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Commission permanente de la présidence du
conseil
de la constitution et des affaires
intergouvernementales
Etude des crédits du Conseil
exécutif
Séance du mardi 3 juin 1975
(Seize heures cinquante minutes)
M. Gratton (président de la commission permanente de la
présidence du conseil, de la constitution et des affaires
intergouvernementales): A l'ordre, messieurs!
La commission reprend cet après-midi l'étude des
crédits du Conseil exécutif. Les changements chez les membres de
la commission sont les suivants: M. Lessard remplace M. Bédard; M.
Quen-neville remplace M. Bourassa; M. Fortier remplace M. Denis et M.
Lachapelle remplace M. Malouin. Je pense qu'il serait de mise que nous
commencions par l'étude du programme 4, et plus spécifiquement
par l'ODEQ. Le ministre d'Etat, et député de Joliette.
Office de développement de l'Est du
Québec (suite)
M. Quenneville: Je suis prêt à répondre,
naturellement, aux questions qui peuvent subsister après l'exposé
que j'ai fait des réalisations de l'ODEQ. Je dois dire que je regrette
que les fonctionnaires de l'ODEQ ne soient pas ici cet après-midi, mais
je pense être en mesure de répondre de façon
adéquate aux questions que l'Opposition pourra me poser
Zones agro-forestières
M. Lessard: M. le Président, l'autre jour, j'avais
posé la question au ministre, à la fin de la séance de la
commission parlementaire, à savoir quelles étaient les raisons
qui avaient fait que la désignation des centres agro-forestiers avait
été remise. Je pense que l'arrêté en conseil a
été suspendu. Quelle raison a-t-on invoquée?
M. Quenneville: M. le Président, en fait, il ne s'agit pas
tellement de centres agro-forestiers. Il s'agit plutôt de zones
agro-forestières. Je peux vous dire que ces zones
agro-forestières, à l'intérieur desquelles on
prévoit des développements, ont été
déjà désignées. Sur la question des centres
agro-forestiers, il y a eu des discussions. Je peux vous dire que les milieux,
le CRD en particulier, ont demandé de reporter cette étude
à plus tard, après examen des dossiers que l'ODEQ leur a
transmis.
M. Lessard: Quelles étaient les raisons que le CRD a
invoquées pour faire cette demande de retarder la désignation des
centres comme tels? Je comprends bien que les zones agro-forestières ont
été désignées. Cependant, on sait que dans la po-
litique de déplacement des gens, il faut quand même savoir
où les déplacer. Est-ce que ce sont des discussions entre
différents villages, ou est-ce l'esprit de clocher?
M. Quenneville: M. le Président, sur cette question de
différer la désignation des centres agro-forestiers, il faut dire
que ceci ne dépend pas nécessairement de discussions entre les
différentes municipalités. Il s'agit beaucoup plus d'une
volonté, de la part de ces mêmes milieux, d'avoir une vue
d'ensemble beaucoup plus large. On voudrait qu'aux centres agro-forestiers on
puisse greffer la question du tourisme, la question des richesses naturelles.
C'est la raison pour laquelle les représentants du milieu et le CRD ont
demandé de différer la solution au problème. Encore une
fois, comme je l'avais dit lors de la dernière séance, nous avons
soumis au CRD un document fort important à ce sujet, le 15 mai, et nous
attendons l'avis du CRD et des représentants du milieu.
M. Lessard: Est-ce la même décision qui a
été prise en ce qui concerne la Société mixte
agricole et sylvicole de l'est du Québec? Cette décision est-elle
en relation avec le fait, justement, qu'on n'ait pas décidé des
centres agro-forestiers comme tels?
M. Quenneville: II faudrait dire qu'à ce moment les
représentants du milieu, comme je le disais tantôt, et le CRD ont
décidé d'avoir une politique, une vue d'ensemble beaucoup plus
large.
C'est la raison pour laquelle même le ministre des Terres et
Forêts s'est rendu sur place, il a soumis une proposition d'équipe
technique, se greffant à cette société mixte, et on a
demandé de reporter à plus tard pour pouvoir englober à ce
moment d'autres vocations susceptibles d'améliorer le mieux-être
de la population de l'arrière-pays.
Exploitation des ressources
M. Lessard: L'autre jour, nous parlions de l'arrêté
en conseil 1452, je ne sais pas si on se comprenait bien, mais je pense qu'il
existe un arrêté en conseil 1452-A; est-ce possible? Je vais
préciser ma question, M. le Président. Dans l'arrêté
en conseil 452-A, semble-t-il, on parlait de l'implantation des
sociétés d'exploitation des ressources; le ministre est-il
informé, pourrait-il nous donner des explications concernant ces
sociétés d'exploitation des ressources?
M. Quenneville: A ce moment-là, dans l'arrêté
en conseil 1452-74, l'article 10 de façon plus particulière, il
était question surtout d'esquisse ou de schéma de
développement et d'aménagement du Bas-Saint-Laurent et de la
Gaspésie, des Iles-de-la-Madeleine, et de propositions
d'aménagement intégré des ressources de
l'arrière-pays. Il est possible qu'à un moment donné cette
question du tourisme, des richesses naturelles soit intervenue; c'est la raison
pour laquelle nous avons différé à ce moment-là
l'adoption de programmes nouveaux.
M. Lessard: Je suis d'accord, mais il existe certainement quelque
part un arrêté en conseil qui serait 1452-A du 31 mars 1974,
où on parlait d'aménagement intégré de
l'arrière-pays et où, en même temps, on indiquait la
possibilité de création de sociétés d'exploitation
des ressources; et même l'on dit dans la charte de ces
sociétés, qui aurait été acceptée par
différents ministères, à savoir les Terres et
Forêts, le Tourisme, la Chasse et la Pêche, l'agriculture, etc., on
précise à un moment donné quelles seront les fonctions des
sociétés d'exploitation des ressources. Par exemple, au Tourisme,
on dit ceci: Ces sociétés pourront exploiter des terrains de
camping, des centres touristiques, des centres récréatifs, et
exercer toute activité connexe du domaine touristique, y compris le
pourvoyage. Deuxièmement, exploiter les ressources éducatives et
récréatives de la forêt et aménager la forêt
au bénéfice de la faune. Donc, les sociétés
d'exploitation des ressources couvriraient non seulement le secteur touristique
je donne l'exemple pour le secteur touristique mais aussi le
secteur forestier et même le secteur culturel et intégreraient
l'ensemble de ces ressources.
M. Quenneville: M. le Président, c'est exactement la
raison pour laquelle ce qui avait été prévu par
l'arrêté en conseil 1452, le point de vue du milieu et du CRD a
été modifié pour intégrer des ressources autres que
les ressources agroforestières. Le dossier a été
réouvert à ce moment-là de façon à pouvoir
considérer dans l'aménagement intégré des
ressources de l'arrière-pays, ces possibilités touristiques,
culturelles, etc.
M. Lessard: Je comprends, M. le Président, mais je pose
cette question au ministre: Est-ce qu'à la suite de cet
arrêté en conseil on s'est entendu, au niveau du milieu comme au
niveau de l'ODEQ, pour constituer des sociétés d'exploitation des
ressources, dont la responsabilité était non seulement
l'aménagement global du territoire, mais était aussi
l'exploitation du territoire? Si oui, est-ce que cela a été
constitué en vertu d'un arrêté en conseil?
M. Quenneville: L'arrêté en conseil tel quel, il n'y
a pas d'arrêté en conseil pour intégrer d'autres vocations.
Actuellement, il s'agit surtout de pouvoir préciser exactement quelles
sont les vocations possibles à l'intérieur de
l'arrière-pays, de façon à pouvoir les intégrer
dans ce schéma de développement, d'aménagement
intégré.
Nous attendons tout simplement l'avis du CRD, c'est !a raison pour
laquelle nous avons soumis un dossier fort important à ce sujet, et nous
attendons la réponse du CRD.
M. Lessard: La charte des sociétés d'exploitation
des ressources, on retrouve cela où, M. le Ministre?
M. Quenneville: Pardon?
M. Lessard: La charte des sociétés d'exploitation
des ressources, on trouve cela où, M. le Président? Trouve-t-on
cela dans l'arrêté en conseil I452, article 10? Le ministre
pourrait-il nous lire l'article 10? Parce que les ministères aussi
devaient avoir un rôle d'ici le 31 mars.
M. Quenneville: Ce qui se passe c'est qu'au début, nous
avions prévu simplement des sociétés mixtes
agro-forestières, et par la suite, nous avons pensé qu'il
pourrait y avoir d'autres ressources à l'intérieur de
l'arrière-pays. C'est la raison pour laquelle nous avons demandé
de reconsidérer ces sociétés mixtes de façon
à pouvoir intégrer d'autres vocations. C'est ce qu'étudie
actuellement le CRD.
M. Lessard: M. le Président, il y a certainement un
document que le ministre possède comme ministre responsable de l'ODEQ
où l'on précise la charte des sociétés
d'exploitation des ressources, puisque l'on se pose toujours la question:
Est-ce que les ministères reconnaissent les sociétés
d'exploitation des ressources? L'arrêté en conseil I452-A, article
10, parlait d'aménagement global du territoire, mais suite à cet
arrêté en conseil, il y a certainement eu des décisions
supplémentaires, à savoir la constitution, à savoir que
les ministères étaient d'accord pour constituer des
sociétés d'exploitation des ressources. Je n'ai pas
rêvé en couleur lorsque je précise qu'on donne des
fonctions à la société d'exploitation des ressources.
M. Quenneville: M. le Président, je serais fort curieux
que le député de Saguenay puisse nous lire l'article de
l'arrêté en conseil I452-A.
M. Lessard: Lisez-moi l'article 10.
M. Quenneville: L'Office de planification et de
développement du Québec, de l'Est, et les ministères
concernés s'engagent à soumettre, avant le 31 mars 1975, au
Conseil régional de développement de l'Est du Québec, dans
le cadre d'une esquisse du schéma de développement et
d'aménagement du bas du Saint-Laurent, de la Gaspésie et des
Iles-de-la-Madeleine, des propositions d'aménagement
intégré des ressources de l'arrière-pays, et à lui
présenter subséquemment un nouveau programme d'aide aux migrants
qui s'inscrive en complémentarité à ces propositions.
M. Lessard: D'accord, l'ODEQ s'engageait en vertu de
l'arrêté en conseil 1452, article 10, à soumettre avant le
31 mars certains projets globaux d'aménagement, mais par la suite, il y
a eu certainement quelque part la constitution de sociétés
d'exploitation des ressources puisqu'il y a une charte qui existe à ce
sujet.
M. le Président, j'ai devant moi le manifeste de Saint-Guy,
Esprit-Saint, Trinité-des-Monts,qui se lit comme suit, je ne lis que le
début parce qu'on aura d'autres questions sur cela: Aménagement
touristique du territoire de l'arrière-pays. Ce n'est
pas moi qui l'ai inventé, c'est le manifeste de Saint-Guy,
Esprit-Saint, Trinité-des-Monts. Avec l'implantation des
sociétés d'exploitation des ressources, nous retrouvons dans leur
charte une clause intitulée: Tourisme, qui dit ceci... Le ministre
semble prendre cela à la légère quand je parle de
Saint-Guy, Esprit-Saint et Trinité-des-Monts.
M. Quenneville: Je regrette infiniment, M. le Président.
Je me demande pourquoi le député de Saguenay prétend que
je prends cela à la légère.
M. Lessard: C'est la réaction du ministre; je m'excuse, M.
le Président.
M. Quenneville: C'est une question d'interprétation. Je ne
suis pas prêt à admettre cela, je m'excuse.
M. Lessard: D'accord, M. le Président, je constate que le
ministre prend cela au sérieux maintenant.
M. Quenneville: II charrie là.
M. Lessard: Cette réunion s'intégrait à
l'intérieur de l'Opération Dignité II, et je continue, M.
le Président. Il existe dans la charte une clause intitulée:
Tourisme, qui dit ceci:
Exploiter des terrains de camping, centres touristiques et centres
récréatifs et exercer toute activité connexe du domaine
touristique, y compris le "pourvoyage"; 2) exploiter les ressources
éducatives et récréatives de la forêt et
aménager la forêt au bénéfice de la faune.
M. le Président, puisqu'on parle dans ce document, dans ce
manifeste de société d'exploitation des ressources, cela doit
certainement exister quelque part, à l'intérieur d'un document de
l'ODEQ. C'est cela que je voulais savoir.
M. Quenneville: II y a eu un document interne, à ce
moment, qui prévoyait, justement, d'ajouter au développement
agro-forestier d'autres ressources possibles, à l'intérieur de
l'arrière pays. C'est, naturellement, à la lumière des
discussions qui ont eu lieu, depuis cet arrêté en conseil, que le
CRD a demandé de reconsidérer les possibilités d'autres
vocations pour l'arrière pays. Nous attendons leur avis et nous sommes
prêts à donner suite à cet avis.
M. Lessard: En tout cas.
M. Quenneville: Au début, il faut bien s'entendre. Vous le
voyez d'ailleurs dans l'arrêté en conseil 1452 où il
était surtout question du développement agro-forestier. Ce n'est
que par la suite, à la suite de discussions, qu'on en est venu à
d'autres vocations possibles.
M. Lessard: Dans l'arrêté en conseil 1452-A, article
10, il était question d'aménagement global, le terme bien
précis, d'aménagement intégré du territoire. Il
était surtout précisé que chacun des ministères
impliqués, particulièrement le ministère du Tourisme, le
ministère de l'Agriculture, le ministère des Terres et
Forêts allait désigner, faire connaître, d'ici le 31 mars,
c'est-à-dire jusqu'au 31 mars dernier, son plan d'aménagement du
territoire. Est-ce que le ministre pourrait me dire si chacun des
ministères concernés, à savoir Tourisme, Terres et
Forêts et Agriculture, ont fait connaître à
l'opération Dignité et au CRD leur plan d'aménagement du
territoire? Est-ce que cela s'intègre à l'intérieur d'un
plan global?
M. Quenneville: A ce moment, il faut dire que les
ministères des Terres et Forêts, du Tourisme et de l'Agriculture
ont fait connaître à la population et au CRD, leur proposition
quant à l'aménagement intégré des ressources de
l'arrière-pays.
M. Lessard: Avant le 31 mars, les différents
ministères...
M. Quenneville: C'est-à-dire, avant le 31 mars, on a
demandé, à un moment donné, un délai d'environ un
mois et on a déposé, par la suite, le document en question.
M. Lessard: Le ministre pourrait-il m'expli-quer, comme ministre
responsable de l'ODEQ, la réponse qui fut donnée
justement, à cette assemblée, à cette réunion de
l'opération Dignité qui avait lieu à Esprit-Saint, au mois
de mars dernier par M. Champagne, le sous-ministre du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche selon laquelle M. Lafresnaye aussi avait
répondu exactement la même chose il ne connaissait pas du
tout le document 1452-A? M. Champagne comme M. Lafresnaye, je pense, qui est
responsable du ministère du Tourisme n'était même pas... On
sait que M. Champagne est sous-ministre au Tourisme. Je sais que le ministre du
Tourisme siège, je pense, aussi au conseil des ministres. Le
sous-ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche affirmait,
textuellement, devant plus de 400 personnes, que c'était la
première fois qu'il entendait parler du document 1452-A qui avait
été adopté, je pense, en mars il y avait un an
1974, le 31 mars 1974.
M. Quenneville: Naturellement, il est possible que le
sous-ministre au Tourisme... C'était un peu avant, je m'excuse.
M. Lessard: En tout cas, c'est encore pire cela.
M. Quenneville: C'est un peu avant, c'est le 19 mars.
M. Lessard: C'est encore pire.
M. Quenneville: Naturellement, il est possible que le
sous-ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pèche ait pris
connaissance, à ce moment, d'un document. Vous comprendrez facilement
que le sous-ministre en question voit à la planification
de toute la province. Ce n'est pas impossible que cela se soit
produit.
M. Lessard: M. Lafresnaye...
M. Quenneville: II n'en reste pas moins que depuis ce temps,
depuis le 19 mars, il y a eu quatre réunions auxquelles a
participé le sous-ministre en question. Je peux vous dire qu'il est
fortement sensibilisé et que, naturellement, il devrait donner suite
à cet arrêté en conseil 1452-A sur lequel vous
insistez.
M. Lessard: M. le Président, qu'on se comprenne bien.
Quand je parle du 31 mars, il ne s'agit pas de la dernière
assemblée de l'opération Dignité.
M. Côté: La réunion où vous
étiez.
M. Lessard: C'est cela, la réunion où
j'étais. Il s'agit du mardi; la réunion a eu lieu le mardi 11
mars précisément.
M. Quenneville: En fait, c'est depuis le 19 mars qu'il y a eu des
réunions.
M. Lessard: D'accord. Oui, parce que l'engagement avait
été pris par le sous-ministre Roland Champagne à ce
moment, que la première réunion avait lieu le 19 mars.
M. Quenneville: Oui, cela prouve réellement
l'efficacité du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche.
M. Lessard: On va voir.
M. Quenneville: Nous avons pris un engagement le 11 mars.
Dès le 19 mars, il y a eu une réunion et il y en a eu trois
autres par la suite.
