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Commission permanente de la présidence du
conseil,
de la constitution et des affaires
intergouvemementales
Etude des crédits du Conseil
exécutif
Séance du mercredi 19 juin 1974
(Dix heures quarante-quatre minutes)
M. PICARD (président de la commission permanente de la
présidence du conseil, de la constitution et des affaires
intergouvernementales): A l'ordre, messieurs! La commission continue ce matin
l'étude des crédits du Conseil exécutif. Pour la
séance d'aujourd'hui, M. Belle-mare (Rosemont) remplace M. Beauregard
(Gouin); M. Larivière (Pontiac-Témiscamingue) remplace M.
Bossé (Dorion); M. Quenneville (Joliette-Montcalm) remplace M. Lacroix
(Iles-de-la-Madeleine); M. Lachapelle (Chauveau) remplace M. Levesque
(Bonaventure); M. Bédard (Chicoutimi) remplace M. Morin (Sauvé);
M. Lessard (Saguenay) remplace M. Charron (Saint-Jacques) et M. Pelletier
(Kamouraska-Témiscouata) remplace M. Parent (Hull). Je crois que le
député de Saguenay avait quelques dernières questions
à poser sur les éléments 1, 2, 3 et 4.
M. LESSARD: Mon collègue en a.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Chicoutimi.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est un ensemble.
M. LACHAPELLE: Le député de Saguenay a-t-il terminé
l'énumération des besoins de son comté?
M. LESSARD: Non, au contraire, j'en ai énormément, mais je
n'ai pas envie de reprendre les discussions, ce matin. On en reparlera à
d'autres moments, M. le Président.
M. BEDARD (Chicoutimi): M. le Président, on a entendu parler
d'ailleurs ç'a été annoncé à un
moment donné que l'OPDQ était en train de se doter d'un
système documentaire intégré. Je voudrais savoir en quoi
consiste ce système-là, puis où on en est rendu dans
l'étude.
M. LACHAPELLE: M. le Président, je croyais que nous en
étions à la discussion des éléments du programme 4.
Là on passe au programme 5...
M. BEDARD (Chicoutimi): Comme vous voudrez, c'est un ensemble de
questions générales. Ensuite nous...
M. LACHAPELLE: Je suggérerais si...
M. BEDARD (Chicoutimi): On peut réserver cette question pour le
programme 5?
M. LACHAPELLE: ... vous n'avez pas d'objection, qu'on puisse
procéder de façon rationnelle.
M. LESSARD: Gestion interne.
Développement régional
M. BEDARD (Chicoutimi): Nous en étions aux cas particuliers. Le
conseil municipal de Saint-Augustin a déjà rencontré des
représentants de l'OPDQ pour discuter de la possibilité de
développer un parc régional récréatif autour du lac
Saint-Augustin. Je voudrais savoir où en sont rendues les discussions
et, si une décision a été prise, j'aimerais en
connaître la teneur.
M. LACHAPELLE: Dans le cas de Saint-Augustin, la zone spéciale de
Québec nous a permis de financer, pour un montant de $10,000, la
préparation d'un plan d'urbanisme à Saint-Augustin. Comme
Saint-Augustin est dans le territoire de la Communauté urbaine de
Québec pardon, c'est $23,000, pour le plan d'urbanisme de
Saint-Augustin il faut que les plans directeurs d'urbanismes soient
concordants avec le schéma d'aménagement de la communauté,
schéma qui est en cours de préparation par la Communauté
urbaine et la Commission d'aménagement de Québec, de sorte que
c'est lorsque le plan d'urbanisme de Saint-Augustin sera confronté au
schéma d'aménagement de la communauté et qu'il y aura des
décisions ou des arbitrages par rapport à des équipements
récréatifs que nous pourrons peut-être agir au niveau d'une
aide financière à définir.
M. BEDARD (Chicoutimi): Le travail que l'OPDQ s'est assigné
là-dedans, à quel moment pensez-vous que ça va se
terminer?
M. LACHAPELLE: Nous ne sommes pas responsables de définir le
schéma d'aménagement de la Communauté urbaine de
Québec; c'est à la communauté elle-même de le faire.
Dans le cas de Saint-Augustin, on a surtout aidé la ville à faire
son plan d'urbanisme.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que l'OPDQ, qui est omniprésent
on parlera de sa puissance après s'occupe d'une certaine
façon ou est préoccupé par le problème de l'achat
massif des terres généralement c'est dans le milieu rural
par des étrangers, entre autres des Américains, situation
qui se retrouverait surtout au niveau de la région de l'Estrie et de la
région de l'Abitibi? Est-ce que l'OPDQ a des données statistiques
sur ce problème?
M. LACHAPELLE: En fait, c'est le ministère de l'Agriculture qui
est surtout préoccupé par l'achat de territoire agricole par des
étrangers. Et dans les documents qu'il est en train de préparer
concernant ce qu'il appelle une loi de zonage agricole, des mécanismes
sont prévus concernant l'achat et l'utilisation des terres pour des fins
qui seraient autres qu'agricoles. La philosophie étant que normalement
le territoire agricole dans cette zone, surtout la zone centrale du
Québec de base, est quand même un territoire assez limité,
il faut donc un certain nombre de mesures de façon que toutes les terres
qui sont actuellement agricoles demeurent agricoles le plus possible.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je comprends que le ministère de
l'Agriculture et c'est naturellement un de ses devoirs est en
train de faire une étude approfondie là-dessus. Je voudrais
savoir jusqu'à quel point l'Office de planification est présent
au niveau de l'élaboration de cette étude, qui en est une
importante, parce qu'il s'agit du territoire...
M. LACHAPELLE: Nous avons eu deux réunions de travail avec eux
sur ce texte de loi. J'ai mentionné avant-hier que nous avions une
commission de l'aménagement du territoire où siège
l'Agriculture et c'est à cette table interministérielle où
siègent douze ministères que sont déposés les
différents projets de loi de zonage, y compris les zonages touristiques
et les zonages industriels.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que je dois comprendre que lorsque, dans
tous les autres dossiers, vous dites que l'OPDQ, l'office de planification, est
présent, c'est surtout au niveau de cette table ministérielle et
non pas une présence effective au niveau de la confection de dossiers,
de l'étude de dossiers, d'une façon solidaire avec les
ministères qui sont concernés, selon les problèmes que
vous avez à résoudre.
M. LACHAPELLE: Cela dépend. Dans le cas, par exemple, des lois de
zonage, ce sont d'abord les ministères qui ont fait leurs propres
réflexions sectorielles. Alors, sur le texte concernant les
réserves écologiques, c'est d'abord le ministère des
Terres et Forêts qui a réfléchi là-dessus. Mais
ensuite, ces documents sont déposés à la table
interministérielle dont j'ai parlé pour voir comment les
différents projets s'ajustent l'un par rapport à l'autre. Cela,
c'est au niveau de préoccupations d'aménagement du
territoire.
J'ai donné d'autres exemples hier sur des dossiers précis
d'exécution ou de coordination; l'OPDQ assume alors un
secrétariat technique concernant des relations ou des dossiers qui
touchent trois ou quatre ministères. La philosophie
générale c'est que, normalement, nous respectons les
responsabilités sectorielles des ministères. Lorsque les
ministères ont des politiques à élaborer ou ont des
dossiers d'exécution à voir réaliser sur le terrain et que
cela implique deux ou trois ministères ou quatre ministères ou
que cela implique des organismes centraux ou que ça implique des
problèmes de planification à moyen terme ou de
développement régional, l'OPDQ intervient au nom de la
responsabilité de la coordination du développement
régional.
M. LESSARD: Suite à cette question, est-ce que l'OPDQ a
reçu une demande d'avis concernant une autre aliénation de notre
territoire, c'est-à-dire les parcs nationaux?
M. LACHAPELLE: M. le Président, cette question a
été abordée hier et on n'a qu'à se
référer au journal des Débats, à la séance
d'hier, pour y voir la réponse.
M. LESSARD: Je m'excuse, M. le Président.
M. LACHAPELLE: Meilleure chance la prochaine fois, M. le
député.
M. LESSARD: Pardon?
M. LACHAPELLE: Meilleure chance la prochaine fois.
M. LESSARD: Oui, oui, on a encore le temps, il n'y a pas de
problème.
M. MALOUIN: On sait que c'est juste pour tuer le temps.
M. LESSARD: Aucunement, mon ami. D'ailleurs, on a été
obligé d'attendre, hier, pour avoir le quorum. Alors, les
députés...
