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Version finale

30th Legislature, 3rd Session
(March 18, 1975 au December 19, 1975)

Thursday, May 22, 1975 - Vol. 16 N° 100

Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.

Etude des crédits du ministère des Affaires intergouvernementales


Journal des débats

 

Commission permanente de la présidence du conseil,

de la constitution et des affaires intergouvernementales

Etude des crédits du ministère des Affaires intergouvernementales

Séance du jeudi 22 mai 1975

(Seize heures trente-cinq minutes)

M. Houde, Limoilou (président de la commission permanente de la présidence du conseil, de la constitution et des affaires intergouvernementales): A l'ordre, messieurs!

Office franco-québécois pour la jeunesse

La commission permanente de la présidence du conseil, de la constitution et des affaires intergouvernementales, étude du programme 3, des Affaires intergouvernementales: Office franco-québécois pour la jeunesse. Elément 1.

L'honorable ministre.

Mais, avant de procéder, les membres de la commission sont les suivants: M. Charron (Saint-Jacques) remplace M. Bédard (Chicoutimi); M. Bellemare (Johnson), M. Bossé (Dorion), M. Pagé (Portneuf) remplace M. Bourassa (Mercier); M. Brown (Brome-Missisquoi), M. Côté (Matane), M. Denis (Berthier), M. Gratton (Gatineau), M. Lacroix (Iles-de-la-Madeleine), M. L'Allier (Deux Montagnes) remplace M. Levesque (Bonaventure); M. Malouin (Drummond), M. Morin (Sauvé), M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Tardif (Anjou). Un rapporteur de la commission.

M. Gratton: II y en a déjà un désigné pour l'ensemble des crédits du ministère. Je pense que c'est le député d'Anjou qui a été désigné hier ou avant-hier. Il y en a déjà un.

M. Charron: Ne me dites pas que nous sommes privés de sa blonde présence, M. le Président.

Le Président (M. Houde, Limoilou): Cela a été décidé hier. C'est le député d'Anjou qui est rapporteur de la commission.

M. Gratton: Le député de Shefford remplace quelqu'un sur votre liste.

Le Président (M. Houde, Limoilou): M. Ver-reault (Shefford) remplace M. Malouin (Drummond).

L'honorable ministre.

Commentaires du ministre

M. L'Allier: Merci, M. le Président, je pense qu'on vient de distribuer aux membres de cette commission un très bref document sur l'Office franco-québécois pour la jeunesse, un document d'une douzaine de pages, en fait, que je n'ai pas l'intention de lire. Je voudrais tout simplement rappeler que M. Jean-Guy Saint-Martin, qui était secrétaire général de l'office, a terminé son contrat à l'office et qu'il travaille maintenant ailleurs. Il a été remplacé par M. Pierre Bernier, qui est ici à ma droite, comme secrétaire général de l'office. M. Bernier était déjà directeur des programmes à l'Office franco-québécois pour la jeunesse, depuis quelques années. C'est donc une promotion à l'intérieur de l'organisme qui a fait accéder M. Bernier au poste de secrétaire général. C'est lui qui pourra répondre, si vous en êtes d'accord, aux questions plus techniques qui pourraient être posées au sujet de l'office.

Ce que je voudrais dire ici, c'est que ceux qui ont suivi les activités de l'Office franco-québécois pour la jeunesse, depuis quelques années, seront à même de constater que, d'une façon régulière et continue, l'office a réussi, je pense, à se rapprocher de plus en plus d'une clientèle de jeunes travailleurs et à élargir l'éventail des sujets qui sont touchés par les stages de l'office. En plus de raffiner ses méthodes pédagogiques et ses techniques de préparation de stagiaires et d'accueil de stagiaires français, l'office s'est donc, je pense, à mon avis, en tout cas, rapproché de l'objectif qui lui est très largement défini par l'ensemble de l'analyse des rapports de stage des stagiaires.

En termes de budget, le budget de l'office, en I972, ou plutôt la contribution des gouvernements français et québécois est toujours une contribution paritaire pour ce qui est des activités de l'office. Donc, le budget est passé de $795,000 multipliés par deux, $795,000 étant la contribution québécoise en I972, à $885,000 en I973, $990,500 en I974. En 1975, et c'est cela que je veux souligner en terminant, la contribution québécoise à l'Office franco-québécois pour la jeunesse est de $1,139,000, c'est-à-dire une augmentation de 15% sur le budget de I974.

