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Commission permanente des institutions
financières,
compagnies et coopératives
Etude des projets de loi privés nos 138,146 et
148
Séance du mercredi 17 juillet 1974
(Onze heures dix-huit minutes)
M. PICARD (président de la commission permanente des institutions
financières, compagnies et coopératives): A l'ordre, messieurs!
La commission des institutions financières, compagnies et
coopératives étudiera ce matin trois projets de loi
privés. Pour la séance d'aujourd'hui, M. Boudreault (Bourget)
remplace M. Beauregard (Gouin), M. Bédard (Chicoutimi) remplace M. Burns
(Maisonneuve), M. Massicotte (Lotbinière) remplace M. Chagnon
(Lévis) et M. Ostiguy (Verchères) remplace M. Harvey (Dubuc).
Est-ce que je peux suggérer le nom de M. Massicotte
(Lotbinière) comme rapporteur de la commission?
M. BEDARD (Chicoutimi): Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Agréé. L'honorable ministre m'a
informé tout à l'heure de l'ordre qui sera suivi pour
l'étude de ces projets de loi. Nous débuterons par le projet de
loi 146, ensuite 148 pour finalement étudier le projet de loi 138. Le
projet de loi 146, Loi concernant Beaucage Limitée. L'honorable
ministre.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que le ministre a des raisons
particulières...
M. TETLEY: Oui, parce que le projet de loi 138 est difficile et l'avocat
de ce projet de loi considère un amendement. Nous allons poser des
questions au sujet de l'article 1 de ce projet de loi. Mais je n'ai aucune
objection, nous allons tout passer. Ce n'est pas une insulte à
Roberval-Saguenay, au contraire.
M. BEDARD (Chicoutimi): Non, non! moi non plus je ne le prends pas comme
ça, c'était simplement au niveau d'une information.
M. TETLEY: II y a un article...
M. BEDARD (Chicoutimi): Peut-être le projet de loi...
M. TETLEY: ... conseil du ministère a soulevé une question
que nous venons de poser à l'avocat et il va faire toutes les
explications. Mais je veux laisser à l'avocat de la Compagnie de chemin
de fer Alma et Jonquière et la Compagnie de chemin de fer
Roberval-Saguenay tout le temps de préparer sa réponse.
M. LEGER: De s'en venir en train.
Projet de loi no 146
M. TETLEY: Donc, au sujet du projet de loi 146, M. le Président,
et des deux autres projets de loi, le gouvernement n'a pas de position de
prise. Que les avocats en question fassent la preuve. Nous allons discuter
ensemble notre recommandation. Donc, je propose que l'avocat de la compagnie
Beaucage Limitée présente sa cause.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que Me Denis Boudreault, procureur de
la requérante, est présent?
M. BOUDREAULT (Denis): Oui.
M. LEGER: M. le Président, est-ce qu'on pourrait connaître
les noms de tous ceux qui sont ici? Est-ce qu'il est représentant
uniquement de Beaucage ou s'il y a des représentants aussi des
Pétroles Cloutier?
M. BOUDREAULT (Denis): II n'y a que moi en tant que procureur des deux
corporations requérantes, des deux actionnaires, à bien dire de
tous les actionnaires des deux corporations requérantes.
M. LEGER: D'accord.
M. BOUDREAULT (Denis): Alors, le but du projet de loi, c'est qu'il y
avait deux compagnies, l'une du nom de Beaucage Limitée et l'autre du
nom de Les Pétroles Cloutier Limitée qui, en date du 2 janvier
1974, se sont fusionnées pour former une nouvelle compagnie sous le nom
de Beaucage Limitée.
Alors, ces deux corporations ont donc été
fusionnées et les lettres patentes qui ont été
émises ont fait en sorte que les deux anciennes corporations
disparaissaient comme entités légales. Maintenant, le
problème qui s'est posé, c'est que, dans les lettres patentes qui
ont été émises, il manquait une disposition essentielle,
à savoir les modalités de conversion du capital-actions des deux
anciennes compagnies en capital-actions de la nouvelle compagnie, de telle
sorte qu'il n'y avait aucun capital-actions émis dans la nouvelle
compagnie résultant de la fusion.
N'ayant aucun capital-actions émis, les administrateurs de la
nouvelle compagnie n'étaient donc pas qualifiés. La nouvelle
compagnie fusionné, bien qu'elle existât juridiquement, n'avait en
fait aucun pouvoir de poser quelque acte que ce soit. Le problème
pratiquement s'est posé lorsqu'une nouvelle demande de fusion a
été présentée au ministère des Institutions
financières, lequel, évidemment, devant le problème qui se
posait avec la compagnie Beaucage qui ne pouvait pas agir, a suspendu les
procédures. Après examen des dispositions de la
Loi des compagnies, on s'est aperçu qu'il n'y avait aucune autre
façon que par voie de projet de loi privé de corriger les lettres
patentes fusionnant les deux compagnies.
M. LEGER: Est-ce que vous voulez dire par là que vous ne pouviez
pas prendre la procédure normale de lettres patentes?
M. BOUDREAULT (Denis): On ne pouvait pas prendre la procédure
normale de lettres patentes, parce que justement ces lettres patentes doivent
être formulées; il doit y avoir une demande faite par les
administrateurs de la compagnie, à la suite, selon le cas,
d'assemblées d'actionnaires.
Les actionnaires n'existaient pas et les administrateurs, bien qu'ils
existaient, n'étaient pas qualifiés, c'est-à-dire qu'il
n'y avait aucun capital-actions d'émis à leurs noms.
M. LEGER: Est-ce que le ministre peut me dire s'il y a une
différence de coût entre procéder par lettres patentes dans
un cas comme celui-là et par projet de loi.
M. TETLEY: Oui, évidemment. M. LEGER: De quel ordre?
M. TETLEY: Je crois que j'ai répondu, il y a deux semaines; les
lettres patentes supplémentaires, c'est peut-être $100, mais ici,
vous avez des frais de publication dans les journaux. Je crois que les
débourdés...
M. LEGER: En proportion.
M. TETLEY: ... sont de l'ordre de $400. Mais les avocats demandent
ordinairement beaucoup plus pour une charte ou une modification par lettres
patentes que par un bill privé. Posez cette question à votre
collègue. J'ai quitté la pratique et il est encore à
moitié en pratique.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je crois que la réponse du ministre est
très raisonnable.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Verchères.
M. OSTIGUY: M. le Président, vu que les deux compagnies demandent
la fusion, en l'occurrence Bocage Ltée et les Pétroles Cloutier,
et que cette demande est rétroactive au 2 janvier 1974, est-ce que le
ministère exige un rapport financier indépendant de ces deux
compagnies, vu la demande de la rétroactivité?
M. HARVEY (Charlesbourg): Oui, il est demandé à l'article
3.
UNE VOIX: A l'article 2.
M. TETLEY: Suivant mes conseillers, il n'y a aucun problème sur
le plan de la fiscalité, mais c'est une bonne question à laquelle
les procureurs des deux compagnies doivent répondre. Il n'y a aucun
problème de fiscalité ou de finance.
M. BOUDREAULT (Denis): Non, parce que la fusion a déjà
été effectuée en date du 2 janvier; pour que cette fusion
soit effectuée, on a dû produire les états financiers des
deux compagnies en question, à l'origine.
M. TETLEY: Parfait.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Beauce-Sud.
M. ROY: J'aimerais savoir si c'est uniquement à cause du
coût que la compagnie a choisi de demander un bill privé
plutôt que de procéder par lettres patentes supplémentaires
ou si vous aviez d'autres raisons que celle-là.
M. TETLEY: Ils ne pouvaient pas. C'était trop tard. En effet, une
erreur a été commise.
M. ROY: Concernant la rétroactivité?
M. TETLEY: Ils ont fait une erreur, ils ont terminé, en effet,
une compagnie, ils se sont aperçu après que la compagnie
n'existait plus, mais il fallait compléter la fusion.
M. ROY: II n'y a aucun autre moyen que celui-là?
M. TETLEY: Non. M. ROY: D'accord. M. LEGER: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 1, adopté. Article 2,
adopté?
M. TETLEY: M. le Président, pour être plus précis,
je suggère l'amendement suivant à l'article no 1. A la
deuxième ligne de l'article, après les mots "l'acte d'accord",
nous précisons lequel acte et nous ajoutons les mots suivants : : "du 18
décembre 1973, entre Beaucage Ltée et Les Pétroles
Cloutier Ltée, et les lettres patentes de Beaucage Ltée
accordées le 2 janvier 1974 par le ministre des Institutions
financières, Compagnies et Coopératives, sont modifiées en
insérant, après le premier alinéa du paragraphe 3,
l'alinéa suivant..."Cela remplace tout le premier paragraphe, et je vous
dis pourquoi. C'est pour préciser en effet quel acte d'accord le
ministère voulait préciser.
LE PRESIDENT (M. Picard): Voici la proposition d'amendement de
l'honorable ministre qui aurait pour effet, à l'article 1, de changer le
premier paragraphe qui se lirait comme suit: "L'acte d'accord du 18
décembre 1973, entre
Beaucage Ltée et Les Pétroles Cloutier Ltée, et les
lettres patentes de Beaucage Ltée accordées le 2 janvier 1974 par
le ministre des Institutions financières, Compagnies et
Coopératives, sont modifiées en insérant, après le
premier alinéa du paragraphe 3, l'alinéa suivant:
Ceci termine l'amendement. Est-ce que...
UNE VOIX: Très bien.
LE PRESIDENT (M. Picard): ... cet amendement est adopté?
M. HARVEY (Charlesbourg): M. le Président, cela ne va pas du
tout. Vous auriez dû ne pas faire sauter le paragraphe 3 de la page 4 de
l'acte d'accord. Là, vous devez reprendre en disant: article 1. Le
paragraphe 3 de la page 4 de l'acte d'accord du 18 décembre 1973, se
référant à telle chose...
M. LALONDE: Non, il y est référé un peu plus loin.
C'est l'acte d'accord qui est...
UNE VOIX: ... à la fin.
M. LALONDE: Oui, à la fin. Voulez-vous le relire, s'il vous
plaît?
LE PRESIDENT (M. Picard): A la fin, on dit: Après le premier
alinéa...
M. HARVEY (Charlesbourg): Non, non! mais commencez...
LE PRESIDENT (M. Picard): ... du paragraphe 3, deux lignes.
M. HARVEY (Charlesbourg): Au début, oui.
C'est parce que c'est le parrain qui s'inquiète, c'est mon
voisin, M. Ostiguy, qui est parrain du bill. Il voudrait quelque chose de
précis, de clair, de net.
M. LALONDE: Bien, l'amendement se lit comme suit : L'acte d'accord
et j'en passe et les lettres patentes sont modifiées en
insérant, après le premier alinéa du paragraphe 3
donc, on se réfère au premier alinéa...
