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Commission permanente de la fonction publique
Etude des crédits du ministère de la
Fonction publique
Séance du mercredi 2 juin 1976 (Seize heures et trente-cinq
minutes)
M. Kennedy (président de la commission permanente de la
fonction publique): A l'ordre, messieurs!
M. Caron: Je pense que vous ave2 quorum, M. le
Président.
M. Kennedy: Oui, il y a quorum. Je formule le voeu que je puisse
le maintenir, sans interruption, surtout.
M. Caron: Cela dépend des membres. Je tiens à dire
que le député de Laurier réellement nous aide
énormément. Je pense qu'on doit l'applaudir. Il n'est pas
censé être ici, mais en tant que gats de l'équipe, il vient
nous aider.
Le Président (M. Kennedy): Alors, messieurs, la parole est
au député de Maisonneuve.
M. Burns: Je voudrais savoir qui fait partie de la
commission.
Le Président (M. Kennedy): M. Bellemare
(Johnson); M. Boudreault (Bourget); M. Burns (Maisonneuve): M. Marchand
(Laurier) qui remplace M. Cadieux (Beauharnois); M. Charron (Saint-Jacques) qui
est en Chambre; M. Dufour (Vanier); M. Garneau (Jean-Talon); M. Lachance
(Mille-Iles); M. Lachapelle (Chauveau); M. Parent (Hull); M. Pépin
(Sherbrooke); M. Samson (Rouyn-Noranda); M. Sylvain (Beauce-Nord) et M.
Vallières (Richmond).
Rétrogradation (suite)
M. Burns: D'accord, M. le Président. Quand on a
quitté hier soir, si je me souviens bien, nous étions à
l'article de la rétrogradation. Je demandais alors au ministre s'il ne
pensait pas tenter de trouver une façon de limiter l'usage, la
possibilité de rétrogradation à certains cas, comme
l'incapacité physique, mentale ou l'incompétence flagrante. Je
pense que nous en étions là, lorsque nous nous sommes
quittés.
J'aimerais que le ministre nous dise s'il n'a pas l'intention de tenter
de découvrir un processus quelconque en vertu duquel on pourrait en
arriver à une mesure puisque déjà, c'est consenti
par la partie syndicale de rétrogradation qui soit moins
discriminatoire, qui soit moins liée au simple désir du chef ou
du supérieur de l'employé concerné. C'est cela qui est
l'objet de ma question.
M. Parent (Hull): Je pense que si le député de
Maisonneuve avait pris connaissance de la convention collective que nous
avons signée le 18 décembre, il se rendrait compte que la clause
de rétrogradation est restrictive. Elle n'est pas
générale, la clause de rétrogradation que nous avons
incorporée à la convention collective, elle est de trois
matières. Il y a l'incapacité physique ou mentale et
l'incompétence. Il y a rétrogradation, s'il y a perte d'un droit.
Quand on parle de perte d'un droit, c'est que si pour remplir son emploi, le
fonctionnaire doit avoir un permis de chauffeur et que l'employé l'a
perdu, à ce moment...
M. Burns: La perte d'un droit qui le rend inhabile à
exercer lés...
M. Parent (Hull): C'est ça. M. Burns:
...fonctions.
M. Parent (Hull): Oui. C'est seulement dans ces cas qu'il y a
rétrogradation. Il n'y en a pas d'autres.
M. Burns: Pour ceux qui ne sont pas syndiqués, quel est
leur statut?
M. Parent (Hull): II y a eu une résolution de la
commission pour appliquer la même clause aux employés non
syndiqués.
M. Burns: La même chose, avec les mêmes
restrictions?
M. Parent (Hull): Oui. Mais il faudrait comprendre qu'il y a
également un droit d'appel...
M. Burns: ...A la commission...
M. Parent (Hull): Oui, gui existe tant pour les syndiqués
que...
M. Burns: D'accord!
M. Parent (Hull): ...pour les non-syndiqués.
M. Burns: Est-ce que le ministre a, d'une part, demandé
des avis juridiques concernant la validité et la légalité
d'une telle clause, au ministère de la Justice? Je me
réfère plus particulièrement le ministre en a
probablement prix connaissance à une opinion du Protecteur du
citoyen dans son rapport de 1973, à la page 173, sous l'article S-114,
dans le domaine de la Fonction publique. C'est peut-être bon que je vous
lise cette opinion pour vous éclairer relativement à ma
question.
A l'article S-114, le Protecteur du citoyen nous dit ceci: "Un adjoint
aux cadres supérieurs se plaint d'avoir été, pour des
motifs injustes, assigné à un poste inférieur à
celui qu'il occupait et d'avoir été rétrogradé sur
la foi de l'acquiescement qu'il avait donné à cette mutation sans
en réaliser la portée. La plainte est partiellement
fondée. La mutation avait été
décrétée par les autorités dans l'exercice d'un
droit de gérance de nature purement discrétionnaire, qui ne
saurait être remis en
question dès lors qu'aucune intention discriminatoire ne peut
être décelée. En l'espèce, les autorités
étaient d'ailleurs amplement justifiées. En revanche".continue le
Protecteur du citoyen, "la déclassification ne peut être admise
que dans l'hypothèse où l'employé y consent librement. Or,
il est clair que, dans le cas sous étude, ce consentement libre n'avait
pas été donné. La Commission de la fonction publique
serait peut-être justifiée de prévoir" c'est
là, M. le Président, que j'adresse ma question au ministre
"une procédure formelle de reclassification et de rétrogradation.
Il est sans doute inévitable que des erreurs de jugement surviennent
parfois dans l'évaluation des aptitudes et des capacités des
multiples candidats qui se présentent chaque année aux concours
de promotion, et on ne voit pas pourquoi un incapable serait
éternellement assuré d'un classement qu'il pourrait, à
l'expérience démontrer ne pas mériter.
Malgré les difficultés qu'elle soulève, une telle
possibilité, encadrée dans des règles propres à
éviter l'arbitraire, se révélerait certainement conforme
aux meilleurs intérêts de l'administration comme à la
prétention que peuvent avoir les fonctionnaires de partager un
classement avec les confrères de même valeur. Administrée
par un organisme indépendant, une telle procédure
protégerait contre tout danger d'arbitraire et éviterait
l'utilisation de procédés discutables comme celui mis en cause
par la plainte.
De toute façon, le plaignant fut admis à garder sa
classification antérieure après avoir été
muté dans un autre ministère.
C'est dans ce sens et à cause de cette opinion du Protecteur du
citoyen que je demande au ministre si, avant de mettre en application cette
clause de rétrogradation, une opinion juridique ou légaie a
été demandée aux autorités judiciaires ou
légales du ministère de la Justice.
M. Parent (Hull): On me dit que cela a été
examiné par le contentieux du ministère de la Justice, mais je
voudrais faire une rectification en ce qui concerne les cadres, car il doit y
avoir consentement pour rétrogradation.
M. Burns: Dans le cas des cadres? M. Parent (Hull):
Oui.
M. Burns: Avouez déjà que c'est bien
différent et que cela s'accorde avec l'opinion du Protecteur du citoyen
et le Protecteur du citoyen se basait sur la loi elle-même. Le ministre
de la Fonction publique admettra avec moi que, si une clause d'une convention
collective passe outre à certaines dispositions légales, cette
clause est absolument nulle et de là, nullement applicable.
