Journal des débats (Hansard) of the Committee on Institutions
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Thursday, February 4, 2021
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Vol. 45 N° 115
Clause-by-clause consideration of Bill 64, An Act to modernize legislative provisions as regards the protection of personal information
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Intervenants par tranches d'heure
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Bachand, André
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Tanguay, Marc
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Caire, Éric
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Lévesque, Mathieu
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Tanguay, Marc
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Bachand, André
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Caire, Éric
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Lévesque, Mathieu
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Barrette, Gaétan
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Caire, Éric
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Bachand, André
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Tanguay, Marc
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Lévesque, Mathieu
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Ouellet, Martin
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Bachand, André
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Ouellet, Martin
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Caire, Éric
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Tanguay, Marc
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Lévesque, Mathieu
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Barrette, Gaétan
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Caire, Éric
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Tanguay, Marc
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Bachand, André
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Lévesque, Mathieu
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Nadeau-Dubois, Gabriel
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Tanguay, Marc
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Caire, Éric
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Nadeau-Dubois, Gabriel
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Bachand, André
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Tanguay, Marc
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Bachand, André
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Caire, Éric
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Lévesque, Mathieu
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Nadeau-Dubois, Gabriel
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Caire, Éric
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Tanguay, Marc
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Bachand, André
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Lévesque, Mathieu
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11 h 30 (version révisée)
(Onze heures trente minutes)
Le Président (M. Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! Bonjour à tout le monde. Bienvenue.
Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des
institutions ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 64, Loi
modernisant des dispositions législatives en matière de protection des
renseignements personnels.
Avant de débuter, Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Birnbaum (D'Arcy-McGee) est remplacé par M. Barrette
(La Pinière); M. Fontecilla (Laurier-Dorion), par M. Nadeau-Dubois
(Gouin); Mme Hivon (Joliette), par M. Ouellet (René-Lévesque).
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. Lors de l'ajournement de nos travaux, hier,
nous en étions à l'étude du sous-amendement proposé par le député de LaFontaine
visant à modifier l'amendement proposé par le député de La Pinière à l'article 1
du projet. Y a-t-il interventions? M. le député de LaFontaine? M. le ministre?
M. Tanguay
:
<Ah!
tu peux y aller, si tu veux. >On aimerait, M. le Président, vous
demander de suspendre ledit amendement, et nous aurons l'occasion de poursuivre
ce débat plus tard ce matin.
Le Président (M. Bachand) :
Parfait. Donc, s'il y a consentement, on suspendrait d'abord le sous-amendement
du député de LaFontaine. On suspendrait aussi l'amendement du député de La Pinière.
Consentement?
Des voix
: Consentement.
Le Président (M. Bachand) :
Et il y aurait consentement pour reprendre l'étude de l'article 1 avec l'amendement
du député de LaFontaine. Consentement?
Des voix
: Consentement.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Alors, M.
le Président...
Une voix
: ...
Le Président (M. Bachand) :
Oui, M. le ministre, allez-y.
M.
Caire
: L'amendement
initial du député de LaFontaine sur l'imputabilité, puis c'est peut-être moi,
là, moi, je ne le vois pas sur le site du Greffier. J'ai-tu manqué une bonne
game?
Le Président (M. Bachand) :
On va vérifier, M. le ministre, mais...
M.
Caire
: C'est
juste pour avoir le... Parce que je l'ai à l'écran, mais...
Une voix : ...
M.
Caire
: Rafraîchir?
Parfait. Merci, Mme la secrétaire. Je m'excuse. En fait, je vous demande de
m'excuser parce que je ne peux pas faire ça moi-même. Dans les amendements en
cours, Mme la secrétaire? Parfait. Et donc je vois amendement du député de LaFontaine
qui n'est pas nouveau, celui qui n'est pas nouveau, indiqué comme nouveau.
Parfait, merci. Oui, je l'ai à mon écran. Je vous remercie et je vous demande
de me pardonner pour le délai.
Le Président (M. Bachand) :Et aucun souci. M. le député de LaFontaine, sur votre amendement.
M. Tanguay
: Oui, merci
beaucoup. Merci beaucoup, M. le Président. L'amendement, je vais le relire.
Donc, on est à l'article 8 :
Au premier alinéa de l'article 8 de
la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection
des renseignements personnels, proposé par l'article 1 du projet de loi,
ajouter, après les mots «à y assurer le respect et la mise en oeuvre de la présente
loi», les mots «et en est imputable».
Alors, M. le Président, cet amendement
nous apparaît couler de source. Les mots ont un sens et, en vertu de la Loi sur
l'interprétation du Québec, parce qu'il y a, au Québec comme dans bien des
États, là, corpus... Il y a une loi d'interprétation, puis je pourrai vous
trouver l'article, là, qui demande aux juges, aux décideurs qui ont à
interpréter des textes de <loi...
M. Tanguay
: ...
sens et, en vertu de la Loi sur l'interprétation du
Québec
,
parce
qu'il y a, au Québec comme dans bien des États, là, corpus... Il y a une loi
d'interprétation, puis je pourrai vous trouver l'article, là, qui demande aux
juges, aux décideurs qui ont à interpréter des textes de >loi, d'abord
et avant tout, je vais le paraphraser, ce n'est pas du tout écrit comme ça, mais
qui dit : Cassez-vous pas la tête avant d'essayer de trouver un sens
ésotérique aux termes, prenez, abordez le texte de loi de manière à y donner le
sens commun normal premier.
Alors, le sens commun normal premier d'«imputabilité»,
c'est en langage un peu plus populaire : C'est qui qui est responsable de
tout ça? C'est qui qui en répond? Et, si ça va bien, qu'il reçoit les félicitations,
mais, si que ça va mal, c'est cette personne-là qui doit prendre le téléphone,
répondre aux questions puis,< qui est...> entre guillemets, qui
est au bat.
Alors, oui, on pourrait dire : Oui,
mais il en découle que... Il en découle que peut-être, sûrement, mais, en le
disant à la fin de la phrase, <«la plus haute»... >«la personne
ayant la plus haute autorité au sein de l'organisme veille à assurer le respect
et la mise en oeuvre de la présente loi et en est imputable»... Et, plus tard,
on arrivera aux articles, M. le Président, où on va donner beaucoup plus de
pouvoirs à la Commission d'accès à l'information, qui, elle... on aura
l'occasion d'avoir des débats là-dessus, pour lui donner les outils, les
moyens, les ressources, notamment les ressources humaines, pour sauter sur le
téléphone puis dire : Écoutez, c'est quoi qui se passe? Comment ça, que
cette décision-là a été prise ou cette non-décision là a été prise? Pourquoi le
comité n'a pas siégé, par exemple? Pourquoi le comité n'est toujours pas
constitué? C'est lui qui en est imputable.
Alors, oui, on peut dire : Oui, mais
«veille à assurer le respect et la mise en oeuvre de la présente loi», je sais,
M. le Président, que le mot «imputabilité» est utilisé dans d'autres lois, dans
des contextes qui ne sont pas 100 % analogues à celui-ci, mais le sens
premier... Je vais vous le dire de même, M. le Président : Ce n'est pas parce
que, dans d'autres lois... Par exemple, qu'un organisme est... un conseil
d'administration est imputable devant le ministre, un organisme est imputable
devant tel autre ministre, ce n'est pas parce que le mot... Je vais dire ça de
même, là : Ce n'est pas parce que le mot «imputable» est utilisé dans
d'autres contextes, pas tout à fait analogues, de loi que l'on perd
l'opportunité d'utiliser le mot, comprends-tu? Excusez-moi, M. le Président, je
m'emporte et je...
M.
Caire
:
...j'aurai l'occasion d'expliquer à quel point je comprends.
M. Tanguay
: Alors,
écoutez, tu sais, je veux dire, les mots ont une vie au-delà du texte de loi,
ont une compréhension, puis ce qu'on écrit, ça doit être compris par tous les
citoyens et citoyennes, doit être interprété. Puis ce que la Loi
d'interprétation dit : Quand il n'y a pas besoin d'interpréter,
cassez-vous pas la tête, donnez le sens premier.
Alors, «imputable», ça dit ce que ça veut
dire. Puis je reviens là-dessus, ce n'est pas parce qu'on utilise «imputable»
dans le contexte : Oui, mais dans les 108 endroits dans le corpus où
on utilise ça, la très, très grande majorité, c'est un conseil d'administration
ou un organisme qui est imputable <devant...
M. Tanguay
:
...quand
il n'y a pas besoin d'interpréter, cassez-vous pas la tête,
donnez le sens premier.
Alors, «imputable», ça dit ce que ça
veut dire. Puis je reviens là-dessus, ce n'est pas parce qu'on utilise
«imputable» dans le contexte : Oui, mais dans les 108 endroits dans
le corpus où on utilise ça, la très, très grande majorité, c'est un conseil
d'administration ou un organisme qui est imputable >devant un ministre
ou c'est dans des contextes autres. Oui, mais le mot, ne perdons pas l'occasion
comme légistes, aujourd'hui, d'utiliser ce mot qui dit ce qu'il a à dire, autrement
dit, excusez l'expression, la haute autorité est au bat puis elle doit
répondre.
Puis, en le disant, puis je termine là-dessus,
ça vient renforcer... Puis je participe du voeu puis du souhait du ministre de
dire : Aïe! Là, on va le dire, là, c'est le premier article de la loi, ça
apparaît à l'article 8 de la loi déjà existante d'accès aux documents,
mais c'est une affirmation de principe très forte. Puis après ça, puis c'était
intéressant, les dernières heures ou les débats qu'on a eus, là, on revenait toujours
à ça : Oui, mais il y a la haute autorité, on ne fera pas ça, cet amendement-là,
il y a la haute autorité, là... Au moins, si on n'a pas... sans préjuger du
vote que le ministre va faire sur les autres amendements, si on ne les a pas,
au moins, on peut-u le mettre là-dessus? Puis là l'engagement, l'affirmation va
être très claire.
Si on l'adopte puis si certains juristes
sont éconduits parce qu'on l'a adopté, demain matin, le soleil va se lever à
l'est pareil, de un. De deux, le citoyen normalement prudent et diligent, quand
il lit ça, il comprend. La juge, le juge, ils vont comprendre. Voilà, M. le
Président.
Le Président (M. Bachand) :...M. le député de LaFontaine. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire
: Merci,
merci, M. le Président. Bon, je vous avoue que je suis dans une situation qui
est compliquée, compliquée. D'entrée de jeu, M. le Président, je vais dire que
nous devons refuser l'amendement. Je veux expliquer pourquoi. Puis après, j'aimerais
avoir l'opportunité de m'exprimer à titre de législateur.
Donc, pourquoi nous refusons l'amendement,
M. le Président? C'est suite aux avis éclairés des juristes du gouvernement qui
nous disent que la jurisprudence en cette matière, elle est très claire. Et
elle est très claire à l'effet que, lorsqu'une responsabilité est attribuée à
un organisme ou à une personne, cette responsabilité-là implique qu'elle est
imputable de la responsabilité et des résultats qui découlent de la
responsabilité.
Et, dans ce sens-là, du fait de dire que
le plus haut dirigeant d'un organisme a la responsabilité d'assurer le respect
et l'application de la loi, la jurisprudence, semble-t-il, est très claire. Puis
là je vais dire à Me Miville-Deschênes : Cognez dans la fenêtre si
jamais je dis n'importe quoi, mais la jurisprudence est très claire à l'effet
que cette responsabilité-là est assortie d'emblée d'une <imputabilité...
M.
Caire
:
...responsabilité
d'assurer le respect et l'application de la loi, la
jurisprudence, semble-t-il, est très claire. Puis là je vais dire à
Me Miville-Deschênes : Cognez dans la fenêtre si jamais je dis
n'importe quoi, mais la jurisprudence est très claire à l'effet que cette
responsabilité-là est assortie d'emblée d'une >imputabilité.
• (11 h 40) •
Je suis le raisonnement du député de LaFontaine
quand il dit : Oui, si c'est vrai, quel mal y a-t-il à l'affirmer? Ce qu'on
me dit, c'est que, du fait qu'on l'affirme dans cette loi-là et qu'on ne
l'affirme pas dans les autres lois... aurait pour effet de dire : Bien,
quand l'intention est manifeste, le législateur l'indique. Et donc, par défaut,
le fait de ne pas avoir indiqué ça dans les autres lois implique donc que
l'intention n'est pas manifeste et donc pourrait résulter du fait que les
autres lois où ce n'est pas explicitement indiqué auraient comme conséquence
que l'imputabilité n'est pas manifeste parce que le législateur ne l'a pas
indiqué, contrairement à cette loi-ci.
Donc, ça crée un déséquilibre dans le
corpus législatif et dans la façon de l'interpréter qui n'est pas souhaitable
puisque l'objectif est atteint dans les circonstances actuelles, parce que
l'interprétation va conduire systématiquement à l'imputabilité qui vient avec
la responsabilité. Pour ces raisons-là, les juristes de l'État... Puis Me Miville-Deschênes,
vous me direz si... À date, je ne dis pas trop de niaiseries? Parfait. Donc,
pour cette raison-là, comme législateurs, pour assurer cette cohérence-là et
cette cohésion, bien, on ne peut pas donner suite à l'amendement.
Maintenant, je veux dire ceci au député de
LaFontaine. À la question très claire : Comprends-tu?, la réponse, c'est :
Oui, je comprends. Non seulement je comprends, mais, M. le Président, je prends
le temps de m'exprimer parce que je veux que ce soit consigné que je suis
entièrement d'accord avec le député de LaFontaine.
L'intention... puis je vais laisser mon
collègue de Chapleau s'expliquer, là, mais mon intention à moi, comme
législateur, est à l'effet que le plus haut dirigeant, à qui on demande
d'assurer le respect et la mise en oeuvre de la loi, en est imputable. Alors,
si jamais il pouvait y avoir un moindre soupçon de doute sur le fait que
l'imputabilité, elle était souhaitée par le législateur, je veux, ici et
maintenant, affirmer que c'est très clairement notre intention que le plus haut
responsable, il en est imputable. Ça ne peut pas être plus clair que ça, M. le
Président.
Donc, si tant est qu'il y avait un doute
dans l'interprétation et dans l'interprétation suite à la jurisprudence, ce
doute-là, M. le Président, là, je veux qu'il soit complètement dissipé. «...à
assurer le respect et la mise en oeuvre de la présente loi» signifie clairement,
pour moi, que le plus haut dirigeant devient <imputable...
M.
Caire
: ...suite
à la jurisprudence, ce doute-là, M. le Président, là, je veux qu'il
soit complètement dissipé. «...à assurer le respect et la mise en oeuvre de la
présente loi» signifie clairement, pour moi, que le plus haut dirigeant devient
>imputable des résultats et des conséquences de sa responsabilité.
Puis là, là-dessus, je ne sais pas si mon collègue
de Chapleau veut...
M. Lévesque (Chapleau) : ...certains
éléments. Merci beaucoup, M. le Président, merci. Bien, effectivement, j'abonde
dans le sens du ministre en lien avec l'imputabilité. Effectivement, ce
principe-là est très fort puis il est défini par la jurisprudence, comme on a
pu le constater et le voir. Et le fait, effectivement, de déléguer ou... L'acte
de délégation ne vient pas enlever ce volet-là d'imputabilité, au contraire.
Et, en ajoutant, justement, cet élément-là
dans l'amendement viendrait porter atteinte ou créerait un certain risque supplémentaire
dans d'autres cas ou dans d'autres lois où il y a délégation. Et, à ce
moment-là, ne l'ayant pas affirmé de façon manifeste dans d'autres lois, il y
aurait un risque sur l'imputabilité de ces autres délégataires. Et donc il vaut
mieux s'en remettre à la jurisprudence qui maintient cet effet d'imputabilité
de façon très, très claire et très ferme. Et donc d'où, respectueusement, là, évidemment,
pour le collègue de LaFontaine, notre point de ne pas pouvoir donner suite à l'amendement
qui est proposé en l'espèce. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :M. le ministre, oui.
M.
Caire
: M. le
Président, je pense que mon collègue de Chapleau a fermé ça de brillante façon,
je n'ai rien à ajouter.
Le Président (M. Bachand) :Député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Ce qui est
intéressant, c'est que... Puis je fais du pouce sur ce qui est dit, puis je
prends acte de ce qui est dit, puis je salue la détermination du ministre dans
la seconde partie de son intervention où il dit : Je ne veux pas que ça
soit le moindrement ambigu, il en répond, il est imputable.
<Avez-vous... >Puis je ne
veux pas jouer sur les mots, là, puis on ne va pas sortir le dictionnaire des
synonymes, là, avez-vous considéré d'autres mots? Comme ce qui me vient à
l'esprit, y a-t-il... On va revirer ça de bord, parce que des fois on fait un
«potluck», mais les recettes qu'on amène ne sont jamais aimées, ça fait qu'à un
moment donné tu te tannes puis tu dis : Le monde, ça serait le fun qu'ils
aient une belle soirée du jour de l'An, que c'est que vous voulez manger?
Alors, je pose la question aux juristes : Il y a-tu un mot qui ferait
l'affaire, «et en répond», ou on va me dire : Non, non, «répond»... C'est
correct, on ne passera pas le dictionnaire des synonymes, là. Il y aurait-u un
autre mot qui viendrait... «et en répond» viendrait nous dire...
Puis je vais le dire de cette façon-là
puis je ne veux pas être trop... Le président ou la présidente de la Commission
d'accès à l'information est nommé par un vote aux deux tiers. Il y a la loi
n° 1 déposée par le gouvernement de la CAQ qui fait en sorte que le DPCP,
directeur général de la Sûreté du Québec et UPAC sont nommés aux deux tiers, il
y a un processus. Puis on a même précisé les éléments qui vont venir <justifier...
M. Tanguay
: ...le
président
ou la présidente de la Commission d'accès à l'information est nommé par un vote
aux deux tiers. Il y a la loi n° 1 déposée par le gouvernement de la CAQ
qui fait en sorte que le DPCP, directeur général de la Sûreté du Québec et UPAC
sont nommés aux deux tiers, il y a un processus. Puis on a même précisé les
éléments qui vont venir >justifier une destitution, puis un processus de
destitution.
Je n'en suis pas, évidemment, sur le
président de la Commission d'accès à l'information, j'en suis sur la haute
autorité, le président de tel organisme, la présidente de tel autre organisme
qui est au bat. C'est tellement important de le dire, que, dans certains cas,
je crois que, si la loi que nous écrivons, réécrivons ensemble était bafouée,
ça pourrait être un motif de destitution. Je le revirerais de bord puis je vous
dirais : Il faut que ça soit clairement dit : En est imputable, en
répond.
Parce que, M. le Président, je pense que
le ministre, le connaissant un petit peu, ça serait le premier à être
excessivement outré, fâché de voir qu'à un moment donné, c'est hypothétique ce
que je dis là, il y a une présidence d'organisme qui avait la haute autorité
mais qui l'ont tellement échappé, c'était tellement... c'était, à la limite,
une incompétence crasse, une mauvaise foi, une insouciance, bien, <il
faut que... >puis là, à ce moment-là, je n'ai pas tous les cas d'espèce,
puis il faut que la Commission de la fonction publique, qui pourrait faire un
rapport puis déposer, dire : Bien, c'est un motif de destitution, c'était
clairement dit dans la loi.
Alors, je ferme l'exemple de très tangible
qui fait en sorte que de le dire, «et en répond», comme solution de rechange, il
y aurait-u moyen... Puis je pose la question, puis on va peut-être me dire :
Non, non, non, mais, il y aurait-u moyen de prendre un autre synonyme?
Le Président (M. Bachand) :
Merci. M. le ministre.
M.
Caire
: Bien,
M. le Président, ma réponse va être en deux volets parce que ce que j'entends
du député de LaFontaine touche deux éléments. D'une part, sanction lorsque la
responsabilité n'est pas assumée. <Là-dessus... >Je ne
m'embarquerai pas là-dessus pour la raison suivante d'ailleurs, pas parce que
je ne pense pas que c'est une bonne idée ou qu'on ne pourrait pas, mais je
pense que ça nécessiterait une réflexion quand même assez importante, parce que
là,< on parle...> dans le cas de la loi, on parle d'un ministre.
Est-ce que c'est une loi qui destitue un ministre? Ou est-ce que c'est le
premier ministre qui a le pouvoir, qui a seul le pouvoir... Tu sais, je veux
dire, il y a beaucoup de... mais ça fait que, là-dessus, je ne m'embarquerai
pas sur ça.
Sur l'autre volet, je dirai à mon collègue
de LaFontaine : Ce n'est pas tant les mots qui sont utilisés que le
principe de spécifier. C'est que c'est la seule loi où on aurait un libellé
spécifique qui vient préciser que l'imputabilité... que le responsable est
imputable, donc c'est le fait de préciser que le responsable est imputable. Ça
fait qu'on le dise avec une formulation ou une autre, on va quand même créer un
déséquilibre dans la loi, parce que ce serait la seule loi qui serait
construite comme ça, alors que toutes les autres lois s'en remettraient à la
jurisprudence. Et c'est ça qui fait peur aux juristes... qui fait craindre aux
juristes, je devrais dire, parce que rien ne fait peur aux juristes de l'État,
mais qui fait craindre aux <juristes...
M.
Caire
: ...créer
un déséquilibre dans la loi, parce que ce serait la seule loi qui serait
construite comme ça, alors que toutes les autres lois s'en remettraient à la
jurisprudence. Et c'est ça qui fait peur aux juristes... qui fait craindre aux
juristes, je devrais dire, parce que rien ne fait peur aux juristes de l'État,
mais qui fait craindre aux >juristes qu'on crée un déséquilibre. Ah!
j'ai fait rire Me Miville-Deschênes, quand même, ma journée est faite. Mais
on crée un déséquilibre, puis c'est ça que les juristes ne souhaitent pas, du
fait que la jurisprudence nous assure que cette notion-là, elle est garantie
dans la jurisprudence.
La jurisprudence nous garantie que
quelqu'un ou un organisme qui se fait donner une responsabilité en est
imputable. Donc, ce qu'ils nous disent, c'est que vous n'avez pas besoin de le
préciser, quel que soit le libellé, parce que le garant de ça est la
jurisprudence. Puis, en fait, il y a des... le désavantage... Il n'y a pas d'avantage
à le préciser, il n'y a que des désavantages. Et les désavantages sont à
l'effet du déséquilibre potentiel qu'on va créer dans l'interprétation puis
dans l'application de la jurisprudence.
Donc, c'est pour ça que ce que je veux
dire aux collègues, c'est que son objectif, il est atteint, il est garanti par
la jurisprudence. Et, si d'aventure il pouvait y avoir un doute, bien, je pense
que ce que nous avons eu comme discussion, l'argumentaire de mon collègue de
Chapleau, le mien, en tout cas, pour la partie ministérielle, c'est clair,
j'entends le commentaire du député de LaFontaine, pour l'opposition officielle,
c'est très clair, puis sans présumer, M. le Président, je suis convaincu que
pour nos collègues de la deuxième et de la troisième opposition, cette
volonté-là serait tout aussi claire, tout aussi claire. Tout le monde, je
pense, on est unanimes, le législateur est unanime pour dire qu'avec une
responsabilité vient une imputabilité.
• (11 h 50) •
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Puis, pour
clore le débat, je... Puis, si Me Miville-Deschênes veut... oui, là, ça
serait peut-être du commentaire politique, mais veut ajouter un commentaire
juridique.
J'avais donné, d'entrée de jeu, l'exemple
de l'article 7.1 de la loi d'éthique et déontologie municipale.
L'article 7.1 de la loi dit que «le code d'éthique et de
déontologie doit interdire à tout membre d'un conseil de municipalité de faire
l'annonce, lors d'une activité de financement politique, d'un projet, de la
conclusion». Il ne peut pas, lors d'un financement politique, un
conseiller municipal, faire l'annonce d'un projet. Ça, 7.1, c'est de droit
nouveau, 2016, puis c'était des contextes particuliers.
7.1 dit : Le membre du conseil qui
emploie une personne, un tiers, puis que lui le fait, bien, ce n'est pas mieux,
mais le code d'éthique et de déontologie, c'est sur l'élu. Et on dit, dans ce
contexte-là : «En cas de non-respect de cette interdiction
par l'un de ceux-ci, le membre du conseil est imputable aux fins de
l'imposition des sanctions». C'est lui qui a le singe sur le <dos...
M. Tanguay
: ...une
personne,
un tiers, puis que lui le fait, bien, ce n'est pas mieux, mais le code
d'éthique et de déontologie, c'est sur l'élu. Et on dit, dans ce contexte-là :
«
En cas de non-respect de cette interdiction par l'un de
ceux-ci, le membre du conseil est imputable aux fins de l'imposition des
sanctions». C'est lui qui a le singe sur le >dos puis c'est lui
qui est dans le trouble parce que son employé l'a fait. Il ne peut pas faire indirectement
ce qu'il ne peut pas faire directement. Imputable, autrement dit, imputable.
Alors, il y a tout cet aspect-là. Je ne
sais pas si Me Miville-Deschênes veut commenter là-dessus, mais il y aurait peut-être
eu lieu... Je ne sais pas si vous vous êtes posé la question aussi, M. le
ministre, que, dans un contexte de délégation, toute fausse... Puis c'est là où
«imputable» prend tout son sens : ce qui se passe en bas, tu es
responsable en haut, tu en es imputable, alors, quand on parle de délégation,
et tout ça, il faut que tu en répondes. Est-ce qu'on ne pourrait pas imaginer...
en rajouter une couche?
M.
Caire
: Bien,
je vais faire... En fait, je vais répondre à l'entièreté des souhaits du député
de LaFontaine. Donc, je vais lui donner ma réponse, puis après ça je vais
demander à Me Miville-Deschênes, effectivement en s'en tenant à l'aspect
juridique, de répondre aux interrogations du député de LaFontaine.
Donc, il a tout à fait raison, mais, dans
son affirmation, il a amené, je pense, l'élément de la réponse, à savoir le
droit nouveau. Donc, on amène un concept nouveau qui veut qu'on ne peut pas
associer une activité de financement, donc qui est quelque chose de tout à fait
légitime, de tout à fait démocratique mais de partisan, à une annonce politique
qui relève des fonctions que nous assumons. Donc, comme ministre, j'assume des
fonctions. Ces fonctions-là, je les assume pour et au nom de tous les Québécois,
donc je n'ai pas à associer de fonction partisane à ma fonction que je fais
comme ministre.
C'est ça, le principe de cette annonce-là,
de cette idée-là, qui est un concept quand même relativement nouveau, qui nous
amène dans l'univers politique démocratique du XXIe siècle, qui découle...
puis là je ne voyais absolument aucune allusion, là, aucune, mais qui découle
de l'expérience collective que nous avons et de notre souhait, collectivement,
d'assainir nos moeurs politiques.
M. Tanguay
:
Municipales.
M.
Caire
: Oui,
effectivement, municipales, le collègue fait bien de le préciser, puis notre...
puis, essentiellement, bien... Bon, en tout cas, bref, je pense que j'ai dit ce
que j'avais à dire là-dessus. Et du fait qu'on ne souhaite pas non plus qu'il y
ait la tentation, comme l'a dit avec les mots très justes le collègue de
LaFontaine, qu'on le fasse indirectement, ce qu'on ne peut plus faire
maintenant directement.
Donc, cette notion d'imputabilité là, elle
n'est pas garantie par une jurisprudence puisque c'est du droit nouveau. Dans
le cas qui nous préoccupe, ce n'est pas du droit nouveau. La notion de
responsabilité, qui est attribuée par les lois du Québec et pour lesquelles la
jurisprudence a été constituée, établit cette imputabilité-là sur la base...
Par définition, la jurisprudence se construit par la pratique du <droit...
M.
Caire
: ...c'est
du droit nouveau. Dans le cas qui nous préoccupe, ce n'est pas du droit
nouveau. La notion de responsabilité, qui est attribuée par les lois du Québec
et pour lesquelles la jurisprudence a été constituée, établit cette
imputabilité-là sur la base... Par définition, la jurisprudence se construit
par la pratique du >droit, donc le droit nouveau ne vient pas avec une
jurisprudence puisqu'on n'a pas eu l'occasion, effectivement, d'appliquer la
loi puis de construire la jurisprudence sur les décisions basées sur une loi
qui est nouvelle parce qu'il n'y a pas encore de décision. Donc, j'ai... mon
point est à l'effet que cette imputabilité-là, elle doit être précisée
justement pour guider ceux qui auront à faire l'interprétation des lois, à
savoir que l'intention du législateur est qu'il y ait imputabilité dans ce
cas-là précis.
Donc, je vais laisser Me Miville-Deschênes
compléter ma réponse et me désavouer totalement si j'ai dit des choses qui n'étaient
pas cohérentes.
Le Président (M. Bachand) :
Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a consentement?
Une voix
: ...
Le Président (M. Bachand) :
Consentement. Me Miville-Deschênes, s'il vous plaît.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Oui, bien, ce qu'on constate, en fait, c'est que le haut dirigeant d'un
organisme public, un ministre, etc., est imputable ou responsable pour les
actes de son organisme qui sont par les employés, ou quoi que ce soit, et que,
lorsqu'il y a délégation, il demeure malgré tout responsable des actes de la
personne à qui il a délégué ses fonctions.
Là, je ne suis pas un expert, là, du code
d'éthique, mais ce que je comprends, c'est qu'ici on semble avoir une situation
particulière où on a un membre d'un conseil municipal qui a un cabinet, et là,
dans cette situation-là, je crois que ce n'était pas clair ou même il n'y avait
pas nécessairement cette imputabilité-là des employés de cabinet d'un membre du
conseil municipal, contrairement à un haut dirigeant d'organisme public où là
la jurisprudence puis l'état du droit est clair à l'effet qu'il est responsable
pour les agissements des employés.
Le Président (M. Bachand) :
Merci, Me Miville-Deschênes. Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Bien, ça
me va, monsieur... Bien, ça me va... Ça ne me va pas, mais je rends les armes
parce que j'ai un vote, un droit de vote, je n'en ai pas 10, ça fait que je
sais compter.
Mais, au-delà de ça, M. le Président, je
maintiens ce que je dis, je pense qu'il aurait été, au-delà des appréhensions juridiques
et légalistes... Puis c'est correct, là, je veux dire, Me Miville-Deschênes
et les gens, les juristes compétents qui entourent le ministre ont leur
opinion. Je veux dire, c'est ça, une assemblée délibérante, puis c'est ça, une
démocratie, là. Alors, moi, j'ai dit ce que j'avais à dire puis je suis prêt à
passer au vote, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la
mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Pour les membres de l'opposition officielle,
M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Contre.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. Merci beaucoup. <Donc,
nous sommes de retour... >Je vous rappelle qu'il y a un sous-amendement,
il y a un amendement qui est suspendu. Donc, nous sommes de retour à l'étude de
l'article 1.
M. Tanguay
: M. le
Président, j'aimerais... je pense qu'on a envoyé un amendement qui serait
normalement mon dernier amendement à l'article 1. Je crois qu'il est sur
Greffier. On peut peut-être vérifier sans qu'on ait à suspendre.
Le Président (M. Bachand) :
Il n'est <pas...
Le Président (M.
Bachand) :...donc
, nous sommes de
retour... Je vous rappelle qu'il y a un sous-amendement, il y a un amendement
qui est suspendu. Donc, nous sommes de retour à l'étude de l'article 1.
M. Tanguay
: M. le
Président, j'aimerais... je pense qu'on a envoyé un amendement qui serait
normalement mon dernier amendement à l'article 1. Je crois qu'il est sur
Greffier. On peut peut-être vérifier sans qu'on ait à suspendre.
Le Président (M.
Bachand) :
Il n'est >pas... mais on peut
continuer, par exemple. Parce que, si on peut le mettre à l'écran, à ce
moment-là, on peut continuer.
M. Tanguay
: Oui, si on
peut le mettre à l'écran. Je vais juste faire une introduction... Bien, je vais
le lire, l'amendement, parce que je ne veux pas gruger mon 14 minutes. Je
ne sais pas si vous comprenez.
Alors, je lis l'amendement, je dépose l'amendement
suivant, M. le Président : Au deuxième alinéa de l'article 8.1 de la
Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels, proposé par l'article 1 du projet de loi,
ajouter, après les mots «d'une municipalité», les mots «, d'un ordre
professionnel». Fin de la citation.
