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(Dix heures vingt et une minutes)
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission élue permanente du loisir, de la chasse et de
la pêche se réunit ce matin aux fins d'étudier les
crédits budgétaires pour l'année financière
1982-1983 de ce ministère.
Les membres de la commission sont les suivants: M. Saintonge
(Laprairie), M. Chevrette (Joliette), M. Gauthier (Roberval), M. Dauphin
(Marquette), M. Lafrenière (Ungava), M. Laplante (Bourassa), M. Lessard
(Saguenay), M. Picotte (Maskinongé), M. Paré (Shefford), M.
Perron (Duplessis), M. Rocheleau (Hull).
Peuvent aussi intervenir: M. Houde (Berthier), M. French (Westmount),
Mme Juneau (Johnson), M. Lavigne (Beauharnois), M. LeMay (Gaspé), M.
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M. Ouellette (Beauce-Nord), M.
Paradis (Brome-Missisquoi).
Avant d'entreprendre l'étude des crédits, il faudrait
proposer un membre de la commission pour agir à titre de rapporteur.
M. Picotte: Le député de Duplessis.
Le Président (M. Rochefort): Le député de
Duplessis est proposé. Est-ce que c'est adopté? Alors, le
député de Duplessis sera rapporteur de la commission. Comme
introduction, M. le ministre.
Exposés préliminaires M. Lucien
Lessard
M. Lessard: M. le Président, je voudrais d'abord
présenter, comme introduction, mes fonctionnaires qui sont ici ce matin
et qui sont en contact, d'ailleurs, avec les députés: M.
Lefrançois, sous-ministre; M. Poirier, chargé de mission,
conseiller au niveau du sous-ministre; M. Camille Genest, secrétaire du
ministère; M. Pierre Bernier, sous-ministre adjoint à la
concertation; M. Pierre Lefebvre, directeur général des loisirs
socioculturels; M. Robert Joly, direction générale de la faune;
M. Samson, direction générale de la faune; M. Michel Lepage,
direction générale de la faune; M. Pierre Boucher, sous-ministre
adjoint, parc et plein air; M. Gilles Barras, directeur général
pour les parcs; M. Gaston Moreau, directeur des services techniques; M.
Noël Detilly, sous-ministre adjoint aux opérations
régionales; M.
Bernard Lavergne, adjoint exécutif au sous-ministre adjoint; M.
Daniel Saint-Onqe, directeur général pour le
Nouveau-Québec -Nouveau-Québec, c'est directeur régional
parce que c'est plus large que ça... autochtones, etc... - M. Marc
Gauvin, directeur du personnel; M. André Fiset, directeur de la gestion
financière; M. Pierre Rhéaume, direction de la gestion
financière; Mme Charlotte Roberge, qui est notre conseillère au
contentieux, M. Gilles Néron, que j'ai vu tout à l'heure, qui est
à la Régie de la sécurité. M. Arthur Lessard est-il
ici? Alors, si plus tard vous avez des questions sur la Régie de la
sécurité, M. Lessard viendra. Arthur Lessard n'est pas
nécessairement parent avec Lucien Lessard.
M. le Président, l'an dernier, à cette même occasion
de l'étude des crédits du ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche, j'avais affirmé que l'année
financière 1981-1982 serait consacrée d'abord à mettre en
oeuvre de manière irréversible et de façon
actualisée les orientations contenues dans le livre blanc sur le loisir;
deuxièmement, à poursuivre l'action entreprise en matière
d'accessibilité et de conservation des ressources fauniques, notamment
en matière d'éducation du public et de prise en charge par les
usagers; troisièmement, à redonner une vigueur nouvelle à
notre politique et à notre gestion des parcs gouvernementaux;
quatrièmement, à traduire ces objectifs dans une nouvelle
structure administrative.
Je considère que des pas importants ont été
franchis dans l'atteinte de ces objectifs et je voudrais faire un peu le bilan
de chacun de ces objectifs. Tout d'abord, en ce qui concerne la mise en oeuvre
des orientations du livre blanc sur le loisir et plus particulièrement
à l'égard de la municipalité maîtresse d'oeuvre,
j'ai saisi le gouvernement d'une recommandation visant l'instauration d'un
programme unifié de subvention aux municipalités. Ce programme
remplacerait les neuf programmes actuellement consacrés à
soutenir des secteurs particuliers de loisir dans les municipalités.
Dès que le Conseil des ministres l'aura adopté, je me ferai un
devoir de le rendre public et d'en informer les députés.
En 1981-1982, nous avons établi une collaboration entre les
ministères concernés de manière à rendre plus
facile et plus efficace la concertation scolaire municipale
en matière d'utilisation des équipements de loisir.
À cet effet, le sous-ministre du ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche préside un comité formé de ses
collègues des ministères de l'Éducation, des Affaires
municipales, des Affaires culturelles et du Développement culturel. Les
travaux du comité sont en cours. Nous avons également
été associés au processus prévu dans la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme pour l'élaboration des
schémas d'aménagement des municipalités régionales
de comté. Ceci nous a permis de démontrer l'importance
d'aménager le territoire du Québec en tenant compte des besoins
de conservation et de mise en valeur à des fins fauniques et de
loisir.
Vis-à-vis des organismes nationaux et régionaux de loisir,
nous avons proposé une nouvelle formule de financement. Compte tenu des
avis qui nous ont été fournis, nous avons convenu d'un
délai d'implantation pour les organismes nationaux et de la mise en
vigueur, dès avril 1982, d'une nouvelle formule en ce qui concerne les
conseils régionaux de loisir et la Conférence des organismes
régionaux de loisir du Québec, formule qui sera arrimée au
nouveau programme d'assistance financière aux municipalités dont
j'ai fait mention tantôt.
Par ailleurs, nous avons eu l'occasion de réaffirmer avec l'appui
du Conseil des ministres, les vocations respectives du Regroupement des
organismes nationaux de loisir du Québec et de la Société
des sports du Québec. Nous souhaitons vivement que les conflits
vécus récemment puissent se régler rapidement pour que les
organismes nationaux de loisir se préoccupent surtout, de ce pourquoi
ils sont subventionnés, c'est-à-dire servir leurs membres et le
public en général.
En ce qui concerne le développement de politique nationale dans
le secteur du loisir, une nouvelle politique a été
élaborée en matière de loisir scientifique et technique et
fait actuellement l'objet d'une consultation publique. Nous avons
également participé avec les milieux concernés à
l'élaboration de la politique d'ensemble pour les personnes
handicapées, en plus d'avoir préparé pour les besoins
propres du ministère un projet de politique actuellement en consultation
sur le loisir pour les personnes handicapées.
Enfin, à la suite de la tenue à Montréal en
novembre dernier du Supermarché public 1981, nous avons amorcé
une étude d'envergure sur les incidences économiques du
loisir.
Bref, le livre blanc sur le loisir est en très bonne voie
d'implantation quant à l'essentiel et même quant à la
majeure partie des modalités qui avaient alors été
prévues. Le contexte budgétaire actuel nous contraint cependant
à retarder la mise en oeuvre intégrale de certaines de ces
modalités.
En matière de gestion des ressources fauniques, nous avons
préparé des modifications à la Loi sur la conservation de
la faune ayant pour but de simplifier les dispositions législatives et
réglementaires actuelles et d'en faciliter la compréhension par
les citoyens, en plus de conférer au ministre des pouvoirs en
matière d'habitats fauniques.
Les programmes d'éducation à la conservation de la faune
se sont développés avec la collaboration de la
Fédération québécoise de la faune, à la
satisfaction des usagers et des associations concernées.
Nous avons enfin consolidé notre politique en matière de
conservation et d'exploitation du saumon et nous avons mené à
terme des négociations avec les autochtones de Maria qui se sont
concrétisées par la création de la Société
Cascapédia Inc. D'autres négociations sont actuellement en cours
avec les Micmacs de Restigouche et je souhaite vivement que ces discussions
aboutissent à un résultat satisfaisant pour toutes les parties en
cause. (10 h 30)
En matière de parcs. J'ai eu l'occasion, le 2 avril dernier, de
rendre publique la politique que nous avons élaborée et qui porte
sur l'organisation du réseau, l'aménagement, les activités
et services de même que sur la gestion des ressources naturelles dans les
parcs du Québec. Vous trouverez, dans les documents qui vous ont
été remis, un exemplaire de cette politique. Au cours de
l'année 1981-1982, de nouveaux parcs ont été reconnus en
vertu de la loi. Le parc du mont Tremblant, Gaspésie, Grands-Jardins et
la Jacques-Cartier.
Enfin, en matière d'encadrement administratif, le Conseil du
trésor a approuvé, en février dernier, une nouvelle
structure administrative. Vous trouverez également dans vos documents,
un exemplaire de cette nouvelle structure. Le ministère s'est
donné un nouveau plan d'organisation à la fois pour
répondre aux besoins suscités par la mise en oeuvre du livre
blanc sur le loisir et pour rendre son action plus efficace. Compte tenu de cet
objectif général, la nouvelle structure du ministère met
l'accent sur les secteurs qui doivent être l'objet d'une politique
véritable de loisir, rend compte du besoin de développement et de
coordination qu'une telle politique implique et vise à rendre l'action
du ministère à la fois plus articulée et mieux
intégrée.
La nouvelle structure du ministère reflète, pour ce faire,
le contenu même des activités visées par notre action en
mettant aussi l'accent sur les clientèles à desservir, du
même coup les rapports avec le milieu, de même qu'une meilleure
concertation qu'un sous-ministre adjoint aura explicitement le mandat
d'assurer, notamment au plan des
municipalités et des organismes nationaux et régionaux de
loisir qui constituent les deux grandes catégories de partenaires de
l'État dans ce domaine.
La nouvelle structure permettra enfin de renforcer substantiellement la
Direction générale des opérations régionales en lui
reconnaissant un meilleur encadrement et de raffermir l'action du
ministère en matière de faune et de parcs en
réaménageant leur cadre opérationnel.
Orientations 1982-1983. Pour l'année 1982-1983, nous nous sommes
donné comme objectif, tout d'abord, de poursuivre l'implantation des
mesures précises annoncées dans le livre blanc.
Vis-à-vis de la municipalité maître d'oeuvre, en
plus de l'implantation recommandée du programme unifié de
subvention, nous proposerons un plan national d'équipement de loisir,
nous poursuivrons la concertation scolaire municipale en cette même
matière, nous amorcerons également des relations avec les
municipalités régionales de comté, notamment en ce qui
concerne ce plan national d'équipement.
Vis-à-vis des organismes nationaux et régionaux de
loisirs, nous adopterons, après des consultations plus approfondies avec
le milieu, une nouvelle politique de financement axée plus
spécifiquement sur des mandats de développement de services
à la population.
Par ailleurs, quant au développement des politiques sectorielles,
le loisir touristique sera appelé à un développement
important. Nous déposerons également un projet de politique sur
les fêtes populaires. Le secteur du sport sera enrichi d'une nouvelle
politique de développement de l'élite. À cet égard,
je tiens à noter que nous avons confié à la
Société des sports du Québec le mandat de soumettre un
projet de plan de développement. Je précise que cette politique
devra faire l'objet d'une consultation publique.
Après avoir procédé, l'an dernier, à son
installation physique, la Régie sur la sécurité dans les
sports atteindra cette année sa vitesse de croisière du point de
vue administratif. Elle complétera et présentera pour adoption,
sa réglementation, adoptera et implantera une politique de recherche,
élaborera un programme de communications et commencera l'adoption des
règlements sportifs selon un ordre prioritaire.
En matière de ressources fauniques, l'année 1982-1983 sera
marquée par l'implantation de la politique d'autofinancement des zones
d'exploitation contrôlée. En effet, depuis 1978, les ZEC ont
été subventionnées pendant une période de trois
ans. Par la suite, ces subventions ont été prolongées d'un
an. La politique d'autofinancement dont je faisais mention répond non
seulement aux souhaits du ministère, mais également à ceux
des gestionnaires des ZEC.
Nous assisterons également au retour du permis de pêche
obligatoire. En plus d'améliorer la collecte des données et la
précision de nos statistiques, le permis de pêche permettra
d'augmenter l'identification du pêcheur, ainsi que le contrôle des
captures et des limites quotidiennes.
Par ailleurs, j'ai saisi le gouvernement d'un projet de modifications
à la Loi sur la conservation de la faune, qui permettra la
simplification de cette loi et autorisera une plus grande
sévérité dans les cas de braconnage. Nous poursuivrons, de
plus, nos travaux sur la protection des habitats fauniques.
En ce qui concerne plus particulièrement la gestion du saumon de
l'Atlantique au Québec, notre politique est en voie d'implantation,
autant en ce qui concerne les plans de gestion par rivière, les projets
de restauration et de recherche, qu'en ce qui concerne la gestion
déléguée et l'implication des autochtones à la
gestion du saumon de l'Atlantique au Québec. Mais pour que le
Québec soit un aussi grand producteur de saumons à la
récolte qu'il l'est pour la reproduction, il devra convaincre Ottawa de
forcer Terre-Neuve à réduire ses prises commerciales. C'est
à ce niveau que la bataille devra se jouer pour les années
à venir.
Il ne faudrait pas oublier enfin que mon ministère apportera une
contribution importante dans le dossier Archipel, notamment en ce qui concerne
les études biologiques. Je souligne que moi-même, de même
que les fonctionnaires du ministère demeurerons vigilants face à
ce projet dont toutes les conséquences devront être
mesurées avec soin.
Enfin, en matière de parcs, la prochaine année sera
marquée par la reconnaissance des nouveaux parcs suivants: le fjord du
Saguenay, la réserve du mont Saint-Bruno, la réserve
Paul-Sauvé à Oka, les îles de Boucherville, la zone
récréative formée par le bassin d'alimentation de la
rivière Yamaska près de Granby. Nous verrons également
à consolider les équipements et les services existants et
à développer des programmes d'activités dans les parcs,
activités, par exemple, de randonnée pédestre et
d'interprétation de la nature. C'est, d'ailleurs, dans cette perspective
que se situe la cession aux municipalités, aux associations sans but
lucratif et aux entreprises privées d'un certain nombre
d'équipements hors parcs et hors territoires fauniques de manière
à mieux nous concentrer sur la gestion de territoires bien
identifiés.
Voilà, M. le Président, ce que j'avais à
déclarer en guise d'introduction à l'étude des
crédits du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche. Nous constatons que, de
manière directe ou indirecte, l'ensemble de la population et
l'ensemble du territoire sont concernés par notre gestion. Cela explique
la sensibilité de la population à tous les gestes que nous
posons, de même que la complexité de chacun des problèmes
auxquels nous avons à faire face. Nous ne prétendons pas, dans un
tel domaine, pouvoir nous arrêter de travailler et de développer.
La civilisation des loisirs n'est pas encore à nos portes. Il n'en
demeure pas moins que la qualité de la vie et le temps libre
méritent aujourd'hui autant d'efforts et autant de ressources. Merci, M.
le Président.
Le Président (M. Rochefort): Merci, M. le ministre. M. le
député de Roberval.
M. Michel Gauthier
M. Gauthier: Merci, M. le Président. Mon commentaire sera
très bref à la suite de certaines consultations avec des
députés de l'équipe ministérielle. Je me
contenterai de souligner deux préoccupations vers lesquelles, je pense,
le ministère devrait orienter ses efforts au cours de la prochaine
année. Je pense bien que le ministre est déjà passablement
sensible à ces deux éléments.
D'abord, dans le domaine du loisir, d'une façon très
large, le but que devrait poursuivre le ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche est d'offrir, bien sûr, à la
population du Québec plus de loisirs, des loisirs mieux organisés
et qui répondent davantage aux véritables besoins locaux. On sait
que ces besoins varient très largement d'une région a l'autre.
Pour ce faire, nous croyons sincèrement qu'une politique de
décentralisation devrait être mise de l'avant, une politique de
décentralisation qui amènerait dans les faits le milieu ou chacun
des milieux à planifier, à organiser et à contrôler
localement les activités de loisir. On atteindrait par là,
à notre avis, l'objectif d'adapter davantage les loisirs aux besoins
locaux et de les organiser d'une façon plus simple, mais aussi
peut-être plus efficace pour la population.
Dans un deuxième temps, nous pensons sincèrement qu'il
faut revaloriser l'apport bénévole dans le loisir au
Québec pour faire face, dans cette période économiquement
difficile, à des obligations qui deviendraient sans cesse plus grandes
sur le plan financier. Pour ce faire, en élargissant l'apport local dans
l'organisation et dans la planification du loisir et en rapprochant le
financement de ces activités de loisir des citoyens, nous pensons
sincèrement qu'ils se sentiront impliqués et seront davantage
intéressés à augmenter, si je peux dire, cet apport
bénévole.
Ce sont là deux pistes vers lesquelles le ministère et le
ministre, à notre avis, devraient se diriger pour la prochaine
année.
Également un mot touchant la fête nationale. Nous
espérons fermement, et je pense que cela doit être partagé
des deux côtés de l'Assemblée nationale, une fête
nationale qui offre des garanties de succès mais avec un encadrement qui
permet d'éviter les pertes financières ou les problèmes de
gestion qu'on a connus dans le passé. Nous souhaitons également
que cette fête nationale soit excessivement populaire au sens propre du
terme. Si les sommes qui y sont consacrées sont moins importantes que
par le passé puisqu'on a à défrayer certains engagements,
certaines dettes déjà contractées, nous espérons
sincèrement qu'il y aura, par une participation accrue de la population,
autant d'activités, autant de manifestations et qu'elles seront toutes
aussi intéressantes pour l'ensemble des citoyens du Québec.
Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le
député de Maskinongé.
M. Yvon Picotte
M. Picotte: Merci, M. le Président. À mon tour, au
nom de l'Opposition, j'aimerais remercier les fonctionnaires du
ministère qui ont bien voulu se joindre à nous ce matin pour sans
doute fournir un éclairage additionnel au ministre et donner de
meilleures réponses aux questions que nous aurons à poser tout au
long de l'étude de ces crédits. Alors, bienvenue, et cela nous
fera plaisir en temps opportun de bénéficier de vos
lumières. J'aimerais bien, M. le Président, au point de
départ, souligner qu'il y a eu une entente entre l'Opposition et le
cabinet du ministre en ce sens que nous allons diviser nos interventions en
trois parties. Pour ce qui reste du temps ce matin, j'ai l'intention avec mes
collègues de chaque côté de la table de travailler sur la
faune et les ZEC pour en arriver cet après-midi possiblement à
parler des parcs et aborder le domaine du loisir vers la fin de la
journée avec deux autres de mes collègues et d'autres qui y
participeront.
Par l'entente, on a accepté que le député de
Roberval fasse une déclaration à titre de chef d'équipe,
étant donné qu'il n'y a pas d'adjoint au ministre dans ce
ministère, ce qui permettra sans doute à mon collègue de
Laprairie, en début d'après-midi et vers le milieu de
l'après-midi, de faire une déclaration relative au loisir et
à d'autres domaines.
M. le Président, c'est bien à regret que, dès le
début de cette intervention, je doive tenir le ministre responsable de
l'incurie dont il a fait preuve au cours de la dernière année
financière. Le piteux état de nos dépenses publiques
prouve jusqu'à quel point on a fait preuve d'indigestion
financière et, aujourd'hui, ce sont les
contribuables du Québec qui en paient la note.
Ce qui est vrai pour l'ensemble du Québec l'est plus
particulièrement pour le ministère du Loisir, de la Chasse et de
la Pêche. Cette année, nous avons eu tout d'abord droit au mythe
de la bonne gestion des ZEC, laquelle n'est pas l'effet du travail des
centaines de bénévoles, mais bien des idées
prétentieuses du gouvernement qui n'a manifestement pas les moyens
d'assumer ses folies de grandeur. À cet égard, il n'est pas
étonnant de lire les rubriques de chasse et de pêche faisant
état des assemblées régionales des ZEC, desquelles on peut
maintenant évaluer la performance administrative de la formule
élaborée par ce gouvernement en 1978. Quelques-unes des ZEC
semblent avoir échappé à la faillite tandis que d'autres
sont au bord de la tutelle.
Dans quelques instants, M. le Président, nous aurons l'occasion
de voir plus en détail le désastre financier des ZEC dont les
gestionnaires ne semblent pas avoir reçu de réponse satisfaisante
en vue de les aider lors de leur dernier congrès.
L'Opposition, pour sa part, a indiqué à plusieurs reprises
qu'elle ne rejetait pas en principe l'accessibilité, mais que de viser
l'universalité d'un tel programme constituerait une bévue
irréparable sur le plan de l'équilibre faunique et
écologique de l'ensemble des réseaux des lacs et forêts du
Québec aussi bien que sur le plan financier. (10 h 45)
Or, depuis l'entrée en vigueur de ce processus de
libération, les griefs se sont ajoutés chaque année aux
coûts qui suivaient tout naturellement l'inflation; s'y est ajouté
aussi le facteur d'imprévoyance en ce qui a trait au contrôle de
nos ressources.
Bien sûr, le ministre a prêché la vertu en vue de
concrétiser un choix strictement politique. M. le Président,
c'était là chimère que de penser un instant que
l'accessibilité universelle se ferait sans que se produisent des
anomalies sérieuses au niveau de l'écosystème. C'est ce
que le ministre n'a pas compris. L'état de nos lacs et forêts ne
pouvait absorber une exploitation abusive de la part d'amateurs de chasse et de
pêche.
Ce gouvernement en avait contre les abus de l'exploitation de nos
ressources par des clubs privés. Loin de lui nier un tel droit, je lui
dis cependant que l'illogisme dans lequel il s'est embarqué à
vouloir tout rompre avec le passé a littéralement
découragé le milieu, suscité la haine de milliers
d'amateurs de chasse, de pêche et d'adeptes du plein air,
bureaucratisé l'accessibilité à un point tel que ce
ministère constitue aujourd'hui un État dans un autre
État. La situation est aussi ridicule qu'il en coûte aujourd'hui
presque, aussi cher d'entretenir la bureaucratie que d'appliquer un programme
de soutien aux activités de plein air. De plus, les coûts de cette
bureaucratie sont à un point tel que le ministre des Finances a
passé le mot à son collègue du Loisir, de la Chasse et de
la Pêche pour qu'il établisse une politique de tarification
à la moindre activité sportive ou socioculturelle.
L'an passé, mon collègue de Charlevoix indiquait au
gouvernement la nécessité de mettre en place une formule
mitoyenne entre le concept de ZEC et l'ancienne formule des clubs
privés. Cette solution nous apparaît plus que réaliste
aujourd'hui et d'autant plus urgente que les orientations du ministère
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche risquent de transformer ce secteur
en véritable cauchemar pour les pêcheurs et chasseurs
québécois. D'une part, le député de Hull avait
souligné le fait qu'un tel processus provoquait le laisser-aller dont
étaient victimes les forêts et les lacs du Québec. Le
ministre peut-il nous dire aujourd'hui que toutes ces lacunes sont
réparées depuis?
Du côté péquiste, on parle abondamment des abus de
certains propriétaires avant l'opération de déclubage. Le
ministre pourrait peut-être nous dire ce qui est
préférable, le déséquilibre et les dommages de la
nature ou les abus de certains propriétaires. S'il déplore le cas
de certains propriétaires, pourquoi son gouvernement n'a-t-il pas
apporté des correctifs plutôt qu'une sorte de révolution,
laquelle trouvait sa source dans la frustration bien soutenue par une campagne
de sensibilisation, fondée à son tour sur une base partisane
nullement conforme à la réalité?
En somme, M. le Président, les points sur lesquels l'Opposition a
toujours construit son argumentation se résument de la façon
suivante: 1. Un empressement du gouvernement a instaurer cette bureaucratie
improvisée dont la méthode d'application
accélérée a provogué la panique dans les milieux.
Dès le début, lors de cette opération de déclubage,
mon collègue de Portneuf en a fait état à
l'Assemblée nationale et a posé de nombreuses questions au
député-ministre de la région de la Mauricie qui, dans le
temps, était responsable du ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche. Mon collègue Pagé en a maintes fois fait
état. 2. Le découragement des centaines de gestionnaires des ZEC
qui ont rappelé au ministre, au dernier congrès, que l'aspect
entretien de l'infrastructure était non seulement en
décrépitude, mais que rien ne garantissait que des correctifs
pourraient y être apportés à court terme si une telle
situation se maintenait. Cela aussi je pense qu'on en avait fait état
à ce moment-là. Le ministre aurait dû suivre le conseil de
la Société des Alcools, à savoir que la
modération a bien meilleur goût; vertu qui devrait
être appliquée en priorité à son ministère et
qui aurait pu éviter les déboires devant lesquels sont
confrontés aussi bien les gestionnaires des ZEC que les amateurs.
Parlant du congrès des ZEC, il est un autre point qui
m'apparaît essentiel au bilan de l'action gouvernementale. C'est le mythe
de la consultation. Depuis quelques semaines, le ministère du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche fait paraître une annonce dans le cadre de
la tenue des différentes assemblées générales. Je
vous lis le texte, M. le Président, pour vous montrer jusqu'à
quel point le sens démocratique est édifiant au sein de ce
gouvernement et plus particulièrement chez notre ministre du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche. On dit, dans le texte de ces
annonces-là: Membres de ZEC, c'est à vous de décider.
Voici dans quel cadre - par contre on ajoute ceci- vous aurez à
décider de la tarification de votre ZEC pour la saison 1982. Le cadre
imposé aux membres de ZEC intervenait, je vous le rappelle, peu
après le congrès tenu les 30 et 31 janvier dernier où, par
dizaines, on est venu dire au ministre que, dans plusieurs ZEC, un changement
d'orientation majeur s'imposait de peur que ne se perpétuent les
catastrophes des années passées. Cela a été dit par
des dizaines de responsables lors du congrès. Plus
précisément, certains témoins ont clairement exposé
au ministre l'irréalisme d'appliquer une grille en raison des
problèmes vécus différemment d'une région à
l'autre, d'un territoire à un autre territoire, d'un lac à
l'autre et d'une forêt à une autre forêt. Faut-il avoir
complété des études si poussées pour comprendre
qu'un territoire peut être fréquenté plus qu'un autre en
raison de sa proximité du centre urbain, de ses richesses plus
abondantes, de son accessibilité plus facile, bref selon les goûts
des adeptes des activités sportives? Non, M. le Président, il
faut avoir circulé dans le milieu et écouté attentivement
les personnes directement impliquées dans cette vaste comédie. En
somme, il faut sortir dehors.
On se rappellera, au passage, l'accueil réservé au
ministre cette fin de semaine au Château Frontenac qui, j'en suis
sûr, est encore frais dans sa mémoire.
M. Lessard: II a été excellent.
M. Picotte: Pourrait-il nier que ses propos ont
systématiquement frustré bon nombre des idées
avancées par les congressistes désirant essentiellement obtenir
l'autonomie de gestion, mais en conservant les atouts financiers mis à
leur disposition par le biais des programmes du ministère du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche depuis le début de l'opération
déclubage, quitte à éroder le principe
d'accessibilité? Le ministre a simplement exposé ses vues qui le
séparaient passablement des gestionnaires de son système.
Un des points de divergence concernait la façon d'éponger
les déficits de l'année 1981 où le ministre s'est
refusé de combler la différence entre les revenus
anticipés et les dépenses réalisées. Point de vue
parfaitement légitime, me dira le ministre, mais me
précisera-t-il comment les ZEC peuvent fonctionner de cette façon
pour les années à venir alors que les bilans financiers indiquent
clairement qu'un tel système est voué à la faillite? C'est
son gouvernement qui a instauré un tel illogisme. Qu'il le finance au
lieu de remettre le fardeau de son imprévoyance sur le dos des
consommateurs. J'ose croire que le ministre n'osera pas nous faire avaler la
pilule qu'en 1978 personne ne prévoyait la période
d'austérité à l'aube des années quatre-vingt. Au
rythme de création des programmes bidons dispendieux et nullement
productifs sur le plan socio-économique, il ne pouvait en être
autrement; tout administrateur sérieux le sait.
Plus récemment, le ministre nous a passé l'idée du
ticket modérateur et du rétablissement du permis de pêche.
Sur ce dernier point, lors du lancement de l'opération déclubage,
le ministre de l'époque, actuel responsable du ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, le député de
Saint-Maurice, s'élançait dans une sorte d'envolée
oratoire en nous offrant ce cadeau de Noël et en disant que l'abolition du
permis de pêche répondait à un principe de respect à
l'égard des Québécois dont témoignait le
présent gouvernement. Qu'en est-il aujourd'hui? Est-on devenu moins
respectueux à l'endroit du gouvernement ou cherche-t-on, par tous les
moyens, à limiter l'accès des Québécois aux
forêts et aux lacs?
À ce même congrès, le ministre a non seulement
compromis l'espoir des congressistes, mais depuis, plusieurs revendications
sont demeurées sans réponse, telle la garantie bancaire servant
de fonds de démarrage aux associations, et que soient obtenus des
décrets particuliers pour la réglementation des ZEC comme
condition d'acceptation du principe de l'autofinancement des ZEC. De toute
façon, je vous souligne immédiatement, M. le Président,
qu'en ce qui concerne le permis de pêche et ces choses-là mon
collègue de Hull a manifesté le désir d'avoir beaucoup
plus d'éclaircissements de la part du ministre qui a tout simplement
effleuré le sujet tantôt. J'ose espérer qu'on pourra
obtenir des réponses. En fin de compte, s'il accepte d'éponger le
déficit de la fête nationale, à plus forte raison
devrait-il accorder une attention égale à une activité qui
constitue un aspect important de la culture québécoise.
Enfin, M. le Président, j'aimerais
demander au ministre de compléter les informations sur deux
points précis concernant les autochtones. Où en sont rendues les
intentions de la Confédération des Indiens du Québec qui,
à la suite des raids policiers contre les Indiens Micmacs de
Restigouche, avait décidé d'intenter des poursuites contre le
gouvernement du Québec, contre l'escouade antiémeute de la
Sûreté du Québec et peut-être aussi contre le premier
ministre et certains membres de son cabinet?
En deuxième lieu, qu'est-il advenu des revendications de
l'Association des pêcheurs sportifs de saumon du Québec regroupant
23 associations diverses? J'aimerais avoir plus d'explications
là-dessus. Un mémoire avait été remis au premier
ministre le 22 février dernier, affirmant l'égalité de
tous sans discrimination d'aucune manière face à la ressource. Je
fais référence au télex du 22 février 1982, mais
dénonçant la pêche abusive et illégale
pratiquée par les Amérindiens.
À propos de la pêche au saumon, le ministre
annonçait en fin de semaine dernière qu'il permettrait la
pêche commerciale au saumon, laquelle sera encadrée de conditions
visant à protéger la ressource telles que: seuls seront permis
les engins fixes qui ne pourront, dans aucun cas, être installés
à moins de 1500 pieds des rivières. De plus, il semble que la
décision ait recueilli la satisfaction des pêcheurs, mais nous
aimerions savoir du ministre pour quelles raisons cette décision n'est
pas intervenue l'an passé, alors que le gouvernement avait ouvert la
pêche commerciale au saumon dans les autres provinces. Je veux dire le
gouvernement fédéral, puisqu'on parle d'autres provinces. Nous
aimerions savoir aussi ce qu'il adviendra des permis pour les fils ou les
dépendants des pêcheurs. Tandis qu'on y est, est-ce que le
ministre pourrait nous dire où en est rendue l'entente, avec plus de
précisions qu'il ne l'a fait, avec les Amérindiens de Restigouche
qui aurait dû suivre celle conclue avec les Micmacs de Maria?
Dans le domaine des parcs, M. le Président, bien que je sache que
mon collègue de Marquette en fera état cet après-midi
assez abondamment, j'aimerais aussi apporter quelques remarques. Je ne saurais
passer sous silence l'importante orientation du ministère du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche en ce qui a trait au projet de parcs
voués à la conservation et à la récréation
en plein air. Bien que nous aurions souhaité que ce projet nous
fût soumis plus tôt, afin d'en étudier toutes les
implications, nous retenons tout de même que le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche exprimera son désir, sans
doute sous forme de législation, en subdivisant en 44 unités
territoriales correspondant à un milieu naturel particulier. De plus,
les citoyens pourront, d'après le document de travail du
ministère, s'impliquer bénévolement ou pour l'obtention de
profits dans la gestion des services dans les parcs. Sur ce dernier point,
j'apprécierais quelques renseignements supplémentaires de la part
du ministre, car si on entrevoit des profits on a naturellement pensé
à une politique de tarification, un autre moyen subtil de combler les
déficits du ministre des Finances.
Ici, je m'arrête un instant car il me semble que, là
encore, le gouvernement fait preuve de fraude intellectuelle, d'irrespect
à l'égard des Québécois. À première
vue, les plans du ministère en matière de parcs et centres de
récréation nous semblent tout à fait plausibles, eu
égard aux soucis sans cesse démontrés partout en
Amérique du Nord en vue de modifier nos comportements vis-à-vis
de nos richesses naturelles. De là à exagérer dans le sens
contraire, le pas est facile à franchir, et nous exigeons du
gouvernement qu'il nous dise enfin où il dirige le Québec.
Voilà un domaine qui relève d'une partie importante de notre
contexte social et culturel, celle du loisir et du plein air. La
bureaucratisation qui nous est proposée alourdira davantage
l'accessibilité des citoyens en vertu d'une politique de tarification,
augmentera les coûts de fonctionnement du ministère, sans que le
bien-fondé des moyens pour atteindre les objectifs soient
analysés froidement. Si on s'en tient à l'exemple du parc du Mont
Orford, les délais d'investissements et de travaux d'infrastructure sont
si longs que les politiciens ont trouvé le moyen d'en faire des
thèmes électoraux à chaque campagne électorale.
Est-ce que le ministre a l'intention de jouer ce jeu encore une fois avec les
44 unités territoriales proposées?
Cette année on a augmenté les primes d'assurance
automobile parce que, disait-on, les coûts administratifs avaient
augmenté de 50%; dans ce cas, la franchise de la présidente de la
Régie de l'assurance automobile nous aura démontré que
certaines observations de l'Opposition n'étaient pas sans fondement
à l'époque. Cette fois-ci nous formulons la même critique
en ce qui a trait à ce projet de parcs. Plus nébuleux encore sont
les détails qui entourent cette nouvelle politique. C'est ainsi qu'on
apprend que certaines formes d'exploitation seront permises, d'autres
prohibées, d'autres encore dépendront des situations pour ce qui
a trait à des cas ponctuels.
Ces cas ponctuels ressemblent étrangement aux problèmes et
mystères entourant l'exploitation de la mine d'olivine dans le parc de
la Gaspésie. Les batailles politiques, les consultations populaires, les
mises en garde, les propositions intéressantes
de compagnies impliquées dans ce projet d'extraction sont venues
à bout de régler cette question. On me dira que ces délais
de batailles juridiques sont le coût de la démocratie mais aussi
une perte de temps, en ce sens que ces décisions relèvent
à toutes fins utiles du gouvernement. C'est par sa façon d'agir
et de décider que la bonne gestion du gouvernement est assurée et
non par la mollesse de pseudo-consultations. L'Opposition n'en a pas contre
l'objectif de conservation, bien au contraire, mais elle demande au
gouvernement d'indiquer clairement ses choix en cette matière et
formuler des moyens d'intervention susceptibles d'y parvenir sans faire croire
à une souplesse gouvernementale. Dans le passé, trop souvent le
gouvernement s'était mal exprimé dans ce domaine. (11 heures)
Enfin, nous disons au gouvernement qu'un tel projet d'envergure doit
être précédé d'une consultation élargie dont
le ministre pourrait nous en communiquer l'échéancier, le contenu
et tous les détails pertinents. Nous lui demandons aussi d'accorder une
attention particulière dans l'évaluation de ses ressources
financières et même disponibles de façon qu'une vaste
réforme ne prenne une ampleur telle qu'il n'ait plus les moyens de la
financer et se contente de refiler la facture aux contribuables. Sinon, je
crains que l'Opposition lui demande d'aller se ressourcer tout comme il l'a
demandé à ses anciens membres de cabinet.
M. le Président, j'aimerais en terminant sensibiliser le ministre
à un cas type de décision qui est prise sans consultation. Je
veux parler de la chasse au cerf. Cette décision du ministre du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche a soulevé l'ire des associations de
chasseurs cette année en ce qui a trait au cerf de Virginie.
En effet, en vertu d'un décret adopté le 23 septembre
dernier, valide pour l'année 1981 seulement, les chasseurs ont pu
abattre la femelle et le faon durant la première journée de
chasse. Le ministère appuyait cette décision sur le fait que
l'abattage des mâles seulement durant une période prolongée
aurait provoqué une débalancement des sexes. Dans le milieu, on
allègue qu'une telle décision aurait dû intervenir une
année plus tard et que ce décret aura pour effet de
détruire tout le travail accompli depuis l'entrée en vigueur de
la loi du mâle adoptée en 1974. Je citais le Soleil du 9 octobre
1981.