M. HARVEY (Charlesbourg): D'accord. M. LALONDE: ... du paragraphe 3.
M. HARVEY (Charlesbourg): Merci, M. le Président.
M. LEGER: Adopté, M. le Président.
M. HARVEY (Charlesbourg): Adopté.
M. TETLEY: Adopté, mais vérifiez que l'avocat et tout le
monde soient contents parce qu'une fois une erreur s'est glissée dans un
bill.
M. LEGER: Ils sont contents. Les lois...
M. ROY: Quand deux avocats ne sont pas d'accord, cela fait toujours un
procès.
M. TETLEY: Non, il faut toujours en engager un troisième.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 1, adopté tel
qu'amendé?
M. LEGER: Adopté, M. le Président. LE PRESIDENT (M.
Picard): Article 2?
M. LEGER: On a dit qu'il n'y avait pas de problème tantôt,
M. le Président. Alors, adopté. La rétroactivité,
il n'y a pas de problème.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 2, adopté.
Article 3...
M. ROY: Avant d'aller, M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Beauce-Sud.
M. ROY: ... à l'article 3, est-ce qu'on pourrait nous dire
où se trouve situé le siège social de cette compagnie?
M. LALONDE: Montréal.
M. ROY: Montréal. Merci.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté.
M. LEGER: Adopté, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 3, adopté.
M. TETLEY: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Me Bou-dreault, nous vous remercions.
M. BOUDREAULT (Denis): Merci, messieurs.
Projet de loi no 148
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît. Projet de
loi no 148, Loi concernant Hillmack Services Lted. J'ai ici, comme procureur,
Me Gaétan Chabot, procureur de la requérante.
M. DOWNS: Je m'excuse, M. le Président, c'est mon associé.
Mon nom est Kevin Downs. Mon associé est en vacances
présentement.
LE PRESIDENT (M. Picard): Voulez-vous épeler votre nom, s'il vous
plaît?
M. DOWNS: KEVIN. Pardon?
M. LEGER: Est-ce qu'il y a des gens en vacances de ce temps-ci?
M. DOWNS: On me dit, oui.
M. LEGER: Les députés ne sont pas au courant !
M. DOWNS: Alors, K E V I N est mon prénom, Kevin; Downs,
DOWNS.
LE PRESIDENT (M. Picard): Merci beaucoup.
M. TETLEY: Vous pouvez procéder, M. Downs, pour faire la preuve
de la nécessité d'adopter le projet de loi no 148.
M. DOWNS: Sommairement, M. le Président, nous demandons un projet
de loi qui correspondrait, en fait, aux projets qui existent
déjà, 109 et 113. Il s'agit d'un problème identique.
Evidemment, la compagnie Hillmack a été incorporée
en 1967, en vertu de la première partie de la Loi des compagnies. Ce qui
s'est produit, c'est qu'on a omis de produire les rapports au service des
compagnies relativement aux renseignements sur les compagnies. Cette
période a duré plus d'une année, de telle façon que
la compagnie a été dissoute automatiquement, ce qui a pour effet
de constituer un véritable problème vis-à-vis de mes
clients. Au niveau juridique, évidemment, la compagnie fonctionne
illégalement depuis au-delà d'une année.
Alors, nous sommes prêts à nous conformer à toutes
ces exigences de la loi, pour autant, évidemment, que la compagnie soit
remise en vigueur.
Succinctement, c'est la raison d'être de notre projet.
M. LEGER: M. le Président, je vois, à l'article 3, que le
nom français, maintenant, sera "Les Services Hillmack Ltée". Il
n'existait pas avant?
M. DOWNS: Je crois qu'il existait avant.
M. LEGER: Mais ce n'était pas enregistré d'une
façon légale, c'est ça?
M. DOWNS: J'ai les lettres patentes ici. Je vais vérifier. Je
pense que le nom de la compagnie, c'était "Hillmack Services Ltd".
M. LEGER: Oui.
M. DOWNS: Je crois que, maintenant, il y a des exigences à la Loi
des compagnies; on doit avoir le nom et en français, et en anglais. Si
ce n'est pas fait, ce sera régularisé. Il n'y a aucun
problème à ce niveau, je pense.
M. TETLEY: Nous avons amendé le nom en même temps que le
reste.
M. LEGER: C'est ça. C'est une bonne initiative. Il ne fallait pas
perdre l'occasion. Très bien.
Sur le contenu même du bill, je pense que c'est le même
problème que nous avons eu pour d'autres compagnies. Je pense que le
fait d'avoir négligé de présenter les rapports, cela
coûte quand même un certain montant à la compagnie de
revenir ici. Je pense que c'est encore plus fort que l'amende, dont le
coût est de $10 ou $20, quand on omet de présenter les rapports
annuels. Alors, je pense bien que c'est un exemple.
En ce qui me concerne, ce serait adopté.
M. TETLEY: C'est une pénalité sévère. M.
LEGER: Oui.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 1, adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. ROY: M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Beauce-Sud.
M. ROY: Avant d'aller plus loin, M. le Président, j'aimerais
savoir à quel endroit est le siège social de cette compagnie.
M. DOWNS: A Montréal.
M. ROY: Montréal, c'est grand pas mal.
M. LALONDE: Dans le comté de Lafontaine.
M. DOWNS: Je pourrais vous fournir l'adresse exacte.
M. ROY: Je pense que pour les fins du journal des Débats ce
serait peut-être important, M. le Président.
M. DOWNS: On me dit que c'est à Anjou.
M. LEGER: ... mon comté, M. le Président, les
électeurs sont pris avec un autre député.
M. ROY: Quel est le nom du président de la compagnie?
M. DOWNS: M. Maxwell Hiltz est le président de la compagnie. Il
est ici d'ailleurs, ce matin.
M. ROY: Nous lui souhaitons la bienvenue. Quelle est la nature des
activités de l'entreprise?
M. DOWNS: Le transport par camion. M. ROY: Le transport par camion.
M. DOWNS: C'est cela.
M. ROY: D'accord, cela a répondu à mes questions. Je
remercie M. Downs.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 1, adopté. Article 2.
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 3?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 4?
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Merci, Me Downs.
M. DOWNS: Merci, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, s'il vous plaît !
Projet de loi no 138
LE PRESIDENT (M. Picard): Projet de loi no 138, Loi concernant La
compagnie de chemin de fer Alma & Jonquières et La compagnie du
chemin de fer Roberval-Saguenay.
J'ai ici comme procureur Me Michel Cogger. Comment le
prononcez-vous?
M. COGGER: Cogger, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, cela s'épelle C-o-g-g-e-r. Le
procureur de la requérante.
M. TETLEY: M. le Président, permettez-moi, Me Cogger. On vient de
me montrer les lettres patentes... En effet, les lois parce que ces deux
compagnies ont été créées par lois
spéciales, pas par lettres patentes et toutes les deux, La
compagnie... Un instant... C'est très drôle parce que la
même erreur se trouve dans le même chapitre. On a une fois "du"
chemin de fer et une autre fois "de" chemin de fer, pour Alma et
Jonquières.
Nous allons peut-être corriger cette erreur, s'il y a une erreur,
d'ici la fin de la séance, Me Cogger.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
M. TETLEY: Non, vous pouvez procéder. M. COGGER: Merci, M. le
Président. Il s'agit d'un projet de loi qui aurait pour but de permettre
à la compagnie Roberval et Saguenay l'exploitation du chemin de fer Alma
et Jonquières et de prononcer également l'abrogation de la loi
qui avait créé la compagnie Alma et Jonquières. La
commission est peut-être intéressée à savoir que la
première compagnie, à savoir Roberval et Saguenay, est une
filiale à part entière de la compagnie Aluminium du Canada
Limitée, alors que Alma et Jonquières, elle appartient à
Roberval et Saguenay. Alors, il s'agit plutôt d'une réorganisation
interne, finalement, de ces deux compagnies qui sont toutes reliées.
M. le Président, à l'article 1, je viens d'avoir quelques
discussions avec le conseiller juridique de la commission et je souhaiterais
faire la modification suivante, si la commission est d'accord, au
deuxième paragraphe. On dit: "Les paragraphes 16 et 26 de l'article 9,
les articles 11 à 59 et les articles 140 à 158 de la Loi des
chemins de fer ne s'appliquent pas à la compagnie". J'aimerais modifier
cela pour ne retenir que la modification suivante, M. le Président,
à savoir: Les paragraphes 16 et 26 de l'article 9 et l'article 24 de la
Loi des chemins de fer ne s'appliquent pas à la compagnie.
M. TETLEY: Encore une fois, monsieur.
M. COGGER: Les paragraphes 16 et 26 de l'article 9 et l'article 24 de la
Loi des chemins de fer ne s'appliquent pas à la compagnie.
M. HARVEY (Jonquière): On enlève les articles 11 à
59 et les articles 140 à 158.
UNE VOIX: C'est ça.
M. BONNIER: Cela change quoi, M. le Président? Cela veut dire
quoi, en pratique?
M. BEDARD (Chicoutimi): Pouvez-vous nous dire le but de ce
changement-là?
M. COGGER: M. le Président, le paragraphe 16 de l'article 9
confère à une compagnie, d'une part, le droit d'emprunter des
sommes au Canada mais, d'autre part, on lui fait interdiction d'emprunter
à un taux supérieur à 6 p.c. C'est le paragraphe 16 de
l'article 9 de la Loi des chemins de fer. Alors, le droit d'emprunt devient
passablement illusoire dans les circonstances.
M. TETLEY: Peut-être de la Banque du Canada.
M. ROY: Ce qui prouve, M. le Président...
M. CARON: On va les transférer aux crédi-tistes; eux
autres, il n'y a pas d'intérêt.
M. ROY: Ce qui prouve, M. le Président, que la situation est loin
de s'améliorer.
M. HARVEY (Jonquière): C'est relatif, ça.
M. ROY: Avec un bon gouvernement libéral, bon entre
guillemets.
M. HARVEY (Jonquière): En 1912, il y en a qui gagnaient $50 par
mois aussi. Les salaires sont meilleurs.
M. COGGER: C'était un bon salaire.
M. ROY: Le talon du chèque était moins long dans ce
temps-là.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord. M. ROY: II y avait moins...
M. HARVEY (Jonquière): Le député de la Beauce
n'avait pas d'automobile, même pour venir siéger.
M. ROY: Non, mais je suis convaincu que le député...
M. BONNIER: M. le Président, est-ce qu'on pourrait demander au
procureur de continuer?
LE PRESIDENT (M. Picard): A l'ordre, à l'ordre!
M. BEDARD (Chicoutimi): Autrement dit, vous demandez qu'on retourne au
sérieux.
M. TETLEY: Me Cogger, j'ai le projet de loi devant moi, ici, mais
pouvez-vous expliquer pour les députés le paragraphe 26?
