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Etude du projet de loi no 111
(Vingt-trois heures cinquante et une minutes)
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre!
La commission de la présidence du conseil et de la constitution
est réunie pour étudier le projet de loi no 111, Loi modifiant
diverses dispositions électorales.
Les membres de la commission pour la séance d'aujourd'hui sont:
MM. Bertrand (Vanier), Charbonneau (Verchères), Dussault
(Châteauguay), Marquis (Matapédia) qui remplace M. La-berge
(Jeanne-Mance), M. Le Moignan (Gaspé) remplacé par M. Fontaine
(Nicolet-Yamaska), M. Gratton (Gatineau) qui remplace M. Levesque
(Bonaventure), M. Bédard (Chicoutimi) qui remplace M. Morin
(Louis-Hébert), M. Godin (Mercier) qui remplace M. Paquette (Rosemont),
M. Blank (Saint-Louis) qui remplace M. Ryan (Argenteuil) et M. Samson
(Rouyn-Noranda).
Les intervenants sont: MM. Brochu (Richmond), de Bellefeuille
(Deux-Montagnes), Fallu (Terrebonne), Rivest (Jean-Talon) qui remplace M.
Forget (Saint-Laurent), M. Guay (Taschereau), Mme LeBlanc-Bantey
(Iles-de-la-Madeleine), M. Scowen (Notre-Dame-de-Grâce).
Puis-je suggérer M. Dussault comme rapporteur de la
commission?
M. Bédard: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): M. Dussault (Châteauguay)
sera rapporteur de la commission. M. le ministre.
M. Bédard: Sans commentaire, M. le Président, il y
a les trois articles contenus dans le projet de loi et nos collaborateurs se
sont entendus sur quatre articles additionnels que nous allons soumettre
à votre attention.
Il y aurait une modification à l'article 46, une modification
à l'article 101, une autre à l'article 120 et une autre à
l'article 192.
M. Blank: Est-ce que ce sont des articles d'une certaine
importance?
M. Gratton: Non, ce sont les nôtres.
Lieu de résidence
A l'article 1, très brièvement, est-ce que le ministre
pourrait nous confirmer qu'effectivement tout ce qu'on fait, c'est de permettre
à une personne qui aurait pu déménager après la
confection de la liste électorale d'exercer son droit de vote là
où elle était inscrite avant de déménager?
M. Bédard: Cela permet de le faire effectivement. Le but
principal de la loi est de permettre de déterminer justement le jour du
scrutin, le jour de rémission du décret, de voir où la
personne résidait le jour de l'émission du décret. Cela
permet avec beaucoup plus de facilité de le savoir exactement. En fait,
ça permet d'épurer les listes plus facilement.
M. Gratton: Cela lui permet de voter là, mais ça ne
l'empêche pas d'aller s'inscrire au moment de la révision à
sa nouvelle adresse si la personne choisit de le faire.
M. Bédard: C'est exact, et d'exercer son droit de vote
à ce moment-là. D'accord?
M. Blank: Mais je ne suis pas certain que... L'article dit:
"être inscrite sur la liste électorale"...
M. Bédard: Non, ce n'est pas être inscrite... "Etre
inscrite" se rattache à "le jour de l'émission du
décret".
M. Blank: Oui, mais, si la personne n'est pas inscrite à
ce jour-là, qu'est-ce qui arrive? N'êtes-vous pas mieux de dire:
"doit s'inscrire sur la liste"...
M. Fontaine: J'en ai fait justement la remarque en
deuxième lecture.
M. Bédard: Si j'ai bien compris la question du
député de Gatineau, si une personne a
déménagé après l'émission du décret,
elle ne pourra pas changer, mais, si elle a déménagé avant
l'émission du décret, elle pourra, lorsqu'elle sera dans son
nouveau comté, se faire inscrire sur la liste.
M. Blank: Ce n'est pas ce que je dis. Je dis, comme le
député de Nicolet-Yamaska, que, quand on marque dans cet article
"et être inscrite", cela veut dire que c'est quelque chose qui est
déjà fait.
M. Fontaine: Si une personne n'est pas inscrite...
M. Blank: Si elle n'est pas inscrite sur la liste, qu'est-ce qui
arrive?
M. Bédard: A ce moment-là, c'est la Loi
électorale, c'est l'article 96, de mémoire, qui règle le
problème. Je peux vérifier. C'est 96 qui dit que l'inscription se
fait au moment de la révision.