Ici, je crois que ça viendrait pour
beaucoup régler le problème, puis on a en parlé plus tôt dans nos
délibérations, de ce que j'ai appelé imparfaitement le serpent à deux têtes,
là. En ce qui a trait aux ordres professionnels... Puis, en passant, je vais
faire amende honorable, j'ai dit hier que la Loi sur l'accès aux documents des
organismes publics ne prévoyait pas spécifiquement... Non, non, elle prévoit.
C'est 1.1 : «La présente loi s'applique aussi aux documents détenus par un
ordre professionnel dans la mesure prévue par le Code des professions.»
J'ouvre une parenthèse, là, peut-être
qu'il y aurait lieu... Il y aurait-u lieu... Je lance ça aux juristes, là :
«La présente loi s'applique aux documents détenus», avec tout ce qu'on fait par
rapport aux documents, mes renseignements personnels, il y aurait-u lieu
d'amender ça? Parce que, pour les ordres, j'imagine, ça ne se sera pas juste
là-dessus.
M.
Caire
:
Petite question de précision.
Le Président (M. Bachand) :
M. le ministre, oui.
M.
Caire
: Ma
réponse n'étant pas comptabilisée sur le temps de mon collègue. Ce que je
comprends de ce que le collègue voudrait faire, c'est rajouter les ordres
professionnels à la nomenclature du deuxième alinéa de 8.1 dans l'objectif que
le directeur général de l'ordre professionnel devienne le responsable du comité
à mettre en place.
M. Tanguay
: Oui, oui,
c'est ça, oui.
M.
Caire
: C'est
ça qui serait la finalité, donc, de venir préciser que, pour un ordre
professionnel... mais on s'entend que le plus haut dirigeant demeure le
président de l'ordre, donc dans l'application de la loi, mais pour le... comme
on fait pour les ministères, les municipalités, le directeur général serait le
responsable de la mise en place de...
M. le Président, je vais proposer une
suspension, je vais consulter. Personnellement, je reçois cette suggestion-là.
Je vais vérifier s'il y aurait des...
• (12 heures) •
M. Tanguay
: Puis, si
vous me permettez, juste avant la suspension, très simplement. Parce qu'on l'a
vu, il y a des ordres plus petits en termes de nombre de membres, en termes
d'employés, les huissiers, ils sont quatre, ils ont 276 membres de... et
les mandats des présidents sont de deux ans.
La plus haute autorité, c'est le président,
il en répond. Puis, tant que son successeur n'est pas nommé, il reste président
jusqu'à preuve du contraire, mais le directeur général, qui, bien souvent, a
une carrière comme D.G. plus longue qu'un mandat de deux ans, assure le suivi
et assure surtout, permettez-moi l'expression anglaise, le «day-to-day» du
comité. Puis le président, il a sa pratique, lui, puis... Alors, merci beaucoup...
12 h (version révisée)
M. Tanguay
: ...n'est
pas nommé, il reste président jusqu'à preuve du contraire. Mais le directeur
général, qui, bien souvent, a une carrière comme D.G. plus longue qu'un mandat
de deux ans, assure le suivi et assure surtout, permettez-moi l'expression
anglaise, le «day-to-day» du comité. Puis le président, il a sa pratique, lui,
puis... Alors, merci beaucoup.
Le Président (M.
Bachand) :On va suspendre quelques
instants. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 12 heures)
(Reprise à 12 h 1)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La commission
reprend ses travaux. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire
: Bien,
M. le Président, au niveau juridique, il ne semble pas y avoir d'enjeu
particulier, donc je vais répondre favorablement à la demande du député de LaFontaine.
Puis je ne sais pas si mon collègue de Chapleau a des choses à rajouter.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de Chapleau.
M.
Caire
: Il ne
le savait pas.
M. Lévesque (Chapleau) : Non,
mais tout à fait. Merci, M. le Président, M. le ministre. Donc...
M.
Caire
: ...ta
face passe du bleu au rouge.
M. Lévesque (Chapleau) : Au
rouge. Mais, non, j'abonde dans le sens du ministre. Effectivement, ça va
ajouter un élément pertinent à l'article, donc voilà.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement du député de LaFontaine? M. le député.
M. Tanguay
: M. le
Président, quand je pratiquais le droit en litige commercial, puis qu'on
déposait une requête, on demandait quelque chose au juge, puis que le juge semblait
bien recevoir votre requête : Oui, ça a bien de l'allure... Il ne disait
pas : Ça a bien de l'allure. O.K. O.K. J'aimerais... c'est correct,
j'aimerais entendre votre confrère. Puis là le confrère essaie de plaider
contre votre requête, puis finalement vous vous rendez compte qu'il ne convainc
pas du tout le juge. Bon, O.K., c'est correct. Puis qu'il se revire vers vous
puis qu'il dit : Avez-vous d'autres choses à rajouter, maître? J'ai appris
une chose, tu te fermes, tu es en train de la gagner, ferme-toi. Alors, je vais
appliquer ça, M. le Président, j'aimerais qu'on passe au vote le plus
rapidement possible.
Le Président (M.
Bachand) : Parfait.
M. Tanguay
: Oui, oui.
Avant qu'il fasse une recherche.
Le Président (M. Bachand) :
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Pour les membres de l'opposition officielle,
M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc, l'amendement est adopté. On
retourne maintenant à l'étude de l'article 1. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Merci
beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
<Je vous rappelle...
La Secrétaire
:
M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement est adopté. On
retourne maintenant à l'étude de l'article 1. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Merci
beaucoup, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :
>Je vous
rappelle qu'on a toujours un sous-amendement et un amendement qui est suspendu.
M. Tanguay
: Qui
est suspendu. J'aimerais juste...
M.
Caire
: Question
de règlement, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
Oui, M. le ministre.
M.
Caire
: Parce
qu'à ma connaissance... puis je ne prétends pas, là, mais est-ce que nous
n'avons pas l'obligation de disposer des sous-amendements et amendements avant
de discuter de l'article 1 sur le fond?
Le Président (M.
Bachand) : Non, on continue.
M.
Caire
: Non? O.K.
Parfait. C'est beau. Parfait.
Le Président (M.
Bachand) :Parce qu'on a suspendu, mais ce
qu'on doit faire, c'est qu'on doit voter sur le sous-amendement et l'amendement
avant de voter sur l'article 1.
M.
Caire
: Je
comprends...
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui. Merci
beaucoup, M. le Président. On va m'indiquer... Là, je suis sur le temps de l'article 1?
Le Président (M.
Bachand) : 14 minutes.
M. Tanguay
:
14 minutes. O.K. On va... Je vais essayer d'être efficace dans mes questions,
réponses, parce que j'ai plusieurs petites questions à tester avec le ministre.
Première des choses, 1.1, on vient... Je vais en parler là, là, parce qu'on
vient... «1.1 La présente loi s'applique aux documents détenus par un ordre
professionnel dans la mesure prévue par le Code des professions». Je lance la
question. Réfléchissons, on n'a peut-être pas la réponse tout de suite, mais
devrait-on, par rapport au fait que les ordres devront appliquer tout le
nouveau corpus de ce qu'on y rajoute, ce n'est pas juste les documents, là. Y
aurait-u lieu d'avoir un amendement, pensez-y, vous n'avez peut-être pas la
réponse, à 1.1, pour dire que la présente loi s'applique aussi aux ordres
professionnels, point, puis ne pas de dire juste des documents? Parce que ça
touche plus que les documents, ça touche les renseignements personnels aussi.
M.
Caire
: Oui,
mais... Puis là, je vais laisser Me Miville-Deschênes compléter la... Mais
la notion de document est prise au sens très large, ici, là. Puis je pense
qu'on a une définition qui est plus claire, justement, dans la Loi concernant
le cadre juridique des technologies de l'information où la notion de document
prend un sens plus large. Donc, personnellement, je ne pense pas que cette
précision-là soit nécessaire compte tenu de ce que je viens de dire. Mais
là-dessus je vais laisser Me Miville-Deschênes, peut-être, là, compléter
ma réponse.
Le Président (M.
Bachand) : Me Miville-Deschênes.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Oui. Bien, en fait, le document, il est défini à
l'article 3 de la loi sur le cadre juridique, comme vous le disiez. Puis c'est
de l'information sur un support. Donc, le document, c'est vraiment le support,
qui peut contenir des renseignements personnels, des renseignements non
personnels. Donc, quand on parle de documents, automatiquement ça inclut tous
les renseignements, dans le fond, qui sont détenus par un ordre professionnel
dans ce cas-là sur tous les supports, là, les supports technologiques ou
papiers qu'il détient.
Le Président (M.
Bachand) : M. le ministre.
M.
Caire
:
D'ailleurs, M. le président, je me permettrais une petite taquinerie à mon... à
l'endroit de mon collègue pour lui dire que, finalement, la Loi concernant le
cadre juridique des technologies de l'information a des éléments intéressants.
M. Tanguay
: M. le
Président, puis vous comprendrez que, moi, ça m'inquiète. Quand on me dit que
c'est dans cette loi-là, ça m'inquiète parce que... Et est-ce qu'on amende,
dans le p.l. no 64, cet article 3, là, de la belle loi?
M.
Caire
: Non,
on n'amende pas. C'est-à-dire que le seul amendement qui est apporté à la Loi
concernant le cadre juridique des technologies de l'information, c'est sur la
durée... c'est-à-dire, c'est le délai parce que, normalement...
M. Tanguay
: ... dans le
p.l. no 64, cet article 3, là, de la belle loi?
M.
Caire
: Non,
on n'amende pas. C'est-à-dire que le seul amendement qui est apporté à la Loi
concernant le cadre juridique des technologies de l'information, c'est sur la
durée... c'est-à-dire, c'est le délai. Parce que, normalement,
actuellement, quand on constitue une banque d'information biométrique, on a un
délai qui est prescrit par la loi pour en aviser la Commission d'accès à
l'information, qui est très court, qu'on augmente ce délai-là. Donc,
l'obligation tombe à 60 jours au lieu de... là, je pense... c'est-u
30 jours dans le contexte actuel? Je pense, c'est 30 jours dans le
contexte actuel. Mais sur la notion de document, la définition qui est proposée
par la LCCJTI couvre quand même assez large, comme l'a expliqué Me Deschênes.
Donc, je pense qu'à ce moment-là elle a plutôt tendance à inclure qu'à exclure.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
:
On vient d'apprendre un nouvel acronyme, je vais le prendre pour moi aussi. La
LCCJTI, le ministre a-t-il reçu le rapport la concernant, puis va-t-il nous le
communiquer à la commission?
M.
Caire
:
J'ai pris... oui, j'ai pris connaissance du rapport, et dans la mesure où cela
m'est permis, parce que vous comprendrez que je ne veux pas prendre des
engagements que je ne pourrais pas respecter, mais dans la mesure où ça m'est
permis, j'aurais tendance à dire au député de LaFontaine que ça me ferait plaisir,
parce qu'effectivement il y a une analyse qui a été faite, qui arrive d'un
paquet de recommandations, qui sont surtout de nature sur la gestion de la
preuve. Donc, c'est vraiment... c'est moins le côté technologique que le côté
preuve que cette loi-là couvre qui a été analysé. Je vous avoue que, pour moi,
ça a été une lecture aride et extra sec, et le MJQ, en collaboration avec nos
équipes au Conseil du trésor, là, sont à travailler à la mise en application de
ce rapport-là et nous peut-être un peu plus largement sur le volet
technologique. Mais ce que je peux dire au député de LaFontaine, pour revenir à
ce que nous faisons, la notion de document devrait rester la même, parce que,
comme je vous dis, elle est quand même... la définition est quand même tout à
fait correcte et répond bien aux besoins juridiques dans sa forme actuelle.
M. Tanguay
:
Si le ministre peut, dans les meilleurs délais... puis je n'ai pas à lui dire
ça, là, mais dès qu'il aura eu l'assurance, s'il peut nous le communiquer dans
ledit rapport... Ça nous intéresse beaucoup, beaucoup parce que c'est une
discussion que j'ai commencée avec sa prédécesseure au dossier, actuelle
ministre du Conseil du trésor, écoute, je pense, ça a été les premiers crédits
il y a deux ans, puis on a hâte de lire ça, là.
M.
Caire
: ...
M. Tanguay
: O.K. Merci
beaucoup pour l'engagement. Autre élément. Là, je suis macro, mais c'est
important pareil. Le ministre m'a entendu sur le C-11 au fédéral. J'aimerais ça
savoir deux choses. Il est-u en contact... est-il en contact, <M. le
Président...
M. Tanguay
: ...
on a hâte de lire ça, là.
M.
Caire
:
...
M. Tanguay
: O.K.
Merci beaucoup pour l'engagement. Autre élément. Là, je suis macro, mais c'est
important pareil. Le ministre m'a entendu sur le C-11V au fédéral. J'aimerais
ça savoir deux choses. Il est-u en contact... est-il en contact, >M. le
Président, avec ses homologues fédéraux, puis précisément le ministre
responsable du C-11, pour s'assurer qu'il y ait des arrimages? Et, de deux,
peut-il nous rassurer sur le fait que le Québec ne va pas légiférer genre trois
mois avant que le fédéral ait, de façon substantielle, statué sur sa rédaction?
• (12 h 10) •
M.
Caire
: Bien,
en fait... et puis là je vais...puis je pense que le député de LaFontaine va
comprendre ma prudence, parce qu'on connaît tous le contexte politique à Ottawa.
Donc, il comprendra qu'on ne peut pas présumer de ce qui va se passer à Ottawa.
Mais pour répondre très précisément à sa question, oui, nous sommes en contact
avec le gouvernement fédéral à différents niveaux d'ailleurs, hein? On a une,
je dirais, très étroite collaboration avec le Centre canadien de la
cybersécurité. Je veux même préciser au député de LaFontaine que le directeur
du Centre canadien de la cybersécurité était sur le comité consultatif qui nous
a amenés à déposer la Politique de cybersécurité du gouvernement du Québec.
Donc, vous dire que nous sommes... tu sais, c'est vraiment... quand je parle
d'étroite collaboration, là, c'est vraiment très étroite collaboration.
Je suis en discussion avec mon homologue
fédéral qui est responsable du Gouvernement numérique, Mme Murray, et les
équipes du DPI, du dirigeant principal de l'information, sont en étroite
relation aussi avec leurs homologues fédéraux. Donc, il y a une volonté de
s'arrimer puis de collaboration.
Moi, je crois beaucoup à ça. Je pense
qu'on ne peut pas traiter les questions de protection de renseignements
personnels, de cybersécurité en autarcie. Si je crois fondamentalement à
l'autonomie du Québec puis à la capacité du Québec à prendre ses décisions, ça
ne veut pas dire qu'on ne participe pas de ce qui se passe sur la planète, là.
Je veux dire, on... Bon. Et donc il y a cette volonté-là de s'arrimer.
Ceci étant dit, il faut aussi avancer. Je
pense que mon collègue, comme moi, a lu la revue de presse de ce matin. Je ne
sais pas dans quelle mesure puis je ne sais pas selon quel échéancier le
gouvernement fédéral va faire avancer sa loi. Je ne peux pas présumer de quand
est-ce que ça va atterrir. Donc, de notre côté, je pense que... Puis c'est
notre responsabilité. De toute façon, je veux dire, toute la question de la
protection des renseignements personnels relève du Québec. Je sais que mon
collègue est tout à fait d'accord avec moi là-dessus, là. Ça fait qu'on fait
avancer nos lois, oui, mais on n'a pas d'oeillères, là, on essaie de voir ce
qui se passe, là, avec nos collègues des autres provinces aussi, hein, parce
que, bon, on le sait, ça a un impact sur les échanges avec le reste du Canada.
Donc, on est... oui, on est <sensibles...
M.
Caire
: ...nos
lois, oui, mais on n'a pas d'oeillères, là, on essaie de voir ce qui se passe,
là, avec nos collègues des autres provinces aussi, hein, parce que, bon, on le
sait, ça a un impact sur les échanges avec le reste du Canada. Donc, on est...
oui, on est >sensibles et en collaboration.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Je
comprends ce que dit le ministre, mais je veux, sur ce point-là, puis je ne m'étendrai
pas plus d'abondant, resouligner à double, triple trait ce qui a été dit par...
Même les associations de consommateurs veulent s'assurer que la protection
soit, pour ce qui est du Québec, applicable, efficiente et efficace aussi à ce
qui se passe ailleurs. Puis même les consommateurs, M. le Président, veulent, je
vais le revirer de bord, que leurs renseignements personnels soient protégés,
mais veulent aussi avoir accès à des produits d'assurance, des produits de ci,
des produits de ça. Puis, si on vient — j'ai le terme anglais,
«impaired» — <si on vient >nuire à la compétitivité de
nos entreprises, bien, ultimement... pas sur l'aspect de protection des
renseignements, sur l'aspect : Le consommateur en a-t-il pour son argent,
puis l'offre est-elle pareille à Toronto, puis à Montréal, ou à Québec puis à
Calgary, il y a cet aspect-là, puis pour nos entreprises aussi.
Donc, les consommateurs... puis les
entreprises sont venus nous dire : Gros drapeau rouge. Ils nous ont
carrément dit : Attendez même avant la mise en vigueur, puis ça serait
peut-être ça l'opportunité de la loi québécoise, de voir : Là, on a un
«buffer», si vous permettez l'expression, on fait la loi... puis la mise en
vigueur pourrait même être telle que le C-11 sera rédaction finale. Puis, à la
limite, le législateur pourrait dire : Bon, bien, on s'est parlé, c'est
ça, la rédaction, on va réamender ce qui n'est pas en vigueur.
M.
Caire
: Oui,
bien, M. le Président, c'est prévu, évidemment pas à l'article 1 de notre
projet de loi, compte tenu que ce n'est pas ces articles-là qui traitent de
cette question-là, mais c'est prévu. C'est prévu pour la mise en oeuvre, puis
on aura des propositions de délai de mise en oeuvre à faire aux collègues. Et
c'est prévu aussi pour, je vous dirais, certains aménagements possibles qui
vont faire en sorte qu'on va être capables d'assumer notre loi, mais ne pas
pénaliser éventuellement les relations commerciales précieuses que nous avons
avec non seulement avec le reste du Canada, mais aussi avec nos partenaires
économiques aux États-Unis. Donc...
Puis il y a des solutions, là, qui sont
mises en place déjà, là, qui ont été éprouvées — puis on aura
l'occasion d'en discuter avec les collègues, là — qui vont nous
permettre d'avoir cette loi-là. Quand même, moi, je pense que c'est important
comme État d'aller là, mais il ne faut pas le faire avec des oeillères puis ne
pas penser que ça n'a pas d'impacts. Donc, je pense qu'il y a moyen de ménager
la chèvre et le chou.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. M. le député LaFontaine.
M. Tanguay
:
Moi... puis je ne veux pas brimer le droit de parole de quelque collègue que ce
soit, mais je nous inviterais peut-être à rouvrir le débat sur l'amendement et
sous-amendement à ce stade-ci.
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce qu'il y a consentement pour réouvrir la
discussion sur le sous-amendement du député de LaFontaine et l'amendement du
député de La Pinière?
M. Tanguay
:
Consentement.
Le Président (M.
Bachand) : Consentement, merci beaucoup. Interventions? M. le
député?
M. Tanguay
: Oui.
Moi, M. le Président, <sur le...
M. Tanguay
: ...le
droit de parole de quelque collègue que ce soit, mais je nous inviterais
peut-être à rouvrir le débat sur l'amendement et sous-amendement à ce stade-ci.
Le Président (M.
Bachand) :
Est-ce qu'il y a consentement pour réouvrir
la discussion sur le sous-amendement du député de LaFontaine et l'amendement du
député de La Pinière?
M. Tanguay
:
Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :
Consentement, merci beaucoup. Interventions?
M. le député?
M. Tanguay
:
Oui. Moi, M. le Président, >sur le sous-amendement... et on pourrait peut-être
retrouver le texte, peut-être, à notre amendement. Je ne sais pas si on peut
l'afficher, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :...on peut l'afficher.
M. Tanguay
: Alors, je
l'ai ici. Alors, là, vous testez nos yeux. L'amendement... O.K. : «au sein
des organismes publics», par l'ajout du mot «lorsque les données sont
entreposées sur support numérique».
J'avais dit ce que j'avais à dire,
là-dessus, M. le Président. Autrement dit, dans l'échange qui a eu lieu
entre le collègue de La Pinière, qui a produit l'amendement, qui demandait
à ce qu'il y ait une expertise de pointe et contemporaine, à jour, en ce qui a
trait à la protection des renseignements personnels, la certification
professionnelle, suite à l'échange entre le collègue de La Pinière puis le
ministre, on s'est rendu compte qu'il y aurait peut-être lieu de préciser,
cibler davantage la demande qui est faite, qui est cette certification de
pointe là, et qu'elle soit maintenue de façon contemporaine et à jour, lorsque
les données sont entreposées sur support numérique, parce que c'est davantage à
cet aspect-là auquel nous faisons référence.
Alors, le sous-amendement, je ne sais pas
si le ministre peut nous dire que la nuit lui aura porté conseil et que, ce
matin, il pourrait nous faire un second plaisir en acceptant un deuxième
amendement en moins d'une heure, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : M. le ministre.
M.
Caire
: Bien,
M. le Président, c'est... en fait, ce n'est pas une question de, puis je
sais que le député de LaFontaine me taquine, là, ce n'est pas une question de
faire plaisir, c'est vraiment une question de la conception de la gouvernance
et de l'imputabilité. Puis, je pense qu'on vient d'avoir une discussion
extrêmement rafraîchissante sur l'imputabilité, qui venait avec la
responsabilité.
Je réitère que cette notion-là de
responsabilité et d'imputabilité est une notion qui est amenée par le projet de
loi n° 64, et je continue à dire, M. le Président, qu'amendement,
sous-amendement, c'est le principe de dire aux gens responsables de fixer ces
paramètres-là. Moi, je ne suis pas à l'aise avec ça, je ne suis pas à l'aise
avec cette notion-là. J'ai fait part à mes collègues de ma propre expérience où
j'engage ma responsabilité et mon imputabilité en nommant quelqu'un à un poste
névralgique qui, techniquement, n'a pas, ou, en tout cas, selon certains
critères très... à définir, là, ne répondrait peut-être pas au profil, alors
que, dans les faits, <il correspond...
M. Caire
: ...expérience
où j'engage ma responsabilité et mon imputabilité en nommant quelqu'un à un
poste névralgique qui, techniquement, n'a pas, ou, en tout cas, selon certains
critères très... à définir, là, ne répondrait
peut-être pas au profil,
alors que, dans les faits, >il correspond parfaitement au profil. Et
comme il y a cette notion de responsabilité et d'imputabilité là que j'assume,
bien, c'est à moi d'assumer le résultat de cette nomination-là. Donc, non
seulement j'ai l'occasion de le faire selon ce qu'il me semble être judicieux,
mais, à partir de là, j'ai l'obligation d'en assumer les conséquences. Et pour
cette raison-là, je continue à penser que ni l'amendement ni le sous-amendement
ne sont souhaitables.
Le Président
(M. Bachand) : Merci. Interventions? M. le député de La Pinière,
s'il vous plaît.
M. Barrette : ...je vois
que le ministre n'a pas dormi de la nuit puisque la nuit ne lui a pas porté
conseil. Alors, je suis malheureux pour lui. Mais...
M. Tanguay
: Ça paraît.
M. Barrette : Oui. Ceci
étant dit, j'exprime ma déception, M. le Président, parce que la position du
ministre est une position basée sur une espèce de bonne foi, disons,
naturellement émanente dans l'esprit de chacun des dirigeants, là, alors que
l'idée de mon amendement... de l'amendement et du sous-amendement était
essentiellement de mettre un seuil. Alors là, c'est essentiellement le combat
entre, je dirais, l'égalisation par le bas, parce que la bonne foi peut amener
au plus bas, versus l'imposition d'un seuil minimal qui va s'appliquer aussi
dans le contexte de la bonne foi du dirigeant. Alors, moi, je choisis de la
possibilité de l'égalisation par le bas. Moi, je suis tout à fait d'accord avec
le ministre que l'être humain, en général, est de bonne foi. Malheureusement,
l'être humain n'est pas égal, on... il y a des inégalités, et on perd une
opportunité. C'est un choix. Le ministre l'a dit, il a raison, il en est
imputable. Mais, en réalité, c'est la société qui en vivra les conséquences
éventuellement. Bref, ce n'est pas la fin du monde, M. le Président. On a
voulu... j'ai voulu, mon collègue aussi, relever d'un cran le niveau de
sécurité attendu par la loi. Bon, ça ne sera pas le cas et c'est malheureux.
Alors, je vais laisser le ministre pouvoir dormir confortablement ce soir.
Le Président
(M. Bachand) : Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur le sous-amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention, pour les membres de l'opposition officielle,
M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Caire (La Peltrie)?
M. Caire
: Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
• (12 h 20) •
M. Lévesque (Chapleau) :
Contre.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président
(M. Bachand) : Abstention. Donc, le sous-amendement est
rejeté.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions
sur l'amendement du député de La Pinière? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il
vous plaît.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
<Contre...
Le Président (M.
Bachand) : ...
est-ce qu'il y a d'autres interventions
sur l'amendement du député de La Pinière? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il
vous plaît.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
>Contre.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. Nous
retournons maintenant à l'étude de l'article 1, tel qu'amendé. Interventions? M.
le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui, merci
beaucoup, M. le Président. On a parlé aussi, évidemment, des petites municipalités
et des petits ordres professionnels. Je veux juste bien comprendre ce que le ministre
a dit hier puis je ne veux pas mal l'interpréter. 8.1, in fine, là, le dernier alinéa,
«un règlement du gouvernement peut exclure un organisme de former ce comité»,
peut-il me confirmer... ma compréhension est exacte ou pas, que le ministre n'a
pas de projet de tel règlement, n'a pas tablé sur ce que seraient les critères
objectifs, puis, jusqu'à preuve du contraire maintenant, si la loi était
adoptée aujourd'hui, il ne mettrait pas sur sa «to-do list» de faire un tel
règlement. Il n'a pas l'intention, jusqu'à preuve du contraire, d'en faire un?
M.
Caire
:
Exact, exact. Je réitère que c'est une porte de sortie que nous laissons au
gouvernement, présent et futur, de corriger ce qui pourrait découler d'une
inégalité non prévisible ou non prévue par le législateur. Mais l'intention
ferme va plus dans le sens de la discussion que j'ai eue avec le député de
La Pinière, à savoir que cette... le fait de formaliser ce comité-là dans
la loi et d'étendre la loi aux... bien, donc, c'est d'étendre cette
obligation-là aux 3 000 organismes
publics avec... Puis je ne dirai pas «sans exception», parce que, si on laisse
cette possibilité-là, c'est qu'on pense qu'il pourrait y avoir des exceptions,
mais vraiment dans le cas où la loi causerait plus de tort que de bien, mettons,
là.
M. Tanguay
: D'accord.
Parfait, c'est clair.
M.
Caire
: Puis
si je peux me permettre, monsieur le... puis le député de... Je lisais
justement ce matin, dans la revue de presse, les petites entreprises qui se
disaient victimes de plus en plus de cyberattaques. Moi, je pense que,
justement, <justement>, mettons en place des mesures de
protection, des mesures pour empêcher... Parce que, comme je l'ai dit hier,
avec le député de La Pinière, il n'y a pas de petits vols de
renseignements personnels. La personne qui va se faire voler ses renseignements
personnels, qui est dans un village de 200... ou municipalité, devrais-je dire,
excusez l'expression, là, mais une municipalité de 250 habitants ne vivra
pas moins un enfer que celui qui réside à Montréal parce qu'elle s'est fait
voler son identité, là. Alors, ça doit être traité avec le même respect, la
même responsabilité.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Tout à
fait, M. le Président. Nous en sommes, et le ministre l'aura compris, sur les
moyens. Tentons de ne pas tuer une mouche avec un <canon...
M.
Caire
: ...
que
celui qui réside à Montréal parce qu'elle s'est fait voler son identité, là.
Alors, ça doit être traité avec le même respect, la même responsabilité.
Le Président (M.
Bachand) :
M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Tout à
fait, M. le Président. Nous en sommes, et le ministre l'aura compris, sur les
moyens. Tentons de ne pas tuer une mouche avec un >canon.
M.
Caire
: O.K.
M. Tanguay
: Le collègue
de La Pinière a fait référence hier, puis je vais vous le donner, il y a tu
de quoi d'impératif au Québec, société distincte, aussi impératif que la
protection et l'épanouissement de la langue française? Puis là, il y a une
énorme objective qui dit que pour les compagnies, les entreprises de moins de
100 employés, il n'y a pas de comité de francisation. Alors, ça ne veut
pas dire que le français dans nos PME n'est pas important, mais il n'y a pas de
comité.
Mon point, une fois que j'ai fait cette
analogie-là, nous en sommes à ce niveau-là, une fraude, c'est une fraude, un
vol d'identité, que ça vienne de Desjardins ou que ça vienne d'une petite
entreprise, d'une PME, c'est un vol d'identité, c'est un drame familial, c'est
un drame personnel.
Si le ministre... Moi, je ne vois pas
comment le ministre ne pourrait pas exempter... Exemple, je reviens avec la
chambre des huissiers, ils sont quatre employés, 276. S'il dit : Oui, mais
ils pourraient aller à l'extérieur, ça ne sera pas les quatre, là, la personne
qui fait ci, fait ça, les quatre, ça va être... ils vont aller l'extérieur. Puis
ça va être des coûts, quand même, faire affaire puis tout ça. Puis c'est
important qu'ils protègent la... qu'ils s'assurent de la protection des
renseignements personnels.
Moi, je ne vois pas comment... je le dis
de même, puis peut-être que... je ne vois pas comment... puis ce n'est pas
parce que je ne participe pas de l'objectif général, j'en suis à 100 milles
à l'heure, je ne vois pas comment le ministre ne pourra pas rédiger un tel
règlement ou près de l'échéance après la mie en vigueur de la loi, puis là,
j'ai deux points. Une fois que j'ai dit ça, je ne voudrais pas être dans ses
souliers pour établir des critères objectifs, comme on l'a fait dans le cas de
la langue française.
Puis il y a tout un débat social. Les
moins... Les 26-49 employés, là, sur la Charte de la langue française, tout ça,
ils mettent des critères objectifs sur des situations suggestives puis c'est du
cas par cas, ça va être difficile de rédiger un tel règlement. Puis quand le
ministre disait hier : Bien, il y a déjà un début de règlement qui existe,
ils sont 120 qui... 120 organismes publics qui font déjà face à un règlement
puis ils sont 100 % conformes. Mais ces 100-là ne sont pas dans la
situation d'une éventuelle exemption. Ça fait qu'on n'a pas de précédent, «uncharted
sea». Premier élément.
Puis, deuxième élément, ça m'amène... puis
là, je fais une suggestion, parce que je ne suis pas juste là pour critiquer,
je fais des suggestions, j'aimerais ça m'assurer de la soupape de ce que serait
172, point de mon collègue de La Pinière hier. 172, la loi : «Les
obligations qu'impose la présente loi à un organisme public peuvent être
assumées par un autre organisme public dans le cadre d'une entente approuvée
par la commission.»
Il y a peut-être là une soupape, parce que
s'il faut qu'il rédige son règlement objectivement versus du suggestif, c'est
faire rentrer le carré dans le rectangle. Mais le carré dans le rectangle, ça
peut rentrer, le carré dans le triangle...
Le Président (M.
Bachand) : ...
M. Tanguay
: M. le
Président, gardez votre neutralité. Mais j'aimerais ça qu'on ait une discussion
sur 172, parce que là on parlait : Ah! Dans le cas des MRC versus des
toutes petites municipalités, parce qu'il n'y a pas que les ordres
professionnels ou même un <ordre...
M. Tanguay
: ...
rectangle,
ça peut rentrer, le carré dans le triangle...
Le Président (M.
Bachand) : ...
M. Tanguay
: M. le
Président, gardez votre neutralité. Mais j'aimerais ça qu'on ait une discussion
sur 172,
parce que là on parlait : Ah! Dans le cas des MRCV versus
des toutes petites
municipalités,
parce qu'il n'y a pas que les
ordres professionnels ou même un >ordre professionnel versus l'Office
des professions. J'aimerais ça qu'on s'assure que 172 va permettre cette
malléabilité-là, disponibilité, possibilité là. Est-il de rédaction suffisante?
