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Commission permanente des institutions
financières,
compagnies et coopératives
Etude du rapport Gauvin
Séance du jeudi 14 novembre 1974
(Dix heures trente-huit minutes)
M. PILOTE (président de la commission permanente des institutions
financières, compagnies et coopératives): A l'ordre,
messieurs!
Sont membres de cette commission, MM. Giasson (Montmagny-L'Islet), qui
remplace M. Assad (Papineau), Beauregard (Gouin), Bellema-re (Johnson), Bonnier
(Taschereau), Burns (Maisonneuve), Boutin (Abitibi-Ouest) remplace M. Chagnon
(Lévis), Mercier (Bellechasse), remplace M. Harvey (Charlesbourg),
Harvey (Dubuc), Léger (Lafontaine), Marchand (Laurier), Picotte
(Maskinongé), Roy (Beauce-Sud), Tetley (Notre-Dame-de-Grâce),
Tremblay (Iberville).
Nous allons entendre, ce matin, l'Association provinciale des marchands
d'automobiles du Québec, représentée par Me
Marc-André Isabel.
Avant de vous céder la parole, vous avez vingt minutes pour
présenter votre mémoire, et les partis d'Opposition, comme le
parti au pouvoir, ont chacun vingt minutes pour poser des questions.
M. Isabel, voulez-vous présenter ceux qui vous accompagnent.
A remarquer que si vous voulez leur céder la parole, il est de
votre droit de le faire. M. Isabel.
Association provinciale des marchands d'automobiles du
Québec
M. ISABEL (Marc-André): M. le Président, si vous le
permettez, je vous présente les membres qui représentent
l'Association provinciale des marchands d'automobiles: M. André Deragon,
qui est président de l'Association provinciale des marchands
d'automobiles, fera lui-même les représentations au nom de
l'association; M. Denis Pepin, vice-président de l'association, M.
Pierre Racine, M. Alex Riccio, M. Gilles Arcan, M. Denis Demers, qui sont des
conseillers de l'association, ainsi que le directeur général, M.
L.-P. Lagacé et moi-même. Le mémoire, comme je le disais,
M. le Président, sera présenté par M. Deragon,
président de l'association.
M. DERAGON (André): M. le Président, notre Association
provinciale des marchands d'automobiles s'intéresse toujours vivement
à tout sujet concernant l'industrie de l'automobile.
Dans une perspective plus élargie, l'association a entretenu des
relations de collaboration étroite avec les divers ministères sur
les sujets impliquant, de près ou de loin, l'industrie de
l'automobile.
Le comité Gauvin s'est penché en premier lieu sur
l'accroissement phénoménal du nombre de
véhicules-automobiles et sur son corollaire, la hausse
considérable du nombre d'accidents.
Une telle étude devait nécessairement impliquer une
attention particulière aux facteurs pouvant expliquer les causes
d'accidents.
C'est, en fait, étudier le sujet de la sécurité
routière. La sécurité routière, pour l'Association
des marchands d'automobiles, a fait et fait l'objet d'un très vif
intérêt et d'une recherche constante de la part de l'Association
provinciale au cours des dernières années.
A de multiples reprises, l'association s'est permise de s'adresser au
ministère directement impliqué au sujet de la
sécurité routière. Les diverses interventions ont
touché principalement la sécurité du véhicule
automobile lui-même en tant que facteur important dans la
réalisation d'une sécurité routière accrue. Une
recommandation de la commission Gauvin rejoint les demandes
répétées de l'association.
L'association est en faveur de l'inspection obligatoire des
véhicules automobiles et travaille en vue de l'émission d'un
certificat de conformité mécanique. L'association, dans ce
domaine de la sécurité, a multiplié les études, les
efforts sur tous les plans afin que soit mis en vigueur le plus rapidement
possible un régime strict d'inspection périodique des
véhicules automobiles du Québec. Des propositions et des
recommandations concrètes sur la mise en oeuvre de telles mesures ont
été déposées auprès du ministère des
Transports avec qui nous avons travaillé en collaboration
étroite, après de nombreuses rencontres à tous les paliers
avec des hauts fonctionnaires de chacun des ministères
intéressés.
On peut dire que les dernières recherches et consultations
s'achèvent sur les normes d'émission de certificats de
conformité mécanique, chose essentielle pour assurer la
sécurité routière, ainsi que sur l'inventaire des
ressources humaines et techniques afin que soit assurée la mise en
application rapide et efficace d'un système d'inspection obligatoire
dès que les mécanismes pourront être mis en place et que le
gouvernement jugera à propos de l'instaurer.
Nous avons, de plus, demandé au gouvernement que soit
formulée une loi devant interdire toute modification aux
odomètres des véhicules automobiles. Il y va aussi de la
sécurité routière parce qu'une telle loi permettrait de
connaître et empêcherait de falsifier le véritable
état de l'automobile. En plus, nous croyons qu'une telle loi serait une
mesure générale pour protéger le consommateur.
Nous sommes donc d'accord d'appuyer sans réserve la
recommandation spécifique concernant l'inspection obligatoire des
véhicules automobiles et, de façon générale, toutes
et chacune des recommandations concernant la sécurité
routière. Quand on regarde ce qui nous concerne comme marchands
d'automobiles, une deuxième recommandation, c'est cet aspect du
rapport Gauvin traitant des dommages matériels et de la
réparation des véhicules automobiles.
A ce chapitre, nous désirons attirer l'attention sur le fait que
la recommandation du comité d'étude propose la création de
centres d'évaluation régis par des assureurs. Nous, nous voyons
un danger dans cette création de centres d'évaluation: on donne
aux assureurs l'outil pour créer un cartel. Si nous regardons aux pages
276 et 362, ceci laissera l'assuré sans alternative.
Les conséquences inévitables de la création de
centres d'évaluation sont, premièrement, pour l'assuré
qui, en l'occurrence, deviendra la victime et qui est, en fin de compte, et le
consommateur et le public. Nous voyons difficilement, comme première
conséquence, qui protégera les intérêts de cette
victime. Puisque le centre est aussi la propriété des mêmes
intérêts qui l'administrent, l'assureur qui assure la victime, le
centre, étant régi et administré par cet assureur, qui
doit déterminer l'indemnisation qu'on donnera à la victime au
niveau des dommages?
Deuxièmement, les évaluateurs itinérants
participent au processus de l'établissement des dommages et au
coût de réparation de ceux-ci. En éliminant cette
situation, nous reportons directement le fardeau sur les épaules de
l'assuré et de la victime. Une conséquence de ce système
exigerait de l'assuré qu'il se présente lui-même au centre
d'évaluation pour y faire procéder à l'évaluation
des dommages subis par son véhicule automobile.
L'automobiliste doit d'abord s'assurer auprès du centre d'un
rendez-vous afin que l'on procède à l'évaluation. Le
problème surgit à ce moment. L'Association des marchands
d'automobiles du Québec comprend des marchands détenant des
franchises de manufacturiers, au nombre de 857, et nous avons, on peut le dire,
857 centres d'évaluation puisque nos estimateurs sont là pour
donner le service au moment où le client, où la victime d'un
accident apporte sa voiture.
Immédiatement, la journée même, on procède
à l'estimation. Il y a aussi les autres garages indépendants, qui
sont tout de même considérables. Comment envisager un nombre de
centres d'évaluation qui serait suffisant pour assurer au public un
service auquel il a droit? Nous avons de sérieuses craintes: Quel sera
le service et comment pourra-t-on l'administrer?
Il faut, en plus, remarquer, dans cette deuxième observation, le
coût additionnel que l'assuré, la victime, le consommateur devra
subir; ceci, je crois, lui est très préjudiciable. Cela signifie
immédiatement que l'assuré doit encourir des pertes
économiques, pertes de salaire, pertes de temps afin d'obtenir
l'évaluation de ses dommages et se rendre à ces centres
d'évaluation. C'est faire payer directement par l'assuré ce qu'il
paie à l'heure actuelle en termes de prime. Il faut penser à la
troisième possibilité, où l'assuré, la victime est
devant une contestation de l'estimation. La contestation du centre
d'évaluation pourra éventuellement se produire parce que le
garagiste ne sera pas obligé d'accepter cette évaluation. A ce
moment-là, qu'arrive-t-il? L'assuré est obligé de se
rendre à un deuxième centre possible parce que dans des
endroits assez populeux il y aura certainement plus d'un centre
d'évaluation, ils seront nombreux et essayer d'avoir une
deuxième évaluation. Si la deuxième évaluation est
en contradiction avec la première, à ce moment-là laquelle
des deux prévaut?
M. TETLEY: Cela se produit avec deux ou trois garages.
M. DERAGON: Nous le réglons, en pratique,
immédiatement.
M. TETLEY: Ce n'est pas vrai. J'ai visité deux ou trois garages
moi-même pour vérifier si je pouvais avoir un meilleur prix.
M. DERAGON: Sur ce point, M. le ministre j'aurais d'autres points
ça me ferait plaisir de revenir.
M. TETLEY: D'accord. Pardon. M. DERAGON: Quatrièmement...
M. TETLEY: Vous ne suivez pas votre mémoire?
M. DERAGON: Non, ce sont des explications au mémoire que je veux
donner parce que vous avez déjà le mémoire et ça ne
me donne rien de vous le relire. Je croyais que c'était
nécessaire de vous donner des explications.
Quatrièmement, qu'en est-il aussi d'une voiture qui n'est pas en
état de fonctionner? Là aussi c'est un autre problème. On
devra s'assurer d'avoir encore le service d'évaluateurs
itinérants parce que la voiture ne pourra pas se rendre au centre
d'évaluation.
Une cinquième conséquence: le montant des dommages
étant fixé par des évaluateurs du centre, on ne saurait
imaginer que l'industrie de la réparation se voie dans l'obligation
d'accepter cela. Mais, par contre, nous rencontrons souvent ce
phénomène dans d'autres situations ou lorsque, dans la
très grande majorité de certaines réparations, un
véhicule est accidenté, elle ne le fait qu'en cours des
réparations. Il est constaté que des pièces doivent
être changées ou réparées, ce qui n'avait pas paru
au moment de l'évaluation. C'est une situation que, souvent, nous
essayons de prévoir quand nous sommes dans nos entreprises, dans nos
garages, parce que des pièces de la voiture doivent être
détachées pour aller voir plus loin. Dans un centre
d'évaluation où la personne se rend, ces choses ne seront pas
possibles. Alors, on devra retarder ou recommencer une nouvelle
évaluation.
Nous croyons que ce sont des inconvénients sérieux, tandis
que, de la façon actuelle, l'évaluateur qui a passé chez
nous peut revenir constater le dommage immédiatement et en venir
à une entente.
Je crois que nous pouvons dire que sur ce point qui regarde
l'établissement de centres d'évaluation, régis par des
assureurs, l'association soulève de sérieux doutes. Je dis qu'on
soulève de sérieux doutes, parce que c'est tout de même
assez extraordinaire de penser que cette partie de la prime qui a trait au
coût administratif du processus de l'évaluation qui sera
administré par les centres ne représente que 1.8 p.c. Si on
considère que 1.8 p.c. d'une prime d'assurance, côté
collision, représente environ $2 à $2.25 par année, la
réduction possible, s'il y en avait, ne serait pas plus que 10 p.c.
à 15 p.c. ou 20 p.c; à ce moment, nous aurions une
réduction de peut-être $0.25 ou $0.50.
M. TETLEY: C'est quoi, votre chiffre?
M. DERAGON: Nous avons pris ce chiffre dans le rapport Gauvin, à
la page 216 qui dit: "Le coût administratif du processus de
l'évaluation représente 1.8 p.c. de la prime payée par
l'assuré pour le côté collision".
M. TETLEY: Oui, c'est peut-être vrai, 1.8 p.c, mais, à part
l'argent épargné sur le coût d'administration des centres
d'administration il croît qu'il va diminuer le coût des
réparations. C'est ça l'idée du rapport Gauvin. Il croit
que les centres sont beaucoup mieux que les garagistes indépendants.