C'est dans ce sens que j'ai demandé au ministre si on a
vérifié la légalité d'une telle clause, eu
égard aux dispositions de la loi.
M. Parent (Hull): Oui, c'est cela. M. Burns: Cela a
été fait.
M. Parent (Hull): Cela a été fait par le
contentieux du ministère de la Justice.
M. Burns: Y a-t-il moyen d'obtenir une copie de cette opinion?
A-t-elle été écrite?
M. Parent (Hull): II n'y a pas d'opinion écrite comme
telle, mais on me dit que cela respecte les conditions émises suivant
lesquelles, même chez les syndiqués, il doit y avoir une demande
d'établissement d'une liste d'admissibilité. C'est à ce
moment-là que l'article actuel respecte l'article 11, paragraphe 2, de
la loi.
M. Burns: Est-ce qu'il y aurait moyen d'en obtenir une opinion
écrite qui nous serait transmise éventuellement
là-dessus?
M. Parent (Hull): Je n'en vois pas la
nécessité.
M. Burns: Moi, j'en vois la nécessité, puisque le
Protecteur du citoyen, avant même que le problème ne se soit
posé comme tel au point de vue des négociations, a rendu une
décision qui...
M. Parent (Hull): ... par l'employé, à ce moment,
je n'en vois pas la nécessité.
M. Burns: ... est tout à fait conforme à celle que
vous appliquez aux cadres actuellement.
M. Parent (Hull): Non, c'est sur consentement, aux cadres.
M. Burns: C'est exactement ce que le procureur...
M. Parent (Hull): Pour l'employé également, nous
suivons la même procédure. Il faut qu'il y ait demande de
l'émission d'une liste d'admissibilité.
M. Burns: Donc, il n'y aura pas de rétrogradation sans
consentement, même pour les employés syndiqués. Est-ce que
c'est cela que vous me dites?
M. Parent (Hull): II y en aura sûrement sur les motifs.
S'il y a perte d'un droit, à ce moment-là, je pense que c'est
inévitable. Sur la question d'incapacité et
d'incompétence, il y aura sûrement appel qui va être
interjeté tout en respectant les droits de l'individu.
M. Burns: M. le ministre, je vous lis l'article 18.09 de la
convention, paragraphe c), qui se lit comme suit: Selon qu'il reconnaît
ou non le bien-fondé de la décision du sous-chef ou du
représentant désigné à cette fin de prendre les
mesures nécessaires en vue de sa rétrogradation, l'employé
doit, dans les 21 jours de la réception de l'avis qui lui a
été signifié, premièrement, soit présenter
à la commission une demande écrite de réévaluation
de son dossier professionnel en vue de sa rétrogradation ou,
deuxièmement, soit en appeler directement à la troisième
étape de la procédure de
règlement des griefs des motifs donnés dans l'avis qui lui
a été signifié.
Le Protecteur du citoyen, se basant sur des dispositions légales,
dit que ça ne peut pas se faire sans le consentement. L'alinéa c)
de l'article 18,09 de la convention qui a été
déposée le 17 juillet et paraphée le 22 juillet 1975
laisse entendre qu'il y a justement ce double jeu, si on peut dire,
relativement au consentement ou au non-consentement. C'est là-dessus que
je me dis que, lorsqu'il y a consentement, il n'y a aucune espèce de
problème. L'opinion du Protecteur du citoyen est très claire
là-dessus. D'ailleurs, si on lit la loi, on n'a pas de difficulté
à se ranger derrière cette opinion.
Le problème que je me pose, c'est quand il n'y a pas, dans
l'état actuel de la législation, consentement de la part de
l'employé, si cette clause "supersède" ou non les dispositions.
Est-ce qu'elle est ultra vires par rapport aux dispositions de la loi
elle-même? C'est ce que je me demande. C'est là-dessus que je
demande au ministre s'il n'y aurait pas lieu d'obtenir une opinion
légale pour savoir si vous ne vous êtes pas engagé dans la
signature d'une clause de rétrogradation qui ne cadre pas avec les
dispositions légales qui régissent les employés de la
fonction publique.
Si tel était le cas, ça va vous éviter des griefs;
si, dans un sens ou dans l'autre, un arbitre rend une décision,
ça va vous éviter d'amener le dossier par voie d'évocation
devant la Cour supérieure entre autres et possiblement en appel et
même jusqu'à la Cour suprême. C'est dans ce sens que je vous
demande s'il n'y aurait pas lieu, dès maintenant, de prévoir cet
état de choses, de voir si, du côté de vos conseillers
juridiques, on peut vous donner une opinion écrite qui dise: Non, il n'y
a pas de problème, ça ne contredit pas, ce n'est pas ultra vires
par rapport aux dispositions législatives qui régissent les
employés du secteur public.
M. Parent (Hull): Je n'ai pas objection à faire
vérifier, pour plus de sûreté, l'opinion verbale que nous
avons reçue. Mais, sans aucun doute, si en présentant un grief,
le grief est gagné par l'employé, il n'y a plus de
problème qui se pose.
C'est au moment où le grief serait rejeté qu'il y aurait
problème. Ce serait un préjudice. Si le grief est
rejeté...
M. Burns: Cela se peut aussi que l'arbitre dise qu'il n'y a pas
de juridiction, c'est possible.
M. Parent (Hull): Je pense que les avocats aiment compliquer les
choses.
M. Burns: Non, mais j'essaie de vous éviter des
problèmes. Si vous me le permettez, je vais vous donner la situation
juridique actuelle et cela va vous donner à réfléchir, je
pense.
Actuellement, le fonctionnaire, vous le savez fort bien, est
nommé à partir d'une liste d'éligibilité fournie
par la commission, à un poste, suivant une classification établie
par la Commission de la fonction publique. Il devient permanent après
six mois, selon l'article 35.
La loi prévoit seulement la suspension à l'article 59, ou
la destitution, à l'article 61. N'est-ce pas? C'est ce que
prévoit la loi.
Là, on pose la valeur du droit statutaire qui prime les
conventions. C'est la question de base. Est-ce que la loi statutaire prime les
conventions ou non? Moi, je pense que oui. Je pense que vous ne pouvez pas, par
voie contractuelle, en arriver à des ententes entre parties, qui soient
en dehors, surtout lorsqu'une des deux parties agit au nom d'une
collectivité. On ne peut pas mettre dans une loi c'est un vieux
principe et je n'ai pas besoin d'avoir fait quatre ans de droit et personne n'a
besoin d'avoir fait quatre ans de droit pour comprendre dans une
convention de gré à gré, en arriver à une entente
qui mette de côté des dispositions légales.
Le problème, dans le fond, se résume de la façon
suivante. Un fonctionnaire ne peut pas avancer d'échelon ou de classe,
ou être destitué ou suspendu. C'est cela le problème. La
loi permet tout simplement la destitution ou la suspension, selon le cas. C'est
prévu, à ce moment-là, dans la loi et les
règlements. Je me dis que, dans une convention et vous le
reconnaissez pour les cadres vous ne pouvez pas aller contre la loi.
Déjà le Protecteur du citoyen a reconnu cette loi, il a reconnu
que ce n'était pas possible de faire autrement, sans le consentement de
l'individu en question.