M.
Caire
: Bien,
avant de répondre sur 172, je vais répondre au collègue de LaFontaine.
Je comprends que le critère de la taille
de l'organisation et de son nombre d'employés peut être un critère séduisant de
prime abord. Là où moi je lève un drapeau rouge, c'est par rapport au type de
données qui est collecté. Parce qu'on peut être une petite organisation, mais
collecter des données que nous qualifierons d'extrêmement sensibles.
Je prends l'exemple d'une petite municipalité.
Il est évident que, dans l'objectif de ces opérations, cette municipalité-là va
collecter des données, des renseignements personnels sur les citoyens de sa municipalité.
Il y a fort à parier qu'ils vont collecter des données d'ordre financier, ne
serait-ce que par le service des taxes. Il est possible, à travers le service
des loisirs aussi, qu'on collecte des informations sur la famille, il est
possible à travers les... qui sont les mêmes services qu'une grande municipalité,
ceci étant dit. Et donc il est fort possible que ce soit le même profil de
données, à moins grande échelle, évidemment, il y a moins de citoyens, mais la
sensibilité des données risque d'être du même niveau.
Donc, c'est pour ça que je dis :
Est-ce que je vais exclure cette organisation-là d'avoir des mécanismes de
protection adéquats, proportionnels à la sensibilité de la donnée, du fait de
sa plus petite taille comme organisation, et que je vais l'imposer à une autre
municipalité du fait de sa plus grande taille. Moi, je pense que non. C'est
pour ça que je dis... puis quand j'ai répondu au député de LaFontaine très
candidement : Il n'y a pas de projet, à ce moment-ci, de règlement parce
que je pense que nous devrons utiliser cette disposition-là lorsque nous serons
mis devant une situation où, à sa face même, la balance des inconvénients est
plus grande que le fait de maintenir cette obligation-là.
• (12 h 30) •
Et aujourd'hui, comme l'a dit à juste
titre mon collègue, il n'y a pas de jurisprudence, il n'y a pas de cas puisque
nous transposons un règlement qui a été appliqué à 100 % par des organisations
qui avaient la capacité de le faire, et j'en suis très conscient. Je suis très
conscient que c'est sûr que, dans le périmètre gouvernemental, on parle
d'organisations qui ont tout à fait la capacité de...
12 h 30 (version révisée)
M.
Caire
:
...il n'y a pas de jurisprudence, il n'y a pas de cas puisque nous transposons
un règlement qui a été appliqué à 100 % par des organisations qui avaient
la capacité de le faire. Et j'en suis très conscient, je suis très conscient
que... C'est sûr que, dans le périmètre gouvernemental, on parle
d'organisations qui ont tout à fait la capacité d'assumer ça. Dans les
3 000 organismes publics qui sont maintenant visés par la disposition, ça
se peut qu'il y ait des organisations pour qui c'est pas mal moins évident. On
est très conscients de ça.
Et hier, d'ailleurs, je rappelle pour
mémoire que le député de La Pinière souhaitait même qu'on enlève
complètement cette possibilité-là d'exclu. Donc, entre enlever cette
possibilité-là et/ou la paramétrer, moi, je pense que ce serait de s'attacher
les mains, M. le député de LaFontaine, par rapport au fait que cette
réglementation-là qui, soit dit en passant, devra faire l'objet aussi de l'aval
de la Commission d'accès à l'information, qui est quand même la soupape de
sécurité qu'on s'est donnée, je pense que de laisser la page blanche m'apparaît
être la moins mauvaise solution, si je peux m'exprimer ainsi. De sorte que,
l'intention manifeste du législateur étant de se donner la flexibilité de
répondre à des situations qui seraient vraiment problématiques et pour
lesquelles il n'y aurait pas, à travers 172, il n'y aurait pas de possibilité
de solution parce que le premier réflexe devrait effectivement être 172. Puis
effectivement on pourra regarder, bien, on va regarder nécessairement et on va
arriver un jour à l'article 172, là, on va regarder puis on va s'assurer
que 172 fait le travail.
<Mais nonobstant... >Puis je
pense que mon collègue a, dans l'univers juridique, beaucoup plus d'expérience
que j'en ai moi-même, mais nonobstant toute notre bonne intention, il va
arriver des cas, il va y avoir des cas où cette exception-là, malgré toutes les
recherches ou toute notre bonne volonté pour essayer de les analyser, va passer
sous le radar. Donc, pour moi, cette disposition-là, eut égard à 172, eut égard
à 8.1, cette disposition-là, c'est l'espèce de petite soupape de sécurité qui
nous garantit que, si un jour nous sommes face à cette situation-là, bien, on
sera capable d'empêcher la loi d'être injuste.
Le Président (M. Bachand) :M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: En
substance, M. le Président, on dit la même chose. Mon point est de dire :
Oui, je plaide pour qu'on garde, là, la soupape. Mon point est de dire...
d'exprimer la limite des chiffres ou la limite des critères objectifs, exemple,
tel nombre d'employés, tel nombre de membres, tel nombre de résidents, parce
qu'un règlement est d'application, comme la loi générale. Alors, c'est du cas
par cas.
Puis je reviens avec mon carré dans mon
cercle. Puis cette soupape-là, si d'aventure — on ne veut pas que
vous l'utilisiez — vous avez à l'utiliser, ça va être un méchant
casse-tête de faire des critères objectifs qui vont vous permettre de cibler
probablement juste cet organisme-là, dont les critères <d'exclusion...
M. Tanguay
: ...
mon carré dans mon cercle. Puis cette soupape-là, si d'aventure on ne veut pas
que vous utilisiez, vous avez à l'utiliser, ça va être un méchant casse-tête de
faire des critères objectifs qui vont vous permettre de cibler probablement
juste cet organisme-là, dont les critères >d'exclusion, on les retrouve
ailleurs pour d'autres organismes. C'était ça mon approche puis ma réflexion,
de dire : J'aimerais mieux vous donner la discrétion de dire oui à lui
puis non aux autres. Pourquoi il fait ça? Parce que j'ai la discrétion, puis ça
tient la route.
Je sais qu'il faut objectiviser les
critères dans un règlement, mais une fois que le règlement va être rédigé, il
va être d'application générale. Puis là je ne veux pas que, le trou dans le
bateau, il grossisse, il grossisse, il grossisse. Voilà.
Attention aux échappatoires? J'en suis. Il
ne faut pas avoir d'échappatoire, mais on vit dans le vrai monde, d'où
l'importance... Puis à l'heure actuelle, puis je nous lance ça comme défi, il
n'y a rien qui amende 172. Puis 172 semble, à prime abord, de bonne
rédaction : «Les obligations qu'impose la présente loi à un organisme
public peuvent être assumées par un autre organisme public dans le cadre d'une
entente approuvée par la commission.» Ça fait que la commission va y voir aussi.
Puis le chien de garde...
M.
Caire
:
Oui, oui, oui, c'est ça. Oui, oui.
M. Tanguay
: ...va
dire : Non, non, ça ne tient pas debout ça, là, cette sous-délégation-là.
Parfait.
Premier niveau... Alors, «peuvent être
assumées par un autre organisme public». Tantôt, on disait : On peut faire
affaire avec des tiers indépendants, compétents. Est-ce qu'on veut limiter à
l'obligation de sous-déléguer ça? Je comprends, petite municipalité, MRC, mais
ordre professionnel pourrait-il faire affaire avec une firme spécialisée en la
matière qui n'est pas, par ailleurs, un organisme public? Mon point, je ne suis
pas en train de dire que c'est ma position, mon point, c'est qu'on va arriver,
un jour, à l'article 167 qui amende 171. À un moment donné, on va-tu se
dire : On a pensé à ça? Là, il faudrait faire un 67... excusez-moi, un 67.1
pour amender 172 parce qu'on a repensé à ça. Je nous invite à ça.
M.
Caire
: Bien,
vite de même, c'est parce que ce que je veux dire au collègue de LaFontaine, il
faut comprendre aussi que la Loi d'accès aux documents des organismes publics
puis la loi de la protection des renseignements personnels ou privés, ce sont
quand même deux lois différentes qui ont des dispositions qui ne sont pas
exactement les mêmes. Et l'obligation du comité est une obligation qui est
faite aux organismes publics. On va le voir plus tard, là, dans... Le privé n'a
pas la même obligation. Il y a une obligation de responsabilité qui est mise,
mais qui est libellée différemment.
Donc, c'est pour ça que 172 dit «à un
autre organisme public», parce que cet autre organisme public là sera soumis,
lui aussi, de toute façon et d'emblée, à l'obligation d'avoir un tel comité.
Donc, l'idée est plus de dire : Peut-être que le comité de l'un pourrait devenir
le comité de l'autre, que de dire : J'impartis l'obligation de le faire.
Je le donne en impartition. C'est plus ça qui est l'idée dans 172. Et c'est
pour ça que ça reste dans le périmètre des organismes publics, parce que ces
dispositions-là sont propres aux organismes publics.
M. Tanguay
: Puis
je suis tout à fait d'accord avec le ministre. Puis il faudra toujours prendre
la plus haute protection que la plus basse protection. Si d'aventure c'était
imparti au privé, il faudrait qu'il soit <absolument au fait...
M. Tanguay
:...le ministre. Puis il faudra toujours prendre la
plus haute protection que la plus basse protection. Si d'aventure c'était
imparti au privé, il faudrait qu'il soit >absolument au fait du régime
public, parce que ce n'est pas votre régime public. Mais, moi, je prenais pour
acquis que, dans la réalité différente, public-privé, le renseignement était
d'égale protection par des chemins différents. Mais une fois que j'ai dit ça,
je n'ai pas tout dit. C'est sûr que le privé qui aurait le mandat du public, il
faudrait que : O.K., lâche la section privée, là, lis la section publique.
Tu vas voir qu'il y a des bouts, là, que tu n'as pas.
M.
Caire
:
Bien, que tu n'aimes pas, là. Oui. Non, c'est ça.
M. Tanguay
: Des
comités, au privé, tu n'en as pas. Bien là, il y en a un. Alors, ça, c'est...
Et le ministre joue déjà dans ce film-là, de l'impartition. Ça existe.
M.
Caire
:
Oui.
M. Tanguay
: Alors,
on peut se dire, à 172 : Je n'ai pas de position formelle. Mais, on
veut-u, pour 172, fermer la porte, cadenas, à ce qu'il y ait une impartition?
Peut-être pas, peut-être pas, voilà. Oui.
M.
Caire
:
On réfléchit. M. le Président, moi, je n'ai pas fermé la porte. Je n'ai pas
fermé la porte. Je veux juste dire au député : Voici le principe qui nous
a amenés à réfléchir à ça. On se dit : Bien, écoute, l'organisme public,
de toute façon, est tenu d'avoir un comité. Est-ce que, par extension, son
comité à lui pourrait devenir le comité de l'organisme qui lui impartit
l'opérationnalisation, compte tenu du fait que... Dans le fond, c'est de
dire : Le comité, tu l'as déjà. Il peut-u s'occuper de mes affaires en
même temps que des tiennes? C'était ça, l'idée. Je ne suis pas du tout... On
réfléchira puis, rendus à 172, si mon collègue a des propositions à nous faire,
moi, je vais être très disposé à les écouter. Je ne suis pas... Je veux dire,
je n'entre pas en convulsions parce qu'on parle du privé, là, mais, par contre,
il faut quand même comprendre que ce sont deux régimes qui ne sont pas... qui
ont des finalités similaires, mais qui n'ont pas des... Ils ne passent pas par
les mêmes chemins. Puis en même temps, comme je le dis, bien, l'idée, c'est de
dire : Puisque tu en as déjà un, est-ce que ton comité pourrait s'occuper
de mes affaires? Donc, il y a une simplicité dans l'impartition du fait que
cette instance-là, telle que définie par la loi, serait de toute façon la même
dans les deux organisations.
M. Tanguay
: Pour
les quelques secondes qu'il me reste, c'est une super discussion qu'on a là,
puis c'est important, c'est déterminant. Là, le ministre a compris, 172 est
d'application totale par rapport à la loi, toute obligation en vertu de la loi.
Là, on l'analyse sous l'aune du comité, mais on va créer d'autres obligations à
des gros puis des petits organismes qui, à date, ne l'étaient pas.
M.
Caire
: Oui,
oui. Tout à fait.
M. Tanguay
: L'impartition
pourrait être une option en vertu de 172 aussi, au-delà du comité.
M.
Caire
:
Absolument.
M. Tanguay
:
Alors, je lance la réflexion. Puis faisons-la parce qu'on ne veut pas non plus...
On ne veut pas plus nuire à un organisme avec de la paperasse puis de
l'inefficacité parce qu'il est public. Merci, M. le Président.
M.
Caire
:
On s'entend.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup, M. le député de LaFontaine. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la
mise aux voix de l'article 1, tel qu'amendé. Mme la secrétaire, s'il vous
plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
:
Abstention.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 1, tel qu'amendé, est adopté.
Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire
:
Oui.
Merci...
La Secrétaire
: ...
M.
Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
:
Abstention.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 1, tel qu'amendé, est adopté.
Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire
:
Oui. Merci, M. le Président. Donc, article 2 :
L'article 41.2 de cette loi est modifié par l'insertion, au début du
paragraphe 3° du premier alinéa, de «à une personne ou».
Donc, M. le Président,
l'article 42.1 de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics
et sur la protection des renseignements personnels est modifié afin de prévoir
qu'un organisme public puisse communiquer un renseignement visé par une restriction
au droit d'accès qui y est énumérée aux personnes qui, en vertu de la loi, sont
chargées de prévenir, détecter ou réprimer le crime ou les infractions aux lois
si le renseignement est nécessaire aux fins d'une poursuite pour une infraction
à une loi applicable au Québec.
M. le Président, dans le fond, c'est
qu'avant ça on limitait ça à un organisme. Maintenant, on dit : Ça peut
être une personne ou un organisme. Voilà.
• (12 h 40) •
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions? M. le député de... le député de LaFontaine, pardon.
M. Tanguay
: Oui.
J'essaie juste de comprendre. Puis là, on change rapidement d'article.
Donc, on dit : On ajoute, à 41.2 de
la loi, «à une personne». Donc, on ajoute l'opportunité d'une personne versus à
un organisme.
41.2 débute : «Un organisme public
peut communiquer un renseignement visé par une restriction au droit d'accès
prévu aux articles 23...» En vertu... «3°...en vertu de la...» Hein? Oui.
M.
Caire
:
C'est 23, 24, 28, 28.1 et 29.
M. Tanguay
: Oui,
c'est ça. Et j'essaie de voir, M. le Président. Donc, les restrictions,
d'abord, au droit d'accès prévu aux articles 23, 24.
Si on va à 23...
Une voix : ...
M. Tanguay
: Et
là, on est dans le chapitre «Restrictions au droit d'accès à l'information».
Là, on est, réellement, dans l'accès à l'information.
«23. Un organisme public ne peut
communiquer le secret industriel d'un tiers...» Ça, on comprend ça.
«24. Un organisme ne peut communiquer un
renseignement fourni par un tiers lorsque sa divulgation risquerait
vraisemblablement d'en entraver une négociation en vue de la conclusion d'un
contrat...» O.K.
28... Dans le fond, c'est tous des
échappatoires.
M.
Caire
:
En fait, ce sont des restrictions qui sont obligatoires. Donc, c'est des
situations où il n'y a pas de possibilité, aucune, de communiquer un
renseignement personnel. Donc, on vient faire... Il y avait déjà... 41.2 vient
faire un régime d'exception et dit : O.K., nonobstant ce que dit
l'article 23, 24, 28, 28.1 et 29, qui dit que tu ne peux pas les
communiquer, bien là, on vient moduler ça en donnant des situations où, là, on
peut les communiquer. Trois, l'alinéa trois prévoyait qu'on pouvait les
communiquer à un organisme qui, en vertu de la loi, est chargé de <prévenir...
M.
Caire
:
...
qui dit que tu ne peux pas les communiquer, bien là, on vient
moduler ça en donnant des situations où, là, on peut les communiquer. Trois,
l'alinéa trois prévoyait qu'on pouvait les communiquer à un organisme qui, en
vertu de la loi, est chargé de >prévenir, détecter, réprimer le crime,
na, na, na. Ce qu'on vient préciser, dans le fond, c'est que ce n'est pas juste
à l'organisme, ça peut être une personne aussi qui est mandatée pour le faire.
Et, compte tenu du libellé de l'article, on précise que, si c'est une personne,
bien, tu peux lui communiquer, puis si c'est un organisme...
M. Tanguay
: Je
comprends.
M.
Caire
:
Donc, c'est cette subtile nuance là qu'on est en train d'apporter.
M. Tanguay
: Je
comprends, mais pourquoi ajouter «à une personne»? Parce que, forcément, la
personne représente l'organisme, elle a un lien d'emploi.
M.
Caire
:
Oui. Bien, je vais...
M. Tanguay
: Alors,
pourquoi on ajoute «personne»? Autrement dit, je vais vous donner peut-être une
suggestion, là, où est-ce qu'on pourrait... Je pourrais faire... O.K... Si
c'est un mandataire qui ne représente pas, par ailleurs, parce qu'il n'a pas de
lien d'emploi, l'organisme public. Exemple, si c'est un mandataire, mandat
spécial, qui représente en instance, de façon très ponctuelle, le DPCP, pas le
DPCP, pardon, l'UPAC, l'UPAC. Il a un mandat spécial. Il ne représente pas
l'organisme, je lui donne à lui. Je veux juste voir, pourquoi une personne puis
pas l'organisme?
Le Président (M. Bachand) :Oui, Me Deschênes.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Bien, ce qui est visé, en fait, c'est les personnes,
je vais donner deux exemples, là, qui oeuvrent au sein d'un organisme qui n'a
pas comme principale fonction de réprimer, détecter le crime. On pense entre
autres à des enquêteurs. Il y a plusieurs organismes qui ont des enquêteurs qui
ont des pouvoirs d'enquête en dessous de la Loi sur les commissions d'enquête,
que ce soit en matière d'environnement, de... Aussi, là, au ministère de
l'Emploi, etc. Donc, on veut permettre la communication à ces enquêteurs-là,
même si leur organisme n'a pas comme principale fonction de combattre le crime.
Il y a aussi, si je fais une demande, la Sûreté du Québec, là, par rapport aux
constables spéciaux qui peuvent oeuvrer chez Hydro-Québec, des choses comme ça.
Donc, Hydro-Québec n'a pas cette fonction-là, mais on veut permettre la
communication entre ces personnes-là qui oeuvrent chez Hydro-Québec, mais qui
ont quand même une fonction de détection du crime.
M. Tanguay
: O.K.
Ça fait que mon exemple n'était pas trop, trop dénaturé. Dans les notes
explicatives, l'objectif est de permettre la communication des renseignements,
non seulement à un organisme qui est chargé de prévenir, détecter, réprimer,
mais aussi à une personne qui a cette fonction au sein d'un organisme public.
Donc, on dit «a cette fonction au sein d'un organisme public». Il faut
lire : Si j'ai un mandat spécial ponctuel dans tel dossier, je n'ai pas,
tel quel, une fonction au sein d'un organisme public. Donc, je ne vais pas
commencer à amender les commentaires, là, mais au-delà du commentaire, mon
point, c'est que vous pourriez être une personne qui oeuvre, qui est mandataire
d'un organisme pour réprimer, papi, papa, sans être... sans avoir une fonction
au sein. C'est plus large que ça, ce qu'on va faire, on s'en rend compte au-delà
des notes explicatives. Parce qu'un mandataire spécifique...
M.
Caire
: Bien,
ce que je comprends, c'est que cette personne-là, elle, par contre, doit avoir
des pouvoirs habilitants qui l'amènent à prévenir, détecter, réprimer le crime
ou les infractions à la loi, là.
M. Tanguay
: C'est
ça, autrement dit. Puis c'est mon deuxième niveau de question.
M.
Caire
:
Si ce n'est pas l'organisme...
M. Tanguay
: ...au-delà
des notes explicatives. Parce qu'un mandataire spécifique...
M.
Caire
:
Bien, ce que je comprends, c'est que cette personne-là, elle, par contre, doit
avoir des pouvoirs habilitants qui l'amènent à prévenir, détecter, réprimer le
crime ou les infractions à la loi, là.
M. Tanguay
:
C'est ça. Autrement dit, puis c'est mon deuxième niveau de question.
M.
Caire
:
Si ce n'est pas l'organisme qui a cette fonction-là, pour qu'on puisse le communiquer
à une personne, il faut que cette personne-là ait les pouvoirs habilitants pour
le faire. Donc, on ne pourrait pas le donner non plus à n'importe qui dans le
cadre d'un mandat spécial. Il faut vraiment que cette personne-là occupe une
fonction qui lui donne ces pouvoirs habilitants là de par sa fonction, de par
la nature de sa fonction.
M. Tanguay
: O.K.
La rédaction est-elle bonne? Tel que rédigé, je pose la question, je la revire
de bord, l'organisme, avant, là, qu'on fasse ça, c'est un organisme qui est
chargé de prévenir, détecter et réprimer. Si j'ai un mandat spécifique,
constable spécial, dans un dossier bien précis, là, je n'ai pas 108... J'ai un
mandat, je suis mandataire de façon spécifique. Est-ce que je suis une
personne, en vertu de la loi, qui est chargée de prévenir, détecter ou
réprimer?
M.
Caire
:
Si vous avez les pouvoirs habilitants, oui. J'ai-tu dit... C'est-u... Me
Miville-Deschênes pourra...
M. Tanguay
:
Autrement dit, mon point, je l'aurais...
M.
Caire
:
C'est parce qu'un constable spécial, on s'entend qu'il est agent de la paix,
là.
M. Tanguay
:
Autrement dit, je revirerais ça de bord. Plutôt que de dire : Tu donnes
l'information, comme c'est le cas aujourd'hui, là, tel que rédigé, à
l'organisme qui est chargé d'enquêter, réprimer, on dit : Oui, mais, s'il
y a une personne qui est mandataire... Je n'aurais pas dit «à une personne» — «fly-by-night» — et
à un... «ou à un organisme chargé de réprimer». J'aurais dit : Tu la
donnes à l'organisme chargé d'enquêter, réprimer et à son mandataire, le cas
échéant.
M.
Caire
: Oui,
mais... Non, non, c'est parce que, là, on parle d'un organisme qui est chargé
de, bon, réprimer... détecter, enquêter, na, na, na.
M. Tanguay
:
L'UPAC.
M.
Caire
:
Bon, l'UPAC, corps policiers, ça va de soi. Ces organismes-là, de par leur
nature, c'est leur fonction. Et donc les policiers qui oeuvrent au sein de ces
organismes-là, c'est leur fonction. Ils ont les pouvoirs habilitants. C'était
déjà prévu à la loi qu'eux autres pouvaient avoir... Puis ces organismes-là
bénéficiaient de l'exception aux articles mentionnés.
Maintenant, il arrive que, dans des
organismes dont ce n'est pas la nature... Là, peut-être que j'extrapole, là,
mais on s'entend que l'Assemblée nationale n'est pas chargée de prévenir,
détecter et réprimer les crimes ou les infractions. Par contre, les constables
qui sont à l'emploi de l'Assemblée nationale, qui sont des agents de la paix au
sens de loi, pourraient, dans un mandat particulier, avoir besoin de ces
informations-là et donc devraient, selon la disposition qu'on met là, y avoir
accès. Me Miville-Deschênes, est-ce que j'ai dit quelque chose qui n'avait pas
d'allure? C'est bon. À date, il ne me contredit pas trop. C'est bon.
M. Tanguay
: O.K.
Mon point... Et je sais ce que vous voulez faire puis, je suis d'accord, on va
voter pour. Je ne vais pas m'abstenir sur celui-là, on va voter pour. Mon
point, c'est juste de m'assurer de la bonne rédaction. Quand on dit : «à
une personne ou à un organisme qui, en vertu...», le «qui, en vertu de la loi»
vient qualifier l'organisme et vient aussi <qualifier...
M. Tanguay
: ...
Mon
point... Et je sais ce que vous voulez faire puis je suis d'accord, on va voter
pour. Je ne vais pas m'abstenir sur celui-là, on va voter pour. Mon point,
c'est juste de m'assurer de la bonne rédaction. Quand on dit : «à une
personne ou à un organisme qui, en vertu...», le «qui, en vertu de la loi»
vient qualifier l'organisme et vient aussi >qualifier la personne?
M.
Caire
:
Clair.
M. Tanguay
:
Parfait. Si je suis mandataire spécifique, spécial, un mandat, ça va me prendre
15 heures, par la SQ, pour faire enquête sur un dossier...
M.
Caire
:
Non, non, non.
M. Tanguay
: C'est
qui cette personne-là?
M.
Caire
:
C'est ça. C'est ça. Non, c'est que la personne, de par la nature de son emploi,
a les pouvoirs habilitants. Demain matin, la Sûreté du Québec ne peut pas
m'engager, moi, qui ne suis pas agent de la paix, qui ne suis pas... Je veux
dire, je n'ai aucun pouvoir habilitant en vertu de ma fonction, là. Bien,
demain matin, je ne peux pas répondre à cette description-là. Donc, ce qu'on
dit c'est qu'à l'intérieur de ces organismes-là, il est possible qu'on embauche
des gens qui, de par la nature de leurs fonctions, ont les pouvoirs
habilitants. Quand on parle de constable spécial, on parle quand même d'un
agent de la paix. Quand Hydro embauche ou l'Assemblée nationale engage des
constables spéciaux, puis je fais la nuance, puis, l'Assemblée nationale, on a
des agents de sécurité. Les agents de sécurité n'ont pas les pouvoirs
habilitants par la nature de leur emploi, alors que les constables spéciaux,
qui sont des agents de la paix, ont ces pouvoirs habilitants là. Donc, je ne
pourrais pas déléguer cette... Je ne pourrais pas transmettre ces
informations-là à un agent de sécurité qui, de par la nature de son emploi, n'a
pas les pouvoirs habilitants. Mais je pourrais le faire pour un constable
spécial parce que, lui, par la nature de son emploi, il les a.
M. Tanguay
: O.K.
On est au même niveau. Puis c'est une question de compréhension, puis j'en
étais persuadé que c'était juste une question de compréhension. Je veux juste
fermer la dernière porte parce qu'il y a de l'interprétation, puis ce qu'on dit
est important. Le ministre a toujours utilisé «par la nature de son emploi». Je
veux juste m'assurer que la rédaction est bonne parce que, tel que rédigé ces
pouvoirs habilitant en vertu de la loi, est-ce que, dans tous les cas d'espèce
qu'on veut couvrir, on pourrait dire : Cette femme-là, cet homme-là, c'est
en vertu de la loi? Parce que l'organisme, en vertu de la loi, c'est du un pour
un. L'organisme est fondé par la loi, papi, papa. C'est un organisme public.
Mais la personne, c'est en vertu de la loi que découle cela. On couvre, puis
c'est ma question, tous les cas d'espèce par cette rédaction-là, en vertu de la
loi?
M.
Caire
:
Oui, parce que les pouvoirs habilitants qui sont donnés à la fonction, par
exemple, le constable spécial, le sont en vertu de la loi.
M. Tanguay
: O.K. Parfait.
Ça me va, M. le Président, si on couvre tous les cas.
M.
Caire
: Ça a-tu...
Parfait.
Le Président (M. Bachand) :
D'autres interventions sur l'article 2? S'il n'y a pas d'autre
intervention sur l'article 2, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme
la secrétaire, s'il vous plaît.
• (12 h 50) •
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 2 est adopté.
Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire
:
Oui, M. le Président. L'article 43 de cette loi est modifié par le
remplacement de...
Le Président (M. Bachand) :
On est rendus à l'article 3, excusez, juste pour...
M.
Caire
:
Oui, l'article 3. J'ai-tu dit l'article 2?
Le Président (M. Bachand) :
Non, vous avez dit... L'article... Vous avez commencé l'énumération de
l'article.
M.
Caire
:
Excusez-moi. Article 3... Pardon, M. le Président. Excusez-moi.
Le Président (M. Bachand) :
Merci, <M. le ministre...
Le Président (M. Bachand) :...
Donc, l'article 2 est adopté.
Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire
:
Oui, M. le Président. L'article 43 de cette loi est modifié par le
remplacement de...
Le Président (M. Bachand) :
On est rendus à l'article 3, excusez, juste pour...
M.
Caire
:
Oui, l'article 3. J'ai-tu dit l'article 2?
Le Président (M. Bachand) :
Non, vous avez dit... L'article... Vous avez commencé l'énumération de
l'article.
M.
Caire
:
Excusez-moi. Article 3... Pardon, M. le Président. Excusez-moi.
Le Président (M. Bachand) :
Merci, >M. le ministre.
M.
Caire
:
Article 3... C'est l'émotion, M. le Président. Article 3 :
L'article 43 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
troisième alinéa, de «qu'elle a désigné» par «à qui cette fonction a été
déléguée».
Donc, l'article 43 de la Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des
renseignements personnels est modifié en raison du nouveau libellé de
l'article 8 de cette loi introduit par le projet de loi.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Oui. Merci
beaucoup, M. le Président. J'ai transmis un amendement sur le Greffier. Je
voudrais savoir si on pourrait effectivement en discuter.
Le Président (M. Bachand) :
Et voilà, c'est fait. M. le député de René-Lévesque.
M.
Caire
:
Je vais mettre ça à jour, je ne l'ai pas.
M. Ouellet : Tu ne l'as pas
reçu?
M.
Caire
: Bien,
j'ai... Oui, peut-être.
Le Président (M. Bachand) :
J'avais annoncé à la fin de la séance, hier, qu'il y avait un... que
l'amendement de...
M. Ouellet : Mais je
veux juste savoir s'il a été déposé.
Le Président (M. Bachand) :
Oui. Oui.
M.
Caire
:
Là, il l'est présentement? Alors là, on est dans Amendements à venir?
Des
voix : ...
M.
Caire
:
Ah! Voilà. Député de René-Lévesque. Voilà.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Donc, si vous êtes d'accord, M. le député de René-Lévesque va en faire
la lecture. M. le député de René-Lévesque, s'il vous plaît.
M. Ouellet : Oui, je
vais dégeler mon ordinateur aussi. On manque de bande passante, c'est peut-être
ça. D'accord.
M.
Caire
: ...M.
le Président, là, je ne sais pas si on peut se permettre de faire un
commentaire collectif, là, mais par rapport aux autres salles de commission
parlementaire, le réseau, ici, là, c'est... En tout cas, il y a place à
amélioration.
M. Ouellet : Ce n'est
pas le plus rapide.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. C'est bien noté.
M. Ouellet : Merci, M. le
Président. Donc, l'article 3 est remplacé par le suivant :
L'article 43 de cette loi est modifié
par :
1° le remplacement, dans le troisième
alinéa, de «qu'elle a désigné» par «à qui cette fonction a été déléguée» — et
par;
2° l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Pour l'application du premier alinéa, l'organisme doit prévoir une façon de
recevoir la demande électroniquement.»
Le Président (M. Bachand) :
Interventions là-dessus? M. le député de René-Lévesque, avez-vous d'autres
choses à ajouter, explications?
M. Ouellet : Bien,
surtout le deuxième point, je pense que le ministre délégué à la Transformation
numérique comprend notre intention. Pour faire des demandes d'accès à
l'information, il faut toujours fonctionner par papier. Est-ce que ça serait
possible, effectivement, de convenir dans la loi qu'une demande faite
électroniquement serait acceptée et effectivement rendue disponible?
Le Président (M. Bachand) :
M. le ministre.
M.
Caire
:
On va suspendre 30 secondes, M. le Président. J'ai un exercice obligé à
faire.
Le Président (M. Bachand) :
Parfait.
Alors, on va suspendre quelques instants.
Merci infiniment.
(Suspension de la <séance à
12 h 54)
Le Président (M. Bachand) :
...M. le ministre.
M.
Caire
:
On va suspendre 30 secondes, M. le Président. J'ai un exercice obligé à
faire.
Le Président (M. Bachand) :
Parfait.
Alors, on va suspendre quelques
instants. Merci infiniment.
(Suspension de la >séance à
12 h 54)
(Reprise à 12 h 58)
Le Président
(M. Bachand) :À l'ordre, s'il vous
plaît! Merci. La commission reprend ses travaux. M. le député de René-Lévesque,
s'il vous plaît.
