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Commission permanente des institutions
financières,
compagnies et coopératives
Etude des projets de loi privés nos 102,109 et
113
Séance du mercredi 26 juin 1974
(Onze heures onze minutes)
M. Picard (président de la commission permanente des institutions
financières, compagnies et coopératives): A l'ordre, messieurs!
La commission des institutions financières, compagnies et
coopératives étudiera, ce matin, trois projets de loi
privés. Pour la séance d'aujourd'hui, M. Bédard
(Chicoutimi) remplace M. Burns (Maisonneuve) et M. Perreault (L'Assomption)
remplace M. Tremblay (Iberville). J'aimerais suggérer le nom de M.
Chagnon (Lévis) comme rapporteur de la commission. Est-ce
agréé"?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): On m'a demandé, tout à l'heure,
s'il y aurait possibilité de commencer par le projet de loi no 109, dont
le parrain est M. Harvey (Charlesbourg). Est-ce agréé?
DES VOIX: Adopté.
Projet de loi no 109
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, le projet de loi no 109, Loi concernant
Hubert Lake Ungava Nickel Mines Limited (No personal liability). Est-ce qu'il y
a un procureur?
MLLE TOURIGNY: Mon nom est Christine Tourigny, de l'étude
Philippon, Garneau, Touri-gny, de Québec. Je suis le procureur de la
compagnie pour les fins du présent projet de loi.
LE PRESIDENT (M. Picard): Je vous remercie. Est-ce que le
député de Charlesbourg, à titre de parrain du bill, a des
explications à nous donner sur ce projet de loi?
M. HARVEY (Charlesbourg): Je crois que le projet de loi lui-même
dit ce qu'il veut dire. H s'agit, évidemment, de faire reconnaître
par le ministère des Institutions financières la non-dissolution
de la compagnie. Faute de présentation de son rapport annuel qui
avait été remis, au point de vue pratique, à une firme de
procureurs qui, probablement par négligence, a omis de faire ce rapport
le ministère des Institutions financières a dû
pénaliser. On demande que cette dissolution, qui avait été
faite par le ministère, soit reconsidérée afin de redonner
vie à cette corporation.
Alors, je pense qu'il n'y a rien de tellement contentieux
là-dessus.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 1...
M. BEDARD (Chicoutimi): Ma question, le député y a
répondu. Je voulais simplement savoir quels étaient les motifs
qui avaient amené...
M. HARVEY (Charlesbourg): ... de publication d'avis...
M. BEDARD (Chicoutimi): ... le retard à produire le rapport dans
les délais prévus. Vous me dites que...
M. HARVEY (Charlesbourg): Cela avait été remis à un
bureau d'avocats qui a négligé, peut-être par inadvertance,
de le faire. Mais comme le ministère des Institutions financières
doit sanctionner, c'est ce qu'il a fait. Et on demande une
reconsidération pour lui permettre de fonctionner à nouveau.
M. TETLEY: Je peux expliquer que nous avons amendé la loi des
renseignements sur les compagnies à l'effet qu'on peut annuler les
chartes de compagnies québécoises lorsque ces compagnies ne
fournissent pas leur formule ou leur rapport annuel. Nous avons annulé
21,204 compagnies. Nous avons publié leurs noms dans la Gazette
officielle, au 30 avril 1974. Nous n'avons devant nous, ce matin, que deux
compagnies qui ont demandé la réinstitution de leur charte. 2,328
de ces 21,204 compagnies se sont mises en règle avec le Service des
compagnies.
M. LEGER: M. le Président, quand le ministre dit qu'elles se sont
mises en règle, est-ce qu'il veut dire qu'elles ont payé une
amende, est-ce qu'elles ont donné le rapport voulu? Quelle est cette
amende?
M. TETLEY: Je vais expliquer cela très bientôt.
M. LEGER: D'accord.
M. TETLEY: 3,131 compagnies n'ont pu être annulées par
suite d'objections soulevées par le ministre du Revenu. Il voudrait sa
quote-part de leurs revenus, je présume! 15,745 ont vu leur charte
annulée. Des 15,745 compagnies dont les chartes ont été
annulées, 232 ont adressé au ministère des Institutions
financières, Compagnies et Coopératives une requête en
révocation d'annulation, qui leur a été octroyée
après qu'elles se furent mises à jour et qu'elles eurent
payé les honoraires exigibles.
En réponse à la question de l'honorable
député de Lafontaine concernant la requête en
révocation d'annulation, une compagnie avec capital-actions, c'est $100;
une compagnie sans
capital-actions, c'est-à-dire une compagnie de tennis ou sans but
lucratif, c'est $25. Honoraires sur rapport annuel manquant avant 1973, c'est
$10; après 1973, c'est $15, mais je n'ai pas forcé certains clubs
et groupes. Il y avait une foire rurale qui n'avait rien fait depuis 1904! J'ai
demandé un rapport annuel pour 1973.
Je tiens à souligner qu'à notre connaissance quatre
compagnies ont présenté des bills privés
aujourd'hui, il n'y en a que deux mais n'ont pas présenté
les requêtes en révocation d'annulation dans l'année de
l'annulation.
Ils ont un an pour présenter une requête en annulation
après la publication dans la Gazette du Québec. La compagnie en
question, représentée par Me Tourigny, ne l'a pas fait dans
l'année; donc, il faut un bill privé.
Ce matin...
M. LEGER: ... cette politique énergique là.,.
M. TETLEY: Je continue la politique énergique parce que nous
avons 60,000 compagnies mortes ou à moitié mortes et nous voulons
rétablir notre fichier central qui a le nom de ces compagnies sur
ordinateur, ce qui n'aide pas. Donc, c'est une dissolution massive des
compagnies.
Le projet de loi no 109 est intéressant parce que...
M. LEGER: Je m'excuse auprès du ministre, mais pourrait-il nous
dire, dans le cas de compagnies qui n'ont pas, durant l'année, fait une
révocation d'annulation et qui doivent venir devant la commission
parlementaire pour demander un bill privé, combien cela leur
coûte?
M. TETLEY: Cela peut coûter très cher parce qu'il y a les
honoraires des avocats. Dans le cas de Mlle Tourigny, c'est très peu
cher, j'en suis certain, mais pour les autres...
M. LEGER: A par les honoraires des avocats, est-ce que ça
coûte quelque chose pour présenter...
M. TETLEY: Quels sont les honoraires pour un bill privé? C'est de
$200 à $300 de frais parce que vous avez tant par page
imprimée... Cela peut coûter assez cher, $1,000, $2,000 ou
$3,000.
M. LEGER: II est donc préférable de faire un rapport
annuel.
M. TETLEY: Oui, ou que dans l'espace d'un an on s'occupe de la
pétition ou de la requête en annulation.
M. BEDARD (Chicoutimi): La question que je me pose est plutôt une
question d'information. A l'article 3, on voit le nom en français de la
corporation qui est: Les mines de nickel du lac Hubert de l'Ungava
Limitée. Ensuite, entre parenthèses, "libre de
responsabilité personnelle". A titre d'information...
M. TETLEY: Cela, c'est en vertu de la Loi sur les mines, je
présume. Oui, c'est incorporé en vertu de la Loi des mines. Or,
en vertu de cette loi, il faut, après le titre et entre
parenthèses, toujours avertir le public par cette formule.
Un instant, une seconde. L'article 3 est intéressant parce que la
compagnie n'avait qu'un nom anglais et vous voyez qu'ils ont, comme on dit en
anglais, "killed two birds with one stone". Ils ont fait la demande de
revocation et aussi ils ont francisé...
M. BEDARD (Chicoutimi): Ils n'ont pas senti le besoin de quitter le
Québec? Leurs opérations ne doivent pas en souffrir, leur chiffre
d'affaires, non plus.
M. LEGER: De toute façon, c'est libre de responsabilité
personnelle.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 1, adopté?
M. LEGER: Un instant, commentaires généraux. Je voudrais
savoir, M. le ministre...
