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Etude du projet de loi no 3
(Onze heures cinquante-cinq minutes)
Le Président (M. Jolivet): A l'ordre, messieurs!
La commission de la présidence du conseil et de la constitution
est réunie à nouveau pour étudier le projet de loi no
3.
Les membres de cette commission sont: M. Bédard (Chicoutimi)
remplacé par M. Burns (Maisonneuve); M. Bisaillon (Sainte-Marie), M.
Char-bonneau (Verchères) remplacé par M. Dussault
(Châteauguay); M. Forget (Saint-Laurent) remplacé par M. Lavoie
(Laval); M. Grenier (Mégantic-Compton) remplacé par M. Fontaine
(Nicolet-Yamaska); M. Laberge (Jeanne-Mance), M. Leves-que (Bonaventure)
remplacé par M. Gratton (Gatineau); M. Morin (Louis-Hébert)
remplacé par M. Alfred (Papineau); M. Raquette (Rosemont), M. Samson
(Rouyn-Noranda).
Dans les intervenants, il y a un changement, M. Lavoie (Laval) est
remplacé par M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys) sachant très bien
qu'il y a un consentement unanime pour entendre les personnes, compte tenu de
la commission, comme intervenants.
Au moment où nous avons ajourné la dernière fois,
nous en étions à l'article 4. Sur l'article 4, il y avait un
amendement de l'Opposition officielle dans le sens d'enlever dans le premier
paragraphe, après les mots "sa date de naissance" les mots "et le
numéro inscrit sur la carte qui lui a été
délivrée en vertu de l'article 8 de la Loi de l'assurance-maladie
(1970, chapitre 37)". C'est là qu'on en était au moment de la fin
de nos travaux. Beaucoup de monde avait parlé...
M. Gratton: M. le Président, je pense que c'est moi qui
avais la parole au moment de l'ajournement.
Le Président (M. Jolivet): C'est cela.
M. Burns: Vous avez dû bien dormir par la suite.
M. Gratton: C'est très gentil à vous, M. le
ministre.
M. Burns: M. le Président, je suivais vos propos
avec...
M. Fontaine: D'ailleurs, vous dormiez déjà
avant.
M. Burns: Mais vous étiez un peu surpris du fait que
j'étais calme et vous pensiez que je dormais. Je ne dormais pas,
j'écoutais.
Le Président (M. Jolivet): La parole est au
député de Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, vous me permettrez
peut-être de suspendre l'intervention que j'étais en train de
faire sur l'amendement proposé par le député de Laval
à l'article 4 pour revenir à des questions que j'avais
posées au directeur général des élections.
M. Burns: M. le Président, on est en train de discuter de
l'article 4 et d'un amendement. M. le Président, je vais soulever une
question de règlement. Il ne faudrait quand même pas jouer au
yo-yo constamment. Si vous voulez faire une obstruction systématique, un
"filibuster", vous avez parfaitement le droit de le faire, je vous reconnais le
droit de le faire, mais je vous prie s'il vous plaît, M. le
député et je vous demande, M. le Président de le faire
dans les formes, au moins.
Si on commence à se promener de l'article 4 à l'article 18
et revenir à des questions en s'adres-sant au directeur
général, etc., cela ne se fera plus dans les formes. J'accepte
que vous fassiez un "filibuster". C'est tout à fait votre droit. Je ne
vous critiquerai même pas, je vous le dis d'avance, de le faire et Dieu
sait que j'en ai déjà fait quelques-uns, moi aussi, dans le
passé. Je reconnais votre droit qui est un droit parlementaire. A ce
moment, ce droit parlementaire doit s'exercer dans les règles
parlementaires. Je pense que les questions qui étaient posées au
directeur général sont terminées. On est maintenant
à l'examen de l'article 4.
M. Gratton: M. le Président, sur la question de
règlement, d'abord, je ne voudrais pas que le ministre de la
réforme parlementaire interprète mon désir d'obtenir des
réponses du directeur général des élections; il ne
s'agirait pas de reprendre un questionnaire général. Le ministre
se souviendra peut-être M. le Président, je suis sûr
que vous vous en souviendrez que j'avais demandé au directeur
général des élections de reconsulter ses experts-conseils
quant à la valeur que pourrait avoir un registre qui n'aurait pas de
numéro quelconque, dans un premier temps; dans un deuxième temps,
d'un registre qui inclurait le numéro d'assurance-maladie, qui inclurait
la réciprocité avec la Régie de l'assurance-maladie, et de
nous dire quelle serait la valeur d'un tel registre et ce qu'il en
coûterait. Vous conviendrez que, si nous en sommes présentement
à l'étude de l'article 4 et qu'il y a une motion d'amendement
pour que le numéro d'assurance-maladie ne soit pas inclus au registre,
il serait quand même bon de savoir du directeur général des
élections si cela pourrait quand même permettre la constitution
d'un registre valable. C'est strictement dans ce but. J'imagine que le
directeur général des élections peut nous donner ces
réponses dans cinq ou dix minutes. Cela pourra peut-être faire
avancer le débat. Ensuite, lorsqu'on reprendra l'étude de
l'article 4 et de l'amendement... C'est de cela que cela traite très
exactement, de l'inclusion ou non du numéro d'assurance-maladie. Je
donne l'assurance au ministre que...
M. Burns: II vous a déjà répondu. Cela fait
deux jours complets que le directeur général des élections
vous dit qu'il ne peut pas, de façon efficace, faire un registre des
électeurs, qui amènera éventuellement une liste
électorale, sans qu'il y ait au moins un numéro de
référence au point de vue informatique. Le numéro de
référence au point de vue informatique, actuellement, que nous
envisageons, c'est celui qui apparaît à l'article 4. Qu'est-ce que
vous voulez que je vous dise? Ne lui demandez pas de répéter tout
ce qu'il a dit depuis deux séances! Qu'est-ce que vous voulez que je
vous dise? (12 heures)
M. Gratton: M. le Président, j'ai l'impression que...
M. Burns: Je m'oppose à cette chose. Je n'ai pas
d'objection à ce que, si, à un moment donné, on bloque sur
des renseignements qui n'ont pas été donnés à la
commission, on demande au directeur général c'est
d'ailleurs pour cela qu'il est ici de nous donner ces renseignements. Il
faut quand même être un peu réaliste. Vous n'êtes pas
d'accord avec cela, malgré tout ce que le directeur
général des élections vous a dit, malgré tout ce
que je vous ai dit?
M. Gratton: Ce n'est pas ça, M. le Président.
M. Burns: Que voulez-vous que je vous dise? Si on lui demande
à nouveau: Voulez-vous nous répéter s'il vous plaît,
encore une fois, pourquoi avez-vous besoin du numéro
d'assurance-maladie? Je dis, à ce moment-là, M. le
Président: Là vraiment, on charrie un peu fort. On charrie un peu
large.
M. Gratton: M. le Président, une dernière
intervention là-dessus. Je pourrais citer ce que nous a répondu
le directeur général des élections en commission
parlementaire avant-hier. Il nous a dit qu'il prenait bonne note de nos
questions. Citons-le très brièvement. "Je veux simplement vous
signaler que, pour la première partie de votre question, à mon
avis, sujet évidemment, comme vous le mentionnez, à
réflexion plus approfondie de ma part, ce soir, il me paraît
je suis prêt à réfléchir à la question
de façon plus approfondie qu'il devrait y avoir des
échanges d'informations au moins avec la Régie de
l'assurance-maladie. Je veux dire, si c'est exclu avec les autres organismes,
pour ma part, je dis qu'il faudrait qu'il y ait des échanges
d'informations, la réciprocité d'informations devrait exister
entre le registre des électeurs et la Régie de
l'assurance-maladie."
Le directeur général des élections nous a dit,
mardi, qu'au moment où on se parlait, il pensait que c'était
possible de faire quelque chose de valable sans certaines informations. Je veux
simplement lui demander si, à la suite des réflexions qu'il a
sûrement faites depuis ce temps-là, il pense toujours de cette
façon-là ou s'il a changé d'avis. C'est simplement
ça. Si le ministre veut s'y opposer, on va continuer l'étude de
l'article 4, mais je ne vois pas de quelle façon le refus du ministre va
contribuer à faire avancer les travaux, bien au contraire.
M. Burns: Vous voulez lui demander, purement et simplement, s'il
a changé d'idée par rapport à ses réflexions? C'est
ça?
M. Gratton: C'est ça. M. Burns: D'accord. M.
Gratton: Bon!
M. Burns: Mais je ne veux pas que ça... M. le
Président, là-dessus, je vais être bien clair. Je ne veux
pas qu'on recommence une autre séance de questions à l'endroit du
directeur général. Je pense qu'il a été assez
coopératif, je ne sais pas si le mot est exact, mais je voudrais un mot
encore plus large que celui-là, pour dire jusqu'à quel point le
directeur général a été patient avec nous. Quand je
dis "nous", je veux dire tant du côté ministériel que du
côté de l'Opposition. Mais je pense qu'il a fait son boulot
jusqu'à maintenant. Il nous a donné toutes les informations.
Maintenant, si vous voulez avoir une information précise, je suis bien
d'accord, mais si vous voulez reprendre une séance de questions à
l'endroit du directeur général, je vais m'y opposer, je vous le
dis tout de suite. Mais si vous voulez avoir un détail comme
celui-là, je suis bien d'accord que le directeur général y
réponde; il est là, d'ailleurs, pour nous assister. C'est le
meilleur technicien qu'on puisse avoir au Québec là-dessus.
M. Lavoie: M. le Président, j'aurais une courte question
à greffer à la demande du député de Gatineau, mon
collègue, et le directeur pourrait y répondre en même
temps. C'est une courte demande, une suggestion, savoir si c'est possible
d'aller visiter j'en ai parlé et je ne sais pas même si
l'offre ne nous a pas été faite, je ne m'en souviens plus. Je ne
veux pas retarder les travaux de la commission.
M. Burns: On a toujours le droit de faire ça, M. le
député.
M. Lavoie: On peut aller visiter les lieux?
M. Burns: Vous avez toujours le droit, le directeur
général ne vous fermera pas ses portes. Voyons-donc!
M. Lavoie: J'ai proposé d'y aller entre 14 heures et 15
heures.
M. Burns: J'étais dans l'Opposition et le
prédécesseur du directeur général actuel a toujours
reçu n'importe quel député et, moi, je suis allé
visiter ça. Mais si vous demandez une visite sous forme de commission
rogatoire...
M. Lavoie: Ce n'est pas ça que j'ai demandé. Mon
intention serait peut-être d'y aller entre 14
heures et 15 heures, si c'est possible. Cela ne retarde même pas
les travaux de la commission.
M. Burns: Je le laisse répondre à la question, mais
je suis convaincu que ça ne pose pas de problème; moi, on ne m'a
jamais interdit d'entrer.
M. Lavoie: Le directeur pourrait nous recevoir entre 14 heures et
15 heures et répondre sur place et nous ferions une petite visite rapide
des lieux.
Deuxièmement, si on pouvait avoir copie des ententes qui ont
été signées jusqu'à maintenant, en vertu de la loi
123. La loi 123 autorisait à avoir des ententes. Serait-il possible
d'avoir les copies des ententes qui sont intervenues jusqu'à
maintenant?
M. Burns: Je vous ai répondu, l'autre jour, qu'il n'y en
avait pas de signées. Il me semble qu'on vous a répondu.
M. Lavoie: Je m'excuse, c'est facile de dire: II n'y en a pas, et
on n'en discutera pas.
Troisièmement, copie de l'opinion juridique que vous avez
obtenue, à ce que vous nous avez dit, d'un praticien, d'un avocat en
dehors de la machine gouvernementale, qui vous autoriserait à tenir le
recensement pilote qui est prévu pour la semaine prochaine. Vous nous en
avez entretenus privément, mais j'ai encore des doutes si vous pouvez
faire ce rencensement pilote, surtout du fait que le numéro
d'assurance-maladie sera sur les listes provisoires des électeurs de
quatre sections de vote...
