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Commission permanente
de l'industrie et du commerce,
du tourisme, de la chasse et de la pêche
Etude des crédits du ministère du
Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche
Séance du mardi 4 mai 1976
(Dix heures quarante minutes)
M. Brisson (président de la commission parlementaire de
l'industrie et du commerce, du tourisme, de la chasse et de la pêche):
A l'ordre, messieurs!
La commission se réunit afin d'étudier les crédits
budgétaires du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche.
M. Faucher, du comté de Nicolet, remplace M. Déom, du
comté de Laporte, M. Tardif, du comté d'Anjou, remplace M. Denis,
du comté de Berthier, et M. Claude Simard, l'honorable ministre,
député du comté de Richelieu, remplace M. Saint-Pierre. On
me suggère de nommer l'honorable député de
Nicolet-Yamaska, M. Faucher, comme rapporteur de cette commission.
Accepté? Adopté.
L'honorable ministre.
Exposé préliminaire du ministre, M.
Simard
M. Simard: M. le Président, avant de commencer
l'étude des crédits proprement dits, j'aimerais faire un court
exposé de ce qui s'est passé, en gros, en 1975 et sur ce que le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche a l'intention
de faire pour la prochaine année.
J'estime, M. le Président, qu'il est heureux que nous soyons
à nouveau réunis. Il y a déjà quatre années
durant lesquelles nous nous sommes, pour la plupart, retrouvés à
cette même commission parlementaire dans le but de faire l'étude
des crédits du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche. Je vous remets, encore cette année, un document qui prouve,
hors de tout doute, que, depuis notre première commission parlementaire,
comme l'eau a continué de couler sous les ponts, le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche a poursuivi sa marche progressive.
En 1975, nous avons mis en place un service d'agents de voyage,
rationalisé notre approche en matière de commercialisation,
exploité 30 parcs et réserves, 19 rivières à
saumon, trois parcs historiques, 49 terrains de camping, augmenté
l'accessibilité des Québécois dans les parcs dans une
proportion de plus de 40%, appliqué une nouvelle réglementation
de pêche, de nouvelles modalités de chasse au caribou, permis
à plus de 700 000 citoyens de nous rencontrer lors d'expositions
régionales, intensifier nos ensemencements, etc. Ce que j'entends
proposer en 1976, c'est la concrétisation, dans le nouveau
ministère, d'un ensemble de nouvelles politiques en tenant compte des
objectifs que nous nous sommes fixés en vue d'une réorganisation
administrative décentralisée. Comme nous l'avions annoncé
lors de la dernière commis- sion parlementaire, la réorganisation
des territoires occupés par les clubs privés et les pourvoyeurs a
été l'objet de nos préoccupations tout au cours de
l'année. Aussi, dès le printemps dernier, un groupe de
techniciens s'est attaqué à la définition des
unités d'aménagement. Par ailleurs, le Conseil de la faune s'est
penché sur les problèmes de la mise en place de
sociétés pour gérer certaines sous-unités
d'aménagement.
Comme vous l'avez sans doute compris, un certain nombre de projets
seront expérimentés dès 1976. L'effet principal des
décisions que nous avons prises cette année oblige le
ministère à prendre en charge la responsabilité de
protéger le territoire, et ce, au fur et à mesure qu'il va
contrôler l'aménagement et l'exploitation de ces territoires. 1975
et le projet de développement de la baie James auront permis au
gouvernement du Québec de s'entendre avec les autochtones sur les grands
principes qui régiront l'aménagement et l'exploitation des
territoires situés au nord du 50e parallèle. Pour ma part, je
trouve la démarche extrêmement intéressante puisqu'elle
permet au gouvernement du Québec de devancer en cette matière la
plupart des autres Etats du continent nord-américain qui n'ont pas
encore discuté cette question avec les premiers occupants de nos
terres.
Si vous désirez avoir de plus amples informations sur les
engagements pris par le gouvernement en matière de chasse et de
pêche, il nous sera agréable d'en discuter. Une partie des
documents déposés à cette commission expliciteront les
activités des deux organismes dont la reprise des activités, bien
que récente, n'est pas moins significative de notre volonté
d'élargir nos horizons en encourageant la participation du milieu. Vous
aurez deviné qu'il s'agit du Conseil de la faune et du Conseil du
tourisme qui ont conduit des travaux plus que sérieux sur des sujets
variés et dont les recommandations seront l'objet de toute notre
attention.
Au niveau plus général de l'orientation des
activités du ministère, tous conviendront que nos
activités sont devenues un peu plus populaires, répondant en cela
aux préoccupations contemporaines de la société
québécoise.
Les illustrations les plus évidentes de cela sont bien les
nouveaux équipements desservant les grands bassins démographiques
du triangle Québec, Sherbrooke et surtout Montréal. Qu'il nous
suffise de mentionner le mont Saint-Bruno, les îles de Boucherville, le
parc de Frontenac, autant de noms évocateurs de cette tendance qui est
aujourd'hui caractéristique d'un gouvernement qui se réclame de
la social-démocratie.
M. Lessard: ... c'est de famille, ça!
NI. Simard: Et comment donc! Cette attitude est d'ailleurs
à la source de la préparation et du dépôt à
l'Assemblée nationale du projet de loi du ministère du Tourisme,
des Loisirs et des Parcs où se rencontrent deux types de facteurs que
l'on a décidé de conjuguer pour tirer le plus grand profit
possible des énergies qu'on investit dans le loisir et le tourisme.
II serait donc superflu d'ajouter que cette nouvelle façon
globale d'aborder la question, en ces matières, est fondamentale. Elle
aura pour effet de contribuer à l'amélioration de la
qualité de vie au Québec.
Pour enchaîner sur ce tableau législatif, on ne saurait
passer sous silence une autre pièce de législation, la loi-cadre
des parcs, dont l'avènement sera certainement un tournant dans
l'histoire du Québec, en matière d'aménagement du
territoire. Son importance est sans doute proportionnelle au temps qu'il aura
été requis pour sa préparation.
Comme vous avez été à même de le constater au
cours des derniers mois, pour des raisons de santé, M. Brown, qui a
oeuvré au sein de notre ministère depuis sa création, a
préféré prendre une autre direction.
Il a été remplacé par M. Michel Duchesneau qu'il
m'est agréable de présenter à mes collègues de la
commission. Je suis assuré qu'il saura s'acquitter dignement de la
nouvelle tâche qui lui est confiée, soit la mise en place de la
structure administrative du ministère du Tourisme, des Loisirs et des
Parcs. D'ailleurs, plusieurs d'entre vous ont été à
même de constater sa compétence alors qu'il était
sous-ministre au ministère des Terres et Forêts.
Du point de vue administratif, le ministère, suite à
l'adoption, par l'Assemblée nationale, de la Loi sur les agents de
voyage, s'est doté, à la fois, d'une structure et d'un personnel
compétent, dont un spécialiste ayant une vaste expérience
dans le domaine, soit M. Claude Michel. C'est ainsi que nous avons pu prendre
action dans plusieurs cas, même si cette action a eu pour
conséquence d'éliminer un certain nombre d'agents de voyage.
Par ailleurs, au secteur de la commercialisation, nous avons
engagé M. Michel Roy qui, tout en étant jeune et dynamique, a su
donner une nouvelle orientation à son service, comme vous pourrez le
constater à la lecture du programme 03.
En 1975, le comité responsable de la sollicitation des
congrès, en collaboration avec les délégués
à l'étranger, et plus particulièrement ceux des
Etats-Unis, a continué à jouer un rôle
émérite dans le domaine de la promotion touristique. Leur action
touchant la clientèle de groupe ne s'est pas limitée seulement
à la sollicitation des congrès proprement dits, mais a de plus
découvert de nouveaux marchés comme celui de voyages à
motivation, communément appelés "corporate meetings", puisque je
vous souligne que la province de Québec joue un rôle de chef de
file dans ce domaine en Amérique du Nord.
Nous avons abordé une nouvelle dimension au cours de la
dernière année, celle des communications. Le ministère se
propose, en effet, de greffer, au service de l'information actuel, toutes les
responsabilités de communication qui, actuellement, sont autonomes dans
chacun des services.
Tous ces regroupements permettront, avec l'arrivée du nouveau
ministère du Tourisme, des Loisirs et des Parcs, la création
d'une direction générale des communications, ce qui contribuera
à donner une meilleure information sur les politiques et les services du
ministère.
Comme vous le savez, le ministère a toujours accordé une
importance particulière à l'accessibilité de ces
installations récréatives. Nous sommes conscients des besoins des
populations. C'est pour cela que nous avons, au cours de l'exercice financier
1975/76, orienté nos actions vers les secteurs à forte
densité de population.
Par ailleurs, l'île d'Anticosti, quoique n'étant pas
à proximité de bassins de population importants, a accueilli
beaucoup plus de Québécois au cours de la première saison
de pêche et de chasse sous juridiction gouvernementale. Je crois
sincèrement que mon ministère a contribué à
détruire le mythe que l'île d'Anticosti n'était accessible
qu'aux Américains.
A la suite d'une recommandation du Conseil de la faune, nous avions
d'ailleurs modifié le système de réservation afin de
faciliter l'accès de nos disponibilités aux
Québécois. 1976, pour celui qui vous parle, c'est l'année
de la vérité. L'information que nous avons rassemblée au
cours des quatre dernières années et le personnel que nous avons
réuni pour participer à la mise en place du ministère du
Tourisme, des Loisirs et des Parcs, sont garants des réalisations qui
marqueront cette année olympique.
Dans le passé, les différents leaders de notre
collectivité ont eu l'intelligence de continuer les grandes initiatives
qui ont marqué notre développement collectif. Ainsi, après
Terre des Hommes, qui est devenue, au début des années 1970, un
des rares espaces verts accessibles à la population montréalaise,
le gouvernement du Québec a voulu poursuivre dans la voie des jeux
olympiques en dotant l'administration gouvernementale d'une structure unique
pour gérer le tourisme et les loisirs.
Pour le monde du loisir, ce regroupement avec l'industrie touristique
pose sans doute des interrogations. J'aimerais rassurer tout le monde sur les
objectifs du ministère que je dirige. Le ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche est très préoccupé des
questions sociales et son mandat en matière de parcs et de gestion de la
faune en fait le plus important fournisseur d'installations
récréatives au Québec.
Les différentes fédérations sportives seront
très à l'aise au ministère du Tourisme, des Loisirs et des
Parcs et la Fédération québécoise du plein air
ainsi que la Fédération québécoise de la faune
travaillent activement à l'amélioration de nos politiques en
faveur des Québécois.
Au cours de la prochaine année, nous entendons être
très actifs dans le domaine de la gestion des territoires à des
fins récréatives et touristiques. Ainsi, nous aurons l'occasion
de discuter dans les prochaines semaines la loi-cadre sur les parcs qui, j'en
suis assuré, sera un précieux instrument pour
l'aménagement du territoire en permettant une exploitation
définie de secteurs qui ont une valeur sur le plan de la conservation ou
de la récréation.
Pour ma part, la loi-cadre des parcs est un instrument vital au
regroupement des notions de tou-
risme et de loisir. Comme le dit si bien Arthur Haulot, dans sa
recherche d'une solution aux problèmes nés de l'avènement
de la civilisation du loisir, et je le cite: "Le tourisme, et plus
particulièrement le tourisme de courte durée et à courte
distance, est un élément constitutif de cette solution." Il
ajoute que le gouvernement a la responsabilité de "préserver,
équiper et organiser des zones de loisir situées à
proximité relative des grands centres industriels et urbains,
susceptibles de favoriser la demande touristique de ce type et capables de la
satisfaire." Cela implique également la nécessité d'un
équipement polyvalent, capable aussi bien de satisfaire aux besoins de
délassement quotidien, passif ou actif, d'une population située
dans un rayon géographique limité, qu'aux besoins de courts
séjours nés de week-ends prolongés vers lesquels s'oriente
la société industrielle et qui intéresseront une
population recrutée dans un rayon territorial plus étendu.
Nous nous proposons au surplus de modifier la Loi de la conservation de
la faune et d'orienter celle-ci vers l'aménagement du territoire
à l'avantage de la ressource faunique. Ceci implique certainement
certaines précisions à apporter à la notion de
réserve pour les fins de chasse ainsi que sur ce que le ministère
entend par la notion d'unité d'aménagement. Nous aurons
l'occasion de discuter le sujet plus à fond au cours de l'automne.
Même si le ministère a développé au cours de 1975
des préoccupations sociales et que nous avons tenté d'inciter les
Québécois à visiter le Québec, nous n'en continuons
pas moins à nous préoccuper du développement de notre
industrie touristique. Ainsi 1976 et les Jeux olympiques sont pour nous objet
de réjouissance. Les visiteurs, bien sûr, se feront nombreux.
Qu'il me suffise de vous référer aux expériences de
même nature qui ont été vécues ailleurs et à
l'année touristique 1967 pour la province de Québec.
Et même si les Jeux olympiques n'apportaient pas un cent de plus
en revenu touristique, le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche se réjouirait quand même de la venue de ceux-ci. En
effet, le ministère que je dirige est responsable de la qualité
de l'image du Québec à l'extérieur. La destination
Québec doit être attrayante, sinon toute publicité-voyage
préparée par les différents media pour inciter les
étrangers à venir au Québec serait à toutes fins
pratiques, inutile.
Les Jeux olympiques mettront Montréal et Québec sur toutes
les lèvres, et cela, à travers le monde. L'industrie touristique
ne serait pas ce qu'elle est au Québec si on n'avait pas eu l'Exposition
universelle. Elle ne sera plus la même après les Jeux
olympiques.
Comme vous pouvez le constater, nous sommes à un carrefour. 1975
a été fantastique; 1976 s'annonce plus prometteuse encore. Bien
sûr, il y a une ombre au tableau, et tous comprendront que la question
budgétaire est celle qui me préoccupe le plus à l'heure
actuelle.
Je suis optimiste, toutefois, puisque la création du
ministère du Tourisme, des Loisisrs et des Parcs ne peut qu'être
supportée financièrement par le gouvernement. J'ose croire que
les quel- ques difficultés qui sont nôtres présentement
s'estomperont dès que le projet de loi no 1 deviendra loi.
A l'aube de la civilisation des loisirs et au moment où le
tourisme devient tourisme de masse, l'action concertée du gouvernement
m'apparaît garante du bonheur individuel et du bonheur collectif.
Le loisir a toujours permis la régénération des
facultés intellectuelles. Il permettra toujours le repos physique. Le
tourisme, instrument privilégié de
régénération du capital humain, évolue vers la
prise de conscience de toutes les collectivités qui peuplent notre
globe. Il est probablement le meilleur instrument de paix pour notre
univers.
M. le Président, je suis maintenant à la disposition des
membres de cette commission pour étudier les prévisions
budgétaires pour l'année 1976/77.
J'aimerais quand même, peut-être, immédiatement,
établir les règles du jeu. Comme par les années
passées, est-ce que mes honorables collègues de cette commission
seraient d'accord à ce que mes hauts fonctionnaires puissent
répondre à certaines questions, ou enfin, amener des...
M. Lessard: Voici, M. le Président. Disons que, jusqu'ici,
nous avons toujours accepté que les hauts fonctionnaires puissent
répondre à des questions techniques et puissent le faire au nom
du ministre, parce que, comme vous le savez, en vertu des principes
parlementaires, nous ne pouvons critiquer, en fait, un subordonné du
ministre et c'est le ministre qui est responsable comme tel de son
administration au sein de son ministère.
J'accepte que des hauts fonctionnaires puissent répondre à
des questions qui sont des questions techniques, des questions, en fait, qui
peuvent être très précises.
Mais, en ce qui concerne la politique comme telle du ministère,
en ce qui concerne les objectifs poursuivis, par exemple, par les programmes
que nous aurons à discuter, élément par
élément, il appartient, je pense et ceci est normal comme
cela fut fait dans le passé au ministre de nous préciser
ses grandes options, ses grands objectifs, de nous préciser, à un
certain moment, ses programmes et de nous donner l'élaboration de sa
politique.
Quant aux questions techniques, je pense que c'est tout à fait
normal, comme nous l'avons accepté dans le passé, que le
personnel technique du ministère puisse répondre pour
l'information de tous les députés et pour l'information de la
population aux questions que nous aurons à poser.
J'aimerais quand même que le ministre nous présente aussi
nous avons eu la présentation de M. Duchesneau les autres
fonctionnaires qui l'accompagnent.
M. Simard: A ce moment-ci, j'aimerais inviter mon sous-ministre
à vous présenter les autres sous-ministres adjoints ainsi que les
fonctionnaires ici présents, ce matin.
Le Dr Gaston Moisan, à ma droite, sous-ministre adjoint; M.
Roland Champagne, sous-
ministre adjoint; M. Guy Langlois, sous-ministre adjoint, et,
là-bas, on voit le directeur du personnel...
Une Voix: Gauvin.
M. Simard: M. Langlois, qui est du budget; M. Brochu, des
services auxiliaires.
M. Lessard: La question que j'avais posée n'était
pas une question technique. J'aurais aimé que le ministre réponde
lui-même à ma question.
J'espère que vous êtes en contact avec vos hauts
fonctionnaires.
Le Président (M. Brisson): Programme 1.
Remarques de M. Lucien Lessard
M. Lessard: M. le Président, quelques mots avant de
commencer à discuter du programme 1. J'ai l'intention de faire une
brève intervention sur deux points qui m'apparaissent essentiels. Je
n'ai pas l'intention de discuter comme tels des projets de loi qui devront
être soumis à l'Assemblée nationale parce que, comme vous
le savez, à l'intérieur des crédits du ministère,
je n'ai pas le droit d'interpréter et de discuter de ces projets de
loi.
Nous aurons l'occasion d'en discuter en deuxième lecture et il
m'est, de toute façon, impossible de le faire.
J'ai l'intention, un peu comme je l'ai fait dans le passé, de
prendre quelques thèmes et d'essayer de développer ces
thèmes. Particulièrement, cette année.
Nous avons deux choses dont on a parlé, qui sont
particulièrement importantes, soit tout le programme
d'accessibilité du territoire je suis convaincu que le ministre
s'attendait à ce que je lui en parle et la question des
Olympiques, ainsi que la façon dont le ministère s'est
préparé à recevoir le tourisme qui viendra chez nous
à cette occasion.
D'abord, M. le Président, à la lecture du texte du
ministre, je constate que lorsqu'il parle de la réorganisation des
territoires occupés par les clubs privés et les pourvoyeurs, qui
a été l'objet des préoccupations du ministère au
cours de l'année, j'ai l'impression que le ministère ou le
ministre a oublié de nous parler des derniers événements
qui se sont déroulés depuis quelques jours. En effet, M. le
Président, si ma mémoire est bonne, je pense que c'est le 16 ou
17 novembre 1975 que le ministre s'adressait à la
Fédération québécoise de la faune. Le ministre du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche avait annoncé, à ce
moment-là, qu'il avait décidé de diviser le territoire du
Québec en 80 unités d'aménagement et expliquait, en
même temps, devant la Fédération québécoise
de la faune, les caractéristiques des unités
d'aménagement. En effet, le ministre annonçait qu'il avait
l'intention de remplacer progressivement les clubs privés actuels par
des organismes dont on peut dire qu'ils apparaissaient plus
démocratiques, structurés d'une façon qui apparaissait
différente de celle des clubs privés et qui pouvaient aussi,
comme je l'ai dit l'an dernier en commission parlementaire, être plus
responsables de la protection de la faune et astreints à des
critères et à des normes de fonctionnement beaucoup plus
sévères, soit les unités d'aménagement ou les
sociétés de gestion qui étaient des organismes sans but
lucratif. En effet, M. le Président, il existe encore au Québec
1224 clubs privés, locataires de droits exclusifs de chasse et de
pêche, ce qui couvre 16 473 milles carrés de territoire.
En 1970, on se rappelle que le gouvernement Bourassa avait non seulement
inscrit dans son programme, mais avait annoncé sa ferme intention de
faire disparaître les clubs privés. Il se donnait la
période jusqu'à 1974 pour faire disparaître ces clubs
privés. Nous sommes maintenant en 1976. Mme Claire Kirkland-Casgrain,
ex-ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche avait tenté
de faire un effort en vue d'une meilleure accessibilité du territoire et
avait préposé un programme d'accessibilité sur une
période de trois ans. Ce programme a été repris, par la
suite, a été mis de côté, et, ce fut le programme du
ministre actuel qui nous fut annoncé le 17 novembre 1975. En fait, le
ministre annonçait qu'il avait l'intention de créer un certain
nombre de projets pilotes qui devaient comprendre sept unités
d'aménagement et avait déterminé un certain nombre de
régions où devaient se faire ces unités
d'aménagement, soit la région de l'Outaouais où
disparaissaient dix clubs privés, soit une superficie de 250 milles
carrés; la région de Montréal où devaient
disparaître quinze clubs privés pour être remplacés
par des sociétés de gestion, des unités
d'aménagement ou des sous-unités d'aménagement, si on veut
utiliser les termes mêmes du ministère, soit une superficie de 250
milles carrés.
Région de Québec. Disparition de 16 clubs privés,
superficie, 140 milles carrés. Le Bas-Saint-Laurent, y compris les trois
rivières à saumon dont je parlais tout à l'heure,
c'était particulièrement le programme qui a été
annoncé par le conseiller spécial du ministre, M. Réjean
Maranda, dans l'arrière-pays, où il y avait sept clubs
privés, 106 milles carrés.
Enfin, on annonçait la libération de quatre
rivières, l'ouverture au public de quatre rivières à
saumon, soit la rivière York, la rivière Darmouth, la
rivière Saint-Jean, toutes dans la ville de Gaspé, et la
rivière Baie-Trinité.
Donc, si je totalise le nombre de clubs privés qui devaient
disparaître au cours de l'année 1976, pour la prochaine
activité de pêche, c'étaient 48 clubs privés qui
devaient disparaître, soit environ 4% du total des clubs privés
qui sont actuellement existants, et 746 milles carrés de territoire qui
devaient être rendus plus accessibles au public, soit un pourcentage de
4.5%.
J'avais déjà, dans des articles que j'avais publiés
dans différents journaux, indiqué que, si on se fiait au rythme
du ministère, même en l'an 2001, nous aurions encore des clubs
privés. En effet, à ce rythme, si tout allait bien, on pouvait
espérer qu'avec la mise en place de sept unités
d'aménagement par année, qui libérait 4.5% du territoire
à chaque année, eh bien, vers l'an 2001, les
Québé-
cois auraient pu enfin avoir accès à l'ensemble de leur
territoire.
Par ailleurs, s'il faut croire que l'implantation de nouvelles
unités d'aménagement exigera deux ou trois années
d'études dans chacun des cas, nous en serons probablement quittes pour
fêter la libération de l'ensemble du territoire privé de
criasse et de pêche vers 2026 ou 2051, pour autant que l'on accepte que
le Parti libéral continue d'être au pouvoir. A cette date, au
rythme de la dégradation de notre environnement, il n'y aura plus de
poisson à pêcher, ni de gibier à chasser. Mais
c'était à condition que tout le programme fonctionne assez bien.
Que tout le programme soit en vigueur... Je pense que le député
de Matane devrait écouter, M. le Président...
M. Côté: II écoute, il écoute.
M. Lessard: ... l'intervention que je fais, parce que, même
dans sa région, il ne s'est pas rendu en fin de semaine aux
opérations Dignité, mais je pense que, dans sa région, les
conséquences de la volte-face du ministère, en ce qui concerne la
libération des clubs privés, peuvent être très
importantes...
M. Côté: Je disais tout simplement, M. le
Président, que si c'étaient des gens comme le
député de Saguenay, il ne restait pas grand-chose à aller
conserver dans ces places.
Une Voix: ... travail...
Une Voix: On en reparlera tout à l'heure.
M. Lessard: M. le Président, si on a transformé les
Québécois en braconniers, c'est parce que le ministère n'a
jamais été capable...
M. Tardif: Tout le monde braconne, tout le monde braconne,
n'est-ce pas?
M. Lessard: M. le Président...
M. Tardif: C'est le député de Saguenay qui
braconne.
M. Lessard: Je disais, M. le Président, que, pour autant
que la politique annoncée par le ministère pouvait se
concrétiser et au rythme où cette politique a été
annoncée, nous pouvions espérer que, vers l'an 2001, avec le
maximum de possibilités, nous pourrions constater que les
Québécois pourraient enfin avoir accès à l'ensemble
de leur territoire.
Or, depuis quelques jours, un changement considérable a
été constaté au ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche. En effet, un télégramme a été
envoyé il y a quelque temps aux 48 anciens locataires des clubs
privés, qui les informait que, jusqu'à nouvel ordre, ils
demeuraient les responsables de la surveillance de leur territoire. Le
problème que ça pose d'abord, c'est qu'après leur avoir
annoncé qu'ils devaient s'inscrire à l'intérieur
d'unités de gestion ou de sous- unités d'aménagement,
c'est-à-dire de sociétés de gestion et de
sous-unités d'aménagement, on leur annonce, à quelques
jours de l'ouverture de la pêche, qu'ils doivent prendre la
responsabilité de la surveillance de leur territoire.
En même temps, on annonce, à tous ceux et celles qui ont
cru, à ce moment-là, à la déclaration du 16
novembre 1975, du ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche,
à tous ceux qui ont travaillé énormément pour
essayer de mettre sur pied des sociétés de gestion, on leur
annonce à nouveau que tout cela est remis en cause, que, jusqu'à
nouvel ordre, les clubs privés continuent d'opérer leur
territoire.
Qu'est-ce qui s'est passé? Je pourrais, ce matin, me péter
les bretelles et dire au ministre: Je vous l'avais bien dit. Les pressions des
membres des clubs privés sont trop fortes, à l'intérieur
du gouvernement actuel, pour réussir à en arriver à un
"déclubbage", à une libération du territoire.
Je pourrais faire appel à un certain nombre d'articles de
journaux où, à la suite de la déclaration du ministre du
17 novembre, on s'interrogeait énormément. En particulier, par
exemple, dans l'éditorial du journal Le Soleil, mardi le 18 novembre
1975, soit quelques jours après la déclaration du ministre,
où M. Raymond Gagné titre dans son éditorial: "Prêt
ou non, Simard se lance". M. Raymond Gagné est journaliste au journal Le
Soleil.
M. Gagné terminait en disant: "Croisons-nous donc les
doigts pour que la société d'aménagement ne soit pas
déjà un enfant mort-né". Déjà, dans les
journaux, on indiquait qu'il y avait certains problèmes qui se
soulevaient au niveau du ministère, dans l'application de la politique
qui était annoncée par le ministre du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche.
Quelques jours auparavant, avant donc l'annonce du ministre du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche, le même M. Raymond Gagné
écrivait encore un éditorial dans le journal Le Soleil, où
on affirmait, en titre, en tout cas: "On se tire dans les jambes au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche."
Pour l'information du député de Matane, on parle de la
décision de libérer les clubs de l'arrière-pays. On
écrit: "Un premier geste est posé dans la région de
Rimouski. La population de l'arrière-pays se plaint de ne pouvoir
utiliser les lacs de la région pour y pratiquer la pêche à
loisir.
Gaston Saint-Pierre et associés sont appelés à
procéder à une consultation et à émettre des
recommandations. Celles-ci sont endossées par le sous-ministre, Roland
Champagne".
J'ai même eu l'occasion, avec M. Champagne, d'assister à la
réunion où il y eu de la difficulté avec les personnes qui
étaient présentes et où M. Champagne ne pouvait pas, comme
fonctionnaire et j'en conviens prendre la place du ministre,
parce que les questions qui lui étaient posées n'étaient
pas des questions administratives, mais plus particulièrement des
questions politiques.
C'est un peu ce que je disais tout à l'heure au ministre, en ce
qui concerne des questions politiques, il appartient au ministre d'y
répondre.
Et on continue, M. le Président: "Lors d'une réunion tenue
à huis clos à Rimouski, les membres de clubs privés, les
représentants des contestataires apprennent que le ministre du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche s'apprête à démanteler
les clubs privés du secteur concerné et à ouvrir au public
ces territoires encore sous bail". Ce qui, d'ailleurs, a été
confirmé par la déclaration du ministre le 17 novembre
dernier.
En terminant, M. Gagné affirme ceci: "En résumé, au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, on se tire
dans les jambes, le cabinet du ministre agit d'un côté, certains
hauts fonctionnaires, de l'autre, pendant qu'un autre groupe de fonctionnaires
tentent de voir s'il y aurait à mettre, dans tout cela, un certain
ordre".
Il y a d'autres articles qui furent écrits par le même M.
Raymond Gagné, concernant les sociétés de gestion,
particulièrement celles de l'arrière-pays de Rimouski, où
on indiquait une société de gestion décevante, mais
où on invitait quand même la population à participer
à la mise sur pied de ces sociétés de gestion.
J'ai même affirmé, ici, en commission parlementaire, l'an
dernier, concernant les nouvelles sociétés de gestion qui avaient
été annoncées par le ministre, que, quant à moi,
même si je n'étais pas convaincu que ces sociétés de
gestion pouvaient être véritablement démocratiques,
j'étais prêt à donner une chance au ministère et
à appuyer ces sociétés de gestion puisque c'était,
en tout cas, un intermédiaire entre la libération complète
des territoires du Québec et, en même temps, en arriver à
permettre à la population de prendre en main l'administration de son
territoire. Mais, M. le Président, maintenant, où en sommes-nous?
Où en sommes-nous en ce qui concerne ce programme? Je pourrais
répéter ce qu'avait affirmé, l'an dernier, le ministre du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche à une séance de la
commission parlementaire, alors qu'il nous présentait les
sociétés de gestion. Il nous disait ceci: "Nous avons, d'une
part, si vous voulez, les unités d'aménagement qui seront
certains territoires. A l'intérieur, il y aura les
sociétés d'aménagement. L'idée et la philosophie de
tout cela est donc d'augmenter l'accessibilité." Un peu plus loin, le
ministre affirme ceci: "Cela fait assez longtemps que nous sommes sous le
régime des clubs privés. Il fallait adopter une solution
intermédiaire. Je pense que le député de Saguenay va
être d'accord avec moi là-dessus. Il faut trouver une nouvelle
formule qui puisse se conjuguer pour augmenter l'accessibilité." Encore
un peu plus loin, le ministre affirme: "En gros, M. le Président, c'est
une période de transition, c'est une solution intermédiaire. Nous
nous sommes fixé un échéancier d'à peu près
trois ans. "
M. le Président, je trouve curieux... Je pense bien que le
discours du ministre avait été préparé avant la
situation qui s'est créée depuis ou qui a été
annoncée depuis quelque temps, soit vers la mi-avril, je pense,
où on parlait tout simplement du renouvellement des baux concernant les
48 clubs. Actuellement, il y a deux rivières à saumon où
on parle encore de sociétés de gestion, soit celle de
Baie-Trinité et soit celle de Darmouth. Mais, nous sommes rendus
au 4 mai. La pêche au saumon commence le 1er juin. Ces deux
sociétés de gestion... Même si, en ce qui concerne
Baie-Trinité, la société de gestion est existante, la
société de gestion attend des réponses du ministère
depuis plusieurs mois, je dirais même que, dès la fin de
décembre ou le début de janvier, nous étions prêts
à rencontrer les responsables du ministère pour discuter de la
façon que devait être gérée la rivière
Baie-Trinité, nous sommes rendus au 4 mai, la pêche commence le
1er juin et il n'y a rien de fait.
La question que je me pose, premièrement, en ce qui concerne la
politique de "déclubbage", c'est: Est-ce qu'on n'aurait pas au
lieu d'accepter que les pressions soient trop fortes de la part des
propriétaires ou des locataires de clubs privés
réduit délibérément le budget du ministère,
ce qui empêchait justement le ministre Claude Simard d'appliquer sa
politique, parce qu'il s'agissait d'un programme, semble-t-il, de $1
million?
D'autre part, est-ce qu'on n'est pas en train ceci est une
question importante de retarder tellement des décisions
concernant les deux rivières à saumon, Darmouth et rivière
Baie-Trinité, qu'à un moment donné, les
sociétés de gestion seront dans l'incapacité de mettre en
place des programmes satisfaisants, de mettre en place des politiques qui
rendront l'accessibilité de ces rivières... Est-ce qu'on n'est
pas en train tout simplement de couper l'herbe sous le pied à ces
sociétés de gestion? C'est la question qu'on se pose dans la
région, parce que, malgré le fait qu'il y a du travail qui a
été fait depuis six mois concernant la rivière
Baie-Trinité, nous en sommes encore à l'attente des politiques du
ministère. Je sais que, vendredi prochain, le sous-ministre, M. Gaston
Moisan, doit se rendre à Baie-Trinité pour rencontrer l'organisme
qui a été constitué pour gérer ou administrer la
rivière. Je dis que le temps presse. Je dis que, si nous ne voulons pas
prouver que cette possibilité qu'on a offerte à la population, ne
sera pas valable, si nous ne voulons pas prouver cela, il faut se
dépêcher.
L'un des moyens les plus sûrs pour justifier les clubs
privés et justifier la location de territoires privés à
des compagnies, c'est justement de prouver que la population n'est pas capable
de prendre en main ses responsabilités, de prouver qu'une
société de gestion populaire, c'est inefficace. Cela est
extrêmement dangereux. Parce que je pense que le ministre l'a
affirmé; en tout cas, il a aussi confiance que moi dans ces
sociétés de gestion. Le ministre est conscient que si nous
permettons à une population de prendre en main l'aménagement de
son territoire, nous allons en faire des gens d'autant plus responsables, au
lieu d'en faire des braconniers, comme ce fut le cas dans le passé.
Comment voulez-vous que des gens, par exemple, qui ont vu une rivière
à saumon couler près de chez eux pendant 50, 60, 70 ans et qui
n'ont jamais eu le droit de pêcher dans cette rivière, alors que
des Américains se permettaient d'y pêcher, comment voulez-vous,
dis-je, que ces gens ne se demandent pas un jour ou l'autre: Eh
bien, si la rivière à saumon ne nous est pas utile, tant
sur le plan économique que sur le plan de la faune, pourquoi n'irais-je
pas y pêcher? Le jour où nous prouverons à une population
locale, comme celle de Baie-Trinité, comme celle de Gaspé aussi,
qu'une rivière à saumon, c'est une industrie pour une
région, que c'est un élément extrêmement dynamique,
un élément extrêmement positif pour développer le
tourisme, et, en même temps, le jour où nous prouverons à
cette population que nous sommes capables de créer des emplois autour
d'une rivière à saumon, comme ce fut le cas à la
rivière Matane, cette population deviendra d'autant plus consciente de
la nécessité de protéger sa faune. Quand cette population
remarquera un braconnier près de la rivière, elle y verra tout
simplement un voleur, parce qu'un braconnier deviendra une personne qui vient
lui enlever son pain, sa façon de gagner son argent.
