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Étude des crédits du Conseil
exécutif
(Quinze heures six minutes)
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de la présidence du conseil, pour l'Office de
planification du Québec, se réunit pour l'étude des
crédits 1978/79.
Les membres de cette commission sont: M. Bédard (Chicoutimi), M.
Bisaillon (Sainte-Marie), M. Charbonneau (Verchères), M. Clair
(Drummond), M. Garneau (Jean-Talon), M. Grenier
(Mégantic-Compton)...
M. Biron: Remplacé par Biron.
Le Président (M. Laplante): ... remplacé par M.
Biron (Lotbinière), M. Laberge (Jeanne-Mance), M. Levesque
(Bonaventure), M. Paquette (Rosemont) remplacé par M. Landry (Fabre), M.
Roy (Beauce-Sud), M. Samson (Rouyn-Noranda). Je remarque que M. le ministre
n'est pas sur la liste actuellement. M. Bédard (Chicoutimi)
remplacé par M. Léonard (Laurentides-Labelle).
Les intervenants sont: M. Bertrand (Vanier), M. Brochu (Richmond), M.
Dussault (Châteauguay), M. Guay (Taschereau), M. Lavoie (Laval), M.
Lévesque (Taillon), M. Morin (Louis-Hébert), M. Raynauld
(Outremont).
M. Raynauld vous n'êtes pas membre, vous êtes intervenant
seulement; on peut vous changer pour M. Levesque (Bonaventure) ou M. Garneau
(Jean-Talon).
M. Raynauld: S'il vous plaît, l'un ou l'autre, cela ne me
dérange pas.
Le Président (M. Laplante): M. Garneau (Jean-Talon)
remplacé par M. Raynauld (Outremont).
M. le député de Jeanne-Mance voudrait-il agir comme
rapporteur?
M. Laberge: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Je m'excuse, on me dit qu'il y
avait déjà un rapporteur. Un autre changement, dans les membres
réguliers, M. Bisaillon (Sainte-Marie) remplacé par M. Dussault
(Châteauguay).
M. le ministre, si vous voulez commencer votre première
déclaration.
Coordination du développement
économique et régional et
interventions
de développement régional
Remarques générales M. Jacques
Léonard
M. Léonard: Je vais commencer par lire un texte
d'entrée en matière sur le sujet.
Vous vous rendrez compte, à la lumière des crédits
qui sont proposés par l'OPDQ en 1978/79, que le gouvernement dont je
fais partie accorde une grande importance à la planification et au
développement régional et qu'il est décidé à
faire appel le plus possible à l'expérience et au savoir faire de
l'OPDQ. Cette attitude a déjà inspiré nos actes au cours
de la dernière année. Cela s'est traduit tout d'abord par une
consolidation de sa direction, c'est-à-dire que nous avons pris des
dispositions pour combler les principaux postes vacants, qui étaient
assez nombreux il y a un an.
Nous avons, en effet, procédé à la nomination du
président-directeur général et à celle du
secrétaire général. Nous avons recruté un directeur
général adjoint à la planification et un directeur au
service des ententes. Ces deux derniers sont entrés en fonction le 3
avril dernier, et, finalement, nous avons mis en marche le processus du
recrutement d'un directeur général adjoint à la
planification et d'un directeur du service des communications.
D'un autre côté, l'OPDQ a livré, au cours de la
dernière année, une production exceptionnelle, que ce soit dans
le domaine des ententes ou dans les secteurs de la planification et du
développement régional, et ce même dynamisme
transparaît dans les orientations de travail pour la prochaine
année.
J'aimerais donc vous faire part des principales réalisations de
l'office en 1977/78, de quelques-uns de ses projets pour 1978/79.
Les ententes. L'année qui vient de se terminer s'est
révélée très propice dans le secteur des ententes
Canada-Québec. Tout d'abord, en juin 1977, la signature d'amendements
aux ententes auxiliaires sur les axes routiers prioritaires, sur le
développement forestier, une entente qui s'appelait anciennement
"Entente sur l'accès aux ressources forestières et sur le
développement agricole" nous a permis d'ajouter $439 800 000 aux $383
800 000 déjà engagés dans l'entente-cadre. Il s'agit
là d'un apport très appréciable puisque la somme globale a
fait plus que doubler d'un seul coup.
En janvier 1978, un amendement à l'entente auxiliaire sur les
infrastructures industrielles a augmenté considérablement les
sommes inscrites à cette entente, puisque $137 700 000 y sont maintenant
engagés, comparativement à $60 millions auparavant. Enfin, les
négociations poursuivies au cours de l'an dernier ont eu pour
résultat la signature d'amendements ou de nouvelles ententes.
Le 31 mars, nous avons signé un amendement aux axes routiers
prioritaires qui permet de financer, au coût de $50 millions, un lien
rapide entre Montréal et Mirabel, ainsi qu'une entente de $200 millions
sur l'assainissement des eaux à Montréal; ce qui nous a permis de
déborder de quelque peu sur l'année financière
commencée le 1er avril dernier. J'ajouterai que le 6 avril, nous avons
signé, pour un montant de $76 millions, l'entente
tant attendue sur le développement touristique et, le 16 mai, une
entente sur le financement d'équipement public qui prévoit des
investissements totaux de $34 900 000.
En moins d'un an, le nombre d'ententes de développement
économique négociées avec le gouvernement
fédéral dans le prolongement de l'entente-cadre a
été porté de 9 à 12; les sommes engagées par
les deux gouvernements dans ce type d'intervention sont passées,
à la suite d'amendements ou de nouvelles ententes, de $383 867 000
à $1 262 812 000, soit une addition de $878 945 000 en moins d'un
an.
Nous sommes toujours prêts à négocier des
amendements et de nouvelles ententes qui seraient justifiées par
l'évolution de la situation. Aussi longtemps que les
Québécois paieront des taxes aux deux niveaux de gouvernement,
nous sommes prêts à associer le gouvernement fédéral
à la réalisation de nos programmes et de nos priorités.
D'ailleurs, nous nous préparons à aborder des négociations
pour le développement de l'industrie des pâtes et papiers et pour
la construction du centre des congrès, pour ne citer que ces deux
secteurs.
Une étude de prospective... Cependant, les efforts de l'OPDQ ne
portent pas seulement sur la négociation et l'administration d'ententes
fédérales-provinciales. Il ne faut, pour le vérifier, que
constater que l'OPDQ a publié une centaine d'ouvrages au cours de la
dernière année, dont les 27 volumes de l'étude de
prospective, une soixantaine d'études rattachées à la
préparation des documents d'orientation régionale et plusieurs
études à caractère socio-économique.
Je viens de mentionner les 27 volumes de l'étude de prospective.
L'OPDQ a en effet publié, au cours de l'hiver, les résultats de
la première étape de l'étude de prospective
réalisée, à sa demande, par le groupe interuniversitaire
de prospective québécoise. Cette étude a d'ailleurs
reçu un très bon accueil dans la presse et dans le public, en
général. En plus d'avoir contribué d'une façon
toute spéciale à accroître nos connaissances du
Québec, l'étude de prospective apparaît plus importante
encore, parce qu'elle a permis à des chercheurs d'universités
québécoises de se familiariser ensemble avec une approche de
prospective et de développer une compétence dans ce domaine.
Les travaux sur le développement socio-économique. Dans
l'immédiat, il s'est fait, il se fera d'autres études à
caractère socio-économique, dont plusieurs répondent
à des demandes des comités ministériels permanents. Dans
cette catégorie, je voudrais faire entrer la collaboration que l'OPDQ a
apportée à la préparation des conférences
socio-économiques, depuis le sommet de la Malbaie jusqu'à la
conférence Québec-municipalités qui s'est tenue il y a
quelques jours. Le recours des comités ministériels à
l'OPDQ s'explique facilement par les traits suivants: approche intersectorielle
des problèmes et des solutions qui ne néglige pas, pour autant,
la spécificité concrète de chaque secteur, démarche
qui analyse le présent à la lumière des tendances
révélatrices de l'avenir prochain, préoccupation de
croissance, de développement et d'aménagement qui accorde une
place importante à la qualité de la vie dans la
société québécoise et, enfin, mode de
fonctionnement qui s'appuie sur une connaissance des problèmes et des
besoins tels que les formulent un grand nombre d'associations
représentatives dans chacune des régions.
En provenance du CMPDE, nous avons reçu certains mandats. Deux
projets relatifs aux sièges sociaux sont actuellement en cours à
l'OPDQ et un troisième va bientôt démarrer. L'un fait une
analyse de l'évolution récente de l'emploi dans les sièges
sociaux québécois des entreprises qui possèdent au moins
un établissement à l'extérieur du Québec. Le second
vise en particulier à déterminer l'utilisation de
l'épargne corporative et les formes qu'elle prend au Québec. Le
troisième volet de l'étude sur les sièges sociaux porte
sur l'analyse comparative de la rémunération des cadres
supérieurs des sièges sociaux au Québec, en Ontario et aux
États-Unis, en tenant compte du coût de la vie et de ses diverses
composantes. (15 h 15)
M. Raynauld: La phrase que vous venez de lire, vous dites juste:
En tenant compte du coût de la vie et de ses diverses composantes, cela
passe à côté du problème...
M. Léonard: Vous poserez les questions tout à
l'heure, si vous voulez. L'OPDQ a aussi reçu plusieurs mandats du
comité ministériel permanent du développement
économique dans le cadre d'une réflexion sur le
développement économique. Un premier mandat consiste en la
formulation d'un diagnostic synthétique des problèmes structurels
et conjoncturels de l'économie québécoise. Un second a
amené l'OPDQ à prendre la responsabilité de deux des
volets d'activités du groupe interministériel d'étude de
l'épargne, soit une analyse économétrique des facteurs
déterminants d'épargne et d'investissement, et une analyse des
activités d'une dizaine d'institutions financières
fédérales implantées au Québec. Ajoutons à
cela que l'OPDQ coordonne un groupe interministériel chargé de
trouver les moyens de simplifier considérablement les procédures
administratives imposées aux PME par les divers ministères du
gouvernement québécois. L'existence de ce groupe, tout comme
l'amplification du programme UNI-PME et de celui de l'embauche des stagiaires
grâce à l'aide financière de l'OPDQ, à savoir $1 600
000 tirés du fonds de développement régional,
découle de l'étude sur les PME qu'ont réalisée
conjointement l'an dernier l'OPDQ et le ministère de l'Industrie et du
Commerce.
Enfin, l'OPDQ effectue aussi des travaux à la demande des autres
comités ministériels permanents. Ainsi, à la demande du
comité ministériel permanent du développement social,
trois membres de l'office spécialisés dans la question de la
répartition des revenus participent aux études du groupe de
travail interministériel sur la sécurité du revenu. Cette
collaboration exige environ 50% du
temps du personnel de ces trois personnes d'ici à la fin de
décembre 1978. En 1977/78, le secrétariat du comité
ministériel permanent du développement culturel a obtenu aussi
l'aide de l'OPDQ dans l'élaboration du livre blanc sur le
développement culturel et dans la préparation d'une politique sur
la recherche. C'est ainsi que l'OPDQ a été impliqué,
surtout par son directeur, à la préparation de ces derniers
documents. Le secrétariat a demandé que cette collaboration se
poursuive en 1978/79.
Il faudrait enfin parler des études portant sur l'économie
des systèmes urbains québécois, qui apporteront
bientôt un éclairage utile aux travaux relatifs à la
politique de décentralisation. Il aurait aussi été
nécessaire de décrire des projets qui permettront de raffiner le
modèle économétrique ANNE, Analyse nationale
économique, qui offre un outil précieux aux décideurs
préoccupés par les prévisions économiques à
moyen terme.
Je voudrais toutefois, présenter trois autres études qui
seront réalisées au cours de l'année. Tout d'abord, des
recherches se poursuivront sur le phénomène préoccupant du
chômage des jeunes de 15 à 24 ans. Des études sur ce type
de chômage ont été entreprises en 1977/78 et un rapport
préliminaire est en voie de publication. Il s'agit d'une part, en
1978/79, d'approfondir l'analyse et d'autre part de proposer dès
septembre prochain diverses mesures pouvant contribuer à atténuer
ce problème. À cette fin, des contacts sont établis avec
diverses instances gouvernementales et en particulier avec le
secrétariat du comité ministériel permanent du
développement économique. Il y aura ensuite l'étude des
échanges de biens et de services entre la région de l'Outaouais,
le reste du Québec et l'Ontario. La région fait face, en effet,
à des problèmes économiques particuliers du fait de sa
localisation et diverses instances régionales, dont la conférence
administrative régionale, ont demandé à l'OPDQ d'examiner
les échanges économiques entre l'Outaouais et ses régions
voisines. Enfin, une troisième étude portera sur
l'instabilité des populations et de la main-d'oeuvre dans le Moyen-Nord
québécois. Ce projet entrepris en collaboration avec le
ministère du Travail et de la Main-d'Oeuvre doit mener à
l'élaboration de recommandations visant à améliorer les
services urbaines existants dans les villes du Moyen-Nord et à proposer
les éléments de base d'une politique de développement et
d'aménagement pour cette région.
L'office réalise aussi des travaux de planification
régionale. L'an dernier, l'essentiel des efforts consentis dans le
secteur a porté sur la mise au point de la première
génération des orientations régionales, ce qui
était connu auparavant comme les schémas régionaux de
développement. Les travaux ont franchi, au cours des derniers mois de
1977/78, la phase de la problématique et, dans la majorité des
cas, on en est à la production des orientations. Dans le cas de
Montréal, l'OPDQ a produit en 1977/78 une version de l'esquisse, mais le
travail se poursuit car certains secteurs, par suite d'une absence de
données statistiques, n'ont que peu ou pas fait l'objet d'études.
C'est ainsi que, en 1978/79, on élargit à la région
administrative le cadre géographique de l'esquisse et que le travail
cède une place importante au découpage en zones homogènes.
On s'attache aux effets de la transformation en milieu rural, à la
mobilité résidentielle, à l'analyse intrarégionale
des revenus, aux orientations agricoles déposées par le
ministère de l'Agriculture, en portant plus d'attention, notamment,
à l'agroalimentaire et au potentiel du système coopératif
dans le domaine de la commercialisation, aux équipements collectifs de
la région avec un accent pour les équipements sociaux, aux
interrelations entre le milieu rural et le milieu urbain.
En ce qui concerne les autres régions du Québec, les
documents touchant les orientations régionales seront remis aux conseils
régionaux de développement au mois d'août ou au cours de
l'automne et ils feront ultérieurement l'objet d'une consultation.
Pendant les deux dernières années, les équipes centrales
ont donné le ton aux travaux des orientations régionales. Au
moment où s'amorce la consultation, l'initiative et la
responsabilité des opérations reviendront aux
délégations régionales.
Ceci répond à la volonté de l'OPDQ
d'élaborer une programmation régionale, d'en évaluer
l'exécution et d'assurer sous l'égide des
délégations régionales, la mise à jour des
orientations. Cela rejoint aussi le désir du gouvernement de rapprocher
l'administration de la population.
Un nombre important de dossiers retiendront l'attention de l'OPDQ dans
le cadre de la poursuite des travaux et des orientations, soit
l'évaluation de la méthodologie, la mise à jour des
indicateurs économiques et sociaux, l'identification des études
régionales à faire par les ministères et utiles aussi au
raffinement des orientations, une étude comparative des migrations
interrégionales à partir du dernier recensement.
Comme beaucoup d'autres organismes, l'OPDQ est impliqué dans la
réflexion de la décentralisation et le développement
régional. D'une façon immédiate, et sans attendre le
résultat des consultations sur la décentralisation, il lui faut
régionaliser encore davantage ses activités et
particulièrement accroître son action au niveau des
conférences administratives régionales.
C'est ainsi qu'il consolidera les conférences administratives
régionales de l'Estrie, de l'Outaouais et de la Côte-Nord,
auxquelles ne participent pas encore tous les ministères
concernés par le développement et l'aménagement. La
consultation avec les conseils régionaux de développement est
devenue une responsabilité de délégation régionale,
de même que la mise à jour des orientations régionales et
les travaux reliés à l'administration du volet 4 du programme
OSE.
Les conférences administratives régionales participeront
au processus de programmation de la première version des orientations
régionales. Elles auront aussi à soumettre une programmation du
fonds de développement régional. En novembre 1977, le
gouvernement a créé des conférences
administratives régionales ad hoc dans chacune des trois
sous-régions de Montréal et dans la région de
Québec pour l'administration du volet 4 du programme OSE.
Quant au fonds de développement régional, il comporte
cette année des sommes plus importantes, ce qui témoigne de la
volonté du gouvernement d'utiliser davantage cet instrument. Tel qu'on
le concevait à l'origine, le fonds devait servir à financer les
projets qui s'inscrivaient dans le prolongement d'actions entreprises
grâce aux ententes, des projets jugés prioritaires pour le
développement d'une région ou des projets qui se rattachaient
difficilement à un ministère en particulier, à cause, par
exemple, de leur caractère novateur.
C'est ainsi que, dès les débuts, le fonds a servi à
financer deux grands projets multisectoriels, l'aménagement du bassin de
la rivière Yamaska et la réalisation de la programmation de la
mission Charlevoix. Si le fonds de développement régional sert
toujours à financer les projets de la Yamaska, une plus grande partie en
est réservée pour des projets émanant des régions,
qu'ils soient conçus ou simplement parrainés par la
conférence administrative. Deux projets financés par le fonds
permettent d'administrer ces deux aspects. Le premier est l'aménagement
intégré des unités de gestion des Basques et de la
Neigette près de Rimouski. En 1976/77, les ministères de
l'Agriculture, du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et des Terres et
Forêts ont préparé avec l'OPDQ un plan de
développement des ressources des territoires des unités
d'aménagement de la forêt privée des Basques et de la
Neigette. Ce plan de développement a aussi été
préparé en étroite collaboration avec divers organismes
populaires. Il comprend des programmes de mise en valeur de terres agricoles en
fonction des potentiels de développement, des programmes
d'aménagement intensif de la forêt, etc.
Il s'agit d'une intervention régionale concertée pour
laquelle le fonds sert de support et de catalyseur aux actions des
ministères. L'autre exemple concerne un projet qui a été
soumis par une municipalité et dont l'importance a été
reconnue par la conférence administrative régionale. L'aide que
le fonds de développement régional lui accorde va ainsi permettre
à la ville de Chicoutimi de réaménager une zone
contiguë au centre-ville, zone qui était utilisée
jusqu'à maintenant pour des activités ferroviaires et portuaires
et pour l'entreposage du pétrole. On y retrouvera éventuellement
de l'habitation, un parc urbain et des équipements rattachés au
tourisme d'affaires.
