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Etude du projet de loi no 92
(Quinze heures vingt-deux minutes)
Le Président (M. Clair): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente de la présidence du conseil et de la
constitution est réunie pour continuer l'étude article par
article du projet de loi no 92, Loi sur la consultation populaire.
Les membres de la commission sont les suivants: M. Bédard
(Chicoutimi); M. Bisaillon (Sainte-Marie) remplacé par M. Godin
(Mercier); M. Charbonneau (Verchères), M. Clair (Drummond)
remplacé par...
M. Vaillancourt (Jonquière): M. Charbonneau
(Verchères) est remplacé.
Le Président (M. Clair): Non. M. Charbonneau
(Verchères) est membre, je l'ai dit. M. Clair (Drummond),
moi-même, remplacé par M. Beauséjour (Iberville); M.
Garneau (Jean-Talon) remplacé par M. Lavoie (Laval); M. Grenier
(Mégantic-Compton) remplacé par M. Fontaine (Nicolet-Yamaska); M.
Laberge (Jeanne-Mance); M. Levesque (Bonaventure) remplacé par M.
Lalonde (Marguerite-Bourgeoys); M. Paquette (Rosemont), M. Roy (Beauce-Sud), M.
Samson (Rouyn-Noranda).
M. Vaillancourt (Jonquière): Je remplace M. Charbonneau
(Verchères).
Le Président (M. Clair): M. Charbonneau (Verchères)
sera remplacé par M. Vaillancourt (Jonquière). Les intervenants
sont les suivants: M. Bertrand (Vanier) remplacé par M. Charbonneau
(Verchères); M. Brochu (Richmond), M. Dussault (Châteauguay), M.
Guay (Taschereau); M. Lavoie (Laval) remplacé par M. Ciaccia
(Mont-Royal); M. Lévesque (Taillon), M. Morin (Louis-Hébert); M.
Raynauld (Outremont) remplacé par M. Saint-Germain
(Jacques-Cartier).
Au moment où nous avons ajourné nos travaux lors de la
dernière séance...
M. Vaillancourt (Jonquière): J'aurais une question
à poser.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Jonquière.
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le Président, c'est
à l'adresse du leader de l'Opposition et du représentant de
l'Union Nationale. Il se peut fort bien que, ce soir à 20 heures, nous
ayons à demander le consentement de nos collègues pour qu'un ou
au maximum deux des membres de la commission soient remplacés
peut-être par deux autres. Je voudrais m'assurer d'avance, en supposant
que cela arrive, qu'il n'y aurait pas d'objection.
M. Lavoie: Pas d'objection. M. Fontaine: Pas
d'objection.
Le Président (M. Clair): Au moment où nous avons
ajourné nos travaux, nous en étions à l'étude de la
motion du député de Laval, en vertu de l'article 161,
alinéa 2, voulant que cette commission fasse un rapport
intérimaire à l'Assemblée nationale. Quelqu'un requiert-il
le droit de parole sur cette motion?
M. Fontaine: Pas sur la motion, mais nous avons eu ce matin une
réunion préliminaire. Il y a certains amendements qui doivent
être déposés au cours d'une étude aujourd'hui ou au
début de la semaine prochaine. Est-ce que ce serait trop demander au
ministre responsable d'essayer de nous faire parvenir une copie de ces
amendements, pour qu'on puisse les étudier de près
lorsqu'on...
M. Bédard: Je les ai déjà donnés.
M. Fontaine: II y a d'autres amendements qui doivent venir. Ce
sont des amendements qui ont été proposés.
Le Président (M. Clair): S'il s'agit d'un certain nombre
d'articles qui ont été suspendus...
M. Fontaine: C'est cela.
M. Bédard: Les amendements ont été...
Le Président (M. Clair): Les amendements ont
été distribués et la discussion en était rendue
à un point où peut-être le député de
Mégantic-Compton, que vous remplacez, aspirait à de nouveaux
amendements, mais au point de vue d'annonces qui ont été
faites...
M. Bédard: On pourra vérifier par après. Je
prends en note la demande faite par le député.
NI. Fontaine: D'accord.
Le Président (M. Clair): Est-ce qu'on peut disposer
immédiatement de la motion du député de Laval?
Motion retirée
M. Lavoie: Depuis que cette motion a été faite et
débattue en partie, personnellement j'ai eu l'occasion de poser
certaines questions au premier ministre, soit lors de l'étude de ces
crédits et également ce matin à l'Assemblée
nationale. Même si ses réponses ne nous satisfont pas d'une
manière complète, on a essayé d'avoir d'ailleurs,
c'était le but de la motion l'assurance que l'opération
référendaire n'était pas uniquement
une stratégie politique. Quant à l'engagement qu'il y ait
un référendum sur l'option constitutionnelle du gouvernement
jusqu'à nouvel ordre de la souveraineté-association
nous avons eu une réponse voulant qu'il y avait un engagement ferme du
gouvernement de tenir un référendum durant son mandat actuel. Par
contre, on n'a pas eu d'assurance sur l'option ferme et définitive du
gouvernement en ce qui concerne le concept de la question, à savoir
souveraineté-association ou indépendance. On n'a pas eu de
réponse bien claire pour cela. D'ailleurs, je prends comme témoin
le ministre de la Justice, qui était présent ce matin. Il est
peut-être satisfait de la réponse qui a été
donnée, mais moi, je ne le suis pas. Je trouve que ce n'est pas assez
clair et précis. Il va falloir se satisfaire de la réponse
donnée. S'il y a consentement unanime de la commission, je n'ai pas
d'objection à retirer ma motion.
M. Bédard: Nous consentons, M. le Président.
Le Président (M. Clair): La motion est retirée d'un
consentement unanime, à moins que quelqu'un demande une motion en bonne
et due forme.
M. Fontaine: Non.
Comités nationaux (suite)
Le Président (M. Clair): Nous entamons donc
immédiatement l'étude de l'article 23 du projet de loi. Quelqu'un
requiert-il le droit de parole sur l'article 23?
M. Bédard: A l'article 23, tel que je l'ai
déjà annoncé, nous avons un amendement je ne sais
pas si l'Opposition aime mieux que ce soit dans une proposition principale; on
décidera cela après, c'est de la procédure afin
d'ajouter, après le deuxième paragraphe de l'article 3, le
suivant que je cite: "Ces règlements doivent de plus prévoir
l'affiliation aux comités de groupes favorables à la même
option et les critères de cette affiliation ".
Je ne veux pas, et je ne crois pas non plus que ce soit l'idée de
l'Opposition de recommencer les discussions. Nous en avons eu de longues
concernant cette suggestion de la commission. Par exemple, je me posais une
question tout haut. Je me la pose devant vous. Peut-être y aurait-il lieu
d'ajouter, si l'Opposition croit que c'est nécessaire, en plus des
critères, les conditions, les modalités. (15 h 30)
M. Lavoie: Les critères et les modalités.
M. Bédard: Cela se lirait comme suit: "Ces
règlements doivent de plus prévoir l'affiliation aux
comités de groupes favorables à la même option et les
conditions, modalités et critères de cette affiliation.
M. Lavoie: Bon. M. le Président...
M. Bédard: Je pense ajouter cela pour répondre
à une interrogation du leader de l'Opposition qui se demandait si un
comité, lorsque viendra le temps de rédiger ces
règlements, face à des groupes qui pourraient demander à
être affiliés, peut évaluer et préciser les
conditions, les modalités et les critères afin d'être bien
sûr que ces groupes qui veulent s'affilier partagent l'objectif global
qui est poursuivi par le comité.
M. Lavoie: M. le Président...
Le Président (M. Clair): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: ... je dis que cet amendement n'ajoute absolument rien
au contenu de l'article 23, d'aucune façon. C'est un amendement
trompe-l'oeil, saute-aux-yeux, pour vouloir tenter de satisfaire aux questions
et aux interrogations de la Commission des droits de la personne. C'est un
amendement superfétatoire, qui est même non nécessaire, et
je vais vous dire pourquoi. On dit, par cet amendement: Ces règlements
d'un comité national doivent, de plus, prévoir
l'affiliation au comité de groupes favorables à la même
option, et les critères et conditions de cette affiliation, conditions,
modalités.
Ce sont des mots et...
Le Président (M. Clair): M. le député de
Laval, M. le ministre, je m'excuse de vous interrompre, c'est simplement pour
permettre de déterminer sur quoi porte la discussion. Est-ce que la
discussion s'engage sur l'ajout à la proposition d'amendement des
modalités et des conditions, ou si on la discute globalement, ou est-ce
encore qu'on discute globalement de l'article 23?
M. Lavoie: Je n'ai pas d'objection. Nous ne ferons pas de
formalisme et nous sommes prêts à le discuter globalement.
Le Président (M. Clair): Cela va, merci.
M. Lavoie: Je disais donc que cet amendement trompe-l'oeil
n'ajoute absolument rien. Je vais argumenter maintenant.
M. Bédard: Avec la permission du leader... M. Lavoie:
Oui.
M. Bédard: ... que je comprends très bien de
vouloir argumenter et se surprendre que je l'interrompe, disons qu'on sait quel
est l'esprit de cet amendement qui était de permettre, tel que le disait
la Commission des droits de la personne, à chaque groupe d'avoir une
stratégie ou une action qui lui est propre en fonction de la poursuite
d'un objectif qui est celui poursuivi par le comité national. Je le
soumets et je vais vous en donner une copie, ce sera pour réflexion,
pour bien expliciter cette préoccupation et l'esprit de cet amendement.
Il pourra y avoir lieu de formuler autrement cet amendement vous y
réfléchirez qui pourrait être dans le sens
suivant:
"Ces règlements doivent permettre l'affiliation de groupes qui,
tout en favorisant l'option de ce comité, désirent mener une
campagne référendaire avec une stratégie sous un
thème différent de ceux du comité et voir à
l'établissement des normes, conditions et modalités
régissant l'affiliation de financement de ces groupes. '
M. Lavoie: Ecoutez, je demanderais, M. le Président...
M. Bédard: Non, non, je comprends que...
M. Vaillancourt (Jonquière): On ne fait pas de
formalisme.
M. Bédard: Je ne fais pas de formalisme, j'essaie
d'être le moins formaliste au niveau des travaux de la commission.
M. Lavoie: Vous avez quand même soumis un amendement, il y
a quelques jours, de trois lignes, vous ajoutez à cet amendement
"conditions et modalités". On n'a pas d'objection. Aujourd'hui, je
commence à argumenter sur cela et vous m'arri-vez avec un autre
amendement.
M. Vaillancourt (Jonquière): C'est une suggestion, pour
voir ce que vous pensez de cela.
M. Lavoie: Une suggestion, mais c'est la première fois que
j'en prends connaissance, et je n'en ai même pas de copie.
M. Bédard: Vous en avez une là, au moment où
je vous parle. On va vous la distribuer, cela va vous permettre d'en prendre
connaissance.
Le Président (M. Clair): Si j'interprète l'entente
de tantôt, on discute encore globalement de l'article 23.
M. Lavoie: Est-ce que cela veut dire, pour qu'on se comprenne,
que votre premier amendement de trois lignes est retiré, puis
remplacé par celui-là?
M. Bédard: Non, non, mon amendement, c'est
celui-là, l'autre dont je vous ai fait part, c'est une formulation sur
laquelle vous pouvez réfléchir, un point c'est tout.
Allons-y.
M. Lavoie: On n'est pas ici pour réfléchir, on est
ici pour argumenter.
M. Bédard: Oui, vous pouvez argumenter. M. Lavoie:
Pour adopter ou rejeter.
M. Vaillancourt (Jonquière): Lorsqu'on fait trop de
formalisme, vous nous en voulez. Lorsqu'on...
M. Lavoie: Je dis que ce n'est pas sérieux, ce que vous
faites.
M. Paquette: D'accord, ce n'est pas sérieux.
M. Lavoie: il y a un amendement de trois lignes et là on
en a un autre qui a sept lignes.
Je reviens donc et je pense bien, sans avoir approfondi le
deuxième, que c'est pas mal semblable. Le premier amendement qui est sur
la table actuellement, qui se lit comme suit: "Ces règlements doivent de
plus prévoir l'affiliation au comité de groupes favorables
à la même option et les critères, conditions et
modalités de cette affiliation." Mon argumentation est la suivante:
L'article 22, très brièvement, qui a déjà
été adopté, et la rédaction première des
deux premiers alinéas de l'article 23 couvrent totalement ce que le
ministre propose sous le nom de "affiliation ou groupe affilié" pour
essayer de s'accrocher, tant bien que mal, à une suggestion, une
recommandation de la Commission des droits de la personne.
Si on lit l'article 2, les fameux règlements que préparent
les comités nationaux, il est dit à l'article 22: "Lors de cette
réunion les députés majoritaires favorables
à une option les membres de chaque comité provisoire
adoptent le règlement devant régir le comité national en
faveur de cette option et en nomment le président." Ils pourraient, avec
ce règlement, régir la constitution même de leur
comité sans aucune restriction.
L'article 23, les deux premiers aliénas disent: "Les
règlements régissant un comité national peuvent
déterminer toutes les matières relatives à son bon
fonctionnement, y compris le nom sous lequel il sera connu et la façon
dont il sera constitué." II peut être constitué de membres
à part entière, de membres associés, c'était
prévu dans l'article 23: une latitude absolue aux comités
provisoires des comités nationaux de passer des règlements sans
aucune restriction d'aucune façon.
La question que je pose au ministre en argumentant que ces
comités avaient le droit d'établir les règlements qu'ils
veulent pour l'affiliation, pour la régie, pour l'opération de
ces comités d'une manière illimitée, cela comprenait les
groupes affiliés. Deuxièmement, cela ne règle pas le
problème de liberté d'association et de liberté
d'expression. Je vais en donner un exemple qui est fort possible dans un
certain référendum que tout le monde a à l'esprit.
Prenons, par hypothèse, que le gouvernement prend l'option
l'option qu'on ne connaît pas encore que la question qui serait
posée aux Québécois serait: Etes-vous en faveur d'une
souveraineté-association? Prenez cela avec les modalités que vous
voudrez. Vous avez des citoyens qui sont connus au Québec, qui sont
identifiés, qui sont groupés en associations bona fide,
reconnues, qui sont venus même en commission parlementaire pour faire des
dépositions lors de la présentation du livre blanc, entre autres,
les Fils du...
Une Voix: Les Fils de la liberté.
M. Lavoie: ... les Fils de la liberté, j'imagine qu'il y a
des centaines...
M. Godin: Les Fils du Québec.
M. Lavoie: ... qu'il y a des centaines de membres, ou des
milliers, je ne le sais pas.
M. Vaillancourt (Jonquière): Comme nous, on est tous des
fils du Québec.
M. Lavoie: ... une centaine de membres. On sait qu'ils sont
à une extrémité de l'option constitutionnelle. J'ai
l'impression que ces gens ne sont pas satisfaits d'une option
souveraineté-association; ils l'ont dit, ils veulent une
séparation totale du Québec. Ils vont venir poser leur demande,
possiblement, s'ils veulent participer à la campagne
référendaire; j'imagine qu'ils ont plus d'affinité,
normalement, avec le groupe des oui à la
souveraineté-association; mais, comment voulez-vous qu'ils soient
affiliés, parce qu'on ne peut pas dire que ce comité est
favorable à l'option souveraineté-association, avec une
association douanière, monétaire, avec le reste du Canada, il
veut l'indépendance pure et simple. Cela veut dire que c'est fortement
dans le domaine du possible qu'ils ne seraient pas acceptés dans le
comité des oui, parce qu'ils n'ont pas les mêmes objectifs, la
même option. Ces gens étant refusés dans le comité
des oui, en vertu de nos comités nationaux, ce serait la loi du silence
pour eux en dehors des comités. Ils n'auraient pas le droit de
participer à la campagne référendaire, sauf si un de leurs
membres loue une salle à $300. Ils n'auraient pas le droit d'envoyer une
brochure à leurs membres pour donner l'option politique qu'ils veulent,
celle de l'indépendance totale du reste du Canada. Ils ne pourraient pas
avoir d'annonces dans les journaux ou de publicité à la radio ou
à la télévision, d'activités
référendaires pour défendre leur option qui est
l'indépendance simple et finale du Québec d'avec le restant du
Canada. Cela veut dire que ces gens seraient privés de leur
liberté d'expression et d'association.
La même chose peut se présenter dans l'autre camp. Il y a
des gens au Québec, il y a des associations reconnues qui veulent un
fédéralisme plus centralisé, qui voudraient même
possiblement... Prenez l'hypothèse qu'un groupe veuille que le Canada
devienne un pays unitaire, qu'il n'y ait même plus de gouvernements
provinciaux, que ce soit comme en France ou en Italie, qu'il y ait un seul
gouvernement, et que ce groupe dise: C'est ce qu'on veut nous, on veut que la
population soit consultée sur cela, puis on veut qu'elle exprime son
point de vue.
Ces gens-là viendraient voir le comité du non possible,
conduit, dirigé par le Parti libéral qui est majoritaire en
Chambre du côté de l'Opposition. On forme notre comité
provisoire. Ces gens viennent nous voir et disent: On veut faire une campagne
pour proposer un Canada unitaire, uni, monolithique, entier; on n'accepte pas
votre politique du Parti libéral qui veut faire une campagne pour un
fédéralisme renouvelé, pour plus de pouvoirs aux
provinces, pour une fraternité ou un équilibre des forces au
niveau provincial et fédéral.
On leur dit non, vous n'avez pas d'affaire à venir dans notre
comité, parce que vous n'êtes pas favorables à notre
option, à nos objectifs. Ces gens, qu'ils soient 100 membres, 1000
membres bona fide, n'auraient pas le droit de participer à la campagne
référendaire de la même façon que les Fils de la
liberté n auraient pas le droit de participer dans l'autre camp. Un
exemple: j'ai rencontré un chef syndical d'une des plus grandes
centrales syndicales, ici au Parlement du Québec, cette semaine, je ne
le nommerai pas, il y en avait plusieurs chefs syndicaux cette semaine.
Une Voix: Oui.
M. Lavoie: II nous a déjà fait rapport que cette
centrale syndicale ne voudrait pas nécessairement s'intégrer
à un comité national. C'est normal pour une centrale syndicale de
ne pas vouloir s'identifier carrément, devenir une copie conforme ou
s'associer directement avec un parti politique, à cause de sa manoeuvre
de discussion qu'elle doit conserver, que ce soit une centrale A, B ou C. Vos
comités nationaux sont dirigés uniquement par des
députés, par des membres, par des partis politiques,
nécessairement, autant le oui que le non. Cette centrale, qui a des
milliers de membres au Québec, ne pourrait pas comme ceux qui
veulent un Canada unitaire, comme les Fils de la liberté envoyer
un dépliant dans sa brochure à ses membres, d'appuyer une option
ou une autre, même si elle est en faveur du oui ou du non, parce
qu'elle-même ne voudrait pas, non seulement s'intégrer, mais elle
ne voudrait pas s'affilier. Et elle ne pourra pas non plus, sauf tenir une
réunion à $300, faire de la publicité, des annonces dans
les journaux ou quoi que ce soit. Je vous dis que c'est justement la bataille
que nous menons pour ces comités forcés, pour ces comités
nationaux et que votre amendement n'ajoute absolument rien avec vos
comités, vos organismes affiliés. C'était
déjà prévu à l'article 22 ou 23, parce qu'il n'y
avait aucune restriction dans la réglementation des comités, il
pouvait y avoir trois, quatre ou cinq catégories de membres.
C'était prévu, cette centrale syndicale avait toute la
liberté de le faire, et votre amendement n'est que de la poudre aux
yeux, qu'un leurre, pour dire que vous avez respecté les recommandations
de la Commission des droits de la personne. C'est bien dommage, mais c'est
encore je ne voudrais pas employer de mots pour soulever un débat
mais je vous dis que votre argument est superflu, non nécessaire,
n'apporte rien de nouveau et ne corrige rien. (15 h 45)
M. Bédard: C'est clair qu'on se comprend difficilement,
parce que je ne vois pas pourquoi on apporterait un amendement qui ne change
pas quelque chose de très significatif. Dans notre idée, cela
change de façon très significative.
M. Lavoie: C'est un argument choc! Le Président (M.
Clair): A l'ordre!
M. Bédard: Vous dites que cela ne change rien. Je vous
comprends. A partir du moment où vous avez décidé que cela
ne change rien, vous y allez avec vos arguments, point. Mais nous disons que
c'est évident qu'on l'apporte, parce que cela change quelque chose. La
meilleure preuve que cela change quelque chose et fondamentalement
c'est que vous basez votre argumentation en disant: C'était
déjà dans l'article 22 que les comités pouvaient
prévoir toutes les modalités d'association, etc. Je ne vous dis
pas le contraire. La différence qu'il y a fondamentalement avec cet
amendement n'est pas que les comités pourraient prévoir, c'est
qu'ils devront prévoir. C'est toute la différence du monde.
Effectivement, sans cet amendement, les comités, tels que
constitués en vertu de l'article précédent et tels que
formulés à l'article précédent, pourraient
prévoir des comités affiliés qui peuvent avoir leur
stratégie d'action, leur mode d'action. Mais, avec cet amendement, c'est
qu'ils doivent prévoir qu'il peut y avoir des comités et des
groupes qui sont favorables à l'option et qui pourront avoir leur
liberté d'action, leur contenu, leur orientation, en fonction de
promouvoir, c'est bien clair, l'objectif global qui est poursuivi par le
comité national.
Cela change tellement quelque chose que je vous réfère
justement à l'opinion de la commission qui dit ceci à la page 6:
"En pratique, cependant, le contrôle des dépenses impliquant
nécessairement le contrôle de toute la stratégie de la
campagne référendaire pour chacun des comités nationaux,
il se peut que des groupes refusent de se joindre au comité national
correspondant à leur option, de crainte de s'y voir indûment
brimés dans leur liberté d'expression, par exemple, parce qu'ils
préféreraient mettre davantage l'accent sur une approche sociale
ou culturelle plutôt que sur la dimension économique du
problème débattu".
Devant ce problème, devant cette situation qui pourrait
constituer une restriction par rapport à des groupes qui voudraient
s'affilier et qui veulent orienter leur action en fonction de l'objectif global
poursuivi par le comité, qu'est-ce que la commission propose? C'est
ceci, et je continue, M. le Président, la lecture du rapport de la
commission sur cet aspect. "Alors, dit la commission, dans le but
d'éviter le boycottage des comités nationaux et la multiplication
des groupes oeuvrant hors de l'organisme-parapluie et d'atténuer
significative-ment la contrainte pesant sur les libertés d'association
et d'expression il me semble que c'est clair la commission
propose d'introduire la notion de statut d'affilié pour les individus et
groupes qui ne voudraient pas s'associer à la stratégie globale
décidée par le comité national tout en étant
d'accord avec l'objectif visé en définitive".
C'est clair que cet amendement est fait en fonction d'enlever des
contraintes, comme le dit la commission, de permettre à des groupes,
qui, autrement, n'auraient pas pu le faire, de s'associer à un
comité national, parce qu'on prévoit qu'ils peuvent avoir une
stratégie d'action qui soit différente que celle
prônée par le comité national.
A part de cela, cela répond très directement à une
objection je l'ai dit et je le répète qui a
été formulée, par le leader de l'Opposition, lors d'une
conférence de presse où il disait ceci: Sous aucun
prétexte, le gouvernement n'a cependant pas le droit d'imposer à
quiconque veut participer à la campagne référendaire,
premièrement, de le faire nécessairement à
l'intérieur d'un comité donné. Cela on le dit: c'est un
choix. Si vous voulez y aller dans le comité, allez-y; il y aura des
règles si vous n'y allez pas, et c'est normal.
Deuxièmement, le leader de l'Opposition soulignait qu'il ne
pouvait accepter que quiconque, comme groupe ou individu, voulant participer
à la campagne référendaire, soit obligé d'accepter
nécessairement de travailler sous la direction d'un président et
avec les membres de ce comité et d'endosser nécessairement le
contenu, les formes et le style d'action de ce comité.
M. le Président, cet amendement fait justement une obligation
non pas une possibilité tel que cela existait par la formulation
précédente aux comités nationaux de prévoir
l'affiliation aux comités de groupes favorables à la même
option et de respecter le fait qu'ils pourraient avoir une stratégie
différente aux fins de promouvoir les objectifs du comité
national. Il me semble que c'est clair. Il y a une obligation du comité
de prévoir un financement, à partir du moment où un groupe
affilié décide de vouloir s'incorporer au comité national.
Contrairement, il me semble que c'est clair, de l'avis de la commission, de
l'avis exprimé même par le leader de l'Opposition dans sa
conférence de presse qui exprimait certaines craintes, il est
évident que cet article diminue les contraintes et crée des
obligations qui sont de nature non pas à restreindre les droits et
libertés, mais à augmenter les droits et libertés de
groupes qui voudraient s'insérer dans la campagne
référendaire, puisque la commission elle-même, la
Commission des droits de la personne mentionne que ce n'est pas pour augmenter
des contraintes. Elle l'a dit très spécifiquement. C'est pour
diminuer des contraintes.
M. Lavoie: J'aurais seulement une couple de questions.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Lavoie: Excusez-moi! J'ai deux questions mais je les poserai
après l'intervention.
M. Fontaine: M. le Président, je parlerai en faveur de la
motion. Je pense que le député de Mégantic-Compton a
déjà eu l'occasion de s'exprimer sur ce sujet. Je pense
même que c'est lui qui avait suggéré un petit peu non pas
la formulation de l'amendement mais l'idée. Je pense que la formation de
sous-comités nationaux favorise l'exer-
cice de la démocratie. Je pense qu'elle ne limite pas l'exercice
des droits de personne.
Chaque individu va pouvoir quand même s'exprimer personnellement.
La loi le permet, d'ailleurs. De plus, cela va favoriser la formation de
groupes qui n'ont pas nécessairement la même idée que le
comité national, mais des idées adjacentes. A ce moment, ils vont
pouvoir s'exprimer dans ces groupes. On a actuellement des partis politiques,
au Québec, qui ont différentes options. Je pense que le fait
qu'il y ait des partis politiques n'empêche pas que chaque individu
puisse avoir une idée personnelle. C'est un peu dans ce but que
l'amendement est proposé.
Alors, à mon idée, l'amendement proposé se veut une
conciliation entre l'exercice des droits individuels et celui des droits
collectifs. D'ailleurs, je pense que cela rejoint un peu les recommandations de
la Commission des droits de la personne, les commentaires faits par M.
Hurtubise. D'autant plus que, politiquement, la formation de ces sous-groupes,
de ces sous-comités, va permettre à certaines gens, aux
groupements d'agir à l'intérieur du référendum, en
plus de penser à l'après-référendum. Au lieu de
polariser les idées dans deux groupes nationaux, cela va favoriser une
dépolarisation dans plusieurs groupes et cela va être sain,
après le référendum, pour pouvoir favoriser une
réconciliation de ces groupes.
Alors, je pense qu'on ne peut pas faire autrement qu être en
faveur de cette motion d'amendement.
M. Lavoie: Très brièvement...
Le Président (M. Clair): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: ... peut-être sous forme de question. Il ne faut
pas oublier qu'il ne faut pas rêver en couleur. Vous savez que ces
comités nationaux peuvent regrouper d'abord les associations qui vont
être directement favorables. Dans votre cas, le Mouvement national des
Québécois, les sociétés Saint-Jean-Baptiste et
autres. Dans notre cas, d'autres groupements comme Action Ralli-Cana-da, le
comité préréférendaire Québec-Canada, etc.
Il peut y avoir facilement au Québec 10, 15, 20, 30 ou 50 organismes qui
peuvent être intéressés à s'intégrer
directement, sans difficulté, aux comités nationaux d'une
manière assez inconditionnelle. En plus de cela, vous avez d'autres
désaffiliés qui vont s'affilier avec des réticences, qui
n'ont pas directement la même option, la même stratégie, la
même philosophie et tout cela. Il faut que tout cela se fasse, dans
certains cas, pour non seulement la rédaction des règlements
vous savez ce que c'est rédiger des règlements mais
pour rencontrer ces gens, partager la part du gâteau du budget, en
l'occurrence $2 millions, autant avec ceux qui sont favorables, les
inconditionnels, autant avec ceux qui sont à moitié favorables,
les affiliés, dans 20 jours après la question. On imaqine que,
des que les brefs sont émis, la campagne commence; il y a des
dépenses qui commencent après les brefs. Tout cela: la
réunion des députés, la rencontre avec le
président-directeur général des élections, la
rédaction des règlements, la rencontre avec les groupes
favorables et les groupes à demi-favorables, le partage, du budget, la
stratégie, la campagne, tout cela dans 20 jours. Première
objection.