M. le Président, je suis confiant que la société de
gestion de Baie-Trinité, qui a été constituée de
tous les éléments de la société,
c'est-à-dire qu'il n'y a pas eu dans cette constitution cela a
fonctionné avec le conseil municipal, il y a un programme, je pense, qui
est très bien préparé il n'y a pas eu de questions
politiques qui ont joué lors de la formation de la société
de gestion...
J'espère que nous pourrons, dans les prochaines semaines, avec
l'aide du personnel technique et l'appui financier du ministère,
préparer un programme qui permettra à la population, non
seulement régionale, mais à la population
québécoise d'avoir accès à cette ressource, mais
aussi à des non-résidents qui pourront venir profiter de la
libération de cette rivière.
M. le Président, j'aurai certainement des questions à
poser au ministre, concernant toute la politique de "déclubbage",
concernant justement les unités d'aménagement ou la constitution
des sociétés de gestion qui avaient été
annoncées. J'aurai des explications à demander au ministre.
Je comprends que l'un des arguments que l'on me présentera, sera
probablement celui-ci: Nous en étions rendus à quelques jours de
la pêche, dont la saison s'ouvrait le 23 avril, et les
sociétés de gestion n'étaient pas constituées; il
fallait assurer la surveillance de ces territoires.
La question que je pose au ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche est celle-ci: Comment se fait-il que le 17 novembre, on annonce la
mise en place d'un programme, on annonce la constitution de cette
société pilote et qu'on n'ait pas prévu des étapes,
une échéance très précise qui nous aurait permis le
23 avril, ou même un mois avant le 23 avril, de donner aux
sociétés de gestion ainsi constituées, l'administration de
leur territoire? C'est là, je pense, une question. Ou bien on planifie
au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, ou bien on
ne planifie pas. Ou encore, on annonce des programmes, comme cela, sans prendre
les moyens nécessaires pour les mettre en application.
Voilà, M. le Président, mon premier point. Un
deuxième point que je pourrais discuter à un autre
élément, mais que je veux, au moins de façon
générale, toucher. Excusez!
M. le Président, l'année 1976 est certainement une
année importante au point de vue du tourisme pour le Québec, de
même que l'année 1967 a été une année
extrêmement importante pour le tourisme au Québec. En effet, M. le
Président, nous avons, cette année, les Olympiques à
Montréal. Ce projet a coûté et va coûter tellement
cher aux Québécois qu'il nous fallait prendre toutes les mesures
nécessaires pour faire en sorte que nous puissions profiter des
retombées économiques qui peuvent être
considérables de la venue du tourisme d'outre-mer ou du tourisme
américain, même québécois, dans les
différentes régions du Québec.
Or, M. le Président, je me suis posé la question suivante
depuis quelque temps: Si j'étais, disons, Allemand, et si j'avais
l'intention de venir assister aux Olympiques au Québec, quelle serait ou
quelle devrait être la première chose que je doive faire pour
profiter le plus de mon voyage et revenir avec une connaissance aussi
approfondie que possible, dans les délais ou dans le nombre de jours qui
m'auraient été accordés pour mes vacances?
La réponse à cela aurait sans doute été: Je
vais essayer de me trouver ce qu'on appelle dans d'autres pays, un guide au
Québec. Je vais essayer de me trouver de l'information sur le
Québec; c'est un peu ce que nous faisons, comme Québécois,
lorsque nous avons à aller en Espagne ou au Portugal ou en France; pour
profiter le plus possible de notre voyage, nous nous dirigeons vers une
librairie où nous pouvons acheter un guide touristique. Par exemple, si
vous voulez visiter les pays du Benelux, vous vous rendrez à la
librairie et vous achetez le guide Michelin.
M. Lachance: C'est une librairie...
M. Lessard: Je m'excuse: à la librairie. C'est secondaire,
M. le Président.
Or, comment, en Allemagne, trouver un guide touristique sur le
Québec? Nous n'avons pas de guide touristique international comme c'est
le cas, par exemple, pour les guides touristiques Michelin. Donc, la
réponse qu'aurait obtenue je pense que c'est extrêmement
important cet individu, c'est que, malheureusement, il y a très
peu de documentation internationale, je dis bien, sur le Québec. Il se
serait alors adressé soit à la Maison du Canada, si elle est
existante, c'est-à-dire à l'ambassade du Canada en Allemagne, ou
à la Maison du Québec, mais comme il n'y en a pas, il serait
allé à l'ambassade du Canada...
M. Tardif: Dusseldorf.
M. Lessard: A Dusseldorf?
M. Lachance: Dusseldorf...
M. Lessard: D'accord! Il aurait pu, à ce moment, se rendre
là et aurait demandé des informations sur le Québec.
On aurait pu lui remettre un certain nombre de renseignements sur le
Québec. Voici à peu près
ce qu'un touriste peut obtenir, au point de vue de l'information, sur le
Québec. Voici ce qu'un touriste qui vient au Québec doit
traîner dans sa valise pour être capable de se promener au
Québec, par rapport à ce qu'un touriste qui va visiter la
Belgique, par exemple, traîne dans sa valise.
Je pense, M. le Président, que c'est assez important. Parce que,
quand on parlait des plaquettes du ministère lors de l'étude des
derniers crédits, on en parlait, mais j'ai l'impression qu'il n'y avait
pas beaucoup de monde qui les avait lues.
Alors, je me suis astreint à la lecture de certaines parties de
ces documents et je voudrais prendre un certain nombre d'exemples.
D'abord, la première chose que le touriste se dit maintenant, en
arrivant au Québec, une fois qu'il a tout lu cela: Quelles
régions...? Parce qu'il y a la région du Nord-Ouest
québécois, région de Laurentides-Gatineau-Outaouais,
région de Beaupré-Charlevoix-Côte-Nord, Montréal et
ses environs on va le mettre de côté celui-là, on en
parlera Québec et ses environs, Saguenay-Lac-Saint-Jean,
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, Chemin du Roy-La Mauricie, Route 2 et
Mauricie, Sud du Québec.
Donc, le touriste se dit: Quelles régions vais-je visiter dans
tout cela? De quelle façon choisir? Il n'y a aucune classification des
régions, c'est-à-dire qu'on ne prend aucunement position, au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, pour dire, par
exemple: Telle région du Québec est plus importante, au point de
vue de l'histoire ou du développement industriel ou autres, que telle
autre région.
Donc, il doit choisir, tout simplement, à peu près au
hasard. Mais plus que cela. Supposons, par exemple, que l'individu a
décidé ou a...
M. Malouin: Vous ne devez pas avoir sorti bien souvent!
M. Lessard: Ecoutez. Vous allez tantôt sortir... Vous
essaierez de faire le tour du Québec avec cela, mon ami!
M. Lachance: Peut-on poser une question à...?
M. Lessard: C'est justement...
M. Lachance: Peut-on vous poser une question? Savez-vous que le
guide Michelin est fait par l'industrie privée?
M. Lessard: Oui. C'est justement. On va revenir
là-dessus.
M. Lachance: II faudrait que vous le sachiez aussi. Vous faites
une comparaison entre les documents que le gouvernement fournit et ceux que
l'industrie privée fournit dans d'autres pays.
M. Lessard: On comprend tout cela.
M. Lachance: On a un guide au Québec, au Canada.
M. Lessard: On va y revenir tout à l'heure.
M. Lachance: Oui. Il faudrait que vous le sachiez.
M. Lessard: Oui. Je comprends très bien. Je sais
très bien, mon ami, que c'est fait par l'entreprise privée, mais
je sais très bien, par exemple, que Michelin ne viendra pas faire un
guide touristique ici au Québec.
M. Tardif: Vous n'avez jamais vu le Guide sur le Canada?
M. Lessard: Le Guide bleu du Canada? D'accord. Bon, mais le Guide
bleu... je vous parle d'un guide québécois.
M. Malouin: Ecris à Michelin et demande-lui d'en faire un
sur le Québec!
Le Président (M. Brisson): J'inviterais le
député de Saguenay à continuer son intervention.
M. Lessard: Alors, si j'arrive et que, comme touriste, j'ai
entendu parler de Tadoussac, par exemple, comment m'y retrouver? Si je m'en
vais, par exemple, dans la région de la Belgique, je n'ai qu'à
regarder le guide et, par ordre alphabétique, je vais trouver à
quelle page, je dois, à un certain moment, me rendre pour voir ce qu'il
y a à Tadoussac.
Mais il y a aussi un problème aussi important dans ces guides. Le
touriste, selon le nombre de jours qu'il passe ici, au Québec, doit
faire un certain nombre de choix, non seulement un choix entre les
régions, mais un choix, à un certain moment, entre les attraits
du Québec.
Par exemple, si le touriste se rend à Baie-Comeau, est-il mieux
de visiter le pouvoir hydroélectrique de Manic 5 ou de visiter un autre
endroit?
Un des problèmes fondamentaux que nous rencontrons, contrairement
à des guides touristiques très spécialisés, c'est
qu'il n'y a aucune classification, par étoiles, des sites.
Si vous allez à Paris, si vous êtes à Paris pendant
quatre jours, on va vous dire: Trois étoiles, c'est à ne pas
manquer. Deux étoiles, vous ne perdez pas votre voyage. Une
étoile, si vous avez le temps. Mais, au Québec, nous n'avons
rien. Aucune classification. Il y a même des sites culturels qui ont
été classifiés, mais on ne les classifie pas dans ces
différents documents, ces différentes plaquettes du
ministère. Plus que cela, je ne sais pas qui fait ces plaquettes, mais
j'ai pris une région que je connaissais un peu mieux. J'ai pris,
particulièrement, celle de Beaupré-Charlevoix-Côte-Nord. Je
m'en vais, par exemple, pour voir si ces guides sont à jour, à
Grandes Bergeron-nes En passant, c'est ma place natale et on dit
ceci dans le guide: "Les premiers établissements ont commencé
vers 1846 avec l'installation de deux scieries, l'une par Charles Pentland et
l'autre par Thomas Simard de la Malbaie.
Aujourd'hui, son économie s'appuie sur les
produits de la région: Fermes modernes, élevage de
volailles, bleuets et artisanat. L'arrière-pays est une immense
forêt aux nombreux lacs poissonneux.
Le touriste qui s'en va aux Bergeronnes et qui veut voir des fermes
modernes, je regrette, mais il n'en verra pas. Il n'y a plus de fermes aux
Bergeronnes. Le rang est complètement vidé, il n'y a plus de
fermes. Le touriste qui veut en voir, s'il s'intéresse à
l'élevage de volailles, je regrette, à ma connaissance, il n'y a
pas un éleveur de volailles au Québec. Bleuets et artisanat
très limités. Ce qui vous démontre, M. le
Président, que non seulement ces guides, comme on pourrait les appeler,
ne sont pas efficaces, mais très mal faits. Plus que cela. Chaque fois
qu'on veut parler des hôtels à un endroit ou l'autre, il faut
retourner à l'autre guide, ou, chaque fois qu'on veut parler de chasse
et de pêche, il faut retourner à un autre guide, soit Pourvoyeur
de chasse et de pêche 1975. Ou encore, chaque fois qu'on dit qu'il y a un
parc du Québec dans telle région, par exemple dans la petite
ville de Villeneuve, on dit: Terrain de camping du Québec, voir la
plaquette sur les terrains de camping québécois. De cette
façon comme touriste, je me retrouve comment dans cela? Je vous garantis
qu'on se retrouve très peu. Plus que cela, M. le Président, une
chose fondamentale au sujet de ces guides parce qu'il y a des gens qui
aiment manger quand ils viennent au Québec, comme il y en a qui aiment
manger quand ils voyagent à l'extérieur aucune indication
ne s'y trouve concernant la gastronomie, surtout les caractéristiques
régionales.
Je vais vous donner un cas venu à ma connaissance il y a quelques
jours. Si je consulte le Guide du Nord-Ouest québécois, je trouve
à la page 26 Saint-Bruno-de-Guigues. A Saint-Bruno-de-Guigues, j'ai
appris qu'il y avait un pêcheur commercial d'esturgeon et que nous
pouvions manger du caviar qui se comparaît à celui de la Russie.
Or, M. le Président, il n'y a aucune indication.
Ce que je veux dire, et je rejoins à un moment donné ce
que le député disait tout à l'heure, c'est qu'il est
certain que nous sommes je n'ai pas les chiffres au Québec, mais
au Canada quand même situés au quatrième ou
cinquième rang parfois c'est la France au quatrième,
parfois c'est le Canada au point de vue touristique, les Etats-Unis
étant au premier rang, l'Espagne au deuxième, l'Italie au
troisième, la France au quatrième ou au cinquième et le
Canada au quatrième ou au cinquième. Ce que je veux dire, M. le
Président, c'est que je ne sais pas qui a fait ces plaquettes, je ne
sais pas combien d'argent a été dépensé depuis
plusieurs années pour les rendre plus actuelles. Je vous ai donné
un exemple tout à l'heure. Mais comme l'industrie privée ne
pourra probablement pas venir faire un guide touristique, tel celui de
Michelin, je pense qu'à partir de ce qu'on dépense pour ces
plaquettes qui m'appa-raissent absolument inutiles, il y aurait moyen, pour le
ministère, avec le concours d'une firme spécialisée, ou
avec des fonctionnaires du ministère, d'en arriver à la
constitution d'un guide qui, même s'il n'était pas parfait, serait
au moins utile au touriste québécois. C'est dans ce sens, M. le
Président, que je considère qu'il est extrêmement important
au point de vue du développement touristique, qu'on s'attache à
ce problème. J'aurai l'occasion à différents programmes,
de revenir à ces plaquettes du ministère, mais je pense qu'il
aurait été urgent pour l'année 1976, au moment où
nous recevrons un nombre de touristes qui pourra être assez imposant,
qu'on se penche sur ce problème de telle façon que le touriste
qui vient au Québec puisse se démêler, puisse être
capable de faire des choix non seulement entre différentes
régions du Québec, mais entre différents attraits
touristiques au Québec.
Or, je dis et je répète que le touriste, actuellement, n'a
rien entre les mains pour pouvoir avoir une excellente idée et profiter
de son séjour au maximum au Québec.
Par exemple, je ne sais pas si on s'est astreint à lire les deux
plaquettes... Montréal et ses environs et, Québec et ses
environs. Figurez-vous que Montréal est une ville qui doit se comparer
à Bruxelles; or vous avez, sur la ville de Bruxelles même, un
guide, le guide Michelin, qui est aussi épais que celui-là. Je ne
compare pas Montréal à Paris; mais figurez-vous que celui qui est
habitué de visiter les grandes métropoles du monde et qui arrive
avec un guide comme celui-là sur Montréal, il va se demander de
quelle façon fonctionne notre ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche.
M. le Président, il y avait un autre problème sur lequel
je voulais intervenir, qui est passablement discuté ce temps-ci, j'y
reviendrai au cours de la discussion des crédits, mais je ne veux pas
m'étendre sur le sujet. C'est le problème du méthyle de
mercure et le problème du bill 30 qui a déjà
été accepté à l'Assemblée nationale et
sanctionné le 17 juillet 1970. On interdisait la pêche commerciale
pour tenter d'améliorer la situation en ce qui concerne le
méthyle de mercure dans les eaux du Québec et on a quand
même réussi à l'améliorer alors que la pêche
sportive continue à se détériorer. J'aurai l'occasion de
demander au ministre le dépôt des documents dont on a parlé
à l'Assemblée nationale. Parce qu'il m'apparaît que c'est
là une question extrêmement importante qu'il est urgent de
traiter, non pas dans les débats de l'Assemblée nationale mais au
moins en commission parlementaire.
Il a réussi toute la question du projet de loi sur le
contrôle des armes à feu. Il s'agit d'un élément
important dans la politique du ministère. Le ministre, à ma
connaissance, n'a pas fait connaître encore ses positions et il
m'apparaîtrait essentiel que le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche... J'aurai l'occasion, quant à moi, de
préciser ma position. Je trouve absolument ridicule la loi d'Allmand
présentée actuellement devant la Chambre des communes; parce
qu'on veut empêcher les gens qui seraient inaptes à utiliser des
armes, en leur demandant deux répondants. Le ministre est sans doute
convaincu que la meilleure façon de rendre des gens aptes à
porter des armes, c'est de généraliser dans l'ensemble du Ca-
nada les cours qui sont déjà donnés au
Québec. Je pense que ce serait beaucoup plus efficace.
Quant à savoir si une telle loi peut empêcher un Lee Oswald
de se procurer une arme, je trouve ça ridicule; parce que je pense que
la loi de M. Allmand n'empêchera pas Lee Oswald de se procurer une arme,
même si je suis d'accord pour avoir un contrôle des permis
concernant les armuriers. Je ne pense pas que le criminel va aller chez
l'armurier qui a obtenu un permis du ministère du Tourisme ou d'un autre
ministère du gouvernement fédéral; le criminel ne se
présentera pas chez l'armurier pour obtenir son M-1 ou une autre arme
qui peut être utilisée pour des vols.
Le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche devrait faire
connaître sa position vis-à-vis de M. Allmand et s'opposer
à cette loi qui est inefficace et qui comportera des coûts qui
seront encore probablement payés par les chasseurs. Ce serait bien plus
important de nous transmettre l'argent pour améliorer notre faune, ce
serait probablement plus efficace.
Voilà les quelques thèmes que je voulais aborder. Je ne
les ai pas abordés d'une façon aussi rationnelle que le ministre,
n'ayant pas la série de fonctionnaires qu'il possède; il m'a
fallu improviser ces quelques éléments dont je voulais parler au
cours de cette discussion préliminaire.
Quant à moi, à moins que le ministre veuille
répondre à certaines questions que je lui posais, je pense que le
ministre devrait répondre au début de cette discussion sur les
crédits, en particulier en ce qui concerne la question que je lui posais
au début, à savoir où on en est rendu concernant les
unités d'aménagement. Y a-t-il véritablement une
volte-face de la part du ministère? Si oui, comment expliquer cette
volte-face? Merci, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): L'honorable ministre.
Réponse du ministre
M. Simard: M. le Président, je pense que le
député de Saguenay semble un peu trop inquiet. Il est vrai que,
le 17 novembre, lors d'une conférence que je prononçais, j'ai
indiqué qu'il était question, dès 1976, d'avoir sept
projets pilotes.
Je dois vous dire que le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche n'a pas fait volte-face. Au contraire, ces unités pilotes
continuent de s'organiser, au fur et à mesure des semaines et des mois,
et je dois vous dire que les comités provisoires sont en train de se
former dans les sept régions mentionnées par le
député de Saguenay, comme je le mentionnais moi-même au
début, et que ce n'est pas du tout à cause de pressions venant de
clubs privés que certains retards ont été
créés.
Je crois que ce sont tout simplement certaines erreurs de parcours qui
sont arrivées, chose que nous n'avions pas prévue. De là
à dire qu'il n'y a pas de planification au ministère du Tourisme,
je crois que c'est un peu trop dire.
C'est évident que le problème est de donner aux
Québécois l'accessibilité du territoire
québécois. Je répète ce que je disais lors de la
dernière commission parlementaire, je trouve que l'ère des clubs
privés est dépassée en 1976. Il y a quelqu'un qui a
pensé d'allouer à ces clubs privés un mille carré
par membre, à l'époque. Cela ne date pas d'hier, au contraire,
puisqu'il y a une quarantaine ou une cinquantaine d'années que cela
existe déjà. Je crois que, dans certaines régions, il
serait facile d'accepter trois ou quatre membres de sociétés de
gestion par mille carré.
Le député de Saguenay doit comprendre qu'un des obstacles
que nous avons affrontés, c'est l'analyse, par bassin hydrographique, de
l'immensité du territoire québécois, ce qui fait que ces
analyses ne peuvent pas se faire du jour au lendemain.
Hour ce qui est de certaines rivières à saumon, la
Saint-Jean et la York, nous nous sommes heurtés au problème des
titres, problème que nous n'avions pas prévu. Nous ne savions pas
à l'époque qu'il y avait certains titres qui n'étaient pas
du territoire de la couronne.
J'admets que, le 17 novembre, c'était peut-être
prématuré pour moi d'annoncer cela tout d'un bloc. Je l'admets.
Mais je dois souligner et j'insiste pour que le député de
Saguenay et les autres membres de cette commission me croient que celui
qui vous parle n'a pas reculé d'un pas en ce qui a trait aux
unités pilotes d'aménagement.
Nous continuons. Lorsque nous avons envoyé le
télégramme aux 48 clubs privés, ce n'était pas un
renouvellement, absolument pas. Ces clubs privés possédaient
déjà des baux. Nous les avons tout simplement informés
vous m'avez imputé des paroles tout à l'heure que
la saison de pêche arrivait et qu'il fallait absolument que les clubs
privés, les détenteurs de baux, continuent la conservation et la
protection dans ces différents secteurs.
Disons que la pression des clubs, je ne l'accepte pas. Ce n'est pas cela
qui va me faire décider si, oui ou non, je devrais continuer. Nous avons
peut-être un peu manqué d'information dans les différents
secteurs. Il y en a encore qui s'imaginent que les clubs privés, cela va
être une affaire de "déclubbage", que nous allons exproprier les
gens, que nous allons prendre possession des chalets et tout cela.
Ce n'est pas là le problème. Encore une fois je me
répète, M. le Président mais la philosophie de tout
cela, c'est de donner de l'accessibilité aux Québécois. Je
crois que le député de Saguenay est peut-être allé
un peu loin en disant, d'une façon élégante, que je
marchais sous pression de la part des clubs privés. Il est
évident qu'il y a eu des pressions de la part des clubs privés.
Il y a certains clubs privés qui ne connaissent pas encore la
définition d'une société de gestion et qui s'imaginent
que, demain matin, ils vont être obligés de prendre leurs cliques
et leurs claques et sortir de leur territoire.
Disons que, sur cette question, nous pourrons peut-être y revenir
au programme concerné, je pourrais donner plus d'explications techniques
au député de Saguenay.
Pour ce qui est de la rivière Trinité, qui, selon moi et
le comité provisoire qui a été formé, est dans la
région qui a été la plus dynamique des sept régions
pilotes, mon sous-ministre doit s'y rendre, en fin de semaine pour
compléter le tout.
Je crois que, si le député de Saguenay a été
assez patient pour attendre pendant six ans pour avoir la rivière,
peut-être que quelques jours de plus ne devraient pas tellement changer
son caractère.
M. Lessard: Ma patience a eu des bornes depuis 1971.
M. Simard: M. le Président, pour résumer, il n'est
pas question de faire volte-face. C'est tout simplement certains
problèmes techniques que nous avons. Nous avons deux bonnes
équipes de fonctionnaires qui ont travaillé d'arrache-pied,
depuis huit et neuf mois. Les rapports qui m'ont été
présentés révèlent que nous vivons des
problèmes. Il est peut-être vrai que je suis allé
peut-être un peu raide et un peu trop vite le 17 novembre, mais, d'un
autre côté, j'ai l'impression, non pas seulement l'impression,
mais je suis convaincu que je vais continuer d'oeuvrer dans ce secteur.
J'espère qu'en 1977 et 1978, et non en l'an 2001 ou 3000, comme le
disait le député tout à l'heure, nous allons
réaliser l'objectif que nous nous sommes tracé.
M. Lessard: Avant de passer à l'élément 1,
est-ce que je pourrais poser une question au ministre? Lorsque, dans le
télégramme qui a été envoyé aux locataires
des 48 clubs privés dont on avait parlé dans les unités
d'aménagement, on indique: jusqu'à nouvel ordre, que veut dire
"jusqu'à nouvel ordre"? Est-ce pour l'année 1976? Le bail est-il
renouvelé pour l'année 1976? Première question.
Deuxième question: Est-ce qu'une fois que le ministre, à
la suite du 17 octobre, a annoncé, devant la Fédération
québécoise de la faune, son intention de constituer les sept
sociétés de gestion, les baux, à ce moment, ont
été annulés ou les baux se sont-il continués comme
si...
M. Simard: M. le Président, les baux n'ont jamais
été annulés. C'est tout simplement un
télégramme pour les avertir qu'à la minute que les
différents comités provisoires seront complétés et
qu'ils seront prêts à faire feu ou à entrer en action, pour
les unités d'aménagement, à ce moment, leurs baux leur
seraient retirés. C'est tout simplement une continuation de baux, parce
que les baux, en fait, n'ont pas été retirés. Ce n'est pas
la signature ou, enfin, la présentation de nouveaux baux.
M. Lessard: Pensez-vous sérieusement que, dans les
circonstances, lors de l'annonce de la politique du ministère du 17
novembre dernier, ces propriétaires de clubs privés vont
appliquer une surveillance adéquate à l'intérieur de leur
territoire, étant donné qu'ils sont le ministre le
confirme assurés que, tôt ou tard, ils devront se
transformer en sociétés de gestion et que, même en disant
jusqu'à nouvel ordre, à moins d'avoir des baux où il y a
eu des modifications, en vertu d'un article du bail, le ministre peut, à
l'intérieur de trente jours, annuler tout bail au nom de
l'intérêt public?
Je pose la question. En tout cas, j'ai l'impression que, d'un
côté comme de l'autre du ministère, vis-à-vis des
clubs privés, on est dans une situation où on ne se comprend
plus, on ne sait plus ce qui va arriver. Cela devait être
constitué, les sociétés de gestion, pour 1976. Cela ne l'a
pas été. C'est-à-dire que, pour le début de la
pêche de 1976, cela ne l'a pas été. La question que je me
pose, c'est si la crédibilité du ministre n'est pas mise en jeu
dans cette question.
M. Simard: En quoi, M. le Président? Le
député de Saguenay est très conscient de tous les
problèmes qu'a amenés la société de gestion de la
rivière Trinité. Si on regarde, par exemple, les
difficultés qui peuvent venir d'une étendue de territoire
où, enfin, il y a beaucoup plus d'espace, les problèmes se
multiplient automatiquement. Mais, lorsque la transformation, lorsque les
comités provisoires seront prêts à accomplir la
transformation, il est évident que le ministre a le pouvoir, à
l'intérieur de trente jours, d'annuler tout bail de clubs
privés.
A mesure que nous serons prêts, il est évident que nous
allons procéder. D'ailleurs, d'après un sondage que nous avons
fait un peu partout dans la province, en tout cas dans les régions
où il est question de sociétés, la majorité des
membres de clubs privés sont d'accord sur la façon de
procéder. Je ne crois pas qu'il y ait de problème. Je ne dis pas
qu'il n'y aura aucun problème. Il y a certains membres de clubs
privés, comme je le disais tout à l'heure, qui ne connaissent pas
encore l'orientation que le ministère veut donner à cette
nouvelle façon d'utiliser le territoire québécois.
Mais, d'après les derniers sondages que nous avons au
ministère, je ne crois pas qu'il y ait de réticence, ou enfin de
réactions acerbes contre cette nouvelle façon de gérer le
territoire.
M. Lessard: Est-ce que le ministre peut prévoir au moins
que les sept unités dont il a parlé le 17 novembre dernier vont
pouvoir se concrétiser d'ici la saison de pêche 1977?
M. Simard: Je ne devrais pas affirmer que les sept
sociétés seront prêtes pour la prochaine saison, mais il
est évident qu'il y en aura sûrement quelques-unes, enfin celles
qui sont les plus prêtes, parce qu'il y en a déjà où
même les comités provisoires sont presque complétés.
Je dois vous dire que cela va très bien jusqu'à maintenant. Pour
répondre au député de Saguenay, et pour être
très précis, à savoir combien il y en aura de bien
organisées, de bien préparées pour la prochaine saison de
pêche, je dois dire sous toute réserve que je ne puis pas donner
de chiffres précis au député de Saguenay.
M. Lessard: Le ministre conviendra qu'à un
moment donné, après avoir soulevé un certain nombre
d'espoirs dans des régions, je peux particulièrement l'affirmer
concernant la région de l'arrière-pays de Rimouski, où
j'ai eu l'occasion de rencontrer des gens, et où, surtout dans cet
endroit, l'aménagement de la chasse et de la pêche
s'intègre à l'intérieur de l'aménagement d'autres
ressources telles que forêt et agriculture, ces gens, s'ils ne voient pas
dans une brève période se concrétiser la libération
du territoire qu'ils ont dénoncée dans une réunion
à Esprit-Saint, il y a déjà plusieurs mois, vont
certainement avoir des réactions qui peuvent être violentes.
M. Simard: M. le Président, disons que, très
prochainement, il doit y avoir rencontre avec mes collègues de
l'Agriculture et des Terres et Forêts afin de préciser où
se situe le problème, parce que, pour ce qui est de nos
sociétés, il faut quand même être très prudent
et savoir quelles seraient les conséquences par rapport aux autres
ministères concernés. Je dois dire au député de
Saguenay que c'est tout simplement une question de rencontre avec mes
collègues, et elle devrait avoir lieu très prochainement.
M. Lessard: Est-ce que cela veut dire que vous avez l'intention
de constituer pour 1976 une société de gestion avec ces sept ou
huit clubs privés et de permettre à la société
d'exploitation des ressources d'être...
M. Simard: M. le Président, cette région est une
région un peu spéciale, étant donné que le
gouvernement y a déjà donné des droits, et même que
c'était devenu des droits acquis. Nous sommes à
reconsidérer toute la question. Je n'ai pas dit non à la
proposition que nous a soumise ce comité. Maintenant, je dois en voir
les implications avec mes collègues. Je ne peux quand même
absolument pas répondre immédiatement au député de
Saguenay avant que la réunion ait eu lieu. Je ne sais pas quelle sera la
réaction de mes collègues, ainsi que la mienne, mais je vais
reconsidérer la demande, parce que si ce comité a toutes les
responsabilités de l'arrière-pays et ne semble pas, du moins,
à première vue, vouloir accepter une nouvelle
société, parce qu'on se dit pourquoi faire double emploi, le
problème se pose comme celui-là. Je verrai dans les prochains
jours, si nous devons accepter ou non la suggestion des gens de la
région.
M. Lessard: La suggestion des gens de la région et, en
même temps, la suggestion des fonctionnaires des différents
ministères dans un rapport qui avait été
présenté à l'ODEQ recommandaient de donner telle
responsabilité à la société de gestion. D'ailleurs,
dans l'arrêté en conseil 1452, le conseil des ministres
reconnaissait les sociétés d'exploitation des ressources et leur
donnait comme responsabilité l'intégration des ressources
touristiques, forestières et agricoles. On pourrait demander quel
numéro à M. Champagne...
M. Simard: Oui, mais cet arrêté en conseil, M.
Lessard, ne donne pas de mandat aux sociétés d'exploitation des
ressources.
M. Lessard: Bien oui.
M. Simard: L'arrêté en conseil précise une
politique au niveau de l'aménagement intégré des
ressources...
M. Lessard: D'accord.
M. Simard: ... mais il ne définit pas à ce moment
qui va faire la gestion de ces ressources, une fois que le plan
d'aménagement intégré sera fait.
M. Lessard: Alors...
M. Simard: II ne faudrait pas confondre la notion
d'aménagement intégré des ressources et la notion de
gestion, parce qu'on peut très bien avoir un plan d'aménagement
intégré des ressources et avoir différentes formules de
gestion qui vont quand même répondre aux objectifs d'un
aménagement intégré.
M. Lessard: Je pense que, en ce qui concerne leurs
revendications, ces sociétés demandent non seulement la
possibilité d'établir des plans de gestion en collaboration avec
les ministères, mais demandent plus que cela...
M. Simard: Oui, en fait...
M. Lessard: ... elles demandent la gestion...
M. Simard: ... les sociétés demandent
l'exclusivité, au point de vue de la gestion, à
l'intérieur d'un territoire donné, et c'est là-dessus que
le ministère se pose des questions, avec les deux autres
ministères, à savoir jusqu'où on va aller dans la notion
de délégation de pouvoirs pour une ressource qui fait partie du
domaine public.
M. Lessard: Je pense qu'il va falloir faire... Ce n'est pas
là... Ces gens ont demandé depuis plusieurs mois, de prendre en
main l'aménagement de leurs ressources touristiques, et celles de la
chasse et de la pêche. C'est en 1974, je pense, que la réunion
avait eu lieu à Esprit-Saint. Je crains énormément que, si
le ministère n'accepte pas ces politiques concernant la
libération de ces territoires, il va y avoir des réactions. Ce
seront peut-être des réactions qui seront, à ce moment,
justifiées, ou du moins...
M. Simard: II y a une réunion prévue dans le
Bas-Saint-Laurent, très prochainement, à la suite de la rencontre
qui aura eu lieu entre les ministres des trois ministères
intéressés. Les gens de la région intéressée
sont au courant de tout cela. Cela doit avoir lieu très prochainement.
La question va être discutée à fond.
M. Lessard: M. le Président, je voulais discu-
ter toute la politique générale du ministère
concernant les sociétés de gestion. Maintenant, lorsque nous
serons arrivés à l'élément comme tel, j'aurai
certaines questions techniques à poser à ce moment au ministre.
Je suis prêt à discuter les programmes. Mais avant, M. le
Président, comme nous avons l'habitude... Comme, chaque année, le
ministre dépose ses documents, qui sont quand même assez imposants
nous avons l'élément 1 et probablement
qu'après-midi, il déposera l'élément 2,
après cela, l'élément 3 puis l'élément 4...
Il me semble, M. le Président, pour avoir une discussion qui
m'apparaîtrait un peu plus rationnelle, que le ministre devrait
déposer tous les documents en même temps pour que je puisse
prendre l'heure du midi pour les regarder et, après, être capable
de poser des questions logiques au ministre sur ces différents
programmes, parce que vous conviendrez que, si le ministre me lit tout
cela...
M. Simard: Non. Le ministre n'a pas l'intention de lire tout
cela, au contraire.
M. Lessard: Oui, mais, si vous ne les déposez pas...
M. Simard: M. le Président, c'est tout simplement parce
que nous étions censés passer en commission parlementaire
beaucoup plus tard, et qu'enfin, tous nos papiers n'étaient pas
prêts tout à fait pour ce matin. On a
accéléré le travail une bonne partie de la nuit,
même tous les programmes ne sont pas terminés. M. le
Président, c'était mon intention de distribuer tous les
programmes qui sont déjà prêts à tous les membres de
cette commission dès ce midi.
Le Président (M. Brisson): L'honorable
député de Matane.
M. Côté: M. le Président, j'ai
écouté avec attention les propos du ministre...