C'est la raison pour laquelle je vous demande une opinion, non pas pour
compliquer, bien au contraire, je veux vous éviter que, le jour
où vous aurez une telle situation qui va se présenter, vous
n'ayez pas à vous promener de tribunal en tribunal, pour tenter
d'obtenir une décision qui sera contestée sans aucun doute par
l'employé, ou encore, par le syndicat des fonctionnaires.
M. Parent (Hull): Je n'ai pas objection à le faire
regarder, mais je voudrais bien que le député de Maisonneuve
sache que la recommandation faite par le Protecteur du citoyen date de 1973,
alors que la rétrogradation n'existait pas dans la convention
collective. Il ne s'est donc pas prononcé.
M. Burns: La loi existait à ce moment.
M. Parent (Hull): II ne s'est pas prononcé sur la
convention collective, puisque vous parlez de la rétrogradation.
M. Burns: Non. Ce que je vous dis. Je ne vous dis pas...
M. Parent (Hull): II s'est prononcé sur la loi de la
fonction publique.
M. Burns: C'est cela. Mais, M. le ministre, il y a un principe
que vous allez reconnaître comme moi. Même si vous n'êtes pas
avocat, vous allez reconnaître comme moi qu'une convention
particulière, de gré à gré, entre deux parties
individuelles, ne peut pas mettre de côté des dispositions de la
loi.
Le Protecteur du citoyen, en 1973, se prononçait sur les
dispositions de la loi. C'est en vertu de cela qu'il disait, et il va loin dans
son opinion, que même si c'était justifié, à toutes
fins pratiques, ce que le supérieur avait recommandé dans ce cas,
il ne pouvait pas le faire, parce qu'il n'avait pas de consentement. C'est la
loi.
M. Parent (Hull): C'est pour cela qu'il y a des droits
donnés aux employés, même si une convention est
signée et stipule qu'il y a des instances d'appel, pour permettre qu'il
y en ait. Mais je n'ai pas d'objection à demander au ministère de
la Justice de nous donner une opinion écrite sur le sujet. Nous avons eu
l'opinion verbale. Nous allons la faire examiner pour avoir une étude en
profondeur et savoir quelle est la valeur de l'article en question dans la
convention collective.
M. Burns: Auriez-vous l'amabilité, à ce moment,
d'en faire parvenir une copie à l'Opposition?
M. Parent (Hull): Oui, je n'y ai pas d'objection.
Régime de retraite des ex-religieux
M. Burns: J'aimerais, M. le Président, dans un
deuxième point, maintenant qu'on a parlé de ce
phénomène de la rétrogradation, parler brièvement
du régime de retraite des ex-religieux. Qu'est-ce qui vous fait sourire,
M. le Président? Vous sentez-vcus visé?
Le Président (M. Kennedy}: Non, du tcut.
M. Burns: M. le Président, comme tout le monde le sait,
les religieux n'ont été admis à participer au
régime de retraite qu'en 1964. Ce qui arrive, c'est que les...
M. Parent (Hull): 1965. M. Burns: 1964 ou 1965? M.
Parent (Hull): 1965.
M. Burns: Le ministre me dit 1965, tant mieux. Je sais que la
date de 1965 est importante. Quant à ceux qui ont quitté leur
communauté ou leurs ordres religieux avant 1965 ou après 1965.
J'y reviendrai, d'ailleurs. Je pense que c'est en 1964 qu'ils ont
été admis à participer au régime de retraite.
Est-ce que j'ai raison ou est-ce que j'ai tort?
M. Parent (Hull): Ceux qui ont quitté avant 1965 pouvaient
racheter.
M. Burns: Oui, c'est cela. C est en 1965 qu'ils ont
été admis à participer, n'est-ce pas?
M. Parent (Hull): 1er juillet 1965.
M. Burns: D'accord. On s'entend sur la date, pas de
problème. Il arrive, comme vient de le dire le ministre que les
religieux qui ont quitté leur communauté avant 1965 et les
laïcs, eux, peuvent racheter les années durant lesquelles ils ont
été dans l'enseignement. Les religieux qui ont quitté leur
communauté après 1965 ne peuvent racheter qu'un maximum de quinze
ans, duquel on doit retrancher les années auxquelles ils ont
participé au régime de retraite; c'est-à-dire qu'un
ex-religieux sorti en 1968 ne peut racheter que trois, quatre ou cinq ans,
puisqu'il a commencé à contribuer au régime de retraite
dans les années 1964, 1965, 1966. De plus, il doit payer ces
années, je pense que c'est vérifiable, beaucoup plus cher que le
laïc ou l'ex-religieux sorti avant 1965. Cela m'apparaît comme une
situation injuste actuellement, surtout que ceux qui quittent les ordres
religieux après 1965, ceux qui ont quitté après 1965, dans
bien des cas, sont, lorsque l'intérêt est particulièrement
présent, dans un âge où il est particulièrement
important de se bâtir un régime de retraite solide,
c'est-à-dire ceux qui sont dans la quarantaine ou même
dépassés la quarantaine dans la plupart des cas.
Ces personnes, je demanderais au ministre d'en tenir compte dans sa
réponse, ont fourni des services immenses au Québec. La plupart
d'entre nous, ceux, en tout cas, qui sont de mon âge, en bonne partie, et
plus je pense au ministre doivent une partie de leur instruction
à des communautés religieuses qui, à l'époque,
étaient la seule source véritable d'enseignement solide. Je
pense, par exemple, aux Jésuites, aux Sulpiciens, je pense même
aux Frères des écoles chrétiennes, aux Frères du
Sacré-Coeur qui ont donné une contribution immense à
l'époque noire de Duplessis, et même, malgré
l'époque noire de Duplessis, le ministre là-dessus ne pourra pas
me contredire, c'était une époque noire au point de vue de
l'instruction.
M. Dufour: C'est encore drôle.
M. Burns: Je sais que le ministre était là à
ce moment. Je sais que lui-même devait s'en plaindre, à ce moment.
Malgré tout cela tout le système adverse qui existait à
l'époque, qui était, à toutes fins pratiques, axé
sur le fait de garder notre population dans un état de
sous-développement avancé, vous aviez quand même des
communautés religieuses qui ont réussi à former ce qui,
actuellement, je le dis sans aucune référence dégueulasse
à tout ce qu'on peut penser, une élite qui actuellement se trouve
en place au Québec dans tous les secteurs. Je pense qu'on est
obligé de ie reconnaître.
Est-ce que je dois rappeler au ministre, d'autre part, que la loi
prévoit que l'enseignant qui est élu ce sont des exemples
que je vous donne, en particulier à l'article 25 peut faire
compter comme années de service, les années pendant lesquelles il
a été député.
Est-ce que je dois rappeler au ministre que l'enseignant qui travaille
à l'étranger peut racheter ses années,
référence à l'article 26 de la loi? En somme, M. le
Président, la question que je pose au
ministre, c'est: Est-ce qu'il a l'intention de faire quelque chose
relativement à cette catégorie, à mon avis, importante,
puisqu'on parle de 6000 ou 7000 personnes actuellement? Vous avez un certain
nombre d'articles de journaux qui ont soulevé le problème. Entre
autres, j'ai un extrait de la Vallée de la Chaudière, du mardi 27
octobre 1975, qui relate le problème sous le titre: "Les ex-religieux
veulent justice". Je pourrais référer le ministre au Nouvelliste
du 25 juillet 1975, sous le titre également "Les ex-religieux veulent
justice", et très récemment, je pense même que
c'était hier, on voyait, dans le Devoir, un titre qui se résume
de la façon suivante: "La CEQ reprend la lutte pour la pension des
anciens religieux".