S ils ne le font pas, ils doivent prévoir des groupes
affiliés. Je demande au ministre quelle est la sanction, s'ils ne le
font pas. Vous allez me dire que la Commission des droits de la personne a un
droit de regard. Il y en a cinq de chaque côté, dix qui ne sont
pas satisfaits, il faut qu'ils aillent à la commission se faire
entendre, discuter de leur point de vue, défendre leur cause, pourquoi
ils auraient dû être reconnus au moins comme affiliés ou
comme inconditionnels favorables, mais que, pour certaines raisons, un parti
politique, il y a de I hommerie dans cela, on ne veut pas s identifier avec les
marxistes-léninistes ou avec telle centrale syndicale qui est trop
radicale. Ils vont aller se plaindre à la commission. Il faut que la
commission entende ces groupes et, encore, dans 20 jours, possiblement rende sa
décision. Cela a pris trois semaines, ici, pour avoir un rapport de la
Commission des droits de la personne. Bon! C est la sanction au cas où
ils ne prévoient pas, justement, ces cas d'affiliation.
En plus de cela, c'est le comité national qui détermine
les budgets. Pour se débarrasser d'un groupe qui n'est pas trop
sympathique, on dit: On vous donne $50, on vous donne $100 pour votre campagne.
Qui va dire que $50 ou $100, c'est assez?
M. Bédard: Bien oui, mais c'est...
M. Lavoie: C'est encore la Commission des droits de la personne.
Cela...
M. Ciaccia: ... un référendum.
M. Lavoie: ... je n'interviendrai pas plus que cela, parce que je
sais que vous n'aurez pas de réponse à apporter, car, au point de
vue strictement pratique, c'est invivable, impraticable, irréalisable.
On va adopter votre amendement, mais je vous dis que cela ne s'est fait nulle
part et cela ne se fera même pas ici.
M. Bédard: M. le Président, je comprends... Oui,
vous pouvez y aller, quitte à ce que j'ajoute quelques remarques.
M. Ciaccia: M. le Président, le ministre a soulevé
un point, à la lecture de la page 6 du mémoire de la Commission
des droits de la personne, où il devait donner un exemple, pour avoir
d'autres groupes qui auraient une approche différente, qui voudraient
mettre davantage l'accent sur une approche sociale ou culturelle plutôt
que sur la dimension économique du problème débattu. Je
vous soumets que l'amendement du ministre ne répond pas à cela,
parce que c'est encore le comité national qui va devoir spécifier
les conditions, les modalités de cette participation. Cela ne garantit
pas du tout qu'ils vont le faire, dans la même condition que le
sous-groupe veut.
M. Vaillancourt (Jonquière): Les droits et libertés
de la personne.
M. Ciaccia: Non seulement cet amendement n'ajoute rien, mais je
pense qu'il rend plus difficile encore, cela cause plus de problèmes. Ce
qui va arriver, c'est que vous allez créer des conditions où les
gens vont être tellement occupés par vos petits
règlements...
M. Lavoie: Les contrôles aussi.
M. Ciaccia: ... à décider quel groupe va avoir
quoi, à quelles conditions, à quel temps, quel montant et dans un
délai que... Le référendum va être fini et on va
être encore à décider. Il y a la régie interne, et
ils n'auront pas le temps de mener le référendum. Ces groupes
sont assez désorganisés sans que vous ajoutiez pour les
désorganiser complètement. C'est ce que vous faites avec vos
règles. C'est vraiment cela. Vous voyez le temps que cela prend pour
arriver à certaines ententes sur certains articles. Comment voulez-vous
que tous les groupes fédéralistes qui ont des idées...
M. Lavoie: Ou indépendantistes.
M. Ciaccia: ... ou indépendantistes je vais parler
pour le groupe fédéraliste, vous parlerez pour le groupe
indépendantiste.
M. Lavoie: Non, non, non. (16 heures)
M. Ciaccia: Comment voulez-vous qu'ils se rassemblent dans les
délais si courts que vous avez et qu'ils s'entendent sur toutes les
modalités, les budgets et les règlements. Savez-vous combien cela
prend de temps aux membres d'un petit club social et ils n'ont pas les
problèmes qui sont créés par ce projet de loi pour
s'entendre sur des règlements? Là, vous voulez nous faire
accroire qu'on va tous s'entendre sur cela. C'est plus qu'un trompe-l'oeil,
c'est mettre des restrictions abusives sur ceux qui veulent vraiment, de bonne
foi, participer au référendum. Vous avez eu de la
correspondance.
Il y a un autre problème, il y a ceux qui ne voudront pas
s'affilier à des groupes politiques.
M. Lavoie: Les syndicats.
M. Ciaccia: Maintenant, vous les obligez, parce que ces gens ont
dans leurs objectifs et leurs structures d'être apolitiques. Pour aucune
raison ne veulent-ils s'affilier à des partis politiques parce
qu'ils...
M. Bédard: Cela va plutôt obliger les partis
politiques à avoir moins de partisanerie.
M. Ciaccia: II y a certaines contraintes dans la façon
dont ils agissent parce qu'eux, peut-être, pensent au lendemain du
référendum. Ils disent: Ecoutez, on veut être capables
nous-mêmes de prendre la position qu'on veut et de le faire sans
s'affilier à un parti politique, parce qu'après le
référendum, il faut qu'on vive tous ensemble et on veut continuer
d'être apolitiques. Immédiatement, vous allez à l'encontre
de cela, vous ne permettez pas que cela arrive.
Moi, je dis que l'amendement, en plus de causer plus de
problèmes, ne répond pas du tout aux objections qui vous ont
été envoyées par les différents groupes, aux
objections que la Commission des droits de la personne a soulevées. Vous
donnez clairement l'impression que vous voulez, par vos règlements,
réduire la capacité de participation de ceux qui veulent mener
une campagne référendaire du côté
fédéraliste et qui ne peuvent pas, dans tous ces délais,
s'ajuster à vos règles. C'est l'impression que vous donnez et,
à moins que vous ne puissiez nous expliquer ces règles d'une
autre façon que celle de répéter toujours les mêmes
arguments... C'est cela que vous faites. Vous donnez...
M. Bédard: Ce sont des arguments ou ce n'en sont pas. Vous
me répétez les mêmes depuis...
M. Ciaccia: C'est une tactique, vous savez...
M. Bédard: Ce que vous me dites là, je l'ai entendu
par le leader de l'Opposition la semaine passée, il n'y a rien
là.
M. Ciaccia: Cela se peut bien, mais vous ne répondez pas.
C'est une chose à laquelle je voudrais que vous répondiez. Vous
me donnez l'impression que vous voulez réduire la capacité des
groupes fédéralistes de participer au référendum,
par toutes les règles.
M. Vaillancourt (Jonquière): Cela s'applique aux deux
cas.
M. Paquette: C'est un procès d'intention, cela.
M. Ciaccia: Parce que cela va être impossible de tous se
réunir dans ce comité national dans les délais,
étant donné les modalités que vous venez d'imposer. Et
même, l'amendement que vous avez proposé est complètement
contradictoire avec l'objectif que vous essayez d'atteindre,
c'est-à-dire permettre de...
M. Lavoie: De simplifier le débat.
M. Ciaccia: Vous dites: Ces groupes qui ont différentes
approches, d'après la Commission des droits de la personne, vont pouvoir
participer. Pas avec votre amendement, pas plus parce que c'est le
comité national qui est obligé de stipuler les conditions et les
modalités. C'est la zizanie que vous créez dans cette affaire,
c'est aberrant. Vous ne voulez pas, honnêtement, que la population
participe au débat, au référendum.
M. Bédard: M. le Président, je ne relèverai
pas toute cette argumentation qui nous a déjà été
servie par le leader de l'Opposition. Nous avons eu
presque une journée complète à en discuter assez
librement, je pense. Chacun a ses idées là-dessus. Quand les
représentants de l'Opposition officielle, prévoyant les
difficultés, énonçant les difficultés, en arrivent
à la conclusion que cela augmente les contraintes au niveau des droits
et libertés de la personne, je me permets respectueusement de leur dire
que cette suggestion de la Commission des droits de la personne est justement,
tel qu'elle le dit, aux fins de diminuer... Je vais la citer.
M. Ciaccia: Page 6.
M. Bédard: Page 6. "Aux fins d'atténuer" ce
sont les mots même de la commission, pas juste un peu
"significativement la contrainte pesant sur les libertés d'association
et d'expression." il me semble que, de ce côté, vous n'êtes
pas d'accord avec la Commission des droits de la personne. Moi, je pense que
c'est une très bonne suggestion, c'est pour celaque nous l'avons
incluse.
Lorsque vous oubliez dans votre argumentation la nécessité
du respect d'un principe que nous avons évoqué depuis longtemps,
à savoir le contrôle des dépenses, la
nécessité d'avoir un comité qui nous permette d'effectuer
un véritable contrôle des dépenses; mais concernant les
difficultés de la rédaction de règlements, étant
donné les courts délais qui sont prévus, je vous dis
respectueusement que c'est déjà commencé sous cette
formule.
Vous savez, à l'heure actuelle, au moment où où on
se parle... Le comité Québec-Canada qui a déjà
commencé sous cette formule, et déjà vous pouvez
prévoir qu'ils vont être avec vous. Il y a plusieurs associations,
en fait, la majorité des associations. Chaque comité peut
déjà prévoir lesquelles voudront s'insérer à
l'intérieur du comité national. D'accord, je vais essayer de vous
répondre le plus raisonnablement possible.
Déjà, à partir du moment où nous avons
fixé les règles, nous pouvons, dès maintenant, au niveau
des partis politiques et au niveau des associations qui pourraient être
intéressées, opérer une réflexion qui fait que le
début de la rédaction des règlements peut commencer
dès maintenant. Il me semble que c'est clair de ce
côté.
Sur la répartition financière, je pense qu'il ne s'agit
pas, dans des règlements... chacun les fera le mieux qu'il pourra en
ayant à l'esprit l'obligation de respecter les droits et
libertés. Je pense que je l'ai dit, je ne m'étendrai pas
là-dessus. On vous donne l'occasion c'est normal, vous avez
à coeur le respect des droits et libertés de relever le
défi comme nous, de faire des règlements qui soient respectueux,
justement, des droits et libertés de la personne, qui soient respectueux
des groupes qui voudront s'affilier aux comités et de leurs droits. Ce
sera à chacun à relever ce défi et c'est valablement
possible.
Lorsqu'on parle de l'aspect strictement financier, je ne pense pas que
des règlements généraux je parle des
règlements du comité national doivent définir ce
que chacune des associations aura; ils vont avoir à déterminer un
critère de partage par rapport aux groupes affiliés et par
rapport aux groupes majoritaires. D'ailleurs, la commission des droits et
libertés le dit: "En tel cas, certes, pour que cette dissidence, non sur
les objectifs c'est un des critères, il faut être d'accord;
pour être affilié, il faut être d'accord avec les objectifs
mais sur la stratégie ait un sens, il faudra, bien sûr
elle nous donne déjà des indications pour rédiger
nos règlements assurer une répartition proportionnelle des
revenus entre les groupes majoritaires et les groupes affiliés, selon
des critères qui pourront être précisés pour chaque
comité national, le cas échéant, dans ses
règlements." Des critères généraux...
Je pense que sur l'aspect financier, la commission, déjà,
nous donne une réponse, non seulement sur l'aspect financier, mais
également sur d'autres aspects, nous donne déjà à
tous, des indications sur ce que devrait être le contenu d'un
règlement qui soit respectueux des droits et libertés de la
personne et qui permette un fonctionnement valable du comité.
M. Lavoie: M. le Président, il faudrait que j'ajoute...
C'est sans doute peine perdue d'essayer de convaincre le ministre, mais je
crois que pour les fins du journal des Débats, lorsqu'on aura des
politicologues qui étudieront la manière dont la loi est
adoptée, je pense que ce sera peut-être une autre contribution. Je
voudrais apporter tous les éléments possibles dans ce
débat qui a une telle importance. Je vous dis même que sur ce
point, ce que vous ajoutez, le statut d'organismes affiliés aux
comités nationaux, avec la même enveloppe des moyens
prenons en l'occurrence la limite, $2 millions pour un comité que
c'est malheureux, peut-être, mais il faudrait que toute cette question
qui est contenue dans le rapport de la commission... Tout se tient, la fin de
la page 6 et le début de la page 7. Avec votre amendement, vous
n'atteignez pas les fins que vous semblez ou que vous prétendez vouloir
atteindre, et je vais essayer de vous convaincre très brièvement
que vous atteignez des fins absolument contraires à un
élargissement des libertés et je m'explique.
Prenons l'hypothèse du groupe oui qui veut la
souveraineté-association. Il a le droit de s'exprimer et de s'associer
dans cette direction-là. Prenons le groupe, le comité national du
non qui est contre cette souveraineté-association. Vous savez, à
tout mouvement d'action il y a une réaction. C'est un grand principe. En
voulant protéger la liberté d'expression et d'association des
groupes, des organismes affiliés, en voulant leur donner une
liberté d'action, d'expression, vous enlevez la liberté
d'expression et d'association à ceux qui défendent d'une
manière pure l'option du oui.
Parce que si vous voulez, je ne fais pas plus confiance qu'il faut
à cela, mais si jamais il y a un recours à la Commission des
droits de la personne... Des gens qui se sentiraient frustrés dans le
comité des groupes affiliés et refusés par la
majorité du comité national, en intégrant ceux-là,
vous enlevez quelque chose, vous enlevez des
moyens d'expression et une certaine liberté d'association aux
inconditionnels, aux purs, si on peut dire. Vous créez même des
enfarges à ce groupe-là, parce que si on vous force, vous, de
l'option souveraineté-association, si on vous force à accepter
des inconditionnels indépendantistes, c'est une hypothèque qu'on
vous ajoute.
Si on vous ajoute, forcément par un recours à la
Commission des droits de la personne, un groupe dont vous n'acceptez pas les
objectifs, le groupe Vallières qui veut, disons une séparation
dans une société d'extrême gauche, on brime votre droit
d'expression et d'association, les purs de la souveraineté-association,
parce qu'on vous force à vous associer à des gens avec qui vous
ne voudriez pas vous associer. La même chose pourrait s'appliquer dans
l'option du non. Vous limitez, au lieu d'atteindre vos objectifs; en donnant
une certaine liberté d'expression et d'opinion aux faibles, aux
affiliés, vous apportez des contraintes additionnelles d'expression et
des contraintes au droit d'association de la majorité des
inconditionnels de chaque comité national. Je vous dis et c'est
peut-être dans le fond, je ne voudrais pas vous prêter des motifs
indignes ou quoi que ce soit, mais on peut y voir facilement de la
stratégie pour créer peut-être des enfarges et des
difficultés à vos adversaires là où il y aurait
peut-être ouverture à l'association de beaucoup plus de groupes
avec beaucoup plus de subtilité ou de distinction que l'association dans
votre propre groupe.
M. Bédard: M. le Président, je sais qu'on ne peut
pas soulever de question de privilège en commission parlementaire; je
sais très bien qu'on ne peut pas non plus, quand on veut discuter
correctement, faire de procès d'intention à qui que ce soit. Moi
je vous dis très clairement que c'est une loi-cadre, que c'est dans le
sens d'essayer c'est vrai de simplifier le débat et
également d'en arriver à la formulation. Ce n'est pas
nécessairement la formule parfaite, la formulation d'options claires,
précises, qui puissent permettre aux gens de mieux s'exprimer au niveau
de leur vote sur la consultation populaire. M. le Président, je ne fais
pas de reproche, moi, à l'Opposition officielle de ne pas être
d'accord avec la Commission des droits de la personne, parce qu'il se peut
qu'elle puisse avoir elle aussi des solutions qui soient valables; mais de
là, par exemple, à conclure que celle qui est proposée par
la Commission des droits de la personne n'est pas de nature à diminuer
sensiblement, significativement, comme elle le dit elle-même, des
contraintes, je pense que c'est aller en contradiction directe au moins avec
l'opinion de la Commission des droits de la personne. (16 h 15)
Quand vous me dites que, au niveau du référendum, cela
amène une certaine contrainte, les comités etc. je ne veux
pas recommencer une discussion qu'on a déjà eue toute loi
amène nécessairement des contraintes, cela a été le
cas pour le financement des partis, sauf qu'au bout de la ligne cela donne
l'amélioration du bien général, à savoir
l'assainissement de la politique. Cela a été la même chose
pour la loi électorale que vous avez votée, cela a amené
des limites, des contraintes, par rapport à des citoyens qui voulaient
ap-puyerun parti politique à même des contributions
financières. Vous avez, à ce moment, dans cette loi limité
les montants que pouvaient dépenser certains députés pour
faire leur élection. On pourrait dire, au bout de la ligne, que ce sont
des contraintes, ce sont des atteintes, mais non. Je pense que les droits et
libertés individuels, je l'ai déjà dit, doivent se voir
dans un contexte de poursuite du bien d'autrui, de poursuite du bien
général, et, dans ce sens, la loi électorale que vous avez
votée donne comme résultat que cela assainit la politique, la
démocratie au niveau du fonctionnement politique. La même chose
pour la Loi sur le financement des partis politiques et la même chose
concernant la loi-cadre que nous sommes en train de voter.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: II faut lire les commentaires de la Commission des
droits de la personne dans leur ensemble. Nous ne sommes pas contre les
recommandations de la commission. Nous soulignons les difficultés que la
commission a soulignées elle-même. C'est vrai qu'elle a fait une
suggestion pour atténuer... Elle a parlé d'un statut
d'affilié, mais elle a aussi parlé d'une répartition
proportionnelle des revenus entre le groupe majoritaire et les groupes
affiliés, selon certains critères, et, à la fin, elle a
rappelé au gouvernement les nombreux écueils pour les droits et
libertés de la personne qui jalonnent nécessairement la recherche
de l'égalité stricte entre les options. Maintenant, pour revenir
aux propos que le député...
M. Bédard: Je suis d'accord avec elle!
M. Ciaccia: Mais avec votre amendement, vous rendez plus
difficile l'application de ces règles. Ce n'est pas la question
d'imputer des motifs, mais vous devez reconnaître, M. le ministre...
M. Bédard: Et je ne veux pas vous en imputer, je
voudrais...
M. Ciaccia: Vous devez reconnaître, M. le ministre...
M. Lalonde: Laissez-le donc parler...
Le Président (M. Clair): Messieurs, un à la fois,
s'il vous plaît!
M. Bédard: Le débat allait très bien, ne
venez pas le compliquer!
M. Lalonde: II ne peut pas parler!
M. Ciaccia: Vous ne pouvez pas forcer... Même la plus belle
loi au monde ne peut pas for-
cer deux groupes complètement différents qui ne
s'entendent pas... Ne m'interrompez pas. Le but du fédéralisme ou
le but de la souveraineté peuvent être appuyés par des
groupes qui ne sont pas capables de travailler ensemble. Vous le savez et on le
sait. C'est pour cela qu'on dit que cela peut n'être qu'une
stratégie, parce que vous savez que ces groupes ne peuvent pas
travailler ensemble. Vous les forcez par une loi. Vous leur dites: Oui, vous
allez travailler ensemble. Le fait est qu'il y en a peut-être beaucoup
qui ne le pourront pas. Ces groupes vont être mis de côté
dans les vingt jours et ils ne pourront pas participer au
référendum. C'est tout ce que nous essayons de vous dire. Si vous
nous donnez l'exemple de la Loi électorale, il y a des restrictions,
mais il n'y a pas d'interdiction. Naturellement, on ne peut pas avoir la
liberté totale...
M. Bédard: L'interdiction de dépenser.
M. Ciaccia: ... la liberté complète, sans aucune
limite. Ce n'est pas l'anarchie qu'on propose ici. Il y a certaines
contraintes. Mais ce que vous faites, c'est plus qu'empêcher des
individus de dépenser un certain montant. Vous empêchez la
participation de groupes qui ne pourront pas travailler ensemble, parce que,
dans les délais prévus, et même dans le libellé de
votre amendement, ce sera impossible pour eux de s'entendre. Ce n'est pas
seulement le budget qu'il faut répartir. Vous parlez des
modalités, de règlements, de conditions. Ecoutez. Soyez
réalistes. C'est pour cela qu'on dit que le seul but possible d'un tel
amendement est une question de stratégie pour empêcher la
participation de ces groupes.
M. Bédard: Vous pouvez avoir votre opinion
là-dessus. Je ne discuterai pas plus longtemps. Je n'ai pas fait de
procès d'intentions à qui que ce soit. Vous avez mentionné
que cela pouvait amener certaines difficultés certaines contraintes
à ceux qui pourraient être d'une option. Ces mêmes
difficultés et contraintes peuvent se retrouver dans l'autre camp. Au
niveau de la discussion et de l'étude d'une loi-cadre, je n'ai pas
à discuter des difficultés d'un référendum en
particulier. Je ne vous dis pas qu'on va le réussir parfaitement, mais
je pense qu'il faut essayer de mettre au point un mécanisme qui, sans
être parfait, est quand même de nature à permettre une
consultation populaire où les options sont bien précisées,
afin de permettre à la population de s'exprimer.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, quand on dit que cet
amendement ne change rien à la situation je pense que c'est le
problème principal qui a été mis en évidence par le
député de Mont-Royal et que cela va empêcher des
groupes qui n'ont vraiment pas la même stratégie ou qui ne veulent
pas mettre l'accent sur les mêmes thèmes de travailler ensemble,
je ne suis pas d'accord avec de telles assertions.
M. Ciaccia: L'article au complet, ce n'est pas seulement
l'amendement qui va empêcher cela.
M. Paquette: Oui, d'accord. Je m'explique: si l'amendement
proposé à l'article 23 par le ministre n'existait pas, tout
groupe qui, justement, n'est pas d'accord avec la façon de
véhiculer l'option du groupe majoritaire serait obligé
d'épouser la stratégie de ce groupe, qu'il aime cela ou non,
d'épouser les thèmes que ce groupe veut véhiculer, qu'il
aime cela ou non, à moins que le groupe majoritaire décide de
mettre de la souplesse dans ses règlements. L'amendement assure plus de
liberté aux groupes minoritaires parce qu'il crée une obligation
pour chacun des comités de respecter ces groupes.
Vous allez me dire: Cela dépendra de lou-verture d'esprit de
chacune des majorités dans les comités. C'est inévitable,
on ne peut pas faire autrement que de supposer que, non seulement la tendance
des comités sera de respecter les groupes minoritaires, mais qu'en plus,
ils auront intérêt à le faire. Un groupe majoritaire qui ne
respecterait pas les minorités, les groupes minoritaires, d'abord,
s'opposerait à des problèmes de fonctionnement; il y aurait,
pendant un certain temps, des discussions peut-être vives qui
ralentiraient les travaux et, deuxièmement, il serait soumis à la
réprobation de l'opinion publique aussi et peut-être même de
celle de la Commission des droits de la personne.
Il n'y a aucun groupe majoritaire qui aimerait, j'imagine, à
l'orée d'une campagne électorale, être placé devant
une telle situation. Comment cela peut-il se présenter? On a
parlé de délais trop courts. Je pense qu'en vertu des articles 6
à 9, où on parle soit d'une motion ou d'un projet de loi, il y
aurait un débat qui durerait au moins un mois ou deux, et
peut-être plus, devant l'Assemblée nationale. On va discuter des
délais, on reviendra sur ces articles plus tard de la
durée des débats à l'Assemblée nationale. Ce que je
veux dire c'est qu'au moment où on en arrivera à la
création d'un comité provisoire, la question sera connue de tous
les groupes intéressés, depuis au moins deux mois et
déjà, dans chacun des deux camps, une bonne partie des organismes
se sera déjà regroupée et aura commencé à
travailler. Ces organismes ont des contacts. Cela fera deux mois que la
question sera connue, et pendant tout ce temps, elle sera débattue
à l'Assemblée nationale, mais on en connaîtra la
teneur.
M. Lavoie: ... reconnu au bout de deux mois?
M. Paquette: S'il y a 35 heures, par exemple, de débat sur
une motion, les 35 heures n'auront pas lieu dans la même semaine,
j'imagine.
M. Lavoie: Si nous sommes à la fin d'une session, comme
cela peut arriver... Toutes les lois importantes arrivent à la fin des
sessions.
M. Ciaccia: 35 heures, c'est trois jours.
M. Lavoie: Avec les règles de fin de session, cela peut
dépasser minuit. On sait que toutes les
lois importantes, l'assurance automobile, la loi 101, tout cela est venu
à la fin des sessions alors qu'on peut siéger jour et nuit, et du
lundi au vendredi. Ce n'est pas deux mois, mais trois jours.
M. Paquette: Je pense qu'il y a toujours cette
possibilité, effectivement. Théoriquement, elle peut se produire,
je le reconnais.
Une Voix: Réglez pour deux semaines.
M. Paquette: On peut régler pour deux semaines, comme
minimum, et comme maximum, peut-être deux mois. On peut peut-être
régler là-dessus.
De toute façon, le député de Laval a mis en
évidence le fait que, dans certains pays, particulièrement au
Danemark... il a même donné l'exemple d'un
référendum où la question ne figurait même pas sur
le bulletin de vote, parce que l'option gouvernementale était connue
depuis longtemps. Je comprends la méfiance des partis d'Opposition.
Quand même, on ne connaît pas les détails des positions; on
ne connaît pas la vôtre, non plus soit dit en passant, dans les
détails.
M. Lavoie: Ce n'est pas nous qui avons promis un
référendum.
M. Paquette: Laissez faire cela une minute. On n'est pas pour
"picosser" sur des détails.
Le Président (M. Clair): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Paquette: Ce que je veux dire, c'est que les options
fondamentales sont bien connues: en tout cas, le Parti libéral qui sera
probablement en majorité sur l'un des comités, pour un
fédéralisme renouvelé. On ne sait pas encore ce que c'est,
tout cela. Vous allez le préciser, de toute façon, j'imagine, au
cours des mois qui viennent. Le parti ministériel qui sera probablement
en majorité sur l'autre comité dit, depuis le début de sa
création, qu'il est pour une option de
souveraineté-association.
M. Lavoie: Vous l'expliquerez, comme cela.
M. Paquette: Laissez faire cela! Vous allez avoir votre document
autographié bientôt.
M. Lavoie: II va y avoir 100 sortes de
souveraineté-association, comme il y a 100 sortes de
fédéralisme.
Le Président (M. Clair): A l'ordre, s'il vous plaît,
M. le député de Laval.
M. Paquette: M. le Président, l'essentiel, c'est que les
grandes orientations de base sont connues. D'un côté, des Etats
souverains qui s'associent, de l'autre, une forme de fédéralisme
avec un certain renouvellement qui reste à préciser, dans un cas
comme dans l'autre. Je le reconnais. Dans un référendum, on a
donné l'exemple des Fils du
Québec qui pouvaient être je ne suis pas sûr
que ce soit leur position pour une indépendance sans
association.
Dans un référendum où il y a une alternative qui
est offerte à la population les gens doivent choisir, en gros,
entre deux options le débat va nécessairement se
cristalliser là-dessus. Il va falloir que les groupes choisissent. C'est
le sens d'un référendum. Sans cela, on ne tiendrait pas de
référendum, si on voulait faire que, dans une campagne, dix
variantes de la même option s'expriment sur une base égale comme
étant autant d'options. Cela va se polariser. C'est déjà
polarisé. Cela va se polariser encore plus et de plus en plus. Je ne
vois pas comment un groupe qui est pour l'indépendance sans association
pourrait appuyer un fédéralisme renouvelé. Il va falloir
qu'il se branche d'un côté.
Alors, tout ce monde va avoir le temps déjà, pour
la majorité, leur option est faite de se brancher d'un
côté ou de l'autre, que ce soient deux semaines ou un mois mais,
bien avant cela, déjà, les groupes se sont réunis et se
seront réunis. Ils vont commencer à penser en termes de
règlement. Quand les comités provisoires arriveront, les
règlements dont on parle à l'article 23 devraient être
prêts. L'amendement du ministre permet déjà de tenir compte
de la diversité possible, non pas sur cette polarisation fondamentale
qui est inévitable et qui est nécessaire dans tout
référendum, mais sur les modalités. Déjà,
chacun des comités va être en mesure de voir la diversité
qu'il y a dans son propre camp et de prévoir les situations
possibles.