M. Lessard: ... du ministre...
M. Côté:... et ceux du député de
Saguenay, et c'est un peu sur ceux de ce dernier, en ce qui concerne
l'accessibilité, que j'aimerais dire quelques mots.
C'est certain que les électeurs du comté de Matane
partagent certains points de vue du député de Saguenay quant
à l'accessibilité possible des territoires. Encore faut-il, pour
parler d'accessibilité...
Le Président (M. Brisson): L'honorable
député de Matane.
M. Côté: ... qu'il y ait quelque chose à
l'intérieur de ces lacs et de ces rivières.
En ce qui me concerne, j'ai l'intention, au cours de l'étude des
crédits, de discuter d'une question de conservation de la faune, puisque
cela viendra à l'élément 1, et principalement au niveau du
saumon.
Je pense qu'il y a un problème majeur, à l'heure actuelle,
au niveau du Québec, en termes de saumon, de montée de saumons
dans les rivières, et ceci est dû, principalement, je pense, aux
pêcheurs côtiers.
Personnellement, j'ai lutté, dans le passé, pour obtenir
certains droits de pêche, parce que la surveillance de ces braconniers,
puisqu'il faut le dire, ce sont des braconniers le long du fleuve, qui
empêchent le saumon de circuler. On sait qu'il y a une
réglementation qui empêche les pêcheurs côtiers de
tendre des filets à moins de six brasses de profondeur, mais cela se
fait couramment, et cela, sans surveillance, ce qui a pour effet de diminuer de
beaucoup le potentiel de saumon.
Alors, au cours de l'étude des crédits, j'ai l'intention
d'en discuter, même si c'est une question concernant aussi le
ministère de l'Industrie et du Commerce, section des pêches
maritimes.
Aussi, j'ai l'intention d'intervenir autant de fois qu'il le faudra pour
parler d'un parc, celui de la Gaspésie qui, au cours de l'année
1976, devra survivre ou mourir.
Le parc de la Gaspésie existe depuis de nombreuses années.
Il y a des infrastructures en place. On a fait des efforts, par l'entente
Canada-Québec, pour rehausser le niveau d'accueil, de
récréation et de conservation du parc de la Gaspésie. Or,
avec l'exploitation minière que l'on fait dans ce parc, il faudra,
définitivement, au cours de l'année 1976, prendre des
décisions importantes, à savoir, en faire un parc, ou en faire
autre chose, et non pas tergiverser, comme on l'a fait dans le passé, et
chevaucher entre terres et forêts, domaine minier et aussi, un peu,
touristique.
Alors, tout au cours des débats, j'ai l'intention d'intervenir
sur ces deux points précis, en ce qui concerne principalement le saumon,
vis l'accessibilité du territoire et aussi concernant le parc de la
Gaspésie.
M. Tardif: M. le Président...
M. Lessard: Je suis heureux que le...
Le Président (M. Brisson): Le député
d'Anjou.
Guides touristiques
M. Tardif: M. le Président, j'ai également
écouté avec attention le ministre dans sa déclaration
préliminaire à l'occasion de l'étude des crédits du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
J'ai également écouté le député de
Saguenay dans quelques-unes de ses critiques à l'égard des
réalisations du même ministère. Sans vouloir donner plus
d'importance qu'il n'en faut à certaines de ses critiques, j'aimerais
revenir au deuxième élément de celles-ci, à savoir
les guides qui existent au Québec.
Je pense qu'il faut avoir eu l'occasion de visiter un peu pour
être en mesure de faire des comparaisons avec ce qui existe ailleurs et
pou-
voir faire une critique qui soit à la fois constructive et qui
repose sur des faits.
Dans bien d'autres pays, les guides...
M. Lessard: J'ai sorti les guides...
M. Tardif: ... touristiques qui existent sont publiés par
l'entreprise privée.
M. Côté: Lui, il en a gardé quelque chose;
vous, non.
M. Tardif: Ainsi, je pense, entre autres aux guides verts qui,
à ma connaissance, sont publiés par Hachette, en France et vous
en retrouverez une soixantaine sur les quelque 80 départements
français.
Si vous les empilez les uns par-dessus les autres, vous serez
obligé d'apporter deux valises, une pour vos guides et une autre pour
votre linge. En comparaison avec ce qui existe...
M. Lessard: ... poser une question.
M. Tardif: Vous permettez? Vous poserez vos questions
tantôt.
M. Lessard: Vous voulez dire que si vous visitez la France,
à un certain moment, cela vous prendra toute une valise de guides verts?
Si vous visitez un pays?
M. Tardif: Non. Si le député de Saguenay me permet
de continuer. Il existe des guides verts, entre autres, sur les quelque 80
départements français et c'est contenu dans une soixantaine de
volumes.
Il existe également un guide vert sur la France, comme il existe
également un guide bleu réédité chaque année
sur le même pays, ainsi que sur d'autres pays avoisinants, sur le Canada,
entre autres, mais comme je l'ai mentionné; ce sont des guides
publiés par l'entreprise privée. Les guides publiés par le
gouvernement du Québec peuvent, sans doute, ne pas être aussi
complets que les guides publiés par l'entreprise privée.
Les guides bleus, entre autres, se vendent $15 à $20 tandis que
les brochures ou les dépliants publiés par le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, sont donnés.
C'est vrai qu'il existe des guides par région. Je les ai à
mon bureau. J'ai eu l'occasion d'aller les consulter tout à l'heure. Il
existe aussi un guide qui s'appelle le Québec touristique et qui,
à ma connaissance, a été publié, sans doute, il y a
quelques années.
J'admets que cela n'a pas été fait en 1976; mais, comme
les guides bleus, entre autres, sur la Grèce, qui sont publiés
tous les huit ou dix ans, il n'est pas nécessaire que de tels guides
soient publiés chaque année, parce que le nom des villes et la
distance entre les villes ne changent pas. Je pense que lorsqu'on fait un
reproche...
M. Lessard: C'est un guide du Québec... Oui, mais
écoutez, c'est ridicule.
M. Tardif: M. le Président, est-ce que vous pouvez
rappeler à l'ordre...
M. Lessard: Le président aurait dû vous rappeler
à l'ordre tout à l'heure aussi.
M. Tardif:... le distingué député de
Saguenay.
M. Lessard: Oui, il aurait dû aussi vous rappeler à
l'ordre.
Le Président (M. Brisson): A l'ordre! L'honorable
député d'Anjou.
M. Tardif: Merci, M. le Président.
M. Lessard: Ce n'est pas un guide, cela.
M. Tardif: M. le Président, quand on fait des critiques
sur ce que le gouvernement ou un ministère fait, celles-ci peuvent
être fondées, mais je pense qu'on doit savoir ce dont on parle en
premier, pour être en mesure de faire une critique qui se veuille
sérieuse et qui ne fasse pas rire les autres personnes.
En ce qui a trait à l'autre point soulevé par le
député de Saguenay, j'aurais aimé qu'à titre de
porte-parole de l'Opposition officielle, il se déclare farouchement
contre le braconnage. Je suis certain que le ministre du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche ne serait sûrement pas tenté de laisser
planer l'équivoque dans ce domaine qu'il est contre le braconnage et les
braconniers, mais je n'ai jamais entendu le porte-parole de l'Opposition
officielle en cette matière le faire d'une façon
catégorique et je pense qu'un bon jour, il devrait le faire s'il a
à coeur l'intérêt de tous les Québécois et de
la faune au Québec. Evidemment, M. le Président, au cours de
l'étude de ces crédits...
M. Lessard: ... un voleur tantôt comme braconnier. Vous
n'avez pas compris? J'ai dit qu'un braconnier était un voleur.
Le Président (M. Brisson): A l'ordre!
M. Tardif: A l'ordre, s'il vous plaît, petit homme de
Saguenay.
M. Lessard: Mon action le prouve chaque jour.
M. Tardif: M. le Président, demandez donc au petit homme
de Saguenay...
M. Lessard: La différence entre vous et moi, c'est que
moi, je connais la chasse et la pêche.
Le Président (M. Brisson): A l'ordre! Est-ce que
l'honorable député d'Anjou veut continuer?
M. Tardif: Non, je n'ai pas terminé. Oui, je vais
sûrement continuer, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): Alors, terminez. NI. Tardif:
En ce qui a trait à mes préoccupa-
tions particulières, M. le Président, j'ai l'intention, au
cours de l'étude des crédits, de soulever la question du projet
un fleuve, un parc, ainsi que le dossier du centre des congrès de
Montréal. On sait que ce projet un fleuve, un parc est un projet qui
tient à coeur à de nombreux Québécois et qui va
dans le sens d'une plus grande accessibilité des espaces verts
situés près des grands centres de population. D'autre part,
toujours dans le cadre de la promotion du tourisme, je pense que l'implantation
éventuelle d'un centre international de tourisme à
Montréal constituerait un pas dans la poursuite des objectifs que le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche s'est
fixés dans ce domaine et j'ose croire que, pendant l'étude des
crédits, nous aurons l'occasion de discuter de ces deux dossiers parmi
d'autres qui intéressent plus particulièrement la région
métropolitaine.
Le Président (M. Brisson): L'honorable
député de Laurier.
M. Marchand: M. le Président, également, je veux
faire quelques rétractations, si cela peut en être, au sujet de ce
que le député de Saguenay a dit, lorsqu'il s'agit de
publicité pour la province et surtout lorsqu'il a appuyé sur la
ville de Montréal. Je voudrais lui rappeler que la revue Montréal
1964 a été publiée en 1964, 1965, 1966, 1967, 1968 et a
été...
M. Lessard: ... touristique cela.
M. Marchand: Un instant. Ecoutez, parfois, cela peut
peut-être vous aider. Cette publication a été
envoyée dans le monde et a fait une publicité extraordinaire pour
le Canada et pour la province de Québec dans ce temps-là et qui a
encore des répercussions. Je voudrais aussi vous dire qu'actuellement,
la ville de Montréal est en train de préparer la
publication est à l'impression et sortira dans quelques semaines d'ici
une publication sur tout ce qu'il y a à Montréal, les
restaurants, les prix et tout ce qu'il y a à visiter à
Montréal. Cette publication va sortir d'ici quelques semaines. Alors,
tout visiteur qui voudra venir à Montréal... Cette publication
sera envoyée à l'extérieur et le bureau touristique de
Montréal pourra distribuer cette publication à tous ceux qui en
auront besoin. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): L'honorable
député de Saguenay.
M. Lessard: J'ai l'impression, M. le Président, qu'il y a
un certain nombre de députés libéraux qui se pensent en
danger, ils pensent être renversés à cette commission
parlementaire.
M. Tardif: Absolument pas.
M. Lessard: Chaque fois qu'on parle... On est habitué de
parler au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et on
tente de trouver des améliorations. Je pense bien que tout n'est pas
parfait quelque part. Il n'y a rien de parfait dans le ministère.
J'aurai l'occasion... Quand on regarde ces programmes, je suis convaincu, je
mettrais presque ma main au feu qu'il n'y a pas 80% des députés
qui sont... J'étais le premier, l'an dernier, en commission
parlementaire, à parler de ces choses et je ne les avais pas lues. Je
suis convaincu que, si je faisais un tour de table, il n'y a pas beaucoup de
députés qui ont regardé ce qu'il y avait là-dedans,
et on parle là-dessus. Deuxième point...
M. Marchand: ... en son nom. M. Lessard: ... quand
j'entends...
M. Marchand: Qu'est-ce que cela inclut votre tour de table?
M. Lessard: Quand j'entends le député de
Laurier...
M. Tardif: Faites-le, votre tour de table.
M. Lessard: Ouais. Répondez en conscience, mais comme vous
n'en avez pas, je ne sais pas comment vous allez répondre.
Le Président (M. Brisson): A l'ordre, s'il vous
plaît.
M. Côté: ... soi-même.
M. Lessard: Quand j'entends le député de
Laurier...
M. Marchand: La bouche parle de l'abondance du coeur.
M. Lessard: ... me parler d'une revue, j'ai l'impression que dans
ses voyages, le député de Laurier j'ai même eu
l'occasion de faire un voyage avec lui je ne l'affirme pas, mais
ça me donne l'impression en l'écoutant qu'il n'a jamais
consulté un guide vert ou un guide bleu ou le guide Michelin, etc. Un
guide n'est pas une revue. Quand je dis qu'il aurait été
important, je comprends qu'il y a de l'initiative au niveau des
municipalités, tant au niveau de la ville de Québec qu'au niveau
de la ville de Montréal. Mais ce que je dis, qu'il y a une
responsabilité de la part du ministère sur l'ensemble du
Québec et je suis convaincu que l'entreprise privée ne peut faire
un guide comme on les retrouve faits par Michelin.
Parce que c'est important pour les Québécois, c'est
important pour le touriste au Québec, le ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche devrait commencer à se poser des
questions sur ces guides. Je pense qu'après un certain nombre
d'années d'expérience avec ces guides, si les
députés consultent un dépliant touristique, ce n'est pas
un guide, et constatent de quelle façon on a constamment des renvois
à d'autres documents, que le touriste n'a pas et de quelle façon
il est extrêmement difficile de s'y retrouver, je pense que
les députés seraient les premiers à être
convaincus que c'est important surtout quand on a déjà
voyagé avec d'autres guides pour le développement du
tourisme. Cependant, une chose est importante, c'est que le touriste qui va
venir chez nous, s'il n'a que quinze jours à passer chez nous, si nous
faisons un guide avec une excellente classification on a commencé
à faire les hôtels je ne dis pas que c'est parfait, mais on
l'a fait. Quand vous allez quinze jours dans un pays, vous ne pouvez pas
visiter toutes les régions du pays dans quinze jours, mais vous devez
faire un choix. Or, il est impossible... et les choix sont indiqués dans
un guide vraiment bien fait: les attraits sur différentes villes,
Malbaie, Beauport, Sherbrooke, etc. Il n'y a aucune classification, de telle
façon que le touriste se promène d'un côté et de
l'autre et va voir à la fois des choses qui sont secondaires et en
même temps, il va perdre des choses qui peuvent être
extrêmement importantes. C'est dans ce sens qu'on parle d'un guide
touristique.
Mais comme l'entreprise privée, parce qu'il faut essayer de
copier ce qui est le plus parfait, je pense que c'est ce qu'on cherche à
faire, tout le monde. Essayer de copier ce qui est plus parfait. Je ne dis pas,
un peu comme on l'a pour les guides verts, c'est toujours Michelin qui les fait
et c'est Hachette qui les publie. Vous avez des guides verts pour les
différentes régions de la France, de l'Europe,
c'est-à-dire que vous avez des guides pour les pays et à
l'intérieur des pays, vous avez des guides pour les régions des
différents pays.
Je ne dis pas que des guides mieux faits, plus à jour, plus
précis concernant les hôtels, intégrés,
c'est-à-dire pas un guide pour les hôtels, pour le golf, pour le
terrain de camping et ainsi de suite, plus intégrés. Cela devient
encore plus spécialisé. C'est encore secondaire par rapport
à un guide qui serait le guide du Québec et qui devrait... mais
cela, ça va être le guide de Montréal.
L'initiative de cela, le leadership de cela, devra être pris par
le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Il n'y en a
pas d'autre organisme. A moins qu'on attende que le gouvernement
fédéral nous en fasse un à notre place, il n'y en a pas
d'autre.
Oui, il y a Michelin. Mais, je pense bien que le député
est convaincu lui qui connaît très bien et qui a
administré un certain nombre d'affaires à Québec
Téléphone et ailleurs que Michelin, au point de vue
financier, ne se risquera pas à venir faire un guide, à moins
qu'il ne soit subventionné par le gouvernement.
Vous me dites que le guide est vendu et que les plaquettes sont
données. Il est certain qu'avant de partir en voyage, la première
chose que vous devez acheter, ce sont des volumes qui vont vous permettre de
profiter de votre voyage.
Qu'un guide du Québec soit vendu $15, je pense qu'il n'y a pas un
touriste qui veut faire un voyage efficace et qui veut profiter de son voyage
qui va lever le nez sur un guide de $15, lorsque vous dépensez $2000,
$2500 et même $3000 pour faire un voyage.
Dans la région de la Gaspésie, par exemple, et dans la
région de l'Est du Québec, dans la région du
Bas-Saint-Laurent, il y a d'excellentes choses mais vous avez trois jours pour
faire le tour, vous allez choisir quoi? Capucins? Les Méchins?
Percé? La pêche?
Une Voix: Matane
M. Lessard: A Matane, vous avez quoi à faire? Si on
regarde à Matane, on dit: attraits. Mais tous les attraits sont mis sur
le même pied. Si le gars a seulement deux heures à passer à
Matane, qu'est-ce qu'il va choisir? C'est dans ce sens qu'il est important,
pour l'ensemble des Québécois, d'avoir un guide du Québec.
Je parle de l'ensemble des Québécois, mais également de
tous les touristes québécois.
Je l'ai peut-être fait sous forme de blâme, mais c'est au
ministre à y penser. L'année 1976, comme celle de 1967,
était extrêmement importante à ce point de vue. Que
voulez-vous? Nous pouvons espérer nous pouvons espérer au
moins, cela nous coûte assez cher profiter de retombées
économiques.
Mais le problème des retombées économiques, c'est
que le pauvre touriste...
M. Marchand: Par retombées économiques, vous parlez
du COJO?
M. Lessard: Pardon?
M. Marchand: Vous parlez des retombées économiques
du COJO?
M. Lessard: Non, non, des Jeux olympiques, du touriste qui s'en
vient. Quand vous allez en Europe, vous dépensez de l'argent, vous?
M. Marchand: Vous allez automatiquement avoir des
retombées économiques très importantes du COJO, même
avec tout ce que votre député de Lafontaine peut dire contre
cela.
M. Lessard: Je suis bien d'accord qu'il va y en avoir
automatiquement, mais j'ai dit qu'il faut profiter au maximum. Or, je dis que
le gars qui arrive à Montréal... Je comprends que cela nous a
coûté assez cher. Bon! C'est tout à fait normal; une
activité comme Expo 67, ou, par exemple, lorsque les agences de voyage
sont venues ici en congrès, c'est tout à fait normal. Mais ce que
nous avions à vendre aux agences de voyage, c'était le
Québec. Ce que nous aurons à vendre aux gens qui viendront
visiter le Québec, ce sera de vendre également le
Québec.
Mais de quelle façon vendrons-nous le Québec? Comment le
gars se démêlera-t-il dans tout cela? Quelles régions
choisira-t-il s'il a quinze jours à passer ici? Va-t-il exclusivement
passer ses quinze jours à Montréal? Si le gars n'a jamais
péché le saumon de sa vie, à quel endroit prendra-t-il ses
informations?
M. Marchand: Le bureau d'information touristique, cela ne compte
pas?
M. Lessard: D'accord.
M. Marchand: On y a tous ces livres, on dirige le touriste et on
lui donne le volume afin qu'il sache où se diriger.
M. Côté: M. le Président, à
l'ordre!
M. Lessard: C'est dans ce sens-là... Je pense qu'on
déborde de la discussion, j'en conviens.
Le Président (M. Brisson): Est-ce que l'honorable
député a terminé?
M. Lessard: Oui, je termine. Je pense qu'il est urgent, si
l'entreprise privée ne peut pas faire un guide du Québec, quitte
par la suite à le spécialiser par régions, que le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, le provoque.
Je vous le garantis, lisez cela... Ce n'est même pas à jour. Cela
ne vaut pas grand-chose.
M. Malouin: M. le Président.
Le Président (M. Brisson): L'honorable
député de Drummond.
M. Malouin: Je suis partiellement d'accord avec le
député de Saguenay pour souhaiter qu'éventuellement, pour
les touristes étrangers, nous ayons un guide de la province.
Probablement qu'il devrait déborder la province pour être
rentable. Mais où le député de Saguenay est
malhonnête, c'est dans sa critique des brochures et dépliants
préparés par le ministère du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche.
Ce n'est pas du tout un guide touristique, quand on les compare,
à celui de Michelin ou autres.
M. Lessard: Ce n'est pas ce que j'ai dit non plus.
M. Malouin: Pour être honnête, pourquoi ne pas
comparer, d'abord, avec des publications préparées par d'autres
ministères équivalant à ceux du Tourisme, dans d'autre
pays, pour savoir quel genre de brochures les mêmes ministères
auraient préparées pour les mêmes fins que ceux que le
ministère a préparées ici? Je fais référence
aux publications qui touchent ma région où on a sorti des notes
historiques très intéressantes. Même des gens de la
région de chez nous ont pris avantage de cette publication et surtout
les visiteurs au parc des Voltigeurs où la brochure est disponible. Ils
voyaient une possibilité de faire un tour très intéressant
d'environ quatre ou cinq heures. Je pense que c'était le but de la
publication préparée par le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche.
C'est entendu que, si on le fait, comme le député de
Saguenay a cherché il s'est astreint à lire cette
publication on voit tout de suite la note péjorative. Il
recherchait tout simplement des poux. C'est bien certain que ma
belle-mère, aussi, qui fait de très bonnes tartes, aurait
aimé avoir son nom dans la publication. Comme vous dites, un individu
qui aimerait avoir son nom, par ce qu'il pêche de...
M. Lessard: ... franchement, vous pressez la discussion.
M. Malouin: Le député de Saguenay devrait
comprendre quand même la valeur de ces publications. Il y a quelque chose
de très bien là dedans. Par contre, on peut souhaiter avec lui,
qu'on aille un peu plus loin et qu'on demande à Michelin peut-être
de se pencher sur le problème. Si, éventuellement, Michelin ou
l'entreprise privée n'est pas intéressée, à ce
moment, peut-être que le ministère devrait se pencher sur le
problème et en préparer un plus concis, plus adapté aux
touristes étrangers.
M. Lessard: C'est exactement le sens...
M. Malouin: Ce n'est pas cela que vous avez dit, de ne jamais
comparer la même chose.
Le Président (M. Brisson): A l'ordre, messieurs!
M. Malouin: Les publications qu'on a là, vous ne les avez
jamais comparées avec celles préparées par le
ministère de Paris, de la France ou...
M. Lessard: ...
M. Malouin: II n'y en a pas justement.
Le Président (M. Brisson): Le député de
Matane.
M. Malouin: On se fie à l'entreprise privée.
M. Lessard: II n'y en a pas, parce qu'on ne fait pas autre
chose.
M. Côté: Je rne joins à la voix du
député de Saguenay pour souhaiter qu'il y ait un guide
touristique encore plus complet, qui soit global pour l'ensemble du
Québec. Je pense que mes collègues ne s'opposent pas à
cette idée. L'idée que vient de soumettre, pendant l'étude
des crédits de 1976, le député de Saguenay est excellente;
sa critique l'est moins, parce que, s'il avait été le moindrement
prévoyant, sachant que les Jeux olympiques avaient lieu en 1976, voulant
prévenir le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, dans une critique constructive, il aurait pu le faire à
l'étude des crédits de 1975, de telle sorte qu'on lui remette
aujourd'hui le document Michelin.
M. Lessard: Le ministre...
Le Président (M. Brisson): D'autres questions?
M. Lessard: M. le Président, on s'est entendu, je pense
pour suspendre les travaux à 12 h 30.
Le Président (M. Brisson): Cet après-midi, nous
commencerons le programme 1 et l'élément 1. La commission suspend
ses travaux jusqu'à nouvel ordre de la Chambre.
(Fin de la séance à 12 h 28)
Reprise de la séance à 16 h 40
M. Brisson (président de la commission de l'industrie et du
commerce, du tourisme, de la chasse et de la pêche): A l'ordre,
messieurs!
M. Houde (Fabre) remplace M. Cadieux (Beauharnois); M. Faucher
(Nicolet-Yamaska) remplace M. Lacroix (Iles-de-la-Madeleine); M. Simard,
l'honorable ministre (Richelieu) remplace l'honorable ministre Guy Saint-Pierre
(Chambly). Avant de passer à l'article 1, je vais donner la parole
à l'honorable ministre.
M. Simard: M. le Président, j'aimerais vous demander que
les documents qui ont été distribués à tous les
membres soient inscrits au journal des Débats, étant donné
que les documents sont déjà déposés d'avance aux
membres. Je n'ai pas l'intention, comme par les années passées,
d'en faire la lecture en totalité. Je pense, M. le Président,
pour éclairer la population et tous les honorables députés
de cette Chambre, qu'il serait bon que ces documents soient
déposés au journal des Débats.
M. Lessard: Voici, M. le Président, est-ce que je pourrais
poser une question au ministre? Est-ce que le rapport 1974/75 du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche est prêt,
actuellement?
M. Simard: II est à l'imprimerie, il devrait être
déposé ces jours-ci, M. le Président.
M. Lessard: M. le Président, je me demande s'il n'y a pas
quand même, entre, d'un côté, le rapport annuel du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et, de l'autre
côté, les programmes qui nous sont soumis par le ministre, une
certaine relation, dans le sens que, d'après ce que je vois, si j'avais
obtenu le rapport 1974/75... Ce n'est pas la première fois, cela arrive
souvent dans un ministère. Je trouve absolument anormal que nous
discutions des crédits sans avoir obtenu les rapports annuels. Encore
une fois, M. le Président, nous commençons l'étude des
crédits et nous n'avons pas le rapport annuel 1974/75 qui nous aurait
permis... C'est fait pour cela, je pense bien, pour aider les
députés à aller chercher les informations et être
capables de poser des questions sur les différents programmes du
ministère pour savoir ce qui s'est passé. On commence les
crédits et on n'a pas de rapport. Cela m'apparaît assez important
.
En ce qui concerne l'intégration de ces documents au journal des
Débats... Est-ce que je vous dérange, messieurs? Si je vous
dérange, il y a une porte, vous pouvez sortir. On va pouvoir
étudier les crédits en paix.
M. Tardif: Absolument pas.
Le Président (M. Brisson): A l'ordre, messieurs! J'invite
l'honorable député de Saguenay à poursuivre.
M. Lessard: Je vais poursuivre, M. le Président, mais je
vous invite, M. le Président, qui êtes entièrement
indépendant ou censé l'être, à demander à vos
collègues...
Le Président (M. Brisson): S'il vous plaît!
M. Lessard: M. le Président, je soulève une
question de règlement justement parce que cela a commencé ce
matin.
M. Marchand: Si cela continue comme cela, on ne sortira pas du
bois.
Le Président (M. Brisson): A l'ordre! M. Marchand:
Arrêtez donc!
Le Président (M. Brisson): Est-ce que votre
intervention... ? Le député de Saguenay.
M. Lessard: Je disais que je m'interroge un peu, en fait, sur le
bien-fondé d'insérer ces documents tels quels au journal des
Débats. Ce n'est quand même pas un journal d'écriture. Ce
n'est quand même pas un rapport annuel. Le journal des Débats
renferme les interventions des députés, du ministre en question.
Quant à moi, je suis prêt à accepter que ces documents nous
servent de base, qu'ils nous servent de référence; mais je ne
suis pas prêt à inscrire intégralement ce document à
l'intérieur du journal des Débats. Cela rend le journal des
Débats non identique ou non respectueux de ce qui s'est passé
à l'Assemblée nationale.
J'ai eu le temps de regarder un certain nombre de documents. Si le
ministre est prêt à nous expliquer c'est là sa
fonction comme ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
en ses propres mots, les documents, ce que le Service du maintien et de
l'amélioration de la faune a fait, par exemple; ce que sont les
différents programmes qu'il a préparés ou soumis ou faits
au cours de l'année écoulée, je suis bien d'accord.
Mais par exemple, je ne suis pas prêt ça revient
régulièrement, chaque année à accepter que
le ministre reste silencieux, qu'il n'explique pas ses programmes et qu'on
inscrive toutes ces choses qui ont été écrites,
préparées, à l'intérieur du journal des
Débats. Je pense que, comme ministre, vous avez à défendre
votre politique et je vous demande de la défendre; à ce
moment-là, ce sera consigné au journal des Débats.
M. Simard: M. le Président, c'est tout simplement pour
gagner du temps à cette commission, étant donné que je
distribue à l'avance aux députés, afin de les
éclairer. J'ai expliqué, ce matin, aux députés la
raison pour laquelle je n'ai pas été capable de distribuer ces
documents avant ce jour. Pour ce qui est des autres programmes, ils vont
être distribués cet après-midi, c'est-à-dire le 5,
le 6 et le 7. Le député de Saguenay aura autant de temps que les
autres députés ministériels autour de cette table pour les
regarder. C'est évident que si j'insiste...
M. Lessard: La différence entre le député de
Saguenay et les autres députés, c'est que le député
de Saguenay a un job à faire comme député de l'Opposition
et qu'il veut le faire de la façon la plus efficace possible.
M. Simard: D'accord. Maintenant, si j'insistais...
M. Lessard: Mais comme ministre, vous avez un job à
faire.
M. Simard: C'est évident. Etant donné que nous
avons cru bon de faire un sommaire de toutes les activités des
différents services du ministère que je dirige, c'est justement
pour éclairer les députés. C'est la raison pour laquelle
j'insiste pour que ce soit inscrit au journal des Débats. Ce sont des
informations qui viennent compléter les informations qui font partie du
rapport annuel.
Je m'excuse auprès du député de Saguenay; je suis
entièrement d'accord que le rapport annuel devrait être
déposé avant les réunions de la commission parlementaire.
Mais, comme je le disais ce matin, nous pensions passer au début de
juin. Malheureusement, pour une question de "timing", pour des questions
d'imprimerie, de presse et tout, nous sommes un peu en retard.
L'an passé, le député de Saguenay a eu le rapport
annuel, parce que je l'avais déposé à l'Assemblée
nationale avant la tenue de la commission parlementaire. Mais l'an dernier, la
commission parlementaire a eu lieu le 20 ou le 21 mai, je crois. Normalement,
vers la même date, le rapport annuel devrait être
distribué.
Je ne vois pas pourquoi le député de Saguenay s'oppose
à ce que nous ajoutions certaines informations pour le bien du
public...
M. Lessard: En vertu des règlements, il est possible de
déposer un certain nombre de documents, un certain nombre de tableaux,
au journal des Débats, qui viennent compléter une intervention;
je dis bien qui viennent compléter et expliciter une intervention.
Le journal des Débats à chaque année cela
revient ce n'est pas, comme je le disais tout à l'heure, un
rapport annuel qu'on va inscrire à l'intérieur de la commission
de l'industrie et du commerce et du ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche.
Or, je considère que le journal des Débats, ce sont les
interventions des députés et les interventions du ministre aux
questions que nous allons lui poser, de même que les réponses qui
nous seront données suite aux questions que nous allons lui poser.
Si le ministre et c'est là sa fonction ... C'est
drôle, je fais l'étude d'autres crédits, j'en ai trois
autres à faire. C'est simplement au ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche où, à un moment donné, on
dépose une série de documents et on dit: Voici, on inscrit cela
à l'intérieur du journal des Débats. On nous
présente bien souvent ces documents le matin, lorsqu'on entre à
l'Assemblée nationale; on inscrit cela au journal
des Débats et les députés n'ont pas à
questionner le ministre, c'est tout inscrit là-dedans.
M. Houde (Fabre): Un instant. M. Marchand: M. le
Président...
M. Lessard: Moi, M. le Président, je ne marche pas. Je ne
marche pas, M. le Président, et le ministre, s'il veut énoncer
ses politiques et c'est là la fonction du ministre s'il
veut énoncer à la fois ses objectifs généraux,
à la fois ses politiques générales, à la fois ses
programmes parce qu'il y aura des questions sur des programmes
précis le ministre le fera et je ne l'empêcherai pas.
Mais que le ministre nous arrive avec une brique et dise:
J'intègre cela à l'intérieur du journal des Débats,
cela va devenir complètement exagéré. On peut en arriver,
à un moment donné, à ce que le journal des Débats
soit le rapport annuel du ministère.
Le Président (M. Brisson): L'honorable
député de Fabre.
M. Houde (Fabre): Je ne veux pas être malin envers le
député de Saguenay, mais il reste qu'il y a trois ans, lorsque le
ministre a inauguré... Je pense qu'il a été un des
premiers, dans l'ensemble des ministères, à prendre l'initiative
de remettre à tous les membres de la commission, par écrit, le
texte d'interventions, le texte explicatif, programme par programme,
élément par élément, de remettre cela à tout
le monde. Si je me souviens bien, même le député de
Saguenay, il y a trois ans, nous avait félicité, en tant que
ministère, de cette initiative. L'idée de le faire inscrire au
journal des Débats, M. le Président, c'est tout simplement pour
éviter une lecture fastidieuse, parfois aride, de la première
ligne à la dernière ligne. Je pense que cela fait partie aussi de
certaines coutumes, de certaines traditions d'inscrire des textes assez longs
à l'intérieur du journal des Débats. Ce n'est pas la
première fois que cela se fait.
Je pense que ces documents ont une valeur. Ce serait très facile
pour le ministre de ne pas les distribuer, de garder la matière et de
vous la donner comme cela verbalement. Je pense qu'on a essayé, en tout
cas, au ministère, depuis trois ans, de renseigner programme par
programme, de vous donner une idée de ce qui se passe à
l'intérieur du ministère. Là où je n'accepte pas
une affirmation du député, c'est quand il dit que cela
empêche ou presque de questionner sur le travail ou les budgets du
ministère.
Je pense que l'étude des crédits ou l'étude des
budgets a pour but de passer à travers et de passer au peigne fin
je pense qu'il n'y a jamais personne qui n'ait brusqué qui que ce soit
tous les éléments et tous les programmes du
ministère. Si vous voulez vous référer à ce texte,
d'accord, il est à la disposition de tout le monde. Si on ne veut pas se
référer à ce texte, la joute est ouverte, c'est une partie
qui est libre. Je pense que le député doit se sentir très
libre de poser toutes les questions qu'il veut.
Concernant la remarque du député au sujet du rapport
annuel, je ne peux qu'à mon tour appuyer sa demande, puisque le ministre
s'est également dit d'accord, il y a à peine quelques secondes.
Je pense qu'on doit faire amende honorable pour des raisons d'imprimerie, des
raisons de temps. Alors qu'on devait étudier ces crédits, ces
budgets au mois de juin, on le fait au tout début de mai. Les
fonctionnaires sont là pour nous entendre. Ce sera encore une fois
inscrit au journal des Débats. Il pourrait être assuré que
tout le monde va faire son gros possible, pour que cela ne se
répète pas une autre fois.
M. Lessard: M. le Président, j'ai dit que le journal des
Débats, dans son essence même, était le journal des
interventions comme telles du ministre ou des députés qui
interviennent en commission parlementaire. Je n'ai pas dit que c'était
le résumé, à un moment donné, de rapports. S'il
fallait, M. le Président, par exemple, que je demande ici, en commission
parlementaire, au ministre de déposer un rapport.