M. Burns: M. le Président, j'invoque le
règlement.
M. Lavoie:... dans quatre districts électoraux. Ce sont
les documents que je demande, c'est oui ou non?
Le Président (M. Jolivet): M. le député.
M. Burns: Vous demandez des documents, mais j'ai compris la
demande du député de Gatineau et je voyais ses gros sabots se
mettre dans l'entrée de la porte...
M. Gratton: Mes sabots à moi? Ecoutez donc!
M. Burns: Oui. Il m'a dit que c'était purement et
simplement relatif à l'étude de l'article 4. Si vous avez des
questions au directeur général relatives à la discussion
de l'article 4, je ne m'y opposerai pas, mais, là, on est rendu à
autre chose, on recommence une période de questions à l'endroit
du directeur général et, en ce qui me concerne, je pense, M. le
Président, qu'on est rendu à l'étude de l'article 4; ce
qui est relatif à l'article 4, c'est correct. Pour le reste...
M. Lavoie: Cela n'amène même pas de débat. Je
demande d'avoir une copie de l'avis juridique, une copie des ententes; s'il n'y
a pas d'ententes, qu'on nous le dise. La suggestion d'une visite des lieux
à 14 heures ce n'est quand même pas des débats qui vont
traîner en longueur...
M. Burns: On est rendu sur le recensement pilote...
M. Lavoie: Tout est relié à l'article 4.
M. Burns: ... cela n'a rien à voir avec l'article 4.
M. Lavoie: Voulez-vous que je demande un débat d'urgence
à l'Assemblée pour en discuter?
M. Burns: Demandez un débat d'urgence. Que voulez-vous que
je vous dise?
M. Lavoie: Ecoutez, c'est bien plus simple de régler
ça ici.
M. Fontaine: ... une injonction. M. Lavoie: Exactement.
M. Burns: C'est ça.
Le Président (M. Jolivet): D'après ce que j'ai cru
comprendre, on s'entend pour répondre à certaines parties de
question. M. Côté.
M. Côté (Pierre): Je m'excuse, M. Gratton, mais
j'aimerais que j'ai de la difficulté à parler ce matin
vous me reprécisiez votre question, s'il vous plaît, en
rapport avec l'article 4, parce que, si mon souvenir est exact, avant-hier,
vous avez posé plusieurs questions. Quelle est celle sur laquelle le
ministre je m'excuse vient de s'entendre pour que je puisse
répondre? Elle se rapporte à quel point précis, s'il vous
plaît?
M. Gratton: Dans un premier temps, serait-il possible de
confectionner un registre des électeurs sans aucun numéro, sans
aucun code, donc, sans informatique? Un registre d'électeurs qui
pourrait servir à quelque chose. Deuxièmement, quelle serait la
valeur d'un registre des électeurs qui ne contiendrait, comme
informations, que le nom, le prénom, l'adresse, l'âge cela
va de soi mais qui ne contiendrait, en plus de ces informations, que le
numéro d'assurance-maladie, avec un échange d'informations
possible avec la Régie de l'assurance-maladie seulement et aucun autre
organisme? Est-ce que cela comporterait des coûts plus
élevés que ceux dont il est question dans le projet de loi
actuel?
M. Côté: Je vous remercie d'avoir
répété, parce que j'avais bien compris qu'il s'agissait
des mêmes questions que celles que j'avais prises en note avant-hier, sur
lesquelles nous nous sommes penchés hier...
Une Voix: ...
M. Côté: Oui, mais peut-être que la suite de
ma phrase ne vous donnera pas complète satisfaction. Je crois que, pour
pouvoir répondre de façon très précise et surtout
exacte et sans équivoque, plutôt que de le faire verbalement, je
préférerais vous répondre par écrit demain, si vous
le permettez, parce qu'il reste des points, bien des aspects que vous soulevez
qui se rapportent au document que j'ai déposé, à des
explications verbales que j'ai données subséquem-ment; en
particulier, je voudrais être très clair en ce qui concerne les
relations avec la Régie de l'assurance-maladie.
Je m'en voudrais de vous donner des réponses verbales ce matin
qui seraient inexactes et qui ne cerneraient pas suffisamment le
problème. Je peux vous dire que le travail de recherche est très
avancé. Il s'agit de le rédiger, c'est une affaire d'une couple
d'heures. Je crois que je serais capable de remettre des réponses, parce
qu 'en fait, il y a trois questions à des subdivisions, plutôt
demain que cet après-midi, à la prochaine séance.
M. Gratton: M. le Président, j'aimerais remercier le
directeur général des élections. Le ministre conviendra
que la question était quand même pertinente, à ce
moment-ci.
M. Burns: Celle-là, oui.
M. Gratton: Si cela amène une réponse
écrite, j'en suis d'autant plus heureux, M. le Président, que
comme l'avait fait mardi matin le directeur général des
élections, lorsqu'on veut se retrouver dans ce dédale
d'informations, il est bon que ce soit fait à partir de texte. Je suis
tout à fait satisfait d'obtenir cette réponse du directeur
général des élections par écrit demain, c'est avec
beaucoup d'intérêt que j'en prendrai connaissance.
Le Président (M. Jolivet): Article 4. M. Lavoie:
Non...
Le Président (M. Jolivet): Je sais, vous avez des
questions, mais...
M. Lavoie: Est-ce qu'on peut visiter les lieux à 14 heures
cet après-midi?
M. Côté: Est-ce que je peux répondre à
cette question, M. le Président?
Vous êtes tous les bienvenus, à 14 heures cet
après-midi. Je voudrais seulement savoir le nombre de personnes qui se
proposent de venir, pour qu'on puisse organiser un tour du propriétaire
qui soit satisfaisant pour tout le monde.
M. Lavoie: Je peux le dire pour nous: nous serons quatre au
maximum. Cela ne prive pas les députés ministériels...
M. Bisaillon: Moi, je n'y vais pas. M. Alfred: Moi non plus.
M. Gratton: Vous n'êtes pas intéressés, vous
autres?
M. Lavoie: Vous n'êtes pas intéressés. M.
Burns: Je suis allé assez souvent.
M. Dussault: M. le Président, cela m'intéresserait,
mais je ne suis pas disponible à cette heure-là.
M. Burns: Je m'excuse, M. le député de Laval, ce
n'est pas parce que ça ne m'intéresse pas, j'y suis allé
souvent, je connais très bien les lieux, alors je n'ai pas besoin d'y
aller.
M. Lavoie: Je ne vous fais aucun reproche. J'ai parlé des
"backbenchers", je n'ai pas parlé des "frontbenchers".
M. Burns: II n'est pas question de "backbencher", mais...
M. Côté: Je dois vous donner l'adresse exacte, ce
n'est pas au 915 boulevard Charest, c'est au 1126 Chemin Saint-Louis.
M. Gratton: Cela aussi, c'est important, il ne faudrait pas aller
au mauvais endroit.
M. Lavoie: 1126, Chemin Saint-Louis. M. Côté:
Chemin Saint-Louis, 5e étage.
M. Lavoie: Vous avez un autre bureau à quel endroit?
M. Bisaillon: Le numéro de téléphone
peut-être aussi.
M. Côté: C'est à cet endroit. Mon bureau
principal est au 915 boulevard Charest, mais l'équipe de mise en oeuvre
du registre est au 1126 Chemin Saint-Louis, c'est ce qui vous
intéresse.
M. Lavoie: Où on est à confectionner le registre,
1126 Chemin Saint-Louis.
M. Côté: On est à élaborer les
propositions.
M. Burns: Ils sont en train de mettre en application les
dispositions que nous avons adoptées en vertu du projet de loi 126.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Châteauguay.
M. Lavoie: J'ai lu la loi...
M. Burns: Vous avez même voté pour.
M. Dussault: M. le Président, je voulais simplement dire
qu'en commission parlementaire, la notion de "backbencher" est une notion
dépassée.
M. Lavoie: Les ententes, est-ce qu'il est exact qu'il n'y a pas
eu d'entente signée...
M. Fontaine: J'aurais une question, si vous permettez. Est-ce que
l'ordinateur est en fonction? Si on fait une visite des lieux, est-ce qu'on va
pouvoir voir fonctionner l'ordinateur?
Une Voix: Est-ce que Rosalie parle?
M. Côté: II y a des écrans cathodiques, mais
pas d'ordinateur comme tel, sur place.
M. Fontaine: Mais ils sont reliés à un
ordinateur?
M. Côté: Oui.
M. Fontaine: Et ils fonctionnent?
M. Côté: Oui.
M. Fontaine: On pourra avoir une démonstration?
M. Côté: Actuellement, on me signale que les
écrans ne servent qu'au développement des programmes
d'informatique. Il n'y a pas d'opération je l'ai
déjà signalé d'ailleurs qui nous permettrait...
supposons que vous voudriez venir visiter, est-ce qu'on est capable de sortir
des noms de l'ordinateur? Non, cela ne se fait pas présentement, parce
que nous ne sommes pas rendus à ce stade-là. On n'a pas encore le
pouvoir de le faire.
M. Lavoie: Deuxième partie de ma demande: Est-il exact
qu'il n'y a pas d'entente signée présentement, tel que le
prévoit l'article 123?
M. Côté: Je l'ai déjà
mentionné, M. le député. M. Lavoie: II n'y a aucune
entente?
M. Côté: II n'y a pas d'entente formelle, sauf des
ententes à caractère administratif avec la RAMQ. Dans le cadre de
la loi 123, on explore quelles sont les possibilités. Evidemment, ce
sont des ententes administratives avec la RAMQ.
M. Lavoie: Administratives non écrites?
M. Côté: Non. Il y en a une écrite qui porte
sur les coûts que cela peut entraîner.
M. Lavoie: Les coûts à la régie ou...?
M. Côté: Les coûts que cela peut
entraîner pour nous, pour le registre, pour le directeur
général des élections, faisant affaires avec la RAMQ. Mais
ce n'est pas une entente dans le sens qu'on l'entend, en vertu de la loi
123.
M. Lavoie: Est-ce que ce document est disponible?
M. Côté: On pourra vous le donner, mais il
précise les tarifs d'échange d'information.
M. Lavoie: En tout cas, si c'était possible de
l'avoir.
Et il n'y a pas d'autres ententes, administratives ou autres, qui sont
signées?
M. Côté: Avec des organismes, non. M. Lavoie:
Bon!
M. Fontaine: Est-ce qu'il y a des lettres d'intention avec
d'autres organismes?
M. Côté: Avec des organismes, comme on l'a
mentionné, non. Il y a eu des rencontres préliminaires verbales,
mais il n'y a aucun texte écrit. (12 h 15)
M. Lavoie: Dernière partie de ma question: J'aimerais
avoir une copie de votre opinion juridique en ce qui concerne le recensement
pilote.
M. Côté: Je pourrais vous la fournir demain. M.
Lavoie: Demain.
Contenu du registre (suite)
Le Président (M. Jolivet): Nous revenons donc à
l'amendement à l'article 4. M. le député de Gatineau, vous
prenez votre droit de parole sur cela, maintenant.
M. Gratton: J'avais déjà commencé
d'ailleurs, mardi.
Le Président (M. Jolivet): Vous aviez pris près de
dix minutes.
M. Gratton: De toute façon, sans reprendre parce qu'on est
toujours tenté, quand on revient en commission après deux jours
d'absence, de reprendre les propos qu'on avait tenus la veille ou
l'avant-veille. Loin de moi l'intention de procéder ainsi, M. le
Président.
Je dirai simplement que cette motion du député de Laval
pour rayer des informations à être incluses au registre des
électeurs, le numéro d'assurance-maladie demeure toujours aussi
valable comme intention qu'il l'était mardi. On a vu tantôt que le
directeur général des élections s'est engagé
à fournir demain une réponse écrite aux questions que je
lui ai posées quant à la valeur, quant à la
possibilité de constituer un registre des électeurs sans qu'il y
ait de numéro d'assurance-maladie, sans qu'il y ait quelque
numéro ou code que ce soit, donc, je présume, sans qu'il y ait
possibilité d'utiliser la mécanographie ou un ordinateur pour les
fins de la constitution du registre des électeurs.