M. BEDARD (Chicoutimi): Si on se fie à la lumière de vos
questions, je me demande qui essaie de tuer le temps.
M. MALOUIN: Si on se fie à la lumière des
vôtres...
M. BEDARD (Chicoutimi): Bien, écoutez les réponses, cela
peut vous renseigner.
M. COTE: Tu peux parler des belles réponses, toi.
M. BEDARD (Chicoutimi): II n'y a pas de belle réponse.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de
Kamouraska-Témiscouata.
M. PELLETIER: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait
nous dire s'il y a quelque chose de prévu par exemple dans le territoire
agricole, dans le secteur du Témiscouata, pour protéger les
cultivateurs qui vendent leur ferme
aux Américains? Jusqu'à présent, plusieurs
cultivateurs vendent leur terre aux Américains et c'est à ce
moment-là que vous perdez le contrôle dans le territoire. Est-ce
qu'il y a un budget ou une planification à ce niveau-là?
M. LACHAPELLE: Je pense, M. le Président, que la réponse a
été fournie il y a quelques minutes. Le ministère de
l'Agriculture a la responsabilité de présenter en temps opportun
une loi sur le zonage agricole. Je pense que cette réponse peut
être répétée suite à la question qui vient
d'être posée puisque cette loi devrait, en toute
probabilité, contenir des dispositions quant à la
propriété des terres et quant au mécanisme de disposition
des terres. De toute façon, je crois que c'est à cette
époque que le ministère de l'Agriculture nous fera
connaître, d'une façon formelle, ses intentions. Je
suggérerais que dans cette question, comme dans tant d'autres, qui est
de nature strictement sectorielle, c'est au ministère concerné de
faire valoir ses intentions.
M. LESSARD: Justement, M. le Président, si vous avez parlé
hier des parcs nationaux, peut-être n'avez-vous pas parlé de
l'aménagement d'espaces récréatifs et d'îlots de
verdure autour de la région de Montréal.
M. le Président, en particulier, je pense que c'est sur la carte
no 8 du document de l'aménagement du territoire de l'Office de
planification et de développement du Québec qu'on parle de la
nécessité, justement, de créer ces espaces verts. Par
exemple, même le schéma de développement de la
région du nord de Montréal mentionne les montagnes d'Oka, de
Rigaud, le lac des Deux-Montagnes. Ailleurs, dans d'autres rapports, on parle
de la rivière des Mille-Iles, de Carillon, de Bois de Verchères,
etc.
L'OPDQ a fait un certain nombre de recommandations pour conserver ces
espaces. Maintenant, c'est bien beau de faire des recommandations, mais qui
aura la responsabilité d'aménager ces espaces verts, quelle
autorité, et est-ce qu'on a un calendrier d'aménagement?
M. LACHAPELLE: Dans la région de Montréal, il y a
actuellement une analyse qui est faite concernant les territoires, les espaces
verts à protéger et aussi le niveau de types de parcs à
établir dans la région de Montréal.
Dans le passé, de nombreuses études ont été
faites dans la région de Montréal, concernant différentes
propositions, provenant des chambres de commerce, des municipalités, des
groupes d'individus ou de citoyens, en vue de retenir telle montagne, par
exemple, le mont Saint-Bruno, le Bois de Verchères, le lac d'Oka,
etc.
Le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, lors
d'une rencontre que nous avons eue récemment, nous a indiqué
qu'il est en train de faire l'analyse et la synthèse de douze
études techniques qui avaient été déposées
au minis- tère concernant des territoires à protéger dans
la région de Montréal. On indiquait hier que le ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche est en train de préparer
un texte de base sur les parcs à protéger pour l'ensemble du
Québec; c'est à la lumière de l'analyse de ces douze
rapports que, normalement, le ministère devrait déposer des
propositions concernant les espaces verts et les territoires à
protéger dans la région de Montréal.
M. LESSARD: La loi concernant les parcs du Québec.
M. LACHAPELLE: A ce sujet, M. le Président, je pense qu'il est
utile de rappeler que déjà une mesure fort importante a
été prise dans la région de Montréal. Une parmi
tant d'autres, mais peut-être la plus significative parmi les plus
récentes a bien été la décision de protéger
certaines îles du fleuve Saint-Laurent. C'est un secteur de l'île
de Montréal qui est particulièrement populeux, et cette mesure
sera de nature, à elle seule, à assurer un espace vert fort
important dans la région de Montréal. D'autres mesures suivront
lorsqu'un plan plus global sera disponible, tel qu'il a été
expliqué il y a quelques instants.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Rosemont.
M. BELLEMARE: M. le Président, le ministre pourrait-il nous dire
dans combien de temps les gens auront accès à ces îles dont
vous venez de faire mention? Approximativement.
M. LESSARD: Probablement que le gouvernement libéral n'existera
plus à ce moment-là.
UNE VOIX: Vous autres, cela fera longtemps que vous serez partis.
M. BELLEMARE: M'avez-vous répondu? je n'ai pas compris.
M. LACHAPELLE: M. le Président, un schéma
d'aménagement pour ces îles sera complété à
l'automne; une fois qu'il sera arrêté, l'aménagement
effectif des îles suivra aussi rapidement que possible. Il faut se
rappeler quand même que d'autres instances que la nôtre sont
impliquées dans ce dossier, en particulier le ministère du
Tourisme, et j'ai bien l'impression que c'est lui ou un autre qui prendra le
leadership de l'aménagement des îles. On peut fort bien obtenir
des renseignements additionnels, s'il y a lieu, de ce ministère ou
peut-être le député, M. le Président, pourrait-il
s'adresser directement au ministère pour avoir une réponse
précise.
M. BELLEMARE: Question additionnelle. Est-ce le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche qui empêche de terminer le
schéma?
M. LACHAPELLE: A ma connaissance, ce n'est pas cela. Il fallait d'abord
qu'il y ait une mesure pour assurer la propriété ou la sauvegarde
de ces îles.
Une fois cette mesure prise, ce qui a effectivement été
fait dans les mois derniers, c'est là que le schéma
d'aménagement a été entrepris. Je pense que c'est une
séquence assez rationnelle et qui débouchera à l'automne,
comme je le signalais, sur un aménagement qui sera sur papier et qu'on
pourra voir; de là, les mesures d'application et de réalisation
suivront.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Chicoutimi.
M. BEDARD (Chicoutimi): Concernant la politique de développement
économique de la région de l'Outaouais, le 23 avril de cette
année, le président-directeur général de l'OPDQ
déclarait, lors d'une de ses visites dans cette région, que si
les plans d'aménagement de la Commission de la capitale nationale pour
l'Outaouais québécois ne cadraient pas avec le schéma
d'aménagement que prépare l'Office de planification et de
développement du Québec, il faudra que la Commission de la
capitale nationale ajuste ses flûtes en conséquence. D'autre part,
le 4 mars 1974, le député de Gatineau à l'Assemblée
nationale déclarait ceci, et je lis textuellement: "Ce ne sont pas les
fonctionnaires de l'OPDQ qui décideront de l'avenir politique de
l'Outaouais québécois". Il semble qu'il était
appuyé dans cette manière de voir par le ministre de la
région, que vous connaissez bien, M. Oswald Parent. Je voudrais avoir
des commentaires du ministre concernant ces deux déclarations
contradictoires.
M. LACHAPELLE: Cette citation s'inscrit dans une visite que nous avons
faite dans la région de l'Outaouais où nous avions
rencontré la conférence administrative des fonctionnaires
travaillant dans la région, de même que le conseil régional
de l'Outaouais et aussi le comité de développement des objectifs
de l'Outaouais. A cette question posée par un journaliste, cette
réponse a été donnée dans le sens suivant, c'est
que nous sommes à préparer un schéma d'aménagement
et de développement de l'Outaouais où nous allons définir
un certain nombre d'objectifs de développement et un certain nombre
d'objectifs d'aménagement. Par ailleurs, dans ce territoire, il y a
évidemment un autre organisme qui s'appelle la CCN qui, aussi,
prépare un schéma d'aménagement du territoire plus
restreint que l'ensemble de la région administrative de l'Outaouais.
Pour l'OPDQ, l'Outaouais, c'est l'ensemble de la région
administrative. D'ailleurs, une autre entrevue a été faite le
lendemain ou le surlendemain par le président de la CCN en
réponse justement à une question qui lui a été
posée, à savoir comment il réagissait par rapport à
cette déclaration. Lui-même a indiqué que la CCN terminait
pour bientôt un schéma d'aménage- ment ferme. Nous
travaillions avec eux, parce que nous avons eu des rencontres techniques
à plusieurs occasions avec eux. Il est possible qu'on puisse arriver
dans certaines propositions d'aménagement ou certaines propositions de
développement à des idées différentes, mais,
à ce moment-là, il y aura des arbitrages, il y aura des
discussions et puis on verra comment la décision se prendra.
