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Etude des crédits du ministère de la
Fonction publique
(Dix heures dix-huit minutes)
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de la fonction publique est réunie ce matin
pour étudier les crédits du ministère de la Fonction
publique pour l'année 1980-1981. Les membres de la commission sont: M.
Bi-saillon (Sainte-Marie), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe) remplaçant M.
Brochu (Richmond), M. Gen-dron (Abitibi-Ouest), M. Gosselin (Sherbrooke), M.
Chevrette (Joliette-Montcalm) remplaça M. Jolivet (Laviolette), Mme
LeBlanc-Bantey, M. Mailloux (Charlevoix), M. Marcoux (Rimouski), M. Lalande
(Maisonneuve).
Les intervenants sont: M. Beauséjour (Iberville), M. Fontaine
(Nicolet-Yamaska), M. Lavigne (Beauharnois), M. O'Neill (Chauveau), M. Perron
(Duplessis), M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Springate (Westmount).
A l'ajournement d'hier soir, nous en étions au programme 1.
Est-ce que des membres veulent prendre la parole? M. le ministre.
Gestion du personnel de la fonction publique
(suite)
M. Gendron: M. le Président, pas spécifiquement sur
le programme 1, même si, effectivement, nous en étions là.
Je voudrais ce matin commencer par donner une réponse à une
question concernant les gardes du corps et les chauffeurs de ministres. Le
collègue libéral, député de Portneuf, m'avait
demandé de transmettre la réponse au député de
Maisonneuve.
Je voudrais simplement répondre bien précisément
aux questions qu'il nous a posées, sans faire l'historique. Il n'est pas
exact, selon nos informations et selon une directive du Conseil du
trésor, à la suite d'informations au ministère de la
Justice, d'alléguer que ces gens font exactement le même travail,
qu'ils soient gardiens-constables ou chauffeurs. On ne peut les placer dans la
même oroblématique, parce qu'au moment où on se tarie, il y
a six personnes qui ont le statut de chauffeur de ministre, dont une personne
est en congé de maladie prolongé, de longue durée. La
moyenne d'âge de ces personnes est passablement plus élevée
que celles des personnes qui ont le statut et la classification de
gardien-cons-table, c'est-à-dire 53 ans et une moyenne de tout
près de 17 années de service.
Les représentants du ministère de la Justice affirment que
les chauffeurs de ministres n'exercent pas les mêmes fonctions que les
gardiens-constables. Je ne veux pas entrer dans des détails, ce ne
serait pas le moment, mais on pourrait en donner. Ils sont principalement
affectés au service du protocole; à l'occasion, bien sûr,
ils agissent comme remplaçants d'un gardien-constable. Le
gardien-constable, c'est ce qu'on appelait, hier, garde du corps, parce que la
classification à la fonction publique, c'est gardien-constable pour ce
corps d'emploi.
Ils n'ont pas, évidemment, d'après les informations dont
on dispose, la même formation que les gardiens-constables permettant de
procéder à des arrestations, exercer des contrôles de
foule, assurer la sécurité physique et l'intégrité
des personnes, et ainsi de suite, ce qui explique la différence
salariale en termes de classification. Il y aurait peut-être une
correction à apporter dans ce que le député de Portneuf
mentionnait. Il y a eu sûrement une omission concernant l'augmentation
salariale des chauffeurs qui, eux, également, ont eu une augmentation
salariale. Alors, l'écart qu'il nous signalait hier n'est pas aussi fort
que celui qu'il nous a signalé.
C'est l'information que je voulais donner, et s'il y a d'autres
précisions, nous les avons. Je voulais vous les donner, parce qu'on
avait posé cette question. Quant au reste, si l'Opposition veut aborder
tout de suite l'élément 1, soit dans ses
généralités ou dans ses particularités, je suis
disposé à le faire.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maisonneuve.
M. Lalande: Je ferai une précision, encore, concernant les
gardiens-constables et les chauffeurs de ministres. Vous avez mentionné,
si j'ai bien compris, que les chauffeurs de ministres étaient moins bien
rémunérés et vous avez donné comme critères
le fait qu'ils avaient un âge élevé et qu'ils avaient 17
ans de service. J'ose espérer que ce n'est pas parce que quelqu'un est
rendu à 53 ans ou parce qu'il a 17 ans de service qu'il gagnerait moins
cher qu'un autre qui aurait moins d'années de service et qui serait plus
jeune.
Mais, en pratique, le ministre peut-il nous expliquer la
différence qu'il y a dans les fonctions, lui qui ne peut pas identifier
si son chauffeur est un chauffeur de ministres ou s'il est un
gardien-constable, parce que c'est du pareil au même? En pratique, ils
font exactement le même travail. Même s'il y a une augmentation du
traitement, il n'en demeure pas moins que l'écart demeure le même.
A l'heure actuelle, sur les chèques de paie, vous remarquerez que pour
un chauffeur de ministres, c'est $549.44 par période de paie et, dans le
cas des gardiens-constables, c'est $991.99.
Alors, si en pratique iis font exactement le même travail, j'ose
espérer que vous ne faites pas comme votre collègue à la
Condition féminine qui parle de discrimination positive en ce sens que,
parce qu'on est plus âgé et qu'on a plus d'années de
service, on gagne moins cher que les autres.
M. Gendron: Cela me fait plaisir de répondre, sauf que je
pense que vous commencez ce matin, M. le député de Maisonneuve,
avec des restrictions mentales qui sont inquiétantes. J'espère
que
ça va s'améliorer avec la levée du jour! Je n'ai
jamais dit...
M. Lalande: Comment? Justement, je n'ai pas de restrictions, mais
je me dis: Comment ça se fait que vous faites des restrictions?
M. Gendron: Pas du tout! Vous avez commencé par dire: En
somme, ces gens-là, pourquoi sont-ils moins bien payés? C'est
parce qu'ils sont vieux. Vous n'avez pas employé l'expression, vous avez
parlé de 53 ans.
M. Lalande: C'est votre argument.
M. Gendron: Non, pas du tout, je n'ai jamais parlé de
cela. Vous dites que c'est parce qu'ils sont seulement six. J'ai exposé
mon argument et je le répète. Fondamentalement, on a
laissé voir hier que ces gens-là étaient dans la
même situation, qu'ils soient chauffeurs de ministres ou
gardiens-constables, dans le sens. Je pense qu'il y avait à peu
près le même nombre de personnes dans cette unité, dans ce
corps d'emploi. C'est faux. Le gros groupe, ce sont les gardiens-constables. Il
n'y en a pas beaucoup qui ont le statut chez nous de chauffeur.
Vous me dites: C'est chauffeur de ministres. J'ai pris la peine
d'expliquer que ces gens-là, à l'occasion, exercent la même
fonction que les gardiens-constables. Règle générale, ce
sont des gens qui sont affectés au service du protocole. Vous me
demandez de dire ce qu'ils font de différent. Ils sont affectés
je parle des chauffeurs au service du protocole. Ils n'ont pas la
même formation. Ils ne sont pas armés. Ils n'exercent pas du tout
la même fonction, comme je vous l'ai mentionné tantôt, ils
n'ont pas à être en mesure d'exercer de contrôle de foules,
d'assurer la sécurité physique. Les examens et les qualifications
ne sont pas les mêmes, puisque, de toute façon, ces gens-là
ont été invités... Si j'avais eu l'occasion de faire
l'historique... On disait: Ces employés là, je parle des
chauffeurs ne satisfaisaient pas aux conditions spécifiques
d'admission aux examens de la classe de gardien-constable. Ainsi, leur
intégration s'est révélée impossible pour des
raisons découlant du statut personnel ou professionnel, soit l'âge
ou la scolarité.
De plus, le règlement de classification des gardiens-constables
prévoit que le candidat doit répondre aux conditions de base
déterminées par la Loi de police, M. le député de
Maisonneuve, concernant la nomination du personnel policier au
Québec.
Il faut aussi souligner que les gardiens-constables subissent un
entraînement complet à l'Institut de police de Nicolet, ce qui
n'est pas le cas pour les chauffeurs. Il me semble que vous avez là les
explications requises. En tout cas, je peux vous dire que, si j'avais la
conviction, comme ministre de la Fonction publique, et qu'on me
démontrait que ces gens-là exercent fondamentalement la
même fonction que les gardiens-constables, cela me ferait plaisir de
corriger tout de suite l'injustice, s'il y en avait une, mais on me dit, dans
une directive du Conseil du trésor, et le ministère de la Justice
l'affirme, que ces gens-là n'ont pas le même emploi, n'exercent
pas du tout la même fonction. C'est en ce sens qu'ils ont une
classification différente.
M. Lalande: Je ne voudrais pas m'accrocher inutilement à
cela, mais vous me dites qu'il y a six personnes qui sont encore dans la
classification de chauffeurs de ministres. Je comprends qu'ils n'ont pas eu la
même formation technique que les gardiens-constables à l'heure
actuelle, mais ne trouvez-vous pas que, l'expérience aidant, parce que
cela doit servir pour quelque chose, depuis des années qu'ils conduisent
des ministres et qu'ils ont été amenés, j'imagine, dans
certains cas, à faire autre chose que simplement tenir le volant, ne
pensez-vous pas qu'il y aurait lieu de se pencher sur le problème et
d'accorder au moins une équivalence au niveau de l'expérience et
peut-être d'y suppléer de cette façon-là?
Ces gens sont passablement discriminés par rapport aux autres. On
ne demande pas que des gardiens-constables voient leur salaire coupé, la
question n'est pas là, mais n'y aurait-il pas moyen de compenser avec
l'expérience à ce niveau? C'est une situation qui me
paraît, à sa face même, prima facie, être assez
injuste.
M. Gendron: Je terminerais là-dessus en disant que ce
n'est pas si clair que cela qu'à sa face même, il y a une
discrimination terriblement évidente, compte tenu que je le
répète pour la troisième fois si on avait à
partager en pourcentage le temps de leur semaine de travail qu'ils emploient
à une fonction identique, on serait en mesure de démontrer que ce
n'est pas dans la même proportion que les gardiens-constables, parce que
je vous l'ai dit à trois reprises ces gens sont
principalement affectés à des fonctions protocolaires, au service
du protocole, mais, à l'occasion, ils remplacent, ils agissent comme
remplaçants de certains gardiens-constables. Il y en a peut-être
quelques-uns qui exercent effectivement la même fonction, à la
suite de demandes spécifiques de ministres qui désirent, pour
toutes sortes de raisons qu'on connaît depuis un boi bout de temps,
qu'ils ne soient pas affectés dans la rotation à des services de
protocole ou à des fonctions de protocole. Ils assument presque toujours
la responsabilité de chauffeurs ou de gardiens-constables, sans avoir la
classification, pour le ministre X, à la suite d'une demande
spécifique de certains collègues.
M. Lalande: Quoi qu'il en soit, je tiens à vous rappeler
qu'en termes d'heures de travail, de temps au travail, si vous faites le
compte, vous allez vous apercevoir que ceux de la première
catégorie, les plus vieux, les chauffeurs de ministres, en termes
d'heures de travail, ne sont sûrement pas perdants par rapport aux
autres. Il faudrait peut-être le vérifier de façon...
M. Gendron: C'est tout à fait exact. C'est dire qu'il y a
des fonctionnaires à la fonction publique qui font exactement les
mêmes heures que certains de nos cadres et certains de nos professionnels
et qui, pour toutes sortes de raisons, n'ont pas les mêmes
classifications.
M. Lalande: On va revenir tout à l'heure là-dessus.
Je voudrais, si vous me permettez, parler de la politique de
décentralisation. Vous vous rappelez que la nouvelle Commission de la
santé et de la sécurité au travail, comme on le sait, doit
s'installer à Montréal. Il est de commune renommée que le
juge Sauvé étant de la région, et la plupart étant
de la région, il devient très intéressant pour eux de se
fixer à Montréal. De toute façon, elle est fixée
à Montréal. Qu'est-ce qui va advenir des 1200 employés de
la CAT qui étaient à Québec, en plus des 100
employés de l'Environnement qui ont été mutés
dernièrement à la Commission des accidents du travail?
M. Gendron: Sur la question précise que vous posez au
niveau du siège social de la CAT à Montréal, je crois
être en mesure de dire de la part du ministère de la Fonction
publique vous avez parlé de 1 200 employés que les
1 200 employés de la CAT ne sont pas tous à Québec,
premièrement; on a des gens qui sont à Montréal, donc, ils
vont sûrement y demeurer.
Pour l'instant, il n'y a pas de transfert massif des employés qui
oeuvraient à la CAT, à Québec. On va procéder
graduellement. On va offrir, pour compléter des postes
nécessaires au siège social à Montréal, le choix,
d'abord aux candidats, qui désireraient y aller sur une base volontaire.
Ce transfert va se faire très graduellement pour éviter d'avoir
des difficultés comme on en a connu à la Direction
générale des pêches maritimes à Gaspé. Pour
l'instant, on n'a pas de problèmes particuliers quant au
déplacement ou à l'instauration du siège social de la CAT
à Montréal. (10 h 30)
M. Lalande: Ce que je trouve assommant dans votre argumentation,
c'est la planification exemplaire que vous pouvez en avoir. Voilà que la
Commission des accidents du travail est transformée en tout cas,
on verra; en volume, c'est ipressionnant, en efficacité cela l'est
autant en une nouvelle commission de la santé et de la
sécurité au travail, dont le siège social est
désigné à Montréal, et vous me dites qu'il n'y a
pas de politique précise. Un peu comme cela vient, à la
va-comme-je-te-pousse, on va déménager des fonctionnaires.
Avez-vous une politique précise de relocalisation? Est-ce que vous savez
combien vont coûter les déménagements de ces
fonctionnaires? Le cas des transferts? Qu'est-ce que cela veut dire en piastres
et cents ces déménagements? Est-ce qu'il y a une politique plus
précise que de dire: Bien oui, cela va bien aller? Parce que si je me
rappelle bien, cela devait bien aller dans la décentralisation des
pêcheries. Comme disait le premier ministre, c'est plus difficile
d'envoyer un fonctionnaire à Gaspé que de faire remonter le
poisson. Ce n'était pas très flatteur pour les fonctionnaires,
mais c'est une façon de voir les choses. Peut-être que s'il y
avait eu une meilleure planification à ce niveau-là, comme dans
ce cas-ci, ce serait plus facile de faire descendre les fonctionnaires.
M. Gendron: Très calmement, c'est très clair que
dans la décision d'abord tout à fait récente d'instaurer
le siège social de la CAT à Montréal, quant à nous,
pour le moment, ce qui est très bien planifié, pour en avoir
discuté avec les gens concernés, le ministre du Travail et de la
Main-d'oeuvre, ce sont certains cadres, certains hauts fonctionnaires de la
CAT, de la nouvelle Commission de la santé et de la
sécurité au travail qui vont s'installer à
Montréal. Quant au reste des effectifs, il n'est pas question de
procéder massivement à un transfert à Montréal,
parce qu'il y a des activités qui doivent continuer de s'effectuer ici
même à Québec.
J'ai mentionné que déjà, dans le volume des 1200
employés de la CAT, il y en a qui sont de la région de
Montréal, alors on va commencer à permettre à ces
gens-là de rester au siège social de Montréal s'ils le
désirent et, graduellement, les gens qui accepteront sur une base
volontaire d'aller oeuvrer à la nouvelle Commission de la santé
et de la sécurité à Montréal pourront le faire.
Vous avez tout à fait raison. Je pense qu'en ce qui concerne la
Direction générale des pêches maritimes, pour ce que j'en
sais comme observateur externe, dans le sens que je n'étais pas
directement au Conseil des ministres dans le temps, on a l'impression qu'il
aurait été plus facile d'avoir plus de succès si la
planification avait été plus précise et que les gens,
particulièrement les fonctionnaires et les professionnels, en avaient
été informés au préalable. Ce qui est le cas
actuellement. Actuellement, les gens le savent et on va procéder
graduellement, en collaboration avec le ministère du Travail et de la
Main-d'Oeuvre, puisque de toute façon je tiens quand même
à le dire le ministre de la Fonction publique se doit d'avoir une
conception et un point de vue quant à une opération de
décentralisation des effectifs, mais il n'est pas le gestionnaire direct
du ministère concerné. L'ancienne CAT relevait du
ministère du Travail et de la Main-d'Oeuvre, alors c'est à ce
ministère d'être en mesure de faire ce processus de
décentralisation sur des bases qui vont permettre d'arriver à une
conclusion heureuse du résultat qu'on veut, c'est-à-dire une
meilleure opérationalisation.
Au niveau de la décentralisation comme telle, le ministre de la
Fonction publique pourrait vous exposer les principes qui nous guident en
termes de choix généraux qu'on doit faire dans certains postes ou
unités administratives qui sont décentralisés.
M. Lalande: Est-ce que le ministre de la Fonction publique est au
courant de façon précise s'il y a un tel projet...? Enfin le
projet de décentralisation, le programme... En d'autres mots, dans
six
mois ou dans un an, combien attendez-vous de fonctionnaires? Est-ce que
vous êtes au courant qu'il y a un programme précis? Est-ce qu'il y
en a un, la première des choses? C'est ce que je voudrais savoir, pas
simplement de façon générale au niveau des principes.
M. Gendron: Oui, un instant. On va vous dire de façon
précise combien il y en a qui peuvent être affectés d'ici
un an. C'est cela que vous voulez savoir, combien de professionnels peuvent
être touchés par la décentralisation d'ici un an?
