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Commission permanente de la Fonction publique
Crédits du ministère de la Fonction
publique
Séance du mardi 16 juin 1970
(Douze heures onze minutes)
M. BIENVENUE (président de la commission permanente de la
Fonction publique): A l'ordre, messieurs!
Frais de bureau
M. LE PRESIDENT: Nous étions rendus à l'article 4 du
premier poste budgétaire après avoir adopté les trois
premiers articles. Il s'agit de "Frais de bureau", ou il n'y a pas de coupures,
sauf erreur, et où le montant...
M. GARNEAU: Non.
M. LE PRESIDENT: ... est de $24,300. La discussion est ouverte.
Il me fait plaisir d'accueillir à notre commission un membre
nouvellement assermenté, le Dr Laurin.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, à l'article 4,
il n'y a pas eu de coupures aux frais de bureau. De quoi s'agit-il, M. le
ministre?
Stationnement
M. GARNEAU: L'article des frais de bureau comprend les frais de
stationnement pour les voitures, étant donné que le
ministère est situé à un endroit où il n'y a pas de
stationnement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour un montant de combien, les frais de
stationnement, à quel endroit et pourqui?
M. GARNEAU: Pour les hauts fonctionnaires du ministère. En
attendant la liste qui pourrait nous être fournis, on m'informe que c'est
pour les sous-ministres, les sous-ministres adjoints, les directeurs
généraux, les directeurs de service. On a également
prévu dans le budget des montants pour les directeurs, !es membres de la
direction générale qui vont être embauchés au cours
de l'été pour compléter les cadres au niveau de la gestion
intégrée du personnel. Ce montant est évalué entre
$6,000 et $6,200.
M. MASSE (Montcalm): Le ministre ne croit-il pas que les membres de la
Commission de la Fonction publique ont également du stationnement?
M. GARNEAU: Oui. Nous analyserons tout à l'heure leur budget et
nous verrons les montants qui sont versés pour eux.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): A quel endroit ces stationnements-là
sont-ils loués?
M. GARNEAU: II y en a au sous-sol de l'édifice, il y en a aussi
sur le terrain qui appartient aux religieuses; c'est le terrain des soeurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelles soeurs?
M. GARNEAU: Les Soeurs grises.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, par quel artifice de budget
est-ce qu'on place les frais de stationnement dans l'équipement de
bureau?
M. GARNEAU: Dans les frais de bureau, ce n'est pas l'équipement
de bureau.
M. MASSE (Montcalm): Dans les frais de bureau?
M. GARNEAU: C'est une tradition.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce parce que la voiture fait partie du bureau
des hauts fonctionnaires?
M. L'ALLIER: M. le Président, c'est parce que, habituellement,
dans la fonction publique, pour être à l'heure au bureau, il faut
avoir des moyens de transport. Le député de Montcalm devrait
être au courant de...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah bien c'est évident, M. le
Président, d'abord, avant de donner la parole au ministre qui est
là... au nom de qui parle-t-il? Du parti de l'Union Nationale, du Parti
libéral, du Parti québécois ou éventuellement du
Ralliement des créditistes? Mais la réponse qu'il a faite ne
donne pas les renseignements dont nous avons besoin.
M. LE PRESIDENT: J'ai compris que le ministre fait partie de la
commission comme membre du gouvernement...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord! UNE VOIX: Ah bon!
M. LE PRESIDENT: ... comme membre de l'équipe
ministérielle.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Voyons cette précision.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, si je comprends bien la
suggestion du député de Deux-Montagnes, tous les membres du
ministè-
re de la Fonction publique auront des stationnements puisqu'on vient de
nous dire que ça fait partie de leur travail que d'avoir une
voiture.
M. L'ALLIER: Je voudrais préciser mon point de vue
là-dessus. On a demandé par quel artifice on pouvait incorporer
dans les dépenses de bureau les frais de stationnement. Alors, j'ai
donné mon point de vue là-dessus. J'ai le droit de donner mon
point de vue comme membre de la commission.
M. MASSE (Montcalm): Et, partant de là, M. le Président,
j'ai le droit de poser la question au ministre. Est-ce que désormais ce
sera une nouvelle politique de son ministère de faire en sorte que tous
ses fonctionnaires auront une place de stationnement dans l'édifice?
M. GARNEAU: Ce n'est pas une politique du ministère. Nous avons
tout simplement des contrats avec la maison qui nous loue les bureaux.
D'ailleurs, c'est le gouvernement précédent qui avait pris ces
engagements et nous allons les respecter.
M. MASSE (Montcalm): C'est même le gouvernement avant...
M. GARNEAU: Là, je ne sais pas le nom de l'édifice. Je ne
sais pas s'il était construit en...
M. MASSE (Montcalm): Vous devriez le savoir, M. le ministre, je
m'excuse.
M. GARNEAU: Mais la Fonction publique n'habitait pas là. C'est le
sens de ma réponse.
M. MASSE (Montcalm): Mais la commission habitait là.
C'était la Fonction publique, à l'époque. Mais si je
comprends bien votre déclaration, M. le ministre, c'est que le ministre
des Transports n'a rien à faire avec la Fonction publique.
M. GARNEAU: Bien, je ne sais pas au juste quel est le sens de ce
commentaire-là. Il est complètement en dehors de la
discussion.
M. MASSE (Montcalm): C'est parce que le ministre des Transports nous
disait que les fonctionnaires allaient avoir des stationnements. Et, vous nous
dites que non.
M. GARNEAU: Ce n'est pas ce qu'il a dit.
M. L'ALLIER: M. le Président, je m'excuse...
M. LE PRESIDENT: Est-ce que je pourrais demander au député
de Deux-Montagnes de refaire ou redire... pour qu'on saississe mieux?
M. MASSE (Montcalm): Son exposé de principe. Alors on va savoir
quelle sera, désormais, la nouvelle politique.
M. L'ALLIER: Son exposé de principe... Le député de
Montcalm, dont on connaît l'intérêt pour les grandes
politiques, s'est actuellement enferré dans des détails,
d'ailleurs, comme son collègue...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'invoque le
règlement. Le député de Deux-Montagnes n'a pas le droit de
déclarer que nous nous enferrons dans les détails. Tous les
articles...
M. L'ALLIER: D n'y a pas de détails...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Tous les ruisseaux, vous le savez, font les
grandes rivières et tous les articles de ce budget sont importants.
S'agirait-il de $100, nous voulons savoir exactement de quoi ils retournent,
quel est l'emploi de ces fonds...
M. L'ALLIER: Mais, M. le Président...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai la parole, M. le Président...
M. GARNEAU: C'est-à-dire que vous avez interrompu le
député de Deux-Montagnes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai fait un rappel au règlement. Il a
le droit de procéder de la même façon.
UNE VOIX: Ce sont des choses que vous allez apprendre...
M. GARNEAU: Je comprends, mais, à ce moment-là, si vous
vous appuyez sur un point de règlement...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, M. le Président, sur ce point de
règlement, je vous indique que le député n'a pas le droit
de porter un jugement de valeur sur les questions que nous posons, puisque nous
les posons sur des problèmes relevant de l'administration du
ministère de la Fonction publique. Or, il s'agit d'un montant de $24,300
et le député de Deux-Montagnes ira dire aux contribuables si
c'est important, ou non, puisqu'il s'agit de leur argent.
M. L'ALLIER: Puis-je répondre, M. le Président, au
député de Chicoutimi? S'il lit avec moi le budget à la
page 88, c'est à l'article "détails" que j'ai posé la
question; à ce moment-là, ce sont des détails de budget.
On m'a demandé de préciser mon point de vue, de donner mon
opinion sur la question émise par le député de Montcalm
qui a dit: Comment faites-vous en-
trer les frais de stationnement dans les frais de bureau? J'ai
donné mon avis sur ce point-là; est-ce ça qu'on veut que
je répète?
M. MASSE (Montcalm): Vous avez peut-être donné votre avis
mais je n'ai pas eu ma réponse. M. le Président, je comprends
que, dans le budget de l'an dernier, celui de 1969/70, $4,800 étaient
disponibles pour le ministère à cet article budgétaire. Le
ministre nous explique qu'une partie du budget demandé cette
année, soit $24,300, couvre, d'une façon surprenante, mais couvre
quand même des frais de stationnement. Est-ce que c'est la seule
différence qu'il y a entre les deux budgets, puisque je crois qu'il y
avait quand même dans les $4,800, l'an dernier, des frais qui
étaient budgétisés pour du stationnement.
M. GARNEAU: II y avait uniquement la direction générale
des relations de travail, le ministère n'existait pas.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre peut nous donner des
comparaisons par rapport au nombre de voitures avec l'existence du
ministère de la Fonction publique?
M. GARNEAU: Je viens de déposer la liste des personnes qui
bénéficient d'un stationnement.
M. MASSE (Montcalm): Si je comprends bien, M. le Président,
d'après cette liste, la majorité de ces gens étaient
déjà soit à l'emploi de la Commission de la Fonction
publique ou de la direction générale des relations de travail? Si
le ministre connaît bien ses fonctionnaires, comme c'est normal pour un
ministre, surtout celui de la Fonction publique, il devra réaliser que
la plupart de ces gens étaient déjà à l'emploi de
structures qui traitaient des questions de fonction publique avant la
création du ministère.
M. GARNEAU: Mais le ministère n'existait pas alors; il y avait
uniquement la direction générale des relations de travail;
à ce moment-là, il y avait beaucoup moins de monde qu'il y en a
maintenant.
M. MASSE (Montcalm): Si le ministre veut prendre cette
liste-là...
M. LE PRESIDENT: Me permetteriez-vous d'intervenir? J'ai cru comprendre
que la dernière question du député de Montcalm
était: Est-ce que, pour justifier l'augmentation de $4,800 à
$24,300, il ne s'agit que de stationnement ou que...
M. GARNEAU: Non, non, il s'agit de l'ensemble des frais de bureau.
M. LE PRESIDENT: Je pense que le budget que le ministre a
proposé...
M. MASSE (Montcalm): Le ministre a expliqué que l'augmentation
était due, entre autres, à la création du ministère
de la Fonction publique. Il a déposé une liste des personnes qui
ont droit à ce stationnement. D'après cette liste, je vois que la
plupart de ces fonctionnaires, par leur fonction, étaient
déjà membres de structures administratives touchant la Fonction
publique, soit la direction générale des relations de travail ou
la commission.
L'augmentation ne serait donc pas due à ce personnel, parce qu'il
y a d'autres raisons que j'ignore et que je voudrais savoir.
M. GARNEAU: II y a des gens qui ont été mutés et,
à ce moment-ci, on analyse l'article "Frais de bureau" pour ce qui
regarde le ministère. Evidemment, le ministère rembourse
maintenant les frais de stationnement pour des personnes qui ont
été mutées. Si vous voulez des noms particuliers. Vous
avez M. Roch Bolduc, qui est sous-ministre, Raymond Conti, sous-ministre
adjoint, Raymond Gérin, sous-ministre adjoint, Paul Chartier,
coordonnateur des relations de travail, Gaston Lefebvre, etc. Vous avez toute
la liste qui est là. Il se peut que, parmi ces gens-là, l'an
dernier les frais de stationnement puisque c'est quand même un
montant de $6,000 sur $24,000 aient été couverts à
même les $4,000 qu'il y a eus là ou encore à l'article
"Frais de bureau" que nous verrons tout à l'heure au poste 2, lorsque
nous analyserons la Fonction publique.
M. MASSE (Montcalm): Alors si le ministre, pour répondre, fait la
liaison avec les deux articles, vous me permettrez, M. le Président, de
tenir compte du deuxième article, même s'il n'est pas en
discussion présentement. Or, dans le deuxième article...
M. GARNEAU: Ce n'est pas ça, j'ai répondu à la
question du député de Montcalm me demandant pourquoi ces
gens-là paraissaient maintenant dans cette liste-là. Je n'ai pas
d'objection à ce que l'on discute deux articles et les frais de bureau
en même temps, mais il faudrait s'entendre au préalable.
M. LE PRESIDENT: Je verrais d'un oeil logique que l'on réserve le
droit aux membres de la commission, lorsque nous serons au deuxième
article du poste 2, de revenir sur cette partie concernant le stationnement que
nous étudions actuellement au poste 1.
M. MASSE (Montcalm): Alors, on y reviendra..
M. LE PRESIDENT: A la question concernant le stationnement lorsqu'on
touchera le poste 2.
M. MASSE (Montcalm): ... en tenant compte quand même du poste
précédent. Très bien, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Oui.
Congrès des administrateurs de
personnel
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Toujours à cet article 'Frais de
bureau", outre les dépenses de stationnement, quelles sont les autres
dépenses?
M. GARNEAU: II y a les frais de poste et de télégrammes,
l'inscription à des congrès, des conventions...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Combien en prévoyez-vous cette
année?
M. GARNEAU: II faut prévoir le fait que M. Gérin est le
président national de l'Association des administrateurs de personnel du
Canada et il doit participer à certaines réunions à ce
titre-là. Il y a des frais d'inscription.
M. MASSE (Montcalm): !1 y a combien de réunions?
M. GARNEAU: Six par année à part le congrès
national.
M. MASSE (Montcalm): Quel est l'objet de ces réunions?
M. GARNEAU: En fait, c'est l'administration courante de
l'association...
M. MASSE (Montcalm): Alors quel est le but de cette association, si
c'est l'administration courante de l'association?
M. GARNEAU: L'association des administrateurs de personnel du Canada, a
pour objet de faire des échanges qui sont à-propos concernant
l'administration du personnel. Le ministre sourit, il comprend bien sa
question.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Où se réuniront-ils cette
année?
M. GARNEAU: Je ne le sais pas.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous ne le savez pas.
M. MASSE (Montcalm): Vous prévoyez quand même des frais
pour couvrir ces..
M. GARNEAU: Ce n'est pas moi qui ai l'autorité sur l'Association
des administrateurs de personnel du Canada.
M. MASSE (Montcalm): ... dépenses et vous ne savez pas où
les réunions auront lieu.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On ne peut pas savoir comment ça
coûtera?
M. GARNEAU: Je ne peux pas dire quel est le montant d'une réunion
à Québec, d'une réunion à Montréal ou d'une
réunion à Toronto ou à Vancouver.
Mon sous-ministre m'informe qu'il y a eu dernièrement une
réunion au Nouveau-Bruns-wick et que la prochaine doit avoir lieu
à Calgary. Après ça, on va déterminer au fur et
à mesure l'endroit où aura lieu la prochaine réunion. Je
le répète, ce n'est pas moi qui suis responsable de
l'administration de cette association nationale.
M. MASSE (Montcalm): Mais, vous devez quand même
prévoir...
M. GARNEAU: Nous avons prévu, puisque nous étudions
présentement le cas.
M. MASSE (Montcalm): Mais vous convenez que vous n'êtes pas
responsable...
M. GARNEAU: Nous convenons que nous ayons prévu des sommes pour
couvrir les inscriptions, les dépenses qui pouvaient être
afférentes à la participation à ces
congrès-là. H y a également, à l'intérieur,
des sommes...
M. MASSE (Montcalm): Des sommes de combien?
M. GARNEAU: ... de $2,000 prévues pour ça et pour les
inscriptions au congrès que doit tenir à Québec cette
année l'Institut de l'administration publique du Canada.
M. MASSE (Montcalm): Nous sommes donc à $8,000, si je comprends
bien.
M. GARNEAU: $8,150, précisément.
M. MASSE (Montcalm): La différence est...
M. GARNEAU: II y a des frais de poste et de télégrammes
pour $2,000 qui sont prévus. Evidemment, les prévisions
paraîtront peut-être un peu élevées, mais c'est une
année un peu exceptionnelle; il y aura des négociations sur le
plan provincial.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que vous avez l'intention de convoquer les
parties par télégramme?
M. GARNEAU: Comme on sait que les syndicats procèdent beaucoup
par ce moyen.
M. MASSE (Montcalm): ... par télégrammes et par la
poste.
M. GARNEAU: Oui, on reçoit tous les jours des
télégrammes; il faut répondre nécessairement.
M. MASSE (Montcalm): C'est ce que nous voyons personnellement.
M. GARNEAU: II y a également des frais de poste dans ces $2,000
parce que, souvent, le personnel qui travaille tard le soir, au lieu
d'expédier les lettres, achète des timbres et postent les lettres
directement pour gagner du temps.
M. MASSE (Montcalm): La différence est donc, en presque
totalité, pour les frais de poste.
M. GARNEAU: II y a $2,000 de prévus pour les deux articles; il y
a aussi le service d'eau; c'est une dépense peu élevée de
$200; je veux dire l'eau potable qui est placée dans les
différents services. Il y a la question de la messagerie, du transport
de documents, des repas pour le personnel qui fait du temps
supplémentaire. En vertu des conventions collectives et des autres
accords, on verse $1.50 pour ces repas. Il y a également un autre
article qui est de $12,000 et qui consiste dans la location de salles en vue
des négociations qui viendront, chambres d'hôtel, etc. parce que
les négociations se font habituellement dans des endroits publics; le
député de Montcalm le sait très bien.
M. MASSE (Montcalm): Dans des endroits publics, comme, par exemple, les
hôtels.
M. GARNEAU: C'est ça.
M. MASSE (Montcalm): Je vous remercie, M. le Président. Le
ministre est bien au courant.
M. GARNEAU: Je n'y ai pas encore passé des nuits, mais...
M. MASSE (Montcalm): Je ne le vous souhaite pas, M. le ministre. A moins
que d'autres députés aient d'autres questions sur cet article
budgétaire, quant à nous, je crois que...
M. LE PRESIDENT: Article 4, adopté!
M. MASSE (Montcalm): Adopté.
Matériel, articles de bureau
M. GARNEAU: A l'article 5, il y a eu une coupure de $7,000.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, au sujet de cet article
5, ' Matériel, articles du bureau, impressions et abonnements", est-ce
que le ministre pourrait nous donner certains détails et nous dire
quelle est la raison de la coupure de $7,000 que l'on a effectuée?
M. GARNEAU: Nous souhaitons réaliser les mêmes programmes
avec des dépenses un peu moins élevées. Il y avait aussi
le fait que le mi- nistère est un jeune ministère. Cela a
été difficile, pour mon prédécesseur comme pour
moi, d'évaluer exactement quelles étaient les sommes qui
pourraient être prévues parce qu'il n'y a pas de tradition encore
dans le ministère et nous croyons que nous sommes capables d'atteindre
les mêmes objectifs avec $7,000 de moins.
Impression de documents
M. GARNEAU: Le montant de $155,000 comprend un article important, soit
l'impression de certains documents qui devront être transmis aux
employés, aux directeurs de personnel. D'abord, le guide de
l'employé que l'on veut faire imprimer indiquant à chaque
personne qui entre au service du gouvernement toutes les indications concernant
les conventions collectives du corps dans lequel il est intégré
s'il y a lieu, de même que les autres informations concernant la
Commission de la Fonction publique, les textes de loi, etc.
Il y a également le rapport annuel du ministère qui
coûtera $1,000. Le montant précédent pour le guide de
l'employé est prévu à $7,000. Nous envisageons de publier
un bulletin pour les agents de personnel et les directeurs de personnel dans
les différents ministères pour leur transmettre mensuellement,,
ou à tous les deux mois, les informations qui sont nécessaires
pour l'accomplissement de leurs devoirs. Il y a également le manuel de
gestion du personnel qui est un document beaucoup plus important et que nous
évaluons à une dizaine de mille dollars. Ce manuel sera transmis
à tous les chefs de personnel et constituera en quelque sorte les normes
qui servent de base à son travail quotidien.
Il y a aussi un autre article extrêmement important de ces
$102,000, c'est l'impression des formules pour le système de gestion
intégré du personnel, qui est estimée à $65,000.
Nous sommes à mettre en pratique les recommandations du rapport
Urwick-Currie et cela amène une mécanisation de bien des
opérations et cela implique l'impression de formules à partir
desquelles des renseignements vont être transmis au personnel qui sera
chargé de les transmettre au cerveau électronique.
Il y a également des brochures sur le perfectionnement pour les
fonctionnaires et un montant de $12,000 pour transmettre toutes les directives
de la direction générale des relations de travail. Ce sont les
sentences arbitrales, les interprétations des conventions collectives.
Tout cela, à l'article "Impression et reliure", totalise une
prévision de dépenses de $102,000.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, est-ce que c'est dans la
brochure concernant la gestion du personnel qui sera adressée aux
directions du personnel que le ministre de la Fonction publique profitera de
l'occasion de l'impression et de la distribution de cette brochure pour
informer les directeurs de personnel que les anciens candidats libéraux
défaits n'ont pas
d'instructions à donner quant à la gestion du personnel
dans les directions, les services, les ministères, les divisions de
voirie ou autres organismes du gouvernement.
M. LE PRESIDENT: Je n'ai pas saisi la question.
M. GARNEAU: J'ai saisi la question mais j'en saisis mal le sens.
M. MASSE (Montcalm): Etant donné le désir du gouvernement
d'avoir une efficacité maximale, je crois qu'il serait bon de profiter
de la distribution aux directeurs de personnel et des responsables de
l'administration du personnel, il serait bon, dis-je, de profiter de cette
occasion pour permettre au ministre de la Fonction publique de donner les
directives voulues pour faire en sorte que l'administration publique soit
autonome, vis-à-vis des personnages politiques, particulièrement
ceux qui ont été défaits lors des dernières
élections.
M. GARNEAU: Si jamais nous nous en tenions aux suggestions du
député de Montcalm, on pourrait peut-être en envoyer une
copie au député de Témiscouata.
M. L'ALLIER: Ce serait présumer d'une habitude qu'on veut briser
et qui a existé depuis assez longtemps.
M. MASSE (Montcalm): Je pense, M. le Président...
M. L'ALLIER: Vous admettez qu'elle existait.
M. LE PRESIDENT: Ce que j'ai cru comprendre, messieurs, c'est que le
député de Montcalm formule un voeu.
M. MASSE (Montcalm): Non. Je demande si le ministre a l'intention de
profiter de cette brochure, qui sera distribuée à tous les
services de personnel du gouvernement, pour bien expliquer quelle est la
politique de l'administration publique, quelle est la politique du nouveau
gouvernement quant à l'autonomie de l'administration publique, face
à des personnages politiques, particulièrement ceux qui ont
été défaits par l'électorat.
M. GARNEAU: Je pense que ce ne serait pas l'occasion choisie pour le
faire s'il y a lieu de le faire. Et si jamais nous retenions la suggestion du
député de Montcalm, nous en enverrions une copie au
député de Témiscouata.
M. MASSE (Montcalm): Quels seraient les motifs qui devraient être
portés à l'attention du ministre de la Fonction publique pour que
le "s'il y a lieu" devienne une réalité quant à ces
directives?
M. GARNEAU: II y a bien d'autres moyens de faire connaître la
politique générale du gouvernement que de l'inscrire dans un
manuel. Je vois mal, en fait, le sens de cette discussion.
M. MASSE (Montcalm): Puisque c'est un manuel de gestion du personnel, je
pense que c'est l'instrument recommandé par le rapport Urwick-Currie
dont a fait mention tout à l'heure le ministre. Je crois qu'il serait de
bon augure que le gouvernement, par la voix de son ministre de la Fonction
publique, dès maintenant, laisse comprendre à la population que
l'autonomie de l'administration publique sera bien respectée et que les
responsables du personnel auront toute la latitude voulue pour que leurs
décisions leur soient propres, et non pas imposées par des
candidats défaits, ou des instruments du Parti libéral,
instruments qui donneraient des ordres. Je pense que c'est là une
politique générale et je crois que, en raison de
l'efficacité prônée par le gouvernement, ce serait
là un bon moyen d'économiser, d'une part, en ne profitant pas
d'une autre brochure et d'autre part, en faisant bien connaître,
dès maintenant, sa politique quant à l'autonomie de
l'administration publique.
M. GARNEAU: M. le Président, je n'ai pas de commentaires à
ajouter à ce que j'ai dit antérieurement.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que je dois comprendre, M. le
Président, que le ministre de la Fonction publique est
complètement en dehors de toute cette question de la gestion de
l'administration publique quant à l'emploi du personnel? Ou si c'est
parce qu'il approuve ce qui se passe présentement dans certains endroits
de la province quant à des directives qui sont données par des
candidats libéraux?
M. GARNEAU: M. le Président, je pense que, au départ, j'ai
pris les remarques du député de Montcalm... Comme il avait un
sourire sur les lèvres en me posant la question...
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, je n'ai pas de sourire sur
les lèvres.
M. GARNEAU: Et comme les sourires ne sont pas inscrits au journal des
Débats, je veux quand même l'indiquer, parce que cela
témoignait un peu de ce qu'il y avait derrière sa question. Je
l'ai prise, moi aussi, un peu en boutade. Je l'avais acceptée dans ce
sens-là et je vois que le député de Montcalm veut
redevenir sérieux sur cette question.
En ce qui regarde le bulletin ou le manuel de gestion du personnel, ce
seront les normes concernant l'administration du personnel. Pour ce qui est des
autres sujets dont il a fait mention, je pense qu'ils n'ont pas de rapport avec
la question initiale qu'il avait posée concernant le manuel de gestion.
Maintenant, attendez un peu,
pour ce qui est de la politique générale du gouvernement,
je pense qu'elle est très bien connue, le ministre de la Voirie a fait
ce matin une déclaration en Chambre. D'ailleurs je ne sais pas
comment l'interpréter je ne sais pas s'il s'imagine que, sous
l'administration actuelle, ça continue à fonctionner...
M. MASSE (Montcalm) : Si vous me permettez...
M. GARNEAU: ... comme sous l'ancienne administration. Evidemment,
ç'a peut-être l'air un peu naif, mais je ne comprends pas du tout
le sens de ses remarques? On a changé de gouvernement, les
méthodes ont changé et on n'a tellement pas lieu de
s'inquiéter qu'il ne soit pas question de ce sujet-là.
M. MASSE (Montcalm): Si vous me permettez, M. le Président,
puisque le ministre a demandé..,
M. L'ALLIER: M. le Président, j'ai demandé la parole, moi
aussi.
M. MASSE (Montcalm): ... une interprétation concernant ma
question...
M. L'ALLIER: M. le député, j'ai demandé la parole.
Il s'agit à mon avis, M. le Président, d'une question
hypothétique dans la mesure où tous les fonctionnaires on
le sait très bien ne doivent prendre d'instructions que des
autorités administratives dont ils dépendent et de personne
d'autre. A ce moment-!à, si on se mettait à faire la liste de
tous ceux qui n'ont pas à intervenir auprès des fonctionnaires,
ce serait absolument en définitive, contre la loi qui Prévoit que
les fonctionnaires dépendent d'une autorité administrative
donnée, précise. A ce moment-là, les fonctionnaires,
directeurs du personnel ou autres, doivent prendre leurs instructions de
l'administration et de personne d'autre. C'est clair, c'est dans la loi.
M. MASSE (Montcalm): Je pense, si vous me le permettez, M. le
Président, puisque le ministre a demandé de donner des
renseignements concernant ma question...
M. GARNEAU : D'interpréter votre sourire?
M. MASSE (Montcalm): D'interpréter mon sourire. Je tiens d'abord
à élucider le sourire qui était dû beaucoup plus
à l'image de fraîcheur du ministre qu'à l'intention de ma
question.
Je tiens deuxièmement à faire remarquer que le ministre de
la Fonction publique, selon l'esprit de la Loi, est le ministre responsable de
la gestion du personnel en général. Je veux bien que, sur un
détail, il se rattache à un de ses collègues de la Voirie
pour une administration concrète de voirie. Je crois qu'il est quand
même de la responsabilité morale du ministre de la Fonction
publique de voir à donner des directives d'ordre très
général pour l'ensemble de l'administration publique. Or, il se
produit présentement, dans le Québec, des mouvements de personnel
dus peut-être à des mouvements d'humeur ou à des sautes
d'humeur, je ne sais pas. Mais je crois que le public en général
et les membres de la Fonction publique en particulier, devraient, à tous
les niveaux, être bien renseignés quant à l'orientation
qu'entend donner le ministre de la Fonction publique. Je crois que ce manuel de
gestion du personnel est l'instrument tout désigné pour classer,
à l'intérieur de ce manuel, les pensées profondes de notre
nouveau ministre de la Fonction publique, quant à la gestion du
personnel, face à l'autonomie des ministères, de l'administration
publique et de ces tentatives d'ingérence de la part de citoyens plus ou
moins bien intentionnés, quant à cette autonomie de cette
administration. Je crois qu'il serait bon, pour l'ensemble des citoyens du
Québec, de connaître cette pensée, non pas uniquement de la
bouche du ministre de la Voirie ou de la bouche du ministre des Transports qui,
la semaine dernière, semblaient se contredire, quant à moi,
puisque l'un parlait de reconnaissance et l'autre d'autonomie.
M. GARNEAU: L'un parlait en fonction de l'autre...
M. MASSE (Montcalm): J'aimerais bien savoir, puisque c'est le ministre
de la Fonction publique qui a cette. .
M. GARNEAU: Le député de Montcalm sait fort bien que c'est
la responsabilité...
M. MASSE (Montcalm): ... responsabilité
générale...
M. GARNEAU: Cela fait une demi-heure que vous parlez et vous n'avez pas
posé de question.
M. MASSE (Montcalm): ... de nous donner, ici ou dans ce livre, ces
directives quant à l'autonomie de l'administration et des directeurs de
personnel.
M. LE PRESIDENT: Si l'on me permet, j'ai compris tout à l'heure
à moins que le ministre veuille y revenir qu'il avait
répondu qu'il n'entendait pas, par les voies de cette publication, faire
les recommandations dont parle le député de Montcalm.
M. GARNEAU: Justement, il a émis une opinion que je respecte et
que je relirai attentivement dans le journal des Débats pour voir
jus-
qu'à quel point je peux m'en inspirer, mais je n'ai rien à
ajouter à ce que j'ai dit.
M. MASSE (Montcalm): Peut-on savoir par quelles voies vous transmettrez
vos directives?
M. GARNEAU: De quelles directives parlez-vous?
M. MASSE (Montcalm): Les directives concernant l'autonomie de
l'administration face aux candidats libéraux défaits ou
élus.
M. GARNEAU: Je n'ai eu aucune plainte, ni des syndicats, ni de
fonctionnaires...
M. MASSE (Montcalm): Puis-je profiter de l'occasion, M. le ministre,
pour vous transmettre les...
M. GARNEAU: ... et je ne vois pas pourquoi vous en parlez.
M. MASSE (Montcalm): ... plaintes de certains fonctionnaires.
M. GARNEAU: Si le député de Montcalm a des faits
précis, qu'il me les transmette. Si ça relève de ma
compétence, j'interviendrai.
M. MASSE (Montcalm): Quelle est la...
M. LE PRESIDENT: Si ça relève de la compétence du
ministre et également du poste que nous sommes à étudier
actuellement, je n'ai pas d'objection à ce que le ministre...
M. MASSE (Montcalm): Le ministre nous a donné son accord quant
à cette transmission des plaintes...
M. LE PRESIDENT: J'aimerais qu'on le fasse ailleurs ou à un autre
moment.
M. MASSE (Montcalm): A quel poste budgétaire, M. le
Président?
M. LE PRESIDENT: Je l'ignore, certainement pas à celui-ci.
M. MASSE (Montcalm): Mais à quel article pourrions-nous
transmettre ces plaintes?
M. LE PRESIDENT: Si ce n'est à aucun article, je n'ai aucune
objection à ce que le député transmettre ses plaintes au
ministre en dehors de la commission.
M. MASSE (Montcalm): Oui, mais si le ministre est d'accord pour...
M. GARNEAU: Je suis d'accord...
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, si vous me le
permettez.
M. GARNEAU: Comme tous les députés, lorsqu'il y a des
irrégularités qui se produisent dans l'administration publique,
je pense que c'est de bonne politique qu'elles soient portées à
l'attention des ministres. Que ce soit à cet article-là ou
à un autre, quant à moi, je n'ai pas d'objection à les
recevoir. Ce n'est pas plus compliqué que ça.
M. MASSE (Montcalm): Alors, M. le Président, vous nous permettez
de transmettre au ministre des plaintes qui ne lui parviennent pas.
M. LE PRESIDENT: Le ministre vous y invite.
Renvoi de fonctionnaires
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, tout à l'heure, nous
avons été témoins en Chambre, de plaintes qui ont
été formulées publiquement, concernant le renvoi de
fonctionnaires occasionnels dans des travaux de voirie dans une circonscription
électorale de Témiscouata. Quelle est l'attitude du ministre de
la Fonction publique quant à ces plaintes, puisqu'elles ont
été portées à sa connaissance par les voies
normales de la Chambre?
M. GARNEAU: On m'informe qu'il n'y a eu aucun grief de
présenté à la direction générale des
relations de travail; c'est du personnel syndiqué. De toute
façon, vous avez eu tout à l'heure la réponse du ministre
de la Voirie concernant ce cas précis. Il appert, d'après les
renseignements qu'il a donnés, que, dans le cas qui avait fait l'objet
d'une question, ça allait à l'en-contre des directives qu'il
avait données à ce moment-là. L'enquête qu'il s'agit
de faire, ce n'est pas de savoir le bien-fondé des mises à pied;
pour le moment, c'est de savoir si les directives ont été
respectées, oui ou non, et qui est responsable du non-respect des
directives. Je pense que le ministre de la Voirie a indiqué clairement
tout à l'heure en Chambre qu'il avait l'intention d'agir rapidement et
peut-être qu'il sera en mesure de donner d'autres précisions. En
ce qui nous concerne, nous n'avons pas eu de griefs de posés à la
direction générale des relations de travail par les syndicats
représentant ces employés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je m'étonne de
cette réponse du ministre. Je pense qu'il ignore certains faits, et
puisqu'il nous a invités à les porter à sa
connaissance.
M. GARNEAU: Bien, écoutez...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous nous avez invités à porter
à votre connaissance certains faits. Je vous en donne...
M. GARNEAU: Oui, mais le nom...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je vous dis qu'à la division de la
voirie de Chicoutimi, le candidat libéral défait, M.
Léonce Mercier, passe sa journée auprès du divisionnaire
et auprès de certaines personnes il a même un bureau ouvert
et un numéro de téléphone afin de congédier
des gens qui travaillaient dans les comtés de Dubuc, de
Jonquière, de Chicoutimi, du Lac-Saint-Jean, de Roberval et de la
Côte-Nord.
Je signale tout simplement ces faits-là au ministre pour qu'il
fasse enquête et qu'il indique aux fonctionnaires responsables, quelle
est exactement la politique du ministère. Parce que s'il y avait un
manuel comme celui dont il nous a parlé, qui indiquait la politique de
gestion du gouvernement, quels sont les interdits auxquels doivent se conformer
les fonctionnaires et les ministres, le ministre lui-même, avant
d'être assermenté, n'aurait pas commencé la
décapitation politique que nous avons connue.
M. le Président, à cet article "Matériel, articles
de bureau, impressions et abonnements" ie ministre nous a donné certains
renseignements. Evidemment, c'est un peu vague. On en tient compte étant
donné que c'est un ministère nouveau et qu'il est difficile de
prévoir combien on va acheter d'instruments de travail, etc. .
M. GARNEAU: Non, c'est prévu, le nombre d'instruments de travail.
Mais actuellement je suis rendu à "impressions et reliure" s'il n'y a
pas d'autres questions, je vais continuer..
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ' Impressions et reliure" dites-nous tout
ça.
M. GARNEAU: Je viens de le faire, M. le Président, j'ai
donné la liste.
M. LE PRESIDENT: Le député veut dire: Dites-nous tout
ça..
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelle est la périodicité de ces
publications, le nombre d'exemplaires prévus, etc. à qui
seront-ailes distribuées?
M. GARNEAU: Le guide de l'employé sera distribué aux
nouveaux employés qui arrivent à la Fonction publique. Le rapport
annuel, le député de Chicoutimi sait de quoi il s'agit. Le
bulletin du personnel pour les agents de personnel, j'ai mentionné tout
à l'heure que ce serait ou à tous les mois ou à tous les
deux mois et selon le volume que l'on veut donner à cette publication,
la décision finale n'est pas encore prise. Le manuel de gestion du
personnel va être transmis aux chefs de personnel, aux sous-ministres et
aux hauts fonctionnaires des ministères. Le formulaire de gestion...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Aux députés également,
j'imagine.
M. GARNEAU: Si le député de Chicoutimi en veut une
copie...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, je crois qu'il serait important que les
députés reçoivent ces publications qui seront très
utiles.
M. GARNEAU: Il faudrait peut-être en faire des photocopies.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'on a prévu d'informer la
Chambre là-dessus?
M. GARNEAU: Evidemment, il va avoir des copies de déposées
mais, à ce moment-là, ce n'est pas une addition
considérable. Il y avait $65,000 de prévus pour l'impression des
formulaires. Il y a 65 formules différentes qui doivent être
imprimées et chacune coûte $1,000 de composition et d'impression;
alors, ça fait $65,000. Les brochures sur le fonctionnement pour les
hauts fonctionnaires, on avait prévu $5,000 pour cet article;
périodicité de ces brochures, ce sont plutôt des brochures
qui ont un caractère permanent. On traitera surtout des sujets
différents en ce qui concerne la direction générale des
relations de travail. Ce sont des cahiers à feuilles mobiles et, au fur
et à mesure que les sentences arbitrales sont rendues publiques et que
l'interprétation de la convention dans d'autres domaines est connue, eh
bien, on ajoute des feuilles au volume qui devient un peu comme le code
civil.
Alors, l'ensemble représente $102,000. Maintenant on a
prévu pour les machines à photocopier Xérox, $12,000, dans
l'équipement de bureau, 13 machines à écrire, 4 machines
à calculer, les étagères de bibliothèque,
dictaphones, enregistreuses et matériel audio-visuel. Nous avons
également prévu des sommes pour monter une bibliothèque
spécialisée dans le domaine de la gestion du personnel. Nous
commençons à neuf et nous avons prévu un montant de $6,700
pour cette année.
Ce sera certainement insuffisant, mais nous entendons compléter
cette information au niveau de la bibliothèque au fur et à mesure
des années à venir. Nous entendons compléter la
documentation générale qui sera à la disposition des hauts
fonctionnaires du ministère de la Fonction publique, mais qui pourra
également servir de lieu de consultation pour les autres personnes, les
chefs de personnel des différents ministères.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quand vous parlez des matériaux
audio-visuels, de quoi s'agit-il exactement?
M. GARNEAU: C'est pour des fins de perfectionnement, m'informe le
sous-ministre. Cela comprend par exemple, des documents qui indiquent la
façon de compléter ou également les formules pour... Quand
on parle d'audio, c'est
la présentation des formules, la façon de les
compléter, c'est aussi du matériel pour le perfectionnement... La
subdivision précise n'est pas encore détaillée. C'est
assez difficile de la prévoir, étant donné la
nouveauté du ministère. C'est nettement un montant presque
ridicule que ces $5,700, il faudra l'augmenter au cours des années.
Il y a également un montant de $250 prévu pour l'entretien
et les réparations de l'équipement. C'est un montant très
faible, étant donné que le ministère est neuf et le
matériel également. Nous avons prévu un montant de
$155,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre est neuf aussi.
M. GARNEAU: Le ministre est neuf, et personne n'a besoin de
réparations. Plus tard, peut-être.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela ne sera pas long.
M. GARNEAU: L'article 5 totalise donc $155,000.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions à l'article
5?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 5. Automobiles
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Article 6, M. le Président, j'ai une
question à poser à l'article 6. Le ministre a une voiture?
M. GARNEAU: Oui, le ministre a une voiture.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Une limousine, comment est-elle
équipée? Quels sont le type de voiture, le calibre de la voiture
et l'équipement de la voiture?
M. GARNEAU: M. le Président, je suis un peu embarrassé
pour répondre à la question parce que, juridiquement, je n'ai pas
de voiture. Il y avait quelques voitures à la Fonction publique; elles
ont toutes été remises au ministère des Travaux publics.
La voiture qui était officiellement celle de la Fonction publique a
également été remise au ministère des Travaux
publics. Il n'a pas encore été décidé de la
façon dont on disposerait du surplus.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela ne se refuse guère.
M. GARNEAU: En ce qui regarde la Fonction publique, comme tel, je n'ai
pas de voiture, et celle qui me servira sera probablement
intégrée au ministère des Finances. Actuellement, la
voiture dont je dispose n'appartient ni au ministère de la Fonction
publique, ni au ministère des Finances; le transfert devra en être
fait ultérieurement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais à qui appartient la voiture?
M. GARNEAU: Je pense qu'elle appartient au ministère des Affaires
municipales.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez donc une voiture.
M. GARNEAU: J'ai une voiture, mais si nous regardons les crédits
qu'il y a là c'est pour cela que j'ai voulu apporter des nuances
juridiquement, en tant que ministre de la Fonction publique, je n'en ai
pas.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre a pris connaissance des
déclarations, des énoncés de principe de son
collègue des Affaires municipales quant à la voiture qui le
véhicule? Son collègue a prétendu que ce n'était
pas là une voiture de ministre. Comment considère-t-il la
déclaration du ministre des Affaires municipales par rapport à sa
prétention d'être ministre?
M. GARNEAU: C'est une question d'opinion. Je comprends que c'est une
voiture qui a certaines caractéristiques. Il s'agit d'une Ford
Thunderbird.
M. LE PRESIDENT: Une voiture de député.
M. GARNEAU: Je comprends que ce n'est pas tellement pratique pour
quelqu'un qui est grand et gros physiquement.
M. MASSE: Est-ce que le ministre des Affaires municipales est gros?
M. GARNEAU: C'est une question d'opinion.
M. MASSE (Montcalm): C'est une question de poids. M. le
Président.
M. GARNEAU: De toute façon, pour revenir aux choses
sérieuses, je pense que ce n'était pas une voiture
conventionnelle, qu'on avait l'habitude de voir.
M. MASSE (Montcalm): Et le ministre des Affaires municipales est un
ministre conventionnel.
M.GARNEAU: M. le Président, je n'ai pas
dit de telles choses. Je comprends l'astuce du député de
Montcalm. Cependant, si la voiture n'est pas vendue lorsqu'on disposera du
surplus de voitures, personnellement je n'ai pas d'objection à la
garder. C'est la raison pour laquelle, d'ailleurs, elle n'a pas
été transférée officiellement, ni au
ministère de la Fonction publique ni au ministère des Finances
parce que nous ne savons pas encore si elle fera partie du groupe de voitures
dont on disposera ultérieurement.
M. LE PRESIDENT: Je comprends qu'à l'article 6 on parle de
l'entretien et de l'opération et non pas de l'acquisition ou de la
disposition.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, mais il reste, M. le Président,
que s'il y a un article "Entretien et opération de voitures"...
M. MASSE (Montcalm): C'est parce qu'il y a une voiture.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... c'est parce qu'il y a une voiture comme il
y a un chauffeur.
M. GARNEAU: C'est justement...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et, comme il y a un chauffeur et qu'il y a
entretien il y a donc une voiture.
M. GARNEAU: II faut tenir pour acquis qu'au point de départ il y
avait un montant de $4,500 de prévu. On l'a baissé à
$3,000. A ce moment-là, il n'y avait pas de décision de prise et
on ne savait pas si la voiture ou les deux voitures qui étaient celles
du ministère de la Fonction publique demeuraient là. Alors, elles
ont été tranférées par la suite. Evidemment, le
budget était imprimé et on ne pouvait quand même pas
changer l'impression à la dernière minute. Alors, le montant de
$3,000 qui est inscrit à cet endroit ne sera vraisemblablement pas
dépensé. Mais, que voulez-vous, il y avait des exigences au
niveau des heures de tombée d'impression et qui étaient
obligatoires. Et, à ce moment-là, comme la décision
n'était pas encore prise, c'est pour ça qu'on retrouve les
$3,000. Autrement, il n'y aurait eu aucun crédit de prévu
à cet effet.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que vous croyez qu'il sera
dépensé, ce montant?
M. GARNEAU: Je viens de le dire. Je crois qu'il ne le sera pas.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, pourquoi le mettez-vous au budget?
M. GARNEAU: Comme je viens de le dire aux membres de la commission,
lorsque le budget eut été terminé - le
député de Shefford qui est en arrière et qui a
été le vice-président du conseil de la Trésorerie
connaît les exigences au niveau de la date limite pour l'impression des
estimations de dépenses - la décision de transmettre toutes ces
voitures au surplus, au ministère des Travaux publics, n'avait pas
été prise. C'est pour ça que nous avions gardé,
$3,000 au lieu des $4,500, étant donné qu'il s'agissait d'une
voiture qui était presque neuve, une Oldsmobile 98. Même si nous
avions gardé la voiture, à ce moment-là, $3,000 auraient
été suffisants. Maintenant, ils ne seront pas requis
vraisemblablement.
M. RUSSELL: M. le Président, si le montant de $3,000 n'est pas
requis, vous n'êtes pas obligés de le voter. Vous pouvez le
rayer.
M. GARNEAU: Il y a un autre point que j'allais ajouter, c'est que je ne
peux pas présumer non plus des décisions du premier ministre au
cours des mois à venir.
Il se peut fort bien que, s'il y avait un changement, à un moment
donné, au niveau de l'équipe ministérielle, la somme
serait requise. C'est la raison pour laquelle, en fait, on peut la laisser
à cet endroit.
M. LE PRESIDENT: Si on me permet, le ministre, si j'ai bien compris, n'a
pas affirmé que la somme ne serait pas dépensée.
M. GARNEAU: J'ai dit: Vraisemblablement, à moins qu'il y ait des
changements, le montant de $3,000 figure pour des exigences d'impression de
budget et aussi en regard d'autres considérations qui pourraient venir.
Etant donné que le montant est assez minime, je pense qu'il y aurait
lieu de le conserver au budget.
UNE VOIX: Au cas "z'où"... M. GARNEAU: Au cas
"z'où"...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, le montant n'est pas
vraiment minime. $3,000, vous savez, ça représente quelque chose
pour...
M. GARNEAU: comparer aux $4,500 qui étaient prévus.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... les assistés sociaux. On peut en
conclure, de toute façon, que le ministre va avoir sa voiture, son
chauffeur. Il va falloir entretenir cette voiture. Nous n'y avons aucune sorte
d'objection; nous sommes donc prêts à adopter ce poste.
M. MASSE (Montcalm): Si vous me permettez, avant d'adopter le poste, M.
le Président, le ministre de la Fonction publique a laissé
entendre qu'il était prévisible qu'il y ait des changements au
sein de l'équipe ministérielle...
M. GARNEAU: Le député de Montcalm vient encore de tirer
des conclusions. Je dis que gouverner, c'est prévoir. Alors nous avons
prévu qu'éventuellement, il serait peut-être
nécessaire de présenter un budget additionnel ou de faire des
virements de crédits, compte tenu du fait, que ce serait peut-être
assez serré à chacun des postes budgétaires. Nous avons
donc conservé ce chapitre. D ne faut quand même pas
présumer ou tomber dans le genre de remarques faites par le
député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): Etant donné, M. le Président, que
gouverner, c'est prévoir, le député de Matane peut-il
prévoir que, s'il y a des changements ministériels, ses
compétences seront requises au sein du cabinet?
M. GARNEAU: C'est une excellente suggestion, et je m'en ferai volontiers
le défenseur.
M. MASSE (Montcalm): M. le député de Matane, soyez certain
que le député de Jean-Talon est maintenant un de vos
défenseurs; j'espère que vous vous en souviendrez.
M. LE PRESIDENT: Le président de la commission fera rapport au
député de Matane.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous devriez être ministre des
Communications, M. le Président.
M. MASSE (Montcalm): Le ministre entend-il rencontrer son
collègue des Affaires municipales pour lui expliquer que cette voiture
est considérée comme une voiture du ministre, à moins
qu'il ne se considère pas, lui, comme un ministre?
M. GARNEAU: Le député de Montaclm pourrait peut-être
en discuter avec le ministre des Affaires municipales. Ce serait
peut-être une argumentation intéressante.
M. MASSE (Montcalm): Mais je n'ai pas été mis en cause, M.
le Président.
M. GARNEAU: C'est une question d'opinion, alors...
M. MASSE (Montcalm): Si je comprends bien, c'est une autre des
déclarations farfelues du ministre des Affaires municipales,
rejetée par celui de la Fonction publique?
M. GARNEAU: Ce n'est pas là la question, ce sont des conclusions
que tire le député de Montcalm.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre de la Fonction publique, songeant
à son collègue des Affaires municipales, attend-il que son
collègue des Affaires municipales ait eu des en- tretiens avec le
gouvernement central pour disposer des voitures?
M. GARNEAU: Comme la voiture n'appartient pas à une
municipalité, je ne vois pas en quoi cela intervient dans le sujet.
M. L'ALLIER: M. le Président, je pense qu'on s'éloigne du
sujet.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, non, ce n'est pas tout à fait dans
le sujet.
M. LE PRESIDENT: Je l'ai pris avec le sourire. Est-ce qu'on adopte
l'article 6? Adopté?
UNE VOIX: Oui.
Traitement électronique des
données
M. LE PRESIDENT: L'article 6 est adopté. L'article 7 est celui du
traitement électronique des données; il y a là une
réduction de $21,000, pour établir le solde à
$525,000.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, il y a peut-être une
réduction de $21,000, mais il y a, par rapport à l'année
précédente, une augmentation impressionnante. Est-ce que le
ministre peut nous expliquer pour quelles raisons les crédits passent de
$204,000 à $546,000, moins les $21,000.?
M. GARNEAU: Je l'ai mentionné au cours des réunions
précédentes, nous voulons accélérer le processus
d'implantation du rapport Urwick-Currie, ce qui implique la codification des
dossiers des fonctionnaires du gouvernement pour fin mécanographique
de tous les employés ce qui signifie un travail
considérable. Il y a au-delà de 45,000 dossiers à
codifier, c'est-à-dire les cartes à perforer pour inscrire,
suivant les techniques de la mécanographie, tous les renseignements
nécessaires pour tenir à jour le dossier complet, de chacun des
employés du gouvernement dans le cerveau électronique...
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que, présentement, vous avez toutes
ces données dans les dossiers des employés?
M. GARNEAU: Ces données sont compilées pour une partie
importante du personnel. Le processus va se poursuivre tout au cours de
l'année. C'est pourquoi nous demandons les crédits pour permettre
la perforation des cartes ainsi que leur traitement au centre de traitement
électronique des données, au ministère des Finances.
Alors, dans le budget de $525,000, il y a une charge qui provient du
ministère des Finances pour traiter ces cartes perforées et un
montant de $200,000 prévu pour perforer les cartes. Il y a des contrats
qui peuvent être donnés à l'extérieur, parce qu'il
ne serait pas sage
d'employer des perforatrices pour faire un travail qui se fait sur une
base occasionnelle de 3, 4, 5 ou 6 mois. Il y en aura une partie qui sera faite
certainement à l'extérieur et l'autre par le centre de traitement
électronique des données, lorsqu'il y aura des perforatrices qui
pourront disposer de temps. Nous lui passerons à ce moment-là des
commandes. C'est l'ensemble du travail, auquel il faut ajouter également
un montant de $60,000 que nous avons prévu pour fin de
négociations. Le député de Montcalm, qui a
travaillé dans ce domaine au cours de l'an dernier, est au courant de la
façon qu'on utilise ces passes mécanographiques, en ce sens que
nous faisons des simulations d'augmentation de traitement pour voir ce que cela
représente en cents ou dollars.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est du vol simulé.
M. GARNEAU: Comprenez, si l'on veut savoir exactement ce que coûte
une offre patronale, il faut en faire l'évaluation et cela implique du
travail mécanographique. Cette année, le montant est assez
élevé, étant donné les négociations qui
auront lieu. Nous avons prévu $60,000, ce qui totalise $525,000.
M. MASSE (Montcalm): M. le ministre nous a dit tout à l'heure
qu'il veut accélérer la mise sur pied de ce système et,
par contre, il impose une coupure au budget présenté. Pour quelle
raison?
M. GARNEAU: C'est une évalution des dépenses. Il faut bien
comprendre que le nouveau gouvernement est entré en fonction le 12 mai.
Un changement de pouvoir, d'équipe gouvernementale a amené des
retards de deux ou trois semaines. Je pense qu'il y a des possibilités
également, dans l'ensemble, de pouvoir réaliser le programme avec
une coupure de $21,000 sans l'affecter sensiblement.
M. MASSE (Montcalm): La réponse du ministre m'oblige à
conclure que la coupure, de deux choses l'une: ou bien elle est arbitraire ou
elle est due au retard du nouveau gouvernement à mettre sur pied le
système.
M. GARNEAU: Non, j'ai dit qu'elle était due à une plus
grande efficacité que nous voulions apporter dans l'administration de ce
service-là.
M. MASSE (Montcalm): Due à quoi?
M. GARNEAU: A une meilleure équipe gouvernementale.
M. MASSE (Montcalm): A une équipe gouvernementale qui met du
temps à mettre sur pied le système mais ça ne nous
explique pas pourquoi une coupure: ou elle est arbitraire, c'est-à-dire
à vue de nez qu'on coupe $21,000 pour satisfaire un arrangement
budgétaire ou on est aussi bien d'avouer que c'est dû au fait
qu'il y a eu des retards...
M. GARNEAU: Parce que les crédits ont été
préparés par mon prédécesseur, le programme n'avait
pas connu aucune expérimentation. Maintenant, nous pouvons savoir avec
beaucoup plus de précision nous sommes passé la mi-juin
nous savons exactement ce que coûtera l'ensemble de
l'opération, alors qu'autrefois cela avait été une
prévision nécessairement arbitraire que je comprends bien, mais
c'était quand même une première tentative.
M. MASSE (Montcalm): Alors, si vous le savez exactement, est-ce que vous
pouvez nous expliquer pourquoi vous diminuez de $21,000?
M. GARNEAU: J'ai mentionné tout à l'heure les trois
articles pour l'ensemble des $525,000, il y a la perforation des cartes, le
traitement électronique des données, ainsi que la simulation.
M. MASSE (Montcalm): Alors, la diminution?
M. GARNEAU: La diminution est venue sur l'ensemble du budget et nous
l'avons répartie...
M. MASSE (Montcalm): Comment est la répartition à ces
trois articles?
M. GARNEAU: Nous l'avons répartie sur l'ensemble des trois
articles?
M. MASSE (Montcalm): Mais, comment avez-vous fait votre
évaluation si vous savez exactement... c'est $7,000 par article?
M. GARNEAU: Cela a été distribué sur deux articles
parce que, sur le troisième article de $60,000, nous croyons qu'il y a
impossibilité de diminuer ce montant-là étant donné
l'importance que cela revêt dans les négociations collectives.
M. MASSE (Montcalm): Quelle est votre proportion de coupure? La
moitié?
M. GARNEAU: C'est distribué à moitié sur les deux
articles.
M. MASSE (Montcalm): Quels sont les budgets de ces deux articles?
M. GARNEAU: Nous en avons fait une subdivision pour des fins
administratives. Il y avait $465,000 et c'est nous qui en avons fait une
subdivision pour fins administratives entre l'utilisation du traitement
électronique des données
et les effectifs, la perforation, la codification. En somme, lorsque
nous avons fait la coupure, nous l'avons faite sur ces deux articles-là
et, lorsque nous avons redistribué après une analyse plus
serrée des coûts de chacun des deux articles, cela a fait que dans
le premier il y avait $265,000 et dans le deuxième, $200,000.
M. MASSE (Montcalm): On pourrait peut-être demander l'ajournement,
M. le Président, pour revenir à cette question-là.
M. LE PRESIDENT: La séance est suspendue, messieurs, à 3
heures. Même endroit. Le président remarque avant de vous laisser
qu'il y a progrès notable quant à l'accélération
des travaux de la commission.
Reprise de la séance à 15 h 2
M. BIENVENUE (Président de la Commission permanente de la
Fonction publique): Messieurs, nous reprenons la discussion à l'article
7. C'est là que nous avions suspendue.
M. MASSE (Montcalm): Le ministre était en train de nous expliquer
comment il avait coupé $21,000 dans deux points de cet article, au
programme de trois points, sur les $21,000.
M. GARNEAU: Comme je l'ai mentionné je vais reprendre ce
que j'ai dit ce matin sur les trois points du programme, il y en a un
qui n'a pas été touché, celui que l'on appelle les
diverses phases pour évaluer l'importance des augmentations de salaire,
les travaux mécaniques qui se font, pour évaluer la somme que
représente, comme masse salariale, une augmentation d'un cent l'heure.
Alors, ce programme-là n'a pas été touché et les
$21,000 ont été divisés, la coupure a été
divisée, entre le traitement électronique des données,
c'est-à-dire les passes que nous allons faire de ce côté
pour la gestion intégrée du personnel de même que pour la
codification, la perforation des cartes. Cela a été
réparti sur les deux montants qui totalisent maintenant $465,000.
M. MASSE (Montcalm): Si j'ai compris, ce matin, l'ensemble du programme
est sous la direction du ministère des Finances ou du ministère
de la Fonction publique?
M. GARNEAU: Les travaux se font par le centre de traitement
électronique des données et nous faisons des commandes au
ministère des Finances qui nous charge ensuite les frais, suivant les
horaires, de $75 l'heure pour ce qu'on appelle le petit cerveau
électronique, le petit ordinateur, et $125 pour le gros.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez dit, ce matin, M. le ministre, que
certains de ces travaux dits de traitements électroniques des
données, seraient faits par des sociétés
extérieures au gouvernement?
M. GARNEAU: J'ai souligné que c'est un travail assez
considérable et que c'était assez difficile d'engager d'une
façon permanente des jeunes filles pour perforer toutes ces cartes dans
la mesure où le centre du traitement électronique des
données pourrait consacrer du personnel qui serait occupé
à ces travaux-là, il faudrait donner une partie à contrats
à des agences de l'extérieur qui se spécialisent dans ce
domaine.
M. HARVEY: Vous avez dit qu'occasionnellement on aurait recours
à...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je ne vou-
drais pas qu'un autre député interprète ce que j'ai
dit. Je sais ordinairement ce que je dis.
M. HARVEY (Chauveau): Je dis à M. le ministre qu'il va plus loin
que votre pensée. Parce que vous n'aviez pas même à dire
à qui on va le donner, pourquoi on le donne, quel montant, etc. On ne
joue pas à la mère, au fond...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ma pensée allait se poursuivre.
J'allais exprimer la suite de ma pensée. Je demandais,
premièrement, si le ministère avait l'intention de confier ce
travail à des sociétés extérieures au gouvernement.
Voilà que le ministre me dit que oui.
M. HARVEY (Chauveau): C'est ce que...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je lui demande maintenant quelle partie de ce
travail pourra être confiée et combien d'argent cela pourra-t-il
représenter?
M. GARNEAU: Cela dépendra de la disponibilité du centre de
traitement électronique des données. C'est assez difficile de
prévoir, maintenant, quelle sera la proportion que l'on sera
obligé de faire exécuter à l'extérieur. C'est selon
la quantité de demandes de productions au centre de traitement
électronique des données.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quelles sont les sociétés
auxquelles vous croyez éventuellement confier ce travail?
M. HARVEY (Chauveau): M. le Président, le député de
Chicoutimi voudrait avoir des noms?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le député de Chicoutimi, M. le
Président, veut savoir tout ce qui est pertinent à l'utilisation
des deniers publics comme l'exigent la loi et le mandat qu'il a
reçu.
M. GARNEAU: En fait, il y a des bureaux spécialisés... On
va me transmettre les noms...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que ce sont des sociétés
du Québec ou de l'extérieur du Québec?
M. GARNEAU: Je pense que c'est la Société IBM...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si c'est la Société IBM, est-ce
qu'elle fera faire le travail au Québec ou à l'extérieur
du Québec?
M. GARNEAU: Ce serait à Québec même. Je ne vois pas
quelle serait la possibilité d'aller faire exécuter le travail en
Ontario.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien, pas nécessairement, parce que
cela se fait souvent.