M. TETLEY: L'article 2...
M. LEGER: Les commentaires généraux n'étaient pas
terminés.
M. TETLEY: D'accord.
M. LEGER: C'est juste la question suivante: Dans les 21,000 compagnies
qui ont vu leur nom publié dans un avis, 3,131 n'ont pu être
annulées par suite d'objections soulevées par le ministère
du Revenu. Vous voulez dire par là qu'une compagnie qui a une charte et
qui n'a pas répondu à votre formulaire d'information, vous ne
pouvez pas la dissoudre si elle a encore des dettes envers le ministère
du Revenu? C'est une des seules raisons que le ministère du Revenu peut
invoquer, c'est-à-dire qu'un rapport d'impôt n'a pas
été fait et qu'il doit exiger ce rapport ou le paiement des
sommes avant de révoquer une charte? C'est ça?
M. TETLEY: C'est ça. Evidemment, c'est le même gouvernement
et nous travaillons ensemble malgré que ce soient deux ministères
différents. Le ministère du Revenu exige d'être averti de
nos avis et il nous avise qu'un tel, disons Marcel Léger Limitée
ou Incorporé c'est libre de responsabilité personnelle
doit un quart de million au gouvernement du Québec. Donc, le
ministère du Revenu préfère...
M. LEGER: La formule de rapport...
M. TETLEY: ... réclamer cet argent que de donner une annulation
de charte.
M. LEGER: D'accord.
M. HARVEY (Charlesbourg): Je pense qu'il y avait un petit changement
là, à l'article 2.
M. TETLEY: Oui. A l'article 2...
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 1, adopté?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 2.
M. TETLEY: Article 2, après les mots "en vigueur de la
présente loi, les rapports" je voudrais ajouter "que la compagnie a omis
de produire et qui sont requis par la loi". J'aimerais ajouter, M. le
Président, les mots...
M. HARVEY (Charlesbourg): Que la compagnie a omis de...
M. TETLEY: ... produire et qui sont... Parce que certains rapports ont
été déjà produits.
M. LEGER: Cela se lirait comment? Les rapports requis...
M. HARVEY (Charlesbourg): "Dans les trois mois qui suivent la date de
l'entrée en vigueur de la présente loi, les rapports que la
compagnie a omis de produire et qui sont requis par la Loi des renseignements
sur les compagnies doivent être préparés", etc.
M. BEDARD (Chicoutimi): Seulement à titre d'information, est-ce
que c'était seulement le rapport de la dernière année qui
manquait ou encore sur lequel il y a eu infraction ou si ça remonte
à plusieurs années?
M. HARVEY (Charlesbourg): Trois ou quatre ans, peut-être. C'est
une remise à jour.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'amendement suggéré, "que la
compagnie a omis de produire", est-ce qu'il n'y aurait pas lieu d'ajouter
ça plutôt après le mot "compagnies", à la 4e
ligne?
M. HARVEY (Charlesbourg): Non, non, c'est bien français. En
anglais, je ne sais pas si on le mettrait là, mais je pense qu'en
français c'est très bien traduit. "Dans les trois mois qui
suivent la date de l'entrée en vigueur de la présente loi, les
rapports que la compagnie a omis de produire et qui sont requis par la Loi des
renseignements sur les compagnies doivent être préparés,
attestés et remis au ministre". Je pense que c'est très
français.
Alors, adopté tel qu'amendé.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, article 2 adopté tel
qu'amendé. Article 3?
M. HARVEY (Charlesbourg): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 4?
M. HARVEY (Charlesbourg): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Au nom des membres de la
commission, je désire remercier le procureur de la compagnie Hubert Lake
Ungava Nickel Mines, pardon La compagnie Les mines de nickel du lac Hubert de
l'Ungava Limitée (libre de responsabilité personnelle).
M. BEDARD (Chicoutimi): Avec votre permission, M. le Président,
je veux les féliciter d'avoir pris l'initiative de franciser leur nom,
de nous avoir fait la preuve qu'ils veulent demeurer...
M.HARVEY (Charlesbourg): Je croyais que vous adresseriez vos
félicitations à l'avocat pour le choix de son
député.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... sous une étiquette française
pour opérer dans le Québec avec profit, nous
l'espérons.
M. HARVEY (Charlesbourg): Elle peut m'in-viter à dîner
maintenant.
M. BEDARD (Chicoutimi): Cela, c'est vous qui le dites.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre! Projet de loi 102.
M. BEDARD (Chicoutimi): Merci beaucoup, Mlle Tourigny.
MLLE TOURIGNY: Je vous remercie.
Projet de loi no 102
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre! Projet de loi no 102, Loi
concernant le club de golf Le Portage Inc. M. Perreault, député
de L'Assomption est le parrain. M. Perreault.
M. PERREAULT: Quelques mots sur ce projet de loi. Disons, d'abord, que
le club de golf Le Portage a été fondé par les citoyens de
l'Assomption et des localités environnantes. Aujourd'hui, les membres
viennent de toute la région de Montréal et de partout. Au
début, les gens ont fait des sacrifices dans la région pour
acheter des actions à $10 par semaine afin de pouvoir fonder le club de
golf. C'est ainsi que se sont vendues 700 actions à $500 l'action.
Maintenant, il arrive que ces actionnaires, disons la très grande
majorité, n'ont jamais joué au golf. Ils l'ont fait pour
développer la région et donner à la région de
l'Assomption un club de golf, ce qui a amené par la suite, du fait
que
ces gens-là ne jouaient pas ce qu'on appelle du bois mort
qui cause de très grandes difficultés financières
au club de golf parce que ces gens-là ne s'abonnent pas, etc.
C'est la raison du projet de loi, de convertir ces actions ordinaires en
actions privilégiées et de créer d'autres actions
ordinaires pour augmenter le capital-actions de façon à investir
les choses nécessaires au club de golf telles que l'irrigation, le
drainage, et afin que les membres qui s'abonnent puissent avoir une action
ordinaire.
M. LEGER: Est-ce que le député peut nous dire si ce club
de golf a déjà reçu des subventions du gouvernement?
M. PERREAULT: Non, il n'a jamais reçu de subvention.
M. LEGER: Ni dans le domaine du loisir ni autrement?
M. PERREAULT: Aucune.
M. LEGER: Est-ce que les 700 actionnaires je ne sais pas si c'est
700 personnes mais il y a 700 actions, en tout cas ont été
convoqués à une assemblée pour savoir s'ils sont d'accord
avec le changement proposé?
M. PERREAULT: Le procureur pourrait le confirmer. Moi-même, je
suis actionnaire du club de golf et je peux attester que j'ai
reçu...
M. TETLEY: Oh! conflit d'intérêts. M. LEGER: Conflit
d'intérêts.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous auriez dû en aviser la commission
auparavant.
M. PERREAULT: Je puis assurer qu'on a été convoqué
régulièrement. Maintenant, le procureur est là et il
pourra répondre.
M. DUGAS: Mon nom est Claude Dugas. J'ai reçu un avis de
convocation qui a été adressé à tous les membres du
Club de golf Le Portage pour une réunion qui a eu lieu effectivement le
15 octobre 1973, à vingt heures, à l'école secondaire
Henri-Bourassa, 6051 boulevard Maurice-Duplessis, Montréal-Nord. A cette
assemblée, la plupart des détenteurs d'action étaient
présents et ont accepté le principe du présent bill.
M LEGER: Quand vous dites la plupart, ça veut dire combien?
M. DUGAS: Environ 60 p.c. des actionnaires.
M. BEDARD (Chicoutimi): Cela veut dire combien de personnes?
M. DUGAS: 60 p.c. de 700, ça veut dire environ 400.
M. BEDARD (Chicoutimi): Selon vous, il y avait au moins 400 personnes
là?
