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Commission permanente
de l'industrie et du commerce,
du tourisme, de la criasse et de la
pêche
Etude du projet de loi no 22
Loi modifiant la Loi concernant
l'établissement par SIDBEC d'un
complexe sidérurgique
intégré
Séance du vendredi 9 avril 1976
(Onze heures vingt-six minutes)
M. Houde, Limoilou (président de la commission permanente de
l'industrie et du commerce, du tourisme, de la chasse et de la pêche):
A l'ordre, messieurs!
Etude du projet de loi no 22.
M. Saint-Pierre: M. le Président, le chef de l'Opposition
officielle m'avait demandé un délai de cinq minutes. Cela fait
déjà douze ou treize minutes. Je pense qu'on n'abusera pas du
fait qu'il n'est pas présent mais peut-être que, sur le sujet que
nous avions hier, les députés ministériels auraient des
questions qu'on pourrait immédiatement poser, compte tenu du temps assez
restreint que nous avons ce matin pour parachever le témoignage des gens
de SIDBEC, de même que l'étude, article par article, du projet de
loi no 22.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Avant de donner la
parole au député, je voudrais mentionner les membres de la
commission parlementaire: M. Bellemare (Johnson), M. Tardif (Anjou) qui
remplace M. Cadieux (Beauharnois); M. Côté (Matane), M. Bonnier
(Taschereau) qui remplace M. Déom (Laporte); M. Denis (Berthier), M.
Lachance (Mille-Iles), M. Kennedy (Châteauguay) qui remplace M. Lacroix
(Iles-de-la-Madeleine); M. Lapointe (Laurentides-Labelle), M. Lessard
(Saguenay), M. Malouin (Drummond), M. Marchand (Laurier), M. Morin
(Sauvé), M. Saint-Pierre (Chambly) et M. Samson (Rouyn-Noranda).
Avez-vous quelques questions à poser? Le député de
Taschereau.
Le bilan de SIDBEC
M. Bonnier: M. le Président, j'aurais une question en
particulier en ce qui regarde le bilan. Je pense bien que le
député de Laurier a commencé hier à poser une
question, mais, par le bilan, on s'aperçoit que les comptes à
recevoir sont à la baisse, si on compare 1975 avec 1974. Et, par
ailleurs, les stocks, évidemment, sont à la hausse, ce qui
pourrait indiquer un problème réel en ce qui regarde la mise en
marché. C'est vrai que l'année 1974 a été
extraordinaire, il semble bien, pour l'ensemble des aciéries et que
l'année 1975 a été particulièrement difficile. Je
pense que ces deux énoncés nous en donnent une preuve. Mais,
est-ce qu'à part de dire simplement qu'on espère que la situation
va s'améliorer d'ici 1978, nous avons des indications précises de
l'amélioration de ces conditions?
M. Gignac: Est-ce que vous voulez parler des stocks?
M. Bonnier: C'est-à-dire que, plus on stocke, moins on
vend. Je tiens pour acquis que j'ai moins de comptes à recevoir,
c'est-à-dire que mes clients m'ont payé et que je suis pris.
C'est probablement un problème de vente.
M. Gignac: C'est un peu un problème de vente. C'est aussi
ce que vous avez mentionné le fait que l'année 1975
n'a pas été une année tellement extraordinaire au point de
vue des ventes en soi.
Depuis 1969 jusqu'à maintenant, à l'exception de 1975,
normalement, les stocks et les comptes à recevoir que vous voyez au
bilan... Normalement, les comptes à recevoir sont sous contrôle.
On a un "roll-over" d'à peu près un sixième des ventes.
C'est-à-dire qu'après 43 jours, en pratique, en moyenne, on est
payé pour les facturations qu'on a faites.
Pour ce qui est des stocks, jusqu'à maintenant, excepté
pour l'année 1975, c'est à peu près 30% de notre chiffre
de vente qu'on garde en stock, compte tenu de tous les stocks qu'on
possède. Je parle de boulettes, je parle de billettes, je parle de
lingots, je parle de produits finis, de cornières, d'acier d'armature et
de tous les stocks.
Maintenant, c'est évident qu'on a terminé l'année
avec des stocks élevés dans deux ou trois secteurs
différents, particulièrement dans les boulettes je pense
que cela a été mentionné hier et aussi dans les
lingots, de même qu'un peu également dans les billettes.
La majorité des autres stocks était à peu
près normale. C'est ce qui fait la différence. On compte baisser
nos stocks d'ici la fin de l'année 1976 à un niveau raisonnable
qui est à peu près 30% de notre chiffre de vente.
M. Bonnier: Est-ce que je pourrais poser juste une autre petite
question, M. le Président?
Le Président (M. Houde, Limoilou): Oui.
M. Bonnier: Dans son exposé, M. Gignac a dit que la
production d'acier en fusion placerait SIDBEC-DOSCO dans une meilleure posture
de compétition. Cela améliorerait donc les ventes. Est-ce que
vous pourriez nous expliquer brièvement comment est-ce que cela vous
placerait dans une meilleure posture par rapport aux autres
aciéries?
M. Gignac: A ce moment-là, je pense que cela nous permet
de penser à beaucoup de choses. A partir du moment où on a de
l'acier en fusion, de l'acier en poche, qui est à un prix
compétitif, surtout avec le procédé qu'on a, cela peut
permettre, entre autres choses, d'installer des équipements, puisqu'on
parle de laminoirs.
C'est moins gênant d'aller voir les financiers et leur demander
s'ils seraient disposés à nous prêter de l'argent pour
investir dans de nouveaux laminoirs, d'une part; d'autre part, si on a à
faire des ententes avec des partenaires, du potentiel, pour participer avec
nous dans certains de ces investissements, c'est beaucoup plus facile, parce
que c'est évident que c'est à la base de tout ce qui suit. Si
votre acier en fusion n'est pas compétitif, à ce moment, il n'y a
rien qui suit qui l'est. Si votre acier en fusion est à un coût
compétitif, cela veut dire que, normalement, si vous avez des
équipements qui se tiennent en aval de cet acier, vous devenez
compétitif.
M. Bonnier: Cela touche au problème que vous avez
touché hier, le vieillissement de vos équipements...
M. Gignac: Oui, mais si ma base est solide et bonne, les gens
perçoivent cela rapidement. Je veux dire dans le domaine de l'acier.
Cela peut attirer des bénéfices qu'on ne connaît pas
maintenant, mais, indéniablement, cela peut attirer des
bénéfices sur le plan des investissements, cela peut faciliter un
tas de choses.
M. Bonnier: Merci.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Le député
d'Anjou.
M. Saint-Pierre: Sur le même sujet peut-être... Une
chose qui est surprenante, M. Gignac, c'est que vous nous mentionnez que le
laminoir à barres et à fil, finalement, est un secteur où
vous avez une forte rentabilité alors que le laminoir à froid est
un secteur réellement à problèmes. Evidemment, en
regardant les brochures, on est surpris de se rendre compte que le laminoir
à barres a été fait avant le laminoir à froid et
que le laminoir à froid ne date, après tout, que de juillet 1966,
bien sûr, avant que SIDBEC achète les installations de la DOSCO.
Est-ce qu'il y a eu des erreurs de la direction du temps de DOSCO sur la
grandeur de l'usine ou sur sa conception? Parce qu'il me semble finalement que,
juillet 1966, cela doit être relativement récent et moderne, si je
peux employer l'expression, par rapport aux installations aux Etats-Unis dans
le même secteur.
M. Gignac: Vous parlez du laminoir à froid?
M. Saint-Pierre: Oui.
M. Gignac: Le laminoir à froid est plus moderne que le
laminoir à chaud, si vous voulez. La conception du laminoir est assez
bonne, mais, par contre, il y a des carences, il y a des défauts qui ne
sont pas tellement apparents, comme le manque d'espace, par exemple, pour
stocker les bobines, des choses comme cela, de petits détails qui font
qu'on se trouve à être pas mal tassés dans le laminoir
à froid.
C'est une des raisons qui nous empêchent de pouvoir stocker d'une
façon rationnelle et de donner un bon service à nos clients,
parce qu'on n'a pas réellement d'aire de stockage proprement dite. C'est
stocker sur le plancher. Je pense que c'est une des choses à laquelle on
peut remédier, à des prix relativement modestes. Cependant, avant
de le faire, on voudrait s'assurer qu'en amont du laminoir à froid, on
est dans la bonne direction. Le laminoir à froid, d'une façon
générale, a été beaucoup amélioré
depuis 1969. Dans les deux laminoirs, au point de vue d'investissements
nouveaux, c'est là qu'on a installé une ligne de nettoyage qui
nous a coûté $6 millions ou $7 millions et qui fonctionne
très bien, je dois dire qui nous a permis d'augmenter la grosseur
de nos bobines, donc de diminuer les coûts.
Par contre, il y a certains problèmes qui se rattachent surtout
au rendement métallique. C'est probablement le plus gros problème
qu'on a au laminoir à froid. Ce n'est pas uniquement dû au layout
du laminoir à froid, en soi. C'est aussi dû au fait que, dans le
moment, on utilise des lingots et que ces lingots, même si cela a l'air
facile à faire, à couler, il n'en reste pas moins qu'il faut
qu'il y ait des dimensions exactes et qu'il y ait de la bonne qualité,
etc., parce que, si ces lingots n'ont pas la qualité requise et les
dimensions requises, la répercussion se fait au laminoir à
froid.
