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(Quinze heures vingt-quatre minutes)
Projet de loi no 190
Le Président (M. Desbiens): La commission élue
permanente de la justice est réunie pour procéder à
l'étude article par article du projet de loi no 190, Loi sur la Commune
de la Seigneurie d'Yamaska.
Les membres de la commission sont: MM. Beaumier (Nicolet), Bédard
(Chicoutimi), Brouillet (Chauveau), Dupré (Saint-Hyacinthe)
remplaçant M. Charbonneau (Verchères), Dauphin (Marquette),
Paré (Shefford) remplaçant Mme Juneau (Johnson), M. Kehoe
(Chapleau), Mme Lachapelle (Dorion), MM. Lafrenière (Ungava), Marx
(D'Arcy McGee), Paradis (Brome-Missisquoi).
Les intervenants sont: MM. Bisaillon (Sainte-Marie), Bissonnet
(Jeanne-Mance), Blank (Saint-Louis), Boucher (Rivière-du-Loup), Brassard
(Lac-Saint-Jean), Ciaccia (Mont-Royal), Dussault (Châteauguay), Martel
(Richelieu), Pagé (Portneuf).
Un rapporteur, s'il vous plaît.
M. Bédard: M. Beaumier.
Le Président (M. Desbiens): De consentement, M. Beaumier
(Nicolet) agira comme rapporteur de la commission.
M. le ministre, avez-vous des remarques préliminaires?
M. Bédard: Tout simplement, M. le Président, je
voudrais suggérer une manière de procéder avec le
consentement des membres de la commission. Sur ce projet de loi, on pourrait -
comme on sait qu'on essaie de fonctionner avec un consensus au bout de la ligne
- dans un premier temps, entendre quelques remarques par le parrain du projet
de loi, ensuite entendre le président de la commune et M. Cardin, par
l'intermédiaire de son avocat, Me Serge Fontaine. On verra après,
et s'il n'y a pas de consensus qui se dégage, je proposerai qu'on
arrête nos travaux, à ce moment, et qu'on continue sur un autre
projet de loi que nous avons étudié, le projet de loi no 67,
quitte à espérer que, entre-temps, il puisse y avoir une entente
qui satisfasse toutes les parties et surtout les membres de la commission.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce qu'il y a consentement
pour cette procédure?
On entendrait d'abord M. le député de Richelieu, M.
Maurice Martel.
M. Martel: M. le Président, ce projet de loi a pour but de
mettre fin à cet imbroglio suscité depuis la fondation de cette
commune en 1713 et qui a amené de nombreuses législations
ultérieures, de nombreux procès. Il y a eu des problèmes
judiciaires et des problèmes législatifs avec cela depuis ce
temps. À un moment donné, on donnait un droit de passage à
des gens, on donnait un droit de possession et on ne s'est jamais entendu.
Là, il se produit que le ministère du Loisir, de la Chasse et de
la Pêche est en train d'effectuer des travaux à la baie de
Lavallière qui comprend la commune nommée commune d'Yamaska et
dont le ministère a besoin dans le but de maintenir un niveau d'eau pour
permettre qu'il y ait un sanctuaire d'oiseaux pour la reproduction de canards
dans la région. Jusqu'à maintenant, il y a eu un consentement
venant de la plupart des membres de cette commune parce qu'un vote a
déjà été pris et, sur 190 personnes qui avaient le
droit de mettre des animaux en pâturage, près de 130 personnes
présentes à cette réunion se sont prononcées en
faveur de cette législation et six se sont prononcées contre.
Depuis ce temps, il reste un seul opposant qui est ici. Il s'agit de M. Marcel
Cardin, qui s'oppose parce qu'il a des droits de pâturage, droits
qu'avaient d'autres propriétaires si on peut dire. À un moment
donné, on disait "propriétaire", à un autre moment
donné, on disait "personne qui avait des droits acquis", droits de
mettre des animaux en pâturage. Si je comprends bien, l'objection de ce
seul cultivateur de la région qui avait ce droit de mettre ses animaux
en pâturage, c'est vraiment un droit acquis qu'il défend. (15 h
30)
Cependant, je crois que cette législation permettra à
l'ensemble des gens de la commune de rentrer en possession de ce 30% qui reste
à venir pour bâcler la transaction. Autrement dit, cette loi
mettra fin, une fois pour toutes, étant donné que nous n'avons
jamais pu établir les successeurs qui se disent propriétaires de
cette commune, les successeurs de Pierre Petit, le gouvernement deviendra, par
cette loi, propriétaire de la commune et les gens auraient une
indemnité, c'est-à-dire près de 190 personnes recevraient
les 30% - ils en
ont déjà reçu une partie - et le problème
serait réglé une fois pour toutes. Évidemment, nous sommes
prêts à entendre les objections de M. Cardin. Cependant, je tiens
à préciser, M. le Président, que nous avons offert par
l'entremise de nos fonctionnaires la possibilité à M. Cardin,
parce que sa principale objection, c'est celle de perdre ce droit acquis de
mettre ses animaux en pâturage sur la commune, nous lui avons offert, de
les mettre sur l'île Saint-Jean, qui fait partie de la commune, et de
faire un amendement en ce sens à cette loi no 190 pour respecter ce
droit acquis, mettant ses animaux quelques mètres plus loin.
Donc, nous osons espérer qu'enfin nous pourrons régler une
fois pour toutes ce que des représentations nombreuses nous ont
appelés à légiférer, à présenter
cette loi privée. J'ai eu de nombreuses représentations à
mon bureau de gens qui avaient hâte d'entrer en possession de cette
indemnité que le gouvernement a déjà payée en
partie. Donc, on est prêt à entendre l'avocat Fontaine qui
représente M. Cardin...
Le Président (M. Desbiens): Oui, ou...
M. Martel: ... et d'en arriver à un compromis, si c'est
possible.
Le Président (M. Desbiens): J'aimerais maintenant offrir
le droit de parole, si je suis l'ordre qu'on m'a présenté tout
à l'heure, au président de la commune. Si vous voulez vous
identifier, s'il vous plaît, pour le vote!
M. Bélisle (Normand): M. le Président, j'aimerais
apporter des précisions. Je suis le notaire Normand Bélisle, du
ministère des Travaux publics. Le président n'est pas ici
aujourd'hui.
M. Bédard: C'est vous qui deviez parler en son nom?
M. Bélisle: Quand la séance-Une voix: II n'y
a pas d'ancien syndic de la commune qui pourrait donner des informations?
M. Bélisle: Oui, d'accord. Quand la séance a
été suspendue le 7 juin, c'était pour permettre la
convocation du président. On l'a rencontré la semaine
dernière. Il devait venir, j'ai communiqué avec lui hier; la
commission ne l'avait pas convoqué mais, moi, je voulais le faire. M.
Wilfrid Parent a un certain âge et il préférait que ce soit
quelqu'un d'autre qui vienne. J'ai communiqué avec un autre membre du
syndic qu'il m'avait suggéré mais lui non plus n'était pas
disposé à venir. On m'a alors suggéré M.
Génard Guilbault, qui a été syndic de la corporation
pendant quinze ou vingt ans, qui est au courant du fonctionnement de la commune
et qui pourrait renseigner la commission.
Le Président (M. Desbiens): D'accord. M. Guilbault.
M. Guilbault (Génard): Génard Guilbault,
Yamaska.
Le Président (M. Desbiens): Vous pouvez vous asseoir et
approcher le micro, s'il vous plaît! Si vous voulez vous approcher au
milieu, s'il vous plaît!
M. Bélisle: M. Guilbault n'était pas
préparé dans ce sens-là. Alors, si vous avez des questions
à lui poser...
Le Président (M. Desbiens): M.
Guilbault, semble-t-il, serait plutôt disposé à
répondre à des questions de la commission. M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Marx: Moi, j'ai une question très simple, je pense que
cela touche le coeur de l'affaire. Ma question, c'est... D'abord, si je
comprends bien, M. Cardin a un droit de pâturage sur la commune. C'est
cela?
Une voix: Oui.
M. Marx: On lui offre une indemnité d'environ 2000 $.
D'accord? Comme aux autres, et il a refusé parce qu'il dit... Mais c'est
son droit, même d'être seul. C'est son droit. Il m'a
expliqué, il a expliqué à la commission l'autre jour que,
s'il doit se trouver un autre endroit pour faire paître ses vaches, cela
va lui coûter environ 2000 $ par année. Donc, l'indemnité
va juste couvrir une année de ses coûts. C'est cela le
problème et, donc, il trouve que l'indemnité est injuste. Ma
question est la suivante: Est-ce que les autres - il y avait 190 personnes dont
103 étaient pour et 6 contre...
M. Martel: 130.
M. Marx: 130 pour et 6 contre. Mais est-ce que les autres ont des
vaches aussi ou est-ce que ce sont des gens qui n'ont pas utilisé leur
droit de pâturage, par exemple?
M. Guilbault: La grande majorité a des vaches
excepté ceux qui ont vendu. Il y en a qui sont dans la grande culture
maintenant, mais vous donner le nombre exact qui reste, qui ont des animaux,
cela prendrait une étude sur place.
M. Marx: ... à peu près combien? Dix, quinze?
M. Guilbault: Qui ont abandonné l'élevage des
animaux?
M. Marx: Qui ont des animaux.
M. Guilbault: Ah! beaucoup plus que ça. Je pourrais dire:
30, 40, 60 environ. C'est loin, mais beaucoup plus que...
M. Martel: M. Guilbault...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Richelieu.
M. Martel: Actuellement, on sait que des travaux ont
été exécutés, par différents
ministères, sur la commune d'Yamaska. Compte tenu de ces travaux, est-ce
qu'il y a encore possibilité qu'un cultivateur puisse mettre ses animaux
en pâturage sans courir de danger?
M. Guilbault: II faudrait peut-être des clôtures
à certains endroits, mais je ne suis pas allé sur les lieux
dernièrement.
M. Martel: Antérieurement, est-ce que c'était une
tradition, pour les cultivateurs qui mettaient leurs animaux en pâturage,
de s'occuper d'installer une clôture?
M. Guilbault: Oui, le particulier qui était voisin faisait
sa part de clôture, la corporation faisait l'autre partie.
Le Président (M. Desbiens): Si je comprends, il n'y a pas
d'autres questions.
M. Guilbault: On l'enlève chaque année...
Le Président (M. Desbiens): M.
Guilbault.
M. Guilbault: ... parce qu'il y a de la glace le printemps.
M. Martel: Mais, dans le passé, la pose de la
clôture était de la responsabilité de chaque cultivateur
qui avait à mettre ses animaux en pâturage.
M. Guilbault: Cela se vendait à la porte de
l'église et c'était payé par la corporation. Il y a un
type, payé par la corporation, qui s'engageait à installer la
clôture.
M. Bédard: J'aurais juste une question.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Bédard: Quand on prend les articles 3 et 4,
pourriez-vous, M. le notaire, donner les explications nécessaires aux
membres de la commission pour expliquer le fonctionnement, parce qu'on y parle
de recours à la Cour supérieure, de révision par
requête. Entre autres, à l'article 3, on parle de demander la
révision du bordereau pour tenir compte de ces droits. En tout cas, il
faudrait faire de la lumière de telle façon que, si au bout de la
ligne, on donne à chacun le droit d'aller en Cour supérieure, si
le seul problème qui se pose est de savoir si c'est sans frais ou avec
frais, cela peut être réglé rapidement. Ou, encore, si ce
n'est pas le cas, nous aurons à décider si nous nous penchons sur
une situation et si nous essayons de la régler - à savoir la
situation de M. Cardin - en évaluant la possibilité de donner un
tel recours.
Le Président (M. Desbiens): M. Bélisle.
M. Bélisle: La révision du bordereau portera
seulement sur les noms des personnes inscrites comme étant
détentrices des parts de droits dans la commune. Cela
réfère à l'article 2a où on dit: "doit
préparer et compléter un bordereau de distribution du prix total
indiquant les nom et adresse des personnes qui ont droit à une partie du
prix;"
M. Bédard: Autrement dit, ça ne tient pas compte
des pâturages.
M. Bélisle: Non, pas du tout. Si une personne
prétend avoir des droits dans une part et qu'elle n'a pas
été inscrite dans le bordereau, elle pourra faire valoir ses
droits, établir ses titres et, là, elle sera ajoutée.
M. Bédard: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): J'inviterais maintenant Me
Serge Fontaine, à parler au nom de M. Cardin.
M. Fontaine (Serge): M. le Président, MM. les membres de
la commission, en quelques mots, c'est très simple. M. Cardin est
propriétaire d'un droit de pâturage qui lui a été
transmis par son père, lors du décès de celui-ci, pour
faire paître 22 animaux - la plupart du temps, c'étaient des
vaches - sur ce terrain qu'on veut acquérir en faisant ce qu'on peut
appeler une expropriation. La grande majorité des personnes qui avaient
des droits sur ce terrain ont accepté, à la fois le droit
à l'expropriation et l'indemnité qu'ont leur proposait. Ces
personnes ont voté lors d'une assemblée à laquelle elles
avaient été convoquées à cette fin et elles ont
également signé une espèce de promesse de vente dans
laquelle on décrivait les détails de la vente ainsi que le
montant qui devait leur être versé.
Or, ce qui arrive, c'est que M. Cardin n'a aucunement objection à
ce que la loi en
question soit mise en vigueur, mais il n'est pas satisfait de
l'indemnité qu'on veut lui verser. À ce moment-là, il n'a
pas accepté ce qui était proposé. Il a voté contre
la proposition à l'assemblée générale et il ne
s'est jamais non plus rendu chez le notaire, après plusieurs
invitations, pour aller signer le document en question et accepter
l'indemnité. M. Cardin prétend que l'indemnité qu'on veut
lui verser n'équivaut à peu près qu'à une
année de pâturage, alors qu'il a droit de faire paître ses
animaux sa vie durant et même céder cela à ses enfants. Je
pense qu'il s'agit d'une expropriation unilatérale. M. Cardin a le droit
de faire fixer une indemnité soit par le Tribunal d'expropriation ou par
la Cour supérieure, à moins qu'on en vienne à une entente
immédiatement pour fixer cette indemnité.
M. Cardin ne voudrait pas empêcher que le gouvernement en devienne
propriétaire et fasse valoir ses droits là-dessus, qu'il
établisse un parc pour animaux sauvages. On n'a aucune objection
à cela, sauf qu'on voudrait recevoir une indemnité valable. C'est
justement le syndic de la corporation qui m'a dit tout à l'heure
qu'actuellement, pour faire paître des animaux quelque part, cela
coûte au moins 40 $ par tête. Alors, 22 animaux, cela vaut 880 $
par année - c'est une évaluation sommaire - alors qu'on lui en
offre 2200 $ pour renoncer à ses droits. C'est là qu'est le
problème. On ne voudrait pas non plus empêcher les autres, qui ont
accepté l'indemnité, de la toucher, soit les 30% qui restent. Je
pense que si le projet de loi est adopté, ceux qui ont accepté
l'indemnité et qui en sont satisfaits pourront aller toucher le
pourcentage qui leur reste sans affecter les droits de M. Cardin qui, lui,
n'est pas satisfait. Si les autres ont accepté, c'était leur
droit, mais lui n'a pas accepté. Je pense que c'est son droit de
contester l'indemnité d'expropriation.
On offre plutôt de lui permettre de continuer à faire
paître ses animaux ailleurs. Cela pourrait être une solution, mais
il faut tenir compte du fait que c'est depuis 1978 qu'on l'a
empêché d'aller faire paître ses animaux, de sorte que cela
a poussé en friche de façon assez considérable depuis ce
temps-là, un peu partout sur la commune.
Il y a également le fait, étant donné qu'il est le
seul maintenant à vouloir continuer à faire paître ses
animaux, qu'il sera obligé, à lui seul, de subir les coûts
d'installation de clôtures sur le pourtour du terrain, parce qu'il y a
des dangers actuellement. On a creusé des trous pour les canards et les
animaux pourraient aller se jeter dans ces trous, de sorte qu'il serait
obligé de clôturer à ses frais. J'ai ici les bordereaux de
ce que cela lui coûtait auparavant pour faire faire les clôtures;
les clôtures étaient faites par la commune et une partie
était facturée à chaque propriétaire de droit. Cela
lui coûtait 29 $, 26 $, 19 $, de tels montants par année pour
faire faire les clôtures. C'était la part qu'il devait payer.
Actuellement, si on lui permet de retourner, il va être obligé de
les faire tout seul à des coûts assez exorbitants.
En dernier, il n'y avait, selon ce que M. Cardin m'a dit, qu'environ 20
personnes qui continuaient à faire paître leurs animaux sur la
commune, de sorte que, des 190 qui étaient touchés par ce cas,
environ 130 ont participé à l'assemblée et ont
accepté tout de suite l'indemnité parce que cela ne les touchait
presque pas. Il y a bien des gens qui sont propriétaires de ces
terrains, qui sont en ville, qui demeurent à Montréal ou
ailleurs. Alors, cela ne les dérange pas tellement. Tout ce qui les
intéresse, c'est de toucher le montant d'argent qui leur sera
versé. Mais, M. Cardin, cela le touche plus particulièrement
parce qu'il avait le droit d'y envoyer 20 vaches. (15 h 45)
Actuellement, avec le projet de loi, s'il est adopté, il ne
pourra plus le faire. Comme l'a dit le notaire, tout à l'heure,
l'article 3, tel qu'il est rédigé, ne permettrait pas à M.
Cardin de contester devant quelque tribunal que ce soit l'indemnité
à lui verser. Le seul qu'il y a à l'article 3 serait celui de
contester le fait de ne pas être inscrit sur le bordereau en tant que
propriétaire d'un droit. Cela, il pourrait le contester s'il
n'était pas inscrit, mais ce qu'il voudrait avoir, c'est le droit de
contester l'indemnité devant la Cour supérieure ou devant le
Tribunal d'expropriation. On n'est pas exigeant là-dessus, mais je pense
qu'il y a un droit qui existe pour M. Cardin, celui de contester
l'indemnité à lui verser. Je pense qu'il aurait le droit d'aller
devant un tribunal de droit commun, pour exercer ses recours, et qu'à ce
moment-là, le gouvernement s'engage à verser l'indemnité
qui sera fixée par le tribunal qui aura droit de la fixer.
Quant aux frais, je pense que cela ne peut pas être
extrêmement élevé, s'il y avait possibilité qu'il
soit payé, je crois qu'il n'y aura pas trop de problèmes. Si un
amendement pouvait être proposé pour permettre à M. Cardin
d'aller devant les tribunaux pour exercer son recours, je pense que cela serait
acceptable. On va peut-être objecter que d'autres auraient pu avoir le
même privilège, mais je pense qu'ils ont accepté
l'indemnité. On leur a offert un montant et ils l'ont accepté,
alors pourquoi seraient-ils brimés par ce qu'on va offrir à M.
Cardin. C'est le seul, en fait, qui a contesté tout cela.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Bédard: D'accord. J'imagine que c'est à la
connaissance des gens aussi le fait que M. Cardin soit le seul à
contester. Peut-être peut-on avoir l'information concernant ce que
pourrait être la réaction des autres, si on en arrivait à
cette solution-là, envers laquelle je ne suis pas réfractaire. Si
tous les autres ont accepté, à un moment donné, qu'un
droit soit reconnu et conservé par rapport à quelqu'un qui est
dans son droit de ne pas accepter. Il me semble que cela doit préoccuper
la commission.
M. Kehoe: À ce moment-là...
M. Bédard: Avant d'en arriver à une
phraséologie de rédaction, je préférerais avoir
l'idée de mes collègues de l'Opposition. Ensuite, on pourrait
passer à d'autres travaux, quitte à ce qu'il y en ait qui
travaillent au niveau de la formulation de l'amendement, si vous êtes
d'accord.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Chapleau.
M. Kehoe: Je voudrais savoir si les autres qui ont accepté
- est-ce 130 ou 136? En tout cas, ce n'est pas important - l'ont fait par
document notarié. Et s'ils savaient qu'il y a possibilité de
contester l'indemnité devant les tribunaux, tel que possiblement cela va
être accordée à M. Cardin, quelles seraient les
conséquences, à ce moment-là?
M. Bédard: Monsieur pourrait-il nous répondre?
M. Martel: M. le ministre, si vous me permettez. Ces
gens-là ont déjà reçu 70% de l'indemnité
qu'ils ont encaissée.
M. Kehoe: Sachant qu'il n'y avait pas de recours pour contester
l'indemnité.
M. Martel: Le gouvernement leur a fait une offre. Elle a
été acceptée par cent trente personnes présentes
dans la salle et six l'ont refusée.
M. Bédard: C'est cela. Je comprends très bien la
préoccupation du député. La meilleure réponse est
peut-être le fait qu'ils sont au courant que M. Cardin a fait certaines
demandes et que nous continuons aujourd'hui les travaux. Il n'y a personne pour
faire de représentations particulières.
M. Marx: Quant à moi, je suis prêt à
procéder dans le sens indiqué par le ministre, et, si
nécessaire, à faire un amendement à la loi.
M. Bédard: Alors, nous allons suspendre nos travaux sur ce
projet de loi, M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): Sur le projet au complet.
M. Bédard: ... quitte à continuer plus tard, quand
nous aurons une rédaction qui recueille l'assentiment des membres de la
commission.
Le Président (M. Desbiens): Alors, la commission suspend
ses travaux sur l'étude du projet de loi no 190, Loi sur la commune de
la seigneurie d'Yamaska.
Projet de loi no 67
La commission permanente de la justice reprend ses travaux pour
étudier cette fois-ci le projet de loi no 67, Loi modifiant la Loi sur
les poursuites sommaires, le Code de procédure civile et d'autres
dispositions législatives, et, à moins que vous ne l'exigiez, je
déclarerais que les membres de la commission sont les mêmes que
ceux que j'ai énumérés tantôt. Je demanderais
toutefois qu'on nomme un nouveau rapporteur ou le même, en tout cas,
qu'on nomme un rapporteur.
M. Marx: Le rapporteur actuel fait tellement un bon travail que
je propose qu'il reste rapporteur pour l'étude de ce projet de loi.
Le Président (M. Desbiens): M. Beaumier (Nicolet) est
proposé comme rapporteur. Est-ce qu'il y a consentement? Alors, M.
Beaumier (Nicolet) agira comme rapporteur. M. le ministre, sur le projet de loi
no 67.
Remarques préliminaires
M. Bédard: M. le Président, nous sommes prêts
à procéder...
Le Président (M. Desbiens): À l'étude
article par article?
M. Marx: Nous sommes prêts à procéder
à l'étude article par article, mais j'aimerais...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: ... juste poser une petite question au ministre pour
mieux comprendre le projet de loi. Cela va nous éviter de discuter de
ces questions après. Premièrement, c'est la fin de la session.
J'aimerais savoir si le ministre a eu des mémoires du Barreau, de la
Chambre des notaires ou d'autres organismes concernant ce projet de loi. Est-ce
qu'il y a des critiques?
M. Bédard: Non.
M. Marx: Rien. J'aimerais savoir quelle est la
différence...
M. Bédard: J'ai eu une lettre, mais ça ne vient pas
des associations dont vous parlez.
M. Marx: Non. Vous avez eu une lettre de l'Office des
détenus qui a été publiée dans les journaux, si je
me souviens bien.
M. Bédard: Une lettre à la nation.
M. Marx: D'accord. Je n'ai pas d'ordre dans lequel vous poser ces
questions. Quelle est la différence entre travaux compensatoires et
travaux communautaires, parce que ce n'est pas défini dans le projet de
loi et je me pose la question?
M. Bédard: II y a quelques questions, je pense, que le
député de D'Arcy McGee a posées lors de l'étude en
deuxième lecture, entre autres, celle concernant une
précision...
M. Marx: Sur cette question, on parle de travaux compensatoires
dans le projet de loi. Il y a aussi des travaux communautaires. Je vois...
M. Bédard: Les travaux communautaires sont pensés
en fonction de la réinsertion sociale alors que les travaux
compensatoires, c'est vraiment en fonction du paiement d'une amende.
M. Marx: D'accord, mais quel...
M. Bédard: Ce qui n'empêche pas qu'un travail
communautaire puisse être la même chose qu'un travail
compensatoire.
Maintenant, ce n'est pas le même genre d'infraction et, comme je
l'ai dit tout à l'heure, la philosophie de base ou les
préoccupations sont différentes.
M. Marx: Quelqu'un qui va faire des travaux communautaires va
faire quoi?
M. Bédard: On peut donner des exemples.
M. Marx: Oui?
M. Bédard: J'avais évoqué, lors du discours
de deuxième lecture, qu'il y avait pas loin de 1500 organismes qui
existaient au moment où on se parle et qui pouvaient être mis
à contribution et représenter des ressources disponibles en
fonction des travaux compensatoires. Je pense, entre autres, aux fabriques, aux
municipalités, aux hôpitaux, aux CSS, aux CLSC, aux garderies, aux
centres d'accueil pour les déliquants, pour les personnes
âgées, pour les handicapés, pour les toxicomanes, aux
services d'entraide, aux clubs sociaux et une foule d'autres organismes tels
les ateliers de travail, les coopératives, les écoles et les
chambres de commerce. Le genre de travaux qui pourraient être
exécutés dans le cadre du programme des travaux compensatoires
pourrait être l'animation, d'une façon générale. Je
pense bien que le député ne me demande pas d'exemples très
précis. Cela pourrait toucher l'animation, l'entretien, les travaux de
secrétariat et les travaux d'auxiliaire familiale. Au niveau du
transport, si on parle des handicapés, il y a des services qui peuvent
certainement être rendus. Cela peut être aussi dans le sens de
travaux d'homme a tout faire. Je pense que cela peut donner une idée de
la diversité des travaux qui peuvent être demandés en
termes de compensation à une amende qui devrait être satisfaite
dans d'autres circonstances.
M. Marx: Et des travaux communautaires, c'est pour la
réinsertion...
M. Bédard: Oui, il y en a.
M. Marx: ... sociale des détenus.
M. Bédard: Les travaux communautaires ont pris naissance
en fonction des infractions criminelles et pour qu'il n'y ait pas de danger de
confusion, on a fait en sorte, en regard des préoccupations et des
objectifs qu'on veut atteindre au moyen de cette loi, d'étiqueter les
travaux d'un autre nom qui est celui de compensatoire. C'est pour faire une
distinction, quand même. On parle des travaux communautaires qui ont
été pensés en fonction d'infractions criminelles, de
l'application du Code criminel. Donc, ce n'est pas le même genre
d'infraction. Les préoccupations ne sont pas du tout les mêmes.
C'est surtout une préoccupation de réhabilitation qui y est
présente. Il est évident que ce n'est pas la même nature
lorsque nous avons quelqu'un qui peut être condamné du point de
vue pénal à une amende X et qu'il s'agit de faire effectuer
certains travaux en compensation de l'amende.
M. Marx: Oui, mais si je comprends bien, les travaux
compensatoires sont pour ceux qui n'ont pas payé leur amende, alors que
les travaux communautaires sont pour ceux qui purgent une sentence en prison;
donc, ces derniers n'ont jamais eu la possibilité de payer une amende
parce qu'ils ont été condamnés à la prison.
M. Bédard: II me semble que c'est totalement cela.
M. Marx: D'accord. Parfait. Je vois.
C'est seulement...
M. Bédard: II y a une différence fondamentale. Les
travaux communautaires sont déterminés par le juge, alors que
dans le cas des travaux compensatoires, c'est au percepteur qu'on a
affaire.
M. Marx: D'accord. Parfait.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Chapleau.
M. Bédard: C'est carrément une sentence.
M. Kehoe: J'imagine que les travaux compensatoires à
Montréal et dans les régions seront très
différents. Y a-t-il un critère? Quels seront les travaux, par
exemple, à Montréal et dans les régions? J'imagine que ce
sera très différent. Le percepteur aura une grosse... C'est lui
qui décide quelle sorte de travail ou...
M. Bédard: II y a une banque. M. Kehoe:
Actuellement ou si...
M. Bédard: II y a déjà une banque de 1500
organismes qui sont disposés... Tel qu'indiqué tantôt, les
travaux compensatoires peuvent être pensés en fonction de
préoccupations d'animation, d'entretien, de secrétariat, etc. Je
pense que cela donne déjà une bonne idée de ce que cela
pourrait être. C'est illimité. (16 heures)
M. Kehoe: C'est illimité, le genre de travail que cela
peut-être.
M. Bédard: C'est illimité. C'est de trouver moyen
que le travail soit significatif.
M. Kehoe: Le facteur de base, c'est le nombre d'heures que la
personne va passer pour la compensation.
M. Bédard: Pour la compensation par rapport à
l'amende à laquelle elle est condamnée.
M. Marx: Franchement, si je comprends bien les deux genres de
travaux, c'est une question d'étiquetage plutôt que des travaux
qui sont différents sur le fond, parce que je vois ici, dans votre...
Est-ce que c'est cela? Est-ce que c'est exact?
M. Bédard: Oui, oui, c'est cela, vous avez raison.
M. Marx: Parce que cela peut être le même travail et
un le fait comme du travail communautaire.
M. Bédard: C'est ce que j'ai indiqué, mais les
préoccupations ne sont pas les mêmes; la clientèle,
autrement dit, est différente.
M. Marx: C'est cela. D'accord, d'accord, je vois.
M. Bédard: Donc, les préoccupations ne sont pas les
mêmes.
M. Marx: Mais on ne veut pas étiqueter quelqu'un qui n'a
pas son...
M. Bédard: II y a une préoccupation de
réhabilitation dans un cas, alors que, dans l'autre cas de travaux
compensatoires où c'est un individu qui est condamné à une
simple amende du point de vue pénal, c'est évident qu'on ne parle
pas de réhabilitation. Dans ce cas, on parle plutôt de
compensation au vrai sens du mot.
Le Président (M. Desbiens): Alors, j'appelle
l'article...Non?
M. Marx: Non, j'ai deux autres petites questions. Cela a
réglé beaucoup de questions.
M. Bédard: Vous aviez également soulevé,
lors de la deuxième lecture, la possibilité que l'amende...
Pardon. Vous aviez soulevé l'idée... Je ne sais pas si
c'était à la suite ou en même temps que M. Jean-Claude
Bernheim.
M. Marx: À la suite, M. le ministre.
M. Bédard: Oui. Non, c'est pour savoir la source.
L'idée d'un système de jours-amende basé sur la
capacité de payer des individus. Je dois vous dire que nous sommes
complètement, avec tout le respect que j'ai pour l'opinion qui peut
être avancée, en désaccord avec l'adaptation de l'amende en
fonction de la capacité de payer puisque cela impliquerait plusieurs
difficultés d'application, mais ce qui est surtout important, c'est que
ce système nous apparaît injuste parce qu'il est relié
à la condition sociale d'un individu plutôt qu'à la
gravité de l'offense elle-même. Je crois que c'est une approche
qui peut être avancée, mais, à partir du moment où
tous les individus sont égaux devant la loi, si on commence à
graduer des sentences en fonction des capacités de payer, je ne crois
pas qu'on en arrive à un système équitable. Je sais que
cela existe déjà dans un endroit, entre autres, en Suède,
mais quand on a un système comme cela, ceci implique que les revenus des
individus doivent être rendus publics pour être s ûr qu'il ne
se fait pas une évaluation arbitraire de la capacité de payer des
citoyens. Alors, pour la raison fondamentale qu'il nous semble que la
sentence doit être reliée à la gravité d'une
offense, nous sommes en désaccord avec cette manière de voir.
M. Marx: Je signale au ministre que, dans l'article de
Jean-Claude Bernheim qui a été publié dans la Presse du 10
juin 1982, on remarque que le système de jours-amende a
été introduit en Finlande en 1921, en Suède en 1931, au
Danemark en 1939 et ainsi de suite dans d'autres pays; je ne veux pas les
énumérer tous, mais si le ministre, comme il l'a dit, est
complètement contre cette idée, je ne vois pas l'utilité
de faire le débat aujourd'hui.
M. Bédard: Êtes-vous pour? J'aimerais cela le
savoir.
M. Marx: Quant à moi, je suis prêt à
exploiter cette idée parce qu'il ne s'agit pas de relier la...
M. Bédard: Alors, si je comprends bien, nous ne sommes pas
prêts, ni l'un ni l'autre, à légiférer.
M. Marx: Oh! moi, je suis prêt, M. le ministre, mais je ne
vais pas...
M. Bédard: Vous êtes d'accord. Je voudrais le savoir
si vous êtes d'accord.
M. Marx: Je suis prêt à discuter cette question et
à voir ce que...
M. Bédard: Non, non.
M. Marx: Mais je ne peux pas... Je vais voir vos amendements.
M. Bédard: Moi aussi, je suis d'accord pour
l'étudier; cela se dit facilement. Ce que je vous demande, c'est:
Êtes-vous d'accord avec cette idée?
M. Marx: Ce ne sera pas nécessaire de me forcer à
l'accepter.
M. Bédard: Ah! Autrement dit, je n'ai pas plus de
réponse.
M. Marx: C'est relié à la condition
économique des personnes et non pas à leur condition sociale,
mais je vois ici que le ministre va se laisser la possibilité de faire
d'autres réformes du système dans les années à
venir. Je pense que c'est quelque chose à explorer, peut-être que
c'est quelque chose à mettre dans le projet de loi. Si le ministre est
d'accord, je suis prêt à examiner cela et peut-être à
l'accepter, s'il est prêt à faire des amendements. Si vous
êtes complètement en désaccord, il n'y a rien à
discuter; si vous ne voulez pas faire d'amendement, c'est inutile de faire une
discussion théorique sur cette question.
M. Bédard: On peut s'amuser, mais, autrement dit, le
député n'est pas branché non plus. Moi, je suis
branché, sauf que je remarque que le député de D'Arcy
McGee n'est pas branché. Il dit qu'il va explorer, qu'il explore, c'est
tout; nous, on a à légiférer, on n'a pas à explorer
au moment où on se parle.
M. Marx: Je suis prêt à l'explorer
aujourd'hui...
M. Bédard: On va explorer ensemble.
M. Marx: ...et à accepter des amendements que le ministre
serait prêt à apporter.
M. Bédard: Est-ce que le député de D'Arcy
McGee veut me dire que ce serait responsable pour lui de
légiférer, alors qu'il en est au stade d'explorer et de
s'interroger? Ce serait de la législation aveugle. Je suis aussi bien de
garder mon poste.
M. Marx: Pour moi, explorer, ça veut dire -
peut-être que j'ai choisi le mauvais mot, mais je veux...
M. Bédard: Cela veut dire être d'accord.
M. Marx: Cela veut dire discuter et faire des amendements.
M. Bédard: On fait une discussion, on peut toujours
discuter.
M. Marx: Si vous êtes prêt à discuter et
à faire des amendements, c'est parfait.
M. Bédard: Est-ce que vous voulez dire que vous allez
voter pour?
M. Marx: Oui, peut-être. Proposez des amendements.
M. Bédard: On en a eu des peut-être; peut-être
que le député de Chapleau a quelque chose à dire
là-dessus.
M. Kehoe: Pas pour le moment.
M. Bédard: Je vous comprends, vous n'essayez pas de jouer
sur tous les tableaux en même temps.
M. Marx: Donc, le ministre...
M. Bédard: Le ministre ne joue pas, comme le
député de D'Arcy McGee, sur tous les tableaux en même
temps, nous avons fait notre lit.
M. Marx: C'est cela, vous voulez coucher là et pas
ailleurs.
M. Bédard: Avec le respect des autres. Le
député de D'Arcy McGee est prêt à coucher dans le
même lit, il nous a dit qu'il était d'accord.
M. Marx: Franchement, M. le ministre, si c'est déjà
en vigueur, dans d'autres pays, les jours-amendes, on fait la comparaison
chaque jour, à l'Assemblée nationale, entre le Québec et
la Suède, le Danemark et tout cela, je peux accepter les...
M. Bédard: Ne nous trompons pas, les jours-amendes, on les
a; ce qu'on nous propose, ce sont des amendes en fonction de la capacité
de payer, c'est une tout autre discussion.
M. Marx: Les millionnaires vont payer plus que quelqu'un qui est
bénéficiaire de l'aide sociale.
Ma quatrième question...
M. Bédard: Avec notre projet de loi, il va être
saisi et il va devoir payer.
M. Marx: Ma quatrième question touche les amendes aussi et
l'emprisonnement à défaut de payer ces amendes. J'aimerais savoir
combien il y a d'infractions routières où les gens sont
emprisonnés pour le non-paiement d'amendes; ça veut dire en vertu
des règlements municipaux ou en vertu du Code de la route du
Québec.