Le rapport Carter n'a jamais été rendu public. Si je
demandais au ministre de déposer le rapport Carter sur le saumon et que
le ministre me demande, en le déposant, d'inscrire ce rapport à
l'intérieur du journal des Débats, je me poserais des
questions.
M. Houde (Fabre): Non, mais, écoutez, il y a une
différence, M. le député. Si vous n'acceptez pas que ce
soit déposé au journal des Débats, il n'y a rien qui
empêche le ministre de dire: D'accord. Le programme: Maintien et
amélioration de la faune. Elément 1: Inventaire et recherche.
M. Lessard:... je ne l'empêche pas de le faire.
M. Houde (Fabre): A ce moment, vous allez supporter la
lecture...
M. Lessard: Et après?
M. Houde (Fabre): ... d'une page à l'autre.
M. Lessard: Et après?
M. Houde (Fabre): On essaie... C'est comme vous voulez.
M. Lessard: Qu'il le fasse.
M. Houde (Fabre): Si vous voulez que le ministre lise le texte au
complet, il peut bien lire le texte au complet.
M. Lessard: Qu'il le fasse. Il a un texte de
préparé. Ce matin, il a lu son texte au complet. Le texte est
préparé, à un moment donné, qu'il le fasse. Je
prendrai des notes à mesure que le ministre lira son texte. Je n'ai pas
objection.
M. Marchand: C'est à prendre. Vous l'avez tous.
M. Lessard: Je n'ai pas fait d'opposition.
M. Marchand: Vous n'avez pas de notes à prendre, vous avez
tout ce qui est là. D'ailleurs, si le dépôt de ces
documents avait été fait ce matin, vous avez dit tout à
l'heure, à la suite de l'intervention, que vous étiez prêt
à accepter le dépôt d'un document. Ce matin, lorsque le
ministre a fait son intervention, ce document n'était pas
complètement terminé. Il a attendu à cet après-midi
pour le déposer. Vous-même, vous avez quand même admis que,
l'an passé et il y a deux ans, on a accepté des
dépôts de documents après des interventions. Je ne vois pas
pourquoi les lire. Vous avez toute facilité de poser les questions
d'après ces documents.
M. Lessard: Est-ce que je pourrais vous dire à quoi...
Le Président (M. Brisson): Messieurs, afin d'éviter
les discussions inutiles, veuillez vous adresser à la présidence,
s'il vous plaît!
M. Lessard: M. le Président, cela me ferait penser
à un député qui a un magnifique discours d'une vingtaine
de pages qui est bien préparé. Tout à coup, il demande
à l'Assemblée nationale, devant le fait qu'il ne peut
répéter son discours, de l'inscrire au journal des Débats.
Qu'est-ce que vous diriez, messieurs?
M. Marchand: Ce n'est pas la même chose. M. Houde
(Fabre): II faudrait...
M. Marchand: Ce sont des explications sur des faits que, ce
matin, le ministre nous a donnés.
M. Lessard: Cela ne se fait pas chez nous.
M. Houde (Fabre): En Angleterre, il paraît que tu donnes
ton texte et il est imprimé. Tu n'as pas besoin d'être là
pour faire ton discours.
Le Président (M. Brisson): A l'ordrel Est-ce qu'il y en a
d'autres qui veulent prendre la parole sur la suggestion du ministre. C'est une
suggestion que vous avez faite?
M. Simard: Oui, c'est une suggestion.
M. Lessard: Je pense que le ministre devrait tout simplement
c'est là le programme de son ministère au programme
1, inscrire son intervention au journal des Débats. Je n'ai aucune
objection, c'est tout à fait normal. En même temps, cela nous
permettrait de voir les différents programmes. Ecoutez, je n'ai pas la
science infuse. Ce n'est pas quand le ministre va déposer tout à
l'heure le programme 2 que j'aurai le temps de prendre connaissance du
programme 2 seulement à le regarder.
Il faut quand même qu'on me donne le temps de pouvoir en prendre
connaissance. A la lecture que fera le ministre, j'en prendrai connaissance et
je pourrai poser des questions sur le programme.
M. Simard: Voici, M. le Président. Je vais me contenter de
lire les objectifs des différents programmes ainsi que les grandes
lignes. Je vais tout simplement lire les titres et les députés
pourront poser leurs questions, parce que je tiens mon point, étant
donné que les documents sont déjà déposés
d'avance. Si j'avais déposé les documents au fur et à
mesure... Le député de Saguenay se souvient très bien
qu'il y a trois ans, c'est de cette façon que j'ai
procédé.
M. Lessard: Vous les avez lus.
M. Simard: II y a trois ans.
M. Lessard: Oui.
M. Simard: Oui. Maintenant, ils n'étaient pas
distribués d'avance.
M. Lessard: Maintenant, c'est rendu que l'exagération...
C'est rendu qu'on nous dit, quand on pose des questions: voir le document, page
3. Dites-nous quel est votre document.
M. Simard: M. le Président, je vais lire les objectifs et
les grandes lignes de chaque élément, après cela, les
députés poseront leurs questions, parce que je n'ai aucune
espèce d'intention de passer... Le député de Saguenay sait
que c'est très fastidieux de passer à travers toutes les
explications, parce que mon objectif était tout simplement d'essayer de
libérer en donnant certaines explications à l'avance. Maintenant,
étant donné que le député de Saguenay...
M. Lessard: ... comprendre, M. le Président.
M. Simard: Je comprends que le journal des Débats a pour
objectif d'informer la population, d'informer tous ceux qui peuvent bien
s'intéresser à la politique québécoise. Si vous
voulez que soient inscrites uniquement les questions des députés
et des membres de cette commission, c'est le député de Saguenay
qui l'aura voulu.
M. Lessard: M. le Président, ce que le ministre doit
comprendre je pense qu'il a l'occasion de lire son document c'est
que, comme député, moi, il me faut le lire, le document. Je ne
lis pas plus vite que vous. Vous me dites: Je dépose le document
concernant le secteur de la faune, programme 1. J'ai des questions à
vous poser, à un moment donné, sur le document;
règlements, par exemple, de chasse et de pêche. Je comprends que
la lecture dynamique, cela avance, mais je n'ai pas fait de cours de lecture
dynamique et je n'ai pas le rythme. Il faut que je le lise. Alors, il faudrait
que le ministre dépose le document et, après cela, que je prenne
une demi-heure, trois quarts d'heure, que je lise le document, que j'en prenne
connaissance et après, je pourrai poser des ques-
tions logiques au ministre. Mais comment voulez-vous que je puisse poser
des questions logiques au ministre si on dépose cette masse de documents
et si je n'ai pas le temps d'en prendre connaissance?
M. Simard: M. le Président, si je me réfère
aux paroles du député de Saguenay ce matin, il m'a justement
demandé que je dépose les documents afin qu'il en prenne
conscience...
M. Lessard: Qu'il en prenne conscience... M. Simard: ...
connaissance.
M. Lessard: Oui, mais l'idée, M. le Président... Je
suis comme vous. J'ai des choses à faire, à un certain moment,
entre 13 h et 15 h. Je n'ai pas eu le temps de prendre connaissance de tous les
documents. Comme le disait le député, tout à l'heure,
l'idée est que je puisse prendre connaissance assez vite des documents
et qu'à un certain moment, vous puissiez m'en passer. Il me semble que
si, comme ministre, vous me demandiez d'accepter le dépôt d'une
brique, ou d'un rapport sur lequel je dois poser des questions et que je n'ai
pas eu le temps de lire entièrement ce rapport, la seule solution que
j'ai est de vous dire: Que le ministre informe et lise le document; nous allons
en prendre connaissance ensemble avec lui et, après cela, on pourra
poser des questions logiques. Je n'ai pas la science infuse.
Le Président (M. Brisson): Alors, messieurs, avant de
passer au programme 1, le député du comté de
Laurentides-Labelle avait une question à poser sur les
généralités.
M. Lapointe: Ce n'est pas une question. Ce sont simplement
quelques remarques sur une déclaration du ministre, de ce matin, qu'on
retrouve à la page six de son texte, et qui m'a réjoui. Cette
déclaration va sûrement réjouir certains responsables
municipaux, particulièrement de Val-David, de Val-Morin et des gens qui
se sont préoccupés, depuis deux ans, de tenter de mettre en place
un parc régional et récréatif dans cette région. La
déclaration du ministre qui cite M. Haulot se lit comme suit: "...le
tourisme, et plus particulièrement le tourisme à courte
durée et à courte distance est un élément
constitutif de cette solution ". C'est-à-dire: solution aux
problèmes nés de l'avènement de la civilisation des
loisirs. On continue en disant: Le gouvernement a la responsabilité de
préserver, d'équiper et d'organiser des zones de loisir
situées à proximité relative des grands centres
industriels et urbains, susceptibles de favoriser la demande touristique de ce
type et capables de la satisfaire.
Si on considère que dans la région des Laurentides, dans
l'axe Montréal-Sainte-Agathe, aucun espace vert n'existe actuellement,
aucun espace récréatif; si on considère aussi que,
à cause de l'implantation de Mirabel, il y a une urbanisation
très rapide et un peu désordonnée qui se fait dans
certains secteurs; compte tenu aussi de rumeurs qui ont paru dans la quotidien
La Presse depuis au moins une semaine voulant que les frères des Ecoles
chrétiennes, qui possèdent un domaine d'environ 1000 acres dans
la région de Val-Morin, s'apprêtent ou seraient disposés
à le vendre à des intérêts privés, la
déclaration du ministre qui cite M. Haulot et, j'imagine qui fait
sien le principe qui y est énoncé, je me réjouis
énormément, parce qu'il m'apparaît important que, dans la
région des Laurentides, comme on le prêche depuis longtemps, on
protège des espaces verts et des espaces récréatifs.
Particulièrement cet espace qui est situé dans la
région de Val Morin, Val David qui est unique au plan des
possibilités récréatives et d'activité en plein
air. Je souhaite que ce principe soit mis en application le plus rapidement
possible pour protéger une zone qui est vraiment en danger face à
l'urbanisation qui se fait dans ce secteur. C'était une remarque que
j'avais à faire.
En deuxième lieu, concernant les sociétés
d'aménagement, puisqu'il en existe une en train de s'organiser dans le
comté de Labelle, dans la région de L'Ascension. Je ne suis pas
tout à fait d'accord sur les critiques émises par le
député de Saguenay selon lesquelles le ministère ait
retardé indûment la mise en place de ces sociétés.
Je pense que tous les problèmes techniques et tous les problèmes
de mise en place que pose une telle organisation nécessitaient que le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche prenne le
temps, avec le comité provisoire, avec les locataires actuels des quinze
clubs privés concernés, de vraiment étudier à fond
toutes les implications d'un tel projet et mettre en place le fonctionnement de
cette société d'une façon la plus efficace possible pour
éviter un échec. Personnellement, je suis en accord avec une
telle politique et, après avoir consulté un bon nombre de
locataires de clubs privés et les municipalités de la
région, je pense que tout le monde est d'accord sur cette politique,
mais tout le monde est aussi d'accord sur le fait que le ministère doit
prendre le temps nécessaire pour la mise en place de cette nouvelle
structure.
M. Lessard: M. le Président, si vous me permettez, en
court commentaire, je n'ai pas d'objection à ce que dit le
député, c'est-à-dire qu'il faut prendre le temps. Je suis
bien d'accord, pour ne pas se diriger vers un échec, mais la
déclaration qui a été faite le 16 ou le 17 novembre 1975
par le ministre, ce n'est pas le député de Saguenay qui l'a
faite, ce n'est pas le député de Saguenay qui a
déclaré que, dès la prochaine saison, il allait y avoir
seize unités d'aménagement. Ce n'est pas le député
de Saguenay qui est responsable de la planification au sein du ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Ce n'est pas le
député de Saguenay qui a toute la série de fonctionnaires
pour étudier tous les problèmes d'implantation d'une telle
structure. Ce que j'ai dit au ministre ce matin: Comment se fait-il que le 16
novembre dernier vous avez déclaré qu'on allait se lancer et
on
semblait accepter que cela allait être à la prochaine
saison dès cette saison de pêche. Actuellement,
c'est-à-dire vers le 20 ou le 21 avril, on décide tout à
coup de renouveler les baux. Ce n'est pas le député de Saguenay
qui a fait ces déclarations devant la Société
québécoise de la faune. C'est simplement cela.
M. Lapointe: II peut y avoir des imprévus qui
nécessitent des délais supplémentaires. Je pense que le
député de Saguenay, ce matin, disait que le ministère
allait perdre de la crédibilité parce qu'il avait annoncé
un projet, je ne suis pas du tout d'accord. Au contraire, je pense que le
ministère va maintenir sa crédibilité par le fait qu'il
met en place, d'une façon sérieuse, ces structures plutôt
que d'y aller rapidement, sous des pressions qui sont plus ou moins valables de
la part de gens qui sont plus ou moins au courant des implications que cela
peut apporter.
M. Lessard: II n'y a pas de structure. Il y a des clubs
privés qui ont vu renouveler leur bail jusqu'à nouvel ordre.
M. Lapointe: II y a une structure. A L'Ascension, il y a un
comité provisoire qui est déjà créé et les
locataires actuels sont prêts à collaborer; tout va de l'avant.
Cela a été retardé et je pense que c'est normal qu'on
fasse face à divers problèmes pour une nouvelle
expérience.
Maintien et amélioration de la faune Inventaire
et recherche
Le Président (M. Brisson): Programme 1. Elément 1:
Inventaire et recherche. Le ministre.
M. Lessard: Ce n'est pas le député de Saguenay qui
avait affirmé qu'en 1974, les clubs privés seraient disparus au
Québec.
M. Simard: M. le Président, je vais m'en tenir aux
objectifs, étant donné que ce sont des
généralités. Quant aux sous-titres, je crois bien
qu'à l'avenir, le député de Saguenay aura assez de temps,
en tout cas à partir de ce soir, pour voir quels sont les détails
impliqués à partir des généralités.
Elément 1 : Service de l'aménagement de la faune, ses objectifs.
La faune du Québec constitue une ressource naturelle renouvelable au
même titre que l'eau, le sol, la forêt. En vertu des valeurs
récréatives, commerciales, esthétiques, éducatives
et scientifiques qu'elle représente, elle fait partie du patrimoine
national et le gouvernement a l'entière responsabilité d'en
assurer la conservation et l'aménagement de ses populations et de son
habitat.
Le service d'aménagement de la faune est chargé d'assurer
le maintien et l'amélioration des ressources fauniques du territoire
québécois en recherchant l'équilibre écologique du
milieu et en assurant une utilisation rationnelle de ces ressources. Le
maintien et l'amélioration des ressources fauniques nécessitent
l'inventaire et l'aménagement du territoire ainsi qu'une
réglementation appropriée. Comme aboutissement logique aux
inventaires le service a aussi comme mandat l'amélioration des
populations fauniques afin d'obtenir des résultats concrets à
partir d'actions favorisant la multiplication de chacune des espèces
utiles, l'introduction d'espèces favorables, le contrôle des
espèces nuisibles, l'amélioration de l'habitat naturel et la
création artificielle d'un milieu plus adéquat pour le besoin des
espèces fauniques.
Parallèlement, le service doit s'assurer que le public est bien
informé sur la faune du Québec et ses valeurs afin de l'inciter
à la bien connaître, la mieux conserver et l'utiliser de
façon rationnelle.
A l'intérieur de ce programme, il y a les statistiques de chasse
et de pêche, la chasse contrôlée de l'orignal,
règlements de chasse et de pêche, contrôle des
prédateurs, inventaire du gros gibier, fiche du gros gibier, animaux
à fourrure, émission de permis...
M. Lessard: Le ministre pourrait peut-être nous
résumer... Les titres, c'est...
M. Simard: Rapports et publications.
M. Lessard: Le ministre peut probablement nous résumer...
Quand on parle de chasse contrôlée de l'orignal, qu'est-ce qui
s'est réalisé au cours de la dernière année?
Concernant les règlements de chasse et de pêche, qu'est-ce qui
s'est fait et comment cela s'est-il fait? D'abord, est-ce que les
règlements de chasse et de pêche sont publiés, M. le
Président?
M. Simard: Oui.
M. Lessard: Ils sont publiés. Depuis quand? Ils sont
rendus publics.
M. Simard: Ils sont publiés depuis... par la presse.
M. Lessard: Ah oui, par la presse. Un communiqué de
presse...
M. Simard: Tous les media d'information...
M. Lessard: Quand je vais chercher mon permis de
pêche...
M. Simard: Je parlais des résumés des
règlements.
M. Lessard: Les résumés de règlements.
M. Simard: Les résumés de règlements de la
pêche sont sortis au moment de l'ouverture de la pêche ou une
semaine après. Les résumés de règlements de chasse
ne sont pas prêts...
M. Lessard: Je vous parle des résumés de
règlements de pêche et on me garantit qu'ils sont actuellement
sortis...
M. Simard: Oui.
M. Lessard: ... et qu'ils sont sortis au moment où la
pêche a été officiellement ouverte?
M. Simard: Ils étaient distribués dans tous les
districts au moment où la pêche a été ouverte, mais
ils n'avaient pas été distribués à tous les
émetteurs de permis dans tous les districts en même temps.
M. Lessard: Je suis allé chercher mon permis de
pêche samedi matin...
M. Simard: Où?
M. Lessard: A Hauterive, Au Coureur des bois à Hauterive.
Il me semble que c'est tout à fait logique, et je l'ai demandé,
que j'aie le résumé des règlements de la pêche quand
je prends mon permis. On m'a répondu c'est un kiosque qui vend
des permis de pêche, qui est autorisé par le ministère
que les règlements n'étaient pas disponibles au kiosque
pour le moment.
M. Simard: Ils ont été distribués la
même semaine, mais, dans certains cas, dans certains districts
très vastes, il est possible que chaque émetteur n'ait pas
reçu ses résumés. Mais ils sont distribués partout
maintenant.
M. Lessard: II me semble que le ministre devrait quand même
nous donner un certain nombre d'explications sur ces chapitres, qu'est-ce qui
s'est passé, etc.
M. Simard: M. le Président, que le député de
Saguenay pose des questions. Par exemple, il avait déjà une
série de questions de préparées au préalable. C'est
comme pour l'émission des permis, le député de Saguenay a
déjà une question de préparée. Cela ne me donne
absolument rien de lire cela.
Pour ce qui est des animaux à fourrure, si le
député de Saguenay a certains doutes ou a des questions à
poser, qu'il les pose, sur les rapports et publications, sur les
contrôles des prédateurs. Cela fait cinq ans que le
député de Saguenay assiste aux commissions parlementaires du
ministère que je dirige. Il a toujours su poser ses questions, il est
toujours arrivé ici très bien préparé, avec une
brochette de questions assez bien étoffée. Je ne comprends pas
pourquoi le député de Saguenay, en 1976, doit changer sa
façon de procéder.
J'essaie de sauver du temps, M. le Président. Je dépose
les documents au préalable aux honorables membres de cette commission.
Je ne vois pas pourquoi je devrais, à un moment donné, aller de
l'avant et faire des résumés.
Le député de Saguenay vient de refuser que ce soit
déposé au journal des Débats. Il semble vouloir insister
pour que la population ne soit pas éveillée à ce que le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche a l'intention
de faire, tant pour l'année passée que pour l'année
financière qui s'en vient.
M. Lessard: M. le Président, ce que j'exige de la part du
ministre, c'est qu'il fasse son travail.
M. Simard: II me semble que le député de
Saguenay...
M. Lessard: Qu'il fasse son travail. M. Simard: Je fais
mon travail.
M. Lapointe: M. le Président, si le député
de Saguenay...
Le Président (M. Brisson): Est-ce que l'honorable ministre
a terminé son intervention?
M. Simard: Je n'ai pas terminé, M. le Président. Je
pourrais même retirer les documents ou ne pas déposer les
documents sur les autres programmes.
M. Lessard: Cela ne me fait rien.
M. Simard: J'ai vu, en 1972, marcher uniquement avec le livre des
crédits. Il n'y avait absolument aucune espèce d'information
donnée aux membres de la commission. Là, on vous en donne et cela
ne marche pas encore. Qu'est-ce que je vais faire? Je demande une directive au
député de Saguenay.
M. Marchand: Que le député de Saguenay pose ses
questions. Il a son livre des crédits. Qu'il pose ses questions. Il a
ses recherchistes qui ont fait toutes les recherches voulues. Qu'il pose ses
questions. Les documents, on va s'en servir comme on voudra.
Le Président (M. Brisson): Le député de
Laurentides-Labelle.
M. Lapointe: M. le Président, étant donné
que le député de Saguenay n'a pas de questions à poser,
moi, j'en ai.
Sur le contrôle des prédateurs, en ce qui concerne le
chevreuil, on constate que la loi du mâle, qui a été
établie par le ministère du Tourisme l'an passé, a,
à mon point de vue, apporté des résultats positifs, du
moins dans ma région. Aussi, une surveillance accrue vis-à-vis du
braconnage a également apporté certains résultats.
Il y a deux autres points qui m'apparaissent assez importants pour la
survie du chevreuil. C'est l'aménagement de l'habitat et, en
deuxième lieu, le contrôle du loup. Il y a eu un certain
contrôle du loup qui s'est effectué dans le Québec ou dans
diverses régions. On mentionne ici le nord de Montréal. Je
voudrais savoir si ces mesures se poursuivent et, en deuxième lieu, ce
que le ministère entend faire, en plus des ententes avec le
ministère des Terres et Forêts, concernant l'aménagement de
l'habitat ou la protection de l'habitat du chevreuil.
M. Simard: Je vais commencer à répondre et
peut-être que mon sous-ministre adjoint pourra apporter des
précisions.
Les méthodes sont sensiblement les mêmes que par les
années passées, en ce qui a trait au contrôle du loup et
des prédateurs. Comme d'habitude, une équipe formée
d'agents de conservation, de biologistes et de techniciens a oeuvré
pendant la dernière saison comme par les années
passées.
Heureusement, on me rapporte que, cette année, cela a
été relativement bien à cause d'une fonte très
accélérée des neiges, ce qui fait que le prédateur
a eu beaucoup moins de chance cette année que par les années
passées, où, au printemps, c'était beaucoup plus frais que
cette année.
M. Lapointe: En ce qui concerne l'aménagement de
l'habitat, est-ce qu'il y a des ententes conclues avec les propriétaires
de boisés privés pour éviter que ces propriétaires
de boisés, où il y a des ravages de chevreuils, vendent leurs
boisés à l'entreprise privée qui, souvent, les coupe
à blanc? Est-ce qu'il y a eu des ententes de ce genre pour éviter
des coupes à blanc, pour éviter des problèmes sur
l'habitat du chevreuil?
M. Simard: C'est évidemment l'objectif du ministère
d'arriver à pouvoir contrôler d'une certaine façon
l'utilisation ou l'exploitation des forêts sur les terres privées,
en particulier là où il y a des ravages de chevreuils. En fait,
il y a à peu près 60% à 70% des ravages de chevreuils
connus au Québec qui sont sur des terres privées.
Nous n'avons pas actuellement trouvé la méthode pour le
faire. Nous espérons toujours pouvoir travailler avec les groupements
forestiers, au ministère des Terres et Forêts. Ces groupements
forestiers semblent prendre un peu de temps à entrer en action.
Nous avons fait faire une étude, l'an dernier, par une firme
spécialisée, sur deux ravages en particulier, deux ravages du
nord de Montréal. Je pense que c'est le lac David et la Macaza. Cette
firme a étudié plusieurs options. Les résultats ont
été un peu décevants dans le sens que nous nous sommes
rendu compte, d'abord à notre grande déception, qu'environ 50%
des propriétaires ne voulaient même pas discuter de la
possibilité d'une entente.
Les autres 50% étaient prêts à discuter, mais les
coûts auraient été exorbitants. Si on extrapolait les
coûts qui étaient prévus pour les deux ravages parmi les
plus importants du Québec, nous arriverions très vite à
des chiffres de $12 millions à $15 millions par année pour sauver
les ravages de chevreuils. On a pensé qu'il faudrait essayer de trouver
d'autres moyens. Ceux qui nous semblent les plus prometteurs, ce sont nettement
les groupements forestiers de propriétaires de boisés
privés, si un jour on peut les mettre en marche et que les gens y
adhèrent en grand nombre.
M. Lapointe: Je voudrais faire une suggestion. Il y a eu un
arrêté ministériel, il n'y a pas longtemps,
l'arrêté ministériel 1032-76, si je me souviens bien,
concernant les terres non agricoles sous billet de location. Ces terrains qui
sont sous billet de location avec le ministère de l'Agriculture sont
transférés aux Terres et Forêts et les billets de location
sont émis à la condition que les gens se conforment à un
plan d'aménagement forestier. Est-ce que ce serait possible que le
ministère du Tourisme collabore à l'entente qu'il y aura entre le
propriétaire qui détiendra ces lettres patentes et les Terres et
Forêts et que le ministère du Tourisme participe à cette
entente, de façon qu'on tienne compte aussi de la protection de la faune
dans le programme d'aménagement auquel doit s'engager le
propriétaire de ces lots actuellement sous billet de location?
M. Simard: Dans l'esprit de l'arrêté en conseil qui
a été adopté, c'est vraiment faire de l'aménagement
intégré des ressources. L'obligation de la personne qui va avoir
son lot sous billet de location patenté est de faire de
l'aménagement. A ce moment, cela va être suivant les plans qui
seront fabriqués pour une région donnée. Dans l'esprit de
tout le monde, cela comprend des plans d'aménagement forestier pour
toutes les utilisations de la forêt.
Cela peut comprendre des directives pour favoriser la faune en
particulier.
M. Lapointe: C'est prévu?
M. Simard: C'est prévu dans ces optiques. Il s'agira tout
simplement que le ministère travaille étroitement avec celui des
Terres et Forêts dans la fabrication des plans d'aménagement.
M. Lapointe: Je reviens au chevreuil. Après avoir
consulté plusieurs groupements de ma région sur la chasse au
chevreuil, la plupart de ces groupements sont conscients que la loi du
mâle a favorisé le chevreuil dans la région, mais que cela
amène certains problèmes, du fait que les femelles sont
tuées. Elles restent dans le bois, parce que les gens ne veulent
évidemment pas les rapporter aux agents de conservation. La plupart des
groupements que j'ai consultés prônent la fermeture
complète de la chasse au chevreuil, du moins dans les Hautes-Laurentides
dans le nord de Montréal. Est-ce que cette solution a été
envisagée? Je pense que, pour la prochaine saison, c'est la même
réglementation que l'an passé. Est-ce qu'on a envisagé la
fermeture complète de la chasse au chevreuil? Si oui, quels sont les
arguments qui vous ont amenés à prendre la décision de
maintenir la chasse pour une période d'une semaine?
M. Simard: Oui, cette option a été examinée.
Elle a été rejetée pour la raison suivante que nous
considérons la chasse au chevreuil, comme toute chasse sportive, comme
une forme de récréation plutôt que comme un
réservoir de viande, si vous voulez. Lorsque la loi du mâle a
été décrétée, plusieurs ont affirmé
que le résultat en serait que les gens arrêteraient tout
simplement de chasser.
Il y a deux ans, lorsque c'est arrivé, le ministère
émettait environ 65 000 permis de chasse au
chevreuil. Certains on prédit qu'étant donné que
maintenant il n'y avait presque pas de chances de tuer un chevreuil, il n'y
aurait pas 25 000 ou 30 000 chasseurs de chevreuil. Il y en a eu 53 000.
L'an dernier, la deuxième année de la chasse du
mâle, le nombre de chasseurs a augmenté à 59 000 de sorte
que si la courbe se maintient, l'an prochain on aura plus de chasseurs qu'on en
avait lorsqu'on chassait le mâle et la femelle. Nous interprétons
cette donnée comme signifiant que les chasseurs de chevreuil, qui sont
de vrais chasseurs, même s'ils savent que leurs chances de tuer un
chevreuil sont très minces, tiennent quand même à se
grouper avec des amis, à aller à la chasse quand même et,
cette forme de récréation, étant donné qu'elle ne
nuit aucunement à la population puisqu'on tue seulement des mâles,
nous pensons que nous n'avons pas le droit de priver les 50 000, 60 000 ou 65
000 chasseurs de chevreuil qui veulent pratiquer ce sport, sachant à
l'avance qu'ils ont peu de chances de réussir, de le faire. On pense
qu'on doit continuer à leur fournir cette forme de
récréation.
M. Lapointe: En ce qui concerne la chasse à l'orignal,
dans mon comté, il y a un grand nombre de pourvoyeurs de chasse et
pêche. On me dit que la période de cinq semaines accordée
dans cette région est beaucoup trop longue, d'abord parce qu'elle permet
de tuer un nombre considérable d'orignaux. On sait que le nombre est en
baisse d'année en année d'après les chiffres que je
détiens, à moins qu'on ne dise le contraire, et aussi, pour les
pourvoyeurs, que c'est loin d'être rentable, parce qu'ils doivent
maintenir leurs installations en place. Au cours des dernières semaines,
leurs installations sont utilisées à 25% ou 30%; alors, la
période de chasse devrait se limiter, d'après eux, à trois
ou quatre semaines.
M. Simard: D'abord les informations que vous possédez sur
la population et la récolte d'orignaux ne correspondent pas aux
nôtres. La population, d'après nous, ne diminue absolument pas. La
récolte a augmenté encore l'an dernier de près de 10%.
Elle est passé de 7200 à 7800, je pense. Je dois dire, en
relation avec l'orignal, que nous avons formé, au ministère, un
comité de spécialistes sur l'exploitation de l'orignal qui est en
train d'analyser à fond toutes les données que nous
possédons depuis 1970 et qui nous sont fournies grâce à la
fiche de gros gibiers. On doit, je pense, être fier de dire que personne
en Amérique du Nord ne possède des données aussi
précises sur la chasse d'un animal que celles que nous possédons
actuellement sur le gros gibier grâce à cette fiche. Ces
données sont analysées actuellement en vue d'une révision
complète des règlements de chasse à l'orignal. Nous
espérons, pour la première fois, en 1976, pouvoir annoncer les
règlements de chasse pour 1977, un an à l'avance,
c'est-à-dire dès l'automne 1976. Les changements seront
importants. Je ne peux pas encore vous donner en détail quels seront ces
changements, parce que lorsqu'on analyse nos données, on se demande, en
fait, comment exactement on va pouvoir vendre au public... informer le public
exactement sur ce qui se passe, parce que les résultats qu'on trouve
nous étonnent tous.
On est en train de faire certaines découvertes sur le
comportement des populations d'orignaux à partir de ces données.
Cela donnera lieu à une révision des règlements de chasse
à l'orignal en particulier. Ce comité a eu tellement de
succès, en fait, que nous venons d'en former un semblable pour le
chevreuil. J'espère que cela donnera d'aussi bons résultats.
M. Lapointe: Merci.
Le Président (M. Brisson): Le député de
Saguenay.
M. Lessard: M. le Président, je vais poser des questions
au ministre sur le document qu'il nous a lu partiellement, et sur lequel
j'aurais quand même aimé recevoir des explications.
Concernant particulièrement la chasse contrôlée de
l'orignal, on explique que l'exploitation contrôlée de ce gibier a
permis à nouveau à nos biologistes de la faune d'effectuer de
précieuses observations sur l'orignal et son comportement à
l'occasion de la chasse. Ces travaux se continueront en 1976/77.
La première question que je désirerais poser au ministre,
M. le Président, c'est: Est-ce que ces travaux qui sont quand même
assez importants, sont rendus publics et peuvent être accessibles au
public? Ces observations que vous faites sur la vie de l'orignal, sur son
comportement à l'occasion de la chasse sont-elles rendues publiques ou
si c'est simplement pour la consommation interne du ministère?
M. Simard: Toutes les données dont j'ai parlé sur
la chasse au gros gibier donnent lieu à la préparation d'un
rapport, qui est publié chaque année. Il y a celui de 1973 qui
est sorti, de 1974 qui est sorti; celui de 1975 devrait sortir dans les
prochaines semaines. Nous ne le publions pas par milliers de copies, mais il
est disponible sur demande. Nous le distribuons aux journalistes. Nous le
distribuons à tous ceux qui peuvent être
intéressés.
M. Lessard: Ce rapport est distribué sous quel titre?
M. Simard: II s'appelle "Résultats de la chasse".
M. Lessard: Oui, c'est cela. D'accord. "Résultats de la
chasse", c'est publié dans Québec, Chasse et Pêche.
M. Simard: Non. Je parle d'un rapport spécial, très
détaillé, sur toutes les données recueillies à la
fin d'une saison de chasse sur le gros gibier. Je vous l'apporterai ce soir ou
demain matin.
M. Lessard: D'accord!
Concernant les règlements de pêche particulièrement,
j'avais souligné tout à l'heure que, dans ma région, en
tout cas, les distributeurs je vais vérifier encore au cours de
la journée de demain de permis n'avaient pas reçu les
règlements de pêche, ce que je trouvais un peu anormal,
étant donné que la saison de pêche commençait le 23
avril et que les règlements devraient, au moins, comme minimum, sortir
un mois ou au moins quinze jours avant la pêche.
On sait qu'à un moment donné, il y a eu un certain nombre
de modifications qui ont été apportées;
particulièrement, j'ai constaté que, dans la région "M",
on a... Vous savez que dans la région "M", l'an dernier, on avait
accepté, je pense, 25 truites, sans tenir compte du nombre de livres que
cela comportait. Si on situe la région "M", c'est la région, en
fait, de l'extrême nord, c'est-à-dire du nord du Québec, la
région de Sept-lles et la Basse -Côte-Nord, ainsi de suite. C'est
donc une région, et particulièrement quand on arrive dans la
Basse-Côte-Nord, qui est assez peu pêchée, et il faut
utiliser l'avion, etc. Il est certain, par exemple, que, si vous allez
pêcher dans le nord de Natashquan, pour quinze livres de truites, vous
n'avez pas de chance d'en prendre beaucoup, c'est-à-dire cinq...
Mais comme l'an passé vous aviez expérimenté, ou en
tout cas vous aviez laissé tomber la question de livres et que, cette
année, vous y revenez, quelle justification... Est-ce que, l'an dernier,
c'était strictement une expérience? Cette expérience
était basée sur quoi? Pourquoi aviez-vous décidé de
laisser tomber cette clause et pourquoi y revenez-vous cette année?