M. Dufour: Bon! M. Burns: Bon! quoi? M.
Vallières: Bon! M. Dufour: C'est bon.
M. Burns: En somme, ce que je demande simplement au ministre,
sachant que les religieux, à cette époque, ceux qui ont
véritablement un intérêt de racheter leurs années
lorsqu'ils ont quitté leur communauté religieuse après
1965, sont, la plupart du temps, des religieux qui ont enseigné dans des
conditions très difficiles. Je pense, en particulier, à ceux qui
ont enseigné avant les années soixante. Je demande au ministre
qu'est-ce qu'il a l'intention de faire pour ces gens, pour
qu'éventuellement, ils aient justice, pour qu'ils aient la
possibilité de racheter véritablement je ne parle pas de
leurs années antérieures, de leur payer, outre la part que le
gouvernement doit y mettre des gens qui décidant,
eux-mêmes, de racheter selon les conditions qu'on a données
à ceux qui ont quitté leur communauté religieuse avant
1965, qu'est-ce que le ministre a l'intention de faire à ce sujet?
M. Parent (Hull): M. le Président, je pense que je n'aurai
pas de réponse à fournir à cette commission. Je sais
d'avance que le député de Maisonneuve ne sera pas heureux de ma
réponse, mais je veux le prévenir que je n'ai pas l'intention de
faire allusion à ce que sera ma proposition, puisqu'il s'agit d'un
élément qui est en négociation à la table
centrale.
Toutefois, je voudrais souligner, moi aussi, avec à-propos, que
ces ex-religieux et exreligieuses ont accompli un travail magnifique au
Québec. Je pense qu'il est bon de le reconnaître à
l'occasion et de savoir qu'ils ont rendu un service énorme à la
population.
Pour autant, je pense que, dans les discussions que nous avons eues
préalablement, les communautés religieuses ont refusé
systématiquement, jusque aujourd'hui, de faire quelque contribution que
ce soit pour un régime de retraite.
M. Burns: Mais attention! M. le ministre, à
l'époque, la plupart de ces religieux n'étaient pas payés.
Attention! Ajourd'hui, il arrive que, si je...
M. Parent (Hull): Je pense que, si...
M. Burns: ...suis un enseignant qui relève d'une
communauté religieuse, peu importe la communauté religieuse, que
je sois oblat, jésuite, dominicain ou quoi que ce soit ou
séculier, je suis payé, actuellement. C'est ça qui est la
grosse différence.
M. Parent (Hull): Je pense que... M. Burns: Mais dans le
temps...
M. Parent (Hull): ...le député n'est pas conscient
de tout ce qui s'est produit depuis les années soixante...
M. Burns: Bien, rendez-moi conscient, si vous pensez que je ne le
suis pas.
M. Parent (Hull): ...à savoir qu'à un moment
donné, le gouvernement du Québec a acheté
énormément d'édifices...
M. Burns: Oui, je le sais.
M. Parent (Hull): ...de bâtiments appartenant aux
communautés religieuses...
M. Burns: Qui sont devenus, entre autres, les CEGEP.
M. Parent (Hull): ...et les prix compris dans le prix payé
comprenaient justement les arriérés de salaires qui auraient
dû être payés aux anciens religieux et religieuses.
M. Burns: Bon! C'est dans les contrats de vente...
M. Parent (Hull): Vous avez le phénomène qui s'est
produit dans toutes les affaires sociales où nous payons encore les
communautés religieuses, et vous avez fait des débats... Non pas
vous ici, mais votre collègue du Parti québécois, sur le
prix que nous avons payé pour racheter les édifices qui
appartenaient aux religieux. J'ai beaucoup de sympathie pour eux, parce que ce
sont probablement des communautés au dernier vivant les biens. Mais il
reste que, si, à un moment donné, on a exercé, au sein
d'une communauté, sans que la communauté ne verse de salaire
comme tel à l'employé, à son sujet, mais qui, au moment de
procéder à des transactions avec l'Etat dans le domaine de
l'éducation et dans le domaine des affaires sociales, est venu
récupérer les salaires qui auraient dû être
versés à leurs sujets à ce moment, on ne viendra pas me
dire aujourd'hui qu'il n'y a pas eu de salaires de versés, il n'y en a
pas eu comme tels à l'individu, mais il y en a eu à la
communauté.
Quand je parle de communautés, les négociations que nous
avons eues avec les communautés,
c'est d'avoir une certaine contribution pour participer dans un
régime de retraite pour couvrir les années où ces
personnes ont été à l'intérieur de la
communauté.
M. Burns: Est-ce que cette disposition est dans le contrat de
vente?
M. Parent (Hull): Non. Ce n'est pas dans le contrat de vente,
mais les prix établis pour les ventes de propriétés
incluaient les arriérés de salaire à l'intérieur
des bilans qui ont servi à déterminer le prix de vente.
M. Burns: Pourquoi n'avez-vous pas dit dans vos contrats de
vente: En considération de ce fait, le prix est tel?
M. Parent (Hull): Si vous aviez fait mieux que nous, vous auriez
pu le faire.
M. Burns: On aurait sûrement fait mieux que vous.
M. Parent (Hull): Vous ne l'auriez pas fait. Non.
M. Burns: Sûrement.
M. Parent (Hull): Je comprends cela. Vous avez même
critiqué la méthode dont on s'est servi pour les acheter.
M. Burns: C'est bien sûr.
M. Parent (Hull): De toute façon, c'est un problème
d'envergure. Nous avons déjà fait une ouverture en 1965, d'abord,
et en 1973. Lors de l'adoption de la loi en décembre 1973, avec
rétroactivité au 1er juillet 1973, nous avons permis le rachat de
quinze ans, c'est-à-dire de 1965 jusqu'au 1er juillet 1973, ce qui
faisait sept ans, et nous avons permis de racheter huit ans additionnels pour
des années antérieures à 1965, ce qui, à ce moment,
permettait à ces ex-religieux et à ces exreligieuses de pouvoir
participer au régime de retraite universel.
La difficulté à laquelle on fait face présentement,
et j'ai encore une rencontre dans les prochains jours, justement, avec ces
gens, est qu'on voudrait que la prime annuelle à être payée
le soit sur les salaires au moment où ils étaient dans les
communautés religieuses. C'est le problème. Alors que nous, par
la loi de 1973, nous avons déterminé que c'était le
salaire au 30 juin 1973 sur lequel serait basé le rachat des
années antérieures et on permettait, à ce moment, par la
loi, à chaque individu, de pouvoir racheter, sur une période
d'années, considérant le nombre d'années qu'il lui restait
pour atteindre sa retraite, de diviser le montant annuel à être
payé.
Or, le phénomène que nous rencontrons aujourd'hui est
qu'on veut et on dit qu'on veut contribuer, mais on veut contribuer sur le
salaire qu'on a reçu ou le salaire qu'on aurait dû recevoir au
moment où on était en communauté, alors que, si je regarde
la clientèle, ce n'est pas 6000 comme l'a dit le député de
Robert... le député de Maisonneuve, tout à l'heure...
