur et non pas le chapeau trésor qui est l'employeur de la fonction
publique, on se comprend? Dans ce cas-ci, le Trésor, dans toutes ses fonctions,
a des rôles différents.
M. Morin : Et donc selon la
nouvelle nomenclature, donc ce serait la table sectorielle. Est-ce que j'ai
bien compris?
Mme LeBel : Ici, c'est la
table centrale. L'article 19, c'est la table centrale. Elle reste... La
notion de table centrale demeure, la notion de table sectorielle demeure. Dans
ce cas-ci, c'est la table centrale. Toutes les matières qui ne sont pas à 19
tombent par défaut dans la table sectorielle. Donc, on y va a contrario, au
lieu de nommer les matières de la table sectorielle, on dit : Voici ce qui
est au central, le reste est au sectoriel. Et la seule différence que nous
avons éliminée ou ce que nous allons éliminer à la fin de ça, c'est les
matières locales qui deviennent sectorielles par défaut.
M. Morin : Très bien, je vous
remercie.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires sur 61? Conséquemment, cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. Et nous passons à l'article 62.
Mme LeBel : O.K. «Le
gouvernement peut prévoir :
«1° qu'un employeur visé à l'article 61,
plutôt que le président du Conseil du trésor, négocie et agrée des conditions
de travail portant sur une matière visée aux paragraphes 2° à 4° de l'article 19;
«2° que le président du Conseil du trésor,
plutôt qu'un employeur visé à l'article 61, négocie et agrée des
conditions de travail portant sur une matière autre que celles visées à
l'article 19.
«Et la décision prévue au premier alinéa
doit être prise au plus tard le 180e jour précédant la date d'expiration
de la convention collective devant être renouvelée ou de la sentence arbitrale
tenant lieu de convention collective et n'a d'effet que pour la négociation des
conditions de travail...
Mme LeBel : ...est visé par ce
renouvellement. C'est l'effet miroir de l'article 21 qui nous permet de
traiter de... le ou, le fameux ou dont on parle à l'article 21 ou les
matières centrales et sectorielles vont elles se négocier. Si rien ne se fait,
c'est l'article 19, et le reste, c'est à la sectorielle, mais il y a une
capacité de prendre une matière centrale, l'envoyer aux secteurs, une matière
sectorielle, l'envoyer aux centrales. On l'a discuté à 21, on l'a discuté sur
un autre article, et ça c'est le 21 de la catégorie 2, si vous voulez.
M. Morin : Bien.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, d'autres commentaires sur 62, cher collègue?
M. Morin : Oui. Est ce que
vous allez avoir éventuellement... Parce que quand on a traité de 21, il y a un
ajout à 21.1, parce qu'on a parlé du 180, du 240 jours, est-ce que vous
allez déposer éventuellement un amendement qui...
Mme LeBel : ...à chaque fois
qu'on l'a fait, on l'a mis en point un. On a fait 21.1... je ne me souviens
plus l'autre article point un, et il y a...
M. Morin : Donc, ça s'en
vient parce qu'en fait, je ne voulais pas qu'on l'oublie, compte tenu de ce
qu'on a fait précédemment, là.
Mme LeBel : Absolument. C'est
pour ça que je le réitère pour les gens qui vont lire les transcriptions aussi,
là, plus tard.
M. Morin : D'accord. Oui, ce
sera sûrement très populaire. Alors, oui, très bien. Donc, non, je n'ai pas
d'autres questions.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, est-ce que l'article 62 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) :
Adopté. Et puis je salue à nouveau, parce que le groupe de l'UQAM était scindé
en deux, Mme la ministre, et le second groupe vient de se joindre à. Toujours
des étudiants en droit de l'UQAM, que nous saluons, bien sûr.
Alors, Mme la ministre, pour 63, vous
aurez un amendement, je crois.
Mme LeBel : Non, j'ai 62.1 à
introduire, si vous le désirez.
Le Président (M. Simard) : Ah
bien, oui.Absolument.
Mme LeBel : Absolument. Si
vous me le permettez, même, je vous dirais avec beaucoup de déférence.
Le Président (M. Simard) : Très
volontiers.
Mme LeBel : Alors,
Article 62.1 : Insérer, après l'article 62 du projet de loi,
l'article suivant : au plus tard le 240e jour précédent la date
d'expiration d'une convention collective visée à l'article 61 ou de la
sentence arbitrale tenant lieu de convention collective, l'association
accréditée peut représenter les salariés visés par cette convention ou par
cette sentence... ou par cette sentence transmise au président du Conseil du
trésor ces préférences sur l'attribution des matières que pourrait prévoir la
décision prévue à l'article 62.
Donc, c'est mon fameux huit mois avant,
six mois avant. Donc, on vient faire un effet miroir de 21.1.
Des voix : ...
Mme LeBel : ...excusez-moi,
là, c'est plus... j'entends ma mère qui était professeure de français, là.
Le Président (M. Simard) : Il
ne serait pas trop tard pour l'ajouter. Ce serait là un amendement de forme.
M. Leduc : Oui, moi, je
mettrais une virgule. «Ou par cette sentence, transmet... Mais peut-être que
non, regardez.
Le Président (M. Simard) : Bon,
écoutez, on peut suspendre momentanément pour régler le sort de la virgule.
Mme LeBel : Non, non, non, on
ne suspendra pas pour une virgule.
Le Président (M. Simard) : On
ne suspend pas pour une virgule?
M. Morin : ...ça peut être
important.
Mme LeBel : Bon. L'intention
du législateur est d'interpréter le texte comme s'il y avait une virgule, ça
va-tu?
Le Président (M. Simard) : Oui,
mais dans l'un ou l'autre des cas, on pourra considérer ici que c'est un
amendement de forme, mais conséquemment on peut l'ajouter immédiatement,
madame.
Mme LeBel : Oui, on peut
l'ajouter.
Le Président (M. Simard) : Si
vous le souhaitez. Puis précisez-nous, cependant, pour les fins du
secrétariat...
Mme LeBel : Mais il y a des
gens qui me disent qu'ils ne pensent pas que c'est nécessaire. C'est
probablement dans ma tête, là, mais...
Le Président (M. Simard) : Alors,
qu'est ce qu'on fait?
Mme LeBel : On ne le fait
pas.
Le Président (M. Simard) : On
ne le fait pas?
Mme LeBel : Non.
Le Président (M. Simard) :
Bon.
Mme LeBel : Je me lance.
Le Président (M. Simard) : Vous
vous lancez. Donc, nous sommes toujours sur l'amendement introduisant...
M. Morin : ...de
sous-amendement pour la virgule, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Vous
ne ferez pas de sous-amendement, vous?
M. Morin : Non, je vous le
dis.
Le Président (M. Simard) :
O.K. Mais, ceci étant dit, donc, revenons à cet amendement introduisant
l'article 62.1. Y aurait-il des commentaires au-delà de la question à la
virgule?
M. Morin : Bien, en fait,
brièvement, au-delà de la virgule, M. le Président, en fait, je comprends que,
comme vous l'avez expliqué, Mme la ministre, ces fonds... c'est un miroir de ce
qu'on a fait précédemment, parce qu'on a... vous avez ajouté le
240e jours. Donc, il faut que...
Mme LeBel : ...concerné de
venir transmettre leurs préférences au gouvernement, avant que le gouvernement
se positionne sur sa capacité de mettre une matière à une table ou l'autre pour
les fins de la procédure de négociation. Oui.
M. Morin : Voilà. Très bien.
Je vous remercie.
Le Président (M. Simard) : Bien,
merci. Et cela, madame, traduit votre souci du détail, ça vous honore. Donc,
est-ce que l'article 62.1 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) :
Adopté. Et nous poursuivons par l'étude de l'article 63.
Mme LeBel : Oui,
l'article 63.
Le Président (M. Simard) : ...
Mme LeBel : Absolument. Donc,
l'article 23 s'applique avec les adaptations nécessaires aux parties
négociant les conditions de travail prévues par une convention collective visée
à l'article 61.
Et, compte tenu de l'amendement, les
virgules n'auront plus d'importance. Donc, retirez l'article 63 du projet
de loi en amendement, M. le Président.
• (11 h 40) •
Le Président (M. Simard) :
Très bien...
Mme LeBel : ...on parle
ici toujours pour les cas d'enregistrement, là, de l'article 23 qui
faisait référence aux dépôts.
Le Président (M. Simard) :
Oui.
Mme LeBel : À la
publication des dépôts.
Le Président (M. Simard) :
Absolument.
Mme LeBel : Concordance.
Le Président (M. Simard) :
Alors, M. le député de l'Acadie, où chère collègue de La Pinière, y
aurait-il un commentaire sur cet amendement? L'amendement est-il adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. Conséquemment, l'article 63 est retiré, et nous passons à l'étude
de l'article 64.
Mme LeBel : Donc, on
continue dans la même logique, mais dans chacune des sections, on a déjà vu un
article similaire. Donc :
«64. Les conditions de travail établies
par le président du Conseil du trésor en vertu du présent chapitre, tient
tout... lient tout employeur pour le compte duquel elles sont établies.»
Le Président (M. Simard) :
Des remarques?
Mme LeBel : «...elles ont
été établies.»
Le Président (M. Simard) :
Oui. Des remarques? Sans quoi cet article est-il adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. Mme la ministre, nous en sommes maintenant au chapitre VII, à
l'article 65.
Mme LeBel : Oui. Donc, on
entre dans les autres catégories, celles qui concernent les ententes et non
plus des conventions collectives. Donc, Dispositions prévues par certaines
ententes autres que des conditions de travail.
65. Le président du Conseil du trésor
établit, pour le compte du ministre concerné, les dispositions suivantes :
1° celles d'une entente visée au premier
alinéa de l'article 3 de la Loi sur l'assurance-hospitalisation, sauf à
l'égard des personnes visées aux paragraphes 1° à 4° de cet alinéa, et à
l'article 19 de la Loi sur l'assurance maladie dans les cas
suivants :
«a) lorsqu'elles ont un impact sur le
niveau des enveloppes budgétaires globales visant les organismes représentatifs
des médecins;
«b) lorsqu'elles portent sur la rémunération
des services assurés, au sens de la Loi sur l'assurance maladie, rendus par un
dentiste, un optométriste ou un pharmacien;
«2° celles d'une entente visée à
l'article 293 de la Loi sur la gouvernance du système de santé et de
services sociaux... de la Loi sur les services de santé et les services sociaux
pour les Inuit et les Naskapis lorsqu'elles portent sur la rémunération et les
matières visées aux paragraphes 2° à 4° de l'article 19 de la
présente loi;
«3° celles d'une entente visée à
l'article 541 de la Loi sur la gouvernance du système de santé et de
services sociaux ou à l'article 303.1 de la Loi sur les services de santé
et les services sociaux pour les Inuit et les Naskapis lorsqu'elles portent sur
les matières visées au paragraphe 2° du premier alinéa de ces articles;
«4° celles d'une entente visée à
l'article 30 de la Loi sur la représentation de certaines personnes
responsables d'un service de garde éducatif en milieu familial et sur le régime
de négociation d'une entente collective les concernant lorsqu'elles portent sur
la portion de la subvention visée au paragraphe 1° de l'article 31 de
cette loi destinée à financer la prestation de services de garde éducatifs et à
donner accès à des régimes sociaux;
«5° celles d'une entente visée à l'article 32
de la Loi sur la représentation des ressources de type familial et de certaines
ressources intermédiaires et sur le régime de négociation d'une entente
collective les concernant lorsqu'elles portent sur les matières visées au
paragraphe 1° de l'article 33 de cette loi et sur les montants visés
au paragraphe 2° de cet article destinés à donner accès à des régimes
sociaux.»