Alors, le président dé la CCN a dit que c'était
tout à fait normal, dans des équipes de planification, selon que
vous travaillez à une échelle régionale ou à une
échelle métropolitaine, qu'on puisse avoir des visions
différentes pour ce qui est d'utiliser telle partie du territoire pour
telle fonction plutôt que pour telle autre. Des mécanismes
d'entente sont prévus. En ce qui nous concerne, nous, nous avons
évidemment un comité, qui s'appelle le comité des
objectifs, qui regroupe les députés de la région de
l'Outaouais avec lesquels nous travaillons très étroitement. J'en
ai fait part hier ou avant-hier, mais, en même temps aussi, la discussion
sur les objectifs du schéma de développement et
d'aménagement sera soumise à notre groupe ministériel des
affaires économiques et du développement régional,
composé de douze ministres comme je le disais hier, qui lui verra si les
objectifs qui sont proposés sont bons ou sont farfelus ou sont à
rejeter, et s'il y avait conflit avec les objectifs de la CCN, en quoi ceux-ci
devraient être retenus ou rejetés.
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui, mais, là, est-ce que le
président directeur général de l'OPDQ prétend,
comme bien des politiciens souvent, avoir été mal cité par
la presse ou est-ce que d'une façon définitive...
M. LACHAPELLE: C'est exactement ce qui a été dit.
D'ailleurs, M. le Président, je pense que cette situation est un autre
exemple, parmi les multiples exemples dont certains ont déjà
été cités et dont d'autres pourraient être
cités, où l'OPDQ, soit par le biais du niveau ministériel,
soit par le biais de ses cadres supérieurs, propose des idées
à la réflexion de la communauté. D'ailleurs, c'est la
marque de commerce de l'OPDQ, je le répète, d'être un
stimulant, d'être un "agent provocateur", d'être un organisme qui
soumet des idées...
M. BEDARD (Chicoutimi): II ne provoque pas beaucoup de
décisions.
M. LACHAPELLE: ... à la réflexion populaire. D'ailleurs,
c'est dans ce cadre que précisément dans l'Outaouais se
déroule présentement un effort de consultation propulaire qui
veut associer la population au développement de sa propre région.
Je citais, hier, je pense, l'étendue de cette consultation. On a
distribué à peu près à tous les foyers de la
région une circulaire les invitant à participer au
développement de leur région, à particier à
l'élaboration d'un schéma de développement pour la
région. Ces consultations vont apporter d'autres
éléments qui vont venir compléter ceux qui ont pu
être suggérés à ce jour; ils vont peut-être
même les infirmer, ils vont peut-être les changer. Tout ça
est conforme à la procédure que suit couramment l'OPDQ.
Bien sûr, les représentants élus du peuple, qui eux
aussi sont des agens extrêmement importants de développement du
milieu, peuvent tout naturellement émettre des opinions. C'est la
synthèse de tous ces efforts du milieu, avec l'OPDQ agissant comme
catalyseur, qui fera qu'en définitive nous aurons pour une région
donnée et, dans le cas qui nous intéresse pour l'Outaouais, un
programme ou un schéma d'aménagement et de développement
qui se voudra le plus rationnel possible et également le plus conforme
aux aspirations du milieu.
M. LESSARD: En somme, l'OPDQ, en plus d'être un agent de
contestation, est un agent contesté.
M. QUENNEVILLE: C'est une affirmation gratuite.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je crois que la réponse du ministre ne
fait que passer à côté de la question que je pose et qui
est très précise. La question n'est pas à l'effet de
savoir jusqu'où va l'opportunité ou la nécessité de
soumettre des idées à la consultation populaire; on le sait,
c'est fait à l'heure actuelle. Une campagne d'information a
été faite dans ce sens-là. Le ministre nous en a
parlé et je crois qu'il n'est pas nécessaire de revenir sur ce
processus, on en a discuté hier. Je pose une question très
précise, face aux déclarations, d'une part, du président
directeur de l'Office de planification économique et, d'autre part, du
député de Gatineau à l'effet que je le cite
textuellement "ce ne sont pas les fonctionnaires de l'OPDQ qui
décideront de l'avenir politique de l'Outaouais
québécois".
A ce moment-là, avez-vous autre chose que des voeux pieux,
avez-vous autre chose que des séances de collaboration et des
séances de consultation avec des députés de la
région? Je comprends que vous allez le faire là, comme vous le
faites ailleurs, mais à un moment donné, après les
consultations, il faut quand même qu'une décision se prenne. C'est
une belle occasion pour l'OPDQ de s'affirmer, au moins au niveau des principes,
face à cette déclaration du député de Gatineau;
quelle est votre attitude très claire?
M. LACHAPELLE: M. le Président, je ne peux que
répéter la réponse que j'ai donnée tout à
l'heure. C'est une réponse qui se veut rationnelle, qui se veut
également un tour d'horizon des procédures que nous utilisons. Je
pense qu'il est exact de dire et je me fais le porte-parole, je crois,
de l'ensemble des fonctionnaires de l'OPDQ qu'ils n'ont jamais
prétendu vouloir décider de l'avenir d'une région. Je ne
pense pas qu'ils perçoivent cela comme étant leur rôle, en
définitive. Ces décisions-là seront prises en temps
opportun, au niveau ministériel, et entre-temps, nous assistons,
à une expression très libre des opinions du milieu et de l'OPDQ.
Il me paraît extrêmement normal que cela se déroule dans un
tel cadre, puisque c'est exactement la manière de procéder qu'a
toujours suivie l'OPDQ et qu'entend suivre aussi à l'avenir l'OPDQ.
M. BEDARD (Chicoutimi): Une dernière question. Je comprends que
vous ne voulez pas répondre très clairement à la
question.
M. LACHAPELLE: Je pense que le député de Chicoutimi ne
veut pas comprendre.
M. BEDARD (Chicoutimi): Non, vous ne répondez pas, tout
simplement. Pour une fois, vous êtes face à des
représentants de l'Assemblée nationale qui contestent d'une
façon très claire votre rôle et vous ne semblez pas vouloir
profiter de cette occasion pour vous affirmer. En tout cas, c'est votre
problème. La seule chose que je voudrais demander, la seule autre
question que je voudrais poser sur ce plan-là, c'est: Est-ce que le
ministre est d'accord sur la déclaration du président directeur
général de l'OPDQ à l'effet que, si le plan
d'aménagement de la Commission de la capitale nationale pour l'Outaouais
québécois ne cadrait pas avec le schéma
d'aménagement que prépare l'Office de planification et de
développement du Québec, il faudra alors que la Commission de la
capitale nationale se rajuste au plan d'aménagement de l'OPDQ?
UNE VOIX: C'est clair.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je voudrais la réponse du ministre et non
des autres.
M. LACHAPELLE: M. le Président, je n'ai pas à être
en accord ou en désaccord sur une telle déclaration.
C'est une proposition soumise à la réflexion du milieu,
pour que le milieu puisse réagir à une telle attitude possible,
tout comme il sera appelé à réagir à autant
d'orientations qui pourraient être différentes. D'ailleurs, les
relations entre l'OPDQ et la Commission de la capitale nationale, si je ne
m'abuse, sont excellentes. Des rapports constants se déroulent entre ces
deux organismes; il y a une communauté de pensée, du moins, qui
est la base de ce rapport ou de ce dialogue constant, et bien sûr que des
négociations se font couramment sur les orientations de ce secteur. Tout
cela me paraît essentiellement normal et tout à fait
conforme...
M. BEDARD (Chicoutimi): On n'a pas dit que ce n'était pas
normal.
M. LACHAPELLE: ... à la procédure et à la vocation
de l'OPDQ.
M. LESSARD: Est-ce que c'est la Commission de la capitale nationale qui
va devoir s'ajuster aux schémas d'aménagement de l'Office de
planification et de développement du Québec ou si c'est l'Office
de planification et de développement du Québec qui va devoir
s'ajuster aux décisions de la Commission de la capitale nationale? C'est
ça qu'on vous demande. Est-ce que le plan de la capitale nationale devra
s'intégrer à l'intérieur du schéma
d'aménagement de l'OPDQ ou pas? C'est ça que le président
directeur de l'OPDQ affirmait. Est-ce qu'il devra s'ajuster à
l'intérieur du schéma d'aménagement de l'OPDQ ou s'il ne
devra pas s'y ajuster, selon la décision de la Commission de la capitale
nationale, ou selon la décision de l'Office de planification et de
développement du Québec? La question est claire, il me
semble.
