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Commission permanente de la Fonction publique
Sujet: Conflit relatif à la classification des
enseignants
Séance du mardi 23 mars 1971
(Seize heures vingt-huit minutes)
M. BOSSE (président de la commission permanente de la Fonction
publique): A l'ordre, messieurs! Je déclare la séance ouverte.
Malgré le désir des membres de la commission, nous nous
retrouvons malheureusement réunis de nouveau pour continuer les
auditions. Préalablement, j'inviterais le ministre de la Fonction
publique à nous faire sa déclaration.
Situation ambiguë
M. L'ALLIER: M. le Président, suite aux deux séances de la
commission parlementaire la semaine dernière, les parties sont
retournées à la table de négociations et il semble que les
échanges et les discussions qu'elles ont eues alors ne leur ont pas
permis de travailler comme l'aurait souhaité la commission parlementaire
et ne leur ont pas permis de procéder comme c'était nous
a-t-il semblé, le désir des parties au règlement de
cette question, de ce litige qu'oppose actuellement la partie patronale et la
partie syndicale dans le monde de l'enseignement.
Nous étions partis de la dernière séance de la
commission parlementaire sur une proposition du ministre de l'Education,
proposition qui est reproduite dans le journal des Débats, proposition
qui a été acceptée par la partie patronale et qui a
été soumise à la table de négociations mais qui,
semble-t-il, est ambiguë et inacceptable pour la partie syndicale.
Il ne s'agit pas de recommencer, ici, ou de continuer, ou de faire
quelque négociation que ce soit. Je le répète, ce n'est ni
le but, ni l'objectif de cette commission parlementaire, ni même son
mandat tel que confié par l'Assemblée nationale que de
procéder à de la négociation ou à du
classement.
Il semble que la situation ne soit pas claire. La commission
parlementaire se réunit pour éclaircir cette situation et voir de
quelle façon il est possible de procéder dans cette affaire le
plus rapidement possible.
Nous sommes à quelques semaines du début des
négociations de la prochaine convention collective pour les enseignants.
Nous sommes à quelques semaines et dans certains secteurs c'est
déjà commencé de la négociation avec les
employés des secteurs public et parapublic.
Cette vaste négociation de l'Etat avec ses employés qui
doit nous préoccuper au plus haut point, et je crois que, comme
gouvernement, nous devons concentrer tous nos efforts sur cette prochaine
négociation.
Il ne faudrait pas que le problème qui nous occupe maintenant
nous fasse dévier de cet objectif positif de la négociation qui
vient. C'est pourquoi je demanderais, au départ, à toutes les
parties, de bien vouloir considérer le litige actuel dans ce contexte,
considérer que les négociations vont commencer prochainement,
considérer même que la partie patronale a déjà
proposé à la partie syndicale de commencer immédiatement
ces négociations, pour la prochaine convention collective. Il ne
faudrait donc pas dévier de cet objectif qui doit être atteint par
toutes les parties, dans les meilleures conditions possibles; il ne faudrait
pas polluer inutilement l'atmosphère de ces négociations, mais
plutôt nous attacher dès maintenant à éclaircir les
ambiguités qui peuvent exister maintenant, pour que, dans ce dossier,
les parties puissent rapidement procéder au règlement du
problème.
C'est la déclaration que je voulais faire à ce stade-ci,
M. le Président. Je présume que d'autres membres de la commission
auront quelque chose à dire, sinon, je souhaiterais que nous puissions
entendre les parties tout de suite après.
M. LE PRESIDENT: Le député de Missis-quoi.
M.BERTRAND: M. le Président, je pense que nous en sommes au
même point. Le problème qui est devant nous est le
règlement no 5. D'abord je dois dire que j'ai lu les documents qui ont
été échangés entre les parties, d'une part une
lettre du 16 mars adressée à M. Jean-Paul Bernard par M. Denis
Sirois, porte-parole de la partie patronale, et une lettre également du
même jour de M. Jean-Paul Bernard, porte-parole de la partie syndicale
à M. Denis Sirois, porte-parole de la partie patronale.
Je pense que nous en sommes au même point; le règlement no
5 est-il une norme absolue ou relative?
Par relative j'entends ceci: Est-il un des éléments que
l'on peut utiliser pour établir ce que l'on appelle les
catégories telles qu'on les retrouve dans la convention collective
actuelle? C'est là tout le problème. A ce moment-ci, je pense que
la partie patronale, de même que la partie syndicale pourraient
peut-être préciser ce problème. Bien entendu, à la
suite des remarques qui viennent d'être faites par le ministre de la
Fonction publique précisant que nous sommes à la veille d'une
nouvelle négociation, je pourrais demander, par exemple, si, au point de
vue pratique, on a le temps, d'ici la fin de la présente convention
collective, d'effectuer le classement des enseignants. C'est une question
pratique. Est-ce qu'on a le temps, que l'on utilise le règlement
numéro 5 comme norme absolue ou qu'on l'utilise comme norme relative?
Est-ce qu'on a le temps de le faire d'ici la fin de la convention? Si on n'a
pas le temps de
le faire, c'est donc dire que ce problème va encore dominer toute
la marche de la négociation qui doit être entamée de
nouveau en juin 1971. Ce qui veut donc dire que c'est un problème qui va
durer.
On pourra peut-être répondre à ces questions qui me
viennent à l'esprit à la suite des remarques qui ont
été faites par le ministre de la Fonction publique.
Une autre question qui me vient à l'esprit à la
suite des commentaires qui ont été faits l'autre jour les
catégories que l'on retrouve dans la convention collective ont
été établies en utilisant le règlement
numéro 5: Est-il possible, en continuant de l'utiliser comme norme
ou absolue, ou relative de régler à peu près
90 p. c. des cas du classement des enseignants?
Supposons qu'il en resterait 10 p. c. qui présenteraient un
problème réel. Est-ce qu'il ne serait pas
préférable quand même de continuer à
négocier, de tâcher de régler le classement de 90 p. c. des
enseignants? Quant aux 10 p. c. qu'il restera à classer, j'en conviens,
ce sera un problème à ce moment-là, tout au long de la
négociation, de tâcher de prévoir un mécanisme pour
régler le cas de ces 10 p. c.
Ce sont là les questions qui me viennent à l'esprit.
J'aimerais que les parties nous donnent des réponses à ce
sujet.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Jacques.
M. CHARRON: M. le Président, je vais tâcher de le faire
très brièvement.
Nous pourrions aisément citer le journal des Débats de
cette commission, soit des séances des 9, 10 et 11 mars, pour essayer de
retrouver parmi les différentes positions ministérielles, puisque
nous en comptions trois à ce moment-là à la table, une
position qui était celle que la commission recommandait aux deux parties
au moment où allaient reprendre les négociations. Nous ne nous
baserons pas sur la lettre des déclarations, mais il restait un esprit
assez clair, le soir du 11 mars, lorsque les travaux de cette commission ont
été ajournés, c'était que le gouvernement venait
d'affirmer, par la bouche du ministre de l'Education, que le règlement
numéro 5 serait utilisé de la même façon qu'il
l'avait été dans la détermination des catégories
qui figurent à 6.01 la présente convention collective. Ceci veut
dire que, d'une façon relâchée, c'était, pour
employer l'expression du député de Missisquoi, non pas une norme
absolue, mais seulement une norme relative.
Le président de la CEQ avait lui-même, au cours de son
énoncé au début des travaux, souligné que
l'application du règlement numéro 5 dans 6.01, au moment de la
négociation de la présente convention collective, avait
été faite de façon relâchée.
Dans les catégories 12, 19 et 20, si ma mémoire est
fidèle, le président de la CEQ avait donné des exemples
où les deux parties s'étaient entendues pour laisser tomber une
rigidité qui n'avait plus de raison d'être, étant
donné qu'on faisait face à un système absolument
incohérent.
Quand le ministre s'engageait à utiliser le règlement
numéro 5 de la même façon qu'il l'avait fait dans 6.01,
c'était donc dire, contrairement à ce qui est dit dans la lettre
de la partie patronale en date du 16 mars, que la catégorisation des
enseignants n'allait pas obligatoirement se faire en application stricte du
règlement no 5.
Cela n'a pas fonctionné. L'entente était bien faible et
soutirée à la suite de plusieurs heures de travaux. Plus que
cela, désormais, une incohérence, que nous sommes à
combattre notamment lorsque nous parlons de classification, semble avoir
gagné la partie gouvernementale. Au lendemain des travaux de cette
commission, la Fédération des commissions scolaires exprimait une
position et il semble que l'entente ne se soit même pas faite à la
table de négociations. Enfin, cela c'est la version syndicale que nous
aurons l'occasion d'entendre tout à l'heure. Il semble que les travaux
de cette commission qui reprennent aujourd'hui, ne devraient pas, à mon
avis, retrouver la même longueur et surtout reprendre les mêmes
débats que nous avions faits jusqu'au 11 mars. Nous devrions partir de
cela. Est-ce que oui ou non, le gouvernement, par la bouche du ministre, avait
accepté que le mode de travail que l'on avait fait dans la
catégorie 6.01 allait être le même pour toutes les autres
classifications d'enseignants? Si oui, pourquoi cela n'a-t-il pas
marché? Sinon, nous risquons de reprendre le débat de trois jours
que nous avions eu précédemment.
D'autre part, je me joins aussi à une demande quelque peu
formulée par la partie syndicale, parce que je la trouve essentielle aux
travaux de cette commission, c'est qu'avant n'importe quelle prise de position
ministérielle nous soyons sûrs d'une cohérence de la partie
gouvernementale.
M. SAINT-PIERRE: Et de la partie syndicale.
M. CHARRON: Et de la partie syndicale. Il est absolument important que
la Fédération des commissions scolaires s'entende avec le
gouvernement et avec la Quebec Association of Protestant School Boards. Je n'ai
pas mis la fédération en tête comme cela, ce peut aussi
bien être le gouvernement avec les deux autres parties. Bref, que les
trois branches de la partie patronale s'expriment par la bouche du ministre de
l'Education ou du ministre de la Fonction publique, ou même par la bouche
d'un représentant de la Fédération des commissions
scolaires, mais qu'il y ait une position homogène de la partie
patronale, sinon on reprend le débat d'il y a quelques jours et
ce...
M. LE PRESIDENT: Le ministre de l'Education.
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, il me paraît important de
faire immédiatement une mise au point au sujet des propos tenus par le
député de Saint-Jacques. Je n'ai pas l'intention, je l'ai fait,
de reprendre tous les mots précis que j'ai pu utiliser pour formuler une
suggestion que je lançais, ne représentant pas la partie
patronale aux deux parties, pour en prendre. Ce qui est très important
de retenir, c'est l'essence de ma suggestion et le député
de Saint-Jacques l'a bien compris à savoir que le
règlement no 5 devrait être utilisé de la même
façon, pas plus, mais pas moins qu'il le fut précédemment
pour tenter de colliger à l'article 6 des diplômes.
La question précise que j'ai, devant l'échec des
négociations, s'adresse aux parties: Est-ce que, oui ou non, l'une ou
l'autre des parties est prête à utiliser le règlement
numéro 5 de la même façon, mais ni plus ni moins qu'elle
l'a fait antérieurement? Est-ce que la partie patronale refuse
d'utiliser le règlement numéro 5 comme ce fut le cas autrefois ou
est-ce que la partie syndicale demande d'avoir vis-à-vis du
règlement numéro 5 une position encore plus flexible, ou une
position différente de celle qu'elle eut lors des discussions à
la négociation provinciale? Cela me semble une nuance très
importante à apporter et c'est peut-être l'essence de la
question.
M. LE PRESIDENT: Avant d'entendre les parties présentes, je crois
que lors de la dernière séance, M. Dobie, président de la
Provincial Association of Catholic Teachers avait des représentations
à faire et il n'en a pas eu l'occasion. Conséquemment,
préalablement, M. Dobie, vous êtes invité à apporter
vos explications.
M. DOBIE: Merci, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: M. Dobie, président de la Provincial Association
of Catholic Teachers.
The Provincial Association of Catholic
Teachers
M. DOBIE: Robert Dobie, président de la Provincial Association of
Catholic Teachers. La Provincial Association of Catholic Teachers
considère le temps venu de préciser, encore une fois, devant
cette commission parlementaire, l'attitude qu'elle entend adopter sur le sujet
en cause.
Le mardi, 9 mars, notre association avait clairement établi ses
positions dont l'esprit se retrouve à la page B-564 du journal des
Débats de l'Assemblée nationale. Jusqu'à maintenant, notre
position n'a pas changé.
Appelés à répondre aux questions du
député de Saint-Jean, au cours des réunions du jeudi 11
mars, peut-être n'avons-nous pas suffisamment insisté en utilisant
notre droit de parole sur le sens de notre intervention. Il semble que notre
attitude du moment ait eu pour effet de compromettre sensiblement les chances
de consolidation de la position prise par nos collègues; du moins, nous
l'avons cru puisque depuis, c'est en vain que nous attendons patiemment la
moindre réaction, aussi positive soit-elle, aux recommandations que nous
avions faites.
Considérant que les attitudes respectives restent aussi
inébranlables qu'au jour de notre première rencontre, nous
estimons qu'il est nécessaire et urgent de porter à votre
attention les faits suivants:
Le bill 25 n'ayant prévu aucun mécanisme de
représentation des associations syndicales en cause, on ne peut s'en
réclamer d'aucune aujourd'hui. Bien que nous ayons consenti qu'un
porte-parole désigné par les parties intéressées
nous représente pour fin de négociations avec la partie
patronale, nous n'avons nullement cédé nos droits particuliers
pour fin de discussions prévues dans l'article 9-4.02. Nous convenons du
caractère minoritaire de notre association; en revanche, nous avons la
ferme conviction que, dans l'attitude que nous avons adoptée, nous
reflétons le sens commun de la majorité. Deux principes
fondamentaux président à notre prise de décision; celui de
la logique et celui de la justice sociale.
Sur le plan de la logique, il ne fait l'ombre d'aucun doute qu'il doive
exister, dans les principes, une relation entre les différentes
catégories instaurées par le système de classification qui
sera éventuellement adopté. Placer sur un pied
d'égalité un diplôme de cours secondaire et le premier
degré de diplôme universitaire serait le comble du ridicule.
Il ne serait pas moins acceptable de considérer dans une
même catégorie un enseignant qui, par exemple, compléterait
une première année d'études universitaires en accumulant
d'années en années des cours répartis, et un enseignant
qui dans le même temps aurait atteint le niveau du doctorat. Ne serait-ce
pas là l'insulte suprême lancée à celui qui, aux
prix d'efforts, de temps et de contrariétés financières,
parvient à un degré de scolarité selon les années
prévues dans un ordre régulier et successif,
préférant par le fait même la qualité de sa
formation à la quantité d'une variété de cours
accumulés. En agissant de la sorte, l'enseignant, qui se réclame
un professionnel, évalue sa profession selon ses critères de
qualité de formation.
On ne peut donc ignorer la relation qu'il faut établir entre les
différents niveaux de scolarité; sur ce point capital nous ne
cesserons d'insister. Considérant à titre d'exemple, que le
"junior immatriculation", l'immatriculation junior soit évaluée
à onze ans de scolarité, les niveaux d'études
post-secondaires doivent se succéder avec logique, même si dans
certains cas spéciaux, il faille tenir compte, lorsque
nécessaire, d'études achevées à un rythme
accéléré.
Nous concédons qu'il soit peu probable
qu'un système de classification parfaitement cohérent
surgisse d'une première tentative d'uniformité au niveau
provincial; nous maintenons cependant que des principes fondamentaux fermes
doivent constituer la base de tout système projeté.
Sur le plan de la justice, nous adoptons le même cheminement de
pensée.
Advenant qu'en vertu du droit à l'éducation un enfant de
Gaspé, ou encore un étudiant de Pontiac a des droits identiques
à ceux de l'enfant de Verdun ou de Montréal, nous ne pouvons
envisager qu'un enseignant, fût-il de la région de Rimouski ou de
la Côte-Nord, puisse être classé selon des critères
autres que ceux qui président à la classification de l'enseignant
de Montréal. Nonobstant le fait que la classification soit une chose et
le salaire une autre, nous nous refusons néanmoins à endosser un
système dont la disparité des clauses veut que le plus fort soit
avantagé au détriment du plus faible, c'est-à-dire un
système qui préconise que seuls les centres urbains jouissent de
statu quo injuste. Nous ne sommes pas davantage disposés à
accepter une situation où la population anglophone, ou encore une partie
de cette dernière, jouisse d'un système de classification
supérieur à celui accordé à leurs collègues
francophones.
C'est en vertu de ces principes de raison et de justice sociale que nous
nous inscrivons en faux contre ces déclarations de rhéteurs qui
prêchent la confusion et le chaos et dont le seul objectif vouera
à l'échec, selon nous, l'évolution indispensable de
l'éducation pour le bien commun de la province.
L'attitude que nous adoptons, nous la maintiendrons même au prix
d'encourir tout le poids de l'insatisfaction de ceux qui se refusent à
se rallier à notre position.
Ces principes de raison et de justice, nous avons tenté de les
faire valoir auprès de nos collègues des autres associations au
cours de réunions tenues par les parties. Conscients du fait que les
dispositions de l'entente et les décisions endossées par le
comité de classification sont contractuelles et légalement
instituées, nous déplorons que, dans la réalité, la
procédure de consultation sur le sujet qui nous préoccupe, ait de
toute évidence, misérablement échoué. En outre,
nous réalisons qu'une attitude négative de notre part ne laisse
entrevoir aucune solution possible. En conséquence, nous sommes
disposés à considérer à sa juste valeur tout autre
moyen visant à sortir de l'impasse dans laquelle nous sommes
présentement plongés.
Nous sommes disposés à considérer des
contrepropositions telles que: soit la constitution d'un nouveau comité
de classification; l'établissement d'une commission indépendante
pour nous soumettre une formule de classification éventuelle, tout en
nous réservant le droit d'appel sur l'entité ou une partie du
système; soit de recevoir pour approbation tout autre barème ou
critère pour autant qu'ils soient fondés sur la logique et la
justice sociale.
Nous recommandons en outre que toute question relative aux
problèmes de classification qui affectent les deux secteurs
linguistiques de notre système d'éducation et aussi que tout
critère d'évaluation des diplômes étrangers soient
remis entre les mains d'un personnel qualifié et familier avec les
particularités du secteur linguistique respectif.
Si, en dernière instance, il nous faut adopter les principes de
Napoléon, le Caïd dans "Animal Farm": "Some are more equal than
others", c'est-à-dire: II y en a qui sont plus égaux que
d'autres, je crois, alors, l'esprit qui anima la révolution tranquille
sera à tout jamais compromis. Nous aurons fait fi des principes du
rapport Parent et nous serons sujets à l'accusation d'avoir trahi
l'éducation du Québec.
M. LE PRESIDENT: Le député de Bagot.
M. CARDINAL: M. le Président, M. Dobie a le droit de s'exprimer
et il vient de le faire. Est-ce que l'on doit, à une phrase bien courte,
comprendre que le PACT se dissocie des deux autres centrales syndicales?
M. DOBIE: Pas nécessairement, monsieur...
M. CARDINAL: Pourrait-t-on vous demander ce qu'on doit comprendre?
M. DOBIE: C'est-à-dire que nous avons toujours maintenu notre
position à savoir que les décisions du comité de
classification provincial sont légales et lient les parties. Aussi, vu
qu'il y avait un litige, nous étions disposés à entrer en
discussion selon la clause 9-4.02. Si les propositions ou les décisions
de classification n'étaient pas, selon nous, logiques et marquées
d'un sens de justice équitable pour tous les enseignants, à ce
moment-là nous nous dissocierions.
M. CARDINAL: Si M. le Président me le permet pour vous
faire préciser davantage votre position, M. Dobie est-ce que je
dois comprendre, d'après ce que vous venez de dire, que vous
étiez prêt, comme l'ont exprimé le député de
Missisquoi, le ministre de l'Education et le député de
Saint-Jacques, à la fin de la rencontre du jeudi 12 de ce mois, à
retourner à la table de négociations en vertu de l'article 9.04,
en se servant d'une façon relativement souple du règlement no
5?
M. DOBIE: C'est exact.
M. CARDINAL: Merci, vous avez parfaitement répondu.
Points de mésentente
M. LE PRESIDENT: Merci, M. Dobie. J'inviterai maintenant, soit la partie
syndicale, soit
les représentants de la partie patronale à répondre
aux diverses questions posées par les membres de la commission. Je crois
que M. Sirois est prêt à répondre aux questions. M. Sirois,
j'imagine que, par suite des questions posées par les membres de la
commission, vous allez nous préciser ce sur quoi vous ne vous êtes
pas entendus. Il serait bon, je pense, que l'on sache ce sur quoi vous ne vous
entendez pas si on veut continuer à siéger durant un temps
raisonnable, c'est-à-dire, comme le faisait remarquer le
représentant de Missisquoi, non pas jusqu'à la prochaine
négociation.
M. SIROIS: Quand je parle de la partie patronale, je parle du
gouvernement, de la Fédération des commissions scolaires et de la
QAPSB. La position de la partie patronale, en ce qui concerne le
règlement no 5, est possiblement d'inscrire une liste, d'allonger la
liste qu'il y a à 6.01, mais qu'en faisant cela, elle tiendra compte du
règlement no 5. On va se servir si on peut exprimer cela ainsi
du règlement no 5, de la même façon qu'on l'a
utilisé lors des négociations pour inscrire cette liste-là
dans la convention.
Or, si on examine un peu, cela peut peut-être clarifier la
situation. Dans la convention, à l'article 6.01, M. Charbonneau a dit
l'autre jour qu'il ne respectait pas le règlement no 5. Je soumets que
l'article 6.01 est quand même la catégorie de base. Il faut
commencer à payer les enseignants quelque part. On a
décidé qu'on commençait à payer à douze ans.
Ce n'est donc pas parce que 6.01 ne respecte pas le règlement no 5. La
preuve, c'est qu'à 6.01, c'est inscrit qu'il y a des brevets qui ont
moins que douze ans de scolarité, et à ce moment-là, la
scolarité de cette personne-là va être de moins de douze
ans.
Mais on a consenti à la payer en partant de 12 ans parce qu'il
faut partir de quelque part.
Deuxièmement, et ainsi de suite, on a aussi dit que
c'était une dérogation au règlement no 5, à
l'article 6-1.08. Or, l'article 6-1.08, c'est celui du salaire maximum dans la
convention. Il faut arrêter à un moment donné. Les parties
ont décidé qu'on arrêtait à 19 ans, c'est le
maximum. Il peut y avoir des gars qui ont plus de 19 ans, mais on a convenu
qu'on arrêtait à 19 ans. Alors que l'article 6-1.09 comporte une
clause spéciale pour les détenteurs de doctorat. Mais tout le
reste, c'est quand même dans le règlement no 5, en application du
règlement.
Ce qu'on veut dire par cela, c'est que nous ne sommes pas
nécessairement à un ou deux crédits près. Nous
sommes prêts à expliquer cela; nous sommes prêts à
nous servir de notre tête. Nous n'en sommes pas à un ou deux
crédits près mais, si nous voulons parler d'une ou de deux
années de scolarité, c'est différent parce que là,
il s'agit d'une ou de deux catégories et c'est de l'argent.
C'est dans ce sens que la partie patronale est prête à
ajouter à la liste de 6-1.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, en vue d'avoir une position plus
claire, je pose une question bien simple à M. Sirois. Cela veut donc
dire que, pour la partie patronale, le règlement no 5 demeure,
c'est-à-dire qu'il est immuable, tel qu'il est actuellement
rédigé. Autrement dit, il n'y a pas de possibilité de
négocier le règlement no 5, on s'en sert tel qu'il est pour
catégoriser les enseignants.
M. SIROIS: Le règlement no 5, pour nous, est là; il s'agit
de l'appliquer. Maintenant, quand vous dites qu'il n'y a pas de
possibilité, cela dépasse mon mandat.