M. GARNEAU: A Québec...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous affirmez que cela se fera à
Québec. Au Québec et même à Québec.
M. GARNEAU: Au Québec, à Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, nous en prenons note, pour
l'avenir.
M. GARNEAU: II est difficile de prévoir le montant, comme je l'ai
dit tout à l'heure.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, oui, je comprends.
M. MASSE (Montcalm): Comment en êtes-vous venus à
déterminer telle firme plutôt que telle autre?
M. GARNEAU: II n'y a pas eu de contrats de donnés encore. Lorsque
le moment sera venu, j'imagine qu'il y aura des suggestions qui seront
faites.
M. MASSE (Montcalm): C'est-à-dire qu'il n'y a pas eu de contrats
de donnés, mais vous savez à l'avance que le contrat sera
donné à IBM.
M. GARNEAU: Vu que vous demandez le nom des compagnies qui sont
susceptibles de le faire... Il y a certainement la société IBM.
Il y a aussi d'autres bureaux. Je pourrais bien vous dire lesquels. Il y a une
maison Biro à Québec et d'autres qu'il est inutile
d'énumérer.
M. MASSE (Montcalm): Ce ne sera pas nécessairement IBM.
M. GARNEAU: Cela peut être IBM...
M. MASSE (Montcalm ): Donc, vous ne savez pas, au fond, si les travaux
seront exécutés dans le Québec ou à
l'extérieur.
M. GARNEAU: Bien, je dis que c'est la société IBM.
M. MASSE (Montcalm): C'est la société IBM. Vous ne pouvez
pas savoir si ça va être IBM, il n'y a pas eu de demandes
encore.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II n'a pas été confirmé
que...
M. GARNEAU: Vous commencez par me demander s'il y aura des contrats
à l'extérieur. Je vous dis oui, si le centre de traitement
électronique des données ne peut pas suffire à la
tâche. Et, à ce moment-là, cela devient des questions
hypothétiques. J'ai quand même voulu vous donner des
indications.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, M. le
Président, ce ne sont pas des questions hypothétiques.
M. MASSE (Montcalm): Vous avez clairement laissé entendre qu'il y
aurait des contrats à l'extérieur.
M. GARNEAU: Bien oui!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez dit que et j'y reviens
éventuellement et je n'exige pas du ministre qu'il se commette
là-dessus il y aurait des travaux qui seraient
exécutés à l'extérieur du gouvernement, soit par
des sociétés extérieures au gouvernement. A une question
très précise que j'ai posée au ministre, il m'a dit que ce
serait très probablement la société IBM et que, d'autre
part, ces travaux seraient exécutés par ladite
société au Québec, par des employés d'IBM
travaillant au Québec. C'est bien ce qu'a déclaré le
ministre. J'ai dit que nous en prenions note, afin de pouvoir vérifier
éventuellement, lorsque ces travaux seront exécutés, si on
a utilisé de la main-d'oeuvre du Québec ou si on a eu recours
à de la main-d'oeuvre de l'extérieur.
M. GARNEAU: Je n'ai rien à ajouter, M. le Président.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce qu'il y aura un appel d'offres par le
ministère? Est-ce qu'il aura appel d'offres ou n'y aura-t-il pas appel
d'offres?
M. GARNEAU: La procédure suivie d'habitude est celle du centre de
traitement électronique des donnés qui suggère de
procéder par telle maison. Je ne sais pas s'il y aura des appels
d'offres, oui ou non. Est-ce que c'est la coutume?
M. MASSE (Montcalm): Ce sont quand même des contrats
importants.
M. GARNEAU: On ne sait pas l'importance des contrats qu'il y aura.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce qu'il y aura des soumissions publiques?
M. L'ALLIER: Le centre de traitement électronique des
données dépend du ministère des Finances. On pourrait
peut-être poser la question au moment des questions au ministre des
Finances.
M. MASSE (Montcalm): Je pense que c'est une façon très
détournée de ne pas régler le problème.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'invoque le règlement, M. le
Président. Mon collègue vient de poser une question très
précise. D a demandé s'il y aurait appel d'offres ou non. Que le
coût de ces travaux soit plus tard imputé au ministère des
Finances ne change rien au problème, puisque nous l'avons ici à
l'article 7. Nous avons posé une question au ministre pour savoir s'il y
aurait des appels d'offres ou non, étant donné l'importance de
ces travaux.
M. L'ALLIER: M. le Président, sur ce point, la question a
été posée. Le coût est imputé effectivement
au ministère de la Fonction publique. Mais la procédure qui
consistera en ce que ce sera telle ou telle compagnie est régie par le
ministère des Finances. La question porte sur la procédure
d'allocation d'un éventuel contrat, et je maintiens que c'est une
question qui doit être étudiée au moment où l'on
discutera les crédits du ministère des Finances.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Absolument pas. Le député n'a
pas l'air de se rendre compte qu'il est à la Commission de la Fonction
publique. Or on nous demande de voter un montant d'argent X pour le traitement
électronique des données et on nous dit que des contrats seront
éventuellement accordés à des sociétés de
l'extérieur, c'est-à-dire des gens en dehors du gouvernement.
Nous avons le droit de savoir si on procédera par appel d'offres ou non,
peu importe qui paiera la note à la fin.
M. HARVEY (Chauveau): M. le Président, la question est quand
même hypothétique, puisqu'on dit que, généralement,
ce sera notre centre de données qui produira les réponses qu'on
veut avoir. S'il dépasse, disons, la production à laquelle on ne
peut répondre, à ce moment-là, on ira. Est-ce qu'on doit
donc se prononcer sur une hypothèse, éventuellement?
M. LE PRESIDENT: Je comprends que la question comporte une partie
hypothétique. Il s'en est posé à ce jour devant la
commission. Face à une question hypothétique, le ministre peut
répondre ou ne pas répondre, suivant qu'il le sait ou l'ignore.
La question lui est posée à lui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, si vous le permettez,
lorsqu'on examine un budget, il n'y a pas de question hypothétique. Il
peut y avoir un certain éventail de possibilités, un choix. Il
reste qu'à partir du moment où on indique que des travaux seront
confiés à des sociétés qui ne sont pas celles du
gouvernement, on a quand même le droit de s'enquérir,. On doit
pouvoir savoir si on procédera selon la procédure des appels
d'offres ou si on accordera ces contrats à des sociétés
que l'on aura choisies et qui auront été désignées,
soit par le ministère des Finances ou même par l'organisme qui
s'occupe du traitement électronique des données. C'est la raison
pour laquelle nous avons demandé au ministre si on procéderait
par appel d'offres ou non.
M. LE PRESIDENT: La partie hypothétique à laquelle je fais
allusion est la suivante: c'est qu'à tort ou à raison, j'ai cru
comprendre des propos du ministre que des compagnies ou des entreprises
privées apparaîtraient au tableau, que leurs services seraient
requis si - c'est là que je vois le si - le gouvernement ne suffit pas
à la tâche. C'est là que j'ai relevé une
hypothèse. Il appartient évidemment au ministre et non à
moi de répondre à ça.
M. GARNEAU: II y a une réponse pour couper court à
ça. Il est bien difficile pour moi de pouvoir répondre
précisément, en ce sens que, comme je ne sais pas la partie qui
devra être confiée à l'extérieur, si c'est un
contrat de $2,000, $3,000, $5,000 $10,000, $15,000 ou $20,000, c'est selon
l'ampleur du contrat qu'on suivra les normes établies par le Conseil de
la trésorerie. C'est pourquoi je ne saurais répondre
précisément à cette question.
M. MASSE (Montcalm): Le ministre peut-il nous donner l'assurance que, si
les contrats dépassent un montant de $10,000, il y aura soumissions
publiques?
M. GARNEAU: Je répondrai là-dessus qu'on suivra les
règles établies par la Trésorerie. Dans ce
domaine-là, que je ne connais pas parfaitement, il y a quand même
une réglementation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais vous siégez au Conseil de la
trésorerie?
M. MASSE (Montcalm): Mais vous devriez connaître ça,
étant donné qu'on nous a assuré que vous étiez au
Conseil de la trésorerie?
M. GARNEAU: Mais oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous ne connaissez pas le coût des
travaux des débats en cours?
M. GARNEAU: Vous m'avez posé la question tout à l'heure,
à une séance antérieure, sur les honoraires qui
étaient versés. Je ne sais pas s'il y a des tarifs précis
pour ce genre de travaux.
Je peux donner l'assurance au député que les
réglementations établies par la Trésorerie seront suivies,
selon l'ampleur du contrat et les normes établies à ce
conseil.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, c'est une
réponse qui ne nous satisfait pas. Nous nous rendons bien compte que le
ministre n'est pas capable d'en donner d'autres...
M. GARNEAU: Parce que je ne connais pas l'ampleur du contrat.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... En égard à sa
méconnaissance de ce poste qui fait partie du budget de son
ministère alors, quant à lui proposer l'adoption...
M. MASSE (Montcalm): Le ministre nous a dit que ces sommes d'argent
étaient nécessaires pour le programme se rapportant aux dossiers
de 40,000 ou de 41,000 fonctionnaires. Est-ce que le ministre de la Fonction
publique a l'intention d'étendre ce programme à d'autres corps de
fonctionnaires, à d'autres secteurs d'employés de la Fonction
publique, pour faire en sorte que l'Etat, qui est indirectement l'employeur de
250,000 personnes, ait de en main les données voulus pour établir
des politiques soit de perfectionnement, de relations de travail, ou
d'embauches pour l'ensemble du personnel de l'administration publique?
M. GARNEAU: Au sujet du ministère de la Fonction publique, cette
année, non.
M. MASSE (Montcalm): Le ministre a-t-il quand même l'intention
d'étendre ce programme-là à d'autres secteurs?
M. GARNEAU: C'est certainement une possibilité que nous allons
analyser avec attention parce que ce sont quand même des gens qui font
partie du secteur parapublic où le gouvernement investit des sommes
considérables. Eventuellement, il faudra certainement en venir
là, mais pour cette année, c'est non.
M. MASSE (Montcalm): D'accord.
M. LE PRESIDENT: D'autres membres de la commission ont-ils d'autres
questions ou si l'on adopte l'article 7? Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous adoptons l'article 7.
Programmes de perfectionnement
M. MASSE (Montcalm): L'article suivant: les programmes de
perfectionnement. Quels sont les programmes de perfectionnement du
ministère de la Fonction publique pour cette année?
M. GARNEAU: Le programme principal, qui est de l'ordre de $71,700, est
déjà en marche depuis avril. Cela comprend des sessions
d'étude formées de groupes de fonctionnaires qui vont être
dirigés par un animateur spécialisé dont les services ont
été retenus à cette fin. Il y aura deux séries de
sessions: l'une a eu lieu du 10 au 20 avril et une autre aura lieu
ultérieurement. Ces séances-là sont filmées et
l'Office du film va produire des documents audio-visuels qui seront par la
suite utilisés pour les autres programmes de formation.
C'est en quelque sorte le programme principal, $71,700; cela comprend la
conception et l'animation du programme, dont une partie a été
réalisée, $22,500 et des documents audiovisuels en collaboration
avec l'Office du film du Québec, pour $42,500. Il y aura 20 documents de
cinq minutes et sept de 15 minutes. Il y a ensuite les frais d'administration
du programme; il y a du matériel didactique qui a été
prévu pour $7,200. Ces $7,200 représentent une somme qui a
été diminuée, parce qu'en faisant une analyse un peu plus
poussée, nous nous sommes rendu compte que certains appareils qui
servent actuellement dans les programmes de formation de l'ODEQ pourront
être utilisés. H y a eu une coupure de l'ordre de $5,000 à
cet article, ce qui totalise actuellement $71,700.
M. MASSE (Montcalm): Le ministre a dit qu'il y avait de groupes. Quels
sont les groupes en question?
M. GARNEAU: C'est un choix... Les deux groupes ont été
formés, pour une moitié de gérants, de directeurs de
personnel et, pour l'autre moitié, du personnel de cadres. C'est en deux
sessions que l'on a fabriqué les documents en question.
M. MASSE (Montcalm): Comment ces groupes ont-ils été
choisis? Par concours ou...
M. GARNEAU: Le programme de formation est fait en vue de toutes les
parties de gérance. Cela a été un choix du
ministère et doit servir d'outil de travail par la suite. Tous les
fonctionnaires, les 2,000 personnes de cadres, vont passer par ce programme de
formation. Mais les deux premiers groupes servent à préparer les
documents audio-visuels qui devront servir pour l'ensemble des autres
fonctionnaires.
M. MASSE (Montcalm): Ces groupes-là, est-ce pour un
ministère ou deux en particulier, ou est-ce pour l'ensemble des
ministères?
M. GARNEAU: Un peu partout.
M. MASSE (Montcalm): Qui, au ministère de la Fonction publique, a
choisi ces gens pour le concours de perfectionnement?
M. GARNEAU: C'est le sous-ministre qui s'occupe de l'administration, M.
Raymond Con-ti.
M. MASSE (Montcalm): Selon quels critères ces gens-là
ont-ils été choisis plutôt que d'autres?
M. GARNEAU: Comme c'était de l'audiovisuel, je ne sais si on a
tenu compte de leur ancienneté.
M. MASSE (Montcalm): Je ne le sais pas. C'est pour cela que je le
demande.
M. GARNEAU: Comme tout le monde doit y passer, cela a été
fait arbitrairement, tout simplement...
M. MASSE (Montcalm): II est quand même surprenant qu'on n'ait pas
tenu compte du critère d'ancienneté. H est évident que si
l'on commence par les fonctionnaires les plus vieux, je crois que cela devient
une dépense inutile au point de vue de l'investissement. Je suis certain
que le ministère de la Fonction publique a des critères
rationnels. On n'a pas posé un geste semblable sans avoir pensé
à l'avenir du ministère et de la fonction publique. Je suis
convaincu qu'il y a certainement des critères et le ministre devrait
être au courant.
M. GARNEAU: Comme je l'ai mentionné tout à l'heure, la
première partie du programme a été faite avant que je sois
assermenté...
M. MASSE (Montcalm): Oui, mais c'est vous qui demandez ces
crédits.
M. GARNEAU: Oui, mais pour des choses...
M. MASSE (Montcalm): Vous devriez donc savoir pourquoi vous les
utilisez.
M. GARNEAU: ... qui ont déjà été
dépensées. Tout simplement, tout le monde doit y passer.
M. MASSE (Montcalm): Si cela a été dépensé,
il ne sert à rien de lever des impôts pour des choses qui ont
été faites. Je pense que c'est pour les crédits qui sont
en cours.
M. GARNEAU: Comment dites-vous cela, M. le député?
M. MASSE (Montcalm): Cela ne sert à rien de lever des
impôts pour des dépenses qui sont déjà faites.
M. GARNEAU: Les dépenses ne sont pas nécessairement
payées. Mais cela est en dehors de la discussion. H semblerait qu'il n'y
ait pas eu de concours...
M. MASSE (Montcalm): Pas de critères; on a procédé
comme cela.
M. GARNEAU: Comment dites-vous cela, M. le Président?
M. LE PRESIDENT: ... des candidats ont été choisis,
certainement.
M. MASSE (Montcalm): Je pense que si le ministre s'informe comme il le
faut auprès de
ses fonctionnaires, il y aurait certainement des critères ou des
raisons pour choisir une telle personne plutôt que telle autre. On n'a
pas choisi cela...
M. HARVEY (Chauveau): Cela dépend des critères
d'efficacité.
M. GARNEAU: Cela a été choisi suivant le jugement du
sous-ministre, qui a eu la responsabilité de faire ce choix.
M. MASSE (Montcalm): Je pense que vous ouvrez une porte très
large sur la responsabilité ministérielle, proportionnellement au
jugement du sous-ministre.
M. GARNEAU: Ce n'est pas une question de concours d'avancement, ou de
quoi que ce soit, c'est tout simplement une collaboration des...
M. MASSE (Montcalm): Quand je pense que, indépendamment de cela,
ce sont des deniers publics et, face aux deniers publics, l'ensemble des
serviteurs de l'Etat doivent avoir une chance égale.
M. GARNEAU: Vous voulez dire que tout le monde aurait dû
être filmé!
M. MASSE (Montcalm): Non. Je pense que chacun doit avoir une chance
égale. A ce compte-là, je ne vois pas pourquoi certains
fonctionnaires ont été privés des avantages d'un plan de
perfectionnement, alors que d'autres en ont profité, sans qu'il n'y ait
eu, pour autant, des critères de base dans la détermination
desdits fonctionnaires.
M. GARNEAU: Je n'ai pas d'autres raisons à ajouter, M. le
Président.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre peut assurer la commission
qu'il va s'informer et les apprendre, les raisons?
M. GARNEAU: Ce serait une satisfaction après coup? Les films ont
déjà été faits, M. le Président.
M. MASSE (Montcalm): II est quand même assez difficile pour nous
d'autoriser des levées d'impôts pour le ministère de la
Fonction publique, quand le ministre ne sait même pas pourquoi ces
fonds-là sont levés. Quelle utilisation il va en faire...
M. GARNEAU: II y a une différence entre savoir pourquoi des fonds
ont été levés et savoir pourquoi c'est M. Untel ou un
autre qui a été appelé à être
filmé.
M. MASSE (Montcalm): Je pense que cela fait partie du programme que
d'avoir des critères de choix.
M. LE PRESIDENT: J'ai compris que le ministre savait qui, mais non
pourquoi.
M. MASSE (Montcalm): Je pense que cela devient quand même un
domaine sérieux que d'être responsable d'un plan de
perfectionnement et de ne pas savoir pourquoi on perfectionne tel ou tel groupe
plutôt que tel ou tel autre.
M. GARNEAU: J'ai répondu tout à l'heure, au
député de Montcalm, que tous ceux qui font partie des personnels
de cadre doivent y passer.
M. MASSE (Montcalm): Combien y a-t-il de fonctionnaires dans ce
plan-là?
M. GARNEAU: A peu près 2,000.
M. MASSE (Montcalm): II y en a 2,000 et combien y a-t-il de
fonctionnaires? 41,000. Vous ne pensez pas que ce serait une chance à
donner aux autres, qui ne sont pas là-dedans, qui vont attendre pendant
X années, de savoir pour quelle raison ils n'ont pas été
choisis?
M. GARNEAU: C'est un programme de formation pour ce que l'on appelle le
personnel d'encadrement. Ce n'est pas pour tous les fonctionnaires.
M. MASSE (Montcalm): Je vois fort bien que c'est un programme de
perfectionnement. C'est inscrit: Programme de perfectionnement. Alors, je pense
qu'en général ce doit être un programme de
perfectionnement. Mais, en particulier, vers qui est-il destiné?
M. GARNEAU: Vers le personnel d'encadrement.
M. MASSE (Montcalm): Combien y a-t-il de personnes dans le personnel
d'encadrement?
M. GARNEAU: Environ 2,000;
M. MASSE (Montcalm): Dans tout l'état. Alors, il n'y a pas eu de
choix, vous avez pris les 2,000.
M. GARNEAU: Non. Ce que j'essaie d'expliquer au député de
Montcalm, s'il veut écouter une minute, c'est que cela aurait
été extrêmement dispendieux et c'est là
l'esprit dans lequel le programme a été conçu de
faire passer tous les fonctionnaires de l'Etat par groupes de vingt ou
vingt-cinq. Parce que c'est par petits groupes que l'on peut retirer le
meilleur rendement de ces cours-là. On a pris deux groupes choisis
suivant des critères de bon jugement de la personne responsable du
programme, M.
Conti, et on a décidé de filmer ces sessions
d'étude puis d'utiliser les films pour les 1,960 autres fonctionnaires
qui font partie de ce personnel d'encadrement. Alors, les deux sessions de
vingt fonctionnaires, comme je l'ai dit, ont servi, en fait, à
bâtir des documents audiovisuels qui seront utilisés pour la
formation du reste du personnel d'encadrement.
M. MASSE (Montcalm): Mais vous ne savez pas selon quels critères
ils ont été choisis. C'est-à-dire que vous ne savez pas si
ce sont des cadres supérieurs de tempérament moyen pour
devenir une bonne norme pour la formation de l'ensemble des autres
fonctionnaires ou des cadres supérieurs, de sorte qu'ils
défavoriseraient, psychologiquement, les autres fonctionnaires qui vont
regarder ces films-là, en se disant qu'ils ne seront jamais capables
d'être aussi bons fonctionnaires. Il doit y avoir quand même des
raisons.
M. GARNEAU: M. le Président, je n'ai rien à ajouter.
M. MASSE (Montcalm): Alors, n'ayant rien à ajouter,
j'espère, au moins, que le ministre profitera des heures qui vont suivre
pour travailler avec ses fonctionnaires afin d'apprendre les raisons pour
lesquelles on a mis de l'avant un plan de perfectionnement, et d'en bien
surveiller l'avenir, pour que les deniers publics soient utilisés de
façon efficace et rationnelle, tel que le préconise d'ailleurs le
gouvernement. A plusieurs reprises, il nous l'a dit, j'espère qu'il
prouvera que dans le plan de perfectionnement comme ailleurs, ses actions sont
à la hauteur de ses intentions en matière
d'efficacité.
M. GARNEAU: Elles les dépasseront souvent même, dans
certains cas.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, M. le Président...
M. MASSE (Montcalm): Ce n'est pas le cas jusqu'à maintenant,
disons.
M. GARNEAU: C'est l'opinion du député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): C'est celle que vous nous transmettez aussi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'ai écouté mon...
M. GARNEAU: C'est votre jugement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... collègue. Je m'étonne qu'on
n'ait pas procédé à partir de critères
définis, de normes bien définies, dans le choix des
fonctionnaires qui suivront ces cours. Est-ce qu'il y aura un document
émanant de la
Fonction publique ou du ministère de la Fonction publique,
indiquant que l'on a choisi telle ou telle personne pour telle ou telle raison?
Si on a choisi telle ou telle personne pour, au départ, suivre ces
cours, est-ce que l'on avait des visées d'avancement pour telle et telle
personne préférablement à d'autres? C'est important, ici,
de savoir s'il y a eu des critères qui ont présidé
à la sélection de ces fonctionnaires.
M. HARVEY (Chauveau): Une chose est certaine, M. le
Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je viens de poser une
question à mon collègue...
M. HARVEY (Chauveau): Oui, mais je voudrais donner une
précision...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... le ministre de la Fonction publique.
M. HARVEY (Chauveau): Je veux renchérir sur votre question,
monsieur.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je veux préciser.
M. HARVEY (Chauveau): Je vais renchérir sur cette question.
M. LE PRESIDENT: Auparavant, le ministre voulait-il répondre
à cette question?
M. GARNEAU: II n'y a rien à ajouter.
M. HARVEY (Chauveau): En fait, ç'a débuté le 10
avril. Il est clair que les meilleurs ont passé, parce que
c'était avant le 29, ceci pour répondre au député
de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela, M. le Président...
M. HARVEY (Chauveau): A ce moment-là, le critère est
sûrement valable.
H n'est pas mis en doute, c'est du passé pour nous.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est même pas une réponse de
Normand, c'est une réponse qui est insane, parce...
M. HARVEY (Chauveau): Ah bien, mon Dieu!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... que le problème est le
problème de l'avenir.
M. HARVEY (Chauveau): Voilà...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... un certain nombre X de
fonctionnaires...
M. HARVEY (Chauveau): Ce sont ceux qui viendront qui nous
intéressent.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je voudrais reprendre
la parole, si vous me permettez.
M. HARVEY (Chauveau): J'ai vu ça ce matin en Chambre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II y a un certain nombre de fonctionnaires qui
ont été choisis. Or, le ministre est incapable de nous dire quels
sont les critères qui ont présidé au choix desdits
fonctionnaires. Est-ce que la raison est qu'on veut faire avancer plus vite
certains fonctionnaires préférablement à d'autres ou si,
tout simplement, n'ayant pas de critères et ne s'étant pas
préoccupé d'en avoir, on a procédé de façon
purement arbitraire, au grand dam, évidemment, des autres fonctionnaires
qui auraient peut-être voulu se prévaloir des avantages d'un
semblable programme? C'est une question assez sérieuse, ça, M. le
Président, et qui pourrait nous indiquer dans quel sens
s'infléchit la politique de formation mise de l'avant par le ministre de
la Fonction publique.
M. GARNEAU: M. le Président, j'ai déjà
répondu. Cela a été une question de jugement de la part de
la personne responsable du programme.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui a exercé le jugement, selon quelles
normes et quels critères?
M. GARNEAU: Comme tout le monde devait y passer, il semble bien
que...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui a exercé ce jugement
discrétionnaire?
M. GARNEAU: C'est le sous-ministre responsable du programme, M.
Conti.
M. LE PRESIDENT: Monsieur Pearson.
M. PEARSON: Si vous me permettez, j'aurais une question à ce
sujet. Au sujet de ce programme, le monsieur qui est ici voudrait...
M. LE PRESIDENT: Veuillez vous approcher du micro.
M. PEARSON: Est-ce qu'il y a eu plusieurs fonctionnaires qui ont
été choisis avant et sous l'ancien gouvernement, parmi ces
fonctionnaires?
M. GARNEAU: La première partie du programme a été
faite pendant que mon prédécesseur était en fonction.
M. PEARSON: Les critères qui étaient valables avant
sont-ils les mêmes, se continuent-ils après? Est-ce qu'il y a une
différence dans ces deux cas?
M. GARNEAU: Je suis persuadé que mon prédécesseur,
pas plus que moi, n'entrera dans ces détails, parce que ç'a
été confié à un responsable administratif en qui
mon prédécesseur et moi-même avons confiance; c'est que
tout simplement le programme va se poursuivre. Je ne vois pas l'importance de
cette discussion.
M. PEARSON: Ce sont toujours les mêmes critères.
M. GARNEAU: Ce sont toujours les mêmes critères.
M. MASSE (Montcalm): Ce que le député ignore, c'est qu'on
n'est pas en mesure de juger de la valeur des critères, on les cherche
encore. Or, comme l'ancien ministre n'est pas là pour nous les
transmettre et qu'en principe le nouveau ministre est censé le savoir,
c'est à celui-là qu'on le demande.
M. GARNEAU: C'est une question de jugement, que voulez-vous que je vous
dise?
M. MASSE (Montcalm): Je voudrais bien que ce soit une question de
jugement, mais j'aimerais bien pouvoir juger ces fameux critères.
M. LE PRESIDENT: Vous permettrez, avec un sourire, de souligner la
présence de l'ancien ministre, mais uniquement à titre
d'invité dans nos galeries.
M. MASSE (Montcalm): Ne pouvant pas juger de la valeur des
critères, puisque le nouveau ministre semble les ignorer,
peut-être sait-il autre chose, le ministre, et il me permettra la
question suivante: Etant ministre de la Fonction publique, responsable de la
coordination des relations de travail avec les autres secteurs de
l'administration publique, il est également, par pouvoir ancillaire,
responsable jusqu'à un certain point, de la coordination des programmes
de perfectionnement dans les autres secteurs de l'administration publique. Je
n'oserais pas lui poser la question concernant les critères de choix
pour faire partie du programme de perfectionnement.
S'il les ignore dans son ministère, le ministre les ignore
certainement dans les autres secteurs de l'administration publique. Mais,
est-ce qu'il peut nous donner l'assurance qu'il y a une certaine relation, une
certaine continuité, une certaine analogie entre les programmes de
perfectionnement des employés directs du gouvernement et ceux qui
travaillent, ou oeuvrent, dans les autres secteurs de l'administration
publique?
M. GARNEAU: Vous parlez de quels autres secteurs de l'administration
publique?
M. MASSE (Montcalm): Les autres, entre vos $41,000 et vos $250,000. Que
ce soit ceux de la Régie des alcools, de l'Hydro-Québec ou des
enseignants, les employés des hôpitaux, ceux de la raffinerie de
betteraves à sucre, de Saint-Hilaire... Est-ce que je dois enseigner au
ministre l'ensemble des secteurs qui sont sous sa juridiction ou s'il
préfère se renseigner auprès de son sous-ministre?
M. GARNEAU: II n'y a pas de programme de formation dirigé par le
ministère de la Fonction publique dans les secteurs que vous appelez
parapublics je ne sais pas quel terme vous avez utilisé
hospitalier, raffinerie de betteraves,...
M. MASSE (Montcalm): Je crois que c'est par distraction que le ministre
me répond à une question que je n'ai pas posée, je ne lui
ai pas demandé s'il y avait...
M. GARNEAU: Je pensais que vous tiriez vous-même la
conclusion.
M. MASSE (Montcalm): ... il n'y a donc pas de coordination, il n'y a pas
de relations... Vous ne croyez pas, M. le ministre, que ce serait de bonne
efficacité et de gestion tout à fait normale, pour un ministre de
la Fonction publique, d'avoir une certaine coordination entre les programmes de
perfectionnement des fonctionnaires, à l'emploi de l'Etat, par rapport
à ceux qui sont à l'emploi des services publics, à
l'extérieur du gouvernement.
M. GARNEAU: Avant d'aller prêcher à l'extérieur,
nous allons d'abord consolider nos positions à l'intérieur du
secteur de l'administration publique, qui est placée directement sous
notre juridiction, et après, ce serait certainement une
possibilité et même une bonne chose que nous puissions regarder
dans les autres secteurs. Pour le moment, il n'y a rien.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, je ne demande pas au
ministre de prêcher, je lui demande d'agir. Or, il devrait savoir
qu'étant responsable de la coordination des relations de travail dans
les autres secteurs c'est pour cela que je pose une question à
son budget il devra négocier et il doit présentement
surveiller la marche des choses dans ce secteur-là et aussi donc les
programmes de perfectionnement. Car, s'il s'est donné la peine de lire
les conventions collectives dans les hôpitaux, chez les enseignants, il
aura remarqué facilement qu'il y a des clauses dans ces conventions
collectives qui touchent les programmes de perfectionnement. Il doit donc y
avoir, dans sa pensée, une certaine relation entre les programmes de
per- fectionnement qu'il offre aux employés des ministères, par
rapport à ceux qu'il offre, comme ministre de la Fonction publique, dans
les autres secteurs parapublics. Et je suis convaincu que si le ministre a lu
ces conventions collectives, cela lui a certainement sauté aux yeux et
il est capable de nous faire un exposé de principe concernant ces
choses.
M. GARNEAU: Comme il n'y a pas de programme prévu cette
année dans le budget du ministère à cette fin, je
préfère garder mes commentaires pour plus tard, lorsque nous
aurons quelque chose de précis à proposer.
M. MASSE (Montcalm): Vous me permettrez de conclure, M. le ministre, que
vous n'avez pas lu vos conventions collectives et que vous avez la
responsabilité de les administrer en les ignorant.
M. GARNEAU: Il n'y a aucune relation entre les deux et je dis que vous
n'avez aucune logique.
M. MASSE (Montcalm): Je note encore une fois...
M. GARNEAU: Notez, M. le Président.
M. MASSE (Montcalm): ... que l'efficacité maximale est
basée beaucoup plus sur l'ignorance que sur la
réalité.
M. GARNEAU: Il faut tout noter.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, à ces
considération, qui prouvent à l'évidence que le ministre
ne connaît ni sa loi, ni le ministère qu'il dirige, je voudrais
ajouter certaines autres questions concernant les gens qui vont s'occuper de ce
programme de perfectionnement. Il a parlé tout à l'heure
d'animateurs. S'agit-il de gens qui sont de la fonction publique,
c'est-à-dire des employés de l'Etat, ou de gens de
l'extérieur, et en quelle qualité agissent-ils comme
animateurs?
M. MASSE (Montcalm): Cela va moins vite dans les réponses qu'en
Thunderbird. Légalement, il n'en a pas, mais en pratique, il en a
une.
M. GARNEAU: On m'informe que la première session a
été dirigée par M. Guy Beau-grand-Champagne et que les
autres sessions seront dirigées par des fonctionnaires du
ministère.
M. MASSE (Montcalm): Quels fonctionnaires?
M. GARNEAU: M. Léon Girard, Gilbert
L'Heureux. Ils ont suivi la première étape, ils vont
diriger les gens du ministère.
M. MASSE (Montcalm): Ont-ils tous les deux la même
responsabilité dans le plan de perfectionnement ou s'ils ont des
responsabilités différentes?
M. GARNEAU: Ils le font conjointement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le ministre, nous ne sommes pas tellement
éclairés encore, mais quel est le contenu exact de ce programme
de perfectionnement, en quoi con-siste-t-il précisément, quelle
est la didactique employée, la méthodologie, etc?
Je voudrais avoir des détails sur la façon dont on
procède. Est-ce qu'il s'agit tout simplement de petites sessions
où on montre des films ou si c'est un cours intensif de formation?
M. MASSE (Montcalm): Je veux faire remarquer, M. le Président,
que ce n'est pas l'Opposition qui fait perdre du temps, c'est le ministre qui
prend du temps à répondre.
M. GARNEAU: On me transmet le programme de la première session
que je pourrais déposer et que les gens pourraient consulter.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre a l'intention de suivre des
cours de perfectionnement?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Substantiellement, pourriez-vous nous dire ce
qu'il y a dans ces documents que vous déposerez par la suite?
M. MASSE (Montcalm): C'est long, c'est long. Peut-être que...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... le ministre prend connaissance de ce
document pour la première fois.
M. GARNEAU: C'est un programme qui comme je l'ai mentionné
à la première session est très bien fait...
M. MASSE (Montcalm): II est fait de façon à faire en sorte
que les fonctionnaires soient mieux formés...
M. GARNEAU: ... et qui va être utilisé pour la
deuxième session. Ces cours étaient répartis en trois
modules que l'on appelle, une présentation générale, un
énoncé de synthèse et...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Portant sur quoi, cet énoncé de
synthèse?
M. GARNEAU: La présentation générale porte sur les
objectifs du déroulement de la session. Le deuxième comporte le
diagnostic des malaises, une discussion générale où chacun
mentionne les malaises qu'il perçoit et, deuxièmement,
l'identification des lacunes inventoriées par Urwick-Currie. La
troisième partie de ce premier module comporte un énoncé
et une synthèse des remèdes proposés, lois du
ministère et structures, coordination et communication des pratiques,
directives et procédés, délégation de
l'autorité et formation du personnel, utilisation des techniques,
revision globale des pratiques, traitement électronique des
transactions. Deuxième section...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, M. le Président, avant que
le ministre procède à l'autre partie, je veux lui faire observer
que la première partie est une partie dite diagnostique. Ce n'est pas
très clair dans notre esprit, je lui ai demandé quel était
le contenu précis de ces leçons qui sont données aux
fonctionnaires et qui visent, en somme, à porter un diagnostic sur
l'administration. Avant d'aborder la thérapeutique, nous voudrions
savoir ce qu'il y a dans le diagnostic, de quelle façon il est fait et
selon quels critères.
M. GARNEAU". Il est fait suivant les critères de l'animation
où les gens qui participent à une session collaborent à la
prise de conscience du problème et on la répartit en deux...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Cela, c'est du...
M. MASSE (Montcalm): Quelles sont les pratiques?
M. GARNEAU: Je vais laisser ça à mon
prédécesseur, c'est lui qui l'a conçu.
M. MASSE (Montcalm): Oui, mais c'est vous qui en avez
l'administration.
M. GARNEAU: C'est moi qui en ai l'administration.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'ancien ministre, lorsqu'il nous a soumis ce
programme, M. le Président, savait très bien de quoi il
retournait. Nous avons accepté sa proposition, parce qu'il nous a tout
donné en détail. Il a appuyé son plaidoyer de documents et
d'indications qui nous permettaient de l'autoriser à inscrire ce poste
au budget. Ce que nous donne actuellement le ministre est un document dont il
vient de prendre connaissance. Je voudrais savoir quel est le contenu, quelle
est la didactique employée, quelle est la méthodologie
employée?
M. GARNEAU: C'est la méthode dite de participation des gens qui
suivent des cours. On n'a pas voulu donner des cours; ç'a
été là l'esprit qui a animé le service, de ne pas
donner des
cours que l'on appelle théoriques mais de faire participer les
gens. C'est dans ce sens-là que la première partie est une prise
de conscience de la situation basée sur l'expérience personnelle
et sur les lacunes qui avaient été inventoriées par la
maison Urwick-Currie.
M. MASSE (Montcalm): Quelles étaient les lacunes
inventoriées?
M. GARNEAU: Je n'ai pas les détails.
M. L'ALLIER: M. le Président, on parle ici des méthodes
pédagogiques, de méthodes d'animation. L'animation, il ne me
semble pas que l'on sache ce que c'est, il ne semble pas que le
député de Chicoutimi et le député de Montcalm
sachent ce que c'est. Méthodes d'animation dans des cours de cette
nature, ça veut précisément dire que les gens
eux-mêmes qui sont là donnent la perception qu'ils ont eue
eux-mêmes de l'administration. A partir de là, on en déduit
un certain nombre de données qui font porter la deuxième partie,
qui donnent naissance à la deuxième partie. C'est une technique
pédagogique qui ne semble pas familière à nos
députés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous sommes, M. le Président,
très informés sur les méthodologies modernes et sur la
didactique moderne. Entre éducateurs de profession, je pense que mon
collègue, le ministre représentant le Parti
Québécois au sein du gouvernement, aurait peut-être
avantage à suivre mes cours et le ministre de la Fonction publique
également. Je lui demande quelles sont les méthodes, quel est le
contenu. Ce n'est pas tout de s'asseoir là et de parler et dire: Moi,
j'ai vu ci, moi j'ai vu ça. Quel est le rôle précis de
l'animateur dans ce programme et qui lui permet, avec l'aide de ceux qui
participent aux sessions, de porter une sorte de diagnostic, de faire un
disgnostic?
M. GARNEAU: L'animateur ne fait pas de diagnostic. L'animateur favorise
la discussion et aide à la prise de conscience pour que les gens
puissent réaliser eux-mêmes leurs difficultés dans
l'exercice de leur fonction. C'est cela qui est la fonction de l'animateur.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est du yoga gouvernemental.
M. GARNEAU: Ce sont des méthodes modernes qui ont
été utilisées pour permettre aux gens de mieux saisir
l'ampleur des problèmes auxquels ils font face chaque jour.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est la technique du zend.
M. GARNEAU: Je ne sais comment vous appelez cette formule-là,
mais moi, j'appelle cela la technique de l'animation.
M. MASSE (Montcalm): II y a des lacunes qui ont été
inventoriées. Puisque le programme est basé sur ces lacunes
à corriger, quelles sont les lacunes inventoriées? C'est à
la page 68 du rapport.
M. GARNEAU: C'est le rapport de 1967. Non, je pense que c'est la page
69.
M. MASSE (Montcalm): Je m'excuse. A vérifier, si vous pouvez le
lire un jour, vous le réaliserez peut-être.
M. GARNEAU: J'en avais lu une partie, parce que...
M. MASSE (Montcalm): Cela reste que si le programme est basé sur
les lacunes à corriger, il faudrait quand même les
connaître.
M. GARNEAU: Evidemment, pour cela, il faudrait déposer le rapport
en entier. On n'en a pas de copies.
M. MASSE (Montcalm): Je ne demande pas au ministre de déposer le
rapport, je demande au ministre de le lire.
M. GARNEAU: Je n'ai pas le rapport.
M. MASSE (Montcalm): Le déposer, c'est un geste, mais le lire,
c'est une connaissance...
M. GARNEAU: La deuxième partie du...
M. MASSE (Montcalm): Ce que je ne comprends pas, M. le ministre, c'est
que vous nous laissez entendre que le programme est basé sur les lacunes
que vous avez décelées ou que vous décèlerez
à la lecture du rapport Urwick-Currie. Par contre, vous prétendez
également que votre programme est basé sur l'animation,
c'est-à-dire sur une certaine méthodologie. Les fonctionnaires
eux-mêmes découvrent les lacunes. Pour quelle raison se servir de
cette méthode, si vous les avez, lesdites lacunes? Corrigez-les et tout
le monde sera heureux.
M. GARNEAU: Le député de Montcalm a changé un peu
le sens des propos que j'avais tenus jusqu'à maintenant. Ce n'est pas
une question de savoir si la direction du ministère est au courant de
toutes les difficultés que peuvent affronter les directeurs de personnel
et les autres cadres administratifs.
M. MASSE (Montcalm): Quand vous parlez de direction, vous excluez le
ministre? Vous aviez dit tout à l'heure que vous n'étiez pas au
courant.
M. GARNEAU: II s'agit en fait de demander ou de faire réaliser
aux gens qui suivent ces cours l'ampleur des problèmes qu'ils affrontent
chaque jour et de les faire bénéficier des expérien-
ces mutuelles l'un de l'autre. C'est cela, le principe de l'animation et
c'est cela la question que posait tout à l'heure le député
de Chicoutimi.
M. MASSE (Montcalm): Mais est-ce que le ministre va suivre ces cours
pour être au courant des lacunes? S'il n'a pas le temps de lire le
rapport, il pourra au moins suivre les cours. Cela lui permettra de tenter de
les corriger.
M. GARNEAU: Je suis toujours disposé à me perfectionner,
et comme il y a de la place pour le perfectionnement...
M. MASSE (Montcalm): Je souhaite énormément que ce
programme de perfectionnement serve également au ministre, parce que,
depuis quelques heures, il nous donne l'impression qu'il en a
énormément besoin.
M. GARNEAU: Evidemment, M. le Président, je pense bien qu'il
s'agit là de questions extrêmement complexes. Je ne connais pas
beaucoup de personnes qui pourraient citer de mémoire toutes les lacunes
qui peuvent avoir été inventoriées soit par les directeurs
de personnel, soit par les cadres administratifs, soit par la maison
Urwick-Currie. En fait, le programme est un programme d'animation, suivant les
techniques modernes de participation...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, le ministre emploie
des expressions qui portent à confusion. Il parle d'inventorier des
lacunes. Ce n'est pas inventorier des lacunes qui importe, c'est de les
déceler. C'est très différent, faire un inventaire. Si
vous dressez un inventaire et puis que cela reste là, mais vous
décelez des lacunes, et qu'après cela, vous apportez des
remèdes...
M. GARNEAU: C'est le député de Chicoutimi qui vient
d'utiliser le terme. Ce que j'ai dit, c'est qu'il s'agissait de...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez employé plusieurs fois le mot
"inventorier" Je me suis dit: II a appris un nouveau mot aujourd'hui.
M. GARNEAU: ... l'identification des lacunes inventoriées par la
maison Urwick-Currie. En fait, ce que j'ai dit et ce que je
répète je n'ai pas d'objection à
répéter une autre fois,-comme c'est le principe de l'animation et
de la participation, il s'agit que les gens, sous la direction de l'animateur,
puissent contribuer, participer même au contenu du cours. A ce
moment-là, ce n'est pas eux, ce ne sont pas les gens qui suivent le
cours qui font l'inventaire sur place mais qui rendent compte en partie de leur
expérience.
M. MASSE (Montcalm): Vous savez qu'au train où vont les choses,
il y a une lacune qu'il faudra corriger; c'est le manque de leadership du
ministre de la Fonction publique. Je pense que, parmi ses
responsabilités, c'est d'avoir ce leadership dans...
M. L'ALLIER: ... c'est à vous de les régler...
M. MASSE (Montcalm): ... l'administration publique. Je crois que, depuis
quelques minutes, il nous laisse clairement entendre qu'il manque de leadership
et j'espère qu'il va apprendre par le rapport Urwick-Currie que les
lacunes de l'administration sont une chose...
M. GARNEAU: Je connaissais mieux les lacunes de l'administration
précédente.
M. MASSE (Montcalm): ... cela en est une autre. Je suis fort heureux que
le ministre ne demande pas des crédits pour, lui personnellement, parce
qu'il serait difficile de les voter.
M. GARNEAU: M. le Président, je connaissais mieux les lacunes de
l'administration précédente que celles inventoriées par la
maison Urwick-Currie.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre a parlé tout à
l'heure d'animateurs qui, au départ, avaient été choisis
à l'extérieur. Il parle, maintenant, d'animateurs qui seront
choisis à l'intérieur des cadres des fonctionnaires de l'Etat.
Selon quels critères ces animateurs ont-ils été choisis?
Pour quelles raisons a-t-on choisi monsieur X plutôt que monsieur Y?
M. GARNEAU: Ls gens qui ont été affectés à
cette fonction vont travailler à la diffusion de ces programmes de
perfectionnement. Ils ont suivi, au départ, ces sessions, sous la
direction de M. Beaugrand-Champagne, un animateur connu et
réputé. Ils ont bénéficié de son
enseignement et ils sont en mesure d'en faire bénéficier les
autres par la suite.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais pourquoi avez-vous choisi ceux...
M. GARNEAU: Parce que ce sont des gens qui travaillent dans le
ministère et dont les fonctions consistent précisément
à travailler au perfectionnement du personnel dont on parle.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, est-ce que dans
l'ensemble de ce programme de perfectionnement il est prévu que des
fonctionnaires de la Fonction publique pourront bénéficier des
avantages de ce programme, au cours des prochains mois ou des prochaines
semaines?
M. GARNEAU: Comme je l'ai mentionné tout à l'heure, c'est
tout le personnel d'encadrement qui, au cours des mois à venir, vont
bénéficier de ces cours.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La semaine passée, vous nous avez
répondu, à une question qui avait trait à ce
problème des honoraires il avait été question de
perfectionnement, etc. et vous avez dit, à ce moment-là,
qu'il n'y avait personne dans la Fonction publique actuellement en stage de
perfectionnement. Comment conciliez-vous l'affirmation de la semaine
dernière et celle d'aujourd'hui?
M. GARNEAU: Nous avons parlé, la semaine dernière, du
programme de perfectionnement dispensé dans le cadre de l'ODEQ, qui est
un programme bien précis. C'est de cela que nous avions parlé.
Nous n'avions pas abordé l'ensemble du programme de perfectionnement
pour tous les fonctionnaires de cadre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, oui, que ce soit un perfectionnement
d'une nature ou de l'autre, il reste que c'est du perfectionnement. Donc,
l'affirmation que vous avez faite l'autre jour ne tenait pas compte de ce
poste.
M. GARNEAU: Quelle affirmation?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A savoir qu'il n'y avait personne dans la
Fonction publique qui suivait des cours de perfectionnement.
M. GARNEAU: Non, c'est le...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est le ministre qui nous a
suggéré ça, l'autre jour.
M. GARNEAU: C'est le député de Chicoutimi qui vient de
dire ça. Je n'ai certainement pas mentionné qu'aucune personne de
la Fonction publique ne suivait des cours de perfectionnement.
M. MASSE (Montcalm): Cela a été un oubli de la part du
ministre.
M. GARNEAU: C'est peut-être un oubli de la part du
député de Montcam.
M. MASSE (Montcalm): Les notes sont là, si vous voulez les lire,
vous pourrez les consulter. Cela va vous faire beaucoup de choses à
lire...
M. GARNEAU: Oui, oui, je vais les lire.
M. MASSE (Montcalm): ... je pense que vous allez être
occupé pour une partie de l'année. Cela va permettre aux
fonctionnaires d'oeuvrer en toute liberté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sans pression politique.
M. MASSE (Montcalm): Sans pression politique, c'est ce que je veux dire.
Est-ce que les syndicats participent à ce programme de
perfectionnement?
M. GARNEAU: II y a des comités consultatifs formés avec
chaque syndicat de professionnels qui participe à
l'élaboration...
M. MASSE (Montcalm): Cela fait une longue consultation pour une si
courte réponse. Est-ce que le ministère de l'Education, lui, est
intéressé à ces programmes de perfectionnement?
M. GARNEAU: Le ministère de l'Education participe à des
programmes de formation de personnel en octroyant des bourses à des
fonctionnaires qui suivent des cours du soir. Mais il n'est pas directement
intéressé à ces programmes.
M. MASSE (Montcalm): Pour quelles raisons le ministère de
l'Education qui a une responsabilité de formation des adultes
dans l'ensemble des entreprises est-il exclu par le ministère de
la Fonction publique comme participant à ce programme particulier?
M. GARNEAU: Cela a été conçu dans un cadre bien
précis, celui du fonctionnarisme, et la responsabilité en est
assumée par le ministère de la Fonction publique.
M. MASSE (Montcalm): Mais vous ne croyez pas, M. le ministre, que si les
entreprises privées avaient une réponse comme la vôtre,
l'éducation pour les adultes serait drôlement diminuée au
Québec?
M. GARNEAU: Je m'excuse, mais je n'ai pas saisi le début de votre
question?
M. MASSE (Montcalm): Vous ne croyez pas que si les responsables de
l'entreprise privée avaient une réponse comme la vôtre,
l'éducation pour les adultes serait drôlement diminuée au
Québec?
M. GARNEAU: H n'y a rien qui empêche les fonctionnaires de suivre
des cours du soir. A ce moment-là, le ministère de l'Education
intervient pour octroyer des bourses d'étude, mais c'est là
que...
M. MASSE (Montcalm): Le ministre sait fort bien que beaucoup de cours de
recyclage parce que, jusqu'à un certain point c'en est un
dans les entreprises, dans certaines entreprises publiques et entreprises
privées, sont faits en collaboration avec le ministère de
l'Education. Cette exclusion du ministère de la Fonction publique
est-elle un geste de blâme ou un geste de mésentente avec son
collègue de l'Education?
M. GARNEAU: J'ai répondu tout à l'heure. Comme il
s'agissait d'un programme bien précis, la direction en est
assumée par le ministère de la Fonction publique. Il n'y a pas de
chicane ou de démission.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre croit que chez Canadair,
Vickers ou d'autres corporations privées, on fait des programmes
généraux dans ces industries par rapport au programme
précis que vous avez dans le vôtre?
M. GARNEAU: Si je me réfère à une entreprise de
chez nous, l'Assurance-vie Desjardins, elle a de ces genres de programmes qui
se comparent...
M. MASSE (Montcalm): Est-ce en collaboration avec le ministère de
l'Education?
M. GARNEAU: Non, non. Ce sont des programmes mis sur pied par le
mouvement Desjardins et qui sont faits dans ce cadre-là, conçus
selon la même méthode d'enseignement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En collaboration avec les universités,
donc au niveau supérieur de l'éducation.
M. GARNEAU : Ils sont faits pour le personnel d'administration du
mouvement Desjardins. Ces cours sont donnés par des personnes dont le
mouvement Desjardins retient les services.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas la même chose...
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre a...
M. GARNEAU: Non, non, non.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre a l'intention de consulter
les dirigeants de l'Ecole nationale d'Administration...
M. GARNEAU: Non, non pas celui-là.
M. MASSE (Montcalm): ... pour la mise en pratique de son programme de
perfectionnement?
M. GARNEAU: Je m'excuse, le député de Chicoutimi me
parlait et je n'ai pas saisi le début de la question.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre a l'intention de la
consulter ou de travailler en relation très étroite avec l'Ecole
nationale d'Administration pour la mise en pratique de son programme?
M. GARNEAU: L'Ecole nationale d'administration publique du
Québec, qui est reliée à...
M. MASSE (Montcalm): Oui, ça on sait tout ça.
M. GARNEAU: ... l'Université du Québec a son propre
programme...
M. MASSE (Montcalm): Mais la relation...
M. GARNEAU: ... c'est-à-dire qu'il n'est pas
intégré directement à celui dont on parle
actuellement.
M. MASSE (Montcalm): Pour quelle raison le ministre ne se sert-il pas de
cet instrument qui a été mis sur pied et qui doit oeuvrer
très étroitement avec le ministère de la Fonction publique
pour son programme de perfectionnement?
M. GARNEAU: L'Ecole nationale d'Administration publique doit fonctionner
à partir de l'automne et elle aura des fonctionnaires qui vont suivre
des cours. Mais vous comprendrez que l'Ecole nationale d'Administration
publique, dont la création est relativement récente,
n'était pas en mesure à ce moment-ci de mettre sur pied,
dès le départ, quelques mois seulement après sa formation,
des stages de perfectionnement du genre.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre nous laisse entendre par sa
réponse, compte tenu du fait que les deux organismes ont
été créés pratiquement en même temps, que son
ministère est plus rapide que l'Ecole nationale d'Administration?
M. GARNEAU: L'Ecole nationale d'Administration a consacré ses
efforts à la préparation du programme qu'elle mettra en
application à partir de l'automne, tandis que le ministère...
M. MASSE (Montcalm): Un programme de formation?
M. GARNEAU: Un programme de formation.
M. MASSE (Montcalm): Vous ne croyez pas que ce programme de
perfectionnement est un programme de déformation?
M. GARNEAU: M. le Président...
M. MASSE (Montcalm): C'est certainement un programme de formation...
M. GARNEAU: Mais ce sont deux programmes différents. C'est ce que
j'essaie de faire ressortir.
M. MASSE (Montcalm): Oui, mais est-ce que le ministre, quand même,
va rencontrer les dirigeants de l'Ecole nationale d'Administration, pour ne pas
doubler les programmes de perfectionnement? Je crois que l'Ecole nationale
d'Administration a été mise sur pied entre autres raisons, pour
ces besoins de perfectionnement des cadres de l'Etat.
M. GARNEAU: Mais comme l'Ecole nationale d'Administration ne peut pas
prendre plus qu'une vingtaine d'étudiants, entre vingt et trente
étudiants par année, il lui serait extrêmement long de
passer à travers les 2,000 fonctionnaires. Il est donc nécessaire
d'avoir des sessions intensives d'étude, qui pourront se faire
éventuellement en collaboration avec l'ENAP, lorsque cette
dernière aura mis en place ses structures pour répondre aux
besoins immédiats des tâches qui lui ont été
confiées.
M. MASSE (Montcalm): Le ministre ne croit-il pas que ce serait une
façon efficace de coordonner ces programmes de perfectionnement que de
les confier à cette Ecole nationale d'Administration qui a
été mise sur pied justement pour avoir, entre autres, cette
responsabilité?
M. GARNEAU: Elle n'était pas en mesure de les faire si
rapidement.
M. MASSE (Montcalm): Je parle pour l'avenir.
M. GARNEAU: Pour l'avenir, j'ai répondu à la question du
ministre antérieurement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II existe quand même dans les
universités des services de l'extension de l'enseignement. Est-ce qu'il
y a une collaboration entre le ministère de la Fonction publique et les
diverses universités du Québec dans la préparation de ces
programmes de perfectionnement? Parce que l'on peut se retrouver un jour ou
l'autre avec une duplication fort coûteuse. Il me semble qu'il devrait y
avoir des rencontres au sommet pour coordonner un programme d'action dans le
domaine du perfectionnement, des recontres avec les gens qui occupent quelque
fonction, que ce soit dans le secteur public ou dans le secteur
privé.
M. GARNEAU: C'est évident qu'une coordination sera
nécessaire lorsque l'Ecole nationale d'administration sera en place. Il
n'y a pas à ma connaissance de programme spécialement
conçu en ce qui regarde l'administration publique comme telle dans les
universités.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je suis sûr de ça.
M. GARNEAU: Je sais qu'il y a des programmes de sessions intensives
d'études qui sont offerts aux diplômés en administration de
Laval et aux étudiants en commerce de Sherbrooke durant les
périodes d'été, mais ils sont conçus beaucoup plus
pour les besoins de l'entreprise privée que pour les secteurs
administratifs de l'Etat et des secteurs parapublics.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je dois faire observer à mon savant
collègue que justement une compagnie d'assurance comme l'Industrielle
fait suivre à ses employés, qui sont des fonctionnaires si l'on
veut, des cours de perfectionnement en administration dispensés par le
Service de l'extension de l'enseignement de l'université Laval. La
même chose se fait à Montréal avec d'autres entreprises et
ces cours portent justement sur les problèmes d'administration à
tous les échelons...
M. GARNEAU: Le député de Chicoutimi touche à un
problème que je connais bien, parce que j'ai enseigné
moi-même dans ces services d'extension. Mais il s'agit là de cours
théoriques pour l'obtention de grades universitaires ou de grades
décernés par des corporations comme les CGA et les CA, ou des
groupements semblables, mais il n'y a pas actuellement dans le Service
d'extension de l'enseignement de cours spécialisés en ce qui
regarde la gestion du personnel, par exemple, dans l'administration publique
pas plus que dans l'administration publique en général.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Etes-vous sûr de ça?
M. GARNEAU: J'en suis persuadé, cela fait cinq ans que je
participe à l'enseignement...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'annuaire de l'université ne dit pas
ça...
M. GARNEAU: Vous avez des sujets, par exemple...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... il faudrait que vous l'examiniez.
M. GARNEAU: ... un regroupement, tous les gens qui suivent des cours au
programme en vue de l'obtention du grade de CA ou de CGA ou de RIA, devront
obligatoirement suivre tant d'heures en économique, tant d'heures en
comptabilité, tant de cours pour l'obtention de crédits, mais il
n'y a pas de cours spécialement organisés à l'extention de
l'enseignement de l'université Laval pour ce qui est de l'administration
publique comme telle.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous prenons note de ces déclarations.
Maintenant, M. le Président, il est évident que nous sommes
intéressés par ce problème de perfectionnement des
fonctionnaires, par ce programme de perfectionnement. Mais je reviens à
une question que j'ai déjà posée sous une autre forme
à mon collègue: Est-ce que le ministre a l'intention de
rencontrer les autorités des universités, de l'Ecole nationale
d'administration, afin d'établir une coordination pour éviter
éventuellement le dédoublement de services, la duplication des
coûts, etc., et voir s'il n'existe pas déjà ailleurs
des programmes qui dispenseraient le gouvernement de mettre sur pied ses
propres services qui naturellement entraînent pour les contribuables des
coûts additionnels, étant donné que les contribuables
paient déjà pour les universités et toutes les autres
écoles publiques?
M. GARNEAU: J'ai répondu dans l'affirmative tout à l'heure
à cette question posée par le député de Montcalm.
Je pense que la discussion est intéressante et il faut quand même
prendre en considération le fait que la masse des fonctionnaires est
localisée à Québec, en grande partie, du moins pour le
personnel dont il est question dans ce programme-là. Il y a
l'université Laval qui pourrait éventuellement organiser des
cours de ce genre, il y a surtout l'Ecole nationale d'administration publique
qui pourrait éventuellement prendre la responsabilité de ces
cours. Mais, comme je l'ai indiqué tout à l'heure au
député, l'Ecole d'administration n'est pas en mesure de prendre
la responsabilité de ces cours de perfectionnement pour le personnel de
cadre. Il y a quand même des choses qui doivent être faites
maintenant et il aurait fallu reporter tous les programmes à des
années à venir. Il y a quand même une étape qui a
été franchie. Le programme a été lancé par
mon prédécesseur et je pense qu'il est très valable. Il
vaut la peine de le maintenir et de le continuer.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre va, dans ce même
esprit de fraternisation avec les autres institutions publiques, en arriver
à cette coordination des programmes de perfectionnement pour l'ensemble
des secteurs publics et parabublics? Les besoins de l'Etat, par son personnel,
sont marqués. En ce qui concerne le perfectionnement il en est de
même pour les autres fonctionnaires qui oeuvrent pour les secteurs
parapublics. Je crois qu'il serait normal pour l'administration publique d'en
arriver à une coordination de ces programmes de perfectionnement.
M. GARNEAU: Je suis complètement d'accord avec le
député de Montcalm et ça revient à ce que je disais
tout à l'heure. Lorsqu'il faut franchir certaines étapes - et
cela, c'en est une -évidemment, on pourrait penser à tout ce qui
pourrait se faire, mais disons que c'est la première étape. Je
pense bien qu'éventuellement il faudra envisager la mise sur pied de
programmes et d'assurer une coordination entre tous les secteurs parapublics en
ce qui concerne le perfectionnement.
M. MASSE (Montcalm): Je ne crois pas que le ministre a en main
l'instrument qu'il recherchait avec la préparation des
négociations dans les autres secteurs publics, préparation
à laquelle il doit accorder beaucoup de temps présentement parce
que c'est maintenant que cette décision devrait être prise afin
que ces fonctionnai- res puissent oeuvrer dans ce sens de coordination avec les
autres secteurs publics: secteur hospitalier, commissions scolaires,
HydroQuébec et autres domaines.