A mon avis, je pense que cet amendement peut fonctionner,
peut-être pas tout à fait aussi précis qu'on le voudrait
sur telle ou telle chose. Je pense que l'idée fondamentale est la
suivante: Dès qu'il y a un groupe qui a opté pour l'un ou l'autre
des deux camps, le comité correspondant doit financer ce groupe. Bon. Il
va y avoir une discussion. J'imagine que le groupe en question va
présenter une espèce de demande de subvention au comité
référendaire qui dispose, entre autres, des fonds publics. (16 h
30)
Jamais on me fera croire que, devant la nécessité de
s'organiser assez rapidement pour une campagne référendaire, cela
va être plus difficile que dans le cas des groupes Canada au travail,
Perspective Jeunesse, etc., où, souvent, il y a des groupes qui se sont
pas nécessairement dans la ligne du gouvernement canadien et qui
reçoivent des subventions. Je pense qu'un groupe va négocier avec
la majorité du comité référendaire et va se voir
attribuer un certain budget. A partir de là, M. le Président, je
pense que le but de l'amendement s'il n'est pas assez clair
là-dessus, il faudra le préciser est uniquement de dire:
II faut simplement que ce groupe s'engage à contrôler ses
dépenses et à faire rapport au comité, puisque le
comité est responsable devant l'opinion publique du respect de la loi,
de la gestion des fonds publics qui sont mis à sa disposition. Dans ce
sens, cela permet vraiment
une diversité, tout en tenant compte de la polarisation
nécessaire, à l'intérieur des deux comités qui
m'apparaît de nature à répondre aux attentes de la
Commission des droits de la personne et permettre à tel ou tel groupe de
mettre l'accent sur tel ou tel aspect de l'option fondamentale.
Je pense que c'est un amendement qui est tout à fait
adapté à la réalité, à la pratique qu'on
peut prévoir au niveau du référendum et qui, en même
temps, concilie les deux libertés fondamentales qu'on essaie de
concilier depuis le début, c'est-à-dire le droit aux citoyens
d'être informés adéquatement, de façon
équilibrée, le droit du récepteur et aussi le droit des
émetteurs, de ceux qui veulent parler, d'opter pour l'un ou l'autre camp
et, à l'intérieur de cela, de véhiculer l'option de leur
façon propre.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, je compare le premier
amendement qui n'avait pas été formellement fait mais qui avait
été annoncé par le ministre lorsque nous avons
abordé le chapitre 8, et qui se lit comme suit: "Ces règlements
doivent, de plus, prévoir l'affiliation aux comités de groupes
favorables à la même option et les critères de cette
affiliation", avec l'amendement formel que nous avons aujourd'hui...
M. Lavoie: il n'est pas formel, c'est le premier.
M. Lalonde: J'en ai un qui nous avait été
annoncé il y a quelques jours.
M. Lavoie: C est celui dont on discute.
M. Lalonde: Qu'on discute, ah! ce n'est pas celui-ci?
M. Bédard: C'est celui-là dont on discute. Je l'ai
soumis à l'attention de la commission, peut-être en vue d'une
autre formulation.
NI. Lalonde: D'accord. De toute façon, cela revient pas
mal au même, sauf qu'il y en a un qui est un peu
élaboré...
M. Bédard: C'est cela.
M. Lalonde:... et qu'on pourrait encore élaborer davantage
en exigeant, dans les règlements, les modes de formation des
sous-groupes, les formulaires de demande de financement, les dates des
assemblées hebdomadaires et les modes de...
M. Bédard: On parle de règlements
généraux.
M. Lalonde: ... convocation des réunions, etc. On
pourrait, en fait...
M. Lavoie: On pourrait faire les règlements. M.
Lalonde: On pourrait faire les règlements.
M. Bédard: Sauf qu'on parle de règlements
généraux.
M. Lalonde: Affirmer quatre fois qu'il fait soleil, cela ne fait
pas quatre soleils. Cela n'ajoute rien. Cela n'ajoute même rien,
d'après moi, à l'article 23, le premier alinéa, quand on
dit, à la dernière ligne: "... et la façon dont il sera
constitué" le comité. A fond, cet article, tel qu'il est
actuellement, dit que le règlement doit prévoir la façon
dont le comité va être constitué. On a déjà
un carcan, c'est ce pourquoi on s'est battu à cette commission-ci; la
Commission des droits de la personne a bien identifié le problème
qui était soulevé au niveau des droits et libertés de la
personne, à savoir que c'est le contrôle par le haut qui
créait cette contrainte de devoir n avoir que deux groupes. Entre
parenthèses, j aimerais quand même réaffirmer parce
qu'on a affirmé encore une fois ici que la comparaison avec la
Loi électorale, la Loi du financement des partis, est boiteuse parce que
la Loi électorale, la Loi du financement des partis, ne limite pas le
nombre de partis; elle limite simplement le montant qu'un parti ou un candidat
peut dépenser au moment d'une élection mais vous pouvez avoir
deux millions de candidat dans une élection, M. le Président.
Alors, ce serait une orgie à $20 000 par candidat. C'est vrai, ce serait
une orgie mais il y aurait deux millions de candidats. Alors que, dans ce
cas-ci, on limite, dans le système même, le nombre des options et
le nombre des comités et on engouffre toutes les libertés dans
ces deux carcans.
On a décidé je ne peux pas en vouloir à la
commission parce qu'elle n'est pas appelée à faire cet ensemble,
elle s'est débattue comme elle a pu pour essayer de trouver une
ouverture mais je vous dis qu elle n'a pas réussi. Elle a dit: On a un
grand carcan mais on va faire bien des petits carcans dedans. Cela n'ouvre pas
le carcan. On est encore enferré dans la même dialectique. Oui. le
règlement vient nous dire avec cet amendement qu'on va pouvoir faire un
tas de petits carcans dans le grand carcan. Et puis après? Cela va
permettre aux gens de choisir peut-être le petit carcan à gauche,
ou le petit à droite, mais ils vont être pris dans le même
carcan quand même. L intéressé ne sera pas libre de dire:
Moi, je désire exprimer mon opinion et je le fais de telle façon.
Il va falloir I'insérer dans le canal qui aura été
imposé par la loi.
Cela me paraît, sans être l'intention du ministre,
sûrement, je ne veux pas lui prêter de mauvaises intentions, comme
sûrement ce n'est pas l'intention de la commission, être un peu de
maquillage. Parce qu'on peinture le carcan, puis on lui donne l'impression
qu'il y a des ouvertures en ne lui mettant pas de peinture dans les coins. Mais
on vient pour sortir, et on ne sort pas, on est dans le carcan. Cela me
paraît être un peu de maquillage. C'est malheureux, parce qu'on va
se trouver à raffiner les modes de fonctionnement du groupe. Oui, on va
dire: Vous autres, vous voulez avoir une stratégie ou un thème
quelconque, vous êtes en
faveur de l'option qui est suggérée par le gouvernement,
mais vous voulez faire une stratégie bien spécifique, vous allez
faire partie de ce sous-comité affilié puis, dans le financement,
dans les ressources financières de tout le comité, vous avez
droit à tant. Ce n'est pas décidé encore; comment le
règlement va-t-il pouvoir prévoir la façon de distribuer
les fonds qui lui sont dévolus? D'après les chiffres qui ont
été lancés, il y a à peu près $2 millions
disponibles pour le comité. D'avance dans le règlement il va
devoir... est-ce que cela va être un per capita? Alors on reviendra au
système, mais pas globalement comme nous avions suggéré
pour permettre à chacun d'avoir une limite pour dépenser ce qu'il
veut, mais en dehors des carcans.
M. Paquette: Vous allez pouvoir contrôler les
dépenses.
M. Lalonde: Bien oui, contrôler les dépenses, c'est
un peu comme les dépenses électorales, M. le député
de Rosemont. Pour être bien sûr que le projet de loi... Toute loi,
pour être sûr qu'elle est absolument respectée, exigerait
idéalement une police à côté de chaque citoyen, ce
n'est pas cela notre façon de vivre, ce n'est pas cela votre intention
d'imposer.
M. Paquette: Ce n'est pas ce que vous disiez hier soir.
M. Vaillancourt (Jonquière): La pertinence du
débat.
M. Bédard: Chaque débat en son temps.
M. Lalonde: Le député de Rosemont me dit que ce
n'est pas ce que je disais hier soir. Je pense qu'on devrait le rappeler
à la pertinence, parce que si je fais une analyse sommaire de la
situation.
M. Paquette: Je n'avais pas la parole, M. le
Président.
Le Président (M. Laberge): Vos paroles ne sont pas plus
enregistrées que les miennes ne l'étaient.
M. Paquette: Je n'avais pas la parole, M. le
Président.
M. Lalonde: II a presque réussi à me faire perdre
le fil.
Ce n'est pas l'intention de cette loi, ce n'est pas la façon dont
notre régime de liberté conçoit les choses d'avoir un
policier à côté de chaque citoyen pour voir s'il respecte
toutes les lois. Il y a sûrement des accrocs, des violations à la
Loi électorale, mais dans l'ensemble, je pense que c'est relativement
satisfaisant avec les rapports et les pénalités qui sont
imposées, qui créent un système de prévention.
Combien de meurtres ne sont pas commis, dans une année, parce que le
Code criminel...
Le Président (M. Laberge): N'allez pas trop loin, parce
que ce n'est pas dans la pertinence du débat. Cela ne serait pas dans la
pertinence du débat.
M. Lalonde: Je veux simplement chanter les vertus de la
prévention. Mais ce sont des vertus qu'on ne peut pas mesurer
facilement.
M. Bédard: Combien de meurtres ne sont pas commis? Parce
qu'il y a des contraintes, il y a la loi.
Le Président (M. Laberge): On est toujours à
l'amendement à l'article 23.
M. Lalonde: On est toujours à l'amendement. Ne sont pas
commis parce qu'il y a une loi qui défend le meurtre. Cela, on ne le
saura jamais.
M. Bédard: C'est cela que vous voulez dire.
M. Lalonde: C'est peut-être par l'absurde, des fois, qu'il
faut raisonner pour ouvrir les yeux des gens.
M. Vaillancourt (Jonquière): Comme moi l'autre jour.
M. Lalonde: Ici, dans ce projet de loi, avec les deux
comités, on tente de tout prévoir. On a tellement peur qu'il y
ait $0.10 qui soient dépensés quelque part en dehors...
M. Ciaccia: Qu'on enlève les droits d'association.
M. Lalonde: On s'est dit qu'on ne pouvait pas mettre un policier
à côté de chaque citoyen pour voir comment il va exercer sa
liberté. Alors, on va simplement lui enlever sa liberté et on va
le forcer à agir à l'intérieur d'un cadre bien
défini en violant ses libertés tel que c'est reconnu par la
commission et par beaucoup de citoyens, d'éditorialistes. Tout cela pour
conclure que l'amendement qui prévoit qu'on va pouvoir avoir des
sous-comités... on pourrait avoir un sous-amendement prévoyant
qu'on pourra avoir d'autres sous-comités à ces
sous-comités; on ne créera rien. On est toujours en train de
faire des petits carcans dans le gros carcan et de maquiller cela avec des
petits passages de l'un à l'autre et à l'extérieur; on
vient pour sortir et on n'en sort pas.
C'est un effort qui, cette fois-ci, au moins, a l'avantage de
s'accrocher à une suggestion de la Commission des droits de la personne.
Cela doit faire un petit velours au coeur du ministre de pouvoir s'y accrocher
de temps à autre, mais cela ne m'apparaît pas atteindre les buts
et corriger les défauts fondamentaux de ce qui a été
choisi par le gouvernement.
M. Bédard: Ce qui veut dire que la commission, en toute
bonne foi...
M. Lalonde: Elle a tenté de faire quelque chose.
M. Bédard: ... vous en convenez, elle peut faire des
recommandations, selon votre opinion, qui ne soient pas nécessairement
conformes à la situation; je suis d'opinion contraire.
M. Lalonde: Mon analyse, c'est que cela ne corrige pas le
problème.
M. Bédard: Vous dites que le ministre s'accroche et que
cela lui fait un petit velours de s'accrocher à l'opinion de la
commission. Ce que je veux vous dire par là, c'est qu'il arrivera
sûrement d'autres débats où le gouvernement ne sera pas
tout à fait d'accord avec la Commission des droits de la personne.
J'espère que l'Opposition, à ce moment-là, n'accusera pas
le gouvernement de violer sans vergogne les droits et libertés de la
personne.
M. Ciaccia: M. le Président, la seule chose que la
commission ait dite, c'est que si vous le faites, cela peut atténuer,
elle n'a pas dit que cela réglerait, mais atténuerait...
M. Lalonde: Atténuer la contrainte. M. Bédard:
Non.
M. Ciaccia: Cela ne résoud pas le problème. Plus
tard, je ne voudrais pas qu'on laisse...
M. Bédard: Pardon, atténuer! Regardez cela. C'est
bien la manière du député de Mont-Royal! Atténuer
significativement, c'est quelque chose!
M. Ciaccia: C'est atténuer, ce n'est pas résoudre
le problème.
M. Bédard: Atténuer significativement...
M. Paquette: La contrainte. M. Ciaccia: Oui, mais c'est toujours
atténuer. M. Bédard: Je suis d'accord avec vous. M.
Paquette: Atténuer la contrainte.
M. Lalonde: M. le Président, j'avais encore le droit de
parole.
M. Ciaccia: Au troisième paragraphe de la page 7, on
revient au même problème des libertés d'association.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Mont-Royal, le député de Marguerite-Bourgeoys avait
accepté une question sans qu'elle ne lui soit posée et il n'a pas
terminé son temps.
M. Lalonde: Non, je n'ai pas l'intention d aller... En fait, on
répète un peu l'argument qu'on avait invoqué au tout
début lorsque le ministre nous avait distribué ce... je ne veux
pas tout reprendre.
Le Président (M. Laberge): Je ne vous ai pas enlevé
le droit de parole.
M. Lalonde: Non, mais quant à la question du ministre,
oui, c'est vrai qu'on conserve notre libre arbitre et notre jugement devant un
document comme celui-ci. On s'attend à ce minimum de la part de
personnes intelligentes et libres. De là à conclure que cet
amendement a réglé le problème des libertés, je
pense que c'est se faire des illusions et c'est dangereusement à
côté du problème.
C'est vrai que la commission a employé un langage très
prudent. Elle a dit: "Dans le but d'atténuer significativement la
contrainte...' et elle termine le tout en disant: "II reste de nombreux
écueils pour les droits et libertés de la personne. Elle sait
bien qu'au fond la seule liberté qu'elle ait donnée par sa
suggestion, c'est celle de se promener dans le carcan, d'un petit carcan
à lau-tre. C'est à peu près la seule chose.
M. Paquette: Elle est d'accord avec les contraintes, la
commission.
M. Lalonde: C'est la seule chose quelle a donnée...
M. Ciaccia: Ce n'est pas ainsi que je l'interprète.
M. Lalonde: ... puis...
M. Paquette: Elle dit qu'il faut contrôler les
dépenses.
M. Lalonde: Un instant! M. Paquette: Ah oui!...
Le Président (M. Clair): A l'ordre, s'il vous plaît!
Messieurs, c'est le député de Marguerite-Bougeoys qui a la
parole. Si vous parlez tous en même temps, premièrement, ce n'est
pas enregistré: deuxièmement, vous ne vous convaincrez
certainement pas les uns les autres, parce que vous ne vous entendrez
même pas. M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Bédard: ...
(16 h 45)
M. Lalonde: C'est vrai que c'est très bien
identifié par la commission que c'est la volonté de
contrôler le choix surtout le mode de contrôle qui crée
cette situation vulnérable au niveau des droits et libertés de la
personne. C'est vrai que c'est identifié. D'ailleurs, je pense que son
analyse est exacte. Mais, de là à dire comme le
député de Rosemont me le soufflait tantôt, que la
commission avait approuvé ce mode de contrôle...
M. Paquette: Elle l'approuve.
M. Lalonde: Elle approuve, l'idée du contrôle, oui.
Nous aussi, d'ailleurs, dans les amendements
que nous avions, nous avions un contrôle au niveau de chaque
individu, de chaque groupe, sûrement, même qu'on allait emprunter
dans la loi des caisses électorales, la loi du financement des partis.
Il me semble qu'il ne faut pas charrier non plus. La commission s'est
arraché les cheveux en fait pour essayer de trouver une porte de sortie,
mais il n'y a pas de porte de sortie. Il y avait un grand carcan et elle en a
fait de petits à l'intérieur, et on a le droit, la liberté
de se promener de l'un à l'autre. C'est à peu près ce
qu'on a fait.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Laberge: Alors que j'occupais temporairement votre
siège, le député de Marguerite-Bourgeoys a fait un long
plaidoyer en me parlant directement dans les yeux pour me convaincre, alors que
je ne pouvais pas répliquer, mais...
M. Lalonde: Une question de règlement, M. le
Président.
M. Laberge: ... je ne pouvais pas évidemment prendre
parti, étant nécessairement neutre à votre siège.
Mais, quand même, j'aimerais...
Le Président (M. Clair): A l'ordre! M. le
député de Marguerite-Bourgeoys invoque le règlement.
M. Lalonde: J'ai une question de règlement.
M. Laberge: Allez.
M. Lalonde: C'est une habitude...
M. Laberge: C'est bien.
M. Lalonde: ... que le règlement m'impose, si je regarde
dans les yeux de mes adversaires, généralement, je ne sais pas
pour quelle raison, je pars un débat, alors que le président
m'invite toujours à m'adresser à lui...
M. Laberge: Cela a été très bien
d'ailleurs.
M. Lalonde: ... Je pense que c'est tout à fait conforme,
et ce n'était pas pour faire sur le député qui
était là à ce moment une tentative de persuasion
indécente.
M. Laberge: Non, mais mon problème, c'est que, même
si vous me suggériez des pensées je ne pouvais pas les exprimer,
à ce moment-là; c'est simplement ce que je voulais dire. J'ai de
la difficulté à comprendre qu'on insiste si fort, depuis le tout
début de cette commission, pour que, lorsque arrivera un
référendum en particulier, la question soit tellement claire
qu'on y réponde par un oui ou un non, un ja ou un niet, ou ce que
certains de l'Opposition ont dit; je me réfère à certaines
expressions qu'ils ont employées. Je me pose des questions. C'est
sûr que des gens peuvent exprimer de façon nuancée ou
subtile des façons diffé- rentes de dire oui ou non ou de
demander à la population d'exprimer son vote par un oui ou un non. Je ne
vois pas cependant que cela crée des difficultés énormes
à ce moment, les différentes expressions en arriveront
quand même à vouloir amener les électeurs à voter
oui ou non de combattre les comités-parapluies. On réclame
que la question soit tellement claire qu'on n'y réponde que par une
alternative. Mon Dieu! Moi, je ne vois pas nécessairement où les
deux choses ne se rejoignent pas. Cela devrait être pourtant clair: si on
exige qu'un vote ait pour réponse un oui ou un non, il se forme deux
comités qui peuvent avoir des sous-comités, évidemment
à coups de nuances, mais, le but étant atteint, soit de faire la
campagne de publicité ou d'information auprès de la population,
de faire prendre position d'un côté ou de l'autre en respectant
l'idée que tout le monde a émise autour de la table, ici, de
contrôler les finances pour qu'il y ait un geste d'équilibre des
deux côtés, la liberté d'expression, mais, avec un
contrôle des finances, à ce moment, il n'y a aucune raison de
travailler contre cet amendement. Je vote donc en faveur de l'amendement.
Le Président (M. Clair): On pourrait disposer
peut-être de l'article 23. M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: M. le Président, on nous a
présenté deux versions de l'article 23.
Le Président (M. Clair): J'allais justement inviter le
ministre à préciser le texte de l'article 23.
M. Fontaine: Si le ministre me le permet...
Le Président (M. Clair): Le président vous le
permet.
M. Fontaine: ... le président également, j'ai
rédigé un texte qui fait un peu le mixage des deux et qui
probablement pourrait satisfaire tout le monde. J'en fais lecture, M. le
Président, il dirait ceci. "Ces règlements doivent de plus
prévoir l'affiliation aux comités de groupes favorables à
la même option et voir à l'établissement de normes et
modalités régissant l'affiliation et le financement de ces
groupes." Ce sont les mêmes textes, mais on a "mixé" les deux
ensemble.
M. Bédard: Cela amène l'élément
suivant. Je n'ai pas d'objection. C'est clair qu'on en est sur une formulation
qui rejoint fondamentalement ce qu'on a fait.
Le Président (M. Clair): En faites-vous une motion
d'amendement formel, M. le député de Nicolet-Yamaska?
M. Fontaine: Attendez un peu. Si je vois qu'il y a des
problèmes sérieux, je vais le retirer.
M. Bédard: Ces règlements doivent de plus
prévoir l'affiliation au comité de groupes favora-
blés à la même option et voir à
l'établissement des normes et modalités régissant
l'affiliation et le financement de ces groupes.
On avait le mot "conditions ", mais, quand on parle de normes et
modalités...
M. Fontaine: Cela comprend les conditions. M. Bédard:
Voulez-vous qu'on l'insère? M. Fontaine: On peut
l'ajouter.
M. Bédard: ... normes, conditions et
modalités...
M. Lavoie: ... normes, conditions et modalités...
Le Président (M. Clair): Le député de
Nicolet-Yamaska fait motion pour ajouter, à la fin...
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le Président, on
peut faire une motion de retrait pour...
M. Bédard: Non.
Le Président (M. Clair): II n'y a pas eu de motion
d'amendement formel de qui que ce soit jusqu'à présent. Il y a eu
des suggestions faites, mais il n'y a pas eu d'amendement formel. Le
député de Nicolet-Yamaska fait motion pour ajouter, à la
fin de l'article 23, le paragraphe suivant: "Ces règlements doivent de
plus prévoir l'affiliation au comité de groupes favorables
à la même option et voir à l'établissement des
normes, conditions et modalités régissant l'affiliation et le
financement de ces groupes." Cette motion d'amendement sera-t-elle
adoptée?
M. Lavoie: C'est un amendement à l'article 23 du projet de
loi?
Le Président (M. Clair): C'est cela.
M. Lavoie: Et il n'y a plus d'amendement du ministre ou quoi que
ce soit?
M. Bédard: Non. M. Fontaine: Adopté. M.
Lavoie: Sur division.
Le Président (M. Clair): Adopté sur division.
L'article 23 tel qu'amendé est-il adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 23 tel
qu'amendé, adopté sur division.
M. Lavoie: Sur division.
M. Godin: M. le Président, est-ce qu'on aura des copies
définitives de cela?
Une Voix: Oui.
Le Président (M. Clair): L'article 24.
Une Voix: Adopté.
M. Lavoie: Un instant!
M. Bédard: On a l'article 24a, on se rappelle tous que
j'avais soumis à votre attention que l'on y prévoyait la question
de l'information par un document sous la responsabilité du directeur
général des élections. On y reviendra tout à
l'heure.
Une Voix: Adopté.
M. Bédard: Je pense que c'est uniquement de la
procédure...
M. Lalonde: J'aurais une question sur les amendements à
ces règlements. On voit, à la dernière ligne de l'article
24, que: "Elles" au pluriel, se référant à la
résolution d'un comité provisoire nommant le président et
celle adoptant le règlement "ne peuvent être
remplacées ou modifiées que suivant la même
procédure. " C'est la procédure de remplacement ou de
modification des résolutions. Ce n'est pas clair que les
règlements eux-mêmes peuvent être amendés. A part de
cela, une fois rendu au moment d'un amendement qu'un comité peut vouloir
apporter à ses règlements, on a pris le comité
provisoire.
M. Bédard: Si je comprends bien, c'est la règle de
la majorité du comité national.
M. Lalonde: La signature des membres du comité. Alors il
faut transposer en comité provisoire, et ensuite, transmission au
directeur général des élections.
M. Bédard: Je pense qu'il faut transposer, à ce
moment...
M. Godin: Est-ce que vous voulez couvrir les deux?
M. Lalonde: Non, c est surtout au moment où le
comité provisoire est disparu et qu'il y a un comité permanent
qui existe...
M. Bédard: ... par la majorité des membres de ce
comité provisoire. Elles prennent effet lorsqu'elles ont
été transmises au directeur général des
élections. Elles ne peuvent être remplacées ou
modifiées que suivant la même procédure. Je pense qu'on
peut se référer aussi par la formulation au comité
provisoire.
M. Lalonde: J'aurais une autre question, peut-être, pendant
qu'on réfléchit à celle-là, quel est le moment
exact où le comité provisoire est occis et où le
comité national prend naissance?
Quel est le moment du passage du comité provisoire au
comité national?
M. Bédard: Une fois remplies les procédures
prévues dans ce chapitre concernant la formation du comité
provisoire, c'est le comité national qui commence.
Et le comité provisoire, c'est bien clair dans l'esprit de la
loi, je pense, a comme fonction de nommer le président et de faire les
règlements.
M. Lalonde: Le comité national prend naissance au moment
où les règlements du comité national prennent effet,
d'après ce que je comprends de votre raisonnement et de cet article, au
moment où les résolutions qui nomment le président et qui
adoptent les règlements prennent effet, c'est-à-dire que, lors de
la transmission au directeur général des élections, le
comité national prend naissance.
M. Bédard: C'est cela.
M. Lalonde: Et tout changement à ces résolutions
et j'aimerais qu'on ajoute: aux règlements aussi doit
suivre la même procédure, c'est-à-dire être
adopté à la majorité du comité national, à
ce moment, avec transmission au directeur. Je pense que cela peut
s'inférer assez facilement de la naissance du comité national,
mais, pour le changement des règlements, il me semble qu'il y a quelque
chose qui manque.
M. Bédard: Je ne pense pas que ce soit nécessaire
de préciser, comme vous le dites.
M. Lalonde: On change la résolution?
M. Bédard: L'article dit: Ils prennent effet on
parle de la résolution, des règlements, etc. lorsqu'ils ont
été transmis au directeur général des
élections.
M. Lalonde: On change la résolution. On adopte une
nouvelle résolution qui dit: Tel règlement est changé et
on transmet cela au directeur. On la fait signer par la majorité et on
la transmet au directeur.
M. Bédard: C'est cela. M. Lalonde: D'accord.
M. Lavoie: Quel mot a été ajouté? Y a-t-il
un mot d'ajouté?
M. Bédard: Je ne sais pas. Le député nous
disait d'ajouter: "règlement". Il me semble que cela s'infère.
Les pouvoirs du comité provisoire sont d'office, ipso facto, par la loi,
transmis au comité national.
M. Lalonde: II ne semble pas qu'il y ait un formalisme
très grand dans cette loi. Il ne semble pas non plus, à moins que
je ne l'aie pas vu, qu'il y ait des sanctions pénales, au cas où
un règlement serait fautif ou, enfin, incomplet. A ce moment-là,
je n'aurai pas besoin de recourir à un témoin formaliste. (17
heures)
Le Président (M. Clair): L'article 24 est-il
adopté?
M. Vaillancourt (Jonquière): J'ai dit: Les deux
résolutions.
M. Lalonde: Ce sont les deux résolutions: la
résolution qui nomme le président et la résolution
qui...
Une Voix: ... font les règlements.
M. Lavoie: ... adoptent les règlements.
Le Président (M. Clair): Alors, l'article 24 est-il
adopté?
M. Lalonde: Adopté. Le Président (M. Clair):
Adopté. M. Bédard: M. le Président. Le
Président (M. Clair): Oui.
M. Bédard: L'article 24 étant adopté, nous
avons à introduire, tel que je l'ai déjà annoncé,
une section I quitte à changer la numérotation, on verra
qui s'intitulerait Le droit à l'information et qui contiendrait
l'article 24a qui se lirait comme suit: "Le directeur général des
élections doit publier et distribuer, sous la responsabilité et
avec l'accord des comités nationaux, une brochure explicative sur
chacune des options proposées et soumises à la consultation.
Cette brochure assurera à chaque comité national un espace
égal".
Je ne veux pas reprendre la discussion. Cela fait déjà
suite à un amendement qui avait été présenté
par l'Opposition officielle là-dessus.
M. Lavoie: Oui. En vert ou en rose?
M. Lalonde: Je crois que cela fait un petit peu de bruit...
affaires sociales... de ce temps-là.
Le Président (M. Clair): Le ministre de la Justice propose
l'addition, après l'article 24, d'un article 24A.
M. Bédard: Tel que je le disais, M. le Président,
cela fait suite à un amendement qui avait été fait par
l'Opposition officielle sur la nécessité d'information de la
population. Cet amendement se greffait à un autre principe qui est
l'obligation du gouvernement, lorsqu'il désire faire une consultation
populaire, d'informer la population. Ce principe, nous l'avions
inséré dans un amendement que nous avons présenté
à l'article 6. Nous y reviendrons. Je ne discuterai pas
là-dessus.