M. LACHAPELLE: M. le Président, dans ce secteur du Québec,
tout comme dans les autres secteurs du Québec où l'OPDQ
procède à l'élaboration de schémas
d'aménagement, les schémas d'aménagement qui sont
confectionnés par l'OPDQ reflètent bien sûr en
priorité les besoins québécois et les intentions
québécoises. Simultanément, si, dans un secteur
donné, il y a des instances valables et des instances qui peuvent elles
aussi participer au développement du Québec d'une façon
qui est quand même conforme et convenable pour nous, je pense qu'il y a
tout intérêt à ce que nous transigions d'une façon
rationnelle avec de telles instances. Si des conflits devaient se
présenter, bien sûr, c'est au niveau ministériel que nous
serions appelés à les trancher, dans l'optique des schémas
qui auront été préparés par l'OPDQ et
également dans l'optique du bien-être que pourrait nous apporter
l'apport des instances extérieures.
M. BEDARD (Chicoutimi): Au niveau de cette question que nous avons
posée, je note quand même une réponse qui nous
déçoit, à savoir que face à la déclaration
du président directeur général de l'Office de
planification le ministre nous a dit qu'il n'avait pas à être en
accord ou en désaccord sur cette déclaration, lui qui, encore
hier, vantait la capacité et également la compétence de
toute l'équipe qui l'entoure.
M. LACHAPELLE: M. le Président...
M. BEDARD (Chicoutimi): Laissez-moi exprimer, si vous me permettez, ma
déception de voir le ministre se permettre d'être d'accord ou pas
d'accord avec une déclaration faite quand même par le
président directeur général de l'OPDQ.
M. LACHAPELLE: M. le Président...
M. BEDARD (Chicoutimi): On va commencer à se demander... Ce n'est
peut-être pas l'OPDQ qui procède dans le flou. C'est
peut-être au niveau ministériel que se situe, à ce
moment-là, l'aspect d'indécision qu'on peut remarquer à
l'intérieur de l'OPDQ.
M. LACHAPELLE: M. le Président, de toute évidence, en
dépit des nombreuses réponses données, en dépit des
nombreux indices donnés quant à la vocation véritable, au
rôle véritable de l'office, je suis forcé de
reconnaître qu'on persiste à ne pas comprendre ce qui, je pense, a
été dit suffisamment clairement, à nombre de reprises.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que l'OPDQ a été
consulté sur le parc Wakefield? C'est toujours la même
région, dans...
M. LESSARD: La région de l'Outaouais. M. BEDARD (Chicoutimi): ...
l'Outaouais.
M. LACHAPELLE: Nous avons une équipe technique composée
d'une quinzaine de personnes, plus douze représentants de
ministères, qui prépare le schéma de développement.
Il est assez difficile de vous dire concrètement sur un projet
précis s'il y a eu consultation ou pas. Au niveau de la direction
générale, nous savons qu'une équipe technique suit
systématiquement tous les dossiers pour la préparation du
schéma de développement. Mais je ne peux pas dire très
précisément... Je peux m'informer et vous donner la
réponse cet après-midi.
M. BEDARD (Chicoutimi): D'accord. Où en est, à l'heure
actuelle, le schéma d'aménagement?
M. LACHAPELLE: Le schéma comprend trois phases. Il comprend
d'abord une analyse de la situation actuelle: la situation économique,
la situation sociale, la situation culturelle, la situation des
équipements, et tous les secteurs: agricole, forestier, touristique,
industriel, etc. C'est d'abord cette première phase qui est en train
d'être faite.
En septembre, une deuxième phase sera franchie, qui sera la
définition des objectifs de développement et
d'aménagement. Là, encore, il y aura une deuxième
consultation technique. J'ai bien précisé qu'il y avait trois
types de consultation dans la région: une consultation au niveau des
députés de la région, ce qu'on appelle le comité
des objectifs, le CODO; ensuite une discussion avec les techniciens des
différents organismes agissant dans la région; enfin une
consultation populaire avec le CRD. En septembre, il y aura donc une
deuxième phase de consultation sur ce qu'on appelle les objectifs de
développement. Ensuite, une fois les objectifs... Parce que si on
acceptait un objectif plutôt que tel autre, cela aurait des
conséquences très importantes sur les programmes
d'intervention gouvernementaux ou des différents ministères dans
ce territoire. Cela aurait aussi des influences sur les programmes
d'investissement des agents de développement dans le territoire selon
qu'ils sont d'accord ou pas sur tel objectif de développement
plutôt que tel autre.
C'est seulement après avoir fait une discussion au niveau de
l'ensemble de la région qu'il y aura ensuite la troisième phase
qui s'appelle la programmation des équipements et dès programmes
concernant le développement du territoire.
M. LESSARD: Suite à ce schéma d'aménagement, est-ce
que l'Office de planification et de développement du Québec a
été consulté concernant la relocalisation de l'entreprise
Eddy Match?
M. LACHAPELLE: Je pense que j'ai répondu tout à l'heure en
disant que, sur des cas précis, je ne peux vous donner de réponse
à savoir si on a été consulté ou pas. Il faudrait
que je vérifie dans ce cas-là. Je peux vérifier pour les
deux questions qui ont été posées.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce qu'il est exact que l'OPDQ tiendrait
à favoriser l'intégration de Hull à un district
fédéral?
M. LACHAPELLE: Dans le document sur la préparation du
schéma, nous avons une section qui s'appelle "le Cadre institutionnel"
où nous étudions toutes les hypothèses possibles. Entre
autres, c'est une hypothèse qui a déjà été
présentée et discutée publiquement. C'est une
hypothèse examinée dans le cadre du rapport de la section du
schéma qui s'appelle "le Cadre institutionnel". Nous avons, comme
spécialistes qui nous conseillent en ces matières, une
équipe qui utilise les services techniques de l'Ecole nationale
d'administration publique du Québec.
H en est de même pour le ministère des Affaires
intergouvernementales, pour la partie des relations
fédérales-provinciales et pour le ministère des Affaires
municipales, plus particulièrement sur la structure municipale,
comtés, communautés régionales de même que les
villes de la région.
M. LESSARD: Maintenant, quels sont, en fait, les éléments
de coordination ou les organismes de coordination entre la Commission de la
capitale nationale et l'Office de planification et de développement du
Québec? Est-ce qu'il y a une consultation constante? Est-ce qu'il y a
des organismes existants? Est-ce qu'il y a des rencontres?
M. LACHAPELLE: M. le Président, de nouveau, à regret, je
dois dire...
M. LESSARD: Vous allez me dire que ce sont encore les onze ministres
!
M. LACHAPELLE: ... qu'on assiste à une répétition
d'une question déjà formulée.
M. LESSARD: Ce sont encore les onze ministres!
M. LACHAPELLE: Que voulez-vous? J'espérerais bien, moi, que dans
l'intérêt des contribuables, les travaux de l'Assemblée
nationale...
M. LESSARD: Répondez à la question.
M. LACHAPELLE: ... et de ses commissions parlementaires se
déroulent avec efficacité, mais ce n'est pas le cas. H faut quand
même se plier, je pense bien, à regret, à ce qui me parait
être une intention délibérée de retarder les
travaux.
M. LESSARD: Aucunement, M. le Président. Quels sont les
organismes? D'accord, les onze ministres...
M. LACHAPELLE: En ce qui regarde la question précise
posée, sur le plan de la région elle-même, j'ai
indiqué tout à l'heure qu'au sein de la région, il y avait
le comité des objectifs, le comité technique consultatif des
différents organismes et le conseil régional de l'Est du
Québec.
Concernant la CCN elle-même, c'est au niveau de rencontres ad hoc
sur des dossiers précis et techniques | que se font les échanges
entre la CCN et l'office. Il n'y a pas de mécanisme institutionnel
décrété par décret gouvernemental, si vous voulez,
qui existe concernant nos relations avec la CCN.