Donc, on vient travailler sur les
groupes 3 et 4. C'est l'effet miroir de ce qu'on a fait précédemment. Ça
assoit, là, la capacité de négocier.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Merci, M. le
Président. Alors... Mais concrètement, là, ça va... Quel va être l'impact pour,
justement, les groupes 3 et 4?
Mme LeBel : Bien, ça habilite
le président du Conseil du trésor à établir, pour le compte des ministres
concernés, là, les dispositions de certaines ententes qui y sont énumérées. Et
ça reprend la situation actuelle, là. On ne vient pas changer la situation
actuelle, mais on peut vous donner plus de détails avec Me Lapointe si
vous le désirez, là, pour être plus concret.
M. Morin : Oui, s'il
vous plaît, j'aimerais. En fait, quand le chapitre VII parle de
dispositions prévues par certaines ententes autres que des contrats de travail,
pouvez-vous, s'il vous plaît, nous en dire plus sur le type d'ententes,
contrats de travail, etc.
Le Président (M. Simard) :
...est-ce qu'il y a consentement pour ce faire?
M. Morin : Il y a
consentement, M. le Président. Me Arsenault, je vous en prie...
Me Lapointe.
Mme Lapointe (Édith) :
Alors, bonjour. Bien, peut-être vous donner quelques exemples de
l'article 65. On parle ici des médecins, on parle des sages-femmes, on
parle des ressources intermédiaires hors régime. Peut-être pour éclairer, là,
les députés, l'article 3, ce sont des ressources intermédiaires hors
régime, mais il y a quand même des ressources intermédiaires ou des ressources
de type familial qui ont leur régime propre, qui est le paragraphe 5°. Ça
fait que le 3° est complémentaire du paragraphe 5°.
Si je reviens au paragraphe 4°, ce
sont les responsables des services de garde. Alors, comment on peut le définir?
C'est un peu le rôle des tables centrales. Or, ici, vous avez vraiment des
particularités propres à chacun des groupes. Par exemple, si on parle des
médecins, notre rôle... Évidemment, il n'y a pas de table centrale parce qu'on
ne va pas négocier les assurances avec les médecins, on va parler d'enveloppes.
Alors, le rôle de la présidente du Conseil du trésor, c'est vraiment de définir
le volet monétaire de l'enveloppe...
Mme Lapointe (Édith) : …si on
parle des RI-RTF, on va parler de rétribution. Donc, hier, on parlait du
contrat qui est actuellement en négociation. Donc, on va parler de rétribution.
Parfois, on va parler de tarifs. Par exemple, avec les pharmaciens, on va
parler de tarifs. Donc, ce sont des vocables qui sont vraiment spécifiques à
chacun des groupes, mais, si on veut le résumer très simplement, c'est vraiment
le volet entente monétaire qui est un peu l'équivalent de l'article 19.
M. Morin : Oui, je comprends.
Donc, on parle véritablement ici d'argent. Je comprends que, pour les médecins,
quand vous parlez… vous faites référence à une enveloppe, donc, vous négociez
le montant de l'enveloppe, et après c'est les médecins qui la partagent entre
eux. Comment ça fonctionne?
Mme Lapointe (Édith) : Oui, il
y a toute une mécanique, là.
M. Morin : Oui, bien sûr.
Mme Lapointe (Édith) : Mais
vous avez raison de dire : Ce qu'on détermine, c'est la hauteur de
l'enveloppe. C'est tout à fait juste.
M. Morin : D'accord. Ça,
c'est directement le Conseil du trésor et non pas le ministre de la Santé qui
s'en occupe.
Mme Lapointe (Édith) : Le
ministre est en collaboration, mais le rôle est porté par le Conseil du trésor
étant donné l'impact financier.
M. Morin : D'accord. Et le
ministre de la Santé, lui, va être en collaboration, j'imagine, maintenant,
avec Santé Québec, qui ne devait pas être là précédemment, mais qui est là
maintenant, là.
Mme LeBel : Bien, nous, on
est en relation avec le ministre de la Santé, mais, de son côté, le ministre de
la Santé est certainement en relation avec Santé Québec pour des discussions,
mais, sur la hauteur de l'enveloppe, naturellement, on s'entend que ça fait
partie du rôle pur du Conseil du trésor et du ministre des Finances, avec qui
on travaille pour ces cadres financiers là, mais le rôle de discuter de la
hauteur de l'enveloppe avec les médecins… Après ça, quand on parle de toutes
les autres modalités, là, la mécanique, elle est extrêmement complexe, mais là
le rôle du ministre de la Santé va s'accroître au fur et à mesure où on avance
dans le débat, là, sur le détail, si on veut.
M. Morin : Je comprends.Très
bien. Je vous remercie.
Le Président (M. Simard) : Alors,
des commentaires additionnels sur l'article 65? Sans quoi nous allons procéder
à la mise aux voix. Cet article est-il adopté? Adopté. Et nous passons à
l'article 66, pour lequel, Mme la ministre, il y aura, si je ne m'abuse, un
amendement.
Mme LeBel : Absolument, oui,
hein? Non? Je vais commencer par lire 66, et on pourra revérifier. Donc…
Le Président (M. Simard) : En
fait, il est au Greffier, si je ne m'abuse.
Mme LeBel : O.K., on va…Laissez-moi
lire 66, puis on va prendre 30 secondes…
Le Président (M. Simard) :
Parfait.
Mme LeBel : «Le gouvernement
peut prévoir :
«1° que le ministre concerné, visé à
l'article 65, plutôt que le président du Conseil du trésor, établit des
dispositions prévues par une entente visée à cet article;
«2° que le président du Conseil du trésor,
plutôt que le ministre concerné, établit tout autre disposition que le
gouvernement détermine sur laquelle peut porter une telle entente; et
«La décision prévue au premier alinéa doit
être prise au plus tard le 180e jour précédant la date d'expiration d'une
entente devant être renouvelée et n'a d'effet que sur la négociation des
dispositions visées par ce renouvellement.»
Donc, c'est mon article 21 précédent qui
me permet de dire le où. Je devrais avoir un article après, pas un amendement,
mais un article, à 66.1, en principe, et non pas un amendement à 66, si on
continue…
Le Président (M. Simard) : Alors,
à ce stade-ci, Mme la ministre, on va suspendre.
Mme LeBel : On va… Parfait.
(Suspension de la séance à 11 h 48)
(Reprise à 11 h 49)
Le Président (M. Simard) :
Bien. Alors, nous sommes en mesure de poursuivre nos échanges. Mme la ministre.
Mme LeBel : Et vous étiez au
bon endroit, M. le Président. Donc, il y a un amendement, mais il est sur un
mot.
Donc, amendement à l'article 66 :
Remplacer, dans le deuxième alinéa de l'article 66 du projet de loi, «la
négociation» par «l'établissement».
Donc, ça vise à corriger une incohérence
mineure qui avait été prise dans le vocabulaire entre les articles 65 et 66. On
est plus dans la sémantique que dans le fond, dans la forme que dans le fond,
pour l'amendement 66.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Concernant cet amendement, cher collègue.
M. Morin : Oui, juste pour
bien… pour bien saisir, je comprends qu'en fait ça va venir remplacer «au plus
tard le 180e jour précédant la date d'expiration d'une entente devant être
renouvelée et n'a d'effet que pour l'établissement des dispositions», et non
pas la négociation.
Mme LeBel : Oui, parce qu'on
est dans un… On est dans le cadre des ententes. On n'est plus dans le cadre des
conventions collectives. Donc, le vocable n'est plus le même, mais l'idée
derrière est la même…
Mme LeBel : ...on se comprend.
M. Morin : Oui, et ça fait
référence au titre, j'imagine, du chapitre quand on parlait de certaines
ententes, c'est ça?
Mme LeBel : Voilà. On est
dans ce chapitre des ententes, et non plus dans le chapitre de la négociation
des conventions collectives au sens pur, ou classique, disons-le comme ça.
Le Président (M. Simard) : Chère
collègue de La Pinière, souhaitiez-vous, à ce stade-ci, intervenir sur
l'amendement.
Mme Caron : non, je faisais
simplement mentionner à mon collègue qu'à l'article 65 on dit... on
utilise le mot «établit» aussi, et non «négocie». Donc, c'est... Il y a une
concordance.
Le Président (M. Simard) : Il
y a la concordance. Très bien. Alors, sur l'amendement, comme tel, celui-ci
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Et nous revenons sur 66 tel qu'amendé. D'autres remarques? Conséquemment, l'article 66,
tel qu'amendé, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Et nous poursuivons par... Vous déposez également un amendement introduisant un
nouvel article, Mme la ministre.
Mme LeBel : Oui, c'est un...
Oui. Donc, article 66.1, insérer, après l'article 66 du projet de
loi, l'article suivant :
«Au plus tard le 240e jour précédant
la date d'expiration d'une entente visée à l'article 65, l'organisme
représentatif ou l'association reconnue pour négocier cette entente transmet au
président du Conseil du trésor ses préférences sur l'attribution des matières
que pourrait prévoir la décision prévue à l'article 66.»
Donc, on revient avec la même logique
qu'on avait à 21 et 21.1. C'est la possibilité pour la partie négociante de
pouvoir faire... transmettre au gouvernement ses préférences sur le choix du
lieu de négociation, les matières qui seront distribuées entre la table
centrale et la table sectorielle.
Le Président (M. Simard) : Alors,
cet amendement se trouve à l'écran présentement, et nous allons pouvoir amorcer
le débat à cet effet.
M. Morin : Je n'ai pas de
question pour cet amendement ou cet article 66.1, qui est un ajout, M. le
Président. Je comprends que c'est de la concordance.
Le Président (M. Simard) : C'est
de la concordance, en effet. Conséquemment, l'article... l'amendement
introduisant l'article 66.1 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Et nous poursuivons par l'étude de l'article 67, qui aura également un
amendement.
Mme LeBel : Oui, absolument.
Article 67. DoncL «L'article 25 s'applique, avec les adaptations
nécessaires, aux ministres concernés visés à l'article 65. Et
l'article 23 s'applique, avec les adaptations nécessaires aux parties
responsables de conclure une entente visées à l'article 65.»
Vous comprendrez qu'on a un amendement, M.
le Président. Donc, supprimer le deuxième alinéa de l'article 67 du projet
de loi, qui poursuit la logique du fait qu'on a retiré la question de la
publication des dépôts à 23.
Et, pour l'article 65, le premier
alinéa, bien, il prévoit donc que l'article 25 s'applique. Donc, c'est
l'effet miroir pour... quand on navigue à travers chacune des catégories. Mais,
sur l'amendement, c'est de retirer la mention à l'article 23, qui n'existe
plus.
Le Président (M. Simard) : Bien.
Alors, sur l'amendement comme tel, des remarques?
M. Morin : Pas de remarque,
M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Cet
amendement est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Et nous poursuivons ou revenons à l'étude de 67 tel qu'amendé. D'autres
commentaires à cet effet? Conséquemment, l'article 67, tel qu'amendé, est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Bien, cela termine les articles inclus dans le bloc 1, et nous entamons la
deuxième partie de cette étude par les dispositions modificatives au Code du
travail, les articles 71 à 78. Mme la ministre.
Mme LeBel : Oui. Donc, nous
entrons, là, de façon générale, dans une section qui va nous permettre de faire
de la concordance avec le Code du travail, compte tenu des décisions que l'on
prend ou des articles que l'on a dans le projet de loi no 100, pour fins
de compréhension, donc, et c'est pour ça qu'on les a regroupés dans un bloc.