La programmation du fonds doit provenir des régions si on veut
qu'elle réponde le mieux possible aux besoins de celle-ci et cette
programmation s'inspire des orientations de développement aux
aménagements. Les interventions régionales de l'État, par
le biais notamment du fonds de développement régional, se
feraient surtout en fonction des priorités et des programmes qui
auraient obtenu l'assentiment de ces trois groupes. Même si la
coordination, les activités du volet 4, le programme expérimental
de création d'emplois communautaires, ne relève pas de l'OPDQ,
mais est du ressort de mon collègue le ministre d'État au
développement social, l'OPDQ, par ses délégations
régionales, est impliqué dans son administration, il y consacre
une quinzaine de personnes à temps plein. De plus, comme vous pourrez le
constater plus tard, les sommes réservées à ce programme
sont inscrites au budget de l'OPDQ.
Malgré leur importance sur le développement
régional, le fond, le programme OSE et une certaine
déconcentration, qui se traduit, entre autres, par une action plus
efficace des conférences administratives régionales, ne suffisent
pas. Au Québec on n'a peut-être pas toujours fait confiance au
dynamisme de la population pour appuyer la réalisation de son
développement. De fait, le développement régional a
souvent, chez nous, accordé trop d'importance aux initiatives venues de
l'extérieur et placé trop d'espoir dans des grands projets de
développement dits les projets du siècle. En même temps, il
laissait trop de place aux seules initiatives du gouvernement. Ce n'est pas que
l'État n'ait aucun rôle à jouer dans le
développement régional, ni qu'il faille renoncer aux
investissements étrangers ou aux grands projets de développement,
mais il faut que cela fasse aussi avec le dynamisme des milieux locaux et
régionaux.
La région forme une communauté de vie et un milieu
d'appartenance susceptible d'activer les solidarités et de mobiliser les
énergies des individus dans leurs projets de développement. Si
cette communauté de base est dotée, à divers niveaux, de
moyens véritables pour permettre l'éclosion de projets originaux
et adaptés à ses aspirations, c'est toute une vision du
développement qui s'en trouvera modifiée. Parmi les moyens qui
ont été déjà identifiés, je voudrais
rappeler l'existence des conseils régionaux de développement et
du mouvement coopératif, ainsi que le dynamisme des PME.
Les orientations de travail dont je viens de parler se reflètent
dans les crédits qui sont proposés pour l'année 1978/79.
On y constate, en effet, une augmentation globale des crédits, une
augmentation des sommes allouées aux ententes, au fonds de
développement régional et aux programmes de création
d'emplois communautaires. En effet, la poursuite des interventions de
l'État québécois dans le domaine de l'aménagement
et du développement régional se traduit, pour l'OPDQ, par une
enveloppe budgétaire de $52 600 000 comparativement à $33 700 000
pour 1977/78.
L'inscription aux fins des ententes fédérales-provinciales
de $177 900 000 de crédits aux programmations des ministères
porte le budget d'intervention de l'office à $230 500 000; en
comparaison, ce budget était de $142 500 000 en 1977/78. L'augmentation
est de 61,8%.
Le budget de l'OPDQ est compris aux programmes 4 et 5 des crédits
du Conseil exécutif. Le programme 4, intitulé: Coordination du
développement économique et régional et interventions
de
développement régional se voit attribuer $44 275 000, qui
se répartissent comme suit: $13 millions sont attribués à
l'élément 1, soit le programme expérimental de
création d'emplois communautaires. Le fonds de développement
régional, élément 2, reçoit $30 275 000 et, enfin,
il y a à l'élément 3 une provision de $1 million.
L'augmentation des montants affectés au fonds de
développement régional et à la provision, ainsi que
l'addition du programme de création d'emplois communautaires
représentent une augmentation de $23 700 000 de crédits
affectés à ce programme. Par ailleurs, la suppression d'une somme
de $5 200 000 qui servait à l'entente maintenant terminée sur les
zones spéciales ramène cette augmentation au montant réel
de $18 500 000.
Quant au programme 5, intitulé: Planification économique
et régionale, consultation et administration de l'OPDQ, il connaît
une augmentation de $400 000, passant de $7 900 000 à $8 300 000.
L'élément 1, travaux de planification, se voit attribuer $1 400
000. Par contre, l'aide à la consultation, élément 2,
connaît une légère hausse, passant de $1 600 000 à
$1 700 000. Enfin, l'administration de l'OPDQ reçoit $5 200 000,
comparativement à $4 800 000 l'an dernier. Quant aux effectifs
autorisés pour 1978/79, ils sont de 197 postes permanents et 51
hommes-année occasionnels au lieu de 200 postes permanents et 52
hommes-année additionnels en 1977/78. MM. les députés, je
termine ici mon rapide survol des activités de l'OPDQ en 1977/78 et de
celles qu'il entend avoir au cours de la prochaine année. Je suis
à votre disposition; si vous avez des questions, je pourrai y
répondre.
Le Président (M. Laplante): M. le député
d'Outremont. (15 h 30)
M. André Raynauld
M. Raynauld: Merci, M. le Président, avant de passer
à mes remarques générales que je voulais faire. Est-ce que
le rapport annuel 1977/78 de l'OPDQ ne serait pas disponible par hasard?
M. Léonard: On me dit qu'il le serait dans environ deux
mois.
M. Raynauld: C'est une chose que je regrette, dans beaucoup de
cas où on a étudié les crédits, cette année,
les rapports annuels ont été déposés souvent la
semaine après l'étude des crédits. Les rapports annuels
nous aident beaucoup dans l'examen des activités. J'ai examiné
celui-ci, mais c'est celui de 1976/77, alors, ce n'est vraiment pas aussi
actuel qu'il le faudrait. Enfin, si le rapport n'est pas disponible à
l'heure actuelle, je suppose qu'on devra s'en passer, mais cela va
peut-être amener plus de questions oiseuses qu'autrement.
Je voudrais dire, au départ, M. le Président, qu'en ce qui
concerne l'OPDQ, j'ai toujours eu un préjugé favorable
pour utiliser une expression courante et populaire de nos jours parce
que j'ai toujours pensé qu'on avait besoin, au sein d'un gouvernement,
d'organismes qui étaient chargés d'établir un peu de
cohérence entre les politiques des différents ministères.
Je pense que l'OPDQ correspond bien, à l'heure actuelle, comme structure
administrative, a la structure ministérielle qui a été
adoptée par le gouvernement. Je suppose que, dans un tel contexte, les
questions qu'on pouvait se poser auparavant en ce qui concerne l'insertion d'un
organisme interministériel comme l'OPDQ doivent se poser beaucoup moins
aujourd'hui.
Il reste que je voudrais quand même soulever cette question cet
après-midi, à savoir dans quelle mesure l'OPDQ est
inséré dans des processus de décision et de quelle
façon. Je vais prendre certains exemples concrets qui permettraient
peut-être d'orienter la discussion. Je ne soulève pas la question
d'un statut officiel, je sais qu'il y a des ministres auxquels l'OPDQ se
rapporte aujourd'hui. Je pense moins à la structure formelle qu'à
l'insertion des travaux de l'OPDQ dans le processus des décisions
gouvernementales. Il y a un exemple que je voudrais prendre j'ai pris
celui-ci parce que je l'avais, j'aurais pu en prendre plusieurs autres. Vous
avez mentionné qu'il y avait une centaine d'études cette
année, donc ce n'est pas l'abondance des études qui manque
on a une étude appelée "Finalité sociale: la croissance
économique du Québec". M. Lebel, sauf erreur, était
l'ancien directeur de la planification à l'OPDQ, et M. Joseph Chung.
M. Léonard: C'est cela.
M. Raynauld: Je le lis et il y a un grand nombre de
recommandations, je vais en prendre simplement pour centrer un peu la
discussion. Il y est recommandé, par exemple, qu'il serait bon de
stabiliser les dépenses publiques d'investissements, de façon
à stabiliser également le cycle ou les fluctuations
économiques. Je prends aussi cet exemple parce que c'est un domaine que
je connais mieux que d'autres, mais, comme vous le savez, il y a beaucoup de
recommandations dans cette étude.
La question que je me pose, c'est: une fois qu'une telle étude
est publiée, quel cheminement elle suit. Y a-t-il des gens
chargés d'écrire un mémo de dix pages pour dire: Voici les
recommandations qui sont faites, ces recommandations devraient ou ne devraient
pas être suivies. Pour quelles raisons? Est-ce que cela va au ministre
responsable de l'OPDQ? Est-ce que, du ministre responsable de l'OPDQ, cela va
au cabinet à un certain moment? Est-ce que ces recommandations sont
effectivement étudiées et font effectivement partie des
données que le cabinet examine lorsqu'il prend des décisions
pertinentes?
Je comprends bien que certaines de ces recommandations sont des
recommandations qu'on pourrait appeler, à moyen terme ou à long
terme? Peut-être qu'il n'est pas opportun, une fois qu'une étude
comme celle-là est publiée, de les prendre toutes les unes
après les autres et de dire:
À partir de demain matin, nous faisons ceci ou nous faisons cela.
Encore une fois, je prends cette étude pour illustrer le point que je
voudrais discuter brièvement cet après-midi. Dans quelle mesure
les études qui sont faites par l'OPDQ sont-elles examinées du
point de vue décisionnel? C'est ma première question. La
deuxième question se rapporte à la stratégie qui est
proposée ou qui est suivie par le gouvernement à l'heure
actuelle. En particulier, le ministre d'État au développement
économique, l'année dernière, je pense, et à
d'autres occasions, insistait à bon droit sur l'importance d'avoir des
politiques et des stratégies sectorielles. Par ailleurs, l'OPDQ, d'une
part, applique et essaie de favoriser le développement régional
à l'intérieur du Québec et, en plus, entreprend beaucoup
d'études de synthèse, des études qui, autrement dit,
auraient une approche d'ensemble et qui permettraient d'encadrer
éventuellement des politiques sectorielles.
Dans quelle mesure la contribution particulière de l'OPDQ, qui
n'est pas dans le domaine sectoriel, affecte-t-elle ces stratégies
sectorielles qui sont adoptées? Là, encore une fois, je ne veux
pas simplement me faire dire qu'il y a des gens de l'OPDQ qui participent
à des comités. Je voudrais aller un peu plus au fond que cela
pour essayer d'examiner quelle est l'approche qui est suivie.
Troisième question, je vais peut-être déborder un
peu en soulevant cette troisième question, c'est une question qui a
été soulevée à propos du programme 6 sur le Conseil
de planification et de développement du Québec. Je pense
qu'à l'occasion de la discussion, on avait dit: Ce sera peut-être
plus logique d'en discuter au moment de l'étude des crédits de
l'OPDQ. Donc, la troisième question se rapporte au Conseil de
planification et de développement du Québec. Là aussi, je
voudrais savoir dans quelle mesure les avis du Conseil de planification et de
développement du Québec sont examinés et sont suivis. Cela
m'a inquiété un peu. J'essaie de suivre autant que possible,
même quand il n'y a pas d'étude des crédits, les
activités d'un organisme comme l'OPDQ. J'ai reçu un certain
nombre de ces avis. J'en ai un ici sur l'aménagement, par exemple, qui
date de décembre 1977. Là, il y a un certain nombre de
recommandations. Ces avis sont très bien faits, d'ailleurs, sur le plan
formel. On établit des principes, des objectifs à suivre, des
moyens à prendre. Sur l'aménagement, il y a un certain nombre de
choses je ne veux pas aller sur le fond avec lesquelles je ne
suis pas nécessairement d'accord. Il reste qu'il y a là un
ensemble de recommandations. Je pose donc la même question que celle que
j'ai posée à propos de l'office: Dans quelle mesure ces avis
sont-ils examinés? Par qui? Est-ce qu'il y a un suivi? Est-ce qu'il y a
une mise en application des décisions formelles de prises, oui ou non,
sur des avis comme ceux-là? Celui-ci, c'est sur
l'aménagement.
Quand j'ai dit tout à l'heure que j'étais un peu inquiet,
c'est que je voyais, dans le rapport annuel de l'année dernière,
une référence à un avis du CPDQ sur Mirabel. Je ne l'avais
pas. J'en ai obtenu une copie tout à l'heure, il n'y a pas longtemps. Je
me suis aperçu, un peu à ma surprise, que cet avis datait de
janvier 1977 et on m'a dit que l'avis no 120 sur le développement de
l'aéroport de Mirabel n'avait pas encore de couverture, qu'il
était encore sous forme polycopiée.
Est-ce qu'un avis comme celui-là est d'abord diffusé? Je
pose la question, parce qu'il n'avait pas eu l'air de l'être. En second
lieu, cela m amène à soulever le problème de Mirabel, qui
est le quatrième problème que je voulais soulever cet
après-midi. En plus de savoir ce qui arrive à ces avis, je
voulais également m'interroger, à l'occasion de l'étude
des crédits, sur l'action qui a été entreprise et qui
reste à entreprendre à propos du développement de cet
aéroport. Il m'a semblé que l'action était très
lente à venir de ce côté-là et qu'au-delà des
attaques qu'on peut faire au gouvernement fédéral sur ceci et sur
cela, il y a peut-être des choses que le gouvernement du Québec
pourrait entreprendre ou aurait pu entreprendre jusqu'à maintenant pour
essayer d'accélérer l'utilisation de cet aéroport pour
fins de transport, de manutention de marchandises en particulier, suivant le
concept du TDF et suivant les intentions, qui datent d'assez longtemps, du
gouvernement du Québec d'avoir un parc industriel et vraiment d'essayer
d'exploiter au maximum les retombées économiques qui peuvent
venir de là. J'ai noté, dans la déclaration du ministre
tout à l'heure, qu'il a fait référence à une
entente que je continue d'appeler fédérale-provinciale, à
propos de Mirabel, qui comporte, si j'ai bien compris, une cinquantaine de
millions, c'est cela?
M. Léonard: C'est cela.
M. Raynauld: Pour la construction d'une route.
M. Léonard: C'est la A-13, un embranchement de la route
50.
M. Raynauld: C'est cela. En tout cas, cela servirait
évidemment déjà à améliorer
l'équipement d'infrastructures, mais ma question voudrait aller plus
loin que cela. Je pense que, comme question générale, je vais
m'en tenir là. J'aurai des questions plus particulières tout
à l'heure. Je voulais déjà indiquer un peu l'orientation
générale que j'allais donner à cette discussion si
c'était possible.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que M. le ministre
préfère entendre l'exposé de M. Biron ou répondre
tout de suite?
M. Léonard: Je vais répondre à des questions
maintenant, et mon collègue, M. Landry, va aussi compléter.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Léonard: En ce qui concerne le fait de savoir si l'OPDQ
est installé dans le processus
décisionnel, je pense qu'il l'a été plus qu'avant.
Ce n'est pas encore suffisant, mais il l'a été plus qu'avant. Je
me souviens très bien d'avoir eu une discussion importante avec la
direction de l'OPDQ avant de discuter des priorités budgétaires
l'an dernier. On avait certaines idées. Je ne peux pas dire que c'est la
recommandation telle quelle qui a été écrite par M. Lebel
que nous avons discutée. Je ne pense pas que ce soit dans ces termes que
nous l'avons fait, mais nous avons discuté les priorités
budgétaires et je pense bien que des recommandations qui avaient
été élaborées à partir de la division de la
planification ont servi sûrement aux avis qu'on m'a donnés
à ce moment-là.
Un deuxième point que je veux toucher avant de passer la parole
à M. Landry, c'est que les avis du CPDQ sont maintenant publics. Ils ne
l'étaient pas auparavant. Je pense que c'est une amélioration sur
la situation antérieure. En ce qui concerne l'avis sur une politique
d'aménagement, je peux vous dire que cela a servi. Il y a beaucoup de
gens qui l'ont lu. C'est le premier ministre lui-même qui a attiré
mon attention sur cet avis. Nous en avons discuté ici, exactement
dans cette salle, vers le mois de décembre, si ma mémoire est
bonne, avec le CPDQ au complet. Le ministre de l'Agriculture lui-même
était venu à l'époque et un certain nombre de ministres et
de gens sont venus discuter avec le CPDQ mon collègue Bernard
Landry était venu expliquant ce qu'ils pensaient et explicitant
aussi leur avis. Je peux dire que là-dessus les avis du CPDQ servent
plus qu'avant, même.
En ce qui concerne Mirabel, je n'ai pas eu connaissance de cet avis.
J'ai l'impression qu'il n'a pas été publié comme tel. Je
pense que cela fait partie des préoccupations constantes du gouvernement
depuis un an. Il reste que certaines des responsabilités exercées
par l'OPDQ auparavant ont été transférées en cours
d'année au ministère des Transports, parce qu'il s'agissait
surtout d'une expertise concernant les transports. Nous avons signé
l'entente Canada-Québec sur les infrastructures routières, les
axes routiers prioritaires, mais je tiens à rappeler cependant qu'il
serait illogique pour le Québec d'investir des millions à l'heure
actuel dans Mirabel tant que le fédéral n'aura pas pris la
décision de transférer les vols de Dorval à Mirabel. Cela
me paraît la première décision. Il n'y a pas d'avions
là. Qu'on mette toutes les infrastructures routières, des parcs
industriels, si les avions ne vont pas là, s'il n'y a aucun trafic ou
pratiquement pas de trafic, je pense que cela ne sert absolument à rien.
C'est la situation actuelle. (15 h 15)
Ce n'est pas parce qu'il y a des embouteillages qu'il n'y a pas de
développement à Mirabel. Les infrastructures routières,
présentement, sont suffisantes et vont l'être encore pour
longtemps. Entre la décision du fédéral de
transférer et sa réalisation concrète, il va
s'écouler environ cinq ans. On estime à cinq ans le temps qu'il
faut pour faire ce transfert au complet. Nous avons amplement le temps de
construire toutes les infrastructures qu'il faut durant ce temps.
Présentement, en ce qui concerne la signature de l'entente sur la
A-13 et la 50, le ministère des Transports va préparer les plans
et devis de cette route, va se tenir prêt à la faire, mais il la
fera quand le fédéral aura pris sa décision.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Fabre.