M. MARCHAND: II devait y avoir un gros cocktail.
M. DUGAS: Attendez un peu. 300 personnes.
M. LEGER: 300 personnes présentes? M. DUGAS: Oui.
M. LEGER: Et ils ont approuvé le projet que vous leur avez
soumis?
M. DUGAS: Oui, et de plus, nous leur avons expédié, tout
récemment, il y a un mois, le projet que vous avez devant vous. Cela a
été adressé à tous les actionnaires. Il n'y a
aucune opposition.
M. TETLEY: Avez-vous rempli toutes les formules de la Loi de la
Législature, tous les avis, etc.?
M. DUGAS: Ah! oui, cela a été vérifié par Me
D'Amours; ce sont vos procureurs du ministère que j'ai rencontrés
d'ailleurs.
M. TETLEY: J'ai un rapport de Me D'Amours, mais je voulais avoir votre
avis aussi. Selon votre avis, tout a été fait suivant la loi.
M. DUGAS: Et toutes les copies de publications, tout ça.
M. LEGER: M. le Président, je pense que ce n'est pas la
première fois qu'un club de golf vient changer sa charte, chaque club de
golf vit cette expérience. Je me demande comment il se fait que le
gouvernement ne prévoit pas une loi-cadre pour des clubs dans ce style,
soit pour le golf ou d'autre chose, mais spécialement pour le golf, pour
éviter qu'à chaque fois on vienne demander une modification
particulière. Cela impose des dépenses à tout le monde et
change l'essence même du but premier pour lequel le club a
été fait. Est-ce qu'il n'y aurait pas une loi-cadre qu'on
pourrait présenter en ce sens?
M. TETLEY: Nous avons à peu près 47 moyens d'incorporer un
club de golf ou de créer une personne morale au Québec. Une autre
loi-cadre pour les clubs de golf, je me demande si ce serait utile.
De plus, certains clubs de golf ont commencé comme une
espèce de moyen de faire de l'argent; je pense au club de golf de la
ville de Mont-Royal, et cela a été de la spéculation pure.
Je crois que le moyen d'éviter la spéculation est par un bill
privé ou par une loi qui taxe
la spéculation de terres. Je favorise l'idée de l'Ontario,
par exemple.
M. LEGER: Ce que je vous proposais dans le bill 1. Vous êtes
d'accord avec moi, on est d'accord...
M. TETLEY: Je suis souvent d'accord avec vous, mais plutôt vous
êtes souvent d'accord avec moi. Des fois vous vous trompez, quand vous
n'êtes pas d'accord.
M. LEGER: ... ça se peut.
M. TETLEY: Mais je crois que le moyen le plus direct c'est de taxer la
spéculation de terres ou même un système de zonage au
Québec. Et qu'une municipalité doit passer un règlement de
zonage qui affecte leur terrain de golf, disons que ce n'est pas pour la
construction industrielle, ni commerciale, ni domiciliaire, mais plutôt
pour le public. Et je préfère ce système. N'oubliez pas
que Me Dugas a été obligé, en vertu d'un bill
privé, d'aviser tout le monde. C'est le système le plus
démocratique. Le système, qui existe dans certaines lois,
où l'on peut faire passer une compagnie de la troisième partie
à la deuxième partie, ou, comme il l'a fait ici, de la
deuxième à...
M. DUGAS: De la première à la deuxième, dans ce
cas-ci.
M. TETLEY: ... de la première à la deuxième, dans
votre cas, sans bill privé... Un petit groupe peut tout faire. Voici,
nous sommes les juges. Cela coûte un peu d'argent, mais cela va sauver la
région, le club de golf. Je préfère ce système
moi-même.
Mais pour contrôler la spéculation, il y a un autre moyen,
ce serait la taxe et le zonage.
M. BEDARD (Chicoutimi): Pour contrôler la spéculation,
est-ce qu'il n'y aurait pas la possibilité de les obliger à
s'incorporer en fonction de la troisième partie de la Loi...
M. TETLEY: Oui, je préfère ça.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... des compagnies?
M. TETLEY: Oui.
M. BEDARD (Chicoutimi): A ce moment-là, ils s'inséreraient
dans le cadre normal législatif.
M. TETLEY: Mais prenez... Un autre exemple, ce sont les nouveaux clubs
de tennis. Sont-ils incorporés en vertu de la troisième partie ou
de la première partie? La plupart, c'est en vertu de la première
partie, parce que les organisateurs veulent faire de l'argent.
M. BEDARD (Chicoutimi): Ils se rendent compte très vite qu'il n'y
a pas d'argent...
M. TETLEY: C'est un commerce.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... à faire là-dedans.
M. TETLEY: Oui. Ils veulent quitter d'ici dix ou vingt ans, avec un
profit.
M. BEDARD (Chicoutimi): Alors, plutôt que d'obliger... Là,
le problème se pose dans le cas des clubs de golf. Il peut se poser dans
le cas des clubs de tennis ou dans d'autres cas, avec le temps. Peut-être
qu'il y aurait avantage à leur conseiller assez fortement de
s'incorporer en fonction de la troisième partie de la Loi des
compagnies.
M. TETLEY: D'accord. Mais ils ne sont pas prêts à faire
l'investissement. J'ai un ami, pas ici mais à Calgary, qui a perdu un
quart de million de dollars avec un club de tennis.
M. BEDARD (Chicoutimi): II n'avait jamais accepté...
M. TETLEY: II aurait préféré la troisième
partie...
M. BEDARD (Chicoutimi): Autrement dit, il n'aurait jamais accepté
de risquer ce quart de million de dollars...
M. TETLEY: Bien, il...
M. BEDARD (Chicoutimi): ... s'il avait été
incorporé en vertu de la troisième partie de la Loi des
compagnies.
M. TETLEY: ... il aurait préféré ça, mais il
s'est incorporé en vertu de la première partie, en Alberta, et il
a perdu son argent. Mais il voulait faire des profits.
M. BEDARD (Chicoutimi): II voulait faire de l'argent.
LE PRESIDENT (M. Heard): Le député de L'Assomption.
M. PERREAULT: M. le Président, j'aimerais ajouter un mot. Le club
de golf de L'Assomption, pour être bien clair, n'a pas été
fondé en vue de spéculer. Il a été fondé par
des membres de la communauté, des fermiers, des commerçants, des
gens de la population pour créer une émulation au point de vue du
développement industriel dans la région pour amener et
créer, je pourrais dire, un centre industriel, considérant qu'un
club de golf peut être un facteur d'implantation d'industries. Il a
été fondé dans ce but. Personne ne croyait à la
spéculation, à ce moment-là, parce que, à
L'Assomption, il y a encore des terres en quantité. Lorsque le club a
été fondé, on ne pouvait pas prévoir que le prix de
nos actions pouvait augmenter avant peut-être 50 ans.
Alors...
M. BEDARD (Chicoutimi): Remarquez que je mets en doute un peu la force
d'attraction d'un club de golf pour amener des industries. Il peut
peut-être amener le côté résidentiel de certains
industriels. Là, je pense qu'on charrie un peu.
M. PERREAULT: Non, non. Cela a amené... Ecoutez, je peux vous en
parler parce que j'ai été...
M. BEDARD (Chicoutimi): Non, non, mais ils ne sont pas allés
là quand même parce qu'il y avait un club...
M. PERREAULT: Ecoutez, c'est un facteur. M. BEDARD (Chicoutimi): ... de
golf.
M. PERREAULT: Ecoutez, j'ai été dans les...
M. BEDARD (Chicoutimi): Je ne peux pas concevoir qu'un industriel qui a
beaucoup d'argent à risquer, un de ses éléments de
considération va être: Est-ce qu'il y a un club de golf ou
pas?
M. PERREAULT: Si vous aviez oeuvré, comme moi, dans un
commissariat industriel comme commissaire industriel...
M. BEDARD (Chicoutimi): J'ai oeuvré... M. PERREAULT: ... pendant
des années...
M. BEDARD (Chicoutimi): ... et cela n'est jamais entré en ligne
de compte.