M. LESSARD: C'est cela que je veux savoir.
M. SIROIS: J'ai bien noté, à la dernière
commission, que le ministre de l'Education, ce n'est pas à moi
à lui faire dire ce qu'il a dit m'a semblé avoir dit
à un moment donné que s'il y avait des recommandations... Parce
que ce n'est pas à la partie patronale à changer le
règlement no 5, ni à le négocier. Il y a un
règlement, il est là. Peut-être que le ministre de
l'Education, à la suite de suggestions, m'a semblé avoir
parlé dans ce sens. Mais ce n'est pas à nous de le changer ce
règlement, il est là.
M. LE PRESIDENT: Le député de Verchères.
M. SAINT-PIERRE: Pour se comprendre, je demande à la partie
patronale: Est-ce qu'à la lumière des recherches faites par la
partie syndicale, la partie patronale, le ministère de l'Education, les
universités, la partie patronale est prête à continuer au
niveau de la table provinciale les négociations avec les syndicats pour
ajouter au chapitre 6 la catégorisation des diplômes de la
même façon que ce fut fait lorsque certains diplômes ont
été inclus à l'article 6? Oui ou non?
M. SIROIS: Oui.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Jean.
M. VEILLEUX: Je regarde le journal des Débats du jeudi 11 mars,
à la page B-653. M. Saint-Pierre dit ceci: "II me semble que
tantôt on commençait à être prêt. Il ne
faudrait pas embrouiller les cartes. Ce qu'on veut faire, suivant l'article
9.04 et je prends les mots de M. Charbonneau tenant compte des
recherches que les syndicats, que le ministère de l'Education, que les
universités ont faites, tout ce qu'on va tenter de faire, c'est pour
plus de diplômes, j'espère, et pour tous les diplômes on va
tenter d'ajouter dans les catégories ce qui a été fait
dans la dernière convention.
C'est à la page 653. A la page 654, M. Saint-Pierre reprend: "Je
pose la question à la partie syndicale. Est-ce qu'on est prêt,
tenant compte des recherches que vous avez faites, des recherches que nous
avons faites, des "listings" obtenus, à ce que la table non pas
le comité provincial de classification mais la table provinciale
avec ses six représentants, tente dans les meilleurs délais, avec
la négociation la plus intensive, de poursuivre le travail qui avait
été amorcé dans l'entente provinciale et d'ajouter un
diplôme à ces six? "
M. Charbonneau, de la partie syndicale, a alors répondu: " Nous
sommes tout à fait disposés à cela, quand ce sera la
partie patronale qui l'aura dit". Je pose la question à M. Sirois. En
tant que représentant de la partie patronale, est-ce l'esprit,
êtes-vous prêt à partir de ces "listings", de ces recherches
faits de part et d'autre, pour négocier la classification au point de
vue du traitement: Je pose la question clairement.
M. LE PRESIDENT: M. Sirois.
M. SIROIS: Cela dépend tout d'abord de ce que le "listing"
représente?
M. VEILLEUX: Ne commencez pas à jouer sur les mots, M.
Sirois.
M. SIROIS: Je ne joue pas sur les mots. La partie patronale est
prête. Si on a un "listing" à nous soumettre, qu'on nous le
soumette. Nous l'avons même demandé à plusieurs reprises,
mais nous ne l'avons jamais obtenu. Nous sommes prêts à regarder
cela. Nous sommes prêts, mais, quand nous allons le regarder, lorsque
nous dirons oui, nous allons donner notre accord à 12 ou 13 ans et la
partie patronale va tenir compte du règlement no 5, parce qu'il nous
faut quand même des critères, des facteurs. Quels sont les autres
facteurs, M. le Président? Nous avons demandé à la table
de négociations quels étaient les autres facteurs que le
règlement no 5 qu'ils entendaient utiliser. Nous n'avons pas eu de
réponse là-dessus. Quels sont les autres facteurs? Est-ce que ce
sont seulement les droits acquis? Quels sont les autres facteurs?
M. LE PRESIDENT: Un instant.
M. VEILLEUX: M. le Président, je regarde de
l'arrière-banc, parce que lorsque j'ai appris que les
négociations n'avaient même pas commencé, j'étais
à Saint-Jean. Je lisais les journaux. J'ai la nette impression que vous
n'avez pas commencé à négocier, que ce soit la partie
syndicale ou la partie patronale, ou les deux ensemble, parce que vous ne vous
entendiez pas sur l'esprit qui devait animer les négociations. En
d'autres mots, vous vouliez avant de partir je pense que ce sont les
deux parties négocier avant de négocier. Je me dis que si
les deux parties syndicale et patronale sont prêtes à dire que le
règlement no 5 est dans le portrait, qu'une classification qui a
déjà été faite par la partie syndicale est dans le
portrait aussi, que la classification déjà faite par le
ministère de l'Education est dans le portrait, qu'un genre de
classification fait par la Fédération des commissions scolaires
aux autres parties est dans le portrait, c'est en partant de tous ces documents
qu'on discute et qu'on négocie. J'avais la nette impression, le jeudi 11
mars, quand vous partiez pour négocier, que c'était l'esprit qui
vous animait. J'ai la nette impression qu'avant de dire: On s'asseoit, toutes
les parties syndicales et patronales, on prend tous ces documents et on
négocie, vous avez voulu entreprendre un genre de négociations
avant. C'est peut-être cela qui a fait échouer le début des
négociations.
Si je regarde le journal des Débats, à moins que je ne me
trompe, il me semble que c'est ce qui ressort des discussions qui avaient eu
lieu alors. Est-ce que la partie patronale et la partie syndicale les
deux parties sont prêtes à négocier en partant de
documents de cette teneur, oui ou non?
Si elles disent oui, elles négocient. Si elles disent non, elles
ne négocient pas.
M. LE PRESIDENT: Pour clarifier la position, sur le même sujet, M.
Charbonneau, pourriez-vous nous donner tout de suite votre version? A un moment
donné, il va falloir que nous sachions exactement pourquoi vous ne vous
êtes pas entendus afin de savoir si vous négociez. Pourriez-vous,
d'abord, nous donner votre version?
M. CHARRON: M. Sirois vient de nous donner une précision, la
sienne, celle de la partie patronale, sur la façon dont a
été utilisé le règlement no 5 dans la
négociation de l'article 6.01. Il dit que 12 ans, c'est la
catégorie minimum, 19 ans... Bon. H a donné des arguments comme
ceux-là. Selon vous, comment ce règlement no 5 a
été utilisé quand vous avez négocié
l'article 6.01 de la présente convention collective?
M. LE PRESIDENT: Le ministre de l'Education, puis M. Charbonneau.
M. SAINT-PIERRE: Le député de Saint-Jacques permettra
peut-être que l'on garde sa question, fort pertinente, en réserve.
Mais pour avoir la continuité de poser de nouveau... on me permettra,
puisque c'est l'interprétation de mes paroles qui semble...
M. CHARRON: II est possible de répondre quand même.
M. SAINT-PIERRE: Oui, peut-être. Où j'en suis, je pose de
nouveau la question à la partie syndicale. Tenant compte des recherches
qui ont été faites par la partie patronale, par la
partie syndicale, par les universités, par le ministère de
l'Education, est-ce que la partie patronale est toujours prête à
continuer les négociations au niveau de la table provinciale, de la
même façon que ce fut fait lors de l'entente provinciale, en
tenant compte du règlement no 5, pas plus, mais pas moins?
M. LE PRESIDENT: La question s'adressait, je crois, à M.
Charbonneau, à la partie syndicale.
M. CHARBONNEAU: Je pense que l'on entretien une ambiguïté
par plusieurs réservations et voici comment je la vois.
M. SAINT-PIERRE: M. Charbonneau, est-ce que ma question est claire pour
vous? Est-elle claire ou si je pourrais...
M. CHARBONNEAU: La question est claire.
M. SAINT-PIERRE: La question est claire. Pouvez-vous me dire un oui ou
un non? Si la question est claire, parce que cela semble être le
problème, l'unique problème...
M. CHARBONNEAU: Non, mais pourriez-vous la répéter?
M. SAINT-PIERRE: Alors, tenant compte des recherches qui ont
été faites, des "listings" obtenus, tant par la partie patronale
que par la partie syndicale, par le ministère de l'Education, par les
universités ou par d'autres organismes internationaux, est-ce que la
partie syndicale est prête à poursuivre les négociations au
niveau de la table patronale, pour ajouter au chapitre 6, de nouveaux
diplômes, dans lemême esprit que ce fut fait
préalablement à la signature de l'entente, c'est-à-dire,
en se servant, pas plus et pas moins, du règlement no 5 comme cadre de
référence?
M. CHARBONNEAU: Je pense que le centre de la question, c'est quand il
emploie l'expression "dans le même esprit que". Or, M. Sirois, dans son
intervention précédente, vient de prouver que dans
l'établissement des catégories de 6.00, il n'y a eu aucune
dérogation au règlement no 5. D dit que c'était faux de ma
part de prétendre que nous avons dérogé au
règlement no 5 en 12, en 19 et en 20. Alors, comment voulez-vous que
j'admette votre affirmation comme une base de négociations, puisque de
l'affirmation de la partie patronale il n'y a eu aucune dérogation au
règlement no 5?
M. SAINT-PIERRE: M. Charbonneau, le 11 mars, à la même
question, vous m'avez dit: Nous sommes tout à fait disposés
à cela. Est-ce qu'aujourd'hui la réponse est oui ou non à
cette même question?
M. CHARBONNEAU: Ma réponse, c'est que nous sommes tout à
fait disposés à entreprendre une négociation qui verra
à inclure dans toutes les catégories de l'article 6.01, d'autres
brevets, titres, diplômes et d'autres conditions, avec le même
esprit qui a prévalu lorsque l'on a établi l'article 6.01 et cet
esprit était un esprit de contexte de négociation qui valait pour
toutes les catégories de l'article 6.01. Voici que l'on travestit notre
pensée, que l'on s'en sert et que l'on emploie l'expression "le
même esprit". Dans le journal des Débats, à la page B-580,
quand j'ai employé dans mon exposé, des exemples pour prouver que
le règlement no 5 n'était pas une norme absolue au moment de la
négociation, j'ai utilisé, en effet, l'exemple de la
catégorie 12, 19 et 20. J'ai bien pris soin de montrer que
c'étaient là des exemples. Or, ce que la partie patronale, par
son porte-parole, nous a dit à la table de rencontre, la semaine
dernière, c'est qu'on était prêt à faire comme cela,
à déroger dans des cas semblables à une norme trop rigide,
mais que les cas que nous avions mentionnés étaient 12, 19 et 20.
Mais, que fait-on des catégories intermédiaires? Vos propos, M.
Saint-Pierre, devant la commission parlementaire, n'allaient pas dans ces
chinoiseries.
Vous avez dit à la page B-644 que le passage d'un critère
d'évaluation à la catégorisation est négociable.
Vous avez dit que vous étiez prêt votre affirmation vient
de le laisser croire une fois de plus à considérer toutes
les catégories de l'article 6.01 et non seulement la catégorie
minimum et la catégorie maximum. Je voudrais bien que la partie
patronale affirme qu'elle est prête à reprendre vos propos dans
son esprit aussi. Cela veut dire de considérer qu'il peut y avoir des
dérogations ou des assouplissements au règlement no 5 tout au
long de l'article 6.01 et non seulement à la base et au sommet. Mais
elle ne l'a pas dit cela et on pourra vous donner des exemples dès que
j'aurai la parole de nouveau, car je pressens des questions.
M. SAINT-PIERRE: Je m'excuse, mais vous n'avez pas répondu
à ma question. J'en suis encore sur ce même point: Est-ce que vous
êtes prêt parce que vous étiez parti lors de la
signature de l'entente à utiliser le règlement no 5 de la
même façon que ce fut fait autrefois lorsqu'on a inclus des
diplômes à l'ensemble des catégories de douze ans à
vingt ans? Est-ce que vous êtes prêt à continuer au niveau
de la table provinciale ce processus de négociations? Oui ou non?
M. CHARBONNEAU: Toujours la même histoire: "De la même
façon, dans le même esprit". Que voulez-vous dire par "de la
même façon"? Il ne faut pas nous quitter sans nous être dit
la définition de ce "la même façon ou le même
esprit".
M. SAINT-PIERRE: Je vous en laisse la définition. Je vais
être généreux. Je vous laisse la définition de la
façon que ce fut fait. Je pense que vous étiez là
vous-même ou sûrement que le porte-parole de la partie syndicale
était là lorsqu'on a pris des diplômes et qu'on les a mis
dans la catégorie 6. Est-ce que vous êtes prêt, oui ou non,
à continuer de la même façon que ce fut fait dans ce
temps-là pour ajouter des diplômes en tenant compte du
règlement no 5, pas plus, mais pas moins? Quelle est votre
réponse à ça?
M. CHARBONNEAU: Je suis prêt de la même manière que
je l'ai dit la dernière fois.
M. SAINT-PIERRE: Bon! Merci.
M. CHARBONNEAU: Mais je soutiens que ceci est loin d'être clair
pour faire avancer le débat, puisque vous employez encore les
mêmes expressions que la dernière fois, "ni plus, ni moins", "dans
le même esprit" et...
M. SAINT-PIERRE: Cela me semble important, puisque je pense...
M. CHARBONNEAU: Définissons ceci vraiment.
M. BERTRAND: Vous avez raison, M. Char-bonneau. La partie patronale est
devant nous. Le ministre de l'Education et le ministre de la Ponction publique
sont devant nous. C'est là qu'est tout le problème. C'est le
même problème qu'au début: normes absolues ou relatives,
des éléments ou l'élément. Etant donné les
propos qui viennent d'être échangés entre le ministre de
l'Education et M. Charbonneau, M. Sirois, êtes-vous en position de
préciser davantage l'utilisation du règlement no 5, non seulement
la lettre du règlement, mais aussi l'esprit du règlement, s'il y
en a un?
M. LE PRESIDENT: M. Sirois, la question vous est posée.
M. BERTRAND: Je pense que tout le problème est là, parce
que vous tournez autour du pot.
M. SIROIS: M. le Président, dans l'établissement de ces
catégories l'expérience est là nous pensons
sérieusement qu'il faut quelque chose, des critères objectifs
pour tout le monde, de telle façon que les enseignants soient
classifiés sur la même base et qu'on en arrive à un
système qui est cohérent et que ça donne justice à
ces gens-là.
M. CHARRON: II n'y a donc pas de critères objectifs dans le
règlement no 5?
M. SIROIS: J'y arrive.
M. BERTRAND: Laissons donc M. Sirois exprimer son point de vue.
Après, on verra, si on a des questions à poser.
M. SIROIS: Il est bien clair, M. le Président, qu'à
quelques heures d'avis, il faut quand même se servir de quelque chose. La
partie patronale est prête à se servir, entre autres et surtout,
comme critère primordial, du règlement no 5. C'est tout ce qui
existe sur le marché actuellement. Les spécialistes nous disent
que ç'a de l'allure. Il n'y a pas d'autre critère. On l'a
demandé à la partie syndicale. On n'en a pas. IL y a
peut-être un critère de droits acquis, mais est-ce que, au niveau
de la province, on va classifier les gens uniquement sur des critères de
droits acquis?
M. LE PRESIDENT: Avant d'aller plus loin, si vous me le permettez, on va
demander à M. Charbonneau de nous donner des critères tout de
suite, s'il en a. On va clarifier ce point-là.
M. LESSARD: Il faudrait quand même nous donner un exemple.
M. CHARBONNEAU: Je vais vous donner un exemple. Je voulais justement
souligner que c'est ce genre de phrase entortillée qui nous met toujours
dans l'ambiguïté.
Je suis prêt à me servir, entre autres, et surtout, du
critère du règlement no 5, comme règle primordiale. C'est
le même fouillis cette réponse: Je veux faire le classement en
application et ce n'est pas le classement, c'est la
catégorisation des enseignants du règlement no 5. En
d'autres termes je suis prêt à me servir du règlement no 5,
ni plus ni moins qu'avant.
M. LE PRESIDENT: Qu'avez-vous à ajouter à ça?
M. LESSARD: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Le député de Dorchester d'abord, si vous
permettez? Et par la suite celui de Saguenay.
M. GUAY: Ma question était la suivante, d'abord elle a
été posée par le ministre de l'Education et
précisée par le député de Missis-quoi. Les deux
semblent dire, soit la partie syndicale et la partie patronale que le
règlement no 5 agirait comme critère de base. Cela semble admis
par les deux parties et on ne s'entend pas. Qu'est-ce qui ne va pas?
M. LESSARD: M. le Président, c'est justement là qu'est le
problème.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. LESSARD: Tout l'esprit si on reprend
de façon très brève qui a animé les
discussions précédentes de cette commission, a été
continuellement autour du règlement no 5. J'ai l'impression qu'on tente
de jouer au chat et à la souris. On tente de se trouver des termes plus
ou moins clairs, de telle façon qu'on va jouer continuellement avec
ça.
Mais de notre côté du moins et je pense que c'est la
même chose du côté de l'Union Nationale la question
était toujours bien claire. J'avais même dit à ce
moment-là que si on ne s'entendait pas sur le règlement no 5, qui
était un cadre de négociation très rigide, il était
certain que les parties reviendraient au niveau de la commission. On ne pouvait
pas s'attendre que ces gens puissent négocier si on ne leur donnait pas
tout simplement un cadre, ou si on ne précisait pas les intentions de la
partie patronale au sujet du règlement no 5.
Nous sommes toujours intervenus tant auprès des ministres
concernés qu'auprès de la partie patronale en posant une question
très simple. Il me semble que ça demande une réponse
affirmative ou négative. Le règlement no 5 et la question
a été posée d'une façon assez claire par M.
Charbonneau et là je pose la question au ministre: Est-il
immuable? Est-ce que le règlement no 5, il est impossible de le changer
actuellement? Est-ce qu'on a donné à la partie patronale ce qui
se dégage des discussions qui ont eu lieu ici en commission? Est-ce que
le règlement no 5 demeurait tel qu'il était avant toute la
discussion ou qu'il pouvait être partie dans la négociation?
Tant et aussi longtemps qu'on ne s'entendra pas sur ça, ça
ne sert à rien de discuter, à mon avis. C'est
l'élément fondamental. Qu'on nous dise un oui ou un non et les
parties sauront au moins à quoi s'en tenir.
M. LE PRESIDENT: Le ministre de l'Education ou de la Fonction publique.
Le ministre de la Fonction publique d'abord.
M. L'ALLIER: Je voulais simplement dire un mot pour qu'on ne se lance
pas encore une fois dans le décor et qu'on se remette à
négocier à la table. C'est ma préoccupation. Nous sommes
ici pour éclaircir une situation et non pas pour négocier. Le
règlement no 5 tel que posé par le député de
Saguenay peut-il être changé?
La convention prévoit vous êtes enseignant, vous
avez lu la convention qu'il peut être changé par le
ministre de l'Education sur recommandation des parties. C'est ce que j'ai
compris de la convention. Elle ne s'applique pas à moi, mais je l'ai lue
et c'est comme ça que je l'ai comprise. Donc les parties peuvent faire
des recommandations au ministre de l'Education pour modifier le
règlement no 5.
Son utilisation dans la convention ou dans l'entente, comme
critère de classement, est une chose qui a été
négociée, qui a été inscrite dans l'entente. On a
mis des mois à s'entendre à ce sujet. On s'en est servi par la
suite pour classer. Il y a un problème, le CPC n'a pas
fonctionné, cela a donné des résultats insatisfaisants,
etc. C'est ça le problème. On remonte avant la formation du CPC.
On dit: On va continuer ce qu'on faisait à ce moment-là. C'est ce
qu'a dit le ministre de l'Education. Il l'a dit, c'est dans le journal des
Débats, vous le lirez ça aussi.
M. LESSARD: Les recommandations qui pourraient être
proposées à ce stade-ci vont valoir pour les prochaines
négociations, mais ne valent pas pour la discussion en cours.
M. L'ALLIER: Mais lisez...
M. LESSARD: Quand on parle de recommandations, il appartient au ministre
de décider par la suite.
M. L'ALLIER: C'est son règlement à lui.
A partir de là, la convention prévoit qu'on peut lui
faire, par tout un mécanisme prévu dans la convention, des
recommandations pour qu'il puisse le modifier.
M. LESSARD: Ce sont des recommandations qui laissent tout simplement la
liberté... C'est ce que nous voulons savoir.
M. L'ALLIER: C'est la convention.
M. LESSARD: C'est donc dire que, pour vous, c'est vous qui
déterminez les critères du règlement no 5.
M. L'ALLIER: Les parties ont signé ça, monsieur. Vous
lirez les textes.
M. LE PRESIDENT: Un instant.
M. CHARRON: Le règlement no 5 est devenu partie intégrante
de la convention. C'est-à-dire que le ministre de la Fonction publique,
comme il vient de dire, ce sont ses règlements à lui. La
convention collective le dit aussi.
M. L'ALLIER: L'utilisation du règlement no 5 c'est comme
cela que je l'ai compris, on me corrigera si c'est inexact comme
critère de classement, c'est ce qui a été
négocié. Le règlement no 5, c'est un bloc. On s'en sert
comme critère d'évaluation. Il ne s'agit pas de le
disséquer et de le refaire maintenant. On ne peut pas le
disséquer à tel point qu'on a prévu un mécanisme
pour le modifier.
M. LE PRESIDENT: Le ministre de l'Education veut ajouter quelque chose.
Puis, le député de Bagot.
Le ministre de l'Education.
M. SAINT-PIERRE: Pour répondre au député de
Saint-Jacques, je reprends des propos que j'ai énoncés exactement
le 11 mars, à la page
B-622. Ce qui a été négocié, c'est
l'interprétation du règlement no 5 pour donner des
décisions précises dans le cas de certains diplômes de
l'article 6. Le passage du règlement no 5, en partant du
règlement no 5, en s'en inspirant largement, ni plus ni moins, on a
donné des décisions précises. Cela a été
négocié. Exemple, et je vous cite un cas d'espèce, le
règlement no 5 ne dit pas si les cours d'initiation à la
méthode "Allons au bois joli" ou bien les cours d'initiation de M. et de
Mme Préfontaine, si ces 450 heures doivent être reconnues pour une
ou deux années. Le règlement no 5 ne le dit pas. Ce qui est
négociable, c'est partant du règlement no 5, de donner des
décisions des cas d'espèce pour la valeur de certains
diplômes. Cela est négociable. Mais ce qui n'est pas
négociable, la trame de la chose... Il me semble que ce serait assez
aberrant, il faut tout relire le journal des Débats pour retomber dans
la jungle si on va constamment en contradiction du règlement no 5. Pour
répondre spécifiquement à votre question, si j'ai des
recommandations demain matin pour amender de la part de la partie syndicale...
On peut nous le demander dans la négociation qui a eu lieu si la partie
syndicale a formulé, suivant son droit, des recommandations pour
modifier le règlement no 5, on va les analyser avec attention et on va y
donner suite immédiatement. Cela entrera en vigueur
immédiatement, le jour de sa sanction. Cela prendra moins d'une
semaine.
M. LE PRESIDENT: D'abord, le député de Bagot.
M. CARDINAL: M. le Président, en toute
sérénité et sans élever le ton de la voix, pour que
l'on ne revienne pas une semaine en arrière, je fais cette courte
intervention pour peut-être tenter d'apporter des précisions.
J'étais du gouvernement qui a connu toute cette histoire qui nous
conduit où nous sommes aujourd'hui. J'étais, avant d'être
de ce gouvernement, membre des comités ad hoc des budgets des
universités, où l'on a... où j'ai comme membre de
ce comité, n'étant pas membre d'un parti politique
travaillé avec des universitaires, des fonctionnaires à
l'établissement des critères pour le niveau universitaire.
Je donne seulement cet exemple pour montrer aux deux parties qu'il y a
déjà eu des études avant aujourd'hui et en dehors du
règlement no 5, qui ne viennent pas non plus contredire le
règlement no 5. Cela répond aussi à ce qu'a dit M. Dobie,
au début.