M. Lessard: On va voir. J'ai eu l'occasion de constater que c'est
à force de poignet que les gens ont réussi à obtenir la
signature d'une entente, à un moment donné. Quand il me
parle...
M. Quenneville: II faudrait bien s'entendre là-dessus.
M. Lessard: ... d'efficacité du ministère du
Tourisme, on va s'en parler. C'est le 31 mars 1974; qu'on me comprenne bien, le
31 mars 1974, l'arrêté en conseil 1452-A était
adopté. C'est bien cela? Est-ce que le ministre pourrait
vérifier...
M. Quenneville: Une minute, on va vérifier, M. le
Président.
M. Lessard:... sur l'arrêté en conseil?
M. Quenneville: Pour répondre au député de
Saguenay, disons que le 11 mars, comme il le soulignait tantôt, le
sous-ministre adjoint au développement du ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche, M. Champagne, a accepté...
M. Lessard: Ce n'est pas ma question.
M. Quenneville: Oui, c'était votre question. Vous me
parliez tantôt de...
M. Lessard: Ma question est celle-ci: Quand l'arrêté
en conseil 1452-A a-t-il été adopté au conseil des
ministres? J'ai dit que c'était le 31 mars 1974; est-ce que c'est
exact?
M. Quenneville: M. le Président, cela va peut-être
prendre quelques minutes. Malheureusement, les représentants de l'ODEQ
ne sont pas ici. D'ici deux ou trois minutes, on sera en mesure de pouvoir
déposer...
M. Lessard: Oui, mais c'est important dans la discussion.
M. Quenneville: Oui, je suis d'accord là-dessus. C'est
énormément important, mais tout est important d'ailleurs dans
l'Est du Québec. Nous serons en mesure de pouvoir...
M. Lessard: Disons que je présume, d'après les
informations que je possède et le ministre pourra me dire si ce
n'est pas le cas plus tard que c'est le 31 mars 1974 qu'a
été adopté un arrêté en conseil très
important, 1452, dont l'article 10 précise qu'il faut maintenant parler
d'aménagement intégré du territoire. Et en relation avec
cela, d'ici le 31 mars 1975, chacun des ministères impliqués dans
cet aménagement global de l'arrière-pays devra faire
connaître ses plans d'aménagement du territoire, devra faire
connaître ses programmes. Donc, cela inclut particulièrement le
ministère de l'Agriculture, le ministère des Terres et
Forêts, le ministère du Tourisme. Le ministre est d'accord
jusqu'ici sur cela. La question que je posais tout à l'heure, puisque
vous m'avez parlé de l'efficacité du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche...
A moins que je ne me trompe, c'est la question que je pose: Comment se
fait-il qu'un arrêté en conseil aussi important pour les gens de
la région ne soit pas connu, en date du 11 mars 1975 par le
sous-ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, M. Roland
Champagne, qui avait été désigné directement par le
ministre pour aller à cette rencontre du 11 mars pour la question de
l'opération Dignité II? Même le responsable régional
du ministère du Tourisme, M. Lafresnaye, si je ne me trompe, affirmait
la même chose. Il disait textuellement, en ce qui concerne les
sociétés d'exploitation et en ce qui concerne
l'arrêté en conseil 1452-A: "Je ne connais pas de document
demandant une telle chose," à savoir la nécessité de
désigner le plan d'aménagement du ministère avant le 31
mars 1975.
M. Quenneville: M. le Président, il est certain que
l'arrêté en conseil prévoyait, au départ, comme je
le disais tantôt, un développement intégré ou un
aménagement intégré des ressources visant surtout
l'Agriculture et le ministère des Terres et Forêts. Par la suite,
s'est greffée cette addi-
tion du Tourisme. Il est possible que le ministère, à ce
moment-là, ait accusé un certain recul par rapport au travail
déjà fait par les deux ministères impliqués, le
ministère des Terres et Forêts et le ministère de
l'Agriculture.
M. Lessard: Non seulement c'est un recul, M. le Président,
mais on parlait de l'aménagement global du territoire. Non seulement
c'est un recul, mais le ministère du Tourisme, à ce
moment-là, à savoir le 11 mars 1975, non seulement n'avait pas
fait connaître ses plans intégrés d'aménagement du
territoire; non seulement il n'avait pas fait connaître ses programmes,
tel que le prévoyait l'article 10 de l'arrêté en conseil
1452-A du 31 mars 1974, mais il n'était même pas au courant que
cet arrêté en conseil existait. Je reviens à ce que me
disait le ministre tout à l'heure, est-ce qu'on peut parler de
l'efficacité du ministère du Tourisme dans de telles
circonstances?
M. Quenneville: II reste quand même une chose certaine,
c'est qu'au départ, comme je le répétais
tantôt...
M. Lessard: Vous trompez la population encore une fois, c'est
cela qui est la chose certaine.
M. Quenneville: M. le Président, je pense que le
député de Saguenay présume...
M. Lessard: Vous auriez dû assister à
l'opération Dignité II à ce moment-là.
M. Quenneville: J'ai assisté à d'autres
opérations aussi. Le député de Saguenay n'était
peut-être pas toujours là. Il n'en reste pas moins, chose
certaine, que les visées, les vocations déterminées par le
milieu, au départ, étaient l'aménagement
intégré des ressources agro-forestières. Il n'était
absolument pas question du ministère du Tourisme à ce
moment-là. Ce n'est que par la suite, effectivement, que les CRD et les
gens du milieu ont fait valoir la possibilité de vocations autres que la
vocation agricole ou la vocation forestière.
M. Lessard: En vertu de 1452, article 10, tous les
ministères impliqués, y compris le ministère du Tourisme,
le ministère des Terres et Forêts et le ministère de
l'Agriculture devaient faire connaître leur plan d'aménagement.
Ils devaient faire connaître avant le 31 mars quels étaient leurs
programmes dans la région. C'était justement d'ailleurs pourquoi
le 11 mars, l'opération Dignité II rencontrait le
ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche pour savoir si
ces plans allaient être déposés avant le 31 mars, pour
savoir si des crédits d'aménagement touristique étaient
prévus pour l'année à venir en ce qui concerne
l'aménagement de ces territoires, particulièrement de
l'arrière-pays. Du côté du ministère du Tourisme, de
la Chasse et de la Pêche, on n'était pas au courant du tout. Que
fait-on de la coordination à l'intérieur de ces
ministères? Encore là, M. le Président,
l'arrêté en conseil était très explicite et
l'impression qu'avait la population était qu'on venait encore de prouver
qu'on l'avait leurrée quand on avait accepté
l'arrêté en conseil 1452-A.
M. Quenneville: M. le Président, vous me permettrez
peut-être une question au député de Saguenay. Je comprends
que c'est à lui à poser des questions, mais, avant le 11 mars
1975, est-ce que le député de Saguenay a l'impression qu'on a
insisté énormément sur d'autres vocations que les
vocations agricole et forestière? Je ne crois pas.
M. Lessard: Quand on avait demandé...
M. Quenneville: C'est possible que sur papier on attribue
d'autres vocations.
M. Lessard: Les gens de la région, étant
donné que vous leur aviez proposé l'arrêté en
conseil 1452-A, sont toujours restés... Ce ne sont pas les gens de la
région qui sont au gouvernement. Ce n'est pas l'ensemble des gens. Ils
ont des représentants, d'accord, mais les gens de la région ont
toujours espéré qu'au 31 mars 1975, selon ce qui était
prévu en vertu de l'arrêté en conseil, a l'article 10,
particulièrement, les gens avaient espéré que le
ministère du Tourisme vienne faire connaître à la
population de Saint-Guy, à la population de Esprit-Saint, à la
population de Trinité-des-Monts, comme à toute l'opération
Dignité II, son plan d'aménagement du territoire.
M. Quenneville: A l'ODEQ, nous nous sommes toujours basés
sur l'intervention du comité des ressources de la Conférence
administrative de l'Est du Québec qui a présenté un
rapport au comité permanent d'aménagement du territoire de
l'arrière-pays du CRD, en date du 15 mai 1975. Je pense qu'on ne peut
pas prévoir les objectifs que peuvent se fixer les gens du milieu et
c'est la raison pour laquelle, effectivement, ce n'est qu'à partir du 11
mars qu'il y a eu une position de la part du ministère du Tourisme et,
depuis ce temps, on peut vous dire quand même que le ministère du
Tourisme était passablement actif.
M. Lessard: Les gens du milieu attendaient que les
différents ministères, que le ministère du Tourisme fasse
connaître les plans d'aménagement et la réponse que les
gens du milieu ont obtenu du ministère du Tourisme en date du 11 mars,
c'était que ces plans d'aménagement n'étaient non
seulement pas prêts, mais qu'on ne connaissait pas l'arrêté
en conseil 1452-A. Parlons maintenant de l'aménagement, parlons du
travail qui a été fait depuis le 11 mars 1975. Les gens du
milieu, dans leur manifeste...
M. Quenneville: Le manifeste de...
M. Lessard: Le manifeste de Saint-Guy, Esprit-Saint,
Trinité-des-Monts, qui a été appuyé par
l'opération Dignité II, lors de cette réunion à
laquelle devaient assister environ 350 à 400 personnes, peut-être
plus. Les gens du milieu affirmaient, M. le Président, ceci. Notre
région est do-
tée de sites géographiques qui se prêtent par
eux-même à l'aménagement et à l'utilisation
touristique. Beaucoup d'endroits sont méconnus par la majorité de
la population parce qu'ils ne sont pas accessibles. On appelle "clubs" ces
propriétés et nous en retrouvons sous différents noms:
Club Duquesne, club Landry, club Gonzague, club du lac des Vingt milles, club
des Rapides, club Matinal, club Scott, Seigneurie Matapédia et la
concession forestière qui va avec cette seigneurie. Cette
dernière fait en partie l'objet de la présente réunion.
Cet état disait-on encore de fait est discriminatoire pour
une majorité, pour une population qui a droit à son
indépendance, à sa fierté et bien entendu à ses
loisirs. Ainsi, nous demandons le non-renouvellement des baux en cas
d'échéance et l'abolition complète des clubs privés
de nos sites environnants. Nous exigeons que la gérance de ces endroits
soit remise complètement aux sociétés d'exploitation des
ressources qui englobent ces territoires.
Par contre disait-on nous sommes prêts à
former un comité de travail en collaboration avec le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche pour préparer un plan global
d'aménagement, ce qui fut fait après passablement de tordage de
bras. D'ailleurs, des projets sont déjà ébauchés
dans ce sens. On retrouve un plan très intéressant pour la
rivière Rimouski par le Comité des citoyens de
Trinité-des-Monts et des citoyens de Saint-Guy; ils ont
déjà rencontré votre ministère afin d'en obtenir la
collaboration.
En concluant écrivait-on nous pouvons vous garantir
qu'advenant une attitude non favorable à nos présentes
revendications, nous sommes décidés à prendre les moyens
nécessaires afin d'atteindre entièrement l'objet de nos
revendications. L'objet de leurs revendications, c'était d'être
capables d'aménager eux-mêmes leur territoire et cela concernait
l'abolition des clubs privés.
J'aimerais demander au ministre responsable de l'ODEQ, quels ont
été les différentes étapes qui ont suivi cette
assemblée du 11 mars 1975 et si le ministre est intervenu auprès
du ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche pour demander que
soient révoqués les clubs privés concernés.
M. Quenneville: Depuis cette date du 11 mars dernier où le
sous-ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, M. Champagne, a
accepté le principe de la participation de son ministère à
une table de travail composée des représentants
d'opération Dignité II, des sociétés d'exploitation
de ressources et des clubs privés concernés, il s'est produit
passablement de choses. Il y a eu quatre réunions, comme je l'ai dit
tantôt. L'urbaniste-conseil, M. Saint-Pierre, a été
mandaté par le ministère pour préparer, avec l'aide de la
table de travail, un plan d'aménagement touristique du territoire
d'opération Dignité II. Si ce plan est accepté par la
population, parce que nous considérons toujours énormément
cette opinion de la population, il sera intégré aux propositions
d'aménagement des ressources agricoles et fores- tières telles
que définies par le comité des ressources de
l'arrière-pays.
Effectivement, avant le 11 mars, il faudra se poser une question,
à savoir si le comité des ressources de l'arrière-pays a
fait des propositions dans ce sens. La table de travail a siégé
au moins à quatre reprises depuis le 19 mars. Le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche avec l'ODEQ entrevoient la
possibilité d'appliquer ce plan de développement touristique
à l'ensemble de l'arrière-pays de la région. Une
étude dans ce sens est en cours. D'ailleurs, l'ODEQ a accepté de
la défrayer au montant d'environ $35,000.
M. Lessard: Vous parlez d'une étude qui est en
préparation?
M. Quenneville: De l'intégration du ministère du
Tourisme à l'intérieur de l'aménagement
intégré.
M. Lessard: Par qui cette étude est-elle
préparée?
M. Quenneville: Elle est préparée actuellement par
la firme Gaston Saint-Pierre, un urbaniste-conseil.
M. Lessard: Pourquoi cette étude a-t-elle
été demandé aux urbanistes-conseils Gaston Saint-Pierre
plutôt qu'à...
M. Malouin: ... par Lucien Lessard... M. Lessard: ...
l'OPDQ?
M. Quenneville: M. le Président, le député
de Saguenay me pose une question qui aurait dû normalement être
posée lors de l'étude des crédits du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Pourquoi ce ministère
a-t-il engagé telle firme? Je ne suis pas en mesure de répondre
à cela.
M. Lessard: Quel est le rôle de l'OPDQ dans cet
aménagement touristique, puisque l'application de l'arrêté
en conseil 1452-A relève de l'ODEQ? Quel est le rôle de l'ODEQ et
le rôle de l'OPDQ dans ce programme d'aménagement
intégré des ressources?
M. Quenneville: Comme dans tous les autres programmes, notre
rôle...
M. Lessard: ... c'est le ministère.
M. Quenneville: Un instant, je m'excuse, M. le Président.
Je pense que le député de Saguenay présume de ma
réponse.
Je dois dire que nous l'avons souligné à plusieurs
reprises. Le rôle du ministre responsable de l'ODEQ est un rôle de
coordination. Effectivement, nous n'avons pas à intervenir dans l'action
des différents ministères. Nous sommes là tout simplement
pour coordonner. En dehors de faire des
pressions pour accélérer le processus ou
l'intégration d'un ministère à l'intérieur de
l'aménagement intégré des ressources, notre rôle se
résume à cette fonction.
M. Lessard: M. le Président, si nous revenons à
l'entente, le ministre nous a parlé d'un rapport qui devait être
soumis d'ici juin prochain. Ce rapport est-il préparé par l'OPDQ
ou par une firme d'ingénieurs-conseils?
M. Quenneville: Ce rapport est préparé par l'ODEQ,
les fonctionnaires qui sont là, et devrait normalement être
disponible vers le fin de juin.
M. Lessard: Ce rapport est préparé par l'ODEQ et
non pas par une firme d'ingénieurs-conseils
M. Quenneville: Absolument pas.
M. Lessard: Je vais poser la question directement au ministre.
Est-il exact qu'une firme d'ingénieurs-conseils a été
mandatée pour faire une évaluation des réalisations issues
de l'entente?
M. Quenneville: Oui. Il y a une firme, effectivement, qui a
été mandatée à cet effet. Maintenant, il est
sûr et certain qu'il faut que cette firme puisse disposer de certaines
statistiques. On voit mal comment cette firme serait en mesure de
déposer un rapport final, définitif et une évaluation
exhaustive des réussites de l'ODEQ avant I978.
M. Lessard: Vous accumulez les échecs.
M. Quenneville: Ce sera quand même objectif.
M. Lessard: Vous dites avant I977?
M. Quenneville: En I978, avant que nous puissions donner une
évaluation définitive.
M. Lessard: Quelle est cette firme?
M. Quenneville: Ce mandat est confié au centre de
recherche économique de l'Université de Montréal.
M. Lessard: Quel en est le coût?
M. Quenneville: II s'agit d'un contrat d'environ $50,000.
M. Lessard: Quand doit-elle présenter son rapport?
M. Quenneville: II s'agit d'un contrat qui est là surtout
pour établir la méthodologie qui doit présider à
cette évaluation. Chaque ministère, par la suite, suivra cette
méthode pour définir l'évaluation.
M. Lessard: II doit exister un échéancier pour que
cette firme présente son rapport?
M. Quenneville: Nous avons déjà le rapport de la
firme en question.
M. Lessard: Vous avez déjà le rapport, donc le
travail de la firme est terminé.
M. Quenneville: Le travail de la firme est terminé.
M. Lessard: Les suites de ce rapport seront
présentées, vous me dites, d'ici à I977, soit l'analyse
exhaustive de tous les résultats.
M. Quenneville: Exactement. Pour chacun des
ministères.
M. Lessard: Le ministre pourrait-il me dire, depuis le
début de l'entente dans la région de l'Est du Québec
puisqu'on en parle très peu dans le document préliminaire,
liminaire, si vous voulez, du ministre responsable de l'ODEQ pourrait-il
me dire ou déposer des documents qui m'indiqueraient quel est le montant
global qui a été dépensé dans l'Est du
Québec?