M. Ouellet : Oui. Merci
beaucoup, M. le Président. Donc, suite à la transmission de l'amendement, j'ai
eu des échanges avec l'équipe du ministre délégué. Je vais retirer mon
amendement pour en déposer un autre qui serait conforme au sein de la
commission pour remplir nos demandes. Merci.
Le Président
(M. Bachand) : Parfait. C'est très bien noté. Merci
beaucoup. Cela dit, compte tenu de l'heure, la commission suspend ses travaux
jusqu'à, et c'est important, 14 heures. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
14 h (version révisée)
(Reprise à 14 h 6)
Le Président (M. Bachand) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Bon après-midi. La Commission des institutions
reprend ses travaux.
Nous poursuivons, bien sûr, l'étude
détaillée du projet de loi n° 64, Loi modernisant des
dispositions législatives en matière de protection des renseignements
personnels.
Lors de la suspension de nos travaux cet avant-midi…
Nous serons rendus à l'étude de l'article 3. Le député de René-Lévesque,
maintenant, la parole est à vous.
M. Ouellet : Merci beaucoup,
M. le Président. Donc, je vais déposer un nouvel amendement qui va se lire
ainsi : Remplacer l'article 3 par le suivant :
«3. L'article 43 de cette loi est
modifié par :
1° l'ajout, à la fin du premier alinéa, de "Si
elle est écrite, elle peut donc se faire dans un format technologique.";
2° le remplacement, dans le troisième
alinéa, de "qu'elle a désigné" par "à qui cette fonction a été
déléguée"».
Le Président (M. Bachand) :
Alors, on a un petit délai technique.
Alors, on va suspendre quelques instants
pour que les membres puissent prendre connaissance de l'amendement. Merci
beaucoup.
(Suspension de la séance à 14 h 7)
(Reprise à 14 h 11)
Le Président (M. Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. M.
le député de René-Lévesque, s'il vous plaît.
M. Ouellet : Oui, merci
beaucoup, M. le Président. Donc, cet amendement se veut une avancée technologique
pour s'assurer que toute personne, tout individu qui fait une demande de
manière électronique, donc en utilisant des outils technologiques, puisse
effectivement avoir une réponse du côté de la technologie.
Alors, je voulais juste m'assurer, là,
auprès du ministre délégué à la Transformation numérique, pour lui, un fax, là,
ce n'est pas un outil de format technologique, là?
Le Président (M. Bachand) :
M. le ministre.
M.
Caire
: Sous
aucune considération, M. le député. Pour moi, là, et que ce soit transcrit,
pour moi, la <seule place...
M. Ouellet :
...
m'assurer,
là, auprès du ministre délégué à la Transformation numérique, pour lui, un fax,
là, ce n'est pas un outil de format technologique, là?
Le Président (M.
Bachand) :
M. le ministre.
M.
Caire
:
Sous aucune considération, M. le député. Pour moi, là, et que ce soit
transcrit, pour moi, la >seule place du fax, c'est au musée. Le fax... C'est
ça. Alors, voilà. Et, sur la base de l'amendement du collègue de René-Lévesque…
Moi, je salue cet amendement-là et donc je m'y montre tout à fait favorable.
Le Président (M. Bachand) :Merci. Interventions?
M. Ouellet : …M. le
Président. Prêt à aller au vote.
Le Président (M. Bachand) :M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: ...puis je
vais mettre la main sur l'article 43. Je veux juste comprendre, puis le collègue
de René-Lévesque pourra me l'expliquer, je vais lui poser la question, il
pourra me l'expliquer dans ses mots, là, puis je vais lui faire confiance, évidemment.
Dans le fond, si elle est écrite, on parle de la demande, elle peut être
répondue électroniquement. Est-ce que...
M.
Caire
: …parce
que… pas juste… Transmise et répondue.
M. Tanguay
: C'était
ça, ma question. <On peut… >On pourra faire des demandes
électroniques?
M. Ouellet : Oui.
M. Tanguay
: O.K.
M. Ouellet : Et la réponse
viendra électronique aussi.
M. Tanguay
: Donc, «Si
elle est écrite, elle peut se faire en format technologique», c'est dans les
deux sens. O.K.
Le Président (M. Bachand) :
Interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la
mise aux voix de l'amendement du député de René-Lévesque. Mme la secrétaire,
s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
La Secrétaire
:
M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Nous retournons à l'étude de
l'article 3 tel qu'amendé. Interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention à l'article 3 tel qu'amendé, nous allons procéder à la mise
aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 3, tel qu'amendé, est adopté. Merci beaucoup.
M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire
: Oui,
M. le Président. Donc, l'article 4 se lit comme suit :
L'article 47 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le paragraphe 7°
du premier alinéa, de «ne peut être avisé par courrier et qu'il le sera» par
«sera avisé»;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, du «courrier» par «écrit».
M. le Président, en fait, ça va un petit
peu dans le sens de l'amendement qu'on vient d'adopter à l'article précédent,
qui fait que… «informer un requérant, un tiers concerné
par la demande sera avisé par avis public» pour éliminer la notion de «par
courrier», M. le Président, et après ça enlever la notion de courrier par la notion
d'écrit, donc par un écrit.
Je souligne au passage <que nous...
M.
Caire
: …
concerné
par la demande sera avisé
par avis public» pour éliminer la notion de
«par courrier», M. le Président, et après ça enlever la notion de courrier par
la notion d'écrit, donc par un écrit.
Je souligne au passage >que nous
nous sommes entendus que, sur le format… ou bien la Loi concernant le cadre
juridique des technologies de l'information prescrivait que le format
numérique, là, pouvait avoir une définition large. Donc, on vient un peu, en
concordance, amener la notion de transmission dans l'univers numérique.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup, M. le ministre. Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui, merci,
M. le Président. Je veux juste comprendre. «Le responsable doit, avec diligence
et au plus tard dans les 20 jours qui suivent la date de réception d'une
demande, bon, <informer> — le septième cas
d'espèce — informer le requérant que le tiers concerné par la demande
sera avisé par avis public.» C'est quoi, les exemples? Puis je ne sais pas si
le ministre a un exemple de ça. J'essaie juste de comprendre dans…
M.
Caire
: Bien,
là-dessus, si vous me permettez, je vais laisser Me Miville-Deschênes y
aller dans le détail des exemples.
Le Président (M. Bachand) :
Me Miville-Deschênes, s'il vous plaît.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Oui. C'est une situation où on dépose une demande d'accès à un organisme
public, puis le document <a été… >est détenu, mais c'est le
document d'un tiers, le document, exemple, d'une entreprise, qui a été
communiqué à l'organisme public. Dans ce cas-là, l'organisme public, avant de
rendre une décision, doit consulter le tiers pour s'assurer que celui-ci a
l'occasion de donner des observations sur le caractère confidentiel.
Si je prends l'exemple, là, d'une
entreprise qui aurait donné un document au ministère de l'Environnement, bien,
le tiers doit pouvoir réagir, dire : Je suis en désaccord avec le fait
qu'on rende ce document-là accessible. Puis, si l'organisme public n'est pas
capable de rejoindre le tiers, bien, c'est l'article 49, là, qui prévoit
qu'il doit faire un avis public.
Donc, ici, dans le fond, <ce… >47
énumère les différentes catégories de réponses que le responsable peut donner
au demandeur, et une de ces réponses-là, c'est de dire : Je t'informe,
demandeur, que le tiers sera avisé par avis public puis qu'on va attendre sa
réponse avant de te donner une réponse définitive sur la demande d'accès.
M. Tanguay
: O.K.
Autrement dit, 47, c'est un univers délimité de toutes les réponses qu'on
pourrait avoir dans les 20 jours suite à notre demande, puis…
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Exact.
M. Tanguay
: C'est
parce qu'il est un peu avant, c'est pour ça que je ne comprenais pas
l'histoire. C'est dans le cas où, comme vous l'avez bien expliqué, il y a un
tiers, on n'est pas capable de le rejoindre, on va le prévenir par avis public.
Bien, dans ce cas-là… C'est ce bout-là qu'il me manquait. Moi, j'ai fait la
demande, vous allez me dire : Je vous informe que le tiers concerné sera
avisé par avis public, «stand by». Autrement dit, on verra la suite des choses.
Quand on parle d'avis publics, en 2021,
nouvelles technologies, puis tout ça, là, c'est quoi,
là? Parce qu'on ne prend plus de... corrigez-moi si j'ai tort, mais on ne
publie plus rien dans les gazettes officielles, peut-être, oui, dans les
journaux, peut-être, oui, site Internet de l'organisme public…
M. Caire : Bien, ça, ça
demeure. Donc, toute la communication, avis publics dans les journaux, ça
demeure. Maintenant, je ne sais pas, <Me Miville-Deschênes...
M. Tanguay
: …
puis
tout ça, là, c'est quoi, là? Parce qu'on ne prend plus de... corrigez-moi si
j'ai tort, mais on ne publie plus rien dans les gazettes
officielles,
peut-être, oui, dans les journaux, peut-être, oui, site Internet de l'organisme
public…
M. Caire :
Bien,
ça, ça demeure. Donc, toute la communication, avis publics dans les journaux,
ça demeure. Maintenant, je ne sais pas, >Me Miville-Deschênes, <est-ce
que… >quand c'est publié sur un site du gouvernement, est-ce qu'on peut
considérer qu'avis public a été donné? Là, je vais laisser Me Miville-Deschênes…
M. Tanguay
: Parce qu'à…
Puis c'était un peu ça, ma réaction. Puis on ne réglera pas ça au septième
alinéa du paragraphe 47 dans le projet de loi n° 64, mais on voit ça
souvent aussi en matière de justice. On n'a pas été capable de signifier le
défendeur, vous l'avez vu, M. le Président, sur le 70, on l'a vu également sur
d'autres projets de loi, puis on va signifier le défendeur par avis public.
Avis public, en 2021, mettre ça sur un site à quelque part, là… On s'entend-tu
que la vie est tout sauf publique, là? Dans le sens, oui, il est accessible,
mais on n'est plus comme dans le temps du village au Moyen Âge où il y avait 20
maisons, puis on battait du tambour sur la place publique. Tout le monde était
au courant, là, tu sais.
M.
Caire
: Oui.
Non, ce n'est pas… Mais, sur les avis mis dans les journaux, ça, ça demeure.
Maintenant, je vais laisser Me Miville-Deschênes compléter la réponse. Est-ce
que, sur un site Web, on considère qu'on a donné avis public? Je ne sais pas.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien, en fait, à l'article 49, on dit qu'il peut l'être, avisé, autrement,
notamment par avis public dans un journal. Donc, c'est un exemple des types
d'avis qu'on peut utiliser pour rejoindre la personne. Là, je m'aventure, mais
il me semble qu'une signification par Facebook a déjà été reconnue, là, comme
acceptable par les tribunaux, de mémoire. Donc, ça pourrait aussi être… Il n'y
a rien qui l'empêche, là, que ça soit un avis par un autre média qu'un journal,
là. L'exemple du journal diffusé dans une localité était là à l'époque. On l'a
laissé, là, mais ça peut être tout autre type d'avis.
• (14 h 20) •
M.
Caire
: Parce
que je sais qu'on va prescrire que, des informations à être rendues publiques,
le publier sur le site Web répond à la demande. On l'a fait, le député de
La Pinière va s'en souvenir, là, sur 14 notamment, là, on demandait que ce
soit rendu… que ce soit publié sur le site Web du Conseil du trésor et/ou le
site de la Commission d'accès à l'information, le cas échéant. Donc, est-ce que
ça, c'est considéré comme un avis public? Là, par contre, je ne saurais le
dire.
M. Tanguay
: O.K. C'est
juste cette notion… Puis on ne réglera pas ça là, puis je vais fermer cette
parenthèse-là. On ne réglera pas ça là, mais, dans tout notre corpus législatif…
Ah! un avis public a été donné. De un, qu'est-ce qu'on veut dire par là?
Puis, de deux, socialement, quand est-ce
qu'on se déclare satisfait que l'avis est réellement public? Puis je reviens
avec mon village dans le Moyen Âge. On est rendus aux antipodes de ça. Puis ça,
c'est une vieille souche de droit. Ah! on clouait <dans… >sur la
porte de l'église un avis public, puis tout le monde était notifié, là. Ça
prenait cinq minutes, le village était au courant.
M.
Caire
: Mais
moi, je prends acte, puis, peut-être, si tant est… Puis là je vais laisser
peut-être les juristes valider la question, mais peut-être qu'il serait
intéressant de… Puis ce n'est peut-être pas l'endroit… 64, comme dit mon
collègue, n'est probablement pas le moment de faire ça, mais peut-être qu'il
sera temps de revoir <cette notion…
M. Tanguay
:
...ça
prenait cinq minutes, le village était au courant.
M.
Caire
:
Mais moi, je prends acte, puis, peut-être, si tant est… Puis là je vais laisser
peut-être les juristes valider la question, mais peut-être qu'il serait
intéressant de… Puis ce n'est peut-être pas l'endroit… 64, comme dit mon
collègue, n'est probablement pas le moment de faire ça, mais peut-être qu'il
sera temps de revoir >cette notion-là de façon plus globale.
M. Tanguay
: Parce
que je trouve que ça participe, je vais mettre une autre image, ça participe d'une
façon de faire passée, au même titre que le métier d'allumeur de rues, tu sais,
l'allumeur de lanternes, il n'existe plus, puis au même titre que le métier de
crieur public n'existe plus. Ça, ça participe de ça.
M.
Caire
: Oui,
oui, je suis d'accord. Je suis d'accord. Il y a quand même des considérations
pour lesquelles il faut faire attention. C'est pour ça que je dis qu'un avis
public donné dans les journaux, puis mon collègue sait dans quel contexte on
établit ça...
M. Tanguay
: Les
recours collectifs...
M.
Caire
: …ça
demeure valable.
M. Tanguay
: ...tu
sais, dans les journaux majeurs, ça, c'est correct, les journaux majeurs,
mais...
M.
Caire
: Moi, je
pense personnellement que, quand c'est diffusé sur un site Web, évidemment,
pour tous ceux qui sont capables de se connecter, ça devient accessible. Mais est-ce
qu'on...
M. Tanguay
: ...
M.
Caire
: Mais c'est
ça. C'est ça, c'est ça.
M. Tanguay
: Va donc
voir sur le site Web, il y a peut-être de quoi qui va...
M.
Caire
: C'est
que le journal, il vient chez vous, généralement…
M. Tanguay
: Ou
quelqu'un vous en parle.
M.
Caire
: …alors
que le site Web, il reste sur son serveur. Mais, en tout cas, ça sera un intéressant
débat à avoir, effectivement.
(Interruption)
M. Tanguay
: Ce n'est
pas pour nous.
M.
Caire
: Tant
que ce n'est pas une alarme incendie, moi, ça me va.
M. Tanguay
: Non, ce
n'est pas ça. M. le Président, si... Je ne vois, dans votre regard, aucune
inquiétude, alors je vais enchaîner. Avec ce qu'on vient de faire avec le collègue
de René-Lévesque, sur le dernier alinéa, «Il doit alors en donner avis au
requérant par écrit dans le délai prévu par le premier alinéa», est-ce qu'il y
aurait lieu de faire écho à l'amendement, où on avait «par un outil technologique,
le cas échéant»? Ou vous allez me dire : Non, quand on dit «écrit», ça va
être nécessairement par avis technologique si le cas est échéant?
M.
Caire
: En
fait, ce n'est pas... C'est ça, c'est que ce n'est pas nécessairement par avis
technologique, mais ce n'est pas exclusif. Puis, dans mon commentaire d'entrée,
le député de LaFontaine aura noté que j'ai fait référence, justement, à la Loi concernant le cadre juridique des technologies de l'information, où
la notion de document était une notion très large. Donc, quand on parle d'un
écrit, c'est indépendamment de son support technologique. Ça peut être un
courrier, ça peut être un document PDF joint à un courriel, ça peut être
directement dans le courriel, ça peut être, malheureusement, un fax, ça peut
être dans la boîte à malle. Donc, c'est un écrit indépendamment du support.
Donc, cette formulation-là inclut toutes les formes possibles d'écrit.
M. Tanguay
:
Puis ce qui est intéressant aussi, puis je sais qu'il y a des juristes qui
relèvent peut-être formellement du ministère de la Justice, avec la collègue du
ministre, ex-ministre de la Justice, actuelle présidente du Conseil du trésor, on
avait fait le projet de loi n° 32 puis on a beaucoup, beaucoup travaillé
sur les moyens technologiques, les avis, les ci, les ça. J'imagine que, notre
corpus législatif, à toutes les fois qu'on rouvre, on ne va pas toutes refondre
les lois mais qu'il y a des arrimages qui se font. Parce qu'on en avait <beaucoup,
beaucoup...
M. Tanguay
: ...
la collègue du ministre, ex-ministre de la Justice, actuelle présidente
du Conseil du trésor,
on avait fait le projet de loi n° 32
puis on a beaucoup, beaucoup travaillé sur les moyens technologiques, les avis,
les ci, les ça. J'imagine que, notre corpus législatif, à toutes les fois qu'on
rouvre, on ne va pas toutes refondre les lois mais qu'il y a des arrimages qui
se font. Parce qu'on en avait >beaucoup, beaucoup parlé, justement, de
communication de procédures et réception par les greffes, et tout ça, de moyens
technologiques, des mandats, des télémandats. On est là-dedans, là, beaucoup, beaucoup,
beaucoup.
Je referme la parenthèse, là, ça ne relève
pas du législateur, mais j'imagine qu'il y a beaucoup de concordance, puis,
quand on ouvre une loi, bien, on lui donne un petit coup de rafraîchissement de
peinture, là, aussi à ce niveau-là. Puis je pensais qu'«écrit» on ne se fiait
pas, justement, sur la loi...
M.
Caire
: ...le
cadre juridique des technologies de l'information.
M. Tanguay
: Cadre
juridique. J'avais l'acronyme, je vais me le réécrire. On ne se fiait pas
réellement, par référence, à elle, on l'écrivait dans la loi, que technologies,
papi, papa… Ça fait que…
M.
Caire
: Non,
c'est ça. C'est pour ça qu'on utilise la notion d'écrit pour avoir une
interprétation large sur cet écrit-là et sur quel support. <Donc... >Puis,
comme on essaie, je reviens avec le principe, d'avoir une loi technologiquement
neutre, un écrit peut être sur papier, mais il peut aussi être sur support
technologique.
M. Tanguay
: Merci.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 4?
M. le député de La Pinière, s'il vous plaît.
M. Barrette : Ça, c'est
vraiment... Vous allez me trouver téteux, là, mais c'est-u du bon français, ça,
là?
M.
Caire
:
<Je...
>Peut-être... Pouvez-vous préciser la question?
M. Barrette : Support
technologique, avis technologique…
M.
Caire
: Hein?
Il n'y a pas...
M. Barrette : Bien, c'est le…
C'est parce que je ne l'ai pas, l'amendement, là, je ne l'ai pas eu.
M.
Caire
: Non,
il n'y a pas d'amendement... Bien, c'est-à-dire que c'est l'article qui vient
modifier l'autre article, mais il n'y a pas... Là, dans l'amendement du député
de René-Lévesque, on faisait cette référence-là, mais ici, là, ce n'est pas de
ça qu'il est question.
M. Barrette : Non, je
comprends, là, mais, juste sur le plan... C'est parce que je ne l'ai pas, là.
Je vous écoute parler, là, puis, depuis tantôt, j'essaie de l'avoir, puis je ne
l'ai pas, là.
M.
Caire
: Si le
député de La Pinière veut, je peux lui lire ce qui va être modifié.
M. Barrette : Oui. Le résultat
final.
M.
Caire
: Le
septième alinéa, il va être modifié. Ce qui va être écrit, c'est : «informer
le requérant que le tiers concerné par la demande sera avisé par un avis public».
Ça, c'est le septième paragraphe. Et, dans le dernier alinéa, la dernière
phrase se lirait comme suit : «Il doit alors en donner avis au requérant
par écrit dans le délai prévu par le premier alinéa.» Donc, on ne fait pas... Ici,
on ne fait pas référence aux éléments technologiques.
M. Barrette : Non, non, O.K. C'est
correct. O.K.
M. Tanguay
: Je pense
que le commentaire du collègue de La Pinière, c'était sur toute cette
sémantique-là, effectivement, où le collègue de René-Lévesque, dans son
amendement de tantôt, parlait de format technologique. Et, dans le contexte du
projet de loi n° 32, on parlait beaucoup… support technologique puis on se voulait englobant de tout ça, là,
les fax, les courriels, les ci, les ça, les... Et je pense qu'effectivement la
question se pose, de : Est-ce qu'on a <la bonne... >le bon
choix de mots? Et la question se pose là-dessus, là.
M.
Caire
: Bien,
nous, on a voté en faveur de <l'amendement. Donc...
M. Tanguay
: …
technologique
puis on se voulait englobant de tout ça, là, les fax, les courriels, les ci,
les ça, les... Et je pense qu'effectivement la question se pose, de :
Est-ce qu'on a la bonne... le bon choix de mots? Et la question se pose
là-dessus, là.
M.
Caire
:
Bien, nous, on a voté en faveur de >l'amendement. Donc, on était, évidemment,
favorables au libellé.
M. Barrette : Non, non, c'est
correct, là, je…
M. Tanguay
: De façon
plus macro, hein?
M.
Caire
: Oui.
M. Barrette : Vous m'avez
perdu, là, parce que je ne l'ai pas, là. Je ne sais pas pourquoi je ne les ai
pas sur mon Greffier à moi. Mais, en tout cas, peu importe, passons à autre
chose. Mais juste pour dire que, M. le ministre, là, un avis… En tout cas,
bref, oubliez ça. Un avis technologique, là, ça veut dire quoi, là?
M.
Caire
: Mais il
n'a pas été question…
M. Barrette : Non, c'est parce
que vous avez prononcé ces mots-là à un moment donné, là. Ce n'est pas grave.
Oubliez ça, M. le Président.
M.
Caire
: Pas
dans mon souvenir.
Le Président (M. Bachand) :
D'autres interventions sur l'article 4? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il
vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 4 est adopté. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire
: Oui,
M. le Président. Donc, l'article 5 se lit comme suit :
L'article 49 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «par courrier» par «en lui transmettant un écrit»;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «par courrier» par «conformément au premier alinéa»;
3° par le remplacement, dans le quatrième
alinéa, de «courrier» et de «mise à la poste» par, respectivement, «écrit» et
«transmission».
Donc, M. le Président, l'article 49
de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection
des renseignements personnels est modifié afin de simplifier les modalités de
transmission des écrits qui y sont prévues.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: C'est ça.
Puis ça, ça participe du commentaire que j'ai fait précédemment. Il y a encore
bien des lois qui ne sont pas ouvertes devant nous qui parlent d'envois par la
poste. Il y en a plein, il y en a des dizaines. Là, le 64 est ouvert, elle nous
fait ouvrir la loi d'accès à l'information. Bien, en passant, c'est mon petit coup
de pinceau pour rafraîchir la peinture, «poste», on change tout ça, là, c'est
«transmission de l'avis». Ça veut dire que ça inclut la poste, mais ça inclut, évidemment,
toute la technologie. C'était le commentaire. «…lui transmettant un écrit», O.K.
À 49, là, je suis ailleurs, là, deuxième
alinéa : «Lorsque le responsable…» Ici, dans le contexte de tout ce qu'on
a dit, haute autorité, là, premier article de la loi, là, on parle de qui, le
responsable, ici?
M.
Caire
: Je
vais lire le premier alinéa pour être bien sûr de la… Bien, moi, je…
M. Tanguay
: C'est un
personnage qui n'a pas de texte.
• (14 h 30) •
M.
Caire
:
<Bien,
moi… >Non, bien, c'est ça. Moi, je dirais que c'est le responsable de la
protection des renseignements personnels à qui on fait référence, mais je vais
laisser…
14 h 30 (version révisée)
M.
Caire
:
...bien, moi, je...
M. Tanguay
: C'est un
personnage qui n'a pas de texte.
M.
Caire
:
<Bien,
moi, je... >Non, bien, c'est ça, moi, je dirais que c'est le responsable
de la protection des renseignements personnels à qui on fait référence, mais je
vais laisser l'expert Me Miville-Deschênes nous confirmer la chose et/ou
infirmer, évidemment, là.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
En effet, quand on parle du responsable dans la procédure d'accès, c'est le
responsable de l'accès à l'information ou de la protection des renseignements
personnels. Donc, ici, on est dans la section davantage accès aux documents
administratifs, donc c'est le responsable de l'accès, là, à qui la fonction a
été déléguée ou non.
M. Tanguay
: Autrement
dit, dans la fête de la mise en application de la loi d'accès à l'information,
il y a différents personnages, des acteurs, des danseurs, puis il y en a qui
vont avoir un chapeau, il y en a qui vont avoir quatre chapeaux, il y en a qui
n'auront pas de chapeau. Et, dans le contexte de l'article 49, le
responsable pourrait d'aventure être la plus haute autorité.
M.
Caire
:
Pourrait.
M. Tanguay
: Là, on dit :
Celui qui a le chapeau violet, il fait ça de même, article 49. Puis on ne
refera pas tout l'article 1, mais ça peut être la haute autorité qui a le
chapeau violet, le chapeau orange, puis qui a délégué un autre chapeau, puis
qui a un comité, puis qui s'est trouvé des personnes, des tiers extérieurs. C'est
juste ça qu'il faut comprendre dans la... Parce qu'à un moment donné, quand tu
lis une loi, tu dis : O.K., parce qu'on veut de l'imputabilité, c'est qui,
ça? Alors, ce qui n'est pas délégué, à ce moment-là, tu te revires vers la plus
haute autorité puis tu dis : Qu'en est-il?
M.
Caire
: Bien,
en fait, même en matière d'imputabilité, je dirais au député de LaFontaine :
Conformément à ce qu'on a dit, le responsable, il est responsable de s'assurer
de l'exécution. Si tant est qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas...
Moi, j'ai toujours dit : On délègue une tâche, on ne délègue pas une
responsabilité, là. Je comprends qu'on utilise le mot «responsable de», là,
mais, quand on parle du responsable, <on lui indique... >donc
celui qui a reçu la fonction par délégation, on lui indique de quelle façon il
doit procéder.
Le député de LaFontaine a raison de dire
qu'en théorie le plus haut dirigeant d'un organisme pourrait assumer cette
fonction-là lui-même. Maintenant, dans la pratique, on comprend qu'un ministre
va assurément déléguer cette responsabilité-là, cette fonction-là.
M. Tanguay
: Puis, même
là, il est supposé y avoir une muraille de Chine par rapport aux politiques.
M.
Caire
: Oui,
oui, selon même l'amendement qu'on a mis, là, qui vient renforcer ce
principe-là.
M. Tanguay
: Ça, c'est
un bon point. Dans un ministère, ça serait le sous-ministre et non pas le
ministre, la plus haute autorité?
M.
Caire
: Non,
dans un ministère, c'est toujours le ministre, la plus haute autorité.
M. Tanguay
: Au sens de
la loi d'accès à l'information?
M.
Caire
: Au
sens de la loi d'accès à l'information.
M. Tanguay
: Et le
ministre pourrait se garder la responsabilité d'accès aux documents?
M.
Caire
: Le
ministre pourrait se garder cette responsabilité-là.
M. Tanguay
: Mais on
n'a pas fait collectivement une muraille de Chine par rapport à ça?
M.
Caire
: On
l'a fait dans la pratique. C'est pour ça que je dis : Dans la pratique, ce
qui s'est fait... Puis, je veux dire, on a quand même 39 ans d'expérience
en la matière, là. Puis, à moins que les collègues me disent des choses que je
n'ai pas sues, là, bien, il y a toujours eu une muraille de Chine entre les
cabinets ministériels et la gestion des demandes d'accès à l'information.
M. Tanguay
: En le
disant, le ministre... Puis on jase, <là...
M.
Caire
:
...ce
qui s'est fait... Puis, je veux dire, on a quand même 39 ans
d'expérience en la matière, là. Puis, à moins que les collègues me disent des
choses que je n'ai pas sues, là, bien, il y a toujours eu une muraille de Chine
entre les cabinets ministériels et la gestion des demandes d'accès à
l'information.
M. Tanguay
: En le
disant, le ministre... Puis on jase, >là, vous devez trouver ça drôle
pareil, hein, parce qu'il est responsable, mais il faut qu'il y ait une
muraille de Chine de ce sur quoi il est responsable.
M.
Caire
: Oui,
oui, oui.
M. Tanguay
: Ça
fait qu'il y a comme... Je ne sais pas si...
M.
Caire
: Mais
si je peux me permettre là-dessus.
M. Tanguay
: On n'a
peut-être pas les bons paramètres quand on dit ça.
M.
Caire
: Oui, parce
qu'il est responsable que la loi soit appliquée et qu'elle soit respectée, mais
là, ici, ce dont on parle, puis c'est ça, la discussion qu'on a eue avec le député
de La Pinière... Puis c'est sûr que les termes utilisés, à mon avis,
sèment <une certaine... >peut-être une certaine confusion, mais,
quand on parle du responsable de l'accès à l'information ou du responsable de
la protection des renseignements personnels, dans ce contexte-là, on parle de
la personne qui va exécuter la tâche. Donc, moi, je pense que le principe, il
est correct au sens où, dans une organisation... Puis mon collègue...
M. Tanguay
: Je
comprends ça.
M.
Caire
: Mon collègue
comprend que nos mécanismes de reddition de comptes ont été construits de façon
à ce qu'un ministre rende compte.
M. Tanguay
: Mais
on revisite quelque chose, un film dans lequel,< on a...> dans les
dernières années, on a vu bien des acteurs, puis des acteurs se faire taper sur
les doigts : Aïe! Il y a un attaché politique au cabinet qui a été mis au
courant qu'il y avait une demande d'accès, puis il a comme laissé entendre qu'il
ne faudrait peut-être pas y donner suite, genre. Prenons l'engagement peut-être
sous réserve de vérifier, il y a-tu une directive du Conseil exécutif, il y
a-tu quelque chose en quelque part, réglementairement ou des directives... qui
ont galvanisé... Puis je suis tout à fait... Je suis conscient, là, des impacts
juridiques où que tu es responsable, mais, dans les faits, ce n'est pas toi qui
vas le faire, mais il doit y avoir un outil juridique qui fait la muraille de
Chine pour ne pas que, dans la pratique, il n'y ait rien, tu sais.
M.
Caire
: Bien,
je ne sais pas. Je...
M. Tanguay
: Je ne
le sais pas. Puis ça me surprend de constater peut-être... Puis j'ai demandé à
Sophie, notre recherchiste, puis, semble-t-il, il n'y aurait rien. Je veux dire,
ah! ce serait peut-être bon qu'il y ait quelque chose.
M.
Caire
: Non,
mais... puis je vais être d'une totale candeur, malgré 12 ans dans l'opposition,
je n'ai jamais vérifié ça. Je vais être très honnête avec vous.
M. Tanguay
: Parce
que vous savez, quand ça faisait des scandales, quand : Aïe! Le cabinet a
été mis au courant...
M.
Caire
: Ah! oui,
oui, oui. Non, non, mais je...
M. Tanguay
: Mais
c'est le ministre, la haute autorité.
M.
Caire
: Tous
les deux, on sait de quoi on parle, mais ce que je veux dire, c'est que le
principe de la loi, il est correct dans le sens où... Puis là on amène un
élément nouveau qui est la responsabilité par rapport à l'application et au
respect de la loi. Puis ça, ça doit relever d'un ministre parce que notre système
parlementaire est ainsi fait. Je veux dire, le principe de responsabilité ministérielle
veut ça. Et le principe et tous les mécanismes de reddition de comptes veut ça.
Mais le mur de Chine, puis je pense qu'on
est à la même place, le député de LaFontaine et moi, <le mur de Chine, >il
est dans l'exécution, à savoir que ce qu'on ne veut pas puis ce qu'on ne voudra
jamais, c'est qu'un ministre ou un membre d'un cabinet ministériel puisse avoir
la tête par-dessus l'épaule du responsable de l'accès à l'information ou du
responsable pour voir, là, cette demande-là... Puis c'est ce que le député de Gouin
disait aussi, là : <Puis...
M.
