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Etude du projet de loi no 78
(Vingt heures vingt minutes)
Le Président (M. Laberge): A l'ordre, messieurs!
La commission du loisir, de la chasse et de la pêche entreprend
ses travaux concernant le projet de loi no 78, Loi sur la
sécurité dans les sports.
Les membres de cette commission sont: M. Chevrette (Joliette-Montcalm),
M. Desbiens (Dubuc); M. Duhaime (Saint-Maurice) remplacé par M. Lessard
(Saguenay); M. Grenier (Mégantic-Compton) remplacé par M. Le
Moignan (Gaspé); M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata); M.
Marchand (Laurier) remplacé par M. Rivest (Jean-Talon); M. Michaud
(Laprairie) remplacé par M. Brassard (Lac-Saint-Jean); M. Perron
(Duplessis) remplacé par M. Lacoste (Sainte-Anne); M. Picotte
(Maskinongé) remplacé par M. Springate (Westmount); M. Samson
(Rouyn-Noranda).
Peuvent aussi intervenir: M. Ouellette (Beauce-Nord), M. Gravel
(Limoilou), M. Grégoire (Frontenac), M. Marquis (Matapédia), M.
Mercier (Berthier), M. Pagé (Portneuf), M. Verreault (Shefford).
Est-ce qu'on pourrait me désigner un rapporteur pour cette
commission?
M. Lessard: Je propose le député de Dubuc.
Le Président (M. Laberge): M. Desbiens (Dubuc) sera
rapporteur de cette commission.
J'appelle le projet de loi no 78. Est-ce que vous avez un commentaire
général à faire avant que j'appelle l'article 1?
Remarques générales M. Lucien
Lessard
M. Lessard: M. le Président, très
brièvement, je voudrais d'abord présenter les officiers du
ministère qui ont particulièrement travaillé sur ce projet
et qui, sur des questions plus techniques, pourront répondre en mon nom
au cours de cette commission parlementaire.
Il y a, d'abord, M. Bélanger qui a eu le mandat de
préparer le projet de loi sur la Régie sur la
sécurité et qui a consulté tous les organismes directement
intéressés à ce projet de loi. Je m'en excuse, mais il est
entendu que si, comme on me l'a demandé, les membres de la commission
voulaient que le rapport Bélanger soit déposé même
à l'Assemblée nationale, je n'ai aucune objection à le
faire.
Il y a aussi M. Bornais qui a travaillé avec M. Bélanger;
M. Côté qui est avocat à notre ministère, mais qui
était avocat du ministère de la Justice, et Jean-Pierre Guay, de
mon cabinet.
Je voudrais simplement souligner, comme je l'ai souligné à
la suite des discours des membres de l'Opposition, que je voudrais être
très ouvert au cours de cette commission parlementaire, parce qu'il y a
peut-être des choses qu'on a pu oublier ou des choses qui vont
au-delà de l'objectif que nous poursuivons, parce que l'objectif que
j'ai indiqué, c'est d'abord essayer d'assurer la sécurité
dans les manifestations sportives, mais pas jusqu'à aller dans les
manifestations sportives qui peuvent être organisées dans les
terrains de camping, les municipalités où il y a des pistes de
ski de fond, etc. On ne veut pas aller jusqu'à ce point. Il y a donc
cette ouverture pour accepter des modifications qui m'apparaîtront
logiques. Si, comme les députés de l'Opposition ont dû le
faire, le travail de recherche qui a été fait correspond à
nos objectifs, il n'y a aucune opposition de notre part à
compléter le projet de loi.
Par ailleurs, je souhaite et je pense que cela va se
réaliser que ce projet de loi puisse être adopté
avant la fermeture de cette session parce que, comme vous le voyez partout
depuis quelques semaines, la Régie sur la sécurité dans
les sports est attendue depuis longtemps.
Je voudrais simplement vous lire un autre témoignage qui
apparaît dans la Presse de Montréal, le lundi, 17 décembre
1979. Il s'agit de M. Pres-cott, le secrétaire de la Commission
athlétique de Montréal, qui nous dit ceci et je résume:
Pour le monde de la boxe, c'est la fin d'une époque de pagaille. La
régie va peut-être bureaucratiser un peu les choses
j'espère que non, en tout cas mais son arrivée signifie
une véritable révolution, une révolution qui a
déjà trop tardé. Enfin, le boxeur et le public pourront
être protégés.
Je pense que ce que M. Prescott nous dit peut s'appliquer, en fait, dans
le hockey amateur comme dans tous les sports du Québec. J'aurai
moi-même quelques amendements à proposer à l'article 1,
à l'article 26 et à quelques autres articles. Quant à moi,
je suis prêt, en fait, après les remarques qui proviendront du
député de l'Opposition, à passer à l'étude
article par article.
Le Président (M. Laberge): Si vous me le permettez,
seulement une remarque avant. Lorsque j'ai nommé les membres de la
commission, j'ai nommé M. Ouellette (Beauce-Nord). Il était ici
sur la liste en remplacement de M. Brassard (Lac-Saint-Jean) que je n'ai pas
nommé. Comme je le vois à la table, je suggérerais, si
c'est l'accord de la commission, que M. Brassard (Lac-Saint-Jean) soit
intervenant pour que M. Ouellette puisse remplacer M. Gravel (Limoilou).
M. Paquette: Je ne comprends pas là. Une Voix:
Où est M. Ouellette?
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Jean-Talon, avez-vous encore une remarque?
M. Jean-Claude Rivest
M. Rivest: Un bref commentaire. Comme le ministre vient de
l'indiquer, on ne reprendra pas
les commentaires généraux qu'on a formulés, autant
moi-même que mon collègue de Westmount et celui de Gaspé
aussi...
Une Voix: Ils ne veulent pas qu'il parte.
M. Rivest: ... on peut peut-être les terminer
rapidement lors du débat en deuxième lecture.
Essentiellement, je comprends que le rapport, je pense, qui porte le nom du
sous-ministre probablement, le rapport Bélanger, sera
déposé. C'est parce que ce serait peut-être important pour
le milieu qui pourra prendre connaissance de cela, si cela n'a pas
été communiqué. Je reviendrai tantôt
là-dessus.
Deuxièmement, quant à l'application de l'article 54, le
ministre pourrait-il nous indiquer s'il y a des avant-projets de
règlements qui sont déjà en préparation? Il
pourrait nous les donner, parce qu'il y a une pratique qui s'établit et
qui est très avantageuse. Le gouvernement s'octroie de plus en plus des
pouvoirs de réglementation. Le gouvernement ou certains ministres,
à tout le moins, ont pris l'habitude de déposer, lors de
l'étude en deuxième lecture, les avant-projets de
règlements. Si ce n'est pas prêt, j'imagine
qu'éventuellement cela pourrait être fait. J'en fais la demande.
Atout le moins, si ce n'est pas prêt ou si ce n'est pas écrit, on
pourrait nous indiquer un peu les intentions. On pourra en discuter à
l'article 54, quand on arrivera là-dessus.
Les orientations de base, rapidement, je les rappelle. La
première question qu'on va poser, c'est au chapitre des
définitions. Pourquoi semble-t-on avoir restreint le champ d'action du
projet de loi uniquement aux sports, délaissant certaines
activités physiques qui pourraient être rapprochées
plutôt du loisir? Autrement dit, il faudrait bien cerner on va en
reparler au niveau des définitions le champ d'application
réel du projet de loi, un peu dans le sens que vient de le dire
également le ministre, au titre des activités qu'on ne veut pas
couvrir et qu'il serait, de toute façon, inutile de couvrir.
Ensuite de cela, il y a la cohérence aussi, sur le plan de cette
loi, de la réglementation qui en découlera avec les autres lois
à caractère de sécurité qui existent dans tous les
horizons de l'appareil gouvernemental.
Troisièmement, il y a la création d'une régie par
rapport à une unité administrative ou, enfin, à une
direction générale à l'intérieur de
l'éventuel ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche.
Quatrièmement, le poids le ministre vient encore de nous
rassurer de la structure étatique ou bureaucratique qu'on
crée au niveau de la réglementation des permis.
Cinquièmement, je pense qu'on peut en convenir facilement, il y a
le rôle des fédérations. Je pense que, là-dessus, on
a donné notre accord de principe à ce que prévoyait le
projet de loi.
Finalement, nous allons insister également pour essayer d'obtenir
des précisions sur les intentions véritables du ministre sur ce
qui nous apparaît être, peut-être, l'élément le
plus intéres- sant du présent projet de loi. Il s'agit des
rôles que l'on donne à la régie qui sont largement
axés, à tout le moins, d'après ce qu'on peut voir à
première vue, sur le caractère préventif de la
sécurité, lorsqu'on parle des fonctions d'éducation, de
recherche, d'analyse, etc. C'est un peu le type de préoccupations que
nous aurons au cours du temps qu'on consacrera à l'étude article
par article.
Le Président (M. Laberge): Cette commission suspend ses
travaux pour quelques minutes.
Suspension de la séance à 20 h 30)
Reprise de la séance à 20 h 47
Le Président (M. Laberge): A l'ordre, messieurs! La
remarque que j'avais faite avant l'intervention du député de
Jean-Talon quant aux membres de la commission parlementaire était une
erreur de ma part. M. Brassard était déjà membre
désigné de la commission. Je prierais le journal des
Débats d'oublier la remarque que j'ai faite à ce
moment-là.
J'appelle l'article 1 du projet de loi. M. le ministre.
M. Lessard: M. Le Moignan.
Le Président (M. Laberge): Aviez-vous des remarques
préliminaires, M. le député de Gaspé?
M. Le Moignan: Non, je crois avoir été assez
éloquent en deuxième lecture.
Le Président (M. Laberge): L'article 1 est
appelé.
M. Lucien Lessard
M. Lessard: Je voudrais répondre à un certain
nombre de points qui ont été soulevés par le
député de Jean-Talon.
Disons d'abord qu'en ce qui concerne la réglementation il y a
deux organismes qui doivent faire de la réglementation. Il y a d'abord
la régie et il y a le gouvernement. Concernant la réglementation,
nous aurons l'occasion de préciser un certain nombre de choses sur
lesquelles nous avons l'intention de demander aux fédérations
sportives de faire une réglementation. Vous retrouvez ces
différents thèmes à l'article 26 du projet de loi,
où on parle de la qualité des lieux, l'équipement des
participants, le contrôle de l'état de santé des
participants, la formation et l'entraînement des participants, les normes
de pratique d'un sport, les sanctions en cas de non-respect du
règlement. Il y aura possiblement des modifications apportées
à cet article 26, mais le lieutenant-gouverneur en conseil pourra
indiquer, dans ces six catégories, la nécessité pour les
fédérations
sportives de faire des réglementations dans ce
sens-là.
D'autre part, en ce qui concerne les différentes
fédérations sportives, l'objectif du projet de loi est de
permettre aux fédérations sportives de préparer la
réglementation. Nous n'avons pas voulu faire une régie qui fasse
comme tel elle-même les règlements en ce qui concerne le sport
amateur. Nous croyons que les fédérations sportives actuelles
sont très compétentes pour préparer ces règlements
qui existent déjà dans l'ensemble des fédérations
et nous les soumettre. Et la régie aura à les approuver ou
à les modifier ou à demander d'aller plus ou moins loin, etc.
Donc, il est important de conserver l'objectif du projet de loi,
à savoir s'asseoir sur les fédérations sportives pour la
préparation des règlements. Nous croyons que nous faisons
confiance aux organismes existants.
En ce qui concerne la question du loisir physique,
l'élargissement du secteur du sport, j'ai eu l'occasion de
répondre à ce sujet, en disant que la définition qui
était apportée au terme "sport" permettait de toucher un certain
nombre d'activités physiques où on devait assurer la
sécurité. On a voulu éviter d'intégrer dans ce
projet de loi des zones grises difficiles à saisir qui pourront
peut-être avec le temps être précisées; pour le
moment, nous avons voulu aller au plus urgent, au plus pressant. Il est
possible que ce projet de loi puisse être modifié selon les
priorités qui pourront nous être établies par les
différentes fédérations sportives. C'est pourquoi on n'a
pas retenu comme telle la définition de "loisir physique" qui aurait pu
facilement inclure, par exemple le ski de fond, la marche, le ski alpin
individuel, les exercices de conditionnement physique. On ne voulait pas aller
aussi loin que cela. On ne voulait pas... Oui.
M. Rivest: Le ministre me permet-il? Le rapport Bélanger,
pour l'appeler comme cela, ne recommandait-il pas que des mesures de
sécurité soient prises autant dans le sport que dans le domaine
des activités sportives de la nature d'un loisir?
M. Lessard: En fait, vous avez constaté que, dans le
rapport Bélanger, il y a eu différentes hypothèses qui ont
été analysées et qui pouvaient aller du moins large au
plus large. Nous n'avons pas voulu nous étendre, parce que toutes les
hypothèses ont été analysées tout à
l'heure je répondrai, par exemple, pour ce qui concerne la régie
et nous avons convenu qu'il fallait d'abord préparer un projet de
loi qui couvre les choses les plus essentielles. Je ne voulais pas, quant
à moi, faire en sorte que l'individu qui voulait, par exemple, faire du
ski de fond sur la piste de ski de fond de Sainte-Anne-des-Monts soit soumis
à un examen physique, à un examen médical de la part de la
régie de la sécurité. Il ne faudrait pas aller
jusqu'à ce point-là.
M. Rivest: L'autre domaine, je pense aux classes de neige ou des
trucs comme cela. Je ne sais pas comment on appelle cela dans le jargon du
métier. Je pense à l'excursion sur le lac Témiscamingue.
Ces choses-là qui ne sont pas du sport au sens très restreint que
le ministre a envisagé, je suppose que ce sont des problèmes qui
préoccupent...
M. Lessard: C'est couvert par les fédérations. Le
problème qu'il y avait avant...
M. Rivest: Mais on ne passe pas par les fédérations
quand ce sont des commissions scolaires, par exemple, qui organisent des
excursions. Je pense aux classes de neige ou aux excursions sur les lacs.
Est-ce que ce genre de problème... Pour les parents, au fond... Enfin,
je sais que le ministre est sans doute sensibilisé à l'importance
d'accroître les mesures de sécurité pour des initiatives
comme celles-là. La restriction au niveau du sport nous paraît, en
tout cas à première vue, échapper à ces
problèmes qui en termes de priorité, je comprends le
ministre sont quand même assez criants. Il y a eu des accidents.
Il y a des inquiétudes que les parents partagent également. Je
voudrais bien m'assurer qu'en adoptant ce projet de loi on puisse aussi
répondre à ces besoins-là.
M. Lessard: Disons que, comme le soulignait d'ailleurs le
député de Jean-Talon, nous avons l'intention d'exiger de la
régie de l'éducation, de la publicité, de l'information,
mais nous présumons quand même que, lorsqu'une activité
physique est préparée par une commission scolaire... Pensons, par
exemple, aux classes d'hiver. Ces activités se font dans un lieu
déterminé. Ces activités, par exemple, peuvent, si on
pense au ski, se faire au mont Sainte-Anne, au mont Tremblant, au mont Orford
et ces centres, s'il s'agit de ski, seront soumis à des mesures de
sécurité.
M. Rivest: Par exemple les excursions sur les lacs...
M. Lessard: Pour ce qui concerne les lacs, un des seuls cas qu'on
ait eus, c'est le fameux accident du lac Témiscamingue. A l'article 28
de la loi, il est dit que la régie pourra étendre la
réglementation ou l'application d'un règlement de
sécurité d'une fédération d'organismes sportifs ou
d'un organisme sportif non affilié à une fédération
à toutes les personnes exerçant un même sport. Par exemple,
il est certain que si nous constatons que dans un secteur spécifique,
particulier, il y a des accidents, la fédération sportive de
canot-kayak ou de clubs de natation pourra étendre ses règlements
dans ce secteur.
Pour le moment, nous présumons quand même que si une
commission scolaire, un organisme public organise de telles classes vous
allez toujours m'apporter le cas de Témiscamingue nous
présumons qu'avec les mesures d'éducation, les mesures
d'information, tous les moyens seront pris pour éviter de tels
accidents.
Comme je l'ai toujours dit, un peu comme dans la sécurité
en ce qui concerne la circulation routière, quels que soient les
règlements que nous pourrons faire, il y aura toujours du monde qui va
passer à côté. On ne peut pas assécher tous les lacs
pour éviter qu'il y ait des accidents ou des noyades.
M. Rivest: On peut causer comme ça, je ne veux pas
allonger le débat, ce que je constate aux explications du ministre,
c'est que, d'abord et avant tout, c'est le sport en général, le
sport amateur, certains sports bien identifiés dans le domaine
professionnel, dans la section IV; ce sont les priorités, actuellement.
Par ailleurs, il est bien possible que, dans la définition ou le
découpage juridique du champ d'application de la présente loi, il
y ait certains domaines de loisirs, d'activités de commissions
scolaires, etc. qui échappent à la réglementation stricte,
que ce soit non seulement votre ministère, mais d'autres
ministères au sein du gouvernement ou d'autres instances publiques qui
se préoccupent également de ces problèmes de
sécurité.
Tout ce que je demande, au fond, au ministre, c'est qu'une fois que la
régie sera en place, que dans des champs qui ne concernent pas
directement la loi, le cadre actuel de la loi, elle puisse au moins faire des
mises en garde ou formuler des recommandations pour d'autres activités
qui tomberaient en dehors du champ particulier de la présente loi.
Autrement dit, on aura un lieu, avec la régie, où la dimension
sécurité, dans le domaine du sport ou du loisir, on pourrait
l'étendre en général, il y aura une première
expertise.
Si on s'aperçoit qu'il y a un trou majeur, des problèmes
majeurs, comme le ministre l'a indiqué, il y aurait des
possibilités d'amendement ou lieu de préciser les pouvoirs de la
régie dans d'autres horizons.
M. Lessard: Certainement. D'ailleurs, j'ai parlé tout
à l'heure de l'article 28 et je pourrais vous rappeler l'article 21,
deuxièmement, où on dit que la régie a le pouvoir, dans
l'exercice de ses fonctions... C'est peut-être là qu'on parle de
la possibilité pour la régie de faire de la
réglementation; on ne voudrait pas non plus revenir constamment devant
l'Assemblée nationale pour modifier la loi que nous présentons
aujourd'hui lorsqu'il y a des situations d'urgence qui peuvent se
présenter.
A l'article 21, deuxièmement, on dit que la régie a le
pouvoir, dans l'exercice de ses fonctions, d'adopter des règlements pour
assurer la sécurité des participants et des spectateurs lors de
la pratique d'un sport, lorsqu'il n'existe pas de règlement.
M. Rivest: Ou même...
M. Lessard: La sécurité d'une
fédération, par exemple.
M. Rivest: Même vis-à-vis des autres ministè-
res, il y a également l'article 4 qui permettrait, entre autres,
à la régie de conclure des ententes avec les commissions
scolaires.
M. Lessard: Justement, avec les commissions scolaires, avec le
ministère du Travail, parce que vous aviez soulevé une question,
en deuxième lecture, concernant les autres ministères
question à laquelle je n'ai pas répondu et les inspecteurs
de la régie. Nous voulons négocier, parce qu'il y a à peu
près une douzaine de lois, une quinzaine d'organismes ou de lois qui
couvrent la sécurité. Donc, notre intention est d'utiliser les
organismes existants tels que le ministère du Travail qui a une
réglementation, non pas sur la sécurité dans le sport
comme tel, parce que les gens peuvent se tuer, même si vous avez une
excellente bâtisse bien solide, en faisant du sport; il peut y avoir des
accidents. (21 heures)
Le ministère du Travail a comme responsabilité de
surveiller la construction de l'édifice. Si, par exemple, nous devons
faire une réglementation concernant les lieux pour pratiquer le sport,
nous avons l'intention de signer des ententes avec différents
ministères pour ne pas créer une structure parallèle
à certains ministères, mais utiliser les services
déjà existants. Par exemple, un inspecteur du ministère du
Travail qui fait déjà une inspection sur la construction de la
bâtisse peut faire, par exemple, une inspection sur la situation de la
patinoire, selon les normes et les critères qui ont été
préparés par la régie.
M. Rivest: J'ai juste quelques questions. Je comprends que pour
la série de lois qui traitent... Je sais que pour les centres de ski, il
y a des lois sur les remonte-pentes. On me dit que c'est la même chose
dans le domaine des bains publics.
M. Lessard: Oui, je pourrais vous donner la liste.
M. Rivest: Enfin, on a une liste, on a fait un peu le
relevé. Pour cela, il va y avoir des ententes.
Deuxièmement et c'est ma dernière question
préliminaire avant de passer la parole aux autres et passer à
l'étude article par article la régie va se servir des
inspecteurs d'autres ministères, il va y avoir des ententes. Le ministre
nous a rassurés, a montré son intention, à tout le moins,
de ne pas créer ce qui est la préoccupation qu'on retrouve un peu
dans le milieu, que cela devienne un peu lourd comme structure. Le personnel de
la régie, envisagé pour démarrer, au moins pour un an ou
deux, voir ce qu'il y a à faire et commencer à le faire, c'est
quoi? Dix? Vingt? Trente? Quarante? Est-ce que vous avez obtenu des
autorisations du Conseil du trésor, de l'ordre de grandeur à ce
titre-là? Et le budget de la régie, pourriez-vous nous donner une
idée de son importance? C'est bien beau de passer une belle loi, mais il
faut connaître les effectifs, le prsonnel et le budget qui
déterminent, qui donnent la mesure de l'efficacité d'un projet de
loi comme celui qu'on étudie.
Au niveau du Conseil du trésor, dans l'ordre des priorités
du gouvernement, est-ce que vous avez on n'a jamais de certitude avec le
Conseil du trésor une marge de manoeuvre qui vous paraît
raisonnable pour vous permettre, dans l'application de ce projet de loi,
d'atteindre les fins que vous poursuivez?
M. Lessard: II est entendu que, lorsque nous prenons une
décision de présenter un projet de loi à
l'Assemblée nationale, les crédits nécessaires à
l'application de ce projet de loi doivent être prévus comme
crédits extrabudgétaires.
Nous prévoyons, comme départ, environ de 40 à 60
personnes pour un budget de $1,5 million, ce qui peut aller à un budget
maximum, comme opération, d'environ $2 millions.
M. Rivest: Et au niveau du Conseil du trésor, c'est la
marge dont vous disposez actuellement?
M. Lessard: C'est la marge que nous avons l'intention de
soumettre au Conseil du trésor et lorsque nous avons analysé le
projet de loi, ce sont des chiffres que nous avons utilisés. Encore une
fois, l'objectif n'est pas de remplacer les organismes déjà
existants qui ont le personnel pour faire un certain travail de base, mais bien
de compléter.
M. Rivest: On ne peut faire autrement que d'avoir confiance que
les arrimages entre les différents intervenants à
l'échelle du ministère, en termes de sécurité et
même de santé, parce qu'il y a une dimension santé aussi
dont il faut tenir compte, se fassent. Mais en regardant le projet de loi, on
n'a pas l'impression... En tout cas, il y a tout un "background" de travail
préliminaire qui a été fait et dont on n'a pas
connaissance. Mais, face au projet de loi, on peut manifester une certaine
inquiétude que ces arrimages à l'intérieur même de
l'appareil gouvernemental aient de l'effet. Et j'imagine que si vous êtes
passé par le Conseil du trésor, et que vous avez obtenu des
autorisations en termes de personnel et en termes de budget, du moins, autant
au niveau du Haut-Commissariat qu'au niveau du Conseil du trésor, on
s'est posé ces questions.
Quant à moi, disons que je ne peux pas faire autrement que de
souhaiter bonne chance au ministre, pour éviter que ce soit lourd.
Un tout petit dernier point. Cela va aller plus vite après cela,
article par article. A l'article 54, vous dites, avec raison, que vous n'avez
pas de règlements ou d'avant-projet de règlements, parce que,
dans l'esprit du projet de loi, ce sont les fédérations qui les
font.
Néanmoins, à l'article 54.1°, on donne au gouvernement
le pouvoir de déterminer les matières qui vont faire l'objet
d'une réglementation. On en a déjà qui sont
indiquées dans le projet de loi, lorsqu'on parle des lieux, des
équipements, etc. Est-ce que c'est un article qui appuie simplement ce
qu'on retrouve dans le projet de loi et qui vous donne une petite marge au cas
où vous auriez oublié des domaines qui ne seraient pas
mentionnés spécifiquement?
M. Lessard: On dit, à l'article 26, notamment.
M. Rivest: Et l'article 54, paragraphe 1°, vous permet de
compléter cela au cas où vous en auriez oublié.
M. Lessard: Cela permet de compléter cela. D'ailleurs, je
serais prêt à un moment donné à changer l'article
26. Lorsque nous arriverons à cet article, au lieu de dire "doit", je
serais prêt à dire "peut". J'aimerais mieux cela, en fait. Nous
avons voulu le donner comme indication, mais je pense qu'il appartient
plutôt au gouvernement de déterminer les différentes
dispositions sur lesquelles la régie devrait faire des règlements
pour éviter...
M. Rivest: Votre collègue des Affaires culturelles avait
trouvé une formule très originale à ce titre-là. Il
disait que le lieutenant-gouverneur en conseil avait le pouvoir de faire des
règlements pour déterminer ce qui doit faire l'objet d'un
règlement. Cela donne de la souplesse!
M. Lessard: Je voudrais répondre aussi au
député concernant la formule de la régie. Oui, dans le
document... En fait, j'aurais pu déposer le document Bélanger. Je
le regrette.
M. Rivest: Votre collègue qui vous a
précédé, c'est lui qui aurait dû le faire.
M. Lessard: J'aurais pu déposer le document
Bélanger. Ceci aurait certainement informé les membres de
l'Opposition. Je n'ai aucune objection à le déposer, d'autant
plus...
M. Rivest: Je l'ai dit au ministre, je le demande. C'est
d'intérêt pour nous. Cela va aussi permettre au milieu, aux
fédérations et tout cela...
M. Lessard: ... qu'il y a eu...
M. Rivest: J'imagine qu'elles ont dû être
consultées, mais je ne sais pas si elles en ont pris connaissance.
Probablement qu'au niveau du Haut-Commissariat on a soumis cela à leur
attention. Il faudrait en tout cas que ce soit public pour qu'on voie un
peu...
M. Lessard: Je serais d'autant plus heureux de le déposer
que vous allez constater à même le document pourquoi nous avons
limité un peu les secteurs pour ce qui concerne la
sécurité dans les sports en relation avec le projet de loi; c'est
justement à la suite de cette consultation, particulièrement du
côté du hockey professionnel. Je voudrais...
Une Voix: Est-ce que vous avez des remarques?