M. Burns: Ne m'appelez pas le député de Robert
Baldwin.
M. Parent (Hull): ... la population des exreligieux est de 11
090. Ce n'est pas 6000. C'est seulement le double.
M. Burns: C'est 11 000?
M. Parent (Hull): 11 090: 3216 femmes; 7874 hommes.
M. Burns: Tant mieux. Vous renforcez mon argument. Tout à
l'heure, je vous citais de 6000 à 7000.
M. Parent (Hull): Vous venez d'amortir votre argument.
M. Burns: Non. Au contraire.
M. Parent (Hull): Quand vous verrez l'effort qui est au
bout...
M. Burns: Je vous dis que ce n'est pas un problème
à négliger parce que cela concerne... Je disais, tout à
l'heure, de 6000 à 7000 personnes me fondant sur un article que j'ai lu
dans la Vallée de la Chaudière que je vous citais tout à
l'heure.
M. Parent (Hull): Vos renseignements sont faux.
M. Burns: Je vous ai tout simplement cité un extrait de ce
journal. Si vous me dites que c'est 11 000, tant mieux. Cela augmente encore
mon argument. Ce n'est pas négligeable. Il s'agit d'un groupe
très important de personnes qui ont contribué de façon
positive à l'éducation de la jeunesse du temps. Vous en
étiez peut-être.
M. Parent (Hull): II n'y a personne qui conteste cela.
M. Burns: C'est cela, alors. Cela devient d'autant plus important
qu'on s'en occupe.
M. Parent (Hull): II s'agit de trouver une solution au
problème.
M. Burns: Oui. C'est cela.
M. Parent (Hull): C'est cela qu'on regarde.
M. Burns: Alors, on est d'accord que c'est du monde...
M. Parent (Hull): Je ne ferais pas de grande
sentimentalité, comme vient de le faire le député de
Maisonneuve...
M. Burns: Ce n'est pas de la grande sentimentalité.
M. Parent (Hull): ... à savoir que ce sont ces personnes
qui nous ont instruits et qui ont formé l'élite de la
société actuelle.
M. Burns: Oui, et dans une période particulièrement
difficile et cela, le Québec doit le reconnaître.
M. Parent (Hull): Je le reconnais. M. Burns: Bon.
Bravo!
M. Parent (Hull): Mais pour autant, va-t-on continuer à
payer ou va-t-on demander de participer? Est-ce qu'on va demander à la
collectivité de la province...
M. Burns: Ils sont prêts à participer à
cela.
M. Parent (Hull): ... de payer $600 millions qui est le
coût.
M. Burns: Ils sont prêts à participer à cela.
M. Parent (Hull): Non. Ils ne sont pas prêts. M. Burns:
Oui, ils sont prêts à participer.
M. Parent (Hull): Franchement, vous n'êtes pas au courant
de ce qui se passe.
M. Burns: Je suis parfaitement au courant. J'ai eu des
représentations directement de la part d'ex-religieux qui m'ont tous dit
qu'ils étaient entièrement prêts à contribuer
à cela.
M. Parent (Hull): Pas sur les taux que nous avons proposés
et qui sont dans la ioi; ils ne sont pas prêts à payer. Je peux
vous le dire. Ils ne sont pas prêts à payer sur la base du salaire
qu'ils gagnaient dans le réseau de l'éducation, sur le salaire
établi au 30 juin 1973. Ils ne sont pas prêts à contribuer
sur cette partie parce que la contribution exigée est de 7,5% et c'est
cela qu'ils contestent.
Mais s'il n'y a pas cette contribution pour la période de quinze
ans qui est prévue, le coût au gouvernement, même en
incluant les 7,5%, à l'ensemble de la collectivité
québécoise, pour ces personnes, jusqu'à l'extinction, sera
de $600 millions. C'est le problème à résoudre. Si le
député de Maisonneuve a des méthodes à me donner
pour le résoudre, je serais bien heureux de le savoir. Parce que 11 000
personnes ont contribué à instruire une population du
Québec, demain matin, nous allons demander à la troisième
génération après de payer $600 millions qui en est le
coût.
M. Burns: Augmentez encore les taxes sur les cigarettes.
M. Parent (Hull): Oui, cela va bien de dire cela.
Mais c'est un problème dont je suis conscient depuis longtemps.
C'est un problème que j'ai tenté de résoudre en 1973. Nous
l'avons résolu en partie en 1973 ce problème et nous avons permis
le rachat de quinze ans, c'est-à-dire que ceux qui étaient dans
le réseau depuis 1965 avaient déjà sept ans
d'accumulés, plus huit ans additionnels, mais au taux du salaire du 30
juin 1973. Si aujourd'hui on nous demande de rouvrir le dossier pour toutes les
années qu'ils ont faites dans l'enseignement, le coût additionnel
au système du RREGOP est de $165 millions.
M. Burns: Selon votre proposition.
M. Parent (Hull): Non. Si toutes les années pouvaient
être rachetées, le coût est de $165 millions.
M. Lachance: Ajouté aux $600 millions.
M. Parent (Hull): Non. C'est dans l'autre régime. $600
millions, c'est le régime de retraite des enseignants qui est sur la
formule du "pay as you go", les $165 millions sont le régime du RREGOP.
Or, on sait que dans le régime du RREGOP la contribution actuelle par la
convention collective de 1972 et la contribution de l'employeur sont de 7/12;
la contribution de l'employé est de 5/12. Or, si on veut donner suite
à la demande qui est à la table centrale comme c'est là,
dans les proportions de 5/12, 7/12, je pense bien qu'on n'aurait pas de
misère à s'entendre; mais si on ne s'entend pas, c'est parce
qu'il n'y a pas, justement, la participation de l'employé. On veut que
ce soit le gouvernement au complet qui assume le montant que cela va
coûter.
M. Burns: D'accord. Continuez.
M. Parent (Hull): Vous avez là tout un
phénomène qui concerne sûrement des personnes qui ont rendu
d'immenses services à la province, mais vous avez là
également un problème premièrement de négociation,
et deuxièmement, de bénéfices additionnels dont le
coût doit être supporté par l'ensemble de la population, ou
qu'il soit intégré au système actuel du régime de
retraite universel, sur la même proportion du 7/12, 5/12. Si, pour
favoriser ce groupe on doit l'intégrer au régime, cela veut dire
une augmentation de la contribution qui est de 7,5% et qui devrait être
augmentée possiblement, je ne sais pas, à 9%.
M. Burns: M. le ministre, pouvez-vous me dire, de façon
précise, par rapport à ce que vous offrez actuellement...
M. Parent (Hull): Je n'ai rien offert. M. Burns: Vous
n'avez rien offert.
M. Parent (Hull): Je n'ai rien offert, je vous parle des demandes
qui me sont faites.
M. Burns: Vous n'avez pas, actuellement, d'offres de faite
là-dessus?
M. Parent (Hull): Non.
M. Burns: Est-ce que vous avez l'intention d'en faire une?
M. Parent (Hull): Parce que si je fais des offres
là-dessus, je vais diminuer les salaires.
M. Burns: Est-ce que vous en faites une,
éventuellement?
M. Parent (Hull): Cela, j'y verrai au moment opportun.
M. Burns: C'est cela qui est important. Si vous me dites qu'il y
a une augmentation de $600 millions et que déjà dans votre esprit
vous êtes prêt à en donner $300 millions, c'est bien
différent.