Caire
: ...veut
pas puis ce qu'on ne voudra
jamais, c'est qu'un
ministre ou un
membre d'un cabinet
ministériel puisse avoir la tête par-dessus l'épaule
du responsable de l'accès à
l'information ou du responsable pour voir,
là, cette demande-là... Puis c'est ce que le
député de
Gouin
disait aussi, là : >Puis, tu sais, cette demande-là, il y aurait-u
une petite possibilité que... Ah! non, on n'a pas l'information.
Puis je dis un ministre, mais je veux
dire, je sais que mon collègue a été au gouvernement, même un haut
fonctionnaire, là, tu sais. Ce qu'on veut, c'est qu'en toute transparence,
quand on fait une demande d'accès à l'information qui répond aux paramètres de
la loi, on procède, puis c'est tout, là. Le seul critère, c'est : Est-ce
que la loi le permet ou non? Alors, à partir de là, qu'un ministre, ou un
membre de cabinet, ou un haut fonctionnaire soit d'accord ou non, ça ne devrait
pas interférer d'aucune façon.
M. Tanguay
: Puis je
termine là-dessus, M. le Président, mais c'est un souhait que j'exprime. Puis, si
le ministre peut prendre l'engagement de nous revenir, avant la fin de nos
travaux, sur, de un... Deux choses. De confirmer qu'il n'y a rien, il n'y a pas
d'outil, il n'y a pas de règlement, de directive du Conseil exécutif. Parce que,
des fois, il y a ça, des directives du Conseil exécutif qui disent : Bien,
on ne fera pas ça de même. S'il n'y a rien... Ou, s'il y a de quoi, de l'avoir,
qui fait mur de Chine.
Puis, s'il n'y a rien, est-ce qu'on
n'aurait pas là une occasion, justement, de faire un mur de Chine d'une manière
ou d'une autre pour ne pas que ça soit justement sur : Bien, c'est bien
entendu, c'est compris de même, ça ne se fait pas de même. On pourrait-u juste...
Puis effectivement je suis le premier surpris de dire : Il n'y a rien? Il
me semble qu'on l'avait réglé, ce débat-là. Ça fait que c'est juste ça.
J'aimerais ça parce que c'est une belle occasion aussi puis ça serait une belle
avancée de dire : Aïe! Vous n'avez pas le droit de faire ça.
M.
Caire
: Je
réponds oui aux deux demandes du collègue.
M. Tanguay
:
<Et
ça aurait l'avantage... >Puis je conclus là-dessus, ça aurait l'avantage
de ne pas être un atermoiement à ce qu'on vient de faire au premier article, de
dire : Le haut responsable répond de quasiment tout ce qui se fait, mais
là vous auriez... S'il n'y a pas un petit mur de Chine réglementaire ou
juridique qui exclut spécifiquement, dans le contexte du ministre puis de son
cabinet, c'est comme si on acceptait, dans la pratique, qu'il y ait un
atermoiement. Oui, mais ces demandes-là, dans la pratique, il ne les voit pas
passer, puis il n'a pas son mot à dire, puis il ne sait pas ce qui se passe.
M.
Caire
: Mais
ça, c'est correct. Qu'il ne voie pas passer les demandes, c'est correct. Ce qui
ne serait pas correct, c'est que, dans son organisation, la loi ne soit pas
appliquée ou ne soit pas respectée, puis c'est de ça dont il doit se rendre
responsable. Donc, lui... Puis, ceci étant, là, je ne reviens pas sur ce que
j'ai dit, là, moi, je suis d'accord avec le député de LaFontaine. On peut
vérifier puis on peut penser à comment on peut faire ça.
Et ça, qu'il soit imputable de ça, puis
j'utilise le mot «imputable» à dessein, qu'il soit imputable de ça, c'est
souhaitable. Cette imputabilité-là, ceci étant dit, ne l'autorise pas à
interférer dans le traitement de la demande en dehors des paramètres qui sont
prescrits par la loi. C'est ça qu'on ne veut pas, on ne veut pas que
l'arbitraire de l'intérêt des uns et des autres puisse conditionner la façon
dont on va traiter une demande d'accès à l'information ou de protection des renseignements
<personnels...
M.
Caire
:
...en dehors des paramètres qui sont prescrits par la loi.
C'est ça
qu'on ne veut pas, on ne veut pas que l'arbitraire de l'intérêt des uns et des
autres puisse conditionner la façon dont on va traiter une demande d'accès à
l'information
ou de protection des
renseignements >personnels. Puis, pour moi,
ce n'est pas incompatible, là.
• (14 h 40) •
M. Tanguay
: Je
comprends. Juste pour illustrer, d'abondant, mon point, puis on est sur la même
longueur d'onde, est-ce que... Je ne sais pas, je vais... je n'y ai pas pensé,
là, puis mon collègue de La Pinière, là... Il y a la Régie de l'assurance
maladie du Québec, il y a un président, puis je pense qu'on l'a entendu en
commission parlementaire. Il est la plus haute autorité responsable de
l'application de la loi. Si une demande d'accès à l'information venait à sa
connaissance, puis lui, dans l'application de la loi, aurait, je pense,
compétence pour statuer, de dire : Bien, dans ce cas-là, là, puis ce n'est
pas moi qui ai fait le «day-to-day», là, vous m'expliquez ça, dans ce cas-là,
je pense qu'on devrait refuser la demande pour tel motif de la loi, je ne suis
pas sûr, puis encore une fois je peux me tromper, là, je pense tout haut, que
j'en serais fâché, choqué, outré, contrairement au cas du ministre parce qu'il
y a un aspect politique là-dedans.
Autrement dit, si vous êtes la haute
autorité, je crois que vous avez compétence, au départ, pour participer à la
décision, à quelque part, vous n'êtes pas forclos de le faire, même vous, vous
devez... Même, vous êtes invité à plus que vous y intéresser, vous êtes
imputable, ce qui n'est pas le cas du ministre pour le contexte qu'on vient de
dire, d'où l'importance peut-être de vérifier qu'est-ce qu'il y a par rapport à
ça. Puis ça, c'est important, parce qu'on est sur la philosophie de ce qu'on
fait, là.
M.
Caire
: Oui,
mais, si je peux me permettre, M. le Président, j'ai peut-être une nuance à
apporter. Parce que l'intérêt par rapport à la diffusion ou non d'une
information n'est pas exclusivement politique. Moi, je suis convaincu que le
collègue est d'accord avec moi.
M. Tanguay
: Non, c'est
sûr.
M.
Caire
: Un
P.D.G. d'une société d'État pourrait avoir un intérêt à ce qu'une information
qui risque de mettre son organisation dans l'eau chaude... pourrait avoir un
intérêt à ce que cette information-là reste cachée. Et donc, dans ce sens-là,
l'intérêt à la transparence ou non ne relève pas exclusivement du politique.
Moi, je ne vois pas de distinction. Par contre, si l'acceptation ou le refus
relève exclusivement de l'interprétation de la loi, à ce moment-là, il y a,
pour le requérant, une démarche qui peut être faite à la CAI qui nous amène
même jusqu'au tribunal.
M. Tanguay
: Oui, c'est
sûr qu'il y a un chien de garde, qui est la CAI, mais, dans ce qu'on dit là, c'est
extrêmement important, ce qu'on dit là, il y a une philosophie de la loi puis
il y a un rôle à définir, puis les responsabilités de chacun. Puis là <on
est... >j'ai l'impression qu'on est comme dans une zone que je croyais
plus claire que ça. C'est juste le fait que le haut dirigeant doit se garder
une petite gêne...
M.
Caire
: Oui,
non, non, je comprends, mais la... Puis, encore une fois, là, je ne renie pas
ce que j'ai dit, mais moi, je pense que la pratique... Puis, moi, ça fait deux
ans que je suis ministre, puis évidemment je sais que le député ne s'attend pas
à autre chose, mais je peux vous dire qu'il n'y a pas de demande d'accès à
l'information qui monte à mon cabinet, là.
M. Tanguay
:
Jusqu'au <jour...
M.
Caire
:
...mais
la... Puis, encore une fois, là, je ne renie pas ce que j'ai
dit, mais moi, je pense que la pratique... Puis, moi, ça fait deux ans que je
suis ministre, puis évidemment je sais que le député ne s'attend pas à autre
chose, mais je peux vous dire qu'il n'y a pas de demande d'accès à
l'information qui monte à mon cabinet, là.
M. Tanguay
:
Jusqu'au >jour, je le sais...
M.
Caire
: Jusqu'au
jour où je lis un article qui parle de trois, quatre affaires dont je me dis :
Ça aurait été le fun que je l'apprenne autrement.
M. Tanguay
: Une
ville de 4 500 habitants, 15 employés, applique à ça, la
mairesse est la plus haute autorité, demande... première demande, deuxième
demande, 15e demande. La 23e demande, elle monte à la plus haute
autorité. C'est dans ce contexte-là où je me dis : La plus haute autorité
doit-elle avoir un malaise? Peut-elle statuer? C'est ça, là. Il n'y a pas de problème
jusqu'au jour où il y a un problème.<
M.
Caire
:
Oui, bien, si la...
M. Tanguay
:>
Et ici je suis d'accord avec le ministre, même pour les organismes publics qui
ne font pas de la politique.
M.
Caire
: Mais,
si la plus haute autorité a jugé bon, dans le respect de ses prérogatives et de
ce dont elle est imputable, de déléguer ces fonctions-là, bien, en théorie,
puis on parle en théorie, on a une discussion théorique, là, mais quand même
fort intéressante au préalable, mais cette situation-là ne devrait pas se
produire.
M. Tanguay
: Elle
va arriver, c'est sûr. 3 000 nouveaux assujettis, elle va arriver.
Alors, quelle indication on peut indiquer, justement, comme législateurs, on
vient de faire l'article 1, à la haute autorité? Vous pourriez me dire :
Bien, il y a un chien de garde, ça sera à la Commission d'accès à l'information
à trancher puis à nous donner son éclairage, mais je pense qu'ici il y a des
choses qui doivent être dites.
M.
Caire
: Mais
en même temps... Puis là, là, je trouve ça intéressant, le commentaire du
député de LaFontaine est intéressant parce que j'avais compris de sa requête qu'elle
s'adressait aux seules entités du gouvernement du Québec, mais là ce qu'il me
dit, cette espèce de mur de Chine, lui, il le voit pour...
M. Tanguay
: Je n'ai
pas la réponse.
M.
Caire
: Non,
mais c'est ça.
M. Tanguay
: Je ne
le sais pas.
M.
Caire
: Non,
mais moi, j'avais compris...
M. Tanguay
: Puis
c'est suite à votre commentaire que je me suis dit : Bien raison.
M.
Caire
: Non,
mais ce que je veux dire, c'est que là il n'y en a pas. On peut... En tout cas,
on va confirmer, mais moi, je n'en connais pas. Je n'en connaissais pas quand j'étais
dans l'opposition. Moi, je pense qu'il n'y en a pas, mais il n'y en a pas, ma
réponse se limitait au périmètre du gouvernement du Québec.
M. Tanguay
: Au
ministre.
M.
Caire
: Il
n'y a pas... Oui, c'est ça, il n'y a pas de directive qui dit que... Ça
n'existe pas, à mon sens. On va confirmer ça. Est-ce qu'il serait pertinent
d'en avoir une? Est-ce que c'est possible de le faire? Ça, c'est la deuxième
question du député. Je vérifie ça, mais, encore là, ce serait circonscrit au
gouvernement du Québec, on n'étirerait pas cette
directive-là à tous les organismes, parce qu'encore là on ne connaît pas le
fonctionnement de toutes... Parce qu'en même temps...
M. Tanguay
:
Pourquoi pas? Pourquoi pas aux maires, mairesses? On jase.
M.
Caire
: Parce
que, M. le député, la loi dit nommément que le plus haut dirigeant, il en est
le responsable. La délégation, il peut la <faire...
M.
Caire
:
...à
tous les organismes, parce qu'encore là on ne connaît pas le
fonctionnement de toutes... Parce qu'en même temps...
M. Tanguay
:
Pourquoi pas? Pourquoi pas aux maires, mairesses? On jase.
M.
Caire
:
Parce que, M. le député, la loi dit nommément que le plus haut dirigeant, il en
est le responsable. La délégation, il peut la >faire, mais il n'a pas d'obligation
à le faire. Donc, s'il ne le fait pas clairement... Puis là on revient à la
notion de nos petits organismes, là, O.K., là.
M. Tanguay
: Oui,
oui, c'est lui qui décide.
M.
Caire
: Moi,
je pense... Moi, j'ai ma municipalité, là, j'ai 250 habitants, j'ai une
demande d'accès à l'information par décennie, ça fait que je ne vais pas...
Puis je ne veux pas que personne ne comprenne rien de méprisant dans mon commentaire,
là.
M. Tanguay
: Non,
non. C'est fictif.
M.
Caire
: Ce n'est
absolument pas l'objectif, d'être méprisant, au contraire, mais il y a fort à
parier que je ne nommerai pas un responsable de l'accès à l'information et un
responsable à la protection des renseignements personnels, que je vais
conserver cette fonction-là comme la loi m'y autorise. À ce moment-là, si je
mets en application un règlement, bien là, je suis en défaut du règlement parce
que c'est moi, le responsable, mais en même temps le règlement dit que je ne
dois pas me mettre les mains dans le traitement des demandes d'accès, j'ai un problème.
Donc, pour moi, cette situation-là, qui est amenée par le député de LaFontaine,
peut devenir extrêmement intéressante mais si on la circonscrit au périmètre du
gouvernement du Québec.
M. Tanguay
:
L'actuel... On m'informe... Puis on jase, là, on n'est pas là pour mettre
personne en boîte. De toute façon, j'en serais incapable, totalement.
M.
Caire
: Pas
sûr de ça, mais...
M. Tanguay
: On
m'indique qu'à l'époque... Je fais un clin d'oeil, on ne fera pas... Ça fait longtemps
que j'ai compris, M. le Président, qu'il faut renoncer à changer le passé, ce
qui est une bonne chose.
M.
Caire
: Ça, c'est
enregistré, M. le député, hein?
M. Tanguay
: Il
faut renoncer à changer le passé, oui. Puis c'est des choses qu'on comprend
aussi dans ses relations interpersonnelles, mais ça, c'est un autre dossier.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Tanguay
:
Saint-Valentin s'en vient, ça va bien.
M.
Caire
: Ça, est-ce
que ça peut être supprimé, M. le Président?
M. Tanguay
: Ça va
très bien.
M.
Caire
: Est-ce
que ça peut être supprimé, M. le Président? Est-ce que j'ai le droit à
l'effacement, M. le Président?
M. Tanguay
: Tout
ça pour dire qu'on m'indique, sur ce débat-là, puis qui n'est pas... M. le
Président, il n'est pas inintéressant, je pense qu'il est au coeur de ce qu'on
fait. À l'époque où il était dans l'opposition, le ministre actuel de la
Justice avait demandé que, dans le cas très spécifique dont on parle, <que
>ça ne soit plus le ministre, la haute autorité, mais le sous-ministre.
Puis voyez-vous, c'est une génération spontanée, parce qu'il y a six minutes j'ai
dit : Bien, pourquoi pas que ça serait... Je pense, ce n'est pas le sous-ministre?
Peu importe. Et la collègue députée de Notre-Dame-de-Grâce avait inclus dans
son projet de loi n° 179 cette notion-là, projet de loi qui, je constate,
n'a pas été adopté, déposé 2018. Je dis... Alors, ça fait partie de la
réflexion.
Et je reviens à l'exemple. Oui, c'est
entendu, mais, si c'est entendu, ce n'est pas assez fort juridiquement. 179, collègue
ministre de la Justice aujourd'hui, il faudrait le dire en quelque part. Pour
les ministres, sous-ministres, débat à faire, mais pour tous les <autres...
M. Tanguay
: ...ça fait
partie de la réflexion.
Et je reviens à l'exemple. Oui, c'est
entendu, mais, si c'est entendu, ce n'est pas assez fort juridiquement. 179,
collègue
ministre de la Justice
aujourd'hui, il faudrait le dire en
quelque
part. Pour les
ministres,
sous-ministres, débat à faire, mais
pour tous les >autres, là, les centaines de municipalités, encore une
fois, il n'y a pas de problème jusqu'au jour où il y a un problème. Puis il va
y avoir des cas problématiques.
Il va y avoir le cas... Moi, si vous êtes
le maire, puis moi, je suis directeur de l'informatique, peu importe, vous me
nommez responsable de l'accès aux documents. Ça va bien, une municipalité de
10 000 habitants, 26 employés, puis ça va bien. Puis là, woups,
là, là, il y a des problèmes de ci, de ça, ça brasse, ça barde, il y a une
opposition aussi, blablabla, puis là on reçoit une demande d'accès à
l'information, puis c'est une patate chaude. Puis je sais que vous, M. le
maire, vous allez être en élection, il y a un contexte qu'on connaît, patate
chaude. Ça se peut que j'aille vous voir avec ça : Qu'est-ce que je fais
avec ça? On veut-u, comme législateurs, que ce soit permis?
M.
Caire
: Bien,
sur cet exemple-là, c'est là où l'amendement que nous avons adopté, qui a été
déposé par le député de Gouin, à mon avis, prend tout son sens. Parce que là on
a spécifié que cette personne-là, à qui la fonction a été déléguée, <cette
personne-là >doit agir avec autonomie. Donc là, il y a dans la loi... Puis
aucun préjudice dans ce que je dis, mais ce débat-là, je pense qu'on l'a fait.
Dans cette situation-là, je pense qu'on l'a fait, on l'a bien fait puis on a
adopté un amendement en conséquence.
Ce que j'avais compris de l'intervention
du député de LaFontaine qui origine du fait qu'on se demandait : Le
responsable, en vertu de 49, de qui on parle? Est-ce que c'est la plus haute
autorité ou le responsable? On avait dit : Bien, quand on parle du
responsable, c'est celui à qui la fonction est déléguée. De ça a découlé la
discussion : Oui, mais, s'il n'en délègue pas, de responsable, c'est lui
qui assume cette fonction-là. Et à ça, la réponse était oui, mais, dans le cas
où la fonction est déléguée, là on a adopté l'amendement du député de Gouin qui
vient, je pense, mettre le couvert sur la marmite autant que la loi le permet.
• (14 h 50) •
M. Tanguay
: Alors, la
commission, puis on reviendra sur les devoirs et les responsabilités de la Commission
d'accès à l'information, devra émettre et souligner à grands traits que la
haute autorité devra donner suite, de façon non équivoque et sans aucune
exception, à l'exercice de cette autonomie-là. Il va falloir qu'il y ait un bulletin
pour informer les hauts dirigeants de ça. Il va falloir le publiciser. Parce
que c'est bien beau de le mettre dans l'article de la loi, puis on a voté pour
l'excellent amendement du collègue de Gouin, mais il va falloir que ce soit
dit, redit, et redit, et formé par la Commission d'accès à l'information.
Puis, dans les auditions, dans tous les
contextes, là, même, je veux dire, les entreprises privées, les publiques, organismes
publics sont venus nous dire : La Commission d'accès à l'information, là,
parce qu'ultimement on se fait taper sur les doigts, puis il y a des
conséquences graves, dont monétaires, devra avoir un <volet...
M. Tanguay
: ...dit, redit,
et redit, et formé par la
Commission d'accès à l'information.
Puis, dans les auditions, dans
tous les contextes, là, même, je veux dire, les entreprises privées, les
publiques, organismes publics sont venus nous dire : La Commission d'accès
à l'information, là, parce qu'ultimement on se fait taper sur les doigts, puis
il y a des conséquences graves, dont monétaires, devra avoir un >volet
informatif, bulletin, interprétation, excessivement proactif.
M.
Caire
:
Normatif.
M. Tanguay
: Ce qu'on
dit là, là, ce qu'on dit là, il va falloir que ça soit dit et redit. Puis <quitte...
puis >je dis... je donne un exemple, quitte à ce que... Bon, je suis élu
président de mon ordre, je suis élu maire, je deviens... À un moment donné, il
y a un début puis une fin d'être la haute autorité. Il va falloir qu'il y ait
une formation quasi obligatoire. Puis ça, on ne fera pas ça dans la loi, là, mais
vous êtes la plus haute autorité, c'est une formation de deux heures<,
puis on va vous montrer...> ou d'une heure, on va vous montrer les
impératifs de la loi. Puis ça, soyez au courant, soyez informé, parce que, si
d'aventure on apprend, nous, que vous n'avez pas respecté l'application
tangible de l'autonomie de l'accès à l'information, vous allez être sanctionné.
Vous ne pourrez pas dire : Vous ne me l'avez pas dit, tu sais?
M.
Caire
: Oui,
je suis d'accord.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder
à la mise aux voix de l'article 5. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de... l'opposition officielle, pardon, M. Tanguay
(LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Nadeau-Dubois (Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 5 est adopté. M. le ministre, s'il vous
plaît.
M.
Caire
: Oui,
M. le Président. Donc, l'article 6 se lit comme suit : L'article 50
de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin, de la phrase suivante :
«Il doit également prêter assistance au requérant qui le demande pour l'aider à
comprendre la décision.»
Donc, M. le Président, l'article 50
de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection
des renseignements personnels est modifié afin de prévoir que le responsable de
l'accès aux documents doit prêter assistance au requérant qui le demande pour
l'aider à comprendre la décision de refuser de donner une communication d'un
renseignement, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Là, à
l'article 6, puis j'aimerais entendre le ministre, il y a des groupes qui
sont venus faire des commentaires. Alors, le Barreau du Québec, et je les cite,
parce que ça, ce que j'ai là, c'est les extraits, le verbatim de leur mémoire :
«Le Barreau du Québec, à l'article 6, considère que cette disposition
devrait être revue afin de prévoir que la motivation de la décision doit
contenir les informations qui permettent à une personne raisonnable de
comprendre les motifs pour lesquels elle a été rendue. Par exemple, n'inclure
que le numéro de l'article de la Loi sur l'accès invoqué ne serait pas
suffisant. Par ailleurs, les décisions motivées devraient être rédigées en
langage clair.»
Comment on pourrait s'en assurer? Je suis
certain que le ministre, de un, puis il me détrompera si j'ai tort, il est
d'accord avec ça, il faut que ce soit en langage clair, puis ce n'est pas juste
un numéro d'article garroché, mais, s'il me dit : Oui, je suis d'accord
avec ça, comment pourrions-nous nous en assurer dans la loi?
M.
Caire
: Bien,
en fait, c'est une excellente question que le député de LaFontaine pose. Je lui
confesserai candidement que j'ai eu la même <discussion...
M. Tanguay
: ...il
est
d'accord avec ça, il faut que ce soit en langage clair, puis ce n'est pas juste
un numéro d'article garroché, mais, s'il me dit : Oui, je suis d'accord
avec ça, comment pourrions-nous nous en assurer dans la loi?
M.
Caire
:
Bien, en fait, c'est une excellente question que le député de LaFontaine pose.
Je lui confesserai candidement que j'ai eu la même >discussion avec les
juristes de l'État, aussi sur la notion de prêter assistance. Donc, quelle est
la limite de ça? Et, en fait, ce qui a été convenu, c'est que, dans le libellé
actuel, on couvrait assez largement les situations, de sorte que, si une
personne... En fait, ne présumons pas que la personne ne comprend pas, ne
présumons pas que la personne ne comprend pas. Ceci étant dit, une fois que
cette situation-là se présente, donc que la personne est face à une décision
qu'elle ne comprend pas, assurons-nous que nous avons mis en place de façon
très claire tout ce qui est raisonnable de faire pour s'assurer que la personne
va comprendre la décision, et non seulement va comprendre la décision, mais va
bien comprendre quels sont les mécanismes qui s'offrent à elle, le cas échéant,
pour faire réviser cette décision-là.
Donc, c'est plus dans l'interaction avec
le citoyen qu'on pense que la solution se trouve que dans la rédaction d'un
texte où... Parce que ça devient un peu... Comment je dirais ça? Ça devient
arbitraire, ça devient arbitraire. Comment... Quels sont les paramètres que je
peux établir pour dire : Bien, voici un texte que toi, là, tu dois
comprendre ça, là, je l'ai écrit, là, puis moi, je l'ai écrit de façon que toi,
tu devrais comprendre ça? Oui, mais, s'il ne comprend pas, c'est quoi, on
change les critères?
Alors, je pense qu'il y a une formulation
qui est généralement reçue, qui est généralement convenue. Si tant est que...
Et là où on doit s'adapter, c'est beaucoup plus dans la notion de : O.K.,
mais il ne comprend pas, puis, même si je rajoute un autre paragraphe qui dit
ça d'une autre façon, il ne comprend pas plus, bien, c'est quoi, là, je
m'arrête là parce que là j'ai... Comprenez-vous ce que je veux dire? Je ne peux
pas m'arrêter là parce que j'ai rajouté un paragraphe qui, moi, me semble plus
clair. Alors, ce qu'il faut faire, c'est de s'assurer que nous, <on est
capables... >comme organisation, on est capables de lui donner
l'assistance dont il a besoin dans son cheminement, un, pour comprendre, deux,
pour savoir quels sont les mécanismes qui vont l'aider à aller au bout de ses
droits.
M. Tanguay
: Puis c'est
comme la responsabilité civile, ça, à quelque part : 1457,
extracontractuel; 1458, Code civil du Québec, contractuel. 1457,
extracontractuel, le législateur ne va pas tout énumérer à l'infini, parce que
c'est carrément impossible puis c'est vrai que c'est infini, tous les cas où il
y aurait une responsabilité civile. Tu as descendu la pente de ski, elle était
mal déneigée, tu es tombé, tu t'es brisé la jambe, tu peux poursuivre. C'est le
critère très objectif de : Est-ce que le comportement... La <faute...
M. Tanguay
: ...le
législateur
ne va pas tout énumérer à l'infini,
parce que c'est carrément impossible
puis c'est vrai que c'est infini, tous les cas où il y aurait une
responsabilité
civile. Tu as descendu la pente de ski, elle était mal déneigée, tu es tombé,
tu t'es brisé la jambe, tu peux poursuivre. C'est le critère très objectif de :
Est-ce que le comportement... La >faute reprochée aurait-elle été
commise par une personne normalement prudente et diligente? Une fois qu'on a
dit ça, on a tout dit. Ça fait que, juge, cassez-vous la tête à dire :
Bon, personne normalement prudente et diligente, aurait-elle mis des pierres en
plein milieu de la pente de ski? Non. Bon, alors faute, après ça on verra s'il
y a dommage et lien de causalité.
La FQM, d'abondant, dit : «...est
d'avis que le projet de loi — je les cite dans leur
mémoire — manque de précisions quant à l'ampleur, la portée et la
durée de cette obligation. Jusqu'où s'étend l'obligation de la municipalité?
Dans quel délai suivant la prise de décision est-elle tenue de prêter
assistance au requérant?»
M.
Caire
: Je
dois dire que l'interprétation de ça peut être large. J'ai eu cette
discussion-là, puis je vais laisser Me Miville-Deschênes compléter la
réponse, mais le danger que nous y voyons, c'est le trop peu plutôt que le trop
tard. Dans le sens où, si je dis : Je dois également prêter assistance au
requérant qui le demande pour l'aider à comprendre la décision, je suis
relativement confortable avec le fait que... Puis je reprends un peu l'exemple
du député de LaFontaine dans le sens où des gens raisonnables qui vont demander
un niveau d'explication raisonnable vont raisonnablement avoir satisfaction.
Et là la question, c'est : Est-ce
qu'on veut vraiment se lancer dans le paramétrage du déraisonnable? Parce que,
si le législateur est d'accord que cette demande-là... que cette formulation-là
relève du raisonnable, bien, on la laisse comme ça puis on laissera,
effectivement, la CAI juger de ce qui est déraisonnable en disant : Bien,
non, vous n'avez pas prêté assistance suffisamment, puis... Bon.
Mais je pense que dans l'objectif de dire :
Écoutez, on se fait une obligation d'aider le requérant dans ses démarches, de
l'aider à comprendre, la prémisse de base, c'est que cette requête-là... en
fait, que les deux parties, autant le requérant que l'organisation qui aura à
aider le requérant, les deux vont le faire dans une perspective d'être
raisonnables mutuellement.
M. Tanguay
: Question.
C'est intéressant, ce qu'on fait là. À l'heure actuelle, la loi actuelle puis
dans la pratique, est-ce que ça, c'est une obligation nouvelle?
M.
Caire
: Oui,
parce que ce que la...
M. Tanguay
: Bon, aujourd'hui,
c'est juste l'article : Vous ne vous qualifiez pas en vertu de l'article 37 — je
dis n'importe quoi — bye-bye.
M.
Caire
: Non,
c'est ça, ce que ça disait avant, c'est : «Le responsable
doit motiver tout refus de donner communication d'un renseignement et indiquer
la disposition de la loi sur laquelle ce refus s'appuie.» Ça s'arrêtait
là.
M. Tanguay
: Tel
article, c'est non.
• (15 heures) •
M.
Caire
: Tel
article, c'est non, à cause de tel article, tel article, merci, bonsoir, puis
on passe à un autre appel.
M. Tanguay
: Là, ce qui
est intéressant...
15 h (version révisée)
M. Tanguay
: ...pas
en vertu de l'article 37, je dis n'importe quoi. Pas bête.
M.
Caire
:
Non, c'est ça. Ce que ça disait avant, c'est que «le responsable doit motiver
tout refus de donner communication de renseignement...
M. Tanguay
: Ça,
c'est nouveau.
M.
Caire
:
...et indiquer la disposition de la loi sur laquelle ce refus s'appuie». Ça
s'arrêtait là.
M. Tanguay
: Tel
article, c'est non.
M.
Caire
:
Tel article, c'est non à cause de tel article, tel article. Merci. Bonsoir.
Puis on passe à un autre appel.
M. Tanguay
: Là,
ce qui est intéressant, puis on le voit aussi dans l'IVAC puis dans la réforme
qu'on fait, puis il y a des parallèles à faire au-delà du sujet...
M.
Caire
:
M. le député, je me suis fait rappeler à l'ordre. Je vais juste, si vous
m'autorisez...
M. Tanguay
: Oui,
oui.
M.
Caire
:
...permettre à Me Miville-Deschênes...
M. Tanguay
:
Consentement.
M.
Caire
: ...histoire
qu'on ne fasse pas un débat sur des prémices qui ne sont pas les bonnes.
M. Tanguay
: Oui.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Bien, juste pour clarifier. Puis il y a aussi
l'article 51. Donc, l'article 51, lui, prévoit que la décision est
accompagnée du texte et aussi d'un avis informant le recours en révision et du
délai pendant lequel cet avis-là... Et en plus, il y a l'obligation de
motivation. Donc, dans le fond, l'obligation de motivation normalement
s'ajoute, là. Elle ne devrait pas se limiter à donner l'article de loi sur
lequel le refus s'appuie.
M. Tanguay
: O.K.
Donc, effectivement, c'est très froid, là, je veux dire. Puis ce n'est pas un
reproche à vous, là, c'est l'article de loi, la copie, puis voici tes recours,
puis c'est, papi, papa, très cartésien. Là, on ajoute la motivation. Ça fait
qu'on ajoute un petit... On ajoute la motivation. À moins qu'elle était là, la
motivation, là?
M.
Caire
:
Ici, on ajoute l'assistance, là.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Elle était là.
M. Tanguay
: Elle
était où?
M.
Caire
: C'est
carrément une obligation d'assistance, là.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Elle est à 50 déjà. Dans le fond, à 50, on ajoute
que... la dernière phrase.
M. Tanguay
:
Motiver. Oui. Mais là... O.K. Je vais revirer ça de bord. Il motive en donnant
l'article de loi, en disant que ça ne se qualifie pas puis en disant :
Voici vos recours. Ça, c'est la définition du «motivation» actuel.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Bien, dans la mesure où la motivation... J'ai
consentement?
M. Tanguay
: Oui,
oui.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Dans la mesure où l'article 51 dit qu'on donne
minimalement ces renseignements-là et que l'article 50 parle de
motivation, on s'attend à ce que la motivation dépasse les exigences de 51.
Donc, ça va au-delà de nommer l'article.
M. Tanguay
: Et
est-ce... De mémoire, dans la pratique, là, la motivation, je veux dire, les
décideurs ne se penchent pas bien, bien, là. Parce que la lettre, elle fait une
page. Elle ne fait pas deux pages.