M. Lalande: Oui, j'imagine que cela doit faire partie du
programme, combien de personnes.
M. Gendron: D'une façon précise, M. le
député de Maisonneuve, je voudrais redire un peu ce que j'ai
mentionné, mais peut-être dans une phrase. Comme ministère
de la Fonction publique, et moi comme ministre de la Fonction publique, je
pense qu'on doit préconiser une certaine décentralisation
administrative lorsqu'on a le souci d'une plus grande efficacité des
services et que les gestionnaires concernés concluent à cette
plus grande efficacité des services en recourant à des processus
de décentralisation. Il y a quand même deux choses qui nous
guident. On ne peut pas faire la décentralisation comme bon nous semble,
parce qu'on est quand même lié par les conventions collectives
existantes pour le personnel concerné, et lors de l'audition ou de la
discussion des crédits parlementaires du ministère
concerné, dans son plan de gestion interne d'une part des effectifs et
dans la décision qu'il a à prendre, parce qu'il a pris la
décision de décentraliser un de ses services, qui s'appelle la
Commission de la santé et de la sécurité au travail, c'est
à lui de mentionner et d'expliquer la connaissance interne qu'il a du
nombre éventuel de fonctionnaires ou de professionnels qui vont
être déplacés, l'échéancier de
réalisation en termes numériques, de pourcentage. C'est à
lui de dire: Dans les six premiers mois, on a l'intention d'en déplacer
250 ou 300. Il n'appartient pas au ministère de la Fonction publique
d'expliciter pour chacun des ministères ces décisions de gestion
interne.
M. Lalande: Je vais reprendre votre affirmation de tout à
l'heure. Vous avez dit: M. le député, vous voulez savoir combien
il y aura de personnes d'ici six mois ou un an qui seront rendues à
Montréal?
M. Gendron: Oui.
M. Lalande: Je vous repose la question. Etes-vous au
courant...
M. Gendron: Je viens juste de vous répondre.
A ma connaissance...
M. Lalande: Vous ne le savez pas.
M. Gendron: Je viens de vous dire qu'il ne m'appartient pas,
comme ministre de la Fonction publique, de vous dire ce matin: II y en aura 300
ou il y en aura 600, parce que cela ne respecterait pas, d'abord, les fonctions
que le ministre de la Fonction publique exerce de préconiser à
ses collaborateurs ministériels une certaine décentralisation
administrative suivant certains principes qu'on peut vous faire
connaître. Pour la gestion même d'une décision de
décentralisation prise au ministère X, Y, Z, c'est le ministre
concerné qui sera en mesure de répondre précisément
à vos questions, je l'espère. Si vous me demandez des choses
concernant mon ministère, et si, comme ministre de la Fonction publique,
je décide d'en voyer l'Office de recrutement et de sélection du
personnel à Rouyn-Noranda, je serai en mesure de vous donner les
chiffres.
M. Lalande: Non, je ne vous demande pas de prendre la place du
ministre du Travail et de la Main-d'Oeuvre, sauf que vous disiez tout à
l'heure: Si vous voulez savoir combien il y aura de personnes dans un an qui
seront rendues à Montréal, on va vous ie dire.
M. Gendron: C'est ça.
M. Lalande: C'est ce que j'attendais. Mais ma question
précise... Ce que vous nous dites, à l'heure actuelle, si je
comprends bien, c'est que vous n'êtes pas au courant, que vous ne savez
pas du tout s'il y a un programme précis de décentralisation.
Vous n'êtes pas informé, en d'autres mots, sauf au-delà des
principes généraux, qu'il va y avoir une décentralisation;
vous n'êtes pas informé, vous n'êtes pas à même
de dire s'il y a un projet précis de décentralisation, avec le
transfert des effectifs, les déménagements, les coûts, tout
ce que cela concerne. Vous n'êtes pas au courant de ça, à
l'heure actuelle, si je comprends bien votre réponse.
M. Gendron: Vous comprenez bien que je ne suis pas au courant des
responsabilités de mon collègue du ministère du Travail;
jusqu'à récemment, il avait la responsabilité de la
Commission des accidents du travail.
M. Lalande: Très bien.
M. Marcoux: Sur ce sujet-là, si vous me permettez...
M. Cordeau: Ce ne serait pas tout à fait sur le même
sujet.
Le Président (M. Boucher): Sur le même sujet, M. le
député de Rimouski.
M. Marcoux: Ce ne sera pas très long. Concernant la
Commission des accidents du travail, je pense qu'il faut clarifier une chose;
il y a deux étapes dont une première a été franchie
en 1978. En l'espace de six mois, lorsque le juge Robert
Sauvé a pris la responsabilité de la Commission des
accidents du travail, il y a eu une première phase de
décentralisation. Je regarde, par exemple, à Rimouski; la
Commission des accidents du travail est passée de 7 employés
à 33 employés, en l'espace de six mois. On a
décentralisé. Pour les responsabilités que la Commission
des accidents du travail avait à ce moment-là, la
décentralisation est déjà faite. Pas seulement la
décentralisation des personnes, mais aussi au niveau des
décisions, parce que, maintenant, la décision sur les
indemnités, la réadaptation, etc., tout se prend à
raison... c'est seulement lorsqu'il y a appel des décisions, lorsque les
travailleurs ne sont pas satisfaits des décisions qu'ils peuvent en
appeler. Pour la région de Québec, c'est Québec qui
décide; pour la région de Montréal, c'est Montréal
qui décide.
Quand on parle de ce qui va arrier pour la décentralisation,
c'est une nouvelle phase qui va être entreprise, à la suite de la
mise en vigueur de la loi 17 qui fait en sorte que les services d'inspection
ainsi qu'un paquet de services qui étaient fournis avant par d'autres
ministères, soit Environnement, Affaires sociales, Travail et
Main-d'Oeu-vre, vont être placés sous la responsabilité de
la Commission de la santé et de la sécurité. Le ministre
Marois s'est engagé à ce que ces responsabilités, dans le
cadre de la loi 17, soient maintenant décentralisées pour pouvoir
correspondre aux 24 heures ou aux 48 heures d'inspection lorsqu'il y a des
urgences, etc.
Je pense qu'il faut bien distinguer la décentralisation des
responsabilités qu'avait, jusqu'à il y a un mois ou deux, la
Commission des accidents du travail; cette opération est faite et elle a
été largement réussie. En tout cas, dans nos bureaux de
comté, il y a une "mautadite" différence entre avant et
après cette décentralisation. Quant à la
décentralisation à venir, toutes vos questions sont parfaitement
justifiées.
M. Lalande: Sauf que je voudrais vous dire, mon cher
collègue, que ce n'est pas une politique de décentralisation,
mais une politique de gonflement d'effectifs; on en a créé
additionnellement à l'extérieur.
M. Marcoux: Non, c'est complètement faux. On a
fermé les postes à Québec.
M. Lalande: En plus de ça, je voudrais vous demander:
Est-ce que ce n'est pas plus une déconcentration qu'une
décentralisation sur laquelle on se base...
M. Marcoux: Je connais toutes ces définitions, ça
fait longtemps que je travaille dans ça, mais j'ai utilisé le mot
que vous employez pour qu'on ne s'embarque pas dans les chinoiseries. Je sais
bien que c'est de la déconcentration; la décentralisation telle
qu'on l'entend, c'est au niveau politique. Si vous voulez discuter de tous ces
termes, on peut en discuter toute la journée avec plaisir.
M. Lalande: Je ne suis pas d'avis que le ministre va être
d'accord pour qu'on en discute toute la journée.
M. Gendron: Non, non.
M. Marcoux: C'est vous qui avez embarqué.
M. Gendron: M. le député de Maisonneuve, je
voudrais ajouter une chose et, quant à moi, terminer là-dessus;
je pense que c'est important que vous le sachiez. J'ai dit à plusieurs
reprises, en tant que ministre de la Fonction publique, étant dans un
ministère où on doit concevoir les politiques de gestion de
l'ensemble du personnel de la fonction publique, qu'on ne peut pas, dans une
opération comme celle que vous mentionnez, ne pas avoir un certain
suivi.
Vous me demandez si je connais exactement les responsabilités qui
vont être prises par d'autres. Non. Ce que je suis en mesure de vous
dire, c'est que déjà, il y a une rencontre de planifiée
avec M. Sauvé, le président de la nouvelle commission, le
vice-président, M. Néron, et notre personnel du ministère.
On a quand même une politique de décentralisation administrative
qui est connue de l'ensemble de nos gestionnaires. La responsabilité de
mon ministère, c'est de s'assurer que, quel que soit le ministère
collègue dans l'ensemble de la fonction publique qui fasse une
décentralisation, qu'il la fasse suivant certains principes de gestion
qu'on a déterminés. C'est en ce sens qu'il va falloir faire un
échange et une discussion pour s'assurer que nos critères ou nos
principes généraux de décentralisation administrative sont
observés.
Il me semble que le ministère joue son rôle et sa vocation
dans cette décentralisation administrative.
M. Lalande: Dans la même foulée, M. le ministre,
vous avez fait allusion tout à l'heure grosso modo, aux problèmes
des pêcheries. Il me semble que ça ne va comme dans le meilleur
des mondes. Est-ce que vous pourriez nous faire le point à ce stade-ci,
savoir où on en est rendu dans la déconcentration des
pêcheries?
M. Gendron: Si vous le permettez, puisque j'ai une occasion en or
d'avoir comme membre de la fonction publique l'adjoint ministériel aux
pêches, je ne pense pas que vous auriez objection à ce que je
permette à notre gentille députée des îles de faire
rapport.
M. Lalande: On est d'accord pour l'épithète
"gentille"; c'est vrai.
Le Président (M. Boucher): Mme la députée
des Iles-de-la-Madeleine.
Mme LeBlanc-Bantey: Merci, M. le ministre. Pourriez-vous demander
au député de Joliette-Montcalm de ne pas adopter les attitudes de
l'Opposition?
M. Cordeau: Pardon?
M. La lande: Je viens juste de vous dire qu'on était
d'accord sur le qualificatif "gentille" et là, vous venez de me
ramasser. Voyons donc!
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît! Mme la
députée des Iles-de-la-Madeleine.
Mme LeBlanc-Bantey: II y a des compliments que je ne cherche pas
nécessairement.
M. Cordeau: M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe, un instant.
M. Cordeau: Je crois que la députée des
Îles-de-la-Madeleine nous prête des intentions. Elle vise
l'Opposition. Si elle veut viser, qu'elle vise à droite ou à
gauche, mais qu'elle ne vise pas partout, parce qu'elle va tout manquer.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît, à
l'ordre!
M. Chevrette: Cela va bien, en face comme ça.
Mme LeBlanc-Bantey: Supposons que j'aurais voulu viser
partout.
Pour revenir au sujet qui nous préoccupe, il est vrai qu'il y a
eu certaines difficultés dans la décentralisation des
pêches, de grosses difficultés. Tout d'abord, la majorité
des fonctionnaires n'a pas accepté avec beaucoup de gaieté de
coeur la décision d'être placé à Gaspé.
Cependant, depuis quelques mois, nous avons réussi à remplacer
passablement de postes de gens qui avaient demandé à être
mutés ailleurs pour rester avec leur famille, dans la région de
Québec. La décentralisation va très bien. A partir de la
fin du mois de juin, les services administratifs, les services aux usagers et
certains services technologiques vont être déjà
installés à Gaspé. Le recrutement se fait bien; les
fonctionnaires qui vont déménager à Gaspé, pour la
plupart, sont déjà réengagés. Tout se passe tel que
nous l'avions prévu, de toute façon. (10 h 45)
M. Lalande: A titre d'information, combien y a-t-il eu de
transferts de personnes physiques qui sont parties de Québec et se sont
rendues à Gaspé?
Mme LeBlanc-Bantey: Elles ne sont pas encore parties.
M. Lalande: Enfin, les gens qui doivent partir? Mme
LeBlanc-Bantey: Environ 125.
M. Lalande: Devez-vous aller en recrutement? Combien de postes
ont été laissés vacants, à la suite de cette
décision?
Mme LeBlanc-Bantey: Je ne connais pas le nombre exact. Environ
60% des gens ont demandé des transferts dans d'autres ministères.
Par ailleurs, on sait déjà que plusieurs de ces personnes, qui
ont demandé des transferts, vont accepter de déménager
à Gaspé peut-être pour une période
déterminée. Parce qu'il y a moyen de faire des
aménagements. Je crois qu'il y en a beaucoup moins qui vont partir, en
fin de compte. Parce qu'il y a ceux qui avaient eu comme première
réaction de déception de demander un transfert. Alors, on ne peut
pas vous dire exactement, aujourd'hui, combien parmi ceux-là se rendront
à Gaspé. Mais ce qu'on peut présumer déjà,
c'est que les proportions sont beaucoup moins fortes que ce qu'on pouvait
penser dès l'annonce de la décentralisation.
M. Lalande: Toujours dans la décentralisation je
terminerai là-dessus là, vous parlez du dossier de
l'assurance automobile. On s'attache au Québec. Cela devait rester un an
à Québec et ensuite cela devait être
décentralisé, selon vos termes, ou déconcentré,
d'une façon plus spécifique. De toute façon,
c'était votre argumentation; vous parliez de décentralisation.
Qu'est-ce qui en est là-dedans?
Mme LeBlanc-Bantey: On commence par la
déconcentration.
M. Lalande: Où en êtes-vous rendus à l'heure
actuelle? Est-ce que cela va durer plus d'un an?
M. Gendron: Je ne veux pas, M. le député de
Maisonneuve, traduire des discussions du Conseil des ministres, parce que
l'Exécutif, là-dessus, sera possiblement en mesure, dans peu de
délais, d'indiquer quelle est la décision du gouvernement du
Québec, du Conseil des ministres concernant ce que vous relatez avec
exactitude, à savoir qu'il y a un an on avait indiqué, lors de la
création de l'assurance automobile, qu'effectivement il y aurait une
décision quant à l'instauration physique du siège social
quelque part au Québec. Je reconnais avec vous que c'est une
décision qui retarde par rapport à ce qu'on avait
mentionné au début.
Prochainement, je pense qu'on sera en mesure de faire connaître la
décision du Conseil des ministres, mais ce n'est pas le ministre de la
Fonction publique, encore là, qui a la responsabilité de
déterminer à quel moment exactement la responsabilité d'un
ministère sectoriel sera exercée. Tout ce dont je devrai
m'assurer, là comme ailleurs, c'est que nous fassions la
décentralisation en respectant les grands principes de
décentralisation administrative, de déplacement d'unités
administratives, tels que définis dans les conventions collectives. Une
annexe à la convention collective, autant des professionnels que des
fonctionnaires, explique les modalités d'intégration, comment
cela peut se faire, comment cela doit s'effectuer. Comme ministre de la
Fonction publique, je dois toujours m'assurer du respect des
conventions et des dispositions générales qui nous
régissent à cet égard.
M. Lalande: J'ai cru comprendre dans votre réponse que
vous êtes un peu plus au courant que vous ne voulez bien le dire, puisque
vous dites que, très prochainement c'est cela, sauf erreur, que
vous venez de dire ce sera fait. Cela a retardé, mais ce sera
fait prochainement. Prochainement, cela veut dire quand?
M. Gendron: Comme je vous l'ai dit, je suis un membre du Conseil
des ministres. C'est une discussion qui va revenir. Je ne suis pas en mesure de
vous indiquer aujourd'hui les prochains sujets qui seront traités au
Conseil des ministres.
M. Lalande: Alors vous ne savez pas si c'est prochainement ou
pas?
M. Gendron: Je vous l'ai dit, sauf que dans votre sous-question
vous me dites que j'ai dit "très prochainement". Oui, je l'ai dit et je
le redis. Mais si vous me demandez une date, je n'ai pas à vous la
donner.
M. Lalande: Que veut dire "prochain"? Plus d'un an, dans deux
ans? Avant ou après le référendum? Je ne sais pas.
M. Gendron: Je ne pense pas que j'aie à définir
"prochain". Ce que j'ai expliqué c'est que, très
prochainement...
M. Lalande: Non, je ne parlais pas du prochain
Jésus-Christ, c'est de l'autre prochain.
M. Gendron: Dans peu de temps.
M. Chevrette: Non, ni du prochain pontife, on le
connaît.
M. Lalande: Je voudrais aussi vous ramener à une... Enfin,
ce n'était pas vous, mais c'était le ministre de la Fonction
publique, M. de Belleval, le ministre des Affaires intergouvernementales, M.
Claude Morin, et Mme Jocelyne Ouellette, le ministre des Travaux publics, qui
nous parlaient encore une fois de décentralisation de la fonction
publique du Québec dans la région de l'Outaouais, la
région de Hull. Je voudrais savoir où vous en êtes rendus
dans ce projet-là.
Pour relier un petit peu cela à la réponse faite au
député de Portneuf par le ministre des Finances, qui dit que ce
ne serait qu'un changement de casquette, je voudrais savoir aussi combien vous
avez de militaires qui sont au Québec et comment vous allez
décider de les intégrer à l'intérieur de la
fonction publique, si c'est le cas, parce que je pense que c'est ce que vous
avez dit. D'ailleurs, je voudrais aussi vous citer une déclaration de M.
Pierre Gagnon, président du conseil régional du PQ, qui dit:
"Notre priorité, c'est de sécuriser les fonctionnaires
fédéraux et les gens qui travaillent à Ottawa. Il faut que
le PQ réussisse à convaincre les gens de la région qu'on
ne veut pas ériger de barrière", dit M. Gagnon. Où en
êtes-vous dans vos tergiversations métaphysiques?