M. GARNEAU: J'ai déjà répondu à cette
question, M. le Président. Je n'ai rien à ajouter.
M. MASSE (Montcalm): La réponse, si je comprends bien, est
positive.
M. GARNEAU: J'ai répondu tout à l'heure qu' avant de
penser pouvoir mettre sur pied des programmes ailleurs il faut vérifier
la rentabilité de ces programmes et plus tard assurer une
coordination.
M. MASSE (Montcalm): Je voudrais dire au ministre que ces conventions
collectives sont pour trois ans et que, s'il peut agir dans le sens de cette
coordination-là, c'est maintenant qu'il doit le faire et non pas dans
trois ans.
M. GARNEAU: II s'agit du personnel d'encadrement, du personnel de
gérance.
M. MASSE (Montcalm): Et du personnel d'encadrement, il y en a aussi
à l'Hydro-Québec, il y en a aussi dans les hôpitaux, il y
en a aussi dans les commissions scolaires, il y en a aussi dans la raffinerie
de betteraves à sucre de Saint-Hilaire, il y en a aussi à la
R.A.Q. et dans les autres domaines. Je pense que c'est dès maintenant
que le ministre devrait prendre sa décision, non pas...
M. GARNEAU: La position gouvernementale, face aux négociations,
je l'ai dit à des séances antérieures, sera connue et
rendue publique en temps opportun.
M. MASSE (Montcalm): On ne discute pas du contenu du programme, on
discute de son contenant.
M. GARNEAU: Je discute de l'ensemble de la politique
gouvernementale.
M. MASSE (Montcalm): Le minstre nous a dit qu'il ne voulait pas nous
faire part du contenu, nous l'avons noté. Nous en sommes au contenant et
non pas au contenu. Je ne vois pas pourquoi le ministre refuse les services de
l'Etat et de ses fonctionnaires des institutions para-publiques dans la
préparation de leur perfectionnement, puisqu'il aura à en
coordonner la négociation.
M. GARNEAU: Je n'ai pas dit que je refusais le service des
fonctionnaires. C'est le député de Montcalm qui le dit. Je dis
tout simplement que la position gouvernementale face aux négociations,
au contenu des positions patronales, des positions gouvernementales, lorsqu'il
s'agit de fonctionnaires de l'Etat, lorsqu'il s'agit, dans le
secteur parapublic, où on est associé à d'autres
niveaux, comme celui des commissions scolaires ou de l'association des
hôpitaux, je dis que cette position-là sera connue en temps
opportun. Elle sera connue verbalement.
M. MASSE (Montcalm): Donc, si vous rejetez, au début de votre
laïus...
M. GARNEAU: Je ne rejette rien, M. le Président, je dis que je ne
suis pas en mesure de répondre.
M. MASSE (Montcalm): Si vous rejetez le négatif, vous acceptez le
positif. Il y aura donc coordination des programmes de perfectionnement.
M. GARNEAU: C'est ce que le député de Montcalm dit.
M. MASSE (Montcalm): Je suis obligé d'en arriver à cette
conclusion-là et je pense que, de toute façon, le ministre,
même s'il n'est pas prêt, lui, personnellement, à faire son
exposé concernant ses méthodes d'action en matière de
négociations dans les secteurs parapublics, il doit quand même
admettre que les secteurs parapublics, eux, sont désireux de
connaître les lignes d'orientation du ministère de la Fonction
publique dans tous les domaines, et en particulier de celui dont nous
discutons. C'est une chose que de refuser de répondre et c'en est une
autre que de construire positivement.
Je pense que l'attitude du ministre, actuellement, en est une
d'ignorance et non pas de politique. Je crois que c'est parce qu'il ignore ce
qu'il fera qu'il nous rejette à des "plus tard" et non pas à
cause d'une stratégie qu'il aurait.
M. GARNEAU: C'est une question d'opinion du député de
Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): Je pense que les secteurs parapublics et les
syndicats qui oeuvrent dans ces domaines-là devront prendre note
qu'à ce moment-ci le ministre, bien qu'abordant les phases de
négociations, ignore encore et que, s'il y a des lenteurs dans ces
domaines-là, elles devront être imputées au ministre de la
Fonction publique, retards qui seront dus à son manque de connaissance
de ses dossiers et à une orientation déficiente.
M. GARNEAU: M. le Président, la politique sera connue
suffisamment tôt pour que les conventions collectives soient
signées à la satisfaction de tous.
M. MASSE (Montcal,): Nous y reviendrons, parce que des
négociations, le ministre doit savoir qu'il y en a en cours
présentement et nous aurons l'occasion d'en discuter sous peu.
M. GARNEAU: Ce sont les grandes négocia- tions, dont on parle,
qui débuteront...
M. MASSE (Montcalm): Ah! Il n'y a pas de petites et de grandes
négociations, le ministre l'apprendra.
M. GARNEAU: Je parlais des secteurs de l'éducation et hospitalier
et c'est à ces secteurs-là que je référais.
M. MASSE (Montcalm): On parle de l'ensemble des secteurs et je
n'aimerais pas être dirigeant de syndicat et me faire accuser par le
ministre d'être un petit secteur.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, il est important de
souligner que les gens qui entreront bientôt en négociations ou
qui sont déjà en négociations avec le gouvernement soient
informés de cet aspect du problème du perfectionnement des
fonctionnaires. Parce qu'ils attendent d'ailleurs et ils attendent
déjà des directives. Ils attendent de voir quelle sera
l'orientation de la politique gouvernementale parce que cela entrera
inévitablement en ligne de compte lorsqu'ils auront à
négocier. Alors, les réponses que nous donne le ministre sont
évidemment insuffisantes parce qu'il a dit et j'insiste
là-dessus parce que cela rejoint une opinion de son collègue, le
ministre de la Santé il a dit tout à l'heure que le
programme de perfectionnement s'appliquait d'abord à des fonctionnaires
qui travaillent à Québec. Il faut bien comprendre qu'il y a un
très grand nombre de fonctionnaires supérieurs à
Montréal, qu'il y en a dans tous les autres secteurs du Québec,
dans toutes les régions du Québec. A quel moment le ministre
s'attend-il de permettre aux fonctionnaires qui travaillent à
l'extérieur de la capitale de se prévaloir des avantages de ce
programme de perfectionnement?
M. GARNEAU: M. le Président, le député de
Chicoutimi je ne sais pas s'il le fait intentionnellement ou non
réfère à la réponse que j'ai donnée tout
à l'heure en parlant des cours de perfectionnement dans le cadre de
l'extension de l'enseignement de l'université Laval.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non.
M. GARNEAU: II me posait tout à l'heure des questions dans ce
sens-là...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je dois apporter un correctif à ce que
vient de dire le ministre. Ce n'est pas cela du tout que j'ai dit. J'ai
parlé spécifiquement du problème du programme de
perfectionnement dont le ministre nous a entretenus avec, d'ailleurs, assez de
difficulté depuis quelques moments, et je lui pose la question suivante:
Est-ce que ce programme va être d'abord mis à la disposition des
fonctionnaires de la capitale et quel est le sort qui sera fait aux autres
fonctionnaires qui travail-
lent en dehors de la capitale et qui sont aussi des fonctionnaires
supérieurs, notamment ceux de Montréal et ceux des diverses
régions administratives du Québec?
M. GARNEAU: M. le Président, le programme auquel nous
référons pour l'obtention de crédits s'adresse à
tous les fonctionnaires du Québec. Ce que j'ai mentionné tout
à l'heure, c'est que ces programmes étaient dispensés dans
le cadre de l'extension de l'enseignement de l'université Laval, il
faudrait...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je parle du programme de perfectionnement du
gouvernement, ouvert à l'ensemble de Québec, dans tout le
Québec.
M. MASSE (Montcalm): Les fonctionnaires dont vous parliez tout à
l'heure, vous avez dit que ces gens-là étaient de
Québec.
M. GARNEAU: Je n'ai pas mentionné qu'ils étaient de
Québec ou non. Ce que j'ai mentionné, c'est que je ne sais pas
s'ils viennent de Québec ou non.
M. MASSE (Montcalm): Vérifiez sur la liste. Vous n'avez pas la
liste. Ils sont de l'ensemble du Québec.
M. GARNEAU: Parce que cela fait au moins cinq fois que je dis au
député de Montcalm que ce programme de formation de personnel de
cadre va s'étendre à tout le personnel des 2,000 fonctionnaires
qui font partie de ce personnel d'encadrement. Evidemment, tôt ou tard,
tous les fonctionnaires qui occupent ces niveaux à l'administration vont
suivre le cours de formation du personnel pour lequel nous demandons des
crédits. Maintenant, si les vingt ou les quarante je ne sais pas
s'il y en aura deux groupes de vingt viennent tous de Québec.
S'ils viennent tous de Montréal, je l'ignore pour le moment. Tous vont y
passer.
M. MASSE (Montcalm): Le ministre nous demande des crédits et il
ne sait pas exactement pour qui.
M. GARNEAU: Ecoutez, M. le Président, il exagère un peu.
Cela fait peut-être la sixième fois que je dis que c'est pour tous
les fonctionnaires du personnel de cadre.
M. MASSE (Montcalm): En principe. En pratique, c'est pour quarante
fonctionnaires sur 2,000.
M. GARNEAU: En pratique, cela va être pour 2,000
fonctionnaires.
M. MASSE (Montcalm): Vous avez dit quarante.
M. GARNEAU: M. le Président, j'ai répondu cinq ou six fois
à cette question-là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, pas à notre satisfaction.
M. GARNEAU: II ira chercher ses satisfactions ailleurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ecoutez, pour vous permettre de retrouver vos
esprits comme dirait Racine, nous en étions tout à l'heure
à ce contenu du programme de perfectionnement, et vous nous avez
donné la première partie qui porte sur ce que j'appelle un
diagnostic. Qu'en est-il de la seconde partie qui devrait être la
thérapeutique?
M. GARNEAU: La deuxième partie du programme consiste d'abord dans
un exposé du sous-ministre de la Fonction publique, suivi d'une
période de questions...
M. MASSE (Montcalm): Le ministre de la Fonction publique?
M. GARNEAU: Du sous-ministre de la Fonction publique. Ensuite, il y a
une période de questions pour discuter des objectifs du ministère
de la Fonction publique.
La deuxième partie, c'est l'élaboration des normes et
politiques, la coordination de leur mise en application, l'exécution ou
la décision sur des cas individuels, etc.
Troisièmement, la distinction entre le ministère de la
Fonction publique et la Commission de la Fonction publique.
Ce sont les sujets qui comprennent le deuxième module.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, à propos de ce
deuxième module, il est intéressant de noter qu'il y aura des
exposés et que le sous-ministre et enfin d'autres personnes seront
présentes. C'est assez indicatif parce que ces gens-là ne se
présenteront quand même pas devant ces fonctionnaires en stage de
perfectionnement uniquement pour le plaisir de rencontrer le sous-ministre, de
l'entendre parler et de lui poser des questions, à savoir s'il fait beau
ou s'il fait mauvais dehors. Il y a déjà, implicitement, contenu
en cette seconde partie du programme, du second module comme vous l'appelez,
l'élaboration d'une politique de perfectionnement qui implique
évidemment qu'il y a des normes, des critères, des
définitions, etc. Est-ce que le ministre pourrait nous renseigner sur
l'orientation que le sous-ministre et ses collaborateurs seront appelés
à donner à ces gens qui devront enfin faire disparaître les
lacunes décelées et inventoriées par la maison
Urwick-Currie et que le ministre ne connaît pas d'ailleurs?
M. GARNEAU: C'est là le deuxième modu-
le. C'est que le sous-ministre explique les objectifs du
ministère,...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quels sont les objectifs du ministère?
Quand vous parlez d'objectifs du ministère, cela implique qu'il y a une
politique bien définie au ministère.
M. GARNEAU: Donc, les objectifs du ministère...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que c'est admis? Est-ce que c'est
acquis?
M. GARNEAU: Les objectifs du ministère sont d'accroître
l'efficacité du personnel, d'accroître l'efficacité de
l'administration...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont des mots. Ce sont des mots.
M. GARNEAU: II s'agit, derrière les mots, de mettre
l'esprit...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour trouver un esprit derrière des
mots, il faut quand même avoir un exposé, un énoncé
des principes, des critères, des normes, etc. C'est ce que nous essayons
de savoir depuis le début.
M. GARNEAU: C'est ce que je dis au député de Chicoutimi
depuis le début. En fait, dans le deuxième module...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et vous ne l'avez pas...
M. GARNEAU: ... c'est expliquer les faits tels qu'ils existent, la Loi
du ministère de la Fonction publique, la Loi de la Commission de la
Fonction publique, arriver à une période de questions...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous expliquez ça aux
fonctionnaires.
M. MASSE (Montcalm): J'espère que le ministre suivra ce
deuxième module.
M. GARNEAU: Peut-être qu'on pourra inviter le député
de Montcalm également et il pourrait participer et également
avoir une collaboration très étroite.
M. LE PRESIDENT: Pour en revenir à ces cours sous les auspices de
la commission...
M. MASSE (Montcalm): On va y revenir tout à l'heure.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas très clair cette histoire
de discussion avec le sous-ministre pour faire disparaître des lacunes,
etc. alliées à certains inconvénients de l'adminis-
tration toujours sous le prétexte de l'efficacité, mais cela ne
nous dit pas de quelle façon le ministre entend rendre l'administration
plus efficace, ce qui est leitmotiv, le dada qui est le sien depuis avant
même qu'il fût assermenté. Quel est exactement le
critère d'efficacité, un critère d'efficacité que
vous avez dans l'esprit si tant est que vous en avez un.
M. GARNEAU: M. le Président, il faudrait reprendre, il faudrait
sortir du cadre des crédits qui sont demandés pour
répondre à cette question. Pour ce qui est de l'efficacité
dont on pourrait parler dans le cadre des crédits qui nous sont
demandés, voici. En fait, l'objectif du programme de perfectionnement,
c'est sensibiliser davantage le personnel de gestion du gouvernement aux
objectifs du ministère que j'ai énumérés tout
à l'heure, les rendre plus sensibles à ces objectifs et demander
leur collaboration pour l'implantation des politiques que le ministère
met de l'avant en ce qui regarde l'accroissement de l'efficacité du
personnel, l'organisation des structures, les nouvelles normes
d'administration. Dans le cadre de la demande des crédits, c'est ce que
je peux répondre au député de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Votre formule d'efficacité, c'est en
quelque sorte une formule-prétexte, passe-partout, un... omnibus qui
recouvre une réalité que nous ne connaissons pas, parce que le
mot efficacité a quand même un contenu sémantique et
puisque vous le reliez à une question d'objectifs de politiques
gouvernementales, c'est que vous avez dans l'esprit les normes, les principes
de cette politique et vous n'êtes pas en mesure de nous les faire
connaître. Vous avez parlé d'efficacité, vous dites: II
faut mettre de l'efficacité dans l'administration du gouvernement. Mais
vous êtes encore à inventer, au sens étymologique du terme,
les moyens de rendre cette administration plus efficace. Vous allez vous en
remettre, naturellement, aux fonctionnaires fort compétents qui vous
assistent pour inventer cette politique dite d'efficacité. Pour
l'instant, ce que nous notons-c'est que le ministre n'est pas efficace.
M. GARNEAU: J'ai répondu à la question. C'est une opinion
du député de Chicoutimi, qui retourne des questions deux ou trois
fois, l'une à la suite de l'autre. J'ai dit ce que j'entendais par
efficacité dans le cadre des crédits qui sont demandés
à ce deuxième module du cours de perfectionnement. Je n'ai rien
à ajouter.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous n'avez rien à ajouter. Evidemment.
Cela me fait penser un peu à ces examens que je faisais passer à
mes étudiants, quand je leur demandais: avez-vous quelque chose à
ajouter? Ils disaient: Non. Ordinairement, je leur disais: Vous repasserez
à la reprise!
Alors, M. le Président, venons-en à un autre sujet.
M. GARNEAU: Les meilleurs examens que nous avons passés, ce sont
ceux du 29 avril!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, bien, tout dépend naturellement
des juges! Mais pour passer les examens de la Fonction publique,
peut-être que le président ne vous aurait pas accepté.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions sur l'article?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le ministre en a fini avec le
document dont il a pris connaissance cet après-midi?
M. GARNEAU: M. le Président, il y a le troisième
module.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II y a un troisième module. C'est une
trinité, c'est bien comme je le disais tout à l'heure, c'est le
vieux gag gouvernemental, ce sont le trois ciels!
M. GARNEAU: II y en aura même un quatrième.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II y a la phase du "zen" qu'on a
passée. Après cela, ce sera la phase du "sem" et après
cela, la phase du "zen-zen".
M. GARNEAU: Le député de Chicoutimi semble s'y
connaître dans le yoga!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II connaît très bien toute la
mythologie!
M. GARNEAU: Le module 3 doit viser à expliquer la nature et le
fonctionnement général du système intégré de
gestion du personnel. Comme on ne s'adresse pas à des
spécialistes de l'informatique, ni à des spécialistes de
la gestion du personnel, le contenu du module 3 doit prendre la forme d'une
vulgarisation. Sans être présentés dans un ordre logique,
les éléments suivants doivent être traités:
présentation générale du système, ce dont on a
parlé antérieurement, concernant l'utilisation de
procédés électroniques pour la compilation des
données, les modifications des pratiques qui vont devoir être
mises sur pied pour répondre aux exigences du système, le
cheminement des documents, l'illustration du cheminement de la carrière
dans le système, concrétisation du système par la
présentation d'une ou de deux pratiques, embauche, avancement. Ce sont
en fait toutes les procédures qui seront mises sur pied pour
répondre aux exigences du nouveau système mécanographique
qui sera mis en place. Cela comprend donc un enseignement vulgarisé sur
l'utilisation des méthodes électroniques dans la gestion de
l'administration publique et, en particulier, du personnel.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela m'apparaît un peu plus clair, un
peu plus net. Naturellement, cela suppose qu'on connaisse bien les deux
premières parties, c'est-à-dire le contenu des deux premiers
modules, au sujet desquels nous n'avons pas obtenu les informations requises.
Mais, enfin, nous allons, comme le ministre, faire un acte de foi et penser
qu'il a dans l'esprit quelques critères régissant cette norme
d'efficacité dont il nous parle.
J'aurais une autre question à lui poser. Il nous a dit
qu'à ce poste du programme de perfectionnement, il y avait $22,500 pour
la partie "animation", etc, et $42,500 pour les documents audio-visuels
produits par l'Office national du film.
M. GARNEAU: L'Office du film du Québec.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'office du film du Québec. Pardon.
Mais c'est quand même l'Office national. Est-ce qu'il s'agit d'un service
contractuel de l'Office du film du Québec?
M. GARNEAU: C'est l'Office du film qui en a la responsabilité. Il
le fait lui-même ou le donne à contrat, selon qu'il est capable de
remplir la commande.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre ne comprend pas. Est-ce qu'il
s'agit d'un service contractuel, c'est-à-dire est-ce qu'il s'agit d'un
travail que l'office est chargé d'effectuer pour le compte du
ministère de la Fonction publique?
M. GARNEAU: C'est cela.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, au budget du
ministère des Affaires culturelles...
M. MASSE (Montcalm): Etes-vous certain que c'est cela? Avant de vous
engager sur un débat, informez-vous donc, M. le ministre, encore une
fois.
M. GARNEAU: C'est l'Office du film du Québec qui est producteur
et Onyx-Film réalise pour l'Office du film.
M. MASSE (Montcalm): Bon.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que c'est en vertu d'un service
contractuel de l'Office du film du Québec?
M. GARNEAU: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, alors, pourquoi trouvons-nous, aux
services contrac-
tuels du budget du ministère des Affaires culturelles, un montant
qui sera peut-être changé, on verra le budget, de $419,300? Est-ce
que ce montant de $42,500 apparaît déjà dans le montant qui
est considéré comme celui des services contractuels de l'Office
du film du Québec, au budget du ministère des Affaires
culturelles?
M. LE PRESIDENT: A quelle page?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est à la page 13 du budget, article
1, sous-article 6, poste 5.
M. LE PRESIDENT: Le député veut s'assurer qu'il n'y ait
pas de confusion entre...
M. MASSE (Montcalm): On ne vote pas deux fois le même montant.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On ne vote pas deux fois le même
montant. Le service contractuel à l'Office du film, tout le monde sait
très bien ce que c'est.
M. GARNEAU: Vous savez qu'il y a un service contractuel de $419,300; il
y a une imputation à la fin du poste 5 de $419,300. Je ne pense pas
qu'il y ait de complications à ce sujet: les imputations sont
chargées au budget d'un ministère. C'est de là que vient
l'imputation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors vos $42,500...
M. GARNEAU: ... font partie de l'imputation de $419,300.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): font partie du présent budget et
naturellement sont à soustraire du $419,300, puisqu'il s'agit d'une
imputation.
M. GARNEAU: C'est ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous venez de dire - il s'agit donc d'un
service contractuel comme je le pensais, parce que j'ai quand même
travaillé à la préparation de ce budget... nous le
défendons d'ailleurs fort brillamment, mon collègue et moi
étant donné que c'est l'Office du film du Québec qui va
effectuer ce travail. Est-ce que l'Office du film du Québec va
requérir les services de vos fonctionnaires pour faire ce qu'on appelle
le format des émissions ou si ce sont des gens de l'extérieur qui
les prépareront?
M. GARNEAU: On m'a informé tout à l'heure que l'Office du
film avait la charge de la production et qu'il y avait eu un sous-contrat de
l'Office du film accordé à Onyx-Film. Mais le travail se fait
entre l'Office du film du Québec et les hauts fonctionnaires du
ministère pour la conception ou la présentation des films,
suivant les besoins qui ont été élaborés par le
ministère. L'Office du film du Québec remplit la commande suivant
les méthodes audio-visuelles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, l'Office du film est chargé de
faire ce travail, mais il l'a confié en somme à un sous-traitant
qui est la société Onyx-Film.
M. L'ALLIER: Est-ce que je peux poser une question, M. le
Président? Est-ce que le contrat à Onyx-Film a effectivement
été donné et, si oui, à quel moment?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A quel moment a-t-il été
accordé? Ce n'est pas une question qui m'embarasse, vous avez la
responsabilité de l'Office du film.
M. L'ALLIER: Oui, je veux savoir.
M. MASSE (Montcalm): Vous allez à la pêche pour chercher
une mouche, vous ne prenez pas de poisson.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'est-ce que c'est au fond, Onyx-Film? Vous
ne savez pas.
M. MASSE (Montcalm): Qu'est-ce que le ministre sait?
M. GARNEAU: Vous faites allusion...
M. MASSE (Montcalm): Mais s'il disait que...
M. L'ALLIER: Je voudrais avoir une réponse à ma question,
avant qu'on commence un débat supplémentaire.
M. GARNEAU: Comment le député de Montcalm peut-il dire des
choses comme il vient de dire? Il sait très bien que la
responsabilité -je l'ai répété à quelques
reprises ...
M. MASSE (Montcalm): ... du ministère de la Fonction publique est
entre les mains du ministre de la Fonction publique.
M. GARNEAU: ... Le film est réalisé sous la direction de
l'Office du film du Québec et du ministère.
M. MASSE (Montcalm): Alors, que le film soit bien ou mal
réalisé, pour le ministre de la Fonction publique, cela ne lui
fait rien; même si c'est impliqué à son budget, cela lui
est parfaitement égal.
M. GARNEAU: Je pense que l'Office du film du Québec doit
être suffisamment compétent pour être en mesure de nous
dire...
M. MASSE (Montcalm): Vous ne croyez pas que...
M. GARNEAU: ... ou être en mesure de nous suggérer une
maison comme Onyx-Film.
M. MASSE (Montcalm): Vous ne croyez pas que c'est une des
responsabilités du ministre de la Fonction publique de savoir où
ses deniers sont dépensés?
M. GARNEAU: M. le Président, je ne suis pas un expert en...
M. MASSE (Montcalm): On le voit. Ce n'est même pas un aveu, c'est
une constatation.
M. LE PRESIDENT: M. L'Allier a posé une question, je pense qu'il
a droit à une réponse.
M. L'ALLIER: Vous faites un débat alors que j'ai posé une
question.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Reprenons la question.
M. L'ALLIER: Est-ce que le contrat a été effectivement
signé?
M. MASSE (Montcalm): C'est une question posée par le
député de Deux-Montagnes, on pourrait peut-être au moins
répondre aux membres de son parti.
M. GARNEAU: Comme le contrat a été donné par
l'Office du film, nous n'avons pas l'information au sujet de la date à
laquelle le contrat aurait été signé.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre pourrait s'informer et nous
la donner la réponse à une prochaine séance, pour
éclairer les lumières du député de
Deux-Montagnes.
M. L'ALLIER: Dans la mesure où des recherches seront faites
est-ce que je pourrais savoir pourquoi on n'a pas donné un tel contrat
à Radio-Québec?
M. LE PRESIDENT: Pourquoi?
M. L'ALLIER: Pourquoi on n'a pas fait appel aux services techniques de
Radio-Québec?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Excellente question.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres sujets à
réponse qui viendront plus tard?
M. GARNEAU: A cet article?
M. MASSE (Montcalm): Oui, il y a d'autres questions évidemment.
Le programme de perfectionnement, c'est la base même de l'avenir de
l'administration publique.
Le ministre nous a dit que, pour ce programme, ont été
inscrits $71,000 dans son budget. Il y a certainement d'autres programmes de
per- fectionnement, quels sont les autres programmes de perfectionnement?
M. GARNEAU: Il y a $10,000 de prévu pour l'ENAP en ce qui
concerne les fonctionnaires du Québec qui sont actuellement à
l'école d'administration...
M. MASSE (Montcalm): L'ENAP est financée par le ministère
de la Fonction publique?
M. GARNEAU: Quand les fonctionnaires doivent se déplacer en
Europe, lorsqu'ils participent aux cours, aux échanges avec l'Ecole
nationale d'administration de Paris, leurs déplacements en Europe sont
payés par le ministère de la Fonction publique.
M. MASSE (Montcalm): Combien y a-t-il là de fonctionnaires?
M. GARNEAU: II y a là dix personnes, et on évalue ces
frais à $1,000 par personne.
M. MASSE (Montcalm): Alors, ça fait $81,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Où sont-ils?
M. GARNEAU: A l'Ecole nationale d'administration de Paris. L'autre
partie, ce sont des cours de recyclage pour les cadres supérieurs.
M. MASSE (Montcalm): Y compris les ministres?
M. GARNEAU: Les ex-ministres?
M. MASSE (Montcalm): Ils se recyclent fort bien, à ce que vous
voyez.
M. GARNEAU: Ces cours de recyclage sont, de nature
générale, pour les cadres supérieurs. Ils vont être
donnés à des fonctionnaires qui vont suivre des cours
donnés par l'Ecole des hautes études de Montréal. Le reste
comprend une subvention de $7,150 que nous allons verser à l'Ecole
nationale d'administration publique du Québec pour l'aider à
défrayer, par exemple, le coût de la venue chez elle de
personnalités reconnues sur le plan international, et qui donneraient
des sessions de conférences, deux ou trois conférences auxquelles
pourraient participer les hauts fonctionnaires. A ce moment-là, pour
permettre à l'Ecole d'administration publique de faire venir ces
personnages dont les frais de transport et les honoraires peuvent être
assez élevés, le ministère a prévu un montant de
$7,150. Cette somme aidera l'Ecole d'administration à faire venir ces
bonshommes-là. Nous, au niveau du ministère, nous inviterons les
hauts fonctionnaires à suivre ces deux ou trois conférences que
pourront donner ces personnages de réputation internationale.
M. MASSE (Montcalm): II y a deux programmes. Si on prend le premier, le
programme des Hautes études commerciales, le ministre évalue
à combien de personnes celles qu'il classe parmi les hauts
fonctionnaires?
M. GARNEAU: C'est un programme que nous entendons réaliser. Nous
sommes à l'étape de la conception. Il n'y a pas de contrat de
signé, il n'y a pas encore d'évaluation précise en ce qui
regarde les coûts, à savoir le nombre de personnes. On a
prévu un budget initial pour partir. Si l'expérience est valable,
on pourra la continuer et l'accentuer au cours des annés à
venir.
M. MASSE (Montcalm): Le ministre admettra qu'il est assez difficile pour
nous d'approuver un montant, quand il ignore même si le programme aura
lieu. Je pense que, normalement, les programmes des budgets sont faits pour des
choses qui vont se réaliser. Le ministre vient de nous admettre qu'il
n'y a même pas eu encore de contrat de signé, rien, et il demande
de percevoir des impôts. C'est ça, ses cachettes de crédits
périmés, ses semblants de programme qui ne se réaliseront
pas?
M. GARNEAU: Le député de Montcalm connaît la valeur
des cours donnés par l'Ecole des hautes études
commerciales...
M. MASSE (Montcalm): Connaître la valeur des cours, c'est une
chose; en réaliser, c'en est une autre.
M. GARNEAU: Le cadre des cours dont parlait tout à l'heure le
député de Chicoutimi...
M. MASSE (Montcalm): On ne met pas en doute la valeur des cours...
M. GARNEAU: Si vous ne mettez pas en doute la valeur des cours, je vous
dis que nous sommes en train de négocier avec l'Ecole des hautes
études commerciales le coût de ces programmes, comme les
négociations ne sont pas terminées, je ne peux pas vous dire ce
que ça va coûter la participation des fonctionnaires.
M. MASSE (Montcalm): Mais sur quel point les négociations
accrochent-elles?
M. GARNEAU: Elles n'accrochent pas; il faut tout simplement en arriver
à une entente et...
M. MASSE (Montcalm): Les négociations trament, traînent.
Ces cours, quand doivent-ils commencer? Le ministre prend encore du temps
à répondre.
M. GARNEAU: Ce sont des sessions intensives qui commenceraient à
l'automne.
M. MASSE (Montcalm): Où en sont rendues les
négociations?
M. GARNEAU: Elles sont en bonne voie de se régler.
M. MASSE (Montcalm): Quand va-t-il y avoir une nouvelle rencontre entre
l'administration et les HEC?
M. GARNEAU: Suffisamment tôt pour que nos hauts fonctionnaires
s'intéressent à ça.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que vous prévoyez une rencontre
bientôt? Si les cours doivent débuter l'automne prochain, vous
avez quand même de l'information à donner. A combien
évaluez-vous le nombre de hauts fonctionnaires susceptibles de
participer à ces cours?
M. GARNEAU: L'expérience va être tentée avec un
groupe de 20. Par la suite, comme je le disais tout à l'heure au
député de Montcalm, si l'expérience est bonne, nous allons
la répéter.
M. MASSE (Montcalm): Vingt sur combien de fonctionnaires, sur une
possibilité de combien?
M. GARNEAU: Parmi les cent plus élevés des cadres de
l'administration de la fonction publique.
M. MASSE (Montcalm): Combien des vingt allez-vous choisir par rapport
aux cent?
M. GARNEAU: Un par ministère.
M. MASSE (Montcalm): Un par ministère. Combien de
ministères?
M. GARNEAU: Il y en a 22.
M. MASSE (Montcalm): Combien de fonctionnaires?
Quels sont les ministères qui n'ont pas besoin d'être
représentés? Le ministre nous dit des choses et nous
affirme...
M. GARNEAU: Je vous affirme qu'il va y avoir des calculs...
M. MASSE (Montcalm): ... il n'y a rien qui fonctionne, rien qui...
M. GARNEAU: On va tenter l'expérience avec un groupe...
M. MASSE (Montcalm): Le ministre n'est même pas au courant de son
budget, il n'a aucune idée de l'orientation. Il ne veut pas nous en
faire part.
M. GARNEAU: L'orientation est bien con-
nue en ce qui regarde ce programme-là et je l'ai expliquée
tout à l'heure...
M. MASSE (Montcalm): Vous nous dites qu'il y aura vingt fonctionnaires,
un par ministère. Il y a 22 ministères; quels sont les
ministères qui vont être abolis?
M. GARNEAU: M. le Président, j'ai dit un par ministère. Je
vais changer vingt par une vingtaine, cela fera vingt-deux...
M. LE PRESIDENT: Dois-je comprendre que cela fera 22 au lieu de 20?
M. GARNEAU: Cela pourrait être 22 au lieu de 20.
M. MASSE (Montcalm): Cela pourrait être 22, on ne sait pas au
juste, c'est à peu près... c'est du bla-bla-bla...
M. GARNEAU: Je pense que le gouvernement qui nous a
précédés a eu sa réponse...
M. LE PRESIDENT: Une bouffée de chaleur subite...
M. GARNEAU: J'ai répondu à ces questions
M. MASSE (Montcalm): S'il n'y a pas moyen de savoir combien il y aura de
fonctionnaires, j'aimerais savoir comment ils seront choisis.
M. GARNEAU: Ils seront choisis un par ministère. Ce sera un choix
qui sera bien fait et dépendra des disponibilités des
ministères...
M. MASSE (Montcalm): Par qui?
M. GARNEAU: Par le ministère de la Fonction publique en
collaboration avec les ministres de chacun des ministères.
M. MASSE (Montcalm): Par concours publics?
M. GARNEAU : Ce ne sera pas par concours publics parce que cela
s'adresse uniquement au groupe des hauts fonctionnaires.
M. MASSE (Montcalm): Les fonctionnaires en seront donc avisés.
Comment les fonctionnaires seront-ils avisés de la tenue de tel cours de
perfectionnement?
M. GARNEAU: Comme je l'ai mentionné tout à l'heure aux
députés de Montcalm et de Chicoutimi, le choix sera fait d'une
façon judicieuse en collaboration avec la direction de chaque
ministère selon les disponibilités. On ne peut pas
présumer que ce sera M. Untel ou M. Untel, cela dépend des
activités à l'intérieur des ministères, de ceux qui
pourront se libérer parmi les hauts fonctionnaires de chaque
ministère.
M. MASSE (Montcalm): Je pense que c'est une chose. On nous a dit qu'ils
ne seraient pas choisis par concours publics, mais cela en est une autre de la
connaissance du programme de perfectionnement. Comment les fonctionnaires des
cadres supérieurs prendront-ils connaissance de ce cours
hypothétique puisque les négociations ne seront terminées,
s'il y a lieu, avec les HEC, que pour l'automne prochain? Est-ce que les
fonctionnaires seront informés?
M. GARNEAU: Les sous-ministres de chaque ministère seront
consultés pour savoir qui peut participer dans leur ministère,
quel délégué ils peuvent envoyer de leur
ministère.
M. MASSE (Montcalm): II n'y aura pas d'affichage public. Tout se fera en
catimini, on favorisera les amis...
M. GARNEAU: Ce sera fait parmi les hauts fonctionnaires des
ministères.
M. MASSE (Montcalm): J'espère que les hauts fonctionnaires...
M. LAPORTE: J'espère que les hauts fonctionnaires ne diront pas
toutes les sottises que le député est en train de dire.
M. MASSE (Montcalm): Le père directeur qui nous arrive.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M.TREMBLAY (Chicoutimi): La discussion se poursuivait, voilà que
le député de Chambly arrive et selon son habitude, il veut nous
bousculer. Qu'il sache bien que nous sommes ici pour jouer notre rôle
d'hommes de l'Opposition et c'est une expression très courante
nous allons remplir nos fonctions de députés de
l'Opposition. Il n'y a personne qui nous empêchera de poser toute
question qui nous permettra d'obtenir les renseignements nécessaires
à l'adoption des crédits qu'on nous demande de voter. Parce que
c'est l'argent des contribuables, c'est votre argent, c'est le mien, c'est
celui de tout le monde. Le député de Chambly devrait
écouter très gentiment ce que nous avons à dire, prendre
note de l'ignorance de son collègue vis-à-vis de son
ministère, en faire son profit et ensuite l'aider dans toute la mesure
du possible...
M. LAPORTE: Le député est beaucoup plus loquace pour ne
pas dire bavard qu'il l'était quand il était ministre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II a parfaitement raison.
M. LAPORTE: Je ne sais pas si le député a
été aussi disert lorsque son propre collègue a
proposé ces crédits-là.
M. MASSE (Montcalm): On a déjà discuté de tout
cela. C'est hors de question.
M. LAPORTE: Est-ce que nous ne pourrions pas les adopter?
M. MASSE (Montcalm): Cette partie-là a été
discutée, nous sommes maintenant sur le budget.. Ce n'est pas un
concours de circonstances. Si vous me permettez, M. le Président, nous
allons revenir...
M. LE PRESIDENT: ... Ils sont nez à nez.
M. MASSE (Montcalm): ... aux crédits si le député
de Chambly nous permet de travailler.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre du Travail.
M. LAPORTE: Le ministre de l'Immigration aussi, messieurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et de la Main-d'oeuvre.
M. LAPORTE: Est-ce que vous voulez que je vous fasse...
M. MASSE (Montcalm): Puisque le ministre de la Fonction publique ne peut
pas nous renseigner sur ces formes de concours, nous donner des critères
de choix, peut-être sera-t-il plus renseigné sur la
deuxième partie de son programme, celle de $7,500?
M. GARNEAU: M. le Président, j'ai dit tout à l'heure la
façon dont les gens seraient choisis pour participer à ces
sessions.
M. MASSE (Montcalm): Oui, vous avez dit: Un par ministère. D y a
20 personnes et il y a 22 ministères.
M. GARNEAU: Un par ministère. Ils seront choisis en collaboration
avec les sous-ministres.
M. MASSE (Montcalm): Je pense que le député de Chambly va
écoper... il n'y en aura ni au Travail ni à l'Immigration.
M. LE PRESIDENT: Si j'ai compris la réponse, c'est que...
M. LAPORTE: Si je vends toutes les automobiles que vous aviez, je
pourrais peut-être m'engager du personnel...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On n'aurait pas su porter coup plus
direct.
M. MASSE (Montcalm): Le ministre nous a avoué que,
légalement, il n'en avait pas, mais qu'en pratique il se promenait.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II nous a dit qu'il n'avait pas de voiture
mais qu'il a un chauffeur.
M. LAPORTE: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi); Et qu'il y a aussi des frais d'inscrits.
M. LAPORTE: Est-ce qu'il vous a dit que c'est vous qui les aviez
engagés?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah non!
M. LAPORTE: Ah! vous l'aviez déjà oublié!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, c'est un nouveau, dont il nous a
vanté les mérites et à qui il a d'ailleurs donné un
salaire supérieur à la classe normale.
M. GARNEAU: M. le Président, ce n'est pas vrai, ce que vient de
dire le député de Chicoutimi; d'ailleurs, lui-même a
ajouté au cours de la discussion que nous ne les payions pas assez
cher.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais il reste qu'en toute rigueur de la
technique et de la procédure, vous n'avez pas à...
M. LE PRESIDENT: Cet article a été adopté.
M. MASSE (Montcalm): ... rappeler à l'ordre le
député de Chambly.
M. LAPORTE: Encore?
M. MASSE (Montcalm): C'est le président qui me rappelle à
l'ordre.
M. LAPORTE: Merci, M. le Président.
M. MASSE (Montcalm): Pour rafraîchir la mémoire du ministre
de la Fonction publique, cet article prévoit un montant de $7,500 qui
doit être alloué à l'Ecole nationale d'administration. Il
permettra à cette école de recevoir des professeurs
étrangers afin de donner des conférences auxquelles seraient
admis les hauts fonctionnaires du gouvernement. Cette pratique est suivie par
l'Université du Québec. On se souvient, l'an dernier, des
questions et d'un débat à l'emporte-pièce
déclenchés par le député de Chambly concernant
certains conférenciers qui...
M. LAPORTE: Encore!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Une de vos passades.
M. MASSE (Montcalm): Une de vos passades. Une journée de fatigue.
J'aimerais savoir quelles seront les responsabilités du ministre de la
Fonction publique vis-à-vis de l'Ecole nationale d'administration et les
invitations à ces professeurs étrangers. Il faudra se
remémorer ce qu'a dit le député de Chambly pour ne pas
avoir...
M. GARNEAU: Nous allons en discuter avec...
M. LE PRESIDENT: Ne le réveillez pas! Ne le réveillez
pas!
M. LAPORTE: Qui, moi?
M. GARNEAU: Nous allons en discuter avec MM. Parenteau et
Gélinas. Nous pourrons certainement obtenir le concours de
personnalités internationales qui ne viendront pas faire des histoires
du genre de celles auxquelles référait tout à l'heure le
député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que vous allez en discuter aussi avec votre
collègue le député de Chambly? Il aurait de très
bonnes suggestions à ce sujet, entre autres sur le respect des
autorités universitaires.
M. LAPORTE: Contrairement à vous et à votre chef, nous
allons probablement nous entendre nous deux.
M. MASSE (Montcalm): On a vu, depuis le début, qu'il avait bien
des difficultés à s'entendre. On a vu ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On en reparlera.
M. MASSE (Montcalm): Alors, vous allez discuter de ça, mais selon
quels critères ces professeurs seront-ils invités?
M. GARNEAU: II y a d'abord la question de disponibilité. Nous
allons lancer des invitations. On ne peut pas dire maintenant quelles seront
les disponibilités de ces personnages.
M. MASSE (Montcalm): Les disponibilités, d'accord.
M. GARNEAU: A ce moment-là...
M. MASSE (Montcalm): Tous les étrangers ne peuvent pas venir.
Mais ceux qui viendront, selon quels critères le feront-ils?
M. GARNEAU: Comment, suivant quels critères? Qu'est-ce que vous
entendez par ça?
M. MASSE (Montcalm): Bien, la disponibilité, c'est un
critère, c'est-à-dire que s'il y a des gens qui ne peuvent pas
venir, ils ne viennent pas. Nous sommes d'accord.
M. GARNEAU: Si nous sommes en mesure d'en faire venir quatre ou cinq,
nous allons évidemment choisir les meilleurs disponibles dans les
périodes qui feront notre affaire.
M. MASSE (Montcalm): Vous n'avez pas de critère, si je comprends
bien.
M. GARNEAU: Si vous parlez d'un bonhomme de réputation
internationale, à ce moment-là,...
M. TREMBLAY (Chicoutimi); Qui avez-vous dans l'esprit?
M. GARNEAU: On parlait de Carl Fredericks, de l'université
Harvard. Il y a certes bien d'autres bonshommes qui doivent être
invités aussi, des professeurs réputés, comme je l'ai
mentionné tout à l'heure.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Le Québec n'en a pas?
M. GARNEAU: Au Québec, les gens qui donnent des
conférences accepteront probablement de le faire dans le cadre de
l'enseignement de l'ENAP. A ce moment ce sera dans des cours réguliers
et ça ne s'inscrit pas dans le cadre des subventions dont nous
parlons.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pensez-vous qu'au Québec il ne serait
pas possible de trouver des gens qui ont la compétence voulue?
M. GARNEAU: Je vous dis que les professeurs du Québec qui, en
fait, collaboreront à l'enseignement à l'ENAP, seront
payés à même les frais généraux de l'ENAP;
ces frais ne font pas partie des $7,150 que l'on demande ici.
M. MASSE (Montcalm): Le ministre de la Fonction publique nous a
expliqué le budget modifié, peut-il nous expliquer pour quelle
raison il a été réduit? Quels sont les postes qui ont
été réduits?
M. GARNEAU: Deux postes ont été réduits. J'en ai
donné un, tout à l'heure, au sujet du matériel didactique
et certains autres appareils...
M. MASSE (Montcalm): Au poste de perfectionnement?
M. GARNEAU: ... qui auraient pu être utilisés. Au poste
"perfectionnement", j'ai dit tout à l'heure qu'il y avait eu $5,000 qui
avaient été enlevés parce qu'on avait constaté que
certains
appareils, qui servent actuellement dans les programmes de
perfectionnement de l'ODEQ, pourront être utilisés dans le cadre
de ce programme-ci. Deuxièmement, on a mis de côté la
possibilité d'avoir une collaboration avec American Management
Association qui donne des cours par correspondance. Il y avait l'achat de
manuels, etc., que nous avons mis de côté pour cette année,
et nous avons mis l'accent sur le programme dont on a parlé tout
à l'heure et sur celui des subventions à l'ENAP.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On laisse la classe de manuels?
M. GARNEAU: Ce programme-là a été suspendu, celui
de l'American Management Association, qui était évalué
à $10,000. On a suspendu cette initiative et nous la reprendrons
peut-être dans les années à venir; mais, pour le moment,
nous allons mettre l'accent sur les programmes dont je viens de parler.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quant au matériel didactique, vous
allez en faire l'achat au Québec, j'imagine? Les manuels, le
matériel didactique dont on se sert, dans la mesure où il ne
s'agit pas de choses techniques, de machines? ...
M. GARNEAU: On m'informe que le matériel dont il s'agit est le
matériel d'informatique qui servira à ces cours. D faudra,
évidemment, qu'il ne soit pas utilisé ailleurs dans le
ministère et nous devrons l'immobiliser que pour ces cours-là.
Cela représente l'essentiel du montant de $7,200. Il y a des frais de
locaux aussi qui sont inclus dans ces $7,200.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans le cadre général de ce
programme de perfectionnement, dont a essayé de nous entretenir le
ministre, est-ce qu'on a prévu de mettre l'accent sur une formation qui
préparerait les fonctionnaires à instaurer véritablement,
dans la Fonction publique, l'usage généralisé du
français?
M. GARNEAU: Je pense que dans la Fonction publique, actuellement, la
langue française est la langue d'usage. Alors il n'y a pas
nécessité de mettre l'accent sur cette question-là puisque
c'est un fait acquis. Il n'y a pas de problème de ce
côté-là au niveau de la Fonction publique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Bien, je ne suis pas tout à fait
d'accord, M. le Président parce que j'ai...
M. MASSE (Montcalm): II faudrait que le ministre lise des conventions
collectives...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... déjà eu des reproches de mon
collègue d'en face, au sujet de la langue de l'administration. Est-ce
que, tout en préparant ce programme de perfection- nement et y faisant
participer les fonctionnaires, on va les habituer à utiliser un
français qui soit correct, qui soit respectueux de la norme ce
qu'on appelle la norme internationale compte tenu, naturellement, des
particularismes québécois et canadiens?
M. GARNEAU: M. le Président, je n'ai rien à ajouter. Les
personnes qui vont, soit animer ces cours-là ou donner des
conférences, sont des personnes éminemment qualifiées, qui
parlent un français impeccable. Alors, je ne crois pas qu'il y ait des
difficultés de ce côté-là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On ne sait pas qui encore, on est
obligé de le croire.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président...
M. GARNEAU: Bien, je l'ai mentionné tout à l'heure,
avez-vous écouté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est un acte de foi. Un acte de foi ce n'est
pas de la science.
M. MASSE (Montcalm): Si vous me le permettez, M. le Président, je
suis surpris de la réponse du ministre. Les conventions collectives qui
ont été signées entre l'Etat et les divers syndicats, les
divers corps de fonctionnaires, prévoient des cours de cette sorte pour
certains fonctionnaires qui ignorent ou qui ont des difficultés avec la
langue française. Est-ce que je dois comprendre que ces clauses de
conventions collectives sont inopérantes?
M. GARNEAU: M. le Président, j'ai...
UNE VOIX: On ne doit pas le créer, cela existe
déjà.
M. GARNEAU: Dans le cas des programmes qui nous concernent, ce ne sont
pas des programmes orientés spécifiquement vers l'enseignement du
français, ce sont des programmes de perfectionnement. Or la meilleure
façon d'enseigner une langue correcte, c'est d'enseigner la bonne
terminologie de l'administration, c'est de demander aux personnes qui vont
dispenser, ou animer ces cours, de parler correctement et d'utiliser les bons
termes. Quant au problème dont parlait le député de
Montcalm, il y a des clauses dans les conventions collectives qui
prévoient qu'une personne qui ne possède pas la langue
française pourrait demander des cours de recyclage.
M. GARNEAU: ... Le sous-ministre en charge des relations de travail
m'informe qu'il n'y a eu aucune demande faite en ce sens en vertu des
conventions collectives.
M. MASSE (Montcalm): Attendre une demande, c'est un geste passif.
Vérifier si une telle
demande devrait être faite par certains corps de fonctionnaires,
c'est autre chose. Est-ce que le ministre peut nous donner la certitude qu'il
profitera de son année budgétaire pour demander à un
certain nombre de fonctionnaires de vérifier s'il n'y a pas dans
l'administration publique du Québec des fonctionnaires qui ignorent en
totalité ou en grande partie la langue française?
M. GARNEAU: Je prends note de la suggestion du député de
Montcalm.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, est-ce que le ministre
a l'intention de demander l'aide de l'Office de la langue française pour
veiller à la correction de la langue qui sera utilisée dans
lesdits cours de perfectionnement?
M. GARNEAU: Cela n'a pas été prévu et je ne crois
pas que ce soit nécessaire dans le cadre du programme dont on parle
présentement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non?
M. GARNEAU: Parce que je me fie suffisamment à la qualité
des personnes qui travaillent à l'organisation de ces cours pour que
l'enseignement se fasse en un français correct.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Moi, je ne me fierais pas "sur", je me fierais
"à".
M. GARNEAU: Ce n'est pas moi qui vais recevoir les cours, ce n'est pas
moi qui vais les donner. Vous voyez que c 'est un avantage additionnel.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est fort heureux d'ailleurs.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions? Est-ce que
l'article 8 est adopté messieurs?
Autres dépenses
M. MASSE (Montcalm): Adopté. Article 9, autres dépenses.
Quelles sont les autres dépenses?
M. LE PRESIDENT: Avec une réduction, n'est-ce pas, de
$17,000?
M. GARNEAU: C'est cela. En fait, il n'y a aucune prévision
précise pour ces autres dépenses, c'est un coussin. Etant
donné que le ministère de la Fonction publique en est à sa
première année, nous avons cru qu'il était sage de mettre
une réserve pour autres dépenses de $15,000 pour faire face
à des éventualités qui n'auraient pas pu être
prévues, étant donné la nouveauté du
ministère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je trouve le montant un peu excessif, si l'on
tient quelques reprises, lorsque nous avons étudié les articles
précédents...
M. LAPORTE: Vous aviez prévu $32,000, on l'a ramené
à $15,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je n'ai pas de
commentaires à faire sur ce qui s'est passé...
M. LAPORTE: Vous avez plié.
M TREMBLAY (Chicoutimi): ... j'ai à discuter d'un budget qui est
actuellement devant moi.
M. LAPORTE: C'est le budget qui est devant vous, vous aviez prévu
$32,000, nous avons ramené ce montant excessif à $15,000 et vous
trouvez le tour de nous critiquer. M. le Président, c'est ce que
j'appelle critiquer pour le plaisir de se faire de la publicité.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je regrette que le
député de Chambly...
M. MASSE (Montcalm): Vous avez longuement...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... veuille le prendre sur ce ton, mais j'ai
connu des heures d'obstruction, il n'y a pas tellement de mois, et j'ai dit
qu'il y a un montant de $15,000. C'est ce que le ministre appelle un coussin.
Nous savons que cela existe ordinairement au poste budgétaire d'un
ministère. Il a parlé d'une réduction; on a porté
le coussin de $32,000 à $15,000. Or, au cours des discussions que nous
avons eues antérieurement aux divers articles du poste budgétaire
1, à plusieurs reprises le ministre nous a dit qu'à tel article
il était fort possible qu'on ne dépenserait pas ceci, à
tel autre, on ne dépenserait pas cela, etc. Il nous a même dit -
et nous l'avons noté avec beaucoup de surprise d'ailleurs que le
gouvernement avait prévu au budget des crédits
périmés.
M. GARNEAU: M. Le Président, le député de
Chicoutimi...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, je voudrais savoir ce qu'il va faire
avec les $15,000.
M. GARNEAU: ... exagère considérablement les propos que
j'aurais pu avoir tenus au cours des débats qui ont
précédé. En ce qui regarde les crédits
périmés, c'est une coutume courante, l'ancien collègue du
député de Chicoutimi, M. Dozois, dans le budget qu'il avait
présenté l'an dernier, avait prévu des crédits
périmés assez substantiels. C'est une pratique administrative qui
est bien connu, qui est régulièrement utili-
sée. Je ne vois pas ce qu'il y a d'incorrect dans cela.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre comprend pas très
bien...
M. GARNEAU: Je comprends très bien.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... ce que l'expression "crédits
périmés" veut dire.
M. GARNEAU: Je comprends très bien ce que veut dire...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Lorsque le gouvernement prépare un
budget, il fait une série d'imputations budgétaires et il peut -
et c'est le ministre des Finances qui le déclare lors du discours du
budget - compte tenu de la pratique courante de l'administration, escompter
qu'il y aura des crédits périmés.
Remarquez bien le mot "escompter". Les mots de la langue
française ont un sens très précis. Mais le ministre nous a
dit qu'on avait prévu. Prévu, cela veut dire imputer au budget
une somme qui irait au titre des crédits périmés.
M. GARNEAU: M. le Président...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce que je veux faire comprendre au ministre,
c'est que l'on...
M. GARNEAU: Le député...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... ne prévoit pas des crédits
périmés. Il peut les escompter, mais il ne peut pas les
prévoir et les imputer au budget.
M. GARNEAU: On peut...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, les $15,000 m'apparaissent justement
être une partie de ces crédits prévus par le nouveau
gouvernement et qui seront éventuellement périmés, faisant
peser sur les épaules des contribuables un fardeau fiscal
additionnel.
M. GARNEAU: M. le Président, il y aurait un fardeau fiscal, si
les taxes étaient augmentées, ce que nous verrons jeudi. En ce
qui regarde les crédits périmés, on peut prévoir
qu'il y aura des crédits périmés dans l'ensemble de
l'administration. Escompter ou prévoir qu'il y aura il y a
peut-être une distinction casuistique à faire, je ne veux pas
faire une chicane de mots là-dessus... Je pense, après
consultation avec les hauts fonctionnaires du ministère, que ce coussin
de $15,000 sera suffisant pour absorber les dépenses que nous n'avons
pas pu prévoir, du fait que le ministère est complètement
nouveau et qu'il pourrait se présenter au cours de l'année des
situations nécessitant des augmentations à d'autres articles du
poste 1.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais, à ce que dit le ministre, il y
aurait une distinction qu'il importe d'apporter. Le ministre dit: Vous verrez
par le discours du budget. S'il n'y a pas d'augmentation de taxes, il n'y aura
donc pas de charges fiscales additionnelles sur les épaules des
contribuables. C'est juste, en un sens. Mais il peut y avoir des charges
fiscales additionnelles, du fait que le gouvernement demande plus d'argent
qu'il prévoit en avoir besoin. Or, le ministre nous a déjà
déclaré solennellement qu'on avait prévu des
crédits périmés.
M. GARNEAU: Nous avons prévu qu'il y aurait, comme par les
années passées, des crédits périmés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, vous avez escompté des
crédits périmés.
M. GARNEAU: Si c'est une question de mots, je veux bien admettre...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... non, ce n'est pas une question de mots,
c'est une question extrêmement importante.
M. LE PRESIDENT: Le député de Deux-Montagnes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): La distinction est extrêmement
importante.
M. L'ALLIER: M. le Président on discute. Effectivement, on a vu
que c'était une question de sémantique, une question de mots, une
question de vocabulaire. Si on avait laissé ce montant de $32,000,
effectivement, il y a peut-être une marge qui aurait été
décréditée, mais, $15,000, c'est à peine la demie
de 1 p.c. du budget total. Cela ne paraît pas exagéré comme
marge de sécurité pour les opérations
imprévisibles.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, cette marge de
sécurité peut paraître à notre collègue de
Deux-Montagnes, au représentant du Parti québécois
auprès du cabinet, minime et de peu d'importance. Il reste que le
ministre a déjà indiqué, à l'étude de ses
autres postes budgétaires, qu'il prévoyait que certaines sommes
ne seraient pas dépensées. Ne pourrait-il pas réduire
davantage ce coussin? Puisqu'il est capable de faire passer $32,000 à
$15,000, il pourrait probablement délester les contribuables de ce
fardeau additionnel?
M. L'ALLIER: M. le Président, je crois que le représentant
de l'Opposition au sein de l'Opposition se perd actuellement dans des
discussions absolument oiseuses; le ministre a répondu à cette
question, nous perdons du temps actuellement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, le
député de Deux-Montagnes...
M. LE PRESIDENT: C'est évidemment le privilège du
député.
M. MASSE (Montcalm): II serait bien mieux d'aller étudier son
budget!
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Le député de Deux-Montagnes n'a
pas à interpréter les propos que nous tenons; bien qu'il se fasse
le porte-parole d'un parti qui n'est pas très représenté
ici, actuellement, il reste que nous avons à discuter d'un budget, c'est
une chose sérieuse, il y a de l'argent en cause. Je demande au ministre
s'il croit que c'est raisonnable de demander $15,000 additionnels, étant
donné qu'il nous a dit qu'à d'autres articles, il y aurait
forcément des crédits périmés.
M. GARNEAU: M. le Président, je n'ai rien à ajouter. J'ai
soumis qu'un coussin de $15,000 était loin d'être trop
élevé. S'il y avait des crédits périmés si
on escomptait, pour employer le terme du député de
Chicoutimi...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Voilà.
M. GARNEAU: ... des crédits périmés dans d'autres
ministères, cela ne viendrait pas nécessairement résoudre
le problème, au poste du ministère de la Fonction publique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous allons bien paisiblement laisser le
ministre dormir sur ses luxueux coussins. Quant à moi, je suis
prêt à proposer l'adoption du budget à l'article 9: Autres
dépenses. Elles me paraissent encore une fois quant à moi
excessives, exagérées. Enfin, elles m'apparaissent être un
fardeau extraordinaire sur le dos des contribuables, et cela représente
pas mal d'argent.
M. GARNEAU: C'est la moitié moins de ce qui avait
été prévu...
M. L'ALLIER: Cela démontre...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je voudrais faire observer à mon
collège que, lors de la préparation du budget, le ministre qui a
préparé le budget, lui, a été capable de justifier
les $32,000 qui nous sont demandés tandis que le ministre qui est ici
devant nous n'est pas capable de le faire.
M. GARNEAU: Je ne sais pas où il a pris les informations... Les
informations que l'ancien ministre de la Fonction publique a pu donner à
ces collègues, il ne les a pas prises dans les dossiers qui restaient
à la Fonction publique.
M. LE PRESIDENT: Le député de Chicou- timi vient de dire
qu'il était prêt quant à lui à adopter l'article 9,
sommes-nous d'accord là-dessus?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Avec réserve.
M. GARNEAU: Avec une réserve de $15,000
M. LE PRESIDENT: L'article 9 adopté, messieurs.
Négociations
M. MASSE (Montcalm): Avant d'adopter ce que nous avons à adopter,
nous revenons au poste 1 comme tel et j'aimerais poser quelques questions au
ministre puisque, sous-adjacentes à tous ces points, il y a les
relations de travail, et une des responsabilités très importantes
du ministre de la Fonction publique, c'est la responsabilité de
coordonner les négociations dans le secteur public et parapublic. Le
ministre a été étrangement muet sur l'orientation qu'il
voulait donner aux négociations dans le secteur public.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et réticent.
M. MASSE (Montcalm): Et réticent, vous avez raison, mon cher
collègue. Par contre, j'espère que le ministre - s'il ignore ce
que sera l'avenir dont il a la responsabilité - est au courant de ce qui
se produit présentement et qu'il est au courant que les
négociations se poursuivent dans les secteurs public et parapublic
actuellement, des négociations importantes dans le domaine hospitalier
en particulier, dans deux secteurs, le secteur qui touche les institutions
privées et le secteur qui touche l'application des lois à venir.
Le gouvernement nous a convoqués pour étudier la Loi de
l'assurance-maladie et on n'en a pas encore vu le bout de l'oreille. Par contre
il semble être en négociations avec le corps médical pour
l'application de cette loi à venir. Le ministre peut-il nous informer
où en sont ces négociations dans l'un ou l'autre secteur à
son choix? Puis nous reviendrons à celui qu'il aura reporté.
