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(Quinze heures vingt-six minutes)
Le Président (M. Rodrigue): La commission élue
permanente de la justice est réunie pour étudier article par
article les projets de loi suivants: le projet de loi no 210, Loi concernant la
succession de Louis Fortier; le projet de loi no 233, Loi concernant certains
terrains donnés à Horace Bérubé; le projet de loi
privé no 213, Loi concernant la Fabrique de la paroisse du
Sacré-Coeur de Jésus; le projet de loi privé no 243, Loi
concernant la succession de Edward Scallon; le projet de loi privé no
257, Loi concernant certains lots du cadastre de la paroisse de Saint-Augustin,
division d'enregistrement de Portneuf; le projet de loi privé no 225,
Loi concernant Max Dubois; le projet de loi privé no 219, Loi concernant
la succession de Maurice Jolicoeur; le projet de loi privé no 190, Loi
sur la commune de la seigneurie d'Yamaska; le projet de loi privé no
191, loi modifiant la Loi concernant la ville d'Acton Vale; le projet de loi
privé no 194, Loi concernant des terrains de la fabrique de la paroisse
de Saint-Adrien d'Irlande.
Les membres de cette commission sont: MM. Beaumier (Nicolet)
remplacé par Grégoire (Frontenac); Bédard (Chicoutimi),
Brouillet (Chauveau), Charbonneau (Verchères), Dauphin (Marquette), Mme
Juneau (Jonhson), M. Kehoe (Chapleau), Mme Lachapelle (Dorion), M.
Lafrenière (Ungava) remplacé par Baril (Arthabaska); MM. Marx
(D'Arcy McGee), Paradis (Brome-Missisquoi).
Les intervenants de cette commission sont: MM. Bisaillon (Sainte-Marie),
Bissonnet (Jeanne-Mance), Blank (Saint-Louis), Boucher
(Rivière-du-Loup), Brassard (Lac-Saint-Jean), Ciaccia (Mont-Royal),
Dussault (Châteauguay), Martel (Richelieu) et Pagé (Portneuf).
Une correction à la liste des membres de la commission: M.
Dauphin (Marquette) est remplacé par M. Johnson
(Vaudreuil-Soulanges).
À ce stade-ci, il y aurait lieu de désigner un membre de
la commission comme rapporteur. Est-ce que vous avez une proposition à
formuler, Mme la députée de Dorion?
Mme Lachapelle: Je propose Mme Juneau comme rapporteur.
Le Président (M. Rodrigue): Mme la députée
de Dorion propose Mme la députée de Johnson.
Est-ce qu'il y a accord sur cette motion?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Mme la députée
de Johnson est élue rapporteur de cette commission.
Le premier projet de loi que nous avons à étudier est le
projet de loi no 210, Loi concernant la succession de Louis Fortier. Le
proposeur de ce projet de loi est le député de Bourassa. M. le
député de Bourassa.
Projet de loi no 210
M. Laplante: La succession de Louis Fortier présente un
projet de loi privé. Il y avait un testament. M. Fortier est
décédé en 1968. Il y avait des clauses dans son testament
qui donnaient avantage à l'Ordre des infirmières de
l'hôpital Notre-Dame. Il y avait des clauses aussi stipulant que Mme
Fortier pouvait avoir jouissance des biens. Si bien que 14 ans après le
décès de M. Louis Fortier, Mme Fortier n'a que 70 ans et
prévoit que la fin de la succession approche. C'est pourquoi on veut
changer le testament pour qu'elle puisse avoir le droit de vendre une
résidence qu'elle possède actuellement et qui irait, à sa
mort, à l'Ordre des infirmières de l'hôpital Notre-Dame
pour que les infirmières qui ont dix ans et plus de service puissent en
jouir. Maintenant, Me Lefrançois va vous donner les autres contacts
qu'il a eus avec l'Ordre des infirmières ou, si l'Ordre des
infirmières est représenté, il pourra se faire entendre
lui aussi, s'il a des objections concernant ce testament. Quant à moi,
personnellement, je n'ai aucune objection à ce que ce projet de loi
puisse être entériné par les membres de la commission. (15
h 30)
Le Président (M. Rodrigue): Me Lefrançois.
M. Lefrançois (Jean): Oui, M. le Président, MM. les
députés, Mme la députée, l'objet du projet est de
permettre simplement de vendre un immeuble à Woodland, ville de
Léry. Cet immeuble doit être utilisé au décès
de madame, aux fins d'un centre de repos pour les infirmières de
l'hôpital Notre-Dame ayant plus de dix ans
d'expérience à cet hôpital. Cependant, il appert
dès maintenant, alors que madame n'a que 70 ans, que les revenus de la
succession seront nettement insuffisants pour faire face aux taxes, aux charges
foncières, à l'assurance et à toutes les dépenses
d'entretien d'un tel centre, tel qu'il est demandé dans le testament.
Donc, on voit dès maintenant, aujourd'hui, qu'il y a une
impossibilité absolue de réaliser cet objet de la fondation.
Alors, ce qu'on demande, c'est de vendre cet immeuble pour
qu'éventuellement l'argent serve aux autres fins de la succession et aux
autres buts de la fondation.
Maintenant, nous avons envoyé une lettre recommandée
à ceux qui, d'après nous, étaient les meilleurs
représentants de ces infirmières qui auront dix ans
d'expérience ou qui auront dix ans de stage à l'hôpital
Notre-Dame au décès de madame qui est, évidemment, un
événement éventuel dont on ne connaît pas la date.
Après m'être renseigné, j'avais envoyé cela au
syndicat des employés de l'hôpital Notre-Dame, car il n'y a pas de
syndicat indépendant pour les infirmières. J'avais envoyé
cela également au club de Notre-Dame qui regroupe tous les
employés de plus de dix ans et j'ai aussi communiqué avec Mlle
Bernard qui est directrice adjointe du nursing. Il n'y a eu aucune
réaction à ce projet. Il n'y a rien qui nous porte à
croire que ces gens seraient éventuellement intéressés par
cela. Nous ne pouvons pas dire d'une façon certaine qu'on a eu une
réponse affirmative ou négative, il n'y a tout simplement
personne qui a communiqué d'une façon officielle avec nous. Dans
le projet, il était mentionné que s'il apparaissait que les
infirmières plus tard n'étaient pas intéressées
à un tel centre, à ce moment-là les fiduciaires pouvaient
vendre le centre et appliquer les fonds aux autres fins de la fondation, qui
sont des bourses d'études. Alors, ce que nous demandons à ce
stade, c'est exactement, disons, d'accélérer cet objet,
d'accélérer cette substitution en nous permettant de vendre
l'immeuble. Les fonds serviront aux autres fins de la succession, vu qu'il y a
impossibilité de... De toute façon, il n'y a pas assez de revenus
et il n'y aura pas assez d'autre capital pour faire face à ces
dépenses. Donc, cela devient illusoire d'avoir un centre de repos dont
on ne pourra s'occuper de l'entretien.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que des
représentants de l'Ordre des infirmières sont dans la salle? Non;
alors, est-ce que le préambule est adopté?
M. Laplante: Non, M. le Président. C'est que M. le
ministre de la Justice me fait part d'une modification qu'il y aurait au
troisième paragraphe, à la deuxième ligne: le
préambule de la Loi concernant la succession de Louis Fortier est
modifié par le remplacement à la deuxième ligne du
troisième alinéa de la version française, du mot "a" par
le mot "ait". C'est seulement une...
Le Président (M. Rodrigue): Correction grammaticale.
M. Laplante: ... grammaticale et c'est tout.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, c'est un amendement
présenté par le ministre; est-ce que cet amendement est
adopté? L'amendement présenté par le ministre au projet de
loi no 210 en ce qui concerne le préambule est adopté. Est-ce que
le préambule est adopté tel qu'amendé? Le préambule
du projet de loi... Oui, M. le ministre.
M. Bédard: Je m'excuse, je suis arrivé quelques
minutes en retard pour la simple raison que nous avions convenu, mon
collègue et moi, que nous commencerions dans une quinzaine de minutes.
Je vois que vous n'étiez pas au courant; le député de
Johnson n'était pas au courant.
M. Marx: Je suis venu maintenant pour être mis au
courant.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que le préambule
du projet de loi 210 tel qu'amendé est adopté?
M. Laplante: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Article 1 du projet de loi.
Est-ce que cet article est adopté?
M. Laplante: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 1 du projet de loi
est adopté. Article 2 du projet de loi. Est-ce que l'article 2 du projet
de loi est adopté?
M. Laplante: L'article 2, M. le député de D'Arcy
McGee, dit que la présente loi entre en vigueur le jour de sa
sanction...
M. Marx: C'était sur la liste des projets de loi que nous
avons reçus ce matin, mais je n'ai pas reçu ce projet de loi.
M. Bédard: 210.
M. Marx: Je ne l'ai pas reçu.
M. Bédard: Alors, M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): M. le
ministre.
M. Bédard: Simplement pour dire que je n'ai pas de
question additionnelle à poser de façon spéciale mais, le
temps que mon collègue regarde à nouveau le projet de loi,
peut-être que ceux qui nous visitent pourraient nous donner un peu plus
de détail sur la manière dont ils ont procédé pour
essayer de rejoindre les infirmières qui étaient visées
par le testament de M. Fortier. On m'informe que vous en avez parlé tout
à l'heure?
M. Lefrançois: Oui, effectivement, par courrier
recommandé et en plus de cela j'ai communiqué verbalement avec
Mlle Bernard.
M. Marx: Est-ce qu'il y a des personnes qui se sont
opposées à cela? Aucune opposition.
M. Bédard: Quelle est la valeur de l'immeuble situé
à Woodland dont la vente sera autorisée par le projet de loi?
M. Lefrançois: Environ 150 000 $.
C'est une résidence en bois, en partie; alors, c'est une
résidence qui demande beaucoup de dépenses d'entretien.
M. Bédard: Pas d'autre question, M. le Président,
nous sommes prêts à l'adopter. Il y avait un amendement.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Joliette.
M. Chevrette: S'il y a adoption... est-ce qu'il y a adoption de
la loi?
Le Président (M. Rodrigue): Non, j'attends de savoir s'il
y a adoption du deuxième article du projet de loi.
M. Chevrette: J'ai une question à poser. Je m'inscris tout
de suite après qu'il aura dit oui.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 2 du
projet de loi est adopté?
M. Bédard: Adopté. M. Laplante: Merci.
Le Président (M. Rodrigue): Le titre du projet de loi est
adopté? Le projet de loi tel qu'amendé est adopté.
M. Chevrette: M. le Président, j'ai demandé au
ministre de la Justice ainsi qu'à M. le député de D'Arcy
McGee s'ils m'accorderaient leur consentement pour que je passe afin que je
puisse aller vaquer à mes occupations de whip.
Le Président (M. Rodrigue): Le projet 243.
M. Chevrette: Le projet 243 de M. Edward Scallon.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce qu'il y a consentement
pour que nous abordions immédiatement l'étude du projet de loi
243?
Une voix: Consentement.
Le Président (M. Rodrigue): Consentement.
M. Chevrette: La lecture elle-même du projet de loi est
fort simple.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, il s'agit du projet de
loi no 243, Loi concernant la succession de Edward Scallon. M. le
député de Joliette.
Projet de loi no 243
M. Chevrette: Oui, M. le Président, c'est que M. Scallon
par testament avait donné des biens à la corporation
épiscopale catholique de Montréal en prévoyant
qu'éventuellement une autre corporation épiscopale pourrait
être touchée, ce qui a été le cas en 1904, je crois;
les biens ont été administrés par la suite par la
corporation épiscopale de Joliette. Comme, en vertu des lois
présentes, il s'est formé une nouvelle corporation, il faut qu'il
y ait une main levée à toutes fins utiles par l'Assemblée
nationale pour le bail emphytéotique qui avait été
accordé par la corporation épiscopale de Joliette aux Soeurs de
la Providence, pour m'exprimer ainsi parce qu'on les appelle de même chez
nous. Je ne sais pas si le ministère de la Justice a des amendements. Si
jamais il y a eu des amendements, je pense que cela a été
communiqué aux avocats. Je vais laisser Me Monette, je crois, s'exprimer
sur cela. Je ne crois pas que cela présente de difficultés en
soi.