M. Lessard: Ah oui! pourquoi une régie? Dans le document
Bélanger, nous avons analysé différentes
hypothèses. On s'est posé la question: Ne devrait-on pas passer
par une direction du Haut-Commissariat? Ne devrait-on pas passer par le
ministère de la Justice? Ne devrait-on pas passer par le
ministère de l'Education, etc.? En fait, pourquoi pas le
Haut-Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux sports? Vous
constatez quand même que la régie est un organisme quasi
judiciaire. Je ne pense pas que le ministère du Loisir, actuellement,
puisse être un organisme quasi judiciaire. Il faut distinguer entre le
judiciaire et le législatif.
D'autre part, c'est le Haut-Commissariat qui reconnaît les
différentes fédérations de telle façon qu'on aurait
pu, pour ce qui concerne la réglementation, être à la fois
juge et partie.
Un troisième point qui nous a convaincu de créer une
régie, c'est que nous voulions aussi donner une certaine souplesse
à cette régie-là, parce que, dans le secteur du sport, je
pense qu'il y a des urgences qui se présentent. Nous ne prévoyons
pas de dédoublement entre le Haut-Commissariat, qui a pour objectif de
reconnaître un certain nombre de priorités pour ce qui concerne
les sports et reconnaître les fédérations sportives, et,
d'autre part, la régie, qui a pour objectif d'assurer la
sécurité dans des sports, d'assurer aussi toute l'information,
l'éducation, parce qu'on a beaucoup insisté au cours de la
deuxième lecture du projet de loi sur la violence
particulièrement au hockey. Il est certain que l'objectif de la
régie, c'est de mettre fin à cette violence, mais, en même
temps, l'objectif de la régie, c'est de faire de la prévention,
comme vous l'avez d'ailleurs souligné.
En tout cas, c'est un choix politique, je pense; nous avons cru qu'une
direction du Haut-Commissariat des sports et des loisirs ou encore une
direction du ministère de la Justice n'aurait pas répondu aux
objectifs que nous poursuivons, parce que, du côté du
ministère de la Justice, on a des objectifs, par exemple, les
différentes cours de justice alors que la régie a pour objectif,
dans sa réglementation ou dans son acceptation de réglementation,
de s'asseoir d'abord sur la réglementation des
fédérations. On disait en deuxième lecture je pense
que c'est le député de Westmount qu'il n'y avait pas
d'appel à la régie. Je dis: II n'y a pas d'appel à la
régie pour ce qui concerne les décisions sur les
règlements qui ont été préparés par la
fédération, mais, si ça va au-delà de ça, il
y a toujours un appel devant les cours de justice ordinaires.
M. Rivest: Je voulais revenir à l'article qui crée
la régie, mais je veux parler de ceci brièvement; ce sera fait
quand on arrivera à l'article. Une des questions qu'on s'est
posées le ministre confirme également que le gouvernement
a hésité étant donné que la régie...
Je comprends qu'il y a une partie quasi judiciaire, mais ça ne donnera
pas lieu à tous ces permis, à des procès vraiment... Cela
me paraît assez marginal, la di- mension quasi judiciaire, en fonction,
j'espère que c'est ça, des fonctions de recherche,
d'éducation, d'analyse, ce qu'on retrouve aux pouvoirs de la
régie.
On a donné ces types de pouvoirs à la régie,
information, étude, recherche, éducation, formation du personnel,
soutien et concours techniques, conseil à sixièmement. Ma
préoccupation là-dessus, pour avoir créé un
organisme quasi judiciaire... Il en faut un, parce que c'est l'obtention d'un
permis donc, il y a des gens qui peuvent prétendre à des droits
dans ce cadre, je comprends ça. Mais le Haut-Commissariat ou
éventuellement le ministère qui aide les
fédérations, qui a des programmes d'aide, non seulement
financiers, mais de tout ordre, le développement d'une discipline
sportive, déjà, je pense, au Haut-Commissariat, dans les budgets
qui étaient alloués, il y avait une préoccupation
sécurité. Bien sûr, les fédérations
elles-mêmes avaient leurs propres préoccupations.
Le danger, quand on crée une régie, c'est qu'on
crée un organisme autonome, indépendant, qui, à cause de
ses fonctions quasi judiciaires, ne doit pas recevoir d'ordre, non plus que de
tolérer des interventions ministérielles, dans un sens non
péjoratif, c'est-à-dire de l'administration publique en tant que
telle. C'est un organisme indépendant.
Or, comment peut-on concevoir, dans l'intérêt
général du public, des programmes de développement d'une
discipline sportive, qui, par l'effet du projet de loi, ignoreront, pour
respecter l'autonomie de la régie en matière de
sécurité, ou peut-être seront appelés à
ignorer la dimension sécurité? Entre l'élaboration des
programmes et l'aide financière fournie par le Haut-Commissariat et le
prochain ministère et les actions d'autre part que la régie
mènera de son côté d'une façon indépendante
au titre de l'article 20. 1, 2, 3, 4, 5, 6, tout ce qui est non quasi
judiciaire, comment les arrimages entre l'un et l'autre vont-ils se faire?
Je pense que c'est ça l'inconvénient majeur de
créer une régie et de donner à une régie des
fonctions beaucoup plus densément autres que des fonctions strictement
quasi judiciaires qui res-sortent de la compétence normale d'une
régie. Vous comprenez mon point? Je m'inquiète de savoir comment
les arrimages vont être faits. Parce que le Haut-Commissariat et le
ministère ne peuvent pas, avec les fédérations,
négliger complètement l'aspect sécurité dans le
développement d'une discipline sportive. Comment allez-vous arranger
ça?
M. Lessard: D'abord, je dois dire que l'élément
quasi judiciaire est important dans la régie et fondamental même.
Le problème que les fédérations rencontraient dans le
passé, c'était de constater c'était la même
chose pour les commissions athlétiques que la
réglementation qui était préparée par elles,
élaborée par elles, n'était pas nécessairement
respectée, parce que ce n'était pas, comme je l'ai dit en
deuxième lecture, nécessairement légal, c'était
bona fide ou basé sur la bonne foi. C'est-à-dire qu'un club
pouvait très bien
être exclu d'une fédération, mais pouvait continuer
ses activités et n'était pas soumis à des sanctions, sinon
d'exclusion. Tandis que dans ce cas-là, avec la régie de la
sécurité, les règlements des fédérations
vont devenir légaux. C'est-à-dire que tout organisme qui ne se
pliera pas à la réglementation de la fédération
pourra être soumis aux sanctions prévues par la loi.
Cela, c'est fondamental en ce qui concerne la régie. On ne
pouvait pas donner ce pouvoir au Haut-Commissariat ou au ministère du
Loisir.
L'objectif de la régie, c'est d'approuver des projets des
fédérations et de les légaliser. Les
fédérations ne sont pas constituées en vertu de lois. La
régie sera constituée en vertu d'une loi.
Voici l'autre préoccupation que nous donnons à la
régie. Etant donné que l'objectif de cette régie est
d'assurer la sécurité dans les sports, en même temps, je
pense qu'il est extrêmement important de lui donner ces
différentes fonctions, à savoir de recueillir, d'analyser tout ce
que vous trouvez, en fait, diffuser l'information sur la sécurité
dans les sports. L'objectif de la régie, c'est d'assurer cette
sécurité, non pas que le ministère du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche ne s'en préoccupera pas. Si nous constituons une
régie, ceci ne veut pas dire que comme gouvernement nous n'avons pas un
certain nombre de pouvoirs de déterminer, pour la régie,
certaines conditions d'application de cette sécurité, que vous
retrouvez à l'article 54, où on dit que le gouvernement peut, par
règlement, établir, déterminer les matières... Et
c'est dans ce sens-là que le gouvernement peut établir ses
objectifs, peut établir ses priorités, peut élargir le
mandat de la régie. Le gouvernement peut, par règlement,
déterminer les matières sur lesquelles doit porter un
règlement de sécurité d'une fédération
d'organismes sportifs ou d'un organisme sportif non affilié à une
fédération.
Par exemple, si le gouvernement du Québec constate que la
régie de la sécurité n'assure pas des normes de
sécurité minimales, par exemple, ou minimum, je ne sais plus si
on peut le mettre au féminin...
M. Rivest: Parlez latin, vous allez l'avoir.
M. Lessard: Minimum, en latin.
M. Rivest: Minima.
M. Lessard: Minima, vous avez raison.
M. Rivest: On a un spécialiste en la personne du
député de Gaspé.
M. Le Moignan: On n'a qu'à mettre cela au neutre,
minimum.
M. Lessard: C'est cela, mettez cela au neutre. Minima. Mais c'est
en grec. En tout cas.
Le gouvernement peut forcer la régie, par l'article 54.1,
à étendre ses règlements à d'autres sports qui ne
sont pas nécessairement couverts par les fédérations. Dans
ce sens-là, le gouvernement conserve le choix de ses
priorités.
M. Rivest: Dans les programmes de développement d'une
discipline sportive, est-ce au Haut Commissariat et au ministère qui
verra le jour sans doute le printemps prochain, cette dimension
sécurité va demeurer une préoccupation?
M. Lessard: II est certain que...
M. Rivest: Autrement dit, c'est un problème de
cohérence. Je ne veux pas qu'une régie fasse la même chose
que le Haut-Commissariat et le ministère et les
fédérations. Ce n'est pas un drame, mais il y a moyen d'organiser
des arrimages. Je veux que le ministre me dise qu'il est
préoccupé par cette dimension, et on verra ce que cela
donnera.
M. Lessard: En fait, en ce qui concerne le mandat de la
régie, sa préoccupation est d'assurer d'abord la
sécurité. Ceci ne veut pas dire pour autant que le
ministère ne devra pas s'en préoccuper. Et c'est pourquoi nous
nous conservons l'article 54.1 parce que le ministère pourra demander
d'étendre des règlements. Par ailleurs la régie pourra,
dans son rapport annuel, nous faire aussi des recommandations. S'il arrive des
accidents comme cela a été le cas pour les jeunes
étudiants sur le lac Témiscamingue, les coroners pourront aussi
nous faire des recommandations de façon telle qu'à partir de ces
recommandations nous voulons bien prévenir les accidents, mais on
ne peut pas tout prévenir quand même on peut toujours
utiliser l'article 54.1. Il est certain que le ministère va continuer de
se préoccuper de sécurité. Cependant, nous voulons
toujours nous baser, pour éviter la grande structure bureaucratique, sur
des fédérations sportives qui ont toujours eu cet objectif.
On donnait des cas, je pense que c'est le député de Vanier
qui donnait l'exemple du casque protecteur. Il n'a pas commencé d'abord
chez les professionnels. Il a commencé au niveau des
fédérations qui l'ont exigé. Et ensuite il y a eu
extention de telle façon qu'on a un club comme les Nordiques de
Québec, à part une ou deux exceptions, qui a mis comme condition
le port du casque protecteur.
Vous avez, par exemple, la ligue AAA, où on a établi des
règlements très sévères qui vont jusqu'à
l'entraîneur. Si une équipe de hockey a tant de minutes de
punition au cours d'une partie, l'équipe peut être suspendue.
Cela, je pense que c'est fondamental, c'est important dans le hockey, parce que
ces règlements peuvent aller jusqu'au niveau de l'entraîneur et
devront être respectés, sinon, ce sont les sanctions.
M. Rivest: Je suis d'accord avec le ministre. Au plan pratiquo
pratique, disons qu'on parle du casque protecteur, vous avez donné
l'exemple du hockey, prenons les motocyclistes. Il y a eu un problème
qui émanait de votre ancien ministère, un règlement sur le
port d'un casque; à qui va-t-on s'adresser, concrètement, le
lendemain de l'adoption de cette loi avec le ministère? Je ne sais pas
s'il y a une fédération. L'interlocuteur en matière
de sécurité, est-ce que ça va être le
ministère des Transports, la régie, le futur ministère ou
si ça va être la fédération qui préside
à ça? C'est ce que je veux savoir...
M. Lessard: II faut distinguer...
M. Rivest: ... il faut que ce soit clair pour la
clientèle. Qui va être responsable s'il y a des choses qui ne sont
pas faites et qui devraient l'être?
M. Lessard: II faut distinguer deux choses.
M. Rivest: C'est un bon exemple, vous avez tout l'horizon, le
gouvernement, le ministère des Transports...
M. Lessard: ... oui, il faut distinguer deux choses. Je pense
bien que les manifestations sportives ne se font pas sur l'autoroute 20. En ce
qui concerne...
M. Rivest: A l'occasion, vous devriez circuler plus souvent sur
la route 20.
M. Lessard: ... d'accord, mais en ce qui concerne...
M. Rivest: Vous n'avez jamais vu passer les voitures de ministre
sur la route 20? Les limousines ministérielles sur la route 20.
M. Lessard: Pas à ma connaissance, mon chauffeur respecte
toujours les 55 milles à l'heure.
M. Rivest: Lui, il ne passe pas sur la route 20.
Le Président (M. Laberge): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lessard: En tout cas, du temps où j'étais
ministre des Transports.
Voici, je pense que c'est très clair; c'est très bien
indiqué dans le projet de loi: A l'occasion de manifestations sportives.
C'est-à-dire que le ministère des Transports conservera toujours
sa responsabilité en ce qui concerne la sécurité
routière, la sécurité sur les routes. Cependant, s'il y a
une course de motocyclettes à tel endroit précis, ça
devient la responsabilité de la régie d'assurer la
sécurité en ce qui concerne les manifestations sportives. Je
pense que c'est très clair.
Le Président (M. Laberge): Ces remarques ont
été faites dans le cadre des remarques préliminaires. J'ai
prolongé le temps qui est imparti généralement, parce que
j'ai compris que vous vouliez diminuer les remarques aux autres articles par la
suite.
Alors, l'article 1 ayant été appelé, est-ce
que...
M. Lessard: Je déposerai immédiatement les quelques
amendements que j'ai l'intention de proposer...
Le Président (M. Laberge): On les appellera au fur et
à mesure.
M. Lessard: ... particulièrement à l'article 1,
puisqu'on discute de l'article 1.
Le Président (M. Laberge): Si vous voulez les porter
à ma connaissance.
Interprétation et application
M. Lessard: A l'article 1, il y a un amendement au paragraphe 4.
Si on prend l'article tel que rédigé et ceci est venu un
peu à la suite d'un certain nombre de remarques dont j'ai tenu compte
on dit: "4° organisme sportif: un organisme, une association, une
ligue ou un club formé pour l'organisation ou la pratique d'un sport. "
Ceci, vous en conviendrez, était très large. Par exemple les Old
Timers du comté de Jean-Talon pouvaient être soumis à une
réglementation couverte par la régie. Je propose donc
l'amendement suivant, ce sera concordant avec les articles qui viendront par la
suite, 26, 27, 28, 29, 40, 48, 54.4 et 61: "4° organisme sportif: un
organisme, une association, une ligue ou un club formé en personne
morale pour l'organisation ou la pratique d'un sport."
Le Président (M. Laberge): Ce qui est à
l'intérieur de la parenthèse, on l'enlève.
M. Lessard: C'est exact.
M. Rivest: Est-ce qu'on peut formellement l'inclure et adopter au
moins le point 4? Pour moi, ça va.
Le Président (M. Laberge): Oui.
M. Lessard: Oui.
M. Rivest: ... à moins que vous n'ayez...
Le Président (M. Laberge): Tel que lu par le ministre,
l'amendement que j'ai sous les yeux remplace le quatrième alinéa
par les mots qui ont été dits, définissant un organisme
sportif. Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Rivest: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Je peux en faire lecture pour
le journal des Débats, à nouveau: "4° organisme sportif: un
organisme, une association, une ligue ou un club formé en personne
morale pour l'organisation ou la pratique d'un sport." Adopté. C'est le
quatrièmement. Est-ce que l'article 1 amendé sera
adopté?
M. le député de Gaspé, sur l'article 1.
M. Le Moignan: Sur l'article 1 je dois m'accu-ser de mon
ignorance, on m'a prévenu à la der-
nière minute qu'il y avait une commission parlementaire. Je n'ai
pas eu le temps de comparer avec d'autres projets de loi, mais est-ce qu'on
n'indique pas d'habitude ce qu'on trouve ici à l'article 72 ou 73 dans
l'article premier, à savoir que le ministre est responsable de ce projet
de loi? Est-ce que ce n'est pas une nécessité? On le trouve quand
à la fin du projet de loi. On le trouve à l'article 72 ou 73.
Est-ce que ce n'est pas obligatoire de le trouver dès le
début?
M. Lessard: Non, à l'article 73.
M. Le Moignan: Je pensais que c'était le ministre qui, par
humilité, l'avait préféré. Ce n'est pas cela?
M. Lessard: C'est à l'article 73 maintenant, parce qu'il
fallait changer ce qu'il y avait précédemment.
M. Le Moignan: Je l'ai vu.
M. Rivest: On a changé de ministre, il faut bien que cela
paraisse.
M. Le Moignan: J'ai trouvé que c'était loin.
M. Lessard: C'est parce que, maintenant, c'est toujours à
la fin qu'on indique...
M. Rivest: L'ancien ministre l'aurait mis au début.
Celui-ci est modeste.
M. Lessard: C'est la conclusion du projet de loi.
M. Le Moignan: On le voyait à l'article premier. C'est
pour cela que je me demandais si c'était par modestie ou si
c'était un oubli. Il n'y a pas d'oubli, très bien.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Westmount.
M. Springate: M. le Président, moi-même j'ai peur
que l'article no 1 soit trop vaste et que cela puisse toucher un domicile.
Permettez-moi de vous donner un exemple et on essaiera d'en restreindre la
portée si vous voulez. Vous définissez à l'article 1.1 le
terme "centre sportif": une installation... Une installation, cela peut
être quoi? Quelqu'un peut avoir un court de tennis en arrière de
chez lui. Au 2°, une manifestation sportive est définie comme une
compétition disons que le député de Jean-Talon et
moi décidons de jouer au tennis en arrière de chez nous
lors de laquelle un concurrent peut recevoir une bourse. Au 5°, le sport,
c'est quoi? "Une activité physique exercée dans le sens de la
compétition..." C'est justement cela qu'on fait. Comment pourrait-on
être certain que ce ne serait jamais à un domicile? C'est cela qui
me fait peur. Quelqu'un pourrait installer un court pour jouer à la
balle au mur, au tennis. Il pourrait avoir une piscine, etc.
M. Lessard: Je pense que je vais être capable de satisfaire
le député.
M. Springate: Vous allez en être capable, M. le
ministre.
M. Lessard: Oui. Je dois d'abord préciser ceci, c'est que
le centre sportif est défini comme ceci: Une installation je
laisse faire le "ou" pour le moment utilisée à des fins de
manifestation sportive. "Installation" est en relation avec "fins de
manifestation sportive." Mais "ou un endroit aménagé et
utilisé à des fins de manifestation sportive" s'applique
toujours. A moins que vous ne fassiez une manifestation sportive...
On va aller maintenant à la définition de "manifestation
sportive": un événement, une compétition ou un spectacle
à caractère sportif lors duquel un concurrent peut recevoir une
bourse ou une rémunération. Ceci ne s'applique pas comme tel au
sport amateur, parce que, si vous allez plus loin, à l'article 40, vous
constatez ceci. C'est pour cela qu'on a défini "manifestation sportive",
parce que le chapitre V prévoit justement les manifestations sportives
et il est très limité. On dit: "Le présent chapitre
s'applique à une manifestation sportive des catégories suivantes,
lors de laquelle un concurrent peut recevoir une bourse ou une
rémunération supérieure au montant fixé par
règlement du gouvernement: 1° les sports de combat; 2° les
courses de véhicules motorisés; 3° la natation et les sports
nautiques; 4° le ski."
A ce moment-là, si vous organisez une manifestation sportive
comme telle où il y a une bourse ou une rémunération qui
peut être supérieure on le verra tout à l'heure
à X montant, c'est là que vous aurez l'obligation
d'obtenir un permis. Ceci veut dire aussi, et c'est normal, que si, par
exemple, vous avez un excellent terrain de football non, pas le football
mais si vous avez un excellent terrain où vous pouvez faire des
courses de véhicules motorisés et que vous organisez une
manifestation sportive, à l'exception des centres sportifs couverts par
les commissions scolaires ou les municipalités, vous allez être
couvert, M. le député de Westmount, et vous devrez être
couvert, parce que vous organisez une manifestation sportive sur un terrain
privé. Vous devrez obtenir un permis pour, justement, organiser cette
manifestation sportive, si vous donnez une bourse ou une
rémunération aux participants. Je pense que c'est tout à
fait normal.
M. Springate: M. le ministre, vous dites que le présent
chapitre s'applique à une manifestation sportive des catégories
suivantes et des autres manifestations sportives qui ne sont pas
énumé-rées ici. Où sont les autres?
M. Lessard: Cela ne s'applique pas.
M. Springate: Vous allez me dire que les seules manifestations
sportives qui sont incluses dans tout votre "bill" sont les sports de combat,
les courses de véhicules motorisés, la natation, les sports
nautiques et le ski, c'est tout?
M. Lessard: C'est tout.
M. Springate: Toute autre manifestation sportive n'est pas
incluse.
M. Lessard: Parce que nous avons voulu couvrir essentiellement
l'urgence en ce qui concerne le secteur professionnel et vous savez très
bien, mieux que moi, que le secteur professionnel, c'est lorsqu'un participant
peut obtenir une bourse, soit de $25, $50 ou $75, et je ne parle pas de voyage
ou de compensation. Nous avons constaté cela suite aux consultations que
nous avons eues. Prenons le football professionnel; comment voulez-vous
vous connaissez ça beaucoup mieux que moi que je fasse un
règlement pour les Alouettes, si je ne peux pas l'appliquer aux Eskimos,
de telle façon que les Alouettes seraient soumis à un
règlement et seraient limités...
M. Springate: On aurait aimé ça le 25 novembre, M.
le Président.
M. Lessard: On s'est justement fait organiser. Je pense que,
à la suite de cette consultation, on a constaté... Cependant,
quand nous appliquons cela aux manifestations sportives, nous voulons
l'appliquer au sport professionnel. En ce qui concerne le sport amateur,
là, tout est couvert; quand vous lisez le chapitre qui concerne les
fédérations sportives, vous constatez que la
réglementation...
M. Rivest:... dans le sens où l'entend le ministre, au
sens de l'article 2, ça implique le sport qui n'a pas de bourse, ni de
rémunération. Je vais vous donner, pour compléter... Je
suis d'accord avec le ministre concernant le chapitre IV, l'obtention d'un
permis pour le promoteur, concurrent, cinquante affaires. Il reste que,
néanmoins, dans les autres manifestations sportives du sport
professionnel, théoriquement, à moins que je ne me trompe, le
reste de la loi, au niveau de la réglementation de la régie, des
règlements de sécurité des fédérations, va
s'appliquer tout de même.
M. Lessard: Oui. Un instant. En ce qui concerne les
fédérations...
M. Rivest: Tout le reste de la loi va s'appliquer.
M. Lessard: II n'y a pas de fédération sportive,
à ma connaissance, professionnelle, comme telle. Cela n'existe pas.
M. Rivest: C'est le point que je veux savoir. Je vais vous donner
un exemple qui ne touche pas au football, je vais vous parler de tennis, ce que
je connais mieux, je vais vous donner mon cas. Il y a un circuit de tennis qui
n'est pas sanctionné par la fédération de tennis, qui
s'appelle Plaza Sillery, qui a un commanditaire privé.
M. Lessard: D'accord.
M. Rivest: II y a quatre ou cinq tournois de ça, il y a
des clubs, des endroits, que ce soit le Montcalm, le Club Avantage, le Club
Tennisport, ici à Québec, c'est un circuit qui est
organisé, c'est peut-être sanctionné par la
fédération. Je joue là-dedans et il y a une bourse
à la fin pour ceux qui se classent les premiers; moi, je n'en gagne pas,
mais ceux qui arrivent là en gagnent.
Est-ce que ça, dans la loi... Je pense que c'est courant au
tennis, ça doit arriver dans d'autres disciplines sportives. A votre
point de vue, le fait qu'il y ait une bourse à la fin, est-ce que cela
en fait un sport professionnel au sens de l'article 40?
M. Lessard: Non, ce n'est pas couvert. M. Rivest: Ce n'est
pas couvert du tout.
M. Lessard: Ce n'est pas couvert en vertu de l'article 40.
M. Rivest: Là, on n'est pas embêté par les
règlements de sécurité de la Fédération de
tennis; les lieux, les centres privés de tennis n'ont rien à voir
avec votre loi. Vous allez échapper des...
Il y a une bourse.
M. Lessard: S'il y a une bourse, c'est toujours la
définition de manifestation sportive comme telle, une bourse ou une
rémunération...
M. Rivest: Je m'en vais au chapitre V?
M. Lessard: Non, vous n'allez pas au chapitre V, parce que nous
n'avons pas voulu couvrir le tennis.
M. Rivest: Ce sport.
M. Lessard: Je ne sais pas, mais à ma connaissance, M. le
député de Jean-Talon, à part de faire une crise cardiaque,
si vous êtes plus ou moins entraîné...
M. Rivest: M. le Président, il n'a pas le droit de me
prêter des intentions.
M. Lessard: Est-ce qu'à votre connaissance, il y a eu des
accidents mortels?
M. Rivest: Je comprends très bien par cet exemple que le
gouvernement a fait un choix qui était celui des sports de combat, des
véhicules motorisés. Il y a un paquet d'affaires que vous
échappez volontairement. Est-ce que c'est l'évidence, est-ce
qu'il y a des statistiques qui existent? Quels sont les critères qui
vous ont amené à choisir ces quatre disciplines sportives?
M. Lessard: Disons qu'il y a eu le rapport Néron.
M. Rivest: Mais le hockey n'est pas là-dedans, c'est un
mauvais exemple.
M. Lessard: Non, non, d'accord. Mais le hockey amateur quand
même...
M. Rivest: Mais il n'est pas là-dedans?
M. Lessard: Oui, oui, il est là-dedans, le hockey amateur,
toutes les fédérations sportives.
M. Rivest: Non, non, mais je parle du chapitre V.
M. Lessard: Le hockey professionnel n'est pas
là-dedans.
M. Rivest: Bon.
M. Lessard: II y a eu les commissions athlétiques, aussi
les enquêtes des coroners où on avait des recommandations
précises à un moment donné.
M. Rivest: Les arénas et tout cela.
M. Lessard: On a fait cela en relation avec les différents
sports où on constatait qu'il y avait eu accidents. Quand on pense, par
exemple, à la boxe, il y avait une urgence là. La
Fédération de la boxe amateur était couverte mais non
légalisée comme telle. Mais la boxe professionnelle, pensons tout
simplement à ceci je suis peut-être plus ce secteur parce
que chez nous, dans ma région, on a d'excellents boxeurs un
jeune, par exemple, qui fait de la boxe comme amateur peut, du jour au
lendemain, malgré ce que peuvent lui dire ses entraîneurs au
niveau du sport amateur, s'en aller au sport professionnel sans aucune exigence
minimale. Il peut avoir seulement 27 combats de gagnés sur 32, par
exemple, et il peut décider, parce qu'il se sent fort et puissant,
d'aller au sport professionnel. Alors, les fédérations pourront
faire, à un moment donné, une réglementation pour exiger
un certain nombre de conditions avant que le boxeur passe au sport
professionnel.