Je pense que tous et chacun de nous sommes d'accord pour prévoir
des moyens qui feront en sorte que la population soit bien informée,
étant donné qu'elle aura à exercer son jugement. Il est
nécessaire aussi qu'il y ait une information la plus objective possible.
C'est dans cet esprit que nous avons fait cette proposition.
M. Lavoie: ... et distribue? On laisse cela à sa
discrétion. Il distribue quoi à tous les électeurs?
M. Bédard: Dans mon esprit, à tous les
électeurs du Québec.
M. Lavoie: il faudrait l'écrire.
M. Lalonde: C'est une obligation que la loi crée qui est
lourde sur les épaules du directeur, il faudrait être un peu
explicite, il me semble.
M. Bédard: Je n'ai pas d'objection à
l'améliorer, il y a l'idée.
M. Lalonde: Oui.
M. Ciaccia: Si la question est rédigée dans les
deux langues, est-ce que la brochure sera aussi bilingue? Est-ce que la
question que vous poserez sera bilingue? Est-ce que la brochure que le
directeur général des élections doit publier et distribuer
sera dans les deux langues aussi?
M. Lalonde: La question est pertinente au niveau de l'espace. Si,
par exemple, le directeur décide qu'il a un budget de quelques centaines
de dollars pour cela et décide que cela permet un espace de 2000 lignes
pour chaque option, et si un comité décide qu'il faut qu'il le
fasse dans les deux langues, est-ce que cela sera 2000 lignes dans chaque
langue ou est-ce que les lignes vont se diviser en deux?
M. Ciaccia: Je tiens pour acquis que... espace dans chaque
langue...
M. Lavoie: II faut que ce soit explicité.
M. Ciaccia: Oui, mais c'est pour cela que j'ai posé la
question.
M. Bédard: Le principe, c'est que cela doit être
fait selon l'égalité des chances. Maintenant, sur les questions
techniques que vous soulevez...
M. Godin: ... M. le Président... L'enlever en
français et ils l'ont en anglais, eux autres.
M. Lavoie: C'est la première fois qu'on a le texte
même de l'article. On soulève déjà certaines
difficultés; d'abord, distribuer à qui? Premièrement,
est-ce distribué aux kiosques, à chaque porte ou à chaque
électeur? Je ne le sais pas; est-ce par la poste ou autrement? Il y a le
problème du bilinguisme, la question étant à chances
égales. C'est un principe que vous semblez évoquer. Le bulletin
de vote est bilingue; est-ce que la brochure doit être bilingue? Est-ce
que cela doit être une brochure unilingue avec une autre brochure dans
l'autre langue? Est-ce que c'est la même brochure qui est bilingue?
Je crois bien qu'on ne finira pas l'étude du projet de loi ce
soir, et je vous proposerais de suspendre cet article parce qu'il y a
énormément d'implications.
M. Bédard: Avant de suspendre ce sera pour
réflexion et j'espère qu'elle sera à point lorsqu'on
reviendra ce soir il y avait aussi une préoccupation qui avait
été soulevée par le leader de l'Opposition; on a eu
l'occasion d'en parler, c'est qu'il y ait une information concernant les
aspects techniques et financiers. Si je n'exprime pas bien l'idée
du...
M. Lavoie:... j'irais jusque là.
M. Bédard: ... information qui pourrait être
donnée par le directeur général des élections qui a
la responsabilité. Ses explications feraient l'objet d'une brochure ou
de feuilles qui s'adjoindraient, d'explications qui s'adjoindraient à
chacune des brochures.
M. Lalonde: Les lois semblables...
M. Bédard: Je pense que cela a du bon sens.
M. Lalonde: ... qui permettent le recours aux journaux aussi
souvent; on voit les annonces du directeur général des
élections, à la radio et à la
télévision.
M. Lavoie: II ne s'agit pas de faire... Je pense que le
gouvernement a ses contraintes financières également, et c'est
une activité qui est assez onéreuse; privément, je vous
avais donné mon opinion, je crois qu'il pourrait y avoir une telle
brochure préparée sous l'autorité nous acceptons
du président général des élections. Ce
serait la même brochure qui contiendrait les textes des deux
comités, s'il y a deux, trois ou quatre comités nationaux. Le
contenu serait laissé à la liberté des comités
nationaux, avec des limites de longueur ou d'enveloppe, de lignes si vous
voulez, décidées par le président directeur
général des élections, d'accord. Je verrais c'est
encore une possibilité que dans cette même brochure il y
ait un texte préparé sous l'autorité même, son
contenu, du directeur général des élections sous I'aspect
juridique, technique et même financier je n'ai pas
d'objection...
M. Bédard: Les modes de contribution.
M. Lavoie: ... pour dire aux gens ce qu'ils ont droit de...
M. Bédard: Contribuer.
M. Lavoie: ... contribuer. En somme, il y aurait trois volets
à cette brochure, si on peut dire; volet technique, juridique et
financier préparé sous I'autorité même, le contenu,
du directeur général des élections, puis les deux options
sous l'autorité de chacun des comités. Le grand arbitre de cela
serait le directeur général des élections.
M. Lalonde: On pourait ajouter si vous y
réfléchissez d'indiquer le délai,
c'est-à-dire combien de jours avant la tenue du référendum
au
cours desquels il faudrait que ce soit fait. Il ne faudrait pas que cela
arrive la veille, quand même.
M. Lavoie: Ce sont toutes des implications...
M. Bédard: Disons que ce n'est pas compliqué,
mais...
M. Lavoie: C'est assez compliqué.
M. Bédard: Je veux dire de décider rapidement comme
cela, au moment où on s'en parle, je conçois que c'est un peu
trop rapide. Je suis bien d'accord avec le fait de suspendre cet article et d'y
revenir au cours de la soirée.
M. Lavoie: Je pense que ce serait plutôt au début de
la semaine. On va passer d'autres articles, ce soir.
M. Lalonde: S'il est prêt ce soir, c'est parfait. Il y a un
effort de rédaction qui a plus de cinq lignes.
M. Bédard: C'est parce qu'à la suite des
réflexions que vous m'aviez faites, j'ai quand même mis sur papier
une formulation qui, je pense, répondrait à cette
préoccupation et qui se lirait comme suit: "Cette brochure doit
également contenir les renseignements découlant de l'application
de la présente loi et concernant la tenue et les aspects techniques,
juridiques et financiers d'une consultation populaire." Je vais vous en donner
une copie...
M. Lavoie: Moi, je siège actuellement sur le comité
consultatif de la loi 2, le financement des partis politiques et justement, il
n'y a pas un fonctionnaire, un commis de l'Etat qui soit dans une position
aussi délicate, objective, neutre, que le directeur
général des partis politiques ou le directeur
général des élections; si vous ne lui donnez pas justement
des corridors bien précis, vous le placez dans une position où il
ne peut pratiquement pas prendre de décisions. Il faut qu'il y ait un
corridor très strict et c'est pour sauver et protéger les postes
que ces gens occupent.
M. Bédard: Suspendons jusqu'à ce soir 20 heures et
on verra où on en est rendu.
Le Président (M. Clair): L'étude de l'article 24a
est suspendue. J'appelle l'article 25.
Débat sur le texte d'une question
M. Bédard: M. le Président, il y aurait
peut-être la possibilité, si la réflexion est rendue
à terme, de revenir à l'article 8 qui traitait du débat
limité et où nous avions à discuter d'ailleurs une
grande partie de la discussion était faite d'une proposition,
d'un amendement proposé par l'Union Nationale, qui se lisait comme suit:
"Lors du débat sur la proposition prévue à l'article 7, un
député peut proposer une motion d'amendement et de
sous-amendement, mais cette motion ne restreint pas le droit d'un autre
député de présenter une telle motion, ni de traiter
à la fois de la motion principale et des motions d'amendement et de
sous-amendement. Dès que le débat a duré 35 heures, le
président de l'Assemblée nationale, après une
conférence avec les leaders parlementaires des partis reconnus, doit
mettre successivement aux voix dans l'ordre qu'il détermine il y
avait eu des amendements apportés par le Parti libéral les
motions secondaires et la motion principale."
M. le Président, nous avons eu l'occasion de le faire
réviser, parce que c'étaient des questions techniques auxquelles
nous voulions trouver des réponses. Nous avons eu l'opinion que ceci
répondait à l'objectif global qui était de permettre, lors
d'une discussion sur la question, de parler vraiment de la question principale
et de ne pas, à coups de procédure faire en sorte que la question
principale ne soit pas débattue ou très peu débattue
à l'intérieur de ces 35 heures qui sont allouées.
Nous avons eu la remarque très claire que nous devions en rester
à cette forme générale qui est déjà
d'ailleurs prévue lorsqu'il s'agit de certains débats
limités et qu'en s'aventurant dans la rédaction de
règlements qui régiraient d'une façon particulière
ce débat, nous risquerions à ce moment, de ne pas être
d'abord capables de prévoir tout ce qui peut arriver et qu'il vaut mieux
s'en remettre à la conférence des leaders avec le
président de l'Assemblée nationale pour déterminer d'une
façon correcte l'ensemble du temps alloué.
M. Ciaccia: Une de nos préoccupations, c'est le droit de
parole d'un député, qu'il puisse prendre la parole plus d'une
fois.
M. Bédard: Nous en avons parlé à ce moment
et, à l'intérieur d'une conférence des leaders, cet
élément peut être amené par chacun des partis et
peut être tranché par le président. Je pense que si nous
allions dans chacun des détails, nous n'en sortirions pas. (17 h 15)
Le Président (M. Clair): Messieurs, si mes notes sont
exactes, lorsque nous avons suspendu l'étude de l'article 8, nous en
étions à l'étude d'une motion d'amendement du
député de Mégantic-Compton, tant sur la motion
d'amendement que sur la motion principale. Des membres de la commission
étaient intervenus et je pense qu'il se présente peut-être
une petite difficulté technique quant à savoir ce qu'on fait avec
la motion du député de Mégantic-Compton.
M. Lalonde: Les absents ont tort.
Le Président (M. Clair): D'autre part, est-ce que le
président peut considérer qu'on en revient... que le
député de Nicolet-Yamaska au nom du député de
Mégantic-Compton propose le retrait de la motion d'amendement?
M. Fontaine: Le retrait?
Le Président (M. Clair): ... que le député
de Mégantic-Compton avait proposé?
M. Lalonde: Elle est remplacée par celle-là.
Le Président (M. Clair): Ce n'était pas tout
à fait celle-là.
M. Lalonde: Ce n'est pas tout à fait celle-là.
M. Fontaine: Et c'est le gouvernement qui propose
celle-là?
Le Président (M. Clair): Si vous la proposez...
M. Bédard: C'est parce qu'il y a eu une discussion,
à un moment donné. Il y a des choses qui ont été
changées à la fin et le député de
Mégantic-Compton était d'accord. C'était que la motion
secondaire soit votée avant la motion principale.
M. Fontaine: Vous avez fait une motion de sous-amendement.
M. Bédard: C'est-à-dire qu'il y a eu échange
de réflexion et une suggestion est venue de la part de lOpposition
officielle à l'effet d'inclure que, lorsqu'il s'agit de mettre aux voix,
il faut que les motions secondaires soient votées avant la motion
principale, et le député de Mégantic-Compton était
d'accord pour l'insérer comme si elle faisait partie...
M. Fontaine: Est-ce qu'on pourrait s'entendre qu'au nom du
député de Mégantic-Compton, je puisse retirer sa motion
d'amendement pour que le gouvernement dépose son amendement comme il le
veut.
Le Président (M. Clair): Ou que vous proposiez un nouvel
amendement, parce que M. le député de Nicolet-Yamaska,
après vérification a-vec le secrétariat des commissions,
il semble bien même si on n'a pas fait une vérification
à la virgule près que le texte que vous avez actuellement
devant vous est exactement le même après les discussions qu'on
avait eues; on l'avait retouché à plusieurs reprises, le texte
original du député de Mégantic-Compton. Simplement pour s
assurer que sur le plan technique on ne commet pas d'erreur, est-ce qu'on
pourrait dire que le député de Nicolet-Yamaska, au nom du
député de Mégantic-Compton, retire la motion d'amendement
et en formule une nouvelle...
M. Bédard: C'est l'amendement, c'est votre amendement.
M. Fontaine: ...
Le Président (M. Clair): Alors, c'est adopté et le
député de Nicolet-Yamaska en formule une nouvelle qui se
lit...
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le Président...
M. Fontaine: ... qui se lit comme suit: Article 8, "Lors du
débat sur la proposition prévue à l'article 7, un
député peut proposer une motion d'amendement ou de
sous-amendement, mais cette motion ne restreint pas le droit d'un autre
député de présenter une telle motion, ni de traiter
à la fois de la motion principale et des motions d amendement et de
sous-amendement. Dès que le débat a duré 35 heures, le
président de l'Assemblée nationale, après une
conférence avec les leaders parlementaires des partis reconnus, doit
mettre successivement aux voix, dans l'ordre qu'il détermine, les
motions secondaires et la motion principale. "
M. Lavoie: M. le Président...
Le Président (M. Clair): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Je n'ai absolument rien contre mon bon ami, M. le
député de Nicolet-Yamaska, mais je préférerais...
et s'il y avait un consentement à obtenir, je ne le donnerais pas, je
pense que je rends service au député de Nicolet-Yamaska.
Lorsqu'il s'agit d'une motion qui impose une clôture d'un débat,
je crois que cela ne doit pas originer d'un député de
l'Opposition. Je préfère que ce soit un article qui soit
considéré comme proposé par le ministre.
Le Président (M. Clair): Au point de vue du
règlement, il n'y a pas de difficulté.
M. Fontaine: Je n'ai aucune espèce d'objection.
M. Bédard: Vous savez comment s'est
présentée la situation qui a amené cet amendement. C'est
que le député de Mégantic-Compton avait été
un des premiers à souligner la nécessité qu'il y ait une
limite de temps concernant le débat sur la question, ce qui rejoignait
également l'opinion du député de Rouyn-Noranda, et nous
avions échangé entre nous, et j'avais même mentionné
au début de la commission, lors de la présentation de cet
amendement par le député de Mégantic-Compton, que ceci
avait fait l'objet de discussion avec le député de
Mégantic-Compton et avec le député de Rouyn-Noranda
également.
Le, Président (M. Clair): M. le
député de Nicolet-Yamaska.
M. Bédard: Je ne veux pas lui enlever son amendement.
Le Président (M. Clair): Maintenez-vous votre motion
d'amendement?
M. Fontaine: Je pense que le député de Laval,
leader de l'Opposition, a peut-être raison, parce que proposer un
amendement comme celui-là,
normalement, cela devrait peut-être être fait par le
gouvernement, parce que c'est...
Le Président (M. Clair): Alors, le ministre...
M. Fontaine: ... le gouvernement qui se limite, en fait, dans le
débat.
M. Vaillancourt (Jonquière): C'est parce que cela venait
de vous autres, c'est pour cela. On était prêt à donner
notre consentement, on nous a dit...
M. Bédard: M. le Président, je n'en ferais pas une
question de procédure qui...
M. Laberge: C'est vous qui l'aviez présenté l'autre
jour, c'est M. le ministre qui l'avait présenté, d'après
mes notes.
Le Président (M. Clair): Non, c'était le
député de Mégantic-Compton.
En tout cas, de toute façon, le ministre de la Justice
propose...
M. Vaillancourt (Jonquière): C'est une suggestion de
l'Union Nationale, M. le Président.
M. Lalonde: Cela vous prend réellement une sanction.
M. Vaillancourt (Jonquière): On aime faire opposition,
mais devant de bons amendements.
M. Bédard: C'est que cela ne...
Une Voix: Je comprends qu'il était entré tout
seul.
M. Vaillancourt (Jonquière): On aime cela dire de qui cela
vient.
M. Bédard: ... non, c'est que cela ne...
M. Ciaccia: Vous avez honte de cet amendement?
M. Bédard: ... Soyons corrects, ce n'est pas une question,
c'est simplement pour respecter les faits tels qu'ils se sont
présentés au niveau de la commission. Je pense que c'est normal
de dire, le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est sur suggestion de l'Union
Nationale. Et avec l'accord du député de Rouyn-Noranda.
M. Lalonde: Ah oui, sûrement; d'ailleurs, le ministre a
totalement raison, le député de Mégantic-Compton a
parlé dans ce sens, sauf que ce n'est plus le député de
Mégantic-Compton qui est ici.
Le Président (M. Clair): Alors, messieurs...
M. Bédard: Et vous êtes d'accord avec ce qu'il a
explicité. Très bien, M. le Président.
Le Président (M. Clair): Le ministre de la Justice propose
le remplacement de l'article 8, qui apparaît actuellement au projet de
loi, par un nouvel article 8, qui se lit comme le député de
Nicolet-Yamaska en a donné lecture précédemment. Cet
article 8 sera-t-il adopté?
M. Lavoie: Pas tout de suite, M. le Président. Ce ne sera
pas très long; de toute façon, c'est une suggestion constructive
que je veux faire.
Le Président (M. Clair): Je n'en doute point.
M. Vaillancourt (Jonquière): Les autres que vous faites ne
le sont pas?
M. Lavoie: Je vais soulever uniquement une question technique.
D'ailleurs, je me suis permis d'en discuter avec le président de
l'Assemblée nationale. Je lui ai soumis le cas parce que cela concerne
la procédure de l'Assemblée.
M. Bédard: J'ai discuté avec le même homme et
je vous avoue honnêtement que je ne suis pas un procédurier et
qu'il faudra que ce soit vraiment technique et qu'on puisse facilement en
déceler la portée, parce que je ne voudrais ni m'induire en
erreur ni induire en erreur les membres de la commission.
M. Lavoie: D'ailleurs, le président de l'Assemblée
nationale a reconnu que c'était je ne sais pas s'il vous a
passé le même message, j'imagine que cela doit être
concordant qu'il voyait une certaine difficulté lorsque, dans une
loi, on touche aux règlements de l'Assemblée, surtout lorsque
c'est un débat restreint de 35 heures. Et je soulevais la question du
droit d'un député d'intervenir. La grande règle de notre
règlement, c'est qu'un député ne doit intervenir qu'une
fois au cours d'un débat sur une même motion. C'est l'article 95.
Cela est le grand principe qu'un député ne doit intervenir qu'une
fois, sauf l'exception de la réplique.
Un député ne peut prendre la parole plus d'une fois sur
une même question, si ce n'est pour s'expliquer ou exercer le droit de
réplique.Tel quel, votre article 8 ne couvre pas cette
difficulté-là et même, il y a un article...
M. Bédard: II faudrait amender le règlement pour
dire: sauf une question référendaire.
M. Lavoie: Non, non, j'ai un moyen plus simple.
M. Bédard: Une question de consultation populaire.
M. Lavoie: L'article 10 du règlement, paragraphe 6, donne
le droit au président de l'Assemblée nationale d'organiser les
débats restreints. Cela est un débat restreint qui est plus long
que les autres, qui est de 35 heures. L'article 6 dit...
M. Bédard: Après une conférence avec les
leaders...
M. Lavoie: ... après une conférence avec les
leaders parlementaires des partis reconnus, il organise les débats
restreints... Et là, il y a un nonobstant, les dispositions des articles
94 et 102. 94, je crois que ce sont les limites de temps qu'un opinant a le
droit d'exercer et 102, c'est le droit de réplique. Mais on
n'écarte pas, dans les nonobstant ici, le double droit de parole qui
pourrait et qui devrait s'exercer. Dans un tel débat restreint, avec les
règles du jeu que vous avez établies, c'est que le premier
ministre pourrait faire sa motion de fond et il pourrait y avoir une motion
d'amendement sur la question par le leader parlementaire du gouvernement, par
le chef de l'Union Nationale, par le chef du Parti créditiste, et le
premier ministre n'aurait plus le droit d'intervenir...
M. Lalonde: Même pas sur les amendements.
M. Lavoie: A cause du principe de l'article 95. Je vous
proposerais juste une ligne de plus que vous pourriez intercaler ici, sans
compliquer: "La règle voulant qu'un député ne parle qu'une
fois ne s'applique pas." Cela règle tous les cas. Il y aurait une
conférence des leaders pour organiser le débat. J'imagine que
dans les 35 heures il va y avoir un partage du temps, comme on le fait.
M. Bédard: II serait justifié d'en tenir
compte.
M. Lavoie: Autrement, il pourrait être prisonnier du
règlement et il n'y aurait même pas cette latitude dans
l'organisation du débat, de permettre double droit de parole. Il serait
prisonnier ou il serait sujet, uniquement, pour le libérer de cela d'un
consentement unanime de la Chambre.
M. Bédard: Je crois qu'à l'Assemblée
nationale, même si un intervenant, comme le premier ministre ou le chef
de l'Opposition, ont une heure d'intervention, ils ne peuvent pas se permettre
de la diviser en quatre quarts d'heure pour...
M. Lalonde: Ce n'est pas comme ici, ce n'est pas comme dans
l'article 160 concernant les commissions parlementaires!
M. Bédard: C'est cela. Je n'ai pas d'objections. Je trouve
que cela répond quand même à un des obstacles que l'on
voyait dans ce débat. D'ailleurs, je prends la parole du leader de
l'Opposition qui m'a dit avoir consulté à cet effet.
M. Lavoie: Je prends les responsabilités de mes
déclarations.
M. Beauséjour: A ce compte-là, prenez-vous cet
amendement à votre compte?
M. Lavoie: Je ne prends rien à mon compte!
M. Bédard: C'est un apport constructif, M. le
Président.
M. Lavoie: Mais à quelle place il faudrait l'intercaler,
je ne le sais pas.
M. Bédard: A la fin de l'article.
M. Fontaine: La règle voulant qu'un député
ne parle qu'une seule fois sur une même question...
M. Lavoie: La règle voulant qu'un député ne
parle qu'une fois ne s'applique pas.
M. Lalonde: Je le mettrais au milieu parce que, à la fin,
on parle du vote.
M. Bédard: Deuxième partie.
M. Ciaccia: II faudrait le mettre en dernière partie.
M. Lalonde: Après le sous-amendement, avant le point, ou
après le point.
M. Bédard: A une place ou l'autre! M. Vaillancourt
(Jonquière): ...
Le Président (M. Clair): On pourrait faire un paragraphe
supplémentaire.
M. Bédard: M. le Président, vous auriez
peut-être une suggestion?
M. Lavoie: Je verrais après "sous-amendement ".
M. Bédard: D'accord.
Le Président (M. Clair): Voulez-vous le relire, M. le
député de Laval?
M. Lavoie: La règle voulant qu'un député ne
parle qu'une fois ne s'applique pas.
M. Bédard: Nous acceptons de faire un deuxième
paragraphe avec le reste: dès que le débat a duré 35
heures.
M. Lavoie: Je consens à ce que cela soit
intercalé.
M. Bédard: Vous ne voulez pas que votre contribution
paraisse!
M. Lavoi: Je ne veux être complice de votre mauvais projet
de loi en aucune façon!
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le Président, ce
n'est pas une objection de principe, je suis d'accord avec l'amendement, mais
il me semble qu'au niveau de la rédaction d'une loi, il serait beaucoup
plus logique étant donné l'importance de l'article, on
crée une exception: aux fins de la loi sur la consultation populaire, on
dit que tel règlement ne s'applique pas qu'on accorde beaucoup
plus d'importance à l'amendement en en faisant strictement un
deuxième paragraphe,
d'une ligne et demie, qui suivrait le premier paragraphe. On s'en vient
faire de cette exception à notre règlement aux fins de la
consultation, le dernier bout d'un grand premier paragraphe. Il me semble qu'au
niveau de la rédaction de la loi.
M. Lavoie: Comme vous voulez. C'est votre loi.
M. Lalonde: Cela ne bonifie pas votre amendement, cela le rend
moins mauvais.
M. Fontaine: Au point de vue rédaction des lois, on a des
experts ici, ils pourraient peut-être nous donner des conseils!
M. Bédard: Une seconde!
M. Vaillancourt (Jonquière): Qu'est-ce que vous en pensez?
Tout ce qu'on dit... (17 h 30)
M. Bédard: Après le sous-amendement, on me dit
qu'il y aurait lieu d'ajouter et de faire un deuxième la
suggestion du député de Jonquière était très
à propos, soit de faire un deuxième paragraphe du reste de...
M. Vaillancourt (Jonquière): De l'essentiel de mon
argumentation.
M. Bédard: Alors, tel que vous l'aviez explicité,
M. le Président.
Le Président (M. Clair): Le nouvel article 8 se lirait
comme suit: et je vous prie d'être attentifs "Lors du
débat sur la proposition prévue à l'article 7, un
député peut proposer une motion d'amendement ou de
sous-amendement, mais cette motion ne restreint pas le droit d'un autre
député de présenter une telle motion, ni de traiter
à la fois de la motion principale et des motions d'amendements ou de
sous-amendements. "La règle voulant qu'un député ne parle
qu'une fois ne s'applique pas. "Dès que le débat a duré 35
heures, le président de l'Assemblée nationale, après une
conférence avec les leaders parlementaires des partis reconnus, doit
mettre successivement aux voix, dans l'ordre qu'il détermine, les
motions secondaires et la motion principale.
Cet article 8 sera-t-il adopté?
M. Fontaine: Adopté. M. Lalonde: Rejeté.
M. Lavoie: Je voudrais une chose, pour les fins du journal des
Débats: L'amendement que j'ai suggéré au ministre, ce que
j'apporte comme éclairage, s'il y a une conférence des leaders,
cela ne veut pas dire que si le premier ministre, ou le chef de l'Opposition
officielle a le droit à une heure sur la motion principale vous
me suivez je ne voudrais pas que cela lui donne le droit d'assurer ou de
diviser son heure en quatre quarts d'heure. Vous me suivez. Il ne pourrait pas
dire: Je parle un quart d'heure et je parlerai un autre quart d'heure et un
autre quart d'heure sur la motion principale.
Je veux dire que cela lui donne le droit d'intervenir, s'il veut,
jusqu'à une heure, si c'est son temps permis, sur la motion principale;
mais cela lui donnerait le droit d'intervenir peut-être la moitié
du temps, je pense, sur une motion secondaire d'amendement par un autre membre
de l'Assemblée. Je voudrais bien que, pour les fins du journal des
Débats, ce soit clair. C'est cela l'entendement. C'est pour lui donner
l'ouverture d'intervenir sur des motions.
M. Vaillancourt (Jonquière): De parler plusieurs fois.
M. Lavoie: Oui, mais plusieurs fois sur une motion principale et
une motion secondaire d'amendement ou de sous-amendement.
M. Vaillancourt (Jonquière): On ne l'a pas dit dans la
loi.
M. Lavoie: On ne le dit pas, d'accord, mais on ne peut pas tout
écrire. Si on écrivait tout dans le règlement, il serait
encore deux fois plus épais que l'ancien règlement, s'il fallait
intercaler toutes les décisions des présidents.
M. Bédard: C'est clair qu'on ne veut pas dire non plus
qu'avec ce droit, on ne donne pas le droit à un ministre ou encore
à un des partis, quel qu'il soit, de ne faire parler qu'un individu,
qu'un membre de sa formation, en l'intercalant de petites réflexions de
la part de certains députés.
Cela relève de l'organisation du débat, après
conférence avec les leaders.
M. Lavoie: C'est cela. C'est bien clair que cela donne ouverture
à ceux qui ont déjà exercé leur droit de parole sur
la motion principale, cela leur donne l'ouverture de pouvoir intervenir sur des
motions secondaires de l'amendement, soit d'amendement ou de sous-amendement,
mais toujours dans l'enveloppe globale qui sera distribuée à
chacun des partis politiques par le président, dans le débat
restreint, à la suite de la conférence des leaders. Je pense que
c'est l'intention de la commission.
M. Bédard: D'accord.
M. Lalonde: La population applaudit.
Le Président (M. Clair): Et elle comprend. L'article 8
sera-t-il adopté?
M. Lalonde: M. le Président, je pense que lorsque nous
avons abordé cet article, nous avons, tout de suite, au départ,
posé des questions.
M. Bédard: Oui.
M. Lalonde: Et formulé des interrogations à savoir
de quelle façon cela pouvait s'appliquer et nous n'avons pas eu
l'occasion, je pense, d'exprimer notre désaccord complet à la
guillotine qui est imposée par cet article. Je pense qu'il faut le faire
de façon non équivoque. Il est tout à fait inusité
et inacceptable, quant à moi, qu'une loi prévoie d'avance un
bâillon autrement que par nos règlements, dans des questions
nous l'avons dit, je pense assez longuement sur des débats
restreints, des motions de blâme, des motions de député,
mais que, dans une loi qui se veut le modèle de la démocratie,
qui se veut un prolongement, une amélioration de notre ensemble
démocratique en y ajoutant une consultation populaire, que dans une
telle loi on inscrive, au départ, une restriction des élus du
peuple, je pense que c'est tout à fait inacceptable.