M. COGGER: Quant au paragraphe 26, M. le Président, c'est le
paragraphe qui fait l'obligation à la compagnie de faire approuver, par
ses actionnaires réunis en assemblée générale
spéciale, toute entente lorsqu'il s'agit de location de matériel
roulant ou des charges de matériel roulant. Or, dans le cas de la
compagnie qui résulterait de l'adoption de cette loi, la compagnie du
chemin de fer Roberval-Saguenay, c'est une compagnie qui fait, sur une haute
échelle si vous voulez, à cause de son court réseau, des
échanges de matériel, c'est-à-dire va louer des wagons du
Canadien National ou d'autres compagnies de chemin de fer. Et ça devient
virtuellement impossible à exploiter économiquement et
normalement si, toutes les fois, il faut réunir les actionnaires en
assemblée spéciale; pas parce qu'ils sont beaucoup, ils sont cinq
actionnaires, c'est à cause des avis à donner, des délais,
des procédures. C'est pourquoi nous demandons le retrait du paragraphe
26.
M. TETLEY: Et l'article 24?
M. COGGER: Quant à l'article 24, M. le Président, c'est un
article qui fait une interdiction à tout officier ou employé de
la compagnie d'être nommé administrateur ou de remplir les
fonctions d'administrateur de la compagnie. Encore ici, voici un cas où
nous avons cinq actionnaires qui sont employés. Puisque la compagnie n'a
pas de distribution publique, il est virtuellement impossible d'avoir des
administrateurs qui soient autres que, finalement, les employés de la
compagnie.
M. TETLEY: Pour ma part...
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors voici l'amendement proposé,
à l'article 1 du projet de loi, qui aura pour effet d'amender l'article
3 au 2e paragraphe en enlevant à la fin de la première ligne de
ce 2e paragraphe, la virgule, et en changeant le reste du paragraphe par les
mots "et l'article 24 de la Loi des chemins de fer ne s'applique pas à
la compagnie". Est-ce que cet amendement est adopté?
UNE VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 1 tel qu'amendé
est adopté. Le député de Chicoutimi.
M. BEDARD (Chicoutimi): Quand vous parlez des dispositions de la Loi des
chemins de fer qui s'applique à la compagnie mais seulement en ce qui a
trait à son chemin de fer, pouvez-vous me donner des précisions?
Je comprends qu'il y a déjà, dans le deuxième paragraphe,
certaines restrictions que vous faites, mais...
M. COGGER: Seulement en ce qui a trait à...
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est parce qu'on n'a pas les Statuts refondus,
ici, chapitre 290, j'imagine que vous n'avez pas...
M. COGGER: L'esprit de cela, M. le Président, c'est qu'en vertu
de la Loi des compagnies de chemin de fer c'était attaché avec
des pouvoirs de lignes de transmission, par exemple, qu'on conférait aux
compagnies de chemin de fer en même temps.
M. HARVEY (Jonquière): Une autre façon.
M. COGGER: Alors que nous, on n'a pas ça, on a un chemin de
fer.
M. TETLEY: II faut noter aussi l'article 5 de la loi qui est au
même effet. Ici, les dispositions actuellement en vigueur de la loi,
etc., de la loi spéciale...
J'ai un problème, Me Cogger, c'est au sujet du nom. Le chapitre
85 de 1912 mentionne la loi constituant en corporation la Compagnie "du" chemin
de fer alors que la loi stipule "de" chemin de fer, au paragraphe 1. Dans votre
loi, vous voulez garder "de" au lieu de "du"? Cela m'est égal, mais vous
êtes certain que vous voulez la Compagnie de chemin de fer Alma et
Jonquières?
M. COGGER: Quant à nous, M. le ministre, une fois la loi
adoptée, ce qu'on va garder c'est la Compagnie de chemin de fer Roberval
et Saguenay. La Compagnie de ou du chemin de fer Alma et Jonquières,
dans le paragraphe 4 du projet de loi, ça va disparaître.
M. TETLEY: Très bien.
M. COGGER: Je vous signale également, M. le Président, que
ce n'est pas une erreur mais partout on retrouve Jonquières
épelé avec un "s", ce qui me paraît incorrect. Cela remonte
à 1912 aussi.
M. TETLEY: Très bien. Je n'ai pas d'autres objections, M. le
Président.
M. BEDARD (Chicoutimi): Votre siège social est situé
à quel endroit?
M. COGGER: A Montréal.
M. BEDARD (Chicoutimi): Pour reprendre une question de...
M. LALONDE: Dans quel comté?
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 2, adopté?
M. BEDARD (Chicoutimi): Une seconde. M. TREMBLAY: Quelle adresse?
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que, d'une façon
générale, vous pouvez nous dire...
M. ROY: L'adresse, est-ce que c'est Place Ville-Marie?
M. COGGER: Oui, 1 Place Ville-Marie. M. ROY: Merci.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que vous pouvez nous préciser
davantage le but de cette fusion en fonctions, peut-être, soit de projets
à venir, éventuels, ou encore dans ce sens-là?
M. COGGER: Je vais tenter de répondre au meilleur de ma
connaissance. Quant à moi, ça n'a rien à voir avec des
projets d'avenir, c'est simplement la réorganisation d'un état de
fait qui existe depuis bien des années.
C'est de mettre fin à un dédoublement de services, si vous
voulez, alors que deux compagnies soeurs fonctionnant sous le même
chapeau corporatif plus grand il y avait finalement double emploi. On
réorganise tout ça pour en faire une seule entité
juridique.
M. BEDARD (Chicoutimi): A l'heure actuelle, est-ce qu'il n'y a pas
certaines négociations avec le CN?
M. COGGER: Je l'ignore, M. le Président, j'ai avec moi un
employé de la compagnie Roberval- Saguenay.
M. BEDARD (Chicoutimi): M. Girard pourrait peut-être
répondre à cette question.
M. GIRARD: Au point de vue du développement de la région,
ça nous intéresse de coopérer et on a certaines
négociations.
M. BEDARD (Chicoutimi): Avec le Canadien national?
M. GIRARD: Avec le Canadien national, on n'a pas de négociations,
mais peut-être qu'on va ouvrir les négociations plus tard, au mois
d'août, je pense. Présentement, on n'a pas de négociations
avec le Canadien national.
Mais, pour le développement de la région, je pense que
vous vous référez au projet du lac Albanel.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est ça.
M. GIRARD: Dans ce projet, on est intéressé à
coopérer. On a fait des études, mais il n'y a rien de concret. On
les a soumises aux personnes concernées.
M. BEDARD (Chicoutimi): Quel est le sens général de la
coopération que vous voulez apporter au nom de cette
préoccupation que vous avez, à savoir le développement
régional et, d'autre part, le développement dont vous venez de
nous parler?
M. GIRARD: Si ces gens ont besoin de nos services ou des structures en
place, nos structures sont disponibles, qu'ils exploitent un chemin de fer ou
qu'ils se servent de nos voies, des choses comme ça. C'est dans ce sens
qu'on est disponible à coopérer avec ceux qui sont
intéressés au projet.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que vous avez des indications voulant que
ces services puissent être requis dans un avenir très
rapproché?
M. GIRARD: On a 300 employés environ. Lorsque l'on parle de
développement ou qu'on essaie de créer des emplois, ce sont dans
nos projets à long terme de...
M. BEDARD (Chicoutimi): Non, mais restons dans le sujet par rapport
à ce que vous disiez face à certaines négociations ou
encore face à certains développements. Vous croyez qu'à ce
moment vous pourrez participer d'une façon tout à fait
spéciale, parce que je comprends que le fait que vous les unissez, ce
qui existait auparavant, à savoir l'emploi que vous fournissiez, cela
continue, mais surtout qu'en
est-il de l'aspect dont vous avez parlé de développement
en fonction d'un projet bien précis?
M. GIRARD: Je ne comprends pas vraiment le sens de votre question, mais
ce que je veux dire, c'est que s'il y a moyen d'utiliser nos facilités
d'une manière plus rationnelle, en ayant plus de volume, plus de
transport, il est certain qu'on va coopérer.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je vais préciser ma question.
Vous-même avez parlé du développement du lac Albanel. Bon.
Comment voyez-vous votre participation?
M. GIRARD: Présentement, notre participation se situe à
une question de coopération avec les gens concernés. Je ne
pourrais pas vous dire au point de vue...
M. BEDARD (Chicoutimi): Quand vous parlez des gens concernés,
vous parlez de...
M. GIRARD: Bien, les gens intéressés, les producteurs de
minerai de fer et le consommateur du minerai de fer.
M. BEDARD (Chicoutimi): Avec lesquels vous êtes en relation
directement ou indirectement, j'imagine?
M. GIRARD: On est en relation indirectement, oui.
M. BEDARD (Chicoutimi): Directement. M. GIRARD: C'est ça.
M BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que vous pourriez nous dire qui?
M. GIRARD: Indirectement.
M. BEDARD (Chicoutimi): Indirectement.
M. HARVEY (Jonquière): En un mot, M. Girard, si je comprends bien
votre réponse, à la suite de rencontres à l'initiative,
soit du gouvernement provincial par un de ses organismes, ou du milieu
fédéral, vous avez clairement établi à qui de droit
qu'il est possible, avec la structure actuelle que vous avez en chemins de fer,
de rendre service davantage au développement régional s'il y a
lieu d'utiliser vos services. Vous êtes toujours prêt à
collaborer au développement de la région économique 02.
C'est bien ça?
M. GIRARD: Oui, c'est ça, M. le ministre. M. HARVEY
(Jonquière): D'accord, merci.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... que c'est une question suggestive mais je
pense que c'était, de toute façon, la réponse.
M. HARVEY (Jonquière): C'est parce que lorsqu'on transige...
M. BEDARD (Chicoutimi): ... permettait.
M. HARVEY (Jonquière): ... on ne rend pas notre dossier public.
L'Alcan a toujours collaboré. Je sais que dans le dossier qui vous
intéresse, Ferchibal, l'Alcan a clairement indiqué qu'elle
était intéressée à collaborer avec cette structure.
Il y a un chemin de fer qui peut être employé beaucoup plus
qu'actuellement avec les installations qu'ils ont dans la région. Cela,
tout le monde sait ça.
M. BEDARD (Chicoutimi): Bon. Je ne veux pas engager une discussion
stérile...
M. HARVEY (Jonquière): Non, ce n'est pas un débat, c'est
une constatation.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... avec le ministre. Je ne pense pas que cela
avancerait de toute façon.
Simplement, vous nous avez parlé de certains organismes ou
individus avec qui vous étiez en communication, soit directement ou
indirectement. Vous m'avez répondu: Indirectement. Est-ce que vous
pouvez me dire par l'intermédiaire de qui, quand vous dites que vous
êtes en communication indirectement?
M. GIRARD: Je pense, pour résumer, c'est qu'on nous a
demandé un rapport...
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est peut-être aussi bien d'aller
directement au sujet.