Pourquoi peut-il le faire? Il peut se dire: Bon, écoute, moi,
dans le sport amateur il est certain que cela va prendre des politiques
aussi pour permettre le développement d'un sport d'élite dans ce
secteur, comme dans d'autres secteurs il peut se dire, et combien
d'entraîneurs, de gérants font cela: Aïe, mon premier combat,
je peut récupérer $6000 ou $7000. Le jeune, tout
enthousiasmé d'obtenir $6000 ou $7000, sans aucune expérience ou
sans véritablement un développement technique j'ai des cas
en tête; j'espère qu'ils ne passeront pas immédiatement au
sport professionnel peut décider de s'en aller au sport
professionnel; il va faire deux, trois, quatre combats mais, après,
c'est final. Le pire de tout cela, c'est que ces combats se faisaient à
l'extérieur, par exemple on a même vu des combats de boxe
dans des hôtels des territoires qui étaient couverts par
les commissions athlétiques.
C'est dans ce sens que nous n'avons pas voulu c'était
l'objectif et je pense que l'Opposition nous aurait blâmé de le
faire couvrir tous les sports professionnels, parce que je pense qu'il
n'y avait pas de besoin dans un certain nombre de sports. On donnait l'exemple
du football, on donne l'exemple du hockey; même si on l'avait couvert
véritablement, on n'aurait pas eu de pouvoirs.
M. Le Moignan: Le hockey mineur est couvert. M. Lessard:
Le hockey mineur est couvert. Une Voix: Via les
fédérations.
M. Lessard: Oui, via les fédérations. Tout le
hockey amateur ou tous les sports qui sont intégrés à
l'intérieur des fédérations sont couverts.
M. Rivest: Pourquoi, au mot sport, n'avez-vous pas
précisé que c'était régi? Sport: une
activité physique c'est la définition, j'ai
vérifié dans le dictionnaire, cela se rapproche assez qui
serait régie par une fédération?
M. Lessard: En fait, ils ne sont pas nécessairement
obligés...
M. Rivest: Vous allez en échapper.
M. Lessard: ... d'être membres des
fédérations. Il y a des fédérations, des clubs, des
associations associées aux fédérations. On ne voulait
quand même pas mêler; quelle fédération aurait pris
la responsabilité de tout cela? Les fédérations sont
impliquées dans les milieux, c'est connu, c'est accepté; il y a
l'expérience, il y a un consensus, si vous voulez, à un moment
donné, en ce qui concerne les fédérations.
Le Président (M. Laberge): Autres questions sur l'article
1?
M. Springate: M. le Président...
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Westmount.
M. Springate: ... j'aimerais encore je m'excuse d'y
revenir avoir des explications du ministre exactement, quand il parle de
centre sportif: "une installation ou un endroit aménagé et
utilisé à des fins de manifestation sportive". A l'article 40,
vous mentionnez quatre sports; toutes les autres manifestations sportives
tombent dans le sport amateur.
M. Lessard: Cela veut dire qu'à ce moment-là toutes
les autres manifestations sportives où il y a des bourses ou une
rémunération...
M. Springate: On ne parle pas de bourse, on ne parle pas
de...
M. Lessard: ... cela tombe dans le sport amateur.
M. Springate: D'accord. A ce moment-là, il leur faut un
permis.
M. Rivest: Comment allez-vous appliquer votre chapitre au niveau
des centres sportifs?
M. Springate: Article 21, paragraphe 3.
M. Rivest: Ce n'est pas du sport professionnel.
M. Lessard: C'est-à-dire que le centre sportif va devoir
obtenir un permis lorsqu'il organisera des manifestations sportives, lorsqu'il
y aura rémunération et bourses, dans les quatre secteurs. Alors,
quand, par exemple, un centre sportif Paul-Sauvé ne sera
même pas couvert parce que c'est un centre sportif gouvernemental
je pense, par exemple...
M. Rivest: Où est-ce dit qu'il doit organiser
nécessairement une...
M. Lessard: Voici, c'est l'article...
M. Rivest: Un centre sportif au sens du chapitre V.
M. Lessard: Voici, ce sont les deux articles suivants à
l'article 40.
M. Rivest: D'accord, je l'ai.
M. Lessard: Et là, je voudrais bien être
précis. Les sports de combat, en fait, on applique strictement ce qui
est exigé déjà par les commissions athlétiques. En
ce qui concerne les courses de véhicules motorisés, la natation,
ainsi de suite, seul celui qui organise la manifestation sportive devra obtenir
un permis. Je précise pourquoi j'ai voulu faire cela. Voyez-vous, un
gars qui s'appelle Gilles Villeneuve qui aurait dit: Moi, c'est bien de valeur,
je sais conduire une automobile et je n'irai pas demander mon permis à
la régie. De quelle façon, voyez-vous la régie
empêcher Gilles Villeneuve de participer à une manifestation parce
qu'il n'a pas demandé de permis à la régie?
Je pense que ce qui est important là-dedans, c'est l'organisateur
comme tel de la manifestation qui doit obtenir un permis et devra se soumettre
à un certain nombre de règlements.
M. Rivest: Dans les compétitions qui impliquent, disons la
natation au centre de Pointe-Claire, quand il y a des gens qui viennent des
autres provinces canadiennes pour faire une compétition ici, comment
cela se règle-t-il?
M. Lessard: Bon, en ce qui concerne la natation, par exemple, on
pense à des cas comme la traversée du lac Saint-Jean. Là,
en fait, le gars qui vient participer à une manifestation, à la
traversée du lac Saint-Jean, il n'a pas besoin d'un permis de la
régie. Mais la personne qui est responsable de l'organisation, de la
manifestation de la traversée du lac Saint-Jean, doit obtenir un permis
et devra se plier, par exemple, à un certain nombre de conditions,
telles qu'un bateau par nageur pour le surveiller, ainsi de suite.
M. Rivest: Le jeune nageur qui vient de Toronto, qui vient
à Pointe-Claire, il est amateur, il se prépare, ce sont des
essais pour les Olympiques; il vient à Pointe-Claire, comment cela
va-t-il? Je donne des exemples concrets pour que le ministre retombe dans tous
les chapitres parce que je vois que sa rédaction est subtile.
M. Lessard: II est touché par l'application des
règlements de la fédération. Parce que les
fédérations pourront faire des règlements notamment...
M. Rivest: Sur l'événement.
M. Lessard: ... parce qu'elles seront dans un endroit
précis, l'article 26 par exemple, mais seulement cela va s'appliquer par
l'article 54. Les fédérations pourront faire des
règlements en vertu de l'article 54, paragraphe 1, notamment sur la
qualité des lieux, l'équipement des participants, le
contrôle de l'état et de la santé, ainsi de suite. Donc,
lorsqu'ils seront à l'intérieur d'un centre qui sera couvert par
les fédérations, ils devront se plier à cette
réglementation.
M. Rivest: Sur ce plan, quant à moi, c'est terminé
au niveau des définitions. Je comprends qu'il y a toutes sortes de jeux;
j'espère que le ministre va au moins dire très clairement aux
gens qui font du sport, autant professionnel qu'amateur, qu'il va y avoir un
programme... Je ne sais pas si je devrais faire cela, une chance que le
député de Laurier n'est pas ici. Je vous demanderais au moins de
faire un programme de publicité...
M. Lessard: De publicité.
M. Rivest: ... ou d'information pour savoir à quoi cela
tourne au juste, qui a besoin de quoi et dans quelles circonstances. Vraiment,
il y a bien des questions, en tout cas pour quelqu'un qui arrive
là-dedans, qui lit cela pour la première fois; je vous jure qu'on
ne sait plus qui est régi par quoi, ainsi de suite. Je vois, par les
explications du ministre, que le projet de loi est rédigé de
façon assez...
M. Lessard: Ce sera la première fonction de la
régie, de faire justement sa publicité pour bien informer, pour
bien indiquer quels sont les organismes qui sont couverts. Je pense que c'est
quand même...
M. Rivest: Vous ne ferez pas de propagande, cependant,
là-dedans, seulement de l'information.
M. Lessard: Je pense qu'en lisant les chapitres, c'est quand
même très clair. Vous avez le
chapitre III qui couvre la Fédération d'organismes
sportifs et les organismes sportifs et vous avez le chapitre V qui couvre les
manifestations sportives. Le chapitre V couvre ce qu'on appelle, à un
moment donné, les sports professionnels qu'on veut couvrir.
En ce qui concerne les autres sports professionnels, ils ne sont pas
couverts parce que c'est bien défini: 1, 2, 3, 4. D'accord? Tous les
autres sports professionnels dont on a parlé, comme le tennis...
M. Rivest: La fédération.
M. Lessard:... ne sont pas couverts par la loi en ce qui concerne
le sport professionnel. Cela peut être couvert par la loi en ce qui
concerne, par exemple, les fédérations sportives.
M. Rivest: Et les centres sportifs, c'est pour une manifestation
sportive?
M. Lessard: Les centres sportifs, c'est pour une manifestation
sportive.
M. Springate: M. le Président, en terminant l'article 1,
je lis la loi en anglais et je constate qu'elle peut être
interprétée d'une autre façon que la loi en
français. On l'accepte, il n'y a pas de discussion sur cela, sauf
peut-être, d'après le jugement de la Cour suprême
veut, veut pas, c'est la loi vous pourriez porter une attention tout
à fait spéciale lors de la traduction de l'anglais. Vous savez
comme moi, M. le ministre, qu'il y a certaines gens, des anglophones, qui vont
prendre la loi en anglais et vont la lire et le français est
complètement différent. Exemple...
M. Lessard: Exemple?
M. Springate: ... je vous le donne: "sports centre" je
vais vous le donner en anglais means an installation or a place equipped
and used for sports events; 2. "sports event" means a sports event, contest or
exhibition in which a contestant may receive a purse or remuneration". We go to
number 40 and it says: "This chapter applies to sports events of the following
categories". Therefore, that means, by logic, by definition, that all of those
not included in here must still be included in the law. Je porte cela à
votre attention, M. le Président, parce que le ministre sait comme moi
que plusieurs anglophones font du sport ici, au Québec, et nous ne
voulons pas que ces gens prennent la loi, la lisent et se trompent parce qu'il
y a des erreurs de traduction. C'est justement cela...
M. Lessard: D'accord. Maintenant, l'amendement que j'ai
apporté en français, malheureusement, je m'excuse, je ne
l'ai pas en anglais...
M. Rivest: Après cela, vous vous plaindrez de la Cour
suprême.
M. Springate: On ne parlera pas de cela ce soir, ce n'est
pas...
M. Lessard: Si vous me permettez, le texte français qui
sera adopté ce soir...
M. Rivest: C'est un autre piège que vous tendez à
la Cour suprême, pour déchirer vos vêtements sur la place
publique après.
Le Président (M. Laberge): C'était un
aparté. Est-ce que l'article 1...
M. Rivest: C'est une manifestation sportive au sens de la loi, je
pense.
Le Président (M. Laberge): Est-ce que l'article 1,
amendé, sera adopté?
M. Le Moignan: Adopté.
M. Springate: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): Adopté avec amendement.
J'appelle l'article 2. Sera-t-il adopté?
M. Rivest: Un instant. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): Article 2, adopté.
J'appelle l'article 3.
La Régie de la sécurité dans les
sports
M. Rivest: Là-dessus, M. le Président, l'article 3,
je pense qu'on en a parlé au début. Mes interrogations
étaient au titre d'entendre le ministre justifier la
nécessité de la régie dans la mesure où nous avons
développé, du côté de l'Opposition, un certain
scepticisme à l'égard de la facilité ou de la
libéralité avec laquelle le gouvernement procédait
à la création de régies. Cela déborde
complètement le champ, mais on en est rendu, d'après le
décompte qu'on me fournit ici, à environ 27 régies que
vous avez créées dans trois ans. C'est beaucoup de
régies.
M. Lessard: J'ai répondu: On avait un choix à
faire, à un moment donné. Que voulez-vous?
M. Rivest: Votre argument fort, c'est l'argument qui est
déterminant, c'est de s'assurer que les règlements de
sécurité des fédérations soient "sanctionnables".
Je ne sais pas si c'est français mais, en tout cas, cela dit ce que cela
veut dire.
M. Lessard: C'est la division entre l'exécutif, le
législatif et le judiciaire.
M. Rivest: J'ai entendu le ministre dire cela; ce n'est pas
exact.
M. Lessard: Bien oui, c'est exact.
M. Rivest: C'est quoi votre théorie, M. le ministre? Je
vous ai entendu là-dessus, il me semblait que je contestais cela. Vous
avez parlé de cela dans votre discours de deuxième lecture, non?
La différence entre l'exécutif et le législatif pour
créer une régie. Non?
M. Lessard: Vous avez mal entendu.
M. Rivest: De toute façon, ce doit être un autre
ministre; ils font tous les mêmes discours. Adopté, M. le
Président, l'article 3.
Le Président (M. Laberge): Adopté. J'appelle
l'article 4. Questions?
M. Rivest: Là-dessus, et là je parle en mon nom
personnel...
M. Lessard: Où voulez-vous l'avoir?
M. Rivest: ... de député de la région de
Québec. Je ne voudrais pas que le siège social de la régie
soit en dehors de la région de Québec.
M. Springate: Est-ce que je peux parler comme
député de Montréal, M. le Président?
M. Lessard: Vous êtes d'accord pour que le siège de
la régie soit à l'extérieur de la région de
Québec?
M. Rivest: Non, je plaide pour la région de
Québec.
M. Lessard: Qu'en pense le député de Westmount?
M. Springate: M. le Président, je vais être
obligé de me séparer de mon confrère parce que, à
ce moment-là, je vais plaider pour Montréal.
M. Lessard: On va mettre cela au centre. M. Springate:
Drummondville.
M. Rivest: M. le député de Gaspé pourrait
peut-être plaider pour Gaspé...
M. Springate: Article 4, adopté, M. le
Président.
M. Le Moignan: J'opterais pour Hauterive.
Le Président (M. Laberge): Alors, messieurs, avant que ne
s'élève un débat, l'article 4 est-il adopté?
M. Springate: Adopté. M. Rivest: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. J'appelle
l'article 5.
M. Rivest: Est-ce que le ministre peut nous dire où il va
placer...
Une Voix: La chicane est prise au Conseil des ministres.
Une Voix: Ce sera dans les règlements.
M. Rivest: Est-ce que le Conseil des ministres serait
divisé sur la question?
M. Lessard: Pas encore. Je le soumettrai...
M. Rivest: Où est le siège social des
fédérations?
M. Lessard: A Montréal.
Le Président (M. Laberge): Alors, l'article 5,
composition.
M. Lessard: Le député de Jean-Talon ne veut pas
créer de chicane en commission parlementaire.
M. Rivest: Non, vous allez plaider pour Montréal?
Une Voix: C'est divisé.
Le Président (M. Laberge): Avez-vous des questions sur
l'article 5?
M. Rivest: L'article 4, on va l'adopter en souhaitant que le
siège social soit à Québec, la capitale nationale du
Québec.
Le Président (M. Laberge): L'article 4 est
déjà adopté, M. le député. L'article 5 le
sera-t-il?
M. Rivest: A l'article 5, le gouvernement nomme les
régisseurs, dont un président et ainsi de suite. Je me demande
dans quelle mesure je sais que, en pratique, le ministre le fera
probablement, c'est de pratique courante dans les projets de loi, je ne sais
pas si le ministre... J'ai ici ie texte d'un amendement formel, j'en donne le
contenu: La Régie se compose de cinq régisseurs cela
pourrait être quatre, six ou sept, en tout cas, je ne conteste pas le
chiffre nommés par le gouvernement sans doute. Est-ce qu'il
n'aurait pas, au moins, l'idée d'inclure: Sur recommandation des
organismes sportifs les plus représentatifs? Ne serait-ce pas une bonne
chose de le mettre dans la loi ou, au moins, s'il ne veut pas mettre "sur
recommandation", de dire "après consultation", étant donné
que l'esprit de son projet de loi est finalement de permettre aux
fédérations sportives d'assumer pleinement leurs
responsabilités au titre de la sécurité? Je me demande si
ce ne serait pas un amendement que le ministre accepterait de mettre: Sur
recommandation ou, au moins, après consultation. C'est courant dans les
projets de loi et cela ne change pas la pratique. C'est évident
que le ministre ne se réveillera pas demain matin et nommer
cinq...
M. Lessard: En fait, d'abord sur recommandation, non, parce que
si je dis: Sur recommandation des principales fédérations
sportives, ce sera une chicane qui va se créer.
M. Rivest: C'est pour cela que je suggère...
M. Lessard: Si je dis: Après consultation, cela peut tout
simplement ne rien vouloir dire non plus. C'est que...
M. Rivest: Là, il y a un principe de base. Je comprends
que le ministre va avoir de la difficulté à faire des arbitrages
entre les fédérations mais, tout de même, je pense bien
qu'il ne procédera pas d'autorité, j'espère!
M. Lessard: C'est justement. Aun moment donné,
normalement, en fait, si le ministre veut véritablement que sa
régie soit acceptée par les différentes
fédérations qui sont couvertes par la régie, il devra y
avoir consultation. Si je dis, par exemple, dans la loi: Après
consultation, n'importe quelle petite fédération sportive qui n'a
pas été consultée peut se...
M. Rivest: II n'y a pas de petite fédération
sportive.
M. Lessard: Non, mais en fait, n'importe quel individu,
fédération ou je ne sais quoi peut toujours protester et dire: Je
n'ai pas été consulté. Je pense que c'est une
décision du ministre de nommer les représentants d'une
régie et, comme on le fait pour le Conseil consultatif de la faune,
comme on le fait pour différents organismes, un ministre qui prendrait
une décision sans avoir un minimum de consultation avec les
fédérations en ce qui concerne la nomination des
régisseurs pourrait avoir d'abord des réactions très
négatives de la part des fédérations et je pense bien que
ce ne serait pas de bonne guerre pour un ministre de prendre une telle
décision sans consultation.
Il reste que la consultation, il faut qu'elle finisse; en dernier
ressort, c'est le lieutenant-gouverneur en conseil qui va décider. Je ne
vois pas ce que cela ajoute de plus. Je regrette...
M. Rivest: II n'y aura pas de patronage dans...
M. Lessard: Bien écoutez, pas de patronage. Ce sont des
régisseurs nommés par le lieutenant-gouverneur en conseil. On va
nommer selon la compétence, selon les intérêts en ce qui
concerne la sécurité.
M. Springate: La reconnaissance.
M. Rivest: Vous avez un très mauvais dossier à ce
titre.
M. Lessard: Je serais très heureux... J'ai toujours eu un
excellent dossier de ce côté, au ministère des
Transports...
M. Rivest: Pas vous personnellement, le gouvernement.
M. Lessard: Non, le gouvernement du Québec, avec Rosalie,
il n'y a pas de problème. Il y a des problèmes, mais pas pour
nous autres. C'est-à-dire pour nous autres...
M. Rivest: Quel aveu. En tout cas, je comprends...
M. Lessard: Je serais heureux d'accepter un amendement qui
proviendrait du député de Jean-Talon, mais, dans ce cas-ci, je
vous avoue que cela n'ajoute rien de plus et, en dernier ressort, c'est
toujours le lieutenant-gouverneur en conseil qui va décider.
M. Springate: M. le Président, pourquoi un des
commissaires doit-il être avocat?
M. Rivest: Là, c'est important.
M. Le Moignan: C'est ce qui m'inquiète le plus et le
député de Jean-Talon n'a pas protesté.
M. Rivest: C'est très important.
M. Lessard: Nous avons pensé à cela; j'ai
défini, tout à l'heure, la régie comme étant un
organisme quasi judiciaire. Mais je vous avoue que...
M. Rivest: Je sais que le ministre n'a pas dû être
très sensible. Heureusement qu'il a d'excellents collègues au
niveau du Conseil des ministres.
M. Lessard: Si vous avez des propositions à faire, je n'ai
pas l'intention de faire un filibuster sur ce règlement...
M. Le Moignan: ... cet avocat.
M. Lessard: Je n'ai pas l'intention de faire un filibuster sur
cet article en ce qui concerne un avocat.
Le Président (M. Laberge): Messieurs, le
député de Dubuc m'a déjà signalé qu'il
voulait avoir la parole; alors, je ne voudrais pas que tout le monde parle en
même temps.
M. Desbiens: La même inquiétude a été
soumise de l'autre côté, c'est-à-dire la même
question: Pourquoi mentionner qu'un des régisseurs doit être un
avocat? Pourquoi ne pas mentionner qu'il y en a un qui doit être un
spécialiste en récréologie...
M. Rivest: Je peux répondre à la place du ministre
d'une façon absolument désintéressée. Je
pense qu'il ne sera pas un bon avocat pour les membres du Barreau, le
ministre. C'est parce que c'est l'interprétation...
M. Lessard: Etes-vous avocat?
M. Rivest: Oui.
M. Lessard: Vous êtes en conflit
d'intérêts.
M. Rivest: Comment cela? Mais je ne suis pas membre du
Barreau.
Une Voix: II défend ses confrères.
M. Rivest: Je ne suis plus membre du Barreau. Je pense qu'il y a
une partie quasi judiciaire là-dedans et il faut au moins quelqu'un
à la régie qui soit familier avec les discussions juridiques et
les subtilités juridiques. C'est très important.
M. Desbiens: M. le Président, j'imagine qu'un organisme
comme la régie aura auprès d'elle un contentieux quelconque pour
l'éclairer dans ces circonstances et qu'il n'est pas nécessaire
de...
M. Rivest: Que le ministre défende son projet de loi,
franchement!
M. Desbiens: Ce n'est pas nécessaire d'avoir, comme tel,
inscrit à la loi... Je proposerais même un amendement: Qu'on biffe
cette partie "Au moins un des régisseurs doit être avocat."
Une Voix: Adopté.
M. Rivest: J'espère, par exemple, M. le ministre, que
la...
M. Lessard: Je n'ai pas d'objection, M. le Président.
M. Rivest: Quoi? A le biffer? C'est incroyable. Moi qui allais
demander au moins qu'on soit assuré que l'avocat soit un des membres
à temps plein.
M. Lessard: La régie pourra toujours avoir... Je ne suis
pas plus convaincu que cela. De toute façon, c'est le gouvernement qui
pourra décider vraiment comme c'est un organisme quasi judiciaire
mais je pense que la régie aura toujours, à son service du
contentieux, un conseiller juridique. On dit: Acause du quasi judiciaire. Mais
il faut bien dire une chose: C'est sur des règlements sortifs. Cela ne
veut pas dire nécessairement que le gars, étant avocat,
connaît mieux le sport que le député de Westmount, par
exemple.
M. Rivest: Est-ce que le député en fait un
amendement? Appel nominal, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): La motion du
député de Dubuc est celle de biffer le deuxième
alinéa de l'article 5. Est-ce que cet amendement sera adopté?
M. Rivest: Appel nominal, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): Appel nominal. Vous voulez me
faire faire de l'exercice?
M. Lessard: II va y avoir de la division dans le Parti
libéral. Je ferai voir...
M. Rivest: Vous, vous devriez retourner au niveau du Conseil des
ministres. C'est un des aspects très importants de ce projet de loi.
C'est un principe.
M. Lessard: Ce n'est pas un principe. Je présume qu'il va
avoir de la division dans le Parti libéral.
Le Président (M. Laberge): Je fais l'appel du vote: M.
Chevrette.
M. Chevrette: Pour.
Le Président (M. Laberge): M. Desbiens.
M. Desbiens: Pour.
Le Président (M. Laberge): M. Lessard.
M. Lessard: Pour.
Le Président (M. Laberge): M. Le Moignan.
M. Le Moignan: Pour, cela veut dire pour enlever ce...
Le Président (M. Laberge): Pour enlever le deuxième
alinéa.
M. Le Moignan: Je vais être pour.
Le Président (M. Laberge): M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata).
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): ...
Le Président (M. Laberge): M. Rivest.
M. Rivest: Contre.
Le Président (M. Laberge): M. Brassard.
M. Brassard: Pour.
M. Lessard: M. Brassard est avocat.
Le Président (M. Laberge): M. Lacoste.
M. Lacoste: Pour.
Le Président (M. Laberge): M. Springate.
M. Springate: Pour.
Le Président (M. Laberge): M. Samson étant
absent...
M. Rivest: Le problème, M. le Président, c'est
qu'il arrive aux avocats, dans notre société, ce qui est
arrivé, au cours des dernières années, aux
curés!
M. Lessard: Est-ce que vous voulez qu'il y ait un aumônier
comme régisseur?
M. Rivest: J'aurais espéré plus de
solidarité de mon collègue de Gaspé.
M. Le Moignan: Je crois que la commission fait une erreur en
enlevant un avocat, parce que ce serait important. On a parlé d'un
rôle quasi judiciaire. On a fait des farces, mais je pense que c'est
important de le conserver. J'ai voté pour mais...
Je vais retourner à Chicoutimi, une bonne fois et je profiterai
de votre voiture.
M. Desbiens: D'accord.
Le Président (M. Laberge): A l'ordre, s'il vous
plaît! L'amendement du député de Dubuc afin de biffer le
deuxième alinéa est adopté par 6 contre 1.
Une Voix: 2.
Une Voix: Tu as voté pour.
M. Springate: Non, j'ai voté contre avec vous. C'est pour
cela que...
M. Lessard: On ne reprend pas le vote, M. le Président. Il
a dit: Pour.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Westmount...
M. Rivest: M. le Président, je regrette, mais il s'est
désolidarisé.
Le Président (M. Laberge): L'article 5 amendé
sera-t-il adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article amendé est
adopté. Adopté avec amendement. J'appelle l'article 6.
M. Rivest: J'espère que le député de Dubuc
va être conséquent avec lui-même à l'article 6.
M. Lessard: Je ne comprends pas.
M. Rivest: Vous ne comprenez pas. Qui d'autre qu'un
professionnel, soit un membre du Barreau, peut prétendre recevoir des
honoraires? Vous allez enlever le mot "honoraires". D'accord, adopté, M.
le Président.
Le Président (M. Laberge): L'article 6 est adopté.
J'appelle l'article 7.
M. Lessard: Vous voyez qu'il n'y a pas de patronage.
M. Rivest: Ah seigneur!
M. Lessard: Commission de la fonction publique.
Le Président (M. Laberge): L'article 7 est adopté.
L'article 8.
M. Rivest: L'article 7, je veux bien y souscrire avec les
remarques que le ministre a faites sur le volume du personnel de cette
régie. Quant à moi, l'article 7 est adopté.