Je pense que je l'ai mentionné hier, c'est une chose qui est
inconnue pour nous, du moins, parce qu'on ne le fait pas encore, quand on va
éliminer la coulée des lingots pour passer aux brames, à
ce moment, je pense qu'il va y avoir une amélioration assez
marquée, particulièrement dans le rendement métallique au
laminoir à froid. Le rendement métallique, cela peut vouloir dire
au laminoir à froid, cela peut être une variance annuelle de $2
millions à $3 millions, peut-être $4 millions. En fait, dans les
deux laminoirs, ce n'est pas une chose en particulier, c'est une foule de
petits détails cumulatifs qui font qu'on a beaucoup de
difficultés à exploiter les laminoirs. Je dois dire qu'on a pris,
pendant un an au moins, les meilleurs experts de US Steel, qui sont venus nous
aider.
Il y a une chose que nous avons faite dans nos laminoirs à
tôles. Nous avons réussi, à ce jour, à
établir une qualité d'acier en tôle qui est
compétitive avec celle de nos concurrents, ce que nous n'avions pas
quand nous avons pris l'affaire en 1969. Nous avons été
obligés de le faire à un coût. Si nous n'avions pas eu
cette qualité, nous aurions été obligés de fermer
les laminoirs.
Maintenant, il s'agit de régler les problèmes de
production et c'est ce à quoi nous allons employer beaucoup d'efforts
d'ici les deux ou trois prochaines années. Evidemment, il y a aussi le
fait que si nous pouvions contrôler dans tous ses détails
l'exploitation d'une façon assez rigide de ces deux laminoirs et les
faire fonctionner à pleine production, donc avoir un "marketing"
adéquat de ce dont nous parlions hier, je pense que nous pourrions
améliorer la situation considérablement. Mais ces laminoirs ne
seront jamais des laminoirs concurrentiels. Nous serons toujours non
compé-
titifs, c'est-à-dire que cela nous coûtera toujours plus
cher qu'à nos compétiteurs de convertir un lingot ou une brame en
tôles, à cause de l'économie d'échelle. Mais, si
nous l'améliorons, évidemment, dans l'ensemble, nous pouvons
améliorer la situation financière de la compagnie.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Le député
d'Anjou.
M. Tardif: Merci, M. le Président. M. Gignac, la Presse a
publié hier deux articles sur SIDBEC. Vous avez sans doute eu l'occasion
d'en prendre connaissance. Dans un de ces deux articles intitulé
"Ça ne tourne pas rond chez SIDBEC", on dit: "Tout ne tourne pas rond
chez Sidbec, dont le déficit ne cesse d'augmenter" on fait état
de certains problèmes qui existeraient dans votre compagnie. Je suis
d'accord avec vous pour affirmer que tout ce qui est imprimé dans les
journaux n'est pas nécessairement vrai. Nous, les députés,
sommes bien placés pour confirmer ce fait. Malgré tout, il y a
certaines questions qui se posent et j'aimerais connaître vos
commentaires à l'égard des problèmes qui sont
soulevés dans l'article.
Un des problèmes mentionnés a trait à la
présence des francophones chez SIDBEC et on mentionne qu'au cours des
dernières années il a été possible de former des
cadres francophones au sein de votre compagnie dans le domaine de l'acier, mais
que ceux-ci auraient eu des difficultés à percer, et que, d'autre
part, certaines des réunions du conseil d'administration de SIDBEC se
font en anglais. Pourrais-je connaître vos commentaires à
l'égard de ces problèmes?
M. Gignac: Dans les deux cas, vous avez tort ou le journaliste a
tort.
M. Tardif: Ce n'est pas moi. C'est le journaliste. Attention, je
n'ai pas dit que je faisais miens les commentaires.
M. Gignac: D'accord. Ce ne sont pas vos commentaires. D'abord,
les réunions du conseil d'administration se tiennent en français.
Que voulez-vous que je vous dise? C'est aussi simple que cela. De dire que les
francophoneo ont de la difficulté à percer dans la compagnie, je
trouve cela fort, pas mal. Parce que, quand j'ai été nommé
président de cette compagnie, en 1969, c'était 100%
anglophone.
A Contrecoeur, actuellement, à toutes fins pratiques, c'est 100%
francophone. Il faut tout de même, maudit, que les gens comprennent cela.
A part cela, tout en gardant nos anglophones, (dont plusieurs sont bilingues),
on a quand même réussi à former depuis sept ans ce
n'est pas tellement long une main-d'oeuvre francophone qui commence
à être assez qualifiée. Il ne faut quand même pas
être masochiste et prendre des cas particuliers parce qu'il y a
des cas particuliers pour généraliser et dire que SIDBEC
ne donne pas de chance à ses francophones. On court les rues pour en
trouver, en chercher, en engager. Je ne peux attacher d'importance à ces
balivernes, je les lis, je me dis le type est mal informé. Que
voulez-vous que je vous dise?
M. Tardif: Oui, écoutez, je vous pose la question, parce
que je veux vous donner l'occasion de rétablir les faits, s'il y a lieu.
Nous, de notre côté, nous avons un point de vue. Je pense que
c'est l'occasion rêvée pour vous, aujourd'hui, de nous laisser
savoir si les problèmes qui sont mentionnés là, existent
réellement.
M. Gignac: Un petit instant, je pense que j'ai peut-être
des statistiques ici. Alors, j'ai les statistiques ici, les dernières:
en 1975, à l'usine de Contrecoeur commençons ainsi
les employés payés à l'heure, 99,3% francophones et
bilingues.
Dans les bureaux, 98,7% bilingues et la moyenne totale 99,1%. Je pense
que cela parle de façon assez éloquente. C'est sur un total de
1481 employés. Cela fait déjà un bon morceau. A l'usine de
Truscon, qui est une des vieilles usines de l'ancien complexe de Dominion Steel
and Coal Corporation, en 1975, dans l'usine, c'était à 92,4%
francophone. Dans les bureaux, c'était à 71,2% francophone ou
bilingue. Dans l'ensemble, c'était à 87,3%. Je dois vous dire
qu'en 1969, c'était pas mal différent de cela. C'était
beaucoup plus anglicisé parce que Truscon est une des anciennes usines
de Dominion Steel and Coal Corporation et quand je suis arrivé
là, le gérant, les staff, enfin, tout le personnel de cadre
était à peu près anglophone.
A l'usine de Montréal, où on a aussi de très vieux
employés de Dominion Steel and Coal Corporation et entre
parenthèses, je dois dire qu'ils sont extrêmement
compétents dans le domaine où ils oeuvrent en 1975, dans
les employés payés à l'heure, les contremaîtres, on
avait 84,9% francophones ou bilingues et, dans les bureaux, 75% francophones et
bilingues, une moyenne de 82,7%. Si vous prenez l'année 1971 je
n'ai pas les autres il y a eu une augmentation du personnel francophone
et bilingue d'à peu près 8% dans l'ensemble. A l'usine
d'Etobicoke, évidemment, qui est en Ontario, c'est unilingue anglophone,
malgré que je dois dire qu'il y a plusieurs Canadiens français
qui travaillent là.
C'est évident qu'on fait des efforts pour aller recruter du
personnel francophone bilingue et il ne faut pas se leurrer, parce que les
contacts qu'on a ne sont pas uniquement des contacts locaux, ce sont des
contacts à l'échelle non seulement nationale, mais
internationale. Il faut que nos cadres soient bilingues, qu'ils soient
francophones ou anglophones. Il faut qu'ils soient bilingues pour être en
mesure de discuter de certains problèmes. Si des employés ou des
cadres doivent aller visiter des équipements en dehors du pays, il faut
qu'ils puissent s'exprimer dans le langage de ce pays.
Je suis obligé de vous dire que la langue de travail
internationale est l'anglais. Je ne peux pas vous dire autre chose que
ça.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Le chef de
l'Opposition.
M. Morin: M. le Président, avec votre permission,
j'aimerais maintenant en venir au rapport dette-équité. La
première question que je voudrais vous poser, M. le président de
SIDBEC est celle-ci. A combien s'établissait, au 31 décembre
1975, le rapport dette, capital-actions, dette-équité de
l'entreprise, comparativement à ses concurents? Lors de la comparution
de 1974, à laquelle je n'ai pas eu le plaisir de participer, puisque
j'étais retenu par le genre de problèmes qu'évoquait le
député il y a un instant, c'était le moment du bill 22; ce
n'est pas très heureux que le projet de loi actuel qui vous
intéresse porte le même numéro.
M. Gignac: C'est le bill.
M. Morin: C'est une mauvaise coïncidence, une pénible
coïncidence. Mais enfin, il faut vivre avec lui. Lors de cette
comparution...
M. Saint-Pierre: On réserve le no 22 pour les projets de
loi importants, chaque année.
M. Morin: Oui, je vois ça.
M. le Président, lors de cette comparution, le président
de SIDBEC avait déposé un document fort intéressant,
quinze tableaux préparés pour la commission des finances, etc.,
pour la comparution du 18 juillet 1974 et, là-dedans, il y avait une
étude comparative du rapport dette-équité si vous
vous souvenez de ce document qui, de façon graphique, nous
donnait une idée, établissait une comparaison entre SIDBEC,
DOFASCO, ALGOMA et STELCO. Si je jette un coup d'oeil sur ce tableau, on
pouvait constater que le rapport avoir-dette, équité-dette comme
vous dites, était pour STELCO, de presque 7 pour 1. Pour ALGOMA, 4 pour
1 ; pour DOFASCO, à peu près 3 pour 1 et enfin, pour SIDBEC, la
situation était de 1 sur 1. Dans votre exposé d'hier, à la
page 16, vous nous avez dit que votre ratio, votre rapport dette à long
terme, par rapport aux avoirs, est d'environ 7 à 1. Dois-je comprendre
que vous avez maintenant un chiffre, une dette qui est sept fois ce que sont
les avoirs?