Je dis donc, M. le Président, que, quant à nous, nous
croyons qu'il est fondamental que nous fassions disparaître des
informations à être contenues au registre le numéro de
l'assurance-maladie de chaque citoyen du Québec. Je répète
que la constitution d'un registre des électeurs
n'est pas une fin en soi, que ce que nous recherchons dans
l'étude de ce projet de loi, dans l'étude de la réforme de
la Loi électorale de façon globale, c'est bien plus de nous
donner des moyens susceptibles de permettre à tout citoyen qui en a
légalement le droit d'exercer son droit de vote, donc que son nom soit
inclus dans la liste électorale.
Je répète, M. le Président, que, quant à
nous de l'Opposition officielle, c'est toujours notre souci le plus grand que
de faire en sorte que la Loi électorale soit modifiée de
façon à élargir, à ouvrir le plus possible
l'accès à cette liste électorale pour que le plus grand
nombre de citoyens possible puisse exercer ce droit de vote qui est
sacré.
Je n'insisterai pas plus là-dessus. Il nous semble que le
numéro d'assurance-maladie ne doit pas apparaître au registre. Il
y aura sûrement des amendements, nous a dit le ministre, aux autres
articles du projet de loi, mais tel que le projet de loi est
présentement rédigé, ce numéro d'assurance-maladie
serait inclus, apparaîtrait aux listes provisoires que quelque 40 000
recenseurs auraient en leur possession lors du recensement initial. Il nous
apparaît dangereux, il nous apparaît inacceptable qu'il y ait
autant de personnes, nonobstant les pénalités qu'on peut
prévoir à la loi pour ceux qui pourraient divulguer ces
informations à d'autres personnes que le directeur général
des élections, il nous semble que ce serait là faire fi d'une
recommandation, d'une constatation de la Commission des droits de la personne,
qui dit clairement dans l'avis qu'elle a présenté au ministre
d'Etat à la réforme électorale que même un premier
pas vers la constitution d'un dossier, d'un fichier qui contiendrait les
informations concernant les citoyens du Québec doit être
évité à tout prix, à moins qu'on ne puisse faire la
preuve tout à fait éclatante et sans équivoque que c'est
absolument nécessaire pour permettre aux citoyens d'exercer leur droit
de vote.
Je répète, M. le Président, qu'il n'est pas
nécessaire pour un citoyen d'être inscrit dans un registre
quelconque, il est plutôt nécessaire d'être inscrit sur une
liste électorale. Nous avons, depuis 112 ans, ici au Québec, une
façon de recenser les électeurs. On a élu 31
législatures avec la méthode que nous connaissons aujourd'hui ou,
tout au moins, avec une méthode qui ressemble à celle que nous
avions en 1867.
Il me semble que, jusqu'à maintenant, on n'a pas constaté
d'accrocs majeurs à la démocratie, en quelque circonstance que ce
soit, et que, de toute façon, la constitution du registre des
électeurs avec l'inclusion du numéro d'assurance-maladie... Quant
à moi, je ne suis pas convaincu que cela permettrait d'éviter les
accrocs qu'il a pu y avoir dans le passé, avec la méthode que
nous employons depuis si longtemps. Je dis donc que j'appuierai d'emblée
la motion d'amendement du député de Laval, à savoir de
faire rayer le numéro d'assurance automobile des renseignements à
être contenus au registre des électeurs. De quoi ai-je
parlé?
M. Burns: Tu as parlé de l'assurance automobile.
M. Gratton: Je m'excuse, il n'y a pas encore de numéro
d'assurance automobile. Peut-être bien qu'on en viendra là un
jour. D'ailleurs, il y en a un. Je suis bien sûr qu'il y en a un.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Laval.
M. Fontaine: M. le Président, j'aimerais dire quelques
mots sur cette motion.
Le Président (M. Jolivet): D'accord. M. le
député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Quant à moi et quant au parti que je
représente, je pense que nous n'aurions pas d'objection à ce que
le directeur général des élections ait en sa possession,
avec son équipe, le numéro d'assurance-maladie de tous les
Québécois pour pouvoir en tirer une liste électorale.
Là où nous commençons à avoir des doutes quant
à l'opportunité de l'utilisation de ce numéro
d'assurance-maladie, c'est lorsqu'on sait que ces numéros vont
être mis en possession de tous les recenseurs qui vont circuler à
travers le Québec.
M. Burns: Ce n'est pas exact ce que vous dites là, M. le
député. On vous a déjà dit que, sur la liste
provisoire, on était prêt à enlever ce numéro.
M. Fontaine: M. le Président, on a...
M. Burns: Vous n'étiez pas présent en commission
à ce moment.
M. Fontaine: Un instant! J'ai écouté les
débats, par la voix des "perroquets" que nous avons, pendant les
quelques heures où j'ai été absent.
M. Burns: Vous étiez dans une autre commission à ce
moment. Je ne vous blâme pas, M. le député, de ne pas avoir
été ici.
M. Fontaine: J'étais à l'Assemblée nationale
en train de discuter des projets de loi du ministre de la Justice.
M. Burns: Là où je vous blâme, c'est de dire
des choses que, déjà, on a dites et c'est tout à fait le
contraire.
M. Fontaine: M. le Président, est-ce que j'ai la
parole?
Le Président (M. Jolivet): Oui, vous avez la parole.
M. Fontaine: Si le ministre veut reprendre mes arguments et les
démolir, il pourra le faire, mais je dois me référer
à ce que le directeur général des élections nous a
remis j'étais présent cette fois
en commission parlementaire, mardi soir c'est-à-dire une
liste provisoire, une formule qui s'appelle !a formule 8-A. C'est bien
indiqué: numéro d'assurance-maladie sur la liste provisoire.
M. Burns: Ce n'est pas ce qui est écrit en travers de
cette formule.
M. Fontaine: C'est marqué: Recensement pilote.
M. Burns: Oui, c'est ça. M. Fontaine: Oui.
M. Burns: Donc, ce n'est pas le recensement qui se fait en vertu
de la loi.
M. Fontaine: Non, mais s'il ne se fait pas en vertu de la loi, en
vertu de quoi se fait-il?
M. Burns: II se fait en vertu d'une expérience
administrative que le directeur général des élections veut
faire. Il vous l'a expliqué l'autre soir.
M. Fontaine: Mais, en vertu de quoi on ferait une...
M. Burns: Je ne sais pas s'il était trop tard pour que
vous compreniez, mais, en tout cas, il...
M. Fontaine: En vertu de quoi ferait-on une expérience
administrative alors que la loi ne permet pas de faire un vrai recensement?
M. Bisaillon: II nous a dit qu'il déposerait un avis
juridique demain.
M. Fontaine: Bien oui, on va l'attendre, mais, entre-temps, il
faut bien discuter.
M. Bisaillon: Alors, ne dites pas que ce n'est pas possible. Il
vous a dit qu'il avait eu la confirmation par avis juridique et qu'il va le
déposer demain.
M. Fontaine: De toute façon, il faut prendre la situation
telle qu'elle est.
M. Bisaillon: Vous parlez à travers votre chapeau.
Le Président (M. Jolivet): S'il vous plaît! D'une
façon ou d'une autre, vous allez gagner plus de temps à laisser
le député de Nicolet-Yamaska exprimer son avis et, ensuite, faire
ce que vous avez le droit de faire, selon le règlement.
M. Bisaillon: Vous avez raison, M. le Président, on va
l'endurer.
M. Burns: C'est vrai, ça, M. le Président.
M. Fontaine: Merci, M. le Président. Nous sommes
obligés de prendre la situation telle qu'elle se présente
à nous. Si le directeur général des élections
prétend avoir la possibilité, par la loi 123, de faire un
recensement pilote en utilisant le numéro d'assurance-maladie, c'est son
droit de le penser; il s'appuie sur une opinion juridique. C'est son droit de
le faire, mais, à ce moment-là, je pense qu'on est en droit
également de dire à la commission parlementaire,
qu'effectivement, le numéro d'assurance-maladie sera utilisé.
S'il y a un amendement par la suite dans la loi que nous étudions,
peut-être qu'on ne l'utilisera plus, mais, pour l'instant, on se fie
à ce qu'on a entre les mains et c'est l'utilisation du numéro
d'assurance-maladie.
Or, M. le Président, selon nous, à partir du moment
où on met des listes provisoires entre les mains de recenseurs, listes
provisoires contenant le numéro d'assurance-maladie du Québec, on
se met dans une position où les partis politiques qui en ont les moyens
pourront constituer un dossier cumulatif de tous les électeurs. Cela
permettra à un parti politique, ayant ces éléments en
main, de réussir à faire de l'identification, du fichage et de
l'échantillonnage de la clientèle politique.
M. le Président, nous ne devons pas accepter que le numéro
d'assurance-maladie du Québec soit utilisé à une telle
fin, d'autant plus qu'on ne sait pas encore quelles pourraient être les
autres utilisations que pourrait faire un parti politique ou toute autre
personne qui pourrait mettre la main sur cette liste. Quelle pourrait
être l'utilisation faite de ce numéro d'assurance-maladie du
Québec? Quels renseignements peut-on obtenir de la Régie de
l'assurance-maladie du Québec avec le numéro d'assurance-maladie?
On ne le sait pas. Je ne sais pas s'il y a quelqu'un qui a déjà
donné une opinion là-dessus, mais on ne le sait pas. Est-ce qu'on
va pouvoir obtenir des renseignements sur le dossier médical d'une
personne avec le numéro d'assurance-maladie du Québec? Je ne sais
pas si c'est possible.
M. Burns: Venant de la part d'un avocat, une question comme
celle-là me surprend, parce que vous savez fort bien que, même
dans le temps où les avocats s'occupaient de blessures et de dommages
corporels...
M. Fontaine: Ils s'en occupent encore, sauf pour les accidents
d'automobile.
M. Burns: Oui, mais ils s'en occupent un peu moins depuis la Loi
sur l'assurance automobile. Vous savez fort bien que même l'avocat du
client n'avait pas accès au dossier médical, à moins d'une
autorisation spécifique signée par le client.
M. Fontaine: Le dossier de l'hôpital.
M. Burns: N'importe quel dossier médical.
M. Fontaine: Je ne parle pas d'un dossier médical.
M. Burns: Alors, imaginez-vous si la régie, elle, a le
droit de donner au directeur général des
élections des informations à savoir que M. Untel souffre
d'une syphilis aiguë ou pas. Imaginez-vous!
M. Fontaine: Je n'ai pas peur de l'utilisation que pourrait en
faire le directeur général des élections, loin de
là.
M. Burns: Votre question m'étonne, M. le
député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Je n'ai pas peur de l'utilisation que pourrait en
faire le directeur général des élections, pas du tout,
mais les personnes qui vont avoir ce numéro entre les mains, je ne sais
pas ce qu'elles vont en faire.
M. Burns: II n'y aura personne qui aura ça, à part
le directeur général des élections.
M. Fontaine: C'est faux!
M. Burns: Comment, c'est faux? Je n'ai pas arrêté de
vous dire ça depuis deux jours.
M. Fontaine: La semaine prochaine, dans quatre districts
électoraux du Québec, il va y avoir des recenseurs et des chefs
d'équipe qui vont avoir ces numéros en main.
M. Burns: A titre pilote.
M. Fontaine: A titre pilote, si vous voulez...
M. Lavoie: Ils n'auront pas des numéros pilotes, ils vont
avoir les vrais numéros.
M. Burns: C'est ça.
M. Fontaine: M. le Président, je pense que nous ne devons
pas...
M. Burns: Ne mêlons pas les deux choses. Ne parlez pas de
l'expérience pilote, c'est une initiative administrative du directeur
général des élections. Il nous a expliqué dans quel
cadre il la faisait, il nous a expliqué également que, selon lui,
il y avait des avis juridiques qui l'appuyaient, mais la loi ne parle pas de
ça. Ce n'est pas ce que la loi dit; parlons donc de la loi.