M.
Caire
:
Des fois, une page et quart quand ils se laissent aller.
M. Tanguay
: Alors
là, on fait un pas en avant. Puis ça, c'est intéressant. Et ça, je suis
conscient, on est conscients que c'est écrit dans le ciel. Puis c'est ça qui
est fascinant dans notre société de droit, là, je veux dire, on se chicane,
puis il y a des arbitres qui tranchent puis qui décident. Il va avoir de la
chicane sur l'interprétation de ça, hein? Il y en a qui vont dire : La
ville de X m'a mis juste une ligne. Elle n'a pas assez motivé. J'en appelle à
la Commission d'accès à l'information. Donc, la Commission d'accès à
l'information devra étayer les critères.
M.
Caire
:
Mais on n'est pas... Là, on n'est pas à ce niveau-là avec 50. Avec 50, on est à
l'obligation qui est faite maintenant au requérant qui le demande de recevoir
une assistance, et toujours en référence au responsable. Donc, c'est le
responsable, là, qui a une obligation maintenant, lorsque le requérant le
demande, de dire : Bon, bien, je vais... On va jaser. On jase, là. Puis je
vais te l'expliquer, la décision. Puis je vais t'aider à comprendre ma
décision...
M. Tanguay
: Puis
là...
M.
Caire
: ...au-delà
du texte, au-delà de la référence à l'article, au-delà de... Donc, il y a cet
élément-là qui s'ajoute.
M. Tanguay
: Oui,
mais c'est une obligation, «il doit». Quand on dit «il doit», ça veut dire que
c'est <sanctionnable s'il...
M.
Caire
:
...
lorsque le requérant le demande, de dire : Bon, bien, je
vais... On va jaser. On jase, là. Puis je vais te l'expliquer, la décision.
Puis je vais t'aider à comprendre ma décision...
M. Tanguay
:
Puis là...
M.
Caire
:
...au-delà du texte, au-delà de la référence à l'article, au-delà de... Donc,
il y a cet élément-là qui s'ajoute.
M. Tanguay
:
Oui, mais c'est une obligation, «il doit». Quand on dit «il doit», ça veut dire
que c'est >sanctionnable s'il ne l'a pas fait assez au goût du requérant,
que, si le requérant rappelle, c'est parce qu'il n'est pas content. Il est
fâché.
M.
Caire
:
Oui, c'est vrai. C'est vrai.
M. Tanguay
: Puis
lui, il va toujours trouver que la conversation a été écourtée. Même si ça fait
une demi-heure, cinq minutes, 30 secondes, il va... C'est toujours trop
court, puis il est fâché. Puis là il va dire, je l'entends tout de suite :
Aïe! Tu es obligé de répondre à mes questions. Monsieur — je le sais,
ce qu'il va dire — le dossier est clos. Alors là, la Commission
d'accès à l'information devra interpréter ça.
C'est juste... Est-ce que, nous, on peut
donner des balises? On peut dire : On va tout donner ça à la Commission
d'accès à l'information. Il va y en avoir, des litiges. C'est écrit dans le
ciel. Est-ce qu'on peut baliser ça, en disant, je pense tout haut : Il
doit également prêter assistance — je dis n'importe quoi,
là — de manière à ce qu'une personne normalement... de manière à ce
qu'une personne raisonnable puisse, le cas échéant, se déclarer satisfaite, là?
Tu sais, y a-tu... Ou on ne le dit pas, on ne parle pas, puis la commission
devra le faire parce que c'est clair qu'elle devra le faire, là. Puis, dans
certains cas d'espèce, elle va taper sur leurs doigts. Aïe! Quand même, là,
vous lui avez parlé, là, la preuve est faite. 46 secondes au téléphone. Je
vous donne une tape sur les doigts.
M.
Caire
:
C'est un peu court. C'est un peu court.
M. Tanguay
: Je
vous donne une tape sur les doigts, puis vous allez être sanctionné...
M.
Caire
:
Oui, c'est un peu court.
M. Tanguay
: ...tu
sais, parce que vous devez le faire. C'est une obligation. Vous n'avez pas
rencontré une obligation de la loi. Je n'ai pas la réponse. Y a-tu moyen de...
M.
Caire
:
Donnez-moi 30 secondes.
Des voix
: ...
M.
Caire
:
Bien, moi, je ne suis pas hostile à l'idée, là. Je pourrais voir si ça pose un
problème. Je l'aimais dans sa forme actuelle parce qu'un peu comme l'a dit le
député de LaFontaine ça laissait de la latitude à la Commission d'accès à
l'information de développer la notion, là, de prêter assistance. Puis je pense
que la notion de raisonnabilité va de soi. Puis ça donnait de la flexibilité à la
Commission d'accès à l'information.
M. Tanguay
: Parce
que...
M.
Caire
:
On peut préciser, mais, à mon avis, elle va de soi. À mon avis, elle va de soi.
Des voix
: ...
M. Nadeau-Dubois : ...les
motivations derrière le refus d'une demande d'accès, ça peut être un prétexte
pour prêter toutes sortes d'intentions à l'organisme qui refuse, là. Puis c'est
une discussion qui se fait sur le terrain, pas mal théorique depuis tantôt. Ça
fait que, peut-être pour nous donner une idée concrètement, j'aurais envie de
prendre un exemple concret puis de voir avec le ministre, si on adopte
l'article 6, à quel point on fait un gain ou pas en <matière...
M. Nadeau-Dubois : ...
à
l'organisme qui refuse, là. Puis c'est une discussion qui se fait sur le
terrain, pas mal théorique depuis tantôt. Ça fait que peut-être pour nous
donner une idée concrètement, j'aurais envie de prendre un exemple concret puis
de voir avec le ministre, si on adopte l'article 6, à quel point on fait
un gain ou pas en >matière de transparence puis en matière de
compréhension pour les citoyens et citoyennes, puis notamment les représentants
des médias qui, on le sait bien, font usage quand même régulièrement du
mécanisme de demande d'accès à l'information.
Le 29 janvier dernier, il y a un
journaliste de Radio-Canada qui rendait publique une réponse qu'il a reçue à
une demande d'accès à l'information. C'est une demande qui portait sur les
dépenses du gouvernement du Québec dans le contexte de la pandémie. La question
était simple. Le journaliste cherchait à savoir les sommes dépensées par le
gouvernement du Québec pour acheter du matériel de protection individuel, donc
des masques, des blouses, des tests, ce genre de chose là. La demande d'accès a
été refusée.
Et je vous lis un paragraphe qui justifie
le refus. On nous parle... «Nous regrettons de vous informer que l'accès aux
documents faisant l'objet de votre demande vous est refusé. Il s'agit en effet
de renseignements ayant des incidences sur l'économie. À l'appui de cette
décision, nous invoquons l'article 22 de la Loi sur l'accès aux documents
des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels
ci-après appelée la loi.»
Qu'est-ce que le ministre pense de cette
réponse-là? Est-ce qu'elle est satisfaisante pour lui? Et est-ce que
l'article 6 nous permettrait... Si l'article 6 était adopté,
qu'est-ce qui serait différent dans cette réponse-là?
M.
Caire
:
Bien, en fait, la question...
M. Nadeau-Dubois : Juste
pour essayer de donner, tu sais, un exemple concret, là. On avance ou pas, tu
sais.
M.
Caire
:
Oui, oui. Non, non, je comprends. Puis je comprends. Puis je trouve ça
intéressant de camper la discussion dans le concret. Et en fait, à la question
de mon collègue, la question n'est pas de savoir si la réponse est
satisfaisante pour moi ou non, la question est de savoir si la réponse est
satisfaisante ou non pour le requérant et s'il a compris qu'est-ce que ça
voulait dire «pour des raisons économiques». Puis s'il n'a pas compris ce que
ça voulait dire «pour des raisons économiques», c'est qu'actuellement, dans le
contexte de la loi actuelle, le collègue ne sera pas surpris d'apprendre que ça
vient de s'arrêter là, qu'il ait compris ou non. Parce que, du point de vue de
la loi dans sa forme actuelle, l'organisation a fait ce que la loi lui
demandait de faire.
Alors, pour répondre au deuxième volet de
sa question : Qu'est-ce qui serait différent? C'est que, ce qui serait
différent, c'est que ce journaliste-là pourrait appeler le responsable qu'il a
interpellé par sa demande et lui dire : Écoute. Moi, je ne comprends pas
la décision. La notion que tu amènes, je ne la comprends pas. Et il est écrit
dans la loi que tu dois me prêter assistance pour que je comprenne. Donc, le
responsable aurait l'obligation d'aider le journaliste en question à comprendre
ce qu'il voulait dire très exactement par «pour des raisons économiques», par
exemple, <parce que j'ai ça...
M.
Caire
: ...
comprenne.
Donc, le responsable aurait l'obligation d'aider le journaliste en question à
comprendre ce qu'il voulait dire très exactement par «pour des raisons
économiques», par exemple, >parce que j'ai ça... Je suppose, je
subodore, là. Je ne veux pas me substituer à cette personne-là dans ce
contexte-là, mais je subodore que c'est l'élément qui pourrait nécessiter des
éclaircissements. Donc, à partir de là, il aurait l'obligation de l'aider à
comprendre, donc à répondre à ses questions puis aux références qu'il a faites.
• (15 h 10) •
Donc, ça amène une notion où, là, tu
reçois une lettre, avec l'article, la motivation, la justification, ba, ba. Ça
finit là, là. L'exemple que le collègue amène, c'est un exemple où c'est
terminé. La loi... Les prérogatives de la loi ont été remplies, c'est fini. Ce
que nous ajouterons comme législateur, si nous adoptons l'article 6, c'est
cette obligation qui serait maintenant faite au responsable d'une assistance
supplémentaire, donc d'un... Voyons ça comme un complément d'information.
Ce que le député de LaFontaine amène comme
questionnement, c'est : O.K., mais jusqu'où ça va? Quand est-ce que ça
s'arrête? Puis est-ce qu'il y a lieu de paramétrer cette portion-là? Ce que,
moi, je dis, c'est : Je pense que non. Je pense qu'on devrait le laisser
comme ça parce que, dans le cas qui nous préoccupe, puis je reviens à l'exemple
du député de Gouin, ce qui s'offre maintenant au journaliste en question, c'est
d'amener sa cause, de faire monter sa cause, dans les processus d'appel qui
sont prévus, jusqu'au tribunal. C'est ça qui s'offre à lui.
Alors, cette obligation-là, supplémentaire,
pourrait peut-être faire en sorte que le journaliste en question, puis je ne
veux pas présumer, là, on prend, là...
M. Nadeau-Dubois : C'est
de la... Oui, c'est une hypothèse, tout à fait.
M.
Caire
:
...on prend l'exemple pour ce qu'il vaut, il dise : Ah! O.K. Dans ce
contexte-là, je comprends puis je ne peux pas nécessairement... je ne peux pas
dire que je suis d'accord, mais ça veut dire que je comprends et que je sais
que, bon, de toute façon, ça s'arrête là, que ça me plaise ou non, mais, au
moins, je comprends. Ou, suite à cette explication, il dise : Non, non. Vraiment,
ça ne tient pas la route, et je poursuis mes mécanismes jusqu'au tribunal. Et
j'ai en plus, dans ma besace, ce complément d'information là, qui, loin de
m'aider à comprendre, a plutôt suscité l'inverse chez moi.
M. Nadeau-Dubois : Mais,
tu sais, dans le fond, moi, je cherche à répondre à la question :
Qu'est-ce que l'article 6 amène de plus que ce qui existe déjà, dans le
fond, là, pour essayer de mesurer l'ampleur de l'avancée dont il pourrait être
question? Donc, ma question, c'est, dans le cas particulier dont je parle, puis
je l'ai pris parce qu'il est récent, il est concret, puis il nous évite de
parler juste dans des hypothèses puis des situations purement fictionnelles.
M.
Caire
:
Tout à fait. Mais je ne suis pas du tout mal à l'aise, là.
M. Nadeau-Dubois :
Parfait. Le journaliste en question pourrait rappeler le responsable puis il
aurait une conversation orale où le journaliste pourrait poser des questions et
dire : Vous <parlez de...
M. Nadeau-Dubois : ...
pris parce qu'il est récent, il est concret, puis il nous évite de parler juste
dans des hypothèses puis des situations purement fictionnelles.
M.
Caire
:
Tout à fait. Mais je ne suis pas du tout mal à l'aise, là.
M. Nadeau-Dubois :
Parfait. Le journaliste en question pourrait rappeler le responsable puis il
aurait une conversation orale, où le journaliste pourrait poser des questions
et dire : Vous >parlez de... Je vais reprendre la formulation
exacte, là. Vous parlez d'incidences sur l'économie. Qu'est-ce que vous voulez
dire par là? En quoi ma demande d'accès à un document a des impacts sur l'économie
puis...
M.Caire:
Puis c'est même plus large que ça, si je peux me permettre.
M. Nadeau-Dubois : Et
donc, là, le responsable devrait fournir des explications sur ce que ça veut
dire, de quoi il parle. Et ça permettrait au journaliste de mieux comprendre pourquoi
on lui a refusé l'accès à des documents.
M.Caire:
Idéalement. Mais la notion de prêter assistance peut même être interprétée plus
largement que ça. Donc, ça peut être : Je réponds à vos questions ou je
vous donne accès à d'autres mécanismes, que je n'ai pas paramétrés, là. Mais
l'idée, c'est de prêter assistance avec la finalité que la personne qui ne
comprend pas la motivation puisse la comprendre.
M. Nadeau-Dubois : O.K.
Puis ce... C'est parce que je ne suis pas juriste, mais la notion d'être
satisfait d'une réponse c'est une notion... C'est la question du collègue.
M.Caire:
C'est la question du député de LaFontaine.
M. Nadeau-Dubois :
C'est une...
M.Caire:
Qu'est-ce qui est raisonnable?
M. Nadeau-Dubois :
C'est éminemment subjectif, mettons.
M.Caire:
Absolument. Absolument.
M. Nadeau-Dubois : Il y
a des gens qui se satisfont plus facilement que d'autres.
M.Caire:
Et je dirais, pour sauter de l'autre côté du paravent, mon collègue qui est député
de Gouin a très certainement des citoyens qui ont eu recours à ses services
comme député...
M. Nadeau-Dubois : Et
qui ne sont pas satisfaits, jamais.
M.Caire:
...et qui ne sont pas satisfaits, nonobstant ce que mon collègue juge comme des
efforts surhumains pour donner satisfaction à la personne en question. Puis on
est tous députés. Puis on sait exactement tous de quoi je parle, là, qu'à un
moment donné le téléphone systématique du jeudi, 10 heures...
M. Nadeau-Dubois : Moi,
je ne sais pas de quoi le ministre parle. Tout le monde est très, très
satisfait.
Des voix: Ha, ha,
ha!
M.Caire:
Ah! Il est à 11?
M. Nadeau-Dubois :
C'est... Ça m'est complètement...
M.Caire:
Ah bien, c'est parce qu'à 10 heures il était avec moi. Parce qu'à
10 heures il était avec moi.
M. Nadeau-Dubois : Ça
m'est... Ça m'est complètement étranger comme phénomène. Mais...
Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Nadeau-Dubois : Mais
pour reprendre. Même que, là, j'ai des cas fictionnels encore une fois qui me
viennent en tête.
M.Caire:
Oui, je sais, mais on en a tous. On en a tous, collègue.
M. Nadeau-Dubois : Complètement
fictionnels, bien sûr. Mais plus sérieusement, dans le cas qui nous occupe,
est-ce que ça pourrait aller jusqu'à l'envoi même de compléments écrits
d'information au journaliste?
M.Caire:
Bien, c'est pour ça que je dis la notion... Puis je vais laisser
Me Miville-Deschênes répondre à ce volet-là parce que, là, on commence à
être dans le plus macro. La notion de prêter assistance m'apparaît être quand
même assez large. Est-ce que ça pourrait être un complément écrit,
Me Miville-Deschênes? Je ne sais pas si on va jusqu'à de niveau de
précision là.
M. Nadeau-Dubois :
C'est... Bien peut-être... Puis je peux peut-être préciser ma question, dans le
fond, pour avoir la meilleure réponse possible. Si, dans le cas dont on parle,
un journaliste a cette conversation, donc, avec le responsable dans l'organisme
public, et on lui dit... on lui explique verbalement. Et le journaliste
dit : Est-ce que je pourrais avoir ça par écrit, cette explication que
vous venez de me donner? Est-ce qu'en vertu de cette notion de prêter
assistance, c'est une demande qui... une demande qui serait acceptée, là?
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Bien, la notion de prêter <assistance...
M. Nadeau-Dubois : ...
et
on lui dit... on lui explique verbalement. Et le journaliste dit : Est-ce
que je pourrais avoir ça par écrit, cette explication que vous venez de me
donner? Est-ce qu'en vertu de cette notion de prêter assistance, c'est une
demande qui... une demande qui serait acceptée, là?
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe)T :
Bien, la notion de prêter >assistance,
actuellement, elle existe, là, dans la loi sur l'accès. Lorsqu'il y a une
demande qui est imprécise au début, là, du processus, bien, le responsable doit
prêter assistance au demandeur pour circonscrire un peu, pour aider à
comprendre la demande. Puis effectivement <ça peut être... >ça
peut être en l'appelant, ça peut être par un écrit. Il n'y a pas... Les deux
sont possibles.
M. Nadeau-Dubois : O.K.
Donc, c'est une notion qui est large. Mais, moi, ce que je comprends, c'est que
c'est volontaire de la part du ministre d'aller chercher une notion...
M.
Caire
:
Une notion large, oui, oui. Oui.
M. Nadeau-Dubois : ...de
prêter assistance qui est assez large puis qui laisse de la place pour des
échanges pour approfondir la question...
M.
Caire
: Oui,
parce que l'objectif...
M. Nadeau-Dubois : ...pour
aller chercher des détails, des motivations.
M.
Caire
:
Oui.
M. Nadeau-Dubois : O.K. C'est
bien...
M.
Caire
: Oui.
L'objectif avoué, c'est de faire en sorte que... Puis, comme on l'a dit avec le
député de LaFontaine, un citoyen qui est motivé, qui a des motifs raisonnables
devrait comprendre pourquoi on lui refuse sa demande. Alors, c'est ça. Quand un
citoyen a des motifs raisonnables, il n'y a pas de raison pour qu'il ne puisse
pas comprendre. Puis je fais quand même une distinction entre comprendre et
être d'accord, ceci étant. On peut ne pas être d'accord, mais au moins on
comprend le pourquoi du refus.
M. Nadeau-Dubois : Bien,
je... Oui, oui. Je trouve ça intéressant, puis je veux juste que tout le monde
comprenne bien le sens de mon intervention. Moi, je préférerai toujours un
régime qui laisse place à plus d'aller-retour puis, bien, à plus d'échanges
entre le responsable de l'accès à l'information puis la personne qui fait la
demande. Moi, je préfère qu'on... Quitte à abuser un peu en ce sens-là, ça me
semble être... C'est mieux de prêcher par excès que d'être trop restrictif.
Donc, je trouve ça intéressant que le ministre reconnaisse que...
M.
Caire
:
Pas mal à la même école que mon collègue.
M. Nadeau-Dubois : Non, parce
que j'écoutais l'échange, puis c'est sûr que c'est facile d'avoir en tête — puis
on plaisantait tantôt — des gens qui pourraient peut-être aller
chercher de la patience des responsables dans les organismes publics, puis il y
aurait... Tu sais, certains pourraient dire qu'il y a, là, une porte ouverte à
de l'exagération. Je trouvais juste important de dire qu'il m'apparaît
préférable d'aller dans ce sens-là plutôt qu'aller dans le sens inverse,
c'est-à-dire que chercher à restreindre trop et donner d'autres prétextes pour
restreindre l'accès à l'information. Donc, si la volonté, c'est d'être
volontairement large pour laisser la place...
M.
Caire
:
Oui.
M. Nadeau-Dubois : ...à
une interprétation généreuse, ça me semble être une meilleure intention que
l'intention inverse, qui serait de dire : On veut paramétrer pour être
sûr, sûr, sûr, avec tout ce que ça peut représenter de restrictions par la
suite. Donc, bien que je partage, là, la volonté du collègue de LaFontaine, qui
posait des questions sur : Attention! Y a-tu, là, des <risques...
M. Nadeau-Dubois : ...
ça
me semble être une meilleure intention que l'intention inverse, qui serait de
dire : On veut paramétrer pour être sûr, sûr, sûr, avec tout ce que ça
peut représenter de restrictions par la suite. Donc, bien que je partage, là,
la volonté du collègue de LaFontaine, qui posait des questions sur :
Attention! Y a-tu, là, des >risques d'exagération? Il m'apparaît que
c'est peut-être le genre de péril qu'il vaut la peine, là, de subir plutôt que
le contraire.
M.
Caire
:
Oui. Je partage le point de vue de mon collègue de Gouin et je suis convaincu
que les responsables, dans une façon très large, auront le jugement pour
accepter peut-être ce téléphone ou cet échange de plus qui nous fait un peu,
des fois, grincer des dents, mais qui peut peut-être amener le citoyen au
niveau de satisfaction qui est souhaité plutôt que l'inverse.
Et, quand on sera carrément dans les cas
d'abus, comme le disait le député de LaFontaine, bien, il aura toujours le
loisir de raccrocher. Et à ce moment-là existe, parce que la fin n'est pas là,
existe une organisation qui s'appelle la Commission d'accès à l'information,
qui pourra toujours taper à la porte du plus haut dirigeant qui, comme on l'a
dit, demeure imputable de l'application de la loi, du respect de l'application
de la loi, pour dire : Bien, écoute, dans ton organisation, là, la notion
de prêter assistance, ils n'ont pas compris. Arrange-toi pour qu'ils
comprennent parce que, la prochaine fois, je vais être moins gentil.
M. Nadeau-Dubois : C'est
ça. Donc, le journaliste pourra obtenir des précisions orales, écrites sur le
contexte de sa demande, les motifs du refus, au-delà de ce qui est parfois un
peu expéditif en ce moment.
Bien, merci. Je trouve ça bien
intéressant, puis ça m'apparaît une avancée intéressante en matière de
transparence.
Le Président (M. Bachand) :M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui,
M. le Président. On a rédigé un amendement, honnêtement, dont on n'est pas peu
fiers.
M.
Caire
:
Ça me met de la pression, ça.
M. Tanguay
: Oui.
Et, dès qu'il sera disponible, quitte à ce qu'on suspende quelques instants,
brièvement... Alors, on l'a envoyé dans les dernières minutes, là. Merci.
Le Président (M. Bachand) :
On va suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 20)
(Reprise à 15 h 28)
Le Président (M. Bachand) :
À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. M. le député de
LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay
: Oui. Merci,
M. le Président. L'objectif de l'amendement... Bien, je vais le lire, d'abord.
Le Président (M. Bachand) :
Oui, juste pour s'assurer que... Pour les gens, là, c'est article 6. Il y
a une petite erreur de... Merci.
M. Tanguay
: Oui,
il y a une coquille.
Le Président (M. Bachand) :
C'est ça.
M. Tanguay
:
Alors, M. le Président : L'article 50 de la Loi sur l'accès aux
documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels, proposé par l'article 6, est modifié par l'ajout, après les
mots «pour l'aider à comprendre la décision», des mots «d'une façon suffisante
et compréhensible pour une personne raisonnable.» Fin de la citation.
Cet article-là, je ne l'invente pas de mon
cru. À 14.36, dans un autre contexte... Mais à un moment donné, je reviens à ce
qu'on dit, on peut utiliser le même mot dans d'autres contextes, et il a essentiellement
le même sens. Puis il a exactement le même sens.
Dans le contexte de 14.36 du Code civil du
Québec, on dit : «Dans un contrat de consommation ou d'adhésion, la clause
illisible ou incompréhensible pour une personne raisonnable est nulle.»
Autrement dit, on a un standard objectif qui nous fait dire que M. X ou Mme Y,
qui ne comprend pas la clause, c'est une chose, mais avant de déclarer la
clause nulle, je vais utiliser l'étalon de : Est-ce que, pour une personne
raisonnable, la clause serait incompréhensible? Si la réponse est oui, la
clause est nulle. Si, in concreto, M. X, Mme X ne la comprend pas, la
clause, puis elle dit : Elle est incompréhensible puis elle est nulle, ça
ne passera pas la rampe. Ce ne sera pas ça, l'analyse du juge, pas du tout.
• (15 h 30) •
Je reviens à notre cas d'espèce. Et là,
c'est un commentaire général que je vais faire, là, on va toujours... Dans
chaque article de loi, on va toujours naviguer entre protéger les
renseignements personnels, puis là on coule ça dans le béton armé, et s'assurer
que les organismes, les organismes publics en l'espèce, et les décideurs
puissent avoir une latitude puis puissent faire en sorte que la loi sur le
terrain puisse bien se vivre...
15 h 30 (version révisée)
M. Tanguay
: ...dans
chaque article de loi, on va toujours naviguer entre protéger les renseignements
personnels, puis là on coule ça dans le béton armé, et s'assurer que les organismes,
les organismes publics en l'espèce, et les décideurs puissent avoir une
latitude puis puissent faire en sorte que la loi, sur le terrain, puisse bien
se vivre, qu'elle ne soit pas des enfarges à tout bout de champ, puis que l'organisme
ne remplisse même pas sa fonction à cause de ça, l'application déraisonnable de
la loi. Alors, on navigue toujours entre ces deux eaux-là.
Mon point : <la FQM... >le
Barreau est venu dire : «qui permet à une personne raisonnable de
comprendre les motifs», le Barreau l'induit lui-même dans son commentaire, puis
la FQM, elle, elle dit : D'accord, mais, moi, mes petites municipalités, à
un moment donné, n'auront pas développé, peut-être en quantité suffisante puis
en argumentaire suffisant, une capacité à... Il va falloir qu'elles le
développent. Mais elle dit : Jusqu'où on arrête l'obligation?
Puis on se dit, nous, M. le Président, que
ce n'est pas de dire en l'espèce «pour l'aider à comprendre la décision», l'écueil
que… si on arrête de parler là. «Il doit également prêter assistance au
requérant qui le demande pour l'aider à comprendre la décision». Mon étalon...
Moi, je suis l'organisme public, O.K.? Moi, je veux remplir, en toute bonne
foi, la loi, mais ce n'est pas vrai que je dois l'aider jusqu'à ce qu'il comprenne
la décision, je vais le dire de même… Il est donc bien «rough», le député. Il y
en a qui ne comprendront jamais la décision. Puis, si c'est ça, mon étalon de
mesure... Mon étalon de mesure, c'est d'ajouter «pour l'aider à comprendre la
décision d'une façon suffisante et compréhensible pour une personne
raisonnable». Après ça, je suis désolé, mais là s'arrête notre conversation, là
s'arrête mon obligation. C'est objectif et c'est là-dessus qu'on va être jugé.
Si on ne le met pas, moi, je crains, M. le
Président... Parce qu'il va y en avoir, des litiges, puis c'est 100 % des
gens qui ne seront pas satisfaits par la réponse donnée, c'est 100 %, ça
ne sera pas des gens qui se font donner l'information, 100 % des gens
insatisfaits sont crinqués puis, à raison, dans l'extrême majorité, ils veulent
en savoir plus, puis les téléphones vont se finir trop tôt, puis ils vont
vouloir aller plus loin.
Là, l'étalon de mesure, la Commission
d'accès à l'information, puis je suis certain que, si elle était ici, là… je
suis sûr qu'on aurait une belle conversation avec eux autres, je pense qu'ils
le demanderaient. Puis moi, je veux que le décideur juridictionnel, quasi
judiciaire, qu'est la Commission d'accès à l'information ait ce pouvoir-là de
dire : Bien, sur quel étalon de mesure moi, je vais l'évaluer pour l'aider
à comprendre la décision de façon suffisante et compréhensible pour une
personne raisonnable? Là, honnêtement, M. le Président, c'est un «win-win» des
deux bords.
Le Président (M. Bachand) :
M. le ministre.
M.
Caire
: Oui,
M. le Président. Sous les précieux conseils de mes juristes, je ne vais pas
donner suite à l'amendement. Voici pourquoi.
Parce que j'entends ce que le député de
LaFontaine dit, en droit civil, en matière contractuelle, mais là on est dans
la notion de service. Puis j'aurais plutôt tendance à aller du côté du député
de Gouin, en disant : On amène une possibilité nouvelle, quitte à ce qu'il
y ait peut-être un petit peu plus dans l'abus que dans le raisonnable, de
s'assurer qu'on a prêté assistance et qu'on a aidé le citoyen <à
comprendre...
M.
Caire
: ...
en
disant : On amène une possibilité nouvelle, quitte à ce qu'il y ait
peut-être un petit peu plus dans l'abus que dans le raisonnable, de s'assurer
qu'on a prêté assistance et qu'on a aidé le citoyen >à comprendre, parce
que le niveau de compréhension du... Puis là on est dans la compréhension du citoyen,
puis ça, c'est une notion qui est quand même relativement arbitraire, là, sur
des enjeux par rapport à une décision. Alors, je pense... Puis je comprends
parfaitement pourquoi le député de LaFontaine veut le faire. Je ne suis pas
insensible du tout à son argument.
Ceci étant, ce qu'on me dit aussi, c'est
qu'à la Commission d'accès à l'information il y a déjà cette notion-là de juger
de ce qui a été fait et qui est du domaine du raisonnable. Et donc, pour la Commission
d'accès à l'information, cette notion-là ne sera pas nécessaire.
Et, pour juger de la situation, il est
préférable de dire : Bon, bien, est-ce qu'il va y avoir des cas où on va
tirer la couverte du côté du citoyen, où on va tirer la couverte un peu fort?
Oui. Est-ce qu'on est mieux d'avoir cette situation-là que la situation
inverse? Oui. Et, pour ces raisons-là et pour permettre quand même à la Commission
d'accès à l'information d'assurer sa juridiction sur le jugement qu'elle
portera de cet article-là, le laisser dans cette forme-là est la chose la plus
simple à faire, d'autant plus que cette notion-là d'assistance revient ailleurs
sans être qualifiée.
Ça fait qu'on est un petit peu dans le
même argument que tout à l'heure... bien, <que tout... >oui, que tout
à l'heure, ce matin, quand on a parlé de l'imputabilité. Cette notion-là de
prêter assistance, sans la paramétrer dans les limites du raisonnable, elle
existe et elle vit dans le corpus législatif québécois. Et, dans ce sens-là, il
y a déjà ces notions-là qui ont été mises de l'avant.
M. Tanguay
: Je suis
sur le coin de la rue avec le ministre, puis le ministre a de la difficulté à
voir, de la difficulté à entendre, de la difficulté à marcher, mais il est
fonctionnel. Je suis avec lui sur le coin de la rue. Moi, je vais à droite.
Lui, il s'en va tout droit. Puis son signe pour traverser la rue est allumé,
mais je vois qu'il hésite. Là, je dis : Vous pouvez y aller, monsieur,
vous pouvez y aller, regarde, vous pouvez traverser. Ah! O.K. Merci. Il
traverse la rue puis il est rendu de l'autre bord. Est-ce que je l'ai aidé à
traverser la rue? Oui, je l'ai aidé à traverser la rue.
Là, l'article dit : «pour aider à
comprendre la décision». L'amendement, oui,
viendrait peut-être, à un certain moment donné, après deux heures de téléphone,
écourter. Puis j'ai atteint... La personne raisonnable, elle aurait compris
après une demi-heure, après une heure. Là, ça fait deux heures, elle a compris.
Ça va même aider dans l'autre sens, où
certains pourraient <dire : Bien, voyons...
M. Tanguay
: …la
décision».
L'amendement, oui, viendrait
peut-être, à un certain
moment donné, après deux heures de téléphone, écourter. Puis j'ai atteint... La
personne raisonnable, elle aurait compris après une demi-heure, après une
heure. Là, ça fait deux heures, elle a compris.
Ça va même aider dans l'autre sens, où
certains pourraient >dire : Bien, voyons, M. le député de LaFontaine,
vous lui avez juste dit : Vous pouvez passer, vous avez le signal pour
passer. Vous l'avez aidé, mais vous ne l'avez pas bien, bien aidé. Ça ferait en
sorte que, peut-être, une personne raisonnable aurait dit : Bien, pour
l'aider, ça aurait été bien vu puis ça aurait été complet, et suffisant, et
déclaré satisfaisant que vous traversiez avec puis qu'après ça vous
retraversiez pour continuer votre chemin.