Autrement dit, est-ce que, sur le graphique qui nous avait
été donné, la colonne noire serait maintenant sept fois
plus élevée que la colonne grise?
M. Gignac: Je crois que j'ai parlé hier que, pour chaque
dollar de vente un instant, si je peux reprendre mon texte...
M. Morin: Vous avez dit également que votre ratio
d'intérêt par dollar de vente était de 7-1
également.
M. Gignac: Qui était à peu près la
même chose que le ratio dette-équité. Cela me surprend
beaucoup que vous me disiez que notre ratio était de 1-1...
M. Morin: En 1971, je m'excuse. Vous l'avez déposé
en 1974, mais ces chiffres sont pour l'année 1971.
M. Gignac: A ce moment-là, cela veut dire que ce que le
gouvernement avait souscrit et non payé avait dû être
considéré. Il a dû y avoir un aménagement quelconque
dans les chiffres. On n'a jamais eu un ratio de 1-1. On a toujours
été plus élevé. On a toujours varié de 60%
à 70% de dette contre 30% à 40% d'équité. Cela a
été à peu près notre "pattern".
J'ai ici le chiffre. Actuellement, si on prend STELCO. prenons une
moyenne, non pas une année. Si on prend la moyenne de STELCO, DOFASCO,
ALGOMA, pour la période 1970-1974, ce sont les chiffres officiels, c'est
$0.28 de dette par $1 d'équité.
M. Morin: Un sur quatre... M. Gignac: Pour SIDBEC...
M. Morin: ... à peu près.
M. Gignac:... pour la même période... Ce que je vous
disais, c'est que, pour STELCO, ALGOMA et DOFASCO, pour la période de
1970-1975, une moyenne pondérée de $0.28 par $1
d'équité; pour la même période, à SIDBEC, la
moyenne pondérée et de $1.60 par $1 d'équité. Cela
fait à peu près cela, sept fois.
M. Morin: Oui. Evidemment, ce n'est pas une situation dont vous
puissiez vous réjouir outre mesure. Est-ce que je puis vous demander si
l'actuel projet de loi que nous nos apprêtons à adopter va
améliorer ce rapport? Dans quelle mesure va-t-il le faire?
M. Gignac: L'actuel projet de loi règle les
problèmes de liquidité de SIDBEC, à toutes fins pratiques,
pour l'année 1976. Je ne pense pas qu'on ait prévu aller plus
loin que cela pour le moment, pour des raisons qui ne sont pas sous mon
contrôle.
Cela va évidemment améliorer légèrement le
rapport équité-dette, le ratio équité-dette, mais,
en réalité, ce rapport peut être amélioré de
deux façons. Cela peut être amélioré par des mesures
correctives financières et cela peut aussi être
amélioré si la compagnie faisait des profits.
On va peut-être se retrouver, à un moment donné,
dans une espèce de cercle vicieux. Les mesures correctives
financières peuvent toujours être utilisées pour un certain
nombre d'années, mais je dirais un nombre d'années limité.
Je pense que ce qu'il faut regarder, ce à quoi il faut penser, c'est de
prendre les moyens pour que SIDBEC devienne rentable.
M. Morin: C'est bien ma conviction aussi.
M. Gignac: Je parle d'une façon permanente, non pas d'une
année sur cinq. Pour que SIDBEC devienne rentable, il faut, je le
répète encore, qu'on ait de l'acier en fusion à un
coût compétitif. C'est pour cela qu'on s'est acharné
à mettre en place des morceaux de sidérurgie
intégrée qui
vont faire que, d'ici 1978, on va avoir au moins cela. A ce moment, je
pense qu'il serait beaucoup plus facile d'analyser la situation de SIDBEC et de
dire ce qu'on peut faire maintenant pour corriger d'une façon permanente
la rentabilité et tout ce qui s'ensuit. Quand vous êtes rentables,
il y a bien des choses qui se corrigent.
M. Saint-Pierre: C'est un seul point, M. le Président, que
j'aimerais ajouter. Bien sûr, je pense que le gouvernement est conscient,
dès le départ, d'une sous-capitalisation dans SIDBEC, mais il y a
des facteurs, comme l'explique M. Gignac, où il faut reculer de
plusieurs années pour les expliquer. Bien sûr, lorsqu'on fait des
comparaisons avec les trois autres grandes compagnies d'acier au Canada, on a
des compagnies qui ont quand même une feuille de route qui s'étale
sur 40, 50 et 60 années. On a des compagnies où, en
général, en tout cas, non pas en général, mais
où, exclusivement, chaque année, les profits viennent ajouter
à l'avoir des actionnaires alors que, dans le cas de SIOBEC, depuis le
début des opérations, il y a quand même $36 millions, dans
une petite compagnie, qui constituent le déficit accumulé dans
les opérations. Cela joue aussi négativement dans le rapport
dette-équité.
Simplement pour ne pas laisser la mauvaise impression que le
gouvernement ne fait pas cette année un effort pour tenter d'aider
l'entreprise j'aurai l'occasion peut-être plus loin d'en dire
davantage, en demandant le plus de discipline, le plus de rigueur et le plus de
volonté possible pour corriger la question de la rentabilité
il faut quand même se rendre compte qu'en versant $53 millions de
capital souscrit, cette année, le gouvernement verse, dans une seule
année, 30% de l'avoir des actionnaires actuels. Or, je pense que si on
avait d'autres chiffres, il y a très peu d'autres compagnies canadiennes
qui bénéficient de la part de leurs actionnaires dans le moment,
d'une infusion de capital dans une année qui représente 30% de
l'avoir des actionnaires. Mais, bien sûr, je pense qu'on ne se raconte
pas d'histoire ici. Pour changer ce rapport dette-équité, il faut
voir également une phase très importante d'emprunts et
d'investissements que traverse SIDBEC, qui serait, si on avait des
statistiques, complètement disproportionnée par rapport à
ce que peuvent faire les autres avec peut-être l'exception de STELCO,
bien qu'à STELCO encore, les investissements qui sont faits
actuellement, étant d'un ordre très supérieur cependant,
en proportion de l'avoir des actionnaires ou de leur chiffre de vente,
deviennent finalement peut-être plus faciles à absorber que la
nature des investissements de SIDBEC, qui, dans l'espace assez restreint de
trois ou quatre ans... On voit plus de $200 millions à Contrecoeur; on
voit $540 millions d'actions majoritaires, par une filiale, bien sûr,
mais qui impliquent des responsabilités qui augmentent la dette à
long terme, à cause des immobilisations. Tout cela pour dire qu'il me
semble qu'avec $53 millions, cette année, le gouvernement, comme
actionnaire, fait beaucoup plus que les actionnaires des autres compagnies
d'acier.
M. Morin: SIDBEC paie $52 millions d'intérêts aussi
sur la dette.
M. Saint-Pierre: Non, les intérêts, M. le
Président...
M. Morin: Non. Evidemment, je parle de 1969 à 1976, $52
millions d'intérêts...
M. Saint-Pierre: Oui.
M. Morin:... ce qui est un montant considérable. Je ne
veux pas m'étendre là-dessus indûment. Je vais me contenter
de souhaiter, comme vous le faisiez vous-même dans votre exposé,
hier, qu'en temps et lieu, cette situation soit corrigée. Je voudrais
passer à autre chose.
Pour les fins des opérations courantes, combien a-t-on
emprunté en 1975? J'entends les nouveaux emprunts.
M. Gignac: Strictement pour les emprunts bancaires?
M. Morin: Oui. Pour les opérations courantes.
M. Gignac: A toutes fins pratiques, la réponse à
votre question, M. Morin, c'est qu'on a dû, par le biais de
différentes voies, emprunter à peu près $14 millions pour
pouvoir fonctionner en 1975, soit en escomptant les actions qu'on avait en
réserve, les actions qui n'avaient pas été
escomptées, soit en faisant des emprunts à la caisse de
dépôt, soit en faisant tout simplement des emprunts commerciaux
à des banques à charte.
Emprunts
M. Morin: En 1976, M. le président de SIDBEC, compte tenu
du fait que le présent projet de loi va vous apporter une souscription
en capital-actions pour les quatre prochaines années, est-ce que vous
allez miser sur ces apports éventuels de capital-actions pour emprunter
davantage? En d'autres termes, va-t-on escompter les montants que le projet de
loi 22 vous apporte au cours des quatre prochaines années?
M. Gignac: Les actions que le gouvernement a souscrites par le
biais de la loi 22, je ne crois pas qu'elles soient toutes escomptées
cette année. De toute façon, la partie importante qui va
être escomptée le sera sûrement pour payer des
équipements qu'on est en train actuellement d'installer et de finir.
Cela va aussi prendre un montant assez considérable si notre chiffre de
ventes augmente pour être en mesure de financer nos comptes à
recevoir et nos inventaires. Si on fait encore des pertes en 1976, ce seront,
disons, des montants qu'il faudra aller chercher à même, ce qu'on
appelle, nous autres, notre fonds consolidé, un peu comme la province;
on n'a pas le choix.