M. Fontaine: La loi dit, à l'article 4...
M. Burns: Si vous voulez faire une commission parlementaire
spéciale sur l'expérience pilote que le directeur
général des élections veut faire, je vous
suggérerais de demander au leader du gouvernement de convoquer une
commission spéciale là-dessus.
M. Fontaine: M. le Président, en toute
déférence pour l'opinion contraire du ministre, je dois lui lire
l'article 4 qu'il nous a déposé, à l'Assemblée
nationale qui dit: "Le registre comprend, pour chaque électeur, les
renseignements suivants: son nom, son prénom, son adresse...
M. Burns: Imaginez-vous que je le sais par coeur!
M. Fontaine:... son sexe, sa date de naissance et le
numéro inscrit sur la carte qui lui a été
délivrée en vertu de l'article 8 de la Loi de
l'assurance-maladie." C'est justement, M. le Président, la motion
d'amendement porte actuellement sur le fait d'enlever ce numéro.
M. Burns: M. le député, êtes-vous capable,
une fois pour toutes, de faire la distinction entre le registre et les listes
électorales et les listes provisoires? Etes-vous capable de faire
ça? Je ne vous demanderais que ça. On va ajourner, si la
commission est d'accord; je vous ai suggéré d'ajourner à
12 h 30 parce que, malheureusement, j'ai un rendez-vous qui m'empêche de
me rendre jusqu'à 13 h.
Les gens de l'Opposition m'ont fait signe que oui, est-ce que les
membres du côté ministériel sont d'accord aussi? Bon!
Pendant l'heure du dîner...
M. Fontaine: Est-ce que le ministre s'engage à ne pas
mettre le numéro d'assurance-maladie?
M. Burns: ... M. le député, pendant l'heure du
dîner, si vous avez le temps d'y réfléchir. Je vous
demanderais d'essayer de comprendre la distinction entre trois choses. La
première, qui s'appelle un registre des électeurs, qui est
uniquement...
M. Fontaine: Je comprends tout ça, je sais tout
ça.
M. Burns: ... entre les mains du directeur général
des élections... Vous ne comprenez pas ça, parce que vous me
rabotez la même chose depuis deux semaines...
M. Fontaine: Oui, mais les documents qu'on a en main nous
prouvent le contraire.
M. Burns: C'est une expérience pilote qui n'a rien
à voir avec la loi sur laquelle on est en train de discuter
actuellement. Je vous demanderais de réfléchir, M. le
député...
M. Fontaine: Donnez-vous votre parole que ce ne sera pas
sur...
M. Burns:... parce que là, vous me faites de la peine, car
je fais partie de la même profession que vous et j'ai toujours
pensé que les gens qui avaient réussi à passer ces
examens-là étaient des gens suffisamment intelligents.
M. Fontaine: Arrêtez donc de pleurer.
M. Burns: Mais je vous dis tout simplement de passer votre heure
du dîner ou enfin une partie de votre heure du dîner à
réfléchir sur ceci. Le registre des électeurs, c'est une
chose, la liste provisoire en est une autre, et la liste électorale en
est encore une autre.
M. Fontaine: M. le Président...
M. Burns: Et les renseignements qui apparaissent aux trois ne
sont pas les mêmes.
M. Fontaine: C'est le problème avec le Parti
québécois. C'est moi qui ai le droit de parole, M. le
Président.
Le Président (M. Jolivet): Oui, mais j'ai cru comprendre
par votre façon d'agir que vous lui laissiez le soin de répondre.
C'est pour ça que...
M. Fontaine: Le problème avec le Parti
québécois, c'est qu'il nous dit une chose et qu'il fait le
contraire.
Le Président (M. Jolivet): Donc, dans ces
circonstances...
M. Fontaine: C'est toujours comme ça.
Le Président (M. Jolivet): ... suspension des travaux
jusqu'à 15 heures.
Suspension de la séance à 12 h 31.
Reprise de la séance à 15 h 44
Le Président (M. Jolivet): La commission de la
présidence du conseil et de la constitution reprend ses travaux sur le
projet de loi no 3. La parole était, au moment où nous nous
sommes quittés, au député de Nicolet-Yamaska. Il avait
employé neuf minutes de son temps sur une possibilité de vingt
minutes.
M. Fontaine: M. le Président, nous venons de terminer une
courte visite au bureau du directeur général des
élections.
Le Président (M. Jolivet): Vous appelez ça une
courte visite, vous autres?
M. Fontaine: On s'est perdu dans le dédale des
fonctionnaires.
Le Président (M. Jolivet): D'accord, d'accord. J'attends
depuis 15 heures, vous savez.
M. Burns: Moi aussi, M. le Président.
M. Fontaine: On a été retardé un peu. Disons
que cela a quand même été une bonne visite pour nous donner
des renseignements sur le fonctionnement du système. Il y a beaucoup de
personnes qui travaillent à cet endroit, j'imagine qu'elles sont toutes
nécessaires. Cependant, je me rappelle que, lorsqu'on avait
étudié la loi 123, on nous avait dit qu'on aurait besoin d'une
soixante de personnes; si je ne me trompe pas, on est rendu à environ
150.
M. Lavoie: C'est une grosse firme.
M. Fontaine: Le directeur général des
élections s'est engagé à nous fournir, si je ne me trompe
pas, le budget de fonctionnement ou l'échéancier avec ce que
ça pourrait coûter jusqu'au moment où on aura
terminé l'opération. Quant au fonctionnement lui-même, je
pense qu'on a eu des explications assez claires. Je n'ai pas autre chose
à ajouter quant à la visite que nous avons faite. Nous allons, au
cours des travaux qui vont continuer, voir si nous serons en mesure de modifier
notre position ou de conserver la même.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Très brièvement, sur la visite, je tiens
à remercier le directeur général des élections
ainsi que ses associés de la maison Drouin et Paquin,
spécialement M. De Broux, l'adjoint de M. Côté, M.
Giguère et les autres personnes qui ont bien voulu nous fournir les
renseignements.
J'ai trouvé ça impressionnant. Il y a un travail
énorme de fait, entre autres, ce qui a été fait
jusqu'à maintenant sur les délimitations de bureaux de votation,
qui sont faites à l'échelle du Québec; je n'ai pas
analysé en détail le résultat, même pas dans ma
circonscription, mais j'imagine que cela a été fait d'une
manière scientifique et que c'est déjà un bien acquis,
ainsi que ce qu'on appelle communément la "clé de poll". C'est la
relation entre les adresses, les numéros et le bureau de votation.
Une seule question me vient à l'esprit. On sait qu'actuellement,
il y a à peu près 150 personnes qui travaillent sur deux
étages, au 1126 Saint-Louis. Si je me rappelle bien, Me
Côté, vous me disiez que vous aviez 42 postes permanents
acceptés par le Conseil du trésor et 48 postes occasionnels. Les
autres, ce sont des contractuels ou des professionnels qui viennent d'autres
maisons, soit de la maison Drouin et Paquin, et possiblement de six groupes de
travail à qui vous avez confié des sous-contrats, soit en ce qui
concerne les listes provisoires, adresses exactes, sections de vote,
recensement, administration du registre, contrôle des listes provisoires,
impression, distribution, contrôle de la qualité, etc.
Une question me vient à l'esprit. Dans l'hypothèse
où la loi 3 ne serait pas adoptée, que le voeu de cette
Assemblée ne serait pas d'adopter la loi no 3, où
s'arrêterait le mandat que vous accomplissez actuellement, en vertu de la
loi 123 qui a été adoptée au mois de décembre?
Quels seraient les engagements du gouvernement? Je calcule qu'il n'y a rien de
perdu dans cela. Je parle même de ce qui est acquis, comme les
délimitations de bureaux de vote, la "clé de poll", et même
les renseignements que vous avez déjà, des corrections que vous
pourriez apporter à la carte d'assurance-maladie. Avec ce que vous avez
dans votre registre, vous avez déjà des renseignements utiles et
si l'Assemblée vous autorisait à les transmettre à la
Régie de l'assurance-maladie, ce serait déjà une
amélioration pour l'Etat, en ce qui concerne le régime
d'assurance-maladie.
Ma question est la suivante: Où arrêterait le mandat de la
loi 123, si la loi no 3 n'était pas... Je ne sais pas si c'est le
ministre...
M. Burns: Le 1er août 1979. Pour le personnel, c'est
l'article 13c qui a été amendé par l'article 1 de la loi
123. L'article 13c se lit comme suit: "Le personnel requis par le Directeur
général des élections pour l'exercice de ses fonctions
est, jusqu'au 1er août 1979, nommé et
rémunéré selon les normes, effectif et barèmes
établis par le Directeur général des élections et
approuvés par le lieutenant-gouverneur en conseil." Il y a deux choses
qui peuvent changer de situation. Je continue la lecture de l'article 13c: "Si
la Loi de la fonction publique n'est pas alors applicable à un membre de
ce personnel, elle lui devient applicable sans autre formalité."
D'autre part, j'ajoute ceci: Le personnel contractuel n'est pas
visé par l'article 13c, c'est le personnel qui est engagé par le
bureau du directeur général et le directeur
général, à l'intérieur de son budget, a toujours le
loisir d'engager des gens à contrat, à qui il demande de faire un
certain nombre de choses et de façon très précise.
M. Lavoie: Cela veut dire, si je comprends bien, que les 42
postes permanents qui sont approuvés par le Conseil du trésor, si
le personnel est engagé en totalité dans le moment, il sera
intégré automatiquement à la fonction publique le 1er
août.
M. Burns: Oui, c'était le but de la loi 123,
d'ailleurs.
M. Lavoie: D'accord. En somme, est-ce que cela voudrait dire...
Votre réponse n'est pas... J'ai dit que le mandat du directeur
général, en vertu de l'article 123... La réponse que vous
m'apportez ne m'éclaire pas. Vous ne m'avez pas dit si cela mettait fin
au mandat du directeur général pour ce qui concerne la loi 123.
Cela couvre le personnel permanent, si on peut dire, mais le mandat du
directeur général pour la confection du registre, à quel
moment s'arrêterait-il, si le projet de loi 3...
M. Burns: C'est une question à laquelle je ne peux pas
répondre immédiatement, parce que je considère qu'elle est
posée de façon et je le dis avec tout le respect que j'ai
pour le député de Laval prématurée, parce
qu'il y a d'autres décisions du Conseil des ministres qui
éventuellement pourraient changer cela.
Je pense que nous avons eu une question avec débat il y a quelque
temps et j'avais alors laissé entendre au député de Laval
un certain nombre de possibilités. Je ne peux pas présumer de ces
possibilités-là, puisque c'est le Conseil des ministres qui est
mon patron et je ne peux pas comme tel arriver et vous dire: Cela va se passer
de telle et telle façon.
M. Lavoie: Je suis prêt à revenir maintenant sur
l'amendement que j'ai proposé à l'article 4, à savoir de
rayer à la fin "et le numéro inscrit sur la carte qui lui a
été délivrée en vertu de l'article 8 de la Loi de
l'assurance-maladie (1970, chapitre 37)". Mon argumentation est la suivante:
Même si, au début...
M. Burns: Excusez-moi, je suis informé que, sur le
même sujet qui a occupé nos débats depuis le début,
avec le député de Nicolet-Yamaska et le député de
Laval, relativement à la visite, le député de Jeanne-Mance
aurait un mot à dire. Est-ce que vous lui permettez?
M. Laberge: Je ne veux pas vous interrompre, M. le
député de Laval. Je vous remercie de me céder la parole.