De plus, cette décision fut qualifiée de surprenante en
raison de l'absence de consultation du ministère avant de
décréter un tel règlement. Les observateurs de la
scène sportive l'ont eux-mêmes appris par le biais d'un
communiqué de presse. Cette décision affectait les zones de
chasse où sont concentrés la plupart des cerfs du Québec,
l'Outaouais, le nord de Montréal, la vallée du Richelieu,
l'Estrie, la Beauce, Bellechasse, la côte du sud, le Bas-Saint-Laurent et
la Gaspésie.
Le ministère évoquait, pour décréter un tel
règlement, qu'au cours des trois dernières années, les
inventaires connus avaient permis ce déceler une augmentation sensible
de la population de nature telle dans la plupart des régions du
Québec. Le même communiqué indique en outre, que la
permission de chasser la femelle et le faon se limitait à l'année
1981, mais pouvant faire l'objet d'une révision à chaque
année, selon les rigueurs de l'hiver et le taux de reproduction.
Déjà, faut-il rappeler que la Fédération de
la faune québécoise a violemment réagi à cette
décision, précisément parce qu'elle ouvrait la porte
à un carnage sans merci. Bien que les rapports ne soient que partiels
sur les résultats de ce règlement, il semble que dans certains
comtés, tel que celui de Labelle, le carnage appréhendé
s'est bel et bien produit. Bien plus, certains conseils de comté ont par
le biais de résolution dénoncé l'absence de consultation
entourant un tel décret.
Enfin, un autre rapport obtenu par le quotidien La Presse indiquait que
le premier week-end de la saison de chasse, qui s'étendait sur trois
semaines, aurait permis l'abattage de près de 3000 cerfs, alors que l'an
dernier, 4200 bêtes étaient abattues durant toute la
période de chasse.
Dans d'autres régions, ce décret a aussi fait l'objet de
dénonciation comme dans le cas du président de l'Association de
chasse et pêche de la région de l'Annonciation, organisme
regroupant plus de 600 membres, lequel n'a pas caché son
dégoût face à cette forme de chasse trop
controversée. Dans la seule région de Macaza, plus de 300
bêtes auront été abattues.
M. le Président, j'aimerais encore, sur ce point, entendre ce que
le ministre a à nous dire là-dessus. Entre-temps, je voudrais
remercier le ministre de l'attention qu'il porte aux remarques de l'Opposition.
J'espère que nous pourrons avoir, d'ici à la fin de la
matinée, un échange intéressant sur les points principaux
que je viens de soulever et qu'il pourra nous donner les renseignements
additionnels.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le
député de Hull.
M. Gilles Rocheleau
M. Rocheleau: Je vous remercie, M. le Président. Nous
avons des points relativement importants à traiter en ce qui concerne
les ZEC qui tenaient compte de l'opération déclubage qui a
débuté dans les années soixante.
M. Lessard: Vous dites quoi?
M. Rocheleau: Elle a débuté dans les années
1966, si vous voulez.
M. Lessard: On va s'en reparler.
M. Rocheleau: Et, en 1970, plus particulièrement, il y a
eu...
M. Lessard: Les clubs de Claire Kirkland-Casgrain...
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre,
messieurs!
M. Rocheleau: M. le Président, je demanderais au ministre
d'être plus respectueux et d'écouter. Cela va peut-être lui
faire comprendre que l'efficacité du ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche est peut-être à l'image du
ministre.
Quand on parle de déclubage, M. le Président, je pourrais
vous en parler longuement, parce qu'en 1970, quand le Parti libéral
reprenait le pouvoir, il a continué cette politique de déclubage.
Mais, plus particulièrement en 1978, on éliminait la
totalité des clubs privés au Québec, alors qu'on aurait
probablement dû éliminer, premièrement, les clubs
privés qui étaient la propriété d'étrangers,
entre autres, d'Américains, qui avaient au Québec plusieurs
territoires, plusieurs lacs et plusieurs aménagements que les
Québécois ne pouvaient pas utiliser.
On se souvient, en 1978, le ministre, M. Duhaime, retirait les permis de
pêche et remettait aux Québécois et aux
Québécoises les forêts et les lacs, en disant qu'il faisait
confiance aux gens du Québec, pour utiliser nos parcs, nos lacs et nos
forêts. À ce moment-là, on avait éliminé
totalement les permis de pêche. Les ZEC, c'est un fiasco complet
pratiquement à la grandeur du Québec, à quelques
exceptions près. Et, malheureusement, dans plusieurs cas, après
le déclubage complet effectué en 1978, le ministère, au
lieu retenir davantage les services d'agents de conservation, qui, à
toutes fins utiles, ont diminué au cours des dernières
années plutôt qu'augmenter, au lieu de retenir les services
d'agents de conservation qui étaient des experts dans leur domaine et
qui connaissaient leur métier, on a plutôt tenté, par la
formation de ZEC, de s'approprier certains pouvoirs qu'avaient
déjà les agents de conservation. Et dans plusieurs régions
du Québec, actuellement, les ZEC qui sont en opération et ceux
qui y sont affectés tentent de jouer à l'agent de conservation,
ce qui n'est pas leur rôle du tout.
J'avais osé souhaiter, suivant certaines questions que nous avons
posées l'an passé au ministre responsable du ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche, voir une certaine augmentation
d'agents de conservation au Québec et cela, dans toutes les
régions, étant donné que nous assistons actuellement
à une certaine détérioration de nos forêts et de nos
lacs, contrairement à ce que nous avions, alors que certains clubs
privés qui ont été éliminés
répondaient très bien à la conservation et à la
préservation de nos forêts et de nos lacs. Des ZEC, dans plusieurs
régions, sont quasi une incitation au braconnage. Quand on parle de
braconnage, le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche en
connaît sûrement quelque chose, lui qui est reconnu dans sa
région comme un expert braconnier; il s'en est même
déjà vanté. Je considère, M. le Président,
que le ministre devrait se préoccuper davantage...
M. Lessard: Je sais que je n'ai pas droit à une question
de privilège, M. le Président, mais c'est ridicule.
Le Président (M. Rochefort): Justement.
Lessard: Je pourrais soulever une question de règlement.
C'est ridicule.
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Hull.
M. Rocheleau: Absolument pas! Le ridicule tue.
M. Lessard: Je soulève une question de règlement,
quand même.
Le Président (M. Rochefort): Question de règlement,
M. le ministre.
M. Lessard: Le député de Hull a le droit de dire
n'importe quoi. Pour dire certaines choses, il faut que le député
de Hull puisse l'affirmer. Est-ce que le député de Hull pourrait
m'affirmer, à un moment donné...
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, il ne s'agit
pas d'une question de règlement.
M. Lessard: Question de règlement. Le député
de Hull...
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, je vous dis
que ce n'est pas une question de règlement.
M. Lessard: ... dit que je suis considéré comme
braconnier. J'aimerais que le député de Hull prouve, au moins,
ses affirmations.
Le Président (M. Rochefort): Vous pourrez lui demander
cela au moment de votre intervention.
M. Rocheleau: J'aurai sûrement l'occasion, M. le
Président...
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Hull, s'il vous plaît.
M. Rocheleau: Je vous remercie, M. le Président.
J'espère que le ministre n'interviendra pas trop souvent, surtout quand
cela le choque; la réalité choque toujours. Ce qu'on a fait
antérieurement laisse toujours des traces. Il n'en demeure pas moins, M.
le Président, que nous souhaiterions, nous de l'Opposition, que le
ministère apporte des correctifs sérieux aux zones d'exploitation
contrôlée que nous avons actuellement au Québec. Le
ministre ne semble plus être aussi respectueux des
Québécois et des Québécoises qu'il l'était
en 1978, en remettant la forêt et les lacs aux Québécois et
Québécoises, comme on l'avait précisé à ce
moment-là en retirant les permis de pêche. Aujourd'hui, on revient
avec des permis de pêche. J'aimerais connaître les revenus en
provenance de ces permis de pêche, de quelle façon ils vont
être considérés et ce que le ministère va
recommander de faire avec ces revenus.
Étant donné qu'il semble y avoir certains problèmes
- on l'a vu au sommet économique au cours des derniers jours - au point
de vue de l'emploi, j'aimerais savoir du ministre si, dans les parcs que le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche administre
actuellement au Québec, on prévoit des coupures de postes, d'une
part. D'autre part, j'aimerais savoir de combien d'argent le ministère
dispose pour l'aménagement et la gestion de ces parcs. Quand je parle de
parcs, j'inclus aussi les parcs de roulottes, s'il y en a.
M. Lessard: Les parcs de roulottes?
M. Rocheleau: Bien, les parcs d'aménagement de plein air.
J'aimerais savoir de la part du ministre s'il y en a; il pourrait
peut-être m'informer.
M. Lessard: Vous voulez dire les terrains de camping?
M. Rocheleau: Les terrains de camping.
M. Lessard: D'accord, ce n'est pas la même chose.
M. Rocheleau: Cela dépend des régions. On emploie
des termes différents. Étant donné que le ministre
actuellement est tellement "poigné" dans son petit coin à
défendre une fusion forcée, il en oublie de consulter les termes
employés dans d'autres régions du Québec.
J'aimerais savoir aussi si le ministère exploite certains
terrains de golf au Québec et, s'il en exploite, à quel
coût. Combien y a-t-il d'employés affectés à ces
exploitations? Est-ce qu'on prévoit des coupures de postes ou des
additions de postes? Actuellement, dans les coupures budgétaires du
gouvernement, au lieu de couper des postes, on semble en ajouter d'autres. On a
vu cela hier dans l'Outaouais; le ministre, M. Bernard Landry, a
augmenté le personnel à son ministère. J'aimerais aussi
que l'on puisse nous informer davantage des programmes avec les
municipalités tenant compte du livre blanc et de la
décentralisation du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche versus les municipalités. (11 h 15)
En terminant, M. le Président, j'aimerais connaître aussi,
de la part du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche,
ses intentions face à un problème que semble connaître
actuellement la Société d'aménagement de l'Outaouais qui a
des difficultés avec certains des parcs qu'il gère à
savoir transférer à l'entreprise privée ou autre,
j'aimerais savoir si le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche a
l'intention de s'engager dans ce dossier afin de préserver les parcs qui
ont été aménagés par la Société
d'aménagement de l'Outaouais. De quelle façon a-t-on l'intention
d'infuser dans ces budgets d'opération les sommes d'argent
nécessaires pour les maintenir comme dans le passé avec autant de
qualité?
C'est tout pour le moment, M. le Président, j'aurai
sûrement l'occasion de revenir en détail sur chacun des programmes
qui pourront être soulevés ici dans les heures qui suivront.
Le Président (M. Rochefort): Merci. Avant d'aborder le
premier programme, je demanderais au ministre de faire un certain nombre de
commentaires sur les points qui ont été soulevés dans les
déclarations préliminaires. M. le ministre.
M. Lucien Lessard
M. Lessard: Avec plaisir, M. le Président. D'habitude, je
réponds aux députés de l'Opposition avant de
répondre aux députés de mon parti. Mais comme de la part
des députés de l'Opposition, les critiques ne sont pas intervenus
immédiatement après moi, et devant la faiblesse de
l'argumentation que j'ai reçue, je vais d'abord répondre à
mon collègue, le député de Roberval.
M. Rocheleau: ... la modération...
M. Lessard: Vous allez voir ce que j'ai à vous dire.
Concernant la décentralisation des loisirs, on aura l'occasion d'y
revenir lors de l'étude de chacun des articles, on s'en va vers une
décentralisation dans le sens du
livre blanc, dans le sens d'un municipalisation des loisirs. Une
décision devra, comme je l'ai indiqué, être prise au
Conseil des ministres concernant l'enveloppe globale. Dans ce sens-là,
je pense que cela rejoint vos objectifs, à savoir la revalorisation des
bénévoles, permettre aux bénévoles de pouvoir
s'engager beaucoup plus dans le secteur des loisirs, parce qu'on comprendra que
le secteur des loisirs s'appuie sur les bénévoles. Le
ministère devrait dépenser énormément d'argent si,
dans toutes les municipalités du Québec, dans toutes les
régions du Québec, nous n'avions pas les milliers de
bénévoles qui travaillent ardemment pour développer le
loisir.
Concernant la fête nationale, vous avez constaté, mon cher
collègue, qu'hier il n'y a pas eu de questions à
l'Assemblée nationale parce que l'Opposition ne pose pas de questions
quand cela va bien. Elle tente de faire des scandales un peu partout. En ce qui
concerne la fête nationale...
M. Rocheleau: On va s'en parler.
M. Lessard: On va s'en parler. Hier, j'ai eu l'occasion
d'annoncer une entente avec la Société des festivals populaires
qui va nous permettre, avec des contrôles, de célébrer la
fête nationale 1982 et de bien la célébrer, surtout que le
gouvernement d'Ottawa, avec la complicité du Parti libéral du
Québec, vient nous enlever des pouvoirs fondamentaux au Québec.
Les Québécois doivent ensemble, le 24 juin, s'identifier, se
retrouver. Les libéraux du Québec auraient bien aimé que
nous ne fassions pas la fête nationale cette année. Ils auraient
mieux aimé célébrer la fête du Canada, mais nous
allons célébrer la fête nationale, nous allons la
célébrer pour l'ensemble des Québécois et des
Québécoises.
M. Rocheleau: La fête du Parti québécois.
M. Lessard: Là, M. le Président, je voudrais
revenir à l'Opposition.
M. Rocheleau: II va nous parler.
M. Lessard: M. le Président, j'aurai l'occasion de
répondre à des questions directes, précises qui ont
été posées par le député de Hull et le
député de Maskinongé. Je voudrais m'en tenir aux principes
d'abord, parce que nous aurons l'occasion de discuter programme par programme.
Nous répondrons justement, que ce soit au sujet de l'Outaouais, des
parcs et des loisirs, au problème fondamental qui a été
soulevé, ce matin, par l'Opposition. C'était l'objectif qui avait
été déterminé à savoir, nous discutons ce
matin de gestion et de fonds.
M. le Président, le député de Maskinongé a
affirmé qu'avec l'opération ZEC, nous avions bureaucratisé
la gestion de la faune. Deuxièmement, le député de
Maskinongé a affirmé que les ZEC ne fonctionnaient pas, que c'est
un fiasco, qu'il y avait des déficits partout, que cela avait
été une décision irresponsable de la part du
gouvernement.
M. Rocheleau: Question de règlement.
Le Président (M. Rochefort): Le député de
Hull a demandé la parole.
M. Lessard: Ils n'ont pas fini d'en soulever, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Sur une question de
règlement, M. le député de Hull; il est le premier des
deux à l'avoir soulevée. M. le député de Hull, sur
la question de règlement.
M. Rocheleau: M. le Président, sur la question de
règlement, il ne faudrait pas que le ministre interprète mal les
propos de mon collègue de Maskinongé quand il dit que...
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Hull, je tiens à vous rappeler à l'ordre. Ce rappel à
l'ordre vaut pour tous les membres de la commission. Une question de
règlement, ce n'est pas la façon déguisée de
soulever une question de privilège en commission parlementaire, parce
qu'on n'a pas le droit de le faire, c'est pour souligner une violation du
règlement de l'Assemblée nationale.
Que je sache, la question de règlement que vous soulevez
actuellement, c'est pour corriger les propos du ministre. Vous pourrez le faire
à l'occasion de votre intervention à la suite de la sienne, mais
cela ne constitue d'aucune façon une question de règlement. Je
voudrais qu'on s'entende pour bien comprendre quelle est l'utilisation qu'on
doit faire en commission de la question de règlement même si en
commission on ne peut soulever de question de privilège.
M. Picotte: J'aimerais vous demander une directive, M. le
Président.
Le Président (M. Rochefort): Sur une directive, M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: Avec la brume qui circule continuellement dans le
cerveau du ministre, de quelle façon pourrais-je me prévaloir de
mon droit pour dire au ministre que je n'ai jamais avoué ici même
que les ZEC étaient toutes en déficit? Comment pourrais-je lui
rappeler cela?
M. Lessard: "Avoué"?
Le Président (M. Rochefort): À votre question de
directive, M. le député de Maskinongé, vous pourrez le
faire à l'occasion de votre prochaine intervention.
M. Picotte: Je comprends que cela fait trois ans qu'il n'a
connaissance de rien, mais, de toute façon, avant qu'il...
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre, si vous
voulez poursuivre votre intervention. M. le ministre.
M. Lessard: M. le Président, j'ai pris des notes pendant
la déclaration du député de Maskinongé.
M. Picotte: ... livre.
M. Lessard: M. le Président, le député de
Maskinongé a parlé de bureaucratisation, de fiasco des ZEC. C'est
vraiment regrettable.
M. Picotte: C'est votre livre.
M. Lessard: Savez-vous que je regrette le député de
Charlevoix ce matin; je le regrette énormément, parce que le
député de Charlevoix était positif; au moins, il
présentait à un moment donné des critiques qui nous
amenaient à certaines solutions. Mais quand j'entends le
député de Maskinongé ce matin, je suis
découragé. La décision démocratique d'avoir deux
députés de plus dans l'Opposition, j'espère que cela va
améliorer l'Opposition libérale, parce que c'est vraiment
désastreux. J'ai l'impression que le député de
Maskinongé ne lit qu'un seul chroniqueur, qu'il lit seulement les
critiques concernant des secteurs du ministère. Je voudrais justement
revenir sur l'opération gestion de la faune.
M. le Président, quand j'entends ce matin le député
de Hull nous dire que l'opération de déclubage a commencé
en 1960...
M. Rocheleau: J'ai dit dans les années soixante.
M. Lessard: M. le Président, en 1960... M. Rocheleau:
C'est bien différent.
M. Lessard: À ce moment-là, on a toujours le droit
de faire des péchés mortels pour autant qu'on s'en confesse. En
1960, M. le Président, j'étais libéral, j'ai fait la
campagne pour les libéraux et il y avait un article, en 1960, dans le
programme du Parti libéral, qui disait: déclubage. En 1960, je me
suis battu avec les libéraux et je me suis battu pour le
déclubage. En 1966, six ans après - là, heureusement, que
je n'étais plus libéral...
M. Rocheleau: Qu'est-ce que vous étiez en 1966?
M. Lessard: ... qu'est-ce qu'on avait fait, M. le
Président?
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lessard: J'étais indépendantiste, M. le
Président. Qu'est-ce qu'on avait fait de 1960 à 1966 concernant
le déclubage? On avait encore confirmé à des
privilégiés du régime, à 26 000 personnes qui
avaient des privilèges dans l'ensemble du Québec, le
système des clubs privés. On n'avait, de 1960 à 1966,
aucunement libéré ou aboli un seul club privé.
M. Rocheleau: Je n'ai pas parlé de cela, j'ai parlé
des années soixante.
M. Lessard: Vous avez parlé des années soixante
où le déclubage avait commencé.
M. Rocheleau: C'est vrai.
M. Lessard: Je me souviens qu'en 1972, Mme Claire
Kirkland-Casgrain, ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche dans
le temps, avait annoncé la libération de 123 clubs privés.
123 clubs privés, M. le Président, saviez-vous ce que
c'était? C'étaient des clubs qui avaient été
complètement vidés, vidés de leur territoire, vidés
de leur faune, complètement. C'est pourquoi la ministre du temps avait
annoncé la libération de ces 123 clubs privés, parce qu'il
n'y avait plus rien à l'intérieur des clubs privés. Je
voudrais revenir sur l'affirmation du député de
Maskinongé, à savoir que les zones d'exploitation
contrôlée sont un fiasco. On a rappelé 1960...
M. Rocheleau: Les années soixante. M. Lessard: Oui,
les années soixante. M. Rocheleau: Cela va jusqu'en 1970.
M. Lessard: M. le Président, est-ce que j'ai la
parole?
Le Président (M. Rochefort): Oui, vous pouvez poursuivre,
M. le ministre.
M. Lessard: M. le Président, dire que les zones
d'exploitation contrôlée sont un fiasco c'est, encore une fois,
démontrer exactement ce qu'a toujours fait le Parti libéral,
c'est-à-dire ne jamais faire confiance aux citoyens...
M. Rocheleau: Eh! Seigneur!
M. Lessard: ... ne jamais faire
confiance à la population du Québec, toujours dire qu'on
était né pour un petit pain, qu'on n'était pas capable
d'administrer nos affaires. Qu'est-ce que le Parti québécois a
fait? Je le dis bien honnêtement et je le dis d'autant plus que c'est mon
prédécesseur, M. Yves Duhaime, qui a eu le courage, pour la
première fois à travers le Québec, de s'attaquer aux
"patroneux" du Parti libéral qui contrôlaient les clubs
privés, qui a eu le courage de faire l'une des réformes les plus
fondamentales, les plus importantes de la faune qui étaient
réclamées par des milliers et des milliers de citoyens depuis des
années et des années. Qu'est-ce que c'est l'Opération
gestion faune? Qu'est-ce que c'est les zones d'exploitation
contrôlée? C'est nous, sur la Côte-Nord, qui nous
étions battus pour changer le Forestville Fishing Club, qui était
un club privé de la compagnie Anglo Canadian Pulp, qui est devenue la
compagnie Reed Paper, qui était un club privé exclusivement pour
des "boss", pour des patrons. Nous nous étions battus pour faire une
association de chasse et pêche. C'est Gabriel Loubier - pas le Parti
libéral - qui a eu le courage de nous donner un territoire et qui a dit,
à ce moment-là, à des citoyens de Forestville et de
l'ensemble de la région: Vous voulez avoir un territoire, vous voulez
gérer le territoire, on va vous le donner, mais vous allez le
gérer, le territoire. La seule personne, le seul ministre qui a eu le
courage de faire ça, c'est Gabriel Loubier, ce n'est pas le Parti
libéral. Qu'est-ce qui est arrivé quand nous avons pris le
pouvoir? Nous avions...
M. Rocheleau: En 1970.
M. Lessard: ... nous avions annoncé, à ce
moment-là, dans nos engagements électoraux - le
député de Duplessis a travaillé dans ce dossier-là
- que nous allions décluber. Pour la première fois, alors qu'il y
avait eu des promesses de déclubage pendant 20 ans, pour la
première fois, un gouvernement a décidé, non pas morceau
par morceau, a décidé d'appliquer une réforme, Le
député de Hull devrait en être conscient. Dans sa
région, quand on regardait une carte des clubs privés, les
citoyens ordinaires n'avaient même pas le droit d'aller chasser et
d'aller pêcher parce que, littéralement, la carte était
remplie de clubs privés, et une grande partie des membres de ces clubs
privés dans la région de Hull, provenaient de l'Ontario, M. le
Président.
M. Rocheleau: II y avait du poisson dans les lacs, dans le
temps.
M. Lessard: M. le Président, on va s'en parler des
poissons, des poissons pour les gens de l'Ontario.
M. Rocheleau: Voyons donc!
M. Lessard: Mais les Québécois n'étaient que
des poissons pendant ce temps-là.
M. Rocheleau: On invitait le tourisme. M. Lessard: Les
Québécois...
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le ministre.
M. Lessard: Alors, M. le Président, quel était
l'objectif de l'Opération gestion faune? Premièrement, d'abord
faire confiance aux Québécois. Oui, faire confiance aux
Québécois. 26 000 personnes, 26 000 privilégiés, 26
000 personnes, qui avaient obtenu des privilèges du Parti libéral
comme de l'Union Nationale, contrôlaient 95% du territoire accessible au
Québec, du meilleur territoire accessible au Québec. Maintenant,
avec l'ouverture du territoire - on va parler du système, tout à
l'heure - ce sont 126 000 personnes qui ont maintenant accès à ce
territoire qui est ouvert à l'ensemble du public. (11 h 30)
Maintenant, de quelle façon devait-on ouvrir ce territoire? (On
va le faire, le bordel; on est capable d'aller jusqu'au Vendredi saint, il n'y
a pas de problème.) Le député de Maskinongé a
parlé de bureaucratie. Est-ce que l'État devait décider de
prendre les clubs privés, de les administrer, de les gérer et de
créer une grande structure, de créer tout un système de
fonctionnaires pour administrer tout ça de Hull jusqu'à
Blanc-Sablon? Est-ce que c'était ce système-là qu'on
devait utiliser? On s'est dit, M. le Président - et c'est là la
différence entre le Parti libéral et le Parti
québécois - On a confiance au peuple du Québec, on a
confiance aux citoyens du Québec.
M. Rocheleau: Le référendum à
Baie-Comeau.
M. Lessard: Les citoyens et les citoyennes du Québec sont
capables d'administrer des territoires, ils sont capables de gérer des
territoires, ils sont capables de protéger leur faune. Ce n'est pas
juste 26 000 membres de clubs privés qui croyaient avoir à coeur
la protection de la faune. Il y a des citoyens et des citoyennes du
Québec qui ont aussi le respect de la faune et des braconniers, il y en
a partout.
Une voix: II y en a même qui siègent ici.
M. Lessard: Pour l'ouverture de
territoires à l'ensemble des citoyens, nous nous sommes
basés sur la confiance au peuple du Québec et à la
population du Québec.
M. Perron: Tu sais mauditement bien que tu as l'immunité
parlementaire; c'est pour ça que tu parles comme ça.
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, à
l'ordre, messieurs, s'il vous plaît!
M. Lessard: M. le Président, le député de
Maskinongé dit que les ZEC, c'est un fiasco. M. le Président,
95%, des meilleurs territoires au Québec, comme je l'ai dit tout
à l'heure, étaient contrôlés par 26 000 personnes.
On les a ouverts en 1977, mais, en 1980, le membership des ZEC, des zones
d'exploitation contrôlée, était de 123 271. Mais, on les a
ouverts en disant aux citoyens: Vous allez prendre vos responsabilités,
vous allez gérer vos territoires. Dire que c'est un fiasco, c'est tout
simplement dire à 123 271 citoyens qu'ils sont irresponsables, qu'ils ne
sont pas capables de gérer leur territoire. Avez-vous entendu des
critiques des gens qui gèrent les zones d'exploitation
contrôlée? Avez-vous entendu des gens qui réclament -
à part les anciens membres de clubs privés - l'abolition des
zones d'exploitation contrôlée? Non, M. le Président.
Aucunement, M. le Président.
M. Rocheleau: Voyons donc.
M. Lessard: Le député de Hull me dit "voyons donc".
Je voudrais qu'il m'indique ce qu'ils auraient fait en 1976. Heureusement
qu'ils n'ont pas été élus en 1976. M. le Président,
on a décidé de donner à des citoyens et à des
citoyennes la responsabilité de leur territoire et on leur a dit:
Pendant une période de trois ans, en ce qui concerne l'administration,
pour vous permettre justement de vous habituer à gérer le
territoire, l'État va vous appuyer; l'État va subventionner
l'administration, mais cela va durer pendant une période de trois ans.
Après trois ans, vous devrez assumer vos responsabilités. Vous
devrez autofinancer l'opération gestion faune. J'ai eu le colloque des
ZEC, j'ai eu des rencontres et on m'a demandé, on m'a
réclamé - et, d'ailleurs, c'était à la demande des
zones d'exploitation contrôlée - un an de répit; on m'a
dit: Donnez-nous un an de plus. Je leur ai donné un an de plus, mais
c'est justement à la demande des zones d'exploitation
contrôlée; c'est à leur demande que nous avons
accepté et que nous avons décidé, cette année, que
les zones d'exploitation contrôlée devaient s'autofinancer. Mais
on parle de déficits des zones d'exploitation contrôlée. M.
le Président, c'est exact que certaines zones d'exploitation
contrôlée ont des déficits. Un déficit de combien?
32 ZEC ont un déficit de 283 738 $. Comme le dit le député
de Duplessis, il faudrait voir l'ensemble des ZEC; il y a une grande partie des
ZEC où on fait des surplus, et il faudrait voir l'ampleur des
déficits. Je ne voudrais pas identifier un certain nombre de ZEC, mais
cela représente environ 2,25 $ par membre. Je devrais vous dire aussi
que 28 ZEC déclarent des surplus pour un total de 225 864 $.
Dire que les zones d'exploitation contrôlée sont un fiasco,
c'est dire tout simplement à la population québécoise
qu'elle n'est pas capable d'administrer son territoire, qu'elle n'est pas
capable de prendre ses responsabilités. Affirmer que le gouvernement du
Parti québécois a décidé de bureaucratiser toute la
question des ZEC, c'est être tout à fait dans l'erreur. Si nous
avions voulu bureaucratiser nous aurions tout pris en main, nous aurions
administré avec l'augmentation des fonctionnaires. Non! nous n'avons pas
voulu bureaucratiser, nous avons voulu donner aux citoyens du Québec la
gestion et la responsabilité de leur territoire. On pourra revenir sur
les zones d'exploitation contrôlée. C'est de
l'irresponsabilité de la part de l'Opposition. J'aimerais bien que
l'Opposition, au lieu de critiquer...
Je suis prêt, à cette commission parlementaire, à
entendre les membres de l'Opposition et je suis prêt à accepter,
comme des députés du Parti québécois m'en ont
indiqué, des éléments positifs. Je suis prêt
à entendre l'Opposition me dire de quelle façon, eux, ils
amélioreraient le système des zones d'exploitation
contrôlée. Je suis prêt à les écouter. Mais
c'est quoi leurs propositions? C'est de revenir au système
antérieur? Revenir au système des clubs privés? Revenir au
patronage? Je dis: Non, jamais! L'opération gestion de la faune, c'est
fait. Il n'est pas question, et c'est ce que j'ai indiqué aux zones
d'exploitation contrôlée, de revenir à l'ancien
système, il n'est pas question de revenir au patronage, il n'est pas
question de revenir à des privilégiés.
On me disait que le territoire était vidé. M. le
Président, il est certain que cela aurait été très
avantageux - et j'aurais été heureux possiblement, mais j'ai
toujours refusé d'embarquer dans ce système - pour cinq, six ou
dix personnes, de contrôler un territoire de 25 milles carrés.
C'était très avantageux, chacun avait son lac, chacun pouvait
aller pêcher librement et personne n'allait le déranger. Les
anciens clubs c'étaient des musées, mais c'étaient des
musées où on ne permettait l'entrée qu'à des
privilégiés. C'est certain que la meilleure façon de
conserver la faune, la meilleure façon de conserver la nature, c'est que
personne n'y entre. La meilleure façon de conserver un musée,
c'est de mettre une
note: Ne touchez pas. Mais dans les clubs privés, c'est: N'entrez
pas. Il est certain - à la suite de l'ouverture à l'ensemble des
territoires - qu'il y a eu des pressions de pêche beaucoup plus fortes
mais c'est quand même la ressource des Québécois. Quand on
dit actuellement que les territoires sont vidés, je regrette. À
la suite d'une connaissance beaucoup plus forte des territoires du
Québec, nous sommes capables de dire: II y a tant de possibilités
dans tel lac et, par la suite, quand les possibilités sont
épuisées, nous le fermons. Nous ne le fermons pas parce que le
lac est vide. Nous le fermons pour la reproduction. C'est dans ce sens que nous
avons décidé de gérer les zones d'exploitation
contrôlée et en même temps de permettre à l'ensemble
de la population d'y avoir accès.
M. le Président, je répondrai concernant des questions au
sujet des autochtones. Je dois dire ceci. Je trouve curieux - j'aimerais cela
que l'Opposition m'indique des solutions, je suis ouvert - que le
député de Maskinongé me demande où sont les
négociations avec les autochtones et si nous allons leur donner le droit
à la pêche. C'est à peu près dans ce sens. Est-ce
que vous allez leur donner leur privilège? Et en même temps, le
député de Maskinongé me demande: Quelle est la
réponse que vous avez donnée à l'Association des
pêcheurs sportifs de saumon de l'Atlantique?
M. le Président, ces deux organismes d'une part, les autochtones,
d'autre part, l'Association des pêcheurs sportifs, ce sont deux
oppositions; mais du côté du ministère, nous avons
décidé de prendre le juste milieu. Nous avons
décidé, et je pense que c'est un droit fondamental pour les
autochtones. Je me rappelle en 1971, une rivière à saumon passait
dans la municipalité de Baie-Trinité et, sur le pont, on n'avait
même pas le droit d'aller regarder pêcher les Américains. Il
n'y avait aucun Québécois - à moins qu'il ait
été dans les hautes sphères du Parti libéral - qui
avait le droit de pêcher le saumon. Aucun Québécois, de
telle façon qu'on pensait que le saumon était tellement
anglicisé qu'il ne mordait plus à la ligne des
Québécois.
M. le Président, je me suis battu et les gens de
Baie-Trinité se battaient parce qu'ils disaient: C'est notre
rivière. On va être capable d'aller pêcher. Je comprends,
aujourd'hui, les autochtones qui sont quelquefois à l'embouchure de
rivières, qu'ils voient passer le saumon et qu'ils ne reçoivent
aucune conséquence positive de la pêche au saumon. Qu'est-ce que
nous avons décidé? L'entente de Maria, pour la première
fois dans le sud du Québec, c'est une entente qui sera historique. Pour
la première fois, nous avons associé les autochtones de Maria,
nous avons associé les deux municipalités qui avaient des
conséquences économiques importantes de la pêche. Nous
avons associé même des propriétés privées,
des Américains qui étaient propriétaires privés et
nous avons fondé une société de gestion où les
autochtones sont représentés à 50%. Pour la
première fois, nous avons dit aux autochtones: Vous voulez vous
impliquer, vous êtes d'accord pour vous impliquer, mais vous allez le
faire en vous embarquant et en gérant un territoire, vous allez avoir
des retombées. En ce qui concerne Restigouche, nous avons actuellement
des négociations et j'espère de tout coeur qu'elles seront
positives. (11 h 45)
En ce qui concerne le cerf de Virginie, la décision que j'ai
prise le 31 octobre, je pourrai, lorsqu'arrivera... parce que cette
décision, elle était basée - le député de
Maskinongé n'a lu que quelques chroniqueurs négatifs - sur des
analyses d'experts et il fallait, après avoir défendu durant
quelques années la chasse aux femelles et aux faons, recevoir et
connaître notre cheptel. Les estimations des fonctionnaires et des
spécialistes du ministère... La décision que Lucien
Lessard a prise se basait - d'ailleurs, j'ai été appuyé
par plusieurs experts et plusieurs chroniqueurs de chasse et de pêche
à ce sujet - sur une étude, une analyse faite il y a plusieurs
années et le résultat y correspond exactement. Nous avions
prévu une femelle ou un faon pour trois mâles. Il fallait aller
chercher une meilleure connaissance de la reproductivité de nos
femelles. Les résultats obtenus correspondent exactement à ce
rapport, les résultats de cette année sont: 4569 mâles,
1661 femelles et 1426 faons, soit à peu près une femelle ou un
faon pour trois mâles. Mais quand le ministre prend des décisions,
il les prend selon des connaissances scientifiques. C'est à la suite des
recherches qui avaient été faites que j'ai pris cette
décision.
Cependant, il faut parler de l'hiver de cette année. C'est dans
ce sens qu'on gère le territoire. C'est une formule utilisée dans
tous les États américains. Est-ce qu'on serait plus fous que les
autres? Étant donné la difficulté de cet hiver, ce n'est
pas sûr que l'an prochain, par exemple, je permettrai d'utiliser le
même système, parce qu'il faut gérer notre territoire,
particulièrement en ce qui concerne le cerf de Virginie, en relation
justement avec les hivers existants. Partout dans les États de la
Nouvelle-Angleterre, c'est un système qui est reconnu depuis dix ans, il
y a juste chez nous qu'on critique un tel système.
Alors, M. le Président, j'aurais encore beaucoup à dire,
mais je termine sur cela, en disant tout simplement que j'aurais aimé
voir une Opposition qui me propose des solutions réalistes, un certain
nombre de recommandations me permettant d'améliorer des zones
d'exploitation contrôlée. J'ai consulté, le problème
n'est pas facile. Ce
que j'ai aujourd'hui devant moi, c'est une Opposition qui a
condamné la population québécoise et 128 000 personnes qui
gèrent les zones d'exploitation contrôlée; une Opposition
que j'ai toujours connue, depuis 1970 que je siège à
l'Assemblée nationale, disant: On est né pour un petit pain, on
n'est pas capable. Justement, une démonstration du fait qu'on n'est pas
capable, c'est que les zones d'exploitation contrôlée sont un
fiasco.
Je dis, M. le Président: C'est faux, les 128 000 citoyens qui
gèrent les zones d'exploitation contrôlée sont des gens
responsables et, cette année, je leur ai dit qu'ils devaient en arriver
à l'autofinancement. Je suis convaincu qu'ils pourront le faire parce
que, contrairement à l'Opposition, je crois au peuple du
Québec.
Gestion des ressources fauniques
Le Président (M. Rochefort): Merci. Vous me permettrez
donc, avant d'accorder la parole au député de Maskinongé,
de clôturer les remarques préliminaires et d'appeler
immédiatement le programme 1: Gestion des ressources fauniques.