M. Gendron: Nous sommes dans des tergiversations physiques et non
pas métaphysiques.
M. Lalande: Reste à voir si elles sont physiques.
M. Gendron: En fait, tout ce que vous voulez toucher sans
l'appeler par son nom et sans être précis, c'est une continuation
des questions qui ont été posées par le
député de Portneuf, entre autres, à M. Parizeau en Chambre
lundi dernier, sur l'intégration des fonctionnaires
fédéraux et tout ce qui est relié à cela au niveau
des fonctionnaires, ceux de la région de l'Outaouais
particulièrement, et tout simplement tous les fonctionnaires qui
oeuvrent et résident au Québec mais qui travaillent pour la
fonction publique fédérale.
Tout ce que je veux vous dire là-dessus, c'est que je suis, comme
ministre de la Fonction publique, membre du groupe de travail qui comprenait M.
Claude Morin et Mme Jocelyne Ouellette, ministre des Travaux publics et
député de Hull, donc très concernée par le
problème que vous soulevez. On a eu passablement d'échanges entre
nous, de discussions sur le sujet. Au moment où je vous parle, on
dispose d'un rapport préliminaire qui nous donne certains renseignements
dont on avait besoin, comme gestionnaires responsables, lorsqu'on dit à
nos résidents du Québec qui oeuvrent pour la fonction publique
fédérale qu'il est de notre responsabilité de concevoir et
d'être en mesure de préciser des mécanismes
d'intégration, compte tenu de l'option constitutionnelle que nous
proposons.
En ce sens, au moment où je vous parle, nous avons pour la
première fois des indications qui nous permettront de travailler
concrètement et précisément et nous diront comment peut se
faire cette intégration. Mais puisque, de toute façon, M. le
député de Maisonneuve, les documents que nous avons ne sont pas
complètement arrimés par rapport aux politiques
d'intégration et que le débat pour lequel on a commandé
cette étude et ces recherches, c'est à la suite de
l'intégration des fonctionnaires fédéraux, vous savez
très bien que cette intégration ne pourra sûrement pas se
faire le lendemain d'un oui au référendum, que j'espère,
compte tenu que la question que nous posons, c'est d'entreprendre des
négociations sur une base que vous connaissez, et ce n'est pas le moment
de faire le débat.
A partir de ce moment, l'intérêt qu'on doit avoir dans ce
dossier, c'est la garantie de savoir comment peut se faire l'intégration
des fonctionnaires fédéraux à la fonction publique du
Québec. On travaille là-dessus. On sera en mesure, à un
moment donné, de rendre publics nos études, nos rapports, quand
on le jugera à propos et quand on croira qu'effectivement, nous avons
tout ce qu'il faut, les rapports, les analyses, la recherche.
Le Président (M. Boucher): Sur le même sujet, M. le
député de Joliette-Montcalm.
M. Chevrette: C'est une belle porte qui est ouverte par le
député de Maisonneuve. Je voudrais demander au ministre s'il
était au courant qu'il se fait un chantage éhonté
auprès de ces fonctionnaires fédéraux qui se voient
menacés de transfert, de congédiement, qui se voient
menacés, dans bien des cas, de non-signature de contrat pour celui qui
est en probation sous forme de chantage, si, par hasard, il osait participer ou
se prononcer d'une façon ou d'une autre sur l'option que les
Québécois auront à choisir. Est-ce que vous avez eu des
échos de cela, premièrement? Si oui, quels sont les moyens que
vous envisagez au niveau de votre groupe de travail pour contrer ce chantage
éhonté qui se fait? Je pensais que cela se faisait uniquement au
niveau des personnes âgées au Québec, mais c'est rendu au
niveau des militaires en plus. Est-ce que vous avez pensé à des
formules?
M. Gendron: Je dois reconnaître que, comme ministre de la
Fonction publique, je ne suis pas informé de ce genre de pression, je le
répète. Comme ministre de la Fonction publique, que des citoyens
de ma région, de mon comté m'aient sensibilisé à ce
genre de pressions, c'est une chose.
Vous me demandez quelles sont nos intentions. C'est d'essayer de
réaffirmer, possiblement dans une lettre au collègue
fédéral que, de toute façon je ne sais pas
exactement quel est le titre du pendant québécois au
président de la Commission de la fonction publique, mais il a un pendant
à la fonction publique fédérale dans une
déclaration officielle, il a quand même déclaré que
les fonctionnaires fédéraux avaient toute la liberté de se
prononcer et d'exercer leur droit de citoyen dans le débat
référendaire actuel, quel que soit leur niveau d'emploi. Je
comprendrais mal que des pressions se fassent pour les empêcher d'exercer
leur devoir de citoyens, tout en respectant ce qu'il est convenu d'appeler les
réserves normales comme fonctionnaires, là-dessus je suis
d'accord, dans le même sens que notre directive. Je n'ai pas d'autres
informations sur le sujet soulevé par le député de
Joliette-Montcalm.
M. Chevrette: Je pourrais peut-être fournir, en temps et
lieu, au moment approprié, les affidavits avançant ces faits.
M. Gendron: II me fera plaisir de les recevoir. Juste une
seconde, M. le député de Saint-Hyacinthe. Je voudrais quand
même profiter de l'occasion, sur la question de fond, pour rassurer tous
les fonctionnaires qui oeuvrent actuellement à la fonction publique
fédérale, mais qui sont résidents du Québec, en
leur disant que, de toute façon, l'étude et le travail de
recherche qu'on a faits là-dessus nous permettent de conclure que si
nous devions assumer l'ensemble des responsabilités qui sont
exercées actuellement par le fédéral pour des choses qui
sont, d'après nous, entièrement de notre juridiction et que nous
les assumions pleinement, heureuse surprise! nous arriverions avec un besoin de
fonctionnaires, au sens large du terme, plus grand que celui dont nous
disposons.
M. Lalande: Cela ne marche plus avec vos dédoublements,
cette histoire.
M. Gendron: Sur la question des dédoublements, j'ai bien
dit si nous assumions toute la responsabilité, ce qui ne veut pas dire
qu'il n'y a pas des choses qu'on peut faire partager, tel que l'option le
préconise. A un moment donné, quand on dit je ne ferai pas
le débat que vous savez sur la question que nos lois, nos
impôts, notre personnalité internationale... Quant au reste, on
signera des traités d'accord, d'association... Je ne peux pas
aujourd'hui vous décrire tout ce qui pourrait se faire en commun ou
qu'on mettrait en commun.
M. Lalande: Restez-en à votre politique de
décentralisation!
M. Gendron: A ce moment-là, si on laisse des choses en
commun, il se peut que l'intégration se fasse et qu'il y ait une
certaine économie de personnel. En gros, au niveau théorique, si
on assume l'entière responsabilité des services du
fédéral actuellement, on en arrive avec une possibilité
très concrète d'intégrer tous les fonctionnaires
fédéraux résidant au Québec sans aucun
problème puisqu'il y a une carence à combler au niveau d'un
certain nombre de postes.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Merci, M. le Président. Vous avez dit
tantôt qu'il y avait une carence à combler dans un certain nombre
de postes. Pouvez-vous spécifier et donner plus de détails?
M. Gendron: Spécifier quoi?
M. Cordeau: Vous avez dit que tous les fonctionnaires
fédéraux du Québec seraient intégrés
à la fonction publique et que même il vous en mar querait pour
assumer entièrement toutes les res ponsabilités.
M. Gendron: Je comprends très bien votre question, mais je
ne peux pas en dire davantage pour la simple raison que nous continuons
à travailler sur ce dossier à la suite des informations que nous
avons, et à trois, parce que, jusqu'ici, cela a été un
comité. Bien sûr, il y a des collaborateurs fonctionnaires et
hauts fonctionnaires, mais les trois ministres concernés continuent les
échanges. De toute façon, on devra discuter des conclusions au
Conseil des ministres, à la suite du rapport et des discussions que nous
avons entre nous sur certaines choses. Je ne voudrais pas anticiper sur les
décisions prises par le Conseil des ministres sur un sujet aussi
important.
M. Cordeau: Vous sécurisez les fonctionnaires
fédéraux, mais vous n'avez pas de preuves concrètes selon
lesquelles la fonction publique pourrait assumer tous ces gens.
M. Gendron: Je vous dis, M. le député de
Saint-Hyacinthe, que c'est justement pour cela que nous avons voulu faire une
étude sérieuse qu'on n'avait jamais eue au gouvernement du
Québec. On dispose vraiment de quelque chose de très concret qui
nous explique et nous démontre comment cela va se faire. Quand vous me
dites que je rassure les employés de la fonction publique
fédérale, c'est un fait et c'est volontairement, puisque l'objet
de l'étude était de voir comment cela pourrait se faire. A partir
du moment où l'on a l'ensemble de l'analyse et qu'il va falloir
maintenant vérifier, comme je l'ai dit tantôt, les
mécanismes d'intégration, on va attendre de terminer
l'étude avant d'aller plus loin et de donner des précisions
concrètes pour chacun des ministères, chacun des organismes
centraux, chacun des services offerts. (11 heures)
M. Cordeau: Mais pourquoi ne pas rendre publics ces rapports
préliminaires qui sont si positifs?
M. Gendron: Dans bien des choses, vous le savez, M. le
député de Saint-Hyacinthe, il n'est pas coutume pour un
gouvernement, puisque vous venez vous-même de mentionner le terme
"rapports préliminaires", publier volontairement certains rapports
préliminaires, sachant que les décisions finales ne sont pas
prises. Les rapports préliminaires auraient tout simplement pour effet
de jeter davantage de confusion, de créer des pressions qui ne nous
permettraient pas de travailler convenablement dans ce rapport-là pour
s'assurer que ça puisse se faire en respectant le plus possible ce qui
est requis dans un tel dossier.
M. Cordeau: Comment se fait-il que les politiques du gouvernement
ne sont pas suivies dans tous les ministères? Cet après-midi, le
ministre Parizeau doit déposer à l'Assemblée nationale un
rapport préliminaire du Vérificateur général
con-ernant le trou de $500 000 000. C'est un rapport préliminaire et il
va le déposer cet après-midi. Le rapport préliminaire
auquel vous faites allusion n'est pas actuellement disponible. Deux poids, deux
mesures.
M. Gendron: Non, vous avez là l'illustration très
nette de ce que je préconisais tantôt. Les ministères sont
les propres gestionnaires de leurs affaires et chaque ministère a la
liberté de décider ce qui est, pour lui une étude
préliminaire.
Je répète que, dans ce dossier-là, comme ministre
de la Fonction publique, je ne dispose pas de rapport définitif, je ne
dispose pas de quelque chose que je peux publier pour l'information des
collègues parlementaires concernant ce problème. Je vous ai dit
très clai- rement ce dont je dispose et je vous dis qu'on continue
à travailler là-dessus, parce qu'il y a encore des choses
à terminer, à discuter, à arrimer. Ce n'est pas fait.
Dès que l'on aura la conviction d'être en mesure de déposer
quelque chose qui permet d'éclairer l'ensemble de la population, on va
le faire. Mais cette liberté existe pour chacun des
ministères.
M. Lalande: Je vois ce que le député de
Joliette-Montcalm vise. Il s'est ouvert lui-même une porte, il y est
entré la tête baissée et il en est sorti après,
concernant les fameuses déclarations ou les campagnes de la peur dans la
région d'Ottawa, dans la région de l'Outaouais. Il a dit qu'il
allait déposer les affidavits. Il faudrait absolument qu'il les
dépose ces affidavits. S'il a des accusations à porter, qu'il les
porte. Je n'ai pas à défendre quoi que ce soit, sauf que ce sont
des choses qui sont lancées dans les airs comme d'habitude en ce qui
concerne le député de Joliette-Montcalm.
Une autre chose qui est très importante. Je pense qu'il faut y
arriver à ce stade-ci, c'est que vous nous parlez... M. le
Président, s'il vous plaît!
M. Marcoux: Votre chef a ramassé le recteur de
Sherbrooke...
M. Lalande: Voulez-vous, s'il vous plaît...
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît, M. le
député de Rimouski.
M. Lalande: Le ministre nous parle de sa politique de
décentralisation. Heureusement, grâce à l'adjointe
parlementaire au service des pêcheries, on a eu un peu plus
d'information, enfin, si on peut dire, concernant la décentralisation
des pêcheries.
L'assurance automobile est très floue actuellement. On nous dit:
on va décentraliser, mais on verra. Prochainement, dans l'esprit du
ministre, c'est peut-être dans un an ou deux, je ne le sais pas, alors
qu'on avait annoncé que ce serait fait actuellement.
Quant à la santé et à la sécurité au
travail, on n'est pas au courant. On ne sait pas exactement quand la
décentralisation va avoir lieu.
On n'est pas tout à fait au courant de ce que ce sera pour la
région de l'Outaouais, mais on l'annonce avec tambours et trompettes. On
va vers une politique de décentralisation, mais il n'y a eu aucune
affirmation précise ou concrète du ministre pour nous dire
comment fonctionne cette histoire. Allez-vous vous aligner, encore une fois?
Vous avez eu l'expérience des pêcheries, vous avez manqué
votre coup, vous n'avez rien planifié.
Mme LeBlanc-Bantey: Question de privilège.
M. Lalande: A la dernière minute ça vous rebondit
en pleine figure et là, vous nous dites: On va décentraliser et
on verra. Et les gens devraient se sentir sécurisés.
Mais vous dites que vous allez intégrer tous les fonctionnaires
fédéraux. Vous ne donnez aucune précision, vous le
répétez un peu partout. Il y a une espèce de climat
d'insécurité dans lequel les gens baignent et vous ne
répondez absolument à rien, vous lancez ça à la
va-comme-je-te-pousse, sans rien préciser.
Il y a un problème fort important que les employés
fédéraux doivent se poser sûrement. Les fonctionnaires
fédéraux font 37 heures par semaine. Les nôtres en font 35
1/2. Comment allez-vous faire? Pour les 7% entre les 2, allez-vous majorer le
salaire des fonctionnaires fédéraux ou diminuer celui des
fonctionnaires du Québec? Qu'est-ce que vous allez faire avec ça?
Il n'y a rien de précis. Vous nous dites: Un comité de travail
fonctionne là-dessus, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Mais, mon Dieu! répondez donc de façon honnête et
précise une fois pour toutes et dites-nous ce que vous allez faire avec
ça.
Si vous n'avez pas de politique véritable, si vous n'avez rien
à nous préciser, à nous offrir, n'en parlez pas. Vous ne
créerez pas de sentiment d'insécurité parmi tout le monde
tant et aussi longtemps que vous n'arriverez pas avec des propositions
précises. Cela ressemble étrangement à ce que le
député de Joliette-Montcalm vient de nous dire. Il lance des
choses dans les airs et finalement, c'est passé. Comme disait Voltaire:
Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose. Je n'attribue pas cela
nécessairement à vous, M. le ministre, sauf que je trouve que
vous êtes dans le vague et pourtant on n'est pas au niveau des
pêcheries, mais vous restez dans la vague.
M. Gendron: Je vais essayer d'être très
précis. Je ne sais pas, par exemple, si cela peut vous atteindre.
D'abord le climat d'insécurité est bien plus présent de
l'autre côté de la table qu'au niveau des fonctionnaires. Vous
avez dit: Vous annoncez une politique de décentralisation...
M. Lalande: C'est une autre présomption.
M. Gendron: A l'ordre, M. le député de
Maisonneuve.
M. Lalande: Voyons, vous êtes rendu président,
à part cela.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît!
M. Gendron: Alors, vous indiquiez qu'on a annoncé une
politique de décentralisation à Hull. Le ministre de la Fonction
publique et c'est à lui que vous parlez, que je sache, on est en
train, censément, d'étudier les crédits de la Fonction
publique n'a jamais annoncé à Hull une
décentralisation ou quoi que ce soit. Quand vous dites qu'on parle de
décentralisation de la nouvelle Commission de santé et
sécurité au travail et qu'on ne sait absolument pas comment cela
va s'effectuer, au contraire, on sait exactement comment cela va se faire. On a
répondu clairement à vos questions en vous disant: De toute
façon, si vous me demandez dans quel mois le professionnel Y ou X va
arriver à Montréal, effectivement, je vous ai répondu que
je ne pouvais pas répondre à cela et je ne le ferai pas non plus,
parce que ce n'est pas la responsabilité du ministre de la Fonction
publique.
Quant aux conditions de travail dont vous me parlez en termes de
différences d'horaires, le seul engagement qu'on ait pris et je
pense que c'est vraiment un engagement normal, régulier qu'on se devait
de prendre c'est M. Lévesque lui-même, le premier ministre
du Québec qui l'a pris justement dans la région de l'Outaouais.
Il a garanti à tous les fonctionnaires fédéraux oeuvrant
au Québec que, lorsqu'ils viendront travailler pour la fonction publique
du Québec, ils bénéficieront des conditions de travail et
des avantages que nous offrons à l'ensemble de nos fonctionnaires ou de
nos professionnels du Québec avec quand même la garantie suivante:
que cette intégration-là devrait se faire avec aucune perte de
droits acquis d'aucune façon, autant sur le plan des avantages sociaux
que sur le plan des salaires, des questions d'horaires, ainsi de suite. Ce sont
des choses, de toute façon... Cela corrobore ce que je vous ai dit.