M. Bernard Landry
M. Landry: Merci, M. le Président. D'abord, sur cette
question fort judicieuse de l'insertion de l'office dans la décision
gouvernementale, il est évident que l'intuition et la constatation du
député d'Outremont est la bonne en ce qui concerne le
passé de l'office. Sa remarque au sujet des nouvelles structures
gouvernementales m'apparaît également judicieuse. Par
conséquent, le député, dans son intervention, a
posé à la fois le problème et esquissé la
solution.
Pour jeter un peu de lumière là-dessus, je vais faire un
bref retour historique. Je vais peut-être dire des choses
inédites, mais lorsque le présent gouvernement est arrivé
au pouvoir, l'office était en danger de mort. Non qu'il n'ait pas
été en santé, mais à la manière d'un
condamné à mort qui est en pleine santé et qui va
être exécuté quand même. L'arrêt technocratique
avait été rendu, si je puis dire. Dans les milieux de
décision de la haute fonction publique, on voulait démanteler
l'office et renvoyer ses valeureux artisans dans les ministères,
à droite et à gauche.
Je ne dis pas que c'était une décision absurde dans
l'ancienne structure gouvernementale, parce que ce diagnostic,
précisément, découlait de la difficulté d'insertion
de l'office au processus de décision. Les gens qui y travaillaient
faisaient des travaux extrêmement valables, mise à part l'action
en région qui, elle, a toujours été quelque chose de
relativement solide et pour laquelle on peut garder toute notre admiration.
Pour l'aspect de la planification, il faisait des travaux valables, mais le
député d'Outremont, étant économiste, a
déjà vu le phénomène. Il travaillait pour le stock,
comme on dit, il travaillait pour la tablette et il produisait des
études qui n'étaient consultées que par des érudits
et dont ne découlait, souvent, aucune espèce de
décision.
Ce n'était pas facile pour le précédent
gouvernement, avec ses structures ministérielles, de résoudre le
problème, sauf que, puisque la nouvelle structure du Conseil des
ministres comporte des ministres qui sont eux-mêmes horizontaux et qui,
s'ils n'étaient pas vigilants, pourraient eux aussi être
condamnés à travailler pour le stock et pour la tablette, cela
devenait très facile de faire la jonction entre un organisme central de
pensée économique, de planification économique et le
secrétariat général du gouvernement, les
secrétaires généraux associés et les ministres
d'État, ce que nous avons fait. Il est d'ailleurs assez symbolique que
ce soient deux ministres d'État, principalement mon collègue M.
Léonard et moi-même,
qui nous sommes portés au secours de I'office avant sa
disparition.
Dès le début de notre action, nous nous sommes
penchés sur cette question de l'insertion. Il fallait que l'office soit
près du pouvoir, soit près des décisions, et cela
impliquait, peut-être, qu'on change un peu l'orientation, la conception
des travaux et la décision des travaux à entreprendre. Vous avez
mentionné, pour illustrer le problème, un document, que vous avez
en main, sur la stabilisation de l'industrie de la construction. Je vous donne
la réponse à l'aide du même exemple que celui que vous avez
utilisé. Savez-vous quelle a été la conséquence du
paragraphe que vous avez lu sur la décision gouvernementale? Cela a
été la mise sur pied d'un comité interministériel,
donc horizontal lui aussi, précisément sur cette question de la
stabilisation des investissements. Cela se fait en collaboration avec
l'industrie j'ai déjà, dans une réponse à
l'Assemblée nationale, répondu au chef de l'Union Nationale sur
cette question, je pense, il y a quelques semaines et ce paragraphe qui
aurait pu être un paragraphe de bibliothèque est maintenant un
paragraphe de conception de l'action gouvernementale. Je pense que votre
exemple est bon. Est-ce que cela couvre à peu près votre question
de l'insertion?
M. Raynauld: Non.
M. Landry: Je pourrais peut-être ajouter des choses un peu
plus concrètes. Par exemple, le directeur général de la
planification est en liaison directe avec le comité ministériel
permanent du développement économique, avec le secrétaire
général associé au développement économique,
et il assiste la décision est prise maintenant aux
réunions de travail du secrétariat général du
développement économique. Également, lorsque nous avons
mené des opérations un tant soit peu horizontales comme, disons,
le sommet sur l'agroalimentaire, les travaux ont été faits par
les équipes de l'OPDQ et cela découlait du reste, je vais prendre
une autre de vos objections, d'un avis du CPDQ justement, et plus qu'un avis,
un mémoire énorme du CPDQ. À peu près dans toutes
les autres activités qui ont tourné autour des conférences
socio-économiques, l'OPDQ, à un titre ou à l'autre, plus
lourdement dans certains cas, moins dans d'autres, a aussi été
présent à l'élaboration des documents, des contenus et
parfois de la réalisation même.
Notre résolution est donc bien prise et elle est bien claire,
nous travaillons très près de cette instance gouvernementale
importante et nous pensons qu'elle ne s'en porte que mieux et le gouvernement
aussi. Pour les stratégies sectorielles, c'est votre deuxième
question, je prends acte d'ailleurs du fait que vous avez aussi, encore
là, un diagnostic qui ressemble au nôtre, c'est à cela
qu'il fallait s'orienter et non pas vers la planification globale à la
française ou à quelque sauce occidentale que ce soit, encore
moins de l'Europe de l'Est. Par conséquent, nous avons
déjà, à divers degrés opérationnels,
présenté nos stratégies dans le secteur de l'amiante, dans
le secteur de l'énergie, avant-hier, dans les secteurs mous, il y a un
certain nombre de mois, dans les pêcheries, les pâtes et papiers
s'en viennent la semaine prochaine et l'agroalimentaire est en phase
d'élaboration finale.
Est-ce que l'office sera le moteur de la conception de ces
stratégies? Ma réponse, c'est non. Le pilote de
l'élaboration des stratégies au niveau de la fonction publique,
c'est le secteur général associé au développement
économique, M. Jean Vézina, et il travaille encore une fois en
collaboration étroite avec l'office et de deux façons, soit
à la commande, c'est-à-dire qu'il y a un créneau dans sa
problématique. Etudiez-moi tel aspect des investissements. On est
déjà là-dessus. La commande est passée à
l'office, l'office fait le travail, ou, l'évaluation des travaux dont
l'idée originale est venue de l'office. Je m'explique. Quand l'office
veut entreprendre un travail dans son secteur de planification, il ne le fait
qu'après que moi-même j'ai donné le feu vert et il ne le
publie qu'après que j'ai donné la même autorisation,
à la fin des travaux, et c'est avec moi que les décisions se
prennent, à savoir quelles suites concrètes seront données
aux travaux de l'office. Par conséquent, rôle clef dans les
stratégies, bien sûr, mais il n'est pas le pilote de
l'élaboration des stratégies. J'élargis un peu aussi pour
vous dire que, comme l'a réclamé à maintes reprises et
à bon droit le chef de l'Union Nationale, le gouvernement fera un
énoncé un peu plus global.
Encore une fois, pas question de planification, mais il fera un
énoncé au cours de la présente année en
complément des stratégies sectorielles déjà
connues. Ce sera un énoncé de politique économique. Je ne
sais pas s'il prendra la forme d'un livre blanc ou vert, probablement ni l'une
ni l'autre des deux couleurs, mais modestement, un énoncé des
stratégies de développement, et cet énoncé servira
de base à la discussion qui doit avoir lieu dans la collectivité
québécoise sur les problèmes actuels: les problèmes
de déclin, de diagnostic, les causes, et également l'action
à entreprendre pour les divers agents économiques au cours des
quelques années à venir, donc, plutôt un horizon de moyen
terme débordant largement sur le court terme, si on considère
qu'à cinq ans c'est déjà bien loin.
Sur l'OCPDQ, je pense que mon collègue a répondu.
M. Raynauld: Juste une précision avant de passer à
d'autres sujets. La question que j'avais posée sur les stratégies
sectorielles, c'était la conciliation qui me préoccupait, la
conciliation de ces stratégies sectorielles avec une approche
nécessairement plus générale. Je pense que, pour prendre
un exemple bête, on pourrait développer une stratégie
sectorielle pour les pâtes et papiers qui pourrait absorber la
totalité des ressources d'épargne produites dans une
année.
À ce moment-là, bien sûr que, quand on examine cette
stratégie sectorielle, on doit avoir des préoccupations
d'ensemble pour voir quels
sont les impacts sur le reste de l'économie, d'où vont
venir les ressources du reste de l'économie, c'est-à-dire qu'il y
a une espèce d'exercice de cohérence d'ensemble qui me parait
indispensable. J'aurais supposé que, dans cette opération
d'impact, si je peux l'appeler comme cela, sur le reste de l'économie,
l'OPDQ serait impliqué plus directement. Comment cette conciliation se
fait-elle?
M. Landry: Je réitère que l'office serait
impliqué directement dans les recherches nécessaires, bien
sûr, mais également dans la conception. La vrai
réconciliation, à mon avis, ne peut se faire qu'à un
endroit c'est là qu'elle se fait et c'est là qu'elle se
fera c'est au comité ministériel permanent du
développement économique où siègent tous les
ministres économiques.
Alors, dans l'exemple que vous donnez, s'il y a un impact sur
l'épargne par les pâtes et papiers, le ministre des Finances qui,
traditionnellement, s'occupe de la question générale des
épargnes fait valoir son point de vue, ses fonctionnaires font valoir
leur point de vue auprès des fonctionnaires du secrétariat, et
c'est là que se fait la réconciliation. À telle enseigne
que les stratégies sectorielles qui sont déjà connues et
qui seront connues prochainement ont fait l'objet d'une préoccupation
constante de cohérence. On a d'abord commencé par mettre de la
cohérence dans l'action gouvernementale. Pourquoi la stratégie
des pâtes et papiers est-elle retardée depuis pratiquement un
quart de siècle? C'est à cause de ce qu'on appelait les
impérialistes ministériels, c'est-à-dire que le MIC
voulait à tout prix être le leader et le ministère des
Terres et Forêts ne voulait rien savoir et avait des prétentions
plus grandes encore. Au CMPDE, on a réussi à donner, par
arbitrage, le leadership au ministre des Terres et Forêts. Le ministre de
l'Industrie et du Commerce a collaboré totalement, ainsi que le
ministère du Revenu et la stratégie des pâtes et papiers
qui sera rendue publique c'est une question de quelques jours est
marquée de cette cohérence nécessaire qui va dans les
détails. Ce détail n'en est pas un, si je puis dire, que si
l'État intervient, il faudra qu'il y ait des retombées, par les
investisseurs, sur l'économie québécoise. Je parle
clairement. Il ne faut pas que la machine à papier qu'on a aidé
à acheter soit faite uniquement en Suède ou en Finlande, mais il
faudra que la cohérence globale de la politique fasse qu'elle ait des
effets dans tous les secteurs de l'économie.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Lotbinière.
M. Rodrigue Biron
M. Biron: Merci, M. le Président. Je pense que les deux
ministres ont répondu à beaucoup de questions que je me posais
avant d'arriver ici et, en particulier, sur le rôle de l'OPDQ. Le
ministre m'a éclairé passablement. À mon point de vue,
l'OPDQ, jadis, était peut-être l'instrument
privilégié de développement économique des anciens
gouvernements. Je craignais que l'OPDQ ait perdu une partie de ce rôle,
surtout avec la venue des super ministres, les ministres d'État à
tous points de vue. Je pense que, maintenant, on est un peu plus
éclairé sur le rôle de l'OPDQ. Je craignais même, un
bout de temps, un double emploi, mais je m'aperçois que les ministres
d'État se servent de l'OPDQ, finalement, pour atteindre ou favoriser
complètement l'épanouissement de leur propre ministère.
Alors, je pense que c'est excellent. On a une concertation
interministérielle qui, il me semble, en tous cas, répond aux
besoins du gouvernement.
Ce que je voudrais savoir comme question générale
il me reste des petites questions c'est comment la coordination se fait
entre les ministères d'État qui ont besoin de l'OPDQ. Ici on en a
deux, il y a certainement deux autres ministères d'État qui
existent aussi. Il y en a un qui aura peut-être besoin de l'OPDQ, celui
à vocation sociale. L'autre ministre d'État n'aura probablement
pas besoin de l'OPDQ. Alors, c'est une question que je voudrais poser tout
à l'heure à l'un des deux ministres. Comment se fait la
coordination entre tous ces différents ministères? Y aura-t-il un
double emploi, quelque part, vis-à-vis aussi de l'orientation ou de la
préparation de conférences socioéconomiques ou est-ce
directement l'OPDQ ou un des ministres qui s'en occupe? Est-ce qu'il y a un
double emploi? Cela, ce sont des petites questions qu'on va se poser
possiblement tout à l'heure.
J'ai été heureux d'entendre le ministre d'État au
développement économique nous dire que la stratégie
vis-à-vis des pâtes et papiers sera connue au cours des prochains
jours ou des prochaines semaines. En tout cas, on saura véritablement
dans quelle direction ce secteur important de notre vie économique, au
Québec, va s'orienter. La aussi, je pense que le ministre a
répondu avant que je pose des questions. (16 heures)
II y a peut-être quelque chose d'intéressant à
évaluer un petit peu plus tard pour l'OPDQ, c'est essayer d'inventer de
nouvelles méthodes de participation des travailleurs au capital social,
à la direction des entreprises. On sait qu'on a vécu depuis
plusieurs années un climat social qui a été passablement
perturbé. Il semble que ce soit un petit peu plus calme à cause
d'une foule de raisons, bien sûr, pas seulement une raison. Il faudrait
essayer de voir à ce que, lorsque l'économie reprendra, on ne
recommence pas avec un climat social perturbé. À mon point de
vue, ce sont peut-être de nouvelles méthodes de concertation
à la fois au niveau des entreprises, du gouvernement, des travailleurs.
Cela ne relève pas exclusivement du ministère du Travail.
Peut-être qu'un organisme comme l'OPDQ peut planifier à plus long
terme. C'est l'organisme qui est habitué à faire de la recherche
un petit peu partout sur les différents problèmes.
Il y a aussi le problème des investissements. J'ai
été aussi heureux d'entendre le ministre d'État
au développement économique nous parler de la publication
avant la fin de l'année, même si ce n'est pas un livre vert ou un
livre blanc, au moins, d'énoncés économiques ou de
philosophie économique de la part du gouvernement. Nous connaissons
maintenant plusieurs stratégies sectorielles de développement. Ce
qui est important, ce n'est peut-être pas une stratégie globale,
mais au moins que globalement on sache l'orientation du gouvernement au point
de vue économique vis-à-vis à la fois des investissements
ou du réinvestissement au Québec, et vis-à-vis de ce qui a
été touché par le dernier budget, mais qui semble vouloir
se corriger suite à une décision, une déclaration du
ministre des Finances.
Les dividendes sur les corporations canadiennes, comment on va faire
pour les réinvestir ici ou pour les taxer de quelque façon ou les
détaxer? La vie des sièges sociaux... Je sais que le ministre
d'État à la planification a aussi mentionné cela dans les
études de l'OPDQ. Cela nous intéresse énormément
parce que je pense que le Québec est un endroit privilégié
pour un siège social en Amérique du Nord, étant
donné qu'on donne l'ouverture sur deux langues, deux cultures qui sont
véritablement les plus dynamiques du monde libre. C'est important. J'ai
été aussi heureux finalement je pense qu'on a fait
beaucoup à l'OPDQ, beaucoup plus que je croyais qu'on
s'intéresse de très près à des études de
marché pour les PME en particulier. Les relations avec le monde de
l'agroalimentaire.
On a aussi traité tout à l'heure de Mirabel. C'est une
question que je voudrais que le ministre nous précise peut-être un
petit peu davantage. Ce qui va arriver avec Mirabel, mais surtout le parc
industriel.
On a deux parcs industriels qui relèvent directement du
gouvernement au Québec. Celui du centre du Québec qui semble en
tout cas vouloir recommencer à fonctionner un petit peu mieux. Mais
celui de SPICAM, celui de Mirabel, est bloqué complètement. Le
ministre a dit tout à l'heure que tant et aussi longtemps que le
gouvernement fédéral n'aura pas pris de décision, il n'y a
rien qui va se faire. N'y a-t-il pas quelque chose à moyen terme
à faire pour quand même développer un petit peu davantage
ce parc industriel? Je ne crois pas qu'on doive attendre les routes, les routes
attendre le parc industriel, et que le parc industriel attende les routes, cela
fait un cercle vicieux qui ne va nulle part. Il y a peut-être quelque
chose à préciser davantage là-dessus.
Il y a un mot qui m'a frappé aussi, M. le Président, tout
à l'heure lorsque le ministre a parlé d'une étude sur le
chômage des jeunes. Il y a peut-être lieu de pousser cela un petit
peu plus loin et de faire une liaison entre l'école et le travail.
Est-ce qu'on produit véritablement, dans nos écoles au
Québec, ce dont on a besoin sur le marché du travail, ou si on
produit des jeunes pour lesquels il n'y a pas de demande sur le marché
du travail alors qu'on a peut-être de la demande dans certains secteurs
d'activité et qu'on ne produit pas ces gens? J'ai pris connaissance, la
semaine dernière, d'une étude ou d'un rapport du Bureau
fédéral de la statistique qui disait que tout près de 35%
des jeunes Canadiens ne travailleraient pas du tout au sortir du cégep
ou de l'université, cette année, et que 30% ou 35% ne pourraient
pas travailler dans le métier ou la profession qu'ils ont choisie.
Finalement, on termine le calcul avec 30% ou 35% seulement qui ont
été produits pour le marché du Canada. C'est
peut-être la même chose au Québec. Si on veut faire une
étude chômage-jeunesse, il faudrait peut-être faire la
liaison avec l'école. Savoir si véritablement on oriente les
jeunes qui vont sortir dans dix ans vers les bons marchés du travail,
vers quelque chose dont on a véritablement besoin.
M. le Président, il y a deux autres points que je voudrais que le
ministre précise davantage. D'abord, le zonage agricole, où cela
en est-il rendu? Son livre blanc sur la décentralisation, ou le document
de travail? Apparemment, on a laissé tout cela de côté pour
le publier par fascicules, par étapes, par facettes différentes.
Il faudrait peut-être expliciter un petit peu là-dessus. Aussi, on
avait parlé au début, il y a au-delà d'un an je
crois que c'est le premier ministre qui en avait parlé d'un code
des investissements. Depuis ce temps, on n'en a pas trop entendu parler.
Est-ce que c'est encore la décision du gouvernement de publier le
code des investissements, les règles de jeu pour les investisseurs ou si
on va se servir un peu de l'OPDQ quand même pour travailler
là-dessus? Étant donné qu'on a un ministre d'État
à vocation économique est-ce lui qui s'occupe de cela, et ce code
des investissements va-t-il véritablement être publié au
cours de la prochaine année?