Le Président (M. Laberge): Cela va pour l'article 7?
L'article 7 est adopté. L'article 8?
M. Lacoste: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. L'article 9?
M. Rivest: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 9 est adopté.
L'article 10?
M. Rivest: Adopté, pour autant que la rédaction de
l'article 10, contrairement à d'autres projets de loi, précise
bien autant les délibérations que les décisions.
Très souvent, dans les articles de conflit d'intérêts, on
ne parlait que des décisions. Maintenant, de plus en plus, dans les
projets de loi, on voit apparaître les délibérations. Cela
couvre mieux. Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 10 est adopté.
L'article 11?
M. Lessard: ... la libération?
M. Le Moignan: Ne provoquez pas, cela va bien.
Le Président (M. Laberge): L'article 11? M. Lessard:
Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. L'article 12?
Avez-vous une remarque sur l'article 11? L'article 12?
M. Rivest: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. L'article
13?
M. Rivest: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. L'article
14?
M. Rivest: Au premier alinéa de l'article 14, est-ce que
l'article 13 ne suffit pas? Qu'est-ce que cela ajoute de plus le premier
alinéa?A l'article 13, on a parlé de l'authenticité des
documents. Maintenant, si les documents sont authentiques, ils engagent la
régie. Vous voyez, c'est utile parfois un avocat!
M. Lessard: En fait, il y a une protection. Les
procès-verbaux des séances de la régie, approuvés
par elle et signés par le président. Même si je ne suis pas
avocat, je sais que, outre les procès-verbaux, il y a un certain nombre
de documents tels que la signature des chèques, par exemple, etc.
Le Président (M. Laberge): Adopté?
M. Rivest:A l'article 13, on parle de documents, pas seulement de
procès-verbaux. "Il en est de même d'un document ou de la copie
d'un document qui émane de la régie". Non, je n'en fais pas de
drame. S'il n'y a pas de problème... Il ne semble pas. Adopté, M.
le Président.
Le Président (M. Laberge): L'article 15 est
adopté.
M. Rivest: Adopté, quant à moi.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 16.
M. Rivest: A l'article 16, "la régie, ses
régisseurs, les membres de son personnel et les personnes auxquelles
elle a donné mandat". C'est qui?
M. Lessard: Les inspecteurs, par exemple.
M. Rivest: Ce serait vos inspecteurs du ministère du
Travail?
M. Lessard: C'est-à-dire que c'est possible, suite
à des ententes entre le ministère du Travail et la régie.
Ces personnes devront nécessairement s'identifier lorsqu'elles
inspecteront. C'est à l'article 25 que vous trouvez cette
nécessité d'identification.
M. Rivest: Ils établissent des normes.
Le Président (M. Laberge): D'autres questions sur
l'article 16?
M. Rivest: Oui. Est-ce que, par exemple on me
signale...
M. Lessard: Les personnes qui peuvent agir, au nom de la
régie, comme officiels.
M. Rivest: Oui, comme les membres du comité de
santé ou des trucs comme cela, cela irait jusque-là, ce qui est
prévu à l'article 55. On peut leur accorder l'immunité
habituelle qu'on retrouve dans les lois, pour ne pas échapper personne.
Une chance que les ministres ne bénéficient pas de cela.
L'article 16, cela va.
Le Président (M. Laberge): L'article 16 est
adopté.
M. Lessard: Ils n'ont pas de problème d'excès de
vitesse, eux.
Le Président (M. Laberge): L'article 17? M. Rivest:
Oui.
Le Président (M. Laberge): Adopté. L'article
18?
M. Rivest: Oui.
Le Président (M. Laberge): Adopté. L'article
19?
M. Rivest: Oui.
Le Président (M. Laberge): Adopté.
M. Rivest: Cela, c'est la régie. Il n'y a pas un autre
article, quelque part dans la loi, qui dit que la régie peut obtenir des
fédérations les renseignements qu'elle... Est-ce qu'il y a cela,
aussi? J'y pense, les fédérations vont-elles bien aimer cela?
C'est à quel article?
M. Lessard: L'article 30.
M. Rivest: L'article 30? On verra comment il est
rédigé, tantôt.
Le Président (M. Laberge): L'article 19 est adopté.
J'appelle l'article 20.
M. Rivest: L'article 20, je vois le sens, on en a parlé un
peu. Est-ce qu'on ne pourrait pas, surtout en regard des pouvoirs de contenu
plus que des pouvoirs quasi judiciaires qu'on retrouve à l'article 20,
information, éducation, formation, prévoir un septième
alinéa qui se lirait comme suit? Je le suggère, je ne le propose
pas formellement. "7. émettre un avis public sur chacun des projets de
règlements prévus à l'article 54." Autrement dit, le
ministre a des pouvoirs réglementaires qui peuvent avoir leur importance
à l'article 54, surtout au premier alinéa où la
régie, qui va travailler dans le milieu de la sécurité, va
faire des études, des recherches, va acquérir une expertise qu'on
ne trouvera pas ailleurs, au moins en regard du domaine du sport. Au moins que
la régie ait le pouvoir d'émettre un avis sur des projets de
règlement que le ministre fera, surtout en vertu du premier paragraphe
de l'article 54, c'est-à-dire déterminer les matières qui
devront faire l'objet de cela.
M. Lessard: Non. Je vais simplement dire ceci. De toute
façon, même si on donnait ce
pouvoir, c'est une régie gouvernementale. Les
fédérations pourront toujours émettre, à un moment
donné, leur opposition ou émettre des opinions positives, etc.
Maintenant, en ce qui concerne la régie, elle doit se soumettre aux
politiques gouvernementales.
S'il fallait, par exemple, que la régie, à la suite de
l'adoption par le gouvernement d'un règlement qui devrait normalement se
faire à la suite de consultations à la fois avec la régie
et avec la fédération, nous indique, à un moment
donné, que le règlement émis par le gouvernement ou
préparé par le gouvernement n'est pas applicable ou que c'est un
règlement, si tu veux, qui est...
M. Rivest: Je m'excuse auprès du ministre, mais ce serait
drôlement utile d'avoir l'opinion des experts, de ceux qui vont
acquérir une expertise qui, sauf le respect qu'on doit avoir au Conseil
des ministres, va être beaucoup plus grande.
M. Lessard: C'est certain qu'on va demander l'opinion, cependant,
par exemple...
M. Rivest: Sur le projet de règlement, le gouvernement
pourra toujours adopter le règlement qu'il voudra; je voudrais que ce
soit sur les projets de règlements faits en vertu de l'article 54. On va
voir, le ministre a l'air à être contre.
M. Lessard: Oui, c'est normal que le gouvernement consulte la
régie, mais là, vous me demandez un avis public. Cela peut
arriver que nous...
M. Rivest: La transparence.
M. Lessard: La transparence, c'est que, à un moment
donné, nous avons des décisions à prendre comme
gouvernement. Par exemple, la Commission je vais donner l'exemple de la
Commission des transports que je connais un peu mieux des transports est
un organisme, en fait, quasi judiciaire et c'est la même chose pour les
lois du gouvernement. Ce que vous me demandez dans le fond, c'est de demander
aux juges qui ont la responsabilité d'appliquer une loi gouvernementale
de la condamner avant qu'ils aient eu à la juger.
M. Rivest: Vous avez raison quand vous dites cela, mais vous
jouez sur les deux tableaux. La régie c'est cela son
ambiguïté finalement a une fonction quasi judiciaire. Ce que
vous venez de dire là-dessus, vous pouvez avoir relativement raison,
j'en conviens. Comme l'essentiel des pouvoirs qui sont conférés
à l'article 20 me paraissent beaucoup plus des pouvoirs non pas de
contentieux judiciaires ou quasi judiciaires, mais des pouvoirs ou des
responsabilités d'expertise, il n'y aura pas d'autre endroit dans le
gouvernement où on va finir par avoir des experts qui vont être
au-dessus des disciplines sportives particulières, des experts en
matière de sécurité. Ils vont faire des recherches, des
analyses, ils vont faire des études, des programmes d'éducation.
Si le gouvernement fait des règlements là-dessus ou projette de
faire des règlements, il me semble que c'est le minimum des choses qu'il
demande son avis à la régie.
M. Lessard: Voici, c'est évident, je vais vous donner
l'exemple de la Commission des transports lorsque j'ai fait mon
règlement sur le camionnage en vrac; comme ce règlement devait
être indirectement appliqué par la Commission des transports, j'ai
consulté la Commission des transports. Mais si j'avais fait le
règlement et que la Commission des transports me donne, à un
moment donné, une fois que le gouvernement a décidé de
faire ce règlement...
M. Rivest: Ce sont les projets de règlement.
M. Lessard: Oui, sur les projets de règlement, si, par
exemple, j'indique dans la loi, selon l'esprit que j'ai compris tout à
l'heure de votre proposition, vous disiez que le gouvernement devait demander
un avis public sur les projets de règlement.
M. Rivest: C'est cela.
M. Lessard: A ce moment, je dis qu'une fois que le
règlement, c'est certain que le gouvernement va demander certains avis
à la régie et cela va même être dans son rapport.
M. Rivest: L'article, c'est notamment les fonctions de la
régie; elle a notamment pour fonction de donner des avis,
d'émettre un avis. C'est purement facultatif; tel que
rédigé, ce n'est pas contraignant pour le ministre.
M. Lessard: Dans son rapport annuel, la régie devra,
à un moment donné, pourra émettre des avis. Je ne sais
pas, je n'ai pas... Elle pourra le faire dans son rapport annuel. En fait,
voici: "Conseiller toute personne, qui lui en fait la demande sur les moyens
d'assurer la sécurité dans les sports."
M. Rivest: Vous allez l'avoir public de toute façon. Si la
régie émet son avis après que le règlement sera
adopté et qu'elle trouve que le règlement est incomplet, etc.,
vous allez l'avoir quand même public.
M. Lessard: Je n'aurais pas d'objection, je le ferais comme cela:
"et émettre des avis sur la sécurité auprès du
public", non, "recueillir, effectuer, participer à l'éducation du
public, participer à l'élaboration, en matière de
sécurité, de méthodes de formation des personnes,
prêter son concours et conseiller toute personne qui lui en fait la
demande sur les moyens d'assurer la sécurité dans les
sports."
M. Rivest: Vous pourriez mettre...
M. Lessard: Ou conseiller le gouvernement sur...
M. Rivest: Conseiller le gouvernement ou toute personne, cela va?
Conseiller le gouvernement ou toute personne. (22 h 15)
M. Lessard: C'est ça, je trouve que c'est inhérent
à sa fonction; "conseiller le gouvernement ou toute personne qui lui en
fait la demande sur les moyens d'assurer la sécurité dans les
sports."
M. Rivest: Comme le ministre est un bon garçon, on va
peut-être se contenter de ses bonnes intentions.
M. le Président, j'ai une autre remarque sur...
M. Lessard: Alors, vous laissez tomber?
M. Rivest: Oui, d'accord, à condition que le ministre
tienne parole. Il nous le promet?
M. Lessard: Ecoutez, ce n'est pas moi qui serai toujours ministre
de ça.
M. Rivest: Non?
M. Lessard: Vous savez, comme le disait Louis-Philippe Lacroix un
jour, avant 1976... C'est-à-dire, comme je le disais à
Louis-Philippe Lacroix, avant 1976, alors qu'il me demandait qui allait gagner
les prochaines élections nous étions alors en voyage et
j'ai l'habitude de ne jamais parler de politique en voyage j'ai dit
à Louis-Philippe Lacroix: Des gouvernements éternels, ça
n'existe pas, tout gouvernement est là pour se faire battre un jour ou
l'autre. Il faut le prévoir, on sait que ce n'est pas... Pour le moment,
il n'y a pas d'urgence pour le Parti québécois, mais ça
peut venir.
M. Rivest: C'est la conjoncture politique présente qui
vous remémore cette sagesse dont vous faisiez preuve?
M. Lessard: Non, il faut dire une chose, les étoiles
pâlissent vite.
M. Rivest: Oui. Une autre remarque que je veux faire; je note, au
passage...
M. Lessard: L'éternité n'existe pas en
politique.
M. Rivest: ... que dans les pouvoirs de la régie, il y a
quand même une dimension santé dans tout ça...
M. Lessard: Excepté dans le comté de Saguenay!
M. Rivest: ... dans les fonctions de sécurité, dans
la réglementation, une question de santé. Je ne sais pas, mais
à la rédaction des fonctions de la régie, surtout au titre
de l'information, des études, de la recherche, je ne sais pas si on a
fait exprès, mais il me semble que "santé" n'apparaît nulle
part, on colle carrément la "sécurité", point.
M. Lessard: Je pense que vous allez voir, plus tard, des examens
médicaux exigés...
M. Rivest: Je vais vous en parler de ça.
M. Lessard:... parce que vous comprenez très bien que la
sécurité comprend aussi la santé.
M. Rivest: Mais dans les études et les recherches parce
que là...
M. Lessard: Vous avez, par exemple, à l'article 55,
sixièmement: Constituer un comité de santé. La
régie devra constituer un comité de santé.
M. Rivest: Oui, pour faire les études et tout, comme la
régie le fait. D'accord.
M. Lessard: Je comprends qu'avec des joueurs comme le
député de Westmount, le député de Saguenay aurait
peut-être des problèmes pour surveiller sa santé au
football!
Le Président (M. Laberge): L'article 20, sans amendement,
est-il adopté?
M. Rivest: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 21.
M. Rivest: Les remarques que j'avais, je pense qu'on en a
parlé au début, à savoir qui avait besoin d'un permis, qui
n'en avait pas besoin, qu'est-ce qui arrivait pour les gens qui nous viennent
de l'étranger afin de participer à des compétitions etc.
On a pas mal vidé la question, j'insiste par ailleurs sur le paragraphe
4, au plan des ententes qui vont être faites à cause des autres
lois qui existent au titre de la sécurité.
M. Lessard: Ces négociations sont déjà
commencées.
M. Rivest: Avec les Affaires sociales entre autres. D'accord.
Le Président (M. Laberge): L'article 21 est adopté.
Article 22.
M. Rivest: Oui.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 23.
M. Rivest: C'est le fameux problème pas
spécifiquement ici de l'immunité des commissaires en vertu
de la Loi sur les commissions d'enquête. Enfin, c'est très
discuté en ce moment, je comprends que dans le contexte des sports ce
n'est pas... Je signale au ministre probablement qu'il n'aura pas le
temps de l'examiner en ce moment que son collègue des Affaires
culturelles, au titre du commerce du livre, ne s'est pas contenté d'une
formulation bidon comme celle qu'on retrouve et qui donne lieu... Il a
spécifié exactement la nature des choses qu'il souhaitait
voir faire l'objet d'une enquête. Je vous le signale simplement:
"... le ministre désigne des personnes en vue de surveiller
l'application de la présente loi et des règlements et il peut
autoriser ces personnes à pénétrer aux heures normales de
bureau parce que là, les pouvoirs des commissions d'enquête
c'est n'importe quand en présence des employés ou de la
personne responsable vis-à-vis des fédérations, du
milieu dans lequel vous oeuvrez dans tout établissement, bureau
ou lieu d'affaires d'un distributeur il s'agissait d'un libraire
d'une institution, etc." Il y a des limites. L'avantage de la formulation du
ministre des Affaires culturelles, au titre de la Loi du commerce du livre,
c'est qu'on n'a pas donné un pouvoir d'enquête à tous
azimuts, comme le confère le pouvoir d'enquête de la commission
d'enquête qui va même jusqu'à permettre à certains
commissaires de dévoiler des indicateurs de police, mais là, au
moins, il y a... M. le Président me regarde d'un oeil
sévère!
Le Président (M. Laberge): Pas du tout, je...
M. Rivest: II y a quand même des balises qui disent qu'on
procède d'une façon civilisée dans ce genre de truc.
M. Lessard: Normalement, oui, mais, dans certains sports, il y a
du ménage à faire. On ne joue pas comme c'est le cas dans le
secteur du livre. Il est certain qu'en ce qui concerne les
fédérations sportives les problèmes d'enquêtes ne
seront pas les mêmes que dans certains autres secteurs. Je pense
particulièrement à la boxe.
M. Rivest: A-t-il l'intention d'appliquer, comme disait l'ancien
député de Matane, une justice virile?
M. Lessard: C'est trop sexiste.
M. Rivest: Non, je fais la remarque parce que ce fameux pouvoir
d'enquête, pas juste dans le cadre des travaux de cette commission,
éventuellement devra sans doute faire l'objet d'une révision.
C'est une vieille loi, je pense que c'est même antérieur à
la refonte des statuts de 1941, ce chapitre 11 ou 12. La mise en garde...
M. Lessard: Si je prends très bien votre mise en garde,
dans le sens du sport amateur, etc., il n'y a pas de problème qui se
posera, mais il peut se poser des problèmes dans d'autres secteurs
où il faut saisir illico certains documents et même intervenir
à l'extérieur.
M. Rivest: Certains sports, certaines situations...
M. Lessard: Je pense à la boxe. On ne le cachera pas, la
boxe est un problème très sérieux actuellement où
il y a du ménage à faire. Cela ne veut pas dire... Les bons
gérants sont encore là.
M. Rivest: C'est un bon argument de dire: II y a du
ménage, on doit avoir un peu de poigne. Mais, d'un autre
côté, il faut que l'exercice de ces pouvoirs se fasse d'une
façon civilisée. Ce n'est pas parce qu'on a toutes les raisons
probables et raisonnables de croire qu'il y a des situations inacceptables
qu'on doive, au titre de l'exercice des pouvoirs d'enquête, y aller sans
réserve aucune. Je pense que notre société actuelle
n'accepte plus cela, dans n'importe quel domaine. Que ce soit dans des domaines
beaucoup plus...
M. Lessard: Comme en 1970.
M. Rivest: Entre autres, et dans le domaine d'activités
criminelles ou autre chose il ne s'agit pas de cela en ce moment. Je
regrette que le ministre n'ait pas fait un effort pour circonscrire davantage,
l'exercice de son pouvoir d'enquête. Adopté sur division.
Le Président (M. Laberge): L'article 23, adopté sur
division. L'article 24 est appelé.
M. Lessard: Comme disait l'autre, il parlait avec raffinerie.
Le Président (M. Laberge): L'article 24.
M. Rivest: Naturellement.
M. Springate: M. le Président...
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Westmount.
M. Springate: ... dans l'article 24, si je ne me trompe pas,
c'est une nouveauté dans la législation; dorénavant il
faut donner un avertissement dans les journaux pour faire savoir qu'il y aura
une enquête, etc. Il y a deux facteurs. Mon collègue,
député de Jean-Talon, vient de dire: Est-ce que ce sera dans les
journaux des deux langues? Mon intervention, à ce stade-ci, ce serait
autre chose. Est-ce que le ministre a pensé ce n'est pas à
nous de le mettre dans cette loi que maintenant, à
l'Assemblée nationale, nous avons un réseau de
télévision? Est-ce que ce ne serait pas opportun, chaque fois
qu'il y aurait une enquête à quelque part, de faire un
avertissement, une annonce à l'Assemblée nationale par les
annonceurs qui sont en devoir et qui trouvent parfois le temps long parce
qu'ils n'ont rien à dire? Nous avons un instrument. Est-ce que nous ne
pourrions pas trouver une formule pour utiliser cet instrument? C'est dans ce
sens-là que j'interviens, M. le ministre.
M. Lessard: Disons d'abord que ces employés sont des
employés de l'Assemblée nationale et ils peuvent toujours refuser
de faire un travail autre que celui qui leur est permis, qui leur est
accordé ou donné par l'Assemblée nationale. D'autre part,
la régie, à ce moment, devrait constamment corn-
muniquer. Tel que c'est dit là, à savoir par écrit,
dans les journaux, les heures, la date, le lieu, le début de ces
séances, cela rn'apparaît satisfaisant. Je dis qu'il serait quand
même difficile d'utiliser les personnes qui font ce travail pour d'autres
fins. Par exemple, est-ce qu'on va le faire pour la Commission des transports?
Est-ce qu'on va le faire pour la régie de la sécurité?
Est-ce qu'on va le faire...
M. Springate: C'est la question que je pose, M. le ministre.
M. Lessard: Vous n'aurez plus le droit de parler, on va avoir le
petit commercial dans le milieu, en fait, avant notre discours.
Le Président (M. Laberge): L'article 24 est-il
adopté?
M. Springate: Adopté.
M. Lessard: Je dois préciser qu'il s'agit d'une
enquête publique.
Le Président (M. Laberge): L'article 24 est adopté.
J'appelle l'article 25.
M. Rivest: A l'article 25, M. le Président, ce n'est pas
grand-chose, pour autant que... Tu as quelque chose? J'ai seulement une
remarque à faire au sujet des gens autres que les fonctionnaires de la
régie qui font de l'inspection, tel que rédigé. Qui sera
le mandant responsable d'une inspection qui sera effectuée, par exemple,
par un inspecteur des Travaux publics? Est-ce que ce sera la régie ou le
ministre des Travaux publics?
M. Lessard: Cela va être la régie, en fait, qui va
donner un mandat par écrit, à la suite d'une entente avec le
ministère du Travail.
M. Rivest: Ce sera négocié, etc. M. Lessard:
C'est cela. M. Rivest: D'accord.
M. Springate: Ce sont les inspecteurs déjà
engagés qui feront l'inspection.
M. Lessard: Oui, on essaie de trouver un moyen d'entente,
actuellement, entre le ministère du Travail, particulièrement, et
la régie, pour ne pas être obligé d'utiliser...
M. Rivest: Est-ce que ceci n'a pas été
soulevé, dans le domaine de la santé et de la
sécurité, dans le cadre de la loi 17? Un des graves
problèmes j'ai cela en mémoire, cela me vient à
l'esprit dans le domaine de la santé et de la
sécurité au travail, c'était le manque d'effectifs du
gouvernement ou de gens qui travaillaient là-dessus. Je n'ai pas suivi
personnellement les débats autour du projet de loi, mais est-ce que le
ministre a pris des dispositions ou peut donner l'assurance à la
commission que, effectivement, les services d'inspection qu'on aura
institués par cette loi... Va-t-il y avoir des gens disponibles pour
faire le travail?
M. Lessard: Nous avons étudié ce projet au Conseil
du trésor si vous parlez du projet de loi 17 et ce projet
de loi sera appliqué, une fois adopté, par le ministère du
Travail, et on prévoira le nombre d'inspecteurs nécessaires pour
appliquer la loi 17.
M. Rivest: Vous allez vous aboucher à cela facilement,
pour obtenir ce dont vous avez besoin? C'est important parce que, sans cela, il
n'y aura pas d'inspection. On aura beau adopter un très bel article,
s'il n'y a rien qui suit derrière...
M. Lessard: II y a déjà eu des négociations
avec les différents ministères à ce sujet pour essayer de
faire en sorte que les mêmes inspecteurs, à la fois pour la
sécurité au travail, la sécurité dans la
construction des édifices publics et aussi la sécurité
dans les sports, puissent, pour que ce qui concerne l'article 26...
M. Rivest: Sur les lieux. Même ces inspecteurs ne pourront
pas tout couvrir, non plus.
M. Lessard: Ceci ne veut pas dire pour autant, par exemple, qu'en
ce qui concerne les manifestations sportives comme telles, ou à
l'occasion de manifestations sportives, la régie ne pourra pas avoir ses
inspecteurs pour aller faire, de façon anonyme, une inspection afin de
voir si les règlements sont appliqués.
M. Rivest: Je comprends son désir et je pense que c'est
bien raisonnable de la part du ministre d'essayer de profiter des gens qui sont
déjà disponibles dans la fonction publique, justement pour
éviter de créer un autre truc, mais les gens qui relèvent
des Travaux publics, ceux dont on parle, ou d'autres ministères...
M. Lessard: Du ministère du Travail.
M. Rivest: ... du ministère du Travail, pardon. Il y a
quand même, aussi, dans l'inspection des lieux, de l'équipement,
des normes de pratique, la formation du personnel, non seulement une expertise
de sécurité à savoir si la bâtisse va... Il y a une
expertise liée au sport comme tel, sur les équipements sportifs,
par exemple. Comment voulez-vous qu'un inspecteur du ministère du
Travail porte un jugement sur la valeur autre que sécuritaire d'un
équipement sportif? Cela prend une certaine expertise, là-dedans,
qui est particulière.
M. Lessard: II faut dire que les inspections se feront dans les
endroits où se pratiqueront des manifestations sportives. Prenez
simplement, par exemple, l'exception que nous faisons pour tous les centres
sportifs municipaux et les centres
sportifs des commissions scolaires; cela limite considérablement.
Les inspections vont se faire à l'occasion de manifestations sportives.
(22 h 30)
D'autre part, j'ai toujours dit, en ce qui concerne le sport amateur,
j'ai toujours dit que nous avions l'intention de nous asseoir sur les
fédérations sportives qui, actuellement, par une certaine
régionalisation, surveillent l'application de leurs propres
règlements. Donc, les fédérations sportives auront la
responsabilité de surveiller l'application de leurs propres
règlements et de les faire appliquer. Là où la
régie va intervenir, c'est lorsque le règlement ne sera pas
respecté.
Le Président (M. Laberge): Nous sommes toujours à
l'article 25? Cela va? L'article 25 est adopté?
M. Rivest: Compte tenu des réponses du ministre et de ce
qu'il va faire par la suite, je fais confiance au ministre.
Le Président (M. Laberge): L'article 25 est adopté,
j'appelle l'article 26.
Fédération d'organismes sportifs et
organismes sportifs
M. Lessard: J'ai un amendement à l'article 26, M. le
Président, étant donné que nous retrouvons à
l'article 54: "Le gouvernement peut, par règlement: 1°
déterminer les matières sur lesquelles doit porter un
règlement de sécurité d'une fédération
d'organismes sportifs ou d'un organisme sportif non affilié à une
fédération". Je voudrais tout simplement, étant
donné qu'il peut y avoir des dispositions différentes, selon
chacune des fédérations, au lieu de mettre au paragraphe no 2:
"Ce règlement de sécurité doit, notamment, contenir des
dispositions sur", dire: "Ce règlement de sécurité peut,
notamment, contenir des dispositions sur". Si vous regardez la qualité
des lieux, l'équipement des participants, le contrôle de
l'état de santé des participants, la formation et
l'entraînement des participants, ce n'est pas nécessairement
valable pour toutes les fédérations et, de toute façon,
à l'article 54.1, le gouvernement pourra justement établir des
règlements à ce sujet. Je ne me battrai pas...
M. Rivest: En gros, quant à moi, l'article me convient,
compte tenu également de l'amendement...
Le Président (M. Laberge): Je tiens compte de l'amendement
et je le note, d'ailleurs; le mot "doit" est remplacé par "peut".
M. Lessard: C'était pour donner une indication sur les
dispositions.