M. LESSARD: Vous êtes en relations constantes...
M. LACHAPELLE: Techniques, avec la CCN.
M. LESSARD: ... sur des dossiers précis.
M. LACHAPELLE: Par exemple, nous savons leurs hypothèses
d'aménagement par rapport à la préparation de leurs
dossiers, sur leurs plans d'aménagement. Nous avons des discussions sur
un certain nombre de dossiers précis concernant les infrastructures, et
sur un certain nombre d'investissements dans le territoire par rapport au
gouvernement fédéral.
Par exemple, nous avons analysé avec eux l'intention des
différents ministères par rapport à des plans d'expansion
sur le territoire du côté québécois, pour une
période de trois ou quatre ans.
M. LESSARD: II est quand même très important que ces
relations existent. Je ne sais pas ce que cela va donner, comme, en fait,
toutes les relations qui peuvent exister entre un organisme
fédéral et un organisme provincial. Mais il reste quand
même que quand on déménage une usine, par exemple, à
l'intérieur
du territoire de la Commission de la capitale nationale, quand on
déménage l'usine Eddy Match, et qu'on fait perdre un certain
nombre d'emplois, il faut les créer ailleurs ou trouver un autre lieu,
ailleurs, pour replacer cette entreprise.
Le directeur de l'OPDQ, tout à l'heure, me disait qu'il y avait
un schéma d'aménagement qui comprenait aussi tout le
développement forestier; justement, pendant ce temps, la Commission de
la capitale nationale a pris une décision, elle, concernant l'usine
d'Eddy Match. Mais il y a une chose je l'affirme c'est que le
gouvernement du Québec et l'OPDQ, dans cette décision, n'a pas
beaucoup été consulté. La décision a
été prise. C'est par la suite, à un moment donné,
que le gouvernement du Québec a commencé à s'en
préoccuper.
Maintenant, on sait qu'à l'intérieur du territoire de la
Commission de la capitale nationale, il n'est plus possible de faire du
développement strictement économique. On veut en faire
strictement une ville de fonctionnaires. Mais ce n'est pas après, M. le
Président, qu'on doit exiger de la consultation, c'est au moment
où les décisions sont prises qu'on doit exiger de la
consultation.
Je pense que la question, contrairement à ce que le ministre
responsable tentait de nous dire s'il veut envenimer le débat on
va y aller, on a encore des questions sur tous les problèmes que doit
étudier l'Office de planification et de développement du
Québec.
Cependant, je pense que c'est un territoire important et qu'on est en
train de perdre actuellement aux mains du gouvernement fédéral
par suite de certaines décisions du ministre responsable du coin, M.
Oswald Parent, qui lui planifie à sa façon sans consulter
l'Office de planification et de développement du Québec. C'est ce
que vous demandait le député de Chicoutimi tantôt: si vous
aviez l'intention à un moment donné, comme ministre responsable
de l'OPDQ, de prendre vos responsabilités et d'appuyer vos
fonctionnaires. Ce n'est pas eux que nous blâmons, c'est le ministre
responsable de l'application de ces politiques. Quantité de plans faits
par l'Office de planification et de développement du Québec
restent dans la poussière parce que tant les ministres
précédents que le ministre actuel n'ont pas pris leurs
responsabilités et ont laissé les fonctionnaires se
débattre, sans véritablement appuyer leurs fonctionnaires.
Comment voulez-vous qu'on ait de la planification quand on a des ministres qui
ne sont pas capables de prendre leurs responsabilités et qui
ménagent la chèvre et le chou? C'est exactement la réponse
qu'on a eue tantôt. Vous avez ménagé à la fois la
Commission de la capitale nationale, M. Oswald Parent et M. Gratton, et en
même temps vous avez refusé d'appuyer votre directeur de l'Office
de planification et de développement du Québec. C'est ce que nous
vous disons, ce que nous constatons depuis le début des discussions en
commission parlementaire.
M. BEDARD (Chicoutimi): Autrement dit, les fonctionnaires travaillent
sérieusement à l'OPDQ, mais nous nous apercevons de plus en
plus...
M. LESSARD: ... de la planification.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... ils ne font pas appliquer les études
sérieuses qui sont faites.
M. LESSARD: Faites-en donc, de la planification, au lieu d'en
parler.
M. LACHAPELLE: M. le Président, je ne peux que constater qu'une
incompréhension volontaire et délibérée du
rôle de l'OPDQ...
M. BEDARD (Chicoutimi): On pense bien plus que vous parlez.
M. LACHAPELLE: Bien sûr que certaines personnes avec une option
politique différente de la nôtre...
M. BEDARD (Chicoutimi): Nous n'avons parlé de notre option
politique en aucun temps.
LE PRESIDENT (M. Picard): Voulez-vous laisser le ministre terminer sa
réponse?
M. LACHAPELLE: Je dis option dans le sens le plus large du terme, option
dans le sens de conception de l'administration de la chose politique. C'est ce
que je veux dire. Ces personnes verraient de préférence, un
organisme qui s'appelle l'OPDQ manifester un dirigisme total, décider
pour et au nom des autres ministères et imposer de façon
rigoureuse sa volonté aux autres ministères. Ce n'est pas le
rôle de l'OPDQ, tel qu'il existe présentement. Je le
répète, l'OPDQ a un rôle de stimulant, d'agent provocateur.
Il soumet des idées, des plans pour fins de réflexion et pour
chercher à orienter l'action des autres ministères. Mais la
responsabilité sectorielle des ministères, qu'il s'agisse de
l'Agriculture, de l'Industrie et du Commerce ou de tous les autres, demeure
totale, entière. C'est à eux, sous l'autorité du conseil
des ministres, qu'il appartient de prendre des décisions qui sont
propres à leur juridiction. C'est comme ça que fonctionne
l'appareil gouvernemental présentement. Si on se refuse à
accepter cette définition comme étant le fonctionnement actuel de
l'appareil gouvernemental, je pense qu'il ne vaut pas beaucoup la peine de
prolonger le débat plus longtemps.
M. LESSARD: C'est nous qui allons décider, M. le
Président.
M. BEDARD (Chicoutimi): Nous sommes d'accord qu'avec les réponses
que nous avons cela ne donne pas grand-chose de continuer le débat sur
ce point.
M. LESSARD: Au moins pour recueillir des informations.
M. BEDARD (Chicoutimi): Mais une chose, M. le Président, que je
veux souligner, c'est que, dans sa réponse, le ministre nous a
attribué des paroles ou des manières de voir l'OPDQ qu'en aucune
façon, au cours du débat, on n'a exprimées. Je comprends
qu'il ait pris cette liberté, d'accord, mais en aucune manière au
niveau du débat nous n'avons exprimé notre vision de l'OPDQ de la
manière exprimée par le ministre tout à l'heure.
Je voudrais savoir maintenant...
M. LACHAPELLE: M. le Président, je pense que ce serait
peut-être intéressant qu'on entende cette conception.
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce n'est pas à nous de donner les
conceptions; c'est vous qui êtes le gouvernement. Vous êtes
très content de l'être.
M. LESSARD: J'invite le ministre, M. le Président, à
prendre connaissance du débat préliminaire que nous avons eu avec
M. Gérard-D. Levesque. Nous ne voulons pas d'un Office de planification
qui ne consulterait pas. Nous avons même affirmé, M. le
Président, qu'à notre connaissance ce n'est pas quelques
fonctionnaires, quelque connaissances qu'ils aient de l'ensemble des chiffres
et de l'ensemble des statistiques, qui devaient planifier au nom de l'ensemble
de la population. Nous avons exprimé le désir d'une consultation
organisée. Je pourrais vous dire tout ce qu'on pense des conseils
régionaux de développement à qui vous n'avez pas
donné de véritables responsabilités et
d'intégration à l'intérieur de l'Office de planification
et de développement du Québec.
M. LACHAPELLE: On s'en ira après.
M. LESSARD: Nous voulons, M. le Président, cette consultation;
nous voulons, à un moment donné, que la population soit
consultée.
M. LACHAPELLE: C'est exactement ce qu'on fait.
M. LESSARD: Cependant...
M. LACHAPELLE: Ce que vous avez dit, jusqu'à maintenant, est
exactement ce qu'on fait.