M. le Président, cela touche les points généraux
que j'avais en plus de ceux auxquels les ministres ont répondu. Sauf un,
les critères de choix pour le fonds de développement
régional. Le ministre d'État, tout à l'heure, a
mentionné qu'on avait choisi la Yamaska et la région de
Charlevoix. Pour la Yamaska on a continué; Charlevoix, le ministre ne
l'a pas mentionné, donc je pense qu'on a dû le laisser tomber en
cours de route et on a choisi Chicoutimi pour investir de nouveaux montants
d'argent. Quels ont été les critères de choix? Est-ce
qu'il y a des critères d'établis ou si c'était un peu
selon la bonne volonté du ministre, selon ce qu'il croit, lui,
être les besoins dans certaines régions? Alors, quels sont les
critères de choix pour être aidé par le fonds de
développement régional?
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Léonard: II y a plusieurs points qui ont
été abordés. Je répondrai sur certains et sur
d'autres mon collègue répondra. En ce qui concerne la
coordination, je rappellerai ce que je disais l'an passé. L'office
relève administrativement du ministre d'État à
l'aménagement. En particulier, je vais définir les orientations
quant au développement régional. Mais sur le plan de
l'orientation, de la
planification des travaux de planification, c'est le ministre
d'État au développement économique qui le fait. En cours
d'année, nous avons élaboré aussi un nouveau programme, le
programme expérimental des emplois communautaires. Ce programme est sous
la responsabilité de M. Pierre Marois. Mais c'est toujours le
président-directeur général de l'office, M. Pelletier, qui
signe les papiers, qui, administrativement, fait cheminer les choses. Il reste
que cela est un autre volet qui relève du ministre d'État au
développement social.
Je pense que peut-être je suis de bonne composition, il n'y a pas
eu de chicane, on ne s'est pas encore pris aux cheveux, cela a
fonctionné comme cela. Donc, sur le plan administratif, c'est moi qui en
suis responsable, mais pour différents aspects du travail de l'OPDQ, il
y a des ministres qui, à un moment donné, demandent des travaux,
fixent les orientations et il y a un comité de régie à
l'office où tout cela est coordonné. C'est comme cela que cela
fonctionne. Je ne pense pas qu'il y ait eu de problème de structure, en
tout cas, jusque-là. Je pense que là-dessus, à part cela,
il y a eu du travail et je pense qu'une boîte qui travaille se pose moins
de questions sur ce plan.
Les pâtes et papiers, mon collègue en a parlé, je
suis heureux d'en parler aussi. J'ai eu l'occasion hier soir, et même
cette nuit, de rencontrer le ministre de l'Expansion économique
régionale d'Ottawa, M. Marcel Lessard, au sujet des pâtes et
papiers. Cela a été un entretien verbal. Il n'y a pas eu de
documents qui ont été remis, mais nous avons eu un entretien que
je considère très fructueux et très encourageant pour le
Québec. C'en est à ce point et je pense bien que d'ici quelques
jours ou quelques semaines, en tout cas, bientôt, le ministre des Terres
et Forêts sera en mesure de faire des déclarations à ce
sujet, selon ce qui lui conviendra.
En ce qui concerne la participation des travailleurs, je prends bonne
note de vos suggestions à ce sujet. Je voudrais simplement souligner
cependant que le programme d'emplois communautaires répond
déjà de façon pratique à ce que vous proposez,
parce qu'au fond il y a un caractère expérimental assez
prononcé dans les projets qui sont financés par ce programme, et,
jusqu'à un certain point, cela répond déjà à
ce que vous disiez. Maintenant, je comprends que cela déborde beaucoup
ce que vous disiez. Vous mentionnez, je pense, vous faites allusion aux
possibilités pour les travailleurs d'acheter du capital-actions dans des
petites ou dans des grandes entreprises, de travailler sous forme de
coopératives. Je ne sais pas si vous voulez aller jusqu'à
l'autogestion, enfin, il y a tout cela.
M. Biron: Avec des gérants compétents.
M. Landry: Vous pourrez appeler cela l'union sociale
après.
M. Léonard: SPICAM relève du ministère de
l'Industrie et du Commerce, non pas de l'OPDQ, alors je suis moins directement
au fait de ce qui se fait à SPICAM. Il y a des difficultés, le
gouverne- ment fédéral est intéressé au premier
chef dans tout ce projet et jusqu'à un certain point, jusque-là,
Mirabel a un peu l'air d'un éléphant blanc, tant que les avions
ne s'en serviront pas. On souhaite que cela démarre le plus tôt
possible, il n'y a aucun doute. On est même prêt à faire des
investissements, pour autant qu'on ne fera pas des investissements pour rien.
C'est pour cela que cette décision du fédéral est si
importante, à notre avis, et je maintiens ce que je disais tout à
l'heure, il va falloir que le fédéral commence par prendre cette
décision.
Il y a aussi un problème majeur qui est celui des terres
agricoles dans cette région. Les agriculteurs se demandent ce qu'ils
vont faire. Tout le monde a l'air un peu embarrassé. Il reste que ce
n'est pas nous qui avons pris la décision d'aller installer Mirabel
là. Ce n'est pas nous qui avons exproprié à peu
près cinq fois trop de terres pour rien, c'est le fédéral.
Je pense qu'un jour ou l'autre il va falloir qu'on essaie de corriger cette
situation, mais jusque-là, il reste que le fédéral prend
les décisions en ce qui concerne le territoire de Mirabel.
Pour le zonage agricole, nous avons fait des travaux au cours de
l'année, qui se continuent, en particulier au ministère de
l'Agriculture qui prépare ce projet de loi. Je pense bien que nous
serons en mesure de remplir l'engagement du discours inaugural qui était
de déposer au cours de l'année une loi sur la protection des
terres agricoles.
Sur la décentralisation, j'ai fait une déclaration
à la conférence Québec-municipalités où nous
avons annoncé nos couleurs sur ce plan. Nous avons dit que la
première étape que nous entreprenions dans cette démarche
c'était la loi de l'aménagement. J'ai aussi dit que le projet du
livre blanc dont on a parlé ne serait pas publié. Je l'avais
déjà déclaré à l'Assemblée nationale
en disant que ce texte n'était pas prêt, qu'il n'était pas
suffisamment mâché et qu'il était encore sous forme
d'hypothèse. C'est un document de travail. Ce que nous avons
décidé de faire, ce fut de publier des fascicules, de le
découper, de l'améliorer et même d'y ajouter certaines
parties. Au cours de l'été nous allons publier des fascicules qui
vont être des documents de réflexion, où le gouvernement ne
s'engage pas.
Je pense qu'il faut être conscient de l'ampleur qu'une
démarche comme celle-là ne peut pas se faire sur six mois. C'est
une démarche qui prend des années. C'est un choix de
société, finalement. Aussi, les gens doivent en discuter
abondamment parce qu'il ne s'agit pas de forcer des réformes qu'ils ne
veulent pas, absolument pas. Il faut cependant leur donner un peu de
matière, des points de départ pour savoir comment cela pourrait
fonctionner. Tout le monde est d'accord sur la décentralisation, mais
sur la façon de la faire, cela devient assez flou. Alors, il s'agit
d'alimenter une bonne discussion publique sur le sujet, mais il est cependant
important de poser des jalons, et le premier jalon sera la loi de
l'aménagement.
En ce qui concerne le fonds de développement régional,
nous avons travaillé à définir des critères au
cours de l'année. Jusqu'ici, ce sont les
anciens critères du fonds de développement régional
qui s'appliquent, mais nous voulons cependant élargir un peu
l'application du fonds de développement régional pour lui donner
différentes fonctions, dont une fonction de concertation
vis-à-vis de certains projets qui demandent l'implication de
différents ministères sur un même projet, de façon
à mettre un peu de crème sur le gâteau pour que tout le
monde soit intéressé à y participer. C'est une des
premières fonctions et je pense que c'est ce qui se passe dans le
projet, par exemple, de Basques-Neigette. Il y a aussi une fonction de
création de nouveaux programmes; à un moment donné il peut
paraître intéressant de lancer des programmes, de le faire sur une
base expérimentale, le programme des emplois communautaires en a
été un. Il y a une fonction d'expérimentation de nouveaux
programmes et il y a aussi une fonction d'expérimentation s'il y avait
des projets qu'on ne sait pas où placer mais qu'on voulait
réaliser, qui s'appliquent surtout en région, qui pourraient se
réaliser en région. (16 h 15)
Je sais qu'à un moment donné on a discuté du projet
de l'usine de méthanol, tout le monde en parle, c'est la grande mode. Il
reste qu'à un moment donné on pourrait se poser la question du
lieu administratif où on accrocherait cela. On pourrait très bien
l'accrocher dans un fonds de développement régional comme
celui-ci. Ce sont là les critères. On pourrait le mettre dans
Laurentides-Labelle, effectivement... Il y a aussi une fonction de support aux
dynamismes locaux. C'est à ce titre que nous avons financé
certains projets de schémas d'aménagement dont l'un est aux
Îles-de-la-Madeleine, en particulier. Cela a été une
expérience que nous encourageons par des fonds. C'est mince, si vous
voulez, mais il reste que cela vise à soutenir des dynamismes locaux,
à soutenir aussi des discussions au niveau local, à soutenir des
projets d'aménagement de ce type.
Nous avons pris la décision d'ailleurs d'en financer un autre,
tout récemment, en fait, hier au Conseil du trésor, au
comité d'aménagement: un schéma d'aménagement dans
le comté de la Matapédia où le comté lui-même
va faire un schéma il a déjà une certaine
expérience là-dessus et va aussi aider les
municipalités à se donner des plans d'urbanisme qui soient
conformes au schéma du comté. En tout cas, c'est une
première expérience qui, je crois, va nous être d'un grand
secours pour la rédaction et, peut-être, le raffinement de la loi
de l'aménagement.
En ce qui concerne Charlevoix, je voudrais relever une chose; le fonds
de développement régional est intervenu durant trois ans dans le
comté de Charlevoix. Nous avons arrêté d'intervenir, comme
fonds de développement régional, mais des ministères
continuent, cependant, à financer certains travaux. Ce n'est pas
arrêté autant que vous semblez le dire, je ne pense pas.
M. Biron: Quels projets était-ce dans Charlevoix?
M. Léonard: Ce qu'on a appelé la mission de
Charlevoix.
M. Landry: II y a quatre questions qui ont été
laissées dans l'ombre par mon collègue, pour me donner la chance
d'y répondre.
La première c'est cette question d'éventuel double emploi
et de relations entre les ministres d'État et l'office. Le patron
administratif et à tous égards de l'office, c'est le ministre
d'État à l'aménagement. Par ailleurs, je dirige les
contenus et je fais la coordination de l'action de toute la Direction
générale de la planification. Ce qui n'exclut pas que nos
collègues les autres ministres d'État peuvent aussi
être clients. Si on considère, dans une espèce d'image, que
le gros du potentiel intellectuel du comité ministériel permanent
du développement économique, c'est la Direction
générale de la planification pour des travaux qui demandent une
certaine profondeur et une certaine recherche, que nous n'avons pas les
ressources de faire, c'est un peu comme une municipalité qui a une
grosse adduction d'eau, qui consomme presque toute cette eau, mais qui peut en
vendre aussi à la municipalité voisine. En ce sens, on a des
commandes, quelquefois, du secteur culturel ou du secteur social. On les
remplit volontiers, mais le gros de l'effort vient au CMPDE. C'est assez clair,
je pense.
Quant aux conférences socio-économiques vous savez qu'il y
a un secrétariat des conférences socio-économiques. Quelle
est donc la spécificité de son action par rapport à
l'office? Le secrétariat des conférences socio-économiques
se préoccupe surtout de logistique, et c'est énorme la logistique
d'un sommet économique, par exemple, et même d'un minisommet. Il
faut inviter tous ces gens, il faut les loger, il faut assurer toute
espèce de services auxiliaires. Il a développé une grande
expertise là-dedans. Il y a également la méthodologie.
Qu'est-ce qu'il faut faire pour créer une atmosphère favorable au
travail et pour qu'un sommet réussisse avec tellement d'agents qui sont
souvent des antagonistes qui ont souvent plus envie de s'engueuler que de se
parler, etc.? Il a développé une expertise là-dedans et
également une expertise en animation, de façon que les conditions
du dialogue soient réunies.
On n'est pas encore dans les contenus, voyez-vous. Les contenus viennent
surtout de l'office. C'est à ce moment-là que l'office
intervient. L'office ou des chercheurs privés qu'on emploie pour cela,
mais souvent par le biais de l'office, de toute manière. Le
secrétariat des conférences je ne veux pas, non plus,
mépriser son action sur les contenus pour faire tout ce que j'ai
dit précédemment est obligé d'assimiler les contenus.
Alors, vous vous imaginez que ces gens ne sont pas
précisément en chômage depuis douze ou quinze mois. La
question du chômage des jeunes maintenant. Le volet 1 de l'étude
est terminé. Nous sommes à la phase d'analyse de cette
première partie et la phase de conception des actions concrètes
qui vont découler de l'étude. On devrait
être en mesure de dire et faire des choses intéressantes en
septembre. Il y a également un deuxième volet qui s'en vient et
qui portera précisément sur ce que le chef de l'Union Nationale a
mentionné, c'est-à-dire l'adéquation de la formation aux
exigences des activités économiques; c'est le deuxième
volet. Je le dis tout de suite parce que l'étude des crédits
permet des débats assez vastes. Nous savons déjà par les
chiffres que plus ils sont scolarisés, moins ils chôment. Il est
donc toujours vrai que celui qui a un bon bagage scolaire a des chances
incommensurablement plus grandes de s'en sortir. C'est important de le dire
parce que, voyez-vous, la rumeur commence à s'accréditer que si
tu t'instruis cela ne vaut rien parce que tu vas chômer. Ce n'est pas
vrai. Cela ne veut pas dire que c'est une garantie absolue contre le
chômage, mais si tu n'es pas instruit c'est quasiment une certitude
absolue de chômage.
Le dernier point, c'est le code des investissements. Très
brièvement je vais vous rappeler qu'effectivement dans le programme de
notre formation politique et aussi dans nos intentions pour l'avenir il y a
aussi un code des investissements. Sauf que cette question,
présentement, dans l'état actuel de la constitution du Canada,
relève du gouvernement du Canada. Et nous pourrions bien, à la
manière de pressions morales si l'on veut, établir des balises,
mais c'est l'agence de tamisage fédéral qui s'occupe de ces
questions, qui a le pouvoir de le faire. Avant que la constitution ne soit
profondément modifiée il n'y a pas d'urgence, pour le
gouvernement du Québec, d'aller là-dedans autrement que dans ses
stratégies de développement et la façon dont il peut
influencer les investissements.
Le Président (M. Laplante): Êtes-vous prêts
à commencer l'étude des programmes?
M. Raynauld: M. le Président, je me demande si je ne
préférerais pas continuer à poser des questions un peu
plus particulières cette fois-ci
Le Président (M. Laplante): Je crois que c'est dans
l'ordre. Quelques questions d'ordre général encore et ensuite on
commencera les programmes pour satisfaire tout le monde.
M. Raynauld: Avant de poser une question supplémentaire,
je voudrais souligner que je suis très heureux de la dernière
déclaration du ministre d'État au développement
économique sur le chômage des jeunes instruits. J'ai toujours
pensé qu'essayer de mousser l'idée que les gens instruits sont en
chômage était l'idée la plus réactionnaire qui
puisse exister parce que cela détourne des gens d'études
supérieures et en plus, à mon sens, c'est absolument inexact. Je
n'ai jamais vu encore de statistiques qui prouvent que ce chômage soit
particulièrement concentré là. Il est toujours en fait
concentré sur des gens moins instruits. Il arrive que le chômage
puisse être élevé pour des périodes relativement
courtes, et je pense que la durée du chômage chez les gens
instruits est beaucoup plus courte que la durée du chômage chez
les gens qui sont moins instruits. Par conséquent, je pense qu'il est
bon de dénoncer cette idée qui s'accrédite lentement parce
qu'on la laisse passer. Il reste encore vrai que le chômage des gens qui
sont moins instruits est probablement le double, en moyenne, de celui de gens
qui ont terminé des études secondaires ou universitaires.
Et une remarque que je voudrais faire pour compléter la
déclaration que le ministre a faite sur le code d'investissements, je
voudrais mentionner que, s'il est tout à fait exact que cela ne presse
pas à l'heure actuelle, il est aussi exact que l'agence
fédérale de tamisage ne prend pas de décisions en ce qui
concerne les implantations au Québec sans une consultation. On m'a
confirmé je pense que c'est le ministre de l'Industrie et du
Commerce qui l'a fait il n'y a pas longtemps qu'à sa connaissance
il 'y a pas eu de cas notoires où l'agence aurait refusé les avis
qui ont été transmis par le gouvernement du Québec. Par
conséquent, il peut y avoir là une politique implicite au moins
d'investissements de la part du gouvernement du Québec lorsqu'il prend
des décisions sur les avis qu'il donne à cette agence
fédérale.
Ceci dit, je voudrais maintenant passer à certaines questions
plus particulières. L'année dernière, on nous avait
distribué à l'occasion des crédits la liste des
études en cours. Je ne sais pas s'il y en aurait une qui serait
disponible pour cette année, ce serait utile; étant donné
qu'il s'en fait beaucoup, on a de la difficulté à les suivre. Je
ne pense pas qu'elle soit... dans le rapport de l'année dernière,
il n'y avait pas de liste de ces études. Quoi qu'il en soit, j'aimerais
poser quelques questions sur les études de l'année passée,
celles qui étaient en cours l'année passée, pour savoir ce
qui en est advenu. Tout d'abord, j'ai un document en main, qui est daté
du 6 juin 1977, cela s'appelle: Aperçu des travaux en cours à la
Direction générale de la planification.
M. Léonard: Est-ce que je peux faire la suggestion de
déposer une copie de ces travaux en cours durant l'année.
Le Président (M. Laplante): Tel que les règlements
le veulent, on ne dépose pas, en commission parlementaire d'étude
des crédits, mais vous les distribuez.
M. Léonard: J'en ai seulement une copie, mais on pourrait
vous remettre ultérieurement la liste des publications de l'OPDQ du 1er
avril 1977 au 31 mars 1978. Cela vous donnerait une bonne idée où
sont rendues ces études.