Article 71, donc, Code du
travail :
L'article 1 du Code du travail est
modifié, dans le paragraphe l, par le remplacement, dans le sous-paragraphe 3,
de «Conseil exécutif» par «ministère du Conseil exécutif» et par l'insertion,
dans le sous-paragraphe 3.2 et après «fonctionnaire du», de «secrétariat
du».
Donc, ça modifie l'article 1...
l'article 1 du Code du travail, là, de la façon qui est indiquée dans
l'article 71, et, dans ce cas-ci, ça vise à moderniser la terminologie
qu'on retrouve à l'article 1, là, pour l'adapter à ce qui se passe
réellement. On en profite pour le faire un peu évoluer, là, mais ça ne change
pas la nature de l'article 1 du Code du travail. On a juste le vocable.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Donc, y aurait-il des articles sur l'article... y aurait-il des
commentaires, pardon, sur 71?
M. Morin : Donc, je comprends
qu'au départ c'est... pour plus de précision, donc, vous remplacez «Conseil
exécutif» par «ministère du Conseil exécutif» , c'est… c'est ce que ça fait.
Mme LeBel : Oui. Parce que
c'est… c'est son appellation actuelle.
M. Morin : Actuelle, O.K…
Mme LeBel : ... c'est une mise
à jour, finalement.
M. Morin : Puis c'est la même
chose, par «fonctionnaire du» et «secrétariat du»? C'est le même... C'est
la même chose?
Mme LeBel : Oui.
M. Morin : O.K. Parfait. Je
vous remercie.
Le Président (M. Simard) :
D'autres remarques concernant l'article 71?
Sinon, celui-ci, il est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. Nous poursuivons avec l'étude de l'article 72.
Mme LeBel : L'article 72,
donc : L'article 111.1 de ce code — toujours Code du
travail — est modifié par la suppression de «et de la possibilité de
convenir d'une durée de plus de trois ans pour une convention collective».
Donc, on en a discuté, là, en
consultation. Actuellement, les conventions collectives, par le biais du Code
du travail, ne peuvent pas avoir une durée de plus de trois ans.
Historiquement, il arrive que, je vous dirais plus souvent qu'autrement, que
les conventions collectives sont d'une durée d'environ cinq ans. Nous en avons
eu des plus longues dans la dernière ronde, des huit ans, des 10 ans, donc, et
à chaque fois, naturellement, pour être capable d'avoir une convention
collective d'une durée x, cette durée se négocie. Donc c'est souvent... ce
n'est pas «souvent», c'est «à chaque fois» par la volonté des parties, donc,
et, à chaque fois, par contre, ça nous obligeait à déposer un projet de loi
pour dire : Nonobstant l'article 111.1, la convention sera de cinq ans ou
de huit ans. Et ça a été, d'ailleurs, je pense, salué par tout le monde comme
étant une excellente mesure. De toute manière, c'est la décision des parties
négociantes, la durée de la convention collective. Il n'y a pas d'imposition de
durée.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Cher collègue de l'Acadie.
M. Morin : Oui. Merci, M. le
Président. Donc, je comprends que l'idée, maintenant, c'est qu'il n'y ait pas
de durée spécifique dans la loi.
Mme LeBel : Non.
M. Morin : Donc, tout
dépendant des négociations, tout dépendant avec qui vous négociez, si,
éventuellement, les parties s'entendent pour trois, quatre, cinq ou six ans, ce
sera désormais possible en vertu du Code du travail.
Mme LeBel : Oui. C'était déjà
possible, mais ça demandait... parce que c'était la volonté des parties, mais
ça demandait un débat... un dépôt d'un projet de loi à l'Assemblée nationale
pour venir concrétiser la validité de la convention collective pour qu'elle ne
soit pas contraire à l'article 1. Et je vous dirais que même dans les commentaires
qui ont été émis, qui ont été dits, je me souviens qu'on a entendu que, même
une durée de trois ans, ça peut être difficile pour le déploiement des
conventions collectives, et c'est même difficile pour débattre par la suite
dans la nouvelle convention, si une mesure vaut la peine d'être maintenue ou
non, parce que la durée d'application de déploiement de cette mesure-là, on n'a
pas un échantillonnage très long quand on parle d'une convention de trois ans.
Et malheureusement elle est rarement... elle est... quand elle arrive en
vigueur, elle est presque déjà à sa fin de vie, si on compte, en moyenne... ça
peut prendre en moyenne huit à 10 mois, 12 mois, une convention collective,
dans des... dans des moyennes. Ça peut être moins, mais ça dépend. Donc, déjà,
on est amputés d'une année, là, dans le déploiement.
M. Morin : Et je comprends
que parfois ça peut même être plus que 12 mois. Donc, l'employeur...
Une voix : ...
M. Morin : ...l'employeur et
les syndiqués, ou dans le cas où des personnes sont visées par une entente,
pourraient se ramasser avec la signature et la mise en vigueur, déploiement
d'une convention collective, alors qu'il va rester à peu près un an ou même
moins pour la fin. Et donc on... là, l'État, dans ce cas, s'il est obligé de
renégocier à nouveau, et le syndicat également, donc, finalement, je comprends,
ce n'est peut-être pas idéal.
Mme LeBel : Bien, je pense
que c'est à l'avantage de tout le monde. Puis, de toute façon, historiquement,
on s'entend avec les parties, avec les syndicats ou les autres associations
pour des durées qui sont beaucoup plus... plus fréquemment cinq ans que trois
ans.
M. Morin : Et là je comprends
qu'il n'y aura plus de balises comme telles. Donc, à ce moment-là, ce sont les
parties qui vont avoir la possibilité de négocier entre eux et quant à la...
quant à la durée de la convention.
Mme LeBel : Oui.
M. Morin : Parfait. Je vous
remercie.
Le Président (M. Simard) : Mme
la députée de La Pinière.
Mme Caron : Merci, M. le
Président. Et est-ce que c'est vrai aussi pour les ententes?
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) :
Maître, oui.
Mme LeBel : Oui, peut-être.
Je sais que oui, mais je ne suis pas...
Mme Lapointe (Édith) : Tu
sais, ça dépend. Il y a des... dépendamment du groupe. Il y en a qui sont visés
par le Code du travail. Donc, à ce moment-là, cette disposition-là trouverait
son sens. Mais, lorsque des groupes comme les... qui ne sont pas, de mémoire,
visés par le Code du travail, il n'y a pas cette disposition-là. Donc, il y a
pleine liberté actuellement.
Mme Caron : Déjà.
Mme Lapointe (Édith) : Déjà,
oui, déjà.
Mme Caron : Actuellement, il y
a déjà liberté, donc ça ne change rien pour eux.
Mme Lapointe (Édith) :
Exactement. Non. C'est vraiment ceux qui sont prévus ou visés par le Code du
travail.
Mme Caron : Puis, même si je
comprends que ce ne serait pas souhaitable parce que souvent ça prend du temps
avant de mettre en vigueur, et tout ça, est-ce qu'en enlevant le trois ans,
est-ce qu'on se retrouve... on pourrait se retrouver à avoir une convention qui
serait signée juste pour deux ans?
• (12 heures) •
Mme LeBel : Ah! ce n'est pas
souhaitable et ça ne s'est jamais vu. Mais est-ce que je dis
qu'exceptionnellement des parties pourraient...
12 h (version non révisée)
Mme LeBel : ...pour des
raisons que j'ignore, un jour, dans un dossier particulier, dire : Pour x
raisons, parce qu'il y a une transformation qui s'en vient, pour n'importe
quoi, on va faire... on va faire une convention de deux ans, bien, ce serait
possible. Mais, de toute façon, le code le... le Code du travail actuel disait :
Pas plus que trois. Donc, le deux était déjà permis. On va se comprendre.
Historiquement, je ne me souviens pas qu'il
y ait déjà eu des conventions collectives de deux ans. Trois ans, c'est court,
on va le dire, dans la vie d'une négociation et d'une durée de vie d'une
condition, surtout dans l'organisation du travail. Parce qu'on comprend que les
mesures salariales sont rétroactives et que les gens reçoivent leur plein
salaire à la date du début de la convention. Mais quand on a une mesure de
déploiement, telle que réorganiser le travail, telle que modifier la séance d'affectation,
bien, des fois, ça prend plus qu'une séance. Ça prend une séance ou deux pour
comprendre est-ce qu'on a fait le bon choix et est-ce qu'on doit renégocier
autre chose. Donc, je pense que c'est une bonne affaire. Mais, l'idée, c'est qu'aujourd'hui
ça ne nous empêchait pas de le faire. Mais, quand on le faisait, ça faisait une
procédure à l'Assemblée nationale pour dire que c'était nonobstant le Code du
travail, donc.
Mme Caron : D'accord. Merci.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous, chère collègue de La Pinière. M. le député de l'Acadie, toujours sur
72.
M. Morin : Oui, oui,
toujours, M. le Président. Et merci à ma collègue pour son excellente question.
Moi, je veux juste m'assurer que... Et je
comprends très bien le principe. Je ne suis pas du tout en désaccord avec ce
que vous voulez faire, là. Mais, compte tenu de la question de ma collègue, on
a... on a parlé précédemment, au chapitre sept, des ententes qui couvriraient,
par exemple, bon, les médecins ou d'autres organisations de travailleurs. Donc,
dans tous ces autres groupes là, ils ne sont pas visés par le Code du travail.
Et ce sont eux qui négocient la durée de l'entente. Donc, en fait, on n'oublie
personne, là.
Mme LeBel : Absolument.
Maintenant, tout le monde va avoir le plein choix de... la durée de l'entente.
Mais je veux juste dire que, pratico-pratique, c'était déjà le cas. C'est juste
que ça nous obligeait à une procédure supplémentaire. Et d'ailleurs, dans les
deux dernières rondes de négociations, j'ai déposé deux projets de loi dans la
première ronde parce qu'on a eu des ententes qui dépassaient trois ans pour les
constables spéciaux puis les gardes du corps. C'étaient huit et 12 ans, je
pense. Et, dans cette ronde-ci, avant même le début de la ronde, quand on a...
en cours de ronde, on a eu des ententes de cinq ans avec le front commun. Et on
a déjà déposé un projet de loi nous autorisant à dépasser trois ans pour le
reste de la ronde. Donc, il a fallu le faire pour les deux dernières rondes,
là.
M. Morin : Bien. Merci. Et,
quand on parle, par exemple, des descentes de services scolaires ou des centres
de services qui sont visés par, par exemple, des Cris, des Naskapis, des Inuit,
donc, c'est... ça, c'est la... ça, c'est la même chose. Et, eux, ils sont régis
par le Code du travail.
Mme LeBel : Oui.
M. Morin : D'accord. C'est
bien, Merci.
Le Président (M. Simard) : D'autres
remarques sur cet article? Conséquemment, l'article 72 est-il adopté?
Adopté. Et nous poursuivons par l'étude... Oui.
Mme LeBel : ...
Le Président (M. Simard) : 73.
Oui.
Mme LeBel : ...la section
Code du travail. Donc, 73 : L'article 111.2 de ce code est modifié :
1° par le remplacement, dans la définition
de «secteurs public et parapublic» du paragraphe un, de «collèges, les centres
de services scolaires, les commissions scolaires et les établissements visés
par la Loi sur le régime de négociation des conventions collectives dans les
secteurs public et parapublic» par «employeurs du secteur de l'éducation, de l'enseignement
supérieur et du secteur de la santé et des services sociaux visés par la Loi
sur la négociation et la détermination des conditions de travail requérant une
coordination nationale notamment dans le... dans les secteurs public et
parapublic (indiquer ici l'année et le numéro de chapitre de la présente loi);
2° par le remplacement, dans la définition
de «établissement» du paragraphe deux de «établissement visé par l'article un
de la Loi sur le régime de négociation des conventions collectives dans les
secteurs public et parapublic» par «employeur du secteur de la santé et des
services sociaux visé à l'article six de la Loi sur la négociation et la
détermination des conditions de travail requérant une coordination nationale
notamment dans les secteurs parapublic et parapublic».