Lorsque la Commission des droits de la personne a examiné le
livre blanc il faut que je m'adresse à vous, M. le
Président, et essayer de vous convaincre elle a insisté
sur l'association de l'Assemblée nationale dans tout le processus
référendaire. C'est d'ailleurs dans cette perspective qu'elle a
même suggéré que la question soit approuvée par les
deux tiers de l'Assemblée nationale. C'était pour bien
concrétiser ce principe d'associer l'Assemblée nationale à
tout ce processus. Lorsque, au départ, on inscrit une guillotine, un
bâillon à l'Assemblée nationale à tout ce processus.
Lorsque, au départ, on inscrit une guillotine, un bâillon à
l'Assemblée nationale, je pense qu'on n'est pas sérieux si on
pense améliorer la démocratie.
On a vu plusieurs réserves exprimées par bien des gens
relativement à l'utilisation du référendum, de la
consultation populaire, dans le but d'améliorer la démocratie. Je
pense que tous ceux qui sont un peu sérieux conçoivent
très bien qu'on ne peut pas imaginer un régime
démocratique qui ne ferait appel, quant à la décision,
qu'à la consultation de toute la population. C'est la raison pour
laquelle le régime démocratique parlementaire, par exemple, qui
semble être un des plus démocratiques, prévoit des
élus de la population pour se rendre à un endroit quelconque et
bien déterminé pour parlementer, pour légiférer et
pour prendre des décisions pour la population.
Sous le couvert de la consultation populaire, toute tentative de
réduire le rôle de l'Assemblée nationale m'apparaît
être une atteinte à la démocratie. Ce n'est pas le but de
la consultation populaire que de réduire le rôle de
l'Assemblée nationale. Je pense que ce n'est pas le sens, d'ailleurs, du
livre blanc. Des réserves sont suffisamment exprimées un peu
partout, à savoir qu'on ne peut pas quand même faire preuve ou
faire acte d'angélisme et s'imaginer que nous allons installer la
démocratie parfaite en instaurant la consultation populaire
organisée, institutionalisée dans le but de prendre toutes les
décisions. Cela ne doit être fait qu'exceptionnellement et sans
réduire les institutions démocratiques qui sont, en fait, au
service de la population, de cette même population qu'on veut
consulter.
C'est pour cette raison, non pas parce que je veux parler pendant plus
de 35 heures ou de 40 heures. C'est possible qu'un référendum sur
la fluoration de l'eau, par exemple, ne provoque un débat que de
quelques heures, à l'Assemblée nationale. C'est le principe
même de réduire d'avance l'association de l'Assemblée
nationale au processus référendaire que je trouve mauvais. Cela
fait état d une certaine crainte, de la part du gouvernement, que cela
dure trop longtemps. Cela fait état d'une certaine démission de
la responsabilité du gouvernement de mettre fin aux débats, selon
nos règlements, s'il y a lieu de mettre fin aux débats selon nos
règlements.
Je pense que c'était le député de l'Union Nationale
qui était ici ou, peut-être un autre député, qui
mentionnait... Non, ce n'était pas le député de
Mégantic-Compton parce qu'il est pour un débat. Je ne l'ai pas
compris, il n'a pas eu I'occasion d'expliciter beaucoup. Enfin!
M. Bédard: Au contraire. Oui, il a fait une sortie et
à la commission et à la télévision.
M. Lalonde: Pour faire une sortie, il en a fait une, M. le
Président, il a sûrement fait une sortie. C est peut-être
pour cela que je ne l'ai pas compris. Ne parlons pas des absents.
M. Fontaine: ils ne peuvent soulever de question de
privilège.
M. Lalonde: II y a un autre député qui a
cité le texte du règlement qui permet au leader du gouvernement
de proposer une motion qui met fin à un débat. Je me souviens
très bien que le leader du gouvernement, à ce moment-là,
doit démontrer naturellement, avec la majorité,
généralement, ces motions sont adoptées que, compte
tenu de I'importance du projet de loi... C'est l'article 156, si ma
mémoire est bonne, si mon souffleur est bon, le premier paragraphe:
"Lorsqu'une commission a étudié un projet de loi pendant une
période de temps correspondant à l'importance ou à la
longueur du projet... "on dit que le leader parlementaire peut proposer une
motion pour mettre la clôture. Mais ici, déjà, au
départ, si on approuve cette clôture, on n'agit pas de
façon responsable. D'avance, on se dit que la question ne vaut pas plus
que 35 heures de débat. C'est cela.
Si on applique le principe de notre règlement, de notre droit
parlementaire, c'est: Est-ce que la commission a étudié le projet
de loi pendant la période de temps qui correspond à son
importance?
M. Bédard: Puis-je vous poser une question? M. Lalonde:
Alors, qu'est-ce qui...
M. Bédard: Puis-je vous poser une question?
Le Président (M. Clair): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, est-ce que vous permettez une question?
M. Lalonde: J'en entends de toute part, M. le Président;
on est intéressé à mon argument; oui.
M. Bédard: Une seule question: Prenez un débat
d'urgence; quand il est accordé, c'est parce qu'il y a une urgence,
c'est sûrement une question quand même assez importante et
pourtant, là-dessus, il y a un débat limité à trois
heures.
M. Lalonde: Oui.
M. Bédard: On pourrait bien dire, étant
donné que c'est une question d'urgence, que tous les parlementaires ont
le droit de parler jusqu'à épuisement. Franchement, ce ne serait
pas une manière de fonctionner.
M. Lalonde: C'est une question, M. le Président. Il y en
avait une autre.
M. Paquette: Oui, l'autre concerne le message inaugural qui est
un débat limité aussi. J'ai même entendu les
députés de l'Opposition, sur le même article, nous dire que
le débat sur le message inaugural était prioritaire, qu'on ne
pouvait pas l'interrompre même s'il y avait un référendum.
On a accepté ces arguments.
M. Lalonde: Oui.
M. Paquette: Maintenant, le député vient nous
dire...
M. Lalonde: Cela prouve une chose, c'est que vous n'avez rien
compris quand j'ai dit exactement la même chose. Le message inaugural,
c'est un des exemples que j'ai donnés. La motion d'urgence, c'est un
autre exemple que j'ai donné. Ce sont deux débats qui ne se
concluent pas par une décision. Le message inaugural...
M. Bédard: ... non plus.
M. Lalonde: Oui, on a une question enfin; alors c'est une
décision de l'Assemblée nationale.
M. Bédard: Je vais vous montrer le processus de
consultation.
M. Lalonde: Laissez-moi parler. Les deux questions qui m'ont
été posées par le ministre sont: Et le débat
d'urgence, c'est souvent important puisque le président le permet et, en
plus d'être important, c'est urgent? Cela dure trois heures ou enfin,
c'est limité dans le temps, d'après le règlement. Le
député de Rosemont dit: Et le discours inaugural, c'est
limité aussi dans le temps? Est-ce que ce n'est pas important? C'est
important, M. le Président, mais cela ne se traduit pas par une
décision parce que le message inaugural, même si j'essayais de
l'amender 12 000 fois, le règlement ne me le permettrait pas. Le
débat d'urgence se termine par un voeu demandant que le gouvernement
s'occupe, par exemple, du chômage. Généralement, le
gouvernement surtout depuis un an et demi ne s'en occupe pas.
M. Paquette: C'est une motion de blâme du mercredi au
gouvernement.
M. Lalonde: Le débat d'urgence ne se termine pas par une
décision. Tandis qu'ici d'avance on dit: Voici, c'est la question qui va
être le résultat de ce débat, c'est la question qui va
être posée à toute la population, il y a une
décision à la fin.
Donc, je suis bien fondé de chercher dans notre droit
parlementaire le principe de la guillotine. Le seul que je trouve avec
votre expérience comme président, vous avez probablement eu
accès à d'autres auteurs, d'autres doctrines de droit
parlementaire, mais je prends cette source qui est la plus près de moi,
le règlement avec lequel il faut travailler quotidiennement quand on est
à l'Assemblée nationale le seul principe de droit que je
vois dans ce règlement, relativement à une clôture, c'est
la relation de temps avec l'importance ou la longueur du projet de loi. La
longueur, d'accord, c'est une question, on ne veut pas dire qu'il y a 275
articles et qu'on devrait ce sera un argument de plus que j'aurai pour
l'article 8... (17 h 45)
M. Bédard: J'y ai pensé en même temps que
vous le disiez.
M. Lalonde: J'y avais pensé avant de le dire, moi.
M. Bédard: J'imagine, je l'espère. Je partais pour
vous dire que vous étiez en dehors du débat.
M. Lalonde: Mais quant à l'importance de la question,
j'espère que ce n'est pas le ministre, les députés
ministériels qui vont me dire que, dans un certain
référendum qu'on a tous à l'esprit, c'est-à-dire
sur l'avenir constitutionnel de toute une population, ce n'est pas important.
Non, tout le monde sait que c'est important. Donc, on s'entend
là-dessus. Si on s'entend là-dessus, je ne vois plus la
cohérence du gouvernement lorsque, d'avance, il nous impose un
délai de 35 heures. C'est une échéance absolue. Le
président n'a pas le choix. Dès que le débat aura
duré 35 heures, le président de l'Assemblée nationale doit
mettre successivement aux voix. Alors, il n'a pas le choix.
Il n'y a aucune façon que le règlement nous permette de
prolonger le débat, même s'il devient évident que le
gouvernement est en train de changer d'idée, il est indécis, il y
a une mini-révolution dans le caucus ou quelles que soient les raisons.
Même le gouvernement ne peut c'est la loi changer ces 35
heures.
M. le Président, il me paraît que nous avons, de notre
côté, l'Opposition officielle, en votant contre cet article, la
doctrine parlementaire, nous avons la tradition, et nous avons surtout le
bon
sens, parce que je pense que le gouvernement, en recourant à
cette loi, tout d'abord, méprise, fait état d'un mépris de
l'Assemblée nationale et renonce à I associer pleinement au
processus référendaire contrairement aux recommandations de la
Commission des droits de la personne.
Deuxièmement, le gouvernement, en recourant immédiatement
dans la loi à cette guillotine, se trouve à refuser de prendre
ses responsabilités, c'est-à-dire de mettre fin au débat,
à un moment donné, si c'est trop long. C'est possible que ce soit
trop long à un moment donné, malgré l'importance ou tenant
compte de l'importance et qu après 42 heures de débats
l'Assemblée nationale soit convaincue que c'est assez. A ce moment, le
règlement prévoit les dispositions qui permettent au leader du
gouvernement de dire: C'est assez.
Mais pourquoi renoncer déjà, cacher sa
responsabilité derrière cet article? Je pense qu'on doit le
dénoncer et c'est ce que nous allons faire en votant contre.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Nicolet-Yamaska, j'aimerais vous indiquer que le député de
Mégantic-Compton a déjà pris six minutes sur cette...
M. Fontaine: Je ne prendrai pas beaucoup de temps, M. le
Président.
Le Président (M. Clair): C'est simplement à titre
d'information.
M. Fontaine: Merci, c'est seulement pour faire quelques
remarques. Je pense que le député de Marguerite-Bourgeoys oublie
quelque peu ce à quoi s'applique l'article 156 du règlement. Cet
article s'applique à l'étude d'un projet de loi en particulier. A
ce moment-là, cet article permet d'écourter les débats par
une motion qu'on appelle la motion de guillotine. En ce qui concerne l'article
8, précisément, c'est simplement sur la question qui sera
posée lors d'un référendum.
Je pense qu'un délai de 35 heures pour permettre aux
députés de se prononcer sur la question à être
posée est suffisant. J'aimerais rappeler également au
député de Marguerite-Bourgeoys qu'il y a plusieurs exemples dans
notre règlement d'endroits où on limite des débats sur des
questions importantes, par exemple l'article 23 sur le message inaugural; il y
a également des limites sur le discours du budget.
M. Bédard: II y a bien des décisions.
M. Fontaine: Cette année, également, on a eu des
ententes entre les leaders pour limiter les débats sur l'étude
des crédits en commission parlementaire.
M. Vaillancourt (Jonquière): II y a même des droits
de parole qui sont limités.
M. Fontaine: Egalement. Je pense que la motion telle que
présentée qui permet que le débat se fasse uniquement sur
la question à être posée lors d'un référendum
est tout à fait suffisante et permet à tous les
députés de se prononcer d'une façon générale
sur la question.
Le Président (M. Clair): L'article 8...
M. Lalonde: Laissez-moi répondre, s'il vous plaît,
parce qu'on m'a pris à partie gentiment.
M. Bédard: Vous avez le droit de ne pas avoir la
même opinion.
M. Lalonde: Non, je sais, c'est parce qu'on a soulevé la
question.
M. Bédard: La liberté...
M. Lalonde: Ce que j'ai pris dans l'article 156, c'est le
principe, mais ce que j'ai trouvé là-dedans, naturellement, cela
s'applique à l'étude article par article, c'est évident,
c'est marqué dans l'article. J'ai essayé de trouver le principe
qui permet au gouvernement de mettre fin à un débat et le
principe est annoncé dans l'article 156, c'est la relation tant
importante. Pourquoi ne pas la laisser jouer ici? C'est pour cela que j'ai
soulevé cet article, que j'ai évoqué cet article.
Quand au discours du budget, j'ai déjà répondu en
l'absence du député, lors d'une autre discussion
là-dessus, que pour le discours du budget, le discours inaugural, les
débats d'urgence, les motions des députés, cela ne se
traduisait pas dans une décision qui lie le gouvernement; sauf le
budget, naturellement, mais on ne peut pas l'amender. On a beau parler... C'est
la même chose pour le discours inaugural. Pourquoi, lors du discours
inaugural et du budget, peut-on parler de n'importe quoi? Justement parce qu'on
ne peut pas les changer; on peut en discuter, on peut poser des questions au
ministre, et quand on arrive à l'étude des crédits du
ministère de la Justice, on pose un tas de questions, mais le
règlement, vous le savez, ne permet pas d'apporter un amendement
à l'étude des crédits, alors on ne peut rien changer;
tandis que dans la discussion sur la question, on a le droit d'amender. C'est
marqué, à l'amendement du ministre, on a le droit à un
amendement, à un sous-amendement; chaque député a le droit
de le faire. Il m'apparaît que cet exemple des débats restreints
jusqu'à maintenant ne doit pas, ces exemples-là ne doivent pas
s'appliquer à la question actuellement.
M. Fontaine: II faut vous dire, M. le Président, que si le
gouvernement présentait un amendement dans la loi ici, pour demander de
raccourcir le débat sur un projet de loi qui devait être soumis
à un référendum, je serais probablement contre le fait de
proposer que le débat soit raccourci sur la loi
elle-même. Etant donné ici qu'il ne s'agit que de discuter
de la question à être posée, je pense qu'un débat de
35 heures est amplement suffisant.
M. Lalonde: Je vous ai gagné pour l'article 9. Ce n'est
pas mal, 20 minutes.
M. Bédard: M. le Président, simplement pour... Vous
emmagasinez peut-être les victoires un peu trop vite mais peu importe. M.
le Président, le député de Marguerite-Bourgeoys
prétend asseoir son argumentation sur les principes et entre autres le
principe que le gouvernement est là pour légiférer, qu'il
y a des décisions à prendre et qu'il y en aura dans une question
qui sera soumise pour débat, puisqu'il peut y avoir des décisions
concernant des amendements qui peuvent être proposés de part et
d'autre, mais le député de Marguerite-Bourgeoys oublie le
principe fondamental de cette loi qui est d'être orientée, une
fois une question posée, non pas vers une décision
législative, mais vers une consultation populaire. A un moment
donné il y en a une question, c'est bien de discuter dessus, il faut se
décider d'aller vers la population, parce qu'elle est posée
justement en fonction de permettre qu'un débat normal, raisonnable,
comme le dit le député représentant de l'Union Nationale,
se fasse, mais le but essentiel c'est d'aller vers la consultation de la
population et je pense que je n'ai pas à ajouter aux nombreux exemples
qui ont été apportés tout à l'heure par le
député de Nicolet-Yamaska. Ce sera ma seule intervention, M. le
Président, sur cet article.
Le Président (M. Clair): L'article 8 est-il
adopté?
M. Lavoie: Sur division, au moins sur division, la
clôture.
M. Lalonde: Peut-être qu'on pourrait demander un appel
nominal avant d'aller luncher.
M. Bédard: D'accord.
Le Président (M. Clair): L'appel nominal est
demandé. Veuillez indiquer si vous êtes pour ou contre l'adoption
de l'article 8.
M. Bédard: On peut dire oui ou non. C'est la même
chose.
Le Président (M. Clair): Oui ou non, en faveur ou en
défaveur, pour ou contre.
M. Bédard: Vous voyez c'est plus clair de dire pour ou
contre que oui ou non.
Le Président (M. Clair): M. Bédard
(Chicoutimi).
M. Bédard: Pour.
Le Président (M.CIair): M. Godin.
Le Président (M.CIair): M. Vaillancourt.
M. Vaillancourt (Jonquière): Pour.
Le Président (M. Clair): M. Beauséjour.
M. Beauséjour: Pour.
Le Président (M. Clair): M. Lavoie.
M. Lavoie: Contre la guillotine.
Le Président (M.CIair): M. Fontaine.
M. Fontaine: Pour.
M. Bédard: On n'a pas le droit d'identifier nos votes! Je
voudrais que cela soit retranché conformément à votre
règlement.
M. Lalonde: ... la guillotine.
M. Bédard: Non, parce que vous avez eu l'occasion de faire
toutes vos interventions concernant la guillotine, mais je pense que le
principe, lorsqu'un vote est appelé, la seule chose qu'on peut dire
c'est pour ou contre. On n'a pas à identifier notre vote.
M. Vaillancourt (Jonquière): Est-ce que cela va être
retranché du journal des Débats?
Une Voix: ... transparent!
M. Lavoie: Je retire guillotine et je dis contre la
clôture.
M. Bédard: M. le Président...
Le Président (M. Clair): Je vais devoir vérifier
notre règlement.
M. Bédard: Je ne pense pas que ce soit à un
ex-président de l'Assemblée nationale qu'il faille rappeler
cela!
Le Président (M. Clair): Je pense bien qu'en vertu de la
tradition parlementaire, les députés n'ont pas de commentaires...
Au moment où on prend le vote à l'Assemblée nationale, un
député qui dirait non suivi d'un juron serait
immédiatement rappelé à l'ordre par le
président.
M. Lalonde: Vous avez raison, la guillotine c'est un juron! Et je
demande qu'on le retire. C'est antiparlementaire.
M. Lavoie: Je pense que le président de la commission
n'aurait pas l'autorité pour corriger le journal des Débats. Ce
n'est pas grave; retirez-le si vous voulez.
Le Président (M. Clair): Bon! Ce sera retiré. M.
Fontaine.
M. Fontaine: Pour.
Le Président (M.CIair): M. Laberge.
M. Laberge: Pour.
Le Président (M. Clair): M. Lalonde.
M. Lalonde: Contre.
Le Président (M. Clair): M. Paquette.
M. Paquette: Pour.
Le Président (M. Clair): M. Roy, M. Samson.
Le résultat est le suivant: Pour l'adoption de l'article 8: 6
contre 2. L'article 8 est adopté tel qu'amendé.
M. Lalonde: Je peux vous dire que, malgré cela, je suis
contre la guillotine.
Le Président (M. Clair): On ne peut pas reprendre le
débat.
M. Bédard: Nous sommes pour une solution raisonnable.
Le Président (M. Clair): II est presque 18 heures et la
commission suspend ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 58)
Reprise de la session à 20 h 33
Le Président (M. Clair): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente de la présidence du conseil et de la
constitution est réunie pour continuer l'étude article par
article du projet de loi no 92, Loi sur la consultation populaire.
M. Paquette: M. le Président, le député de
Champlain remplace-t-il le député de Jonquière?
Le Président (M. Clair): Conformément à
l'entente intervenue au début de la séance cet après-midi,
le député de Champlain, M. Gagnon, remplacera comme membre M.
Vaillancourt (Jonquière), qui remplaçait lui-même M.
Charbonneau (Verchères).
M. Lavoie: C'est formidable! On ne peut pas refuser cela, parce
que c'est d'amélioration en amélioration. C'est un crescendo
d'améliorations.
M. Paquette: Est-ce que M. Saint-Germain s'en vient?
Le Président (M. Clair): Au moment où nous avons
suspendu nos travaux, nous avions tout juste adopté l'article 8 du
projet de loi. Je vous indique que l'article 9 est également suspendu
pour le moment, de même que l'article 3 et l'article 6.
M. Bédard: M. le Président, avec votre
permission...
M. Lavoie: A l'article 6, si vous n'avez pas d'autres
amendements, nous serions prêts à le fermer.
M. Bédard: Justement, nous en avons un. M. Lavoie:
Vous en avez un?
M. Bédard: II est là. Il est déjà
déposé. C'est celui dont on a parlé. Je pense que, lundi,
il y aurait lieu dévaluer...
M. Lavoie: Nous sommes mieux d'être frais et dispos pour
entamer un article aussi vicieux.
M. Bédard: Je vais m'épargner de passer des
commentaires.
Dépenses réglementées
Le Président (M. Clair): J'appelle donc l'article 25.
M. Bédard: M. le Président, avec votre permission,
après en avoir discuté, les articles 25 et 26 vont supposer quand
même une discussion globale. Nous savons que l'Opposition officielle a
déjà fait certaines propositions. Nous les analysons à
nouveau et, en fin de semaine...
M. Paquette: Des propositions?
M. Bédard: Ce sont des propositions vicieusement
transparentes. Si vous n'avez pas d'objection, nous commencerions à
l'article 37.
Le Président (M. Clair): L'article 37? L'article 24?
L'article 24A a été suspendu effectivement. Nous suspendons
l'étude également des articles 25 et 26, pour entamer
l'étude de l'article 27.
M. Bédard: M. le Président, essentiellement,
à partir de 27, à part des articles 38, 39 et 40, ce sont
vraiment des articles de concordance avec la Loi électorale et la Loi du
financement des partis. Il y a peut-être possibilité de
débouler assez vite. Alors, l'article 27, M. le Président, c'est
un article qui rejoint l'article 372, paragraphe 3, de la Loi électorale
et l'article 101, paragraphe 3, de la Loi du financement des partis.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Laval. M. Lavoie: Adopté, en ce qui me concerne. M. Fontaine:
Moi aussi.
Le Président (M. Clair): Adopté. J'appelle
l'article 28.
M. Bédard: "... Un comité national qui
désire faire des dépenses réglementées pendant la
période référendaire doit avoir un agent officiel. Cet
agent officiel est nommé par le président du comité
national, qui en informe le président général du
financement des partis politiques. Celui-ci en donne alors avis dans la Gazette
officielle du Québec." Alors, cet article est en concordance avec
l'article 375 de la Loi électorale et l'article 102 de la loi 2.
Le Président (M. Clair): Adopté? M. Lavoie:
Adopté.
M. Bédard: A l'article 29 M. le Président, j'aurais
un amendement. Pour permettre le plus de souplesse, nous aurions un amendement
qui serait dans le sens suivant, à savoir, à l'article 29,
remplacer le deuxième alinéa par le suivant, et je cite:
"Toutefois, cet agent officiel peut, avec l'approbation écrite du
président du comité national, nommer des adjoints en nombre
suffisant et, pour chaque district électoral, un agent local." Dans cet
article, nous ajoutons simplement la possibilité de nommer des adjoints,
en accord avec le comité national, afin de répondre au...
M. Fontaine: M. le Président, il y a des manifestants dans
la salle.
Le Président (M. Clair): Ne les dérangez surtout
pas. Ils sont calmes.
M. Paquette: Restez là, je vous en prie.
M. Lavoie: M. le Président, j'aurais une motion pour faire
évacuer le public.
M. Bédard: Avec grand plaisir, M. le Président.
M. Lavoie: Sauf la presse.
M. Bédard: Celle-là, on la garde.
M. Lalonde: Adopté.
Le Président (M. Clair): Est-ce qu'on considère que
l'ajout proposé par le ministre fait partie de...
M. Bédard: C'est tout simplement la possibilité,
pour l'agent officiel, d'avoir des adjoints. Ces adjoints ne peuvent être
nommés qu'avec l'accord du comité national.
M. Lavoie: Où sont les pouvoirs de l'agent officiel? On
l'a un peu plus loin.
M. Bédard: II a les mêmes pouvoirs que l'agent
officiel. On va voir cela.
M. Lavoie: Oui, ses délégués, delegatur non
potest delegare.
M. Bédard: il va y avoir des concordances dans les autres
articles.
M. Lavoie: Oui, oui, oui.
M. Lalonde: Avec la création des comités
délégués, est-ce que vous avez prévu...
M. Bédard: Des groupes affliés, vous voulez
dire?
M. Lalonde: En fait...
M. Bédard: Non, il faut les appeler comme cela.
M. Lalonde:... les comités délégués,
les petits carcans dans le grand, est-ce que vous avez prévu des agents
officiels dans ces comités?
M. Bédard: Justement, c'est pour cela que j'ajoute...
M. Lalonde: Ce n'est pas couvert par cela mais par
d'autres...
M. Bédard: ... des adjoints, il peut se nommer des
adjoints, en accord avec le comité national, pour répondre
à la demande.
M. Lavoie: ... cet agent officiel, l'approbation écrite du
président du comité national, nommer un agent local pour chaque
district électoral.
M. Bédard: On ajoute simplement le...
M. Lavoie: Vous ajoutez "nommez des adjoints en nombre
suffisant".
M. Bédard: C'est cela, pour permettre une souplesse;
étant donné les groupes affiliés, il se peut qu'il y ait,
à un moment donné, un besoin d'avoir des agents officiels
adjoints pour l'aider dans sa tâche. A ce moment-là, la meilleure
manière, c'est de faire en sorte que ces derniers ne puissent être
nommés sans l'accord du comité national... qui sont
là.
M. Lavoie: Je pense que le ministre devrait être un peu
plus explicatif sur cela. Cela déborde la loi 2 et cela déborde
la loi électorale.
M. Bédard: On a le groupe affilié, c'est justement
pour tenir compte...
M. Lavoie: Bien dites-le si c'est pour le groupe
affilié.
M. Bédard: Bien oui, je viens de le dire à M.
Lalonde.
M. Lavoie: Dites-le dans la loi, dites-le dans la loi.
M. Bédard: Je pense qu'on peut difficilement
préciser plus que cela, afin de donner une souplesse aux comités.
L'important, c'est que ces derniers ne puissent être nommés sans
l'accord du comité national. Alors, il se peut que le comité
national en demande, fasse certaines réquisitions. On ne peut quand
même pas déterminer cela à l'avance. L'important, c'est
qu'on sache qu'on a une structure qui est suffisamment souple pour
répondre aux besoins.
M. Lalonde: Etant donné que c'est l'approbation du
président du comité national qui est requise, seulement, par la
loi, je pense qu'on peut faire confiance.
M. Bédard: Si vous ne nous faites pas confiance, faites
confiance au président du comité national.
M. Lalonde: Ce que je veux dire, c'est que si on avait
demandé l'approbation du directeur, par exemple, il aurait fallu donner
des critères parce que c'est un officier public.
M. Bédard: C'est cela.
M. Lalonde: Des critères d'approbation. Dans quel cas il
donne son approbation ou non. Etant donné que c'est simplement au
président du comité national que vous exigez l'approbation, je ne
vois pas pourquoi on s'objecterait.
Le Président (M. Clair): L'amendement est-il
adopté?
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Clair): L'article 29 amendé est-il
adopté.
M. Bédard: M. le Président, ce n'est même pas
un amendement.
Le Président (M. Clair): Encore à l'article 29 ou
à l'article 30?
M. Bédard: C'est à l'article 30.
Le Président (M. Clair): L'article 29 est-il
adopté?
M. Bédard: Oui.
Le Président (M. Clair): Adopté.
M. Bédard: L'article 29 est adopté. C'est en
concordance avec ce qu'on vient d'adopter. Une personne ne peut être
l'agent officiel d'un comité national, ni son adjoint, ni son agent
local, si elle n'est pas majeure, etc., etc.
Il s'agit d'ajouter "ni son adjoint ". C'est en concordance avec ce
qu'on vient d'adopter.