Il y a eu, au ministère de l'Education, aussi dans les diverses
directions générales le ministre d'aujourd'hui le sait
des études qui ont été faites. Il est certain que
dans certaines commissions scolaires importantes, comme la CECM ou la
Fédération des commissions scolaires, on a aussi fait des
études de ce genre. Il est certain aussi que la partie syndicale,
particulièrement la CEQ, a dû faire des études de ce
genre.
La première chose que je dis, c'est qu'il existe certainement ce
que le ministre a appelé des "listings", il existe certainement des
points de référence qui permettent de travailler sans qu'on soit
obligé de tout recommencer. On ne peut pas le nier. Ni la partie
syndicale, ni la partie patronale ne peuvent le nier. Si M. Sirois dit qu'on
n'a pas présenté de "listing", il ne faudrait pas commencer
à jouer sur les mots. Si on en veut à la table provinciale, nous
avons simplement à en demander à tous les organismes que j'ai
mentionnés. On peut en avoir depuis 1963 et même avant, avant
l'existence même du ministère de l'Education.
Deuxième chose. J'ai l'impression que nous sommes en train
d'entreprendre une discussion entre partis politiques et non plus sur le fond
du problème.
Ce que j'ai compris jusqu'à présent, c'est que, tant le
ministre de l'Education que le député de Missisquoi et à
peu près tous les partis représentés à cette table
je parle non pas de la table de négociations mais de la table de
la commission permanente de la Fonction publique ont admis qu'on
pouvait, selon les paroles du ministre de l'Education, la semaine
dernière ou la semaine précédente, négocier en se
servant du règlement no 5 comme l'un des critères.
Je pense que c'est ce qu'ont dit, entre autres, M. Sirois et M.
Charbonneau. Far conséquent, on emploie les mêmes mots à ce
moment-là. Où est la pierre d'achoppement si on dit la même
chose? Je n'impute aucune intention à aucune des parties, qu'elle soit
partie à la table patronale ou partie à la commission
permanente.
Cependant, ne revenons pas sur la technicité pour sans le
vouloir, faire la négociation ici. Ce qu'on veut savoir aujourd'hui
tant la partie gouvernementale que les partis de l'opposition
c'est la position claire et précise de la partie syndicale et de la
partie patronale pour savoir si elles veulent ou non retourner négocier
dans le cadre de références très précis qui a
été donné par le ministre de l'Education à la
dernière séance de cette commission.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Jean. J'ai bien dit le
député de Saint-Jean.
M. VEILLEUX: J'abonde un peu dans le sens du député de
Bagot. Il ne faudrait quand même pas reprendre toute la discussion sur le
règlement no 5. Je pense que le problème est tout simplement de
clarifier l'esprit qui animait les deux parties le jeudi 11 mars, pour
retourner à la table des négociations, et de clarifier aussi les
mots qui ont créé cet esprit-là. C'est là qu'est le
"hic". C'est pourquoi je posais la question tout à l'heure à
savoir si la partie patronale et la partie syndicale étaient
prêtes à se servir de listings" du règlement no 5
"listings" venant d'universités, de centrales syndicales, de
gouvernements, d'autres parties patronales pour négocier. Je dis
que s'ils répondent
oui, ils retournent négocier parce que c'était ça
l'esprit, selon moi.
Et si on regarde l'article 6-1.00 et les suivants, prenez 1.01 F, on
reconnaît comme ayant douze ans de scolarité, le brevet
élémentaire. On ne s'en est quand même pas tenu, au point
de vue de la catégorisation, à la lettre du règlement no
5. Autrement, si on s'en était tenu, on n'aurait pas reconnu comme douze
ans au point de vue des traitements.
Par contre, si on regarde à 6-1.04 A, le Brevet A, je crois qu'on
s'en est tenu strictement à ce moment-là, pour le Brevet A, au
règlement no 5. Alors, est-ce que les parties sont prêtes à
retourner à la table des négociations dans l'esprit de ces deux
exemples que je mentionne? Je sais qu'elles sont prêtes; je m'imagine que
c'était l'esprit qui devait animer les parties la semaine
dernière. Je pose encore la question aux deux parties.
M. LE PRESIDENT: Avant de passer au député de
Saint-Jacques, vous retenez, j'espère, les questions pour y
répondre tout à l'heure.
Le député de Saint-Jacques.
M. CHARRON: M. le Président, j'aimerais entendre la partie
patronale au complet, et, autant que possible, M. Lefebvre que l'on a avec nous
aujourd'hui, pour entendre également la version de la
Fédération des commissions scolaires.
M. LE PRESIDENT: Je pense qu'il appartient à la partie patronale
de déterminer le porte-parole.
M. CHARRON: Attention! M. le Président, lors des débats de
la dernière séance de la commission, au moment où on
posait des questions assez soutenues au ministre de l'Education, il
répondait très souvent qu'il n'était pas la partie
patronale, mais qu'il n'était qu'une partie de la partie patronale.
M. LE PRESIDENT: Ce qu'il voulait dire c'est qu'il appartient à
la partie patronale de déterminer qui...
M. CHARRON: Du côté des enseignants, on a entendu d'autres
parties.
M. LE PRESIDENT: Je pense qu'il n'y a pas de problème qui se
pose.
M. CHARRON: Si vous êtes consentants...
M. LE PRESIDENT: Voulez-vous vous identifier, s'il vous plaît?
Fédération des commissions
scolaires
M. LEFEBVRE: Fernand Lefebvre, président de la
Fédération des commissions scolaires.
Je pense que la partie patronale n'a pas objection, comme partie de la
partie patronale, à ce que je donne des opinions.
Mon opinion est assez claire. L'orientation de la
Fédération des commissions scolaires, est celle qui a
été donnée par Me Sirois qui est le porte-parole de la
partie patronale. Cependant, je profite de l'occasion pour faire un peu
d'histoire pour nous placer vraiment dans le contexte. Cela fait au moins 25
ans que les commissions scolaires et les enseignants, des syndicats surtout,
s'entendent pour déterminer des traitements, basés sur la
qualification des enseignants, en termes de scolarité. Chacune des
commissions scolaires avait des éléments différents qui
avaient pour effet de classifier pour fin de traitement, de temps en temps, un
enseignant dans un traitement supérieur ou inférieur.
Il a été convenu, en 1968, lors de la dernière
ronde de négociations d'uniformiser au niveau du Québec les
éléments de calcul pour fin de rémunération.
Je précise que les deux groupes étaient parfaitement
d'accord. On a convenu de se servir du règlement no 5, qui avait
été mis en place dans le temps, non pour fin de
rémunération, mais pour faire un inventaire à travers le
Québec et reconnaître la scolarité des enseignants. Etant
l'élément qui servait depuis 25 ans pour fin de
rémunération, les parties, syndicale et patronale, ont
trouvé logique de se servir du règlement no 5 comme
élément de valeur pour déterminer la
rémunération des enseignants. On s'est assis à la table,
on a discuté pour placer des évaluations dans chacune des
catégories basées sur le règlement no 5. On n'a pas pu
s'entendre pendant 28 mois de négociations, puisqu'on a
décidé de former un comité. On a peut-être
réglé une dizaine ou une quinzaine de cas. Un comité a
été formé visant à étudier, à
déterminer la classification afin de remettre des attestations et,
à la suite de ce résultat, déterminer les traitements des
individus qui y avaient droit. Et le comité n'a pas fonctionné
comme il devait fonctionner. Alors, au mois de janvier, les enseignants ont
noté qu'ils voulaient rencontrer la partie syndicale, d'après
l'article 9-4.00, pour étudier, à l'intérieur de la
convention, où l'on ne s'entendait pas et essayer de trouver des
éléments nouveaux pour trouver des solutions.
Il n'est pas question dans mon esprit de négociation dans le
terme rigide du mot, parce que si on appelait cela de la vraie
négociation, l'article 6-1.00, ce serait de mettre en branle toute la
négociation qu'on a déjà convenue au mois de novembre
1969. Il s'agit d'essayer de s'entendre, pour finir l'application de la
présente convention sur la façon dont on doit rendre justice
à ceux qui, apparemment, sont traités injustement. C'est cela
qu'il faut trouver. Et, quand on parle de négociations, c'est en vertu
de l'article 9-4.00. Autrement, on met en doute et on déclenche un
mécanisme de négociations
dont on verrait le code du trayail s'appliquer en rendant des
grèves légales, tandis qu'en réalité elles sont
illégales.
Cependant, le fait d'essayer de découvrir des
éléments nouveaux et j'ai hautement apprécié
qu'on déclare: Etes-vous prêts à vous servir du
règlement numéro 5? et d'autres éléments qui
pourraient servir à classifier les enseignants pour fins de
rémunération, on a toujours été d'accord
là-dessus, toujours. Cela ne veut pas dire qu'un bon matin, parce que la
partie syndicale nous offre des éléments, que ce sont les vrais
éléments qui vont nous donner satisfaction; cela ne veut pas dire
non plus que, lorsque nous allons offrir, nous, des éléments de
solution, ça peut faire l'affaire du syndicat. On s'asseoit à une
table et on discute. Cela ne veut pas dire non plus que ça se
règle dans 24 heures, mais cela peut se régler à force de
se rencontrer, de faire de l'évaluation, avec l'idée de rendre
justice aux individus, je pense que ça se règle. Dans l'ensemble,
c'est ce que j'ai à dire concernant le problème. J'espère
avoir ouvert des horizons permettant aux gens de cette salle de comprendre
vraiment le problème, comment il se situe.
Il y a une chose qui est vraie, c'est qu'il a été
négocié et signé, que le règlement no 5 fait partie
intégrante de la convention collective et il est l'élément
de calcul pour fin de rémunération. On est obligé de
partir de cette base, tenant compte que peut-être un
élément nouveau pourrait donner une année de
scolarité à quelqu'un et, par le fait même, recommander au
ministre de l'Education de reconnaître, pour fin de classification, une
attestation d'une année supérieure à celle qu'il
reconnaît aujourd'hui.
M. CHARRON: M. Lefebvre, quand, à la dernière
séance de la commission, le ministre a dit et
répété aujourd'hui: Nous repartons les négociations
en utilisant le règlement no 5 ni plus ni moins pour le citer
textuellement comme il l'a été dans 6-1. A votre avis,
comment le règlement no 5 a-t-il été utilisé dans
6-1? Est-ce qu'il l'a été, comme disait M. Sirois tantôt,
pour mettre une norme minimum et une norme maximum, ou bien s'il a joué
dans l'étendue des huit ou neuf catégories qui sont là,
d'une part. Deuxièmement, quelle a été votre
réaction à la Fédération des commissions scolaires,
quand vous avez appris le lendemain du 11 mars, enfin, quand vous avez
été consultés parce que vous faites partie de la
partie patronale concernant l'utilisation désormais, lors de la
prochaine ronde de négociations, du règlement no 5 comme ne
devant plus servir nécessairement de base exclusive vous avez dit
que vous étiez toujours d'accord à la négociation
qui reprenait? Est-ce que vous acceptez de faire jouer, de façon aussi
relâchée, le règlement no 5 dans les neuf catégories
qui sont déterminées à 6-1?
M. LEFEBVRE: Ce n'est pas exactement cela. Nous sommes prêts
à nous servir du règlement no 5 et à l'interpréter
peut-être d'une façon différente qu'il a été
interprété au comité. C'est cela que ça veut dire.
La base, c'est le règlement no 5. Il est possible que trois ou quatre
experts donnent 14 années de scolarité à une
catégorie d'enseignants, tenant compte du contenu de cours. Ce qui est
également possible, c'est qu'à la table des négociations,
tenant compte de différents facteurs, on reconnaisse ensemble 15 ans
parce que l'élément de base est toujours le règlement no
5. En négociations, de février 1968 à novembre 1969, on a
pris le règlement no 5 avec la partie syndicale. On a essayé de
l'interpréter, le règlement no 5. De dire cela d'après les
contenus de cours, cela vaut 14 ans ou 14 ans et 3/4. Cela pourrait
peut-être valoir 15 ans, d'essayer de se situer. Pourquoi on n'a pas
réglé les 50, 60 ou 100 cas qui ne l'ont pas été
parce qu'on ne s'est pas entendu dans l'interprétation du
règlement no 5. On était deux groupes et on l'interprétait
de façon différente. Il pourrait y avoir des "listings"
aujourd'hui que la partie syndicale pourrait reconnaître une valeur et
nous une autre valeur. C'est également possible.
M. CHARRON: Pourquoi croyez-vous qu'on ne s'est pas entendu sur
l'interprétation du règlement no 5?
M. LEFEBVRE: Pourquoi? Je suis obligé de répondre par une
question, avec regret. Pourquoi, quand on négocie, qu'une partie du
côté de la table qu'on peut appeler patronale et que la partie
syndicale ne s'entendent pas quand elles se rencontrent? Parce qu'elles pensent
de façon différente.
M. CHARRON: Non. Attendez un peu.
M. LE PRESIDENT: C'est une question très hypothétique.
M. CHARRON: Ce n'est pas hypothétique. Le règlement no 5
est arrivé comme non négociable.
M. LE PRESIDENT: II peut y avoir des raisons non avouées. On ne
le sait pas.
M. CHARRON: II a été décidé qu'il y a deux
parties à l'intérieur de cela, c'est peut-être pour cette
raison qu'il n'est pas si amical que cela.
M. LE PRESIDENT: Le ministre de l'Education d'abord et le
député de Bagot par la suite.
M. SAINT-PIERRE: J'essaie de comprendre M. Lefebvre donner son point de
vue. J'essaie de comprendre et de répondre peut-être à la
question soulevée par le député de Saint-Jacques. Pourquoi
les négociations n'ont-elles pas abouti? Je lis les communiqués
de presse de la
CEQ et j'imagine que M. Charbonneau en prend la responsabilité.
Vous dites à la page 3 d'un communiqué d'aujourd'hui: "Nous ne
demandons pas la lune. Ce que nous demandons, tout au plus, c'est que la
scolarité et le classement accordés aux enseignants selon leurs
anciennes conventions soient respectés par l'entente provinciale".
Est-ce que c'est cela votre règlement no 5? Est-ce que c'est cela votre
trame que tout ce qui a été reconnu dans les anciennes
conventions soit de nouveau reconnu?
Vous m'excuserez de reprendre un cas cité l'autre jour. Le cas de
Chambly. Est-ce que, d'après vous, pour comprendre la partie syndicale,
votre position est que, si à Chambly ont reconnaît pour quelque
chose 17 ans, il faut encore reconnaître à Chambly, 17 ans. C'est
cela votre règlement no 5?
M. LE PRESIDENT: On peut demander à M. Charbonneau de
répondre immédiatement là-dessus.
M. CHARBONNEAU: Le règlement no 5, quoiqu'on dise, appartient aux
six parties à l'entente pour la durée de l'entente. Cela a
été établi la dernière fois. Si on veut l'amender
et le modifier, cela doit provenir du comité provincial de
classification. Il y a un article qui le dit. C'est au sein de ce comité
qu'on peut proposer des amendements. Or, le comité est bousillé
maintenant. Nous l'avons tous admis. Comment pouvons-nous acheminer des
amendements? De plus, il faut que les parties soient unanimes sur les
amendements à apporter au règlement no 5. Il faut que le ministre
de l'Education, si je ne m'abuse, consulte le Conseil supérieur de
l'éducation avant d'apporter des amendements, ce qui prend, à mon
avis, plus qu'une semaine. Je ne crois pas que cela soit la voie la plus
efficace, soit d'explorer les possibilités de modifier le
règlement no 5.
Ce que nous avons toujours affirmé, nous, comme essentiel
à la négociation, c'est d'admettre qu'en plus du règlement
no 5, il y a d'autres facteurs. Ceci entre pas mal en contradiction avec les
propos du président de la fédération qui vient de dire
qu'il ne s'agit pas de négocier au sens strict, qu'il s'agit
d'interpréter le règlement no 5, ce qui implique qu'il veut
rester dans le cadre du règlement no 5.
M. SAINT-PIERRE: Par la négociation?
M. CHARBONNEAU: Ce qui nie qu'on amène comme
élément important, parfois même prépondérant
à l'occasion, dans le jeu de la négociation, un autre facteur que
le règlement no 5 puisqu'il dit qu'il faut interpréter, il faut
s'en tenir à interpréter le règlement no 5. Je me dis que
c'est une personne qui veut rester dans le cadre du règlement no 5 et
qui veut faire croire qu'elle a un peu de souplesse. A partir de cela, je dis
que c'est loin d'être aussi simple. Ceux qui veulent dire qu'on s'entend
en pro- nonçant les mêmes paroles, je maintiens que ce n'est pas
nouveau qu'on prononce les mêmes paroles, mais je voudrais vous citer un
cas concret que nous avons soumis, la semaine dernière, lors de nos
rencontres avec la partie patronale, pour avoir la portée
concrète de ces mots dont ils prétendent se faire, si vous
voulez, les transmetteurs.
Ils prétendent même s'inspirer de votre esprit, M.
Saint-Pierre. Et moi, je voudrais vous montrer ce qu'ils en font de votre
esprit devant une proposition concrète.
M. SAINT-PIERRE: D'après votre collègue, je suis un enfant
et je ne voudrais pas trop compliquer les choses. Est-ce que vous pourriez
répondre à ma question? Après cela, il me fera plaisir
d'aller à un autre cas. Est-ce que votre critère est que la
scolarité et le classement accordés aux enseignants selon leurs
anciennes conventions, doivent dominer tout le jeu de la négociation?
Est-ce cela?
M. CHARBONNEAU: J'ai dit dans ce communiqué que cela devait
être respecté. La dernière fois, nous nous sommes
longuement exprimés, à savoir, comment était compatible,
un objectif de scolarité garantie avec la proclamation de normes
provinciales. Comment était compatible un objectif visant à
atteindre une normalisation graduelle des normes de classement avec les
situations préexistantes à cette entente actuelle. C'est ce qui
fait que nous sommes obligés d'aménager un changement progressif
par voie de négociations. Quand je dis que les conditions dont il est
fait mention dans le communiqué doivent être respectées, je
veux dire qu'elles ne peuvent être changées que par voie de
négociations, puisqu'elles étaient des conditions atteintes par
négociations. C'est ne pas les respecter, que de les soustraire
d'autorité de la convention ou de les changer d'autorité. C'est
cela un manque de respect.
M. SAINT-PIERRE: Le point est que l'on se demande quelle est la trame
qui va servir au jeu de négociations. Si on lit votre communiqué,
c'est votre exigence minimum. Ce que vous demandez, c'est que la
scolarité et le classement accordés aux enseignants selon leurs
anciennes conventions, demeurent. Ce n'est pas la lune, mais vous le demandez.
Alors que la partie patronale...
M. CHARBONNEAU: Je n'ai pas dit "demeurent", j'ai dit "soient
respectées". Et je viens de vous expliquer qu'une manière pour un
employeur de respecter une condition atteinte par voie de négociations,
c'est de la modifier aussi par voie de négociations.
M. SAINT-PIERRE: A quelle période dans le temps en l'an
2000? va-ton changer ceci? Si, comme c'est le cas de Chambly, tous les
autres enseignants de la province ont seize ans
de scolarité et que ceux de Chambly ont 17 ans, si on s'en remet
à votre principe, il y aura toujours cet écart-là. Si
votre principe est valable aujourd'hui, il sera valable à la fin de la
présente convention collective, il sera valable dans cinq ans, dans 20
ans d'ici.
M. CHARBONNEAU: Je pense que nous prenons une discussion trop large:
Depuis 25 ans jusqu'à l'an 2000. Moi, je préférerais
discuter le cas de la semaine dernière. Un cas où nous montrons
ce que nous faisons de l'esprit de certaines déclarations. Vous avez
entre les mains, messieurs les membres de la commission, une feuille qui
s'intitule: Proposition syndicale du 17 mars 1971. C'est une feuille unique qui
a été déposée dans votre dossier.
M. BERTRAND: Oui, nous l'avons.
M. CHARBONNEAU: Alors, voici comment nous formulons le problème
et comment nous poursuivons notre objectif de façon concrète. Les
cours de perfectionnement de méthode et de recyclage, organisés
par les commissions scolaires ou le gouvernement ou tout organisme sous leur
juridiction ou toute autre personne à leur emploi, sont reconnus aux
fins de catégorisation des enseignants à raison d'une
catégorie supplémentaire par tranche de 450 heures. Cependant,
les cours de perfectionnement de méthode et de recyclage
déjà reconnus par une commission aux fins de
rémunération et selon un barème plus avantageux que celui
prévu au paragraphe précédent, continuent d'être
reconnus à ces enseignants selon le même barème, aussi
longtemps qu'ils demeureront à l'emploi de la même commission.
M. SAINT-PIERRE: Cela ne changera jamais? Même si 80 p. c. des
enseignants peuvent avoir moins, s'il y en a 20 p. c. qui ont plus sur des
cours de perfectionnement, selon votre paragraphe D, vous voulez que cela
demeure?
M. CHARBONNEAU: Je vais continuer à lire. En application du
premier paragraphe du présent article et sans restreindre la
généralité de ce qui précède, les cours
suivants sont également reconnus aux fins de catégorisation des
enseignants. Vous avez une liste qui certainement, mentionne les cours: "Allons
au bois joli" parmi d'autres, parmi toute la forêt de cours et
d'incohérences qui se sont prolongés depuis de nombreuses
années, et les offices catéchétiques.
Il y a là M. Longpré, les autres messieurs, Mme
Préfontaine, etc., les Frères du Sacré-Coeur, tous les
cours qui ont été, d'une certaine manière,
organisés ou approuvés par les commissions scolaires ou le
gouvernement. Nous soutenons qu'ils devraient continuer de l'être et aux
mêmes conditions qu'ils l'ont été quand ces gens ont fait
ces cours pendant un ou deux ans. Parfois, pour des personnes, ça
représente jus- qu'à deux catégories, par acquisition de
scolarité supplémentaire. Quelle a été la
réaction de la partie patronale devant une telle demande qui, je pense,
est l'illustration de notre objectif?
M. LE PRESIDENT: II ne veut pas que...
M. CHARBONNEAU: II faudrait d'abord lui donner la parole pour lui
permettre de me contredire une fois de plus. Je vais dire ce que nous avons cru
obtenir comme réponse, parce que ce n'est jamais très clair. Mais
voici quand même. Devant une telle demande, la partie patronale nous a
dit qu'il y avait d'abord un règlement qui s'appelait le
règlement no 5 qui devait s'appliquer et qu'en aucun cas il ne saurait
être question de reconnaître une année de scolarité
à moins de 450 heures. Ceci élimine le deuxième paragraphe
de notre demande. De plus, il faudrait un minimum de 90 heures, soit six
crédits, pour que l'on commence à reconnaf-tre un cours. Si c'est
un cours de quatre crédits ou de deux crédits, ce n'est pas
valable, et même pour un, il en faut au moins six pour commencer. Dans
tous les cas, le fardeau de la preuve incombe à l'enseignant. Ceci
revient à dire que l'enseignant devra se munir d'attestations et faire
la preuve de la qualité du contenu des cours qu'il peut avoir suivis il
y a trois, cinq ou huit ans. Au-delà de ces critères du
règlement no 5, la partie patronale a des critères
supplémentaires, semble-t-il. Il faut que ces cours de perfectionnement
soient reconnus par la direction générale de la formation des
martres, c'est-à-dire le ministère de l'Education lui-même,
ou par les universités.
Or, quand on sait que ces organismes, ministère et
universités, ont été fort négligents par le
passé dans l'élaboration de leur politique de perfectionnement
des maîtres, quand on sait que ces organismes n'ont même pas, dans
la plupart des cas, organisé eux-mêmes ou supervisé d'une
façon très étroite la qualité de ces cours, comment
peut-on espérer qu'ils acceptent rétroactivement de donner des
sanctions? Vous voyez dans quel cul-de-sac on plonge ces enseignants qui sont
obligés de faire la preuve de la qualité des cours qu'ils ont
suivis, lesquels cours étaient payés par les autorités. Je
pense que, devant une telle proposition, il s'est révélé
que la partie patronale ne désirait pas discuter, du moment qu'on
essayait de sortir du cadre du règlement no 5.