M. Blank: Oui, mais je pense...
M. Bédard: Ici, vous êtes en période
électorale.
M. Blank: Oui.
M. Bédard: Alors, lorsque vous êtes en
période de recensement, c'est le premier jour du recensement.
M. Blank: Mais qu'est-ce qui arrive si le réviseur dit:
Vous n'étiez pas inscrite sur la liste électorale la
journée de rémission du décret, je n'ai pas le droit de
prendre... Est-ce que ce n'est pas mieux d'être plus clair et dire: "doit
s'inscrire sur la liste électorale"? Je suis d'accord avec votre
intention.
M. Bédard: Pour exercer son droit de vote, une personne
doit posséder la qualité d'électeur le jour du scrutin et
s'inscrire sur la liste électorale.
M. Blank: Et s'inscrire sur la liste.
M. Bédard: Pour exercer son droit de vote, elle doit
être inscrite.
M. Blank: Mais si elle n'est pas inscrite?
M. Bédard: Et s'inscrire. Pour exercer son droit de vote,
une personne doit posséder la qualité d'électeur le jour
du scrutin et s'inscrire sur la liste électorale de la section de vote
où elle a son domicile le jour de l'émission du
décret.
Le Président (M. Lacoste): En fait, c'est changer à
la deuxième ligne le mot "être" par...
M. Blank: ... à mon ami, le député de
Mercier. M. Fontaine: Remplacer le "t" par le "r". M. Gratton:
Adopté tel qu'amendé.
M. Bédard: II y a peut-être un petit
problème, c'est que l'inscription peut être faite par un parent
et, si on dit: "elle doit s'inscrire", l'action doit être faite par la
personne elle-même. Cela peut sans doute causer un petit
problème.
M. Blank: Doit se faire inscrire.
M. Bédard: Etre inscrite, ça comprend les deux: et
se faire inscrire et s'inscrire.
M. Blank: Je n'en suis pas certain. C'est une déclaration
de fait: "est inscrite".
M. Fontaine: II peut arriver des cas où une personne ne
soit pas inscrite.
M. Blank: Si elle n'est pas inscrite sur la liste
électorale le jour du scrutin, qu'elle vient à la révision
et qu'on lui dit: On ne peut pas, vous n'êtes pas inscrite sur la liste,
cela va empêcher toute la révision...
M. Fontaine: C'est ça.
M. Bédard: II faut faire bien attention à l'objet.
M. le député de Saint-Louis, s'il vous plaît! Je pense
qu'il faut faire bien attention à l'objet de l'article.
M. Blank: J'en comprends le fond.
M. Bédard: L'objet de l'article n'a pour but que de dire
qui peut exercer le droit de vote. On dit: "pour exercer son droit de vote". Ce
qu'il ne faut pas oublier, c'est que la loi sur la liste électorale
répond à toutes les préoccupations que vous avez. Ici,
c'est juste pour pouvoir exercer son droit de vote. Le scrutateur
vérifie si la personne est inscrite. Le processus de révision des
listes du vote, c'est pour l'exercice du droit de vote.
M. Fontaine: Oui, mais ce serait facile de dire à une
personne: Pour exercer votre droit de vote le jour du scrutin, il faut que vous
ayez la qualité d'électeur, c'est correct, mais il faut aussi que
vous soyez inscrite sur une liste électorale de la section de vote
où vous avez votre domicile le jour de l'émission du
décret. Or, il peut arriver que le jour de l'émission du
décret une personne ne soit pas inscrite sur une liste électorale
et aille à la révision se faire inscrire.
M. Blank: Si vous regardez l'article avant l'amendement, si vous
regardez l'article 7 de la loi no 9...
M. Bédard: C'est parce que le mot "inscrite" s'applique
à domicile, le jour de l'émission du décret.
M. Blank: II y a un problème. M. le ministre, si vous
lisez l'ancien article 7, il dit: Pour exercer son droit de vote,
l'électeur doit être inscrit sur la liste électorale. Il ne
dit pas quand. Ici, dans la nouvelle rédaction, vous dites: Elle doit
"être inscrite sur la liste électorale de la section de vote
où elle a son domicile le jour de l'émission du décret".