M. Parent (Hull): J'ai des lois à suivre. Lois que le
Parlement a votées en ce qui concerne la ronde des négociations
et, quand on parle d'un bénéfice social comme celui-là,
cela rentre dans la rémunération. Si on veut faire des
échanges à savoir qu'on va réduire sur les salaires et
qu'on va donner des bénéfices, cela peut être une question
de réaménagement de la masse salariale qui est devant les tables
de négociation.
M. Burns: Est-ce que, tout au moins, vous allez...
M. Parent (Hull): ... sommes qui sont en jeu aux tables de
négociation.
M. Burns: Est-ce que, tout au moins, vous en avez discuté
avec la CÉQ?
M. Parent (Hull): C'est en discussion à la table centrale.
Ce n'est pas nous qui avons choisi le lieu, c'est le front commun qui a
établi une table centrale et c'est là que la discussion doit se
faire sur le système. Il n'y a pas eu de discussion encore.
M. Burns: II n'y a pas eu de discussion M. Parent (Hull):
Non, pas encore.
M. Burns: Est-ce que vous envisagez bientôt des discussions
là-dessus?
M. Parent (Hull): Bien, j'imagine que, par la table centrale,
étant donné que les deux sujets qui sont reportés à
la table centrale, c'est la rémunération et le régime de
retraite, il va en être question. Ce dont il a été question
jusqu'ici, ce fut du comité technique qui a siégé à
la table centrale pour faire l'appariement des emplois et faire l'approche sur
la question de la rémunération par catégories de
fonctions.
M. Burns: Est-ce que vous avez actuellement par exemple les
chiffres comparatifs d'une année avant 1965 que vous rachetez pour un
enseignant qui a quitté après 1965 et, pour la même
année, pour un enseignant qui a quitté avant 1965 pour une
année avant 1965? Vous comprenez le sens de ma question?
C'est-à-dire qu'il y a deux régimes, on s'entend celui qui...
M. Parent (Hull): Chez les...
M. Burns: II y a celui qui a quitté la communauté
après 1965. Il peut racheter, celui qui a quitté avant 1965... ou
c'est plutôt l'inverse.
M. Parent (Hull): C'est très peu, s'il a quitté,
avant 1965, les ordres religieux. Le problème, le
phénomène...
M. Burns: C'est combien?
M. Parent (Hull): C'est presque rien en 1965...
M. Burns: C'est $2000.
M. Parent (Hull): ... pour celui qui avait quitté les
ordres religieux. Où on a quitté les ordres religieux, c'est
entre 1965 et 1970, il y a eu 10 000 sorties. Dans la loi que nous avons
amendée en décembre 1973...
M. Burns: C'est à cause de ça que vous avez
fixé ça à l'année 1965?
M. Parent (Hull): Oui. Parce que la période creuse de
sortie est plutôt vers la fin de la décennie 1960, mais il y a en
a eu 10 000 qui sont sortis. Quand je vous parle actuellement de cette
clientèle, c'est 11 090; on peut imaginer où ils sont. Mais le
phénomène, c'est qu'on voudrait à ce moment-ci pouvoir
racheter avant 1965, parce qu'on n'a pas bénéficié... Ceux
qui étaient sortis avant 1965 ont pu racheter des années mais
ceux qui sont entrés après 1965 ont pu commencer à payer.
Ce n'est qu'en 1973 que nous avons amendé la loi pour leur permettre de
racheter des années antérieures à 1965.
Le phénomène de la sortie, c'est entre 1965 et 1970; il y
en a eu 10 000 qui ont alors pris la poudre d'escampette.
M. Burns: Est-ce que vous pouvez me donner ie coût
comparatif de rachat annuel selon qu'on a quitté avant ou après
1965? Il doit y avoir des chiffres qui sont à votre disposition, parce
qu'il y a des années rachetables dans l'un ou l'autre cas, en tout cas
jusqu'à 15 ans en arrière.
M. Parent (Hull): Si on prend un exemple, parce que ce que vous
demandez, c'est d'avoir un tableau comparatif, il faudrait savoir l'âge,
c'est important, parce que, pour déterminer le coût, ça
prend l'âge. Si on prend un individu âgé de 50 ans au 30
juin 1973, qui gagne $15 000 par année, s'il souscrit au régime
de retraite des enseignants, ça lui coûte $150.
M. Burns: C'est pour une année. M. Parent (Hull):
Oui.
M. Burns: 50 ans.
M. Parent (Hull): Oui, 50 ans. S'il est dans le régime
universel...
M. Burns: Dans le RREGOP?
M. Parent (Hull): Dans le RREGOP, cela lui coûte $510. Vous
voyez où est la bataille. Mais sur le montant de $510, par exemple,
c'est un régime de retraite enregistré qui est déductible
de l'impôt. Il y a une partie qui est déductible de l'impôt
sur le revenu.
M. Burns: Elle est déductible jusqu'à un maximum de
$2500. S'il contribue à d'autres fonds, son montant de $510 n'est pas
déductible.
M. Parent (Hull): II s'agit de $2500 pour le rachat des
années antérieures.
M. Burns: C'est prévu, les rachats?
M. Parent (Hull): C'est prévu depuis 1972.
M. Burns: La différence est de $360 pour ce type
d'employé qui a cinquante ans, selon qu'il a...
M. Parent (Hull): Une fois l'impôt enlevé, c'est
$180.
M. Burns: De différence?
M. Parent (Hull): La déduction d'impôt qui est
accordée représente un déboursé net de $180
additionnels.
M. Burns: On va suivre de près, M. le ministre, les
négociations relativement à cela. Je suis content d'avoir ces
précisions.
Un dernier point, M. le ministre.
M. Parent (Hull): Je voudrais faire remarquer au
député de Maisonneuve qu'il a joliment ébranlé un
de mes commissaires, tout à l'heure, dans ses discussions au sujet de la
période noire. J'ai ici le chef de cabinet du premier ministre
Duplessis.
M. Burns: II a le droit de s'être réformé
depuis ce temps, remarquez bien. Mais, même lui, je suis convaincu,
voyant ce qui se passe aujourd'hui, va admettre avec moi que c'était une
période noire. Remarquez qu'il y a peut-être des circonstances qui
le justifiaient. Je n'ai pas à le critiquer, surtout que j'étais
en culotte courte à ce moment-là. Je suis même né
l'année où le M. Duplessis en question a pris le pouvoir pour la
première fois. Je ne suis pas en mesure, sinon par l'histoire, de porter
des jugements sur les années 1936 à 1940.
M. Parent (Hull): Je voudrais vous faire remarquer que c'est un
excellent serviteur. Et il n'est pas dans la noirceur.
M. Burns: L'ex-chef de cabinet? J'imagine. Ce n'est pas parce
qu'on a travaillé... J'espère qu'en 1999, on ne blâmera pas
mes collaborateurs actuels pour les gestes que je pose aujourd'hui, surtout
s'ils ne sont pas blâmables, les gestes que je pose.
Un dernier point, M. le Président, cela va peut-être
ragaillardir le ministre, moi qui lui avais promis de terminer hier soir. Les
circonstances ne t'ont pas permis. Mais véritablement, le dernier point
que j'ai l'intention de soulever.