M. PERREAULT: ... vous sauriez qu'un club de golf, comme
l'éducation, comme des routes, sont des facteurs...
M. BEDARD (Chicoutimi): Ah! Cela, par exemple...
M. PERREAULT: ... d'implantation.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... si vous me parlez du système
éducatif qui est en place, cela est important.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, messieurs! Un seul à la
fois.
M. BEDARD (Chicoutimi): Les services de santé qu'il y a dans une
région, je suis d'accord que ce sont des éléments
importants pour des gens, lorsqu'ils ont à faire le choix de venir y
demeurer, mais assurément pas l'implantation d'un club de golf.
M. PERREAULT: Les éléments de loisir sont des facteurs
d'implantation, mon cher ami, autant que les équipements de
communication, de routes et d'éducation. Je peux vous dire cela parce
que moi, j'ai oeuvré dans le Commissariat industriel pendant des
années. Je pourrais parler longtemps là-dessus.
M. BEDARD (Chicoutimi): On ne continuera pas la discussion, mais disons
que je pense que c'est assez clair que nous ne sommes pas d'accord.
M. PERREAULT: Je pense bien que vous auriez eu intérêt
à faire partie du Commissariat industriel.
M. BEDARD (Chicoutimi): Si vous voulez continuer la discussion, entre
vous et moi, on a déjà fait partie de commissariats industriels
et on s'en occupe aussi au niveau de l'exercice de notre mandat de
député.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, messieurs, s'il vous
plaît!
M. BEDARD (Chicoutimi): Cela n'entre jamais en considération.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Taschereau.
M. BONNIER: M. le Président, je ne sais pas si vous avez
l'intention de procéder article par article. Moi, j'aurais une question
technique à l'article 8, sur la façon dont va se faire le
remboursement des actions aux actionnaires de la corporation actuelle et s'il
est essentiel que les acheteurs éventuels d'actions
privilégiées possèdent un minimum d'actions
ordinaires.
M. DUGAS: On veut permettre aux détenteurs d'actions
ordinaires... Maintenant, on va toutes les convertir en actions
privilégiées. Ceux qui veulent jouer au golf et devenir membres
actifs devront nécessairement acheter une nouvelle action ordinaire.
M. BONNIER: Seulement une?
M. DUGAS: Oui, oui, seulement une. D'ailleurs, un peu plus loin dans le
bill, vous remarquerez qu'on ne peut pas détenir plus qu'une action
ordinaire.
M. BEDARD (Chicoutimi): Quel est le prix d'une action ordinaire?
M. DUGAS: Actuellement, elle a été fixée à
$150.
M. BONNIER: Est-ce que vous pourriez continuer?
M. DUGAS: Vous allez avoir les anciens actionnaires qui vont devenir
actionnaires privilégiés. Les non-joueurs de golf vont
détenir leur action privilégiée. Les joueurs de golf
vont
acheter également une action ordinaire. On avait demandé
que ce soit fait avant le 1er juillet 1974, parce qu'il y a une urgence
à ce que les fonds rentrent au club de golf. Je comprends que la date du
1er juillet est rapprochée. Quand on a rédigé le bill, on
ne pensait pas de venir le présenter à la fin du mois de juin. Le
mandat que j'ai, c'est évidemment de demander que la date du 1er juillet
soit respectée.
M. PERREAULT: J'aurais un amendement à cet article.
LE PRESIDENT (M. Picard): Dans ce cas, messieurs, on serait mieux de
commencer tout de suite avec l'article 1.
M. LEGER: Juste une question, M. le Président. Est-ce que vous
voulez dire que toute personne qui veut jouer au golf là doit, au moins,
acheter une action de $150?
M. DUGAS: Non, parce qu'il y a encore des "green fees", mais, à
un moment donné, le club sera peut-être fermé.
Actuellement, un étranger peut y aller et payer un "green fee", un droit
d'entrée. Mais il est possible que, si les 400 actions nouvelles
autorisées sont souscrites, le club soit fermé. Alors,
nécessairement, à ce moment-là, il faudra être
actionnaire pour être membre actif.
M. LEGER: Pour pouvoir jouer, il faudra être actionnaire.
M. DUGAS: Il le faudra. C'est une question de réglementation.
M. LEGER: Le député de L'Assomption pourra constater qu'un
service de loisir vient d'être fermé à un groupe bien
précis, ce qui n'est pas un atout pour les citoyens de la région,
à moins d'être actionnaire.
M. PERREAULT: Etre actionnaire, mais...
M. LEGER: Ce n'est pas un organisme de loisir qui va permettre aux gens
de la région de s'en servir, à moins d'acheter une action. C'est
limité à 400. Alors, votre argument, tantôt, était
pas mal fallacieux. Je n'ai pas d'objection à ce que vous fassiez cela,
mais le député de L'Assomption...
M. DUGAS: Les actionnaires ont toujours droit à des
invités.
M. LEGER: Oui.
M. DUGAS: Cela peut amener pas mal de monde.
M. LEGER: Mais pas nécessairement des gens de la
région.
M. PERREAULT: Les gens de la région, aux trois quarts.
M. BEDARD (Chicoutimi): Mais j'imagine que celui qui est actionnaire, en
plus de cela, pour jouer, il lui faut payer une cotisation annuelle.
M. DUGAS: Il y a des droits d'entrée.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est combien?
M. DUGAS: C'est une cotisation, à ce jour, qui est
également de $150 pour les hommes et de $100 pour les dames.
M. BEDARD (Chicoutimi): Cela veut dire que le minimum pour jouer au golf
à ce club-là, c'est $300, la première année.
M. DUGAS: C'est-à-dire, immédiatement après
l'adoption du bill, s'il est adopté, il faudra nécessairement,
pour être membre actif, payer $150 pour l'acquisition d'une action
ordinaire, et payer la contribution annuelle de $150 pour les hommes et $100
pour les dames.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce le seul club de golf dans...
M. DUGAS: Dans la région? Non, il y a l'Epiphanie, Joliette,
Berthier, New-Glasgow, il* y en a plusieurs dans la région.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que les autres clubs de golf sont plus
accessibles, en termes de coûts, aux gens qui voudraient aller jouer? Je
pense aux ouvriers, ceux dont le salaire ne leur permettrait pas de payer ces
$150 et la cotisation?
M. DUGAS: Je connais très bien le club de golf dont je fais
partie, celui de Joliette, la cotisation est de $175 au lieu de $150.
M. LEGER: M. le Président, ceci m'amène à dire, en
aparté, que le club de golf du parc Viau était un des rares qui
permettait à l'ouvrier d'aller jouer pour $4 par jour sans être
obligé d'être membre ou d'acheter une action
privilégiée, et il n'avait même pas à prendre
l'autobus ou une automobile pour sortir, il pouvait s'y rendre directement par
autobus. C'est un exemple que, de plus en plus, les clubs de golf deviennent
des choses privées pour des spécialistes, des gens qui ont les
moyens. Le citoyen ordinaire pouvait aller au parc Viau, entre autres, c'est
important de le remarquer, le parc Viau était un des derniers parcs sur
l'île de Montréal même qui permettait à l'ouvrier
d'aller jouer sans être obligé de débourser un montant de
cette envergure. Ceux qui peuvent le faire...
M. DUGAS: Je ferai remarquer à Me Burns
qu'à l'Assomption, vous pouvez y aller en tout temps, vous allez
payer un "green fee" de $3.50 durant la semaine; la même chose à
Joliette, à l'Epiphanie la même chose, ainsi qu'à
New-Glasgow.
M. LEGER: Je veux vous dire que mon nom est Léger et non pas
Burns. C'est les moustaches qui se ressemblent.
M. DUGAS: Excusez.
M. LEGER: Je dis sur l'île même. C'est un fait que sur
l'île de Montréal, avec le système normal d'autobus, de
transport en commun, ça permettait à des ouvriers ou des
personnes à revenus modestes d'aller jouer au golf sans en sortir. Pour
aller à l'Epiphanie, il faut prendre une automobile, c'est en dehors de
l'île.