M. DERAGON: M. le Président, je voudrais revenir sur ceci en vous
disant que nous nous interrogeons, présentement, sur le système
d'un centre d'évaluation qui, dans le processus actuel,
représente 1.8 p.c. La victime, pour économiser, va supporter
l'inconvénient d'aller elle-même faire évaluer son
automobile; la dépense de temps, la perte de salaire peuvent
s'évaluer, dans ces cas-là, à au-delà de $100. Et
nous croyons que loin de se justifier, c'est même inconcevable.
A ce sujet, l'association estime que le système actuel permet une
efficacité certaine si l'on tient compte des discussions
fréquentes qui interviennent entre les représentants des
assureurs et les garagistes et le client pour en venir à un
règlement satisfaisant, rapide pour ne pas retarder et causer des
préjudices à la victime.
C'était vraiment les remarques que nous avions à formuler
au sujet de cet aspect du rapport touchant les centres d'évaluation. Par
ailleurs, l'Association des marchands d'automobiles se dit satisfaite des
recherches et des recommandations du comité d'étude sur
l'assurance-automobile en ce qui a trait au concept d'assurance sans
égard à la responsabilité, puisque nous n'avions pas fait
de recherche sur cela. Ce n'est pas notre domaine.
Si la commission parlementaire et le législateur en venaient
à la conclusion que le système proposé par le
comité Gauvin, assurant l'indemnisation la plus complète possible
des victimes d'accidents d'automobiles, de façon efficace et peu
coûteuse, l'association ne pourrait qu'exprimer son accord, avec la
restriction suivante: La recommandation 27 b) du rapport du comité
d'étude sur l'assurance automobile suggère que soit gardé
le droit de poursuite contre le garagiste dans un système universel sans
égard à la faute.
Si le système est bon, pourquoi nous exclure? L'Association
provinciale des marchands d'automobiles du Québec ne peut que
déplorer cette discrimination qui semble est faite contre le garagiste
qui devrait, lui, répondre à des actions alors que tous les
autres Québécois en seraient dispensés. Nous croyons que
nous sommes des Québécois comme les autres.
M. le Président, mon exposé est terminé.
LE PRESIDENT (M. Pilote): L'honorable ministre des Institutions
financières, Compagnies et Coopératives.
M. TETLEY: Merci, messieurs. Si j'ai bien compris, votre nom est
Isabel?
M. DERAGON: André Deragon, D-e-r-a-g-o-n.
M. TETLEY: Pardon? M. DERAGON: Deragon.
M. TETLEY: Deragon. Il y a un M. Isabel aussi.
M. DERAGON: M. Isabel est notre avocat et conseiller.
M. TETLEY: Pardon. Etes-vous, par hasard, parent du député
Isabel, de Hull?
M. ISABEL: Je m'excuse, M. le ministre. Il y a une conversation qui se
poursuit et je vous entends mal.
M. TETLEY: Etes-vous parent du député Isabel?
M. ISABEL: Aucun lien de parenté. Devrais-je dire malheureusement
ou heureusement? Je n'en sais rien, M. le Président. De quelque nature
qu'il soit, le lien de parenté n'existe pas.
M. TETLEY: C'est un très bon député, en tout cas.
Je suis certain que vous êtes un très bon garagiste aussi, ou
marchand d'automobiles.
M. HARVEY (Charlesbourg): Avocat. M TETLEY: Oh, avocat!
M. HARVEY (Charlesbourg): C'est votre collègue.
M. TETLEY: Ah! C'est possible d'être bon avocat aussi! La plupart
sont très bons.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Je voudrais vous rappeler que nous ne
discutons pas du bill sur les professions !
M. TETLEY: Bon, messieurs, j'ai trouvé votre mémoire
très intéressant. J'ai noté que vos remarques, ici,
portaient presque en totalité sur les centres d'évaluation, qui
selon votre connaissance personnelle, affectent énormément votre
profession et votre association.
Tout d'abord, votre association, fondée en 1945, regroupe 850
marchands d'automobiles. Il y a combien de marchands d'automobiles au
Québec?
M. DERAGON: Dans notre association, nous avons environ 95 p.c. des
marchands d'automobiles franchisés.
M. TETLEY: Ah!
M. DERAGON: Dans notre association, c'est le critère premier.
C'est l'association des marchands qui détiennent une franchise des
manufacturiers d'automobiles.
M. TETLEY: Est-ce que vos membres vendent des automobiles usagées
aussi? Je le présume.
M. DERAGON: Non, monsieur. M. TETLEY: Non?
M. DERAGON: Non. L'Association de marchands de voitures usagées
est une autre association. Leur organisation est indépendante de la
nôtre.
M. TETLEY: Mais, presque tous vos membres doivent vendre des
voitures...
M. DERAGON: Inévitablement.
M. TETLEY: ... usagées, en conséquence de votre
métier.
M. DERAGON: ... franchise, nous vendons des voitures usagées,
c'est inévitable. Mais...
M. TETLEY: Est-ce que tous vos membres font des réparations?
M. DERAGON: Oui. C'est une condition de notre franchise des
manufacturiers. Nous avons la responsabilité du service à la
clientèle et de la réparation.
M. TETLEY: Donc, la conséquence que je veux tirer, c'est qu'un
marchand d'automobile doit être vendeur d'automobiles neuves, vendeur
d'automobiles usagées et doit avoir le garage, pour ses clients.
Autrement, il n'aurait plus de clients un ou deux ans après.
Un garagiste gagne-t-il plus de la vente d'automobiles que de ses
réparations? On m'avait dit, je crois que c'était dans le cas de
Latimer ou un autre, à Montréal les bureaux à
Montréal étaient sur la rue Sainte-Catherine, ils les ont
quittés qu'ils faisaient leurs profits avec les
réparations, et non pas avec les ventes. Est-ce vrai ou pas?
M. DERAGON: Voici, c'est une chose qu'on ne peut pas analyser, le cas
particulier d'un marchand. Les marchands d'automobiles, leur occupation
principale, leur source de revenus principale est la vente de la voiture neuve
et, par conséquent, la vente de la voiture usagée.
Naturellement, les réparations sont un côté
important et nous devons y apporter l'attention nécessaire; il y a aussi
des revenus qui sortent de ce domaine. Mais notre attention principale, notre
source de revenus est la vente de l'automobile.
Vous parlez de Latimer, je connais le cas et je peux vous dire que
Latimer a discontinué la franchise de voitures intégrales pour se
lancer dans la location de voitures. Je pense que ce serait assez difficile
d'analyser ce cas en particulier dans la situation présente.
M. TETLEY: On m'a dit que c'était la vente des pièces,
lors des réparations, où un marchand d'automobiles faisait son
profit. Je pose ces questions parce que vous avez parlé ce matin presque
entièrement des centres d'évaluation, vous avez parlé en
effet de la réparation. Si la réparation n'est pas aussi
importante, pourquoi vous occupez-vous de la réparation, du centre
d'évaluation et de toute cette question?
M. DERAGON: Nous avons dit que notre attention personnelle et notre
principale préoccupation c'est la vente de la voiture neuve. La
réparation est un aspect important et aussi nous avons la
responsabilité d'assurer la satisfaction de nos clients. C'est un fait
qu'on ne peut pas exploiter une section de notre entreprise à
déficit. Elle doit être tout de même profitable.
Là-dessus, vous avez ici, à la page 239 du rapport Gauvin, le
taux de rentabilité dans l'industrie de l'assurance. Si vous regardez la
réparation de véhicules automobiles, elle est en septième
place dans le rapport, au point de vue du taux de rentabilité.
C'est donc dire que si on pense qu'on demande trop cher, il y a
certainement quelque chose qui n'est pas normal. On est en bas de la moyenne
acceptable reconnue dans le rapport, ici à la page 239.
M. TETLEY: En tout cas, c'est une rumeur répandue ou une
impression répandue que les
fabricants d'automobiles et les garagistes font leurs profits avec les
pièces plutôt que la vente d'automobiles neuves, où il y a
tellement d'escompte et tellement de concurrence, mais il n'y a pas beaucoup de
concurrence dans la réparation. C'est difficile d'aller, comme j'ai fait
une fois, à deux ou trois garages, et c'est fatiguant. En tout cas,
c'est une impression qui existe. Avez-vous d'autres commentaires?
M. DERAGON: Oui. Voici, vous m'avez dit que c'est une rumeur et je sais,
M: le ministre, que, dans la fonction que vous occupez, des rumeurs, vous en
avez entendu bien avant aujourd'hui; souvent elles sont fausses, souvent elles
sont bonnes.
Si vous revenez à votre rapport, la. commission Gauvin, on essaie
d'établir justement la preuve à savoir qui est en faute. On le
dit, les problèmes de l'industrie de la réparation, on les
classifie dans trois catégories et on arrive avec la faiblesse de la
concurrence. La faiblesse de la concurrence, à un moment donné,
on l'explique à la page 238, et je vous lis le texte au centre de la
page: "Un taux de rendement raisonnable est celui qui permet à une
industrie d'attirer les capitaux nécessaires à sa survie et
à sa saine croissance. Si son taux de rendement n'est pas assez
élevé, l'industrie va ralentir sa croissance, puis
pérécliter. En effet, la théorie économique
enseigne que dans une économie de libre marché, le capital tend
à se déplacer vers les secteurs les plus profitables. Si le taux
de rendement est trop élevé, la libre concurrence forcera
l'industrie à l'abaisser jusqu'à son niveau raisonnable;
cependant, si la concurrence n'est pas parfaite, il est alors possible qu'une
industrie réalise des profits exagérés au détriment
des consommateurs".
On dit que si le rendement n'est pas suffisant, la concurrence
s'élimine. Et c'est peut-être ce qu'on voit ici à la page
239 quand on regarde le taux de rentabilité de la réparation de
l'automobile. On n'est certainement pas au niveau le plus haut.
M. TETLEY: En Nouvelle-Ecosse, ils ont un système d'inspection de
l'automobile avant l'émission d'un permis. Le coût était
autrefois, je crois, de $3; les garagistes demandaient $8 et je crois que le
gouvernement voulait régler pour $6. Les garagistes avaient
évidemment l'avantage de trouver autant de défauts possibles et
après cela de faire les réparations.
Croyez-vous qu'on pourrait mettre en vigueur un tel système au
Québec, d'inspection avant l'accident?
M. DERAGON: J'ai mentionné dans mon exposé que notre
association, depuis plus de deux ans, a travaillé en étroite
collaboration avec le ministère des Transport dans ce domaine. Je peux
même dire, à la suite des dernières rencontres, que les
dernières recherches et consultations pour établir ces normes
sont en train de se compléter. Il s'agit de regarder les ressources
humaines, la technique et d'en venir à une formule. Nous sommes
d'accord, et nous croyons que c'est inévitable; le plus vite cela pourra
arriver, on le désire, point.
M. TETLEY: Mais quel est le chiffre, par inspection?
M. DERAGON: La première des choses est qu'il faut s'assurer qu'en
préparant un certificat de conformité mécanique, il y a
une inspection qui tient compte des éléments essentiels à
la sécurité routière. Pour cela, il y a un facteur temps
qui doit être évalué. Les recherches du ministère
à ce niveau ont été de regarder ce qui se passait dans
d'autres Etats, dans d'autres provinces. Il est difficile, à l'heure
actuelle, d'affirmer exactement quel sera le coût, parce que le
coût sera influencé par l'augmentation des salaires et du
coût de la vie ainsi que par le temps requis pour, tout de même,
faire une bonne inspection. Nous avons même préconisé que
le garagiste qui fera l'inspection n'aura pas le droit de procéder
à la réparation, mais tout simplement d'inscrire sur le
certificat du client "conforme" ou "non conforme". Si c'est non conforme, le
client aura le droit de prendre sa propre décision.
Alors la possibilité d'exploiter, nous ne la voulons pas. Il faut
penser une chose, c'est qu'on vit avec nos clients.