M. Quenneville: Nous avons déjà offert, M. le
Président, dès le début des séances, de
déposer ce document. Alors, nous sommes prêts à le
déposer n'importe quand. J'aimerais faire une remarque. Depuis
tantôt, le député de Saguenay nous parle toujours de
l'arrêté en conseil I452-A. Le député pourrait-il
nous lire le texte de cet arrêté en conseil.
M. Lessard: Voici, M. le Président...
M. Quenneville: Non, je demande si le député de
Saguenay est en mesure de nous le lire.
M. Lessard: Je n'ai pas l'arrêté en conseil, M. le
Président.
M. Quenneville: Etes-vous certain que cela existe, M. le
député?
M. Lessard: C'est ce que je demande au ministre.
M. Quenneville: II y a un arrêté en conseil, M. le
Président, qui est le 1452-74. Il n'y a pas d'arrêté en
conseil I452-A. Il peut y avoir des annexes, naturellement, mais ce n'est
pas...
M. Lessard: Le ministre accepterait-il de déposer
l'arrêté en conseil 1452-74, avec les annexes?
M. Quenneville: Sûrement, M. le Président.
M. Lessard: L'an dernier, j'avais posé une question au
ministre responsable de l'ODEQ
M. Quenneville: Plusieurs.
M. Lessard: Oui, mais j'avais, particulièrement,
posé une question concernant la liaison di-
recte entre les Iles-de-la-Madeleine et le territoire de l'Est du
Québec, et non pas le Nouveau-Brunswick. Le ministre avait
répondu qu'il allait se pencher sur ce problème et qu'il serait
extrêmement intéressant de l'étudier.
Un sait, qu'actuellement, pour aller aux Iles-de-la-Madeleine, il faut
passer par une autre province, il faut passer par le Nouveau-Brunswick. On ne
peut pas faire autrement parce qu'il n'y a pas de lien direct entre les
Iles-de-la-Madeleine et le Québec. Notre tourisme doit passer par une
autre province. Les Iles-de-la-Madeleine ne sont pas reliées à la
région de la Gaspésie par un système de traversiers
direct.
Le ministre avait trouvé cette question très
sérieuse et normale, parce que c'est quand même un territoire qui
nous appartient encore, qui fait partie du Québec. Il serait normal
qu'il soit relié au Québec. Le ministre m'avait parlé
d'une étude possible. Est-ce que cette étude a été
faite? S'est-on penché sur le problème? Envisage-t-on des
solutions?
M. Quenneville: M. le Président, nous avons trouvé
naturellement la suggestion du député de Saguenay tellement
pertinente que nous sommes encore à l'étudier d'une façon
très sérieuse avant d'apporter une solution définitive
à cette question de communication ou de transport entre les
Iles-de-la-Madeleine et le territoire de la Gaspésie. Aussistôt
que les étude seront terminées là-dessus, nous serons
très heureux, premièrement, de voir à la
concrétisation de cette suggestion et, deuxièmement, de pouvoir
déposer, à ce moment, annoncer, si vous voulez, le projet en
question.
M. Lessard: J'espère que, l'année prochaine, le
ministre ne dira pas qu'il est encore en train d'étudier une
solution.
M. Quenneville: M. le Président, je considère que
nous apportions beaucoup de sérieux aux suggestions, même si elles
nous viennent de l'Opposition. Je peux vous dire que nous ferons une
étude approfondie du sujet.
M. Lessard: Cette étude est-elle commencée?
M. Quenneville: M. le Président, cette étude
relève du ministère des Transports. Je pense que la question
aurait pu être posée lors de l'étude des crédits du
ministère des Transports.
M. Lessard: Je comprends bien, M. le Président, que le
ministre nous a dit, dès le début, que c'était maintenant
les ministères impliqués qui avaient la responsabilité
comme telle de concrétiser les projets. Cela rejoint la discussion que
j'ai eue au début. Je vois venir le ministre l'année prochaine
puisque cela va être justement la concrétisation du fait que
l'ODEQ n'est plus responsable des projets.
M. Quenneville: M. le Président, je pense que le
député de Saguenay présume que je serai encore
là.
M. Lessard: Mais jusqu'ici, je pense que l'ODEQ est responsable
du plan de l'application du BAEQ, de la planification et, malgré le fait
qu'on ait enlevé l'administration des budgets, à un moment
donné, à l'ODEQ, le ministre est responsable de la coordination
de ces budgets et de l'aménagement du territoire. Parce qu'on ne fait
plus rien ici si, chaque fois qu'on pose une question au ministre, il nous
répond: Allez-vous-en à la Commission des transports poser cette
question. Je trouverais ridicule qu'on soit ici. On est aussi bien de partir.
Je dis au ministre qu'il est responsable de la région de l'Est du
Québec, comme ministre, comme d'autres régions du Québec.
Mais il est particulièrement responsable de l'ODEQ; donc, une de ses
responsabilités, c'est d'amener un aménagement intégral du
territoire.
Ce que je demande au ministre responsable de l'ODEQ, puisqu'il avait
accepté, tel qu'il le dit, ma suggestion de l'an dernier, c'est s'il est
informé ou si, du côté de l'ODEQ, on a fait une
étude précise concernant le lien direct entre les
Iles-de-la-Madeleine et la région de l'Est du Québec.
M. Quenneville: Comme je le disais tantôt, M. le
Président, cette question relève du ministère des
Transports. Je comprends que le député de Saguenay puisse
insister. Il n'en reste pas moins que les différents ministères,
après l'imputation des budgets, sont quand même contraints,
jusqu'à un certain point, non seulement dans la concrétisation,
mais même dans l'étude de certains projets.
Forcément, nous assurons la coordination de tous les
ministères. C'est notre rôle à l'ODEQ. Nous essayons,
autant que possible, de coordonner l'action des différents
ministères, mais il reste quand même que ces ministères
sont contraints, comme je le disais tantôt, à certains
budgets.
M. Lessard: Mais, M. le Président, pourquoi, dans ces
circonstances, le ministre a-t-il dit qu'il avait pris ma suggestion au
sérieux puisqu'il entendait présenter un rapport?
M. Quenneville: M. le Président, il faudrait remarquer une
chose. C'est que nous avons transmis la suggestion très pertinente du
député de Saguenay au ministère impliqué.
M. Lessard: J'ai bien l'impression, M. le Président, que
la réponse du ministre démontre qu'il n'y a absolument rien eu de
fait concernant cette question.
M. Quenneville: M. le Président, je regrette, mais c'est
une affirmation très gratuite de la part du député de
Saguenay.
M. Lessard: On verra.
M. Quenneville: Je suis certain que les ministères
auxquels nous faisons des recommandations donnent suite, de façon
concrète et heureuse, à nos suggestions.
Relocalisation des pêcheurs
M. Lessard: De toute façon, M. le Président, on en
discutera à la commission des transports, l'année prochaine. On
verra justement si cela a été pris au sérieux ou pas.
L'an dernier, on avait dépensé $3 millions dans le cadre
du plan de relocalisation des pêcheurs. On avait prévu $3
millions. J'espère que le ministre va déposer les documents que
j'avais demandés tout à l'heure. Combien ont été
effectivement dépensés, de ces $3 millions? Combien sont
prévus, cette année?
M. Quenneville: M. le Président, l'an dernier, il a
été dépensé exactement $4,075,000. Il est
prévu, cette année, environ $6.5 millions, au même poste
budgétaire. Ce sont pour les parcs de pêche.
M. Lessard: Oui. Justement, concernant les parcs de pêche,
le projet de regroupement des activités de transformation de poisson,
à trois endroits, et de localiser des points de débarquement
à huit endroits est probablement une bonne décision. Mais,
prévoit-on, quand même, pour des fins touristiques, conserver
certaines activités de pêche, à certains endroits, pour des
raisons touristiques? Il reste que, dans la Gaspésie comme dans tout
l'Est du Québec, à un moment donné, il y a certains petits
endroits dont l'attrait se centre particulièrement sur la pêche.
Puisqu'il a l'intention de regrouper l'industrie de transformation du poisson
et, ensuite, de regrouper les points de débarquement, est-ce que cela
veut dire qu'on va tout faire disparaître pour certains endroits qui
sont...
M. Quenneville: M. le Président, d'abord, il faudrait
corriger l'affirmation du député de Saguenay. Il ne s'agit pas de
trois centres de débarquement...
M. Lessard: Non, de huit centres de débarquement et de
trois centres de transformation.
M. Quenneville: II y a quatre centres de tran-formation. En plus
de cela, il y a des budgets prévus, naturellement, pour l'aide technique
des comptoirs de vente de poisson.
M. Lessard: Je suis d'accord, mais comme conséquence,
est-ce que cela peut apporter la disparition complète des
activités de pêche dans des endroits où l'attrait
touristique est justement la pêche?
M. Quenneville: M. le Président, il est certain que les
comptoirs, à ce moment, relatifs à la vente des produits de la
pêche, constituent un attrait touristique important. Nous avons plusieurs
comptoirs, en ce moment, qui pourront continuer cet impact au point de vue
touristique. Il y a, d'ailleurs, déjà, une dizaine de comptoirs
installés au niveau du territoire.
M. Lessard: Je suis d'accord, que, pour la rentabilité des
activités de pêche, il faut, juste- ment, en arriver à un
regroupement des endroits de transformation et à un regroupement des
endroits de débarquement aussi. Cependant, c'est strictement dans la
perspective commerciale et aussi dans la perspective d'aider les pêcheurs
professionnels. Je n'en doute pas. Je suis d'accord avec le ministre. Mais, il
reste que, dans certains petits villages, si on fait disparaître
complètement les activités de pêche qui seraient
peut-être des activités artisanales, cela pourrait avoir des
conséquences mauvaises ou désastreuses pour le tourisme, puisque
cela peut être un attrait.
M. Quenneville: Le ministère continue de fournir des
subventions aux pêcheurs côtiers et nous croyons qu'avec ce
système, nous serons en mesure de pouvoir respecter l'idée du
député de Saguenay.
Parc du Bic
M. Lessard: Concernant le parc du Bic, le ministre pourrait-il me
dire quels sont les montants? Si c'est une réponse très
évasive, en tout cas, nous verrons. Est-ce le ministre qui est
responsable, justement, de la coordination de l'aménagement de ce parc?
Quels sont les échéanciers prévus? Quels sont les montants
prévus cette année?
M. Quenneville: M. le Président, au sujet du parc du Bic,
le plan global d'expropriation est déjà déposé.
Nous avons rencontré certaines difficultés. Elles se sont
aplanies, à la suite de nombreuses démarches des fonctionnaires
de l'ODEQ et du ministère impliqué. Les plans parcellaires sont
presque tous déposés, sauf onze dossiers qui doivent être
révisés pour cause d'erreurs.
Cependant, ces plans parcellaires des derniers dossiers seront
déposés, au plus tard, la semaine prochaine. Ces plans sont
disponibles, pour l'information du député de Saguenay, au bureau
d'enregistrement à Rimouski. Près de $2 millions sont disponibles
par les fonds de l'entente, pour l'acquisition des terrains du parc du Bic. Le
plan global d'aménagement est en préparation par les
spécialistes du MTCP.
M. Lessard: Ce sont $2 millions?
M. Quenneville: Oui, $2 millions. Le comité des citoyens
impliqués sera consulté aux différentes étapes de
préparation de ce plan d'aménagement.
Les aménagements futurs seront complétés à
partir des fonds provenant du budget régulier du MTCP, de l'entente
auxiliaire en négociation actuellement et du fonds provincial de
développement québécois. Pour les propriétaires de
résidences estivales, le ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche, comme vous le savez d'ailleurs, est d'accord pour que les
propriétaires situés dans le parc puissent jouir du droit de
résidence pour une période de dix ans, aux conditions suivantes:
que les chalets ne soient pas situés dans une zone prévue comme
devant être aménagée; que ces chalets ne soient pas
situés dans une zone où l'équilibre écologique
serait en danger.
Pour les actuels résidants permanents, qui sont au nombre de
quatre, d'ailleurs, le ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche accepte le droit de résidence à vie dans le parc.
Bateau-rail
M. Lessard: Puisque le temps presse, M. le Président,
j'aimerais parler d'un projet fort important, le bateau-rail qui devait entrer
en service en mars 1975. On sait que nous sommes rendus en juin 1975, et on
sait surtout, puisque le député de Matane a soulevé la
question l'autre jour en disant que c'était un projet très
important pour la région non seulement de la Gaspésie, mais aussi
de la région de la Côte-Nord, que des problèmes très
importants se posent. On sait que ce n'est qu'en septembre prochain que la
Commission des transports se réunira à nouveau pour discuter de
ce problème. On sait, par ailleurs, que le député de
Rimouski a fait valoir une autre possibilité, entre le Canadien
Pacifique et la Société des traversiez du Québec.
J'aimerais que le ministre nous fasse le bilan. J'aimerais savoir, quand le
ministre espère-t-il pouvoir concrétiser ce projet? Le ministre
est-il d'accord avec la proposition du député de Rimouski?
Le ministre maintient-il encore sa décision concernant la
société COGEMA qui a reçu de la Commission des transports
l'autorisation de l'exploiter? On sait que,lors des dernières
séances, la Commission des transports a pris en
délibéré, étant donné qu'en mars 1975 il
était impossible de mettre en marche ce système de
traver-siers... J'aimerais savoir quelle est la position du ministre à
ce sujet.
M. Quenneville: M. le Président, le ministre des
Transports et moi-même n'avons jamais changé d'opinion au sujet du
traversier-rail. Nous avons appuyé le projet de COGEMA-CN étant
donné, surtout, qu'il impliquait une participation de l'entrepreneurship
régional. Comme l'a souligné tantôt le député
de Saguenay, nous attendons la décision de la Commission des transports
du Québec, actuellement, avec beaucoup d'anxiété, bien
qu'à très brève échéance.la Commission des
transports du Québec sera en mesure de pouvoir octroyer ou prolonger, si
vous voulez, le permis qui a déjà été
accordé, l'an dernier, pour COGEMA et, naturellement, avec son nouvel
associé le Canadien National.
M. Lessard: M. le Président, il me resterait quelques
questions, mais je sais qu'il faut aller voter. Si le leader parlementaire du
gouvernement me le permet, après le souper je pourrais terminer cela
assez vite. S'il ne me le permet pas, ce sera sa responsabilité.
M. Levesque: Est-ce qu'on en a pour longtemps avec l'OPDQ
encore?
M. Lessard: On essaierait d'aller jusqu'à ce soir?
M. Levesque: On pourrait peut-être commencer par la fin de
l'ODEQ et terminer la soirée avec l'OPDQ
M. Lessard: D'accord!
M. Levesque: Cela compléterait, je pense, tous les
crédits du Conseil exécutif.
M. Lessard: D'accord!
Le Président (M. Gratton): La commission suspend ses
travaux jusqu'à ce soir, 20 h 15.
(Suspension de la séance à 17 h 52)
Reprise de la séance à 20 h 25
M. Gratton (président la commission permanente de la
présidence du conseil, de la constitution et des affaires
intergouvernementales): A l'ordre, messieurs!
M. Lessard: M. le Président...
Le Président (M. Gratton): Bien, si vous me
permettez...
M. Lessard: Excusez-moi, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): ... j'aurais certains
changements parce que j'ai eu la mégarde de remplacer le
député de Chicoutimi par M. Lessard, cet après-midi. Je
sais que M. Bédard voudra intervenir au cours de la soirée.
Une Voix: Non.
Le Président (M. Gratton): Non?
M. Lessard: Probablement pas mais si cela arrivait, M. le
Président...
Le Président (M. Gratton): Bon.
M. Lessard: ... ou bien remplacer... Lequel était le
deuxième? Je pense...
Le Président (M. Gratton): J'avais l'intention de demander
à M. Lessard de remplacer M. Morin...
M. Lessard: Bien, je pense que je suis à la hauteur de la
situation, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): C'est peut-être plus
difficile pour M. Quenneville, à qui je demanderais de remplacer M.
Gratton!
M. Quenneville: Ah oui! Une Voix: Cela va?
M. Quenneville: C'est un honneur par ailleurs, M. le
Président.
Le Président (M. Gratton): Alors, tel que convenu, nous
compléterons, premièrement, l'élément 3 du
programme 4: Entente "Est du Québec".
L'honorable ministre d'Etat.
Entente "Est du Québec"
M. Quenneville: M. le Président, je voudrais faire une
mise au point. Cet après-midi, à plusieurs reprises, au cours de
la dernière séance, le député de Saguenay a
invoqué l'arrêté en conseil 1452-A pour prouver
l'inefficacité d'un ministère à l'intérieur de
l'ODEQ.
Je voudrais tout simplement dire que l'arrêté en conseil
1452-A n'existe pas, d'ailleurs, pas plus qu'il n'existe d'annexé A
à l'arrêté en conseil 1452.
Je comprends facilement que la question a été posée
au moment de la dernière réunion à Esprit-Saint, où
se trouvait le sous-ministre...