Le Président (M. Clair): "De sorte que la pre-
mière ligne de l'article 30 se lirait: Une personne ne peut être
l'agent officiel d'un comité national, ni son adjoint, ni son agent
local. C'est bien cela.
M. Lalonde: J'ai eu de la misère à rentrer M. le
Président, c'est pour cela que je suis en retard, je m'excuse.
Une Voix: Une demi-heure de retard... M. Lalonde: C'est
plein de clôtures partout. Le Président (M. Clair):
L'article 30. M. Bédard: L'article 30 est adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté, avec l'amendement.
Article 31.
M. Bédard: A l'article 31, en concordance, on dirait:
Pendant une période référendaire, personne autre que
l'agent officiel d'un comité national, son adjoint ou son agent local ne
doit faire autoriser des dépenses réglementées. D'accord?
Le premier paragraphe... Ajouter après les mots "comité national
" une virgule et les mots "son adjoint ". Au deuxième paragraphe,
à la troisième ligne, après "agent officiel", ajouter une
virgule et "son adjoint ou agent local". (20 h 45)
Le Président (M. Clair): L'article 31 est-il
adopté?
M. Bédard: Non, une seconde, M. le Président.
M. Fontaine: On pourrait adopter les amendements.
Le Président (M. Clair): Les amendements sont-ils
adoptés?
M. Bédard: Ce ne sont pas des amendements, c'est une
motion principale.
Le Président (M. Clair): Normalement, cela fait partie de
la motion principale. C'est une coutume.
M. Lavoie: Cela dépend... Attention, je ne veux pas que la
coutume...
M. Lalonde: Cela prend le consentement.
Le Président (M. Clair): Quand je dis la coutume, je
sous-entends le consentement.
M. Bédard: Parce que le consentement est dans la
coutume.
M. Fontaine: C'est vrai que le gouvernement en a souvent
besoin.
M. Bédard: Alors, est-ce que cela va pour les deux ajouts,
les deux concordances? Maintenant,
nous aurions un amendement à l'article 31... Un vrai.
M. Fontaine: Ah! Cela, c'est plus sérieux. M. Lavoie:
Ah bon!
M. Bédard: C'est au niveau de la réglementation. On
parle de chacun des comités qui auront des sommes précises
à dépenser; on parle de $0.50 par électeur dans le projet
de loi. Il faut quand même qu'il y ait une possibilité pour les
agents officiels et pour le directeur général des
élections de vérifier le plus correctement possible et de pouvoir
évaluer s'il n'y a pas plus que ces sommes qui sont
dépensées. Je pense que c'est un moyen de vérification qui
est indiqué.
M. Lavoie: Des contrôles.
M. Bédard: C'est cela. Cet amendement aurait pour effet
d'insérer, après le deuxième alinéa de l'article
31, l'alinéa suivant: "Toute personne qui exécute une commande de
dépenses réglementées dont la valeur excède $500
doit, dans les deux jours de son exécution, faire parvenir au directeur
général du financement des partis politiques un état
rédigé de la manière que celui-ci peut prescrire,
contenant les indications nécessaires pour déterminer la nature
de la dépense et son montant."
Je vous en remets une copie, M. le Président. Parce que si on dit
qu'il y a un contrôle et qu'on ne se donne aucun moyen d'effectuer ce
contrôle, je pense que ce ne serait pas très sérieux,
surtout qu'on doit tenir pour acquis que dans le cas de cette loi-là, il
n'y a pas de sanction pénale qui est attachée à cette
loi-là; alors, au moins il faut se donner...
M. Lavoie: II n'y a pas de sanction pénale? Etes-vous
sûr?
M. Bédard: Ce n'est pas comme dans la...
M. Lavoie: La loi 2? Il y a des articles dans les annexes, je
crois, il y a des pénalités jusqu'à $25 000.
M. Bédard: Je ne sais pas si c'est... Oui, mais dans la
loi 2 du financement des partis politiques c'est par rapport à des gens
qui sont élus, je pense, quelque chose comme cela.
M. Lavoie: Non, non, quiconque contrevient...
M. Bédard: Oui, en tout cas, indépendamment de
cela, M. le Président.
M. Lavoie: Quelqu'un qui va faire des petits drapeaux du
Québec, des fleurs de lys, une commande de $520, comment fera-t-il pour
savoir qu'il va être obligé dans les deux jours, qu'il va
être obligé de faire rapport au directeur du financement des
partis politiques, un personnage qu'il ne connaît même pas?
M. Bédard: C'est dans la loi, c'est pour cela. M.
Lavoie: Tout le monde doit connaître la loi.
M. Bédard: Non, je pense que cela fait ressortir en fait
l'importance de la suggestion du leader de l'Opposition à l'effet de
faire publier, par le directeur général des élections, des
indications...
M. Lavoie: On va engager une sténographe, une traductrice
qui va faire une traduction de texte, et elle envoie un compte de $550 à
un comité... mais si elle ne fait pas rapport dans les deux jours.
M. Bédard: C'est une dépense, $500... M. Lavoie:
... elle peut être soumise à...
M. Bédard: ... c'est une dépense quand même
significative, $500. On ne parle pas de l'individu qui, je ne sais pas, peut
dépenser un repas ou n'importe quoi, enfin $500. A partir de ce
moment-là, c'est une commande respectable et c'est normal que si vous
voulez avoir...
M.Ciaccia: Cherchez-vous des excuses pour empêcher le
monde...
M. Bédard: Il n'y a pas d'excuses. Si vous voulez... non,
mais c'est parce qu'il faut être conséquent avec le contrôle
des dépenses. On dit: II y a contrôle des dépenses, on a
beau le crier très haut, si on ne donne aucune façon de pouvoir
vérifier, afin que chacun des comités respecte cela c'est
pour n'importe quel comité respecte les normes établies,
respecte la loi, on ne serait pas sérieux.
Regardez. Je prends un autre élément que je pense
important. Le public va avoir besoin de savoir qu'il y a des manières de
contrôle, il y a des formes de contrôle. Quand on lui dit que les
chances vont être égales, que tant d'argent va être mis
à la disposition de chacun des comités, si on veut le dire avec
crédibilité je crois bien qu'il faut en même temps lui dire
qu'il y a une façon de contrôler et d'évaluer.
M. Ciaccia: Cela s'appelle le harcèlement,
"harassment".
M. Lalonde: Est-ce que cela existe dans la Loi
électorale?
M. Bédard: On l'a dit déjà dans
l'autre...
M. Lalonde: Est-ce que la philosophie de la Loi électorale
qui contrôle les dépenses n'est pas de se fier, dans une bonne
mesure, aux rapports de ceux qui sont appelés, par la loi, à
faire des rapports?
M. Lavoie: Cela n'existe pas dans la Loi électorale, soyez
assurés de cela!
M. Bédard: C'est à partir de ces rapports que
l'agent officiel peut contrôler le directeur général des
élections.
M. Lavoie: Quelqu'un qui reçoit une commande de $500 n'est
pas obligé de faire rapport durant une campagne électorale.
M. Bédard: S'il n'a jamais de rapports de personne au
niveau des dépenses, comment voulez-vous...
M. Lalonde: II y a des rapports. L'agent officiel doit faire
rapport au directeur. Après la pyramide, tous les rapports sont
montés. J'imagine que l'agent local n'a pas de rapport à faire
directement au directeur, mais qu'il fait rapport à son patron et
qu'éventuellement l'agent officiel du comité national fait
rapport, comme l'agent officiel du candidat, dans la Loi électorale fait
rapport et à moins d'erreurs, il peut y avoir des vérifications
qui sont faites, mais là, il me semble que vous étendez le
contrôle d'une façon excessive. Ce n'est pas la question de savoir
si un montant de $500 est une dépense suffisante pour avoir un double
contrôle. Cela peut être $1000, cela peut être $50, cela peut
être $100. Parce que si c'est excessif, à un moment donné
cela excède le montant de $0.50 par électeur, à ce
moment-là c'est illégal. Mais il s'agit de savoir où on
s'arrête. Il me semble que vous commencez à ouvrir la porte
à un système de contrôle qui exprime votre méfiance
ou la méfiance du législateur à l'égard de toute la
structure d'agents officiels et de comités que le législateur a
créée. Je ne sais pas ce que c'est et il me semble que le
ministre devrait nous l'expliquer.
Il y a eu le livre blanc...
M. Bédard: Si vous voulez...
M. Lalonde: Un instant! il y a eu le livre blanc, il y a eu des
consultations avec tous ceux qui étaient intéressés au
problème, il y a eu un projet de loi no 92 et cela n'existait pas
là-dedans. Et tout à coup, le 16 juin, quelques jours avant la
fin de notre session, on nous arrive avec cet amendement qui va beaucoup plus
loin dans le système de contrôle que la Loi électorale, qui
elle, est quand même une inspiration, dans une bonne mesure, de toute la
façon de contrôler les dépenses, il me semble que le
ministre devrait faire autre chose que nous dire: Vous savez, $500, c'est
important; il faudrait contrôler, il faudrait qu'il nous dise ce qui est
arrivé depuis le dépôt de cette loi qui a fait en sorte que
le ministre a cru nécessaire, indispensable de nous proposer une
façon de contrôler, laquelle excède tout ce que nous avons
vu jusqu'à maintenant.
Il ne faut quand même pas arriver à un état de
contrôle, d'intervention, qui va voir tout ce que le citoyen peut faire
et même pense, il y a une limite!
M. Bédard: Si vous permettez, nous allons susprendre cet
article. Je vous donnerai de plus amples explications. J'ai
écouté les représentations...
M. Ciaccia: Je vais poser une autre question. Quand vous dites:
"Une personne qui exécute ", dans l'article 31, vous dites: ... "l'agent
local ne doit faire ou autoriser "; ici, vous parlez de personne qui
exécute". Est-ce celui qui donne la commande ou celui qui la fait?
M. Bédard: Justement, j'ai vu la formulation.
M. Lalonde: Celui qui remplit. Je ne sais pas si c est en bon
français, si c'est remplir une commande ou exécuter une commande,
mais c'est cela que cela veut dire.
M. Bédard: Nous allons suspendre cet article. Je pense
qu'il y aurait lieu de le faire, pour le moment.
M. Lavoie: Seulement une petite remarque. Je m'excuse de revenir
sur un article antérieur, mais très brièvement, à
l'article 29, où il est dit que l'agent officiel peut nommer des
adjoints, etc. Ne doit-il pas en aviser le directeur général du
financement des partis politiques?
M. Bédard: Ce n'est pas nécessaire de le marquer.
On devrait le mettre aussi pour les agents locaux, à ce moment. C'est
l'agent officiel qui est leur grand responsable et c'est évident
qu'à ce moment il demande des rapports.
M. Lavoie: Je fais seulement un parallèle avec la loi 2,
où on dit que l'agent officiel d'un district électoral doit
être autorisé. Je ne veux pas compliquer plus qu'il ne faut.
M. Paquette: ... d'un parti politique.
M. Lavoie: Et par le directeur général du
financement des partis. Je ne veux pas compliquer l'affaire, mais si vous
voulez vraiment avoir... Qu'il en avise...
M. Bédard: Là-dessus, étant donné
qu'ils sont adoptés, ils le sont. Mais si c'est une question technique,
pour une question technique, comme vous dites, ce serait peut-être
très bon de vérifier; nous allons le prendre en note.
M. Lavoie: Je vais le prendre en note, à savoir s'ils ne
devraient pas...
Même si ce n'est pas nécessaire, je ne voudrais pas pousser
ou compliquer la loi en disant que l'agent local doit être
autorisé, mais qu'il soit dans le dossier, auprès du directeur
général.
M. Bédard: D'accord. Nous le prenons en note. Cela ne nous
empêchera pas de répondre à cette interrogation.
M. Lavoie: Aviser ou quelque chose comme cela. Je prends une note
ici: En aviser le directeur général du financement des partis
politiques DGFPP.
Le Président (M. Clair): Alors, l'étude de
l'article 31 est suspendue. Article 32.
M. Lavoie: Article 31, tout est suspendu!
M. Fontaine: Cela va aller mal pour étudier le reste.
M. Bédard: Oui.
M. Lavoie: J'avais seulement une question sur le dernier
alinéa. "Sous réserve de l'article 55 de la Loi de la fonction
publique." Cela, ce sont les fonctionnaires. Est-ce que cela empêche les
fonctionnaires de participer à la campagne
référendaire?...
J'ai même lu l'article 55 de la Loi de la fonction publique.
M. Bédard: On a suspendu l'article 31.
M. Lavoie: On va le suspendre en entier. Je n'ai pas
d'objection.
Le Président (M. Clair): On pourra revenir à
l'article 31.
M. Fontaine: Je suis bien d'accord pour le suspendre mais, avant
de le suspendre...
M. Bédard: Oui, s'il y a d'autres interrogations
concernant l'article 31.
M. Lavoie: Oui.
M. Fontaine: C'est simplement pour être capable de
comprendre et de pouvoir réfléchir un peu là-dessus, s'il
y a des amendements à apporter. J'ai bien de la difficulté
à comprendre le pourquoi de cet amendement que vous avez apporté.
Si on regarde, par exemple, l'article 32, deuxième paragraphe, on dit
que l'orsqu'un agent officiel nomme un agent local dans un district
électoral, il doit, dans son acte de nomination, indiquer le montant
maximum des dépenses réglementées que cet agent local peut
faire ou autoriser au nom du comité national. (21 heures)
Je pense que, dans la loi, c'est bien indiqué que l'agent
officiel va faire rapport et va nous dire combien il va dépenser.
Pourquoi demande-t-on à celui qui exécute les travaux de faire
lui aussi rapport? Est-ce que c'est parce qu'on pense qu'il y en a un des deux
qui ne dira pas la vérité? Si on donne un exemple, il y a
d'autres choses qui peuvent se produire aussi. Si on donne une commande de
produire 50 000 chandails sur lesquels on va écrire "Oui, au
référendum", et que cela coûte X montant. Etant
donné également qu'on a enlevé la taxe de vente sur le
linge, ces gens vont être mêlés. Il vont être
obligés de faire un rapport dans les deux jours à part cela.
Actuellement, ils n'en font plus.
M. Bédard: Le délai de deux jours est
carrément trop court. Etant donné qu'on s'était dit, avant
la séance, qu'il y aurait peut-être possibilité que nous
étudiions ces articles. J'ai essayé de faire pour le mieux.
M. Ciaccia: Seulement un autre commentaire. Celui qui
exécute, cela peut être un manufacturier, l'exemple du
député de....
M. Lalonde: ... Nicolet-Yamaska.
M. Ciaccia: ... Nicolet-Yamaska, qui n'est pas vraiment
impliqué dans le référendum. Il exécute une
commande de chandails. Cela peut être une personne qui n'est pas du tout
au courant de la loi. Vous voulez établir un principe qui est assez
onéreux pour eux. S'il y a des formalités à remplir pour
ceux qui donnent, l'agent officiel, etc., on pourrait comprendre cela un peu
mieux, mais celui qui l'exécute...
M. Bédard: Les deux raisons on verra jusqu'à
quel point cela se tient solidement et que cela s'impose, lorsqu'on reprendra
la discussion sur l'article 31, je vous le dis bien sincèrement
c'était que, d'une part, il n'y a pas de sanctions. Là, il s'agit
de voir, par rapport aux représentations faites par le leader de
l'Opposition, s'il y en a par concordance avec la Loi du financement des
partis. A partir du moment où il n'y aurait pas de sanctions, il faut
quand même se donner des possibilités de contrôler, de
manière que le référendum ne se termine pas et qu'il y en
ait qui ont $10 millions de dépensés d'un bord et un autre $2
millions. Je pense qu'on a la même préoccupation mais on va
vérifier ces deux éléments. D'une part, il y a le fait
qu'il n'y a pas de sanction, selon nous; deuxièmement, il y a
nécessité d'un contrôle de dépenses pour ne pas
arriver, lorsqu'on fait les comptes à la fin, et s'apercevoir que
l'égalité des chances vers laquelle on tendait, on a passé
à côté.
M. Ciaccia: il peut y avoir des sanctions pour l'agent
officiel.
M. Bédard: Si vous me permettez, c'est tout cela qu'on va
vérifier. Je ne peux rien affirmer de plus, tout en acceptant de...
M. Lalonde: Si le ministre, dans sa réflexion, tout en
prenant compte du fait qu'il n'y a pas de sanction s'il n'y en a pas
pouvait s'inspirer de l'expérience de la Loi
électorale.
M. Bédard: D'accord.
M. Lavoie: Et de la Loi du...
M. Lalonde: Vous avez vécu deux élections, comme
moi, et vous avez vu jusqu'à quel point on faisait attention pour ne pas
dépenser $10 de plus.
M. Bédard: Pourquoi fait-on attention? Justement, dans une
élection, le candidat...
M. Lalonde: C'est pour cela que je dis: en tenant compte de
cela.
M. Bédard: ... qui sait que si ses gens ne se conduisent
pas comme il faut, cela peut vouloir dire, comme résultat, qu'il perd
son élection.
M. Lalonde: Oui.
M. Bédard: Tandis que ce n'est pas du tout la même
chose dans le cas présent. En tout cas, on revient là-dessus?
M. Lalonde: Oui.
M. Bédard: il me semble que ce sont des
éléments à évaluer.
Le Président (M. Clair): Article 32.
M. Bédard: L'article 32, il y a simplement un amendement.
Ce n'est pas un amendement, mais on s'est entendu que cela s'inscrivait dans
l'article principal. Au deuxième paragraphe, après
"électoral", ajouter les mots "ou un adjoint ".
M. Lalonde: il faudrait que vous l'ajoutiez aussi dans la
troisième ligne?
Une Voix: Oui, c'est cela.
M. Bédard: Et, à la troisième ligne,
après "agent local", ajouter les mots "ou adjoint'.
M. Ciaccia: Ce n'est pas l'adjoint du district électoral,
c'est l'adjoint de l'agent local...
M. Bédard: Non, un adjoint.
M. Lalonde: En le mettant après l'agent local, cela a
l'air d'un adjoint d'agent local. Si vous le mettiez avant, ce serait plus
clair, je pense.
M. Paquette: il faudrait l'écrire autrement, lorsqu'un
agent officiel nomme un adjoint ou, dans un district électoral...
M. Lalonde: Ou un agent local dans une succursale.
M. Paquette: il faudrait inverser la phrase.
M. Bédard: Lorsqu'un agent officiel nomme un agent local
dans un district électoral ou un adjoint...
M. Lalonde: Cela va.
M. Bédard: Peut-être que ce serait mieux: Lorsqu'un
agent officiel nomme un adjoint...
Une Voix: Ou un adjoint. M. Bédard: Non.
M. Paquette: Ou dans un district électoral, un
agent...
M. Lalonde: Je vous laisse cela.
M. Bédard: Laissons-le comme cela: Lorsqu'un agent
officiel nomme un agent local dans un district électoral, ou un adjoint,
il doit, dans son acte de nomination, indiquer le montant maximum des
dépenses réglementées que cet agent local ou cet adjoint
peut faire ou autoriser au nom du comité national.
M. Lalonde: C'est correct.
M. Bédard: Je pense que le leader de l'Opposition avait
des remarques.
M. Lavoie: J'ai un amendement à proposer. Sur le dernier
alinéa, on vous en a fourni une copie, je crois. "Lorsqu'un agent
officiel nomme un agent local dans un district électoral, il doit, dans
son acte de nomination, indiquer le montant maximum des dépenses
réglementées que cet agent local peut faire ou autoriser au nom
du comité national."
J'aimerais qu'il y ait une certaine flexibilité, parce que si
l'agent officiel nomme au début de la campagne
référendaire un agent local, puis doit déterminer quel
montant on doit... si c'est $3000 ou $5000 dans un comté, qu'on puisse
le rajuster en cours de route durant la campagne. Cela veut dire qu'on peut
ajouter: "l'agent officiel peut cependant réviser ce montant en tout
temps durant la campagne référendaire."
M. Bédard: Pendant la période
référendaire.
M. Lavoie: Durant la période référendaire.
La définition: durant la période référendaire.
M. Bédard: C'est cela, d'accord.
Le Président (M. Clair): La motion du député
de Laval...
M. Bédard: Nous sommes d'accord, M. le
Président.
Le Président (M. Clair):... est d'ajouter à la fin
du deuxième alinéa les mots suivants: "L'agent officiel peut
cependant réviser ce montant en tout temps, durant la période
référendaire". Cette motion d'amendement sera-t-elle
adoptée?
Adopté.
M. Lalonde: On en a gagné un.
M. Bédard: Vous voyez, quand cela a du bon sens, je
n'argumente même pas.
M. Lalonde: Quand cela ne touche rien.
Le Président (M. Clair): L'article 32, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Bédard: II est important, cet amendement, à mon
sens.
M. Lavoie: M. le Président.
Le Président (M. Clair): Avant ou après l'adoption
de l'article 32?
M. Lavoie: Avant. M. Lalonde: Avant.
M. Lavoie: Est-ce que le ministre pourrait nous dire pourquoi on
a déterminé $0.50?
M. Bédard: Pardon?
M. Lavoie: $0.50, plus tard, on pourrait dire 50 centaines, je ne
sais pas, si on se francise jusqu'au bout. Ou des sous
québécois.
M. Bédard: ... Je ne serai plus en politique à ce
moment.
M. Lalonde: Pourquoi $0.50? Comment cela a été
pensé?
M. Bédard: Grosso modo, cela représente le montant
qui est alloué par candidat à l'occasion d'une campagne
électorale. Cela représente un montant qu'on avait
évalué aux alentours de $4 millions, ce qui représente, je
pense, une somme suffisamment importante.
M. Lavoie: ... par comité national. M. Bédard:
C'est cela.
M. Lavoie: Dans la loi électorale, lorsqu'il y a des
candidats, je crois que c'est $0.25 pour le parti où il n'y a pas de
remboursement et, pour les comtés, cela varie. Les premiers... Je prends
$0.60, $0.40...
M. Bédard: Au lieu d'avoir des échelles, il y a un
calcul approximatif qui a été fait et qui donne les $0.50 en
question.
M. Lavoie: Est-ce que cela tient compte du montant que le parti a
droit, dans la Loi électorale, de dépenser?
M. Bédard: Oui, il a droit à $0.25 jusqu'à
un maximum de...
M. Lavoie: En plus des $0.50?
M. Ciaccia: Non, inclus dans les $0.50.
M. Bédard: C'est cela.
M. Lavoie: C'est l'article 35, la subvention; est-ce que vous
avez une idée de la subvention, à l'article 38, que l'Etat
pourrait accorder?
M. Bédard: En toute honnêteté, je n'en ai
aucune idée et je ne crois pas que...
M. Lavoie: La Loi électorale dit...
M. Fontaine: Ce n'était pas le ministre de la Fonction
publique qui vous avait suggéré cela, un chiffre sur cinq
ans?
M. Bédard: Non... franchement, il m'a fait assez de
cadeaux!
M. Lalonde: Non, parce que cela aurait été $0.53 il
y a quelques mois.
M. Bédard: C'est tout simplement que, dans la Loi
électorale, il y a une gradation au niveau des dépenses qui
peuvent être remboursées; quand on fait le compte de ce que cela
peut représenter, c'est environ $0.50 par électeur;
effectivement, cela représente un montant qui, à notre humble
opinion, est quand même assez imposant.
M. Lalonde: Est-ce que le ministre ne trouve pas que cela peut
être un peu trop pour tout simplement, au fond, communiquer une
idée aux gens, la même idée partout dans la province, avec
tous les media qui existent, avec tous les moyens de communications... alors
que, quand il y a un candidat, le ministre le sait, il a déjà
été candidat à quelques reprises, il sait qu'un candidat,
par exemple...
M. Bédard: Si vous voulez le baisser, vous avez beau; j'y
suis très bien disposé.
M. Lalonde: A combien?
M. Bédard: Allez-y de vos suggestions... $0.40 par
électeur, si vous voulez, je n'ai aucune objection.
M. Lavoie: Je suis en train de faire des calculs.
M. Lalonde: Je ne sais pas si l'expérience
électorale d'un comté comme Chicoutimi est la même que pour
Marguerite-Bourgeoys, mais...
M. Bédard: C'est une bonne expérience
électorale.
M. Lalonde: II y a les comités, le loyer qu'il faut payer,
il y a un tas de choses qui ne se produisent peut-être pas exactement de
la même façon dans une campagne référendaire, alors
que, dans une campagne électorale, on tente de conserver la proportion
la plus importante au niveau de la publicité, mais on est aux prises
avec des dépenses fixes comme le loyer, un certain nombre de services,
le téléphone et tout cela. Je me demande si...
M. Bédard: Quand on pense à la publicité et
ce qu'elle coûte présentement, je n'ai pas de jugement de valeur
à passer...
M. Lalonde: II reste à augmenter beaucoup le budget pour
plusieurs années.
M. Bédard: $2 millions, je pense que cela passe quand
même assez vite.
M. Lalonde: Les frais d'impression ont augmenté aussi.
M. Bédard: II y a beaucoup d'information dans ce genre de
campagne, au niveau de la population, il y a beaucoup d'information que les
comités se devront de faire.
M. Lavoie: Et il y a l'Etat qui va envoyer une brochure à
tout le monde.
M. Bédard: Ce n'est pas dans les coûts.
M. Lalonde: ... les $0.50? Cela vaut beaucoup d'argent.
M. Bédard: C'est cela. De toute façon, si vous
voulez diminuer le montant, cela ne me fait absolument rien. Il est
évident qu'on va prévoir que toute brochure envoyée par le
directeur général des élections ou par l'Etat au
bénéfice des deux comités, à ce moment-là,
cela ne comptera pas dans les dépenses référendaires; ce
sont des dépenses orientées très clairement de l'accord de
chacun vers l'information du public.
M. Lalonde: En fait, je posais la question, parce que je voulais
savoir si une analyse très rigoureuse avait été faite. On
me dit qu'on a un peu transposé ce qui arrive dans une campagne
électorale, mais, selon la façon de chaque comité de
s'organiser dans un référendum donné, il y a
peut-être un certain nombre de dépenses qui ne se transposent pas
comme cela. Dans une élection, vous avez 110 comtés, donc 110
candidats pour le même parti qui présente des candidats; ce qui
force la publicité à se diversifier de 110 façons pour
présenter un candidat dans chaque comté, alors que l'idée
qu'un comité va mettre de l'avant va être la même dans les
110 comtés. (21 h 15)
M. Bédard: II y a peut-être le fait à
considérer quand même à savoir qu'il y a des groupes
associés qui seront là. Il faut quand même qu'ils aient des
sommes significatives pour faire valoir leur opinion.
M. Lalonde: Alors, la diversité, le ministre la voit
là-dedans. C'est exact?
M. Fontaine: Si je comprends bien, l'agent du comité
national va pouvoir répartir comme il le veut les dépenses entre
ses différents agents. Alors c'est pour cela que le montant global n'est
pas nécessairement le même que dans la Loi des dépenses
électorales, au niveau de chaque comté.
M. Bédard: L'agent officiel a un budget total qu'il
distribue.
M. Fontaine: C'est cela, mais dans la Loi électorale,
c'est fixé pour chaque comté.
M. Bédard: Chaque comté; l'agent officiel sait
qu'il ne peut dépenser plus que tel montant, et c'est à lui de
surveiller pour que les dépenses excédentaires ne se produisent
pas. Maintenant, il y a peut-être aussi à tenir compte, pour
répondre aux questions du député de Marguerite-Bourgeoys,
il y a peut-être à tenir compte du fait que ce n'est pas
nécessairement, cela ne veut pas nécessairement dire qu'il est...
C'est un maximum de dépenses. Cela ne veut pas nécessairement
dire que cela va être dépensé.
M. Lalonde: II faut éviter les orgies. Et si c'est
trop?
M. Bédard: Je veux vous dire... C'est un maximum, cela ne
veut pas dire nécessairement que les comités nationaux sont
condamnés à dépenser $2 millions, on prend cela comme
chiffre...
M. Lalonde: C'est évident. M. Bédard:
...et...
M. Lalonde: J'aurais une question peut-être, si le ministre
me permet, avant qu'il continue. Dans la Loi électorale il y a un
remboursement pour les représentants, je pense, dans les bureaux de
scrutin. Est-ce que cela est prévu ici?
M. Bédard: Dans la transposition de la Loi
électorale, tout le mécanisme de la Loi électorale ne
s'étend pas...
M. Lalonde: Mais est-ce que le financement, est-ce que le
remboursement qui est payé par...?
M. Bédard: Non, c'est une subvention de I Etat qui est
donnée, qui peut varier.
M. Lalonde: C'est inclus dans la subvention dont on ne
connaît pas l'étendue.