M. Bédard: Environ 60%. Ceci m'amène à
répondre à une autre suggestion, une idée qui avait
été avancée par le député de D'Arcy
McGee.
Voici l'information: 60%, dont 25% relevant du Code criminel.
M. Marx: Combien de ces 60% relèvent des règlements
municipaux?
M. Bédard: Le reste.
M. Marx: Le reste, non, il y a le Code de la route.
M. Bédard: II y a le Code de la route: 20%.
M. Marx: 20%. Donc, 60% se retrouvent en prison pour le
non-paiement d'amendes en vertu des infractions routières et 20% pour le
non-paiement d'amendes en vertu des règlements municipaux. Je vais
m'expliquer tout de suite, dans le projet de loi, cela ne s'appliquerait pas
à toutes les cours municipales. Par exemple, à Montréal,
est-ce que la loi s'appliquerait? C'est cela, la question, pour voir si
Montréal serait couvert étant donné qu'il y a beaucoup
d'infractions routières en vertu des règlements municipaux de la
ville de Montréal.
M. Bédard: Effectivement, la loi ne s'appliquerait pas
à Montréal, quoique notre intention est bien claire d'en arriver
à ce que ce soit la même chose partout. Nous devrons nous asseoir
- il y a déjà des discussions - avec les autorités de la
ville de Montréal pour essayer d'en arriver à une entente. Nous
sommes obligés de constater que la mise en place de cette nouvelle
politique viendrait quand même changer radicalement leur manière
de procéder. Je puis vous dire que nous allons continuer les
discussions, les échanges avec les autorités de la ville de
Montréal pour inventorier toutes les possibilités le plus
rapidement possible.
Maintenant, même si ça ne s'applique pas à
Montréal, ça s'applique aux municipalités sur proclamation
du gouvernement. Je pense que ça ne doit pas nous empêcher quand
même - parce que la question se posait - de procéder à son
application dans tout le secteur qui relève de notre juridiction de
manière à - nous le croyons - améliorer la situation, tout
en tenant compte de l'autonomie des municipalités au niveau du
pénal. Nous sommes confiants quand même qu'à la suite des
discussions on puisse en arriver à des ententes.
M. Marx: Est-ce que le ministre a reçu une étude de
la ville de Montréal? Est-ce que ses représentants ont fait des
représentations?
M. Bédard: Des représentations? Sûrement.
Il ne faudrait pas qualifier cela d'étude, à moins que les
autorités municipales ne croient que c'est le cas, mais des
représentations écrites ont été faites et,
dès l'automne, nous allons nous mettre à la table avec les
autorités municipales pour discuter sur cette base-là.
M. Marx: J'ai une question. Le ministre voit bien que si la loi
s'applique à Montréal et pas à Saint-Jérôme
et, je ne sais pas, à Westmount, à Câte-Saint-Luc ou
à Chicoutimi, mais ailleurs en province, ce sera
l'inégalité des Québécois devant la loi, parce que
ça va s'appliquer dans certaines villes et pas dans d'autres. Cela aura
l'effet d'un "checkerboard" au Québec. Je vois ça comme un
problème et je ne sais pas ce que le ministre entend faire.
M. Bédard: Effectivement, ça pose un
problème qui nous préoccupe. C'est pour ça que, dans la
loi, nous avons inclus le principe que ça pourra s'appliquer à
toutes les
municipalités sur proclamation, à compter du moment
où des ententes auront été conclues avec celles-ci.
Elles peuvent le faire volontairement, c'est évident, et nous
avons également prévu les travaux compensatoires. Si, à
Montréal, par exemple, un individu, faute de paiement d'amende, est
amené à la porte de la prison pour y purger une sentence, il y a
dans notre loi la possibilité de lui offrir des travaux
compensatoires.
M. Marx: C'est-à-dire que si, à Montréal,
quelqu'un est condamné à payer une amende et qu'il ne la paie
pas, il sera envoyé à Bordeaux, le cas échéant, et
il aura la possibilité de faire des travaux compensatoires.
M. Bédard: Au même titre que tout autre citoyen.
M. Marx: Donc, la loi va s'appliquer à Montréal?
(16 h 15)
M. Bédard: Non. Il n'y a pas toutes les autres
étapes, parce que cela demande tout de même en place un
fonctionnement administratif, une main-d'oeuvre, etc. En ce qui a trait au
ministère de la Justice dans l'ensemble du Québec, cela ne pose
pas de problème, parce que nous avons déjà toute la
structure qui est en place et qui, comme vous le savez, est très
décentralisée. Ce n'est pas le cas pour de grandes
municipalités, entre autres, Montréal.
M. Marx: II va avoir l'occasion de faire des travaux
compensatoires au lieu de purger sa sentence en prison.
M. Bédard: C'est exact.
M. Marx: Partout en province?
M. Bédard: Partout en province et à Montréal
aussi.
M. Kehoe: Dans combien de temps prévoyez-vous mettre en
marche tout le système, je veux dire la même loi appliquée
uniformément dans toute la province? Avez-vous un
échéancier de trois ans, cinq ans?
M. Bédard: Dans les petites municipalités, nous ne
prévoyons pas de problème. Au niveau de Montréal, c'est un
problème.
M. Kehoe: C'est à Montréal où est le
problème.
M. Bédard: C'est juste. Je n'en fais pas reproche à
qui que ce soit...
M. Kehoe: Non, non.
M. Bédard: ... étant donné
l'agglomération, etc. Nous pensons que c'est dans un délai
très raisonnable que nous pouvons en arriver...
M. Kehoe: Est-ce des années, quand vous parlez de
raisonnable?
M. Bédard: Non.
M. Kehoe: Des mois?
M. Bédard: Je dirais à l'intérieur d'une
période d'un an ou d'un an et demi, je pense qu'on est capable d'en
arriver à une...
M. Kehoe: La loi doit s'appliquer uniformément dans toute
la province.
M. Bédard: C'est cela.
M. Kehoe: En moins d'un an.
M. Bédard: II faut tout de même prendre le temps de
discuter, parce qu'on ne voudrait pas non plus imposer aux Montréalais
des coûts additionnels qu'ils soient obligés de payer au niveau de
l'administration de la justice, je pense à l'informatique, le personnel
nécessaire, etc. Il y a lieu, comme je l'ai dit tout à l'heure,
de se mettre à table, de faire les discussions nécessaires et
d'essayer de conclure le plus rapidement possible.
M. Marx: La réponse ne me satisfait pas trop, mais je vais
l'accepter et je ne vais pas poursuivre en ce sens.
M. Bédard: En quoi?
M. Marx: Non, parce que c'est une question
d'inégalité, cela va s'appliquer à un certain nombre de
Québécois, mais pas à d'autres.
M. Bédard: Je vous ai fait part du problème auquel
j'étais confronté. Si vous voulez y répondre dans le sens
contraire, je pense qu'à un moment donné il s'agit d'une question
de décision et d'appréciation, je vous l'ai dit, et je ne vous le
cache pas, j'avais le problème qui se posait. L'autre problème,
au niveau de la solution, l'autre interrogation, c'est: Est-ce qu'on doit se
priver de mettre ce système amélioré à la
disposition d'une très grande partie des citoyens parce qu'il y a une
difficulté d'ordre informatique à un endroit précis, entre
autres, à Montréal? Comme vous êtes à même de
le constater, je pense avoir pris la décision la plus correcte, c'est de
faire profiter le plus rapidement tous ceux auxquels c'est possible de le
faire, quitte à
accélérer le plus possible pour que ce soit la même
chose partout.
M. Marx: Le problème relié à cette
difficulté centrale que je vois dans ce projet de loi, c'est que je
trouve que la procédure est trop lourde. Ce qu'il faut avoir ici, c'est
ce qu'on peut appeler en anglais "a self executing law", c'est-à-dire
ici, c'est toute une procédure avec un percepteur, avec des poursuites,
etc.
J'ai suggéré, en deuxième lecture, que pour des
infractions routières il y ait l'annulation du permis de conduire pour
ceux qui ne paient pas leurs amendes ou un autre moyen, par exemple,
l'annulation de l'enregistrement du véhicule, etc. Cela pourrait se
faire entre ordinateurs sans qu'il y ait trop de gens qui y soient
mêlés. J'ai l'impression que la ville de Montréal serait
pas mal d'accord avec un tel système, parce que cela se ferait
automatiquement. Si quelqu'un, par exemple, conduit avec un permis
annulé, une fois que le conducteur est arrêté, les
policiers demandent par radio si le permis est valide ou non. C'est facile de
contrôler tout cela. Je pense que cela se fait dans d'autres
juridictions. Je pense surtout à l'État de Californie qui a un
tel système et je demande en même temps au ministre s'il a fait
des études sur d'autres juridictions qui ont mis en vigueur un tel
système.
M. Bédard: Avant même que le député
ait évoqué cette suggestion en Chambre et y ait pensé, je
suis en mesure de lui dire que déjà, depuis un an, un an et demi,
cette possibilité avait été évoquée au
niveau du conseil consultatif et des principales tables de travail, qui, on le
sait, se sont réunies à travers le Québec. Effectivement,
j'avais également fait des démarches auprès de la
Régie de l'assurance automobile et il y a des raisons d'ordre
administratif. Je pense, entre autres, aux difficultés en termes
d'informatique qui ne sont pas résolues et qui ne nous ont pas permis
d'insérer cette possibilité au niveau du projet de loi.
Personnellement, depuis déjà plusieurs mois, j'avais fait part
aux gens de mon ministère que c'était une avenue qui me semblait
intéressante, entre autres, de relier les paiements d'amendes au
renouvellement de permis, c'est-à-dire au renouvellement de
l'immatriculation d'un véhicule automobile.
L'idée reste très bonne. Je n'ai pas changé
d'idée là-dessus. Il est clair qu'à partir du moment
où on m'a dit que, du point de vue informatique, on n'avait pas tout en
main pour que ce soit mis en application, je n'ai pas renoncé à
l'idée, mais simplement, comme ce n'était pas applicable, on ne
l'a pas mis dans le projet de loi. Je crois qu'à partir du moment
où ces problèmes d'ordre administratif seront
réglés cela devrait être une avenue qui devrait être
traduite en termes de législation.
M. Marx: M. le Président, je dirai tout de suite que je ne
peux pas blâmer le ministre de la Justice pour la mauvaise administration
de l'enregistrement des permis.
M. Bédard: Mais non, ce n'est pas de la mauvaise
administration de la régie.
M. Marx: Mais laissez-moi terminer. Ce n'est pas tellement
efficace; s'ils ne peuvent pas faire ici ce qu'on fait ailleurs...
M. Bédard: Ils ne peuvent pas le faire pour le moment, je
vous l'ai bien dit.
M. Marx: ...il y a quelque chose qui ne va pas. Je pense que
c'est évident. Je ne demande pas au ministre d'excuser qui que ce soit,
mais je pense que cela, c'est une grande faille dans le projet de loi
étant donné que vous avez déjà dit que 60% des
emprisonnements pour le non-paiement d'amendes viennent des infractions
routières. Pour une application efficace du programme qu'on trouve dans
ce projet de loi, il faut qu'on pense à mettre en vigueur un
système d'annulation des permis de conduire et d'immatriculation des
véhicules; sinon, la loi est tellement lourde, avec toute
l'administration, toute la paperasse que je pense qu'on va se trouver, enfin,
avec une loi et que ce sera toujours possible de dire: Voilà, le
système existe au Québec, on a innové, mais dans les faits
je pense que cela ne va pas marcher d'une façon efficace. C'est pourquoi
je demande sérieusement au ministre de reconsidérer ce point,
quitte peut-être à ne pas mettre en vigueur la loi avant qu'on
fasse cet amendement.
M. Bédard: Je dois dire que, même si le
député ne me demandait pas de le reconsidérer, je le
ferais quand même parce qu'il est très clair que j'ai
demandé à la régie d'activer son étude sur la
possibilité qu'un tel système soit mis en vigueur et soit
fonctionnel. À partir du moment où on m'indiquera que c'est
possible et que cela puisse être mis en application, mon intention a
toujours été de procéder par un amendement à la loi
et faire en sorte que cela s'applique.
D'autre part, il faut regarder cela aussi plus globalement parce que,
là, on ne parle que des permis d'immatriculation, il y a d'autres sortes
de permis aussi qui pourraient être touchés. Il faut avoir une vue
globale, mais, en ce qui regarde, entre autres, de relier le paiement d'amendes
au renouvellement de l'immatriculation, mon idée est faite
là-dessus, elle était faite auparavant, il s'agit simplement
de
l'application. Dès que la régie m'indiquera qu'elle est
prête à fonctionner, je ferai le nécessaire.
M. Marx: Dans le projet de loi original, l'avant-projet de loi,
si vous voulez, est-ce qu'il y avait des articles qui touchaient l'annulation
des permis, mais qui auraient été bloqués au Conseil des
ministres?
M. Bédard: L'avant-projet?
M. Marx: Oui. La rumeur était que cela a été
bloqué au Conseil des ministres...
M. Bédard: Non, non, cela n'a pas été...
Écoutez, on en parle très sérieusement et d'une
façon très détendue. Je suis d'autant plus à l'aise
que je ne voulais pas aller jusque là pour vous dire que j'y ai
pensé avant même que ce soit évoqué par le
député de D'Arcy McGee. Dans le mémoire que j'ai
acheminé au Conseil des ministres, j'ai proposé cette
possibilité. Des représentations nous ont été
faites au niveau de la régie, à savoir que c'était
impossible de l'appliquer maintenant. Je suis convaincu que j'aurais eu
l'accord du Conseil des ministres au niveau du principe, mais ils sont
réalistes comme il me faut l'être aussi. Comme il y a des
difficultés techniques, quand ces difficultés seront
résolues, il n'y aura aucune difficulté à
procéder.
M. Marx: Alors, mes informations étaient bonnes. La
dernière question...
M. Bédard: En voulez-vous d'autres informations?
M. Marx: Oui, mais je vais poser...
M. Bédard: Cela peut vous aider à faire des
suggestions.
M. Marx: Je vais poser des questions à l'Assemblée
nationale. Ma dernière question ou suggestion, ce serait peut-être
de faire un amendement concernant l'annulation de ces permis, d'insérer
un amendement dans le projet de loi, quitte à mettre ces articles en
vigueur quand cela sera possible sur le plan administratif, comme vous l'avez
souligné. Ce ne serait pas nécessaire de refaire tout le
débat, de revoir tout le projet de loi et tout cela.
M. Bédard: II n'y a pas...
M. Marx: II s'agirait de prévoir des articles dans le
projet de loi, quitte à les mettre en vigueur lorsque possible sur le
plan administratif, le cas échéant.
M. Bédard: Imaginez-vous que j'y ai pensé aussi,
mais je vous ai dit tout à l'heure que, globalement, il y avait d'autres
sortes de permis et tout cela. Quand viendra le temps de faire un amendement,
quand on nous indiquera que cela peut être applicable administrativement
parlant, la continuation de la session n'est pas très loin, c'est le
genre d'amendement qui peut être passé dans l'espace d'une
journée. Pas besoin de recommencer un débat, je pense qu'il est
déjà fait au moment où on se parle, on est tous sur la
même longueur d'onde. Cela prendrait une journée.
M. Marx: J'ai soulevé ce problème parce que, dans
l'administration de cette loi, sans un tel système, cela devient
impossible, étant donné qu'à Montréal il y a des
centaines de milliers d'infractions aux règlements routiers.
M. Bédard: À Montréal, c'est près de
200 000 par année. C'est évident que c'est un...
M. Marx: Les infractions, c'est environ 1 500 000.
M. Bédard: Oui, mais on parle de celles-là...
M. Marx: Oui.
M. Bédard: ...précisément. C'est
évident que c'est un volume, alors j'espère que cela rassure le
député de D'Arcy McGee de constater qu'avant même qu'il
nous en ait fait la suggestion...
M. Marx: Non, mais la...
M. Bédard: ...on avait pensé à tout le
problème.
M. Marx: Non, mais, à Montréal, la plupart des gens
paient leurs amendes; je pense que 3% ou 4% ne paient pas. Donc, c'est juste
pour...
M. Bédard: II y a 200 000 jugements par défaut par
année. (16 h 30)
M. Marx: 200 000 jugements par défaut par année
à Montréal?
M. Bédard: À Montréal.
M. Marx: Je n'ai pas tous les chiffres comme le ministre; vous
savez que c'est difficile d'avoir des documents de votre ministère.
M. Bédard: Si cela peut vous rassurer, nous avions
pensé à vos suggestions, nous les avions creusées avant
même que vous nous les fassiez.
M. Marx: Je pourrais vous faire de meilleures suggestions si
j'avais accès à tous les documents, je lis vite.
M. Bédard: On vous a donné des documents sur la
détention, à un moment donné, et vous avez mal
interprété les statistiques.
M. Marx: Ce n'était pas vous, M. le ministre...
M. Bédard: II va falloir être plus prudent avant de
vous donner tout cela.
M. Marx: Ce n'était pas vous; j'avais des documents rendus
publics, mais j'avais des documents qui n'étaient pas publics. Quand
vous serez dans l'Opposition, on va vous donner les documents, M. le ministre,
je peux vous assurer de cela.
M. Bédard: On pourrait encercler cela. Ce ne sera pas
avant une vingtaine d'années. Je ne serai plus là.
M. Kehoe: Dans le même sens que mon collègue de
D'Arcy McGee, M. le ministre, est-ce que le système que vous allez
mettre en marche avec cette loi est similaire à d'autres qui existent au
Canada ou aux États-Unis? Il a posé la question et je pense que
vous n'avez pas donné la réponse. Au Canada ou aux
États-Unis, est-ce que c'est similaire ou identique?
M. Bédard: En Ontario, cela s'apparente beaucoup
à...
M. Kehoe: Excepté pour la question des suspensions des
permis pour non-paiement des amendes.
M. Bédard: C'est cela.
M. Kehoe: Je pense que c'est à peu près comme celui
de la France. Est-ce qu'ils ont un percepteur des amendes ou un officier
semblable ou...
M. Bédard: Je ne suis honnêtement pas en mesure de
vous le dire, pour la France.
M. Kehoe: Mais vous dites que le système est similaire
à celui de l'Ontario.
M. Bédard: Cela s'apparente de beaucoup à celui de
l'Ontario. Nos institutions sont différentes.
M. Marx: Ce système d'annulation de permis et de
non-emprisonnement pour le non-paiement d'amendes, cela existe ailleurs.
M. Bédard: Oui, on n'invente rien, on n'invente pas le
monde quand on parle de cela. C'est pour cela comme je vous l'ai dit, qu'on
l'avait déjà approfondi, qu'on l'avait déjà
examiné et ce sont plutôt des raisons d'ordre technique qui nous
ont empêchés de le mettre dans le projet de loi de manière
que ce soit applicable maintenant.
M. Marx: On prend note du problème, M. le ministre. On va
vous pousser pendant les prochains mois pour...
M. Bédard: Vous n'avez pas besoin de pousser.
M. Marx: ... vous donner la volonté politique de
vraiment...
M. Bédard: Vous n'avez pas besoin de pousser, mon
idée est faite là-dessus.
M. Marx: Votre idée est faite. Cela prend la
volonté politique aussi, j'espère que vous l'avez.
M. Bédard: La volonté politique est là
aussi, tout est là.
M. Marx: Tout est là? Parfait. Sauf que l'ordinateur ne
fonctionne pas bien.
M. Bédard: II ne reste plus que l'informatique à
mettre à point et c'est tout; le ministre l'est.
Loi sur les poursuites sommaires
Le Président (M. Desbiens): J'appelle l'article 1. Est-ce
que l'article 1 est adopté?
Des voix: Adopté.
M. Bédard: Ce sont des modifications de concordance, les
articles 1, 2, 3, où il s'agit d'une concordance avec la Loi sur la
protection de la jeunesse. À l'article 4, il s'agit d'une concordance
afin d'uniformiser certains termes utilisés dans la loi.
M. Marx: Juste une petite question.
M. Bédard: Par exemple, dans la loi actuelle, on utilise
les termes "frais et dépens" pour couvrir une même
réalité; désormais, on ne retrouvera que le mot "frais".
L'article 5, c'est une modification de concordance avec l'article 58, où
on prévoit une obligation par l'article 50 de transmettre un avis d'un
ordre du juge avant l'émission d'un bref de saisie ou d'un mandat
d'emprisonnement, qui est reprise à l'article 58. C'est vraiment de la
concordance. S'il n'y a pas de questions, on peut les adopter.
M. Marx: Qu'est-ce que les mots "actes nécessaires"
veulent dire? Qu'est-ce qu'on entend par "actes nécessaires"?
M. Bédard: Â quel article? M. Marx: À
l'article 1.
M. Bédard: M. le député, c'est
déjà dans l'article 5 actuel de la Loi sur les poursuites
sommaires et nous avons tout simplement répété ce qui
était là en faisant la concordance, parce que l'article 2 de la
Loi sur les poursuites sommaires prévoyait l'émission de mandats
de saisie-exécution ou d'emprisonnement par un seul juge de paix.
Étant donné la nature de la réforme, nous avons fait la
concordance à l'article 2 et répété la terminologie
de l'article 1 qui prévoit la possibilité pour le juge de poser
les gestes nécessaires à l'application de la décision.
M. Marx: C'est-à-dire que le paragraphe 2 est
remplacé. C'est ce dont il s'agit?
M. Bédard: C'est ça. En vertu de cet amendement, le
juge de paix n'émettra plus de mandat de saisie, le juge de paix sera
plutôt appelé à autoriser certaines mesures
d'exécution que l'article 5 paragraphe 2 ne prévoyait pas.
Le Président (M. Desbiens): L'article 1 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 2.
M. Bédard: Concordance, M. le Président. Les
articles 1, 2, 3, 4 et 5 sont adoptés?
M. Marx: Un instant, à l'article 2...
Le Président (M. Desbiens): L'article 2 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 3.
Est-il adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 4
est-il adopté?
M. Bédard: II s'agit simplement d'une uniformisation d'un
terme de la loi, tel que je l'ai mentionné.
À l'article 5, il s'agit d'une modification de concordance avec
l'article 58.
Le Président (M. Desbiens): L'article 4 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 5
est-il adopté?
M. Marx: En ce qui concerne l'article 5, on a discuté ce
problème des règlements municipaux visant les infractions
routières. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 6. Est-il adopté?
M. Bédard: Cet article a trait à la condamnation
aux frais. Le texte proposé reprend les règles actuelles selon
lesquelles l'une ou l'autre des parties peut être condamnée aux
frais. Il précise toutefois les modalités de recouvrement de ces
frais, compte tenu des nouvelles règles d'exécution
proposées à l'article 9 du projet de loi.
M. Marx: Mais, dans cet article, les frais sont
déterminés par règlement, le juge n'a pas plus à
juger s'ils sont raisonnables ou non. Cela veut dire qu'on va établir
les frais par règlement et ce ne sera pas possible pour le juge
de...
M. Bédard: C'est déjà le cas
actuellement.
M. Marx: C'est déjà le cas? Pour les poursuites
sommaires?
M. Bédard: Mais oui. Le juge parle des frais. Il ne les
détermine pas, c'est déterminé...
M. Marx: Oui, mais est-ce que le juge a une marge de manoeuvre en
ce qui concerne les frais ou est-ce que ce sont les mêmes frais pour tout
le monde?
M. Bédard: II peut ne pas les imposer, mais s'il les
impose, il les impose suivant le tarif qui est prévu par
règlement.
M. Marx: Donc, il n'y a pas de changement ici.
M. Bédard: Non.
M. Marx: Si le juge de paix rejette la plainte ou la
dénonciation, il peut ordonner que le poursuivant paie les frais
déterminés par règlement au défendeur. Qu'est-ce
que ça veut dire?
M. Bédard: Ici, ça joue dans les deux sens,
c'est-à-dire que si c'est le poursuivant qui a poursuivi et que sa
plainte est rejetée, il peut être condamné par le tribunal
à payer des frais au défendeur, lesquels frais sont
également déterminés par règlement.
M. Marx: Est-ce que cet article touche des poursuites
privées?
M. Bédard: Oui, ici.
M. Marx: Oui, ça touche des poursuites privées.
M. Kehoe: Mais le poursuivant, qui est-ce? Normalement, c'est la
couronne, excepté dans les plaintes privées. C'est ça qui
est visé dans cet article?
M. Bédard: En général...
M. Kehoe: C'est-à-dire que, à partir de maintenant,
si le poursuivant est une corporation municipale, elle peut être
obligée de payer des frais?
M. Bédard: C'est déjà le cas actuellement.
Ici, il y a des lois sectorielles, ce n'est pas toujours juste la couronne.
Prenez l'Office de la construction, par exemple. C'est déjà
prévu dans la loi.
Si vous prenez l'article 51 de la Loi des poursuites sommaires, c'est
ordonné que le poursuivant ou le plaignant paie au prévenu les
frais et les dépens que le juge de paix trouve raisonnables et conformes
à la loi.
M. Marx: Qu'il trouve raisonnables. Mais, dans votre nouvel
article 51, le mot "raisonnable" ne s'y trouve pas.
M. Bédard: Dans les faits, les juges condamnent, par
exemple, à l'amende et aux dépens et ces dépens sont
appliqués automatiquement. Les juges ne se prononcent jamais sur le
quantum des dépens. On applique intégralement les
règlements. Il dit seulement les frais.
M. Kehoe: Pourtant, dans l'ancienne loi, il y avait, semble-t-il,
une certaine marge de manoeuvre pour le juge vu qu'on se sert des termes
"trouve raisonnable".
M. Bédard: Elle existe toujours parce que le juge peut ne
pas condamner, aux frais.
M. Kehoe: Oui, mais, auparavant, avec le mot "raisonnable", il
avait une certaine marge de manoeuvre, il y avait une certaine limite. Selon
les circonstances, il pouvait dire...
M. Bédard: II n'est pas obligé d'imposer tous les
frais, encore une fois. Il peut décider que ce sont seulement les frais
d'audition, sauf qu'une fois qu'il a dit cela, ces frais sont
comptabilisés en fonction d'un système qui existe
déjà. Il peut décider de ne pas condamner aux frais.
M. Marx: M. Létourneau a répondu à certaines
questions pour le ministre. J'aimerais citer un document qui a
été rendu public par votre ministère, M. le ministre. Cela
n'arrive pas souvent, mais cela arrive.
M. Bédard: Tout est public chez nous. M. Marx: Oui,
tout est public!
M. Bédard: Tout ce qui doit être public est
public.
M. Marx: C'est un gouvernement opaque. À la page 86...
M. Bédard: C'est peut-être le député
qui a la vue fatiguée.
M. Marx: ... Loi annotée sur les poursuites sommaires, on
lit, au bas de la page: "En vertu de l'article 51, le juge de paix a
entière discrétion pour fixer les frais à être
payés au prévenu en vertu de l'article 51. Il n'est donc pas
lié par les tarifs prévus pour les poursuites en vertu du Code
criminel et ce même en l'absence des tarifs édictés en
vertu de la Loi sur les poursuites sommaires du Québec." Donc, il a une
certaine discrétion ici.
M. Bédard: Le tarif qui existe actuellement a
été fait, étant donné l'ambiguïté de
l'article 51, pour être applicable au défendeur lorsqu'il est
condamné à payer l'amende et les frais. À l'inverse, le
tarif, parce que l'article 51 était ambigu, ne jouait pas dans l'autre
sens et les tribunaux se sont plaints de ce fait qu'ils n'avaient pas de
balises et ont demandé qu'ils puissent au moins avoir la même
parité et qu'ils puissent aller dans les deux sens avec des balises par
règlement.
Le Président (M. Desbiens): L'article 6 est-il
adopté?
M. Marx: Juste une autre question.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: Le juge peut-il ordonner qu'il n'y ait pas de frais?
M. Bédard: Oui.
M. Marx: II le peut en vertu du nouvel article. C'est là.
Je voulais juste voir si c'est dans l'article.
M. Bédard: Au troisième alinéa, le juge de
paix "peut ordonner".
M. Marx: "Peut ordonner". D'accord. Merci.
Le Président (M. Desbiens): L'article 6 est adopté.
L'article 7?
M. Bédard: Cet article, M. le Président, abroge,
d'abord, les articles 52, 53 et 54 de la loi actuelle. L'abrogation de
l'article 52 est de concordance avec le nouvel article 51 qui en a repris
essentiellement la substance. L'abrogation de l'article 53 est de concordance
avec les mesures proposées sur les alternatives à
l'emprisonnement à défaut de paiement d'amende proposées
par l'article 9 du projet de loi. L'abrogation de l'article 54 est de
concordance avec l'article 20 du projet de loi.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): L'article 7 est adopté.
L'article 8?
M. Bédard: J'ai un amendement à l'article 8
concernant l'article 56.1 qui se lirait comme suit. Est-ce que vous en avez une
copie, M. le Président?
Le Président (M. Desbiens): Oui.
M. Bédard: Vous pouvez peut-être le lire. (16 h
45)
Le Président (M. Desbiens): À l'article 8, qui
édicte l'article 56.1, remplacer le premier alinéa de cet article
56.1 par le suivant: "56.1 Un juge ou un greffier d'une Cour municipale qui n'a
pas été désignée dans un décret visé
à l'article 64 peut, au moment où il condamne un défendeur
à payer une amende, ordonner qu'à défaut de paiement
immédiat ou dans le délai qu'il fixe, l'on procède
à la saisie des biens du défendeur ou à son
incarcération".
M. Bédard: Alors, c'est une simple modification afin
d'apporter une précision, en ce sens que c'est le juge ou le greffier,
et non la Cour municipale, qui condamne le défendeur. Auparavant,
c'était libellé "une Cour municipale", alors que là on
précise" un juge ou un greffier d'une Cour municipale". C'est purement
une modification de précision, alors, si on revient à l'article 8
dans son...
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté, d'abord?
M. Bédard: J'imagine. Une voix: Adopté.
M. Bédard: Adopté. Alors, l'ensemble de l'article 8
dit ceci. On sait que le nouvel article 55 établit le principe que,
désormais, le juge ne pourra rendre aucune ordonnance pour le
recouvrement de l'amende lorsqu'il rend sa décision. Il prévoit
aussi que le défendeur aura droit, sauf s'il y renonce, à un
délai minimal de trente jours pour payer.
Le Président (M. Desbiens): L'article 8 est-il
adopté?
M. Bédard: L'article 56, toujours à l'article 8,
édicte une exception au principe établi à l'article 55. Le
défendeur pourra être incarcéré, à
défaut de paiement immédiat de l'amende, si le juge a des motifs
raisonnables de croire que le défendeur se soustraira à la
justice. Cette incarcération devra être établie en tenant
compte, cependant, des modalités prévues aux articles 63.10,
63.11 et 63.12.
L'article 56.1 prévoit qu'une Cour municipale qui n'a pas
été désignée par décret pourra imposer
l'emprisonnement ou la saisie à défaut du paiement
immédiat de l'amende. La durée de cet emprisonnement devra
toutefois être établie conformément à la table
d'équivalence prévue en annexe à la loi. C'est
déjà une uniformisation sur un des aspects par rapport aux autres
cours, ceci ajouté au fait qu'il est toujours possible d'offrir des
travaux compensatoires à quelqu'un qui est amené à la
prison. Cela diminue la disparité à Montréal, entre Cours
municipales, et dans l'ensemble du Québec.
M. Marx: On ne va pas reprendre le débat. La loi sera en
vigueur dans certaines municipalités et pas dans d'autres. Le ministre a
expliqué son problème. Ce n'est pas sa position. Maintenant, en
ce qui concerne l'article 56, cet article permet d'emprisonner, à
défaut du paiement immédiat de l'amende, le défendeur pour
lequel le juge de paix a des motifs raisonnables de croire qu'il se soustraira
à la justice.
J'ai eu l'occasion de visiter une des "belles prisons"
gérées par votre ministère et j'y ai rencontré un
jeune homme de Terre-Neuve qui est en prison pour dix jours. Il nesavait même pas pourquoi. Cela veut dire qu'il a été
arrêté dans le bas de la ville de Montréal et un, deux,
trois, bang, il se retrouve à Bordeaux. Il ne savait pas pourquoi, mais
il n'avait pas d'argent. Je veux dire que si quelqu'un n'a pas la
possibilité...
M. Bédard: Vous n'avez peut-être pas compris
pourquoi. Vous ne ferez pas accroire cela aux gens.
M. Marx: Est-ce que le ministre est prêt à nous
assurer qu'il n'y a pas d'abus de justice ou de procédure...
M. Bédard: Mais oui... M. Marx: C'est cela.
M. Bédard: Quand il y en a, il faut en donner les preuves.
Il ne faut pas...
M. Marx: Non, non...
M. Bédard: ... arriver simplement avec un exemple de
quelqu'un qui a été emprisonné. Écoutez, il y a un
tribunal qui s'est prononcé...
M. Marx: Cela veut dire que si le visiteur ne peut pas payer tout
de suite...
M. Bédard: Si le député ne sait pas
pourquoi, je suis convaincu que l'individu le sait.
M. Marx: Bon voilà.
M. Bédard: Allez-y. On ne fera pas de débat.
M. Marx: J'ai présumé la bonne foi de cette
personne. Disons que quelqu'un comme ça n'a pas l'occasion de chercher
de l'argent, de téléphoner...
M. Bédard: Oui, toutes ces possibilités lui sont
offertes.
M. Marx: Oui? M. Bédard: Oui.
M. Marx: Supposons que c'est un visiteur américain. Est-ce
qu'on va saisir sa voiture avant de le mettre en prison ou qu'est-ce qu'on va
faire?
M. Bédard: Toutes les possibilités vont lui
être offertes de faire en sorte de satisfaire à l'amende. La loi
est très explicite. Il faut lire l'article tel qu'il est. C'est
lorsqu'un juge croit que quelqu'un voudra se soustraire à la justice,
à ce moment, il peut. Vous avez des articles qui précisent,
63.10, 63.11, 63.12. Ce n'est pas arbitraire et, en plus, vous avez l'article
10 qui prévoit toute une procédure dans ce cas, à la
section XIV intitulée: "procédure spéciale". Vous avez
toutes sortes de dispositions qui nous assurent que cela ne peut pas se faire
d'une façon arbitraire. Cela ne peut pas se faire sans véritable
raison valable. On a même fait une procédure spéciale.
L'article 10 du projet de loi.
M. Marx: Merci. L'article 10.
M. Bédard: Je vois que mon collègue est très
au courant du projet.
M. Marx: C'est ça.
Le Président (M. Desbiens): L'article 8 est-il
adopté tel qu'amendé?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
9.
M. Bédard: Disons qu'un peu plus tard, on aura une
série d'amendements, mais qui sont de concordance ou des corrections
apportées. Pour ce qui est de l'article 9, cet article contient des
dispositions interprétatives utiles à l'ensemble de la section
IX, c'est-à-dire aux articles 57 à 64.2 proposés.
M. Marx: À l'article 57, le percepteur -on parle d'un
percepteur - ce serait un fonctionnaire nommé par le ministre. C'est
ça?
M. Bédard: C'est ça.
M. Marx: Combien de percepteurs va-ton avoir au
Québec?
M. Bédard: Les greffiers des tribunaux actuels,
normalement.
M. Marx: Ce seront les greffiers des tribunaux actuels qui seront
des percepteurs. Donc, il n'y aura pas de coûts additionnels.
M. Bédard: C'est pour ça que je vous disais tout
à l'heure qu'au niveau de notre structure, disons, on est prêt
tandis que, quand on veut l'imposer à une municipalité, c'est
évident qu'à première vue, ça peut
représenter des coûts additionnels pour l'ensemble des
citoyens.
M. Kehoe: Dans la mise en opération de toute cette
nouvelle loi, vous ne prévoyez pas des dépenses importantes.
C'est le personnel déjà en place qui va appliquer la loi, grosso
modo.
M. Bédard: Sûrement.
M. Kehoe: II n'y aura pas de nouveaux employés?
M. Bédard: À même notre réseau; on ne
prévoit vraiment pas d'addition importante nécessaire.
M. Kehoe: Pour trouver un débiteur ou une personne qui est
déjà condamnée, pour la retracer, qui va faire ces
travaux, le percepteur? Est-ce qu'il va y avoir des officiers de justice qui
vont faire ce genre de travail pour retracer?
M. Bédard: C'est la police qui va continuer son travail
et, quant à certaines recherches, on les fait déjà.