Donc, on vient ajuster le titre de la
nouvelle loi, parce qu'on faisait référence à l'ancienne loi 37. Donc, on
va maintenant faire référence à la nouvelle loi, qui aura un numéro, là,
maintenant, qui est le projet de loi n° 100.
Le Président (M. Simard) : Des
remarques sur 73? Conséquemment, cet article est-il est adopté? Adopté. Et nous
voici rendus à l'étude de l'article 74.
Mme LeBel : Oui, merci, M. le
Président. Toujours dans le Code du travail : L'article 111.3 de ce
code est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «le paragraphe
d» par «les paragraphes d et e».
Donc, ça apporte des modifications de
concordance avec l'article 72 du projet de loi, qui modifiait l'article 111.1.
C'est de la... C'est de la pure concordance...
Le Président (M. Simard) :
…cher collègue.
M. Morin : Oui… Je voudrais
simplement porter à l'attention de Mme la ministre que dans le mémoire de la
SPGQ, il y avait une recommandation, la recommandation trois, entre autres, à
la page 20, qui soulignait : «Afin d'éviter toute confusion et des
remises en question des principes retenus par la jurisprudence constante, et
afin d'éviter que les secteurs publics et parapublics voient les débats portant
sur la représentativité syndicale se multiplier, La SPGQ recommande que
l'article 74 du projet de loi… de l'application du paragraphe c de
l'article 22 du Code du travail, ainsi, l'article 74 du projet de loi
serait modifié de la manière suivante. L'article 111.3 de ce code est modifié
par le remplacement, dans le premier alinéa de… le paragraphe d par les
paragraphes c, d et e. »
Mme LeBel : Dans le fond,
c'est ajouter… ajouter c à d et e, si je comprends… en résumé.
M. Morin : C'est ça. C'est…
en résumé, là, c'est ce que… c'est ce que je comprends, pour les raisons qu'ils
évoquent dans leur mémoire. Et je tenais à le porter à votre... à votre
attention.
Mme LeBel : …qu'on suspende.
Je suis convaincue qu'il y a une explication à donner ou en tout cas un
commentaire à faire. On va suspendre. Je vais faire quelques vérifications,
mais on vous revient sur cette question. Merci.
Le Président (M. Simard) :
Avec plaisir. Alors, suspension, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 12 h 06)
(Reprise à 12 h 13)
Le Président (M. Simard) : Bien,
chers collègues, comme à l'habitude, nos pauses... nos suspensions, parce que
ce n'est pas une pause... nos suspensions sont toujours très productives, et un
consensus a émergé à l'effet de suspendre l'étude de l'article 74 pour y
revenir en temps opportun, probablement, la semaine prochaine. Est-ce que vous
pourriez me confirmer cet état de choses, d'esprit?
M. Morin : De fait. Oui, je
vous le confirme, M. le Président, suite à la question que j'ai posée à Mme la ministre,
et en lien avec plusieurs recommandations, finalement, qui se retrouvent dans
le mémoire du syndicat de professionnels du gouvernement du Québec. Je
comprends que Mme la ministre a des... Bon, c'est... d'abord, c'est technique,
Mme la ministre va avoir des vérifications à faire. Et, compte tenu de... En
fait, c'est une question qui est assez pointue, je le reconnais, alors on va...
on va suspendre puis on verra, la semaine prochaine, quelle est la position,
finalement, du gouvernement là-dessus.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, consentement pour suspendre l'étude de l'article 74. Et nous
poursuivons avec la lecture de l'article 75.
Mme LeBel : Merci, M. le
Président :
L'article 111.6 de ce code est
modifié :
1° par le remplacement, dans le
premier alinéa, de «collège, un centre de services scolaire, une commission
scolaire ou un établissement visé dans la Loi sur le régime de négociation des
conventions collectives dans les secteurs public et parapublic» par «un employeur
du secteur de l'éducation et de l'enseignement supérieur et du secteur de la
santé et des services sociaux visé par la Loi sur la négociation et la
détermination des conditions de travail requérant une coordination nationale
notamment dans les secteurs public et parapublic (indiquer ici l'année et le
numéro du chapitre de la présente loi)»; et
2° par la suppression des deuxième et
troisième alinéas.
Donc, c'est la modification de concordance
et, également, là, d'ajustement du titre, dans l'éventualité où le projet de
loi n° 100 soit adopté.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Des commentaires sur... Oui, M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Pour la référence
au nouveau titre du projet de loi, il n'y a pas... il n'y a pas de souci, là,
mais...
M. Morin : ...donc vous
remplacez «collège, centre de services scolaire et commission scolaire» par «un
employeur ou du secteur de l'éducation». Et qu'est ce que ça donne de plus?
Est-ce que c'est plus large? Est-ce que c'est en lien avec des comités
patronaux de négociation que certains vous avaient enlevés? Alors, ça fait quoi
exactement?
Mme LeBel : Bien, c'est la
même chose qu'on a faite d'ailleurs à l'article 73, mais ça vient juste
ajouter le vocable qui désigne les mêmes personnes.
M. Morin : O.K., parfait. Je
vous remercie.
Le Président (M. Simard) : Alors,
d'autres remarques sur cet article? Conséquemment, l'article 75 est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Mme la ministre, pour un très court article.
Mme LeBel : Oui. Donc, le
76 : L'article 111.8 de ce code est abrogé.
Donc, ça apporte des modifications de
concordance avec la nouvelle loi. Le contenu de l'article 111.8 se
retrouve maintenant à l'article 22 du projet de loi actuel.
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires sur cet article?
M. Morin : Je n'ai pas de
commentaire.
Le Président (M. Simard) : 76
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. Mme la ministre, l'article 77.
Mme LeBel : Oui.
Article 77 : L'article 111.11 de ce code est modifié par le
remplacement des premier et deuxième alinéas par le suivant : «Une
partie à une convention collective ne peut déclarer une grève ou un lock-out
que si elle a donné par écrit un avis préalable d'au moins sept jours ouvrables
francs au ministre, à l'autre partie et, le cas échéant, au tribunal dans le
cas d'un établissement ou d'un groupe de salariés visé au deuxième alinéa de
l'article 69 de la Loi sur la fonction publique indiquant le moment où
elle entend recourir à la grève ou au lock-out.».
Donc, ça modifie l'article 111.11 du
Code du travail afin que l'exercice du droit de grève ou de lock-out dans les
secteurs public et parapublic ne soit plus conditionnel au respect de certains
délais qui étaient déjà prévus.
Donc, comme on enlève l'étape du médiateur
dont on parlait, c'est-à-dire le temps qu'il fallait qui s'écoule avant qu'on
puisse avoir un avis de grève, bien, on ajuste en conséquence du fait qu'on a
enlevé une étape.
Le Président (M. Simard) :
Merci.
M. Morin : Donc, pour bien
saisir, quand la loi sera adoptée et qu'une partie voudra déclarer, par
exemple, une grève ou un lock-out, là, je comprends qu'il n'y aura plus de
délai à donner.
Mme LeBel : Au préalable
maintenant, dans la loi actuelle, il y a un délai de 60 jours d'attente.
Il y a un délai de 60 jours qu'on doit attendre puis il y a la question du
médiateur avant... plus sept jours. Donc, on a 60 pour attendre le droit
d'envoyer un avis puis on a le sept jours. Donc, on enlève le 60 et il demeure
donc le sept.
M. Morin : D'accord, je vous
remercie.
Le Président (M. Simard) : L'article 77
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. Nous passons à l'étude de l'article 78.
Mme LeBel : Oui, qui aura
également un amendement. Donc, l'article 111.14 de ce code est modifié par
le remplacement de «d'une matière définie comme faisant l'objet de stipulations
négociées et agréées à l'échelle locale ou régionale ou d'arrangements locaux
suivant la Loi sur le régime de négociation des conventions collectives dans
les secteurs public et parapublic ainsi qu'à l'égard de la détermination des
salaires et échelles de salaires prévue par le deuxième alinéa de l'article 52
et par les articles 53 à 55 de cette loi» par «d'une entente particulière
convenue en vertu des dispositions de la section III du chapitre II
de la Loi sur la négociation et la détermination des conditions de travail
requérant une coordination nationale notamment dans les secteurs public et
parapublic (indiquer ici l'année et le numéro de chapitre de la présente loi)».
Donc, le fond de l'article, c'est de
prévoir une modification à l'article 111.14 du code. Ça vise également...
pour... afin d'interdire la grève et le lock-out dans le cadre d'une entente
particulière. On n'a pas de droit de grève sur les ententes particulières, on
n'a pas de droit, donc, de lock-out non plus sur les ententes particulières.
C'est déjà vrai pour les matières locales, mais on ajuste le vocable. Et là,
naturellement, on se souvient qu'«ententes particulières» devient «arrangements
locaux». Et, comme on m'aime beaucoup, on a repris le paragraphe au complet.
Donc : Remplacer l'article 78 du
projet de loi par le suivant :
L'article 111.14 de ce code est
modifié par le remplacement de «d'une matière définie comme faisant l'objet de
stipulations négociées, agréées à l'échelle locale ou régionale ou
d'arrangements locaux suivant la Loi sur le régime de négociation des
conventions collectives dans les secteurs public et parapublic ainsi qu'à
l'égard de la détermination des salaires et échelles de salaires prévues par le
deuxième alinéa de l'article 52 et par les articles 53 à 55 de cette
loi» par «d'un arrangement local visé par la Loi sur la négociation et la
détermination des conditions de travail requérant une coordination nationale, notamment
dans les secteurs public et parapublic». (Indiquer ici l'année et le numéro du
chapitre de la présente loi).
Donc, la seule différence entre
l'amendement et l'article principal, c'est le terme «arrangement local» qui
remplace «entente particulière», et le fond de l'article demeure le même.
Le Président (M. Simard) : Bien.
Sur l'amendement?
M. Morin : Oui, sur l'amendement...
c'est un amendement de concordance. Je n'ai pas de question.
• (12 h 20) •
Le Président (M. Simard) :
Est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. Nous revenons sur 78...
Le Président (M. Simard) : ...tel
que modifié? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui, merci, merci,
M. le Président. Sur l'article 78, si ma mémoire est bon... est bonne,
c'est la FAE qui soulignait qu'une attention particulière devrait être portée à
l'article 68 du projet de loi, article qui modifie le Code du travail afin
d'interdire la grève pour les arrangements locaux. On souligne que l'article
actuel du Code du travail, parce que c'est à ça dont on fait référence, est...
bon, d'après eux, est possiblement inconstitutionnel, c'est leur texte, au
moins en partie, et interdit la grève sur les ententes locales, les
arrangements locaux et la négociation des salaires pour la deuxième et la
troisième année du contrat de travail. On nous soumet que le modèle actuel,
donc la loi 37, repose sur un équilibre. «Le droit de grève est suspendu
pour les ententes locales, mais celles-ci continuent de s'appliquer tant
qu'elles n'ont pas été modifiées d'un commun accord entre les parties. Ce
compromis assurait un équilibre.» Et je comprends, Mme la ministre, que c'est
ce que vous nous aviez dit, c'est-à-dire que les ententes locales,
présentement, si les parties ne s'entendent pas pour les renégocier, elles
restent là. Voilà.