M. LESSARD: ... après que cette consultation aura
été faite, nous voulons qu'il y ait des décisions. Nous ne
voulons pas que ce soit laissé sur les tablettes comme quantité
de rapports de ministères du gouvernement du Québec. C'est ce que
nous disons. Il y a des décisions qui doivent se prendre; c'est la
respon- sabilité du ministre, à un moment donné,
d'être capable de défendre ces décisions-là. Ce
n'est pas ce qui se fait actuellement; c'est ce qu'on demandait au ministre
tout à l'heure. Entre un schéma d'aménagement
préparé par la Commission de la capitale nationale concernant un
territoire donné et un autre schéma d'aménagement qui,
lui, couvre toute la région de l'Outaouais et qui est
préparé par l'Office de planification et de développement
du Québec, lequel le ministre va-t-il choisir? Est-ce celui de la
Commission de la capitale nationale qui devra s'intégrer à
l'intérieur du schéma de l'OPDQ ou le contraire? C'est simplement
cela, M. le Président. Quant à nous, nous disons qu'il appartient
à l'OPDQ de faire, après une consultation, des schémas
d'aménagement. Il n'appartient pas à la Commission de la capitale
nationale de soumettre ses plans, d'imposer ses plans à l'Office de
planification et de développement du Québec.
Or, le ministre n'a pas voulu prendre une décision à ce
sujet; il n'a pas voulu donner une position claire à ce sujet.
M. LACHAPELLE: M. le Président, j'inviterais le
député...
M. LESSARD: Ah ! oui, on va relire vos vagues déclarations.
M. LACHAPELLE: ... de Saguenay, ainsi que tous ceux qui sont
intéressés à cette question à relire le journal des
Débats et à voir la position que j'ai exprimée qui, quant
à moi, me paraît assez claire et assez précise et qui se
veut également rationnelle et dans le meilleur intérêt des
gens de l'Outaouais.
M. BEDARD (Chicoutimi): M. le ministre, quand le gouvernement va-t-il
déposer la loi sur la Société Inter-Port de Québec,
qui n'a pas été réinscrite au feuilleton?
M. LACHAPELLE: Alors, M. le Président, la loi qui traite de la
Société Inter-Port de Québec a déjà
été déposée en première lecture, et une
version contenant certaines modifications sera déposée,
d'après les renseignements que nous avons obtenus du ministère de
l'Industrie et du Commerce parce qu'il s'agit bien d'un dossier
où la maîtrise d'oeuvre et le leadership appartiennent au
ministère de l'Industrie et du Commerce cette seconde version
devrait être déposée incessamment au cours de la
présente session.
M. BEDARD (Chicoutimi): Quelles suites ont été
données à la recommandation de la firme d'ingénieurs
ABBDL, concernant l'installation d'une industrie pétrochimique d'ici dix
ans dans le secteur portuaire?
M. LACHAPELLE: M. le Président, je pense que le but précis
de la Société Inter-Port c'est
de confier aux gens du milieu en priorité parce que la
Société Inter-Port verrait à sa tête surtout des
gens du milieu la responsabilité de reprendre les
différentes recommandations qui ont pu être faites, de les
évaluer et de déterminer un cheminement ou des priorités.
C'est à la Société Inter-Port qu'appartiendra cette
responsabilité de procéder à cet examen. C'est l'esprit
dans lequel la loi a été conçue. Encore là, c'est
pour donner aux gens l'occasion de déterminer quelles sont les
priorités de leur milieu. Tout ça s'inscrit, comme je l'ai
signalé à tant de reprises, dans le cheminement normal et la
procédure normale que nous utilisons dans l'établissement de
semblables organismes.
M. BEDARD (Chicoutimi): J'imagine que la collaboration entre l'OPDQ et
la Société Inter-Port est constante et continue au niveau
peut-être d'une action à entreprendre pour l'information, la
sensibilisation de ce milieu que vous voulez consulter en fonction de
décisions à prendre.
M. LACHAPELLE: Oui, d'ailleurs le projet, M. le Président, dans
sa version actuelle du moins, dans celle qui, en toute probabilité, va
être déposée, verrait au conseil d'administration de la
société en question une personne désignée par
l'OPDQ.
M. LESSARD: Concernant toujours la ville de Québec, en date du 24
mai 1974, le député de Lafontaine, M. Marcel Léger, posait
la question suivante au ministre responsable de l'OPDQ, M. Gérard-D.
Levesque, question qui se lit comme suit M. le Président: "Est-il exact
qu'un protocole d'entente est à la veille d'être signé
entre le gouvernement fédéral, le gouvernement provincial, la
ville de Québec et le Canadien Pacifique, afin de relocaliser la gare de
triage de chemins de fer du Canadien Pacifique à la base de plein air de
Sainte-Foy? "
Réponse de M. Levesque: "M. le Président, je sais qu'une
entente de ce genre est envisagée dans les jours qui suivent. Je sais
aussi que des représentations ont été faites sur la
relocalisation de la cour de triage. Ces représentations sont connues de
part et d'autre, mais je ne suis pas en mesure de dire quelle est la
réaction des parties intéressées à ce
moment-ci."
Est-ce que je pourrais demander au ministre d'Etat responsable de l'OPDQ
si cette entente-là, qui était envisagée dans les jours
qui suivent, est maintenant signée entre les trois parties?
M. LACHAPELLE: M. le Président, en réponse à la
question, le protocole n'est pas encore signé.
M. BEDARD (Chicoutimi): Suite à la déposition du rapport
LaHaye, le CRDQ avait exprimé l'idée ou encore la constatation,
pour être plus précis, que la population de la région
s'inquiétait du fait qu'elle avait l'impression et la conviction que les
spécialistes de l'OPDQ, qui étaient chargés de
l'étude de cadrage, accordaient peu d'importance au secteur primaire, au
développement de la forêt et de l'agriculture, en particulier.
Est-ce que vous auriez quelques bonnes paroles pour les rassurer sur ce
point-là?
M. LACHAPELLE: Dans le cadre de l'étude, qui s'appelait l'Etude
de cadrage du développement de la région de Québec, qui
avait été faite par la firme LaHaye et Pluram...
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est cela.
M. LACHAPELLE: ... nous avons constaté qu'ils n'avaient pas
traité du secteur primaire, c'est-à-dire l'agriculture et les
forêts. En fonction de la révision, donc, des études qui
ont été faites par la firme dans le cadre de la
préparation d'un schéma de développement pour l'ensemble
de la région administrative de Québec, comme de toutes les autres
régions, nous avons demandé au ministère de l'Agriculture
et au ministère des Terres et Forêts nous avons fourni un
financement minimum parce qu'ils n'avaient pas d'argent prévu
spécifiquement à leur budget pour cela une analyse sur le
secteur de la forêt et le secteur agricole pour l'ensemble de la
région administrative, de façon à compléter les
éléments du dossier pour la région administrative de
Québec.
M. BEDARD (Chicoutimi): Cette analyse supplémentaire, est-ce
qu'elle est commencée?
M. LACHAPELLE: Elle est commencée en ce qui concerne les
forêts et elle va commencer bientôt en ce qui concerne
l'agriculture. On est rendu à la phase du CT, de l'engagement des
experts.
M. BEDARD (Chicoutimi): Cela représente quoi comme
investissements au niveau de l'étude que vous faites?
M. LACHAPELLE: C'est à peu près $20,000 pour les Terres et
Forêts et à peu près $17,000 ou $18,000 pour
l'Agriculture.
M. BEDARD (Chicoutimi): Concernant la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean et concernant, à proprement dit, le projet
Ferchibal, vous savez également qu'il y a le développement de la
mine de columbium de Saint-Honoré. Est-ce que l'OPDQ, à l'heure
actuelle, étudie les possibilités de transformation d'une partie
de ce minerai qu'on extrairait, d'une part, du lac Albanel et, d'autre part, de
la mine de columbium de Saint-Honoré? Est-ce que l'OPDQ fait des
études très précises sur la possibilité de
transformer une partie de ce minerai à l'intérieur de la
région, soit par l'installation, par exemple, d'une usine de
ferrocolumbium ou
d'une usine de ferro-alliages à l'intérieur même de
la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean? Est-ce à l'étude,
présentement?
M. LACHAPELLE: A la question telle que posée, on ne peut pas
donner une réponse précise. C'est aux ministères de
l'Industrie et du Commerce et des Richesses naturelles d'examiner de
façon précise le problème des méthodes de
transformation. Nous, en tant qu'OPDQ, quand on regarde un dossier comme
celui-là, on regarde le dossier pour voir si tel secteur ou tel type
d'usine est important pour la région. Il faut voir que nous on est
surtout préoccupé de faire les dossiers synthèses de
développement économique, de définir des objectifs de
développement économique, de préciser les programmes
d'intervention. Mais pour une analyse comme celle-là sur le columbium,
on se réfère au ministère de l'Industrie et du Commerce
pour le dossier qui a été acheminé au MEER; la subvention
a été annoncée par le MEER. Au moment de la signature de
l'entente-cadre, on s'est assuré qu'effectivement les boucles
étaient attachées pour ce qui est du MEER. Cela a
été notre travail de coordination, si vous voulez, dans les
relations avec le MEER. Mais l'analyse technique précise des
possibilités de transformation ou d'alliage par rapport à
d'autres types de minéraux, c'est un dossier technique des Richesses
naturelles et de l'Industrie et du Commerce.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je comprends, mais...