M. DUGAS: Si vous demeurez à Montréal, mais si vous
demeurez à l'Epiphanie.
M. LEGER: Moi, je parle de la région de Montréal.
M. BEDARD (Chicoutimi): Si je comprends bien, vous permettez quand
même les "green fees"?
M. DUGAS: Oui, assurément; cela, c'est si nous réussissons
à vendre les 400 actions et que les fonds sont assez bons pour fermer le
club. Mais d'ici à ce que ce soit réalisé, ça peut
prendre 15 ou 20 ans, je ne le sais pas.
Ce que nous ne voulons pas, c'est revenir tous les deux ans avec un bill
et grossir nos possibilités.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous voulez aussi surtout un
élément de pression pour augmenter le nombre de vos
actionnaires.
M. DUGAS: Evidemment, nous avons du bois mort actuellement.
C'était une oeuvre philanthropique, comme l'a mentionné le
député de l'Assomption, les cultivateurs ont souscrit la somme de
$500 à coup de $10 par semaine. Les gens ont voulu aider une in'dustrie
nouvelle et ce sont des gens de la place qui ont souscrit la majorité
des 700 actions de $500 chacune qui ont été émises. Ces
gens ne sont pas intéressés, ce ne sont pas des golfeurs. Ce que
les membres du bureau de direction du club de golf veulent, c'est activer le
jeu, la participation sur le terrain même de façon à
obtenir des revenus permettant de boucler le budget.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que quelqu'un peut avoir une part
privilégiée et également une action ordinaire?
M. DUGAS: II y en a qui détiennent plusieurs actions
privilégiées à ce jour.
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui, cela je com- prends, celui qui a des
actions privilégiées peut également avoir...
M. DUGAS: Je m'excuse, les actions ordinaires actuelles qui seront
converties en actions privilégiées, il y en a qui en ont
plusieurs.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce qu'il y en a qui en ont suffisamment pour
avoir la majorité, en termes de décision, lorsque la conversion
aura eu lieu?
M. DUGAS: Non.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce qu'il y a d'autres questions à
caractère général? Article 1.
M. PERREAULT: Pour répondre à la question du
député de Chicoutimi, c'est que des gens ont des actions qu'ils
ont payées $500 et ils ne peuvent pas les vendre; alors, il y en a qui
ont acheté des actions à rabais, c'est pour ça qu'il y en
a quelques-unes maintenant. Il y a des gens qui ont acheté des actions
à rabais de gens qui voulaient s'en départir, d'autres qui en ont
acheté disons à $400 et le club de golf n'avait pas les moyens de
les acheter.
M. BEDARD (Chicoutimi): Mais, d'après ce qu'on peut constater,
ça coûte cher jouer au golf, ce n'est pas tellement
accessible...
M. PERREAULT: C'est pour ça que je ne joue pas.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... comme ça devrait l'être
à l'ensemble de la population.
M. PERREAULT II faut distinguer entre le golf du parc Viau, qui est un
golf municipal où la ville a investi à même les deniers
publics, et un golf privé, où ce sont les joueurs de golf qui
investissent.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est dans ce sens-là que...
M. PERREAULT: II y a une grosse différence.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... je demandais tout à l'heure s'il y
avait d'autres golfs qui permettaient l'accessibilité aux ouvriers,
à n'importe qui pour qu'ils se prévalent de ce...
M. PERREAULT: Ce sont tous des golfs privés.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... moyen de loisir.
M. MARCHAND: Il y a dix golfs alentour de Montréal où tu
peux jouer tous les jours sans être membre.
M. LEGER: Nommez-les.
M. MARCHAND: Ah! Mascouche, il y en a partout, Sainte-Dorothée,
tu arrives à onze heures et à midi tu es parti.
M. PERREAULT: Il y en a trois dans mon comté.
M. MARCHAND: Joliette, L'Assomption. Je suis allé jouer à
l'Assomption sans être membre.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 1, adopté. Article 2?
M. PERREAULT: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 3? Adopté.
Article 4?
M. BEDARD (Chicoutimi): Si vous prenez l'habitude de nous laisser juste
le temps de le lire.
LE PRESIDENT (M. Picard): Vous n'avez pas lu le bill avant?
M. BEDARD (Chicoutimi): On l'a lu mais vous passez article par article;
je pense que les questions qu'on a posées ont très bien
prouvé qu'on l'a lu auparavant.
LE PRESIDENT (M. Picard): Vous m'avez dit tantôt qu'on pouvait se
rendre jusqu'à l'article 7 parce qu'il y avait un amendement.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je n'ai jamais dit une telle chose.
LE PRESIDENT (M. Picard): Vous n'avez pas dit ça?
M. BEDARD (Chicoutimi): Non.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, je retire ces paroles.
M. BEDARD (Chicoutimi): D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 3, adopté?
M. BEDARD (Chicoutimi): D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 4? Cela veut dire
adopté? Article 4, adopté. Article 5?
M. MARCHAND: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 6?
M. MARCHAND: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 7?
M. MARCHAND: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): II n'y a pas un amendement?
M. PERREAULT: A l'article 8.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 7, adopté. Article 8?
M. PERREAULT: M. le Président, j'ai un amendement à
l'article 8. Etant donné que le projet de loi est préparé
depuis un certain temps, j'aimerais que le 1er juillet 1974 soit changé
pour le 1er septembre 1974, de façon à donner le temps aux
détenteurs d'actions ordinaires qui auront des actions
privilégiées de pouvoir acheter une action ordinaire sans payer
de droit d'entrée et d'en prendre connaissance.
M. BEDARD (Chicoutimi): Adopté.
M. PERREAULT: De donner deux mois.
M. LEGER: D'accord, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): De quelle façon ce serait?
M. PERREAULT: Changer le 1er juillet pour le 1er septembre, à
l'article 8.
M. TETLEY: Changer le mot "juillet" pour "septembre", dans l'article
8.
M. LEGER: Le procureur du requérant est d'accord?
M. DUGAS: Disons que j'ai le mandat d'insister pour le 1er juillet mais,
évidemment, je vais me rendre à la décision de la
commission.
M. LEGER: Quels sont les obstacles que vous auriez si ça restait
le 1er juillet 1974? Vous avez ce mandat, mais ça vous causerait quand
même des difficultés.
M. DUGAS: L'avantage du 1er juillet, c'est de pouvoir percevoir les
montants dont on a besoin pour l'exercice financier actuel. Alors, plus on
retarde l'échéance, plus évidemment les gens vont profiter
de ce nouvel échéancier pour convertir leurs actions.
M. LEGER: Est-ce que le député peut nous dire, les
conséquences que nous présente Me Dugas, quelles sont-elles
pour...
M. PERREAULT: II y a de légères conséquences, mais
aussi il faut protéger les gens. Me Dugas a dit que chacun avait
reçu le projet de loi, mais ce n'est pas tout le monde qui peut
comprendre un projet de loi. Tout le monde savait que c'était un projet
de loi à part de ça;
ce n'était pas une loi. J'aimerais que les détenteurs
d'actions ordinaires, j'en suis un, aient la chance de prendre connaissance que
le projet de loi a été voté en ce sens et qu'ils ont un
certain temps pour pouvoir s'ajuster et décider s'ils doivent prendre
l'action ordinaire, sans droit d'entrée. Si on met le 1er juillet,
ça veut dire que c'est lundi prochain et si j'ai, comme c'est le cas,
une action ordinaire dans le moment qui est convertie en action
privilégiée, après ça je vais pouvoir acheter une
action ordinaire et payer un droit d'entrée, dès mardi prochain.
Alors, j'aimerais que les détenteurs d'actions ordinaires dans le moment
puissent avoir au moins jusqu'au 1er septembre pour prendre leur
décision et prendre connaissance du projet de loi.