Cette visite que nous avons faite au bureau du directeur général
des élections m'a beaucoup intéressé. Je vous garantis que
si on n'avait pas été limité dans le temps, j'aurais eu
d'autres questions à poser sur la programmation, sur les appartements
des programmes, et toutes ces choses. C'est de la technique qui
m'intéressait. Maintenant, la question qu'on y a en main environ cinq
millions de noms à traiter, cela représente un très gros
travail. C'est là que j'ai compris que, pour le moment, avant le travail
de déblayage et d'installation, cela prenait véritablement 150
personnes. Je n'ai vu, lorsqu'on est retourné à l'étage,
après notre petite conférence, personne qui avait l'air de
s'ennuyer. Tout le monde avait vraiment l'air de travailler
sérieusement. Je pense qu'il n'y a aucun gaspillage de fonds dans ce qui
se fait présentement.
Je voulais remercier le directeur, M. Côté et ses adjoints,
M. Jacques DeBroux, M. Jacques Angers, M. Gaétan Delorme, de l'accueil
qu'ils nous ont fait, des réponses qu'ils nous ont données.
Malheureusement, c'est peut-être le temps qui nous a manqué, on
aurait eu peut-être d'autres questions à poser sur le
système lui-même, qui semble très intéressant.
Ma conviction, pour le moment, est que c'est assuré aussi que
c'est très étanche. Les spécialistes en
électronique ou en informatique, évidemment, ont des
systèmes pour rendre ces travaux très étanches et à
l'épreuve de toute possibilité qu'on aille y chercher les
renseignements qu'on ne peut pas avoir, parce que tout fonctionne par code et
par multiples programmes. Quand on nous disait qu'il y a là
peut-être 600 programmes différents qui doivent être
interreliés pour arriver à sortir une liste, à ce moment,
c'est sûr qu'un non-expérimenté ou quelqu'un qui n'a pas
les codes d'accès précis ne peut absolument pas jouer avec cela,
ne peut pas avoir de renseignements qui lui seraient pertinents.
Quant à moi, je n'ai aucune crainte, cela atteindra les fins que
ça doit atteindre, c'est-à-dire publier des listes de noms,
prénoms, adresses, sexes, dates de naissance, et point final. Le
programme étant bâti pour ne donner que ces renseignements, rien
d'autre ne pourra en sortir, à
moins que, par la loi, on ne veuille y mettre autre chose, mais, pour le
moment, la loi étant étanche, les personnes étant
assermentées, je suis convain-cu qu'il n'y aura aucun problème
avec ça. Je veux smplement remercier nos hôtes d'avoir
répondu à nos questions et j'espère que ça aidera
la commission à mieux avancer dans ses travaux.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Laval.
M. Lavoie: Une petite question bien rapide. Est-ce que ça
veut dire que, tel que la loi 123 le lisait, les 150 personnes qui travaillent
là ont outes été assermentées?
M. Côté: La réponse est oui. M. Lavoie:
Bon! Pardon? M. Côté: La réponse est oui.
M. Lavoie: D'accord.
M. le Président, mon argumentation à l'appui de ma motion
d'amendement sera basée nécessairement sur le numéro de la
carte d'assurance-maladie; deuxièmement, sur la mise en garde assez
catégorique de la Commission des droits de la personne et
également sur des routes que je peux avoir, même avec les
meilleures intentions du monde, les meilleures intentions du ministre et
même du directeur général, sur la confidentialité de
tout le système; quant à moi, j'ai déjà des doutes
lorsqu'il y a autant de monde qui participe à une telle opération
pour sa mise en place ou pour sa mise à jour et sa
continuité.
Même si, au départ, possiblement, nous n'avions pas une
objection absolue à ce que le numéro d'assurance-maladie soit
tenu ou gardé au registre même, on se rappelle bien, il y a une
quinzaine de jours, lorsque nous avons commencé à
délibérer sur le projet de loi no 3, qu'il était clair et
que les intentions étaient... Là, je ne veux pas en faire une
accusation personnelle. Les explications qu'on a eues, c'est que les listes
provisoires ou les fiches provisoires qui étaient remises aux recenseurs
contenaient le numéro d'assurance-maladie, autant pour le recensement
pilote que pour le recensement annuel normal. Je pense bien que tout le monde
reconnaît que c'est à la suite de nos représentations que
le directeur général des élections ou le ministre a
décidé de la disparition de ce numéro sur la liste
provisoire, spécialement celle qui sera remise aux recenseurs lors du
recensement pilote.
Il est évident, sans être un expert en informatique
loin de là, je n'ai aucunement cette prétention et même
j'espère ne jamais l'avoir, surtout à la suite de la visite que
j'ai faite aujourd'hui et le peu de temps que je me penche sur ce dossier,
j'espère que je ne serai pas condamné à devenir un expert
en informatique, je vais laisser ça aux autres. Je reconnais les
qualités qui sont dévolues à qui de droit on sait
la crainte de nos conseillers, et de notre équipe, de l'identificateur
informatique, comme le directeur l'appelle, qui revient pratiquement à
chaque page du dernier document qu'il nous a remis le 5 juin. (16 heures)
En deux mots: C'est le numéro; un numéro, que ce soit le
numéro de l'assurance-maladie, ou un autre numéro, qui est
attaché à tous les citoyens, qui est indestructible, permanent et
qui demeure, qui les suit. Dès qu'il sera entré dans le registre
et tant qu'il sera en ce bas monde, le citoyen sera marqué au fer par ce
numéro, avec toutes les implications que ça peut amener.
Même s'il était uniquement au registre c'est la
raison pour laquelle je ne voudrais même pas le voir au registre
on connaît, avec l'expérience qu'on a, la mentalité qui
existe dans tous les gouvernements actuellement et, peut-être d'une
manière plus particulière, avec le gouvernement qui est devant
nous, de l'envahissement permanent, chronique, continuel, de l'Etat dans la vie
privée des gens.
On sait qu'on est déjà marqué par plusieurs
numéros; que ce soit celui-là ou un autre qu'on pourrait
inventer, confectionner, suivant la suggestion même du directeur
général, si on refusait que ce numéro apparaisse sur la
liste permanente, on en aurait un autre. Personnellement je parle en mon
nom personnel je n'en veux plus de numéro. Même s'il est
peut-être trop tard, je voudrais arrêter cet envahissement de
l'Etat ou du gouvernement dans la vie privée, dans les agissements, dans
les va-et-vient, dans les décisions ou dans le libre arbitre des
citoyens.
Si on permettait qu'il soit déjà au registre, même
avec toute la confidentialité qu'on lui veut, il pourrait arriver
facilement que, dans un an, deux ans, trois ans ou quatre ans, on le
retrouverait, soit avec le gouvernement actuel ou un autre gouvernement, sur
les listes provisoires, même si le ministre acceptait, dans
l'étude d'un autre article qu'il ne soit pas sur la liste provisoire. Je
dis que ce serait déjà un début, une amorce, que ce serait
déjà la présence de ce numéro au registre qu'on
retrouverait éventuellement avant longtemps sur les listes permanentes
ou ailleurs.
C'est à la base même de ma position. Je pense qu'il
faudrait mettre un holà à l'envahissement de l'Etat dans les
activités des gens. Je suis appuyé entre autres par la Commission
des droits de la personne. De manière bien explicite, à la page 3
de leurs commentaires, les experts de la commission, des gens que je respecte,
qui ont été nommés par les deux tiers de
l'Assemblée nationale de façon unanime disent "que le
numéro d'assurance-maladie ne se rattache pas à l'exercice du
droit de vote". Jusqu'à nouvel ordre, je suis du même avis que ces
experts...
M. Burns: Continuez la lecture de ce paragraphe-là.
M. Lavoie: "Car il n'est pas nécessaire à la
confection des listes électorales."
M. Bruns: En vertu de quelle expertise nous disent-ils
ça?
M. Lavoie: Vous interviendrez pour répondre à mon
argumentation.
M. Burns: C'est la question que je vous pose depuis bien
longtemps.
M. Gratton: II est nécessaire au registre mais pas
à la liste électorale. Cela fait 112 ans qu'on a une liste
électorale et on n'a jamais eu de numéro d'assurance-maladie
dessus.
Le Président (M. Jolivet): S'il vous plaît,
messieurs. M. le ministre.
M. Burns: C'est justement ça qu'on s'emploie à vous
dire depuis le début, qu'on veut le mettre dans le registre, mais pas
dans la liste électorale. C'est ça qu'on vous dit.
Le Président (M. Jolivet): S'il vous plaît!
M. Burns: Ils parlent de la liste électorale eux, ils ne
parlent pas du registre.
M. Gratton: C'est la liste électorale qui compte.
Le Président (M. Jolivet): La parole est au
député de Laval.
M. Lavoie: J'ai déjà mis en garde et suivant les
renseignements que j'ai, il ne faut pas fournir aux partis politiques, à
mon point de vue, les renseignements numérotés ou informatiques,
spécialement avec une autre provision à l'article 18 du projet de
loi, où on fournirait également à tous les partis
politiques une mise à jour des plus strictes, des plus parfaites. Je
reconnais que le travail qui se fait actuellement au registre est à ce
qui me paraît, hermétique et archi-parfait, mais je ne voudrais
pas voir ça entre les mains des partis politiques, sans minimiser le
danger que du parti politique il puisse aller ailleurs, soit dans les
sociétés commerciales ou ailleurs.
Vous allez me dire qu'un parti politique peut, à même les
listes électorales qu'il a actuellement, confectionner lui-même,
s'il le veut, un système d'ordinateur, un système d'informatique,
avec ces listes-là. Possiblement. Quand même, on me dit que si un
parti politique veut prendre les listes électorales qui ont
été confectionnées au mois d'octobre dernier, au mois de
novembre dernier et les mettre sur informatique, ça coûterait
plusieurs centaines de milliers de dollars; on m'a parlé de $750 000. Il
est évident qu'un parti politique ne peut pas se permettre de faire
ça actuellement. C'était le député de Rosemont, un
mathématicien, qui me disait, pour me contrer dans mon argumentation,
qu'on peut le faire. Il est évident qu'il n'y a pas un parti politique
qui peut faire ça, investir ces sommes, s'il n'a pas la mise à
jour que cette loi va lui donner, à tous les trois mois, une mise
à jour de ces données.
M. Burns: Quelles données?
M. Lavoie: Toutes les modifications qu'il y a au registre,
surtout si on considère qu'il y a 800 000 déménagements
par année.
M. Burns: Quelles données?
M. Lavoie: Vous lirez l'article 18. Toutes les modifications
qu'il y a au registre, les changements d'adresse et tout.
M. Burns: Lisez donc l'article 40 aussi. M. Lavoie: M. le
Président... M. Burns: Voyons donc! M. Lavoie: M.le Président...
M. Burns: Je ne peux pas permettre que vous disiez des
faussetés comme ça, à tout bout de champ.
M. Lavoie: Vous connaissez trop le parlementarisme, vous pourrez
intervenir. D'ailleurs, mon droit de parole est limité à vingt
minutes, tandis que le vôtre n'est pas limité.
M. Burns: Le mien est illimité.
M. Lavoie: Vous prendrez le temps que vous voudrez pour me
répondre.
M. Burns: C'est ça, c'est pour ça que j'en
profite.
M. Lavoie: Je vous dis immédiatement qu'en ce qui concerne
notre groupement politique, avec les éléments que je vous donne
actuellement, nous allons prendre une position archiferme contre ce projet.
Nous ne voulons pas qu'on perde ce côté humain des
élections, que tous les citoyens du Québec deviennent des
numéros, avec surtout le fichage et l'expertise du pointage de liste. On
ne veut pas que cette machine s'exprime quasiment pour les
électeurs.
M. Alfred: Nous prenez-vous pour des naïfs?
M. Lavoie: Une fois que vous aurez ces informations, on ne veut
pas qu'un parti politique, que ce soit le Parti québécois ou un
autre, puisse, après un recensement qui se ferait à l'automne,
alors que les listes sont toutes fraîches faire un pointage
systématique des listes pour greffer à tout ça le
financement des partis politiques, pour qu'on puisse ficher les
activités ou l'appartenance de ces électeurs, soit à des
groupes syndicalistes, soit à des groupes du patronat. On sait qu'on
peut, avec ce pointage, connaître les intentions des gens, non seulement
sur un prétendu référendum qui doit venir mais aussi sur
les élections futures.