M. Rivest: Autrement dit, l'article qui est impératif
c'est l'article 54 et cela donne plus de souplesse aux
fédérations. Très bien. Je voudrais attirer l'attention du
ministre, surtout en regard des problèmes que le ministre peut
rencontrer dans le domaine de la boxe en particulier, sur le paragraphe no 3 de
l'article. Le contrôle de l'état de santé dans la boxe
c'est un problème.
M. Lessard: II faudrait soumettre la politique à cela.
M. Rivest: Oui, c'est une prudence. C'est qu'il va y avoir des
examens médicaux, il y a des comités, etc. et il pourra survenir
un problème si on ne prend pas la précaution légale qu'on
a déjà prise ailleurs. Il existe une loi qui prévaut sur
toutes les lois adoptées par l'Assemblée nationale, c'est la
Charte des droits et des libertés de la personne où il y a des
garanties formelles qui sont données en vertu, par exemple, de
l'intégrité physique. Cet article soulève le
problème du contrôle de la santé où un
athlète pourra refuser de se soumettre à un examen médical
qui fera partie d'un règlement d'une fédération, lequel
règlement aurait été approuvé par la régie
et se situera peut-être dans le cadre du gouvernement; donc, ce sera,
comme l'a dit le ministre au début, "sanctionnable" par la
fédération.
Je ne sais pas si les conseillers juridiques ont pensé à
ce problème qu'on a déjà eu au niveau d'autres projets de
loi, mais je me demande s'il ne serait pas utile, pour éviter toute
contestation dans l'application des règlements qui impliqueraient des
contrôles au titre de la santé, de prendre la précaution
d'inclure la réserve apportée par l'article de la Charte des
droits et libertés de la personne. Je ne sais pas si c'est ici qu'il
faudrait le mettre ou ailleurs, mais la précaution, c'est l'article 52:
"Les articles 9 à 38 prévalent sur toute disposition d'une loi
postérieure qui leur serait contraire à moins que cette loi
n'énonce expressément s'appliquer malgré la loi." Je ne
sais pas, je le soulève, je n'ai pas étudié subtilement
toute la séquence. Il y a peut-être un trou et je signale cela aux
conseillers du ministre parce que, en particulier dans le domaine de la boxe,
c'est surtout cela qu'on peut entrevoir, l'application des règlements
des fédérations pourra rencontrer cette difficulté.
M. Lessard: Je pense que la Charte des droits et libertés
de la personne prédomine toujours sur toute loi; il y a assez longtemps
que je l'ai consultée, mais il est indiqué que nonobstant toute
autre loi la Charte des droits et libertés de la personne est
supérieure. Alors, c'est 52...
M. Rivest: Si le ministre me le permet, mon argument c'est que,
ceci étant clair, ça voudrait dire que, mettons le
député de Gaspé, qui est un boxeur émérite,
refuserait, en se prévalant de la charte, mettrait de côté
toutes les dispositions là-dessus si on lui imposait un contrôle,
un examen médical, une prise de sang ou des trucs comme ça.
M. Lessard: A ma connaissance, malgré la Charte des droits
et libertés de la personne, la
liberté des uns s'arrête où commence la
liberté des autres.
M. Rivest: Là, c'est un argument juridique.
M. Lessard: D'accord, prenons, par exemple, le permis de
conducteur. Vous êtes obligé, dans certains cas, de vous soumettre
à des examens médicaux. Je pense que si on fait une
sécurité, si on veut assurer une sécurité,
ça s'applique au sport amateur; imaginez un jeune de treize ans qui fait
de la boxe amateur et se présente à un combat, je pense que le
minimum... Il accepte les conditions des fédérations dans un
secteur particulier, parce que son club est agréé à
l'intérieur des fédérations, alors il est normal, si on
veut assurer la sécurité, qu'il y ait examen médical de ce
jeune de treize ans. Si le jeune de treize ans refusait de passer un examen
médical, la fédération serait responsable si un accident
survenait. C'est comme si on permettait à un jeune de faire la
traversée du lac Saint-Jean, alors qu'il n'est pas en condition
physique. J'hésiterais énormément parce que vous laissez
une porte ouverte. Si le jeune se plaint, la Commission des droits de la
personne pourra toujours intervenir puisque la loi est toujours
supérieure, mais lorsqu'un jeune, pour une fin spécifique, pour
un combat par exemple, ne veut pas se soumettre à un tel
règlement et que la fédération le suspend ou refuse de lui
permettre de livrer son combat, je douterais que la Commission des droits de la
personne intervienne. Le jeune est libre de faire du sport ou de ne pas en
faire, mais lorsqu'il accepte de faire du sport, il doit se soumettre à
un certain nombre de conditions, un peu comme... Le député de
Westmount a été membre d'une équipe de football et j'ai
bien l'impression que vous deviez être assujettis à un certain
nombre d'examens avant une partie de football.
M. Springate: Même si vous avez signé votre contrat,
si on vous juge "non médical"...
M. Lessard: Hors combat! M. Springate: Hors combat!
Une Voix: Le "taxi squad".
M. Springate: Même pas le "taxi squad", malgré la
Charte des droits et libertés de la personne. Si on peut aller un peu
plus loin, M. le ministre, la seule chose c'est que vous prenez l'article 26,
paragraphe 3 et le premier paragraphe de l'article 28 et vous ajoutez "à
toutes les personnes exerçant un même sport". C'est bien beau,
à l'article 26.3, nous avons parlé de la boxe, mais si on dit que
tous les joueurs de tennis qui jouent pour une fédération doivent
passer un examen médical, celui qui joue chez lui, je reviens encore
à "à toutes les personnes exerçant un même sport."
C'est dans ce domaine que mon confrère de Jean-Talon...
M. Lessard: On a dit "peut". Deuxièmement, si, sur votre
terrain, vous avez un court de tennis et que vous pratiquez ce sport, vous
n'êtes pas intégré, vous n'êtes pas
agréé. C'est pour cela que j'ai défini tout à
l'heure "organisme sportif". Vous n'êtes pas nécessairement membre
de la fédération. Alors, vous n'êtes pas soumis à la
réglementation de la Fédération du tennis. Ce n'est pas
une personne morale.
M. Rivest: II y a, par contre, l'intégrité physique
dans la charte; la précaution à l'article 52 s'applique juste de
l'article 9 à l'article 38. La sécurité physique est
avant. Alors, je ne sais pas si on a besoin en regardant de plus
près le texte de loi de la Charte des droits et libertés
de la personne. Mais je demanderais au ministre de demander à ses
conseillers juridiques de regarder cet aspect simplement. En troisième
lecture, il pourra simplement nous dire que ce n'est pas nécessaire et
on en conviendra. Je voulais juste le soulever au cas où cela pourrait
poser des problèmes juridiques, d'accord?
M. Lessard: Je vais en prendre note. M. Rivest: Vous
êtes bien bon.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Dubuc.
M. Desbiens: M. le Président, c'est une question que je me
pose, malgré l'amendement du ministre pour assouplir cet article. Je me
demande quelle est son utilité quand on considère qu'il y a une
espèce de réglementation-cadre à l'article 54.1 qui
permettrait d'arriver aux mêmes fins et qui n'embêterait pas les
fédérations inutilement.
M. Lessard: J'avais pensé à soustraire
complètement le deuxième paragraphe et à l'intégrer
plutôt à l'article 54.
M. Desbiens: J'en ferais un amendement, M. le Président,
qu'on retire cette partie.
M. Lessard: Si je l'intègre à l'article 54.1, il
reste que cela ne change rien au texte comme tel. Tel qu'il est
rédigé, en disant "peut", cela n'oblige pas, ça donne une
indication aux différentes fédérations. Je pense que
l'amendement du député n'est pas nécessaire. Moi aussi, je
l'avais envisagé. Cela donne une indication aux
fédérations des sujets sur lesquels le gouvernement pourra leur
demander de faire une réglementation. Au début, moi aussi,
j'avais eu l'intention de faire sauter tout simplement l'article après
consultation avec les conseillers juridiques. On n'est pas obligé de le
faire sauter, mais cela donne une indication.
M. Desbiens: M. le Président, est-ce que le ministre
pourrait me dire si cela ne limite pas le champ de l'article 54.1?
M. Lessard: Non, on dit "peut, notamment". Donc, cela veut dire
qu'en vertu de l'article 54 on pourra indiquer à la régie
d'autres...
M. Desbiens: ... points différents. Une Voix:
Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'amendement proposé par
le ministre pour remplacer le mot "doit" par "peut" à la première
ligne du deuxième alinéa est-il adopté?
M. Rivest: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté avec amendement.
J'appelle l'article 27.
M. Rivest: Les conseillers juridiques pourraient peut-être
nous dire cela. Une fédération doit faire approuver son
règlement de sécurité par la régie. La régie
aurait-elle le pouvoir approuver, je suppose qu'elle aurait aussi le
pouvoir de ne pas l'approuver de le modifier proprio motu?
M. Lessard: C'est-à-dire que nous avons...
M. Rivest: J'ai des opinions contradictoires. On dit oui en avant
et derrière on...
M. Lessard: La régie peut l'approuver
intégralement. Elle peut ne pas l'approuver en indiquant pourquoi elle
ne l'approuve pas, en soulignant, par exemple, les raisons pour lesquelles ces
règlements ne sont pas satisfaisants, de telle façon que la
fédération pourra les modifier.
M. Rivest: Où dit-on que la régie doit justifier
son refus?
M. Lessard: En disant qu'elle peut les approuver...
M. Rivest: Elle n'a pas à se justifier. Ce n'est
marqué nulle part.
M. Lessard: Indirectement, en ne les approuvant pas, je pense
qu'elle doit indiquer automatiquement pourquoi elle ne les approuve pas.
M. Rivest: Est-ce qu'elle peut les modifier proprio motu?
M. Lessard: Non, elle ne peut pas les modifier, parce que c'est
les règlements de la fédération, mais elle peut
suggérer de les modifier.
M. Rivest: ... tel que rédigé?
M. Lessard: On avait la même chose pour le règlement
no 6 je m'excuse, on utilise toujours des exemples qu'on laisse juste,
quand on a passé trois ans dans un ministère. Le règlement
no 6 du taxi disait exactement la même chose: Le ministère doit
approuver les règlements du taxi. Des fois, je les refusais. Je n'avais
pas le droit de les modifier, mais je leur indiquais pourquoi je les refusais.
Donc ils devaient les modifier et me les soumettre après. (22 h 45)
Le Président (M. Laberge): L'article 27 est-il
adopté?
M. Rivest: Et si une fédération n'en faisait pas,
il y a un pouvoir, je ne me souviens plus où, qui autorise la
régie à en faire.
M. Lessard: La régie peut, si la fédération
n'a pas de tels règlements, établir de tels règlements.
Mais, généralement, d'après toutes les consultations que
j'ai, ce problème ne se pose pas. Le problème qui se posait
était justement que les fédérations avaient des
règlements qui n'étaient pas respectés.
M. Rivest: Mais, si elle n'accepte pas, il y a des sanctions;
l'article 26 oblige la fédération à adopter un
règlement.
M. Lessard: Oui, sinon c'est la régie qui va le faire
à sa place.
M. Rivest: Non, c'est-à-dire dans la loi, sauf erreur, la
régie a le pouvoir de faire un règlement là où il
n'y a pas de fédération, un truc comme cela. Mais la
fédération est obligée de se donner un règlement de
sécurité et, si elle ne le fait pas, elle encourt les sanctions
qu'il y a à quelque part dans la loi, je ne sais pas trop où. A
la fin?
M. Lessard: A l'article 58.
Le Président (M. Laberge): L'article 27 est-il
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté, j'appelle
l'article 28.
M. Springate: M. le Président, on revient, à
l'article 28, à la question qui a été posée par mon
ami le député de Jean-Talon et le ministre, concernant le projet
de loi no 50, s'il est affilié, etc., s'il devrait y avoir une exception
à la règle. L'article 28 touche seulement des
fédérations, parce qu'on dit: "La régie peut
étendre l'application d'un règlement de sécurité
d'une fédération d'organismes sportifs ou d'un organisme sportif
non affilié à une fédération à toutes les
personnes exerçant un même sport".
M. Rivest: Même un professionnel.
M. Springate: Même un professionnel, même un amateur.
Voyez-vous la largesse du geste que vous posez dans ce sens?
M. Lessard: J'ai limité tout à l'heure à
l'article 2. Organisme sportif: un organisme ou une asso-
dation qui est une personne morale. Par exemple, un club de "old timer";
si ce club est strictement un club qui n'a pas son incorporation, si c'est un
club qui joue deux fois, trois fois par semaine, il n'est pas
nécessairement incorporé. Donc, il ne peut pas... Mais il est
possible que...
M. Rivest: C'est le règlement, toute personne, cela fait
pas mal de monde.
M. Springate: Ils ne disent pas une personne morale, toutes les
personnes.
M. Lessard: Mais ou d'un organisme. La régie peut
étendre l'application d'un règlement de sécurité
d'une fédération sportive à "toutes les personnes
exerçant un même sport".
M. Springate: Une fois que vous êtes rendu à "toutes
les personnes exerçant un même sport"...
M. Rivest: Vous prenez tout le monde dont on a parlé au
début.
M. Springate: Vous leur avez ouvert la porte.
M. Rivest: C'est même un professionnel. Enfin on a
trouvé une faille. C'était cela, au fond, notre argument à
l'article 1.
M. Lessard: II vient de trouver sa justification. Maintenant, il
y a une chose, c'est que ce règlement doit être publié dans
la Gazette officielle et il entre en vigueur le jour de la publication. Si on
le fait, un moment donné, il va y avoir une justification de le
faire.
M. Rivest: Franchement, à ce moment, le projet de loi
pourrait avoir deux articles, le gouvernement prend les mesures
nécessaires pour assurer la sécurité dans la pratique du
sport. On va vous donner un mandat en blanc et, si vous le faites, ce sera pour
la bonne cause, bien sûr.
M. Lessard: "La décision de la régie de même
que le règlement dont elle étend l'application sont
publiés dans la Gazette officielle du Québec avec avis qu'ils
seront soumis à l'approbation du gouvernement à l'expiration d'un
délai de 30 jours". La consultation est de 30 jours et, après 30
jours, le règlement entre en vigueur le jour de la publication dans la
Gazette officielle. Donc, un moment donné, il va y avoir des
réactions de l'opinion publique.
M. Springate: Pas nécessairement.
M. Rivest: Qu'est-ce que vous visez en mettant "toutes les
personnes", c'est quoi l'intention? Sans cela, toutes les définitions
pettent...
M. Lessard: Je consulte. M. Rivest: Un avocat?
M. Lessard: Un spécialiste dans le sport... On le garde
et, à un moment donné, il y a toujours possibilité, dans
le rapport, de soumettre un amendement. Je vais vérifier en
troisième lecture.
M. Rivest: Je vous suggère, pour votre réflexion,
pour ne pas attraper tout le monde que vous avez voulu exclure...
M. Lessard: Je voudrais vérifier, parce que j'ai
déjà vu un ministre retirer un article et, quelques semaines
après, on s'est aperçu qu'on avait fait une grosse erreur.
M. Rivest: Mais songez donc à prendre la précaution
suivante qui ne diminuerait rien au titre des personnes professionnelles, des
amateurs, etc., qui sont couverts par la loi. Si vous étendiez les
règlements à toute personne visée par la présente
loi exerçant un même sport, cela vous permettrait de retomber dans
le cadre de vos définitions et de vos chapitres. Ce serait
peut-être une précaution qui vous...
M. Lessard: Je garde votre remarque. En troisième lecture,
nous apporterons un amendement mais je vais vérifier et,
si je n'apporte pas d'amendement, je vous donnerai les explications
nécessaires à ce moment. Le fait de dire: "à toutes les
personnes...
M. Rivest: ... sport.
M. Lessard:... visées par la présente loi et
exerçant un même sport."
M. Rivest: Cela vous permettrait d'éviter de couvrir vos
professionnels que vous ne voulez pas couvrir, etc. Vous retomberiez, autrement
dit, dans le cadre strict de vos définitions à l'article 1.
M. Lessard: II est certain que, s'il arrive, par exemple, dans un
sport spécifique, qu'il y ait des problèmes sérieux qui se
soulèvent, on veut que la régie on me l'a demandé
tout à l'heure ait le pouvoir d'étendre ses
règlements, puisque vous me demandiez: Qu'est-ce que vous visez? Je
vise...
M. Rivest: Vous visez tout, quand vous dites cela. Au
début, vous avez bien insisté et c'était serré
comme argumentation. On voyait ce que vous visiez.
M. Lessard: Je retiens votre remarque.
M. Rivest: M. le Président, jusqu'à ce que le
ministre s'amende, nous allons accepter cet article sur division.
Le Président (M. Laberge): Article 28, adopté sur
division. J'appelle 29.
M. Rivest: Quand une fédération d'organismes a
rendu une décision conforme au règlement,
est-ce que les principes de justice naturelle s'appliquent, lorsque les
droits d'une personne sont mis en cause par l'application d'un règlement
qui a force de loi? Quels sont les principes de justice naturelle, M. le
ministre?
M. Lessard: J'ai appris cela quand j'étais en sciences
politiques. A ma connaissance, la justice doit s'appuyer sur la justice
naturelle.'Il me semble que la base même de la justice...
M. Rivest: Non, c'est les précautions au titre de
l'audition. Ce n'est pas tout de signifier la décision. Si on rend une
décision contre un boxeur ou un entraîneur, etc., par exemple, il
faut au moins qu'il ait le droit de se faire entendre. Audi alteram partem.
M. Lessard: Cela aurait été mieux.
M. Rivest: Le principe que les gens vont être entendus
s'applique. Je ne suis pas convaincu. Tout le monde vote pour.
M. Lessard: Un instant. Ils vont nous attendre. A l'article 50:
"La régie doit donner à la personne qui a rendu la
décision et au requérant, de la manière qu'elle juge
appropriée, un avis d'au moins trois jours francs de la date, de l'heure
et du lieu où ils pourront se faire entendre. "Si une partie ainsi
convoquée ne se présente ou refuse de se faire entendre à
la séance fixée à cette fin, la régie peut
néanmoins procéder à l'instruction de l'affaire".
M. Rivest: C'est en appel. Je parle au niveau de la
fédération. De toute façon, M. le ministre, la Charte des
droits et libertés de la personne peut peut-être vous sauver,
parce que ces droits y sont garantis, spécifiquement dans les articles 9
à 38, et même si vous ne les mettiez pas, quelqu'un pourrait se
prévaloir de la Charte des droits et libertés de la personne pour
contester la décision.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Messieurs, les membres de cette
commission sont appelés en Chambre, alors la commission suspend ses
travaux pour quelques minutes.
Suspension de la séance à 22 h 56
Reprise de la séance à 23 h 10
Le Président (M. Laberge): La commission parlementaire du
loisir, de la chasse et de la pêche reprend ses travaux. Nous en
étions à l'article 29 qui avait été discuté.
Est-ce que cet article sera adopté?
M. Rivest: Pour autant que les principes d'audition des gens qui
feront l'objet d'application quelconque du règlement soient
respectés. Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 29 est adopté.
J'appelle l'article 30. Sera-t-il adopté?
M. Rivest: Les renseignements pour les fins de l'exécution
de la présente loi à la régie. J'espère que la
fédérations sportives n'auront pas de difficultés.
M. Lessard: Non, au contraire.
Le Président (M. Laberge): L'article 30 est adopté.
J'appelle l'article 31.
Centres sportifs
M. Rivest: A l'article 31, M. le Président, je comprends
qu'on accepte les corporations municipales et on nous a fait valoir, du
côté de l'Union des municipalités, que plusieurs
municipalités qui ont des installations sportives, des arénas,
confieraient, à ce qu'on m'a dit, la gestion et l'administration de ces
centres sportifs à des mandataires ou à des compagnies. Est-ce
que l'exception est faite pour ces mandataires qui administreraient des centres
sportifs pour et au nom des corporations municipales? Ce seraient des
corporations, je suppose, à but non lucratif ou à but
lucratif.
M. Lessard: Oui, parce qu'en fait, elles en restent toujours les
propriétaires, à l'exception d'une corporation municipale ou
scolaire. On présume que lorsqu'elles vont confier cela à un
mandataire, elles vont prévoir les assurances nécessaires et des
mesures nécessaires.
M. Rivest: On dit: "qui exploite". Techniquement, ceux qui
exploitent, ce sont des corporations. On ne m'a pas donné
d'exemples...
M. Lessard: Ils vont exploiter au nom de la
municipalité.
M. Rivest: Pas nécessairement, si c'est un contrat qu'ils
ont en bonne et due forme comme quoi on leur confie l'exploitation d'un centre
sportif. Il y a un conseil d'administration élu, ils l'administrent et
l'exploitent à leurs fins propres. Etes-vous au courant si cela existe?
Je signale au ministre que lui et moi j'annonce une primeur
allons recevoir un télégramme demain.
M. Lessard: A ce moment, si cela devient...
M. Rivest: Je croyais qu'on étudierait cela demain. La
personne m'a dit qu'elle enverrait un télégramme à ce
sujet.
M. Lessard: A ma connaissance, je n'ai pas reçu de
télégramme.
M. Rivest: Vous allez le recevoir demain.
M. Lessard: Si une corporation municipale parce qu'on ne
peut pas envisager cela pour une corporation scolaire confiait par
contrat à un organisme qui ne serait pas lié à la
municipalité l'exploitation d'un centre sportif, à ce moment, on
exigerait un permis.
M. Rivest: Même si la propriété...
M. Lessard: Si l'exploitation se fait par contrat, si
l'exploitation se fait par un autre que la corporation municipale, normalement
il devra y avoir émission d'un permis ou demande d'un permis. La loi
dit: "Une personne, à l'exception d'une corporation municipale ou
scolaire ou d'un organisme gouvernemental, qui exploite un centre sportif..."
Si l'organisme gouvernemental ou la corporation municipale ne l'exploite pas,
et le fait exploiter par un autre organisme, à ce moment, celui-ci est
soumis au permis.
M. Rivest: Est-ce que les YMCA sont couverts? Est-ce qu'ils
devront obtenir un permis? YMCA ou YWCA.
M. Lessard: II faut toujours appliquer sur la manifestation
sportive.
M. Springate: M. le Président, je peux donner un exemple
au ministre s'il en cherche un: une manifestation sportive qui entre dans
l'article 40, le Pointe-Saint-Charles Boys and Girls Club que le
député de Sainte-Anne connaît très bien. Aun moment
donné, il se tient une soirée de boxe professionnelle pour
ramasser des fonds; est-ce qu'ils sont couverts, est-ce qu'ils entrent en ligne
de compte ou quoi?
M. Lessard: Je voudrais préciser justement. Il faut
toujours revenir à la définition du centre sportif, les
manifestations sportives, donc, cela s'applique pour le sport
professionnel.
M. Springate: On vous pose la question parce qu'à
l'article 33, je vais revenir avec un autre problème qui peut se...
M. Lessard: Je m'excuse pour votre question, c'est parce que je
voulais répondre...
M. Springate: C'est le YMCA. Si jamais un soir il décide
d'avoir une soirée de boxe professionnelle pour ramasser des fonds,
comme on le fait à Pointe-Saint-Charles Boys and Girls Club dans
Sainte-Anne...
M. Lessard: Ils doivent obtenir un permis. Le Président
(M. Laberge): L'article 31. M. Lessard: Une manifestation
sportive.
Le Président (M. Laberge): L'article 31 sera-t-il
adopté?
(23 h 15)
M. Lessard: J'ai voulu la limiter pour ne pas qu'elle
s'étende trop, mais, en même temps, j'ai voulu couvrir la
sécurité dans les secteurs énoncés. Sinon, on
aurait fait comme les commissions athlétiques qui se seraient
organisées, à un moment donné, pour passer à
côté de la loi.
Le Président (M. Laberge): L'article 31 est-il
adopté? Adopté. L'article 32? L'article 32 sera-t-il
adopté? Vous avez une question, M. le député de...
M. Rivest: Quels sont les documents que vous voulez avoir?
M. Lessard: Vous l'avez, à un moment donné,
à l'article 54: Déterminer les conditions que doit remplir une
personne qui sollicite un permis, les renseignements qu'elle doit fournir, les
droits exigibles, montant, nature des cautionnements, etc.
M. Rivest: D'accord, parfait.
Le Président (M. Laberge): L'article 32 est adopté.
J'appelle l'article 33.
M. Springate: M. le Président...
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Westmount.
M. Springate: "Lorsque le requérant est une personne
morale, la Régie peut exiger de chacun des administrateurs qu'il
satisfasse aux exigences que la présente loi et ses règlements
imposent à une personne physique." On va prendre le cas du
Pointe-Saint-Charles Boys and Girls Club, ils ont peut-être 50
directeurs, Gump Worsley et d'autres, ils cherchent des personnages
sportifs.
M. Lessard: II y a un conseil d'administration?
M. Springate: Tout le monde est inclus. Vous n'avez jamais vu les
en-têtes de leurs lettres, je n'exagère pas, vous avez au moins 50
noms. Boys and Girls Club, dans Pointe-Saint-Charles, comté de
Sainte-Anne. Est-ce que ce sont tous des directeurs, ou simplement le bureau de
direction, comme on l'appelle communément, et non pas des directeurs
honorifiques?
M. Lessard: Non, pas les directeurs. Les directeurs honorifiques,
cela n'existe pas dans la loi, c'est chacun des administrateurs. Le
conseil...
M. Springate: D'accord.
M. Rivest: Oui, mais les conseils d'administration sont
formés de cela parfois.
M. Lessard: Oui, mais il y a toujours un exécutif. Vous ne
me ferez pas croire que lorsque...
M. Rivest: Est-ce que c'est l'exécutif? Vous parlez de
tous les administrateurs.
M. Lessard: Le conseil d'administration. En fait, le conseil
d'administration, c'est quand même ceux qui gèrent
l'organisme...
M. Rivest: Ce n'est pas cela qui est écrit, on dit: Les
administrateurs. Pour moi, un administrateur est un membre du conseil
d'administration.
M. Lessard: Ce sont les membres du conseil d'administration.
M. Rivest: Ce n'est pas nécessairement le comité
exécutif.
M. Lessard: Les membres du conseil d'administration,
généralement, sont limités. Que tu le veuilles ou pas, je
n'ai jamais vu un conseil d'administration formé de 150 personnes.
M. Springate: Vous regarderez l'en-tête de lettres du Boys
and Girls Club.
M. Lessard: Oui, mais il doit y avoir...
M. Rivest: Oui, mais dans le domaine des loisirs... en tout
cas!
M. Lessard: De toute façon, c'est indiqué, à
un moment donné...
M. Rivest: Le ministre vivra avec sa loi.
M. Lessard: C'est indiqué "peut le faire". Si on le fait,
normalement, c'est parce qu'on aura des raisons de le faire.