M. TETLEY: M. Deragon, vous parlez un peu comme l'avocat Isabel, vous
n'avez pas répondu à ma question.
M. DERAGON: Je n'ai pas répondu à votre question, mais je
ne peux pas vous répondre sur cela. C'est impossible
présentement, car il y a encore certains faits qui ne sont pas
connus.
M. TETLEY: D'accord. L'honorable ministre des Transports veut vous poser
une question. En tout cas, je trouve votre réponse insatisfaisante.
M. DERAGON: Cela dépendra des exigences du ministère, vous
savez, à un moment donné.
M. TETLEY: En Nouvelle-Ecosse, pour le même certificat, on prend
$6. Qu'est-ce que vous prenez pour cela?
M. RACINE (Pierre): Quel genre de certificat?
M. DERAGON: Quel genre de certificat? Les normes peuvent varier de
province en province, vous savez.
M. RACINE: L'inspection visuelle, ça ne coûte pas cher,
mais si vous faites une inspection sérieuse des freins, des
mécanismes de sécurité, c'est plus dispendieux.
M. DERAGON: Si on doit défaire les roues de la voiture pour
savoir dans quel état sont les freins, ce n'est pas la même chose
que simplement la regarder.
LE PRESIDENT (M. Pilote): L'honorable ministre d'Etat au
ministère des Transports.
M. BERTHIAUME: Sur cette même question, celle de la
conformité mécanique des véhicules, est-ce que les
garagistes seraient en mesure d'accepter la responsabilité qui est
impliquée par un tel système? Ce que je veux dire est ceci: si on
demande un certificat de conformité mécanique avant la vente
d'une voiture neuve ou usagée qui couvrirait cinq ou dix points, les
points essentiels, ceux que vous avez à l'idée, j'imagine,
lorsque vous parlez des aspects sécuritaires, le volant, la conduite
elle-même, les freins et les choses de ce genre.
Si, un mois plus tard, il a un accident et qu'il est
déterminé que cet accident est dû à une
défaillance mécanique, qui faisait l'objet du certificat, est-ce
que les garagistes, à votre connaissance, sont disposés à
accepter la responsabilité eu égard à cet accident? C'est
parce que vous parlez beaucoup, dans votre mémoire, de l'inspection
obligatoire. Je me demande jusqu'à quel point vous avez
évalué les implications financières pour les garagistes
eux-mêmes de cet élément de responsabilité.
M. DERAGON: Je dois vous dire, pour la première des choses, que,
comme garagistes, responsables de fournir des services au public, nous avons
une responsabilité constante qui est prévue, naturellement, dans
l'exploitation de nos commerces. Cela deviendrait une responsabilité
additionnelle.
M. BERTHIAUME: Ce n'est pas seulement une responsabilité morale.
Si je prends le champ parce que votre voiture est défectueuse, moi, je
vais vous poursuivre.
M. DERAGON: Oui.
M. BERTHIAUME: Parce que vous m'avez dit...
M. DERAGON: On est sujet à la même chose,
présentement. On est sujet au même phénomène,
présentement. Si, à un moment donné, on fait une
réparation, c'est la même chose, vous savez; je ne pense pas que
ça change.
M. BERTHIAUME: La preuve est probablement plus facile s'il y a un
certificat.
M. DERAGON: Oui, ce sera peut-être plus facile, je vous comprends.
L'aspect que vous soulevez, on y a déjà pensé. Nos polices
d'assurance, notre responsabilité devront se déterminer en
conséquence. On ne peut pas l'assumer seulement en partie; il faudra
l'assumer pleinement.
M. BERTHIAUME: D'accord, ça me satisfait.
M. TETLEY: Permettez-moi, tout simplement, de terminer ici. Il y a des
centres d'évaluation dans plusieurs endroits; au Massachusetts, il y en
a qui fonctionnent très bien, apparemment. Ils ont aussi un
système de centres d'évaluation pas obligatoire; le citoyen peut
aller directement à votre garage ou à n'importe quel garage, mais
il a l'option d'aller au centre. Apparemment, en Autriche, on peut faire
beaucoup de rapports, etc., par téléphone. Avez-vous
étudié les autres juridictions lorsque vous avez critiqué
sévèrement le système de centres d'évaluation?
M. DERAGON: Nous l'avons critiqué simplement en tenant compte de
la pratique de tous les jours. Cette partie-là, on la vit constamment.
On connaît les problèmes.
M. TETLEY: La question est claire: Avez-vous étudié
d'autres juridictions, oui ou non?
M. DERAGON: D'autres juridictions?
M. TETLEY: Oui, l'Autriche, le Massachusetts, etc.
M. DERAGON: M. le ministre, croyez-vous qu'on peut appliquer à la
province de Québec des choses proportionnées à l'Autriche,
qui est à peu près de la grandeur de la région
métropolitaine de Montréal, quand on a une étendue...
M. TETLEY: Avez-vous vérifié au Texas ou à d'autres
endroits? C'est très possible parce qu'il y a 95 p.c. du Québec
qui ne sont pas occupés, surtout le nord. La réponse, je crois,
est non. Lorsque vous avez critiqué le rapport Gauvin ou ses
conclusions, vous n'avez pas, pour vous appuyer, fait l'étude d'autres
juridictions où il y a des centres d'évaluation.
M. DERAGON: Nous n'avons pas été engagés pour faire
le rapport; nous avons été obligés de faire des
constatations...
M. TETLEY: D'accord.
M. DERAGON: ... sur une situation présente...
M. TETLEY: D'accord.
M. DERAGON: ... qui existe avec une autre que vous nous proposez.
M. TETLEY: Je ne vous trouve pas coupables; j'ai tout simplement
posé une question: Avez-vous, lorsque vous avez fait vos constata-
tions contre le rapport Gauvin, fait des études ailleurs qu'au
Québec?
M. DERAGON: Nous ne l'avons pas fait ailleurs qu'au Québec. Par
contre, il y a eu des centres ailleurs où ça n'a pas bien
fonctionné, même ici dans des provinces canadiennes. La preuve en
est que présentement, en Colombie-Britannique, les évaluateurs
sont en grève et les gars se cherchent des solutions. Il y a eu des
problèmes majeurs dans ceux qui sont établis présentement.
A d'autres endroits, ça allait tellement bien que le prix des assurances
a monté à un taux si élevé qu'on est en train de
réviser cette situation, comme présentement en Saskatchewan.
M. TETLEY: A cause des centres d'évaluation?
M. DERAGON: Cela doit être la cause en partie, parce que c'est le
système qui existait là.
M. TETLEY: Mais...
M. DERAGON: Bien oui, je ne peux pas vous dire plus que cela.
M. TETLEY: ... en Saskatchewan, ils ont l'étatisation, ils ont le
"no fault", ils n'ont pas de courtiers, ils ont bien des choses. Est-ce que
vous chargez tout ça, la faillite, s'il y en a, au système, aux
centres d'évaluation?
M. DERAGON: Bien, ils trouvent que le coût des assurances, des
réparations...
M. TETLEY: Les compagnies d'assurance sont venues ici charger tout
ça au fait que les compagnies n'étaient pas ici. Les courtiers
sont venus ici, c'est à cause du manque de courtiers. Les avocats sont
venus ici, c'est à cause du manque d'avocats.
M. DERAGON: Nous autres, on n'accuse pas personne d'autre dans
ça. On compare la situation qui existe présentement avec celle
que vous nous proposez. La grande crainte qu'on a exprimée dans
ça, c'est que vous aurez un centre d'évaluation
contrôlé par les assureurs, qui en même temps, eux, assurent
et en même temps décident ce qu'on va donner à
l'assuré. Il n'y a personne dans le milieu pour protéger la
victime. C'est indirectement créer un cartel. Je ne crois pas que ce
soit bon pour la concurrence quand un système de même
s'établit.
M. TETLEY: Cela peut être une sorte d'évaluation
contrôlée par l'Etat, ou même par votre association, ou
ensemble l'Etat, les assureurs, votre association. Mais vous, vous êtes
contre les centres d'évaluation pour certaines raisons que je ne trouve
pas tellement bien appuyées. Vous apportez des critiques importantes et
intelligentes, parce que c'est votre argument le plus important,
évidemment, dans votre mémoire et dans votre présentation.
Mais je me demande si moi, comme ministre, en conséquence de votre
présentation, je dois agir dans le sens que vous me suggérez.
M. DERAGON: Vous dirigez un ministère qui, tout de même, a
la vocation de protéger le public; nous, vous savez qu'on a une
responsabilité, c'est de satisfaire notre clientèle. Puis
indirectement, en satisfaisant la clientèle, on est d'accord sur ce que
vous préconisez. Le système d'évaluation par les centres
régis par les assureurs va causer des préjudices aux victimes,
aux consommateurs qui vont être obligés de se déplacer et
de courir à ces centres, contester une évaluation qui a
été faite par une personne et, après ça, revenir.
Tandis que présentement, dans la pratique, on vient immédiatement
chez nous, on laisse sa voiture le soir, on n'est pas obligé de perdre
de temps. Lorsque l'évaluateur se rend chez nous, notre estimateur en
vient à une entente et nous avons la responsabilité que la
voiture devra être réparée.
Elle est réparée beaucoup plus rapidement. C'est ce
côté-là qu'on trouve que ce n'est pas possible. Ce n'est
pas l'idée qu'on veut critiquer et qu'on veut être négatif.
On vous approuve 100 p.c. sur la sécurité routière. On va
faire n'importe quoi pour vous aider. De fait, cela fait déjà des
années qu'on le fait.
Et aussi, sur l'autre question à l'égard des
responsabilités, on n'a pas fait l'étude. Alors, on n'est pas
pour se prononcer sur quelque chose. Mais cela est quelque chose qu'on vit
constamment, tous les jours.
M. TETLEY: Bon. En tout cas, je crois que cette dernière phrase
et ce dernier paragraphe ont été très bien. Je partage en
partie votre opinion sur tout le problème du contrôle des centres
par un seul groupement.
LE PRESIDENT (M. Pilote): L'honorable député de
Lafontaine.
M. LEGER: M. le Président, M. Deragon, en lisant votre
mémoire, vous touchez un des aspects qui a soulevé, à un
moment donné, une certaine discussion avec le ministre d'Etat aux
Transports concernant justement les centres d'évaluation.
Malgré que les recherches que vous avez faites ne soient pas
terminées, je pense, j'aimerais savoir, jusqu'à présent
même si vous en avez parlé un peu tantôt, cela n'a
pas été clair, en tout cas pour moi si vous êtes
capable de nous donner le coût moyen d'une inspection dans un garage, et
aussi comment fonctionne la formation de la main-d'oeuvre nécessaire
à cela dans les garages. Quel est leur degré de formation pour
faire une évaluation, le coût moyen? Avez-vous des chiffres
là-dessus?
M. DERAGON: Bien, voici. Le premier
point dont il faut tenir compte dépend de l'exigence de
l'inspection. En ce qui nous concerne, comme marchands d'automobiles, sur des
voitures dont on a la responsabilité, surtout des voitures qu'on loue
plusieurs marchands d'automobiles ont des compagnies de location et ils
assument l'entretien à leurs frais l'inspection, qui est tout de
même une inspection qui assure le bon fonctionnement et
inévitablement la sécurité de la voiture,
représente en moyenne une heure et demie, si on doit bien la faire. Et
cela doit comporter un mécanicien qui est tout de même
compétent. Cela doit être un mécanicien de classification
B, peut-être C dans certains cas. Les qualifications présentes
sont peut-être un peu... Nous avons les normes de manufacturiers
d'automobiles qui nous permettent d'évaluer nos mécaniciens. Il y
a aussi une classification au comité paritaire. Mais, en moyenne,
l'exigence minimum de qualification d'un mécanicien devrait être
C.
M. LEGER: Je demandais tantôt le coût moyen. Est-ce que vous
voulez dire que le temps moyen est une heure et demie?