M. Bédard: En principe, il n'y a pas de remarque
très spéciale, sauf qu'il peut être important d'y aller
avec certains amendements, mais je préférerais que les
représentations soient faites dans un premier temps.
Le Président (M. Rodrigue): Me Monette.
M. Monette (Gustave): C'est un projet de loi pour blanchir le
titre de propriété du centre d'accueil Providence-Saint-Joseph
à Joliette qui porte maintenant le nom de centre d'accueil Saint-Joseph.
Cela a été vendu à un nouveau centre d'accueil en
vertu
de la nouvelle loi des services de santé et services sociaux,
donc au gouvernement. Nous voulons corriger et clarifier le titre.
Ce projet de loi a deux volets. Le premier volet, l'article 1, vise
à libérer l'évêque de Joliette de certaines
obligations qu'il avait en vertu du testament de Edward Scallon. Ce testament
n'apparaît pas au bureau d'enregistrement, mais l'évêque
avait acquis cette propriété dans l'esprit du testament Scallon,
c'est-à-dire pour aider les pauvres du village de l'Industrie. Le
village de l'Industrie, c'est aujourd'hui la ville de Joliette.
L'évêque de Joliette veut bien céder les titres au nouveau
centre d'accueil, céder ses droits, mais il voudrait être
libéré de ses obligations concernant la succession Edward
Scallon.
Le second volet qui est l'article 2, vise à confirmer un titre de
propriété à l'évêque de Joliette, concernant
une chapelle, dite autrefois Chapelle des Irlandais et qui se trouve dans le
quadrilatère comprenant aussi le centre d'accueil. Les Soeurs de la
Providence ont cédé leur droit de propriété -le
titre est encore sujet à cession concernant les droits de
l'évêque de Joliette - au nouveau centre d'accueil. Cette chapelle
avait été donnée en 1876 à l'évêque de
Montréal. Or, ce titre de donation n'a jamais été
enregistré. En réalité le diocèse de Joliette a
été créé après et il n'y a pas eu de cession
de biens entre l'évêque de Montréal et
l'évêque de Joliette. Donc, l'évêque de Joliette l'a
administré; en fait, ce sont les Soeurs de la Providence qui l'ont
administré. Nous avons cru qu'il était plus simple de dire que
cela appartenait à l'évêque de Joliette qui, d'ailleurs,
s'est engagé à céder les droits au nouveau centre
d'accueil. L'évêque de Joliette et autant le nouveau centre
d'accueil, je me trouve à agir pour plusieurs personnes, demandant
à être libérés de l'obligation qu'il y avait dans
cet acte de donation, de maintenir une chapelle.
M. Bédard: M. le Président, tant sur le volet 1 que
sur le volet 2, nous n'avons pas d'objections concernant ce projet de loi. Il y
a certains amendements, par contre, que nous voudrions apporter,
peut-être, sur le plan des principes, si mon collègue dit qu'il
n'y a pas de problèmes non plus.
Le premier amendement serait aux fins de remplacer, dans la version
anglaise, à l'avant-demière ligne du deuxième
alinéa de l'article 2, le mot "northwest" par le mot "northeast".
M. Monette: La version anglaise n'est pas encore
écrite.
M. Bédard: Essaies-tu autre chose?
M. Monette: Est-ce qu'il y a un autre amendement au
préambule?
M. Bédard: Tout le préambule?
Le Président (M. Rodrigue): Alors, l'article 1 du projet
de loi est-il adopté?
M. Chevrette: Adopté.
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 1 du projet de loi
est adopté.
À l'article 2 du projet de loi, est-ce que l'amendement du
ministre est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement
présenté par le ministre est adopté.
M. Bédard: Nous aurions, M. le Président, un
amendement de portée plus générale.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce qu'il touche à
l'article 2 aussi?
M. Bédard: Non, cela touche tous les articles.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 2 tel
qu'amendé est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
M. Bédard: Adopté.
M. Chevrette: Adopté. (15 h 45)
Le Président (M. Rodrigue): L'article 3 est adopté.
Est-ce que l'article 4 est adopté?
M. Chevrette: Adopté. M. Bédard:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 4 est
adopté.
M. le ministre.
M. Bédard: II s'agit simplement d'une modification de
forme qui, on pourra le voir, s'applique à l'ensemble du projet. La
version française de la loi concernant la succession de Edward Scallon
est modifiée par le remplacement partout où elles apparaissent
des expressions, la succession de Edward Scallon ou le testament de Edward
Scallon par les suivantes: la succession d'Edward Scallon ou le testament
d'Edward Scallon.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
M. Chevrette: Adopté.
M. Bédard: Au niveau du préambule, il y a un
amendement; il s'agit d'une modification de concordance. Le préambule de
la loi concernant la succession d'Edward Scallon est modifié par le
remplacement du deuxième alinéa de la version anglaise par les
suivants. Je cite et je vous le dépose.
Le Président (M. Rodrigue): Vous l'avez
déjà. Si vous voulez le lire.
M. Bédard: Je vais vous le laisser.
Le Président (M. Rodrigue): "Whereas the testator,
stipulated furthermore that the property bequeathed the Roman Catholic
Episcopal Corporation of Montreal" is to be administrated by the new Roman
Catholic Episcopal Corporation in the diocese of which the Village of Industrie
is located", in the case where the Village of Industrie, now the city of
Joliette, should become located in another diocese; and whereas the Roman
Catholic Episcopal Corporation of Joliette was constituted on the 27th of
January 1904." Est-ce que cet amendement au préambule sera
adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement au
préambule est adopté.
M. Bédard: Et l'ensemble du projet de loi est
adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Le préambule au projet
de loi tel qu'amendé est adopté. Un instant, s'il vous
plaît. Le titre du projet de loi est adopté. Le projet de loi est
adopté tel qu'amendé. J'appelle maintenant l'étude du
projet de loi no 233, Loi concernant certains terrains donnés à
Horace Bérubé.
M. le député de Kamouraska-Témiscouata.
Projet de loi no 233
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): Merci, M. le
Président. Je voudrais tout d'abord souhaiter la bienvenue au notaire
Yves Thériault, qui, je pense, a suivi de près ce projet de loi.
Pour les détails et pour donner plus d'information à la
commission, je demanderais à Me Thériault de nous parler un peu
de ce dont il s'agit dans ce projet de loi.
Le Président (M. Rodrigue): Me Thériault.
M. Thériault (Yves): M. le Président, le projet de
loi 233 vise à faire annuler deux substitutions fidéicommissaires
constitutionnelles qui affectent des terrains qui ont été
donnés à Horace Bérubé par ses pères et
mères, André Bérubé et Rose-Anna Gagnon, le 7 juin
1938, ce qui fait exactement 44 ans aujourd'hui. Tout cela s'est fait aux
termes du contrat de mariage de Horace Bérubé et de Carmel
Lizotte. Il y a une première substitution qui dit qu'en cas de
pré-décès du futur époux sans enfant, cela allait
passer dans le patrimoine du donateur. Cette substitution qui existe est en
pratique irréalisable puisque le donataire est vivant, son épouse
aussi. De leur union sont nés dix-sept enfants qui sont tous vivants
actuellement. Le donataire a maintenant 69 ans. En pratique, c'est
irréalisable. L'autre substitution, c'est le cas où le futur
époux décéderait avant l'épouse laissant des
enfants; à ce moment, ça passe aux héritiers légaux
comme c'est dit dans le contrat de mariage, aux héritiers légaux
du donataire et puis l'épouse peut être aussi instituée
légataire universelle et, à ce moment-là, on
prévoit le cas où elle ne pourrait disposer qu'en faveur de l'un
ou de plusieurs des enfants nés de leur mariage.
À cause de son âge, Horace Bérubé a
cessé de cultiver la terre parce que ce qui est en cause, c'est une
terre située à Rivière-Ouelle dans une région
très agricole, c'est une très belle terre. À cause de son
âge, il a dû cesser l'exploitation agricole et c'est son fils
Denis, qui, depuis 1978, s'occupe de l'entreprise. Denis, depuis 1978, a acquis
personnellement le quota laitier, a acquis les instruments aratoires et les
animaux. Il en est propriétaire irrévocable, si on peut dire,
mais concernant les terrains, les résidences, le tout est sujet aux
substitutions.
Dans les circonstances, étant donné qu'Horace ne pouvait
continuer, Denis avait déjà fait beaucoup d'investissements de
temps et d'argent. J'ai procédé à une vente par Horace
à Denis, l'année dernière, le 14 mai 1981, où
l'acheteur a acquis à ses risques et périls, le vendeur ne
pouvant naturellement lui offrir un titre définitif. L'existence de ces
substitutions, il va sans dire, affecte le développement de la terre, le
défavorise sûrement. Lorsqu'il faut emprunter, il faut toujours
suivre la procédure: convoquer le conseil de famille, déposer une
requête pour faire approuver le tout par le tribunal. D'autant plus que
Denis Bérubé n'est pas intéressé non plus à
faire des améliorations considérables, étant donné
qu'il ne connaît pas le sort de la propriété.
Il y avait trois solutions qui pouvaient se présenter au
départ pour corriger le tout, soit le consentement de tous les
appelés ou leur renonciation ou une vente en justice ou une loi
privée. Si on examine chaque
hypothèse, l'hypothèse du consentement des appelés,
c'était légalement impossible parce qu'on ne pourra pas
connaître les appelés avant le décès de M. Horace
Bérubé. Aujourd'hui, les personnes qui pourraient être
considérées comme appelées seront peut-être
décédées au moment du décès de Horace
Bérubé et ce sont d'autres personnes qui viendront par
représentation.
M. Bédard: Sur ce point particulier, est-ce que vous
pouvez nous dire si les personnes qui sont les plus susceptibles d'être
appelées sont d'accord avec le projet de loi?
M. Thériault: Des personnes que j'ai rencontrées,
quatre ou cinq personnes de la famille, le père, Denis, naturellement,
ils ne s'opposent pas, l'épouse de M. Horace Bérubé et M.
Jean-Clément Bérubé qui est ici présent;
d'après M. Bérubé, ici, les personnes sont toutes au
courant de la situation, il y a plusieurs années qu'on en parle et qu'on
voulait que cela se règle et, depuis un an environ, les
procédures ont été entreprises, tout le monde est au
courant. Maintenant, je n'ai jamais eu d'appel, tout le monde était au
courant que c'était moi qui m'occupais du dossier et je n'ai jamais eu
d'appel ou d'intervention de qui que ce soit.
M. Bédard: Je comprends que s'il y avait eu des objections
majeures, il y aurait eu la possibilité pour les personnes d'en faire
part au niveau des travaux de cette commission.
M. Thériault: Et à moi-même, le cas
échéant, je n'ai jamais eu d'appel à ce sujet-là ou
de correspondance.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
De mon côté, M. le ministre, j'ai eu l'occasion un peu de
rencontrer la famille à Rivière-Ouelle. Je pense que c'est juste
pour clarifier un certain contrat et je n'ai vu aucune opposition.
M. Bédard: En tout cas, nous n'en avons pas nous non plus
de façon spéciale.
M. Marx: Si on peut monnayer. Pas de Westmount.
Le Président (M. Rodrigue): Je m'excuse. D'Arcy McGee.
M. Marx: D'Arcy McGee, c'est un comté plus sûr et
"safe" que Westmount.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député.
Écoutez, je vous signalerai que Westmount, c'est le seul comté
qui, dans la liste alphabétique, vient après Vimont, c'est
peut-être pour cela que je l'ai appelé. M. le député
de D'Arcy McGee.
M. Marx: Si on peut monnayer l'intérêt de ces
appelés, quelle serait la somme en jeu, pour les personnes qui
pourraient être appelées un jour?
M. Thériault: À l'heure actuelle, la terre peut
être évaluée autour de 150 000 $.
M. Marx: Donc, pour chacune des personnes qui pourraient
être appelées à un moment donné, ce serait
combien?
M. Thériault: 10 000 $.
M. Bédard: Quoique c'est aléatoire au moment
où on en parle...