Alors, M. le député de Maskinongé, sur le programme
1.
M. Lessard: Allez-y, vas-y donc, pose donc une question sur
cela.
M. Picotte: Merci, M. le Président, je pense bien
que...
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Les ZEC
M. Picotte: Je vous remercie de me donner l'occasion de
répondre quelque peu au ministre et d'introduire, dans
l'élément que je faisais valoir au sujet des ZEC, certains
commentaires qui, sans doute, ne convaincront pas le ministre, parce qu'il ne
se convainc de rien, ce ministre. Il est complètement en dehors de la
réalité de son ministère, de son milieu, de sa population
et de tout le monde. Le ministre exactement dans la tendance de ce
gouvernement, classe en bons et en pas bons les citoyens du Québec.
Lorsque des citoyens du Québec dénoncent la façon du
ministre d'administrer les ZEC, la façon de concevoir ces politiques,
c'est "la gang de pas bons"; lorsque les gars louangent le ministre, c'est "la
gang de bons". Il y en a un pas bon au Québec, M. le Président,
c'est le ministre. En ce qui me concerne, je suis heureux que le Parti
libéral se soit débarrassé de ce genre de ministre
à cerveau brûlé, de ce genre de ministre
complètement irresponsable. C'est loin d'être une perte pour le
Parti libéral et je me demande même ce que cela veut dire que le
Parti québécois garde un énergumène de pareille
sorte.
M. Rocheleau: Cervelle de serin.
M. Picotte: Le ministre n'est nullement responsable de ce qui se
passe au Québec. Quand il accuse l'Opposition de parler des
déficits des ZEC, d'abord il rapporte tout de travers, il est dans la
brume continuellement, ce ministre-là, encore plus depuis trois ans. Le
ministre n'a même pas pris connaissance du fait que je lui ai
mentionné, c'est-à-dire qu'il y avait la moitié des ZEC au
Québec qui étaient en déficit. Je comprends que cela ne
l'impressionne pas les déficits, son gouvernement en accumule à
coups de milliards, même son premier ministre trouve cela comique. Je
comprends que cela ne l'impressionne pas les déficits des ZEC; quand on
parle de 2,25 $ et 2,50 $ par membre, cela n'a pas d'importance, cela pourra
monter à 100 $ par membre, cela n'a aucune espèce d'importance de
la part de ce gouvernement irresponsable, de la part de ce ministre. "La gang
de pas bons", M. le Président, ce ne sont pas ceux qui disent que les
ZEC sont mal administrées, c'est le ministre et son entourage. Je vais
vous dire ceci, je vais citer des coupures de journaux de plusieurs dizaines de
personnes différentes, pas d'un seul journaliste de plein air - le
ministre n'est pas au courant de cela, il n'a pas conscience de cela "Le
ministre Lessard, dans les déficits des ZEC", les gens lui mentionnaient
cela à Alma; "le ministre Lessard ne nous promet rien". C'est sûr,
il ne promet rien, parce qu'il n'est au courant de rien. "Selon
l'ex-président, à Sainte-Anne de la Pocatière, la ZEC
perdrait la moitié de ses revenus", encore une situation fort
agréable. On leur dit: On ne vous aide plus, le gouvernement va vous
remettre cela entre les mains. "Déficit de 100 000 $"; c'est un M.
Charles-Aimé Bouchard, un pêcheur, qui regarde sa ZEC, justement
dans la région du ministre et dit: "Déficit de 100 000 $".
Où est-ce qu'on va s'en aller? C'est un pas bon, il est dans la
catégorie des pas bons. "Un chapeau de paille rouge", c'est
marqué: "ZEC, SOS, ZEC, SOS"; quand on lance un SOS, ce n'est pas parce
que cela va bien, mais parce qu'il y a détresse quelque part. C'est
intitulé: "Un chapeau de paille rouge", M. le Président.
M. Rocheleau: ... SOS.
M. Picotte: À Tawachiche, ça va mal.
Le Président (M. Rocherfort): À l'ordre! À
l'ordre!
M. Picotte: À Tawachiche, cela va mal, une autre ZEC.
"À Gros Brochet, déficit de 12 000 $ qui va s'accumuler
continuellement", c'est dit par un chroniqueur sportif de la région de
la Mauricie, Jean-Paul Arsenault, le président de la campagne du "oui",
lors du dernier référendum. Un autre pas bon de la gang de ce
ministre-là, comme il nous parle. Cela va bien, M. le Président,
le ministre dans la brume, complètement perdu, irresponsable,
débalancé. Je pourrais en ajouter d'autres, je vais être
condescendant pour lui. "Rien ne va plus à la ZEC de Chapais." Cela va
bien. Pas de problème, les ZEC.
Le fossoyeur no un du Québec, Yves Duhaime, ministre et
député de Saint-Maurice, a enterré tout cela, la faune
québécoise. Cela va bien. Pas de problème! Lessard ajoute
des pelletées de terre sur l'enterrement de première classe. Le
gens fondaient beaucoup d'espoir sur ce ministre,
Il était supposé connaître cela; il connaissait cela
de toutes sortes de façons, la pêche, il a eu des
expériences spéciales. Les gens fondaient bien des espoirs sur ce
gars parce qu'il connaissait le milieu. De drôles d'espoirs, M. le
Président. "Des ZEC disparaîtraient-elles en 1982?" On se pose des
questions. Cela va bien, on se demande si elles vont disparaître. Cela
fonctionne très bien. "Les ZEC en période de crise
financière", le 30 août 1981. Cela va bien dans les ZEC, pas de
problème! Le ministre nous a tracé un beau tableau. Julien Gagnon
- ça doit être un autre pas bon - parle des ZEC, en
général; il ne parle pas d'une ZEC, mais il dit: les ZEC. Dans le
Lac-Saint-Jean, le 2 septembre 1981: "Les ZEC lancent un appel au ministre
Lessard à propos des déficits, un déficit de 115 000 $."
Cela va bien, M. le Président, dans la région du ministre, il
n'est même pas au courant de ce qui se passe dans sa région. Dans
le Quotidien du samedi 12 septembre 1981 - ce n'est pas toujours le même
chroniqueur André Bellemare, ce n'est pas toujours le même monde,
ce sont toutes sortes de gens au Québec; pour lui, ce sont tous des pas
bons qui ne connaissent rien, d'après le ministre - "Fermeture possible
des ZEC", cela vient de Chicoutimi, sa région encore. Fermeture de lacs
parce que les subventions sont retardées. La ZEC de Pontiac
congédie cinq employés, cela va bien, elle congédie des
employés. C'est à la hausse, il y a un essor considérable,
faisons confiance aux Québécois, cela va bien! Les ZEC du
Saguenay-Lac-Saint-Jean coupent les ponts avec le ministère. Bon
dialogue, pas de problème là! Celui-là, je m'excuse de
vous l'avoir cité, c'est André-A. Bellemare, un pas bon, M. le
ministre, je m'excuse, on peut le retirer de la liste.
Chasse et Pêche, plein air, après quatre années
d'efforts les associations n'en peuvent plus. Cela va bien, elles n'en peuvent
plus après quatre années d'effort, et là le ministre leur
annonce que désormais elles devront s'organiser toutes seules. Il n'a
même pas eu la décence, ce ministre-là, après avoir
aboli le permis de chasse et de pêche... Il a dit que c'était par
respect pour les Québécois, donc, il ne doit plus avoir grand
respect puisqu'on le rétablit, le permis de pêche. Il ne doit plus
y avoir grand respect pour les Québécois dans ce gouvernement. On
n'a même pas la décence, avec les deniers qu'on va aller chercher
avec ce permis de pêche auprès des Québécois de
faire une distribution au moins équitable. Mais non! il faut garnir les
coffres du trésor, cela va bien, pas de problème
là-dedans, le ministre ne voit rien là-dedans, je comprends, il
est dans la brume. M. le Président, après quatre années
d'efforts, je l'ai dit tantôt, les associations n'en peuvent plus.
Les ZEC, un retour aux clubs privés... je m'excuse, ce n'est pas
le bon journaliste, excusez-moi, M. le ministre. Julien Cabana,
celui-là, je ne sais ce que cela a l'air, en tout cas... Le ministre
Lessard rêve à des ZEC autonomes. Vous savez ce que cela veut
dire, rêver, M. le Président. Il a rêvé de gagner le
référendum et il ne l'a pas gagné, il rêve à
un paquet... vous savez ce que cela est un gars qui rêve, il est
complètement en dehors de la réalité...
M. Rocheleau: II rêve à une fusion
forcée.
M. Picotte: Julien Cabana, cela doit être un autre pas bon
parce qu'il n'est pas d'accord avec le ministre. Il rêve à des ZEC
autonomes, dit-on. Ce n'est pas possible cela, M. le ministre. Ah non! cela va
bien, pas de problème! Je sais qu'il est au courant que ça va
bien. Baisse considérable de la participation à la ZEC du
Bas-Saint-Laurent. Pas de problème, les gens aiment tellement cela
qu'ils ne participent plus, ils n'y vont plus, pas de trouble! Les
délégués sont inquiets. Quand on parle
d'inquiétude, je comprends que vous ne sachiez pas ce que cela veut
dire, vous, l'inquiétude; être inquiet, c'est cela que ça
veut dire, le ministre pourra regarder dans son dictionnaire.
M. le Président, je pense qu'il faut complètement jouer
à l'autruche et se placer la tête dans la sable et faire comme le
ministre pour réaliser qu'il n'y a pas de choses à
améliorer, et beaucoup. Au lieu de dire aux ZEC: Présentement, on
va vous laisser aller parce que cela fait trois ans qu'on vous fait des
largesses et des gratifications; au lieu de dire cela aux administrateurs des
ZEC, le ministre devrait avoir au moins le courage de dire: On rétablit
le permis de pêche. De toute façon
nous autres, l'Opposition, dans le temps on avait dit au fossoyeur no 1
de la faune québécoise, le député de Saint-Maurice,
qu'il était trop tôt pour établir cette politique-là
et abolir le permis de pêche. À notre avis, il aurait pu laisser
le permis de pêche parce que vraiment les sportifs, les gens qui aiment
cela sont intéressés et cela ne leur fait rien de payer, pour
autant qu'ils aient la conservation qu'il faut, qu'ils aient la protection
qu'il faut, qu'ils aient la sécurité qu'il faut, et que cela
fonctionne bien dans les ZEC. On a dit au ministre à ce
moment-là: Vous devriez, M. le ministre, laisser le permis de
pêche, mais l'argent que vous retirez de cela, essayez de le distribuer
au prorata, équitablement, aux administrateurs des différentes
ZEC du Québec. Donnez-leur ce moyen-là puisque vous êtes en
train de tuer le bénévolat, donnez-leur ce moyen-là pour
qu'elles puissent s'administrer encore plus facilement, mieux, que cela aille
encore mieux, pour éviter que trois ans après, lorsque le
ministre décidera dans sa grande sagesse d'irresponsable, de couper et
de ne plus aider les ZEC au Québec, au moins elles puissent avoir un
revenu quelconque avec lequel elles pourront au moins faire fonctionner leur
affaire. (12 heures)
Nous avions dit cela dans le temps, nous autres, au député
de Saint-Maurice: Non, le respect des Québécois. Les
Québécois ont changé évidemment, c'est sûr,
ils ont voté non au référendum. Ils sont moins
respectables; ils sont moins dans les vues du ministre et du gouvernement
actuel. On peut peut-être... C'est cela que le ministre vient de me dire.
Il vient de me dire que le gouvernement a tout simplement décidé
de vider les lacs. C'est cela qu'il nous dit en établissant sa
politique, sans aucun contrôle, improvisée de toutes
pièces. C'est cela que cela veut dire.
M. le Président, je regrette, le ministre dira tout ce qu'il
voudra des gens de l'Opposition; il dira tout ce qu'il voudra des chroniqueurs
sportifs de chasse et de pêche; il dira tout ce qu'il voudra des mauvais
Québécois; il me semble que le ministre devrait au moins
être assez intelligent pour savoir qu'il y a des alarmes qui ont
sonné face à l'administration des ZEC et qu'il est grand temps
qu'il se penche sérieusement sur ce problème. Il est grand temps
aussi d'être à l'écoute des gens qui travaillent dans ce
milieu, de sortir un peu et d'aller voir ce qui se passe exactement,
d'écouter et de penser qu'il n'y a pas que lui sur la terre qui peut
avoir la science infuse et qu'il est le seul à connaître le bon
sens, à savoir ce qui est correct et ce qui est bon. Trouvez-en des
solutions, vous avez fait la politique qui a voulu enterrer de première
classe la faune québécoise, apportez-en des solutions,
réparez vos pots cassés. Ce n'est la faute de personne si vous
avez décidé d'y aller aveuglément et sans y voir
clair.
M. Lessard: Le retour aux clubs privés?
M. Picotte: Je voulais au moins souligner cela au ministre. Qu'il
continue de penser que tout ce beau monde ne connaît rien; de toute
façon, c'est ce genre de ministre qu'on a en face de nous, qui est
complètement irresponsable. Qu'il continue à croire cela et il va
voir qu'au Québec il y aura peut-être bien plus de
problèmes qu'il n'y en a présentement. Là, il essaiera de
mettre la faute sur le fédéral ou il dira probablement, dans ses
déclarations, que des députés de l'Opposition fomentent
des manifestations, parce que ce pauvre petit René et ce pauvre petit
ministre ne peuvent pas en absorber bien plus par les temps qui courent. Ils
ont tout perturbé et tout viré à l'envers, alors ces
pauvres petits, il leur reste seulement à grimacer un peu et à
dire que cela va mal, en demandant aux citoyens de les aider à
régler cela. Il serait peut-être grand temps que le ministre pense
à tout cela.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Lessard: M. le Président, c'est tellement insignifiant
que je n'ai pas de commentaire.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Merci, M. le Président.
M. Picotte: C'est à l'image de votre personne, M. le
ministre, petit cerveau et petitesse d'esprit.
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre! À
l'ordre! S'il vous plaît! S'il vous plaît! M. le
député de Hull, vous avez la parole.
M. Rocheleau: Le ministre commence peut-être à
comprendre qu'en 1978, quand on a créé ces zones d'exploitation
contrôlée dans lesquelles on avait impliqué 126 000
personnes, comme l'a dit le ministre, qui ont remplacé à peu
près 25 000 ou 26 000 personnes à qui on avait accordé des
clubs privés, on peut quand même souligner le fait qu'en 1977 il y
avait au-delà de 800 000 permis délivrés pour la
pêche au Québec, alors que l'on prévoit environ 750 000
permis en 1982.
Le ministre demande ce qu'on aurait fait. On aurait été
progressif dans l'élimination des clubs privés.
Premièrement, on aurait éliminé les clubs privés
qui étaient détenus par des Américains au Québec et
on aurait considéré le fait que certains clubs
privés étaient très bien administrés, dont
un que j'aimerais mentionner dans l'Outaouais, M. le ministre, le club Broad
Court que le ministère a dû fermer au cours de l'été
1979 ou 1980, je pense, étant donné qu'on était en train
de vider ce lac. C'est un club privé qui était exploité
par des Québécois et où on invitait nombre de
Québécois et de Québécoises à aller
pêcher, un club privé qui était bien entretenu, bien
exploité, où on avait des gardiens et où les limites
étaient contrôlées pour ce qui est de la pêche.
M. le Président, pour ce qui est de certaines anomalies ou de
certains problèmes qui existent actuellement, dans la Presse du 5
décembre 1981, on disait: Même les orignaux et autres
cervidés sont menacés. L'exploitation exagérée et
l'incurie du gouvernement mettent en péril l'ensemble de la forêt
boréale. Chasse à l'orignal: l'objectif est raté.
M. Lessard: Dites vos sources.
M. Rocheleau: Autant de mâles ont...
M. Lessard; M. le Président, question de
règlement.
M. Rocheleau: ... été abattus, selon la Presse
encore, M. le Président.
Le Président (M. Rochefort): Question de règlement,
M. le ministre.
M. Lessard: Bon, question de règlement.
Le Président (M. Rochefort): En vous rappelant la
même directive que j'ai donnée tantôt.
M. Lessard: Oui, la même directive, M. le Président.
Seulement, au nom du respect des membres de cette commission parlementaire, on
ne peut pas dire n'importe quoi. Je demande au moins au député,
quand il cite, quand il donne des affirmations de citer ses sources.
Le Président (M. Rochefort): M. le...
M. Rocheleau: Je vous l'ai dit, la Presse.
M. Lessard: La Presse, quelle date? Quelle presse?
M. Rocheleau: La Presse du 5 décembre 1981, pour votre
information. La Presse du 10 novembre 1981: Chasse à l'orignal:
L'objectif est raté. Autant de mâles ont été abattus
alors que vous aviez prévu qu'il y aurait plus de femelles
d'abattues.
M. Lessard: Mais non. Cela se peut-il?
M. Rocheleau: La Presse, 15 octobre 1981: "2800 $ pour chaque
bête abattue. Le nombre de chevreuils abattus pourrait être
triplé cette année, en 1982, si le ministre ne prend pas ses
responsabilités." La Presse du 27 novembre 1981: "Forte opposition
à la chasse à la biche et au faon." La Presse, Montréal,
jeudi le 3 décembre 1981: "Un massacre du cheptel chevreuil." Le
ministre devrait être au courant qu'il y a une inquiétude,
actuellement, au Québec. Le ministre devrait, à
l'intérieur de son ministère, être plus vigilant. Quand on
parle de politique, on devrait établir de vraies politiques pour
l'ensemble des Québécois et des Québécoises. Quand
on leur fait confiance, comme vous le prétendez, M. le Président,
le ministre devrait être conscient aussi que ça prend des
politiques au Québec. On a créé les fameux ZEC, pour y
revenir quelques instants, et il n'y a pas de contrôle dans vos ZEC.
Tantôt, M. le Président, j'ai demandé au ministre comment
il se faisait, quand on a ouvert la forêt et les lacs à la
population du Québec, qu'on n'avait pas prévu une certaine
augmentation des agents de conservation, des gens spécialisés,
des gens qui sont responsables, entres autres, de faire respecter nos
règlements? Non, on a confié cela à des personnes sans
aucune expérience. Le seul intérêt, dans plusieurs ZEC,
c'était, à la barrière, de demander 5 $ ou 25 $. Elles ne
faisaient même pas l'entretien des chemins ou l'entretien des routes dans
le bois avec l'argent qu'elles percevaient. On s'est même permis de faire
un déficit de fonctionnement d'au-delà de 300 000 $ l'an
passé. Alors, je trouve malheureux que les objections que semble
apporter l'Opposition officielle au ministre, le ministre n'en tienne pas
compte du tout. L'an passé, on lui a fait des recommandations, il n'en
n'a pas tenu compte. Cette année, on va lui faire d'autres
recommandations. Il est tellement "poigné", actuellement, avec la
Fête nationale des Québécois! Encore un autre
déficit que nous allons avoir cette année, que nous avons eu l'an
passé. De quelle façon va-t-on le prévenir cette
année? On va sûrement vous en parler, cet après-midi.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le ministre.
M. Lessard: M. le Président, je n'ai pas grand-chose
à dire. Quoi répondre à une Opposition qui n'a rien
à dire sinon citer des articles sans donner leur source. Il est certain
que des gens qui, avant ça, avaient un certain nombre d'avantages, un
certain nombre de privilèges et qui en espèrent encore, se sont
opposés au système de démocratisation du territoire, des
gens comme ça sur l'ensemble du territoire, voudraient revenir au
système des clubs
privés, voudraient revenir à leur territoire à eux.
C'est certain que sur 6 000 000 de citoyens, que sur 1 000 000 de
pêcheurs et de chasseurs, il y en a certainement, qui crient plus fort.
Parmi les 26 000 qui étaient privilégiés avant
l'Opération gestion faune, c'est certain qu'il y en a qui voudraient
revenir à leur petit territoire, à leur petit contrôle,
mais il n'en est pas question, parce que nous, on répond d'abord
à l'ensemble des Québécois. Le député de
Hull dit: Nous, on y serait allés progressivement. Qu'est ce que
ça veut dire, progressivement? Cela veut dire que, tout simplement, on
aurait aboli les clubs privés de nos adversaires et conservé les
clubs privés de nos amis. C'est ça, le Parti libéral,
c'est-à-dire protéger leurs amis et abolir les clubs
privés de leurs adversaires.
M. Rocheleau: II est malade.
M. Lessard: Plus que ça, M. le Président, et c'est
là que je loue le courage de l'équipe qui a travaillé avec
mon prédécesseur, M. Yves Duhaime, ce n'était pas facile
d'abolir les clubs privés, car il y avait des pressions énormes
d'un certain nombre de personnes qui profitaient du système. S'il avait
fallu que mon prédécesseur décide d'établir
progressivement la libération des territoires, qu'est-ce que cela aurait
donné? On aurait possiblement annoncé, par exemple dans
l'Outaouais, que, là, on abolit dans deux ans les clubs privés;
sur la Côte-Nord, peut-être dans cinq ans; au
Saguenay-Lac-Saint-Jean dans trois ans. Que serait-il arrivé, M. le
Président? Les gens auraient appris qu'on abolissait leurs
privilèges dans trois ans. Qu'auraient fait ces gens-là? Ils
auraient exploité au maximum leur territoire exactement comme les
membres des 123 clubs privés qui avaient été abolis par
Mme Claire Kirkland-Casgrain, l'ex-ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche. Mme Casgrain avait annoncé six mois ou un an à
l'avance qu'elle devait abolir ces clubs privés. Qu'est-il
arrivé? Quand Mme Claire Kirkland-Casgrain a annoncé l'ouverture
de ces territoires, ils étaient vides. Autrement dit, quel aurait
été l'intérêt des gens du Saguenay-Lac-Saint-Jean,
des gens de la Côte-Nord, des gens de l'Outaouais, lorsqu'on leur aurait
dit: Dans deux ans, vous allez perdre vos privilèges. Quand on a fait la
réforme, il fallait absolument la faire dans l'ensemble du territoire du
Québec de telle façon qu'on puisse protéger notre
ressource.
Deuxième point que souligne le député de Hull:
Pourquoi n'avez-vous pas ajouté des agents de conservation? C'est grave,
ce que le député de Hull vient de dire. Nous avions 500 agents de
conservation et, avec la création des zones d'exploitation
contrôlée, nous avons ajouté 500 auxiliaires, 500
employés des zones d'exploitation contrôlée. Et le
député de Hull vient de déclarer que ces 500 personnes,
ces 500 auxiliaires qui travaillent pour les zones d'exploitation
contrôlée sont des incompétents. C'est ce que le
député de Hull a dit littéralement. Mais, M. le
Président, non seulement avons-nous ajouté 500 agents auxiliaires
de conservation avec les zones d'exploitation contrôlée, mais nous
avons ajouté des centaines et des milliers de citoyens, qui, justement
parce qu'ils contrôlent leur ressource, parce que leur ressource leur
appartient, deviennent des agents de conservation, deviennent des protecteurs
de la faune, car, pour ces citoyens, avant ça, c'était comme du
temps du seigneur qui contrôlait un territoire, le serf n'avait pas le
droit d'aller chasser le chevreuil ou d'aller pêcher à
l'intérieur du territoire du seigneur. C'est cela que nous propose le
député de Hull...
M. Rocheleau: II est malade.
M. Lessard: ... de retourner au système du grand patron,
de retourner au système du seigneur. Nous disons: Non, M. le
Président! Les ressources sont payées sous forme de taxes par
l'ensemble des Québécois et des Québécoises. En
1977 - il y a un certain nombre de choses à corriger et, justement,
à la demande des zones d'exploitation contrôlée et des
administrateurs, nous avons corrigé un certain nombre de choses - nous
avons ouvert le territoire aux Québécois et aux
Québécoises et nous avons l'intention de continuer de le
maintenir. J'espère, en concluant, que l'ensemble des chasseurs et des
pêcheurs du Québec va lire les déclarations du
député de Hull.. (12 h 15)
M. Rocheleau: Moi aussi!
M. Lessard: ... et du député de Maskinongé.
Merci.
M. Rocheleau: Moi aussi, je l'espère.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Duplessis.
M. Perron: Merci, M. le Président. Tout comme le ministre
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, j'ai remarqué
l'incohérence que nous avons en face de nous, peu importe ce qu'en
disent le député de Hull et le député de
Maskinongé. Il peut se branler la tête tant qu'il voudra,
ça ne me dérange pas du tout. Tout à l'heure, le
député de Hull disait qu'il n'y avait pas de contrôles dans
les ZEC. Il faudrait peut-être qu'il aille faire un petit tour
à l'intérieur des ZEC pour voir vraiment ce qui se passe...
M. Rocheleau: J'y vais souvent.
M. Perron: ... surtout dans les ZEC qui fonctionnent très
bien et bien, parce qu'il y en a différentes. Il disait tout à
l'heure que les lacs se vidaient. Je me demande, à ce moment, pourquoi
les administrateurs des ZEC et les membres eux-mêmes, lors
d'assemblées générales, décident, après des
études biologiques et après un nombre de prises qui serait
dangereux, de fermer tel ou tel lac pour permettre la reproduction. D'autre
part, pourquoi le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, par le biais de ses biologistes, étudie chacun des lacs
régulièrement à l'intérieur d'une zone
d'exploitation contrôlée, sinon pour empêcher, justement,
que ces lacs ne se vident. On a beau essayer de trouver de la cohérence
dans ce qui a été dit par le député de
Maskinongé et le député de Hull, je n'en vois pas du
tout.
M. Rocheleau: Cela ne me surprend pas.
M. Perron: ... Pour votre information, je suis membre de la ZEC
Matimek. J'ai même vu des membres, qui n'étaient ni auxiliaires,
ni recherchistes, ni agents de la faune, rapporter des choses qui
s'étaient passées à l'intérieur des ZEC pour faire
en sorte que ça n'arrive plus par la suite. Lorsqu'on dit qu'il n'y a
pas de contrôles, bien mon oeil, M. le Président; Je pense qu'il
faudrait peut-être songer aux gens, aux 123 000 membres qui sont
impliqués directement eux-mêmes comme agents pour le respect de la
faune et le respect de la flore en même temps. C'est sûr que, dans
les cas où il y a des ZEC qui sont déficitaires, il faut remettre
en question non pas l'existence des ZEC elles-mêmes, mais les formes
d'opérations que nous avons à l'intérieur de certaines
administrations. Il faut remettre aussi en question la façon de
procéder dans certaines ZEC au niveau des ajustements
budgétaires. On doit aussi regarder attentivement ce qu'on doit faire
avec certaines ZEC, par exemple, quant à la superficie. Il y en a qui
sont trop grandes, il y en a qui sont trop petites. Celles qui sont trop
petites pourraient être agrandies un peu pour permettre un meilleur
accès à la population.
J'ai vécu des expériences dans tout le Québec; je
ne suis pas tout à fait comme les gens du Parti libéral, j'ai
voyagé au Québec d'un bout à l'autre, je peux vous le
dire. J'ai constaté, et on le constate encore aujourd'hui, que certains
pourvoyeurs - que ce soit dans le comté de Duplessis, par exemple en
Moyenne-Côte-Nord ou en Basse-Côte-Nord, que ce soit dans
l'Abitibi-Témiscamingue - même s'il est très difficile de
le prouver, sont ce qu'on appelle des clubs privés. Ce sont des
pourvoyeurs déguisés en clubs privés. C'est surtout
d'ailleurs...
M. Rocheleau: Bon, bon.
M. Perron: J'entends le député de Hull dire bon,
bon. Il peut le dire tant qu'il voudra, cela aussi. Mais je me rappelle
très bien lorsque "la gang" du Parti libéral, en 1972, 1973,
1974, se ramassait au nord de Schefferville dans des chalets où
c'était des clubs privés et des pourvoyeurs
déguisés en clubs privés. Il faudrait peut-être que
le député de Hull se rappelle cela aussi.
Je termine en disant que, tout comme le ministre vient de le mentionner,
en ce qui me concerne il n'est pas question de remettre en question l'existence
des ZEC. Par contre, qu'on remette en question certaines administrations dans
leur façon d'administrer, parfaitement d'accord. Mais qu'on laisse, tout
de même, à la population du Québec le droit d'accès
à ce territoire qui n'était pas accessible antérieurement
en 1978.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, j'espère que le
déficit de 8526 $ de la ZEC Matimek est étranger au fait que le
député de Duplessis en soit membre. J'aimerais que le ministre
puisse nous déposer, dans les jours subséquents, la liste des ZEC
qui ont du fermer avant la fin de la saison. S'il a un si bon contrôle
que cela, s'il n'y a vraiment pas de problème, j'aimerais qu'on nous
fasse parvenir la liste de toutes les ZEC qui ont du fermer bien avant la fin
de la saison de pêche, pour entrer plus précisément dans le
programme, depuis 1978, si c'est possible, M. le ministre. Depuis
l'opération déclubage.
Est-ce que le ministre pourrait nous brosser un tableau des coupures
dont il est victime par le président du Conseil du trésor?
C'est-à-dire qu'on a coupé dans chacun des ministères par
compressions budgétaires. J'aimerais que le ministre nous brosse un
tableau à savoir à quel endroit, dans son ministère, il
est victime de coupures de la part du Conseil du trésor.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Maskinongé, juste pour qu'on se comprenne bien dans la discussion, on
est toujours au programme 1. Je présume que c'est une demande que vous
faites pour chacun des programmes ou...
M. Picotte: J'ai l'impression qu'après que le ministre va
avoir brossé le tableau...
M. Lessard: M. le Président, je voudrais d'abord
répondre...
Le Président (M. Rochefort): Un instant
s'il vous plaît! M. le ministre.
M. Lessard: Je voudrais apporter une correction sur ce que vient
de mentionner le député de Maskinongé. Il vient de
mentionner que le déficit de la ZEC Matimek était de 8526 $.
C'est exact pour l'année courante mais il ne faut pas oublier qu'il y a
un surplus budgétaire de 20 924 $ sur quatre ans.
M. Gauthier: Ils ne connaissent pas cela, les bilans.
M. Lessard: M. le Président, je voudrais répondre.
Sur votre question de règlement, je suis bien prêt à
répondre à partir des différents secteurs, à partir
du programme. Je suis prêt à déposer la liste des coupures
avec les explications qui ont été données au sein du
ministère. Je voudrais quand même répondre au
député de Maskinongé à la suite de la remarque qui
a été faite par le député de Duplessis.
M. le Président, quand on regarde une zone d'exploitation
contrôlée, il ne faut pas nécessairement la regarder sur un
an. C'est exact que, l'an passé, il y a eu des zones d'exploitation
contrôlée qui ont eu des déficits. Mais, comme le disait le
député de Duplessis, ces déficits doivent se calculer
à l'intérieur d'une gestion financière, ce qui ne se fait
pas nécessairement annuellement. Or, lorsqu'on dit, par exemple, et je
pense que le député de Duplessis a fait la mise au point, qu'il y
a eu un déficit pour la ZEC Matimek de 8000 $, c'est qu'on a un surplus
quand même de 20 000 $. Alors, M. le Président...
M. Rocheleau: ...
M. Lessard: ... il est certain que, tant et aussi longtemps que
le gouvernement du Québec fixait les tarifs des zones d'exploitation
contrôlée, les administrateurs ont accumulé ou ont fait des
déficits, parce que ces gens se disaient: À la fin, le
gouvernement va payer. Alors, à la suite d'un avertissement que j'avais
donné l'an dernier aux zones d'exploitation contrôlée,
cette année, je leur ai indiqué qu'elles devaient en arriver
à l'autofinancement en ce qui concerne l'administration. En ce qui
concerne les immobilisations, le gouvernement du Québec continuera,
surtout sur l'aménagement de la faune, de subventionner. Mais il est
certain que, tant et aussi longtemps qu'on indiquait aux zones d'exploitation
contrôlée que le ministère allait éponger des
déficits, ces gens-là, pour aller retirer des subventions du
ministère, s'organisaient un petit peu pour avoir des déficits.
À la demande d'ailleurs des administrateurs des zones d'exploitation
contrôlée, l'expérience que nous allons avoir cette
année, concernant l'autofinancement, nous permettra de voir de quelle
façon ces gens vont gérer leur territoire. Quant à moi,
j'ai confiance, parce qu'on les a avertis que c'était un tournant,
qu'ils allaient devoir administrer leur territoire et qu'ils devaient prendre
leurs responsabilités en ce qui concerne l'administration. Ce que j'ai
entendu aujourd'hui, de la part de l'Opposition, a été une
condamnation des administrateurs des zones d'exploitation
contrôlée, une condamnation...
M. Rocheleau: On condamne le ministre.
M. Lessard: M. le Président, est-ce que le ministre va
être responsable...
M. Rocheleau: De son ministère.
M. Lessard: ... est-ce que le ministre va être responsable,
M. le Président? Parce que les zones d'exploitation
contrôlée, c'est un genre de coopérative de gestion des
territoires. Est-ce que le ministre va être responsable des
déficits de chacune des 65 ZEC? D'abord, il n'y a pas juste des
déficits, M. le Président, il y a des surplus
budgétaires.
Une voix: Ce sont des déficits accumulés.
M. Lessard: Est-ce que le ministre va aller gérer - c'est
justement ce que nous avons voulu éviter - chacun des territoires dans
l'ensemble du Québec? J'ai dit aux citoyens et aux citoyennes du
Québec: Vous voulez être responsables d'un territoire, vous allez
devoir l'administrer. Je suis d'accord avec le député de
Duplessis. Après trois ans, il y a des arrimages à faire, des
arrangements à faire. C'est vrai qu'il y a peut-être des ZEC trop
grandes, c'est vrai qu'il y a des zones d'exploitation contrôlée
qui sont peut-être trop petites. C'est justement après
l'expérience de l'autofinancement que nous allons voir quels sont les
territoires qui pourront vivre et fonctionner.
Il peut arriver, parmi les 65 ZEC existantes - c'est tout à fait
normal, comme dans tous les secteurs de l'activité économique du
Québec - que j'aie douze, quinze ou vingt ZEC qui ne sont pas capables
d'arriver à l'autofinancement.
M. Picotte: Combien de déficits accumulés pour
toutes les ZEC, pouvez-vous me dire cela tout de suite durant que vous y
êtes?
M. Lessard: Un instant, M. le Président, on va le
faire.
M. Picotte: C'est cela.
M. Lessard: II peut arriver que certaines zones d'exploitation
contrôlée ne puissent gérer leur territoire, ne puissent
administrer leur territoire. Si c'est le cas, nous devrons envisager d'autres
mesures. Avant de condamner, je veux savoir si ces zones d'exploitation
contrôlée peuvent administrer leur territoire et en arriver
à s'autofinancer. Quant à moi, j'ai confiance, pour la grande
majorité. Quand on parle de l'ensemble des ZEC, je l'ai dit tout
à l'heure, il y a 28 ZEC qui déclarent des surplus pour un total
de 225 864 $. Je suis convaincu que l'an prochain, avec l'exigence de
l'autofinancement, un certain nombre de zones d'exploitation
contrôlée vont s'organiser pour arriver à s'autofinancer.
Quant à celles qui ne le pourront pas - c'est cela
l'accessibilité du territoire - et où le nombre de membres va
diminuer considérablement... Quand je parle de nombre de membres, je
parle aussi d'accessibilité du territoire. Peut-être qu'on
arrivera avec des zones d'exploitation contrôlée qui auront, par
exemple, 200 ou 300 membres et qui auront une accessibilité, par
exemple, de 1500 ou 2000 personnes. On devra en tenir compte parce que cette
année, pour éviter un certain nombre de choses, pour
éviter qu'une personne qui va pêcher le 24 juin, une
journée par année, ou le 1er juillet pour se débarrasser
de la Confédération, soit dans l'obligation de payer 50 $ pour
une journée de pêche, on a permis justement que cette personne
puisse payer le tarif journalier. Donc, on devra tenir compte de cette
accessibilité, mais cela permettra aux zones d'exploitation
contrôlée d'avoir une autonomie financière telle que les
administrateurs la réclamaient depuis des années et des
années.
M. Picotte: Des déficits accumulés.
M. Lessard: Alors, M. Président, c'est dans ce
sens-là que j'indique qu'on ne peut pas parler comme tel d'un
déficit global. Je ne voudrais pas nommer chacune des ZEC...
M. Picotte: ... de toutes les ZEC.
M. Lessard: ... mais lorsqu'on parle cette année d'un
déficit de 3500 $ pour une ZEC qui a 1200 membres, un déficit de
3500 $, il n'y a rien de très grave là-dedans, ce n'est quand
même pas très grave; un déficit de 3500 $ pour 1200
membres, ce n'est même pas 3 $ par membre. Alors, il faut regarder
l'ensemble des ZEC.
Il y a des ZEC, c'est exact, qui se sont organisées pour faire
des déficits et qui se sont équipées de postes d'accueil
qui ont coûté très cher parce qu'elles se disaient: De
toute façon, le gouvernement va payer.