M. DERAGON: Cela prend...
M. LEGER: Vous avez additionné les grandes inspections, les
moyennes et les petites, vous avez fait une moyenne et cela vous donne une
heure et demie comme le temps moyen?
M. DERAGON: Ecoutez, la première des choses, cela va
dépendre de la formule qu'on va exiger. Soyez assuré...
M. LEGER: Je parle d'actuellement.
M. DERAGON: Actuellement, on n'a pas de certificat d'inspection...
M. LEGER: Vous n'avez de certificat, mais vous faites
l'évaluation quand même.
M. DERAGON: On ne fait pas d'évaluation. Non, écoutez, on
ne fait pas d'évaluation...
M. LEGER: Une inspection.
M. DERAGON: On fait des inspections mais ce n'est pas une inspection qui
est nécessairement et entièrement de sécurité
routière.
Supposons que le client nous apporte sa voiture et nous dit:
Réparez-moi ma voiture parce que ma conduite ne va pas bien. Alors, il
nous demande de réparer la conduite. On n'a pas l'autorisation de
procéder à une inspection complète. A ce moment-là,
on est obligé de faire ce que le client nous demande. On n'a pas le
droit de faire autre chose.
M. LEGER: Expliquez-moi donc, dans ce cas, le rôle précis
de l'odomètre. Comment fonctionne l'odomètre? Dans votre
mémoire, vous disiez qu'on ne devrait pas changer les normes de
l'odomètre pour vérifier l'usure de la voiture et son
fonctionnement.
M. DERAGON: Justement.
M. LEGER: Alors, comment cela fonctionne-t-il avec
l'odomètre?
M. DERAGON: Mon cher monsieur, on...
M. LEGER: C'est un ensemble de facteurs, c'est quoi?
M. DERAGON: ... demande tout simplement au gouvernement d'adopter une
loi pour interdire de changer la lecture de l'odomètre. Imaginez-vous,
si vous avez une voiture où on lit, sur l'odomètre, 25,000 milles
et qu'en réalité elle a 60,000 milles, c'est drôlement
différent au point de vue de la sécurité et de
l'usure.
M. LEGER: D'accord, mais est-ce que vous pouvez vérifier, par un
appareil quelconque, même si on lit sur le vélocimètre
40,000 milles, que c'est une voiture qui peut être autour de 75,000
à 80,000 milles?
M. DERAGON: Vous nous posez des questions auxquelles il est difficile de
répondre.
M. LEGER: C'est parce que pour évaluer...
M. RACINE: Ce n'est pas ce qu'on prétend. Quant à
l'odomètre, tout ce que l'association a demandé, c'est qu'elle
confirme, qu'elle souhaite et qu'elle aurait éprouvé un grand
plaisir à voir le ministère fédéral
légiférer à ce sujet, en défendant de modifier la
lecture du millage d'une voiture. Mais il n'y a pas d'appareil qui existe qu'on
peut brancher à cela pour dire: II y a quelqu'un qui a joué
dedans ou pas. Mais on souhaitait que cela se produise, de façon que les
gens puissent constater l'état de la voiture, son âge relatif en
termes de service et d'utilisation.
L'odomètre, là, c'est...
M. LEGER: Dans ce cas, c'est une heure et demie, actuellement, que cela
prend.
M. DERAGON: Ecoutez, c'est une heure et demie...
M. LEGER: De moyenne.
M. DERAGON: ... qu'on décide, nous, pour faire une inspection sur
des voitures qu'on a en location. Moi, je vous dis je parle
peut-être de mon cas personnel; je ne veux pas engager tout le monde
que devant une voiture qui m'arrive, qui doit être
inspectée, en vue d'une vérification, c'est environ une heure et
demie que ça prend.
Moi, et, je pense, aussi plusieurs concession-
naires qui louent une voiture avec la responsabilité d'entretien,
nous avons, à ce moment-là, un engagement, une
responsabilité beaucoup plus considérable. Quand on fait une
inspection qui pourrait se rapprocher de celle qui, un jour, pourrait
peut-être être exigée par le certificat de
conformité, c'est à peu près environ une heure et
demie.
M. LEGER: D'accord.
M. RACINE: Dans les questions que vous semblez poser, vous nous demandez
un peu le prix d'une omelette sans savoir combien d'oeufs on va mettre dedans.
Vous nous demandez d'établir le prix d'une inspection sans savoir ce que
va comporter cette inspection. Que le ministère nous arrive avec une
liste des choses qu'il exige de faire et on va mettre un prix au bout, mais
là, vous nous dites une inspection. Quel est le prix d'une inspection?
C'est un peu comme nous demander quel est le coût d'être malade.
Cela dépend de la maladie.
Alors, soyons précis.
M. LEGER: Oui, mais, quand je vous pose cette question, c'est pour
évaluer le coût. Actuellement, vous avez fait des recherches, qui
ne sont pas terminées. Je me demandais, à ce stade-ci, si vous
étiez capable d'évaluer combien cela coûterait. Vous avez
dit qu'une évaluation se faisait en une heure et demie.
Prenons donc un domaine où vous travaillez de façon
régulière, l'évaluation des dommages. C'est une autre
affaire.
M. RACINE: Encore une fois, cela dépend du genre de dommages. Si
vous avez un accident mineur, une bosse dans l'aile gauche avant qui a
été provoquée par un coup de pied, ce n'est pas la
même évaluation, ni le même temps qui est requis pour...
M. LEGER: Vous allez trop loin, vous ne saisissez pas du tout ce dont je
veux parler. Je veux vous parler...
M. MERCIER: M. le Président, si le député de
Lafontaine me permettait, peut-être, dans l'optique de sa question, de
préciser, pour clarifier la question qui est soulevée, entre une
inspection qui peut être faite actuellement, suite à une garantie
qui est donnée, par exemple, sur un véhicule vendu par un garage
franchisé, comparativement à un projet d'inspection sur le plan
de la sécurité, tel que c'est discuté actuellement, je
pense que ça pourrait peut-être préciser l'information que
le député de Lafontaine demande.
M. LEGER: Mais ce n'est pas cette question-là, comme ça.
Voici ce à quoi je veux en venir. Quelqu'un veut faire évaluer
son automobile, veut savoir s'il peut entreprendre un grand voyage avec son
automobile. Il va dans un garage, demande pour faire évaluer son
automobile, dans ce sens-là, pour pouvoir déterminer, d'une
façon globale, à travers un système
québécois d'évaluation, combien ça pourrait
coûter.
J'ai vu que vous n'aviez pas de chiffres là-dessus. Vous
n'êtes pas encore rendus là, d'une façon globale, parce que
vous me parlez d'un cas, d'un coup de pied dans une aile. Je ne parle pas de
cela, je parle d'une moyenne. Autrement dit, je demande si votre association a
eu des chiffres de tous ses membres pour pouvoir faire une moyenne incluant les
choses graves, les choses mineures. Vous ne l'avez pas à ce jour.
Je vais vous parler maintenant de l'évaluation des dommages. Vous
en faites régulièrement. Actuellement, pour l'évaluation
des dommages ne me répondez pas que cela dépend si elle
est grosse ou petite, je sais qu'il y en a des grosses et des petites de
toute votre association, vous avez quand même, je l'espère, des
chiffres moyens pour nous dire: on a tant d'évaluations des dommages,
ça prend à peu près tant de temps à faire une
évaluation, en moyenne. Je ne parle pas à un garagiste, je parle
à une association de, je pense, 957 garagistes, avez-vous dit
tantôt, ou à peu près. Donc, vous devez avoir des chiffres
comme association, pas un cas précis, une moyenne de l'évaluation
du temps.
M. RACINE: L'évaluation du temps qui est accordé, qu'il
faut pour évaluer les dommages sur une voiture...
M. LEGER: C'est cela, avant que l'évalua-teur aille vous voir,
cela vous a pris combien de temps à faire cela, en moyenne?
M. RACINE: II n'y a pas de statistiques à cet effet parce
qu'elles ne seraient d'aucune utilité.
M. LEGER: Si vous n'avez pas de statistiques parce que vous n'en voyez
pas l'utilité, comment pouvez-vous évaluer qui paie pour cela?
Est-ce inclus par la suite dans les réparations, le coût du temps
que vous avez mis, si ce n'est pas vous qui l'avez?
M. RACINE: Cela fait partie du coût d'administration des ateliers
de réparation. Maintenant, une chose en passant: le rôle de notre
évaluateur, là-dedans, c'est d'une part représenter les
intérêt du consommateur, parce qu'on sait que l'assureur, en fait,
a des intérêts à peu près opposés aux
intérêts du consommateur, c'est-à-dire que l'assurance
paie, donc elle est intéressée à minimiser le coût
et la qualité de la réparation.
De notre part, en réalité, dans la majorité des
cas, il s'agit de nos clients, de voitures neuves ou d'ateliers de
réparation mécanique. Donc, on doit représenter, par la
voie de notre expert, qui est notre évaluateur, ces clients. On ne parle
pas
ici d'une opération inutile et on ne parle pas non plus ici d'une
opération pour laquelle il y a des coûts directs. C'est inclus
dans l'administration d'un centre de réparation de voitures.
M. LEGER: Alors, vous n'avez pas de moyenne du temps que ça
prend, même si vous
M. RACINE: On n'a pas de moyenne de temps.
M. LEGER: ...en faites régulièrement puisqu'il y a
régulièrement des accidents. Votre association n'a pas ces
chiffres?
M. RACINE: D'ailleurs, il s'agit ici de mettre une chose au point. On
fait plusieurs évaluations qui ne se terminent pas toujours par la
facture de la réparation. C'est-à-dire qu'on ne fait pas toujours
la réparation après avoir fait l'évaluation.
M. DERAGON: C'est ça.
M. RACINE: Tantôt, le ministre soulignait qu'un type peut se
promener d'un garage à l'autre et avoir plusieurs évaluations.
C'est un fait que, si notre évaluation ne satisfait pas le consommateur,
il peut toujours se référer à un autre marchand
"franchisé" ou à un autre endroit où on fait des
évaluations. C'est un avantage marqué pour le consommateur, pour
obtenir en réalité compensation des dommages qu'il vient de
subir. Alors, il peut le faire.
M. LEGER: Si je vous pose cette question, vous comprenez l'objectif que
je veux atteindre au bout, c'est que, pour les futurs possibles,
dépendant du ministère des Transports, centres
d'évaluation du Québec, il va falloir qu'on établisse le
tarif, combien cela va coûter. Donc, quel est le tarif horaire des
personnes qualifiées pour faire cette évaluation et combien cela
prend de temps, en moyenne? Je pensais que votre association aurait pu apporter
des chiffres dans ce sens pour permettre au gouvernement de statuer
là-dessus. D'autant plus que nous sommes, du moins de notre
côté comme membres de l'Opposition officielle, d'accord sur le
fait que les centres d'évaluation ne soient pas uniquement
contrôlés par les assureurs, ni uniquement pas vous autres. Nous
désirons quelque chose de conjoint parce que vous avez tous les deux des
intérêts à protéger. Il faut nécessairement,
puisque vous avez souvent à vous engueuler, les assureurs et vous qui
avez à réparer, que vous soyez tous les deux là-dedans, je
pense.
Pour arriver à un tarif normal, je pense que le rôle de
votre association aurait été d'apporter des chiffres moyens de
tous les membres chez vous qui font ce travail, puisque tôt ou tard il
faut arriver à une solution globale.
M. RACINE: Soyez assuré d'une chose, c'est que le
phénomène des centres d'évaluation ne correspond en aucune
façon au travail qui se fait dans le moment.
M. DERAGON: Justement.
M. RACINE: Alors, toute moyenne serait peut-être un peu trahir le
sens qu'on veut donner à ces fameux centres d'évaluation.
M. DERAGON: C'est ça.
M. RACINE: Dans le moment, comme on vous le souligne, notre
évaluateur a souvent on parle de négocier à
s'engueuler avec la personne qui fait l'évaluation pour la compagnie
d'assurance parce que notre évaluateur croit en réalité
que la réparation n'est pas adéquate ou qu'il devrait y avoir des
pièces ajoutées.