Lorsque je vous disais tantôt, dans les discussions que nous
avons, à la suite de l'étude où trois ministres regardent
comment doit se faire concrètement l'intégration, j'ai
donné des indications que, toute la détermination des politiques
d'intégration n'étant pas complétée, c'est ce qui
nous justifie de ne pas déposer ces rapports pour le moment. Quant
à nous, ce sont des choses qu'il faut continuer de travailler pour
analyser ces aspects concrètement en regardant leur convention
collective, les nôtres et faire les jonctions. On donne quand même
les garanties qu'il n'y aura pas de perte de droits pour ces
fonctionnaires.
M. Lalande: Le problème c'est que vous essayez de faire la
quadrature du cercle. Ecoutez comme il faut ce que je vais vous dire. Il me
semble que le simple fonctionnaire va comprendre cela très bien et le
simple citoyen aussi. D'une part, vous nous dites: II y a des
dédoublements honteux entre le fédéral et le provincial.
Pour reprendre l'expression du ministre des Finances, va falloir couper dans le
gras un peu, en enlever D'une part, vous nous dites cela. Par ailleurs, vous
nous dites: On va intégrer tous les fonctionnaires et on créera
des régies et on créera ceci pour les occuper. D'une part, vous
nous dites: On va faire le ménage, on va couper dans le gras et, par
ailleurs, vous dites: On va engraisser encore. Branchez-vous d'un
côté ou de l'autre et dites le sérieusement. Si les
dédoublements, finalement, ce n'est pas seulement un mythe, c'est
quelque chose qui est lancée dans les airs, branchez-vous d'un
côté ou de l'autre. Si vous croyez que vous êtes capables
d'intégrer tous les fonctionnaires fédéraux au sein de la
fonction publique du Québec, c'est donc, j'imagine, que ces
gens-là devraient travailler, donc ne nous parlez plus de
dédoublement à ce moment-là. Branchez-vous d'un
côté ou de l'autre.
M. Gendron: Je dis deux choses. Comme ministre de la Fonction
publique, quand je parle des dédoublements honteux, ce dont je
continuerai de parler, indépendamment de ce qu'on vient de mentionner,
c'est surtout dans la conception où les dédoublements entre le
fédéral et le provincial, ce que nous appelons communément
le pilage de pieds, en plus de coûter de l'argent ce n'est pas
tellement en ce sens qu'on en parle... Je ne sais pas si vous avez
déjà eu l'occasion de prendre connaissance de la commission
Rowell-Sirois de 1940, qui avait fait une analyse spécifique sur les
dédoublements.
M. Lalande: ... continuez.
M. Gendron: Oui, 1940, nous sommes en 1980.
M. Latande: 40 ans.
M. Gendron: En 1940, elle disait d'une façon très
ouverte que les conséquences du chevauchement pour le Québec
étaient beaucoup plus au niveau des politiques du fédéral,
en ne tenant compte d'aucune façon des priorités, des besoins du
Québec, des situations spécifiques au Québec et que
ça créait justement des espèces de situations qui ne
correspondaient pas à la façon de se développer, suivant
les ressources et les priorités des citoyens du Québec. C'est en
ce sens que j'ai toujours parlé de chevauchement, que je continuerai de
le faire, parce qu'il n'est pas normal que deux groupes n'ayant pas tout
à fait les mêmes intérêts dans plusieurs secteurs ne
soient pas en mesure de se coordonner mieux que ça et c'est en ce sens
que les chevauchements sont dispendieux, honteux, néfastes pour les
Québécois.
M. Lalande: C'est du manque de coordination, ce n'est pas du
chevauchement, à ce moment-là.
M. Gendron: C'est du chevauchement, qui coûte cher, qui
crée des situations difficiles. Mais quand on parle de manque de
coordination, par définition même, c'est qu'à un moment
donné on 1oit coordonner les choses qui se chevauchent inutilement.
C'est de ça qu'on parle, du chevauchement.
Dans l'autre question, vous dites: On va tous les intégrer.
Branchez-vous! Je ne peux pas tous les intégrer et en même temps
exercer des coupures, enlever le surplus ou le trop gras. Quand on dit qu'on va
intégrer les fonctionnaires fédéraux, c'est que, selon les
premières constatations des études, on est en mesure de le faire,
si on assume toutes les responsabilités, mais on va le faire sur une
base de volontariat. On connaît assez la problématique pour
être en mesure de dire aujourd'hui qu'il y a un phénomène
d'attrition dans la fonction publique qui va continuer à s'exercer,
même si ce sont des employés qui travaillent actuellement à
la fonction publique fédérale.
Étant donné que ça va se faire sur une base de
volontariat, il n'est pas dit que les 100 000 fonctionnaires
fédéraux je répète que c'est un exemple que
je prends, ce n'est peut-être pas le chiffre des fonctionnaires qui
travaillent au fédéral et qui résident au Québec
vont vouloir, d'une façon totale, complète, absolue, venir
travailler au Québec pour la fonction publique du Québec.
Donc, nous, par les vacances, les départs volontaires, toutes
sortes de situations, on est en mesure de démontrer qu'on serait capable
d'absorber l'ensemble des fonctionnaires fédéraux qui vont
désirer venir travailler au Québec, en tenant compte de ces
dispositions, en ayant aussi les mêmes principes de réduction
d'effectifs, là où il nous paraît très clair que,
dans certains services, il y a lieu d'en effectuer, puisqu'il y a certains
services où nous faisons la preuve, actuellement, depuis deux ans, que
nous sommes en mesure de les dispenser avec des effectifs pas réduits en
nombre de postes autorisés, mais en ne comblant pas certains postes
vacants qui, de toute façon, depuis des années, sont vacants dans
certains ministères. On garde ces services, ces postes uniquement
peut-être pour exercer plus de souplesse administrative. Comme
gestionnaires, nous disons qu'il faut être vigilants là-dessus et
ne pas garder des banques très larges de postes vacants pour augmenter
et accroître les effectifs de façon inconsidérée.
C'est en ce sens qu'on fait des réductions.
Juste une seconde. J'en profite pour répondre à une
question qu'on me posait hier, au ministère de la Fonction publique, en
disant: Vous êtes les premiers à n'avoir pas subi cette coupure
d'effectifs. Je tiens à dire qu'on l'a subie dès le
départ, parce que nous étions un nouveau ministère. La
réduction de 2,5%, on l'a eue chez nous, on l'a absorbée
dès la demande même de nos effectifs, pour mettre en place le
ministère de la Fonction publique, par rapport à la nouvelle loi
50, entre autres, pour les organismes centraux. On l'a subie dès le
démarrage.
Cela répond à la question du député.
M. Lalande: Si je comprends...
Le Président (M. Boucher): Mme la députée
des Îles-de-la-Madeleine.
Mme LeBlanc-Bantey: Puisque le député de
Maisonneuve a fait allusion aux pêcheries, à la
décentralisation des pêches, ce n'est pas parce qu'on a admis
nous-mêmes qu'on avait des problèmes, parce que, de toute
façon, pour ce que les libéraux s'intéressent au dossier
des pêches, si on ne l'avait pas admis nous-mêmes, ils ne se
seraient même pas aperçus que cela allait mal, qu'on va accepter
de se laisser jeter de la boue dans le visage par le démagogue qui ne
met même pas...
Une Voix: Le député de Bonaventure surveille
ça de très...
Mme LeBlanc-Bantey: Je ne vous ai pas parlé, vous, je
parle aux libéraux. Je voudrais
spécifier que, quand on a annoncé le dossier de la
décentralisation des pêches, on s'est fixé comme
échéancier les printemps 1980 et 1981. Nous sommes au printemps
1980 encore jusqu'au 21 juin, les locaux temporaires sont presque prêts
et, d'ici la fin de juin, les gens seront rendus dans le territoire maritime,
sauf la direction de la recherche.
Je voudrais même ajouter que s'il y a eu des problèmes dans
le dossier des pêches, c'était dû en grande partie à
l'ancien titulaire du ministère, auprès duquel vous êtes
bien fiers de vous accoler aujourd'hui.
M. Lalande: Comme disait le premier ministre, c'est encore plus
difficile de faire remonter un fonctionnaire dans la Gaspésie que de
faire descendre le poisson.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est vrai, on l'a admis honnêtement
aussi.
M. Cordeau: A la suite du commentaire de la députée
des Iles-de-la-Madeleine...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: ... je crois que le député de
Gaspé s'est intéressé...
Mme LeBlanc-Bantey: C'est vrai, j'ai parlé de l'Opposition
libérale.
M. Cordeau: Spécifiez.
M. Lalande: Je voudrais aussi... dans la réponse...
M. Cordeau: Vous commencez déjà à vous
identifier à eux autres, comme ça, de facto?
Une Voix: M. le député de Gaspé s'est
toujours intéressé au problème...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Maisonneuve.
M. Lalande: Dans la réponse du ministre, tout à
l'heure, si j'ai bien compris, vous dites que l'importance de l'attrition,
c'est ce qui va conditionner le fait que ça va bien aller ou que
ça va aller moins bien dans notre planification de
décentralisation, c'est-à-dire que s'il y a beaucoup de gens qui
s'en vont, s'il y a des retraites, s'il y a des vacances, ça va nous
aider et ça devrait marcher dans le meilleur des mondes. (11 h 15)
Je tiens à vous dire une chose: J'ai déjà
travaillé comme fonctionnaire. S'il avait fallu que je présente
un dossier comme ça à mon sous-ministre, je vous assure que je
n'aurais pas fait long. Je pense que l'avancement au mérite aurait
été difficile et pénible, et avec raison aussi, parce que
ça n'a aucun sens, les genres de réponse et de planification que
vous nous faites. Vous êtes en plein nuage, à l'heure actuelle,
dans le monde des meilleurs voeux de bonne année. Vous dites: Cela va
aller vers ça, mais vous n'avez rien de planifié. Pourtant, vous
l'annoncez. Je ne vous demande pas d'avoir un programme précis si vous
n'êtes pas prêt à le faire. On comprend très bien que
ça prend un certain temps. Mais vous l'annoncez avec tambour et
trompette. Ce n'est pas moi qui l'ai annoncé; ce sont les trois
ministres qui se sont rassemblés dans la région de l'Outaouais
pour déclarer les ministres de la Fonction publique, des
Finances...
M. Gendron: II n'y avait pas de ministre de la Fonction publique
dans la région de l'Outaouais.
M. Lalande: Un instant, je vais vous retrouver le journal.
M. Gendron: Retrouvez-vous, parce qu'il n'y avait pas de ministre
de la Fonction publique dans l'Outaouais. Je le sais quand je vais dans
l'Outaouais; je n'y suis pas allé jusqu'ici, malheureusement.
M. Lalande: Avant vous, à la Fonction publique,
c'était M. de Belleval.
M. Gendron: Oui, monsieur.
M. Lalande: Je vous dis que MM. Morin, de Belleval et Mme
Jocelyne Ouellette se sont retrouvés dans la région de Hull pour
annoncer une décentralisation. Ce n'est pas moi qui en parle; c'est vous
autres qui parlez de la décentralisation. Mais vous n'êtes
capables de nous fournir aucun chiffre précis, aucun programme
précis. Quand est-ce que ce sera fait? Est-ce que ce sera dans dix ans,
dans cinq ans, dans un an? Qu'est-ce qui se passe à l'intérieur
de ça? Vous me répondez: Mais oui, on veut bien faire. Cela
dépend de l'attrition, du nombre de gens qui vont partir, etc. Mais vous
ne donnez rien de précis. C'est ce que je vous demande.
N'en parlez pas si vous ne savez pas de quoi vous parlez. Si vous savez
de quoi vous parlez, dites-le. Si vous dites que je ne peux pas en parle parce
que le Conseil des ministres ne me le permet pas, retenez-le. C'est là
du sérieux, c'est travailler avec un peu plus de rigueur. Là,
vous lancez ça à la va-comme-je-te-pousse, encore une fois, et
que tout le monde en prenne pour son rhume. Là, vous vous
étonnez, à un moment donné: Comment ça se fait
qu'il y a de l'insécurité? Mais, évidemment, il y a de
l'insécurité quand on lance des choses comme ça à
travers son chapeau et qu'on ne prouve absolument rien; il y a toujours de
l'insécurité. C'est pour ça qu'il y a tant
d'insécurité avec votre bebelle de société,
d'association, de souveraineté et tout ce que vous voudrez. Il n'y a
rien de précis là-dedans. Précisez donc vos objectifs,
où vous allez. Si vous voulez l'indépendance, dites-le. Ce n'est
pas plus malin que ça. Cela va être clair. Tout le monde va se
com-
prendre. On sait que c'est ça que vous voulez, mais dites-le
donc.
M. Gendron: Ce qu'on peut vous dire, c'est que ce n'est pas votre
perception des choses qui est la vérité. Votre perception des
choses, quant à l'imprécision de votre option, c'est une autre
question. On pourrait en parler longuement et ça me ferait plaisir de le
faire. Vous m'avez parlé de rigueur. On va en avoir un peu; donc, je ne
parlerai pas de cet élément. On va parler de ce qui nous regarde:
les crédits de la Fonction publique.
Premièrement, quand j'ai parlé de l'attrition, je n'ai
jamais dit que c'était le seul élément concernant la
politique d'intégration des fonctionnaires.
M. Lalande: C'est le seul que vous avez mentionné.
M. Gendron: Non, pas du tout. C'est un élément qui
fait partie d'une politique d'intégration; puisqu'il joue avec une
certaine importance chez nous et comme on n'est pas différent des gens
d'ailleurs, ça va jouer également ailleurs. L'autre chose que je
voudrais dire là-dessus, en terminant, c'est que, si c'était si
flou, si nuageux, si ombrageux que ça, nos choses, je comprends mal
votre insistance répétée et constamment
répétée d'exiger que nous déposions les
études et les rapports que nous avons.
Je vous dis tout simplement que ce qu'on a, c'est une excellente base
pour nous permettre de continuer à arrimer cette jonction
nécessaire avant de faire connaître publiquement ces
choses-là et, en temps et lieu, au moment où les décisions
seront prises, on sera en mesure de le faire connaître publiquement.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Merci, M. le Président. Je veux revenir un peu
à l'assurance automobile. Il y a un an, le gouvernement a
mentionné qu'il y aurait une décentralisation. Je vous invite
fortement à la faire le plus tôt possible, parce que je crois
qu'à la Commission des accidents du travail, il y a eu
décentralisation et le service aux citoyens est eaucoup plus effectif
que ne le mentionnait le député de Rimouski tantôt, parce
que les gens sont plus près et moins loin... Je parle de notre
région, parce que les gens, demeurant plus près, pour aller
à la commission pour les examens, ont un meilleur service et
réellement, quand la machine est trop grosse, il y a beaucoup de gens
qui se perdent à l'intérieur.
Il y a une autre chose aussi, c'est que l'assurance automobile, on a
beau crier que ça va bien, je dois vous citer un cas en particulier. Le
type a reçu $3800 de salaire à son premier chèque, parce
que ça faisait plus de trois mois qu'il n'avait pas reçu de
chèque de la commission.
C'est pour vous dire que, dans cet organisme...
M. Marcoux: Je connais une personne qui a eu un accident il y a
quatre ans et ce n'est pas encore réglé.
M. Cordeau: Dans cet organisme, de toute façon, tout n'est
pas parfait. Je pense qu'un peu de décentralisation aiderait
peut-être à activer l'étude de certains dossiers et
aiderait les citoyens qui ne reçoivent pas d'argent pendant trois mois
après un accident. C'est quelque chose.
Mme LeBlanc-Bantey:... qui est parfait.
M. Cordeau: Je veux aussi revenir sur deux points dont on a
parlé hier, c'est le sommet. Nonobstant quelque événement
que ce soit, est-ce que, normalement, ce sommet devrait être tenu
à l'automne? Serez-vous prêt pour convoquer ce sommet concernant
le droit de grève, etc., les nouvelles façons de négocier,
etc.? Pouvez-vous nous informer que ce sommet pourrait avoir lieu à
l'automne, nonobstant les événements qui pourraient survenir?
M. Gendron: Ce dont je peux vous informer, c'est que le promoteur
de ce sommet qui était le ministre de la Fonction publique, lorsque j'en
ai parlé, sera en mesure de discuter avec ses collègues
ministériels de la tenue de ce sommet. Autrement dit quant à la
réflexion, au travail interne que je fais à l'intérieur de
mon cabinet sur cette orientation de la tenue d'un sommet économique,
quant à nous, nous avons l'impression qu'on serait en mesure de faire
cette discussion avec nos collègues ministériels. Mais, à
ce que je sache, il n'y a pas de sommet économique ou il n'y a pas de
sommet tout court, quel que soit le sujet qui a été
traité, qui a fait l'objet de discussion au niveau de mes
collègues ministériels. Il en est ainsi pour celui dont on parle.
Je ne peux pas prendre un engagement au nom du Conseil des ministres. C'est
quelque chose qui devra être discuté entre mes collègues
et, suivant la discussion, on sera en mesure à ce moment-là de
retenir cette hypothèse ou pas de la tenue d'un sommet. Mais, quant
à moi c'est quand même moi qui avais, lors de la signature
de la convention collective des fonctionnaires du Québec, lancé
l'idée de ce sommet je serais prêt à
déterminer les balises et à indiquer quelles devraient être
les orientations que ce sommet devrait prendre.