Cependant, comme nous donnons au conseil d'administration et à l'office pour la préservation du caractère strictement paritaire des contributions gouvernementales, et comme du côté du gouvernement français, compte tenu des réaménagements et des difficultés budgétaires, semble-t-il, le gouvernement en I975 n'a pas augmenté sa contribution — le gouvernement français — vous retrouvez pour 1975 un budget, inscrit à Québec, de $1,139,000. La correspondance de ce budget en France est, en fait, de $990,500. La parité, en termes de contributions gouvernementales, est donc temporairement brisée, je dis temporairement, parce que le ministre français nous a promis, au cours du prochain exercice financier, d'opérer la phase de rattrapage.

La partie excédentaire à la parité: II a été convenu par le conseil d'administration que cette partie excédentaire servirait exclusivement pour maintenir le principe de la parité à des stages de Québécois en France. En d'autres mots, les 15% de supplément au budget serviront à la réalisation de treize stages de Québécois en France dans les

domaines de l'industrie et de technologie, de l'agro-alimentaire et des services, et essentiellement en collaboration avec la Régie de la langue française. C'est donc, pour cet excédent de 15%, la Régie de la langue française qui est le client ou l'initiateur des types de stages, étant entendu que ces treize stages, pour 15 à 20 personnes par stage, seront tous réalisés en parfaite conformité avec les techniques de travail de l'office, avec ses mécanismes de recrutement et de préparation. Voilà, M. le Président.

Le Président (M. Houde, Limoilou): Le député de Saint-Jacques.

Remarques de l'Opposition

M. Charron: M. le Président, ce sont parmi les crédits les plus agréables à étudier à chaque année parce que l'entreprise qu'est l'Office franco-québécois, non seulement répond amplement au voeu que nous pourrions exprimer, mais également, je pense, réussit à l'intérieur d'un budget, somme toute, très modeste, on l'admettra encore une fois, à remplir le mandat qu'on espérait lui voir remplir lorsque l'office a été créé.

J'aimerais profiter de l'occasion non seulement pour remercier M. Saint-Martin de son travail, tout le temps qu'il a été là, et souhaiter à M. Bernier autant de succès à l'office, pendant qu'il en occupera la direction.

M. le Président, j'ai également très peu de questions. La seule chose, le ministre y a partiellement répondu, c'était la correspondance du gouvernement français quant à la parité. Si nous fonctionnons avec l'assurance que cette parité sera rattrapée, cela soulage un peu l'inquiétude que nous pouvions avoir. Parce que cette inquiétude était double également, non seulement de voir le gouvernement français ne plus s'intéresser, momentanément, à couvrir la parité qui avait été celle de l'office depuis son existence, mais aussi — c'est là-dessus que je voudrais m'entretenir avec le ministre, si vous le permettez — de ce projet d'office franco-canadien, qui a été lancé, il y a déjà quelque temps, et j'ai eu crainte, à un moment donné, que l'annonce d'une contribution française, inférieure à la parité, pouvait signifier que le gouvernement français commençait à se désintéresser de l'Office franco-québécois, mais peut-être "zieutait" avec intérêt, une participation plutôt axée dans un office franco-canadien à venir.

J'ai pris connaissance de l'avertissement que le ministre responsable de l'office a fait à l'égard du gouvernement fédéral, mais j'aimerais avoir des nouvelles là-dessus.

Où en est l'état du projet fédéral exactement, de la manière dont le ministre en est informé, évidemment? Je ne lui en demande pas plus qu'il en sait. Et aussi, quelle est la contrepartie française à l'initiative fédérale? Est-ce qu'au niveau de l'office, on ne sent pas que le gouvernement français, indépendamment de sa contribution pour cette année, ne se désintéressera pas, progressivement, de l'Office franco-québécois et ne sera pas plus intéressé à travailler avec le gouvernement canadien? Où cela en est-il?

Le Président (M. Houde, Limoilou): L'honorable ministre.