(0 heure)
M. Bédard: A ce moment-là, il y aurait la
présomption à l'article 7 que le moment qu'on visait était
celui visé à l'article 2, soit la date fixée pour le
scrutin. Vous savez très bien que ça peut poser des
problèmes assez sérieux. Une personne qui déménage
après l'émission du décret, ça peut être
très difficile pour ceux qui sont chargés d'épurer les
listes de vérifier un fait futur, c'est-à-dire qu'une personne
peut vouloir déménager. Alors, la commission place la Commission
de révision dans une drôle de position, à savoir
déterminer une intention: La personne a-t-elle loué un
appartement, a-t-elle l'intention d'en louer un ou a-t-elle donné sa
résiliation de bail? Alors, on se plaçait dans une situation
très difficile.
Actuellement, si on laisse l'article tel quel, c'est le jour du scrutin
et ça représente des difficultés assez
concrètes.
M. Fontaine: Ce que vous voulez dire, c'est qu'elle doit se faire
réinscrire sur la liste électorale de la section de vote
où elle avait son domicile le jour de l'émission du
décret. C'est ça que vous voulez dire?
M. Bédard: C'est ça, exactement.
M. Fontaine: Pourquoi ne le dites-vous pas?
M. Blank: ... dans deux paragraphes, comme vous avez fait avant,
pour exercer son droit de vote, une personne doit posséder une carte
d'électeur le jour du scrutin et être inscrite sur la carte
électorale, point. Dans le deuxième paragraphe, vous pouvez dire
quel bureau de scrutin.
M. Bédard: Quelle liste électorale...
M. Blank: Oui, quelle liste électorale.
M. Bédard: ... la liste de la section de vote...
M. Blank: Mais vous dites en premier qu'elle doit être sur
la liste électorale, point.
M. Bédard:... où elle a son domicile le jour de
l'émission du décret.
M. Blank: D'une façon plus claire, être inscrite ou
se faire inscrire durant la période de révision sur la liste,
etc. Je veux être certain que la personne ne sera pas privée de
son droit de se faire réviser, si elle n'est pas là. Trop fort ne
casse pas.
M. Fontaine: L'ancienne formulation...
Le Président (M. Lacoste): Le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: ... disait: "II exerce son droit de vote au bureau
de vote de la section de vote où est situé son domicile à
la fin de la période de révision de la liste électorale."
On n'aurait qu'à changer pour dire: "le jour de l'émission du
décret." Pas besoin de changer toute la formulation.
M. Bédard: C'est pour l'exercice du droit de vote. On est
le jour du vote. Une personne doit posséder la qualité
d'électeur pas de problème et être
inscrite... Elle ne peut pas s'inscrire le jour du vote, elle doit être
inscrite sur la liste électorale. Quelle liste électorale? Celle
de la section de vote. Quelle section de vote? Celle où elle a son
domicile.
M. Fontaine: Avez-vous la loi no 9?
M. Bédard: Quand? Le jour de l'émission du
bref.
M. Fontaine: Vous avez la loi no 9, l'article 7 le dit,
ça.
M. Bédard: Comme je vous le soulignais tantôt, si on
laisse, à la fin de la période de révision...
M. Blank: Changez ça...
M. Fontaine: Changez seulement le jour du décret, au lieu
de la période de révision.
M. Blank:... son domicile le jour de l'émission du
décret.
M. Bédard: L'article 1 se lirait ainsi: "L'article 7 de la
Loi électorale est modifié par le remplacement, dans les
deuxième et troisième lignes, des mots "à la fin de la
période de révision de la liste électorale" par ce qui
suit: "au jour de l'émission du décret."
M. Blank: C'est ça. Cela règle le
problème.
M. Fontaine: Très bien.
M. Gratton: M. le Président, l'article 2.
Le Président (M. Lacoste): On va me donner copie des
amendements exacts.
M. Blank: Est-ce qu'on a une photocopie des amendements? Est-ce
qu'on va pouvoir l'avoir?
Le Président (M. Lacoste): On va avoir tout cela dans une
minute. Est-ce qu'il y a consentement pour poursuivre nos travaux après
minuit?
M. Blank: On va décider.
M. Bédard: Consentement.
M. Gratton: Je pense bien, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Bédard: M. le député, l'article 7 de la
Loi électorale (1979, chapitre 56) est modifié par le
remplacement, dans les deuxième et troisième lignes du
deuxième alinéa, des mots "à la fin de la période
de révision de la liste électorale" par les mots "au jour de
l'émission du décret."