Le Président (M. Laberge): L'article 33 est-il
adopté? Adopté. J'appelle l'article 34.
M. Rivest: II y a une période fixe pour le permis?
M. Lessard:... "pour une période fixe ou pour la
durée d'une activité déterminée au nom d'une
personne physique ou une personne morale. Ce permis est incessible". Une
période fixe, si, à un moment donné, c'est utilisé
pour des manifestations sportives qui durent...
M. Rivest: Non, il y a un "ou"; c'est disjonctif et non pas
conjonctif.
M. Lessard: C'est disjonctif.
M. Rivest: Une période fixe. Je suppose que cela va
être fixé par règlement pour établir les
systèmes de vérification, etc, pour ne pas que ce soit ad
infinitum. Il ne faudra pas que ce soit trop court pour que tout le monde doive
se promener à la recherche d'un permis.
M. Lessard: Je ne comprends pas. Justement, si, par exemple, on
organise constamment des manifestations sportives, le permis peut être
émis pour un an.
M. Springate: Le forum de Montréal...
M. Lessard: Si, par exemple, il fait des manifestations
sportives...
M. Rivest: Est-ce que, autrement dit, ce n'est pas la pratique
que la régie va avoir, qu'elle va émettre ses permis pour trois
ans?
M. Lessard: Non, pour un an.
M. Rivest: Ah bon! C'est un an. Vous avez décidé
cela? C'est la régie qui est censée décider cela.
M. Lessard: Par règlement.
M. Rivest: Ah! On commence à voir les cartes tomber.
M. Springate: II n'a pas de règlement à nous
soumettre.
M. Rivest: II n'y a pas de règlements qui sont
prêts, évidemment, il n'y a pas de projet, il n'y a rien.
Le Président (M. Laberge): L'article 34 est-il
adopté?
M. Rivest: M. le Président, je trouve que... en tout cas.
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): Adopté. J'appelle
l'article 35. Commentaires?
M. Rivest: L'article 35?
Le Président (M. Laberge): Oui.
M. Rivest: C'est dans l'avant-projet des règlements
ça?
M. Lessard: Oui.
M. Rivest: Est-ce qu'on pourrait voir ces règlements?
M. Lessard: C'est dans l'idée du ministre. Une Voix:
Dans son esprit.
M. Rivest: Ah, ça, dans l'idée du ministre, ce
n'est pas très dangereux!
M. Springate: C'est trop dangereux!
Le Président (M. Laberge): Article 35.
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 36.
M. Rivest: II peut y avoir des infractions techniques
là-dedans... "peut refuser"... D'accord, pour 35, ça marche.
Le Président (M. Laberge): L'article 36 est
appelé.
M. Rivest: "... les mesures nécessaires..." ça
renseigne bien ceux qui doivent...
M. Lessard: Elles sont déterminées.
M. Rivest: Dans l'avant-projet? Cela vise quoi, les mesures
nécessaires? Ce sont des mesures de prudence de bon père de
famille?
M. Lessard: Par exemple, dans une aréna, la vitre
arrière.
M. Rivest: Vous faites un projet de loi pour ça?
M. Lessard: Vous m'avez demandé de vous donner un
exemple.
M. Rivest: Vous n'avez pas trouvé le plus
extraordinaire.
M. Lessard: Par exemple, pour les courses d'automobiles, mettre
du foin pour que les spectateurs ne soient pas écrasés.
M. Rivest: Non, le foin, c'est pour les courses de chevaux!
Une Voix: Ce sont des chevaux-vapeur!
M. Lessard: Cela arrive pour les chevaux-vapeur aussi! Si on
utilisait du foin pour les courses de chevaux, ça ne courrait pas
vite!
M. Rivest: Pardon?
M. Lessard: Si on utilisait le foin pour les courses de chevaux,
ça pourrait arrêter à un moment donné, ça ne
courrait pas vite!
M. Rivest: A l'article 36, je comprends que les mesures
nécessaires...
M. Lessard: C'est comme quand je voulais gager sur le lapin aux
courses de chiens, ils n'ont jamais voulu!
M. Rivest: Cela, c'est pour que les personnes qui
fréquentent le centre sportif respectent les normes, ce sont les
règlements pour le titulaire d'un permis. Est-ce que la régie va
pouvoir avoir recours à l'injonction au cas où elle constaterait
une situation dangereuse, qu'un événement sportif se tient, qu'il
est trop tard et...
M. Lessard: Lorsqu'il y a eu contravention, la régie peut
suspendre un événement; à l'article 45: "Interdire la
tenue d'une manifestation, ordonner l'interruption d'une manifestation,
ordonner la confiscation..." Vous avez, à l'article 62...
M. Rivest: Très bien.
M. Lessard: ... "peut requérir de la Cour
supérieure un bref d'injonction interlocutoire enjoignant à cette
personne, à ses administrateurs, représentants ou employés
de cesser de commettre les infractions..."
Le Président (M. Laberge): Cela va? L'article 36 est-il
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 37.
M. Rivest: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 38.
M. Lessard: Vous avez, à l'article 38, "l'occasion de se
faire entendre..."
M. Rivest: Et d'être représenté par un
avocat? M. Lessard: Je pense que c'est automatique. Le
Président (M. Laberge): Article 38 adopté? M. Rivest:
Oui.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 39.
M. Rivest: Oui.
M. Lessard: C'est même prévu à la Commission
des Affaires sociales maintenant, on n'est pas capable de s'en clairer.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 40.
Manifestations sportives
M. Rivest: A l'article 40, on en a parlé; pourquoi vous
aviez choisi ceux-là, parce que ce sont les plus importants nous
avez-vous dit, on va prendre votre parole.
M. Springate: Je crois que vous m'aviez dit que vous aviez un
amendement à proposer.
M. Lessard: J'avais l'intention de laisser tomber "bourse ou
rémunération", mais ça peut créer un
problème.
M. Le Moignan: Parce que s'il y a bourse ou
rémunération, ça suppose un permis spécial?
M. Lessard: Ce qu'on a voulu éviter c'est le cas suivant.
Un jeune peut être nageur amateur dans un centre sportif où,
à l'occasion, on organise certaines compétitions et le jeune peut
recevoir $10 ou $5; il n'est pas considéré, à ce moment,
nécessairement comme un professionnel. C'est pour cela qu'on voulait
conserver cette possibilité de fixer le montant par règlement du
gouvernement à la suite d'une consultation que nous voudrions avoir pour
être bien sûrs que cela ne
couvre pas n'importe quelle petite manifestation sportive comme telle.
Ce qui arrive, c'est que par exemple je comprends très bien
l'idée du député de Westmount le jour où
quelqu'un qui est à l'intérieur d'une fédération de
boxe décide d'aller boxer et, quelle que soit la somme, reçoit ou
accepte un montant de $25, il devient professionnel en vertu des
règlements.
M. Springate: M. le Président, si le montant fixé
par la réglementation est supérieur à la somme qu'il
reçoit, il n'est pas couvert. Je veux dire si c'est inférieur, il
n'est pas couvert. Disons que vous le fixez à $150, je ne sais pas, je
n'ai aucune idée du montant que vous allez fixer, plusieurs
professionnels de boxe...
M. Lessard: La définition de "amateur", dans le hockey
junior, par exemple, ils reçoivent mais la définition c'est que
c'est peut-être là qu'on pourrait envisager... Qui vit de
sa profession.
M. Rivest: Cela existe où cela? Depuis le début que
je vous entends parler, faire la distinction entre professionnel et amateur.
Dans la loi, à l'article 2, on parle du sport amateur, mais qu'est-ce
qu'on va donner? Qui est-ce qui définit cela? Ce sont les
fédérations? Où est-ce dit à l'article 2. C'est un
texte de loi, dans quelle loi est-ce défini le mot amateur et le mot
professionnel? Nulle part ce n'est défini.
M. Lessard: Par les règlements des
fédérations qui sont adoptés par la régie.
M. Rivest: Ils ne sont pas sanctionnés. Dans l'article 2,
il y a le mot amateur, "vise le sport amateur", c'est quoi le sport amateur? Il
me semble que vous devriez penser à mettre une définition en vous
souhaitant bonne chance, parce que vous allez la rédiger.
M. Lessard: Le sport amateur, en fait, actuellement en vertu des
règlements des différentes fédérations, c'est
très clair, c'est très bien précisé. Quelqu'un, par
exemple...
M. Rivest: Est-ce qu'elle varie d'une fédération
à l'autre? J'imagine? Oui, non?
M. Lessard: J'en douterais, aussitôt que quelqu'un commence
à vivre ou signe un contrat pour recevoir un salaire ou une
rémunération, il devient professionnel, mais je vous avoue qu'il
y a tout un problème entre, par exemple, les joueurs de Russie et les
joueurs canadiens.
M. Springate: M. le Président, pour aller plus loin, si
vous mettez l'article 40 avec l'article 41, on parle toujours du montant qui va
être fixé. Vous mentionnez dans l'article 43, que cela concerne
ceux qui font de la natation. Vous allez prendre un groupe de Calgary; ce sont
des amateurs, on leur donne une bourse de $100 pour leur fin de semaine. Si on
donne aux joueurs de hockey amateurs $60 ou $75, cela se peut que, selon leur
fédération ils soient encore des amateurs. Ils vont recevoir un
montant supérieur au montant que vous allez fixer, cela se peut parce
que je ne sais pas le montant. A ce moment, l'article 41 est très clair:
"Une personne qui désire participer... d'organisateur, de concurrent ou
de promoteur, gérant, entraîneur..." (23 h 30)
M. Lessard: Un instant, si vous me permettez, M. le
député de Westmount, on a énormément d'amateurs qui
s'en vont en Suède, par exemple. Hier, j'étais au Méritas
sportif de la région de Québec. On a de jeunes amateurs, de
jeunes joueurs de tennis, dans tous les sports, la voile, par exemple, qui vont
en Suède, le bateau leur est fourni, en Suède, pour faire de la
voile, le voyage leur est payé, mais c'est encore du sport amateur parce
qu'ils ne gagnent pas leur vie avec ce métier.
M. Rivest: Ce que je trouve bizarre, si je comprends ces
explications, c'est que vous faites une loi... C'est pour cela, d'ailleurs, que
cela est difficile, à première vue, de voir exactement ce que
vous voulez couvrir ou pas; c'est précisément parce que, d'une
part...
M. Lessard: Oui, mais c'est...
M. Rivest:... vous avez renoncé à nous dire ce
qu'était un amateur et ce qu'était un professionnel.
M. Lessard: C'est parce que c'est précisé dans les
milieux.
M. Rivest: Quand vous faites une loi qui s'applique au milieu qui
superpose les fédérations et qui rend sanctionnables les
règlements des fédérations c'est cela, l'objet de
la loi il devrait y avoir... Je comprends que ce doit être
très difficile à faire, mais il me semble que vous auriez pu
faire un effort.
M. Lessard: En fait, c'est très bien
précisé. Par exemple, dans la boxe, c'est très clair, dans
le tennis, c'est clair, aussi, pour les fédérations.
M. Rivest: Dans le tennis, c'est loin d'être clair.
M. Lessard: En tout cas, dans la boxe, c'est clair. Tous les
boxeurs des différentes fédérations, au point de vue
amateur, ne reçoivent aucune bourse, leurs dépenses sont
payées, l'ensemble de leurs dépenses, leur voyage, mais ils ne
reçoivent pas, lorsqu'ils ont gagné leur combat, $10, $25 ou $50
parce que, justement, ils sont à titre d'amateurs. Mais, quel que soit
le montant, le jour où ils reçoivent un tel montant pour avoir
gagné un combat, ils sont considérés, même s'ils ne
font qu'un seul combat, comme des professionnels, c'est-à-dire qu'ils
ont accepté une bourse ou une rémunération pour un
combat.
M. Rivest: Est-ce que ce ne serait pas utile... Je pense à
tout l'appareil quasi judiciaire, etc. A un moment donné, il y a des
gens, là-dedans, qui vont être poursuivis, qui vont avoir un
contentieux judiciaire, que ce soit l'individu dans la boxe et, dans les
autres, un centre sportif, un permis. L'un des bons moyens de défense
contre la régie qui appliquera la loi, ce sera de jouer sur les
définitions de statut amateur et professionnel.
M. Lessard: Ecoutez, la coutume, à ce
moment-là...
M. Rivest: Parce que vous n'avez pas défini cela.
M. Lessard: A ce moment-là, justement, on va le
définir indirectement par l'adoption des règlements des
fédérations. C'est établi dans le milieu, c'est
coutumier.
M. Rivest: Comment pouvez-vous, à l'intérieur d'une
loi qui porte sur la sécurité...
M. Lessard: Cela ne s'est jamais défini au point...
M. Rivest: ... régler, par une régie sur la
sécurité et un pouvoir qui est donné au gouvernement au
titre de la sécurité, le statut amateur ou professionnel des
athlètes dans les différentes...
M. Lessard: C'est justement ce que je ne veux pas régler,
je veux laisser cela, à un moment donné...
M. Rivest: A ce moment-là, appliquez votre loi aux
amateurs ou aux professionnels, mais aux deux en même temps...
M. Lessard: Non, non. Je veux laisser cela aux
fédérations parce qu'il y a une entente évidente dans le
milieu, actuellement, entre le sport amateur et le sport professionnel. Quand
vous passez d'une classe à l'autre, c'est assez défini, parce
qu'il ne fait plus partie, automatiquement... Par exemple, dans le tennis,
peut-être que c'est plus flou, peut-être connaissez-vous le secteur
mieux que moi...
M. Rivest: McEnroe, qui gagne $500 000 par année, vient de
jouer la coupe Davis, il est censé être amateur.
M. Lessard: Le tennis n'est pas couvert, lui. La course de
véhicules motorisés, c'est clair, je pense que c'est très
clair entre le professionnel et l'amateur. Dans les sports de combat, la boxe
et la lutte, c'est très clair entre le professionnel et l'amateur.
M. Rivest: Le judo, le karaté.
M. Lessard: Le judo, le karaté? On m'indique que c'est la
même chose, la lutte professionnelle, c'est précisé, c'est
très bien défini. Actuellement, il y a un droit établi
dans le milieu. Il me semble que je me sentirais mal à l'aise, comme
gouvernement, d'aller préciser cela. D'ailleurs, j'aurais des
problèmes, je pense qu'il y aurait de sérieux problèmes.
J'aime mieux laisser le milieu régler ses propres problèmes. Je
ne sais pas, peut-être que le député...
M. Rivest: Je ne demande pas au ministre de régler
à la place du milieu, mais je lui demande d'essayer de voir, ensemble,
quelle va être la portée véritable, compte tenu de ces
réalités qu'il exprime et dont je conviens...
M. Lessard: Je vais poser une question au député de
Westmount, il a l'expérience; dans le football professionnel, je
comprends que ce n'est pas couvert par ça, mais ça pourrait nous
donner un exemple. Est-ce qu'il y a une clarification entre l'amateur et le
professionnel? Dans le hockey, il y en a une.
M. Springate: Le football, aussitôt que vous recevez de
l'argent, vous êtes classé comme professionnel; dans le football,
c'est très simple, vous avez les universités, les collèges
où les jeunes vont, sont nourris, leurs cours sont payés, mais
ils ne reçoivent pas d'argent.
M. Lessard: C'est ça.
M. Springate: Ensuite, ils sont professionnels. C'est
complètement différent pour le baseball, le hockey surtout. M. le
ministre...
M. Lessard: Oui, mais le hockey n'est pas couvert. Pour la boxe
et la lutte, c'est clair à ce sujet-là.
M. Springate: Seulement pour vous aider, vous dites à
l'article 2: "Sauf dans les cas de manifestations sportives visées au
chapitre V, la présente loi s'applique aux sports amateurs". Le projet
de loi, c'est pour le sport amateur, sauf à l'article 40.
M. Lessard: C'est ça.
M. Springate: On est d'accord là-dessus.
M. Lessard: D'accord.
M. Springate: Comme c'est le cas, je vous demande encore pourquoi
vous dites: Un concurrent peut recevoir une bourse ou une
rémunération supérieure au montant fixé. Pourquoi
fixer un montant d'abord? Si vous dites que l'article 40, c'est pour les
professionnels, pourquoi fixez-vous un montant? Les amateurs ne sont pas inclus
dans ça. Vous parlez strictement des professionnels. L'amateurqui
reçoit $10 ou $15 quelque part, il n'est pas couvert, il est exclu,
à cause de l'article 2.
M. Rivest: Même la boxe?
M. Springate: Je reviens à la charge. Par exemple, le
boxeur qui est professionnel qui reçoit un montant inférieur au
montant que vous allez fixer, je peux vous donner des noms de boxeurs qui
boxent pour $50, $60 par soir, j'en connais.
M. Lessard: Je dis qu'en principe vous avez raison, mais
peut-être que ce n'est pas aussi clair partout. Dans la boxe, je sais que
c'est clair, comme le football; aussitôt qu'ils reçoivent un
salaire pour un combat, c'est évident, ils deviennent
professionnels.
La crainte que j'ai... Mon idée, ce serait de l'accepter votre
amendement, c'est-à-dire de soustraire les mots, à partir de
"supérieure". Mais il y a des gens qui l'ont regardé; il ne faut
pas non plus laisser une possibilité où les moindres petites
bourses que recevrait un individu se trouveraient couvertes. Mais vous me
donnez votre interprétation, vous dites que l'article 2...
M. Springate: Est-ce que vous ne pourriez pas modifier l'article
40, en spécifiant, avec le mot "professionnel"? Seulement pour
être clair, parce qu'on exclut les amateurs, si on met ce mot dans votre
article.
M. Lessard: D'accord. On définit... Je crains toujours
l'expérience d'une loi... En commission parlementaire, on a fait sauter
un article et on a été obligé de revenir devant
l'Assemblée nationale. Je vais consulter, vous me permettez?
Le Président (M. Laberge): On suspend pour une minute ou
deux.
Suspension de la séance à 23 h 38
Reprise de la séance à 23 h 40
Le Président (M. Laberge): A l'ordre, messieurs!
La commission reprend ses travaux. M. le ministre. Article 40.
M. Lessard: Si vous me le permettez, je comprends très
bien l'argumentation du député de Westmount. Je veux toujours
éviter d'être trop large dans mon règlement. C'est une
chose sur laquelle vous avez insisté, c'est-à-dire qu'on ne veut
pas couvrir toutes les petites manifestations sportives. Je comprends
très bien l'idée. Mais admettons par exemple qu'une
municipalité organise un nagethon. La personne qui gagne le nagethon,
à la fin, on lui remet $25. Elle est encore considérée
comme un amateur, de telle façon que si je ne mets pas...
M. Rivest: M. le ministre, au sens du règlement des
fédérations ou au sens de votre loi, lorsque vous dites qu'elle
est encore considérée comme amateur, au sens de la
définition d'amateur...
M. Lessard: Mon interprétation, je dis que
généralement, à ma connaissance, dans la natation, par
exemple, on remet des médailles, on ne remet jamais des montants
d'argent. Cependant, il arrive qu'un jeune va ramasser de l'argent pour un
nagethon et on dit: Celui qui ramasse le plus d'argent, non pas lorsqu'il gagne
nécessairement le nagethon, mais s'il ramasse le plus d'argent, on va
lui laisser $25 ou $30. A ce moment-là, ce n'est pas une bourse ou une
rémunération, c'est parce qu'il a participé.
J'aurais tendance à penser que je pourrais arrêter, si je
le veux, après "ou une rémunération" ou encore... Mais je
crains d'élargir trop le projet de loi.
M. Springate: Laissez-moi vous donner un autre exemple, M. le
ministre, si on continue après "supérieure au montant fixé
par règlement". Disons que vous fixez votre montant à $150 ou
à $200.
M. Lessard: Cela va toujours être dur.
M. Springate: Un boxeur professionnel décide d'accepter
$150, $50 de moins que le montant que vous avez fixé, parce que,
à ce moment-là, il n'est plus membre d'une
fédération et, autrement dit, il n'y a plus d'examen
médical, etc. Il fait cela juste parce qu'il ne veut pas subir un examen
médical parce qu'il échouera. Il veut avoir $150 ou $200.
Vous savez comme moi que, dans la boxe professionnelle, tout est
possible.
M. Lessard: Vous me permettez de laisser passer cet article. Je
vais demander à mes conseillers de communiquer avec des commissions
athlétiques pour avoir une information à ce sujet, une
information précise. En principe, je suis d'accord avec ce que m'indique
le député de Westmount. Mais, s'il fallait qu'on fasse une erreur
en enlevant ces termes dans les circonstances et que ce projet de loi puisse
couvrir l'ensemble des petites manifestations sportives à partir de $5
ou autrement, je vous dis que ce n'est pas cela qu'on vise tous ensemble.
M. Springate: D'accord.
M. Lessard: Si vous me le permettez et ce n'est pas par
mauvaise volonté j'aimerais bien, et je reviendrai en
troisième lecture...
M. Rivest: Ou au moment du rapport.
M. Lessard: Ou au moment du rapport. J'aimerais bien me garder la
possibilité de consultation. Et si je peux faire sauter l'article sur la
rémunération, on le fera. Mais j'aimerais consulter des
spécialistes dans le secteur auparavant. (23 h 45)
M. Springate: M. le ministre, vous pourriez inclure que l'article
40 ne touche que les vrais professionnels.
M. Lessard: D'accord.
M. Springate: Vous comprenez? M. Lessard: Oui.
M. Springate: La petite fille qui est dans une course de natation
à qui on donne $10, ce n'est pas une vraie professionnelle quant
à moi et quant à vous non plus. Dans une petite course de
natation, elle traverse le lac, je ne sais pas quoi et le petit village lui
donne quelque chose. Je pense qu'on vise surtout les boxeurs ici.
M. Lessard: D'accord. On vérifie cela. On va appeler des
spécialistes et on va réussir.
Le Président (M. Laberge): Sur cesconsidérations, l'article 40 est-il adopté?
M. Rivest: Oui, il y a une faute de français dans le
deuxième... La Cour suprême pourrait intervenir en vertu de la loi
101.
Le Président (M. Laberge): Ah oui! c'est vrai à
"motorisées".
M. Lessard: Un véhicule motorisé.
M. Springate: Voulez-vous que je vérifie en anglais pour
voir si la Cour suprême interviendra ou non?
M. Lessard: En anglais, cela ne s'accorde pas.
M. Rivest: M. le ministre, dans votre définition, les
sports de combat, la lutte, la boxe, le karaté, etc., c'est couvert. Ce
sont les règlements, je suppose, qui vont donner la
définition.
M. Lessard: C'est cela, c'est-à-dire les
règlements...
M. Rivest: Les véhicules motorisés, est-ce que cela
couvre les courses de motoneige?
M. Lessard: Oui.
M. Rivest: Oui. De motocyclettes?
M. Lessard: Oui.
M. Rivest: Le ski?
M. Lessard: Ce n'est pas motorisé.
M. Rivest: Pardon?
M. Lessard: Pas le ski motorisé, le ski professionnel.
M. Rivest: La natation et les sports nautiques, le ski nautique,
l'aquaplane, la voile, les régates et tout cela? C'est cela.
M. Lessard: Professionnels.
M. Rivest: Comme ces règlements vont varier d'une
catégorie à l'autre, le ski aquatique, par exemple, est-ce dans 3
ou dans 4?
M. Lessard: Non, c'est dans...
M. Rivest: Les régates, est-ce dans 2 ou dans 3?
M. Lessard: Les régates...
M. Rivest: Est-ce que ce sont des sports nautiques ou des
véhicules motorisés?
M. Lessard: Non, dans 4.
M. Rivest: Dans quoi?
M. Lessard: C'est-à-dire dans 3.
M. Rivest: Dans 3, ce n'est pas du ski. Dans 3, en tout cas, vous
allez vous démêler dans vos catégories.
M. Lessard: Dans 3, les sports nautiques. Une Voix: C'est
motorisé.
M. Lessard: Oui, mais c'est un sport nautique, une course de
véhicules motorisés.
M. Rivest: Je sors...
M. Lessard: On peut l'appliquer à 2 ou à 3.
M. Rivest: Vos règlements feront un choix.
M. Lessard: Normalement, si cela se fait sur l'eau, c'est un
sport nautique.
Le Président (M. Laberge): Voulez-vous y appliquer un peu
plus de vitesse?
M. Rivest: Oui, je vais en mettre un peu. Je sors
complètement de l'article. C'est une affaire qui me vient à
l'esprit. La santé et la sécurité, la prolifération
des studios de culture physique, où est-ce que c'est
réglé? Est-ce que cela vous intéresse?
Une Voix: Ce n'est pas touché.
M. Rivest: Ce n'est pas touché. Toutes les écoles
qui arrivent à gauche et à droite, ce n'est pas
touché?
M. Lessard: Voici, c'est que le ministère de l'Education,
jusqu'ici, a le pouvoir de reconnaître les écoles privées.
Il s'agit d'écoles privées. Je n'ai pas voulu rentrer
là-dedans, parce que vous comprenez avec moi que cela aurait
élargi la régie considérablement de telle façon
qu'on aurait eu tout un système de fonctionnaires. Vous conviendrez avec
moi aussi quand même qu'il y a eu un
accident pour ce qui concerne le karaté, mais c'est le seul
accident dont nous avons eu connaissance. En tout cas, on ne veut pas couvrir
la marginalité, on veut couvrir un peu là où les accidents
se présentent. On n'aurait pas voulu couvrir Vie Tanny, tous ces
centres-là, parce que cela aurait été tellement large.
Cependant, par exemple, toute école privée, école de
karaté, école de judo, doit demander un permis normalement au
ministère de l'Education et doit être reconnue par le
ministère de l'Education.
M. Rivest: Le ministère de l'Education ne se
préoccupe pas de cette dimension de leur équipement, et tout
cela, et la sécurité.
M. Lessard: C'est-à-dire oui, les
fédérations de karaté, si c'est un groupe
agréé, devront couvrir l'équipement.
M. Rivest: Pardon?
M. Lessard: Elles devront couvrir l'équipement, les
règlements sur l'équipement.
Le Président (M. Laberge): L'article 40
légèrement amendé est-il adopté?
M. Rivest: D'accord, sous réserve de l'examen par le
ministre.
Le Président (M. Laberge): Adopté.
M. Lessard:A l'article 41, c'est ce qui est exigé
actuellement.
Le Président (M. Laberge): Article 41.
M. Rivest: Oui, ce sont les commissions athlétiques.
Le Président (M. Laberge): L'article 41 est adopté.
Article 42.
M. Rivest: Le soigneur, c'est bien important de l'attraper?
M. Lessard: Oui.
Le Président (M. Laberge): L'article 42 est-il
adopté? Adopté. Article 43.
M. Rivest: A l'article 42, les arbitres, vous vous mêlez de
ça. Vous allez faire un règlement pour les arbitres.