M. Simard: Je pensais que ce changement, cette année,
portait sur le Nouveau-Québec seulement. Est-ce que la région "M"
comprend tout le Nouveau-Québec?
M. Lessard: Oui, la région "M" comprend... Une minute!
C'est-à-dire, non... La région "M" comprend le
Nouveau-Québec, mais elle commence tout près de
Baie-Trinité, Rivière-Pentecôte.
M. Simard: L'an dernier, je me souviens qu'on avait établi
ce règlement avec, à l'esprit, d'enlever le poids parce qu'on
avait des critiques selon lesquelles, si on voulait suivre nos
règlements, en fait, il aurait fallu se promener avec une balance. Dans
le Nord, c'est un petit peu embarrassant. On avait plutôt opté
pour la longueur. On avait dit: Pas plus de deux truites de telle longueur.
C'est l'an dernier, cela?
M. Lessard: Non. Vous aviez simplement laissé tomber la
question de poids et accepté 25 livres. Cette année, vous revenez
à la question des quinze livres. La question que je me pose... Comme
c'est le nord du Québec, c'est une région particulièrement
je ne parle du coin de la rivière Pentecôte et encore, ce
sont des lacs sous-utilisés... Quand vous allez, par exemple, dans le
nord de Natashquan, ce sont des régions sous-utilisées et je ne
pense pas que, pour un individu, prendre 25 truites, cela soit quelque chose de
très exagéré. En tout cas, si on nous disait: 15 truites,
mais pas de pesanteur parce que le problème que vous avez est
qu'à un certain moment, par exemple, il s'agit, dans l'ensemble
surtout si vous allez dans la basse Côte-Nord de lacs où la
truite est assez grosse, où vous atteignez des cinq ou six livres, etc,
et l'individu organise un voyage... Je suis d'accord qu'il y ait un certain
contrôle parce qu'il ne faut pas vider les lacs, les territoires, mais,
dans de telles régions sous-utilisées, en autant qu'il y ait un
certain contrôle, je m'interroge sur les quinze livres et, dans des
régions où la truite a une pesanteur assez forte, je me demande
si les quinze livres ne sont pas un peu ridicules parce que cela veut dire que,
si vous avez cinq truites de trois livres, c'est tout.
M. Simard: Je me souviens que ce règlement a
été amendé et c'est surtout à la suite des
préoccupations concernant le Nouveau-Québec, la rivière
George, en particulier. C'est pour éviter, en autant que je me
souvienne, la prise exagérée de gros spécimens, de
poissons trophées. Les gens pouvaient prendre vingt ou ving-cinq
poissons de six livres. On pense qu'il y a une limite.
M. Lessard: Oui, bien sûr.
M. Simard: En fait, cela équivaut à dire: Prenez
deux ou trois grosses truites, mais les autres, on peut en admettre un certain
nombre de petites, mais il faut éviter de vider tous ces cours d'eau des
gros spécimens parce qu'il y a des pêcheurs de poissons
trophées. Et je me souviens que ce règlement a été
amendé à cause de cela, pour cette raison. C'était en
ayant à l'esprit le Nouveau-Québec.
M. Lessard: Mais, par rapport à d'autres régions du
Québec, les quinze livres sont assez limitées.
M. Simard: Je veux seulement ajouter que, lorsque le nouveau
zonage a été fait pour la pêche, les données qu'on
possède sur la pêche dans la zone "M" sont minimes
comparées à ce qu'on possède sur le reste, de sorte...
M. Lessard: Vous savez pourquoi?
M. Simard: ... que la zone "M" sera divisée, sera
raffinée à mesure que nous obtiendrons davantage de
résultats. Nous avons commencé à le faire cette
année à cause des travaux considérables qui se font, par
exemple, par les équipes de l'environnement de l'Hydro-Québec et
de la Société d'énergie de la baie James, à la baie
James. On commence à avoir beaucoup de données de ce
côté parce qu'il y a des équipes sur le terrain en
quantité, mais on n'en a pas partout comme cela.
M. Lessard: En parlant justement des rensei-
gnements que vous avez l'intention d'obtenir sur le
Nouveau-Québec, pourrais-je savoir dans quel district se situe la
Côte-Nord?
M. Simard: C'est la région no 9 ou 10? M. Lessard: La
région no 9.
M. Simard: Je n'ai jamais appris ces numéros. La
région no 9?
M. Lessard: Oui.
M. Simard: Alors, il se situe dans la région no 9.
M. Lessard: Est-ce la région de
bas-Saint-Laurent-Gaspésie? Est-ce le district de
bas-Saint-Laurent-Gaspésie?
M. Simard: Non.
M. Lessard: Parce que je cherche... Vous avez le service
d'aménagement de la faune, global, service... et je regarde les
districts...
M. Simard: Ah bon. Non. La Côte-Nord n'apparaît
pas.
M. Lessard: La Côte-Nord n'apparaît pas? M.
Simard: Non.
M. Lessard: Vous avez un immense territoire. La Côte-Nord
n'apparaît pas. Donc, il semble qu'il n'y aurait pas de crédit
pour la Côte-Nord. Votre biologiste pour la Côte-Nord est-il
nommé?
M. Simard: Pour la nième année, nous avons inscrit
aux demandes budgétaires une équipe de biologistes pour la
Côte-Nord. Etant donné les restrictions budgétaires de
cette année, il semble que ce soit reporté encore une fois
à l'an prochain.
M. Lessard: M. le Président, je reviens, oui, pour la
nième année. Je trouve cela absolument épouvantable de
constater que l'une des grandes régions de chasse et de pêche du
Québec c'est quasiment 50% du Québec, la Côte-Nord
et le Nouveau-Québec, c'est grave que l'une des grandes
régions du Québec, après des années et des
années, n'ait pas d'équipe de biologistes pour ramasser,
accumuler des données, ainsi de suite. J'espère que le ministre
va venir à répondre parce que, depuis 5 h 10, je ne l'ai pas
entendu parler. Or, ce sont ses crédits qu'il défend. Ce n'est
pas le sous-ministre qui doit défendre les crédits du ministre,
c'est le ministre qui doit défendre les crédits de son
ministère, quitte à passer la parole au sous-ministre pour les
questions techniques. Je suis d'accord. Mais là, on n'est pas plus dans
le domaine technique. On est rendu dans les politiques du ministère. Il
n'appartient pas continuellement, en tout cas, il ne faudrait pas
exagérer, et c'est dans ce sens que j'ai commencé les
crédits, dans le sens que j'ai été victime
d'exagération. En effet, chaque fois, cela fait trois ans que l'on
discute des crédits avec le ministre, il y a eu de l'exagération.
Le ministre s'assit et laisse parler ses fonctionnaires. Ils parlent
très bien, c'est-à-dire qu'ils s'expriment très bien et il
n'y a aucun problème, mais le problème n'est pas là. A un
moment donné, quand je pose une question au ministre à
l'Assemblée nationale, le sous-ministre n'est pas là. C'est le
ministre qui est à l'Assemblée nationale et je commence à
m'apercevoir que quand le ministre me trompe en Chambre, c'est parce que le
sous-ministre n'est pas là. Cela est grave. Alors, je pose la question
au ministre. Dans sa politique, comme homme politique, comme ministre du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, est-ce son intention, dans le plus
bref délai possible, de nommer une équipe de biologistes dans le
district de la Côte-Nord de telle façon que les informations dont
nous parlait tout à l'heure M. Moisan puissent être
accumulées, de telle façon que l'une des grandes régions
de chasse et de pêche du Québec puisse avoir ces services
techniques essentiels? Vous ne me ferez pas croire qu'au moment où on
discute de milliards pour les Jeux olympiques, on n'est pas capable d'avoir une
équipe de biologistes qui vont travailler dans le district de la
Côte-Nord. C'était la première année, mais, l'an
passé, on m'avait garanti qu'il allait y avoir une équipe, qu'on
allait se pencher sur ce problème. A part cela, c'est la dernière
région, de toutes les régions, c'est la seule région
où il n'y a pas une équipe de biologistes. Ce n'est absolument
pas normal. Je ne dis pas cela parce que je suis dans l'Opposition. Cela couvre
aussi le comté du député de Duplessis, toute la
région, tout le Nouveau-Québec. Je trouve que ce n'est pas normal
dans le sens que c'est là une des régions importantes au point de
vue de la chasse et de la pêche et c'est ridicule de voir... On parle de
braconnage, mais quand on pense au nombre de gardes-pêche et de
gardes-chasse qu'on a dans la région pour couvrir 50% du territoire, il
ne faut pas se scandaliser qu'il y ait du braconnage. M. le Président,
je veux que le ministre réponde à ma question: A-t-il
l'intention, oui ou non, d'organiser une équipe de spécialistes,
de biologistes sur la Côte-Nord?
M. Simard: M. le Président, le député de
Saguenay, depuis trois ans, revient à la charge. Je me souviens
très bien, l'an dernier, lui avoir dit que j'allais soumettre au Conseil
du trésor une demande de postes. Effectivement, c'est ce que j'ai fait
l'an passé. J'ai demandé cinq postes. Si ma mémoire me
sert bien, j'avais demandé des crédits de l'ordre de plus de $220
000. Mais le député de Saguenay doit constater que cette
année est une année de resserrement budgétaire et,
malheureusement, j'ai été privé de ces agents et de ces
postes. Comme ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, j'ai
fait mon devoir et je suis d'accord avec le député de Saguenay
que c'est une région qui, en superficie, représente
peut-être pas 50% mais tout près.
Le député de Saguenay semble confondre aussi les
biologistes qu'il demande avec les gardes-chasse, quand il parle de...
M. Lessard: Non, je ne mêle pas cela. Ecoutez...
M. Simard: Le député de Saguenay vient de parler de
braconnage. Il vient de me demander: Si vous dites qu'il y a du braconnage,
pourquoi ne nous donnez-vous pas ces postes-là?
M. Lessard: Ce n'est pas ce que j'ai dit. Je viens de parler des
gardes-chasse. Voulez-vous, on va être sérieux.
Je venais de parler des gardes-chasse, comment se surprendre quand il
parlait de la superficie du territoire, à savoir combien il y a de
gardes-chasse qui surveillent ces territoires. Très peu. Il y a une
différence, M. le Président, entre les biologistes et les
gardes-chasse.
M. Simard: J'ai peut-être mal compris le
député de Saguenay; je m'excuse.
M. Lessard: Je pense que le ministre devrait s'ouvrir les
oreilles. Il faut être sérieux, d'accord, si on ne veut pas que
ça continue.
M. Simard: Je trouve que c'est très malheureux que ces
postes nous aient été bloqués, parce que je suis d'accord,
en principe, avec le député de Saguenay. Cela fait trois ans que
je lui dis que je suis d'accord sur le principe. Maintenant, qu'est-ce que vous
voulez, je dois marcher selon mes moyens. Quand on voit qu'il y a un effectif
de 118; Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, on a $140 000;
Saguenay-Lac-Saint-Jean, $98 600; Québec, $239,000;
Trois-Rivières, Cantons de l'Est, Montréal, Outaouais,
Nord-Ouest, Division des fourrures, je pense que, même dans ces
différentes régions, nous sommes sous-équipés.
M. Lessard: Côte-Nord? Quel est le montant pour la
Côte-Nord? Comment cela se fait-il...
M. Simard: Non, il n'y en a pas.
M. Lessard: Ce sont strictement les montants pour les
biologistes.
M. Simard: C'est ça. Je suis très conscient qu'un
effectif de 118, c'est encore très peu pour l'étendue du
territoire. Je suis d'accord, en principe.
M. Lessard: ... vous dites $200 000?
M. Simard: Sous toute réserve, environ $220 000, oui.
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M. Lessard: II reste quand même que c'est extrêmement
urgent, sur la Côte-Nord, d'avoir une équipe de
spécialistes.
Une autre question concernant les règlements de chasse et de
pêche, les lacs de pêche l'hiver.
Avec l'arrivée de la motoneige, il y a des lacs qui sont
maintenant je comprends que c'est une question de surveillance
accessibles l'hiver au public et qui ne le sont pas ou très peu
l'été. Ils le sont très peu l'été, sinon par
avion, hélicoptère ou autrement. Je suis assuré que c'est
le cas du Nord-Ouest québécois, de la région du
Lac-Saint-Jean, de la région de la Côte-Nord, à plusieurs
reprises, je suis revenu à la charge pour demander, parce qu'il s'agit
d'un sport qui peut être pratiqué l'hiver et surtout, il s'agit,
comme le disait d'ailleurs le ministre dans sa déclaration... La chasse
et la pêche, c'est comme les terres et forêts, c'est-à-dire
que c'est une ressource renouvelable et il faut utiliser cette ressource, non
pas de façon exagérée, parce qu'il faut assurer sa
pérennité et sa sauvegarde, mais il faut utiliser cette ressource
au maximum, de la façon la plus efficace possible. D'autant plus qu'on
sait très bien que, si les lacs deviennent surchargés, qu'il y a
une surproduction, qu'il y a trop de truites, la truite ne s'améliore
pas, ,ie grossit pas.
Est-ce que le ministère s'est penché... Parce que, de plus
en plus, il y a des gens qui demandent... Je sais qu'il y a des régions
comme la Gaspésie où il y en a. Je pense à quelques lacs
qui ont été ouverts au public l'hiver. Est-ce que le
ministère s'est penché sur la possibilité d'essayer
d'étendre la pêche sur une plus longue période, dans
certaines régions du Québec, à l'occasion de l'hiver?
Est-ce qu'il y a eu des études sur ça, est-ce qu'on s'en
préoccupe ou est-ce que le ministère, de façon
décisive, rejette cette possibilité?
M. Simard: II y a eu plusieurs cas types qui ont
été mis à l'épreuve au cours des dernières
années, dans les Laurentides, dans la région que vient de citer
le député de Saguenay, dans l'Outaouais également et nous
attendons les expertises de nos biologistes pour savoir quel a
été le nombre de prises et de quelle façon le lac doit se
régénérer normalement.
Disons que nous avons eu, depuis plusieurs années, ce principe
qui disait que nous n'acceptions pas les demandes qui nous étaient
faites relativement à des lacs où il y avait des
salmonidés, soit la truite. Mais nous permettons la pêche à
travers la glace, là où il y a deux ou trois espèces
différentes dans le même lac.
Nous avons fait des expériences cette année et l'an
passé, et nous attendons les résultats de ces expériences,
à savoir si le poisson se régénère d'une
façon normale, suite à la pêche à travers la glace.
Comme le dit le député de Saguenay, il y a des lacs qui sont plus
accessibles l'hiver, grâce à l'avènement de la
motoneige.
Je crois que cela implique également une somme d'argent,
étant donné que notre service de conservation doit être sur
place et surveiller beaucoup plus à cette période de
l'année.
Cela amène un peu une question budgétaire. Je pense
qu'à la suite de certains résultats que nous sommes à
colliger, il est évident que nous allons essayer, autant que possible,
de donner l'accessibilité à certains lacs, si cela s'avère
positif.
M. Lessard: Toujours en conservant le principe que cela ne devra
pas être des lacs où il y a des salmonidés? Quelles raisons
justifieraient cela?
M. Simard: Des lacs à truite, tout simplement. M.
Lessard: C'est cela. M. Simard: Oui.
M. Lessard: Mais, pour les lacs à truite, vous refusez
d'analyser la possibilité de pêche en hiver?
M. Simard: Oui, c'est ce que je disais. Jusqu'à
maintenant, on a...
M. Lessard: Jusqu'à maintenant. Est-ce qu'il y a une
raison particulière?
M. Simard: Sur le plan technique, oui. M. Lessard:
D'accord.
M. Simard: Jusqu'à maintenant, cela a été la
politique, étant donné la vulnérabilité des lacs
à truite par rapport aux lacs à brochet, doré et
per-chaude. Jusqu'à maintenant, l'expérience a été
assez étrange. Surtout dans l'Outaouais et le Nord-Ouest, c'est assez
curieux de constater que lorsqu'un lac est fermé l'hiver, il y a
énormément de pressions pour l'ouvrir et, quand il est ouvert,
les gens arrêtent d'y aller.
Cela s'est produit également dans la région de
Québec, au lac Saint-Joseph, de même qu'au lac Etchemin. La
même chose se produirait peut-être pour les lacs à truite,
je ne le sais pas.
Le cas que vous soulevez est un cas qui est spécial sur la
Côte-Nord...
M. Lessard: Cela dépend, mais quand je vous parle de lacs
sur la Côte-Nord ou dans certaines régions du Québec, je
vous parle bien de lacs qui sont difficilement accessibles, pratiquement
inaccessibles l'été, et on doit quand même essayer de
profiter de la faune qui s'y trouve. Je comprends que cela demande une
surveillance accrue de la part du ministère, le fait que ces lacs soient
indiqués et qu'on les connait. Au printemps, cela demande une
surveillance très forte de la part des gardes-chasse et des
gardes-pêche, pour empêcher le braconnage de l'orignal. Une grande
partie du braconnage, comme vous le savez, se fait le printemps. Il faut quand
même maintenir notre surveillance au printemps, parce qu'il est
extrêmement facile de tuer un orignal le printemps, par rapport à
l'automne.
M. Simard: Le cas que vous soulevez s'applique...
M. Lessard: Je n'ai pas d'expérience, mais je dois dire,
M. le Président, que j'ai des preuves ou je peux affirmer, à un
moment donné, un certain nombre de choses où j'ai
démontré, de façon très forte, un respect de la
faune. Que vous me traitiez de braconnier ou autrement, cela ne me
dérange pas, mais, par exemple, il y a certains députés
qui n'ont peut-être pas ce même respect. C'est justement, quand je
me bats pour avoir une bonne surveillance, quand je me bats pour, à un
moment donné, à Baie-Trinité, obtenir les fonds
nécessaires pour appliquer une bonne surveillance sur la rivière
à saumon, en vue d'en arriver à sauvegarder notre richesse qui
est extrêmement importante.
M. Lapointe: M. le Président, on a les mêmes
préoccupations de conserver notre faune. Je ne voudrais pas que le
député de Saguenay pense qu'on a...
M. Lessard: Arrêtez de niaiser et on va continuer.
M. Lapointe: M. le Président, question de
privilège. Je n'ai pas accusé le député de Saguenay
de quoi que ce soit.
M. Lessard: J'ai dit que j'avais de l'expérience.
M. Lapointe: Vous sembliez avoir de l'expérience
d'après vos paroles.
M. Lessard: Je connais cela, c'est-à-dire qu'on m'en a
parlé.
M. Marchand: Vous avez vu des personnes agir.
Le Président (M. Brisson): Un à un, messieurs.
M. Lessard: Non, mon ami, je n'ai jamais vu tuer un orignal le
printemps.
Le Président (M. Brisson): D'autres questions?
M. Lessard: J'ai déjà vu, par exemple, des cas
où la femelle orignal avait été tuée avec des
petits. J'ai même des photos de cela que j'avais d'ailleurs fait parvenir
à l'ex-ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche pour lui
démontrer que la surveillance, chez nous, était pratiquement
inefficace.
On parlait tout à l'heure, M. le Président, du
contrôle des prédateurs. On parlait de la loi du "buck"
vis-à-vis du chevreuil. C'est encore au mois de novembre 1974 que le
ministre avait déclaré, au banquet de clôture de la
Fédération québécoise de la faune, que la loi du
mâle n'était qu'une mesure temporaire et qu'elle serait
retirée immédiatement ou aussitôt que le gouvernement
québécois pourrait instaurer une chasse contrôlée de
ce gibier dans tout le Québec.
Par la suite, à un moment donné, lors de l'étude
des crédits, en 1975, le ministre m'affirmait à peu près
la même chose en disant que la loi du
"buck" ne pouvait pas s'appliquer très longtemps, parce que
je lui faisais remarquer que, de même que nous avons fait
disparaître cela pour l'orignal, à cause du vieillissement de la
femelle la loi du "buck" amène aussi des conséquences qui
peuvent être en fait néfastes sur la
régénération du chevreuil. On se ramasse un peu comme en
politique. On a de vieux politiciens. A un moment donné, on a trop de
vieilles femelles en forêt. Le ministre me disait: C'est pour cela...
Une Voix: En autant qu'on a le nombre.
M. Lessard: On devrait avoir la loi du "buck" en politique. C'est
pour cela, me disait le ministre, qu'il ne faut pas laisser trop longtemps la
"buck law" quant au chevreuil. On ne peut pas trop changer le rapport des
sexes, mais, en deux ou trois ans, il n'y a pas de danger que cela se
produise.
Justement, à un moment donné, en juin 1975, le Conseil des
comtés de Labelle a adopté une résolution concernant les
sentiers de motoneige et le député en parlait justement tout
à l'heure. La question que je pose: Est-ce qu'on a encore l'intention de
continuer la "buck law" cette année et est-ce que les études du
ministère sont terminées concernant la possibilité d'avoir
une chasse contingentée du chevreuil?
M. Simard: M. le Président, il y a eu symposium
extrêmement important dernièrement, ici à Québec.
Tous les spécialistes ont convenu que la "buck law" devrait continuer
pour une certaine période de temps. C'est évident qu'on ne peut
pas garder la "buck law" indéfiniment. D'ailleurs, je vous l'ai
déjà dit. Le député de Saguenay vient de me
citer.
Pourquoi les spécialistes décident-ils...
M. Lessard: C'est vous toutefois que j'ai cité. C'est
peut-être aussi votre sous-ministre. J'ai accepté que ce
soit...
M. Simard: On ne s'obstinera pas là-dessus. M. Lessard:
D'accord.
M. Simard: Etant donné la mentalité de ces
spécialistes, c'est le docteur en faune et tout cela, qui en sont
arrivés à la même conclusion. Je crois que la
période d'un an ou de deux ans est relativement courte quand même.
Quand on parle du vieillissement de la femelle, ce n'est pas dans un an ou deux
qu'on va peut-être avoir une collection de vieilles femelles comme dans
le cas de l'original, où la chasse à la femelle avait
été prohibée pendant nombre d'années. Ce qui
arrive, je crois qu'à la suite des propositions qui me sont faites par
mes biologistes et tous ces gens, il n'est pas question dans l'immédiat
de retirer la "buck law".
M. Lessard: Vous n'avez donc pas l'intention cette année
de retirer, à un moment donné, cette loi? M. le
Président...
M. Houde (Fabre): Adopté.
M. Lessard: Non, ce n'est pas adopté.
M. Lapointe: M. le Président, concernant les sentiers de
motoneige auxquels a fait allusion le député de Saguenay, il y a
eu beaucoup de choses qui se sont dites. Je ne suis pas spécialiste,
mais je me demande jusqu'à quel point le sentier de motoneige
dérange le chevreuil dans ses ravages, lorsqu'il passe à
proximité. J'ai des doutes sérieux, d'après les
consultations que j'ai faites dans ma région à ce sujet, que cela
dérange vraiment le ravage du chevreuil. Je pense que le chevreuil
s'habitue. Lorsqu'on va dans des camps de bûcherons, dans des
exploitations forestières, le chevreuil vient tout près des gens
qui travaillent avec de la machinerie, avec des scies mécaniques. Il
s'habitue à cela. Pourquoi ne serait-ce pas la même chose pour la
motoneige? Je pense que le sentier lui-même de la motoneige peut
être une façon pour le chevreuil de s'échapper du loup
si...
Une Voix: II emprunte souvent ce sentier.
M. Simard: Disons, M. le Président, que c'est plutôt
un moyen de conservation et de prévention, parce que, malheureusement,
plusieurs motoneigistes au Québec se servent de ce véhicule pour
poursuivre le chevreuil et, malheureusement, entrent souvent à
l'intérieur des ravages. Je suis bien d'accord avec le
député qu'à un moment donné, le chevreuil peut
s'habituer à un bruit de motoneige comme il peut s'habituer à un
bruit de scie mécanique. Maintenant, je crois qu'il reste si peu de
chevreuils au Québec que nous ne devons pas courir ce risque de faire
passer les motoneigistes à proximité des ravages, parce que c'est
très tentant, et malheureusement, l'éducation sur la faune n'est
pas complétée au Québec, elle est loin de l'être. Il
est extrêmement difficile pour nos agents de la conservation, même
s'ils sont équipés aussi de motoneiges, de suivre les
motoneigistes, s'ils passent en périphérie des différents
ravages ou s'ils entrent à l'intérieur.
Maintenant, pour ce qui est des pistes, je crois que cela peut autant
améliorer la situation pour le loup que pour le chevreuil, parce que, si
la situation est améliorée pour le chevreuil, le loup va aller
deux fois plus vite sur les pistes de motoneige.
M. Lessard: Justement en relation avec cela, y a-t-il une
consultation entre le ministère des Terres et Forêts, qui a un
contrôle sur la construction des différentes pistes de motoneige,
des pistes qui sont sous enregistrement, et le ministère des Transports?
Vous soumet-on, au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, les plans de ces chemins de motoneige, de telle façon que
vous puissiez dire au ministère des Terres et Forêts: Voici!...
Je pense bien que vous avez une carte des ravages des chevreuils
II va falloir que vous modifiiez votre piste, tout de suite, pour ne pas
arriver comme dans un cas, l'an dernier, où, après avoir
accepté la piste, au ministère des Ter-
res et Forêts, le ministère du Tourisme, de la Chasse et de
la Pêche intervenait en disant: II y a du chevreuil dans ce coin. Donc,
vous allez être obligés de modifier votre piste.
Avez-vous une autorisation à donner...
M. Simard: Habituellement... Je suis surpris des avances du
député de Saguenay parce que, depuis que le ministère des
Transports est responsable de l'aménagement des pistes, et aussi le
ministère des Terres et Forêts, ils ont toujours
consulté.
M. Lessard: L'an passé, il y avait eu un
problème.
M. Simard: C'est possible qu'un cas isolé ait pu se
glisser, mais je dois répéter au député de Saguenay
que la collaboration entre les trois ministères est très
étroite.
M. Lessard: De telle façon qu'il n'y a aucun
problème maintenant. On ne peut vivre le problème, par exemple,
qui pouvait se vivre dans le passé, a savoir que, tout à coup,
les amateurs de motoneige faisaient une piste avec l'autorisation du
ministère des Terres et Forêts ou du ministère des
Transports et la piste se trouvait à l'intérieur d'un ravage ou
touchait...
M. Simard: ... antérieurement...
M. Lessard: C'est là l'argument qui a été
apporté l'an dernier et qu'apporte, je pense, le député de
Laurentides-Labelle. C'est que les gens protestaient sur la modification de
leur piste l'an dernier. On disait: Ecoutez! Les chevreuils commencent à
être habitués.
M. Simard: Ce qui arrive, c'est qu'à un moment
donné, le ministère des Transports a demandé aux
différentes associations et clubs de motoneige de donner les plans de
leurs pistes, parce que c'était une condition sine qua non pour qu'ils
aient des subventions. Je crois que, depuis ce temps, les différents
clubs qui sont formés en vertu de la troisième partie de la Loi
des compagnies sont obligés d'envoyer le tracé de leurs pistes
s'ils veulent être subventionnés par ledit ministère.
Au début, malheureusement, le ministère des Transports
n'exigeait pas ces tracés, mais maintenant, depuis qu'ils ont droit
à des subventions, c'est une des conditions.
M. Lessard: Le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche pourrait-il m'expliquer pourquoi, par exemple et j'arrive
à: Animaux à fourrure le territoire situé à
l'est de la rivière Saguenay est-il un territoire de "trappage", le
même qu'en Abitibi, alors que le territoire situé à l'est
de la rivière Saguenay est un territoire ouvert où vous pouvez
trapper pour la somme de $2.10 en prenant tout simplement votre permis?
Qu'est-ce qui a délimité ces territoires? Je sais que c'est de
l'histoire, mais qu'est-ce qui a fait que ces territoires ont été
délimités? Le ministre pourrait-il m'expliquer ce fait?
M. Simard: Sous réserve que mon sous-ministre me corrige,
je crois que c'est une entente qu'il y avait entre les Indiens de la
région où il y avait un certain territoire riche en castor.
Certaines ententes auraient été prises avec les Affaires
indiennes ou le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche.
M. Lessard: Ces territoires sont ouverts aux Blancs. Ce sont des
territoires loués maintenant par le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche, section fourrure.
M. Simard: C'est-à-dire que la province est divisée
en réserves de castor pour les Indiens, d'abord. Il y en a dix ou douze,
dont certaines réserves à l'est de la rivière en question.
Il y a la réserve du Saguenay, la réserve de Bersimis, etc.
Dans le nord-ouest du Québec, on a, en plus, ce qu'on appelle les
terrains de trappe enregistrés. Cela a été fixé il
y a plusieurs années. C'est 50 milles carrés.
M. Lessard: C'est modifié maintenant. Mais quand vous
parlez de la région du nord-ouest, des terrains de trappe
enregistrés, il n'y a pas seulement la région du nord-ouest
où vous avez des terrains de trappe enregistrés. Vous avez toute
la région, à partir de la rivière Saguenay jusqu'à
Duplessis. Bien oui!
M. Simard: Pas dans le langage qu'on utilise au service des
fourrures. Il y a une section dans le nord-ouest du Québec qui est
déterminée comme étant une zone de terrain de trappe
enregistré et c'est découpé en petits carrés sur la
carte. C'est 50 milles carrés. Au sud des réserves à
castor qui sont sur la Côte-Nord, il y a une bande de terre, où on
loue des terrains de "trappage aux Blancs, mais ce n'est pas
découpé par 50 milles carrés comme dans les terrains de
trappe enregistrés.
M. Lessard: C'est-à-dire que c'était
découpé. En fait, c'était l'objectif du ministère
de donner 50 milles carrés. Maintenant, on a subdivisé, on vient,
cette année, de subdiviser les territoires. Il y a une question que je
me pose. Pourquoi, par exemple, dans la région à l'est de la
rivière Saguenay, s'agit-il de territoires que vous louez $12.10 comme
prix de location et qu'aussitôt que vous dépassez la
rivière Saguenay, la trappe devient libre et que toute personne, pour
autant qu'elle possède son permis, qu'elle a payé $2.10, peut
faire de la trappe? Quand vous arrivez dans l'Abi-tibi, vous avez aussi, comme
vous dites dans l'Abi-tibi, dans le Nord-Ouest, une zone de terrain de trappe
enregistré. Quand vous arrivez dans le nord, c'est plus
particulièrement laissé aux Indiens pour la trappe.
M. Simard: Si ces terrains de trappe sont loués sur la
Côte-Nord, dans certaines régions,
c'est pour favoriser le trappeur, c'est-à-dire qu'on lui en
accorde l'exclusivité. C'est un petit club privé pour la trappe.
On lui assure l'exclusivité. Ailleurs, il n'y a pas
d'exclusivité.
M. Lessard: Est-ce qu'au ministère on a analysé ou
désigné ce que c'était que le trappeur professionnel comme
tel, c'est-à-dire un gars qui vivait comme trappeur professionnel? Parce
que, depuis quelques années, cette notion de trappeur se modifie
considérablement. C'est-à-dire que le trappeur auparavant,
c'était quelqu'un qui vivait presque exclusivement de la fourrure. On va
arrêter tout à l'heure. Actuellement, une grande partie des
trappeurs sont simplement des gens qui font du sport. Ce sont des gens qui ne
font pas cela sur le plan professionnel, de telle façon que vous avez
encore, dans certaines régions du Québec, des territoires qui ont
de 75 à 100 milles carrés, mais même un territoire de 50
milles carrés, c'est un territoire extrêmement vaste pour
quelqu'un qui fait simplement de la trappe simplement par sport, et c'est le
problème que je me posais. Il y a des gens comme cela qui maintenant
veulent avoir des territoires de trappe pour le sport, pour pouvoir, à
un moment donné c'est un peu comme aller à la pêche
en profiter. Cependant, à l'est de la rivière Saguenay il
faut obtenir le permis de trappeur et obtenir le terrain pour être connu
comme trappeur. De l'autre côté, à Baie-Sainte-Catherine,
Saint-Siméon, La Malbaie, etc., vous pouvez faire de la trappe, et
là, je fais une distinction avec les terrains privés, parce que
pour autant que vous avez l'autorisation de l'individu, vous pouvez faire de la
trappe sur le terrain de la couronne sans avoir un territoire qui vous est
alloué.
M. Simard: Cette question des fourrures en est une qui va changer
prochainement, nous l'espérons, dans le sens qu'à la suite de
l'entente avec les Indiens du Québec, avec les autochtones, cette
année. Le service des fourrures du ministère a toujours
été constitué d'une toute petite équipe qui
consacrait presque tous ses efforts aux trappeurs, au "trappage" des Indiens
dans les réserves à castor de la baie James pour les aider
à vendre leurs fourrures, classifier leurs fourrures; on les apporte aux
encans, ainsi de suite. A la suite de l'entente avec les autochtones, ceux-ci
ont manifesté le dé- sir de conduire leur affaire
eux-mêmes, ce qui va nous permettre de consacrer beaucoup plus de temps,
beaucoup plus d'efforts aux trappeurs blancs, ce que nous avons
négligé de faire jusqu'à maintenant.
Un des premiers objectifs était de fonder, de créer une
association des trappeurs du Québec, il n'y en a jamais eu, c'est une
des seules provinces où il n'y en a pas et cette association est en
train d'être créée depuis l'automne dernier. Depuis
l'automne dernier, l'association a déjà plus de 300 membres.
Cette association nous permettra d'avoir un interlocuteur valable pour discuter
du besoin des trappeurs et de l'aménagement futur de ces animaux. Cette
association de trappeurs va nous permettre à l'avenir d'avoir des
interlocuteurs et de procéder à un aménagement beaucoup
plus rationnel.
M. Lessard: Je comprends qu'il se fait encore en fait, on
pourra continuer après souper du "trappage" professionnel, mais
il se fait beaucoup de "trappage" qui est plutôt...
M. Simard: Le "trappage" de fin de semaine est beaucoup plus
important au Québec que le "trappage" professionnel.
M. Lessard: Justement, à un moment donné, vous avez
des gens qui sont favorisés par rapport à d'autres. Ils peuvent
se permettre de faire du "trappage" de fin de semaine, mais, par rapport
à d'autres qui ne peuvent pas en faire du tout, parce qu'ils n'ont pas
de terrain, cela pose tout le problème. Maintenant, le trappeur, c'est
quoi?
On pourra continuer, M. le Président, il est 6 heures 10.
Le Président (M. Brisson): Est-ce que
l'élément 1 est adopté?
Une Voix: Oui.
M. Lessard: Non, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): La commission suspend ses
travaux jusqu'à 8 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 7)
Reprise de la séance à 20 h 12
M. Brisson (président de la commission permanente de
l'industrie et du commerce, du tourisme, de la chasse et de la pêche):
A l'ordre, messieurs!