M. Raynauld: Cela va. Je voudrais tout de même poser
quelques questions d'information à partir de ce document de
l'année dernière. La première étude, c'était
l'analyse structurée, à moyen terme, de l'économie du
Québec; je crois
que c'est celle de M. Carré qui a été
publiée. À la deuxième étude, il était
question de l'élaboration d'un modèle économétrique
d'analyse à moyen terme de l'économie du Québec. Est-ce
que c'est le modèle ANNE?
M. Léonard: Oui.
M. Raynauld: C'est cela. Est-ce que ce modèle est
disponible, aujourd'hui? Est-ce que c'est terminé?
M. Landry: II est opérationnel, ce modèle, et il
sera publié dans trois ou quatre mois.
M. Raynauld: II sera publié dans trois ou quatre mois.
M. Landry: II y a une rallonge pour le secteur public, pour
l'insertion du secteur public dans le modèle; c'est dans la
programmation pour cette année.
M. Raynauld: Est-ce ce modèle qui a servi à
l'étude d'impact à l'abaissement de la taxe de vente au
Québec?
M. Landry: Non, c'est le modèle MIC, le tableau des
échanges interindustriels.
M. Raynauld: Les échanges interindustriels, c'est celui du
Bureau de la statistique du Québec. C'est cela? C'est encore le
même modèle qui est basé sur les coefficients de 1966?
Une voix: Cela a probablement été
ajusté.
M. Raynauld: II a été ajusté parce
qu'originellement c'était 1961 et il a été ajusté
pour 1966. Je n'ai jamais entendu dire qu'il y en avait un qui était
plus récent que celui-là.
M. Landry: C'est en voie d'ajustement.
M. Raynauld: En voie d'ajustement. Alors, pour l'étude
d'impact de la taxe de vente, c'était basé sur les coefficients
de 1966.
M. Landry: Je ne peux pas répondre de façon
formelle. Il faudrait que le ministre de l'Industrie et du Commerce soit
ici.
M. Raynauld: II ne le savait pas. M. Landry: II ne le
savait pas? M. Raynauld: Non. M. Léonard: ...
M. Raynauld: Non, le ministre de l'Industrie et du Commerce.
M. Léonard: Mais, vous pourriez peut-être...
M. Raynauld: Aux Finances, c'est fini, l'étude des
crédits.
M. Léonard: Je serais disposé, demain, à
l'Assemblée...
M. Raynauld: Ce n'est pas assez important pour essayer de
faire...
M. Léonard: Vous lui demanderez...
M. Raynauld: Une autre étude est l'évaluation
préliminaire de la performance de certains organismes parapublics en
fonction de leurs objectifs. Les études évaluent l'impact des
organismes tels que REXFOR, SOQUEM, SOQUIP, l'Hydro-Québec, une analyse
sur le plan des ressources de la SGF, la SDI, SIDBEC. Au cours de
l'année, il y a eu une étude sur les sociétés
d'État qui a été faite par M. Fournier et publiée
en cours d'année, mais je suis à peu près certain que ce
n'est pas de celle-là dont on parle. C'est celle-là? C'est
curieux, parce que c'est la première étude d'impact où il
n'y a pas un chiffre. C'est plutôt curieux.
M. Landry: Elle n'a pas eu un gros impact sur moi, je vais vous
le dire.
M. Raynauld: Bon! Moi non plus, franchement. J'ai
également soulevé cette question à plusieurs reprises, il
m'apparaît de plus en plus inconcevable que des sociétés
aussi importantes ne donnent pas lieu à des analyses un peu
périodiques, peut-être même constantes, de la part d'un
gouvernement qui a quand même à surveiller un peu ces choses. Je
ne pense pas aux crédits, je ne pense pas non plus à un
contrôle financier, des choses comme cela, mais c'est quand même un
peu extraordinaire de penser que, pour des organismes comme
l'Hydro-Québec, par exemple, je n'aie jamais vu d'études, par
exemple, sur la production par employé. (16 h 30)
On a cela pour toutes les industries à peu près
imaginables, mais, quand on arrive aux sociétés d'État du
Québec, on n'a rien, aucune étude. Il me semble qu'il pourrait y
avoir une certaine coordination, quelque chose de mis en place pour
développer des instruments d'analyse. Je sais qu'il y a
déjà un sous-ministre chargé des sociétés
d'État au ministère de l'Industrie et du Commerce et il y en a un
autre chez vous. Lequel...
M. Landry: C'est-à-dire qu'on a une action à trois
ou quatre volets.
M. Raynauld: Oui.
M. Landry: II y en a un au ministère des Finances...
M. Raynauld: C'est cela, aux Finances.
M. Landry: ... pour ces sociétés dont le
ministère des Finances a la tutelle, il y en a un MIC
et il y a un secrétaire général associé
adjoint, qui est M. Albert Jessop. Il a justement comme mandat il s'est
attelé à la tâche il y a cinq ou six mois de faire
exactement ce que vous avez décrit: critères de performance,
planification à long terme. Il a déjà eu des rencontres
à ce sujet avec tous les dirigeants des sociétés
d'État. Le travail est en cours et nous prévoyons une autre
rencontre du même ordre, probablement au cours de l'été,
pour mettre à jour ces travaux, mais c'est la préoccupation
principale du secrétaire général associé adjoint et
de ceux qui travaillent avec lui.
M. Raynauld: Est-ce que je fais erreur en pensant que quelqu'un
m'aurait dit récemment je me demande si ce n'est pas le premier
ministre que les fonctions de M. Jessop n'étaient pas de faire des
études? Est-ce que cela se peut? Par conséquent, cela se pourrait
que le personnel puisse venir d'ailleurs?
M. Landry: C'est cela. M. Jessop va être obligé
d'utiliser de la consultation et de donner des commandes à des
organismes gouvernementaux qui existent déjà et faire faire des
travaux en régie. M. Jessop a une équipe très
légère. Il se comporte, toutes proportions gardées, comme
le ferait l'analyste financier d'un grand holding. Est-ce que telle filiale va
bien? Il demande de l'information à la filiale en question, d'une part,
mais il s'en défie et il a raison. Il fait vérifier par des
recherchistes qui peuvent se mettre à sa disposition à l'OPDQ,
dans le secteur privé ou dans les autres boîtes de planification
du gouvernement.
M. Raynauld: De ces déclarations, est-ce que je peux
déduire que, l'année prochaine, au même moment, on aura des
renseignements un peu plus systématiques à se mettre sous la
dent?
M. Landry: Là, vous ne demandez pas l'impossible. Je
pensais que vous alliez dire: Est-ce qu'on peut déduire qu'il n'y aura
plus de déficit à SIDBEC l'an prochain?
Comme vos demandes sont du domaine du possible, dans l'état
actuel des travaux, je pense qu'on peut s'engager à cela.
M. Raynauld: Je suis devenu résigné. Merci, M. le
ministre. J'en prends note. Une autre étude qui avait également
été mentionnée l'année dernière et qui
m'avait d'ailleurs beaucoup intéressé, c'était l'analyse
des avantages comparatifs du Québec. Est-ce que cette étude a
été complétée? L'année dernière, on
avait dit là-dessus qu'il y avait un devis en voie de révision.
J'avais donc compris qu'elle n'était pas très avancée.
M. Léonard: Cela n'a pas été fait, me dit-on
parce que les coûts étaient très élevés pour
réaliser cette étude, cela aurait coûté
au-delà de $200 000.
M. Landry: Surtout que, par secteur, on est toujours
obligé de la faire, dès qu'on s'embarque dans une
stratégie sectorielle. Une des données du problème, ce
sont toujours les avantages comparatifs.
M. Raynauld: Oui, et c'est la pierre philosophale. Si on
était capable de les prévoir, on serait beaucoup plus
avancé qu'on ne l'est. Cela ne veut pas dire qu'on ne doit pas quand
même essayer, comme on le dit ici, de cerner le problème. Comme
cela, il n'y en a pas? La suivante, c'est sur les régions
démographiques au Québec. Je pense que cela a été
terminé, la répartition des revenus au Québec?
M. Léonard: On me dit que cela a paru il y a environ trois
mois.
M. Raynauld: Ah oui? Je ne l'ai pas vue, celle-là.
M. Léonard: Elle n'a pas paru, elle est terminée,
elle est en voie de diffusion.
M. Raynauld: II y a une autre étude sur l'armature
urbaine. J'ai noté que cela faisait partie des synthèses
biophysiques. C'est sans doute pour cela qu'on appelait cela l'armature. J'ai
été surpris, d'ailleurs, de trouver ce genre d'étude dans
une direction de synthèse biophysique.
M. Léonard: On me dit qu'on pense que ce sera prêt
vers le mois de septembre. Cela relève de la planification.
M. Raynauld: Une autre étude qui m'avait beaucoup
intéressé, l'étude des flux interrégionaux de biens
et services et, en particulier, je pense que c'est dans la région de
Montréal. Une étude de $220 000.
M. Landry: Entre-temps, je pourrais peut-être vous donner
la réponse sur le modèle économétrique.
M. Raynauld: Oui.
M. Landry: Les paramètres sont ajustés à 73.
Pour les facteurs structurels, le modèle interprovincial de Statistique
Canada, lui, est 66. Comme ces facteurs évoluent beaucoup plus
lentement, les nécessités d'ajustement sont moindres. Mais les
autres variables sont 73. Ce qui donne une crédibilité
considérable aux chiffres qui sortent au bout de la machine.
M. Raynauld: Est-ce que je pourrais poser une question
supplémentaire à ce moment? Les coefficients de structures dont
on parle sont des coefficients économiques ou technologiques?
M. Landry: Je n'en sais rigoureusement rien. Vous m'avez
collé, M. le professeur.
M. Raynauld: Les coefficients technologiques sont très
stables au cours du temps; mais, si je me
souviens bien, ces modèles-là sont des coefficients
économiques qui incorporent, autrement dit, les importations dans les
coefficients technologiques. Les importations des provinces, par exemple, cela
varie relativement rapidement. Si ce sont des coefficients technologiques... En
tout cas!
M. Landry: On peut faire une petite recherche sur cette
question.
M. Raynauld: Je ne veux pas...
M. Landry: Pour la remettre à jour. J'étais
là quand le modèle a été inauguré par le
professeur Leontief; vous avez peut-être été invité,
vous aussi?
M. Raynauld: Peut-être, oui. C'était juste une
curiosité en passant.
M. Léonard: En ce qui concerne votre question sur
l'étude sur les flux régionaux, on me dit que, sur
Montréal, cela a été abandonné et transformé
plutôt dans l'étude sur les flux régionaux de l'Outaouais.
On ne la fait pas au niveau de tout le Québec.
M. Raynauld: Mais elle était faite au niveau de
Montréal.
M. Léonard: On ne la fait pas au niveau de tout le
Québec. Je m'excuse. Pas Montréal, c'est pour le Québec.
On la fera pour la région de l'Outaouais.
M. Raynauld: Sauf erreur, c'est dans le... Ah oui! c'est ici que
je la vois. Ce n'est pas marqué pour Montréal.
M. Léonard: Pour le Québec, j'ai repris ici. Si
vous voulez prendre note de la correction.
M. Raynauld: Excusez-moi.
M. Léonard: C'est-à-dire que l'étude qui
avait été annoncée c'était pour le
Québec.
M. Raynauld: Oui.
M. Léonard: On a trouvé que c'était vraiment
trop gros comme morceau à prendre et cela a été
réduit au niveau de la région de l'Outaouais. C'est ce dont j'ai
parlé dans mon texte d'introduction tout à l'heure.
M. Raynauld: D'accord.
M. Landry: Avec possibilité de vérifier la
méthode et après aller à d'autres régions?
M. Raynauld: Parce que, l'année dernière, on nous
l'a présentée comme une étude de $220 000 portant sur les
relations, à Montréal, entre pôles de développement
et pôles de croissance. Cela a été modifié et cela
s'applique maintenant à l'Outaouais, si je comprends bien. C'est
cela?
M. Léonard: On va se contenter pour Montréal des
documents plus anciens sur la question.
M. Raynauld: Ce qui manquait à ces documents plus anciens,
c'étaient précisément les relations quantitatives de flux
interrégionaux de biens et de services. Cela m'intéressait
beaucoup, parce que cela manquait dans le document. J'avais été
payé $5000 pour faire cette étude. J'ai pensé qu'avec $220
000 ils auraient pu le faire. Les autres études, je pense que je vais me
dispenser de poser des questions parce que je sais déjà les
réponses. Cela va aller pour cela.
M. Biron: Pour les études, j'ai quatre demandes. Vous avez
parlé de l'état d'une étude sur l'épargne
collective. Je pense que c'est le ministre d'État au
développement économique. Où en est l'état de cette
étude? Quand est-ce qu'on peut avoir cela?
M. Landry: II y a environ dix mois de travaux de faits
là-dessus, M. le Président. Il y en a encore pour quatre ou cinq
mois au moins. Il y en a juste une partie qui était à l'office
parce qu'on a mobilisé tous les ministères que la question peut
intéresser de près ou de loin, donc les Compagnies,
Coopératives et Institutions financières, certainement le Revenu,
certainement les Finances, et quelques autres. L'office fait deux volets, donc
en fin d'année et au début de l'an prochain.
M. Raynauld: M. le Président, sur cette étude en
particulier, si le chef de l'Union Nationale me le permet, une étude
d'épargne comme celle-là, est-ce que ce n'est pas une partie de
tableau de flux financier, et est-ce qu'il ne serait pas mieux d'avoir des
comptes de flux financier, comme il y en a pour l'ensemble du Canada, qu'on
pourrait adapter au Québec, que d'entreprendre des études
particulières sur une partie qui est l'épargne? Il me semble que,
de toute façon, si cela s'applique à l'épargne, cela
devrait se faire dans un cadre un peu plus large de flux financier, puisqu'une
fois qu'on a fait cela, on a à peu près fait l'essentiel du
travail, et cela pourrait être conservé sur une base
périodique puisqu'il y a déjà des tableaux qui sont
faits.
M. Landry: En fait, le mot "épargne", qui a
été mis dans la discussion par le chef de l'Union Nationale, est
un peu restrictif. Je pensais surtout aux travaux qui se font à
l'office, parce que l'ensemble de l'opération, c'est celui que vous
décrivez. Il s'agit de savoir comment l'épargne est produite, par
qui, comment elle est perçue par les sous-percepteurs les grands
percepteurs d'épargne et ce que font ultimement le percepteurs avec
l'argent. Par conséquent, sont vraiment des mouvements de flux, c'est
une comptabilité de flux.
M. Raynauld: Les ressources et les emplois. Somme toute...
M. Landry: C'est en même temps une comptabilité de
patrimoine, parce qu'on va avoir le montant global, on va savoir qui a
quoi.
M. Raynauld: Pour faire l'épargne, il faut d'habitude
commencer par faire les stocks, parce qu'on n'est pas capable d'avoir
l'estimation directe. Pour conclure sur ce plan, est-ce qu'on pourrait
espérer à la fin d'une étude comme celle-là des
comptes de flux financier qui pourraient être annuels? À Ottawa,
actuellement, on en publie à Statistique Canada qui sont trimestriels
sur le flux financier, on pourrait donc espérer avoir quelque chose de
semblable.
M. Landry: Ce sera une question de mise à jour, j'imagine,
par la suite.
M. Raynauld: D'accord.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Lotbinière.
M. Biron: C'est une étude sur les problèmes de
marché, je pense, sur les PME. Il y a eu une étude sur les PME,
mais est-ce qu'il y a une deuxième étude en marche, à
l'heure actuelle, pour des problèmes de marché, vous avez
parlé d'une deuxième étude qui est en marche sur les PME,
à l'heure actuelle?
M. Landry: D'abord, ce qui est surtout au travail et qui est
avancé sur les PME, c'est ce à quoi j'ai fait allusion en Chambre
aujourd'hui en réponse à une de vos questions, c'est la lutte
à la paperasse. Mais, pour les questions de marché...
M. Raynauld: C'en est une que vous allez perdre.
M. Landry: On ne gagne jamais totalement toutes les luttes. Si on
réussissait... Il y un gars qui m'a donné un aperçu de
l'étude et il m'a dit: Je pense qu'il y a trois formules, on pourrait
n'en faire qu'une. J'imagine que c'est parce qu'il n'y a pas assez de questions
sur la grandeur de la feuille. C'est déjà un
progrès...
Mais, sur les questions de marché, c'est plutôt dans le
travail sur les énoncés de politique économique et les
travaux accessoires qui seront faits au MIC et au secrétariat du
développement économique avec l'aide de l'OPDQ qu'on retrouvera
cette problématique. Déjà, les grands axes sont clairs, il
y a ces marchés extérieurs, d'une part, où on a vraiment
des difficultés, et la part relative de notre PNB exporté est en
régression, mais , chose plus grave encore, et cela commence à
être bien connu, les PME ont des difficultés énormes sur
notre propre marché local en raison probablement de l'appareil de
distribution, qui finit par conditionner la production. C'est une
découverte qui a été faite par divers économistes
québécois et au MIC en particulier au cours des dernières
années qu'on avait fait le ministère de l'Industrie avec beaucoup
d'ardeur, mais qu'on aurait peut-être dû commencer par insister sur
le ministère du Commerce. C'est une notion à faire à
l'actuel ministre, parce qu'il veut être le ministre du Commerce aussi,
car ce sont les chaînes de distribution qui passent la commande à
l'industrie.
M. Biron: Est-ce qu'à travers ces études de PME,
vous avez une étude spécifique sur ce qui pourra arriver à
nos PME ou combien de PME on pourrait avoir sur le marché de
l'automobile, si on avait tout simplement une part accrue du marché de
l'automobile? On dépense peut-être 30% du marché canadien,
ou peut-être 25%, mais est-ce qu'il y a une étude
spécifique là-dessus? Cela représente un chiffre
d'affaires à mon point de vue de peut-être $2 500 000 000 par
année.
M. Landry: Je ne sais pas si c'est une étude très
spécifique et très scientifique, mais, dans le branle-bas de
combat qui est déployé pour GM, depuis déjà cinq ou
six mois, on a été amené à faire des approches
d'impact sur divers chaînons de la production automobile. (16 h 45)
Une fonderie de pièces, par exemple, a un impact X, mais une
fabrique de moteurs a un impact X plus Y plus Z, parce que, dans un moteur, il
y a une infinité de petites composantes qui sont justement la terre
d'élection des PME. Un bout de tuyau en caoutchouc reproduit à 5
millions d'exemplaires, cela fait vivre une PME. On a fait ces études,
mais ce ne sont pas de grands travaux scientifiques, ce sont des approches
empiriques, par le bon sens.