M. Burns: On enlève l'occupation, le métier qui
existe dans la loi électorale actuelle. Comment voulez-vous que je sache
qu'une telle personne
est syndicaliste ou ne l'est pas, comment voulez-vous que je sache
ça?
M. Lavoie: Avec votre pointage de liste, que vous pouvez entrer
dans cette banque de données.
M. le Président, je terminé en argumentant sur cette
motion d'amendement. Autant nous étions en faveur et nous le sommes
encore d'avoir une liste électorale la plus parfaite, la plus large, la
plus libérale possible, la plus ouverte possible...
M. Bisaillon: ... libérale!
M. Lavoie: ... la plus démocratique possible, permanente
et tout, mais si le prix pour avoir ça, c'est un registre et un fichier,
non seulement des électeurs du Québec, mais, plus que ça,
de ceux qui ne sont même pas électeurs... Vous savez que, dans ce
registre, vous aurez des gens qui n'auront pas le cens électoral, entre
autres. Sur 4 100 000 électeurs au Québec, ce dossier peut
contenir environ 5000 personnes, jusqu'à maintenant et que cela soit
diffusé aux partis politiques, sans penser à l'avantage
disproportionné que cela peut donner aux partis mieux nantis que
d'autres...
Pour toutes ces raisons, on ne peut pas accepter un registre ou une
liste permanente au prix d'un tel registre. Qu'on trouve une autre formule.
Autant on est contre ce recensement annuel qui était coûteux... Il
y a le danger également que ce registre, que ces listes permanentes
soient diffusées à toutes les municipalités du
Québec. C'est tout le monde qui va avoir ce fichier, tout le monde. On
en a peur. On garde les informations qu'on a actuellement, la
confidentialité, M. le Président.
M. Burns: C'est la fausseté la plus absolue que vous
diffusez actuellement.
M. Lavoie: C'est la Brink's qui garde les renseignements que
détient le bureau du registre actuellement. On nous l'a dit tout
à l'heure. Même en dehors des heures de travail, il y aura une
surveillance spéciale. J'ai un doute, quand il y a 150 personnes, et
surtout des personnes qui, pour la plupart, sont occasionnelles. Qu'est-ce que
vaut un serment pour une période occasionnelle si, au mois de septembre,
elles n'ont plus de contrat, elles ne sont plus employées de cette
boîte? Quelles peuvent être les tentations des
sociétés commerciales d'obtenir ces renseignements? Si on dit que
cela leur coûterait $700 000 ou $800 000 pour avoir un tel
système, ce serait peut-être tentant d'offrir certains avantages
pour obtenir ces informations.
Pour toutes ces raisons, en ce qui nous concerne, c'est le
deuxième ou le troisième préavis qu'on donne au ministre:
C'est bien de valeur, c'est "no way". En ce qui nous concerne, faites-moi
siéger jour et nuit, en juin, juillet, août et septembre de
n'importe quelle année, je vais rester à la table, et votre
projet de loi, vous y mettrez clôture par-dessus clôture, on ne
marchera pas.
Et la dernière suggestion que je fais, comme porte-parole du
Parti libéral, sur ce projet de loi et cela, je l'annonce
immédiatement c'est la suggestion que je fais aux
autorités de notre parti et même si je n'ai pas encore
votre avis juridique on ne pourra pas, à cause de notre position
ferme et intransigeante sur ce projet de loi... Vous nous avez demandé
quatre candidats recenseurs pour quatre sections de vote, dans trois
circonscriptions électorales qui nous concernent, sauf Johnson. Dans le
moment, vous voulez faire un recensement pilote dans Laval, Taschereau,
Laprairie et Johnson. Pour Johnson, c'est l'Union Nationale qui doit choisir
les recenseurs avec le côté ministériel. La suggestion que
je fais, en ce qui me concerne, c'est que, dans Laval, j'avais demandé
à des gens qui devaient agir comme recenseurs de... Ils ont la
liberté de le faire, nécessairement; dans notre parti, on y croit
encore. Mais moi, je vais les inviter à ne pas participer à ce
recensement.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: M. le Président, c'est une question de
règlement que je voudrais vous poser. J'aurais d'abord une question
à vous poser.
M. Lavoie: Recensement pilote.
M. Dussault: Est-ce que l'amendement dont parlait le
député de Laval a été reçu?
Une Voix: Oui.
Droit de parole
M. Dussault: Merci. M. le Président, avant de faire valoir
ma question de règlement, je voudrais faire un préambule qui va
vous situer ma question de règlement. Au début de nos travaux, M.
le député de Laval a fait une intervention où il a dit
qu'il y aurait peut-être, en cours de route, des députés
qui aimeraient venir participer aux débats. Il le disait dans ces mots:
S'ils ont des questions, étant donné que cela regarde l'exercice
du droit de vote. Et il ajoutait: Est-ce que vous avez objection à ce
que tous les députés puissent participer à cette
commission?
Le ministre avait répondu: aucune objection. Et il avait
ajouté là-dessus quelques phrases, pour bien laisser entendre son
intention de laisser parler tous les députés.
M. le député de Laval avait ajouté, à un
moment donné: "Ils n'auront pas de permission à demander pour
poser des questions?" M. le ministre avait dit: "Bien non!" Vous, M. le
Président et je termine là-dessus avant de poser ma
question de règlement aviez ajouté: "Je tiens pour acquis
pour le journal des Débats qu'il y a consentement pour que toute
personne voulant intervenir puisse le faire à moins qu'en cours de route
il y ait objection et il n'y en a pas de prime abord."
Cela étant dit, M. le Président, je voudrais actuellement
retirer mon consentement pour qu'à cette commission les...
M. Fontaine: II n'y a personne qui a demandé la
parole.
M. Dussault: J'ai demandé la parole, j'en fais une
question de règlement. C'est ce que j'ai dit au départ.
M. le Président, je reviens à ce que je disais, je
désire retirer mon consentement pour que tous les députés
de l'Assemblée nationale puissent participer aux travaux de cette
commission pour que cela ait comme effet qu'il n'y ait que les membres inscrits
à cette commission qui puissent parler.
M. Lavoie: Le chef du Parti libéral veut parler.
Le Président (M. Jolivet): Je m'excuse, M. le
député de Laval...
M. Lavoie: Ce ne sera pas la première fois d'ailleurs.
M. Dussault: Je pourrai vous raconter un fait très cocasse
concernant le chef de l'Opposition officielle qui vous donnerait
peut-être la manière qu'il a de pouvoir empêcher des gens de
s'exprimer. On pourra revenir là-dessus, si vous le souhaitez.
M. le Président, je disais donc que je veux retirer mon
consentement. Je veux que vous me disiez, compte tenu du contexte dans lequel
nous avons donné notre consentement, comment il sera possible que vous
puissiez m'accorder ce droit de retirer mon consentement sur...
M. Lavoie: Question de règlement de la part de mon
collègue.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, j'aimerais simplement vous
faire remarquer que normalement, lorsqu'on donne un consentement, c'est pour la
durée d'une séance.
M. Burns: ...
M. Gratton: Vous interviendrez après, je suis en train de
parler au président.
Le Président (M. Jolivet): S'il vous plaît,
continuez. Je ne me laisse pas déranger, ne vous laissez pas
déranger. (16 h 15)
M. Gratton: D'accord, M. le Président. Je disais donc
qu'il me semble qu'une fois la séance commencée, le seul fait que
le chef de l'Opposition se présente à titre d'observateur ou
autrement ne devrait pas énerver ces messieurs d'en face au point de
retirer tout de suite un tel consentement au cas où il oserait
s'adresser à cette commission. Je ne sais pas ce qu'on craint du
côté du Parti québécois. Il me semble que cela
pourrait être utile à plusieurs des membres de la commission,
incluant certains membres du parti ministériel, de pouvoir entendre ce
que le chef du
Parti libéral a à dire, s'il s'avise de dire quelque
chose. Il faudrait quand même, M. le Président, qu'on attende que
quelqu'un qui normalement n'a pas le droit de parole fasse la demande de parler
avant qu'on s'avise de retirer un consentement unanime qui dure depuis
maintenant trois semaines.
Si, depuis trois semaines, tout le monde a droit de parole à
cette commission parlementaire et que le seul fait que le chef de l'Opposition
officielle se présente en commission fait qu'on retire ce consentement,
je vais être obligé de demander à mon chef de ne plus
jamais venir à nos commissions parlementaires, M. le Président,
ce que je ne voudrais surtout pas faire.
M. le Président, je vous inviterais au moins à attendre
d'abord qu'un participant à cette assemblée qui n'est pas membre
de la commission demande la permission d'intervenir pour trancher et vous
rappeler qu'il serait tout à fait inusité qu'on vienne priver un
député du droit de parole alors que cela fait déjà
trois semaines que tout le monde a droit de parole à cette
commission.
Le Président (M. Jolivet): Oui, j'ai pris cela en note. M.
le député de Laval.
M. Lavoie: Ecoutez, si cela peut tranquilliser le
député de Châteauguay, si le chef du Parti libéral
se retirait, est-ce que vous pourriez redonner après cela votre
consentement?
M. Burns: Cela n'a rien à voir avec cela.
M. Dussault: M. le Président, si on me pose la
question...
M. Lavoie: M. le Président...
Une Voix: Est-ce que vous vous retireriez vous aussi?
M. Dussault: Est-ce que vous me posez la question, M. le
député de Laval?
M. Burns: Sûrement, je vais le retirer.
M. Lavoie: Non, je retire ma question. Je voudrais
établir, sur la question de règlement, deux choses.
M. Burns: Après ce que vient de m'être dit par le
député de Laval, sûrement que je vais retirer mon
consentement.
M. Lavoie: II y a deux choses que je voudrais invoquer, trois
choses même. Je crois qu'il y a eu des précédents, des
décisions, autant du président de l'Assemblée que des
présidents de commission, qu'un consentement qui est donné, soit
pour une séance ou pour un mandat, ne peut pas être retiré,
premier point. Il y a eu plusieurs décisions en ce sens. Un
rencensement, cela ne peut pas être un yo-yo ou un élastique.
C'est donné et il n'est pas question de le retirer.
M. Dussault: Je m'excuse, j'ai compris "recensement". Est-ce que
vous avez dit cela ou "consentement"?
M. Lavoie: Non, "consentement", je m'excuse. Je suis
traumatisé maintenant. Deuxième point: je crois qu'il y a eu des
précédents dans le passé, ils sont très nombreux,
pour que les chefs de parti aient accès, d'office, aux commissions, sauf
qu'il y a eu un accident de parcours, si je me rappelle bien, où, dans
le dernier gouvernement, l'Opposition péquiste avait refusé au
premier ministre Bourassa de participer aux travaux d'une commission.
M. Burns: En l'occurrence, votre humble serviteur.
M. Lavoie: C'est cela. Vous avez beaucoup de continuité et
de conséquence dans votre baîllon. Troisièmement, le point
qui ajoute à mon argumentation, si vous en veniez à la conclusion
qu'on doive changer notre façon d'agir, pour revenir à la
façon normale de travailler, où uniquement les membres d'une
commission et les intervenants ont le droit de parole, je crois qu'il faudrait
que ce soit sous forme d'une motion, que ce ne soit pas uniquement
retiré, qu'il y ait une motion en bonne et due forme pour revenir au
statu quo ante, en somme, pour qu'uniquement les membres et les intervenants
puissent parler. Il faudrait que ce soit une motion débattable
nécessairement.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Papineau.
M. Alfred: M. le Président, je pense que le
député...
M. Gratton: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Jolivet): Oui?
M. Gratton: Je m'excuse, je ne veux pas interrompre le
député de Papineau, mais je voudrais simplement savoir s'il est
membre de la commission.
Le Président (M. Jolivet): Oui, il est membre de la
commission.
M. Alfred: M. le Président, je pense que le
député de Gatineau nous a prêté des intentions.