M. Thériault: Oui, parce que, s'il le donne par testament
à une personne, le cas pourrait être réglé. C'est
que le détenteur actuel ne peut prétendre à un titre
définitif. Tout va bien aujourd'hui, mais est-ce que, dans quelques
années, M. Bérubé ne pourrait pas décider de faire
autre chose, le père, j'entends? Est-ce qu'il ne pourrait pas
décider par testament de changer ses intentions actuelles?
M. Marx: On a publié des avis et il n'y a pas eu
d'opposition.
M. Thériault: Absolument pas. Les avis ont
été publiés dans un journal local chez nous pendant quatre
semaines consécutives et on n'a jamais eu d'opposition. La famille est
au courant aussi, les enfants sont tous au courant du projet de loi.
M. Bédard: Cela termine en ce qui nous regarde la
discussion. M. le député de D'Arcy McGee aussi?
M. Thériault: D'accord.
M. Bédard: II y aurait peut-être, par exemple, parce
qu'il y a eu des discussions, des amendements avec lesquels vous êtes
d'accord?
M. Thériault: Oui, M. le Président, à la
suite des discussions avec les procureurs du ministère, il y a eu des
modifications au projet de loi et on est parfaitement d'accord avec cela.
Le Président (M. Rodrigue): J'appelle l'étude de
l'article 1. Est-ce qu'il y a des amendements à cet article?
M. Bédard: L'article 1 de la Loi concernant certains
terrains donnés à Horace Bérubé est modifié
par l'insertion, à la première ligne, entre les mots
"substitutions" et "conditionnelles", du mot "fidéicommis-saires".
Cette modification est destinée à éviter
tout doute quant à l'effet du projet de loi no 233 sur une
substitution vulgaire stipulée dans le contrat de mariage.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement
à l'article 1 présenté par le ministre est
adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement à
l'article 1 présenté par le ministre est adopté. Est-ce
qu'il y a d'autres amendements à l'article 1?
M. Bédard: II n'y a pas d'autre amendement.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 1 est
adopté tel qu'amendé?
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 1 est adopté
tel qu'amendé. Article 2.
M. Bédard: Nous aurions un amendement pour que les
articles 2 et 3 soient remplacés par un seul article. L'amendement se
lirait comme suit: "Les articles 2 et 3 de la Loi concernant certains terrains
donnés à Horace Bérubé sont remplacés par le
suivant: "Les substitutions visées à l'article 1 sont
radiées sur enregistrement d'une copie conforme de la présente
loi". L'article 4 de cette loi est renuméroté 3.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement du projet de loi
qui a pour effet de regrouper les articles 2 et 3 et qui modifie le
numéro de l'article 4 est adopté.
Pour les fins du journal des Débats, est-ce que l'article 2 est
adopté tel qu'amendé?
M. Bédard: Adopté, oui, M. le Président.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Cet article est adopté
tel qu'amendé. Est-ce que l'article 3 est adopté tel
qu'amendé?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 3 est adopté
tel qu'amendé. Est-ce que l'article 4 est adopté tel
qu'amendé, étant donné qu'on l'a renuméroté
3?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Cet article est
également adopté.
M. Bédard: Nous aurions deux amendements au
préambule. Le premier se lirait comme suit: Le préambule de la
loi concernant certains terrains donnés à Horace
Bérubé est modifié par le remplacement des sixième
et septième alinéas par le suivant: "Que l'existence des
substitutions conditionnelles créées par l'acte du 7 juin 1938
empêche tout au moins défavorise le développement de la
terre de Denis Bérubé, qui semble ne détenir qu'un titre
précaire;".
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement au
préambule sera adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, cet amendement au
préambule est adopté.
M. Bédard: Le dernier amendement au préambule se
lirait comme suit:
Le préambule de la loi concernant la succession d'Horace
Bérubé est modifié par le remplacement du huitième
alinéa par le suivant: "Qu'il y a lieu de supprimer les substitutions
constitutionnelles stipulées à l'acte de 1938;". (16 heures)
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Adopté. Est-ce que le
préambule est adopté tel qu'amendé? Le préambule
est adopté tel qu'amendé. Est-ce que le titre du projet de loi
est adopté? Le titre du projet de loi est adopté. Est-ce que ce
projet de loi est adopté tel qu'amendé?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Le projet de loi est
adopté tel qu'amendé.
M. Bédard: Merci de vos représentations.
Le Président (M. Rodrigue): J'appelle maintenant
l'étude du projet de loi no 213, Loi concernant la Fabrique de la
Paroisse du Sacré-Coeur de Jésus.
M. Grégoire: M. le Président, si vous
me permettez.
Projet de loi no 210 (suite)
M. Lefrançois: Juste une seconde parce que, concernant le
projet de loi no 210 tout à l'heure, disons que je n'avais pas la
dernière version imprimée et il y a une inexactitude au niveau
des numéros d'enregistrement; c'est un détail totalement
technique qui ne nous affecte nullement. J'en ai parlé tout à
l'heure au greffier et il m'a soumis quand même de vous en faire la
remarque pour que la loi soit correcte. Elle n'affecte pas le dispositif. La
loi serait aussi valide quant à nous sans cela. C'est quand même
une inexactitude sur le projet de loi no 210 sur lequel vous avez voté
tout à l'heure. C'est sur les numéros d'enregistrement, il y a
une légère erreur au niveau des numéros d'enregistrement
mentionnés.
Le Président (M. Rodrigue): C'est dans le préambule
ou dans quel article?
M. Lefrançois: C'est dans les dispositifs de la loi,
l'article 1.
Le Président (M. Rodrigue): L'erreur serait?
M. Lefrançois: C'est le numéro d'enregistrement
221284 qui est 221285.
Le Président (M. Rodrigue): II manque un 2 à chaque
endroit. Bon. Il faudrait amender le projet de loi. D'abord est-ce qu'il y a
consentement de la commission pour rescinder la décision que nous avons
prise quant à l'adoption du projet de loi et de l'article 1 de ce projet
de loi? Est-ce qu'il y a consentement?
M. Bédard: L'amendement pourrait se...
Le Président (M. Rodrigue): Un instant. Il y a
consentement pour rescinder l'adoption du projet de loi no 210 et de l'article
1 de ce projet de loi. M. le ministre.
M. Bédard: C'est un amendement qui aurait pour effet de
remplacer à la quatrième ligne...
Le Président (M. Rodrigue): De l'article 1...
M. Bédard: ... de l'article 1 les numéros 221284 et
221285 par les numéros...
Le Président (M. Rodrigue): ... 2...
M. Bédard: 2221284 et 2221285.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement est
adopté? Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Cet amendement est
adopté. Est-ce que l'article 1 du projet de loi no 210 est adopté
tel qu'amendé?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Cet article est adopté
tel qu'amendé. Est-ce que le projet de loi no 210 est adopté tel
qu'amendé?
M. Bédard: Tel qu'amendé. Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Le projet de loi no 210 est
adopté tel qu'amendé.
M. Lefrançois: Merci.
Le Président (M. Rodrigue): J'appelle l'étude du
projet de loi no 213, Loi concernant la Fabrique de la Paroisse du
Sacré-Coeur de Jésus.
Projet de loi no 213
M. Grégoire: M. le Président, j'ai ici avec moi
à la table le notaire Jacques Martel, d'East Broughton, qui a
préparé ce projet de loi. Il s'agit d'un terrain qui a
été cédé à la fabrique en 1870, il y a donc
112 ans, pour fins de culte. Le terrain comprend 40 acres, ce qui est
très grand pour bâtir une chapelle. Cela permet même les
processions autour de la chapelle avec 40 acres et il est inutile de vous dire
que nos citoyens québécois tiennent toujours à aller
rester pas trop loin de l'église. Il y en a qui ont obtenu la permission
de se construire et les curés au cours des années ont
laissé se bâtir des terrains par bail emphytéotique
etc.
II y a, entre autres, une habitation à loyers modiques pour
personnes âgées, de 18 places, qui doit être
inaugurée dans une semaine. Les terrains avaient été
cédés pour l'exercice du culte de l'Église catholique. M.
le notaire Martel peut expliquer davantage ce projet de loi visant à
régulariser des situations de terrains.
M. Martel (Jacques): Je vous remercie, M. le
député. Je vais essayer d'être le plus bref possible.
Voici, M. le Président. Par acte passé devant le notaire Legendre
en 1870, la Corporation archiépiscopale catholique romaine de
Québec faisait l'acquisition d'une certaine étendue de terre, tel
que mentionné, de 40 acres, plus ou moins. L'acte que je viens de
relater qui était une donation entre vifs spécifiait tout d'abord
que le donataire acquéreur, ses successeurs ou représentants
pouvaient jouir
et disposer du terrain donné en pleine propriété
comme des choses lui appartenant.
Malgré l'établissement de ce principe de donation pure et
simple, cet acte stipule par la suite et je cite: Et en outre cette donation
est faite gratuitement par lesdits donateurs, à la seule condition que
le terrain sus-donné serve et soit utilisé à la
construction d'une chapelle pour les fins du culte catholique. Quelques
années plus tard, la Corporation archiépiscopale catholique
romaine de Québec, par contrat passé devant le notaire Charlebois
en 1883, faisait cession à ma cliente, la fabrique, de l'immeuble
donné en l'acte plus haut cité, distraction faite d'une autre
partie donnée antérieurement à la commission scolaire.
Dans cet acte de cession à ladite fabrique que je viens de relater, il
est stipulé que et je cite: Cette cession est aussi faite pour favoriser
l'exercice du culte de l'Église catholique romaine dans ladite paroisse
et pour remplir la volonté des donateurs. Tout au long des
années, de diverses manières et à plusieurs occasions se
sont posés le problème pratique et le problème juridique
de savoir si la fabrique, ma cliente, pouvait et peut encore consentir à
tout acquéreur éventuel de ce terrain ou d'une partie de
celui-ci, un type de propriété incommutable et définitif,
franc et quitte de tout trouble, privilège, hypothèque et
d'autres charges quelconques.
Nous soutenons que les problèmes ci-dessus
référés dans le cas ou sous espèce de la fabrique
ne se posent pas uniquement par et à cause d'un dossier particulier
où le cas est actuellement soulevé - donc, pas uniquement
à l'occasion de transactions rares et isolées qui pourraient se
faire de temps à autre - mais encore se posent d'une façon
majeure et aiguë, en ce sens que les clauses dont l'annulation est
demandée affectent tout un quartier d'East Broughton. Le terme
"quartier" n'est pas peu dire lorsqu'il s'agit d'une localité d'environ
3000 âmes, dans le cas d'East Broughton.
En effet, à l'appui de notre dernière affirmation, nous
sommes en mesure de vous faire savoir, avec preuves à l'appui, que la
fabrique par ses dirigeants et son ou ses notaires, au fil des années,
n'a jamais pu se décider à consentir et à rédiger
des actes de transfert de propriété à titre
définitif. C'est pourquoi, face à ce problème de titre et
à la fois face aux nécessités de développement
résidentiel de la localité, la fabrique ne pouvait que consentir
un titre précaire aux acquéreurs. À l'appui de cette
affirmation, nous sommes en mesure de produire de nombreux cas consentis
à titre précaire par la fabrique, dont principalement des baux
emphytéotiques dont j'ai ici des copies authentiques démontrant
certainement, non limitativement, au moins 54 cas d'emplacements qui ont
été concédés par ce mode, emplacements qui sont,
pour la plupart, bâtis.
Ces copies authentiques qui, au sens de notre droit, ont la même
force probante que l'original, parce que certifiées par moi qui suis
cessionnaire du gref dont elles sont issues représentent des baux
emphytéotiques d'emplacement, la plupart maintenant bâtis, qui ont
été passés par feu mon père, Rodolphe Martel,
notaire, du 4 novembre 1945 au 7 décembre 1970. Je le
répète, il ne s'agit pas d'un nombre limitatif, car il se
pourrait que d'autres baux aient été passés par d'autres
notaires ou que certains aient été passés sous seing
privé.