M. Parent (Hull): J'ai une grande patience. Le Code
d'éthique
M. Burns: Vous êtes patient, c'est vrai. Je vais vous
accorder cela.
Le dernier point concerne le Code d'éthique. Là-dessus,
faisant un petit rappel, je peux mentionner que, le 17 juin 1974, le
lieutenant-gouverneur en conseil adoptait, sur la recommandation du ministre,
un Code d'éthique conformément à l'article 54 a) de la Loi
de la fonction publique.
Le 29 avril 1975, lors de l'étude des crédits du
ministère, je préconisais d'amender ce Code d'éthique sur
deux points majeurs. Je les rappelle au ministre au cas où cela aurait
normalement quitté sa mémoire à ce moment-là.
Je demandais tout d'abord que le fait que ce soit la Commission de la
fonction publique qui doit juger s'il existe un conflit
d'intérêts, à l'article A-6 du règlement, et faire
rapport au premier ministre ou au ministre concerné selon le cas, alors
que c'est aussi la commission qui sert de tribunal d'appel dans les cas
où la destitution consécutive à ce rapport doit avoir
lieu... Je demandais de réviser cet aspect-là.
Deuxièmement, je demandais qu'on examine le fait que ce
règlement ne s'applique pas aux consultants, contractuels, occasionnels
et conseillers spéciaux ainsi qu'aux secrétaires particuliers des
ministres. Je me réfère, à ce moment, à l'article
67 qui les exclut de l'application de l'article 54 a), en vertu duquel le
règlement a été édicté.
Un projet d'amendement à ce code, à ma connaissance,
circule actuellement pour fins de consultation. Est-ce que le ministre peut
nous dire c'est l'objet de ce rappel que je viens de faire quels
sont les principaux changements qu'il a l'intention d'apporter à ce
projet d'amendement? Est-il en mesure de nous donner des détails,
à ce stade-ci, relativement à cela? Peut-il également nous
fournir une copie de ces projets d'amendements qui circulent actuellement?
Finalement, quand le ministre prévoit-il que ces amendements devraient
être mis en vigueur ou adoptés et mis en vigueur?
M. Parent (Hull): Je voudrais d'abord dire qu'en ce qui concerne
le code d'éthique, c'est un document qui est en voie de révision,
à la suite de sa mise en application. Il y a eu un groupe de travail de
formé pour faire une nouvelle rédaction, modifiée, comme
vous l'avez dit, par le change-
ment de la Commission de la fonction publique pour donner aux sous-chefs
des ministères la responsabilité, au lieu de la commission,
puisque la commission doit agir comme juge, s'il y avait lieu. Nous croyons
qu'une certaine ambiguïté existait, à savoir qui
était juge et partie.
Nous avons fait les propositions de modifications. J'avais convenu,
d'ailleurs, avec les syndicats en cause, qu'avant de faire des modifications,
il y aurait consultation. C'est ce que nous sommes à faire actuellement,
les consultations sur un projet de texte qui a été remis à
chacun des syndicats impliqués, au niveau de la fonction publique.
J'envisage que, dès ce travail terminé, nous pourrons
avoir un code d'éthique en ce qui concerne les occasionnels, mais c'est
sous la juridiction de la Commission de la fonction publique et nous
envisageons également qu'il y ait un code d'éthique en ce qui
concerne les contractuels et le personnel politique. Ce travail est en cours
là-dessus.
M. Burns: Est-ce que vous ne trouvez pas, M. le ministre, que le
fait d'exclure la Commission de la fonction publique du premier stade de
l'opération n'est pas justement la chose qu'il ne fallait pas faire,
dans le sens que, bien sûr, la critique que nous pouvons adresser
à la situation actuelle, c'est que la commission, comme vous le dites,
est, à toutes fins pratiques, juge et partie. C'est un peu la situation
aussi bizarre qu'on retrouve au conseil de sécurité, à
Montréal, qui se retrouve à être, à certains
égards, un patron et, à certains autres égards, un
enquêteur qui se veut neutre. Cela, c'est ambigu.
Par contre, lorsqu'il s'agit de déceler le conflit
d'intérêt, cela m'apparaît, à première vue,
que la Commission de la fonction publique est beaucoup plus neutre, beaucoup
plus distante du problème. Le risque est beaucoup plus grand ou, si vous
voulez, les chances sont beaucoup plus grandes que la commission soit plus
impartiale que le sous-chef ou son délégué, à
l'intérieur d'un ministère. C'est pour cela que je me demande si
vous n'avez pas procédé à l'inverse, dans le sens que les
pouvoirs d'enquêtes, ou, si vous voulez, les pouvoirs de soulever le
problème à l'origine réapparaissent comme devant demeurer
entre les mains de la commission elle-même.
Par la suite, qu'on trouve une commission d'appel, autre que la
commission, qui a déjà porté un jugement là-dessus,
je trouverais cela parfaitement normal, mais j'ai l'impression que vous
inversez le processus, dans le sens qu'il serait beaucoup plus normal de voir
la commission beaucoup plus neutre que le sous-chef d'un ministère,
beaucoup plus neutre qu'un employé ou qu'un cadre d'un ministère
à qui on a délégué des pouvoirs. Il me semble que
la commission serait plus en mesure de tirer ses conclusions là-dessus,
quitte à trouver une autre forme d'appel que l'appel éventuel
à la commission.
M. Parent (Hull): Je vais d'ailleurs, remettre les textes au
député de Maisonneuve, mais...
M. Burns: Est-ce que vous voulez dire les textes des
amendements?
M. Parent (Hull): Oui, avec les commentaires, tout.
M. Burns: D'accord.
M. Parent (Hull): Je vais tout vous remettre.
M. Burns: Parfait.
M. Parent (Hull): On me dit que l'article 6 soulève
plusieurs difficultés qu'il importe d'analyser brièvement.
Premièrement, il comporte l'obligation pour une personne de s'accuser
elle-même de ce qui constitue une infraction prévue par la ioi.
Cette situation, si elle n'est pas formellement contraire à la lettre de
notre droit constitutionnel, est sûrement difficilement compatible avec
l'esprit de celui-ci. Cette obligation est également contraire à
la tradition de la "Common Law" fondée sur la protection de la
liberté individuelle et les droits de la personne. La situation est
différente de celle qui concerne les ministres, conformément aux
directives de juin 1974. Les règles édictées par ce
dernier texte ne sont pas des règles de droit positif
sanctionnées judiciairement. Ce sont des règles du jeu
susceptibles de sanctions exclusivement politiques De plus, l'obligation faite
aux ministres concerne tous leurs intérêts dans des entreprises
québécoises. Il s'agit là d'une obligation à
caractère objectif.
Deuxièmement, l'article 6 édicte une obligation plus large
que celle qu'édicte l'article 56 a) de la Loi de la fonction publique.
De ce fait, le premier alinéa est d'une légalité
discutable du fait qu'il va au-delà de la loi. Même si on
allègue la disposition habilitante, soit l'article 54 a), elle ne
comporte aucune restriction. On peut tout de même se demander si
l'extension de l'application de l'article 56 a) aux conjoints et enfants, par
le fait d'un règlement, est normale et conforme aux
procédés législatifs normaux.