M. Biron: D'accord. Y a-t-il une étude de faite de
l'influx des sommes qui pourraient venir à cause du dernier budget
provincial, des impôts changés de place, déduction
d'impôt à ceux qui gagnent $30 000 et moins, addition
d'impôt à ceux qui gagnent $30 000 et plus, impôt sur les
dividendes de corporations canadiennes?
M. Léonard: Le ministère du Revenu...
M. Biron: II n'y a pas eu d'étude par vos
ministères?
M. Landry: On assume évidemment que, quand on
réduit les impôts, c'est bon pour l'économie. C'est entendu
que si...
M. Biron: On a réduit certains impôts et on en a
augmenté d'autres chez les gens qui pouvaient prendre des
décisions et je me demande s'il y a eu une étude de faite
là-dessus.
M. Landry: C'est une sous-question qu'a posée le
député d'Outremont et à laquelle je n'ai pas
répondu. C'est la question des sièges sociaux; ce qu'on
étudie, c'est la différence nette d'impôts. Le gars qui est
à Montréal, avec les impôts qu'on a, les revenus qu'il a,
le prix de la maison qu'il a, etc., et celui qui est à New York sont
comparés l'un à l'autre. Par cette étude, on va pouvoir
répondre à la question du chef de l'Union Nationale.
M. Biron: D'accord.
Avez-vous aussi fait une étude sur l'apport économique
fait au tourisme au Québec à cause de la construction du Palais
des congrès? Qu'est-ce qui va arriver dans trois ans? On sait que le
tourisme est une industrie bien importante au Québec pour avoir des
capitaux. Y a-t-il une étude de l'OPDQ là-dessus, ou sont-ce
d'autres ministères qui l'ont faite?
M. Landry: On a fait faire cela par des consultants
privés, d'une part. Il y a aussi des études du gouvernement, dont
l'étude bénéfice-coût du Palais des congrès.
On a pris cette décision de faire ce Palais des congrès parce que
l'étude était évidemment largement
bénéficiaire et même d'une façon spectaculaire. Le
Palais des congrès accueille des congrès de 10 000 personnes par
coup. Il s'agit que, 50 ou 60 jours dans l'année, il y ait 10 000
personnes et, déjà, cela devient très intéressant.
Cela a été fait en détail...
M. Léonard: Je pense que cela vient par...
M. Landry: Est-ce que le ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche n'a pas déposé cette étude
à l'Assemblée nationale?
M. Biron: Je ne l'ai pas vue, mais ce serait peut-être
important et intéressant, surtout...
M. Léonard: Cela n'a pas été fait à
l'OPDQ, mais je sais que le ministre du Tourisme de la Chasse et de la
Pêche a fait état de la rentabilité d'un tel projet.
M. Biron: S'il y avait possibilité de la lui demander, si
elle n'a pas déjà été déposée?
M. Léonard: Ce serait intéressant. M. Biron:
Merci.
M. Raynauld: L'étude sur les sièges sociaux, c'est
pour à peu près quand?
M. Landry: C'est à la phase II des revenus; au mois
d'octobre, dans les deux cas, autant l'emploi que les revenus; on a
déjà des rapports d'étapes intéressants.
M. Raynauld: Oui, cela doit être intéressant; vous
pourriez nous les passer par étapes.
M. Landry: C'est tellement intéressant qu'on a fait faire
des revérifications avant de diffuser cette information dans le grand
public, tellement c'était intéressant! On veut que ce soit
à la fois intéressant et solide.
M. Raynauld: C'est cela qui est le mieux!
Je voudrais revenir quelques instants sur Mirabel. Il y a une autre
publication de l'OPDQ sur l'esquisse de la région de Montréal.
C'est une esquisse à laquelle j'aurais pu me reporter tout à
l'heure, quand j'ai demandé ce qui en était arrivé, mais
on y note en particulier que Mirabel est très important pour
restructurer la région de Montréal et faire la promotion du
territoire moteur.
J'ai deux questions. Tout d'abord, on a répondu tout à
l'heure, je pense assez rapidement, c'est en tout cas ce que j'en ai
déduit que tout dépendait de la décision de
transférer les avions de Dorval à Mirabel, que c'était une
décision fédérale, donc que vous l'attendiez.
Je voudrais dire deux choses. D'abord, on nous dit que le transport
aérien du fret se fait par des avions de passagers, mais cela se fait
aussi par des avions spécialisés dans le fret; cela n'est pas
nécessairement lié à l'existence de Dorval ou de Mirabel.
C'est un premier point. Le deuxième, si je lis ceci...
M. Léonard: Pouvez-vous me dire à quelle page vous
êtes?
M. Raynauld: Aux pages 70-71. Il mentionne, bien sûr, que
s'il y avait un transfert de tous les vols commerciaux de Dorval à
Mirabel cela aurait l'effet important de créer 2000 emplois annuellement
et 1000 emplois supplémentaires, mais, si on lit l'ensemble de la
section, cela ne semble pas une condition préalable. On lit le texte; au
contraire, ce que j'ai retenu de cela, c'était qu'on pouvait
peut-être aller de l'avant avec le parc industriel et commercial, essayer
d'exploiter le fret aérien et, si en plus on avait progressivement le
transfert des vols commerciaux de Dorval à Mirabel, cela serait tant
mieux. C'est ma première question. Ma deuxième question: Est-ce
que le gouvernement du Québec, à l'heure actuelle, a
proposé et a demandé au gouvernement fédéral de
fermer Dorval au profit de Mirabel? Quelle est la position du gouvernement du
Québec?
M. Léonard: En ce qui concerne la première
question, vous dites que tout le fret aérien ne vient pas avec les
passagers, c'est exact. Mais, 75% du fret vient avec le trafic des
passagers.
M. Raynauld: 75%?
M. Léonard: Quelqu'un ou un entrepreneur qui
déciderait de s'installer dans le parc de Mirabel se retrouverait
à peu près tout seul. Donc, il lui manquerait un grand nombre de
services. Si vous voulez vous installer dans la nature finalement, ce n'est pas
très attrayant sur le plan industriel, sans savoir si finalement ce
fameux transfert doit se faire dans six mois ou va se faire dans cinq ans ou
dans dix ans. Normalement la décision aurait pu être prise il y a
déjà un bon bout de temps. Au fond, je pense que c'est une
question de pratique industrielle qui fait qu'on ne va pas s'installer en plein
champ ou presque. Il y a un autre élément qui a joué
à l'encontre du développement du parc, c'est qu'il serait mal
situé par rapport à l'accès aux avions sur le terrain
même de Mirabel. On m'a déjà mentionné le fait que
peut-être il faudrait déplacer le site même du
parc, tel qu'il est sur le territoire de Mirabel, parce qu'il est loin
des avions. Il faut pratiquement faire un bris de charge, si on veut
fonctionner correctement. Alors, cela est un des éléments, il
aurait été mal situé sur le lieu même de
l'aéroport.
Dans le cas du transfert des vols, il y a eu un projet de protocole
entre le ministère des Transports du Québec et le
ministère des Transports du Canada. Et le transfert des vols
était un des éléments. Mais le ministre
fédéral a refusé de le signer. Il a refusé de
s'engager. Il y avait un futur là-dedans, il a même refusé
de signer cette lettre, complètement. Ses fonctionnaires étaient
d'accord, lui, n'a pas voulu et cela vient tout juste de se passer, il y a deux
ou trois mois de cela. J'en ai connaissance par les journaux. Donc, le
Québec est d'accord, le fédéral le sait, pour qu'il y ait
un transfert des vols de Dorval à Mirabel. C'est le
fédéral.
M. Raynauld: Je le sais, maintenant, vous dites que vous
êtes d'accord; vous favorisez à l'heure actuelle la fermeture de
Dorval? C'est cela que vous voulez?
M. Léonard: La fermeture, attention; qu'est-ce qui
resterait exactement? Je pense qu'il est important que l'essentiel des vols
soit transféré, notamment le trafic avec les États-Unis.
C'est cela. Mais, une fermeture complète, il pourrait rester des vols
privés.
M. Landry: On ne peut pas fermer complètement, parce qu'il
y a des ateliers de réparation d'Air Canada, non amortis; ce sont des
choses qui ont été construites il y a depuis pas tellement
longtemps et il n'est pas question de fermer cela. Cela seraient des
coûts astronomiques.
M. Léonard: Disons que grosso modo, l'essentiel des vols
devrait être transféré à Mirabel.
M. Raynauld: Cela va. J'ai lu, il y a deux jours, le rapport
annuel de la Société de développement de la baie James. Si
je pose la question ici ce n'est pas sans savoir que la société
relève d'un autre ministre, mais j'ai été frappé
par le rapport du président qui mentionne qu'il y a un manque
évident de coordination entre les ministères à propos des
activités de la Société de développement de la baie
James. Et s'il manque de la coordination, c'est vous autres. C'est vous qui
veillez à la coordination. Alors, je voulais avoir vos commentaires sur
ce rapport que j'ai trouvé assez sévère envers certains
ministères. Je pense qu'on emploie cette expression telle quelle, manque
de coordination évident. Je ne me rappelle plus comment on l'a
qualifié. Je voulais avoir vos commentaires là-dessus.
M. Léonard: C'est une question qui a été
débattue souvent mais qui n'a pas encore sa solution. Il reste que M.
Louis Bernard a actuellement le dossier et je pense bien qu'on devrait prendre
des décisions assez rapidement au cours de l'automne en ce qui concerne
tout ce problème des activités de la SDBJ et des autres
ministères qui oeuvrent sur le territoire de la SDBJ. Maintenant, on
sait qu'il y a des investissements majeurs, pour ne pas dire massifs, qui sont
faits par l'Hydro-Québec. C'est l'Hydro-Québec qui, finalement,
réalise la plus grande partie des investissements. Je pense aussi que ce
territoire a été ouvert surtout pour faire du
développement hydroélectrique; donc cela a une certaine
priorité sur le territoire lui-même. Je ne pense pas qu'on ait
tellement envie d'aller faire pousser des tomates dans ce coin-là. Je
pense donc qu'il faut quand même considérer l'importance de
l'Hydro-Québec dans cet aménagement. Effectivement, on nous a
signalé qu'il y avait des problèmes de coordination entre
ministères.
M. Landry: La société nous a fait une suggestion et
cela a l'air que c'est la présente doctrine, actuellement, à la
SDBJ que sa tutelle soit confiée à un ministre d'État. Le
raisonnement est simpliste. Elle dit que ce sont des gens qui ont une vocation
intersectorielle, que par conséquent ce serait les gens tout
désignés pour faire cela. On a quand même
hésité, d'abord parce que cette notion de ministre d'État
était nouvelle et manquait de rodage et surtout parce qu'il n'est pas
sûr qu'il soit sage de confier les tâches de gestion à un
ministre d'État, parce qu'il est justement fait pour en être
dégagé. Comprenez-vous? Le ministre gestionnaire d'une grande
société a bien des choses à faire, des choses très
concrètes et très précises qui touchent la gestion du
personnel, le financement, etc. Est-ce que si on confiait cela à un
ministre d'État ce ne serait pas le distraire de fonctions plus
essentielles? C'est ce qui nous a fait hésiter. Je ne vous dis pas qu'on
ne se ralliera pas à cela ultimement. C'est à l'étude et
on devrait trancher cela d'ici quelques mois.
M. Raynauld: Mais sur le plan du développement
régional, dont l'OPDQ est chargé, c'est presque un prototype
d'une région qui est contrôlée à 100% par le
gouvernement, où il y a un certain nombre de ministères qui
oeuvrent, et il y a la Société de développement de la baie
James qui est là justement pour faire cela, coordonner ces
actions-là. Il me semble que c'est presque l'essence même de ce
que l'OPDQ, dans ses activités de développement régional,
essaie de faire partout dans la province.
M. Léonard: Essaie de faire partout dans la province...
Là, il faut faire attention quand même. L'OPDQ n'a pas de
responsabilité vis-à-vis des organismes comme cela, nulle part.
L'OPDQ a financé, par exemple, des projets de schémas
d'aménagement. Mais ce n'est pas l'OPDQ qui fait les schémas
d'aménagement présentement. Je pense que c'est normal qu'il en
soit ainsi. Ce n'est pas à l'OPDQ à se mettre à faire des
schémas d'aménagement un peu partout dans le Québec. C'est
un autre organisme qui fait cela. Au fond, il y a peut-être un peu de
coordination qui peut être
assumée à l'occasion par les conférences
administratives régionales. D'accord. Dans le cas de la
Société de développement de la baie James, il reste que
c'est quand même une situation spéciale. L'Hydro-Québec,
par la Société d'énergie de la baie James, fait ses
investissements sur les lieux. Il existe la SDBJ qui possédait
auparavant la SEBJ, bien qu'il y ait des changements qui soient proposés
présentement, et il existe aussi la municipalité de la Baie
James. (17 heures)
Normalement, ce serait à la municipalité de la Baie James
de se faire un schéma d'aménagement; à mon avis, c'est une
responsabilité municipale. La municipalité de la Baie James est
pratiquement une municipalité régionale. Ce serait beaucoup plus
à la municipalité de la Baie James de se faire ce schéma
d'aménagement qu'à l'OPDQ; c'est mon avis.
Ceci dit, je pense bien qu'on va admettre, étant donné les
commentaires qu'on en a eus et les témoignages, qu'il y a des
problèmes de coordination qui ne sont pas encore
réglés.
M. Raynauld: J'aurais d'autres...
Le Président (M. Laplante): D'autres questions?
M. Raynauld: Je me tournais vers ceux de l'Union Nationale, je ne
voulais pas monopoliser les questions. On a fait allusion, tout à
l'heure, à une loi sur l'aménagement; j'ai compris qu'elle
était en préparation et j'aimerais savoir quand elle peut
être attendue.
M. Léonard: Elle sera déposée à
l'automne. M. Raynauld: À l'automne? M. Léonard:
Oui.
M. Raynauld: J'en arrive au programme 4. Tout d'abord, sur le
fond...
Le Président (M. Laplante): Pour être clair, M. le
député d'Outremont, vous commencez l'étude du
programme?
M. Raynauld: Si vous me forcez à faire cela, je vais
d'abord passer à deux autres questions, auparavant.
Le Président (M. Laplante): Passez aux autres questions
avant, pour le journal des Débats.
M. Raynauld: Ce sont deux questions très courtes. Le
ministre des Consommateurs, Coopératives et Institutions
financières a plus ou moins annoncé un sommet sur la
coopération, à l'automne. Étant donné qu'on parlait
justement, tout à l'heure, de sommets, je voulais savoir si vous en
saviez un peu plus là-dessus, ce sommet anticipé.
M. Léonard: Non.
M. Raynauld: Non? Alors on va laisser tomber. Je peux passer
au...
Le Président (M. Laplante): J'appelle le programme 4,
Coordination du développement économique et régional et
interventions de développement régional. C'est un programme qui
vise à favoriser la concertation interministérielle et de divers
agents économiques en vue de réaliser des interventions
prioritaires de développement régional. M. le ministre, avez-vous
des remarques sur le programme 4?
M. Léonard: Je l'ai expliqué un peu dans mon texte,
tout à l'heure. Il y a trois parties, l'une est le programme
expérimental de la création d'emplois communautaires où
vous trouvez $13 millions; le fonds de développement régional
lui-même où il y a $30 millions et, finalement, une provision pour
augmenter tout crédit pour la réalisation par les
ministères de projets d'aménagement et de développement
régional, de $1 million. Il fonctionne, en gros, avec le fonds de
développement régional.
Le Président (M. Laplante): M. le député
d'Outremont.
M. Raynauld: Sur le premier élément du programme
expérimental de la création d'emplois communautaires, je voudrais
demander, premièrement: Est-ce que ce programme fait partie du programme
de relance?
M. Léonard: C'est le programme OSE. En fait, dans le
programme OSE $15 millions étaient prévus; il y a $2 millions qui
étaient dans les crédits de l'an dernier qui se terminaient le 31
mars 1978 et $13 millions cette année.
M. Raynauld: Cela entrait, je suppose, dans les travaux publics
et équipements sociaux, dans les catégories du programme OSE?
M. Léonard: Emplois communautaires.
M. Raynauld: Je m'excuse, je l'ai, programme expérimental
de création d'emplois communautaires. Est-ce exact qu'au 31 mars 1978 il
y aurait eu $2 600 000 engagés là-dedans ou si c'est une
erreur?
M. Léonard: Engagés, oui, $2 605 000.
M. Raynauld: Alors, le reste des $13 millions n'est pas
engagé. Il y en a d'autres depuis ce temps, je suppose?
M. Léonard: Oui, depuis ce temps, depuis le 1er avril
jusqu'au 1er juin, $2 853 000.
M. Raynauld: Une deuxième question, c'est un programme
expérimental et j'aimerais que le ministre nous explique un peu plus ce
qu'il a d'innovateur, ce programme, et peut-être nous donner des exemples
d'emplois communautaires.
Dans quelle mesure, par exemple, c'est lié à des
tentatives qui avaient été faites.
Je pense ici à l'opération 2000 en 1971 ou en 1972. Est-ce
du même genre ou est-ce complètement étranger? Pour
mémoire, ce programme auquel je fais allusion, 1971 ou 1972,
c'était une combinaison d'emplois communautaires, mais qui s'adressaient
à des gens qui recevaient de l'aide sociale. On allait dans les villages
pour essayer de voir les gens et trouver la raison principale pour laquelle ces
gens ne travaillaient pas. On essayait de les insérer dans des
programmes qu'on appelait, à ce moment-là, je pense, des
programmes communautaires.
M. Léonard: Je ne connais pas les programmes de 1971 sur
ce plan. Je sais que ce sont des projets habituellement de nature plutôt
réduite, de petits projets qui doivent normalement s'autofinancer dans
une perspective raisonnable de deux ans, qu'il y a des perspectives
raisonnables d'autofinancement sur deux ans, et qui ont un caractère
communautaire, c'est-à-dire que ce n'est pas seulement un individu qu'il
y a dans le projet mais habituellement plus d'un individu. Les
caractéristiques, là-dedans, c'est qu'on a voulu que le projet
soit d'une administration très légère. Des demandes
parviennent donc à la conférence administrative régionale,
qui est composée, comme vous le savez, de fonctionnaires, de
représentants de chacun des ministères dans les régions.
Cela leur est adressé et il y a un comité qui regarde les
demandes et qui statue si c'est acceptable ou pas.