M. LEGER: M. le Président, je vais poser au ministre la question;
je ne sais pas s'il est au courant. Pour un projet de loi comme ça, qui
doit être lu par peut-être 700 actionnaires, pour quelles raisons
ne procède-t-on pas de la même façon que pour les bills
réguliers, en ayant un résumé des buts que veut atteindre
tel projet de loi? Je suis convaincu que, pour les 700 qui lisent ça, ce
n'est pas facile de lire ça en termes juridiques.
Cela ne s'est jamais fait, je me demande pour quelles raisons.
M. TETLEY: Bien, c'est la procédure, je vais...
M. LEGER: Des notes explicatives, ni plus ni moins.
M. TETLEY: Oui, exactement. Il n'y a pas de notes explicatives pour un
bill privé. Je ne répondrai pas tout de suite, parce que la
réponse, c'est tout simplement qu'on ne l'a jamais fait.
M. LEGER Vous allez faire l'impossible pour me répondre.
M. TETLEY Je vais donner...
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est que ça regarde des
intérêts privés qui sont censés être au
courant.
M. TETLEY: Ordinairement, le bill devrait être assez clair pour
que n'importe qui puisse le comprendre. Mais vous avez raison, pour un club de
golf, c'est compliqué, une deuxième partie d'une loi, une
troisième partie, première partie de quelle loi, etc.
M. LEGER: II y a 700 actionnaires qui doivent lire ça.
M. TETLEY: Oui, sans doute, que Me Dugas a envoyé un document
avec des explications.
M. DUGAS: Si l'on me le permet, en réponse à cette
question, l'avis de convocation du 15 octobre mentionnait justement: Le but de
l'assemblée est l'étude d'un projet de loi, que le conseil
d'administration se propose de soumettre à l'Assemblée nationale
du Québec, afin de modifier le capital-actions de la compagnie.
Essentiellement, cette loi spéciale prévoit a) Le remplacement
des actions actuelles de la compagnie par des actions classe A d'une valeur au
pair de $500 rachetables et comportant priorité sur le produit d'une
liquidation, b) La création à ce moment-là, on
avait prévu 800 actions ordinaires, mais cela a été
réduit selon le voeu de l'assemblée de 400 action
ordinaires classe B dont le détenteur sera sujet à des
cotisations annuelles et à des cotisations spéciales, c) La
fixation par le conseil d'administration des conditions d'achat des actions
classe B sous forme de droit d'entrée ou de droit de transfert, d) La
confiscation des actions classe B en cas de non-paiement des cotisations
annuelles et spéciales et de défaut de payer les comptes de
dépenses, e) Le droit du conseil d'administration de faire des
règlements sur les conditions d'admission, les cas d'expulsion et
l'imposition de cotisations annuelles et spéciales.
Je pense que c'était assez clair.
M. LEGER: Ce que vous nous donnez là, c'est un papier à
part. Quand c'est dans la loi comme telle, on ne peut pas oublier des
détails importants. En d'autres mots je ne dis pas que c'est le
cas pour vous, vous avez votre objectif quand vous présentez un
projet de loi et que c'est un tiré à part, ça ne veut pas
dire que tout est là. Si c'est dans le projet de loi comme tel, vous
êtes obligés de n'oublier aucune des intentions dans les notes
explicatives. Quand c'est à part, il peut y avoir des oublis, puis
légalement vous n'êtes pas... Nous ici, on pourrait vous dire:
Votre projet de loi touche à plus de choses que ce que vous avez dit
dans les notes explicatives. Cela, je le voyais directement
là-dessus.
L'autre point que je voulais mentionner; vous venez de parler de
cotisations spéciales qu'un actionnaire se doit de payer.
Est-ce que vous voulez dire par là que si le club de golf
décide, par son conseil d'administration, de demander une cotisation
spéciale de X dollars pour équilibrer son budget d'administration
de l'année et qu'un actionnaire ne veut pas payer, il perd son
action?
M. DUGAS: Non, non. Si vous vous référez à
l'article 21 du bill, "toute contribution spéciale pour fins d'additions
aux actifs existants imposée aux membres actifs par le conseil
d'administration doit être approuvé par les détenteurs
d'actions ordinaires présents à une assemblée
générale spéciale convoquée à cette fin." La
cotisation spéciale, c'est pour des additions à des actifs
existants. Si on décide, par exemple, d'installer un système
d'irrigation, comme on l'a fait à Joliette parce que dans le bill
de Joliette on retrouvé exactement le même article ...
M. LEGER: Supposons qu'une majorité approuve cela et qu'il y a
une minorité d'actionnaires qui ne veulent pas payer un montant
semblable...
M. DUGAS: A ce moment-là, ils peuvent perdre leur action.
M. LEGER: Ils perdent l'action qu'ils ont investie, même s'ils
n'ont pas le moyen...
M. DUGAS: Tout dépend de la réglementation.
M. LEGER: Même s'ils n'ont pas...
M. DUGAS: C'est pour cela qu'on demande les pouvoirs...
M. LEGER: ... les moyens de payer plus que cela, ils vont perdre leur
action.
M. DUGAS: C'est cela.
M. BEDARD (Chicoutimi): Ou le club peut s'engager à racheter leur
action. Ils ne perdent pas complètement leur action.
M. LEGER: Bien oui, c'est ce qu'il dit. Je pense à une personne
qui a eu du mal à amasser ses $150 pour aller jouer au golf et, par la
suite, vous avez la décision...
M. DUGAS: Vous avez l'article 15...
M. LEGER: ... d'un groupe qui veut embellir, qui a de l'argent et qui va
décider cela. Cela va passer et celui qui n'a pas les moyens de le faire
va perdre l'argent qu'il a investi. Est-ce qu'il n'y a pas moyen
d'éviter cela ou de racheter son action?
M. DUGAS: Ce sont les articles 15 et 16 du bill qui prévoient
cela. C'est ce qui existe ailleurs.
M. LEGER: Vous voulez dire qu'il la transfert à un autre?
M. DUGAS: II a la possibilité de la transférer à un
autre. Il a douze mois pour le faire.
M. LEGER: Vous ne trouvez pas, M. le ministre, qu'il devrait y avoir
quand même la possibilité, pour une personne qui n'est pas... Il
ne faut pas oublier une chose il y a un groupe de personnes qui sont dans un
échelon de revenu pas mal supérieur, qui décident
d'améliorer leur golf et qui sont plus souvent qu'autrement
présents, et il y en a d'autres qui ont payé $150, qui ont
participé à cela, et qui se voient obligés de payer un
montant supplémentaire sous peine de perdre...
M. DUGAS: Si ça devient trop onéreux, à ce moment,
pour l'actionnaire, il n'a qu'à vendre son action à un autre.
M. LEGER: S'il ne peut pas la vendre, est-ce qu'elle ne pourrait pas
être achetée par le comité, quitte à la revendre
à quelqu'un d'autre après?
M. TETLEY: Voici, il y a toujours les droits de la collectivité
et les droits de l'individu. C'est le bill 22, et c'est n'importe quelle
loi.
M. LEGER:. Maintenant, c'est la collectivité qui prime.
M. TETLEY: Parce que toute autre loi est hors d'ordre...
M. MARCHAND: La Loi de la protection du consommateur.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... le bill 22.
M. TETLEY: Me Dugas, le club et le député de l'endroit,
qui est aussi membre, ont trouvé une formule où certains droits
individuels sont brimés: ils ont perdu leur droit de spéculer.
D'autre part, ils veulent que les gens et que le club puissent procéder,
ce qui est essentiel. S'il y a trop de pluie, etc., ou un problème
dû au fait que l'hiver est trop froid, il y aura des pertes. Je crois que
c'est un juste équilibre entre les droits des individus et ceux de la
collectivité.
M. LEGER: Oui, mais ce ne doit pas être comparé au droit de
la collectivité. C'est un groupe qui va chercher des actionnaires pour
se permettre d'avoir plus de gens qui vont venir jouer, qui vont venir
dépenser au club afin de se financer.