M. Lessard: Ah!
M. Quenneville: ... du ministère du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche. On lui a demandé s'il était au courant de
l'arrêté en conseil 1452-A. Il est sûr et certain qu'il ne
pouvait pas être au courant puisque cela n'existe pas, ceci pour
l'information du député de Saguenay.
M. Lessard: M. le Président, si le ministre veut la
guerre, il va avoir la guerre. La réponse qu'il vient de me donner est
ridicule. C'est vraiment ridicule. On a parlé de l'article 10; on a
défini l'article 10, on a cité l'article 10 de
l'arrêté en conseil I452. Et une réponse comme
celle-là, pour essayer d'expliquer...
M. Quenneville: I452-A, M. le Président.
M. Lessard: ... que le sous-ministre du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, à un moment donné,
n'était pas au courant de cet arrêté en conseil, je trouve
cela ridicule. On avait très bien cité que dans cet
arrêté en conseil, adopté le 31 mars I974...
M. Quenneville: M. le Président, je regrette
infiniment.
M. Lessard: M. le Président...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs! A
l'ordre! Un par un.
M. Lessard: On avait très bien précisé qu'il
s'agissait de la désignation des plans des différents
ministères et de l'aménagement intégré de
l'ensemble du territoire de l'arrière pays.
Alors, si le ministre responsable de l'ODEQ veut essayer de faire du
ridicule avec cela ce soir, je trouve cela absolument
déplacé.
M. Quenneville: Pas du tout, M. le Président.
M. Lessard: M. le Président, d'accord. Il reste que
lorsque les gens de l'opération Dignité parlaient de
l'aménagement global du territoire, s'ils parlaient de I452-A, cela
pouvait aussi c'est peut-être moi qui ai fait erreur aussi...
M. Quenneville: Je croirais.
M. Lessard: Ils ont peut-être parlé de I452 ou 74
mais parce que 74, c'est l'année d'adoption, c'est tout simplement
ça.
M. Quenneville: Exactement. Mais, M. le Président...
M. Lessard: Je trouve cela ridicule. D'ailleurs, je vais vous
montrer que je suis tanné d'avoir le ridicule...
M. Quenneville: Non, je pense bien que ce qu'il y a de plus
ridicule surtout, c'est d'avoir argumenté pendant des heures, de la part
du député de Saguenay, en insistant sur le "A"...
M. Lessard: J'ai demandé si cela existait.
M. Quenneville: ... sur 1452-A alors que cela n'existe pas.
M. Lessard: J'ai demandé si cela existait...
M. Quenneville: Et, deuxièmement je m'excuse, j'ai
la parole, je n'ai pas interrompu le député de Saguenay
tantôt l'arrêté en conseil n'est pas du 31 mars mais
bien du 17 avril.
M. Lessard: Bon. Alors, ce que j'ai...
M. Quenneville: Alors, je comprends. Cet après-midi, on a
lu l'article 10 de l'arrêté en conseil à plusieurs
reprises. J'aime bien croire que, étant donné que le
député de Saguenay l'a lu, il n'a sûrement pas d'autre
question à poser là-dessus.
M. Lessard: M. le Président, ce que j'ai demandé,
c'est que j'ai essayé de faire préciser le ministre. Quand on
s'est aperçu, à un moment donné, que c'était 1452,
que ce soit A, ou que ce soit 74, ou ainsi de suite, j'ai tout simplement
essayé de savoir s'il y avait des annexes à ça.
Mais le ministre sait très bien je comprends que cela peut
être difficile pour lui de comprendre quelque chose, on va s'en reparler
tantôt...
M. Quenneville: Oh! Oh!
M. Lessard: Le ministre sait très bien ce dont je voulais
parler. Et, à ce sujet, j'ai posé une question concernant la
liaison des Iles-de-la-Madeleine avec le reste du Québec. Je pense que
ma question était sérieuse. D'ailleurs, le ministre m'a fait part
que cette question était sérieuse. Quand je veux des
réponses, je veux des réponses sérieuses.
Cette discussion s'est faite à la commission des transports. Je
vais citer exactement la discussion qui s'est faite à la commission des
transports pour montrer que le ministre n'est pas même informé de
ce qui se passe dans sa région: "M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce
que le Québec envisage, à l'heure actuelle, au niveau des
études, la possibilité de relier la Gaspésie aux
Iles-de-la-Madeleine? "M. Mailloux: C'est une possibilité qui est
mentionnée actuellement, comme est mentionnée la
possibilité de relier la région de Rimouski à la
Basse-Côte-Nord. Il y a des demandes importantes qui sont faites pour
toutes les dessertes de la Basse-Côte-Nord, l'île d'Anticosti et
les Iles-de-la-Madeleine. Jusqu'à maintenant, il n'y a pas de
décision rendue d'aucune façon. "M. Bédard (Chicoutimi):
On a souvent parlé aussi de relier les Iles au Québec en
établissant une liaison Chandler-Etang-du-Nord en utilisant le nouveau
quai qui a été construit à Etang-du-Nord.
Il semblerait que l'utilisation de ce débarcadère
raccourcirait de 30 à 40 milles la liaison
Gaspésie-Iles-de-la-Madeleine en permettant... "M. Mailloux: II n'y a
rien de fait dans ce sens. "M. Bédard (Chicoutimi): ... à un
traversier conventionnel... "Il n'y a rien de fait dans ce sens? "M. Mailloux:
II n'y a rien de fait dans ce sens. "M. Bédard (Chicoutimi): Y a-t-il
des études au moins qui sont faites? "M. Mailloux: Elles doivent
être très préliminaires puisqu'elles ne sont pas venues
à ma connaissance. "M. Bédard (Chicoutimi): C'est pour
information mais il y aurait une étude qui aurait été
faite par le BAEQ. Est-ce à la connaissance du ministre ainsi que
l'autre part... "M. Mailloux: II est... "M. Bédard (Chicoutimi):
...Lalonde, Valois et Lamarre, je crois. "M. Mailloux: Est-ce que ce ne
seraient pas des études qui sont entre les mains de l'OPDQ qui ne
seraient pas parvenues au ministère? "M. Bédard (Chicoutimi):
C'est possible. "M. Mailloux: Si j'ai dit tantôt qu'on ne connaissait
aucune étude dans ce sens, je pense avoir affirmé la
vérité. Je peux m'informer, par contre, demander à mes
fonctionnaires de s'informer si l'OPDQ ou l'ODEQ n'aurait pas de telles
études entre les mains. "M. Bédard (Chicoutimi): Je vais
plutôt réserver la question. On la posera lors de l'étude
des crédits de l'OPDQ".
Voilà, M. le Président. Le ministre a répondu,
à la question que je posais à ce sujet concernant les liaisons
possibles entre la Gaspésie et les Iles-de-la-Madeleine: Allez poser
votre question au ministère des Transports. Au ministère des
Transports, on dit: Posez donc votre question à l'OPDQ. Cela doit
être eux qui ont les études nécessaires. Je dis, M. le
Président, que la réponse du ministre était
simplement...
M. Malouin: Si c'est M. Bédard qui se posait la
question...
M. Lessard: ... une réponse très évasive,
comme je l'ai indiqué, pour essayer de sauver la face et essayer de
démontrer...
M. Côté; Vous vous êtes énervé
pour rien.
M. Lessard: ... de prouver qu'il avait fait quelque chose, et il
n'y a absolument rien de fait actuellement, encore.
Une Voix: ... phrase de M. Bédard.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs!
M. Quenneville: M. le Président, je voudrais d'abord faire
remarquer que je pense que le député de Saguenay a une mauvaise
digestion. Quand on parle...
M. Lessard: Non, j'ai digéré vos réponses.
C'est dur à digérer.
M. Quenneville: Un instant. M. le Président, je n'ai pas
interrompu le député de Saguenay tantôt. J'espère
bien pouvoir, quand même, apporter des réponses sans
l'être.
Le Président (M. Gratton): L'honorable ministre a la
parole.
M. Quenneville: Merci, M. le Président.
Au moment des études de Lalonde, Valois et Lamarre, il a
été question justement de ce projet entre les
Iles-de-la-Madeleine et la Gaspésie. A la suite des études faites
par la même firme, il y a deux axes qui ont été retenus,
à savoir l'axe Rivière-du-Loup-Saint-Siméon et l'axe entre
Matane et Baie-Comeau. Alors entre cela et dire qu'il n'y a pas eu
d'étude sur ce projet entre les Iles-de-la-Madeleine et la
Gaspésie, il y a toute une marge.
Je n'ai jamais dit que ce projet précis entre la Gaspésie
et les Iles-de-la-Madeleine était actuellement en voie de progression.
J'ai dit simplement qu'il y avait eu des études là-dessus,
purement et simplement, par la firme Lalonde, Valois. Tantôt, vous l'avez
citée vous-même. J'espère que vous vous en souvenez
toujours.
M. Lessard: Je m'en souviens parce que justement, je viens de
vous donner l'indication.
M. Quenneville: On vous a parlé d'études, je
m'excuse. M. le Président, lors de l'étude des crédits du
ministère du Transport, M. Mailloux a parlé d'études
préliminaires. Effectivement, il s'agit d'études
préliminaires, puisque cela a été étudié,
à ce moment, par la firme Lalonde.Valois, Lamarre. Cela n'a pas
été retenu puisque deux axes seulement l'ont été.
De là à dire qu'il n'y a pas eu d'étu-des, c'est
absolument faux. Il y a eu des études. Forcément, ces
études sont communiquées au ministère impliqué.
Nous avons eu aussi un rapport de ces études. Pour le moment, ce n'est
pas retenu.
M. Lessard: M. le Président, la réponse que me
donne le ministre actuellement concerne les études faites par Lalonde,
Valois. Le ministre pourrait-il me préciser en quelle année le
rapport Lalonde, Valois a été déposé?
M. Quenneville: Le rapport a été
déposé à la fin de 1970.
Liaison Gaspésie-lles-de-la-Madeleine
M. Lessard: A la fin de 1970. Le ministre se rappelle-t-il la
question que je lui ai posée cet après-midi, à savoir si
on analysait une possibilité de liaison maritime entre la
Gaspésie et les Iles-de-la-Madeleine? Le ministre m'a répondu
à peu près ce qui suit: Nous avons trouvé tellement
sérieuse la réponse du député de Saguenay que nous
avons fait des études à ce sujet.
Le ministre voulait donc dire que depuis ma suggestion, il y avait eu
des études récentes. Lorsque j'ai voulu poser des questions au
ministre, il m'a dit: Allez poser votre question au ministère des
Transports. Or, le ministère des Transports dit qu'il y a eu des
études faites, une étude globale sur l'ensemble des transports
dans l'Est du Québec, qui est le rapport Lalonde, Valois qui parlait
justement de la liaison Matane-Godbout, qui parlait de la liaison
Tadoussac-Saint-Siméon-Rivière-du-Loup, et qui parlait, à
un moment donné, dans l'ensemble du rapport, probablement de la liaison
possible des Iles-de-la-Madeleine avec la Gaspésie.
L'an dernier, j'avais demandé au ministre si on prévoyait
la liaison directe. Probablement en pensant qu'il y avait des études
récentes, et en pensant, encore une fois, que j'allais être
satisfait de sa réponse, le ministre me dit que ces études
devaient être faites par le ministère des Transports. Je vous
indique que la réponse du ministre des Transports lors de la discussion
des crédits de son ministère, est à peu près
celle-ci: Allez voir à l'OPDQ.
M. Quenneville: A peu près celle-ci.
M. Lessard: Oui. Allez à l'OPDQ, probablement que ces
études existent là. Or, ce sont des études Lalonde,
Valois. N'allez pas me dire que depuis un an, vous avez fait des
études.
M. Quenneville: M. le Président, je regrette infiniment.
Je n'ai jamais dit que nous avions fait des études depuis un an. Je vous
ai tout simplement dit qu'il y avait eu des études faites
là-dessus et que, naturellement, ces rapports sont soumis au
ministère impliqué. Que le ministère n'ait pas retenu,
pour le moment, cette liaison entre les Iles-de-la-Madeleine et la
Gaspésie, ceci ne veut pas dire, premièrement, que le projet est
abandonné. Ceci veut dire tout simplement que le projet n'a pas
été retenu, pour le moment, par le ministère des
Transports.
Lorsque le ministère des Transports aura décidé,
à la suite de cette consultation de ce rapport Lalonde, Valois, d'y
donner suite, il communiquera avec l'ODEQ, à ce moment, et nous verrons
la possibilité ou non d'y donner suite.
M. Lessard: Quel est le rôle de l'ODEQ, à un moment
donné, dans tout cela?
M. Quennevilie: C'est un rôle de coordination entre les
différents ministères. Cela fait bien des fois qu'on vous le dit
pourtant!
M. Lessard: De coordination. Vous n'avez pas de pouvoir de
décision. Pourtant, on a constitué l'ODEQ pour avoir des pouvoirs
de décision pour appliquer le rapport prévu par le BAEQ. Etant
donné qu'il n'y avait pas eu de décision à ce sujet, je
vous ai demandé l'an dernier, comme je vous !e demande cette
année, si le ministre responsable de l'ODEQ a étudié ia
possibilité de créer un lien direct entre la Gaspésie et
les Iles-de-la-
Madeleine, tel que le demandent depuis près de quatre ans les
maires de la région des Iles-de-la-Madeleine.
M. Quenneville: A ce moment, ce serait conférer au
ministre responsable de l'ODEQ le rôle d'un ministre
plénipotentiaire prenant la décision pour tous les
ministères. Nous l'avons répété à plusieurs
reprises, il semble que le député de Saguenay n'ait pas compris.
Le rôle de l'ODEQ est un rôle de coordination en fait, nous sommes
là pour recevoir les recommandations des différents
ministères et voir à la coordination entre les différents
ministères. Nous n'avons pas de décision à prendre pour le
ministère.
Il ne doit pas avoir compris, M. le Président, il n'a pas
écouté du tout. En tout cas, ce n'est pas grave.
M. Lessard: Oui, j'ai compris que vous aviez un rôle de
coordination entre les différents ministères. Autrement dit, j'ai
compris que vous n'aviez plus de rôle. C'est à peu près
ça.
M. Quenneville: Justement, M. le Président, on voit qu'il
n'a rien compris.
M. Lessard: Est-ce que le ministre, étant donné
l'importance touristique j'espère qu'il en est conscient
que peut comporter justement la liaison directe entre les Iles et la
Gaspésie, a l'intention non pas de se limiter à l'ancien rapport
La-londe, Valois de 1970, mais d'étudier à brève
échéance la possibilité de relier les Iles-de-la-Madeleine
avec la Gaspésie?
M. Quenneville: Encore une fois, je pense que le ministre
pardon, parce qu'il ne serait pas ministre le député de
Saguenay ne semble pas comprendre le rôle. En fait, il faut
réellement entendre la suggestion qui nous sera présentée
par le ministère des Transports quant à cette liaison. Nous ne
sommes pas là pour prendre les décisions; nous sommes là
pour voir à ce que ça corresponde à la planification et
voir aussi, en même temps, à la coordination.
M. Lessard: Est-ce que le ministre a l'intention à ce
moment, comme responsable de l'Office de développement de l'Est du
Québec, d'entreprendre une étude en ce sens?
M. Quenneville: Voici...
M. Lessard: Parce que vous n'avez pas seulement un rôle
passif...
M. Quenneville: Non, un instant.
M. Lessard: ... vous avez aussi un rôle actif.
M. Quenneville: D'accord, nous sommes réellement
conscients du rôle actif ici. Il reste quand même une chose
certaine, c'est que...
M. Malouin: C'est intéressant.
M. Lessard: Est-ce que le député veut intervenir?
Vous pouvez le faire en temps et lieu.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs!
M. Quenneville: M. le Président...
M. Malouin: Je dis que c'est intéressant, ce que vous
dites.
M. Lessard: Alors, fermez-la.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! Si le ministre veut
compléter sa réponse, il y a le député de
Gaspé qui veut s'adresser au ministre sur le même programme.
M. Quenneville: Le député de Saguenay est
sûrement au courant que nous sommes justement en voie de réviser
le schéma d'aménagement. A l'intérieur de cette
révision du schéma d'aménagement, il sera toujours
possible de reconsidérer cette liaison entre les Iles-de-la-Madeleine et
la Gaspésie, par le ministère des Transports.
Le Président (M. Gratton): L'honorable
député de Gaspé.
M. Fortier: M. le Président, depuis que je suis
député de Gaspé, j'ai toujours été
très intéressé à rapprocher les Iles-de-laMadeleine
au point de vue de liaison avec Gaspé ou la Gaspésie. Je me
rappelle qu'il y a quelques années il y avait une liaison maritime qui
se faisait régulièrement entre Gaspé et les
Iles-de-la-Madeleine par un bateau qui s'appelait le North Gaspé, qui
donnait un excellent service au point de vue du tourisme et aussi au point de
vue des marchandises.