Nous en étions au programme 1, élément 1.
M. Lessard: M. le Président, toujours à
l'élément 1, Inventaire et recherche, puisqu'on parle
d'études qui ont été faites sur le gros gibier,
particulièrement de recherches sur le caribou, j'aimerais savoir du
ministre si le tirage au sort puisqu'il y a une chasse au caribou qui
doit se faire du 23 août au 28 septembre 1976 a eu lieu.
On se rappelle que, l'an dernier, le tirage s'était
effectué vers le mois de juin et plusieurs chasseurs un voyage de
chasse se planifie quelques mois à l'avance devant le fait que
cela est arrivé trop tard, ont dû planifier leur chasse en faisant
appel aux services de pourvoyeurs, malgré le fait qu'ils avaient fait
une demande aux services du ministère.
Ce qui est arrivé, c'est que lorsque le tirage au sort s'est
fait, le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche s'est
aperçu que plus de 500 personnes s'étaient retirées, ou
n'ont pas accepté leur permis, de telle façon que le
ministère avait 500 permis de trop. Il y avait 1600 permis de
prévus et il y avait seulement 1100 chasseurs qui s'étaient
inscrits au tirage. Ceci a fait qu'on a dû donner, pour la population de
la région de Schef-ferville, 150 permis.
C'est un peu le problème qu'on a toujours lors d'un tirage au
sort, bien souvent cela se fait en retard, ainsi de suite. Est-ce que le tirage
au sort, pour la chasse au caribou du 23 août au 28 septembre 1976 a
été réalisé? Sinon, quand va-t-il être
réalisé?
M. Simard: M. le Président, le tirage au sort n'existe
plus. Il a existé durant les années passées. Pourquoi
avons-nous choisi la formule premier arrivé, premier servi?
M. Lessard: Alors, c'est le premier arrivé, le premier
servi.
M. Simard: C'est vrai.
M. Lessard: Est-ce qu'on procède par les lignes
téléphoniques ou par l'enregistrement?
M. Simard: Par les lignes téléphoniques et par la
poste. Les deux.
M. Lessard: Mais vous avez fixé une date pour les lignes
téléphoniques et je pense que c'est rempli maintenant?
M. Simard: Oui. Je ne sais pas s'il y avait 1600
possibilités...
Il y avait 1600 permis à vendre. Il fallait envoyer une demande
avec le chèque. Deux semaines après, les 1600 permis
étaient vendus. Alors, c'est complet.
M. Lessard: Pardon?
M. Simard: Voici ce qui est arrivé. Nous exigions une
demande par la poste avec un chèque, et, dans l'espace de deux semaines,
sur les 1600 permis disponibles, c'était complet.
M. Lessard: Est-ce que c'était uniquement par
correspondance ou aussi par téléphone?
M. Simard: Non, je pense que c'était exclusivement par
correspondance.
M. Lessard: Exclusivement par correspondance.
M. Simard: Oui.
M. Lessard: Est-ce que vous pouvez me dire combien il y a eu de
demandes par rapport à l'offre qui était faite, soit 1600?
M. Simard: Cela entre encore.
M. Lessard: En fait, vous aviez décidé de
réduire le nombre de permis dans le Grand-Nord à cause des
problèmes qui se sont posés, non pas l'an dernier, mais il y a
deux ans. C'est-à-dire qu'il y avait beaucoup trop de chasseurs dans le
Nord et certains chasseurs ont été aux prises avec des
problèmes très spécifiques. C'est-à-dire qu'il y a
des compagnies qui ont accepté trop de chasseurs par rapport à
leurs possibilités, de telle façon que les chasseurs sont
restés en forêt assez longtemps.
M. Simard: M. le Président...
M. Lessard: Je veux dire que ce n'est pas basé sur le
nombre, comme sur la possibilité comme telle des caribous.
M. Simard: Ce qu'il veut dire, c'est qu'il y a deux ans et trois
ans, quand on a vu le nombre de caribous qui ont été abattus...
je pense qu'il y a l'esprit de conservation qu'il fallait appliquer, parce que,
sur le nombre de caribous, d'après les expertises qu'on a, il y avait eu
beaucoup trop d'espèces abattues dans si peu de temps.
Pour ce qui est du temps et de la saison, c'est-à-dire... est-ce
que nous devons aller une semaine avant ou quinze jours avant, comme nous avons
fait? C'est qu'il y a énormément de chasseurs qui ne sont pas
tellement expérimentés. Il y a des gens qui sont allés au
Grand-Nord, plus ou moins bien équipés. Ce qui est arrivé,
c'est que les avions, bien souvent, ne pouvaient pas décoller. Il est
arrivé que plusieurs chasseurs sont restés pris pendant quatre,
cinq ou six jours, sans provisions. Nous avons voulu ramener un peu plus
près la chasse au caribou pour que cela n'arrive plus dans les
années à venir.
M. Lessard: Je pense que chaque chasseur a droit à deux
caribous. Chaque chasseur a droit à un ou deux caribous?
M. Simard: Un caribou.
M. Lessard: D'accord. Cela veut dire 1600 caribous sur un cheptel
de combien?
M. Simard: Une possibilité de 1600.
M. Lessard: C'est justement, à une possibilité
maximale de 1600.
M. Simard: 1600 permis, donc 1600 caribous.
M. Lessard: A une possibilité maximale de 1600.
M. Simard: A 1600, c'est strictement dans la zone 0-4.
M. Lessard: D'accord.
M. Simard: II y en a 600, à part cela, qui sont
réservés pour les pourvoyeurs, soit les clients des pourvoyeurs.
Cela fait 2200 et il y en a 300 pour la zone 0-1.
M. Lessard: Alors, ce qui fait une possibilité maximale de
2500 caribous. En fait, la réussite est d'à peu près
70%?
M. Simard: 1800 à 1900, oui.
M. Lessard: 1800 à 1900 caribous sur un cheptel
évalué à combien?
M. Simard: De 75 000 à 80 000.
M. Lessard: Est-ce que la reproduction du caribou est aussi forte
que celle de l'orignal, parce qu'en fait, on a un cheptel de 125 000
orignaux?
M. Simard: Non, la reproduction est beaucoup plus près de
10% que de 30%, dans le cas du chevreuil et de l'orignal. Ensuite, il faut
compter la récolte des autochtones qui, probablement, équivaut
à peu près à la nôtre. Ce troupeau émigre
ensuite à Terre-Neuve et il est exploité là aussi. Alors,
on pense qu'on ne peut pas en prendre plus qu'à peu près 5000.
C'est pour cela qu'on se limite à 2500.
M. Lessard: 5000 sur un cheptel de... M. Simard: 70 000
à 75 000.
M. Lessard: De 70 000 à 75 000. C'est 5000, en fait, pour
Terre-Neuve et le Québec.
M. Simard: Et les autochtones. M. Lessard: Et les
autochtones.
M. Simard: Oui. Maintenant, il y a une étude de faite dans
le cadre des négociations avec les autochtones, et qui va nous donner
pour la première fois la récolte des autochtones. Jusqu'à
maintenant, on n'a jamais eu de chiffres.
M. Lessard: Cela ne fait pas une récolte très forte
pour un cheptel aussi fort. En tout cas, je vous pose la question. Je trouve
que c'est pas mal faible.
M. Simard: C'est la récolte enregistrée.
M. Lessard: Oui, je comprends qu'en plus de tout cela, il peut y
avoir autre chose. Au niveau de la recherche, j'aimerais savoir quelle est la
politique du ministère on la discute à chaque
année, et chaque année, je pense que c'est nouveau du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, concernant les arrosages
d'insecticides et l'utilisation de défoliants. Est-ce que des
études ont été faites par le ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche? Est-ce que des études ont
été faites particulièrement, un moment donné, sur
les animaux? Est-ce qu'on a trouvé des conséquences cette
année, parce que, l'an dernier, on m'avait dit que des
conséquences négatives n'avaient presque pas été
constatées?
Je constate quand même, dans le document qui m'est donné
par le ministère, que la recherche concernant les arrosages
d'insecticides doit être assez limitée au ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, parce que toujours au
programme 1: Inventaire et recherche, Service de la recherche biologique
je constate qu'il n'y a qu'un professionnel à la surveillance des
arrosages aériens d'insecticides, un technicien et onze
étudiants. Quand on sait que l'Hydro-Québec utilise l'insecticide
sous ses tours de transmission, sur des superficies assez considérables,
ce qui pourrait être corrigé, si l'Hydro-Québec acceptait,
comme cela a déjà été offert, de faire faire les
travaux par la municipalité et à la main, on sait que c'est
peut-être pire que ce que fait le ministère des Terres et
Forêts.
Je trouve que l'équipement du ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche, est assez faible, quand il y a à peu
près deux personnes seulement à temps plein pour s'occuper des
arrosages aériens d'insecticides, alors qu'on sait que, maintenant, en
plus de tout cela, il y a le ministère des Terres et Forêts... Je
sais que votre nouveau sous-ministre, M. Duchesneau, a eu l'occasion, l'an
dernier, de nous donner certaines explications. Il semble que, en tout cas,
pour le ministère des Terres et Forêts, il n'y ait pas de
conséquences négatives, mais je pourrais vous rappeler, par
exemple, que le gouvernement de la Nouvelle-Ecosse vient de contremander tous
les arrosages d'insecticides, parce que des chercheurs de Halifax ont
montré que ces produits pourraient être responsables de la mort de
plusieurs enfants qui vivaient dans les régions aspergées. Le
gouvernement du Québec prévoit dépenser environ $15
millions pour répandre des insecticides au moins sur 8 200 000 acres de
forêt entre le 1er mai prochain et le 15 juin.
Donc, vous allez me dire que, par ailleurs, il y a un autre article,
paru dans Le Devoir du 10 avril 1976, qui dit: Le syndrome de Reye n'est rien
de plus qu'une hypothèse, c'est-à-dire qu'on n'a pas
encore prouvé que le syndrome de Reye était directement en
relation avec les insecticides. Mais il reste ceci, M. le Président.
C'est un peu comme la maladie de Minamata: En cas de doute, on s'abstient, et,
du côté du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, qui est responsable de la protection de la faune, je pense qu'il y
a un conflit d'intérêts avec le ministère des Terres et
Forêts.
Il est certain que le ministère des Terres et Forêts,
à un certain moment, va chercher à protéger la forêt
et tout le monde d'ailleurs. Il n'y a pas que le ministère des Terres et
Forêts. Il y a un conflit d'intérêts entre toute la
population du Québec et les compagnies à propos de la tordeuse de
bourgeon. C'est un problème quand même assez fondamental.
Pardon?
M. Simard: Les producteurs de bois.
M. Lessard: Les producteurs de bois aussi et, en même
temps, les protecteurs de la faune et les protecteurs de l'environnement.
M. Simard: C'est collectif.
M. Lessard: Oui. C'est collectif. Quand je vois le personnel
utilisé par le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, j'ai l'impression que c'est de la petite bière. C'est
simplement pour dire qu'on fait quelques études, un peu, et qu'à
part cela, il n'y a pas grand-chose qui se fait.
En tout cas, je pose la question au ministre parce qu'un pauvre
professionnel et un pauvre technicien avec onze étudiants à temps
partiel ne doivent pas avoir le temps de surveiller trop trop.
M. Simard: ... M. Moisan est président du comité de
surveillance. Il est vrai que, sur le plan effectif, nous possédons
très peu de fonctionnaires. Je peux vous dire que c'est une
opération qui dure un mois et demi par année et je trouverais
quand même indécent qu'on y mette une équipe de
recherchistes et toutes sortes de spécialistes, étant
donné la courte durée du temps.
Ce qui est important pour nous, c'est de retirer des espèces
aquatiques, de toutes les espèces où il y a des arrosages, pour
savoir si vraiment il y a eu diminution de la faune dans les secteurs où
il y a eu arrosage.
Jusqu'à maintenant, mis à part les articles de certains
journalistes, on n'a pas eu, au ministère, confirmation que ces produits
chimiques aient causé la mortalité d'une espèce ou d'une
autre.
J'aimerais ajouter que le gouvernement fédéral,
étant donné que ces pratiques sont faites dans d'autres
provinces, estime que notre équipement et nos activités sont les
plus avancées de toutes les provinces du Canada.
Je crois que nous faisons quand même notre possible.
Jusqu'à preuve du contraire, je pense bien que mon sous-ministre, qui
vient du ministère des Terres et Forêts, connaît très
bien le problème.
Nous avons des comités qui discutent de cette affaire et
jusqu'à maintenant, sur le plan faunique, on ne peut absolument pas
prouver scientifiquement que les truites ou les différentes
espèces ha- lieutiques et cynégétiques ont
été vraiment malmenées par ces arrosages.
M. Lessard: Quand vous dites cela, vous parlez, en fait, des
arrosages du ministère des Terres et Forêts avec le
fénitrothion. Quel est le type d'insecticide utilisé par
l'Hydro-Québec?
M. Simard: II faudrait peut-être poser la question au
ministre des Richesses naturelles. Ce sont des herbicides.
M. Lessard: Est-ce que les conséquences de cela ont
été analysées par le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche ou si vous vous préoccupez exclusivement du
fénitrothion pour le ministère des Terres et Forêts?
M. Simard: Ces herbicides, qui sont utilisés par
Hydro-Québec, sont autorisés par les services de protection de
l'environnement qui refusent ou acceptent ces produits en fonction
d'informations qu'ils prennent...
M. Lessard: Vous savez ce que cela vaut.
M. Simard: Je n'ai pas de jugement à porter.
M. le Président, je crois que ce genre de produits chimiques est
quand même lancé où il y a des taux rapides de
transmission.
M. Lessard: Je comprends, M. le Président, mais cela veut
dire des superficies assez considérables. Le problème qui se
pose, M. le Président, c'est qu'il ne faut pas se limiter exclusivement
à la superficie des taux de transmission. Le ministre sait très
bien que, par suite de tout ce cycle de l'eau, cela se transmet ailleurs et se
transmet dans les lacs et les rivières. Quand on parle du méthyle
de mercure, cela se transmet par certaines entreprises. Vous dites que certains
essayent de dire: D'accord, à cause du méthyle de mercure naturel
que cela peut avoir, en particulier dans le réservoir Gouin... Mais il
reste que, pour l'Hydro-Québec, les conséquences ne sont pas
seulement en dessous de la ligne de transmission, d'autant plus qu'il y a
maintenant des lignes de transmission sur des superficies considérables.
Ces conséquences sont transportées par les bassins
hydrographiques du ruisseau vers la rivière et de la rivière vers
la rivière qui est plus importante et de la rivière plus
importante vers le fleuve et ainsi de suite. Alors, il me semble que le
ministère du Tourisme, qui est responsable de la protection de la faune,
aurait dû, même si, je ne sais pas, vous vous fiez absolument au
ministère de l'environnement... Mais jusqu'ici, il ne nous a pas
donné beaucoup de preuve, il n'a pas empêché Rayonier
Québec, malgré une subvention qu'elle avait obtenue, de verser
ses affluents dans les rivières, dans les lacs et ainsi de suite; le
ministère de l'Environnement non plus et le ministère des Terres
et Forêts non plus n'ont pas empêché l'Hydro-Québec
de faire ses coupes à blanc, de faire des lignes de transmission. Il n'a
pas empêché l'Hydro-Québec de faire des coupes le long des
lacs où passaient des li-
gnes de transmission, de telle façon que la loi des trois
chaînes n'a jamais été respectée. Est-ce que le
ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche a des
responsabilités de ce côté?
M. Simard: Certainement, M. le Président. M. Lessard:
Alors, vous faites quoi?
M. Simard: Je suis d'accord que nous devrions regarder cela de
plus près. Maintenant, pour ce qui est...
M. Lessard: Ce n'est pas la première fois que j'entends
cette...
M. Simard: Non. Mais, pour ce qui est des composés
chimiques et les résultats, j'imagine qu'étant donné que
les gens de l'environnement sont consultés, a savoir quelle sorte de
produit chimique on doit employer par avion ou peu importe la façon,
c'est évident que nous devrions regarder cela de plus près.
Dans l'immédiat, je ne peux absolument pas vous dire les
conséquences à court, à moyen ou à long terme.
D'abord, qu'est-ce que ça va donner, en fait? Chacun des
ministères a ses responsabilités. Il est évident que nous
devons nous parler, qu'il doit y avoir communication. Nous allons resserrer
pour ce qui est de cette question.
M. Lessard: C'est justement, M. le Président, je comprends
bien les paroles du ministre. D'accord, ce n'est pas la première fois
que je parle de ce problème. J'en ai parlé aux Terres et
Forêts, aux Richesses naturelles, je n'en ai pas parlé au
ministère de l'environnement parce que je n'ai pas eu l'occasion d'y
aller. Mais à chaque fois, on dit: D'un ministère à
l'autre, il y a certaines responsabilités qui sont
déterminées et il appartient à tel ministère de
prendre telle décision, d'étudier telle politique, ainsi de
suite. Mais, pendant ce temps, les ministères ne savent pas ce que la
main droite fait par rapport à la main gauche et le milieu continue
à se polluer. J'aurai l'occasion, justement tout à l'heure, de
vous demander, en relation avec les insecticides, de parler du méthyle
de mercure. Le ministère des Richesses naturelles a aussi des
responsabilités, le ministère des Terres et Forêts a aussi
des responsabilités, le ministère de l'environnement a aussi des
responsabilités, mais, pendant ce temps, les lois ne sont pas
respectées. Et l'une des premières compagnies... Et ça, il
n'y a pas seulement moi, il y a des journalistes qui ont écrit sur le
sujet, mais j'ai eu l'occasion de voir des lignes de transmission en motoneige
ou en allant à la pêche. L'une des compagnies
québécoises, qui appartient aux Québécois,
Hydro-Québec, et je ne me gêne pas, ce n'est pas la
première fois que je l'affirme; je l'ai affirmé à maintes
et maintes reprises. Les preuves, je les ai dans la tête; à
n'importe quel temps, je suis capable de le prouver. On ira à tel lac et
on vous démontrera qu'il est pratiquement rempli parce que
l'Hydro-Québec n'a pas respecté la loi des trois chaînes.
L'Hydro-Québec est une institution gouvernementale ou du moins para-
gouvernementale et ne respecte même pas la loi des trois
chaînes.
Cela, le sous-ministre actuel, M. Duchesneau, sait très bien que
ce n'est pas la première fois que j'en parle. J'en ai parlé au
ministre Kevin Drummond. J'en parle au ministère des Richesses
naturelles qui a une responsabilité de ce côté. J'en parle
aussi au ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. A chaque
fois, ça continue, le problème se perpétue; mais qui va
arrêter ça?
Quand ce sont de pauvres petits gars qui ne respectent pas la loi des
trois chaînes, on saute dessus. Mais quand ce sont des compagnies de
l'Etat... Rayonier Québec.
Je tombe dans un autre ministère, mais l'autre jour, c'est le
député fédéral qui est intervenu publiquement pour
dire que Rayonier Québec ne respectait pas la loi des trois
chaînes, ne respectait pas les lacs et ne respectait pas le territoire,
elle coupait à blanc.
On se lave les mains de part et d'autre. Je trouve qu'au point de vue du
respect et de la protection de la faune, il me semble qu'on est obligé
de trouver un ministère... On va tous vous intégrer pour avoir de
la coordination dans tout cela, afin de trouver un ministère qui est
responsable de quelque chose.
Actuellement, on n'a pas de ministère qui soit responsable de
quelque chose. On me transfert d'un ministère à l'autre. Cela ne
règle pas le problème. Ce n'est pas la première
année que j'en parle de cette affaire.
M. Simard: Je disais tout à l'heure au
député de Saguenay que nous n'avons pas eu de blâme,
à savoir que le cheptel devait être détruit d'une
façon ou d'une autre par ces produits. Nous n'allons pas recommencer les
études qui sont faites par Environnement Canada ou certains
ministères fédéraux. Je pense bien que le
député de Saguenay devrait comprendre...
M. Lessard: Je vous demande si vous avez fait des études
concernant les produits utilisés par l'Hydro-Québec.
M. Simard: Ces produits sont acceptés par le gouvernement
fédéral, par des chimistes...
M. Lessard: Est-ce que le gouvernement fédéral, le
ministère de l'Environnement...
M. Simard: Quant à nous, au Québec, pourquoi
ferions-nous à nouveau des études sur les études qui ont
déjà été faites? Lorsqu'on nous dit qu'il n'y a pas
de problème, il n'y a pas de problème. Je pense bien qu'on pourra
peut-être découvrir quelque chose à long terme.
Peut-être qu'il y aura des problèmes. C'est difficile.
Mais quand on nous dit qu'il n'y a absolument aucune espèce de
problème en ce qui a trait à la faune, je ne sais pas si le
député de Saguenay voudrait que nous, au Québec,
refassions certaines études pour savoir ce qui doit arriver, quand on
sait que le gouvernement fédéral a beaucoup plus de budget qu'on
peut en avoir et qu'il a beau-
coup plus de personnel qu'on peut en avoir en tant que chimistes et
spécialistes.
M. Lessard: Quand le ministre me dit qu'il n'y a pas de
problème concernant ces arrosages...
M. Simard: Jusqu'à maintenant.
M. Lessard: Concernant un autre produit chimique qui nous
préoccupe, le méthyle de mercure, est-ce que le ministre peut
continuer d'affirmer s'il y a eu des études faites par... Je reviens
toujours à la question que j'ai soulevée à
l'Assemblée nationale, savoir s'il y a eu des études qui ont
été faites par le ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche, ou si le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche se fie exclusivement aux études qui ont été
faites par le gouvernement fédéral.
M. Simard: Je vais quasiment répondre oui. Le rôle
du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, c'est de
faire des prélèvements des différentes espèces qui
sont dans le fleuve Saint-Laurent et dans d'autres régions. Nous
envoyons ces espèces pour analyse.
Je crois que nous avons joué notre rôle, parce que ce n'est
pas tout à fait le rôle du ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche, de voir à la santé publique. Il faut
quand même qu'il y ait une certaine cohésion, à un moment
donné. Les expertises nous viennent du gouvernement
fédéral.
D'un autre côté, je dois vous dire que là encore, il
n'y a eu aucun cas pour ce qui est de la région de Montréal et de
la région de Québec, qui a été souligné sur
le plan de la maladie ou de l'hospitalisation.
M. Lessard: Ecoutez, dans le Nord-Ouest québécois,
cela ne fait pas longtemps qu'on retrouve des cas de minamata.
M. Simard: Dans le Nord-Ouest...
M. Lessard: On a étudié... Il ne faut quand
même pas attendre que les gens soient atteints de la maladie avant
d'intervenir. Il ne faut quand même pas attendre de dire aux gens: Vous
avez le droit de manger deux repas par semaine et vous ne serez pas atteints.
C'est là que je rejoins, au point de vue...
M. Simard: M. le Président, si le député de
Saguenay me permet de l'interrompre...
M. Lessard: D'accord, répondez.
M. Simard: ... c'est que, dans certaines régions, des gens
se nourrissent à peu près trois fois par jour de poisson, ce qui
n'est pas du tout le même problème pour les gens de la
région de Montréal et dans certaines régions du
Québec. Si nous allons vers le nord, on sait que les autochtones se
nourrissent de poisson presque exclusivement, à certains temps de
l'année en tout cas. Il y a aussi quelque chose qui vient s'ajouter
à cela.
C'est qu'eux mangent leur poisson cru et tout le poisson.
Je crois qu'on ne devrait pas mêler les Inuit, les autochtones et
les autres à ceux qui font de la pêche sportive et qui ne
consomment à peu près jamais la totalité de leur
prise.
M. Lessard: M. le Président, je rejoins justement les
responsabilités du ministère. Si le ministre n'a rien à
cacher, j'ai posé une question, en Chambre, il y a quelque temps, j'ai
demandé si le ministre était prêt à rendre publics
les documents qui étaient au ministère depuis 1969, concernant le
méthyle de mercure. Le ministre m'a dit: Je vais vérifier
auprès de mes fonctionnaires je me le rappelle très bien
pour savoir si ces documents sont confidentiels. Cela fait
déjà un mois et demi, probablement, de cela. Je ne sais pas si le
ministre a eu l'occasion de parler à ses fonctionnaires. En tout cas, je
vais être gentil, M. le Président. De toute façon, je n'ai
pas eu de réponse de la part du ministre. Le ministre a pris avis de ma
question, mais je n'ai pas eu de réponse.
Seulement, ce sont les fonctionnaires du gouvernement
fédéral qui répondaient, quelques jours après,
à la place du ministre, qui disaient que ces documents ne sont
aucunement confidentiels, que ces documents pouvaient être rendus publics
et ainsi de suite.
Je pense qu'il s'agit de choses qui sont quand même importantes.
On ne cache pas à la population... Le ministre m'a dit: Oui, mais on a
averti la population. Figurez-vous donc qu'on a averti la population avec deux
communiqués de presse qui ont été faits par le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche demandant
à la population de manger deux repas par semaine de poisson. Je ne pense
pas que... C'est un peu comme la cigarette. Les gens disent: II y a 70% des
gens qui fument la cigarette qui meurent du cancer. A un moment donné,
tant qu'ils ne sont pas poignés...
La relation que je veux faire, c'est que, depuis 1968, le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, semble-t-il, a
ces informations. Or, en 1970, il y a eu une loi, on s'en souvient, qui a
été présentée par Mme Claire Kirkland-Casgrain
concernant la pêche commerciale. Vous me permettrez, pour une
fois: d'agir comme ministre. Je vais vous citer les notes
explicatives. Cela concernait l'anguille et d'autres sortes de poissons, dont
les crevettes du Saguenay. Les crevettes du Saguenay sont tellement
polluées par le méthyle de mercure, je pense que c'est .18, qu'il
n'y a plus rien à faire avec les meilleurs bancs de crevettes du
Québec.
On disait: Ce projet autorise le ministre du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche à consentir des prêts aux pêcheurs
commerciaux qui cessent leur exploitation au cours de cette année par
suite d'une décision des autorités prise en raison de la
contamination du poisson résultant de la pollution des eaux.
Le projet autorise aussi le ministre à consentir de tels
prêts aux personnes exerçant un commerce dépendant
directement d'une telle pêche et lui permet de conclure une entente avec
le
gouvernement du Canada pour l'application de la loi.
C'est surtout de l'article 2 dont je voudrais vous parler. Je le cite:
Le ministre de la Justice à la demande du ministre du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche qui est responsable de l'application de cette
loi, parce que c'est toujours le ministre de la Justice qui doit prendre les
procédures peut se joindre à un ou plusieurs emprunteurs
dans les recours que ceux-ci peuvent exercer contre les tiers responsables des
dommages qu'ils subissent dans leur activité commerciale, en raison de
la pollution des eaux.
Autrement dit, si ma mémoire est bonne, en 1970, c'était
$5 millions qu'on votait, qu'on prévoyait sous forme de prêts
à ces pêcheurs commerciaux.
M. Simard: $150 000 à $200 000 par année.
M. Lessard: Je ne suis pas convaincu. Je vais vérifier.
C'est cela, mais on prévoyait... Je ne vous dis pas ce qui a
été utilisé, attendez un peu, il faut se parler, à
un moment donné. Ce que le ministre prévoyait ou mettait à
la disposition c'est comme les engagements financiers des
pêcheurs commerciaux, c'était la somme de $5 millions. Ce n'est
pas là mon point principal. Cela a beau être $3 millions, $2
millions ou $1 million, ce n'est pas grave. Mon point principal, c'est
d'essayer, et peut-être que c'est une question au feuilleton, j'ai
pensé de la poser au feuilleton, mais en tout cas, je sais qu'au
feuilleton, des fois, cela prend un an ou un an et demi avant de recevoir des
réponses... Est-ce qu'il y a eu des procédures de prises contre
certaines compagnies qui auraient été trouvées coupables
d'avoir pollué les eaux du Québec avec le méthyle de
mercure?
M. Simard: Aucune des provinces impliquées dans ce
même phénomène n'ont eu de procédure, étant
donné qu'il était extrêmement difficile de faire une
preuve. Maintenant, autant le gouvernement du Québec que celui des
autres provinces impliquées sont prêts à regarder la loi
pour y faire des modifications.
M. Lessard: Donc, il n'y a pas eu de procédure, autrement
dit.
M. Simard: Votre question a plusieurs volets.
M. Lessard: Oui, elle peut avoir plusieurs volets.
M. Simard: Oui.
M. Lessard: Répondez au volet que vous croyez bon. Ce
n'est rien. Elle aurait pu avoir sept volets, cette question, parce qu'il y
avait opération dignité 1, opération dignité 2,
opération dignité 3.
M. Côté: Des sociétés
d'aménagement.
M. Lessard: M. le Président; il y a deux ministères
impliqués là-dedans: Industrie et Commerce et le ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
M. Simard: Selon la région. M. Lessard: C'est
cela.
M. Simard: Le député de Saguenay sait très
bien que c'est là où la marée baisse où... en fait,
on s'est fixé la ligne du pont de Trois-Rivières.
M. Lessard: C'est cela. Le pont de Trois-Rivières en
descendant.
M. Simard: C'est cela.
M. Lessard: En haut, vous avez beau manger n'importe quoi, ce
n'est pas grave.
M. Simard: Même si les poissons passent sous le pont, je ne
sais pas s'ils se dépolluent en passant sous le pont.
M. Lessard: C'est le principe, ce que vous faites en haut, c'est
nous autres qui le mangeons en bas.
M. Simard: Je ne pense pas qu'on mange n'importe quoi en
haut.
M. Lessard: Non, mais voici où je veux en venir.
D'après mes renseignements... D'accord! Je savais qu'il n'y avait aucune
procédure de prise et j'avais dit, à ce moment, à Mme
Claire Kirkland-Casgrain, parce que c'était encore moi qui intervenait
sur ce dossier: Cela est de la belle foutaise. Le gouvernement du Québec
va payer dans le sens que je suis bien d'accord qu'on doive dédommager
des pêcheurs commerciaux qui étaient aux prises avec le
problème, mais ne venez pas nous faire rire avec l'article 2. On sait
très bien... Ce sont de beaux principes qu'on a déjà vus
non appliqués dans d'autres projets de loi. Je savais qu'aucune
procédure n'avait été prise.
Savez-vous ce que cela a donné quand même? Parce que
dernièrement, à la suite de questions que j'ai posées
à l'Assemblée nationale au ministre, il m'est arrivé de
communiquer avec le ministère de l'Industrie et du Commerce. Vous savez
que la pêche à l'anguille est maintenant permise. Savez-vous ce
que cela a donné? Cela a donné... S'il y avait eu un
gouvernement, en fait, qui avait pris des procédures contre certaines
compagnies, cela aurait peut-être donné beaucoup plus, mais,
d'après ce qu'un fonctionnaire m'expliquait, si la situation s'est
corrigée, c'est un peu à cause de l'article 2. Parce que, si les
compagnies n'ont pas reçu de procédures, elles ont eu peur d'en
recevoir. Là, elles ont corrigé la filtration de l'eau, de leur
air et de toutes les conséquences du méthyle de mercure.
Ce que je veux vous souligner, l'argumentation vers laquelle je m'en
vais cela commence à se préciser tranquillement
c'est que, si on a réussi à avoir des correctifs par des mesures
comme celles-là, au niveau de la pêche commer-
ciale, pourquoi le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche n'a-t-il pas pris de mesures nécessaires, parce que cela est
en 1970? La situation est connue au point de vue de la pêche sportive,
d'après les informations ou d'après... Que le ministre me dise
que j'ai menti, parce que moi, je ne me scandalise pas de me faire dire que
j'ai menti parce que c'est une expression française si ce
n'est pas le cas, c'est depuis 1969 que ces dossiers sont censés exister
au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Comment
cela se fait-il qu'il n'y ait aucune mesure prise pour essayer de corriger
parce que, si on ne fait rien, cela va devenir de plus en plus grave
la pollution par le méthyle de mercure, par soi. On me dit:
D'accord! Le rapport Gouin, je me pose des questions à son sujet. Dans
d'autres régions, il y a des compagnies, dont une à
Lebel-sur-Quévillon... Ecoutez! On ne charrie pas. A
Lebel-sur-Quévillon, la compagnie Domtar a des responsabilités
dans cette affaire.
Comment se fait-il qu'aucune mesure, depuis 1968 on est en 1976
... D'ailleurs, quand on me disait que c'est certain qu'il y a une
différence avec le Nord-Ouest québécois et les gens de
Montréal, mais, dans le Nord-Ouest québécois, je pense que
5% ou 10% des gens qui ont subi des examens médicaux. Sur ce nombre, je
pense qu'on en a trouvé quand même plusieurs... Je pense qu'on est
rendu à douze ou seize cas. C'est rendu grave! Comment cela se fait-il
qu'il n'y a pas eu de mesure...
M. Simard: Je calcule que le service de l'environnement a fait
des efforts assez intensifs en ce qui a trait à des moulins à
papier de Trois-Rivières et en descendant parce que, comme nous le
disions, c'est extrêmement difficile d'établir quelle industrie
jette vraiment cette composante de mercure dans les eaux du Saint-Laurent ou
dans les différentes rivières où elles ont leurs
activités.
Je pense bien que le service de l'environnement, étant
donné, même si vous disiez tout à l'heure...
M. Lessard: Qui est responsable de la protection de la faune?
M. Simard: Nous sommes responsables...
M. Lessard: Je veux avoir une coordination avec le
ministère.
M. Simard: Vous parliez un peu, tout à l'heure, de la
santé de l'individu.
M. Lessard: Ce n'est pas de la santé... Je vous parle de
la santé de la faune. Pas de la santé du poisson. Cela a des
conséquences sur la santé de l'individu, mais je vous parle de la
santé du poisson.
M. Simard: Je pense que la santé de la faune n'a pas de
problème jusqu'à maintenant.
M. Lessard: Je comprends. Ils ne meurent pas, mais tous en
meurent!
M. Simard: Jusqu'à preuve du contraire... M.
Côté: ... mais tous en étaient frappés! M.
Lessard: ... en étaient atteints.
M. Simard: Pour revenir au premier volet, pour ce qui est du
fameux rapport qu'on est censé avoir, normalement, lorsque nous
demandons des expertises au gouvernement central, lorsqu'il nous répond,
tous les documents sont marqués confidentiels. Si vous me demandez
pourquoi, je ne le sais pas, parce qu'enfin, bien souvent, trois fois sur
quatre, il n'y a absolument rien de confidentiel en ce qui a trait au
ministère que je dirige.