M. GIRARD: ... qu'on peut appeler un genre de "feasibility report".
Notre rapport a été fait, a été soumis. J'imagine
qu'on a une certaine concurrence dans le domaine.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous dites qu'on vous a demandé de faire
un rapport. Qui vous l'a demandé?
M. GIRARD: Les représentants du gouvernement.
M. BEDARD (Chicoutimi): Du gouvernement?
M. GIRARD: C'est ça.
M. BEDARD (Chicoutimi): Quel est le nom du président?
M. GIRARD : Le président du chemin de fer?
M. BEDARD (Chicoutimi): De la compagnie, oui.
M. GIRARD: Le président du chemin de fer, c'est M. Gaston
Dufour.
M. BEDARD (Chicoutimi): M. Gaston Dufour.
M.GIRARD: Oui.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est pas mal en fonction de ce
développement éventuel, que vous espérez comme tous les
gens de la région l'espèrent, que vous pensez à poser des
bases juridiques qui puissent vous permettre d'agir le plus efficacement
possible?
M. GIRARD: Disons que votre question est un peu chargée pour
moi.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je sais que le sujet est chargé
aussi.
M. GIRARD: Tout ce que je peux vous dire, c'est que j'espère,
pour le développement de la région...
M. BEDARD (Chicoutimi): Cela fait longtemps qu'on tourne autour du
sujet, de toute façon.
M. GIRARD: Oui. Pour le développement de la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, j'espère que ce projet va aller de l'avant,
afin de développer les ports existants ou les nouveaux ports, afin
d'avoir une porte sur le monde et d'avoir d'autres moyens de transport en vrac,
principalement les chemins de fer.
Mais, quant à cette amalgamation, c'est une question de
régie interne, au point de vue de l'efficacité. Ce qui existe
actuellement, c'est que moi, même si je suis au Roberval-Saguenay, je
suis quand même responsable de Alma & Jonquières. Ce qu'on
vous demande ce matin, c'est de confirmer ce qui existe dans notre plan de
régionalisation et de nous rendre plus concurrentiels avec les autres
producteurs d'aluminium au monde.
M. BEDARD (Chicoutimi): Cette situation que vous voulez corriger ce
matin, elle existait depuis combien de temps?
M. GIRARD: Ce qui arrive, c'est que Alma & Jonquières
était possédée partiellement par Price et d'autres
compagnies. Un jour, l'Alcan l'a achetée à 100 p.c. Depuis ce
temps, naturellement, on les a amalgamées, au point de vue
administratif. Les petites choses qu'on veut éliminer, c'est qu'on a
deux bureaux de direction, un pour Alma & Jonquières et un à
Roberval-Saguenay. On trouve que c'est une perte de temps vu qu'effectivement
on a seulement un chemin de fer.
Alors, pour faire partie de l'Association américaine des chemins
de fer, il faut avoir tout un système pour Alma & Jonquières
et tout un système pour Roberval-Saguenay, tandis que, si on a seulement
une compagnie, on a seulement des rapports à faire pour une compagnie.
Le bon Dieu sait, lorsqu'on est dans "l'interchange", quelle sorte de rapports
l'Association des chemins de fer américains nous demande. C'est
peut-être désuet, mais au point de vue des rapports et de
l'efficacité, cela va certainement en éliminer une partie.
Mais je tiens à vous préciser que, par contre, lorsqu'on
parle d'efficacité et d'élimination, il n'est nullement question
de faire des mises à pied. Ce n'est pas du tout dans nos plans, parce
qu'on s'attend à avoir de l'expansion.
M. Bédard, j'espère que cela répond à vos
questions.
M. BEDARD (Chicoutimi): Disons que ça répond suffisamment
pour me faire penser qu'il y aura peut-être d'autres questions à
poser, mais à d'autres autorités.
M.GIRARD: Merci.
M. TETLEY: M. le Président, les officiers du ministère ont
suggéré un amendement au premier alinéa de l'article 2,
4b. Je crois que tout le monde a une copie de l'amendement.
Est-ce que c'est à votre goût, M. le procureur?
M. COGGER: Oui, cela nous convient, M. le ministre.
M. TETLEY: Parce qu'apparemment c'est plus précis comme
description que celle qui se trouve dans le bill.
Donc, M. le Président, je suggère cet amendement.
LE PRESIDENT (M. Picard): Voici l'amendement proposé. Je crois
qu'on en a fait la distribution. Cet amendement touche l'article 2 au premier
alinéa, paragraphe 4b), qui se lirait comme suit: "4b). La compagnie
peut acquérir l'actif et l'entreprise de la compagnie de chemin de fer
Alma & Jonquières y compris son réseau, lequel s'étend
depuis le lieu connu sous le nom de "Saguenay Power Junction" sur la voie
ferrée principale de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada
dans le canton de Labarre, dans une direction nord à travers les cantons
de Labarre et de Signay, traversant la Petite Décharge, l'île
d'Alma et la Grande Décharge jusqu'à l'île Maligne
(numéro 173 du cadaste du Canton de l'Ile), ainsi que les droits,
franchises, biens meubles et immeubles, matériel roulant et achalandage
de ce chemin de fer."
Ceci termine le premier paragraphe du nouveau paragraphe 4b), premier
alinéa.
M. PILOTE: M. le Président, je voudrais vous souligner, à
la troisième ligne d'en bas, au moment où il est question de
Canton de l'Ile, que normalement on écrit Delisle, au niveau
régional. La troisième ligne en bas, c'est écrit:
"numéro 173 du cadastre du Canton de l'Ile)." C'est Delisle qu'on
écrit normalement.
M. LALONDE: L'?
M. PILOTE: Non, pas d'apostrophe.
LE PRESIDENT (M. Picard): Nous ferons la correction tantôt.
M. PILOTE: A moins que dans les papiers officiels...
M. HARVEY (Jonquière): Dans le texte anglais, on
réfère à Island 183. D'après moi, c'est Delisle
Delisle se référant à la carte territoriale
du canton Delisle. Alors, il y aurait lieu de faire une vérification et
de corriger, s'il y a lieu. Mais gardons la réserve.
M. PILOTE: Les Affaires municipales, M. le Président, emploient
le mot Delisle Delisle.
M. HARVEY (Jonquière): II y aurait lieu, tout simplement, de
garder la réserve de correction s'il y a lieu de le faire. Vous n'avez
pas d'objection?
M. COGGER: Aucune objection.
M. TETLEY: ... rapport du rapporteur, qui est le député
Massicotte, il peut vérifier ces faits parce que ce n'est pas notre
intention d'adopter une loi pour corriger une situation et de revenir adopter
une deuxième loi pour corriger nos erreurs.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, il s'agira d'attirer l'attention des
conseillers juridiques sur la dixième ligne de l'amendement
proposé, à savoir la façon que doit s'épeler le
canton Delisle.
M. HARVEY (Jonquière): On me dit qu'on est en train de
vérifier et on va l'avoir dans quelques minutes, avant la fin de la
séance.
LE PRESIDENT (M. Picard): D'accord. Alors, cet amendement est-il
adopté?
M. PILOTE: Adopté avec la réserve.
LE PRESIDENT (M. Picard): Sous réserve. L'article 2 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. COGGER: M. le Président, je m'excuse d'intervenir, j'aurais un
autre amendement à suggérer. Au deuxième paragraphe du
même article 2, le paragraphe qui commence par ces mots: Après
cette acquisition, on dit: La compagnie peut exercer les droits
conférés qui étaient autrefois ceux d'Alma et
Jonquières, qui lui sont conférés par sa charte, par des
municipalités ou par des ententes avec d'autres corporations. Je soumets
à la commission que ça peut risquer d'être indûment
limitatif. Je pense au cas, par exemple, où on aurait signé une
entente privée, où on aurait acquis un droit de passage d'un
individu qui n'est pas une corporation. Conséquemment, j'aimerais mieux
voir, il me semble, à la fin du paragraphe: Par des ententes avec des
tiers, que ce soit des entités corporatives ou autres.
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce serait ajouté après
corporations?
M. COGGER: Excusez, au lieu de dire "par des ententes avec d'autres
corporations", à la fin je dirais "par des ententes avec des tiers".
M. BEDARD (Chicoutimi): Avec des tiers.
M. TETLEY: Aucune objection, c'est clair, les tiers.
M. COGGER: Merci.
LE PRESIDENT (M. Picard): Cet amendement aurait pour effet, au
deuxième alinéa du paragraphe 4 b), à
l'avant-dernière ligne, de biffer les mots "d'autres corporations" et de
les remplacer par "des tiers". Cet amendement est-il adopté?
M. BEDARD (Chicoutimi): Une seconde, oui, cet amendement est
adopté. Maintenant, au même paragraphe lu par le procureur de la
compagnie: Après cette acquisition, la compagnie peut exercer les droits
et franchises qui étaient conférés à La compagnie
de chemin de fer Alma et Jonquières par la charte de cette
dernière..." Comme on le sait et comme on peut le voir à
l'article 3 du projet de loi, la compagnie à laquelle on se
réfère est dissoute. Je ne sais pas s'il n'y aurait pas avantage
à ajouter, après les mots "la compagnie peut exercer", les mots
"quant aux biens acquis". C'est seulement quant aux biens acquis effectivement
qu'elle peut exercer les droits et privilèges.
M. COGGER: M. le Président, je soumets que c'est également
l'entreprise, c'est l'achalandage, c'est la...
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce sont des droits...
M. LALONDE: Cela ne peut pas être plus que tous ses actifs de
toute façon.
M. BEDARD (Chicoutimi): Cela ne peut pas être plus que l'actif,
c'est dans ce sens que je disais que ça...
M. LALONDE: Ses actifs peuvent être constitués de droits
aussi.
M. COGGER: La plus grande partie de ses actifs, en fait, c'est le droit
de construire le
chemin de fer décrit territorialement au paragraphe
précédent.
M. BEDARD (Chicoutimi): Alors, ce seraient les droits acquis.
M. COGGER: Même les droits acquis je soumets que, c'est parce que
ça...
M. BEDARD (Chicoutimi): La compagnie étant abrogée plus
loin, elle ne peut rien en termes de droits et privilèges.
M. COGGER: Sauf que la compagnie...
M. BEDARD (Chicoutimi): II ne peut pas y avoir une extension, autrement
dit, de la vie légale de cette compagnie qu'on abroge dans le paragraphe
ultérieur?
M. COGGER: Oui, il me semble que, dans le paragraphe 4, on dit que la
compagnie Roberval-Saguenay, à compter de l'adoption de la loi, a le
pouvoir d'exercer tous les droits et privilèges qui étaient
autrefois conférés à la compagnie
Alma-Jonquières.
UNE VOIX: C'est ça.
M. TETLEY: Vous ne pouvez pas acquérir une servitude mais s'il y
a d'autres droits que vous pouvez acquérir, par le passage du temps,
vous ne le perdez pas.