Ce phénomène n'existera plus dans les centres
d'évaluation. Le temps perdu par nos gens à représenter le
consommateur ne sera plus existant, vous allez avoir une seule partie
présente là-dedans, c'est l'assureur, qui va dire: Bien, moi, je
donne tant pour cette réparation. Alors, on imagine que le coût de
l'évaluation comme telle peut être minimisé. Ce n'est pas
une grosse économie, ce coût représente 1.8 p.c. de la
prime seulement. Quand même, il pourra peut-être être
minimisé, mais au détriment de la représentation, par un
expert, du consommateur. Le consommateur ne pourra pas discuter son
évaluation, il ne connaît rien là-dedans. Mais notre
évaluateur le fait en ses lieu et place, ce qui n'existera plus dans le
nouveau système. On veut que cela continue à exister. Par contre,
on dénie l'existence de ces centres justement parce qu'on dit que c'est
la partie qui paie qui décide combien elle va payer. Cela nous semble
une...
M. LEGER: Là-dessus, nous sommes d'accord avec vous. Comment
fonctionne...
M. RACINE: ... situation douteuse.
M. LEGER: ... ces négociations entre les garagistes et les
évaluateurs? C'est un point important, je pense, dans le coût de
l'assurance.
M. DERAGON: Notre évaluateur, lorsqu'un client apporte sa voiture
parce qu'elle est accidentée, procède à
l'évaluation immédiatement. L'évaluateur vient et, devant
l'évaluation que nous avons faite, constate à nouveau cette
évaluation.
Selon les normes, certaines exigences, il va discuter. Il va dire: Telle
chose, je ne vous la donne pas. Et, à un moment donné, si, pour
une raison ou pour une autre, on ne s'accorde pas, il va décider de
faire évaluer la voiture chez un autre concessionnaire. Alors là
il y a le facteur de libre concurrence. Et, à un moment donné, on
en vient à une entente. C'est une chose qui est peut-être du
travail mais, par
contre, on a aussi la responsabilité, nous, quand on fait cette
estimation, de remettre la voiture au client dans un état satisfaisant
et sécuritaire. Nous sommes obligés de tenir compte de cette
responsabilité parce qu'il faut tout de même penser, ce que le
ministre d'Etat au ministère des Transports mentionnait, que la
responsabilité dont on nous parlait en prévision du futur
certificat de conformité, nous l'avons présentement au niveau de
la réparation que l'on effectue. Disons que c'est une chose qui
fonctionne et on croit que c'est drôlement efficace, le client ne perd
pas de temps.
M. LEGER: Est-ce que vous pourriez me dire s'il est exact que la plupart
du temps les compagnies d'assurance obtiennent un rabais qui va jusqu'à
20 p.c. du prix que vous avez évalué?
M. DERAGON: Ecoutez, là, c'est une question à laquelle je
ne peux pas répondre parce que nous autres...
M. LEGER: Bien, c'est vrai ou c'est faux? A moins que vous ne soyez pas
au courant.
M. DERAGON: Bien, je pense que... M. RACINE: 20 p.c, c'est faux.
M. DERAGON: C'est faux certainement, parce que si je pense à mon
organisation ou certaines que l'on connaît, les différences ne
sont pas si fortes que cela. Même, à certains moments, on obtient
des surplus parce qu'on est obligé de défaire une pièce de
l'automobile, ce qui n'avait pas été prévu lors de
l'évaluation, mais lorsque l'évaluateur vient, on lui dit: Nous
avons fait cela, mais nous n'avons pas voulu défaire cette pièce
tant que vous ne seriez pas présent.
M. LEGER: Je vais poser ma question autrement. Est-ce que vous pouvez
dire que, en général, les compagnies d'assurance exigent que vous
fassiez un rabais quelconque sur le montant évalué?
M. DERAGON: L'évaluateur représente les assureurs, c'est
sa fonction de tenter d'avoir le prix le plus bas possible. Et c'est la raison
pour laquelle je vous dis qu'il y a une discussion et on finit par faire une
entente. Dans certains cas, ils l'obtiennent et dans d'autres cas ils ne l'ont
pas.
M. LEGER: En général, est-ce qu'ils n'obtiennent pas quand
même un rabais sur le montant que vous avez évalué?
M. DERAGON: Disons qu'ils finissent toujours par en obtenir.
M. LEGER: Est-ce que cela ne crée pas chez vous l'obligation
et là, je vais aller plus loin sachant que vous allez
être obligé de baisser, de mettre un montant un peu plus
élevé pour l'évaluation de façon à pouvoir
baisser lorsqu'ils vont le demander? Et l'avantage que vous suggérez,
c'est que le contrôle des centres d'évaluation soit fait par les
deux parties de façon à protéger le client de cette
façon.
M. DERAGON: De la façon dont on procède à
l'évaluation, c'est que nous avons des critères, par les
manufacturiers, de taux de réparation ou de remplacement de
pièces. A ce moment, vous savez que nous sommes soumis, comme marchands
d'automobiles, à des critères de responsabilité au niveau
de la garantie où on ne nous alloue que des montants très
spécifiques, et lorsqu'on fait une évaluation, on est
obligé de tenir compte de ces mêmes critères. Ce qui veut
dire qu'il est assez difficile, je ne peux pas concevoir qu'on puisse
exagérer parce qu'il y a toujours cette référence qui va
à l'encontre.
Maintenant, ce que je voudrais vous mentionner, c'est que lorsqu'on
parle de ceci, regardez ce qu'ils disent et vous allez voir que ce n'est pas
possible parce que lorsqu'on parle de la proposition de créer des
centres d'évaluation, cette proposition a pour but de réduire les
coûts administratifs du processus d'évaluation. Le coût
administratif, c'est là qu'on ne peut pas comprendre pourquoi on propose
une telle chose parce que cela représente 1.8 p.c. de la prime totale
qui est la prime collision.
Dans la moyenne des primes collision, 1.8 p.c. peut représenter
$2.25 par année.
M. LEGER: Quel est le taux horaire du mécanicien qui est
qualifié pour faire l'évaluation des dommages?
M. DERAGON: Le taux horaire d'un mécanicien qualifié. La
première des choses, c'est notre chef de département qui fait ces
évaluations. C'est un homme qualifié dans ce domaine et c'est une
personne qui représente un taux horaire assez dispendieux.
M. LEGER: J'essayais de comparer cela avec ce que le ministre disait
tantôt, $6 pour une évaluation en Nouvelle-Ecosse.
M. DERAGON: Ecoutez, on ne parle pas de la même chose.
M. LEGER: D'accord, vous avez raison. Tout à l'heure,
c'était l'évaluation des automobiles d'une façon
automatique, tandis que là, ce sont les dommages, d'accord.
M. DERAGON: Ce n'est pas possible, ce n'est pas la même chose.
M. LEGER: Ce n'est pas le même chiffre, oui.
M. DERAGON: Oui. Là, on parle des accidents; l'autre, c'est le
certificat de conformité.
M. LEGER: D'accord.
M. DERAGON: Ce n'est pas la même chose.
M. LEGER: Ce n'est pas la même chose du tout, d'accord.
M. DERAGON: D'accord.
M. RACINE: Mais, dans le système actuel...
M. LEGER: Là, vous ne m'avez pas donné le taux
horaire.
M. DERAGON: Pardon? Le taux horaire? Pour une personne de ce genre,
ça représente environ $7 l'heure.
M. RACINE: Le même prix qu'un avocat.
M. LEGER: Est-ce que vous êtes d'accord que le chèque de
compensation, payé par l'assurance, soit fait et au garage et en
même temps à l'assuré? Est-ce que vous ne trouvez pas que
ça empêche l'assuré de faire faire son inspection où
il veut, à ce moment-là?
M. DERAGON: Parlez-vous du chèque de réparations?
M. LEGER: De compensation, oui.
M. DERAGON: Si on est pour faire les réparations, on veut tout de
même avoir une garantie qu'on sera payé, mon cher monsieur.
M. LEGER: C'est une façon de forcer le client à vous
payer.
M. DERAGON: Oui, après les réparations. Autrement, nos
marchands et l'industrie ont fait de drôles d'expériences dans ce
domaine-là, alors que des personnes ont reçu des chèques
émis à leur nom personnel; elles les ont encaissés et,
après ça, on a tout un problème pour se faire payer. On a
un endossement, dans certains cas, pour des voitures. Une voiture, par exemple,
qui est financée, on a porté notre endossement sur le
crédit. Lorsqu'elle est réparée, je vous dis que c'est
tout de même pas mal important.
M. LEGER: II faut courir après. Une dernière question.
M. RACINE: II y a un autre facteur que je voudrais souligner,
là-dedans.
M. LEGER: Oui.
M. RACINE: Pour ce qui est des questions de sécurité, il
est souhaitable que la réparation soit conforme à
l'évaluation. L'évaluation dit quelles sont les pièces qui
doivent être réparées. Il est nécessaire, pour en
venir à un système où les voitures en circulation seront
de sécurité minimum, d'avoir une réparation qui soit
conforme à ces évaluations.
Maintenant, vous soulignez que le client est lié pour faire
réparer sa voiture à un garagiste. C'est au niveau de la
réparation elle-même, parce qu'au niveau de l'évaluation,
lorsque survient l'accident, le client est complètement libre d'aller
chez la ou les personnes qu'il désire avoir pour faire faire ladite
évaluation. Il serait très dangereux, je pense, de laisser
l'ensemble des gens libres d'obtenir des réparations à des
coûts moindres et cela au détriment de la sécurité
des véhicules ou de leur valeur réelle.
M. LEGER: D'accord.
M. RACINE: Imaginons, par exemple, le cas où vous avez si
vous voulez, je vais terminer une voiture de modèle
récent. Vous avez un gros accident. Vous êtes payé, par
exemple, $2,000 pour faire faire la réparation et vous la faites faire
pour $500. Vous revendez votre voiture à un tiers. Alors, imaginez-vous
un peu l'état dans lequel cette voiture va se trouver. Il s'agit quasi
de vices cachés qui ne sont pas toujours découverts à
temps par le second propriétaire.
Il est important que les réparations à des
véhicules accidentés soient effectuées de façon
efficace et sûre.
M. LEGER: C'est pour ça que les normes sont importantes. Celui
qui fait l'évaluation sait qu'il devrait la faire en tenant compte de
ces normes. La voiture qui est remise au client est réellement selon les
normes de sécurité; là-dessus, on est d'accord avec
vous.
M. RACINE: Exactement.
M. LEGER: La dernière question, c'était votre
recommandation concernant le concept de responsabilité sans faute. Vous
semblez vouloir inclure, dans votre conclusion, que le garagiste qui a
l'automobile d'un assuré ne devrait pas être responsable
directement de cette automobile, à la fin de votre rapport. Alors que la
recommandation 27 b) du rapport Gauvin dit bien: la voiture dont vous avez la
garde. Il y a deux principes bien différents. Le rapport Gauvin dit que
l'automobile en soi est devenue, à cause de la situation actuelle, un
risque social, donc c'est la société qui doit la supporter.
Tandis que, dans le fait que vous avez une automobile sur votre terrain ou sous
votre responsabilité, c'est votre coût normal de fonctionnement
qui tient compte du risque que vous avez d'avoir l'automobile. Ce ne sont pas
les mêmes principes qui prédominent dans les deux situations.
M. DERAGON: Le point qu'on veut faire valoir, parce que cette partie
n'est pas claire, il y a ce côté que vous avez
évalué, mais il y a aussi le risque que le mécanicien, qui
doit tout de même partir sur la route pour la vérifier ou
s'assurer que tout fonctionne bien, après un travail
exécuté, se fasse heurter dans le derrière. A ce moment,
qui est responsable?
M. ISABEL: II y a un problème qui est très ambigu dans le
rapport.