Mme LeBel : Les ententes
locales, qui sont des conventions locales... collectives locales, donc les
sujets des ententes locales, présentement, sont exclus du droit de grève ou de
lock-out déjà. Ces sujets-là, maintenant, comme ils s'en vont au sectoriel, et
quand ils... quand ils restent au sectoriel, c'est-à-dire, vous vous
rappellerez qu'on peut les prendre et les envoyer directement en arrangements
locaux, maintenant, ils font l'objet d'un droit de grève maintenant. Donc, il y
a un gain sur les sujets des matières locales.
Par contre, si ces matières locales là, je
vais les appeler comme ça, au début de la négo ou en cours de négo, parce qu'il
y a des balises, sont renvoyées en arrangements locaux, bien, ils n'ont pas
plus le droit de grève qu'avant sur ces arrangements locaux là.
M. Morin : C'est ce que je
comprends. C'est ce que je comprends de la mécanique que vous nous avez
expliquée. C'est-à-dire que... Puis appelons-les des arrangements locaux, là,
pour les fins de notre discussion. Donc, si vous les envoyez à la table
centrale ou sectorielle, là, à ce moment-là, il y a un droit de grève.
Mme LeBel : Oui.
M. Morin : Oui. Sauf qu'il n'y
a rien qui empêche, par exemple, de la table sectorielle de renvoyer ça en bas.
Mme LeBel : Oui.
M. Morin : Puis là, ils ont
plus de droit de grève.
Mme LeBel : Comme c'est le
cas actuellement.
M. Morin : Oui. Je comprends.
Mme LeBel : Ils ne perdent
rien. Parce qu'ils ne l'ont pas actuellement, le droit de grève, sur ces
sujets-là.
M. Morin : Je comprends.
Mme LeBel : Et il l'acquiert
quand il fait partie de la négociation de la convention nationale parce que ça
devient une matière sectorielle qui est d'intérêt national. Ils acquièrent le
droit de grève.
Je vais prendre les fameux casiers.
Mettons que les casiers deviennent un sujet d'intérêt dans la convention
collective nationale. Bien, à ce moment-là, ils pourraient faire le droit de
grève sur l'attribution des casiers. Mais, si, au début de la négociation, tel
que prévu par le projet de loi, on dit : Bien non, on va l'envoyer en
arrangement local, bien, ils n'ont pas le droit de grève sur les casiers, comme
c'est le cas actuellement parce qu'ils ne l'ont pas. Ils ne perdent rien dans
ce projet de loi là. Ça, c'est vraiment de la concordance avec le fait que, si
la matière demeure au niveau local, ils n'ont pas plus le droit de grève qu'avant,
puis nous, on n'a pas plus le droit de lock-out qu'avant. Par contre, ils
gagnent le droit de grève, si elle est négociée à un stade national.
M. Morin : Je comprends.
Maintenant ce que la FAE nous indique, c'est qu'on fait référence à votre discours,
Mme la ministre, et on nous rappelle qu'évidemment vous avez l'intention de
déléguer de nombreux éléments de négociation au palier local. Alors, la
question qu'ils vous posent, c'est de déterminer évidemment quel sera
éventuellement le rapport de force. Puisque présentement, si vous l'envoyez à
la table sectorielle, il va y avoir un droit de grève, mais vous avez la
possibilité de le renvoyer dans un secteur qui est plus local. Donc, qu'est-ce
qui arrive avec leur droit de grève, et qui finalement va être en mesure...
est-ce que ce seront les parties au national qui vont déterminer les modalités
de négociation des arrangements locaux ou pas? Alors, c'est une question qui
vous est posée, Mme la ministre.
Mme LeBel : Bien, pour les
fins de faire un lien avec nos débats précédents, vous vous souviendrez qu'à
l'article 24, qui prévoit le mouvement entre la table sectorielle... Et je
parle toujours de mon mouvement vertical. 21, c'est mon mouvement horizontal,
24, c'est mon mouvement vertical. Donc, le sectoriel et les... entre les
matières sectorielles et les arrangements locaux, maintenant, dans le nouveau
vocable, bien, nous avons réglé quatre enjeux dans l'article 24 par
l'amendement qu'on a déposé suite aux consultations. Changer «ententes particulières»
par «arrangements locaux», c'est peut-être le moindre. Et ensuite, cette...
Mme LeBel : …question-là, et on
a réglé la question avec l'amendement en disant que c'est les parties qui vont
négocier. Donc, c'est leurs syndicats à eux, c'est eux qui vont venir nous dire
que, si une matière redescend en arrangement local, comment on va régler le
différend si différend il y a. Ce sera négocié avec ces parties-là.
M. Morin : Et je comprends…
Mme LeBel : Et n'ont pas
imposé, on se comprend.
M. Morin : Oui, c'est ça.
Alors, justement, je comprends qu'à la table sectorielle, il y aura une
négociation, et donc que l'employeur ne pourrait pas imposer le fait que ça va
retourner à une table locale.
Mme LeBel : C'est négocié. Par
défaut, c'est au sectoriel, pour l'envoyer en arrangement local, ça doit être
négocié. Et non seulement nous négocions la possibilité de le descendre en
arrangement local avec le syndicat concerné, mais en plus on négocie qu'est-ce
qui va se passer quand il va redescendre, comment ça va durer cet… Comment cet…
la durée de cet arrangement-là. Et s'il n'y a pas… s'il y a différend dans la
négociation, c'est une discussion, là, parce que je le prends juste, le terme
discussion, parce qu'une négociation engendre plein de droits, là, mais dans
cette discussion-là, comment on va régler le différend si les parties
n'arrivent pas à s'entendre sur l'arrangement. Donc, cet… tout ça est négocié
avec les parties, donc ils auront l'opportunité de nous dire : Bien, moi,
je voudrais que la matière numéro quatre redescende. Puis je voudrais que, si
on ne s'entend pas, ça soit réglé de telle façon, et là on se… on négociera la
possibilité de le faire. Et si on n'arrive pas à le négocier, bien, elle va rester
au sectoriel. Et ils ont le droit de grève sur cette matière-là, donc le… c'est
déjà réglé, la façon dont le différend se règle, c'est-à-dire c'est le droit de
grève. Je vais le dire comme ça…
M. Morin : Mais si… si c'est
renvoyé dans le cadre…
Mme LeBel : Il n'y a pas de
droit de grève, mais on va négocier la façon dont le différend va se régler.
M. Morin : Très bien. Et ça,
ça va être négocié à la table sectorielle.
Mme LeBel : Absolument, entre
les parties.
M. Morin : Donc, en fait, et
quand on avait… dans la loi actuelle, il y a une liste de sujets, de matières
qui peuvent être discutés de façon locale. Ma compréhension, c'est que ces
matières-là peuvent remonter à la table sectorielle où là… non?
Mme LeBel : Non, dans l'état
actuel des choses, ce n'est pas permis. On l'a fait avec le consentement des
syndicats dans la dernière négociation, mais ça dépend de notre interprétation
de la loi 37. Mais moi, je vais dire que je vais prendre l'interprétation,
là, que pour l'instant, ce n'est pas clair, que c'est permis de le faire, mais
on l'a fait de consentement avec les syndicats, ils ont signé en bas de la
convention collective. Et d'ailleurs une grande partie des débats que nous
avons eus, avant même de discuter du contenu, c'est si on avait le droit de
faire ce « où » là.
M. Morin : D'accord.
Mme LeBel : Le où étant le
lieu et non pas le… le où avec un…
M. Morin : Le lieu, exact.
Tout à fait, tout à fait.
Mme LeBel : Le où de lieu.
M. Morin : Je comprends
qu'avec votre projet de loi, ces matières-là maintenant peuvent remonter à la
table sectorielle.
Mme LeBel : Non seulement
elles peuvent, elles sont de facto à la table sectorielle, mais elles peuvent
redescendre à la table… je vais dire, table locale, là, au niveau local, pour
plus de… au niveau local, mais ça doit être négocié. Donc, je ne peux pas,
comme gouvernement, unilatéralement dire : Elle descend en local. Le
syndicat ne peut pas unilatéralement dire : Je la garde au local, on doit
négocier parce qu'elles sont de facto maintenant au sectoriel et de facto elles
ont le droit de grève attaché si elles demeurent au sectoriel.
M. Morin : Oui, c'est ce que
je comprends. Donc, si entre les parties il n'y a pas d'entente sur toutes ces
matières-là, ça va rester au sectoriel…
Mme LeBel : Avec un droit de
grève.
M. Morin : Et là, il y a un
droit de grève.
Mme LeBel : Voilà.
M. Morin : Et ça, c'est bon
pour…
Mme LeBel : Tous ceux qui ont
des matières locales.
M. Morin : Exactement.
Mme LeBel : Actuellement, là.
M. Morin : Actuellement.
Parfait! Je vous remercie.
Le Président (M. Simard) :
D'autres remarques sur l'article 78 tel qu'amendé?
Mme LeBel : Adopté… Non.
Le Président (M. Simard) :
Mais vous devancez mes propos, bien sûr. Vous lisez… Vous lisez sur mes lèvres.
M. Morin : Non, à ce
stade-ci, si je n'ai pas d'autre commentaire.
Le Président (M. Simard) : Il
faut toujours quand même, par mesure de précaution, vérifier. Alors, cet
amendement… cet article, tel qu'amendé, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Mme LeBel : Des fois, je suis
en retard, des fois, je suis en avance, ça compense.
Le Président (M. Simard) :
Non, c'est très bien, mais il vaut mieux prendre le temps qu'il faut, là, pour
avancer tous ensemble dans la même direction. Alors, Mme la ministre, pour
l'article 79.
Mme LeBel : Oui. Bien non, on
passerait au bloc trois.
• (12 h 30) •
Le Président (M. Simard) :
…donc là on passe au thème trois. Oui. Et de fait, ça me permet de vous dire
que nous sommes rendus dans la section des articles concernant la santé et les
services sociaux. On touche ici une vingtaine d'articles et quelques
amendements, et j'attire bien sûr votre attention sur le fait que nous allons
aller dans le projet de loi, là, on va... on va beaucoup bouger dans le projet
de loi. Les articles ne se suivront pas forcément toujours…
12 h 30 (version non révisée)
Le Président (M. Simard) :
...Et nous débutons par l'article 124.
Mme LeBel : Et je vais d'entrée
de jeu vous dire qu'à ma droite il y aura Me Mathieu Bérubé, parce qu'on
est vraiment dans la section du projet de loi qui est moins... qui est moins
cadre de négociation, mais beaucoup plus ajustement pour Santé Québec, p.l. n° 15 et domaine de la santé. Donc, s'il y a des questions
plus techniques, il pourra nous éclairer.
Le Président (M. Simard) :
J'aimerais amener, Mme la ministre, un conflit d'intérêts.
Mme LeBel : Pour?
Le Président (M. Simard) :
Parce que j'ai très bien connu son grand-père qui était un très grand
conseiller municipal à Beauport dans ma circonscription électorale, André
Proulx.
Mme LeBel : Alors je
comprends.
Le Président (M. Simard) :
Je salue sa famille.
Mme LeBel : Je ne lui
poserai pas de questions.
Le Président (M. Simard) :
...ce fut un très grand, très grand personnage chez nous.
Mme LeBel : Bien, jusqu'à
présent, la forme n'est pas très loin.
Le Président (M. Simard) :
Absolument.
Mme LeBel : Donc, article 124,
dans le thème 3, les dispositions modifiant des lois applicables au
secteur de la santé et des services sociaux. Donc :
124. Les articles 1434, 1436 et 1447
de cette loi sont abrogés.