M. Kehoe: Mais le percepteur comme
tel, il n'aura pas à faire d'autre travail que de
l'administration pure et simple. Ce n'est pas dans ses fonctions de tenter de
retracer ces personnes d'une manière quelconque. Ce n'est pas un
percepteur comme tel?
M. Bédard: Non.
M. Kehoe: C'est un administrateur. On emploie le terme
"percepteur" pour désigner...
M. Bédard: Pour désigner une fonction très
claire au niveau de la loi.
M. Kehoe: Mais effectivement, pour retracer une personne qui est
condamnée, cela sera toujours fait par la police, tel que cela existe
actuellement.
M. Bédard: Tel que cela existe actuellement. Il a
déjà le personnel nécessaire autour de lui pour cela.
M. Marx: Étant donné la question soulevée
par le député de Chapleau, avez-vous des chiffres pour indiquer
l'ordre de la diminution de la population dans les prisons? À cause de
cette loi, il va y avoir moins de gens en prison. Quel sera le pourcentage de
la diminution de la population des prisons?
M. Bédard: II va y avoir certainement moins d'admissions.
En termes de pourcentage... L'objectif visé est de ne plus en avoir.
M. Marx: De ne plus en avoir. Donc, cela fait environ 50% des
admissions dans nos prisons.
M. Bédard: Ce n'est pas de l'occupation.
M. Marx: Non, des admissions. M. Bédard:
Évidemment.
M. Marx: M. le ministre a finalement compris. C'est 50% des
admissions.
M. Bédard: Vous êtes malhonnête. C'est
incroyable. C'est vous qui avez mal interprété. Franchement.
M. Marx: Vous m'avez fait une grimace...
M. Bédard: C'est nous qui...
M. Marx: ... je me suis posé la question quant à
savoir si vous aviez compris.
M. Bédard: Non. Au contraire. Je voulais dire que
j'étais heureux que le député de D'Arcy McGee ait enfin
compris nos chiffres, nos statistiques.
M. Marx: M. le ministre, cela veut dire qu'il va y avoir 50% de
moins d'admissions dans nos prisons. C'est cela?
M. Bédard: Nous l'espérons. Est-ce 50%?
M. Marx: 46%. Oui, j'ai vu 46%.
M. Bédard: Est-ce que ce sera 46%?
M. Marx: Mais le ministre a-t-il calculé l'économie
qu'il va faire en termes d'argent? Est-ce de l'ordre de 5 000 000 $, 10 000 000
$ ou 15 000 000 $?
M. Bédard: Je n'ai pas suffisamment
d'éléments pour vous dire exactement l'ordre de grandeur.
Cependant, nous sommes convaincus que cela va nous permettre au moins de ne pas
construire d'autres institutions de détention.
M. Marx: Parce que...
M. Bédard: Je pense que le député comprendra
que c'est un peu difficile. Si j'avais la réponse, cela me ferait
plaisir, mais le député comprendra que c'est difficile.
M. Marx: Je voudrais les chiffres seulement pour informer la
population. Ce n'est pas pour d'autres raisons. J'ai déjà...
M. Bédard: Notre objectif est de faire en sorte qu'il n'y
ait plus de gens qui vont en prison faute de paiement d'amende et de faire en
sorte aussi que les amendes soient payées.
M. Marx: Oui, parce que j'ai déjà souligné
au ministre que j'avais lu dans le rapport de Tina Hapdam qu'en 1978 le
ministère avait dépensé 5 000 000 $ pour héberger
des gens en prison qui ont fait défaut de payer des amendes d'environ 1
000 000 $. Je signale au ministre qu'elle a fait le travail au ministère
et j'espère que...
M. Bédard: Encore là, c'est un autre exemple des
statistiques qu'on a données au député de D'Arcy McGee et
qu'il interprète de façon pas toujours très...
M. Marx: Ce n'est pas le ministre qui m'a donné ces
statistiques.
M. Bédard: Non, mais...
M. Marx: Je les ai trouvées dans une étude...
M. Bédard: Oui, et c'était également au
ministère de la Justice, sauf que quand vous parlez de 5 000 000
$...
M. Marx: ... une maîtrise d'une étudiante. Ce
n'était pas dans un document que le ministre m'a donné.
M. Bédard: Oui, mais vous direz à votre
étudiante...
M. Marx: J'ai une liste ici. Si le ministre est libre
aujourd'hui, il peut...
M. Bédard: Tout ce que je veux vous dire sur les 5 000 000
$, c'est de dire respectueusement...
M. Marx: Oui.
M. Bédard: ... à votre étudiante que ce
n'est pas aussi clair que cela.
M. Marx: Ce n'est pas mon étudiante. M. Bédard:
Non, mais à votre...
M. Marx: C'est une étudiante qui a fait son stage
chez...
M. Bédard: Je sais. J'ai compris.
M. Marx: Ce n'est pas mon étudiante.
M. Bédard: À votre étudiante qui a fait un
rapport, etc.
M. Marx: C'est une étudiante qui a fait...
M. Bédard: Bon! Elle ne vous appartient pas...
M. Marx: Non, je ne la connais même pas.
M. Bédard: D'accord. Vous ne la connaissez même
pas?
M. Marx: Non.
M. Bédard: Bon! Tant mieux.
M. Marx: J'ai lu une étude qu'elle a faite auprès
du ministère et qu'elle...
M. Bédard: Je croyais que son rapport était plus
poussé que cela.
M. Marx: Je pense que c'est une bonne étude qu'elle a
faite, parce qu'elle est citée partout par les fonctionnaires au
ministère et je suggère au ministre de lire cela lui-même
ce soir (17 heures)
M. Bédard: Non, mais voulez-vous la réponse? Cela
vous inquiète de savoir si vous vous êtes trompé encore une
fois.
M. Marx: Oui.
M. Bédard: Vous vous êtes trompé encore une
fois. On ne peut pas parler de 5 000 000 $, comme cela, d'épargne; il
faut pondérer. Même si des gens n'entrent pas dans des prisons, il
reste que tout le personnel administratif demeure quand même presque le
même quel que soit le nombre de personnes qu'il y ait en prison. Alors,
c'est dans ce sens qu'il faut pondérer vos affirmations et vos
statistiques.
M. Marx: Cela veut dire que, même si l'on va diminuer la
population dans les prisons, on ne va pas faire d'économies. Cela va
coûter la même chose pour garder moins de personnes.
M. Bédard: Non. Je vous ai dit qu'il faut pondérer
les montants que vous avez évoqués tout à l'heure. Mais si
l'on ne construit pas d'autres prisons, si ce n'est pas nécessaire d'en
construire, je pense que l'un des effets que cela peut donner, c'est une
très grande économie.
M. Marx: Est-ce que c'est un engagement que le ministre prend
maintenant de ne pas construire d'autres prisons?
M. Bédard: II faut toujours être très clair
avec le député de D'Arcy McGee parce qu'il interprète
tellement mal.
M. Marx: Bien, vous avez dit cela.
M. Bédard: L'engagement que j'ai pris -vous seriez
d'accord pour qu'on ferme les vieilles - c'est de faire en sorte qu'il n'y ait
pas plus d'unités qu'il n'y en a présentement. Bon. Maintenant,
qu'il y ait des constructions à certaines places parce qu'à
d'autres places on ferme, cela va de soi.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Chapleau.
M. Kehoe: En lisant et en étudiant la loi, cela devient
évident que le percepteur a un râle assez important à jouer
dans cette réforme. Vous avez dit dans votre discours de deuxième
lecture que c'était un changement majeur que vous faites dans la loi;
cela l'est. Il y a bien des choses très louables dans cela. Mais il est
difficile de concevoir, avec la discrétion que vous accordez au
percepteur, avec l'ouvrage que vous lui donnez en surplus, que le greffier de
la Cour des sessions de la paix ou le greffier puisse combler les deux
fonctions. C'est difficile de savoir s'il ne sera pas nécessaire
d'avoir d'autre personnel pour mettre cela en marche. Il s'agit, comme
mon collègue de D'Arcy McGee l'a dit, d'une lourdeur assez importante de
la bureaucratie qui va être en jeu pour mettre en application cette loi.
Je ne peux pas concevoir que le greffier lui-même puisse combler toutes
ces fonctions, rencontrer le défendeur, donner des prolongements de
délais et réétudier son cas en plusieurs étapes,
soit les différentes étapes qu'il faut passer dans cela. C'est
pour cela que je me demande si le ministère a fait des études ou
des recherches pour savoir si vous ne serez pas obligés de mettre en
place un certain personnel pour appliquer la loi.
M. Bédard: II faut bien comprendre que c'est sous
l'autorité du greffier. Il y a quand même déjà un
personnel qui est là.
M. Kehoe: Oui, il est là quand même.
M. Bédard: Bon. Notre évaluation, je le redis au
député, est qu'il n'y aura pas nécessité
d'addition.
M. Kehoe: C'est votre espérance, mais, en fait, je me
demande si cela va se concrétiser.
M. Bédard: Non, non. Notre évaluation aussi.
Écoutez, non seulement l'idée de cette loi a été
lancée il y a déjà un an, un an et demi, mais le
problème a été évoqué il y a presque deux
ans. En fait, plusieurs études ont été faites. Il y a le
conseil consultatif, je vous l'ai dit, qui s'est penché
là-dessus. Il y a également eu des conférences des juges
qui se sont penchés là-dessus au niveau des unités qu'on
a, au niveau du personnel. Les consultations ont été faites et
tout cela nous permet de vous dire que nous sommes en mesure d'appliquer la
réforme sans qu'il ait nécessité d'addition importante de
personnel.
M. Kehoe: Importante. Cela veut dire qu'il y aura des additions,
cela va sans dire. Je ne puis pas concevoir qu'avec toutes les étapes
qu'il faut poursuivre dans cela...
M. Bédard: Oui, mais là je ne veux pas vous dire
qu'il n'y aura pas d'addition. S'il faut ajouter une ou deux personnes quelque
part, je ne veux pas me faire dire: Le ministre avait dit qu'il n'y aurait
aucune addition et il y a deux personnes de plus qui ont dû être
engagées dans l'ensemble du Québec. Franchement, cela
dépend de ce qu'on entend par addition.
M. Marx: Ce ne sera pas votre erreur la plus sérieuse.
M. Bédard: Je vous dis une addition sensible. D'ailleurs,
je peux dire au député que cela a été l'une de nos
préoccupations majeures avant de décider dans quelle direction
nous allions, à savoir l'évaluation des coûts. C'est bien
beau de faire une réforme, mais je pense que, autant dans le contexte
actuel que dans n'importe quel contexte, il faut en évaluer les
coûts d'application. Toutes les études, toutes les
démarches, toutes les consultations ont été faites qui
nous permettent de vous dire que nous ne croyons pas que ça demande des
additions importantes.
Il ne faut pas se mettre dans la situation où les gens ne paient
pas leurs amendes, il y a quand même un très grand pourcentage de
personnes qui paient leurs amendes, par rapport à cette clientèle
beaucoup plus restreinte qui ne paie pas ses amendes et qui, maintenant, devra
les payer ou aura la possibilité, si elle n'est vraiment pas capable de
les payer, de faire des travaux compensatoires qui lui éviteront la
prison.
M. Marx: M. le ministre, à l'article 60, je vois
que...
Le Président (M. Desbiens): Je m'excuse de vous
interrompre, M. le ministre, vous aviez annoncé des amendements; ce
serait peut-être dans l'ordre des choses...
M. Bédard: C'est à 61.
Le Président (M. Desbiens): Ah boni D'accord. M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Marx: À l'article 60, on voit que le percepteur peut
procéder à la saisie sans donner aucun avis à qui que ce
soit.
M. Bédard: Est-ce que l'article 59 est adopté?
Le Président (M. Desbiens): On peut y aller par article.
L'article 57 est-il adopté?
M. Marx: Adopté. M. Bédard:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que
l'article 58 est adopté?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 59
est-il adopté?
M. Bédard: Adopté. M. Marx:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 60.
M. Marx: Article 60, on revient à ma question, une saisie
sans que ce soit nécessaire de donner un avis à la personne,
à qui on fait la saisie.
M. Bédard: Elle a déjà reçu son avis
à 58: "Le percepteur transmet sans délai au défendeur un
avis du jugement et, le cas échéant, une demande de payer
l'amende dans le délai indiqué."
M. Marx: Ce n'est pas la même chose, de me demander de
payer une amende et de me dire: On vient saisir ta maison. Ce n'est pas la
même chose.
M. Bédard: On a parlé de la saisie
immobilière, saisie de gages, etc. Concernant la saisie
immobilière, comme vous le savez, il y a des dispositions qui font qu'on
doive revenir devant le juge qui doit se prononcer.
M. Marx: Justement, cela est ma prochaine question.
M. Bédard: Peut-être une information additionnelle.
M. le député, dans l'avis qui sera transmis au défendeur,
il y aura des indications concernant l'expiration du délai. Si l'amende
n'est pas payée, on procédera à la saisie, alors l'avis
contiendra déjà ces informations, comme c'est le cas
actuellement. On fait toujours une demande de paiement une fois le jugement
rendu, parce qu'il ne faut jamais oublier que 90% de ces jugements sont rendus
par défaut, le défendeur n'étant pas présent. On
lui signifie un avis de jugement avec une demande de paiement, lui indiquant ce
qui arrivera à défaut de paiement. Dans ce sens-là, il n'y
a rien de nouveau.
M. Marx: D'accord, mais dans l'article suivant, j'ai lu que - le
ministre a soulevé cette question même - pour saisir un immeuble
il faut avoir l'autorisation du juge, mais pour saisir des biens mobiliers, ce
n'est pas nécessaire d'avoir l'autorisation du juge. Aujourd'hui, les
biens mobiliers peuvent être plus importants que les biens immobiliers;
alors, je me demande pourquoi cette distinction parce que, parfois, des biens
mobiliers ont une grande valeur et on peut en faire la saisie sans
l'autorisation du juge. Cependant, pour un immeuble qui vaut 5000 $, ça
prend une autorisation. Pourquoi la distinction?
M. Bédard: Pour les biens meubles, actuellement, on doit
obtenir un bref émanant de la Cour provinciale ou de la Cour
supérieure suivant le montant en cause, lequel bref constitue
l'autorisation judiciaire de procéder à la saisie. Cela
continuera ainsi pour la saisie mobilière, il faudra obtenir un bref
émanant de la Cour provinciale ou de la
Cour supérieure suivant le montant en litige. Alors,
là-dessus, on ne change rien, c'est le système actuel.
Pour ce qui est de la saisie immobilière, on a voulu prendre une
précaution additionnelle, étant donné la
sécurité des titres, etc., et avoir une double autorisation. Le
juge de paix de la cour de première instance autorisera de
procéder à la saisie immobilière et, à ce
moment-là, on obtiendra le bref de la Cour provinciale ou de la Cour
supérieure pour l'exécution immobilière.
M. Kehoe: L'article 61b.
Le Président (M. Desbiens): L'article 60 est-il est
adopté?
M. Marx: On discute les deux ensemble.
Le Président (M. Desbiens): Les deux ensemble.
D'accord.
M. le député de Chapleau.
M. Kehoe: Je ne sais pas si je comprends mal la chose. À
l'article 61b: "la signification d'un bref de saisie-arrêt peut
être faite par courrier recommandé ou certifié". Comment
une exécution de bref de saisie-arrêt peut-elle être faite
par courrier recommandé ou certifié? Qu'est-ce que cela veut dire
au juste? Quelle est la portée de cela? Je comprends mal comment on peut
saisir quelque chose par une lettre recommandée.
M. Bédard: Ce sera un bref de saisie-arrêt
émanant, encore une fois, soit de la Cour provinciale ou de la Cour
supérieure, suivant le montant en litige, le bref de saisie-arrêt
informe la tierce personne qui doit de l'argent... C'est une saisie-arrêt
en main tierce, finalement, on informera l'employeur qui doit de l'argent du
salaire à son employé, de faire les retenues.
M. Kehoe: La saisie-arrêt, cela sera saisi chez
l'employeur, c'est-à-dire signifié chez l'employeur...
M. Bédard: C'est cela. M. Kehoe: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 60 est
adopté?
M. Marx: Un instant. L'article 60, oui.
Le Président (M. Desbiens): L'article 60 est
adopté.
L'article 61 est-il est adopté?
M. Bédard: À l'article 61, j'aurais un amendement.
Je comprends qu'on en a
discuté, mais c'est une modification de concordance qui se lirait
comme suit: À l'article 9 qui édicte l'article 61, insérer
à cet article 61, dans la première ligne du paragraphe c,
après le mot "malgré", les mots "le premier alinéa
de".
Il s'agit d'une modification de concordance avec l'article 48 du projet
de loi qui ajoute un deuxième alinéa à l'article 589 du
Code de procédure civile.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 61 tel
qu'amendé est adopté?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
62.
M. Bédard: Nous avons une modification de forme: À
la deuxième ligne de l'article 62 édicté par l'article 9
du projet de loi, supprimer la virgule après les mots "ex parte". C'est
cela.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
Adopté.
Est-ce que l'article 62 tel qu'amendé est adopté?
M. Bédard: Adopté. M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
63.
M. Bédard: L'article 63 établit le principe que
l'amende peut être payée par des travaux compensatoires.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 63,
adopté.
L'article 64.
L'article 63 adopté, c'est de 63 jusqu'à...
M. Bédard: Là, on est à l'article 63.1.
Le Président (M. Desbiens): C'est l'article 63.1 qui est
adopté.
M. Bédard: Non, non. L'article 63 est adopté.
Après, c'est l'article 63.1.
Le Président (M. Desbiens): D'accord. Je le prenais en
entier.
L'article 63.1.
M. Bédard: C'est cela.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 63.1 est
adopté?
M. Bédard: L'article a trait à la nature des
travaux compensatoires et à la forme de l'engagement.
Le Président (M. Desbiens): Adopté? M.
Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 63.1,
adopté. L'article 63.2. Un amendement.
M. Bédard: Nous aurions un amendement. Simplement en
termes de précision. (17 h 15)
Le Président (M. Desbiens): L'article 9 qui édicte
l'article 63.2, insérer, à la fin de cet article 63.2 la phrase
suivante: "Dans ce cas, les montants des amendes dues s'additionnent afin de
déterminer la durée des travaux compensatoires."
M. Bédard: La modification a pour but de préciser
la façon dont la durée des travaux est déterminée
dans le cas visé dans cet article. Cela établit tout simplement
le principe que plus d'une amende peut être acquittée dans un
même engagement selon la durée des travaux compensatoires.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est
adopté.
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 63.2 tel
qu'amendé est adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 63.3.
M. Bédard: Suivant le premier alinéa, la
durée maximale des travaux est de 1500 heures, savoir 500 unités
de trois heures chacune. Le deuxième alinéa prévoit une
modalité qui permettra aux contrevenants d'acquitter toutes les amendes
dues au moment de l'engagement quel qu'en soit le montant.
M. Marx: J'ai pensé à cela ici. Cela veut dire que
si quelqu'un doit exécuter une unité de travail compensatoire, il
va aller quelque part afin d'aider quelqu'un pour trois heures.
M. Bédard: C'est cela. M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): L'article 63.3 est
adopté. Est-ce que l'article 63.4 est adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 63.4 est
adopté. Est-ce que l'article 63.5 est adopté?
M. Bédard: Cet article écarte l'application de
certaines lois qui, sous divers aspects, pourraient faire obstacle à
l'exécution de travaux compensatoires. C'est essentiel, comme
c'était le cas...
M. Marx: Adopté.
M. Bédard: ... du travail rémunéré
dans les prisons.
Le Président (M. Desbiens): L'article 63.5 est
adopté. Est-ce que l'article 63.6 est adopté?
M. Bédard: Cet article prévoit l'application de la
Loi sur les accidents du travail à l'égard des travaux
compensatoires.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 63.6 est
adopté. Est-ce que l'article 63.7 est adopté?
M. Marx: Ici, j'ai une question. Pourquoi n'y a-t-il une partie
seulement de la Loi sur la santé et la sécurité du travail
qui s'applique?
M. Bédard: Pour éviter des tracasseries par les
organismes qui vont faire l'objet de travaux compensatoires, formation de
comités, etc., tel que le prévoit la Loi sur la santé et
la sécurité du travail.
M. Marx: Je n'ai pas suivi cela M. le ministre.
M. Bédard: Cela prévoit que les dispositions de la
Loi sur la santé et la sécurité du travail qui accorde des
droits en cette matière aux travailleurs s'appliqueront à
l'égard des travaux compensatoires.
M. Marx: Pourquoi pas d'autres articles dans la Loi sur la
santé et la sécurité du travail? Pourquoi seulement ces
articles?
M. Bédard: Ce que nous avons voulu faire ici, c'est
retenir les articles qui étaient favorables au travailleur mais
éviter de mettre sur la personne-ressource, sur l'organisme
communautaire ou l'organisme qui va participer aux travaux compensatoires, des
obligations normalement imposées à un employeur dans le cadre
d'une relation employeur/employé suivant rémunération.
Nous avons voulu éviter cela pour ne pas imposer une charge aux
personnes-ressource.
M. Marx: C'est clair, M. Létourneau.
Le Président (M. Desbiens): L'article 63.7 est
adopté. Est-ce que l'article 63.8 est adopté?
M. Marx: On ne sait pas comment adopter...
M. Bédard: Comment... un débat.
M. Marx: M. Garon m'a dit de dire cela.
M. Bédard: Nous avons un amendement.
Le Président (M. Desbiens): À l'article 9, un
amendement qui édicte de remplacer au début de l'article 63.8 les
mots "lorsqu'il n'y a pas de travaux compensatoires disponibles" par les mots
suivants "lorsque des travaux compensatoires n'ont pu être offerts".
M. Marx: Cela veut dire, sont offerts mais ne sont pas
disponibles.
M. Bédard: J'ai une formulation plus large qui permettra
de couvrir d'autres hypothèses que celle de la non-disponibilité
des travaux; par exemple, celle où le défendeur est
introuvable.
M. Marx: Très bien. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): C'est adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 63.8 est adopté tel
qu'amendé?
M. Bédard: Oui. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Bédard: L'article 63.9?
M. Marx: L'article 63.9: "Le juge de paix ordonne
l'emprisonnement." Est-ce que la personne qui est condamnée est
présente dans ce cas-ci?
M. Bédard: Dans le système présent, elle
n'est pas là parce c'est ex parte
actuellement.
M. Marx: C'est ex parte, d'accord. C'est ex parte, parfait.
Le Président (M. Desbiens): L'article 63.9 est
adopté.
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Article 63.10?
M. Bédard: Suivant cet article, la durée de
l'emprisonnement sera désormais déterminée en fonction du
montant de l'amende conformément à l'annexe A de la loi.
M. Marx: D'accord, adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 63.10 est
adopté. Article 63.11?
M. Bédard: Cette disposition a pour effet d'éviter
que plusieurs amendes ne soient acquittées par une peine
d'emprisonnement à peine supérieure à celle que le
contrevenant aurait eue pour une seule infraction.
M. Marx: C'est plein de bon sens. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
63.12, est-il adopté?
M. Bédard: Cet article est un corollaire du
précédent. Il vise à éviter, lorsqu'il s'agit d'une
condamnation à la fois à la prison et à une amende, que
l'emprisonnement à défaut du paiement de l'amende ne soit
cumulé avec l'autre peine d'emprisonnement.
M. Marx: Est-ce que c'est consécutif? Supposons que
quelqu'un est condamné pour deux infractions routières, est-ce
que c'est toujours consécutif?
M. Bédard: Non, ici, il faut distinguer. Cet article vise
le cas d'une personne qui recevrait, comme punition de l'infraction, une
sentence d'emprisonnement, par exemple six mois, ce qui est impossible, ce qui
est très rare au provincial, plus une amende. Alors, par exemple, un
défendeur recevrait deux mois d'emprisonnement plus une amende de 300 $;
à ce moment-là, on prévoit que le défaut de
paiement de l'amende sera consécutif en termes d'emprisonnement à
la sentence d'emprisonnement de deux mois déjà passés.
Sinon, cela ne donne rien d'imposer une amende, il ne paiera jamais.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 63.13
est-il adopté?
M. Bédard: L'article 63.13, oui. M. Marx: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
63.14?
M. Bédard: L'article traite de la délivrance du
mandat d'emprisonnement lorsque le défendeur est déjà
incarcéré sous réserve d'une adaptation découlant
des nouvelles règles relatives à l'emprisonnement à
défaut de paiement de l'amende. Cela correspond tout simplement à
l'article 61 actuel.
M. Marx: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
63.15, est-il adopté?
M. Bédard: Oui, M. le Président. Cela correspond
à l'article 63 de la loi actuelle qui a trait à
l'exécution d'un mandat d'emprisonnement.
Le Président (M. Desbiens): L'article 63.15 est-il
adopté?
M. Bédard: Adopté. L'article 63.16?
Le Président (M. Desbiens): L'article 63.15,
adopté.
L'article 63.16 est-il adopté?
M. Bédard: À moins qu'il n'y ait des questions,
cela correspond à l'article 62 de la loi actuelle. Il a trait au
paiement de l'amende après l'émission du bref de saisie ou
l'incarcération. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 63.16,
adopté.
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Desbiens): L'article 63.17?
M. Bédard: Cet article a trait aux implications d'un
paiement partiel d'amende sur la durée des travaux compensatoires
à effectuer.
Le Président (M. Desbiens): L'article 63.17 est-il
adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
63.18?
M. Bédard: C'est la logique même. Le Président
(M. Desbiens): Adopté?
M. Bédard: Cet article a trait au paiement de l'amende
après que les travaux compensatoires ont été
entrepris.
Le Président (M. Desbiens): L'article 63.18 est-il
adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 63.19?
M. Bédard: Cet article a trait aux implications d'un
paiement partiel de l'amende sur la durée de l'emprisonnement.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce qu'il est
adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Donc, l'article
9 en son entier tel qu'amendé est adopté?
M. Marx: Oui, oui, M. le Président. Ce n'est pas
terminé, M. le Président.
M. Bédard: L'article 9, ce n'est pas terminé, M. le
Président.
Le Président (M. Desbiens): Pardon. M. Bédard:
C'est un très long article.
Le Président (M. Desbiens): Alors, on passe à la
section 2, dispositions applicables aux cours municipales. Article 64.
M. Bédard: L'article 64, c'est tout simplement l'article
qui à trait à l'application du nouveau système de
perception des amendes aux cours municipales. En raison du fort volume
d'infractions qui rend difficilement applicable un système basé
sur l'évaluation de chaque cas particulier, il a été
jugé préférable d'en retarder l'application dans certaines
cours municipales, pour les raisons que j'ai données tantôt.
M. Marx: On a fait des discussions. M. Bédard:
Oui.
M. Marx: Sur ce point, donc, il n'y a rien à discuter.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
64.1.
M. Bédard: À l'article 64.1 nous aurions un
amendement de concordance.
Le Président (M. Desbiens): À la première
ligne de l'article 64.1 édicté par l'article 9 du projet de loi,
insérer après les mots "un juge" les mots "ou un greffier".
M. Bédard: II s'agit d'une modification de concordance
avec celle qui a été apportée à l'article 56.1.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Marx: Oui.
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que
l'article 64.1 est adopté tel qu'amendé?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Bédard: À 64.2, nous avons un amendement qui est
de concordance par rapport à ce que nous venons de faire.
Le Président (M. Desbiens): Alors, à la
troisième ligne du premier alinéa de l'article 64.2,
édicté par l'article 9 du projet de loi, insérer
après les mots "un juge" les mots "ou un greffier".
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Marx: Oui.
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que
l'article...
M. Bédard: En vertu de cet article, M. le
Président, le défendeur pourra payer l'amende par le biais de
travaux compensatoires même s'il s'agit d'une décision d'une cour
municipale à laquelle le nouveau système de perception des
amendes ne s'applique pas. Cela répond, je crois, à une
interrogation...
M. Marx: On a discuté de ce problème.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 64.2 est
adopté tel qu'amendé?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Maintenant c'est vrai que
l'article 9 est terminé.
M. Bédard: C'est ça.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce qu'il
est adopté avec ses amendements? M. Bédard:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Alors, l'article 9 est
adopté tel qu'amendé. L'article 10.
M. Bédard: L'article 10, M. le Président, on en a
discuté un peu tout à l'heure aussi. Ce sont les articles 74.1 et
suivants qui établissent une procédure spéciale lorsqu'il
y a des motifs de croire qu'un contrevenant se soustraira à la
justice.
L'article 74.1 prévoit qu'un cautionnement peut être
exigé d'un tel contrevenant, une procédure analogue à
celle qu'on retrouve dans le Code de la sécurité
routière.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 74.1 est
adopté?
M. Marx: Pas tout à fait. Je n'ai qu'une question. Dans
mon étude sur les prisons, que le ministre connatt très bien, et
en deuxième lecture de ce projet de loi...
M. Bédard: Je n'ai pas eu le temps de la lire.
M. Marx: Alors, comment pouvez-vous la critiquer, M. le
ministre?
M. Bédard: Parce que je m'aperçois... M. Marx:
Ce n'est pas la justice, ça!
M. Bédard: Non, ça ne m'inquiète pas parce
que je m'aperçois que vous prenez toutes les suggestions que je fais,
puis les intentions, et vous traduisez ça dans un rapport. Tant
mieux!
M. Marx: Voilà, voilà! Pauvre ministre! Toujours
retardataire dans ces choses!
M. Bédard: Vous n'aurez plus grand-chose à
critiquer tantôt!
M. Marx: Dans ce rapport et en deuxième lecture de ce
projet de loi... J'ai le droit de parole, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): La parole est au
député de D'Arcy McGee, en effet.
M. Marx: J'ai suggéré que la détention,
à la suite d'une arrestation pour une infraction pour laquelle une peine
d'emprisonnement n'est pas prévue, doive être abolie. Parce que
cela arrive souvent. Une personne est arrêtée pour une infraction
pour laquelle l'emprisonnement n'est pas exigé et, souvent, cette
personne se retrouve en prison pour la nuit ou pour une couple de jours.
M. Bédard: En matière pénale
provinciale...
M. Marx: Oui, mais je vais vous donner un exemple, M. le
ministre.
M. Bédard: ... c'est très rarement le cas, mais si
à la suite...
M. Marx: II n'est pas trop tard...
M. Bédard: Une seconde. Vous permettez?
M. Marx: ... pour lire mon rapport... M. Bédard:
Deux secondes. M. Marx: ... sur les prisons...
M. Bédard: Ah! ne nous fatiguez donc pas...
M. Marx: ... et vous allez comprendre ça.
M. Bédard: ... avec votre rapport qui ne veut rien dire!
Si vous voulez que je vous félicite d'avoir bien copié les
documents du ministère de la Justice et les intentions du
ministre...
M. Marx: Non, non. C'est moi qui... M. Bédard: ...
je vous félicite.
M. Marx: C'est moi qui vous félicite d'avoir suivi mes
suggestions.
M. Bédard: Et c'est fini. N'en parlons plus.
M. Marx: Je trouve ça brillant de votre part.
M. Bédard: Je donne suite à ce que j'ai dit. Je
suis très content quand vous faites ça, parce que ça vous
oblige à être d'accord avec moi. (17 h 30)
M. Marx: Oui.
M. Bédard: Non, mais ce qu'on me dit, M. le
député de D'Arcy McGee, c'est que c'est très rare, en
vertu du Code pénal québécois.
M. Marx: Voulez-vous un exemple, M. le ministre? Je vais vous
donner l'exemple de la...
M. Bédard: Par exemple, si quelqu'un refuse de
s'identifier, etc., et que cela se traduit par une accusation d'entrave
à un
agent de la paix, ça peut expliquer que si, à l'origine de
cela, c'était une loi pénale dont l'application était en
cause... Il reste que, quand ça arrive, c'est parce que d'autres faits
se sont produits...
M. Marx: Puis-je vous donner un exemple, M. le ministre?
M. Bédard: II peut y avoir quelques exceptions.
M. Marx: M. le ministre, je pense que c'est bon de ne pas parler
de théorie, mais de parler de concret, comme vous aimez le dire
souvent.
M. Bédard: Non, mais je vous donne quand même la
règle générale. C'est sûr qu'il peut y avoir des
cas, mais je vous ai dit que c'était exceptionnel. Ce que je vous dis,
c'est que, d'une façon générale, ce n'est pas le cas.
M. Marx: Voilà l'exemple d'une exreligieuse qui m'a
téléphoné il y a quelques semaines, parce que les lignes
téléphoniques du ministère étaient peut-être
occupées.
M. Bédard: Qu'est-ce qu'elle avait fait?
M. Marx: C'est ça que je veux vous expliquer.
M. Bédard: Allez-y.
M. Marx: Patience, M. le ministre!
M. Bédard: Je suis très patient!
M. Marx: Elle m'a téléphoné pour se plaindre
des conditions d'un de vos établissements de détention. Elle m'a
dit qu'un soir, elle a été arrêtée parce qu'un phare
sur sa voiture était défectueux. Le policier lui a demandé
son permis de conduire qui était expiré, parce qu'elle n'avait
pas reçu son chèque de pension de la sécurité
à temps pour renouveler son permis de conduire. Elle a été
conduite à l'institution Tanguay et a passé la nuit avec des
détenues. Elle était vraiment traumatisée par tout
ça.
Je vous assure que ça coûte cher...
M. Bédard: Je suis bien d'accord.
M. Marx: ... amener quelqu'un à l'institution Tanguay,
faire l'enregistrement...
M. Bédard: Mais elle conduisait sans permis de
conduire.
M. Marx: Avec un permis expiré. Mais ça veut dire
qu'en vertu de la loi dont on discute, l'emprisonnement ne serait pas
obligatoire pour une telle personne. Donc, pourquoi mettre cette personne en
prison pour une nuit ou un jour?
M. Bédard: M. le Président, je ne me prononcerai
sûrement pas sur un cas qui nous est "raconté" par le
député...
M. Marx: Mais ça arrive tous les jours.
M. Bédard: Voulez-vous que je vous réponde?
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Bédard: Tout ce que je dis au député de
D'Arcy McGee... Il nous relate un exemple raconté au
téléphone...
M. Marx: Ah! mais ça...
M. Bédard: Qu'il nous dise qui; il me le dira
confidentiellement, pour ne faire tort à personne.
M. Marx: Non, mais ce n'est pas...
M. Bédard: On va regarder le cas et on va en faire une
étude sérieuse. On ne commencera pas à passer des
jugements à partir...
M. Marx: Mais je trouve que vous n'êtes pas sérieux
maintenant dans vos propos.
M. Bédard: ... des faits que nous énonce le
député de D'Arcy McGee.
M. Marx: Je ne blâme pas le ministre pour ce qui est
arrivé à cette femme.
M. Bédard: Non, je le sais.
M. Marx: Je sais que le ministre aimerait que ça n'arrive
pas aux Québécoises et au Québécois, le cas
échéant.
M. Bédard: Exactement.
M. Marx: Mais tout ce que je veux faire valoir, c'est que, si
l'emprisonnement n'est pas exigé pour une contravention quelconque, il
ne faut pas permettre l'emprisonnement au moment de l'arrestation de cette
personne pour cette infraction. J'essaie d'être constructif ici, ce n'est
pas une question de critiquer...
M. Bédard: Je le prends aussi sous un aspect
constructif.
M. Marx: ... quoi que ce soit et qui que ce soit, mais c'est pour
essayer de faire modifier la loi dans ce sens. Ce n'est pas un
grand amendement, c'est pour faire en sorte que ces abus ne se
répètent pas, parce que souvent les gens sont
arrêtés pour une infraction pour laquelle il n'y aura pas
d'emprisonnement obligatoire prévu, à cause de ce projet de loi
qu'on est en train de discuter. Donc, pourquoi permettre
l'emprisonnement...
M. Bédard: Dans ce cas, est-ce qu'il peut y avoir... De
façon générale, je n'aime pas aller dans les cas
particuliers, quand je n'ai pas tous les éléments en main.
M. Marx: Non, j'essaie d'identifier un cas.
M. Bédard: On se comprend. C'est pour les fins de la
discussion. Est-ce qu'il y avait danger...
M. Marx: Non, il n'y avait pas danger.
M. Bédard: ... que la personne puisse se soustraire
à la justice? À ce moment-là, cela pourrait expliquer des
choses. Si ce n'est pas le cas...
M. Marx: Mais on ne sait pas...
M. Bédard: Est-ce qu'il y a eu refus d'identification?
M. Marx: Non.
M. Bédard: On peut enquêter sur le cas particulier,
mais normalement...