M. Bédard: Oui. La subvention de I Etat, on ne la
connaît pas. On sait une chose, c'est que ce sera la même pour les
deux comités ou pour les différentes options.
M. Lalonde: Non, ce que je veux dire, c'est que si le
comité national doit lui-même assurer le financement de ces
services au niveau de la surveillance du scrutin, peut-être que $0.40,
c'est suffisant.
M. Bédard: A l'article 41 on dit: "Le directeur
général des élections, son suppléant, ses adjoints
et son personnel possèdent à l'égard de la tenue d'un
référendum des pouvoirs analogues à ceux que la Loi
électorale leur confère à l'égard des
élections".
M. Lalonde: Les pouvoirs, est-ce que cela veut dire qu'ils vont
payer? Est-ce qu'ils vont payer...
M. Bédard: "Le directeur général du
financement des partis politiques et son remplaçant possèdent
à l'égard des comités nationaux et de leurs agents des
pouvoirs analogues à ceux que la
loi régissant le financement des partis politiques leur
confère à l'égard des partis politiques, de leurs
instances et de leurs représentants".
M. Lalonde: Est-ce que le ministre peut nous dire si cela...
M. Bédard:... C'est cela.
M. Lalonde: ...signifie que les mêmes contributions de
l'Etat à l'égard du déroulement du scrutin vont se
retrouver dans un scrutin référendaire?
M. Bédard: Normalement oui, s'il y a des réserves,
sauf le remboursement, il n'y en a pas parce qu'il n'y a pas de candidat.
M. Lalonde: Je ne parle pas des remboursements, je parle de ce
qui est payé directement par l'Etat aux officiers de scrutin, comme le
scrutateur, comment appelle-t-on ces gens? Le greffier, les
représentants, ils reçoivent combien déjà?
D'après la dernière élection, on payait $20, ou je ne sais
pas...
M. Lavoie: Non, c'est plus que cela; il y a un nouvel
arrêté en conseil pour l'élection de
Notre-Dame-de-Grâce où le traitement des scrutateurs et des
greffiers a été doublé.
M. Lalonde: Oh là là! M.
Notre-Dame-de-Très-Grâce!...
M. Bédard: Je ne veux pas faire de débat. Je vous
vois "picosser" ... d'expressions très particulières. Comme je ne
veux pas faire de débat, je ne relèverai pas toutes ces
remarques.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Laval. M. Lavoie: M. le Président...
M. Bédard: C'est essentiellement la même chose. On
va le voir dans les appendices, il y a la transcription de la Loi
électorale.
M. Lalonde: Je ne veux pas être fatigant là-dessus,
mais...
M. Bédard: Vous n'êtes jamais fatigant, pas pour moi
en tout cas!
M. Lalonde: ... quand on veut déterminer le montant qui va
être permis comme dépenses, il faut déterminer ce qu'on va
recevoir automatiquement pour la surveillance du scrutin. Pour fournir ces
services, peut-être que $0.40 c'est suffisant, mais ici c'est...
M. Bédard: Vous avez parfaitement raison; cela n'entre pas
là-dedans. C'est assumé, comme dans le temps d'une campagne
électorale, par le directeur général des élections,
de la même manière qu'il peut y avoir une impression de la
présente loi avec les concordances qu'on retrouve aux appendices, avec
la loi 1, la Loi électorale, de manière que les gens puissent se
reconnaître très bien, et cela n'entre pas dans un fonds
référendaire ou quoi que ce soit.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Juste une courte remarque. Je pense que les
dépenses électorales de chaque comté aux élections
je pense que cela peut être à peu près une moyenne
de $13 000 ou quelque chose comme cela ...
M. Bédard: Dans Chicoutimi, $13 000 environ.
M. Fontaine: Cela ferait $1 500 000 environ pour toute la
province. Si on nous dit que les $0.50 par électeur représentent
le même montant, je pense qu'on respecte les mêmes normes.
M. Lavoie: M. le Président...
Le Président (M. Clair): M. le député de
Laval.
M. Paquette: II y a les dépenses du parti au central.
M. Bédard: II y a les dépenses du parti, n'oubliez
pas cela. Cela s'équivaut pas mal. Selon les renseignements qu'on m'a
donnés, c'est que, en fonction de l'étude de la Loi
électorale, les dépenses s'équivalaient.
M. Lavoie: M. le Président.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: J'ai fait des calculs. Lors d'une élection, en
vertu de la Loi électorale, la moyenne le député de
Nicolet-Yamaska a pris $13 000, moi, je prends $14 000 je ne pense pas
qu'on puisse se tromper tellement. 110 comtés, cela fait $1 540 000,
plus le parti, 4 millions d'électeurs, à $0.25, cela fait $1
million. Grosso modo, un parti politique, dans une campagne
générale, a le droit de dépenser environ $2 500 000
à peu près. Je prends en considération que, dans une
campagne électorale il y a 110 candidats à vendre, à faire
connaître.
M. Paquette: Voulez-vous dire que vous étiez à
vendre aux dernières élections?
M. Lavoie: Mon crédit est bon, parce que cela fait
plusieurs fois que je passe cette étape.
M. Bédard: Vous voulez dire que vous vendez bien.
M. Lavoie: Je pense que ce n'est pas le cas du tout dans un
référendum. Un candidat dans un comté est obligé de
faire beaucoup d'assemblées publiques pour vendre sa
personnalité, pour se
faire connaître, pour exprimer des idées. Ici c'est une
idée, un concept qu'on vend à l'échelle du Québec,
et je pense que les média, la télévision, la radio, les
journaux, ce ne sont pas les députés qui sont en jeu, ce n'est
pas l'avenir, on ne vote pas pour un homme, c'est une idée qui va
être véhiculée dans tous les média, le
député, s'il veut faire campagne fera campagne, mais je pense que
pour un référendum un tel budget n'est pas essentiel. Je
proposerais un amendement.
M. Bédard: Je vous ai dit tout à l'heure que
j'étais très ouvert; si vous voulez mettre $0.40...
M. Lavoie: Je veux changer $0.50 pour $0.30, et j'en fais un
amendement. Considérant également, dans mon argumentation, que
l'Etat va faire distribuer une brochure explicative à tous les citoyens
sur les options des deux comités. C'est déjà une charge
importante. Personnellement, je propose $0.30 au lieu de $0.50, et une raison
de plus, avec tous les comités, les groupes, les individus qui voudront
se greffer ou les organismes affiliés, cela limitera les discussions si
la part du budget est moins forte. Il y aura moins d'affrontement et moins de
discussions et moins d'appétit.
M. Bédard: Je ne sais pas. Je veux discuter,
réfléchir à haute voix. J'essaie de concilier cela aussi
avec les arguments que vous avez donnés depuis un certain temps, visant
à donner la chance à tous les groupes de participer à la
campagne référendaire.
M. Lavoie: J'ai dit que je n'accordais pas une importance
à la question d'argent. La liberté, c'est plus fort que cela.
M. Bédard: Non, une seconde. J'essaie de trouver la
logique de votre raisonnement, parce qu'on ne peut quand même pas ajuster
cela comme cela, à l'oeil, au plaisir de la situation.
Vous avez parlé, par exemple, des groupes affiliés qui
n'auraient pas tellement de latitude parce qu'il s'agissait de ne pas leur
donner d'argent et, à ce moment, on les ferait taire. S'il n'y a pas
suffisamment de fonds, je ne vois pas comment on peut leur donner la latitude
financière de faire connaître leurs idées. Je serais
porté à croire qu'il faut quand même leur donner les
moyens, à moins que certains aient à l'idée que le groupe
majoritaire prendra la grosse partie du gâteau et qu'après cela,
il ne restera presque rien pour les groupes affiliés et pour faire
connaître leur manière de voir les choses. Je sais qu'on
réfléchit de part et d'autre tout haut. Je ne voudrais pas...
Le Président (M. Clair): La motion d'amendement du
député de Laval a pour but de remplacer, à l'article 32,
à la troisième ligne, le mot "cinquante ", par le mot "trente
".
M. Bédard: Si vous en faites un amendement formel, parce
qu'on en parle, on peut...
M. Lavoie: Est-ce que la motion est reçue, M. le
Président?
Le Président (M. Clair): Elle est reçue.
M. Bédard: M. le Président, en toute
honnêteté, je vais devoir consulter, parce qu'on joue quand
même avec un des moyens qui sont mis à la disposition des groupes
affiliés, à la disposition du groupe majoritaire et qui doivent
contribuer à informer le plus possible la population sur des options
bien précises, à l'occasion d'une consultation populaire. Je le
prends en réserve.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Bédard: Je ne pense pas qu'on puisse, sur le bord de la
table, dans des choses comme cela, décider que de $0.50 on passe
à $0.30. Je ne veux pas être injuste envers qui que ce soit. Je ne
trouverais pas cela tellement responsable de ma part que d'accepter comme
cela.
M. Lavoie: D'accord, vous pouvez le considérer. Je n'en
tiendrai pas noise au ministre. Il ne faut pas oublier une chose, quand l'Etat
assume un envoi d'une brochure, si cela comprend l'option de deux
comités, plus peut-être une directive, c'est peut-être $0.50
par unité avec l'envoi postal et tout à 4 millions
d'électeurs, cela fait $2 millions. Autant de moins que chaque
comité aurait à faire. Je dis que chaque parti politique, au lieu
d'avoir $2 500 000 à dépenser dans une campagne électorale
pour faire connaître et faire élire 110 députés,
à $0.30, cela fait $1 200 000, je pense que c'est suffisant.
M. Bédard: A ce moment donné, j'essaie de concilier
cela, d'un autre côté, avec la protection des droits et des
libertés de la personne, ce qui implique nécessairement qu'on
doive...
M. Lavoie: La liberté, ah! La! la!
M. Bédard: C'est bien beau de leur dire qu'ils auront le
droit de faire connaître leurs opinions, si on les prive de moyens. On
nous a laissé entendre que c'était la principale... Laissez-moi
finir...
M. Lavoie: J'ai toujours insisté que vous attachiez trop
d'importance à l'argent. Vous êtes obnubilés par les
puissances de l'argent. Vous êtes frustrés par cela.
M. Bédard: Laissez-moi finir. Là, vous me faites
rire! (21 h 30)
Je vous le dis simplement pour réflexion, parce que nous allons
suspendre le montant, nous ne réglerons pas cela sur le bord de la
table. A un moment donné, j'écoutais le leader de l'Opposition,
lorsque nous discutions des comités nationaux, des groupes
affiliés, nous parler de centaines de groupes affiliés qui
pouvaient, à un mo-
ment donné, rejoindre un comité national; il y a une
logique là. Si c'est vrai qu'il va y avoir 200, 300 ou 400 groupes
affiliés qui veulent s'incorporer à un comité national, si
cela donne comme résultat, à la fin, à cause d'une
disposition qu'on prendrait à la légère, que cela ne
donnerait absolument rien à ces derniers, puisqu'on ne mettrait aucun
moyen financier significatif à leur disposition, je pense qu'il n'y a
pas de logique là.
M. Lavoie: Ce n'est pas de l'argent que j'ai exigé pour
eux, c'est de la liberté d'expression et d'association.
M. Lalonde: Nous autres, on ne monnaie pas la liberté.
Le Président (M. Clair): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lalonde: On ne monnaie pas la liberté.
Le Président (M. Clair): Le député de
Nicolet-Yamaska a la parole. M. le député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Merci, M. le Président.
M. Bédard: Vous nous faites rire. En tout cas, je ne ferai
pas de remarques particulières. Allons- y!
Le Président (M. Clair): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: M. le Président, je pense que cela demande
véritablement réflexion. Je ne veux pas me prononcer
immédiatement pour un point ou pour l'autre mais, quand le
député de Laval et leader de l'Opposition officielle mentionnait
tantôt que, lors d'une élection, il faut vendre un candidat, je
pense que, lors d'un référendum, il faut vendre une idée.
L'idée ne se vendra pas de la même façon partout. Si on
prend, par exemple, la question de l'indépendance, on ne pourra pas
expliquer cela de la même façon aux Iles-de-la-Madeleine que dans
le comté de Nicolet-Yamaska et dans le comté de
Notre-Dame-de-Grâce. Il va y avoir des implications différentes.
S'il y a des brochures nationales qui sont distribuées...
M. Lavoie: Par l'Etat.
M. Fontaine: ... par l'Etat, c'est beau mais, par exemple, sur
l'agriculture chez nous, il va falloir l'expliquer d'une façon
différente. Quelles vont être les implications de
l'indépendance sur l'agriculture? Là, il va y avoir des
dépenses additionnelles. C'est pour cela que je me pose la question,
à savoir...
M. Ciaccia: C'est de la faillite, cela. Cela ne prend pas
beaucoup d'argent pour expliquer cela.
M. Lalonde: De la faillite dans l'agriculture ou ailleurs!
M. Paquette: Vous aurez besoin de passer un dépliant
là-dessus parce que le monde ne vous croira pas tellement.
M. Fontaine: Alors, je pense que cela mérite
réflexion, avant de prendre position définitivement.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Rosemont.
M. Ciaccia: ... des experts en agriculture.
M. Paquette: M. le Président, j'ai aussi des
réserves à cet amendement. Je pense que l'essentiel est, bien
sûr, de limiter l'orgie de dépenses. Je trouve cela curieux que
l'Opposition officielle, après avoir voulu ouvrir les portes sur un
autre amendement, avec la possibilité, par exemple, que ce soit
complètement déséquilibré, nous arrive ici avec un
amendement qui va exactement dans le sens et je dirais même qui est
excessif dans ce sens concernant la limitation des dépenses. Sur le
principe, vous allez me trouver d'accord. Il n'y a aucun problème. Quand
on regarde et qu'on essaie de comparer avec ce qui se passe dans une
élection. Un parti était autorisé à dépasser
peut-être $2 millions la dernière fois, peut-être $2 500 000
à la dernière élection, peut-être que le Parti
québécois et le Parti libéral n'étaient pas loin.
Nous autres, on a dépensé un peu moins, mais enfin.
Une Voix: Un peu moins ou un peu plus.
M. Paquette: Non, c'était un peu moins mais, en tout cas,
c'était à peu près pareil. Cela fait $5 millions qui sont
là. Si on ajoute les autres partis, il s'est peut-être
dépensé $6 millions ou $7 millions à la dernière
élection. Je suis d'accord avec ce chiffre. C'est à peu
près cela. L'article, tel qu'il est rédigé, actuellement,
à $0.50 l'électeur, nous amène des dépenses de
l'ordre de $4 millions à peu près. C'est quand même une
réduction sensible qui peut tenir compte du fait qu'effectivement on n'a
pas, dans chaque comté, quatre candidats qui se présentent.
M. Lavoie: C'est dans l'hypothèse qu'il n'y a que deux
options. N'oubliez pas que nous sommes dans une loi-cadre.
M. Paquette: C'est ce que j'étais justement sur le point
de dire.
M. Bédard: Oui, vous avez le meilleur principe. C'est une
loi-cadre. Alors, prenons garde!
M. Lavoie: II peut y avoir trois ou quatre options.
M. Bédard: C'est pour cela. Vous êtes en train de
militer dans le cas contraire.
Une Voix: C'est pire! Cela augmente beaucoup plus.
M. Lalonde: Cela augmente tous les jours... ce sera une orgie...
cinq options!
M. Lavoie: Cinq options à $2 millions, cela fait $10
millions.
M. Ciaccia: Une petite évaluation sommaire de
l'affaire...
M. Paquette: Bon! M. le Président, si je peux continuer,
je pense que j'avais la parole. A deux options, ce qui va probablement
être le cas le plus fréquent parce que tous les gens qu'on a
entendus ici mettent l'accent sur des référendums à deux
options. Je pense qu'on est d'accord sur le principe. On voulait laisser la
porte ouverte à certains cas où il pourrait être
nécessaire d'avoir trois ou même quatre options. A deux options,
cela fait environ $4 millions qui seront dépensés
également, de chaque côté, pour qu'il y ait un
équilibre là-dessus, chacun des comités étant
plafonné à $2 millions. On soutient que cela prend moins d'argent
pour défendre une idée que pour défendre un candidat. Cela
m'étonne. C'est drôle, je vois une campagne
référendaire... Si on veut vraiment que la population soit
informée, cela demande des assemblées, cela demande du porte
à porte, peut-être un porte à porte plus intensif pour
expliquer l'option.
M. Lavoie: Cela se fait par des services
bénévoles.
M. Paquette: Je suis entièrement d'accord, cela se fait
par des services bénévoles. Mais il faut de l'information, il
faut des dépliants. On dit: II y a un dépliant qui va être
envoyé par l'Etat, bien sûr; mais vous savez comme moi qu'aux
dernières élections, c'est trois, quatre, cinq dépliants
qui sont passés au cours de la campagne électorale.
M. Lavoie: Dans votre cas.
M. Paquette: Bien oui, on informe.
M. Lavoie: C'était une marchandise plus difficile à
vendre.
M. Paquette: Sauf que cela a réussi à la
dernière élection, remarquez.
M. Lalonde: Cela a pris tant de dépliants pour vous
vendre?
M. Gagnon: On pourrait comparer le nombre de dépliants
avec les vôtres, dans mon comté.
M. Paquette: M. le Président, quand vous avez un parti qui
veut changer des situations...
Une Voix: II a vu ce qui était arrivé à son
adversaire.
M. Paquette: ... c'est normal d'avoir à s'expliquer plus
longuement. Les gens ont à évaluer une situation
hypothétique, comparativement à une situation qui existe. C'est
tout à fait normal qu'un parti de changement, un parti progressiste, ait
à expliquer beaucoup plus ses positions, un parti qui veut faire des
changements fondamentaux encore plus.
M. le Président, je pense qu'il n'y a rien qui nous permet de
dire que cela nécessite moins de moyens, une campagne
référendaire. Par contre, réduire trop les dépenses
aurait un impact sur une chose sur laquelle on s'entend, je pense, la
possibilité pour divers groupes de véhiculer l'option à
leur façon. Un comité national qui serait serré dans ses
dépenses aurait moins tendance à favoriser le financement de
groupes affiliés. Cela pourrait poser des problèmes, cela
pourrait être délicat.
M. le Président, ce sont les quelques réflexions que je
voulais faire. Je pense que réduire cela à $O.30, c'est
probablement exagéré. Je ne dis pas que $0.50, ce n'est pas trop
mais il s'agit d'évaluer cela, de regarder cela encore.
M. Bédard: M. le Président, je ne vois pas... On
pourrait peut-être terminer la discussion là. Je ne me vois pas,
ce soir, au bout d'une table, en train de décider des millions d'un bord
et de l'autre. Je serai très heureux d'avoir de bonnes nouvelles
à annoncer au ministre des Finances de ce côté. D'autre
part, pour ce que cela coûte, après évaluation, il faudra
donner les balises qui nous ont amenés à mettre les $0.50 que
nous évaluerons ensemble. Il y aurait lieu de suspendre cet article.
Le Président (M. Clair): Nous passons donc à
l'article 33.
M. Lalonde: Avant, M. le Président, je voudrais simplement
réaffirmer que si nous proposons un amendement pour réduire le
montant par électeur qui peut être dépensé par un
comité national, ce n'est pas pour réduire la liberté de
ceux qui vont travailler à l'intérieur de ce comité
national. Nous avons tenté et Dieu sait si vous en avez
été témoin de briser le carcan qui nous
était imposé par cette loi. Je répète, en
terminant, que c'est le carcan qui brime la liberté des gens, ce n'est
pas le montant qu'on permet de dépenser à l'intérieur de
chaque comité.
Je ne voudrais pas...
M. Bédard: Question de règlement, M. le
Président.
M. Lalonde: Non, M. le Président. M. Bédard:
Question de règlement.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, le ministre de la Justice invoque une question de
règlement.
M. Bédard: Question de règlement. M. le
Président, j'ai demandé qu'on le suspende. Je
n'accepte pas qu'on charrie comme cela. Je pense, comme ministre
responsable, que le député de Marguerite-Bourgeoys, encore une
fois, est tenté, avec sa manière vicieuse, de parler des...
M. Lalonde: Ah! M. le Président, là il y a une
question de règlement!
M. Bédard: ... et d'interpréter les paroles. Une
Voix: Article 99.
M. Lalonde: Article 99.
M. Bédard: J'ai demandé qu'on le suspende, j'ai
demandé qu'on le suspende...
M. Paquette: ... A deux cents par électeur, ça va
être quoi, la liberté d'expression?
M. Lalonde: ... le ministre, l'article 99, ce n'est pas l'article
96.
M. Bédard: ... je n'ai pas voulu faire d'argumentation. Je
demande qu'on soit correct. Vous m'en avez dit bien plus que cela
aujourd'hui...
Le Président (M. Clair): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys...
M. Bédard: S'il avait fallu que je prenne le
règlement chaque fois que...
M. Lalonde: M. le Président, le mot "vicieux" peut
être interprété comme un anglicisme "vicious". Si
c'était cela, ce ne serait pas si mal, mais j'accorde au ministre un
respect de la langue française complet et je dois interpréter le
mot vicieux dans le sens très français. A ce moment-là, je
pense qu'il doit retirer ce mot, parce que cela se réfère
à toutes sortes de choses qu'on ne voudrait pas quand même
évoquer ici à cette Assemblée, je sais que le ministre va
le retirer.
M. Bédard: M. le Président, je retire les mots,
demeurant avec mes pensées et mes convictions...
M. Lalonde: II a le droit de demeurer avec ses pensées
vicieuses.
M. Bédard: ... mes pensées et mon
appréciation sur le comportement du député de
Marguerite-Bourgeoys.
Alors, M. le Président, je pense qu'il faut être correct,
quand même au niveau de la discussion, on nous a amené un
amendement, nous avons essayé de l'évaluer ensemble, je vous ai
dit très clairement que je ne pouvais pas, sur le bout d'une table,
régler ce problème et qu'il y avait lieu de suspendre. Je
n'essaie pas de faire d'argumentation comme essayait de le faire le
député de Marguerite-Bourgeoys en commençant dans le sens
que nous avons tenté de vous faire accepter cela. Ce n'est pas cela du
tout, on a une discussion qu'on essaie d'évaluer. C'est bien
différent,
M. le Président, c'est pour cela que je n'ai même pas
argumenté, j'ai réfléchi tout haut.
Je crois qu'à partir du moment où je vous demande de
suspendre, je ne vois pas pourquoi il y aurait une discussion de fond
là-dessus, si nous sommes d'accord.
M. Lalonde: C'est une demande, mais ce n'est pas un ordre.
M. Bédard: Non, mais j'ai demandé de suspendre.
M. Lalonde: Sur la demande de suspension, je dis que si le
ministre demande de suspendre, c'est pour réfléchir. Dans sa
réflexion, je veux qu'il tienne compte, avant d'accéder à
cette demande de suspension, du fait que si nous demandons cet amendement, ce
n'est pas parce que nous voulons réduire la liberté des gens
à participer au référendum. Je pense que cela doit
être dit, parce qu'on nous a donné cela comme argument
tantôt. Si vous avez laissé le ministre argumenter avant de
demander la suspension, vous devez faire de même pour moi. Ce n'est pas
pour réduire la liberté, parce qu'on a tenté d'ouvrir le
carcan, sans succès, et maintenant que le carcan est là, on pense
qu'on doit réduire le montant permis, parce qu'il y a d'autre chose, et
on tient compte le député de Laval l'a dit de
l'amendement qui a été annoncé par le ministre, à
savoir que l'Etat pourra transmettre aux électeurs l'information
là-dessus. C'est un montant important.
M. Bédard: M. le Président, nous ne nous sommes
même pas entendus, encore, concernant ce que l'Etat pourrait faire
parvenir comme information. C'est pour cela que je dis qu'on n'est pas en
mesure, que nous n'avons pas tous les instruments, tous les
éléments en main qui nous permettent d'en arriver à une
solution rapide et une solution qui soit raisonnable.
Le Président (M. Clair): Messieurs, un instant, s'il vous
plaît! Je ne veux pas émettre de directives, parce que je pense
bien que je n'ai pas le pouvoir de le faire sur un sujet comme celui-ci, mais,
étant donné qu'il me paraît que, de toute façon, la
discussion va devoir reprendre...
M. Fontaine: M. le Président, j'avais demandé la
parole, juste avant qu'on suspende. J'ai une courte remarque à
faire.
M. Lavoie: Moi aussi, une très courte. M. Lalonde:
Une très courte.
M. Ciaccia: Moi aussi, une très courte remarque.
M. Lavoie: Même sur la motion de suspension, on ne veut pas
exagérer.
Le Président (M. Clair): Mais, normalement, s'il y avait
une motion de suspension formelle...
M. Lalonde: C'est débattable. M. Lavoie: C'est
débattable. Une Voix: Mais là, il n'y en a pas.
Le Président (M. Clair): C'est débattable, mais,
à ce moment, il...
M. Ciaccia: M. le Président, on va être d'accord
pour suspendre, on voudrait simplement faire quelques remarques.
Le Président (M. Clair): La motion serait
débattable, sauf qu'il faudrait parler sur la motion.
M. Lavoie: Oui... M. Lalonde: Oui...
M. Ciaccia: ... le ministre devrait le prendre en
considération durant la suspension.
M. Lalonde: C'est cela.
M. Lavoie: Je pense qu'on peut s'entendre.
M. Lalonde: Ne vous en faites pas, la population est assise de ce
côté-ci.
M. Bédard: L'Opposition est assise du
côté...
Le Président (M. Clair): M. le député de
Nicolet-Yamaska d'abord.
M. Fontaine: Nous sommes d'accord pour suspendre, mais si nous
avons des remarques à faire avant que ce soit suspendu, je pense que ce
serait mieux de les faire tout de suite. Je voulais simplement dire une phrase:
II me semble beaucoup plus sage, beaucoup plus sain pour la démocratie,
plus simple également de savoir qu'il y a $0.50 par électeur qui
peuvent être dépensés; à ce moment, on sait
d'où vient l'argent, plutôt que d'avoir seulement $0.30 et de ne
pas savoir d'où peuvent sortir les autres sommes.
M. Bédard: Je prendrai cet argument en
considération.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Merci, M. le Président. Je suis aussi d'accord
pour suspendre l'étude de cet article, mais je voudrais seulement
laisser savoir au ministre que j'appuie entièrement la motion du
député de Laval et qu'en ce qui me concerne, quand vous parlez de
liberté d'expression et de liberté d'association, cela ne
s'achète pas. Ou cela existe ou cela n'existe pas.
M. Bédard: Je ne vous ai pas dit non.
M. Ciaccia: Je pense que la question des $0.30, d'après
les calculs, ce sera amplement suffisant. Le montant des dépenses n'a
rien à faire avec les libertés d'expression et
d'association...
M. Paquette: Si vous baissez la limite à S0.02 par
électeur, c'est une vraie atteinte aux libertés d expression.
Voyons!
M. Ciaccia: ... et ma liberté de penser. Il n'est pas
question de vendre ou d'acheter des pensées.
M. Bédard: Arrêtez donc! C'est de la
démagogie. Cela n'a pas de bon sens. (22 h 45)
M. Ciaccia: Non, je voulais seulement que vous preniez cela en
considération dans vos...
M. Bédard: Cela n'a pas de bon sens d'être
démagogue à ce point, prenez des élections...
M. Ciaccia: Question de règlement, M. le
Président...
M. Lalonde: II vous l'a expliqué, le député
de Laval, chaque député a des problèmes...
Le Président (M. Clair): A l'ordre, s il vous
plaît!
M. Bédard: II y a des...
Le Président (M. Clair): Le député de
Marguerite-Bourgeoys invoque le règlement.
M. Lalonde: M. le député de Mont-Royal avait la
parole, M. le Président, et le ministre l'interrompt.
M. Bédard: Je ne m'excuse pas d'interrompre quelqu'un qui
fait de la démagogie, quand on a dit qu'on suspendait l'article.
M. Lalonde: M. le Président, question de règlement.
Je dirais seulement que le ministre...
Le Président (M. Clair): M. le député de
Mont-Royal.
M. Lalonde: Je voudrais seulement que le ministre prenne en
considération ces remarques que nous avons faites. On ne peut pas faire
le parrallèle entre une élection, quand un député a
certaines dépenses, a certains problèmes d'organisation dans son
comté, et le référendum... C'est vrai, on est au niveau
d'une certaine liberté, d'une certaine idée de liberté.
Pour ces raisons, je voudrais que le ministre prenne ces remarques en
considération et j'appuie les suggestions du député
de...