M. COGGER: C'est ça, ou même des droits qui auraient
été conférés et non encore exercés.
M. TETLEY: Oui, exactement, ou les titres.
M. BEDARD (Chicoutimi): Disons que dans cette compagnie,
Alma-Jonquières, il y avait des franchises, des privilèges qui
étaient accordés; il est important de préciser qu'ils ne
se continuent qu'en fonction des biens acquis, à l'heure actuelle. La
situation générale, disons, par exemple, des privilèges
fiscaux. Je pense qu'il serait bon de préciser que c'est seulement par
rapport aux biens acquis.
M. LALONDE: Je comprends cet article-là. C'est une acquisition
d'actifs mais avec le résultat semblable à une fusion.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est ça.
M. LALONDE: Alors qu'on veut traiter la compagnie qui acquiert comme une
compagnie résultant d'une fusion.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est ça.
M. LALONDE: Or, ce langage du deuxième paragraphe me semble
d'ailleurs, j'ai vérifié avec le conseiller juridique du
ministère des Institutions financières assez classique du
langage qui est employé dans ce genre de document de fusion pour donner
à la compagnie qui succède aux deux autres les mêmes droits
que les autres. Il faut que les biens et les droits dépendent de...
M. BEDARD (Chicoutimi): Je suis d'accord, mais par rapport
à...
M. LALONDE: Cela ne peut pas être d'autre chose que pour les biens
qui existaient.
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce serait bon de le préciser quand
même. Parce que s'il y avait des privilèges fiscaux, etc.
M. LALONDE: J'imagine que, s'il y avait des privilèges fiscaux,
vous voudriez les conserver.
M. COGGER: Je vous soumets, M. le Président, que je vois mal le
point. Il pourrait arriver je n'ai pas d'exemple à l'esprit
qu'on ait acquis des droits futurs dans ça, dans l'acquisition.
Si, par exemple, Alma-Jonquières avait le droit de construire son
réseau, disons, depuis Saguenay Power Jonction jusqu'à canton
Labar-re, etc., en supposant qu'elle ait exploité son droit de
réseau de chemins de fer partiellement, il me semble que la compagnie
résultante garderait le pouvoir d'exercer le solde de droits non encore
exercés et déjà conférés.
M. HARVEY (Jonquière): Au fait, vous voulez conserver les
pouvoirs que donnait la charte du chemin de fer Alma-Jonquières et
Roberval-Saguenay. C'est la conservation des droits que vous aviez, dans la
nouvelle compagnie.
M. COGGER: C'est ça.
M. HARVEY (Jonquière): C'est une fusion. Ce sont les droits dans
le moment.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je veux juste préciser.
S'il y a des privilèges dans la charte de la compagnie qui
existait et qu'on dissolvera tout à l'heure, Alma-Jonquières, il
ne faut pas que ces privilèges ou ces dispositions spéciales
soient transférées d'une façon générale
à l'ensemble de la compagnie fusionnée. Ils doivent être
seulement en fonction les privilèges, on ne les connaît
pas, les privilèges qui pourraient être consentis dans la charte
des biens qui étaient acquis au moment où on fait la
fusion par la compagnie Alma-Jonquières. Autrement dit, que cela n'ait
pas pour effet que ces privilèges existant pour Alma-Jonquières
continuent à avoir une existence légale non seulement pour
Alma-Jonquières, mais pour l'ensemble maintenant de la compagnie
fusionnée.
M. TETLEY: Le but de la fusion ce n'est pas exactement une fusion
puisque c'est le
transfert de biens, la dissolution d'une compagnie ils ont
demandé, comme vous avez très bien noté dans le
deuxième paragraphe à l'article 2, le transfert des droits de
franchise aussi. Le député de Chicoutimi pose la question. Vous
voulez tout, le transfert de tout, évidemment c'est ce que vous
demandez? Peut-être que je peux poser une question d'une autre
manière. Avez-vous assumé toutes les obligations de la
compagnie?
M. COGGER: Bien sûr, M. le ministre.
M. TETLEY: C'est sans doute par votre contrat quelque part?
M. COGGER: C'est ça, il y avait une convention qui est intervenue
et puis en prenant tous les actifs, bien sûr, il fallait assumer toutes
les obligations.
M. TETLEY: Pour ma part, je ne vois aucune objection à ce que
vous demandiez tout, dans la loi, mais je présume que c'est dans le
contrat en tout cas.
M. COGGER: Oui, ça l'est.
M. TETLEY: Vous êtes certain, Me Cogger?
M. COGGER: J'ai une copie du contrat que je peux déposer.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'honorable député de
Beauce-Sud.
M. ROY: Si j'ai bien compris la question du député de
Chicoutimi, il veut dire que s'il y a des privilèges particuliers
il a donné un exemple, il a parlé de privilèges fiscaux
qui étaient accordés à la compagnie des chemins de fer
Alma-Jonquières, du fait de la fusion, que ces privilèges
ne s'étendent pas à tout l'ensemble, une fois fusionnée.
C'est ça le sens de la question du député de Chicoutimi.
Ce serait important qu'on sache d'abord s'il y en a.
M. PILOTE: Est-ce qu'il y en avait, des privilèges fiscaux?
UNE VOIX: Non.
M. BEDARD (Chicoutimi): On est les législateurs...
M. PILOTE: Oui, je suis d'accord avec vous autres.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est un rôle assez sérieux. Je
pense que l'argument qu'on apporte est quand même sérieux. C'est
dans le sens d'une information qu'on veut savoir s'il y en a.
Est-ce que par cette modification qu'on fait à la loi
d'abord, il peut y avoir la possibilité il peut arriver dans les
faits qu'on transfère, pas seulement des biens acquis, mais un ensemble
de privilèges qui ont été accordés pour des raisons
très particulières à une compagnie donnée soit Alma
et Jonquières? Est-ce que cela peut avoir comme résultat de
donner ces privilèges à un ensemble, maintenant, si je continue
à employer le terme fusionner?
M. TETLEY: Permettez-moi, c'est dans l'article. "Après cette
acquisition, la compagnie peut exercer les droits et franchises qui
étaient conférés à la compagnie de chemin de fer
Alma & Jonquières par la charte de cette dernière, par des
municipalités on ne parle pas de la province ou par des
ententes avec d'autres corporations". C'est limité.
M. LALONDE: Ou avec des tiers. M. TETLEY: Ou avec des tiers.
M. COGGER: M. le Président, si vous me le permettez, le terme qui
parait peut-être un peu trompeur, c'est l'expression "privilèges"
parce que, finalement, ce dont on parle, ce sont des droits. Les compagnies de
chemin de fer étant ce qu'elles sont, ce sont des animaux si rares et si
particuliers, que dans le cas, on a employé l'expression
"privilèges et franchises". Mais je veux affirmer à la commission
que l'idée n'est pas de tenter, pour permettre un paradis fiscal...
M. BEDARD (Chicoutimi): Non, je ne vous prête pas d'intentions.
J'espère...
M. COGGER: Non.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... que vous ne voyez pas mon
intervention...
M. COGGER: Non, non, aucunement.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... dans ce sens-là.
M. COGGER: Aucunement.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est simplement au niveau d'une information,
que je pense importante, avant de légiférer.
M. COGGER: D'une part, Alma et Jonquières, M. le Président
et MM. les membres de la commission, était une entité juridique
qui vivait sous le même régime fiscal que n'importe quelle autre
société. D'autre part, pour répondre à la question
du ministre, tout à l'heure, je vous signale qu'il y a une convention
privée intervenue entre les deux compagnies. Au paragraphe 3, on dit : R
& S qui symbolise Roberval et Saguenay agrees to assume on
its charge all the liabilities and obligations of A & J étant
Alma et Jonquières present and future". En d'autres termes, la
compagnie résultante prend
à sa charge toutes les dettes et obligations de l'autre.
M. LALONDE: J'aurais peut-être une question à poser au
député de Chicoutimi. Le sens de son intervention, de sa
question, est-ce qu'il serait préférable ou ne serait pas
acceptable que cette loi produise les mêmes effets qu'une fusion? C'est
ça que je me demande.
Je ne la comprends pas trop. Parce que si, en principe, le
législateur consentait, par ces dispositions, que l'acquisition des
actifs d'une compagnie par l'autre ait les mêmes effets qu'une fusion,
s'il n'y avait pas d'objection de principe à cela, ma position est que
c'est ce qu'on accomplit et que, dans une fusion, la compagnie
résultante aurait tous les droits, y compris les privilèges. Je
ne sais pas au juste à quoi vous vous référez comme
privilèges, vous voulez peut-être dire des avantages fiscaux. La
compagnie qui résulterait de la fusion les aurait, et ce serait
parfaitement légal.
M. BEDARD (Chicoutimi): On est en face de la fusion de deux compagnies
qui peuvent avoir des lois spéciales, des entités juridiques
distinctes dans le sens suivant. C'est que je me dis: S'il n'y en a pas de
privilèges, tant mieux.
M. LALONDE: Je ne le sais pas.
M. BEDARD (Chicoutimi): Bon. C'est pour ça que je me demande
jusqu'à quel point il faut être conséquent. Je pense que si
on légifère, il faut le savoir, s'il y a des privilèges,
mais, ne le sachant pas, je pense qu'il fallait quand même soumettre le
problème, la possibilité suivante. C'est qu'il y a
peut-être des privilèges spéciaux qui ont pu être
accordés à la compagnie Alma & Jonquières pour des
raisons très spéciales, et il ne faut pas que ces
privilèges soient transférés à tout un ensemble qui
est maintenant constitué par la fusion des deux, ce qui est
demandé.
M. LALONDE: Autrement dit, s'il y avait des privilèges relatifs
à ces biens-là seulement, vous ne voudriez pas les voir
étendre aux autres.
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui, parce que j'imagine que s'il y a des
privilèges concernant Alma & Jonquières, c'est que cette
compagnie a fait des représentations ou qu'elle était dans des
conditions telles que le gouvernement ou encore le législateur trouvait
normal de consentir certains privilèges.
Il ne faudrait pas... Je ne sais pas s'il ne faudrait pas ou non, mais
une chose est certaine: c'est que si cet article a comme effet de transmettre
également ces dispositions spéciales qui étaient
accordées à une compagnie, pour des motifs très
spéciaux, il faudrait y penser avant.
M. LALONDE: II faudrait poser la question au procureur.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est ça.
M. PILOTE: M. le Président, il faudrait poser la question
à M. Cogger ou à M. Girard pour voir s'il y avait bel et bien des
privilèges pour les compagnies Alma & Jonquières ou
Roberval-Saguenay.
M. COGGER: C'est peut-être une question de terminologie. Je vais
vous répondre que oui, il y en a, des privilèges, dans le sens
suivant. Par exemple, je considère que c'est un privilège pour
une compagnie que d'avoir elle seule le pouvoir de construire une voie
d'évitement entre telle région et telle région.