M. Marx: II ne s'agit pas de discuter de son cas, M. le ministre.
J'ai donné ce cas comme exemple.
M. Bédard: Ce que je vous dis, c'est que dans des cas
comme celui-là, normalement, c'est exceptionnel quand il y a des...
M. Marx: Donc, vous voulez me dire maintenant que quelqu'un peut
être condamné pour une infraction, mais que ce serait impossible
de l'envoyer en prison.
M. Bédard: Si quelqu'un se ramasse...
M. Marx: Ce serait impossible de le mettre en prison en
l'arrêtant parce que ce n'est pas couvert par ce projet de loi.
M. Bédard: Si la personne veut se soustraire à la
justice.
M. Marx: Non. Supposons que quelqu'un commet une infraction et
que le policier l'amène en prison. Le gars passe la nuit là.
M. Bédard: Pourquoi l'amènerait-il en prison? Ce
que je vous dis, c'est exceptionnel.
M. Marx: Si c'est tellement exceptionnel, on peut l'abolir.
M. Bédard: Mais non. Pourquoi l'abolir? Il faut que ce
soit dans des cas très précis, des cas exceptionnels. On ne peut
pas dire qu'il n'existe aucun cas exceptionnel.
M. Marx: Je vais vous donner un autre exemple.
M. Bédard: Vous revenez à vos cas particuliers.
M. Marx: Je donne des cas particuliers pour expliquer le
problème. Il y a quelques mois, j'ai eu un accident. Quelqu'un m'a
frappé, il a brûlé un feu rouge. Son permis de conduire
était expiré. Quand le policier a pris toutes les informations,
il a trouvé que le permis de ce monsieur était expiré. Il
a donc téléphoné au poste pour voir si c'était le
bon monsieur, etc. Non, le permis de conduire n'était pas expiré.
Il n'avait pas son permis de conduire sur lui. Le policier a
vérifié par radio et il a eu l'information que ce monsieur avait
vraiment un permis de conduire. Il lui a dit: Vous n'avez pas votre permis de
conduire sur vous, mais je vais laisser passer cela parce que j'ai
vérifié et vous avez vraiment un permis de conduire. Dans un tel
cas, le policier peut amener cette personne en prison ou au poste de police et
l'envoyer pour qu'elle trouve son permis de conduire, etc. Le policier peut
l'arrêter et l'amener au poste de police et la mettre dans une
cellule.
M. Bédard: Le pouvoir général d'arrestation
pour le policier provincial, il faut que ce soit dans des conditions qui lui
permettent spécifiquement d'arrêter quelqu'un.
M. Marx: Si quelqu'un n'a pas son permis de conduire sur lui et
qu'il conduit une automobile, peut-il être arrêté,
amené au poste de police et passer quelques heures ou même la nuit
dans une cellule?
M. Bédard: S'il ne refuse pas de s'identifier et de donner
tous les renseignements, aucun problème ne se pose.
M. Marx: II n'a pas son permis de conduire sur lui.
Vérifiez cela.
M. Bédard: Ils donnent un avis de 48 heures. Vous savez
comment cela fonctionne à ce moment-là. Ils n'amènent pas
les gens au poste. Si quelqu'un se ramasse en prison, c'est parce qu'il pose
des gestes qui sont de nature à laisser entendre qu'il veut se
soustraire à la justice. C'est tout. Il y a une procédure
à cette fin. À l'article 10, c'est précisé.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Chapleau.
M. Bédard: On me fait remarquer que c'est pour cela que
c'est plus facile de vérifier un cas particulier. Si vous en avez un, il
me fera plaisir de faire les vérifications nécessaires.
M. Kehoe: Je pense que j'en ai un. Dans les régions
frontalières comme l'Outaouais, dont je suis l'un des
députés, lorsqu'il s'agit d'une infraction à un
règlement municipal, la municipalité n'a juridiction que dans ses
limites. Parfois, il s'agit d'une personne de l'Ontario, d'Ottawa, qui a commis
une infraction quelconque. Quand vous parlez des motifs raisonnables de croire
qu'elle va tenter de se soustraire à la justice, je demande une
interprétation des articles 74.1 à 74.6. Est-ce que ces articles
vont être interprétés de telle façon que cette
personne sera obligée de fournir un cautionnement? Juste le fait qu'elle
demeure en Ontario ou dans une juridiction où... Prenons le cas de la
ville de Gatineau qui n'a pas juridiction de se rendre en Ontario
exécuter le mandat qui pourrait être émis contre cette
personne. À ce moment-là, est-ce que l'interprétation que
vous avez donnée de ces articles, à savoir des motifs
raisonnables de croire, sera appliquée dans un cas semblable?
M. Bédard: S'il y a des motifs raisonnables de le croire,
cela laisse une latitude aussi. L'article dit "peut"...
M Kehoe: Oui, je sais.
M. Bédard: Même s'il y a des motifs
raisonnables...
M. Kehoe: Le fait que le contrevenant sache que la loi...
M. Bédard: ... l'individu demeure en Ontario plutôt
que...
M. Kehoe: C'est cela.
M. Bédard: Je ne crois pas que cela donne...
M. Kehoe: Est-ce qu'on peut exiger un cautionnement, parce que je
pense...
M. Bédard: C'est une interprétation que je vous
donne. L'exemple que vous donnez, en tant que député à la
frontière de l'Ontario et du Québec, se pose d'autant plus. Le
seul fait qu'un individu, qui a pu commettre une infraction au Québec,
demeure en Ontario n'est pas, en soi...
M. Kehoe: Un règlement municipal.
M. Bédard: ... au départ, surtout en région
frontalière, un motif raisonnable...
M. Kehoe: Je pense que les villes frontalières dans le cas
de Hull, Gatineau, lorsqu'il s'agit d'un infraction semblable, sachant d'avance
que la personne ne reviendra probablement pas dans la ville, ne se mettra pas
sous sa juridiction, exigent un cautionnement. Normalement, cela comprend les
frais et le montant de l'amende.
M. Bédard: On me dit que c'est déjà au Code
de la sécurité routière.
M. Kehoe: Oui, mais je parle des règlements municipaux.
Prenez n'importe quel exemple. Je ne parle pas d'infractions au Code de la
sécurité routière, où il y a une entente
réciproque entre l'Ontario et le Québec. Je parle d'un
règlement municipal plutôt. Tout ce que je veux dire...
M. Bédard: Cela ne me semble pas couvert
spécifiquement par ces articles-là. C'est la situation actuelle
qui continuerait de prévaloir.
M. Kehoe: C'est là-dessus que je m'interroge,
l'interprétation que vous allez donner à ces nouveaux articles ou
qu'un juge donnera à: "des motifs raisonnables de croire".
M. Bédard: Je comprends la situation que vous
évoquez. C'est bien difficile d'écrire cela autrement que ce ne
l'est présentement, les "motifs raisonnables". Il ne faut pas que ce
soit des motifs folichons, il faut que ce soit des motifs raisonnables de
croire que quelqu'un veut s'y soustraire.
M. Kehoe: Le cas que j'invoque le plus souvent, c'est celui d'une
personne qui ne vient pas régulièrement dans la ville de Hull ou
la ville de Gatineau, qui est juste de passage, qui demeure à environ
150 ou 200 milles de là, comme à Sudbury. Il est très
probable qu'elle ne repassera jamais par là, les chances sont bonnes
que, lorsque soustraite à la juridiction de la ville de Gatineau, les
possibilités de recouvrement...
M. Bédard: Dans ces cas-là, il y a probablement un
cautionnement qui est demandé comme lorsqu'on va ailleurs, aux
États-Unis...
M. Kehoe: Aux États-Unis, cela se passe couramment. Quand
vous allez aux États-Unis et que vous demeurez au Canada,
passé l'État de la Géorgie, ils exigent un
cautionnement, c'est certain.
M. Bédard: C'est cela.
M. Kehoe: Dans l'ensemble, on peut prendre cela comme
étant l'interprétation que votre ministère donnerait: les
villes frontalières auront le droit d'exiger un cautionnement.
M. Bédard: D'accord.
M. Marx: J'aimerais demander au ministre de m'éclairer sur
un petit point. Si le ministre trouve cela difficile, un de ses fonctionnaires
peut me répondre.
M. Bédard: II a l'air de jouir avant de me poser la
question.
M. Marx: Non, mais je vois que ce sera tout de suite le
fonctionnaire qui va répondre. Voici la question. (17 h 45)
M. Bédard: Non, soyez donc gentil. On dirait que vous
parlez toujours devant deux mille personnes. Parlez en commission.
M. Marx: Supposons qu'en vertu du Code de la route, quelqu'un
conduit sans permis. Le policier l'arrête, lui donne une contravention,
cette personne va se présenter devant la cour et va avoir une amende
à payer. D'accord? Donc, l'emprisonnement obligatoire serait impossible
pour cette personne. D'accord? Le ministre a compris?
M. Bédard: À moins qu'elle ne paie l'amende.
M. Marx: Oui, c'est ça. Mais l'emprisonnement obligatoire
est impossible, d'accord? À moins qu'elle ne paie.
M. Bédard: J'ai compris, c'est l'exemple que vous avez
donné tout à l'heure.
M. Marx: Maintenant, supposons que cette personne, en vertu du
Code de la route, est arrêtée pour la même infraction par un
policier qui décide de l'amener au poste de police et que cette personne
soit mise en cellule. C'est possible ou impossible?
M. Bédard: Non, normalement, il ne l'amène pas
là.
M. Marx: Oui, mais je veux mettre dans la loi que ça
devienne impossible.
M. Bédard: Mais non. Il ne l'amène pas.
M. Marx: Mais ça arrive. C'est ce que je veux dire.
M. Bédard: S'il l'amène là, je vous l'ai dit
tout à l'heure, c'est parce qu'elle a commis un autre acte qui est celui
de se soutraire à la justice. Ce n'est pas pour avoir conduit sans
permis. Ça fait cinq ou six fois que je vous le dis.
M. Marx: M. le ministre, si quelqu'un conduit sans permis, il n'a
pas du tout de permis, et un policier l'arrête, est-ce que le policier
peut l'amener au poste de police et est-ce que ce sera possible pour cette
personne...
M. Bédard: S'il l'amène, c'est parce qu'il y a
d'autres raisons.
M. Marx: S'il n'y a pas d'autres raisons?
M. Bédard: S'il n'y en a pas d'autres, il ne
l'amène pas au poste de police.
M. Marx: Est-ce qu'il a le pouvoir de le faire? C'est ça
la question. Non pas ce qu'il fait ou ce qu'il ne fait pas. Est-ce qu'il a le
pouvoir de l'amener au poste de police et de le mettre en cellule?
M. Bédard: S'il a des motifs raisonnables de croire que
cette personne veut échapper à la justice.
M. Marx: J'essaie le plus possible de me faire expliquer
ça.
M. Bédard: Bien oui, mais écoutez! M. Marx:
Est-ce qu'on peut...
M. Bédard: Je vous dis non. S'il n'y a pas d'autres
motifs, il ne le fait pas. Bon. Combien ça fait de fois que je vous le
disi
M. Marx: Puis-je vous demander de demander à l'un de vos
fonctionnaires de vérifier, par exemple, le Code de la route pour voir
si c'est possible et, à la fin de la discussion, de revenir avec ce
point?
M. Bédard: Je vais vérifier votre cas particulier.
Amenez-nous-le et on le vérifiera.
M. Marx: Ce n'est pas un cas particulier. Vérifiez si la
situation que j'ai décrite est possible et, si c'est possible, tout ce
que je veux, c'est que l'on évite de telles situations en modifiant le
projet de loi. Je suis tout à fait sûr que le ministre sera
d'accord si c'est le cas parce que le projet de loi est dans ce sens. Je ne
veux pas être...
M. Bédard: C'est clair, c'est tout l'esprit du projet de
loi.
M. Marx: Je pense qu'il y a des cas, je ne dirais pas qu'il y en
a des milliers par année, mais il y en a des centaines. Peut-être
qu'on pourra les régler.
M. Bédard: Écoutez. Vous le dites d'une
façon fortuite. Amenez-les ces cas. On va les analyser et on verra s'il
n'y avait pas un autre argument ou d'autres faits qui ont amené le
policier à arrêter la personne...
M. Marx: Mais, s'il y a d'autres...
M. Bédard: ... ou à l'amener au poste.
M. Marx: Oui, mais s'il y a...
M. Bédard: N'essayez pas de me le faire dire d'une
façon générale, je vous dis que ce n'est pas le cas.
M. Marx: Même si on amende le projet de loi dans le sens
que j'ai indiqué, il serait toujours possible pour le policier
d'arrêter quelqu'un et de l'amener au poste de police parce qu'il a
entravé la justice, parce que ça vient...
M. Bédard: C'est une autre affaire.
M. Marx: C'est ça. Donc, ce n'est pas pour gêner
l'administration de la justice, c'est juste pour éviter certains abus
qui se produisent ou pourraient se produire. D'accord?
M. Bédard: On peut vérifier le Code de la
sécurité routière...
M. Marx: Je remercie le ministre. M. Bédard: ... si
vous voulez, mais...
Le Président (M. Desbiens): Alors, l'article 74.1 est-il
adopté?
M. Marx: Ça n'arrive pas seulement dans le Code de la
route, mais cela pourrait se produire en vertu d'autres lois aussi.
Le Président (M. Desbiens): L'article 74.1 est-il
adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): À ce moment-ci, je ne
sais pas quelles sont vos intentions par rapport au projet de loi...
M. Marx: Peut-on suspendre la séance pendant deux minutes?
On va en discuter. On peut suspendre la séance pour deux minutes, M. le
ministre?
M. Bédard: On va finir ce soir, il n'y a aucun doute.
C'est comme vous voudrez.
Le Président (M. Desbiens): Je suspends les travaux pour
deux minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 50)
(Reprise de la séance à 17 h 52)
Le Président (M. Desbiens): La commission reprend ses
travaux. L'entente est de continuer les travaux jusqu'à 19 heures, de
terminer d'abord l'étude de l'article 10 du présent projet de loi
et de revenir avec le projet de loi no 190. C'est bien cela? L'article 74.2
sera-t-il adopté?
M. Marx: Oui. Il n'y a pas de problème.
Une voix: II n'y a pas d'amendements à 74.2?
M. Bédard: Non.
Le Président (M. Desbiens): L'article 74.2 est
adopté.
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Article 74.3?
M. Bédard: Selon cet article, l'avis sommaire
équivaut à une sommation.
Le Président (M. Desbiens): L'article 74.3 est-il
adopté?
M. Marx: Oui, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
74.4?
M. Bédard: L'article 74.4 a trait à la transmission
du cautionnement et de l'avis sommaire.
Le Président (M. Desbiens): Cet article est-il
adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 74.4 est
adopté. À l'article 74.5, il y a un amendement.
M. Bédard: II y a un amendement.
Le Président (M. Desbiens): À l'article 10 qui
édicte l'article 74.5, il faut remplacer dans cet article 74.5 à
la troisième ligne le mot "et" par " ce qui suit: point, après
"mandat", et la nouvelle phrase commencerait par "Dans ce cas, elle doit le
conduire".
M. Marx: Dans ce cas...
Le Président (M. Desbiens): Un point après
"mandat".
M. Bédard: C'est une amélioration de la
phraséologie, tout simplement. L'article prévoit le cas où
le contrevenant refuse ou ne peut fournir le cautionnement exigé.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est-il
adopté?
M. Marx: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
D'Arcy McGee. L'amendement est-il adopté?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que
l'article 74.5 est adopté tel qu'amendé?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
74.6.
M. Bédard: Cet article a trait à l'utilisation du
cautionnement lorsque la décision est rendue. Il sert à payer
l'amende ou est remboursé au contrevenant selon la décision. Cela
va de soi.
Le Président (M. Desbiens): L'article 74.6 est-il
adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que
l'article 11, tel qu'amendé, est adopté?
M. Marx: Non, c'est l'article 10, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): L'article 10. Est-ce que
l'article 10, tel qu'amendé, est adopté? Adopté.
Alors, je suspends les travaux de la commission pour quelques
secondes.
(Suspension de la séance à 17 h 56)
(Reprise de la séance à 17 h 57)
Projet de loi no 190 (suite)
Le Président (M. Desbiens): La commission élue
permanente de la justice reprend ses travaux pour étudier le projet de
loi no 190, Loi sur la commune de la seigneurie d'Yamaska.
Les membres de la commission sont les mêmes et le rapporteur est
M. le député de Nicolet. M. le ministre.
M. Bédard: M. le Président, à la suite de la
discussion que nous avons eue, nous proposerions un amendement qui serait dans
le sens suivant: La Loi sur la commune de la seigneurie d'Yamaska est
modifiée par l'insertion, après l'article 8, des suivants: "9. M.
Marcel Cardin peut s'adresser à la Cour supérieure du district de
Richelieu pour qu'elle détermine s'il a subi un dommage par suite de la
vente de la commune et de la perte de son droit de pacage. Le cas
échéant, la Cour supérieure détermine
l'étendue de ce dommage. "Si la Cour supérieure conclut que les
sommes offertes à M. Marcel Cardin, en application des articles 7 et 8,
sont insuffisantes pour l'indemniser du dommage qu'il a subi, elle
détermine la somme supplémentaire qui devrait être
ajoutée pour qu'il y ait indemnisation complète. M. Marcel Cardin
peut réclamer cette somme supplémentaire au gouvernement du
Québec."
Article 10: "La somme à laquelle peut avoir droit M. Marcel
Cardin en vertu de l'article 9 est distincte du prix de vente visé
à l'article 1 et elle n'est pas prise à même ce prix." Les
articles 9 à 11 sont renumérotés 11 à 13.
Le Président (M. Desbiens): Alors, on reprend.
M. Bédard: On me dit que les parties sont d'accord.
M. Marx: Tout à fait d'accord, si les parties sont
d'accord. Parfait.
Le Président (M. Desbiens): Alors, est-ce que les attendus
sont adoptés?
M. Bédard: Nous n'avons aucun autre amendement à
faire au niveau du projet de loi.
M. Marx: Le projet de loi soit...
Le Président (M. Desbiens): Les attendus sont
adoptés, alors je devrai procéder article par article. Est-ce que
l'article 1 est adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 2
est-il adopté?
M. Marx: Est-ce qu'il y a des frais ou si c'est sans frais?
Le Président (M. Desbiens): L'article 2 est-il
adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 2 est adopté.
L'article 3. Est-ce que l'article 3 est adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adapté. Est-ce que
l'article 4 est adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 4 est adopté.
Est-ce que l'article 5 est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 5 est adopté.
Est-ce que l'article 6 est adopté? J'aimerais au moins que quelqu'un
réponde à mes questions.
M. Bédard: M. le Président, je suis prêt
à dire "adopté" sur tous les articles, mais quand même
l'Opposition est là, j'attends.
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Desbiens): C'est parce que la coutume
veut que l'on donne une réponse de chaque côté.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): Alors, l'article 6 est
adopté. Article 7? (18 heures)
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 8
est-il adopté?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Là, nous en arrivons
à l'amendement, au nouvel article 9 qui a été lu
tantôt par le ministre. Est-ce que cet amendement est adopté?
Adopté. L'amendement qui deviendrait le nouvel article 10 est-il
adopté? Adopté. L'article 9 qui devient l'article 11 est-il
adopté? Adopté. L'article 10 devient 12; est-il adopté?
Adopté. L'article 11 devient 13; est-il adopté? Adopté.
Est-ce que l'annexe de ce projet de loi est adoptée? Adopté. Le
projet de loi no 190 tel qu'amendé, avec ses titres, sous-titres et
annexes, est-il adopté? Adopté.
M. Marx: J'ai juste un commentaire à faire sur ce projet
de loi, M. le Président, un petit commentaire.
J'aimerais féliciter M. Cardin pour sa détermination dans
cette affaire et je pense qu'avec le concours du ministre, peut-être
surtout à cause du ministre qu'il a rencontré la dernière
fois qu'il est venu ici, l'Assemblée nationale va vraiment rendre
justice dans cette affaire et surtout à M. Cardin qui le mérite
bien.
M. Bédard: Alors, je me joins... M. Cardin est en train
d'applaudir...
M. Marx: Ce n'est pas défendu!
M. Bédard: S'il veut applaudir, on va l'arrêter, ce
n'est pas permis! Effectivement, je voudrais remercier aussi les notaires et
les procureurs, mais d'une façon spéciale M. Cardin qui est
peut-être l'illustration du fait de vivre en démocratie parce
qu'il s'est amené seul au niveau de la commission, au niveau des
audiences de la commission. Il a trouvé moyen de nous faire valoir ses
points de vue. Je dois dire que j'ai eu l'occasion de le rencontrer. Nous
sommes très heureux, tous les membres de la commission, de pouvoir
légiférer de manière à régler le
problème non seulement pour M. Cardin, mais également pour
d'autres personnes qui étaient concernées, comme on le sait, par
le projet de loi.
Le Président (M. Desbiens): Je demande au rapporteur de
présenter son rapport à l'Assemblée nationale et je
suspends les travaux de la commission pour quelques secondes.
(Suspension de la séance à 18 h 03)
(Reprise de la séance à 18 h 04)
Projet de loi no 67 (suite)
Le Président (M. Desbiens): La commission élue
permanente de la justice reprend ses travaux pour revenir à
l'étude, article par article, du projet de loi no 67, Loi modifiant la
Loi sur les poursuites sommaires, le Code de procédure civile et
d'autres dispositions législatives. M. le ministre, on en était
à l'article 11.
Loi sur les poursuites sommaires (suite)
M. Bédard: En vertu de ces modifications, une
décision rendue en appel étant exécutée par le
tribunal de première instance - c'est ce qui se passe actuellement en
pratique - il devenait nécessaire de rendre obligatoire cette
façon de procéder étant donné les mécanismes
d'exécution de la décision mis en place par le projet de loi.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Article 11, adopté.
Article 12?
M. Bédard: II s'agit simplement de modifications de
concordance avec les
articles 15 et 20 du projet; l'article 15 a trait à
l'exécution des frais d'appel; l'article 20 a trait à la
détermination par règlement des frais d'appel.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 12 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
13?
M. Bédard: À l'article 13, il s'agit d'une
modification de concordance avec celle apportée par l'article 11 du
projet de loi et qui rend l'article 85 inutile.
Le Président (M. Desbiens): Adopté? M.
Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 14 est-il
adopté?
M. Bédard: À l'article 14, il s'agit d'une
modification de concordance avec celle apportée par l'article 11 du
projet de loi, mais nous avons un amendement qui se lit comme suit:
Le Président (M. Desbiens): À insérer
après l'article 14.
M. Bédard: En fait, c'est après l'article 14.
Le Président (M. Desbiens): D'accord. Cela va.
M. Bédard: Cela sera un amendement qui crée
l'article 14.1.
Le Président (M. Desbiens): L'article 14 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 14 est
adopté.
L'amendement a pour fins d'insérer après l'article 14 le
suivant: 14.1. "L'article 87 de cette loi est abrogé."
M. Bédard: C'est une modification de concordance avec
l'article 11.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est-il
adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Le nouvel
article 14.1 est adopté. L'article 15?
M. Bédard: À l'article 15, il y a un amendement de
concordance, encore là.
Le Président (M. Desbiens): Remplacer, à l'article
15, le premier alinéa de l'article 88 par le suivant: "Si des frais sont
imposés au contrevenant, ils sont recouvrés conformément
à la partie I."
M. Bédard: ... peut-être adopter l'amendement.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est-il
adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que
l'article 15 tel qu'amendé...
M. Bédard: Pour l'ensemble de l'article, c'est de la
concordance avec les amendements déjà apportés aux
articles 6 et 11 du projet de loi concernant l'exécution des frais.
L'article 11 prévoit que la décision en appel est
retournée devant le tribunal de première instance.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 15 tel
qu'amendé est adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 16
est-il est adopté?
M. Bédard: L'article 16 est de concordance avec ce qui est
apporté à l'article 9 du projet de loi sur l'exécution des
décisions.
Le Président (M. Desbiens): L'article 16 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
17.
M. Bédard: En vertu de cet article, l'exécution des
décisions rendues sur exposé de causes se fera
nécessairement par le tribunal de première instance. Il s'agit de
la même règle que pour les appels de novo.
Le Président (M. Desbiens): L'article 17 est-il
adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
18?
M. Bédard: À l'article 18, nous aurions un
amendement.
M. Marx: L'article 18 n'est pas clair, je veux soulever cela,
j'ai une note ici m'indiquant que ce n'est pas tellement clair.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement proposé
par le ministre est: "A l'article 18 qui édicte l'article 107.1,
insérer cet article dans cet article 107.1. - "à la
troisième ligne, après les mots "un juge" ces mots "ou un
greffier"; - "à la quatrième ligne, entre les mots "article" et
"s'appliquent" une virgule."
M. Bédard: C'est vraiment de concordance et de forme.
Le député de D'Arcy McGee disait qu'il ne lui semblait pas
très clair, peut-être que...
M. Marx: La virgule... M. Bédard: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est-il
adopté?
M. Bédard: Grâce à la virgule.
Le Président (M. Desbiens): Alors, l'amendement est
adopté.
Est-ce que l'article 18 tel qu'amendé est adopté?
M. Bédard: Mais le point demeure. Des voix:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 19?
M. Bédard: Article 19, il s'agit du même principe
que celui proposé à l'article 11 du projet de loi selon lequel la
décision rendue par la Cour d'appel sera nécessairement
exécutée par le tribunal de première instance.
M. Kehoe: C'est logique, cela va de soi.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 19 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 20?
M. Bédard: II y aura un amendement de nature
technique.
Le Président
(M. Desbiens): L'amendement se lit
ainsi: "Renuméroter les articles 129.1 et 130 en...". Alors, l'article
129.1 devient 130 et l'article 130 devient 131.
Le Président (M. Desbiens): L'article 129.1 devient
130.
M. Bédard: C'est cela.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que cet amendement est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Et
l'article...
M. Bédard: II s'agit du même principe que celui
proposé à l'article 18 du projet de loi. Le fait que les articles
55, 56 et 56.1 s'appliquent à la décision de la Cour d'appel.
Le Président (M. Desbiens): Si je saisis bien, l'article
130 fait partie de l'article 20. Est-ce que l'article 20 est adopté tel
qu'amendé?
M. Bédard: Cet article regroupe les pouvoirs
réglementaires actuellement prévus. À l'article 130, ce
sont les pouvoirs réglementaires actuellement prévus dans la loi
et ceux qui sont nécessaires à l'application des dispositions
édictées par le présent projet de loi. Les paragraphes a
et c reprennent des pouvoirs qu'on retrouvait déjà dans la loi
aux articles 51 et 54 et précisent, en outre, que le pouvoir en
matière de frais s'étend à ceux octroyés en appel.
Les paragraphes b, d et e découlent des dispositions
édictées par le présent projet de loi.
Le Président (M- Desbiens): Est-ce que l'article 130, le
nouveau 131 est adopté?
M. Bédard: Avant de l'adopter, nous aimerions...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Chapleau.
M. Bédard: Adopté.
M. Kehoe: Si je comprends bien, l'article 130 enlève toute
discrétion encore au juge, en ce qui concerne l'établissement du
montant des frais, des honoraires du cautionnement. Cela va être
fixé strictement et uniquement par le gouvernement par règlement.
C'est cela? C'est ce que je demande. Dans l'ensemble quelle discrétion
va-t-il rester au juge? Le montant de l'amende, point?
M. Bédard: Non. Lorsqu'il y a saisie immobilière,
il devra se prononcer. Lorsque les travaux auront été faits, il a
à constater que ces travaux ont été effectivement faits
aux fins de satisfaire au paiement de l'amende.
M. Marx: Ce n'est pas aux autres...
M. Bédard: Et l'emprisonnement s'il y a lieu.
M. Marx: Le député de Chapleau soulève une
question que je voulais soulever aussi. C'est-à-dire que, souvent, le
juge pourrait dire, pour telle et telle raison, il va condamner la personne aux
frais, mais pas nécessairement à une somme d'argent à
verser. Cela veut dire qu'il peut condamner des personnes à des frais
variés. Est-ce que c'est toujours le même montant,
aujourd'hui?
M. Bédard: Actuellement, c'est le tarif qui s'applique.
À partir du moment où le juge rend son jugement, supposons 200 $
d'amende plus les frais et il ne statue jamais sur le montant des frais s'en
remettant au tarif. Ce qu'il pourrait toujours faire, actuellement, et dans le
nouveau système, c'est fixer, par exemple, une amende plus les frais
d'audition ou les frais de signification. Il pourrait limiter en identifiant le
genre de frais. Une fois le genre de frais identifiés, c'est le
barème qui s'applique.
M. Marx: En vertu de ce projet de loi aussi?
M. Bédard: Oui, en vertu... On ne charge rien
là-dessus.
M. Marx: Et comme on a déjà vu, le juge peut
condamner aux frais, donc s'il le veut, il peut dire: Je ne condamne pas aux
frais.
M. Bédard: C'est cela. Comme il avait le droit de le
faire.
M. Marx: Sur le fond, il n'y a pas de changement.
M. Bédard: II peut déterminer des frais
limités qui ne devront pas dépasser tel montant. Comme il le fait
présentement, le juge devra porter une attention particulière
lorsqu'il en arrive à fixer le montant de l'amende. Parce que ce montant
étant fixé, il y a un autre mécanisme, comme on le sait,
qui va suivre et il doit en tenir compte.
M. Marx: Est-ce que le ministre a maintenant l'intention de
changer le barème des frais?
M. Bédard: Ce n'est pas dans nos intentions.
M. Marx: Ce n'est pas dans ses intentions. Et est-ce qu'il y a
une prépublication de ces règlements pour fins de discussion ou
s'ils seront adoptés et mis en vigueur tout de suite?
M. Bédard: C'est administratif. (18 h 15)
M. Marx: II n'y a pas de discussion.
M. Bédard: Non.
Le Président (M. Desbiens): Le nouvel article 131 est-il
adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 20
tel qu'amendé est donc adopté.
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
21?
M. Bédard: L'article 21, nous aurions un amendement de
concordance avec celui qui a été apporté à
l'article 20.
Le Président (M. Desbiens): Alors, remplacer, dans la
première ligne de l'article 21, le numéro 130 par le
numéro 131. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Marx: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 21 est
adopté?
M. Marx: J'aimerais comprendre davantage cet article.
M. Bédard: L'article 21?
M. Marx: Oui. Supposons que quelqu'un a une amende de 100 $,
l'équivalent sera quatre jours de détention. D'accord?
M. Bédard: C'est cela.
M. Marx: Une unité de travail compensatoire
équivaut à 30 $. Donc, c'est...
M. Bédard: Plus trois.
M. Marx: Pardon, M. le ministre?
M. Bédard: C'est quatre jours plus trois, parce qu'il y a
l'article 3. Dans le calcul de la durée de la peine d'emprisonnement, il
est ajouté trois jours au total obtenu en vertu des articles 1 et 2.
M. Marx: II est ajouté trois jours. Donc, s'il y a une
amende de 100 $, c'est quatre jours d'emprisonnement plus trois. Cela fait sept
jours d'emprisonnement.
M. Bédard: C'est cela.
M. Marx: Mais une unité de travail compensatoire
équivaut à 30 $. Donc, cette personne va avoir quatre
unités, disons, de...
M. Bédard: Trois et demie.
M. Marx: Trois et un tiers. Donc, elle va faire, disons, neuf
heures de travaux compensatoires au lieu de passer sept jours en prison. C'est
cela le système? Très bon.
Le Président (M. Desbiens): Alors, l'article 21...
M. Marx: Alors, je félicite le ministre et ses
fonctionnaires qui ont pensé à ce système.
M. Bédard: Merci.
Le Président (M. Desbiens): L'article 21 est adopté
tel qu'amendé?
M. Marx: Non, mais je pense que...
M. Bédard: Non, non, je pense que cela va.
M. Marx: En voyant cela, je me dis qu'on va avoir très peu
de gens qui vont passer du temps en prison parce que faire neuf heures de
travail compensatoire au lieu d'aller en prison sept jours, cela n'a pas de bon
sens, sauf si ce sont des...
M. Bédard: Ou si quelqu'un veut s'entêter à
ne vraiment faire aucun travail compensatoire. À ce moment-là, on
sait ce qu'il arrive. Il fallait nécessairement que les travaux
compensatoires soient...
M. Marx: Sauf si ce sont des masochistes.
M. Bédard: ... pas trop avantageux mais en même
temps assez avantageux pour que la personne ne préfère pas la
prison sur une base objective.
M. Marx: Si des gens sont prêts à aller sept jours
dans une de vos prisons, M. le ministre, ils sont masochistes.
M. Bédard: M. le Président, ce sont les prisons du
Québec. Je voudrais quand même faire remarquer, parce que le
député fait tellement souvent allusion à cela, que, depuis
le temps que nous occupons ces fonctions, . ces quatre dernières
années - on a fourni d'ailleurs des chiffres...
M. Marx: Six ans, M. le ministre, vous êtes au pouvoir
depuis six ans malheureusement.
M. Bédard: Sans corriger... Justement, en l'espace de
quatre ans, M. le Président, comparé à quatre ans du
régime précédent, nous sommes en mesure de prouver
n'importe quand, tout en étant conscient que toutes les
améliorations ne sont pas faites, nous sommes en mesure de prouver
n'importe quand que dans le domaine correctionnel, dans le domaine des
constructions de palais de justice, dans le domaine des constructions de postes
de la Sûreté du Québec, nous avons dépensé en
moyenne trois fois plus que le gouvernement précédent pour
essayer d'améliorer des conditions.
M. Marx: Oui.
M. Bédard: Cela n'a pas toujours été facile,
c'était en complet état de délabrement. On ne peut pas
tout faire dans le temps de le dire.
M. Marx: J'aimerais dire au ministre que je vais faire une
étude sur ses six ans de pouvoir et les six ans précédents
pour lui démontrer qu'on a fait beaucoup plus de choses dans les six
années précédentes que depuis 1976.
M. Bédard: Je vous en prie, dépêchez-vous
d'analyser.
M. Marx: Entre 1970 et 1976, on a fait plus qu'on a fait entre
1976 et 1982.
M. Bédard: On est prêt à vous remettre toutes
les informations.
M. Marx: On est prêt à aider le ministre à
faire le rattrapage.
M. Bédard: Nous sommes prêts, au moment où
nous nous parlons, au ministère de la Justice, à fournir tous les
renseignements dont le député a besoin pour son étude,
parce que nous n'avons pas peur des conclusions.
M. Marx: C'est ça. Est-ce que je peux demander...
M. Bédard: À condition qu'elles soient
objectives.
M. Marx: ... un certain nombres d'études? J'ai un certain
nombre d'études à demander tout de suite.
M. Bédard: Non, non. Vous avez parlé de
réalisations.
M. Marx: Ah! réalisations.
M. Bédard: Ce n'est pas inquiétant.
Le Président (M. Desbiens): Cette pause étant
faite, j'appelle l'article 22.
M. Bédard: Après avoir subi les
félicitations du député de D'Arcy McGee, M. le
Président, sur l'article 21, on va aller à l'article 22.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 22 est
adopté?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 23.
Est-il adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 24
est-il adopté?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 25
est-il adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 26
est-il adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 27
est-il adopté?
M. Bédard: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 28
est-il adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Desbiens): L'article 28 est
adopté.
M. Marx: L'article 29 également.
M. Bédard: À l'article 29, nous avons un
amendement.
Le Président (M. Desbiens): L'article 29.
M. Bédard: C'est tout simplement une modification de
concordance avec celle qu'on a apportée à l'article 15.
Le Président (M. Desbiens): Alors, l'amendement est le
suivant: Insérer après le mot "formules" ce qui suit: "28,".
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 29
tel qu'amendé est-il adopté?
M. Marx: Peut-on suspendre quelques minutes?
Le Président (M. Desbiens): Est-ce qu'on adopte l'article
29 avant? Tel qu'amendé?
M. Marx: Oui, oui, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Alors,
suspension pour quelques secondes? Trente secondes?
M. Marx: Oui. M. Bédard: S'il vous plaît!
(Suspension de la séance à 18 h 23)
(Reprise de la séance à 18 h 30)
Le Président (M. Desbiens): La commission élue
permanente de la justice reprend ses travaux sur l'étude du projet de
loi no 67.
La commission suspend ses travaux jusqu'à 19 h 30.