Pour répondre favorablement à notre demande, il faut en
effet sortir du règlement no 5. Il est très restrictif à
l'article 5-1, et il ne permet pas la reconnaissance de certains cours qui sont
là, si on l'interprète comme il l'est maintenant. Mais si une
commission scolaire ou le ministère de l'Education a assumé
l'organisation de ces cours, ce que nous demandons, c'est qu'ils soient
reconnus et, si c'est à des conditions plus avantageuses que la norme de
450 heures pour une catégorie, que ce soit encore reconnu comme
ça l'était pour ces personnes. C'est ça
que nous appelons une demande dans le cadre d'un objectif normal quand
on change de système et quand on veut vraiment planifier graduellement
un système de perfectionnement des enseignants.
Les exemples ne nous manquent en aucune façon pour prouver que
dès qu'arrive le temps de sortir du règlement no 5, de tenir
compte de la réalité québécoise, des
systèmes qui se sont chevauchés en matière de
perfectionnement, on est tout de suite "déboussolé" du
côté de la partie patronale. On hésite à dire que
ceci vaut une catégorie.
On dit qu'on va se servir de sa tête si c'est la catégorie
12, mais si c'est 14, 15 ou 16, pourquoi ne s'en servirait-on pas encore?
M. LE PRESIDENT: M. Sirois, je pense que vous avez quelque chose
à ajouter là-dessus. Vous avez des éclaircissements
à nous apporter.
M. SIROIS: C'est pour donner la position patronale sur ce
point-là en particulier. La partie patronale et c'est ce qui a
été dit à la table est d'accord sur le principe de
la reconnaissance de certains cours qui sont inscrits là-dedans. Nous
avons dit "certains cours", c'était volontaire et intentionnel. Cela
voulait dire que ce n 'étaient pas tous les cours.
Ce que nous reconnaissons, c'est de la scolarité réelle,
c'est-à-dire qu'on ajoute à de la scolarité réelle,
dans le sens suivant: Une personne qui aurait neuf ans de scolarité, si
on lui reconnaît deux ans de méthode nouvelle, cela va lui en
faire onze, ça ne lui en fera pas quatorze.
On a dit aussi qu'il y avait des modalités. C'est assez complexe
quand même, toutes ces méthodes ont été faites de
différentes manières, il y en a qui sont plus ou moins bonnes.
Nous avons dit qu'il fallait qu'il s'agisse de cours intégrés
à un programme régulier, pour que ce ne soit pas n'importe quoi.
Nous avons dit qu'il fallait qu'il s'agisse de cours qui soient suivis avec
succès: si l'enseignant n'a fait qu'y assister, on ne reconnaîtra
pas ça.
Nous avons dit aussi qu'il faudrait que quelqu'un porte un jugement de
valeur là-dessus et sur l'institution qui a donné les cours et
sur la nature du cours lui-même. Ce "quelqu'un", nous avons
suggéré que ce seront peut-être les universités ou
la formation des maîtres. Nous avons dit aussi que nous ne compterions
pas les cours deux fois, parce qu'il y a certains de ces cours qui ont
déjà été reconnus dans le brevet lui-même. Si
on les reconnaît déjà dans le brevet, on ne les ajoutera
pas encore, on ne les comptera pas deux fois. C'est de ça que M.
Charbonneau voulait parler, de mes restrictions. Ce sont là les
restrictions.
M. LE PRESIDENT: Le ministre de la Fonction publique.
M. L'ALLIER: Je pense qu'on a, encore une fois c'est
peut-être désagréable de le dire dévié
du débat. Cela a été intéressant, on a eu une
coupure transversale de la négociation. On a eu l'image de ce qu'est une
table de négociations, de ce qui a duré 28 mois pour en arriver
à quelque chose.
M. Lefebvre a fait une déclaration tout à l'heure. Elle
m'est apparue claire, mais elle me semble quand même extrêmement
importante. J'aimerais savoir, à partir de ce qu'a dit M. Lefebvre, si
la partie syndicale est d'accord pour la position prise par la
Fédération des commissions scolaires, laquelle position est en
fait celle de la partie patronale, parce qu'on s'est
référé à ce qu'a dit M. Sirois
à l'utilisation du règlement no 5, à son utilisation pour
les fins de classement... Je voudrais savoir de M. Charbonneau,
premièrement, si ce qu'a dit M. Lefebvre était clair;
deuxièmement si c'est clair s'il est d'accord sur cet
esprit, parce qu'on a parlé d'esprit depuis tout à l'heure et on
en arrive à un cas très précis qui est en fait, à
mon avis, une coupe transversale de la négociation.
Est-ce que ce qu'a dit M. Lefebvre est clair? Deuxièmement,
est-ce que vous êtes d'accord sur cet esprit énoncé par le
président de la Fédération des commissions scolaires?
M. CHARBONNEAU: En tant que représentant de la corporation, je ne
peux pas être d'accord avec quelqu'un qui se dit, au nom de la partie
patronale, incapable d'aborder ce problème dans un contexte de
négociations, comme l'a dit M. Lefebvre, en essayant
d'interpréter le règlement no 5.
M. BERTRAND: Dans la partie patronale, il y a la
Fédération des commissions scolaire, The Protestant School Board
et il y a également un représentant du gouvernement. Bien
entendu, comme il s'agit de problèmes d'éducation, le
représentant du gouvernement est un représentant du
ministère de l'Education? N'y a-t-il pas un expert du ministère
de l'Education à la table?
M. LE PRESIDENT: Le ministre de la Fonction publique.
M. L'ALLIER: M. Sirois pourra vous donner des détails sur la
qualité du représentant.
M. BERTRAND: Vous en avez un? Il y a un représentant?
M. L'ALLIER: Du gouvernement, oui.
M. BERTRAND: Du gouvernement, mais qui, en particulier...
M. L'ALLIER: Le directeur général adjoint des relations
travail attaché à l'Education.
M. BERTRAND: Attaché à l'Education? Des problèmes
dont celui que vous venez de nous faire part, de reconnaissance de certains
diplômes, il n'y a aucun doute qu'à ce moment-là, la
partie patronale doit consulter le ministère de l'Education. Vrai ou
faux?
M. SIROIS: C'est vrai.
M. BERTRAND: La partie syndicale, elle, mise devant un problème
où il y a un imbroglio total ou une impasse, à ce
moment-là, peut également soumettre au ministre des demandes de
modifications du règlement no 5 comme pourrait le faire la partie
patronale. Vous n'êtes pas obligés d'être unanimes pour
ça, M. Char-bonneau. Il n'y a rien qui vous empêche, si vous avez
une série de problèmes au sujet desquels il y a un principe
à l'heure actuelle, dans le règlement no 5, de faire valoir ou de
faire accepter par la partie patronale votre point de vue, rien ne vous
empêche de soumettre une proposition de modification du règlement
ou au représentant du gouvernement qui est là pour la transmettre
au ministre de l'Education, ou de la transmettre vous-même directement au
ministre de l'Education.
Est-ce que vous ne pourriez pas utiliser cette formule-là?
Après les quelques échanges que nous avons eus et je
reviens à ce que je disais au début quelle que soit la
force du règlement no 5, vous en êtes aujourd'hui à
la troisième semaine de mars, j'ai l'impression que d'ici le mois
de juin vous ne pouvez certainement pas j'ai posé la question et
je n'ai pas encore eu de réponse effectuer le classement
définitif d'ici le mois de juin.
Il faut toujours essayer de continuer. En continuant, vous allez
certainement, puisqu'il s'agit de négocier, affronter des
problèmes similaires à celui que vous venez d'énoncer.
Mais si, au fur et à mesure que se présentent ces
problèmes, vous faites appel, ou indirectement comme je l'ai dit
tantôt, par le représentant du gouvernement, du ministère
de l'Education qui est là ou directement au ministre de l'Education,
pour qu'il apporte des modifications au règlement no 5, vous allez
toujours avancer. Autrement, vous allez être dans une impasse. Point
n'est besoin de dire, à la lumière des quelques engagements qui
viennent d'avoir lieu, que si vous n'essayez pas au moins de réaliser
d'abord le classement de ceux qui ne vous causent aucun problème en
réservant pour la fin les cas marginaux, si vous n'essayez pas cela,
nous allons quant à moi je n'y ai pas d'objection revenir
ici devant la commission, c'est notre travail, mais je ne vois pas où
nous allons aller.
M. LE PRESIDENT: Quel est le point de vue de la CEQ?
M. CHARBONNEAU: J'aimerais poser une question. Je comprends
l'intervention de M. Bertrand. Il veut nous orienter positivement vers une
solution rapide.
M. BERTRAND: Autant que possible, autrement, c'est un travail purement
négatif.
M. CHARBONNEAU: Est-ce que M. Bertrand admet qu'il est normal qu'en
cours de convention comme cela, il y ait une partie du classement des
enseignants qui passe sous l'empire pourrais-je dire d'un
règlement ministériel? Même si nous modifions le
règlement ministériel, il n'en reste pas moins que ce sera
toujours, à ce moment-là, la discrétion du ministre qui
peut s'exercer.
Comme élément de la partie gouvernementale, il n'en reste
pas moins que le glissement qui vient de s'opérer, le glissement qui
s'effectue, c'est que la partie syndicale se voit enlever un des deux facteurs
de rémunération comme élément
négocié. C'est cela le principe qui est en jeu, qui sous-tend
votre question. Je voudrais savoir votre intention, mais vous semblez vouloir
que j'avance des éléments, des réponses.
M. BERTRAND: M. Charbonneau, j'ai tenu pour acquit, depuis le
début, que le règlement no 5 a été utilisé
pour établir des catégories que l'on retrouve dans la convention
collective. Est-ce vrai?
M. CHARBONNEAU: Cela a été utilisé comme un des
outils, comme un des éléments.
M. BERTRAND: Exactement.
M. CHARBONNEAU: Mais non pas comme l'élément
essentiel.
M. BERTRAND: Comme un des outils qui ont permis, à certains
moments, d'interpréter d'une manière plus libérale le
règlement no 5, c'est cela?
M. CHARBONNEAU: J'ai l'impression que cela a été
utilisé comme un des éléments, en effet, mais...
M. BERTRAND: Comme un des éléments.
M. CHARBONNEAU: ...mais non primordial.
M. BERTRAND: Mais qui a été quand même
utilisé.
M. CHARBONNEAU: Sans doute.
M. BERTRAND: Bon, et cela a permis d'établir combien de
catégories je n'ai pas envie de reprendre la convention
collective on en a la liste. Je me demande si on ne peut pas continuer
à le faire en utilisant ce fameux règlement no 5 comme un des
éléments.
M. CHARBONNEAU: C'est ce que je veux.
M. BERTRAND: ...Par contre, étant donné que vous retournez
à la table des négociations, que vous mettez de côté
le comité provincial qui était un comité conjoint
paritaire et où le président avait le pouvoir de décider
mais là, vous ne l'avez plus là, vous allez
être pris à la table des négociations et, à un
moment donné, il va y avoir ce qu'on appelle un "dead-lock". Ce sera
trois à trois. A ce moment-là, où irez-vous?
M. CHARBONNEAU: Vous posez une question qui s'appliquerait après
qu'il y aurait eu négociation.
M. BERTRAND: Oui, oui.
M. CHARBONNEAU: Nous voulons d'abord l'entreprendre pour voir quel bout
de chemin on peut faire dans un cadre de négociations, cependant,
où le règlement no 5 est un des éléments...
M. BERTRAND: Est un des éléments.
M. CHARBONNEAU: ...mais, à ce moment-là, le
règlement no 5 ne vient pas régir l'évaluation de la
catégorisation des enseignants.
M. BERTRAND: Pas d'une manière absolue; je l'ai dit d'une
manière relative.
M. CHARBONNEAU: Faites dire cela par les éléments de la
partie patronale.
M. BERTRAND: Et je dois avouer que j'avais compris l'autre jour par les
propos du ministre, que le règlement no 5 était utilisé
comme un des critères, de la même manière qu'on l'avait
utilisé jusqu'à présent pour établir les
catégories, alors qu'il servait comme l'une des normes.
C'est comme cela que je l'ai interprété.
M. LE PRESIDENT: Le ministre de l'Education.
M. SAINT-PIERRE: II ne faudrait cependant pas minimiser; parce que
tantôt, lorsqu'on a dit que c'était une et peut-être pas
cela, il reste je pense que M. Charbonneau va l'admettre que pour
déterminer les normes catégorisées dans les
différentes catégories, s'il n'y avait pas eu de règlement
no 5, le travail ne se serait pas autant accompli. Il n'est pas faux de dire
que le règlement no 5 a sûrement servi comme critère
primordial ou le plus important. Je voudrais encore préciser ma
question. Est-ce que, n'ai-je pas raison? dans la convention qui
a été signée par toutes les parties, vous parlez de 6-1.01
et des différentes catégories, j'en prends une au hasard,
catégorie de 15 ans, est-ce qu'on ne dit pas qu'en plus d'un
brevet A et d'un baccalauréat ès arts, on établira ceux
qui ont 15 années de scolarité reconnues par le comité
provincial et classification qui était le mécanisme qu'on
s'était donné conformément et je souligne ce mot
au règlement no 5 et ainsi de suite pour ceux qui ont 16,17 et 18
ans de scolarité. Il me semble, et je le redis encore, que dans le
règlement no 5, seulement à le lire, ce qui est
négociable, c'est l'interprétation, c'est le passage et je
reprends des mots d'un règlement no 5 avec d'autres facteurs qui
ont pu jouer pour une catégorie de certains diplômes. Quelqu'un
qui lit le règlement no 5 ne peut pas savoir, ce n'est pas marqué
dans le règlement numéro 5, si, je m'excuse de reprendre
le même exemple le cours d'initiation à la méthode
"Allons au bois joli" vaut un an de scolarité. C'est cela qui est
négociable. La partie patronale nous a donné tantôt
certains éléments de critères qui pouvaient faire que
c'est négociable. Vous en avez d'autres qui sont absolus,
c'est-à-dire que ç'a déjà été reconnu
par une commission scolaire. C'est cela qui doit faire foi de loi.
M. Charbonneau, vous êtes d'accord avec moi que, pour chacune des
catégories, le dernier alinéa prévu c'est X années
de scolarité reconnues par le comité qui était le
mécanisme conjoint qu'on s'était donné,
conformément au règlement no 5. Vous êtes d'accord sur
cela? C'est bien ce qu'on retrouve dans la convention collective que vous avez
signée?
M. CHARBONNEAU: Ce qu'on reconnaît, c'est ce qu'on peut lire. Ce
que je lis à n'importe quel des paragraphes des derniers alinéas
de tous les articles auxquels vous faites référence, ce sont 15,
16 ou 17 années reconnues par le comité provincial de
classification conformément au règlement no 5. On admettait qu'il
y a un travail à faire entre le règlement no 5, par le
comité provincial, mais maintenant qui voulez-vous, le fasse?
M. BERTRAND: A la table de négociations.
M. SAINT-PIERRE: Le point très important, c'est que le
comité provincial, à ce que je sache, ce n'est pas la partie
patronale qui l'a abandonné, c'est vous mêmes qui ne vouliez pas
et la dernière fois, ce qu'on a suggéré comme un autre
mécanisme, c'est que la table provinciale continue le travail qui a
été fait, qui avait permis de catégoriser certains
diplômes, mais conformément au règlement no 5 du ministre
relativement aux critères d'évaluation de la scolarité et
aux règles d'application dudit règlement.
Là, la négociation entre, décidée par le
comité provincial. Dans ce cas-ci, ce serait par la table
provinciale.
M. LE PRESIDENT: Comme je note qu'il est six heures et que nous n'avons
pas réussi à mettre les parties "à table" vraiment, nous
ajournons jusqu'à huit heures quinze.
M. L'ALLIER: J'aimerais quand même que nous ajournions sur quelque
chose qui... Si les
membres de la commission me le permettent, j'aimerais que M. Charbonneau
nous précise s'il est d'accord sur ce que vient de dire M. Saint-Pierre.
Nous avons avancé, je pense dans les précisions. Quand vous avez
dit: Le comité provincial n'existe plus, qui peut appliquer ça?
C'est la table. C'est ce que nous proposons, à toutes fins
pratiques.
M. BERTRAND: On a demandé la disparition du comité
provincial. Alors, jusqu'à présent il n'y a qu'un
mécanisme qui a été suggéré, c'est la table
de négociations.
M. L'ALLIER: C'est-à-dire que la partie patronale a fait une
proposition qui était...
M. BERTRAND: Qui a été rejetée.
M. L'ALLIER: Celle qui a été rejetée. Il y a le
ministre et il y a aussi la table de négociations.
UNE VOIX: J'aimerais connaître l'opinion de M. Charbonneau
maintenant avant que...
M. LE PRESIDENT: Est-ce que M. Charbonneau désire répondre
immédiatement à cette question?
M. CHARBONNEAU: Cela ne me prendra pas trois jours de consultation, mais
on va aller souper et on répondra après le souper.
M. LE PRESIDENT: Bon! Nous ajournons à8h15.
Reprise de la séance à 20 h 26
M. BOSSE (président de la commission permanente de la Fonction
publique): A l'ordre, messieurs! Je déclare la séance ouverte et
j'inviterais le ministre de la Fonction publique à poser de nouveau sa
question à M. Charbonneau. C'est là où nous avions
laissé à 6 h 02.
M. L'ALLIER: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Un peu de silence!
M. L'ALLIER: ...vous vous souviendrez lorsque...
M. LE PRESIDENT: Un peu de silence, s'il vous plaît, pour qu'on
entende le ministre!
Retour à la table de
négociations
M. L'ALLIER: M. le Président, vous vous souviendrez, lorsque la
séance a été suspendue tout à l'heure, nous nous
sommes laissés, le président de la CEQ et moi-même sur une
question. C'est-à-dire que je lui avais posé une question.
Je vais la répéter. M. Charbonneau, compte tenu des paroles de M.
Lefebvre qui, à mon avis, résument bien la position de la partie
patronale, êtes-vous d'accord pour retourner à la table de
négociations en fait, c'est ce que ça veut dire
suivant les termes exprimés par la Fédération des
commissions scolaires? Vous avez donné une partie de la réponse
en disant: Je ne peux pas être d'accord avec quelqu'un qui refuse de
négocier. Est-ce là votre réponse ou avez-vous une
réponse plus complète à faire? Si c'est là votre
réponse, j'aurai une autre question à vous poser.
M. CHARBONNEAU: Nous sommes d'accord pour retourner à une table
où il y aura vraiment de la négociation, où le
règlement no 5 ne sera pas un critère exclusif, une norme absolue
d'évaluation de la scolarité des enseignants pour fin de
traitement. A cette question, reprise maintes fois de façon très
claire par M. Bertrand, je réponds: Oui, nous sommes prêts
à aller à une telle table, parce que, à cette table, ce
sera vraiment un travail de négociations qui se fera. Parce que,
à une telle table, où le règlement no 5 n'arrive pas comme
une norme exclusive et absolue, nous aurons, à ce moment-là, une
certaine assurance que la catégorisation des enseignants ne sera pas
laissée à l'arbitraire ou à l'évolution
unilatérale d'un règlement ministériel.
S'il s'agît tout simplement d'aller discuter autour d'une table de
l'interprétation à donner au règlement no 5, pour nous, ce
n'est pas un appel à la négociation et vous abusez des termes
quand vous dites: Etes-vous prêts à aller à une table de
négociations dans le sens où M. Lefebvre a parlé?
M. Lefebvre a dit lui-même qu'il n'y avait
pas place à négociations à une telle table, mais
tout au plus possibilité de jouer à l'intérieur du
règlement no 5 et encore, d'une façon très restrictive. Il
y a vraiment un abus de termes quand vous coiffez ça d'un titre assez
pompeux: une invitation à la négociation.
M. L'ALLIER: M. Charbonneau, est-ce que je peux vous poser une question
maintenant? Est-ce que ce que vous dites équivaut à reprendre ou
à commencer ou à avoir des discussions ou des négociations
tel que ça s'est fait au moment même de la négociation de
l'entente, ou si vous demandez plus que ça?
M. CHARBONNEAU: Je veux qu'à cette table de travail, qui sera une
table de négociation parce que nous n'irons pas à une
autre table que ça on tienne compte d'autres facteurs que le
règlement no 5. Et j'ai apporté un exemple avant le souper que
vous avez bien cavalièrement rejeté de la main, mais sur lequel
je me permets de revenir. C'est l'exemple de la proposition syndicale du 17
mars...
M. L'ALLIER: Vous me permettrez on pourra revenir à votre
exemple, on en a déjà parlé je voudrais que nous
puissions discuter là-dessus pour avancer un peu plus. Vous dites que
vous voulez aller à une table où il y a véritablement des
négociations. Il existe deux tables possibles où il peut y avoir
négociations dans le cadre actuel.
Premièrement négociation suivant 9-4.00,
c'est-à-dire en cours d'application d'une convention collective; c'est
la seule façon de le faire et, à ce moment-là, on ne
négocie pas l'entente, mais l'application de l'entente et les
difficultés d'application.
Deuxièmement: la négociation de l'entente comme telle. Et
ça, c'est la table provinciale de négociations de la prochaine
convention collective.
Est-ce que vous comprenez ça comme moi ou s'il y a une
distinction que je ne vois pas?
M. CHARBONNEAU: Pour nous, c'est l'utilisation de la table de
négociations en vertu de 9-4.00 dont nous parlons. Nous n'avons pas
abordé cette possibilité d'entreprendre dès maintenant la
prochaine négociation. Pour nous, ce serait un exercice futile. C'est le
dossier 1968-71 qu'il faut fermer.
M. L'ALLIER: Quand vous dites "pour nous", est-ce que c'est l'ensemble
de la partie syndicale?
M. CHARBONNEAU: Je laisse le soin à PAPT et PACT de le dire.
M. DOBIE: En ce qui nous concerne, si nous retournons à une table
de négociations, c'est 9-4.00 non pas pour la prochaine
négociation de 1971.
M. PEACOCK: Nous sommes parfaitement d'accord avec M. Charbonneau.
D'abord c'est sur 9-4.00 que nous voulons négocier. Secundo, nous ne
voulons pas aller à une table sans une assurance beaucoup plus claire de
la part de la partie patronale disant qu'elle ne va pas appliquer le
règlement no 5 comme s'il venait du mont Sinaï. Les fonctionnaires
sont tellement attachés à ce règlement que cela devient
une espèce de maladie. Ensuite, nous ne voulons pas commencer les
prochaines négociations parce que nous trouvons que, sans avoir
résolu ce problème-là, cela ne vaut donc pas la peine.
M. L'ALLIER: En d'autres mots, M. Charbonneau, la partie syndicale est
donc prête à retourner ou aller à une table de
négociations suivant 9-4.00 . Cela signifie que l'entente qui a
été signée subsiste, qu'elle est acceptée par les
parties et qu'elle n'est pas contestée comme telle. Ce sont ses
modalités d'application sur un point particulier qu'il faut revoir. Je
rejoins, à ce moment-là, la proposition de la partie patronale
qui traduit la proposition faite dans la dernière séance de la
commission parlementaire par le ministre de l'Education. Est-ce que vous
êtes disposés qu'à cette table de négociations
conformément à 9-4.00 l'on continue le travail de classement
déjà commencé, déjà fait dans l'entente?
M. CHARBONNEAU: C'est la première question que vous m'avez
posée. C'est la même chose. Nous sommes prêts à aller
à une table où l'on pourrait aborder l'évaluation de la
scolarité des enseignants avec un esprit plus large, avec la prise en
considération de facteurs autres que les stipulations du
règlement no 5. Par les autres critères quoiqu'il soit
difficile très rapidement d'être exhaustifs sur la question
nous voulons qu'une telle table de négociations prenne en très
sérieuse considération certains cours, certaines études
autrefois reconnues par le ministère de l'Education lui-même ou
par certaines commissions scolaires.
Un exemple très concret: quand est arrivée
l'intégration de l'enseignement professionnel au secteur public, il y a
un arrêté en conseil, 1474, qui faisait que l'on reconnaissait
à des enseignants ayant suivi des portions de cours, ou des
études inférieures à six crédits ou 90 heures,
qu'on leur assurait la reconnaissance maintenue de telles études.