Le service a été discontinué et, ensuite, nous
avons établi, comme tout le monde le sait, un service avec Air
Gaspé et ensuite par Québecair. Maintenant, les gens des
Iles-de-la-Madeleine, que je connais très bien, voyagent
régulièrement entre les Iles-de-la-Madeleine et Gaspé;
c'est leur voie de navigation aérienne habituelle et c'est un
rapprochement qui se fait à l'avantage des deux.
Il y a de fait, comme le disait le ministre, non seulement des
études, mais des projets pour qu'il y ait une liaison maritime entre
soit Gaspé ou Chandler et la côte ouest des Iles-de-la-Madeleine.
Les bateaux qui feraient la liaison ne peuvent contourner la pointe qui est
située au sud des Iles-de-la-Madeleine parce que ça prend une
heure de plus; ils doivent aborder la rive du côté ouest des
Iles-de-la-Madeleine. Il s'agira, comme le ministre le sait très bien,
il en a parlé, d'aménager un quai sur la côte ouest et de
faire une liaison maritime, soit de Chandler ou de Gaspé aux
Iles-de-la-Madeleine.
Je crois que le ministre est conscient, comme tous les fonctionnaires du
ministère, que ça serait à l'avantage de la province de
Québec et de Gaspé d'avoir une telle liaison. Je vois que le
ministre est très au courant; je suis satisfait des explications qu'il a
données.
M. Lessard: Je suis surtout satisfait des explications que vient
de me donner le député de Gaspé. Je m'aperçois que
lui, il connaît son dossier.
M. Quenneville: M. le Président, je regrette infiniment,
mais je ferai remarquer justement on en parlait tantôt que,
lors de la révision du schéma d'aménagement, il sera
possible de reconsidérer ce projet précis de liaison entre
Chandler et la côte ouest des Iles-de-la-Madeleine.
Le Président (M. Gratton): L'élément 3
est-il adopté?
Route des monts McGerrigle
M. Lessard: Est-ce que le ministre pourrait me dire si la route
de ceinture des monts McGerrigle est maintenant terminée?
M. Quenneville: C'est terminé.
M. Côté: Dans le beau comté de Matane.
M. Lessard: Allez remplacer le député, ministre
responsable de l'OPDQ.
M. Quenneville: Je pense que j'ai répondu.
M. Côté: D'ailleurs, si la route est
terminée, c'est dû à l'efficacité des fonctionnaires
de l'ODEQ qui ont fait un travail formidable dans ce sens, ce qui a permis
d'amener les usines Madeleine.
M. Lessard: Je suis convaincu de l'efficacité des
fonctionnaires responsables de l'ODEQ.
M. Côté: Vous pouvez constater quoi?
M. Lessard: Je suis assuré de l'efficacité des
fonctionnaires, je suis moins assuré de l'efficacité du
ministre.
M. Côté: Les fonctionnaires sont à l'image du
ministre.
M. Quenneville: C'est une affirmation gratuite, comme toutes les
affirmations du député de Saguenay.
M. Lessard: Je le vois voyager, de ce temps-ci, sur la
Côte-Nord et je commence à m'interroger à savoir s'il n'est
pas venu endormir les gens de la Côte-Nord comme il a endormi les...
M. Quenneville: Je suis très heureux de savoir... Je ne
pensais pas que le député de Saguenay était au courant que
j'allais sur la Côte-Nord. On le voit très rarement aux
réunions qui touchent à la planification et au
développement de la Côte-Nord.
M. Lessard: Soyez assuré que...
M. Quenneville: Vous suivez cela de très loin, par les
journaux.
M. Lessard: ... je suis le ministre de très près et
je m'aperçois qu'il vient tout simplement endormir la population. Je
n'ai pas un avion à ma disposition et je dois être à
l'Assemblée nationale. Cependant, je pense et le ministre s'en
est aperçu la dernière fois qu'il est venu sur la Côte-Nord
que les gens de la Côte-Nord ne se laisseront pas...
M. Côté: M. le Président, je croyais qu'on
étudiait les crédits du ministre.
M. Lessard: ... endormir par le ministre, comme il est en train
de le faire actuellement.
M. Quenneville: S'ils sont endormis, les gens de la
Côte-Nord cela me surprendrait énormément ils
l'auront sûrement été par leur député.
M. Côté: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Gratton): Le député de
Matane sur une question de règlement.
M. Côté: M. le Président, je vois que le
député de Saguenay nous invite à une discussion sur la
Côte-Nord quand on discute des crédits du Bas-Saint-Laurent et de
la Gaspésie. Je vous prierais de l'inviter à revenir aux
crédits proprement dits.
Le Président (M. Gratton): Oui, d'ailleurs, l'invitation
s'adresse aux deux côtés de la table. Est-ce qu'on a
complété l'élément 3?
M. Lessard: Le zonage des terres agricoles est terminé en
Gaspésie. Est-ce qu'on entend prendre des mesures et est-ce qu'on va
faire en sorte que ce plan de zonage se traduise par des réalisations
concrètes?
M. Quenneville: Le zonage agricole est effectivement
terminé pour le territoire de la Gaspésie et il sera
étudié, naturellement, a l'intérieur du schéma
d'aménagement.
M. Lessard: Adopté.
Le Président (M. Gratton): Elément 3,
adopté. Est-ce que nous passons maintenant aux autres
éléments du programme 4 ainsi qu'aux programmes 5 et 6 de ce
ministère, et dans quel ordre?
M. Levesque: II y a eu plusieurs éléments qui ont
déjà été abordés là-dedans. Je ne
sais pas si... A moins qu'on ait des questions précises, on a
touché pas mal aux trois programmes de l'OPDQ.
Le Président (M. Gratton): D'ailleurs, les trois
programmes avaient été discutés globalement.
M. Levesque: Ils avaient été discutés
ensemble.
M. Quenneville: M. le Président, vous me permettrez de
remercier les fonctionnaires qui nous ont aidé dans l'étude des
crédits. J'aurais aimé aussi féliciter l'Opposition, mais
cela devient extrêmement difficile. Je vous remercie, M. le
Président.
Une Voix: Très bien.
M. Lessard: De toute façon, ce que dit le ministre ne me
touche pas beaucoup.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs!
Office de planification et de développement du
Québec
M. Lessard: II était entendu qu'on faisait une discussion
générale touchant l'ensemble des programmes. Je pense qu'on peut
continuer de cette façon. On sait que toute la politique agricole
comme la politique touristique, comme la politique routière et les
autres est fonction du zonage comme tel et fonction d'une politique de
zonage. Je sais qu'on va présenter prochainement à
l'Assemblée nationale une loi de zonage agricole, mais d'après
certaines informations, ce zonage se limiterait plus particulièrement
à l'agriculture.
Est-ce que, du côté de l'OPDQ, on a lancé ou est-ce
qu'on a l'intention de lancer un projet majeur, de grande envergure, d'abord
sur l'étendue de la spéculation foncière au Québec
pour en arriver à une politique de zonage, puisque, comme je le disais,
ces données sont quand même indispensables à une politique
d'aménagement global du territoire au Québec.
M. Lachapelle: J'aurais souhaité qu'il existe plus de
communications entre les membres de l'Opposition, parce que cette question,
nous l'avons traitée de façon très exhaustive, lors de
notre première rencontre. Est-ce qu'il faudrait répéter ou
bien est-ce que je devrais référer le député de
Saguenay au journal des Débats?
M. Lessard: M. le Président, si certains aspects de la
question ont été discutés, je suis prêt à
aller vérifier au journal des Débats. Je vais préciser ma
question.
M. Lachapelle: Je prends à témoin, M. le
Président, ceux qui étaient là. Je pense qu'on l'a
discutée à plein.
M. Lessard: Je dois dire, M. le Président, que le
député de Chicoutimi est actuellement à discuter les
crédits du ministère de la Justice. C'est d'ailleurs pourquoi je
remplace le député de Chicoutimi, pour discuter des
crédits de l'OPDQ. Mais est-ce qu'en ce qui concerne la
spéculation plus précisément, qui ne semble pas avoir
été discutée, l'OPDQ a l'intention d'étudier ce
problème et de le faire par une étude majeure, importante?
M. Lachapelle: M. le Président, je pense que la question
devrait être explicitée. Qu'est-ce qu'on verrait comme actions
possibles de l'OPDQ dans ce domaine? Qu'est-ce que le député de
Saguenay croit qui devrait être visé là-dedans?
M. Lessard: M. le Président, je n'ai pas, je pense bien,
à informer le ministre qu'il se fait au Québec de la
spéculation foncière. Je n'ai pas non plus à informer le
ministre que cette spéculation foncière se fait bien souvent en
utilisant les meilleures terres agricoles qu'on peut avoir au Québec,
puisque le territoire agricole ne représente que 5%. Voici ce que je
demande au ministre. Etant donné qu'il est important de connaître
l'envergure de cette spéculation foncière, pour toute politique
de planification économique, ue ce soit dans le domaine touristique, que
ce soit dans le domaine des terres et forêts, que ce soit dans le secteur
agricole, est-ce que le ministre possède un portrait statistique de la
spéculation? Quelle est l'importance de la spéculation au
Québec? J'ai tenté de discuter de ce problème, soit avec
le ministère des Terres et Forêts, soit avec le ministère
de l'Agriculture, et malheureusement, on m'a répondu, au
ministère des Terres et Forêts, comme au ministère de
l'Agriculture, qu'on ne possédait aucune donnée, actuellement,
sur la spéculation foncière. Comme organisme responsable de la
planification et de développement économique du Québec,
est-ce que vous possédez des statistiques? Est-ce que vous
possédez des données à ce sujet?
M. Lachapelle: Le travail que nous avons engagé en
disant cela je répète et je signale les propos qui ont
déjà été tenus lors de nos rencontres
antérieures a précisément pour but de permettre ce
qu'on pourrait appeler, d'une façon très large, le zonage du
territoire. Ce zonage s'effectuera par le biais de lois très
précises, qu'il s'agisse d'une loi de zonage agricole, qu'il s'agisse
d'une loi-cadre des parcs, qu'il s'agisse d'une loi des réserves
écologiques ou d'autres mesures du genre. Ce sont autant de mesures qui
sont destinées à contenir en quelque sorte ce qui pourrait
être perçu comme étant de la spéculation, tout en
identifiant et en faisant valoir, d'une façon très claire, les
vocations diverses du sol québécois pour qu'on puisse valoriser
les différentes parcelles de notre territoire.
Tout l'exercice auquel nous nous livrons, qui s'appelle l'exercice du
schéma régional, permettra, par les mesures législatives
appropriées.de s'engager dans le zonage proprement dit, avec je
le pense, cela va de soi les contraintes requises quant aux fluctuations
possibles des valeurs du sol.
Mais, c'est un exercice qui débute et qui, en soi, pour nous, n'a
pas de conséquence juridique, mais ce seront les sous-produits de cet
exercice, c'est-à-dire les droits de zonage et de cadre, qui auront un
caractère juridique.
M. Lessard: Autrement dit, je comprends
qu'on s'en vient avec une loi de zonage, particulièrement en ce
qui concerne le secteur agricole. D'après la discussion que j'ai
eue...
M. Lachapelle: ... non seulement dans le secteur agricole, M. le
Président, mais l'ensemble des différentes vocations qu'un
territoire peut avoir.
M. Lessard: Est-ce que cela va être la prochaine loi du
ministère de l'Agriculture? Est-ce qu'elle va comprendre non seulement
le zonage agricole, mais le zonage forestier, le zonage touristique?
M. Lachapelle: Je m'excuse, M. le Président, j'ai dû
mal m'expliquer. Je dis que l'exercice auquel nous nous livrons
présentement va donner lieu non seulement à des mesures
législatives en matière de zonage agricole, mais également
à des mesures législatives dans d'autres types de zonage
aussi.
M. Lessard: Quelles sont les lois auxquelles on peut s'attendre
pour concrétiser...
M. Lachapelle: Nous les avons citées la dernière
fois. Je viens de les citer. Je vais le répéter une
troisième fois si c'est nécessaire. Il s'agit de la loi-cadre des
parcs. Je pense que cela a été évoqué dans d'autres
milieux.
Egalement, du côté des terres et forêts, un zonage
est prévu et je pense bien aussi qu'on peut voir certaines
retombées dans d'autres secteurs, qu'il s'agisse du domaine culturel ou
des autres grandes préoccupations qu'on peut avoir dans l'ensemble des
activités.
M. Lessard: Est-ce que cette décision d'en arriver
à une politique du zonage provient du fait qu'on a constaté avec
statistiques, après étude, par exemple, qu'il fallait en arriver
là, non seulement pour l'aménagement du territoire, mais aussi
parce qu'on voulait bloquer la spéculation?
Ce n'est pas tout de dire qu'on fait des lois, M. le Président,
mais il va falloir s'attaquer comme telle à la spéculation qui
est un phénomène en soi.
M. Lachapelle: C'est bien sûr, M. le Président. Mais
ces mesures, le travail dans lequel nous sommes engagés et les mesures
qui vont en découler, que j'ai signalées tout à l'heure,
en raison même de leur caractère, qui est un caractère de
zonage, auront pour conséquence de nous permettre de
précéder la spéculation.
D'autre part, faut-il être suffisamment réalistes pour
accepter que la spéculation, la spéculation la moins noble, c'est
celle précisément que l'on veut arrêter, pour le moins
contenir.
Mais il y a un type de spéculation qui existera toujours. C'est
l'honnête citoyen qui a acheté un terrain qu'il lègue
à son fils et qui acquiert de la valeur. Est-ce que c'est cela, la
spéculation? Est-ce que c'est cela qu'il faut arrêter? Dans quelle
mesure doit-on bloquer d'une façon totale le potentiel que peut avoir le
territoire pour le citoyen moyen et pour l'homme ordinaire?
M. Lessard: Je présume et je suis convaincu que ce n'est
pas strictement par des lois de zonage que nous allons bloquer la
spéculation. Il va falloir et l'Ontario s'y est attaqué ,
d'autres provinces s'y sont attaquées appliquer un certain nombre
de mesures, telles que... On sait qu'en Ontario, la taxation est 20% plus forte
pour des terrains qui sont la propriété d'étrangers.
Est-ce que le ministre prévoit des mesures pour non seulement en
arriver à un zonage du territoire, mais cela ne sera pas une mesure qui
va permettre de bloquer à elle seule la spéculation? Il va
falloir appliquer certaines mesures.
M. Lachapelle: Je pense que, quand on parle de
spéculation... Bien sûr, je tiens pour acquis que le
député de Saguenay fait toujours allusion à la
spéculation abusive...
M. Lessard: C'est sur l'échelle des terrains...
M. Lachapelle: J'espère que le député de
Saguenay reconnaît qu'il y a une forme de spéculation qui est
normale, qui est usuelle et qui se poursuivra toujours. Ce sont les cas les
plus abusifs qu'il nous faut, bien sûr, enrayer.
Ce n'est pas par une seule loi qu'on peut enrayer cela. C'est par un
éventail de lois, un éventail de mesures. Si on parle de zonage,
c'est un type de préoccupations qui nous permet d'enrayer, pour le
moins, de contenir la spéculation.
Si on parle de loi de l'expropriation, c'est une autre forme, une autre
façon de contenir la spéculation. Si on parle de loi-cadre
d'urbanisme, c'en est une autre forme.
Donc, il y a un éventail de mesures législatives qui sont
requises et ce n'est pas par une seule loi qui s'intitulerait Loi contre la
spéculation qu'on va régler les problèmes qui peuvent
exister, mais bien plutôt par un éventail des lois. C'est
ça que j'ai signalé tout à l'heure comme mesures
prochaines, mesures qui ont d'ailleurs déjà été
annoncées. Ce sont autant de mesures qui sont destinées à
nos permettre de réaliser cet objectif. Je pense que même
après avoir fait tout ça, il nous faut être suffisamment
réalistes pour reconnaître qu'il existera toujours des gens qui
sont à l'affût de possibilités de spéculation, et
que tout comme une loi d'impôt se change à tous les ans et qu'on
en bloque les trous, ce sera la même chose en ce qui regarde la
spéculation. C'est un effort continu, soutenu. Je ne pense pas qu'on
puisse, dans un bloc prédéterminé de lois qu'on pourrait
même annoncer aujourd'hui, en supposant qu'on puisse le faire, enrayer ce
qu'on appelle la spéculation abusive et y mettre un terme.
M. Lessard: De même qu'il restera toujours des voleurs,
ça n'empêche pas le Québec de faire des lois contre les
voleurs. Le ministre a raison lorsqu'il dit qu'il y aura toujours des
spéculateurs, mais ça n'empêche pas le Québec, si le
ministre n'a pas compris, de faire des lois contre la spéculation.
M. Lachapelle: Je pense que ce que vient de
dire le député de Saguenay corrobore les propos que je
viens de tenir.
M. Lessard: Exactement. Mais ce que je veux dire au ministre,
c'est qu'étant donné qu'il y a différentes sortes de
spéculations le ministre a probablement raison de dire que ce n'est pas
uniquement par une loi que nous allons corriger toute la
spéculation.
Pour corriger la spéculation, il faudrait peut-être
connaître pour en arriver à préciser un peu les
limites de la spéculation exactement ce phénomène.