(Suspension de la séance à 18 h 30)
(Reprise de la séance à 19 h 50)
Le Président (M. Desbiens): La commission élue
permanente de la justice reprend ses travaux pour poursuivre l'étude du
projet de loi no 67, Loi modifiant la Loi sur les poursuites sommaires, le Code
de procédure civile et d'autres dispositions législatives. Nous
en étions à l'étude de l'article 30, section 2: Code de
procédure civile. Article 30.
Code de procédure civile
M. Bédard: M. le Président, l'article 30 a tout
simplement pour objet de hausser le seuil du droit d'appel à la Cour
d'appel sans permission de 6000 $ à 10 000 $. Cela a fait
l'unanimité au niveau de la magistrature, du ministère de la
Justice et du barreau.
M. Kehoe: Justement, M. le ministre, avant d'entreprendre
l'étude article par article de la partie concernant la procédure
civile, je voudrais juste vous poser une question. Les consultations,
auprès de quel...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Chapleau.
M. Kehoe: Est-ce que le barreau, les juges, tout le monde
intéressé par l'administration de la justice, est-ce qu'ils ont
été consultés avant de faire ces amendements?
Globalement.
M. Bédard: Globalement, oui. Je pourrai
même vous indiquer, pour ne prendre personne par surprise, s'il y
en a sur lesquels il n'y a pas eu de consultations. Je vous le dirai, au cas
où...
M. Kehoe: Mais le point que je veux faire remarquer, c'est que,
comme toujours, à la fin de la session, il arrive une loi omnibus comme
celle-ci qui est d'une grande importance, surtout la première partie. Je
pense que nous avons passé à travers les étapes, M. Marx a
certainement la compétence et l'expérience dans ce domaine pour
faire une étude assez approfondie et faire les suggestions et les
amendements qui s'imposaient. Mais en ce qui concerne le reste de la loi
même, je le demande avant d'adopter tout...
M. Bédard: Ce que me disent mes principaux fonctionnaires,
c'est que non seulement il y a eu consultation sur les principes, mais
également sur les textes.
M. Kehoe: Auprès de qui?
M. Bédard: Auprès de la magistrature, du barreau,
de tous les juges en chef.
M. Kehoe: Le barreau lui-même a été
consulté?
M. Bédard: Oui, le barreau.
M. Kehoe: Est-ce qu'il a fait un rapport ou une étude?
Dans quel sens la consultation a-t-elle été faite?
M. Bédard: Au niveau du comité tripartite qui
existe d'une façon permanente.
M. Kehoe: Deuxième chose. Vous dites...
M. Bédard: Je pourrai vous indiquer -cela ne veut pas
nécessairement dire que tout le monde est toujours pleinement d'accord -
mais, s'il y a des éléments sur lesquels il n'y a pas eu
consultation, je vous l'indiquerai, cela me fera plaisir.
M. Kehoe: Les raisons qui vous ont motivé à hausser
le montant de 6000 $ à 10 000 $ en Cour d'appel de plein droit, je vous
pose la question: Pour quelles raisons avez-vous jugé bon de ne pas
augmenter en même temps la juridiction de la Cour provinciale du
même montant, de 6000 $ à 10 000 $? Est-ce qu'il y a des raisons
sérieuses?
M. Bédard: II y en a une sérieuse qui peut... C'est
que les études d'impact n'étaient pas terminées et ne sont
pas encore terminées au moment où l'on se parle.
M. Kehoe: Impact dans quel sens?
M. Bédard: L'impact d'une telle décision et de ses
conséquences.
M. Kehoe: Est-ce que l'on peut prévoir dans un avenir
assez rapproché que...
M. Bédard: D'ici à l'automne.
M. Kehoe: ... que vous allez avoir des études et
qu'à ce moment là vous allez prendre des décisions?
M. Bédard: Exactement.
M. Kehoe: Mais les motifs qui vous ont...
M. Bédard: Déjà, je peux vous indiquer une
tendance qui est dans le sens d'augmenter aussi, en tenant compte de
l'inflation.
M. Kehoe: À cette partie, est-ce un peu la même
raison qui a motivé l'augmentation de 500 $ à 800 $ pour la Cour
des petites créances?
M. Bédard: Oui, on a haussé de 500 $ à 800
$, pour tenir compte de l'inflation...
M. Kehoe: Dans les deux cas?
M. Bédard: ... et ça va nécessairement
améliorer l'ensemble du fonctionnement de l'administration de la justice
pour les causes qui sont concernées.
M. Kehoe: Un des problèmes majeurs dans l'administration
actuelle de la justice, c'est le rôle de la Cour supérieure, que
ce soit à Montréal, que ce soit dans les régions; c'est
là qu'on trouve le plus grand nombre de causes...
M. Bédard: Et les plus longs délais.
M. Kehoe: ... et le congestionnement des rôles et le laps
de temps que cela prend pour l'audition d'une cause, tandis qu'en Cour
provinciale, je pense que c'est tout à fait le contraire.
M. Bédard: Dans toutes les autres cours, on peut dire que
cela va très bien.
M. Kehoe: C'est ça.
M. Bédard: Sous cet angle, il y a un problème et il
est spécifiquement à Montréal, au niveau de la Cour
supérieure. Mais je pense que cette série de mesures va
constituer des éléments qui peuvent être susceptibles
d'améliorer.
M. Kehoe: Vous êtes d'accord avec moi qu'en ce qui concerne
le rôle de la Cour provinciale, généralement, dans toute la
province, le laps de temps nécessaire pour l'audition d'une cause peut
varier entre six mois et un an. Je sais pertinemment que dans le district
judiciaire de Hull, c'est autour de cela. Tandis qu'en Cour supérieure,
le laps de temps peut varier d'un an à 18 mois; cela a beaucoup
baissé.
M. Bédard: Oui.
M. Kehoe: Mais il reste quand même que c'est en Cour
supérieure que le problème du congestionnement du rôle se
produit le plus. Cela me surprend que vous n'ayez pas, en même temps,
augmenté la juridiction de la Cour provinciale, pour faire en sorte de
décongestionner le rôle de la Cour supérieure.
M. Bédard: Je viens de vous en donner la raison et je
pense qu'elle est majeure. Les études d'impact n'étant pas
terminées, je ne vois pas comment je fonctionnerais.
Deuxièmement, comme ces études vont se terminer d'ici à
l'automne...
M. Kehoe: Je l'espère.
M. Bédard: ... on peut quand même y aller assez
rapidement, tenant compte de l'activité, au ralenti, on peut le dire,
des cours durant tout l'été. Je crois qu'enfin de compte
ça n'amènera pas un grand préjudice du fait qu'on doive
attendre jusqu'à l'automne.
M. Marx: Pour augmenter la juridiction de la Cour provinciale,
pourquoi attendre jusqu'à l'automne? J'ai manqué cet
élément de réponse, je m'en excuse.
M. Bédard: Parce que, comme je le mentionnais à
votre collègue, il y a des études d'impact qui ne sont pas
terminées, mais elles le seront à la fin de l'été
ou au tout début de l'automne, ce qui nous permettra d'agir rapidement
au début de l'automne.
M. Marx: Oui. À Montréal, par exemple, il y a
combien de causes entre 6000 $ et 10 000 $ qui vont en Cour supérieure?
Je pense que...
M. Bédard: Si vous nous permettez de finir les
études d'impact, je serai en mesure de répondre à toutes
ces questions.
M. Marx: Vous êtes en retard, M. le ministre.
M. Bédard: On n'est pas dans la discussion des
crédits.
M. Marx: C'est maintenant qu'on discute ce projet de loi,
pourquoi attendre?
M. Bédard: Au moment où on se parle on n'est pas
dans les crédits. Il y a un projet de loi à l'étude, vous
me posez une question...
M. Marx: Non, mais il y a projet de loi omnibus, on fait tout
ça et maintenant vous dites: II faut attendre jusqu'à l'automne
pour avoir des études, des statistiques, etc. Vous auriez dû
donner l'ordre à vos fonctionnaires de préparer ça pour
maintenant et l'inclure dans le projet de loi.
M. Bédard: Écoutez, fonctionnez donc à votre
manière, moi, je fonctionne selon la capacité de...
M. Marx: Malheureusement!
M. Kehoe: M. le ministre, je pense que la question posée
par le député de D'Arcy McGee a pour but de connaître le
nombre de causes entre 6000 $ et 10 000 $...
M. Bédard: Oui, mais c'est cela, je...
M. Kehoe: ... à la Cour supérieure de
Montréal; cela ne doit pas prendre une étude de plusieurs mois
pour savoir cela.
M. Bédard: Non, mais il n'y a pas seulement cet
élément.
M. Kehoe: Non, je comprends, mais...
M. Bédard: Je ne fais pas un élément pour
savoir le nombre de causes.
M. Marx: Quels sont les autres éléments?
M. Bédard: Je vous dis dans l'ensemble de l'impact, c'est
'tout. Il y a d'autres problèmes à part cela, vous le savez
très bien, il y en a d'ordre constitutionnel.
M. Marx: D'ordre constitutionnel?
M. Bédard: Si vous nous obligez à le dire, on va
vous le dire.
M. Kehoe: Là, la vraie raison sort!
M. Bédard: Ce n'est cependant pas très habile de
votre part de la faire sortir.
M. Kehoe: Pourquoi?
M. Bédard: Parce qu'on n'a pas à indiquer des
inquiétudes de ce côté et vous le savez très
bien.
M. Kehoe: Tout le monde le sait. Ce
n'est pas une cachette pour personne, pourquoi ne pas le dire?
Là, on le sait.
M. Bédard: Vous le savez très bien.
M. Kehoe: C'est cela. (20 heures)
M. Marx: II y avait un problème constitutionnel...
M. Bédard: On veut faire la chose d'une façon
sécuritaire. D'ailleurs, si on regarde les amendements qu'on a faits
depuis qu'on est là, c'est nous qui l'avons augmenté, je pense,
d'une façon substantielle au niveau de la juridiction, depuis que
j'assume cette responsabilité, beaucoup plus qu'en fonction de
comparaison avec le passé. Alors, déjà... C'est en 1979,
je crois, qu'on a augmenté...
M. Marx: Augmenté de combien? M. Bédard: ...
de 3000 $ à 6000 $.
M. Kehoe: II n'y a pas eu de problème constitutionnel
à ce moment-là?
M. Bédard: Non.
M. Kehoe: Le problème constitutionnel n'existe pas?
M. Bédard: II n'y en a pas eu jusqu'ici.
M. Marx: Le problème constitutionnel existait quand la
juridiction de l'accord provincial était de 200 $. À cette
époque, cela allait en cour. Bon, mais il n'y a rien à faire,
s'il ne s'est pas préparé en fonction de ces études. On va
revenir...
M. Bédard: II y a non seulement les études, il y a
aussi les consultations à continuer. Le projet de loi omnibus, vous
venez de le dire, est quand même déjà assez important. Des
consultations doivent être faites sur chacun des éléments.
Alors, qu'il y ait certains éléments sur lesquels les
consultations et les études ne sont pas terminées, je vous le dis
tout simplement comme cela est, c'est tout.
M. Kehoe: Mais qu'est-ce qui presse à la fin de la session
d'adopter la deuxième partie? La première partie qui concerne les
amendes, etc., c'est pour rendre la justice plus humaine, mais la question
d'augmenter la juridiction de la Cour d'appel durant l'été, cela
n'a pas tellement d'impact.
M. Bédard: Pourquoi s'en priverait-on? Je ne comprends
pas. Pourquoi ne l'adopterions-nous pas maintenant?
M. Kehoe: Non, mais pourquoi ne faites-vous pas tout en
même temps et la question...
M. Bédard: Je viens de vous le dire. Je ne recommencerai
pas mes explications.
M. Marx: Parce qu'il y a des retardataires sur certains de ces
dossiers. C'est cela, M. le ministre.
M. Bédard: Le député de D'Arcy McGee
regardera la vitesse de croisière des décisions en matière
de justice, et on est capable de souffrir les comparaisons avec n'importe qui
nous a précédés. C'est aussi simple que cela.
M. Marx: Vous savez que dans certaines cours de justice il y a
des juges de la cour...
M. Bédard: On sait que vous avez fait une analyse...
M. Marx: Une minute! Il m'interrompt tout le temps, M. le
Président.
M. Bédard: ... qui a été analysée
par...
M. Marx: Est-ce que j'ai le droit de parler ici? Il m'interrompt
à chaque phrase.
Le Président (M. Desbiens): Je ne commencerai pas à
déterminer qui interrompt qui, parce que depuis tantôt je vous ai
laissé aller de part et d'autre. Mais si vous demandez le droit de
parole, M. le député d'Arcy McGee, vous avez la parole.
M. Marx: C'est cela. Je dis que le ministre est un peu en retard
dans ses dossiers et qu'il y a des, comment dirais-je, modifications possibles,
des améliorations possibles. Il nous a dit: II faut attendre
jusqu'à l'automne d'autres études, d'autres consultations, etc.
On peut se demander pourquoi il n'a pas fait ces consultations et ces
études avant le mois de juillet et on peut se demander pourquoi on est
ici ce soir, au milieu du mois de juin, alors que le ministre n'avait rien pour
nous durant les mois de février, mars, avril et mai. Ces mois-là,
il n'a rien fait et à la dernière minute il vient avec tous ces
projets de loi parce qu'il ne veut pas vraiment qu'on discute sur la place
publique de toutes ces grandes réformes, surtout le ticket
modérateur en matière d'aide juridique.
M. Bédard: C'est cela. M. Marx: C'est cela...
M. Bédard: Alors, jouez aux moutons, allez d'un dossier
à l'autre.
M. Marx: ... c'est cela, votre confusion. Je n'ai pas
terminé, M. le Président.
M. Bédard: Vous n'avez pas terminé? Bon,
terminez.
M. Marx: ... c'est cela sa confusion planifiée et quand on
lui pose une question sérieuse, à savoir pourquoi il ne
présente pas telle ou telle réforme aujourd'hui, pourquoi il doit
attendre encore quelques mois, comme je lui ai demandé pourquoi il
n'abroge pas l'article 90 de la Charte des droits et libertés de la
personne, il répond: Ça vient, ça vient. Tout vient mais
il est en retard dans ses dossiers. C'en est un autre exemple aujourd'hui.
M. Bédard: Bon! Avez-vous terminé? M. Marx:
Pour le moment.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Bédard: M. le Président, j'ai expliqué ce
qui en était. On vient de le dire, le projet de loi omnibus est
très impressionnant par son contenu. Alors, je suis obligé
d'avouer que je ne suis pas capable de tout faire en même temps et de
corriger toutes les erreurs des gouvernements précédents en
même temps, que ce soit...
M. Marx: Quelles erreurs? Nommez-les, nommez-les!
M. Bédard: Voulez-vous y aller? Avez-vous
terminé?
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre, vous avez la
parole.
M. Bédard: Bon. M. le député de D'Arcy McGee
a terminé. Alors, durant six ans, cela a été laissé
à 3000 $. En 1979, je l'ai augmenté de 3000 $ à 6000 $. Je
pense que, avant de penser à une autre augmentation, il y a quand
même - quand on met les deux augmentations, dans une période de
temps relativement courte - des effets et des impacts. Je crois que c'est
normal, en tout cas, que nous attendions la fin, non seulement de
l'étude d'impact, mais également des consultations parce qu'il y
a un groupe de travail qui fonctionne à l'heure actuelle; barreau,
magistrature et le ministère de la Justice, tel que je l'ai dit tout
à l'heure pour que, d'ici à l'automne, on soit en mesure de
prendre les décisions. Déjà, l'intention a
été exprimée d'aller dans le sens d'une augmentation qui
pourrait être l'inflation. Peut-être qu'après l'étude
d'impact, cela pourrait être plus significatif bien que tout cela ne soit
pas terminé. Tel qu'on vient de le dire, ce projet de loi est
déjà substantiel. Je ne peux tout simplement pas tout faire en
même temps, c'est tout. Concernant ce qu'a dit le député de
D'Arcy
McGee, en ce qui a trait à la charte des droits et l'abrogation
de l'article 90, j'ai déjà dit que je me suis déjà
engagé à ce qu'une charte des droits...
M. Marx: Six ans en retard.
M. Bédard: Avez-vous terminé? Voulez-vous
continuer? Dites-le-moi quand vous avez terminé.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre, vous avez la
parole.
M. Marx: Dois-je répondre à ces questions?
M. Bédard: M. le Président, j'ai indiqué au
député de D'Arcy McGee que j'étais prêt,
disposé à corriger ce qui me semble être une erreur de la
part du gouvernement précédent qui, effectivement...
M. Marx: Cela, ce n'est pas...
M. Bédard: C'est l'abrogation. Je vous ai laissé
parler, vous n'arrêtez pas de dire des conneries! Il faut quand
même que je réponde.
M. Marx: Oui, mais c'est un mensonge.
Le Président (M. Desbiens): Vous avez votre droit de
parole de réplique, M. le député de D'Arcy McGee.
M. Bédard: M. le Président, ce n'est pas nous qui
avons mis au point...
M. Marx: Mensonge.
M. Bédard: M. le Président, le député
de D'Arcy McGee me demande si je vais abroger l'article 90. Première
question: Qui a fait en sorte que l'article 90 soit dans la Charte
québécoise des droits et libertés? Ce n'est pas le
gouvernement du Parti québécois, c'est le gouvernement
libéral. Ce qu'il me demande, c'est d'abroger et de corriger quelque
chose, une disposition qui existait qui a été placée par
l'ancien gouvernement dans la Charte québécoise des droits et
libertés. J'ai déjà indiqué bien avant que le
député de D'Arcy McGee n'en parle, que le gouvernement avait
l'intention d'aller dans ce sens. C'est pour cela que nous avons eu, M. le
Président, des commissions parlementaires, de nombreux groupes qui ont
été entendus à propos de la Charte
québécoise des droits et libertés. J'ai pris un
engagement, c'est de déposer un projet de loi d'amendement avant la fin
de la présente session. Ce qui sera fait. D'ailleurs, le projet de loi
est déjà annoncé en appendice au niveau des travaux de la
Chambre. Le député le sait très bien, il est
devant moi, ce projet sera déposé. Il verra quel en est le
contenu. Pour le reste, M. le Président, je pense qu'on pourrait
continuer notre étude de manière, au moins, à ce que
toutes ces belles mesures soient adoptées; ensuite, on va continuer
à aller dans le sens des améliorations et faire des
réformes importantes.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: M. le Président, j'ai juste un point parce que le
ministre fait une erreur, soit consciemment ou inconsciemment. C'est vrai que
la charte des droits a été adoptée par un gouvernement
libéral en 1975. J'ai vérifié le journal des Débats
et l'Opposition, donc le ministre de la Justice, était d'accord qu'on
mette l'article 90 dans la charte et que ce soit un article temporaire qui
était censé être abrogé après un an ou deux
et cela fait maintenant sept ans. C'est comme tous les engagements du ministre.
Il a pris l'engagement, par écrit, de fermer Parthenais. C'est encore
ouvert. C'est la même chose, il est toujours en retard et dans ce
dossier, à l'article 90, on lui demande de l'abroger déjà
depuis cinq ans. D'une année à l'autre, d'une saison à
l'autre, il fait des promesses, prend des engagements. J'imagine que,
finalement, un jour, ce sera abrogé à cause des pressions de
l'Opposition. On aimerait que ce soit fait aussitôt que possible.
M. Bédard: M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Bédard: ... si ça doit être abrogé,
ce ne sera pas sous les pressions du Parti libéral en aucune
façon. Ce sera une décision du Parti québécois, je
le dis encore une fois, pour corriger une charte incomplète qui avait
été déposée par le Parti libéral qui,
effectivement, a été adoptée...
M. Marx: À l'unanimité.
M. Bédard: ... avec le consentement de l'Opposition dans
le temps, tout en disant -et je me rappelle très bien - que ce qu'il y
avait là était mieux que rien. Nous l'avions adopté tout
en disant très clairement - je me rappelle très bien les paroles
de M. Jacques-Yvan Morin - que cela avait besoin de beaucoup de
perfectionnement. Alors, quand je déposerai le projet
d'amendement...
M. Marx: Vous êtes là depuis six ans, pourquoi
n'avez-vous pas perfectionné la charte?
M. Bédard: ... à la charte, on verra que ce sont
des améliorations extrêmement intéressantes dont tous les
membres de l'Assemblée nationale pourront être fiers.
Concernant Parthenais, le député de D'Arcy McGee, comme
d'habitude, essaie de jouer sur tous les tableaux. On l'a vu au début
des travaux de cette commission, lorsqu'on parle d'une politique aux fins
d'éliminer la prison faute de paiement d'amende, le député
de D'Arcy McGee et son collègue, M. Bernheim, proposent qu'on aille
jusqu'à décider que les amendes soient déterminées
en fonction de la capacité de payer des citoyens. Il donne l'impression
d'être très à l'avant-garde, mais, quand on lui demande
carrément de quel côté il se branche, on est à
même de constater que son idée n'est pas faite. Quand il s'agit de
Parthenais, c'est la même chose. Il demande la fermeture de Parthenais...
Je la souhaite aussi et je la voudrais. Effectivement...
M. Marx: ... tenir votre engagement.
M. Bédard: ... je m'y suis engagé et j'ai
posé des gestes qui pourraient être de nature justement à
ce que Parthenais soit fermé. Si j'avais au moins une certaine
collaboration de la part de l'Opposition plutôt qu'une attitude voulant
encore une fois jouer sur les deux tableaux... Le député de
D'Arcy McGee dit, d'une part: Fermons Parthenais, et quand nous trouvons une
solution qui est la mise en place d'une institution de détention
à LaSalle, qui aurait justement comme effet de m'aider à
régler le problème de Parthenais, il est contre. Alors...
M. Marx: Mais...
M. Bédard: ... il essaie de jouer sur tous les tableaux,
il ne peut jamais prendre de position définitive.
M. Marx: Premièrement, sur les jours-amendes...
M. Bédard: Ce n'est pas l'objet de ce projet de loi. Je me
suis permis simplement de répondre aux questions du député
qui sait très bien qu'il est en dehors de ce que nous avons à
discuter en ce qui a trait aux délais de cour. On l'a dit et on en a
fait la preuve lors des crédits, nous avons contribué à
diminuer de beaucoup les délais de cour qui étaient beaucoup trop
grands, qui représentaient des dénis de justice et nous allons
accentuer encore nos efforts pour améliorer la situation.
Le Président (M. Desbiens): Alors, M. le
député de...
M. Bédard: II le sait très bien.
M. Marx: Mais j'ai le droit de corriger ce qu'il a dit...
Le Président (M. Desbiens): Écoutez, non...
M. Marx: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Desbiens): Non, on va revenir à la
pertinence du débat, autrement on va continuer à être en
dehors du sujet aussi longtemps qu'il y en aura un qui répondra à
l'autre. M. le député de Chapleau...
M. Marx: Je veux juste corriger ce qui...
Le Président (M. Desbiens): ... vous ferez...
M. Marx: Non, mais j'ai droit à une question de
règlement. Il a dit quelque chose qui est complètement faux sur
les jours-amendes et je veux que ce soit bien indiqué dans le journal
des Débats, parce que quelqu'un qui va juste lire cette phrase du
ministre... Si l'on revient en arrière et qu'on lit tout ce qu'on a dit
dans ce débat, on verra que le ministre a tort. C'est un mensonge clair
et net.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Chapleau.
M. Bédard: Je m'aperçois que vous avez la
mémoire courte. Vous ne vous rappelez même pas ce que vous
dites.
M. Marx: Vous n'avez pas de mémoire du tout.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Chapleau, vous avez la parole, revenant au projet de loi.
M. Kehoe: M. le ministre, vous avez mentionné que vous
espériez à l'automne avoir en main toutes les études
requises pour que vous puissiez prendre une décision pour augmenter la
juridiction de la Cour provinciale, s'il y a lieu. Je vous pose cette question:
Est-ce que vous prévoyez que le problème constitutionnel sera
réglé? Si vos consultations et vos études disent que vous
devriez l'augmenter, est-ce que le problème constitutionnel n'existera
plus à ce moment?
M. Bédard: Même sur l'aspect constitutionnel, il y a
des sécurités qui peuvent être obtenues à la suite
de rencontres qu'on peut avoir...
M. Kehoe: Mais est-ce qu'il y a des démarches qui
sont...?
M. Bédard: ... avec les autorités
fédérales.
M. Kehoe: Mais est-ce qu'il y a des consultations avec elles
présentement? Est-ce qu'il y a des pourparlers? Est-ce qu'il y a quelque
chose qui se fait?
M. Bédard: Mon Dieu! je vous en ai mentionné, vous
n'avez vraiment pas de mémoire. Je viens de dire il y a deux minutes
qu'il y avait des études d'impact qui étaient en cours, qu'il y
avait un groupe de travail: barreau, Justice et Conseil de la magistrature, qui
va aller au fond non seulement de ce problème mais d'autres aussi. On
veut en venir à régler le problème des délais
à Montréal en Cour supérieure d'une façon
spéciale. Tout cela est en marche.
M. Kehoe: C'est pour cela que je vous pose des questions. Est-ce
que vous prévoyez que cet automne la question constitutionnelle sera
réglée? Vous prévoyez cet automne que le problème
constitutionnel peut aussi être réglé en même temps?
(20 h 15)
M. Bédard: Pas nécessairement. Je veux avoir des
opinions étanches de ce côté-là parce qu'une
première augmentation, c'est une chose - en 1979 - mais en l'espace de 2
ans, partir de 3000 $ et peut-être envisager d'aller jusqu'à 10
000 $ en l'espace de 3 ans; je préférerais être sûr
que cela ne donne pas de problèmes à la fin et ne pas me faire
dire par l'Opposition qu'on aurait dû regarder cela.
M. Kehoe: Cela ne donne absolument rien de faire toutes les
études d'impact économique sur le rôle de la Cour
supérieure, de la Cour provinciale et tout le reste si le
problème constitutionnel n'est pas réglé en même
temps.
M. Bédard: J'aurai des opinions qui vont me permettre
d'aviser en conséquence, c'est tout, c'est ce que je viens de vous
dire.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 30 est
adopté?
M. Bédard: À l'article 30, j'imagine que
l'Opposition est d'accord.
Le Président (M. Desbiens): Vous aviez
décidé de faire une discussion générale sur la
section; l'article 30 lui-même n'a pas encore été
adopté.
M. Bédard: Je n'ai pas d'autres remarques à faire,
M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 31.
M. Bédard: L'article 31 est de concordance avec l'article
46 du présent projet qui, par une modification de l'article 511 du Code
de procédure civile, prévoit que l'appel de tout jugement
interlocutoire est assujetti à une permission d'un juge de la Cour
d'appel.
Le troisième alinéa de l'article 29 a donc
été retranché puisqu'il prévoyait une permission
d'appeler pour un cas particulier et que cette obligation d'obtenir une
permission devient la règle générale.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 31 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Article 32. Est-ce que
l'article 32 est adopté?
M. Bédard: À l'article 32, l'objet de cette
modification est de préciser que la distance maximale parcourue par un
huissier qui désire faire taxer le plein montant de ses frais de
signification est de 30 kilomètres aller-retour. Le texte actuel parle
simplement d'une distance parcourue de 15 kilomètres, ce qui
s'avère imprécis quant à savoir si la distance pour le
retour est incluse. L'article a été également
reformulé plus clairement.
Le Président (M. Desbiens): L'article 32 est-il
adopté? . Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
33?
M. Bédard: Cette modification a pour objet de rendre sujet
à appel, suivant les règles de l'article 26, le jugement en
révision rendu par un juge en matière de taxation de
mémoire de frais. Actuellement, en vertu d'une jurisprudence constante,
ces jugements ne sont pas sujets à appel. Or, des sommes assez
considérables sont parfois en jeu et l'absence de recours en appel a
donné lieu à de la jurisprudence contradictoire sur
l'interprétation du tarif des honoraires judiciaires.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 33 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Article 34?
M. Bédard: L'article 34 est tout simplement un article de
concordance avec les articles 46 et 50.
Le Président (M. Desbiens): L'article 34 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 35?
M. Bédard: L'article 35 est de concordance avec l'article
37 qui s'en vient.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 35 est
adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 35 est
adopté. Article 36?
M. Bédard: L'article 36 vise à enlever l'obligation
de comparaître à l'égard de l'appelant, obligation qui
n'est pas utile puisque c'est lui qui inscrit en appel; on y prévoit
également que le délai de comparution de l'intimé se
calcule à compter de la réception au greffe de la Cour d'appel,
de l'inscription en appel, et non plus à compter du dépôt
de l'inscription au greffe du tribunal de première instance, il s'agit
de la consécration législative d'une pratique qui existe à
l'heure actuelle et ne cause aucun problème.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 36 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 37?
M. Bédard: Cette modification a pour objet de permettre
à l'intimé de demander le rejet de l'appel au motif qu'il est
abusif ou dilatoire. Actuellement, il ne peut que demander à un juge
d'ordonner que l'appelant fournisse un cautionnement destiné à
garantir le paiement des frais d'appel.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 37 est
adopté?
M. Kehoe: Quelles sont les conditions qu'ils entendent mettre...
Avez-vous des exemples à donner ou des... Les conditions, le
cautionnement est-ce cela uniquement?
M. Bédard: C'est une condition soupape, je n'ai pas
d'exemple précis à l'esprit.
M. Kehoe: Mais vous n'avez pas d'exemple à donner, juste
pour mieux comprendre l'article ou savoir ce que vous voulez dire au juste par
l'article?
M. Bédard: C'est l'appel qui à sa face même
serait purement frivole, purement
abusif, pour gagner du temps ou retarder l'exécution du jugement
de la Cour supérieure. À ce moment, la partie pourrait demander
son rejet plutôt que, comme dans la situation actuelle, exiger un
cautionnement. L'appel est inscrit au rôle, mais l'exécution du
jugement de première instance est suspendue tant que l'appel n'est pas
entendu au mérite, ce qui peut prendre six, sept ou huit mois, alors
qu'on s'aperçoit à sa face même qu'il est futile. C'est
simplement une mesure dilatoire pour permettre à la partie qui a
été condamnée de dilapider ou de liquider certains biens
entre-temps.
M. Kehoe: "La Cour peut assujettir cet appel aux conditions
qu'elle détermine..." Quelles conditions cela peut-il être? Est-ce
que cela peut inclure un cautionnement comme celui prévu à
l'article 97 du Code de procédure civile? Est-ce plutôt un
cautionnement que vous visez par cela? Admettons qu'il est abusif, qu'il est
frivole. À ce moment, le juge peut dire... Le défendeur qui
appelle va être obligé de...
M. Bédard: À l'heure actuelle, il semble qu'il peut
juste le rejeter; avec cela, il pourrait exiger un cautionnement.
M. Kehoe: Un cautionnement, c'est ce que vous visez par
là. Uniquement le cautionnement ou d'autres motifs, d'autres
conditions?
M. Bédard: C'est le cautionnement. Auparavant, on pouvait
demander seulement un cautionnement et maintenant on pourra aller plus loin,
c'est-à-dire demander le rejet dans le cas de ce qui peut sembler
être un recours à caractère abusif ou dilatoire.
M. Marx: C'est ce qui fait la différence entre l'article
35 et l'article 37. L'article 35, c'est le cautionnement, l'article 37, c'est
le rejet. C'est cela?
M. Bédard: C'est cela, on va plus loin.
M. Kehoe: Mais à défaut de rejeter, quand vous
parlez des conditions qu'elle détermine, vous n'avez pas à
l'idée un exemple autre que le cautionnement ou le rejet de l'appel?
Quelles autres conditions... Je me demande pourquoi l'avoir... Si cela ne
réfère à rien, pourquoi la provision?
M. Bédard: Ce qui est visé, c'est surtout le
cautionnement. Par exemple, l'intimé peut plaider que l'appel est
à sa face même abusif et dilatoire. La cour peut, sur cette
requête, ne pas en être convaincue et dire: D'accord, je ne suis
pas extrêmement convaincue que l'appel est abusif et dilatoire; on va
exiger comme condition que vous fournissiez un cautionnement pour
démontrer le sérieux de votre appel.
M. Kehoe: Ailleurs, dans votre loi, dans un autre article - je ne
peux pas y référer tout de suite, je ne l'ai pas devant moi
-est-ce qu'il n'y a pas une provision expresse pour exiger, lorsque c'est
abusif ou dilatoire, un cautionnement?
M. Marx: Oui, l'article 35. M. Bédard: L'article 35.
M. Kehoe: L'article 35? Je n'essaie pas de vous embêter,
c'est juste pour savoir...
M. Bédard: Non, non.
M. Kehoe: ... quel est le but visé par ces mots.
M. Bédard: C'est l'article 35 que l'on vient d'adopter qui
vise justement à faire la parité avec l'article 37; on introduit
à l'article 35 la possibilité d'obtenir la garantie.
M. Kehoe: La garantie, un cautionnement.
M. Bédard: ... pour l'appel abusif et dilatoire. On fait
le pendant à l'article 37 en allant plus loin de façon qu'on
donne la souplesse voulue à la cour dans des cas difficiles et dans des
cas nettement frivoles, abusifs et dilatoires à sa face même pour
que la cour puisse dès le moment la rejeter.
M. Kehoe: À toutes fins utiles, les mots sont là
pour...
M. Bédard: Cela permet une latitude. C'est le
cautionnement. La cour le sait s'il n'y a que le cautionnement, cela ira avec
le cautionnement et si, demain matin, elle fait...
M. le député, la cour aurait aussi le pouvoir de demander
à l'appelant de donner des précisions additionnelles sur son
appel de façon à ce qu'elle puisse être en mesure de mieux
juger si cet appel est dilatoire ou non et s'il requiert un cautionnement ou
non. La Cour d'appel, c'est quand même un banc de trois juges, qui est en
mesure d'exercer une discrétion à ce niveau, suivant la demande
qui en est faite.
Le Président (M. Desbiens): L'article 37 est-il
adopté?
M. Marx: Juste une petite question.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Marx: Je vois dans les anciens articles qu'on parle de
dilatoire et on a ajouté le mot abusif juste pour donner une plus grande
discrétion au juge de la Cour d'appel pour réduire... C'est une
très bonne suggestion, M. le ministre.
Le Président (M. Desbiens): L'article 37 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Article 38?
M. Bédard: L'article vise à remplacer
l'exposé de causes des parties et le dossier conjoint par la seule
production des mémoires. Il oblige également l'appelant à
produire son mémoire dans les 75 jours de l'inscription des
délais. Je crois que c'est une mesure qui peut être de nature
à diminuer non seulement les délais, mais également les
frais.
M. Kehoe: C'est absolument nécessaire. C'est un excellent
article, je pense que cela fait longtemps que les juges de la Cour d'appel
l'exigent. Ils l'ont demandé, j'ai assisté à plusieurs
conférences des juges au cours desquelles cette mesure était
demandée. Personnellement, je suis absolument d'accord, étant
allé en appel à plusieurs reprises. Quand on voit des dossiers de
deux pieds d'épaisseur et quand cela a pu être entièrement
vu dans l'exposé, je trouve que c'est un excellent article.
M. Bédard: Déjà, il y a deux ans, nous
avions mis de l'avant, à la demande des juges en chef, certains
amendements au niveau de la Cour d'appel et, avec ces mesures, nous y ajoutions
d'autres mesures qui feraient l'objet de discussions avec les juges en chef au
ministère de la Justice. Je crois qu'au bout de la ligne, cela s'inscrit
dans les préoccupations que nous avons, non seulement de diminuer les
délais, mais de diminuer les frais aussi.
M. Kehoe: Très bien.
Le Président (M. Desbiens): L'article 38 est-il
adopté? Article 39?
M. Bédard: L'article établit des concordances
requises par la disparition du dossier conjoint et de l'exposé de la
cause.
Le Président (M. Desbiens): L'article 39 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 40?
M. Bédard: C'est un article de concordance avec la
disparition du dossier conjoint.
Le Président (M. Desbiens): L'article 40 est
adopté. Article 41?
M. Bédard: L'article vise à obliger l'intimé
à produire un mémoire dans les soixante jours de la production au
greffe du mémoire de l'appelant.
M. Kehoe: Est-ce qu'il a 30 jours de délai?
M. Bédard: Je sais que, avant, il y avait deux
étapes, l'exposé des prétentions plus le mémoire.
Là, on fusionne cela dans une étape et on ajuste...
M. Kehoe: Pour raccourcir les délais.
M. Bédard: On ajuste le délai en
conséquence.
Le Président (M. Desbiens): D'accord. L'article 41 est
adopté. Article 42?
M. Bédard: L'article 42 est de concordance avec les
articles précédents, M. le Président, à sa face
même.