Etant donné que toute la publication s'est faite dans un journal
bien connu et qui s'appelle le Montréal-Matin, je ne vois aucune
objection à déposer le rapport en question.
M. Lessard: Le ministre s'engage-t-il à le
déposer?
M. Simard: Certainement.
M. Lessard: Bon. Enfin! On va savoir ce qui se passe. De toute
façon, les gens le savent maintenant. Mais je vais quand même vous
donner quelques contradictions, toujours en relation avec le bill 30, ce que
cela donne comme contradiction.
L'autre jour, je reçois une lettre d'un certain monsieur qui a
perdu son permis de pêche commerciale dans la région du
réservoir Gouin. Il s'est fait retirer son permis de pêche
commerciale au réservoir Gouin en 1971 parce que le brochet et le
doré contenaient trop de mercure.
D'abord, on importe notre poisson. A-t-on une vérification sur le
poisson importé? Cela ne doit pas exister seulement chez nous parce que
la maladie de Minamata a commencé au Japon. Je ne sais pas si on a un
contrôle sur notre poisson importé, mais, en tout cas, je
reviendrai sur cela tantôt.
La pêche sportive existe toujours au réservoir Gouin.
C'est-à-dire qu'il n'y a plus de droit de pêche commerciale, mais
la pêche sportive existe toujours. Vous savez ce que cela donne. On fait
de la pêche sportive et on vend quand même, etc., un peu comme le
saumon frais de Gaspésie. Ils n'ont plus le droit de pêcher, mais
ils viennent le chercher sur la Côte-Nord et c'est du saumon frais de
Gaspésie. Quand ils ne viennent pas le chercher sur la
Côte-Nord...
M. Côté: II n'est pas aussi bon sur la
Côte-Nord qu'en Gaspésie.
M. Lessard: Bien souvent, quand ils ne viennent pas le chercher
sur la Côte-Nord, ils le prennent à d'autres endroits que vous
connaissez, mais c'est toujours du saumon frais de la Gaspésie.
M. Côté: ... saumon...
M. Lessard: Les pêcheurs se sont donc vu refuser des permis
pour le corégone et la carpe parce qu'à un certain moment, il y
avait des problèmes de méthyle de mercure.
Il arrive ceci: La personne vivait entièrement de son
métier et on l'indemnise de façon très limitée.
Même l'indemnisation de 1970 devrait être corrigée parce
qu'en 1976, c'est complètement différent.
Mais le gars se dit une chose: C'est correct. Je n'ai pas le droit de
faire manger. Je n'ai pas le droit de pêcher commercialement et je n'ai
pas le droit de vendre mon poisson, mais, sur le côté sportif,
c'est permis, c'est-à-dire qu'à un certain moment, vous avez le
droit de pêcher du poisson avec du méthyle de mercure et vous avez
le droit d'en faire manger aux autres, mais du point de vue commercial, vous
n'avez pas le droit. Les gens se posent de telles questions qui
m'apparaissaient quand même assez logiques.
Le problème sur lequel je reviens tout le temps est celui-ci:
Comment expliquer que, alors que le ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche essaie, à un certain moment... Parce que, dans
certaines régions, cela atteint jusqu'à 6,5%, je pense. C'est
très élevé.
M. Simard: Dans un maskinongé, on a trouvé
cela.
M. Lessard: On a trouvé cela dans un
maskinongé.
M. Simard: Un individu maskinongé.
M. Lessard: Mais, dans certaines régions, c'est le triple,
quand même, du 0,5 accepté normalement. Cela va même
jusqu'à 2,5 ou 3. Les 6,5, d'accord. On a trouvé un cas à
un moment donné. Un cas, c'est un cas. Alors, les deux repas par jour,
c'est la question sur laquelle j'interviens. Comment se fait-il qu'aucune
mesure n'ait été prise par le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche? Le ministre nous dit: Deux repas par semaine.
Est-ce qu'il se base sur la norme acceptable, à savoir 0,5, ou sur
certaines normes existantes? Est-ce deux repas par semaine à partir de
la norme existante, soit 0,5? Si c'est à partir de la norme existante de
0,5, si c'est 1, cela devrait être un repas par semaine et si c'est deux,
cela ne devrait même pas être un repas par semaine. Il se base sur
quoi?
M. Simard: M. le Président, il ne faut quand même
pas... De toute façon, lorsque le poisson est vendu d'une façon
commerciale, c'est comme la viande, il doit être inspecté. Tout
à l'heure, le député de Saguenay disait: II est
évident qu'il y a certains pêcheurs sportifs qui profitent de
cette histoire.
M. Lessard: La viande avariée...
M. Simard: Je peux citer un cas où il y a eu une certaine
cargaison de poisson qui a été exportée aux Etats-Unis.
Lorsque inspecté, il a été retourné au fournisseur.
Il ne faut quand même pas prendre panique, parce que c'est comme la
viande. C'est évident que, comme la viande, le poisson doit être
inspecté. S'il est vendable, il ne doit pas y avoir de problème
de consommation.
Maintenant, comment arriver à table et savoir si c'est 0,5 ou 0,3
ou 0,1? C'est évident qu'on peut peut-être manger trois, quatre,
cinq ou six repas, c'est une moyenne, M. le Président, que nos experts
ont prise. C'est aussi simple que cela.
M. Lessard: Qui est responsable, quand c'est
commercialisé, de l'inspection du poisson au Québec?
M. Simard: C'est le fédéral.
M. Lessard: C'est le fédéral. Il n'y a aucune
responsabilité du côté des pêcheries
québécoises?
M. Simard: Je ne crois pas. Sûrement pas du
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
M. Lessard: D'accord, mais je n'ai pas reçu encore...
M. Simard: Parce qu'on ne va pas commencer à inspecter les
viandes de poisson, quand même.
M. Lessard:... reçu de réponse à ma
question. Comment se fait-il que, depuis 1969 que vous connaissez ces rapports,
on n'ait pris aucune mesure telle qu'on en a pris concernant la pêche
commerciale, pour...
M. Simard: Je pense qu'il était plus important, en 1970,
d'avertir les pêcheurs commerciaux et de les empêcher de prendre
certaines espèces, enfin les espèces les plus...
M. Lessard: Laisser...
M. Simard: Parce qu'il y a quand même une
différence, M. le Président. Au MTCP, le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, la pêche sportive doit
continuer à exister, j'imagine. Il y a quand même un "thrill"
à pêcher. Comme je l'ai déjà dit, cela ne veut pas
dire que, parce qu'un poisson est pris sportivement, il doit être
consommé ipso facto. Bien des gens, j'en connais, je viens du
comté de Richelieu, et il y a de la bonne pêche dans la baie de
l'Ile-de-Grâce, prennent du crapet et, en fait, peut-être dix ou
douze espèces de poissons, mais je sais très bien que ces
pêcheurs sportifs vont pêcher et que la majorité de leurs
prises ne sont pas consommées ou à peu près pas.
M. Lessard: Qu'est-ce qu'ils font avec?
M. Simard: Ce qu'ils font avec, je ne le sais pas en fait. Ce qui
arrive normalement, c'est que, lorsqu'il y a prise, on s'y connaît de par
la façon dont on a été élevé. Etre
obligé de manger de la viande le vendredi, nous,
Québécois, je vous assure...
M. Lessard: C'est-à-dire qu'on ne devait pas en
manger.
M. Simard: On ne devait pas en manger, justement, le vendredi. Je
calcule, sans entrer dans les détails plus qu'il faut, que pour ce qui
est des espèces que nous prenons dans le Saint-Laurent, anguille,
crapet, barbotte, crapet-soleil et tout cela, bien souvent, ce n'est pas
consommé. Elles sont très rares, les familles
canadiennes-françaises de notre région qui consomment plus de
deux repas par semaine de poisson.
M. Lessard: Je suis d'accord. M. le Président, si je
demande quand même pourquoi il n'y a pas eu de procédures, de
mesures de prises, c'est parce qu'on a trouvé quand même des
solutions et il y a eu une certaine solution du problème à la
pêche commerciale. Est-ce que cela veut dire que le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche aurait décidé,
même s'il n'a pas pris de mesures dans le passé, de se croiser les
bras et de dire: Ce n'est pas grave? Il ne se mange pas deux repas de poisson
par semaine. Notre population ne mange pas deux repas par semaine. A ce
moment-là, la maladie de Minamata ne peut pas se développer. Les
gens vont en manger juste en petite quantité et ainsi de suite et on
laisse faire.
Le problème qui m'occupe en ce qui concerne
Lebel-sur-Quévillon, en ce qui concerne d'autres régions du
Québec et en ce qui concerne le réservoir Gouin, comme je l'ai
vu, c'est qu'il semble qu'il n'y ait pas de compagnie importante, il semble que
ce soit de la pollution à la suite du mercure naturel; en tout cas,
à moins que le sous-ministre pense que ça pourrait être
causé par une compagnie, j'ai cherché et je n'en ai pas
trouvé.
M. Simard: II n'y en a pas.
M. Lessard: Bon, il n'y en a pas. En ce qui concerne, par
exemple, Lebel-sur-Quévillon, d'autres régions du Québec,
en ce qui concerne les bancs de crevettes du Saguenay, qui sont absolument
perdus, il n'y a plus rien à faire avec, à un moment
donné, c'est foutu, c'est fini. Si nous prenons le rapport de la
commission Legendre sur une politique des eaux, qui a été
déposé en 1970, il disait en introduction que si on ne
présentait pas de politique de l'eau au Québec d'ici à
1980, cela nous coûterait plus cher que ce que nous a coûté
l'éducation, c'est-à-dire qu'à brève
échéance, parce qu'il disait 1980, ça nous coûterait
plus cher que nous a coûté le système
d'éducation.
M. Houde (Fabre): Qui disait ça?
M. Lessard: La commission Legendre, dans son rapport. Je me dis
une chose: On fait quoi? On laisse faire? On laisse continuer, on ne prend pas
de procédures? Vous me parlez du ministère de l'Environnement,
mais...
M. Simard: M. le Président, le député de
Saguenay sait que j'ai répondu à cette question tout à
l'heure. Pour autant que nous sommes concernés, la faune n'est pas
affectée, à ce qu'on sache, jusqu'à maintenant. Il est
évident que, sur le plan de la santé, chacun doit prendre ses
responsabilités.
M. Lessard: La faune n'est pas affectée! Mais c'est la
faune qui est affectée.
M. Simard: Mais non.
M. Lessard: C'est par la faune que ça se transmet.
M. Simard: Mais, à ce moment-là, qu'est-ce que vous
voulez que je vous dise? Vous pourriez peut-être poser votre question au
ministre des Affaires sociales ou au ministre des Richesses naturelles. C'est
évident qu'il doit y avoir cohésion à l'intérieur
d'un gouvernement, ce que nous essayons de faire autant que possible.
Maintenant, nous avons fait les efforts qu'il fallait faire, en 1970,
soit bannir la pêche commerciale de certaines espèces de poissons
prédateurs. Si on nous demande d'être responsables de la
santé publique, c'est une autre paire de manches. Si on nous demande
d'être responsables de la qualité des eaux au Québec, c'est
encore une autre paire de manches. Chacun des ministères doit prendre
ses responsabilités et le député de Saguenay a assez
d'expérience pour avoir siégé à ces commissions,
pour savoir qu'il y a des choses qui se font quand même, qu'il n'y a pas
de cloison entre les ministères.
D'ailleurs, aux sous-comités du conseil des ministres qui ont
été formés, par exemple sur la qualité de la vie,
nous discutons depuis maintenant huit mois de ces différents
problèmes de cloisonnement qui existaient les années
passées entre certains ministères qui ont des vocations qui se
ressemblent énormément ou qui ont un certain dénominateur
commun. Le député de Saguenay déborde de ces questions,
dans le sens que je ne suis pas le ministre des Affaires sociales. Je suis le
ministre duTourisme, de la Chasse et de la Pêche, je suis là pour
protéger la faune au Québec et non la santé publique.
M. Marchand: M. le ministre, est-ce que les canards qui mangent
du poisson sont atteints par le mercure?
M. Simard: C'est possible.
M. Lessard: Cela ne disparaît pas.
M. Simard: M. le Président, j'aimerais ajouter quelque
chose. On m'a dit, je ne suis ni un chimiste, ni un spécialiste, qu'il y
a du mercure dans
les oeufs, dans le poulet. Il faudrait...
M. Lessard: Jusqu'à une certaine quantité.
M. Simard: Jusqu'à une certaine quantité, mais il
faut quand même démystifier ce problème, à savoir
que le mercure existe seulement dans le poisson. J'aimerais bien poser des
questions à certains spécialistes, certains scientifiques, pour
savoir si le mercure existe seulement dans des espèces de poissons.
M. Houde (Fabre): M. le Président, à peu
près sur le même sujet, mais indépendamment de la question
du mercure ou indépendamment de la question des canards qui mangent du
poisson, de certaines rivières ou des autochtones, etc., simplement pour
revenir à une question de principe, est-ce qu'on peut espérer,
peut-être ne pouvez-vous pas me répondre, M. le ministre, parce
que vous êtes au conseil des ministres, mais je rejoins un peu le
député de Saguenay et je pense, au moment où je vous
parle, aux déclarations qu'a faites hier notre collègue Jean
Cournoyer, ministre des Richesses naturelles.
Je pense qu'actuellement, dans tout le Québec, les politiciens,
de quelque allégeance que ce soit, citoyens de quelque comté ou
de quelque région que ce soit, il m'apparaît y avoir un
dénominateur commun, à savoir que le Québec et par
ricochet, d'autres secteurs, d'autres provinces il m'apparaît
essentiel et urgent que quelqu'un, quelque part, prenne le leadership dans
toute cette question de l'eau, de pollution, d'environnement, de santé,
d'aménagement du territoire.
On en perd un peu son latin. A peu près tous les jours, on voit
des articles dans les journaux. Il y a des associations par-dessus associations
qui se forment. Encore, durant le dernier week-end, on rapportait qu'il y avait
au-delà de 200 associations qui se sont réunies en
congrès. Il semble vraiment que la population désire et souhaite
que quelque chose se passe dans ce sens-là.
Quant à moi, j'aimerais que le ministère du Tourisme, de
la Chasse et de la Pêche, qui représente quand même une
partie très importante de la population, puisque nous sommes un des
rares ministères à toucher à toutes les couches de la
population et ce, dans tous les coins du Québec je
souhaiterais que notre ministère puisse, avec force et avec vigueur, au
cours des semaines qui vont suivre, débattre cette question, la
débattre à tous les paliers et qu'il endosse davantage et avec
plus de vigueur encore ce que le ministre des Richesses naturelles
déclarait hier.
Ce qui me préoccupe, ce n'est pas de savoir si c'est le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, le
ministère des Richesses naturelles, le ministère de
l'Environnement, la Régie des eaux ou qui que ce soit, mais c'est
vraiment une complication, non seulement pour la population, mais
également pour nous, lorsqu'on a des demandes dans nos régions,
dans nos comtés. Est-ce qu'on peut ouvrir un commerce? Est-ce qu'on peut
construire un chalet au bord de tel lac? Est- ce qu'on peut aller à
telle distance? Les municipalités nous demandent: Est-ce qu'on peut
faire des arrestations sur nos lacs? Est-ce que c'est de juridiction
fédérale? Provinciale? Et cela va aussi loin que les noyades dans
certains lacs, dans certaines rivières. Qui a le droit de chercher les
corps? Qui peut chercher un moteur lorsqu'on échappe un moteur dans
l'eau? C'est vraiment à en perdre son latin.
Je défie qui que ce soit de téléphoner à la
Sûreté du Québec, ou à la RCMP. Tout le monde se
renvoie la balle. Là-dessus, je n'insisterai jamais assez, je
souhaiterais, c'est le but de mon intervention je l'aurai dit, moi
aussi, et j'aurai apporté ma modeste contribution à ce voeu
pour que quelqu'un, à l'intérieur du gouvernement...
Puisque nous avons un ministère qui se préoccupe des loisirs, qui
se préoccupe de la vie en plein air, puisque notre ministère se
doit, par ses lois, d'être le premier défenseur pas le
deuxième, le premier défenseur de la nature, de la faune
et de tout ce que cela comporte, je pense et je souhaite que le ministre, que
les hauts fonctionnaires qui nous entourent soient excessivement vigoureux dans
ces questions.
J'en profite pour ouvrir une parenthèse. Je ne suis
peut-être pas au bon chapitre, mais j'en profite pour donner un exemple.
J'ai été témoin et je pourrai le confirmer au ministre par
la suite; ce n'est pas nécessairement pour rendre cela public. Quand je
parle de vigueur à l'intérieur, cela va aussi loin que le service
de l'hôtellerie qui doit émettre, dans certains cas, des permis
pour des constructions de salles à manger.
J'ai été témoin très récemment, il y
a à peine quelques jours, d'une acceptation de permis de salle à
manger, dans un endroit tout à fait épouvantable. Personne qui a
à tout le moins deux yeux, n'aurait consenti à donner un permis
de salle à manger à un endroit semblable.
Effectivement, par la suite, le ministère de l'environnement et
d'autres organismes ont dit: Non, ce n'est pas possible d'avoir un restaurant
à cet endroit-là. Il n'y a même pas d'espace pour avoir des
fosses septiques. il n'y a même pas de possibilité d'avoir de
l'eau potable.
Je vous avoue que j'étais un peu mal à l'aise quand j'ai
vu qu'il y avait le tampon du service de l'hôtellerie sur cette demande,
sur un bout de papier, une feuille de 81/2 sur 11, avec un rectangle
dessiné de vingt tables et de soixante chaises. C'était tout.
Cette rigueur concernant l'ensemble du plein air, l'ensemble de tout ce
qui peut s'appeler pollution, j'espère, en tout cas, que nous allons
être les premiers à donner l'exemple et à augmenter et
à vérifier nos critères.
Le Président (M. Brisson): Le député de
Matane.
M. Côté: M. le Président, si le
député de Saguenay me permet, je ne voudrais pas couper le sujet
qui avait déjà été abordé.
M. Lessard: Cela fait suite à... D'accord, très
brièvement.
Le Président (M. Brisson): Vous avez la parole.
M. Lessard: Je terminais, de toute façon, la discussion
sur ce point concernant notre environnement, mais je suis quand même
heureux que le député de Fabre affirme, ou m'appuie dans ce
secteur. Parce que, certainement, du côté du parti au pouvoir,
bien souvent, on n'a pas des appuis considérables et nos discussions
apparaissent à certains députés, de l'autre
côté de la table, comme des discussions inutiles.
M. Côté: Vous n'avez pas à vous plaindre
aujourd'hui.
M. Lessard: Bien souvent, elles leur apparaissent comme des
discussions qui relèvent plutôt des nuages. Mais, si j'insistais
sur ce point, c'est parce que j'ai, comme député d'une
équipe de six, en fait, l'occasion de participer à l'étude
des crédits de quatre, même de cinq ministères. Si
j'insiste auprès du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, c'est d'abord à cause des préoccupations
qu'énumérait le député de Fabre tout à
l'heure, mais aussi parce que j'ai mon voyage, dans le sens que, c'est en 1971
que la commission Legendre, qui a coûté, probablement, comme toute
commission, plusieurs centaines de milliers de dollars aux
Québécois, a déposé son premier rapport à
l'Assemblée nationale. En 1974, je pense, nous avons eu le
deuxième rapport, le rapport final de la commission Legendre.
Or, justement, pour faire suite à l'énoncé du
député de Fabre, le 3 mai 1976, le ministre des Richesses
naturelles annonçait qu'il allait se préoccuper, au cours de
1976, de préparer une politique des eaux. C'est quand même grave.
C'est un peu comme le soulignait le député de Fabre. Je me
cherche un ministère. C'est-à-dire que je pousse le
ministère des Richesses naturelles à faire quelque chose et cela
ne marche pas. A un moment donné, le ministère des Terres et
Forêts, cela le touche moins. Comme, par exemple, quand j'arrive au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, cela a des
conséquences énormes sur la faune. N'oublions pas une chose,
l'Angleterre vient de faire des efforts considérables pour nettoyer sa
Tamise et nettoyer tout la ville de Londres. L'an dernier, un des premiers
saumons est monté dans la Tamise, mais cela a coûté de
l'argent. Cela a coûté du pognon. Quand vous vous promenez un peu
le long de la Seine, à Paris, ce n'est pas un cadeau. Je voyais
pêcher, un dimanche matin, les gens et je vous dis que le poisson qu'ils
prennent, en tout cas, moi, je n'y goutterais pas.
Québec, des fois, on dit que c'est la poubelle de
l'Amérique du Nord, parce que, quand une industrie ne s'établit
pas quelque part, elle vient s'établir chez nous. Mais, ce que je dis
je termine sur cela, M. le Président c'est que, comme
ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, vous avez une
responsabilité considérable auprès du conseil des
ministres et auprès de vos collègues, parce que je comprends que
c'est un travail de coordination, mais vous avez une responsabilité
considérable, parce que, tôt ou tard, il va falloir payer, si on
ne fait rien. Comme le disait la commission Legendre, cela coûtera
je regrette de ne pas avoir le texte d'autant plus cher que nous
n'aurons rien fait avant 1980, un peu comme les Anglais d'Angleterre sont
obligés de payer considérablement pour d'abord nettoyer leur
ville et ensuite nettoyer leur cours d'eau.
Je pense que c'est un problème qui est extrêmement
important et le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
ne peut pas ne pas s'en préoccuper.
M. Simard: M. le Président, j'ai bien écouté
la partie du député de Fabre et celle du député de
Saguenay. Concernant celle du député de Saguenay, je ne voudrais
pas que les députés de cette commission pensent que je m'inscris
en faux.
Je suis très conscient de la pollution, très conscient de
tout cela. Je suis pour qu'on dépollue nos lacs, nos rivières,
nos cours d'eau, enfin tout. Je voudrais que le député de
Saguenay comprenne que le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche...
M. Lessard: Le député de Fabre aussi devrait
comprendre.
M. Simard: Oui, et j'ai bien aimé sa repartie aussi. On
est d'accord en principe. Maintenant, il faut se dire une chose...
M. Lessard: ... pas sur moi. M. Simard: ... que ce soit
l'Angleterre... M. Lessard: Ne vous vengez pas sur moi. M. Simard:
Non, absolument pas.
M. Lessard: Que votre adjoint, à un moment donné,
intervienne.
M. Simard: Non. Le phénomène de la pollution, quand
on y pense, c'est un phénomène qui est relativement jeune. Il y a
une dizaine d'années à peine, on ne s'en préoccupait pas.
Je pense que c'est notre gouvernement, il y a trois ans ou trois ans et demi,
qui a formé, enfin, qui a donné le premier effort par le biais du
ministère des Affaires municipales, par mon collègue, M.
Goldbloom. Il est évident qu'un organisme qui oeuvre depuis trois ans ou
trois ans et demi et qui souffre d'une pénurie de budget ne peut quand
même pas résoudre tous les problèmes de pollution,
étant donné l'étendue et l'immensité du territoire
québécois. Quand on parle des problèmes de l'Angleterre,
ces gens-là ont peut-être une rivière qu'ils appellent
fleuve, ce qui est à peu près le centième du
Saint-Laurent. Nous possédons un million de lacs et de rivières
au Québec. Je calcule que la dimension n'est pas du tout la même
que celle de certains pays d'Europe.
M. Lessard: Ils ne sont pas tous pollués au
même...
M. Simard: Maintenant, je ne veux pas répondre pour un de
mes collègues, mais disons que les efforts qui ont été
faits par notre gouvernement devraient être respectés.
Le Président (M. Brisson): Le député de
Matane.
M. Côté: L'an dernier, M. le Président, au
cours de l'étude des crédits concernant la conservation de la
faune, on avait été amené à discuter de la chasse
contrôlée à l'orignal. Je me souviens d'une discussion
qu'on avait eue, à ce moment, concernant les chefs de groupe. Les chefs
de groupe dans les années passées n'avaient pas le droit, si
leurs noms n'étaient pas tirés, d'aller à la chasse avec
un autre partenaire. J'ai ouï-dire que cette année, c'est
différent, que nos discussions ont porté fruit. Est-ce que c'est
confirmé?
M. Simard: Je pense que c'est disparu.
M. Côté: C'est disparu. Alors, je constate que
l'étude des crédits de l'an dernier a porté fruit.
Concernant le parc de la Gaspésie, je sais que, l'an dernier, des
biologistes ont travaillé durant une bonne partie de l'automne, je
pense, ou de l'été, à faire le relevé du caribou
dans le parc de la Gaspésie. Est-ce que l'étude actuellement est
terminée ou quelles sont les grandes lignes de l'étude du caribou
dans le parc de la Gaspésie?
M. Simard: Ce travail est fait en rapport avec le parc, avec la
détermination des limites du parc. Le ministère des Terres et
Forêts, par exemple, a des données beaucoup plus faciles parce que
ses arbres se déplacent rarement et c'est assez facile de compter des
épinettes, de les mesurer, tandis que les caribous se déplacent.
Ce qu'on étudie actuellement, ce sont les déplacements du caribou
autour des centres principaux où on les retrouve pour étudier
leur distribution. Le travail va très bien. C'est un travail de deux
ans, à cause du fait que le caribou est très imprévisible
dans ses mouvements.
M. Côté: C'est sûrement en fonction d'un but
précis, si vous voulez déterminer... C'est toujours dans un but
précis.
M. Simard: On a toujours un objectif.
M. Côté: Un objectif. Quel est-il cet objectif, s'il
y a possibilité de le savoir?
M. Simard: Cet objectif, c'est de déterminer la
distribution du caribou pendant différentes saisons de l'année en
vue de la délimitation du nouveau parc de la Gaspésie.
M. Côté: Parce qu'il sera question d'un nouveau
parc?
M. Simard: Peut-être.
M. Côté: Est-ce que cette étude
s'étend aussi au mont Jacques-Cartier ou si c'est tout l'ensemble du
parc de la Gaspésie en termes de quantité de caribous? Quelles
sont les grandes lignes qui se dégagent, s'il y en a
présentement, en termes de quantité de caribous?
M. Simard: Ce travail ne constitue pas un inventaire. En fait, le
travail lui-même a consisté à marquer 25 caribous avec des
radio-émetteurs, moitié-moitié ou dix, douze ou treize sur
chacun, au mont Albert et au mont Jacques-Cartier. Une des premières
découvertes, pour autant que nous sommes concernés, c'est qu'il y
a un échange considérable entre les deux. Cela veut dire que,
dès les premières observations, deux ou trois semaines
après le marquage, il y avait cinq ou six caribous qui avaient
changé de montagne.
C'est la constatation la plus intéressante pour l'instant. Cela
veut dire que ce ne sont pas des populations séparées.
Maintenant, des observations sont faites tous les quinze jours pour voir
la distribution qui se fait à partir des montagnes vers la forêt,
et les observations sont beaucoup plus difficiles lorsque les animaux se sont
dispersés. C'est plus difficile de trouver les radios. Mais les travaux
progressent, et, encore une fois, ils seront répétés l'an
prochain, parce qu'avec des espèces comme celles-là, il faut
faire attention pour ne pas conclure après une année
d'observation.
M. Côté: En ce qui concerne la
régénération du troupeau, est-ce qu'il y a des
nouveautés de ce côté, ou si vous tentez d'avoir des... Que
je sache, le troupeau diminuait considérablement.
M. Simard: On continue à faire des observations.
Même s'il n'y a pas de chiffres précis qu'on puisse vous donner,
il semble que le troupeau, par exemple, qui se tient autour du mont Albert soit
à peu près le même qu'il y a une vingtaine d'années.
Dans le cas du mont Jacques-Cartier, il y a eu une diminution
considérable. Mais le noyau de la population de caribous semble encore
assez important et ne semble pas, en tout cas, menacé.
M. Côté: J'aimerais peut-être, si on me le
permet, aborder, toujours au programme 1, ce qui est quand même, je
pense, un attrait touristique considérable au niveau de la
Gaspésie, les rivières à saumon, la rivière Matane,
de Cap-Chat, à Sainte-Anne-des-Monts, qui sont des rivières qui
permettent, je pense, d'attirer et de garder le tourisme dans la région
immédiate de Matane et de Sainte-Anne-des-Monts.
Je soulignais, au début de...
M. Lessard: Puis-je poser une question au
député?
M. Côté: Oui.
M. Lessard: Pourquoi le député est-il tellement
favorable à sa rivière Matane et n'a pas été
favorable à la libération de la rivière
Baie-Trinité?
M. Côté: Baie-Trinité? M. Lessard:
Oui.
M. Côté: Parce que le député de Matane
s'occupe de son comté et laisse le député de Saguenay
s'occuper de son comté et des comtés des autres.
On en avait parlé un petit peu au début. Cela concerne, je
pense... Les efforts du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, je pense, ont été nombreux de ce
côté.
Les tentatives pour l'élimination des filets maillants...
M. Lessard: D'accord! Vous voulez parler du saumon en
général, parce qu'en ce qui concerne la rivière
Matane...
M. Côté: Oui.
M. Lessard: ... à moins qu'on en parle
immédiatement, parce qu'on va y revenir au niveau des parcs, je pense
bien.
M. Côté: On va revenir au niveau de la
rivière Matane, mais c'est parce que, globalement...
M. Lessard: Parce que, moi, j'ai...
M. Côté: ...le problème du saumon dans
l'Atlantique.
M. Lessard: D'accord!
M. Côté: Globalement, je pense que le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche est
concerné.
M. Lessard: L'application du rapport Carter.
M. Côté: Dans un premier cas, il y a, depuis cinq
ans, le ban qui a été imposé par le gouvernement
fédéral en ce qui concerne les tentures à saumon de
pêche commerciale.
Depuis l'avènement des... Oui?
M. Simard: M. le Président, c'est parce qu'on vient au
programme 2...
M. Côté: Mais dans...
M. Simard: ...du saumon...
M. Côté: ...le programme 1, élément
1...
M. Lessard: Elément 2.
M. Côté: Non, élément 1, je m'excuse.
On n'a peut-être pas la même feuille, mais ce sont les recherches
sur le saumon.
M. Simard: Ah! La recherche...
M. Côté: Je pense qu'on pourrait
définitivement en traiter là.
M. Lessard: C'est-à-dire que c'est l'élément
1...
M. Côté: Oui: Programme 1, élément 1,
inventaire et recherche, service de la biologie, recherche sur le saumon.
Le Président (M. Brisson): Continuez votre
intervention.
M. Lessard: D'accord.
M. Côté: Depuis quelques années, il y a une
nouvelle pêche que font les pêcheurs côtiers, elle se fait
avec des filets maillants. On sait que, depuis cinq ans, le
fédéral a empêché les tentures commerciales de
saumon, ce qui aurait facilité et permis la montée de saumons en
nombre beaucoup plus considérable dans les différentes
rivières de la Gaspésie. Mais il est arrivé le
phénomène suivant que les pêcheurs côtiers se sont
servis de ces filets maillants pour attraper de nombreux saumons durant la
saison de pêche. Quels sont, du côté du ministère,
les efforts qui ont été faits ou qui seront faits
éventuellement pour tenter d'appliquer plus sévèrement la
réglementation? En ce qui concerne le ministère de l'Industrie et
du Commerce, je pense que, du côté moral, le ministère doit
faire quelque chose pour que le saumon monte en plus grand nombre dans les
rivières? Qu'est-ce que le ministère a l'intention de faire dans
ce dossier?
M. Simard: il est évident que la responsabilité est
au ministère de l'Industrie et du Commerce, et je dois vous dire, en
toute sincérité, que nous avons eu énormément de
problèmes. Etant donné qu'on a deux ministères, un qui
s'occupe de la pêche sportive, et l'autre qui s'occupe de la pêche
commerciale, il est évident que le MIC donne certains permis qui sont
marqués "poissons divers", ou enfin, et il est évident aussi, M.
le Président, que certains pêcheurs commerciaux mettent leurs
filets un peu plus haut. Ils disent qu'ils pèchent du hareng. Ils disent
qu'ils peuvent mettre toutes sortes d'espèces, et ils se retrouvent
finalement avec d'énormes quantités de saumon.
Evidemment, la surveillance est aussi sous la responsabilité du
ministère de l'Industrie et du Commerce, ce qui fait que la pêche
sportive en est diminuée d'autant, étant donné que le
saumon, bien souvent, est capté aux bouches des rivières.
Ce que nous essayons de faire et, personnellement, j'essaie de trouver
la vérité là-dedans, c'est d'établir s'il ne serait
pas possible qu'il n'y ait qu'un ministère qui s'occupe de la
pêche commerciale.
Nous sommes en discussion avec le ministère de l'Industrie et du
Commerce et nous devons avoir une réponse dans de brefs délais
parce que
je pense que c'est une anomalie qui, à mon sens, en 1976, ne
devrait pas arriver à l'intérieur d'un même
gouvernement.
Nous savons très bien que, dernièrement, M. Louis-Philippe
Lacroix a été nommé responsable des pèches
commerciales et j'ai eu de longs entretiens avec lui. Je crois que nous allons
en arriver à une solution très prochainement.
M. Lessard: Le député de Matane.
M. Côté: Au niveau de la statistique, peut-on
considérer que, depuis deux ans ou trois ans, parce que vous avez des
registres en ce qui concerne principalement la rivière Matane où
vous pouvez enregistrer des montées de saumon, il y a eu des effets
bénéfiques sur le fait que les tentures commerciales aient
été éliminées? Si oui, j'aimerais savoir si c'est
dans la première partie des cinq ans ou dans la deuxième partie
parce que j'ai nettement l'impression qu'au début des années
1970, dans les premières années du ban qu'a imposé le
gouvernement fédéral, il y a une montée croissante des
saumons dans les différentes rivières. Depuis l'avènement
du filet-maillant dont les pêcheurs côtiers se sont servis, j'ai
l'impression qu'il y a une diminution. Je ne sais pas si...
M. Simard: II y a une augmentation de la montée dans les
rivières et il y a une augmentation du nombre de géniteurs qui
restent dans les rivières à l'automne. C'est clair.
Ce qui est difficile à cerner est qu'en même temps que le
ban sur le saumon sur la pêche commerciale a été
appliqué, on peut assister à une phase du cycle du saumon parce
qu'il y a un cycle chez les saumons et c'est difficile de séparer le
fait du cycle naturel observé depuis très longtemps de
l'augmentation qui peut avoir été causée par la
pêche commerciale.
M. Lessard: A la suite de cela, celui qui a profité ou la
province qui a profité le plus de ces mesures prises par le
Québec parce que c'est le Québec qui avait la
responsabilité de prendre les mesures puisque la province est la seule
province qui s'occupe comme telle des pêches commerciales... La province
qui en a profité le plus n'est-elle pas la province de Terre-Neuve qui a
vu augmenter considérablement ses prises? On n'avait pas pris de mesures
pour corriger la situation.