M. Morin: Vous prévoyez que cela pourrait être de
quel ordre, vos emprunts en 1976, un chiffre approximatif? Je ne vous demande
pas un chif-
fre exact, je ne vous demande qu'une ordre de grandeur.
M. Gignac: Sur le plan du fonctionnement, on n'aurait pas
à emprunter cette année, à cause du fait que j'ai
mentionné hier soir, c'est-à-dire qu'on va baisser nos
inventaires d'ici la fin de l'année. Alors, de ce côté, on
n'aura pas d'emprunt supplémentaire à faire.
La totalité des actions qui vont être escomptées va
être utilisée pour payer des équipements.
M. Morin: De Port-Cartier?
M. Gignac: Oui, ceux de Port-Cartier et surtout de Contrecoeur,
parce que Contrecoeur se termine cette année, à toutes fins
pratiques. Tous les comptes vont être payables avant la fin de
Tannée. M. Howison me dit que nous allons emprunter environ $80
millions, cette année, des $107 millions qui nous sont souscrits par le
gouvernement.
M. Morin: Me tournant maintenant vers la question du
déficit pour les années 1976 et 1977, j'ai remarqué
qu'à plusieurs reprises, dans votre exposé, vous nous avez
parlé des différences ou des variations entre ce que vous aviez
prévu et les résultats obtenus. Vous faites donc des budgets
prévisionnels, si je vous ai bien compris. Pour 1976 et peut-être
aussi pour 1977, si vous aviez déjà mis cela sur le papier,
quelles sont vos prévisions approximatives en ce qui concerne les
déficits éventuels?
M. Gignac: Si on parle du budget de 1976, au mois de septembre
1975, nous avions prévu une perte de $400 000 pour 1976. Depuis ce
temps, nous avons rajusté notre nudget et nous croyons que, pour
l'année 1976, nous allons encourir une perte d'à peu près
$8 millions, après avoir payé $14 millions
d'intérêts.
Pour l'année 1977, ce sont des prévisions qui sont faites
sans budget détaillé, nous prévoyons une perte de $17
millions, après avoir payé $30 millions d'intérêts.
Il y a des intérêts capitalisés là-dedans.
Pour l'année 1978, nous prévoyons une perte de $9,5
millions, après avoir payé $27 millions d'intérêts.
Maintenant, 1978, c'est dans deux ans, c'est réellement un "ball park
figure". Si l'économie changeait et devenait beaucoup plus dynamique
qu'elle ne l'est présentement, nous pourrions possiblement faire
beaucoup mieux que cela, même en payant $27 millions.
M. Morin: Selon la tournure...
M. Gignac: C'est pour cela que je vous dis que le jeu des
intérêts dans notre bilan joue un rôle
prédominant.
M. Morin: C'est évident. Avec le rapport
dette-équité que vous avez, cela ne peut pas faire autrement.
Vous comptez alors que, si les conditions s'améliorent en
Amérique du Nord, sur le plan économique...
M. Gignac: Dans le monde.
M. Morin: ... ou dans le monde occidental, en tout cas, comme
certains l'indiquent, vous pensez qu'à ce moment, vous prendriez un
tournant définitif vers la rentabilité.
M. Gignac: Oui.
M. Morin: C'est bien difficile d'aller plus loin pour l'instant,
parce qu'aujourd'hui, deux ans, c'est beaucoup de temps.
Est-il exact, comme je l'ai entendu dire, que SIDBEC aurait soumis au
gouvernement une demande financière supérieure, même bien
supérieure à ce qui est offert par le projet de loi que nous
étudions en ce moment?
M. Gignac: Je pense qu'il est exact de dire que nous avons fait
des demandes, en fait, pour 1976, 1977 et 1978, et que le gouvernement a
accepté nos demandes pour 1976. Je pense d'ailleurs que M. Saint-Pierre
l'a mentionné dans son exposé.
M. Morin: Dans son exposé de deuxième lecture, oui,
mais je voulais m'en assurer auprès de vous afin de savoir exactement ce
qui en était.
Autrement dit, ce que vous apporte le bill, pour les années
subséquentes, ne correspond pas à ce que vous auriez
souhaité obtenir.
M. Gignac: Là, cela devient une question
d'interprétation. Nous avons couvert nos besoins pour 1976. Je pense que
le gouvernement peut-être que M. Saint-Pierre pourrait
répondre mieux que moi à cette question veut savoir ce qui
en sera à la fin de 1976 et ce que nous prévoyons après
avoir vu un budget pour 1977 et une possibilité pour 1978, que le
gouvernement voudrait savoir à quoi s'en tenir, d'une façon plus
précise, parce qu'évidemment, nous n'avons pas fait de budget
pour 1977 et nous n'en avons pas fait non plus pour 1978.
M. Saint-Pierre: Pour éclairer les membres de la
commission, M. le Président, je dirais que nous avons eu plusieurs
discussions, j'en ai eu moi-même, à partir de décembre
1975, bien sûr, avec les gens de SIDBEC. Les demandes de SIDBEC au 23
janvier étaient de l'ordre de $150,3 millions, soit $109 076 000 et
$41,2 millions en 1977. Comme il y avait là un dossier technique fort
complexe, le Conseil des ministre avait retenu, à sa réunion de
janvier, accepté en principe l'ensemble des propositions
financières du projet de Fire Lake, mais considéré qu'il
fallait mieux étudier plus en profondeur les autres demandes de SIDBEC,
ce sont des opérations courantes. Un comité fut donc
créé sous la présidence de M. Guerci, comprenant des
représentants du Conseil du trésor et du ministère de
l'Industrie et du Commerce, pour analyser l'ensemble des opérations de
SIDBEC et, en particulier, pour obtenir un éclairage plus complet sur
l'ensemble des demandes. Il ne m'apparaît pas approprié de
déposer ici ces rapports, mais, à la
suite de ces rencontres, les demandes de SIDBEC étaient alors de
$175,8 millions, donc une augmentation de $25,5 millions. Il y avait des
correctifs pour chaque année, mais, en particulier, $32 millions
additionnels pour l'année 1978.
Dans l'analyse de ces demandes et le rapport qui nous a
été soumis au Conseil exécutif par M. Guerci et son
groupe, on a décomposé l'analyse de toutes ces demandes, tant
pour le projet de Fire Lake que pour le manque à gagner, l'augmentation
du fonds de roulement, les variations des comptes à recevoir, des
comptes à payer, d'autres types de besoins, en particulier, les avances
pour le contrat de SIDBEC à SOQUIP et d'autres besoins semblables. Les
recommandations du comité qui ont été acceptées par
le gouvernement, se montaient à $87 millions. Comme les versements
étaient faits sur une période de trois ou quatre ans, nous avons
actualisé la somme de $107 millions, pour nous donner les $87 millions.
Il y avait des variations mineures, que je ne voudrais pas mentionner ici, mais
fondamentalement j'en vois ici, en fait, sur les comptes à
recevoir des variations de stock d'inventaire et autres, mais je pense
que, comme l'a indiqué M. Gignac, la divergence fondamentale
était sur l'acceptation ou non, par le gouvernement, des déficits
mentionnés pour les années 1977/78. Nous estimons que l'ampleur
de ces déficits est telle que des examens plus approfondis, des
discussions subséquentes devraient avoir lieu avec la direction de
SIDBEC, avant que l'actionnaire accepte l'ordre de grandeur des déficits
qui sont proposés. Mais, en dehors de cela, je pense que nous nous
entendons à dire que, grosso modo, les demandes de SIDBEC avaient
été acceptées. Il y a eu de légères
différences sur le fonds de roulement requis, sur l'amélioration
des comptes à payer. Fondamentalement, ce sont les quelque $30 millions
de déficit prévus pour deux années qui n'ont pas
été retenus.
Le Président (M. Houde, Limoilou): L'honorable chef de
l'Opposition.
M. Morin: M. le Président, compte tenu de la situation qui
a été décrite, en décembre 1975, le
président de SIDBEC annonçait ce qu'il appelait, je crois, un
plan d'action draconien, pour tenter de... Ou, si vous voulez, une sorte de
réorganisation, une sorte de programme d'austérité, si
j'ai bien compris ce qui a transpiré dans la presse et je voudrais vous
demander quelques détails là-dessus.
Quelle est l'ampleur exacte de ce programme d'austérité
pour l'emploi et les mises à pied, s'il y a lieu, pour les
investissements, les modifications aux lignes de production, la restructuration
administrative? Est-ce que vous pourriez nous donner quelques précisions
sur cette austérité?
M. Gignac: Je pense que c'est en marche. Draconien cela voulait
dire... Moi, j'avais indiqué "drastique". Apparemment, la
définition du mot "drastique" c'est-à-dire qui purge. Ce n'est
pas moi qui...
M. Morin: Vouliez-vous dire drastique ou draconien?
M. Gignac: Je voulais dire drastique.
M. Morin: Remarquez que ce qui est draconien peut être
drastique. L'inverse peut être vrai aussi.