Et quand nous arrivons avec la proposition syndicale que je vous ai
mentionnée tout à l'heure, les cours de durée
inférieure à 90 heures sont écartés comme
n'étant pas suffisamment longs. Alors, je me dis que c'est un type de
choses que reconnaissait le ministère de l'Education lui-même, et
qui risque maintenant, aux termes du règlement no 5, d'être
rejeté.
Il y a des conditions qui étaient reconnues dans certaines
commissions scolaires. Par exemple, en 1965, la CECM a décidé
unilatéralement de reconnaître que 300 heures de cours,
corres-
pondant aux cours qui existaient alors dans la liste que je vous ai
remise pouvaient équivaloir à une catégorie et 600 heures
à deux catégories. Ensuite, ç'a été inclus
dans la convention suivante. Est-ce que les enseignants qui ont suivi ces
cours, étant sûrs qu'ils vaudraient quelque chose en termes de
catégorie, vont maintenant être menacés d'une fouille,
d'une nouvelle évaluation dans cette scolarité acquise? C'est ce
que laisse entendre le refus de considérer autre chose que le
règlement no 5. C'est ce que laisse entendre le rejet de la proposition
syndicale que nous vous avons faite. 11 y a par exemple, le baccalauréat
français, deuxième partie, qui a été reconnu selon
des ententes bilatérales ou internationales, qui a été
reconnu à toutes fins utiles par rapport au système du
Québec comme équivalant au baccalauréat ès arts par
exemple pour l'admission à des études supérieures. Il a
été reconnu par des employeurs très nombreux dans le
Québec comme équivalant à quinze ans de scolarité.
Ces détenteurs du baccalauréat ès arts risquent de voir
leur catégorisation dévaluée, si on n'admet pas d'autres
critères que le règlement no 5.
Nous pourrions énumérer plusieurs autres
considérants, mais c'est en scrutant le dossier qu'on en
découvre, au fur et à mesure que l'on se trouve à refaire
le cheminement individuel de très nombreux enseignants qui se sont
évertués à accumuler de tels cours, de telles
études, et c'est très extrêmement révoltant
aujourd'hui, pour les enseignants, de s'entendre dire que certaines
études, comme le disait M. Sirois, n'étaient peut-être pas
les bonnes, ne sont peut-être plus bonnes.
Dans la liste que nous vous énumérons ici, il n'y a pas
moins de quatre catégories de cours ou de méthodes pour
l'enseignement du français. Ce n'est pas notre faute, ce n'est pas la
faute des enseignants si les commissions scolaires, de concert avec le
ministère de l'Education, ont jugé tout à coup que les
cours du frère Longpré étaient préférables
à la méthode "Allons au bois joli", et que deux ans après,
c'était la méthode "Allons au bois joli" qui était
préférable à tel ou tel autre.
Et les gens qui sont passés par tout ce chemin et qui, sur
l'incitation très forte et souvent même la menace de
congédiement des commissions scolaires, risqueraient maintenant de se
voir coupés, de se voir fouillés comme des personnes coupables
d'avoir obéi à des directives ou à une incitation dont
nous sommes tous responsables.
Il y a même des gens qui ont été
congédiés. La raison officielle...
M. LE PRESIDENT: Permettez...
M. CHARBONNEAU: ... maintenue par l'arbitrage était de n'avoir
pas suivi les cours de perfectionnement. En même temps que l'on menace
les gens de sanctions s'ils ne suivent pas des cours, on menace ces gens de
dévaluation s'ils suivent certains de ces cours. C'est très
répugnant pour un groupe de travailleurs de bonne foi. Ils se sont
laissés embarquer dans un système qui n'est même pas encore
terminé. Ce n'est pas le procès du passé. C'est le
procès de la commission scolaire Le Gardeur, par exemple, qui a
donné de tels cours non reconnus et non intégrés à
des cours de formation ou à des cours menant à des qualifications
ultérieures.
Encore aujourd'hui, en 1971, cela se fait. Je ne veux pas voir soulever
de tels exemples. C'est de l'histoire du passé que nous faisons avec
cela.
M. LE PRESIDENT: Me permettez-vous...
M. CHARBONNEAU: M. Veilleux a énuméré un certain
nombre d'autres facteurs. Nous n'avons malheureusement pas encore le
relevé des notes. Il a énuméré pas moins de cinq ou
six facteurs qui traduisent en 1971 ce qu'a été la
réalité par laquelle les enseignants sont passés en 1965,
1967, 1968 et 1969. Aujourd'hui, il faut en tenir compte encore de ces
facteurs. C'est à des conclusions comme celles là qu'on vous
amène quand on vous demande de considérer autre chose que le
règlement no 5 et d'arrêter de parler de modifier le
règlement no 5 pour ceci, ou cela. Il y a le règlement no 5,
gardez-le. Faites-en ce que vous voulez mais c'est un des facteurs qui doit
servir à catégoriser les enseignants et non pas le seul.
Je pense que si le gouvernement, le ministre de l'Education, le ministre
Saint-Pierre, la Fédération des commissions scolaires, ne sont
pas capables de prendre ces arguments en considération dans le
présent débat, vous faites exprès pour noyer le poisson et
le débat. C'est fondamental ce que je vous dis. C'est le reflet de la
réalité du Québec et de la réalité scolaire
dans laquelle nous avons vécu. Si vous jetez un exemple comme cela du
revers de la main, je pense que c'est vraiment la preuve publique qu'il n'y a
pas de négociations possibles.
M. LE PRESIDENT: Le ministre...
M. CHARBONNEAU: M. Bertrand a posé cette question, comme je l'ai
fait. Nous tous, à la dernière commission parlementaire, aurons
été laissés sous l'impression que vous admettiez
vous-même la négociabilité de l'évaluation de la
scolarité des enseignants avec d'autres facteurs que le règlement
no 5. Avons-nous tous été dupés ici par ces impressions?
Est-ce que les observateurs impartiaux, les porte-parole de l'Opposition et
même certains membres qui vous accompagnent de votre côté de
la table ont tous été dupés, et lancés sur de
fausses pistes?
Est-ce qu'aujourd'hui on essaie de rétrécir le chemin
qu'on a ouvert la dernière fois? Est-ce parce qu'on n'arrive pas
à convaincre certains éléments de la partie patronale
qu'aujourd'hui on essaie de rebrousser chemin?
M. LE PRESIDENT: Si vous le permettez, le ministre de l'Education
d'abord et le ministre de la Fonction publique ont quelque chose à
ajouter à vos commentaires.
M. SAINT-PIERRE: Votre réquisitoire, je pense, n'est absolument
pas pertinent ici. Le procès d'intention et les décisions qui ont
pu être prises par n'importe qui, je pense, ne vous regardent pas. Les
trois quarts des débats que l'on vient d'entendre au cours des cinq ou
six dernières minutes, vous pouvez les mettre dans le volume d'action
politique de la CEQ. Cela n'a rien à voir avec ce qu'on discute
présentement.
M. CHARBONNEAU: Ce n'est pas de l'action politique que vous faites?
M. SAINT-PIERRE: Non, mais lorsque vous commencez à faire un
procès...
M. CHARBONNEAU: Un ministre fait de l'action politique à temps
plein.
M. SAINT-PIERRE: Oui, mais on reparlera de cela.
M. LE PRESIDENT: Le ministre de la Fonction publique.
M. L'ALLIER: Est-ce que, M. Charbonneau, les problèmes que vous
avez soulevés, vous arrivez avec des cas précis, c'est
évident vous apparaissent absolument inabordables à la
table des négociations? Et est-ce que des questions exactement
semblables à celles-là n'ont pas déjà
été négociées dans l'entente et
réglées dans l'entente, des questions de même nature?
Est-ce qu'actuellement, dans le cadre du débat ou plutôt de la
négociation, que l'on vous propose, ces choses ne seraient pas
possibles?
M. CHARBONNEAU: J'imagine que vous allez me laisser reposer quelque peu,
que vous allez formuler votre question à l'adresse de la partie
patronale.
M. L'ALLIER: Je pourrais faire cela si ça vous aide.
Est-ce que, M. Sirois, les problèmes qui ont été
soulevés par la partie syndicale, il y a quelques instants, ne sont pas
précisément le genre de choses qu'il est possible de discuter
à une table de négociations, conformément au cadre que
vous avez proposé et qui est celui de la partie patronale?
M. SIROIS: Oui. C'est tellement cela que la partie patronale est
d'accord pour reconnaître certains cours. Le problème qui se pose
est complexe: il va falloir que quelqu'un pose des jugements de valeur sur ces
cours. En principe, la partie patronale est prête à
reconnaître certains cours de méthode. Deuxièmement, il y
aurait aussi un point important à soulever: tout le problème des
cours de méthode, en termes de droits acquis, si on peut appeler cela
ainsi, en termes de protection salariale. Il y en a des protections salariales
à 6-5.08. Ces protections existent, même pour les gens qui
n'entraient pas dans mon mot "certains". Ce que je dis, c'est que "certains"
s'applique à tout le monde, les cours qu'on reconnaîtrait. Mais,
si jamais il y en avait qui auraient été reconnus, mais que les
experts en cause ne pourraient pas connaître, il reste que 6-5.08
s'appliquerait.
Il y a des protections à 6-5.08. La protection c'est que la
personne, l'instituteur à l'emploi au 20 février 1969 qui
bénéficie de cette reconnaissance à cette date, selon la
catégorie dans laquelle ces instituteurs seraient classés comme
si... Alors il y a la catégorie et c'est la catégorie de
l'échelle ici. Maintenant c'est la catégorie de la
première échelle de la convention. Ils ont aussi la
catégorie de la deuxième échelle ou un revenu
équivalant à la catégorie de la deuxième
échelle s'ils poursuivent certaines études.
M. L'ALLIER: M. Charbonneau, je ne sais si vous avez eu la chance
d'écouter ce qu'a dit M. Sirois. Nous sommes encore ici dans le
même but, essayer de trouver des façons de s'entendre sur cette
question-là, il faudrait essayer sans passer aux extrêmes
et essayer de trouver les problèmes qui sont absolument insolubles, ou
essayer de trouver les choses qui ne peuvent être réglées
de voir s'il n'y a pas du travail qui peut être fait par la table
de négociations, par la table qui a servi à l'élaboration
et à la signature de l'entente. C'est la question que l'on se pose ici.
Vous savez qu'il a fallu quand même des mois pour s'entendre à
cette table sur un certain nombre de diplômes. Espérons que
l'expérience pourrait accélérer les choses de ce
côté. Mais est-ce que ce que vient de dire le porte-parole de la
partie patronale n'est pas, quand même, un élément
suffisant, compte tenu de ce que vous avez dit vous-même plus tôt
dans le débat je pose en même temps la question aux membres
de la commission ici pour permettre, de bonne foi mais il faut
que la bonne foi existe de part et d'autre la poursuite de discussions
positives de négociations, pour en arriver précisément
à ce classement? Est-ce que, si on se replace, de bonne foi, là
où on en était avant même de former un CPC qui n'a pas
fonctionné à la satisfaction de la partie syndicale en
particulier, même de toutes les parties si on peut dire, on ne peut pas
continuer le travail amorcé? J'ai cru comprendre, à moins que je
ne me sois complètement trompé, que, et de votre part et de la
part de la partie patronale, on était disposé à ce retour,
à ce mécanisme qui est la table de négociations de
l'entente qui a réussi à procéder au classement, qui a
réussi en travaillant avec le règlement no 5 et qui a
réussi par l'application de ce règlement. C'est indiqué
dans l'entente. N'y aurait-il pas moyen de continuer le travail, compte tenu de
ce qu'a dit M. Sirois?
M. LE PRESIDENT: M. Charbonneau.
M. L'ALLIER: On parle toujours de 9-4.00, on ne parle pas de la
négociation de toute l'entente.
M. CHARBONNEAU: Je pense que, quand on nous offre de négocier en
nous disant dans la même affirmation qu'il y a certains cours qu'il faut
réévaluer, il faut porter des jugements de valeur sur des
matières où il y a déjà eu des jugements de valeur
de portés, soit par le ministère de l'Education, soit par les
commissions scolaires. Quand on nous offre d'aller discuter dans un tel cadre,
déjà on élimine une portion du débat,
déjà on s'arroge le pouvoir de rejuger des situations
déjà jugées valables et déjà
financées...
M. L'ALLIER: Vous ne parlez pas du règlement no 5
déjà jugé valable dans l'entente.
M. CHARBONNEAU: Vous avez fort bien compris que je ne parlais pas du
règlement no 5.
M. L'ALLIER: Non, mais c'est parce que je voulais savoir s'il y a deux
poids, deux mesures, à un moment donné.
M. CHARRON: Les cours de perfectionnement...
M. CHARBONNEAU: II y a bien plus que deux poids, deux mesures. Il y a
des dizaines de poids et de mesures utilisés depuis des
années...
M. L'ALLIER: Je sais ça, oui.
M. CHARBONNEAU: ... dans le système scolaire pour
l'évaluation des études des enseignants.
M. L'ALLIER: Est-ce ça qu'on veut régler ou n'est-ce pas
ça qu'on veut régler?
M. CHARBONNEAU: C'est de ça qu'il faut essayer de sortir,
ensemble, progressivement, dans le respect des gens qui ont été
soumis à de telles incohérences d'année en année,
à de tels chevauchements d'année en année.
M. L'ALLIER: Parce que je ne voudrais pas ici...
M. CHARBONNEAU: D'une façon, négocier et non pas en
confiant le tout à l'évolution que le ministre jugerait bon de
donner au règlement no 5, d'une façon unilatérale.
M. L'ALLIER: Parce que je ne voudrais pas ici entrer, encore une fois,
dans la négociation comme telle. A mon avis, il appartient toujours
à la table de le faire. Est-ce que vous avez des propositions à
faire au ministre pour la modification du règlement no 5?
M. CHARBONNEAU: Nous avons toujours situé le débat en
disant: le règlement no 5 et d'autres considérants et d'autres
facteurs. Modifier le règlement no 5, c'est également
réclamer un règlement no 5 modifié devant permettre une
catégorisation des enseignants. Cela équivaut à dire que
l'on admet que, dorénavant, la catégorisation des enseignants se
fera par un règlement ministériel.
M. L'ALLIER: Ou par l'utilisation d'un règlement
ministériel commun des critères de catégorisation et de
classification pour fins de traitement? C'est cela que vous voulez dire?
M. LE PRESIDENT: Le ministre de l'Education.
M. SAINT-PIERRE: M. Charbonneau, il faut se comprendre dans tout cela.
Je vais vous poser une question assez simple. On parle de règlement no
5. Vous dites que c'est un cadre trop rigide. Est-ce que je pourrais vous
demander ce qui, pour vous, est le plus important: le règlement no 5 non
modifié unilatéralement par le ministre de l'Education, tel qu'il
est dans le moment, ou la scolarité et le classement accordés aux
enseignants selon leurs anciennes conventions collectives? Pour vous, qu'est-ce
qui est prioritaire? Parce qu'on demande à une table de négocier
ça dans un cas donné. Est-il plus valable de catégoriser
les enseignants pour fins de traitement? Il faut s'entendre. De la même
façon que si on ne veut pas respecter l'entente je crois savoir
que c'est votre position vous ne voulez pas faire la négociation,
et là, je reprends textuellement des mots du règlement no 6:
Conformément au règlement no 5 du ministre, relatif aux
critères d'évaluation de la scolarité et aux règles
d'application d'un comité du CPC ou d'une table provinciale. C'est cela,
ou c'est non conformément au règlement no 5, mais pour respecter
la scolarité et le classement accordés aux enseignants selon
leurs anciennes conventions collectives. Parce que là, il ne faut pas se
leurrer, ce sera une chose ou l'autre. Est-ce que, dans votre esprit, ce qui
est le plus important, ce sont les anciennes conventions collectives, peu
importe que ça nous donne, encore une fois, des enseignants qui pour le
même diplôme ont seize ans à Montréal, quinze ans
à Chambly, quatorze ans ailleurs dans la province?
Qu'est-ce qui est le plus important? Est-ce le règlement no 5
actuel? Il me semble que c'est assez fondamental.
M. CHARBONNEAU: Vous essayez de polariser cela en deux
thèmes.
M. SAINT-PIERRE: D me semble que c'est...
M. CHARBONNEAU: Le bill 25 - ce n'est pas loin en arrière
a reconnu 16 ans à des gens qui avaient un B.A. et un brevet
d'ensei-
gnement. Il arrive qu'actuellement cette catégorisation est mise
en danger. Or, cette catégorisation a été imposée
par une loi spéciale.
M. SAINT-PIERRE: Mais j'avais cru comprendre que vous n'étiez pas
favorable au bill 25. Il faut donc l'oublier?
M. CHARBONNEAU: Je l'oublierai, monsieur, quand on aura fini d'en subir
les effets.
M. L'ALLIER: M. Charbonneau, il y a une chose qui est revenue
très souvent depuis le tout début, depuis des mois. Vous venez de
dire, en parlant du bill 25...
M. CHARBONNEAU: Est-ce que M. Saint-Pierre a eu l'impression que j'avais
répondu à sa question précédente?
M. SAINT-PIERRE: Non. Je n'ai pas eu l'impression d'avoir une
réponse.
M. CHARBONNEAU: Cela ne fait rien. M. L'Allier.
M. SAINT-PIERRE: Est-ce assez clair? Il faut bien se comprendre. Le
problème, c'est lorsque le règlement no 5 vous va. Dans un cas
donné, ça fait votre affaire. Il semble que ç'a fait votre
affaire, parce que nous l'avons utilisé dans bien des cas pour
régler bien des problèmes. Mais il y a des cas où c'est un
peu gênant.
M. CHARBONNEAU: Nous avons affirmé très clairement,
à maintes reprises, que le règlement no 5 n'était pas pour
nous quelque chose d'absolument aberrant. Nous avons tout simplement dit que ce
règlement avait besoin d'être accompagné d'autres
considérants, parce que ce règlement no 5 a été
promulgué en 1968 à tel moment donné de notre histoire et
il se voulait probablement un élément planificateur, une
espèce de grille de planification en 1968. Mais les situations
préexistantes, qui n'ont cessé d'ailleurs de se prolonger
à certains égards, qu'en faites-vous? Allez-vous les filtrer
à l'aide du règlement no 5? Je me dis que ce n'est pas
l'instrument qu'il faut pour toutes les situations. Abordons le classement des
enseignants; mettez le règlement no 5 dans votre coffre d'outils, avec
d'autres outils, d'autres considérants, ceux dictés par la
réalité même du système scolaire dans lequel nous
avons vécu que nous avons financé d'ailleurs et
nous aurons un classement qui sera équitable. Equitable ne veut pas dire
basé sur l'égalité mathématique du jour au
lendemain. L'équité, c'est le respect des conditions acquises ou
prévalant pour certaines personnes, à un moment donné,
antérieurement. C'est ça que veut dire la phrase que vous opposez
au règlement no 5 dans votre question en alternative.
M. SAINT-PIERRE: Nous avons, il me semble, deux problèmes.
D'unepart nous avons plusieurs problèmes nous
avons l'évaluation de la scolarité des diplômes, que, on
l'admet, en passant par 400 conventions collectives différentes, on doit
amener à un niveau provincial. L'autre fait, c'est le respect du gain
sur le plan matériel, sur le plan pécunier des gens qui avaient
ça. Ce que nous avons tenté ici, c'est de trouver un
mécanisme pour avoir une norme provinciale d'évaluation de
diplômes pour fin de scolarité.
On a tenté, dans une convention collective pour fin de
traitement, de ménager un passage, une zone de transition. Je vous
repose la question de nouveau: Est-ce que, pour vous, dans un cas donné,
la scolarité et le classement accordés aux enseignants selon
leurs anciennes conventions collectives ce sont vos propres mots
est-ce que ça va être plus important que le règlement no 5?
Ou est-ce que ça va être moins important que le règlement
no 5? Ou est-ce que ça devrait être tenu en considération
mais que le règlement no 5 va primer? Lequel des deux va primer?
M. CHARBONNEAU: On ne peut pas dire que, à l'avance, l'un ou
l'autre va primer. Ce sont des éléments à mettre
côte à côte. De temps en temps c'est l'un, de temps en
temps, c'est l'autre, c'est le jeu de la négociation. Il ne faut pas
à ce moment-là employer "primer" ou employer
l'élément primordial entre autres. Qu'est-ce que ça veut
dire? Cette phrase-là se nie.
M. SAINT-PIERRE: Je m'excuse, comme on n'a pas le CPC avec un
président qui, lui, entre une partie patronale et une partie syndicale,
veut s'opposer, le président devait arriver et, par son jugement sage,
donner le jugement de Salomon. Comme on n'a pas ça et qu'on a uniquement
une table provinciale, il me semble vous devez l'admettre avec moi
que si la négociation signifie quelque chose, il faut bien
s'entendre au départ et qu'on ne peut pas dire que cela dépendra
des cas. Est-ce que la scolarité et le classement accordés aux
enseignants selon leurs anciennes conventions collectives sont plus importants
que le règlement du ministre ou si c'est le règlement du ministre
qui prime et qui va tenter d'être l'outil primordial, ou peu importe le
terme que vous employez, pour établir le classement? Il va y avoir un
problème: le problème n'est pas lorsque vous êtes
satisfaits du règlement no 5, c'est lorsque, dans certains cas, il y a
contradiction entre le règlement no 5...
M. CHARBONNEAU: Et la réalité.
M. SAINT-PIERRE: Non pas la réalité, les anciennes
conventions. La réalité, c'est 1971. Les anciennes conventions,
c'est le bill 25 en 1968. Là est le problème. Il me semble que ce
qu'il faut répondre à la table de négociations, c'est
lequel des deux prime. Après, on dit:
Faites votre boulot et évaluez le travail des gens suivant leurs
diplômes. Ou bien on leur dit: Ecoutez, ce que l'on concède
cela serait réellement une concession et non ce que j'ai dit l'autre
soir c'est le classement des anciennes conventions qui va primer.
On admet, entre vous et moi, que l'on perpétuera les
disparités que l'on avait avant dans le système. On n'a fait
aucun progrès. La prochaine convention sera à reprendre. C'est la
question que je vous pose.
M. LE PRESIDENT: Le député de Deux-Montagnes, le
député de Saguenay et, ensuite, le député de
Saint-Jacques.
M. L'ALLIER: M. Charbonneau, je m'excuse de revenir et de ne pas vous
laisser le temps de trop respirer. La question est facile. Vous avez dit tout
à l'heure une chose qui est revenue très souvent à la
surface depuis le tout début de cette histoire et que j'ai mis pas mal
de temps, pour ma part, à éclaircir. Vous venez de me brouiller
ça, encore une fois. Vous avez dit, le baccalauréat ès
arts plus le brevet d'enseignement, c'est seize ans. Cela pourrait être
remis en cause par la négociation. Si on ne modifiait pas le
règlement no 5, c'est ce que vous avez voulu dire?
De quelle façon cela pourrait-il être remis en cause?
Expliquez-moi ça. Je me réfère ici à la convention
collective qui dit dans le texte signé dans l'entente: "Un
baccalauréat ès arts accompagné d'un brevet A, seize ans
de scolarité reconnus par le comité provincial de classification
conformément au règlement no 5".
M. LE PRESIDENT: M. Sirois, est-ce que c'était sur ce
point-là? M. Sirois, d'abord et M. Charbonneau ensuite.
M. SIROIS: Je voudrais apporter une précision. Le bill 25 se
référait à la scolarité déterminée
par le ministre. J'ai ici l'hebdo en question, la scolarité entre
autres. On lit, à un moment donné, que le détenteur d'un
baccalauréat ès arts et d'un diplôme d'enseignement a
quinze ou seize ans de scolarité selon le cas. Ce n'est pas
nécessairement seize, c'est quinze ou seize selon le cas.