M. Cordeau: Merci. Un autre point aussi. Hier, je vous parlais de
la grève perlée des fonctionnaires, des professionnels, et je
vous parlais surtout de l'Office du crédit agricole. Hier,
premièrement, j'ai communiqué avec des citoyens de mon
comté, deux jeunes qui veulent former une société, une
compagnie. Le prêt serait de $350 000. Ils ont des options sur des
terres. Pour acquérir ces terres, il faut absolument qu'ils paient en
entier ces fermes le 1er mai. Etant donné que tout est gelé, que
les fonctionnaires ne sortent plus, actuellement, au bureau de
Saint-Hyacinthe,
il y a plus de cent demandes d'entrées et rien ne se fait. Le
point en litige, c'est l'essence.
Actuellement, je crois que le gouvernement accorde $0.135 le
kilomètre jusqu'à concurrence de 8000 kilomètres. Ensuite,
c'est $0.125 le kilomètre. Je crois que la demande des fonctionnaires
est de $0.23 le kilomètre. On m'a informé que l'offre
gouvernementale actuellement est de $0.145, soit $0.01 de plus. Je ne pense pas
qu'avec une offre semblable, vous allez pouvoir dégeler ou faire avancer
les fonctionnaires, parce qu'étant donné les 20% que vous allez
imposer aux citoyens sur l'essence...
Mme LeBlanc-Bantey: C'est un nouveau programme cela?
M. Cordeau: Oui, cela regarde la fonction publique. ... je pense
que le gouvernement devrait trouver les fonds nécessaires afin de
rémunérer à sa juste valeur l'employé qui utilise
sa voiture dans ses fonctions gouvernementales. J'attire encore votre attention
sur ce fait, car, actuellement, après les citoyens en
général qui ont été mis en otage, les malades dans
les hôpitaux, les étudiants dans les écoles, ce sont les
agriculteurs maintenant qui y passent à leur tour. Ils sont en otage
actuellement.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Gendron: Franchement, si vous le permettez, M. le
député de Saint-Hyacinthe, je ne suis pas d'accord pour dire que
les agriculteurs du Québec sont en otage actuellement.
M. Cordeau: Ceux qui demandent des prêts agricoles sont
pris en otage parce qu'il n'y a plus de travaux qui se font, il n'y a plus
d'inspection de ferme et leurs demandes ne peuvent pas être
acheminées aux bons endroits.
M. Gendron: Non, honnêtement, je regrette. On n'a pas ces
indications.
M. Marcoux: ... sont contents d'être en otage de ce
temps.
M. Cordeau: Appelez les fonctionnaires au ministère et
appelez dans las régions, vous allez le savoir!
M. Gendron: Un instant! On a fait des vérifications. Je ne
peux pas accepter que l'ensemble des producteurs agricoles à qui
l'Office du crédit agricole donne ces services actuellement ne
bénéficie d'aucun service. On n'a pas...
M. Cordeau: II n'y a plus de visite à la ferme pour
l'acceptation des prêts agricoles.
M. Gendron: Au moment où vous posez cette question, je
peux dire que, dans ma région, il n'y a personne qui m'a indiqué
qu'il y avait une coupure radicale de services dans le sens où vous
l'indiquez.
M. Cordeau: Appelez au bureau de Saint-Hyacinthe.
M. Gendron: Je viens de vous dire que j'étais avec ces
gens pas plus tard qu'en fin de semaine dernière.
M. Cordeau: II y a cinq minutes, j'ai appelé avant
d'arriver ici en commission.
M. Gendron: De toute façon, dimanche soir dernier,
j'étais avec 600 producteurs. On a passé cinq heures ensemble. Il
n'y en a aucun des 600 qui m'a signalé ce que vous me dites.
J'étais en présence de 600 producteurs de la région de
l'Abitibi-Témiscamingue. C'est quand même une indication. Je ne
peux pas accepter votre version des faits en totalité pour le
Québec. Ce qu'il y a lieu de vérifier j'ai pris
l'engagement de le faire vous m'avez parlé hier d'une situation
spécifique qui pourrait exister dans votre région. Quant à
nous, au ministère de la Fonction publique, on n'a reçu aucune
indication concrète d'une espèce de grève perlée
quelconque, sauf que je vous l'ai dit hier, je connais un peu les
mécanismes des relations de travail. Ils sont en négociation pour
un renouvellement de contrat. Je déplore certains moyens qui seraient
utilisés, plus ou moins professionnellement, de ralentir les
activités puisque, comme je l'ai indiqué, il y a des
mécanismes de prévus dans le Code du travail quand on veut
exercer des recours concrets. Si ces gens veulent les exercer, libre à
eux. Je ne veux pas les soustraire à l'application du Code du travail,
mais je pense qu'actuellement ces gens ont le devoir d'offrir des services aux
citoyens et citoyennes du Québec, quels que soient les secteurs
d'activité qu'ils couvrent. On va vérifier, on va s'assurer de
quelle façon on pourrait exercer les pressions requises pour que la
population ne soit pas perdante dans les services dont elle a besoin.
Quant à la question des frais de voyage que vous avez
touchée, l'utilisation de l'automobile personnelle, sans reprendre les
bases que vous avez expliquées, qui sont exactes, oui, nous offrons
actuellement un taux de $0,145 le kilomètre. Ce taux résulte du
coût moyen basé sur l'observation du kilométrage moyen
annuel pour fin. d'affaires, qui s'ajoute au kilométrage moyen annuel
pour fins personnelles.
Je voudrais vous dire deux choses, M. le député de
Saint-Hyacinthe, à ce sujet: Notre politique de
rémunération, pour ce qui est des frais de voyage, est la
même en ce qui concerne les professionnels que les fonctionnaires. Or,
nous avons signé dernièrement une convention collective avec les
membres du Syndicat des fonctionnaires du gouvernement du Québec. Au nom
de l'équité, je ne suis nettement pas en mesure de rouvrir cette
disposition actuellement, spécifiquement pour la convention collective
des professionnels puisque, de toute façon, même si on semble
caricaturer nos $0,135 par rapport à $0,145, il y a deux choses:
l'utilisation de la voiture est toujours sur une base
volontaire. Nos fonctionnaires ne sont pas obligés d'utiliser
leur voiture personnelle, premièrement.
Deuxièmement, nous sommes toujours convaincus que, de toute
façon, il y a une certaine partie de frais fixes que d'aucune
façon on peut imputer à notre responsabilité de travail,
qu'on soit des fonctionnaires, qu'on soit des professionnels, des cadres, des
ministres ou des députés. Quand on nous fait une demande qui
correspond à ce qui est publié par des groupes comme la
protection du consommateur, les associations d'automobiles, etc., en disant que
l'utilisation d'une automobile au millage coûte tant, je ne conteste pas
du tout cette étude, je ne conteste pas ce rapport. Je dis simplement,
en toute logique: Justement, parce que cela coûte cela, vous êtes
dans la même situation que n'importe quel citoyen, de toute façon.
Il y a une partie des frais fixes qui doivent être absorbés parce
qu'on est propriétaire de sa voiture. Nous, la responsabilité que
nous avons, c'est de couvrir ce que nous croyons être le coût
additionnel parce que la personne l'utilise pour le ministère
concerné, pour la fonction publique concernée. (11 h 30)
Notre politique de couverture de frais de voyage est discutée
chaque année. Il y a possibilité de la revoir globalement et il
faut faire attention parce qu'elle est toujours rouverte une année
après son application. Parfois, on parle en 1980 de quelque chose qui
s'est appliqué un an antérieurement. Les taux peuvent donc
être corrigés pour l'année suivante; il y a une partie de
rétroactivité. A ce sujet-là, je ne veux pas faire une
discussion comme à une table de négociation, ici, en commission
parlementaire. Honnêtement, nous croyons qu'on a expliqué notre
politique. On a expliqué sur quelle base reposait notre politique de
rémunération de frais de voyage. Que je sache selon les
informations que mes collaborateurs me transmettent même à
la table de négociation, on n'a pas été en mesure de
contredire les éléments sur lesquels on s'appuie pour notre
politique de rémunération de frais de voyage et d'y
contrevenir.
M. Cordeau: Sur le même sujet. M. Gendron: Les frais
de voyage?
M. Cordeau: M. le ministre, tantôt, vous avez presque mis
en doute les renseignements que je vous fournissais.
M. Gendron: Pas chez vous, M. le député de
Saint-Hyacinthe. Vous étiez d'une généralité comme
ce n'était pas possible et c'est cela que j'ai mis en doute.
M. Cordeau: D'accord. Si vous mettez en doute ce que je vous ai
dit, vous n'avez qu'à entrer en communication à MM. Mario et
Gaétan Phaneuf, au numéro 793-4160. Le jeune est passé au
bureau hier pour avoir un prêt agricole de $350 000. Il est le
deuxième d'une liste de cent à devoir être visités;
cela fait deux mois que sa demande est au bureau et il n'a pas encore eu la
visite de l'inspecteur pour voir sa ferme. C'est un cas concret, je peux vous
en donner d'autres.
Autre chose. Est-ce que, dans les bureaux où les fonctionnaires
ne veulent pas utiliser leur voiture, vous allez mettre à leur
disposition des voitures louées afin qu'ils accomplissent leur
travail?
M. Gendron: Un peu comme je l'ai mentionné, je pense,
à trois ou quatre reprises, la politique générale du
ministère de la Fonction publique est toujours la même,
c'est-à-dire que c'est un ministère qui doit concevoir des
politiques de gestion de personnel, mais qui n'ira pas concrètement
prendre les décisions de gestion de chacun des ministères. Ce que
nous avons comme responsabilité, c'est de communiquer à toutes
nos directions, à tous les autres ministères, la
nécessité d'offrir les services auxquels les citoyens et
citoyennes du Québec sont en droit de s'attendre. C'est chacun des
ministères qui devra décider si, à l'intérieur du
ministère, compte tenu que certains professionnels feraient le choix de
ne pas utiliser leur voiture, de mettre à la disposition des
utilisateurs éventuels, les voitures louées requises pour que les
services soient dispensés.
M. Cordeau: J'invite fortement le ministre à
vérifier ce que j'ai avancé afin d'apporter les correctifs
nécessaires auprès de son collègue, le ministre de
l'Agriculture je crois que l'Office du crédit agricole
relève de l'Agriculture pour qu'enfin le service soit
accordé aux citoyens qui en ont le droit et qui paient des taxes.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Rimouski.
M. Marcoux: Seulement un mot sur les frais d'automobile. J'ai
été rassuré par les propos du ministre. Il a établi
certains principes à savoir que, pour les fonctionnaires, on tiendrait
compte du fait qu'il y a des coûts fixes de toute façon
attachés à la propriété d'une automobile, et que
tout le monde a aujourd'hui ces frais. La raison pour laquelle j'ai
été rassuré, c'est que j'ai eu de nombreuses discussions,
il y a deux ans, lorsque le ministre des Finances a décidé de
changer la politique sur la déduction des dépenses d'automobile
pour tous les travailleurs autonomes. On se souvient que tous les
députés avaient eu de nombreuses pressions des voyageurs de
commerce, des assureurs-vie, etc. Cette nouvelle politique, qui a
été annoncée dans le discours du budget en 1978,
était que, dorénavant, il y avait un bon montant des
dépenses dues à la propriété de l'automobile qui ne
seraient plus déductibles de l'impôt pour les travailleurs
autonomes. Concrètement, cela donnait de $400 à $700, en moyenne,
par individu, d'impôt supplémentaire à payer du fait que ce
n'était plus l'ensemble de leurs dépenses d'automobile qui
pouvaient être assumées ou déclarées comme
dépenses, mais simplement la partie ayant trait aux frais variables;
frais variables
pour l'assurance supplémentaire, l'essence, etc., et qu'il y
avait même un minimum de $75 par mois à compter comme
dépenses personnelles de toute façon. Dans les nombreuses
discussions que j'avais eues à ce moment avec ces travailleurs
autonomes, ils m'avaient dit: D'accord, on est peut-être prêt, au
forçail, à admettre que votre politique est plus juste comme cela
dans le sens que le travailleur autonome se retrouve sur le même pied que
n'importe quel autre travailleur qui a une automobile et qui ne peut pas
déduire de frais d'automobile.
Il y a une chose injuste, c'est que vos fonctionnaires n'ont pas
à déclarer comme revenu ce que vous leur remboursez en frais de
dépenses d'automobile et, en plus, dans les taux que vous payez
actuellement, vous tenez compte à la fois des frais fixes et des frais
variables.
Je pense que les principes que le ministre a énoncés
doivent être tenus jusqu'au bout parce qu'à ce moment-là
ça deviendrait doublement injuste que les fonctionnaires voient leurs
frais variables et fixes remboursés pour leurs dépenses
d'automobile, alors que l'ensemble des autres travailleurs au Québec,
les travailleurs autonomes et autres travailleurs qui n'ont pas droit aux
déductions de dépenses d'automobile, ne peuvent jouir de ces
remboursements.
M. Gendron: M. le Président, comme on est en commission
parlementaire pour étudier les crédits, je ne détesterais
pas qu'on y arrive assez rapidement parce qu'à ce que je sache, on doit
terminer à 12 h 30.
M. Lalande: Enfin, on verra.
M. Gendron: Je veux juste rappeler qu'il y a une entente formelle
là-dessus et on ne dispose pas de banque de temps autre que celle qui a
été entendue entre les leaders.
M. Lalande: On reviendra après le
référendum, tout ce que vous voudrez; on reviendra au mois de
juin, si vous voulez.
M. Gendron: Ce n'est pas l'entente. L'entente dit qu'à 12
h 30, ce midi, il faut que les crédits soient adoptés. Je ne sais
pas si vous savez ce qu'est une entente ou respecter la parole donnée.
Vous ne savez pas...
M. Lalande: Je ne sais pas ce qu'est une entente et ça
peut être très dangereux. Je sais qu'il y a eu des ententes qui
ont été faites, à un moment donné, entre des pays
et qui ont été brisées comme ça. C'est très
fragile. Ce n'est pas comme une constitution; une entente, c'est autre chose.
Un traité ou une entente, ça se brise n'importe quand.
M. Gendron: Entre nous, je veux indiquer, M. le Président,
qu'on est ici pour discuter de l'adoption des crédits et je serais
prêt à les adopter programme par programme pour...
M. Lalande: Bon, justement, M. le ministre; je voudrais
cependant, dans notre déclaration d'hier et surtout que je vois la
députée des Îles-de-la-Madeleine et cela m'inspire... Je
trouve que le ministre n'a pas été très entreprenant sur
le fameux concept d'égalité des chances en emploi. Je voudrais
référer le ministre au document du ministère de la
Fonction publique, dans les crédits budgétaires de 1980-1981,
à la page 55: "II y a quatre groupes qui ont d'abord été
retenus: les femmes, les groupes culturels, les groupes autonomes et les
personnes handicapées". Cela me fait un peu frémir de voir qu'on
fait ainsi des catégories: les femmes, les groupes et les personnes
handicapées. Quoi qu'il en soit, vous affirmiez, à ce
moment-là: "La proposition finale retenue par le Conseil des ministres
le 6 février 1980 est, en langage administratif tenez-vous bien
un modèle systémique, à flot continu, qui s'appuie
sur la culture organisationnelle de la fonction publique
québécoise. Trois années sont prévues pour les
assurer de la symbiose aux activités de gestion couramment
utilisées".
Je comprends que c'est là un langage qui est pour le moins
ésotérique, mais, de façon plus exotérique, de
façon plus claire, pour le monde ordinaire, pour les Béotiens que
nous sommes, je comprends que c'est un programme attrayant, en tout cas dans la
volubilité de son langage, mais, dans ses principes... En principe et en
pratique, comment cette belle déclaration-là sera-t-elle
appliquée dans la réalité?
Je voudrais aussi, pour vous indiquer l'endroit où je me
dirige... Il y a eu aussi une expérience pilote qui a été
faite d'implantation au ministère de la Justice. Je voudrais savoir les
résultats de celui-là d'abord. Par ailleurs, cette grande
déclaration que je vous citais tout à l'heure, cette grande
affirmation, comment cela va-t-il s'appliquer dans la
réalité?
M. Gendron: Ecoutez, j'aurais pu apporter les pochettes
d'information qu'on a distribuées lors de la conférence de presse
et je vous avais invité hier à lire ce qu'on avait remis à
la presse. Si vous avez eu l'occasion de le faire, dans le programme comme tel
qui a été adopté au Conseil des ministres, qui s'appelle
"Egalité en emplois pour les femmes dans la fonction publique" et qu'on
a rappelé "Égalité en emplois" tout court, il y a quand
même des choses très concrètes et très
précises.
Alors, je peux juste vous relater comment cela va fonctionner au niveau
des plans d'action. On dit ceci: Au plus tard le 1er octobre 1980 ce
n'est pas dans quinze ans et cela était contenu dans la politique, vous
avez pu en prendre connaissance chaque ministère ou organisme
devra avoir élaboré son propre plan d'action pour éviter
qu'on ait un plan d'action général pour l'ensemble de la fonction
publique qui ne voudrait pas dire grand-chose et où on doit
obligatoirement retrouver les choses suivantes, les objectifs
spécifiques et réalistes tant en termes quantitatifs que
qualitatifs. Donc, ça va prendre des quanta et des indications
pour savoir comment ils vont fonctionner et procéder; des actions
précises à entreprendre. Je vous répète qu'il
n'appartient pas au ministère de la Fonction publique de dire à
chaque ministère, par exemple au ministère des Affaires sociales:
Voici des actions concrètes à entreprendre pour permettre
l'égalité des chances en emploi: une répartition des
responsabilités, un échéancier de réalisations.