M. LACHAPELLE: On ne suit pas ce dossier à la lettre et à
la piste.
M. BEDARD (Chicoutimi): La politique générale telle que
vous l'avez exprimée concernant l'exploitation des mines ou des
richesses naturelles est à l'effet d'essayer de promouvoir le plus
possible la transformation sur place afin d'assurer un développement,
non seulement à moyen ou à court terme, mais un
développement à long terme des régions concernées
où se situent les richesses naturelles en question. Est-ce qu'il y a une
action précise d'incitation au niveau des ministères
concernés, pour qu'il y ait au moins une étude de
rentabilité ou une étude des possibilités de
transformation d'une partie du minerai ou de la richesse naturelle à
l'intérieur même de la région afin, encore une fois,
d'assurer un développement à long terme du point de vue
économique?
M. LACHAPELLE: Notre postulat à l'OPDQ, c'est que dans toutes les
régions où c'est possible on ajoute une chaîne à la
production par rapport à la valeur ajoutée. On suit les dossiers
dans cet objectif, selon ce postulat. L'examen des dossiers se fait à
partir de ce postulat de base. Dans toutes ces régions qui sont autres
que la région de Montréal, là où il est possible
d'ajouter une valeur ajoutée ou une deuxième transformation dans
l'extraction, par exemple, de minerai ou même par rapport aux
forêts, pour nous c'est un postulat de base qui sous-tend le
développement régional. C'est à la lumière de ce
postulat qu'on est appelé à examiner les dossiers, lorsqu'on peut
vraiment les examiner par rapport à des usines. Il nous est impossible
d'examiner tous les dossiers de toutes les usines au Québec, mais c'est
un postulat de base qui nous permet de filtrer vos analyses par rapport
à l'ensemble des dossiers industriels.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vos études concernant les deux projets
dont je parle, qui regardent la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean,
est-ce qu'elles vous permettent à l'heure actuelle d'entrevoir cette
possibilité? Pas encore?
M. LACHAPELLE: Non. Présentement, comme je le disais hier, dans
le cas du projet Ferchibal nous faisons le tour du dossier, afin
d'étudier tous les liens concernant le transport ferroviaire, le
transport maritime, la transformation, la rentabilité de
l'opération, et les intervenants dans ce dossier. Nous préparons
le dossier synthèse pour présentation au groupe
ministériel d'ici quinze jours ou trois semaines.
M. LESSARD: M. le Président, pour faire plaisir au ministre
responsable de l'Office de planification et de développement du
Québec, le programme 4, éléments 1, 2, 3, 4,
adopté.
LE PRESIDENT (M. Picard): L'élément 4 avait
déjà été adopté. Donc, les
éléments 1, 2 et 3 du programme 4 sont adoptés.
Elément 5? On ne peut pas l'adopter deux fois.
M. LESSARD: D'accord. Les machines à pluie...
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Chicoutimi.
Aménagement de la rivière
Yamaska
M. BEDARD (Chicoutimi): A ce programme, nous voudrions, d'une
façon toute particulière, nous pencher sur le rapport de la
mission technique qui a été entreprise concernant
l'aménagement de la rivière Yamaska.
On voit, au niveau de ce rapport, que vous en faites, peut-être
pour la meilleure compréhension des Débats, un certain historique
concernant les problèmes qui, à un moment donné, se sont
projetés concernant l'aménagement de cette rivière.
Tel qu'on peut le voir dans votre rapport, c'est depuis 1940,
effectivement, qu'il y aurait eu un premier cri d'alerte concernant la
dégradation de la qualité de l'eau de la rivière
Yamaska.
II y a eu, entre autres, un thèse de maîtrise en sociologie
qui a été préparée par MM. Gérard Naud et
Jacques Champagne sur le sujet et dont vous faites état, à un
moment donné, dans votre rapport de mission technique de la Yamaska.
Egalement, vous faites état qu'en 1962 les plaintes ont
recommencé à s'accumuler pour vrai, suite à la
découverte de milliers de poissons morts en aval de Farnham. Vous
mentionniez entre autres que la situation était encore pire dans
l'arrondissement de Saint-Alphonse-de-Granby.
En 1965, les journaux ont, d'une façon tout à fait
particulière, alerté l'opinion publique concernant l'état
de la rivière Yamaska, qui était devenue, selon eux,
verdâtre et qui, d'une façon très claire, indiquait des
signes de dégradation de la qualité de l'eau.
Le 3 juillet 1968, le Québec créait, par
l'arrêté en conseil 2006, une mission technique
interministérielle qui avait la responsabilité de préparer
un plan d'aménagement des eaux de la rivière Yamaska. Au
printemps 1972, la mission technique déposait un plan prévoyant
des dépenses de l'ordre de $103 millions vous me corrigerez si je
fais erreur sur une période de quinze ans. D'accord?
A la suite de ce rapport, le ministre Goldbloom avait promis
publiquement la réalisation de cinq usines d'épuration aux
endroits suivants: Granby, Farnham, Waterloo, Brome et Cowansville.
La mission technique a remis son rapport, comme je l'ai dit tout
à l'heure, au printemps de 1972. Dans ce rapport, un calendrier des
travaux à réaliser était très clairement
indiqué, entre autres si on regarde, à la page 385, l'annexe
4.
Ce que je voudrais savoir, premièrement, c'est quels sont les
travaux qui, face à ce calendrier qui avait été
fixé, ont été réalisés à l'heure
actuelle, et quels sont les crédits que le gouvernement du Québec
a débloqués face à cette situation que je viens de
mentionner.
Comme, selon nos renseignements, il a plus ou moins été
respecté, tout dépend, j'imagine qu'il y a des raisons
spéciales à cela. Alors, pouvez-vous nous dire quelles sont les
raisons qui font que le calendrier n'est pas respecté?
M. LACHAPELLE: II faut bien dire que c'était un peu une mission
pilote. C'était la première fois au Québec qu'il y avait
une mission interministérielle avec huit ou neuf ministères qui
étudiaient tout le problème de l'eau avec toutes ses composantes.
C'était la première fois que le problème de l'eau
était traité sous une optique d'aménagement des ressources
et du territoire. Dans la programmation sur quinze ans qu'on retrouve dans le
rapport de la mission; l'évaluation du coût des travaux, est une
évaluation qui reflète des programmes ou des projets à
réaliser en fonction d'une nouvelle notion l'aménagement
de la ressource eau en tenant compte de toutes les conséquences
de l'aménagement de la ressource eau. Deuxième point,
c'était la première fois qu'il y avait une analyse de cette
ampleur au niveau de l'ensemble d'un bassin hydrographique.
Le rapport de la mission a été étudié
à une séance du groupe des six ministres de l'OPDQ, le 20 juin
1972, et a été accepté comme document d'orientation. Mais
vous vous rendez compte que, déjà, nous sommes rendus en 1972 et
que c'est en 1968 que l'arrêté en conseil qui avait lancé
la mission avait été adopté. C'est seulement vers 1970
que, finalement, les travaux de la mission ont vraiment commencé.
Lorsque le rapport a été déposé, le groupe
interministériel l'a accepté et on nous a demandé de
discuter avec le Conseil du trésor de l'allocation des ressources
concernant ce rapport. On a donc, à partir d'une période de
quinze ans, ramené de façon plus précise la programmation
sur une phase de trois ans, soit la phase de démarrage des trois
premières années sur les quinze prévues. Nous sommes donc
dans cette phase-là depuis l'an dernier où nous avions un budget
de $2,100,000 pour 1973-74. Cette année, nous aurons un budget de
$7,500,000. Le montant qui apparaît ici dans le document du budget,
à la page 8-9, étant de $4,353,000, nous avons dans ce qu'on
appelle une provision du montant un peu plus de $3 millions, parce qu'au moment
où le budget a été complété nous n'avions
pas encore le détail précis de tous les projets de la Yamaska, en
décembre dernier.