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): Adopté. Est-ce que
l'article 1 est adopté tel qu'amendé?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): Adopté. Article 2.
M. Gratton: Le ministre a une motion d'amendement avant l'article
2.
M. Bédard: On va les faire après, pour bien se
comprendre.
M. Gratton: Après? D'accord. Les articles 2, 3 et 4 sont
adoptés, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): L'article 2 est adopté.
L'article 3 est adopté.
M. Bédard: Je vais arrêter l'ardeur de mes
collègues. Il y aurait quelque chose.
M. Blank: Nous devons changer les numéros.
Une Voix: Attendez...
M. Bédard: En raison de petits problèmes techniques
à l'article 4, j'aimerais réserver...
M. Gratton: Suspendons.
M. Blank: Suspendons l'article 4. On va revenir à
l'article 4.
M. Bédard: Les amendements, vous les avez en main.
Premier amendement: L'article 46 de ladite loi est modifié,
premièrement, par l'insertion, à la fin du deuxième
alinéa, après le mot "scelle" des mots "avec des cachets de
plomb".
Deuxièmement, par l'insertion, à la fin du
troisième alinéa, de ce qui suit: "il remet ensuite l'urne au
directeur du scrutin ou à la personne que celui-ci désigne."
M. Gratton: M. le Président, nous sommes d'accord pour
adopter cet amendement, puisque nous l'avions proposé nous-mêmes
au ministre. Nous le remercions de l'avoir accepté. Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 1.1 est
adopté?
M. Blank: Adopté.
M. Bédard: L'article 1.2 serait que l'article 101 de
ladite loi soit mofidié par le remplacement des mots "d'un crayon
à mine noire" par ce qui suit: "d'une plume ou d'un stylo, ou, le cas
échéant, d'un crayon."
Une Voix: Adopté.
M. Gratton: Excellent, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): L'article 1.2 est
adopté?
Des Voix: Adopté.
M. Dussault: M. le Président...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: Au sujet de l'article 101, je pense quand même
que, malgré que cet amendement ait l'air alléchant,
intéressant, il demeure un danger.
M. Gratton: II est adopté, M. le Président.
Utilisation d'un stylo pour voter
M. Dussault: Vous avez peut-être dit adopté, mais
j'avais quand même quelque chose à dire là-dessus.
Une Voix: Vous avez le droit de discourir.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: II y a quand même un danger. Un stylo peut
avoir une couleur, et on revient au même problème que nous avons
discuté largement en commission parlementaire.
Une Voix: Au moins la loi électorale
fédérale.
M. Dussault: Un stylo peut avoir une couleur. A partir du moment
où un fraudeur électoral oblige quelqu'un à utiliser une
couleur de stylo particulière qui fera reconnaître son vote, on
aura de par la loi permis que ce genre de fraude se fasse, que le vote d'une
personne puisse être identifié... On force à toutes fins
pratiques un électeur à s'identifier de par son vote. C'est un
danger qui existe. Il n'y a pas que le parti ministériel qui a fait
remarquer cela lors de la commission parlementaire où on a voté
la loi. L'Opposition a aussi fait remarquer que la couleur d'un crayon-feutre
ou d'un stylo pouvait servir effectivement à identifier le vote d'une
personne.
M. Mailloux: C'est ce qui est arrivé au
référendum.
M. Dussault: II faut y penser sérieusement avant d'adopter
cela.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Bédard: C'est un danger existant. Il y a aussi le
nombre d'annulations de votes qui...
M. Blank: C'est le reste des inconvénients.
M. Bédard: ... doit être une des
préoccupations, je pense, de chacun des membres de la commission. Il
faut qu'il y en ait le moins possible.
Une Voix: L'exercice du droit de vote.
M. Bédard: Je pense qu'il y a lieu de l'essayer. On sera
rapidement en mesure de constater si cela peut donner ouverture à une
fraude ou à des excès, quitte à se raviser par la
suite.
M. Blank: Même des crayons à mine noire, il y en a
de toutes sortes. Il y a les HB, les 2H, les 3H. Il y en a de toutes
sortes.
M. Dussault: Ils sont quand même noirs.
M. Blank: Cela ne fait rien, un 5H et un HB, c'est
complètement différent.
M. Godin: Un HB, c'est pour Harry Blank, je pense.
M. Blank: Oui, c'est vrai, Harry Blank. Les HB sont ceux qu'on
utilise habituellement.