Cependant, personnellement, je dois lui dire que la présence du chef de
l'Opposition ne m'impressionne guère, pas plus que, quand je lisais ses
éditoriaux, je n'étais impressionné, étant
donné que, comme lui, j'ai fait mon cours classique, où j'ai
appris à faire des dissertations.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Burns: M. le Président, je veux tout simplement dire,
et le plus brièvement possible, que j'endosse les propos du
député de Châteauguay. Cela n'a rien à voir avec la
présence du chef de l'Opposition ici. Ce que le député de
Châteauguay a dit, c'est quelque chose qui, dans le fond, est
dicté par une intention clairement exprimée maintenant par le
député de Laval, à savoir et j'espère qu'il
ne m'en voudra pas de le faire publiquement, il l'a dit devant tellement
d'autres personnes, et même en commission que c'est l'intention de
l'Opposition officielle de faire un "filibuster" au sujet de ce projet de loi.
Lorsque j'ai donné mon consentement au tout début et je
pense que mes collègues ministériels l'ont endossé
on se disait: C'est un projet de loi que nous allons examiner à son
mérite pour tenter de trouver la solution la plus démocratique
possible à la fabrication d'un registre des électeurs; ceci, en
se disant que, de part et d'autre, il y avait bonne foi; ceci, en se disant
que, de part et d'autre, on voulait bonifier le projet de loi du
côté de l'Opposition et sûrement du côté
ministériel également, mais sans qu'on ait l'assurance qu'il y
ait une obstruction systématique au projet de loi.
Maintenant que c'est sûr, maintenant que c'est avoué
ça m'a été dit en conversation personnelle avec le
député de Laval...
M. Lavoie: Je l'ai même dit avant-hier en commission.
M. Burns:... et ça m'a été dit en
commission... M. Lavoie: Oui.
M. Burns:... et cela a été dit également
lors de la réunion des leaders parlementaires de ce matin. A ce
moment-ci et ce n'est que normal nous aurions l'air d'une bande
de dupes du côté ministériel si, maintenant, on
était les seuls à ne pas respecter les règlements,
c'est-à-dire à permettre à tout le monde, du
côté de l'Opposition, de parler tant que chacun le voudra et que,
nous, on soit obligés de subir ça. Je pense que ce sont les
règles du jeu. Les règles du jeu sont que, maintenant, on sait
exactement à quoi s'attendre. Je suis convaincu que le
député de Châteauguay n'a pas retiré son
consentement uniquement à cause de la présence du chef de
l'Opposition à cette commission. Cela aurait été...
M. Lavoie: C'est juste une coïncidence.
M. Burns:... un autre député, cela aurait
été... Non, c'est parce que l'évidence est maintenant
claire...
M. Lavoie: L'évidence de sa présence. M. Burns:
... que le député d'Argenteuil...
Le Président (M. Jolivet): Le député de
Laval m'a demandé souvent d'inviter le ministre à ne pas
intervenir...
M. Burns: Oui, le député d'Argenteuil pourra
intervenir à une autre séance en se faisant inscrire
selon les règles prévues, mais il faudra tout simplement
qu'il respecte lui aussi les règles. A partir de maintenant, il est
clair que nous faisons face à une obstruction systématique. Si
tel est le cas, moi, je la prends, je l'accepte. Je vais le prendre, autant que
possible, avec un sourire. Depuis le début, j'ai essayé de garder
mon sourire, même si, parfois, je perdais patience, mais, pas beaucoup,
surtout à l'endroit du député de Nicolet-Yamaska, que
j'aime beaucoup malgré tout...
M. Fontaine: ... pas toujours...
M. Lalonde: Un autre baiser de la mort.
M. Burns: Mais je dis... c'est clair et net, M. le
Président, que le consentement avait été donné et
je pense que votre décision était très claire, que ce
consentement valait tant et aussi longtemps que quelqu'un ne le retirait pas.
Le député de Châteauguay le retire. Je peux vous dire que
j'endosse ce retrait de consentement uniquement parce que, maintenant, c'est
clair que nous devons nous en tenir aux strictes règles parlementaires
qui s'appliquent également lorsque et surtout lorsqu'il y a obstruction
systématique, lorsqu'il y a un "filibuster". Je m'en excuse vraiment,
sincèrement, auprès du chef de l'Opposition. Ce n'est pas
à cause de lui que nous retirons ce consentement. C'est uniquement parce
qu'il est clair qu'on devra, à compter de maintenant, respecter les
règles des commissions parlementaires. Là-dessus, M. le
Président, je vous dis tout simplement que même si le
député de Châteauguay ne l'avait pas fait, je l'aurais
fait, mais je le félicite de l'avoir fait et j'appuie ce retrait parce
que maintenant, c'est clair qu'à compter de maintenant, ce sont les
règles parlementaires du jeu qui vont s'appliquer.
Le Président (M. Jolivet): Avant d'accorder la parole
à d'autres personnes, parce que je pense m'être fait une
idée assez claire à l'aide des interventions déjà
existantes... Il y a quatre autres personnes qui ont demandé le droit de
parole: le député de Marguerite-Bourgeoys; le
député de Sainte-Marie; le chef de l'Opposition officielle et le
député de Châteauguay.
Avant de vous accorder votre droit de parole et aussi pour éviter
qu'on s'enferre dans des procédures qui n'en finiraient pas, tenant
compte du fait que, d'une façon ou d'une autre, peu importe la
décision que j'aurai à prendre, il risque d'y avoir un autre
débat, non pas sur la recevabilité de la demande du
député de Châteauguay, mais sur le contenu de la demande du
député de Châteauguay, et de façon à
éviter de perdre tout le temps que vous me demandez d'éviter de
perdre, j'aurais l'intention de prendre une décision dans le sens
suivant: Compte tenu que j'ai fait exprès cela a même fait
sourire des gens de la salle à ce moment-là compte tenu du
climat dans lequel nous étions au début de la commission, j'avais
effectivement dit qu'il y avait puisque ce n'est pas à moi
à accorder le consentement, c'est aux membres de la commission à
accorder le consentement; je n'ai qu'à constater qu'il y a consentement
et à dire que, compte tenu de ce consentement, nous pouvons
procéder de telle ou telle façon, évitant les
règles prévues par le règlement l'intention que
j'ai est de déclarer, comme je l'avais fait au début, que, tant
et aussi longtemps qu'il n'y aurait pas d'objection, le consentement
existait.
S'il y avait objection c'est là que ça a fait
sourire certaines personnes si je me souviens des termes que j'avais
employés...
M. Dussault: Voulez-vous consulter les galées?
Le Président (M. Jolivet): Oui, cela me permettrait
peut-être de me citer au texte. On parlait d'une objection, c'est ce que
vous avez dit tout à l'heure. Moi, je disais pour les fins du
journal des Débats "je tiens pour acquis qu'il y a consentement
pour que toute personne voulant intervenir puisse le faire, à moins
qu'en cours de route, il n'y ait objection, mais il n'y en a pas à prime
abord."
Compte tenu de ça et compte tenu de ce qu'on a connu dans le
passé, je serais prêt à accepter comme motion
débattable, comme le disait le député de Laval
c'était mon intention dès le départ la motion du
député de Châteauguay, en vue de retirer son consentement
pour la raison suivante: Etant donné que c'est chacun d'entre vous qui
me l'aviez donné, c'est à vous maintenant de me l'enlever, de
telle sorte que je sois, comme président, délié de cette
décision.
Donc, je rendrais débattable la motion du député de
Châteauguay. Mais, pour éviter qu'il y ait quelque
embêtement que ce soit, je vais vous demander un moment de répit,
c'est-à-dire de me permettre de suspendre les débats pour
vérifier si la décision que j'ai l'intention de rendre
puisque je ne l'ai pas encore rendue est correcte ou non.
M. Lavoie: M. le Président, est-ce que ce serait une
motion du député de Châteauguay selon laquelle, à
partir de maintenant, uniquement les membres et les intervenants auraient le
droit d'intervenir?
Le Président (M. Jolivet): C'est ça.
M. Lavoie: C'est acceptable en ce qui nous concerne.
M. Burns: M. le Président, ce n'est pas acceptable en ce
qui nous concerne.
Le Président (M. Jolivet): ... elle n'est pas rendue.
M. Burns: Non, je pense que le président est justement en
train de nous dire qu'il veut suspendre les travaux pour
délibérer et, s'il a l'intention de le faire, il me permettra
là je ne veux pas parler longuement là-dessus... Je pense
que, lors-
que nous avons je vous le présente en tout respect pour
votre possible décision et je me plierai à votre décision
eu un consentement, surtout dans les termes que vous avez
constatés, que vous venez de relire, je pense que, dès que le
consentement est retiré, il n'est pas question d'avoir de motion
débattable pour savoir si le consentement est retiré ou non; il
suffit qu'un membre de la commission vienne nous dire qu'il retire son
consentement.
M. le Président, je suis content que vous preniez la
décision de suspendre la séance pour délibérer,
parce que vous allez vous rendre compte qu'il y a de nombreux
précédents que, malheureusement, je n'ai pas sous les yeux
où, un consentement ayant été donné, il a
été, par la suite, retiré. (16 h 30)
Je pense que, de bonne foi, nous avions donné ce consentement en
nous disant que nous abordions un projet de loi qui pouvait concerner
l'ensemble des membres de l'Assemblée nationale en nous disant qu'il
pouvait être débattu selon les règles normales. D'autre
part, à partir du moment où on nous dit en face qu'on a nettement
l'intention de faire obstruction systématique au projet de loi, je pense
que c'est le droit de n'importe quel membre de la commission de retirer ce
consentement-là et il n'est pas question...
M. Lavoie: Très brièvement...
M. Burns: Voulez-vous me laisser terminer?
M. Lavoie: Je pensais que vous aviez fini.
M. Burns: J'émets l'avis respectueusement qu'il n'est pas
question d'avoir une motion débat-table à ce sujet. Je trouve,
d'autre part, votre décision très sage de suspendre les travaux
de la commission pour délibérer à ce sujet. Vous allez
trouver de nombreux précédents.
M. Lavoie: Un seul mot, M. le Président, étant
donné que le leader du gouvernement a argumenté...
Le Président (M. Jolivet): Une minute, s'il vous
plaît!
M. Lalonde: On existe.
Le Président (M. Jolivet): Oui, je sais, vous avez
d'ailleurs votre droit de parole. Ce que j'ai dit...
M. Lalonde: Mais on ne l'exerce pas.
Le Président (M. Jolivet): Parce que je n'ai pas encore
donné le droit de l'exercer.
M. Lalonde: Le droit me plaît, mais l'exercice me
rassurerait.
Le Président (M. Jolivet): Pour éviter qu'on
s'enferre dans un débat, à ce niveau-là je serais
prêt à accepter l'on vient d'avoir la version du
côté ministériel une intervention du
côté du Parti libéral et de l'Union Nationale pour savoir
quelle est l'optique dans laquelle la décision doit porter et ensuite je
suspendrai les travaux.
M. Bisaillon: M. le Président, est-ce que je peux vous
souligner une chose? Il y avait eu des interventions d'engagées, on
avait demandé des droits de parole. Avant que vous ne vous retiriez pour
délibérer, il me semble qu'il serait juste que vous connaissiez
la position de l'ensemble des membres de la commission, ou, au moins, de ceux
qui avaient déjà signifié leur intention de prendre la
parole sur le sujet et, par la suite, tenir compte de l'ensemble de ce qui va
être dit
Le Président (M. Jolivet): Je comprends tout ça. Le
seul problème, c'est, comme je vous l'ai dit tout à l'heure
dès le début....
M. Bisaillon: Si, par hasard, M. le Président, des nuances
étaient apportées...
Le Président (M. Jolivet): Laissez-moi terminer!
Laissez-moi terminer! J'ai rarement le droit de parole en cette salle, je veux
me l'accorder.