Donc, on abroge les articles de la loi
visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace, qui
est le p.l. n° 15. Donc, pour la suite, nommons le p.l.
n° 15 pour fins de référence, qui prévoit la création
de six catégories de personnel sous le régime de la loi actuelle. Donc, avant
le p.l. n° 15, quatre catégories. Après le p.l. n° 15, deux catégories supplémentaires qui n'ont jamais été
actives...
Une voix : En vigueur.
Mme LeBel : ...qui ne
sont pas en vigueur, qui n'ont... j'allais dire activées. Donc, le terme exact
est «en vigueur» qui, si mises en vigueur, obligeaient les syndicats à partir
en maraudage pour savoir qui allait occuper le domaine des deux nouvelles
catégories. Mais avec cet article là, on revient aux quatre catégories d'origine,
donc au statu quo pré p.l. n° 15. Je peux le dire
comme ça?
Une voix : C'est déjà ça.
Le Président (M. Simard) :
Des commentaires? M. le député de l'Acadie?
M. Morin : Oui. Merci, M.
le Président. Et je comprends que c'est cet article-là qui fait référence quand
on était en consultations particulières avec différents groupes dans le domaine
de la santé, si ma mémoire est bonne, qui se réjouissaient du fait qu'on
revenait à quatre catégories.
Mme LeBel : Quatre
catégories. Et, je vous dirais, particulièrement la... Ça visait particulièrement
la FIIQ qui voyait sa catégorie 1 actuelle être scindée pour en faire une
catégorie 6, je pense, c'est cardiorespiratoire, c'est ça? Oui. Donc...
Mais effectivement, les syndicats étaient d'accord, même la FTQ, je pense, c'est
Mme Picard qui nous disait que c'était une bonne nouvelle de retomber aux
quatre catégories pré p.l. n° 15.
M. Morin : D'accord. Merci.
Puis je n'ai pas d'autre question.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. L'article 124 est-il adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté. Et nous revenons à l'étude de l'article 107. Hein, je vous disais
qu'on allait beaucoup bouger dans le projet de loi. Mme la ministre.
Mme LeBel : ...l'article 107.
Nous sommes présentement dans la Loi concernant les unités de négociation dans
les secteurs des affaires sociales. Donc, 107 : L'article 1 de la
Loi concernant les unités de négociation dans le secteur des affaires sociales,
modifié par l'article 1433 du chapitre 34 des lois de 2023, est de
nouveau modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de « Loi sur le régime de négociation des conventions collectives dans
les secteurs public et parapublic » par « Loi sur la négociation et la
détermination des conditions de travail requérant une coordination nationale
notamment dans les secteurs public et parapublic (indiquer ici l'année et le
numéro de chapitre de la présente loi) »;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de « enfin » et de « nouvelle association de salariés, la négociation
des matières définies comme étant l'objet de stipulations négociées et agréées
à l'échelle locale ou régionale » par, respectivement, « de plus » et «
association, la négociation des conditions de travail prévues par une
convention collective »;
3° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
« Enfin, la présente loi prévoit les
modalités particulières à l'application de ce régime de représentation
syndicale à Santé Québec et aux associations de salariés qui y sont formées. ».
Donc, c'est des modifications de
concordance avec la nouvelle loi pour l'ajustement puis le fait que Santé
Québec est maintenant un employeur unique, ce qu'il n'était pas avant le projet
de loi n° 15. En plus, vous voyez qu'on ajuste le
titre de la loi actuelle par rapport à l'ancienne loi qu'on appelle la loi n° 37. Donc, c'est vraiment de la concordance. Ça ne change
pas l'état de situation sur le terrain, là.
Le Président (M. Simard) :
Alors, des commentaires sur 107? M. le député de...
M. Morin : Bien, en fait,
pour le changement de titre, il n'y a vraiment pas de problème, là. Mais pour
les autres, qu'est-ce que... Est-ce que ça apporte un changement avec le régime
actuel? Qu'est-ce que ça fait? Est-ce que ça vise exactement les mêmes unités,
les mêmes groupes de...
M. Simard : Oui. Me Bérubé,
je vous en prie. Alors, il y a consentement à cet effet.
M. Morin : Habituellement,
monsieur se nomme.
Le Président (M. Simard) :
Oui.
M. Bérubé (Mathieu) :
Exact. Exact. Merci du président.
M. Morin : ...on est
heureux de le rencontrer et de le connaître, mais à part de ça.
Le Président (M. Simard) :
Me Bérubé, auriez-vous l'amabilité, s'il vous plaît, de vous présenter
correctement?
M. Bérubé (Mathieu) :
Oui. Certainement. Merci beaucoup. Donc, Mathieu Bérubé, avocat au ministère de
la...
M. Bérubé (Mathieu) :
...Justice, Santé, Services sociaux.
Alors, l'article 107, comme le dit...
Une voix : ...
M. Bérubé (Mathieu) : C'est
réglé. Comme le dit la ministre, 107, dans un premier temps, vient... en fait,
vient faire une modification de concordance, donc pour référer au nouveau titre
de la nouvelle loi qui remplace le R-8.2. Les autres modifications qui y sont
apportées sont essentiellement cosmétiques, là, au paragraphe deux, mais
j'attirerais votre attention sur le paragraphe trois. La nouveauté avec le
dernier alinéa vient simplement, dans l'objet de la loi, prévoir... comment je
pourrais dire, tout de suite donner une indication que, pour Santé Québec, il y
aura une particularité, puis on va le voir dans les articles subséquents, la
particularité étant que, comme c'est un employeur unique, normalement, même si
on revient à quatre catégories de personnel, il devrait donc y avoir quatre
grandes unités de négociation. Or, le souhait est de maintenir chaque unité de
négociation actuellement pour laquelle actuellement on a une association
accréditée au sein de Santé Québec. Donc, si on fait un calcul vite vite, là,
une trentaine d'établissements au sein de Santé Québec fois quatre, 120
quelques unités de négo. L'objectif des articles qui vont suivre, c'est de
maintenir ces unités...
Mme LeBel : ...
M. Bérubé (Mathieu) :
Exactement. Donc, le petit clin d'oeil au dernier alinéa, c'est pour dire qu'il
y aura des modalités particulières.
Mme LeBel : Ça veut dire un
syndicat par catégorie... si on ne fait pas ça.
M. Bérubé (Mathieu) : Oui,
exact. Sans quoi, sans les précisions, Santé Québec se retrouverait avec quatre
grandes unités de négociation, et on forcerait un immense maraudage.
Mme LeBel : Un syndicat par
catégorie, alors que, présentement, des infirmières, à titre d'exemple, de la
catégorie un, sont représentées en grande majorité par la FIQ, mais c'est à peu
près 80 %, peut-être, des infirmières, et il y en a un peu à la FTQ, si je
ne me trompe pas...
Une voix : ...
Mme LeBel : ...CSQ. Donc, pour
Sainte-Justine, à titre d'exemple, elles ne sont pas avec la FIQ, mais, en tout
cas, je ne veux pas rentrer là-dedans. La FIQ n'a... a la vaste majorité mais
n'a pas la totalité. Si on ne fait pas ça, ça veut dire qu'il y a des syndicats
qui vont se trouver exclus de la catégorie un, à titre d'exemple. Ça fait qu'on
aurait un syndicat par catégorie. ...la volonté de maintenir une espèce de
plurisyndicalité par catégorie, donc on doit faire les concordances, mais, dans
les faits, c'est pour maintenir le statu quo. Le changement d'employeur unique
venait bouleverser un peu cet univers-là.
M. Morin : Et je comprends
que, dans l'état actuel des choses, comme vous l'avez mentionné, il y a déjà
des syndicats qui représentent mais qu'une partie des employés. Donc, ça assure
également une espèce de... comment dirais-je, de situation stable, plutôt que
de... bien, en fait...
Mme LeBel : Bouleverser...
M. Morin : ...bouleverser...
Mme LeBel : ...et provoquer un
grand maraudage.
M. Morin : Puis ce que ça
ferait, c'est que... c'est ça, c'est que ça provoquerait un maraudage sur une
plus grande... une plus grande échelle. Et je comprends que ça, ça ne vise que Santé
Québec.
Mme LeBel : Absolument.
M. Morin : Donc, les autres
types d'établissements de santé ou qui sont régis par d'autres lois, on pense
entre autres aux Premières Nations, là, ça, ça ne les vise pas.
Mme LeBel : Non, parce que
leur quotidien n'était pas bouleversé par le p.l. 15. Donc, eux, ça a été statu
quo. P.l. 15 n'a pas rien fait au statu quo. Donc, ils sont statu quo.
Une voix : ...
Mme LeBel : Oui, sauf à
l'égard du six catégories, pardon, sauf à l'égard du six catégories.
M. Morin : D'accord.
Mme LeBel : Mais pas pour les
unités d'accréditation, c'est ça?
Une voix : Exact.
M. Morin : O.K. Alors là,
expliquez-moi ça un petit peu, s'il vous plaît.
Mme LeBel : Bien, c'est parce
que certains d'entre eux étaient affectés par le fait qu'on passait de 4 à 6
catégories. Il y a deux choses dans... Il y a deux choses que l'on règle... que
le p.l. 15 faisait. La question de l'employeur unique faisait en sorte
qu'on a le droit, selon la loi actuelle, à, par catégorie, une unité d'accréditation
par employeur, comme on le voit en éducation, l'employeur étant les centres de
services scolaires. Je me tourne, hein, centres de services scolaires... Bien,
on a... c'est pour ça qu'on a un peu de CSQ, puis un peu de FAE, puis un peu...
parce qu'on est capables d'avoir, dans les enseignants, plusieurs.
Dans l'état actuel des choses, avant le
p.l. 15, c'était par CIUSSS ou...
Une voix : ...
Mme LeBel : ...par CIUSSS.
Donc, on pouvait avoir... la FIQ pouvait représenter un CIUSSS, la CSQ, un
autre CIUSSS, dans le domaine des infirmières, à titre d'exemple. Donc, on
avait plus... par catégorie, on a plus de syndicats. Donc, le fait de ramener
ça sur tous les... sur un employeur unique, la règle d'un syndicat par
catégorie par employeur faisait en sorte que là on avait quatre... bien, là on
a six, mais mettons quatre, quatre catégories. Donc là, il y a des syndicats
dans... il y a trop... il y a trop de syndicats par catégorie, parce que la
règle est de... Ça fait que là on dit : Non, non, non, même... nonobstant
le fait que Santé Québec est un employeur unique, on va continuer à permettre
plus qu'un... plus qu'un syndicat, le statu quo, finalement.
Dans d'autres cas... mais... Et la
deuxième partie, qui n'est pas reliée mais qui a... il y a des impacts
collatéraux mais qui n'est pas reliée, c'est qu'on disait : Il y a... Au
lieu de quatre catégories, il y en a six. Donc, même si on oublie l'employeur
unique, on vient quand même modifier, par employeur, six catégories. Donc, là
aussi, il y a du mouvement puis il y a du maraudage. Donc, il y a des cas
pour lesquels, uniquement pour Santé Québec, la... le passage d'employeurs
multiples à employeur unique, il y a un impact, on règle ça pour le statu quo,
et d'autres, que vous nommez, c'était l'impact des catégories, mais on leur
ramène à quatre aussi, donc on règle ça. Donc, tout le monde va redevenir pré
p.l. 15.
• (12 h 40) •
M. Morin : D'accord. Merci...
Le Président (M. Simard) :
...il y aurait d'autres remarques ou considérations à formuler sur
l'article 107? Sans quoi nous allons procéder à sa mise aux voix. Cet
article est-il adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Et nous passons à l'étude de l'article 108, pour lequel il y aura, Mme la
ministre, un amendement.