Par exemple, est-ce qu'on a analysé si les territoires agricoles, qui
sont gelés, dans la région sud de Montréal, c'est cela, de
la spéculation? C'est dans ce sens que je posais ma question initiale au
ministre responsable de l'OPDQ. Est-ce que pour l'OPDQ comme tel il ne serait
pas intéressant de connaître le phénomène
lui-même dans les différentes régions du Québec?
M. Lachapelle: Voici...
M. Lessard: J'admets que sur la Côte-Nord la
spéculation est pas mal moins forte que dans la région de
Montréal. Il se fait de la spéculation, mais les
conséquences sont pas mal moins néfastes. C'est dans ce sens que
je demandais au ministre si, de façon statistique par exemple, on sait
combien de terres agricoles cultivables sont actuellement gelées
à des fins spéculatives?
M. LachapeSIe: Nous n'avons pas, à l'OPDQ, le
crédit de l'inventaire qui a été fait, même si on a
pu y participer de façon indirecte. Cet inventaire existe au
ministère de l'Agriculture, et les terres ont été
catégorisées suivant leur qualité.
Je me fais tout simplement le porte-parole de ce qui existe dans un
autre ministère. Vous avez une classification de terrains; je crois que
c'est A, B, C, D, suivant la qualité des terrains.
M. Lessard: Je suis d'accord.
M. Lachapelle: Bien sûr que ce qu'il nous importe de
sauvegarder et c'est ce que va chercher à faire la loi sur le
zonage agricole ou la loi du zonage agricole, quel que sera son titre
c'est ce qui nous paraît être les meilleures terres arables du
Québec.
Il est bien évident qu'il y a une volonté très
nette de la part du gouvernement du Québec de sauvegarder ces terres,
nous l'avons dit publiquement pour ma part, je l'ai dit publiquement
précisément dans le secteur auquel fait allusion le
député de Saguenay, soit la rive sud de Montréal.
C'est dans ce but, entre autres, que le zonage agricole sera
effectué. Je pense qu'à cet effet le ministère de
l'Agriculture possède assez bien, sinon très bien, toutes les
données requises.
M. Lessard: Mais le ministère de l'Agriculture
connaît les données qualitatives du territoire.
M. Lachapelle: Plus que ça.
M. Lessard: Je n'ai pas été capable d'obtenir bien
des réponses au ministère de l'Agriculture à ce sujet.
M. Lachapelle: Encore là, je pense qu'il faut être
prudent. Le député de Saguenay lui-même fait allusion au
spectre de la spéculation. S'il nous fallait déposer sur le table
aujourd'hui, d'une façon mathématique, de quel village à
quel village vont les terres A et de quel village à quelle village vont
les terres B, je pense que lui-même conviendrait que nous ouvririons la
porte d'une façon extrêmement dangereuse à la
spéculation.
Encore faut-il traiter ce sujet avec une certaine prudence, mais je
pense que c'est un fait acquis que les bonnes terres agricoles du Québec
sont déjà cataloguées, sont connues, identifiées et
qu'il s'agit maintenant de passer à la mesure législative requise
pour en assurer la sauvegarde.
M. Lessard: Est-ce que l'OPDQ a fait une analyse des avoirs
territoriaux qui appartiennent à des étrangers?
M. Lachapelle: Je pense que cette préoccupation appartient
en priorité au ministère sectoriel. Il n'est pas dit que, dans le
cadre d'un travail sur les schémas régionaux, cette dimension ne
sortira pas. C'est possible, mais, pour l'instant, ces données, qui
représentent quand même une documentation qui est très
poussée, très recherchée, me semblent appartenir surtout
au ministère sectoriel.
M. Lessard: Au ministère sectoriel?
M. Lachapelle: Oui, au ministère de l'Agriculture. C'est
ça que j'entends par ministère sectoriel.
M. Lessard: Bon. Mais le ministère de l'Agriculture comme
tel ne possède pas ces données, d'après ce qu'on m'a
dit.
M. Lachapelle: C'est possible. Je dis tout simplement que le
député de Saguenay fait allusion de façon très
précise aux terres qui pourraient être détenues par des
étrangers. Cette dimension, je le répète, pour l'instant,
pour nous du moins, nous paraît comme étant une
préoccupation, si ça doit en être une, qui relève du
ministère sectoriel.
Je le répète: C'est une dimension qui probablement va se
présenter lorsque nous examinerons les schémas régionaux,
mais, pour l'instant, je pense bien qu'on ne pourrait pas prétendre
qu'à l'OPDQ nous avons une documentation exhaustive, complète,
détaillée sur le sujet.
M. Lessard: Je vais donner un exemple concret. Actuellement,
c'est publié dernièrement dans les journaux, on s'est
aperçu que les vergers du mont Saint-Hilaire avaient été
achetés et qu'on prévoyait les détruire je pense
que ça représente un très fort pourcentage de la
production de pommes au Québec, puisqu'on a développé le
cidre pour prévoir des constructions domiciliaires. J'ai
l'impression que l'OPDQ, ayant comme
responsabilité quand même l'aménagement
économique du territoire, de la façon la plus rentable possible,
devrait normalement se préoccuper du fait que ça peut quand
même avoir des conséquences importantes sur la production de
pommes au Québec.
Est-ce une préoccupation du ministère? Parce que là
on est en train de régler le problème des pommiers au
Québec au profit de constructions domiciliaires.
M. Lachapelle: La même remarque pourrait s'appliquer aux
terres arables. C'est la raison pour laquelle les mesures législatives
auxquelles j'ai fait allusion seront soumises dès cette année. Il
y a aussi, bien sûr, non seulement l'action du gouvernement du
Québec qui est requise, lorsqu'on parle de zonage; il y a aussi l'action
des municipalités. Je crois qu'il faut reconnaître et accepter que
les municipalités ont des responsabilités très
précises dans ce secteur. Quand on parle de zonage, il faut dire qu'au
niveau du gouvernement du Québec, comme d'ailleurs nous l'avons
signalé la dernière fois, notre première
préoccupation, c'est-à-dire le zonage d'une façon
importante sur de grandes parcelles de territoire, alors que le zonage
proprement dit, à l'intérieur des frontières de chacune
des municipalités, me paraît comme devant continuer à
relever de ces mêmes municipalités.
L'acquisition des terrains par les étrangers, en supposant
toujours que ça crée un problème je suppose que le
problème inverse existe ailleurs, lorsqu'on voit qu'en Floride des
Québécois se portent acquéreurs de terrains à un
rythme effarant illustre peut-être que l'homme devient de plus en
plus universel, qu'il bouleverse les frontières, qu'il ne veut pas se
satisfaire d'être insulaire dans sa pensée et sa vision.
Une Voix: Adopté.
M. Lessard: Je dois dire quand même au ministre que je suis
d'accord qu'il y a des responsabilités, à un moment donné,
des municipalités en ce qui concerne le zonage, mais les
municipalités ne peuvent pas empêcher que tel territoire soit
gelé ou pas.
De plus, je dois dire que les municipalités doivent... Il est
certain que dans la loi le gouvernement devra tenir compte du zonage municipal.
Il ne faudrait pas en arriver à chambarder complètement le zonage
municipal. Mais cependant, il appartient au ministère, tout en tenant
compte de ces conditions, de prévoir globalement pour l'ensemble du
Québec. Ce que je constate en fait c'est qu'il ne semble pas y avoir
parce que l'OPDQ est quand même un organisme de coordination
important du ministère en tout cas tant au ministère de
l'Agriculture qu'au niveau de l'OPDQ, les réponses se ressemblent
énormément, on fait certaines études, de véritables
décisions pour en arriver à des lois concrètes contre la
spéculation dans le sens qu'il faudrait, je pense, connaître le
phénomène avant.
Je suis assuré que les lois de zonage vont avoir une certaine
importance sur ça. Il y avait le schéma d'aménagement
aussi qui devait, à un moment donné avoir des conséquences
sur ça. Mais je pense que les responsabilités semblent tellement
partagées qu'on ne sait plus qui est responsable de quoi, et cela peut
en arriver à un moment donné à des politiques non
coordonnées.
M. Lachapelle: A cet effet, je regrette vivement que le
député de Saguenay ne se rende pas plus facilement à ce
qui me paraît une évidence éclatante dans les travaux qui
ont été annoncés déjà et qui sont
effectués par l'OPDQ, par les mesures récentes, j'en conviens,
mais qui illustrent quand même que tout ce champ de planification et de
zonage en est un qui est en évolution constante. Qu'il faille citer les
mécanismes dont se sert l'OPDQ, la comité interministériel
d'aménagement du territoire, qui rejoint à une même table
les représentants des différents ministères, afin que
précisément on puisse coordonner leur action de façon plus
intelligente et plus éclairée en matière
d'aménagement de territoire, ça, et, en plus, les mesures
législatives très concrètes il ne s'agit plus
d'études annoncées entre autres dans le discours
inaugural, me paraissent comme autant d'indices non seulement d'une
volonté gouvernementale à venir, mais bien très actuelle
et qui se traduira dans des gestes concrets d'ici quelques mois.
M. Lessard: Le ministre responsable du Conseil exécutif ne
croit pas que... L'OPDQ ou le Conseil exécutif, votre fonction?
M. Lachapelle: Ministre d'Etat à l'OPDQ.
M. Lessard: C'est ça, ministre d'Etat à l'OPDQ. Le
ministre ne croit pas qu'il serait nécessaire d'avoir une étude
statistique comme la ville de Montréal a pu en faire une par exemple sur
la spéculation foncière comme telle. Je comprends bien que le
zonage peut apporter certaines solutions à ia spéculation, mais
je ne pense pas et je suis convaincu de ce qu'a dit le ministre
que ça bloque complètement la spéculation.
Est-ce que, quand même, il n'y aurait pas lieu de connaître
exactement ce phénomène au Québec?
M. Lachapelle: Je le répète, peut-être pour
la troisième fois ce soir, nous allons, dans le cadre du travail sur les
schémas régionaux, examiner toutes les dimensions des
problèmes que peut représenter l'aménagement du territoire
et il est possible que cette dimension se présente. Encore faut-il
cependant que nous puissions constater qu'il est d'une importance suffisante
pour que, non seulement par notre biais, mais éventuellement par les
ministères sectoriels eux-mêmes, une telle chose se fasse.
Et je le répète, c'est une forme de préoccupation
qui me paraît être principalement celle des ministères
sectoriels.
M. Lessard: Le ministre accepterait-il de déposer les
dépenses en immobilisation du gouver-
nement du Québec pour l'année écoulée par
région administrative? Est-ce que ça existe?... Nous avons
déjà obtenu ces chiffres.
M. Lachapelle: On m'informe que, pour l'instant, ce rapport n'est
pas disponible. S'il l'était, on le déposerait sûrement,
tout comme on l'a fait l'an passé.
M. Lessard: Vous ne l'avez pas, parce que, l'an dernier, on avait
déposé ces montants par région administrative; ce rapport
n'existerait pas pour 1974?
M. Lachapelle: Je ne dis pas qu'il n'existe pas, je dis tout
simplement que ce rapport est en voie de mise à jour; l'année
financière s'est terminée il y a à peine un mois et demi,
deux mois tout au plus; c'est un effort quand même assez
considérable que de pouvoir réunir les données de tous les
ministères pour l'instant. Il n'est pas disponible tout simplement parce
que le travail n'est pas complété. S'il l'était, on le
déposerait avec plaisir.
M. Lessard: Quand prévoit-on le compléter?
M. Lachapelle: Je crois que, vers septembre, nous serions en
mesure de déposer un document qui serait assez complet.
M. Lessard: Vous conviendrez qu'il n'est quand même pas
facile à l'Opposition, non seulement pour l'Opposition, mais aussi pour
le citoyen, de se faire une idée du développement, des
investissements et de la planification, si on ne peut avoir ces chiffres qui
peuvent nous démontrer par exemple la proportion par rapport à
telle région, des investissements de l'Etat.
M. Lachapelle: Dès que nous aurons les données,
nous pourrons déposer le rapport.
M. Lessard: Est-ce que, dans ce rapport, le ministre d'Etat
à l'OPDQ prévoit aussi faire état des dépenses du
ministère de l'Expansion économique régionale?
M. Lachapelle: II en sera question, bien sûr, dans le
rapport annuel, tout comme celui qui a été déposé
par le ministre responsable fait état des contributions du
ministère de l'Expansion économique régionale au titre des
ententes fédérales-provinciales et ce même genre de
données sera encore disponible.
Bien sûr que les actions du ministère de l'Expansion
économique régionale, en ce qui regarde le support à
l'industrie, nous ne les colligeons pas comme telles à l'OPDQ,
peut-être le fait-on dans un autre ministère.
M. Lessard: Est-ce que, dans ce rapport, on va tenir compte
exclusivement des investissements de l'Etat du Québec ou si ça va
aussi tenir compte des investissements du gouvernement fédéral
dans ces mêmes régions?
M. Lachapelle: Par le passé, nous avons fait état
de tous les chiffres, de toutes les contributions, qu'il s'agisse de
contributions fédérales ou provinciales, nous avons
continué dans la même voie dans le rapport annuel qui a
été soumis il y a une semaine ou deux, et je pense qu'il va de
soi que ces chiffres paraissent dans l'avenir, comme nous l'avons fait par le
passé.
M. Lessard: On sait que, l'an dernier, l'OPDQ avait
présenté une étude préliminaire sur
l'aménagement du territoire et le développement
économique. Il y en avait sur le tourisme aussi. L'OPDQ devait terminer
cette étude. Est-ce qu'on pourrait savoir où ça en est
rendu? Est-ce que le rapport final est pratiquement terminé?
M. Lachapelle: Ce sujet particulier a été
traité dès l'ouverture des discussions présentes lorsque
le ministre responsable a fait l'état de la question en ce qui regarde
l'OPDQ, il en a traité d'une façon exhaustive. Pour
répéter puisqu'il faut répéter disons
que ce document nous l'avions dit d'ailleurs...
M. Lessard: Ce que vous avez dit à ce moment...
M. Lachapelle: Nous l'avions dit l'an passé, ce document a
été soumis à l'attention de tous les ministères. Ce
travail a été complété au cours de l'année,
c'est-à-dire le travail de réflexion par les différents
ministères. A l'OPDQ nous avons reçu les réactions de tous
les ministères.
Ces réactions ont été colligées,
digérées. Nous sommes en voie de préparer une seconde
version qui reflétera, nous l'espérons, d'une façon assez
globale ce que pensent l'ensemble des ministères. Encore là,
faut-il dire qu'un document de la sorte, même à cette
étape, ne sera pas un document qu'on pourra juger comme terminé,
puisque, ça aussi nous l'avions signalé, nous allons le soumettre
à l'examen public des corps intermédiaires, des CRD, des
instances appropriées . Ceci est tout à fait conforme aux
étapes que nous avions prévues alors, afin qu'au moment opportun
on puisse avoir quelque chose qui réflète le mieux possible la
volonté de tous les citoyens du Québec.
M. Lessard: Est-ce qu'on prévoit une date approximative
où sera terminé ce deuxième document après avoir
été défriché, travaillé, non seulement par
les différents ministères, mais par les CRD régionaux, qui
ont eu à faire rapport sur ce document?
M. Lachapelle: Ce sera vers le début de I976 que ce
document pourra être soumis à l'attention publique . D'ailleurs,
cette deuxième version de ce travail, sa parution coïncidera
du moins si l'échéancier que nous avons élaboré et
que nous désirons suivre est effectivement respecté avec
la parution d'une première esquisse, si rudimentaire soit-elle, des
schémas régionaux.
D'ailleurs, je pense bien que les deux types de préoccupations se
rejoignent, parce que, sans que ce livre jaune ou ce qui sera
éventuellement son aboutissement, soit nécessairement le total
des différents schémas régionaux; il y a quand même
une jonction nécessaire à effectuer entre les deux; il nous
apparaît qu'il sera beaucoup plus facile de percevoir l'ensemble de la
situation en ayant ces deux instruments que nous espérons être
disponibles au début de 1976.
M. Lessard: Ce rapport a été étudié
dans les différentes régions du Québec par les conseils
régionaux de développement. Est-ce que...
M. Lachapelle: Non, j'aimerais corriger cette impression...
M. Lessard: II a été soumis pour étude.
M. Lachapelle: ... du député de Saguenay, nous ne
l'avons pas soumis officiellement aux conseils régionaux de
développement. D'ailleurs, nous avions bien dit à l'époque
que ce n'est que lorsque la deuxième version paraîtrait que le
travail serait soumis aux conseils régionaux de
développement.
D'autre part, le Conseil de planification et de développement du
Québec, qui est l'organisme consultatif au niveau provincial de l'OPDQ,
a été saisi de cette question et la structure de ce Conseil de
planification et de développement veut qu'y siègent certains
représentants des conseils régionaux de développement.
Donc, indirectement, ils en ont été informés.
Mais il est très net et clairement entendu que, dans les
étapes à franchir, lorsque la deuxième version
paraîtra, les conseils régionaux de développement
constitueront des instances parmi bien d'autres qui seront saisies
officiellement de l'existence de ce document, afin qu'elles puissent nous
donner en temps opportun, leurs réactions.