M. LEGER: La recommandation 27 b) se lit comme suit: "Que le droit de
poursuite soit conservé contre le garagiste ou le propriétaire
d'un terrain de stationnement qui a la garde temporaire du véhicule
contre rémunération". Son terrain, la garde temporaire,
étant donné qu'il l'a, c'est lui qui est responsable de cette
automobile. Cela fait partie de ses frais généraux. Moi, je ne
pense que ça veuille dire...
M. DERAGON: C'est ça qui est loin d'être clair.
M. ISABEL: C'est cette notion qui n'est pas claire.
M. LEGER: ... que la voiture qui est sortie et qui a un accident
après, vous en êtes responsables. Je ne sais pas, c'est une
poursuite au criminel. S'il y a quelque chose de brisé ou de mal
réparé, c'est une autre question. Mais Gauvin ne dit pas
ça.
M. ISABEL: Gauvin, justement, on ne sait pas exactement ce qu'il entend
quand il fait une comparaison entre le garagiste ou le propriétaire d'un
terrain de stationnement.
M. DERAGON: II n'y en a pas de comparaison.
M. ISABEL: Les situations sont difficilement comparables. Pour une
partie, on convient avec M. Gauvin qu'il y a des situations qui peuvent
être identiques. Le problème d'un propriétaire de terrain
de stationnement, c'est extrêmement restreint comme espace physique. Les
occasions où peuvent se produire des dommages sont aussi restreintes, ce
qui n'est pas le cas chez un garagiste. Cette notion qui est imbriquée
dans le rapport de M. Gauvin n'est pas aussi claire dans notre cas que
ça puisse l'être dans le cas d'un terrain de stationnement.
M. LEGER: Ils disent: contre les garagistes qui ont la garde temporaire
du véhicule.
M. ISABEL: On ne le garde pas dans un lieu physique. Il y a une
multitude de circonstances qui sont distinctes et différentes de ce qui
se passe quand il s'agit d'un terrain de stationnement. Vous savez à qui
vous le confiez quand vous le donnez sur le terrain de stationnement.
Il n'ira pas loin avec l'auto. Les risques d'occasions sont
extrêmement circonscrits, ce qui n'est pas le cas chez le marchand
d'automobiles.
M. LEGER: Autrement dit, vous faites réparer l'automobile chez un
garagiste et le mécanicien va l'essayer sur la route. En l'essayant, il
a un accident, c'est là qu'il est sous votre garde, c'est un exemple que
vous voulez donner?
M. ISABEL: C'est un exemple qui est "saprement" différent du cas
du propriétaire d'un terrain de stationnement.
M. DERAGON: C'est un exemple. Il n'y a aucune relation .
LE PRESIDENT (M. Pilote): L'honorable député de
Bellechasse.
M. MERCIER: M. le Président, je vais essayer de condenser mes
questions.
Il y en a plusieurs que j'aurais aimé soulever, mais afin de
permettre à mes collègues de pouvoir, également,
questionner les membres de l'association, je m'en tiendrai à deux ou
trois points.
Préalablement, j'aimerais tout de même mentionner que je
partage les commentaires du président relativement au coût d'une
inspection, de ce que cela pourrait représenter. Si on compare,
évidemment, une évaluation avec une inspection, il y a toute une
différence. Tout dépend, comme quelqu'un l'a mentionné, du
nombre d'oeufs qu'on place dans une omelette. C'est exactement le cas dans
l'inspection d'un véhicule. Tout dépend des critères sur
lesquels l'inspection va porter, d'où la durée et le coût
que cela peut présenter...
Alors, c'est avec intérêt tout de même que...
M. BERTHIAUME: Est-ce que le député de Bellechasse me
permettrait d'apporter un éclaircissement que j'ai obtenu depuis qu'on a
commencé à discuter cette question?
M. MERCIER: Sûrement, sûrement.
M. BERTHIAUME: Seulement pour une base de comparaison pour les membres
de la commission, j'ai demandé au directeur du Bureau des
véhicules automobiles de me dire ce qu'on vérifiait
précisément et combien cela coûtait dans le cas des taxis
que nous vérifions à Montréal et à Québec,
notamment.
Je n'ai pas la liste complète mais, grosso modo, ce qu'on
vérifie, ce sont les freins, les pneus, le frein de secours, la conduite
elle-même, le volant, les feux. Il y a d'autres choses qui
m'échappent mais ce sont des choses de cette nature. Pour les freins,
soit dit en passant, c'est une vérification externe. On n'exige pas
d'enlever les roues. Cela prend entre 45 minutes et une heure pour faire la
vérification des sept
points en question. On évalue le coût de l'homme seulement
à environ $10, pour l'inspection. Je tiens à préciser que
ce chiffre de $10 doit être pris avec précaution parce qu'il
n'inclut pas les frais fixes, tels que le local, les outils, même les
bénéfices marginaux du bonhomme ou ces choses-là. Mais
cela nous donne un ordre de grandeur pour une vérification semblable
à celle-là.
Je tenais à le mentionner parce qu'on a parlé de la
Nouvelle-Ecosse. Je pense qu'on peut établir certaines bases de...
M. RACINE: Pour les parties externes du véhicule.
UNE VOIX: Externes.
M. BERTHIAUME: C'est ça.
LE PRESIDENT (M. Pilote): L'honorable député de
Bellechasse.
M. MERCIER: Pour revenir sur ce que le ministre d'Etat vient de
mentionner, dans l'inspection, dont on discute, on parle d'une inspection
technique complète.
Relativement au point soulevé par l'implantation de centres
d'évaluation, on peut déduire du mémoire que l'Association
des marchands d'automobiles laisse sous-entendre qu'elle offre tout de
même un réseau déjà existant de centres
d'évaluation à la portée de tous les automobilistes
québécois.
En relation à ça, évidemment, le but de la
commission est d'évaluer les possibilités ou les avenues qui
pourraient concourir à réduire le coût des polices
d'assurance. D'une part, quelques-uns peuvent penser que les marchands ont tout
intérêt à souffler les réclamations et, par
ricochet, cela augmente évidemment les sommes d'argent versées
par les compagnies d'assurance, d'où une influence sur le coût de
la prime d'assurance.
D'autre part, on peut s'interroger aussi sur ce que pourrait
représenter, financièrement, l'implantation de centres
d'évaluation indépendants. Les questions qui nous viennent
à l'esprit sont les suivantes: à savoir, d'une part, ce que cela
peut occasionner aussi comme garantie pour le consommateur d'avoir justice dans
ses réclamations. Mais si cette question fut soulevée, elle
découle peut-être, pour utiliser l'expression du ministre des
Institutions financières, de rumeurs qui pouvaient circuler dans le
passé, voulant que les consommateurs, pour sauver leur montant
déductible, s'entendaient avec leur marchand d'automobiles ou leur
vendeur pour souffler un peu la réclamation pour sauver le montant
déductible.
C'est un premier point sur lequel j'apprécierais vos
commentaires.
D'autre part, il est question aussi de compétence, de
qualification de la main-d'oeuvre. Les modifications techniques qui sont
apportées aux véhicules, d'une année à l'autre, par
les manufacturiers nécessitent un recyclage constant chez les
mécaniciens de garages. C'est un autre point important, dans l'optique
de nos conversations, pour assurer cette compétence, afin d'avoir des
gens compétents pour procéder à ces évaluations
suite à des accidents sur des modèles récents.
Je sais qu'au sein même de votre association vous avez un code
d'éthique et peut-être aussi des mesures d'autodiscipline. Il
serait peut-être intéressant d'avoir vos commentaires sur ces
aspects.
D'autre part, relativement au nombre de membres inclus dans votre
association, est-ce que vous pourriez nous donner un aperçu du
rayonnement de vos membres à l'échelle du territoire du
Québec? Cela nous permettrait de peser le pour et le contre, à
savoir un réseau privé d'évaluateurs, de centres
d'évaluation et un réseau contrôlé ou
implanté par l'Etat. On pourrait comparer à ce que vous pourriez
offrir par l'intermédiaire de vos membres à travers la
province.
Cela engendre également une sous-question, à savoir si,
dans un tel cas, votre association voudrait avoir l'exclusivité de la
chose. Il y a certaines particularités géographiques du
territoire, et nous connaissons des entreprises qui n'ont pas de franchise pour
la vente de véhicules mais qui sont très bien dotées au
point de vue de l'équipement, pouvant répondre aux
critères d'évaluation et même de réparation pour les
véhicules automobiles.
Je vais m'en tenir à ces points, sur lesquels
j'apprécierais vos commentaires, M. le Président.
M. DERAGON: Je dois dire, premièrement, que les 857
concessionnaires faisant partie de notre association ont cette forme de service
d'évaluation pour leurs clients, lorsque la voiture est
accidentée, pour la réparation des dommages. Il y a aussi
d'autres entreprises qui sont indépendantes, qui ne font pas partie de
notre association, qui sont certainement très compétentes. Dans
ce domaine, on est loin de réclamer l'exclusivité.
Le point qu'on peut soulever, c'est que 850 centres d'évaluation,
au niveau de notre association, qui sont localisés à peu
près dans tous les secteurs et dans tous les endroits
géographiques de la province de Québec, cela rend l'accès
facile. En plus, il y a plusieurs garages indépendants qui ne font pas
partie de notre association, qui sont tout de même capables ils le
font de fournir cette forme d'évaluation. Nous croyons que la
victime d'un accident, qui est tout de même le public et le consommateur,
reçoit un service beaucoup plus efficace et beaucoup plus à sa
portée. La personne laisse l'auto le soir. Le lendemain elle travaille,
elle ne peut pas perdre sa journée d'ouvrage pour cela. On fait
l'évaluation, après l'évaluateur vient et on en arrive
à une entente.
Imaginez cette personne qui doit perdre sa journée d'ouvrage pour
aller faire évaluer sa voiture. Cela ne sera pas possible d'avoir des
centres d'évaluation dans tous les petits endroits. Alors c'est
là le danger. Je ne suis pas convaincu qu'on va donner à la
population et à la victime ce qu'elles désirent, avec un tel
projet.
Vous avez soulevé un autre point auquel je voudrais
répondre rapidement, la question du montant déductible que le
client veut souvent négocier. On nous dit: Essaie d'avoir une estimation
plus élevée. Je vais vous dire une chose: Vous ne réglerez
pas le problème par un centre d'évaluation parce qu'après
qu'il aura son évaluation il voudra commencer à négocier
et dira: Epargne-moi cela quand même.
A ce moment-là, on déplace la question. Je pense que
Pierre pourrait rajouter quelque chose sur la question.
M. RACINE: II y a, chez les...
M. TREMBLAY: Pour négocier, je dis.
M. RACINE: C'est ce que nous pensions aussi. On connaît bien mal
les conditions qui siéent aux autres, mais dans le cas des marchands
franchisés...
M. MERCIER: Un commentaire additionnel. Vous l'avez entendu
également...
M. RACINE: Oui, mais ce sont encore... M. MERCIER: Vous l'avez
vécu.
M. RACINE: ... des rumeurs. Les rumeurs fondées sont assez rares,
on le sait bien. D'une part, on parlait tantôt de la rumeur qui veut que
le domaine de la réparation soit très rentable. Le rapport Gauvin
même dit que c'est l'une des industries étudiées qui ont le
moins de rentabilité. Alors, c'est au moins une des rumeurs qui est
fausse.
La deuxième...
M. TETLEY: Pardon, je ne parle pas d'une rumeur. Mon épouse a eu
un accident et le garagiste a dit: Etes-vous assurée ou non, avant de
commencer l'évaluation.
M. RACINE: Cela devait être pour écrire le nom de la
compagnie d'assurance.
M. TETLEY: Pardon?
M. RACINE: C'est pour pouvoir écrire le nom de la compagnie
d'assurance sur l'évaluation. C'est un des renseignements qui sont
utiles au cas de règlement.