Le Président (M. Laberge): A l'article 42, pour les
arbitres.
M. Lessard: Oui, parce qu'ils sont formés et reconnus par
les fédérations. Dans ce cas-là, "seule une personne
désignée et rémunérée par la régie
peut agir à titre d'officiel lors d'une manifestation sportive." C'est
dans les quatre catégories. Non, non, un instant, juste dans les sports
de combat. En fait, on remplace officiellement les commissions
athlétiques et actuellement ce sont les commissions athlétiques
qui paient les arbitres et qui les reconnaissent.
Dans ce cas-là, on ne fait que remplacer ce que font actuellement
les commissions athlétiques et l'étendre à l'ensemble du
territoire.
Le Président (M. Laberge): Article 42, ça va.
Article 43?
M. Rivest: A l'article 42, pourquoi mettez-vous "dans les cas
déterminés par règlement"? Vous allez exclure des cas?
M. Lessard: On veut préciser quelle catégorie de
sports de combat, c'est-à-dire qu'actuellement les commissions
athlétiques ne couvrent que la boxe et la lutte. Dans ces deux
catégories, comme on veut remplacer les commissions athlétiques,
nous voulons couvrir seulement ce qui est déjà couvert par les
commissions athlétiques. En ce qui concerne le judo et le karaté,
ce n'est pas couvert par les commissions athlétiques. C'est pour
ça qu'on dit "dans les cas déterminés par
règlement".
M. Rivest: II va sans dire, mais, des fois, c'est mieux en le
disant.
M. Lessard: II va sans dire que, normalement, nous pouvons
commencer par les cas déterminés par règlement,
c'est-à-dire la boxe et la lutte.
M. Rivest: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): L'article 42 est adopté.
Article 43?
M. Lessard: Cela va?
Le Président (M. Laberge): L'article 43 est-il
adopté? Adopté. Article 44?
M. Rivest: Avez-vous une idée du paiement, du prix, de
tout ça, non?
M. Lessard: On va prendre l'idée... M. Rivest: Des
fédérations.
M. Lessard: ... de ce qui existe actuellement dans les
commissions athlétiques.
M. Rivest: Pas de taxe indirecte?
Le Président (M. Laberge): Article 44 adopté.
Article 45? Questions?
M. Rivest: Est-ce que c'est un choix
délibéré parce que, parfois, le législateur
fait des choix non délibérés.
M. Lessard: Quoi?
M. Rivest: ... de remettre les bourses aux municipalités?
Pourquoi ne pas les remettre aux fédérations qui pourraient aider
à développer...
M. Lessard: On dit, en fait, que c'est l'un ou l'autre. Cela peut
être à la municipalité ou à un organisme sportif
local.
M. Rivest: Désigné par la régie. Parce que,
si vous le remettez aux municipalités, vous n'êtes pas sûr
qu'elles vont l'employer à des fins sportives. Ce n'est pas une
catastrophe, ça va être des petits montants.
M. Lessard: Nous sommes convaincus qu'en utilisant les
municipalités il y aura probablement beaucoup plus de surveillance de la
part des municipalités qui pourront faire les plaintes auprès de
la régie.
M. Rivest: Parce que vous leur donnez les bourses, elles vont
surveiller cela?
M. Lessard: C'est un choix. Il faut dire une chose: Dans le sport
professionnel, il n'y a pas de fédération; on aurait pu les
donner aux fédérations de sport amateur, mais on a fait le choix
des municipalités.
M. Rivest: II va falloir empêcher le ministre de
dormir.
M. Lessard: Non, non.
M. Rivest: L'article 46 est adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 45 est adopté.
L'article 46 est adopté également. Article 47?
M. Rivest: A l'article 46, qui allez-vous nommer pour faire cela?
C'est large en titi.
M. Lessard: Cela va être le représentant de la
régie qui va être nommé. Ce sont les commissaires qui vont
le nommer. Il va y avoir un percepteur.
M. Springate: C'est l'article 46?
M. Rivest: Vous avez besoin de cela?
M. Lessard: "La régie, par écrit, peut donner
mandat à une personne d'exercer les pouvoirs prévus par l'article
45."
M. Rivest: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): Article 46 adopté?
M. Springate: Merci, mon gars.
M. Rivest: Quoi? Avais-tu quelque chose à dire?
M. Springate: J'attendais sa réponse.
M. Lessard: Mais, normalement, ce pouvoir va être
donné à l'inspecteur dont on a parlé
précédemment.
M. Springate: Ce ne sont pas les mêmes inspecteurs que vous
envisagez à l'article 25.
M. Lessard: Les personnes mandatées par la régie
dont on a parlé précédemment. Ce qui arrive, c'est qu'il
va falloir que le combat soit arrêté quelque part. On a dit
précédemment que la régie pouvait mandater certaines
personnes pour exécuter certaines fonctions.
M. Springate: C'est l'article 25, l'inspection des lieux. C'est
complètement différent de l'article 46.Ce n'est pas le même
genre d'inspecteurs. Est-ce qu'on va leur demander des connaissances
spéciales?
M. Lessard: La régie aura du personnel
spécialisé dans le secteur pour savoir si cette loi est
respectée ou pas. Elle va devoir mandater ce personnel.
Le Président (M. Laberge): L'article 46 est-il
adopté? Adopté.
M. Lessard: A l'article 46, on dit par écrit, d'accord,
mais on ne dit pas qu'il doit automatiquement s'identifier.
M. Rivest: On suppose qu'il va automatiquement s'identifier.
M. Lessard: S'il ne s'identifie pas, cela va être difficile
de...
Appel
Le Président (M. Laberge): Article 47? M. Lessard:
Adopté. M. Rivest: Article 47. M. Lessard: J'ai fait
une réflexion tout haut.
Le Président (M. Laberge): J'étais à
l'article 47. Est-ce qu'il y a quelque chose? L'article 47 est adopté.
J'appelle l'article 48.
M. Lessard: Je souligne, à l'article 47...
Le Président (M. Laberge): Je m'excuse, M. le ministre.
Article 47.
M. Lessard: "Une personne visée par une décision
rendue par une fédération d'organismes sportifs ou un organisme
sportif non affilié à une fédération,
conformément à un règlement de sécurité,
peut interjeter appel de cette décision devant la régie."
Si je le souligne, c'est à cause de l'intervention du
député de Westmount en Chambre. C'est
conformément à un règlement de
sécurité qui a été établi par les
fédérations sportives. D'accord?
Le Président (M. Laberge): Cet article 47 est-il
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. L'article 48 est
appelé.
M. Rivest: Un instant.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: D'accord.
Le Président (M. Laberge): L'article 48 est adopté.
Article 49. Cet article est-il adopté? Adopté.
M. Rivest: Je n'aime pas bien cela, ce genre d'article, mais cela
se fait.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 50?
M. Springate: II y a une seule chose dans l'article 50. Est-ce
que trois jours francs, c'est suffisant?
M. Lessard: "La régie doit donner à la personne qui
a rendu la décision et au requérant, de la manière qu'elle
juge appropriée, un avis d'au moins trois jours francs de la date, de
l'heure et du lieu..." d'au moins trois jours francs. Si c'est le vendredi,
cela veut dire que cela va au mercredi.
M. Rivest: Même cela peut être plus. Vous pouvez
donner un avis plus long, si vous le voulez.
M. Lessard: Oui, on ne s'obstinera pas. Il n'y a rien là.
On peut mettre d'au moins cinq jours francs. D'accord?
M. Rivest: Article 50.
Le Président (M. Laberge): Voulez-vous faire la
correction?
M. Lessard: Oui.
Le Président (M. Laberge): Le ministre propose de
remplacer, à la troisième ligne du premier alinéa de
l'article 50, le mot "trois" par le mot "cinq". Est-ce que cet amendement est
adopté? (Minuit)
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté, l'article
50?
M. Rivest: Article 50 adopté, à moins que mon
collègue n'ait des remarques.
M. Springate: Non, consentement pour dépasser minuit.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 50 est adopté
avec amendement. Article 51?
M. Rivest: A l'article 51, d'où vous est venue cette
idée que nous n'avons jamais vue dans nos lois d'accorder une
immunité aux témoins?
M. Lessard: "Une personne qui témoigne devant la
régie a les mêmes privilèges et la même
immunité qu'un témoin devant la Cour supérieure." Il me
semble qu'à un moment donné c'est normal que ce soit comme devant
la Cour supérieure.
M. Rivest: Oui, mais...
M. Lessard: II me semble que c'est une plus grande protection
pour le témoin. On sait que, dans certains secteurs, il y a des
témoins qui craignent de se faire entendre. On leur assure au moins la
même immunité qu'à la Cour supérieure.
M. Rivest: C'est quoi, la même immunité?
M. Lessard: Je ne le sais pas. C'est justement la question que je
voulais poser au député de Jean-Talon. Peut-être
pourrait-il nous donner l'explication.
M. Springate: La protection de la cour.
M. Lessard: C'est quoi, M. l'avocat?
M. Rivest: Pardon?
M. Lessard: C'est quoi?
M. Rivest: C'est la protection de la cour.
M. Lessard: C'est cela.
M. Rivest: Pourquoi la Cour supérieure? Est-ce parce
qu'elle a juridiction au Québec?
Une Voix: Article 33 du Code civil.
M. Lessard: J'accepte votre plaidoyer en faveur de cet
article.
M. Rivest: Je me demande si c'était utile de le mettre,
dans la mesure où toute la substance procédurière qui
existe devant les tribunaux civils ou criminels s'applique mutatis mutandis aux
tribunaux administratifs. Je vous expliquerai aussi ce que cela veut dire,
c'est en latin.
M. Lessard: II faut toujours en mettre plus que moins.
Le Président (M. Laberge): L'article 51 sera-t-il
adopté?
M. Rivest: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 52?
M. Rivest: Cela va, M. le député de
Gaspé?
M. Le Moignan: Cela va très bien, comme à la Cour
suprême. A la Cour suprême, le plus englobe le moins.
M. Rivest: C'est cela. Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 52 est-il
adopté? M. le député de Jean-Talon, article 52?
M. Rivest: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 52 est adopté.
J'appelle l'article 53. L'article 53 est-il adopté?
M. Rivest: Un instant!
Le Président (M. Laberge): Un moment!
M. Rivest: On a perdu le ministre dans les dédales de la
procédure.
M. Lessard: Un instant! On enlève cela. J'ai un
amendement, M. le Président, à l'article 54. Est-ce qu'on l'a
corrigé?
Le Président (M. Laberge):A l'article 54? M. Lessard:
Oui.
Le Président (M. Laberge): Nous étions encore
à l'article 53...
M. Lessard: Je m'excuse.
Le Président (M. Laberge): ... quand vous avez dit un
instant.
M. Rivest: Aquel article êtes-vous rendu?A l'article
36?
M. Lessard:A l'article 54.
M. Rivest: On est rendu à l'article 53.
Le Président (M. Laberge): Sur l'article 53, vous
êtes d'accord?
Une Voix: C'est adopté. M. Rivest: Trop tard.
Le Président (M. Laberge): L'article 53 est
adopté.
M. Rivest: Article 54.
Réglementation
Le Président (M. Laberge): J'appelle l'article 54.
M. Lessard: Allons-y à 1, 2, 3, continuons.
Le Président (M. Laberge): Je peux lire l'article. Ici, on
m'a proposé un amendement au quatrièmement.
M. Lessard: Allons-y paragraphe par paragraphe, s'il vous
plaît.
Le Président (M. Laberge): Je lis l'article 54: "Le
gouvernement peut, par règlement: "1° déterminer les
matières sur lesquelles doit porter un règlement de
sécurité d'une fédération d'organismes sportifs ou
d'un organisme sportif non affilié à une
fédération." Est-ce que ce premier alinéa sera
adopté?
M. Rivest: M. le Président, nous n'avons pas d'objection
fondamentale à cet article, sauf que nous aimerions bien que le ministre
nous dise à quoi il pense lorsqu'il parle des matières.
M. Lessard: Je pense à plusieurs matières que la
régie pourra réglementer, notamment la qualité des yeux,
l'équipement des participants, le contrôle de l'état de
santé des participants, la formation et l'entraînement des
participants, les normes de pratique d'un sport, les sanctions en cas de
non-respect et toute autre matière qui pourra être jugée
nécessaire par le gouvernement.
M. Rivest: M. le Président, il eut été
grandement préférable que le ministre suive l'exemple de ses
collègues du Conseil des ministres et qu'il nous soumette un
avant-projet de règlement au moins là-dessus, parce que ce ne
sont pas les fédérations qui vont prendre cela; c'est le ministre
qui va leur dicter cela. Comme il a répondu tout de même, nous
allons accepter cela.
M. Le Moignan: Est-ce que la régie pourra soumettre des
amendements à ces règlements qui sont ici?
M. Lessard: Normalement, le gouvernement va faire les
règlements en consultation avec la régie, et en consultation avec
les fédérations. Le gouvernement ne veut pas prendre la place des
fédérations; c'est ce qu'on a dit depuis le début.
Normalement, la régie va fonctionner avec les fédérations
et le gouvernement va fonctionner avec elles. On se garde ce pouvoir de
réglementer, parce qu'il peut arriver qu'on ait oublié certaines
choses ou qu'avec le temps on soit obligé de faire des règlements
sur certaines choses qu'on n'aurait pas inscrites dans la loi. Si une demande
nous est faite par les différentes fédérations, il faut
qu'à ce moment-là le gouvernement puisse y répondre.
Voilà dix ans, le casque protecteur, par exemple, ce
n'était pas très très utilisé. On le sait, on a
commencé à jouer au hockey avec des catalogues Eaton. Ils
n'imposaient pas les "pads".
M. Le Moignan: Les jambières.
M. Springate: Vous êtes bien plus vieux que je ne le
pensais!
M. Lessard: Ce n'est pas parce qu'on était vieux; c'est
parce qu'on était pauvres.
Le Président (M. Laberge): Est-ce que le premier
alinéa...
M. Rivest: A l'époque, d'ailleurs, il était
rédigé en anglais.
Le Président (M. Laberge): ... ou paragraphe est
adopté?
M. Springate: C'était bon pour arrêter les
rondelles, c'est tout.
Une Voix: Un catalogue anglais, ça
protégeait...
Le Président (M. Laberge): Est-ce que le paragraphe 1 de
l'article 54 sera adopté?
M. Rivest: L'article au complet!
Le Président (M. Laberge): Le paragraphe 1.
M. Rivest: Paragraphe 2, adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Laberge): Le paragraphe 1 aussi?
M. Rivest: Moi, je n'ai pas à me prononcer.
Le Président (M. Laberge): Tout à l'heure, vous
m'avez induit en erreur. Le paragraphe 1 est adopté. Le paragraphe 2 est
adopté.
M. Rivest: Adopté. Le paragraphe 3 également est
adopté.
Le Président (M. Laberge): Le paragraphe 3 est
adopté.
M. Rivest: Malgré qu'on aurait aimé, au paragraphe
3... Non, c'est de la matière réglementaire. Ce sont les
conditions qu'une personne doit remplir pour obtenir un permis.
M. Lessard: Au paragraphe 4, M. le Président, je voudrais
faire l'amendement suivant et je voudrais qu'on suive parce qu'il y a des
corrections par rapport à ce qui a été
présenté. Paragraphe 4: "déterminer le montant et la
nature du cautionnement et de la police d'assurance-responsabilité d'une
personne qui sollicite un permis d'exploitation d'un centre sportif ou qui agit
à titre d'officiel lors d'une manifestation sportive, selon les
caté- gories de centres sportifs ou de manifestations sportives qu'il
indique." On avait laissé de côté les personnes qui
agissaient à titre d'officiels.
M. Rivest: D'accord,
Le Président (M. Laberge): Un instant. Dans votre
rédaction, je n'ai pas tout saisi. Ce que j'ai ici...
M. Lessard: J'y vais lentement. Voici ce que vous changez, M. le
Président; vous avez l'amendement qu'on vous a proposé?
Le Président (M. Laberge): Je l'ai ici, quatrième
paragraphe.
M. Lessard: Après les mots, "centre sportif"... Le
Président (M. Laberge): Oui. M. Lessard: Vous...
Le Président (M. Laberge):... rayer les mots... M.
Lessard: ... rayer les mots...
Le Président (M. Laberge): ... "de participation..."
M. Lessard: ... "de participation à une manifestation
sportive." Vous conservez le mot "ou". Au lieu des mots "pour agir", vous
indiquez "ou qui agit".
Le Président (M. Laberge):... "à titre d'officiel
lors...
M. Lessard: ... "lors d'une", vous rayez le mot "telle" et vous
ajoutez le mot "sportive". Il n'y a rien là.
Le Président (M. Laberge): C'est parce que...
M. Lessard: Mais oui, mais vous êtes rendu à
"telle"...
Le Président (M. Laberge): C'est parce que vous ne m'avez
pas dit quels mots il fallait rayer.
M. Rivest: II aurait fallu qu'il y ait un peu plus de rigueur au
niveau du comité de législation.
Le Président (M. Laberge): Dans l'amendement...
M. Lessard: C'est parce qu'on est souple, comme je l'ai dit en
deuxième lecture; il faut toujours accepter qu'on puisse faire des
erreurs.
Le Président (M. Laberge): Le quatrième paragraphe
se lira comme suit...
M. Lessard: Pas d'arrogance. M. Springate:
L'humilité.
M. Rivest: Oui, c'est une nouvelle affaire maintenant.
Le Président (M. Laberge): Un moment, s'il vous
plaît.
M. Rivest: Avant ça, ils étaient arrogants;
maintenant, ils sont devenus particulièrement timides.
M. Lessard: Parce que l'Opposition n'est pas arrogante.
Le Président (M. Laberge): Si on voulait procéder
dans l'ordre.
M. Rivest: Non, l'Opposition est modeste.
Le Président (M. Laberge): Le quatrième paragraphe
se lira comme suit: "Déterminer le montant et la nature du cautionnement
et de la police d'assurance-responsabilité d'une personne qui sollicite
un permis d'exploitation d'un centre sportif ou qui agit à titre
d'officiel lors d'une manifestation sportive, selon les catégories de
centres sportifs ou de manifestations sportives qu'il indique."
M. Le Moignan: Bravo!
M. Rivest: En tout cas, espérons que cela veut dire
quelque chose.
M. Lessard: Quoi? Qu'est-ce qu'il y a?
Le Président (M. Laberge): Tout est parfait, M. le
ministre.
M. Lessard: Vous avez juste à prendre cela et à le
copier, et garder ce qui est rayé. Il me semble qu'à un moment
donné...
Le Président (M. Laberge): M. le ministre, tout est
parfait. C'est un commentaire qui a été fait tout simplement.
C'est une virgule que j'avais oublié d'enlever.
M. Lessard: M. le Président, ce n'est pas vous.
Le Président (M. Laberge): Je demande tout simplement si
ce quatrième paragraphe nouveau sera adopté.
M. Rivest: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): Adopté tel
qu'amendé. J'appelle le paragraphe 5.
M. Rivest: Au paragraphe 5, les cas d'annulation de permis, cela
me semble assez important. Il n'y a rien dans la loi qui nous donne cela. C'est
juste par règlement.
M. Lessard: II y a des indications. Lorsqu'ils ne respectent pas
la loi, lorsqu'ils ne veulent pas se soumettre à un certain nombre de
normes et de critères concernant le soigneur, concernant les
gérants...
M. Rivest: Mais là, ce sont les cas d'annulation. Cela
veut dire que cela va être dans tel cas, tel cas, tel cas. La loi
pourrait le dire. Vraiment, par règlement, il peut y avoir des cas
à tous azimuts, selon le bon plaisir de Sa Majesté.
M. Lessard: II va falloir déterminer, quand même, le
cas d'annulation. Cela va être lorsque tel gérant ou tel organisme
ne respecte pas les conditions de la loi. Mais, s'il fait sa demande trois
jours en retard, est-ce qu'on annulera son permis?
Si vous allez à l'article 35, on voit que "La régie peut
refuser de délivrer un permis au requérant qui, au cours des
trois années précédant sa demande, a été
déclaré coupable d'une infraction à la présente
loi."
M. Rivest: C'est un cas d'annulation.
M. Lessard: Oui. S'il commet une infraction, par exemple... Les
cas d'annulation d'un permis. J'ai parlé, par exemple, d'une
possibilité d'un permis de douze mois. Si, par exemple, l'individu
commet une infraction à la présente loi ou ne se soumet pas aux
critères de la présente loi, à ce moment-là,
après six mois, son permis peut être suspendu ou annulé. Il
va falloir le préciser. Si le gars a oublié de renouveler son
permis pour le 31 décembre 1980 et que, tout à coup, on annule
automatiquement, c'est une question technique. Mais, dans le cas d'annulation
de permis, c'est pour indiquer à un individu: Voici, on t'a émis
un permis pour un an, mais, étant donné que tu as commis telle
infraction à telle loi, c'est bien de valeur, ton permis est
annulé.
M. Rivest: D'accord. Sur division, M. le Président, me dit
mon recherchiste. Comme je suis discipliné et docile, je dis sur
division.
Le Président (M. Laberge): Le paragraphe 5 est
adopté sur division. Paragraphe 6?
M. Springate: M. le Président, est-ce que je peux
suggérer, au paragraphe 6, qu'on fasse exactement la même chose
qu'on a faite à l'article 40?
M. Lessard: D'accord. On vérifie.
Le Président (M. Laberge): Adopté selon...
M. Rivest: On les adopte parce qu'il faut les adopter.
M. Springate: C'est cela qu'il dit.
M. Rivest: Le ministre reviendra au niveau du rapport.
M. Springate: C'est cela qu'on a dit.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Paragraphe
7?
M. Lessard: Vous voyez qu'il n'y a pas que des avocats qui
reçoivent des honoraires.
M. Rivest: Je présumais, en lisant cela, que l'officiel
pourrait être un avocat.
Le Président (M. Laberge): Est-ce que le paragraphe 7 est
adopté?
M. Rivest: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Paragraphe 8,
adopté? Adopté. L'article 54? (0 h 15)
M. Rivest: C'est terminé. On va l'accepter sur division,
parce que j'aurais de beaucoup préféré que toute cette
réglementation du gouvernement reçoive ou qu'on requière
l'avis à tout le moins de la régie, ces règlements que le
gouvernement a préparés d'autorité, proprio motu, sans
consultation et peut-être avec un certain autoritarisme. Le ministre va
finir par réagir. C'est adopté. J'essaie d'employer un terme
assez fort pour qu'il réagisse et il ne réagit pas.
Le Président (M. Laberge): L'article 54 est adopté
sur division. J'appelle l'article 55.
M. Lessard: A l'article 55, j'aurais un amendement. Je
réagis là. J'ai un amendement je ne sais pas si on vous
l'a donné, M. le Président de telle façon que le
paragraphe 1 actuel deviendrait 2, que le 2 deviendrait 3, que le 3 deviendrait
4, etc. Je propose donc l'amendement suivant, parce que ce n'était pas
couvert: "La régie peut, par règlement: "1° adopter des
normes pour assurer la sécurité des participants et des
spectateurs lors de la pratique d'un sport, lorsqu'il n'existe pas de
règlement de sécurité d'une fédération
d'organismes sportifs ou d'un organisme sportif non affilié à une
fédération;" L'avez-vous, M. le Président?
Le Président (M. Laberge): Oui, j'ai votre amendement.
Est-ce que ce nouveau paragraphe 1 sera adopté?
M. Rivest: Oui, la seule petite chose, c'est que les
fédérations peuvent réglementer ou enfin
s'intéresser aux spectateurs, tel que rédigé. Je ne le
sais pas.
M. Lessard: Lorsqu'il n'existe pas de règlement de
sécurité, c'est-à-dire oui, elles peuvent le faire.
M. Rivest: Je veux dire que la fédération peut
passer des participants et des spectateurs.
M. Lessard: Oui.
M. Rivest: Oui, elles peuvent aménager les lieux et toutes
ces affaires-là. D'accord.
Le Président (M. Laberge): Votre amende- ment consiste
à ajouter un nouveau paragraphe 1 et, après cela, à
renuméroter les autres en les gardant.
M. Lessard: C'est cela.
Le Président (M. Laberge): Pour le secrétaire de la
commission, je voulais que ce soit très clair, pour le
secrétariat. Le paragraphe 1 sera-t-il adopté?
M. Le Moignan: Oui.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Les autres
paragraphes renumérotés seront-ils adoptés?
M. Le Moignan: Adopté. M. Springate:
Adopté.
Le Président (M. Laberge): Je les renumérote dans
mon cahier ici: 2, 3, 4, 5, 6, 7...
M. Le Moignan: Et 8.
Le Président (M. Laberge): ... et 8.
Une Voix: Bingo!
Le Président (M. Laberge): Adopté. J'appelle
l'article 56.
M. Le Moignan: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Article 56, adopté.
M. Lessard: Une chose que je voudrais souligner, M. le
Président, c'est que, quand on me parlait tout à l'heure
je réagis d'autorité et que le gouvernement peut
d'autorité imposer, depuis quelque temps et c'est nouveau
le gouvernement doit publier dans la Gazette officielle ses projets de
règlement avec avis qu'ils seront adoptés à l'expiration
du délai de trente jours. On donne donc trente jours avant que le
règlement soit adopté pour permettre aux gens de réagir.
Je pense que la première fois que cela a été
appliqué, c'est dans la loi de l'environnement.
M. Rivest: Cela a été adopté avant, sous
l'ancien gouvernement.
Une Voix: Les Affaires sociales, 90 jours (1970).
M. Rivest: Les Affaires sociales, 90 jours (1970).
M. Springate: Vous étiez là à
l'époque. J'étais là avec vous. Oui, vous vous souvenez de
cela.
M. Lessard: Je ne m'en souviens pas.
M. Springate: On était tous les deux des "back-benchers".
Là vous êtes rendu ministre et je suis encore un
"back-bencher".
M. Rivest: L'avantage avec les députés du Parti
québécois quand ils sont dans l'Opposition, c'est qu'ils sont
tous "crown benchers". Ils ne sont pas nombreux. Article 58. Etiez-vous rendu
là?
Le Président (M. Laberge): Non, on n'était pas
rendu là. L'article 56 est-il adopté?
M. Rivest: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. L'article 57
est-il adopté?
M. Rivest: Adopté.
Infractions et peines
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 58.
M. Le Moignan: Adopté.
M. Rivest: Sur les sanctions, vous y allez allègrement.
C'est jusqu'à $5000.
M. Le Moignan: Ils sont très généreux.
M. Rivest: Oui, ils ont renoué avec cette tradition
d'ailleurs dans les lois d'exception dans le domaine des relations du travail.
Je m'en voudrais, M. le Président, de ne pas signaler le
caractère absolument exorbitant et, comme dirait le ministre de la
Justice, provoquant des sanctions que le gouvernement a imposées, impose
aux gens d'Hydro-Québec, aux travailleurs d'Hydro-Québec.