L'actionnaire a payé $150, plus son prix pour jouer à
l'année ou à chaque fois qu'il y va, par la suite, on ne sait pas
quelle sorte de décision un comité va prendre. Vous savez, il y a
parfois des groupes de gens très à l'aise qui, pour eux autres,
ce n'est pas un...
M. TETLEY: En Chambre, la majorité, 102, a pris une
décision que vous n'avez pas aimée.
M. LEGER: Laissez-moi terminer. Un groupe qui, financièrement,
est bien placé décide d'avoir quelque chose de très
luxueux; le bill le permet, à ce moment-là. Les autres qui ne
veulent pas embarquer là-dedans, parce qu'ils sont minoritaires, qu'ils
sont moins fortunés seront obligés. Même cela peut
être un moyen de leur faire perdre des actions à ces gens pour les
faire acheter à d'autres de leurs amis, pour se débarasser d'eux
autres.
Moi, je trouve qu'une personne qui a mis son action de $150 ce n'est pas
un problème collectif, c'est une action qu'il a mise là-dedans.
Les règles du jeu peuvent changer après que la personne a investi
et cela l'oblige à dépenser
davantage. Je trouve qu'il devrait y avoir une possibilité pour
elle au moins de ne pas perdre ces $150 qu'elle a investis.
M. TETLEY: II y a plusieurs moyens, elle peut vendre.
M. DUG AS: C'est un investissement comme on peut faire ailleurs, qui est
sujet à des fluctuations.
M. TETLEY: Selon l'article 15...
M. LEGER: II peut vendre, mais s'il ne peut pas vendre?
M. DUG AS: Le membre qui avait...
M. TETLEY: Le conseil d'administration peut trouver un acquéreur
de son choix et lui transférer cette action par résolution, etc.,
et c'est au dernier bilan annuel. N'oubliez pas que le club...
M. LEGER: Quel article?
M. TETLEY: Article 15. ... a commencé ses activités en
1962. Depuis ce temps les $150 ou la somme que l'homme a payée a
baissé c'est certain. Donc, au moins ici, il a l'occasion de vendre et
il y a plusieurs moyens.
Tout homme qui achète une part dans un club de golf...
M. LEGER: Est-ce que le ministre accepterait de mettre, au lieu de: Le
conseil d'administration "peut" trouver un acquéreur à son choix,
"doit" trouver un acquéreur de son choix? Que la personne ne perde
pas...
M. DUGAS: Si vous enlevez les sanctions aux membres, comment est-ce que
vous voulez fonctionner s'il n'y a pas de sanction?
M. LEGER: Une sanction sur quoi? Parce que le conseil d'administration a
décidé de faire des améliorations qui, parfois, peuvent
être justifiés, mais parfois peuvent ne pas l'être !
M. DUGAS: Théoriquement oui, mais pratiquement... Je vais vous
citer le cas qui est arrivé à Joliette dernièrement. On a
voulu faire des additions de l'ordre de $100,000; on a réuni les
actionnaires et puis ils ont arrêté les transformations à
$40,000. Le bureau de direction avait adopté un règlement
autorisant une dépense de $100,000 qui a été soumis aux
actionnaires et les actionnaires ont dit: Non. Ce sont les actionnaires qui ont
encore le dernier mot à dire.
M. TETLEY: Ce n'est pas un club de privilégiés très
riches à $150, ce n'est pas $1,500. Il n'y a pas de club de golf dans
NDG, mon cher ami, et depuis longtemps, je le regrette, mais...
M. LEGER: ... des espaces verts.
M. TETLEY: C'est ça. Mais je crois que c'est une décision
valable entre les deux droits.
M. LEGER: En tout cas, moi, en ce qui me concerne, je trouve que c'est
malheureux qu'un actionnaire qui veut jouer au golf soit pris par une
décision d'un petit groupe qui peut je ne dis pas que cela va
être le cas, mais c'est l'ouverture à ça prendre des
décisions en cachette, des gens qui sont des amis intimes, un bon vieux
club comme le ministre en connaît très bien, de gens qui peuvent
ensemble dire: C'est bien important, ce n'est pas un luxe, c'est une
nécessité. Puis l'autre qui a mis son action de $150 qui va jouer
de peine et de misère, il va être pénalisé pour
ça. Moi, je trouve que...
M. TETLEY: L'assemblée va toujours décider. C'est toujours
la majorité qui décide.
M. LEGER: Comme dans le bill 22? M. TETLEY: C'est ça,
exactement.
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce n'est pas nécessairement la
majorité, c'est la majorité financière.
M. TETLEY: Non, il y a une part par personne.
M. BONNIER: M. le Président, il faudrait dire au
député de Lafontaine qu'il s'agit d'une assemblée
spéciale convoquée à cet effet.
M. DUGAS: Cest ça.
M. BONNIER: Dûment convoquée pour cet effet.
M. DUGAS: Tous les actionnaires.
M. BONNIER: Comme dans n'importe quel autre organisme
démocratique, dans le domaine syndical ou dans une coopérative,
l'actionnaire doit assister à la réunion, sinon il risque de se
faire fourrer. Cela est possible.
Maintenant, deuxièmement, personnellement, je m'opposerais
à ce que le conseil d'administration s'engage; "doit" trouver un
acheteur. Parce que c'est fort possible qu'un membre, étant donné
peut-être la plus-value de ces actions, trouve plus facilement un bon
acheteur, à son prix.
M. BEDARD (Chicoutimi): On pourrait peut-être étendre le
délai qui lui est donné pour pouvoir vendre son action.
M. BONNIER: Oui. Il a un an.
M. DUGAS: Il a un an.
M. BEDARD (Chicoutimi): Un an.
M. DUGAS: Justement, on veut éliminer le bois mort, pas le
garder.
M. BEDARD (Chicoutimi): Pardon?
M. DUGAS: On veut éliminer le bois mort.
M. BEDARD (Chicoutimi): Alors, que vous mettiez un an...
M. DUGAS: On a un an.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... ou que vous mettiez deux ans, ce n'est pas
une question d'éliminer le bois mort.
M. DUGAS: Non. En toute justice, je pense bien...
M. BEDARD (Chicoutimi): De toute façon, ce délai n'a pour
fonction que de ramasser les $150 tout simplement et le plus vite possible.
M. DUGAS: Je pense bien que l'année que l'on donne à cet
actionnaire, c'est un délai suffisamment long.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je comprends qu'il y a des assemblées
générales. Est-ce que, lors de ces assemblées
générales, chacun vote selon les actions qu'il a?
M. DUGAS: Ah oui!
M. BEDARD (Chicoutimi): Bon. Alors, il peut arriver qu'une personne
puisse voter dix, douze, quinze fois...
M. DUGAS: Théoriquement,...
M. BEDARD (Chicoutimi): ... sur le nombre, théoriquement.
M. DUGAS: ... sur les actions privilégiées, oui.
M. BEDARD (Chicoutimi): Bon, pour les actions
privilégiées.
M. DUGAS: Les anciennes actions vont devenir des actions
privilégiées, avec droit de vote. Mais quant aux actions
ordinaires, une action par membre.
M. BEDARD (Chicoutimi): Bon. Cela est concevable.
M. DUGAS: Sur les actions privilégiées, actuellement, je
pense qu'il y a Up Canada qui en détient une dizaine, et à part
ça il y en a deux ou trois qui en ont quelques-unes. Le reste, ce sont
des détenteurs d'action unique.
M. LEGER En tout cas, M. le Président, en ce qui me concerne, je
suis contre l'article comme tel.
LE PRESIDENT (M. Picard): En ce qui concerne quoi?
M. TETLEY: Adopté sur division.
LE PRESIDENT (M. Picard): Un instant. Il y a une proposition
d'amendement, par le député de L'Assomption, qui aurait pour
effet de remplacer le mot "juillet" par le mot "septembre", à la
septième ligne du troisième aliéna de l'article 8. Cet
amendement, est-il adopté?