M. L'ALLIER: L'entente dit bien qu'un baccalauréat ès arts
accompagné d'un brevet A, c'est seize ans. Vous nous dites que c'est
remis en cause.
M. CHARBONNEAU: Le combat à 6-1.05 en A et B, c'est qu'un
baccalauréat ès arts accompagné d'un brevet A, un
baccalauréat ès arts suivi d'un brevet supérieur, vaut
seize ans. Imaginez que, dans la province, il existe des détenteurs de
baccalauréat ès arts qui ont d'autres types de brevet qu'un
brevet A et qu'un brevet supérieur, ou qui ont eu le malheur de prendre
un brevet supérieur avant un baccalauréat ès arts. A ces
gens-là, on ne garantit pas la catégorie 16. C'est de
ceux-là que je voulais parler quand j'ai dit que leur évaluation
ou leur catégorisation était menacée et n'allait
peut-être pas être rétablie à seize, à moins
que vous ne donniez comme mandat à vos porte-parole, à vos
négociateurs, de les reconnaître, sans se mettre à fouiller
si cela a été pris avant ou après le brevet
supérieur, (alinéa b).
M. L'ALLIER: Mais est-ce que cela ne fait pas partie
précisément des discussions d'une table de
négociations?
M. CHARBONNEAU: Cela fait partie d'un mandat que des gens, en table de
négociations, doivent recevoir avant de venir. Cette question a
été soulevée la semaine dernière parmi d'autres.
Est-ce que vous reconnaissez le bien-fondé des autres critères
établissant la catégorisation des enseignants que j'ai
mentionnés il y a quelques minutes, monsieur de la partie patronale ou
monsieur le ministre de l'Education? Est-ce que ces critères sont bien
fondés? Est-ce que cela ne serait pas inéquitable pour certains
groupes d'enseignants ou certaines situations, de ne pas tenir compte de ces
critères-là? Voilà ce que nous vous demandons quand on
vous dit d'aborder cette affaire avec d'autres choses en tête ou en main
que le règlement no 5 comme arme absolue de classement.
M. SAINT-PIERRE: II me semble je ne veux pas faire la
négociation ici que les explications fournies par la partie
patronale ne rejetaient pas du blanc de la main vos positions, mais demandaient
des garanties minimum sur la validité des cours qui avaient
été donnes.
Vous me demandez notre opinion, mais je ne négocie pas. Je ne
suis pas prêt personnellement à dire que toutes les personnes qui
ont suivi, dans tous les endroits de la province, par n'importe qui de
relié à une commission scolaire, un cours quelconque ici
mentionné, que ça, en blanc, on va l'accorder sans
vérifier, comme la partie patronale l'a mentionné.
M. CHARRON: Vous n'avez pas le choix.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Jacques.
M. CHARBONNEAU: Même quand c'était organisé par le
ministère de l'Education, dans le cas des cours que j'ai
mentionnés qui devaient être reconnus en vertu de 1474,
arrêté en conseil de 1969.
M. SAINT-PIERRE: On négociera à la table provinciale,
c'est ça qui est le but de la négociation, ce n'est pas ici qu'on
va discuter un arrêté en conseil.
M. CHARBONNEAU: II faut donc, à ce
moment-là, que vous admettiez que d'autres facteurs existent,
devant prévaloir en certains cas sur le règlement no 5.
M. LE PRESIDENT: Bien, le...
M. CHARBONNEAU: N'interrompons pas, il y a peut-être une
conclusion intéressante.
M. SAINT-PIERRE: Non, la conclusion, c'est que le problème tel
que je le perçois parce qu'il faut voir vos positions, vous ne
demandez pas la lune, mais vous demandez quelque chose d'assez précis
est si oui ou non la scolarité garantie aux enseignants selon
leurs anciennes conventions prime sur le règlement no 5. C'est ça
la question fondamentale. Permettez-moi une digression, parce qu'il y a au
moins un domaine sur lequel je pense que vous et moi sommes exactement sur la
même longueur d'ondes, et je vais vous montrer jusqu'à quel point
ça pourrait nous causer des difficultés.
Le domaine sur lequel nous sommes sur la même longueur d'ondes est
le regroupement des commissions scolaires. Je pense que là, les
propositions du gouvernement actuel vont rejoindre bien des
préoccupations de la Corporation des enseignants. Pensez pour un
instant: si la convention collective, les 400, qui a été
signée avant, a une primauté, qu'est-ce que cela va signifier
dans le regroupement des commissions scolaires? C'est-à-dire qu'à
l'intérieur de la même commission scolaire, si on accepte votre
point de vue, des enseignants auront plus de scolarité que d'autres,
exactement pour le même diplôme. Là, c'est le cas de Chambly
qui est perpétué à l'échelle de la province.
M. CHARBONNEAU: Cela n'a jamais été affirmé comme
tel. Tout ce qu'on a mentionné, à ce moment-là, d'ailleurs
à la suggestion, à la suite de l'exemple apporté par votre
collègue de droite, c'est que, pour ces gens qui avaient une situation
particulière, il n'y avait pas lieu de la généraliser.
M. SAINT-PIERRE: Je comprends.
M. CHARBONNEAU: Si vous comprenez, vous n'avez pas affirmé
ça.
M. SAINT-PIERRE: Non, écoutez; reprenons. Dans une
régionale donnée, vous avez 60 commissions scolaires qui,
antérieurement, ont signé 15 conventions collectives
différentes. Prenons un cas d'espèce. Lorsque, dans le
regroupement, ces anciennes commissions scolaires se retrouvent une seule
entité, vous comprenez avec moi, que, comme elles n'ont pas signé
exactement la même convention collective, si on admet
intégralement votre position, à savoir la scolarité
garantie par les anciennes conventions c'est qu'à l'intérieur de
la même commission scolaire, on va retrouver les divergences qu'il y
avait et que pour un diplôme donné, quelqu'un va avoir seize ans
et un autre avec le même diplôme aura quinze ans. Cela se produira
dans le monde de demain, si on donne suite à votre convention, s'il n'y
a aucun effort pour tenter de rationaliser ça.
M. CHARBONNEAU: Quand vous dites que les commissions scolaires n'ont pas
signé la même convention...
M. SAINT-PIERRE: Non, non... Si nous n'avions ce soir qu'à
discuter de cette convention, nous n'aurions pas de problème. Mais les
problèmes que nous avons, c'est quand vous nous reparlez des anciennes
conventions ce qui me semblait être terminé qu'on
veut propager dans le temps. On dit, vous savez que c'est trop difficile de
faire l'effort de passer par une période de transition entre le
début de cela et la fin, tel qu'on l'avait prévu pour les clauses
salariales. On va faire ce nettoyage là plus tard, on va donner des
droits acquis. Les gens de Chambly qui ont un brevet A et un
baccalauréat ès Arts on n'en a pas parlé, dans la
convention, on a signé pour seize ans, mais c'est dur pour ces
gens-là, même si leur salaire est protégé,
même s'il y a eu une augmentation statutaire de 5 p. c, il faudrait leur
laisser les dix-sept ans de scolarité, parce qu'ils les avaient
auparavant. La prochaine fois, on tentera de nettoyer cela. Moi, je vous dis
que si on n'est pas capable de le faire actuellement, on ne sera jamais capable
de le faire.
M. CHARBONNEAU: Nous vous avons demandé d'aborder tous ces
exemples dans un contexte véritable de négociation, où il
n'y avait pas un moule préétabli, pas un cadre qui
prédétermine le jeu de la négociation. Quand on ne va pas
dire, avant de commencer à parler, avant de commencer à
négocier, qu'il y a peut-être certaines études, qu'il y a
peut-être 10 p. c, 15 p. c, 20 p. c. des cas qu'on ne peut pas
régler avec le règlement no 5, alors, ceux-là, on va les
mettre de côté, on verra après, et en attendant, on va
fonctionner avec le règlement no 5. A ce moment-là, vous
contraignez tellement la porte d'entrée, vous la précisez
tellement, que vous venez de nier ce qu'on appelle une négociation,
c'est-à-dire la prise en considération des facteurs que j'ai
mentionnés tout à l'heure et que vous n'avez pas encore
récusés comme étant non importants ou
négligeables.
M. SAINT-PIERRE: Je pense que la partie patronale, tantôt, n'a pas
dit qu'elle rejetait ces cours de recyclage du revers de la main. Elle a
demandé certaines garanties sur la validité de ces cours.
M. LESSARD: Voulez-vous que je vous donne un critère? Il est dit
dans le règlement no 5 que, pour être compté, un cours doit
comporter une durée minimum de 90 heures de formation. Savez-vous que,
dans à peu près tous les cours
de méthode qui ont été organisés par les
commissions scolaires, il y a très peu de cours qui comportent 90 heures
de formation?
De la façon que vous rejetez à partir de critères
comme ceux-là, une très bonne partie de toutes celles ou ceux qui
ont suivi des cours à la demande des commissions scolaires, c'est
là qu'est le problème. On revient à toute la discussion
faite lors de la première commission...
M. SAINT-PIERRE: Mais, 90 heures, c'est deux semaines.
M. LESSARD: ...on a demandé à la session...
M. SAINT-PIERRE: Je reprends les choses, 90 heures, c'est deux semaines.
Plus que cela, dans la page 56, à l'article 6-5.08, tout est
prévu: cours de méthodes évaluation et traitements.
Très en détail. On le retrouve à une page encore, on dit:
Si la décision du comité provincial détermine que les
cours de méthodes suivis par un instituteur qui bénéficie
du programme... C'est tout en détail. Est-ce qu'on renonce à
cela? Est-ce qu'on veut tout déchirer cela et recommencer à
zéro?
M. LESSARD: Justement, on vous a posé la question lors de la
première séance de la commission: Le règlement no 5 est-il
un des éléments de classification ou l'élément
fondamental, contre lequel on ne déroge pas?
M. SAINT-PIERRE: Vous voulez dire: Est-ce qu'il est négociable?
C'est cela que vous voulez dire.
M. LESSARD: Négociable ou un des éléments de
classification?
M. L'ALLIER: II ne faudrait pas faire reculer le débat. Les
parties se sont entendues pour que la négociation reprenne sur 9-4.02.
Il ne faudrait pas faire reculer plus que cela.
M. LESSARD: Je pense que, tant et aussi longtemps qu'on ne s'entendra
pas sur ce point, cela ne sert à rien, tout simplement, de continuer de
discuter. Vous avez fait, par le règlement no 5 un cadre très
précis, qui ne concorde pas avec la situation passée. Et vous
dites: On uniformise. D'accord, pour l'uniformisation, mais, à un moment
donné, par exemple, il y a des gens qui ont vécu dans un
système non intégré, dans le fouillis du système.
Ces gens-là ont aussi besoin d'être considérés
humainement.
M. L'ALLIER: M. le Président, on passe de l'un à l'autre.
Les parties ont dit tout à l'heure, la partie syndicale nous a dit: Nous
sommes disposés à négocier, à discuter 9-4.02. Pas
renégocier l'entente, 9-4.02. L'article 9-4.02, c'est l'application de
l'entente signée. L'entente signée, c'est ce qu'on vient de
dire...
M. LESSARD: C'est une partie de l'entente, le règlement no 5.
M. L'ALLIER: ...le règlement no 5 est une partie de l'entente, un
des éléments qui a servi à l'évaluation de la
scolarité pour fin de traitement. Le CPC n'a pas fonctionné,
c'est à ce sujet que le problème a commencé. Le CPC
était prévu dans l'entente. C'était déjà
aller quelque part que de dire: On remet en cause le mécanisme. Non
content de le remettre en cause, on va encore plus loin. On tombe dans la
négociation de l'entente signée. On la met de côté
et on fait quelque chose de neuf. Cela va commencer dans quelques semaines
mais, pour l'instant, on parle d'une entente qui a été
signée.
M. LE PRESIDENT: Avec la permission du député de
Saint-Jacques, est-ce qu'on pourrait entendre M. Sparkes qui attend depuis
quelque temps? M. Peacock, pardon.
M. PEACOCK: Heureusement que M. L'Allier est revenu sur la même
question. Quand j'ai levé la main, c'est parce que j'avais le malheur de
répondre à une question et ensuite de me rendre compte que
peut-être je n'avais pas tout à fait compris la question. C'est ma
faute, je suis anglophone, j'ai déjà remarqué que mes
collègues francophones ont eu la même difficulté avec la
question du ministre.
J'avais l'impression, M. le ministre de la Fonction publique
quand vous avez demandé sur quelles clauses on était prêt
à négocier et qu'on a dit: Oui, on est prêt à
négocier sur 9-4.02 que vous avez donné un sens
très restrictif à ces clauses comme si c'était seulement
une question d'application de l'entente. Quand même si je lis bien
le français ici, nous avons notre traduction: Toute solution
acceptée, d'une part par chaque fédération et par le
gouvernement et d'autre part par chaque corporation, peut avoir pour effet de
soustraire ou de modifier l'une ou l'autre des dispositions de la
présente convention ou d'ajouter une ou plusieurs autres dispositions
à la présente convention. J'avais l'impression, M. L'Allier, que
vous aviez donné un sens beaucoup plus restrictif à ces clauses
qui existent. Etes-vous d'accord que nous pourrions modifier et amender,
ajouter à la convention, par la voie de 9-4.02? Cela nous donne beaucoup
plus de possibilités de négocier, si c'est vrai.
M. L'ALLIER: L'article 9-4.02, si je comprends bien, est le
mécanisme prévu dans la convention qui permet aux parties de se
rencontrer et de discuter de tel ou tel point ou même d'ajouter à
la convention.
M. PEACOCK: Et de modifier...
M. L'ALLIER: Si j'ai bien compris, c'est ça! Le règlement
no 5 dont on parle depuis tout à l'heure depuis fort longtemps
est un règle-
ment qui a été, si je me souviens bien, rendu public en
mars 1968. La convention a été signée seize mois plus
tard.
On a donc eu le temps d'y jeter un coup d'oeil.
M. CHARBONNEAU: L'échelle de salaires avait été
acceptée un mois avant le règlement no 5.
M. PEACOCK: Excusez-moi, M. le Président, mais je n'ai pas
compris la réponse. Est-ce que je peux préciser? Quand la partie
patronale a-t-elle accepté, de son côté, que le
règlement no 5 faisait partie intégrante de cette convention? Je
ne suis pas avocat. Je ne sais pas. Je vous pose la question. Est-ce qu'elle a
accepté que cette partie aussi puisse être modifiée par la
voie des discussions entreprises sur 9-4.02? Est-ce qu'il nous appartient
maintenant de modifier, de retrancher ou d'ajouter comme partie
intrégrante de la convention...
M. LE PRESIDENT: Le ministre de l'Education.
M. SAINT-PIERRE: Je pense que la partie intégrante se trouve dans
le document qui fait partie des plans, mais non pas d'un document
négociable. La preuve en est dans 6-2.03 où on prévoit
justement un mécanisme pour apporter des recommandations. Dans 6-2.03
b), on dit que le CPC peut recommander au ministre toute modification audit
règlement no 5 qui serait d'intérêt général.
Cela prouve bien que le règlement pour lui-même était
attaché en annexe parce qu'on disait: On en a tellement parlé
dans la convention, le voici reproduit en annexe. Mais il n'était pas
négociable puisque 6-2.03, paragraphe b (2) indique une procédure
qui n'implique pas la négociation pour le modifier.
M. PEACOCK: M. le ministre, est-ce que vous savez que le CPC n'a jamais
consenti à de tels amendements? Est-ce que vous savez aussi que les
corporations individuellement ont déjà proposé des
amendements au règlement no 5 sans avoir reçu de réponse?
J'y reviens encore. Est-ce qu'on peut amender 6-2.03 étant donné,
que le CPC n'existe plus?
M. BERTRAND: Si on lit 9-4.02: "Les fédérations et le
gouvernement, d'une part, et les corporations, d'autre part, conviennent de se
rencontrer de temps à autre pour discuter de toute question relative aux
conditions de travail des instituteurs dans la province et adopter les
solutions appropriées. Toute solution acceptée, d'une part, par
chaque fédération et par le gouvernement et d'autre part, par
chaque corporation, peut avoir pour effet de soustraire ou de modifier l'une ou
l'autre des dispositions de la présente convention ou d'ajouter une ou
plusieurs autres dispositions à la présente con- vention.
Cependant, toute solution ainsi acceptée n'est applicable qu'avec le
consentement écrit de la commission et du syndicat."
C'est toujours de la négociation. Si vous ne vous entendez pas,
c'est le "dead-lock" dont je parlais cet après-midi. C'est l'impasse.
C'est tellement vrai que dans votre mécanisme, quand vous avez
institué les comités provinciaux, vous avez senti le besoin,
indépendamment des personnes je parle du mécamisme
lui-même de donner à un président un pouvoir
décisif. C'était pour vous permettre de sortir de l'impasse.
Quand vous appliquez 9-4.01, 9-4.02 ce sont des soupapes entendues qui vous
permettent de vous rencontrer. Vous pourriez, si vous vous entendiez, mettre de
côté presque toute la convention collective. Si vous pouvez la
mettre entièrement de côté, à fortiori pouvez-vous
en mettre une partie, mettre l'annexe, qui est partie intégrante, de
côté, si vous vous entendez. Mais, comme cette entente doit
être consacrée par des consentements écrits de part et
d'autre, réalisant la difficulté d'avoir des propos à
travers vos propos de saisir un consentement verbal, je doute fort qu'il y ait
un consentement écrit.
M. PEACOCK: M. le Président, j'ai posé la question au
ministre.
M. BERTRAND: Est-ce que je vous ai répondu?
M. PEACOCK: M. Bertrand n'est pas toujours le premier ministre.
M. BERTRAND: J'ai essayé de vous donner une interprétation
qui, d'après moi, est conforme à votre...
M. PEACOCK: J'apprécie votre interprétation, M. Bertrand,
mais j'aurais préféré que ce soit le ministre qui me donne
la réponse.
M. L'ALLIER: M. le Président, il ne s'agit pas d'une
interprétation, il s'agit tout simplement de lire le texte de 9-4.02.
J'imagine que vous l'avez déjà lu, en anglais ou en
français. M. Bertrand n'a fait que lire ce texte.
M. BERTRAND: En appuyant davantage sur les mots importants.
M. LE PRESIDENT: Si vous permettez, M. Charbonneau, le très
honorable député de Saint-Jacques.
M. CHARRON: Merci. M. le Président, je ne voudrais pas être
un politicien d'ancien régime ni me mettre à faire des bilans
tous les cinq minutes. Mais, il y en a un qui s'impose et qui va se terminer
par une question à M. Charbonneau.
Je pense que l'aspect politique du conflit, l'orientation, etc., ont
été mis sur la table par la
question que vous posait le ministre de l'Education il y a à peu
près quinze minutes. Il vous demandait alors de choisir, à toutes
fins utiles, ce qui était le plus important pour vous c'est la
façon dont vous aviez formulé la question entre, appelons
cela les "droits acquis" selon les anciennes conventions collectives, l'exemple
de Chambly, et le règlement no 5. Je ne veux pas prêter de
mauvaises intentions au ministre de l'Education, il en a suffisamment, sans que
je lui en prête, mais j'ai l'impression que le ministre comme cela...
M. SAINT-PIERRE: C'est de la politique de vieux politiciens.
M. CHARRON: Le ministre de l'Education, comme cela, voulait poser une
question que, moi, je vais vous formuler le plus clairement possible. En vous
attaquant, comme vous le faites depuis le début des travaux de cette
commission non seulement aujourd'hui, mais la semaine dernière
également au principe de l'unilatéralisme de la
décision qu'est le règlement no 5, ne seriez-vous pas en fait des
conservateurs, qui essaient de maintenir ce que le ministre de l'Education et
aussi une grande partie de la population sont capables d'admettre comme
étant une incohérence et une injustice? C'est celle par exemple,
qui veut que le même diplôme à Chambly vaille 17 ans alors
qu'ailleurs il n'en vaut que seize? Le délégué de la
partie patronale, M. Sirois, dans son tout premier exposé, au
début des travaux, avait donné aussi une liste des professeurs de
Verdun, de Mont-Joli, et on s'est promené d'un bout à l'autre du
Québec. Est-ce que ce ne serait pas cela? En portant cette attaque, en
utilisant un beau principe, sur lequel nous nous rejoignons tous et sur lequel
le Parti québécois vous a appuyés dès le
départ, celui de dénoncer l'unilatéralisme d'une
décision patronale en matière de classification, est-ce qu'au
fond ce ne sont pas des privilèges d'un ancien régime que nous
voulons tous combattre que vous êtes en train de défendre? Ou
alors je vous donne le choix aussi est-ce que ce n'est pas le
gouvernement qui n'est pas en train de faire un jeu plus conservateur, dans ce
cas-là, en restreignant par une politique d'allure progressiste, en
abolissant des droits, en abolissant des qualifications à toutes fins
pratiques? Parce que ça peut être une abolition de qualifications
de ce que des enseignants cela aussi, nous l'avions signalé dans
notre premier exposé au début des travaux sont
allés chercher eux-mêmes dans l'incohérence totale du
système de commissions scolaires que nous avons actuellement et que, au
nom du beau principe d'une cohérence administrative, nous sommes en
train d'établir un système injuste. Je pense que, quand le
ministre vous la posait et qu'il vous forçait, comme il a voulu le
faire, à vous faire opter pour l'un ou l'autre des deux choix, il vous
obligeait à dévoiler un jeu politique que votre centrale
mène et que le gouvernement met aussi en cause.
M. CHARBONNEAU: C'est au moins aussi complexe qu'une question de
ministre, même avec la préambule. Serions-nous conservateurs que
cela devrait normalement nous donner beaucoup d'alliés en cette
enceinte. A mon avis, ce n'est pas en termes d'étiquette qu'il faut
exactement poser la question. A mon avis, un gouvernement ou une administration
peut être taxé de conservatisme, si tout en proclamant des
objectifs de planification, il veut imposer cette planification, sans tenir
compte des implications sociales ou humaines ou des implications des anciens
systèmes qui doivent être respectées, systèmes mis
en place par ces mêmes gens d'ailleurs qui essaient aujourd'hui de faire
de la planification.
Une administration est conservatrice si elle n'est pas assez
raffinée pour administrer ses schèmes de planification en
fonction de la réalité. Un conservateur, pour moi, est quelqu'un
qui a perdu contact avec la réalité d'aujourd'hui. Et c'est
être conservateur que de vouloir imposer une planification sans respecter
les implications sociales de cette planification. Cela vaut dans pas mal
d'autres aspects que le point très particulier, au fond très
petit dans tout l'ensemble des problèmes québécois, que
nous avons à débattre. Je pense que l'on mettra
l'étiquette où on voudra. Ce qui m'intéresse, c'est de
voir où se situe le problème et comment on peut graduellement
éliminer ces incohérences qui n'ont tout de même pas
été créées par les enseignants, par les parents, ni
par les enfants. Elles ont été créées et
Dieu sait pendant combien de temps prolongées et
subventionnées, encore jusqu'en 1971, on nous promet des changements
assez précieux à ce qu'on nous dit, alimentées
jusqu'à ce jour par les finances publiques. Tout à coup, on veut
faire porter le poids de la planification à un des
éléments de ce système, soit les travailleurs au service
de ce système. Cela est agir dans un schéma conservateur. Une
planification s'adresse à tous les agents d'une société
aussi et ce n'est pas en appliquant une planification cinq ans ou trois ans
à un segment seulement de cette société qu'on fait
vraiment de la planification. Il y a d'autres agents polluants dans le
Québec que les enseignants, je pense, et il y a d'autres agents
responsables de l'état actuel que les enseignants. Un gouvernement,
même s'il est élu en 1970 ou en 1971, assume un certain nombre de
dettes, un certain héritage et il ne peut pas ce serait
conservateur de le faire balayer cet aspect de la réalité
et ne prendre que celui qui fait son affaire.
En dépit des intentions annoncées par le ministre de
l'Education en matière de planification pour les années futures,
nous sommes aux prises actuellement avec un problème qui a
été bâti au cours des années
précédentes et que nous avons administré comme tel. Ce
serait conservateur que de nier cet aspect de la réalité comme ce
le serait que de vouloir classer les enseignants sans tenir compte de certains
autres
facteurs du règlement no 5, pour vous montrer que j'étais
toujours dans le sujet.