Il se peut même fort probablement que d'autres baux furent
passés par d'autres notaires antérieurement à la
période de pratique de feu Rodolphe Martel. À moins que
l'Assemblée nationale n'ait légiféré avant, les
problèmes pratiques et juridiques vécus lors de la passation des
baux ci-dessus mentionnés se répéteront et se poseront
à nouveau, lorsque ces baux arriveront à leur terme ou lorsque,
encore, un mouvement se créerait à East Broughton, du
consentement de la fabrique et des locataires, pour rendre ces derniers ou
leurs ayants droit propriétaires définitifs, ce qui pourrait se
produire avant l'expiration des termes de ces baux.
Donc, dans le cas de la fabrique, le processus est irréversible.
Objection ne peut être posée par quiconque à l'effet que
tout acquéreur éventuel n'a qu'à ne pas acheter, car tous
les acquéreurs et même la fabrique dont le but n'est pas de faire
des affaires, mais de répondre aux besoins de la population sont en
mesure d'anticiper qu'une telle fabrique à la fin des baux ne se
prévaudra certainement pas du mécanisme juridique du bail
emphytéotique, pour reprendre possession des terrains et des
bâtisses qui y sont sis, situés.
Donc, la fabrique peut-elle, sans crainte, consentir un droit de
propriété absolue à tout acquéreur éventuel?
Les opinions sont partagées à ce sujet par les juristes. Certains
peuvent soutenir que le problème ne se pose plus, premièrement,
étant donné que la construction de la chapelle, aujourd'hui
l'église paroissiale, à un endroit précis de l'immeuble
donné, a eu pour effet de libérer le résidu de tel
immeuble de la charge dont il est ci-dessus question, ou deuxièmement,
étant donné, par exemple, que selon les dispositions du Code
civil la révocation de la donation ne peut avoir lieu pour cause
d'inexécution de l'obligation contractée par le donataire ou
ayant droit, puisqu'il n'y a aucune stipulation à cet effet dans l'acte.
Je souligne que ce dernier argument peut engendrer un argument négatif,
à l'effet que si telle révocation ne peut avoir lieu, l'immeuble
doit alors continuer dans sa totalité à servir pour les
fins du culte catholique ou, troisièmement, étant
donné que la charge de construire une chapelle a été
éteinte par le simple fait d'une première construction sans
égard à la destruction de cette dernière, par force
majeure ou volontairement. D'autres ont pu ou peuvent soutenir que la charge
persistait pendant un certain nombre d'années, mais qu'elle s'est
éteinte au bout d'un certain nombre d'années dont, notamment 30
ans, par péremption trentenaire, tel que cela a été
soutenu par Me Rodolphe Martel, en son vivant notaire d'East Brouthton qui, par
acte passé après 25 ans de pratique, le 27 septembre 1966,
faisait comparaître la fabrique qui demandait au registrateur de Beauce,
lui-même notaire, de radier ce qu'il considérait comme des
charges, privilèges et hypothèques résultant en des actes
dont l'annulation des clauses est demandée. Sur présentation de
cet acte, le registrateur mentionnait en marge de l'acte de donation et de
l'acte de cession et je cite: "Toute charge, privilège et
hypothèque mentionnés en l'acte ci-contre sont éteints par
le dépôt 68950". Je rappelle et je souligne que, dans un cas que
la fabrique vit actuellement, cette radiation n'est pas reconnue comme
étant valable malgré la préparation de l'acte de radiation
par un notaire qui avait, à l'époque, 25 années
d'expérience et malgré l'inscription de radiation faite par un
registrateur qui était lui-même notaire et qui semblait pour ce
faire s'appuyer sur les dispositions des articles 21.48, 21.80a et 21.57b du
Code civil.
D'autres, dont moi-même et le service juridique de la
Société d'habitation du Québec, promettant
acquéreur d'un emplacement d'environ 2500 mètres carrés
sur lequel est déjà érigée une bâtisse
d'habitation HLM de plusieurs centaines de milliers de dollars, soutiennnent
que, à moins d'employer le moyen du bill privé pour l'annulation
des clauses, qui apparaîtrait comme le moyen le plus sûr pour
régler ce cas, chaque cas d'espèce pourrait toujours être
réglé conventionnellement sous la forme d'une clause qui, en
l'acte de vente, ferait en sorte que le vendeur garantisse spécialement
l'acquéreur contre l'éviction. Il s'en est fallu de peu que cette
solution conventionnelle qui constitue toujours une admission de l'existence du
doute juridique nous permette de régler le problème dans le cas
qui nous occupe puisque Me Pierre Laurin, avocat de Flynn, Rivard &
Associés dont les services avaient été retenus par
l'archevêché, approuvait quant à lui en substance cette
façon conventionnelle de procéder tel qu'il en appert d'une
lettre que j'ai au dossier et portant la date du 3 juillet 1981. Je
répète qu'il s'en est fallu de peu que le cas soit
réglé par et à l'occasion de cette correspondance. Nous
sommes en pratique restés dans une impasse car l'archevêché
de Québec, le client même de cette étude légale, par
lettres du 28 novembre et du 6 janvier 1981, refusait de procéder de
cette manière et concluait que non seulement pour régler le cas
particulier de la transaction entre la fabrique et la Société
d'habitation du Québec, mais encore pour régler le
problème collectif des nombreuses habitations résidentielles
d'East Broughton impliquées, il y avait lieu de s'adresser à
l'Assemblée nationale pour obtenir un bill privé. Je cite comme
suit...
Le Président (M. Rodrigue): Je pense que les remarques que
vous faites actuellement ont déjà été transmises
aux officiers du ministère. Il y aurait peut-être lieu à ce
stade de permettre au ministre et aux députés de l'Opposition, ou
aux députés ministériels, de vous poser des questions, ce
qui écourterait nos débats.
M. Martel (Jacques): Alors, je concluais... Vous pouvez y aller,
il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Rodrigue): Merci. M. le ministre.
M. Bédard: C'était simplement... Je crois que vous
étiez en train de terminer. Est-ce que...
M. Martel (Jacques): Oui, oui. Le prochain paragraphe
était ma conclusion. Je demandais à l'Assemblée nationale
de...
M. Bédard: Allez-y avec le prochain paragraphe pour le
journal des Débats et pour ceux qui voudront en prendre
connaissance.
M. Martel (Jacques): Alors, je disais que la solution
conventionnelle avait été rejetée dans le cas que nous
visons actuellement et qu'à la suite de cela l'archevêché
avait décidé que, tant pour régler ce problème
particulier que pour régler le problème collectif des nombreuses
résidences situées autour de l'église, il était
préférable de se présenter devant l'Assemblée
nationale pour l'obtention d'un bill privé qui était le moyen le
plus sûr pour régler ce cas. C'est pourquoi on prie
l'Assemblée nationale de bien vouloir adopter le bill avec un petit
amendement que je suggérerais. Je considère qu'il y a une petite
imprécision. Je ne sais pas si c'est vraiment nécessaire, mais
à l'article 1, on pourrait ajouter, après le mot "condition", les
mots "ci-dessus citée et"; ensuite, on pourrait ajouter, après le
mot "clause", les mots "ci-dessus citée et". Alors, je demanderais
de...
M. Bédard: On va analyser les amendements pour voir
jusqu'à quel point
cela peut être nécessaire ou pas en ce qui a trait à
l'impasse à laquelle s'est référé le
représentant. Nous sommes bien d'accord et nous n'avons pas d'objection
à entériner les représentations faites tant par le
député de Frontenac que par celui que nous venons d'entendre.
Alors, je n'ai pas d'autres remarques pour le moment.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce qu'il y a d'autres
questions?
M. Marx: Pas d'autres questions, mais, si j'ai bien compris, on a
construit une chapelle.
M. Martel (Jacques): Oui.
M. Marx: Oui, donc, il y a des terrains qui n'étaient pas
nécessaires pour la chapelle qu'on veut utiliser à d'autres fins.
Est-ce que c'est cela?
M. Martel (Jacques): C'est cela.
M. Marx: J'ai bien compris et je suis tout à fait
d'accord.
M. Martel (Jacques): Bravo!
Le Président (M. Rodrigue): Me Martel, d'abord, est-ce que
vous avez par écrit les amendements auxquels vous faisiez allusion et
à quels articles s'appliquent-ils?
M. Martel (Jacques): Oui, je les ai par écrit et je les
ai...
M. Bédard: Accepteriez-vous de nous donner une minute, une
demi-minute?
Le Président (M. Rodrigue): Oui.
M. Bédard: On peut régler cela rapidement.
Le Président (M. Rodrigue): Étant donné que
Me Martel les a par écrit, si vous voulez les soumettre au
représentant du ministre.
M. Bédard: Je ne pense pas que Me Martel aura objection,
mais nous préférerions y aller d'un amendement qui nous semble
comporter plus de précisions et qui va dans le sens des
représentations que vous venez de faire. Si vous voulez en prendre
connaissance l'espace d'un instant, on pourrait procéder tout de suite
à l'amendement. (16 h 15)
M. Martel (Jacques): Oui, cela va, ça poursuit le but que
je visais avec mon propre amendement, cela va.
M. Bédard: Alors, l'article 1 de la Loi concernant la
Fabrique de la Paroisse du Sacré-Coeur de Jésus est
remplacé par le suivant, je cite: "La clause relative à l'usage
du terrain donné, contenue à l'acte de donation reçu
devant la notaire L.G.A. Legendre et enregistré le 20 mai 1871 sous le
numéro 8564 au bureau de la division d'enregistrement de Beauce, et la
clause relative à l'usage de terrain cédé, contenue
à l'acte de cession reçu devant le notaire Jean-Alfred Charlebois
et enregistré le 17 avril 1883 sous le numéro 21920 au bureau de
la division d'enregistrement de Beauce sont annulées."
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Bédard: Ce nouvel article 1 aurait comme effet de
préciser que ce sont les clauses relatives à l'usage du terrain
qui sont annulées.
Le Président (M. Rodrigue): Cet amendement est
adopté. Est-ce que l'article tel qu'amendé est adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article tel qu'amendé
est adopté. Article 2.
M. Bédard: L'article 2 a été
distribué et il se lirait comme suit: L'article 2 de la loi concernant
la Fabrique de la Paroisse du Sacré-Coeur de Jésus est
remplacé par les suivants. "2. Les clauses visées à
l'article 1 sont radiées sur enregistrement d'une copie conforme de la
présente loi. 3. La présente loi entre en vigueur le jour de sa
sanction."
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Grégoire: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement à
l'article 2 est adopté. Est-ce que l'article 2 tel qu'amendé est
adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 2 tel
qu'amendé est adopté. Article...
M. Bédard: Au préambule, nous aurions deux
amendements dont le premier se lirait comme suit: Le préambule de la loi
concernant la Fabrique de la Paroisse du Sacré-Coeur de Jésus est
modifié "1. par le remplacement, à la deuxième ligne du
premier alinéa de la version française, des mots "une
étendue de terre a été donnée" par les mots " un
terrain a été donné"."
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que
cet amendement est adopté? Vous avez un deuxième
alinéa?
M. Bédard: Oui, un deuxième alinéa qui se
lirait comme suit: "Par le remplacement aux première et deuxième
lignes du troisième alinéa de la version française des
mots "cette étendue de terre" par les mots "ce terrain"."
Le Président (M. Rodrigue): Alors, est-ce que l'ensemble
de cet amendement est adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'ensemble de cet amendement
est adopté.
M. Bédard: Un deuxième amendement au niveau du
préambule se lirait comme suit: Le préambule de la loi concernant
la Fabrique de la Paroisse du Sacré-Coeur de Jésus est
modifié par le remplacement du quatrième alinéa par le
suivant, je cite: "Qu'il est opportun que les clauses relatives à
l'utilisation de ce terrain n'aient pas d'effet."
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement sera
également adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Cet amendement est
adopté. Est-ce que le préambule est adopté tel
qu'amendé?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Le préambule du projet
de loi no 213 est adopté tel qu'amendé. Est-ce que le titre du
projet de loi est adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Le titre du projet de loi no
213 est adopté. Est-ce que le projet de loi 213 tel qu'amendé est
adopté? Le projet de loi no 213 est adopté tel qu'amendé.