Maintenant, je le dis et je l'ai dit aux zones d'exploitation
contrôlée, le gouvernement ne paiera pas pour n'importe quoi et
les zones d'exploitation contrôlée devront s'organiser pour
s'autofinancer parce qu'il appartient, selon un principe qui m'apparaît
fondamental, à l'utilisateur de la ressource de payer pour le prix
d'utilisation de la ressource. Cela m'apparaît normal. (12 h 30)
M. Picotte: M. le Président, avant que cela termine...
Le Président (M. Rochefort): II est 12 h 30, est-ce qu'il
y a consentement pour permettre au député de
Maskinongé...
M. Picotte: Trente secondes, M. le Président, afin
d'orienter...
Le Président (M. Rochefort): Est-ce qu'il y a
consentement?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Rochefort): Consentement, 30 secondes M.
le député de Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, je voulais que vous preniez
note qu'après la période des questions, je vais continuer
à avoir la parole. Mais j'aimerais uniquement vous souligner que j'ai
tenté d'entrer dans le programme directement. J'ai des questions bien
précises, libre au ministre de pérorer sur tout cela, mais...
M. Lessard: J'aurais une réponse à donner au
député.
M. Picotte: D'accord.
M. Lessard: Depuis quatre ans, M. le Président, le surplus
de 41 ZEC - avec tous les emplois qui ont été créés
par cela, il faudrait en parler aussi - est de 553 384 $, et le déficit
est de 259 607 $ pour 24 ZEC. Le surplus est de 553 384 $ pour 41 ZEC, ce qui
veut dire que 75% des ZEC ont accumulé un surplus de 553 384 $. 24 ZEC
ont accumulé un déficit de 259 607 $, et encore là, il
faudrait les regarder ZEC par ZEC.
M. Rocheleau: J'aimerais savoir pour l'année 1981. On va
vider cette question...
M. Lessard: En même temps, M. le Président...
M. Rocheleau: ... cela va prendre une minute.
M. Lessard: D'accord, je répondrai pour l'année
1981. En même temps, le député de
Maskinongé a utilisé une quantité de coupures de
presse. Je voudrais en utiliser une, à la ZEC La Lièvre - et je
vais donner mes sources - Ambroise Maltais quitte la présidence. C'est
dans le comté de Roberval. "La ZEC La Lièvre a tenu son
assemblée générale, etc. M. Ambroise Maltais de Delisle, a
profité de l'occasion pour annoncer qu'il ne demanderait pas de
renouvellement de mandat après quatre années de présidence
à cet organisme." M. Maltais dit ceci: "C'est l'année de
vérité, c'est l'année de la croisée des chemins.
Afin d'opérer convenablement, il nous faudra plus d'argent et nos
membres devront accepter de payer plus pour pratiquer leur activité sur
la ZEC La Lièvre. Nous avons eu des passes gratuites à même
les fonds publics depuis 1978, mais le panier est maintenant vide, avec les
coupures budgétaires du gouvernement." C'est exact, mais "nous avons eu
des passes gratuites." Voici ce que dit M. Maltais: "C'est une prise de
responsabilité supplémentaire à laquelle nous
n'étions pas habitués, mais nous devrons nous y ajuster, afin
d'opérer selon les principes conformes à la bonne gestion et
à la conservation de la faune", a déclaré M. Maltais
à l'occasion de la lecture de son rapport.
En outre, M. Maltais a clairement indiqué que "les membres
devront s'engager financièrement et surtout moralement pour assurer la
continuité et le succès de la ZEC La Lièvre, en soulignant
qu'un tel engagement ne pouvait reposer uniquement sur les épaules du
bureau d'administration. Les membres de notre ZEC se doivent de prendre
conscience que le domaine de la faune est une richesse collective qui
appartient à tout le monde, et que nous avons le devoir de le
perpétuer et de le préserver."
Mentionnons que M. Maltais a été remplacé par M.
David Tremblay, de Roberval, lors de l'élection du 24 février, et
voici ce que dit le nouveau président, M. Tremblay, au sujet de la
nouvelle décision du gouvernement - et on me dit que ce n'est même
pas un péquiste - qui demande aux zones d'exploitation
contrôlée de prendre le contrôle de leur gestion
financière. Voici ce que dit M. David Tremblay: "C'est comme une
personne de 30 ans qui vit encore sous la tutelle de ses parents, à qui
on dit, à un moment donné, qu'il est temps de prendre ses
responsabilités et d'aller faire ses expériences", a
mentionné le nouveau président. Il déclare ceci au sujet
de la nouvelle politique du gouvernement: "Ce n'est pas si dramatique que cela.
Quand on veut jouer au golf ou au hockey, il faut payer; c'est la même
chose pour la forêt, a précisé M. David Tremblay."
M. Picotte: Ce n'est pas comme cela que vous aviez lancé
votre opération déclubage.
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre!
M. Picotte: C'est à ['encontre de la façon dont
vous l'aviez lancée.
M. Lessard: Ce qu'a dit M. David Tremblay...
M. Picotte: C'est cela.
M. Lessard: ... et ce qu'a dit M. Ambroise Maltais, c'est
exactement l'objectif qu'avait lancé mon prédécesseur, M.
Duhaime, lorsqu'il avait fait l'opération gestion faune. Il leur avait
déclaré: Je vous donne trois ans pour en arriver à
être des administrateurs adultes; ces trois ans a été
étendus à quatre ans. Ce que dit M. Maltais et ce que dit M.
Tremblay, c'est exactement l'objectif que visaient mon
prédécesseur, M. Duhaime, et moi-même lorsque j'ai dit aux
zones d'exploitation contrôlée: Maintenant, vous êtes
devenues adultes, vous devez prendre vos responsabilités.
M. Picotte: Avec la seule différence, M. le
Président, pour terminer là-dessus, que, lorsqu'on a lancé
l'opération déclubage, on a dit: La faune est accessible à
tous les Québécois. Trois ans après, on réalise,
à la déclaration que le ministre vient de nous faire, que ceux
qui auront de l'argent dans leurs poches pourront aller en forêt et
pourront avoir accès à la faune. Ce n'est plus tous les
Québécois. Ils ont le droit, les Québécois, mais
ils ne peuvent pas y aller parce qu'il va falloir qu'ils aient de l'argent dans
leurs poches.
J'espère qu'en revenant, M. le Président, le ministre va
me donner le déficit accumulé des ZEC pour l'année 1981.
On reprendra avec le programme 1 aussitôt revenus à 3 heures avec
mon droit de parole. Ou s'il nous donne uniquement ce chiffre. Ce qui nous
inquiète, c'est que les déficits accumulés
présentement avec les subventions du gouvernement sont de l'ordre de 240
000 $. L'année prochaine, il n'y aura plus de subventions du
gouvernement; qu'est-ce que ce sera, le déficit accumulé? Le
triple, le quadruple?
Une voix: C'est cela.
M. Picotte: Est-ce que cela va passer de 2,50 $ par tête de
pipe à 10 $? C'est ce qu'on veut savoir, c'est cela qui nous
inquiète. Il me semble que c'est normal qu'on vous avertisse
là-dessus.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Lessard: Je réponds.
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le ministre.
M. Lessard: M. le Président, au niveau des surplus et des
déficits pour l'exercice 1981, exclusivement pour 1981, 28 ZEC
déclarent des surplus pour un total de 225 864 $; 32 autres ZEC accusent
des déficits pour un total de 283 738 $. Donc, la moyenne...
Une voix: Juste la moitié.
M. Lessard: Un instant! La moyenne: 8866 $ par ZEC. Au niveau des
surplus ou des déficits accumulés après quatre ans
d'existence, 38 ZEC déclarent des surplus pour un total de 496 556 $ et
22 ZEC accusent des déficits pour un total de 252 117 $. Cela veut dire
que l'opération gestion faune a non seulement créé des
emplois - on pourra en parler - mais qu'elle est positive puisqu'on constate
quand même que, dans l'ensemble des ZEC, ce ne sont pas des
déficits, mais des surplus. D'autre part, en ce qui concerne les 22 ZEC
qui ont accumulé des déficits, il faudrait voir chacune des ZEC,
cas par cas. Le ministre n'est pas responsable...
M. Rocheleau: De toutes.
M. Lessard: ... de certaines administrations et de certains
administrateurs. Il y a des ZEC qui se sont organisées pour faire des
déficits pour obtenir des subventions. Or, ce que le ministre du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche a dit, c'est qu'il ne subventionnera pas la
mauvaise administration. Il va tenir compte d'une bonne gestion et d'une bonne
administration. L'an prochain, avec la décision du ministre de ne pas
subventionner les déficits, on verra ce qui arrivera en ce qui concerne
les 22 autres ZEC.
M. Picotte: Si j'ai traité les gestionnaires des ZEC
d'incompétents tout à l'heure, je prends acte que vous venez de
les traiter de bandits de la façon dont vous parlez.
M. Lessard: Non, M. le Président. Je regrette.
M. Rocheleau: C'est cela qu'il vient de dire.
M. Picotte: Voyons donc! Arrêtez donc! Ils font des
déficits volontairement. Arrêtez donc!
M. Lessard: M. le Président. On reprendra cette discussion
à 15 heures.
Le Président (M. Rochefort): La commission suspend ses
travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 40)
(Reprise de la séance à 16 h 18)
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission élue permanente du loisir, de la chasse et de la
pêche reprend ses travaux pour étudier les crédits de ce
ministère.
Nous en étions, au moment de l'ajournement de nos travaux ce
matin, à l'étude du programme 1. La parole était au
député de Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, merci. J'avais fait allusion
ce matin, avant de quitter la commission à l'heure du lunch, et j'avais
demandé au ministre, pour l'année 1981, quel était
l'endettement total des ZEC. Le ministre m'a répondu qu'il y avait plus
de la moitié des ZEC - je pense que c'était 31 où on avait
enregistré un déficit d'opération durant l'année
1981.
Mes questions étaient les suivantes. Je comprends qu'un
déficit de 1000 $, 2000 $, 3000 $ ou 3900 $ n'est pas
exagéré dans l'exercice budgétaire d'une ZEC pour
l'activité de 1981. Vu que le ministère a déjà
avisé que la période de trois ans où on allouait des
montants de subventions était déjà terminée, vu
qu'à partir de l'exercice financier qu'on commence, les ZEC devront
s'organiser elles-mêmes, j'ai voulu attirer l'attention du ministre sur
le fait que, si déjà on enregistre des déficits avec cette
façon de procéder et avec les budgets qui ont été
versés, il y a un fort danger que, l'an prochain, lorsqu'on
étudiera les crédits, on sera placé devant un
déficit deux fois ou trois fois plus gros. À ce moment-là,
je trouve que le ministre agirait avec prévoyance s'il pouvait, avec une
concertation des gestionnaires des ZEC, évaluer si vraiment sa politique
de non-aide pour cette année... ou encore s'il n'y aurait pas lieu de
verser un certain montant d'argent sur la prime qu'on va percevoir avec le
rétablissement du permis de pêche, s'il n'y aurait pas lieu que la
moitié soit versée aux administrations. C'était tout
simplement l'appréhension que je voulais souligner au ministre.
M. Lessard: M. le Président, je voudrais corriger les
chiffres. Quand j'ai donné les chiffres ce matin, c'était
l'ensemble des ZEC, cela comprenait les ZEC-saumon et les ZEC-faune. Sur les
ZEC-faune, si je donnais des explications plus claires - d'ailleurs, je pense
que l'Opposition, de toute façon, a reçu les documents que j'ai
entre les mains
actuellement...
M. Picotte: C'est parce qu'il y avait une divergence entre les
chiffres que vous avez donnés...
M. Lessard: La divergence était que je donnais les
chiffres pour l'ensemble des ZEC, soit les ZEC-faune et les ZEC-saumon. Nous
avons le même document entre les mains. Il y a 23 ZEC-faune qui ont des
surplus de 167 099 $ et il y a 33 ZEC qui ont des déficits de 237 833 $.
Les chiffres des ZEC-saumon: il y a trois ZEC-saumon qui ont des surplus de 44
365 $ et quatre ZEC-saumon qui ont des déficits de 39 498 $, ainsi que
le total des chiffres que j'ai donnés ce matin pour l'ensemble des
ZEC.
Concernant le déficit, cette année, pour la
dernière année, je vais accepter quand même de verser une
somme de 71 000 $ aux ZEC qui ont des déficits, mais non pas en vue de
les favoriser. Il est entendu que, l'an prochain, le ministère ne
versera pas de subvention aux ZEC déficitaires. Il est possible que nous
constations, par exemple, que, l'an prochain, nous avons cinq ou dix ZEC de
moins que nous n'en avons cette année. Ceci nous démontrera,
justement, qu'il y a certaines zones d'exploitation contrôlée qui
ne sont pas capables d'assurer la totalité de leur administration
financière. Il faut comprendre une chose, c'est qu'il y a d'autres
systèmes pour financer une ZEC que strictement les subventions
gouvernementales. C'est un certain dynamisme des ZEC qui démontre,
justement, qu'elles sont capables d'administrer leur territoire. Dans ce sens,
si certaines zones d'exploitation contrôlée ne sont pas capables
d'assumer l'autonomie de leur administration, dans les circonstances, nous
devrons accepter de les fermer et soit de rendre le territoire libre ou encore
d'accepter qu'un autre conseil d'administration prenne leur place et
gère le territoire. Nous aurons des formules alternatives que nous
verrons à ce moment-là, mais on pourra s'en reparler, parce que,
comme le disait le député de Duplessis, nous ferons un certain
nombre de corrections sur des territoires de ZEC. Cela ne veut pas dire que les
59 ZEC qui ont été constituées en 1977 étaient
nécessairement des ZEC qui devaient survivre. Après trois ans ou
quatre ans, l'expérience peut nous démontrer qu'il y a quelques
ZEC qui ne peuvent pas survivre et, dans les circonstances, nous devrons
envisager d'autres solutions.
M. Picotte: M. le Président, je vous ai souligné
tantôt que je n'aurais plus de questions à poser, mais je voudrais
poser deux ou trois questions au ministre avant de procéder à
l'adoption du programme 1 pour pouvoir passer à un autre volet, s'il n'y
a pas d'autres de mes collègues qui veulent le faire. Je
m'inquiète un peu de la question des pourvoiries. J'apprécierais
que le ministre, entre autres, puisse tout simplement me parler des droits
exclusifs dont il a été question pour les pourvoyeurs. Ce qu'il
pense de cela, il faudrait le savoir. Où est rendu le dossier des 800 ou
900 pourvoyeurs de chasse et pêche dont 250 jouissent de droits exclusifs
dans un territoire loué par bail? Le ministre pourrait-il me brosser un
tableau là-dessus?
M. Lessard: La question des droits exclusifs qui avait
été soulevée à un moment donné par les
pourvoyeurs est maintenant réglée. C'est passé au Conseil
des ministres. L'ensemble des pourvoyeurs d'ailleurs, pour la première
fois, a un bail de neuf ans. Cela faisait des années et des
années que les pourvoyeurs, qui sont des hôteliers en forêt,
qui fournissent des services essentiels non seulement à la population
québécoise, mais à l'extérieur du Québec,
demandaient d'avoir une véritable politique de pourvoirie. On sait - et
le député de Duplessis le soulevait ce matin - qu'il y avait
beaucoup de pourvoyeurs qui n'étaient pas réellement des
pourvoyeurs, qui donnaient - et nous avons reçu quantité de
plaintes - de mauvais services à la population. Ceci nuisait aux
véritables pourvoyeurs. Depuis deux ans, nous avons participé
à l'élaboration d'une véritable politique de pourvoirie.
Il y a eu une consultation avec l'Association des pourvoyeurs du Québec,
avec les administrateurs. J'ai eu l'occasion de les rencontrer au moins
à deux reprises et le conseil d'administration de l'Association des
pourvoyeurs du Québec n'a jamais critiqué publiquement le
ministre. Nous avons réussi à faire accepter une
réglementation qui oblige maintenant les pourvoyeurs à donner de
véritables services à leur clientèle. De plus, nous avons
signé avec eux, pour la première fois dans l'histoire du
Québec, une chose qu'ils réclamaient depuis des années et
des années, soit un bail de neuf ans qui peut naturellement être
résilié en cas d'un certain nombre d'infractions à la Loi
sur la faune, etc.
On comprend pourquoi les pourvoyeurs exigeaient un bail de neuf ans.
Lorsqu'on avait l'ancienne politique, les pourvoyeurs n'avaient qu'un bail
d'une année de telle façon qu'il était extrêmement
difficile pour eux de se financer auprès des banques. Maintenant, avec
un bail de neuf ans, les pourvoyeurs sont entièrement satisfaits.
Deuxièmement, avec la nouvelle réglementation selon laquelle les
véritables pourvoyeurs devront donner des services très
précis à la clientèle, les services qu'ils donneront
devront être ceux qui sont annoncés dans le document du
ministère qui s'intitule "Les pourvoiries" de telle façon qu'on
n'aura pas de la fausse pourvoirie, on
aura de la vraie pourvoirie. Les pourvoyeurs qui donnent une
véritable qualité à leur clientèle sont maintenant
très heureux.
M. Picotte: Les gens du milieu sont d'accord avec...
M. Lessard: Je comprends, ils ont été
consultés, le conseil d'administration a été
rencontré à plusieurs reprises. Il y a eu une question
d'augmentation des baux; il faut comprendre que ça faisait presque 20
ans qu'il n'y avait pas eu d'augmentation excessive des baux. Même j'ai
accepté de retarder d'un an l'augmentation des baux pour leur permettre
d'annoncer ou d'ajuster leur prix avec leur clientèle.
Le projet Archipel
M. Picotte: M. le Président, dans un autre ordre
d'idées, malheureusement je ne sais pas la date mais je peux citer le
journaliste Julien Cabana qui aurait rapporté des paroles du ministre
possiblement...
M. Lessard: La Fédération québécoise
de la faune...
M. Picotte: La Fédération québécoise
de la faune n'est pas représentative... Par contre, dans le Devoir du 6
avril 1982, ce n'est pas tellement loin, on disait: "Le Conseil de la faune
veut le gel pour trois ans du projet Archipel". J'aimerais m'attarder sur cela
quelques instants. Si le ministre accorde quelque accréditation à
ce Conseil de la faune, est-ce qu'il pourrait nous dire ce qu'il pense de la
demande récente du Conseil de la faune de geler pour trois ans le projet
Archipel, jusqu'en avril 1985? Comment le ministre entend-il coordonner
l'action des ministères impliqués -parce qu'il y a plusieurs
ministères d'impliqués là-dedans - car il semble que les
opinions diffèrent d'un ministère à l'autre sur le projet
qu'on a surnommé le projet du siècle et qui s'appelle le projet
Archipel?
M. Lessard: M. Serge Vincent, le secrétaire du Conseil
consultatif de la faune, fera une rectification concernant le titre de
l'article et concernant le fait qu'on dit dans l'article que le ministre du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche avait accepté le rapport. Ce
que le ministre a accepté, c'était que le Conseil consultatif de
la faune présente un rapport au comité Archipel, parce que vous
savez que le Conseil consultatif de la faune est un conseil qui doit obtenir
l'autorisation du ministre avant de rendre publics ses avis. Ce que le ministre
a accepté, c'est que le Conseil consultatif de la faune se
présente devant le comité Archipel. Lorsque vous lisez l'article,
vous constatez qu'il y a une différence entre le titre lui-même et
l'article comme tel. Ce que le Conseil consultatif de la faune a demandé
n'a pas été de geler le projet Archipel pendant une
période de trois ans mais d'être assuré que les
études qui seront faites au ministère du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche prouveront que la faune sera protégée. (16 h
30)
Dans les circonstances, j'ai eu dernièrement l'occasion de
rencontrer les spécialistes du ministère aux nouveaux locaux du
ministère qui sont maintenant à l'école
Saint-Eugène, à Montréal, dans le comté de
Rosemont; je les rencontrerai encore le 22 avril et le Conseil consultatif de
la faune aura aussi la possibilité de rencontrer ces
spécialistes. Il n'y pas de conflit entre les ministres responsables du
projet Archipel, soit le ministre d'État à l'Aménagement
et celui du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Ce que nous avons
toujours dit et ce que nous maintiendrons, c'est que les gens du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche continueront de
faire leurs études et seront indépendants et plus
particulièrement vigilants vis-à-vis de l'ensemble du projet. Le
Conseil consultatif de la faune fera les rectifications nécessaires
d'ici à quelque temps; il ne s'agit pas de geler le projet pour une
période de trois ans, il s'agit tout simplement d'être
assuré que le projet n'amènera pas une disparition de la faune
dans la région.
Le deuxième point en ce qui concerne la Fédération
québécoise de la faune, il est exact que j'ai dit qu'elle devait
se revitaliser dans l'ensemble des régions, j'ai eu l'occasion de
rencontrer le nouveau président, M. Noël Laurin, qui est
entièrement d'accord avec le ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche à ce sujet et il y a actuellement un travail énorme
qui se fait de ce côté-là.
Le Président (M. Rochefort): Sur le même sujet M. le
député de Bourassa.
M. Laplante: M. le Président, le député de
Maskinongé a touché un sujet auquel j'attache beaucoup
d'importance parce que j'ai été un des instigateurs du projet
Archipel. Les déclarations que M. le ministre vient de faire
vis-à-vis du Conseil de la faune me réconforte surtout quand il a
dit qu'il ferait des rectifications. On dit que le groupe de travail fonctionne
très bien actuellement et que chacun se préoccupe de donner les
objectifs premiers du projet Archipel qui est une conservation du milieu au
point de vue de la vie aquatique. Il ressort aussi que le projet Archipel
s'étendait aussi dans la rivière des Prairies, M. le ministre, et
qu'il y a actuellement des travaux projetés sur la reconstruction d'un
nouvel évacuateur sur la rivière des Prairies qui fait partie de
l'ensemble du projet
Archipel. Sachant que les Québécois étaient
bernés depuis 1929 par une fausse passe à poissons qu'il y avait
dans cet évacuateur, qu'avez-vous pris comme initiative pour
qu'Hydro-Québec puisse se conformer aux règles du
ministère quant à la construction d'une passe à poissons
dans ce nouvel évacuateur?
M. Lessard: À la suite des recommandations de
l'intervention du député, le problème est maintenant
réglé, HydroQuébec pense à accepter de faire la
passe migratoire nécessaire.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Maskinongé.
Contrats d'impression de brochures
M. Picotte: M. le Président, une autre question d'un autre
domaine en ce qui concerne les publications. Est-ce que les contrats
d'impression des brochures du ministère font tous l'objet de soumissions
publiques, d'une part? D'autre part, est-ce que le ministre a suivi la
directive du président du Conseil du trésor en vue d'amoindrir
les coûts d'impression des brochures dans le but de les rendre moins
luxueuses comme par exemple la qualité du papier, diminution des photos
en couleur qui coûtent cher, etc.?
M. Lessard: Comme vice-président du Conseil du
trésor, il est certain que j'ai suivi les directives du président
du Conseil du trésor, parce que nous avons pris les décisions
ensemble.
Quant à la première question, oui, tout se fait selon des
soumissions publiques. À la deuxième question concernant les
images, on vient de rendre publique justement la politique des parcs
québécois. Vous allez constater que sur la couverture nous avons
comme présentation une photo couleur, mais nous avons réduit les
coûts d'impression puisque nous n'avons pas de photos couleur à
l'intérieur. C'est malheureux parce que nous avons de magnifiques
photos, mais nous avons aussi dû nous soumettre aux compressions
budgétaires.
M. Picotte: M. le Président, j'aurais d'autres questions
mais je pense bien que, compte tenu que l'Assemblée nationale a
siégé un peu plus longtemps, cela n'empêche pas mes autres
collègues d'en poser. En ce qui me concerne je serais disposé
à adopter les programmes qui touchent les points que j'ai
soulevés tantôt. Je vais laisser mes deux collègues parler
plus précisément des loisirs, des sports et des parcs, dont mon
collègue de Marquette. J'en profiterai pour souhaiter au ministre de
même qu'aux gens du ministère de joyeuses Pâques. Je leur
souhaite de les passer dans la plus grande sérénité.
Le Président (M. Rochefort): Donc, programme 1,
éléments 1, 2 et 3, adopté?
M. Picotte: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Le programme 2
est-il adopté?
M. Dauphin: Pour le programme 2, nous aurons des questions
à poser.
Le Président (M. Rochefort): Vous avez des questions,
j'appelle donc le programme 2.
M. Dauphin: Non, on va passer à M. Saintonge avant. Si
vous n'avez pas d'objections pourrait-on reporter les programmes 2 et 3?
Le Président (M. Rochefort): On mettrait en suspens
l'étude des programmes 2 et 3?
Une voix: On passerait au programme 4.
Le Président (M. Rochefort): Programme 4. Consentement des
membres de la commission?
Une voix: Consentement.
Soutien au loisir socioculturel
Le Président (M. Rochefort): Consentement, programme 4. M.
le député de Laprairie.
M. Saintonge: Conformément à l'entente que nous
avons prise ce matin concernant un genre de déclaration sur les loisirs,
les principaux dossiers des programmes 4 à Il, disons que ce matin on
avait convenu que M. Picotte, député de Maskinongé, ferait
une déclaration pour ce qui concerne la chasse et la pêche aux
programmes 1, 2 et 3. Je dois aussi noter que le programme 9, qui est au livre
des crédits du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, est maintenant un dossier de la compétence de la RIO et
aussi de la compétence du premier ministre. D'après ce qu'on me
dit ce programme est référé à la commission du
Conseil du trésor.
M. Lessard: Je n'en veux pas non plus.
M. Saintonge: Je remercie le ministre et je voudrais souligner sa
collaboration puisqu'il a donné son accord sur la façon de
procéder pour la présente étude en séparant les
programmes. Je saluerais également les fonctionnaires qui nous ont
été présentés ce matin. Compte tenu des limites de
temps je
voudrais quand même m'attacher à certains
éléments des programmes 4 à 8.
La fête nationale
Tout d'abord, je pense que je ne surprendrai pas le ministre en parlant
dans un premier temps, au programme 4, d'un dossier qui est revenu souvent dans
les discussions que nous avons eues soit en commission ou à
l'Assemblée, le dossier de la fête nationale. Le bilan de la
fête 1981, l'ampleur du déficit, du fiasco et du gaspillage de
1981 n'est pas encore connue, la lumière n'a pas été
faite, le dossier n'est pas nettoyé. L'Opposition veut assumer quand
même son rôle parlementaire d'examiner l'utilisation des fonds
publics qui sont, dans ce cas, de la responsabilité du ministre du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche qui en est comptable devant
l'Assemblée nationale.
Je remarque, suivant les données antérieures, qu'on a
déjà hypothéqué le budget de la fête 1982
d'un montant de 752 370 $, suivant le décret du Conseil du
trésor, pour aller chercher au fonds de suppléance ce montant.
Maintenant, sur ces comptes à payer, il y a des précisions que je
voudrais demander au ministre. Le ministre nous mentionnait, le 25 mars
dernier, à l'étude des crédits provisoires, qu'il restait
226 000 $ environ de ces 752 370 $, le reste de l'argent ayant
été employé pour payer certains comptes. Je reviens
à octobre 1981 quand le ministre nous avait mentionné qu'un
paiement approximatif de 300 000 $ avait été effectué pour
régler des comptes qui étaient en suspens. J'avais
questionné le ministre il y a deux semaines sur les critères pour
le paiement de ces comptes. Le ministre m'avait répondu qu'un
comité avait été créé afin d'analyser ces
comptes, à la suggestion du vérificateur, mais que ce
comité avait été créé quand même
après les commissions parlementaires. Si je comprends bien, les
commissions parlementaires se sont terminées le 10 décembre et,
considérant le fait que les mandats du vérificateur
étaient, pour l'enquête au Lac-Saint-Jean, du 6 novembre et, pour
Montréal, du 25 novembre, il m'apparaissait curieux que des montants
aient été payés antérieurement à ces dates.
Si on regarde les comptes créditeurs, la liste que nous avons
reçue au mois d'octobre, entre les comptes créditeurs du 31
juillet et ceux du 30 septembre, il y avait une différence de quelque
200 000 $. On prenait 300 000 $, c'était un montant approximatif. Cela
suppose, j'imagine, que le ministre avait payé certains comptes entre
les mois d'août et de septembre sur des critères, en fin de
compte, sans que ces comptes passent par le fameux comité qui avait
été créé à la suggestion du
Vérificateur général et à l'insu de l'Opposition,
même si je l'avais mentionné au ministre à ce
moment-là. Je voudrais savoir du ministre quels sont les critères
qui ont été suivis pour payer ces comptes et quels sont les
critères du comité dans l'analyse des comptes et des paiements
qui ont été faits.
Je dois faire remarquer au ministre que, suivant les informations que
j'ai reçues après les déclarations de la commission
plénière sur les crédits provisoires, il semble que
plusieurs comités locaux n'ont pas été payés pour
certains comptes en suspens pour la fête nationale, principalement dans
la région de Montréal.
M. Lessard: M. le Président, est-ce que je pourrais poser
une question de règlement immédiatement?
Le Président (M. Rochefort): Question de règlement,
M. le ministre.
M. Lessard: Je voudrais poser une question de règlement
parce que, justement, nous avons à analyser les crédits de
1982-1983. Les questions du député concernent les crédits
de 1981-1982. Nous avons eu l'occasion, à plusieurs reprises, de
discuter du dossier de la fête nationale. Si le député veut
me poser des questions sur l'avenir ou sur la réalisation de la
fête nationale de 1982, je suis complètement disposé
à y répondre. Mais nous sommes à étudier les
crédits de 1982-1983.
M. Saintonge: M. le Président, j'aimerais rétorquer
à cette question de règlement.
Le Président (M. Rochefort): Sur la question de
règlement, M. le député de Laprairie.
M. Saintonge: Sur cet argument du ministre, je dois noter que si
on regarde les crédits de l'année 1982, au niveau du programme 4,
élément 2, on lit 4 136 100 $. De ce montant, il y a 3 125 000 $
votés pour la fête nationale. Ce montant de 752 000 $ dont je suis
en train de discuter, sur lequel je suis en train de demander des
précisions au ministre, c'est un montant qui sera voté dans les
crédits de 1982, mais on est déjà allé chercher de
l'argent au fonds de suppléance, par anticipation, pour l'an dernier,
pour le déficit. Je pense que mes questions sont pleinement pertinentes
parce que les comptes dont je parle actuellement, les précisions que je
veux obtenir concernent les montants votés par les présents
crédits.
Le Président (M. Rochefort): Sur la question de
règlement, je voudrais souligner qu'effectivement le mandat que
l'Assemblée nationale a confié aux membres de la commission
permanente du loisir, de la
chasse et de la pêche est celui d'étudier les
crédits pour l'année financière 1982-1983 prévus au
livre des crédits déposé par le président du
Conseil du trésor pour ce ministère. J'aimerais que nous nous
limitions au mandat qui nous a été fixé par
l'Assemblée nationale. Toutefois, sur la question précise que
vous soulignez, pour autant que ça concerne des sommes prises à
même les crédits que nous sommes appelés à
étudier pour adoption, je recevrai vos questions, mais il faudrait
vraiment qu'elles se limitent à ces sommes dont nous avons
parlé.
M. Saintonge: Pour vous démontrer que mes questions se
limitent à ces sommes et concernent ces sommes, je vais vous
référer au journal des Débats du 25 mars dernier, lors de
l'étude des crédits provisoires par la commission de
l'Assemblée nationale. Le ministre a confirmé que ces montants
étaient pris à même les 752 000 $ votés par le
décret du Conseil du trésor de décembre dernier, en
anticipation des crédits pour cette année concernant la
fête nationale.
Le Président (M. Rochefort): Pour autant qu'on se limite
à cet aspect de la question, j'entendrai vos questions. Vous pouvez
poursuivre, M. le député de Laprairie.
M. Lessard: Je voudrais répondre quand même, M. le
Président.
M. Saintonge: Cela peut aller comme ça.
Le Président (M. Rochefort): Voulez-vous obtenir des
réponses immédiatement ou terminer votre exposé
général? Vous pouvez répondre, M. le ministre.
M. Lessard: Voici sur quel principe on s'est basé pour
payer les comptes qu'on a déjà payés. Il y a des
dépenses, des comptes qui étaient véritablement
incontestables. De plus, à ce moment-là, l'enquêteur, le
commissaire-enquêteur n'avait pas été nommé.
À la suite des questions du député, j'ai indiqué
que je ne paierais pas tant et aussi longtemps que le
commissaire-enquêteur ne me ferait pas des recommandations de payer. Le
commissaire-enquêteur a communiqué avec moi et m'a indiqué
qu'il accepterait qu'un comité soit constitué au sein du
ministère pour analyser les comptes. Sur des critères comptables,
sur des critères de vérification de factures, le comité du
ministère a recommandé certains paiements. (16 h 45)
M. Saintonge: Je comprends, ce sont les derniers paiements qui
ont pu être effectués. Mais ma question première portait
sur les montants qui ont été payés à
l'été. Ce que je veux savoir, au fond, bien simplement...
Vous avez analysé certains comptes, vous avez
décidé d'en payer certains sur des crédits
anticipés. Maintenant, comment avez-vous pu déterminer quels
étaient les comptes à payer par rapport, par exemple, à
ceux des comités locaux actuels qui sont dans l'embarras parce qu'on
m'informe que ces gens - il y a 50% des montants qu'ils n'ont pas reçus
- doivent payer des intérêts à des taux assez
élevés actuellement et qu'ils attendent des paiements dans la
région de Montréal? C'est l'information que j'ai eue la semaine
dernière de Montréal.
Ma question, dans le fond, c'est de savoir... Vous avez analysé
des comptes qui étaient à payer, mais il restait qu'au niveau de
certains comités dont les rapports peuvent être produits, dont les
détails sont entrés, ces gens attendent toujours le paiement des
comptes...
M. Lessard: C'est que...
M. Saintonge: ... Il y a certains comptes, j'imagine, qui ont pu
bénéficier, au niveau... Je ne conteste pas le fait que des
contrats étaient peut-être faussés, ce n'est pas cela que
je veux dire. Vous mentionnez que vous avez analysé certains comptes,
qui étaient vraiment dus. On a surtout parlé...
M. Lessard: M. le Président, le comité
siège...
M. Saintonge: ... J'aimerais faire une mise au point au niveau
des bénévoles de la fête; on a attaqué le Parti
libéral en disant qu'on attaquait les bénévoles et qu'on
se foutait des 50 000 bénévoles. Mais, justement, ces comptes, ce
sont des bons bénévoles qui ont travaillé; ce ne sont pas
des gens qui étaient en relation avec des compagnies d'affaires ou des
comptes de restaurants ou des comptes de compagnies de promotion pour des
conférences de presse qui ont été remboursés.
M. Lessard: M. le Président, il reste un certain nombre de
comptes qui n'ont pas été payés, ils seront payés
à même les crédits 1982-1983, sur recommandation du
comité qui a été constitué au sein du
ministère. Et le coût d'intérêt - si ces comptes sont
exacts après vérification - sera remboursé.
M. Saintonge: Une précision supplémentaire que je
voudrais obtenir au niveau des subventions de cette année.
La subvention, on l'a mentionné, est de 3 150 000 $. Le ministre
mentionnait les subventions pour les fêtes de cette année, ce
serait le total moins le déficit prévu. Est-ce que le ministre
peut nous confirmer si le montant pour la fête de 1981 a
été fixé par le Conseil du trésor, est-ce que vous
avez déterminé le montant accordé pour la fête
de 1981?
M. Lessard: En fait, le montant total a été
fixé au montant de l'an passé moins 5%, étant donné
les compressions budgétaires, ce qui veut dire 3 125 000 $ et, sur ce
montant, étant donné que nous avons à payer des
déficits de l'an dernier, il restera environ - selon le rapport final
qui me parviendra du comité organisateur de la fête nationale et
du commissaire-enquêteur entre 1 500 000 $ et 1 800 000 $ qui seront
attribués pour la fête nationale de 1982.
M. Laplante: Même sujet.
Le Président (M. Rochefort): Même sujet, M. le
député de Bourassa.
M. Laplante: C'est que je voudrais être un peu plus
constructif à l'étude de ces crédits. Il y a des
préoccupations passées qui justifient l'Opposition à poser
des questions, mais, sur l'ensemble d'un dossier tel que loisir, chasse et
pêche, je pense qu'il y a des vocations économiques
là-dedans. On vit dans une crise actuellement, ce n'est facile pour
personne et on sait que les loisirs, la chasse et la pêche sont une
source économique dont le Québec ne peut pas se passer. Il y a
une création d'emplois là-dedans, quand on dit que c'est un
ministère qui emploie près de 3000 personnes. C'est qu'il y a une
autre préoccupation première concernant les fêtes. C'est
beau de dire qu'on met de l'argent là-dedans. Vous avez annoncé
que le déficit antérieur serait payé par le budget de
cette année, mais il reste à peu près trois mois avant la
fête nationale des Québécois. Même si on fait face
à des difficultés économiques assez difficiles, les
Québécois auront peut-être aussi le goût de se
reconnaître entre Québécois. Compte tenu de toutes ces
restrictions, des incidents qui sont arrivés, comment
prévoyez-vous arriver à votre objectif du 24 juin?