M. GARNEAU: Les négociations vont bon train, elles avaient
été suspendues...
M. MASSE (Montcalm): Vous prenez lequel des deux secteurs?
M. GARNEAU: C'est parce qu'il y a des négociations...
M. MASSE (Montcalm): Mais vous parlez des médecins ou des
institutions?
M. GARNEAU: Je parle des institutions qui sont en
négociations...
M. MASSE (Montcalm): Pour éclairer le débat, quels sont
les secteurs en négociations dans ce que nous appelons institutions?
M. GARNEAU: Les secteurs en négociations, ce sont les
employés qui travaillent du côté patronal pour les
institutions qui sont affiliées à l'Association des foyers pour
adultes, l'Association provinciale des institutions pour enfants et
l'Association des directeurs et des établissements privés.
M. MASSE (Montcalm): Ce sont trois négociations distinctes?
M. GARNEAU: Les négociations se font à partir de deux
tables, l'Association des foyers pour adultes et l'Association provinciale des
institutions pour enfants à une table, et d'autre part, l'Association
des directeurs des établissements privés; les deux étant
représentées aux tables par la Fédération nationale
des services de la CSN.
M. MASSE (Montcalm): Prenons la première table, foyers pour
adultes et le secteur des enfants.
M. GARNEAU: Les deux secteurs, évidemment, comme ils sont
représentés aux deux tables par la même partie syndicalle
et aux deux tables par les négociateurs délégués
par la Fonction publique et par le secteur de la Santé, de la Famille,
et du Bien-Etre, les problèmes sont discutés sensiblement de la
même façon aux deux tables. Je n'ai pas l'intention d'entrer dans
les détails parce que j'aurais peur de nuire aux négociations qui
se poursuivent aujourd'hui même. Le ministre de la Santé, de la
Famille et du Bien-Etre a donné certaines indications en Chambre
concernant les clauses qui restaient à négocier.
M. MASSE (Montcalm): Quels sont les prin-cipaux points La
sécurité d'emploi, l'information des postes vacants à
l'intérieur de l'unité de négociations et le poste
immédiatement à l'extérieur de l'unité de
négociations. Pour les autres principales clauses, il y a eu entente et
la plupart ont été paraphées.
M. MASSE (Montcalm): Dans le terme général de
sécurité d'emploi, quels sont les points d'accrochage?
M. GARNEAU: Comme c'est en négociations, je préfère
ne pas faire de commentaires sur...
M. MASSE (Montcalm): Oui, je sais bien, il y a combien d'employés
dans ces négociations?
M. GARNEAU: II y en a 800 à l'Associa- tion des foyers pour
adultes, 1,500 à l'Association provinciale des institutions pour enfants
et 700 à l'Association des directeurs des établissements
privés.
M. MASSE (Montcalm): A la première table, il y en a 800, plus
1,500 et, à l'autre, 700.
M. GARNEAU: C'est cela.
M. MASSE (Montcalm): Je sais bien que les négociations sont en
cours et je connais bien le danger de faire des déclarations à ce
sujet. Mais le ministre peut, quand même, informer les parlementaires de
ce dont on discute.
M. GARNEAU: J'ai donné l'objet des négociations
présentement et je n'ai pas l'intention d'aller plus loin...
M. MASSE (Montcalm): Au terme de la sécurité
d'emploi...
M. GARNEAU: ... dans certains des propos que je pourrais tenir. Cela
pourrait éventuellement nuire aux négociations en cours. Le
député de Montcalm, qui a présidé à
certaines de ces négociations dans le passé, le sait très
bien.
M. MASSE (Montcalm): Mais je n'ai jamais refusé d'informer la
Chambre sur les points d'accrochage entre les parties.
M. GARNEAU: Des galeries, j'ai assisté à plusieurs
reprises...
M. MASSE (Montcalm): II semble, M. le ministre, que vous continuez
à assister "des galeries" aux négociations dont vous avez la
responsabilité...
M. GARNEAU: Je me rappelle bien des réponses et des propos que
donnait le député de Montcalm, et je pense que j'ai
été plus loquace que lui-même ne l'était lorsqu'il
était responsable de l'administration publique.
M. MASSE (Montcalm): Je vous demanderais de donner des
réponses... Le terme "sécurité d'emploi" est très
général. Il y a des demandes de sécurité d'emploi
dans différents secteurs. Des conventions signées
prévoient des régimes de sécurité d'emploi. Quel
était le système dans la convention collective, actuellement en
vigueur, de ces institutions?
M. GARNEAU: M. le Président, je regrette, mais je me vois dans
l'impossibilité d'engager le débat...
M. MASSE (Montcalm): Vous n'avez aucune réponse parce que vous
ignorez la convention collective actuelle.
M. GARNEAU: ... parce que cela pourrait être mal
interprété. Je sais très bien les dangers que cela
pourrait apporter autour de la table des négociations, actuellement.
C'est pourquoi je refuse de faire des commentaires, de porter des jugements ou
de donner des informations qui pourraient être mal
interprétées. Malheureusement, je me vois dans
l'impossibilité de répondre.
M. MASSE (Montcalm) : Je ne lui demande pas d'émettre des
opinions, je lui demande de nous donner les faits.
M. GARNEAU: II y aurait des possibilités d'interpréter les
propos que je pourrais tenir et cela nuirait certainement...
M. MASSE (Montcalm): Vous n'auriez qu'à nous donner les
propositions qui sont faites à la table.
M. GARNEAU: C'est impossible de répondre pour le moment. Nous
informerons la Chambre de tous ces détails en temps opportun.
M. MASSE (Montcalm): ... la question de renseignements à
transmettre sur les postes... Nous avons vu précédemment,
à cette commission, qu'il y avait aussi des problèmes de cette
sorte dans l'administration publique et le ministre je tiens à le
lui rappeler nous a donné l'assurance que, cette semaine, la
Commission de la Fonction publique transmettrait à cette commission le
règlement concernant l'avenir au sujet des critères pour
déterminer les postes qu'il y aurait lieu de rendre publics et les
postes qu'il n'y a pas lieu de rendre publics; les uns considérant
l'intérêt des citoyens, les autres les
intérêts...
M. GARNEAU: Je ne crois pas qu'il y ait eu d'engagements de pris dans ce
sens. .
M. MASSE (Montcalm): Je demanderais au ministre de bien relire le
journal des Débats, d'ailleurs, lorsqu'il a fait cet
énoncé. Tout le monde a sursauté derrière lui. Et
je le prierais de bien respecter sa parole.
M. GARNEAU: Si le députe veut citer certains des propos que j'ai
tenus à ce moment-là, il devra le faire à partir des
feuilles des débats. Maintenant, je ne me rappelle pas qu'on ait...
M. MASSE (Montcalm): Alors, on refraïchi-ra la mémoire du
député. Il y a donc dans ces négociations un
problème concernant l'information des postes. Est-ce que le ministre
peut au moins nous transmettre ce qui existe actuellement comme mode, dans ces
secteurs?
M. GARNEAU: M. le Président, je pourrais répondre à
la question...
M. MASSE (Montcalm): Si vous pouvez répondre,
répondez.
M. GARNEAU: ... du député de Montcalm, mais je sais que
tout cela va nous amener plus loin dans la discussion et je me vois dans
l'impossibilité de répondre, tant que les négociations ne
seront pas terminées.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je comprends très bien l'attitude du
ministre qui, ne voulant pas nuire aux négociations, se refuse à
fournir certains détails concernant les négociations actuellement
en cours et les points spécifiques des négociations. Mais on a
parlé tout à l'heure de la sécurité d'emploi. Mon
collègue a demandé quels étaient les points qui
accrochaient. Je voudrais savoir, afin de poursuivre les négociations
ultérieures, quelle est actuellement la situation, au sujet de la
sécurité d'emploi dans les corps d'employés, que le
ministre a mentionnée tout à l'heure. Cela ne le compromet pas du
tout. Il nous dit quels sont, à l'heure actuelle, les faits. Je ne lui
demande pas de préjuger de négociations à venir, je lui
demande de nous dire quelle est actuellement la situation en ce qui concerne la
sécurité d'emploi, afin que, lorsque seront rendues publiques les
propositions gouvernementales et les demandes des employés, nous soyons
en mesure d'établir une relation.
M. GARNEAU: Même réponse, M. le Président, que tout
à l'heure.
M. MASSE (Montcalm): Vous permettrez, M. le Président, de noter
quand même qu'il est pour le moins étrange que le ministre de la
Fonction publique, responsable de la coordination des négociations dans
les secteurs public et parapublic, ne puisse transmettre aux membres de cette
commission ce qui existe présentement dans un secteur donné
concernant la sécurité d'emploi et l'information sur les postes
à pourvoir.
M. GARNEAU: M. le Président, je ne veux pas que mes
réponses soient interprétées comme pouvant...
M. MASSE (Montcalm): C'est de l'ignorance.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas une question
d'interprétation, on vous demande de nous dire...
M. MASSE (Montcalm): On vous demande les faits.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les faits actuels.
M. GARNEAU: Les faits actuels sont en voie de négociations...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et non pour la bonne marche...
M. GARNEAU: Certainement...
M. MASSE (Montcalm): II y a deux conventions déjà à
signer.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ce qui existe...
M. GARNEAU: On discute actuellement de sécurité d'emploi
au niveau des tables de négociations dont j'ai parlé tout
à l'heure. Evidemment, ce dont on discute, c'est de la situation
actuelle en regard d'une situation qui pourrait la remplacer. C'est la raison
pour laquelle je ne veux pas répondre, pour le moment, aux questions qui
me sont posées par les députés de Montcalm et de
Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est une réponse inadmissible, M. le
Président. C'est une question valable que le ministre a devant lui et
tente d'élucider.
M. GARNEAU: C'est une question d'opinion.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, non, ce n'est pas une question d'opinion.
C'est la preuve péremptoire que vous ne connaissez pas le
ministère que vous administrez.
M. GARNEAU: C'est l'opinion du député de Chicoutimi, M. le
Président. Je refuse de répondre...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Voilà que le ministre engage des
négociations. Le gouvernement engage la discussion avec un certain
nombre d'employés. Il y a des points d'accrochage. A une question que
nous lui avons posée tout à l'heure, il nous a dit qu'il ne
voulait pas présumer du résultat des négociations qui se
tiennent actuellement ou qui se tiendront éventuellement. Bon! D'accord.
Nous respectons cette attitude prudente du ministre. Mais nous lui demandons en
ce qui concerne la sécurité actuelle d'emploi et
ça, ça ne compromettra pas, c'est quelque chose qui existe et
c'est de la situation future qu'on devra discuter nous nous demandons,
dis-je, qu'elle est, à l'heure actuelle, dans les cadres que le ministre
a évoqués tout à l'heure, la situation de la
sécurité d'emploi. S'il le sait, qu'il le dise. Autrement nous
conclurons qu'il ne le sait pas, et c'est malheureux.
M. GARNEAU: Conclusion personnelle du député.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, ce ne sera pas une conclusion
personnelle. C'est une conclusion dont tout le public pourra prendre
connaissance et qui révélera à sa face même que le
ministre ne connaît ni la loi ni les mécanismes du
ministère qu'il est chargé d'administrer. Quelle est, à
l'heure actuelle, la situation de la sécurité d'emploi en ce qui
concerne les organismes ou les corps de fonctionnaires ou de travailleurs qu'a
mentionnés le ministre lui-même? C'est lui qui vous a dit quels
étaient les gros points des négociations.
M. LE PRESIDENT: J'ai compris, messieurs, et je comprends à
nouveau que le ministre, qui me fait un signe négatif, n'entend pas
répondre à cette question-là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous ne sommes pas en Chambre, M. le
Président, alors qu'un ministre peut refuser de répondre à
une question. Nous sommes actuellement en commission.
M. LE PRESIDENT: D'accord!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et nous posons au ministre une question
extrêmement simple, une chose qui relève d'une connaissance qu'il
devrait avoir avant d'engager des négociations. Comment pourra-t-il
porter un jugement sur les demandes des travailleurs en ce qui concerne la
sécurité d'emploi, s'il ne sait pas quelle est, à l'heure
actuelle, leur situation dans ce domaine? Nous lui demandons de nous dire
quelles sont les conditions de sécurité d'emploi en ce qui
concerne le groupe de travailleurs qu'il a évoqués lui-même
tout à l'heure.
M. LE PRESIDENT: J'ai compris, messieurs, que la réponse du
ministre était que, pour des raisons d'ordre futur, il refuse de
répondre à une question qui serait d'ordre actuel, suivant les
paroles mêmes du députés de Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais, M. le Président, c'est
inadmissible.
M. MASSE (Montcalm): C'est quand même incroyable que le ministre
ne soit même pas au courant de ce qui existe comme conventions
collectives actuellement.
M. GARNEAU: II y a une différence entre être au courant et
vouloir répondre à une question.
M. TETLEY: C'est ça!
M. MASSE (Montcalm): Vous me permettrez, quand même, M. le
ministre, puisque vous ne pouvez pas répondre à cette
première
question, de vous en poser une deuxième, je verrais mal pourquoi
vous refuseriez de répondre cette fois-ci. Puisque vous ignorez la
situation actuelle...
M. GARNEAU: Je n'ignore pas la situation actuelle.
M. MASSE (Montcalm): ... vous devez au moins être au courant de la
proposition qu'on fait en votre nom à la table des négociations
concernant la sécurité d'emploi. Et là, il n'y a pas de
danger de négociations, puisque c'est au nom du gouvernement et
directement au nom de la population qui est, au fond, le patron, que vous
offrez une sécurité d'emploi. Cette proposition est
déjà faite à la table de négociations. Il n'y a
certainement pas de danger de dire à la population au nom de laquelle
vous avez fait votre proposition, quelle est la proposition du gouvernement
concernant la sécurité d'emploi.
M. GARNEAU: Même réponse, M. le Président, elle est
en voie de négociations.
M. TETLEY: Mais, M. le Président, c'est un sujet pour le conseil
des ministres et pour...
M. MASSE (Montcalm): Ce n'est pas un sujet du conseil des ministres.
M. TETLEY: Les négociations, c'est certain...
M. MASSE (Montcalm): ... Il y a des négociations actuellement en
cours, dans un secteur public, entre les représentants du gouvernement
et les représentants de la partie syndicale.
M. TETLEY: Pardon, M. le Président, je parle...
M. MASSE (Montcalm): ... je parle uniquement de la partie
syndicale...
M. TETLEY: J'insiste donc...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! S'il vous plait.
M. TETLEY: Vous parlez, c'est un vrai flot de folies.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que vous pourriez demander à
ce...
M. TETLEY: Est-ce que j'ai le droit de parler?
M. MASSE (Montcalm): Vous avez droit de parler mais de façon
intelligente; il ne faudrait pas dire des stupidités comme vous venez
d'en dire.
M. TETLEY: M. le Président, nous sommes en train de
négocier.
M. MASSE (Montcalm): Parlez donc en anglais, ce sera bien plus
simple.
M. TETLEY: Non, non, je vais parler en français autant que je
peux. Mais merci quand même.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En anglais, vous parlez bien.
M. TETLEY: Je parle mal français, mais j'accepte...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... le côté humoristique.
M. TETLEY: Oui. Mes chers collègues et anciens ministres, c'est
très important pour les négociations que le ministre soit libre
de négocier. S'il en parle devant vous et devant le public, ce serait
une folie. Donc je suis absolument d'accord avec le ministre.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, c'est au nom de...
M. GARNEAU: Pour employer les mêmes termes que le
député de Montcalm utilisait, on ne négocie pas sur la
place publique et...
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, je ne demande pas de
négocier.
M. GARNEAU: Non, mais vous parlez de choses qui seront
négociées...
M. MASSE (Montcalm): Vous admettrez avec moi, M. le ministre, que les
représentants de la partie syndicale à cette table de
négociation ont informé leurs commettants des demandes qu'ils ont
formulées concernant la sécurité d'emploi. Cela est juste,
cela est bien. Vous admettrez quand même également que c'est au
nom de la population que vous avez fait des propositions. Je ne vous demande
pas les compromis que vous avez dans vos manches. Je vous demande d'informer la
population au même titre que le représentant du syndicat a
informé ses commettants, d'informer les vôtres concernant la
proposition que vous avez formulée pour ce qui est de cette
sécurité d'emploi.
M. GARNEAU: M. le Président, c'est la liberté du syndicat
de rendre public...
M. MASSE (Montcalm): Et c'est l'obligation d'un ministre d'informer la
population.
M. GARNEAU: Je reviens à la même réponse que j'ai
donnée tout à l'heure. Toutes ces questions sont en
négociations. Nous ne voulons pas négocier sur la place publique.
Il y a des responsabilités considérables qui me sont
dévolues et je n'entends pas y déroger. C'est tout simplement par
mesure de sécurité et pour assurer le règlement du conflit
le plus tôt possible que je préfère m'abstenir de
répondre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, c'est une
réponse qui vraiment, je le répète, est inadmissible.
Voilà qu'un ministre qui est chargé de négocier n'est pas
capable d'abord de nous dire ce qui existe actuellement, quelles sont les
conditions de travail actuel et il va devoir se prononcer sur les demandes qui
sont faites par les groupes de travailleurs dont il a parlé. Comment
pourra-t-il porter un jugement s'il ignore tout de la situation actuelle? Je
lui ai posé une question tout à l'heure...
M. GARNEAU: II y a une différence entre ignorer une situation et
vouloir en discuter.
M. LE PRESIDENT: Je l'ai répété à plusieurs
reprises. J'ai été tolérant, je fais appel à la
compréhension de tous les membres de la commission sans exception. Il
est manifeste que, quels que soient la forme ou l'auteur de la question, le
ministre tient et va s'en tenir si j'en juge par ses réponses
précédentes à la réponse ou aux
réponses qu'il a données à toutes et chacune de ces
dernières questions.
M. MASSE (Montcalm): Vous me permettez, M. le Président, de poser
une dernière question? Que devront faire les gens qui viennent
manifester devant le parlement pour connaître les propositions que le
ministre veut bien formuler à la table des négociations?
M. GARNEAU: Les représentants des syndicats et des associations
patronales et du gouvernement négocient présentement. Ils sont
informés mutuellement des propositions faites de chaque
côté de la table et je n'ai rien à ajouter.
M. MASSE (Montcalm): Je trouve pour le moins étrange, M. le
Président, l'attitude basée sur l'ignorance ou sur l'arrogance du
ministre de la Fonction publique refusant de divulguer les offres de son
ministère aux tables de négociations.
M. LE PRESIDENT: Notre collègue, le député de
Montcalm, avait parlé d'une dernière question. J'ai
compris...
M. MASSE (Montcalm): ... c'est une conclusion.
M. LE PRESIDENT: ... j'excluais cette question qui est une conclusion.
Je me demande à moins qu'il y ait d'autres questions sur le
sujet, c'est-à-dire sur l'ensemble du poste 1 si nous sommes
prêts à l'adopter.
M. MASSE (Montcalm): Permettez, M. le Président, j'ai tiré
mes conclusions concernant ces négociations. Il y a tout un autre
secteur qui est présentement en négociations et je suis convaincu
que la population, qui s'attend à un régime d'assurance-maladie
pour le 1er juillet, aimerait entendre de la bouche du ministre de la Fonction
publique où en sont les négociations avec le secteur
médical pour l'application de cette loi.
M. GARNEAU: M. le Président, les mêmes réponses
s'appliquent dans le cas de l'assurance-maladie que dans le cas des
institutions privées de bien-être et d'hôpitaux
privés.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que c'est par ignorance ou bien parce que
c'est le ministre de la Santé qui fait lui-même les
négociations par-dessus la tête du ministre de la Fonction
publique?
M. GARNEAU: M. le Président, le travail se fait en collaboration,
c'est une position gouvernementale.
M. MASSE (Montcalm): Sous quelle forme cette collaboration
existe-t-elle?
M. GARNEAU: C'est une position gouvernementale et je ne vois pas en quoi
le député de Montcalm pourrait éclairer davantage la
situation.
M. MASSE (Montcalm): Sous quelle forme la collaboration entre le
ministère de la Santé et celui de la Fonction publique
existe-t-elle dans cette négociation?
M. GARNEAU: II y a des consultations régulières.
M. MASSE (Montcalm): Entre qui et qui?
M. GARNEAU: Entre les ministres et les hauts fonctionnaires qui y
participent.
M. MASSE (Montcalm): Quels sont les hauts fonctionnaires qui forment le
comité de coordination?
M. GARNEAU: M. le Président, je n'ai pas de commentaires à
faire.
M. MASSE (Montcalm): Le ministre ignore quels sont les membres de son
comité de coordination.
M. GARNEAU: C'est une conclusion du député de
Montcalm...
M. MASSE (Montcalm): Pour quelle raison le ministre refuse-t-il de
donner le nom des membres fonctionnaires de ce comité de coordination?
Le ministre ne peut pas invoquer de précédent puisque l'ancienne
administration avait rendu publics les noms des membres de comités de
coordination. D ne peut pas se cacher derrière un
pseudo-précédent et doit en informer la population.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président.
M. GARNEAU: C'est un comité de travail interne, je n'ai pas
l'intention...
M. MASSE (Montcalm): Je pense, M. le Président, que devant un
sujet aussi important que l'assurance-maladie, nous nous devons d'être
pour le moins surpris de l'attitude d'ignorance du ministre de la Fonction
publique...
M. GARNEAU: M. le Président...
M. MASSE (Montcalm): ... qui a la responsabilité légale de
coordonner ces négociations.
M. GARNEAU: ... les termes du député de Montcalm sont
exagérés. J'ai souligné à plusieurs reprises qu'il
y avait une distinction entre l'ignorance des faits et le refus de vouloir
commenter certaines questions qui me sont posées. Je pense que cela
n'aiderait pas aux négociations que de les discuter ou de discuter de
leur contenu ou des propositions qui sont faites de chaque côté de
la table et je désire maintenir ma position.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président...
M. GARNEAU: Et dans le cas des termes qu'il a employés tout
à l'heure, pour la question de l'arrogance, s'il y a une chose que j'ai
essayé d'éviter depuis le début de l'analyse de ces
crédits, c'est bien cette attitude-là.
M. MASSE (Montcalm): C'est l'arrogance envers les syndiqués qui
sont obligés de manifester devant le parlement à cause de
l'ignorance du ministre.
M. GARNEAU: Les syndiqués sont au courant par la voix de leurs
représentants et suivant les méthodes que leurs
représentants croient les plus justifiées d'utiliser pour
l'information des membres. Je pense que c'est aux syndiqués, dans les
discussions qu'ils ont avec leurs représentants, à porter un
jugement sur l'information qu'ils reçoivent de leur parti.
M. MASSE (Montcalm): Et par la voix du ministre de la Fonction publique
qu'ils pourront juger de son ignorance.
M. GARNEAU: M. le Président...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président...
M. GARNEAU: ... je reviens à ce que j'ai dit tout à
l'heure et je trouve les propos du député de Montcalm
déplacés et mal appropriés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi); J'ai écouté le ministre de la
Fonction publique refuser de se commettre sur la question des
négociations avec les gens qui auront à jouir ou à
souffrir du programme de l'assurance-maladie. Le ministre ne veut pas nous
donner de renseignements et dire quel est l'état des
négociations. Me souvenant d'une déclaration faite par son
collègue, le ministre d'Etat à la Famille, le
député de Jonquière, M. Harvey, dans ma région,
à savoir que le programme d'assurance-maladie ne pourrait pas être
mis en application avant 1971, me souvenant d'autre part d'un démenti
apporté immédiatement par le ministre de la Santé, de la
Famille et du Bien-être, M. Cas-tonguay...
M. MASSE (Montcalm): Encore une contradiction.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... je me pose la question: Est-ce que les
réticences et le refus qu'oppose à nos questions aujourd'hui le
ministre de la Fonction publique n'indiquent pas précisément que
le gouvernement n'est pas prêt du tout à proposer le régime
d'assurance-maladie, que le projet de loi n'est pas encore prêt, que le
cabinet ne s'est pas encore entendu et que les négociations avec le
gouvernement central n'ont pas atteint ce point où le gouvernement du
Québec soit assez lié pour pouvoir suivre les "dictates" du
premier ministre du Canada?
M. LE PRESIDENT: A mon tour, messieurs. Je trouve cette question
irrecevable dans le cadre de l'étude des crédits du
ministère de la Fonction publique. J'empêche moi-même le
ministre de répondre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je vais reprendre ma
question en essayant de la rendre acceptable pour M. le Président. Il y
a eu quand même une déclaration du ministre d'Etat à la
Famille, M. Harvey, disant que le programme d'assurance-maladie ne serait pas
prêt avant 1971.
M. MASSE (Montcalm): Celui qui a déclaré que les ministres
ne devraient pas avoir de voitures.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. Caston-guay a déclaré pour sa
part que ce serait certainement en 1970 et très bientôt. Je
demande ceci au ministre: Est-ce que sa résistance en face de nos
demandes proviendrait du fait que le gouvernement n'est pas du tout à
fait prêt et que les négociations dont a parlé mon
collègue sont à un point tel qu'on ne prévoit pas
d'aboutissement à brève échéance?
M. LE PRESIDENT: Si je résume la question en quelques mots, le
député de Chicoutimi veut savoir si les réticences et les
hésitations ou les refus du ministre ne proviennent de cette
hésitation ou de cet état de non-préparation du
gouvernement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est plus concis, mais moins
élégant.
M. GARNEAU: Non, M. le Président.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que la population pourrait être
informée des points qui doivent être négociés avec
les médecins pour en arriver à un régime
d'assurance-maladie?
M. GARNEAU: M. le Président, tout est à
négocier.
M. MASSE (Montcalm): C'est-à-dire?
M. GARNEAU: L'entente avec les médecins doit être
négociée en tout ce qui ce regarde le contenu du bill qui sera
déposé en Chambre. Pour les mêmes raisons que j'ai
invoquées tout à l'heure, je ne veux pas faire de commentaire sur
ce sujet-là.
M. MASSE (Montcalm): Le ministre ne peut pas nous dire ce qui doit
être l'objet des négociations.
M. GARNEAU: C'est l'entente, pour rendre appliquable le projet qui sera
déposé ces jours-ci. Le premier ministre l'a dit en Chambre, le
ministre de la Santé l'a répété, en réponse
à des questions posées de la part des Oppositions. Lorsque le
projet de loi sera rendu public, les députés pourront tous
ensemble prendre connaissance du projet de loi et de ce qui fera l'objet des
négociations.
M. MASSE (Montcalm): Encore une fois, le ministre de la Fonction
publique ignore totalement ce qui doit faire l'objet des négociations
pour rendre appliquable le régime d'assurance-maladie.
M. GARNEAU: Je réponds au député de Montcalm ce que
je lui ai répondu tout à l'heure. Il y a une distinction entre
l'ignorance des faits et l'à propos de répondre à cette
question dans le cadre actuel des négociations.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, ce que je trouve
étrange, c'est que le ministre ne veuille point donner des
renseignements que possèdent déjà des
sociétés d'assurance qui auront naturellement à prendre
des mesures très particulières en ce qui concerne l'application
du régime d'assurance-maladie. Il y a des documents qui circulent
à droite et à gauche; le ministre devrait être
informé tout au moins de la circulation de ces documents, puisqu'ils
portent justement sur les points au sujet desquels le ministre s'obstine
à ne pas nous donner les renseignements que nous demandons.
M. GARNEAU: J'ignore les documents auxquels réfère le
député de Chicoutimi. Je ne sais pas de quels documents il parle,
je ne suis donc pas en mesure de faire de commentaire.
M. MASSE (Montcalm): Je trouve quand même étrange que le
ministre, d'une main, transmette aux représentants du syndicat les
offres du gouvernement et que, de l'autre, il refuse de transmettre ces offres
à ceux qui ont la responsabilité de percevoir les fonds.
M. GARNEAU: M. le Président...
M. MASSE (Montcalm): C'est-à-dire aux représentants de la
population.
M. GARNEAU: ... c'est là une politique qui a été
bien établie dans le passé que, lorsqu'il y avait
négociations, on laissait le cheminement de ces négociations se
poursuivre et que, pour employer des termes que le député de
Montcalm utilisait antérieurement, on ne négocie pas ces choses
sur la place publique.
M. MASSE (Montcalm): Je pense que je vais être encore une fois
obligé de rafraîchir la mémoire du ministre et de
l'informer que, lorsqu'il y a des sujets aussi importants que celui dont on
traite, les responsables des négociations de secteur public ont
antérieurement transmis à la députation des dossiers
complets, y compris les offres patronales, et en cours de négociations.
Je m'excuse, je comprends fort bien que le député ignore ces
faits, ayant suivi de fort loin ces questions importantes de l'Etat.
M. COITEUX: J'étais ici lorsque le ministre s'obstinait
religieusement à ne pas nous répondre.
M. MASSE (Montcalm): Par contre, il avait transmis l'ensemble de ce que
je demande à toute la députation.
UNE VOIX: La mémoire est une faculté qui oublie.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre peut au moins s'engager
à transmettre à la députation des documents de même
type que ceux qui ont été transmis au Parlement lors de certaines
négociations y compris, par exemple, celles avec la Corporation des
enseignants du Québec, avec la Régie des Alcools du Québec
ou d'autres secteurs municipaux?
M. GARNEAU: Une commission parlementaire avait été
spécifiquement chargée de discuter de ces questions...
M. MASSE (Montcalm): Je m'excuse encore une fois, c'était avant
la convocation de la Commission parlementaire. Je m'explique mal - de toute
façon, le ministre ne l'a pas expliqué pour sa part - pourquoi il
refuse aux représentants de la population qui auront à voter les
deniers publics, au nom de la population, ce qu'il transmet avec
facilité et de façon tout à fait normale aux
représentants de syndicats. Est-ce qu'il y a une raison?
M. GARNEAU: C'est pour la bonne marche des négociations.
M. MASSE (Montcalm): C'est pour la bonne marche des négociations
que l'on demande à la population de payer les impôts, mais on ne
peut pas l'informer de ce sur quoi elle va payer.
M. GARNEAU: C'est une politique qui a été établie
dans le passé; je pense qu'elle était sage. Dans l'état
actuel des négociations, étant donné qu'elles se
poursuivent normalement, peut-être que des solutions seront
trouvées. H a des ententes qui ont peut-être eu lieu il y a une
demi-heure, un quart d'heure, une heure et dont on ne m'a pas encore
informé. Je pense qu'il serait imprudent de ma part de m'engager dans
une telle discussion.
M. MASSE (Montcalm): C'est, de la part du ministre, une
prétention que de dire que les négociations vont bien, alors
qu'il refuse de nous informer où en est l'état des
négociations.
M. GARNEAU: C'est une question de jugement.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, pour les mêmes raisons qu'il y a
environ une dizaine de minutes, je demanderais aux membres, vu la
réponse qui a été...
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, on peut difficilement
accepter le poste 1 au complet si le ministre refuse de nous transmettre les
informations concernant les relations de travail.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, je ne puis l'y forcer, face aux
réponses qu'il a données. Tout ce que je souligne, devant les
membres de la commission, c'est que dix, quinze ou vingt questions du
même ordre appelleront, je pense, les mêmes réponses de la
part du ministre.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, accepterez-vous, sans
forcer le ministre, qu'il est passablement ignorant de son métier.
M. LE PRESIDENT: Non, le président n'acceptera ni cela, ni
n'exprimera d'opinion. Il est ici pour maintenir l'ordre.
M. MASSE (Montcalm): Alors, votre refus de jugement nous
intéresse fort bien.
M. LACROIX: Le député de Montcalm se rappelle fort bien
que lorsqu'il était...
M. TETLEY: Accusez-vous le président d'être ignorant? ...
sa réponse.
M. MASSE (Montcalm): ... le président, on l'a accusé de
toutes sortes de bonnes choses.
M. LACROIX: Le député de Montcalm se rappelle fort bien,
alors qu'il assumait la responsabilité du ministère de la
Fonction publique, qu'il répondait assez fréquemment qu'il
n'était pas dans l'intérêt du public de fournir des
précisions comme celles qu'il demande actuellement. Et pourquoi? Parce
que vous avez traversé la table, vous vous permettez d'insister pour
poser des questions sachant que le ministre ne peut pas donner les
réponses, parce qu'elles ne sont pas d'intérêt public.
M. MASSE (Montcalm): Si notre député maritime, au lieu de
papillonner d'une commission à l'autre, finissait par se brancher
à une commission, il aurait toutes les réponses aux
questions...
M. LACROIX: J'ai moins voyagé de Québec à Paris que
vous. Je me suis occupé des maritimes et des autres parties de la
province.
M. MASSE (Montcalm): Je vois, à ses interventions, que cela a
été une jeunesse mal formée. Vous auriez dû voyager
un peu plus, M. le député.
M. LACROIX: La différence qu'il y a entre le député
de Montcalm et moi, c'est que je voyage à mes dépens, moi! ...
Ainsi, je ne peux pas me permettre d'aller aussi loin.
M. LE PRESIDENT: Je sens qu'avec le...
M. MASSE (Montcalm): II vaut mieux laisser tomber...
M. LE PRESIDENT: ... et revenir au poste 1.
M. LACROIX: C'est avec les sortes de questions stupides que vous posez
depuis deux jours que vous bloquez l'administration...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. MASSE (Montcalm): Si le député est en
défaveur...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. MASSE (Montcalm): ... à cause de sa fonction, il peut toujours
s'en prendre à son chef.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! J'ai demandé aux membres de la
commission...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président...
M. LE PRESIDENT: J'ai demandé aux membres de la commission de
revenir au poste 1.
M. MASSE (Montcalm): Si c'est votre humeur quotidienne...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Revenons au poste 1, M. le
Président...
M. MASSE (Montcalm): ... je sympathise avec madame.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Ni l'un ni l'autre n'aura le dernier mot, si
je les laisse continuer. Alors, je laisse la parole au député de
Chicoutimi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, pour résumer ce
débat qui, quand même, a été assez long, fort
intéressant, fort utile, surtout au ministre, nous sommes dans une
situation assez délicate. Voilà que le ministre nous demande, en
sa qualité de ministre de la Fonction publique, de l'autoriser à
dépenser un montant d'argent assez important. Sa fonction
spécifique est de s'occuper des relations entre les employés du
gouvernement et le gouvernement.
Il y a divers secteurs qui, actuellement, suscitent chez les citoyens
des inquiétudes de toute nature. Le ministre refuse de nous donner
quelque indication sur ce que peuvent apporter ces négociations, sur
l'aboutissement des négociations. Cela nous place dans la situation
suivante: nous avons fait la preuve, au cours de l'examen du poste 1, que le
ministre se trouvait, sauf lorsque ses fonctionnaires venaient à sa
rescousse, à peu près toujours dans l'impossibilité de
répondre aux questions les plus simples. Et ce qui plus est, il est dans
l'impossibilité de répondre aux questions les plus difficiles,
à savoir la question de la politique du gouvernement en matière
de négociations.
M. le Président, comment pouvons-nous, en pleine lumière,
en toute connaissance de cause, autoriser le ministre à dépenser
de l'argent quand il n'est pas capable de nous dire que cet argent lui servira
à orienter la Fonction publique, le ministère dont il a la
charge. Il n'est pas capable de nous dire, non plus, de quelle façon,
à l'heure actuelle, s'infléchit la politique du gouvernement en
matière de négociations avec ses employés.
Je le répète, nous sommes dans une situation
délicate. Nous nous posons la question de savoir si nous devons
l'autoriser à dépenser cet argent, puisqu'il n'est pas capable et
n'a pas été capable de nous dire, dans la plupart des cas, ce
qu'il entend en faire. Avant d'adopter cet article du budget, je pose la
question au nom des contribuables: Est-ce que le ministre, depuis deux
séances de cette commission, n'a pas fait la preuve de son
incapacité à administrer un ministère, étant
donné l'ignorance qu'il a de la plupart des problèmes au sujet
desquels nous l'avons interrogé?
M. GARNEAU: C'est l'opinion du député de Chicoutimi. Je
trouve assez injustes à mon point de vue les propos qu'il vient de
tenir. Depuis maintenant deux jours, que nous discutons, article par article,
il y a eu une multitude de questions. Certaines étaient très
précises, d'autres moins. J'ai essayé d'y répondre avec le
plus d'objectivité et le plus de calme possible, compte tenu de la
complexité de certaines des questions.
M. LACROIX: II ne se rappelle pas la fois qu'il avait
étudié les crédits des Affaires culturelles. Il avait
refusé de répondre systématiquement. C'est drôle
comme l'ancien ministre des Affaires culturelles a la mémoire
courte.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, à l'ordre! Le ministre en titre
était en train de répondre à la question du
député de Chicoutimi.
M. GARNEAU: M. le Président, j'aurais pu éventuellement
participer aux discussions qui auraient porté sur des sujets auxquels
référait tout à l'heure le député des
Iles-de-la-Madeleine. Je me suis abstenu de le faire, croyant qu'il
était de mon devoir de maintenir le niveau de discussion le plus
élevé possible. Ce n'est pas parce que les administrations
précédentes ont pu commettre certaines erreurs qu'il fallait
nécessairement le leur rappeler au moment où nous demandons des
crédits. J'ai pensé que c'était plus sage de
procéder calmement à l'analyse des crédits. J'ai
répondu aux questions
des députés de l'Opposition et de certains des
députés de ce côté-ci de la table également.
Je trouve injustes les propos du député de Chicoutimi, qui dit
que j'ai refusé de répondre aux questions, alors que, dans le cas
précis auquel il réfère...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'apporte une précision, M. le
Président. Je n'ai pas dit que le ministre n'avait pas été
capable de répondre aux questions. J'ai dit que, n'eût
été la présence de ses fonctionnaires, il se fût
trouvé dans l'impossibilité de répondre à nos
questions. C'est la preuve péremptoire de l'ignorance qu'il a de la loi
qu'il a à administrer.
M. MASSE (Montcalm): Si vous me le permettez, M. le ministre, dans ce
poste "administration", il y a deux aspects. Il y a l'aspect de
l'administration du ministère de la Fonction publique, pour lequel il y
a eu u certain nombre de questions auxquelles vous avez, comme vous le disiez
tout à l'heure, essayé de répondre. H y a également
l'autre responsabilité du ministère de la Fonction publique, en
dehors de la gestion, à l'intérieur du gouvernement, qui est la
responsabilité qui vous est donnée de par la loi de coordonner
les négociations dans les secteurs public et parapublic. Depuis quelques
minutes, c'est cette partie-là dont il est question, la première
ayant été résolue. Dans cette deuxième partie, la
partie concernant les négociations de travail, je ne crois pas que le
ministre puisse plaider qu'il a répondu à quelque question que ce
soit, puisque, depuis le début, dans ce domaine particulier, il n'a rien
répondu. Ceci nous a obligés à conclure que c'était
ou par ignorance, ou par un manque d'orientation qu'il ne pouvait pas rien
répondre.
M. GARNEAU: Ou encore que les députés n'ont pas voulu
accepter les raisons que j'invoquais dans mon refus de répondre, celles
de favoriser ou de permettre une plus saine négociation autour des
tables qui sont actuellement en voie de procéder.
M. MASSE (Montcalm): Nous n'avons jamais demandé au ministre de
nous faire part des compromis ou des solutions qu'il avait dans ses manches de
négociateur, pour les domaines qui accrochent. Nous lui avons
posé deux questions. Premièrement, quelle est la situation
actuelle touchant les conventions collectives existantes dans tel ou tel
domaine? Deuxièmement,quelles sont les propositions qui ont
été formulées aux tables de négociations pour
certains points, en particulier la sécurité d'emploi? Nous
n'avons absolument pas posé de questions qui pourraient prêter
à échec en matière de négociations, parce que des
compromis auraient été rendus publics par-dessus la table de
négociations? Nous avons toujours, nous de l'administration
précédente, refusé de faire part publiquement de ces
compromis et c'était l'expression qu'on ne négocie pas sur la
place publique. Par contre, nous n'avons jamais refusé de faire
état des faits. Ce que nous avons demandé au ministre de la
Fonction publique, ce sont les faits, faits ou qu'il ignore ou faits qu'il
refuse, par arrogance, de nous transmettre.
Je pense que le ministre n'a pas pu nous apporter une troisième
solution pour expliquer son silence dédaigneux des
responsabilités des parlementaires de lever des impôts.
M. LE PRESIDENT: S'il n'y a pas d'autres commentaires...
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, on ne peut pas, quant
à nous, adopter ce poste budgétaire n'ayant reçu aucune
réponse pour ce secteur bien important des relations de travail.
M. BOSSE: En ce qui concerne les conventions collectives des
institutions qui sont présentement en négociations - je fais
abstraction, bien sûr, des médecins - ces documents sont
déposés au ministère du Travail et ont été
distribués à des milliers d'exemplaires. C'est un fait connu, la
sécurité d'emploi, dans ces conventions collectives, est la
même que dans la convention collective des hôpitaux publics,
antérieurement à la récente signature des conventions
collectives. Le journal lui-même nous révèle que la demande
des syndicats, dans ces milieux, est la même que celle des
hôpitaux, à l'heure présente. D'autre part, le
représentant de Montcalm sait très bien, quand on l'a
rencontré dans les couloirs du Queen Elizabeth, qu'un certain nombre de
ces informations n'étaient pas communiquées au public, lorsqu'on
négociait en chambre close.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, ces distinctions ont
été faites entre les compromis possibles et les situations de
fait. Cette distinction a été apportée...
M. BOSSE: Ce sont les situations de fait qui répondent à
votre première question, je crois.
M. MASSE (Montcalm): Je suis quand même fort heureux de constater
qu'il y a, du côté parlementaire, au moins un député
qui semble être un peu au courant de l'existence des clauses dans les
conventions collectives déjà en vigueur. J'espère que le
ministre de la Fonction publique saura retrouver là une intelligence qui
pourrait peut-être l'aider à répondre aux questions des
parlementaires.
M. BOSSE: Je trouve surprenant, qu'un ministre responsable, qui a
participé à la négociation, antérieurement, de ces
conventions
collectives, ne se rappelle pas le contenu, quant à la question
de sécurité.
M. MASSE (Montcalm): Le député se place les deux pieds
dans de mauvaises plates-bandes, parce que la question que nous avons
posée, concerne les négociations en cours pour les foyers pour
adultes. Qu'est-ce qui existe et quelles sont les propositions? Il ne s'agit
pas des secteurs hospitaliers; on peut fort bien être au courant de ce
qui existe dans le secteur hospitalier. On pourra, après que le ministre
nous aura répondu, dire: Ah! voilà, c'est la même chose.
Mais, encore faut-il que le ministre nous transmette ce qu'il propose dans le
secteur des foyers pour adultes, qui, lui, est en négociations.
M. BOSSE: Permettez-moi de continuer dans les mêmes plates-bandes
pour vous révéler que dans les conventions collectives existantes
présentement, la sécurité d'emploi prévaut une
période de probation de 90 jours, ce qui était le cas des
hôpitaux publics. La demande est une autre chose. En ce qui concerne
l'offre, je n'en connais pas la teneur puisque c'est en
négociations.
M. MASSE (Montcalm): Alors, si vous n'en connaissez pas la teneur comme
responsable des deniers publics, vous êtes certainement, comme nous,
intéressé à savoir ce qui est demandé par le
syndicat et ce qui est proposé par l'Etat.
M. BOSSE: Je ne suis pas un député affecté aux
négociations. Je suis un représentant du peuple...
M. MASSE (Montcalm): Et comme député, n'êtes-vous
pas intéressé à savoir cela? Vous n'êtes pas
intéressé, comme représentant de votre population à
savoir les...
M. BOSSE: Je sais pertinemment, pour y avoir participé que les
députés de l'Union Nationale, alors qu'elle était un parti
ministériel, ne connaissaient pas la teneur des offres faites aux
hôpitaux publics.
UNE VOIX: Ah! Ah! Ah!
M. MASSE (Montcalm): Je me demande bien comment vous ne saviez pas ces
choses, puisque les informations ont toujours été transmises.
M. BOSSE: Moi, je les connaissais, alors que les députés
du parti ministériel ne les connaissaient point.
M. MASSE (Montcalm): Si je comprends bien, étant devenu
parlementaire, vous avez épousé une certaine ignorance. C'est
tout à fait surprenant.
M. BOSSE: Je regrette. Etant négociateur, j'avais surtout
l'obligation de connaître, à cause des échanges avec le
représentant du gou-vernementil existe une Assemblée nationale
qui négocie en même temps. On délègue, on mandate
quelqu'un pour négocier en son nom.
M. MASSE (Montcalm): Le ministre saute dans un problème sans voir
les prémisses. On a discuté longuement des raisons pour
lesquelles ces questions-là étaient posées, je ne voudrais
pas revenir sur ces points. Le ministre de la Fonction publique a, pour sa
part, je l'espère, bien compris le pourquoi de nos questions et nous,
nous avons bien compris le pourquoi de son silence.
M. LE PRESIDENT: Alors, messieurs,... UNE VOIX: Cela a été
adopté.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant! Un instant!
M. LACROIX: C'est ainsi qu'on gaspille le temps et l'argent du peuple!
..
M. MASSE (Montcalm): Oh, mon cher député! Si vous aviez vu
les lenteurs avec lesquelles votre ministre nous a répondu.
M. LACROIX: Je me rappelle très bien les vôtres, vos
lenteurs. Et on a hérité de vos problèmes.
M. MASSE (Montcalm): Je pense, M. le Président, que...
M. LACROIX: Il y a un mois que le gouvernement est en poste. Pensez-vous
que nous sommes capables de régler en un mois, tous les problèmes
que vous avez laissées en plan?
M. MASSE (Montcalm): Nous ne pouvons pas adopter ce poste-ci...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A l'ordre ! A l'ordre!
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, est-ce que vous pouvez
faire taire cette grenouille?
UNE VOIX: Qui croasse.
M. LACROIX: Une grenouille vaut bien un crapaud.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): N'insultez pas votre ministre.
M. LACROIX: Pour des gens qui sont censés être
civilisés, des gens qui sont censés être instruits, vous
êtes tout simplement...
M. MASSE (Montcalm): Vous voulez maintenir les gens à un certain
niveau.
M. LACROIX: ... vous n'avez absolument aucun sens de l'honneur, de
l'éthique dans cette commission. Quand j'entends le ministre des
Affaires culturelles, qui agit comme...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LACROIX: ... un enfant d'école, je trouve ça
épouvantable.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LACROIX: Et ça se targue d'être instruit, d'avoir de
grands diplômes...
M. LE PRESIDENT: Cela fait deux fois que je vous dis: A l'ordre!
M. MASSE (Montcalm): C'est là qu'on comprend pourquoi le premier
ministre n'a pas choisi dans son cabinet...
M. LE PRESIDENT: Messieurs, à l'ordre!
M. MASSE (Montcalm): ... telle sorte de députés.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. LACROIX: Je n'ai pas fait comme le député de Montcalm,
je n'ai pas couru après les honneurs. Je m'acquitte de mes fonctions au
meilleur de mes connaissances. Je pense que mon travail vaut bien celui du
député de Montcalm. Mon chapeau est assez grand pour que je
puisse le porter; le vôtre, il va falloir que vous le fassiez agrandir
parce que votre tête...
M. MASSE (Montcalm): Encore une fois, M. le Président, je suis
d'accord avec le jugement du premier ministre.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, cela fait douze fois que je dis: A l'ordre!
Comme les membres de la commission ne sont pas unanimes à adopter le
premier poste, il sera reporté pour l'approbation de la Chambre.
M. HARVEY (Chauveau): Pourquoi ne prenons-nous pas le vote?
M. LE PRESIDENT: II est de tradition de garder un poste, alors, nous en
gardons un.
M. MASSE (Montcalm): A moins que vous ne vouliez ajourner tout de suite.
On va commencer l'étude de la Commission de la Fonction publique.
Commission de la Fonction publique
M. LE PRESIDENT: II est de coutume de garder un poste pour
approbation.
UNE VOIX: Adopté?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non. non.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, nous procédons maintenant à
l'étude du poste 2, qui porte spécifiquement sur les
crédits de la Commission de la Fonction publique du Québec.
J'invite les membres de la commission à se faire entendre.
M. MASSE (Montcalm): Vous me permettrez, M. le Président,
d'espérer que, cette fois-ci, le ministre de la Fonction publique saura
mieux défendre son président de commission.
M. GARNEAU: M. le Président, je trouve mal à propos ce que
vient de dire le député de Montcalm, étant donné le
rôle qu'il a joué dans cette commission au cours des
séances antérieures et que lui-même reprochait au
gouvernement de vouloir tordre le bras du président de la Commission de
la Fonction publique. Si j'étais intervenu plus fréquemment, il
aurait dit sans doute, peut-être avec encore plus d'à-propos, que
nous voulions imposer nos directives à la Commission de la Fonction
publique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Comme vous l'aviez fait, d'ailleurs.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre a une déclaration de
principe concernant la commission?
M. GARNEAU: Je n'ai pas de déclaration de principe, nous
pourrions passer à l'article 1.
Traitements et indemnités
M. LE PRESIDENT: L'article no 1 : Traitements et indemnités..
Commission à la Coopération
M. MASSE (Montcalm): Lors d'une des dernières séances de
la commission, nous avions étudié les mécanismes de la
commission concernant les concours publics pour certains postes de hauts
fonctionnaires. Je ne voudrais pas revenir sur ce point. Par contre, le
président de la Commission de la Fonction publique nous a
informés qu'il déposerait à la commission certains
documents relatifs à cette candidature du dénommé Michaud,
pour le poste fort important de commissaire général à la
Coopération. Le président de la Commission de la Fonction
publique est-il toujours dans la
même disponibilité, a-t-il discuté avec son
ministre?
M. GARNEAU: A la demande de la commission, le président de la
Commission de la Fonction publique a préparé un rapport que
j'aimerais lire pour qu'il soit inscrit.
M. MASSE (Montcalm): Quand cette demande du gouvernement a-t-elle
été formulée?
M. GARNEAU: Je souligne que la demande du député de
Montcalm se réfère à une demande antérieure faite
au président de la Commission de la Fonction publique, concernant le
poste de commissaire général à la Coopération.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que ce document a été
demandé par le gouvernement à la suite de la séance de la
semaine dernière ou lors du choix d'un fonctionnaire pour ce poste?
M. GARNEAU: Ce document a été demandé par la
commission lors d'une séance tenue ici.
M. MASSE (Montcalm): Par la commission, laquelle?
M. GARNEAU: Cette commission, ici, alors qu'on a demandé...
M. MASSE (Montcalm): Un tel document n'existait pas avant la
séance de la commission.
M. GARNEAU: Lorsque la question a été posée au
président de la Commission de la Fonction publique, il a répondu
que, malheureusement, il n'avait pas le dossier du cas dont il était
question.
M. MASSE (Montcalm): Le dossier est une chose, l'existence du document
en est une autre.
M. GARNEAU: Il a consigné dans un rapport tout ce qui concerne
les questions posées par les députés de l'Opposition en
regard de la nomination du commissaire général à la
Coopération. C'est ce rapport...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): C'est donc un document préparé
après coup, à la suite de la séance que nous avons
tenue.
M. GARNEAU: En réponse aux questions posées par les
députés de l'Opposition.
M. MASSE (Montcalm): Faites-nous part du communiqué et on pourra
revenir sur le document.
M. GARNEAU: C'est un mémoire préparé par la
Commission de la Fonction publique. Le rapport a été
agréé également par les trois membres de la commission. Si
vous me le permettez, je vais le lire.
M. MASSE (Montcalm): A la séance de quelle date?
M. GARNEAU: La séance d'hier matin. "A l'occasion de
l'étude des crédits du ministère de la Fonction publique
et de la Commission de la Fonction publique, le jeudi 11 juin dernier, vous
vous êtes engagés à demander à la Commission de la
Fonction publique de déposer la liste des coutumes concernant certains
corps de fonctionnaires pour lesquels on n'exige pas de concours ou des
critères qui amènent la Commission de la Fonction publique
à ne pas procéder par concours public, c'est-à-dire par un
examen devant jury".
Voici la réponse à cette question. "Notons tout d'abord
que le texte de l'article 39 de la première Loi du service civil se
lisait comme suit: A l'exception des chefs de division, aucun fonctionnaire
n'est nommé ou promu, à moins que, d'après une liste
d'éligibilité fournie par la commission, il ne soit
éligible à la fonction à laquelle il est nommé ou
promu. "Cette liste était établie à la fin d'un examen.
Dans la section de l'interprétation, l'on définissait ainsi chef
de division: "Désigne le fonctionnaire préposé à la
direction d'une ou plusieurs divisions d'un ministère." Donc, en 1943,
il en est resté ainsi jusqu'à la Loi de la fonction publique
sanctionnée le 6 août 1965. La loi n'exigeait ni examen, ni
concours, ni liste d'éligibilité pour la catégorie des
chefs de division, ce que nous appelons aujourd'hui la catégorie des
administrateurs, classes 4, 3, 2 ou 1. La Loi de la fonction publique en
vigueur depuis 1965 et modifiée par la Loi créant un
ministère de la Fonction publique en décembre 1969 prévoit
à l'article 38 que nul n'est inscrit par la commission sur une liste
d'éligibilité qu'à la suite d'un examen tenu
conformément à la présente loi, sauf dans les cas
prévus par les règlements. La commission doit examiner toutes les
candidatures soumises dans le délai fixé pour la
réception, et après les épreuves, entrevues et
enquêtes qu'elle estime nécessaires, déclarer
éligibles les candidats ayant les qualités requises. Tout examen
doit être de nature à constater impartialement la
compétence des candidats. "Or le règlement de la Commission de la
Fonction publique concernant le statut particulier du personnel des cadres
supérieurs dit que, pour combler chaque emploi vacant des cadres
supérieurs, à l'exception de ceux de sous-ministre associé
et de sous-ministre adjoint, la Commission de la Fonction publique
procède au recrutement généralement par
concours d'avancement parmi les administrateurs et les adjoints aux
cadres supérieurs ou selon toute autre méthode de
sélection du personnel qu'elle estime la mieux adaptée à
l'intérêt public et à l'efficacité administrative".
"Ce règlement n'oblige donc pas la commission de procéder par
concours d'avancement. Elle a le pouvoir discrétionnaire d'employer
toute autre méthode de sélection du personnel qu'elle estime plus
efficace et expéditive. Il semble opportun d'ajouter ici que lorsqu'il
s'agit de hautes fonctions assimilables à celles d'un sous-ministre
associé ou adjoint, la commission est également justifiée
de procéder de cette façon, à l'émission d'une
liste d'éligibilité sans concours. Et d'ailleurs, depuis
notamment l'adoption, le 20 septembre 1967, par le lieutenant-gouverneur en
conseil, du règlement précité, ce fut une pratique
habituelle d'agir de cette manière et il n'est jamais arrivé que
les autorités gouvernementales aient fait quelques
représentations à ce sujet pour inviter la commission à
modifier ce règlement. "On peut noter, cependant, que lorsqu'un
règlement de classification fait état que les listes permanentes
d'éligibilité sont établies pour fins de recrutement, la
commission se doit de procéder par voie de concours. "Le second
alinéa de l'article 38 réfère aux épreuves,
entrevues et enquêtes que la commission estime nécessaires. Ici
encore, la loi accorde à la commission un pouvoir
discrétionnaire. Référons-nous ici à l'article 39
de la loi il s'agit bien de la Loi de la Fonction publique et non de la
Loi de la Commission de la Fonction publique comme l'appellent même des
législateurs chevronnés lequel se lit comme suit:
"Aussitôt qu'une vacance se produit, le sous-chef doit en donner avis
à la commission et celle-ci doit aussitôt que possible soumettre
une liste d'éligibilité après avoir tenu un examen, s'il y
a lieu. Chaque fois que, de l'avis de la commission, il est possible d'agir
ainsi et qu'une telle façon de procéder sert au mieux
l'intérêt public, le recrutement doit se faire par voie de
concours parmi les employés de la Fonction publique." "Nous constatons
qu'il n'y a pas d'obligation de procéder par concours suivant les termes
du deuxième alinéa de cet article et que la commission a un
pouvoir discrétionnaire. La commission n'a jamais
légiféré en ce sens pour édicter que, pour toute
vacance à combler parmi les cadres supérieurs, il fallait que,
dans tous les cas, on doive procéder par voie de concours. Ceci est en
tout point confirmé par le texte du règlement cité
précédemment concernant les cadres supérieurs. "Donc,
à la question posée par M. Masse, il est permis de dire que la
coutume, en vertu de laquelle la commission juge à propos dans certains
cas, très limités en nombre, de ne pas procéder par voie
de concours, est d'abord basée sur les pouvoirs discrétionnaires
que lui confie la loi. "Si nous examinons de quelle manière la coutume a
été observée au cours des cinq dernières
années, nous constaterons que des listes d'éligibilité ont
été émises sans concours dans les cas suivants: 1.
Sous-ministre associé ou sous-ministre adjoint; 2. Lorsqu'il s'agissait
de hautes fonctions assimilables à celles de sous-ministre adjoint ou de
fonctions à caractère unique ou spécial, où il y
avait pénurie de candidats. Par exemple: directeur de l'Office du film,
directeur général de la Coopération avec
l'extérieur, directeur général des Relations
fédérales-provinciales et inter-provinciales, conseiller pour les
pays africains, commissaire aux sports, commissaire à la jeunesse et aux
loisirs, secrétaire général adjoint du conseil
exécutif et conseiller spécial au cabinet du premier ministre,
curateur public, directeur de l'Office d'information et de publicité; 3.
Lorsqu'il était très urgent de combler un haut poste au sein du
cabinet du premier ministre, du chef de l'Opposition ou d'un ministère,
ou du ministère du conseil exécutif. Par exemple: adjoint
à la direction du ministère des Terres et forêts,
conseiller-cadre du cabinet du ministre du Travail, conseiller auprès du
premier ministre, assistant du chef du cabinet du premier ministre; 4.
Lorsqu'il s'agissait de chauffeurs de ministre, le règlement
numéro 365-66 dit que le traitement accordé lors de la
nomination, ou de l'avancement d'échelon du chauffeur de ministre, soit
celui fixé par le ministre avec l'approbation du Conseil de la
trésorerie. Par ailleurs, lorsqu'il s'agit de secrétaires
particuliers et des délégués généraux ou
agents généraux du Québec à l'étranger, la
loi de la Fonction publique a des dispositions précises et
particulières pour la nomination de ces derniers et la commission ne
possède aucune compétence en la matière. "Ces exemples,
à mon avis, constituent une liste qui illustre les coutumes
observées par la Commission de la Fonction publique concernant les
fonctions pour lesquelles on n'exige pas toujours des concours après
avis public.
Pour ma part, je préférerais que, malgré le pouvoir
discrétionnaire que la loi accorde à la commission en cette
matière, la commission puisse être prévenue aussi à
l'avance que possible des besoins de personnel des cadres supérieurs
dans les ministères et organismes du gouvernement afin qu'elle puisse
procéder par concours à l'établissement de listes
d'éligibilité, Et c'est signé. Jean Fournier,
président de la commission de la Fonction publique, en date du 15 juin
1970.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre a des commentaires à
ajouter à cette déclaration du président de la
commission?
M. GARNEAU: Non, M. le Président.
M. MASSE (Montcalm): Si j'ai bien compris, il y avait un pouvoir
discrétionnaire de la commission au sujet de ces postes de hauts
fonctionnaires. Il y aurait lieu, avant d'étudier le pourquoi de la
décision de la commission, d'étudier d'abord ce qu'est le poste
de haut commissaire général à la Coopération. La
Commission de la Fonction publique a certainement, à un moment ou
à un autre, décrit la tâche pour pouvoir juger de la
candidature d'un individu pour accomplir telle ou telle fonction. Il nous faut
connaître la description de la tâche.
M. GARNEAU: II y a une règle que j'ai omis de lire dans la
description des tâches. Je vais la lire au député de
Montcalm, telle que préparée par la Commission de la Fonction
publique..
M. MASSE (Montcalm): En date de...
M. GARNEAU: C'est livré avec le même document, je crois, en
date... C'est un extrait de l'arrêté en conseil, lorsque M.