M. le député de Frontenac.
M. Grégoire: Si vous me permettez, j'en ai un autre qui
irait à la fin qui est nommé comme dernier, mais qui est beaucoup
plus court, c'est le 194, c'est exactement la même chose sauf que les
terrains de l'église au lieu d'avoir été donnés
pour une habitation à loyers modiques sont cédés à
la municipalité pour en faire un terrain de jeu. C'est juste pour
demander si on pourrait le faire adopter.
M. Bédard: Mon collègue comprendra très bien
que ça vient tout juste d'arriver sur la table...
M. Grégoire: Celui-là, oui.
M. Bédard: ... pour réflexion et de discussion.
Qu'on nous donne quand même le temps nécessaire au niveau des
officiers légistes pour voir ce qu'il en est, quitte à ce que
plus tard...
M. Grégoire: Dans une heure, quoi?
M. Bédard: Peut-être même avant,
peut-être d'ici la fin, nous convenons que le dernier qui permettra aux
officiers légistes de regarder.
M. Grégoire: Cela me va, je crois que la demande est
très raisonnable.
M. Bédard: Je sais que mon collègue sera un bon
collaborateur.
Le Président (M. Rodrigue): J'appelle l'étude du
projet de loi no 219, Loi concernant la succession de Maurice Jolicoeur.
Projet de loi no 219
M. Bédard: Au tout départ, nous sommes d'accord
avec le projet de loi. Peut-être, une question pour savoir si le ou les
bénéficiaires du capital légué par M. Maurice
Jolicoeur sont d'accord avec l'augmentation du montant des sommes d'argent
versées à Mme Poulin. J'espère qu'on est en mesure de nous
donner cette information.
M. Guérin (Jacques): En réponse, M. le ministre,
à votre question, je crois avoir déjà déposé
au dossier un consentement signé par le fils, d'ailleurs ici
présent à mes côtés, Stéphane Jolicoeur,
âgé de 20 ans, qui est légataire universel tant en revenu
qu'en capital. Il est pleinement d'accord à ce que la demande de sa
mère fasse l'objet d'un accueil positif.
M. Bédard: Je peux ajouter que vous nous aviez
déposé un document à cet effet, mais je me devais de vous
poser, tout de même, la question pour le journal des Débats qui
s'adresse à d'autres personnes qu'à un cercle plus restreint.
M. Guérin: J'apprécie et c'est un peu le motif pour
lequel...
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce qu'il y a d'autres
questions sur ce sujet?
M. Bédard: Pas d'autres questions.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: Est-ce qu'il y a opposition de personnes qui pourraient
être intéressées?
M. Guérin: Non, M. le député, il n'y a
aucune opposition. Les avis prévus ont été
régulièrement publiés et je n'ai reçu aucune
opposition de qui que ce soit, en marge de ce projet de loi.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 1 du
projet de loi est adopté?
M. Bédard: Nous n'avons pas d'amendement à ce
propos.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 1 du projet de loi
est-il adopté? L'article 2 du projet de loi est-il adopté?
Le préambule du projet de loi est-il adopté?
M. Bédard: Adopté.
Je m'excuse. Nous allons être obligés d'apporter des
amendements concernant le préambule.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, je vous en prie, c'est
là que nous sommes.
M. Bédard: Alors, juste à temps.
Il y a trois amendements. Le premier amendement au préambule se
lirait comme suit: Le préambule de la Loi concernant la succession de
Maurice Jolicoeur est modifié en remplaçant le premier
alinéa par les suivants, je cite: "Attendu que Maurice Jolicoeur,
décédé le 13 mars 1966, a, par son testament fait le 7
octobre 1965, légué l'universalité de ses biens à
des fiduciaires et les a chargés notamment de verser une rente de 400 $
par mois à sa veuve, Monique Poulin: "et" que, sauf la
rémunération d'un des fiduciaires, la seule autre personne qui
ait actuellement des droits sur l'objet de ce legs est Stéphane
Jolicoeur, le fils de Maurice Jolicoeur et de Monique Poulin;".
La modification a tout simplement pour but de supprimer les
détails inutiles, mais surtout de souligner l'importance du consentement
de M. Stéphane Jolicoeur à l'adoption de la présente
loi.
M. Guérin: Je suis parfaitement d'accord.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement au
préambule est adopté. L'autre amendement au préambule se
lirait comme suit: Le préambule de la Loi concernant la succession de
Maurice
Jolicoeur est modifié par le remplacement du deuxième
alinéa par le suivant, je cite: "Qu'il est opportun que la rente
annuelle de Monique Poulin soit portée de 4800 $ à 35 000 $ et
indexée annuellement;".
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
M. Bédard: Adopté. Le dernier amendement sera le
suivant: Le préambule de la Loi concernant la succession de Maurice
Jolicoeur est modifié par l'addition, à la fin, de
l'alinéa suivant, je cite: "Que les fiduciaires et Stéphane
Jolicoeur consentent à l'adoption de la présente loi;" - ce qui
vient de nous être dit de façon très explicite.
Le Président (M. Rodrigue): Le deuxième amendement
est adopté. Est-ce que ce troisième amendement sera
également adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que le préambule
au projet de loi est adopté tel qu'amendé?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Le préambule au projet
de loi no 219 est adopté tel qu'amendé. Est-ce que le titre du
projet de loi est adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Le titre du projet de loi est
adopté. Est-ce que le projet de loi tel qu'amendé est
adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Le projet de loi tel
qu'amendé est adopté.
Le projet de loi no 219 est adopté tel qu'amendé.
M. Bédard: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Suivant. Vous êtes rendu
à quoi, M. le ministre?
M. Bédard: Projet de loi no 190. Je demanderais au
député concerné de nous en parler. Je crois qu'il ne
pouvait pas être ici.
Projet de loi no 190
Le Président (M. Rodrigue): J'appelle l'étude du
projet de loi 190, Loi sur la Commune de la Seigneurie d'Yamaska.
Me Belisle est présent. Très bien, merci. M. le ministre,
est-ce que vous avez
des remarques à formuler là-dessus?
M. Bédard: Pas de remarques particulières. On
pourrait inviter ceux qui sont à la barre à se présenter
et à nous faire les représentations qu'ils croient
appropriées.
Me Ayotte (François): Notaire Ayotte du ministère
de la Justice, direction des affaires notariales et notaire Bélisle du
ministère des Travaux publics. Il avait été convenu avec
la corporation de la seigneurie d'Yamaska que les procédures et les
représentations pour la présentation' du projet de loi seraient
faites par les représentants du gouvernement.
Le projet de loi tel que préparé a pour objet de
régler, une fois pour toutes, une survivance du régime
seigneurial français. Il s'agit de terrains qui appartiennent à
la Commune de la seigneurie d'Yamaska. Il a été convenu que ces
terrains seraient vendus au ministère des Travaux publics par les
représentants de la seigneurie, qui ne gèrent que l'aspect
administratif de la seigneurie. Le droit de propriété ne repose
sur la tête de personne actuellement. C'est un droit administratif
seulement. Les gens se sont réunis; tous ceux qui avaient des droits
dans cette commune se sont réunis, ont voté et ont convenu de
vendre au ministère des Travaux publics. Le projet de loi aura pour
effet de donner un titre définitif au gouvernement, un titre
certain.
M. Bédard: Je pense que cela résume
substantiellement le contenu du projet. Nous n'avons aucun amendement et
j'ajoute qu'il ne s'agit pas d'un projet de loi privé mais d'un projet
de loi de député. C'est tout.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
D'Arcy McGee, est-ce que vous avez des remarques à formuler?
M. Marx: Est-ce que c'est un projet de loi privé ou
public?
M. Bédard: C'est un projet de loi privé,
c'est-à-dire un projet de loi de député.
M. Marx: C'est donc un projet de loi public?
M. Bédard: Public, oui. C'est une conséquence de la
convention parlementaire, en vertu de laquelle le gouvernement ne peut
présenter de projet de loi. C'est de même nature qu'un projetde loi.
Le Président (M. Rodrigue): J'appelle l'étude de
l'article 1 du projet de loi.
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 1 du projet de loi
sera-t-il adopté?
M. Marx: J'ai parlé à quelques personnes qui
aimeraient être entendues en ce qui concerne ce projet de loi. Il y a un
monsieur, ici, qui aimerait être entendu, M. Cardin.
M. Bédard: Pas d'objections, si...
Le Président (M. Rodrigue): M. Cardin, si vous voulez vous
asseoir face au micro. Vous avez la parole. (16 h 30)
M. Cardin (Marcel): J'ai deux droits et demi de commune, il y a
neuf vaches par droit qu'on peut amener. Je ne sais pas si vous comprenez ce
que je dis. Des droits...
M. Bédard: Voulez-vous vous asseoir, s'il vous
plaît?
M. Cardin: J'ai le droit d'amener 22 vaches à cette
commune.
M. Bédard: Quel est votre nom?
M. Cardin: Marcel Cardin.
M. Bédard: M. Marcel Cardin.
M. Cardin: Yamaska.
M. Bédard: Et vous êtes cultivateur?
M. Cardin: Je suis cultivateur et j'ai des animaux. Depuis qu'ils
ont vendu, je n'ai plus le droit d'amener et je suis obligé de louer une
terre pour mettre mes animaux et cela me coûte 75 $ par vache, vous
comprenez, et j'ai le droit d'en amener 22 et ils veulent me donner, je pense,
2200 $ pour ma réguine, et seulement pour un an cela vaut cela, 2200 $.
Ils veulent que je signe pour...
M. Bédard: Vous avez déjà reçu... M.
Cardin: Je n'ai rien reçu.
M. Bédard: Vous n'avez pas déjà reçu
1579,60 $?
M. Cardin: Ils m'ont dit d'aller chercher cela et je ne suis pas
allé le chercher. J'ai dit que cela n'avait pas de bon sens, voyons
donc! Ils m'ont dit d'aller chercher 1500 $ et cela vaut plus que cela
seulement pour un an. Ils voulaient que je signe pour tout le temps.
M. Marx: Si je comprends bien, c'est une expropriation de ses
droits sur la commune et, comme il le dit, il a le droit d'envoyer 22 vaches
sur la commune.
D'accord. Il reçoit une compensation de 2100 $ et ça va
lui coûter cela pour la première année. Donc, il sera pas
mal lésé dans ses droits et cela va lui coûter beaucoup
plus cher à l'avenir. Chaque année, ce sera nécessaire
pour M. Cardin de débourser au-delà de 2000 $ pour avoir...
M. Bédard: Est-ce qu'on pourrait demander à Me
Belisle de nous donner les explications nécessaires?
M. Belisle (Normand): II n'y a pas eu d'expropriation...
M. Bédard: Quelles sont les conséquences aussi par
rapport à d'autres qui sont là si on n'adopte pas le projet de
loi.
M. Belisle: En fait, il n'y a pas eu d'expropriation, mais il y a
eu une assemblée générale des détenteurs des parts
et de droits, le 29 septembre 1976. Il y avait 142 propriétaires sur 190
présents. Le résultat du vote a été 136 pour la
vente et 6 contre. Alors, c'était une très grande
majorité.
M. Marx: Est-ce que les autres étaient dans la même
situation que M. Cardin?
M. Cardin: II y en avait quelques-uns et après ils ont
signé. Ils leur ont dit que s'ils ne signaient pas ils ne seraient pas
payés du tout et alors les gars ont signé.
M. Marx: C'est cela, les gens votent et signent pour tout...
M. Cardin: Mais moi, je n'ai pas voté et je n'ai pas
signé, cela n'avait pas de bon sens, on n'avait rien. Il y a même
une secrétaire qui m'a appelé, la secrétaire d'un notaire
qui m'a dit que si je ne signais pas je n'aurais pas d'argent. La
secrétaire du notaire Pépin à Sorel.
M. Marx: Les personnes qui ont voté pour, les 182 qui ont
voté pour, sont-elles dans la même situation que vous?
M. Cardin: II y en a beaucoup qui n'ont pas d'animaux. Il y en a
qui ont un tiers de droit, d'autres un quart de droit et d'autres une fraction
de droit.