M. Bédard: Je n'avais vraiment pas besoin de tous ces
arguments que je considère plus démagogiques qu'autre chose pour
prendre le problème en considération. Je vous ai indiqué,
dès que nous en avons parlé, dès que nous avons
émis
l'idée que c'était peut-être trop, qu'il y avait
peut-être lieu de réfléchir là-dessus, sur quels
critères exacts on s'était basé, je vous ai tout de suite
dit qu'il y avait lieu d'évaluer. Je n'avais vraiment pas besoin de tous
ces plaidoyers qui sont bien plus démagogiques qu'à base de
rationalité. Je vais prendre aussi... Je vous le dis, et la
réflexion n'a pas été longue de la part du
député de Nicolet-Yamaska, qui a tout simplement mis sur la table
un argument qu'il fallait considérer, sans essayer de prêter
déjà des intentions à quelqu'un, en l'occurrence à
moi qui représente le gouvernement, prêter des intentions de
refuser ou d'accepter ces... Je vous le dis et je vous l'ai dit dès le
départ que j'allais l'évaluer, et on verra; on parle pour
rien.
M. Ciaccia: M. le Président, une question sur l'article
96. Je n'ai pas prêté d'intention au ministre et je n'accepte pas
les propos du ministre. C'est trop facile de dire qu'une personne est
démagogue ou non, ce sont des principes de liberté d'expression.
Pour vous, c'est de la...
M. Bédard: Je ne vous ai pas mis en cause.
M. Ciaccia: M. le Président, est-ce que j'ai le droit de
parole?
Le Président (M. Clair): Vous avez la parole, M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Merci, M. le Président. Pour moi, la
liberté d'expression et la liberté d'association et même
les représentations que vous avez reçues de différentes
associations apolitiques qui ne veulent pas s'associer avec des partis
politiques, cela n'est pas une question de dépenses, c'est une question
de principe. Ces personnes vont être découragées de
participer au référendum parce qu'elles ne veulent pas...
M. Bédard: ... aux comités nationaux.
M. Ciaccia: Oui, mais je réponds, M. le Président,
et je veux qu'il le prenne, c'est de la liberté d'association.
M. Paquette: ... d'association; là, on parle de la
liberté d'expression.
M. Ciaccia: On parle des deux, je parle des deux.
M. Paquette: Pas ici!
M. Ciaccia: La question du...
M. Lalonde: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Clair): Le député de
Marguerite-Bourgeoys invoque le règlement.
M. Lalonde: Le député de Rosemont s'est tu et mon
invocation est entendue.
M. Ciaccia: On parle de la liberté d'association, de la
liberté de participer au référendum, et c'est pour ces
raisons que j'ai invoquées que j'ai suggéré au ministre de
prendre en considération mes représentations. Si vous ne voulez
pas les prendre et si vous voulez une autre conclusion, je suis d'accord avec
vous de suspendre, parce qu'il y a des problèmes à
considérer: est-ce que $0.30, c'est assez ou non? Je voulais laisser
savoir au ministre que j'étais d'accord avec la motion d'amendement du
député de Laval et ce sont seulement des suggestions que je
voulais vous donner avant, parce que je sais qu'après que vous avez pris
avis de vos conseillers et qu'après que vous ayez pris la
décision, ce sera inutile pour moi de vous faire ces
représentations. C'est pour cela que je vous les fais à l'avance
et pour aucune autre raison, M. le ministre.
M. Bédard: Soyons sûr d'une chose: ce que je veux
dire par argument démagogique, c'est quand vous dites: Nous, on dit que
la liberté n'est pas une question d'argent. Vous n'avez pas besoin de me
dire cela, c'est ma profonde conviction et on n'a même pas besoin de le
dire à cette table, au niveau de cette discussion.
M. Ciaccia: Le député de Rosemont semblait
évaluer aussi, mettre une certaine valeur à dire: Cela va
coûter tel argent, on va vendre, c'est lui qui a fait les commentaires
sur le fait de vendre les idées...
M. Paquette: M. le Président, c'est vous qui avez...
M. Ciaccia: Je ne veux pas qu'il y ait de malentendu de ce
côté.
M. Paquette: L'article 96, s'il vous plaît! Le
Président (M. Clair): A l'ordre!
M. Bédard: Alors je le prendrai en
considération...
Le Président (M. Clair): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: Je m'excuse, ce n'est pas moi qui ai introduit cette
idée de vendre des hommes et de vendre des idées; cela me
répugne.
M. Ciaccia: Ce n'est pas moi non plus. M. Paquette: Bon,
cela vient de votre côté. M. Ciaccia: Cela ne vient pas de
moi.
M. Bédard: Justement, quand j'ai fait la concordance avec
la Loi électorale, c'est vous, de l'Opposition, qui nous avez dit que
dans une élection on vendait des hommes...
M. Paquette: Je voulais faire une blague au
député de Laval, je lui ai dit: Vous étiez à
vendre à la dernière élection.
M. Bédard: ... ce n'était pas la même chose,
vous êtes...
Le Président (M. Clair): A l'ordre! Ecoutez, messieurs, le
dernier intervenant là-dessus ou moi, je vais exiger qu'il y ait une
motion formelle; je vais exiger quelque chose. On n'est pas pour être
là accroché en l'air comme cela. M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Vous avez remarqué, M. le Président, que
je ne suis intervenu d'aucune façon; j'ai été respectueux
du règlement d'une manière déconcertante. Je voudrais
ajouter un élément à la méditation du ministre,
avant de suspendre cet article; il pourra le prendre en considération.
Etant donné que le montant global qu'un comité national pourra
dépenser ou consacrer à la campagne est relié à
l'article 38, à la contribution de l'Etat, sans connaître quelle
sera la contribution de l'Etat en vertu de l'article 38... dans le paysage on a
discuté, à certains moments, lors de l'étude du livre
blanc... il y a eu des chiffres lancés, possiblement, et je le dis sous
toute réserve, possiblement $0.25 par l'Etat et 50% du montant total
alloué à chacun des comités nationaux, ce qui est une
somme quand même assez substantielle. Je vous donne une exemple:
l'expérience anglaise.
On s'est fait fort, quand cela faisait notre affaire souvent, de se
référer à l'expérience britannique où, en
Angleterre, il y avait 40 millions d'électeurs, 40 087 000
électeurs...
M. Bédard: Puis-je vous donner juste une petite
information? En Angleterre, il n'y a pas de télévision.
M. Lavoie: il n'y a pas de télévision?
M. Bédard: Non, il n'y a pas de télévision,
il y a une moyenne différence.
M. Lavoie: II y avait un partage à la BBC entre les
partis, un partage gratuit.
M. Bédard: Ce sont des émissions d'information, ce
sont des émissions d'information, pas de publicité
payée.
M. Lavoie: Laissez-moi donc finir, vous allez voir où je
vais, où je vous laisse... C'est un élément de
méditation, ce n'est pas une argumentation. Je sème en soi plus
ou moins fertile, ou stérile, mais en sol difficile. En Angleterre il y
avait 40 087 000 électeurs où la contribution de l'Etat à
chaque comité national était de 125 000 livres sterling, soit
grosso modo $250 000 ce qui fait par électeur $0.006. ici, au
Québec, et si on parle de $0.25 possiblement de contribution de l'Etat,
ce qui fait 40 fois plus, si on garde à $0.50 le montant limite avec une
contribution possible de l'Etat de $0.25.
Si on accepte notre suggestion, cela fera quand même $0.30,
montant limite par comité national avec une contribution possible,
proportionnelle de 50% ce qu'on a mentionné, de $0.15 cela
fera quand même 25 fois plus qu'en Angleterre.
Je termine la semence ou l'élément de méditation
que je laisse au ministre.
M. Bédard: D'accord, alors je prendrai en
considération tous les arguments qui ont été amenés
par l'Opposition officielle, par le député de Nicolet-Yamaska,
par les membres également du côté ministériel en
tenant compte de certains facteurs. On a référé au
référendum en Grande-Bretagne, il semble, selon les informations
que j'ai...
M. Lavoie: Je vous colle à la réalité, vous
avez tellement invoqué le référendum de
Grande-Bretagne.
M. Bédard: Non, non, mais écoutez, vous y avez
référé, M. le Président...
M. Ciaccia: ... là-bas d'abord, c'est une autre
réalité...
Le Président (M. Clair): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Non, je parlais au député de...
M. Bédard: Je vais examiner...
M. Paquette: Les compagnies contribuent...
Le Président (M. Clair): Messieurs, à l'ordre, s'il
vous plaît!
M. Ciaccia: Pour un temps c'est une réalité et pour
une autre raison ce n'est pas une réalité.
M. Bédard: Je ne veux pas faire d'argumentation ici ce
soir.
Le Président (M. Clair): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Bédard: Je ne veux faire aucune argumentation. On va
prendre tous ces arguments en considération, on va prendre en
considération la situation en Grande-Bretagne, la situation ici au
Québec par rapport aux frais qui doivent se payer, au niveau de la
télévision, au niveau d'autres ordres de dépenses. On va
essayer de faire l'évaluation la plus correcte possible et on en
reparlera quand on reviendra sur ce point.
Le Président (M. Clair): L'article 32 est suspendu.
J'appelle l'article 33.
M. Paquette: L'article 33 est suspendu. Le Président
(M. Clair): Vous avez raison.
M. Bédard: Non, c'est 32.
Le Président (M. Clair): Non, c'est 32 qui est suspendu.
L'article 33 est maintenant à l'étude. M. le ministre.
M. Bédard: II voulait dire qu'il y avait des manifestants
dehors, cela a tout l'air que le leader de l'Opposition se réveille, les
manifestants ont le droit de parler fort et de faire du bruit.
M. Paquette: On n'a rien contre cela.
M. Bédard: Comme le leader de l'Opposition en fait depuis
un certain temps.
M. Laberge: On n'est pas si à gauche que cela!
Le Président (M. Clair): Article 33, messieurs.
M. Bédard: Je n'ai pas d'amendement.
Le Président (M. Clair): Adopté.
Fonds du référendum
Article 34.
M. Bédard: L'article 34: L'agent officiel, son adjoint ou
l'agent local ne peut défrayer le coût d'une dépense
réglementée qu'à même un fonds spécial
appelé, aux fins de la présente loi "fonds du
référendum ".
Le Président (M. Clair): L'agent officiel ou son
adjoint.
M. Bédard: Son adjoint ou l'agent local... ne peut
défrayer le coût d'une dépense réglementée
qu'à même un fonds spécial, etc.
M. Lavoie: Pourriez-vous répéter, si vous n'avez
pas d'objection.
M. Bédard: L'agent officiel, son adjoint ou l'agent local
ne peut défrayer le coût d'une dépense
réglementée qu'à même un fonds spécial
appelé, aux fins de la présente loi, "fonds du
référendum".
M. Lavoie: Adopté.
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Article 35.
M. Lavoie: Je pense qu'on peut suspendre l'article 35. Ce n'est
par relié au financement général?
Je pense qu'il y a une relation avec les $0.25 qui seraient permis aux
partis politiques... A même leur fonds de transférer au fonds du
référendum. Je pense que cela devrait être
étudié avec l'article 32.
Le Président (M. Clair): Suspendu?
M. Lavoie: C'est plus concordant avec la loi 2.
M. Bédard: M. le Président, je fais motion pour
changer, au paragraphe c) de l'article 35, le mot "deniers" par le mot "biens".
On peut dire que c'est accepté?
M. Lavoie: C'est concordant avec la loi 2. (22 heures)
M. Fontaine: Et le reste est suspendu.
M. Bédard: Nous suspendons...
Le Président (M. Clair): ... Suspendu; l'article 36.
M. Bédard: Cela ne posera pas de problème quand on
aura réglé...
M. Lavoie: On pourrait étudier, je crois, les articles 32
et 35 ensemble, ils sont en relation l'un et l'autre.
M. Bédard: A l'article 36, nous n'avons pas
d'amendement.
M. Fontaine: Ce n'est pas...
M. Bédard: ... de ses propres biens, au lieu de...
Le Président (M. Clair): On remplace encore, au dernier
mot, le mot "deniers " par le mot "biens".
M. Bédard: C'est cela.
M. Fontaine: Là où on parle d'un agent local, vous
n'inscrivez pas "son adjoint '?
M. Bédard: Là, il n'y a vraiment pas de
problème, parce qu'on réfère à l'article 35 qui a
été suspendu. Quand on aura fait les relations...
M. Lavoie: Je n'y vois pas de difficulté. M.
Bédard: Alors adopté, M. le Président. Le
Président (M. Clair): L'article 36, adopté.
M. Bédard: L'article 37, c'est en concordance avec la Loi
du financement des partis, je pense?
M. Lavoie: Un instant...
M. Bédard: $3000...
Le Président (M. Clair): Adopté?
M. Lavoie: Un instant...
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté.
M. Bédard: M. le Président, nous pourrions passer
à l'article 41.
M. Fontaine: ... problème.
M. Bédard: C'est vrai, il n'y a pas de problème,
c'est très technique; je ne peux pas vous dire quel montant y est
versé.
La subvention de l'Etat
Le Président (M. Clair): Alors, l'article 38?
M. Lavoie: Un instant!... Adopté.
Le Président (M. Clair): L'article 38 est
adopté.
M. Bédard: L'article 38 est adopté?
Le Président (M. Clair): Nous suspendons les articles 39
et 40?
M. Bédard: Les articles 39 et 40, nous les suspendons,
mais il y a un petit amendement que le leader de l'Opposition accepterait; ce
n'est pas vraiment un amendement, mais le fait de remplacer, au
troisième alinéa où on dit: "Le conseil du
référendum ne peut accueillir... " remplacer le mot "accueillir"
par "recevoir" parce que c'est plus légal.
M. Lavoie: Sur un amendement aussi positif, nous n'avons pas
d'objection.
M. Lalonde: ... des milliers de personnes qui ont fait un
amendement à la paix sociale.
M. Bédard: Ce qui donne comme conséquence, à
la première ligne du 4e paragraphe, de remplacer le mot "accueille", par
"reçoit".
M. Lavoie: Lorsque le conseil du référendum
reçoit. Très bien.
Le Président (M. Clair): De consentement.
M. Bédard: A l'article 40, au deuxième paragraphe,
la première ligne: changer "accueillir" par "recevoir', et au
troisième paragraphe "accueille" par "reçoit". Nous allons
suspendre ces articles.
M. Lavoie: Pourrait-on demander au ministre qu'il reçoive
mieux nos amendements qu'il les accueille?
M. Lalonde: C'est un peu comme ce soir, les 4000 personnes dehors
d'ailleurs sont très bien reçues.
M. Bédard: Vous êtes très gentil. Oui,
beaucoup mieux reçues que dans le temps.
M. Lalonde: Avec des barrières, nous les avons vues.
M. Bédard: Ce sont les travaux.
M. Lalonde: Les travaux ne sont pas des barrières, non,
c'est un travail de paix sociale qu'on a actuellement!
M. Bédard: II va y avoir des fleurs là!
M. Lalonde: Et un appareil policier impressionnant!
Le Président (M. Clair): Messieurs, I'article 41.
M. Bédard: Branchez-vous, à un moment
donné.
M. Lavoie: Les articles 39 et 40 sont suspendus.
Dispositions diverses
M. Bédard: A l'article 41, ce sont vraiment des
dispositions diverses, et je pense qu'on peut aller assez rapidement. Je vais
laisser le leader de l'Opposition lire l'article.
M. Lavoie: Un instant, l'article 41 : "Le directeur
général des élections, son suppléant, ses adjoints
et son personnel possèdent à l'égard de la tenue d'un
référendum..."
M. Lalonde: Pendant que c'est suspendu, peut-on suspendre
même la séance pour permettre au ministre d'aller rencontrer les
quelques milliers de personnes qui manifestent en avant?
M. Bédard: C'est avec grand plaisir que j'irais;
maintenant, je pense que pour le moment, notre travail est en commission.
M. Lavoie: Nous sommes prêts à suspendre.
M. Lalonde: Nous sommes prêts à suspendre.
D'ailleurs, ils ont eu une minute de silence tantôt.
M. Bédard: Heureusement qu'un ministre est là
toujours pour rappeler à l'ordre les membres de la commission, que notre
premier devoir est d'étudier ce projet de loi.
Le Président (M. Clair): L'article 41 est-il
adopté?
M. Lavoie: N'y aurait-il pas lieu question de linguistique
peut-être à la deuxième ligne du troisième
alinéa: "... à l'égard des comités nationaux et de
leurs agents il n'est pas nécessaire de mettre "adjoint"...
M. Bédard: "Et de leurs agents", à ce moment, cela
comprend les locaux de tous les agents.
M. Lavoie: A notre point de vue, je pense que cet article ne
serait même pas nécessaire. Je pense que les annexes couvrent que
le directeur général des élections et...
M. Bédard: C'est pour inclure le principe qui va mieux
sous-tendre les appendices, où nous faisons les ajustements.
Le Président (M. Clair): Adopté?
M. Lavoie: Adopté.
M. Fontaine: Adopté.
M. Bédard: C'est le principe à l'article 41.
Le Président (M. Clair): L'article 42.
M. Bédard: A l'article 42, on spécifie le principe:
Sauf dans la mesure où il est prévu autrement par la
présente loi, tout référendum est régi par les
dispositions de la Loi électorale et de la Loi régissant le
financement des partis politiques qui sont énumérées
à l'appendice 2, en y effectuant, le cas échéant, les
modifications qui y sont indiquées.
M. Fontaine: Adopté.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. L'article 43?
M. Bédard: L'article 43... C'est ce que je disais tout
à l'heure, afin que le citoyen comprenne les gestes et le
parlementaire... il y a lieu, une fois que nous aurons adopté cette loi,
étant donné les appendices et toutes les concordances qu'il y a
avec la Loi du financement des partis politiques et la Loi électorale,
il y a lieu qu'il y ait une refonte de la loi pour fins de
compréhension.
M. Fontaine: Comment se fait-il que ce soit le directeur
général des élections qui fasse cela? Ce n'est pas
l'auditeur officiel ou...
M. Bédard: C'est le directeur général des
élections qui doit faire imprimer. Alors...
M. Fontaine: Des élections, je veux dire.
M. Bédard: ... il s'adresse à quelqu'un qui
imprimera, mais c'est lui, effectivement, qui fait les...
M. Lavoie: Adopté, en ce qui nous concerne. Le
Président (M. Clair): Adopté. Article 44. M. Fontaine:
C'est la même chose, adopté. Le Président (M.
Clair): Adopté? M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté. Article 45.
M. Fontaine: Adopté.
Le Président (M. Clair): Adopté.
M. Lavoie: Adopté.
Le Président (M. Clair): Article 46.
M. Lavoie: C'est pour permettre, je crois, aux juges...
M. Bédard: C'est cela.
M. Lavoie: Tous les juges...
M. Bédard: C'est pour permettre à tous les juges,
de même qu'au Protecteur du citoyen, à tout substitut permanent du
procureur général, de...
M. Fontaine: C'est l'article 47, cela?
Le Président (M. Clair): C'est l'article 46.
M. Bédard: ... voter.
M. Lalonde: C'est l'article 46?
M. Bédard: Non, c'est l'article 47.
M. Lalonde: L'article 46.
M. Bédard: En les enlevant de la liste des...
M. Lavoie: J'ai juste une question à poser au ministre. Je
ne sais pas quelle est la raison particulière, mais comment se fait-il
qu'à l'article 16 de la présente loi, vous accordiez le droit de
vote aux prisonniers dans les cas d'une portée spéciale,
uniquement dans le cas d'un référendum, alors qu'aux articles 46
et 47 vous amenez une modification générale pour les juges et les
autres personnes, non seulement dans le cas des référendums, mais
dans le cas des élections? C'est une modification de portée
générale que vous accordez aux juges, aux procureurs, etc., le
Protecteur du citoyen ainsi que tout substitut permanent du procureur
général.
En somme, aux articles 46 et 47, vous amenez une modification
générale, autant dans le cas des référendums que
dans le cas d'une élection, et vous faites cela pour une loi sur la
consultation populaire. Vous apportez une modification à la Loi
électorale dans une loi spéciale, alors que vous accordez aux
prisonniers, à l'article 16, uniquement le droit de vote lors d'une
consultation populaire.
M. Bédard: On me dit que les prisonniers auraient le droit
de vote, mais que cela n'a jamais été appliqué. Autrement
dit, à l'occasion d'élections générales, on n'a
jamais pris les dispositions pour les moins de deux ans
nécessaires pour leur permettre d'exercer ce droit de vote.
M. Lavoie: C'est vraiment la première réponse
satisfaisante que j'ai du ministre de la Justice depuis qu'on étudie ce
projet de loi.
M. Lalonde: Cela vaut la peine, cela fait seulement un mois.
M. Lavoie: C'est pour cela que je voulais le souligner.
Le Président (M. Clair): L'article 46 est-il
adopté?
M. Bédard: M. le Président, je note le sourire du
leader de l'Opposition. Comme je veux avancer dans le projet de loi, je ne
ferai pas de remarques.
Le Président (M. Clair): L'article 46 est
adopté.
M. Lavoie: Nous sommes à 47 ou...
M. Bédard: Pour avancer avec l'Opposition, il faut marcher
sur son orgueil.
Le Président (M. Clair): Article 47.
M. Lavoie: Quant à moi, on peut se rendre à
l'article 55 du projet de loi, ce soir, si vous le voulez.
M. Bédard: D'accord, d'accord.
M. Lavoie: Il n'y en a que 49.
(22 h 15)
M. Bédard: Une fois partie, l'Opposition n'est pas
arrêtable.
M. Lalonde: Nos droits sont encore brimés.
M. Bédard: Les droits de l'Opposition sont brimés,
on arrête à l'article 49.
Le Président (M. Clair): L'article 47. M. Fontaine:
Adopté.
Le Président (M. Clair): L'article 47 est-il
adopté?
M. Bédard: Je ne crois pas qu'il y ait d'objection.
M. Fontaine: Adopté.
M. Lavoie: La Loi du financement des partis politiques.
M. Lalonde: M. le Président, l'article 134 de ladite loi,
il faut que ce soit la Loi électorale.
M. Bédard: S'il traite...
M. Lalonde: C'est assez difficile de ce côté.
M. Lavoie: L article 46 leur donne le droit de vote mais
l'article 47 les empêche de participer activement à une campagne
électorale. Ils ne peuvent prendre part aux élections.
M. Fontaine: Techniquement, lorsqu'on dit, à l'article 47:
"L'article 134 de ladite loi...' Je pense qu'il faudrait peut-être dire:
"L'article 134 de la Loi électorale ou de la susdite loi..."
M. Bédard: Non, non, parce que l'article 134
réfère toujours c'est une technique législative
à la loi qui est nommée, avant.
M. Fontaine: D'accord.
Une Voix: Vous tentez d'induire la commission en erreur.
M. Fontaine: Non, non, je demanderais une information.
M. Bédard: Elle était très à
propos.
Le Président (M. Clair): L'article 47 est-il
adopté?
M. Lavoie: Oui, adopté.
Le Président (M. Clair): Article 48.
M. Lavoie: Je crois que c'est...
M. Bédard: C'est vraiment technique.
M. Lavoie: ... dans la Loi du financement des partis politiques,
c'est le rapport...
M. Bédard: C'est cela.
M. Lavoie: ... annuel: Un parti autorisé doit faire
rapport annuellement de toutes ses activités financières.
M. Bédard: Alors, à l'occasion d'une consultation
populaire, l'agent officiel doit faire rapport.
M. Lavoie: Oui.
M. Bédard: C'est de concordance.
Le Président (M. Clair): Alors, l'article 48 est
adopté. Article 49.
M. Lavoie: J'aurais un amendement.
M. Fontaine: M. le Président, j'aurais un amendement.
M. Lavoie: Je veux faire un amendement en vertu de l'article 9 de
notre règlement qui n'est pas encore adopté, à l'effet que
cette loi soit soumise à un référendum.
M. Fontaine: M. le Président...
Le Président (M. Clair): M. le député
de...
M. Bédard: On n'a pas le droit si ce n'est pas inscrit
dès le départ.
M. Lavoie: II n'est pas adopté, votre amendement.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: J'ai pensé, M. le Président, que les
représentants du Parti libéral feraient un amendement parce
qu'ils ont toujours réclamé un référendum,
même avant l'adoption d'une loi. Je pensais qu'ils allaient demander que
la présente loi entre en vigueur au plus tard le jour de sa
sanction.
M. Bédard: Alors, l'article 49...
Le Président (M. Clair): Article 49, adopté?
M. Lavoie: Adopté.
M. Bédard: Les appendices, est-ce que vous êtes en
forme?
M. Lavoie: II est 22 h 20, cela va aller assez vite, de toute
façon.
Le Président (M. Clair): II est de coutume...
M. Lavoie: De?
Le Président (M. Clair): II faut les adopter.
M. Lavoie: Bien oui, mais pas ce soir. Il y a quand même,
M. le Président...
M. Bédard: M. le Président...
M. Lavoie: ... des articles qui ont une portée très
spéciale. Si je me rappelle bien, il y a l'article 3...
M. Bédard: L'article 3, l'article 6...
M. Lavoie: L'article 9.
M. Bédard: ... l'article 9 et...
M. Lavoie: Les articles 25 et 26...
M. Bédard: C'est cela.
M. Lavoie: ... et d'autres.
M. Bédard: II y a l'article 31 qu'on a suspendu pour
donner des renseignements; il y a l'article 32 sur la question des $0.50, afin
de donner des explications et peut-être y réfléchir, non
seulement de mon côté mais du vôtre aussi.
M. Lavoie: Pendant quelques minutes...
M. Bédard: Ensuite...
M. Lavoie: ... est-ce que le ministre pourrait nous donner une
indication, brièvement, sur des principes auxquels nous attachons une
énorme importance brièvement et sans faire un débat
qui traîne en longueur au sujet de l'appel qu'on pourrait avoir,
qui est prévu à l'article 3 et à deux autres articles;
contestation, articles 39 et 40, l'appel des décisions du Conseil du
référendum; l'article 6, possiblement information
unilatérale du gouvernement; l'article 9, clôture automatique dans
le cas d'un projet de loi...
M. Bédard: Le débat limité dans le cas d'un
projet de loi.
M. Lavoie: Bien, clôture, guillotine, dans le cas d'un
projet de loi.
M. Bédard: Chacun a droit à ses expressions.
M. Lavoie: Ecoutez, je peux relever des discours que j'ai
entendus de mon honorable ami d'en face, en 1973 et en 1976.
M. Bédard: Prenez garde, il ne trouve pas mes
discours.
M. Lavoie: II ne disait pas seulement "limite du temps "...
M. Bédard: C'était très prudent.
M. Lavoie: "Guillotine, couperet, clôture, baîl-lon",
c'étaient des synonymes bien connus du ministre de la Justice actuel.
Sur ces trois points où nous avons et nous aurons
énormément de difficulté à nous entendre,
j'aimerais, ces trois principes... Et nous réservons encore un
débat à l'article 26 pour ne pas limiter la liberté
d'expression et d'association...
M. Bédard: Est-ce que...
M. Lavoie: ... des individus, des groupes et des partis qui ne
voudraient pas adhérer à un comité national.
M. Bédard: Selon vos prétentions, est-ce que vous
pouvez me dire, à l'article 26, quel est le sens des amendements?
M. Lavoie: C'est dans le même sens qu'à l'article 6,
je crois, nous allons continuer notre débat pour un certain temps...
M. Bédard: On aura une discussion générale
là-dessus, on s'est entendu, je crois?
M. Lavoie: Oui. En deux mots, c'est pour que les comités
nationaux ne soient pas strictement obligatoires pour les individus, les
groupes et les partis politiques qui n'adhéreraient pas à un
comité national.
M. Bédard: Sur les articles en question qui resteront
à discuter, je n'ai pas d'indication particulière à faire
à ce moment-ci. J'ai eu l'occasion d'en discuter avec les
représentants de l'Opposition, des diverses oppositions; nous avons
échangé certains propos, je pense, d'une façon très
ouverte et je crois qu'il y a lieu, tel qu'on en avait parlé, d'attendre
à lundi, certaines réflexions se faisant de part et d'autre, pour
qu'on puisse voir jusqu'à quel point il y a des possibilités de
débloquer rapidement sur les quelques articles qui restent.
M. Lavoie: Très bien.
M. Lalonde: Est-ce que vous proposez la suspension?
Le Président (M. Clair): Alors...
M. Lalonde: Cela me fait plaisir d accepter l'ajournement pour
permettre au ministre daller rencontrer les 4000 manifestants à
l'extérieur, M. le Président.
Le Président (M. Clair): La commission ajourne ses travaux
sine die.
(Fin de la séance à 22 h 24)