Mon point, c'est que, tel que rédigé, «pour
l'aider à comprendre», je peux vous parler deux minutes puis je dis : Bon,
j'ai jeté… Ce n'est pas une obligation de garantie que tu comprennes, c'est :
Je vous ai aidé à comprendre, j'ai jasé avec vous deux, trois minutes. Là, à ce
moment-là, <avec… >ça marche aussi dans l'autre extrême, «d'une
façon suffisante et compréhensible pour une personne raisonnable», c'est
insuffisant. Si on ne met pas ça, même à l'autre extrémité du spectre, ça
pourrait être insuffisant que l'interprétation pourrait aider à comprendre. Ça
peut être très peu, ça peut être beaucoup pour aider, mais, aussitôt que j'ai
aidé, pour aider, «check the box», c'est fait. Ça marche des deux bords, ça.
Pour les décideurs, qui ont toujours
besoin de normes objectives, puis pour la Commission d'accès à l'information,
l'analogie de 1436 est presque parfaite. Une clause va être dite illisible si
elle est incompréhensible pour une personne raisonnable. Il y a bien des
cocontractants qui ne comprendront jamais la clause, mais c'est une personne
raisonnable, puis on va la déclarer lisible.
Alors, je réitère qu'on viendrait préciser «de
façon suffisante et compréhensible pour une personne raisonnable». Ça veut dire :
Aidez-moi, jusqu'à ce qu'on se déclare qu'une personne raisonnable aurait
compris, puis ça aurait été suffisant. Mais, si vous faites juste 10 % de
ce qui est attendu, certains pourront plaider : Bien, à ce moment-là, je
les ai aidés. Puis, s'il le déclare insuffisant, bien, moi, je l'ai aidé, j'ai
rempli mon obligation.
Je sais que la Commission d'accès à
l'information, puis je n'ai pas relu, ce matin, tous les arrêts, les décisions…
Peut-être qu'ils ont développé ça, puis tant mieux, les grands esprits se
rencontrent, là, puis je m'exclus de là-dedans, puis 1436 existe déjà, mais, de
le dire dans la loi, là, on… Honnêtement, je ne vois pas d'écueil là-dedans, je
ne vois pas d'écueil.
M.
Caire
: Bien,
comme j'expliquais au député de LaFontaine, ce n'est pas tant : Est-ce
que… Puis, M. le Président, je suis d'accord avec ce qu'il dit, là. Ce n'est
pas ça, le principe. Je pense que tous les collègues sont d'accord avec ce
qu'il dit. Mais il y a deux choses.
Premièrement, ces notions-là existent puis
n'ont jamais été paramétrées comme ça. Ça fait que, là, ça amène une
problématique dans les autres, tu sais. Puis on disait aujourd'hui que la
notion de courrier, elle se retrouve dans bien des lois. Bien oui, c'est ça,
elle se retrouve dans bien des lois, puis là, bien, on est un peu pognés avec
ça. Bien, la notion d'assistance, elle se retrouve ailleurs puis elle n'a
jamais été paramétrée, il n'y a jamais eu de… On n'a jamais quantifié c'était quoi,
le niveau d'assistance qu'on <devait donner…
M.
Caire
: ...
elle
se retrouve dans bien des lois. Bien oui, c'est ça, elle se retrouve dans bien
des lois, puis là, bien, on est un peu pognés avec ça. Bien, la notion
d'assistance, elle se retrouve ailleurs puis elle n'a jamais été paramétrée. Il
n'y a jamais eu de… On n'a jamais quantifié c'était quoi, le niveau
d'assistance qu'on >devait donner.
Et donc, tu sais, ce n'est pas de dire :
Pourquoi pas?, c'est : Pourquoi?, tu sais. Pourquoi pas? Parce qu'on ne le
fait pas ailleurs. Pourquoi? Bien, parce qu'on ne le fait pas ailleurs. Cette
notion-là, elle existe telle quelle, elle vit telle quelle dans le corpus
législatif, d'une part. D'autre part, la Commission d'accès à l'information est
déjà habile à traiter ces notions-là dans son mandat actuel.
• (15 h 40) •
Alors, ce que je dis au député de LaFontaine :
Je comprends son objectif, je le partage, mais il est atteint. Son objectif, il
est atteint par la formulation actuelle. Il est atteint, cet objectif-là, parce
qu'un responsable d'accès à l'information ou de la protection des
renseignements personnels va comprendre qu'il faut qu'il prête assistance puis
qu'il faut qu'il aide le citoyen à comprendre. Puis, à un moment donné, bien,
s'il a fait tous les efforts raisonnables... Lui, là, dans sa tête, il se dit...
Parce que c'est ça qui va arriver, là. Il
a fait tous les efforts raisonnables, il dit : Écoute, là, je l'explique, j'ai
changé d'angle, je l'ai passé à mon collègue, qui, lui aussi, a essayé de
trouver une autre façon d'expliquer, là. Tu sais, on a fait tout le bilan de ce
qu'on a fait, là. Là, je pense qu'on a vraiment tout essayé. Désolé, il ne
comprend pas. Bien, vous irez voir la Commission d'accès à l'information, là, nous
autres, on a fait ce qu'on pouvait faire. Et la Commission d'accès à
l'information, qui a déjà une expérience en la matière, va trancher.
Alors, on amène un libellé qui n'existe
nulle part pour régler un problème qui est déjà réglé dans la pratique. C'est
juste ça que je veux dire au député de LaFontaine. Si
Me Miville-Deschênes, il a besoin de me corriger... Non? Tout est beau.
Parfait.
Le Président (M. Bachand) :M. le député de LaFontaine, s'il vous plaît.
M. Tanguay
: Moi, je
suis prêt à être convié, puis à aller fêter, puis à manger du gâteau pour
saluer la Commission d'accès à l'information. Je suis un fan de la Commission
d'accès à l'information, mais, comme législateurs, il faut l'encadrer. Puis ce
n'est pas condescendant de dire ça, c'est notre job.
Puis, moi, on a eu des... On a même pris
notre cas de député, M. le Président, vous aussi. <Il y a... >Des
fois, il y a des citoyens avec lesquels on a des approches différentes, puis
avec lesquels c'est plus long que d'autres, puis avec lesquels c'est récurrent,
puis ça sera toujours récurrent, puis c'est notre job, puis on sera là. Puis,
la journée où ça ne nous tentera plus, bien, on aura juste à quitter, puis il y
a d'autres personnes qui feront le travail. Parce que c'est ça, le travail, de
répondre à des citoyens in concreto. C'est plus difficile à comprendre, puis on
va essayer de trouver une façon de l'expliquer.
Ça, je crois, puis je ne veux pas me
répéter, puis j'ai dit ce que j'avais à <dire là-dessus...
M. Tanguay
: ...c'est
notre job, puis on sera là. Puis, la journée où ça ne nous tentera plus, bien,
on aura juste à quitter, puis
il y a d'autres personnes qui feront le
travail. P
arce que
c'est ça, le travail, de répondre à des
citoyens
in concreto. C'est plus difficile à comprendre, puis on va essayer de trouver
une façon de l'expliquer.
Ça, je crois, puis je ne veux pas me
répéter, puis j'ai dit ce que j'avais à >dire là-dessus, ça vient
préciser, oui, ce qui était à 84.1 de la loi actuelle, là, on parle dans un
contexte d'un établissement de santé et services sociaux, à la fin, l'alinéa sept, la commission de la santé et service du travail, papi, papa… «qui
fournit a une personne un renseignement personnel concernant… à la demande… lui
fournir l'assistance d'un professionnel, qualifié pour l'aider à comprendre ce
renseignement». Ça, c'est lorsqu'il y a un renseignement plus technique, à 84.1,
qui est donné. «…doit… le concernant… à la demande de cette personne, lui
fournir l'assistance d'un professionnel, qualifié pour l'aider à comprendre ce
renseignement». Je comprends que, dans un contexte plus technique, ça existe
déjà. Mais ça, dans le contexte différent et beaucoup plus large, c'est de
droit nouveau, ça, dans ce contexte-là.
Et, encore une fois, je ne veux pas me
répéter, là, mais, tant pour les deux bouts du spectre, pour ne pas que ça soit
trop long, puis qu'ils se fassent taper, puis que la petite municipalité, je
fais écho de ce que le Barreau disait, puis la FQM, soit excessivement taxée
par ça ou, à l'autre bout du spectre, qu'on ait un minimum garanti, bien, «de
façon suffisante et compréhensible pour une personne raisonnable», je pense que
ça aurait été une belle balise que, nous, législateurs, on aurait pu imposer à
la Commission d'accès à l'information, tout simplement.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. D'autres interventions sur l'amendement du député de LaFontaine? S'il
n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la
secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Pour les membres de l'opposition officielle,
M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Contre.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) :
Contre.
La Secrétaire
:
M. Nadeau-Dubois (Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Abstention.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. Nous retournons, bien sûr, à l'étude
de l'article 6. Interventions? M. le député.
M. Tanguay
: Pour
compréhension, j'ai fait mention, à 84.1... J'ai fait mention de
l'article 84.1 de la Loi sur l'accès aux documents. Puis, 84.1, je vais
prendre le temps de le lire comme du monde, là, ce que je n'ai pas fait tantôt :
«Un établissement de santé ou de services sociaux visé au
deuxième alinéa de l'article 7, la Commission de la santé et de la
sécurité du travail, la Société de l'assurance automobile
du Québec, Retraite Québec ou un ordre
professionnel qui fournit à une personne un renseignement personnel de nature
médicale ou sociale le concernant doit, à la demande de cette personne, lui
fournir l'assistance d'un professionnel, qualifié pour l'aider à comprendre ces
renseignements.» Fin de la citation. Un contexte où il y a une info plus technique, on doit lui fournir l'assistance d'un
professionnel, qualifié pour l'aider à comprendre ce renseignement.
C'est très spécifique.
Le ministre accorde-t-il à 100 %,
sans aucune distinction, la même interprétation, «pour l'aider à comprendre <ce
renseignement...
M. Tanguay
: ...
plus technique, on doit lui fournir l'assistance d'un professionnel,
qualifié pour l'aider à comprendre ce
renseignement. C'est très
spécifique.
Le
ministre accorde-t-il à 100
%,
sans aucune distinction, la même interprétation, «pour l'aider à comprendre
>ce renseignement», dans le contexte de 84.1 qu'il ne le donne à 50, où,
là, c'est, dans tous les cas d'espèce, «pour l'aider à comprendre la décision»?
M.
Caire
: Bien,
je veux bien comprendre la question du collègue. Quand il dit «dans tous les
cas d'espèce», est-ce que le collègue veut dire que l'article 50, tel que
modifié, ferait obligation au responsable de fournir un personnel… une
ressource qualifiée en fonction de tous les angles par lesquels l'explication
doit être donnée, là?
M. Tanguay
: Je n'avais
même pas pensé à ça, M. le Président, mais <ce que… >l'exemple que
donne le ministre est tout à fait pertinent. Je ne le sais pas. Je ne le sais
pas.
M.
Caire
:
<Bien,
la réponse… >Pour moi, la réponse à la question, c'est non. Là-dessus, c'est
non, parce que ça veut dire qu'il faudrait que je lui fournisse… dépendamment
de la demande, il faudrait que je lui fournisse, par exemple, un ingénieur
civil, un avocat, un urbaniste… Là, c'est infini. Réponse à ça, c'est non.
Mais, si le député me permet, pour moi, la
notion de prêter assistance au requérant, elle relève du responsable. Donc, c'est
le responsable, celui qui assume cette fonction-là, qui doit lui prêter
assistance et qui doit expliquer la décision. Et il n'y a pas de lien à faire
avec ce qui est prévu au niveau médical.
M. Tanguay
: Je
vais le dire de même, le mot est trop fort, mais je pense que c'est le mot le
plus précis. Le ministre, par fiction, dans mon exemple, est le responsable, en
vertu de 50, et il doit aider à faire comprendre la décision pour le citoyen,
toutes les décisions, toutes les décisions, les compliquées, les simples, les
pas faciles puis les bien faciles. Il doit aider à faire comprendre la
décision. Pour lui, est-ce que le fardeau est exactement le même pour remplir
son obligation que celui d'aider à faire comprendre un renseignement qui relève
d'une condition médicale qui me concerne, moi, puis que je ne comprends pas? Est-ce
que, dans ce dernier cas là, il va dire : Bien, le fardeau est un peu plus
lourd, là? Tu viens de lui donner une information qui concerne un renseignement
personnel de nature médicale.
M.
Caire
: Oui. Bien
oui, il est plus... Dans l'exemple médical, le fardeau, il est plus lourd parce
que la demande d'assistance précise qu'elle requiert l'aide d'un spécialiste.
M. Tanguay
: C'est
là où je jette mon as de coeur. Si le fardeau est
différent, le «wording» est exactement le même.
M.
Caire
: Oui.
M. Tanguay
: Ça ne
marche pas.
M.
Caire
: Bien,
le «wording» n'est pas le même, dans le sens où, ici, je ne précise pas que la
notion de prêter assistance inclut que <je dois...
M. Tanguay
: ...
de
coeur. Si le fardeau est différent, le «wording» est exactement le même.
M.
Caire
:
Oui.
M. Tanguay
: Ça
ne marche pas.
M.
Caire
:
Bien, le «wording» n'est pas le même, dans le sens où, ici, je ne précise pas
que la notion de prêter assistance inclut que >je dois avoir recours à
des spécialistes. Puis ça revient à ce que j'ai dit tantôt. Si ce que... Non,
mais, si ce que le collègue demande implique la même obligation de désigner des
spécialistes mais sur 360 degrés, parce que la demande peut avoir toutes sortes
d'incidences, dans toutes sortes de domaines, qui requièrent toutes sortes de
spécialités, ma réponse, c'est non. Ma réponse, c'est non, dans le sens où la
demande d'assistance, elle s'adresse au responsable, mais elle s'arrête au
responsable.
M. Tanguay
: Quatre
mots. J'en suis strictement...
M.
Caire
: Vous
avez raison. Il m'en manque un.
M. Tanguay
: Non, «pour
l'aider à comprendre». Mon «pour l'aider à comprendre», une demande bien
simple, là… Article 50. Pour l'aider à comprendre une condition dont il
est frappé, médicale, puis qui concerne un spécialiste, oui, mais pour l'aider
à comprendre…
Je pense que je suis d'accord avec le ministre.
Dans ce contexte-là, mon fardeau est plus lourd, là. Je ne pourrai pas le
discarter, le citoyen ou le patient, aussi rapidement que l'autre. Est-ce qu'on
s'entend là-dessus? Oui, on s'entend là-dessus. Moi, je pense que ça ne devrait
donc pas avoir exactement la même rédaction si on fait référence à deux
fardeaux, deux réalités différentes.
M.
Caire
: C'est-à-dire
que...
M. Tanguay
: Vous
comprenez ce que je veux dire?
• (15 h 50) •
M.
Caire
: Bien
oui, je comprends, mais on n'est pas dans... D'abord, on n'est pas dans la même
rédaction, puis la même rédaction n'a pas nécessairement la même portée. Je
m'explique.
Dans le cas qui nous préoccupe, la
rédaction précise le recours au spécialiste. Ici, on ne précise pas, dans le
sens où on ne dit pas : Il doit également prêter assistance et, le cas
échéant, référer à un spécialiste pour aider le requérant à comprendre la
demande, na, na, na. Ce n'est pas ça qu'on dit. On dit : Il doit également
prêter assistance au requérant qui lui demande pour l'aider à comprendre. Donc,
on dit au responsable de la demande d'accès ou au responsable de la protection
des renseignements personnels : Là, tu as envoyé ta belle petite lettre,
tu as fait référence à l'article, tu as donné une motivation succincte de
refus.
Puis là je reprends l'exemple de mon collègue
de Gouin. Le journaliste, lui, des motifs économiques, là... Aïe! il va falloir
que tu m'en dises un petit peu plus que ça, là, tu sais. En quoi il y a des
motifs économiques là-dedans? Mais là je ne le ferai
pas rencontrer un fiscaliste, un planificateur financier. Puis là je ne veux
pas ridiculiser, là, vous comprenez? Je veux dire, je pourrais étirer la...
Non, non, je vais lui dire : Écoutez, c'est simple, là, pour des motifs
économiques, c'est que na, na, na, nous en arrivons à la conclusion, après <consultation,
que na, na, na...
M.
Caire
: ...mais
là je ne le ferai pas rencontrer un fiscaliste, un planificateur financier.
Puis là je ne veux pas ridiculiser, là, vous comprenez? Je veux dire, je
pourrais étirer la... Non, non, je vais lui dire : Écoutez, c'est simple,
là, pour des motifs économiques, c'est que na, na, na, nous en arrivons à la
conclusion, après >consultation, que na, na, na. Voilà.
Puis là on dit : Avez-vous compris?
Oui, j'ai compris. Parfait. O.K. Merci. Maintenant, vous avez les recours que
vous avez. Puis j'ai prêté assistance. Non, je n'ai pas compris. Bon, O.K.
Attendez un peu, là, je vais... Ce que je vais faire, là, je vais vous envoyer quelque
chose d'un peu plus étoffé par écrit. Donnez-moi un peu de... Donnez-moi du
temps, là, je vous envoie ça. Parfait. Il fait son écrit, développe
l'argumentaire, développe... envoie ça. Avez-vous compris? Oui, j'ai compris, ou
non, je n'ai pas compris. O.K. Attends un peu, je vais essayer d'autre chose.
Dans la mesure où c'est raisonnable, dans
la mesure où il y a de la bonne foi, ça pourrait se passer comme ça, mais...
M. Tanguay
: Puis...
M.
Caire
: Puis
juste pour terminer. Mais ici ça demeure le responsable qui a le devoir de
prêter assistance et il n'a pas le devoir, il n'a pas l'obligation de référer à
x, y nombre de spécialistes, parce que, là, on n'en sort plus, là.
M. Tanguay
: Oui,
mais le responsable devra s'assurer que le standard imposé par la loi, tel que
rédigé, va être rencontré. On est précisément là-dessus.
Je ne suis pas en... J'oublie tout
l'amont. Que ça se fasse par une personne à la municipalité X, dans le cas de
50, ou un médecin spécialiste, un neurochirurgien, dans le contexte de 84.1, je
n'en suis pas sur le cheminement, j'en suis sur... Après trois fois que vous
vous êtes fait dire, dans le contexte de l'article 50 : Avez-vous
compris, M. Bourret? Non, peut-être vous allez dire : Bien, je suis
désolé, mais là s'arrête la conversation, en tout respect, puis peut-être :
Je suis désolé, puis... Après, probablement, six fois, même M. Bourret,
dans le contexte de 84.1… Avez-vous compris? Non. On continue. Vous comprenez?
M.
Caire
: Tut,
tut, tut… Non, non, non. M. le Président, ce qui est dit, c'est que, dans le
cas d'un renseignement médical, j'ai recours à un spécialiste. Mais, une fois
que Dr Barrette vous a expliqué que vous aviez telle, telle, telle
condition, c'est ça qui explique notre décision, puis que vous dites :
Bien, je ne comprends pas, là, bien, c'est plate, mais c'est ça.
Alors, le spécialiste n'amène pas une obligation
de répétition dans les explications, il amène une obligation de connaissance
qui permet d'avoir un niveau d'explication qui est motivé par la compétence.
M. Tanguay
: Je
pense que le contexte... Puis on ne se convaincra pas, puis c'est correct, là. Je
pense que le contexte est différent, puis le fardeau est différent. Puis c'est
pour ça que j'aurais aimé, dans 50, avoir ce resserrement-là, que je ne
mettrais probablement pas dans 84.1 parce que je veux que le médecin
spécialiste, autant spécialiste soit-il, puis autant — je n'irai pas là-dessus — <occupé...
M. Tanguay
: ...contexte
est différent, puis le fardeau est différent. Puis c'est pour ça que j'aurais
aimé, dans 50, avoir ce resserrement-là, que je ne mettrais
probablement
pas dans 84.1
parce que je veux que le médecin spécialiste, autant
spécialiste soit-il, puis autant
— je n'irai pas
là-dessus — >occupé
que le spécialiste est, il faut qu'il prenne le temps, humainement parlant,
plus, là, d'y parler.
On ne parle pas ici d'un renseignement
demandé et refusé désincarné. C'est sa santé, c'est sa vie. Puis câline!
Pourquoi je n'ai pas accès au médicament? Ils me disent qu'il est sur le marché
américain, que ça réglerait mon cas, puis tout ça, puis... Non, M. Bourret,
non, je vais vous l'expliquer, pourquoi. Puis arrêtez de stresser avec ça, là,
vous allez avoir un autre traitement. Eh crime! Ce n'est pas la même chose.
Et je me mettais aussi dans la peau où… Puis
je vais conclure là-dessus mon argumentaire, mais je pense que c'est important
que le ministre... Puis le ministre… Je veux dire, il n'y a pas de victoire ou
de défaite, là, il y a une loi à la fin de la journée, tu sais.
M.
Caire
: Oui.
Bien raison.
M. Tanguay
: Ça
fait que je me mets... J'invite le ministre à se mettre dans la peau d'un
responsable dans un petit organisme, que ce soit un ordre professionnel ou une
municipalité. Avec «de façon suffisante et compréhensible pour une personne
raisonnable», moi, j'aimerais ça que le ministre ait ce critère-là pour l'aider
à dire : Bien, de droit nouveau... Parce que ce n'est plus dans 84.1,
c'est dans 50. Puis 84.1 ne touchait pas 50, mais là, ça, ça va toucher 50, qui
n'est pas la même nature de dossier. Donc, j'aimerais ça que le ministre, dans
mon exemple fictif, qui est responsable dans une petite organisation, ait le
bénéfice… Oui, tu vas faire ça, pas de panique, puis tu le fais de façon
suffisante et compréhensible pour une personne raisonnable. Ah! O.K. Moi,
j'aimerais ça que le ministre...
Puis le ministre ne m'a pas dit : Le
critère n'est pas bon, il est trop... Je pense que le critère est bien adapté.
Moi, j'aimerais ça être capable de lui dire, pour qu'il dise : Ah! O.K. C'est
un peu plus clair, tout simplement, plutôt que de se le faire dire, en appel
d'une décision, par la Commission d'accès à l'information. C'est juste ça.
Le Président (M. Bachand) :
Ça va? D'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
Une voix
: ...
M.
Caire
: Oui,
sur l'article. Pour.
Le Président (M. Bachand) :
On est sur l'article, oui.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
:
Abstention.
La Secrétaire
:
M. Nadeau-Dubois (Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 6 est adopté. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Caire
:
Merci, M. le Président. L'article 7 se lit comme suit :
Cette loi est modifiée par l'ajout, avant
l'article 53, du suivant :
«52.2. Un organisme public est responsable
de la protection des renseignements personnels qu'il détient.»
Donc, cet article introduit
l'article 52.2 de la Loi d'accès aux documents des organismes publics, la
protection des renseignements personnels afin de souligner qu'un organisme
public est responsable de la protection des renseignements personnels qu'il
détient.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions? M. le député de Gouin, s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois : Merci, M.
le Président. C'est un article intéressant, qui vient <préciser que...
M.
Caire
: ...
afin
de souligner qu'un
organisme public est responsable de la
protection
des renseignements personnels qu'il détient.
Le Président (M.
Bachand) : Merci.
Interventions?
M. le député de
Gouin,
s'il vous plaît.
M. Nadeau-Dubois :
Merci,
M. le Président.
C'est un
article
intéressant, qui vient
>préciser que... qui vient attribuer une responsabilité à l'organisme
public qui détient les renseignements personnels.
J'ai une question pour le ministre.
Pourquoi n'a-t-il pas choisi de faire avec les organismes publics ce qu'il a
fait avec les entreprises privées, c'est-à-dire leur attribuer une responsabilité
civile en matière de protection des renseignements personnels?
M.
Caire
: Je
vais laisser Me Miville-Deschênes répondre, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
Me Miville-Deschênes.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Oui. En fait, cette responsabilité-là existe déjà, dans le domaine des organismes
publics, à l'article 167. Donc, <c'est... >le nouveau
recours civil qui a été ajouté dans le privé est existant dans le public actuellement.
Il y a juste eu une modification par le projet de loi pour mettre à jour le
montant des amendes. Pas le montant des amendes, mais le montant accordé en cas
d'atteinte intentionnelle.
M. Nadeau-Dubois : Je l'ai
sous les yeux, l'article 167. O.K. Donc, ça existait déjà dans la loi. Parce
que c'est le Barreau du Québec qui, dans son mémoire, indiquait qu'il pourrait
être intéressant d'intégrer, à l'article 7, une disposition similaire à
celle que le projet de loi va, plus loin, intégrer pour le privé. Mais, si je
comprends bien, c'est plutôt l'inverse, c'est-à-dire que le projet de loi vient
appliquer au privé quelque chose qui existait, qui existe déjà pour le public. Est-ce
que je comprends bien la réponse?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Exact.
M. Nadeau-Dubois : Donc, si un
organisme est... S'il y a fuite de renseignements personnels, par exemple, et qu'il
n'y a pas de force majeure, il y a une responsabilité civile pour l'organisme
en question, puis ça pourrait résulter dans des dommages punitifs.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Oui, exact.
M. Nadeau-Dubois : Bien, ça
répond à ma question.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup, M. le député de Gouin. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
:
Excusez-moi, j'ai peut-être manqué le début de l'intervention. À quel endroit c'est
dit que ça existe déjà pour les organismes publics? Vous l'avez sûrement dit,
puis c'est mon...
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien, en fait... À quel endroit c'est dit?
M. Tanguay
: Oui.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien, puisqu'elle existe déjà à l'article 167 de la Loi sur l'accès, bien,
ce n'est pas dit nécessairement dans...
M.
Caire
: Dans la
loi actuelle.
M. Tanguay
: À 167?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Oui, exactement.
M.
Caire
: C'est
dans la loi actuelle, à l'article 167 de la loi actuelle. Ce n'est pas
dans la loi n° 64, mais c'est déjà dans la loi actuelle, à l'article 167.
• (16 heures) •
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Puis le projet de loi, à l'article 66, là, augmente le montant des
dommages et intérêts de cet article 167 là.
M. Tanguay
: Oui...
16 h (version révisée)
M.
Caire
:
...dans la loi actuelle, à l'article 167 de la loi actuelle. Ce n'est pas
dans la loi n° 64, mais c'est déjà dans la loi
actuelle, à l'article 167.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Puis le projet de loi, à l'article 66, là, augmente le montant des
dommages et intérêts de cet article 167 là.
M. Tanguay
: Oui, parce
qu'à 167 c'est au moins 200 $.
M.
Caire
: Oui, c'est
ça. Non, non, on y allait, là.
M. Tanguay
: Ça,
c'était toute une dent, hein?
M.
Caire
: Non,
non, c'était solide, là, c'était à coup de barre de fer, là, 200 $, là.
M. Tanguay
: On vient
couper ça en deux, là, avec l'amendement.
M.
Caire
: Je
vous jure que ça shakait, là. Non, non, on le double, on le double, c'est maintenant
400 $.
M. Tanguay
: Dans Lance
et compte, première série, milieu des années 80, milieu des années 80...
M.
Caire
:
Nounou.
M. Tanguay
: Nounou, il
arrive en retard, il arrive en retard...
M.
Caire
:
Pierre Lambert.
M. Tanguay
: Pierre
Lambert. Puis il dit : C'est 200 $ d'amende. Je vous le dis,
retournez voir les «tapes», j'ai écouté ça durant les fêtes, il dit : C'est
50 «push-up» puis 200 $ d'amende. Il y a 35 ans dans Lance et
compte. Je referme la parenthèse.
M.
Caire
: Le
problème, M. le député, c'est quand on est capable de s'en souvenir, ça veut
dire...
M. Tanguay
: Non, mais
c'est parce que j'ai réécouté la série, je vous l'ai dit, aux fêtes.
M.
Caire
: Oui, bien,
O.K., ah! excusez-moi, mais moi, je l'ai vu...
M. Tanguay
: Mais de Lance
et compte, saison 1, on a d'autres souvenirs aussi.
M.
Caire
: De
bons souvenirs.
M. Tanguay
: Oui, alors
je ferme la parenthèse. La rédaction est-elle la même? C'est là-dessus où j'en
suis. Parce que est-ce qu'on est plus... est-ce qu'on est... Bon. Le projet de
loi n° 64 va introduire 93.1, puis on va y arriver. Est-ce
que, 93.1, on a fait les distinctions? Puis quelles seraient ces
distinctions-là avec la rédaction de 167? Parce qu'à moins qu'on me détrompe,
167, on va changer le niveau d'amende. Est-ce qu'on va aller l'amender sur le
fond, 167?
M.
Caire
: On
fait juste changer les amendes.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Exact. 93.1, c'est un copier-coller, là, de 167.
M. Tanguay
: 67 :
«À moins que le préjudice ne résulte d'une force majeure, l'organisme public
qui conserve un renseignement personnel est tenu de la réparation du
préjudice... d'une atteinte illicite à un droit». Là, par contre, à 93.1, on
réfère spécifiquement aux articles 35 à 40 du Code civil, ce que l'on ne
fait pas à 67. Pourquoi on le fait à 93.1? Puis pourquoi ne devrions-nous pas
le faire, rendu là, à 167?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien, bonne question. C'est un peu historique, là, parce que la Loi sur
l'accès, quand le Code civil a été adopté, il y a eu des articles qui ont
été... le nouveau Code civil, il y a eu les articles par rapport au droit à la
vie privée puis, quand la loi sur le secteur privé a été adoptée, bien, la loi,
puis c'est dans son article 1, la loi sur le secteur privé, elle réfère à
cet encadrement général qui se retrouve dans le Code civil. Donc, en quelque
sorte, la loi sur le privé a des dispositions mais qui mettent en oeuvre les dispositions
générales du Code civil sur la protection de la vie privée et des renseignements
personnels tandis que la Loi sur l'accès a toujours oeuvré de façon plus
autonome vu qu'elle datait de 1982. Donc, c'est un peu historique, là, les
raisons.
M. Tanguay
: Puis je
comprends. Ça fait que... Deux choses. Je comprends ce que vous dites, parce
que, si on vient donner un petit tour de roue là, il va falloir tout refaire la
loi, là, à un moment donné. C'est comme notre poste, là, de tantôt.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
C'est un peu ça.
M. Tanguay
: Je
comprends, il y a ça. Puis, de deux, de ce que vous me dites, c'est que vous <avez...
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) :
...l'accès a toujours oeuvré de façon plus
autonome vu qu'elle datait de 1982. Donc, c'est un peu historique, là, les
raisons.
M. Tanguay
: Puis je
comprends. Ça fait que... Deux choses. Je comprends ce que vous dites, parce
que, si on vient donner un petit tour de roue là, il va falloir tout refaire la
loi, là, à un moment donné. C'est comme notre poste, là, de tantôt.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) :
C'est un peu ça.
M. Tanguay
: Je
comprends, il y a ça. Puis, de deux, de ce que vous me dites, c'est que vous
>avez toute indication et garantie que c'est aussi fort en le disant ou
en ne le disant pas d'un bord ou de l'autre. Autrement dit, il n'y a pas plus
de lousse au public, parce que ce n'est pas dit, qu'au privé.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Exact.
M. Tanguay
: O.K.,
O.K. Et donc je reviens à l'article 7 : «Un organisme public est
responsable de la protection des renseignements personnels qu'il détient.»
Comment ça vit, ça, avec la responsabilité du plus haut dirigeant? Autrement
dit...
M.
Caire
: Bien,
en fait, c'est parce que...
M. Tanguay
: Ce n'est
pas un animal à deux têtes, là.
M.
Caire
: Non,
non, non, pas du tout. Parce que là lui, il est responsable...
M. Tanguay
: Dans
sa job.
M.
Caire
:
...oui, c'est ça, des renseignements. Le plus haut dirigeant, il est
responsable de l'application et du respect de la loi.
M. Tanguay
: L'organisme.
M.
Caire
: Oui.
M. Tanguay
: Et l'organisme
public est responsable de la protection des renseignements. Donc, ça, ce n'était
pas suffisamment clair avant de le dire?
M.
Caire
: Non.