M. L'Allier: M. le Président, sur ce point, évidemment, lorsque, à l'issue, je pense, du congrès, en France, de l'Association France-Canada, l'Association France-Canada a souhaité la mise sur pied d'un office franco-canadien pour la jeunesse.

Evidemment, j'ai sursauté et j'ai réagi à ce moment. Et après coup, j'ai essayé d'obtenir des informations. Les observations que j'ai obtenues ont été qu'il n'y avait aucun projet de cette nature qui était en voie de réalisation, ou même en voie de préparation au niveau du gouvernement fédéral. Il n'en reste pas moins qu'il n'y a pas de fumée sans feu et, dans la mesure où un ambassadeur du Canada en France se prononce publiquement en faveur d'un tel projet, on peut présumer que l'idée est quand même sympathique au gouvernement fédéral.

Or, sur ce point, je l'ai dit à ce moment, je n'ai personnellement aucune objection à ce qu'il existe un office franco-canadien pour la jeunesse, dans la mesure où ses services sont accessibles aux Canadiens francophones des autres provinces, à l'exclusion de ceux du Québec, qui ont déjà un tel organisme qui doit continuer d'exister comme tel. Ceci étant dit, si le gouvernement fédéral créait un office franco-canadien pour la jeunesse, je pense, en toute logique, que cela ne devrait pas toucher le territoire québécois. Deuxièmement, proportionnellement au budget de cet office franco-canadien, le gouvernement québécois devrait pouvoir bénéficier des montants d'argent qui auraient été dépensés et qui devraient lui être versés, pour accroître, à ce moment, dans la même proportion, le budget de l'office. Du côté français, nous avons eu assurance sur assurance qu'il n'était pas question, d'aucune espèce de façon, de mettre ou même d'atténuer l'Office franco-québécois pour la jeunesse. Je pense, et M. Bernier pourra compléter là-dessus, que la dernière réunion qui a eu lieu, au niveau des fonctionnaires en tout cas, de la commission permanente de coopération, s'est de nouveau prononcée sur l'importance qu'on attachait à l'office comme outil privilégié de coopération franco-québécoise.

Le fait que le gouvernement français n'ait pas augmenté son budget de 15% est, à mon avis, et d'après ce qui m'en a été dit, largement à cause d'une remise en question, au niveau du gouvernement français, de certaines orientations de l'Office franco-allemand pour la jeunesse. Or, dans la mesure où les deux offices émargent à un même budget, pour éviter des difficultés de "relations internationales", notamment avec l'Allemagne, on m'a laissé entendre qu'on pouvait difficilement augmenter un des offices sans augmenter l'autre. Comme on ne voulait pas, à ce moment-là, augmenter l'Office franco-allemand, on a dit temporairement à l'Office franco-québécois: Nous ne pouvons pas augmenter le budget. Si j'ai insisté

auprès de mes collègues du cabinet pour que, quand même, nous augmentions de 15%, quant à nous, c'est parce que je pense qu'on doit, au minimum, indexer les activités de l'office pour que le nombre de stagiaires ne tombe pas en dessous d'un seuil de 1,450, 1500 par année: deuxièmement, je ne m'en cache pas, c'est pour maintenir une certaine pression du côté du gouvernement français dans cet esprit de parité. Le fait que nous ayons les 15% constitue, au niveau de nos amis français, je pense, une indication assez nette que, quant à nous, nous tenons à cet organisme.

Le conseil d'administration se réunira de nouveau au manoir Richelieu, ici, au Québec, les 7, 8, 9 et 10 juin, plus particulièrement les 9 et 10 juin prochain et je crois qu'à ce moment on se fera confirmer par la partie française l'intérêt que cette partie porte à l'office.

Le Président (M. Houde, Limoilou): L'honorable député de Saint-Jacques.

Accord Bourassa-Chirac

M. Charron: M. le Président, à la suite de la visite du premier ministre du Québec en France en décembre dernier, je crois, l'accord Bourassa-Chirac apportait un mandat particulier à l'office. J'aimerais savoir de M. Bernier, si je peux m'adresser directement à lui, quelles modifications, au cours de l'année financière qui commence, cela comportera directement à partir de l'entente entre les deux premiers ministres.