Frégault avait été nommé aux mêmes fonctions.
Alors, l'attribution: "H est responsable, sous l'autorité du ministre
des Affaires intergouvernementales, de concevoir et de réaliser les
programmes et les politiques d'échanges du Québec avec
l'extérieur ainsi que d'élaborer la mise en place de structures
administratives essentielles à l'application de ces politiques et ces
programmes, et de la mise en application des ententes du gouvernement du
Québec avec les gouvernements étrangers, de la préparation
et de la réalisation des programmes et des politiques d'échanges
du Québec avec l'extérieur, ainsi que de la présence et de
l'action culturelle du Québec hors de ses frontières."
M. MASSE (Montcalm): Alors, pour l'ensemble des postes de l'Etat, il y a
toujours ainsi une description de la tâche. Suit un autre document
concernant les qualifications de l'individu pour accomplir cette tâche.
Est-ce que la commission, ou le ministère de la Fonction publique, a
procédé à cette détermination des qualifications
pour accomplir cette tâche dont on vient de voir le contenu?
M. BOURASSA: Pendant qu'on va vous répondre M. Claude Ryan
disait, ce matin, dans un bloc-notes, que l'ancien gouvernement le
ministre m'a dit l'autre fois que c'était faux, mais je repose la
question, parce que M. Ryan a coutume d'être bien informé
avait offert un poste à M. Yves Michaud.
M. MASSE (Montcalm): J'ai la même réponse à formuler
au député de Mercier que celle que j'avais déjà
faite.
M. BOURASSA: M. Ryan a donc menti?
M. MASSE (Montcalm): Je ne sais pas s'il a menti, n'ayant pas lu son
bloc-notes, mais je peux vous informer que...
M. BOURASSA: Mais il dit clairement que l'ancien gouvernement a offert
un poste à M. Yves Michaud.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Comment le sait-il?
M. BOURASSA: Non, mais quoi, est-ce que M. Ryan a menti?
M. MASSE (Montcalm): Je pense que si le député de Mercier
veut rester à un niveau normal de discussion...
M. BOURASSA: Bien, je reste, c'est une discussion tout à fait
pertinente, puisqu'il est question de M. Yves Michaud.
M. MASSE (Montcalm): On me pose la question à savoir si, à
cette époque, le ministre des Affaires intergouvernementales n'avait pas
offert un poste à M. Michaud.
M. BOURASSA: Mais le gouvernement...
M. MASSE (Montcalm): Pour ce qui est du gouvernement, j'ignore ce que
les autres membres du gouvernement...
M. BOURASSA: Pour cela comme le reste, vous ne saviez pas ce qui se
passait.
M. GARNEAU: Ses collaborateurs immédiats?
M. MASSE (Montcalm): Si vous voulez entrer dans ce débat, je
pourrais peut-être surprendre le député de Mercier en lui
disant ce que je n'avais pas l'intention de lui dire, que c'est le
député de Gouin, à l'époque, qui a offert ses
services.
M. BOURASSA: Ah! là, le député se contredit.
M. MASSE (Montcalm): A ma connaissance...
M. BOURASSA: M. le Président, j'invoque le règlement. Le
député de Montcalm a menti à la commission, la semaine
dernière, lorsqu'il a dit qu'il n'y avait rien de cela qui était
venu à sa connaissance.
M. MASSE (Montcalm): Je m'excuse, le premier ministre est en train de
s'étirer le nez en dehors des frontières de la question..
M. BOURASSA: Non, non.
M. MASSE (Montcalm): ... cette fois-ci, non pas pour aller à
Ottawa, mais...
M. BOURASSA: Vous vous contredisez avec la semaine dernière.
M. MASSE (Montcalm): ... je tiens à reprendre et à
expliquer, si son intelligence veut bien comprendre, ceci: Le
député de Mercier a demandé à la commission si le
député de Montcalm avait offert un poste au député
de Gouin à l'époque, M. Yves Michaud. Je lui ai répondu
que non à sa question. Il pose aujourd'hui une deuxième question.
Est-ce que le gouvernement, pour sa part, a offert un poste au
député de Gouin? Je lui réponds que, quant à moi,
je n'en ai pas offert. J'ignore si le gouvernement, par l'entremise de ses
autres membres, l'a fait. Mais je l'ai informé de ce qu'il semblait
ignorer, que, à une certaine époque de dissension à
l'intérieur du Parti libéral, le député de Gouin,
lui, a offert ses services, nominalement, à deux personnes pour un poste
à l'extérieur, à celui qui occupait à
l'époque le poste de premier ministre et à celui qui occupait
à l'époque, et qui occupe actuellement, le poste de vice-ministre
des Affaires intergouvernementales.
M. BOURASSA: Ce serait peut-être intéressant de faire
témoigner l'intéressé.
M. MASSE (Montcalm): Le premier ministre, c'était évident,
allait avoir l'intention de poser cette question. J'ai personnellement
vérifié vendredi dernier et c'est bien vrai que
l'ex-député de Gouin a offert ses services. Ce qui ne veut pas
dire que les autres l'ont demandé.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): De la même façon, M. le
Président, que l'ancien député de Vaudreuil-Soulanges, M.
Gérin-Lajoie, maintenant à Ottawa, patrie de M. le premier
ministre...
M. BOURASSA: La vôtre aussi, d'après ce qu'on vous a
entendu dire durant la campagne électorale, alors que vous disiez
qu'avec le PQ, c'était la révolution!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le député de Vaudreuil-Soulanges
au moment où vous aviez de grosses discussions pour mettre dehors M.
Lesage, avait demandé au gouvernement de le nommer président de
l'Université du Québec.
M. BOURASSA: Mais là, nous discutons...
UNE VOIX: Est-ce qu'on n'a pas le droit de poser des questions?
M. MASSE (Montcalm): Cela fait deux jours, M. le premier ministre, que
vous avez dit...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II est six heures et je demande
l'ajournement.
M. BOURASSA: Cela fait deux jours que le député de
Montcalm fait la petite prima donna.
M. MASSE (Montcalm): Le premier ministre serait mieux de rentrer son nez
dans ses affaires.
M. GARNEAU: II faudrait qualifier ce que le député de
Montcalm vient de dire.
M. BOURASSA: Nous sommes en présence d'une autre contradiction
flagrante du député de Montcalm.
UNE VOIX: Une de plus.
M. GARNEAU: Je crois que le député de Chicoutimi commence
à être coincé sur ce cas-là.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, à l'ordre! Nous suspendons la
séance jusqu'à huit heures et quart ce soir, si ça vous
agrée.
Reprise de la séance à 20 h 23
M. BIENVENUE (président de la commission permanente de la
Fonction publique): A l'ordre, messieurs! Messieurs, la séance
reprend.
Nous en étions à l'étude du poste 2, article 1,
traitements et indemnités à la Commission de la Fonction publique
du Québec.
M. MASSE (Montcalm): M. le Pre'sident, à la fin de la
séance de cet après-midi, le ministre nous a fait part d'un
document qui lui a été transmis par le président de la
Commission de la Fonction publique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'on pourrait en passant, M. le
Président, avoir le document, s'il vous plaît?
M. LE PRESIDENT: M. Gelly me dit qu'il va se faire un plaisir d'en faire
des photocopies.
M. BOURASSA: Est-ce que je peux terminer? Merci, M. le Président.
Le député a admis ce soir qu'au moins il y avait eu des relations
entre M. Michaud et le gouvernement au sujet d'un emploi. Il a dit que cela
avait été sollicité par M. Michaud, mais c'était
déjà un demi-aveu qu'il y avait eu des discussions entre le
gouvernement et M. Michaud. C'est une contradiction très nette entre ce
qu'il a dit lui-même, vendredi ou jeudi, et ce qu'il a dit aujourd'hui.
Est-ce qu'il pourrait expliquer ce qui est arrivé au juste?
M. MASSE (Montcalm): Si le premier ministre veut bien
m'écouter.
M. BOURASSA: Oui.
M. MASSE (Montcalm): Vendredi, à sa question concernant une
proposition que le ministre des Affaires intergouvernementales aurait faite
à M. Michaud, j'ai répondu et je maintiens qu'il n'y a pas eu de
proposition de cette sorte. Par contre, j'ai été informé,
à l'époque, que M. Michaud, lui, avait offert ses services
à la suite de dissension au caucus du Parti Libéral. Il a offert
ses services autant à celui qui était, à l'époque,
premier ministre qu'à celui qui est encore aujourd'hui sous-ministre des
Affaires intergouvernementales.
C'est une chose, de la part de M. Michaud, que de prétendre qu'un
poste lui a été offert, connaissant et tout le monde le
connaît fort bien sous cet angle son amour de la publicité
et c'en est une autre...
M. BOURASSA: M. le Président, ah! cette remarque...
M. MASSE (Montcalm): ... que d'avoir effectivement eu un poste...
M. BOURASSA: Oui, mais qui parle d'amour de la publicité? Le
député de Montcalm devrait être le dernier à parler
de l'amour de la publicité. Qu'est-ce qu'il recherche depuis une
semaine?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, M. le Président...
M. MASSE (Montcalm): Je pense que le premier ministre...
M. BOURASSA: Alors, continuez à répondre si vous
voulez.
M. MASSE (Montcalm): Je pense que si le premier ministre veut qu'on le
respecte, du moins son poste, il aurait...
M. BOURASSA: Ah! je n'attends pas de respect de la part du
député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): ... à apprendre d'autres à se faire
respecter.
M. BOURASSA: Je n'attends pas de respect de la part du
député de Montcalm.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On vous respecte malgré vous.
M. BOURASSA: II fait sa petite prima donna depuis une semaine.
M. MASSE (Montcalm): Le premier ministre n'aura pas à se plaindre
si, un jour, les gens lui manquent de respect, il aura tout simplement à
tirer...
M. BOURASSA: Je n'attends pas de respect de votre part. Allez-y!
M. MASSE (Montcalm): Je crois avoir répondu à sa question
en termes très clairs. Je peux encore répéter la
réponse, s'il veut, encore une fois, l'avoir. Quant à moi, je
crois que ç'a été très clair.
M. BOURASSA: De toute façon, M. Ryan a menti, selon le
député de Montcalm, parce que M. Ryan a dit ce matin que le
gouvernement avait offert un emploi à M. Yves Michaud.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, je n'ai pas à
commenter les articles, les édito-riaux, les blocs-notes de M. Claude
Ryan, de l'information qu'il a, ou qu'il n'a pas. Le premier ministre m'a
posé une question, je lui ai répondu. Il peut fort bien arriver
que M. Ryan ait été mal informé. Ce n'est pas à moi
de connaître ou de juger ses sources d'information.
M. BOURASSA: Nous verrons. Est-ce que plusieurs ont lu le document?
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'on ne peut pas passer à autre
chose?
UNE VOIX: Le document a été déposé, si je
comprends bien.
M. LE PRESIDENT: On avait demandé de le lire, on veut maintenant
ravoir le document.
Messieurs, aux simples fins de gagner du temps, auriez-vous d'autres
questions se rapportant à l'article 1 et qui pourraient être de
discussion facile, en attendant que nous revenions sur le sujet du
document?
M. MASSE (Montcalm): On préférerait vider cette question
du poste de haut-commissaire avant d'en attaquer une autre. Je ne veux pas me
mêler.
M. HARVEY (Chauveau): Même si c'était autre chose, il ne
faut pas lui en demander trop.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le député de Chauveau veut avoir
un ministère?
M. HARVEY (Chauveau): Pardon? Ce ne sera pas certainement à vous
que je le demanderai.
M. MASSE (Montcalm): Nous voulons avoir des réponses du
gouvernement et c'est très difficile à avoir.
M. BOURASSA: Ce sont des aveux que vous voulez, pas des
réponses.
M. MASSE (Montcalm): Ah! Vous avez des aveux?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez des aveux à faire?
M. BOURASSA: Je dis que c'est ce que vous voulez, pas ce que nous
voulons.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si vous avez des aveux, attendez, nous allons
convoquer le whip.
M. BOURASSA: C'est ce que vous recherchez en vain.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, vous pouvez me nommer
juge.
M. LE PRESIDENT: Pour votre gouverne et puisqu'on a fait allusion
à un sujet délicat avec un sourire, je lisais cet
après-midi pendant vos sérieuses
délibérations...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, vous écoutez.
M. LE PRESIDENT: ... un article du règle- ment, une note qui dit,
à la page 124, qu'il est irrégulier c'est à la note
4 de discuter si tel ministre aurait dû être choisi à
l'Assemblée ou au Conseil, ni si tel député devrait ou ne
devrait pas faire partie du ministère.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez raison, M. le Président.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce le premier ministre qui vous a passé
cette note?
M. LE PRESIDENT: Non, non.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est irrégulier, M. le
Président, mais c'est charitable. C'est sympathique.
M. MASSE (Montcalm): Vos amis sont de ce côté-ci de la
table, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Ma main droite ignore ce que tient ma gauche.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans le parti libéral, c'est
ça.
M. MASSE (Montcalm): Voici les documents. Si j'ai bien compris la
lecture du mémoire préparé par le président de la
Commission de la Fonction publique, à l'adresse du ministre de la
Fonction publique, il est dit à plusieurs reprises que c'est la loi qui
permet à la commission de juger s'il doit y avoir, ou s'il ne doit pas y
avoir, de concours publics pour tel ou tel poste.
Si nous revenons, après cette explication de la loi, au fait qui
s'est produit, nous avons donc eu une vacance au poste de haut-commissaire
général à la Coopération. Le gouvernement en a
informé la Commission de la Fonction publique et, du même geste,
lui a proposé une candidature pour occuper ce poste.
La commission, par ce document, comme par la voix de son
président, la semaine dernière, nous a expliqué qu'il
était permis à la commission de ne pas procéder par
concours public, sans pour autant nous avoir donné les critères
qui permettaient à la commission de tenir, ou de ne pas tenir un
concours, pour tel ou tel poste de la haute administration. On a
évoqué la coutume, pour les hauts-fonctionnaires et on a
évoqué les règlements, pour les fonctionnaires de cadres
inférieurs, si je peux m'exprimer ainsi.
Nous ne reprendrons pas le débat concernant l'action de la
Commission de la Fonction publique de ne pas tenir un concours public; mais
nous en sommes rendus à la description du poste qui nous a
été donnée et nous étions en train de discuter des
qualités nécessaires au jugement de la Commission de la Fonction
publique pour avoir la responsabilité d'un tel poste dans
l'administration publique.
Tout le monde sait que la commission a, par règlement,
édicté pour la plupart des corps de
fonctionnaires, la plupart des postes dans l'administration publique,
les qualités nécessaires à tel ou tel type de
fonctionnaire. Par exemple, il est décrété, par la
commission, que pour être garde-chasse, ou garde-pêche, on doit
avoir telle ou telle qualification pour demander un emploi à ce
poste.
Est-ce que le ministre peut nous expliquer quelles sont les
qualifications nécessaires pour occuper qualifications
nécessaires, selon le jugement de la Commission de la Fonction publique,
puisque c'est sa responsabilité de déterminer les qualifications
ce poste de haut-commissaire général à la
Coopération?
M. GARNEAU: Si je comprends bien la question du député de
Montcalm, il aimerait savoir quels ont été les critères
que la commission a utilisés pour savoir si M. Michaud, dont il est
question, était, oui ou non, qualifié pour la fonction. Est-ce
bien là, la question?
M. MASSE (Montcalm): Non, je ne discute pas de M. Michaud, comme tel. Je
dis qu'en théorie il a un poste qui existe: haut-commissaire
général à la Coopération.
Pour la quasi-totalité des postes à l'intérieur des
structures de l'Etat, la commission a édicté des
règlements, ou a fait tenir des documents qui expliquent que pour
occuper tel poste on doit avoir telle qualification. Je demande au ministre:
Pour occuper le poste de haut commissaire général à la
Coopération, quelles sont les qualifications nécessaires aux yeux
de la Commission de la Fonction publique?
M. GARNEAU: Le poste dont il est question n'est pas un poste pour lequel
il y a une description des qualifications d'une façon précise.
Etant donné qu'il s'agit là d'un poste unique, la Commission de
la Fonction publique, compte tenu des fonctions que devait remplir le haut
commissaire, a analysé la formule d'offre de services du candidat en
question et a fait la comparaison entre sa formule d'offre de services et les
responsabilités qui incombent au haut commissaire.
M. MASSE (Montcalm): Si je comprends bien le raisonnement du ministre:
pour un poste semblable, les exigences de la commission sont reliées aux
candidatures qui sont déposées.
M. GARNEAU: Ce n'est pas ce que j'ai dit. Il y a quand même des
responsabilités qui incombent à la fonction. Compte tenu de ces
responsabilités et des candidatures qui sont présentées,
on analyse si le candidat dont il est question est qualifié pour remplir
les fonctions telles que décrites au document que j'ai lu vers la fin de
l'après-midi, concernant les responsabilités du haut
commissaire.
M. MASSE (Montcalm): Le ministre ne trou- ve-t-il pas pour le moins
étrange que les postes subalternes dans l'administration soient bien
catalogués, et que, pour chacun de ces postes, des qualifications soient
nécessaires afin que le citoyen puisse s'inscrire à un concours.
Et, plus on monte dans l'administration, moins ces exigences sont bien
formulées, de sorte qu'on en arrive avec un système arbitraire
qui, jusqu'à un certain point, semble étrange?
M. GARNEAU: Ce n'est pas tellement étrange. C'est tout simplement
une procédure qui a été suivie, compte tenu du fait qu'il
s'agit de fonctions qui ne sont pas complétées tous les
jours.
M. MASSE (Montcalm): Elles ne sont peut-être pas
complétées tous les jours, mais le poste est permanent. Je pense
que ce n'est pas un poste occasionnel, c'est un poste permanent.
M. GARNEAU: Alors, si le candidat désigné à ce
poste demeure en fonction pendant quinze ans, il n'y aurait pas d'autres
raisons d'en établir des normes, dont parle le député, et
en ce sens, l'exercice serait un peu futile.
M. MASSE (Montcalm): Oui, mais le ministre ne croit pas que pour les
postes qui sont, en soi, permanents, dans les structures de l'Etat, les
qualifications, édictées par la Commission de la Fonction
publique pour les postes subalternes, ne devraient pas également
être connues pour des postes supérieurs.
M. GARNEAU: Cela peut être retenu comme suggestion, mais je n'en
vois pas la nécessité pour le moment.
M. MASSE (Montcalm): Je trouve étrange que, pour un poste de
garde-chasse, on ait des exigences en fait de qualifications pour s'inscrire au
concours, mais pour un poste important comme haut commissaire
général à la Coopération, il n'y a pas de
conditions d'éligibilité pour s'inscrire.
M. GARNEAU: II y a une différence entre les exigences et la
nécessité de les transcrire dans des textes, c'est la distinction
que le député de Montcalm devrait retenir.
M. MASSE (Montcalm): Je pense que le président de la Commission
de la Fonction publique voudrait vous redonner des détails.
M. GARNEAU: Je comprends ce qu'il m'a dit. Evidemment, il y a des
conditions générales d'admissibilité comme classe
d'administrateurs, mais, dans le cas qui nous intéresse, c'est tout
simplement son incorporation dans cette classe dont il est question au rapport
qu'a transmis le président de la Commission de la Fonction publique tout
à l'heure. Mais pour les responsabili-
tés qui incombent au haut commissaire, ce ne sont pas les
mêmes que celles... Le cas est unique, je ne vois pas pourquoi on ferait
l'exercice de décrire ses fonctions sans savoir peut-être que dans
deux ans les responsabilités qui incomberont au haut commissaire
pourront être changées. A ce moment-là, les descriptions
qui auront été faites par la Commission de la Fonction publique
ne tiendraient plus. C'est pour cela que je trouve que l'exercice, tout en
étant valable, s'avérerait peut-être inutile dans la
pratique.
M. MASSE (Montcalm): Alors, le ministre a assimilé ce poste
à un poste d'administrateur et quelles sont les exigences pour les
postes d'administrateur?
M. GARNEAU: Les conditions d'admissibilité pour le poste
d'administrateur: Conditions générales: habilité
administrative éprouvée; conditions spécifiques: à
l'emploi du gouvernement, être adjoint aux cadres supérieurs et
pour les candidats de l'extérieur, posséder les qualifications
jugées équivalentes à celles de l'adjoint aux cadres
supérieurs. Ce sont là les conditions d'admissibilité. En
ce qui regarde la description des fonctions, la fonction de direction suppose
l'exercice simultané d'un pouvoir de décision, d'un pouvoir
hiérarchique et disciplinaire et d'un pouvoir d'organisation et de
gestion.
M. BOURASSA: M. le Président, j'étais ici jeudi. J'ai
entendu une partie du débat dans mon bureau. J'ai l'impression qu'on
répète ce qu'on a dit jeudi.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président...
M. BOURASSA: Si on répète comme cela tous les jours, tout
ce débat a été entrepris jeudi durant des heures et des
heures, et on veut le répéter une deuxième fois.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sur le rappel au règlement fait par le
premier ministre, je désire lui faire observer que l'autre jour nous
avons étudié le problème d'une façon rigoureusement
technique et nous avons demandé quels étaient les critères
généraux qui guidaient la Fonction publique lorsqu'il s'agissait
de nommer un fonctionnaire supérieur. Nous avons obtenu un certain
nombre de renseignements. Nous avons devant nous ce soir un rapport, et c'est
à partir de ce rapport que nous voulons examiner...
M. BOURASSA: On recommence tout le débat.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... le cas précis qui nous amène
à mettre en cause la nomination brusquée de ce fonctionnaire. Je
désire à mon tour poser une question au ministre de la Fonction
publique. Il a parlé tout à l'heure d'un poste...
M. BOURASSA: Laissez le président répondre.
M. LE PRESIDENT: II est vrai, effectivement, que, l'autre jour, au
moment où on parlait du cas dont il est question actuellement, une
demande a été faite et au ministre en titre et au
président de la Fonction publique qui témoignait ou
répondait à des questions à l'effet que certains documents
soient produits et notamment un mémoire où des informations
précises relatives à la nomination du personnage en question. Il
va de soi que si les questions qui sont posées se rapportent directement
au document qui vient d'être produit et qui n'était pas à
la connaissance des membres de la commission l'autre jour, je jugerai les
questions recevables. Si on devait en sortir, cependant, je les jugerai
irrecevables.
Alors, j'invite les membres de la commission à s'en tenir
strictement à ce qui découle directement du dit document et de
son contenu.
M. MASSE (Montcalm): Alors, je remercie le président, ma question
se rapportant directement au document, deuxième paragraphe,
quatorzième ligne, pour la formation et l'information du
député de Mercier.
M. BOURASSA: Cinquième mot.
M. MASSE (Montcalm): Le ministre vient de nous expliquer...
M. GARNEAU: Quelle page?
M. MASSE (Montcalm): De la première page, je n'en suis
qu'à la première page. Le ministre vient de nous expliquer que
ces postes d'administrateurs sont rendus similaires, pour des gens à
l'emploi de l'Etat, à des emplois d'adjoints aux cadres
supérieurs ou, pour des gens de l'extérieur, à des emplois
exigeant des qualifications similaires ou qui pourraient se rapprocher. Ceci
m'amène évidemment à poser la question: Quelles sont les
exigences pour être adjoint aux cadres, puisque c'est à cela qu'on
se rattache maintenant?
M. GARNEAU: Bien, je n'ai pas d'objection à donner des
réponses au député de Montcalm, mais je pense que sa
question, pour la poser correctement, il faudrait peut-être reprendre ce
que j'ai lu tout à l'heure: "Etre à l'emploi du gouvernement
comme adjoint aux cadres supérieurs...
M. MASSE (Montcalm): C'est ça!
M. GARNEAU: Evidemment, une personne peut être adjoint aux cadres
supérieurs et peut ne pas détenir les qualifications pour
accéder aux cadres supérieurs. Alors, c'est pour ça que je
considère la question du député de Montcalm comme
étant intéressante, mais ne s'appliquant pas
spécifiquement au cas en question.
M. MASSE (Montcalm): Oui. Mais la deuxième partie: Pour
être administrateur, si on vient de l'extérieur des cadres de
l'Etat, il est inscrit qu'il faut avoir des qualifications semblables ou
équivalentes à un adjoint aux cadres. C'est bien ça que
j'ai compris.
M. GARNEAU: Bien évidemment, comme la personne serait
nommée au poste d'administrateur, il faut qu'elle possède les
qualifications nécessaires pour être classifiée comme
administrateur.
M. MASSE (Montcalm): Voilà pourquoi je pose la question: Quelles
sont les exigences pour être adjoint aux cadres? Ainsi, nous saurons,
pour ceux qui viennent de l'extérieur, quel type d'exigences ils doivent
posséder.
M. GARNEAU: C'est parce qu'il n'y a pas d'équivalence entre une
personne qui est adjoint aux cadres et une personne qui arrivent de
l'extérieur, parce qu'elle doit posséder des qualifications pour
être administrateur et non pas être adjoint aux cadres.
M. MASSE (Montcalm): Si vous me permettez, le ministre nous fait tourner
en rond là.
M. GARNEAU: Bien, c'est le député de Montcalm qui nous
fait tourner en rond. Parce que si je réponds que pour être
adjoint aux cadres il faut avoir telles autres qualifications...
M. MASSE (Montcalm): On nous dit, d'une part, que ce poste...
M. GARNEAU: ... on va descendre jusqu'au bas de l'échelle.
M. MASSE (Montcalm): ... est de la catégorie des administrateurs.
Je pose la question: Qu'est-ce qu'un administrateur? On nous dit: C'est un
adjoint aux cadres. Oui, si c'est quelqu'un de l'extérieur, c'est
similaire aux adjoints aux cadres. Je pose donc la question: Qu'est-ce qu'un
adjoint aux cadres?
M. GARNEAU: Nous n'avons pas dit qu'un administrateur était un
adjoint aux cadres.
M. MASSE (Montcalm): Alors, expliquez-nous ce que vous nous avez
dit.
M. GARNEAU: Bien, je vais relire le texte: "Conditions
spécifiques." Etre à l'emploi du gouvernement comme adjoint aux
cadres..."
M. MASSE (Montcalm): Voilà.
M. GARNEAU: ..."pour le candidat de l'extérieur, posséder
des qualifications jugées au moins équivalentes à celles
de l'adjoint aux cadres parce que..."
M. MASSE (Montcalm): C'est pourquoi je vous demande quelles sont les
qualifications de l'adjoint aux cadres.
M. GARNEAU: Le député ne comprend rien. Conditions
spécifiques d'admissibilité aux examens: Posséder un
premier diplôme universitaire terminal, dont l'obtention requiert un
minimum de seize années d'études dans une des disciplines des
sciences de l'homme ou dans une autre discipline universitaire
appropriée. Sont également admissibles les candidats ne
possédant pas de diplôme universitaire mais ayant une
expérience exceptionnelle et une compétence reconnue dans le
domaine de l'information.
M. MASSE (Montcalm): De deux choses l'une; ou on possède un
diplôme universitaire terminal, équivalant à une
seizième année, ou une expérience
équivalente...
M. GARNEAU: ... on a une compétence équivalente. .
M. MASSE (Montcalm): ... dans le domaine.
M. GARNEAU: ... dans le domaine de l'information.
M. MASSE (Montcalm): Voilà donc le type de qualification
nécessaire pour être administrateur, classe I, II, III ou IV, donc
pour être commissaire général à la
Coopération.
M. GARNEAU: On peut avoir plus que ça.
M. MASSE (Montcalm): On peut avoir plus que ça, mais il faut
avoir ce minimum ou de seize années de scolarité, avec
diplôme universitaire terminal, ou une expérience jugée
pertinente dans l'administration. Voilà donc ce que doit posséder
un citoyen du Québec pour occuper ce poste de commissaire
général à la Coopération. Nous sommes donc en
possession de ces informations. La troisième partie du processus est
que, pour nommer quelqu'un, il faut donc avoir des candidatures ou, au minimum,
une candidature; autrement, le poste ne peut être rempli.
M. BOURASSA: Comme dirait La Palice.
M. MASSE (Montcalm): Le gouvernement, après avoir
évacué le poste, s'est empressé de soumettre à la
commission une liste d'éligibilité pour un dénommé
Michaud, si ma mémoire est fidèle.
M. GARNEAU: Excellent candidat, d'ailleurs.
M. MASSE (Montcalm): C'est ce que nous verrons.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ce que vous allez prouver.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que ce M. Michaud possède un
diplôme universitaire terminal de seizième année?
M. GARNEAU: Non, il possède les qualifications requises dont j'ai
parlé au deuxième paragraphe.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce qu'on peut...
M. GARNEAU: ... les qualifications de l'adjoint aux cadres dont a
parlé le député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce qu'on peut connaître les
qualifications du dénommé Michaud?
M. BOURASSA: On va le faire venir. Si vous voulez passer à autre
chose, on peut le faire venir.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, non, on veut vous permettre de
déterminer sa compétence.
M. BOURASSA: Non, mais, quand même, on va éclairer la
question. On parlait tantôt de l'offre qui a été faite par
le gouvernement. Le député de Montcalm dit que c'est faux. On va
voir ce qu'en dit M. Michaud, on va voir ses qualifications. Cela fait deux
jours qu'on discute du cas de M. Michaud, pourquoi ne lui serait-il pas permis
de venir témoigner?
M. MASSE (Montcalm): Je n'ai absolument pas d'objection à
entendre le témoignage de M. Michaud, si le gouvernement veut suspendre
le débat à une journée où M. Michaud a une minute,
où M. Michaud sera de passage, entre deux missions, près de son
chef fidèle, le député de Mercier. Je n'ai pas d'objection
à suspendre le débat jusqu'à cette présence
chérie de M. Michaud.
M. BOURASSA: Présence chérie?
M. MASSE (Montcalm): De la part du député de Mercier.
M. BOURASSA: Vous allez voir ce que vous allez voir.
M. MASSE (Montcalm): Si c'est le voeu du gouvernement, j'accepte de
suspendre le débat jusqu'à ce moment-là.
M. BOURASSA: Pas cette fois-ci; si le fossoyeur de l'Union Nationale est
prêt à attendre quelque temps.
M. MASSE (Montcalm): C'est une suggestion du premier ministre.
M. BOURASSA: Moi, je suis d'accord.
M. MASSE (Montcalm): Moi, je n'ai pas d'objection.
M. BOURASSA: Oui, si le fossoyeur de l'Union Nationale est prêt
à attendre.
M. MASSE (Montcalm): Alors, si l'intendant de ce gouvernement de tutelle
nous le demande, j'accepterai bien volontiers de suspendre cette partie des
débats.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, seriez-vous d'accord pour suspendre cette
partie de l'article 1 du poste 2, qui concerne ce M. Michaud? Seriez-vous
prêts à en suspendre la discussion, sujet à faire entendre
ce dernier, quitte à la reprendre, qu'il vienne ou non devant la
commission?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, M. le Président, à la
condition que le témoin soit disponible, parce qu'il est chargé
de mission.
M. BOURASSA: Peut-être dans quelque temps.
M. MASSE (Montcalm): II n'a pas été chargé de
mission pour l'instant?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il est chargé de "miss"; on ne sait pas
si ça l'occupe.
M. BOURASSA: II peut être disponible dans une heure
peut-être.
M. LE PRESIDENT: Alors, est-ce qu'on voudrait passer à un autre
sujet. Je réserve aux membres de la commission le droit de revenir sur
la question Michaud, si on me permet de l'appeler ainsi.
M. MASSE (Montcalm): Nous reviendrons à l'affaire Michaud lorsque
ce citoyen nous sera présenté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Et ci-devant député.
Engagement de M. Desrochers
M. MASSE (Montcalm): J'aimerais poser une deuxième question
concernant la Commission de la Fonction publique et les engagements de la
commission. Les journaux nous ont fait part qu'il y aurait eu engagement au
personnel du Conseil exécutif, par la Commission de la Fonction publique
évidemment, et je demande si cela est vrai ou faux, d'un M. Paul
Desrochers. Est-ce exact?
M. GARNEAU: Oui.
M. MASSE (Montcalm): Quelle est la fonction, la description de
tâche de M. Desrochers? Quel est le document officiel qui a permis
l'engagement de ce citoyen?
M. GARNEAU: Conseiller spécial.
M. MASSE (Montcalm): II doit quand même y avoir une description de
tâche comme conseiller spécial. Je ne pense pas que l'Etat engage
des gens comme ça dans les airs, à des postes vagues et
généraux. Je crois bien que chacun a une fonction bien
déterminée au service de l'Etat, et je dois poser cette question:
Quelle est la description de la tâche de ce M. Paul Desrochers?
M. GARNEAU: II n'y a pas de description de tâches pour les hautes
fonctions dans le cabinet du premier ministre.
M. MASSE (Montcalm): Quel est le traitement de M. Desrochers.
M. BOURASSA: $23,000.
M. MASSE (Montcalm): $23,000. Alors, l'Etat engage comme ça
quelqu'un à $23,000, sans qu'il y ait pour autant de fonctions, sans
qu'il y ait de travail déterminé. On le paie $23,000 de deniers
publics. On perçoit des impôts pour $23,000 pour quelqu'un dont on
ne sait même pas ce qu'il va faire.
M. BOURASSA: Je m'excuse, $23,500.
M. MASSE (Montcalm): $23,500. Alors, je pense qu'il est tout à
fait normal de poser cette question. Au cabinet du premier ministre, qui nous
prône l'efficacité, il doit y avoir au moins un bout de papier qui
décrit les tâches de chaque personne...
M. BOURASSA: M. le Président...
M. MASSE (Montcalm): ... surtout pour les niveaux supérieurs
à $23,500. Qu'est-ce que fait M. Paul Desrochers?
M. GARNEAU: II n'y a pas de description de tâches à la
Commission de la Fonction publique pour le personnel du bureau du premier
ministre. Mais il y a une distinction quand même entre une description
des tâches établies par réglementation à la
Commission de la Fonction publique et les responsabilités qui incombent
à un type de la compétence de M. Desrochers à
l'intérieur d'un cabinet de premier ministre...
M. MASSE (Montcalm): Je ne...
M. GARNEAU: ... et ce sont les responsabilités qui lui sont
confiées par son chef immédiat, qui est le premier ministre en
l'occu-rence, et c'est lui qui détermine de quelle façon son
conseiller spécial sera utilisé.
M. MASSE (Montcalm): Peut-on au moins savoir du premier ministre ce
qu'il lui a confié comme responsabilités pour $23,500.
M. GARNEAU: Les tâches inhérentes au bureau du premier
ministre.
M. MASSE (Montcalm): Alors, il n'y a pas d'autres fonctionnaires au
bureau du premier ministre que M. Paul Desrochers.
M. GARNEAU: Les tâches inhérentes à la
compétence de M. Desrochers...
M. MASSE (Montcalm): M. Desrochers supporte les autres...
M. GARNEAU: Comment, il supporte les autres !
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. MASSE (Montcalm): Quelles sont les responsabilités de M. Paul
Desrochers?
M. BOURASSA: Le chef de cabinet de l'ancien gouvernement était
payé $27,000. Nous, notre chef de cabinet est payé $23,000. On a
réduit de $4,000.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que M. Desrochers est votre chef de
cabinet?
M. BOURASSA: Non, mais M. Desrochers occupe une fonction. Il y avait des
conseillers spéciaux dans le bureau du premier ministre. Je peux vous
énumérer toute la liste des conseillers spéciaux dans le
bureau de M. Bertrand, qui étaient payés, dans plusieurs cas,
à des salaires inférieurs.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, ce sont les vôtres qui nous
intéressent.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Le député de
Saint-Laurent.
M. PEARSON: M. le Président, moi, j'ai l'impression qu'on s'amuse
actuellement, nous sommes en train de jouer au fou...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous n'entendons pas.
M. PEARSON: ... et j'ai l'impression que nous perdons
littéralement notre temps. Nous sommes en train de déterrer
certaines choses. Tantôt on a entendu dire qu'on voulait convoquer M.
Michaud. Moi, personnellement, je serais bien d'accord, à condition
qu'on déterre tous les autres avant, qu'on fasse venir également
M. Bernatchez, M. Gosselin, M. Dozois, M. Charbonneau, M. Custeau et tous les
autres.
Qu'on les analyse du commencement à la fin, autrement nous
perdons notre temps. Pourquoi éplucher tout le monde cette
façon-là? Si les mêmes procédures se continuent
encore aujourd'hui...
M. BOURASSA: Non.c'est Maurice Custeau qui aime ça.
M. LE PRESIDENT: La parole est au député de Saint-Laurent.
Messieurs, le député de Saint-Laurent n'avait pas terminé
son intervention.
M. PEARSON : J'ai l'impression que nous sommes en période
"pré-leadership", je ne sais pas si certains ont l'intention de se faire
élire... Personnellement, je pense que depuis au moins deux jours, nous
perdons littéralement notre temps. Ce sont des contre-interrogatoires
poussés de façon ridicule.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sur les observations du député
de Saint-Laurent, j'aurais d'autres observations à faire. Nous avons
à examiner un budget des dépenses. Nous devons nous interroger
interroger le gouvernement, plutôt sur les dépenses
qu'il entend faire à même les deniers des contribuables qui sont
les nôtres, ceux de chacun de nous, et nous en sommes à examiner
certains postes et certains traitements qui ont été
accordés à des personnes. Nous avons donc le droit de savoir
quelles sont les fonctions de toutes ces personnes, quelles sont leurs
qualifications, de quelle façon elles ont été
engagées, et, d'autre part, quelle tâche spécifique elles
accomplissent.
Ce n'est donc pas perdre le temps de la commission que de poser des
questions que tous les citoyens se posent, parce que les gens s'interrogent sur
cet afflux de conseillers spéciaux qui sont tout à coup
arrivés, qui en ont peut-être remplacés d'autres, mais
qui...
M. BOURASSA: Qui parle? ... Vous avez le sens de l'humour, vous... 143
secrétaires particuliers.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, nous devons avoir
toute latitude pour poser toutes les questions...
M. BOURASSA: Aux crédits du premier ministre... Cela n'a pas
à être posé ici, le député de Montcalm est
hors d'ordre.
M. MASSE (Montcalm): Je m'excuse, le premier ministre vient d'y penser,
mais ce problème a déjà été résolu.
C'est la responsabilité de la Commission de la Fonction publique...
M. BOURASSA: Cela va être aux crédits...
M. MASSE (Montcalm): Je ne veux pas me faire dire à
l'étude des crédits du premier ministre que c'est la
responsabilité de la Commission de la Fonction publique...
M. BOURASSA: Vous poserez des questions...
M. MASSE (Montcalm): Dans ce cas-là, le premier ministre est
pris, sans trop savoir dans quel tuyau entrer. Le premier ministre est ici;
d'une part, il peut donc nous répondre. D'autre part, le
président de la Commission de la Fonction publique est là. Nous
avons tous les acteurs de ce théâtre; j'espère qu'on
verra...
M. BOURASSA: Je dois m'absenter.
M. MASSE (Montcalm):..quoi nous répondre.
M. BOURASSA: Le président de la CSN m'attend depuis une
demi-heure. Je dis que vous pourrez poser la question lors de l'étude
des crédits du premier ministre.
M. MASSE (Montcalm): Si le premier ministre veut mettre à notre
disposition le président de la CSN, il le peut fort bien... Je pense que
le président de la CSN est intéressé à savoir
pourquoi $23,500 des deniers de l'Etat sont donnés à un M. Paul
Desrochers dont on ne peut même pas savoir ce qu'il fait au bureau du
premier ministre.
M. BOURASSA: Quand le député de Montcalm va-t-il cesser de
faire la prima donna?
M. MASSE (Montcalm): Lorsque le ministre de la Fonction publique aura
répondu à cette question très simple. S'il n'a pas de
réponse, qu'il demande à son chef! Que fait M. Paul Desrochers
à $23,500 au bureau du premier ministre du Québec?
M.BOURASSA: II fait un travail très efficace, un travail
très efficace.
M. MASSE (Montcalm): Je ne mets pas en doute son efficacité, je
mets en doute son travail.
M. BOURASSA: Vous poserez des questions à l'étude des
crédits du premier ministre.
M. MASSE (Montcalm): Qui êtes-vous, monsieur?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que ce M. Desrochers est celui qui
avait liquidé le CPP en le vendant aux Américains? C'est
celui-là?
M. BOURASSA: Je ne m'en souviens pas.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): M. Michaud s'en souvient, lui.
M. CARDINAL: C'était au mois d'août 1968...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II avait dénoncé
nommément M. Desrochers comme étant un traître qui avait
vendu une société québécoise à des
intérêts américains. M. Mi-chaud a dit...
M. BOURASSA: Avez-vous la date? Avez-vous la date précise?
M. CARDINAL: Si vous permettez, M. le Président, au mois
d'août 1968, M. Desrochers dirigeait... A ce moment-là, il y avait
eu non pas au journal des Débats, mais dans tous les journaux
un émoi qui m'avait fait revenir de vacances...
M. BOURASSA: Etiez-vous en Espagne?
M. CARDINAL: Je n'étais pas en Espagne, je n'y suis jamais
allé de ma vie, M. le premier ministre. J'avais dû revenir, parce
que c'était à ce moment-là un scandale.
Si le député de Mercier a oublié ce fait, que
l'histoire le lui rappelle. Je n'en veux pas à M. Desrochers pour ce
fait, et le CPP s'est alors vendu. A la commission de l'Education qui a suivi
à l'automne, on a longuement interrogé le ministre le
journal des Débats en fait était pour savoir pourquoi il
n'avait pas contré l'action de ce monsieur à ce moment. Si l'on
veut que j'apporte des coupures et autres documents que j'ai de ce moment, je
pourrai le faire, ce sera à la disposition des 108 députés
de l'Assemblée nationale.
UNE VOIX: II n'a jamais dit que son chef avait été
élu par la Mafia.
M. GARNEAU: Je pourrais peut-être répondre aux
députés de Montcalm et de Ba-got quant à savoir si le CPP
aurait dû ou non être vendu; cela n'intervient pas dans la
discussion des crédits du ministère de la Fonction publique.
M. LE PRESIDENT: Parfaitement d'accord,
M. GARNEAU: Deuxièmement, pour rafraîchir la mémoire
du député de Bagot, nous pourrions ajouter également que
ce que nous avons lu dans les journaux et entendu en Chambre à ce
moment, ce n'était ce que nous avons critiqué. Ce que plusieurs
personnes ont critiqué, ce n'est pas l'action de M. Desrochers, mais
l'inaction du ministère de l'Education qui ne voulait pas acheter ou
favoriser l'achat par une maison...
M. CARDINAL: M. le Président, je m'excuse. Je reprends les
paroles du ministre: Qui ne voulait pas acheter le CPP, ni favoriser M.
Desrochers. Je réponds que le ministère de l'Education, sous la
direction de M. Saint-Pierre ou la direction de ses
prédécesseurs, n'a jamais été là pour
acquérir quelque société que ce fût, qu'il y avait
un cartel des manuels scolaires avec quelques autres sociétés et
qui défendait des intérêts étrangers. Cela, je
n'accepterai pas une affirmation semblable. A ce moment-là, au
ministère, nous avons commencé la rédaction d'un projet de
loi sur les manuels scolaires, qui est allé devant le cabinet des
ministres. M. Saint-Pierre, maintenant ministre de l'Education, pourra
retrouver ces documents qui sont demeurés au ministère de
l'Education, à la commission de législation du ministère
et au bureau des sous-ministres.
M. GARNEAU: L'ancien cabinet ne s'était donc pas entendu pour
savoir si on devait favoriser l'achat soit par la SGF ou une autre institution
canadienne-française?
M. CARDINAL: Ceci n'était pas la question, il avait
été décidé qu'on ne traiterait pas de cas
particuliers, que le gouvernement, par aucun de ses ministères ou
offices,...
M. GARNEAU: Alors, pourquoi...
M. CARDINAL: ... n'acquerrait ces sociétés, mais qu'au
contraire, il y aurait de concert avec le ministère des Affaires
culturelles le député de Chicoutimi se le rappelle
certainement une action concerté dans tout le domaine de
l'édition et du manuel scolaire au Québec. J'espère que le
gouvernement actuel reprendra ces politiques au lieu de rappeler le
passé qu'il semble ignorer.
M. GARNEAU: Ce n'est pas nous qui rappelons le passé, c'est vous
qui le rappelez.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, à l'ordre!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Revenons à M. Desrochers...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! A l'ordre! Ce genre
d'écart ou d'incident vous montre jusqu'où on peut se rendre.
Nous sommes rendus dans l'achat des manuels scolaires, et nous sommes loin de
la question à discuter à cette commission.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): C'est le premier ministre... on va avoir la
paix maintenant.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. MASSE (Montcalm): Je voudrais revenir à la question. La Loi de
la fonction publique, aux articles 38, 39 et suivants 40, 41 et 42
est très claire sur la procédure à suivre. Nul
n'est inscrit sur une liste d'éligibilité qu'à la suite
d'un examen tenu conformément à la présente loi; la
commission doit donc examiner les candidatures, etc., en cas des vacances,
enfin, tout le texte est là.
La commission a donc été, d'une part, informée
d'une vacance au bureau du premier ministre. Elle a donc vérifié
si, oui ou non, il y avait un effectif. La commission a dû
également demander au bureau du premier ministre quelles sortes de
responsabilités aurait cette personne avant d'émettre une liste
d'éligibilité. Est-ce que M. Desrochers a été
engagé avec ou sans liste d'éligibilité?
M. LE PRESIDENT: Messieurs, vous savez tous, n'est-ce pas, que le
règlement permet au président d'une commission de se mêler
au débat, ce que je n'ai pas fait jusqu'à maintenant et ce que je
n'ai pas l'intention de faire. Pourrais-je cependant attirer l'attention des
membres de la commission puisque j'ai eu comme vous copie de ce document
qui a été déposé par le président de la
Commission de la Fonction publique, "via" le ministre sur les deux
dernières lignes de la page 3 de ce mémoire et sur les
paragraphes 1, 2 et 3 que l'on retrouve à la page 4 et qui me paraissent
se rapporter à ce qui a fait l'objet de la question du
député de Montcalm?
M. GARNEAU: M. le Président, c'est ce que j'allais
répondre. Comme il s'agit d'un conseiller spécial au cabinet du
premier ministre, la Commission de la Fonction publique, suivant la coutume
établie et suivant les pouvoirs que lui donne la loi d'exercer un
jugement discrétionnaire, n'intervient pas pour demander des
descriptions de tâches dans ces conditions. Elle émet la liste
d'éligibilité à la demande du premier ministre, comme elle
le fait également lorsqu'il y a une vacance ou un poste disponible dans
le cabinet du chef de l'Opposition.
M. MASSE (Montcalm): J'ai la réponse que je voulais; il y a eu
effectivement une liste d'éligibilité émise par la
Commission de la Fonction publique.
Deuxième partie de la question, quelle est la
responsabilité qui a été donnée à M. Paul
Desrochers au bureau du premier ministre?
M. GARNEAU: Cette question, je pense, devra être posée lors
de l'analyse des crédits de l'Exécutif, parce que je ne suis pas
en mesure de répondre pour dire exactement ce que fait M. Desrochers au
bureau du premier ministre.
M. LE PRESIDENT: Je crois comprendre que le ministre ne connaît
pas de façon précise les fonctions de M. Desrochers.
M. GARNEAU: Evidemment, il est conseiller spécial auprès
du premier ministre, et c'est le premier ministre lui-même qui
détermine quelles sont ses responsabilités.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que dans d'autres ministères il
y a des conseillers spéciaux?
M. GARNEAU: II y en a un au cabinet du chef de l'Opposition
également.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a d'autres ministères
où il y en a?
M. GARNEAU: Non, il n'y en a pas. De mémoire, le président
de la commission m'informe qu'il n'y en a pas.
M. MASSE (Montcalm): Les journaux nous ont informés,
particulièrement le Soleil du vendredi 29 mai, dans un article
signé Normand Girard, que M. Desrochers, en plus d'assumer la liaison
entre le parti et le gouvernement, se verra confier l'analyse de certains
problèmes d'ordre spécifiquement politique relevant du Conseil
exécutif. Pour reprendre la question du premier ministre tout à
l'heure pour l'article de M. Ryan, est-ce là la vérité ou
si c'est au contraire, de la part de M. Girard, une profonde erreur?
M. GARNEAU: Je pense que, lors de l'analyse des crédits de
l'Exécutif, le député pourra poser cette
question-là au premier ministre et voir s'il y a conformité avec
la description des fonctions...
M. MASSE (Montcalm): Je remarque que le premier ministre est disparu de
la table, ce qui me permet de ne pas lui poser de questions.
M. GARNEAU: Même s'il avait été là, il aurait
répondu dans le même sens, parce qu'il s'agit là non pas
d'une action de la Commission de la Fonction publique, mais bien plutôt
d'une décision administrative au niveau du Conseil exécutif.
M. MASSE (Montcalm): Vous me permettrez de trouver pour le moins
étrange que la Commission de la Fonction publique ait autorisé,
si c'est le cas, l'engagement de quelqu'un payé $23,500 à
même les deniers publics, donc par 100 p.c. de la population, avec
responsabilité d'assurer la liaison entre un parti, le Parti
libéral, et le gouvernement, alors que ses $23,500 sont au fond
payés par l'ensemble des contribuables du Québec. De deux choses
l'une, ou la commission s'est assurée qu'il n'y avait pas de cette sorte
d'action de la part de M. Paul Desrochers ou bien la commission et le
gouvernement admettent que chaque parti politique ici, c'est-à-dire le
Parti libéral, l'Union Nationale, le Ralliement crédiste et le
Parti québécois auront droit à un conseiller
spécial à $23,500 qui assurera les liens entre l'aile
parlementaire de ce parti et le parti politique, de sorte que, selon cette
deuxième solution, ce serait une chance égale pour tous.
Autrement, il y aurait perception d'impôts dans les goussets de tous les
contribuables indépendamment de leur affinité ou de leur
affiliation politique au service finalement d'un seul parti politique et pour
un montant fort élevé de $23,500. Je trouve que ces
frais-là sont un peu exagérés dans l'utilisation des fonds
publics.
M. GARNEAU: Quelle est votre question?
M. MASSE (Montcalm): Ma question est de savoir si la Commission de la
Fonction publique a vérifié ou vérifiera, si elle ne l'a
pas fait, à la suite de cet article de M. Girard, qui date quand
même du vendredi 29 mai c'est quand même plusieurs semaines
s'il est vrai qu'on avait jusqu'à un certain point trompé
la Commission de la Fonction publique en lui faisant émettre une liste
d'éligibilité pour un individu qui manifestement était une
créature politique.
M. GARNEAU: Quand le ministre aura répondu aux questions des
députés lors de l'analyse de ses crédits, à ce
moment-là, si la commission juge à propos qu'il y a lieu
d'intervenir, elle pourra prendre une décision, mais ce n'est
certainement pas à partir d'une hypothèse. Je ne crois pas qu'il
soit de l'habitude de la Commission de la Fonction publique d'aller
vérifier ce que font précisément les membres du personnel
du cabinet du premier ministre, pas plus que du personnel du chef de
l'Opposition, pas plus que du person- nel autorisé par la
Législature dans les cabinets de whip des partis.
M. MASSE (Montcalm): Le ministre ne trouve pas étrange, pour sa
part, que des deniers publics servent à défrayer, avec un
traitement élevé, $23,500, un monsieur dont la
responsabilité est d'assurer la liaison entre le parti libéral et
le gouvernement?
M. GARNEAU: Les questions pourront être posées lors de
l'analyse des crédits de l'Exécutif et, après cela, les
députés, les représentants du peuple, le public en
général pourront porter un jugement, mais ce n'est pas ici qu'on
peut en discuter.
M. MASSE (Montcalm): Vous me permettrez quand même de souhaiter
que la Commission de la Fonction publique vérifie, à la suite des
révélations de ce journal, si, effectivement, M. Paul Desrochers
assure la liaison entre le parti et le gouvernement et nous informe de son
inspection.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président...
M. LE PRESIDENT: La commission étant présente, messieurs,
je présume que le souhait formulé par le député de
Montcalm a été entendu par les intéressés et je ne
puis pas aller outre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je trouve, par ma
part, assez curieux que le ministre responsable de la Fonction publique ne se
soucie pas plus qu'il ne le fait de certains problèmes qui mettent en
cause la bonne administration des deniers publics et que, indépendamment
des gestes qu'a posés son premier ministre, il ne s'inquiète pas
de savoir s'il y a, au sein des personnes qui travaillent pour l'Etat, des gens
qui seraient en même temps à l'emploi du gouvernement et en
même temps à l'emploi d'un parti politique. Même si on doit
différer, jusqu'à l'examen des prévisions
budgétaires que présentera le premier ministre, l'étude
spécifique du cas Desrochers, il reste que le ministre responsable de la
Fonction publique devrait être en mesure de formuler une opinion et nous
dire qu'il trouve anormal, si tel est le cas, comme le rapporte M. Girard,
qu'un fonctionnaire de l'Etat soit en même temps au service d'un parti
politique.
M. GARNEAU: M. le Président, il existe du personnel au bureau du
premier ministre, au bureau du chef de l'Opposition, au bureau des whips de
parti la Loi de la Législature sera amendée et je
ne crois, pour ma part, qu'il soit à propos que la Commission de la
Fonction publique aille enquêter pour savoir ce que font
précisément les
membres de ce personnel. Ce serait causer évidemment un
préjudice grave parce qu'on pourrait interpréter l'action de la
commission comme étant discriminatoire à l'endroit de certains
partis. Evidemment les gens qui occupent des responsabilités aussi
importantes que celles de premier ministre, de chef de parti ou whip de parti,
ont suffisamment le sens des responsabilités pour utiliser à bon
escient le personnel qui lui est octroyé soit par la Loi de la
Législature ou soit par la coutume ou les besoins des fonctions qui
incombent aux chefs de partis ou au premier ministre.
M. MASSE (Montcalm): J'aimerais faire remarquer au ministre de la
Fonction publique que le législateur a prévu ces cas.
M. GARNEAU: Oui, oui.
M. MASSE (Montcalm): Le législateur, dans sa sagesse, a
prévu cette possibilité pour les chefs de parti, pour les whips,
pour le président de l'Assemblée, pour le vice-président
de l'Assemblée, un type de fonctionnaires qui a des actions politiques
sur le plan quotidien. Et ces types de fonctionnaires sont des
secrétaires particuliers qui, en vertu d'un règlement de la
Commission de la Fonction publique, approuvé par le
lieutenant-gouverneur en conseil, ont une échelle de traitement qui va
jusqu'à $17,500. Je pense que c'est ce corps de fonctionnaires, c'est
cette sorte de fonctionnaires qui est affectée à ces tâches
précises qui sont les relations entre un parlementaire et l'aspect
politique de son travail.
Nous ne sommes pas en présence d'un tel cas. D'une part, il y a
eu une liste d'éligibilité d'émise, alors que, pour les
secrétaires particuliers, le président de la Fonction publique
nous l'a rappelé la semaine dernière, depuis la dernière
loi créant le ministère de la Fonction publique, la commission
n'émettait plus de liste d'éligibilité pour l'engagement
des secrétaires particuliers. Nous sommes, M. le Président,
manifestement, en face d'un cas qui, aux yeux mêmes de la commission,
n'est pas un secrétaire particulier puisqu'il y a eu émission de
liste d'éligibilité.
Deuxièmement, le niveau de traitement est passablement
différent. Les secrétaires particuliers ont un niveau de
traitement jusqu'à $17,500, alors que là, de l'aveu même du
premier ministre, du président de la commission et de vous-même,
M. le ministre, vous nous avez avoué que M. Paul Desrochers avait un
niveau de traitement non pas de $17,500 comme secrétaire particulier,
mais de $23,500.
Je pense que l'argumentation du ministre de la Fonction publique tout
à l'heure, faisant référence à des cas de personnel
à l'inté- rieur des cabinets de ces honorables collègues
à différents niveaux, c'est une chose et que l'existence de ce M.
Paul Desrochers à $23,500 les journaux nous
révèlent sa liaison entre le parti et le gouvernement en
voilà une autre, par sa liste d'éligibilité, ce qui lui
assure sa permanence à l'intérieur de l'Etat au bout de six mois
d'engagement. Et, deuxièmement, le niveau de traitement, $23,500, pour
un gouvernement qui a fait la gorge chaude pendant des semaines sur
l'engagement de secrétaires particuliers à $10,000 ou $11,000, et
qui ne pouvaient pas dépasser $17,500, c'est quand même
étrange!
Nous sommes en face d'un gouvernement qui prêche une politique
pendant que, hypocritement, il en fait une autre derrière la Commission
de la Fonction publique. Je pense qu'on a passablement exagéré
jusqu'à maintenant. Le gouvernement n'a pas été capable
d'expliquer quelles sont les tâches de ce M. Paul Desrochers
malgré le fait que le gouvernement, d'une autre main, nous demande de
percevoir pour $23,500 de fonds publics pour payer ce que ce M. Paul Desrochers
fera, alors qu'on ne veut même pas nous dire quelle est sa
responsabilité.
Je trouve que c'est payer passablement cher un individu pour un
gouvernement qui ne sait même pas ce qu'il va faire.
M. GARNEAU: M. le Président, en ce qui regarde les
responsabilités de M. Paul Desrochers au bureau du premier ministre,
ç'a été établi tout à l'heure.
M. MASSE (Montcalm): Cela a été établi, et personne
ne le sait.
M. GARNEAU: Elles seront données lors de l'analyse des
crédits de l'exécutif. Pour ce qui regarde la première
question du député de Montcalm, qu'il a entourée d'un tas
de phrases, ça revient à dire qu'il existe actuellement, au
cabinet du chef de l'Opposition comme au cabinet du premier ministre, un
conseiller spécial. Quant à moi, je m'objecterais farouchement
à ce que la Commission de la Fonction publique aille voir ce que le
conseiller spécial au bureau du chef de l'Opposition, comme le
conseiller spécial au niveau du bureau du premier ministre, fait dans
leur emploi du temps. Si, par exemple, le conseiller spécial, dans le
cas du cabinet du chef de l'Opposition, écrit un texte pour le chef du
parti, texte qu'il ira donner lors d'une assemblée politique quelconque,
je pense qu'il serait mal venu pour la Commission de la Fonction publique
d'aller inventorier tous ces détails-là. Je pense qu'il faut
faire confiance à des gens qui ont atteint des niveaux
élevés de responsabilités. Et, en ce qui regarde le
rôle que la Commission de la Fonction publique pourrait jouer dans ces
domaines parce que c'est là-dessus que peut
porter le débat, à mon sens je pense qu'il n'y a pas
lieu de demander à la Commission de la Fonction publique d'aller voir
sur place quel est exactement l'emploi du temps. Je m'y objecterais de la
même façon pour le bureau du premier ministre que, pour le cabinet
du chef de l'Opposition.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, le ministre peut
s'objecter, c'est une chose. Mais je trouve quand même surprenant que ce
même ministre qui a congédié et envoyé à la
guillotine des secrétaires particuliers qui avaient acquis leur
permanence, selon la coutume, à $10,500, et qui se retourne pour engager
hypocritement...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. MASSE (Montcalm): ... des conseillers politiques à $23,500, je
me demande quelle sorte de gouvernement...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Je suis convaincu que le
député dépasse sa pensée lorsqu'il emploie le mot
"hypocritement". Deuxièmement, nous avons convenu que pour ce qui
était des secrétaires des ministres, il n'y avait pas eu
congédiement jusqu'à maintenant, et que, de toute façon,
le sujet a été reporté à la suite de
rencontres...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez écouté Format 60?
M. LE PRESIDENT: Non. Ce serait reporté à la suite de
rencontres qu'auraient ensemble le premier ministre et le chef de l'Opposition.