Donc, ce que vous voyez ici, $4.3 millions, ce sont les projets
précis programmés par le ministère, l'autre montant de $3
millions étant à préciser, et comme ce n'était pas
encore précisé jusqu'en avril, nous l'avons inclus dans la
provision de l'office. Alors, l'an dernier, comme c'était une
première année de démarrage, nous avons eu un peu de
difficulté à dépenser effectivement les $2.1 millions; ce
que nous avons dépensé l'an dernier est de l'ordre de
$844,000.
M. BEDARD (Chicoutimi): N'était-il pas prévu pour 1973,
dans votre calendrier, qu'un montant des dépenses publiques de l'ordre
de $14.5 millions devait être affecté à ce programme?
M. LACHAPELLE: Sur une période de trois ans à la suite de
la révision du programme de quinze ans, les montants avaient
été ramenés à $9,365,000 qu'il était
nécessaire de dépenser cette année. Mais, effectivement,
dans les discussions budgétaires, nous avons obtenu du Conseil du
trésor, à cause de tous les arbitrages budgétaires, $7.5
millions.
Si vous voulez, pour les $844,000 de l'an dernier, je peux vous donner
quelques indications. Par exemple, le ministère de l'Agriculture a
dépensé $700,000; le ministère des Richesses naturelles,
surtout pour le barrage de Salvage
Mills, $127,000; le ministère des Terres et Forêts a
commencé à faire des travaux, très peu, "pour le drainage
des abords des rivières pour $2,000 seulement, ils ont commencé
simplement à engager quelqu'un.
M. LESSARD: Ils ont réussi à engager quelqu'un.
M. LACHAPELLE: ... nous-mêmes, pour discuter avec la population,
nous avons fait un certain nombre de dépenses de vulgarisation, de
films, de diapositives, etc., pour un montant de $14,000; ce qui fait un
montant de $844,000. Ce qui démontre que, déjà dans la
première année d'exécution, il y a eu un départ,
assez important, et cette année nous avons décidé de
plonger parce qu'on s'est rendu compte que la structure porteuse de
coordination pour l'exécution posait certaines difficultés.
Essentiellement le problème est le suivant: on s'est demandé si
les gens qui avaient fait l'étude devaient être chargés de
l'exécution du plan. On s'aperçoit, dans tous les organismes de
planification, que les qualités d'un chercheur pour faire des plans, ne
sont pas nécessairement les mêmes pour celui qui doit les
exécuter et les coordonner. Il y a donc eu un problème de
jonction d'équipe entre les gens qui avaient fait le plan et les gens
qui devaient exécuter le plan.
Deuxième point, c'est qu'il n'y a pas actuellement au
Québec des structures d'exécution qui existent concernant des
bassins hydrographiques. Alors, on avait crée une équipe
interministérielle qui était chargée de coordonner les
dossiers pour les dépenses des $2.1 millions. Cette année, un
arrêté en conseil a été passé
récemment, à la suite de discussions avec l'ensemble des
ministères. L'arrêté en conseil 1449, de 1974, concerne la
mise en place d'un organisme de coordination pour l'aménagement du
bassin de la rivière Yamaska, de façon que dorénavant on
puisse fonctionner de façon plus expéditive, plus efficace, par
rapport au montant d'argent disponible cette année, c'est-à-dire
$7.5 millions.
Essentiellement, la structure d'exécution est composée de
la façon suivante. Il y a un comité d'exécution
composé des Affaires municipales, des Richesses naturelles, de
l'Agriculture, des Terres et Forêts, du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, c'est-à-dire le ministères les plus impliqués
dans l'exécution du dossier. Ce comité est animé par un
directeur de projet représentant l'Office de planification et de
développement du Québec, et nous assumons le secrétariat
de ce comité d'exécution. Le comité lui-même se
rapporte ce sont là des gens affectés à plein temps
à ce dossier dans différents ministères à un
comité d'orientation qui est composé des sous-ministres des
ministères impliqués qui, eux, à tous les deux ou trois
mois se réunissent pour voir comment vont les travaux dans le dossier de
la Yamaska. Dans certains dossiers, à cause des augmentations de
coût, il peut arriver pour ce qu'on avait prévu comme
dépenses possibles par exemple pour un barrage que dans le
cours de l'année, lorsqu'une soumission sort, il y ait 30 p.c. ou 40
p.c. de plus. Donc, il y a peut-être des réorientations de
dépenses à faire dans certains projets ou certains programmes. Le
comité d'exécution ne peut pas prendre de décisions
lui-même, il faut qu'il se rapporte au comité d'orientation
composé des sous-ministres.
Cette structure d'exécution est maintenant en place. Il y a eu
trois séances déjà de ce comité d'exécution
pour le programme 1974/75. Il y aura une séance du comité
d'orientation des sous-ministres d'ici peu, probablement d'ici une dizaine de
jours la convocation d'ailleurs est partie et on pense qu'avec
cette structure on pourra probablement dépenser les montants qui sont
prévus ici.
M. BEDARD (Chicoutimi): Pour 1974 votre échéancier
préliminaire prévoyait des dépenses publiques de l'ordre
de $17.9 millions. Je comprends que ce montant a été
ramené à la dimension que vous nous avez exprimée tout
à l'heure.
M. LACHAPELLE: Cela a été ramené à $7.5 de
disponible comme budget, bien que nous ayons pensé à une
programmation d'à peu près $9 millions, mais il faut bien voir
aussi les difficultés que ça pose. Par exemple, pour 1974/75,
nous avons un problème aux environs de Saint-Hyacinthe par rapport
à l'eau. Cela suppose que la municipalité de Saint-Hyacinthe
crée avec les municipalités environnantes une structure
intermunicipale, c'est-à-dire une espèce de commission
intermunicipale de l'eau. Donc, il faut que la structure municipale
elle-même puisse mettre en place ce mécanisme, ce qui prend
parfois un peu de temps. Il faut bien voir que ce ne sont pas seulement les
ministères qui interviennent dans ce territoire. Il y a aussi des
municipalités et des industries qui interviennent. Quand ce sont les
municipalités qui interviennent, il est sûr qu'il faut que les
municipalités elles-mêmes suivent les mécanismes normaux
qui existent au niveau municipal par rapport à la création d'un
service extramunicipal ou intermunicipal.
M. LESSARD: Etant donné le retard par rapport à
l'échéancier prévu, est-ce que le montant de $1,300,000
qui n'a pas été dépensé l'an dernier est
allé au fonds consolidé du Québec ou s'il a
été ajouté au budget de cette année? Vous pouvez me
répondre n'importe quoi. Il est difficile de vérifier.
M. LACHAPELLE: Les montants d'argent que nous avons pour 74-75, $7.5
millions, tiennent compte de ces crédits périmés de
1973/74.
M. LESSARD: Ils tenaient compte de ces crédits
périmés.
M. BEDARD (Chicoutimi): Pour 1972, vous aviez prévu des
dépenses publiques de $11 millions.
M. LACHAPELLE: Dans le plan lui-même, dans la programmation de
quinze ans.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce qu'il y a des sommes qui ont
été envisagées au cours de l'année 1972, tel que
prévu dans le projet?
M. LACHAPELLE: Ce que j'ai dit tantôt, c'est que lorsque le
rapport a été déposé, il a fallu réviser la
programmation budgétaire prévue pour quinze ans et on l'a
ramenée d'abord, dans un premier temps, à une projection,
à une programmation de trois ans. L'an dernier, nous avions
programmé $2.1 millions pour commencer l'exécution.
M. BEDARD (Chicoutimi): En 1972, il n'y a eu aucune...
M. LACHAPELLE: En 1972, il n'y a eu aucune dépense.
M. BEDARD (Chicoutimi): II n'y a eu aucune dépense.
M. LACHAPELLE: Non.
M. LESSARD: Cela commence en 1973.
M. LACHAPELLE: Cela commence en 1973.
M. LESSARD: II est midi, M. le Président.
M. LACHAPELLE: M. le Président, est-ce qu'on avait dit qu'on
ajournait à midi? Moi, je suis prêt à continuer
jusqu'à midi et demi.
M. LESSARD: Bon, ça ne me fait rien.
M. LACHAPELLE: Dans l'intérêt de... Un petit instant.
LE PRESIDENT (M. Picard): Messieurs, étant donné que la
commission ne peut pas siéger cet après-midi il n'y a
qu'une seule commission qui siège, c'est le ministère de
l'Education je me vois forcé d'ajourner sine die et d'attendre
les décisions de l'Assemblée nationale, cet après-midi,
qui va probablement nous convoquer pour demain matin, dix heures, pour
étudier les crédits de la réforme électorale.
Précisément, ce sera le programme 2.
La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 4)