M. Simard: II existe actuellement un comité
Terre-Neuve-Maritimes-Québec qui a été formé sous
la pression du Québec pour étudier cette question en particulier
et j'ai appris hier qu'on a établi que 7% des prises de Terre-Neuve,
actuellement, dans les filets-maillants sont certainement des poissons du
Québec, des saumons du Québec et je pense que ce sont 10% des
Maritimes. Maintenant, on dit 7%. Ce n'est pas grave. Ce sont 7% de ses prises,
mais cela représente combien de nos saumons? C'est une autre histoire,
de sorte que la discussion continue.
M. Côté: Toujours dans ce phénomène de
saumon, j'aimerais peut-être parler un peu de la rivière
Sainte-Anne-des-Monts qui avait censément subi des dommages, à la
suite de l'écoulement d'un barrage aux Mines Madeleine en 1973.
Je sais que le ministère a surveillé de très
près la situation. Peut-on dire en 1976, après trois ans, qu'il y
a eu dommages ou qu'il n'y en a pas eu? C'est une question que les gens du
milieu se posent depuis un certain temps.
M. Simard: Depuis quelle année?
M. Côté: 1973. En décembre ou janvier
1973.
M. Simard: II me semble que la situation s'est rétablie
assez rapidement, que cela s'est nettoyé. Il a fallu enlever certaines
accumulations qui s'étaient faites de terres et de rebuts de toutes
sortes, mais il semble que la rivière se soit replacée
déjà.
M. Lessard: J'aurais envie de parler de la rivière
Nouvelle, mais je pense que cela va venir à un autre...
Le Président (M. Brisson): Elément 1.
Adopté?
M. Lessard: Ses dommages, à un moment donné, ont
été importants.
Le Président (M. Brisson): Elément deux. Alors,
élément 1.
M. Lessard: Non, M. le Président. Il n'a pas
été adopté.
Le Président (M. Brisson): Est-ce que c'est
adopté?
M. Lessard: Non, M. le Président, il n'est pas
adopté encore. Ce ne sera pas long, par exemple. C'est parce que le
ministre, cet après-midi, ne s'était pas rendu jusqu'à la
fin de l'élément 1, c'est ce qui nous a trompés, un peu
tout le monde d'ailleurs, dans sa lecture des grands titres.
M. Simard: J'aurais pu lire les grands titres.
M. Lessard: Ce n'est pas paginé. Recherche sur l'original,
objectifs. On dit: Création de sites d'observation de l'orignal dans le
parc des Laurentides. Activités du comité d'étude sur
l'exploitation de l'orignal au Québec.
D'abord, activités au pluriel; mais avant de parler
d'activités au pluriel, j'aimerais demander: Ce comité
d'étude sur l'exploitation de l'orignal au Québec, de qui est-il
constitué, quels sont ses objectifs et qu'est-ce qu'il poursuit?
M. Simard: Vous attendez une réponse...
M. Lessard: J'attends une réponse du ministre parce que le
ministre doit connaître son comité.
M. Simard: Je suis au courant que le comité
siège.
M. Lessard: Ce n'est pas une question technique. C'est une
question politique.
M. Simard: Je pense que oui, parce que tout ce qui est
discuté...
M. Lessard: Non, quand même. Quand je parle de question
technique, il faudrait quand même s'entendre.
M. Simard: D'accord, on va définir.
M. Lessard: C'est certain que si je demande je ne sais
pas, je ne connais pas grand-chose là-dedans, je ne suis pas biologiste
comment se fait la reproduction de tel poisson, c'est une question
technique. Mais là, il s'agit d'un comité du ministère. Il
ne faudrait quand même pas exagérer ou tout va devenir technique.
Comme je le disais cet après-midi ou ce soir, j'entends qu'il y ait des
ministres, et je pourrais donner des cas, qui n'acceptent aucunement que le
fonctionnaire parle parce que le ministre vient défendre ses
crédits. C'est normal. Mais je suis bien prêt à donner une
chance au ministre sur des questions très techniques, mais quand je
parle du comité, parce que c'est le ministre qui était prêt
à me déposer ce document ce matin, ce document, le ministre doit
le connaître. Alors, je lui demande: Le comité d'étude sur
l'exploitation de l'orignal, qu'est-ce que c'est? Qu'est-ce qu'il fait? Quels
sont ses objectifs? De qui est-il constitué?
M. Simard: Quant au comité, j'en suis très
conscient, à l'intérieur de ce comité, ce sont des
questions extrêmement scientifiques qui sont discutées. Je crois
que la réponse a été donnée partiellement tout
à l'heure par le Dr Moisan. Il est évident que nous sommes
à la fine pointe, au Québec, avec un comité composé
de spécialistes qui étudient l'évolution des orignaux en
territoire, à savoir dans quel rayon les orignaux se déplacent,
de quel genre de nourriture ils se nourrissent. Enfin, ce sont toutes des
choses extrêmement techniques et je dois vous dire, M. le
Président, que le premier rapport n'a pas encore été
déposé sur mon bureau.
Il est composé de spécialistes qui ont été
nommés et ce sont des sommités dans ces affaires.
M. Lessard: Ce comité existe depuis plusieurs
années ou si c'est la première année?
M. Simard: Six mois à peu près.
M. Lessard: Donc, actuellement, il n'y a aucun rapport.
C'est-à-dire qu'on fait des études. Est-ce qu'on fait des
études dans l'ensemble du Québec ou si on a choisi des endroits
précis où on fait les études?
M. Simard: Dans l'ensemble du Québec, M. le
Président.
M. Lessard: Dans l'ensemble du Québec. Mais pas sur la
Côte-Nord.
M. Simard: Pour être précis...
M. Lessard: Non, parce qu'il n'y a pas de biologiste.
M. Simard: On a des données qui viennent de la
Côte-Nord.
On connaît quand même les populations d'orignaux qui...
M. Lessard: Oui, mais pour voir comment se déplace
l'orignal, cela prend du monde sur place.
M. Simard: Evidemment.
M. Lessard: Cela prend des inventaires.
M. Simard: On fait des inventaires.
M. Lessard: Oui, vous faites des inventaires quand
même.
M. Simard: M. le Président, il faut quand même faire
des distinctions. Même s'il n'y a pas de permanents qui sont sur la
Côte-Nord, il y a quand même des biologistes qui s'y
déplacent assez régulièrement.
M. Lessard: Ils se déplacent de quelle région vers
quelle région?
M. Simard: II ne faut quand même pas penser que le
député de Saguenay est derrière un mur de Chine. C'est
parce que la faune, au Québec, on s'en occupe autant... C'est
évident aussi que le service de recherches...
M. Lessard: Oui, mais si cela vous coûte $220 000, de toute
façon vous êtes obligés de faire des études
biologiques. Prenez le montant et nommez une équipe de biologistes pour
nous. C'est incroyable. Ce n'est pas acceptable, voyons.
M. Simard: Je sais. Je suis d'accord en principe avec le
député de Saguenay...
M. Lessard: Vous ne me convaincrez pas de ça. Il y a dix
districts au Québec, il y en a un qui est le plus grand de tous au point
de vue de la chasse et de la pêche, au point de vue du territoire et de
la superficie, ne revenez pas sur ça, c'est le plus grand district et
vous n'avez pas d'équipe de biologistes. Plus que ça, vous y avez
un CEGEP, celui de Hauterive, qui donne des cours en cynégétique
et en halieutique. Ce ne sont pas des cours de biologie mais, quand même,
c'est une des régions les plus vastes et on n'a pas de biologistes.
C'est inacceptable pour nous, comme protecteurs de la faune, qu'un des dix
districts du Qué-
bec n'ait pas d'équipe de biologistes sur son territoire.
M. Simard: M. le Président, il faut quand
même...
M. Lessard: On en revient des services secondaires que vous
donnez...
M. Simard: ... cela a été discuté
antérieurement, mais il faut que le député de Saguenay se
dise que tous les services de recherche biologique sont centralisés
à Québec et qu'il n'est pas question que la recherche devienne
sectorielle. Il est évident que, pour les orignaux de la région
du député de Saguenay, nous faisons des expertises autant que
pour les orignaux au nord de Montréal ou un peu partout.
M. Lessard: Quand vous parlez que le service est
centralisée à Québec, la recherche est centralisée
à Québec, mais l'équipe de recherchistes, de biologistes
est sur les lieux, c'est-à-dire qu'elle est désignée pour
les régions données.
M. Simard: II y a un service d'aménagement de la faune
dont on a traité auparavant, mais on est rendu au service de la
recherche biologique; le service d'aménagement comprend les
équipes qui sont dans les districts. Le service de la recherche est
centralisé à Québec et travaille à la grandeur du
territoire.
M. Lessard: Pour cela, je suis d'accord, mais quand on parle
d'une équipe de biologistes dans les différents districts comme
on en a parlé tantôt, d'accord. C'est par incidence que j'en suis
arrivé à ça, parce que le ministre est revenu sur
ça. C'est certain qu'au point de vue de la recherche comme telle, tout
est centralisé à Québec, mais, à partir des
données que vous récupérez au niveau des régions,
écoutez, vous ne prenez pas ça dans les airs, vous ne prenez pas
ça à Québec, les données que vous recevez, à
base d'études qui sont faites au niveau de la région?
M. Simard: Le comité dont il est question ici est un
groupe de travail formé des spécialistes en orignal du centre de
recherche et qui travaille avec des biologistes provenant des districts et qui
ont eux-mêmes des contacts permanents avec cette espèce. Cela fait
un groupe de travail. Ce groupe travaille actuellement sur des données
qui proviennent strictement ou presque de la fiche du gros gibier, à
partir de chaque animal qui a été tué.
M. Lessard: C'est cela que je vous dis. C'est enregistré
dans les régions.
M. Simard: Non, cela s'en vient au centre de recherche.
M. Lessard: Je comprends, quand j'enregistre mon animal, je ne
l'enregistre pas à Québec.
M. Simard: Non, mais vous ne l'enregistrez pas chez un biologiste
non plus, vous l'enregistrez chez un agent de la conservation.
M. Lessard: Non, non. Bon, on discute pour discuter.
Le Président (M. Brisson): D'autres questions à
l'élément 1?
M. Lessard: Une minute, M. le Président.
Le Président (M. Brisson): Pour les amateurs de hockey,
Islanders, 4, Canadien, 0.
M. Lessard: Concernant la recherche sur le cerf de Virginie, on
parle d'objectifs, quelles sont les recherches? L'objectif est
d'améliorer nos connaissances sur le cerf de Virginie. Ce que je veux
savoir, parce qu'on parle beaucoup de recherche au ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, ce qui m'inquiète, on en a
parlé aussi à plusieurs reprises dans d'autres ministères,
en fait, on parle énormément de recherche, ce sont les
résultats. Est-ce qu'il y a des résultats, est-ce qu'ils sont
publiés, est-ce qu'ils existent au ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche? Est-ce qu'ils sont diffusés?
M. Simard: Des rapports sont émis constamment, qui sont
transmis aux biologistes. Il y a des publications dans les revues scientifiques
et il y a aussi...
M. Lessard: Quand vous parlez de revues scientifiques, vous
parlez de quelles revues en particulier?
M. Simard: Le Journal of Wild Life Management et il y a aussi des
communications des congrès, à l'ACFAS. Je pense aussi aux
biologistes du Nord-Est américain, à des trucs comme
ça.
M. Lessard: Est-ce que cela a donné lieu non seulement
à des articles, mais à de la docmentation sur le cerf de
Virginie? Est-ce que cela a donné lieu à la publication de
dépliants, de plaquettes ou si on est encore au niveau de la
recherche?
M. Simard: Vous avez sûrement vu la magnifique publication
qu'on a sur le cerf de Virginie, qui découle, en grande partie, de ces
recherches.
M. Lessard: J'avais une question à vous poser sur cela.
Précédemment, vous parliez de quatre autres publications. Quelles
sont-elles?
M. Simard: Je sais qu'il y en a une sur le saumon, une autre sur
le loup...
M. Lessard: Pauvre loup.
M. Simard: Oui. J'oublie les deux autres.
M. Lessard: En ornithologie, je constate, M. le Président,
qu'on fait un certain nombre de travaux qui consistent à rédiger
des rapports finaux sur, particulièrement, le dénombrement et la
distribution des grandes oies blanches dans l'Arctique de l'Est.
Est-ce qu'on a fait une analyse sur le dénombrement et le nombre
d'outardes? Je comprends qu'elles voyagent d'un bord et de l'autre, mais
connaît-on le nombre d'outardes qui se posent? Je demande cela, parce
que...
M. Simard: Etant donné le grand nombre de problèmes
concernant la faune au Québec, le nombre assez restreint de biologistes
que nous avons et les responsabilités très précises du
gouvernement fédéral en ce qui concerne les oiseaux migrateurs,
nous nous sommes arrêtés, en ce qui concerne les oiseaux
migrateurs, au problème d'aménagement de marécages, pour
l'instant, d'aménagement physique, pour favoriser la reproduction, pour
favoriser la rétention des oiseaux à l'automne.
Il y a sûrement des mesures prises par le Service canadien de la
faune, dans son bureau régional de Québec, sur le nombre
d'outardes. C'est également fait au niveau de l'Amérique du Nord.
Il y a une augmentation considérable.
M. Lessard: C'est la raison pour laquelle je vous pose cette
question. D'après ce que je sais, il y a une augmentation
considérable, qui dépasserait plus de 300 000 et...
M. Simard: Les oies blanches, je les ai vues ce matin à
Rimouski. Il y a trois ans, on les a vues à Rivière-du-Loup et
elles sont rendues à Rimouski ce printemps.
M. Lessard: Comme il y a une augmentation considérable,
les questions que les gens nous posent je comprends que le printemps,
c'est le retour vers les régions du nord et que c'est la période
de la reproduction concernent la récolte que l'on devrait faire
de l'outarde. Est-ce qu'on ne devrait pas et je me demande si le
ministère en a analysé la possibilité permettre une
certaine chasse contrôlée le printemps?
M. Simard: On ne peut même pas y penser parce qu'il existe
un traité entre le Mexique, les Etats-Unis et...
M. Lessard: Mais eux autres, ils se paient la traite, l'autre
bord. Ils le font...
M. Simard: Ce traité dit qu'on ne peut pas chasser les
oiseaux migrateurs entre le 1er mars et le 1er septembre.
M. Lessard: Entre le 1er mars et le 1er septembre. Est-ce que
cela existe pour les Etats-Unis également?
M. Simard: Oui, et le Mexique également.
M. Lessard: Et le Mexique.
M. Simard: Et le Japon maintenant.
M. Lessard: Traité signé en...
M. Simard: 1916, et la loi en 1917.
M. Lessard: A un moment donné... Comme vous le dites, les
résultats le disent, il y en a considérablement. La reproduction
se fait de façon très forte.
M. Simard: Cela a été la pierre...
M. Lessard: II faut se dire une chose. Je dis tant mieux, mais il
y a une récolte du gibier qui doit se faire, chaque année, comme
le ministre le disait lors de son discours d'ouverture. C'est comme la
forêt.
Comme ancien sous-ministre des Terres et Forêts, vous savez
très bien que, si on ne récolte pas certaines espèces
forestières, certaines espèces ligneuses, on les perd.
M. Simard: Le problème, c'est que, de temps en temps, on
récolte trop et, de temps en temps, on se fait dire qu'on ne
récolte pas assez.
Non, parce que le député...
M. Lessard: Justement, parce qu'il y a un équilibre...
M. Simard: Le député doit savoir que les oies
blanches, il y a 25 ou 30 ans, étaient en voie d'extinction.
M. Lessard: Hum! Hum! Mais là, je parle d'outardes;
d'accord.
M. Simard: C'est une espèce qui se manipule très
facilement. Les Américains ont contribué énormément
à créer toutes sortes de nouvelles populations à partir de
stocks artificiels.
Mais la question que vous posez a été la pierre
d'achoppement dans les discussions avec les autochtones pour le nord du
Québec, parce qu'ils ont toujours chassé le printemps. Ils disent
au fédéral: On va continuer à chasser le printemps et on
voudrait que vous écriviez que, maintenant, c'est permis. Le
fédéral ne peut pas, parce que le traité ne le permet
pas.
M. Lessard: M. le Président...
M. Denis: Sur le même sujet, M. le Président, j'ai
constaté, en fin de semaine dernière, dans la région de
Berthier et dans la région de Sorel également, qu'il y en a des
milliers à l'heure actuelle. J'ai constaté également que
le ministère faisait une surveillance très étroite,
puisqu'il y avait un hélicoptère à un moment donné.
C'est bien évident, comme le disait le député de Saguenay,
qu'il y a une récolte, mais, dès la minute où il quitte le
lieu où le ministère veut qu'il soit concentré, pour
avoir un certain contrôle, il y a des dizaines de chasseurs qui
s'en donnent à coeur joie.
J'ai constaté en fin de semaine qu'il y avait un
hélicoptère, justement, qui cherchait toujours à ramener
ces groupes vers le lieu où ils étaient. A ce moment, il n'y a
pas de chasse permise. Il ne faudrait pas les laisser aller trop loin, parce
qu'il y en a qui en profiteraient pour se faire de petites réserves.
C'est peut-être une constatation, cette année, où il y en a
des milliers et des milliers dans notre région.
Le Président (M. Brisson): Elément 1,
adopté?
M. Lessard: Non. A l'élément 1, simplement des
détails sur les montants d'argent. Traitements, d'accord, $2,423
millions, adopté, catégorie 1. Catégorie 2: Autres
rémunérations, $204 400, cela va où? Cela prévoit
quoi? Ne vous trompez pas.
M. Simard: Ce sont les occasionnels. La catégorie 1, c'est
le personnel régulier.
M. Lessard: Les occasionnels que vous employez pendant les
périodes de chasse?
M. Simard: Oui. C'est pour l'élément 1. M. Lessard:
C'est plutôt pour la recherche. M. Simard: La recherche.
M. Lessard: Ce sont des étudiants que vous engagez.
Communications: $259 900, c'est quoi? C'est le service des timbres et ce que
vous voulez. Quand on en fait un, on connaît tout.
M. Simard: L'avion est là-dedans. M. Lessard: L'avion est
là-dedans.
NI. Simard: On fait beaucoup d'inventaire par avion.
M. Lessard: Ah! D'accord. C'est, parce que, quand on en
connaît un, à un moment donné, on connaît tous les
autres.
Services, ce sont les services d'honoraires. Entretien, cela va. Loyer,
cela va. Fournitures, cela va. Equipement, cela va. Les transferts, ce sont des
transferts qui proviennent du gouvernement fédéral. Comment se
répartissent ces transferts?
M. Simard: C'est pour compenser les pêcheurs commerciaux de
saumon qui ne peuvent pas pêcher.
M. Lessard: Ah oui! J'avais une autre question en parlant des
pêcheurs commerciaux de saumon. Je termine avec cela à la
catégorie 1. Etant donné qu'on a justement enlevé le droit
de pêche dans toute la région sud, la région de la
Gaspésie, j'entends la pêche commerciale, et qu'on a laissé
des droits de pêche, parce que cela aussi a des conséquences,
comme le disait le député de Matane, sur les pêches
commerciales qui sont prati- quement à l'embouchure des rivières,
est-ce que, comme ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche
je comprends que cela relève du ministère de l'Industrie
et du Commerce vous avez quand même certaines
responsabilités sur les pêches commerciales? Le saumon, c'est
votre affaire?
M. Simard: Oui. C'est dans le bon ministère.
NI. Lessard: Tant mieux, je suis au bon ministère. C'est rendu
tellement mêlant, cette affaire. On a enlevé le droit de
pêche en 1971 à toute la région de la Gaspésie, on a
permis le droit de pêche sur la rive nord. Pourquoi a-t-on laissé
le droit de pêche sur la rive nord? Pourquoi l'a-t-on
empêché en Gaspésie? On voulait faire une
expérience. Le problème que cela pose, c'est qu'on continue
d'avoir, quand on va dans les restaurants de la Gaspésie, du bon saumon
frais de la Gaspésie et dont on dit qu'il provient des pêches
commerciales de la Côte-Nord, mais il n'est pas
numéroté.
Est-ce qu'on a l'intention d'enlever ou de faire en sorte qu'on
enlève la pêche commerciale du côté nord ou on a
l'intention de laisser faire, de laisser continuer la pêche
commerciale?
En fait, je comprends que c'est la Côte-Nord, deux poids, deux
mesures, une pêche commerciale chez nous, et il n'y a pas de pêche
commerciale chez eux. Pourquoi a-t-on choisi? Est-ce qu'il y avait des raisons
scientifiques qui sont intervenues auprès du ministère, et
qui...
M. Simard: La pêche commerciale a été
arrêtée dans les endroits où l'exploitation était la
plus forte. L'exploitation sur la Côte-Nord n'a pas un degré
d'intensité tel qu'on devait l'arrêter. Je ne pense pas qu'il soit
question de l'arrêter et même dans la partie la plus à
l'est, on vient de libéraliser un peu le nombre de filets.
NI. Lessard: II y a des pêcheurs qui prennent 8000 livres de
saumon par année.
M. Simard: Quand on compare le nombre des pêcheurs,
c'est...
M. Côté: ... sur la Côte-Nord?
NI. Lessard: En tout cas, l'important, c'est qu'il n'y ait pas de
conséquence...
M. Simard: Est-ce que le député suggère
qu'on mette un ban sur la Côte-Nord?
M. Lessard: Non, mais en fait, je me posais... Il faut bien se
dire une chose, le saumon pris à la ligne rapporte beaucoup plus au
Québec que le saumon pris commercialement, parce qu'un saumon de dix
livres rapporte $25 au Québec. Un saumon de 10 livres pris à la
ligne rapporte pas mal plus cher au Québec. Donc, entre le choix que
j'aurais à faire, à savoir améliorer la pêche
à la ligne au Québec ou encourager des pêcheurs
commerciaux, je dirais, pour l'ensemble des Québécois, pour
l'ensemble du développement touris-
tique au Québec, il vaut mieux sauver le saumon dans nos
rivières en enlevant la pêche commerciale que de laisser la
pêche commerciale et voir le saumon, à un moment
donné...
M. Côté: Dans les faits, ce n'est pas ce qu'il se
passe.
M. Lessard: Je vais vous poser une question. Comment se fait-il
que suite à la décision quand vous me dites dans les faits
du ministère en 1971, la montée du saumon dans les
rivières a été beaucoup plus considérable?
M. Côté: C'est ce que je tentais d'expliquer tout
à l'heure. Dans les premières années, j'ai l'impression,
d'après des gens du milieu et des gens qui ont habité sur les
rivières, que cela a été bénéfique, parce
qu'il n'y avait pas l'apparition du filet maillant pour les pêcheurs.
Quand il y a eu un filet maillant qui est apparu, on le fait pêcher
à six brasses et moins, dans certains cas. Il se prend des
quantités effarantes de saumon le long de la côte, ce qui
empêche d'autant la montée de saumon dans les rivières. Si
vous aviez des pêches commerciales...
M. Lessard: Cela ne changerait pas grand-chose. De toute
façon, ils le prennent quand même. S'il n'y avait pas les filets
maillants...
M. Côté: Comment les éliminer? Il y a des
pêcheurs côtiers.
M. Lessard: D'accord, M. le Président, adopté, en
ce qui concerne ce programme. On va en passer un aujourd'hui.
Amélioration de la faune
Le Président (M. Brisson): Alors, élément 1,
adopté. Elément 2: Amélioration de la faune;
adopté?
M. Lessard: Bien non, M. le Président, le ministre
va...
M. Côté: Non, amélioration de la faune.
Une Voix: Qu'est-ce qui a été adopté?
M. Lessard: Elément 1. Nous sommes maintenant au programme
1, élément 2. Il y a trois services: Service de
l'aménagement de la faune, service de la recherche biologique et service
des stations piscicoles. Cela va.
Aménagements forestiers, M. le Président. Je constate
il n'y a pas de pagination mais on dit, à une certaine
page, à la première page de l'amélioration de la faune:
Généralement l'aménagement de l'habitat pour la faune
terrestre se fait en collaboration avec le ministère des Terres et
Forêts par l'imposition de restrictions sur les permis de coupes
forestières dans les ravages des gros gibiers.
Qui a la responsabilité d'appliquer cette
réglementation?
M. Simard: II y a un dialogue entre le ministère des
Terres et Forêts et notre ministère, et, lorsqu'il y a certains
permis qui doivent être donnés, lorsque cela touche là
où il y a des concentrations ou ravages, nous suggérons au
ministère des Terres et Forêts de bien vouloir faire attention.
C'est évident qu'on ne peut pas lui donner des ordres comme tels, mais
disons qu'après les expériences que nous avons connues, il est
très réceptif.
M. Lessard: Bon! M. le Président, j'ai deux questions
à poser à cet élément. D'abord, concernant le
personnel au ministère. En 1974 et jusqu'en 1975, pas moins de 23
employés qualifiés de ce service du ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche ont, soit démissionné ou ont
été transférés, mis à pied, rangés
sur les tablettes. Parmi ces gens, il y a des biologistes reconnus
compétents, dont François Goudreault, Jean Huot, Louis Auger. Ces
déplacements du personnel et ces départs, non seulement à
ce service, mais on verra tout à l'heure, à un autre service
aussi, auraient été causés par des conflits reliés
à l'administration de ce service. Je pourrais nommer des noms, M. le
Président: Michel Gaudreau, biologiste, de Saint-Faustin, départ;
Monique Lévesque, pisciculture, de Saint-Faustin, mise à pied;
Alain Lalonde, du Service d'aménagement des Laurentides; Gérard
Pageau, scientifique d'envergure mondiale, maintenant à
l'Université de Montréal; Jacques Bouvier, qui a
décidé de s'en aller en Ontario plutôt que de demeurer au
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
On avait d'ailleurs discuté de ce dossier l'an dernier, lors de
l'étude des crédits, en date du 20 mai 1975, alors que le
ministre m'avait répondu: A ma connaissance, il n'y a eu aucun malaise
à l'intérieur du service d'aménagement de la faune qui
aurait causé le départ de qui que ce soit, parce que le service
ne fonctionnait pas comme il aurait dû. En tout cas, j'ai
été obligé de prendre la parole du ministre, mais
ça partait, et ça partait vite, à part de ça!
La question que je pose au ministre maintenant: Depuis septembre 1975, y
a-t-il eu d'autres départs ou déplacements au service de
l'aménagement?
M. Simard: Dans l'immédiat, je ne pourrais pas
répondre au député. Je peux vous donner des renseignements
en ce qui a trait à votre première question...
M. Lessard: Est-ce que ce service est complet?
M. Simard: M. Huot est maintenant professeur à
l'Université Laval. M. Auger a décidé d'aller en pratique
privée en faisant de la consultation. Je ne crois pas, M. le
Président... Il y a peut-être eu des
départs, mais... On me dit peut-être un départ pour
études. Je ne vois pas... Cela n'a pas été donné
sur mon...
M. Lessard: II n'y a pas eu de départ de façon
systématique à ce service. Cela s'est stabilisé.
M. Sirnard: Cela a toujours été assez stable.
M. Lessard: Voici! Ecoutez! 23 départs à
l'intérieur d'un service au cours d'une année, on peut se poser
des questions. Je vous demande maintenant: Est-ce qu'au cours de l'année
1975/76, il y a eu des départs? Si vous me dites un départ, je
dis que la situation s'est stabilisée... On finit celui-là et on
arrête.
M. Simard: On pourrait peut-être prendre avis de la
question.
M. Lessard: Oui, vérifiez donc. M. Simard:
D'accord!
M. Lessard: Prenez donc avis de la question. Je pense que c'est
quand même bon, M. le Président, que le ministre réponde
à cette question...
M. Simard: D'accord!
M. Lessard: ... parce que c'est une question qui a fait l'objet
de bien des discussions à l'extérieur du ministère, et qui
a fait l'objet de plusieurs articles. Ce serait peut-être bon de voir
s'il y a eu stabilisation concernant les employés à ce
ministère.
J'aurais une dernière question sur les stations piscicoles avant
d'adopter le programme 1, élément 2. Vous avez fait une
étude... Je ne sais pas, je n'ai pas eu le temps de lire le texte du
ministre. J'ai vu cela à la commission des engagements financiers. Un
montant de $25 000 a été versé à une firme dont je
ne me souviens pas du nom pour analyser la possibilité de commercialiser
la truite au Québec.
Cette étude est-elle terminée? Et ceci est en
collaboration avec le ministère de l'Industrie et du Commerce? Et le
rapport a-t-il été soumis à l'un ou l'autre des
ministères et quelles sont les conclusions?
M. Simard: Le rapport est terminé. Il nous a
été soumis il y a une dizaine de jours.
M. Lessard: Le ministre a-t-il eu le temps d'étudier le
rapport?
M. Simard: Non.
M. Lessard: Je sais qu'un certain nombre de chroniqueurs sportifs
sont contre la commercialisation du poisson, de la truite, mais il y a des
choses que je ne m'explique pas. C'est qu'on est rendu à un point,
à un certain moment, nous qui avons un million de lacs je
comprends qu'il y a des dangers; il y a le développement des piscicul-
tures on est rendu à un point où on importe certains
poissons, même la truite, du Japon et l'autre jour, je voyais une truite
"made in Japan". Je trouve cela, quand même... Le Japon qui vient
chercher probablement ses alevins ici au Québec ou ailleurs... Non? Ils
en ont déjà?
M. Simard: C'est produit en Europe. M. Lessard: En
Europe.
M. Simard: II faut dire que le Japon est drôlement
avancé et c'est la raison pour laquelle nous avons fait des efforts
autant sur le plan des subventions, autant sur le plan technique pour vraiment
aider cette industrie, l'industrie piscicole, qui, à mon sens, est
extrêmement importante au Québec.
M. Lessard: Quand vous parlez des efforts... Il y a six
piscicultures du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche: Tadoussac...
M. Simard: L'Anse Pleureuse, Gaspé, Saint-Faustin,
Baldwin, Lac-des-Ecorces.
M. Lessard: A-t-on fait un inventaire des piscicultures
privées?
M. Simard: Oui.
M. Lessard: 6000?
M. Simard: Pardon?
M. Lessard: Combien y en a-t-il?
M. Simard: Ah non! Il y en a à peu près 150.
M. Lessard: Pas plus que cela?
M. Simard: Et 150, c'est à partir de ceux qui ont une
petite pisciculture dans un club pour leur propre...
M. Lessard: Alors, votre inventaire est terminé,
actuellement, de tous les pisciculteurs. Quand le ministre parle, à un
certain moment, d'aide qu'on a tenté d'apporter à ces
pisciculteurs privés, il veut particulièrement parler d'aide
technique comme telle.
M. Simard: L'Association des pisciculteurs du Québec a
fait un voyage en France l'année dernière et il est question
qu'elle aille visiter les stations piscicoles au Japon cette année. Sur
le plan des subventions, nous avons donné une somme assez importante
afin qu'elle ait un secrétariat permanent et je crois que l'association
en question, depuis deux ans et demi, a pu rendre des services à ses
membres, d'une façon très concrète, à cause des
efforts du ministère.
M. Lessard: Dernière question avant d'adopter
l'élément 2. Elle concerne la pisciculture de Baie-Trinité
ou de ce qui en reste, toujours dans le
programme. Le sous-ministre, lorsqu'il se rendra dans la région
vendredi, pourra vérifier, mais ce qui serait peut-être
important...
J'ai communiqué avec M. Thomas Babinsky pour obtenir certains
renseignements concernant cette pisciculture, à savoir les plans et
devis, particulièrement. Chaque fois que j'en ai parlé, on m'a
dit...
M. Simard: On vient de l'acheter.
M. Lessard: Bon. C'est cela que je voulais savoir.
M. Simard: On vient de l'acheter. C'est déjà une
chose faite. Deuxièmement, on s'est rendu compte qu'elle était
complètement désuète pour plusieurs raisons
techniques.
Alors, nous allons prendre l'équipement qui est à
l'intérieur qui est encore en bon état pour l'utiliser dans les
autres stations piscicoles.
M. Lessard: Mais vous dites qu'elle est complètement
désuète?
M. Simard: Complètement désuète.
M. Lessard: Autrement dit, cette pisciculture a été
construite, elle n'a pas été utilisée. Est-ce que cela
veut dire que les plans et devis étaient mal faits?
M. Simard: Ils étaient mauvais, oui.
M. Lessard: Je ne connais pas cela, mais...
M. Simard: C'est bête comme cela, M. le Président,
mais c'est effectivement ce qui est arrivé.
M. Lessard: C'est parce que je ne voudrais pas que vous veniez la
prendre pour la déménager... Il n'y a rien à en faire.
M. Simard: Actuellement, la bâtisse qui contenait la
pisciculture contient le système de pompage de l'aqueduc de la
ville.
M. Lessard: C'est bien malheureux. Cela aurait pu être une
station expérimentale aussi, surtout avec la rivière
Baie-Trinité.
M. Simard: Au point de vue technique, nos spécialistes en
pisciculture nous disent qu'il n'y a rien à faire.
M. Lessard: Je suis obligé de prendre la parole du
sous-ministre, qui parle au nom du ministre, en vertu des
règlements.
M. Simard: Le ministre l'a dit avant.
M. Lessard: D'accord, M. le Président. Adopté.
Le Président (M. Brisson): Elément 2,
adopté. Le programme 1 est donc adopté.
M. Lessard: Je pense que nous nous étions entendus pour
ajourner nos travaux à demain 10 heures.
M. Côté: Le programme 3, peut-être.
M. Lessard: Je ne suis pas prêt et on ne sortira pas du
programme 3 ce soir.
Le Président (M. Brisson): Programme 2? M. Simard: Le
programme 2, vite.
M. Lessard: Non. Programme 2: Protection de la faune. C'est mon
programme. Non. Demain matin. On s'était entendu. Le mardi, ce qui
arrive, je suis bien prêt...
M. Simard: Pour autant que le député de
Saguenay...
M. Lessard: Ce qui arrive le mardi, c'est qu'on part de chez
nous, tout le monde, de bonne heure, le matin. On a notre voyage, tout le
monde. Il me semble qu'à 10 heures, c'est tout à fait... 10 h 10
même, c'est tout à fait normal qu'on arrête.
M. Simard: D'accord.
M. Lessard: On n'est pas des chiens.
Le Président (M. Brisson): La commission ajourne ses
travaux à demain matin, dix heures.
(Fin de la séance à 22 h 7)