Le Président (M. Desbiens): L'article 42 est
adopté.
M. Kehoe: Un instant. Oui, d'accord. M. Bédard:
Cela va de soi.
Le Président (M. Desbiens): L'article 43?
M. Bédard: L'article 43 établit les règles
relatives à la confection du mémoire étant donné la
disparition de l'exposé de cause et du dossier conjoint. Par la force
des choses, il faut remplacer tout cela par une procédure qu'on a
indiquée tout à l'heure. Il y a des règles qui vont
régir le contenu du mémoire. (20 h 30)
M. Kehoe: C'est impossible d'être contre la vertu. Je sais
certainement qu'encore...
Le Président (M. Desbiens): L'article 43 est
adopté.
M. Bédard: Tant mieux!
Le Président (M. Desbiens): Article 44?
M. Bédard: L'article 44 vise à prolonger de trente
jours le délai minimum de l'avis que le greffier adresse aux parties
pour leur signifier que la cause est portée sur un rôle
spécial.
M. Kehoe: Quelle est la raison pour prolonger?
M. Bédard: C'est la cause qui n'était pas en
état d'être mise au rôle et lorsqu'elle est portée au
rôle spécial, les avocats se sont plaints que le délai de
trente jours était beaucoup trop court pour leur permettre de se
préparer adéquatement. Ils ont demandé que ce soit
prolongé à soixante jours dans ce cas-là. Mais c'est
vraiment un petit nombre de causes qui traînent au rôle parce que
la sanction, c'est le rejet. Les avocats ont jugé que trente jours
c'était un délai beaucoup trop restreint pour leur permettre de
préparer adéquatement le dossier.
M. Kehoe: En général actuellement, quel est le
délai d'une cause après que la cause est prête pour
audition devant le tribunal d'appel dans une cour civile? Quel est le
délai actuellement à Montréal? Pourriez-vous me
dire...
M. Bédard: Environ huit mois.
M. Kehoe: Ah! c'est bien plus que cela. C'est certain que c'est
plus que cela. Par l'expérience personnelle, ce n'est certainement pas
moins de douze mois maintenant. Des causes ordinaires en Cour d'appel
civile?
M. Bédard: On n'est pas, dans une différence de
huit à douze mois.
M. Kehoe: Mais, effectivement, avec les amendements que
vous...
M. Bédard: Peut-être que cela a diminué un
peu depuis que vous êtes en politique.
M. Kehoe: Oui, oui. Mais prévoyez-vous, avec les
amendements que vous allez apporter...
M. Bédard: De diminuer les délais?
M. Kehoe: ... les articles de l'appel que cela peut
améliorer de beaucoup, est-ce un des...
M. Bédard: C'est, bien sûr, un objectif qu'on essaie
de poursuivre, mais enfin, il y a aussi des limites dans la réduction
des délais. Il faut quand même en prévoir qui donnent
toutes les chances à chacune des parties de se préparer le plus
adéquatement possible.
M. Kehoe: Mais si un délai pouvait être
réduit à un an ou à peu près, ce serait excellent,
mais je pense que...
M. Bédard: Je vous donnerai les résultats
l'année prochaine, on sera à même...
M. Kehoe: Souhaitons ensemble que cela va être...
M. Bédard: ... de voir les résultats de tous ces
amendements-là.
M. Kehoe: Mais je pense que les causes majeures
constitutionnelles dont la Cour d'appel était saisie depuis un certain
temps font en sorte que cela a reculé le rôle de beaucoup.
Maintenant que tous les problèmes constitutionnels sont
réglés...
M. Bédard: Ne recommençons pas le débat.
Maintenant, je m'excuse j'ai parlé de huit mois parce que pour faire
l'addition comme il faut des progrès obtenus peut-être l'an
prochain, ce n'est pas huit mois, le délai moyen, c'est vingt mois.
M. Kehoe: Oui, j'y ai bien pensé. Vingt mois à
partir de la date où la cause est prête pour l'audition, c'est
cela?
M. Bédard: C'est cela.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 44 est
adopté?
M. Bédard: Oui, oui, c'est plus conforme parce que huit
mois, c'est...
M. Kehoe: C'est ce que je me demandais quand on a dit huit
mois.
M. Bédard: ... une célérité qui me
semblait très surprenante.
Le Président (M. Desbiens): L'article 44 est-il
adopté?
M. Kehoe: Mes ' douze et vos huit, cela fait la
réalité.
Le Président (M. Desbiens): La moyenne.
M. Bédard: II y avait des additions qui n'avaient pas
été faites à quelque part. D'accord? L'article 46.
Le Président (M. Desbiens): L'article 44 est-il
adopté?
M. Bédard: L'article 44 oui.
Le Président (M. Desbiens): L'article 45?
M. Bédard: Adopté.
M. Kehoe: Un instant là, qu'est-ce que
c'est...
M. Bédard: Cet article a tout simplement pour objet de
permettre à un juge seul d'entendre certains incidents qui sont
actuellement du ressort de la cour, telle la requête pour cesser
d'occuper, la constitution de nouveaux procureurs, le désaveu, le
désistement et je crois que...
M. Kehoe: Seulement un juge?
M. Bédard: Oui.
M. Kehoe: Mais, pour le...
M. Bédard: Quand on regarde les...
M. Kehoe: Pour la présomption d'instance, ce n'est pas
inclus dans les différentes procédures qui peuvent être
entendues par un juge? Est-ce que c'est un oubli ou si c'est intentionnel?
M. Bédard: Lorsque, à la fin d'une année, il
n'y a pas eu de procédures utiles, il y a une procédure
spéciale qui est prévue. C'est une motion pour rejet d'appel.
M. Kehoe: Qui est entendue par un juge.
M. Bédard: Qui peut être présentée.
Elle est entendue par la cour. Je pense que c'est de nature à
accélérer les choses...
M. Kehoe: II y a une péremption...
M. Bédard: ... que de spécifier qu'un juge seul
peut se prononcer sur ce qui me semble être des cas où la cour
n'est pas obligée de siéger comme telle, entre autres, la
requête pour cesser d'occuper, la constitution du nouveau procureur, le
désaveu et le désistement. Il peut entendre aussi, on le
mentionne, une demande de récusation dans une affaire dont il est
saisi.
M. Kehoe: Au paragraphe 509: "En appel, il y a ouverture,
notamment..." Là, vous limitez les normes de procédure.
M. Bédard: À 509, avant, il y avait des choses
aussi mineures que le désistement d'un procureur qui devait être
entendu par un banc de trois juges. Alors, la Cour d'appel a demandé que
ce soit plus expéditif, et d'ailleurs les avocats aussi, pour que ce ne
soit entendu que par un juge. Alors, on a fait les transpositions
nécessaires et la péremption d'instance, on l'a laissée de
côté parce qu'il y a déjà l'article 507, paragraphe
2, du Code de procédure civile qui prévoit qu'après...
M. Kehoe: Excusez-moi. Lequel encore?
M. Bédard: 507.2, plutôt, du Code de
procédure civile et on voit qu'après une année, on peut
demander que la cause soit rejetée. Si l'appel n'est toujours pas en
état d'être mis au rôle, c'est le juge en chef ou un juge
qu'il désigne qui va adjuger.
M. Kehoe: C'est la réponse. D'accord.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
46?
M. Bédard: L'article 46 a pour objet d'assujettir tout
appel de jugement interlocutoire à une permission d'un juge de la Cour
d'appel et de prévoir que ce juge décide s'il y a ou non
continuation de l'instance.
Toutefois, une permission d'appeler ne sera pas requise lorsqu'il
s'agira d'un jugement rejetant une objection à la preuve fondé
sur l'article 308 du Code de procédure civile ou l'article 9 de la
Charte des droits et libertés de la personne.
M. Kehoe: Je ne veux pas faire trop de félicitations au
ministre. On dit tout simplement: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 46 est
adopté.
M. Bédard: Ne vous en faites pas. Je ne me sers pas de ces
félicitations-là du point de vue politique.
Le Président (M. Desbiens): L'article 47?
M. Bédard: On peut dire que ce n'est pas sous la pression
de l'Opposition qu'on le fait. Il s'agit d'établir à cet article
la même règle qui a été prévue à
l'article 32, dont on a parlé tout à l'heure, qui modifiait
l'article 120 du Code de procédure civile sur la distance maximale
à parcourir de 30 kilomètres pour un huissier qui désire
faire taxer ses frais encourus.
M. Kehoe: C'est semblable à l'autre article.
M. Bédard: C'est ça. C'est de la clarification.
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
48?
M. Bédard: Concordance avec l'article 662, afin de rendre
cette règle applicable également en matière de saisie
immobilière.
M. Kehoe: Pas de problème.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
49?
M. Bédard: L'objet de cette modification est de
réunir en une seule étape l'audition et l'enquête de la
requête en annulation de saisie avant jugement. Cette requête est
entendue actuellement en deux étapes et donne lieu à un appel sur
chacune d'elles, ce qui alourdit les rôles de la Cour d'appel et retarde
les procédures.
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
50?
M. Bédard: Cet article a pour objet d'assujettir l'appel
de la décision qui accorde un bref d'évocation à la
permission préalable d'un juge de la Cour d'appel. Actuellement, cette
décision ainsi que celle qui refuse le bref d'évocation sont
sujettes à un appel de plein droit.
M. Kehoe: Cela va nécessairement accélérer
les procédures et diminuer les risques d'appels dilatoires. À ce
moment-là, c'est encore... Adopté.
M. Bédard: Encore merveilleux?
M. Kehoe: J'ai hâte d'avoir une description.
Le Président (M. Desbiens): Encore adopté?
M. Kehoe: J'ai hâte qu'il retourne...
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 51?
M. Bédard: Le paragraphe 2 est de concordance avec la
disparition du dossier conjoint. Le paragraphe 3 est de concordance avec la
disparition de la comparution de l'appelant et avec la modification visant
à calculer le délai de comparution de l'intimé à
compter de la réception de l'inscription au greffe de la Cour d'appel.
C'est correct.
Le Président (M. Desbiens): Adopté?
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Article 52?
M. Bédard: Cet article hausse le montant maximal des
petites créances et le porte de 500 $ à 800 $.
M. Kehoe: Là, on commence. Pour quelle raison cette
hausse, de 500 $ à 800 $? Quand vous dites que vous tenez compte...
M. Bédard: L'indexation.
M. Kehoe: Non, je sais. La dernière hausse a eu lieu
quand?
M. Bédard: En 1979.
M. Kehoe: Cela veut dire qu'en trois ans il y a eu une hausse de
100%. Non, pas 100%, mais 80%. Est-ce que l'indexation...
M. Bédard: Je vais trop vite, je ne retarde pas?
M. Kehoe: ... est assez...
M. Bédard: En 1978, c'était de 300 $ à 500
$
Une voix: Et maintenant?
M. Bédard: De 500 $ à 800 $ maintenant. Je pense
que ce sera grandement apprécié par...
M. Kehoe: Pas par les avocats.
M. Bédard: ... les citoyens et citoyennes. Les avocats
sont assez...
M. Kehoe: Est-ce qu'ils sont d'accord avec cela? Avez-vous fait
une vérification?
M. Bédard: Non, on ne peut pas dire que j'ai eu des
télégrammes.
M. Kehoe: Mais cela enlève nécessairement 300 $ de
juridiction aux avocats.
M. Bédard: Je n'ai pas eu de télégramme
officiel d'acceptation ou de refus. Je pense que les avocats sont très
conscients que cette mesure est prise en fonction du meilleur
intérêt des citoyens et des citoyennes du Québec qui
peuvent se permettre de profiter d'une procédure qui, à mon sens,
est de nature non seulement à diminuer les délais, à
coûter moins cher, mais à donner une administration de la justice
plus humaine.
M. Kehoe: Avez-vous fait une étude pour la Cour
provinciale, pour savoir si de 300 $ à 800 $, cela va de nouveau enlever
beaucoup de causes, diminuer le nombre de causes devant la Cour provinciale?
D'un autre côté, vous n'augmentez pas sa juridiction. Donc, le
nombre de causes civiles devant la Cour provinciale va certainement diminuer
davantage.
M. Bédard: Ce n'est pas énorme.
M. Kehoe: Entre 500 $ et 800 $, ce ne sera pas énorme?
M. Bédard: Je pense que cela va de soi quand on regarde
l'inflation. Une cause de 500 $ d'il y a trois ans, comparé à
aujourd'hui, il me semble que c'est une progression raisonnable. Cela peut
représenter environ 6000 dossiers à l'échelle de la
province.
M. Kehoe: Sur combien globalement, grossièrement? Cela
représente-t-il 5% ou 3%? Avez-vous une idée?
M. Bédard: Je ne suis pas en mesure de vous dire le nombre
de causes, globalement, au niveau de la Cour provinciale. Je pourrai vous le
faire communiquer.
M. Kehoe: Autre chose. À la Cour provinciale, à
Montréal, pour les causes civiles, quel est le délai après
l'inscription au rôle, généralement? (20 h 45)
M. Bédard: M. le Président, j'avais toutes ces
données - j'imagine que le député comprendra que ma
mémoire peut être défaillante - lors de l'étude des
crédits. Des tableaux...
M. Kehoe: On l'avait pour la Cour supérieure et je pense
qu'on s'orientait vers...
M. Bédard: Oui, à ce moment-là, j'avais
donné toutes les juridictions: Cour criminelle, Cour de magistrat, Cour
supérieure en dehors de Montréal et à Montréal
même, où on pouvait voir qu'il y avait réellement un
problème. Je n'ai pas souvenir de tous ces chiffres et je m'en
excuse.
M. Kehoe: Mais l'unique raison que vous avez...
M. Bédard: Mais je sais que les délais sont loin
d'être exagérés. Il y a eu une amélioration.
M. Kehoe: Mais la raison principale pour que vous haussiez la
limite de 500 $ à 800 $, c'est principalement à cause de
l'inflation? C'est cela?
M. Bédard: Oui, et c'est pour permettre à plus de
citoyens et citoyennes de pouvoir se prévaloir de cette procédure
qui est nettement à leur avantage, sous l'angle des frais que peut
occasionner une cause.
Le Président (M. Desbiens): L'article 52 est-il
adopté?
M. Kehoe: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 53?
M. Bédard: II s'agit d'une modification de concordance
avec l'article 52 du projet de loi, qui hausse le montant des petites
créances. Cela va de soi, de même que l'article 54 et...
Le Président (M. Desbiens): L'article 53 est-il
adopté?
M. Kehoe: D'accord. M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 54?
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 55?
M. Bédard: Cet article modifie le montant du
dépôt exigible lors d'une poursuite aux petites créances.
Il était auparavant de 5 $ ou de 10 $, selon que la créance
était en-dessous ou au-dessus de 100 $, il édicte
également le principe que ce dépôt ne sera pas exigible des
bénéficiaires de l'aide sociale.
Le Président (M. Desbiens): Adopté?
M. Kehoe: Est-ce la première hausse que vous faites depuis
l'instauration des petites créances?
M. Bédard: Oui, exact.
À l'article 56, M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 55 est
adopté?
M. Bédard: Oui, enfin, je ne sais pas là.
M. Kehoe: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 56?
M. Bédard: II s'agit d'une modification de concordance
avec l'article 52 du projet de loi qui hausse le montant des petites
créances.
Le Président (M. Desbiens): L'article 56 est-il
adopté?
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 57?
M. Bédard: À l'article 57, nous aurions une
modification de forme qu'on pourrait lire tout de suite.
Le Président (M. Desbiens): "À la quatrième
ligne du premier alinéa du paragraphe 4, remplacé par l'article
57 du projet de loi, déplacer la virgule après le mot "ou" pour
la mettre avant ce mot."
M. Bédard: Cet article met à la charge du
débiteur du jugement le montant des frais de huissier et il modifie
également le montant des autres frais exigibles du débiteur, en
concordance avec les modifications apportées au montant du
dépôt exigible par l'article 55 du projet de loi.
Le Président (M. Desbiens): Excusez, je dois dire
"à la troisième ligne" au lieu de "la quatrième".
M. Bédard: À la troisième ou début de
la quatrième.
Le Président (M. Desbiens): "À la troisième
ligne, déplacer la virgule avant le mot "ou". La virgule qui est
après le mot "ou" doit être placée avant ce mot.
M. Bédard: Les cas d'exécution restent à la
charge du ministère. Ce sont seulement les frais de huissier, lorsque
quelqu'un ne veut vraiment pas payer à la suite d'un jugement. Je pense
qu'à ce moment-là, il est tout à fait normal que...
M. Kehoe: Mais quel est le changement par rapport à la loi
actuelle?
M. Bédard: C'est nous qui payions les huissiers par
rapport à des débiteurs qui ne voulaient vraiment pas payer.
Alors, nous avons corrigé.
M. Kehoe: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est adopté
et l'article 57 est adopté tel qu'amendé. On passe à la
section 3: "Autres dispositions législatives", le Code civil.
Article 58?
Code Civil
M. Bédard: À 58, nous aurions un papillon, M. le
Président.
Le Président (M. Desbiens): Alors, à l'article
1078.1 du Code civil édicté par l'article 58, insérer,
premièrement, dans le premier alinéa, à la deuxième
ligne, après le mot "obligation", ce qui suit: ", sauf celle
visée à l'article 1077," ; deuxièmement, dans le
deuxième alinéa, à la première ligne, après
le mot "accordé" ce qui suit: "ou au montant accordé par jugement
pour l'inexécution d'une obligation visée à l'article
1077".
M. Bédard: M. le Président, cette modification a
pour objet d'éviter qu'un double intérêt ne soit
chargé dans le cas des obligations prévues à l'article
1077. Cet article applique aux matières contractuelles la règle
que l'on retrouve actuellement en matière délictuelle à
l'article 1056c du Code civil.
M. Kehoe: Je me pose des questions à ce sujet. Compte tenu
du fait que ça touche la question du taux d'intérêt, est-ce
que la province a le pouvoir de le fixer? Il n'y a absolument pas de question
constitutionnelle dans cela?
M. Bédard: Pas de problème de ce
côté-là.
M. Kehoe: Est-ce que des études ont été
faites à ce sujet?
M. Bédard: On n'a pas le droit de changer le taux
d'intérêt légal, mais on a le droit de créer une
indemnité. D'ailleurs, la plupart des provinces ont cela.
M. Kehoe: N'y aurait-il pas actuellement, des causes pendantes
devant le tribunal pour déterminer la constitutionnalité de 1056,
ces articles-là, lorsque la province a changé le taux
d'intérêt? Savez-vous s'il y a des causes pendantes?
M. Bédard: Non. Du point de vue constitutionnel, on a
vraiment approfondi, la question, au ministère et plusieurs jugements de
la Cour suprême sont de nature à nous indiquer qu'il n'y a aucune
inquiétude dans ce sens-là. Plusieurs autres provinces ont la
même chose, tel que je viens de vous le dire.
M. Kehoe: Cela n'a jamais été attaqué dans
une autre province.
M. Bédard: Je n'ai pas à la mémoire...
M. Kehoe: Si je comprends bien, en matière contractuelle,
c'est le demandeur qui, comme actuellement, lorsqu'il s'agit d'une affaire
délictuelle, fait une demande pour un taux d'intérêt
supérieur tel que 1056 le permet. C'est la même chose. C'est
identique à 1056, excepté que c'est pour des affaires
contractuelles.
M. Bédard: Exactement. Cela s'applique aux affaires
contractuelles de la manière que cela s'appliquait aux affaires
délictuelles.
M. Kehoe: Très bien.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est
adopté. L'article 58 est adopté tel qu'amendé.
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 59?
M. Bédard: C'est tout simplement une modification de
concordance avec l'article 62 du projet de loi qui hausse le montant des
petites créances.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 60?
M. Bédard: Même chose. Concordance avec l'article 52
concernant la hausse des petites créances.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 61.
M. Bédard: Concordance également avec l'article 52
du projet de loi qui a pour effet de hausser le montant des petites
créances.
Le Président (M. Desbiens): L'article 61 est
adopté. Article 62?
M. Bédard: Article 62 également.
Le Président (M. Desbiens): Article 62, adopté.
Article 63?
M. Bédard: Article 63. Cet article précise la forme
de l'acte constatant un nantissement agricole ou forestier en retenant celle
prévue au chapitre du Code civil sur l'enregistrement. Il propose de
plus l'inscription de l'enregistrement d'un acte de nantissement dans un
registre spécifique. Il n'y a pas de problème. Il n'y a rien
là. D'accord? Simplement au niveau de l'inscription.
Le Président (M. Desbiens): L'article 63 est
adopté. Article 64.
M. Bédard: L'article 64 remplace le mode actuel de
publicité de la vente à l'enchère de biens agricoles ou
forestiers nantis par un mode plus fonctionnel.
M. Kehoe: On comprend bien que le plus sage est la lecture devant
l'église et que cela apparaît désuet, mais comment
transmet-on l'avis? Comment cela sera-t-il fait? Pourquoi cela n'est-il pas
expédié sous pli recommandé? Comment prévoyez-vous
que...
M. Bédard: Le journal. Un journal désigné
par le juge ou le protonotaire circulant dans la localité de la
dernière adresse connue du défendeur. Si les circonstances
l'exigent, le juge peut ordonner la publication par tout autre moyen
approprié, notamment par lettre ou par annonce à la radio ou
à la télévision. Il détermine, alors, le mode de
preuve de la publication. Tout est là.
M. Kehoe: Dans un avis transmis à la dernière
adresse connue... M. le ministre... C'est pour ça que je pose des
questions. C'est pour avoir un rapport plus juste, plus équitable pour
tout le monde, si vous ne le laissez pas comme il était avant, d'envoyer
l'avis sous pli recommandé au lieu de l'envoyer à la
dernière adresse connue pour s'assurer... Oui, comme c'était
avant. Cela n'empêche pas, mais elle ne dit pas. Ce serait certainement
plus sûr que le destinataire va le recevoir ou on saura qu'il ne reste
plus à la même adresse, la bonne adresse.
M. Bédard: D'accord. Je pense que la suggestion est
très positive.
Cela pourrait se lire, M. le Président: Vendre ses biens à
l'enchère aux date, heure et lieu fixés dans l'avis transmis sous
pli recommandé ou certifié à la dernière adresse
connue de l'emprunteur.
M. Kehoe: Parfait.
Le Président (M. Desbiens): L'article 64 est-il
adopté?
Une voix: Tel qu'amendé.
M. Bédard: C'est comme cela que les lois
s'améliorent.
Le Président (M. Desbiens): Si vous voulez me lire
l'amendement, s'il vous plaît.
M. Bédard: Le paragraphe 2, à la deuxième
ligne: "Insérer après le mot "transmis", les mots "sous pli
recommandé ou certifié"."
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est
adopté.
M. Bédard: Amendement adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 64 est adopté
tel qu'amendé. Article 65? (21 heures)
M. Bédard: II y a un amendement à l'article 65, M.
le Président.
Le Président (M. Desbiens): Remplacer l'article 65 par le
suivant: L'article 1979e de ce code, édicté par l'article 2 du
chapitre 57 des Lois de 1962, est modifié par l'insertion, à la
fin de la deuxième ligne, après le mot "prêt" des mots "ou
d'une ouverture de crédit".
M. Bédard: L'article permet de garantir par nantissement
commercial une - ouverture de crédit. La modification que nous venons
d'apporter par rapport au projet porte de cinq à dix ans la durée
possible d'une ouverture de crédit garanti par nantissement commercial.
Il reprend essentiellement la formulation de l'article 65 de façon que
la formulation actuelle de l'article 1979e du Code civil soit la moins
modifiée possible.
Le Président (M. Desbiens): Parfait, est-ce que cela va?
Adopté. Le nouvel article 65 est adopté. Article 66?
M. Bédard: Cet article précise la forme de l'acte
constatant un nantissement commercial en retenant celle prévue au
chapitre du Code civil sur l'enregistrement.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 67?
M. Bédard: Cet article vise à préciser le
nom du registre des nantissements commerciaux. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 68?
M. Bédard: L'article 68. Cet article remplace le mode
actuel de publicité de la vente à l'enchère de biens
faisant l'objet d'un nantissement commercial par un mode plus fonctionnel.
Maintenant, on pourrait y aller de l'amendement qui a été
proposé par le député de...
Une voix: Le même amendement.
M. Bédard: J'imagine que vous avez la même
préoccupation, M. le député de...
Le Président (M. Desbiens): Alors, l'amendement
consisterait à ajouter après "transmis", à la
deuxième ligne du deuxième alinéa du paragraphe 2...
M. Bédard: ... les mots...
Le Président (M. Desbiens): ... les mots "sous pli
recommandé"...
M. Bédard: ... ou certifié".
Le Président (M. Desbiens): ... ou certifié."
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 68 est adopté
tel qu'amendé.
M. Bédard: À l'article 69, nous aurions un
amendement, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): À l'article 69,
remplacer dans les quatrième et cinquième lignes de
l'alinéa ajouté à l'article 2131 les mots "est valide
même si" par les mots "ne peut être invalidé du seul fait
que". Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Bédard: D'abord, cette modification a pour but de bien
préciser la portée de cet article au niveau de l'amendement qui
pouvait prêter peut-être à confusion. Cet article a pour
objet de remédier à un défaut de forme affectant
l'enregistrement des actes de nantissement signés devant deux
témoins, mais non prouvés par le serment de l'un d'eux.
L'utilisation par le législateur, aux articles 1979a et 1979f du Code
civil, d'une phraséologie différente de celle employée aux
articles régissant l'enregistrement quant à la forme de l'acte a
entraîné une interprétation voulant que l'acte signé
devant deux témoins ne soit pas un acte sous seing privé. De
cette interprétation, il s'est développé une pratique
généralisée d'enregistrement d'actes de nantissement sans
l'affidavit de l'un des témoins et ce, depuis 1962. Tous
acceptèrent cette pratique et prêtèrent foi à
l'enregistrement ainsi fait jusqu'en janvier 1982 alors que la Cour
supérieure district de Québec annula l'enregistrement d'un acte
de nantissement commercial pour défaut de formalité et,
notamment, en raison de l'absence de l'affidavit. Il y a donc lieu de
régulariser la situation actuelle à l'égard de ces
nantissements.
Pour l'avenir, les modifications proposées par les articles 63 et
66 du présent projet feront disparaître toute possibilité
d'interprétation erronée.
M. Kehoe: Globalement, qu'est-ce que vous recherchez dans cet
article? Est-ce que vous cherchez à corriger certaines anomalies ou
certaines irrégularités dans le passé?
M. Bédard: Elles ont toutes été
enregistrées, toutes signées de bonne foi, mais il y a eu des
interprétations...
M. Kehoe: Interprétations par qui? Par des tribunaux
ou...
M. Bédard: La Cour supérieure. M. Kehoe:
Oui, à quel effet?
M. Bédard: Elle a annulé l'acte de nantissement
commercial pour défaut de formalité, notamment, en raison de
l'absence d'affidavit, alors qu'il était acquis... C'est juste
l'enregistrement qui a été annulé.
M. Kehoe: Ce n'est pas une loi rétroactive, on n'essaie
pas de corriger rétroactivement des...
M. Bédard: Oui. Tous les nantissements commerciaux depuis
1962 sont enregistrés pareil.
M. Kehoe: D'accord, mais...
M. Bédard: Commerciaux et forestiers.
M. Kehoe: La situation que vous avez essayé de corriger
par cet article, est-ce que c'est par rapport aux parties impliquées ou
par rapport aux tierces parties ou aux deux?
M. Bédard: Face aux tierces parties. M. Kehoe: Tierces
parties.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est
adopté. L'article 69 est-il adopté tel qu'amendé?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 70?
M. Bédard: Cet article précise, par le paragraphe
2e, les inscriptions qui apparaîtront au nouveau registre des
nantissements agricoles et forestiers et des nantissements commerciaux. La
modification apportée par le paragraphe 1er est de concordance. C'est
conforme.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 70 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 71?
M. Bédard: II y a un amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est le suivant:
Remplacer le deuxième des alinéas insérés dans
l'article 2161c par le suivant: "Lorsqu'une personne morale, ayant produit un
avis d'adresse conformément au deuxième alinéa, change
d'adresse ou de domicile élu, elle avise le régistrateur de sa
nouvelle adresse ou de son nouveau domicile élu et demande la radiation
de l'avis qu'elle avait produit avec mention du numéro de son
enregistrement. Ce nouvel avis est alors enregistré sous ce même
numéro." Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Bédard: Cela vise à faciliter le processus
d'avis en cas de changement d'adresse tout simplement.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que
l'article 71 est adopté tel qu'amendé?
Des voix: Adopté tel qu'amendé.
Le Président (M. Desbiens): Adopté tel
qu'amendé. Article 72?
M. Bédard: L'article 72 est de concordance, à la
suite de l'adoption de l'article 4 du chapitre 14 des lois de 1981.
M. Kehoe: Y a-t-il un amendement?
Le Président (M. Desbiens): Non, c'est un autre article
qui va être ajouté. Alors, l'article 72 est-il adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
Insérer après l'article 72 ce qui suit: Loi sur le
barreau. L'article 72.1: L'article 91 de la Loi sur le barreau (L.R.Q.,
chapitre B-l) est modifié par la suppression, dans la première
ligne du paragraphe 1, du mot "exclusivement". Le présent article est
déclaratoire.
M. Bédard: Cette modification vise tout simplement
à supprimer une disposition laissant entendre que le Tribunal des
professions a une juridiction exclusive du pouvoir de contrôle et de
surveillance de la Cour supérieure. Elle vient donc compléter
tout simplement le projet de loi no 61 que nous avons déjà
adopté, Loi modifiant le Code des professions et le Code du travail, que
nous avons adopté à la présente session.
M. Kehoe: Est-ce que le barreau a été saisi de
cette affaire? A-t-il donné son consentement?
M. Bédard: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que le nouvel article
est adopté?
M. Bédard: Je peux vous assurer que les consultations ont
été faites.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
73.
Loi sur les cités et villes
M. Bédard: L'article 73, nous avons un alinéa.
Le Président (M. Desbiens): Un amendement.
M. Bédard: C'est-à-dire un amendement de
concordance.
Le Président (M. Desbiens): Remplacer les deux
premières lignes de l'article 73 par les suivantes: "Les articles 654
à 658 de la Loi sur les cités et villes (L.R.Q., chapitre C-19)
et les articles 659 à 661 de cette loi, édictés par
l'article 36 du chapitre II des lois de 1982, sont remplacés par le
suivant:"
M. Bédard: II s'agit de concordance au niveau de
l'amendement.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Bédard: Cet article a simplement pour objet d'effectuer
une concordance entre la Loi sur les cités et villes et la Loi sur les
cours municipales.
Les articles 654 à 661 de la Loi sur les cités et villes
reprenaient mot pour mot les articles 2 à 7.1 de la Loi sur les cours
municipales. Un simple renvoi à cette dernière est donc
indiqué dans les circonstances.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 73 est
adopté tel qu'amendé?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Il y a un
nouvel article qui s'ajoute. Insérer...
M. Bédard: Oui, pour compléter le projet de loi no
61 dans le même sens que l'amendement qu'on vient d'apporter.
Le Président (M. Desbiens): L'article 60 qui s'intitulera
article...
M. Kehoe: Encore une fois, est-ce qu'il y a eu consultation?
Le Président (M. Desbiens): Permettez-vous que je lise
l'amendement?
M. Kehoe: Oui, excusez-moi, d'accord.
Le Président (M. Desbiens): L'article 73.1, insérer
ce qui suit - avec le titre Code des professions: L'article 52 du Code des
professions (L.R.Q., chapitre C-26) est modifié par la suppression, dans
les deuxième et troisième lignes, de ce qui suit:
M. Bédard: Ouvrez les guillemets.
Le Président (M. Desbiens): ", dont la décision est
définitive et sans appel". Le présent article est
déclaratoire.
M. Bédard: Les consultations avec le barreau ont
été faites.
M. Kehoe: Encore une fois, il y a eu des...
C'est cela. Au moins, que cela soit dans le journal des Débats,
c'est tout ce qu'on demande. Pour ces choses...
M. Bédard: C'est cela.
M. Kehoe: ... on n'a pas eu le temps de lire ou de
connaître les implications. À ce moment, il faut presque se fier
à la parole du ministre.
M. Bédard: Vous faites bien.
M. Kehoe: Je vais le demander tantôt à mon
collègue de D'Arcy McGee.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que le nouvel article
73.1 est adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 74.
Le titre, maintenant, c'est la Loi sur les cours municipales.
Loi sur les cours municipales
M. Bédard: Nous avons un petit amendement à
l'article 74.
Le Président (M. Desbiens): L'article 74, remplacer, dans
la dernière ligne de l'article 74, le chiffre "20" par le chiffre
"25".
M. Bédard: 25 kilomètres.
Cet article permet à une Cour municipale d'avoir juridiction sur
une autre municipalité si cette dernière est située dans
un rayon de 20 kilomètres. Là, cela serait 25
kilomètres.
Une voix: 15.
M. Kehoe: Pourquoi 15, 20 ou 25 kilomètres, pourquoi
avez-vous étiré...
M. Bédard: Auparavant, c'était 10 milles;
maintenant, cela sera 15 milles à peu près.
M. Kehoe: Y a t-il des raisons qui ont motivé de
faire...
M. Bédard: II y a des municipalités...
M. Kehoe: ... dans des régions, évidemment?
M. Bédard: Exactement.
M. Kehoe: Elles ont fait la demande.
M. Bédard: Oui, elles sont sur le point de le faire.
M. Kehoe: Qui sont sur le point de le faire, et vous faites
l'amendement?
M. Bédard: II y a eu des discussions. Je n'ai pas de
télégramme en main. (21 h 15)
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est
adopté.
M. Bédard: Cela paraît un petit amendement,
mais...
M. Kehoe: Cela a des conséquences assez sérieuses,
il n'y a aucun doute, dans les régions.
M. Bédard: ... cela a des conséquences importantes
dans le sens d'une attitude plus positive au niveau de l'administration de la
justice municipale, si je peux employer l'expression.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 74 tel
qu'amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
M. Kehoe: II y a un amendement pour dire 25 milles aussi.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est
adopté. À l'article 75, il y a un amendement.
M. Bédard: Dans le même sens que l'autre, de
concordance.
Le Président (M. Desbiens): Donc, le même
amendement. Remplacer, dans la dernière ligne de l'article 75, le
chiffre "20" par le chiffre "25". Est-ce que l'article 75 tel qu'amendé
est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
76?
M. Bédard: C'est au même effet que le
précédent, comme on peut le constater. L'article 76 permet
à une municipalité dont la Cour municipale a juridiction sur une
autre municipalité de mettre fin à cette juridiction.
Le Président (M. Desbiens): L'article 76 est
adopté.
M. Kehoe: Adopté.
Loi sur l'exécution réciproque
d'ordonnances alimentaires
Le Président (M. Desbiens): Nouveau titre: La Loi sur
l'exécution réciproque d'ordonnances alimentaires. L'article
77?
M. Bédard: Les articles 77 et suivants ont pour but de
permettre sur une base de réciprocité l'exécution de
jugements de pensions alimentaires rendus dans d'autres États que le
Canada. L'article 77 est de concordance avec l'article 83. Je ne crois pas que
ça pose de problèmes, au contraire.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 77 est
adopté?
M. Bédard: C'est sur une base de
réciprocité.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 77 est
adopté. Article 78?
M. Bédard: Cet article édicté une
règle relative à la conversion des monnaies. Cela va de soi.
M. Kehoe: Pas de problème.
Le Président (M. Desbiens): L'article 78 est
adopté. Article 79?
M. Bédard: C'est un article de concordance avec 83.
Le Président (M. Desbiens): L'article 79 est
adopté. Article 80?
M. Bédard: L'article 80, c'est la même chose.
Le Président (M. Desbiens): L'article 80 est
adopté. Article 81?
M. Bédard: L'article 82 est de concordance
également avec 83.
Le Président (M. Desbiens): L'article 81 est
adopté. Article 82?
Des voix: Adopté.
M. Kehoe: Ce sont toutes des concordances avec l'article 77.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
83?
M. Bédard: L'article 83 a pour objet
d'étendre la portée de la loi à l'exécution
de jugements rendus dans un État autre que le Canada. Cela va de
soi.
M. Kehoe: Cela va trop bien. Il faut que je trouve quelque
chose.
M. Bédard: Cela va vite, les bonnes lois. Ce sont toutes
de bonnes dispositions. Je n'ai pas eu le temps d'en faire la
publicité.
Le Président (M. Desbiens): L'article 83 est
adopté.