M. Lessard: D'abord, je dois dire, M. le Président, que,
malgré les restrictions budgétaires, malgré le fait que
nous ayons dû payer les déficits, qui ne sont pas
récurrents, de l'an dernier, avec les nouvelles mesures que j'ai prises,
eh bien, il restera presque autant d'argent pour les différents
comités locaux que l'an dernier.
Il est certain que je ne peux pas déplacer la date du 24 juin. 0e
suis pris avec un délai très court. C'est pourquoi j'ai rendu
public hier le nouveau programme du ministère du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche concernant la fête nationale et la date limite pour les
demandes est le 23 avril. C'est donc très restreint comme date. Mais,
pour, justement, éviter que les demandes ne soient
présentées trop tardivement, je n'ai pas arrêté,
pour autant, le travail des comités régionaux et des
comités locaux. J'ai signé, hier, un protocole d'entente avec la
Société des festivals populaires. Mais les comités
régionaux sont à peu près constitués dans toutes
les régions du Québec et la Société des festivals
populaires devra négocier des ententes avec ces comités
régionaux. De plus, les comités locaux se sont aussi
constitués depuis un certain temps, parce que ce sont des comités
qui sont un peu habitués à organiser la fête nationale.
Pour faire connaître le programme, j'ai transmis des formulaires à
chacun des bureaux du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, aux bureaux du ministère des Communications, à
chacun des bureaux des députés - vous avez, d'ailleurs,
reçu une brochure sur votre bureau ce matin - et aussi à un
certain nombre d'autres bureaux du ministère qui sont achalandés.
De cette façon, nous espérons recevoir, d'ici le 23 avril - les
formules sont très simples à remplir - les demandes.
Naturellement, les premiers arrivés seront les premiers servis.
S'il arrivait, que des dossiers nous parviennent après le 23 avril, nous
pourrons envisager de prolonger la date un peu, mais je dis à l'ensemble
de la population ou à l'ensemble des comités locaux de ne pas
attendre le prolongement de la date parce que si, par exemple, l'ensemble des
comités locaux attendait après le 23 avril, on ne pourrait pas
faire face à la situation. Mais si, d'ici le 23 avril, nous avons 70% ou
80% des demandes, nous serons capables de répondre aux demandes et de
faire parvenir les chèques à temps.
Alors, je pense que nous avons pris toutes les mesures
nécessaires. J'ai cette formule du programme d'assistance
financière aux manifestations locales de la fête nationale du
Québec. Nous avons pris toutes les mesures nécessaires,
étant donné les situations que vous connaissez, pour faire en
sorte que nous ayons une fête nationale qui ne sera peut-être pas
de l'ampleur de celle de l'an passé, mais qui sera au moins aussi
décentralisée que celle de l'an dernier.
M. Laplante: Une brève question pour ne pas enlever trop
de temps, non plus, à l'Opposition. Encore dans un esprit constructif,
avez-vous des études des retombées économiques que la
fête nationale du Québec peut entraîner?
Deuxièmement, est-il exact, M. le ministre, que les fêtes, en
somme, même si elles paraissent au budget de votre ministère, sont
payées par une loterie spéciale qui se fait à la loterie
du Québec? Est-ce que cela est vrai?
M. Lessard: En réponse à la dernière
question, non. Les fêtes nationales sont payées directement sur le
budget du ministère, du gouvernement du Québec. Nous
avons tenté de créer une fondation et, malheureusement,
nous avons eu des problèmes à ce sujet. En ce qui concerne les
retombées économiques, il est certain que la fête nationale
est d'abord un instrument pour permettre à l'ensemble des
Québécois de S'identifier, de se reconnaître, de constater
une fois par année qu'ils sont véritablement un peuple. Aussi, il
faut quand même tenir compte qu'il y a des incidences économiques
à ça. Nous estimons, avec la participation des autres organismes,
que, lorsque le gouvernement du Québec investit 1 500 000 $ dans la
fête nationale, il y a des retombées économiques pour
à peu près 4 500 000 $, c'est-à-dire un pour trois
environ.
Le Président (M. Rochefort): Merci. M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Pour rester dans le même sujet, je suis
arrivé aux questions du député de Bourassa, de toute
façon. Je ne veux pas laisser tout de suite la question du
déficit. Si je sais bien compter, M. le ministre, vous avez
mentionné que le montant accordé pour les fêtes cette
année, serait de l'ordre de 1 500 000 $ à 1 800 000 $. Le budget
global voté par le ministère et affecté aux fêtes
était de 3 150 000 $...
M. Lessard: 3 125 000 $.
M. Saintonge: 3 125 000 $. Je calculais que le déficit
prévisible serait de l'ordre de 1 350 000 $ à 1 650 000 $. Cela
ne comprend pas la récupération des actifs du COFNQ. Le ministre
mentionnait le 25 mars dernier que vous aviez des actifs du COFNQ à
récupérer. Je voudrais savoir du ministre s'il peut s'engager
à nous faire part du montant de la récupération des actifs
du COFNQ.
M. Lessard: M. le Président, nous sommes en train
d'évaluer ça. Le Vérificateur général est en
train d'évaluer ça. Je ne peux pas indiquer ce montant
aujourd'hui. C'est justement pourquoi je souligne que les sommes qui resteront
pour la fête nationale pourront s'évaluer entre 1 500 000 $ et 1
800 000 $. Je ne peux pas vous indiquer aujourd'hui quelle sera
véritablement et exactement la valeur des actifs du COFNQ.
M. Saintonge: Je suis d'accord avec vous que ce n'est pas
possible aujourd'hui. Mais ma question est à l'effet que le ministre
pourra déposer la valeur éventuelle de la
récupération des actifs du COFNQ de la même façon
que je demanderais au ministre de déposer, comme c'est la tradition, les
rapports financiers de chacun des comités régionaux, y compris
ceux de
Montréal et du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Cela n'a pas encore
été déposé.
M. Lessard: Certainement, je pense que c'est en vertu de la loi
rie l'Assemblée nationale. Il n'y a aucun problème, je
m'étais déjà engagé d'ailleurs, en commission
parlementaire, à déposer ces rapports financiers, comme les
rapports du commissaire-enquêteur.
M. Saintonge: Exactement, ce qui est prévu pour la fin
d'avril. Je veux faire remarquer au ministre que ma question est bien
précise pour une raison. On avait demandé le dépôt
des rapports et je dois rappeler qu'au mois d'octobre dernier, le 1er octobre,
le premier ministre et le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche
avaient pris l'engagement de déposer les rapports des
vérificateurs comptables dès que les rapports seraient faits.
À cause de l'enquête en cours par le Vérificateur
général, on avait refusé de déposer les rapports et
on avait dit: Si le vérificateur veut les déposer, les donner
à l'Opposition, il est libre de les déposer. Le
vérificateur a considéré que ce n'était pas dans
son mandat, suivant la loi, de donner connaissance de ces rapports.
Ma question avait été posée au premier ministre et
au ministre dès l'automne, au mois de décembre, en vue d'obtenir
ces rapports. On ne les a toujours pas obtenus. Même s'ils étaient
entre les mains du ministre, ils n'ont pas été
déposés à l'Assemblée nationale depuis ce
temps-là.
M. Lessard: M. le Président, les rapports que j'ai obtenus
étaient des rapports sommaires et j'ai essayé d'expliquer
ça...
M. Saintonge: Mais non.
M. Lessard: ... à plusieurs reprises au
député. On dit que c'étaient des rapports
vérifiés. En ce qui a trait aux deux rapports concernant le
comité de Montréal et le comité du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, les firmes m'ont indiqué qu'elles ne pouvaient
pas confirmer l'ensemble des chiffres qu'elles avaient reçus. C'est
justement en me basant sur ces rapports-là - des rapports incomplets -
que j'ai décidé de nommer un commissaire-enquêteur et de
demander une enquête. Or, comment voulez-vous, alors que les
libéraux eux-mêmes me demandaient une enquête, que je puisse
déposer des rapports sommaires à l'Assemblée nationale?
C'est dans ce sens que j'ai indiqué au député que
puisqu'il y avait une enquête et que l'ensemble des chiffres
n'étaient pas connus, je devais attendre la fin de l'enquête avant
de déposer les rapports complets, et cela, en vue d'éviter,
encore une fois, de salir des réputations.
(17 heures)
On a demandé une enquête, j'ai accepté de faire une
enquête et de nommer un commissaire-enquêteur avec tous les
pouvoirs d'interroger les témoins. Je refuserai, M. le Président,
comme je l'ai dit à l'Assemblée nationale et à la
commission des engagements financiers, de rendre publics des rapports
sommaires. Justement, parce qu'ils étaient sommaires, j'ai
institué une commission d'enquête. Lorsque nous aurons les
rapports du commissaire-enquêteur, nous déposerons
complètement tous les documents.
M. Saintonge: Je veux quand même noter que les rapports
financiers des firmes comptables en question...
M. Laplante: Monsieur...
M. Saintonge: ... il y avait un rapport, mais qui avait des
notations...
M. Laplante: Question de règlement.
M. Saintonge: ... particulières. Mais, en tout cas, je ne
veux pas en faire...
Le Président (M. Rochefort): Question de
règlement.
M. Saintonge: ... une question...
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre! Question de
règlement, M. le député de Bourassa.
M. Laplante: Je pense qu'il y a un bout, à un moment
donné, au sérieux de l'étude des crédits. Si on
veut patauger dans tout cela, j'aimerais que vous puissiez ouvrir la
discussion, vu qu'on paie, encore dans les crédits 1982-1983, dans les
40 000 000 $ d'engagements que l'ancien ministre a entrepris lors d'une
campagne électorale en 1976, au niveau...
Des voix: ...
Le Président (M. Rochefort): À l'ordre, s'il vous
plaît!
MM. je vous rappelle à l'ordre. Il n'y a pas de question de
règlement...
M. Laplante: ... parce qu'on a des engagements qui touchent
à cela aussi. On peut le tripoter jusque-là.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Bourassa, cette question ne constitue pas une question de règlement. Je
vous demanderais tous de vous rappeler la directive que je vous ai
donnée ce matin. Une question de règlement, c'est une question
qui est soulevée par un député qui constate une violation
du règlement de l'Assemblée nationale.
M. Lessard: M. le Président, je soulève une
question de règlement.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre sur une
question de règlement.
M. Lessard: M. le Président, en ce qui concerne la
question du député concernant le paiement de comptes qui
n'étaient pas payés et qui sont sur les crédits de cette
année, soit sur les montants de 3 125 000 $, je suis d'accord pour
affirmer que le député avait le droit de poser ces questions.
Mais, en ce qui concerne la fête nationale de l'an dernier, je pense que
le député ne se conforme pas au règlement et, si le
député, encore une fois, veut me poser des questions sur la
fête nationale 1982, je suis entièrement à sa
disposition.
Le Président (M. Rochefort): Sur la question de
règlement, voulez-vous vous faire entendre, M. le député
de Laprairie?
M. Saintonge: C'est d'accord, ma question est
réglée.
Le Président (M. Rochefort): Cela va? Point suivant.
M. Saintonge: Certainement, j'ai l'engagement du ministre qu'il
va produire les rapports du vérificateur et les rapports comptables.
M. Lessard: Je pense que cela fait trois ou quatre
reprises...
M. Saintonge: ... engagement, M. le ministre, c'est juste cela
que je veux.
Le Président (M. Rochefort): Cela va. On passe au point
suivant.
M. Saintonge: On trouve qu'on comprend pas vite, mais je vais
juste noter une chose. On nous a cassé les oreilles pour dire qu'on veut
salir des réputations, etc., mais qu'on avait un déficit de
l'ordre de 600 000 $, 700 000 $ ou 800 000 $. Aujourd'hui, avec les chiffres
que le ministre nous confirme lui-même, d'après son CT du mois de
décembre, le ministre nous dit lui-même que le montant
alloué à partir des crédits votés cette
année en 1982, le montant qui sera disponible pour les fêtes de
1982 est de 1 500 000 $ à 1 800 000 $, le restant va payer les
déficits. Ce sont les paroles mêmes du ministre. Si je sais
compter...
M. Lessard: M. le Président...
M. Saintonge: ... le montant de
800 000 $ est rendu à 1 500 000 $.
M. Lessard: M. le Président, le COFNQ a dû vivre,
jusqu'à temps que je mette fin à son mandat. Cela n'embarque pas
sur le déficit. Le COFNQ a dû vivre et il a été
obligé de payer des salaires, alors cela fait partie de cela.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Laprairie. Sur une autre question?
M. Saintonge: Sur une autre question. Je reprends le
communiqué de presse du ministre émis hier.
Une voix: ... adopté?
M. Saintonge: Une seconde, je viens de perdre le fil. Dans le
communiqué de presse que le ministre a émis lors de sa
conférence de presse, il mentionnait qu'il avait aboli le COFNQ,
après avoir étudié le dossier, à cause de
sérieuses lacunes, comme des problèmes de gestion. Ce matin, on a
fait allusion à des problèmes de gestion au niveau de la
fête de l'an passé. Le ministre n'a pas renouvelé le mandat
du comité organisateur. Je considère qu'il avait porté un
jugement de valeur en affirmant que des lacunes sérieuses avaient
été constatées au niveau de l'utilisation des fonds de
l'an dernier, qui sont payées à même les fonds de cette
année. Est-ce que le ministre ne croit pas que l'enquête du
vérificateur aurait dû être étendue, qu'il ne serait
pas valable que l'enquête du vérificateur soit également
étendue, vu les lacunes sérieuses au niveau du comité
organisateur qu'il vient de constater et de reconnaître dans sa
conférence de presse d'hier, au Comité organisateur de la
fête nationale et non pas seulement à Montréal ou au
Saguenay-Lac-Saint-Jean?
M. Lessard: M. le Président, ce n'est pas la
première fois que je reconnais qu'il y a eu des lacunes sérieuses
au niveau du Comité organisateur de la fête nationale. Chaque fois
que j'ai eu à intervenir à la commission des engagements
financiers, j'ai indiqué que je n'étais pas entièrement
d'accord sur les décisions prises par le Comité organisateur de
la fête nationale. Cependant, lorsque nous analysions chacune de ses
décisions, nous constations qu'il n'y avait pas malversation, que
c'était peut-être des décisions malheureuses et quelquefois
-soit à tort ou à raison, cela se discute, c'est une question
subjective - des décisions qui auraient pu être
différentes, mais qu'il n'y avait pas malversation. Dans les
circonstances, j'ai refusé qu'on prolonge le mandat du
commissaire-enquêteur.
Cependant, j'indique que le Vérificateur général,
par hasard, analyse actuellement le programme 4 du ministère du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche. À l'intérieur du programme 4,
il y a justement le budget de la fête nationale, ce qui veut donc dire
que les décisions ou l'administration du Comité organisateur de
la fête nationale existant l'an dernier seront analysées par le
Vérificateur général.
M. Saintonge: Avec un rapport semblable, est-ce qu'on peut
obtenir la même chose pour Montréal et la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean?
M. Lessard: Le Vérificateur général
dépose toujours un rapport à l'Assemblée nationale.
M. Saintonge: Comment le ministre peut-il s'engager avec la
Société des festivals populaires? Actuellement, ma question est
précise. Il était bien d'accord pour qu'on change le responsable
de l'organisation de la fête. On avait déjà noté la
décision du ministre d'abolir le COFNQ. Comment le ministre peut-il
s'engager à ce moment précis avec la Société des
festivals populaires, considérant deux choses. Il donne un mandat de
trois ans, d'une part; deuxièmement, relativement à
l'enquête présentement en cours, j'imagine que le
vérificateur, lorsqu'il aura complété son enquête,
fera dans son rapport certaines recommandations, fera part de certaines
remarques au ministre, qui pourraient être fort utiles pour
l'organisation des fêtes à l'avenir.
J'avais proposé au ministre une autre solution au niveau des
municipalités par exemple; c'est une question de choix, je le reconnais.
Comment le ministre peut-il, avant la remise du rapport du vérificateur,
avant les recommandations que le vérificateur peut faire après
avoir analysé la façon dont la fête s'est
déroulée l'an dernier, comment le ministre, dis-je, peut-il
s'engager d'une façon aussi désinvolte, pour trois ans à
venir, sans les recommandations effectives du vérificateur?
M. Lessard: M. le Président, je m'engage, d'abord, parce
que le 24 juin est encore le 24 juin...
M. Saintonge: C'est une année, ce n'est pas trois ans.
M. Lessard: ... et que je ne peux pas la déplacer au 1er
juillet. Si je veux faire la fête nationale, il faut quand même que
j'aie un organisme qui soit responsable pour préparer la fête
nationale et la réaliser. Je comprends que les députés
libéraux aimeraient bien que nous fêtions le 1er juillet, surtout
cette année, mais nous n'avons pas l'intention de fêter le
"Canada
bill".
C'est dans ce sens que j'ai négocié un protocole d'entente
avec la Société des festivals populaires. Si le
député a pris le temps de lire le protocole d'entente, il
constatera que, à la fois pour la Société des Festivals
populaires qui relevait un défi immense à la suite des
événements qui se sont déroulés l'an dernier,
à la fois pour le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche,
nous avons pris toutes les précautions nécessaires pour
éviter que des comités régionaux nous fassent des
déficits tels que ceux du Lac-Saint-Jean et de Montréal, parce
que la Société des festivals populaires ne reçoit pas,
comme c'était le cas du COFNQ en vertu d'un protocole d'entente qui
avait été signé avant mon arrivée au
ministère, un montant global comme c'était le cas pour le COFNQ,
c'est-à-dire que je transmettais au comité organisateur de la
fête nationale une somme de 3 325 000 $, l'an dernier, et il appartenait
ensuite à la société de redistribuer les montants d'argent
au niveau des comités régionaux et des comités
régionaux vers les comités locaux.
Cette année, le ministère conserve le contrôle
complet des subventions, tel que ça existe d'ailleurs dans des
programmes réguliers du ministère. Il y a une entente avec la
Société des festivals populaires qui donne, qui accorde à
la Société des festivals populaires le mandat d'animer, de
créer les thèmes, la thématique de la fête
nationale, et l'analyse financière nous a permis -comme vous le
retrouvez d'ailleurs dans votre pochette de presse - d'évaluer à
425 000 $ les montants nécessaires pour remplir ce mandat.
De plus, il y a une responsabilité que nous avons confiée
a la Société des festivals populaires, celle de négocier
soit avec les organismes régionaux existants, là où ils
existent et là où ils ont bien fonctionné, soit avec des
comités ad hoc, là où cela n'a pas très
fonctionné, des protocoles d'entente afin d'animer, au niveau
régional, la fête nationale, de sélectionner les programmes
et de me faire des recommandations. Ces 15 comités régionaux,
selon ce que vous retrouvez en annexe A dans le protocole d'entente que je vous
ai transmis, recevront la somme de 325 000 $ et le reste du montant, soit 900
000 $, sera transmis aux comités locaux.
Il est entendu qu'à la suite des protocoles d'entente qui sont
signés, s'il arrivait que la Société des festivals
populaires décide, en collaboration avec d'autres organismes,
d'organiser des manifestations nationales autres que celles qui sont
prévues au niveau local, cela devra s'autofinancer.
De plus, le député me parlait tout à l'heure de
l'intégration des municipalités à l'intérieur de
l'organisation de la fête nationale. Oui, les municipalités
peuvent organiser la fête nationale, soumettre un programme pour la
fête nationale; tout organisme sans but lucratif et toute
municipalité peuvent soumettre un programme pour l'organisation de la
fête nationale.
M. Saintonge: 100 000 $ prévus, c'est cela.
M. Lessard: C'est cela.
M. Saintonge: Maintenant, au niveau des 325 000 $, M. le ministre
- on est là-dedans - une somme additionnelle de 325 000 $ va être
donnée à la société, outre les dépenses
nationales; ces 325 000 $ seront administrés par la
société.
M. Lessard: Voici, c'est que...
M. Saintonge: Le soutien, je veux parler du soutien au
comité.
M. Lessard: D'abord, le ministère, cette année...
Cette année, contrairement à l'an passé, le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche devra
agréer ou accepter le contrôleur ou le vérificateur de la
Société des festivals populaires.
De plus, le ministre recevra mensuellement, cette année, en vertu
du protocole d'entente, les rapports financiers, ce qui n'était pas le
cas de la structure qui avait été créée par mon
prédécesseur.
En ce qui concerne les comités régionaux, la
Société des festivals populaires aura, dans chacune des
régions du Québec ou au niveau de chacun des comités
régionaux, un observateur pour vérifier ce qui se passe, de telle
façon que nous aurons des informations continuelles sur l'organisation
de la fête nationale. (17 h 15)
On parle de la signature d'un protocole de trois ans; que c'est un
protocole de trois ans, mais qui peut quand même être annulé
sur la recommandation soit du Vérificateur général, soit
du vérificateur du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche. Il est entendu que, même si j'ai signé un protocole
de trois ans avec la Société des festivals populaires, si le
vérificateur de mon ministère, qui devra suivre le dossier,
constate qu'il y a mauvaise administration ou quelque
irrégularité que ce soit, nous pourrons toujours mettre fin au
protocole. Je dis bien clairement que si, à la suite de cette nouvelle
entente, à la suite de ce protocole qui a été
signé, l'an prochain, des problèmes se soulèvent,
j'accepterai que les députés de l'Opposition me rendent
responsable de l'organisation de la fête nationale.
M. Saintonge: M. le ministre, vous dites que le contrat peut
être annulé. Un des principaux problèmes qui est advenu
l'an dernier et qui a causé des déficits énormes dans
plusieurs régions, cela a été la question de
l'autofinancement, je pense, d'après les renseignements que j'ai pu
recevoir de beaucoup de personnes. J'ai remarqué qu'au niveau des
programmes, dans la distribution du montant d'argent prévu, la
société reçoit 425 000 $ pour ses dépenses
nationales. J'imagine qu'il n'y a pas d'autofinancement là-dedans. Ma
question est la suivante: II y a 325 000 $ pour l'institution de comités
régionaux. Comme les comités régionaux ont un certain
montant, est-ce qu'ils doivent participer à un autofinancement
quelconque à leur niveau? Je comprends qu'au niveau des comités
locaux, dans la subvention de 900 000 $, il y a une charge maximale pour le
ministère de 5000 $, avec un effort d'autofinancement de 25%. Donc, cela
devra être des projets d'environ 6100 $. Est-ce qu'au niveau des
comités régionaux la question de l'autofinancement s'applique,
d'une part? Deuxièmement, est-ce que le ministre pourra mettre en place
des mécanismes de contrôle du genre de celui que je viens de
mentionner et, dans le cas où cela ne fonctionnerait pas - je ne sais
pas quel exemple il peut donner - de quelle façon et à quel
moment va-t-il considérer que cela ne fonctionne pas? Il pourrait me
donner un exemple de ce qu'il peut entendre par cela. Comment le ministre
va-t-il contrôler par ses vérificateurs que l'effort
d'autofinancement va être réellement fait pour éviter les
mêmes problèmes qu'on aura cette année?
M. Lessard: II faut bien comprendre encore une fois la structure.
L'an dernier, le Comité organisateur de la fête nationale - je
vais prendre l'exemple du Saguenay-Lac-Saint-Jean - transmettait un montant
d'argent pour l'ensemble de la région. L'an dernier, pour cette
même région, le Comité organisateur de la fête
nationale a accepté des projets pour 110 000 $. Or, vous savez que le
comité régional a préparé des projets pour un
montant supérieur aux 110 000 $. Le comité organisateur
régional avait la responsabilité, avec la subvention qui lui
était allouée par le Comité organisateur national, de
redistribuer l'argent à l'ensemble des comités régionaux
qui en faisaient la demande. Or, maintenant, le comité régional
n'a pas comme responsabilité de distribuer de l'argent. Autrement dit,
l'an dernier, le comité avait à la fois la responsabilité
d'être animateur de la fête nationale et d'être
trésorier de la fête nationale, c'est-à-dire de transmettre
des montants d'argent. Or, cette année, le comité régional
est strictement un comité d'animation pour entreprendre, avec l'ensemble
des municipalités et l'ensemble des groupes, des projets. Le
comité, par la suite, a la responsabilité de faire des
recommandations au ministre concernant les projets à l'intérieur
de l'assiette qui sera allouée pour chacune des régions. Si le
comité régional décidait d'organiser, en dehors de ses
responsabilités, des fêtes régionales, à ce moment,
il est entendu, en vertu d'un protocole d'entente qui sera signé avec la
Société des festivals populaires, que cette activité devra
être au préalable, avant d'être acceptée,
autofinancée. Rien n'empêche que la Société des
festivals populaires me soumette cette année l'organisation d'un
défilé à Montréal, mais cependant, avant que le
ministre accepte que le défilé ait lieu, en vertu des rapports
que je recevrai mensuellement, j'exigerai que les montants soient
véritablement ramassés avant d'autoriser le défilé.
L'an dernier, j'ai appris après l'organisation que la parade
n'était pas autofinancée.
M. Saintonge: Nous avons le moyen de contrôler
l'autofinancement des projets locaux que le ministère va financer
directement.
M. Lessard: Au niveau des comités locaux, il n'y a pas de
problème, cela fait des années que le ministère administre
ces programmes; pensez aux centaines de fêtes populaires dans l'ensemble
du Québec. Lorsque le comité régional me recommandera le
versement d'une subvention, il est entendu que les comités locaux
devront s'autofinancer, c'est-à-dire que je ne pourrai assumer les
déficits et, dans ce sens, M. le Président, les 5600
comités locaux de l'an dernier n'ont fait aucun déficit.
M. Saintonge: Là, je ne sais pas, je n'ai pas vu les
rapports de toute façon.
M. Lessard: Le déficit ne vient pas des comités
locaux; s'il y a eu déficit, cela a été assumé au
niveau du milieu, parce que ce sont des montants minimes dans les
comités locaux. Cela peut être 800 $, comme on dit, le maximum est
de 5000 $. Dans ces cas, les comités locaux assument tout ou
s'organisent pour l'autofinancement. Les problèmes que nous avons eus
essentiellement l'an dernier concernent deux régions qui ont fait un
déficit de 750 000 $, soit le Saguenay-Lac-Saint-Jean et
Montréal. Les treize autres comités ont fonctionné.
M. Saintonge: En tout cas, j'ai eu des informations que certains
comités locaux avaient eu des problèmes, parce qu'ils n'avaient
pas eu l'argent au niveau des comités régionaux; à
Montréal, par exemple, il semble que dans certaines sections des
comités sont en déficit à cause de cela. Je n'ai pas les
preuves devant moi, mais il
reste que ces comités assument leur déficit.
M. Lessard: À ce moment-là, que le
député me transmette ses informations; les comités locaux
devaient recevoir leur argent. Une autre chose aussi est modifiée cette
année, c'est que nous transmettons 75% du montant à la
Société des fêtes populaires et les autres 25% seront
transmis après la présentation du rapport financier. Quant
à moi, je n'ai pas reçu d'information selon laquelle les
comités locaux n'auraient pas reçu des montants qui
étaient prévus.
M. Saintonge: Vous avez parlé tantôt, M. le
ministre, du protocole d'entente avec les organismes régionaux. En tout
cas, vous faisiez allusion qu'on devait l'avoir reçu, je pense; je ne
l'ai pas vu dans mes documents.
M. Lessard: M. le Président, je parle du protocole
d'entente entre la Société des festivals populaires et le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
M. Saintonge: Ce protocole peut-il être
déposé? Pourriez-vous non pas le déposer, mais nous
envoyer une copie?
M. Lessard: Chacun des députés a reçu sur
son bureau à l'Assemblée nationale, aujourd'hui, la brochure. En
ce qui concerne le protocole d'entente, je pense pouvoir en déposer
copie ici. En ce qui concerne le protocole d'entente entre les comités
régionaux, il est entendu que ce protocole d'entente est signé
entre la Société des festivals populaires et les
différents comités régionaux. M. le Président, je
n'ai aucune objection et, si le député n'a pas reçu les
informations...
M. Saintonge: M. le Président, j'ai vérifié
mon courrier et je ne l'ai pas vu en tout cas.
M. Lessard: Tous les députés avaient cet
après-midi sur leur bureau la brochure de presse que j'ai transmise
hier. Vous avez d'ailleurs à vos bureaux des formules concernant le
programme d'assistance financière ainsi que des formules à
transmettre aux différents organismes qui voudraient faire des demandes
avant le 23 avril.
M. Laplante: Seulement une remarque, M. le ministre...
Le Président (Rochefort): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: ... je crois que tous les formulaires ont
été acheminés hier chez le whip chez vous pour être
distribués à vos bureaux. Cela a été fait hier.
M. Saintonge: J'en ai reçu mais je n'avais pas le
protocole. J'ai reçu des coupures de presse, j'ai reçu aussi la
pochette mais ça ne contenait pas le protocole.
M. Lessard: On n'avait pas le droit de déposer le
document.
M. Saintonge: C'est ça.
Le Président (M. Rochefort): Vous allez le
transmettre.
M. Saintonge: Vous allez le faire parvenir.
M. Lessard: Je le transmets au député.
Le Président (M. Rochefort): Document transmis du ministre
au député.
M. Saintonge: Merci.
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que c'est
adopté?
Fêtes populaires
M. Saintonge: Une autre question pour la... juste une seconde. M.
le ministre, toujours au programme 4, si je passe aux fêtes populaires et
commémoratives, je voudrais savoir, au niveau de ces fêtes, si ce
programme est toujours existant, évidemment, combien de fêtes
populaires sont subventionnées et quels sont les critères pour de
telles subventions.
M. Lessard: M. le Président, pour l'an dernier je prends
avis de la question. Je transmettrai au député toutes les
informations qu'il demande, pour l'ensemble des fêtes populaires, en
fait, il y en a des dizaines et des dizaines. Les critères sont
très bien établis, je transmettrai au député les
critères. Cette année, comme je l'annonçais ce matin, il y
aura certaines différences en relation avec le livre blanc,
c'est-à-dire que le ministère transmettra aux
municipalités une enveloppe globale, tel que prévu dans le livre
blanc. Cependant, le ministère continuera de subventionner les
fêtes populaires, mais les fêtes populaires qui sont reconnues
comme étant régionales.
M. Saintonge: Est-ce à dire que pour ses fêtes
populaires une municipalité, par exemple, pour un anniversaire, un 50e,
un 100e, ou un 200e anniversaire, pourra faire une demande suivant les anciens
programmes antérieurs?
M. Lessard: Les fêtes commémoratives demeurent
subventionnables par le ministère.
M. Saintonge: Quel est le montant?Est-ce que vous
pouvez nous dire le montant qui dans le budget est réservé
à ces fêtes commémoratives?
M. Lessard: 38 000 $.
M. Saintonge: 38 000 $, est-ce pour l'ensemble des
municipalités?
M. Lessard: C'est 38 000 $. C'est qu'elles n'arrivent pas toutes
ensemble, ces fêtes commémoratives. Les centièmes
anniversaires ne sont pas partout.
M. Saintonge: C'est à confirmer quand même...
M. Lessard: Je pourrai transmettre les critères au
député. C'est basé sur la population.
M. Saintonge: D'accord.
Au niveau du programme 4 toujours, le secrétariat des
échanges socio-culturels a été créé. Je
voudrais savoir le mandat du secrétariat pour l'année qui vient.
Quels sont les programmes qu'il va administrer? Dans quel ordre de grandeur ces
programmes vont-ils se situer?
M. Lessard: II a été constitué par
décret plutôt que par loi. Maintenant, c'est le même mandat,
c'est-à-dire que le secrétariat des échanges va permettre
des échanges entre les différentes régions du
Québec, un peu comme l'Office franco-québécois. C'est un
peu le programme qu'on appelait autrefois "Découverte du
Québec".
M. Saintonge: C'est le même programme que... Est-ce que
vous pouvez nous transmettre les montants qui vont être alloués?
Il y a "Découverte du Québec", mais je pense qu'il y a des
échanges avec l'extérieur au niveau de cet organisme, avec des
pays extérieurs au Canada.
M. Lessard: Au point de vue de l'extérieur, on m'indique
qu'il y a 28 missions de prévues avec la Belgique, ce qui comprend
environ 140 personnes. En fait, il n'y a pas de problème, je pourrai
transmettre au député de Laprairie les différentes
missions et les différents programmes.
M. Saintonge: D'accord. (17 h 30)
Je remarque, dans le cahier des crédits que nous avons
reçu, qu'il y a un paragraphe qui mentionne ceci: "Un effort plus grand
sera consacré à la concertation avec les organismes du milieu,
notamment par la participation du ministère aux tables du
socio-éducatif, du socioculturel et du loisir touristique
organisées par le Regroupement des organismes nationaux de loisir du
Québec." Pouvez-vous m'expliquer quel genre de concertation cela
concerne-t-il exactement, à quel niveau?
M. Lessard: Nous avons actuellement un document de consultation
concernant les Villages-Vacances-Familles; initié par le
ministère et l'Office de planification et de développement
économique - je pense que la consultation est terminée - et
l'ensemble des organismes qui sont intégrés dans le milieu nous a
fait un certain nombre de recommandations. J'en profite pour dire
qu'étant donné la situation financière que nous vivons il
est entendu qu'avant de développer d'autres secteurs, nous devrons
utiliser au maximum les équipements existants, soit nos camps de
vacances et nos infrastructures du ministère.
Il y a aussi une consultation qui se fait actuellement sur les
politiques de loisir scientifique avec les organismes du milieu et, comme je le
soulignais ce matin, j'ai reçu un document sur les fêtes
populaires, tel que prévu dans le livre blanc. Ce document devra
cependant être analysé; c'est un premier schéma que j'ai
reçu et, une fois qu'il sera terminé et que je l'aurai
accepté, il sera soumis à l'ensemble des organismes,
particulièrement à la Société des festivals
populaires. Pour le moment, j'ai reçu le premier schéma du
document et je suis à l'étudier; je l'apporte avec moi pour la
période des vacances afin de pouvoir l'analyser, le scruter.
M. Saintonge: Au niveau de l'étude, est-ce que vous parlez
des Villages-Vacances-Familles? L'an dernier, je pense que l'étude a
été déposée à peu près à
l'époque des crédits et, si je me souviens bien, vous m'en aviez
fait parvenir une copie d'ailleurs. C'était sur les modalités
d'implantation. Est-ce qu'on a donné suite à l'étude en
question?Est-ce que l'implantation du réseau est en
marche?
M. Lessard: Non, à la suite des consultations, je n'ai pas
reçu de rapport final. Lorsque je recevrai le rapport final et les
recommandations, je l'analyserai mais, comme je l'indiquais tout à
l'heure, il est certainement difficile actuellement d'initier de nouvelles
structures ou la construction de nouvelles structures au ministère,
alors que nous avons déjà des camps de vacances, des
infrastructures qui ne sont pas utilisés 12 mois par année. Si
nous nous dirigeons vers une politique de Villages-Vacances-Familles, nous
allons devoir naturellement utiliser les infrastructures existantes et, d'autre
part, essayer de faire profiter de ces infrastructures les régions
où la population est la plus dense. J'attends donc le rapport
final et je l'analyserai un peu comme le rapport sur les fêtes
populaires. Ensuite, je prendrai une décision et je serai heureux d'en
informer les députés, mais les montants d'argent que je
possède cette année ne me permettent pas beaucoup de
développement possible.
M. Saintonge: Au niveau des festivals vous parlez des festivals,
populaires ou des fêtes commémoratives, c'est dans le même
élément, fêtes populaires et commémoratives. Lors
d'une visite dans la région de Trois-Rivières, il y a eu des
allusions - je suis allé à Grand-Mère, on m'a parlé
du festival de Saint-Tite, entre autres - au fait que le festival de
Saint-Tite, pour l'année qui vient, serait en difficultés
financières et que la tenue des prochaines festivités serait
peut-être même compromise, peut-être pas assurée.
Est-ce que le ministre peut me dire si le ministère a déjà
reçu une demande au niveau du festival de Saint-Tite ou si c'est dans le
cadre de son programme de subventionner un tel genre de festival qui, pour la
région, semble-t-il, apporte de grandes retombées? C'est quelque
chose qu'on voudrait garder.