La commission est tombée d'accord là-dessus. Je crois comprendre,
messieurs, un peu comme je-l'ai fait cet après-midi, qu'un plus grand
nombre de questions n'obtiendra pas de réponses différentes de la
part du ministre en titre. Ce dernier, à la suite d'une remarque que
j'avais faite préalablement, a souligné la page 4 du
mémoire du président de la Commission de la Fonction publique,
où l'on parle de liste d'éligibilité sans concours dans
certains cas. Il appert, il me semble, que ce serait là l'un des cas
prévus.
Pour ce qui est de la partie politique du rôle de ce M.
Desrochers, je ne la connaît pas juridiquement, légalement. On
nous fait état d'un rapport d'un journal qui n'est pas devant la
commission et que la commission ne regarde pas. Pour ce qui est enfin de savoir
si effectivement ou non ce M. Desrochers se livre à des activités
purement politiques ou enfin pour ce qui est de la question du genre de travail
accompli, de la tâche qu'il remplit, je pense qu'il vaudrait beaucoup
mieux, surtout face au ministre qui a dit qu'il ne pouvait pas répondre
à cette question, que l'on suive la suggestion du premier ministre qui
s'est d'ailleurs engagé publiquement devant la commission à
répondre à une telle question lorsque l'on étudiera les
crédits du Conseil exécutif. Je pense qu'on y gagnera à ce
moment-là.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, M. le Président, nous voulons
bien tenir compte de vos observations fort sagaces en un sens, mais l'attitude
du ministre de la Fonction publique qui lui a été tout à
l'heure soufflée par le premier ministre, prouve à l'envi qu'il
ne se sent pas responsable d'un certain nombre de fonctionnaires qui sont,
à toutes fins utiles, des créatures politiques. Il s'en remet au
premier ministre pour justifier des gestes politiques. Alors nous attendrons
donc que le premier ministre nous dise qui est ce M. Desrochers et ce qu'il
fait, quels sont ses titres à occuper ces fonctions et de quelle
façon on a pu extorquer pour lui une liste
d'éligibilité.
M. LE PRESIDENT: J'apprécie la coopération du
député de Chicoutimi et de la commission en général
et je l'invite à continuer.
M. MASSE (Montcalm): Si je comprends bien, sur ce cas particulier, ce
gouvernement de tutelle a mis son ministre de la Fonction publique en
tutelle.
M. GARNEAU: M. le Président, je vais laisser passer l'affaire
pour ne pas reprendre le débat et suivre vos directives.
Traitements ou indemnités?
M. LE PRESIDENT: Messieurs, je vous invite à continuer, à
défaut de mieux, l'étude de l'article 1 du poste
budgétaire 2.
M. MASSE (Montcalm): Dans le poste budgétaire 2, l'article 1,
traitements et indemnités, le ministre peut-il nous faire part de la
proportion qu'il y a entre les indemnités et les traitements, puisque le
poste budgétaire recouvre deux réalités, traitements et
indemnités.
M. GARNEAU: C'est un terme général maintenu d'une
année à l'autre. Il n'y a pas de distinction au poste
budgétaire 2, article 1; tout ça concerne des traitements
versés aux fonctionnaires, permanents ou à titre occasionnel.
M. MASSE (Montcalm): II n'y a pas d'indemnités.
M. GARNEAU: Qu'est-ce que vous entendez par indemnités?
M. MASSE (Montcalm): Vous placez dans votre budget, traitements et
indemnités, Je vous demande la différence entre traitements
et indemnités, la proportion des indemnités par rapport
aux traitements. C'est votre budget, M. le ministre, si vous le lisez.
M. GARNEAU: J'ai répondu tout à l'heure à cette
allusion, disant qu'il s'agit là de termes régulièrement
employés et qui ne font pas l'objet de distinction au niveau de...
M. MASSE (Montcalm): Vous admettrez qu'il y a quand même...
M. GARNEAU: II y aurait peut-être lieu de...
M. MASSE (Montcalm): ... deux réalités; la
réalité "indemnités" est une chose et la
réalité "traitements" en est une autre. Devant quoi sommes-nous,
des traitements ou des indemnités?
M. GARNEAU: En ce qui regarde la Fonction publique, ce sont uniquement
des traitements.
M. MASSE (Montcalm): Alors n'y aurait-il pas lieu, à
l'avenir...
M. GARNEAU: De changer...
M. MASSE (Montcalm): ... de changer cette terminologie et de
présenter au législateur les faits réels et non pas des
redondances anciennes?
M. GARNEAU: II s'agissait évidemment d'une tradition...
M. MASSE (Montcalm): II s'agissait d'y penser, nous sommes là
pour cela.
M. GARNEAU: Vous auriez dû y penser également.
M. MASSE (Montcalm): Ce n'est pas mon budget, c'est le vôtre.
M. GARNEAU: C'est quand même celui qui a été
déposé par vous.
M. MASSE (Montcalm): Les règles du jeu sont telles que c'est
votre budget.
M. GARNEAU: Les règles du jeu sont telles que c'est un document
que j'ai reçu a-vant même d'être assermenté.
M. MASSE (Montcalm): Vous étiez donc en possession de documents
de l'Etat.
M. GARNEAU: J'étais en possession de documents
déposés par l'ancienne administration.
M. LE PRESIDENT: Je ferais remarquer que la suggestion du
député est retenue.
M. MASSE (Montcalm): Puisqu'il n'y a pas d'indemnités, il y a
donc des traitements.
M. GARNEAU: J'imagine.
Postes vacants
M. MASSE (Montcalm): Il y avait d'engagés ou de prévus
pour engagement 146 fonctionnaires. Combien de fonctionnaires oeuvrent à
la Commission de la Fonction publique?
M. GARNEAU: Actuellement, voulez-vous dire?
M. MASSE (Montcalm): Oui. M. GARNEAU: 126.
M. MASSE (Montcalm): Pour quelles raisons avez-vous demandé 146
postes? Il n'y en a que 126 et vous en redemandez 146 cette année.
M. GARNEAU: Il y a des postes vacants.
M. MASSE (Montcalm): Pour quelles raisons n'ont-ils pas
été comblés?
M. GARNEAU: On est en train de les combler au fur et à
mesure.
M. MASSE (Montcalm): Si je comprends bien la lenteur
caractéristique de l'Etat va jusqu'à la Commission même de
la Fonction publique.
M. VEZINA: Exactement, c'est toujours lent, l'Etat, et la preuve en a
été faite pendant quatre ans.
M. MASSE (Montcalm): Pour quelles raisons est-ce que la commission, qui
a la responsabilité de pourvoir rapidement aux engagements, n'a pu, au
moins pour elle-même, passer à l'action de façon
rapide?
M. GARNEAU: Parce qu'elle a jugé...
M. MASSE (Montcalm): Que la lenteur est plus profitable à l'Etat
que la rapidité.
M. GARNEAU: ... que ces postes pourraient être
complétés et comblés sur une période de temps un
peu plus longue.
M. MASSE (Montcalm): Pour quelles raisons la commission avait-elle
demandé 146 personnes, si elle savait qu'elle n'en avait pas besoin?
M. GARNEAU: II y a toujours des gens qui prennent leur retraite,
d'autres qui démissionnent. Il y a une rotation.
M. MASSE (Montcalm): Et la commission ne peut pas prévoir en son
propre sein les gens qui prendront leur retraite, alors que c'est une question
mathématique?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Comme pour les crédits
périmés, vous avez prévu des morts.
M. HARVEY (Chauveau): Ce sont vos créations.
M. VEZINA: Comme le 29 avril, on a prédit des morts.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que vous pourriez identifier le
député qui est là?
M. VEZINA: Qui est-il, le député en face de moi?
M. LE PRESIDENT: J'ai l'honneur de présenter M. Louis
Vézina, député de Montmorency.
M. MASSE (Montcalm): M. Vézina, nous vous saluons.
M. VEZINA: M. Masse, je vous salue. M. Tremblay, je vous salue.
UNE VOIX: Pas moi.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que la commission peut quand même, par
la bouche de son ministre de tutelle ou titulaire, si vous
préférez, selon les jours et les actions, nous faire part des
raisons qui ont motivé, ces retards à combler les postes que
ladite commission avait demandés à l'Etat?
M. GARNEAU: II n'y a pas de raisons particulières, il n'y a pas
nécessairement de retard...
M. MASSE (Montcalm): Ce sont les raisons de l'Etat.
M. GARNEAU: ... c'est la rotation normale du personnel qui fait qu'il y
en a qui, à un moment donné, prennent leur retraite ou
démissionnent.
M. MASSE (Montcalm): Quels sont les postes qui n'ont pas
été pourvus? Je voudrais faire remarquer au député
de Chauveau que les lenteurs ne sont pas dues à l'Opposition.
M. GARNEAU: II y a le poste numéro 10 d'administrateur qui est
vacant.
M. MASSE (Montcalm): Un poste d'administrateur?
M. GARNEAU: Le poste numéro 12, employé de
secrétariat qui est vacant au bureau du contentieux; le poste
numéro 17, un agent de gestion du personnel; le poste numéro 23,
agent de gestion du personnel; le poste 24, agent de gestion du personnel; le
poste 25, agent de gestion du personnel; le poste 29, employé de
secrétariat; le poste 31, administrateur; le poste 40, agent de gestion
du personnel; le poste 42, agent de gestion du personnel; les postes 58 et 59,
deux agents de gestion du personnel; le poste 60, un psychologue; le poste 82,
agent de bureau; le poste 99, agent de bureau; le poste 97 également
agent de bureau; le poste 112, employé de secrétariat; le poste
124, employé de secrétariat; le poste 127, employé de
secrétariat.
Alors, ce sont les postes qui sont vacants.
M. MASSE (Montcalm): Si je comprends le ministre, il y a cinq
catégories de postes, des postes d'administrateurs, employés de
secrétariat, agents de gestion, psychologue et agents de bureau.
Les postes d'administrateurs, d'après ce que nous a
expliqué tout à l'heure le ministre de la Fonction publique, pour
un autre cas, celui de notre commissaire général à la
Coopération, le dénommé Michaud, sont des postes qui
peuvent être pourvus par concours au niveau des adjoints aux cadres.
Est-ce qu'il y a eu de tels concours et est-ce que c'est parce qu'il n'y avait
pas de candidats que l'on a pas pu pourvoir au poste d'administrateur ou si
c'est parce que l'on a jugé à la commission qu'ils étaient
assez compétents pour les autres ministères mais pas assez
compétents pour la commission ou pour quelles raisons?
M. GARNEAU: Les deux postes d'administrateurs dont j'ai parlé
tout à l'heure, ne sont pas encore complétés, il n'y a pas
eu d'annonce de concours non plus par la voie des journaux pour les
compléter. Cela sera fait éventuellement.
M. MASSE (Montcalm): Ces postes d'administrateurs sont vacants depuis
longtemps?
M. GARNEAU: A la suite de la nomination de Me Dionne comme
commissaire.
M. MASSE (Montcalm): De deux choses l'une, ou le poste de M. Dionne
était important et on aurait dû, comme pour le commissaire
général à la Coopération rapidement y pourvoir, ou
c'était un poste non important, et M. Dionne en serait certainement
vexé. Quelles en sont les raisons?
M. GARNEAU: Le poste qu'occupait Me
Dionne sera comblé éventuellement, mais, pour le moment,
il n'y a pas eu urgence parce qu'un certain nombre d'analyses ont
été faites par la direction générale des relations
de travail au sujet des plaintes.
M. MASSE (Montcalm): Si les députés veulent bien nous
permettre de continuer ce travail fort intéressant avec la Commission de
la Fonction publique, si j'ai bien compris, de l'avis même de la
Commission de la Fonction publique, il n'y avait pas urgence à remplacer
M. Dionne lorsqu'il a été nommé commissaire. Pour quelle
raison n'y avait-il pas urgence là et y avait-il péril en la
demeure pour le poste de haut-commissaire général à la
Coopération, alors que, pour ce deuxième poste, il y avait
même un adjoint, alors qu'à ma connaissance et d'après ce
qu'a dit le ministre, il n'y avait pas d'adjoint à M. Dionne.
M. GARNEAU: II y avait un adjoint.
M. MASSE (Montcalm): II y avait un adjoint de M. Dionne. Est-ce que vous
avez considéré que l'adjoint de M. Dionne était
supérieur à l'adjoint de M. Frégault au poste de
haut-commissaire général à la Coopération, pour
attendre un concours dans un secteur et pourvoir rapidement au poste pour celui
de commissaire général à la Coopération?
Ou bien, aviez-vous une créature pour un poste et n'en avez-vous
pas encore une pour l'autre poste? Quelles sont les raisons qui ont
changé cela?
M. GARNEAU: M. le Président, je ne possède pas toutes les
informations. La décision, dans un cas, relevait du ministère des
Affaires intergouvernementales; dans d'autres cas, elle relève de la
Commission de la Fonction publique qui a jugé, pour le moment, qu'il n'y
avait pas péril en la demeure, pour employer les termes du
député de Montcalm. Le poste sera complété
éventuellement par voie de concours.
M. MASSE (Montcalm: Vous pouvez vous informer auprès du
président de la Commission de la Fonction publique...
M. GARNEAU: Je me suis informé...
M. MASSE (Montcalm): ... il vous expliquera pourquoi il n'y a pas...
M. GARNEAU: Je me suis informé...
M. MASSE (Montcalm): ... eu urgence à remplir le poste,
honorablement, et très bien occupé par M. Dionne.
M. GARNEAU: Je viens de l'expliquer, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: Je donne la parole au député de Duplessis
et ensuite au député de Dorion qui ont tous deux manifesté
le désir de se faire entendre.
M. COITEUX: M. le Président, je voudrais demander au ministre de
la Fonction publique si, dans ses dossiers, il a trouvé tous les
concours d'admissibilité pour la nomination de M. Claude Gosselin.
M. MASSE (Montcalm): Le ministre pourrait peut-être nous
expliquer...
M. LE PRESIDENT: Le député de Duplessis a posé une
question, laissez le ministre répondre.
M. MASSE (Montcalm): Je pose la même question. En vertu de quelle
procédure M. Gosselin a-t-il été nommé?
M. GARNEAU: Par arrêté en conseil.
M. MASSE (Montcalm): Il n'y avait pas besoin de liste
d'éligibilité...
M. LE PRESIDENT: Messieurs, à l'ordre!
M. COITEUX: II avait au moins besoin d'une liste de
compétence.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, à l'ordre! M. GARNEAU: II n'y en
avait jamais eu...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! A l'ordre! Même s'il fait
chaud et qu'il se fait tard, messieurs, je vous rappelle que cela va mieux
lorsqu'une personne à la fois parle.
M. GARNEAU: Dans le cas de monsieur... M. COITEUX: Gosselin.
M. GARNEAU: ... Gosselin, il s'agissait d'une décision
gouvernementale. Il a été nommé par arrêté en
conseil suivant la Loi parce que cela ne relève pas de la Commission de
la Fonction publique.
M. COITEUX: Cela ne relève pas de la Fonction publique?
M. GARNEAU: C'est une décision gouvernementale.
M. MASSE (Montcalm): Le député, qui voulait être
ministre des Terres et Forêts, aurait pu au moins lire sa loi avant
d'aller voir son chef pour avoir un poste.
M. GARNEAU: Le fond de la question, à
mon sens, est valable tout de même, parce que c'était une
décision de l'administration.
M. LE PRESIDENT: Le député de Dorion.
M. BOSSE : M. le Président, à ce stade-ci, on est en train
de faire une espèce d'enquête sur le travail de routine de la
Commission de la Fonction publique. On a carrément dépassé
le niveau des cadres supérieurs. On est rendu à un autre niveau,
où on est en train de faire une espèce d'enquête.
M. MASSE (Montcalm): Mais, M. Dionne, il vous faudrait témoigner
sur la valeur de votre poste qu'on met en doute présentement. Le
député soutient que vous occupiez le poste à
l'intérieur...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. HARVEY (Jonquière): Sur un point de règlement, s'il
vous plaît, M. le Président. Je voudrais simplement vous informer
que le député de Montcalm n'a pas le droit d'interpeler un
fonctionnaire, un haut fonctionnaire qui vient ici, à la demande de son
ministre, pour fournir des renseignements afin que ce dernier puisse donner des
réponses aux députés. Le député de Montcalm
vient d'interpeler un haut fonctionnaire, dans la personne de M. Dionne, et ce
n'est pas gentil de la part d'un député d'expérience,
comme le député de Montcalm, d'abuser de ses pouvoirs pour citer
le nom d'un haut fonctionnaire dans la discussion. Je vous demande de le
rappeler à l'ordre.
M. LE PRESIDENT: Ce rappel au règlement de la part du
député de Jonquière me rappelle de vous rappeler,
messieurs, qu'en commission, comme d'ailleurs en Chambre, les membres doivent
toujours s'adresser à la présidence. Il ne devrait en
théorie y avoir aucune discussion entre deux membres. La théorie
veut que l'on s'adresse à la présidence. Il n'en exige pas tant,
cela me permet des moments de loisir...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En attendant on le dit à la chaise.
M. LE PRESIDENT: Oui, mais je me considère mieux que la chaise!
Ceci étant dit, messieurs, je permets au député de Dorion
de continuer son intervention.
M. BOSSE: Comme nouvel initié ici, dans les discussions de
commission, j'ai bien l'impression que c'est le droit des députés
de l'autre côté de la table de poser toutes les questions.
Cependant, il semble que, pour l'inspiration du public qui est ici, il reste
qu'il y a un ensemble de questions qui nous apparaissent de mesure dilatoire en
vue de retarder tout simplement les travaux de la commission. C'est là,
du moins, l'impression que j'en tire, malgré l'habileté et la
dialectique des gens qui sont de l'autre côté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je m'insurge contre
cette observation, contre ce jugement qu'a porté le député
de Dorion.
M. MASSE (Montcalm): Je le remercie de son amabilité, je
reconnais...
M. BOSSE: Je ne proteste pas.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le député a dit tout à
l'heure que nous étions à interroger le ministre et, à
travers lui, les hauts fonctionnaires sur un pur travail de routine de la
Commission de la Fonction publique. Le travail de la Commission de la Fonction
publique n'est pas un travail de routine, loin de là.
C'est un travail extrêmement important, puisque le rôle de
cette Fonction publique est de pourvoir à l'engagement des
employés de l'Etat, lesquels ont tous, à leur niveau et selon
leur degré, une responsabilité très importante. Par
conséquent, c'est faire injure à la commission que de parler d'un
travail de routine. Si cette commission ne devait faire qu'un travail de
routine le député de Dorion le comprendra il
faudrait l'abolir Au contraire, j'ai beaucoup trop de respect pour la
Commission de la Fonction publique pour penser qu'il s'agit là d'un
travail de routine.
M. HARVEY (Chauveau): Vous voulez racheter les erreurs de la
déclaration que vous avez faite relativement aux hauts fonctionnaires et
à certains fonctionnaires, après la défaite de votre
parti, exactement deux jours après. Vous avez alors
déclaré que le travail des fonctionnaires. .
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Certains hauts fonctionnaires...
M. HARVEY (Chauveau): ... avait amené la défaite de
l'Union Nationale et amènerait la défaite du Parti
libéral.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Exactement. Nous verrons en temps et lieu. M.
le Président, vous avez, au sein même de votre cabinet, un membre
déclaré du Parti québécois, pensez-vous qu'il va
travailler pour le fédéralisme de M. Trudeau et de M.
Bourassa?
M. HARVEY (Chauveau): Est-ce qu'on pourrait avoir son nom?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est un fait connu depuis longtemps, M.
L'Allier.
UNE VOIX: C'est un fait connu depuis longtemps.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Je ne vois nulle part M. L'Allier ou qui que
ce soit parmi les postes que nous avons à étudier.
M. MASSE (Montcalm): C'est en réponse à la question
de...
M. LE PRESIDENT: J'invite le député de Dorion à
reprendre la parole.
M. BOSSE: En réponse au député de Chicoutimi, je
crois que c'est du travail de routine pour la Commission de la Fonction
publique que de rendre des décisions. Bien sûr, la critique est
possible sur le type de décisions rendues; toutefois, c'est non
seulement là un travail de routine, mais c'est même une des
responsabilités prévues par la loi et les règlements de la
Commission de la Fonction publique.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, en faisant état des gens qui sont de
l'autre côté de la barre et qui suivent nos
délibérations, je veux qu'il soit bien compris que j'interviens
moi-même, de mon propre chef, proprio matu, chaque fois que je juge une
question irrecevable pour quelque raison que ce soit. Je comprends
l'impatience, la chaleur, la hâte des membres de la commission
d'épuiser l'étude de ces crédits; je partage
moi-même cette saine hâte. Lorsque j'ai l'impression
qu'après plusieurs questions le ministre ne donnera pas une
réponse différente de celles qu'il a données, j'invite la
commission à changer de sujet.
M. MASSE (Montcalm): Vous me permettrez, M. le Président, n'ayant
pu obtenir de la part de la commission des raisons que je jugerais valables
à l'effet que ce poste n'a pas été pourvu jusqu'à
maintenant et que l'autre, celui du commissaire général à
la Coopération l'a été immédiatement, je poserais
quand même la question pour le deuxième poste d'administrateur,
puisqu'on nous a dit qu'il y avait deux postes d'administrateur vacants.
M. GARNEAU: Un seul seulement.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que ce poste sera quand même pourvu
rapidement? Cela fait déjà plusieurs mois que M. Dionne a
laissé ce poste d'administrateur pour devenir commissaire à la
Fonction publique.
M. GARNEAU: Le président m'informait que Me Dionne agit
également à l'occasion comme conseiller juridique de la
commission. Cela explique en grande partie les raisons pour lesquelles le poste
n'a pas encore été comblé.
M. MASSE (Montcalm): Le ministre m'explique que M. Dionne, membre de la
commission, donne des avis sur les lois ou l'interprétation des lois? Il
se donne à lui-même des avis; est-ce que vous trouvez que c'est
une pratique normale?
M. GARNEAU: C'est sur les plaintes que la commission recevait
antérieurement. Comme je l'ai mentionné tout à l'heure,
maintenant que c'est administré par des conventions collectives,
plusieurs de ces plaintes retournent à la direction
générale des relations de travail. Ceci libère pour une
bonne part le travail juridique qui était antérieurement la
responsabilité de la commission.
M. MASSE (Montcalm): Mais la commission a quand même l'intention
de pourvoir à ce poste d'administrateur?
M. GARNEAU: Sous peu.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre va faire cesser cette
pratique qu'un membre de la commission donne à la commission des avis
sur les lois? Est-ce que vous trouvez que c'est une pratique normale?
M. GARNEAU: Cela fait deux fois que je réponds à la
question. Alors, M. le Président, je crois inutile de me
répéter.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On n'a pas entendu, parce que vous causiez
avec M. le président de la Commission de la Fonction publique...
M. LE PRESIDENT: Je demande au ministre s'il pourrait, de façon
brève, parce qu'apparemment le député de Chicoutimi
prétend qu'il n'a pas compris la réponse...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je n'ai pas entendu la réponse,
nuance!
M. GARNEAU: Alors, j'ai indiqué, tout à l'heure, que le
poste d'administrateur dont il s'agit sera éventuellement comblé.
La commission, je l'ai mentionné à quelques reprises, va
procéder dans les prochains mois à combler les autres postes
vacants.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Avec sa célérité
ordinaire.
M. GARNEAU: La raison pour laquelle il n'y avait pas eu péril en
la demeure, pour employer l'expression du député de Montcalm,
c'est que plusieurs cas qui devaient être analysés par des
conseillers juridiques de la commission concernant des problèmes
administratifs sont maintenant relégués à la direction
générale des relations de travail qui discute des questions
de
griefs, etc., qui sont transmises par les syndicats, ce qui
libérait...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'elles sont
reléguées...
M. GARNEAU: Elles sont transmises et elles relèvent maintenant de
la compétence...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Elles sont
déférées...
M. GARNEAU: ... de la direction générale...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Reléguées, c'est un peu
péjoratif!
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions?
M. MASSE (Montcalm): II y a d'autres questions évidemment. Le
ministre nous a dit qu'il y avait un poste d'administrateur où il n'y
avait pas péril en la demeure. Par contre, il nous a également
dit qu'il y avait d'autres postes qui n'étaient pas comblés, des
employés de secrétariat, des agents de gestion de personnel, un
psychologue et des agents de bureaux. Si nous commençons par le bas de
la liste, est-ce qu'il y a un manque d'agents de bureaux dans les offres
d'emploi pour le gouvernement?
M. GARNEAU: Le processus se poursuit normalement, et les postes seront
comblés.
M. MASSE (Montcalm): Mais la commission est la première
informée sur l'existence de candidatures aux postes d'agents de bureau.
Est-ce qu'il y a des raisons pour lesquelles elle n'a pas comblé ces
postes rapidement?
M. GARNEAU: On m'informe qu'une des bonnes raisons c'est le manque
d'espace également.
M. MASSE (Montcalm): Alors, si je comprends, la commission, d'une main,
a demandé des effectifs et, de l'autre, elle n'avait pas d'espace pour
les loger. C'est pour le moins étrange qu'on n'ait pas calculé en
même temps les besoins d'effectifs et les besoins de locaux.
M. HARVEY (Jonquière): II aurait fallu le dire à votre
ancien collègue, l'ancien ministre des Travaux publics.
M. GARNEAU: Ce n'est pas étrange du tout.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que c'est la même raison pour les
agents de gestion de personnel? Est-ce que c'est par manque d'espace ou par
manque de candidats ou si c'est par manque d'intérêt de la
commission?
M. GARNEAU: Dans le cas des agents de personnel, il y a un concours
actuellement en cours.
M. MASSE (Montcalm): Le dernier concours a eu lieu quand?
M. GARNEAU: On m'informe que c'est un concours permanent et il y a
analyse des dossiers au fur et à mesure que les candidats se
présentent.
M. HARVEY (Jonquière): C'est ça!
M. MASSE (Montcalm): Alors, si je comprends bien, le concours est
permanent, et c'est par manque de candidatures que la commission n'a pu
pourvoir à ces postes.
M. GARNEAU: Le manque de candidatures est une des raisons.
M. MASSE (Montcalm): Alors, il me fait plaisir d'informer les jeunes
étudiants des universités dans les secteurs de gestion de
personnel qu'il y a des postes à pourvoir auprès de l'Etat, en
particulier à la Commission de la Fonction publique, et qu'il ne faut
pas s'inquiéter pour leur avenir: des postes les attendent à la
Commission de la Fonction publique, déjà prévus, non pas
dans les 100,000 emplois de M. Bourassa, mais dans les effectifs du budget.
Est-ce que, pour les employés de secrétariat...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, au sujet de ce
problème des effectifs, nous avons parlé l'autre jour, si vous
avez bonne mémoire et je sais que vous avez bonne mémoire,
M. le Président d'une banque, n'est-ce pas, un personnel qui
serait en disponibilité, et nous avons demandé des documents.
Nous avons demandé que la liste en soit produite, et ce serait fort
utile de l'avoir ce soir afin de voir s'il se trouve parmi ces gens qui sont en
disponibilité des personnes qui pourraient occuper les postes...
M. GARNEAU: Est-ce que le député de Chicoutimi voudrait se
substituer à la commission?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... qu'il reste à combler à la
Commission de la Fonction publique.
M. GARNEAU: La liste sera prête demain matin. Les gens travaillent
à la compléter, elle sera prête demain matin à ce
qu'on m'informe.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela va être prêt demain
matin.
M. GARNEAU: C'est ça.
UNE VOIX: A la première heure.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, nous allons avoir la liste des demandes
qui ont déjà été classées...
UNE VOIX: Les gens sur les banques...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si vous me permettez, je vais vous donner une
petite information, il y avait deux parties dans la demande que j'ai faite
l'autre jour. D'abord, j'ai demandé que l'on nous donne la liste de ce
que l'on appelle les surnuméraires.
M. GARNEAU: Et c'est ça qui sera prêt demain matin.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'autre part, la liste des personnes qui,
ayant été déplacées en raison de changements de
structures, sont restées en disponibilité, même depuis
quelques années.
M. GARNEAU: La liste sera prête demain à la fin de
l'après-midi, à ce qu'on m'apprend.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les deux listes?
M. GARNEAU: La liste de surnuméraires, demain matin et la banque
dont il s'agit, demain après-midi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela ne permettra pas de passer ce poste
très vite, n'est-ce pas, parce que nous avons besoin de ces
renseignements.
M. MASSE (Montcalm): Pour l'instant, on peut quand même revenir
aux employés de secrétariat. Si je comprends bien, les
employés de secrétariat, ce sont des sténodactylos?
M. GARNEAU: C'est la même chose. Nous sommes en voie de remplacer
les agents de bureau.
M. MASSE (Montcalm): II n'y a pas un surplus de candidatures aux postes
d'employés de secrétariat auprès de l'Etat?
M. GARNEAU: Alors le processus est en marche, et ce sera
complété. Evidemment il y a des problèmes d'espace. On me
dit que, depuis déjà plusieurs mois, on presse le
ministère des Travaux publics de combler cette lacune. Il s'agira
d'associer le travail sous deux aspects du même problème.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Bellechasse.
M. LOUBIER: Depuis tout à l'heure, j'entends parler de banque et
de banque, heureusement que nos collègues du Ralliement
cré-ditiste ne sont pas ici. Sans doute seraient-ils partis dans une
grande plaidoirie, pensant que c'est la banque du Canada qui vient d'arriver.
Je demanderais au ministre et à mes collègues, lorsqu'on
mentionne la banque, les dividendes, les réserves, de bien
spécifier devant eux que ce n'est pas la banque du Canada, parce que
là nous allons siéger tout l'été ici.
M. MASSE (Montcalm): Pour revenir au débat nous avons vu les
postes qui étaient vacants à la commission, ce qui n'a pas
empêché la commission de demander des postes. Est-ce que ce sont
les mêmes postes que la commission a demandés dans ses 141
fonctionnaires comme demande pour l'année?
M. GARNEAU: Sauf qu'il y a une diminution de cinq qui est due au
transfert de la direction du perfectionnement au ministère de la
Fonction publique. Il y a donc cinq postes de moins, donc de 146 à
141.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous y reviendrons, sous toute réserve,
M. le Président. Des renseignements pourront nous être fournis
lorsque nous aurons les listes.
M. LE PRESIDENT: Nous pourrions suspendre cet article avec
réserve qu'il y aura deux documents à produire.
M. HARVEY (Jonquière): Si on adopte le budget ce soir, vous
viendrez en Chambre demain.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, non, nous suspendons cet article.
UNE VOIX: Ils aiment ça ici.
M. HARVEY (Jonquière): Vous aimez ça ici?
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, nous aimons ça ici.
Frais de voyage
M. MASSE (Montcalm): L'article 2 est celui des frais de voyage. Quels
sont les frais de voyage prévus par le ministre de la Fonction
publique?
M. HARVEY (Jonquière): II y a $1,200 de moins que l'an
passé.
M. GARNEAU: $23,800. Ce montant cou-
vre les déplacements du personnel de la commission qui assiste
à des congrès, des déplacements dans la province, des
visites aux Commissions de la Fonction publique du fédéral et de
l'Ontario pour échanges d'informations sur procédures; les
déplacements de deux examinateurs itinérants qui parcourent la
province pour faire passer les concours auxquels se présentent des
candidats un peu partout dans les principales villes du Québec.
M. MASSE (Montcalm): Quels sont les congrès auxquels doivent
assister les membres de la commission?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II faut savoir ça.
M. GARNEAU: Le vice-président de l'Association des
administrateurs de personnel. Combien de réunions de prévues? Ce
sera la question suivante. Annuellement, il y a quatre ou cinq réunions
du conseil d'administration. La première a lieu à Ottawa, les
autres à Québec, Toronto, et le congrès national à
Calgary. Est-ce qu'il y a d'autres indications qu'on pourrait transmettre
à ce temps-ci?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est toujours intéressant de savoir ce
qu'on fait avec les deniers publics.
M. GARNEAU: Le président de la Commission de la Fonction publique
est également président de la Conférence des commissaires
canadiens de la Fonction publique et il participe également à ces
réunions-là. Est-ce que vous voulez savoir à quel
endroit?
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le président est membre d'office
de ces conseils d'administration ou s'il est élu? Est-ce que c'est une
politique suivie pour l'ensemble du personnel de l'Etat que de défrayer,
à même les frais publics, les participations des fonctionnaires
élus à des congrès ou à des associations syndicales
ou professionnelles.
M. GARNEAU: Lorsque ça entre dans les fonctions qui incombent au
fonctionnaire, oui.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce qu'il y a un document permettant de juger
que cela est une fonction du fonctionnaire et que cela n'est pas une fonction
du fonctionnaire?
M. GARNEAU: Quand les fonctionnaires sont membres d'associations
professionnelles ou encore d'associations qui regroupent les différentes
personnes à travers le Canada qui s'occupent par exemple de la pollution
ou d'associations du genre, je pense que c'est une bonne pratique
également et j'espère que les hauts fonctionnaires participent
à ces réunions. C'est un honneur pour le Québec lorsque
certains de ses hauts fonctionnaires accèdent à la direction des
associations.
M. MASSE (Montcalm): Si je comprends bien, de deux choses l'une, ou la
distinction est faite par les associations professionnelles ou syndicales,
acceptant les frais pour les associations professionnelles et les rejetant pour
les associations syndicales; ou bien cela est fait à un certain niveau
d'administration, les fonctionnaires subalternes se voyant obligés de
payer eux-mêmes leurs cotisations, les fonctionnaires supérieurs
se voyant au contraire versés des sommes à même les deniers
publics pour payer ces contributions.
M. GARNEAU: En règle générale, lorsqu'un
fonctionnaire est membre d'un conseil d'administration ou lorsqu'il est
invité à prendre une part active à un congrès, nous
acceptons de défrayer ses dépenses.
M. MASSE (Montcalm): Les fonctionnaires membres du conseil
d'administration de leur syndicat voient leurs frais déboursés
par l'Etat à l'occasion de congrès, de colloques ou de
séminaires.
M. GARNEAU: Lorsque ça entre dans le cadre des fonctions qu'ils
accomplissent comme employés de l'Etat.
M. MASSE (Montcalm): Qui décide si, oui ou non, c'est une
fonction telle ou si ce n'en est pas une?
M. GARNEAU: Dans le cas qui nous intéresse, le président
de la Commission de la Fonction publique a indiqué tout à
l'heure, par ma voix, les associations dont il est membre, mais je pense que le
nom même de l'association indique qu'il s'agit bien de groupements de
personnes qui travaillent dans le même cadre, dans différents
paliers de l'administration publique au Canada.
M. LE PRESIDENT: Le député de Dorion.
M. BOSSE: C'est là d'ailleurs une mesure en vigueur dans de
multiples conventions collectives dépendant de la Fonction publique
où ces frais sont payés pour fins professionnelles.
M. MASSE (Montcalm): Alors, il y a un certain montant d'argent pour
défrayer ces contributions du président de la Commission de la
Fonction publique. Est-ce qu'il y a d'autres frais prévus pour les
autres membres de la commission ou pour les fonctionnaires de la
commission?
M. GARNEAU: II y en a d'autres également qui assistent à
des congrès.
M. MASSE (Montcalm): Et c'est inclus dans ce montant pour frais de
voyage.
M. GARNEAU: Pour la commission, oui.
M. MASSE (Montcalm): Le ministre nous a également parlé
d'inspecteurs itinérants. Quelle est leur fonction?
M. GARNEAU: Ce sont des examinateurs de la commission qui vont faire
subir les examens aux personnes qui se présentent à des concours.
On ne demande pas aux gens de Montréal de venir passer le concours
à Québec. Il y a des examinateurs qui se déplacent.
M. MASSE (Montcalm): II n'y a que deux examinateurs pour toute la
commission, pour tous les fonctionnaires qui ne sont pas de Québec.
M. GARNEAU: Tout à l'heure on verra un autre article où la
commission je pense que ce sera l'article "honoraires" retient
les services de professeurs ou de fonctionnaires pour aller surveiller la tenue
d'examens...
M. MASSE (Montcalm): II y en a deux qui y consacrent leur temps, les
autres sont payés sur une base d'honoraires?
M. GARNEAU: II y a également un bureau à Montréal
qui comprend la région métropolitaine de Montréal et, il y
en a deux qui sont itinérants.
M. MASSE (Montcalm): Quels sont les autres frais de voyage? Il y a donc
les congrès, il y a des inspecteurs itinérants?
M. GARNEAU: Cela complète les frais de voyage pour $23,800 au
cours de l'année.
M. LE PRESIDENT: Adopté, messieurs. Adopté;
Honoraires
M. MASSE (Montcalm): L'article 3: "Honoraires". Quelle est la raison de
l'augmentation de plus que le double, au poste des honoraires?
M. GARNEAU: L'augmentation réelle passe de $50,000 à
$60,000 parce qu'il y a eu une coupure à ce poste de $50,000. Les
honoraires comprennent le temps supplémentaire à des
fonctionnaires de la commission et d'autres ministères, honoraires
à des surveillants d'examens de l'extérieur, surtout des
enseignants, location de salles d'examens dans les écoles, honoraires
à des spécialistes de l'extérieur qui agissent comme
membres de jury. Et le poste important comprend égale- ment des
honoraires à des médecins spécialistes pour le nouveau
programme... La commission veut tenter une expérience témoin et
faire subir des examens médicaux, à un certain nombre de
personnes pour voir s'il serait opportun, éventuellement d'en arriver
à un examen médical obligatoire pour tous les nouveaux
fonctionnaires de l'Etat.
M. MASSE (Montcalm): Et quelle est la catégorie de fonctionnaires
qui va se voir imposer cet examen médical?
M. GARNEAU: Inspecteurs de toute spécialité, agents
vérificateurs itinérants, surveillants en institution
pénale. Cela sera une expérience témoin. C'est d'ailleurs
à cet article-là qu'il y a eu coupure, on a restreint de 3,000
à 1,000 le nombre d'expériences témoins pour cette
année.
M. MASSE (Montcalm): Et pour quelles raisons avez-vous rejeté
2,000 fonctionnaires?
M. GARNEAU: Parce que c'était une expérience témoin
et, après discussion, lors de la revision du budget, nous avons
jugé que l'expérience témoin, à partir de 1,000
candidatures, serait valable pour porter un jugement sur la
nécessité de maintenir une telle politique.
M. MASSE (Montcalm): Quelles sont les raisons qui ont motivé
votre décision de 1,000 plutôt que 2,000? Ou quelle
catégorie plutôt que telle autre? Il n'y a aucune raison...
M. GARNEAU: C'est une question de jugement.
M. MASSE (Montcalm): Un jugement de la commission ou du ministre?
M. GARNEAU: Cela a été fait conjointement.
M. MASSE (Montcalm): Conjointement. Alors, ç'a été
un jugement à deux? Bien scellé.
Il y aura donc des médecins et des personnes dont vous retenez
les services pour des examens, plus particulièrement dans le domaine de
l'enseignement, pour quelle raison?
M. GARNEAU: Les examens se font dans les écoles habituellement et
ce sont des gens qui ont l'habitude de telle fonction. C'est pourquoi on
retient les services d'instituteurs ou lieu de prendre d'autres personnes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Lorsque vous retenez les services
d'instituteurs, c'est
pour faire passer quel type d'examens exactement?
M. GARNEAU: C'est pour surveiller les examens.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je voudrais vous poser une question, M. le
ministre. Comment se constitue les jurys à ce moment-là? Combien
de membres de la Commission de la Fonction publique font partie d'un jury?
Combien de gens de l'extérieur peuvent être membres de ce
jury?
M. GARNEAU: On m'informe que la politique établie est qu'il y a
un membre de la commission et des représentants des ministères
qui font passer les examens.
M. HARVEY (Jonquière): Ils nous font perdre notre temps.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, nous avons des
questions à poser, nous voulons être renseignés...
M. HARVEY (Jonquière): Posez donc des questions neuves.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre me dit qu'il y a évidemment
un représentant de la Commission de la Fonction publique...
M. HARVEY (Jonquière): Comme toujours.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, est-ce que j'ai la
parole?
M. LE PRESIDENT: Le député de Chicoutimi a la parole.
M. HARVEY (Jonquière): Je vais faire comme lui, je vais
l'interrompre à l'occasion.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'aime bien la basse d'accompagnement, ce
qu'on appelle en musique le continuo, mais pas tout le temps.
M. HARVEY (Jonquière): Parce que, lorsque je le veux, je continue
longtemps.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Avec une viole de gambe comme vous, cela ne
durera pas longtemps.
M. LE PRESIDENT: J'invite les membres de la commission à l'ordre.
Laissez parler le député.
M. HARVEY (Jonquière): C'est préférable que vous
n'insistiez pas, vous allez voir que j'ai une bonne corde.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je reviens à ma question, M. le
Président. Il y a donc un membre de la Commission de la Fonction
publique, lorsqu'il s'agit d'examens spécifiques portant sur des
candidats, dont le poste requiert une compétence de travail particulier.
On fait appel à ce moment à des gens qu'on choisit dans les
ministères pour juger les cas spécifiques des employés qui
auront à travailler dans tel ministère. Est-ce bien cela?
M. GARNEAU: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela veut dire que si on a à juger de
la compétence d'un professeur de conservatoire pour enseigner la
musique, le chant, etc., il y a un membre de la Commission de la Fonction
publique et aussi un certain nombre de spécialistes de la musique?
M. GARNEAU: On m'informe que, pour ce genre de fonctions bien
précises, il s'agit d'un jury spécial.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Comment sont-ils constitués, ces jurys
spéciaux? Est-ce la commission qui les désigne?
M. GARNEAU: Le Conservatoire fait les suggestions quant aux membres qui
pourraient faire partie du jury; la commission choisit parmi ces suggestions
les membres qui feront partie du jury.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je pose cette question, parce qu'il m'est
arrivé, étant ministre des Affaires culturelles, de voir un
candidat qui avait postulé un emploi le refuser, parce qu'il avait
été examiné par des gens qui ne connaissaient pas le
chant. Il s'agissait d'un professeur de chant. A ce moment, je me suis donc
enquis auprès de la commission et j'ai demandé aux membres de
celle-ci lequel d'entre eux était capable de se lever et de me chanter
le grand air d'Aida. C'est la raison pour laquelle je pose cette question, afin
de m'assurer qu'on a poursuivi cette excellente pratique que j'avais
suggérée à l'époque.
M. HARVEY (Jonquière): Prenez un chanteur comme commissaire.
M. LE PRESIDENT: Autre question, messieurs?
DES VOIX: Adopté, adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous avons eu pas mal...
M. MASSE (Montcalm): Adopté, M. le Président, si le
gouvernement est d'accord.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, on adopte cet article, M. le
Président.
M. MASSE (Montcalm): Le gouvernement est d'accord?
M. LE PRESIDENT: Adopté.
Frais de bureau
M. MASSE (Montcalm): Article 4: Frais de bureau. Pour quelles raisons y
a-t-il augmentation à l'article frais de bureau?
M. HARVEY (Jonquière): Cela augmente pas mal, les livreurs ont vu
augmenter leur salaire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, M. le Président!
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, veuillez rappeler à
l'ordre ce député ignorant des choses de la fonction
publique.
M. HARVEY (Jonquière): Je pense que j'en connais autant que
l'ex-titulaire du ministère, mais moi, je parle sérieusement au
lieu de faire perdre le temps de la commission.
M. LE PRESIDENT: Une question a été posée au
ministre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'est-ce qui justifie cette augmentation?
M. GARNEAU: $3,000, c'est l'augmentation normale dans certains secteurs;
on m'informe également que les frais de poste sont un peu plus
élevés que d'habitude. Evidemment, je peux vous donner le
détail. Nous avons prévu, pour les frais de poste, $13,400; les
télégrammes, $400; les messageries, $800; le service d'eau, $300;
les repas, $1,500 ce sont les repas payés aux employés qui
font du temps supplémentaire pour le stationnement, $5,000;
inscriptions, $900; autres dépenses, $200. Donc, un total de
$22,500.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En stationnement $5,000, est-ce pour les
employés de la commission?
M. MASSE (Montcalm): On nous a donné, ce matin, une liste
relevant de l'article 4 du poste budgétaire 1, nous sommes à
l'article 4 du poste budgétaire 2 et on nous répète la
même liste.
M. GARNEAU: Nous allons ajouter ce qui regarde les stationnements
relevant de la Commission de la Fonction publique.
M. LE PRESIDENT: Le document que vous déposez devant la
commission.
M. GARNEAU: Je ne sais pas si on le considère comme un document
déposé ou des informations.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Du moment qu'il est présenté, il
est déposé.
M. MASSE (Montcalm): Je tiens à faire remarquer au ministre... Je
ne voudrais pas que le ministre croit qu'il a déposé deux
documents, il s'agit du même: sauf que sur le deuxième, il y a
plus d'informations.
M. GARNEAU: Sur le premier, il s'agit des membres du ministère,
sur le deuxième, des membres de la commission.
M. HARVEY (Jonquière): II s'agit de le mettre...
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que cela va?
M. LE PRESIDENT: Cela irait pour l'article 4.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Il est dix heures, M. le Président,
nous allons ajourner.
M. LE PRESIDENT: Cela irait pour l'article 4.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui, pour l'article 4, ça va.
M. LE PRESIDENT: L'article 4 est adopté. Messieurs, la
séance est levée. Nous verrons demain ce qui sera
décidé par l'ordre des travaux de la Chambre.
(Fin de la séance 21 h 58)
Séance du mercredi 17 juin 1970
(Onze heures trente-quatre minutes)
Nomination de M. Michaud
M. BIENVENUE (président de la Commission de la Fonction
publique): A l'ordre, messieurs!
Alors, comme nous avons quorum, nous reprenons une autre séance
de la commission parlementaire de la Fonction publique. J'invite les membres de
la commission à poursuivre la discussion tout en ayant remarqué,
à mon entrée, que M. Yves Michaud, dont il a été
abondamment question au cours d'une des séances d'hier, est disponible
auprès des membres de la commission. Le premier ministre, je pense,
avait suggéré à la commission qu'il soit disponible pour
être interrogé par les membres de la commission. Tous les membres
étant d'accord, à la suite de cette proposition. M. Michaud est
avec nous ce matin et j'invite les membres de la commission qui voudraient
l'interroger à le faire.
M. BOURASSA: M. le Président, si j'ai fait cette suggestion,
c'est parce qu'on avait débattu le cas Michaud durant plusieurs heures,
au cours de deux journées. On avait même affirmé qu'il
n'avait pas de diplôme, qu'il n'était pas qualifié pour
remplir le poste. Alors, j'ai pensé qu'il serait peut-être... Je
ne sais pas si c'est un précédent, mais on a posé des
questions avec toutes sortes de sous-entendus.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, cela me surprend de voir
que...
M. BOURASSA: Est-ce que je peux terminer?
M. MASSE (Montcalm): J'invoque le règlement, M. le
Président.
M. BOURASSA: Quel règlement?
M. MASSE (Montcalm): Le règlement concernant la
vérité en cette Chambre.
M. BOURASSA: Quel numéro?
M. MASSE (Montcalm): L'article 384, M. le Président.
M. BOURASSA: Alors, nous allons vérifier, M. le
Président.
M. MASSE (Montcalm): Le premier ministre fait des affirmations encore
gratuites. Il devrait se référer au journal des
Débats...
M. BOURASSA: Ah non! L'article 384, un instant, s'il vous
plaît.
M. MASSE (Montcalm): ... ou aux transcriptions, avant d'affirmer...
M. BOURASSA: J'invoque le règlement moi-même, M. le
Président. Le député de Montcalm a menti à la
commission, une fois de plus.
M. MASSE (Montcalm): J'ai dit que j'invoquais l'article 384...
M. BOURASSA: A l'article 384 c'est: "Chaque fois que le comité
des subsides lève une séance, les résolutions qui ont
été adoptées pendant cette séance sont
rapportées."
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, je demanderais au premier
ministre de nous faire part des résolutions que la commission aurait
votées concernant les diplômes, les "non-diplômes" du
dénommé Michaud.
M. BOURASSA: D'accord! Nous ne sommes pas pour commencer encore...
M. MASSE (Montcalm): Si le premier ministre veut retirer encore une fois
son "il a menti"...
M.BOURASSA: Non...
M. MASSE (Montcalm): ... qui revient continuellement...
M. BOURASSA: C'est par la force des choses, en écoutant le
député de Montcalm.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, à l'ordre!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, M. le Président, j'invoque le
règlement sur l'affaire Michaud.
M. LE PRESIDENT: Avant ça, si vous me le permettez, j'ai compris
que le premier ministre voulait dire par là que le député
de Montcalm avait invoqué le mauvais article du règlement.
M. BOURASSA: Le député de Montcalm a posé une
question hier. H a dit: Est-ce que le député a un diplôme?
Et ce, avec toutes sortes de sous-entendus. Alors, l'ancien
député de Gouin est disponible pour répondre à
toutes les questions sur sa compétence. On va essayer de procéder
sereinement, dans toute la mesure du possible. Ce n'est pas tellement facile
avec les questions insidieuses de certains députés d'en face,
mais quant à nous, nous sommes prêts à collaborer aussi
positivement que possible.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pourquoi ces questions insidieuses?
M. MASSE (Montcalm): Je demanderais au premier ministre de prendre
l'habitude de retenir son langage...
M. BOURASSA: Comment, retenir mon langage? Je renvoie la question au
député de Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): ... sans être obligé, trop souvent, de
le rappeler à l'ordre.
M. BOURASSA: Je renvoie la question au député de Montcalm,
quand même!
M. MASSE (Montcalm): Si le premier ministre, individuellement, ne peut
pas monter jusque là, il pourrait au moins avoir le respect pour le
poste qu'il semble occuper.
M. BOURASSA: Je n'ai pas de leçon à recevoir du
député de Montcalm après les coups bas qu'il a
donnés à son propre chef au cours de la campagne
électorale.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'invoque le règlement, M. le
Président, depuis le début de cette séance. Nous aurons
à traiter de l'affaire Michaud, le premier ministre se permet de faire
toutes sortes d'interruptions qui d'ailleurs, à plusieurs reprises, ont
dérangé son ministre..
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! M. BOURASSA: Je suis très calme.
M. MASSE (Montcalm): Vous êtes très nerveux!
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. BOURASSA: Même si le budget que vous m'avez laissé peut
me rendre nerveux, je suis très calme.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A l'ordre, messieurs! J'ai la parole.
M. MASSE (Montcalm): II n'est pas passé chez son coiffeur.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le premier ministre est soumis aux
mêmes règlements que nous?
M. LE PRESIDENT: Parfaitement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Donc, il doit garder un respectueux silence
lorsqu'un de ses collègues parle, comme nous le faisons lorsqu'il parle.
Le premier ministre nous a constamment interrompu alors que nous al- lions
aborder cette importante affaire, dite l'affaire Michaud.
M. LE PRESIDENT: Je voudrais souligner que pour autant que la
présidence est concernée...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est un anglicisme... en ce qui concerne
l'affaire...
M. LE PRESIDENT: ... il y aurait deux ordres de sujets principaux sur
lesquels pourraient porter les questions des membres de la commission. Si je
m'appuye sur les discussions d'hier, à savoir, premièrement, la
compétence ou les qualifications de M. Michaud, pour remplir telle ou
telle fonction. Deuxièmement cela a transpiré, hier, des
discussions qui se sont déroulées devant moi les
prétendues demandes, les refus de demandes, les suggestions pour que
ledit M. Michaud entre au service de la Fonction publique ou du gouvernement de
la province, avant la date effective de son entrée au. service de la
province. Alors si nous nous entendons, messieurs, pour limiter le débat
dans ces cadres, ce sera beaucoup plus facile. J'invite les membres de la
commission à poser toute question.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez circonscrit l'affaire Michaud.
M. LE PRESIDENT: Non, ces deux points sont tout de même assez
vastes. J'ai circonscrit le genre ou le sujet de questions qui pouvaient
être posées à M. Michaud. Je ne connais pas d'affaire
Michaud, devant la commission...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II y a le cas Michaud que nous allons
étudier et ensuite l'affaire Michaud.
M.. GARNEAU: M. le Président, avant de commencer cette
discussion, je voudrais savoir si la discussion qui va avoir lieu se rapporte
à l'article 1, du poste 2 et le cas ou l'affaire, ou le sujet Michaud
appelez-le comme vous le voudrez étant
réglé, l'article 1 sera adopté. Est-ce que j'ai bien
compris?
M. MASSE (Montcalm): C'est-à-dire qu'il y a l'affaire Paul
Desrochers et le cas Paul Desrochers.
M. BOURASSA: Mais cela appartient à l'étude des
crédits du premier ministre. On en a d'ailleurs discuté...
M. MASSE (Montcalm): Je ne vois pas pourquoi, à ce
compte-là, on nous soumet le cas Michaud à cette commission
parlementai-
re, alors qu'on aurait pu le soumettre aux Affaires
intergouvernementales et qu'on retient le cas Paul Desrochers pour...
M. BOURASSA: Si vous ne voulez pas discuter..
M. MASSE (Montcalm): Est-ce qu'il y a une espèce de
hiérarchie, dans l'esprit du premier ministre entre ses affaires...
M. BOURASSA: ... du cas Michaud, nous allons passer à autre
chose.
M. MASSE (Montcalm): ... et l'affaire Paul Desrochers qui se traite au
Conseil exécutif?
M. BOURASSA: Messieurs, M. Desrochers est conseiller spécial au
bureau du premier ministre.
M. MASSE (Montcalm): Et M. Michaud est commissaire général
à la Coopération au ministère des Affaires
intergouvernementales.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. BOURASSA: On pourra en discuter aux Affaires intergouvernementales,
si vous voulez. Je vous laisse le choix.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, à l'ordre! Si vous voulez que nous
procédions dans l'ordre logique, je voudrais faire la remarque suivante.
Il a été convenu hier que nous a-doptions le poste
budgétaire au cours duquel il a été question de M. Paul
Desrochers, et les députés de Montcalm et de Chicoutimi m'ont
accordé leur collaboration en consentant à ce qu'on adopte le
poste budgétaire en question en reportant à l'étude des
crédits du Conseil exécutif toute question se rapportant aux
fonctions, au genre de travail effectué par M. Paul Desrochers, et cela
à la suggestion du premier ministre qui les a invités à le
faire et qui a dit qu'il répondrait avec plaisir à toute question
lors de l'étude de ses crédits.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'affaire Desrochers sera discutée au
moment où nous étudierons les crédits du Conseil
exécutif.
M. LE PRESIDENT: Voilà.
M. MASSE (Montcalm): Je maintiens qu'il y a une hiérarchie dans
la reconnaissance...
M. LE PRESIDENT: Pour ce qui est de la question de M. Yves Michaud, nous
avions suspendu l'article 1 du poste 2 de la Commission de la Fonction
publique, celui qui a trait aux traitements et indemnités, en
réservant, avec l'accord unanime des membres de la commission, le droit
d'interroger M. Michaud au sujet des deux ordres généraux, des
deux grands sujets dont j'ai parlé précédemment. Alors,
j'invite à nouveau ayant donné ces précisions qu'il
s'agissait du poste 2, article 1 les membres de la commission, s'ils le
désirent évidemment, à poser toute question pertinente
à M. Michaud.
Si les membres de la commission, pour des raisons qui les concernent,
préfèrent s'abstenir, nous passerons outre, tout simplement.
M. GARNEAU: M. le Président, est-ce que je pourrais poser une
question à M. Michaud?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D faut demander au président la
permission...
M. BOURASSA: II vient de la lui demander.
M. LE PRESIDENT: Je la lui accorde.
M. GARNEAU: Vous n'acceptez plus que M. Michaud prenne la parole.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A l'ordre! Il faut demander au
président...
M. BOURASSA: On a peur.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... il faut prier le président de
demander aux membres de la commission si M. Michaud peut prendre la parole
à titre de témoin. C'est la procédure.
M. GARNEAU: M. le Président, j'avais compris que cette permission
avait été donnée.
M. LE PRESIDENT: Elle a été donnée hier.
Evidemment, on ne peut forcer personne en particulier... Le comité ayant
cependant accepté unanimement hier que M. Michaud soit entendu
effectivement, cela aurait pu se produire hier soir. J'accorde la permission au
ministre.
M. GARNEAU: Est-ce que M. Michaud pourrait expliquer aux membres de la
commission si, oui ou non, il avait reçu une offre d'agir comme
fonctionnaire de l'Etat avant l'asser-mentation du nouveau conseil des
ministres?
M. LE PRESIDENT: Pourriez-vous, M. le ministre, répéter la
question?
M. GARNEAU: Je demande à M. Michaud s'il pourrait informer les
membres de cette commission si, avant le 12 mai, il avait reçu une offre
d'emploi du gouvernement précédent pour remplir certaines
fonctions à Paris et, si
oui, dans quelles circonstances ces offres lui ont été
faites.
M. MICHAUD: Trois jours après le déclenchement des
dernières élections, j'ai reçu un coup de
téléphone de la part d'un ami personnel de celui qui était
organisateur en chef ou chargé du recrutement des dandidats pour la
région de Montréal. Si, M. le ministre ou messieurs les membres
de la commission, vous voulez que je donne les noms en entier pour
établir toute la séquence de ces événements, je
veux bien le faire. Est-ce que vous souhaitez que les noms des personnes qui
m'ont approché soient divulgués ou quoi?
M. MASSE (Montcalm): Quant à nous, M. le Président, nous
n'avons aucune espèce d'objection.
M. MICHAUD: La première personne qui m'a appelé a
été l'avocat Raymond Daoust, qui est un ami personnel de M.
Régent Desjardins, lequel était responsable, m'a-t-on dit...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que vous faites partie de la
clientèle de Me Daoust?
M. MICHAUD: Je ne sais pas, je ne fais partie d'aucune clientèle.
Il me demandait de bien vouloir le rencontrer, parce qu'il avait à
m'entretenir de choses confidentielles. Nous étions en pleine campagne
électorale; j'ai demandé à M. Daoust, s'il voulait me
voir, qu'il passe à la permanence électorale de ma
circonscription, ce que M. Daoust a fait.
M. Daoust s'est donc entretenu avec moi en ces ternies je cite de
mémoire espérant, étant bien confiant, bien certain de ne
pas aller à l'encontre de la vérité M. Daoust m'a
donc dit: Je suis mandaté par le gouvernement pour te demander si tu
serais éventuellement intéressé à un poste à
la délégation générale à Paris.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En passant, M. Daoust vous tutoyait.
M. MICHAUD: M. Daoust me tutoyait, je l'ai connu à la Chambre de
commerce de Montréal il y a déjà une vingtaine
d'années.
J'ai répondu à M. Daoust que je prenais la chose en
délibéré. A ce moment-là, il m'a dit: II serait
nécessaire que tu rencontres M. Régent Desjardins. Le lendemain,
M. Desjardins m'a appelé, il m'a dit: Etant donné que ce sont des
questions confidentielles et secrètes, est-ce que tu aurais objection
parce que je connais également M. Desjardins depuis une vingtaine
d'années à venir me rencontrer au Club Canadien?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous connaissez M. Desjardins à titre
de journaliste et non pas à titre de client, comme dans le cas de M.
Daoust.
M. MICHAUD: Non, je n'ai jamais été le client d'aucun
avocat. Je suis mon propre défenseur en toute matière et en toute
chose.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je voulais a-voir cette précision.
M. MICHAUD: Cela étant, j'ai rencontré M. Desjardins, qui
m'a répété en ces termes, qui m'a confirmé l'offre
qui m'avait été faite: Nous pensons que le poste pourrait
éventuellement t'intéresser. Il n'était pas question du
poste et j'ai demandé lequel. On a précisé un peu,
c'était soit comme délégué culturel à Paris
ou directeur général adjoint. Avant de rendre une réponse,
j'ai dit que je devais appeler ma femme, puisque, ces fonctions à Paris
nécessitant du travail de relations publiques de l'épouse, je
devais quand même obtenir son approbation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si vous me permettez, M. le Président,
je voudrais demander une précision à M. Michaud. On lui aurait
offert un poste qui, dit-il, n'était pas très précis, soit
celui de délégué culturel ou...