Loi sur les fabriques
M. Bédard: La Loi sur les fabriques. Cet article modifie
les définitions des mots "curé" et "desservant" afin de les
rendre davantage conformes au droit canon. Il ajoute aussi celle de
"président d'assemblée" et effectue les concordances requises. Je
puis vous dire, M. le Président, que les consultations
nécessaires ont été faites.
M. Kehoe: Avec l'évêque? Avec les curés? Avec
qui sérieusement?
M. Bédard: Avec les représentants de
l'Assemblée des évêques. Ces modifications à la Loi
sur les fabriques ont été agréées tant sur la forme
que sur le fond; je dirais même plus qu'agréées; elles ont
été demandées effectivement.
M. Kehoe: Quel est le but recherché par les
amendements?
M. Bédard: C'est tout simplement qu'il y avait une
définition du mot "curé" qui était très large et ne
correspondait pas au droit canon.
M. Kehoe: Êtes-vous certain de votre réponse, M. le
ministre?
M. Bédard: Très certain. Là-dessus, j'ai
l'appui et sur la réponse et sur la législation de
l'Assemblée des évêques, tant sur le fond de la loi que sur
les explications que je donne.
M. Kehoe: Cela vient d'en haut. M. Bédard: On ne
discute pas.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 84 est
adopté?
M. Bédard: Alors...
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 85?
M. Kehoe: J'ai hâte qu'il revienne, c'est un Juif, il
aurait compris.
M. Bédard: L'article 85, M. le Président...
Le Président (M. Desbiens): Alors, l'article 85.
M. Bédard: Cet article 85 précise que le
président d'assemblée est nommé et révoqué
par l'évêque du diocèse.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 85 est
adopté? Adopté. Article 86?
M. Bédard: Cet article prévoit que le
président d'assemblée est membre de la fabrique.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Bédard: D'accord?
Le Président (M. Desbiens): Article 87.
M. Bédard: Je pense que mon collègue va être
d'accord. Cet article ajoute, aux mentions contenues dans le certificat du
chancelier d'un diocèse, le nom de la personne qui occupe la fonction de
président d'assemblée. C'est de la concordance.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
88?
Une voix: II concordait.
M. Bédard: L'article 88 précise qu'un marguillier
ne peut remplir plus de deux mandats consécutifs complets.
M. Kehoe: Pourquoi? M. Bédard: C'est cela.
M. Kehoe: Y a-t-il une raison spéciale pour l'article?
Une voix: II faut que tu le fasses travailler un peu, il ne
travaille pas assez fort:
M. Kehoe: II ne fait rien!
M. Bédard: Là, on parle d'avant...
M. Kehoe: Pour éviter le patronage par
"l'évêque".
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Bédard: On a voulu préciser que c'est deux
mandats consécutifs complets par rapport à une situation qui
n'était pas très claire. D'ailleurs, ce n'est pas très
clair dans
mon esprit, au moment où on se parle. Voulez-vous me donner un
instant? Disons qu'il pouvait se produire la situation qu'un marguillier en
remplace un autre pour un an et, ensuite, il ne pouvait pas entreprendre une
autre mandat.
M. Kehoe: Encore une fois, c'est à la demande des
évêques?
M. Bédard: C'est cela. Je pense que c'est le meilleur
argument. C'est quand même la Loi sur les fabriques.
M. Kehoe: Que l'évêque, les prêtres.
Une voix: M. le Président, je voudrais savoir de la part
du ministre...
M. Bédard: Ils s'intéressent d'une façon
spéciale à la Loi sur les fabriques et, après bien des
rencontres... Cela peut paraître des petits articles mais...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Bédard: ... il y a eu beaucoup de rencontres...
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Nicolet.
M. Beaumier: Je voudrais savoir...
M. Bédard: ... entre le ministère de la Justice et
les représentants des évêques sur l'ensemble de ces
dispositions.
M. Beaumier: Je veux savoir de la part du ministre si le chef de
l'Opposition a été consulté.
M. Bédard: Vous pouvez peut-être me demander si les
évêques ont consulté le chef de l'Opposition.
M. Kehoe: Pas de commentaire.
M. Bédard: Non, non, pas de commentaire.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 88 est
adopté?
M. Kehoe: Sur division.
Le Président (M. Desbiens): Pardon? Adopté. Article
89?
M. Bédard: Non, ceci est dit avec le sourire, M. le
Président, la dernière remarque. Mais ce sont des articles
importants, parce que, au nombre de paroisses qu'il y a dans l'ensemble du
Québec, il est clair que, lorsque nous légiférons en cette
matière, nous avons nécessairement de nombreuses consultations
avec l'Assemblée des évêques et chacun de ces amendements
est de nature à améliorer le fonctionnement, la vie quotidienne
dans chacune des paroisses. De la même façon, de la part de
l'Opposition et du gouvernement, c'est avec plaisir que nous souscrivons
à ces demandes qui nous ont été faites parl'Assemblée des évêques.
Le Président (M. Desbiens): L'article 89 est-il
adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.L'article 90.
M. Bédard: L'article 90. Il s'agit d'un article de
concordance avec les fonctions du président d'assemblée
décrites à l'article 1m de la loi. Il prévoit qui peut
remplacer le président d'assemblée.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
91?
M. Bédard: De concordance avec les fonctions du
président d'assemblée telles que décrites à
l'article lm de la loi. La même chose pour l'article 92.
Le Président (M. Desbiens): L'article 91 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 92
est-il adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Le prochain
titre: Loi sur la fonction publique. Article 93.
Loi sur la fonction publique
M. Bédard: II n'y a pas de problème
là-dessus. Cet article a pour objet d'assujettir à un appel
certaines décisions de l'Office du recrutement et de la sélection
du personnel de la fonction publique. Les décisions visées ont
trait au placement des fonctionnaires mis en disponibilité. Le
ministère de la Fonction publique, l'Office du recrutement et le
Syndicat de professionnels sont d'accord avec cette modification. Je crois que
l'Opposition l'est également.
Mme Bacon: M. le Président, avec votre permission. Il est
sûr qu'on ne peut pas, je pense bien, être contre le principe
du
droit d'appel, c'est un principe fondamental, mais y a-t-il eu beaucoup
de plaintes?
Le Président (M. Desbiens): Mme la députée,
vous avez la parole.
Mme Bacon: Concernant l'article 93, M. le Président, on
dit: "une décision de l'office - si je peux avoir l'attention du
ministre -en cette matière est sujette à appel devant un
comité d'appel constitué en vertu de l'article 10 ou devant un
tribunal d'arbitrage constitué en vertu d'une convention collective de
travail et une décision alors rendue lie l'office." Évidemment,
on donne un droit d'appel devant un comité d'appel ou un tribunal
d'arbitrage. Je pense bien qu'on peut difficilement être contre
ça, le droit d'appel, le principe même. Je pense, M. le
Président, que la formation qui est prévue d'un comité
d'appel ou d'un tribunal d'arbitrage assure davantage
l'impartialité.
J'aimerais quand même savoir si cet article est dans la loi
à cause du nombre imposant de plaintes ou s'il y a d'autres raisons qui
ont présidé au choix de cet article. (21 h 30)
M. Bédard: Pour le moment, je ne suis pas en mesure de
répondre à Mme la députée concernant le nombre de
plaintes que ça peut concerner. Un peu plus tard, nous aurons Mme la
ministre de la Fonction publique qui sera probablement en mesure de vous donner
cette information.
Mme Bacon: Oui. En fait, c'est justement pour savoir pourquoi on
a voulu modifier l'article 93. Est-ce à cause du nombre imposant de
fonctionnaires en disponibilité?
M. Bédard: Non, ce n'est pas à cause du nombre
imposant de fonctionnaires. C'est qu'actuellement, lorsqu'un arbitre de griefs,
par exemple, accueille un grief pour le motif que la procédure de mise
en disponibilité n'a pas été observée, le jugement
est en quelque sorte inexécutoire parce que l'office qui est
chargé de ce pouvoir n'est pas partie à la convention collective
de travail. C'est pourquoi le Syndicat de professionnels a demandé
notamment que l'arbitre de griefs puisse forcer l'office, qui est un tiers,
à s'exécuter en cas d'inobservance des règles.
Madame, est-ce que ça répond à votre question?
D'accord?
Mme Bacon: Oui, parce qu'il y avait sûrement des raisons
majeures. Est-ce qu'on veut seulement corriger une situation qui est invivable
pour certains fonctionnaires? C'est ça?
M. Bédard: En fait, pour expliciter davantage, c'est qu'il
y a déjà une jurisprudence en arbitrage qui dit que, lorsqu'une
partie, qui est un organisme extérieur, comme la Commission de la
fonction publique, l'office, n'est pas partie à la convention
collective, elle a quand même certains pouvoirs et l'arbitre n'a pas la
possibilité de la forcer à exécuter des règles qui
auraient été inobservées. Or, par cette mesure, l'individu
qui en appelle se voit assuré d'un jugement qui sera
exécuté.
Mme Bacon: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): L'article 93 est-il
adopté?
M. Bédard: Adopté.
Loi sur les huissiers
Le Président (M. Desbiens): Loi sur les huissiers. Article
94?
M. Bédard: M. le Président, Loi sur les huissiers,
article 94. Je ne crois pas que ce soit long parce que c'est une réforme
qui s'imposait...
Mme Bacon: Cela ne change pas la situation.
M. Bédard: ... et qui ne change pas la situation, mais qui
l'améliore, cependant. La modification à l'article 94 a pour
objet de permettre au ministre de la Justice de déléguer les
pouvoirs que la loi lui confère en matière de délivrance
ou de révocation de permis de huissier.
Le Président (M. Desbiens): L'article 94 est-il
adopté?
M. Kehoe: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 95?
M. Bédard: Cet article restreint les motifs pour lesquels
le ministre peut révoquer un permis au seul cas où les faits
reprochés ne nécessitent pas une application subjective. Quant
aux autres motifs de révocation, on le verra plus tard, ils vont
être confiés au comité de discipline.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 95 est
adopté?
M. Bédard: Adopté. M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 96?
M. Bédard: II est de concordance avec
le précédent, M. le Président. M. Kehoe:
Adapté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 97?
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 98?
M. Bédard: Même chose. M. Kehoe:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 99?
C'est la section II.1, comité de discipline.
M. Bédard: Cet article constitue un comité de
discipline des huissiers.
Le Président (M. Desbiens): On y va avec 12.1.
Mme Bacon: J'aurais une question sur 99, M. le
Président.
Le Président (M. Desbiens): Mme la députée
de Chomedey.
Mme Bacon: Est-ce qu'il doit y avoir consultation entre les
huissiers et le barreau? Est-ce que vous pensez qu'il peut y avoir une
consultation, est-ce que c'est obligatoire ou si on n'a pas pensé
à cette consultation avec le barreau? On dit ici: Parmi les membres du
Barreau du Québec.
M. Bédard: II y a toujours une certaine consultation. Ce
n'est pas obligatoire. C'est la Loi sur les huissiers, quand même.
M. Kehoe: Je pense que les avocats sont très
affectés, nécessairement, ils travaillent conjointement,
quotidiennement avec les huissiers dans l'administration de la justice.
M. Bédard: Au moment où on se parle, ils ne se sont
consultés d'aucune façon. L'objet de la réforme, c'est
plutôt d'essayer d'améliorer la situation. Alors, les avocats ne
peuvent qu'en bénéficier, en fin de compte.
M. Kehoe: Pour la rédaction de cette loi, pour toute la
loi, en général, encore une fois, il y a eu des consultations,
sans doute, avec toutes les personnes impliquées: les huissiers, les
avocats, la magistrature, enfin, tout le monde.
M. Bédard: Concernant la Loi sur les huissiers, il y a eu
des consultations auprès du Conseil consultatif de la Justice et,
également, des huissiers.
M. Kehoe: Le barreau lui-même était-il
impliqué?
M. Bédard: Le barreau, en quelque sorte, est
représenté au Conseil consultatif de la Justice. Il y a un an, on
m'informe que le comité, magistrature, justice, barreau, a
été consulté. Il y a eu des discussions concernant les
améliorations à apporter. Je ne suis pas en mesure de vous dire
si chaque point a fait l'objet d'un consentement ou d'un consensus. L'important
- c'est notre conviction - c'est que cela aille dans le sens d'une
amélioration qui est demandée par les huissiers.
Mme Bacon: M. le Président, à 12.2, on dit: "Les
membres du comité sont nommés pour un mandat...
M. Bédard: Est-ce qu'on pourrait...
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 12.1 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
12.2.
Mme Bacon: "Les membres du comité sont nommés pour
un mandat n'excédant pas cinq ans." Est-ce qu'on ne pourrait pas faire
comme pour la plupart des mandats dans les différents organismes du
gouvernement? On dit un mandat de cinq ans. Pourquoi ajoute-t-on
"n'excédant pas cinq ans"? Est-ce qu'on ne pourrait pas dire "un mandat
de cinq ans"?
M. Bédard: Ce n'est pas un organisme, c'est juste un
comité de discipline.
Mme Bacon: Pourquoi sentez-vous le besoin de dire
"n'excédant pas cinq ans"?
M. Bédard: Je n'ai pas d'objection à ne pas mettre
de limite. Il me semble que c'est préférable, de manière
à permettre le changement; cela permet une rotation des gens qui sont
là pour deux ans, trois ans, quatre ans, mais...
Mme Bacon: Lorsqu'on dit "un mandat de cinq ans," c'est quand
même uniforme pour tous les membres. Cela ne change pas.
M. Bédard: ... il ne faudrait pas que cela excède
cinq ans.
Mme Bacon: Oui, mais si on dit "un mandat de cinq ans," c'est
uniforme pour tous les membres à ce moment-là.
M. Bédard: Oui. Si on dit cinq ans, on se limite.
Mme Bacon: Oui.
M. Bédard: II faut éviter que tous changent en
même temps.
Mme Bacon: Oui, mais ils ne changeraient pas tous en même
temps, si on dit "un mandat de cinq ans."
M. Bédard: Si on s'astreint à les nommer tous pour
cinq ans, en même temps, ils vont tous changer...
Mme Bacon: Oui, mais si vous dites "n'excédant pas cinq
ans", vous ne les nommez pas pour cinq ans.
M. Bédard: On peut. Certains peuvent être
nommés pour cinq ans, d'autres pour deux ans, pour trois ans. Certaines
personnes, dans un premier temps, préfèrent être
nommées pour deux ans, trois ans.
Mme Bacon: Cela veut dire que le mandat ne serait pas uniforme
pour tous les membres.
M. Bédard: C'est cela, en termes de durée. Il y a
juste trois membres.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 12.2 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Article 12.3?
M. Bédard: L'article fixe l'endroit des réunions du
comité et traite de leur convocation.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 12.4
est-il adopté?
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 12.5
est-il adopté?
M. Bédard: Je m'excuse, l'article 12.4 est plutôt
une disposition qui confère une immunité aux membres du
comité pour les actes officiels accomplis de bonne foi dans l'exercice
de leurs fonctions. C'est une clause usuelle.
Le Président (M. Desbiens): L'article 12.5.
M. Bédard: Cet article définit la fonction du
comité qui est d'entendre les plaintes formulées contre les
huissiers.
M. Kehoe: Adopté. Mais, à la fin de l'article 12.5,
vous dites, les offenses, "des actes dérogatoires à la
dignité de la fonction d'huissier déterminés par
règlement". Y-a-t-il une raison particulière pour laquelle vous
faites cela par règlement au lieu de l'insérer dans la loi?
M. Bédard: C'est déjà dans la loi
actuelle.
M. Kehoe: C'est dans la loi, mais cela ne le sera plus, ce sera
par règlement. On ne sait pas le contenu des règlements.
M. Bédard: Le pouvoir réglementaire est
déjà dans la loi.
M. Kehoe: Oui.
M. Bédard: Cela reste comme c'était.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Bédard: On va pouvoir aboutir à une sorte de
code de déontologie des huissiers. Je pense que c'est tout à
l'avantage des personnes qu'ils ont à servir et à l'avantage des
huissiers eux-mêmes.
Le Président (M. Desbiens): L'article 12.6?
M. Bédard: L'article traite des plaintes portées
à l'attention du comité; il indique qu'une plainte peut
être portée par toute personne, comment elle est adressée
et comment on procède.
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
12.7?
M. Bédard: L'article concerne la procédure
applicable devant le comité lors de l'audition de la plainte.
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
12.8?
M. Bédard: Cet article a trait à la
récusation d'un membre du comité.
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
12.9?
M. Bédard: Cet article indique les sanctions qui peuvent
être imposées par le comité lorsque la plainte est
fondée. Il traite aussi de la décision du comité.
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
12.10?
M. Bédard: Cet article mentionne à qui une copie de
la décision du comité doit être transmise. Je ne pense pas
que cela pose de problème, M. le Président. L'article suivant
également.
Le Président (M. Desbiens): L'article 12.10 est-il
adopté?
M. Kehoe: Oui. M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Section II.2,
appel. L'article 99 est donc adopté. Article 100?
M. Bédard: La modification proposée indique qu'il y
a appel des décisions du comité de discipline.
Le Président (M. Desbiens): Est-il adopté?
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
101?
M. Bédard: L'article 101 est de concordance avec le
précédent.
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
102?
M. Bédard: De la même façon pour l'article
102.
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
103?
M. Bédard: Cette modification accorde au gouvernement le
pouvoir de réglementer non seulement le tarif des honoraires des
huissiers, mais également leur tarif des frais de transport.
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. La Loi sur les
infractions en matière de boissons alcooliques. L'article 104.
Loi sur les infractions en matière de boissons
alcooliques
M. Bédard: Cet article a tout simplement pour objet de
réprimer certains abus qui font que des boissons alcooliques peuvent
être consommées dans des locaux publics, sans qu'aucun
contrôle ne soit possible, à toutes fins utiles.
M. Kehoe: Cela couvre plutôt des restaurants?
M. Bédard: Non, des bars.
M. Kehoe: Des bars. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. La Loi sur le
ministère de la Justice, article 105.
Loi sur le ministère de la Justice
M. Bédard: Cette modification a pour but de traduire
correctement l'expression française "sous-procureur
général adjoint" par les mots "assistant deputy general"; il
s'agit d'une simple concordance.
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Bédard: Malgré ma prononciation.
Loi sur les privilèges des magistrats
Le Président (M. Desbiens): Loi sur les privilèges
des magistrats, l'article 106.
M. Bédard: II faut se préparer pour le
fédéral.
M. Kehoe: Bonne chance! Vous allez en avoir besoin. (21 h 45)
Le Président (M. Desbiens): II y a un amendement à
l'article 106 qui dit ceci: Remplacer, dans la première ligne de
l'alinéa ajouté par l'article 106 à l'article 1 de la Loi
sur les privilèges des magistrats, les mots "membres d'un tribunal
visé à" par les mots "juges visés". Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Bédard: C'est ça. Il s'agit d'une modification
découlant du fait que l'article 260 de la Loi sur les tribunaux
judiciaires vise les juges eux-mêmes et non les tribunaux dont ils sont
membres. Je voulais que ce soit clair. D'accord?
Le Président (M. Desbiens): L'article 106?
M. Bédard: 106. Cet article a pour but de conférer
aux juges nommés par le gouvernement du Québec l'immunité
des juges de la Cour supérieure. Cela aurait dû être fait il
y a longtemps.
Le Président (M. Desbiens): L'article 106 est
adopté tel qu'amendé.
M. Bédard: Pardon. Une seconde.
Le Président (M. Desbiens): "Juges visés
à"
M. Kehoe: De quelle immunité parlez-vous à ce
moment?
M. Bédard: L'immunité par rapport aux
décisions qui sont rendues.
M. Kehoe: L'immunité contre des procédures
judiciaires? Contre quoi? Dans quel sens? Qu'est-ce que c'est?
M. Bédard: L'assurance pour les juges qu'ils ne peuvent
être poursuivis en regard des décisions qu'ils ont à
rendre.
M. Kehoe: Actuellement, ils peuvent l'être.
M. Bédard: Les juges ont exprimé cette crainte
à la suite de l'arrêt Cronier. Je pense qu'il y a lieu de
clarifier la situation.
Le Président (M. Desbiens): L'article 106 est
adopté tel qu'amendé. L'article 107?
M. Bédard: 107.
Le Président (M. Desbiens): II y a un amendement à
l'article 107: Remplacer dans les première et deuxième lignes de
l'article 2 de la Loi sur les privilèges des magistrats, remplacé
par l'article 107, les mots "membre d'un tribunal" par le mot "juge".
M. Bédard: Cette modification est au même effet que
celle apportée à l'article 106.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bédard: L'ensemble de la modification a pour but de
placer tous les juges nommés par le Québec à l'abri d'une
condamnation aux dépens dans des instances visant à
réviser ou à annuler leurs décisions, sauf dans les cas
où ils décident eux-mêmes de les contester. La condamnation
aux dépens n'est pas couverte par l'immunité judiciaire. Or, il
arrive de plus en plus fréquemment que les juges sont cités
à titre de défendeurs et non de mis en cause dans une action en
annulation en révision de leurs décisions.
M. Kehoe: Auparavant, il y avait le principe de mauvaise foi du
juge de paix, à l'article 2. Cette disposition est biffée.
Mme Bacon: II n'est pas question, en ce moment, M. le
Président, de preuve de mauvaise foi. Est-ce qu'il y avait des raisons
spéciales pour qu'on enlève ça?
M. Bédard: C'est que, sous les procédures en
révision de jugements, par exemple, par voie d'évocation, le juge
de première instance n'est pas là pour défendre son
jugement. L'idée était de lui donner une immunité contre
les dépens, c'est-à-dire qu'il ne puisse pas être
condamné à des dépens payables personnellement dans la
mesure où, évidemment, il n'est pas présent et il ne prend
partie au litige.
M. Kehoe: S'il y prend partie et qu'il conteste, il peut
être obligé de payer des frais. C'est cela qu'il dit.
M. Bédard: Oui, il devient comme tout autre
défendeur.
M. Kehoe: Non, mais ce ne sont pas tout à fait les
questions qu'on a posées. Dans l'autre article, c'est-à-dire
l'article précédent, il est question de preuve de mauvaise foi;
cela a été aussi enlevé. Là, c'est une question de
contestation seulement.
M. Bédard: Cela forcerait les juges à aller se
défendre. Il y a toujours la possibilité que le tribunal ou que
la partie allègue la mauvaise foi du juge et cela force le juge à
se défendre. Ce n'est pas souhaitable parce qu'il est obligé
d'aller se défendre, de défendre son jugement et de
défendre sa conduite. C'est là qu'il s'expose, étant
partie au litige, à être condamné pour les dépens.
D'accord?-
M. Kehoe: D'accord.
Loi sur la probation et sur les établissements
de détention
Le Président (M. Desbiens): L'article 107 est
adopté tel qu'amendé. La Loi sur la probation et sur les
établissements de détention, article 108, sous-article 19.6.
M. Bédard: La modification proposée à
l'article 19.6 a pour objet de permettre aux personnes effectuant des travaux
communautaires de bénéficier de l'application de la Loi sur les
accidents du travail. Présentement...
Le Président (M. Desbiens): Article 19.6.
M. Bédard: ... l'application de cette loi était
basée sur l'interprétation d'un règlement, ce qui
soulevait certains doutes juridiques et laissait imprécises certaines
modalités d'application de cette loi. D'accord?
Le Président (M. Desbiens): L'article 19.6 est-il
adopté?
M. Kehoe: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
19.6.1?
M. Bédard: Cette disposition rend applicables au
détenu qui exécute un travail dans le cadre d'un programme
d'activité rémunéré et à une personne qui
exécute une ordonnance de probation comportant les travaux
communautaires, les dispositions de la Loi sur la santé et la
sécurité du travail qui accorde des droits en cette
matière aux travailleurs.
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Donc, l'article
108 est adopté.
Des voix: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Article 109. Il y a un
amendement à l'article 109.
M. Bédard: II y a un amendement.
Le Président (M. Desbiens): Oui, qui se lit ainsi:
Remplacer dans la première ligne les mots "est modifié" par ce
qui suit: ", modifié par l'article 40 du chapitre 14 des lois de 1981,
est de nouveau modifié". Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que
l'article 109, tel qu'amendé, est adopté?
M. Bédard: Adopté. L'article 110 a pour objet de
supprimer...
Loi sur la Régie du logement
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Loi sur la
Régie du logement.
M. Bédard: C'est cela.
Le Président (M. Desbiens): Article 110.
M. Bédard: Cet article a pour objet de supprimer une
procédure inutile, puisque la décision de la Régie du
logement a déjà été transmise aux parties.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 110 est
adopté?
M. Kehoe: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Loi sur les
tribunaux judiciaires, l'article 111. Ohî Pardon!
M. Bédard: L'article 110.1.
Le Président (M. Desbiens): Alors, il y aurait un ajout.
Insérer, après l'article 110, avec le titre: Loi sur les timbres,
110.1. L'article 28 de la Loi sur les timbres (L.R.Q., chapitre T-10) est
modifié par le remplacement, dans la cinquième ligne du
deuxième alinéa, du numéro "2161a" par le numéro
"2161d". Est-ce que ce nouvel article est adopté?
M. Bédard: Cet article vise à supprimer un manque
apparent de concordance résultant du texte actuel de l'article 28 de la
Loi sur les timbres et du texte des articles 36 et 37 de la Loi sur les bureaux
d'enregistrement.
M. Kehoe: Encore une fois, il y a eu une consultation et une
suggestion...
M. Bédard: Je pensais que vous vouliez que je
répète.
M. Bédard: C'est technique. M. Kehoe:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Loi sur les
tribunaux judiciaires, l'article 111.
Loi sur les tribunaux judiciaires
M. Bédard: Cet article précise qu'un juge peut
exercer des acitivités pédagogiques
rémunérées et suivant quelles conditions, à savoir
l'acceptation du juge en chef...
M. Kehoe: Comme professeur à l'université;
actuellement, ce n'est pas permis?
M. Bédard: Actuellement, la loi normalement ne le permet
pas.
M. Kehoe: Ne le permet pas, mais, à partir de maintenant,
il peut accepter la rémunération.
M. Bédard: Selon des conditions très
spécifiques.
M. Kehoe: Oui, d'accord.
Le Président (M. Desbiens): Article...
M. Kehoe: Mais, actuellement, il y a
plusieurs juges qui enseignent...
M. Bédard: C'est pour cela que je vous ai dit:
Actuellement, normalement la loi ne le permettrait pas; elle va le
permettre.
M. Kehoe: Pour rendre légal ce qui est fait actuellement.
Pardon?
M. Bédard: On adapte la loi à la
réalité.
M. Kehoe: C'est cela, votre réponse évite la
question, d'accord.
Le Président (M. Desbiens): 111 est adopté. Article
112.
M. Bédard: Très honnêtement, je crois que
tout cela se faisait, mais gratuitement. Si ce n'est pas le cas, c'est encore
plus une adaptation à la réalité.
Le Président (M. Desbiens): L'article 112 est-il
adopté?
M. Kehoe: Adopté.
M. Bédard: 112, cette modification a pour objet
d'augmenter de trois à quatre le nombre des juges coordonnateurs de la
division de Québec de la Cour provinciale.
M. Kehoe: Encore à la demande des juges sans doute et
après vérification.
M. Bédard: Oui.
M. Kehoe: La nécessité est là sans
doute.
M. Bédard: Oui.
M. Kehoe: Est-ce que ce sont des dépenses
additionnelles?
M. Bédard: Cela permettra au juge en chef associé
de consacrer plus de temps aux problèmes administratifs
généraux de la division de Québec de la Cour provinciale
et de procéder éventuellement à une redistribution plus
rationnelle des districts sur lesquels chaque juge coordonnateur a
juridiction.
M. Kehoe: Ce sont de beaux mots.
M. Bédard: En termes élégants, c'est bien
dit.
M. Kehoe: C'est très bien écrit.
Le Président (M. Desbiens): Article 112, adopté.
Article 113.
M. Bédard: II y a un amendement. On peut vous
épargner de le lire. Êtes-vous obligé de le lire, M. le
Président? Oui, pour le journal des Débats.
Le Président (M. Desbiens): Remplacer, à la
deuxième ligne de l'article 113, les mots "du suivant" par ce qui suit:
"des suivants". Supprimer les guillemets à la fin de l'article 230.1.
Ajouter, après l'article 230.1, le suivant: 230.2 "Dès qu'un juge
est renommé conformément à l'article 230.1, la pension
visée à l'article 230 cesse de lui être versée et il
doit contribuer de nouveau au régime de retraite et de pension
établi par la présente partie. "Aux fins de son
admissibilité et pour le calcul de la pension qui devra lui être
versé lors de son admission à la retraite, il est tenu compte des
années d'exercice de sa charge sur lesquelles la pension visée
à l'article 230 a été calculée ainsi que des
années d'exercice de sa charge et du traitement postérieures
à sa renomination. Si, postérieurement à sa renomination,
le juge a exercé sa charge pendant moins de cinq années, le
calcul de la pension devra être effectué en se basant sur le
traitement moyen de ces années postérieures. "Le juge, s'il avait
fait l'option à laquelle réfère le deuxième
alinéa de l'article 225, conserve tous les avantages
conférés en vertu de cette option."
M. Bédard: M. le Président, cet article
complète l'article 230.1. Il règle les modalités relatives
au régime de retraite du juge qui aurait été
renommé conformément à l'article 231. Cet article a tout
simplement -c'est très complexe en termes de rédaction -en fin de
compte, cet article a trait à la renomination d'un juge qui aurait
recouvré la santé après avoir cessé d'exercer ses
fonctions en raison d'une incapacité permanente. Ce sont des cas
très rares. (22 heures)
M. Kehoe: Ce que je trouve un peu surprenant, c'est que, si tous
les postes sont comblés à ce tribunal, à ce moment il va
être nommé à quoi faire? Si l'on n'a pas besoin de lui, si
les postes sont tous comblés, qu'allez-vous faire avec lui?
M. Bédard: II y a des juges surnuméraires.
M. Kehoe: Mais l'article dit plus que cela: "Même si tous
les postes du tribunal ou il est ainsi nommé sont alors comblés",
cela laisse entendre...
M. Bédard: Cela, c'est simplement pour lui éviter
de se représenter à un concours. Vous savez que...
M. Kehoe: Vous dites cela plus haut. Est-ce que je comprends bien
l'article? On
semble dire que, même s'il n'y a pas d'ouvertures, si on n'a pas
besoin d'un juge, du fait qu'il recouvre sa santé, on va le renommer. Il
va y en avoir un de trop.
M. Bédard: Pas de trop, un de plus.
M. Kehoe: Surtout que vous en avez la juridiction. Est-ce que le
verre est à moitié vide ou à moitié plein?
M. Bédard: On avait un problème. M. Kehoe:
Pardon?
M. Bédard: Disons que lorsqu'un juge revient à la
santé, quand tous les postes sont pris, on n'a plus la
possibilité de l'affecter. C'est possible de le faire comme
surnuméraire.
M. Kehoe: À ce moment, ne serait-il pas plus simple de
l'envoyer dans un autre district judiciaire, de le nommer à un autre
poste où il y a une ouverture dans un autre district judiciaire, au lieu
d'insérer dans la loi une chose qui, à première vue, cela
saute aux yeux... Dire que vous nommez un juge qui était malade,
lorsqu'il recouvre sa santé, dans un district où on n'a pas
besoin d'un autre juge, je me demande si ce n'est pas...
M. Bédard: Que cela se présente comme cela, on peut
le concevoir sûrement. Globalement, au niveau de la loi, vous savez que
la loi fixe un nombre x de juges.
M. Kehoe: Oui, oui.
M. Bédard: Quand tous ces juges sont nommés,
à ce moment, il nous faut une disposition qui nous permette de
régler la situation. S'ils ne sont pas tous nommés, cela
permet...
M. Kehoe: La suggestion que je fais, c'est que...
M. Bédard: ... des discussions appropriées.
M. Kehoe: ... ce paragraphe devrait dire qu'il peut être
nommé dans un autre district judiciaire où les besoins se
feraient sentir.
M. Bédard: Si tous les postes sont comblés, cela
veut dire tous les postes comblés dans tous les districts
judiciaires.
M. Kehoe: De la province de Québec. M. Bédard:
C'est cela. M. Kehoe: D'accord.
M. Bédard: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. La
modification, de même que le nouvel article 230.2, adopté.
L'article 113 tel qu'amendé est adopté.
Section 4: Dispositions diverses et finales.
Il y a d'autres choses à ajouter avant cela à l'article
113.
M. Bédard: L'article 113.1.
Loi modifiant le Code des professions et le Code du
travail
Le Président (M. Desbiens): L'article 113.1, qui aurait
comme titre: Loi modifiant le Code des professions et le Code du travail.
113.1. La Loi modifiant le Code des professions et le Code du travail (1982,
chapitre (insérer ici le numéro du chapitre du projet de loi no
61) est modifiée par l'addition, à la fin de l'article 8, de
l'alinéa suivant: "Un juge du Tribunal des professions peut
également, sur requête d'une partie concernée par une
décision rendue par un bureau d'une corporation professionnelle entre le
20 octobre 1981 et le (insérer ici la date d'entrée en vigueur du
présent alinéa), prolonger le délai prévu à
l'article 52 du Code des professions."
Est-ce que le nouvel article est adopté?
M. Bédard: C'est dans la ligne de ceux qu'on a
déjà adoptés concernant le projet de loi no 61 qui a
été adopté au début de la session à
l'unanimité.
M. Kehoe: C'était la demande.
M. Bédard: C'est à la suite de
représentations. L'Office des professions nous a fait certaines
représentations concernant ce projet de loi, ce qui nous amène
à apporter ces amendements.
M. Kehoe: C'est à leur demande et avec leur
consentement.
M. Bédard: Certaines causes pendantes avaient
été oubliées et, par la voie de ces modifications, elles
sont couvertes.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Kehoe: Adopté, avec l'explication du ministre.
Dispositions diverses et finales
Le Président (M. Desbiens): Section 4: Dispositions
diverses et finales. Article 114.
M. Bédard: Les articles 114 à 118 ont pour objet de
corriger certaines erreurs
commises lors de la confection et de la mise en vigueur des plans et
livres de renvoi mentionnés dans ces articles.
Les articles 114 à 116 ne visent qu'à valider et mettre en
vigueur les plans et livres de renvoi actuellement utilisés par les lots
mentionnés au cadastre du canton de Bourlamaque et du village de
Senneterre.
L'article 117 valide l'enregistrement de documents faits à
l'égard de ces lots, de même que l'enregistrement de documents
faisant mention d'une appellation différente de l'appellation officielle
du cadastre du canton de Bourlamaque.
Enfin, l'article 118 permet la correction de l'index des immeubles de ce
cadastre par l'inscription de son appellation officielle.
Le Président (M. Desbiens): L'article 114 est-il
adopté?
M. Kehoe: Quel groupe particulier a fait ces demandes?
M. Bédard: Les notaires d'Abitibi.
M. Kehoe: Pour les articles 114 à 118.
M. Bédard: Les plans et livres de renvoi avaient
été mal confectionnés à la base même. Cela
peut créer des insécurités au niveau de la forme de tous
les actes enregistrés antérieurement. Une fois pour toutes, il
s'agit d'assurer la sécurité juridique.
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
115?
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
116?
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
117?
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 118
est-il adopté?
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
119?
M. Bédard: À l'article 119, on aurait un petit
amendement de concordance.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est le suivant:
Remplacer dans la dernière ligne de l'article 119 le numéro 130
par le numéro 131. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que
l'article 119 est adopté?
M. Kehoe: Prévoyez-vous augmenter les frais dans les
règlements que vous avez déposés ou quand allez-vous
déposer de nouveaux règlements? Est-ce que vous prévoyez
une augmentation des frais ou ...
M. Bédard: Je ne crois pas qu'il y ait augmentation des
frais, mais je ne veux pas m'y engager.
M. Kehoe: Mais quand prévoyez-vous déposer de
nouveaux règlements? Est-ce dans un échéancier
assez...
M. Bédard: À la fin de l'été.
M. Kehoe: Vous ne prévoyez pas d'augmentation des
frais.
M. Bédard: Je ne peux m'y engager formellement, car je
dois voir le sous-ministre, M. Lachapelle, pour en discuter.
M. Kehoe: On peut l'espérer. M. Bédard:
Oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
120?
M. Bédard: À l'article 120, ce sont tout simplement
des dispositions transitoires, des modifications qui ont été
apportées dans la section 1.
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
121?
M. Bédard: À l'article 121, il y a un petit
amendement de concordance.