Nous allons exiger que chaque ministère ait un
échéancier de réalisation, des mesures de contrôle
et de rétroaction pour maintenir un suivi du plan d'action et des
instruments de mesure pour vérifier les progrès accomplis. On
vous indiquait dans cela, et je n'ai pas envie de vous en faire une lecture
exhaustive, qu'il y aurait une révision des plans pour chaque
année. Les dates sont là, le 1er octobre 1980 et le 1er octobre
1982, compte tenu des expertises qui vont se dégager à partir du
vécu de ces plans d'action. Il y aura un comité de surveillance.
Dans chaque ministère, il y aura la nomination d'un agent
ministériel qui devra avoir la responsabilité particulière
de la mise en exécution du plan d'égalité des chances et
cela, M. le ministre... M. le député de Maisonneuve...
M. Lalande: Cela viendra.
M. Gendron: J'ai de sérieuses inquiétudes.
L'incident de parcours ne peut pas toujours se renouveler dans votre cas
spécifique. Je veux seulement relever que si ces choses, M. le
député de Maisonneuve...
M. Lalande: Ne me mettez pas au défi. Vous savez que les
défis ne me font pas peur.
M. Gendron: ... ne sont pas précises, concrètes, il
faudra avoir une bonne discussion sur la définition des termes.
Quant à moi, je conclurais en disant: Bien sûr je
l'ai indiqué en conférence de presse ce n'est pas le
programme qui, demain matin, nous permettra, tous, qui que nous soyons,
à quelque ministère que nous soyons, de nous reposer sur nos
lauriers en disant: Parce qu'on a écrit une politique
d'égalité des chances, tout est dit, tout est fait et enfin on a
corrigé le problème. Non. C'est un premier pas enfin qu'on a
quand même eu le courage de faire, ce qui n'avait jamais
été fait. Même si factuellement la problématique
était toujours présente, la situation est toujours là.
Nous sommes arrivés en 1976, que je sache, mais la problématique
de la non-égalité des chances en emploi était
réelle, concrète avant 1976. On a au moins le courage de sortir
de quelque chose de précis, de concret pour corriger la situation.
J'estime que, comme premier effort honnête, sérieux, assez bien
balisé, c'est quelque chose qui nous permet au moins d'être fier
sans avoir la prétention qu'on a tout corrigé et que tout est
réglé à ce niveau-là.
M. Lalande: M. le ministre, comme disait l'autre, des promesses,
toujours des promesses.
M. Gendron: Ce ne sont pas des promesses. C'est un document. Il
n'y a pas de promesse là-dedans. Ce sont des orientations bien
précises, bien formelles.
M. Lalande: Des mots, toujours des mots. Attendez, je n'ai pas
fini, laissez-moi finir. Ce que je veux vous dire, c'est que vous nous faites
la démonstration que le ministère a décidé de
s'acheter des prothèses dentaires et de mordre vraiment là-dedans
pour une fois. Mais ce programme paravent, mirobolant dans ses termes, pour
faire croire aux femmes qu'on s'occupe de leur condition à l'heure
actuelle, comment pouvez-vous concilier cela? C'est là que je vous dis
que ce sont des mots, toujours des mots. Comment pou-vez-vous concilier le fait
qu'aucun crédit, aucun engagement financier n'est alloué à
ce programme de façon spécifique? Pouvez-vous me dire comment
vous allez faire cela? Vous n'avez pas de programme, vous n'avez pas de
crédit là-dessus.
M. Gendron: Je l'ai dit, et c'est encore indiqué
très clairement dans le plan d'action: Justement, on ne voulait pas,
à l'intérieur du programme d'égalité des chances,
se prétendre capable d'avoir un grand programme flou et vague où
tout est précisé pour chacun des ministères puisque je
vous ai dit à deux reprises que ce sont eux qui ont leur propre plan
d'action. Vous le savez très bien. Il n'y a pas un ministère
à l'intérieur de ses propres crédits qui ne dispose pas de
certaines appelons cela réserve ou sommes d'argent sommes
non affectées à des choses spécifiques, d'une part.
D'autre part, on a pris les ressources directement à
l'intérieur de chacun des ministères pour éviter de faire
venir des gens de l'extérieur qui, dans leur grande sagesse, seraient en
mesure de dire au ministère dans lequel ils seraient nouveaux arrivants:
Voici au ministère du Travail le programme d'égalité des
chances. Cela va être des ressources internes qui vont être
dégagées, parce que chaque ministère a la
responsabilité de nommer un agent ministériel à
l'intérieur même de son ministère qui est responsable de
l'élaboration et de la mise en exécution du plan d'effectifs. Il
appartient à chaque ministère, dans ce qu'on appelle son plan
d'action pour favoriser l'égalité des chances, de nous dire
exactement comment il va procéder et avec quelles ressources, autant
humaines que financières. Cela n'appartient pas au ministère de
la Fonction publique. Vous savez cela. C'est concret.
Le 1er octobre 1980, au plus tard, chaque ministère devra nous
montrer son plan d'action, puisque le comité de surveillance aura la
responsabilité de le suivre. Dans son plan d'action, on devra trouver
les éléments que je viens de vous indiquer avec ce que j'appelle
les disponibilités financières concrètes pour que le
programme s'articule concrètement. Je pense que oui, on peut être
crédible et sérieux en procédant comme cela. (11 h 45)
On n'est pas obligé de dégager, surtout pas aux
crédits du ministère de la Fonction publique,
en disant: Voici, nous autres, on aura $7 millions ou $10 millions,
quand on recevra les plans d'action de chaque ministère. On dit: Les
ministères dégageront les ressources physiques et
financières à l'intérieur même de leur enveloppe
pour l'articulation de ce programme. Sauf que fondamentalement, dans le
programme et je terminerais là-dessus ce qui est le plus
capital, c'est de s'assurer que, dans les mécanismes à changer,
à modifier, il y ait une volonté ferme et très nette de
chacun des ministères de tout faire pour corriger certains
fonctionnements qui ont amené cette absence de la représentation
des femmes au sein de la fonction publique. Ce n'est pas nécessairement
avec $10 millions qu'on va régler le problème.
De toute façon, si vous avez regardé, si on faisait notre
"job", on verrait que, dans les crédits du ministère de la
Fonction publique, il y a une somme de $430 000 prévue pour
l'articulation du programme "Egalité des chances", si on passait
à ce pourquoi on est réuni ici, l'analyse des crédits
programme par programme.
M. Lalande: Je serais quand même heureux...
M. Cordeau: Quel programme?
M. Lalande: ... dans un premier plan...
M. Gendron: Elément 6, programme 1, M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Lalande: J'aimerais connaître la réaction de vos
collègues ministres quand vous dites qu'ils doivent avoir des petites
réserves cachées quelque part pour mettre ce programme en
activité. En tout cas, ce sera leur problème, on verra, ils
seront peut-être surpris à ce moment-là.
M. Gendron: C'est ça.
M. Lalande: Mais vous ne trouvez pas que le fait que le
gouvernement veut réduire ses effectifs, c'est un autre obstacle
à la réussite de ce programme, à l'heure actuelle?
M. Gendron: Pas du tout. Vous dites simplement ça, sans
aucune argumentation qui l'appuie.
M. Lalande: Non, je vous pose la question, je vous dis que le
fait que vous vouliez réduire, c'est ce que vous avez
déclaré...
M. Gendron: D'accord, oui.
M. Lalande: Je comprends que, l'année passée, le
Conseil du trésor a dit: On va réduire les effectifs de 2,5%. On
s'est aperçu que ce n'est pas ce qu'il a fait et ce ne sont pas les
conclusions du tout. L'objectif de 2,5% n'a pas été atteint
à l'heure actuelle. Vous dites encore cette année: On va
réduire les effectifs. C'est la question que je vous pose. Ne
trouvez-vous pas que ceci va à rencontre du fait de cette chance
égale qu'on voulait donner aux femmes? Ce serait plutôt de
façon expansionniste, en accroissant peut-être à ce niveau
qu'on pourrait y arriver. Ce n'est pas ce que je vous suggère, encore
une fois.
On peut comprendre facilement, avec les explications que vous voulez
nous donner, que c'est un programme incitatif, en d'autres mots, auprès
des autres ministères. On peut douter, encore une fois, de ce
succès, surtout je voudrais vous donner un exemple concret
là-dessus avec le résultat des négociations que
vous avez entreprises. On se retrouve exactement dans la même situation
qu'avant ça, ce sont des faits concrets il n'y a rien
d'avantagé là-dessus. Je vais vous citer un cas
précis.
M. Gendron: Je m'excuse, je n'ai pas compris un mot, où il
n'y a rien de fait?
M. Lalande: C'est-à-dire que cet avantage ou cette
égalité, ce prolongement, la décision d'aller vers une
plus grande égalité des femmes au sein de la fonction publique,
ceci n'est absolument pas atteint dans les faits. A la suite des
négociations, je vais vous rappeler quatre corps d'emplois, les corps
217, 267, 271, les bibliotechniciens, les techniciens en économie
domestique et les techniciens en informatique; je vous en citerai un
quatrième tout à l'heure, 264, ce sont les techniciens en
administration. Dans les trois premiers corps d'emploi, où il y a une
majorité massive des femmes dans ces corps d'emploi: bibliotechniciens,
techniciens en économie domestique et technicien en informatique. Par
exemple en bibliotechniques, vous avez 40 hommes pour 141 femmes, en
économie domestique, pas un homme, 20 femmes et, chez les techniciens
d'information, 75 hommes, 109 femmes.
Donc, majorité des femmes dans ces corps d'emploi. Je les compare
aux techniciens en administration où vous avez une forte majorité
d'hommes par rapport aux femmes. Sur 253 salariés, vous avez 185 hommes
et 68 femmes. A l'heure actuelle, nous observons, tout à fait par
hasard, que dans les trois premiers corps d'emploi où il y a une
majorité de femmes, par rapport au quatrième corps d'emploi
où il y a une majorité d'hommes, vous vous retrouvez avec un
écart de $621 en 1980 pour ces corps d'emploi et, au 1er juille. 1982,
$700.
Cela, pour des conditions spécifiques d'admission qui sont tout
à fait pareilles aux examens, dans les quatre corps d'emploi, ça
prend un DEC ou une 11e année plus six ans d'expérience. Comment
expliquer, de façon pratique, encore une fois, que dans les trois
premiers corps d'emploi, où ce sont des femmes qui sont en
majorité, au niveau du salaire, avec compétence égale, se
retrouvent en état d'infériorité par rapport aux hommes
qui, eux, par une compétence égale, se retrouvent dans de
meilleures conditions salariales que les femmes.
C'est au-delà des principes, quand on fait le dégraissage
et qu'on lance cela dans les airs. On regarde dans les faits et on
s'aperçoit que votre politique, cela ne va pas comme cela allait.
M. Gendron: Sur ce que vous venez d'illustrer, je dis simplement
deux choses. On ne peut pas, quelles que soient les politiques qu'on va lancer
de l'avant, ne pas tenir compte du tout de la situation du marché du
travail. C'est trop facile de faire des illustrations comme cela sous
prétexte que nous sommes des extra-terrestres ou parce qu'on a une
nouvelle politique. On ne tient pas compte du marché réel.
Dans certains corps d'emploi, on nous fait le reproche d'avoir de la
difficulté à équilibrer la représentation des
femmes par rapport à celle des hommes. On a tout cela ici, on pourrait
vous sortir les chiffres. Dans certains corps d'emploi, il y a 1%, dans
l'ensemble du Québec, de présences féminines. Il y a 1% de
volume requis disponible. On ne peut quand même pas en engager 50%. C'est
un fait. Donc, premier élément, il faut tenir compte du
marché du travail.
Sur ce que vous avez illustré, vous avez raison. On en est
conscient. On en est conscient parce que, encore là, si vous avez pris
connaissance du programme "Egalité des chances" on dit que dans
l'échéancier, il va falloir revoir des choses comme celles que
vous venez de mentionner, entre autres le classement "moquette". Le classement
"moquette", par une définition rapide, c'est lorsque tu obtiens une
classification eu égard au poste que ton patron détient dans un
organigramme quelconque. On dit que cela n'a pas d'allure. Il faut s'engager
à revoir cela. Il y a des échéances précises qui
ont été mentionnées, adoptées par le Conseil des
ministres. C'est une décision du Conseil des ministres, avec
délai, de corriger cette situation, si on veut être
sérieux, dans un programme d'égalité des chances.
C'est la même chose actuellement il y a des discussions avec
le Conseil du trésor sur certains corps d'emploi en termes de
rémunération. Il n'y a pas, jusqu'à maintenant,
discrimination, dans les corps d'emploi que vous avez mentionnés, entre
hommes et femmes. Il n'y a pas de discrimination. Il y a le même salaire
s'il y a des hommes qui sont dans le corps d'emploi. Contrairement à ce
que vous avez dit, ce sont des techniciens en information et non pas en
informatique. Pour les techniciens en information, s'il y a dix femmes et
cinquante hommes dans ce corps d'emploi, et si le salaire est de $11 900
à telle catégorie, tel échelon, il est de $11 900 pour les
deux. Donc, il n'y a pas de discrimination. Ce que vous avez illustré,
c'est qu'il y a certains corps d'emploi où il va falloir réviser
la classification en termes de rémunération parce que, plus
particulièrement, ils sont à forte majorité
féminine. Effectivement, pour toutes sortes de raisons de marché,
pour toutes sortes de raisons historiques, certains corps d'emploi sont plus ou
moins bien rémunérés. En ce sens, nous sommes d'accord
pour revoir et discuter, comme on s'y est engagé pour des choses
précises dans le programme "Égalité des chances", la
classification de ces gens-là.
M. Lalande: Mais vous n'avez quand même pas répondu
à ma question avec beaucoup de per- tinence et beaucoup de
précision. Ce que je vous rappelle, encore une fois, c'est qu'un
programme, à venir soit dit en passant, c'est au mois d'octobre,
après le référendum...
M. Gendron: Le programme "Égalité des chances", ce
n'est pas un programme à venir, c'est un programme en application.
M. Lalande: Quand les fonctionnaires vont-ils vous soumettre le
projet? C'est au mois d'octobre?
M. Gendron: Au mois d'octobre, ce qu'ils nous soumettent, c'est
le plan d'action de chacun des ministères.
M. Lalande: C'est ce que je veux dire.
M. Gendron: Ce n'est pas ce que vous m'avez dit. Vous m'avez dit
que c'est un programme à venir. Le programme est en application. Les
gens qui vont composer le comité de surveillance sont nommés, la
mise en place des agents ministériels dans chacun des ministères
est faite, la formation requise pour ces gens-là a été
donnée. On va continuer à la leur donner, parce que si on veut
que le programme soit sérieux, il faut que ces gens-là
bénéficient d'une formation particulière,
spécifique. Je n'accepte pas que vous disiez que c'est en octobre que
cela va être en application.
M. Lalande: Vous n'exercerez le contrôle qu'au mois
d'octobre. C'est cela que je veux dire.
M. Gendron: La conclusion des plans d'action du programme
"Egalité des chances" pourra être observable à partir du
mois d'octobre. Ce n'est pas un plan en application à partir d'octobre.
Il est en vigueur actuellement.
M. Lalande: Ce que je voulais vous dire et que n'importe quel
juriste pourrait vous dire c'est que lorsqu'on n'a pas la sanction au bout de
la loi, quand on n'a pas le contrôle au bout de quelque chose...
M. Gendron: Dites-le tel que les faits nous permettent de
l'observer.
M. Lalande: C'est ce que je dis exactement. Tant que vous n'aurez
pas exercé le contrôle, vous ne pourrez pas juger de la valeur du
programme.
M. Gendron: Vous avez raison.
M. Lalande: Puisque le contrôle va être fait
seulement au mois d'octobre. C'est cela que je dis et je le
répète.
Deuxièmement, vous pouviez le considérer et y penser, lors
de la négociation des conventions collectives. Etes-vous capable de
m'expliquer pourquoi un technicien en information ne pourrait pas avoir le
même salaire qu'un technicien en administration? Pouvez-vous me dire
pouquoi ces
espèces d'écarts qui jouent? Pourquoi n'avez-vous pas
standardisé, au moins donné le même salaire? Je pense que
c'est à peu près la même compétence qui est
requise.
M. Gendron: Je réponds deux choses.
M. Lalande: Vous n'avez pas attaché d'importance à
cela et vous nous dites après: On va faire un programme. Commencez donc
à appliquer, à regarder les programmes actuels dans les
conventions collectives. Commencez donc à vous attacher à cela.
C'est un ensemble de petites choses qui feront qu'à compétence
égale, que ce soit homme ou femme, on aura les mêmes conditions
salariales, les mêmes rémunérations de part et d'autre.
Vous pourriez faire cela dans le concret. Vous mettez cela de
côté. Vous ne vous en préoccupez pas et, plus tard, vous
nous dites: On va corriger tout cela. Au mois d'octobre, on va avoir des
contrôles là-dessus. On va les exercer et on va pouvoir
régler cela. Je vous dis: Arrêtez de flotter; soyez plus
sérieux et collez à la réalité.
M. Gendron: Je vous réponds très
sérieusement. J'espère que, pour vous, cette fois-là, la
réponse sera claire. On doit tenir compte d'un premier
élément qui s'appelle le marché. Au niveau du
marché privé, du marché du travail en
général, il existe, monsieur... D'ailleurs, il y avait un doute
dans votre question. Vous avez dit: Je pense que pour un technicien en
information et pour un technicien en administration les exigences de base sont
les mêmes, c'est la même scolarité, c'est la même
chose. Je réponds selon les indications qu'on a et selon le
marché. On n'a pas cette indication. Ce n'est pas la même chose.