Je pense que si la compagnie de chemin de fer Alma et Jonquières,
par exemple, dans le cours de son existence et jusqu'à ce jour, n'a pas
exercé ce privilège, il est important qu'il passe à la
compagnie résultante quant à l'exploitation de son chemin de
fer.
Je ne pense pas que ce soit l'intention du député...
M. BEDARD (Chicoutimi): Je n'en suis pas au niveau des intentions mais
au niveau de la loi, je ne vais pas plus loin que ça. Vous nous parlez
d'un privilège très spécial qui, dans votre optique, va
être transféré à l'ensemble que l'on fusionne
maintenant, que n'avait pas avant l'autre partie qui est fusionnée.
M. HARVEY (Jonquière): ... dans ce territoire-là, mais
elle l'avait dans le sien. La compagnie Roberval-Saguenay devait avoir un
privilège semblable dans le territoire qu'elle occupait entre Arvida et
Port-Alfred, voyons donc!
M. COGGER: La Loi des chemins de fer dit que si vous avez le droit
d'exploiter tel chemin de fer, on vous donne le privilège de faire des
voies d'évitement, etc.
M. HARVEY (Jonquière): Certainement.
Mais, en un mot, est-ce que j'ai bien compris, tout à l'heure,
quand vous avez dit qu'au niveau des avantages fiscaux, les compagnies de
chemin de fer Alma et Jonquières, et Roberval-Saguenay ont toujours
été traitées comme les autres compagnies de chemin de fer
au Canada?
M. COGGER: C'est exact.
M. HARVEY (Jonquière): Alors, vous avez répondu à
la question.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député du Lac-Saint-Jean.
M. PILOTE: Non, c'est correct, j'ai posé ma question.
M. BEDARD (Chicoutimi): Au contraire je trouve que...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Beauce-Sud.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... qui peut permettre d'autres questions.
M. ROY: J'étais en train d'apporter un exemple. Supposons qu'en
vertu d'une entente qui serait intervenue entre le gouvernement de la province
de Québec ou le gouvernement fédéral malgré
qu'il n'a aucune juridiction ici à Québec, c'est une charte
provinciale et qu'exploiter une ligne à partir de tel point
à tel autre point, c'est un service spécial, le gouvernement
aurait accordé, par exemple, un remboursement de taxes ou une exemption
de taxes. Je donne un exemple fictif. Si j'ai bien compris le sens de la
question du député de Chicoutimi, du fait que la compagnie aurait
eu ce privilège, c'est qu'il ne veut pas que le privilège soit
étendu à toutes les opérations de la compagnie
nouvellement formée par suite de la fusion. Il n'y a rien dans la loi,
à l'heure actuelle, qui nous donne une garantie de ce
côté-là.
LE PRESIDENT (M. Picard): Vous suggérez un amendement? Une
façon de...
M. BEDARD (Chicoutimi): ... dans ce sens-là, il n'est pas dit que
ce qui résulte de cette loi, à savoir un tout, une fusion qui
fait que maintenant on est avec un seul propriétaire, a comme effet de
joindre tous les privilèges qui étaient accordés à
une compagnie et qui étaient accordés à l'autre. Il faut
penser à ce qu'on fait; très directement, ce n'est même pas
indirectement, on est en train de donner un privilège global à
une compagnie sur un territoire donné.
M. HARVEY (Jonquière): J'ai une question à vous poser.
Dans les deux chartes actuelles. Est-ce qu'il y a, de la part d'une charte en
particulier, soit Alma et Jonquières ou Roberval-Saguenay, des
dispositions que vous ne retrouvez pas dans une ou l'autre, à
part...
M. BEDARD (Chicoutimi): ... des privilèges...
M. HARVEY (Jonquière): ... le territoire pour Alma et
Jonquières, qui partait d'île Maligne jusqu'à la jonction
Saguenay Power, et, pour Roberval-Saguenay, d'Arvida à Port-Alfred? Le
territoire d'Arvida à Saguenay Power est sur la ligne du chemin de fer
du Canadien National à qui vous avez toujours payé des droits
quand vous vous êtes servis de ces lignes-là.
M. COGGER: En fait, pour répondre à votre question, les
deux chartes sont à toutes fins pratiques identiques. Ce qui les
distingue simplement, c'est la...
M. BEDARD (Chicoutimi): ... qui était à une et
n'était pas accordé à l'autre.
M. COGGER: Pardon? ... distinction territoriale.
M. BEDARD (Chicoutimi): La distinction territoriale...
M. COGGER: Dans une on dit: Un chemin de fer entre Alma et
Jonquières, ainsi de suite. Dans le paragraphe 4 de l'autre, on parle
d'une autre...
M. HARVEY (Jonquière): M. le Président, pour bien
comprendre, le procureur de la compagnie vient de nous affirmer que les deux
chartes, quant aux privilèges on le comprend franchises,
sont identiques à l'exception du territoire. Bien sûr que l'Alcan,
quand elle a eu besoin d'avoir un chemin de fer entre Arvida et Port-Alfred, il
fallait qu'il y ait une distinction au niveau du territoire puisque les deux
points entre Arvida et Saguenay Power étaient déjà sous
concession dans les limites du territoire occupé par les Chemins de fer
nationaux du Canada. Alors, la réponse est que les deux chartes sont
identiques, à l'exception du territoire où ils avaient le droit
de faire des aménagements de lignes supplémentaires ou de voies
d'évitement. Il est bien sûr qu'actuellement ils en
possédaient un qu'ils n'ont jamais fait dans le territoire du
Haut-Saguenay, près du parc industriel régional que nous sommes
à concevoir. Roberval-Saguenay, d'après sa charte, pourrait, sur
demande d'un organisme de la région, nous desservir dans ce territoire.
Est-ce que j'ai bien compris votre réponse?
M. GIRARD: M. le Président, les droits dont on a besoin, c'est
qu'on a une ligne principale entre Saguenay Power et Alma et, si un nouveau
client vient s'installer, il faut lui construire une voie d'évitement
pour aller le servir, pour lui aider à expédier son
matériel. Alors, en un mot, lorsqu'on a un nouveau client qui vient
s'installer, disons, sur la propriété d'Alma et
Jonquières, il faut le servir et lui donner du service. Lorsqu'on parle
de privilèges, c'est ça qu'on a. On n'a aucun privilège
fiscal, aucun privilège selon lequel on a obtenu, disons, des terrains
gratuitement; on n'a absolument rien de ça et on n'en a jamais eu.
Mais les droits qu'on a, par exemple, on avait un problème de
neige. Alors, il a fallu acheter une parcelle de terrain d'un fermier, puis on
lui a payé ça. Lorsqu'on parle de privilèges, ce ne sont
pas des privilèges; ce sont des droits. Alors, nos droits actuellement,
c'est de construire des voies d'évitement. Comme exemple, la
relocalisation du parc industriel de Chicoutimi, normalement, devrait
être le long des voies du Roberval-Saguenay, qui sont entre Arvida et
Port-Alfred. On est prêt à desservir ce nouveau parc industriel,
à s'occuper de la construction des voies ferrées, etc.
Notre charte présentement, comme celle d'Alma &
Jonquières, nous permet de construire des voies. Lorsqu'on parle de
privilèges,
on parle de ces choses-là, mais, lorsqu'on demande d'avoir tous
les mêmes privilèges, on veut être certain que, lorsqu'un
client nous demandera du service, on puisse y aller, que ça nous le
permette. On n'a absolument aucun privilège d'exproprier quelqu'un ou
d'avoir de la terre gratuitement ou des terrains ou des pouvoirs fiscaux. On
tient à se conduire exactement comme toutes les autres compagnies
québécoises. On est incorporé selon la Loi des chemins de
fer du Québec. Alors, on n'a absolument aucun privilège, tel que
ce qui a été concédé au CPR en 1881. Des choses
comme ça, on n'en a pas dans notre charte.
M. BEDARD (Chicoutimi): J'espère que vous ne prenez pas mon
intervention dans le sens de votre réponse. Je ne veux pas essayer de
faire une investigation tout à fait particulière sur les
privilèges fiscaux ou quoi que ce soit ou des mesures spéciales
consenties à l'une ou l'autre des compagnies. Il reste une chose, c'est
que là on vient de me donner les deux chartes. Pour essayer d'illustrer
le plus pratiquement ce que j'entends, je vais vous donner un exemple. C'est
juste ma première lecture. L'article 6 de la charte du chemin de fer de
Roberval dit ceci: "La compagnie pourra établir ou acquérir pour
les besoins de son exploitation des aqueducs et réservoirs".
D'accord?
Si vous allez à la charte de la compagnie de chemin de fer Alma
& Jonquières, à l'article 6, on dit ceci: "La compagnie
pourra établir ou acquérir, pour les besoins de son exploitation,
des aqueducs, réservoirs, rapides et pouvoirs hydroélectriques".
On peut facilement se rendre compte...
M. TETLEY: C'est un pouvoir, ce n'est pas une franchise. Tout
simplement, on donne à la compagnie certains pouvoirs, peut-être,
d'avoir un commerce de pommes de terre frites ou de vendre des automobiles. On
peut tout mettre dans une charte mais ce n'est pas une franchise.
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui, mais ça, ce n'est pas n'importe quel
pouvoir, c'est acquérir. Ce qu'il y a de plus dans Roberval-Saguenay, en
plus des acqueducs et réservoirs, on y ajoute rapides et pouvoirs
hydrauliques. Est-ce que la loi qu'on étudie maintenant a l'effet de
tout fusionner ces droits-là, ce pouvoir d'acquérir? C'est parce
qu'on transfère un pouvoir qu'avait la compagnie Alma-Jonquières,
à savoir celui d'acquérir des rapides et des pouvoirs
hydrauliques; on transfère ça par le fait même à la
nouvelle compagnie fusionnée.
M. TETLEY: Moi-même, je ne vois aucune objection.
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce ne sont pas des patates frites, ce sont des
pouvoirs hydrauliques.
M. TETLEY: Ils ont ce pouvoir, comme j'ai dit ou comme vous avez
noté, d'avoir un commerce de chemin de fer ou un commerce
électrique, etc., ou de vendre de l'assurance très bien
mais il faut, avec ce pouvoir, aller devant le ministère en
question pour avoir le titre ou le permis. Donc, c'est tout simplement un
pouvoir, dans une charte, de faire quelque chose. Cela ne veut pas dire qu'ils
ont le droit de le faire. C'est un pouvoir, ce n'est pas un droit. Ce n'est pas
une franchise, ils n'ont pas la franchise ou le droit de contrôler les
pouvoirs hydrauliques dans le territoire. Quatre personnes peuvent avoir ces
mêmes pouvoirs dans la charte. Elles n'ont aucun droit, c'est un
pouvoir...