M. Godin: Plus.
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): Articles 1.2, adopté?
Adopté.
M. Bédard: L'article 1.3, M. le Président, va dans
le sens de modifier l'article 120 de ladite loi par l'addition de
l'alinéa suivant: "Aucun bulletin ne doit être également
rejeté pour le seul motif que la marque inscrite dans l'un des cercles
dépasse le cercle dans lequel l'électeur a fait sa marque."
Une Voix: Adopté.
M. Bédard: Je dirais "dépasse
légèrement" quand même.
M. Blank: Le mot "légèrement", ce serait
peut-être trop...
M. Gratton: Adopté. M. Blank: Adopté. M.
Bédard: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): Article 1.3, adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): Adopté. Article 1.4.
M. Bédard: L'article 1.4 va dans le sens de modifier
l'article 192 de ladite loi par la suppression du deuxième
alinéa.
M. Blank: J'ai un amendement à proposer. M.
Bédard: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): Article 1.4, adopté? A
l'article 1.4, M. le député de Saint-Louis.
M. Blank: A l'article 1.4. (0 h 15)
Demande d'inscription
M. Bédard: Une seconde. Si vous me permettez, à
l'article 4, avant d'y aller...
M. Blank: Avant d'arriver à l'article 4, le but de
l'amendement je veux l'expliquer avant de le donner techniquement
c'est comme je l'avais expliqué dans un discours en Chambre. C'est
arrivé dans mon comté durant le référendum, et ce
n'était pas la première fois que cela arrivait. C'est
arrivé en 1966 aussi. Je dois dire que les personnes qui sont
allées s'inscrire au bureau de dépôt ont fait leur demande
d'inscription et ont eu le reçu. Au jugement du bureau de
révision que ce soit honnêtement ou malhonnêtement,
je ne veux pas donner un jugement ici, je
M. Blank: Si tu fais du "drafting", des choses très
techniques, si tu as besoin d'une chose très mince, tu dois utiliser le
5H.
M. Godin: Oui, je sais, je connais les crayons. M. Gratton:
C'est un expert en la matière.
M. Fontaine: Le député de Mercier est un expert en
la matière. Il a crayonné passablement souvent.
M. Bédard: Je pense que tous les membres de la commission
reconnaissent quand même que la préoccupation...
M. Blank: Adopté sur division.
M. Bédard: ... du député de
Châteauguay existe. Il y a un certain danger.
Une Voix: Oui.
M. Bédard: C'est à partir de l'évaluation
d'un autre élément important qui est celui d'annuler le moins de
votes possible qu'on en vient à essayer, à faire une
première dans le sens indiqué par l'amendement, quitte à
se raviser rapidement si on voit que cela donne lieu à des
excès.
M. Fontaine: Le député de Châteauguay
pourrait toujours compter les votes rouges à la prochaine
élection.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, quant à nous, nous
maintenons la même argumentation que nous avions fait valoir au moment de
l'adoption de la loi no 9, c'est-à-dire que les inconvénients que
pourrait occasionner le fait que des stylos soient de différentes
couleurs sont loin de contrebalancer les inconvénients encore plus
graves d'un certain nombre de bulletins rejetés et ce, parce que des
gens, quels qu'ils soient, utilisent le stratagème de remettre un stylo
à l'électeur qui vote, sachant fort bien que le vote sera
annulé le soir.
On dit, M. le Président, sans aucune allusion à quelque
parti que ce soit, qu'on doit faciliter l'exercice du droit de vote et que dans
ce sens-là nous souscrivons à l'amendement que nous avions
nous-mêmes suggéré au ministre.
M. Bédard: On diminue les risques de fraudes qui peuvent
exister d'un autre côté.
M. Gratton: De rejeter des bulletins. C'est cela.
M. Rivest: Cela n'empêche pas le directeur
général des élections de donner des directives pour
essayer de contrer...