C'est différent, parce que les exigences de base ne sont pas les
mêmes, les exigences de scolarité ne sont pas les mêmes.
Cela se traduit immanquablement par une différence salariale.
M. Lalande: Je voudrais tout de suite vous corriger
là-dessus.
M. Gendron: Oui.
M. Lalande: C'est que, pour un technicien en information, cela
prend un DEC en sciences informatiques ou une 11e année plus six ans
d'expérience.
M. Gendron: Oui.
M. Lalande: Dans le quatrième corps d'emploi que je vous
soulignais tout à l'heure, en techniques administratives, cela prend un
DEC en techniques administratives ou une 11e année, plus six ans
d'expérience, exactement la même chose, et cela a
été confirmé dans le premier cas pour les sciences
informatiques, dans le CT-62215 du 1er mars 1972, du 21 juillet 1971 et, dans
le deuxième cas, dans le CT-104247 du 22 février 1977, du 29
octobre 1976.
M. Gendron: Vous avez...
M. Lalande: Ce que je veux vous dire dans cela dans les
quatre cas, on voulait comparer, toute chose étant égale, par
ailleurs c'est qu'avec exactement la même scolarité,
exactement pareille, au bout de la ligne, les gens vont à l'école
la même longueur de temps on peut présumer qu'ils ont la
même compétence, qu'ils ont le même problème, le
même fardeau de scolarité et vous vous retrouvez au bout
avec des différences quand même drôlement agaçantes,
$600 à $700 par année, ou $625. C'est drôle, mais dans
trois cas que je vous cite on a pris cela au hasard il arrive que
ce sont des cas où les femmes sont en minorité que le salaire est
moins bon et dans les cas où les hommes sont en majorité que le
salaire est un peu plus élevé. Je vous dis: Pourquoi n'y
avez-vous pas pensé de façon sérieuse au moment de la
négociation de la convention collective? C'est cela que je veux vous
dire.
M. Gendron: J'en profite pour corriger effectivement une erreur
que j'ai faite. Vous avez tout à fait raison de dire que ces corps
d'emploi ont la même exigence de scolarité, sauf que les deux
éléments que j'ai mentionnés demeurent fondamentalement
véridiques. Le marché fait des nuances, des différences.
Les exigences de base en termes de spécialités ne sont pas les
mêmes. Il existe actuellement quinze corps de techniciens chez nous
à la fonction publique. Dans les quinze corps de techniciens la
rémunération n'est pas la même, parce que notre
rémunération est basée sur la classification, même
si cela peut être dans une même famille d'emplois, quinze
catégories de techniciens différentes, c'est eu égard au
marché du travail. Dans le marché du travail, on tient compte de
certaines exigences.
Vous admettrez avec moi que, dans la rémunération, je ne
pense pas qu'on fasse affaire toujours à des professeurs. A ce
moment-là, l'élément scolarité qui est un
élément pour servir ou établir une politique de
rémunération n'est pas le seul. Vous devriez savoir cela. Ce
n'est pas parce que ces gens-là ont la même scolarité
qu'immanquablement, on doit leur donner exactement le même salaire ou les
placer dans le même corps d'emploi juste une seconde s'il y
a des particularités au niveau de ce que j'appelle la
spécialité exercée dans leur corps d'emploi où le
marché historiquement a toujours fait des nuances. Je parle toujours du
marché du travail. Ce n'est pas parce qu'on est à la fonction
publique qu'on peut préconiser que l'ensemble des nuances dans des
catégories d'emploi comme celles qui sont faites par le marché du
travail privé qu'on ne peut pas en tenir compte, parce que ces
gens-là, pour toutes sortes de raisons, peuvent être
obligés éventuellement d'y retourner par choix personnel au
marché privé. C'est peut-être important qu'ils y retournent
dans des points de comparaison similaires. A ce moment-là, c'est de cela
dont on tient compte.
M. Lalande: Le ministre s'engage dans un terrain dangereux, en
terrain inconnu aussi. N'est-ce pas lui qui déclarait, le 6 mars
dernier, jeudi: La fonction publique, Gendron lance sa politique
antisexiste. Là, vous faites une constatation. Vous dites: Le
marché est sexiste au fond. Nous allons en tenir compte dans la fonction
publique. A quoi riment vos grandes déclarations? Vous lancez une
politique antisexiste. Pourquoi n'essayez-vous pas de le corriger? Je trouve
cela drôlement dangereux, parce que vous nous dites: Oui, il n'y a rien
qui nous dit que c'est la même compétence. Ce n'est pas simplement
le fait de la scolarité. Cela compte pour un. Ce qu'on vous dit, c'est
que, dans deux cas, c'est la même chose au niveau de la scolarité.
A partir de là, allez-vous commencer vous aussi à faire de la
discrimination positive?
M. Gendron: Non.
M. Lalande: Qu'est-ce que c'est que cette histoire-là? On
vous donne exactement les mêmes compétences. On vous dit:
Pourquoi? Le marché du travail... On est à l'intérieur de
la fonction publique à l'heure actuelle. Toutes vos grandes
visées, c'est de corriger. Vous ne faites rien pour le corriger. Vous me
dites: On constate cela dans l'entreprise privée. On va continuer comme
cela nous autres. On ne fera rien. Justement, je vous demande de le corriger et
d'en tenir compte de façon bien précise. Vous pourriez le faire;
vous avez tout ce qu'il faut entre les mains. (12 heures)
Je ne compare pas un oignon avec un cheval. Je vous dis que ce sont deux
cas qui sont à peu près similaires: même compétence,
même fardeau scolaire. Vous en arrivez à une conclusion avec une
différence de $700 au niveau des rémunérations annuelles.
C'est ce que je vous demande de corriger à l'intérieur de la
fonction publique. Au-delà de vos grandes déclarations de
principe, on vous dit: En pratique, pourquoi ne regardez-vous pas cela de
près? Après cela, vous ferez moins de grandes
déclarations. Les gens seront plus heureux, les femmes se sentiront plus
à l'aise à l'intérieur de la fonction publique.
M. Gendron: Je tiens à vous dire que nos grandes
déclarations sont accompagnées de gestes concrets qu'on n'a
jamais vus de l'autre bord.
M. Lalande: Je veux, à ce stade, relier cela aux fameuses
déclarations du ministre d'État à la Condition
féminine.
M. Gendron: Oui.
M. Lalande: L'ultimatum de Lise Payette aux hauts fonctionnaires,
qu'est-ce que cette histoire? Vous allez vous corriger, comprenez-vous? S'il
faut qu'on prenne l'attitude du ministre de la Fonction publique et dire
parce que, selon votre expression, encore une fois, il y a une constatation
sexiste sur le marché du travail qu'on va continuer à
observer cette même façon de procéder, cette même
façon de voir sur le marché du travail, à quoi riment
toutes ces grandes déclarations? On va mettre les hauts fonctionnaires
au pas, leur donner un ultimatum; on va être coercitif! Qu'est- ce que
cela veut dire? Quelle est la façon d'aborder le problème?
Comment considérez-vous la condition féminine à
l'intérieur de la fonction publique? Vous savez, à force de faire
des déclarations à l'emporte-pièce, n'importe où,
à semer à tous vents, à un moment donné, comme
disait l'autre, on finit par récolter la tempête. Qu'est-ce que
vous allez faire? Au moins, admettez qu'il y a une situation qui n'est pas
correcte, à l'heure actuelle, et que vous n'avez rien fait pour la
corriger. Admettez-le au moins! Vous nous direz par la suite: On verra, on va
peut-être faire notre possible. Vous ne voulez rien admettre à ce
niveau. On le constate de visu, de facto, à l'heure actuelle qu'il y a
une politique de discrimination qui est entretenue par le ministre de la
Fonction publique, par la fonction publique, à l'égard des femmes
à l'intérieur des corps d'emploi. C'est cela que je voulais vous
dire.
M. Gendron: Je veux seulement vous dire que votre noviciat n'est
probablement pas terminé. C'est cela qui ne vous permet pas d'observer
des correctifs qu'on a apportés à certains endroits. Quand vous
me dites qu'on ne veut rien admettre et que nos grandes déclarations ne
permettent pas de voir concrètement où on s'en va, je tiens
à vous dire que les grandes déclarations du ministre de la
Fonction publique ont toujours été accompagnées de gestes
concrets et de documents, où on produisait des choses, entre autres, le
plan d'action.
Quant aux commentaires du ministre d'État à la Condition
féminine, vous lui poserez les questions que vous désirez. On est
en train d'étudier les crédits du ministre de la Fonction
publique. Si vous avez des questions à poser sur les déclarations
du ministre de la Fonction publique, cela me fera plaisir d'y répondre.
Vous dites que je déclarais le 6 mars: On met fin à la politique
antisexiste. Je répète que oui, comme objectif concret. Vous
m'avez dit au tout début: Vous n'avez rien fait. J'ai pris, à
deux reprises, la peine de vous dire: Premièrement, on s'engage à
corriger le classement moquette qui est l'effet le plus discriminant pour les
femmes. Pour continuer dans le sens d'une politique sexiste, on a pris des
engagements d'y mettre fin. Je vous dis, en deuxième lieu, qu'il y a des
discussions actuellement avec le Conseil du trésor pour mettre fin
à certaines situations de marché où il y aurait lieu
éventuellement de devoir faire une reclassification de certains corps
d'emploi où plus spécifiquement, il y a une concentration
féminine. Pour toutes sortes de raisons historiques de marché, on
est pris en même temps pour constater que ce sont les moins bien
rémunérés. Je vous ai dit que là-dessus, il y a des
engagements précis. On a même indiqué, à plusieurs
reprises, que comme ministère de la Fonction publique, on doit revoir
notre classification à plusieurs corps d'emploi.
Donc, je pense qu'il y a des gestes concrets qui ont été
faits, il y a des choses qui sont mentionnées qui permettraient
d'apporter des correctifs tout en reconnaissant et en admettant, contrairement
à ce que vous dites... Vous dites: Vous
n'admettez rien, vous n'admettez pas cette situation, à la
fonction publique avec 70 000 personnes. Je déplore qu'à un
moment donné vous puissiez m'illustrer que dans un corps d'emploi
où il y a 40 femmes et 10 hommes, que c'est un corps d'emploi où
il y aurait lieu de hausser la classification pour un niveau de
rémunération plus élevé, j'en suis. C'est une
observation pour un certain groupe, mais la politique de
l'égalité des chances s'applique à l'ensemble de nos
collaborateurs dans la fonction publique. Je pense qu'elle aura des effets qui
vont permettre de corriger cela concrètement tout en reconnaissant
qu'à certains endroits il y a des urgences. On va y travailler.
Le Président (M. Boucher): Mme la députée
des Îles-de-la-Madeleine.
Mme Leblanc-Bantey: J'avoue que j'ai beaucoup de
difficulté à suivre le raisonnement du député de
Maisonneuve, mais il y a une chose qui me fait beaucoup de peine et je le dis
très sincèrement, c'est que si le Parti libéral n'avait
pas commencé à s'intéresser au sort des femmes seulement
depuis que c'est devenu politiquement rentable parce que le gouvernement du
Parti québécois a admis qu'il y avait des problèmes et
qu'il fallait y faire face, on n'en serait certainement pas aujourd'hui aux
prémisses d'une politique d'égalité des chances pour les
femmes dans la fonction publique. Entre autres, à travers votre
raisonnement, j'ai quand même eu l'impression de saisir une chose, c'est
que pour vous les femmes sont une race à part. S'il y a un poste qui
s'ouvre, compte tenu du fait que cela pourrait être une femme qui peut
l'occuper, il faut mettre des crédits supplémentaires. Ce que je
voudrais bien vous apprendre, c'est que les femmes justement refusent
d'être considérées comme une race à part, qu'elles
refusent qu'on leur donne l'impression qu'on leur accorde des
privilèges. Ce que les femmes revendiquent depuis longtemps, qu'elles
revendiquent aujourd'hui et qu'elles vont continuer de revendiquer
où je serais d'accord avec vous c'est que sans doute la politique n'est
pas suffisamment coercitive elles revendiquent leurs droits; tout
simplement d'être considérées sur un pied
d'égalité, que sur un poste donné, si une femme pose sa
candidature, elle ne soit pas pénalisée tout simplement parce
qu'elle est une femme.
M. Lalande: Je voudrais quand même vous dire au
départ je comprends que vous n'ayez pas suivi mon cheminement
logique, parce que vous avez probablement manqué le début de mon
interrogation ce que je disais vraiment, et je pense qu'on peut le
retrouver, c'est que cela me faisait frémir cette histoire de vouloir
considérer les femmes comme groupe culturel comme les handicapés,
des gens à part, mais au contraire je suis de ceux qui croient qu'il
faut... je n'ai pas l'impression que...
Mme LeBlanc-Bantey: Tout votre raisonnement va dans le sens
contraire. J'ai suivi le début de votre interrogation et tout votre
raisonnement va dans le sens contraire de ce que vous avez souligné au
début.
M. Lalande: La seule chose que je soutiens à
l'intérieur de cela en regardant de fait ce que nous observons à
l'heure actuelle à l'intérieur des corps d'emploi et des
conventions collectives de travail, je vous dis qu'il y a tout à fait,
comme par enchantement, comme par hasard, de la discrimination à
l'égard des femmes. C'est cela que je vous dis.
Mme LeBlanc-Bantey: C'est correct avec la discrimination
positive.
M. Lalande: Avec la discrimination positive... Je ne suis pas
d'accord avec la discrimination et avec les préjugés. Vous savez
que vous êtes un parti politique qui a fait son programme
électoral sur un préjugé favorable. On a vu que, quand on
s'achemine, quand on embarque dans le monde des préjugés, on
devient préjugé défavorable dans l'autre sens. La
discrimination, c'est la même chose. C'est quelque chose qui est
complètement inacceptable, complètement réfuté par
toutes les sociétés démocratiques au monde. Quand on
embarque dans la discrimination et qu'on en fait un cheval de bataille, je
trouve que c'est complètement ahurissant. Je comprends que le ministre
d'État à la Condition féminine ne comprenne pas tout
à fait le sens de ses paroles dans bien des cas, mais cette fois-ci
c'est vraiment dépasser les bornes et j'imagine que certains devraient
la rappeler à l'ordre à un moment donné.
Mme LeBlanc-Bantey: Vous venez de prouver que vos larmes à
l'égard des femmes ce sont des larmes de crocodile!
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'on pourrait revenir
aux crédits, s'il vous plaît.
M. Gendron: Je voudrais dire une chose que j'ai peut-être
omise tantôt, contrairement à ce qui a été
mentionné par le député de Maisonneuve. On est le premier
gouvernement et c'est vérifiable n'importe où qui,
pour la première fois, a négocié une convention collective
où il n'y a plus aucune discrimination à l'intérieur d'un
même corps d'emploi. Votre groupe, le Parti libéral, de 1970
à 1976, a négocié des conventions collectives, en a
renouvelé plusieurs, où à l'intérieur d'un
même corps d'emploi, il y avait discrimination entre les hommes et les
femmes. Pour la première fois dans la convention collective des
fonctionnaires, au moins, cette discrimination qui existait, n'existe plus
puisqu'il n'y a aucune discrimination observable sur le plan salarial à
l'intérieur d'un même corps d'emploi entre un homme et une femme.
Cela est un geste concret. C'est une lancée par rapport à ce
qu'on a vécu.
M. Lalande: Je voudrais vous dire que vous apprenez très
vite à vous servir du parapluie, à
vous cacher derrière les autres! Que vous vous
référiez à 1950, à Maurice Duplessis ou à
Jean Le-sage, ou à tout ce qui est passé, en 1976 au cas...
Mme LeBlanc-Bantey: En 1975, c'est très...
M. Lalande:... où vous ne le sauriez pas, il y a eu une
élection et vous autres, en 1976, vous êtes les gens, les
chevaliers sans peur et sans reproche qui sont arrivés dans le
décor. En 1976, les libéraux ont été
jugée...
Le Président (M. Boucher): A l'ordre! M. Lalande:
D'accord? M. Gendron: D'accord.
M. Lalande: Maintenant, votre temps va arriver, il s'en vient, on
va vous juger bientôt.
M. Gendron: On n'est pas inquiet, non plus, on a parlé de
notre mandat.
M. Lalande: Parlez donc de votre mandat et n'essayez donc pas de
remonter au déluge pour voir ce qui s'est passé.
M. Gendron: Ce n'est pas remonter au déluge que de relever
des choses et des erreurs absolument impardonnables. Vous n'avez rien fait.
Mme LeBlanc-Bantey: Vous pourriez... M. Gendron: Si vous
connaissiez... Une Voix: Comme celle du sauna.
M. Gendron: ... Vous connaîtriez exactement des faits
concrets comme ça.
Mme LeBlanc-Bantey: Gang de pharisiens!
M. Lalande: II y en a un qui est pris dans le sauna?
M. Marcoux: On ne remonte pas en 1940; 1975, ça
suffit.
Mme LeBlanc-Bantey: Les pharisiens, les femmes ont connu
ça avant aujourd'hui.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît! M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le ministre, quel est le nombre de fonctionnaires
à la fonction publique actuellement?