M. Lessard: C'est prévu dans le cadre des programmes
réguliers du ministère; que ce soit le festival de Saint-Tite,
que ce soit le festival de la crevette de Matane, que ce soit le festival
d'automne à Rimouski, que ce soit le festival de la baleine à
Bergeronnes, ma place de naissance, que ce soit le festival du caplan, ces
festivals sont soumis à des critères et des normes et nous
n'avons pas à déroger à ces critères et à
ces normes, nous les appliquons. Il est certain que dans toutes ces
activités le milieu doit faire sa part. Le ministère ne peut pas
assumer complètement les déficits qui peuvent être faits
par différents organismes qui se lancent dans des activités
populaires. D'ailleurs, M. le Président, si je le faisais je suis
convaincu que je serais accusé par les députés de
l'Opposition de gaspiller les deniers publics. Alors le festival de Saint-Tite
doit respecter les critères généraux du ministère
et nous le subventionnons en relation avec ces critères.
M. Saintonge: Avez-vous reçu une demande pour le festival
de Saint-Tite ou si... Non, bon...
M. Lessard: Le député m'informe que j'aurais
reçu une demande du festival de Saint-Tite; je n'ai pas pris de
décision et j'informe le député que je devrai respecter
les critères et les normes qui sont prévus au ministère
à ce sujet.
Le Président (M. Rochefort): Programme 4,
éléments 1, 2, 3 et 4. Adopté.
Programme 5.
M. Saintonge: On pourrait revenir au programme, sans faire du
coq-à-l'âne, on avait suspendu les programmes 2 et 3 et
complété... Pour faire le programme 2 sur les parcs.
Activités de promotion,
d'éducation et de
récréation
en milieu naturel
Le Président (M. Rochefort): Programme 2. M. le
député de Marquette.
M. Dauphin: J'aurais juste certaines questions concernant
certains parcs au niveau du programme 2. Encore une fois, j'aurais aimé
connaître la politique des parcs avant mais en fait..
M. Lessard: Mais, M. le Président, je viens de la rendre
publique. Vous ne pouviez pas la recevoir avant que je puisse la rendre
publique, c'est-à-dire tous les députés l'ont reçue
en même temps.
M. Dauphin: Disons que je n'impute le blâme à
personne, c'est une constatation. J'aurais une question sur le parc Saguenay.
Le ministre faisait savoir en fin de semaine que le parc Saguenay serait
créé avec ou sans l'aide du gouvernement fédéral et
qu'il procéderait à une consultation au cours du mois de
septembre. J'aimerais savoir du ministre si la décision de créer
le parc est arrêtée de façon définitive et si oui,
comme il vient de me répondre, quels seront les groupes invités
lors de cette consultation.
M. Lessard: M. le Président, chaque fois que nous avons
des audiences publiques, tel que prévu par la loi, tous les groupes
quels qu'ils soient sont invités à présenter des
mémoires. Lorsque j'ai fait des audiences pour le parc du
Mont-Tremblant, je pense que j'ai reçu 52 mémoires. Tous les
groupes intéressés sont invités à présenter
des mémoires.
M. Dauphin: J'ai le cas d'autres parcs comme celui des îles
Boucherville, celui de Yamaska, celui du Mont Saint-Bruno; j'aimerais savoir du
ministre s'il va y avoir des audiences publiques concernant ces parcs.
M. Lessard: Oui, j'annoncerai d'ici à quelques jours,
c'est-à-dire possiblement après Pâques, les dates des
audiences. J'ai actuellement un aperçu des dates des audiences, mais en
ce qui concerne ces quatre parcs nous ferons les audiences au cours de la
même fin de semaine ou de la même semaine sur l'ensemble des
parcs.
M. Dauphin: Comme échéancier;
autrement dit c'est pour bientôt.
M. Lessard: C'est ça. Mais, possiblement après
Pâques, j'annoncerai les dates des audiences.
M. Dauphin: D'accord. Le ministre nous dit que le parc Saguenay
serait créé en vertu de la Loi sur les parcs de 1977 comme parc
de récréation. Aurait-il une autre déclaration à la
suite de l'adoption éventuelle de l'énoncé de politique
rendu public récemment?
M. Lessard: Une autre déclaration?
M. Dauphin: Est-ce qu'il va y avoir une autre
déclaration?
M. Lessard: Non, la seule déclaration que j'aurai à
faire ce sera de préciser les dates des audiences. Je peux ajouter ceci
à ce sujet, c'est qu'on laisse planer dans la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, le fait que le gouvernement fédéral
aurait 50 000 000 $ à dépenser pour le parc Saguenay. Les
députés fédéraux se promènent de part et
d'autre et lancent, comme ça, des millions de dollars. À ce
sujet, je trouve quand même curieux que des députés
fédéraux parlent de 50 000 000 $ alors que je n'ai reçu ni
de M. Roberts, ni de mon député, M. Lapointe, d'information
à ce sujet. Si le gouvernement fédéral possède 50
000 000 $ et qu'il veut les investir dans le parc Saguenay, quant à moi,
je suis ouvert pour la discussion.
M. Dauphin: J'aurais une question concernant l'auberge Aigremont.
Certains observateurs de la scène sportive ont déjà fait
remarquer, alors que les parcs et réserves fauniques du gouvernement
québécois n'ont jamais été si populaires, que le
ministre semble éprouver des difficultés à assurer la
gestion des équipements disponibles. Dans le dossier d'Aigremont, dont
la fermeture est prévue prochainement, les services essentiels seraient
maintenus. Est-ce que le ministre pourrait me donner la liste des
équipements - il pourra nous la fournir, pas tout de suite - que le
gouvernement a abandonnés ou cédés à l'entreprise
privée depuis 1976?
M. Lessard: Je fournirai la liste, mais je pense que cette liste
fournira peu de détails concernant Aigremont. Je ne sais pas si le
député de Marquette a circulé sur la route à
l'intérieur du parc de Chibougamau. L'auberge Aigremont a
été construite il y a de nombreuses années. À ce
moment-là, la route à l'intérieur du parc de Chibougamau
était très mauvaise et ça prenait plusieurs heures avant
de traverser le parc. Aujourd'hui, les circonstances sont complètement
différentes puisque ça prend deux heures, deux heures et demie
à traverser le parc, de telle façon que l'auberge Aigremont
était très peu utilisée, sinon par les camionneurs qui
prenaient leur café de temps en temps. Nous avions un déficit
annuel de 425 000 $ pour cette auberge, qui était très peu
utilisée.
D'autre part, si nous avions maintenu les services à l'auberge
Aigremont, il nous aurait fallu faire des réparations pour une somme de
près de 1 000 000 $. Le bâtiment était véritablement
en état de vétusté importante. Nous avons
décidé, en consultation avec les deux députés
concernés, soit le député de Roberval et le
député d'Ungava, de fermer l'auberge Aigremont. Il n'y a pas eu
de réaction dans le milieu. L'an dernier, il y a eu des réactions
de la part de la chambre de commerce, mais j'ai indiqué à la
chambre de commerce que, si elle désirait prendre l'auberge Aigremont,
l'exploiter et y investir 1 000 000 $, je n'y avais aucune objection. Mais la
chambre de commerce a constaté, avec les deux députés,
d'ailleurs, que cette auberge n'était plus nécessaire à
l'intérieur du parc.
En ce qui concerne les autres infrastructures que nous aurions
cédées à l'entreprise privée, à ma
connaissance, c'est très peu. S'il y avait des informations à ce
sujet, je les ferais parvenir, mais je n'ai pas en mémoire les
infrastructures que nous aurions cédées à l'entreprise
privée. Cependant, je dois souligner au député que
l'objectif du ministère ne sera plus de s'éparpiller un peu
à travers l'ensemble du Québec dans différentes
activités telles que le golf, les piscines, selon les
intérêts, à l'époque, des députés
libéraux. On construisait des piscines à Percé, par
exemple, des terrains de golf à Carleton parce que le
député avait une certaine influence. Le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche n'a plus l'intention de
s'étendre à ce point à travers l'ensemble du
Québec. Maintenant, en ce qui concerne les terrains de camping, le
ministère s'associe plutôt aux municipalités et aux
organismes du milieu pour les faire gérer par les organismes du milieu.
(17 h 45)
Nous essayons actuellement de négocier avec les
municipalités, en ce qui concerne des équipements hors parc, afin
qu'ils puissent être administrés par elles ou par tout autre
organisme qui serait intéressé à les exploiter de telle
façon que nous puissions concentrer nos activités, à
l'intérieur des responsabilités du ministère en
particulier, à l'intérieur des parcs.
M. Dauphin: Ensuite, relativement à la réserve de
Chibougamau, est-ce que le ministre peut nous certifier que les services
essentiels y sont effectivement maintenus?
M. Lessard: Oui, M. le Président, les services essentiels
tels que le service d'ambulances. Il y a eu des ententes avec différents
organismes pour maintenir les services essentiels. Je voudrais simplement vous
lire, d'ailleurs, à ce sujet, un communiqué dont les gens de la
région ont pu prendre connaissance. Concernant la sécurité
du voyageur, les services requis à ce titre sont l'ambulance, les aires
de repos, le téléphone et l'essence. L'ambulance est
relocalisée au millage 42 de la réserve, soit le
dépôt du ministère des Transports en opération cinq
mois d'hiver, desservi par l'électricité et le
téléphone. Au millage 42. L'aire de repos: présentement,
le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche maintient en
été 20 aires de repos, avec tables, poubelles, toilettes
sèches et kiosques ouverts, disséminées le long de la
route principale de la réserve. Les besoins de repos en hiver,
particulièrement, seront assumés par la construction, par le
ministère des Transports, d'une halte routière du type de celles
que l'on retrouve le long des autoroutes.
Le téléphone: présentement des cabines
téléphoniques de type S.O.S. permettent de rejoindre gratuitement
l'opératrice et, de là, partout au Québec à frais
virés. Elles sont localisées aux kilomètres 33, 51, 69,
84, 97, 114, 141, 148 et 178. En ce qui concerne l'essence, une série de
plaques routières bien en vue seront posées à chaque
extrémité de la réserve annonçant le dernier poste
de service et le kilométrage du prochain poste. En cas de panne
sèche - là, je suis obligé de refaire un peu le
communiqué, parce que, depuis, il y a des décisions qui ont
été prises - le ravitaillement sera laissé au soin du
secteur privé comme dans n'importe quel parc. On constate une distance
de L'Étape à Hébertville de 72 milles.
M. le Président, je crois que cela répond aux questions du
député. Donc, les services essentiels sont assurés et
maintenus.
M. Dauphin: Ils sont assurés. Je suis content d'entendre
cela. On a souvent entendu parler du parc du mont Valin. Est-ce que le ministre
pourrait nous dire où en est rendu le dossier, sans prendre trop de
temps?
M. Lessard: M. le Président, oui, cela va être
très court. J'ai indiqué que, pour le moment, le ministère
tente de développer des parcs dans un certain nombre de régions.
En ce qui concerne le parc du mont Valin, il y a déjà un
organisme du milieu qui s'est constitué et j'ai indiqué que je
n'avais aucune objection à transmettre la gestion du parc du mont Valin,
qui n'est pas parc actuellement, à cet organisme du milieu s'il
désirait le développer.
M. Dauphin: Ensuite, on passe au parc du Bic. Je voudrais savoir
du ministre où en sont rendues les négociations dans le cadre du
projet d'expropriation des immeubles à l'intérieur des limites du
parc du Bic.
M. Lessard: Selon les informations qu'on me fournit, il reste
environ une douzaine d'expropriations à concrétiser et qui sont
actuellement en appel devant les tribunaux.
M. Dauphin: D'accord. Aux engagements financiers en juin 1981,
alors qu'on demandait des explications sur un supplément qui portait
à 338 000 $ le coût des honoraires pour fins d'évaluation
et de négociation, on nous promettait une réponse sous peu. Je
voudrais savoir du ministre s'il a la réponse et à combien est
évalué le projet.
M. Lessard: En ce qui concerne le parc du Bic?
M. Dauphin: C'est cela.
M. Lessard: M. le Président, je regrette. Vous me dites
aux engagements financiers de quelle date?
M. Dauphin: Juin 1981.
M. Lessard: De juin 1981. M. le Président, je n'ai pas
reçu cette information personnellement. De toute façon, nous
prenons note de la question du député. Je n'ai pas
personnellement reçu la demande d'information qui aurait dû
normalement être transmise par le secrétaire de la commission des
engagements financiers. Je prends note, cependant, de la question du
député.
M. Dauphin: D'accord. Relativement au parc du mont Orford, je
sais qu'il y a eu un débat en Chambre récemment et le ministre
nous disait avoir investi une somme de 4 000 000 $ au parc du Mont-Orford en
1981. Selon nos sources, il y a eu 4 000 000 $ d'investis, mais pour
l'année 1979-1980 et non pour l'année 1981. Est-ce que le
ministre aurait des explications à ce sujet?
M. Lessard: M. le Président, il y a eu des investissements
de 2 300 000 $ au parc du Mont-Orford comme immobilisations - je ne veux pas me
tromper - et là où le député d'Orford s'est
mêlé, c'est lorsqu'il parlait justement de dépenses
courantes. Alors, des immobilisations, ce sont des dépenses qui ne
courent pas. Ce sont des dépenses qui sont là, qui sont
existantes. Il y a donc eu des immobilisations pour 2 300 000 $ et des
dépenses courantes pour environ le même montant pendant la
période de trois ans, de 1979 à 1982. Ce qui veut dire que c'est
là justement que la somme totale fait environ
4 600 000 $ et non pas 4 600 000 $ pour la période de 1981. C'est
la somme totale de 2 300 000 $ plus 1 800 000 $ de dépenses courantes,
ce qui fait qu'il y a eu 4 100 000 $ d'investissements.
M. Dauphin: Autrement dit...
M. Lessard: Cette année, le parc du
Mont-Orford, en 1981, a reçu 800 000 $ comme dépenses
administratives, dépenses courantes.
M. Dauphin: ... vous maintenez que c'est le député
d'Orford qui s'est mêlé.
M. Lessard: Je comprends que le député d'Orford est
dans les patates comme d'habitude.
M. Dauphin: On vérifiera cela de toute façon.
M. Lessard: Vous regarderez dans le Petit Robert pour savoir ce
qu'on entend par immobilisation et vous allez être capable de vous
démêler là-dedans.
M. Dauphin: On verra cela. Mon collègue me dit qu'il a une
question là-dessus. Juste pour terminer Orford en ce qui me concerne,
j'aimerais savoir quel a été le rôle de la Commission
d'aménagement touristique du Mont-Orford. Est-ce que le ministre s'est
enquis de son opinion?
M. Lessard: Pardon?
M. Dauphin: La Commission d'aménagement touristique du
Mont-Orford, je voudrais savoir si le ministre s'est enquis de son opinion?
M. Lessard: Je reçois régulièrement ses
mémoires ou sa documentation. Maintenant, il reste qu'en ce qui concerne
le Mont-Orford, c'est quand même pour le ministère du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche, étant donné qu'il est
situé à proximité de Montréal, un objectif majeur.
Nous avons l'intention d'investir des montants assez importants cette
année, d'autant plus que, d'abord, c'est l'un des beaux parcs, sinon le
plus beau parc récréatif du ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche, avec un magnifique camping qui est très
utilisé et qui est même actuellement un peu déficitaire au
point de vue du nombre de places. Alors, nous avons l'intention justement
d'acquérir d'autres terrains pour agrandir le camping. Nous
espérons que le Conseil du trésor acceptera nos recommandations
à ce sujet.
M. Dauphin: Avant de passer à un autre parc, mon
collègue de Laprairie a une question à poser concernant le parc
du Mont-
Orford.
M. Saintonge: M. le ministre, je voudrais savoir si vous avez
bien reçu la lettre du Comité d'intégration des marais du
lac Brompton au parc du Mont-Orford. Je vous rappelle que c'est une lettre en
date du 24 mars 1982. Je comprends que c'est un cas bien spécifique que
le Comité d'intégration des marais du lac Brompton au parc du
Mont-Orford. C'est une promesse qui avait été faite
antérieurement par votre prédécesseur. En 1979, M. Duhaime
avait promis à la région d'en faire une réserve faunique.
Je veux connaître l'intention du ministre vis-à-vis de ces marais.
Au sujet de l'intégration des marais du lac Brompton au parc du
Mont-Orford, quelle est votre intention précise?
M. Lessard: Les intentions du ministre seraient très
favorables, mais le coeur a ses raisons que la raison connaît bien, mais
que le porte-monnaie connaît très bien aussi. Le coût
d'acquisition serait estimé à entre 800 000 $ et 1 200 000 $ et,
pour le moment, nous ne constatons pas une pression très dangereuse sur
les marais. Nous espérons que, du côté de l'Environnement
ou des Affaires municipales, des mesures pourront être prises pour
corriger les marais. D'autre part, nous sommes actuellement à
préparer, au ministère, un projet de loi concernant les habitats
fauniques et ceci nous permettra justement d'intervenir.
M. Saintonge: J'imagine que c'est dans ce sens-là qu'il y
avait une déclaration dans la Tribune, semble-t-il, qui disait que le
ministère doit se doter des moyens légaux pour protéger
les marais du lac Brompton. C'est dans ce sens-là?
M. Lessard: C'est dans ce sens-là, M. le
Président.
M. Saintonge: Est-ce que c'est à brève
échéance? Avez-vous un délai?
M. Lessard: Le projet de loi sur les habitats fauniques est en
préparation au sein du ministère, mais nous avons quand
même la possibilité d'utiliser la loi du ministère de
l'Environnement. Nous ne sentons pas actuellement de problèmes
très sérieux et à court terme concernant les marais du lac
Brompton.
M. Saintonge: Je vous réfère donc...
M. Lessard: J'hésiterais et j'hésite à
investir une somme de 800 000 $ à 1 200 000 $ pour le rachat de ces
terrains.
M. Saintonge: Dans la communication que nous avons reçue,
on nous informe que
de graves dégradations seraient subies par l'environnement.
M. Lessard: J'aurais bien le coeur d'acheter les terrains du
Québec qui sont actuellement des territoires fauniques très
importants, malheureusement je n'en ai pas les moyens.
M. Saintonge: La promesse n'a pas été faite par un
député libéral, c'est l'ancien ministre qui a fait la
promesse.
M. Lessard: En quelle année? M. Saintonge: En
1979.
M. Lessard: Depuis ce temps-là, il y a eu bien des
changements au point de vue...
M. Saintonge: C'est un rappel.
M. Lessard: ... de la situation financière du gouvernement
du Québec.
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Marquette.
M. Dauphin: En ce qui a trait aux discussions avec les
municipalités et les organismes sans but lucratif, pour le transfert de
la propriété et gestion de certains services et
équipements de leurs parcs et réserves, je voudrais savoir du
ministre si c'est un comité qui coordonne ce travail-là et de qui
serait-il formé?
M. Lessard: C'est le directeur de l'exploitation
régionale... Mon sous-ministre adjoint aux opérations
régionales, M. de Tilly, a transmis des recommandations à ce
sujet aux directeurs régionaux de chacune des régions du
ministère impliquées et il appartient aux directions
régionales de négocier avec les différents organismes du
milieu.
M. Dauphin: Mon recherchiste me demande avec combien de
régions vous avez conclu l'entente?
M. Lessard: On a 10 régions, c'est-à-dire qu'on a
les 9 régions et le Nord du Québec - qui a été
ajouté - plus l'île d'Anticosti qui constitue en elle-même
un secteur particulier.
M. Dauphin: Est-ce qu'il y a un échéancier de
prévu pour les autres en 1982-1983?
M. Lessard: Pardon?
M. Dauphin: Pour les autres régions... (18 heures)
M. Lessard: Je pensais que vous me demandiez... Ce n'est pas dans
toutes les régions du Québec où il y a des
négociations pour transmettre des infrastructures du ministère.
Je pourrais vous donner l'exemple de la marina de Tadoussac, de la piscine de
Percé, du golf de Carleton. C'est dans un certain nombre de
régions; un certain terrain de camping, à Montmagny, par exemple,
que la chambre de commerce a accepté d'exploiter. Donc, ce n'est pas
dans toutes les régions du Québec qu'il y a des infrastructures
que nous devons transférer à des organismes sans but lucratif ou
aux municipalités.
M. Dauphin: J'aurais une dernière question, M. le
Président, si vous me le permettez. La question qu'on se pose, c'est
comment le ministre trouve-t-il les moyens d'augmenter de 16% le soutien aux
organismes et lieux de plein air, alors que le déficit accumulé
des ZEC, entre autres, atteint 200 000 $? Le ministre nous dit qu'il n'a pas
les moyens de financer les dégâts causés à ces
forêts et lacs. Alors, comment le ministre peut-il prétendre faire
de la promotion, de l'éducation en milieux naturels, si on ne
répare pas déjà les dégâts causés?
M. Lessard: Je ne comprends pas la question du
député, je m'excuse. Vous dites que j'augmente de 16%, oui, le
soutien aux organismes et aux lieux de plein air. C'est parce qu'il y a du
développement là-dedans. Maintenant, en ce qui concerne les zones
d'exploitation contrôlée, nous en avons discuté très
longuement ce matin, c'est que le ministre Duhaime qui a fait
l'opération gestion faune, avait annoncé dès 1977 que le
financement ou les subventions aux zones d'exploitation contrôlée
ne devaient durer que pour une période de trois ans et les zones
d'exploitation contrôlée qui se sont constituées en 1977
connaissaient très bien la règle du jeu. J'ai accepté de
prolonger d'une année supplémentaire, pour une somme de tout
près de 500 000 $, les subventions aux zones d'exploitation
contrôlée, mais il était entendu, dès l'an dernier
à l'occasion du colloque qui avait eu lieu, je pense, en janvier, que
c'était véritablement la dernière année. Comme je
l'indiquais ce matin, certaines zones d'exploitation contrôlée
n'ont pas trouvé cela catastrophique du tout, puisque, comme on le
soulignait, maintenant elles sont rendues au niveau adulte et sont capables de
prendre en main la gestion de leur territoire.
M. Dauphin: Alors, M. le Président, effectivement, nous
sommes en période d'austérité; la situation
financière du Québec n'est pas des plus roses. Quant à la
nouvelle politique sur les parcs, avec la nouvelle vocation, je me demande si
le ministre a prévu un échéancier quelconque
considérant
la période d'austérité.
M. Lessard: D'abord, nous ferons les audiences. Nous
préparons actuellement, pour chacun de ces parcs, des plans
d'aménagement qui seront soumis à la discussion à
l'occasion des audiences. Par la suite, le ministre soumettra au Conseil des
ministres, des propositions. Si nous décidons de faire de ces
différentes zones des territoires qui seront
décrétés parcs, nous envisagerons des
échéanciers de réalisation. Cependant, il faut bien dire
une chose: Tel que vous le lirez, d'ailleurs dans le document, l'important pour
le Québec - je comprends qu'il faut aller le plus vite possible - c'est
de protéger un certain nombre de territoires, certains secteurs
spécifiques qui sont particuliers et importants.
En ce qui concerne l'aménagement, nous ne sommes pas dans
l'obligation de le réaliser à l'intérieur d'un an ou de
deux ans. Vous savez très bien qu'en vertu de la nouvelle Loi sur les
parcs il sera maintenant défendu d'y faire de l'exploitation
forestière et de l'exploitation minière. Lorsque nous aurons
consacré tel territoire comme parc, nous aurons au moins l'assurance, en
vertu de la Loi sur les parcs, que ces territoires ne seront pas
massacrés par l'entreprise privée qui y fera de l'exploitation
forestière ou de l'exploitation minière. À ce
moment-là, nous développerons les infrastructures selon les
sommes qui seront mises à notre disposition, mais au moins les
territoires seront protégés pour les générations
à venir.
Le Président (M. Rochefort): Programme 2,
éléments 1 et 2, adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Adopté. Programme
3?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Rochefort): Le programme 3 est
adopté. Le programme 4 avait été adopté tout
à l'heure. Nous sommes maintenant au programme 5.
Soutien aux municipalités et aux
organismes locaux et
régionaux de loisir
M. Dauphin: Sur le programme 5: Soutien aux municipalités
et aux organismes locaux et régionaux de loisir, j'ai une question assez
précise. Je considère qu'il y a 11 programmes principalement
là-dessus. À l'élément 1, je m'attarderai à
séjour de plein air et clubs sportifs. On me dit que les commissions
scolaires pouvaient s'inscrire à ces programmes. Effectivement, au cours
de la dernière année, entre autres, les commissions scolaires
auraient reçu environ 70% des sommes, spécifiquement pour ces
deux programmes; cela a permis de soutenir, entre autres, des équipes de
basket-ball, de hand ball, etc., dans les écoles. Je voulais savoir du
ministre si ces programmes seront maintenus dans le même cadre pour la
prochaine année.
M. Lessard: Plutôt que 70%, c'est 50% environ. Non, M. le
Président, quant aux programmes concernant le leadership municipal, les
animateurs les ateliers socioculturels, et les groupes, les séjours de
plein air, l'équipement léger, les institutions
spécialisées, les clubs sportifs, le matériel
spécialisé et les fêtes populaires, ces programmes seront
intégrés maintenant à l'intérieur de ce que
j'appelle et ce qui est appelé dans le livre blanc l'enveloppe globale.
Les sommes seront transmises aux municipalités selon des normes et des
critères que les députés connaîtront d'ici quelque
temps.
M. Saintonge: Est-ce que cela va s'appliquer pour le prochain
exercice financier?
M. Lessard: Oui. Un instant; Je soumettrai mes recommandations au
Conseil des ministres d'ici à quelques semaines.
M. Saintonge: Ma question est précise. Si c'est transmis
aux municipalités, il semble qu'il sera très difficile pour les
commissions scolaires, de bénéficier de certains fonds qui leur
permettaient d'entretenir certaines équipes. Est-ce que le ministre peut
envisager la possibilité d'une entente entre le ministère du
Loisir et le ministère de l'Éducation pour que les sommes de ces
programmes, dont les commissions scolaires pouvaient bénéficier
antérieurement, et qui pouvaient leur permettre de diriger certaines
équipes sportives, sur la base d'un autre programme, puissent leur
revenir éventuellement?
La principale difficulté qui peut s'appliquer est la suivante.
Dans certains cas, une commission scolaire peut toucher plusieurs
municipalités. Si vous avez des équipes, des écoles ou des
commissions scolaires qui pouvaient bénéficier du programme en le
demandant directement au ministère, cela serait très difficile
pour ces municipalités d'aller chercher une subvention
équivalente en faisant des réclamations à dix ou quinze
municipalités. Ainsi, si cette chose ne peut pas se réaliser, il
semble que, pour les commissions scolaires, ce sera quand même assez
dramatique et que ces équipes ne pourront pas être soutenues, ne
bénéficiant pas de subventions suffisantes. Est-ce que le
ministère pourrait envisager la
possibilité d'étendre les programmes ou une concertation
avec le ministère de l'Éducation aux fins de favoriser le
maintien de tels programmes?
M. Lessard: II s'agit dans l'ensemble de montants d'argent, pour
chacun des clubs sportifs, qui étaient assez minimes, qui allaient
jusqu'à 400 $. On me pose la question: Est-ce qu'il sera possible de
maintenir ou d'intervenir auprès des municipalités afin que ces
programmes soient maintenus? Je dis, M. le Président, que, dans le
nouveau programme qui existera si le Conseil des ministres accepte les
recommandations, les montants d'argent concernant les clubs sportifs seront
transmis aux municipalités dans le sens d'une responsabilisation des
municipalités vis-à-vis du loisir, qui devront d'ailleurs
transmettre au ministère une programmation annuelle et une programmation
triennale de leurs activités. Ces programmes seront administrés
par les municipalités et il appartiendra aux commissions scolaires de
s'adresser aux municipalités concernées, parce qu'il y a toujours
la possibilité de l'intermunicipalisation, c'est-à-dire que vous
constaterez, lorsque la décision sera prise et que vous recevrez les
recommandations, qu'il y a une incitation dans le programme à
l'intermunicipalisation.
M. Saintonge: L'incitation, M. le ministre, ce n'est
peut-être pas tellement fort. Mais vous parlez de montants. Quand c'est
incitatif pour les municipalités, d'après les commissions
scolaires, actuellement - j'ai eu des discussions avec la
Fédération des commissions scolaires - on m'indique qu'à
toutes fins utiles cela va couper, ces programmes-là, que c'est presque
impossible pour elles d'aller chercher au niveau des municipalités ces
sommes. C'est pour cela que je me demandais si au niveau du ministère on
ne pouvait pas entrevoir des possibilités de concertation avec le
ministère de l'Éducation, par exemple, dans des comités
interministériels, si cela pouvait exister. Aussi, au niveau du montant,
l'information que j'ai... Pouvez-vous me dire quel montant était
applicable à ces onze programmes l'an dernier?
M. Lessard: 6 479 000 $.
M. Saintonge: C'est cela. C'est un montant qui est, quand
même, de 6 500 000 $; c'est ce qu'on m'avait donné comme
chiffre.
M. Lessard: II faut dire que c'est très minime par rapport
aux montants d'argent qui sont investis par les municipalités, qui sont
plus de 200 000 000 $, 232 000 000 $.
M. Saintonge: Oui, mais pour chacune des écoles dans une
commission scolaire, cela devient quand même important, même si
c'est un montant minime.
M. Lessard: C'est justement le risque que nous prenons. Le livre
blanc a indiqué comme objectif la municipalisation des loisirs. Alors,
il appartiendra aux commissions scolaires et aux différents clubs
sportifs d'intervenir auprès de leur municipalité pour obtenir
l'argent nécessaire pour le fonctionnement de leurs clubs.
M. Saintonge: Le comité interministériel en
matière...
M. Lessard: On ne peut pas à la fois accepter la
municipalisation et la refuser.
M. Saintonge: D'accord, mais à ce moment-là, je
vous demandais... Je comprends avec vous que vous ne pouvez pas l'accepter et
le refuser en même temps, mais quand même, en décembre
dernier, il y a eu la création d'un comité
interministériel en matière de loisir. Le mandat de ce
comité, qu'est-ce que c'est exactement? Est-ce que cela ne pourrait pas
servir une fin semblable, par exemple?
M. Lessard: Non, ce n'est pas l'objectif. Je reconnais que ce
plan, en ce qui concerne les clubs sportifs, peut soulever certains
problèmes, je le reconnais avec le député, mais nous avons
décidé d'accepter la municipalisation.
En ce qui concerne le comité qui est présidé par le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, et où
siègent le ministère de l'Éducation, le ministère
des Affaires municipales, le ministère des Affaires culturelles, il
s'agit d'un comité pour analyser la concertation scolaire municipale
afin d'en arriver à permettre que les équipements qui sont
éparpillés dans l'ensemble du Québec, que ce soit les
équipements scolaires ou municipaux, soient utilisés par les
citoyens. Ceci exige non seulement une concertation scolaire, mais des
modifications à certaines lois. C'est cela, l'objectif du comité,
c'est-à-dire de faire en sorte qu'on puisse d'abord analyser les
coûts que comporte l'ouverture de l'ensemble des équipements
à l'ensemble de la population, de voir de quelle façon se fera
entre les différents intervenants la répartition des coûts
et, d'autre part, de voir de quelle façon on peut modifier les lois
existantes, que ce soit la Loi du ministère des Affaires municipales,
que ce soit la loi des commissions scolaires, afin d'ouvrir à l'ensemble
du public les équipements existants. Vous comprendrez que c'est
absolument inacceptable de voir des gymnases ou des équipements
scolaires qui
sont fermés après cinq heures. Alors, l'objectif du
comité de concertation intermunicipal, c'est de voir de quelle
façon on pourrait ouvrir l'ensemble des équipements au
public.
Cependant, je dois dire, en terminant, qu'en ce qui concerne les
nouveaux équipements le ministère du Loisir, de la Chasse et de
la Pêche a exigé depuis quelques années, avant de verser
une subvention, qu'un protocole d'entente soit signé entre les
commissions scolaires, et la municipalité afin de faire servir ces
équipements à l'ensemble de la population. Le problème se
pose surtout pour les anciens équipements.
M. Saintonge: Est-ce qu'il y a un rapport? La mission du
comité interministériel, avez-vous mentionné, était
de coordonner... (18 h 15)
M. Lessard: On m'indique qu'il y a eu six rencontres et qu'on
devrait, d'ici à quelques semaines, présenter un rapport au
Comité de développement culturel où je siège.
Le Président (M. Laplante): C'est tout. Programme 5,
adopté, avec ses éléments?
M. Saintonge: Au programme 5, une seule vérification
complémentaire. Je suis entré dans l'autre programme
interministériel. Le ministre a mentionné que la décision
n'était pas finale au niveau des équipements pour les onze
programmes. Est-ce que c'est définitif comme décision ou si la
décision va se prendre incessamment?
M. Lessard: La décision va se prendre incessamment.
M. Saintonge: Le sens de la décision est quand même
fixé, si je comprends.
M. Lessard: La recommandation du ministre est précise,
mais le ministre fait partie du Conseil des ministres.
M. Saintonge: Ce que je voudrais savoir, dans le fond, c'est que,
si la recommandation du ministre est dans un tel sens, on peut présumer,
j'imagine...
M. Lessard: Vous pouvez présumer que...
M. Saintonge: ... que ce sera suivi, de telle sorte que les
commissions scolaires ne peuvent pas penser actuellement, pour l'an prochain,
bénéficier de ce programme.
M. Lessard: Vous pouvez présumer que nous irons vers
l'enveloppe globale, cette année, pour les municipalités. Il faut
souligner que c'est à la demande de l'ensemble des intervenants qui ont
présenté des mémoires à la suite d'une consultation
de mon prédécesseur dans l'ensemble du Québec, ce qui a
donné comme résultat le livre blanc du ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
Le Président (M. Laplante): D'accord?
Élément 1, adopté; élément 2, adopté;
élément 3, adopté. Programme 5, adopté. J'appelle
le programme 6 qui a été largement discuté, je crois, le
programme sur la gestion interne et le soutien.
M. Saintonge: Qui a été quoi?
Le Président (M. Laplante): Qui a été
discuté. J'appelle le programme 6.
Gestion interne et soutien
M. Saintonge: Au programme 6, M. le ministre, organismes de
regroupement, c'est le problème du SOLQ et du RONLQ.
M. Lessard: Un instant; Ce n'est pas le programme 6.
M. Saintonge: Le programme 6.1.
Le Président (M. Laplante): Le programme 6.1, c'est la
direction, l'administration centrale, l'administration régionale. C'est
cela que je vous disais tout à l'heure. C'est le secteur des
employés surtout, soutien et gestion.
M. Lessard: Je m'excuse, M. le Président. On m'indique
que, si on veut parler du Regroupement des organismes nationaux de loisir du
Québec et du Secrétariat des organismes de loisir du
Québec, c'est à l'intérieur du programme 6.
Le Président (M. Laplante): C'est cela.
M. Lessard: Je croyais que c'était plutôt au niveau
de l'activité physique et du sport. D'accord, M. le Président,
à votre disposition.
Regroupement des organismes nationaux de
loisir
M. Saintonge: M. le ministre, je n'apprends la nouvelle à
personne. Avec le RONLQ, le SOLQ, on se trouve à aller sur deux
programmes, parce qu'au programme 7, soutien aux organismes sportifs, c'est
là qu'on retrouve la SSQ. Actuellement, dans le cadre de l'application
du livre blanc, le gros problème se situe au niveau de
l'adhérence des fédérations sportives au Regroupement des
organismes nationaux de loisir du Québec. Je sais qu'il y a eu certaines
représentations de faites auprès du ministre
par la Société des sports du Québec qui
actuellement regroupe une soixantaine de fédérations sportives.
Évidemment, c'est peut-être contraire aux principes de structures
éventuelles ou potentielles qui étaient suggérées
dans le livre blanc. Maintenant, il semble qu'à l'époque il a
quand même été reconnu, à un certain moment, par le
ministère que la Société des sports du Québec avait
comme mandat de regrouper les fédérations sportives et non
simplement d'être vouée aux programmes de l'élite. La
Société des sports a fait des représentations
auprès du ministre, en janvier dernier principalement, concernant son
désir de ne pas être intégrée dans la structure du
RONLQ.
D'ailleurs, même si le livre blanc prévoyait que le RONLQ
regroupait l'ensemble des secteurs, non seulement le sport, mais aussi le
loisir socio-éducatif, socioculturel, le tourisme et le plein air,
étant donné que c'est un regroupement volontaire, on constate la
manifestation des organismes de sports de ne pas participer au regroupement. Je
pense qu'il y a plus de soixante organismes et, comme je l'ai mentionné,
cela touche plus de 1 000 000 de membres qui seraient regroupés
actuellement au niveau de la Société des sports du Québec
dans les diverses fédérations. À la suite des
représentations faites par la SSQ pour se détacher de la
structure du RONLQ et même d'abolir le RONLQ, de le laisser au niveau
simplement des loisirs et d'avoir une entité distincte au niveau des
sports, puisque la spécificité du secteur sport est quand
même reconnue, je pense, dans tous les pays, de façon
générale - le sport représente quand même des
besoins, des aspirations distinctes par rapport aux organismes de loisir - le
ministre, comme solution, dans la lettre qu'il faisait parvenir aux
organismes... Ce ne sera pas long, j'ai un problème.