M. TETLEY: II n'a pas demandé le nom de la compagnie d'assurance;
il a demandé: Etes-vous assurée ou non?
M. RACINE: Vous êtes heureux d'être au courant de toutes les
activités de votre femme à ce point.
M. TETLEY: Non, j'y suis allé moi-même.
M. RACINE: M. le ministre, quand on parle de profits ou de coûts
exagérés, il faut toujours s'en rapporter à la seule et
unique mesure de l'exagération des prix, c'est-à-dire les profits
qui sont tirés d'une telle entreprise.
Je le répète encore, en page 239 du rapport, M. Gauvin
juge que 15.7 p.c. pour les assurances de profits sur le capital investi,
ça demeure raisonnable. Dans le domaine des réparations, il y a
14.4 p.c. Mais, pourtant, le rapport Gauvin dit ou prétend vouloir
encore pressuriser les profits faits par une industrie qui est la
septième sur les dix étudiées. Alors, il y a une petite
inconséquence là-dedans qu'on voudrait relever.
Le rapport Gauvin, à l'intérieur de ces centres
d'évaluation, donne l'articulation, le mécanisme qu'il faut aux
compagnies d'assurance pour procéder à cette pressurisation qu'on
trouve injustifiée. Nous constatons que les profits qui sont
tirés de la réparation des véhicules sont
raisonnables.
M. MERCIER: Maintenant, sur l'élément qualification de la
main-d'oeuvre, pour les marchands franchisés, au sein même de
votre association, est-ce que vous avez nécessairement des
périodes, dépendamment des compagnies que vous
représentez, de recyclage pour votre personnel de garage, afin de se
tenir, disons "up-to-date" sur les modifications apportées?
M. DERAGON: Ce sont les exigences de notre franchise avec les
manufacturiers que nos mécaniciens, nos hommes de service passent un
minimum d'une semaine annuellement pour recyclage.
Maintenant, quand on dit une semaine, parfois ils ont des semaines de
quatre jours ou de trois jours et demi, mais, en principe, ils doivent passer
par une période de recyclage.
Ces écoles sont prévues à différents temps
de l'année pour que le marchand ne vide pas son atelier. On a environ
six à sept de ces cours annuellement, qui nous permettent d'envoyer une
partie de notre main-d'oeuvre pour se recycler et aussi pour se mettre au
courant des nouvelles techniques. Parce que, tout de même, il y a des
changements qui se produisent constamment dans le domaine de l'automobile avec
l'avènement d'automobiles comportant beaucoup plus d'équipement
électrique. Le système électrique est très complexe
ainsi que le système de refroidissement; ce sont toutes des choses qui,
il y a X années, étaient à peu près inexistantes.
Aujourd'hui la proportion est considérablement plus
élevée.
M. RACINE: Pour ajouter un peu à cela,
mensuellement chez certains distributeurs, certains manufacturiers
d'automobiles, il y a des examens que les mécanos doivent subir.
M. MERCIER: Avez-vous des statistiques sur le nombre de personnes
travaillant pour vos membres à travers la province? Ou, est-ce que cela
peut représenter, au point de vue du nombre de travailleurs dans le
domaine de...
M. DERAGON: Pour l'association, en totalité, le nombre
d'employés, qui comprend les vendeurs comme les employés de
bureau, dépasse 30,000. Nous sommes entre 30,000 et 31,000;
naturellement cela fluctue, c'est difficile, nous n'avons pas la compilation de
la dernière année.
M. MERCIER: Quelles seraient les conséquences pour l'association
c'est la dernière question, M. le Président pour
les membres de votre association de l'adoption, par exemple, d'une mesure telle
que celle qui est suggérée dans ce rapport Gauvin que nous
étudions, soit l'implantation de centres d'évaluation
contrôlés ou exploités par l'Etat? Quelles seraient les
conséquences sur votre entreprise?
M. DERAGON: Nous croyons que le premier problème va être
suscité au niveau de notre clientèle qui va être
profondément bouleversée de se promener là et de revenir.
On sera obligé de contester une évaluation en découvrant
que certaines choses n'ont pas été considérées et
de la renvoyer de nouveau. Ou, à un moment donné, de dire: On ne
peut pas le faire. On veut revenir, peut-être indirectement, à ce
qu'on fait présentement. C'est ce que nous trouvons malheureux. S'il y
avait vraiment une preuve d'abus ou de malaise dans le rapport de M. Gauvin
à ce sujet, nous dirions oui. Mais il n'y a pas de preuve de malaise, et
les preuves de notre rentabilité et de notre pourcentage de profits dans
la réparation prouvent qu'il est loin d'être
exagéré: il est en bas de la moyenne acceptable.
C'est là qu'on se demande: pourquoi demander une telle chose,
préconiser une telle chose quand il n'y a pas nécessité,
il n'y a pas de besoin. C'est impensable.
LE PRESIDENT (M. Pilote): L'honorable député
d'Iberville.
M. TREMBLAY: Merci, M. le Président. Je tâcherai de me
faire le plus bref possible, le plus précis, appelant de ce fait
probablement des réponses brèves et concises. Permettez-moi tout
d'abord de saluer cordialement la délégation de l'Association
provinciale des marchands d'automobiles du Québec et
particulièrement son président qui, sans fausse modestie, demeure
un interlocuteur très valable, particulièrement parce qu'il est
mon voisin de comté.
Nous sommes presque des concitoyens. Il fait sans doute beaucoup
d'affaires dans la périphérie de Cowansville, qui est à un
pas de Farnham et de ma région. C'est pour la bonne cause.
M. TETLEY: L'introduction.
M. TREMBLAY: Si vous me permettez, M. le Président, mes questions
auront trois aspects, la vente des automobiles, la réparation,
naturellement, et la vente des pièces. Vous nous avez dit, tout à
l'heure, M. Deragon, que la vente d'automobiles neuves et usagées
représentait le pourcentage le plus élevé du chiffre
d'affaires des membres de votre association. Est-ce exact?
M. DERAGON: C'est exact.
M. TREMBLAY: Alors, brièvement, quelle en est la proportion, en
moyenne, dans un établissement type comme le vôtre, disons?
M. DERAGON: II peut y avoir une certaine variation mais, si on prend le
chiffre de 75 p.c, je crois que c'est assez raisonnable.
M. TREMBLAY: Cela se situe pas mal dans la moyenne. Existe-t-il un
système de boni sur vente via la ou les compagnies finançant
l'achat d'un véhicule neuf ou usagé? Peut-être que ma
question n'est pas assez claire?
M. RACINE: Pouvez-vous répéter votre question, s'il vous
plaît?
M. TREMBLAY: Oui. Existe-t-il un système de boni sur vente
d'automobiles neuves ou usagées via les compagnies finançant
l'achat des automobiles?
M. RACINE: Les compagnies de financement ne vendent pas
d'automobiles.
M. TREMBLAY: Non, non. Le marchand vend une automobile et celui-ci se
sert des moyens de la compagnie de finance pour financer l'achat de
l'automobile. Est-ce qu'il y a un système de boni accordé par les
compagnies de financement...
M. RACINE: II y a un système de compensation, oui.
M. TREMBLAY: ...à l'automobiliste? On appelle cela des bonis.
M. RACINE: A l'automobiliste?
M. TREMBLAY: Non, non, au marchand.
M. RACINE: Au marchand. Il y a un système de compensation pour
les frais d'administra-
tion parce que cela représente pour nous une série de
démarches. Alors la compensation existe au niveau de l'administration en
général.
M. TREMBLAY: En éclairant cette commission, vous éclairez
le consommateur. Vous n'êtes pas sans avoir qu'il est assez
fréquent que les gens disent qu'un bon vendeur c'est le gars qui va
vendre le plus d'automobiles. Par conséquent, si la compagnie de finance
qui est accréditée chez lui lui paie un boni, plus il vendra
d'automobiles plus il aura de bonis en fin d'année. Voulez-vous nous
donner une image claire de cette situation, s'il vous plaît? Quelle est
l'entente entre le marchand et la compagnie de finance, quelle qu'elle
soit?
M. DERAGON: Les compagnies de finance, présentement, ce
pourcentage d'administration est tout de même aussi en
considération du risque de l'endossement.
M. TREMBLAY: Mais est-ce qu'on parle d'un boni à l'unité?
Vous vendez 300 automobiles neuves, si c'est la compagnie Unetelle qui...
M. DERAGON: Cela ne va pas en relation du volume, cela va en relation de
l'unité, sur un pourcentage de risques.
M. TREMBLAY: Est-ce que cela représente un profit net sur la
vente d'une automobile? Supposons que vous touchiez un boni de $50 sur la vente
d'une automobile, par exemple; à la fin de l'année, si vous
vendez 300 automobiles, cela fait $15,000. C'est cela l'essence de ma question.
Vous la comprenez ma question?
M. DERAGON: Oui, oui.
M. RACINE: Votre question, c'est parce que vous ne semblez pas
très bien comprendre le mécanisme qui sied à la vente de
voitures. Qu'un marchand d'automobiles vende 1,000 voitures, il peut toutes les
vendre comptant. Cela dépend du consommateur qui se finance ou pas. Si
le consommateur décide de faire financer sa voiture par une compagnie de
finance, en général, il y a une rétribution au marchand
d'automobiles pour les frais d'administration et aussi pour le risque que le
marchand court parce que le marchand endosse le contrat, c'est-à-dire
qu'il se rend responsable d'une reprise éventuelle du
véhicule.
On a constaté, depuis l'établissement, par exemple, de la
loi de la protection du consommateur, que la remise du véhicule est
rendue quand même assez facile et fréquente au marchand, dû
au fait, par exemple, que le consommateur a des dépenses qu'il
n'entrevoyait pas ou que sa capacité de payer est diminuée. A ce
moment-là, le marchand se voit dans l'obligation de reprendre et de
revendre le véhicule.
M. TREMBLAY: Dans l'esprit d'un vendeur d'automobiles
légitimement ambitieux, est-ce une incitation à la vente?
M. DERAGON: Ce n'est pas une incitation à la vente, c'est un
moyen de conclure une vente en offrant ce service-là qui peut se
financer à notre établissement.
M. TREMBLAY: Le fait qu'il y ait une rétribution accordée
au marchand, est-ce une incitation ou si ça vous est...
M. DERAGON: Bien souvent, on laisse le client libre. "Tu peux aller
à la banque". Bien souvent, c'est moins de problèmes pour nous
parce qu'avec les nouveaux contrats, exigés par la Loi de la protection
du consommateur, un contrat de finance à remplir, ce n'est pas un
cadeau, pour employer une expression courante. Ce qui veut donc dire qu'il est
libre d'aller se financer où il voudra.
M. RACINE: Je pense qu'on complique un peu la situation du rapport en
faisant intervenir des facteurs comme ceux-là.
LE PRESIDENT (M. Pilote): L'honorable député de
Charlesbourg.
M. HARVEY (Charlesbourg): La question de mon collègue est fort
intéressante, mais je pense qu'elle ne s'inscrit pas à la
pertinence du débat même si, au fond, on vise à vulgariser
le processus administratif des garages pour en faire une démonstration
noir sur blanc aux consommateurs. Je connais son intention, qui est très
bienveillante et très avisée quant à l'information et la
formation du consommateur, mais je pense qu'il n'y a aucune pertinence au
débat que nous avons entamé depuis ce matin.
M. TREMBLAY: M. le Président...
M. HARVEY (Charlesbourg): M. le Président?
M. TREMBLAY: ... est-ce que le député de Charlesbourg veut
se substituer au président de la commission?
M. HARVEY (Charlesbourg): Non, je vous suggérais plutôt une
entrevue, en matière de financement, avec les gens qui sont dans le
domaine.
M. TREMBLAY: Est-ce que je peux invoquer un point de règlement
moi aussi, M. le Président?
LE PRESIDENT (M. Pilote): Voici, on va trancher la question,
immédiatement. Les questions étaient intéressantes, les
réponses aussi intéressantes et c'est pour ça que j'ai
laissé aller...