M. MICHAUD: C'était soit attaché culturel ou directeur
général adjoint.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Directeur général adjoint. Parce
que le délégué culturel relevant de mon ministère
avait déjà été nommé. Il s'agissait de M.
Raoul Jobin, dont on a contesté par la suite la nomination.
M. MICHAUD: Je vous répète de mémoire, in extenso,
et au texte, les conversations qui se sont déroulées.
M. LE PRESIDENT: M. Michaud, pour la meilleure compréhension de
l'affaire, je sais de qui vous parlez, quand vous parlez de Me Raymond Daoust,
mais ce M. Desjardins, dont je n'ai pas saisi le prénom, qui est-il?
M. MICHAUD: C'est M. Régent Desjardins le directeur
général de Montréal-Matin, un quotidien de
Montréal.
M. LE PRESIDENT: Le journal officiel de l'Union Nationale.
M. BOURASSA: Cela éclaire tout.
M. MICHAUD: M. Desjardins m'a dit: Bien, nous allons étudier cela
et j'ai au bout du téléphone, à côté, le
ministre des Affaires intergouvernementales, M. Marcel Masse.
DES VOIX: Ah! Tiens! Tiens.
M. MICHAUD: J'ai dit: Prenez cela en délibéré, pour
ma part, je rendrai une décision demain. Après avoir
appelé Osaka, après en
avoir également référé au leader du Parti
libéral du Québec d'alors et actuel premier ministre, j'en suis
arrivé à la décision de cesser toute négociation et
de ne pas accepter l'offre. Le commentaire que j'ai fait à la suite de
cette offre, qui a d'ailleurs paru dans les journaux était à
l'effet que j'étais honoré de la confiance que les
autorités gouvernementales me témoignaient, mais que je
préférais continuer à servir mes électeurs. Cela a
été publié dans tous les journaux, cela a fait
également l'objet d'une nouvelle à la télévision,
nouvelle, que je sache, qui n'a été infirmée de quelque
façon que ce soit par personne.
Je dois dire, par un souci de vérité puisque cela a
été mentionné lors des discussions à cette
commission que lors du fameux débat sur le projet de loi 63,
certains propos que j'ai pu tenir auraient pu prêter à une
interprétation de la part des autorités gouvernementales,
à la fois de la part de M. Claude Morin et même au niveau du
premier ministre, me demandant quel serait mon avenir politique autrement, si
je pouvais me mettre au service de l'Etat, si tant est que mes humbles et
modestes talents pourraient servir à quelque chose dans ce domaine.
Voilà la séquence des événements tels que
vus et filtrés à travers le prisme que j'espère non
déformant de mon esprit.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, M. le Président, si je comprends
bien le témoignage du témoin Michaud, dans l'affaire Michaud, le
témoin nous a dit ceci que, et M. Daoust et M. Régent Desjardins
l'avaient pressenti lui indiquant que le gouvernement aurait peut-être
l'intention de lui confier un poste aux Affaires intergouvernementales à
un niveau qui n'était pas défini de façon
précise.
M. MICHAUD: Vous me permettrez bien humblement cette remarque à
l'endroit du député de Chicoutimi, le "peut-être"
étant conditionnel, a été quand même avalisé
par cette phrase de M. Desjardins dont je me souviens très bien, la
discussion était levée et il a dit: "Les arrêtés
ministériels seront prêts mercredi."
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'en reviens à la question, M. le
Président,...
UNE VOIX: Cela est précis!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... le témoin Michaud nous dit qu'il a
été contacté par Me Daoust et par M. Régent
Desjardins. M. Desjardins lui aurait laissé entendre qu'il avait au bout
de la ligne quelqu'un du gouvernement qui aurait pu éventuellement
s'entretenir avec M. Michaud d'une telle proposition. Mais M. Michaud ayant
fait sa déclaration, il n'y a pas eu de suite, il n'y a pas eu de
contact entre M. Michaud et cette personne du gouvernement dont il vient de
parler.
M. MICHAUD: J'avais rappelé M. Desjardins pour lui dire que je ne
prévoyais pas, pour un proche avenir, m'engager dans la fonction
publique, cela a été le sens de ma réponse.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que vous avez eu une offre directe
faite personnellement par un membre du gouvernement d'alors?
M. MICHAUD: La réponse est non.
M. MASSE (Montcalm): Vous me permettrez une question? Est-ce que
l'inverse est également non? Est-ce que vous, personnellement, vous avez
offert vos services à un membre du gouvernement?
M. MICHAUD: Lors de l'étude du projet de loi 63, je viens de le
dire, lors de conversations que j'ai pu avoir avec le sous-ministre des
Affaires intergouvernementales et également avec le premier ministre du
temps, M. Bertrand...
M. MASSE (Montcalm): Ah! voilà.
M. MICHAUD: ... conversations au cours desquelles il fut question de mon
éventuel avenir étant donné le statut particulier que
j'avais à l'intérieur de mon propre parti, j'ai effectivement dit
et laissé entendre qu'il n'était pas exclu que, si j'abandonnais
la politique, je me mette en réserve du Québec, me tenant
prêt à accepter tout mandat que le gouvernement voudrait bien me
confier.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On vous aurait même signifié
Paris.
M. MICHAUD: Cela est vrai.
M. MASSE (Montcalm): Si vous me permet tez, M. le Président, il y
a donc un certain nombre d'étapes et, si on veut comprendre le
labyrinthe des agissements Michaud, il faut bien les bien placer dans leurs
étapes.
M. LE PRESIDENT: Quand on dit: Des agissements Michaud ou de
Michaud?
M. MASSE (Montcalm): Parce qu'on ne sait pas si c'est mi-chaud,
mi-froid. On va éclaircir ça.
M. LE PRESIDENT: J'aimerais mieux, messieurs et je pense que tout
le monde sera d'accord que l'on qualifie le témoin du nom de
monsieur.
M. MASSE (Montcalm): De M. Michaud.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous procédons comme en cour.
M. LE PRESIDENT: Oui, mais disons que nous n'avons pas d'accusé
devant nous.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est lui qui s'est accusé.
M. MASSE (Montcalm): M. Michaud, à la suite d'un débat
concernant le bill 63, se sentant, pour diverses raisons, plus ou moins en
disponibilité, aurait donc approché deux personnes du
gouvernement: le premier ministre de l'époque, qui pourrait nous donner
sa version des faits, et le vice-ministre du ministère des Affaires
intergouvemementales, M. Claude Morin.
M. Michaud nous a dit tout à l'heure qu'il avait peut-être
eu des paroles qui prêtaient, ou qui allaient prêter, l'intention
d'entrer au gouvernement. Je ne sais pas, M. Claude Morin pourrait facilement
nous donner sa version des faits. De toute façon, M. Michaud nous a dit
avoir contacté des membres du gouvernement, à la suite du bill
63, pour entrer au service de l'Etat, plus particulièrement au
ministère des Affaires intergouvernementales, plus spécialement
dans le secteur de la coopération, que ce soit à Paris ou
à Québec. Voilà qui est donc admis, de part et d'autre, on
pourra entendre des témoins s'il le faut. Ensuite, M. Michaud nous a
également fait part qu'il n'avait pas, à l'époque, sous
aucune forme, ni de sa part, ni de la part du ministre des Affaires
intergouvernementales, eu de rencontres concernant cette affaire. Puis, lors du
déclenchement des élections, ou dans les jours qui l'ont suivi,
M. Michaud aurait été approché par des citoyens qui n'ont
aucun pourvoir juridique pour faire des offres de cette sorte. Cela peut se
produire à des milliers d'exemplaires, à travers le
Québec, de gens qui offrent des emplois. On le voit présentement
par des anciens candidats libéraux qui offrent des emplois de toutes
sortes, au service de l'Etat. Les ministres nous ont bien fait part que ce
n'étaient pas là des offres officielles de l'Etat.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'était de la reconnaissance.
M. LE PRESIDENT: Le député a-t-il terminé? Le
premier ministre avait demandé la parole.
M. MASSE (Montcalm): Ah! si le premier ministre veut la parole, je la
lui laisse.
M. BOURASSA: Non, non, je vais attendre que l'ancien ministre
termine.
M. LE PRESIDENT: Si l'ancien ministre a terminé...
M. MASSE (Montcalm): Je termine en disant qu'après avoir entendu
le témoignage de
M. Michaud, les affirmations d'hier, du premier ministre, concernant des
offres que j'aurais faites à M. Michaud se trouvent invalidées je
le crois bien, par le fait même.
M. BOURASSA: M. le Président, il avait été
question, hier, que le gouvernement directement, ou par personne
interposée, ait fait des offres à M. Michaud.
M. MASSE (Montcalm): Il y a un drôle de recul de la part du
premier ministre.
M. BOURASSA: Non, non, M. le Président, j'ai posé...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II n'est beaucoup plus certain...
M. BOURASSA: Non, non, j'ai posé le...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'invoque le
règlement...
M. BOURASSA: Quel règlement?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Celui qui exige qu'on puisse permettre, qu'on
puisse obtenir une information additionnelle lorsque la réponse qui est
donnée, ou les observations qui sont faites, ne nous paraissent pas
exactes. Le premier ministre vient de parler de "personne interposée".
Peut-il donner la preuve que lesdites personnes avaient été
mandatées pour parler au nom du gouvernement?
M. BOURASSA: M. le Président, est-ce que...
M. MASSE (Montcalm): M. le premier ministre recule-t-il devant la
commission? Non il recule devant Ottawa.
M. BOURASSA: Non. Ouf, les belles...
M. MASSE (Montcalm): Voilà, le premier ministre sur le recul.
M.BOURASSA: Ce sont de belles formules comme ça qui ont fait
battre l'Union Nationale, d'une façon sans précédent.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. BOURASSA: Cela ne s'est jamais vu, dans l'histoire du Québec,
un parti au pouvoir se retrouver avec 17 députés, après
avoir été au pouvoir. Continuez comme cela et vous allez
être complètement lavés.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. MASSE (Montcalm): II est habitué, c'est sa méthode
préférée, il recule.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Tôt ou tard, vous allez en venir
à l'ordre. Je vous demande de m'aider à le faire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous allons vous aider, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Le premier ministre a laissé terminer...
M. BOURASSA: Qui parle de reculer quand même?
M. LE PRESIDENT: ... le député de Montcalm.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous êtes revenu d'Ottawa...
M. BOURASSA: Avec $100 millions que nous sommes allés
chercher.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous avez demandé le rappel de M. de
Menthon pour plaire à M. Trudeau.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. BOURASSA: Comment, demander le rappel? La question est
complètement ridicule. C'est $100 millions de plus que nous n'avions
pas.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce n'est pas ridicule. C'est la rançon
que vous avez payée.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Je ne veux pas perdre le fil de
ce que j'allais dire. Le premier ministre a laissé terminer le
député de Montcalm. J'invite le député de Montcalm
et les autres membres de la commission à laisser terminer le premier
ministre.
M. BOURASSA: M. le Président, il ressort nettement de ce qu'a dit
M. Michaud que des offres ont été faites, et faites d'une
façon sérieuse, par des gens qui occupaient des postes... M.
Régent Desjardins est directeur du Montréal-Matin et je pense
qu'il était digne de crédibilité lorsqu'il...
M. MASSE (Montcalm): D y a d'anciens candidats libéraux qui ont
obtenu des postes...
M. BOURASSA: ... a fait cette offre-là. C'est ça que nous
avons démontré ce matin. L'autre point en question,
c'était la compétence de M. Michaud comme telle. Si j'ai
soulevé la question hier, c'est que le gouvernement était
conscient de cette compétence, puisqu'il a fait faire des offres
à M. Michaud. L'autre point...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'invoque le
règlement.
M. MASSE (Montcalm): J'aimerais qu'on termine le premier point et que le
premier ministre admette que, contrairement à ce qu'il prétendait
hier...
M. BOURASSA: J'ai posé la question.
M. MASSE (Montcalm): ... il n'y a pas eu d'offre de la part du
gouvernement à M. Michaud.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. BOURASSA: Si j'ai fait venir M. Michaud, c'est pour clarifier la
question, je n'ai pas fait d'affirmation.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le premier ministre considère
qu'il est clair qu'il n'y a pas eu d'offre du gouvernement à M.
Michaud?
M. BOURASSA: Par personne interposée, il y a eu des offres, par
des gens en place, des gens qui étaient dignes de
crédibilité lorsqu'ils ont fait ces offres-là. C'est
ça, ma réponse.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le premier ministre avoue qu'il n'y a
pas eu d'offre faite par l'ancien gouvernement à M. Michaud?
M. BOURASSA: Je n'ai aucun aveu à faire, parce qu'il
apparaît maintenant clairement que le gouvernement a pris ses
précautions, c'est clair. Avec sa vieille mentalité tactique, il
a pris ses précautions, mais il a fait des offres à M.
Michaud.
M. MASSE (Montcalm): Nous allons les prendre étape par
étape, si le premier ministre le veut. Est-ce que, premièrement,
le premier ministre admet qu'il n'y a pas eu d'offre des membres du
gouvernement à M. Michaud?
M. BOURASSA: Par personne interposée, il y a eu des offres.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le premier ministre admet qu'il n'y a
pas eu d'offre de la part des membres du gouvernement à M. Michaud?
M. BOURASSA: M. le Président, M. Michaud a dit tout à
l'heure que c'est M. Régent Desjardins qui l'avait
approché...
M. MASSE (Montcalm): Le premier ministre...
M. BOURASSA: Il a donc répondu à la question, mais il a
dit que M. Régent Desjardins parlait au nom du député de
Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): Nous allons prendre le sujet étape par
étape, si le premier ministre le
veut bien. Je sais que, pour lui, c'est difficile d'admettre un autre
recul, mais il en a tellement l'habitude. Est-ce que le premier ministre veut
admettre qu'il n'y a pas eu, sur le témoignage de M. Michaud, d'offre de
la part des membres du gouvernement?
M. BOURASSA: M. le Président, j'ai posé une question hier
au député de Montcalm...
M. MASSE (Montcalm): Vous avez fait des affirmations...
M. BOURASSA: Est-ce que je peux terminer? Vous me posez une question,
j'ai le droit de terminer. Le député est donc nerveux!
M. MASSE (Montcalm): Le premier ministre est nerveux. Il est
obligé de reculer devant la commission. Ce n'est pas plus gênant
que de reculer devant le Québec.
M. BOURASSA: Quel dépit de la part des députés de
l'Opposition!
M. MASSE (Montcalm): Le premier ministre est habitué de reculer,
ce n'est pas plus gênant devant la commission que devant le
Québec.
M. BOURASSA: Quelle amertume! On a perdu son chauffeur.
M. MASSE (Montcalm): On recule. Il faut tenter de prendre des chemins de
toute sorte pour éviter de l'admettre, mais le premier ministre veut-il
admettre devant la commission que le gouvernement, sur le témoignage de
M. Mi-chaud, n'a pas fait d'offre à M. Michaud?
M. BOURASSA: M. le Président, j'ai posé la question jeudi
et hier. J'ai posé la question au député de Montcalm. Il a
dit: "Non". J'ai dit: "On va faire venir M. Michaud", et M. Michaud a
confirmé en partie la question, ce que j'avais dit.
M. MASSE (Montcalm): Vous admettrez donc, sur le témoignage de M.
Michaud, qu'il n'y a pas eu d'offres faites par les membres du
gouvernement.
M. BOURASSA: Je n'ai jamais affirmé qu'il y avait eu des offres
directes, je ne l'ai jamais affirmé.
M. GARNEAU: II y a une chose que le député de Montcalm n'a
pas infirmée, confirmée ou niée, c'est que lui-même
a eu des entretiens avec M. Desjardins et M. Daoust pour leur demander d'agir
en son nom. Le député de Montcalm a pris garde de ne rien dire
à ce sujet.
M. MASSE (Montcalm): Si vous le permet- tez, M. le ministre, nous allons
entrer dans cette deuxième étape, le premier ministre ayant
reconnu, sans vouloir l'admettre...
M. BOURASSA: C'est faux, c'est faux.
M. MASSE (Montcalm): ... ayant reconnu qu'il n'y avait pas eu d'offres
de la part du gouvernement, passez donc à la deuxième
é-tape.
M. LE PRESIDENT: Si on le permet, le député de
Saint-Laurent.
M. PEARSON: J'aurais une suggestion à faire au sujet des
crédits. Comme nous sommes partis là, ils ne seront jamais
acceptés. Pourquoi ne font-ils pas motion pour réclamer une
commission d'enquête? Nous ferons la même chose avec les
anciens.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, non. UNE VOIX: ... Vieux
rastaquouère!
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Ah! M. le Président, j'invoque le
règlement. Je viens d'entendre le premier ministre nous traiter de
rastaquouères.
M. BOURASSA: Je n'ai rien dit, non, non!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qu'il retire son expression!
M. BOURASSA: M. le Président...
M. MASSE (Montcalm): On affirme, on attire...
M. BOURASSA: Je n'ai certainement pas traité les
députés de l'Opposition de rastaquouères.
M. MASSE (Montcalm): C'est ce que je viens d'entendre. A moins que ce
soit le député de Saint-Laurent.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je viens de l'entendre.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. BOURASSA: Si le député se sent visé,
franchement, c'est un aveu, c'est un aveu!
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Je trouve que le propos est injurieux pour vos
collègues...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Répondant à cette question de
règlement même si cela devait faire sourire les membres de la
commission, pendant que ces échanges se sont produits,
j'écoutais le député de Saint-Laurent à qui je
m'apprêtais à répondre, sans entendre la phrase qui aurait
pu provoquer l'expression dont on parle "rastaquouère", je vous invite
à ne pas sourire. Messieurs, pour autant que je suis concerné,
j'ai compris "reste à croire"...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous retaillez peut-être un
portefeuille, mais ce n'est pas sûr!
M. LE PRESIDENT: Messieurs, j'ai bien dit que c'est ce que j'avais
compris. Je répondais à la question du député de
Saint-Laurent qui s'adressait à la présidence et qui parlait
d'une commission d'enquête. Nous avons convenu hier, à
l'unanimité des membres de la commission, que M. Michaud viendrait se
faire entendre sur les deux questions, sur les deux sujets dont j'ai
parlé précédemment.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais, "reste à croire" si vous avez
compris.
M. LE PRESIDENT: J'avais compris "reste à croire".
J'écoutais le député de Saint-Laurent au lieu
d'écouter la conversation qui se passait à droite et à
gauche, et c'est l'inconvénient qu'il y a lorsque plusieurs personnes
parlent en même temps.
M. BOURASSA: Le député de Saint-Laurent à la
parole.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que sur ce que nous venons de discuter M.
Michaud a des précisions à ajouter? Sur ce dont nous venons de
parler?
M. MICHAUD: Avec toute la déférence dont vous me savez
capable, M. le Président, à l'endroit des honorables membres de
cette commission, je voudrais ajouter quelques faits qui permettront une
meilleure intelligence de la situation.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, avant que le
témoin ne réponde, vous avez posé cette question en votre
qualité de député et non pas en votre qualité de
président. Ce n'est pas vous qui interrogez le témoin, c'est
nous.
M. LE PRESIDENT: C'est-à-dire que le règlement permet, et
non seulement permet, mais dit que le président doit, toujours le
premier, interroger les témoins et ensuite permettre aux
députés de le faire. Je n'ai pas voulu profiter de ce droit.
J'avais cru comprendre, de la part de M. Michaud, qu'il a-vait une
précision à ajouter. Je l'ai compris ici directement à la
table et c'est pour cela que je l'ai invité à le faire avant que
l'on change d'étape ou de sujet.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Avant que l'on changeât
d'étape... Reste à croire si vous avez compris encore...
M. LE PRESIDENT: Je prends comme une blague, la remarque du
député de Chicoutimi et je donne la parole à M.
Michaud.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela en est une.
M. MICHAUD: A la suite d'une conversation postérieure à
l'élection, avec l'actuel haut-commissaire aux sports, Louis Chanti-gny,
qui a été candidat de l'Union Nationale dans un comté, M.
Chantigny m'a dit, en parlant de cette offre qui m'avait été
faite il a confirmé, soulignant les propos de deux personnes, M.
Régent Desjardins lui-même, et M. Mario Beaulieu, ministre de
l'Union Nationale à l'époque M. Chantigny m'a
répété et dit ceci: Je savais que tu n'accepterais pas. Je
dois expliquer le tutoiement, puisque M. Chantigny a été
directeur des pages sportives à l'hebdomadaire La Patrie, que j'ai eu
l'honneur et peut-être la compétence de diriger pendant cinq ans.
M. Chantigny m'a confirmé qu'il avait été question de
cette offre entre lui, M. Régent Desjardins et M. Mario Beaulieu. M.
Chantigny aurait dit, il m'a affirmé qu'il l'a dit à ces deux
personnes: Je ne crois pas qu'en pleine période électorale, Yves
Michaud accepterait. Je ne sache pas qu'il soit une putain.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, vous me permettrez de
répondre à la deuxième question du ministre de la Fonction
publique concernant un peu toute cette deuxième partie...
M. LE PRESIDENT: Question qui s'adressait au député de
Montcalm.
M. MASSE (Montcalm): ... Oui, vous avez raison... ayant
été admis, d'une part, qu'il n'y avait pas de membre du
gouvernement qui avait approché M. Michaud pour lui faire de telles
offres, reste la deuxième étape: des gens auraient
approché M. Michaud.
M. BOURASSA: Des gens nommés, précis, des gens en
poste.
M. MASSE (Montcalm): C'est l'habitude de M. Michaud de mêler
beaucoup de noms, beaucoup de gens pour essayer de se raccrocher à des
ficelles.
M. BOURASSA: M. le Président, c'était très
clair.
M. MASSE (Montcalm): Si vous me permettez, M. le Président, de
situer cette partie du débat.
M. GARNEAU: On demande aux députés de garder quand
même un certain décorum.
M. BOURASSA: Les coups bas, c'est à son chef.
M. MASSE (Montcalm): Au Parlement, M. Michaud a l'habitude de
parler beaucoup tout le monde savait qu'il y a-vait des dissensions au
sein du caucus libéral. Tout le monde savait qu'entre M. Michaud et M.
Lesage et les autres membres du caucus libéral, ces gens en
étaient à couteaux tirés, tout le monde savait fort bien
que M. Michaud, pour se venger de son parti, était allé offrir
ses services au gouvernement.
M. BOURASSA: M. le Président, pour se venger de son parti.
Comment présumer?
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, le ministre de la Fonction
publique.
M. LE PRESIDENT: J'invite les membres de la commission à
s'abstenir, autant que faire se peut, de mots ou d'allusions ou de langage qui
n'aident en rien la marche des travaux de la commission et qui peuvent
être je ne dis pas qui sont qui pourraient ê-tre
blessants envers qui que ce soit. Je rappelle aux membres de la commission
tout d'abord, ce que je viens de dire, surtout dans le cas des
absents que le témoin qui se trouve devant notre commission est
dans une position d'infériorité. Je m'explique: il est ici pour
répondre aux questions de la commission...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II ne parlait pas de son poste.
M. LE PRESIDENT: II est ici pour répondre aux questions des
membres de la commission et non pas pour questionner lui-même, faire des
déclarations de principe et participer activement aux débats
comme s'il é-tait membre de la commission. Alors, je demande aux membres
de la commission en général d'être le plus
modérés possible dans leur langage, de façon à
aider le président qui doit maintenir l'ordre.
M. BOURASSA: Merci, M. le Président.
M. MASSE (Montcalm): Selon notre habitude, nous vous aiderons, puisque
c'est toujours de ce côté-ci que vous recevez de l'aide. Je tiens
d'abord à remercier le premier ministre d'avoir reconnu qu'il n'y avait
pas de membres du gouvernement..
M. BOURASSA: Je n'ai jamais reconnu telle chose.
M. MASSE (Montcalm): ... par contre tout le monde savait fort bien que
M. Michaud était en disponibilité, lui-même l'ayant admis
"en réserve de l'Etat", comme il le disait tout à l'heure.
Il peut fort bien arriver que M. Michaud, rencontrant
énormément de gens, se tenant dans divers restaurants de la
région de Montréal...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Se tenant surtout dans les courants d'air!
M. BOURASSA: Ce sont des insinuations, M. le Président.
M. MASSE (Montcalm): II se peut fort bien, M. le Président, que
des gens, pour permettre à M. Michaud de continuer à se croire ce
qu'il a toujours prétendu être, et là-dessus je
n'élabore pas, tout le monde sait ce dont je parle...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): L'ambassadeur extraordinaire!
M. MASSE (Montcalm): ...que des gens, entrant dans son propre jeu, lui
aient fait croire à sa disponibilité pour l'Etat et lui aient
laissé entendre qu'il était un de ces êtres toujours au
service de l'Etat et nécessaires à ce dernier. Que, partant de
là, M. Michaud ait pris ses rêves pour des réalités,
c'était un pas, pour lui facile à franchir, compte tenu de sa
tradition et de son habitude.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. GARNEAU: Je trouve les propos du député de Montcalm
parfaitement déplacés et ne respectant nullement les directives
ou l'appel à la collaboration que vous avez demandée tout
à l'heure et auquel il a souscrit d'ailleurs.
M. LE PRESIDENT: Je réitère cet appel à la
collaboration et j'invite surtout les membres de la commission à
collaborer, parce que le témoin est ici comme tout témoin,
c'est-à-dire pour témoigner de certaines choses sous forme de
questions et réponses. J'invite surtout les membres de la commission
à profiter de sa présence parmi nous pour lui poser des
questions. Pour ce qui est des affirmations de principe, c'est permis, en
commission. Cela se fait à l'étude de tous les crédits,
pour autant que je le sache, mais cela pourra toujours se faire après
que M. Michaud nous aura quittés, mais j'aimerais, autant que faire se
peut, que l'on procède par questions et réponses, parce que c'est
le but de sa convocation. Et je le dis dans le langage le plus humanitaire ou
humain possible. Je connais le député de Montcalm et je sais
qu'il en est capable. J'ai eu l'occasion de m'en rendre
compte à plusieurs reprises. Il en est de même que pour le
député de Chicoutimi.
M. MASSE (Montcalm): Vous me permettrez, M. le Président, de ne
dire, compte tenu de vos directives, que deux choses: d'une part, qu'il a
été admis à cette table que le gouvernement n'avait pas,
en soi, approché M. Michaud et que, d'autre part, M. Michaud, lui,
s'était senti approché.
M. GARNEAU: C'est ce que le député de Montcalm dit.
M. MASSE (Montcalm): Ce n'était pas aux autorités
responsables à approcher les candidats, ni au gouvernement, ni aux
membres de la Commission de la Fonction publique.
M. LE PRESIDENT: Cette remarque est appropriée, je pense, le
point a été soulevé à plusieurs reprises. Il est
toujours évident que lorsqu'un membre de la commission, quel qu'il soit,
à quelque allégeance politique qu'il appartienne, fait un
commentaire ou une affirmation, c'est son affirmation à lui et
évidemment pas celle de la commission. Je pense que nous nous entendons
tous là-dessus.
M. BOURASSA: M. le Président, c'est simplement pour conclure,
parce qu'il ne faut quand même pas prolonger le débat. Le
député de Montcalm, dans sa deuxième partie j'ai
répondu à la première partie multiplie les
hypothèses. Il dit que le député de Gouin du temps se
serait senti approché, alors que le député a
multiplié les faits précis et les noms pour démontrer
qu'il a bel et bien été approché par des personnes en
place, des personnes qui pouvaient parler, aux yeux de n'importe quel citoyen,
au nom du gouvernement.
M. MASSE (Montcalm): Qui n'avaient aucune autorité pour approcher
des candidats.
M. BOURASSA: M. le Président, je pense que c'est clair maintenant
que, comme dans d'autres cas de députés libéraux qui ont
été nommés par le gouvernement il y en a deux
le gouvernement actuel a fait des offres à M. Michaud pour essayer
d'affaiblir, en vain comme on l'a vu, le Parti libéral aux
élections générales.
M. MASSE (Montcalm): Je pense que le premier ministre devrait
spécifier, parce qu'il a dit: Le gouvernement actuel. C'était le
gouvernement de l'époque.
M. BOURASSA: L'ancien gouvernement. Votre parti est tellement moribond,
votre parti est tellement agonisant actuellement...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. Lesage a déjà dit cela.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, cette première partie, ou ce premier
sujet étant épuisé, à moins que...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Non, M. le Président, il n'est pas tout
à fait épuisé. Je voudrais à mon tour...
M. LE PRESIDENT: Je m'apprêtais à dire: A moins que...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... faire un petit sommaire des
déclarations du témoin Michaud.
Il ressort de son témoignage ou il appert de ces
témoignages que personne du gouvernement n'a directement fait d'offre
à M. Michaud et que les contacts qu'il a eus par ailleurs avec des
personnes en dehors du gouvernement, ces contacts-, il les a
interprétés comme des offres réelles. Par
conséquent, le premier ministre, non plus qu'aucun membre de son
gouvernement, ne peut s'en autoriser pour déclarer que le gouvernement
ait offert quelque poste que ce soit au témoin Michaud. La
déclaration de mon collègue, M. Masse, est donc véridique
et le démenti qu'a apporté un journaliste, auquel le premier
ministre a fait allusion hier, n'est fondé que sur les
oui:dire de..
M. BOURASSA: Un éditorialiste. Pardon, M. Ryan est
éditorialiste, il n'est pas journaliste.
M.TREMBLAY (Bourassa): Un éditorialiste, c'est quelqu'un qui
écrit...
M. GARNEAU: Un éditorialiste de grande réputation.
M. TREMBLAY (Bourassa): ... des articles de fond dans un journal, c'est
donc un journaliste.
M. BOURASSA: Il l'a écrit à titre
d'éditorialiste.
M. TREMBLAY (Bourassa): II l'a écrit à titre
d'éditorialiste, mais en sa qualité de journaliste.
M. BOURASSA: On ne partira pas. M. le Président...
M. TREMBLAY (Bourassa): Ce n'est pas le premier ministre qui va me
donner des leçons là-dessus.
M. BOURASSA: M. le Président, on ne fera pas un débat
là-dessus.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, mais ne mêlons pas...
M. BOURASSA: Le député de Chicoutimi est tellement
imprécis dans toutes ses affirmations...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous pouvons donc en conclure de cette
première partie du témoignage de M. Michaud que, comme l'a dit
mon collègue M. Masse, M. Mi-chaud n'a pas reçu du gouvernement
d'offre directe et que ce qu'il a interprété comme des offres
était tout simplement le résultat de ses cogitations à la
suite de conversations qu'il avait eues avec des personnes avec lesquelles il
s'est trouvé en contact, étant donné l'habitude qu'il a de
se tenir dans les courants d'air, étant donné la réserve
de disponibilité qu'il manifestait.
M. GARNEAU: M. le Président, je note aussi que les membres de
l'ancien gouvernement n'ont pas commenté le fait qu'il n'y ait pas eu de
refutation des propos qui a-vaient été tenus par M. Michaud
à la télévision, comme il l'a dit lui-même, et
également en ce qui regarde les nouvelles parues dans les journaux.
M. MASSE (Montcalm): Je pense que, là-dessus, le ministre de la
Fonction publique, député de je ne sais quel comté,
Jean-Talon, je crois, admettra fort bien qu'il n'est pas de la
responsabilité d'un gouvernement de...
M. GARNEAU: Voulez-vous manquer de respect envers les électeurs
de mon comté?
M. MASSE (Montcalm): ... de rétablir continuellement tous les
matins tel ou tel fait qui aurait été...
M. GARNEAU: Le député de Montcalm veut-il manquer de
respect envers les électeurs du comté de Jean-Talon?
M. MASSE (Montcalm): ... reproduit par tel ou tel journal ou poste de
radio ou de télévision. Je crois que c'est une preuve assez
faible si le ministre de la Fonction publique n'a plus qu'à dire: Le
gouvernement n'ayant pas démenti la nouvelle, donc, c'était vrai.
Le gouvernement aurait pu fort bien démentir la nouvelle, et je tiens
à vous dire qu'il ne l'a pas démentie, mais il aurait pu fort
bien la démentir sans que le démenti paraisse dans les journaux.
Je crois que s'il ne reste que cela comme preuve, c'est plutôt
faible.
M. GARNEAU: C'est assez évident quand même.
M. MASSE (Montcalm): C'est plutôt faible.
M. GARNEAU: Ce n'est pas faible...
M. MASSE (Montcalm): Je pense que ce n'est pas l'habitude de M. Michaud
de jouer continuellement les prima donna...
M. BOURASSA: Dans un cas aussi grave, qui parle de prima donna?
M. MASSE (Montcalm): Le premier ministre.
M. LE PRESIDENT: Le député de Dorion, M. Bossé.
M. BOSSE: Avec votre permission, M. le Président, je voudrais
poser une question au député de Montcalm. Tout à l'heure,
dans les témoignages du témoin Michaud, il a été
dit que, lors d'une conversation téléphonique entre Régent
Desjardins et Yves Michaud, effectivement, Desjardins déclarait
qu'à côté de lui il y avait le ministre Masse du temps. Ma
question est dans ce sens-ci: L'ex-ministre Masse pourrait-il nous dire si,
effectivement, il était à côté de Régent
Desjardins lors d'une conversation téléphonique entre Yves
Michaud et Desjardins?
M. MASSE (Montcalm): La réponse est non.
M. BOSSE: Deuxièmement, le député de Montcalm
pourrait-il nous dire, à sa connaissance, quel était le
rôle que jouait effectivement Régent Desjardins à ce moment
dans le parti de l'Union Nationale?
M. MASSE (Montcalm): Je ne connais aucun rôle officiel à M.
Desjardins dans le parti de l'Union Nationale à cette époque.
M. BOSSE: A cette époque?
M. MASSE (Montcalm): Je sais que M. Desjardins...
M. BOSSE: C'est-à-dire pour les choses officieuses?
M. MASSE (Montcalm): Je sais que M. Desjardins je le sais comme
vous est officiellement directeur général du journal
Montréal-Matin, un quotidien de Montréal, et je sais, parce qu'il
a exprimé ses opinions en ma présence, qu'il est partisan de
l'Union Nationale.
M. BOSSE: Et vous le gardiez pour les questions officieuses?
En ce qui concerne, pardon, je n'ai pas terminé...
M. LE PRESIDENT: Le député de Dorion n'a pas
terminé.
M. GARNEAU: C'étaient des choses officieuses.
M. BOSSE: En ce qui concerne M. Raymond Daoust, à la connaissance
du député de Montcalm, quel rôle jouait-il au sein de
l'Union Nationale à ce moment, et subsidiai-rement, a-t-il rempli
effectivement des fonctions de délégation pour l'Union Nationale,
à quelque moment que ce soit, au cours des derniers mois
précédant l'élection?
M. MASSE (Montcalm): Je ne me souviens pas avoir rencontré M.
Raymond Daoust depuis des années. Je ne peux donc absolument pas
expliquer au député quel rôle il aurait joué, ou
quel rôle il jouait. J'ignore tout, des responsabilités, ou des
intentions, ou même des opinions de M. Raymond Daoust.
M. BOURASSA: M. le Président, pour ne pas prolonger, est-ce qu'on
pourrait reprendre toutes les affirmations qu'a faites le député
de Montcalm, les propos très injustes qu'il a tenus à l'endroit
de M. Michaud, qui, dans sa position, ne peut pas se défendre comme il
pourrait le faire comme député? Le député de
Montcalm profite de la situation, il dégrade davantage le
parlementarisme. On comprend son attitude vis-à-vis de son chef.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A l'ordre, M. le Président!
M. MASSE (Montcalm): Question de privilège... Je crois que M. le
premier ministre devrait, une fois pour toutes, apprendre certaines traditions
du Parlement qu'il veut, lui, respecter, ou du moins qu'il doit diriger.
M. BOURASSA: Mais qu'est-ce que vous avez dit sur M. Michaud? ...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A l'ordre!
M. MASSE (Montcalm): Mon cher député de Mercier, vous
devriez apprendre, comme tous les autres, qu'au sein du Parlement vous
êtes l'égal de tous les autres et que vos excès de langage
ne peuvent que détruire, non pas votre personne, mais le poste que vous
occupez. Et qui si personnellement...
M. BOURASSA: M. le Président...
M. MASSE (Montcalm): ... vous n'avez pas de respect envers
vous-même, vous devriez en avoir au moins envers le poste que vous
prétendez occuper.
M. BOURASSA: Avec le respect que vous avez eu pour votre chef durant la
campagne électorale, vous êtes mal placé pour parler.
M. MASSE (Montcalm): Si vous me le permettez, pour cette question de
privilège, le premier ministre devra encore une fois apprendre à
se taire. Je crois qu'il devrait retirer les insinuations qu'il a faites quant
aux questions et aux réponses que nous avons formulées.
M. GARNEAU: M. le Président...
M. BOURASSA: Quelles insinuations?
M. MASSE (Montcalm): Le premier ministre a employé des termes qui
certainement dépassent sa pensée et je crois qu'il devrait les
retirer.
M. BOURASSA: Lesquels?
M. GARNEAU: C'est difficile, M. le Président, de retirer des
insinuations...
M. MASSE (Montcalm): Ce n'est pas à moi à reprendre des
termes que je reproche, c'est au premier ministre...
M. BOURASSA: Mais lesquels?
M. BOSSE: II faudrait au moins qu'il sache lesquels.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): S'il ne se rappelle pas ce qu'il a dit, c'est
grave.
M. MASSE (Montcalm) : Le premier ministre ne se souvient pas de ce qu'il
dit.
M. BOURASSA: Mais quels termes? J'ai dit que le député de
Montcalm dégradait le parlementarisme depuis le début. Cela a
été écrit dans les journaux, à quelques reprises,
depuis quelques jours. C'est un fait.
M. MASSE (Montcalm): Je pense que je préfère...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Parce que ça a été
écrit dans les journaux, ' c'est un fait?
M. BOURASSA: C'est un fait et ça a été
confirmé par des observateurs impartiaux.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors demain quand les journaux vont
écrire que vous avez demandé le rappel de M. de Men-thon, cela va
être un fait. Vous n'avez pas voulu le dire ce matin, mais cela va
être un fait, dans les journaux.
M. LE PRESIDENT: Messieurs!
UNE VOIX: Ils vont rapporter les sottises du député de
Chicoutimi.
M. BOURASSA: Le député de Chicoutimi perd
complètement son calme devant la réalité.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le député de Chicoutimi est
très calme.
M. BOURASSA: Je suis absolument calme.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On voit la nervosité du premier
ministre, qui est très jeune; il n'est pas capable de mener son
é-quipage de chiens esquimaux.
M. BOURASSA: Je perds mon temps avec des députés comme
vous. Mais quand même je suis très calme.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un attelage de chiens esquimaux, cela se
défait.
M. GARNEAU: Etes-vous jaloux, parce que nous sommes encore
cimentés.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pardon?
M. GARNEAU: Vous êtes jaloux de votre côté...
M. LE PRESIDENT: Nous allons revenir au sujet dont on discute.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah non! Pas dans le ciment, c'est pis, c'est
même de la boue.
M. MASSE (Montcalm): Parlez-nous donc de votre PQ de service?
M. GARNEAU: Comment notre PQ de service?
M. MASSE: M. L'Allier.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Laurent...
UNE VOIX: C'est le député de Montcalm qui pose une
question semblable, lui qui est reconnu depuis longtemps pour ses tendances
séparatistes.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, à l'ordre! Le député de
Saint-Laurent.
M. PEARSON: M. le Président, je voudrais, personnellement,
enregistrer une impression personnelle. Depuis le début, je suis cette
commission et je considère que c'est véritablement une
dégradation du Parlement...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Continuez à l'écrire et on lira
ça comme un roman.
M. PEARSON: Je vous le lirai.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sera la première fois qu'on...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. PEARSON: Nous sommes loin de la revalorisation comme l'ont tellement
réclamée et même criée sur tous les toits les deux
députés de Montcalm et de Chicoutimi. Alors, je veux enregistrer,
pour la première fois en quatre ans, mon plus profond
dégoût. Je suis tout simplement écoeuré de la
façon qu'on procède actuellement.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah! ce n'est pas...
M. MASSE (Montcalm): J'espère que le premier ministre prend note
de l'impression qu'il donne à son député de
Saint-Laurent.
M. BOURASSA: Les deux députés... UNE VOIX: II faudrait
signaler lequel..
M. PEARSON: II faudrait un minimum de décence et de respect de la
personne humaine.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, à l'ordre! Nous avons
épuisé, je pense le premier sujet. J'invite les membres de la
commission, en se rappelant les directives que j'ai données, je le
répète, à poser des questions au témoin. Il est ici
pour répondre et attend les questions sur le deuxième objet de sa
présence parmi nous, à savoir ses qualifications, sa
compétence pour occuper la fonction qu'à occupe et qui a fait
l'objet de plusieurs débats devant cette commission au cours des
derniers jours.
J'apprécierais vivement que l'on procède comme toujours,
un à la fois, et que l'on garde le langage qui soit le plus
modéré possible pour avancer dans nos travaux.
Je souligne, cependant, qu'il est 12h 26. J'avais informé les
membres de la commission, au tout début, que nous entendions lever la
séance à 12h 30. Je suis informé que la Chambre le fait
là-haut et que l'autre commission qui siège le fait.
Croyez-vous utile, messieurs, d'y aller pour trois minutes ou
préférez-vous que nous levions la séance tout de suite
jusqu'à trois heures cet après-midi?
M. HARVEY (Chauveau): J'aurais la question classique à poser
à M. Michaud.
M. LE PRESIDENT: Non. La question que je pose est ceci: Est-ce que, d'un
commun accord, la commission lève la séance ou si elle
procède à poser des questions pendant maintenant deux minutes et
demie?
M. HARVEY (Chauveau): On y va tout de
suite pour deux minutes et demie. Vous êtes d'accord? Je pense
que, dans deux minutes et demie, les députés qui sont ici
présents à cette commission reconnaissent la valeur de M.
Mi-chaud. Je pense aussi que, dans deux minutes et demie, il peut
lui-même nous dire quels sont ses qualités pour remplir la
fonction précitée. M. Michaud.
M. MASSE (Montcalm): Quitte à prolonger.
M. HARVEY (Chauveau): Quitte à prolonger.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous allons l'interroger, M. le
Président.
M. HARVEY (Chauveau): C'est clair.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): On ne peut pas décerner un certificat
de mérite comme ça à M. Michaud sans auparavant l'avoir
entendu.
M. BOSSE: Cela pourrait peut-être abréger, si on posait la
question tout simplement à ceux qui semblent contester de l'autre
côté. M. le député de Chicoutimi et M. le
député de Montcalm, contestez-vous la compétence de M.
Yves Michaud pour remplir la fonction actuelle?
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, la question est beaucoup
plus simple que ça. Le président de la Commission de la Fonction
publique nous a fait part hier et le député de Dorion a
certainement bien écouté que ce poste de commissaire
général à la Coopération était
assimilé à un poste d'administrateur et que les postes
d'administrateur sont, soumis au point de vue des qualifications, aux
mêmes critères que pour les adjoints aux cadres supérieurs.
Pour être adjoint aux cadres supérieurs, de deux choses l'une: ou
c'est par concours d'avancement ou c'est quelqu'un qui provient de
l'extérieur. Si c'est quelqu'un qui provient de l'extérieur, de
deux choses l'une: ou il possède au minimum le diplôme
universitaire, classe terminale, de 16 ans et une expérience pertinente
ou une expérience pertinente jugée par la commission. C'est
ça. Ce n'est pas à nous de savoir s'il est
compétent...
M. BOSSE: En définitive, vous voulez faire la preuve de sa
compétence et de ses qualifications.
M. MASSE (Montcalm): Si, oui ou non, il respecte les règlements,
c'est ça qui est la question.
M. LE PRESIDENT: Je propose l'ajournement. La séance est
ajournée, messieurs, à trois heures cet après-midi.
Merci.
Reprise de la séance à 15 h 6
M. BIENVENUE (président de la Commission permanente de la
Fonction publique): Messieurs, nous sommes de retour au poste budgétaire
2, article 1, alors que nous interrogions M. Yves Michaud sur deux sujets assez
précis que la présidence avait établis avec l'accord des
membres de la commission. Le premier sujet était terminé lors de
la suspension de la séance et nous avions commencé, pendant une
ou deux minutes à peine, à aborder le deuxième sujet qui
était celui de la compétence ou de la qualification de M.
Michaud, à la suite de la demande qui avait été faite par
certains membres de la commission de l'interroger sur ce sujet pour
établir ou pas la dite compétence.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, nous vous demandons de
prier le témoin de venir...
M. BOURASSA: Est-ce que les députés insistent pour
questionner M. Michaud sur sa compétence?
M. MASSE (Montcalm): Si vous me permettez, à moins que mon
collègue ait des questions à poser sur d'autres incidents, pour
ce qui est de l'engagement de M. Michaud, de la reconnaissance de ce que vous
appelez, M. le premier ministre, sa compétence, je crois que c'est
à la Commission de la Fonction publique de nous faire part de ses
critères et de son jugement plutôt qu'à l'individu ou
à M. Michaud. Parce que je ne crois pas que c'est à lui de juger
de sa compétence, au point de vue des lois; c'est à la commission
de faire ce travail.
M. BOURASSA: Vous n'avez pas de questions à poser à M.
Michaud?
M. MASSE (Montcalm): Non. A moins que mon collègue ait des
questions à poser à M. Michaud. Pour ce qui est de cette
deuxième partie, je crois que c'est plus normal que ce soit au
président de la Commission de la Fonction publique de nous relater des
faits ou de nous distribuer des documents pertinents.
M. BOURASSA: Le député a trouvé son chemin de
Damas. Est-ce que le député de Chicoutimi...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je pense que le premier ministre...
M. BOURASSA: D'accord, je retire mes paroles.
M. LE PRESIDENT: Cette remarque du député de Montcalm me
paraît fort juste, fort logique, d'autant plus, messieurs, que je
n'aurais pas bien vu comment nous aurions pu, comme
commission permanente parlementaire, en arriver à des
conclusions. Seule la Commission de la Fonction publique, à mon humble
point de vue, a la compétence pour ce faire. Il est donc inutile de dire
que la présidence voit d'un excellent oeil les dernières
remarques des députés de Chicoutimi et de Montcalm.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je n'ai pas encore
fait les observations...
M. LE PRESIDENT: Je les anticipais.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, j'abonde dans le sens des observations
faites par mon collègue, M. Masse, et je tiens à préciser
que si, dans cette affaire Michaud, nous avons dû faire venir le
témoin, c'est que c'est le premier ministre lui-même qui en avait
fait la suggestion...
M. BOURASSA: Après deux jours de débats..
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... par conséquent, nous croyons que la
Commission de la Fonction publique est seule habilitée à
décrire la compétence de M. Michaud et à établir
devant cette commission que M. Michaud est bien nanti pour remplir le poste
qu'il occupe actuellement et qu'il l'a reçu avec la
bénédiction de son chef "via" Ottawa.
M. BOURASSA: Où veut-on en venir?
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Laurent.
M. PEARSON: J'avais justement une remarque à faire à ce
sujet. Ne croyez-vous pas, M, le Président, que nous sommes en train
d'établir un précédent qui pourrait être dangereux:
qu'on fasse confiance à la Fonction publique dans son jugement ou bien
qu'on change la Fonction publique. Autrement, chaque fonctionnaire pourrait se
sentir un jour susceptible d'être appelé à subir un
procès quelconque devant, disons, une commission comme celle que nous
avons ici aujourd'hui. Il me semble que, normalement, on fait confiance dans le
jugement de la Fonction publique et qu'on ne doit pas créer un
précédent. C'est l'impression que j'ai. Je ne sais pas si cela
s'est fait dans le passé, mais je pense que c'est un
précédent dangereux.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Laurent fait-il
allusion au précédent que nous créerions si nous
interrogions M. Michaud sur sa compétence?
M. PEARSON: Pas du tout. Ce n'est pas dans ce sens-là. C'est dans
le sens qu'on demande à la Fonction publique de venir nous dire,
à nous, de quelle façon elle a jugé de la
compétence d'une personne en particulier. A ce mo- ment-là, cela
veut dire que la Fonction publique et les membres de cette commission pourront
ou pourraient en tout cas soulever des discussions interminables.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que quelqu'un d'autre a des observations
à faire sur ces remarques?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, au sujet des
observations que vient de faire le député de Saint-Laurent, cela
me rappelle étrangement des propos que j'ai entendus à midi, qui
m'ont été tenus à midi par quelqu'un qui est en dehors de
la Chambre et qui est ici présent dans la tribune des visiteurs. Il ne
s'agit pas de créer un précédent, loin de là. Il ne
s'agit pas de mettre en cause tous les mécanismes de sélection de
la Fonction publique. Mais il s'agit d'un cas spécial, le cas de M.
Michaud, qui a été nommé de la façon que l'on sait.
Nous le considérons comme un cas. C'est la raison pour laquelle nous
avons insisté pour appeler cela l'affaire Michaud, parce que nous
estimons que la Commission de la Fonction publique n'a pas
procédé comme normalement elle devait le faire. Nous estimons
que, dans le cas ou l'affaire Michaud, il y a eu certaines pressions. Et c'est
au sujet de ces pressions que nous avons voulu obtenir des renseignements
additionnels. Ce n'est donc pas un précédent, contrairement
à ce que pourrait prétendre le député de
Saint-Laurent. Nous n'entendons pas mettre en cause chacun des gestes de la
Commission de la Fonction publique, loin de là.
Mais le cas Michaud, je crois, a mis la Commission de la Fonction
publique dans une situation délicate puisque la Commission de la
Fonction publique s'est trouvée à entériner une
décision d'ordre politique. C'est là l'objet de notre
intervention et des questions que nous avons posées au minitre de la
Fonction publique et c'est la raison pour laquelle mon collègue a
déclaré tout à l'heure qu'il revenait plutôt
à la Fonction publique d'expliquer quelle est la compétence de M.
Michaud plutôt que d'appeler à nouveau le témoin.
M. MASSE (Montcalm): Vous me permettrez également d'insister sur
l'intervention du député parce qu'elle peut prêter à
conséquence si nous n'apportons pas certaines explications. Des gens mal
informés pourraient croire que la vérité est autre que ce
qu'elle était. Nous avons discuté de cette question la semaine
dernière et nous avons effectivement blâmé la Commission de
la Fonction publique pour ne pas avoir fait ou une enquête au
ministère des Affaires intergouvernementales ou une autre enquête
par la commission, sur l'urgence qu'il y avait à remplir le poste
désormais vacant. La commission, à notre point de vue, n'avait
pas fourni suffisamment d'explications. Nous avions été
obligés de la blâmer.
Dans son rapport signé par le président, M. Jean Fournier,
rapport qui a été déposé hier, la commission nous
donne jusqu'à un certain point raison puisqu'elle termine son rapport
par les lignes que je vous relis, monsieur le député: "Pour ma
part, dit le président, je préférerais que, malgré
le pouvoir discrétionnaire que la loi accorde à la commission en
cette matière, la commission puisse être prévenue aussi
d'avance que possible des besoins de personnel des cadres supérieurs
dans les ministères et organismes du gouvernement afin qu'elle puisse
procéder par concours à l'établissement de listes
d'éligibilité." Je crois que cela termine une partie du
débat. La deuxième partie que nous allons entreprendre, si vous
voulez, M. le Président, avec la Commission de la Fonction publique,
c'est justement pour pouvoir juger si elle avait raison ou tort de porter tel
jugement; nous allons demander la matière à jugement. Nous ne
reprochons pas à la commission d'avoir porté un bon ou un mauvais
jugement, nous en sommes tout simplement à entendre le président
de la commission pour voir ce qui a été jugé. Le
député est mal venu de conclure que nous nions à la
commission des droits ou que nous portons des jugements alors que nous
cherchons justement, avant de porter ces jugements, quels étaient les
faits.
M. PEARSON: Je n'ai rien conclu, M. le Président, c'est une
question que je me posais. Je demandais si c'était un
précédent qui pourrait être dangereux, dans le sens qu'il
faudrait analyser toutes les conséquences du geste que nous posons.
M. LE PRESIDENT: Comme la question du député de
Saint-Laurent s'adressait au président, je voudrais répondre ce
qui suit. Je pense que c'eût été un précédent
que d'interroger le témoin ou tout autre employé de la Fonction
publique sur sa propre compétence, de lui demander à lui s'il est
compétent ou non. J'ai rarement vu de ces témoins qui viennent
crier leur propre incompétence. Je dis cela en règle
générale. Mais, je ne pense pas, et j'affirme qu'il n'y a pas de
précédent dans le fait d'interroger un témoin devant une
commission. Surtout lorsque c'est de l'accord unanime, du consentement unanime
de la commission, il est normal que l'on puisse interroger un témoin,
comme on l'a fait ce matin sur d'autres sujets que celui de sa
compétence.
Pour ce qui est de soulever la question de l'éligibilité
ou de la non-éligibilité, de l'opportunité ou de la
non-opportunité de la nomination d'un fonctionnaire, je pense que cela
aussi et c'est pour cela que je l'ai permis c'est régulier,
parce qu'on interroge précisément actuellement le ministre de la
Fonction publique sur cette partie des crédits qui est celle de la
Commission de la Fonction publique. Evidemment on peut poser des questions
relativement à la nomination, au traitement, aux conditions de
nomination de tel ou tel fonctionnaire, comme on l'a fait d'ailleurs jusqu'ici
dans le cas d'autres fonctionnaires, comme celui du conducteur du ministre,
etc. Si j'avais cru que c'était là créer un
précédent, j'aurais été beaucoup plus prudent dans
la décision de permettre ce flot de questions.
Ceci étant dit, messieurs, et à moins que quelqu'un
d'autre n'ait de remarques à faire, je...
M. GARNEAU: M. le Président, la seule remarque que je voudrais
faire est peut-être de corroborer jusqu'à un certain point les
propos du député de Saint-Laurent. Ce serait quand même la
première fois que la Commission de la Fonction publique serait
questionnée au sujet d'un jugement qu'elle a porté. Alors, en ce
sens-là, ce serait un précédent. Je n'ai pas d'objection
à ce que ce soit reconnu comme tel, mais pour l'information des membres
du comité je tenais à souligner cet aspect de la question.
M. BOURASSA: II y a plusieurs cas...
M. LE PRESIDENT: Je veux qu'on me comprenne bien. Mes remarques ne
portent pas sur les questions à poser à la commission ou au
ministre relativement à l'opportunité d'une nomination, mais
elles portaient sur l'audition du témoin, M. Yves Michaud. Est-ce qu'on
a terminé? M. Michaud, vous êtes libéré, quoique le
mot me paraisse bien fort. La commission vous remercie de votre collaboration.
Je pensais à l'aspect "chaleur" et "degré Fahrenheit" en parlant
de libération.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Après l'incarcération.
Discussion sur le témoignage de M.
Fournier
M. MASSE (Montcalm): Si le président du comité est
d'accord, nous entendrons le président de la Commission de la Fonction
publique.
M. GARNEAU: Je préférerais qu'au cours de cette
séance le président de la commission ne soit pas entendu
directement mais que les questions soient posées au ministre de la
Fonction publique qui transmettra les informations nécessaires et, s'il
le juge à propos, il pourra consulter les hauts fonctionnaires en
question avant de transmettre les réponses.
M. LE PRESIDENT: Je comprends, messieurs, que la commission n'est pas
unanime. H en fut de même pour le cas de M. Michaud et de M. Fournier, la
première fois. M. Fournier avait été interrogé au
chapitre de l'article 1 sur le ministère de la Fonction publique comme
tel. Nous sommes à l'étude d'un autre article et je comprends
qu'il n'y a pas unanimité des membres de la commission
là-dessus.
M. MASSE (Montcalm): Pourtant le président de la Commission de la
Fonction publique avait bien témoigné, bien répondu aux
questions du comité, la semaine dernière. Je vois mal pourquoi le
gouvernement veut empêcher le Président de la Commission de la
Fonction de témoigner. Le président je crois, est celui qui a la
responsabilité de la Commission de la Fonction publique. La Commission
de la Fonction publique est un organisme autonome du gouvernement et elle a la
responsabilité de juger des qualifications d'établir les plans de
carrière. La loi explique tous les pouvoirs du président de la
commission et de la commission de la Fonction publique. Ces pouvoirs ne sont
pas ceux du ministre de la Fonction publique. Nous n'avons pas affaire à
une direction générale ou à un service du ministère
de la Fonction publique. La commission est tout à fait autonome du
gouvernement et si, pour fins budgétaires, le budget de la Commission de
la Fonction publique apparaît au titre de la Fonction publique, c'est
tout simplement pour fins budgétaires. Au contraire, au point de vue
légal, le ministre de la Fonction publique n'a aucun droit sur la
commission, sur ces jugements. C'est une commission indépendante et je
m'explique mal le recul du gouvernement qui, la semaine dernière, avait
permis au président responsable de la Commission de la Fonction publique
d'expliquer lui-même aux membres de la commission les actions de la
commission. Je m'explique mal le recul du gouvernement qui, maintenant, veut
empêcher le président de la Commission de la Fonction publique, au
nom de son organisme, d'expliquer les actions de sa commission lesquelles sont
autonomes par rapport au gouvernement.
M. GARNEAU: J'ai bien pris soin de mentionner que je consulterais le
président de la Commission de la Fonction publique avant de
répondre à des questions qui pourraient relever de la
compétence de la commission en ce qui regarde l'exercice du jugement. Et
vous voyez, M. le Président, ce qui c'est produit.
L'autre jour, on a laissé le président répondre
directement aux questions, par la suite, le député de Montcalm a
accusé le ministre de la Fonction publique de ne pas avoir
protégé son président. Je lui ai donné comme
réponse à ce moment exactement les arguments que le
député de Montcalm nous livre aujourd'hui pour plaider en faveur
de la comparution directe du président. Avec les
événements qui se sont passés, je pense qu'il est
difficile pour un fonctionnaire de répondre à des questions quand
il ne peut pas participer directement aux débats. Pour éviter des
choses qui se sont produites au cours des séances de cette commission et
qui n'ont été agréables ni pour les gens de l'autre
côté de la table ni pour ceux de ce côté-ci, encore
moins pour les membres de la Commission de la Fonction publique, je
préfère suggérer à la commission de procéder
de cette façon-là.
M. MASSE (Montcalm): Je comprends que le ministre de la Fonction
publique veut bâillonner la commission.
M. BOURASSA: M. le Président, on invoque le bâillon...
M. MASSE (Montcalm): Qu'on laisse parler le président.
M. BOURASSA: ... alors qu'on exerce un droit...
M. GARNEAU: Maintenant, s'il y a des questions à poser,
j'obtiendrai les réponses et je les transmettrai.
M. BOURASSA : On pourrait poursuivre les débats et donner toute
une liste de ceux qui ont été admis sans concours. J'en ai ici
une quinzaine, mais il faut être positif, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Avant de faire des observations, je voudrais
vous signaler encore une fois que toutes les fois que le premier ministre vient
ici à cette commission, il embarrasse les débats, il les prolonge
par des interventions intempestives, nerveuses. H est nerveux, on le sent
fatigué, en difficulté de préparation de budget, etc.
Enfin, laissons passer. Je voulais vous dire que je trouve étrange
l'attitude du ministre de la Fonction publique. Il a parlé tout à
l'heure en disant qu'il ne voulait pas créer de précédent.
Qu'on créait un précédent en demandant à un
commissaire d'une région autonome du gouvernement de comparaître
devant une commission de la Chambre.
M. GARNEAU: Ce n'est pas cela qui est un précédent. Il
faudra relire les propos que j'ai tenus.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je trouve que l'attitude du ministre de la
Fonction publique ne s'explique pas. Nous avons très souvent à
discuter en Chambre ou devant les commissions parlementaires de la gestion, de
l'administration de certaines régies gouvernementales,
1"Hydro-Québec notamment, assez souvent, toutes les fois que c'est
nécessaire. Virtuellement, on peut les demander quand on le veut, toutes
les fois que se pose un problème.