M. Laplante: J'ai des espaces blancs comme cela, moi aussi!
M. Saintonge: Je peux demander la suspension pour deux
secondes.
Le Président (M. Rochefort): Vous voulez suspendre les
travaux? Consentement.
M. Saintonge: J'ai perdu un dossier.
Le Président (M. Rochefort): La commission suspend ses
travaux.
(Suspension de la séance à 18 h 25)
(Reprise de la séance à 18 h 30)
Le Président (M. Rochefort): La commission reprend ses
travaux. M. le député de Laprairie.
M. Saintonge: M. le ministre, dans le fond, ma première
question au niveau du SOLQ, au niveau du RONLQ et de la Société
des sports du Québec: Est-ce que je pourrais savoir le montant de la
subvention qui a été accordée pour l'année 1981
à ces organismes-là?
M. Laplante: Tout ça pour trouver juste cette
question-là!
M. Saintonge: Cela commence comme ça.
M. Laplante: Elle ne vient pas du fond du coeur.
M. Lessard: Alors, je donne des chiffres globaux: le SOLQ, c'est
2 500 000 $, le
RONLQ, c'est 771 000 $ et la SSQ, c'est 675 000 $.
M. Saintonge: 675 000 $. M. Lessard: C'est ça.
M. Saintonge: Cela, c'est pour l'année 1981. Maintenant,
pour l'année 1982, les projets de subvention, ça donne quoi?
Est-ce que c'est fixé au niveau des crédits actuels? J'imagine
que les montants envisagés pour l'année 1982 doivent être
établis.
M. Lessard: Nous sommes actuellement en discussion et nous ferons
connaître nos décisions d'ici à quelque temps. Il est
entendu que, puisque le ministère a dû se soumettre, comme
d'autres ministères, à des compressions budgétaires,
ça s'appliquera aussi pour les organismes concernés.
M. Saintonge: Je remarque que, dans le cadre du programme 6
où on retrouve le SOLQ et le RONLQ, il y a quand même une
variation en plus de 14,1% sur l'entité des programmes. Je pense que les
programmes, ça comprend...
M. Lessard: Une variation de...
M. Saintonge: 14,1% en plus. En fait, on passe de 26 328 000 $
pour 1981-1982 à 30 049 000 $ pour l'année 1982-1983, donc, une
augmentation. Si je considère qu'il y a trois programmes
là-dessous, SOLQ, RONLQ, communications, et si je regarde au niveau du
programme 7 où on retrouve la SSQ, la variation est de 8,5% en
moins.
M. Lessard: Alors, on m'indique que c'est strictement un
réaménagement de fonctionnaires, parce que nous avons eu cette
année, comme je l'indiquais ce matin, une
réorganisation du ministère dans le cadre de
l'intégration du ministère des Loisirs et du ministère de
la Chasse et de la Pêche. Nous avons eu ce que nous appelons en jargon
administratif le POIS, le plan d'organisation supérieure et c'est
strictement une modification au niveau des fonctionnaires.
M. Saintonge: Vous ne savez pas actuellement, avec les budgets
prévisibles, si les subventions accordées aux organismes vont
varier, si ça va être dans le même ordre de grandeur ou si
ça va varier.
M. Lessard: Non, non, c'est une réduction, d'ailleurs, qui
est déjà annoncée. Globalement - je dis globalement - pour
l'ensemble des organismes nationaux de loisir, c'est une réduction de
5%.
M. Saintonge: Cela va s'appliquer, par exemple, aux trois
organismes que j'ai mentionnés globalement, à peu près
dans le même ordre de grandeur.
M. Lessard: Cela va dépendre des négociations, mais
à peu près dans le même ordre de grandeur, soit 5%, pas
plus que 5%.
M. Saintonge: Le ministre avait fait parvenir aux organismes
à l'automne 1981, en novembre 1981, un document intitulé Cadre
d'une politique de reconnaissance et de financement des organismes. Si j'ai
bien compris, si j'ai bien suivi le dossier - vous me corrigerez - c'est
reporté à l'an prochain.
M. Lessard: Oui, étant donné les problèmes
que vous connaissez, la consultation a été extrêmement
difficile. Dans les circonstances, j'ai accepté de remettre
l'application de cette nouvelle politique à l'an prochain afin de
permettre une meilleure consultation du milieu.
M. Saintonge: Au niveau de la consultation du milieu, quel genre
de consultations avez-vous l'intention de mener dans le cadre de ce
dossier-là?
M. Lessard: La consultation, c'est que tous les organismes, soit
la Société des sports du Québec, ainsi que le Regroupement
des organismes nationaux de loisir du Québec, ont reçu le
document. Nous avons reçu certaines réactions mais, étant
donné les problèmes qui se soulevaient, je ne pense pas que la
période était propice pour une véritable consultation de
ces organismes-là. Les fédérations sportives ont
été aussi informées des nouvelles politiques que nous
leurs soumettions.
M. Saintonge: Maintenant, il est évident que les
problèmes au niveau du milieu ça revient à ce que
j'étais en train d'énoncer tantôt, l'intégration
des...
M. Lessard: J'aimerais vous répondre mais...
M. Saintonge: ... fédérations sportives...
M. Lessard: ... j'attends toujours la question.
M. Saintonge: ... au niveau de RONLQ. J'ai une citation ici
où on disait: "Dans son livre blanc, l'État mandatait un
organisme pour ne s'occuper que du développement de l'élite
sportive, mais il est revenu sur sa décision." Donc, on a
modifié, en cours de route, le mandat initial de la
Société des sports du Québec, qui ne s'appelait pas
Société des sports du Québec au départ. "Dans son
livre blanc, l'État affirmait ne reconnaître qu'un seul organisme
de regroupement et de représentation, mais il est aussi revenu sur sa
décision à un moment donné. Le résultat, le monde
du loisir se retrouve avec trois instances de regroupement et de
représentation au lieu d'une". D'après ce que j'ai pu comprendre,
avec le RONLQ, vous avez la Société des sports du Québec
qui, actuellement, regroupe non seulement au niveau de l'élite, mais
aussi l'ensemble des fédérations sportives -au-dessus d'une
soixantaine - alors que le RONLQ regroupe 43 organismes, si je me souviens
bien, au niveau des loisirs.
Malgré les représentations du secteur sport concernant la
non-intégration des fédérations sportives au niveau du
RONLQ avec des organismes de loisir, le ministre, dans une lettre datée
du 26 février dernier, à tous les organismes nationaux, faisait
part de sa décision de maintenir la structure prévue au livre
blanc, c'est-à-dire le RONLQ, comme seul organisme de regroupement et
incitait les fédérations sportives à se joindre au RONLQ.
Est-ce que le ministre a reçu la réponse ou la réaction de
la Société des sports du Québec et de l'ensemble des
organismes au niveau sport relativement à sa demande d'intégrer
le RONLQ?
En lisant la lettre du ministre que j'ai reçue à mon
bureau, comme tous les députés d'ailleurs, je dois vous dire que
j'ai trouvé que le ministre avait fait preuve d'une certaine candeur en
disant aux organismes de sport: Regroupez-vous dans le RONLQ, faites
l'expérience, essayez ça quand on sait que ça fait deux
ans que la chicane est poignée là-dedans. De plus, le SOLQ, le
RONLQ, la SSQ sont en poursuites judiciaires, injonctions, annulations de
procès-verbaux, la bataille est prise; il y a eu une poursuite en cour
qui a duré, si je ne m'abuse, quatre ou cinq jours. Le ministre est
sûrement au courant de ça. Antérieurement aux
dernières auditions, il y
avait eu des injonctions; ces injonctions, si je ne m'abuse, sont en
appel ou une injonction interlocutoire est en appel. Ce sont donc des frais.
Les organismes ne s'entendent absolument pas, on a fermé les portes au
1415 est, rue Jarry, on a enlevé les dactylos, les tables.
Le ministre n'est pas sans savoir que cela n'a pas de bon sens que les
organismes qui sont sur place ne puissent plus bénéficier des
services du secrétariat, des salles, des téléphones, des
dactylos, du service de la paie, des assurances collectives et de tous les
bénéfices marginaux qui sont donnés par le SOLQ au niveau
des organismes membres de la SSQ; tout ça est coupé, les gens
sont actuellement dans une espèce d'état impossible à
supporter et il y a des menaces d'éviction. Le ministre a laissé
aller la situation pendant presque deux ans, ça s'est en allé
tout croche pendant tout ce temps-là. De plus en plus, il y a une
confrontation, et non pas une concertation, qui s'exerce à ce
niveau-là, et on demande tout d'un coup: Regroupez-vous dans le RONLQ,
faites l'expérience. C'est pourquoi je vous dis que cela me paraissait
être une certaine candeur chez le ministre; il demande aux organismes
d'essayer d'aller se concerter. Où on regarde en plus les
déclarations au niveau du RONLQ par rapport aux organismes de sport, la
réaction qu'on a vis-à-vis de ça. La réaction des
organismes de sport vis-à-vis du RONLQ, évidemment, a
été négative et on demande l'abolition du RONLQ. Demander
à ces gens-là de se rasseoir à la même table me
paraît impossible et une solution qui est hors du raisonnable.
Un autre sujet se greffe à tout ça. Le ministre n'a pas
agi pendant deux ans mais le SOLQ a quand même un service juridique; il
engage deux avocats qui travaillent au SOLQ à temps plein, si je ne
m'abuse. Ces avocats sont payés à même les fonds publics
par les subventions qui sont données au SOLQ; ils doivent fournir les
services juridiques nécessaires aux organismes qui font partie du SOLQ
et qui bénéficient des services du SOLQ avec des protocoles
d'entente. Dans les conditions présentes, il est évident, que le
SOLQ étant en procédure avec les organismes de sport, chacun des
organismes en question bénéficie de services de bureaux
d'avocats. Ce sont des frais juridiques qui sont quand même assez
élevés. Je ne dis pas que les avocats exigent trop, mais il reste
que vous avez des procédures pendant cinq jours à la cour, des
injonctions, des préparations de dossiers, des rencontres en vue de
tentatives de conciliation. C'est du temps énorme, c'est de l'argent des
contribuables qui est perdu pour des organismes qui doivent finir par se
concerter d'une quelconque façon, à moins qu'on ne reconnaisse la
spécificité des deux secteurs. Donc, la réaction du milieu
sport, est-ce que le ministre l'a reçue? Quelle est sa réaction
à l'attitude première des organismes de sport et des
fédérations sportives suivant la demande du ministre
adressée aux organismes en date du 26 février?
M. Lessard: M. le Président, je voudrais corriger un
certain nombre d'affirmations qui ont été faites par le
député, lorsqu'il dit, d'abord, que le ministre n'a pas agi
pendant deux ans. Je regrette, la position du ministre est connue depuis
très longtemps, à la fois par les organismes de loisir et par les
organismes de sport. J'ai eu l'occasion à plusieurs reprises de
rencontrer la Société des sports du Québec, comme j'ai eu
l'occasion à plusieurs reprises de rencontrer les organismes de loisir.
Dans toutes les lettres - je pourrai d'ailleurs, s'il y a lieu, les remettre au
député - que j'ai fait parvenir à ces organismes, il a
toujours été entendu qu'il était nécessaire de
créer la structure de concertation, c'est-à-dire le Regroupement
des organismes nationaux de loisir du Québec. C'est tellement vrai que
la Société des sports du Québec au début, a
accepté de s'intégrer à l'intérieur du Regroupement
des organismes nationaux de loisir du Québec et s'est retirée par
la suite.
M. Saintonge: Juste une question, M. le ministre pour ne pas
revenir. Au niveau de l'intégration de la SSQ dans le RONLQ, je
comprends bien qu'il y avait 40% de représentation à cette
époque, au départ. On s'entend sur cela.
M. Lessard: Qui a été accepté à la
fois par le RONLQ et par la Société des sports dans le temps.
M. Saintonge: D'accord.
M. Lessard: Alors, la Société des sports a
décidé de se retirer.
M. Saintonge: Est-ce que le pourcentage de représentation
n'avait pas été changé pour amener la
Société des sports à ne représenter que 20%?
M. Lessard: Oui, disons qu'il y avait eu, justement, en
assemblée générale du Regroupement des organismes
nationaux de loisir du Québec, une résolution selon laquelle
chacun des secteurs, le sport, le plein air, loisirs socioculturels, etc., soit
les cinq tables de concertation dont le député parlait tout
à l'heure, seraient représentées au niveau de 20%.
M. Saintonge: Mais la résolution, M. le ministre,
provenait de qui?
M. Lessard: De l'assemblée générale.
M. Saintonge: Du RONLQ?
M. Lessard: De l'assemblée générale.
Une voix: Qui l'avait proposée?
M. Saintonge: Est-ce que vous êtes au courant de...
M. Lessard: Non, je n'ai pas assisté à
l'assemblée générale.
M. Saintonge: Est-ce que le ministre peut me dire s'il est au
courant que ce soit cette résolution qui est actuellement en litige
devant les tribunaux?
M. Lessard: Je vais essayer de faire le point parce que c'est un
dossier très complexe. Alors, d'une part, on m'accusait de ne rien
faire, de ne pas appliquer le livre blanc. D'autre part, on me demandait de ne
pas l'appliquer. Alors, d'une part, on me demandait d'avoir le courage de
réaliser le livre blanc. D'autre part, on me demandait d'avoir le
courage de ne pas le réaliser.
À la suite du fait que la Société des sports du
Québec s'est retirée du Regroupement des organismes nationaux de
loisir, une décision a été prise au niveau du RONLQ
c'est-à-dire qu'il y a eu pour l'administration du Secrétariat
des organismes de loisir, qui est un secrétariat administratif qui
devrait normalement être sous la responsabilité du RONLQ, une
augmentation des services pour l'ensemble des secteurs de 35% avec la
décision suivante, que tous les organismes qui étaient membres du
Regroupement des organismes nationaux de loisir recevaient une ristourne de
35%. Or, le secteur sport ayant refusé de s'intégrer au niveau du
regroupement n'a donc pas reçu de ristourne de 35% de la part du
Regroupement des organismes nationaux de loisir. (18 h 45)
À la suite de cela, en septembre dernier, je pense, la
Société des sports du Québec a refusé de payer ses
cotisations au Secrétariat des organismes de loisir du Québec, de
même que toutes les fédérations qui, justement, recevaient
des services de ce secrétariat. Il faut comprendre que le
Secrétariat des organismes de loisir donne des services de papeterie, de
polycopie, des services de dactylo, comme on le sait, etc. Il fournit
l'ensemble des services administratifs, les téléphones, etc.
Pendant toute cette période, le RONLQ devait continuer de payer le
téléphone, les secrétaires, la location des dactylos,
etc., sans recevoir d'argent de la part des fédérations
sportives.
C'est pourquoi le Regroupement des organismes nationaux de loisir a
indiqué aux organismes de sport qu'il était dans l'obligation
d'arrêter différents services puisqu'il ne recevait pas de
paiement de la part des organismes nationaux. Actuellement, une somme d'environ
400 000 $ est due par les différentes fédérations
sportives au RONLQ qui administre le Secrétariat des organismes de
loisir. C'est placé à un taux d'intérêt que vous
connaissez et cela fait des petits. Pendant ce temps...
M. Saintonge: M. le ministre, de toute façon, si,
éventuellement, on réclame ce montant d'argent, les taux
d'intérêt seront récupérés quand ils paieront
les frais.
M. Lessard: On verra, je ne le sais pas.
M. Saintonge: Eux aussi auront fait des petits pendant ce
temps.
M. Lessard: Actuellement, le regroupement ne fait pas de petits,
il fait des déficits et il est obligé de payer pour les services.
Il est certain que, devant le fait que la Société des sports
refuse de payer, le Regroupement des organismes nationaux de loisir est dans
l'obligation de couper les services. C'est justement a ce niveau qu'existe le
problème.
Devant un tel problème, qu'est-ce que le ministre a
décidé? Nous avons analysé le dossier et il ne s'agit pas
de méconnaître la spécificité du sport. Au
contraire, le sport peut être spécifique comme d'autres secteurs;
que ce soit le loisir socioculturel, que ce soit le plein air, chacun des
secteurs demande d'avoir sa spécificité. Il s'agit, a la demande,
d'ailleurs, de l'ensemble du milieu, à la suite d'une consultation
très large faite par mon prédécesseur, M. Charron, de
reconnaître un organisme de concertation au niveau d'un ministère
qu'on a souhaité, soit le ministère du Loisir, de la Chasse et de
la Pêche. Ce ministère comprend, naturellement, et le sport, et le
loisir socioculturel, et le loisir scientifique, et le plein air, et la chasse,
et la pêche, etc.
À la suite de ces problèmes, j'ai transmis à chacun
des organismes, en date du 26 février 1982, la décision du
ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche de maintenir les
objectifs fixés dans le livre blanc, soit d'avoir un organisme de
concertation. C'est là qu'il faut se comprendre. Cet organisme de
concertation n'a pas pour objectif d'abolir la spécificité du
sport. Cet organisme de concertation a pour objectif, d'abord, de gérer
un organisme qui s'appelle le Secrétariat des organismes de loisir. Il a
aussi pour objectif d'organiser des tables de concertation, que ce soit au
niveau du sport ou d'autres secteurs, comme l'indiquait le député
tout à l'heure, soit les cinq secteurs soumis par le
député. Il ne s'agit donc pas de ne pas reconnaître la
spécificité du sport. Au contraire, chacune
des fédérations sportives qui accepte d'être membre
du Regroupement des organismes nationaux de loisir demeure entièrement
responsable du développement dans chacun de ces secteurs. Le
Regroupement des organismes nationaux de loisir est un organisme de
concertation, de discussion et de gestion administrative du Secrétariat
des organismes de loisir.
J'ai donc décidé de maintenir et de demander aux
différentes fédérations sportives de s'intégrer
à l'intérieur du RONLQ. Si je n'avais pas pris cette
décision, que serait-il arrivé? D'une part - et c'était
là le problème qu'on avait avant la création du
ministère du Loisir - nous aurions eu, encore une fois, une multitude
d'organismes de concertation. D'autre part, nous avons voulu, contrairement
à ce qui existait auparavant, donner la gestion du Secrétariat
des organismes de loisir à cet organisme de concertation. Si j'avais
pris une décision contraire à celle que j'ai prise, il aurait
donc fallu soit mettre en tutelle le Secrétariat des organismes de
loisir c'est-à-dire le faire gérer par le ministère ou par
toute autre personne sur recommandation du ministre, ou créer deux
secrétariats: un pour le sport et un pour les loisirs, avec des
coûts beaucoup plus élevés. C'est dans ce sens que j'ai
pris la décision de maintenir les objectifs du livre blanc.
Disons que vous me posez la question: Quelle est la réaction des
organismes de sport? Il y a certainement encore des réticences, mais je
souhaite et j'espère que, d'ici quelque temps, on acceptera la
décision du ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
M. Saintonge: Est-ce que le ministre n'aurait pas reçu un
communiqué de la Société des sports du Québec?
M. Lessard: Un communiqué de...
M. Saintonge: Un communiqué des organismes de sport,
à la suite de votre lettre du 26 février. En date du 4 mars,
est-ce que le ministre n'aurait pas reçu une lettre des organismes de
sport s'intitulant: Le bénévolat sportif québécois
profondément insulté? Vous venez de mentionner que cela peut se
tasser un peu, d'après ce que je peux comprendre, si je peux prendre une
expression générale, que cela peut se replacer. Les informations
que j'ai, c'est que vous avez plus de 60 organismes de sport qui sont
regroupés à la SSQ et qui représentent plus de 1 000 000
de membres. Ces gens sont quand même solidaires, ils ont fait part au
ministre de leur intention de ne pas adhérer au RONLQ.
Évidemment, cela crée un problème, je suis bien d'accord,
mais il faut se souvenir d'une chose, avec ce que vous avez dit
antérieurement.
L'intégration au RONLQ, même dans le livre blanc, la
structure de regroupement, c'était une structure basée sur une
intégration volontaire. Vous mentionnez actuellement que le
problème, ce n'est pas juste la question des coûts, parce que la
question des coûts, c'est une incidence. D'après moi, la question
des coûts, c'est un hold-up qu'on a essayé de faire avec les
organismes de sport qui ne sont pas regroupés au RONLQ comme on voulait
qu'ils le soient suivant la troisième partie du livre blanc.
Avec cela, on a décidé d'augmenter de 35% les coûts
variables du SOLQ, en disant: Soyez membres, vous ne paierez pas les 35%. Si
nous n'êtes pas membres, vous allez les payer. Au départ, on peut
se rendre compte immédiatement qu'entre les organismes concernés,
il est évident que ce n'est pas une concertation qu'on souhaite, une
concertation volontaire. Quand on en parle -dans les termes que j'avais
notés, il y avait un beau mot, un beau terme, je retrouverai cela
tantôt - on dit: "Un lieu de concertation d'un grande souplesse".
C'était le terme qu'on employait. C'est une très grande
souplesse. C'est tellement souple que, même si vous n'êtes pas
membre, c'est 35% de plus. Ce que je trouvais inadmissible - et le ministre va
le reconnaître, parce que c'est dans la lettre ultérieure qu'il a
adressée non seulement aux organismes de sport - il y a des organismes
de sport, par exemple, la Fédération des sports scolaires, qui ne
peuvent pas être membres du RONLQ, mais on leur imposait les 35% quand
même, à ce niveau.
M. Lessard: M. le Président, j'ai...
M. Saintonge: II y a ce point, mais je pense qu'il y a un autre
élément à ajouter à ce que vous avez dit
tantôt. Il reste aussi que, suivant les protocoles d'entente, il
était prévu que, dans les discussions entre les organismes, entre
le SOLQ et les gens parties au protocole d'entente, à chacun des
protocoles d'entente signés par les organismes de sport, advenant un
différend, il y avait une conciliation possible. Et les organismes de
sport ont voulu se soumettre à cette conciliation qui, à ce
moment-là, n'amenait aucune poursuite judiciaire, n'amenait aucun
déboursé de frais légaux. On aurait peut-être pu
régler la situation du paiement de ces frais. Il y aurait eu une
décision de rendue par arbitrage. Qu'est-ce qui a motivé le SOLQ
à refuser, tel que contenu au protocole d'entente, cet arbitrage? Je ne
sais pas si le ministre est au courant de cela, mais je pense que c'est un
point absolument fondamental. On dit que c'est "un lieu de concertation d'une
grande souplesse", alors même que le protocole d'entente prévu
dans ces organismes prévoit
justement une méthode souple de régler un problème.
S'il y a un différend, on s'en va en arbitrage. Là, on n'y va pas
et on dit non. On menace d'expulsion si on ne paie pas, de poursuites
judiciaires.
M. Lessard: M. le Président, je pourrais peut-être
poser une question au député, ce qui va me permettre, en tout
cas, d'illustrer le problème. Le député peut être
membre de Vacances-Familles. Il est libre d'être membre de
Vacances-Familles.
M. Saintonge: Oui.
M. Lessard: C'est une adhésion volontaire...
M. Saintonge: Je l'ai déjà été.
M. Lessard: ... que d'être membre de Vacances-Familles.
Justement, lorsque vous êtes membre de Vacances-Familles et membre
volontaire...
M. Saintonge: On bénéficie de...
M. Lessard: ... vous bénéficiez d'une ristourne
lorsque vous allez dans les hôtels avec votre famille, seul ou avec
d'autres. C'est un peu la même chose concernant le Regroupement des
organismes nationaux de loisir du Québec. C'est une adhésion
volontaire. Mais le fait que vous y adhériez volontairement peut vous
apporter des avantages. L'un des avantages qu'a voulu faire valoir, justement,
le Regroupement des organismes nationaux de loisir du Québec, c'est de
remettre à ses membres une ristourne de 35%. Je pense que c'est de
l'adhésion volontaire, mais le fait que vous soyez membre peut vous
apporter certains avantages. C'est la décision qui a été
prise par le Regroupement des organismes nationaux de loisir du
Québec.
En ce qui concerne la deuxième question, au sujet de
l'arbitrage...
M. Saintonge: Le protocole d'entente.
M. Lessard: Je comprends votre question. Le protocole d'entente
se trouve à être cassé parce que les gens ne paient
pas.
M. Saintonge: Non, c'est prévu dans le protocole
d'entente. Vous avez un différend au sujet des coûts. Même
les organismes de sport ont prévu qu'ils étaient prêts
à payer le montant qui était dû, mais pas la surtaxe de
35%, d'après les informations que j'ai.
M. Lessard: Voici, M. le Président. Ce n'est pas une
surtaxe...
M. Saintonge: II y a cette possibilité, mais à
condition qu'on aille en...
M. Lessard: M. le Président...
M. Saintonge: C'est une façon de parler.
M. Lessard: Écoutez. Ce n'est pas une surtaxe de 35%. Je
ne veux pas répondre à la place du Regroupement des organismes
nationaux de loisir du Québec, mais tous les organismes ont eu une
augmentation. Ils ont reçu un avis d'augmentation de 35% en ce qui
concerne les services. Cependant, une décision a été prise
par la suite indiquant que les organismes qui étaient à
l'intérieur du Regroupement des organismes nationaux de loisir du
Québec recevaient une ristourne de 35%. Comme les
fédérations sportives ne sont pas membres du Regroupement des
organismes nationaux de loisir du Québec, elles n'ont donc pu profiter
de cette ristourne de 35%. Vous ne pouvez pas à la fois être
membre et ne pas être membre d'un organisme et recevoir en même
temps les avantages d'un membre. Alors, qu'elles aient refusé
d'être membres a eu pour conséquence de ne pas avoir reçu
de ristourne de 35%. Si l'ensemble des organismes de sport avaient
accepté d'être membres, probablement que la ristourne aurait pu
être inférieure à 35%. C'est le problème
actuellement.
M. Saintonge: Le ministre a proposé, dans sa
réponse, au mois de février, aux organismes de sport de devenir
membres du RONLQ en disant que le ministère allait assumer les 35%. On
va vous payer les 35%. Je pense que le ministère participe au hold-up
qu'on veut faire pour acheter une obligation d'être membre du RONLQ. Le
ministre peut bien me dire que c'est une ristourne qui est donnée
à ceux qui sont membres, mais je pense qu'il ne faut quand même
pas regarder la pluie tomber, deux gouttes d'eau qui sont bien pareilles. De ce
côté-là, il ne faut pas jouer avec les mots. C'est bien
clair que la façon d'agir du RONLQ avec le SOLQ... D'ailleurs le SOLQ
est un organisme contrôlé par le RONLQ. C'est un organisme
intégré au RONLQ. C'est le même conseil d'administration.
Ce sont les mêmes gens qui sont là. L'intérêt du
RONLQ c'est évident - c'est d'attirer les organismes de sport. On veut
les avoir et on impose une telle façon de procéder. C'est un
hold-up qu'on veut faire purement et simplement au sport pour acheter un
consentement. Le ministre a été partie - je ne démords pas
de cela - à ce genre de hold-up qu'on voulait effectuer pour acheter le
consentement. (19 heures)
Le livre blanc prévoyait un regroupement volontaire - je pense
que cela a été reconnu au niveau des structures, du secteur des
sports - de tous les organismes
concernés. Comme on le dit, personne n'est contre la vertu. Les
objectifs du livre blanc quant à la participation des citoyens, la
municipalisation, etc, je pense que tout le monde s'entend là-dessus,
personne n'est contre ça. Les structures, c'est un problème. Si
je ne m'abuse, M. le ministre, à certaines époques
antérieures, même les organismes de loisir ont reconnu la
spécificité du secteur des sports et ont reconnu qu'il pourrait
être souhaitable que des organismes de sport ne soient pas
intégrés avec eux dans le RONLQ - je ne pourrais pas vous donner
la citation ici, je pourrais la retrouver, j'ai lu des articles de journaux
là-dessus - avec certaines fédérations de loisir:
plein-air, socio-culturel, socio-éducatif ou tourisme. Il reste que ces
quatre secteurs au niveau loisir, ce sont des secteurs qui ont beaucoup plus
d'affinités entre eux par rapport au secteur du sport. Je pense que
c'est ça qu'il est important de noter, la spécificité que
je vous ai mentionnée tantôt. Les objectifs communs visés
par les organismes ne sont pas les mêmes. Dans le secteur du sport,
actuellement, la SSQ regroupe les fédérations sportives. Vous
avez deux regroupements. Ce qu'on demande, c'est qu'on ait un regroupement des
sports et un autre des loisirs, et quant au secrétariat, qu'on puisse en
arriver à une entente particulière. Le SOLQ,
antérieurement, n'était pas entre les mains du RONLQ. C'est
ça qui est en cours actuellement, la façon dont on a
évincé les représentants des sports du conseil
d'administration du SOLQ, si je ne m'abuse.
M. Lessard: M. le Président, je continue encore à
dire que le député est libre d'adhérer à
Vacances-Familles, et qu'en y adhérant, il reçoit des ristournes
quand il va dans un hôtel. C'est la même chose en ce qui concerne
le secteur du loisir ou le secteur du sport. On parle de
spécificité du sport. On a demandé un ministère du
Loisir, on n'a pas demandé d'avoir un ministère du Sport et un
ministère du Loisir. On a demandé un ministère du Loisir.
Est-ce que chacun des secteurs n'est pas spécifique?
Je vais vous lire...
M. Saintonge: Vous l'avez reconnu dans votre lettre, je suis
d'accord avec vous.
M. Lessard: Oui. Quel est le dénominateur commun entre la
randonnée pédestre et la plongée sous-marine, entre les
scouts et les guides et l'âge d'or, entre le jeune théâtre
et la philatélie, et je dirais même entre l'escrime et le ballon
sur glace, entre la boxe et les sports équestres? On pourrait dire que
tout secteur de loisir est spécifique. Nous avons voulu créer un
organisme de concertation qui regroupait l'ensemble du secteur du loisir. Quand
je vais faire du ski alpin, je fais du loisir et je fais du sport.
Il est exact qu'auparavant il y avait un Secrétariat des
organismes nationaux de loisir qui était indépendant...
M. Saintonge: Le SOLQ.
M. Lessard: Oui, le SOLQ, qui était indépendant et
contrôlé non pas par les fédérations, non pas par
les gens du milieux, non pas par le secteur du loisir, mais qui était
une structure sur laquelle les secteurs n'avaient aucune influence, dont le
directeur général était, à ce moment-là, M.
Chantigny. Je pense qu'il était président.
Il me semble qu'un secrétariat doit être soumis à un
organisme, ne doit pas être au-dessus d'un organisme. Il doit être
soumis aux fédérations à qui il donne les services. C'est
justement ce que nous avons voulu faire. Nous avons voulu redonner aux
organismes du milieu le contrôle de leur secrétariat, et cela,
à la demande de l'ensemble des secteurs. Mais pour redonner le
contrôle du secrétariat à l'ensemble des secteurs, il faut
que ceux-ci se regroupent à l'intérieur d'un organisme de
façon volontaire. Mais si vous êtes à l'intérieur de
l'organisme central concerné, vous avez des avantages et c'est dans ce
sens-là qu'il y a la ristourne de 35%.
Si je recule devant une décision ministérielle concernant
le livre blanc, je devrai diviser le secrétariat en deux
secrétariats, soit un secrétariat des sports et un
secrétariat du loisir. J'ai refusé de le faire parce que,
justement, le Regroupement des organismes nationaux de loisir n'est pas un
organisme qui a pour but d'écraser le sport, de faire disparaître
le sport ou de refuser la spécificité du sport. C'est un
organisme de concertation et de gestion d'un Secrétariat des organismes
nationaux de loisir. C'est dans ce sens que je maintiens ma position. Vous me
dites que j'ai offert de payer 35% aux organismes et aux
fédérations sportives qui adhéreraient volontairement au
Regroupement des organismes nationaux de loisir et vous me dites que j'ai pris
parti dans le débat. Mais certainement, M. le Président, que j'ai
pris parti dans le débat, parce qu'il y a un livre blanc qui dit qu'il
faut former un organisme de concertation. Ce n'est pas nouveau qu'il y ait des
chicanes dans ce milieu-là; il y en a depuis 20 ans. On essaie,
justement, de faire disparaître ces chicanes, de les amener ensemble et
à se parler.
Alors, c'est certain que j'ai pris position et prendre position voulait
simplement dire reconnaître ce qui était écrit dans le
livre blanc. Mon prédécesseur avait déjà pris
position, avait déjà soumis au Conseil des ministres un livre
blanc. Il est certain que je veux que les fédérations
sportives s'intègrent à l'intérieur de l'organisme
de concertation. Si ces organismes s'intègrent, ils auront la
possibilité de profiter des ristournes qui seront données par le
Regroupement des organismes nationaux de loisir.
Ma décision est prise, je la maintiens. Je pense que, si je
prenais la décision contraire, vous seriez les premiers à me
dire: Le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche n'a pas eu le
courage d'appliquer son livre blanc. La différence, c'est qu'au lieu
d'avoir le sport sur le dos, j'aurais eu tous les autres organismes de loisir
sur le dos. J'aurais été accusé de ne pas avoir eu le
courage d'appliquer le livre blanc de mon prédécesseur. Ceci nous
aurait amené des coûts supplémentaires très
importants. Alors, je dis aux organismes de sport qu'il ne s'agit pas de faire
disparaître leur spécificité. Chacune des
fédérations demeure et est responsable de son
développement. Cependant, en s'intégrant au niveau du
regroupement, elles acceptent de discuter et de se concerter au niveau de cinq
tables sectorielles et, en même temps, elles acceptent de gérer le
Secrétariat des organismes nationaux de loisir. Vous me disiez tout
à l'heure que le Secrétariat des organismes nationaux de loisir
est géré exclusivement par les gens du RONLQ. Oui, parce que les
gens du sport ne sont pas là, mais, le jour où les gens du sport
vont rentrer, le Secrétariat des organismes nationaux de loisir sera
géré à 50% par le sport et à 50% par le secteur
loisir.
M. Saintonge: Le ministre me dit 50%, 50%. Je pense que, si vous
soumettez cela au sport, cela va être une façon de régler
le problème, parce que actuellement ce n'est pas 50%, 50%, c'est
20%.
M. Lessard: Le député ne comprend pas. Je parle du
Secrétariat des organismes nationaux de loisir; cela a toujours
été 50%, 50% et ils se sont retirés.
M. Saintonge: C'est le problème actuel de la poursuite en
cour, l'annulation des procès verbaux et la convocation.
M. Lessard: M. le Président, le député doit
comprendre qu'il y a deux choses: il y a le fait d'être membre du
regroupement et le fait de gérer le SOLQ, le Secrétariat des
organismes nationaux de loisir. Au moment où les
fédérations sportives et la Société des sports du
Québec ont accepté de faire partie du Regroupement des organismes
nationaux de loisir, il y avait acceptation de la part de l'ensemble des
secteurs que les sports soient représentés au niveau du
secrétariat à 50%. Le problème s'est soulevé
lorsqu'il y a eu la représentation des secteurs à
l'intérieur du RONLQ, où on reconnaissait une
représentation de 20%. Justement, dans ma lettre que je lui faisais
parvenir en date du 26 février, j'indique aussi au RONLQ que, pour
régler le problème, ils devront accepter de discuter, de se
mettre à la table et de négocier avec le secteur sport.
Je pense, M. le Président, si on me laisse quelques semaines - en
tout cas, je l'espère - que le problème devrait se régler.
Mais il importe que le secteur sport et le secteur loisir se parlent; il
importe que les deux présidents, au lieu de s'écrire des lettres,
de se parler par les journaux et de s'engueuler, se parlent en quatre yeux. Je
pense que, si les deux présidents sont capables de se parler en quatre
yeux, ils pourront régler le problème actuel.
M. Saintonge: C'est un souhait sincère, M. le ministre. Je
suis d'accord avec vous que, s'ils voulaient se parler entre quatre yeux et
s'entendre, ce serait la meilleure des solutions, excepté
qu'actuellement il semble bien que les ponts sont coupés. Après
la lettre du ministre le 26 février et la réponse des organismes
de sport le 4 mars, le ministre n'a pas posé d'autres gestes? Est-ce que
vous avez répondu à la prise de position du secteur sport en date
du 4 mars 1982 qui mentionne qu'on n'est pas intéressé à
joindre le regroupement? Est-ce que le ministre a tenté une conciliation
entre les organismes en question? Il dit: Parlez-vous entre quatre yeux. Est-ce
que le ministère a proposé quelque chose? Est-ce que le ministre
pourrait envisager... Je vais demander une commission parlementaire mais pas
une enquête publique. Vous avez un projet pour l'an prochain au niveau
d'une politique de reconnaissance du financement des organismes. Si les
organismes ne peuvent s'entendre - chacun a des représentations à
faire - il y aurait peut-être lieu qu'ils soient entendus en commission
parlementaire; que chacun des organismes, non seulement au niveau de la
Société des sports mais même au niveau des
fédérations - même chose au niveau des organismes du
tourisme socioculturel et socio-éducatif - vienne mentionner ce qu'il
veut.