M. Lessard: Mais pourquoi, avant de rédiger le
deuxième rapport, n'est-on pas allé jusqu'à la discussion
au niveau de la population par l'intermédiaire des organismes de
planification, à savoir les CRD?
M. Lachapelle: La réponse est fort simple, c'est que le
premier jet du livre jaune a été produit par l'OPDQ. Nous n'avons
jamais eu la prétention, comme organisme travaillant seul, de pouvoir
parler au nom de l'ensemble des ministères.
Donc, il fallait, de toute nécessité, ce premier jet
étant terminé, que nous consultions les différents
ministères afin d'avoir leurs réactions et leurs impressions
quant à la mesure de nos assertions, des diagnostics que nous avons pu
poser. Il me semble que cette démarche est tout à fait
rationnelle et que, cette consultation d'abord au niveau du gouvernement du
Québec étant terminée, là, je crois, il est tout
à fait correct et dans l'ordre de s'adresser, à cette
étape seulement, à l'ensemble des instances qui peuvent exister
dans le milieu.
M. Lessard: M. le Président, il me semble que la
population doit aussi être impliquée dans son
développement.
M. Lachapelle: M. le Président, c'est exactement ce que je
viens de dire.
M. Lessard: Je comprends qu'à la suite du deuxième
rapport préliminaire, vous avez l'intention d'aller vers les CRD et
d'avoir une consultation officielle.
M. Lachapelle: Le CRD, entre autres, et il y aura d'autres
instances également qui seront consultées.
M. Lessarrd: En plus de consulter les différents
ministères, pourquoi n'a-t-on pas, entre le rapport préliminaire
et le deuxième rapport qu'on a l'intention de soumettre, fait, en
même temps, la consultation avec les conseils régionaux? A un
moment donné, si on soumet aux conseils régionaux le
deuxième rapport préliminaire et qu'on sent une insatisfaction ou
encore des modifications, parce que je présume qu'on les consulte non
pas pour la frime mais pour avoir une recommandation. Si on sent, à un
moment donné, chez eux une réaction négative sur certaines
propositions, on va être obligé de recorriger le deuxième
rapport préliminaire.
M. Lachapelle: M. le Président, c'est normal. C'est
exactement cela que l'on prévoit comme étant une
conséquence qui peut se présenter. D'ailleurs, c'est
précisément dans ce but que, non seulement pour ce rapport, mais
pour l'ensemble des activités de l'OPDQ, nous basons largement nos
efforts, sinon totalement, sur la consultation sachant fort bien que nous
n'avons absolument pas le monopole de la vérité, nous n'avons
absolument pas le monopole de la connaissance du milieu. Nous croyons,
cependant, être capables d'en faire un "input" qui est drôlement
valable. Nous allons, en temps opportun, et suivant une démarche
rationnelle et lorsque nous avons un document valable à
présenter, voir les instances du milieu. C'est exactement ce qui va se
produire dans le cas de ce qu'on appelle le livre jaune. Parallèlement
à l'exercice de réflexion auquel se sont livrés les
ministères, pour nous-mêmes, il y a de nouveaux intrants qui se
sont présentés, très significatifs, qui nous ont permis de
roder davantage notre pensée. Il me paraît qu'il avait
été tout à fait inopportun, prématuré, voire
même irresponsable que de mettre en circulation un document que
nous-mêmes avons qualifié de fort préliminaire. Faut-il
qu'un document de la sorte soit au moins valable à ce point qu'on puisse
dire et prétendre, avec raison, qu'il est l'objet d'une réflexion
suffisante?
C'est exactement le but que nous avons recherché dans les deux
étapes que nous allons compléter au début de 1976.
M. Lessard: Je ne vois pas pourquoi, en même temps qu'on
consultait les ministères, sur
ce rapport, il n'y aurait pas eu une consultation à un moment
donné, de telle façon parce que vous dites que vous n'avez
pas le monopole de la vérité, j'en conviens que non
seulement les ministères, mais les gens du milieu donnent leur
réaction au rapport préliminaire. Peut-être qu'à ce
moment, l'OPDQ aurait révisé certaines positions, comme vous avez
révisé certaines positions suite à l'étude du
rapport, suite peut-être à certaines réactions de
ministères, etc. J'aurais été, par la suite, d'accord pour
qu'il y ait une consultation encore du milieu, mais de telle façon
peut-être qu'on n'aurait pas eu à reprendre complètement le
rapport pour un troisième rapport préliminaire à la suite
des recommandations et des propositions qui seront faites sur le
deuxième rapport préliminaire par les CRD.
On avait précisé que ce rapport était très
préliminaire, mais on n'attend pas d'avoir un chef-d'oeuvre avant de le
soumettre à la population, parce qu'on le soumet pour qu'il soit
amélioré, pour que des idées viennent du milieu, comme des
idées auraient pu venir de différents ministères, de telle
façon que, peut-être, le deuxième aurait
représenté peut-être une meilleure idée du
développement, non seulement des ministères, mais pour l'ensemble
de la population.
M. Lachapelle: Je pense que si nous avions
été...
M. Lessard: Cela aurait peut-être
accéléré une étape.
M. Lachapelle: Si nous avions procédé de la sorte,
on aurait fort bien pu être qualifié, et j'aurais qualifié
une telle démarche de complètement irresponsable, parce que nous
aurions de la sorte, empêché de mettre à la
disponibilité des instances, qui sont appelées à regarder
ce document, des données extrêmement importantes.
Ces données nous sont parvenues grâce au travail que les
ministères ont fait au cours de l'année qui s'est
écoulée, grâce également aux autres documents fort
importants que nous avons examinés, de telle sorte que le document qui
sera remis pour examen, pour consultation, voire même pour critique par
l'ensemble du milieu, en sera un qui, au meilleur de notre connaissance,
réunira toutes les données que nous croyons existantes et que
nous croyons nécessaires afin que le milieu puisse porter un jugement
valable sur sa propre orientation et sur son propre avenir.
M. Lessard: Mais, il aurait pu arriver aussi des données
venant des CRD. Je ne vois pas pourquoi il y avait conflit entre la
consultation entre les ministères et la consultation avec la population.
En tout cas, c'est la décision du ministre. J'avais compris que de la
planification, cela ne se faisait pas sur la tête des gens, cela se
faisait avec les gens; que des rapports, cela ne se faisait pas sur la
tête des gens, cela se faisait avec des gens. Un rapport
préliminaire étant un rapport préliminaire, c'est
simplement une étape de discussion, quitte à améliorer ce
rapport après avoir consulté non seu- lement un ministère,
mais après avoir consulté la population.
On veut aller à une deuxième étape, on consulte les
ministères, on fera un deuxième rapport préliminaire et,
après cela, on va consulter la population. On va faire un
troisième rapport préliminaire et, après cela, on va
consulter les ministères et la population et ce sera le quatrième
rapport préliminaire.
M. Lachapelle: M. le Président, à moins qu'on
traite un exercice de la sorte à la légère, pour nous, il
nous apparaît extrêmement important. Je pense que c'est à
peu près la première fois au Québec que, d'une
façon aussi intégrée, d'une façon aussi
systématique, nous allons faire l'inventaire dans l'ensemble de nos
activités de ce que nous avons, de ce que nous possédons et de ce
que nous pouvons faire. C'est un exercice qui ne doit pas être
traité à la légère. Je m'étonne que le
député de Saguenay conclue, du cheminement que nous avons suivi,
qu'il y ait un manque de désir de notre part quant à la
consultation du milieu. Je pense que c'est une interprétation qui est
pour le moins farfelue et tout à fait contraire aux faits.
M. Lessard: Je ne conclus pas que vous vouliez bloquer la
consultation avec les gens, mais je dis que cela ralentit tout simplement la
consultation. On la fait en deux étapes au lieu de la faire en une
étape.
Par la suite, si les gens du milieu ne sont pas contents du rapport, on
arrivera à un troisième rapport préliminaire et ainsi de
suite. Il ma semble qu'on aurait pu partir de ces éléments qu'on
avait essayé d'avoir, des réactions du milieu et des
réactions des ministères et, après cela, colliger le tout.
On aurait pu avoir un deuxième rapport préliminaire plus complet.
En tout cas, c'est la démarche que le ministère a choisie. Je ne
suis pas d'accord sur cette démarche. Que voulez-vous?
M. Lachapelle: M. le Président, je constate que le
député de Saguenay n'est pas d'accord. C'est peut-être
parce qu'elle est très rationnelle.
M. Lessard: Le ministre ne nous a pas prouvé l'an dernier,
lors de la discussion des crédits de l'OPDQ, qu'il était
très rationnel.
M. Levesque: Adopté.
M. Lessard: Si le ministre veut répondre comme cela et
agir comme cela, je pense que la démarche rationnelle, c'est la
consultation de la population à toutes les étapes. C'est cela de
la planification économique. Justement, comme j'avais eu à faire
l'intervention préliminaire l'an dernier, ou liminaire sur l'OPDQ, c'est
cela qu'on avait essayé de prouver, que la planification, cela ne
s'imposait pas sur la tête des gens, qu'on préparait des rapports
et, par la suite, on faisait discuter ces rapports par des gens, par la
population. Maintenant, on les fait discuter, strictement, au niveau des
ministères. On va faire un deuxième rapport préliminaire
et, après cela, on va aller devant la population, les CRD.
Je pense, M. le Président, que les deux étapes, à
la fois consultation des ministères et à la fois consultation de
la population, auraient pu se faire et le deuxième rapport aurait
peut-être été, à ce moment, plus satisfaisant, mieux
corrigé; il aurait probablement colligé plus de données
puisque les CRD auraient pu fournir des données à l'OPDQ qui
auraient permis de corriger certaines interprétations ou autrement. De
toute façon, M. le Président, le ministre a répondu
à ma question. Il accepte de faire cette consultation de cette
façon, mais je dis que je ne suis pas d'accord; c'est tout.
M. Lachapelle: D'accord, mais je prends bonne note du fait que le
député de Saguenay est d'avis qu'une prochaine fois nous
soumettions des documents incomplets, documentés à moitié
pour consultation auprès du milieu.
M. Lessard: Pensez-vous que la deuxième étude va
être complète, très complète? Allez-vous attendre
d'avoir un chef-d'oeuvre de documents de planification avant de consulter la
population? Vous ne la consulterez pas souvent parce que les chefs-d'oeuvre de
ce gouvernement, on n'en a pas vu encore.
M. Lacroix: La tour de Babel a commencé comme vous.
M. Lessard: Ne venez pas mettre la tour de Babel ici. Que le
député des Iles-de-la-Madeleine ne vienne pas mettre ici la tour
de Babel.
M. Lacroix: Vous êtes bien parti!
M. Lessard: Que le député des Iles-de-la-Madeleine
ne vienne pas mettre ici la tour de Babel, cela allait bien.
M. Lacroix: Cela va bien. Vous êtes tellement convaincant,
vous parlez de tellement de choses que vous ne connaissez pas.
M. Lessard: Vous l'avez, la tour de Babel, à un moment
donné, dans votre régime de ce temps-ci. On le voit. On le
constate.
M. Levesque: M. le Président, à l'ordre!
M. Lachapelle: M. le Président, est-ce qu'on pourrait
revenir, s'il vous plaît, aux crédits de l'OPDQ?
M. Lessard: Je suis bien d'accord, demandez donc cela au
député des Iles-de-la-Madeleine.
M. Lachapelle: Je souhaiterais que le député de
Saguenay collabore aussi.
M. Lacroix: J'ai droit de parler comme vous. Ce n'est pas vous
qui allez me dicter...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs!
M. Lacroix: ... une ligne de conduite. D'accord! Et, demandez la
parole.
M. Lessard : Ah bien! Je n'ai pas de leçon de politesse
à recevoir d'un petit charognard.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre!
M. Lessard: Vous en avez des charognards, de ce temps-ci, et pas
pas mal.
M. Lacroix: II y en avait dans le Lac-Saint-Jean en fin de
semaine.
M. Lessard: Vous en avez des charognards...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! Voulez-vous vous
adresser au président, s'il vous plaît?
M. Lessard: La charogne, on sait d'où elle vient.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! La parole est au
ministre d'Etat.
M. Lachapelle: M. le Président, à quelle commission
parlementaire sommes-nous?
M. Lessard: Demandez donc cela au député des
Iles-de-la-Madeleine.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! M. Lessard:
Cela allait bien, là!
M. Levesque: Adressez-vous donc au président.
M. Malouin: C'est toi qui le dis que cela va bien.
M. Lessard: M. le Président, le ministre a parlé
récemment...
M. Lacroix: Continue à t'écouter parler, cela va
bien!
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Lessard: Si le député veut intervenir, il n'y a
pas de problème, je peux lui céder la parole. Le ministre a
parlé récemment d'une révision des limites administratives
des régions. Est-ce que le ministre pourrait nous dire si une
étude est commencée à l'OPDQ à ce sujet?
M. Lachapelle: M. le Président, les régions
administratives telles que nous les connaissons présentement ont
été découpées en 1966, sauf erreur, et je crois que
c'est à peu près la première fois qu'on se permettait,
comme cela, pour des raisons évidemment extrêmement valables,
d'instituer des régions administratives. Il nous est apparu que,
maintenant que près de neuf ans se sont
écoulés, un exercice de révision s'impose. Cela va
cadrer merveilleusement bien avec l'élaboration des schémas
régionaux puisque les schémas régionaux, entre autres
nombreux avantages, vont nous permettre de déterminer de façon
encore plus précise les vocations des différents territoires du
Québec. Il nous sera alors possible, simultanément à ce
travail d'élaboration des schémas régionaux, de revoir les
frontières actuelles, en supposant qu'on puisse les appeler
frontières, ou pour le moins les limites actuelles des régions
administratives, et d'apporter les correctifs qui s'imposent.
Jusqu'à maintenant, nous ne croyons pas que des changements
significatifs doivent s'imposer. Il y a des correctifs, cependant, encore
faut-il que nous précisions davantage si ces correctifs sont mineurs ou
majeurs. Pour l'instant, ils ne nous apparaissent pas de grande
conséquence, mais, quand même, suffisamment importants dans le cas
de certaines localités, pour qu'on y apporte toute l'attention requise.
Ce qui veut dire qu'en 1976, probablement au début de 1977, au plus
tard, nous serions en mesure de faire état du nouveau découpage
des régions administratives. Pour ce faire, bien sûr, nous allons
comme nous le faisons d'ailleurs dans tous les cas, consulter largement le
milieu et toutes les instances et tous ceux qui sont en mesure de se prononcer
sur leur appartenance économique ou autre afin qu'on puisse avoir une
nouvelle carte des régions administratives qui soit tout à fait
à la page.
M. Lessard: Le ministre est sans doute informé qu'il y a
encore un certain nombre de ministères qui ne fonctionnent pas en
relation avec les régions administratives comme telles, le
ministère de la Justice, par exemple? Peut-on espérer, à
un moment donné, que les ministères, même la voirie, dans
certaines régions, ne fonctionnent pas avec les régions
administratives, comme le ministère de l'Education, le
Haut-Commissariat.
M. Lachapelle: C'est possible, M. le Président, que, dans
certains cas les ministères aient choisi autrement pour des raisons qui
sont les leurs et qui sont extrêmement valables, parce qu'encore
là*, il ne faut pas regarder le découpage des régions
administratives comme étant une camisole de force. Il y a aussi des
impératifs d'efficacité administrative, des impératifs de
services au public qu'il faut considérer, suivant la nature des
ministères, leur type d'activités. Il est tout à fait
possible, voire même acceptable, que certains ministères, pour le
moins, choisissent de dévier légèrement des régions
administratives telles qu'elles sont découpées.
Pour moi, ce n'est absolument pas scandaleux que cela se produise de la
sorte. Ce qui importe, c'est le service au public, aux citoyens, et bien
sûr, comme second impératif, l'efficacité
administrative.
M. Lessard: D'accord, mais l'un des objectifs de la
création des régions administratives, à un moment
donné, c'est de développer des pôles de croissance pour
certaines villes, de créer des services à la population. Si,
à un moment donné, des ministères ne respectent pas, parce
qu'à ces régions administratives, se greffe la capitale
administrative comme telle...
M. Lachapelle: M. le Président, où est la capitale
administrative de la Côte-Nord, d'après le député de
Saguenay?
M. Lessard: Justement, je reviens sur cela. Je vais vous poser
des questions sur cela. Si les ministères, en ce qui concerne les
bureaux régionaux,ne respectent pas les décisions de l'OPDQ comme
telles, à ce moment, votre pôle d'attraction est amenuisé,
si vous voulez, diminué, par suite du fait que certains
ministères ne respectent pas la décision de l'OPDQ.