M. Lessard: A l'ordre, M. le Président!
M. Rivest: Ce sont des sanctions analogues à celles de la
loi 23 et de la loi 253 pour lesquelles le ministre de la Justice a
accordé une remise de peine. Comment va-t-il faire aujourd'hui pour les
appliquer, M. le Président? On se pose la question.
M. Lessard: A l'ordre! A l'ordre! A l'ordre! A l'ordre!
Le Président (M. Laberge): Est-ce qu'on pourrait
s'appliquer...
M. Lessard: Etant donné la situation sociale, on est
sûr que ce sera respecté.
M. Desbiens: ...
M. Rivest: Pourquoi, M. le ministre...
M. Le Moignan: ...
Le Président (M. Laberge): Est-ce qu'on peut revenir
justement... messieurs...
M. Rivest: ... est-ce dix fois supérieur aux amendes
prévues à la loi 62, selon laquelle vous traînez des
travailleurs devant les tribunaux en ce moment?
M. Lessard: Parce qu'il s'agit du sport professionnel et le
ministre...
M. Rivest: Dans le domaine des relations de travail, ce n'est pas
du sport professionnel?
M. Springate: ... sport professionnel est mentionné
aussi.
M. Lessard: Le ministre de la Justice a été
consulté.
Le Président (M. Laberge): L'article 58 sera-t-il
adopté? L'article 58 est adopté. Article 59.
M. Springate: M. le Président, je vais poser la même
question à l'article 58 et à l'article 59, pourquoi la marge de
$200 à $10 000? Vous admettrez que c'est toute une marge.
M. Lessard: Parce qu'on présume que les juges seront
intelligents et qu'ils jugeront en fonction de l'infraction.
M. Rivest: Non, ce n'est pas ça du tout, c'est
probablement selon la nature de la gravité des infractions...
M. Lessard: Oui, oui.
M. Rivest: ... relative entre les différentes disciplines
sportives.
M. Springate: J'ai posé la question au ministre.
M. Lessard: Non seulement...
M. Rivest: II ne répond pas comme il le faut.
M. Lessard: ... en relation avec les disciplines sportives, mais
en relation aussi avec les...
M. Rivest: La peine, l'infraction.
M. Lessard: ... types d'infraction. Parce que... M. Le
Moignan: La gravité...
M. Rivest: Vous donnez une très bonne marge.
M. Lessard: ... si vous tuez une perdrix et vous tuez un orignal,
ce n'est pas la même chose.
M. Rivest: Cela me fait penser à votre question sur la
souveraineté-association, ça couvre tout le terrain.
M. Le Moignan: La gravité...
M. Lessard: Au moins, ça couvre le terrain, tandis que le
fédéralisme que vous nous proposez ne semble pas couvrir
grand-chose.
M. Rivest: A l'ordre, M. le Président, à l'ordre,
tout de même!
M. Lessard: Nous attendons justement que vous couvriez le
terrain.
M. Springate: Article 59, adopté.
M. Rivest: Vous ne perdez rien pour attendre.
Le Président (M. Laberge): Article 59, adopté?
M. Rivest: L'article 58 est adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 58 est adopté.
J'ai appelé l'article 59.
M. Le Moignan: L'article 59 aussi.
M. Rivest: Est-ce que le spectateur qu'on a inclus, pour le
protéger lui aussi, est visé par ça? Je trouve ça
cher.
M. Lessard: Non.
M. Rivest: Qui participe, il ne participe pas à un
événement sportif ou à une manifestation sportive?
M. Lessard: Non, il assiste.
M. Le Moignan: S'il incite quelqu'un à commettre un acte
illégal?
M. Lessard: Là, ce sont les cours de justice, dans le
cas...
M. Le Moignan: On sort de ça.
M. Lessard:... que vous soulignez. Ce sont les cours de justice,
parce que les fédérations sportives ne peuvent pas couvrir les
spectateurs.
M. Le Moignan: Quand il faut... M. Rivest: Article 60,
quant à moi, adopté. Le Président (M. Laberge):
Article 59. Adopté. M. Le Moignan: Article 60.
Adopté.
Le Président (M. Laberge): Article 60. Adopté.
Article 61. Adopté.
M. Rivest: Je trouve qu'il y a pas mal de discrétion, je
suppose qu'il n'y a pas de sévices corporels dans les autres sanctions
adoptées par les statuts et règlements, c'est quoi les autres
sanctions? "En plus de toute autre sanction qui peut être
prévue..."
M. Lessard: A un moment donné, ça peut couvrir le
spectateur dans ce cas-là aussi.
M. Rivest: On est à l'article 60? Article 61?
M. Lessard: Une personne qui ne respecterait pas le
règlement, en plus des sanctions prévues par les
fédérations d'organismes sportifs donc, c'est en surplus
pourrait être passible d'une amende de $50 à $500. C'est en
plus.
M. Rivest: D'accord, parfait. Article 61, M. le Président.
Adopté, quant à moi.
Le Président (M. Laberge): Article 61, adopté.
Article 62.
M. Rivest: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 62 est adopté.
Article 63.
M. Lessard: Toucher quelqu'un, la personne morale. Il faut
toucher quelqu'un.
M. Rivest: Je comprends. Mais, dans les autres cas où il y
a des infractions, "personne" comprend personne morale et personne physique
partout. Dans les autres cas qu'on a vus avant, ils sont bien accrochés.
D'ailleurs, cette loi, c'est l'application de la Loi des poursuites
sommaires.
M. Lessard: Un instant. C'est cela.
M. Rivest: C'est parce qu'on arrivait à l'article 65 et je
voulais "tester" le ministre.
M. Lessard: Sur des points juridiques, j'ai consulté mon
collègue, le jurisconsulte.
Le Président (M. Laberge): L'article 63 est-il
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 64.
M. Rivest: II y a peut-être un petit truc de
rédaction si vous le permettez, à l'article 63.
Le Président (M. Laberge): A l'article 63? M. Rivest:
Oui, c'est cela, à l'article 63.
Le Président (M. Laberge): On le garde ouvert.
M. Rivest: "De la peine prévue pour une personne morale".
"Est passible de la peine prévue", à l'avant-dernière
ligne. Il n'y a de distinction nulle part ailleurs.
M. Lessard: Vous posez quelle question? Je m'excuse.
M. Rivest: Dans le dernier alinéa, on introduit une notion
un peu bizarre. Dans l'avant-dernière ligne de l'article 63, on dit
qu'il est passible de la peine prévue pour une personne morale.
Où est-ce qu'on a prévu une peine particulière pour une
personne morale? Pourquoi introduit-on cette distinction à ce moment-ci,
laissant entendre que, dans le projet de loi, il y aurait une série de
peines pour les personnes physiques et une série de peines pour les
personnes morales? Je n'ai vu nulle part... Minimum et maximum qui s'appliquent
aux personnes, sans distinction.
A ce moment, on amène une chose dont on n'a jamais parlé
dans le projet de loi.
M. Lessard: C'est-à-dire que "personne" comprend personne
physique et personne morale.
M. Rivest: Je comprends, mais pourquoi l'ajouter? On implique
qu'il y a un régime de sanctions pour les personnes physiques et qu'il y
aurait un régime de sanctions pour les personnes morales. Ce sontles peines prévues pour une personne morale. Je suggérerais
"passible de la peine prévue".
M. Lessard: Passible de la peine prévue pour une personne,
que celle-ci ait ou non été poursuivie. On peut enlever
"morale".
M. Rivest: D'accord. M. le Président, on enlève
"morale".
Est-ce que l'article 64 est adopté, M. le Président?
M. Le Moignan: Si une équipe était fautive, cela
peut être la personne morale.
M. Lessard: Elle est couverte par l'article 58. En loi, une
personne couvre à la fois une personne physique et une personne
morale.
M. Rivest: Cela va, M. le Président, vous avez pris en
note l'amendement?
M. Lessard: A l'article 63, M. le Président, à la
sixième ligne, le deuxième mot...
Le Président (M. Laberge): Le mot "morale".
L'article 63 était adopté. Il n'est plus adopté. On
raye le mot "morale" au début de la sixième ligne. C'est
adopté. Et il est adopté de nouveau avec amendement.
M. Rivest: C'est cela. Est-ce qu'on a adopté l'amendement
auparavant?
Le Président (M. Laberge): Vous me l'avez proposé,
donc... Article 64.
M. Rivest: D'accord, adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 64 est adopté.
J'appelle l'article 65.
M. Rivest: L'article 65 est adopté. J'aurais aimé
mieux que ce soit le délai de prescription au moment de l'infraction
pour donner une chance au coureur, mais, avec l'autoritarisme du ministre,
c'est la connaissance de la régie qui est le point de départ.
M. Lessard: En vertu de la Loi des poursuites sommaires. (0h 30)
M. Rivest: Je le sais. C'est le premier paragraphe, mais j'en
suis au...
M. Springate: Au deuxième paragraphe. M. Rivest:
... deuxième paragraphe. M. Springate: C'est très
large.
Le Président (M. Laberge): L'article 65 est adopté.
J'appelle l'article 66.
M. Lessard: "Une poursuite doit être intentée dans
un délai d'un an après que l'infraction est parvenue à la
connaissance de la régie." Qu'est-ce que vous me dites?
M. Rivest: J'aimerais mieux que ce soit un an après le
moment de l'infraction pour laisser une chance aux gens. Normalement, la
prescription c'est favorable à la personne qui a commis l'infraction,
tandis que là cela devient une prescription favorable à la
régie. Je ne suis pas sûr de ce que je dis, mais, en tout cas,
vous comprenez ce que je veux dire.
M. Lessard: Non, on dirait que vous n'êtes pas toujours
sûr. Dans un délai d'un an après l'infraction, vous
avez raison.
M. Springate: C'est très large. C'est trop large.
M. Rivest: C'est parce que cela pourrait être 20 ans et la
régie poursuivrait. Remarquez que ce n'est pas une catastrophe.
M. Springate: C'est trop large.
M. Lessard: Qu'est-ce que vous proposez?
M. Rivest: Je propose que ce soit un an après la
commission de l'infraction.
M. Lessard: Je pense que là vous pénalisez
l'individu, parce que la régie peut prendre connaissance de la
commission de l'infraction deux mois après. A ce moment-là, il
reste dix mois.
M. Springate: II est passible de poursuite. Il reste dix mois
pour poursuivre.
M. Rivest: II est passible de poursuite. C'est la même
chose.
M. Springate: Maintenant, il peut attendre 20 ans après
l'acte de la commission.
M. Lessard: L'article, tel que rédigé, favorise
justement l'individu plutôt que la régie.
M. Rivest: Non, parce que, tel que je vous le propose, le type
qui a commis une infraction que personne n'a sue pendant un an s'en "claire",
s'en sauve, tandis que, dans votre rédaction, un an, deux ans
après la commission de l'infraction, si la régie n'en a pas eu
connaissance ou n'est pas intervenue, elle peut le poursuivre pour une
infraction antérieure à un, deux, trois, quatre, cinq ans, parce
que c'est un an après pour la régie.
M. Springate: C'est trop large.
M. Rivest: Ce n'est pas grave. Remarquez que vous allez
fonctionner là-dedans, mais, d'un autre côté...
M. Springate: C'est mieux comme cela certainement, c'est mieux
pour la régie.
M. Rivest: Sauf que je suis convaincu d'une chose, c'est que, si
la régie ne fonctionne pas bien, vous risquez de ne pas sanctionner des
infractions jugées importantes, c'est-à-dire si la régie
n'est pas très efficace. Cet article est la preuve que vous voulez
créer une régie bureaucratique qui va se traîner les
pieds.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Westmount.
M. Springate: M. le Président, actuellement, la
prescription d'après la Loi sur les poursuites sommaires, c'est
quoi?
M. Lessard: Pardon?
M. Springate: Actuellement, selon la Loi sur les poursuites
sommaires, quelle est la prescription? Est-ce que ce n'est pas six mois?
M. Lessard: Deux ans.
M. Springate: Deux ans, après que l'acte a
été commis?
M. Rivest: Enlevez donc votre dernier alinéa et soyez donc
régi par la Loi sur les poursuites sommaires.
M. Springate: On va suivre la Loi sur les poursuites
sommaires.
M. Rivest: II paraît que ce n'est pas possible.
M. Lessard: D'accord. C'est que, pour poursuivre, c'est la Loi
sur les poursuites sommaires, mais à un moment donné, pour la
prescription, c'est la loi des peines, la loi pénale, la Loi sur les
actions pénales. Il semble qu'il faut préciser à un moment
donné le temps, parce que ce n'est pas très bien
précisé dans la Loi sur les actions pénales.
M. Rivest: Pouvez-vous me donner le numéro du chapitre de
la Loi sur les actions pénales?
M. Lessard: Verset 38.
Une Voix: On n'est pas du bon côté de la table.
M. Springate: Et le suivant, n'est-ce pas, M. le ministre?
M. Lessard: Article 0.
M. Rivest: Je l'accepte non pas sur division, avec
réserve.
Une Voix: Sur division.
M. Lessard: D'accord, adopté.
Le Président (M. Laberge): C'est-à-dire l'article
65 tel quel, adopté sur division. J'appelle l'article 66.
Dispositions transitoires et finales
M. Lessard: Voici les explications pour l'article 66. Sont
abrogées les commissions athlétiques.
M. Rivest: Qu'est-ce qui arrive avec les gens qui travaillaient
dans ces commissions athlétiques?
M. Lessard: II n'y avait aucun permanent. M. Rivest: Nulle
part? AMontréal?
M. Springate: A Montréal? A Québec? A
Sherbrooke?
M. Lessard: D'ailleurs, celle de Sherbrooke est
inopérante. Elle n'y a pas elle-même fait d'objection, parce que
toutes les coupures de journaux m'indiquent qu'elle est heureuse.
M. Rivest: On va les remplacer par du personnel qui sera
rémunéré à même les fonds publics?
M. Lessard: Ou bien on veut une régie de la
sécurité ou bien on n'en veut pas. Si on veut une régie de
la sécurité, il faut lui donner des pouvoirs.
Une Voix: Adopté.
M. Rivest: Là, on va faire un paquet. Les articles 67, 68
et 69 sont adoptés. L'article 70 aussi, je pense.
Le Président (M. Laberge): Les articles 66, 67, 68 et 69
sont adoptés sans amendement.
M. Rivest: J'imagine que le ministre a vu les gens en cause, les
autorités municipales en question et qu'il n'y a pas de problème
qui traîne dans le paysage.
M. Lessard: Vous verrez dans le rapport Bélanger qu'il y a
eu consultation de tous ces organismes.
M. Rivest: On aurait aimé voir le rapport Bélanger
avant. On le connaît. Si le rapport porte le nom de l'auteur, on a
confiance.
M. Lessard: Soyez convaincus que nous avons essayé de
respecter ce qu'il contenait.
M. Rivest: Mais le rapport Bélanger aurait pu nous
instruire. Aquel numéro est-on rendu avec tout cela?
Le Président (M. Laberge): On est rendu à l'article
70, M. le député. Je l'ai appelé. C'est adopté?
M. Rivest: Combien de municipalités sont touchées
par l'article 70?
M. Lessard: Trois.
M. Rivest: Lesquelles?
Une Voix: Montréal, Québec et Sherbrooke.
M. Lessard: II y en a trois. Il n'y en a pas plus que cela.
M. Rivest: Mais l'article 70 vient faire quoi de plus?
M. Lessard: On a dit: Elles sont abolies et leurs biens passent
aux municipalités qui les ont constituées. On dit: ...
M. Rivest: Non, ce sont les commissions athlétiques qui
ont été créées en vertu de la Loi concernant la
création de commissions athlétiques, tandis que celles de
Montréal et de Québec le sont en vertu de leurs chartes.
M. Lessard: En vertu de la loi créant... Il y a la charte.
Mais ce qu'on dit c'est que s'il y avait des commissions athlétiques
municipales formées en vertu de la Loi concernant la création de
commissions athlétiques dans le cités et villes (Statuts
refondus, 1925, chapitre 131) qui existent qu'on ne connaît pas
à la date de la sanction...
M. Rivest: Ce sont celles-là que vous avez
consultées, parce que vous m'avez dit tantôt que vous les aviez
toutes consultées. Il y en a que vous ne savez pas qui existent, mais
vous les avez consultées. C'était cela que je voulais que vous me
répondiez depuis deux minutes. Vous m'avez répondu. Merci.
M. Lessard: Depuis 1925, il a pu s'en constituer qui sont, en
réalité...
M. Rivest: Mais tantôt, vous m'avez dit que vous les aviez
toutes consultées, quand je vous ai posé la question, et que cela
ne posait pas de problème. Vous avez dit: Non, on les a toutes
consultées. Là, vous me dites que vous ne connaissez même
pas celles qui existent. Il y en a peut-être. Vous serez pris avec le
problème.
M. Lessard: On sait qu'il est possible qu'elles existent, mais
qu'elles ne fonctionnent pas. Alors, on les abolit immédiatement.
M. Rivest: Vous les avez consultées avant de les
abolir.
M. Lessard: Non, on a consulté les trois existantes
M. Rivest: Non, celle de Sherbroke n'existait pas. Vous nous
l'avez dit tantôt.
M. Lessard: Elle existait, même si elle était
inopérante. On l'a consultée.
M. Rivest: Bon.
M. Lessard: Les autres, on ne le sait pas. De toute façon,
on a offert à tout le monde de venir présenter des
mémoires en commission parlementaire et ces commissions
athlétiques municipales qui auraient été
constituées depuis 1925 ne nous ont fait parvenir aucun
télégramme de protestation.
M. Rivest: M. le Président, c'est une autre illustration
du peu de cas que ce gouvernement fait de l'autonomie des
municipalités.
M. Lessard: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): L'article 70 est-il
adopté?
Des Voix: Oui.
Le Président (M. Laberge): Adopté. L'article
71.
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Article 71, adopté.
M. Rivest: Combien le ministre nous a-t-il dit avoir obtenu du
Conseil du trésor?
M. Lessard: Entre $1 500 000 et $2 millions. Cette année
on prévoit environ $1 500 000 pour la mise en vigueur la première
année.
M. Rivest: Alors combien de personnes vont coûter $1
million?
M. Lessard: 40 à 60 personnes, avec toute
l'administration.
M. Rivest: Cela veut dire qu'il va y avoir une quarantaine de
personnes et que cela va coûter $1 500 000?
M. Lessard: Non, il y a tout l'équipement, la location des
édifices, les services, les voyages les transports.
M. Rivest: C'est une réponse complète.
M. Springate: Les voyages.
M. Rivest: Les voyages, les parties.
M. Lessard: Des réceptions.
M. Rivest: II va sûrement y avoir un voyage.
Une Voix: Est-ce qu'on va être invité au
"party"?
Le Président (M. Laberge): L'article 71 sera-t-il
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 71 est adopté.
J'appelle l'article 72.
M. Rivest: Un instant. Il y a un peu de précipitation.
L'article 72, c'est quoi, l'article 34 du chapitre 10 des lois de 1979?
M. Lessard: Un instant, vous voulez parler de quoi?
M. Rivest: Je suis rendu dans le régime de retraite des
employés du gouvernement et des organismes publics qui s'applique au
président et au vice-président de la Régie de la
sécurité dans les sports.
M. Lessard: Cela prend des avocats pour faire des affaires comme
cela. Que voulez-vous qu'on fasse? On en a encore.
M. Rivest: Je suis étonné parce que les statuts de
1979 ne sont pas, à ma connaissance...
M. Lessard: Des lois de 1979.
M. Le Moignan: L'assurance-chômage.
M. Rivest: C'est quoi la loi de cela?
M. Lessard: Les statuts ne sont pas... Les lois de 1979... Mais
elles doivent certainement exister.
M. Springate: Si elles n'existent pas, comme vos
organismes...
M. Lessard: Comme disait Duplessis: Quand il n'y a pas de
rivière, on en creuse.
M. Le Moignan: On n'a pas encore reçu ces lois. On les
reçoit un an après.
Le Président (M. Laberge): L'article 72 est-il
adopté? M. le député de Jean-Talon.
M. Rivest: C'est sans doute une modification qui est survenue au
régime de retraite. La seule chose, c'est que la numérotation des
lois en chapitres, par années, quand on les rassemble, n'est pas la
même que le numéro du projet de loi. On nous annonce en primeur
qu'en 1979, la loi qui concerne le régime de retraite va s'appeler le
chapitre 10. Nous, on va le savoir seulement l'an prochain.
M. Lessard: On a un comité de législation pour
s'occuper de cela. Il faut qu'il fasse son travail.
M. Rivest: Vous avez l'air d'avoir beaucoup de respect pour ceux
qui sont dans ce comité.
Le Président (M. Laberge): Avec toutes ces informations,
l'article 72 sera-t-il adopté? Adopté. Article 73.
Des Voix: Adopté.
M. Lessard: Remarquez que je n'ai rien compris, mais cela doit
être bon.
M. Rivest: Un instant, M. le Président. Comment se fait-il
que si on met un paragraphe après le paragraphe 28, le nouveau
paragraphe porte également le numéro 28. C'est une autre
idée du comité de législation, je suppose?
M. Lessard: Cela doit arriver.
M. Rivest: Je pense qu'il faudrait dire 29.
M. Lessard: Par l'addition, après le paragraphe 28 du
premier alinéa, du suivant...
M. Rivest: II ne faudrait pas dire 29?
M. Lessard: On va vérifier, si vous nous le permettez, et
s'il y a quelque chose qui manque...
M. Rivest: Mon Dieu! Retournez-vous au Conseil des ministres
quand vous avez des décisions comme celle-là à
prendre?
M. Lessard: Est de nouveau modifié par l'addition.
Une Voix: En anglais, c'est le sous-paragraphe 27 et là,
on parle de 28.
M. Lessard: Un instant, en anglais et en français, cela ne
marche plus.
M. Springate: En anglais, cela va être complètement
différent! On va téléphoner à Ottawa, à la
Cour suprême.
M. Lessard: C'est toujours le problème. On parle du
paragraphe 27. Probablement qu'il y a une erreur en français, cela doit
être: Après le paragraphe 27 du premier alinéa, du suivant:
28.
M. Rivest: L'erreur n'est pas dans le paragraphe 28, mais
plutôt dans le paragraphe 27. Le premier paragraphe 28, il paraît
que c'est le paragraphe 27.
M. Lessard: C'est ce que je vous dis, M. le
député.
M. Rivest: Parce qu'en anglais ils ont raison et en
français, on a tort.
M. Lessard: Oui, c'est possiblement vrai.
M. Rivest: C'est toute votre interprétation de l'histoire
du Canada...
M. Springate: Paragraph 27!
Le Président (M. Laberge): On fait cela sous
réserve?
M. Lessard: On corrigera.
Le Président (M. Laberge): A ce moment-là, ce sera
sous réserve de la correction appropriée. A l'article 72, je
corrige, à la dernière ligne du premier alinéa, le 28 par
27, mais sous toute réserve de vérification. On a dit que cet
article 72 était adopté. J'appelle donc l'article 73.
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 73 est adopté.
L'article 74.
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Laberge): L'article 74 est
adopté.
M. Rivest: L'article 73 est adopté?
Le Président (M. Laberge): Si vous n'avez pas
manifesté le désir contraire.
M. Rivest: Les ministres changent. Il n'y a pas eu de changement
récemment?
M. Lessard: Pas encore. Au contraire, c'est vous qui indiquiez
qu'il n'y avait pas de changement, que c'était stable.
Le Président (M. Laberge): L'article 73 est adopté.
L'article 74, adopté?
M. Rivest: Quelles sont les intentions du ministre à
l'article 74?
M. Lessard: Je vais vous donner cela. Les articles suivants
pourraient être proclamés immédiatement: 1, 2, 3, 4, 5, 6,
7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26,
30, 40, 54, 55, 56, 57, 69, 71, 72, 73, 74. Adoption immédiate. (0h 45)
Les articles qui devraient être retardés sont ceux-ci:
chapitre II, Section II, les articles 20.5, 21.1, 21.2, 21.3; au chapitre III,
les articles 27, 28, 29; le chapitre IV au complet; le chapitre V au complet
à l'exception de l'article 40, qui doit être mis en application;
le chapitre VI au complet, le chapitre VIII au complet, les articles 58, 59,
60, 61, 62, 63, 64, 65; le chapitre IX, les articles 66, 67, 68 et 70.
Voilà, M. le Président, est-ce que l'information était
complète?
M. Rivest: En deux mots, quelle est la philosophie sous-jacente
à cet exercice mathématique?
M. Lessard: Selon tout simplement... M. Rivest: De mettre
la régie en place? M. Lessard: L'application par
étape.
M. Rivest: Oh, par étape, il y a quelque chose
là-dessous, M. le Président!
M. Springate: L'étapisme!
Le Président (M. Laberge): Tous les articles de ce projet
de loi ayant été adoptés, certains avec amendement, je
déclare que le projet de loi no 78 a été adopté
avec des amendements et je prie le rapporteur de faire rapport à la
Chambre.
M. Rivest: Oui et en rappelant au ministre qu'au moment du
rapport, il restera quelques questions auxquelles on attend une
réponse.
M. Lessard: Je viens de rappeler ça à mes
officiers.
M. Rivest: On remercie le ministre, on lui souhaite bonne chance
avec sa loi; on croit aussi qu'il aurait peut-être pu mettre davantage
d'efforts pour bien préciser le champ d'application de sa loi. Je pense
que le ministre a constaté qu'il y avait certains coins qui risquaient
de demeurer en l'air, mais, néanmoins, compte tenu de l'urgence qu'il y
a d'agir dans ce domaine, on comprend que le ministre ait voulu... Parce qu'on
en parlait depuis fort longtemps de la sécurité, il faut
reconnaître au ministre ses mérites, on lui reconnaît
volontiers et on lui souhaite la meilleure chance possible.
M. Le Moignan: Etant donné que c'est une
première...
M. Lessard: M. le Président, même s'il est 0 h 50,
je dois répondre au député de Jean-Talon que je n'ai pas
voulu... Je pense qu'on ne pouvait pas préciser complètement
toutes ces choses dans la loi, ce sont des choses qui sont
précisées actuellement dans les règlements des
différentes fédérations et, dans ce sens, nous avons voulu
nous baser sur les fédérations d'abord en vue d'en faire
une loi souple, une loi qui ne soit pas bureaucratique, une loi qui
respecte les compétences et les capacités des
fédérations.
M. Le Moignan: Comme l'a dit le député de
Westmount, c'est une première en Amérique du Nord, donc, c'est un
bel effort.
M. Lessard: Alors, encore une fois, les Québécois
donneront l'exemple.
Le Président (M. Laberge): Sur ce, messieurs, la
commission ajourne ses travaux sine die.
Fin de la séance à 0 h 48