M. Bédard: Je voudrais quand même spécifier
qu'il y a une possibilité de recours à la Cour supérieure
si quelqu'un a à redire concernant le projet de loi. Je voudrais en
informer mon collègue parce que je pense que les questions de mon
collègue sont très pertinentes.
M. Marx: Oui, mais un recours, je ne veux pas qu'on donne des
recours illusoires. S'il y a des recours, tout le monde a des recours.
M. Bédard: Ne le qualifions pas là, au moment
où on se parle; peut-être qu'il faut le regarder. Peut-être
le notaire pourrait-il nous expliquer ce qu'il en est, on va le laisser
expliquer la situation. Nous, nous sommes là comme juges d'une certaine
façon.
M. Belisle: C'est vrai que ce ne sont pas tous les
détenteurs qui ont des animaux et qui envoient paître leurs
animaux l'été. C'est seulement un petit nombre dans les
dernières années qui envoyaient paître les animaux et qui
payaient, d'ailleurs, une certaine somme, annuellement, pour enlever la
clôture à l'automne et la remettre au printemps parce qu'à
la crue des eaux et des glaces, la clôture disparaissait chaque
année. Je ne connais pas le nombre d'animaux qui étaient
envoyés pour paître dans les dernières années, mais
c'était quand même seulement un petit nombre d'agriculteurs qui en
envoyaient en pâturage.
M. Marx: Sur les 142 qui ont voté, combien ont des
animaux, combien sont, disons, dans la même position que M. Cardin?
M. Belisle: Je ne le sais pas.
M. Marx: Peut-être est-ce juste les six qui ont voté
contre qui...
M. Cardin: II y en a toujours des animaux.
M. Belisle: II y en avait quand même plus que six.
M. Cardin: II n'y en a pas beaucoup qui ont des animaux.
M. Marx: Je pense qu'il est important de savoir combien ont des
animaux. S'ils n'ont pas d'animaux, je comprends bien qu'ils voteront pour.
M. Belisle: II y a eu une vérification de faite au sujet
de l'identité des détenteurs mais pas au sujet du nombre
d'animaux que chacun envoyait et quelles étaient ces personnes.
M. Marx: Vous comprenez bien le droit qu'a M. Cardin et je
comprends bien pourquoi il n'a pas voté pour. Cela lui coûtera de
l'argent, au-delà de 2000 $ par année.
On peut suspendre pour avoir plus d'informations.
M. Belisle: C'est au niveau du montant seulement que M. Cardin
conteste. Cela ne
semble pas être au niveau de la vente. M. Cardin ne semble pas
contester la vente mais plutôt le montant d'argent qu'il recevra. Le
montant qui lui revient a été établi à partir du
nombre de parts en relation avec le montant total convenu lors de
l'assemblée -, générale des membres en septembre 1976.
M. Bédard: Est-ce que c'est cela, M. Cardin? Est-ce que
vous êtes opposé au montant et non pas à la vente?
M. Cardin: J'en avais besoin encore. J'y amenais 22 vaches tous
les ans et maintenant je n'en ai plus le droit. Cela me coûte quasiment
2000 $ par année pour faire paître mes animaux ailleurs. Ils
veulent me donner 2000 $. Cela ne fait pas mon affaire; aussi bien dire qu'ils
ne veulent rien me donner.
M. Marx: On pourrait suspendre, M. le ministre?
M. Bédard: On y reviendra dans quelques minutes.
Le Président (M. Rodrigue): Nous suspendons pour l'instant
l'étude du projet de loi 190, Loi sur la commune de la seigneurie
d'Yamaska.
M. Bédard: On pourrait peut-être nous dire qui
décide du montant.
M. Belisle: C'est le service d'acquisition des immeubles du
ministère des Travaux publics qui a évalué et qui a fait
une offre écrite au président et syndics de la corporation et
c'est à la suite de cette offre qu'il y a eu une convocation des
détenteurs des parts.
M. Bédard: Aux quelque cent personnes?
M. Belisle: Cent quatre-ving-neuf personnes.
M. Marx: Cela égale l'expropriation.
M. Belisle: II est certain que, s'il n'y avait pas eu
d'acceptation de la part des membres, le ministère était pour
exproprier.
M. Bédard: II n'y a pas d'expropriation vis-à-vis
de ceux et celles qui ont accepté. Maintenant, on a à
évaluer ce que cela pourrait vouloir dire en regard des
représentations faites par M. Cardin en ce qui le concerne
personnellement. Nous allons suspendre quelques minutes, quitte à voir
si on peut y revenir.
Projet de loi no 191
Le Président (M. Rodrigue): J'appelle l'étude du
projet de loi no 191, Loi modifiant la Loi concernant la Ville d'Acton
Vale.
Mme la députée de Johnson.
Mme Juneau: En l'absence de mon collègue, M. Jacques
Baril, qui avait présenté le projet de loi no 191, vous me
permettrez de parler à sa place puisque Acton Vale est une ville de mon
comté, le comté de Johnson.
Le projet de loi 191 vient corriger l'autre projet de loi qui existait
déjà, soit le 256 adopté en 1980, qui permettait à
la ville d'Acton Vale de vendre certains terrains à la Peerless Rug
d'Acton Vale. C'est pour corriger la liste des lots visés par la
loi.
Le Président (M. Rodrigue): II y a Me Jean-Pierre
Hinse.
M. Guay (Gérard): Je suis Gérard Guay, de
l'étude de Me Hinse. Me Hinse a été retenu à
Drummondville.
Pour ajouter aux propos de Mme Juneau, ce ne sont que des modifications
techniques qui ont été apportées par le contentieux du
ministère de la Justice afin de corriger certains détails, dans
le chapitre 51 des lois de 1980, du projet de loi 256 qui validait une vente de
terrain à Peerless Rug Co.
M. Bédard: M. le Président, nous n'avons aucune
objection à faire les corrections, d'autant plus que cela
équivaut à nous corriger nous-mêmes. Nous le faisons avec
d'autant plus de grâce et d'aisance que nous avons eu l'occasion et
surtout le plaisir de passer plusieurs jours à Acton Vale.
M. Marx: J'aimerais souligner que je n'étais pas ici,
quand le ministre a fait l'erreur.
M. Bédard: Je dois conclure que maintenant que le
député de D'Arcy McGee est là, il n'y aura plus d'erreur.
Je pourrai dire que je ne fais plus d'erreur.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 1 du projet de loi
est adopté. L'article 2 du projet de loi est adopté. Le
préambule du projet de loi est adopté. Le titre du projet de loi
191, Loi modifiant la Loi concernant la ville d'Acton Vale, est adopté.
Le projet de loi 191 est adopté.
Mme Johnson: Adopté.
M. Guay (Gérard): Je vous remercie.
Le Président (M. Rodrigue): Le suivant,
c'est 225.
M. Bédard: 225.
Projet de loi no 225
Le Président (M. Rodrigue): J'appelle l'étude du
projet de loi no 225, Loi concernant Max Dubois. Mme la députée
de Dorion.
Mme Lachapelle: M. le Président, il me fait plaisir de
présenter mon premier projet de loi privé, no 225, au nom de M.
Max Dubois. Tout d'abord, j'aimerais souligner la présence de Me
Sylviane Borenstein, procureur de M. Dubois. Par ce projet de loi, M. Dubois
désire obtenir son permis d'agent d'investigation criminelle. M. Dubois
est diplômé et a obtenu son diplôme à Liège en
Belgigue. Je suis certaine que c'est une profession qu'il affectionne
particulièrement et qu'il désire pratiquer le plus tôt
possible. Cependant, M. Dubois n'est pas encore citoyen canadien. J'aimerais
maintenant que Me Borenstein informe les membres de cette commission au sujet
du projet de loi et de M. Max Dubois.
Le Président (M. Rodrigue): Me Sylviane Borenstein.
Mme Borenstein (Sylviane): M. le Président, je crois que
Mme la députée a résumé le cas autant que je
pourrais le faire. En effet, suivant la loi, pour obtenir un permis, il faut
être citoyen canadien. Or, M. Max Dubois est immigrant reçu et n'a
pas encore le temps requis pour obtenir sa citoyenneté. Il voudrait
exercer sa profession. Il détient un diplôme d'une école
reconnue. C'est pourquoi il demande que la qualification de citoyenneté,
dans son cas, soit enlevée pour qu'il puisse obtenir ce permis afin
d'exercer sa profession.
M. Marx: Je pense qu'il y a là une question de principe et
la question de M. Dubois. Je pense qu'il y a beaucoup de lois au Québec
qui exigent la citoyenneté avant que quelqu'un ne puisse exercer sa
profession. Je n'ai jamais compris le bien-fondé de ces lois, mais ces
lois existent. Pour être avocat ou notaire, il faut être citoyen,
et pour d'autres professions aussi. Si on est prêt à faire
exception pour M. Dubois, est-ce qu'on est prêt à faire exception
pour tout le monde ou quoi?
M. Bédard: Je pense que M. le député de
D'Arcy McGee a soulevé l'objection de principe qui se pose concernant
l'acceptation de ce projet de loi. En fait, la rationalité de l'exigence
de la citoyenneté canadienne, surtout dans le domaine de la
sécurité et, même, dans d'autres domaines, résulte
de la conséquence normale de la nécessité de faire
certaines recherches au niveau d'antécédents pour lesquels une
enquête était nécessaire et était rendue difficile
lorsque quelqu'un n'avait pas la citoyenneté canadienne. Maintenant,
peut-être, allez-vous me permettre, de toute façon, une note
d'espoir en fonction des attentes de votre client. Je puis vous dire
qu'à l'heure actuelle, il y a en préparation,
c'est-à-dire, il y a une réflexion à la veille
d'être complétée concernant la possibilité
d'amendement à des règlements de cette nature, étant
donné qu'il y a des vérifications qui peuvent être rendues
plus faciles, en fonction d'ententes entre le ministère et le
ministère de l'Immigration, entre autres, ce qui pourrait amener, comme
conséquence, des amendements à la réglementation dans un
avenir assez rapproché et qui, à ce moment-là,
régleraient avantageusement le sort de votre client. (16 h 45)
M. Marx: J'ai deux remarques à faire. Personnellement, je
ne suis pas tout à fait d'accord avec toutes ces lois et tous ces
règlements qui exigent la citoyenneté canadienne pour exercer
certaines professions. J'aimerais signaler que la Cour suprême des
États-Unis a déjà statué que ces lois sont
inconstitutionnelles aux États-Unis; cela veut dire que, pour pratiquer
la profession d'avocat, il n'est pas nécessaire d'être citoyen
américain. Donc, sur le plan des principes, je suis tout à fait
d'accord...
M. Bédard: Sauf qu'il faut être citoyen
américain pour être président des États-Unis. Je
pense que...
M. Marx: C'est dans la constitution et cela ne peut pas
être inconstitutionnel.
M. Bédard: Je dois dire que mon collègue de D'Arcy
McGee et moi sommes sur la même longueur d'onde. Tout ce que je peux vous
dire, c'est que les amendements possibles au niveau de la réglementation
seraient de nature à régler avantageusement le problème.
Nous l'espérons.
M. Marx: C'est au niveau des principes. Maintenant, au niveau de
la réalité de M. Dubois, est-ce qu'il ne peut pas attendre
quelques mois, parce que cela fera trois ans qu'il est ici dans trois mois?
Donc, il pourrait avoir sa citoyenneté canadienne.
Mme Borenstein: II semble qu'il devra le faire, mais dans ce
cas-ci, je pensais que... Justement, étant donné qu'il pourra
obtenir le statut d'immigrant reçu, les recherches au point de vue de la
sécurité sont faites, parce qu'on ne donnerait pas le permis.
Donc, cela répond aux questions de M. le ministre de la Justice
vis-à-vis de
ceci. Aussi, c'est un homme qui, en attendant, ne peut pas gagner sa
vie. Une fois que les trois ans ont été écoulés,
cela prend une certaine autre période de temps pour obtenir la
citoyenneté. Donc, on envisage une attente, peut-être, avant qu'il
puisse obtenir son permis sans ce projet de loi privé, d'un an encore.