M. Bédard: Cela va?
vais en donner un en Chambre, mais, ici, je n'en donnerai pas ces
gens pouvaient voir leur inscription rejetée sans qu'ils sachent
pourquoi. Je trouve que cela va à rencontre de toutes les moeurs
électorales. Dans la loi fédérale, il y a un article du
règlement 53 où l'on dit: Lorsqu'un réviseur doute qu'une
demande d'inscription présentée seulement à la
"règle" 50 ou 51 chez nous, c'est 16 et 17 soit admise, il
doit la rejeter. Cependant, le requérant peut toujours se
présenter personnellement ou par un agent devant le réviseur
pendant ces séances de révision afin d'obtenir son droit à
l'inscription comme à... La "règle" 55 explique la façon
de donner l'avis à la personne. Je trouve embêtant qu'une personne
puisse demander la radiation d'une autre inscrite illégalement et qu'on
envoie un avis à cette personne, tandis qu'un citoyen qui n'est pas sur
la liste, pour une raison ou pour une autre, et qui vient s'inscrire au bureau
de dépôt soit rejeté pour des raisons inconnues et qu'il ne
le sache pas. Franchement, c'est arrivé à environ 1400 personnes
dans mon comté durant le scrutin du 20 mai. Elles avaient toutes le
reçu prouvant qu'elles avaient fait une demande d'inscription, suivant
la formule 16 ou 17, et, la journée du scrutin, elles vont au bureau de
votation et leurs noms ne sont pas là. Elles allaient au bureau du
président, celui-ci sortait des procès-verbaux du bureau de
révision et finalement, toutes avaient été rejetées
sans raison. On ne sait pas. Une chose était curieuse: dans une famille
où l'on avait fait enregistrer le monsieur, la femme et les trois
enfants, on ne retrouve qu'un enfant et la femme, les trois autres étant
rejetés. Mais, avant de priver un citoyen du droit sacré de
voter, il doit être au courant. Le minimum qu'on demande, c'est de
réviser le cas de cette personne, qu'elle ait le droit de demander
pourquoi on la refuse et qu'elle puisse donner les raisons pour lesquelles elle
doit être sur la liste. C'est très important dans des villes
où les gens déménagent. Dans le comté de
Sainte-Anne, dans mon comté et dans le comté de Mercier,
où il y a des maisons d'appartements, les gens ne sont pas dans des
comtés ruraux où ils habitent 15 ans, 20 ans ou 25 ans. Dans mon
comté, au scrutin de 1973, le recensement avait été fait
dans le mois de mai et l'élection était au mois d'octobre. Il y a
eu plus de 5000 personnes qui sont déménagées. On a pu
constater ce fait par le retour des lettres qu'on a envoyées. Ces gens
vont se faire inscrire et pour une raison ou pour une autre on ne parle
pas de partisanerie pour le moment ils sont, rejetés et ils ne le
savent pas. Le minimum qu'on, peut donner à ces gens, c'est de les
aviser, de leur donner le délai de 24 heures qu'on donne aux personnes
qu'on veut radier.
M. Godin: Audi alteram partem.
M. Bédard:... la distinction avec la loi
fédérale à laquelle le député...
M. Blank: La loi fédérale donne quatre jours, mais
on ne peut pas avec notre loi donner quatre jours, parce que nos délais
sont plus courts.
M. Bédard: La loi fédérale prévoit
qu'il y a trois mois de délai.
M. Blank: Trois jours et demi.
M. Bédard: Non, ce n'est pas là-dessus. L'ensemble
de la période.
M. Blank: Ah oui! c'est 60 jours. C'est pour ça que...
M. Bédard: C'est ça. Au fédéral,
c'est trois mois par rapport à 60 jours au provincial, mais je ne veux
pas en faire une raison pour ne pas être sensible aux
représentations du député de Saint-Louis. Effectivement,
il y a un problème. Je pense que les délais...
M. Blank: Je sais que le registre des électeurs va le
régler, mais ça ne réglera même pas la liste
électorale, le registre...
M. Bédard: Non...
M. Blank: ... parce qu'il y a des gens qui vont
déménager la dernière journée, juste avant
l'émission du bref, et l'ordinateur n'aura même pas ces noms sur
la liste.
M. Bédard: Non, je ne partage pas l'avis du
député de Saint-Louis là-dessus.
M. Blank: Oui...
M. Bédard: Je pense justement que, pour régler des
problèmes comme ceux-là, il faut trouver une autre
procédure...
M. Blank: Non, mais je dis...
M. Bédard:... pour faire une liste électorale au
niveau de la...
M. Blank: ... que le pire qui peut arriver, M. le ministre, c'est
qu'on ajoute une journée à la révision pour ces
gens-là. C'est le pire qui peut arriver.
M. Bédard: Moi, je crois personnellement qu'il va falloir
pour régler le problème en arriver à une autre
procédure pour faire une liste électorale. Je suis un de ceux qui
croient que la mise en place d'un registre serait de nature à
représenter un moyen efficace.