Mis à part les deux premiers des projets, qui ont tous
été approuvés par le comité directeur, ici et par
le comité des ministres, à titre expérimental, les
décisions se prennent en région, dès qu'il s'agit de
projets de moins de $75 000. On peut penser qu'il y a des risques à
procéder comme cela. Peut-être que les décisions ne sont
pas toujours bonnes et dans tous les cas, mais nous pensons que, comme il
s'agit d'un programme expérimental, il vaut la peine de faire cette
expérience. Finalement, les décisions vont être beaucoup
plus rapides, vont mieux coller à la réalité et le risque
en vaut la chandelle.
M. Raynauld: Est-ce que je pourrais demander quels sont les types
d'entrepreneurs de ces projets? Est-ce que ce sont des organismes, des
individus ou des coopératives?
M. Léonard: Des coopératives? Il y a des individus,
mais ce sont de petites entreprises, des groupes d'individus. Oui, quelques
personnes et beaucoup de projets. C'est cela. Des coopératives? Il y en
a quelques-unes. Ce n'est pas la majorité des projets, mais il y en
a.
M. Raynauld: Alors, finalement, en gros, ce sont plutôt de
projets nés d'initiatives personnelles. Des individus pensent à
quelque chose et soumettent leur idée.
M. Léonard: Ils ont une idée brillante, qu'on
trouve brillante.
M. Landry: À laquelle ils veulent donner une plus grande
expansion. La "clamerie" de Portneuf, c'était cela. Elle existait
déjà.
M. Raynauld: Oui.
M. Léonard: Oui, et il y a les Meubles du Québec,
par exemple, où il y avait un groupe de jeunes qui avaient lancé
une fabrication de meubles. Elle prenait de l'expansion mais ils étaient
aux prises avec des problèmes financiers d'expansion. Leur affaire
était rentable, mais ils avaient besoin de fonds. Cela a
été un coup de pouce, qui leur a valu ce programme.
M. Landry: Ensuite, il y a des mutations d'entreprises. Je pense
à Antica, qui était une entreprise purement privée dans
les meubles, les grosses chaises berçantes monumentales. Elle a eu une
série de malchances. Trois incendies ont détruit l'usine. Cela a
été repris par des gens qui n'oeuvrent plus dans l'optique de
l'entreprise privée conventionelle, mais plutôt dans l'optique
coopérative.
Tous les participants sont également des gestionnaires et des
coopérateurs. C'est une PME qui a survécu, mais en passant
à travers une mutation quant à sa tenure.
M. Léonard: Je ne sais pas si vous avez suivi le projet
dans les descriptions...
M. Raynauld: Cela ou bien...
M. Léonard: ... du programme OSE aussi, je pense. Je pense
qu'il y en a là-dedans, dans le document. Ils sont là.
M. Raynauld: Je n'ai pas eu le temps de passer à travers
cela. Je pose des questions parce que, dans mon comté, des gens sont
venus me voir pour ce programme OSE et ils ne savaient vraiment pas comment s'y
prendre.
M. Léonard: Ils n'avaient qu'à
téléphoner à Communication-Québec.
M. Raynauld: Oui, c'est cela. Ils sont plutôt venus me
voir.
M. Léonard: Ils auraient pu décider d'aller vous
voir après.
M. Raynauld: Imaginez! Êtes-vous satisfaits du
déroulement de cette expérience pilote à ce jour?
M. Léonard: Oui. Je pense que oui. On est satisfait de
l'ensemble du programme, on est satisfait de l'expérience pilote, et on
fait analyser cela de très près, pas pour des raisons de
curiosité intellectuelle, mais dans le but éventuel de mettre des
rallonges aux programmes qui ont le mieux marché. On va faire une
sélection des programmes les plus vigoureux, les plus vivaces, les plus
créateurs d'emplois et on y mettra éventuellement des
rallonges.
M. Raynauld: Cela va sur ce plan.
Le Président (M. Laplante): M. le chef de l'Union
Nationale.
M. Biron: Est-ce que ce sont des prêts ou des subventions
que vous donnez?
M. Léonard: Ce sont des subventions.
M. Biron: Ce qui arrive, je pense, dans ce programme, on peut
faire certains prêts à une petite entreprise qui a besoin?
M. Léonard: Ils sont référés à
la SDI.
M. Landry: On les envoie à la SDI qui, dans le cadre de
OSE, a plusieurs programmes spéciaux de l'opération
Solidarité économique. Comme aide à la petite entreprise;
ce sont des montants de $35 000, parfois des prêts ou des
subventions.
M. Biron: Y a-t-il un maximum?
M. Léonard: Non, mais, en région, les
décisions ne peuvent pas excéder $75 000.
Une voix: Mais on le dépasse?
M. Léonard: Oui. Le plus célèbre exemple de
dépassement est celui de Tricofil qui a passé au Conseil des
ministres.
M. Biron: Ce que vous donnez, cela ne s'applique pas aux
commerces, cela prend absolument une entreprise de transformation.
M. Landry: Non, cela s'applique également aux commerces,
ce qui est une nouvelle dimension de l'action gouvernementale, parce que le
gouvernement s'est tenu, probablement à bon droit d'ailleurs, assez loin
de la subvention aux commerces. Il y a d'autres buts visés que
l'activité purement économique. Il y a le retour au travail
d'assistés sociaux, etc. On a aidé quelques entreprises
commerciales.
M. Léonard: On nous donne comme exemple un garage
communautaire.
M. Landry: Un garage communautaire. M. Léonard:
Même une épicerie.
M. Landry: Une épicerie communautaire, un club de
consommation. Dans ce temps...
M. Léonard: II n'y en a pas beaucoup quand même.
M. Biron: Dans le commerce, vous n'avez pas touché
d'entreprises privées, de petites entreprises, vous avez touché
des clubs ou...
M. Landry: Des choses communautaires.
M. Biron: Des choses communautaires. M. Léonard:
D'aspect communautaire.
M. Landry: Le programme est cet aspect communautaire.
M. Biron: D'accord. Vis-à-vis de Tricofil en particulier,
comment ferez-vous pour vous assurer qu'il n'y a peut-être pas trop de
gens qui y ont confiance? Vous avez donné un montant de $1 100 000,
comment faites-vous pour vous assurer de la bonne gérance de
l'entreprise? On s'accorde pour dire que, dans le passé, il y a
peut-être eu des erreurs de direction. Il y a certainement eu des erreurs
de direction. C'est surtout à cause de cela qu'on est ainsi
poigné. Comment ferez-vous pour vous assurer que, d'ici deux ans, il n'y
ait pas d'erreur de direction et que ce soit fait comme du monde?
M. Landry: C'est le protocole surtout, le protocole qui a
été signé avec l'entreprise, qui était très
impératif et c'était une condition sine qua non de
l'intervention. Ce protocole implique que le ministre d'État au
développement social d'une part et ses représentants, le
ministère de l'Industrie et du Commerce, un représentant de
sociétés d'État forment une espèce de conseil de
gestion parallèle. L'idée de ce protocole est que l'entreprise
soit véritablement suivie pas à pas avec rapports
périodiques, et contrôle périodique. On a dit et redit
qu'il s'agissait d'une expérience et que c'est dans une certaine mesure
un laboratoire. Il est donc normal que nous ayons plus d'instruments de
contrôle que d'habitude pour profiter au maximum des moindres
informations pouvant découler de l'expérience et aussi pour
empêcher des malheurs.
M. Biron: Personnellement, j'ai l'impression, sans critiquer
à fond le problème, je ne le connais pas complètement,
qu'on a fait une erreur de marketing il y a un an ou à peu près,
en décidant d'aller fabriquer certains produits pour les vendre aux
grossistes, aux manufacturiers, au lieu d'aller directement au consommateur. On
avait le nom de Tricofil, il a été charrié à
travers le Québec, diffusé au possible. À mon point de
vue, on aurait dû avoir 2000 points de vente différents au
minimum, au lieu d'en avoir 25 ou 30, et essayer de vendre un produit
véritablement identifié Tricofil pour que moi, Rodrigue Biron, ma
femme ou ma fille, on puisse aller dans les magasins et être prêt
à payer $2, $3 ou $4, $5 de plus pour un chandail. Comment le
gouvernement interviendra-t-il là-dedans? En fait, à mon point de
vue, cela a été une erreur d'aiguillage. On est parti dans la
mauvaise direction. Est-ce que le gouvernement s'est gardé quelque chose
pour intervenir pour dire: Arrêtez, les petits gars, vous allez dans la
mauvaise direction? (17 h 15)
M. Landry: Non, on a vraiment toutes les possibilités avec
ce nouveau document dont j'ai
parlé, on aurait toutes les possibilités
d'infléchir l'entreprise dans des directions qui apparaîtraient
à notre équipe sur place, plus sages que celle qu'elle aurait
envie de prendre; on a vraiment tout ce qu'il faut.
M. Biron: Si on ne crée pas les 90 emplois, est-ce que le
gouvernement donne quand même son montant de $1 100 000?
M. Landry: Non, c'est donné par tranches. M.
Léonard: Par tranches, graduellement.
M. Landry: Si le programme n'est pas suivi, les fonds sont
coupés.
M. Biron: Si je comprends bien, Tricofil avait 110 emplois
auparavant, vous avez autorisé 90 emplois additionnels, cela veut dire
200 emplois et, chaque mois, c'est suivi; si on a les 200 emplois, c'est
très bien, sinon, on coupe les fonds.
M. Léonard: Si, à un moment donné, on
s'aperçoit qu'il n'y a pas de perspective intéressante, on
arrêtera la subvention.
M. Biron: D'accord.
M. Raynauld: M. le Président, pendant que nous sommes sur
un des programmes de stimulation d'emplois, est-ce que je peux demander au
ministre d'État au développement économique de faire un
peu le point sur ce programme, sur l'ensemble du programme?
M. Landry: Sur l'ensemble du programme?
M. Raynauld: Oui. J'ai ici une liste, mais je pense qu'elle n'est
pas à jour. J'ai les engagements au 31 mars 1978, on a dû prendre
cela là-dedans...
M. Landry: C'est cela, vous l'y avez pris, parce que je suis au
1er avril.
M. Raynauld: Au 1er avril, c'est cela. J'avais demandé
à quelqu'un de me faire la comparaison entre les engagements qui avaient
été faits et ceux qui avaient été distribués
auparavant, qui donnaient, justement, tous les programmes; il y avait donc les
dépenses prévues d'ici mars 1979, les dépenses
gouvernementales pour 1979. Si je lis la liste, peut-être que le ministre
pourrait, de mémoire, me dire ce qui se passe pour l'amiante, par
exemple. On avait dit: II y a $32 millions, $20 millions de dépenses
gouvernementales. Je pense que je sais ce que c'est...
M. Landry: Comme vous avez participé beaucoup à ce
qui a occasionné le délai, vous êtes en mesure de
répondre à votre propre question.
M. Raynauld: D'accord. Au deuxième:
Accélération des projets d'investissement privés, il
était prévu $3 500 000 de dépenses gouvernementales et il
n'y a rien du tout, actuellement. Est-ce que cela vous dit quelque chose?
M. Landry: De mémoire, non, mais je dois vous dire qu'il
n'y a pas eu de crédits périmés ou, s'il y en a eu, cela a
été marginal. Par conséquent, tout l'argent qui devait
être dépensé dans la première phase chronologique
l'a été, moins quelques centaines de milliers de dollars.
L'explication est sans doute que ce programme auquel vous faites allusion,
était prévu pour fonctionner, pour être mis en
opération plutôt dans la deuxième phase et c'est là
que son argent sera dépensé. Ce qui constituait le montant
à dépenser dans les premiers six mois a fonctionné au
point qu'il n'y a pas de crédits périmés, ce qui
était un des défis de l'entreprise. On a dû, pour cela,
faire certains ajustements et certains virements; il y a eu un programme un peu
lent, dont on prévoyait qu'il ne dépenserait pas son argent, on a
viré ses crédits à des programmes plus rapides et qui
consommaient plus vite.
M. Raynauld: L'ennui, c'est qu'il n'y a pas grand-chose qui a
été engagé au 31 mars 1978. Je lis la liste, et, par
exemple, il y a un programme d'expansion de la PME innovatrice; il y avait $15
millions prévus et $3 600 000 engagés. Donc, cela allait pour la
deuxième année. Le financement de la petite entreprise, $2 700
000 engagés sur $8 millions. Aide aux secteurs traditionnels, $4
millions sur $12 millions engagés. Les silos, équipement de
séchage, $1 million sur $12 700 000. Construction de bateaux et autres
projets, c'est à peu près égal, $2 300 000, $2 800 000.
Aide à certaines industries culturelles, $100 000 sur $1 300 000. Il y a
$75 millions qui devaient être engagés. Si je fais rapidement la
somme des montants engagés au 31 mars 1978, cela fait $12 millions sur
$75 millions. On n'est pas avancé. C'était presque tout pour la
période...
M. Landry: Depuis le 1er avril, il y a eu une très grosse
accélération. On suit le programme de jeudi en jeudi, on y passe
une heure d'analyse, mon collègue Léonard et moi, ainsi que
Pierre Marois, et on est en mesure de dire, sans avoir de chiffres
définitifs, qu'il y a une accélération spectaculaire,
à cause de la saison, à cause de tout ce qu'on veut. Les
équipements de séchage, il n'était pas question de les
construire au mois de janvier.
M. Raynauld: C'est parce qu'il y en a seulement un où il
semble y avoir eu des engagements considérables et peut-être
même excédant ce qui avait été prévu au
début, c'est peut-être dû au rajustement dont vous avez
parlé tout à l'heure, mais presque tous les autres, c'est la
même chose.
M. Landry: L'équipement social, celui-là? M.
Raynauld: Oui, les équipements sociaux.
M. Landry: C'est rajusté.
M. Raynauld: II a été rajusté, mais tous les
autres; je prends les travaux municipaux: $9 millions sur $30 millions; les
travaux sylvicoles: $1 900 000 sur $22 millions...
M. Léonard: Ce sont des travaux municipaux?
M. Landry: Oui, mais, attention, il y a des demandes pour
beaucoup plus que ce qu'on a et il faut dire ensuite que ce qu'on a
comptabilisé là-dedans ce sont les chèques sortis.
M. Raynauld: Si vous faites cela toutes les semaines, est-ce
qu'il y aurait un document plus récent que celui-là, qui dirait
où on en est?
M. Landry: Je n'ai pas lu votre document, mais il semble que vous
avez la ventilation sur 18 mois.
M. Raynauld: Oui.
M. Landry: D'accord. C'est le premier tiers?
M. Raynauld: C'est le premier tiers et je ne veux pas faire
d'attaque sur le programme. Je dis simplement que cela me frappe qu'il y avait
très peu d'argent engagé, vous me dites payé plutôt
qu'engagé, cela fait une grosse différence. Au 31 mars 1978, et
on est bien loin des prévisions, le programme a été
retardé au total par rapport à...
M. Léonard: Vous donniez $9 millions aux Affaires
municipales, sur un budget de $30 millions.
M. Raynauld: C'est qu'à ce moment c'est le tiers pour les
premiers six mois.
M. Landry: II y a eu pour $180 millions de demandes, ou quelque
chose comme cela.
M. Biron: II y a le tiers de payé et le reste à 90
jours, cela va bien!
M. Landry: II faudrait quand même être bien clair
là-dessus. Pour résumer la question, au premier rapport, à
l'expiration des premiers six mois, presque la totalité du budget
prévu dans notre calendrier était dépensée. Si
cette première tranche est garante de l'avenir, on devrait
dépenser, à peu près au même rythme et ne pas avoir
de crédits périmés à l'expiration des 18 mois.
C'est notre préoccupation majeure, c'est notre obsession. Dès
qu'on aura un rapport le jeudi matin, je vous le communiquerai le matin
même, mais là on n'en a pas eu récemment sur
l'ensemble.
Le Président (M. Laplante): Programme 4,
élément 1, adopté?
M. Raynauld: Sur le fonds de développement
régional, j'aurais quelques questions. C'est l'élément
2?
Le Président (M. Laplante): Oui. Elément 1,
adopté?
M. Biron: J'aurais peut-être juste une question sur les
trois éléments. On voit, cette année, que dans le
fonctionnement, les traitements, il n'y a absolument rien, alors que, l'an
dernier, il y avait $175 000, à gauche de la page 8-10. C'est
certainement allé ailleurs, mais qu'est-ce qui explique qu'on ait
changé les chiffres d'endroit? On doit pourtant payer les
fonctionnaires? Ce sont vos trois éléments additionnés
ensemble.
M. Léonard: On me dit c'est que c'étaient des
traitements prévus pour payer des occasionnels dans le programme de la
dépollution de la Yamaska. Il y avait la mission Charlevoix et la
rivière Yamaska, mais c'était assez précis comme
données...
Ce sont plutôt des traitements d'occasionnels dans le financement
de zones spéciales, ce n'est pas pour la Yamaska. il y avait un
résidu de l'ensemble des zones spéciales et des traitements
d'occasionnels.
M. Biron: Étant donné que, cette année, il
n'y a rien sur les zones spéciales, alors, il n'y a pas d'occasionnels,
il n'y a pas de traitements. Les autres rémunérations, cela veut
dire que ce sont des contractuels qu'on engage pour gérer le...
M. Léonard: ... pas l'an passé, mais cette
année. Dans quelques minutes... on va chercher...
M. Biron: On pourrait peut-être passer à l'autre
question, à l'élément 2, et on reviendra...
Le Président (M. Laplante): Elément 2.
M. Raynauld: Elément 2?
Le Président (M. Laplante): Cela va?
M. Biron: Sur la même question, M. le Président,
élément 2, un peu plus bas, je veux m'éclairer au point de
vue capital. L'an dernier on n'avait absolument rien, cette année, on a
"autres rémunérations", on a les communications, on a les
services. Quelle est l'explication?
M. Léonard: Cela semble un peu arbitraire, on va
chercher... On me dit que, dans l'élément 2, tous les
traitements, à tout ce programme, c'est la Yamaska, cette année.
Ce serait le projet de l'épuration des eaux de la Yamaska. Ces
dépenses seraient afférentes à cela.
M. Biron: C'est pour cela qu'on en a au capital et d'autres au
fonctionnement? Au fonctionnement, vous considérez les dépenses
tout de suite; le restant est donc capitalisé sur plusieurs
années?