M. L'Allier: A l'intérieur de l'accord Bourassa-Chirac, du document qui a été publié, on ne mentionnait pas spécifiquement l'Office franco-québécois. Le conseil d'administration de l'office s'est réuni tout de suite après le voyage de M. Bourassa et la publication de l'accord. Le conseil d'administration, dis-je, dans la conjoncture budgétaire évoquée tout à l'heure par M. le ministre, a souhaité utiliser ce montant de 15%, qui représente en proportion 15% d'augmentation, qu'on aurait pu obtenir ou qu'on aurait pu souhaiter, pour les activités régulières de l'office. Pour cette année, le conseil d'administration a accepté que ce montant soit utilisé avec la collaboration de la Régie de la langue française qui reconnaîtrait — et c'est la modalité finalement qui a été définie entre la régie et l'office — douze ou treize groupes normalement choisis par l'office dans les secteurs de l'industrie et de la technologie, de l'agro-alirnentaire et des services. Il reconnaît que ce sont des stages dont les membres proviennent des milieux, des industries ou des secteurs d'intervention de la régie. Par le fait même, l'office se trouve intéressé à ce que ces personnes puissent se retrouver dans un contexte français au niveau d'échanges avec des homologues français, donc dans un contexte industriel, dans un milieu qui fait l'utilisation qu'on connaît en France du français comme langue de travail. Vous voyez, c'est dans ce sens qu'il y a eu cette collaboration. C'est pour cette année, comme l'indiquait M. le ministre, la forme de collaboration qui a été prévue avec la régie. Mais ceci ne présume pas nécessairement de l'avenir et ne présume pas nécessairement non plus que la régie ou quelque autre organisme puisse nécessairement devoir collaborer avec l'office.

L'office a déjà eu ce genre de contrat dit de services avec, par exemple, l'Agence de coopération culturelle et technique des pays francophones qui a déjà invité l'office par l'intermédiaire du gouvernement du Québec à assurer l'accueil d'un groupe de stagiaires ou de groupes de stagiaires africains qui se rendaient au Québec dans le cadre d'un stage contenu dans le programme d'échange de jeunes de l'agence.

C'est dans ce sens que cette année — c'est l'objet du texte d'introduction — compte tenu de la réaction française à la proposition québécoise, qu'on a dit: Si on utilisait ces 15% pour...

M. Charron:... des fins québécoises.

M. L'Allier:... à des fins québécoises.

En d'autres mots, M. le Président, si je peux me permettre d'ajouter un mot, c'est l'accident budgétaire qui nous a permis de donner suite immédiatement, pour le Québec, à une partie de l'entente Bourassa-Chirac, en ce sens que la programmation de l'office est en fait une année à l'avance par le conseil d'administration. On n'aurait pas pu, sans accident budgétaire, le faire à partir du budget de l'office. Ce qui aurait été possible, c'est que la Régie de la langue française puise à même ses propres ressources et nous demande d'ajouter au stage régulier.

M. Charron: D'accord, me permettez-vous tout de suite... Est-ce que, dans un domaine bien précis, ça voudra dire que des Québécois iront en France ou si des Français viendront au Québec?

M. L'Allier: Que des Québécois vers la France. Pour les 15%.

Tarifs préférentiels

M. Charron: Que des Québécois vers la France. D'accord. M. le Président, encore une fois, j'ai très peu de questions, parce que le document parle par lui-même et il y a un certain nombre de renseignements qui y sont tout à fait donnés. Est-ce que l'office maintient encore, pour ses anciens stagiaires, des tarifs préférentiels vers la France pendant les cinq années qui suivent le stage? Cela fonctionne encore.

M. L'Allier: Toujours.

Tout ancien stagiaire devient automatiquement membre du club OFQJ et ce club permet à des anciens stagiaires de profiter du tarif préférentiel dont jouit l'office en fonction de son volume et de la négociation que nous avons avec les transporteurs aériens, donc d'un tarif préférentiel qui est celui de l'office sur l'Atlantique Nord pendant une période de cinq ans.

M. Charron: Quel est le coût cette année pour un ancien stagiaire, qui est membre du club?

M. L'Allier: En haute saison, à compter du mois de juin, ce sera de l'ordre de $275, je pense.

Et en basse saison... ce sera de l'ordre de $240.