M. Gignac: Ce qu'on visait surtout par là, c'était
d'exercer des contrôles plus sévères à tous les
niveaux de l'exploitation de SIDBEC dans toutes les usines. Exercer des
contrôles très sévères sur les dépenses
d'entretien, par exemple. Je dois dire qu'on commence à voir les
résultats de cela. Cela porte fruit. On suit maintenant pas à
pas... Evidemment, on ne suit pas trop les opérations qui fonctionnent
bien. On suit plutôt celles qui sont un peu en détresse, si je
peux dire, de telle façon que nos employés, à tous les
niveaux de responsabilité, sachent que la haute direction de
l'entreprise est fort bien au courant de la façon qu'eux administrent
leurs propres responsabilités, si je puis dire. Je n'ai pas besoin de
vous dire que c'est impossible pour le président de la compagnie ou le
vice-président même, d'aller sur le plancher pour faire
fonctionner un laminoir. Il faut observer une ligne d'autorité, une
ligne de responsabilité. Mais la responsabilité qu'on a comme
hauts administrateurs de la compagnie, c'est de trouver les bonnes personnes,
les personnes compétentes pour chacun de ces niveaux de telle
façon que cette personne compétente engage sa
responsabilité vis-à-vis d'autres, le processus se poursuivant
jusqu'au bas de la ligne.
Je pense que, si d'une part, on pense aux problèmes qu'on a,
seulement le problème de la langue qui a été
mentionné, pour être en mesure de recruter des francophones ou des
gens bilingues pour pouvoir travailler dans nos usines, on a déjà
là une contrainte épouvantable. Cela veut dire qu'on est
obligé d'entrainer beaucoup de gens, de faire beaucoup d'entrainement
sur place. Or les résultats de ces cours de formation ne sont pas des
résultats immédiats, ce sont des résultats qui prennent du
temps à venir. Je mentionne cette contrainte-là, parce que si on
se place dans un contexte nord-américain, par exemple, je peux aller
chercher des gens très compétents partout en Amérique du
Nord, ils ont seulement un petit problème...
M. Morin: ... la raison d'être.
M. Gignac: ... c'est qu'ils ne parlent pas la langue
française.
M. Morin: C'est cela, et vous perdriez une bonne partie de votre
raison d'être.
M. Gignac: Si vous voulez. Alors, c'est une contrainte
très pénible parfois, mais on a accepté de vivre avec
cette contrainte.
D'autre part, en suivant pas à pas, comme je vous ai dit tout
à l'heure, certaines opérations aux
laminoirs, je pense qu'on va pouvoir améliorer d'une façon
sensible les résultats de ces laminoirs, mettre certaines choses sous
contrôle, qui ne le sont plus ou moins, et faire la relation entre ces
choses et d'autres. Je vous ai mentionné, par exemple, que je ne peux
pas accuser les laminoirs à froid ou à chaud de tous les maux de
la société. Je sais fort bien que l'aciérie a une
responsabilité énorme, celle d'approvisionner ces laminoirs avec
des produits qui sont requis, les bons produits, ce qui n'est pas toujours le
cas. C'est un enchaînement d'événements que nous sommes
actuellement en train de mettre sous contrôle et qui,
éventuellement, j'espère, donnera des résultats positifs.
Evidemment, le fait de le déclarer publiquement, parce que, normalement,
ce ne sont pas des choses que l'on fait d'une façon publique,
c'était pour mettre tout mon personnel, tant de cadre que mon personnel
syndiqué c'est-à-dire les gens de métier au
courant de la situation. Je pense que c'est mieux d'avoir des gens
informés que d'avoir des gens mal informés et qui ne savent pas
pourquoi on fait telle chose ou telle chose.
M. Morin: Est-ce que, déjà, ce programme de
redressement et d'austérité a eu des conséquences? Dans
votre conférence de presse de décembre, vous parliez
d'éliminer le bois mort. C'est une sorte d'avertissement que vous
dispensiez à tout votre personnel.
M. Gignac: Je m'excuse. C'était assez astucieux, mon
affaire. J'ai dit qu'on se débarrasserait du bois mort, s'il y en avait,
et qu'on devrait utiliser les bons éléments de la compagnie qui
sont sous-utilisés, les éléments humains, et il y en a. Si
vous lisez le texte, je m'en souviens encore, c'est ça.
Maintenant, si je peux revenir à un autre fait que vous avez
mentionné, M. Morin, c'est la question des mises à pied. Dans le
domaine de la sidérurgie et dans le domaine où on oeuvre, surtout
dans l'industrie de parachèvement, et aussi au niveau de l'installation
des fours électriques, etc., des laminoirs, il y a des mises à
pied cycliques en ce sens que si l'économie est extrêmement forte
et qu'on fonctionne à quatre équipes, on a le maximum des
employés. Dans le moment, on ne marche pas au maximum, on marche, dans
certains cas, à 60%. Alors, ce sont des mises à pied, dans
certains cas, que j'appellerais temporaires. Mais les vraies mises à
pied, si on peut appeler ça ainsi, c'est si on décide qu'un
département n'est réellement pas rentable, ne le sera jamais, on
décide de le fermer. Ce sont des choses qu'il faut envisager et ce ne
sont pas des choses faciles à faire, mais ce sont des choses qu'il va
falloir réellement envisager. Je crois qu'on est en train de les
envisager d'une façon bien froide. C'est évident que ça va
causer certains problèmes.
M. Morin: Mais les décisions ne sont pas encore
prises.
M. Gignac: II n'y a pas tellement de décisions à
prendre, il y en a une ou deux, elles ne sont pas prises encore.
M. Morin: Est-ce qu'il est possible d'évaluer les effets
bénéfiques de ces mesures de redressement? Est-ce qu'on peut
évaluer, par exemple, les réductions de coûts que cela
pourrait entraîner?
M. Gignac: Dans les usines, en ce moment, je ne pourrais pas vous
dire, je m'étais donné trois mois, les trois premiers mois de
l'année, pourvoir si on pouvait noter quels effets ces mesures
entraîneraient. Je peux vous parler des bureaux administratifs où
on a réellement sapé les budgets d'une façon assez rigide.
On a même fait des mises à pied, disons permanentes et on
n'emploie tout simplement pas de monde. On ne fait pas d'engagement. On
procède d'une façon négative de ce côté.
Si quelqu'un s'en va, qu'on peut se passer du poste, ce poste est
éliminé. Je peux vous dire qu'au bureau administratif,
actuellement, on a une variance favorable. Cela veut donc dire que cela a
donné des résultats pour les trois premiers mois de
l'année.
M. Morin: Quand vous dites une différence favorable, vous
voulez dire qu'il y a moins de postes qu'il y en avait ou davantage?
M. Gignac: II y a moins de postes, oui.
M. Morin: Moins de postes. C'est favorable pour la compagnie. Je
comprends. Très bien. Non, j'ai terminé sur ce sujet. On peut
peut-être passer à autre chose.
En juillet 1974, lors de la dernière comparution, vous nous aviez
dit que SIDBEC avait dû reporter à plus tard certains
investissements très rentables ou dont on prévoyait qu'ils le
seraient dans une nouvelle usine de fil et barres.
Vous aviez déclaré reporter ces investissements en raison
d'un manque de liquidité. J'aimerais revenir là-dessus.
Peut-être y avez-vous fait allusion plus tôt, hier. J'aimerais
savoir si vous avez l'intention de réaliser ces investissements qui
pourraient, semble-t-il, aider à assurer votre rentabilité.
M. Gignac: On est en train de se creuser la tête pour voir
s'il n'y aurait pas moyen, d'ici un an ou deux, de mettre en forme le projet de
doublage du laminoir à fil et barres, sans que le gouvernement
intervienne sur le plan financier.
Il en va ainsi de la tréfilerie de l'usine de Montréal. Il
n'y a aucun doute dans notre esprit que ces deux projets étaient de
beaucoup les plus rentables dans l'immédiat, que la compagnie pouvait
envisager.
Mais il reste quand même que le laminoir à fil et barres,
au point de vue de la création ou de l'effet d'entraînement sur
l'emploi, en dehors de SIDBEC, a beaucoup moins d'impact que des laminoirs
à tôles, comme je vous l'ai dit hier. Une partie importante des
produits se retrouve dans l'in-
dustrie de la construction et il n'y a à peu près pas de
transformation qui se fait après que le produit est livré.
Je vous donne l'exemple d'acier d'armature. Vous prenez une barre
d'acier d'armature, vous la mettez dans le coffrage et c'est cela, la valeur
ajoutée. Pour le fil, c'est un peu différent. Il a un effet
d'entraînement assez prononcé. Si on prend le fil à
ressort, qui est utilisé, par exemple, dans les matelas, il a un effet
d'entraînement. C'est fait à l'usine de Montréal, c'est
étiré suivant un certain diamètre, suivant la
qualité du produit. C'est vendu à des compagnies comme Matelas
Suprême de Saint-Narcisse, par exemple et c'est retransformé. Cela
contribue nettement et directement au développement de l'industrie
secondaire.
Donc, on peut dire d'une façon assez sûre qu'à peu
près 50% des produits du laminoir à barres et fil
entraînent des créations d'emplois une fois que c'est
livré, alors que l'autre partie, en entraîne beaucoup moins. Je
parle des produits comme l'acier d'armature et autres choses comme cela.
Cependant, du même coup, je dois vous dire que tous les produits
de ce laminoir sont très rentables. En fait, si on avait seulement cela,
on ne serait pas ici aujourd'hui pour vous demander de l'argent. On serait
plutôt ici pour vous payer des dividendes.
M. Morin: Mais est-ce que vous prévoyez être capable
de réaliser ces investissements? Est-ce que dans votre esprit, il y a un
échéancier, un calendrier éventuel?
M. Gignac: II faudrait absolument, dans mon esprit disons
que c'est un sentiment personnel que ces investissements soient faits
avant l'année 1979, 1980, au plus tard. Si on ne le fait pas, on n'aide
pas l'industrie secondaire du Québec qui emploie le fil de notre usine
de Montréal et il y en a beaucoup.