Puisque le ministre de la Justice semble être d'accord que la loi est un
peu injuste vis-à-vis de cette demande, peut-être, justement - un
projet de loi privé est quelque chose d'exceptionnel -qu'on pourrait
faire l'exception pour M. Max Dubois qui est la seule personne qui le demande
en ce moment.
M. Bédard: Vous comprendrez - vous le dites à mots
couverts - qu'il s'agirait d'un précédent dont il ne faut pas
minimiser l'importance, s'il fallait procéder à l'acceptation de
ce projet. Ce qui est demandé comme dérogation à cette loi
pourrait fort bien l'être pour toute autre loi qui prévoit des
conditions d'admissibilité pour l'octroi d'un permis, par exemple. Rien
n'empêche également que l'on puisse demander la suppression
d'autres conditions telle l'absence de casier judiciaire, la
nécessité d'être de bonne réputation, etc. Je crois
qu'au niveau du précédent, il serait vraiment de taille et,
à partir du moment où j'ai l'information que certains amendements
pourraient être apportés dans un avenir assez rapproché au
niveau de la réglementation, je crois que le plus indiqué est de
s'en tenir à cette possibilité. C'est plus qu'une
possibilité - je le dis avec une note d'espoir - c'est plutôt une
probabilité.
M. Marx: Je suis sûr que M. Dubois sera citoyen canadien
avant qu'on adopte ces modifications, parce qu'on est déjà au
mois de juin.
M. Bédard: Je ne suis pas le genre d'homme à
prendre des paris aussi peu sérieux que celui que me propose le
député de D'arcy McGee. Nous allons essayer de voir à ce
que diligence soit faite.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 1 du
projet de loi est adopté?
L'article 1 du projet de loi est rejeté. L'article 2 du projet de
loi est rejeté.
M. Bédard: Vos représentations, maître,
seront sûrement de nature à faire accélérer les
choses. Je vous remercie.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 3 du projet de loi
est rejeté. Le préambule du projet de loi est rejeté. Le
titre du projet de loi est rejeté et le projet de loi est rejeté.
Il s'agissait du projet de loi no 225, Loi concernant Max Dubois. Alors,
257?
M. Bédard: M. le Président, des choses ont
été regardées...
Le Président (M. Rodrigue): On peut suspendre pour cinq
minutes. Suspension de la séance pour cinq minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 52)
(Reprise de la séance à 17 h 04)
Le Président (M. Rodrigue): La commission élue
permanente de la justice reprend ses travaux. M. le ministre.
Projet de loi no 190 (suite)
M. Bédard: M. le Président, concernant le projet de
loi no 190, étant donné les représentations de M. Cardin,
nous allons remettre la continuation de l'étude de ce projet de loi,
s'il y a lieu, à la semaine prochaine. Entre-temps, nous allons trouver
le moyen d'informer le président de la commune pour lui indiquer que ce
serait fort à propos qu'il se fasse entendre devant les membres de la
commission. Après cela, nous disposerons de l'ensemble du projet de loi
selon ce que nous croirons le plus indiqué.
M. Marx: II va contacter des personnes dissidentes pour essayer
d'avoir une entente. C'est cela?
M. Bédard: C'est-à-dire...
M. Marx: On va leur donner le temps de faire cela.
M. Bédard: Une chose est certaine, c'est que, quand nous
procéderons, préalablement, M. Cardin aura été
informé que nous allons continuer nos travaux là-dessus et, pour
notre part, nous allons essayer de communiquer avec le président de la
commune pour lui indiquer qu'il serait très à propos qu'il se
fasse entendre devant les membres de la commission.
M. Marx: Donc, on va se...
M. Bédard: On n'a pas à juger de ce que doit faire
M. Cardin.
M. Marx: Non, mais on donne à tout le monde l'occasion,
c'est cela.
M. Bédard: Simplement, par exemple, l'assurer qu'il sera
informé. Un délai d'une journée, ça va, M.
Cardin?
M. Cardin: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce qu'il y a consentement
pour la suspension...
M. Bédard: M. Cardin nous a très bien dit qu'il
n'avait pas objection à la vente, c'est le prix qui ne satisfait pas
à ses exigences.
Le Président (M. Rodrigue): Sur consentement des membres
de la commission, il est décidé de reporter l'étude du
projet de loi no 190, Loi sur la commune de la seigneurie d'Yamaska, à
une séance subséquente de la commission.
M. Bédard: 194 avant.
Projet de loi no 194
Le Président (M. Rodrigue): Alors, j'appelle
l'étude du projet de loi no 194, Loi concernant des terrains de la
Fabrique de la paroisse de Saint-Adrien d'Irlande.
M. Bédard: Nous avons seulement un amendement à
faire au projet de loi qui se lirait comme suit, M. le Président:
L'article 1 de la Loi concernant des terrains de la Fabrique de la paroisse de
Saint-Adrien d'Irlande est modifié par l'insertion, à la
première ligne, entre les mots "conditions et contenues", des suivants,
et je cite: relatives à l'usage du terrain cédé. 194.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, l'amendement à
l'article 1 est adopté.
Est-ce que l'article 1 est adopté tel qu'amendé?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 1 est adopté
tel qu'amendé.
J'appelle l'étude de l'article 2.
M. Bédard: Nous aurions un amendement qui se lirait comme
suit: L'article 2 de la Loi concernant des terrains de la Fabrique de la
paroisse de Saint-Adrien d'Irlande est remplacé par les suivants: 2) Les
conditions visées à l'article 1 sont radiées sur
enregistrement d'une copie conforme de la présente loi. 3) La
présente loi entre en vigueur le jour de sa sanction.
Encore une fois, il s'agit d'une modification destinée à
rendre cette loi semblable à la Loi concernant la Fabrique du
Sacré-Coeur de Jésus.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement
à l'article 2 est adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement à
l'article 2 est adopté. Est-ce que l'article 2 est adopté tel
qu'amendé?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 2 est adopté
tel qu'amendé. Est-ce que le préambule au projet de loi est
adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Le préambule au projet
de loi est adopté. Est-ce que le titre du projet de loi est
adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Le titre du projet de loi est
adopté.
M. Bédard: II ne reste...
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que le projet de loi
est adopté tel qu'amendé?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Le projet de loi est
adopté tel qu'amendé.
M. Bédard: Nous n'avons plus qu'à entendre le
discours du député de Frontenac, M. le Président.
M. Grégoire: Je ne veux pas faire de discours, je veux
simplement remercier M. le ministre et tous les membres de cette commission
d'avoir accepté de donner satisfaction aux citoyens de Saint-Adrien
d'Irlande qui sont pourtant des Québécois, mais ils sont de
Saint-Adrien d'Irlande. Je remercie la commission.
Projet de loi no 257
Le Président (M. Rodrigue): J'appelle l'étude du
projet de loi no 257, Loi concernant certains lots du cadastre de la paroisse
de Saint-Augustin, division d'enregistrement de Portneuf.
M. le député de Chauveau.
M. Brouillet: M. le Président, il me fait plaisir de
présenter en quelques mots l'objectif de ce projet de loi. Je tiens
à signaler la présence de Me Charles Tremblay qui apportera plus
de précisions sur différents aspects de ce projet de loi. Je me
limiterai à dire que ce projet de loi a pour but d'annuler une
prohibition d'aliéner une propriété, un terrain qui est
actuellement la possession du curé de la paroisse de Saint-Augustin -
cela date d'une donation de 1713 - qui avait été
cédé par un seigneur au curé de l'époque et qui
devait être transmis à ses
successeurs pour fins de pourvoir aux besoins du curé. Alors,
actuellement l'intention serait de permettre à M. le curé de
vendre ou de céder ce terrain à la fabrique. Je laisserais Me
Charles Tremblay apporter plus de précisions quant à l'objet de
ce projet de loi.
Le Président (M. Rodrigue): Me
Tremblay.
M. Tremblay (Charles): Les personnes qui m'accompagnent sont M.
Pierre Valin, qui est membre de la fabrique et M. Yvon Sanfaçon,
également marguillier. Personnellement, je représente la fabrique
en même temps que le requérant, soit le curé de
Saint-Augustin qui veut mettre fin à la clause de prohibition
d'aliéné de façon à pouvoir passer ce terrain
à la fabrique. Les grandes lignes sont très simples: cela a
été donné par le seigneur de l'endroit, en 1713, pour les
fins de la subsistance du curé. Or, aujourd'hui, la subsistance des
curés est prise en charge par les fabriques. On en arrive à une
donation sans objet. Devant cette situation, le curé a
décidé de se départir des terrains qui mesurent une
trentaine d'arpents, allant de l'église jusqu'au fleuve Saint-Laurent,
et qui, aujourd'hui, ont pas mal de valeur.
Deux parties en ont été déjà acquises, sous
réserve, par le moyen de l'expropriation. La première, par la
commission scolaire de Sainte-Foy qui voulait construire une école.
Comme on ne pouvait pas leur donner de titre, on a procédé par
expropriation. La seconde, par la municipalité de Saint-Augustin qui
était dans la même situation et qui a recouru au même
stratagème pour pouvoir avoir un titre.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Bédard: M. le Président, je pense que vous
êtes à même de constater que le but ou l'objectif
recherché par ce projet de loi est assez similaire aux objectifs
recherchés par d'autres projets que nous venons d'adopter. Dans le cas
présent cependant, nous sommes informés qu'il y a une certaine
opposition qui a été faite de la part de citoyens. Entre autres,
des représentations ont été faites auprès de Mme la
ministre d'État à la Condition féminine qui m'a non
seulement contacté, moi, mais également le représentant de
l'Opposition, le député de D'Arcy McGee. Nous avons convenu qu'il
n'y avait pas à s'opposer sur l'ensemble du projet de loi, mais qu'il y
a certaines précautions qui pouvaient être prises allant dans le
sens des préoccupations, des inquiétudes exprimées par des
citoyens et des citoyennes de la paroisse. Dans ce sens, nous aurons un
amendement; je crois que les requérants en ont pris connaissance. Nous
aurons un amendement que nous présenterons et qui se devra d'être
accepté, ce qui irait dans le sens des préoccupations
déjà exprimées.
Je ne sais pas si vous en avez pris connaissance. Cela va-t-il?
M. Tremblay (Charles): Je suis complètement d'accord.
Toutes les parties sont d'accord sur ce projet d'amendement qui leur avait
été soumis?
M. Marx: Est-ce à dire que le groupe de citoyens qui
était contre, s'entend avec vous sur cet amendement? Est-ce qu'il y a un
représentant de ces citoyens ici?
M. Bédard: C'est-à-dire que l'amendement aurait
pour effet de bien prévoir, pour qu'il n'y ait pas d'inquiétude,
que le produit de l'aliénation de ces terres ainsi que les revenus en
provenant seront versés dans un fonds spécial ne pouvant
être utilisé par la fabrique que pour des fins propres et
conformément à la Loi sur les fabriques.
Le Président (M. Rodrigue): J'appelle l'étude de
l'article 1 du projet de loi .
M. Bédard: Pour l'article 1, je vous le donne, mais il
s'agit simplement d'un amendement de modification de formes. Je ne sais pas,
s'il est nécessaire de tout le lire. Je lis donc. "L'article 1 de la loi
concernant certains lots du cadastre de la paroisse de Saint-Augustin, division
d'enregistrement de Portneuf est modifié, dans sa version
française: premièrement, par le remplacement, à la
deuxième ligne, du mot "office" par le mot "fonctions";
deuxièmement, par l'insertion à la cinquième ligne, du mot
"numéro" entre le mot "subdivision" et le nombre "67" et entre le mot
"originaire" et le nombre "537"; troisièmement, par le remplacement,
à la dernière ligne, des mots "qui y est stipulée" par les
mots "qui est stipulée dans l'acte".