Ce qu'il faut ajouter, c'est que ce club des anciens stagiaires, puisqu'il faut donner un nom à cette formule permet à chaque ancien stagiaire d'aller en France aussi souvent qu'il le veut pendant la période de cinq ans, accompagné d'une personne qui bénéficie, du fait qu'elle l'accompagne, des mêmes avantages que l'ancien stagiaire. Cela joue dans les deux sens.

M. Charron: C'est à partir d'un cas bien particulier, que je pose cette question. Qu'arrive-t-il si un stagiaire ou une personne accompagnant un stagiaire — puisque les deux fonctionnent au même tarif, ils n'ont donc pas de différence une fois qu'ils sont sur l'avion et qu'ils sont en France — ne peut utiliser son billet de retour à la date prévue? Lorsqu'ils sont partis, ils ne peuvent être remboursés parce que, disent-ils, ils ont traversé, à tarif préférentiel, dit tarif gouvernemental et que donc, le billet demeure, pour un an, valide, mais ne peut en aucun cas être remboursé si, par exemple, le stagiaire a dû revenir d'urgence, à une date autre que celle qui était fixée sur son billet.

Est-ce que l'office a déjà été saisi de ce problème?

M. L'Allier: Dans le passé, oui. Je me souviens, entre autres, d'un cas qui est à peu près celui que vous résumez, où, effectivement, la personne a dû rentrer d'urgence au Québec et n'a pas pu utiliser son billet.

La difficulté là-dessus est la suivante: L'accord que nous avons avec les transporteurs aériens est un accord de billet dit culturel, en fonction d'une réglementation de la Commission canadienne des transports, et ce tarif implique un départ et un retour à une date précise.

Il est possible d'en arriver à une modification de date, à condition de communiquer avec notre bureau à Paris, puisque l'office est la seule habilité à pouvoir modifier les dates de séjour sur ce billet qui est un billet inchangeable et intransférable, par définition.

M. Charron: Qu'arrive-t-il si la personne a dû revenir d'urgence et a donc dû défrayer un billet retour à tarif simple, mais quand même élevé, parfois beaucoup plus élevé que le tarif aller-retour préférentiel dont elle bénéficiait, et qu'elle revient, toujours porteuse du billet de retour dans sa poche?

Une fois revenue au Québec, que peut-elle faire avec ce billet? Y a-t-il moyen pour elle d'être remboursée?

M. L'Allier: Je pense, après avoir consulté le secrétaire général, que dans la mesure où ce sont des cas très exceptionnels, dans la mesure égale- ment où le stagiaire peut démontrer, prima facie, sans qu'il soit besoin d'avoir de témoin ou quoi que ce soit, qu'il est effectivement revenu d'urgence, je pense que dans un cas comme celui-là, il serait possible, à ce stagiaire de se présenter à l'office. Le billet de retour qu'il a payé, on ne peut pas le rembourser, mais on pourrait échanger le bon de voyage retour qu'il n'a pas utilisé pour un bon de voyage aller ou retour aux mêmes conditions, dans les années qui suivent, dans les cinq ans, disons.

Stagiaires

M. Charron: D'accord. Je ne sais pas si le document — je l'ai à peine feuilleté — fait la différence entre jeunes travailleurs et jeunes étudiants qui ont bénéficié de l'office, ou de jeunes chômeurs aussi, parce que c'est une catégorie importante de la population.

M. L'Allier: En fait, la question que vous posez en rapport avec ce document se trouve dans le rapport annuel de l'année 1973. Je pense que vous n'en avez pas de copie, mais j'en ai une ici. Ce sont les chiffres de 1973, tout simplement, parce que le conseil d'administration se réunissant en juin, il ne nous a pas été possible, au moment où on a préparé ce document, de pouvoir inclure ces informations, celles de 1974, dans l'ordre, mais je pourrai compléter de mémoire puisque c'est un document que je viens de terminer pour les fins du conseil.

C'est au niveau de l'occupation, les travailleurs ainsi que les étudiants.