M. Morin: Est-ce que vous êtes en mesure de faire face
à toutes les commandes qui vous parviennent?
M. Gignac: Dans le moment, oui. Mais dans deux ans, je ne crois
pas qu'on puisse être en mesure de faire face à toutes les
commandes qui vont nous parvenir. Quand les lignes de transport de transmission
de la baie James vont commencer à se montrer, comme une partie
importante de ces lignes sont des pylônes à haubans,
c'est-à-dire qui sont retenues par des fils, cela prend des
quantités énormes de fil.
Dans le passé, on a toujours été capable de fournir
100% de ce fil à l'Hydro-Québec, par le biais d'une compagnie qui
le manufacture, mais je ne crois pas qu'on soit en mesure, à cause du
troncage qu'on a fait, de fournir l'Hydro-Québec maintenant. Quand elle
aura besoin de ce fil, il faudra que ce soit fourni par nous peut-être,
mais par d'autres aussi.
M. Morin: Oui, ces piliers haubanés vont être
construits probablement après 1978, quand elle va commencer à
ériger les grandes lignes de transmission. Je ne pense pas que vous nous
ayez dit ce que cela pourrait représenter comme demande de
liquidité.
M. Gignac: Non, on essaie de trouver un moyen de financer cela
sans demander de l'argent au gouvernement, par "lease back", par exemple, ou
des choses comme cela.
M. Morin: Ce sont des montants de quel ordre?
M. Gignac: Si on parle du doublage de l'usine, du laminoir
à fil et barres, on parle d'un montant d'à peu près $30
millions. Simultanément, il faut investir environ de $15 millions
à $20 millions à l'usine de Montréal pour être en
mesure de transformer la tige qui va être éventuellement
transformée en fil. On parle d'un montant total d'à peu
près $50 millions.
M. Morin: Bien. Il me reste encore seulement quelques questions,
M. le Président, de sorte que je prévois que nous pourrons avoir
terminé pour 13 heures. De toute façon, je voudrais laisser
à mes collègues l'occasion de poser leurs questions aussi. J'ai
déjà abusé un peu du temps de la commission. Il me reste
deux ou trois questions et notamment une au sujet des approvisionnements en gaz
naturel. Avez-vous obtenu une garantie ferme, une garantie convenable
d'approvisionnement en gaz naturel pour les prochaines années de la part
des compagnies qui contrôlent la distribution du gaz entre les
provinces?
M. Gignac: C'est une question à laquelle c'est assez
difficile de répondre, parce que, dans ce problème, il y a des
éléments politiques, comme vous le savez, qui entrent en jeu et
sur lesquels je n'ai aucun contrôle. Personnellement, je me sens en
sécurité pour ce qui touche les deux premiers modules de
réduction qu'on a installés à Contrecoeur. J'ai justement
appris la semaine dernière que Trans-Canada Pipe Line, qui s'opposait
à transporter du gaz qu'on a acheté directement, par le biais de
SOQUIP, dans les champs pétrolifè-res ou gaziers de l'Alberta, a
maintenant accepté de transporter ce gaz, via Pan-Alberta, via
TransCanada, via Gaz-Métro.
C'est du gaz qu'on a acheté dans les champs gaziers et qui nous
appartient. On a payé pour; on a versé $1,5 million pour cela, ce
qui va assurer notre approvisionnement pour plusieurs années,
évidemment, non pas tout l'approvisionnement, mais une partie assez
importante de l'approvisionnement. Une des raisons, je dois dire, qui nous a
fait choisir l'usine de réduction, avec, comme réducteur, le gaz
naturel, c'est que le gaz naturel était un produit canadien.
En fait, quand toute la boucle sera bouclée, on peut dire qu'on
sera la seule sidérurgie au Canada à s'approvisionner en
matières premières le gaz en est une de produits
canadiens, alors que, dans le cas du charbon à coke, comme
vous le savez, 95% du charbon à coke est en provenance des
Etats-Unis.
Si, un jour cela s'est parlé lors de la crise de
l'énergie il fallait que les Etats-Unis mettent un embargo sur le
charbon à coke, cela pourrait être assez désastreux. Ils
l'ont fait, comme vous le savez, pour la ferraille. Ils ont mis un embargo sur
la ferraille il y a deux ans. C'est ce qui a fait, d'ailleurs, monter les prix
en flèche au Canada et aux Etats-Unis. Je pense qu'il y a un avantage
certain actuellement à avoir des denrées ou à avoir des
approvisionnements de matières premières canadiennes. Evidemment,
si on pouvait toutes les trouver au Québec, cela serait encore beaucoup
mieux.
Projet Cansteel
M. Morin: Bien. J'aurais encore une ou deux questions, mais elles
seraient peut-être destinées plutôt au ministre, qui
pourrait nous éclairer sur l'état actuel du projet Cansteel.
C'est à lui que j'adresse ma question, mais je ne voudrais pas que vous
vous gêniez pour intervenir, si vous avez quelque chose à dire, M.
le président de SIDBEC. Est-ce que le ministre pourrait nous dire
où en est ce projet et quelle est sa position devant les
approvisionnements en matière première, le site? Quelle est la
position de SIDBEC aussi dans le cadre d'un tel projet?
M. Saint-Pierre: Brièvement, M. le Président, il
faut se rappeler que le gouvernement fédéral, par le truchement
du ministère de l'Expansion économique régionale, avait
fait faire des études très préliminaires pour tenter
d'identifier la possibilité d'une occasion d'implanter dans l'Est
canadien une aciérie d'une capacité d'environ 2 millions de
tonnes, une aciérie primaire. Nous avons suivi le dossier, malgré
souvent l'impression que peut laisser le chef de l'Opposition officielle que le
projet Cansteel est une réalité qui va se faire en
Nouvelle-Ecosse. Je pense que la vérité est assez
différente de cela. Il est vrai que le gouvernement de la
Nouvelle-Ecosse, et c'était son droit parfait, a établi une
corporation nouvelle, a établi un nouveau président. Là
comme ailleurs, je pense bien que la mise sur pied de structures et
d'organigrammes est une chose facile. La réalisation est une chose plus
complexe. Personnellement, toutes les...
M. Morin: Vous avez engagé des fonds, M. le ministre.
M. Saint-Pierre: Très minimes et très sommaires, en
fait. Des fonds qui sont de moins de $1 million ou $2 millions. Je pense bien
qu'on n'ira pas bien loin dans un projet de $3 milliards ou $4 milliards;
lorsqu'on engage $2 millions, c'est plus symbolique qu'autre chose. Tout cela
pour dire que, fondamentalement, et c'est toujours l'évaluation que nous
avons faite nous-mêmes, ces projets ne peuvent démarrer tant que
nous ne pouvons réunir à une table, des actionnaires qui sont
prêts à regarder sérieusement le projet et qui sont
prêts à aller plus loin que simplement des études
préliminaires ou des études de relations publiques ou appelons
cela comme on veut. C'est ce qu'on a tenté de faire au gouvernement du
Québec, suivre le dossier, tenter de discuter, bien sûr, avec
SIDBEC, mais également avec d'autres entreprises qui auraient pu voir
dans la province de Québec un site peut-être plus avantageux que
la Nouvelle-Ecosse pour l'implantation d'une telle usine. Je dois dire
qu'à ce jour, autant il y a des gens qui ont exprimé un
intérêt, autant il n'y avait personne qui était prêt
à mettre, comme dans le projet de Fire Lake dont nous venons de
discuter, l'argent nécessaire. Toutes les compagnies peuvent exprimer
des intérêts, mais lorsqu'on leur demande d'ouvrir la main droite,
pour montrer l'argent et le déposer sur la table, là, les choses
piétinent un peu pour dire le moins.
Au gouvernement du Québec, contrairement peut-être à
l'impression persistante que le chef de l'Opposition peut avoir sur le sujet,
nous n'avons pas été inactifs. Il y a des gens qui ont
continué, au ministère de l'Industrie et du Commerce, à
surveiller de près le dossier. Un comité de sidérurgie a
été formé, qui groupe des représentants de
différents ministères, incluant des représentants de
SIDBEC. Un rapport nous a été soumis au ministère de
l'Industrie et du Commerce. Deux choses se dégageaient de ce rapport,
premièrement, pour le conseil exécutif, l'urgence d'avoir des
positions peut-être pas identiques mais tout au moins semblables aux
recommandations qui pouvaient nous être faites. Ainsi, si des personnes,
fonctionnaires ou autres, peuvent recommander d'aller de l'avant, et que ceux
qui sont directement intéressés par ce secteur, la compagnie
SIDBEC, peuvent avoir des vues divergentes, non seulement sur le projet de
Cansteel, mais sur les chances de succès d'un tel projet ici-même,
je pense que moi-même, avant de soumettre quoi que ce soit à mes
collègues du conseil des ministres, il m'apparaît essentiel
d'être capable de réconcilier ces divergences et de tenter
d'expliquer ou de voir qui peut avoir raison.
A cet effet, j'ai demandé des discussions supplémentaires
entre les gens de SIDBEC et les gens du comité de sidérurgie qui
examinaient le dossier.
Un deuxième point, évidemment, avant d'aller plus loin,
c'est que nous ne pouvons pas demander au gouvernement du Québec de
défrayer 90% ou un montant très substantiel des études
considérables qui seront requises, de l'ordre de $4 millions ou $5
millions, si, à la table, tout ce que nous avons, ce sont des compagnies
canadiennes ou étrangères qui disent: Nous sommes
intéressées, mais qui ne sont pas prêtes à payer des
études.