L'article 1 se lit donc ainsi: L'immeuble qui a été
reçu en échange par le curé alors en fonction, Pierre
Auclair Desnoyers, le 10 octobre 1733, par acte reçu devant le notaire
Jacques de Vaucour Pinguet, immeuble maintenant connu comme étant le lot
originaire numéro 447 et ses subdivisions et la subdivision
numéro 61 du lot originaire numéro 537 du cadastre de la paroisse
de Saint-Augustin, division d'enregistrement de Portneuf, est
libéré des fins pour lesquelles il a été
concédé et la prohibition d'aliéner qui est
stipulée dans l'acte est annulée. (17 h 15)
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement
à l'article 1 sera adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement à
l'article 1 est adopté. Est-ce qu'il y a d'autres amendements à
l'article 1?
M. Bédard: Non, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 1 tel
qu'amendé est adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, cet article est
adopté tel qu'amendé. J'appelle l'étude de l'article
2.
M. Bédard: L'article 2 de la Loi concernant certains lots
du cadastre de la paroisse de Saint-Augustin, division d'enregistrement de
Portneuf, est remplacé par les suivants: 2. Le produit de
l'aliénation de ces terres ainsi que les revenus en provenant sont
versés dans un fonds spécial ne pouvant être utilisé
par la fabrique que pour ses fins propres et conformément à la
Loi sur les fabriques (L.R.Q., c. F-l). 3. La présente loi entre en
vigueur le jour de sa sanction.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement
à l'article 2 est adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, cet amendement à
l'article 2 est adopté. Est-ce que l'article 2 tel qu'amendé est
adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Cet article est adopté
tel qu'amendé.
M. Bédard: Une modification de forme au préambule.
Le préambule de la Loi concernant certains lots du cadastre de la
paroisse de Saint-Augustin, division d'enregistrement de Portneuf, est
modifié par le remplacement, à la deuxième ligne du
troisième alinéa de la version française, du mot "office"
par le mot "fonctions". Fonctions avec un s.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement est
adopté?
Une voix: Celui-là aussi?
Le Président (M. Rodrigue): Un instant. Est-ce que cet
amendement est adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, cet amendement au
préambule est adopté. M. le ministre.
M. Bédard: Un autre amendement au niveau du
préambule. Le préambule de la Loi concernant certains lots du
cadastre de la paroisse de Saint-Augustin, division d'enregistrement de
Portneuf, est modifié par le remplacement du sixième
alinéa par le suivant, et je cite: "Qu'il est opportun que la
prohibition d'aliéner stipulée dans cet acte soit
annulée".
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement est
adopté? Alors, cet amendement est adopté également.
M. Marx: Est-ce que nous avons l'assurance, M. le ministre, que
les personnes qui étaient contre sont maintenant satisfaites de ces
amendements? Vos informations...
M. Bédard: Est-ce qu'il y a des personnes qui sont contre
dans la salle? Non, je pense que cela va.
M. Marx: Mais est-ce...
M. Bédard: La seule assurance qu'on peut donner, c'est que
personne n'est lésé par l'acceptation que nous venons de
faire.
M. Kehoe: Effectivement, sont-elles au courant de l'amendement
que vous avez apporté à la loi? Est-ce qu'on en a discuté?
C'est évident?
M. Bédard: Oui, l'amendement.
M. Brouillet: L'amendement a été discuté
avec les personnes en question par la députée du comté,
Mme Pauline Marois, qui les a rencontrées à différentes
reprises. Elle leur a exposé cet amendement et...
M. Bédard: C'est évident qu'elles s'opposaient
à la vente.
M. Brouillet: Mais ils savaient aussi ces gens-là
qu'aujourd'hui il y avait la commission, qu'ils pouvaient se présenter
et faire valoir leurs points de vue.
M. Kehoe: Est-ce qu'il y avait un avis autre que verbal selon
lequel ils pouvaient se présenter? Je suppose que cela a
été fait seulement verbalement par la députée.
Est-ce qu'il y a eu une convocation écrite ou autrement?
M. Bédard: Non, ils le savaient. C'est publié dans
les...
M. Brouillet: En fait, la convocation écrite, je ne crois
pas qu'il soit dans les coutumes d'envoyer des convocations écrites,
mais c'est un point qui est discuté depuis des mois et des mois et tout
le monde savait que c'était aujourd'hui que le projet
devait être discuté, je pense bien.
M. Bédard: II y a eu des réunions avec Mme la
députée la semaine dernière, qui les a informés
qu'effectivement un projet de loi était présenté dans le
sens de ce que nous savons et qui a évoqué la possibilité
d'y présenter un amendement qui est celui que nous venons d'adopter et
qui a comme conséquence que nous pouvons donner l'assurance que personne
n'est lésé; on va pouvoir donner l'assurance que tout le monde
est d'accord.
M. Marx: Oui, mais personne n-'est lésé en tant que
personne, mais les gens peuvent être lésés en tant que
communauté. Cela, j'imagine qu'il y a... Si on a ces assurances
que...
M. Bédard: La fabrique est d'accord,
l'archevêché, le curé est d'accord.
M. Marx: Oui, mais on a une information selon laquelle il y avait
un groupe de citoyens qui étaient contre. Quel était le nombre de
citoyens? On n'a pas d'information sur le nombre. S'agit-il de 2, 3 ou 15?
M. Kehoe: Je pense que l'important est de savoir si leurs droits
sont protégés. Il semble qu'avec l'amendement tel qu'il est
là...
M. Bédard: Pas de problème, c'est dans ce sens que
je vous dis que personne n'est lésé.
M. Kehoe: Pas pour autant qu'ils soient satisfaits. Ce qui est le
plus important est de savoir si leurs droits individuellement et collectivement
sont protégés.
M. Bédard: J'ai répondu là-dessus.
Le Président (M. Desbiens): Le préambule...
M. Brouillet: On me demande ici combien de personnes pourraient
être contre. Je crois qu'on pourrait laisser la parole aux personnes du
comté qui ont assisté à tous ces longs débats et
qui pourraient nous informer quant au nombre de personnes qui pouvaient
être contre, avant que l'amendement soit présenté.
M. Tremblay (Charles): Les amendements ont été
discutés en présence de Mme Marois et Mme Dallaire de son cabinet
est ici. Elle pourra répondre à la question. Je n'ai pas
assisté à cela.
Mme Dallaire (Jacqueline): Nous avons reçu et vous avez
reçu, M. le ministre, des lettres des opposants. Je ne me souviens pas,
mais je pense qu'il y a à peu près une trentaine de personnes, de
paroissiens et paroissiennes qui ont signé cette pétition. Nous
avons rencontré à maintes reprises - je ne les ai pas
comptées - ces personnes. Nous avons vérifié tous les
aspects pour voir si ces personnes étaient lésées par ce
projet de loi. Nous avons décidé de l'adopter parce que personne
n'était lésé. Ces gens s'opposaient encore. Nous ne
connaissons pas le fond de leur opposition, mais ils savaient fort bien
qu'aujourd'hui, c'était la commission parlementaire sur la justice
où ils pouvaient défendre leurs droits.
M. Marx: Qu'ont-ils donné comme raison pour s'opposer?
M. Bédard: Une seconde. Je pense que la question doit
s'adresser à vous.
M. Marx: Je pense que c'étaient des lettres publiques, si
je comprends bien. Cela veut dire qu'il n'y a pas de lettres
privées.
M. Bédard: Ils préféraient garder la terre,
c'est tout. Je pense qu'une des interrogations que nous devions nous poser
concernant le fait de savoir s'ils étaient lésés dans
leurs droits, comme l'a demandé le député de Chapleau. Je
suis en mesure de lui dire que l'amendement que nous faisons a comme effet de
ne léser personne étant donné que les sommes qui...
M. Kehoe: Collectivement, c'est le problème.
M. Marx: Individuellement, ils ne sont pas lésés
c'est évident, mais collectivement je pense que...
M. Bédard: Pas collectivement, la fabrique qui
représente tout le monde est d'accord.
M. Brouillet: Oui enfin, je voulais répondre à
cette question, collectivement... L'amendement a pour but
précisément de préserver les droits collectifs de tous les
paroissiens, parce que la paroisse doit pourvoir aux besoins du curé.
Autrefois, c'était la terre qui était la source de revenus.
Aujourd'hui, c'est autre chose. Les biens de la fabrique, on ne doit les
utiliser que pour les fins du culte. Ce sont justement les droits de la
collectivité, de tous les gens de la paroisse qui sont
protégés par l'amendement. Le but de l'amendement n'est pas de
protéger les droits d'un individu ou des individus pris
individuellement, mais collectivement l'ensemble des paroissiens doivent
être assurés que les revenus de ce terrain servent aux fins du
culte.
M. Bédard: II est clair que la scène qui
était évoquée était celle de voir les deniers
utilisés à d'autres fins que celles qui sont stipulées par
l'amendement que nous avons apporté.
M. Marx: Est-ce que c'étaient les craintes qu'ils vous ont
expliquées dans leurs lettres? Est-ce cela?
Le Président (M. Desbiens): Me Tremblay.
M. Tremblay (Charles): M. Valin qui est également avocat,
membre de la fabrique et également marguillier voudrait ajouter quelques
mots.
M. Valin (Pierre): M. le Président, mesdames, M. le
député, il faut se placer, je pense, quant à ce projet de
loi privé dans le contexte qu'il y avait et il faut dire que cette
demande date de plusieurs mois. Toutes les objections formulées par les
personnes visaient, comme l'a dit M. le ministre, à s'assurer que les
sommes d'argent qui pourraient revenir de la vente s'il y a lieu de cette terre
soient pour les fins spécifiques de la fabrique et qu'elles soient
administrées selon la loi sur les fabriques.
Donc, par l'amendement, il est clair que toute somme qui pourrait
provenir de cet immeuble serait dans un fonds spécial et
administré suivant la Loi sur les fabriques qui a déjà
fait l'objet d'une modification, je pense, en 1977. Je pense qu'on ne peut pas
plus que ça sécuriser les gens en disant que ces biens seront
administrés selon la Loi sur les fabriques comme tout autre bien qui
actuellement est administré par les fabriques. Il y a aussi un
élément qui, je pense, est important: il était de
notoriété publique au niveau de tous les paroissiens que cette
terre appartenait à la fabrique. Ce n'est que par une
vérification de routine dans d'autres dossiers qu'on s'est aperçu
qu'aux nouveaux titres cela appartenait au curé. Donc, il ne peut pas y
avoir plus de protection pour les gens que par le désir du curé
de vouloir, au niveau des titres, transférer ce bien à la
fabrique. Donc, c'est pour confirmer une position qui existait parmi les gens.
C'est un bien qu'on donne de plus à la fabrique et, encore là, on
est consentant à créer un fonds spécial et on s'en servira
simplement pour les fins spécifiques de la fabrique. Je pense qu'on ne
peut pas être plus clair que ça.
M. Marx: Très clair. D'accord.
Le Président (M. Rodrigue): Le préambule du projet
de loi est adopté.
M. Marx: On comprend.
Le Président (M. Rodrigue): Le titre du projet de loi est
adopté. Le projet de loi no 257 est adopté tel
qu'amendé.
La commission élue permanente de la justice - À l'ordre,
s'il vous plaît! À l'ordre, s'il vous plaît! - a rempli son
mandat, qui était d'étudier les projets de loi suivants: projets
de loi no 210, 233, 213, 243, 257, 225, 219, 190, 191 et 194. Je prie le
rapporteur de cette commission de faire rapport en ce sens à
l'Assemblée nationale. La commission élue permanente de la
justice ajourne ses travaux...
M. Bédard: M. le Président, l'ordre de la Chambre
était de continuer avec le projet de loi...
Le Président (M. Rodrigue): C'est...
M. Bédard: 69.
M. Marx: C'est une autre commission.
Le Président (M. Rodrigue): C'est une autre
commission.
M. Marx: Vous portez quatre chapeaux.
M. Bédard: C'est ça.
M. Marx: C'est un autre chapeau.
Le Président (M. Rodrigue): C'est une autre commission qui
va siéger immédiatement. J'en avise les membres de la commission.
Ce n'est pas la commission de la justice. La commission élue permanente
de la justice ajourne ses travaux sine die.
M. Bédard: Je demanderais à mes collègues de
demeurer avec nous.
Le Président (M. Rodrigue): Oui, c'est ça. Est-ce
qu'on a les papiers pour l'autre?
(Fin de la séance à 17 h 28)