M. CHARRON: Monsieur...
M. SAINT-PIERRE: Je m'excuse...
M. LE PRESIDENT: Allez-y. M. Charron, après.
M. SAINT-PIERRE : Je suis loin d'être conservateur en politique,
mais je trouve que les conservateurs répondent mieux aux questions que
vous ne le faites, M. Charbonneau. Je ne suis pas satisfait de la
réponse, parce que la question formulée différemment que
je ne l'avais fait, du député de Saint-Jacques, était
très pertinente. Est-ce vrai que dans vos propositions, vous tentez de
perpétuer des...
M. CHARRON: Des privilèges.
M. SAINT-PIERRE: ...privilèges qui auraient été
obtenus dans des anciennes conventions collectives? On n'a pas répondu
à cela. Je vais répondre à la deuxième très
honnêtement après, mais j'aimerais bien qu'on ait une
réponse à la première.
M. LE PRESIDENT: M. Charbonneau, pour-riez-vous répondre?
M. CHARBONNEAU: On ne cherche pas à perpétuer. On cherche
à éliminer graduellement...
M. SAINT-PIERRE: Cela veut dire quoi, éliminer?
M. CHARBONNEAU: ... par voie de négociations.
M. SAINT-PIERRE: Lorsqu'on a signé la convention en novembre
1969, ce n'était pas ça qui était le but, c'était
de tenter graduellement d'éliminer les disparités en assurant une
certaine protection sur le plan salarial. On disait dans la convention que
personne ne perdrait de salaire. Tout le monde serait assuré d'avoir un
minimum de 5 p. c. d'augmentation par année, deux fois prévues
pour la période de 18 mois. Egalement, on prévoyait dans toutes
les clauses de la convention certains mécanismes de transition sur le
plan pécuniaire pour que les gens n'aient pas à subir ça.
Est-ce que ce n'étaient pas ces objectifs-là qu'on se posait en
novembre 1969? Aujourd'hui, on dit: II n'y a rien de fait et on continue avec
ces bons voeux pieux, mais on ne fera pas grand-chose, parce que ça
dérange les gens.
M. CHARRON: Est-ce que vous, M. le ministre, à partir de votre
principe d'une recherche de cohérence, n'êtes pas en train de
faire aussi un jeu qui consisterait à imposer dans ce secteur
particulier de la vie collective du Québec, une mainmise
unilatérale de l'Etat, dans ce domaine de l'Education, par les
décisions qui sont adjacentes, sinon contenues dans le règlement
no 5 même et est-ce que vous n'allez pas, à ce moment-là,
comme n'importe quel geste conservateur, contre des états de fait? M.
Charbonneau disait: Un conservateur, c'est quelqu'un qui est
éloigné de la réalité. C'est aussi quelqu'un qui
peut aimer beaucoup la réalité et qui ne veut pas que ça
change. Est-ce que vous n'allez pas exactement dans ce sens-là
précisément? C'est-à-dire qu'au nom d'un principe beau en
apparence de votre part, vous créez plus d'injustices que vous n'en
combattez?
M. SAINT-PIERRE: Sur quel plan créons-nous des injustices? Parce
qu'on tente de dire que le même diplôme sera de seize ans à
Montréal, seize ans à Chambly, seize ans dans la province?
M. CHARRON: La preuve même que vous créez des injustices,
c'est qu'on se ramasse ici en commission parlementaire.
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas une preuve.
M. CHARRON: C'est qu'il y a des gens qui sont touchés. La partie
syndicale, quant à moi et vous en avez accepté une maudite
bonne partie tantôt aussi la partie syndicale, dis-je a
donné des exemples de cours de perfectionnement suivis,
précédemment reconnus par le ministère de l'Education,
précédemment reconnus aussi par les innombrables commissions
scolaires à qui vous avez laissé à peu près
totalement la politique de formation de perfectionnement des maîtres,
parce que l'Etat ne s'en préoccupait pas à ce moment-là.
Et tout d'un coup, lorsque vous entrez, vous entrez à peu près
avec l'élégance d'un éléphant dans un magasin de
porcelaine. Vous décidez alors que vous avez trouvé tout à
coup une cohérence. Vous décidez que ceux qui ont grignoté
à une place et à une autre pour suivre le perfectionnement que
vous étiez le premier comme n'importe lequel des ministres qui
vous ont précédé à chanter sur tous les
toits disant que l'urgence est la priorité des priorités
et, là vous arrivez avec la vôtre vous décidez,
dis-je, que ceux qui ont grignoté un peu partout vont s'en trouver une.
C'est bien regrettable, mais il y a un règlement qui s'applique
maintenant.
Il y a des diplômes qu'on avait dits il y a deux ans,
souhaitables, valables, et on avait encouragé les commissions scolaires
à les fournir et désormais "Allons au bois joli", on n'y croit
plus.
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas ça qui a été dit.
M. CHARRON: Non, mais ça ne...
M. LESSARD: Mais c'est ça qui se fait.
M. SAINT-PIERRE: II n'est pas question de renoncer à "Allons au
bois joli". Je ne suis pas la partie patronale. On a donné certains
critères qui permettaient d'assurer au moins un minimum de
qualité aux cours de perfectionnement. On a dit qu'on n'allait pas
nécessairement additionner tous les cours qui ont dû être
suivis et que quelqu'un qui n'était pas capable d'entrer aujourd'hui
à l'université, on va lui reconnaître, parce qu'il a fait
200 heures à une place et 400 heures à l'autre, un doctorat
d'université.
M. LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous plaît, le
député de Bagot.
M. CARDINAL: Je m'excuse, M. le Président, je vais paraître
à tout le monde terre à terre. Je n'ai jamais vu une commission
parlementaire élever si haut son langage et s'en tenir à des
considérations aussi élevées de philosophie et de
sémantique, mais en oubliant que le but de la rencontre d'aujourd'hui,
comme de celle de la semaine dernière, ce n'est ni aux ministres, ni aux
députés, de quelque parti qu'ils soient, à imposer ou
à suggérer j'irais jusque là des solutions
aux six parties qui sont derrière la barre.
Je pensais que nous étions réunis pour que ces six parties
nous disent si elles veulent ou si elles ne veulent pas négocier. Si
elles le veulent, elles vont retourner à la table des
négociations. Si elles ne le veulent pas, bien, moi je suis
simplement député de Bagot le gouvernement aura à
prendre des responsabilités.
Toutes les grandes théories qu'on sortira autour de la question
pourraient être fort intéressantes si nous étions devant un
organisme autre qu'un organisme gouvernemental qui est lourd, inefficace en soi
et difficile à conduire. Si on ne peut pas, entre six parties, qui ont
n'oublions pas les parents et les enfants été
à une table de négociations pendant de si nombreux mois et
doivent y revenir dans quelques semaines si on ne peut, dis-je,
après presque une semaine de discussions, après presque une autre
journée de discussions aussi, savoir, à la fin de la
réunion de ce soir, si on veut ou non retourner à la table des
négociations, je ne sais pas vraiment ce que nous sommes en train de
faire, sinon de faire les négociations de ce côté-ci de la
barre.
M. LE PRESIDENT: Le ministre de la Fonction publique.
M. L'ALLIER: J'allais poser, M. le Président, exactement la
même question aux parties. Les parties nous disent:
Unilatéralement, nous sommes prêts à négocier. Je me
rallie à la question du député de Bagot et je fais miennes
ses paroles sur ce plan-là. Ce qu'il vient de dire,en définitive,
c'est le problème actuellement.
Il est 9 h 30, cela fait des heures depuis cet après-midi que
l'on discute, qu'on parle, c'est à peu près ça, une couple
de crédits!
M. LE PRESIDENT: Très brièvement. Est-ce que les deux
porte-parole seraient prêts à répondre? Etes-vous
prêts à retourner à la table et dans quelles
conditions?
M. SIROIS: Nous sommes prêts à y retourner en tout
temps.
M. LE PRESIDENT: M. Charbonneau?
M. CHARBONNEAU: Nous sommes prêts à retourner à une
table où il y aura de la négociation véritable au sens de
l'article 9-4.02 et où on abordera le classement des enseignants avec le
règlement no 5 comme un des éléments de
référence, accompagné d'autres considérations,
comme je viens de vous le mentionner.
Je vous mets en garde, M. le Président, avec tout le respect que
je dois à la commission, d'inviter les gens ici à faire un
consensus sur le mot "négocier" en évitant, à la
commission parlementaire de faire préciser par les parties ce qu'elles
veulent dire par négocier et en évitant aux parties de se
compromettre quant à dire si elles admettent d'autres
considérants que le règlement no 5. C'est la seule question qu'il
me reste à poser ici.
Tant que la partie patronale n'aura pas répondu favorablement
à cette condition-là, appelez ça négocier tant que
vous voulez. A notre avis, ce n'est pas négocier, c'est nier dans son
principe la négociation. Faites-nous entendre sur les mots, ce ne sont
pas seulement les mots, c'est la notion qui est le principe de ça qu'il
faut absolument dégager ici. Ne venons pas faire croire que nous venons
négocier, ici, en ce moment. Le but d'une commission parlementaire c'est
de donner un éclairage des mandats, des orientations
générales permettant la négociation. La question, le
rôle ou l'importance du règlement no 5 dépasse la stricte
négociation puisque nous n'avons pas été capables de nous
entendre en discutant à une table de négociations.
C'est parce qu'elle indique des principes administratifs ou des
orientations très importantes au niveau du gouvernement qu'on n'arrive
pas à dénouer cette question au niveau de la table de
négociations. C'est donc du ressort des personnes qui viennent
comparaître du côté patronal, également, devant cette
commission parlementaire de dire si elles sont capables d'aller au-delà
du règlement no 5, à côté du règlement no 5,
de se servir des considérants et de ne pas considérer le
règlement no 5 comme norme exclusive. J'ai posé cette question
maintes fois. Ne venez pas dire que l'on s'entend si on dit le mot
"négocier". Ce n'est pas tout à fait cela la
réalité. Evitons de tourner les coins trop vite, avec des
enveloppes, des contenants et des étiquettes. Creusons un peu la
question.
C'est le rôle d'une commission parlementaire. Même si cela
nous fatigue d'aller au niveau du contenu et de dépasser les
contenants.
M. SAINT-PIERRE: Vous ne nous ferez pas dire ce qu'est une commission
parlementaire. M. Charbonneau, est-ce que vous êtes prêts à
négocier pour ajouter, au chapitre 6, d'autres diplômes, de la
même façon que ce fut fait lorsqu'on a négocié
l'ensemble de cette entente en se servant du règlement no 5 ni plus ni
moins?
M. CHARBONNEAU: Nous sommes prêts dans la mesure où le
règlement no 5 sera utilisé avec d'autres
considérants.
M. SAINT-PIERRE: Je répète la question. M. CHARBONNEAU: Je
répète la réponse.
M. LESSARD: Qu'est-ce que ça veut dire ni plus ni moins?
M. SAINT- PIERRE: Cela veut dire que le règlement no 5 est
utilisé de la même façon qu'il fut utilisé
antérieurement pour établir toute une catégorie dans les
catégories de douze à vingt ans.
M. CHARBONNEAU: M. le Président, ce sont des formules
stéréotypées ni plus ni moins le même esprit ou la
même veine; il faut savoir ce en quoi consiste cette dérogation au
règlement no 5.
UNE VOIX: Qu'est-ce que ça veut dire?
M. CHARBONNEAU: Quels sont les autres facteurs? J'en ai mentionné
quelque-uns. Le ministre ne les a pas encore rejetés de la main. Je
commence à croire qu'il les prend au sérieux.
M. SAINT-PIERRE: Je vous retourne la question. Pour vous, le facteur de
la scolarité, accordé aux enseignants selon leurs anciennes
conventions ce sont vos propres mots, vous devez comprendre ce que cela
veut dire est-ce que cela prime le règlement no 5? A la question,
qu'est-ce que vous répondez? Vous voulez envoyer des gens
négocier. Il faut le savoir.
M. CHARBONNEAU: C'est un des éléments à mettre un
à côté de l'autre. Dans certains cas, j'en ai
mentionné des exemples, à notre avis, pour être
équitable, il faudrait que ces anciennes conditions, dans certains cas
bien précis, continuent d'être respectées pour les gens qui
en ont profité à leur entrée au service de ces employeurs.
Cela ne veut pas dire la généralisation de ces conditions
à toute la province. Cela veut dire que ces personnes qui se sont
soumises à ces conditions qui étaient atteintes par voie de
négociations ou qui ont été faites par voie
administrative, ne verront pas à modifier ces situations sans qu'elles y
soient parties, par voie de négociations. Nous sommes prêts
à retourner à une table qui sera suffisamment mandatée
pour considérer que le classement des enseignants doit se poursuivre en
tenant compte du règlement no 5 et de la réalité
québécoise que j'ai essayé de traduire par quelques
considérants. Là, nous allons y aller. Mais la partie patronale
n'a pas encore franchi cette étape d'admission. C'est la condition d'une
table de négociations. Sinon, ce sont des palabres inutiles. Sinon, il y
a toujours le règlement no 5 qui va arriver dans la discussion pour
dire: Attention, ceci n'est pas reconnu en vertu de l'article 1 ou de quelques
autres articles.
M. SAINT-PIERRE: Comprenons-nous bien. Selon un cas que nous avons
déjà discuté, celui de Chambly, avec un
baccalauréat ès arts et un brevet A qui vaut 17 ans à
Chambly suivant une ancienne convention collective, d'après vous il
faudrait que la table patronale ait le mandat de consacrer cette
inégalité, alors que partout ailleurs dans la province c'est
seize ans mais qu'à Chambly ce soit 17 ans. Est-ce que c'est ça
que ça veut dire les autres facteurs?
M. CHARBONNEAU: Je vous invite à lire 6-1.05 où il est
fait mention de ce qui arrive à des gens qui possèdent des
brevets comme vous le dites.
M. SAINT-PIERRE: Oui, je sais que par l'entente, c'est
réglé, c'est seize ans. Mais il semble qu'à Chambly ce
soit 17 ans. Il semble, lorsque je relis vos propres paroles et que vous dites:
Tout ce que nous voulons, ce n'est pas la lune, c'est la scolarité
accordée aux enseignants selon leur ancienne convention. Ce que vous
voulez, c'est qu'à Chambly on perpétue le baccalauréat
ès arts avec un brevet A à 17 ans de scolarité. C'est bien
cela?
M. CHARBONNEAU: La situation à laquelle vous vous
référez, pour nous, n'est pas prioritaire au règlement no
5. C'est à mettre à côté et c'est à peser par
voie de négociations. Et il y aura un ensemble de propositions de mises
sur la table à un moment donné. On ne demande pas de
perpétuer ces situations de pointe, on demande d'en tenir compte quand
on entreprend une négociation ou une discussion. Quant à nous,
nous voulons que cette discussion soit une négociation et nous nous
engageons, nous aussi, à négocier.
Cela veut dire quelque chose, mais la partie patronale n'a pas encore
dit qu'elle voulait négocier. Elle a dit qu'elle voulait discuter en
vertu de 9-4.00. Mais quand on lit 9-4.02, on a tous les effets d'une
véritable négociation puisque, pour être valables les
éléments d'accord doivent être signés jusqu'à
la base dans les 900 commissions scolaires et par les syndicats qui couvrent la
province. Ceci équivaut donc à dire
que, dans 9-4.02, ce qui se passe a autant d'importance qu'une
véritable négociation.
Puisque le mécanisme de ratification est le même que celui
de la convention, ce ne sont pas que des discussions pour tourner autour des
questions, on peut même soustraire des éléments très
importants de la convention.
M. CARDINAL: D'accord, M. Charbon-neau...
M. CHARBONNEAU: Alors, il faut que la partie patronale ait cette
ouverture d'esprit, relativement au classement, pour qu'on parle de
négocier. Ce n'est pas tout de vous mettre d'accord sur une
étiquette. D'ailleurs on ne l'a pas employé très souvent
la notion de négocier, on a dit: discuter. On a même dit: II n'est
pas question de négocier au sens strict. Moi, je dis que 9-4.02 est de
la négociation authentique, et j'aimerais que la partie patronale le
dise.
M. CARDINAL: Alors, M. Charbonneau, si vous permettez, si M. le
Président le permet, ce que j'ai dit tantôt, c'est exactement
ça: Est-ce que les deux parties, quand je dis les deux, mettez-en trois
de chaque côté, sont prêtes à négocier? C'est
la seule question que je peux poser, c'est la seule chose pratique et positive
que je peux apporter à cette commission. Tout le reste ne serait que
littérature.
M. CHARBONNEAU: A te moment-là, la question est: Est-ce que la
partie patronale est prête à négocier avec ce que j'ai dit
comme conditions à la négociation?
M. CARDINAL: Je pose avec...
M. LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
M. CHARBONNEAU: Et je remarque qu'elle est très éloquente,
la partie patronale, devant de telles questions.
M. SIROIS: J'ai répondu à M. Cardinal tantôt, que la
partie patronale est prête à retourner à la table en tout
temps. Alors, demain matin, nous sommes prêts à retourner...
M. BERTRAND: Et vous êtes prêts à négocier,
suivant 9-4.01, 9-4.02 et 9-4.03.
M. SIROIS: Certainement, monsieur.
M. BERTRAND: Autrement dit, vous continuez une négociation qui
n'est pas terminée, qui a été partiellement interrompue
par le travail du comité provincial de classification, mécanisme
qui est mis de côté. Ce travail-là doit être
prolongé maintenant par la table de négociations. Vous n'avez pas
d'autres mécanismes mis de côté.
M. LESSARD: M. le Président, je vous remercie de m'avoir
accordé la parole, en priorité.
M. BERTRAND: M. Sirois, je pense, voulait dire un mot.
M. LE PRESIDENT: Si le député de Saguenay le permet.
M. SIROIS: II y a eu un problème, comme vous dites. Le
comité a été mis de côté. On est prêt
à le régler, puisqu'il faut régler ce
problème-là. C'est cela qu'on est prêt à faire en
vertu de 9.04, il faut le régler. Pour le régler, il faut se
rencontrer, d'abord et il faut s'entendre, les six parties, parce que la clause
le prévoit expressément. Jusqu'à maintenant, j'ai des
demandes syndicales, mais de deux parties sur trois. Car, j'ai reçu un
télégramme. La partie patronale a reçu un
télégramme, à un moment donné, de la PACT, et je
pense que c'est quand même important pour la table. Ce
télégramme mentionnait certaines choses très claires,
entre autres que la convention collective, pour elles, avait l'air à
lier.
Deuxièmement, on disait: "We maintain that the decisions of the
provincial classification committee are contractual and binding. "
Troisièmement, il y en a d'autres, j'en passe j'en
cite trois: "Must provide for a standardisation of classification or
categorisation for all teachers in the province." Si je lis bien, si je
comprends, je ne suis pas certain, c'est qu'on s'opposerait à de la
scolarité garantie.
M. CARDINAL: M. Sirois, il me semble que M. Dobie, représentant
de la PACT, cet après-midi, en réponse à une question que
je lui ai posée, a dit qu'il était prêt à laisser
les alternatives indiquées dans un document, qu'il nous a d'ailleurs
remis, pour se mettre à la table des négociations.
M. SIROIS: C'est parce que monsieur...
M. CARDINAL: C'est un fait nouveau qui est après le
télégramme.
M. SIROIS: Ce qui arrive, c'est que la dernière fois, on a quand
même eu des positions émises par la partie syndicale. Cela fait
deux jours qu'on se rencontre pas deux jours complets, mais disons dans
l'espace de deux jours et le représentant de la PACT vient nous
dire, carrément, à la table, qu'il se dissocie de la position
syndicale.
M. CARDINAL: Cet après-midi, en réponse à une
question...
M. BERTRAND: II s'est rétracté. M. CARDINAL: ...il s'est
rétracté.
M. LE PRESIDENT: Si vous permettez, là-dessus, nous allons
entendre M. Dobie tout de suite. Je m'excuse auprès des autres...
M. SIROIS: ...de la scolarité garantie.
M. LE PRESIDENT: Un instant, nous allons entendre M. Dobie et on
reviendra.
M. DOBIE: J'étais pour répéter ce que le
député de Bagot nous a répondu vraiment cet
après-midi. Nous sommes d'accord pour utiliser la formule de 9-4.02 afin
de discuter...
M. BERTRAND: C'est ce que vous avez fait.
M. DOBIE: ...la chose et nous avons insisté sur cela, que le
tableau de classement des instituteurs soit un tableau cohérent et
logique.
M. LE PRESIDENT: M. Sirois, avez-vous à ajouter avant que le
député de Saguenay prenne la parole? Non. Le député
de Saguenay.
M. LESSARD: M. le Président, je vous remercie enfin de m'avoir
accordé la parole parce que j'étais en train de contester
passablement le déroulement de cette commission parlementaire, puisque
les plus près ont souvent la parole, mais ceux qui sont plus
éloignés ne l'ont pas. Il me semble qu'on est partie, aussi
à l'intérieur de cette chose-là, parce qu'on est en
commission,
M. LE PRESIDENT: Est-ce que vous êtes en commission?
M. LESSARD: ...pour essayer d'étudier aussi le
problème.
M. LE PRESIDENT: Je me dois de répéter ici un principe qui
a toujours prévalu, à savoir que lorsque l'interlocuteur
était un ministre, je lui permettais de faire l'échange. Je pense
que c'est une règle acceptée en commission, à moins que
les membres de cette commission ne disent le contraire. Ceci étant dit,
vous avez le droit de parole. Le député de Saguenay.
M. LESSARD: Voici, M. le Président. Il semble qu'à partir
de ce qui vient de se dire, on soit maintenant prêt à envoyer les
parties en négociation. Je pose une question à M. Sirois: Est-ce
que vous êtes plus prêt à négocier ce soir que vous
l'étiez lors de la dernière assemblée de la commission
parlementaire? Est-ce que votre mandat est plus clair aujourd'hui?
M. SIROIS: Nous avons toujours été prêts à
négocier en tout temps, nous l'avons dit d'ailleurs.
M. LESSARD: Est-ce que vous pensez réellement, à partir du
supposé mandat qu'on vient de vous donner, c'est-à-dire: Allez
négocier et après cela, arrangez-vous avec le reste, qu'on va
arriver à des résultats?
M. SIROIS: II y a moyen d'arriver à quelque chose. Je ne peux pas
garantir à l'avance.
M. LE PRESIDENT: C'est hypothétique. M. SIROIS: ...
M. LE PRESIDENT: Vous demandez si vous allez avoir des
négociations valables.
M. LESSARD: M. le Président, je tente simplement de prouver qu'on
n'est pas plus prêt aujourd'hui, parce qu'il n'y a aucun mandat
précis, que tout tourne autour du fameux règlement no 5. Lorsque,
tout à l'heure, le ministre disait, par exemple, qu'il était
prêt à ajouter des catégories à l'intérieur
de la convention collective, cela veut dire que des catégories on
peut monter à 20 et 21 mais le problème, ce n'est pas au
niveau des 20 et des 21 qu'il se pose, c'est autour de l'intégration de
certains professeurs qui ont été pris avec un vieux
système et qui tentent aujourd'hui de faire reconnaître certains
cours. C'est là le problème.
Tant et aussi longtemps que le ministre ne nous dira pas si le
règlement no 5 est un des éléments de la classification
des enseignants je dis un des éléments
c'est-à-dire qu'à partir de dossiers précis, il peut y
avoir d'autres éléments dans la classification, à mon
sens, on va encore en arriver à un échec tout simplement.
M. LE PRESIDENT: Le député de Bagot, puis le
député de Saint-Jean.
M. CARDINAL: Je ne sais pas ce que recherche le député de
Saguenay. Je ne ferai pas plus d'imputation envers le député de
Saguenay que je n'en ai fait au sujet des paroles de l'un ou l'autre des
membres représentant chacune des parties de l'autre côté de
cette barre. Pas plus que j'en ai fait envers les membres du gouvernement
qu'entre parenthèses j'aurais pu joliment charrier, si on s'était
trouvé dans un système de politicaillerie.