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est plus qu'un privilège, là,
quand on regarde la charte.
M. COGGER: M. le Président...
M. BEDARD (Chicoutimi): Quand on regarde la charte
d'Alma-Jonquières, ce n'est pas une question de privilège, c'est
un droit. En vertu de sa charte, elle pourra...
M. HARVEY (Jonquière): Ils sont où les pouvoirs
électriques?
M. BEDARD (Chicoutimi): ... acquérir c'est un droit
rapides et pouvoirs hydrauliques. Simplement, je voudrais savoir si dans
l'esprit du ministre ça veut dire que l'effet de la loi qu'on va voter
sera ceci: La nouvelle compagnie étant existante, l'autre étant
dissoute, à ce moment-là on transfère à la nouvelle
compagnie un pouvoir qu'elle n'avait pas ou un droit qui n'était pas
dans sa charte avant et qui y sera maintenant, à savoir le droit
d'acquérir rapides et pouvoirs hydrauliques.
M. TETLEY: La réponse est oui, mais ce n'est pas un droit, c'est
un pouvoir. Par exemple aujourd'hui, vous pouvez venir devant le
ministère des Institutions financières, Compagnies et
Coopératives et demander n'importe quelle chose, n'importe quel pouvoir.
Nous allons l'accorder dans un avenir rapproché. Nous allons
émettre une charte d'une page et nous allons y attacher, sans même
le lire, votre contrat entre les signataires, les sociétaires et
ça va être une incorporation par défaut. Vous pourrez tout
demander, nous allons tout accorder. Cela ne veut pas dire que vous pouvez tout
faire au Québec, parce qu'il y a d'autres ministères qui
contrôlent ces droits. Mais le pouvoir, oui.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est dans ce sens que je proposais ou je me
posais la question à savoir s'il serait opportun d'amender pour qu'au
paragraphe 2, qui se lit comme suit: Après cette acquisition, la
compagnie peut exercer... quant aux biens ou quant aux droits acquis...
M. PILOTE: Mais je voudrais... Est-ce que le député de
Chicoutimi...
M. BEDARD (Chicoutimi): Mais je dirais plutôt: quant aux biens,
droits et franchises qui étaient conférés... A ce
moment-là, on empêche la prolongation... En termes de
législateur, c'est mieux prévenir que... Il me semble que c'est
ce que veut la nouvelle compagnie.
M. PILOTE: M. le Président, je voudrais tout simplement...
M. TETLEY: J'ai la réponse à votre question. A la fin, il
n'y aurait qu'une charte et c'est la charte de la compagnie. Est-ce que j'ai
raison?
UNE VOIX: Bien oui.
M. TETLEY: Alma-Jonquières, il n'y aurait pas de transfert de la
charte de l'une à l'autre.
M. COGGER: Ce serait Roberval-Saguenay.
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce serait Roberval-Saguenay.
M. TETLEY: Roberval-Saguenay, sa charte existera et l'autre charte
n'existera pas. Il n'y aurait pas de charte, c'est-à-dire pas de
transfert des pouvoirs dans la charte.
M. COGGER: C'est ça.
M. TETLEY: Donc, vous n'avez pas de problème.
M. ROY: Même là, M. le Président.
M. TETLEY: Pas de transfert. Ce n'est pas une fusion. Pour une raison,
apparemment, il était impossible de fusionner ces deux compagnies
créées par deux lois différentes. Donc, vous avez
décidé d'acheter les biens meubles, franchises, privilèges
et droits d'une compagnie à l'autre...
M. COGGER: Exactement.
M. TETLEY: Et vous allez régler le problème des taxes
devant vous-même. Mais une charte est dissoute. Est-ce vrai, Me
Cogger?
M. COGGER: C'est juste.
M. TETLEY: La charte qui est dissoute, c'est celle de la compagnie de
chemin de fer Alma-Jonquières. Donc il n'y a pas de fusion, tel que vous
l'avez pensé et tel que je vous l'ai suggéré.
M. BEDARD (Chicoutimi): Non. Remarquez que j'ai employé le terme
"fusion" pour...
M. TETLEY: Il n'y a pas de fusion de charte.
M. BEDARD (Chicoutimi): ...tout simplement simplifier le dialogue.
M. TETLEY: Une seule charte. C'est de ma faute. J'avais
suggéré qu'il y avait une vrai fusion, mais il n'y aura qu'une
seule charte et c'est la compagnie de chemin de fer Roberval-Saguenay.
LE PRESIDENT (M. Picard): Me Cogger.
M. HARVEY (Jonquière): Le député de Roberval avait
demandé la parole avant.
M. PILOTE: Voici, pour répondre au député de
Chicoutimi, à l'article 6, c'est bien marqué: "Elle pourra
établir ou acquérir, pour les besoins de son exploitation." Ce
n'est pas pour les droits d'exploitation.
M. HARVEY (Jonquière): Les aqueducs, réservoirs, pouvoirs
hydroélectriques. Mais c'est parce que le pouvoir de l'île Maligne
était là.
M. PILOTE: Le pouvoir de l'île Maligne, c'est relié...
M. HARVEY (Jonquière): II était relié à son
exploitation, le pouvoir de l'île Maligne. Cela lui prenait cela. Il va
rester là, le pouvoir de l'île Maligne. Alors, c'est pour les
besoins de son exploitation. Est-ce bien ça, Me Cogger?
LE PRESIDENT (M. Picard): Me Cogger.
M. COGGER: C'est exactement ça. Quant à nous, les
pouvoirs, soulevés par M. le député, au paragraphe 6, ce
sont des pouvoirs accessoires. L'idée n'est pas de prendre
Roberval-Saguenay...
M. BEDARD (Chicoutimi): Non, mais c'est dans ce sens-là que je
vous pose les questions tout simplement. C'est normal qu'on s'interroge.
M. COGGER: Mais si vous me le permettez...
M. BEDARD (Chicoutimi): Si on ne s'interrogeait pas, on ne serait
peut-être pas tellement sérieux.
M. COGGER: ...je pourrais peut-être vous donner un peu la
pensée qui a présidé à la présentation du
bill privé.
Si vous le remarquez, dans les deux chartes qui sont identiques, une a
le pouvoir d'acquérir l'entreprise d'un autre chemin de fer et l'autre a
le pouvoir de vendre et, inversement. Alors, en regardant ça, on s'est
dit: Peut-être bien qu'on
n'aurait pas besoin de déranger la Législature et qu'on
pourrait faire une convention privée.
Sauf que les chartes allaient plus loin et confiaient
spécifiquement à Alma & Jonquières, par exemple, le
pouvoir d'exploiter un chemin de fer, mais pas n'importe quel, dans une limite
territoriale bien précise.
Alors, on s'est dit: Même si on acquiert toutes les locomotives,
les voies ferrées et toutes les installations, est-ce que, lorsque le
législateur a donné à Alma & Jonquières le
pouvoir bien précis d'exploiter un chemin de fer dans un territoire bien
précis, cela va passer? J'en doute fort que cela traverserait d'une
compagnie à l'autre.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous en doutez. Vous, c'est normal que vous
doutiez. Mais le législateur ne doit pas douter, lui. Il doit être
sûr si, oui ou non, cela passe.
M. COGGER: Bien sûr. Lorsque la loi sera adoptée, je n'en
douterai pas, M. le Président.
M. BEDARD (Chicoutimi): Bon.
M. COGGER: Je disais simplement que cela ne pouvait pas se faire par
convention privée. Or, ce qu'une compagnie veut avoir, c'est
l'exploitation totale de tous les droits et franchises conférés
à l'autre, pour en permettre la poursuite, y compris les pouvoirs
accessoires à son exploitation.
M. BEDARD (Chicoutimi): Parce qu'on peut se poser la question suivante:
Comment se référer à des pouvoirs et privilèges,
tel qu'exprimé, ou franchises qui étaient conférés
à une compagnie qui n'existe plus parce qu'elle sera dissoute par deux
articles?
M. HARVEY (Jonquière): Elle pourrait...
M. BEDARD (Chicoutimi): Qui n'existera plus dans le sens que dans
quelques minutes, à l'article...
M. HARVEY (Jonquière): Qu'est-ce qui empêcherait l'Alcan de
garder le statu quo?
M. BEDARD (Chicoutimi): Permettez-moi de venir à l'article...
M. HARVEY (Jonquière): Tout ce que cela fait, en
réalité, c'est d'éviter d'avoir deux bureaux de direction,
c'est d'avoir une...
M. BEDARD (Chicoutimi): On sait tout cela! Ecoutez, franchement, on sait
tout cela, que c'est pour essayer d'améliorer, de ne pas compliquer
l'administration.
M. TETLEY: Je ne comprends pas votre objection. Quelle est votre
objection?
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce n'est pas au niveau de l'objection, c'est au
niveau d'une information que je vous demande et je ne considère
pas...
M. TETLEY: Posez la question, je vais essayer d'y répondre.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je pense qu'on en discute depuis assez
longtemps. Ce sont les questions que nous nous posions et je pense que le
législateur doit savoir exactement quelle est la portée de ce
qu'il vote comme lois, quand même.
M. BONNIER: M. le Président, je pense que le procureur vient
d'ajouter quelque chose. Je ne sais pas si cela conviendrait au
député de Chicoutimi ou si c'est possible de l'ajouter ou non. Le
procureur a dit: Ce que nous voulons, c'est que la compagnie puisse faire
l'acquisition des droits et franchises, y compris les pouvoirs accessoires. Si
on ajoutait tout simplement: Y compris les pouvoirs accessoires, est-ce que
cela conviendrait aux interrogations du député de Chicoutimi?
M. BEDARD (Chicoutimi): Disons qu'en ce qui me regarde, parce qu'on ne
m'a peut-être pas convaincu du contraire d'une façon que je puisse
voir très clair, c'est que je maintiens l'amendement qu'on amenait,
à savoir quant aux biens acquis, quant à ce qui existe
jusqu'à maintenant cela, d'accord d'exercer les droits et
franchises qui étaient conférés. Mais pas aller plus loin
que ça.
C'est dans ce sens que je me pose les questions.
M. TETLEY: Quel est le sens de votre suggestion, de votre amendement?
Quelle est exactement votre suggestion?
M. COGGER: Je vous soumets que cela pourrait peut-être rendre
l'interprétation de la loi difficile. Si on dit quant aux...
M. BEDARD (Chicoutimi): A ce moment-là, vous enlevez "par la
charte de cette dernière" parce qu'elle n'existe plus de toute
façon. Elle n'existera plus, pour être plus juste.
M. COGGER: Est-ce que si on disait, M. le député: Peut
exercer les droits et franchises...
M. BEDARD (Chicoutimi): Remarquez que je ne suis pas contre le projet de
loi. Il ne faudrait pas interpréter. Je pense que c'est tout simplement
au niveau de l'interrogation.