Vous dites que vous reconnaissez la spécificité des
secteurs - j'imagine que vous la reconnaissez - mais, au niveau des besoins et
des aspirations de chacun des organismes de sport et de loisir, c'est distinct;
c'est pour cela que les parties ne s'entendent pas. Au niveau de la
représentation, vous avez plus de 60 organismes de sport qui regroupent
plus d'un million de personnes et, dans cela, il y a un paquet de
bénévoles, dont on a parlé dans d'autres dossiers, qui
sont présents là aussi. Au niveau du Regroupement des organismes
nationaux de loisir, d'après les dernières statistiques que j'ai
vues dans les documents, il y a 43 organismes qui sont membres; il y a
quand
même une grande différence entre eux.
D'autre part, vous avez une nouvelle direction générale au
ministère. C'est curieux, au niveau du milieu même où on
parle sport, et on veut regrouper tous les organismes sous le RONLQ. On ne
reconnaît pas la spécificité du sport; c'est une
entité distincte qui a des besoins distincts ou des aspirations
distinctes; c'est un groupe distinct fondamentalement par rapport au loisir. On
ne reconnaît pas qu'il y ait une entité sport par rapport à
une entité loisir; on veut que le loisir et le sport soient
regroupés sous un même chapeau. Au ministère, il y a une
direction générale du loisir socioculturel, il y a une direction
générale de l'activité physique et du sport, il y a une
autre direction général du plein air et des parcs. Ce qui est
valable au niveau du plan du ministère peut être aussi valable au
niveau du milieu même et des organismes. Que le sport se regroupe et que
les organismes de loisir se regroupent.
On parle de coût. Quant au coût, je pense que le RONLQ est
un organisme qui coûte assez cher. Au niveau du secteur des sports, je
vous ai parlé tantôt de la table de concertation, la
Société des sports avec la Société des jeux du
Québec, avec la Fédération des sports scolaires, avec la
Fédération des sports collégiaux et la
Fédération des associations sportives universitaires. Elles sont
regroupées dans un organisme de concertation. Le coût global
à l'État de cette concertation au niveau de ces cinq organismes
est nul.
M. Lessard: M. le Président, j'entends aujourd'hui le
député; si j'avais pris la décision contraire, le
député ferait une autre démonstration à savoir:
Comment se fait-il que le ministre n'a pas respecté son livre blanc?
M. Saintonge: Non, M. le ministre.
M. Lessard: Un instant! Comment se fait-il que le ministre n'ait
pas réussi à intégrer l'ensemble des secteurs d'un
ministère qui s'appelle le ministère du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche? Au sein de mon ministère, j'ai différents
secteurs, j'ai le secteur, par exemple, du loisir scientifique, j'ai le secteur
du socioculturel, j'ai le secteur du tourisme socioculturel et du plein air,
mais est-ce que, à cause du fait que j'ai cinq secteurs dans mon
ministère, je vais créer cinq ministères? (19 h 15)
Justement, le Regroupement des organismes nationaux de loisir permet
à l'ensemble des gens du sport et du loisir de se réunir au sein
d'un organisme qui sera l'organisme représentatif au sein du
ministère, l'organisme de négociation au sein du
ministère, l'organisme de gestion d'un secrétariat, mais à
l'intérieur de cet organisme national, de cet organisme de concertation,
il y a aussi, comme au sein de mon ministère, cinq tables de
concertation: le sport, le socioculturel, le socio-éducatif, le tourisme
social, le culturel et le plein air. Autrement dit, nous retrouvons sous cet
organisme de regroupement cinq secteurs de concertation. Le secteur sport est
reconnu, comme il est reconnu au sein du ministère. L'ensemble des
fédérations sportives continueront d'avoir la
responsabilité de leur développement dans chacun de leur secteur.
Est-ce qu'on va avoir un secteur du racquetball? Est-ce qu'on va avoir un
secteur du baseball? Est-ce qu'on va avoir un secteur du tennis? Est-ce qu'on
va avoir... je pourrais continuer, M. le Président.
M. Saintonge: ... présentation, M. le ministre...
M. Lessard: Un instant, c'est justement au niveau... d'abord
lorsque vous parlez de 1 000 000 de membres, l'ensemble des
fédérations regroupent à peu près 250 000 membres;
si vous me parlez de gens qui pratiquent telle activité ou tel sport,
c'est exact il y a 600 000, 700 000 personnes qui font du ski de fond, mais ces
700 000 personnes ne sont pas nécessairement membres de la
fédération du ski de fond.
Alors, si j'avais pris la décision contraire, j'aurais
été obligé de créer deux secrétariats, l'un
pour le sport, et l'autre pour le loisir, et j'aurais nié un des
objectifs qui a été demandé par les gens du milieu
à la fois par le sport, et par l'ensemble du secteur des loisirs,
à savoir la création d'un ministère qui s'appelle le
ministère du loisir, et dans ce ministère, il y a des secteurs
spécifiques; or, justement dans le livre blanc, on recommandait, pour
négocier avec le ministère du Loisir, la création d'un
organisme de regroupement. C'est justement cet organisme de regroupement qui a
pour objectif non pas de nier la spécificité, contrairement
à ce qu'on laisse entendre, mais simplement d'organiser une concertation
et de gérer un secrétariat.
Cependant, j'indique en terminant même si le député
me demande si j'ai répondu à la lettre que le sport vous m'avait
fait parvenir - que le sport m'aurait dit qu'il n'acceptait pas ma
décision du 26 février. J'ai dit que c'était un
regroupement, une adhésion volontaire. Je l'ai reconnu dans ma lettre du
26 février, le sport est libre d'adhérer ou non au RONLQ; mais le
fait d'adhérer au RONLQ, c'est comme adhérer à
Vacances-Familles, cela donne des avantages à savoir une ristourne de
35%. Ces gens sont libres de ne pas y adhérer, mais cependant si le
sport veut continuer d'avoir des services de la part du secrétariat des
organismes nationaux de loisir, il doit défrayer les coûts
de ces services-là, et comme il n'est pas membre du RONLQ, ces
coûts-là sont de 35% supérieurs à ceux qui sont
membres.
Alors, le député me demande: Est-ce que vous avez
répondu à la lettre du sport? Ce n'est pas final, un instant,
attendons, le sport répond à ma lettre du 26 février 1982
me disant qu'il n'a pas l'intention de se regrouper à l'intérieur
du RONLQ. La réponse que je pourrais lui faire parvenir, c'est copie de
ma lettre du 26 février 1982, parce que la décision du Conseil
des ministres a été de maintenir l'objectif du livre blanc. Le
député me demandait tout à l'heure ce que le ministre a
fait depuis ce temps-là. Le ministre continue de parler aux deux
parties, puis...
M. Saintonge: Comme cela, vous parlez aux deux parties.
M. Lessard: Oui.
M. Saintonge: De votre siège actuellement, vous continuez
à parler aux deux parties.
M. Lessard: Certainement.
M. Saintonge: Au niveau de la direction générale de
la société des sports, et au niveau du directeur de la
société des sports.
M. Lessard: Je ne peux pas vous indiquer toutes les
communications que j'ai eues avec l'une et l'autre des parties, mais je peux
vous confirmer que le ministre continue de parler aux deux parties, et...
M. Saintonge: Aux deux parties, vous voulez parler du
président des organismes en question, le RONLQ.
M. Lessard: Au président des deux organismes, que ce soit
M. Blais ou M. Lacombe.
M. Saintonge: Au niveau du directeur général M.
Perreault, M...
M. Lessard: Un instant, je ne descends pas au niveau... Je parle,
je dis que je pense que le problème existe au niveau de deux
responsables, de deux élus. Je ne parle pas de chacun des directeurs, je
parle des deux parties, des deux présidents. J'ai parlé à
la fois à M. Blais et à M. Lacombe. Je vous indique que j'ai des
espoirs que le problème puisse se résoudre. Cependant, encore une
fois, si le sport décide de ne pas adhérer au RONLQ, je continue
à maintenir la position du livre blanc, à savoir que c'est une
adhésion volontaire. Cependant, s'ils veulent continuer de recevoir les
services sans adhérer au RONLQ, s'ils veulent continuer de recevoir les
services du Secrétariat des organismes de loisir, il est tout à
fait normal qu'ils paient les appels téléphoniques, qu'ils paient
le papier, qu'ils paient les machines IBM, qu'ils paient les services qui sont
donnés par le SOLQ.
M. Saintonge: D'accord, M. le ministre. Ce n'est pas que je
veuille prendre parti carrément aujourd'hui et dire que vous auriez
dû favoriser tel ou tel autre. Ma question principale dans tout ce
dossier, c'est ceci: Nous avons des subventions qui sont données
actuellement. On a parlé tantôt d'un montant de 2 500 000 $
environ au SOLQ, au niveau du secrétariat, pour des coûts fixes.
Les 35% sont pour des coûts variables, qui sont payés par les
organismes membres, si je ne m'abuse.
M. Lessard: À la suite des compressions
budgétaires, nous avions demandé, au SOLQ, de comprimer aussi ses
dépenses. Le SOLQ, ayant des difficultés de compressions
budgétaires et des difficultés de coûts, a
décidé, en plus de la subvention qu'il recevait du
ministère, d'augmenter pour l'ensemble des organismes ses coûts de
35% et de verser à ceux qui étaient membres du Regroupement des
organismes nationaux de loisir une ristourne de 35%.
M. Saintonge: En principe, ce que je veux dire, M. le ministre,
c'est que la subvention que le ministère verse au SOLQ est pour un
ensemble de services de secrétariat à fournir à des
organismes qui sont membres du RONLQ ou pas, les organismes de loisir et de
sport.
M. Lessard: Cela coûte plus cher que cela.
M. Saintonge: Cela coûte plus cher que cela, je suis
d'accord avec vous. Ces 2 500 000 $ sont quand même donnés aux
fins de fourniture de services à des fédérations sportives
et à des fédérations de loisir. Si, demain matin, on dit:
Passez-vous des services... D'après les données que j'ai -j'ai
les données de 43 organismes qui sont membres du RONLQ contre une
soixantaine de membres au niveau des sports - si, demain matin, les organismes
de sport reliés au SSQ décident de ne plus utiliser les services
du SOLQ, je pense que le ministre ne donnera pas un montant de 2 500 000 $ au
SOLQ pour rendre des services à des organismes qui ne sont pas
là. Ils ne capitaliseront pas cet argent. La subvention va être
changée.
Ce que je veux arriver à démontrer et à dire, c'est
qu'il y a des fonds publics qui sont utilisés, qui sont là,
actuellement, en plan pour des services qui devraient être donnés
et dont on ne se sert pas, d'une part. Deuxièmement, il y a d'autres
fonds publics
qui sont en jeu, qui sont perdus irrémédiablement, dans le
sens qu'au lieu de profiter des services on met l'argent de côté.
Cela rapporte peut-être de l'intérêt, mais en même
temps on a des poursuites judiciaires qui sont prises et par une partie et par
l'autre, il y a des frais supplémentaires. Il y a également le
fait que les organismes qui sont membres du SSQ, les fédérations
sportives qui ne peuvent bénéficier de la ristourne de 35%, pour
employer vos termes, doivent actuellement prendre de l'argent qui vient des
fonds publics à leur fin d'activités pour
bénéficier d'autres services de secrétariat, soit dactylo,
timbres, photocopie, etc., qu'ils n'ont pas présentement du SOLQ parce
qu'on ne leur donne pas accès aux services puisqu'ils ne paient pas. 3e
reviens à la question initiale. À ce moment, ce n'est pas un
problème de secrétariat, c'est bien évident. Les 35%,
c'est une incidence dans le problème. J'ai dit tantôt que
c'était un genre de hold-up qu'on voulait faire. C'est une façon
détournée de forcer la main à quelqu'un, en disant:
Venez-vous en là-dedans. C'est bien clair, je pense qu'on peut
s'entendre là-dessus. À partir du moment où les gens n'y
vont pas, des fonds publics qui sont là sont perdus, parce que le SOLQ,
l'argent qu'il a pour fonctionner, la subvention est là et il a besoin
de cet argent, mais l'argent est perdu parce qu'on ne se sert pas des services
en question. Les locaux sont payés, les dactylographes que le SOLQ a
loués pour les mettre à la disposition des organismes du secteur
des sports qui était là auparavant et qui
bénéficiait de ces services, on ne les a pas jetés, on ne
les a pas retournés; on a dû les acheter ou en payer la location;
des contrats ne se brisent pas du jour au lendemain, mais cet argent public,
c'est une dilapidation des fonds publics, à mon point de vue, si on ne
fait pas en sorte que les parties s'entendent. Mon intervention au ministre est
pour lui demander quelles sont ses intentions spécifiques, pour voir
à ce que ces organismes puissent se parler et régler le
problème une fois pour toutes, parce que cela fait deux ans que cela
traîne. Au niveau du secrétariat, cela ne fait pas deux ans, mais,
au niveau du regroupement, ils y sont allés et ils en sont sortis. Cela
fait environ un an et demi qu'ils se sont retirés.
Mais la question fondamentale, je pense, relève de la
spécificité des secteurs, et il y a aussi la question au niveau
de la représentation. Les chiffres que j'ai vus, autant dans les
documents du RONLQ que dans les documents de la Société des
sports du Québec, démontrent une quarantaine d'organismes
appartenant au RONLQ pour environ 600 000 membres. Au niveau du secteur des
sports, on parle d'une soixantaine d'organismes ayant plus de 1 000 000 de
membres. Si on dit: Intégrez-vous au niveau du RONLQ qui comprendra
évidemment les secteurs plein air, socioculturel, socio-éducatif,
tourisme; ces organismes qui ont chacun 20% ont dit: Vous allez vous
intégrez avec lui en concertation, vous allez avoir aussi 20%,
même si, au niveau de vos membres, l'entité des secteurs sports
représente plus de membres que les quatre autres regroupés
ensemble. C'est cela le problème, je pense, et c'est cela que le sport
veut faire changer. C'est ce que ces organismes ont exigé lorsqu'ils se
sont retirés du RONLQ, parce qu'ils n'ont pas pu obtenir 50-50 de
proportion. La question devient simplement une question de
représentation, de droit au chapitre avec l'incidence, l'effet au niveau
de la table de décisions qui peuvent être prises par l'organisme
RONLQ. Si le sport a 20% de représentation de voix au chapitre, quand il
y a plus de membres que l'ensemble des autres secteurs, on retrouve quoi? Je
pense que c'est le problème principal.
M. Lessard: M. le Président, figurez-vous que, dans
l'ensemble des secteurs, le secteur socioculturel, le secteur tourisme, le
secteur culturel, le secteur plein air, il y a aussi du monde.
M. Saintonge: Il y a 600 000 membres là-dedans, M. le
ministre.
M. Lessard: Il y a du monde, 600 000 membres, et, dans les
fédérations, ils sont 250 000. Il y a 600 000 membres
là-dedans et 250 000 dans les fédérations. Il y a du monde
là-dedans. Ce n'est pas parce que, depuis 1976, on a donné un
accent important au secteur sport, et qu'il était nécessaire,
qu'on doit oublier d'autres secteurs qui sont le secteur socioculturel, le
secteur du plein air, le secteur du tourisme, etc., de telle façon qu'il
y ait un rattrapage à faire pour ces secteurs.
M. Saintonge: Il y a des organismes propres à chaque
secteur, ils ont chacun une spécificité distincte, des objectifs
et des buts communs. Vous faites la preuve de ce que je vous disais
tantôt.
M. Lessard: Oui, M. le Président, mais est-ce que je vais
créer cinq SOLQ, cinq secrétariats des organismes nationaux de
loisir parce qu'il y a cinq secteurs? Je leur disais, à un moment
donné: Regroupez-vous dans un organisme; allez discuter ensemble. Il y a
peut-être encore une possibilité que le sport ait une
représentation qui soit différente de celle qui avait
été faite. Le député me demande quelles sont les
intentions du ministre. Je vous dis que le ministre discute actuellement avec
les deux parties et qu'il met tout en oeuvre pour
essayer de résoudre le problème, mais c'est certain que,
si le ministre dit: Écoutez, mes amis, j'ai fait un livre blanc et, dans
le fond, le livre blanc que j'ai fait n'était pas sérieux -
c'est-à-dire que ce n'est pas moi qui l'ai fait, c'est Claude Charron,
mon prédécesseur - le gouvernement a quand même fait un
livre blanc et, dans le fond, ce n'était pas sérieux, le livre
blanc... Toutes les chicanes qu'il y avait, il y a cinq ans, entre le
socioculturel, le tourisme, le culturel, le plein air, le sport, etc., on va
reprendre toutes ces chicanes à nouveau.
Mon prédécesseur, Claude Charron, à un moment
donné, a fait les états généraux du sport. La
chicane a pris, ils ne se sont pas entendus. Nous autres, nous avons
décidé. Il est certain que, si je leur dis: Organisez-vous comme
vous voulez et, après cela, nous autres, nous allons payer les pots
cassés, on va payer, on va augmenter les montants et, au lieu d'avoir le
1415 rue Jarry, on va avoir un autre édifice à une autre place,
etc., on va payer cinq édifices à travers l'ensemble du
territoire de Montréal. Mais je dis que je n'ai pas l'argent pour faire
cela, je dis qu'il doit y avoir un Regroupement des organismes nationaux de
loisir à l'intérieur duquel il va y avoir une concertation entre
les cinq secteurs dont j'ai parlé tout à l'heure, qui va
gérer un secrétariat et qui va donner des services en relation
avec les besoins de chacun des secteurs. C'est cela que le ministre a dit et,
si le regroupement, comme je l'ai dit tout à l'heure, si les
fédérations sportives n'acceptent pas d'adhérer
volontairement au Regroupement des organismes nationaux de loisir et refusent
ou ne reçoivent pas les services du Secrétariat des organismes de
loisir du Québec, l'an prochain, je tiendrai compte du fait qu'ils ne
donnent pas de services aux 43 fédérations sportives et, dans les
circonstances, le montant de 2 500 000 $ sera donc réduit, 2 500 000 $,
c'est un montant de subvention, alors que l'ensemble du budget du
secrétariat des organismes nationaux de loisir du Québec est
autour de 9 000 000 $ à 10 000 000 $. Je réduirai donc le budget
en relation avec le fait qu'ils ne reçoivent pas ces services-là.
Cependant, le sport ne pourra pas me demander de lui verser un autre million de
dollars pour créer un autre secrétariat, alors que le 1415, rue
Jarry sera à moitié vide parce que les fédérations
sportives n'acceptent pas ou n'accepteront plus de louer des espaces à
l'intérieur du 1415, Jarry. C'est là qu'est le problème.
Vous me demandez de gaspiller les deniers publics. (19 h 30)
M. Saintonge: Bien non!
M. Lessard: Vous me demandez de gaspiller, d'accepter la division
de deux secteurs et de créer deux secrétariats. Dans le fond,
c'est certain que ce n'est pas avec vos déclarations et vos
interventions que vous allez régler le problème.
M. Saintonge: On est ici pour les régler, M. le
ministre.
M. Lessard: Je suis convaincu que s'il avait fallu que le
ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche prenne la décision
différente, à savoir de ne pas maintenir les objectifs du livre
blanc et de continuer comme c'était avant, d'avoir différents
secteurs spécifiques, je suis convaincu que vos interventions seraient
complètement différentes et que là, vous
dénonceriez le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche
parce que le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche n'a pas eu
le courage d'appliquer un livre blanc qui a été accepté
par le Conseil des ministres.
Alors, il y a un livre blanc, il a été accepté par
le Conseil des ministres. Il ne s'agit pas de refuser la
spécificité du secteur du sport, il s'agit d'avoir un organisme
de regroupement tout en préservant cette
spécificité-là et tout en permettant au secteur du sport
et aux différentes fédérations sportives d'assurer leur
développement. La Société des sports aura pour objectif
d'assurer le développement de l'élite et de soumettre, comme je
le leur ai demandé d'ailleurs, depuis quelques mois, des recommandations
au ministre concernant le développement de l'élite. Les
fédérations sportives, comme les autres fédérations
des différents secteurs, feront partie du Regroupement des organismes
nationaux de loisir du Québec. C'est ma décision, elle peut
être bonne, elle peut être mauvaise, mais c'est la mienne.
M. Saintonge: D'accord. Je peux vous dire, M. le ministre,
là-dessus, qu'il y a deux choses à corriger. D'abord vous me
dites que je pourrais aller contre vous si vous n'aviez pas respecté le
livre blanc. On ne peut pas obliger un organisme à rentrer...
M. Lessard: Je ne vous oblige pas non plus, mais le fait
d'être membre d'un organisme, je vous ai donné l'exemple de
Vacances-Familles...
M. Saintonge: D'accord.
M. Lessard: ...cela donne des avantages.
M. Saintonge: On n'a pas la même conception des choses
là-dessus. En prenant la décision que le SOLQ a prise,
d'augmenter la contribution même de ceux qui ne sont pas membres, en tout
cas, c'est une chose...
M. Lessard: C'est votre opinion.
M. Saintonge: ... deuxièmement, quant au livre blanc, j'ai
même une citation ici qui dit: "Le livre blanc, ce sont les intentions
gouvernementales. Un document comme le livre blanc, et encore plus le livre
vert de 1977, est un document - et je le dis avec fierté -
dépassé." Ce sont les paroles mêmes de quelqu'un que vous
devez connaître, c'est de Claude Charron, le 25 septembre 1981. Il
reconnaissait que même le livre blanc, dans certains cas, était
dépassé, que les structures qu'on voulait implanter
étaient peut-être dépassées, qu'il faudrait les
changer. C'est ça, actuellement, qui semble être le cas, d'autant
plus que le ministère avait quand même reconnu, à un
certain moment, que la Société des sports...
M. Lessard: La déclaration que me cite le
député, c'est l'opinion du député Claude Charron,
il l'a transmise aux journaux.
M. Saintonge: Dans une conférence.
M. Lessard: Dans une conférence. Quant à moi, il ne
m'en a pas parlé. Ce que j'ai reçu de mon
prédécesseur, M. Claude Charron, a été son livre
blanc, et j'ai eu, de la part du Conseil des ministres, lorsque j'ai
été nommé ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, la responsabilité d'appliquer le livre blanc. Lorsque
Claude Charron dit que le livre blanc est peut-être
dépassé, ça dépend de quel secteur il veut parler.
De toute façon, il appartiendra à M. Charron de s'expliquer.
Quant à moi, j'ai eu la responsabilité du Conseil des ministres
d'appliquer le livre blanc et je continue de maintenir ma position.
M. Saintonge: Je comprends. Vous êtes pris avec cela, vous
n'avez pas le choix. Il reste quand même que dans le livre blanc, il y a
des principes, il y a des structures en place. Il y a peut-être un
défaut au niveau des structures, ce serait a corriger, je ne le sais
pas. Je vous parle de mon point de vue. Ce que je conteste dans votre
décision, je vous l'ai dit tantôt. Deuxièmement, il y a un
principe: c'est un regroupement volontaire, mais c'est aussi l'argent public
qui est en jeu. Je pense que, dans une saine administration, même dans
des temps de compressions budgétaires, on ne peut pas se permettre que
des organismes puissent aller dépenser des subventions en frais de cour,
en frais légaux et en dédoublement de services qu'on obtient,
parce qu'il y en a un paquet qui est là et dont on ne sert pas alors
qu'on en paie d'autres à côté. C'est ce que je veux dire.
Mon intervention est dans ce sens-là et je pense qu'il serait
apprécié de tout le monde - et j'ose espérer que le
secteur autant du RONLQ que de la SSQ en serait sûrement heureux - qu'il
y ait une concertation avec le ministre ou un autre organisme pour les obliger
à s'asseoir ensemble. Si on attend jusqu'ad vitam aeternam qu'ils
s'assoient ensemble, ça fait un an et demi qu'on attend ça et ils
ne se sont pas assis.
M. Lessard: On ne peut pas les prendre chacun par les cheveux et
les mettre ensemble et les faire parler. J'essaie de leur parler un sur un
téléphone et un autre sur un autre téléphone. Que
voulez-vous que je fasse?
Le Président (M. Rochefort): Est-ce que ça dispose
du programme 6?
M. Saintonge: Oui, programmes 5 et 6, les deux.
Le Président (M. Rochefort): Le programme 5, je croyais
qu'il avait été adopté pendant mon absence.
M. Saintonge: Excusez, programme 5, d'accord.
Le Président (M. Rochefort): Oui. Programme 6,
éléments 1, 2 et 3, adopté. Programme 7?
M. Saintonge: 7, on vient de le faire, je vais
vérifier.
Le Président (M. Rochefort): On vient de le faire,
parfait.
M. Saintonge: Cela va, 7 c'est adopté.
Le Président (M. Rochefort): Programme 7,
éléments 1, 2 et 3 adopté. Programme 8?
Régie de la sécurité dans les
sports
M. Saintonge: La Régie de la sécurité dans
les sports. M. le ministre, en terminant, j'aimerais qu'on puisse faire le
point là-dessus. M. Néron s'en vient.
M. Lessard: Comme M. Néron est ici et que c'est une
régie qui est un peu indépendante du gouvernement, j'accepterais
que M. Néron fasse le point et qu'il parle au nom du ministre.
M. Saintonge: On remarque qu'au niveau de la régie
l'augmentation du budget est de 72,2%; également, le personnel de la
régie augmente de 50% pour la prochaine année. C'est bien
exact?
M. Lessard: Oui, c'est exact.
M. Saintonge: Je pense que ça passe de 24 à 36
employés permanents. Quelle était la productivité de la
fameuse régie durant
l'année qui vient de passer et qu'est-ce qui justifie
l'augmentation du budget sollicitée au niveau des crédits
actuels?
M. Lessard: M. le député, au mois de juillet 1980,
la régie avait demandé au Conseil du trésor de
présenter un plan d'implantation de l'organisme. Alors, la structure qui
avait été proposée avait été de 18 membres
permanents au niveau de l'effectif, plus 3 occasionnels. C'est ce qui nous a
permis d'amorcer le travail de la régie, l'implantation, finalement, de
cette structure-là. Maintenant qu'elle amorce la deuxième phase
de son travail pour commencer à devenir opérationnelle, la
régie a fait une nouvelle demande pour l'année financière
1982-1983 pour avoir du personnel pour exécuter des tâches, soit
l'étude de la réglementation des 68 fédérations
sportives et l'étude de la réglementation des manifestations
sportives. La régie procède présentement à
l'embauche de ce personnel-là.
M. Saintonge: Actuellement, est-ce que la régie est
vraiment opérante dans son entité? Je sais que l'an dernier les
articles de la loi, si je ne m'abuse, n'étaient pas en vigueur à
ce moment-là.
M. Lessard: Exact.
M. Saintonge: Actuellement, est-ce que les articles de la loi
créant la régie ont été mis en vigueur?
M. Lessard: Non. Au cours de l'année qui vient de
s'écouler, la régie a travaillé à la
préparation de la réglementation sous-tendant la loi 78.
Présentement, les trois quart des règlements sont prêts et
ils seront déposés sur la table du ministre dans les semaines qui
viennent, avant la fin du mois d'avril, pour ensuite faire reconnaître et
appliquer les articles de la loi qui touchent tout le domaine des
fédérations sportives. On est à travailler, on a
amorcé le travail de la réglementation de la loi 78 en fonction
des manifestations sportives puisqu'il s'agit de quatre secteurs
spécifiques et qui sont différents des articles de la loi qui
touchent les fédérations sportives.
M. Saintonge: Quelle a été l'action des 24
employés? Ils travaillaient à la rédaction de la
réglementation ou quoi?
M. Lessard: Non, pas tous à la réglementation. Leur
travail se situe au niveau de trois services dont le service des
opérations. Alors, déjà, il fallait préparer les
projets de plaintes, voir comment, au niveau des plaintes, au niveau des
enquêtes, la procédure s'établirait. Dans les neuf ou dix
premiers mois la régie n'avait pas de personnel; puisqu'on était
soumis à la Loi sur la fonction publique, il fallait procéder
à l'embauche du personnel par avis de mutation ou par concours. C'est ce
que la régie a fait. Présentement vous avez 18 personnes qui sont
en place, les 18 postes sont occupés.
M. Saintonge: Qui font quoi comme travail? Au niveau des plaintes
que vous mentionnez ou...
M. Lessard: Ce n'est pas au niveau des plaintes comme telles,
c'est au niveau de la préparation de la documentation: la
préparation des formulaires, la préparation des modes de
procédure qu'on aura à appliquer dans les années à
venir. La même chose au niveau du service des communications,
préparer toute l'infrastructure.
M. Saintonge: C'est donc un travail de préparation, ce
n'est pas un travail...
M. Lessard: C'est un travail de planification et d'organisation
à ce stade. La régie va maintenant pouvoir commencer à
devenir opérationnelle.
M. Saintonge: II y avait eu le rapport sur la boxe,
M. Lessard: C'est exact.
M. Saintonge: ...le fameux rapport antérieur. Je me
souviens que, l'an dernier, j'avais fait certaines critiques à
l'égard du rapport sur la boxe et on m'avait répondu...
M. Lessard: Tout le monde est content!
M. Saintonge: Tout le monde est content!
M. Lessard: Après, tout le monde critiquait et tout le
monde disait: C'est un rapport qui n'a pas de bon sens, c'est un rapport de
bons souhaits, etc. Mais vous lisiez, il y a quelque temps, que tout allait
bien maintenant et que la boxe s'était civilisée.
M. Saintonge: Avec des gants de velours! Au niveau des
recommandations du rapport sur la boxe, où en sont rendues les
applications?
M. Lessard: La philosophie de la régie, qui rejoint celle
du gouvernement forcément, était un souhait de faire en sorte que
les gens du milieu se prennent en main. C'est dans cet esprit que le rapport
sur la boxe avait été préparé.
Vous étiez naïfs!
Finalement les gens du milieu de la
boxe se sont pris en main. Il y a encore énormément de
travail à faire mais c'est dans cet esprit que la régie a
déjà procédé à un protocole d'entente avec
la Commission athlétique de New York, qui est la commission la plus
importante à travers le monde...
M. Saintonge: Oui.
M. Lessard: ... de sorte que les réglementations de New
York et du Québec seront identiques, les contrôles aussi vont
aller de pair. La régie est aussi présentement outillée
pour préparer la relève des commissions athlétiques.
À partir du moment où la régie deviendra opérante,
les commissions athlétiques seront éliminées. La
régie va pouvoir prendre la place et fonctionner avec les nouvelles
structures qu'elle propose.
M. Saintonge: Les nouvelles structures de fonctionnement.
M. Lessard: Si vous me permettez à ce sujet, M. le
Président. Je faisais une farce un peu tout à l'heure
vis-à-vis de M. Néron mais, lorsque nous avons
déposé le rapport sur la boxe, nous avons lu des chroniques
concernant ce fameux rapport, que vous aviez lues, et c'est à la suite
de ces chroniques que vous aviez critiqué le rapport sur la boxe. Tout
le monde nous indiquait, et à M. Néron et au ministre du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche, que nous étions d'une
naïveté déconcertante en croyant que le milieu allait se
prendre en main. Pourtant, il y a quelque temps, on lisait certaines chroniques
complètement différentes qui disaient que véritablement la
boxe s'était civilisée. De plus, comme le disait M. Néron,
qui parlait au nom du ministre, même des villes comme New York viennent
voir ce qu'on fait. J'ai eu des discussions avec des ministres des sports
d'autres provinces, je leur ai transmis le rapport Néron sur la boxe et
déjà le Québec est considéré comme
étant en avance non seulement en Amérique du Nord, mais
même dans le monde en ce qui concerne cette réglementation.
Il y a un mois et demi on recevait une lettre du sénateur Montoya
de la Californie demandant copie du rapport, puisqu'il avait déjà
à ce niveau entendu parler de l'évolution de la boxe dans l'Est
des États-Unis à la suite du rapport que le Québec avait
préparé. Alors, on agit en collaboration aussi avec ces gens de
même qu'avec l'État du New Jersey.
M. Saintonge: J'imagine que la régie suit quand même
les recommandations. On dit que c'est en partie en place. L'an dernier, je
disais que c'est beau d'avoir un rapport mais il faut arriver à ce que
le milieu puisse l'appliquer, non pas que le rapport reste sur les tablettes.
Je pense que c'est ça qui continue...
M. Lessard: Forcément, oui.
M. Saintonge: ... mais la régie doit voir à ce que
les recommandations du rapport qui ne sont pas actuellement en vigueur ou que
le milieu n'a pas pris à son compte puissent éventuellement
être mises en vigueur.
M. Lessard: La régie veut être avant tout un
organisme d'éducation et de prévention avant d'être un
organisme de répression.
M. Saintonge: Bon, c'est ça que je voulais savoir. (19 h
45)
M. Lessard: C'est exactement dans cet esprit que le travail se
fait. D'ailleurs, presque à chaque séance de boxe qui se tient
à Québec ou à Montréal, il y a toujours des
représentants de la régie sur place pour voir le suivi.
M. Saintonge: Dans quel sens la régie oriente-t-elle son
travail pour la prochaine année?
M. Lessard: La phase d'implantation dont je vous parlais
tantôt est presque complétée, ce qui veut dire que,
déjà, des contacts ont été établis avec une
quarantaine des 68 fédérations sportives pour procéder
à l'analyse de la réglementation de ces
fédérations. Le travail se fait, encore une fois, en
collaboration avec les fédérations. Ce qui est
intéressant, c'est que simplement à cause du fait qu'il y a une
régie, certaines fédérations ont déjà,
depuis cette année, inclus à l'intérieur de leur livre de
règlements un secteur de réglementation touchant la
sécurité dans chacun de leurs sports. Le travail se fait aussi en
collaboration avec les organismes comme l'Association des optométristes,
l'Association des ophtalmologistes pour préparer des programmes communs,
des programmes conjoints d'éducation auprès de la population en
général, mais plus spécifiquement auprès des gens
qui utilisent le sport. Cela nous a amenés à préparer un
dépliant et une affiche avec l'Association des optométristes
encourageant les gens qui pratiquent le racquetball et le squash à
porter des lunettes protectrices, par exemple.
M. Saintonge: Est-ce qu'on pourrait penser que la régie
sera appelée un jour à jouer un rôle coercitif
vis-à-vis des mesures qui pourraient être édictées
au niveau de la réglementation applicable aux différents
sports?
M. Lessard: Au niveau des permis, la régie aura le pouvoir
de retirer des permis ou de ne pas en émettre, évidemment. On
pense, cependant, que si 50% du travail de la régie devaient être
consacrés à des exercices d'enquête, de retrait de permis
ou de suspension, on faillirait à la tâche. C'est pour ça
que c'est important que le travail d'éducation que la régie a
déjà entrepris se poursuive afin de réduire les causes de
blessure et les dépôts de plainte à la régie.
Le Président (M. Rochefort): Le programme 8 est-il
adopté?
M. Saintonge: Je vous remercie beaucoup, M. Néron.
Le Président (M. Rochefort): Merci, M. Néron. Le
programme 8 est adopté. Le programme 9 sera étudié lorsque
le premier ministre le présentera à la commission de la
présidence du conseil et de la constitution. Les programmes 1, 2, 3, 4,
5, 6, 7 et 8 du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche
sont adoptés. On peut donc considérer que les crédits de
ce ministère pour l'année 1982-1983 sont adoptés.
M. Lessard: M. le Président, je voudrais...
Le Président (M. Rochefort): Avant d'ajourner, M. le
ministre.
M. Saintonge: Je voudrais...
Le Président (M. Rochefort): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: En terminant, je voudrais remercier les
différents fonctionnaires de leur présence, de leurs commentaires
et des réponses aux questions posées au ministre. Je remercie
également le ministre pour les discussions qu'on a eues, pour les
réponses qu'il nous a données. On n'est peut-être pas
toujours du même avis, mais je voudrais quand même souligner au
ministre que les questions que j'ai posées à certains
égards n'étaient pas dans le but de critiquer une décision
du ministre ou pour s'opposer à une décision du ministre, mais
c'était fait positivement. Surtout dans le cas du dossier du RONLQ,
concernant les sports du Québec, c'est important que les milieux
concernés puissent fonctionner normalement pour respecter non
seulement... Il y a la question de l'argent, mais il y a aussi les
bénévoles du milieu concerné qui ne peuvent continuer
à procéder de cette façon; le ministre le
reconnaîtra avec moi. Je vous remercie beaucoup.
Le Président (M. Rochefort): M. le ministre.
M. Lessard: Je remercie le député de Laprairie
ainsi que tous les députés membres de cette commission
parlementaire. Je voudrais simplement dire que chacun de nous, de part et
d'autre, travaillons dans le but d'atteindre les meilleurs objectifs possibles.
En terminant, je souhaite Joyeuses Pâques à tout le monde.
Le Président (M. Rochefort): Sur ces bonnes paroles, la
commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 19 h 49)