Ce que je veux dire, c'est que pour éviter justement... c'est ce
que je craignais, j'aurais pu accorder à chacun d'entre vous un droit de
parole sur ce que le député de Châteauguay avait
demandé, sauf qu'en rendant non pas une décision, mais en vous
disant dans quelle optique je me dirigeais, je voulais, avant de suspendre les
travaux, avoir la possibilité de connaître un peu l'intention de
ceux... Mais je ne veux pas qu'on discute déjà de la
recevabilité ou de la motion. Non!
M. Bisaillon: Vous avez parfaitement raison, ce n'est pas dans ce
sens-là que je veux intervenir.
Le Président (M. Jolivet): Je sais. C'est pour cette
raison que je veux de chacun des partis politiques, leur idée sur
l'optique dans laquelle je me dirigeais avant de suspendre et, ensuite, prendre
une décision. M. le député de Laval et M. le
député de Nicolet-Yamaska.
M. Lavoie: Ce sera très bref...
M. Bisaillon: Pourquoi M. le député de Laval?
M. Lalonde: J'étais en haut de la liste.
M. Bisaillon: M. le Président, pourquoi le
député de Laval?
M. Lavoie: Ce sera très bref...
M. Bisaillon: Le député de Marguerite-Bourgeoys
avait déjà demandé la parole, il fait partie, que je
sache, de l'Opposition officielle? Je défends le droit de parole de ceux
qui sont au bout de la table d'avoir leur président de ce
côté-ci.
M. Lalonde: Qui a droit de parole après moi, vous l'aviez
nommé tout de suite après?
M. Bisaillon: Avant, tout de suite avant.
Le Président (M. Jolivet): Donc, je continue, M. le
député de Laval.
M. Lavoie: J'insiste encore une fois très
brièvement pour dire qu'un consentement donné ne peut être
retiré durant le mandat si ce n'est par une motion. Je vais vous dire
pourquoi. On peut faire une comparaison très facile entre une motion non
annoncée qui se passe à l'Assemblée. Vous savez, une
motion non annoncée nous a menés dans quatre ou cinq
débats où les motions sont même restées en suspens
au feuilleton. Une fois donné en cours de route, ce serait facile pour
un député, comme il est tard dans la soirée, de dire: Je
retire mon consentement, et ça mettrait fin au débat de la
motion. C'est une comparaison qui se passe à l'Assemblée
nationale de qui nous émanons. A l'Assemblée nationale dans les
motions non annoncées on sait qu'une fois que c'est donné, le
débat va jusqu'au bout. Personne ne peut retirer son consentement.
Deuxièmement, lorsqu'au début on a demandé que tous
les membres de l'Assemblée nationale aient le droit de parole,
normalement il aurait fallu qu'il y ait motion à cet égard. Cela
s'est fait souvent dans des commissions, où il y a une motion d'un
député voulant que tous les membres aient droit de parole. On n'a
pas fait une telle motion, cela a été remplacé par un
consentement unanime. Si on veut mettre fin à ça, ça prend
nécessairement une motion, à moins qu'on ait consentement. Si on
avait un consentement pour rétablir la position telle qu'elle
était, on n'aurait pas besoin d'une telle motion.
Troisièmement, vous savez, M. le Président et le
président de l'Assemblée nationale le reconnaît que
le président de l'Assemblée ou de la commission est au service,
c'est un genre de modérateur, il est le serviteur, il est le serviteur
de la commission et il n'a pas à trancher sur le désir de la
commission.
J'avais un autre point. Il y a un grand principe, de toute façon;
en Assemblée ou en commission, il y a deux seules façons d'agir
ou d'établir notre règle du jeu, le grand principe, c'est par une
motion. L'Assemblée ou une commission ne peut prendre une
décision que par une motion; c'est un principe de base du droit
parlementaire, ou par le consentement. Etant donné qu'il n'y a pas de
consentement, actuellement, pour qu'on revienne à la façon
normale de procéder et étant donné que vous êtes le
serviteur, vous êtes au service de la commission, vous devez recevoir vos
instructions de la commission, c'est uniquement la commission qui doit en
décider. La seule façon, à défaut d'un tel
consentement, c'est par une motion.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: M. le Président, brièvement, je me
rappelle fort bien qu'au début des travaux de notre commission, il y
avait effectivement un tout autre climat que celui qui existe actuellement. A
ce moment-là, le ministre et les ministériels semblaient
tellement ouverts aux discussions de toutes sortes qu'il n'y avait eu aucune
restriction, ni mentale ni verbale, de la part du ministre quand le
député de Laval lui avait demandé...
Le Président (M. Jolivet): M. le député, je
ne voudrais vous interrompre, mais je vous dis que c'est moi qui ai mis une
objection, comme je l'ai mentionné tout à l'heure, parce
que...
M. Fontaine: Est-ce que je peux terminer? Le Président
(M. Jolivet): Oui...
M. Fontaine: Justement, mon argumentation en arrive à
cela.
Le Président (M. Jolivet): D'accord.
M. Fontaine: Ce que je disais, c'est que ni le ministre d'Etat
à la réforme électorale et parlementaire, ni aucun
ministériel n'avait émis une restriction mentale ou verbale quant
au droit de parole de tous les députés de l'Assemblée
nationale. Ce n'est que le président de la commission qui a dit: Si
quelqu'un retire son consentement, on devra voir à procéder
normalement. Ma prétention est, qu'étant donné qu'il y
avait consentement unanime de tous les membres de la commission, le
président, avec tout le respect que je vous dois, n'avait pas la
possibilité de faire cette restriction personnellement; il devait se
référer au désir de la commission et le désir de la
commission était que tous les députés puissent
intervenir.
De ce fait, je pense qu'effectivement votre décision, tant de
suspension pour réfléchir que l'amorce de décision que
vous avez annoncée, irait dans le sens de notre règlement,
à savoir qu'il faudrait une motion pour que cette autorisation, quant au
droit de parole accordé, soit effectivement retirée.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Burns: M. le Président, est-ce que vous me permettez
une brève remarque?
M. Lalonde: M. le Président, vous êtes le
patron...
M. Burns: Ecoutez, c'est de notre côté que le
consentement a été retiré, il me semble bien que je
pourrais donner un complément d'information.
Le Président (M. Jolivet): D'une façon ou d'une
autre, il avait le droit d'intervenir.
M. Lalonde: Pardon?
Le Président (M. Jolivet): II avait le droit d intervenir
plus longtemps tout à l'heure s'il l'avait voulu.
M. Lalonde: Oui, un instant...
M. Burns: C'est ça. Je n'ai pas utilisé tout mon
temps.
M. Lalonde: ... il y a aussi ce qu'on appelle l'ordre
d'intervention.
Le Président (M. Jolivet): Ecoutez, si vous voulez qu'on
revienne à l'ordre, je vous ai dit tout à l'heure... Non.
M. Lalonde: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): Non. Ce que j'ai dit, c'est que
je veux savoir, sur la question dont j'ai fait mention, parce que je suis
à la veille...
M. Lalonde: C'est exactement sur ça que je veux
parler.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre, allez-y
donc.
M. Burns: Cela va durer trente secondes. M. le Président,
je veux simplement dire et je veux qu'il soit très clair aux yeux de
tout le monde que ce n'est pas le chef de l'Opposition que nous voulons
empêcher de parler. Je vais même aller plus loin que ça, je
suis convaincu que les membres du côté ministériel seraient
d'accord, maintenant que l'obstruction systématique est
déclarée, à ce qu'un intervenant ou un membre de la
commission, ce qui est contraire aux règles, soit remplacé par le
chef de l'Opposition. Ce n'est pas lui qu'on veut empêcher de parler,
c'est la parade, la lignée de députés du côté
de l'Opposition officielle qui vont nous arriver, tranquillement, les uns
après les autres, pour parler. Une fois le "filibuster"
déclaré, ce sont les règles du jeu qu'on accepte, je vous
l'ai dit tout à l'heure, je le prends, j'en ai déjà fait
alors que je siégeais de l'autre côté, je pense que je les
faisais mieux que vous, mais c'est une autre affaire.
Il reste quand même une chose. Je suis prêt à prendre
ces règles du jeu et je suis même prêt, pour vous prouver
que ce n'est pas le chef de l'Opposition qu'on veut bâillonner, à
dire que s'il y a un intervenant, ou un membre de la commission, de l'autre
côté, je suis prêt à donner mon consentement. Je ne
parle pas au nom de mes autres collègues du côté
ministériel, mais, en ce qui me concerne, M. le Président, c'est
juste pour vous prouver que ce n'est pas notre intention de bâillonner le
chef de l'Opposition.
M. Gratton: Le chef de l'Opposition est maintenant parti. Cela va
bien.
M. Burns: Ce n'est pas ma faute, s'il est parti.
M. Bisaillon: II est parti avec le député de Laval,
parce qu'ils attendent des visiteurs dans leurs bureaux, et ils devaient partir
de toute façon. Il ne faudrait quand même pas charrier.
M. Gratton: Je le sais bien. C'est pour cela que le ministre a
attendu qu'il parte. Bien oui!
Le Président (M. Jolivet): Suspension des travaux pour me
permettre de délibérer.
Suspension de la séance à 16 h 41
Reprise de la séance à 16 h 57
Le Président (M. Jolivet): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous reprenons nos travaux. Compte tenu de l'importance de la
décision à rendre, je me devrai de regarder d'abord le
début de la première séance de cette commission en vue de
savoir de quelle sorte de consentement il s'agissait. J'aimerais aussi, en
même temps, relire l'argumentation qui a été
apportée cet après-midi de part et d'autre. J'aimerais aussi
regarder ce qui peut avoir été fait de cette question en
jurisprudence, au niveau de l'ensemble des décisions qui ont
été prises par les présidents, que ce soit à
l'Assemblée nationale ou aux assemblées de commissions. Pour me
permettre d'avoir plus de temps de réflexion, je me réserverai la
décision à un moment ultérieur où, avec les
représentants concernés, me permettant de prendre la
décision la plus valable possible, je ferai le point et prendrai une
décision que je rendrai à la prochaine séance.
M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, on a fait des blagues
tantôt. Je n'ai pas eu l'occasion de parler. Là, je suis
très sérieux. Il y a des arguments qui n'ont pas
été apportés ici, strictement au mérite de la
proposition du député de Châteauguay. J'aimerais avoir
l'occasion de les faire valoir. Je ne sais pas si vous me donnez la parole
maintenant pour cela.
M. Burns: M. le Président, je m'excuse, je ne veux pas
bâillonner le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Cela va prendre deux minutes.
M. Burns: Nous avions là-dessus un engagement suivant
lequel nous terminions nos travaux à 17 heures, pour une raison que j'ai
expliquée, que j'ai eu l'occasion d'expliquer au député de
Nicolet-Yamaska et au député de Laval qui m'ont donné leur
consentement.
M. Lalonde: Cela va me prendre quelques minutes.
M. Burns: Combien de minutes? M. Lalonde: Deux
minutes.
M. Burns: Je suis bien prêt à attendre cela, si
l'avion m'attend.
Le Président (M. Jolivet): Seulement un instant! Si je le
donne au député de Marguerite-Bourgeoys, je devrai le donner au
député de Sainte-Marie qui l'avait demandé aussi.
M. Bisaillon: Pour ma part, ce sera plus que deux minutes, M. le
Président. J'avais le droit, il me semble, de pouvoir m'exprimer. Si
vous le permettez au député de Marguerite-Bourgeoys, il va
falloir me le permettre.
Le Président (M. Jolivet): Oui, c'est ce que...
M. Bisaillon: Ce qu'on pourrait faire plutôt, c'est que,
lorsqu'on reprendra la prochaine fois, le député de
Marguerite-Bourgeoys et moi-même commencerons à expliquer nos
choses; après cela, vous...
M. Lalonde: Oui, j'accepte avec plaisir, dans la mesure où
je suis convaincu que vous n'aurez pas encore pris votre décision
lundi.
Le Président (M. Jolivet): Cela pourra peut-être
m'aider à terminer ma réflexion.
M. Burns: M. le Président, je propose l'ajournement des
travaux de la commission.
Le Président (M. Jolivet): La commission ajourne ses
travaux sine die.
Fin de la séance à 17 heures