M. Tanguay
: Non, ce
n'était pas suffisamment clair? Là, on fait un... j'allais dire «statement», là,
on fait une déclaration, on le déclare : «...la protection des
renseignements personnels qu'il détient.» Ça veut donc dire qu'il aurait une responsabilité
aussi...
M.
Caire
: Quand
on parlait d'imputabilité puis qu'on disait : On va définir, plus loin
dans les articles, de quoi il est imputable, de toute cette notion d'imputabilité
là, bien, ça, ça vient cadrer clairement l'imputabilité.
M. Tanguay
: Ça veut
dire qu'ultimement, puis je termine là-dessus, M. le Président, on
pourrait... Puis là il y a toutes des notions de droit du travail, à
l'intérieur ou pas, dans le cadre de ses fonctions ou pas. Il pourrait y avoir
des poursuites contre l'organisme comme tel et contre le haut dirigeant personnellement
également.
M.
Caire
: Personnellement
contre le haut dirigeant, ça, je ne suis pas convaincu au niveau des
poursuites. L'imputabilité, est-elle judiciaire ou est-elle strictement administrative?
M. Tanguay
: S'il
y a une faute lourde.
M.
Caire
: Je
vais laisser Me Miville-Deschênes répondre à cette excellente question,
collègue.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : C'est une bonne question. Je dirais, à tout le
moins, minimalement, que je pense qu'il pourrait y avoir une poursuite s'il y a
une faute, là, du haut dirigeant, vraiment une faute personnelle, là.
M. Tanguay
: Faute
lourde.
M. Miville-Deschênes
(Jean-Philippe) : Exact, mais, écoutez, il faudrait que je fasse des vérifications.
Je ne pense pas qu'on va avoir une poursuite directement du haut dirigeant si
ce n'est pas imputable à sa faute personnelle, là, la violation de la loi.
M. Tanguay
: On
pourrait-u... Un autre engagement, s'il vous plaît. Puis là je ne les ai pas
notés, là, mais si vous pouvez... Je vois Sophie, elle dit : Oui, moi, je
les note. Parfait, une chance qu'elle est là. Si on pouvait... Parce que ce n'est
pas anodin, ce qu'on dit là. On a même... En droit corporatif, ils appellent...
Il y a une fiction, c'est bien dit, ça, des fois, on... En droit corporatif,
vous avez sûrement déjà entendu parler de ça, M. le ministre, on va lever le
voile corporatif. Puis là les administrateurs, là, vous êtes cachés derrière le
inc., là, on vient vous chercher dans vos bottines. Alors...
Puis ça participe aussi d'un concept qu'en
<tout...
M. Tanguay
: ...des
fois,
on... En droit corporatif, vous avez sûrement déjà entendu parler de ça, M. le
ministre, on va lever le voile corporatif. Puis là les administrateurs, là,
vous êtes cachés derrière le inc., là, on vient vous chercher dans vos
bottines. Alors...
Puis ça participe aussi d'un concept
qu'en >tout temps... Si vous faites une faute lourde, que vous partez à
rire, je suis en haut dans les marches, vous partez à rire, moi, c'était dans
le cadre de mes fonctions, puis vous me sacrez en bas des marches, c'est une
faute lourde. Je vais dire : Ah! je suis intouchable. Non, non, on va
lever un voile puis on va lever d'autre chose.
En tout temps, je vais dire peut-être une
hérésie en droit, mais en tout temps on pourra être poursuivi, peu importe le
contexte, peu importe la fonction, si on a commis une faute lourde, là. Ce n'est
pas vrai que vous allez dire : Bien, c'est dans le cadre de mes fonctions,
parce que, justement, ce n'est pas dans le cadre de vos fonctions. Bien, si
vous faites une erreur médicale, une erreur médicale, c'est dans le cadre de
vos fonctions, c'est une erreur, c'est une erreur. Alors, je ferme la
parenthèse.
Si on peut juste vérifier ça, moi, je
pense qu'il va y avoir... Puis c'est bon que ça soit dit aussi aux hauts
dirigeants.
M.
Caire
: Je
suis d'accord.
M. Tanguay
: Vous
êtes... si vous faites des fautes lourdes. Ou il y a peut-être moyen de
qualifier autrement, là, ou «manifestement déraisonnable», tu sais, il y a des
expressions... Il va falloir que ça soit enseigné aussi, tu sais, puis que ce
soit dit entre nous qui rédigeons la loi, s'il vous plaît. Merci.
M.
Caire
: On
prend note, M. le député de LaFontaine. Ce sera fait.
M. Tanguay
: Merci
beaucoup. Merci.
Le Président (M. Bachand) :Merci beaucoup. D'autres interventions? Sinon, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'article 7. Mme la ministre... Mme la
ministre. Mme la secrétaire, pardon.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'article 7 est adopté. Merci. M. le ministre, s'il vous
plaît.
M.
Caire
: Oui, M.
le Président, l'article 8 du projet de loi se lit comme suit :
L'article 53 de cette loi est modifié
par la suppression, dans le paragraphe 1°, de «; si cette personne est
mineure, le consentement peut également être donné par le titulaire de
l'autorité parentale».
L'article 53 de la Loi sur l'accès
aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels est modifié en raison du nouvel article 53.1 de cette loi
introduit par l'article suivant du projet de loi qui traite notamment du
consentement à l'égard des renseignements personnels des mineurs.
Donc, M. le Président, nous avons... nous
allons avoir, à l'article 9, un article qui traite des consentements et
qui vient expliciter davantage les différents consentements. Donc, on le retire
de 53 parce qu'à 53.1 on va élaborer plus amplement sur la notion de
consentement, dont le consentement des mineurs.
Le Président (M. Bachand) :
M. le député.
M. Tanguay
: On
pourrait-u demander le consentement de suspendre puis d'aller tout de suite à
l'article 9? Puis après ça, on va revenir à l'article, puis ça va couler
de source.
M.
Caire
: Pas
de trouble.
Le Président
(M. Bachand) : Consentement?
M. Tanguay
:
Consentement.
Le Président (M. Bachand) :
Alors, l'article 8 est suspendu. M. le ministre, article 9.
M.
Caire
:
Merci, M. le Président. Donc, l'article 9 de cette loi se lit comme suit :
Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 53, du suivant :
<«53.1...
M. Tanguay
:
...couler
de source.
M.
Caire
:
Pas de trouble.
Le Président
(M. Bachand) :
Consentement?
M. Tanguay
:
Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :
Alors, l'article 8 est suspendu. M. le
ministre, article 9.
M.
Caire
:
Merci, M. le Président. Donc, l'article 9 de cette loi se lit comme suit :
Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 53, du suivant :
>«53.1. Un consentement prévu à
la présente loi doit être manifeste, libre, éclairé et être donné à des fins
spécifiques. Il est demandé à chacune de ces fins, en termes simples et clairs,
distincte de toute autre information communiquée à la personne concernée.
Lorsque celle-ci le requiert, il lui est prêté assistance afin de l'aider à
comprendre la portée du consentement demandé.
• (16 h 10) •
«Le consentement du mineur de moins de
14 ans est donné par le titulaire de l'autorité parentale. Le consentement
du mineur de 14 ans et plus est donné par le mineur ou par le titulaire de
l'autorité parentale.
«Le consentement ne vaut que pour la durée
nécessaire à la réalisation des fins auxquelles il a été demandé.
«Un consentement qui n'est pas donné
conformément à la présente loi est sans effet.»
Donc, M. le Président, cet article
introduit l'article 53.1 de la Loi sur l'accès aux documents des organismes
publics et sur la protection des renseignements personnels. Ce nouvel article
reprend en partie la version actuelle de l'article 14 de la Loi sur la
protection des renseignements personnels dans le secteur privé. Il prévoit
aussi qu'un consentement prévu par la loi doit être donné distinctement de
toute information communiquée à la personne concernée.
Il prévoit enfin que le consentement du
mineur de moins de 14 ans est donné par le titulaire de l'autorité
parentale et que le consentement du mineur de 14 ans ou plus peut être
donné par le mineur ou par le titulaire de l'autorité parentale.
M. le Président, dans le fond, je vous
dirais que c'est peut-être un des éléments-phares... Oui, excusez-moi, M. le
Président, je vous... j'ai un amendement, j'ai un amendement.
Le Président
(M. Bachand) : Un amendement qui a été envoyé à tout le
monde, il est sur Greffier.
M.
Caire
:
C'est l'amendement qui...
Une voix : ...
Le Président
(M. Bachand) : Oui.
Des voix : ...
Le Président
(M. Bachand) : Oui, M. le ministre.
M.
Caire
:
Alors, excusez-moi, M. le Président. Donc... Oui, non, non, je manquais à mes
devoirs, là.
L'article 53.1 de la Loi sur l'accès
aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels, proposé par l'article 9 du projet de loi :
1° remplacer, dans le premier alinéa,
«clairs,» par «clairs. — donc on fait terminer la phrase — Lorsque
la demande de consentement est faite par écrit, elle doit être présentée»;
2° remplacer le deuxième alinéa par le
suivant :
«Le consentement du mineur de moins de
14 ans est donné par le titulaire de l'autorité parentale ou par le
tuteur. Le consentement du mineur de 14 ans et plus est donné par le
mineur, par le titulaire de l'autorité parentale ou par le tuteur.»
Donc, les modifications au premier alinéa
visent à clarifier le fait que, si le consentement est demandé par écrit avec
d'autres informations, il doit être présenté sous une forme qui le distingue de
ces autres informations.
La modification au deuxième alinéa donne
suite à une demande du <Curateur...
M.
Caire
:
...par le mineur, par le titulaire de l'autorité parentale ou par le tuteur.»
Donc, les
modifications au
premier
alinéa visent à clarifier le fait que, si le
consentement
est demandé par écrit avec d'autres
informations, il doit être présenté
sous une forme qui le distingue de ces autres
informations.
La
modification au
deuxième
alinéa donne suite à une demande du >Curateur public à l'effet de
prévoir que, comme le titulaire de l'autorité parentale, le tuteur peut
consentir pour le mineur.
Donc, c'est l'amendement que nous
apportons à cet article, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: ...question,
puis je ne suis pas spécialiste en droit de la famille, puis c'est une question
droit de famille, là. Avons-nous l'assurance qu'en ajoutant tuteur on couvre
tous les régimes de protection au mineur?
M.
Caire
: Je
vais laisser Me Miville-Deschênes répondre à cette question.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien, ce que le Curateur public nous a demandé, c'est... Il dit :
Normalement, le tuteur est titulaire de l'autorité parentale, mais il y a des
cas où un tuteur va être nommé aux biens, donc il pourrait avoir un tuteur qui n'est
pas titulaire de l'autorité parentale dans des cas qui sont plutôt
exceptionnels. Et, dans ce cas-là, ce tuteur-là doit quand même avoir la
possibilité de consentir à certaines communications ou utilisations de renseignements
personnels.
Pour les autres régimes de protection, là,
je sais que ça ne répond pas à la question, c'est la demande qu'on a reçue,
donc on prend pour acquis que ça les couvre. On pourrait vérifier, mais...
M. Tanguay
: Donc, le
tuteur aux biens... Je vais reprendre cet exemple-là. Puis là il y a deux
niveaux de langage, je vais prendre... Le tuteur aux biens qui, donc, a une
tutelle spécifique, on va s'assurer qu'en écrivant ça comme ça on n'ait pas à
exiger son consentement ou que l'on n'interprète pas son consentement si
d'aventure on n'en aurait pas eu besoin à lui parce que c'est juste aux biens
puis que le mineur de 14 ans peut consentir lui-même. On ne vient pas...
Si le tuteur n'a pas de consentement à donner parce qu'il est tuteur aux biens,
puis que le mineur de 14 ans peut donner consentement, puis il a un tuteur
aux biens, tel que rédigé, on est sûr que, si le tuteur aux biens, qui n'a pas
d'affaire, il n'a pas rapport de donner son consentement, donne son
consentement, qu'on ne va pas dire : Ah! parfait, on procède. Parce que là
le mineur pourrait dire : Aïe! Il est tuteur, oui, en vertu de la loi,
telle que rédigée, mais il n'avait pas d'affaire, il est juste tuteur aux
biens, cette décision-là, c'est moi qui la donne, puis son accord, il ne vaut
rien. Vous comprenez?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Je comprends. Bien là, on est en application pratique. Écoutez, c'est une bonne
question. Là, on parle d'un mineur de moins de 14 ans, dans ce cas-là,
dans le cas que vous...
M. Tanguay
: Pardon,
oui.
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Parce que le consentement, la personne qui reçoit le consentement... là, je
réfléchis à haute voix, là, mais la personne qui reçoit le consentement,
généralement, a un devoir quand même de s'assurer que ce consentement-là est
correct, là, mais, écoutez...
M.
Caire
: Si je
peux me permettre, ce que la loi prévoit, c'est dans la... c'est circonscrit
aux renseignements <personnels...
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
...mais
la personne qui reçoit le consentement, généralement, a un
devoir quand même de s'assurer que ce consentement-là est correct, là, mais,
écoutez...
M.
Caire
: Si
je peux me permettre, ce que la loi prévoit, c'est dans la... c'est circonscrit
aux renseignements >personnels, on s'entend?
M. Tanguay
: Oui, c'est
ça.
M.
Caire
: Donc,
si je demande à un mineur l'utilisation de ses renseignements personnels, le
mineur de 13 ans, ce que ça dit, c'est que c'est le parent, le titulaire
de l'autorité parentale qui va donner le consentement, ou le tuteur, mais là on
parle bien... Parce que j'entends l'exemple de mon collègue, mais là on est
vraiment dans la gestion des renseignements personnels, là, la portée de cet
article-là se limite à l'utilisation des renseignements personnels.
M. Tanguay
: Le
consentement, renseignements personnels, là, je suis pour... Je reviens à mon
exemple du 14 ans et plus, c'est le 14 ans et plus qui peut le
donner, le consentement.
M.
Caire
: Oui.
M. Tanguay
: Ou
tasse-toi, 14 ans et plus, le tuteur.
M.
Caire
: Non. Bien,
c'est-à-dire que...
M. Tanguay
: Tel que
rédigé, c'est ça, tel que rédigé à la fin.
M.
Caire
: Oui,
oui, oui. C'est-à-dire que... Oui, oui, absolument, absolument, là, je
comprends ce que...
M. Tanguay
: O.K., mais,
si la tutelle est limitée et qui ne couvre pas le cas, je reviens à ce que vous
dites, puis c'est peut-être ça, la réponse, puis on jase, puis on pense tout
haut, est-ce qu'il y a obligation, à ce moment-là, pour la personne qui doit
recueillir le consentement, de vérifier les tenants et aboutissants de la
tutelle? Il a-tu compétence pour ou si, à sa face même, il va dire : Bien,
il est tuteur, il est tuteur, il a dit oui, je procède?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien, normalement, pour compléter un peu le... Normalement, le tuteur, dans le
cadre de sa tutelle, va avoir accès à certains renseignements et uniquement les
renseignements qui sont nécessaires à sa tutelle. Donc, s'il consent à une
communication, bien, cette communication-là va être celle d'un renseignement
dont il a accès dans le cadre sa tutelle. Donc, la situation où il aurait un
renseignement qui n'est pas nécessaire à sa tutelle puis il pourrait consentir
à la communication, bon, rapidement, je ne la vois pas, là.
M.
Caire
: Mais
on peut peut-être penser que, du fait qu'il a, de par sa tutelle, accès aux
renseignements, ça lui confère l'autorité, de par la nature de sa tutelle, d'en
disposer dans les paramètres de la loi, là.
M. Tanguay
: Ou, plus
simplement, c'est très théorique, ça, le mineur de 14 ans puis le tuteur, bien,
dans le fond, on parle de Gaétan puis de Jean-Jules, puis ils se voient à
toutes les semaines, à tous les jours, puis, à un moment donné : Ah! c'est
quoi, cette histoire-là, c'est quoi, cette demande-là, la lettre est ouverte,
papi, papa. On n'est pas dans une fiction où moi, je suis tuteur aux biens de
Gaétan, je m'appelle Jean-Jules, puis que moi, là, dans ma relation avec
Gaétan, je vais toujours que voir ça, que voir ça, tu sais. À un moment donné,
je pourrais me dire : Bon, bien, oui, oui, puis, ah! j'ai répondu, j'ai
donné mon consentement. Tu sais, c'est juste ça, là, je ne veux pas casser...
fendre les cheveux en quatre.
Puis, si c'est le Protecteur du citoyen,
puis il y a sûrement des balises, tout ça, bien, c'est juste de s'assurer de
l'efficacité du pouvoir qu'on donne au tuteur, là. Le tuteur, il a le <pouvoir...
M. Tanguay
: ... ah!
j'ai répondu, j'ai donné mon consentement. Tu sais, c'est juste ça, là, je ne
veux pas casser... fendre les cheveux en quatre.
Puis, si c'est le Protecteur du
citoyen, puis il y a sûrement des balises, tout ça, bien, c'est juste de
s'assurer de l'efficacité du pouvoir qu'on donne au tuteur, là. Le tuteur, il a
le >pouvoir puis il n'a pas... Moi, je veux avoir le consentement. Ah!
vous êtes tuteur? Je ne pense pas que je vais me casser le bicycle bien
longtemps, dire : Êtes-vous tuteur à moitié ou plein tuteur?
M. Miville-Deschênes (Jean-Philippe) :
Bien, vous avez un bon point, mais je pense que, dans cette situation-là, le
tuteur qui consentirait à une communication pour laquelle il ne devrait pas
consentir parce que c'est un renseignement qui pas de lien avec sa tutelle aux
biens, par exemple, bien, il engagerait sa responsabilité de façon similaire à
une personne qui consentirait à la communication d'un renseignement. Tu sais,
je pourrais transmettre les renseignements de ma conjointe aux fins d'une
assurance, quoi que ce soit, puis l'assureur va prendre pour acquis que j'ai
son consentement.
Donc, je pense que la situation est un peu
similaire dans ces cas-là où il y a des renseignements qui sont échangés, puis
c'est la personne qui dit oui de communiquer qui doit s'assurer d'avoir le
consentement puis qui est imputable. Donc, je ne sais pas si...
M. Tanguay
: Ça, là, c'est...
je suis sûr à 100 % qu'il y a un recours, mais, comme législateur, je ne
veux jamais répondre à un citoyen : Bien, si ça ne fait pas, vous aurez un
recours. C'est la dernière affaire qu'on veut dire aux citoyens :
Poursuivez, poursuivez! Aïe! Quand on est rendu à dire ça à un citoyen :
Poursuivez, écoute, c'est... O.K., je vais faire avancer le droit, ça va me
coûter 100 000 $, 80 000 $ d'avocat dans trois ans, puis
tout ça. Poursuivez. Allô, la belle option.
Je ne le dis pas contre vous, là, mais
comme... C'est juste que je m'impose, comme législateur, de me poser la
question puis de nous faire consacrer quelques minutes là-dessus pour que l'on
ait une réflexion par rapport à ça. Puis c'est clair que le tuteur serait
fautif, mais, bon, si le mineur de 14 ans a un tuteur, déjà là il n'est
pas bien, bien... les ressources sont limitées, puis, je veux dire, il a besoin
d'aide, là, ça fait qu'on ne va pas lui dire : Bien, poursuivez, mineur de
14 ans. Tu demandes au tuteur de signifier la procédure.
Alors, ça, c'est un élément,
réfléchissons-y. J'espère... J'imagine que ce qu'on dit là, là, s'il y a
d'autres personnes qui gravitent autour du ministre qui captent ça puis qu'à un
moment donné... Parce que, la loi, on ne va pas la faire sanctionner demain
soir, puis... À un moment donné, j'imagine que le ministre, vous allez dire :
Là, tout ce qui est dit, là, j'espère que vous allez me revenir, puis s'il y a
une porte... Moi, je serais toujours : Aïe! On a un amendement, on va
rouvrir, on va le faire, là, parce que c'est là que la loi... Ça fait que je
vous invite, ce n'est pas à moi à dire quoi faire, interpellez le Protecteur du
citoyen...
M.
Caire
: À la
limite, M. le député, si jamais on se rend compte que, dans nos discussions, il
y a des points qu'on a... l'équipe est là, puis il sera toujours temps de réouvrir
l'article, comme vous dites, là. Je ne pense pas qu'on va disposer du projet de
loi cette semaine, là, j'ai des doutes.
• (16 h 20) •
M. Tanguay
: Non, non,
c'est ça, j'ai enterré cet espoir-là, moi.
M.
Caire
: Oui,
moi aussi, mais il y aura toujours... J'entends vos interrogations. Je peux
vous garantir que l'équipe derrière et d'autres derrière les caméras entendent.
M. Tanguay
: Ils vont
se renseigner, puis, s'il n'y a rien à faire, il n'y a rien à faire.
M.
Caire
: Puis,
si nous en arrivons à la conviction que le libellé couvre tous les angles,
bien...
M. Tanguay
: Correct.
M.
Caire
: Mais,
si ce n'est pas le cas, puis... Parce que, ce que vous avez dit tantôt, là, je
fais miens ces propos-là, là. À la fin de la journée, il n'y a pas de gagnant,
il n'y a pas de perdant, il y <a...
M.
Caire
:
...
derrière les caméras entendent.
M. Tanguay
: Ils
vont se renseigner, puis, s'il n'y a rien à faire, il n'y a rien à faire.
M.
Caire
:
Puis, si nous en arrivons à la conviction que le libellé couvre tous les
angles, bien...
M. Tanguay
:
Correct.
M.
Caire
:
Mais, si ce n'est pas le cas, puis... Parce que, ce que vous avez dit tantôt,
là, je fais miens ces propos-là, là. À la fin de la journée, il n'y a pas de
gagnant, il n'y a pas de perdant, il y >a juste une loi solide pour les Québécois,
là.
M. Tanguay
: Ah
oui! C'est ça.
M.
Caire
: Puis
vous puis moi, on se bercera en fumant notre pipe puis en se ressassant nos
souvenirs de Lance et compte et se disant que...
M. Tanguay
: C'était
200 $. Parce que moi, je vais radoter rendu là.
M.
Caire
: Oui,
bien oui. Non, bien non.
M. Tanguay
: Vous allez
dire : C'est déjà commencé.
M.
Caire
: Bien,
pas moi. Pas moi, jamais, mais, ceci étant, je veux dire, tu sais, on aura la
satisfaction du devoir accompli.
M. Tanguay
: Tout à
fait.
M.
Caire
: Donc...
Mais c'est juste pour vous dire que moi, je n'aurai jamais d'a priori à dire :
Bon, bien, écoute, suite à nos discussions, là, oui, je comprends... Un peu
comme on a fait avec l'amendement du collègue : oui, on l'a adopté, mais,
là, boom, un moment donné, le IBM a fonctionné, puis on s'est rendu compte
qu'il y aurait peut-être des précisions à faire, bien, on les fera.
M. Tanguay
: Puis,
dernier élément là-dessus, sur les différents régimes de tutelle, puis je ne
suis pas spécialiste en droit de la famille, sur les différents régimes de
protection des mineurs, moins de 14 ans, plus de 14 ans, il y a
certes... Bien, au départ, il y a l'autorité parentale, moins de 14 ans, puis,
pour les plus de 14 ans, le titulaire de l'autorité parentale, on ajoute
la tutelle. Est-ce qu'il aurait lieu, je ne sais pas, je ne connais pas la
réponse, <est-ce qu'il aurait lieu >d'ajouter peut-être, le
cas échant, d'autres régimes de protection?
<
Il y a... >Puis on
dira que je fais erreur, là, mais <il y a peut-être... >dans
le sens du Code civil du Québec, là, il y a peut-être des régimes qui relèvent
plus du conseiller. Il y a souvent des conseils de famille, le conseiller, il y
a différents... L'extrémité, c'est le curateur. Le curateur, là, il n'y a pas
son, pas d'image, vous n'avez pas un mot à dire. Le curateur, vous faites tout.
Il y a le tuteur puis, un peu comme pour l'administrateur des biens, il y a la
pleine administration puis l'administration simple. Puis il y a le conseiller.
Alors, je veux juste m'assurer aussi qu'on
n'a pas à ajouter par le tuteur, ou le conseiller, ou le ci, ou le ça, le cas
échéant, puis peut-être même la curatelle. Est-ce qu'on devrait mettre la
curatelle là-dedans? Parce que le curateur doit statuer certaines fois sur des
renseignements personnels qui touchent la personne sous sa curatelle. Je veux juste
m'assurer qu'on...
M.
Caire
: Mais
ce n'est pas... Puis ce que je vous dis là, je vais laisser
Me Miville-Deschênes compléter, mais vous connaissez le processus quand
même, le projet de loi a suivi un processus où l'ensemble des organismes publics
ont eu l'occasion de le regarder, de l'analyser. Vous le savez, il a été déposé
à l'Assemblée nationale au mois de juin 2020, mais il a été déposé dans
les différents processus d'approbation bien avant ça. Et, à moins que je me
trompe, là, puis je vais laisser Me Miville-Deschênes compléter, mais ce
libellé-là a amené cet amendement-là, puis cet amendement-là joint à l'article
que nous proposons semblait faire <consensus...
M.
Caire
:
...d'approbation
bien avant ça. Et, à moins que je me trompe, là, puis
je vais laisser Me Miville-Deschênes compléter, mais ce libellé-là a amené
cet amendement-là, puis cet amendement-là joint à l'article que nous proposons
semblait faire >consensus.
Mais, ceci étant, je ne dis pas que vos
points ne sont pas bons puis ne méritent pas réflexion.
M. Tanguay
: Puis est-ce
que le curateur l'a vu passer?
M.
Caire
: Oui, tous
les organismes publics ont eu l'occasion de regarder le projet de loi, de
l'analyser, protecteur, curateur.
M. Tanguay
: O.K. Puis
les autres régimes qui ne sont pas représentés par un officier de l'État, là,
conseiller au mineur ou je ne sais pas... Là, vous allez me dire : Bien,
conseiller au mineur, il ne peut pas consentir. Puis là peut-être que là
s'arrête la... Le conseiller, il ne peut pas consentir, le tuteur, oui. On a vu
qu'il y avait deux formes de tutelles, au moins, là, en tout cas... Alors, on
va l'adopter, l'amendement, moi, je suis prêt à voter.
M.
Caire
: Mais pour
vous dire que c'est dans ce processus-là que le curateur a demandé ces modifications.
M. Tanguay
: Je
comprends. Mon point, c'est... On va le voter, j'ai dit ce que j'avais à dire.
On lève des pierres puis...
M.
Caire
: Ah!
non, non, non, tout à fait.
M. Tanguay
: Avant la
date de mise en vigueur, le dernier article, si d'aventure... Je vous demande
juste si on peut, s'il vous plaît, vérifier. On le rouvrira, l'article, M. le
Président.
M.
Caire
: Bien,
je vous dirais que, dans les prochaines heures, jours, on fera ces vérifications-là,
on apportera les réponses à vos questions. Puis, <si tant est... >comme
je le dis, si tant est qu'il y a lieu de rouvrir, de le réamender... mais ça a quand
même passé à travers le processus de validation de ces différents organismes là
qui ont approuvé ce qu'on vous présente aujourd'hui.
M. Tanguay
: Puis ce
qu'on dit là, là, le collègue ministre, il a été... c'est un parlementaire
aguerri, expérimenté... Dans l'opposition aussi, on se rend compte, des fois,
qu'on pose des questions puis que, le lendemain, ou le surlendemain, ou la
semaine d'après, dire : Ah! on ne l'avait pas vu venir, on a un amendement,
on voudrait... Tu sais, ça arrive des fois que, malgré toute la bonne volonté,
la compétence, on ne le voie pas venir, ça fait que... C'est bon.
Le Président (M. Bachand) :
Ça va?
M.
Caire
: C'est
dans les deux sens, M. le député.
Le Président (M. Bachand) :
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix de l'amendement à l'article 9. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
: Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Lévesque
(Chapleau)?
M. Lévesque (Chapleau) : Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Tanguay (LaFontaine)?
M. Tanguay
: Pour.
La Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 9 est adopté. Nous sommes maintenant...
On continue l'étude de l'article 9 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député de LaFontaine.
M. Tanguay
: Oui, là,
il est de droit nouveau, puis je le sais, puis j'ai été le premier à plaider
qu'il ne faut pas faire de copier-coller, mais il est très similaire... il est
similaire, pas très, il est similaire à 102 du projet de loi n° 64.
M.
Caire
: Le projet
de loi n° 64?
M. Tanguay
: Oui.
M.
Caire
: C'est
lui, le projet de loi n° 64.
M. Tanguay
: Cet
article-là est similaire à l'article 102 du projet de loi n° 64.
M.
Caire
: 102,
oui, oui.
M. Tanguay
: Je l'avais
dit dans ma tête, le début de ma phrase, mais c'est juste la fin qui a sorti.
En matière privée, en matière privée, en matière privée...
M.
Caire
: Oui.
M. Tanguay
: Puis
là c'est important de toujours dire... parce que ce qu'on fait là, des fois ça
nous donne des éclairages différents.
Alors, c'est de droit nouveau, mais <c'est...
M. Tanguay
:
...le début de ma phrase, mais c'est juste la fin qui a sorti. En matière
privée, en matière privée, en matière privée...
M.
Caire
:
Oui.
M. Tanguay
:
Puis là c'est important de toujours dire... parce que ce qu'on fait là, des
fois ça nous donne des éclairages différents.
Alors, c'est de droit nouveau, mais >c'est...
C'est de droit nouveau dans la loi sur l'accès à l'information publique, mais :
«consentement prévu à la présente loi doit être manifeste, libre, éclairé et
être donné à des fins spécifiques», «manifeste, libre et éclairé», ça existe
ailleurs. J'aimerais ça savoir quelle est la réflexion pour dire : Nous,
on veut que ça soit manifeste, libre, éclairé. Ça existe ailleurs, ça. Et
quelle a été un peu la logique derrière ça? Ce n'est probablement pas trop,
c'est-u assez?
Puis «libre et éclairé», on les voit
souvent, tu sais, un consentement libre et éclairé. Là, on ajoute «manifeste».
Puis je reviens à ce que disait le ministre : Quand on parle, ce n'est pas
pour rien dire, puis si... dans l'article, collègue de LaFontaine, votre
amendement, je ne l'accepte pas parce que, si on le dit là puis je ne l'ai pas
dit ailleurs, ça a des conséquences, ah! ça veut dire qu'il parle différemment
quand il le dit là que quand il parle puis qu'il ne le dit pas, hein? Alors,
«libre et éclairé», on voit ça partout, on le voit dans le Code civil, on le
voit partout, mais «manifeste», c'est-u nouveau? Non. Pourquoi on le met là?
Et on reviendra à un autre concept :
à des fins spécifiques. Là, j'ai peut-être des petits drapeaux rouges, «fins
spécifiques», parce que certains sont venus nous dire : On ne va pas
commencer à exiger des consentements à répétition, répétition, répétition.
Parce que qui dit donner un consentement et collecter un consentement à des
fins spécifiques, ça veut aussi dire que, si tu ne l'as pas eu...
M.
Caire
: Tu ne
peux pas.
M. Tanguay
: ...tu es
dans le trouble.
M.
Caire
: Oui,
bien, «manifeste», M. le Président... Bien, en fait, sur la notion de «libre,
éclairé», je vais laisser Me Miville-Deschênes, qui a probablement une
connaissance du corpus législatif québécois plus large que la mienne.
Sur la question des finalités, c'est une
notion qui est importante, c'est une notion qu'on a importée du Règlement
général de protection des données européen, au sens où, lorsque je collecte des
renseignements personnels, je dois vous dire pour quoi je les collecte et je
dois respecter ça du moment où vous m'avez donné le consentement. Donc, si moi,
par ailleurs, je décide d'utiliser ces renseignements personnels là à d'autres
fins, je ne peux pas le faire sans votre consentement. Alors, c'est pour ça
qu'on dit qu'à chacune des finalités je dois recevoir votre consentement.
Le Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Merci.
M.
Caire
: C'est
«game over».
Le Président (M. Bachand) : Oui, pour aujourd'hui. On se dit à bientôt.
Mais, compte tenu de
l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die. Merci beaucoup. À bientôt.
(Fin de la séance à
16 h 30)
16 h 30 (version révisée)
Le Président (M. Bachand) :
...ses travaux sine die. Merci beaucoup. À bientôt.
(Fin de la séance à 16 h 30)