Troisièmement, le rôle confié à la Commission
de la fonction publique par l'article 6 soulève des difficultés
importantes. Cette dernière se voit associée au processus
même de l'action disciplinaire, ce qui est compatible avec la mission
essentielle de la commission. D'une part, la commission est un organisme
administratif responsable du recrutement et de la mise en oeuvre du
régime de carrière dans la fonction publique. D'autre part, elle
agit comme tribunal administratif d'appel, donc comme juge a posteriori. Sous
ce dernier aspect, il est inadmissible de l'appeler à agir comme juge
des mesures qu'elle aura préalablement indiqué de prendre.
Je voudrais bien souligner que cela fait l'objet actuellement de
consultations. Nous avons eu l'approbation jusqu'à maintenant du
Syndicat des professeurs de l'Etat du Québec. "Le Syndicat des
professeurs de l'Etat du Québec a pris connaissance du document que vous
nous avez fait parvenir. A titre de représentant du
SPEQ, je suis sensible à la consultation que vous faites
auprès de l'organisme que je représente et je crois que les
amendements apportés s'inscrivent dans le cadre d'une évolution
et d'une expérience vécue".
Cela en est un.
Le Syndicat des avocats et notaires dit: "J'ai le regret de vous
informer que. dans l'état actuel des négociations concernant le
renouvellement de nos conditions de travail, nous ne croyons pas à
propos de commenter ce texte.
Le Syndicat des fonctionnaires provinciaux dit qu'il a bien voulu
joindre le texte révisé concernant l'éthique et la
discipline à la fonction publique. "Soyez assurés que, dans les
plus brefs délais, je vous transmettrai les commentaires du Syndicat des
fonctionnaires provinciaux du Québec". Je sais que, dans une
déclaration aux journaux, M. Harguindeguy, s'est prononcé
favorablement, mais nous n'avons pas eu, sur le principe, ses commentaires.
Nous n'avons pas bougé depuis. Nous attendons que les consultations
soient complétées pour permettre d'édicter, s'il y a lieu,
par après, ie code d'éthique dans sa forme véritable. Or,
nous sommes au stage de la consultation. Nous n'avons pas de position radicale,
à savoir s'il y a des modifications à y apporter. Nous sommes
ouverts, prêts à les écouter. Nous voulons qu'il y ait un
code d'éthique qui soit applicable.
M. Burns: En somme, vous reconnaissez qu'il y a possiblement des
modifications à y apporter.
M. Parent (Hull): Oui.
M. Burns: D'ailleurs, par le texte que vous nous avez lu tout
à l'heure et les commentaires qui sont attachés, je pense que
c'est assez clair que le ministère est ouvert à une
possibilité d'amélioration...
M. Parent (Hull): Absolument. Nous recherchons un moyen de
résoudre le problème d'une façon complète et
suffisante, mais dont les parties impliquées en seront conscientes.
M. Burns: Autant que possible avec leur consentement.
M. Parent (Hull): Ah, bien oui! Parce que nous recherchons
actuellement un consensus...
M. Burns: Evidemment!
M. Parent (Hull): J'avais pris l'engagement, à la table de
négociation des fonctionnaires quand j'ai assisté à la
dernière séance pour résoudre la convention collective,
qu'il y aurait consultation sur le code d'éthique et j'ai
respecté ma parole. J'attends qu'on me fasse des commentaires sur chacun
des textes...
M. Burns: Je suis bien d'accord avec l'attitude du ministre.
M. Parent (Hull): ... mais nous avons fait préparer un
document assez valable, avec les commentaires sur chacun des articles
proposés, pourquoi c'est proposé. Nous attendons maintenant de
connaître les points de vue, mais je veux vous remettre le dossier
lui-même: Modifications aux règlements relatifs à
l'éthique et à la discipline dans la fonction publique, les
lettres des syndicats qui nous ont répondu, que nous avons
consultés, ce sont les syndicats impliqués. Je vais vous remettre
également ce que j'avais convenu de déposer l'autre jour, le
rapport du "task force" sur l'égalité des chances à la
fonction publique du Québec. Je vais vous remettre également le
document.
M. Burns: Quant à moi, M. le ministre, c'est
terminé. Si vous voulez appeler les programmes les uns après les
autres.
Le Président (M. Kennedy): On peut les adopter
globalement. Y a-t-il d'autres questions?
M. Burns: C'est ce que j'allais vous suggérer, M. le
Président.
Le Président (M. Kennedy): Les crédits
budgétaires du ministère de la Fonction publique pour l'exercice
1976/77 sont adoptés.
M. Parent (Hull): M. le Président, me serait-il permis
d'abord de remercier le leader de l'Opposition officielle pour son excellente
collaboration? Je pense qu'il a été des plus agréables de
procéder à l'étude des crédits du ministère
de la Fonction publique qui, même si, à l'occasion, on a eu
à se parler, je pense que cela a été agréable dans
l'ensemble. Je voudrais remercier les autres membres du côté
ministériel qui ont accepté de participer à l'étude
des crédits du ministère de la Fonction publique et leur dire
toute mon appréciation pour cette participation.
Je voudrais tout autant remercier mon sous-ministre de la Fonction
publique, les autres fonctionnaires, le président de la Commission
administrative du régime de retraite à la commission de la
fonction publique, ainsi que tous ceux qui ont participé à la
préparation de cet exercice annuel et leur dire ma reconnaissance et ma
gratitude.
M. Burns: Egalement, M. le Président, avec votre
permission, j'aimerais remercier les fonctionnaires qui ont assisté le
ministre. Je suis convaincu que leur contribution a permis que l'examen de ces
crédits de la Fonction publique puisse nous apporter des réponses
à des questions que nous nous posions souvent pour aplanir certaines
ambiguïtés.
C'est parfaitement normal qu'à ce moment les questions soient
posées ouvertement.
Je remercie également le ministre qui lui aussi a
été très agréable cette année. Je me
demandais cela à midi en prenant le déjeuner. Je me disais:
Possiblement qu'avec une certaine confiance que le ministre a acquise depuis
qu'il est en poste à la
Fonction publique, il semble moins agressif et se sent beaucoup moins
sur la défensive. C'est peut-être un fait et tant mieux.
Je me rappelle que les crédits de l'année dernière
s'étaient déroulés de façon beaucoup plus
douloureuse pour le ministre, peut-être parce qu'il n'avait pas à
ce moment cette confiance qu'il a actuellement, et tant mieux, si c'est le
cas.
Je remercie le ministre de nous avoir donné, pas dans tous les
cas, mais dans la plupart des cas, des réponses très
précises. Dans certains cas, il a gardé certaines restrictions
que je comprends.
Je sais qu'il y a une ronde de négociation qui n'est pas
terminée et que, possiblement, sur le plan stratégique, il
était difficile pour lui de nous donner un certain nombre de
réponses, mais, soyez assurés d'une chose, nous suivons de
très près le dossier de la ronde de négociation et, de la
part de l'Opposition, je souhaite que la solution négociée dont
je parlais dès la première séance, soit, dans tous les
secteurs qui sont encore non réglés, éventuellement la
solution finale et qu'on n'ait pas à imposer d'autorité des
conditions de travail.
Je le souhaite. Je le souhaite au ministère de la Fonction
publique, qui dirige les négociations. Je le souhaite également
à la partie syndicale et je vous remercie également, vous aussi,
M. le Président, pour avoir présidé ces débats de
façon aussi effacée.
Le Président (M. Kennedy): La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 40)