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 8, tel qu'amendé, est
adopté.
Article 9? Une fois, deux fois...
M. BONNIER M. le Président, à l'article 9, c'est le droit
de vote ou pas aux actions privilégiées.
M. DUGAS: Pardon?
M. BONNIER: Ce qui me surprend, c'est le transfert de droit de vote
à des actions privilégiées.
M. DUGAS: C'est qu'actuellement...
M. BONNIER: Parce qu'elles étaient des actions ordinaires
avant.
M. DUGAS: C'étaient toutes des actions ordinaires qui vont toutes
devenir des actions privilégiées.
M. BONNIER: Je comprends.
M. LEGER: Mais ils ont tous le droit d'acheter une action
ordinaire...
M. DUGAS: Oui.
M. LEGER: ...les 400.
M. DUGAS: Cest ça.
M. BEDARD (Chicoutimi): Au paragraphe d), vous dites: "Elles sont
achetables au gré de la corporation par le remboursement d'un montant
qui ne doit pas être supérieur au capital payé". Pourquoi?
Si les actions ont pris de la valeur, quel est le motif qui vous guide pour ne
pas en faire bénéficier le détenteur?
M. DUGAS: Cela n'est pas dans le cas de rachat, c'est dans le cas
d'achat.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est ça.
M. DUGAS: Bon. Alors, je pense que c'est la
pratique courante, qu'on rencontre un peu partout, dans tous les clubs
de golf. Me Demers, qui fait partie d'un club de golf, est au courant. En
somme, le capital...
M. BEDARD (Chicoutimi): M. le Président, je fais partie d'un club
de golf, moi aussi, mais ce n'est pas un argument.
M. DUGAS: Non. Mais le capital disponible des clubs de golf, on sait ce
qu'il est. Les disponibilités sont très rares d'année en
année. Alors, si un gars veut en sortir et qu'on achète son
action, on va la lui payer le prix qu'il l'a déjà payée et
il a profité pendant X années des services du club. Je pense que
c'est juste, il ne perd rien.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous pensez qu'il va déjà
être très heureux de récupérer son capital?
M. DUGAS: Au moins, il ne perdra rien et il aura profité des
avantages du club pendant X temps.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 9, adopté.
Messieurs, je regrette, mais je dois suspendre la séance.
M. TETLEY: Pourquoi? Mais non. Nous allons tout terminer. Ah non ! En
cinq minutes, nous allons adopter tout cela. Ah! le caucus. Cela va passer
vite.
LE PRESIDENT (M. Picard): Vous voulez continuer?
M. TETLEY: Oui, franchement.
M. LEGER: D'abord, c'est le caucus libéral? D'accord, nous
n'avons pas d'objection.
M. TETLEY: D'accord. Continuez plus vite. LE PRESIDENT (M. Picard):
Article 10?
M. LEGER: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 10, adopté.
Article 11?
M. TETLEY: Le tout, sur division.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 11, adopté.
Article 12?
UNE VOIX: Oui, d'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 12, adopté.
M. BEDARD (Chicoutimi): J'ai pris mes précautions et je l'ai
lu.
M. TETLEY: Il a tout lu.
LE PRESIDENT (M. Heard): Article 13?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 13, adopté.
Article 14?
M. TETLEY: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Heard): Article 14, adopté.
Article 15?
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 15, adopté.
Article 16?
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Heard): Article 16, adopté.
Article 17?
M. BEDARD (Chicoutimi): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 17, adopté.
Article 18?
M. BEDARD (Chicoutimi): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Heard): Article 18, adopté.
Article 19?
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Heard): Vous adoptez plus vite que je n'ai le temps
d'écrire. Article 19, adopté. Article 20?
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Heard): Article 20, adopté.
Article 21?
M. LEGER: Sur division.
LE PRESIDENT (M. Heard): Adopté sur division?
M. BEDARD (Chicoutimi): II y a seulement un article sur division.
LE PRESIDENT (M. Heard): Article 21, adopté sur division. Article
22?
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 23?
M. BEDARD (Chicoutimi): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté.
UNE VOIX: Est-ce qu'on peut rester au caucus?
Projet de loi no 113
M. TETLEY: Un instant, M. le Président, je propose le projet de
loi no 113, qui est tout simplement un autre projet de loi comme le projet de
loi no 109, c'est-à-dire Loi concernant Eugène Marcoux Inc. Cette
compagnie avait déjà un nom français, donc il n'y avait
pas de problème. Il y avait ici que la compagnie voulait, comme dans le
projet de loi no 109, s'incorporer de nouveau et ils ont laissé passer
douze mois et...
M. BEDARD (Chicoutimi): Si vous me permettez, M. le ministre, seulement
une question. Quels sont les motifs énoncés au ministère
qui ont fait qu'ils ont été...?
M. TETLEY: Ils ont oublié, ils ont laissé passer les 12
mois.
M. LEGER: Est-ce que les représentants d'Eugène Marcoux
sont présents ici?
M. TETLEY: Oui. Comment vous appelez-vous, monsieur?
M. BESSETTE: Mon nom est Michel Bessette, de l'étude O'Bready,
Rivard et Bessette, de Sherbrooke. Je suis procureur des
intéressés dans cette affaire, le parrain du bill étant
M...
M. LEGER: En gros, c'est une compagnie qui s'occupe de quoi?
M. BESSETTE: C'est une compagnie de construction. La compagnie a omis de
faire parvenir ses rapports parce qu'elle n'a pas reçu les formules de
rapport. Alors, au nombre de rapports que ces compagnies doivent remplir chaque
année de divers...
M. LEGER: Vous n'aviez pas reçu la formule de rapport?
M. BESSETTE: La compagnie n'a pas reçu la formule de rapport
pendant plusieurs années, ayant déménagé, les
administrateurs ayant eux-mêmes déménagés, ayant
été changés, etc. Elle n'a pas reçu non plus d'avis
de dissolution. Si la loi ne lui prescrit pas de le faire publier ailleurs que
dans la Gazette du Québec, je pense, le ministère des
Institutions financières fait parvenir quand même un avis sous pli
recommandé aux administrateurs des compagnies pour les aviser...
M. TETLEY: Non, vous ne connaissez pas la loi.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que l'omission de présentation de
ce rapport était seulement pour l'année qui vient de
s'écouler ou si...
M. BESSETTE: C'était pour une période de onze
années.
M. BEDARD (Chicoutimi): Durant onze ans vous prétendez ne pas
avoir reçu la documentation du gouvernement?
M. BESSETTE: On peut expliquer cela par, comme je vous le disais, le
déménagement du siège social de la compagnie, qui n'avait
pas été notifié au ministère. D'autre part, il y a
eu aussi le décès du secrétaire parce que, pendant un
certain temps, je crois que les formules de rapports étaient
postées.
M. LEGER: ...
M. BACON: Postes royales non rentables.
M. BEDARD (Chicoutimi): Entre vous et moi, un délai de 11
ans...
M. LEGER: Nous acceptons votre recommandation et votre explication avec
un sourire.
M. BEDARD (Chicoutimi): On ne vous imposera pas de nous donner toutes
les explications nécessaires.
M. TETLEY: M. le Président, je propose l'adoption du projet de
loi no 113 avec un amendement à l'article 2. Le même
article...
LE PRESIDENT (M. Picard): Si vous le permettez nous allons commencer par
l'article 1. Adopté. Article 2, amendement proposé.
M. TETLEY: Après les mots "les rapports", je propose que l'on
ajoute les mots: "que la compagnie a omis de produire et qui sont..."
LE PRESIDENT (M. Picard): Amendement adopté. Article 2,
adopté tel qu'amendé.
M. LEGER: ... service royal des postes.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'article 2 est adopté tel
qu'amendé. Article 3, adopté.
M. TETLEY: Merci, confrères.
LE PRESIDENT (M. Picard): La commission ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 12 h 10)