M. HARVEY (Charlesbourg): Mais non pertinentes.
LE PRESIDENT (M. Pilote): ... les gens à ce dialogue, à
cette discussion. De toute façon, il y a une heure qu'on parle de profit
et la question de M. Tremblay, disons, était à l'intérieur
des profits et c'est pour cela que je l'ai acceptée. Je l'inviterais
à revenir à la pertinence du débat.
M. TREMBLAY: Cela couvre l'aspect de la vente de l'automobile que je
voulais couvrir dans mes questions. Maintenant, M. Deragon, le Bureau
d'assurances du Canada a affirmé déjà ici que le taux
horaire pour la réparation d'un véhicule automobile a
augmenté dans certaines régions. Je vais en citer quelques-unes:
Lac Saint-Jean, M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Pilote): Merci.
M. TREMBLAY: ... taux, le 1er janvier 1973, $10; le 1er octobre 1974,
$14, une augmentation de 40 p.c. Montréal, le 1er janvier 1973, $9; le
1er octobre 1974, $11, augmentation de 26.3 p.c.
Québec: 1er janvier 1973, $10; 1er octobre 1974, $13,
augmentation 30 p.c. Abitibi comté de mon collègue, M.
Boutin 1er janvier 1973, $9; 1er octobre 1974, $13, augmentation de 44.4
p.c. Canton de l'Est: 1er janvier 1973, $9.50; 1er octobre 1974, $13,
augmentation de 36.8 p.c. Mauricie: 1er janvier 1973, $9.50; 1er octobre 1974,
$12, augmentation de 26.3 p.c.
Pourriez-vous nous dire quel est le profit, c'est-à-dire le taux
de rendement sur le capital investi dans les opérations de
réparation d'un marchand détaillant d'automobiles qui fait de la
réparation?
M. DERAGON: La première des choses est, vous avez la
réponse, parce que le rapport Gauvin en a fait l'étude et les
statistiques publiées donnent que le taux de rendement dans la
réparation des automobiles est de 14.4 p.c. C'est à la page
239.
M. RACINE: Comparativement à 15.7 p.c. dans le domaine des
assurances, 7 p.c. pour les banques, puis dans le domaine minier, 20 p.c. Les
seules industries qui ont un taux de rendement inférieur au nôtre
sont les utilités publiques, le vêtement et les pâtes et
papiers.
M. TREMBLAY: Sans doute que les chiffres que vous me citez, qui sont
à la source émanant du rapport Gauvin, ont été
trouvés il y a déjà quelques mois, peut-être
même avant janvier 1973.
M. RACINE: Oui.
M. TREMBLAY: Et ces augmentations de taux horaire se situent entre la
période qui va du 1er janvier 1973 à tout récemment, fin
d'octobre.
M. RACINE: Oui.
M. TREMBLAY: Mais sans doute que depuis ce temps, si les taux horaires
ont augmenté à ce point, cela a dû augmenter votre
rendement.
M. RACINE: C'est-à-dire que c'est encore délicat de
traiter une question de cette façon, parce que la structure de profit
d'une entreprise, en fait, ce n'est pas une chose qui varie rapidement. Le prix
peut varier, mais la structure du profit est quand même assez stable.
C'est-à-dire que quand on parle d'augmentation de 30 p.c, on a le
bonheur de croire, à un moment donné, qu'il y a
exagération. Mais si on constate, par exemple, que les salaires, en
moyenne, dans l'industrie de la réparation ont augmenté de plus
de 30 p.c, on voit que les 30 p.c. peuvent être justifiés. Il y a
même des augmentations caractéristiquement plus
élevées que celle-là dans le matériel
employé pour la réparation. Je prends par exemple le
matériel qui est issu du domaine pétrolifère, la peinture;
certains autres sont quand même sujets à des variations
importantes, comme ce qu'on appelle le "masking tape" ou ce qui nous sert
à masquer un véhicule.
M. DERAGON: Les accessoires.
M. RACINE: Tout ça a augmenté énormément. Il
est aussi constaté que l'ensemble de nos dépenses de
fonctionnement, elles aussi, ont accusé...
M. TREMBLAY: Alors, je vous fournis une excellente occasion de rendre
publiques vos doléances.
M. DERAGON: Je voudrais soulever un point. Vous avez parlé des
taux de la région des Cantons de l'Est...
LE PRESIDENT (M. Pilote): J'inviterais le député
d'Iberville... Un instant, le député d'Iberville, vous avez pris
la parole passablement longtemps, et vous l'avez enlevée à vos
collègues. Il y a le député d'Abitibi-Ouest et le
député de Charlesbourg qui ont demandé la parole.
Actuellement, on a 25 minutes de prises sur le temps. On a cédé
27 minutes à l'Opposition, 23 minutes aux deux ministres, alors je
l'inviterais à poser une dernière question courte, pour permettre
aux autres...
M. DERAGON: M. le Président, je veux tout simplement faire une
remarque sur le taux. Vous avez mentionné les Cantons de l'Est. Je suis
des Cantons de l'Est et, dans le moment, c'est $11.50.
M. TREMBLAY: Alors, le chiffre de $13, que j'ai n'est pas exact?
M. DERAGON: Bien, je ne sais pas où vous l'avez pris. C'est
peut-être quelqu'un... Dans le moment, c'est ce qu'on nous paie
présentement au niveau de l'industrie de la réparation et des
assurances.
LE PRESIDENT (M. Pilote): L'honorable député
d'Abitibi-Ouest.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): Trois questions, deux courtes. Je voudrais
savoir M. Deragon, pour le contrôle de l'odomètre, si c'est facile
de mettre un "seal" là-dessus et d'exercer un certain
contrôle.
M. DERAGON: Non. Nous croyons que la question du "seal", en bonne
expression canadienne-française...
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): Oui.
M. DERAGON: ... ce n'est pas la solution. L'association a
préconisé une formule d'attestation de l'odomètre qui, je
le dis présentement, est en marche. La majeure partie de nos marchands
s'en servent.
Lorsqu'un client nous remet une voiture usagée, on lui demande de
signer une attestation comme quoi sa voiture a bel et bien ce millage. Il s'en
rend responsable. Lorsque nous revendons la voiture, nous fournissons, avec
l'enregistrement, au nouvel acheteur de la voiture usagée cette
attestation de la part du client précédent, comme quoi le millage
est exact. Nous croyons que c'est à peu près la mesure la plus
efficace qu'on connaisse présentement. En effet, cela nous implique de
reprendre une voiture usagée et, si la personne l'a reculé
elle-même, on n'a pas de contrôle. Mais, lorsqu'elle signe, elle se
rend responsable. Elle va y penser deux fois avant de faire ça.
L'autre problème dont on souffre présentement, c'est
d'avoir des voitures usagées qui viennent d'autres provinces avec ces
millages excessifs et qui entrent ici sur le marché du Québec.
L'absence de contrôle sur cette chose permet justement à qui que
ce soit de vendre la voiture. Présentement, la Gendarmerie royale sait
que cette formule est en fonction chez nos marchands et c'est facile pour elle
de vérifier n'importe qui maintenant. Celui, qui ne s'en sert pas, je
pense qu'il commence à être placé dans une drôle de
situation.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): Deuxième question. Elle fait suite
à celle du ministre d'Etat aux Transports. Lorsque vous faites le
contrôle de la garantie d'une voiture neuve à 12,000 milles,
combien de points sont vérifiés et comment estimez-vous le
coût?
M. DERAGON: Voici, à 12,000 milles, ce qui arrive. Il y a une
garantie à 12,000 milles sur une défectuosité que le
client va nous rapporter.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): Non, non, je parle d'une voiture neuve.
M. DERAGON: Oui, une voiture neuve. M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): Oui.
M. DERAGON: 12,000 milles, c'est le terme de la garantie. Si le client a
découvert qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas...
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): Non, sans défectuosité, vous
faites une série d'inspections à 12,000 milles sur 20 ou 24
points.
M. DERAGON: Voici. Il n'y a pas d'inspection comme telle. C'est tout
simplement une recommandation d'entretien.
M. BOUTIN (Abitibi-Ouest): Oui.
M. DERAGON: Le manufacturier recommande à son propriétaire
qu'à 12,000 milles ce serait une bonne chose que la voiture soit
vérifiée au niveau de l'entretien, purement et simplement.
M. RACINE: Remarquez bien qu'on s'assure que le véhicule est en
bonne condition lors de la livraison. On inspecte. Il y a une inspection assez
importante de faite au moment de la livraison du véhicule.
M. BOUTIN: Je voulais savoir combien coûte normalement cette
inspection recommandée par le manufacturier, à 12,000 milles,
sans les pièces.
M. RACINE: Le manufacturier ne recommande pas d'inspection totale du
véhicule comme tel.
M. BOUTIN: Non, non, mais il y a une série de points de
recommandés.
M. RACINE: C'est de l'entretien cela. M. BOUTIN: Je comprends.
M. DERAGON: C'est un entretien. S'il pose des pointes, s'il pose des
bougies, un condensateur, nettoye le carburateur, cela peut varier entre $75
à $100, parce qu'il y a des pièces qui entrent en ligne de
compte, à ce moment-là. Cela n'est plus une inspection.
M. RACINE: D'ailleurs, on veut essayer de comparer deux choses qui sont
assez différentes dans leur essence.
Le certificat de conformité mécanique s'attaque
essentiellement à la sécurité du véhicule et aux
choses qui l'entourent. La vérification, parce que ce n'est pas une
chose...
M. BOUTIN: Ce que je voulais savoir, c'était
simplement un prix. Je voulais essayer de trouver un prix.
Ma troisième question concerne strictement le tableau statistique
de la page 239 du rapport Gauvin. On voit ici une comparaison: aliments,
réparation de véhicules à moteur et vêtements.
Est-ce qu'on parle de magasins ou de distribution au détail, lorsqu'on
fait les comparaisons? Si on fait la comparaison au détail et si on
s'attaque au système Taux de rendement moyen sur le capital avant
impôts, je pense qu'on ne compare pas tout à fait les mêmes
choses.
Peut-être, dans les 857 producteurs d'automobiles, il y a un grand
nombre de ces gens qui sont dans le taux de fonctionnement en bas de $100,000
de profit net qui vont payer des taux d'impôt à 27 p.c.; d'autres
vont payer à 50 p.c. Je me demande si cette question de statistiques ne
fausse pas la question du rendement sur capital pour faire des comparaisons
avec des banques, des mines, des compagnies fabriquant des automobiles, qui
sont tous dans la braquet-te des 50 p.c.
M. RACINE: M. le député, il faudrait peut-être
laisser au rapport Gauvin...
M. BOUTIN: Bien oui. Je ne pose pas la question à vous
autres.
M. RACINE: Excusez.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Y a-t-il une réponse?
UNE VOIX: C'est marqué avant impôt.
M. TETLEY: Je vais prendre note de la question.
LE PRESIDENT (M. Pilote): L'honorable député de
Charlesbourg. C'est le dernier intervenant, parce que le temps est
écoulé. A moins que l'Opposition consente...
M. HARVEY (Charlesbourg): M. le Président, j'ai beaucoup trop de
respect pour les institutions parlementaires pour excéder le temps qui
est imparti. Je vais retenir ma question et je m'adresserai, après la
séance, aux personnes qui ont demandé à être
entendues.
M. LEGER: Si vous avez besoin de notre approbation...
M. HARVEY (Charlesbourg): Je n'ai surtout pas besoin de vos
questions!
M. LEGER: ... nous sommes d'accord. Non, parce que je sais que vous
n'aurez pas les réponses. Je veux simplement vous dire que, si vous
voulez poser votre question, nous sommes d'accord.
M. HARVEY (Charlesbourg): Je vous remercie, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Pilote): Nous vous remercions, messieurs, de la
façon dont vous avez présenté votre mémoire et de
la façon dont vous avez répondu aux questions. Soyez
assurés que la commission va prendre note de vos recommandations.
La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 23)