M. Raynauld: Ce serait peut-être plus facile, M. le
Président, si le ministre nous disait ce que contient le fonds du
développement régional, puisque c'est tout
l'élément 2. Qu'on nous dise ce qu'il y a là-dedans et
cela va aller. C'est tout le fonds du développement régional. Je
voulais poser une question comme cela, mais...
M. Léonard: Dans ce qu'on a ici, il y a le projet de la
Yamaska, qui porte sur un total de $5 275 000. Ensuite, aux immobilisations,
une partie, l'équipement touristique est pour le parc fluvial dans la
région de Montréal; $2 500 000...
M. Raynauld: ... le parc fluvial, c'est le...
M. Léonard: ... un fleuve, un parc. Cela comprend la ville
de Boucherville. Mais un peu élargi...
M. Biron: ... en face de la ville de LaSalle, il n'y a pas
quelque chose?
M. Léonard: Non, je ne pense pas que cela entre
là-dedans.
M. Biron: Ce n'est pas refait encore?
M. Léonard: II y a ensuite des achats de terrains ou
bandes de sol; $2 millions; toujours aux immobilisations. Il y a aussi une
somme de $1 500 000 affectée à la route 389 entre Manic et
Gagnon. Il y a une réserve de $19 millions, dont environ $9 millions
sont déjà affectés, pour terminer les projets
commencés l'an dernier et, donc, $10 millions qui ne sont pas encore
affectés. Il y a une programmation à l'étude.
M. Biron: Les achats de terrains? À quels endroits?
M. Léonard: Cela peut être dans l'Outaouais, cela
peut être ailleurs aussi; une banque de sol. On considère que,
dans le cas du développement régional, disons, comme
méthode d'action sur le plan régional, il est souvent important
d'acquérir des terres. C'est la première démarche qu'on
doit faire, parce qu'après cela, cela peut donner l'occasion de faire
une multitude d'investissements. (17 h 30)
À un certain moment cela a été fait
même sous l'ancien gouvernement on a acquis un terrain en plein
centre de la Place d'accueil à Hull, et, aujourd'hui, cela nous a permis
de négocier certaines choses avec le fédéral. C'est l'art
de planter son clou à la bonne place.
Le Président (M. Laplante): Y a-t-il une autre question
que vous voulez poser?
M. Raynauld: Où vont aller les $10 millions non
affectés?
Le Président (M. Laplante): II y a de la place! M.
Léonard: Dans des projets régionaux...
M. Raynauld: Pas dans Outremont, non?
M. Léonard: Tout le monde parle de son comté...
Cela va servir à l'ensemble des projets dont je vous mentionnais les
critères tout à l'heure. On a un certain nombre de propositions,
bien qu'on ne soit pas encore décidé là-dessus. Il y a
évidemment celui des Basques-Neigette dont j'ai parlé, il y a des
schémas d'aménagement dont j'ai parlé aussi.
M. Raynauld: Des schémas d'aménagement? Vous vous
servez du fonds de développement régional?
M. Léonard: ... schémas d'aménagement...
Le Président (M. Laplante): Mont-Rocail n'est pas
là-dedans?
M. Biron: Cela sert aussi aux nouveaux parcs provinciaux, et tout
cela?
M. Léonard: Non. C'est dans l'entente. Il y a un certain
nombre de parcs provinciaux dont les aménagements sont prévus
dans l'entente touristique, sur le tourisme, qu'on a signée en avril. Je
ne dis pas qu'il n'y en aura pas nécessairement, mais ce n'est pas
surtout destiné à cela. Il y a deux projets importants qui
portent sur la consolidation de l'agriculture, l'un au Saguenay-Lac-Saint-Jean,
l'autre en Abitibi-Témiscamingue, où il y a des programmes de
consolidation de fermes, il y a déjà eu des ententes
là-dessus, Québec-Canada, mais cela n'entre pas
nécessairement dans le cadre des ententes où on aide des
cultivateurs à faire certains investissements nécessaires pour
lesquels il n'existe pas de programmes à l'agriculture
présentement. Ce sont des subventions ad hoc dont
bénéficie le ministère de l'Agriculture. Il y en a un
certain nombre à faire d'ici quelques années en
Abitibi-Témiscamingue et au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il y a plusieurs
millions qui pourraient éventuellement, au cours des années,
être dépensés dans ces programmes.
M. Biron: La seigneurie de Lotbinière, qui appartient au
gouvernement, est-ce par le ministère des Terres et Forêts ou si
cela peut être par l'OPDQ? Je sais qu'il y a du développement dans
le gaz naturel, dans le bois, il y a du développement touristique, des
affaires culturelles aussi.
M. Léonard: On me dit que oui, effectivement, par la MTF
et par le fonds de développement régional; celui-ci est intervenu
pour $200 000 à Pointe-au-Platon.
M. Biron: C'est pour le manoir du Seigneur, mais, toute la grande
seigneurie, quand vous traversez, tout le long de la route transcanadienne?
M. Léonard: Notre intervention l'an passé a
été de $200 000, à Pointe-au-Platon, et le maître
d'oeuvre était le ministère des Terres et Forêts, mais
c'est le fonds de développement régional qui l'a
financé.
M. Biron: Y en a-t-il encore au budget cette année?
M. Léonard: On ne le sait pas.
M. Raynauld: Ces $30 millions du fonds de développement
régional, ce sont tous des fonds du Québec?
M. Léonard: Oui.
M. Raynauld: II n'y a pas d'ententes avec le
fédéral là-dedans?
M. Léonard: Non.
M. Raynauld: Et il y a $10 millions dont vous ne savez pas que
faire? Le ministre des Finances vous donne des coussins comme cela!
M. Léonard: II y a beaucoup de projets. Je pense que si on
sortait tous les projets et qu'on les chiffrait, ce serait plusieurs fois $10
millions. Il s'agit d'essayer d'y faire un jour un choix judicieux. Une des
sommes qu'on a allouées a été le programme de stagiaires
dans les PME, où on a donné une extension au MIC sur son
programme de $1 600 000 au cours de l'année, pour cette année.
Tout de suite, dans les $10 millions, vous avez $1 600 000 qui viennent de
sauter.
Le Président (M. Laplante): D'autres questions à
l'élément 2? Elément 2 adopté. Elément 3,
adopté?
M. Biron: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Elément 4. .
M. Raynauld: Sur les ententes, puisqu'il s'agit d'une entente
ici, je voudrais simplement demander une information. Le ministre nous a dit
tout à l'heure que les ententes avec le gouvernement
fédéral qui avaient été renégociées
comportaient une augmentation d'environ $800 millions...
M. Léonard: $878 millions.
M. Raynauld: $878 millions. C'est sur une période de
combien de temps?
M. Léonard: Cinq ans.
M. Raynauld: Cinq ans. Alors...
M. Léonard: Attention! Les ententes auxiliaires
habituelles portent sur une période de cinq ans; maintenant, nous en
avons signé une, sur les équipements publics, qui porte sur deux
ans et une autre, celle sur l'assainissement des eaux de Montréal, porte
également sur deux ans. Je nuance ma première affirmation. Les
autres sont de cinq ans.
M. Raynauld: Ces ententes, il y a des listes qui existent
déjà, je suppose?
M. Léonard: J'ai déposé une copie de toutes
les ententes à l'Assemblée nationale.
M. Raynauld: On n'avait pas fait la somme de cela. C'est cela qui
est intéressant.
M. Léonard: Je veux seulement vous signaler que, durant 33
mois, depuis l'administration antérieure, en vertu de l'entente-cadre,
il s'est signé pour $383 millions d'ententes et, cette année, il
s'en est signé pour $878 millions.
Le Président (M. Laplante): Le gouvernement
fédéral...
M. Raynauld: Comme quoi c'est un bon gouvernement que nous avons,
le gouvernement fédéral est plus généreux,
maintenant...
M. Landry: Avec ceux qui ont le droit de grève!
Le Président (M. Laplante): Vous avez fini de vous
entendre, M. le député d'Outremont? Le programme 4,
adopté?
M. Biron: Adopté.
Planification économique et régionale,
consultation et administration de l'OPDQ
Le Président (M. Laplante): Le programme 5, Planification
économique et régionale, consultation et administration de
l'OPDQ. Ce programme vise à élaborer des dossiers de
planification en matière économique et régionale; il vise
également à coordonner et diriger les ressources humaines,
physiques et financières essentielles à la gestion d'un programme
de l'OPDQ, tout en y associant les organismes consultatifs.
M. le ministre, avez-vous des commentaires?
M. Léonard: Non, j'attends les questions.
Le Président (M. Laplante): M. le député
d'Outremont?
M. Raynauld: Je n'ai vraiment pas de question. Je voudrais
simplement souligner le fait que j'avais aussi découvert, à
propos d'autres programmes du Conseil exécutif, qu'il ne semble pas que
cela se produise dans les autres ministères, mais les données
chiffrées que nous avons pour 1977/78, c'est le budget initial plus le
budget supplémentaire en cours d'année. Les chiffres que vous
avez donnés ne sont pas ceux qui sont publiés ici. Je vais donner
un exemple simple: Pour les employés à temps partiel, dans les
effectifs, pour 1977/78, nous avons 56 ici et vous nous avez donne 52 tout
à l'heure. Ces 52, je crois, c'était au début, et les
autres ont été ajoutés en cours de route. C'est curieux,
il ne semble pas que cela se produise dans les autres ministères, cette
procédure; je trouve curieux que, dans ce cas-ci, on ait publié
des chiffres qui ne sont pas ceux de l'année
passée. On fait des comparaisons qui ne sont pas tout à
fait les mêmes.
Une voix: C'est arrivé ailleurs? M. Raynauld: C'est
arrivé...
M. Biron: Au Conseil exécutif, c'est arrivé tout au
long, peut-être que c'est à cause de la comptabilité?
M. Léonard: À cause de la comptabilité.
Le Président (M. Laplante): C'est arrivé à
d'autres ministères, aussi.
M. Raynauld: C'est curieux, mais il me semble que cela vaudrait
peut-être la peine...
M. Léonard: D'uniformiser la présentation.
M. Raynauld: ... d'uniformiser la présentation, parce que,
quand on compare les données d'une année à l'autre, on n'a
pas les mêmes chiffres. Vous n'avez pas d'objection et je n'ai pas de
solution; les comptables pourraient peut-être examiner cela. Je n'ai pas
d'autre question.
Le Président (M. Laplante): M. le chef de l'Union
Nationale.
M. Biron: Seulement une explication, on a $1 425 000 à
l'élément 1, et c'est entré aux services, ailleurs, c'est
à transfert. Pourquoi l'a-t-on entré là plutôt
que...?
M. Léonard: Je pense que ce sont des contractuels, ce sont
des économistes, par exemple, qui feraient des travaux de planification,
à qui on demande, par commandite et contrat, des travaux, j'ai cette
impression. Ce ne seraient pas des services à ce moment-là? Ce
sont des contractuels, honoraires des professionnels, contractuels.
M. Biron: Habituellement, les contractuels sont
comptabilisés à autres rémunérations. Non? Ce ne
serait pas...
M. Léonard: Ces occasionnels, à autres
rémunérations, d'accord, et non pas les contractuels.
M. Biron: Merci.
Le Président (M. Laplante): Programme 5,
élément 1, adopté?
M. Biron: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Elément 2,
adopté?
M. Biron: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Elément 3, adopte?
M. Biron: Adopté. M. Raynauld: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Je crois que ce sont seulement
ces deux programmes. Est-ce qu'on appelle le programme 6?
M. Raynauld: Le programme 6 a été adopté, je
pense, sauf erreur.
Consultation des agents
socio-économiques
Le Président (M. Laplante): Messieurs, pour les fins du
journal des Débats, on va appeler le programme 6: Consultation des
agents socio-économiques. Ce programme vise à fournir à
l'OPDQ des avis en matière de développement
socio-économique et régional.
M. Raynauld: CPDQ.
M. Léonard: Le libellé est exact.
Le Président (M. Laplante): Le libellé est
exact?
M. Léonard: II pourra fournir à l'OPDQ des avis qui
proviennent du CPDQ.
Le Président (M. Laplante): Au cas où il n'a pas
été adopté, on l'adopte?
M. Raynauld: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): II n'a pas été
adopté.
M. Raynauld: Non. M. le ministre soulève une question sur
le libellé. Je ne sais pas si c'est parfaitement exact. Sauf erreur, le
CPDQ ne donne pas des avis seulement à l'OPDQ.
M. Léonard: Non, il les rend publics maintenant.
M. Raynauld: II les rend publics. Il les donne à tout le
monde, au gouvernement. Peut-être qu'à l'avenir on pourrait
changer cela. Moi, je n'ai pas d'autre question.
M. Biron: Comment sont choisis les contractuels ou les contrats
que vous donnez à des chercheurs de l'extérieur?
M. Léonard: Au niveau économique, c'est fait selon
les politiques du gouvernement.
M. Biron: Avez-vous des appels d'offres ou décidez-vous
qu'un tel est compétent dans le domaine et vous lui demandez de...
M. Léonard: Non, ce n'est pas moi qui les engage.
M. Biron: Qui les engage? Comment cela fonctionne-t-il?
M. Léonard: Cela se fait par la régie...
M. Landry: ... et le service des achats, avec son système
au hasard, système aléatoire, qui fournit des noms pour les
firmes et les travailleurs indépendants, les professionnels
autonomes.
M. Biron: Cela se fait seulement depuis un an, cela, ce choix au
hasard?
M. Landry: Depuis que le nouveau système est en vigueur.
Depuis le mois de mai dernier.
M. Léonard: Les compétences de chacun? Cela
dépend de l'étude.
M. Biron: Est-ce que vous avez trouvé autant de
compétences pour le travail donné que ce qu'on retrouvait
avant?
M. Landry: II y a autant de compétences sans patronage
qu'avec patronage.
M. Biron: C'est la question. Souvent, on dit: on fait le choix au
hasard. Il peut bien y en avoir un qui n'est pas compétent du tout et
qui est choisi au hasard.
M. Landry: On n'est pas encore en mesure de faire une
évaluation complète. En ce qui nous concerne, cela fait
simplement un mois que le système est en vigueur. Donc, il n'est pas
parfaitement rodé, ce système aléatoire de l'engagement
des professionnels du gouvernement. Quand même, il y a un premier choix
qui est fait, qui est sélectif. On n'invitera pas n'importe qui à
présenter une demande ou une offre. On va essayer de se limiter à
trois noms. Ensuite, il y a un comité de sélection formé
par l'utilisateur qui choisit l'un des trois. Le système nous donne
trois noms: le fichier et, dans les trois, l'utilisateur de service fait un
comité de sélection et choisit le professionnel qu'il veut.
M. Biron: Alors, tous ceux qui veulent offrir leurs services
donnent leur nom au système, au fichier.
M. Landry: Ordinairement au système.
M. Biron: Peu importe la compétence du bonhomme, il donne
son nom.
M. Landry: II y a les catégories, évidemment: le
genre de travaux qu'il a déjà faits, sa
spécialité.
M. Biron: Vous autres, vous choisissez, à travers les
trois noms, celui qui vous semble le plus compétent pour faire le
travail.
M. Léonard: Par rapport à l'an dernier, comme cette
procédure n'existait pas, tous les contrats au-delà de $5000 ont
été faits par soumissions.
M. Biron: Quand même, avez-vous trouvé la
qualité que vous recherchiez?
M. Léonard: À vous d'en juger. Vous pouvez lire les
publications de l'OPDQ.
M. Biron: Je ne veux certainement pas critiquer votre
système, dans le fond, je me demande si parfois ce n'est pas mieux de le
choisir et d'avoir exactement ce que vous voulez avoir.
M. Léonard: Oui. mais on ne peut pas dire
maintenant...
M. Landry: ... c'est prématuré.
M. Raynauld: Est-ce que M. Fortin a été choisi au
hasard, comme cela?
M. Landry: M. Fortin est dans un cabinet ministériel. Rien
ne se fait au hasard dans les cabinets ministériels.
Le Président (M. Laplante): Programme 6.
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Les programmes 4. 5 et 6 du
Conseil exécutif concernant I'OPDQ ont été
étudiés et adoptés. Je prierais le rapporteur de faire
rapport à I'Assemblée nationale. Avant d'ajourner, vous avez un
dernier mot, M. le député d'Outremont?
Charte de la langue française
M. Raynauld: Oui, M. le Président. Pour suivre les
règles, je note que. dans le Conseil exécutif, il y a un
programme 8, Charte de la langue française. À ma connaissance,
c'est la même commission qui devrait adopter ce programme.
Le Président (M. Laplante): Je me suis informe
là-dessus, M. le député d'Outremont. On m'avait averti
qu'il y avait un programme auquel vous faites allusion. J'ai parlé avec
le leader parlementaire du gouvernement, et on me dit qu'il y a eu une entente
des parties sur ce programme dont vous faites mention.
M. Raynauld: Donc, nous n'avons pas à I'adopter.
Le Président (M. Laplante): On ne m'a pas donné
l'autorisation de l'adopter.
M. Landry: C'est en raison de l'absence du Dr Laurin.
M. Raynauld: Cela, c'est clair.
Le Président (M. Laplante): On m'a dit qu'il y a eu une
entente. Êtes-vous au courant de l'entente?
M. Raynauld: Oui. J'avais entendu dire qu'il n'y aurait pas de
session sur ce programme 8. La question que je pose, ce n'est pas tout à
fait celle-là. Est-ce cette commission qui l'adopte, même s'il y a
une entente?
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous
préféreriez, pour les fins du journal des Débats, ou
inviter...
M. Raynauld: Je me le demande, si ce ne serait pas mieux de
l'adopter. Je n'ai pas l'intention de poser des questions là-dessus.
Le Président (M. Laplante): Compte tenu de l'entente entre
les parties, on adopte aussi le programme 8 du Conseil exécutif
concernant la Charte de la langue française. Programme
adopté?
Des voix: Adopté.
M. Léonard: Quant à moi, aussi.
Le Président (M. Laplante): Je prierais...
M. Biron: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): ... le rapporteur de dire que
le programme 8 a été adopté, et ceci du consentement de
toutes les parties.
M. Biron: Je voudrais tout simplement remercier les deux
ministres et les fonctionnaires qui, cet après-midi, ont répondu
si aimablement à nos questions.
M. Léonard: Et, moi, je voudrais ajouter des
félicitations à I'OPDQ pour le travail qu'il a fait, pas pour
moi, mais pour son concours.
Le Président (M. Laplante): Merci de votre
coopération. Les travaux sont ajournés sine die.
(Fin de la séance à 17 h 45)