M. Blank: Cela ne change rien. Même avec une liste...
révisions, peut-être moins...
M. Bédard: Ecoutez, on peut ne pas être de la
même idée, chacun a droit à ses opinions. De toute
façon, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas un problème,
que la préoccupation du député de Saint-Louis...
M. Blank: Je pense que le député de Mercier a
quelque chose à dire.
M. Bédard: ... n'est pas justifiée, mais il
conviendra qu'il porte à notre attention des délais qui sont
vraiment, je pense... On a fait notre possible...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Mercier.
M. Bédard: A l'heure actuelle, les délais de la loi
sont trop courts. On ne peut pas insérer ce processus. Maintenant, il
faudra trouver le moyen de régler ce problème qui existe depuis
1966.
M. Blank: Je dis que dans mon comté je ne sais pas
ce qui est arrivé dans les autres comtés je sais ce qui
est arrivé. Il y a aussi autre chose, mais je pense que j'ai
déjà fait la suggestion au président des élections,
cela peut se faire par procédé administratif, par directive. Il y
a des cas aussi où des gens se font inscrire au bureau de
dépôt. Ils ont le reçu, mais l'original n'arrive jamais au
bureau de révision. Cela "se perd en route", entre guillemets. C'est
facile à régler, ça, parce qu'on peut numéroter ces
formules. Le bureau de dépôt doit numéroter chaque
application et le président des élections peut contrôler
ces choses. C'est facile. Cela peut se faire par directive. Mais le fait que
des personnes qui demandent une inscription viennent au bureau de
révision et se trouvent rejetées sans qu'elles ne le sachent,
celles-là...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Mercier.
M. Godin: Je voudrais saisir le ministre d'un problème un
peu semblable. Une demande de radiation formulée par un tiers contre un
citoyen a été postée après que le délai fut
écoulé, de sorte que la personne a reçu, et l'estampille
de la poste le montre, une lettre l'avisant qu'elle était radiée
après la période écoulée, donc elle n'a jamais
pu...
M. Bédard: Elle n'a pas eu la chance de faire
valoir...
M. Godin: ... exercer son droit de vote. Elle s'est
présentée au bureau du président, qui a refusé
de... Alors, il faudrait aussi, éventuellement, dans un autre bill
omnibus, que ce genre de problème, celui soulevé par le
député de Saint-Louis peut-être et le mien... Au fond, que
le délai soit prolongé de 24 ou de 36 heures.
M. Blank: Mais je sais que dans le cas du député de
Mercier on a essayé de régler ça... On a envoyé
ça par messager. Mais même dans ce cas ça ne marchera pas,
parce que le messager, quand il arrive à la maison, peut frapper
à la porte et que la personne ne soit là. Il laisse ça sur
le plancher devant la porte ou dans le hall de la maison de rapports. Il y a
une façon très facile d'aider ces gens-là. J'ai
suggéré à ces gens qui me disent que c'est impossible...
moi, je ne vois pas leur pensée... Si, chaque fois qu'on envoie un avis
de radiation, qu'on envoie une copie aux partis autorisés et qu'on dise:
Votre organisation électorale est... C'est nous qui allons nous occuper
de trouver ce gars-là pour plaider sa cause.
Quand la machine électorale des partis politiques entrera en jeu,
ce sera plus efficace que la machine gouvernementale, parce que les gens qui
ont une obligation électorale ont un intérêt particulier.
Le président des élections applique la loi et...
M. Bédard: Mais s'il n'y avait que des machines
électorales...
M. Blank: ...
M. Bédard: J'aime mieux les difficultés normales
avec le président des élections que s'il n'y avait que des
machines électorales. J'avoue que ça irait vite dans toutes les
directions.
M. Blank: Oui, mais, M. le ministre, on a déjà
retenu les... électorales. Un côté nomme le scrutateur,
l'autre nomme le greffier et chacun comme un réviseur. C'est
déjà reconnu dans la loi. Il n'y a aucune raison de ne pas
envoyer une copie de cet avis de radiation à des partis politiques. Qui
va s'occuper de trouver ces gens-là? Si le message n'arrive pas par
messager ou par lettre recommandée, nos chefs de poll vont les trouver.
Cela va pour les deux côtés de la Chambre.
M. Bédard: Je pense que le député de
Saint-Louis et le député de Bourassa ont quand même...