Mme LeBel : Oui. Merci, M. le
Président. Donc : 108. Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 1, du suivant :
«1.1. Pour l'application de la présente
loi, les établissements du secteur des affaires sociales correspondent aux
employeurs du secteur de la santé et des services sociaux visés à
l'article 6 de la Loi sur la négociation et la détermination des
conditions de travail requérant une coordination nationale notamment dans les
secteurs public et parapublic (indiquer ici l'année et le numéro de chapitre de
la présente loi).»
Il y aura... On parle de l'ajustement du
titre. Il y aura ici un amendement, donc : Remplacer, dans
l'article 108 du projet de loi, «Cette loi est modifiée par l'insertion,
après 1, du» par «L'article 1.1 de cette loi est modifié par le».
Donc, ce que ça vise à faire, c'est... Ça
va se lire, donc : «L'article 1.1 de cette loi est remplacé par le
suivant», au lieu de : «Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 1». C'est ça? Oui. C'est plus une question... ça n'a pas
vraiment d'effet sur le fond, là, on se comprend.
Le Président (M. Simard) : Alors,
allons-y d'abord sur l'amendement. Y aurait-il des commentaires?
Mme LeBel : Aucun effet sur le
fond.
M. Morin : Je n'ai pas de
commentaire.
Le Président (M. Simard) : Cet
amendement est-il adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Simard) :
L'article... Adopté. Conséquemment, l'article 108, tel qu'amendé, est-il adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) :
Adopté. Et nous poursuivons, Mme la ministre, avec...
Mme LeBel : 109.
Le Président (M. Simard) : ...l'article 109
pour lequel il y a aussi un amendement.
Mme LeBel : Oui. 109. Cette
loi est modifiée par l'insertion, après l'article 3, de la section
suivante :
«Section I.1. Ancienneté.
«3.1. Malgré toute disposition
contraire, le salarié qui passe d'une unité de négociation formée au sein d'un
établissement du secteur des affaires sociales à une autre telle unité conserve
l'ancienneté accumulée en vertu de la convention collective qui s'appliquait à
lui avant ce passage et cette ancienneté est alors réputée accumulée en vertu
de la convention collective qui s'applique à lui après ce passage.»
Donc, ça prévoit le maintien de
l'ancienneté accumulée par un salarié lorsqu'il passe d'une unité de
négociation formée au sein d'un établissement à une autre telle unité... ah
oui! et également d'une unité de négociation formée au sein d'un établissement
à une autre unité dans un autre établissement. Donc c'est... fait en sorte que,
quand il y a certains mouvements, on pourrait l'expliquer plus avant, la
personne ne perd pas son ancienneté accumulée.
Amendement, article 109 :
Remplacer l'article 3.1 de la Loi concernant les unités de négociation
dans le secteur des affaires sociales, proposé par l'article 109 du projet
de loi, par l'article suivant :
«3.1. Toute convention collective liant
une association de salariés accréditée à un établissement du secteur des
affaires sociales est réputée prévoir qu'un salarié représenté par cette
association conserve l'ancienneté accumulée au sein d'un tel établissement
avant qu'il ne soit visé par cette convention collective.»
Ça répond, donc, aux préoccupations
soulevées lors des consultations particulières, là, notamment en prévoyant
que... la conservation de l'ancienneté réputée être une condition de travail
faisant partie des conventions collectives liant ses employeurs et les
associations accréditées concernées. Ainsi, la disposition vient clarifier le
fait que les parties négociantes de ces conventions peuvent s'entendre sur les
modalités d'application de cette condition de travail réputée. Et ça précise,
là, que le texte réfère à un établissement du secteur des affaires sociales.
Cette expression est définie, là, à l'article 1.1 de la Loi concernant les
négociations dans le secteur des affaires sociales comme visant les employeurs
du secteur de la santé et des services sociaux qui sont visés à
l'article 6 de la nouvelle loi.
Donc, on vient préciser suite aux
commentaires faits en consultation...
Une voix : ...
Mme LeBel : Notamment?
Une voix : ...
Mme LeBel : Oui, notamment par
l'APTS, effectivement.
Le Président (M. Simard) : Alors,
des remarques sur l'amendement?
M. Morin : ...donc, je
comprends que l'amendement a été apporté suite aux consultations particulières
et aux commentaires, pour couvrir les situations qui nous ont été, finalement,
énoncées pendant les consultations particulières?
Mme LeBel : Pour rassurer sur
les préoccupations et couvrir, là. On pourra...
M. Morin : Oui, parce
qu'effectivement, pendant les consultations particulières, il y a des groupes
qui étaient inquiets quant à toute la question de l'ancienneté. Ça fait que,
là, je comprends que, dans le domaine de la santé, quand on parle d'un salarié,
c'est de ça dont on vise. Donc, on ne parle pas de tout le monde, mais là, dans
leur cas, la... toute la question, évidemment, de leur... finalement, leur
ancienneté va être conservée?
Mme LeBel : Bien, ça répond à
leurs préoccupations, oui, et ça va...
M. Morin : O.K. Mais donc il
n'y a personne qui va perdre son ancienneté ou qui va être pénalisé sur son
ancienneté?
Mme LeBel : Pas dans la
mobilité. Mais on va l'expliquer plus particulièrement...
M. Morin : Oui, parfait.
Mme LeBel : ...parce que je ne
veux pas commencer à affirmer des choses pour que les gens... Mais c'est relié
à la question de...
Mme LeBel : ...puis on va
vous la... Oui.
M. Bérubé (Mathieu) : Donc,
rebonjour. Effectivement, l'idée de 3.1 par l'amendement, donc on jette les
bases, là, et ultimement, ici, c'est simplement de venir prévoir que les
conventions collectives qui lient les établissements du secteur des affaires
sociales, donc tous ceux qui sont visés également par notre nouvelle loi à
l'article 6 se voient conserver leur ancienneté qu'ils auront accumulée
par le passé au sein d'un tel employeur, à travers, disons, leur... comment je
pourrais dire, leur carrière au sein du réseau de la santé. Donc, ça vise tous
les types d'établissements, pas uniquement Santé Québec. Petite précision
intéressante ici.
L'autre élément pour répondre aux
préoccupations qui avaient été soulevées par les parties syndicales, c'était
l'utilisation des bons comme le passage, ils souhaitaient comme des balises
puis prévoir des explications plus précises. Ce qui a finalement été retenu,
c'est plutôt de prévoir, justement, de laisser la latitude aux partis de
s'entendre sur les modalités comme telles d'application, mais de vraiment
prévoir la règle que cette ancienneté-là ne se perd pas quand on change de lieu
d'emploi, tant qu'on demeure au sein du réseau de la santé et des services
sociaux.
M. Morin : O.K. Donc, mais en
fait je comprends que dans le réseau de la santé, pour bien des cas, il y a un
employeur unique, c'est Santé Québec. Donc, normalement, quand quelqu'un
passe... puis Santé Québec couvre plusieurs établissements de santé, donc, concrètement,
si quelqu'un travaille dans l'hôpital x, qui est salarié, puis qui s'en va
travailler dans l'hôpital y, il ne devrait pas perdre... ou ça ne devrait pas
avoir d'impact sur son ancienneté.
M. Bérubé (Mathieu) : Pour
cet aspect-là, ça, c'est assez technique, puis je ne maîtrise pas assez bien le
contenu des conventions collectives, mais ça se peut qu'il y ait des disparités
entre certaines des conventions applicables aux différentes unités, ce qui
ferait en sorte que ce n'est peut-être pas aussi clair que ça au sein de Santé
Québec, mais dans tous les cas, avec 3.1, on s'en assure.
M. Leduc : Oui. Puis, comme
on est dans le domaine plus... Là, on rentre plus dans les conventions
collectives, peut-être que Me Lapointe peut apporter un éclaircissement
complémentaire, là.
M. Morin : Oui, tout à fait.
Mme Lapointe (Édith) : Mais
peut-être pour illustrer ce que l'amendement propose, c'est que la personne qui
a cumulé... imaginons qu'elle le fait, trois établissements différents, on veut
s'assurer, je pense, c'était la demande des syndicats, que la personne, si ça
lui fait 15 ans au total, que le 15 ans soit reconnu. Ça, c'est ce
que l'amendement prévoit.
Par contre, on laisse aux parties
négociantes, à titre d'exemple, est ce que lorsque vous allez appliquer sur un
poste, est ce que c'est votre ancienneté cumulée ou il pourrait y avoir... par
exemple, les parties pourraient convenir qu'on va donner priorité aux gens qui
sont dans l'établissement depuis le début? Donc, on ne veut pas statuer, on dit
juste que, et je pense que les syndicats demandaient ça, de laisser des
modalités, parce que si quelqu'un a beaucoup d'ancienneté, mais quelle a été un
an dans le nouvel établissement puis elle vient de la Gaspésie, est-ce que
cette personne-là va être prioritaire alors qu'il y a peut-être déjà que ça
fait 25 ans qui sont dans l'établissement? Donc, c'est des éléments qui
avaient été apportés. Donc, ici, ce que ça dit, c'est que la personne de la
Gaspésie va avoir la totalité de son ancienneté. Maintenant, est-ce qu'elle
sera prioritaire dans les postes? On ne le statue pas, ce sera l'objet de
négociations.
Mme LeBel : ...un
complémentaire. Oublions le projet de loi n° 15 puis revenons à la vie
d'avant. Une infirmière ou quelqu'un qui changeait d'établissement n'amenait
pas son ancienneté avec elle, elle repartait de zéro, et ça a déjà été dénoncé
dans les journaux, et ça faisait en sorte que ça pouvait freiner certaine
mobilité. Une infirmière pouvait être de Montréal, après 20 ans
d'ancienneté, pouvait dire : J'irais ça, moi, sur la Côte-Nord, mais je
vais tout perdre mon ancienneté.
Là, ce qu'on dit c'est que cette
ancienneté-là va suivre, c'est un peu une conséquence de l'ancienneté de
l'employeur unique, donc à l'échelle, mais, par contre, on va quand même
reconnaître le droit aux parties qui négocient de dire : Oui, mais là, si
l'infirmière qui arrive de Montréal, et là je donne un exemple fictif, là, avec
20 ans d'ancienneté, puis j'ai une infirmière qui va appliquer sur un poste...
de la Côte-Nord, qui veut appliquer sur un poste de la Côte-Nord qui lui plaît,
qui a 18 ans d'ancienneté, mais on va laisser aux parties dire comment on
va gérer... je ne vais pas dire ce conflit, mais cette harmonisation-là des
anciennetés. Donc, et c'est ce qu'on va...
Je vais vous donne un exemple. Moi, dans
mon ancienne vie, il y avait un système de pointage, un pointage, un nombre de
points accordés pour le choix des bureaux ou le choix des postes. Là, on parle
vraiment de ce type d'ancienneté là. On se disait, bien, deux points quand tu
étais déjà au DPCP puis un point pour tes années de Barreau à titre d'exemple.
Donc, c'est la même chose. Mais la différence et le gain, c'est que la personne
de 20 ans d'ancienneté à Montréal, elle la perdait avant. Là, elle l'amène
avec elle. Maintenant, on va laisser aux parties négocier, c'est-à-dire entre
Santé Québec, probablement, et les syndicats, mais comment on la gère,
maintenant, cette nouvelle ancienneté quand la personne arrive dans un nouveau
poste, dans une nouvelle région, avec les gens qui sont déjà en place.
• (12 h 50) •
M. Morin : Oui, je comprends
et je vous remercie pour la précision parce qu'effectivement ma compréhension
avant Santé Québec, c'était à l'effet qu'effectivement si, par exemple, prenons
une infirmière, là, habitait, je ne sais pas moi, dans l'est de...