LE PRESIDENT (M. Picard): Est-ce que je pourrais demander au
député de Chicoutimi de laisser le procureur exprimer une seule
fois jusqu'à la fin son idée?
M. BEDARD (Chicoutimi): Soyez juste, nous sommes dans une discussion,
c'est normal
qu'à un moment donné il y ait des interruptions.
LE PRESIDENT (M. Picard): Oui, mais écoutez, ça fait
à peu près quatre fois... Laissez-le donc exprimer son
idée.
M. BEDARD (Chicoutimi): Ne vous plaignez donc pas pour ceux qui ne se
plaignent pas. N'allez pas plus loin que ce que...
LE PRESIDENT (M. Picard): Me Cogger.
M. COGGER: Si on disait: Après cette acquisition, la
compagnie...
M. BEDARD (Chicoutimi): La discussion est polie.
LE PRESIDENT (M. Picard): Ecoutez-le, il parle tout seul.
M. COGGER: ... pourra exercer les droits et franchises, ou peut exercer
les droits et franchises qui étaient préalablement
conférés à la compagnie de chemin de fer Alma &
Jonquiè-res. En supposant qu'on voudrait interpréter ce
paragraphe, il faudrait dire, à ce moment-là: On va aller voir,
le 16 juillet 1974, ce que disait la charte d'Alma & Jonquières,
d'une part; deuxièmement, quels étaient les droits et franchises
qui avaient été conférés par les
municipalités et, troisièmement, quels étaient les droits
qui avaient été conférés par entente avec des
tiers? Je pense que là on aurait le paquet.
Si on ajoutait: Peut exercer les droits et franchises qui étaient
préalablement conférés?
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est cela.
M. ROY: Qui étaient préalablement conférés,
mais à l'intérieur de leur territoire respectif.
M. TETLEY: C'est entendu. C'est plus qu'à l'intérieur de
leur territoire géographique, mais sur tout le territoire
législatif et tout.
M. ROY: II ne s'agit pas d'enlever quoi que ce soit.
M. TETLEY: On va mettre le mot "préalablement" après le
mot "étaient."
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, le deuxième alinéa du
paragraphe 4b serait amendé à la troisième ligne,
après le mot "étaient", en y ajoutant le mot
"préalablement". A ce moment-là, ça se lirait: "...
étaient préalablement conférés à la
compagnie de chemin de fer."
Est-ce que cet amendement est adopté?
Maintenant, qu'advient-il de l'autre amendement qui avait
été suggéré à la fin du même
alinéa...
M. BEDARD (Chicoutimi): Cela a été accepté, M. le
Président.
M. HARVEY (Jonquière): Alors, vous n'avez pas d'objection
à ce que l'on ajoute "préalablement."
M. COGGER: Non, aucunement. M. HARVEY (Jonquière): D'accord.
M. PILOTE: M. le Président, à l'article 4b, on a
vérifié, pour Canton De l'Ile, au répertoire cadastral des
Terres et Forêts, 1972. Dans la division d'enregistrement de
Lac-Saint-Jean-Est, c'est bien De l'Ile, comme il est écrit dans le
texte de loi.
Par contre, à la fin du paragraphe, c'est marqué ceci: La
Gazette officielle ainsi que le plan et le livre de renvoi donnent comme
appellation "Canton Delisle" Delisle.
LE PRESIDENT (M. Picard): En un seul mot?
M. PILOTE: Oui, en un seul mot.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, vous avez le choix.
M. HARVEY (Jonquière): N'y aurait-il pas moyen de prendre la
suggestion du député?
M. PILOTE: Est-ce qu'on ne pourrait pas le mettre entre
parenthèses, garder le même texte, De Lisle en deux mots, quitte
à mettre entre parenthèses le mot Delisle tel qu'il est
appelé communément dans le comté de Lac-Saint-Jean.
M. HARVEY (Jonquière): Dans le cahier de renvoi.
DES VOIX: D'accord.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors il y aura des parenthèses
à l'intérieur des parenthèses.
M. HARVEY (Jonquière): Non, non, le Canton De Lisle exactement
comme il est là et, entre parenthèses, on marquerait comme le
livre de renvoi et le cadastre officiel, Canton Delisle D e 1 i s 1
e.
M. PILOTE: C'est ça.
M. HARVEY (Jonquière): Alors ça évitera toute
confusion.
LE PRESIDENT (M. Picard): Cet amendement est-il agréé?
M. TETLEY: M. le Président, j'hésite mais l'avocat du
ministère de la Justice a suggéré cet
article, il a un certain doute au sujet du mot "préalablement".
Il veut: "Après cette acquisition, la compagnie peut exercer les droits
et franchises qui étaient préalablement conférés
à La compagnie de chemin de fer Alma et Jonquières" biffer le
reste ou on peut le laisser et insérer ici la date de
l'entrée en vigueur du projet de loi. Il veut que "préalablement"
réfère à la date d'entrée en vigueur de la loi,
parce que, préalablement, ça peut être quand?
M. HARVEY (Jonquière): Au lieu de préalablement, pourquoi
ne dirait-on pas: qui étaient conférés à la
date...
M. BEDARD (Chicoutimi): De cette loi?
M. HARVEY (Jonquière): ... de la sanction de ce projet de
loi.
M. TETLEY; A la date de l'entrée en vigueur de cette loi.
M. HARVEY (Jonquière): C'est la même chose.
M. TETLEY: D'accord. Je vais lire... D'accord. Je vais lire le
deuxième alinéa de l'article 2: Après cette acquisition,
la compagnie peut exercer les droits et franchises qui étaient
conférés à La compagnie de chemin de fer Alma et
Jonquières ou (insérer ici, la date de l'entrée en vigueur
du projet de loi 138 de 1974).
LE PRESIDENT (M. Picard): Et on élimine le reste.
M. TETLEY: Tout le reste et le préalable, parce que c'est clair
et net qu'ils n'ont pas d'autres droits à ce moment-là.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, l'amendement de tout à l'heure
sur les tiers tombe.
M. BEDARD (Chicoutimi): Nous sommes d'accord sur le nouveau texte, sur
cet amendement-là.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, pour les fins du journal des
Débats, je vais relire ce deuxième alinéa du paragraphe 4
b), tel qu'amendé:" Après cette acquisition, la compagnie peut
exercer les droits et privilèges...
M. TETLEY: Franchises.
LE PRESIDENT (M. Picard): ... les droits et franchises qui
étaient conférés à La compagnie de chemin de fer
Alma & Jonquières, (insérer ici la date de l'entrée en
vigueur du projet de loi 138 de 1974). Ceci termine l'alinéa.
M. TETLEY: Parfait.
LE PRESIDENT (M. Heard): Adopté, article 2?
M. ROY: Un instant, j'aurais une question à poser, sur la
dernière ligne de la page 2: "Cet avis peut être signé par
un officier de la compagnie et reçu par le registraire sans qu'il soit
nécessaire d'établir l'authenticité de la signature ou la
capacité de cet officier". Moi, j'aimerais savoir pourquoi on a cru bon
d'insérer dans ce projet de loi cette disposition.
M. HARVEY (Jonquière): C'est une disposition du code civil.
M. COGGER: Je vous avoue ne pas avoir de bon argument à offrir.
Si mon souvenir est bon, je ne pense pas que ce soit ma rédaction. Et,
conséquemment, quant à moi...
M. ROY: Alors, je poserai la question...
M. HARVEY (Jonquière): C'est une disposition du code civil.
M. COGGER: Une disposition du code civil?
M. ROY: Non, non, ça ne marche pas.
M. HARVEY (Jonquière): C'est un avocat qui me le dit; je me fie
aux avocats quand je parle de loi.
M. TETLEY: Avez-vous copié ça d'une autre loi
peut-être d'un autre projet de loi?
M. COGGER: C'est dans le code civil?
M. TETLEY: Est-ce 1207 du code civil? Peut-être.
M. COGGER: Non, je vous avoue que je n'ai pas de modèle à
vous citer. D'autre part, ce n'est pas une supposition à laquelle je
tiens. Si c'était le souhait de la commission de la laisser
tomber...
M. TETLEY: Je crois que le député de...
M. BEDARD (Chicoutimi): Conformément aux lois qui
régissent les transferts.
M. ROY: Moi, j'aimerais mieux qu'on change le terme.
M. TETLEY: Le député de Beauce-Sud suggère: Est
reçu par le registraire suivant la loi.
M. ROY: Suivant les dispositions de la loi.
M. COGGER: Parfait.
M. TETLEY: D'accord. Vous aurez fait vo-
tre preuve, dans ce cas. Est-ce excessif, dispositions de la loi?
Permettez-moi de suggérer suivant la loi.
M. ROY: Conformément aux dispositions de la loi, oui. Votre
conseiller...
M. TETLEY: Pourquoi aimez-vous avoir tant de mots, vous?
M. ROY: On n'en met pas beaucoup de mots, on en enlève, des
mots.
M. TETLEY: Pourquoi "les dispositions de la loi"?
M. ROY: Nous en enlevons, des mots. M. TETLEY: La loi, c'est...
M. ROY: Moi, c'est parce que j'ai cru entendre je m'excuse,
là des mots qui ont été chuchotes à
l'oreille du ministre et j'ai trouvé que ça avait
énormément de sens.
M. TETLEY: Suivant la loi, je crois. C'est un compromis entre le
député de Beauce-Sud et moi; j'accepte sa motion d'amendement
s'il accepte mon sous-amendement.
M. BOUDREAULT: On va être obligé de prendre sur votre
budget pour le service de recherche.
M. ROY: Si vous voulez discuter du budget du service de recherche,
j'aurais une longue intervention à faire à ce sujet-là. Je
ne vous conseille pas ça. Je ne vous conseille pas de soulever cette
question à ce moment-ci de nos travaux.
M. BEDARD (Chicoutimi): ...faire un filibuster ici.
M. ROY: C'est un genre de chantage auquel se livrent...
M. TETLEY: D'accord.
M. ROY: La forme de chantage à laquelle se livrent certains
députés du côté ministériel est inacceptable,
M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le troisième alinéa de l'article
4 b) serait amendé à la quatorzième ligne en biffant tous
les mots après les mots "le registraire" pour les remplacer par "suivant
la loi". Adopté?
M. BEDARD (Chicoutimi): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Adopté. Article 2, tel
qu'amendé, adopté.
M. BEDARD (Chicoutimi): Article 3, adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 3?
M. BEDARD (Chicoutimi): II est adopté, c'est automatique.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 3, adopté. Article 4.
M. BEDARD (Chicoutimi): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): Article 4, adopté. Article 5?
M. BEDARD (Chicoutimi): Adopté. LE PRESIDENT (M. Picard):
Adopté.
M. TETLEY: Parfait. Je vous remercie, messieurs.
LE PRESIDENT (M. Picard): Merci, messieurs. La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 52)