M. BOURASSA: Virtuellement, oui, en théorie.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): En principe, oui.
Toutes les commissions peuvent comparaître devant nous, lorsque
nous jugeons nécessaire de le faire.
M. BOURASSA: C'est la réalité qui nous intéresse,
nous.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Justement, nous sommes en face d'une
réalité. Le ministre semble devoir s'opposer à ce que le
président de la Commission de la Fonction publique témoigne cet
après-midi, contrairement à ce qu'il avait accepté l'autre
jour. Cela veut dire deux choses: ou bien le ministre a l'intention avec son
gouvernement de refuser désormais aux organismes autonomes du
gouvernement de répondre de leur gestion devant les parlementaires, donc
devant le peuple, ou bien le ministre craint que le témoignage du
président de la Fonction publique, qui est un homme objectif, ne soit
pas tout à fait conforme à ce qu'il préférerait
dire lui-même ou à la façon dont il
préférerait interpréter certaines réponses qui
seront données.
Alors, nous nous opposons à cette résistance du ministre
de la Fonction publique parce que nous avons là le président de
la Commission de la Fonction publique. En définitive, c'est lui qui a
statué sur le cas Michaud puisque c'est son organisme qui a émis
la liste d'éligibilité. Par conséquent, nous
désirons, M. le Président, que le président de la
Commission de la Fonction publique soit entendu comme il l'a été
l'autre jour.
Si, d'autre part, il est survenu des événements
désagréables, c'est que, précisément, le ministre,
par toutes sortes d'interventions, a empêché que nous posions des
questions, très normalement et très sereinement, au premier
fonctionnaire de la Fonction publique.
M. GARNEAU: Je pense qu'un rappel au règlement s'impose à
ce moment-ci. Voici que le député de Chicoutimi dit que c'est le
ministre de la Fonction publique qui a fait en sorte que le débat a mal
tourné et que certains propos regrettables ont été
échangés, alors que ce matin le député de Montcalm
accusait le ministre de ne pas avoir défendu son président. Je me
demande à quel moment il faut prendre au sérieux les gens qui
siègent de l'autre côté de la table.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, c'est une chose que de
mêler les cartes et c'en est une autre que de protéger son
président.
M. GARNEAU: II faudrait relire les épreuves du journal des
Débats. On verra alors qui a mêlé les cartes.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, l'attitude du ministre
de la Fonction publique pourrait-elle...
M. MASSE (Montcalm): Le ministre s'énerve.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... laisser croire...
M. GARNEAU: Vote, vote!
DES VOIX: Vote, vote!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Un instant, j'ai la parole, M. le
Président, il n'y a pas de vote de demandé. Est-ce qu'on peut
interpréter l'attitude du ministre comme la volonté du
gouvernement de supprimer la Commission de la Fonction publique?
M. GARNEAU: M. le Président, cela n'a rien à voir. C'est
tout simplement parce que les députés qui siègent de
l'autre côté de la table ont procédé d'une
façon que je n'ai pas voulu qualifier lors de la dernière
séance parce que j'aurais dû employer des termes
antiparlementaires.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Faute d'avoir du vocabulaire.
M. GARNEAU: C'est la raison pour laquelle, M. le Président, je
pense qu'il serait mal venu aujourd'hui de reprendre l'exercice des
séances passées.
M. BOURASSA: Alors, on peut procéder, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: A moins qu'il n'y ait d'autres observations sur la
question de procédure dont nous parlons, je suis prêt à
faire connaître le point de vue de la présidence. Comme je l'ai
indiqué plus tôt, messieurs, à moins qu'il y ait
unanimité de la commission, d'un comité quel qu'il soit, on ne
peut forcer un témoin à rendre témoignage devant la
commission, ce qui n'a pas été le cas lors des deux
témoins précédents.
Il est manifeste que, si je laissais le débat se continuer, le
député de Chicoutimi et le député de Montcalm
reviendraient à la charge à plusieurs reprises pour tenter
d'obtenir que le ministre revise sa décision.
Il est manifeste que si je demande au ministre de répondre
à nouveau, à moins de surprise et à moins qu'il ne me
l'indique séance tenante, il est manifeste que le ministre ne reviendra
pas sur sa décision.
Pour ce qui est des raisons qui le motivent, vous comprendrez tous,
messieurs, que je n'ai pas, moi, à les discuter ni à
émettre d'opinion. Je suis lié par la procédure. Et, dans
les circonstances, je ne vois pas l'utilité de continuer de demander
qu'il soit entendu ou de le refuser; à moins que des positions nouvelles
me soient expliquées.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, il faut en conclure
que le gouvernement crée ici un précédent et que
désormais, par le pouvoir de sa majorité, il pourra nous
interdire de faire comparaître les régies gouvernementales
autonomes. Cela, c'est un précédent.
M. LE PRESIDENT: Non, non, si l'on me permet, voici...
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Et là on est en présence d'une
violation flagrante des droits des parlementaires.
M. BOURASSA: Le président a la parole. Du respect.
M. LE PRESIDENT: Le député m'amène à parler
d'un autre aspect de la question dont je n'avais pas parlé...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): II est nerveux le premier ministre. Son budget
n'est pas prêt.
M. LE PRESIDENT: Si la Chambre lançait l'ordre la Chambre,
et je ne suis pas la Chambre de convoquer une commission aux fins
d'entendre et je donne un exemple les personnes dirigeantes de
l'Hydro-Québec, cette corporation de la couronne qu'est
l'Hydro-Québec, les gens seraient obligés d'y venir et de se
faire entendre. Mais nous ne sommes pas la Chambre, messieurs, nous ne sommes
qu'une commission ayant pour fin précise d'étudier des
crédits. Il pourrait même se faire que le président de la
Commission de la Fonction publique, dont j'ignore juridiquement la
présence ici, n'y soit pas et qu'on ne puisse le convoquer à
moins que ce ne soit à l'unanimité des gens de la commission, et
j'irai plus loin, à moins qu'il n'y vienne volontairement. Si
c'était le voeu unanime de cette commission de l'entendre et si M.
Fournier refusait de se faire entendre, nous ne pourrions le faire que par un
ordre de la Chambre.
Pour toutes ces raisons, messieurs, je veux que l'on comprenne bien que
l'on ne crée pas de précédent vis-à-vis du droit
sacré de la Chambre d'obtenir la comparution ou la convocation d'une
commission, d'un organisme gouvernemental, pour interroger qui que ce soit. Je
respecte complètement le droit sacré de la Chambre, comme je
viens de le souligner.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nous allons poser nos questions au ministre de
la Fonction publique, mais je tiens à vous faire observer auparavant que
nous pourrions nous prévaloir d'un droit que nous avons, comme membres
de cette commission, d'en appeler de votre jugement et de faire rapport au
président de la Chambre. Mais, par respect pour vous et en raison de la
collaboration que vous avez apportée, nous ne le ferons pas et nous
allons maintenant procéder.
M. LE PRESIDENT: Ces dernières paroles sont fort agréables
à l'oreille d'un président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est une petite compensation.
Qualification de M. Michaud
M. MASSE (Montcalm): Avant de poser cer- taines questions au ministre de
la Fonction publique, je retiendrai quand même, indépendamment de
votre argumentation, M. le Président, que le ministre de la Fonction
publique est coincé et qu'il est un peu embêté et
d'ailleurs sa' figure le reflète du témoignage du
président de la Commission de la Fonction publique.
M. BOURASSA: Le sourire et la pipe.
M. MASSE (Montcalm): C'est un sourire plutôt jaune. Je pense qu'il
embêté. Je ne sais pas s'il a des choses à cacher ou s'il
veut nous faire des réticences, mais j'ai l'impression qu'il a dû
se produire certains faits entre le ministre de la Fonction publique et la
Commission de la Fonction publique, des faits quon ne voudrait pas porter
à la connaissance des parlementaires. Ceci dit, je poserai quand
même certaines questions.
Le président de la Fonction publique nous avait informé
par son mémoire que le poste de commissaire général dont
il est question est un poste de la catégorie des administrateurs, classe
4, 3, 2 ou 1ère.
UNE VOIX: A la page 1?
M. MASSE (Montcalm): Deuxième paragraphe, quatorzième
ligne. Des informations verbales qui nous avaient été transmises
lors des séances antérieures par le président de la
Commission de la Fonction publique qui avait droit de parole; il n'était
pas alors en tutelle par ce gouvernement qui lui-même est en tutelle par
rapport à Ottawa. Il avait expliqué que des catégories
d'administrateurs, au point de vue du plan de classification, ce sont des
adjoints aux cadres, et que les adjoints aux cadres sont nommés,
recrutés par la Commission de la Fonction publique de deux
façons: ou par concours d'avancement à l'intérieur ou
provenant de l'extérieur; mais, dans un cas comme dans l'autre les
qualifications minimales pour occuper des postes d'administrateurs,
c'était de posséder un diplôme universitaire, classe
terminale 16e année ou, faute de quoi, posséder
l'équivalence, soit par son expérience ou d'autres
études.
Première question qui me vient à l'esprit et qui, je
pense, est naturelle: Le ministre de la Fonction publique peut-il nous indiquer
si c'est dans la catégorie 1 ou 2 que la commission a jugé la
compétence de M. Michaud? C'est-à-dire possède-t-il un
diplôme de classe terminale 16e année? Sinon, qu'est-ce qu'il
possède comme scolarité? Si oui, peut-on déposer des
copies de ces diplômes?
M. GARNEAU: M. le Président, j'aimerais déposer une copie
du curriculum vitea de M. Michaud.
M. LE PRESIDENT: Comme faisant partie des pièces de la
commission.
M. GARNEAU: Oui. Peut-être serait-il opportun d'en obtenir des
photocopies?
M. MASSE (Montcalm): Alors, je remarque qu'au point de vue de formation,
M. Michaud possède un diplôme de Ile année de l'Ecole
supérieure Girouard de Saint-Hyacinthe. Je n'ai pas le certificat de
cette Ile année, mais je veux bien tenir pour acquis qu'il existe. Et
puis il possède...
M. BOURASSA: M. le Président, quand même...
M. MASSE (Montcalm): ... d'autres expériences à l'Institut
technique de Saint-Hyacinthe. Il n'est pas indiqué s'il a poursuivi des
cours ou reçu un diplôme. Il est inscrit également sur ce
curriculum vitea: "Université de Strasbourg, centre de journalisme,
-diplôme d'enseignement supérieur de journalisme". Je ne sais pas
là si ce sont des études poursuivies, des cours donnés ou
des conférences. Est-ce que je dois conclure que le seul diplôme
de classe terminale que possède M. Michaud est une 11e année?
M. GARNEAU: Bien, le député de Montcalm vient de le dire
en lisant le curriculum vitea, le diplôme terminal est celui de l'Ecole
de journalisme de l'Université de Strasbourg. Pour utiliser les termes
précis on aimerait peut-être...
M. MASSE (Montcalm): Je m'excuse, j'aimerais poser la question, parce
que la commission s'est certainement informée. Peut-on être admis
à l'Université de Stransbourg, au centre du journalisme avec,
comme classe terminale, une 11e année?
M. GARNEAU: M. le Président, je ne connais pas les conditions
d'admissibilité de l'Université de Stransbourg.
M. MASSE (Montcalm): II faudrait que nous le sachions parce qu'autrement
ce que nous avons comme document, c'est que M. Michaud a une 11e année,
puis plus loin il est inscrit: "Université de Strasbourg". Est-ce qu'on
peut être admis à l'Université de Strasbourg avec un
diplôme de Ile année ou si on doit avoir, comme dans une
université du Québec ou d'ailleurs, un diplôme de 15e
année, c'est-à-dire un diplôme de niveau classique?
Là, ce que nous avons comme document c'est au point de vue terminal,
c'est une 11e année. Après ça, il y a un trou,
là.
M. BOURASSA: M. le Président, si nous étions tombés
d'accord l'autre après-midi pour faire venir M. Michaud, c'est à
cause questions comme celle-là, je pense que...
M. MASSE (Montcalm): Vous admettrez quand même que notre question
est quand même logique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je crois que, si on prend ce document qui
vient de nous être remis, on parle de l'Ecole supérieur Girouard,
d'une 11e année, d'accord. Et lorsqu'on parle de l'Université de
Strasbourg, centre de journalisme, diplôme d'enseignement
supérieur de journalisme...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Si on prend ce document qui vient de nous
être remis, on parle de l'école supérieure Girouard, de
onzième année, d'accord. On parle de l'Université de
Strasbourg, du centre de journalisme, de diplôme d'enseignement
supérieur de journalisme; quand on parle de ce diplôme, il ne
s'agit pas de certificat d'études supérieures, lequel requiert
absolument le niveau de licence ou de maîtrise. Or, le diplôme
décerné par l'Université de Strasbourg, diplôme
d'enseignement supérieur de journalisme, est un diplône
décerné à des personnes qui suivent des sessions de cours
et c'est simplement une reconnaissance de leur présence à ces
sessions de cours et de certains examens qu'ils ont dû passer. Il ne
s'agit donc pas d'une qualification purement universitaire. C'est tout
simplement parce que le ministre ne savait pas exactement de quoi il
retournait...
M. BOURASSA: Le député de l'Opposition risque d'être
accusé de mesquinerie par les gens qui l'entendent.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'accusation de mesquinerie ne peut venir que
de la part de gens mesquins. Je vous retourne le compliment.
M. BOURASSA: Je n'ai pas dit... M. le Président!
M. MASSE (Montcalm): Une question. Pour être admis au point de vue
des qualifications à ce poste d'administrateur, de deux choses l'une. Ou
on possède un diplôme, classe terminale de 15e ou 16e
année, au niveau universitaire, ou on a une compétence
jugée égale, ne possédant pas ces diplômes. Notre
question est bien simple. Est-ce que la commission a jugé après
enquête et étude que cette formation de M. Michaud était
une 16e année, classe terminale? Qu'on dise oui ou non. Si c'est non,
c'est donc qu'on a jugé que son expérience faisait foi,
plutôt que ses diplômes. C'est simple, qu'on dise oui ou non. M. le
ministre, si vous vous informez auprès de la commission, la
réponse sera oui ou non, et nous passerons à une autre
question.
M. GARNEAU: M. le Président, j'ai eu un renseignement du
président de la Commission de la Fonction publique et il est
évident que, dans les critères qui peuvent guider la commis-
sion dans l'exercice de son jugement, il y a une autre
possibilité. Je vais lire le texte, si vous voulez. C'est être un
candidat ne possédant pas de diplôme universitaire, mais ayant une
expérience exceptionnelle et une compétence reconnue dans le
domaine de l'information. Parce que la Commission de la Fonction publique,
comme le député de Montcalm l'a souligné tout à
l'heure, détermine que, pour être admis dans les classes
d'administrateurs, il faut avoir au moins la compétence des adjoints aux
cadres et, parmi les adjoints aux cadres, on descend également dans la
classe d'agent d'information, qui, d'après le jugement de la commission,
était le plus près des qualifications requises pour agir comme
haut-commissaire. Ce qui implique que la commission a porté son jugement
sur l'expérience exceptionnelle et une compétence reconnue dans
le domaine de l'information et ce qui explique, en quelque sorte, les
critères sur lesquels la commission s'est basée pour
évaluer M. Michaud comme candidat compétent pour occuper les
fonctions qu'il occupe présentement.
M. MASSE (Montcalm): Ce n'était pas compliqué. Il
s'agissait simplement de dire que la commission ne s'était pas servie de
cette partie au point de vue des diplômes, que M. Michaud ne
possède manifestement pas, mais, au contraire, selon la deuxième
possibilité, c'est-à-dire celle de lui reconnaître,
à la satisfaction de la commission, de l'expérience pertinente.
Cela ne sert à rien au ministre de la Fonction publique de tenter de
cacher...
M. GARNEAU: Nous n'essayons pas de cacher quoi que ce soit, ce sont le
député de Chicoutimi et le député de Montcalm qui
s'emportent.
M. MASSE (Montcalm): C'est l'évidence, la
réalité.
M. BOURASSA: C'est ce qu'on a dit depuis le début. Le
député est revenu à de meilleures dispositions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, nous avons maintenant
le curriculum vitae de M. Michaud. La Commission de la Fonction publique a
jugé que ce curriculum vitae était suffisamment impressionnant
pour émettre une liste d'éligibilité qui le classe dans
cette catégorie de fonctionnaires qu'on a indiquée. Evidemment,
l'expérience de M. Michaud est d'abord et avant tout, outre ses quatre
années d'expérience parlementaire, une expérience
journalistique. Donc, cette expérience journalistique a
été reconnue comme valable par la Commission de la Fonction
publique qui a émis la liste d'éligibilité. Nous n'avons
rien contre ça, mais ce que je voudrais maintenant savoir du ministre,
c'est ceci: Dans d'autres cas, est-ce que des expériences qui ne sont
pas spécifiquement des expériences diplomatiques, contrairement
à celles que requiert la fonction qu'occupe M. Michaud, est-ce que
d'autres expériences pour d'autres postes similaires, inférieurs
ou supérieurs à celui-là, pourront être reconnues de
la même façon, sur la foi d'un curriculum vitae qui est
impressionnant d'une certaine façon?
M. GARNEAU: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Merci.
M. MASSE (Montcalm): II en reste donc que la commission a jugé
non sur les diplômes, qui n'existaient pas, mais sur la compétence
que la commission a reconnue. J'aurais également une deuxième
question à poser "à travers" le ministre de la Fonction publique,
puisque c'est "à travers" le ministre que l'on parle à la
commission. La loi créant le ministère de la Fonction publique,
chapitre 14,1969, article 37, dit ceci: "Ladite loi est modifiée en
insérant, après l'article 56, les suivants: 56-A) Nul sous-chef,
fonctionnaire ou ouvrier ne peut, sous peine de déchéance de sa
charge, avoir un intérêt direct ou indirect dans une entreprise
mettant en conflit son intérêt personnel et les devoirs de sa
fonction. Toutefois, cette déchéance n'a pas lieu si un tel
intérêt lui échoit par succession ou par donation pourvu
qu'il y renonce ou en dispose avec toute la diligence possible."
Je crois que le deuxième paragraphe s'applique mieux au premier
ministre qu'à M. Michaud. Nous retiendrons donc le premier paragraphe...
Je crois que, dans la description de tâche que la commission a faite de
commissaire général à la Coopération, dans cette
description de tâche il était clairement indiqué des
relations culturelles, des relations donc dans le secteur des livres avec les
divers pays francophones.
Je m'en reporte à la rumeur publique puisque cette rumeur, qui
est certainement venue aux oreilles de la commission, laissait entendre que M.
Michaud avait des intérêts dans des manuels de littérature
générale, si je peux dire, plus spécifiquement si je m'en
rapporte à la rumeur, à des volumes très
intéressants, très divertissants, particulièrement de la
collection "Astérix" et également dans le domaine de films...
M. BOURASSA: M. le Président, pour clarifier...
M. MASSE (Montcalm): Je vais terminer ma question, est-ce que la
commission a fait enquête pour savoir si M. Michaud avait
abandonné ses intérêts dans ces secteurs?
M. BOURASSA: M. Michaud m'a assuré qu'il avait donné
instruction à ses conseillers juridiques de clarifier la situation aussi
rapidement que possible.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que la com-
mission peut prendre sur elle de vérifier si ce que M. Michaud a
laissé entendre au premier ministre était devenu une
réalité avant sa nomination ou s'il y a lieu de reporter sa
nomination au moment où ses intérêts ont été
élucidés?
M. LACROIX: Sa parole vaut la vôtre, et en plus cela ne vous
regarde pas!
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le premier ministre pourrait faire taire
sa grenouille nationale qui est derrière lui?
M. LACROIX: M. le Président, au député de Montcalm,
qui est un ancien ministre, demandez-lui donc,d'être au moins poli. Hier,
j'entendais l'ancien ministre des Affaires culturelles et lui qualifier des
collègues de mots... Si vous voulez je vais vous en donner des
attributs, moi aussi, parce qu'avec vos figures, c'est facile de vous donner
des noms de bêtes qui... Je pense que vous seriez insultés si je
les mentionnais. Ici, en commission, vous allez agir comme des hommes et non
comme des enfants. Si vous voulez vous faire qualifier de noms de
bêtes...
M. MASSE (Montcalm): Ah! ces députés frustrés qui
ne peuvent être ministres!
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LACROIX: Imaginez-vous que, lorsque je suis entré en
politique, ce ne fut pas comme le député de Montcalm, en
hypocrite... Je suis venu pour travailler et je représente les
intérêts de mon comté. Quant au député de
Chicoutimi... Vous allez vous habituer à être polis dans
l'Opposition, vous allez être recyclés.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, à l'ordre!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je crois que la sortie du député
des Iles-de-la-Madeleine est intempestive. A tout moment, depuis quatre ans, et
cela a recommencé depuis la nouvelle session, le député
des Iles-de-la-Madeleine se permet des lazzi, des pointes, des quolibets
à l'endroit de ses collègues, qui ne sont pas toujours d'une
parfaite politesse.
J'ai, moi-même, à certains moments, péché
contre le député des Iles-de-la-Madeleine en parlant de cloaque
à propos de son organe vocal. Je lui aidéjà dit qu'il
habillait le mauvais bout. Alors, nous n'allons pas recommencer, nous allons
nous en tenir à des expressions plus parlementaires si toutefois le
député des Iles-de-la-Madeleine veut bien abandonner son
vocabulaire faunesque et revenir à des expressions...
M. LACROIX: Je répondrai de la même façon au
député de Chicoutimi et répéterai la parole
célèbre adressée à M. Duplessis:
"Célébrons son austère célibat, cette race
mi-singe, mi-guenon ne se renouvellera pas! "
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les propos du député prouvent
à l'envoi qu'il est capable...
M. LACROIX: Je vous prouverai que je suis capable d'être cochon et
demi.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, la nature s'est
chargée de nous le prouver.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Messieurs, je ne trouve dans les
crédits ni grenouille, ni guenon, ni singe et j'aimerais bien que nous
revenions à l'objet principal que nous discutions hier. Je demande la
collaboration de tous les membres de la commission. Cela a été
drôle mais il est déjà quatre heures moins un quart et il
fait chaud
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, vous aurez toujours notre
collaboration.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, en tenant compte du geste
qu'a posé le président de la Commission de la Fonction publique
de prendre des notes quant à cette vérification qui devra
être faite des intérêts de M. Michaud et de cette certitude
que nous aurons s'il existe encore des intérêts incompatibles avec
la fonction, de deux choses l'une: ou M. Michaud quittera sa fonction ou
quittera ses intérêts et cela à partir de la date où
il a abandonné ses intérêts. Quant à moi, M. le
Président, je n'ai pas d'autres questions concernant cette affaire.
M. LE PRESIDENT: Devrais-je comprendre messieurs que le poste
budgétaire 2, article 1 : Traitements et indemnités, qui avait
été suspendu, est maintenant adopté à la
satisfaction de tous les membres de la commission?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Adopté, naturellement avec certaines
réserves... .M. MASSE (Montcalm): ... de revenir sur le cas de M. Paul
Desrochers, avec la parole du premier ministre qu'il sera discuté de
cela dans l'étude de d'autres crédits...
M. BOURASSA: De l'ancien chef de cabinet...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Avec la réserve que nous obtiendrions
tous les renseignements que nous désirerions en temps et lieu.
M. BOURASSA: On en a parlé, de M. Paul Desrochers.
M. MASSE (Montcalm): Le premier ministre nous a dit que le cas de M.
Paul Desrochers, il préférait le voir discuté lors de
l'étude des crédits du Conseil exécutif.
M. BOURASSA: Je n'ai pas d'objection.
M. GARNEAU: Et on discutera du cas de M. Denis Vaugeois des Affaires
intergouvernementales.
M. MASSE (Montcalm): Nous n'avons pas d'objection, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, article 5...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Encore quelqu'un qui est menacé de
décapitation.
Matériel, articles de bureau
M. LE PRESIDENT: A l'ordre! Les articles 1, 2, 3 et 4 ayant
été adoptés, j'invite la commission à passer
à l'étude de l'article 5 intitulé: Matériel,
articles de bureau, impressions et a-bonnements, pour un montant de
$57,500.
M. GARNEAU: M. le Président, les détails de ce montant
comprennent les questions suivantes: Equipement de bureau, $14,000; entretien
et réparations de l'équipement, $1,000; articles de bureau,
$8,000; impressions et autre papeterie, $30,000. Et c'est là que l'on
note l'augmentation principale parce que la Commission de la Fonction publique
entend réimprimer la classification revisée des corps de
fonctionnaire, ouvriers et agents de la paix, et que les frais de la
codification administrative de la Loi de la Fonction publique et du
ministère de la Fonction publique seront ajoutés à ce
document. Les autres articles sont les abonnements, journaux et revues, $3,000;
achat de livres, $1,000; autres dépenses, $500. Le total est de
$57,500.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les abonnements, de quoi s'agit-il
exactement?
M. GARNEAU: Les abonnements aux journaux et à des revues
spécialisées concernant l'administration du personnel.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce sont des journaux et des revues
spécialisées?
M. GARNEAU: C'est cela.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pas les journaux ordinaires?
M. GARNEAU: Les journaux ordinaires également.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pour l'information de la commission, pour bien
vérifier si ses avis d'emploi ont été inscrits, etc. Tout
cela est normal.
M LACROIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Dois-je comprendre que l'article 5 serait
adopté?
Je ne regarde pas toujours vers vous, MM. du Parti
québécois, je vous prie de vous sentir bien chez vous et de pas
hésiter si...
M. BURNS: On criera, M. le Président, plus fort que les
autres.
M. LE PRESIDENT: Sûrement. M. BURNS: En temps et lieu.
M. HARVEY (Chauveau): M. le Président, si j'ai compris, les
membres du Parti québécois connaissent le sens de
l'efficacité. Ils l'ont compris, eux. Je veux dire qu'au lieu de
baragouiner ils écoutent, ils accélèrent, ils sont
pratiques.
UNE VOIX: Ah! vous trouvez...
M. MASSE (Montcalm): Le silence complet de l'Opposition sur les
politiques gouvernementales...
M. HARVEY (Chauveau): Le silence est d'or. Vous faites de l'obstruction
systématique. Cela retarde et trame en longueur.
M. MASSE (Montcalm): Je ne crois pas que le rôle de l'Opposition,
M. le Président...
M. HARVEY (Chauveau): Enfin, M. le Président, il n'a pas
demandé la parole. Donc je la garde. Passons à l'article 6.
Merci, M. le Président.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ah bien! attendez un peu!
M. HARVEY (Chauveau): Ah! si M. Tremblay veut parler, M. le
Président...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Monsieur va très vite, il est
très efficace...
M. HARVEY (Chauveau): Si, si.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, nous en étions donc à:
Matériel, articles de bureau, impressions et abonnements. J'ai
posé une question au sujet des abonnements. Alors, les impressions, M.
le Ministre vous avez dit...
M. HARVEY (Chauveau): Alors, c'est adopté si je comprends
bien.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non, pardon.
M. HARVEY (Chauveau): Alors cela en fait un déjà.
M. LE PRESIDENT: Non, le député a dit, si j'ai bien
compris, qu'il n'avait plus de questions au chapitre des abonnements.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est ça! Alors, les impressions, il
s'agit de formules...
M. GARNEAU: Oui, il y a de la papeterie qui sert à la commission,
le papier à lettres et tout ça. L'an passé on avait
dépensé à l'article: Impressions et autres papeteries,
$20,000. Cette année on y a ajouté $10,000 pour l'impression,
comme je l'ai mentionné tout à l'heure, de la classification
revisée des corps de fonctionnaires, ouvriers, agents de la paix, de
même que les frais de la codification administrative de la Loi de la
Fonction publique et du ministère de la Fonction publique qui seront
incorporés à ces documents.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Qui sont les imprimeurs de ces formules?
Est-ce qu'on procède par appel d'offres ou si c'est le
ministère?
M. GARNEAU: M. le Président, on m'informe que c'est M. Lefebvre,
l'éditeur officiel qui s'occupe de ça.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'éditeur officiel s'occupe de cela.
D'accord. Alors, il y en a pour $30,000. Et il y a $8,000, avez-vous dit, pour
les articles de bureau?
M. GARNEAU: Articles de bureau. Ce qui sert au travail des membres, des
employés de la commission; les crayons, les gommes à effacer, les
buvards...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): D'accord! Vous voyez, tout a son importance.
On ne vous pose pas de questions pour vous embarrasser, M. le ministre, mais
simplement pour voir...
M. LACROIX: Pour activer les choses.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... enfin quel est l'usage qu'on fait des
deniers publics. Alors, ces dépenses sont normales, et nous n'avons pas
d'objection à les accepter. Et les $14,000 du début, qu'est-ce
qu'ils recouvrent?
M. GARNEAU: Equipement de bureau.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dactylographes?
M. LACROIX: II y a trois ou quatre ministres qui ont brisé des
machines à écrire avant de partir. Ils étaient
fâchés. Il a fallu les faire réparer.
M. GARNEAU: C'est le système "Multilith offset" pour faire de la
photocopie, de la polycopie et de l'assemblage.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. GARNEAU: Trois copieuses automatiques également.
M. LACROIX: Pour vous transmettre les informations confidentielles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, est-ce que vous
pourriez faire taire...
M. LACROIX: Vous demandez des renseignements complets. Nous vous les
donnons. Quand on ne vous donne pas les renseignements vous n'êtes pas
satisfaits. Quand on vous en donne, vous êtes fâchés. C'est
effrayant!
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que c'est possible, M. le
Président, de faire fermer ce cloaque. Et je réfère le
député au dictionnaire, n'est-ce pas.
Alors, M. le Président, l'article 5, je suis disposé
à l'adopter, si telle est la volonté de la commission.
Traitement électronique des
données
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres membres de la commission qui
ont des observations à faire à l'article 5? Alors, article 5,
adopté. Messieurs, cette rapidité m'effraie. L'article 6:
Traitement électronique des données, pour une somme de
$5,000.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, M. le Président, j'ai une
question à poser. Est-ce que ce traitement électronique des
données est fait par la Commission de la Fonction publique ou par une
agence?
M. GARNEAU: On m'informe que c'est par le centre de traitement
électronique des données.,
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Par le centre de traitement
électronique des données. Maintenant, est-ce que l'imputation est
faite au ministère des Finances ou enfin au centre de traitement
électronique des données?
M. GARNEAU: Ce sera versé au centre de traitement
électronique des données.
C'est le montant qui est imputé par le ministère des
Finances dans son service du centre de traitement électronique des
données, au poste budgétaire 2, article 6, à la Commission
de la Fonction publique.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je comprends, M. le Président, cela va.
Alors, quant à moi, l'article 6, ça va.
M. LE PRESIDENT: Y a-t-il, messieurs, d'autres questions au sujet de
l'article 6?
M. LACROIX: Adopté.
Automobiles
M. LE PRESIDENT: Adopté. L'article 7
:
automobiles, entretien et opération, pour une somme de
$1,600.
M. GARNEAU: La Commission de la Fonction publique a une voiture de
messagerie à l'usage général du personnel de la
commission, et, à l'occasion, pour le personnel du ministère de
la Fonction publique. Elle est conduite par un commis de bureau pour faire les
messages, transport de documents, etc.
M. LE PRESIDENT: II y a une question de M. Burns.
M. BURNS: Je voudrais savoir s'il y a une seule automobile, parce qu'il
y a "automobiles" au pluriel, je pensais qu'il y en avait plusieurs?
M. LE PRESIDENT: II y en a une seule ou alors deux.
M. BURNS: On parle seulement d'entretien à ce
moment-là.
M. GARNEAU: II y en a une seule, et c'est une Chevrolet Bel-Air
1965.
M. BURNS: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Qui avait bel air.
Y a-t-il, messieurs, d'autres questions à l'article 7. Je dis en
taquinant au député de Montcalm qu'en son absence les articles
ont été adoptés très rapidement.
M. MASSE (Montcalm): Voulez-vous prétendre, M. le
Président, que je suis le seul qui puisse poser des questions au
ministre de la Fonction publique?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Pardon, pardon, pardon!
UNE VOIX: La chicane est prise entre les aspirants à la
chefferie...
M. LE PRESIDENT: Le président ne voulait pas engendrer un
débat entre frères, c'était une taquinerie.
M. HARVEY (Chauveau): Si vous ne le faites pas, je l'affirme.
M. MASSE (Montcalm): Je remercie le député tout en lui
reprochant que ce ne soit pas là la vérité, car tous les
membres de la commission connaissent fort bien la Fonction publique et peuvent
tous poser leurs questions fort intelligemment.
M. LE PRESIDENT: Le député de Dorchester.
UNE VOIX: Merci, M. le député de Montcalm.
M. GUAY: Alors pour "automobiles" c'est l'entretien d'une
automobile?
M. LE PRESIDENT: Une automobile.
M. GUAY: Cela ne comprend pas l'achat d'automobiles?
M. LE PRESIDENT: Non. M. GUAY: Merci.
M. LE PRESIDENT: Alors, est-ce que l'article 7 est adopté,
messieurs?
UNE VOIX: Adopté.
Autres dépenses
M. LE PRESIDENT: L'article 8: Autres dépenses pour une somme de
$5,000.
M. GARNEAU: Ce montant couvre, entre autres, les frais de cours de
perfectionnement que l'on fait suivre au personnel de la commission, des cours
sur la technique de l'entrevue.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais pourquoi cela apparaît-il à
l'article "autres dépenses"? Pourquoi n'y a-t-il pas un article
spécifique puisqu'il apparaît dans d'autre. .
M. MASSE (Montcalm): Veut-on camoufler par là l'obligation qu'a
la commission de procéder à ces perfectionnements? Cela n'est pas
à cacher. Au contraire, c'est à l'honneur des membres de la
commission que de chercher, par le perfectionnement, à améliorer
la qualité...
M. GARNEAU: Ce sont des gens humbles.
M. LACROIX: Si le député de Montcalm avait à
défendre des crédits, est-ce que le cas ne serait pas le
même?
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. LACROIX: Est-ce que ça n'a pas été
préparé par lui?
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, ces crédits n'ont
pas été préparés par moi, je m'en excuse...
M. LACROIX: Ah! vous ne vous occupiez pas de la Fonction publique.
M. MASSE (Montcalm): Le député a la mémoire courte,
Je ministre de la Fonction publique était Me Jean Cournoyer. Je n'ai pas
eu à procéder à la préparation de ces
crédits, pas plus qu'au ministère des Transports...
M. LACROIX: C'est vrai que vous n'en connaissiez pas beaucoup en dehors
de vos.
M. MASSE (Montcalm): J'ai préparé les crédits de
l'Office du plan et ceux des Affaires intergouvernementales. Pour
rafraîchir la mémoire du député.
M. LACROIX: Cela me prouve que vous ne connaissiez pas grand-chose en
dehors de vos petites responsabilités.
M. MASSE (Montcalm): Cela m'explique pourquoi le premier ministre ne
vous a pas offert de portefeuille, et vous en ignorez les contenus.
M. LACROIX: Le premier ministre a choisi d'excellents ministres et j'en
suis fort satisfait.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je veux poser une question...
M. MASSE (Montcalm): Peut-être pas en dehors de la Chambre, par
exemple?
M. LACROIX: Vous n'avez jamais rien entendu à ce sujet.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, à l'ordre! J'aurais été
surpris que nous adoptions ce dernier poste..
M. LACROIX: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Non...
M. LE PRESIDENT: On a posé une question au ministre.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président...
M. GARNEAU: Pour revenir à la suggestion du député
de Chicoutimi. Maintenant en ce qui regarde la préparation du budget
ce n'est pas un reproche que je fais, c'est tout simplement une
constatation c'est le ministère des Finances qui fait imprimer
les postes budgétaires, et, étant donné que la somme n'est
pas très élevée, il l'a incluse dans d'autres
dépenses. Je retiens l'idée du député de
Chicoutimi, à l'effet que, dans l'avenir, ce pourrait être inscrit
séparément dans un article du poste budgétaire 2, pour
bien indiquer le montant qui est dépensé à cet
article-là, qui est certainement important.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Quel est-il exactement? J'ai perdu cela dans
le bruit?
M. LACROIX: Vous allez vous attirer des ennuis.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. GARNEAU: On m'informe qu'il y a $3,000 de prévus pour ces
cours et que les $2,000 forment un coussin qui est conservé au budget en
cas d'imprévus.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Combien de fonctionnaires à la
Commission de la Fonction publique vont jouir de ces cours?
M. GARNEAU: Une trentaine, à peu près.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Des cours de recyclage, de sessions
intensives.
M. GARNEAU: C'est un docteur en psychologie qui donne les cours.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Très bien, M. le Président.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministre de la Fonction publique,
indépendamment de ce qu'il nous disait tout à l'heure des
inscriptions au budget, ne croit pas qu'il serait intéressant pour le
ministère de la Fonction publique de placer tous les montants
prévus pour le perfectionnement des fonctionnaires en
général à l'article "perfectionnement" dans son propre
budget au ministère, de sorte qu'il pourrait plus facilement
contrôler les programmes de perfectionnement de l'ensemble des
ministères, quitte à faire des imputations au ministère
concerné?
M. GARNEAU: J'hésiterais à agir de la sorte en ce qui
regarde la Commission de la Fonction publique, pour ne pas me faire accuser
d'intervenir dans l'autonomie de la commission.
M. MASSE (Montcalm): Je pense que l'intervention, si elle n'a pas lieu
au sujet des nominations, cela est bien, mais au sujet du perfectionnement des
fonctionnaires...
M. GARNEAU: II s'agit de cours...
M. MASSE (Montcalm): Leur inviolabilité est au niveau de leur
jugement et non de leur perfectionnement.
M. LACROIX: II faut avoir vécu quatre ans devant ces
gars-là pour constater comment ils peuvent être drôles.
M. MASSE (Montcalm): Nous avons subi...
M. LE PRESIDENT: Il y a d'autres questions, messieurs?
M. LACROIX: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Maintenant, M. le Président, avant que
nous adoptions dans sa totalité le poste budgétaire 2...
M. LE PRESIDENT: L'article 8 a été adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Oui.
M. LE PRESIDENT: Y a-t-il des observations ou des remarques concernant
le poste 2 dans sa totalité?
Modes de concours
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je voudrais poser quelques questions au
ministre et "via" le ministre, au président de la Commission de la
Fonction publique concernant les modes de concours. Lorsqu'un poste est ouvert
par l'Etat, le poste est annoncé et on procède, comme l'a
indiqué le président, à l'annonce du poste, à des
concours, à des examens. Lorsqu'un candidat s'est qualifié pour
quelque poste que ce soit, tel que décrit dans les annonces, il
reçoit une lettre, ordinairement d'une forme assez
stéréotypée, disant: Nous avons le plaisir de vous
informer que vous vous êtes classé pour tel poste. Or, l'on sait
que la Commission de la Fonction publique tient chaque année un
très grand nombre de concours de cette nature et que, par
conséquent, il y a à la fin de l'année, après une
période X de temps, un nombre assez important de gens qui ont
reçu de tels avis, leur indiquant qu'ils s'étaient
classés, qu'ils avaient été déclarés
éligibles à remplir le poste.
Nous savons, par ailleurs, que ces personnes en disponibilité ne
sont pas toujours appelées par le gouvernement. A partir de quel moment
l'avis qui leur a été envoyé, si tel est le cas, est-il
périmé?
M. GARNEAU: Une année.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, ordinairement, la lettre qui a
été envoyée leur indiquant qu'ils étaient
éligibles vaut pour une période d'un an. Donc, si pendant cette
période de temps, ils n'ont pas été appelés, s'ils
désiraient postuler à nouveau un emploi, ils devraient se
soumettre aux mêmes examens, se requalifier de la même façon
pour une fonction pour laquelle on les avait déjà reconnus
éligibles?
M. GARNEAU: Oui.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre de la Fonction publique ne
croit-il pas que c'est là une procédure un peu
particulière et qui est de nature à porter atteinte aux droits
des citoyens? On peut fort bien user de ces délais pour rendre
inéligibles des gens que l'on aurait décider de ne pas
engager.
M. GARNEAU: II y a deux aspects à la question. Le
président m'informe que, lorsqu'il s'agit de fonctions très
techniques où peu de candidats se présentent au concours, la
commission est plus flexible dans le maintien des dossiers. Par contre, pour
des postes d'agents de bureau ou de secrétaires, où il y a des
milliers de demandes, on pourrait conserver les dossiers un an sur une
période de temps qui pourrait être plus ou moins longue permettant
ainsi à la Fonction publique de conserver des dizaines de milliers de
dossiers. On pourrait peut-être songer à allonger cette
période à un an et demi ou deux ans ou la raccourcir à six
mois. C'est une question d'opinion.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Ce pourquoi j'insiste là-dessus c'est
qu'à certains moments et j'en ai plusieurs exemples au cours des
quatre dernières années des citoyens de ma région
et d'autres régions s'étant qualifiés pour remplir des
postes, n'ont pas été appelés dans les délais
prévus. Or, d'autres concours ont été par la suite ouverts
pour les mêmes postes, d'autres personnes se sont qualifiées, ont
été appelées par le gouvernement parce que, disait-on, il
y avait urgence à pourvoir. C'est la raison pour laquelle j'interroge le
ministre sur cette procédure qui me paraît, dans une certaine
mesure, préjudiciable aux intérêts des gens qui
espéraient, s'étant qualifiés, être appelés
par le gouvernement.
J'ai en mémoire le cas très précis d'un citoyen qui
s'était qualifié je dis citoyen au masculin mais je veux
parler d'une femme pour un poste de sténodactylo. On lui a fait
entendre, mois après mois, qu'elle serait éventuellement
appelée. Or, elle n'a pas été appelée et, selon la
procédure suivie de la Commission de la Fonction publique, la lettre qui
lui avait été envoyée est devenue périmée.
Or, quelques semaines après, cette personne a appris qu'un autre
concours avait été tenu et qu'une autre personne avait
été engagée.
Je n'impute pas ici de motifs à la Fonction publique, mais cette
personne est venue me voir et elle m'a interrogé afin de savoir s'il y
avait eu discrimination dans son cas. Je lui ai dit ce que j'en savais rien et
évidemment, elle était satisfaite de ces explications. Mais c'est
précisément pour éviter ce genre d'incident que j'aimerais
savoir du ministre s'il a l'intention de s'entretenir avec les membres de la
Commission de la Fonction publique au sujet d'une procédure nouvelle
à suivre dans le cas de ces longues listes d'attente.
M. GARNEAU: Au moment où le député de Chicoutimi
poursuivait ses propos, le président de la commission m'informait que,
dans certains corps de fonctionnaires tels que
celui des sténodactylos, une autre raison qui motivait le retrait
du dossier pour les concours qui datent déjà d'une année,
c'était justement pour revérifier la compétence des
personnes. De sorte que si la personne qui a subi un examen en
sténographie à une année où il n'y aurait pas eu
pratique de sténographie de la part du candidat, elle pourrait fort bien
ne plus être qualifiée au bout d'une année.
Deuxièmement, il y a aussi le fait que la commission n'appelle pas au
travail. Ce sont les ministères qui en font la demande. Les informations
étant transmises, si les ministères n'ont pas fait appel à
la personne qui s'était qualifiée parce qu'il y a des listes
d'admissibilité qui sont émises à la suite des concours et
si, dans les ministères, les chefs de personnel ont porté leur
choix parmi d'autres personnes qui s'étaient qualifiées,
évidemment, cela peut expliquer pourquoi dix, vingt, trente personnes
sur cent qui se sont qualifiées ne soit pas appelées.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... Toujours au sujet de la qualification et
de l'appel des personnes qui se sont qualifiées, lorsqu'un
ministère a besoin d'un fonctionnaire, le ministère en question
fait appel à la Commission de la Fonction publique et lui demande:
Est-ce que vous avez des candidats qui se sont qualifiés? C'est ce qui
se passe ordinairement. Alors, la Commission de la Fonction publique
présente une liste des personnes qui se sont qualifiées. Quels
sont alors les critères particulièrement dans les cas de
sténodactylos, et même dans les échelons supérieurs
qui guident le gouvernement lorsqu'il s'agit de choisir telle personne
plutôt que telle autre? Est-ce que l'on va en haut de la liste d'abord ou
s'il est laissé à la discrétion du ministère ou du
ministre de choisir une personne dans la liste qui a été fournie
par la Commission de la Fonction publique?
M. GARNEAU: Lorsque les ministères font une réquisition
pour du personnel, la commission transmet au ministère les listes et les
ministères choisissent, parmi les personnes qui se sont
qualifiées, celles qu'ils jugent les plus aptes à remplir les
fonction précises qu'ils doivent combler.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les plus aptes, qu'est-ce que cela veut dire?
Prenons une sténodactylo?
M. GARNEAU: C'est laissé au jugement du chef du personnel du
ministère, qui suggère au sous-ministre ou au ministre le nom
d'une personne, et une liste d'éligibilité est demandée au
nom de cette personne qui s'était qualifiée antérieurement
au concours.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Mais il y a quand même des notes
inscrites à la suite des examens de la Commission de la Fonction
publique. Il y a certains degrés. Certaines personnes se sont
qualifiées avec une note de 80 p.c, ou de 70 p.c, ou de 60 p.c, selon le
cas. Est-ce que l'on tient compte justement dans l'appréciation de cette
compétence, de ces notes qui ont été inscrites par le jury
de la Commission de la Fonction publique?
M. GARNEAU: C'est le ministère qui décide. Le
ministère n'est pas obligé de prendre celle qui a 80 p.c. Il peut
choisir celle qui a 79 p.c.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le ministère a les notes
inscrites?
M. GARNEAU: II a le rang et non pas les notes.
M. MASSE (Montcalm): Ne serait-il pas bon de lui donner les notes pour
qu'il puisse s'en servir s'il le désire?
M. GARNEAU: S'ils ont le rang.
M. MASSE (Montcalm): On ne leur transmet pas les notes.
M. GARNEAU: Non, mais on leur transmet le rang de qualification.
M. MASSE (Montcalm): Le rang est une chose et la note en est une autre.
On peut fort bien être premier avec 78 p.c. et être
vingt-cinquième dans un autre concours et avoir 80 p.c. Comme ce sont
là des concours permanents, je crois que la note serait une indication
plus précise que le rang, parce que le rang dépend du concours.
Comme les concours sont permanents..
M. GARNEAU: Les listes sont transmises suivant le rang de qualification
et, lorsque les notes sont demandées, !a Commission de la Fonction
publique les transmet.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que la commission a objection à
transmettre désormais les notes? Pour celle qui s'est inscrite
première, et pour les autres?
M. GARNEAU: C'est une opinion.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le président serait d'accord pour
inscrire les notes?
M. GARNEAU: Le président n'a aucune objection à ce que les
notes soient transmises.
M. MASSE (Montcalm): De sorte que l'an prochain, à ma question,
à savoir si cela s'est fait...
M. GARNEAU: Ce serait peut-être préféra-
ble, au lieu de 79 p.c. ou 80 p.c, de mettre A, B,C.
M. MASSE (Montcalm): Ce n'est pas plus compliqué de placer 80
p.c...
M. GARNEAU: Maintenant, dans les universités, dans les milieux
d'enseignement, on choisit plutôt des gradations plus larges: A,B,C.
M. MASSE (Montcalm): Vous n'avez pas d'objection à mettre la note
ou la lettre qui indique la note?
M. GARNEAU: Le président de la Commission de la Fonction publique
semble ouvert à des discussions et à une revision de ses
positions sur ce plan-là. On verra l'an prochain quel jugement il aura
à porter.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): J'aurais encore trois petites questions
à poser.
Nombre de fonctionnaires
M. LE PRESIDENT: Le député de Bourget.
M. LAURIN: J'aurais deux questions à poser au ministre. Une
à laquelle il a peut-être déjà répondu
je m'excuse de ne pas avoir été ici tout le temps . C'est
au sujet du nombre total des employés et du ministère de la
Fonction publique et de la Commission de la Fonction publique.
Deuxième question. Je remarque que la majeure partie des coupures
touche les honoraires, aussi bien au ministère de la Fonction publique
qu'à la Commission de la Fonction publique, c'est-à-dire touchant
des personnes. On sait bien que, lorsqu'il y a des coupures aussi draconiennes,
aussi radicales que celles-là, il doit y avoir des services qui en
souffrent. Je me demande quelle est l'opinion du ministre en ce qui concerne
les répercussions sur le fonctionnement, sur la valeur des services
offerts par le ministère, sur les rôles que doivent jouer le
ministère et la Commission de la Fonction publique. Dans quel secteur
craignez-vous que les effets soient le plus onéreux pour le
ministère ainsi que pour la Fonction publique? Est-ce que la province ne
risque pas d'en souffrir d'une façon qui, peut-être, pourrait
compenser pour les économies que nous faisons?
M. LE PRESIDENT: Avant de laisser répondre le ministre, je
voudrais faire remarquer au député de Bourget et aux membres de
la commission que je comprends qu il était absent ces
sujets ayant fait l'objet de longues discussions...
M. LAURIN: Je retire ces questions.
M. LE PRESIDENT: ... j'invite le ministre à être le plus
bref possible et j'invite la commission, si possible, à ne pas
recommencer un débat. Je suis sûr que j'aurai la collaboration de
tout le monde.
M. GARNEAU: Pour ce qui est du nombre de personnes, j'invite le
député de Bour-geà regarder à la page 88, à
l'article 1: Traitements et indemnités, pour avoir, entre
parenthèses, le nombre de postes qui sont ouverts. Vous remarquerez,
très rapidement, au poste budgétaire 1, article 1,
l'accroissement de 86 à 187, il est dû au fait que le
ministère de la Fonction publique est un nouveau ministère et
qu'il est en voie d'organisation, et dans le poste budgétaire 2, article
1, il y a 146 postes possibles. Il y en a 126 qui sont actuellement
comblés.
Pour l'autre question, en ce qui regarde les honoraires, à
l'article 3 du poste budgétaire 2, il y a eu une coupure de ce
côté et la coupure a été faite sur un nouveau
programme d'examen médical pour une certaine catégorie
d'employés. C'était une expérience pilote qui avait
été prévue, celle de faire subir des examens
médicaux à 3,000 personnes, et nous avons réduit ce nombre
à 1,000 personnes. L'expérience pilote portera sur 1,000
personnes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je vous avais dit que
j'avais encore trois questions à poser.
M. LE PRESIDENT: II vous reste trois questions et je donnerai ensuite la
parole à M. Marchand, de Laurier.
Examens oraux et écrits
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, est-ce que le ministre
pourrait nous dire si, dans tous les cas où la Fonction publique fait
passer des concours, il s'agit, à la fois d'un examen écrit
d'abord, et d'un examen oral ensuite ou inversement? Est-ce qu'il y a les deux
types d'examens?
M. GARNEAU: Pour les emplois de bureau, le président m'informe
que la tradition veut que ce soient des examens écrits et ensuite une
entrevue; pour les cadres professionnels, ce sont des entrevues devant un jury
formé de la façon que l'on a indiquée à des
séances antérieures.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Dans l'examen écrit, si je comprends
bien, c'est l'expérience que j'en ai, il s'agit d'examens portant sur la
qualification spécifique du fonctionnaire qui postule tel poste, sur la
qualification générale. Dans le cas d'examen oral, quel est
exactement le contenu des questions qui sont
posées en entrevue, soit pour un poste supérieur ou un
poste de moindre échelon?
M. GARNEAU: Le président m'informe que, lorsqu'il y a examen
écrit et examen oral, on a pu vérifier les connaissances lors de
l'examen écrit, et l'examen oral est surtout une analyse de la
personnalité du candidat, de sa façon de s'exprimer. On
l'interroge également sur ses connaissances générales.
Mais, lorsqu'il s'agit d'un examen devant un jury, l'examen oral porte
également sur l'analyse de la compétence d'une façon
beaucoup plus systématique.
M.TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, j'aurais une
observation à faire ici, à titre de suggestion. Il a
été porté à ma connaissance qu'une personne qui
avait dû passer un examen pour un poste d'une importance, disons, moyenne
sans porter de jugement de valeur sur le postev tous les
postes sont importants lors de l'examen oral on avait posé au
candidat des questions qui pouvaient être interprétées
comme des questions de culture générale, mais il y avait des
résonances politiques telles que la personne avait refusé de
répondre.
Entre autres, on lui avait demandé ceci: Que pensez-vous de la
réaction qu'ont pu avoir les pays du Commonwealth à la suite de
la visite de M. Trudeau, de la participation de M. Trudeau à la
conférence des pays du Commonwealth? La deuxième question
était la suivante: Qu'est-ce que vous pensez du ministre de la Justice,
M. Rémi Paul? Et la troisième question vous voyez que j'ai
bonne mémoire était la suivante, c'était pendant le
congrès libéral, on demandait au candidat: Croyez-vous que M.
Wagner soit plus apte à occuper le poste de leader libéral que M.
Bourassa ou un autre? Je ne sais pas, enfin, laissons faire les noms. Et il y
avait, à part ça quelques autres questions.
Est-ce qu'on peut avoir l'assurance du ministre que ce genre de
questions ne seront plus posées à des candidats?
M. GARNEAU: Le président m'informe qu'il ne peut pas
contrôler toutes les questions que les membres du jury posent. D lui
semble que ce soit là un cas isolé, et ce n'est certainement pas
en accord avec les directives du président de la commission que ces
questions auraient été posées.
M. MASSE (Montcalm): La commission peut quand même donner une
directive générale aux examinateurs sur l'orientation des
questions.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Des directives...
M. GARNEAU: Des cas semblables auraient été portés
à la connaissance de la commission qui aurait donné des
directives pour que ça ne se répète pas.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que ce sont là des directives
écrites?
M. GARNEAU: II y a des directives écrites qui sont transmises aux
membres du jury sur la façon de conduire l'entrevue et également
des directives orales.
M. MASSE (Montcalm): Est-ce que le président aurait objection
à nous faire parvenir copie de ces directives?
M. GARNEAU: Non.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Alors, M. le Président, une
dernière question, comme je l'avais dit. Je parlais tout à
l'heure de ces listes de candidats qui, ayant subi avec succès l'examen
de la Commission de la Fonction publique restent en disponibilité et
attendent qu'on les appelle à remplir des postes, des fonctions. Or, il
est arrivé, à ma connaissance, qu'on a requis les services de
certaines personnes qui s'étaient classées, mais en leur offrant
des postes en des endroits très éloignés du lieu de leur
résidence ordinaire. Il s'agissait de personnes qui, ayant des charges
de famille, etc., ne pouvaient, à ce moment-là, répondre
à la satisfaction du ministère qui requérait le futur
fonctionnaire.
Alors, est-ce qu'il y a une politique générale à la
Commission de la Fonction publique qui consiste, autant que possible, à
offrir des postes qui soient accessibles à des gens sans que cela
entraîne pour eux des déplacements considérables, un
dérangement total de leur vie de famille?
M. GARNEAU: M. le Président, comme je l'indiquais tout à
l'heure, après avoir demandé l'avis du président, ces
listes d'admissibilité sont des listes interministérielles,
c'est-à-dire que ce sont les mêmes listes qui circulent dans tous
les ministères, qui sont transmises aux chefs de personnel des
ministères, et ce sont les ministères qui appellent les personnes
qui se sont qualifiées à s'intégrer à la Fonction
publique comme fonctionnaires. Alors, c'est là une décision du
ministère qui ne relève pas de la commission. Alors,
évidemment, si dans le ministère des Richesses naturelles, par
exemple, on a besoin d'un agent de bureau à Fort-Chimo,
évidemment, on va choisir un candidat parmi les personnes qui se sont
qualifiées. S'il y en a de la région de Fort-Chimo, tant mieux;
s'il n'y en n'a pas, on va devoir demander à une personne de se
déplacer.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je vous pose simplement cette question, non
pas pour porter un jugement défavorable sur le travail de la Commission
de la Fonction publique, mais sim-
plement parce que des citoyens ne sont pas toujours informés des
procédures qu'on doit suivre et nous posent des questions, nous
interrogent en disant: Bien, est-ce qu'on ne m'a pas offert
délibérément tel poste à tel endroit sachant bien
que je ne peux pas l'accepter et que je me trouve ainsi privé de
l'avantage que j'aurais eu d'entrer dans les cadres de la fonction
publique.
C'est tout simplement pour répondre à ces gens que je pose
cette question et que j'ai obtenu de la Commission de la Fonction publique,
"via" le ministre, les renseignements qu'il vient de me donner, à savoir
qu'on fait autant que possible appel à des gens qui se trouvent sur les
lieux, quitte évidemment, si on n'en trouve pas, à demander
à d'autres personnes qui pourraient être disponibles.
M. le Président, en ce qui me concerne c'étaient là
les questions que je voulais poser.
M. LE PRESIDENT: Le député de Laurier.
M. MARCHAND: Je reviens à la question qui a été
posée par le député de Bourget tout à l'heure,
lorsqu'il a demandé le nombre de personnes qu'il y avait actuellement
dans la fonction publique. Je voudrais faire remarquer au député
de Bagot, lorsqu'il a une question à poser de la poser lui-même au
lieu de la faire poser par le député de Bourget. Autrement, on va
penser qu'il se cherche une chefferie.
M. MASSE (Montcalm): M. le Président, je pense que ce sont
là des questions pour le moins déplacées.
M. MARCHAND: C'est une constatation.
M. LAURIN: Non, ce n'est pas une constatation.
M. MARCHAND: C'est de la clairvoyance.
M. LE PRESIDENT: Je note qu'elle a été posée par le
député de Bourget et je suis persuadé, pour avoir entendu
souvent le député de Bagot, que s'il avait posé
lui-même cette question, il l'aurait fait en termes très
explicites.
M. CARDINAL: M. le Président, je vous remercie, vous êtes
une personne objective à ce comité. Je vous en
félicite.
M. LE PRESIDENT: Je vous remercie. Messieurs...
M. MASSE (Montcalm): Vous permettez, M. le Président, avant de
prononcer le juge- ment d'adopté ou non l'ensemble de ce budget, de vous
remercier pour l'habileté et l'intelligence avec lesquelles vous avez
dirigé ces débats et cette commission. J'aimerais
également souhaiter bonne chance au ministre et particulièrement
à ses fonctionnaires pour l'année qu'ils auront à vivre
avec ce budget.
M. GARNEAU: Je m'aperçois que les fleurs arrivent après le
pot. Quand même il faut s'en réjouir puisqu'elles sont là.
Je remercie, en ce qui me concerne, les députés qui ont
été assidus qux délibérations de cette commission
et en particulier, les hauts fonctionnaires. Ils ont été
patients, ils se sont déplacés, ils ont assisté à
ces séances et m'ont aidé tout au cours des réunions. Je
les en remercie.
M. TREMBLAY(Chicoutimi): M. le Président, il est entendu que nous
avons réservé le poste 1.
M. LE PRESIDENT: Lorsque j'irai devant la Chambre j'y ferai le rapport
que nous avons reporté pour adoption devant la Chambre, le premier
poste, et que nous avons adopté dans sa totalité, le poste no
2.
Je voudrais vous remercier de votre collaboration et de votre patience.
H y a place à la perfection en ce qui concerne celui qui vous parle.
C'était la première fois que je présidais une telle
commission. Je me suis aperçu qu'il y avait plus de choses que
j'ignorais que de choses que je savais. Je vous remercie de votre collaboration
et je souhaite bonne chance à tous.
M. TREMBLAY (Chicoutimi: Avant que vous ne leviez la séance, nous
avons demandé le dépôt de certains documents, est-ce que le
ministre peut nous assurer que ces documents nous parviendront d'ici quelques
jours?
M. GARNEAU: Pour bien résumer, il y avait la liste des
surnuméraires, la banque, pas la Banque du Canada, mais la banque...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Sans dividendes.
M. GARNEAU: Sans dividendes.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les surnuméraires, plus la liste des
personnes qui n'ont pas encore été intégrées
à la suite de changements de structure.
(Fin de la séance: 16 h 30)