M. Charron: Oui.

M. L'Allier: L'évolution globale peut se résumer de la façon suivante: C'est que — je pars de 1970 — en 1970, on avait une proportion de 33.2% d'étudiants. La différence étant tous de jeunes travailleurs répartis de la façon suivante: A peu près en nombre égal, des jeunes travailleurs peu spécialisés, douze ans et moins de scolarité, selon des critères comme ceux-là, et de jeunes techniciens, à l'époque, avec une formation technologique.

Je saute tout de suite à 1973. On se rend compte que les étudiants, en 1973, sont rendus à 26.7%. Donc, la différence est composée de jeunes travailleurs. Elle vient de l'accroissement de la proportion de jeunes techniciens, non pas au détriment des jeunes travailleurs, mais au détriment, carrément, des étudiants.

Cette année, en 1974, on se retrouve — je le déchiffre, je le cite de mémoire —avec une proportion de 23.6% d'étudiants; la différence est de jeunes travailleurs et, parmi ceux-là, les techniciens ont 33%.

M. Charron: Prévoit-on déjà, puisque la plupart des stages sont déjà préparés, j'imagine, pour 1975, que la proportion, la voie vers la descente continuera à se faire dans la catégorie étudiante?

M. L'Allier: Pour les étudiants, le conseil d'administration, lors de sa dernière réunion, a souhaité attirer l'attention pour bien indiquer que, probablement, 25% devraient constituer un plancher...

M. Charron: D'accord.

M. L'Allier: ... autour duquel il faudrait, dorénavant, faire en sorte de se stabiliser.

M. Charron: L'âge moyen des stagiaires?

M. L'Allier: L'âge moyen des stagiaires, à aller jusqu'à la décision du conseil d'administration de porter la limite supérieure de 30 à 35 ans qui remonte à l'automne 1973 et qui a influé sur 1974, la moyenne d'âge était de l'ordre de 24.3 années, et avec l'accroissement, la décision prise en 1973, qui influe sur 1974, les dernières statistiques indiquent que cela s'est accru d'un peu plus d'une année, comme âge moyen.

Donc, on est passé à environ 25 ou on a seulement attrapé 26. Cela reste, à ce point de vue, quand même relativement bas. L'élévation de la limite d'âge— cela pourrait intéresser le député de Saint-Jacques—c'est une question qui a été très fortement posée du côté français plutôt que du côté québécois. Nous n'étions pas opposés à l'élévation de la limite d'âge bien que nous ayons tenté, le plus longtemps possible, de maintenir l'âge à l'office de 18 à 30 ans.

Notamment, au niveau des jeunes travailleurs et au niveau des jeunes agriculteurs, en France, en particulier, il était extrêmement difficile de recruter des jeunes agriculteurs et des jeunes travailleurs de moins de 30 ans. C'est pour cela que la limite d'âge a été portée à 35 ans.

M. Charron: M. Bernier, quand vous parlez de 24 ou 25 ans, ce sont les Québécois qui ont...

M. L'Allier: Toujours.

M. Charron: Et non pas la moyenne des stagiaires, parce que pour les Français, c'est plus âgé.

M. L'Allier: Au niveau de la moyenne, ce n'est pas sensiblement plus vieux, sauf qu'on retrouve plus facilement, à l'intérieur d'un même groupe, un plus grand nombre de personnes plus âgées, ce qui fait que souvent l'image projetée, auprès des interlocuteurs qui les reçoivent, c'est de dire: Les Français sont beaucoup plus âgés que les Québécois.

M. Charron: M. le Président, je dis cela à l'oeil, parce que j'habite tout près d'un hôtel, dans le vieux Montréal, qui abrite plusieurs stagiaires français, qui viennent à l'hôtel Iroquois. Cela m'est donné très souvent de rencontrer des stagiaires qui flânent sur la terrasse et des Français avec qui j'ai l'occasion de m'entretenir de leur façon de voir le Québec depuis qu'ils sont arrivés, comment ils apprécient leur stage. Cela m'amène à une autre question qui est d'ailleurs liée au rapport annuel que vous citiez tout à l'heure. Le nombre de Français qui se disent insatisfaits de leur stage ou peu satisfaits de leur stage a crû. Je sais bien qu'il n'y a rien de plus difficile à satisfaire qu'un Français, tout le monde le sait.