M. Godin: Le député de Mercier.
M. Bédard: Le député de Mercier, oui.
M. Godin: Bourassa, c'est l'ancien.
M. Bédard: Oui, je pensais à celui qui a
été battu.
Les préoccupations des deux députés sont valables.
Il y en a bien d'autres, j'ai l'impression, autour de la table. Si chacun y
allait de toutes les améliorations qu'il a en tête au niveau de la
Loi électorale, il y aurait plusieurs autres articles qu'on pourrait
ajouter. Mais il me semble que ça pourrait faire l'objet peut-être
d'un prochain projet de loi sur l'ensemble de la Loi électorale et de
toutes les améliorations qu'on peut y apporter. Pour le moment...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Mercier.
M. Godin: M. le Président, c'est la raison pour laquelle
personnellement je favorise la liste électorale permanente le plus
tôt possible.
M. Blank: Nous sommes aussi pour la liste électorale
permanente, sauf qu'on ne veut pas être numérotés. C'est
simple.
M. Bédard: D'accord.
M. Blank: II doit y avoir une façon... Il y a des pays
dans le monde où l'on a une liste électorale sans fichier.
M. Bédard: II faut avoir une logique. Le directeur
général des élections a dit que c'est impossible de penser
à une liste permanente...
M. Blank: Ça, c'est avec un ordinateur, mais on peut
fonctionner sans ordinateur aussi.
M. Bédard: En tout cas, on ne recommencera pas le
débat, mais le directeur général des élections a
été très explicite là-dessus. Il faut un
numéro pour le traitement de l'informatique.
M. Blank: Même avec une liste électorale permanente
vous aurez des révisions. C'est impossible de tenir cela à jour
24 heures.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 1.4 est
adopté?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): Adopté.
M. Bédard: A l'article 1.5, nous aurions...
Une Voix: Avec des cartes numérotées, on en a en
masse.
Le Président (M. Lacoste): A l'article 1.5?
M. Bédard: Oui, un amendement technique. L'article 256 de
ladite loi est modifié par le remplacement du paragraphe 4 par le
suivant: 4. Des articles 443 et 453 du premier alinéa de l'article 454
et l'article 455.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'article 1.5 est
adopté.
M. Bédard: II s'agirait du dernier amendement à
l'article 4 de la présente loi qui aurait pour effet de biffer à
la deuxième ligne "l'article 1" pour le remplacer par les mots "les
articles 1 à 1.5."
Le Président (M. Lacoste): Remplacer à la
deuxième ligne "l'article 1 " par "les articles 1 à 1.5."
M. Blank: J'espère qu'après l'élection de
1984 le ministre ne viendra pas se plaindre de ce dont je me plains
aujourd'hui.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 4 est
adopté tel qu'amendé?
M. Bédard: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): Adopté tel
qu'amendé.
M. Gratton: Le ministre nous dira-t-il demain à
l'Assemblée nationale à quel moment la loi entrera en
vigueur?
M. Bédard: J'espère être en mesure de faire
cette révélation qui ne sera pas une date précise, mais
qui pourra être, tel que je l'ai dit au député de Gatineau,
d'indiquer une date maximum, une période maximum à partir de
laquelle la loi sera en vigueur.
M. Gratton: Je donne un préavis au ministre que je lui
poserai la question en vertu de l'article 34 demain, s'il oublie.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Saint-Louis.
M. Blank: M. le ministre, est-il vrai que suivant la loi
actuelle...
M. Bédard: Vous n'avez pas le droit en vertu de l'article
34. On reviendra en commission.
M. Blank: ... la date la plus proche pour une élection
dans les nouveaux comtés est le 14 octobre?
M. Bédard: Je pense que oui. Une Voix: C'est ce que
je pensais.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Châteauguay.
M. Bédard: II y en a qui disent que c'est le 8. Une
Voix: Le 8 octobre?
M. Dussault: M. le Président, je fais motion pour que le
projet de loi soit renuméroté en tenant compte de l'ordre des
articles amendés ou modifiés.
Une Voix: Adopté. M. Blank: Adopté. M.
Bédard: Merci, M. le Président.
M. Gratton: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): Le projet de loi no 111, Loi
modifiant diverses dispositions électorales, est adopté tel
qu'amendé.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): Nous suspendons nos travaux
sine die.
Fin de la séance à 0 h 31