Le Président (M. Desbiens): II se lit ainsi:
Insérer, après le numéro 31, ce qui suit: 46.
M. Bédard: C'est simplement de la concordance. Il s'agit
également...
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Bédard: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Bédard: II s'agit d'une disposition transitoire
découlant de l'obligation d'obtenir une permission dans le cas de
certains appels.
Le Président (M. Desbiens): L'article 121 est
adopté tel qu'amendé?
M. Kehoe: Oui.
M. Bédard: C'est cela. Dans l'article 122, il s'agit
également d'une disposition transitoire, mais nous avons un
amendement...
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre, l'article est
remplacé.
M. Bédard: ... qui va permettre d'avoir un effet plus
rapidement.
Le Président (M. Desbiens): Vous remplacez l'article 122
par le suivant: "Dans le cas des causes pendantes (insérer ici la date
d'entrée en vigueur de l'article 58) l'indemnité prévue
à l'article 58 est établie, lorsqu'elle est accordée,
à compter de cette date."
M. Bédard: M. le Président, il s'agit
également d'une suggestion du barreau, c'est de plus la solution qui
avait été adoptée en 1971 lorsque fut ajouté
l'article 1056c du nouveau Code civil.
Une voix: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): Le nouvel article 122 est
adopté?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
123?
M. Bédard: II s'agit d'une disposition transitoire
découlant de la constitution du comité de discipline des
huissiers dont on a parlé.
Une voix: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
124?
M. Bédard: Cet article découle de l'application de
la Loi constitutionnelle de 1982 aux Lois du Québec.
M. Kehoe: Sur division.
Le Président (M. Desbiens): Adopté sur
division.
M. Bédard: Cet article...
Le Président (M. Desbiens): L'article 125?
M. Bédard: L'article 125 a trait à l'entrée
en vigueur de la présente loi et, à l'article 126, nous
avons...
Le Président (M. Desbiens): L'article 125 est
adopté?
M. Bédard: Adopté.
M. Kehoe: Attends, attends, attends, où on est rendu?
C'est trop vite. Minute, ministre!
Une voix: Vous êtes resté à l'article 124
vous là!
M. Kehoe: ... poursuites sommaires. Quand en prévoyez-vous
la proclamation?
M. Bédard: Excusez, j'étais distrait.
M. Kehoe: Excusez-moi. La Loi sur les poursuites sommaires, quand
prévoyez-vous fixer la date de la proclamation de cette loi-là?
Avez-vous une idée quand cela va entrer en vigueur? Est-ce...
M. Bédard: Sûrement pas avant l'automne.
M. Kehoe: Est-ce la même chose pour les autres? Les autres,
pour la modification, pour l'appel?
M. Bédard: Non, cela n'est pas... Cela va être en
application au début, à l'ouverture des...
M. Kehoe: À l'automne.
M. Bédard: ... tribunaux judiciaires.
M. Kehoe: Et c'est la même chose pour l'indemnité en
matière contractuelle?
M. Bédard: À l'article 125, vous avez la section I:
proclamation du gouvernement; 30, 31, 33 à 46, 49 à 57, 59
à 62, c'est le 1er septembre 1982.
M. Kehoe: Oui.
M. Bédard: Les autres par proclamation du
gouvernement.
M. Kehoe: Cette loi semble être adoptée à la
vapeur à la fin d'une session, c'est très...
M. Bédard: Moi, je n'aime pas cette expression à la
vapeur. Elle est adoptée comme les autres lois.
M. Kehoe: Peut-être que non, mais rien n'empêche que
c'est vrai. On est rendu à 22 h 15, le vendredi avant que finisse la
session...
M. Bédard: Oui et après!
M. Kehoe: Non, mais l'affaire demeure, M. le ministre. Durant les
mois de février, mars, avril, mai, qu'est-ce qu'on a fait ici, à
l'Assemblée nationale? Tout à coup, il y a une pénurie de
lois...
M. Bédard: Je m'excuse, mais on a présenté
un projet de loi de toute première importance, la loi 18...
M. Kehoe: Oui, oui, oui, à la fin,
dernièrement.
M. Bédard: ... qui a d'ailleurs été
adoptée dernièrement avec votre consentement.
M. Kehoe: Juste à la fin, dans les dernières deux
ou trois semaines, mais, avant cela, il n'y avait absolument rien au menu
législatif.
M. Bédard: Non, mais il y a des règles qu'on s'est
données au niveau de l'Assemblée nationale, c'est-à-dire
qu'on doit déposer les lois qu'on veut faire adopter avant le 1er
juin.
M. Kehoe: Mais à la dernière minute.
M. Bédard: Je vous jure que, si vous aviez
été député de l'Opposition dans le temps où
je l'ai été, c'était un tout autre spectacle, même
s'il y a toujours possibilité d'amélioration.
M. Kehoe: ... le Parti libéral a payé pour ses
erreurs.
M. Bédard: Non, mais il y a eu des améliorations.
(22 h 15)
M. Kehoe: Je ne sais pas, je n'en ai pas noté
jusqu'à maintenant et ça fait un an et demi que je suis ici.
M. Bédard: Bien, vous ne pouvez pas les noter, vous n'avez
pas vécu l'autre époque.
M. Kehoe: Je suis d'accord.
M. Bédard: Moi, je l'ai vécue. À six, passer
des nuits entières, c'était...
M. Kehoe: Ça fait six ans que nous payons pour nos
péchés. Vous allez payer longtemps, je pense, dans l'avenir.
M. Bédard: II faut avoir péché beaucoup pour
être puni!
M. Kehoe: La main de Dieu peut nous protéger! Tout
ça pour dire: Quand prévoyez-vous...
M. Bédard: Depuis le mois de février que le projet
de loi était inscrit, concernant la loi 18, je ne peux pas dire qu'il a
été adopté à la vapeur. À un moment
donné, ce sont de bonnes dispositions et...
M. Kehoe: Très bonnes dans l'ensemble, en principe, mais
il y a ...
M. Bédard: C'est moi qui suis plutôt malheureux de
ne pouvoir faire la publicité à laquelle on aurait droit sur
l'ensemble de ces bonnes mesures.
M. Kehoe: Si vous aviez fait de la publicité sur la
question de l'aide juridique, j'ai nettement l'impression que vous auriez eu
une réaction beaucoup plus négative que celle que vous avez eue
à ce jour.
M. Bédard: Attendez. Quand on ira l'expliquer, il y a
beaucoup de bonnes dispositions dans cette loi-là.
M. Kehoe: Ah, il y a beaucoup de bonnes dispositions! Mais le
ticket modérateur, par exemple, qui est dans cela n'est pas populaire
dans la province.
M. Bédard: Je ne m'attendais pas que ce soit populaire. Il
faut du courage parfois pour poser certains gestes qui sont nécessaires
dans une situation économique.
M. Kehoe: J'en suis sûr, mais il reste que ça fait
partie des lois qui sont votées à la vapeur à la fin de la
session. C'est tout ce que je veux dire. Tout ça pour dire que je vous
pose la question afin de savoir quand celui-là, que je trouve
très important d'ailleurs... La question de la matière
contractuelle, le taux d'intérêt, je pense que jusqu'à
maintenant c'est une vraie honte qu'elle n'ait pas été
adoptée. Je ne mets pas le blâme seulement sur votre gouvernement,
mais sur d'autres gouvernements aussi.
M. Bédard: Je crois bien, ça fait longtemps que
cela existe.
M. Kehoe: D'un côté, qu'on le rende délictuel
depuis combien d'années et contractuel, pourquoi?
M. Bédard: Cette disposition est très importante;
nous devrions être en mesure, à l'automne, de faire en sorte
qu'elle soit en vigueur.
M. Kehoe: Pour le mois de septembre comme pour...
M. Bédard: Ne me le demandez pas à une semaine
près. Je vous dis à l'automne, avec la préoccupation que
le plus vite sera le mieux et ce, à l'avantage des justiciables.
M. Kehoe: Pour la mise en application de cette partie de la
législation en ce qui concerne les dates, est-ce que ça prend de
grandes études? Est-ce que ça prend une consultation? Pourquoi ne
peut-elle être mise en application assez vite? Ce n'est pas comme les
autres où, d'après la réponse que vous avez donnée
tantôt, ça exige des études, des consultations et toutes
sortes de choses.
M. Bédard: Ça, c'est concernant une autre chose, un
autre problème.
M. Kehoe: Oui, d'accord. Mais, pour celui-là, y a-t-il un
empêchement à son entrée en vigueur à une date
très rapprochée?
M. Bédard: II va y avoir un peu de publicité
concernant le projet de loi de manière que les gens soient au courant,
les parties aussi soient au courant. De cette façon, nous croyons qu'au
tout début de l'automne nous allons être en mesure de le mettre en
vigueur, si c'est possible pour septembre.
M. Kehoe: Qu'est-ce qui vous en empêche? C'est une question
de publicité que vous devez faire?
M. Bédard: Bien, quand même, on ne veut prendre
personne par surprise. Vous venez, justement, de dire que ça se passe,
quand même, par la force des choses, à une fin de session. Il y a
une certaine publicité qui doit être faite pour que personne ne
soit pris par surprise. Cela va peut-être aussi permettre, les parties
étant informées, d'en arriver à des règlements
parce que ça va devenir pas mal moins intéressant pour des
parties de faire traîner indûment des conflits en capitalisant.
M. Kehoe: Le dernier point que je veux faire, M. le ministre, sur
cela, c'est que je trouve que la situation qui existe actuellement est une
injustice flagrante compte tenu du taux d'intérêt tellement
élevé et du taux d'intérêt légal. Ce n'est
pas votre faute. Je ne dis pas ça du tout. Tout ce que je vous demande,
c'est que cette partie-là de la loi soit mise en vigueur le plus vite
possible pour écarter une injustice flagrante qui existe depuis
longtemps.
M. Bédard: Je partage la même opinion.
Tout sera fait pour qu'elle entre en application le plus rapidement
possible. Cela fait des années et des années que cette situation
existe. Le mérite que nous avons, c'est de la corriger une fois pour
toutes.
M. Kehoe: Oui, je vous en félicite, mais je vous
féliciterai davantage si c'est fait pour le 1er septembre.
M. Bédard: Vous allez me féliciter davantage si
ça rentre en application au plus vite? D'accord.
M. Kehoe: Oui.
Le Président (M. Desbiens): L'article 125 est-il
adopté?
M. Bédard: J'attendrai une lettre de votre part si
ça rentre...
M. Kehoe: Avec plaisir!
Le Président (M. Desbiens): Adopté?
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Article 126?
M. Bédard: À l'article 126, il y a une
modification, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Remplacer l'article 126 par le
suivant: "126. Sous réserve de l'article 125, la présente loi
entrera en vigueur le (insérer ici la date du trentième jour qui
suit celui de la sanction)." Est-ce que le nouvel article 126 est
adopté?
M. Bédard: Adopté. M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Autres dispositions
législatives (suite) Loi sur la fonction publique (suite)
M. Bédard: M. le Président, la plupart de ces
amendements ont fait l'objet d'échanges et de discussions avec
l'Opposition. Les discussions ne sont peut-être pas longues, mais, aux
fins du journal des Débats, effectivement, il y a eu des échanges
entre l'Opposition et le parti gouvernemental pour conclure à
l'importance d'adopter de tels amendements.
Le Président (M. Desbiens): Y aurait-il un nouvel
article?
À l'article 93, un nouvel article sera inséré
à la page 31, dans la Loi sur la fonction publique?
M. Bédard: C'est ça, article 93.1.
Le Président (M. Desbiens): L'article 93.1 se lit ainsi:
"Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 68, du
suivant: "68.1 Le paragraphe a de l'article 8 et les articles 67 et 68
s'appliquent malgré la Charte des droits et libertés de la
personne (L.R.Q., chapitre C-12)." Le présent article a effet à
compter du 23 juin 1981."
M. Bédard: M. le Président, cet article a pour
objet de supprimer tout doute quant à la validité des programmes
d'accès à l'égalité prévus dans la Loi sur
la fonction publique.
M. Kehoe: Encore une fois, M. le ministre, je veux tout
simplement, pour les fins du journal des Débats, que vous me donniez
l'assurance que les chargés de mission de l'Opposition seront
consultés pour chacun de ces articles ou les lois que vous allez
présenter.
M. Bédard: Oui, je pense...
M. Kehoe: Avec cette assurance, adopté.
M. Bédard: D'ailleurs, vous pouvez consulter votre...
M. Kehoe: Je pense qu'il y a quelques membres de notre formation
politique qu'on n'a pas pu rejoindre, spécifiquement M. Ciaccia, que
vous allez...
M. Bédard: Alors, on verra quand on arrivera à
cet... Sur l'article 93.1, mon vis-à-vis a été
consulté. D'ailleurs, madame, qui vous accompagne, le sait.
Le Président (M. Desbiens): Là, ce serait un nouvel
article?
M. Bédard: Oui.
Loi sur la Législature
Le Président (M. Desbiens): L'article 104.1?
M. Bédard: Article 104.1. Vous avez les amendements? Vous
devez les lire, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Insérer ce qui suit:
Loi sur la Législature. "104.1 L'article 77 de la Loi sur la
Législature (L.R.Q., chapitre L-l) est modifié par l'insertion,
après le paragraphe e, des suivants: "e.1: au député qui
n'est pas membre du Conseil exécutif et qui occupe le poste reconnu de
leader parlementaire adjoint du gouvernement, une indemnité annuelle
égale au produit de l'indemnité visée à l'article
70 par .20; "e.2: au député qui occupe le poste reconnu de leader
parlementaire adjoint du parti de l'Opposition officielle, une indemnité
annuelle égale au produit de l'indemnité visée à
l'article 70 par .15; "Le présent article a effet depuis le 4 mars 1982
à l'égard du paragraphe e.l et depuis le 17 mars 1982 à
l'égard du paragraphe e.2."
M. Bédard: Cet article a pour objet d'accorder une
indemnité au leader parlementaire adjoint du gouvernement et à
celui de l'Opposition.
M. Kehoe: Et c'est après consultation avec les deux
leaders qu'on en est venu à... D'accord. Adopté.
Des voix: Adopté.
Code de la route
Le Président (M. Desbiens): Alors, le nouvel article 73.1
inséré après l'article 73 -et il va falloir remodifier
73.01 - le titre est: Code de la route. "73.01: L'article 14 du Code de la
route (L.R.Q., chapitre C-24) est modifié: premièrement, par
l'addition, à la fin du paragraphe a, du mot "et"; deuxièmement,
par la suppression du paragraphe b."
M. Bédard: Cet article modifie tout simplement la
définition de cyclomoteur, étant donné que certains
d'entre eux ne sont pas munis d'un pédalier. On garde le critère
de 50cc et moins, mais on enlève l'idée qu'il y a des
pédales sur le cyclomoteur.
M. Kehoe: On ne pédale plus.
Le Président (M. Desbiens): L'article 73.01 est-il
adopté? Adopté. Un instant, il faut revenir et corriger l'article
73.1.
Code de la sécurité
routière
M. Bédard: II y a un autre article, 113.01, qui est
nécessaire parce qu'il modifie la définition de cyclomoteur
étant donné que certains d'entre eux ne sont pas munis d'un
pédalier. La modification vient au niveau du Code de la
sécurité routière.
Le Président (M. Desbiens): 113.01: Insérer,
après l'article 113, ce qui suit. Le titre est Code de la
sécurité routière. "113.01: L'article 1 du Code de la
sécurité routière (1981, chapitre 7) est modifié
par le remplacement de la définition de "cyclomoteur" par la suivante:
"cyclomoteur: un véhicule routier, à deux ou trois roues,
dont la masse n'excède pas 55 kilogrammes, muni d'un moteur d'une
cylindrée d'au plus 50 cm et équipé d'une transmission
automatique." (22 h 30)
Mme Bacon: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 113.01 est
adopté.
M. Bédard: Article 113.02?
Le Président (M. Desbiens): Article 113.02?
M. Bédard: L'amendement se lit comme suit: Insérer,
après l'article 113.01, le suivant: "113.02. L'article 530 de ce code
est modifié par la suppression du deuxième alinéa." Il
s'agit d'une disposition transitoire qui, compte tenu de l'entrée en
vigueur par étapes du Code de la sécurité routière,
devient inutile. Cet alinéa n'avait, d'ailleurs, pas été
proclamé en vigueur.
M. Kehoe: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
113.02 est adopté.
M. Bédard: Est-ce que Mme Bacon... Une seconde. On peut
suspendre pour quelques instants?
Le Président (M. Desbiens): La commission suspend ses
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 22 h 32)
(Reprise de la séance à 22 h 32)
Loi sur la fonction publique (suite)
Le Président (M. Desbiens): La commission de la justice
reprend ses travaux. M. le ministre.
Alors, le nouvel article 93.01: Insérer, après l'article
93, le suivant: 93.01. "L'article 68 de cette loi, remplacé par
l'article 8 du chapitre 3 des lois de 1981, est modifié: "1 par
l'addition, à la fin du deuxième alinéa, de la phrase
suivante: "II peut aussi limiter l'admissibilité à un concours
à une partie, à l'ensemble ou à une catégorie de
personnes employées dans les secteurs de l'éducation et des
affaires sociales, dans les cas et suivant les conditions et modalités
que le ministre de la Fonction publique détermine par règlement;
"2 par l'insertion, après le deuxième alinéa, du suivant:
"Aux fins du deuxième alinéa, on entend par: "secteur de
l'éducation": les commissions scolaires régionales, les
commissions scolaires et les corporations de syndics régies par la Loi
sur l'instruction publique (L.R.Q., chapitre 1-14) et les collèges
d'enseignement général et professionnel; "secteur des affaires
sociales": les établissements publics visés par les articles 10
et 11 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux
(L.R.Q., chapitre S-5) et les conseils régionaux de santé et de
services sociaux constitués en vertu de cette loi."
M. Bédard: M. le Président, cet article a pour but
de permettre au ministre de la Fonction publique de limiter
l'admissibilité à certains concours. Mme la ministre, qui est
avec nous, pourrait nous donner de plus amples informations
là-dessus.
Le Président (M. Desbiens): Mme la ministre de la Fonction
publique.
Mme LeBlanc-Bantey: Très brièvement, la Loi sur la
fonction publique permet actuellement, dans le cadre des programmes
d'égalité des chances, de faire des concours
réservés, qu'il s'agisse des clientèles de femmes des
communautés culturelles ou des personnes handicapées. Les
règlements s'en viennent, mais actuellement la loi le permet. Nous
voudrions, dans un effort de rationalisation des fonds publics, nous permettre
de faire des concours réservés auprès des secteurs de
l'éducation ou des affaires sociales, compte tenu des mises en
disponibilité qu'il y a dans ces réseaux. On entend souvent
parler de professeurs mis en disponibilité; même dans le
réseau des affaires sociales, c'est peut-être moins patent comme
cas, mais cela peut arriver. Donc, nous voudrions être capable de faire
des concours, si nous avons du recrutement extérieur à faire au
niveau de la fonction publique, pour, si vous voulez, rationaliser davantage
l'utilisation des fonds publics. Et c'est strictement en fonction de cet
objectif que nous voulons avoir l'occasion de le faire. Cela n'empêche
pas, par ailleurs, de le faire en fonction des programmes
d'égalité des chances. Si nous décidons que, par rapport
à tel objectif, ce sont des femmes que nous devons aller chercher ou des
membres des communautés culturelles ou peut-être des personnes
handicapées, dans le cas des deux réseaux, c'est peut-être
un peu plus difficile, mais cela ne nous empêche pas d'ouvrir un concours
réservé aux membres, par exemple aux professeurs mis en
disponibilité dans le réseau de l'éducation, qui seraient
aussi, par hasard, des femmes. C'est très conséquent avec les
objectifs gouvernementaux dans le moment et, si je comprends bien, aussi,
à certains égards, avec les objectifs de l'Opposition que nous
nous permettons, par cet article, de faire des concours réservés
dans ces deux secteurs, compte tenu du
personnel qui est mis en disponibilité et qui est aussi
payé par les taxes des citoyens, de la même façon que le
personnel de la fonction publique.
M. Kehoe: L'orientation de ces deux articles ou la formation de
ces deux articles, est-ce que c'est plutôt pour des personnes en
disponibilité?
Mme LeBlanc-Bantey: C'est strictement pour des personnes mises en
disponibilité.
M. Kehoe: Seulement.
Mme LeBlanc-Bantey: Seulement, oui.
M. Kehoe: Et des femmes, puis...
Mme LeBlanc-Bantey: C'est-à-dire qu'on pourrait conjuguer
les deux objectifs. Dans la fonction publique, on a un objectif
d'égalité des chances, c'est-à-dire de tenter d'aller
recruter des femmes, des membres des communautés culturelles ou des
personnes handicapées et la Loi sur la fonction publique ne permettait
jusqu'ici les concours réservés qu'en fonction de cet
objectif-là. Par ailleurs, pour utiliser les ressources qui sont mises
en disponibilité dans les réseaux, qui sont payées par le
gouvernement ou par les taxes des citoyens, nous disons: Les deux objectifs
peuvent être conjugués. Donc, nous voulons, par cet article, nous
permettre d'aller faire des concours réservés chez les personnes
mises en disponibilité dans les réseaux de l'éducation et
des affaires sociales.
M. Kehoe: On est d'accord sur le principe des personnes qui sont
en disponibilité. Il n'y a aucun doute sur cela. Ce serait très
difficile pour nous de prendre une position autre que celle-là. C'est
sûr et certain.
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Bédard: II n'y a pas de problème sur cela, M. le
Président. Est-ce qu'on peut suspendre un instant, M. le
Président?
Le Président (M. Desbiens): La commission suspend ses
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 22 h 40)
(Reprise de la séance à 22 h 43)
Loi sur l'instruction publique Le Président (M. Desbiens):
À l'ordre, s'il vous plaît!
Voici donc la proposition: Insérer après l'article 104 ce
qui suit: Loi sur l'instruction publique: "104.01. L'article 225 de la Loi sur
l'instruction publique (L.R.Q., chapitre 1-14), remplacé par l'article
10 du chapitre 27 des Lois de 1981, est modifié par l'addition,
après le premier alinéa, du suivant: "L'article 13 ne s'applique
pas à une subvention visée dans l'alinéa
précédent." Le présent article a effet depuis le 8 mars
1982.
Est-ce que l'article 104.01 est adopté?
M. Kehoe: Vu que l'amendement vient juste de nous être
remis, considérant l'explication donnée par le ministre...
Mme LeBlanc-Bantey: II ne l'a pas donnée, il n'est pas
là.
M. Kehoe: C'est-à-dire donnée verbalement,
peut-être pas pour le compte des journaux. Nous sommes d'accord, nous
adoptons l'amendement tel que produit.
M. Bédard: M. le Président, pour les fins du
journal des Débats, je peux donner l'explication.
M. Kehoe: D'accord.
M. Bédard: Les articles 229 à 509 donnent au
ministre de l'Éducation le pouvoir de garantir par subventions certains
emprunts. Cependant, l'article 13 de cette loi lui donne le droit de retenir
les subventions qu'il accorde, ce qui enlève tout effet aux garanties
qu'il peut accorder. Il y a donc là une contradiction que les articles
104.01 et 104.03 visent à corriger.
L'article 104.02 a pour objet de corriger une discordance entre les
versions française et anglaise de cet article, puisque cet article
comprend deux alinéas en français et un seul en anglais. (22 h
45)
M. Kehoe: L'anglais, je comprends.
M. Bédard: Cela, il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Desbiens): L'article 104.01 est-il
adopté?
M. Bédard: Adopté. M. Kehoe:
Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
104.02 est-il adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 104.02. "L'article
506 de cette loi, remplacé par l'article 13 du chapitre 27 des Lois
de
1981, est modifié par l'addition, à fin de sa version
anglaise, de l'alinéa suivant... Qui parle anglais?
Pour les fins du journal des Débats, on demande la participation
de quelqu'un qui parle anglais pour nous lire le paragraphe en anglais.
M. Bédard: L'article 104.02.
Le Président (M. Desbiens): L'article 104.02.
M. Bédard: M. le Président, l'article 506 de cette
loi, remplacé par l'article 13 du chapitre 27 des Lois de 1981, est
modifié par l'addition, à la fin de sa version anglaise, de
l'alinéa suivant: "The Council shall, at the request of the Minister,
provide him either directly or through the intermediary of the financial
institution with which it does business with any information concerning its
financial situation."
M. Kehoe: Excellent: Félicitations! Très bien!
M. Bédard: Cela fait assez longtemps que je veux
m'inscrire...
Le Président (M. Desbiens): Le présent article a
l'effet depuis le 8 mars 1982.
Est-ce que l'article 104.02 est adopté?
M. Bédard: M. le Président, il faut ajouter: "Le
présent article a...
Le Président (M. Desbiens): Oui. M. Bédard:
D'accord.
M. Kehoe: Avez-vous compris ce que vous avez lu, M. le
ministre?
M. Bédard: Oui.
M. Kehoe: On se comprend, tous les deux.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 104.02
est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 104.03.
L'article 509 de cette loi, remplacé par l'article 16 du chapitre
27 des Lois de 1981, est modifié par l'addition, après le premier
alinéa, du suivant: "L'article 13 ne s'applique pas à une
subvention visée dans l'alinéa suivant. Le présent article
a effet depuis le 8 mars 1982."
Est-ce que le nouvel article 104.03 est adopté?
M. Bédard: Adopté. L'alinéa
précédent.
Le Président (M. Desbiens): Précédent.
M. Bédard: "L'article 13 ne s'applique pas à une
subvention visée dans l'alinéa précédent."
Le Président (M. Desbiens): Deux points.
M. Bédard: Point.
Le Président (M. Desbiens): Point.
M. Bédard: Le présent article a effet depuis le 8
mars 1982.
Le Président (M. Desbiens): Précédent. Le
présent article a effet depuis le 8 mars 1982.
Est-ce qu'on adopte d'abord l'article 104.03?
M. Kehoe: Oui. Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Sur
consentement, le député de Sainte-Anne remplace M. Kehoe
(Chapleau).
M. Bédard: M. le Président, je tiens à
remercier le député de Chapleau de sa collaboration positive
à nos travaux.
L'article 92.1. Nous avons avec nous le ministre de l'Habitation et de
la Protection du consommateur. Vous allez lire l'amendement.
Loi sur la fiscalité municipale
Le Président (M. Desbiens): II s'agit d'insérer
après l'article 92 ce qui suit: Loi sur la fiscalité
municipale.
L'article 92.1: L'article 573 de la Loi sur la fiscalité
municipale (L.R.Q., chapitre F-2.1) remplacé par l'article 56 du
chapitre 34 des Lois de 1980, est modifié par: "1° l'insertion,
à la quatrième ligne du premier alinéa, après le
chiffre "495", des mots "ou à la taxe des corporations abolie par
l'article 373 et dont la différence de taux avec le taux de la taxe des
particuliers est supprimée par l'article 374"; "2° l'addition,
à la fin du premier alinéa, des mots "ou de la suppression de
cette différence"; "3° l'insertion, dans la quatrième ligne
du quatrième alinéa, après le mot
"supplémentaires", des mots "ou de la suppression de la
différence des taux".
Le présent article a effet depuis le 21 décembre 1979.
M. Tardif: M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre des Affaires
municipales. Excusez, M. le ministre de l'Habitation et de la Protection du
consommateur.
M. Tardif: Avec la permission des membres de cette commission, je
voudrais faire état... Cet alinéa ou cet article a
été présenté au député de Mont-Royal
pour justement expliquer son objet. Il s'agit d'un article de concordance par
rapport aux amendements apportés par la réforme de la
fiscalité municipale et plus particulièrement l'abolition des
surtaxes sur le territoire de la communauté urbaine. J'explique
brièvement. Avant la réforme de la fiscalité, les villes
de la Communauté urbaine de Montréal étaient
frappées de trois surtaxes, une surtaxe scolaire d'un 1,12 $ les 100 $
d'évaluation, une surtaxe de la Communauté urbaine de
Montréal de 0,60 $ les 100 $ d'évaluation et une surtaxe de la
ville de Montréal de 0,435 $ les 100 $ d'évaluation. Lorsque le
législateur a aboli ces surtaxes par la réforme de la
fiscalité, ces abolitions ont donné ouverture à un droit
pour les locataires de demander un réajustement de leurs baux.
Les taxes ont été supprimées; cependant, il y avait
aussi une autre surtaxe. Ce que je viens de dire à propos de ces
surtaxes, c'était qu'elles frappaient les immeubles appartenant à
des particuliers, mais pour l'excédent de 100 000 $. Mais, dans le cas
de la taxe scolaire, elle s'appliquait dès le premier dollar
d'évaluation et c'est ce qu'on appelait, de façon impropre
d'ailleurs, la taxe des neutres à l'époque, mais cela n'a rien
à faire avec la neutralité ou pas. Cette surtaxe qui frappait ces
immeubles a été abolie par l'article 374 de la loi et par le jeu
combiné de l'article 373, sauf que, dans la nomenclature à
l'article 573, il y a eu un oubli à l'époque. C'est cet oubli
qu'il s'agit de combler aujourd'hui pour cette partie des taxes qui frappait
l'évaluation dès le premier dollar dans le cas de la surtaxe
scolaire.
Je ne sais pas si cette explication renseigne les membres de cette
commission, mais il ne fait aucun doute, d'après les contentieux aussi
bien des Affaires municipales que de l'Éducation, que ces taxes ont
effectivement été abolies. Dans la nomenclature de 573, il y a un
oubli et c'est cet oubli qu'on vient combler.
M. Polak: M. le Président, comme porte-parole temporaire
à ce sujet, la seule chose qui m'inquiète un peu, c'est que
l'entente entre le ministre et le député de Mont-Royal... Parce
que d'habitude, ils ne s'entendent jamais, mais je dois prendre sa parole. Je
vais rapidement me renseigner auprès de recherchistes. Est-ce que c'est
vrai ou est-ce qu'il me surprend? Il dit non. Il semble y avoir une entente,
mais vous avez le droit de parler au moins vingt minutes ou à minuit.
Vous savez que j'aime bien parler, poser beaucoup de questions. D'ailleurs, je
n'ai même pas d'occasion pour aller à Montréal ce soir.
Donc, je suis pris à Québec. Je suis mieux d'être ici et de
parler un peu que d'être sur la Grande-Allée, par exemple,
à prendre un verre de vin. Ce n'est pas encore décidé ce
que je dois faire.
J'ai juste une question. Vous dites qu'il y a l'abolition de cette
surtaxe, mais vous savez que, dans la ville de Québec, cette surtaxe est
beaucoup plus grave parce que, dans la ville de Québec, on a une surtaxe
au-delà de... Cela commence déjà, en tout cas, il y a
quatre degrés, entre 10 000 $, je pense, et 40 000 $ ou 50 000 $,
ensuite au-delà de 50 000 $ jusqu'à un autre montant, un autre
plafond. J'ai une expérience personnelle parce que j'ai reçu ce
compte de surtaxe. J'étais surpris que cela existe, mais je l'ai
payé. Si j'ai bien compris, l'intention est d'abolir totalement cette
surtaxe?
M. Tardif: Toutes les surtaxes municipales ont été
abolies au 21 décembre 1979 par l'effet de la réforme de la
fiscalité municipale, à l'exclusion de la surtaxe de 0,435 %
à Montréal sur les immeubles commerciaux, qui a été
conservée à la demande de la ville de Montréal et des
villes de la communauté à cause du problème des
disparités d'évaluation entre les immeubles commerciaux et les
autres. Mais ces surtaxes ont toutes été abolies.
M. Polak: Là, je suis peut-être un peu en dehors de
la ligne de cet amendement, mais moi, cela m'intéresse personnellement.
Lorsque j'ai reçu un compte de la ville de Québec pour cette
surtaxe, si j'ai bien compris le ministre, ils n'avaient pas le droit de
m'envoyer un tel compte?
M. Tardif: M. le Président, je serais le plus surpris du
monde qu'il s'agisse d'une surtaxe au sens où la loi l'entendait. Oui.
L'article 573 ne couvre pas la ville de Québec; c'était
spécifique à la Communauté urbaine de Montréal.
M. Polak: Ah! mais est-ce que vous ne pourriez pas faire la
même chose pour toute la province?
M. Tardif: Cependant, M. le Président, je serais le plus
curieux du monde de voir, effectivement, ce compte dit de surtaxe.
Évidemment, les municipalités ont toujours le pouvoir d'imposer
une taxe spéciale, je ne sais pas, une taxe d'amélioration
locale...
M. Polak: Pour les pauvres députés.
M. Tardif: ... ou autre, mais, M. le Président, ce n'est
pas une surtaxe au sens où on l'entendait à l'époque sur
le territoire
de la communauté urbaine.
M. Polak: Moi, M. le Président, je voulais respecter
l'entente qui existe entre le député de Mont-Royal et le
ministre. Quant à moi, il n'y a pas de problème du tout. Non, on
me confirme... Le Président (M. Desbiens): Le nouvel article 92.1 est
adopté?
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Tardif: Merci, M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Cela me fait plaisir.
M. Bédard: Alors, un dernier article, M. le
Président. Ce serait l'article 125.
Dispositions diverses et finales (suite)
Le Président (M. Desbiens): Cela se rapporte à
l'article 125. Remplacer au troisième alinéa de l'article 125 ce
qui suit "et 71".
M. Bédard: Ce qui suit "et 71" par ce qui suit: "71, 92.1
et 93.01".
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Bédard: II s'agit, M. le Président, d'une
modification de concordance découlant de certains articles qui viennent
d'être ajoutés, concernant leur entrée en vigueur.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Polak: Juste un petit commentaire, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Évidemment, je pense que je suis arrivé
juste au bon moment parce que l'article 92.1, cela m'intéresse hautement
et je note avec un peu de tristesse que cela va être en vigueur "aux
dates fixées par proclamation du gouvernement". Est-ce qu'on peut avoir
une proclamation rapidement, disons comme un cadeau de la Saint-Jean-Baptiste
ou quelque chose comme cela?
M. Bédard: Le plus rapidement possible.
M. Tardif: La Saint-Jean-Baptiste est le 24, je vais essayer de
faire cela au Conseil des ministres le 23.
M. Polak: Ou, plutôt, le "Canada Day", le 1er juillet; je
ne m'oppose pas non plus.
M. Tardif: Bien, vous avez demandé d'abord la
Saint-Jean-Baptiste; tenez-vous-en à cela.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est
adopté?
M. Bédard: 92.1, je laisse cela à la
discrétion de mon collègue, le ministre de l'Habitation, et j'ai
noté ses accords comme vous avec son collègue de l'Opposition, M.
Ciaccia, qui augurent bien en fonction de l'avenir.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est
adopté? L'article 125 est donc adapté maintenant tel
qu'amendé. Alors, c'est complet là?
M. Bédard: II y a encore la possibilité d'un
discours d'une heure pour le député de Sainte-Anne parce qu'il
nous reste à adopter le titre.
M. Polak: J'aimerais peut-être qu'on appelle cela la Loi
modifiant la Loi sur les poursuites sommaires, tel que suggéré
par le député de Sainte-Anne. Il faudrait mentionner le nom de
Sainte-Anne dans le texte, ce serait très bien. (23 heures)
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que le projet de loi no
67, Loi modifiant la Loi sur les poursuites sommaires, le Code de
procédure civile et d'autres dispositions législatives, est
adopté avec ses amendements, ses articles ajoutés, ses titres et
sous-titres?
M. Bédard: Étant donné le caractère
positif de l'ensemble de ces articles en fonction d'une meilleure
administration de la justice et, aussi, dans d'autres secteurs
d'activité, je suis convaincu que l'Opposition sera d'accord pour
l'adopter.
M. Polak: J'ai compris cela, M. le Président.
Peut-être que je devrais suggérer moi-même de l'adopter sur
division, parce que je suis avocat à Montréal, je ne veux pas me
faire critiquer sur toutes sortes de petits articles. Mais, apparemment, on a
décidé de ne pas l'adopter sur division, vous aurez l'honneur
d'invoquer cet appui total.
M. Bédard: Restez avec nous.
Le Président (M. Desbiens): La commission élue
permanente de la justice a rempli son mandat et je demanderais au rapporteur de
présenter son rapport le plus rapidement possible à
l'Assemblée. Je remercie les participants de leur
collaboration.
M. Bédard: M. le Président, nous vous remercions
également de votre collaboration à l'occasion de l'étude
de ce projet de loi article par article.
Le Président (M. Desbiens): La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 23 h 01)