Par conséquent, je ne me demande pas ce qui va arriver comme
résultat des négociations. Je veux savoir si on est prêt
à retourner à la table des négociations. Je n'implique
d'avance à aucune des parties qu'elle ne veut pas de bonne foi
négocier. Le jour où on m'aura prouvé cela, je suis
prêt à revenir devant cette commission et à y porter un
jugement de valeur sur n'importe quelle des parties. Je ne vois pas une
question hypothétique qui nous dit: que va-t-il arriver si on y
retourne? On vient d'entendre M. Sirois, M. Charbonneau et M. Dobie. Chacun,
à des degrés divers, a été sur la sellette assez
longtemps aujourd'hui, comme les ministres d'ailleurs, et c'est chose normale
en commission parlementaire. Je ne vois pas à quoi on avance en
remettant en cause le règlement no 5, personne ne le remet en cause,
sauf de considérer que c'est une des parties. Je ne me demande
pas s'il est primordial, parallèle, inférieur,
supérieur, antérieur, postérieur ou ultérieur. Je
me demande si, avec les morceaux que nous avons, les six parties qui sont ici
sont prêtes à négocier. Si on me dit que oui, je suis
satisfait et je considère que la commission aura fait son travail. Si on
remet tout en cause, nous, les parlementaires, au lieu des négociateurs,
nous prenons leur place et...
M. BERTRAND: Cela n'aboutira pas.
M. CARDINAL: Nous prenons la négociation qu'il y a là et
nous-mêmes, qui faisons partie du Parlement, admettons d'avance que ce
document, dans une ou plusieurs de ses parties ou dans toutes ses parties, est
inutilisable pour en arriver à une solution.
On a trouvé des articles, qui sont 9-4.01, 9-4.02 et 9-4.03, et
qui nous permettent de sortir d'une impasse parce que le CPC a
été une impasse. C'est moi-même qui ai signé la
lettre du 13 ou 14 juillet 1968 pour le créer. Je l'ai
créé parce que la convention le prévoyait. Ce
n'était pas une décision unilatérale du ministre. Il ne
nommait aucune des parties. Il disait simplement: Conformément à
tels articles dans 6-0 quelque chose, je crée le CPC qui sera un
comité paritaire. Ce n'est pas moi qui avais déterminé les
règles du jeu, elles étaient dans cette convention. Je ne remets
rien de tout ceci en cause parce que, si je remets ou le règlement no 5
ou les articles 6-0.01 et suivants en cause au départ et que je me dis
que ça n'aboutira à rien, à ce moment-là je dis au
départ que le travail de la commission parlementaire n'aboutira à
rien lui aussi et qu'il vaut aussi bien ajourner tout de suite sine die.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Jean.
M. VEILLEUX: M. le Président, dans mon esprit, les deux parties,
les représentants des six parties à la table provinciale ont dit
qu'ils acceptaient de négocier en vertu de 9-4.00 et des trois articles
qui suivent. D'après moi, si elles commencent à négocier
demain matin, et si les deux parties arrivent avec des suggestions de part et
d'autre écrites ou verbales qu'elles se font, si elles
établissent un dialogue et en viennent à un terrain d'entente,
pour moi, c'est cela la négociation. J'ai la nette impression, M. le
Président, lorsque M. Charbonneau et M. Dobie ont dit qu'ils acceptaient
de négocier en vertu de 9-4.00, et lorsque M. Sirois, au nom de la
partie patronale, a dit qu'il acceptait cela, dans mon esprit c'est cela qu'il
acceptait.
Alors, nous n'avons pas de question à nous poser, quel genre de
discussions, si cela aboutira ou non; s'ils s'en vont dans cet esprit, je suis
persuadé qu'il y aura une véritable négociation. Moi, je
considère la décision prise par les deux parties comme
étant celle-là.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Jacques.
Impasse
M. CHARRON: M. le Président, mon collègue, le
député de Frontenac a signalé en deux mots ce que j'allais
dire. Je pense que nous venons de consacrer l'impasse dans laquelle nous
étions. Je ne veux pas faire le mauvais larron, mais je ne veux pas
répéter l'expérience non plus. Nous n'allons pas envoyer
les parties à chaque semaine et revenir tous les mardis pour que le
gouvernement répète "ni plus, ni moins" et que la partie
syndicale dise "avec d'autres considérants que nous sommes prêts
à formuler". Qu'y a-t-il de neuf j'ai bien hâte de lire le
Journal des Débats entre le débat de ce soir et le
débat du soir du 11 mars? Sincèrement? Absolument rien.
M. Sirois, si demain matin, vous qui êtes prêt à
négocier jour et nuit, vous vous ramassez en négociations, quelle
attitude différente aurez-vous de celle que vous avez maintenue dans les
embryons de négociations qu'il y a eues entre nos deux sessions de
commission? Ou vous croyez-vous mandaté à maintenir cette
attitude au nom de la partie patronale? Et vous, la partie syndicale, avez-vous
une attitude différente? Auriez-vous demain matin une attitude
différente en négociations de celle que vous avez eue?
Sincèrement? Si vous en avez une, expliquez-nous-la. Parce que moi, j'ai
l'impression que nous avons consacré l'impasse, que nous avons
mesuré nos forces...
M. LE PRESIDENT: Mais, est-ce qu'il serait possible...
M. CHARRON: ... si vous permettez, M. le Président, nous avons un
peu plus précisé nos positions, chacun de notre
côté. Mais, l'impasse reste la même. Le gouvernement dit: Ni
plus, ni moins que cela a été utilisé dans 6.01, et chacun
a une interprétation différente de la façon que cela a
été utilisé dans 6.01. Ce qui fait qu'évidemment
chacun voudrait l'utiliser de la même façon quand il s'agira
d'élargir 6.01. Je ne sais si nous devons ajourner bientôt la
commission, mais je n'ai pas l'impression que nous avons apporté
beaucoup de choses, sauf d'éclairer l'impossibilité de nous
comprendre.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il serait possible que les deux parties
aillent s'asseoir, pour faire changement, à une table de
négociations et qu'au lieu de préciser leurs griefs devant une
commission parlementaire elles le fassent à une table et elles
reviennent devant la commission parlementaire, par la suite, dire exactement ce
qui ne va pas.
M. CHARBONNEAU: Quant, à nous, nous avons à vous dire, que
c'est ce qui a été fait la semaine dernière, dans le sens
suivant: nous
avons soumis une proposition qui, justement, posait cette exigence que
l'on considère autre chose que le règlement no 5, laquelle
proposition a été rejetée. Or, si nous sommes pour
retourner faire des propositions qui, toujours, seront écartées,
à cause du règlement no 5, nous allons être obligés
de revenir vous voir et vous dire que vous nous avez retournés à
une table fantôme, où les conditions de négociations sont
réellement absentes. Nous sommes prêts à y aller, mais
quant à nous, je vous avise que le règlement no 5 sera un des
critères et que nous allons en promouvoir d'autres et que nous
considérons qu'il y va de l'équité, de la justice
même dans plusieurs cas, et qu'il n'y a pas de négociations sans
cette admission dans les pourparlers par la partie patronale.
Si vous nous y faites retourner demain, qu'on présente la
même proposition et qu'on nous réponde encore par un non, je vous
dis: Vous nous entraînez dans une espèce de duperie collective
où les gens vont proposer des choses qui demandent qu'on admette
d'autres critères et les autres répondent toujours la même
chose. C'est là qu'est le noeud et si, en tant que commission
parlementaire, vous n'aidez pas à débroussailler ce noeud, vous
allez simplement prolonger un débat devenu stérile. A moins que
l'on admette que le règlement no 5 ne prime pas dans tous les cas.
Est-ce que la partie patronale peut nous assurer qu'elle ne va pas faire primer
dans tous les cas le règlement no 5?
M. LE PRESIDENT: M. Sirois, lorsque vous vous êtes
rencontrés, ce que M. Charbonneau dit est-il conforme à la
vérité à savoir qu'en dehors du règlement no 5 il
n'était pas question de discuter?
M. SIROIS: Nous autres, nous étions prêts. Remarquez bien
que ce n'est que sur un sujet donné parce qu'il y a d'autres questions
à régler. Sur ce point, nous avons dit et je l'ai dit cet
après-midi encore: On est prêt à ajouter au "listing" qu'il
y a déjà. Excusez le terme. On est prêt à en ajouter
d'autres. Cependant, on va tenir compte du règlement no 5. Si M.
Charbonneau veut tenir compte d'autre chose, il nous proposera autre chose,
mais que les trois corporations proposent quelque chose conjointement. Cela est
important, conjointement les trois.
M. LE PRESIDENT: M. Charbonneau, êtes-vous prêt à
proposer autre chose à la partie partronale?
M. CHARBONNEAU: Nous sommes prêts à faire la même
chose que la semaine dernière, à proposer d'autres facteurs. Nous
demandons qu'ils soient respectés, parce que ces facteurs-là
émanent de la réalité où sont passés les
enseignants. A ce moment-là, si on n'admet pas au départ qu'il
puisse y avoir d'autres facteurs primant à l'occasion sur le
règlement no 5, on vient de dire non à la négociation.
M. LE PRESIDENT: Le ministre de la Fonction publique.
M. L'ALLIER: Cela a duré combien de temps, M. Charbonneau, les
négociations que vous avez brisées la semaine dernière?
Cela a duré combien de temps?
M. CHARBONNEAU: Nous sommes allés explorer la portée
réelle des propositions patronales écrites qui contenaient des
contradictions. Cela a pris quelques heures, trois ou quatre heures. A peu
près le même temps que la fin de semaine où vous avez
utilisé une trêve pour négocier.
M. L'ALLIER: Est-ce qu'il y a eu négociation ou si vous avez pris
des documents, si vous vous êtes retirés et avez dit non? Est-ce
qu'il y a eu négociation, oui ou non?
M. CHARBONNEAU: Nous n'avions pas à dire non. C'est nous qui
avons proposé tous les papiers qui étaient sur la table.
M. L'ALLIER: Y a-t-il eu négociation? C'est ma question.
M. CHARBONNEAU: On n'a pas à dire non quand on propose des
choses. C'est à la partie patronale à dire non et Dieu sait si
elle l'a fait.
M. L'ALLIER: Y a-t-il eu négociation, oui ou non?
M. CHARBONNEAU: II y a eu une exploration de la portée
réelle des propositions patronales...
M. L'ALLIER: Y a-t-il eu négociation, oui ou non?
M. CHARBONNEAU: A mon avis, il n'y a pas pu en avoir, parce que le
règlement no 5 faisait fi de toute négociation en s'imposant
comme norme rigide à la discussion.
M. L'ALLIER: Comment voulez-vous? Vous nous faites parler depuis cet
après-midi sur des discussions qui pourraient avoir lieu si... Et vous
nous dites à 9 h 55 qu'il n'y a pas eu de négociation.
M. LESSARD: II n'y en a pas eu, parce que...
M. CHARRON: Qui vous dit qu'il n'y en aura pas non plus?
M. LE PRESIDENT: Un instant, s'il vous plaît, M. Lefebvre,
auriez-vous quelque chose à ajouter là-dessus? A l'ordre, s'il
vous plaît!
M. CHARRON: Ce qu'on a compris l'autre jour n'a pas été
compris par la partie patronale.
M. L'ALLIER: II faut que les gars se parlent.
M. LE PRESIDENT: M. Lefebvre, vous avez quelque chose à ajouter,
je crois.
M. LEFEBVRE: M. le Président, je trouve vraiment extraordinaire
que pour le président de la CEQ, la négociation, ça vaut
quelque chose quand on accepte sa demande seulement. Il n'en reste pas moins
et ça pourrait être utile pour vous ce que je vais dire,
les gars, d'accord?
M. LE PRESIDENT: S'il vous plait!
M. LEFEBVRE: II n'en reste pas moins qu'on a négocié
à partir du mois de février 1968. Les deux parties, il faut se le
rappeler comme il faut, ont convenu que l'élément de calcul pour
fin de rémunération serait le règlement no 5. Elles le
rejettent aujourd'hui. C'est leur affaire de se servir de 9-4.00. Dans la
préparation de cette négociation, il a été question
de cours de méthodes. La clause 6-5.08 en tient compte également.
Cepandant, ça demande un peu d'efforts pour quelques-uns. Il y en a qui
ne veulent pas en faire et d'autres qui en font.
C'est vrai que le comité provincial n'a pas rendu justice, nous
sommes parfaitement d'accord là-dessus. C'est tellement vrai que la
partie patronale a accepté de ne pas réclamer d'argent à
des enseignants qui avaient été classifiés temporairement
à un niveau supérieur à la vraie classification. C'est
pour ça que, le 26 janvier, nous nous sommes assis à la table
avec M. Charbonneau. Il nous a proposé un système. Nous avons
accepté une partie de sa demande; l'autre partie, dans ce cas,
était inacceptable pour nous. C'était de la
négociation.
M. Charbonneau est là à nous dire: Je suis prêt
à négocier pour autant que vous vous soumettiez à ma
discipline. Il ne veut pas négocier. C'est clair.
M. LE PRESIDENT: Le député de Bagot.
M. CARDINAL: M. le Président, est-ce qu'on tenterait, en fin de
soirée, de nous prouver que, de même que le CPC fut un
échec total et qu'on en a même retiré les conclusions, la
table des négociations avant même qu'elle ne se soit
réunie est déjà un échec total? C'est
probablement ma dernière question, où en sommes-nous rendus?
M. BERTRAND: D'autant plus et je reviens là-dessus
qu'il reste à peine trois mois, en vertu d'une convention collective,
pour la rendre à terme. Physiquement d'après moi si
les experts du ministère de l'Education, le ministre, peuvent dire le
contraire, ils le diront il est matériellement et physiquement
impossible d'effectuer le classement d'ici le mois de juin. Est-ce que le
ministre de l'Educa- tion qui doit avoir des experts autour de lui
peut me répondre là-dessus?
M. SAINT-PIERRE: On a discuté de la question. Au plus tôt,
nous pourrions, dans un processus très rapide, le faire au 1er septembre
pour les 70,000 enseignants.
M. BERTRAND : Bon. Pour revenir à ce que je disais cet
après-midi, le même problème va persister pour la prochaine
convention collective. Vous avez exactement le même problème.
M. LE PRESIDENT: Le député de Saint-Jean.
M. VEILLEUX: Disons que demain, je suis la partie patronale ou la partie
syndicale et que je m'en vais négocier. On s'assoit. La partie syndicale
écrit son évaluation de tout ce qui n'est pas
évalué et propose ça quels que soient les
critères sur lesquels elle se base à la partie patronale.
En même temps, la partie patronale a fait ce travail quels que
soient le ou les critères sur lesquels elle s'est basée. Elle
donne à la partie syndicale sa position sur tous les diplômes non
classifiés dans 6-1. Après ça, en partant de ces deux
documents émis de part et d'autre, les gens discutent à
l'intérieur du cadre suggéré.
Je pose la question aux deux parties: La journée où vous
iriez négocier, est-ce que la partie syndicale pourrait remettre son
évaluation écrite à la partie patronale et est-ce que la
partie patronale pourrait faire la même chose?
Quitte à leur laisser un mois pour faire ça par un
document écrit et après, négocier; ou, s'il faut
absolument, au départ, commencer à discuter des critères
d'évaluation de la partie syndicale pour évaluer les
diplômes et discuter au départ des critères
d'évaluation, ou du critère d'évaluation que pourrait
prendre la partie patronale pour faire son évaluation.
Révision des listes de classification
M. BERTRAND: Je vais aller plus loin que ça. Vous devriez vous
rendre jusqu'au mois de juin en préparant exactement tous ces documents.
Vous avez parlé de "listing". On m'a déjà dit qu'il y
avait tout un catalogue tant à la CEQ qu'au ministère de
l'Education. Mais qu'on les sorte ces catalogues et on verra, à la
lumière de tous ces documents, quand vous les aurez vous-mêmes
examinés. C'est vous qui connaissez votre problème, beaucoup plus
que nous. Quand vous aurez dressé le bilan de tout ça, vous
verrez là où vous pouvez vous entendre et là où
vous ne pouvez pas vous entendre. Au moins, vous aurez déblayé le
terrain à un point tel que votre négociation à venir aura
peut-être un horizon plus clair. Tandis que là, vous allez
prolonger ce "dead-lock", cette impasse. Vous avez trois mois pour faire ce
travail. Je recon-
nais, avec M. Charbonneau, qu'il y a eu des situations acquises, son
document, sa proposition syndicale du 17 mars 1971. Il est obligé
je le comprends de faire écho aux problèmes de plusieurs
enseignants qui ont suivi ces cours de perfectionnement de méthode et de
recyclage. Il vient faire valoir leur point de vue à la table des
négociations. C'est son droit, son devoir. D'autre part, on ne peut pas
empêcher l'autre partie, comme le disait tantôt M. Sirois, de
vouloir évaluer. C'est clair.
Les catalogues, j'en ai entendu parler à plusieurs reprises.
Qu'on les sorte de part et d'autre! Le ministère de l'Education peut les
sortir par le truchement du directeur des relations de travail qui siège
du côté patronal. Qu'on sorte les documents, qu'on ne les cache
pas! A la table de négociations, c'est là le forum.
Si vous jetez tous ces documents sur la table ici, qu'est-ce que vous
voulez qu'on en fasse? Nous ne sommes pas des experts. Nous sommes des gens qui
voulons vous aider. Avant de nous demander de vous aider et, à la
lumière des séances que nous avons tenues, je crois que vous
devez vous aider en mettant sur la table tous les documents, le
règlement no 5, les autres facteurs. Brassez tout ça et vous
essaierez de faire des miracles. Ce n'est pas ici que le miracle va se
produire. Les lieux de pèlerinage deviennent de moins en moins un
succès. La commission parlementaire n'est pas un endroit où l'on
fera des miracles. Puissions-nous nous réunir et que cette discussion
puisse, de part et d'autre, vous inviter à négocier de bonne foi!
Vous allez avoir de la misère à terminer tout votre travail pour
le mois de juin. Puissiez-vous seulement déblayer! Prenez deux jours de
repos et rencontrez-vous.
Vous reviendrez nous voir; quant à moi, je ne vois pas, je vous
le dis en toute honnêteté, ce que nous pourrions apporter de
nouveau dans le débat, si on ajournait à la semaine prochaine. Je
vous le dis honnêtement, sortez vos "listings" et vos travaux d'experts;
demandez à des experts, il y en a au ministère de l'Education, il
y en a dans les universités. Vous pouvez vous en trouver, vous devez en
avoir.
Alors, messieurs, il n'y a pas de miracle ici, il n'y a que de la bonne
volonté, et le désir que les parties s'entendent, que le
règlement no 5 soit parmi d'autres éléments pour essayer
de vous entendre. Autrement, vous n'en sortirez pas. Il n'y a pas de dogme, ni
d'un côté, ni de l'autre. D'ailleurs, vous n'aurez pas
terminé pour le mois de juin.
M. LE PRESIDENT: Un instant. Le député de Saint-Jean.
M. VEILLEUX: M. le Président, il y en a peut-être
quelques-uns qui ont souri lorsque M. Bertrand a parlé de catalogue,
mais je demeure persuadé que ce catalogue-là n'a jamais
été déposé, ni par la partie syndicale, ni par la
partie patronale à la table des négociations. Quitte à
prendre un mois pour réviser les catalogues, mais qu'on les
révise; qu'on les dépose, et qu'à l'intérieur de
ces deux catalogues-là on discute. Mais qu'on arrête de parler de
principes de base, sachant qu'au départ on ne s'entendra jamais.
M. BERTRAND: Votre problème, je l'ai dit l'autre jour, il y aura
des cas marginaux. C'est clair? Et je pense que c'est à ça que M.
Charbonneau veut faire allusion dans plusieurs des cas. Il y a toujours des cas
marginaux. Voyons!
M. LE PRESIDENT: L'impasse est...
M. BERTRAND: Alors vous êtes capables. Faites le compilation de
tout ce qui existe pour vous aider à régler... Si vous
n'êtes pas capables de vous servir de vos outils, vous reviendrez nous
voir au mois de juin.
M. LE PRESIDENT: L'impasse étant totale, si vous le permettez,
les deux parties, MM. Sirois et Charbonneau, voulez-vous exposer votre dernier
point de vue parce que nous approchons de l'heure.
M. SIROIS : Ce ne sera vraiment pas long. Ce que M. Veilleux dit, on est
prêt à faire cela, en tout temps, on est prêt à en
sortir des "listings".
M. LE PRESIDENT: M. Charbonneau. M. SIROIS: Avec des experts.
M. VEILLEUX: Mais êtes-vous prêts à les sortir tout
d'un coup, ou un par un, tranquillement, pas vite.
M. SIROIS: Tout d'un coup, le paquet. M. VEILLEUX: Tout d'un coup! M.
SIROIS: Le paquet. Au complet.
M. VEILLEUX: On va poser la même question à la partie
syndicale.
M. LE PRESIDENT: M. Charbonneau, le paquet?
M. BERTRAND: D'une manière ou d'une autre, M. Charbonneau, il va
falloir que le paquet sorte.
M. CHARBONNEAU: Alors, dans les termes où MM. Veilleux et
Bertrand se sont exprimés, en dernier ressort, nous sommes prêts
à déposer une liste exhaustive des diplômes, titres, normes
qui restent encore à classer. Cette liste comprendra aussi une
catégorisation, pertinente quant à nous, et c'est ça qui
est un "listing", à
mon sens. Pas seulement une liste de diplômes. Alors, nous sommes
prêts à le faire, cependant, à notre avis, nous avons
déjà dit cela maintes fois, et nous sommes prêts, à
ce moment-là, probablement à entreprendre des
négociations. Il ne faudrait pas s'étonner que la partie
syndicale veuille conserver, comme le dit M. Bertrand, une certaine situation,
et même si on se fait traiter de conservateurs, si le président de
la CEQ hérite de cette épithète dans la bouche du ministre
de l'Education, ça ne fera que servir de contrepoids aux
épithètes de maoîste et de communiste de Louis-Philippe
Lacroix.
M. BERTRAND: M. Charbonneau, après les propos de M. Charron,
tantôt, je n'ai pas voulu intervenir, mais je constate qu'aujourd'hui,
ceux qui étaient les apôtres de la révolution tranquille
dans tous les domaines et, en particulier, dans le domaine de
l'éducation, favorisent beaucoup plus une évolution
progressive.
M. LE PRESIDENT: Le ministre de la Fonction publique.
M. L'ALLIER: Sans vouloir du tout, par ceci, intervenir dans ce qui
vient d'être dit et sans rien changer, cela nous permettrait
peut-être de terminer sur une note qui n'est pas une note d'humour, mais
une note réaliste. M. Charbonneau m'a vu, tout à l'heure, me
prome- ner avec ceci, c'est le code d'éthique de la CEQ, je ne sais pas
si c'est encore en vigueur, mais j'ai lu un paragraphe... j'ai cru que
c'était dans la proposition syndicale, cela m'a fait plaisir, c'est
marqué: "Devoir de l'enseignant envers son employeur. L'enseignant
respecte fidèlement et entièrement son contrat de travail et il
cherche d'abord à s'entendre avec son employeur mais, au besoin, utilise
les moyens prévus par la loi pour modifier son contrat."
M. BERTRAND: Ne vous en faites pas, M. Charbonneau, la partie patronale
n'a pas de code d'éthique. Ce serait difficile de vous en citer un,
parce qu'elle n'en a pas.
M. L'ALLIER: Je voudrais dire, par exemple, que celui-ci si mes
renseignements sont exacts n'est plus en vigueur.
M. CHARBONNEAU: N'a jamais été en vigueur.
M. BERTRAND: II faut être sur un pied d'égalité.
M. LE PRESIDENT: Pour terminer, j'ai compris que les deux parties
déposaient le paquet dans les plus brefs délais. Nous ajournons
donc cette commission sine die.
(Fin de la séance: 22 h 10)