Je refuse moi-même d'aller plus loin dans le dossier, à
moins d'être capable de réunir à la table des gens qui sont
au moins prêts à mettre leur part de ce qu'ils veulent avoir du
gâteau comme risque du départ pour poursuivre les
études.
Ceci dit, M. Gignac veut peut-être apporter des commentaires. Je
pense que le chef de l'Opposition voit trop facilement le béton et les
struc-
tures s'ériger en Nouvelle-Ecosse et qu'il est trop pessimiste
quant aux efforts que nous avons faits pour examiner la situation, saisir
l'occasion, s'il s'en présente une, de faire quelque chose, mais
également, avoir le courage de dire qu'il n'y a rien à faire, que
ce n'est pas rentable, et, alors, de refuser d'aller plus loin.
M. Morin: Ce qui m'inquiétait, M. le Président, et
je pense l'avoir dit clairement à plusieurs reprises, ce n'était
pas le fait que le gouvernement du Québec était totalement
inactif. Je m'imaginais bien qu'il suivait le dossier au moins du coin de
l'oeil, mais je ne pouvais faire autrement que de m'inquiéter du fait
que la décision lui échappait dans une très large mesure.
C'était plutôt le sens de mes questions...
M. Saint-Pierre: D'après vous, à qui revient la
décision?
M. Morin: ...Et de stimuler...
M. Saint-Pierre: D'après les questions que vous posez en
Chambre, vous avez l'impression que c'est le gouvernement fédéral
qui va décider cela. Or, il n'en est rien. Le gouvernement
fédéral a pu consacrer $1 million ou $2 millions pour faire
faire... finalement, c'est une filiale de STELCO qui a fait les études
préliminaires, mais le gouvernement fédéral a bien dit,
par après, et nous avons eu accès à tous ces documents:
Voici les études de base que nous avons faites, maintenant c'est aux
provinces ou à des entreprises à décider si elles doivent
aller plus loin. Pour nous, il peut y avoir deux possibilités. Nous
avons deux décisions: Oui ou non, le projet est-il suffisamment
intéressant pour aller plus loin? C'est cette décision que nous
devons prendre. Mais il se pourrait fort bien que nous puissions établir
que le projet est intéressant, mais que, compte tenu des autres
activités dans lesquelles SIDBEC est engagée, cela risquerait de
gâter la sauce de lui demander d'être impliquée directement
elle-même dans ce projet. Là, je connaîtrais
l'à-propos d'une décision de M. Gignac ou de son conseil
d'administration de dire que, même si le projet est intéressant,
sur le plan des ressources humaines, sur le plan de notre capacité
à absorber des choses de l'ordre de plusieurs milliards, nous
préférons nous concentrer sur ce dont nous avons discuté
jusqu'ici et laisser à d'autres ce soin.
Il reviendrait au gouvernement de dire: Y a-t-il intérêt,
si nous en sommes capables, de mettre ensemble des partenaires qui vont
exploiter cette usine? En passant, il y a quand même eu une variation
substantielle depuis l'étude du MEER, qui prévoyait que le
marché était exclusivement un marché d'extérieur,
alors que nous avons la conviction, et, de plus en plus, je pense que cette
conviction est partagée par d'autres, que le projet n'a aucune chance de
réalisation s'il ne peut s'appuyer pour au moins 30% à 40%, sur
un marché fondamentalement canadien.
Nous pourrions nous poser la question nous-mêmes: Y a-t-il
intérêt à appuyer des groupes, des consortiums qui
pourraient être formés de compagnies canadiennes, qui seraient
prêts à s'implanter à Gros-Cacouna ou à Sept-lles,
des régions qui, sur le plan de l'emploi, présentent des
problèmes. Y a-t-il intérêt à les encourager ou
devons-nous même les décourager, quitte à voir
l'implantation se faire en Nouvelle-Ecosse? Fondamentalement, je ne suis pas
sûr que le projet va se réaliser en Nouvelle-Ecosse. D'ailleurs,
le projet là-bas suscite de l'intérêt à cause
uniquement des problèmes de SYSCO et je pense que là, nous avons
la conviction que l'implantation en Nouvelle-Ecosse, à la baie de
Gabarus, ne résoudrait en rien les problèmes de SYSCO, en
particulier les problèmes d'emploi dans la région où SYSCO
est implantée. Je ne sais pas si M. Gignac a des points à
ajouter.
M. Morin: J'aimerais que M. Gignac nous fasse part un peu de sa
réaction et de l'attitude de SIDBEC dans ce dossier, parce que vous ne
pouvez pas être indifférents à un projet de cette taille.
Cela aura certainement des conséquences, que vous soyez dedans ou que
vous soyez à l'extérieur.
M. Gignac: M. le Président, je me contenterais de
l'intérêt d'un an du montant à être engagé
pour rectifier la situation des laminoirs à plat à Contrecoeur,
et je pense que ce serait là ma priorité. Personnellement, le
projet Cansteel, qui a commencé au MEER et qui prévoyait en fait
une capacité additionnelle non pas de 4 millions, mais cela allait
jusqu'à 10 millions de tonnes, si ma mémoire est fidèle,
de 5 à 10 millions de tonnes, si vous voulez mon opinion, ce projet
était absolument farfelu. Comme M. Saint-Pierre l'a dit, le profil ou,
si vous voulez, le but premier de ce projet, qui a été
proposé par le MEER, et qui était d'exporter
particulièrement des brames et des billettes, c'est un rêve en
trois dimensions.
D'autre part, si on pense à aller chercher des partenaires pour
faire un tel projet, que ce soit en Nouvelle-Ecosse, à Gros-Cacouna ou
à Tombouctou, je vais vous dire qu'il y a une négociation d'au
moins dix ans à faire pour en arriver à un accord. Nous avons un
petit projet minier qui est tout fin prêt, dans lequel il n'y a que trois
partenaires, qui sont désireux de participer, cela fait trois ans que
nous discutons et nous ne sommes pas encore arrivés à une
décision. Avant que des partenaires valables, de la taille de British
Steel ou de Thyssen ou de Bethléhem Steel ou de l'US Steel ou STELCO
ou... nommez les tous, avant que tous ces gens se mettent d'accord sur un
projet de cette envergure, il me semble qu'il y a déjà là
un échéancier qui me paraît très
éloigné. Si on pense au marché canadien, je crois qu'il
faut l'oublier, parce qu'il ne serait pas en mesure d'absorber cette
production. Il serait peut-être en mesure d'absorber une partie de la
production, mais, à ce moment-là, mon raisonnement est que nous
à SIDBEC. nous pouvons nous occuper de cette partie très
facilement et nous avons le "know-how" pour le faire.
C'est la position qu'on a prise. Ce n'est pas une question de dire... En
fait, on travaille pour le Québec. On ne travaille pas pour... On
travaille dans les intérêts du Québec, que ce soit SIDBEC,
que ce soit ce que vous voudrez; moi, cela m'est parfaitement égal. Je
voudrais qu'on crée au moins une sidérurgie et qu'on la mette sur
pied et qu'on la fasse fonctionner comme il faut, avec des marchés.
M. Morin: Des marchés.
M. Gignac: J'ai expliqué un peu hier ce qu'il en
était de ces marchés. C'est un procédé qui est
très long à développer et je ne vois pas du tout, en ce
moment, une aciérie de cette taille arriver sur le marché, non
pas québécois, sur le marché national. Ce serait presque
désastreux. Par contre, s'il y avait des partenaires non canadiens,
c'est-à-dire des partenaires étrangers, ce n'est pas impossible
que ces partenaires puissent importer ou participer aux projets et importer ou
exporter dans leurs pays des produits tels que des bandes à chaud ou des
choses comme cela. En fait, on peut penser à tout, mais c'est un projet
d'une complexité énorme. Cela entraîne des études et
des discussions qui sont extrêmement complexes. On peut vous dire
facilement, sans se tromper, d'ailleurs, on l'a dit, qu'un projet de cette
nature coûterait à peu près $3,2 milliards et
j'étais bien heureux que M. Speer, le président de US Steel, je
pense, il y a une couple de semaines, ait fait une déclaration selon
laquelle il pensait établir une sidérurgie sur un "green side"
comme il dit, de quatre millions de tonnes et que le coût en serait de $3
250 000 000. Donc, nos estimations n'étaient pas trop mal.
M. Morin: Alors que la dernière estimation pour le projet
Cansteel était de $910 millions, je pense.
M. Gignac: Cela dépend. Je ne sais pas, je n'ai pas vu
l'estimation de Cansteel. Je ne sais pas comment cela a été fait,
avec quel paramètre, quelle production. Prenons le projet
STELCO-NATICOKE qui est légèrement repoussé dans le temps.
Le budget initial était de $500 millions. Ce n*est pas à moi de
vous dire combien cela va coûter, mais j'ai l'impression que cela va
coûter pas mal plus cher que cela. En fait, ils parlent, dans leur propre
bilan, il y a une note cette année dans le message du président,
de $1,1 milliard, alors qu'en novembre 1974, on parlait de $500 millions.
L'inflation étant très accentuée depuis quelques
années, les prévisions qu'on peut faire dans ce domaine sont
toujours remises en question.
M. Morin: M. le Président, en ce qui me concerne, j'en ai
terminé et je serais prêt à passer à l'adoption du
projet article par article, mais peut-être que les collègues
gouvernementaux ont des questions à poser.