Ceci étant dit, sachant également que l'esprit cartésien les a portés très facilement à la critique, est-ce que ce phénomène a été étudié au niveau du conseil d'administration de l'office et est-ce que cela a amené des décisions particulières?

M. L'allier: Si vous me permettez, M. le Président. Vous indiquez que le rapport annuel indique un accroissement de l'insatisfaction des stagiaires français.

Il y a eu effectivement insatisfaction au niveau de l'hébergement. C'est une donnée qu'on a. Au niveau global de la connaissance du Québec, la qualité du stage par rapport aux objectifs professionnels poursuivis et tout cela, de mémoire les statistiques qu'on a, c'est qu'il y a une croissance de la satisfaction assez importante. On frôle actuellement les 78% vraiment respectables. Au niveau de l'hébergement, effectivement, il y a eu des difficultés. Vous n'êtes pas sans connaître la réaction des stagiaires français face au fait de se retrouver — et souvent de voir un bon nombre d'entre eux qui sont au début d'un séjour à l'étranger, surtout outre Atlantique, dans un endroit comme à Montréal où ils ont à résider pendant quand même sept ou huit jours des 21 jours qu'ils vont passer au Québec, — se retrouver donc à un endroit comme la place Jacques-Cartier avec la perception que ces jeunes européens ou ces moyennement jeunes peuvent avoir d'un milieu urbain hautement nord-américain...

M. Charron: C'est le moins qu'on puisse dire.

M. L'Allier: ... et très particulier. Les Français ont donc eu une réaction de dire: Est-ce que cela correspond à l'image qu'on se faisait de l'Amérique. Evidemment, il semble que l'Hébergement idéal, pour un groupe de stagiaires français, ce serait quelque part à côté de la place Ville-Marie avec un grand jardin en arrière, parce qu'ils souhaitent avoir de l'aération, des espaces verts, le calme et tout cela, avec une climatisation quand même pas trop froide, parce qu'ils ne sont pas habitués. Ceci posé, un peu à la légère, je m'en excuse, il faut quand même bien indiquer que cette année, on a plutôt eu — et cela fait quand même deux ans — une attitude de répartir les groupes français dans divers coins de Montréal. On utilise les centres d'hébergement de l'Université de Montréal durant une période. On utilise un centre d'accueil mis sur pied par Tourbec durant une autre période pour certains types de groupes. Enfin, on a un peu essayé d'adapter les lieux d'hébergement en fonction des groupes et en fonction également de la manière dont il pourraient se débrouiller à Montréal.

Cela leur arrive aussi de changer. Au début, ils sont à un endroit et, à la fin, ils sont dans un autre.

M. Charron: Quel est le principal centre d'hébergement des Québécois lorsqu'ils arrivent à Paris?

M. L'Allier: A Paris, en fait, il y en a trois importants. Il y a le Foyer international d'accueil de Paris, il y a le Centre international de séjour de Paris et il y a bon nombre de stagiaires qui se retrouvent au Foyer moderne, complètement à l'extrémité est de Paris, peut-être le 15e arrondissement.

M. Charron: Est-ce que la plupart des stages québécois en France sont à Paris ou s'ils sont dans une ville quelconque?

M. L'Ailler: C'est cela. C'est une règle chez nous. Tout stage se déroule un peu de la façon suivante: Trois jours à Paris ou à Montréal, ses- sions culturelles, présentation globale des grandes variables de la France ou du Québec, ensuite de cela, deux, trois ou quatre jours de rencontres au niveau de Montréal ou au niveau de Paris. Ensuite, toujours une percée en région, région choisie en fonction des possibilités d'accueil, compte tenu des objectifs du stage choisi, et aussi de certaines contraintes lors de diversification, parce qu'on ne peut pas les envoyer et impliquer toujours les mêmes interlocuteurs et les mêmes réseaux. Mais il y a toujours un séjour en région, sauf de très rares exceptions.

M. Charron: M. le Président, si les autres membres n'ont pas de questions, je crois qu'on va terminer.

Le Président (M. Houde, Limoilou): D'autres questions au programme 3?

Programme 3, éléments 1 et 2, adoptés. La commission ajourne ses travaux sine die.

(Fin de la séance à 17 h 6)

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