M. Morin : ...voulait aller
travailler dans un hôpital, mais un autre hôpital, par exemple à Repentigny, ce
qui, en termes de géographie, n'est pas très loin. Mais donc... Puis ça
faisait, je ne sais pas, moi, 20 ans qu'il était à Maisonneuve-Rosemont,
par exemple, bien là, à recommencer.
Mme LeBel : ...partait à
zéro.
M. Morin : Oui, c'est ça, le
compteur repartait à zéro. Ce qui fait que, pour bien des gens, ils n'avaient
pas le goût, puis je les comprends très bien, de changer d'hôpital ou
d'établissement, parce que là, ils recommençaient à zéro. Puis, évidemment,
avec tout ce que ça comporte. Donc, ça, je le comprends. Ça, c'est effectivement
une amélioration.
Maintenant, je comprends que vous voulez
aussi, par cet amendement, s'assurer que, dans un établissement en particulier,
s'il y a quelqu'un qui y travaille depuis des années, puis qu'il y a un poste,
par exemple, qui est affiché, bien, vous ne voulez pas nécessairement... Enfin,
les parties, au local, auront à négocier. Si jamais il y a quelqu'un d'une
autre région qui arrive avec 25 ou 30 ans, là, qui pourrait passer
finalement avant tout le monde sans nécessairement avoir une connaissance du
milieu comme tel ou de ce département-là, si quelqu'un perd son emploi ou son
poste est supprimé et qu'elle se ramasse éventuellement dans un autre poste,
est-ce que la même mécanique s'applique? Est-ce qu'elle conserve son
ancienneté? Qu'est-ce qui arrive?
Mme LeBel : Ce sera à
négocier à ce moment-là, dans la compréhension qu'on a, là. Oui.
M. Morin : O.K. Donc, à ce
moment-là, ce sera... s'il y a des postes qui sont supprimés, la personne perd
son poste, elle ne... elle perd ou elle ne perd pas son ancienneté?
Mme LeBel : Ça va être à
négocier. Ça va être dans... Ça, c'est des conventions collectives qui
prévoient cette mécanique-là.
M. Morin :
O.K. D'accord. Donc là, ça...
Mme LeBel : Donc, cette mécanique-là
sera à négocier.
M. Morin : Très bien. Je vous
remercie.
Le Président (M. Simard) : Alors,
nous sommes toujours à l'étude de l'amendement déposé sur l'article 109. Y
aurait-il d'autres commentaires à cet effet, cher collègue de l'Acadie ou Mme
la députée de La Pinière également, qui manifeste son intérêt? Mme.
Mme Caron : Oui, beaucoup
d'intérêt, M. le Président. Qu'est-ce qui arrive actuellement dans le... avant
le p.l. 100, si quelqu'un perd son poste dans un établissement, il perd
son...
Mme LeBel : ...pas le détail
de la...
Mme Caron : Ça dépend des
conventions de chaque endroit. O.K.
Mme LeBel : Bien, ça dépend
des... Je vais... Je vais vous répondre la réponse plate, là : c'est prévu
dans les conventions collectives, et je ne les connais pas toutes.
Mme Caron : Mais, pour ce qui
est prévu ici, autrement dit, c'est que les gens ne vont... qui changent
d'emploi ou de région ne vont pas perdre leur ancienneté. On leur garantit
l'ancienneté. Maintenant, la façon dont l'ancienneté va être appliquée, bien,
il peut y avoir pondération, puis ça, ça va être laissé aux parties qui
négocient à l'échelle locale de déterminer ce qu'ils veulent pour leur milieu.
Mme LeBel : Exactement.
L'harmonisation entre l'ancienneté que tu traînes avec toi et celle que tu
accumules à l'endroit x, comment on harmonise ça pour... Tu sais, nous... Je
vous... Dans mon ancienne vie, ça allait jusqu'au choix des bureaux, là, on
parle des casiers, nous, c'étaient des bureaux, bon, il y a toutes sortes de
choses. Mais, comment on harmonise cette ancienneté-là, ce sera les parties qui
négocieront.
Mme Caron : Merci.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui, merci, M. le
Président. On a parlé beaucoup de Santé Québec, là. Mais si quelqu'un, par
exemple, change de réseau? Parce que je comprends qu'il y a d'autres lois qui
visent des établissements de santé, par exemple, dans le Nord-du-Québec. Qu'est-ce
qui arrive à ce moment-là?
M. Bérubé (Mathieu) : La
disposition s'applique à ces autres établissements là. Autrement dit, le
salarié qui quitte un établissement par exemple du nord pour venir au sein de
Santé Québec, il peut... il peut conserver son ancienne, là, de la même façon.
Mme LeBel : Pour les
établissements privés conventionnés puis les établissements nordiques.
M. Bérubé (Mathieu) : ...
M. Morin : Parfait. Merci.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires sur cet amendement? Conséquemment, l'amendement apporté à
l'article 109 est-il adopté? Adopté. Et nous revenons sur 109 tel
qu'amendé. D'autres remarques à cet effet?
M. Morin : Je n'ai pas
d'autre remarque, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Cet
article, amendé, est-il adopté? Adopté. Et nous passons à la lecture de
l'article 110.
Mme LeBel : Merci, M. le
Président. Donc, l'article neuf de cette loi, modifié par l'article 1435
du chapitre 34 des lois de 2023, est de nouveau modifié par le
remplacement, dans le premier alinéa de «établissement, d'une régie régionale,
d'un conseil de la santé et des services sociaux ou d'un établissement privé
conventionné visés aux paragraphes deux, quatre ou cinq du quatrième alinéa de
l'article un de la Loi sur le régime de négociation des conventions collectives
dans les secteurs public et parapublic» par «employeur du secteur de la santé
et des services sociaux visé aux paragraphes un, deux, quatre ou cinq de
l'article six de la Loi sur la négociation et la détermination des conditions
de travail requérant une coordination nationale notamment dans les secteurs
public et parapublic (indiquer ici l'année et le numéro de chapitre de la
présente loi)».
Donc, concordance entre l'ancienne loi 37
et la nouvelle... le p.l. 100.
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires sur 110?
Mme LeBel : On commence en
matière de référence à la loi et non pas on change le titre, finalement.
M. Morin : Pas de
commentaire, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : L'article 110
est-il adopté? Adopté. 111.
Mme LeBel : Oui. Cette loi
est modifiée par l'insertion...
Mme LeBel : ...après
l'article 9, des suivants :
«9.1. Malgré l'article 9, une unité de
négociation au sein de Santé Québec est composée des salariés appartenant à une
même catégorie de personnel prévue à l'article 4 et exerçant leurs fonctions au
sein d'une même unité administrative.
«9.2. Pour l'application de la présente
loi, les unités administratives de Santé Québec sont :
«1° celles visées à l'article 42 de la Loi
sur la gouvernance du système de santé et des services sociaux;
«2° la partie de Santé Québec qui n'est
pas comprise dans une telle unité administrative.
«9.3. Malgré l'article 9, l'unité de
négociation composée de salariés exerçant leurs fonctions au sein de l'unité
administrative de Santé Québec visée au paragraphe 2° de l'article 9.2 peut
inclure des salariés dont le port d'attache se situe dans le territoire de plus
d'une région sociosanitaire.».
Donc, particulièrement pour le 9.1 de
cette section-là, cet article 9.1 de la loi concernant les unités, est-ce que
c'est pour faire ce qu'on a dit tantôt?
M. Bérubé (Mathieu) : Ça,
c'est le commentaire spécifiquement à 9.1.
Mme LeBel : Oui. Parfait.
M. Bérubé (Mathieu) : C'est
les particularités de Santé Québec.
Mme LeBel : Oui, c'est pour
garder plus qu'une... C'est ça. C'est pour garder plus qu'une possibilité de
syndicat par catégorie.
M. Bérubé (Mathieu) : Oui,
plus que quatre unités de négociation au sein de Santé Québec. 9.1, 9.2, 9.3,
ça, c'est nos trois dispositions nouvelles qui viennent créer, comment je
pourrais dire, en fait, qui maintiennent le statu quo au sein de Santé Québec
avec les unités de négociation déjà représentées par des associations
accréditées au sein des établissements.
Mme LeBel : Ça vient faire ce
qu'on a dit tantôt. C'est... bon, on tombe de quatre... de six à quatre, mais
c'est la même chose. Ça vient dire que, dans les quatre catégories maintenant,
il peut y avoir plus qu'un... plus qu'une unité syndicale, représentée par plus
qu'une unité syndicale, malgré le fait que c'est un employeur unique. Bon. Et
là ça vient, de façon technique, faire ça.
Le Président (M. Simard) :
Alors, ici, devant un article relativement complexe, dans la mesure où il
introduit lui-même trois articles, donc on va ouvrir la discussion de manière
globale. Si vous préférez, on peut également la faire de manière plus
séquencée. On y va global? Très bien. Alors, allez-y, cher député de l'Acadie.
M. Morin : Merci. Quand on
dit, à 9.3 de 111, là : «peut inclure des salariés dont le port d'attache
se situe dans le territoire de plus d'une région sociosanitaire», ça réfère à
quoi exactement?
M. Bérubé (Mathieu) : Merci, M.
le Président. L'objectif, en fait, de 9.3, ici, c'est la particularité pour ce
qu'on pourrait appeler entre nous le siège social de Santé Québec. Parfois,
dans le corpus, depuis le p.l. n° 15, on va parler de
Santé Québec comme étant constitué d'unités administratives, les unités
administratives au sens de la nouvelle loi... bien, appelons-le le p.l. n° 15, là, bref. Les unités administratives correspondent
aux établissements. Donc, les anciens établissements qui se regroupent ensemble,
une trentaine environ, pour former Santé Québec, ce sont des unités
administratives.
Quand on réfère à la partie de Santé
Québec qui n'est pas comprise dans une telle unité administrative, paragraphe 2°
de l'article 9.2, auquel renvoie l'article 9.3, la particularité de cette
section-là, de cette partie-là de Santé Québec — appelons-la, encore
une fois, le siège social — c'est pour prévoir, ici, que c'est
possible qu'il soit dans un port d'attache différent du fait qu'ils ont des
bureaux au siège social, autant à Montréal qu'à Québec.Cest la seule raison.
M. Morin : O.K. Donc, en
fait, c'est pour inclure l'ensemble des salariés qui se ramassent au siège
social de Santé Québec?
M. Bérubé (Mathieu) : Exact.
Autrement dit, c'est pour permettre... c'est comme une exception à la règle qui
dit que, normalement, l'unité, les salariés qui en forment... qui forment
l'unité doivent être dans le même port d'attache. Ici, pour la... comment je
pourrais dire, la portion de Santé Québec qui est comme plus la gestion,
appelons ça comme ça, ils ont des bureaux à Montréal et à Québec, donc il faut
évidemment écarter l'application du port d'attache, sans quoi ça ne
fonctionnerait pas.
M. Morin : Et c'est pour ça
que vous référiez à l'unité administrative de Santé Québec.
M. Bérubé (Mathieu) : Exactement,
le paragraphe 2° de 9.2 n'étant pas les établissements comme tels, mais bien...
Mme LeBel : Siège social.
Dis-le comme ça.
M. Bérubé (Mathieu) : Oui,
bien, c'est ça. Exact, oui.
M. Morin : O.K. Parfait. Je
vous remercie.
Le Président (M. Simard) :
S'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 111. Cet article est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) :
Adopté.
Alors, chers collègues, compte tenu de
l'heure, nous allons ajourner nos travaux à mardi matin prochain. Bon week-end
à toutes et à tous.
(Fin de la séance à 12 h 59)