M. Saint-Pierre: Compte tenu du temps, peut-être qu'on
pourrait commencer article par ar- ticle, remercier M. Gignac, l'assurer de
notre appui continu vis-à-vis des objectifs qui sont poursuivis. Je
pense que je me fais le porte-parole de tous les parlementaires pour exprimer
une inquiétude au niveau de la rentabilité, mais la confiance que
les cadres supérieurs et le conseil d'administration vont mettre tous
les efforts en place pour tenter d'atteindre la rentabilité le plus
rapidement possible, compte tenu des sommes qui sont en jeu.
M. le Président, il y a un petit point que je pourrais mentionner
à des parlementaires, plusieurs d'entre eux, avaient exprimé le
désir de visiter les installations de Contrecoeur. Je veux simplement
demander à M. Gignac s'il serait possible de le faire le mercredi. Ce
sera ouvert, bien sûr, à tous les parlementaires, incluant ceux du
parti de l'Opposition. Est-ce que mercredi le 21 ou le 22 avril pourrait
convenir à SIDBEC? Il ne faut pas réduire la productivité
pour cela, mais... avril 1976.
M. Kennedy: Est-ce le 21 avril ou le 22 avril?
M. Saint-Pierre: Le 21 avril est un mercredi et le 22 avril est
un jeudi. C'est pour vous autres.
M. Kennedy: Est-ce que c'est mercredi le 21 ou le 22?
M. Marchand: Cela pourrait être le 21 pour la bonne raison
que nous sommes en congrès à partir du vendredi et, pour
plusieurs, on doit partir le jeudi, parce que des gens de notre
délégation s'en viennent le jeudi.
M. Saint-Pierre: Parfait, est-ce qu'on s'entend pour le 21 avril?
A quelle heure, M. Gignac? Quelle heure vous convient le matin, 21 avril?
M. Gignac: A 7 heures, il n'y a pas de problème. Je pense
que je suis absolument d'accord avec la proposition que vous faites. Quant
à la date, M. le ministre, je pense que j'aimerais avoir au moins une
journée pour y penser, parce qu'on me dit qu'il y a peut-être,
durant cette semaine, une planification de nos visites à l'avance et
quand on a des délégations assez considérables qui
viennent de partout, on n'a pas la liste des visites industrielles. On pourrait
vous confirmer la date. Il y a une chose que je dois vous dire, il y a une
réserve que je dois faire.
C'est qu'actuellement, nous sommes en négociation, vous le savez
peut-être, et je me demande si...
M. Saint-Pierre: On discutera tous les deux et nous allons
réfléchir.
M. Gignac: Si vous voulez venir régler mes
problèmes de négociation, je n'ai pas d'objection. Si c'est pour
les dérégler je vais...
Adoption du projet de loi
M. Saint-Pierre: Merci, M. Gignac. Article 1.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Article 1.
M. Morin: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Article 2.
M. Morin: De même.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Article 3.
M. Morin: Egalement.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Article 4.
M. Morin: Cela va.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Article 5.
M. Morin: Oui.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Article 6.
M. Morin: Un instant, s'il vous plaît. Juste une question
que j'aimerais poser à l'article 5 qui remplace l'ancien article 7. On
nous dit qu'à toute assemblée des actionnaires, Sa Majesté
j'aime beaucoup cette expression à l'heure du rapatriement de la
constitution en sa qualité d'actionnaire est
représentée par le ministre désigné à cette
fin par le lieutenant-gouverneur en conseil.
Est-ce que je pourrais demander s'il ne serait pas utile de
spécifier tout de suite, ici, quel est le ministre
désigné? Je crois que cela va être le ministre de
l'Industrie et du Commerce. Pourquoi est-ce qu'on ne le dit pas en toutes
lettres?
M. Saint-Pierre: C'est simplement qu'il y a, de plus en plus, un
nombre assez considérable de sociétés d'Etat. Souvent,
suivant les changements ministériels ou les remaniements
ministériels, il apparaît souhaitable de partager
différemment les responsabilités des ministres. En ayant cela
comme ça, tel que rédigé, on permet au
lieutenant-gouverneur en conseil, en particulier au premier ministre,
d'assigner une responsabilité particulière à un ministre.
Il est entendu que l'esprit du règlement est de la confier au ministre
de l'Industrie et du Commerce, mais comme le ministre...
M. Morin: C'était autrefois au ministre des Finances que
la responsabilité était dévolue par la loi...
M. Saint-Pierre: C'est cela.
M. Morin: Ce serait plus logique que ce soit le ministre de
l'Industrie et du Commerce. C'est pour cela que je vous posais la question.
M. Saint-Pierre: Normalement oui, mais cela pourrait être
un ministre d'Etat, cela pourrait être un autre ministre. C'est
simplement une flexibilité qu'on se donne.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Article 5,
adopté. Article 6, adopté?
M. Morin: Adopté.
M. Saint-Pierre: A l'article 6, M. le Président, j'aurais
un petit amendement à suggérer qui se lirait sous le
sous-paragraphe c). Je lis l'amendement: "Après les mots "Gagnon et
Port-Cartier", il faudrait ajouter: incluant tout contrat pour l'achat des
produits de ce complexe".
J'explique un peu l'amendement. M. Gignac nous a expliqué qu'un
des besoins était que la compagnie SIDBEC devait signer avec ses
partenaires un engagement d'acheter, de la nouvelle compagnie à
être formée, le résultat de la production, donc des
boulettes d'oxyde de fer.
Or, certaines interprétations pourraient nous faire penser que
garantir le paiement des sommes d'argent payables par la compagnie, par suite
de l'inexécution de ses obligations, en vertu de plusieurs contrats
visant à l'acquisition, la construction, l'exploitation. On peut penser
que l'exploitation incluait les boulettes de fer, mais, comme il y a des
opinions juridiques qui mettent en doute que le mot "exploitation" inclut
l'obligation d'acheter la production, c'est plutôt relié à
des dépenses même d'exploitation, pour ne pas causer une
difficulté au moment du financement du projet. Le gouvernement propose
donc d'ajouter ce que j'ai dit, soit, après le nom "Port-Cartier",
incluant tout contrat pour l'achat des produits de ce complexe."
M. Morin: Est-ce que je pourrais vous faire une petite
suggestion, purement de forme?
M. Saint-Pierre: Sûrement.
M. Morin: Plutôt que le mot "incluant" qui traduit un peu
trop littéralement l'anglais, vous ne pourriez pas dire tout simplement
"y compris" ou "y inclus"?
M. Saint-Pierre: Sûrement.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Est-ce "y compris" ou
"y inclus"?
M. Morin: "Y compris", c'est plus simple. M. Saint-Pierre: "Y
compris".
Le Président (M. Houde, Limoilou): Amendement
adopté?
M. Morin: Adopté.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Adopté. Article
6, adopté, avec amendement. Article 7?
M. Morin: Adopté aussi.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Adopté. Le
projet de loi no 22, adopté, avec amendements.
M. Morin: M. le Président, je voudrais remercier ces
messieurs de SIDBEC et, particulière-
ment, le président qui a répondu avec beaucoup de patience
à nos questions. Je voudrais tout particulièrement le
féliciter de la transparence de ses propos. Cela est
rafraîchissant, quand on compare cela avec certaines autres commissions
parlementaires où il est beaucoup plus difficile d'obtenir tous les
faits. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Y a-t-il d'autres
membres qui veulent adresser la parole?
M. Saint-Pierre: J'en ai déjà eu l'occasion, M. le
Président, mais, en terminant, j'ai à remercier les
parlementaires qui se sont tous, sans exception, bien préparés
pour cette commission parlementaire sur une société d'Etat qui
est bien importante et qui constitue un outil important dans le
développement et la croissance économique du Québec. Je
rappelle, sur une note non partisane, que mon souci partagé par le
gouvernement d'une présence accrue des Québécois
francophones dans notre vie économique trouve l'expression de cette
réalisation dans au moins un volet, c'est le rôle des
sociétés d'Etat.
Sûrement, au cours de l'année, nous aurons l'occasion d'en
entendre d'autres qui viendront ici,, annuellement, expliquer leur
fonctionnement devant les membres de cette commission parlementaire; en
particulier, le groupe de la Société générale de
financement qui sera ici au début de mai, devant une commission
parlementaire, le rôle de la Société de
développement industriel du Qué- bec, la SDI, et la
Société du parc industriel de Bé-cancourqui
également sera là prochainement.
M. Morin: II y aura aussi les sociétés exploitantes
de la baie James, si vous n'y voyez pas d'objection.
M. Saint-Pierre: Sûrement.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Merci bien. M.
Gignac.
M. Gignac: M. le Président, pourrais-je seulement dire un
mot pour remercier M. Saint-Pierre, M. Morin et tous les parlementaires qui
sont ici présents, d'avoir été aussi patients
eux-mêmes et d'écouter nos propos. Je tiens à vous dire que
nous sommes fort conscients que notre société représente
un volet pour employer l'expression de M. Saint-Pierre important
de l'économie du Québec. Pour nous, ces commissions
parlementaires où on peut exprimer un peu nos idées et vous
convaincre de certaines choses sont très importantes sur le plan de la
motivation.
Je pense que, après une commission parlementaire comme celle que
nous avons eue depuis une couple de jours, on retourne chez soi et qu'on a plus
envie de faire quelque chose pour le Québec.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Merci bien! La
commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 h 1)