M. Gendron: II me fait plaisir, M. le député de
Saint-Hyacinthe, de répondre à cette question. On va vous dire
ça dans une seconde, le nombre de fonctionnaires à la fonction
publique.
M. Lalande: Pas en 1975, en 1974.
M. Gendron: Oui. Au ministère de la Fonction publique.
M. Cordeau: Dans toute la fonction publique. On l'a ici pour le
ministère. Dans toute la fonction publique.
M. Gendron: 64 261.
M. Cordeau: Le nombre de fonctionnaires à la fonction
publique fédérale admissible à rejoindre la fonction
publique québécoise?
M. Gendron: Je n'ai pas cette information, M. le
député de Saint-Hyacinthe, avec exactitude.
M. Cordeau: Le plus près possible.
M. Gendron: Le plus près possible, ce serait dangereux de
commettre certains impairs si je cite un chiffre quelconque comme ça,
sans référence à certains documents que nous avons entre
les mains. Cela est une information dont j'ai plaisir à prendre avis
afin de vous la communiquer.
M. Cordeau: Tantôt, vous affirmiez que peut-être vous
n'auriez pas assez de fonctionnaires qui seraient admissibles à la
fonction publique pour remplir toutes les fonctions ici. Je voudrais bien
savoir à peu près le nombre, parce que vous avez fait une
affirmation.
M. Gendron: Un instant, l'affirmation que j'ai faite, c'est pour
les fonctionnaires qui oeuvrent actuellement à la fonction publique
fédérale mais qui résident au Québec.
M. Cordeau: Oui.
M. Gendron: D'accord.
M. Cordeau: Alors ce sont ceux qui sont probablement admissibles
à la fonction publique québécoise, ceux qui
résident. Je ne verrais pas un gars qui travaille à Vancouver qui
viendrait, après certains événements... Enfin, c'est pour
ça que j'ai dit admissible.
M. Gendron: II y en a beaucoup qui voudraient, mais on peut avoir
des problèmes. On ne pourra pas tous les absorber.
M. Cordeau: Je trouve un peu douteuse votre affirmation quand
vous disiez qu'il vous en manquerait peut-être, que vous avez assez de
place pour les accepter tous, mais vous n'en connaissez pas le nombre.
M. Gendron: Je n'ai jamais dit ça, monsieur. J'ai dit: Je
ne peux vous fournir cette information ici même aujourd'hui; j'ai dit que
ça me ferait plaisir de vous communiquer cette information et j'ajoute
qu'on ne peut pas parler de ce que vous parlez sans relier ça à
ce que j'ai dit. J'ai dit: Si on assumait toutes les responsabilités du
gouverne-
ment fédéral actuel... Je ne porte pas de jugement selon
lequel c'est requis de le faire, mais, si on le faisait, à ce
moment-là, ça nous permettrait d'absorber tout le bassin
disponible et on a même eu des surprises.
M. Cordeau: Prenons comme fait que vous assumez toutes les
fonctions. Combien de fonctionnaires de la fonction publique
fédérale seraient admissibles à rejoindre la fonction
publique provinciale? C'est ça ma question.
M. Gendron: J'ai bien compris votre question et j'ai bien
répondu. Je n'ai pas ce chiffre...
M. Cordeau: C'est-à-dire que vous n'avez pas
répondu.
M. Gendron: J'ai répondu que je ne disposais pas de ce
chiffre ici même. Il me fera plaisir de vous le transmettre...
M. Cordeau: Mais alors, c'est difficile de présumer qu'ils
vont être engagés ici dans la fonction publique provinciale.
M. Gendron: Pas du tout, ce n'est pas parce que je ne l'ai pas
ici qu'on ne l'a pas.
M. Marcoux: Chose certaine, c'est qu'on en a à peu
près 17% et on est 27% de la population.
M. Cordeau: De toute façon, ce serait une question
à poser à l'Assemblée nationale.
M. Gendron: C'est ça.
M. Cordeau: Est-ce qu'on passe au programme?
M. Lalande: Allez-y!
Le Président (M. Boucher): Est-ce que le programme 1 est
adopté?
M. Gendron: II y a un bon bout de temps que je suis au programme
1, depuis hier.
M. Cordeau: Moi aussi, on va arriver aux détails parce
qu'il nous reste quinze minutes.
M. Gendron: Oui, il nous reste quinze minutes et vous savez ce
qui se passe... A 12 h 30, on termine.
M. Lalande: Je voudrais simplement demander au ministre de la
Fonction publique, à la suite de l'engagement no 300, aux engagements
financiers de janvier 1980, si, pour le contrat de service pour
l'élaboration d'un programme de formation des membres du comité
de sélection destiné aux cadres supérieurs et aux ACS, il
pourrait me donner le nom des membres du comité et me dire où en
est rendu le comité de sélection.
M. Gendron: M. le député de Maisonneuve, je vais
pour tout de suite, vous donner quelques précisions, mais j'aimerais
vérifier votre question, parce qu'on n'a pas l'impression d'avoir saisi
véritablement ce que vous voulez. On peut vous indiquer qu'il y a 400
personnes jusqu'à maintenant qui sont passées par ce programme,
qu'il y a des animateurs qui voient à la formation de ces membres qui
vont accepter d'oeuvrer à des jurys, mais vous vouliez savoir
précisément quoi? (12 h 15)
M. Lalande: La formation du comité de sélection, la
formation des membres des comités de sélection. Je voudrais
savoir combien il y a de membres, le nom des membres.
M. Gendron: Je vous l'ai dit, il y en a 400 jusqu'à
maintenant. Il y a 400 membres qui ont accepté de recevoir la formation
pour oeuvrer à des jurys de sélection.
M. Lalande: D'accord, je vais vous dispenser des noms.
M. Gendron: Je ne vous donnerai pas les noms, c'est certain.
M. Lalande: Où en est-on rendu à ce stade de la
formation des membres?
M. Gendron: Dans le programme de formation des membres qui
acceptent d'aller oeuvrer aux comités de jury, notre objectif est d'en
former environ 1000. Il y en a 400 qui sont passés. Notre objectif est
d'en passer 600 autres d'ici le 30 juin 1980. C'est un programme
élaboré par l'office de recrutement et de sélection du
personnel. Ce n'est pas un programme externe, c'est un programme à
l'intérieur de l'office de recrutement et de sélection du
personnel.
M. Lalande: Très bien.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que le programme 1 est
adopté?
M. Cordeau: J'aimerais poser une question. Au programme 1,
élément 2: Personnel d'encadrement en formation, il y a là
une augmentation de 22,3%. Pouvez-vous nous dire en quoi consiste cette
augmentation?
M. Gendron: Un instant! Il me fait plaisir de vous donner cela.
Programme 1, élément 2.
M. Cordeau: II y a une augmentation de 22,30%. Les grandes lignes
de l'augmentation des crédits.
M. Gendron: Le programme Formacadres a augmenté ses
effectifs parce qu'il y a eu quatorze candidatures de plus que prévu, ce
qui a amené des effectifs additionnels au niveau de la formation. C'est
la raison de l'augmentation.
M. Cordeau: Parfait.
Le Président (M. Boucher): Programme 1, adopté.
Programme 2, adopté. Programme 3, adopté. Programme 4.
M. Marcoux: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Rimouski.
Office de recrutement et de sélection du
personnel
M. Marcoux: Sur le programme 4, je vais essayer d'être le
plus bref possible, parce qu'il ne reste pas beaucoup de temps, j'ai une
question globale à poser. Il y a une critique que j'ai entendue souvent,
depuis l'adoption de la loi 50. Avant, ça prenait beaucoup de temps pour
combler un poste et pour engager ou recruter du personnel à la fonction
publique. Depuis la loi 50, avec les règles qui ont été
mises en vigueur, ça ne prend pas beaucoup plus de temps, ça
prend une éternité.
Ce que je voudrais savoir, c'est si vous avez des chiffres qui
pourraient nous indiquer combien de semaines ou de mois ça prend
maintenant, à la fois pour les différentes opérations, que
ce soit la réaffectation, en moyenne, combien est-ce que ça prend
de temps pour réaffecter un fonctionnaire? Aussi, pour la mutation, la
promotion, et quand ces trois étapes ne réussissent pas à
combler le poste, on sait qu'il faut se rendre au recrutement, combien cela
prenait-il de temps avant et combien cela prend-il de temps maintenant pour
combler ces postes? Différents administrateurs, à
l'intérieur de la fonction publique, en tout cas, avec lesquels j'ai eu
l'occasion de discuter, nous indiquent que ce n'est pas tout à fait un
cadeau que de réussir à combler un poste.
Est-ce qu'on peut avoir des réponses à ça?
M. Gendron: Juste une seconde, on va vous donner l'information
à deux niveaux. L'Office du recrutement et de la sélection du
personnel, à la fonction publique, a des délais parce que
c'est la question que vous posez, M. le député de Rimouski
moyens par concours, en jours-calendrier. D'abord, au niveau des cadres
supérieurs, à lartir du 1er avril, on a pu dégager
certaines statistiques qui nous permettent de dire que, pour des concours de
recrutement, la moyenne est de 91 jours-calendrier, ce qui veut dire trois mois
environ, et pour ce qui est d'un concours de promotion parce que ce sont
deux types de concours au niveau des cadres le délai est de 69
jours. C'est la réalité actuelle.
Pour ce qui est des concours, ce ne sera pas long, je vais le donner
pour les autres catégories que les cadres, pour les professionnels, la
moyenne de délai est de 90 jours ouvrables; pour les techniciens
assimilés, 116 jours; pour les emplois de soutien, 127 jours, pour les
agents de la paix, 216 jours ouvrables; pour les ouvriers, 123 jours, et pour
toutes les autres catégories, 78 jours.
Dans votre question, on demande de quel ordre étaient les
délais avant que l'office entre en fonction le 1er avril dernier. On n'a
pas les statistiques à ce niveau.
M. Marcoux: Indépendamment des statistiques, vous avez
indiqué hier, dans votre discours d'ouverture, que vous aviez
consulté les principaux cadres de la fonction publique, pas seulement
ceux de votre ministère, mais ceux de l'ensemble des ministères,
pour avoir leur première réaction, à la suite de
l'application de la loi 50. Est-ce que, dans les commentaires ou les remarques
qu'ils vous ont faits, ils ont noté que c'était
accéléré vous n'avez pas de chiffres ou que
les délais s'étaient accrus? Est-ce que ça faisait partie
de l'objet de leurs remarques?
M. Gendron: Oui, dans l'appréciation des gestionnaires.
C'est sûr qu'il y a certains gestionnaires qui, suite à la
consultation sur ce qui peut se dégager du vécu de la loi 50,
nous ont mentionné qu'à certains égards les délais
étaient plus longs, pour toutes sortes de raisons. D'autres
gestionnaires nous ont déclaré que c'était plus court.
Cela dépend de certains postes. Cela dépend de plusieurs
facteurs. Cela dépend également du nombre de postulants. Il y a
certains concours où on est obligé de traiter une multitude de
candidatures parce que, quand on a comme premier principe la règle du
mérite, on l'applique en totalité. A ce moment-là, cela
pose certaines exigences. Mais je dois vous dire honnêtement, dans ce
dont j'ai pu prendre connaissance, que les observations majeures n'ont jamais
été faites fondamentalement sur les délais de concours
puisqu'on a des expériences où on a vérifié...
M. Marcoux: Le concours, c'est simplement pour le recrutement ou
pour l'ensemble?
M. Gendron: Non, je les prends globalement. On a des statistiques
par rapport au secteur du marché privé et à plusieurs
endroits pour certains postes professionnels de catégories importantes;
les postes de cadres, dans l'entreprise privée, il y a peu d'entreprises
privées qui nous disent qu'elles comblent un poste de cadre en dedans de
trois mois.
A ce niveau-là, pour ce qui est des postes de cadres, on se
compare avantageusement à ce qui existe partout dans le secteur
privé. Et ils n'ont même pas la règle du mérite
à observer. Ils n'ont pas la règle du mérite et iis n'ont
pas une formule qui permet cette accessibilité large des
mécanismes publics connus, pour être certains qu'il n'y a pas de
discrimination dès le départ.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que le programme 4 sera
adopté?
Une Voix: Oui.
M. Cordeau: Est-ce que je pourrais revenir au programme 1, s'il
vous plaît, à l'élément 6? Il y a une augmentation
de 33%.
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'il y a consentement
pour revenir au programme 1?
M. Cordeau: Ce ne sera pas long, c'est juste une information au
ministre. Il va nous la donner.
M. Gendron: Oui, consentement nous autres aussi. On va vous dire
cela, très vite.
M. Cordeau: A l'élément 6, il y a une augmentation
34,04%, à l'administration.
M. Gendron: Cela ne sera pas long. M. le député de
Saint-Hyacinthe, c'est une responsabilité additionnelle
administrativement, qui est ce que nous appelions la preuve de statut, qui,
dans le passé, relevait du ministère de la Justice et qui nous a
été transférée comme responsabilité
additionnelle au ministère de la Fonction publique. Donc, on avait
besoin des crédits additionnels pour assumer cette responsabilité
administrative.
M. Cordeau: Quel est le montant des crédits qui vous sont
alloués pour cette nouvelle responsabilité?
M. Gendron: Un instant. On a cela. Cela ne sera pas long.
Environ de $300 000 à $325 000.
M. Cordeau: Mais il reste encore $600 000 de plus, à peu
près.
M. Gendron: Ce ne sera pas long, on va le combler par d'autres
éléments, mais, en gros, ce sont des responsabilités
administratives additionnelles.
M. Cordeau: C'est pour savoir...
M. Gendron: On va vous le dire. S'ajoutent à cela
je vais vous les donner dès qu'ils vont arriver CEPAQ qui est une
entente avec l'ENAP, l'Ecole nationale d'administration publique, qui nous
coûte $75 000, mais qui est reliée à cette nouvelle
responsabilité en termes de formation; $150 000 d'augmentation du
personnel de cabinet pour cela...
M. Cordeau: C'est normal.
M. Gendron: Ce sont tous des budgets administratifs à la
suite de la responsabilité additionnelle, puisque, dans ce
programme...
M. Cordeau: C'est parce que pour l'information de la
commission...
M. Gendron: Pour l'intelligence de la commission, c'est bien.
Le Président (M. Boucher): Programme 4, adopté?
M. Cordeau: Oui.
Le Président (M. Boucher): Programme 5.
M. Gendron: Une seconde, M. le Président, si vous me
permettez. Je m'en voudrais énormément, vu qu'on passe au
programme 5, de ne pas profiter de l'occasion pour faire une correction
à mon laïus d'entrée, lors des crédits. Pour ce qui
est de l'office du recrutement, j'avais parlé de 333 concours alors que
c'est 1005 concours qui ont été tenus. Je m'en voudrais de
laisser les membres de cette commission sur ce faux renseignement, parce que
l'office fait énormément de bon travail. C'est important de le
signaler. Programme 5.
Le Président (M. Boucher): Programme 5, adopté.
Programme 6, adopté. Les crédits...
M. Cordeau: Seulement une observation. Le problème des
enseignants, la retraite des anciens religieux, c'est réglé.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Boucher): Les crédits du
ministère de la Fonction publique pour l'année 1980-1981 sont
donc adoptés. Je prierais le rapporteur de la commission d'en faire
rapport à l'Assemblée nationale au nom des membres de la
commission. Merci, messieurs.
M. Gendron: Je voudrais profiter des derniers moments pour
remercier tous mes collaborateurs, tous les gens du ministère et les
organismes qui se sont déplacés pour venir nous assister. Je
remercie également les membres de l'Opposition de la façon dont
ils ont mené les discussions. Cela a été une façon
tout à fait convenable, quant à moi, pour ma première
expérience.
M. Lalande: Evidemment, nous aurions aimé continuer
quelque peu. Mais très fidèle à l'entente que mon
collègue, j'imagine, a contractée avec vous, je m'y soumets.
J'aurais eu quelques questions sur les crédits de la
rétroactivité qui sont versés à l'heure
actuelle.
M. Gendron: Ne vous gênez pas, à l'Assemblée
nationale. J'y suis quasiment toujours présent. Je suis toujours
disponible. Ne vous gênez pas. Cela me fait toujours plaisir de
répondre aur membres de l'Opposition.
M. Lalande: Cela reviendra sûrement, M. le ministre. Vous
m'avez enlevé les mots de la bouche. Sûrement qu'on aura
l'occasion de se revoir à l'Assemblée.
J'ai été bien heureux de participer, pour une
première fois, à ces travaux. J'ai apprécié de
façon particulière les réponses du ministre, bien
sûr, évasives dans certains cas, mais que voulez-vous? Comme dit
le dicton: On ne peut pas demander à une belle fille de donner plus que
ce qu'elle a! Évidemment, le gouvernement étant dans le flou
continuel, il est évident que le ministre ne pouvait pas être plus
fixé!
M. Gendron: Vous êtes mieux d'y mettre fin, parce que cela
s'excite, cela va se gâter.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Merci, M. le Président. A mon tour, il m'a
fait plaisir de participer à l'étude des crédits de ce
ministère. Pour moi aussi, cela a été une première
expérience à ce ministère. Cela m'a permis
d'acquérir d'autres connaissances sur la fonction publique. Je remercie
également tous les collaborateurs du ministre qui ont été
ponctuels, qui lui ont aidé.
Le Président (M. Boucher): Merci, messieurs, pour votre
collaboration. La commission ajourne ses travaux sine die.
Fin de la séance à 12 h 29