M. Lachapelle: Absolument pas! Si on examine pour un instant le
mécanisme des conférences administratives qui a été
créé par l'OPDQ, qui a été
généralisé et, pour l'instant, du moins au moment
où on se parle, est à peu près complété
quant à sa mise en place, dans les cas où les
ministères... Vous faites allusion au Haut-Commissariat, il est bien
évident que, du moins je présume, le Haut-Commissariat n'a
peut-être pas de représentant sur le terrain partout dans
l'ensemble du Québec, mais, s'il doit participer ou veut participer, et
si on croit qu'il veut être présent dans le cas d'une
conférence administrative donnée, pour une région
donnée, quelqu'un sera désigné. Il pourrait être
d'ici, il pourrait être d'ailleurs, pour parler au nom de son
ministère et pour représenter les vues de son ministère en
ce qui regarde les régions données. Jusqu'à maintenant,
nous avons utilisé ce mécanisme avec passablement de
succès, et encore là, je répète que le
découpage des régions administratives, s'il devait, parce qu'on
veut s'y fier trop servilement, porter atteinte à la qualité du
service aux citoyens, il m'apparaît que ces services aux citoyens doivent
d'abord primer. C'est cela que les ministères recherchent.
M. Lessard: En fait, si cela porte atteinte, à un mcment
donné, à la possibilité pour les citoyens de communiquer
avec les ministères, cela démontre que les régions
administratives sont mal faites à ce moment. Je vais poser une question
bien directe au ministre. Est-ce que cela peut être normal que les
citoyens de Bois-Franc, par exemple, soient dans l'obligation d'aller chercher
leur immatriculation au bureau des véhicules automobiles situé,
je ne sais pas, c'est un exemple bien théorique, à Victoriaville,
et que, par ailleurs, le centre administratif du ministère de la Justice
soit à Plessisville, ainsi de suite, et qu'on répartisse comme
cela les services par suite du fait que certains ministères ne veulent
pas respecter la décision des régions administratives, et
à cette décision, comme je l'ai dit tout à l'heure, est
greffée la décision de déterminer la capitale
administrative. La capitale administrative a pour objectif, a pour but de
pouvoir mettre à la disposition des citoyens des meilleurs services
gouvernementaux.
M. Lachapelle: Je répète que, si un
ministère donné juge que, pour des motifs de services aux
citoyens ou encore d'efficacité administrative, ils doivent fonctionner
suivant des normes qui peuvent dévier de ce qu'on appelle le
découpage des régions administratives, c'est au ministère
de décider. Jusqu'à maintenant, j'ai l'impression que, d'une
façon générale, bien sûr, il peut exister des
imperfections pour certains ministères, mais c'est une autre des choses
qui sont constamment en voie d'amélioration. Je pense que, d'une
façon globale, ces lacunes mineures reçoivent toute l'attention
voulue lorsqu'elles sont présentées au ministère
concerné.
M. Lessard: J'avoue que des fois, dans des réponses du
ministre, je me demande de plus en plus quel est le rôle de l'OPDQ.
M. Levesque: Si on me permet, on se rappellera que cela ne date
que de 1966. Je me rappelle, alors que j'étais ministre de l'Industrie
et du Commerce, j'avais proposé la création de régions
administratives. A ce moment, la situation était réellement
chaotique. Elle ne ressemblait pas du tout à celle que l'on
connaît aujourd'hui. Il y a eu là des progrès
considérables.
La plupart des ministères se sont bien accommodés de ces
changements et ont joué le rôle, ont joué le jeu. Comme le
dit le ministre d'Etat, il y a des circonstances particulières qui nous
ont été exposées par certains ministères. Je crois
que, de plus en plus, les ministères trouvent avantage à faire en
sorte que leur région corresponde aux régions administratives et
qu'ils soient présents, par exemple, aux conférences
administratives régionales. Ils y trouvent même un avantage de
plus en plus marqué. Ce n'est pas un recul que nous connaissons
présentement, au contraire, je crois que nous arrivons sans coercition
à ce que les ministères trouvent avantageux pour eux de respecter
les divisions ou les limites des régions administratives.
Comme le disait encore le ministre d'Etat, et nous croyons qu'il y
aurait certains points à préciser et certaines
améliorations à apporter, certaines modifications, ceci se verra
mieux lorsque nous aurons les schémas régionaux ou durant la
préparation des schémas régionaux. Nous avons des demandes
qui nous arrivent de certains coins de la province; par exemple, tel endroit
préférerait être dans telle ou telle région
administrative; tel ministère nous représente que, pour telle et
telle fin, parce que la plupart de nos activités se situent
sectoriellement dans une autre ville que celle qui peut faire l'affaire
d'autres ministères en général, il serait
préférable qu'on fasse une exception pour tel ministère;
mais, en général, je crois qu'il y a une volonté de tous
les ministères du Québec de s'intégrer dans ces
délimitations administratives.
M. Lessard: Donc, le ministre responsable de l'OPDQ convient que,
pour une longue période, il est avantageux, pour autant que les
divisions administratives sont bien faites et représentent autant que
possible l'intérêt de la population, de concentrer tous les
ministères gouvernementaux à l'intérieur du pôle
d'attraction, soit qu'on ait désigné...
M. Levesque: A condition qu'on ne perde pas de vue le service au
public,le service aux populations.
M. Lessard: On désigne des capitales...
M. Levesque: II y a des circonstances particulières que la
géographie peut expliquer.
M. Lessard: Oui, je reviens sur cela. Justement, il y a des
circonstances particulières que la géographie peut expliquer; en
particulier, la région de la Côte-Nord est assez
caractéristique à ce sujet. J'aimerais demander au ministre si on
peut venir à espérer sur la Côte-Nord, qui couvre 40%
à 50% du territoire québécois, que la région no 9
sera constituée comme telle et la région no 10 aussi sera
constituée comme telle, à savoir la région no 10, dont le
pôle d'attraction serait Sept-Iles et la région no 9, dont le
pôle d'attraction serait Baie-Comeau-Hauterive. Je vais vous expliquer
ceci et je pense que c'est quand même important. Le ministre me demandait
tout à l'heure à quelle place le député de Saguenay
pense que nous devrions établir la capitale administrative sur la
Côte-Nord. Je vais faire au ministre le raisonnement suivant, et le
ministre responsable de l'OPDQ peut m'écouter. Admettons la
possibilité que vous décidiez d'établir la capitale
administrative dans la région de Sept-lles, mais, à ces services,
normalement devrait se greffer une décentralisation des pouvoirs de
décision pour les fonctionnaires. Comme on sait que ces pouvoirs de
décision n'existent pratiquement pas actuellement, que ce soit au niveau
du ministère des Richesses naturelles, comme au niveau de la Voirie et
des autres ministères, est-ce que vous croyez que les gens de Hauterive,
par exemple, Baie-Comeau et tout le secteur, si vous voulez, vont prendre
l'avion de Hauterive pour aller à Sept-lles?
M. Lachapelle: L'inverse également se pose.
M. Lessard: Bon. L'inverse également se pose,
c'est-à-dire que si vous décidez que la capitale administrative
soit à Baie-Comeau ou Hauterive à cause du pôle
d'attraction, je douterais que les gens de Sept-lles viennent.
Plutôt que de prendre l'avion, ils vont continuer à
Québec pour venir régler leurs problèmes à
Québec avec les fonctionnaires de Québec. Donc, vous ne
créez que très peu de décentralisation et, en même
temps, de déconcentration si vous voulez.
Etant donné les distances considérables qu'il y a entre
les deux régions, la solution idéale va être d'en venir
à reconnaître deux régions administratives. Où en
sommes-nous rendus à ce sujet? Est-ce qu'on a l'intention, à
brève période, de reconnaître sur cet immense territoire
deux régions administratives, dont l'une aurait pour pôle
d'attraction Baie-Comeau-Hauterive et l'autre, pour
pôle d'attraction, par exemple, la région de
Port-Cartier-Sept-lles?
M. Lachapelle: M. le Président, je pense que nous avons
très bien expliqué que nous en sommes au début de nos
réflexions là-dessus. Je pense que, dans ce secteur et sur cette
question, pour le moins, le député de Saguenay ne pourra pas nous
reprocher de ne pas avoir averti tout le monde au début même de
nos travaux. Nous commençons ce travail. Donc, il serait
prématuré de dire: Voici comment cela va se faire. Il faut
d'abord examiner, dans le cadre du travail des schémas régionaux,
quelles sont toutes les conséquences de quelque découpage que ce
soit, non seulement sur la Côte-Nord, mais également ailleurs au
Québec. Encore là, il y aurait un effort de rationalité
qui sera requis. Je pense bien que le député de Saguenay ne
voudrait quand même pas qu'on aboutisse avec 55 régions
administratives au Québec.
M. Lessard: On parle de dix régions administratives au
Québec.
M. Lachapelle: II y a peut-être d'autres régions du
Québec qui pourraient réclamer un même morcellement de leur
territoire. Il importe qu'on conserve un minimum de cohésion dans les
territoires qui ont des caractéristiques à peu près
communes, des vocations à peu près communes. Le morcellement dont
parle le député de Saguenay, peut-être nos études
vont-elles démontrer qu'il s'impose, mais je dis que, comme
modalités et comme principes, il faut quand même l'aborder avec
une certaine prudence.
M. Lessard: II n'y a pas de morcellement. Sur papier, le
morcellement est déjà reconnu. C'est la région no 9 et la
région no 10. Cependant, pour l'instant, les deux régions sont
ensemble. En fait, c'est que, si vous acceptez...
M. Lachapelle: M. le Président, je regrette, l'ensemble de
la Côte-Nord est désigné comme région no 9.
M. Lessard: La région no 10, c'est le
Nouveau-Québec. Cependant, si vous...
M. Lachapelle: Ce n'est pas du tout la même chose.
M. Lessard: En fait, si vous mettez Sept-lles dans la
région no 10, cela va vous faire dix régions administratives
quand même. Par ailleurs, si vous divisez... Que le ministre n'oublie pas
une chose, c'est qu'il y a quand même 180 milles entre Sept-lles et
Baie-Comeau. Je ne demande pas une subdivision, il ne faut quand même pas
charrier.
M. Levesque: Quelle est la distance entre la baie James et
Sept-lles?
M. Lessard: Oui, mais il y a une question de population aussi. Il
faut quand même...
M. Lachapelle: M. le Président, je
répète...
M. Lessard: Combien de population dans toute la région du
Nouveau-Québec?
M. Lachapelle: M. le Président, je répète
que, d'abord, cet exercice...
M. Levesque: Le député des Iles-de-la-Madeleine
devrait avoir une région pour lui, il est loin...
M. Lachapelle:... va recevoir toute la lumière requise au
cours des réflexions qu'on va porter sur les schémas
régionaux. D'autre part, cette idée de morcellement possible sur
la Côte-Nord ou ailleurs en est une que l'on doit aborder avec une
extrême prudence. Je pense que, si on s'engage dans cette voie,
peut-être sera-t-elle requise dans certains cas bien précis, on
risque de s'éveiller avec un nombre effarant de régions
administratives et peut-être que chacun voudra avoir sa région
administrative. Il y a une cohésion. Bien sûr que chacun ayant sa
région administrative, chacun aura la fierté d'avoir la capitale
régionale chez lui, dans sa petite région qui aura
peut-être dix milles de diamètre, mais je pense qu'il faut
être rationnel et responsable dans l'examen d'une telle question et
examiner toutes les alternatives. Là-dessus, puisque nous en sommes au
début, notre esprit est très grand ouvert quant aux propositions
qui pourraient être faites et qui pourraient nous être
envoyées.
M. Lessard: Ou bien le ministre charrie ou bien le ministre n'est
jamais venu sur la Côte-Nord. Quand le ministre parle de morcellement, il
tente de laisser croire que je veux morceler le Québec en 55 ou 60
unités administratives.
Ce n'est pas du tout cela que je dis au ministre. Je lui dis que vous
avez actuellement une région, la région no 9. Si on accepte,
à un moment donné, et si on ajoute la région no 10, vous
avez, au point de vue de la superficie, près de 50% à 60% du
territoire québécois. Vous avez, par ailleurs c'est
concret et c'est là une région dont le pôle
d'attraction est Sept-lles-Port-Cartier. Vous avez une autre région dont
le pôle d'attraction est Baie-Comeau-Hauterive. C'est très bien.
Si le ministre n'est pas venu dans la région, il trouverait avantage
à y venir, à un moment donné. Il sait très
bien...
M. Lachapelle: M. le Président, je tiendrais à
faire remarquer au député de Saguenay que je suis allé
dans sa région.
M. Lessard: Tant mieux, M. le Président.
M. Lachapelle: Je l'aime beaucoup, soit dit en passant. C'est
très joli. Je souhaite pouvoir y retourner bientôt.
M. Lessard: Tant mieux. Je le souhaite, M. le Président,
et je pourrai faire visiter la région au ministre.
M. Lachapelle: Savez-vous, M. le Président, j'ai mon
hôte habituel, quand je vais là, c'est le député de
Duplessis, qui est un excellent homme, très hospitalier. Je compte
recourir de nouveau à ses services.
M. Lessard: Comme ministre responsable de l'OPDQ, à ce
moment, vous n'êtes pas intéressé à rencontrer des
députés de l'Opposition pour discuter des problèmes de la
région avec les députés de l'Opposition? Vous êtes
aussi politicailleur que cela?
M. Lachapelle: Au contraire, M. le Président, le
député de Saguenay m'en parle...
M. Lessard: Revenons au sérieux.
M. Lachapelle: ...et, je lui ai dit, il y a deux minutes, que
nous acceptions, avec les vues les plus larges, les commentaires qu'il nous
fait. Je le dis sincèrement. Est-ce que cela ne peut pas être plus
vrai?
M. Lessard:* Je vous le dis, à un moment donné, en
ce qui concerne vos visites, vous les ferez de la façon dont vous le
voudrez, mais il y a une chose. C'est qu'il serait peut-être
avantageux...
M. Lachapelle: Merci beaucoup, M. le Président, c'est un
grand privilège qu'on m'accorde.
M. Lessard: ...pour le ministre, non pas pour le ministre
libéral, non pas pour le ministre politicailleur, comme certains autres
ministres le font d'ailleurs, mais pour le ministre responsable, le ministre
adjoint à l'OPDQ, de rencontrer quelquefois les députés de
l'Opposition. Cela lui permettrait, à un moment donné, de
comprendre certaines choses aussi que, peut-être, M. Gallienne ne montre
pas au ministre responsable, au ministre adjoint à l'OPDQ.
De toute façon, M. le Président...
M. Lacroix: Vous pourriez apprendre ce que c'est que la
démagogie.
M. Côté: Je m'excuse, mais,
précédemment, au début de la soirée, on a entendu
dire qu'un autre ministre s'était rendu sur la Côte-Nord et que le
député de Saguenay était toujours absent aux
réunions.
M. Lessard: M. le Président, je ne suis pas le 101e ou le
100e député libéral, le député de la
région de Matane. M. le Président, j'ai un travail à faire
à l'Assemblée nationale et il m'est impossible de suivre le
ministre responsable de l'ODEQ qui, de toute façon, ne fait pas
grand-chose dans la région. Il m'est impossible de suivre le ministre
responsable de l'ODEQ...
M. Quenneville: Comment pouvez-vous le savoir, vous n'êtes
jamais là, M. le Président? Le député de Saguenay
n'est jamais là.
M. Lessard: ...avec son supersonique. Le Président (M.
Gratton): A l'ordre!
M. Lessard: Chaque fois que j'ai eu l'occasion d'aller dans la
région même dernièrement, j'y suis allé, avec
lui, dans la région des Escoumins chaque fois que j'ai eu
l'occasion d'aller à ces rencontres, j'y suis allé. Cependant,
chaque fois, j'ai constaté que cela ne donnait pas de grands effets.
J'aime mieux m'occuper des problèmes du comté, à
l'Assemblée nationale, quitte à consulter les gars de
l'organisme.
M. Côté: ...c'est comme vos visites en
Gaspésie.
M. Lessard: J'invite, à part cela...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs!
M. Côté: C'est comme vos visites en
Gaspésie.
M. Lessard: ...le ministre responsable de l'ODEQ à venir,
au cours de la prochaine campagne électorale, il verra qui est le
député du comté de Saguenay.
M. Quenneville: Le député politicailleur revient
à la surface.
M. Lessard: Non, cela ne m'inquiète pas.
M. Quenneville: Ce n'est pas une question. On parle de
planification et de développement, il n'est pas question de campagne
électorale.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! M. Lessard: Je
reviens. De toute façon...
Le Président (M. Gratton): Pourrais-je inviter les membres
de la commission à revenir à la pertinence du débat?
M. Lessard: D'accord. Le ministre responsable de l'ODEQ n'a pas
beaucoup d'esprit, M. le Président. J'aime autant ne pas l'entendre.
M. Malouin: II ne sait pas qu'il...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre!
M. Lessard: Vous me dites, M. le Président...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs!
Une Voix: ...II est trop petit pour être grand!
M. Lessard: M. le Président, le ministre me dit que...
M. Quenneville: II n'a pas compris.
M. Lessard: ...c'est à l'étude. C'est quand
même à l'étude, depuis un certain temps, parce que le
ministre responsable de l'ODEQ, quand il venait dans la région, nous a
dit, à plusieurs reprises, que c'était à l'étude.
Peut-on en arriver, à un moment donné, à penser que,
à brève échéance, une décision sera
prise...
M. Quenneville: Je regrette infiniment.
M. Lessard: ...justement, parce que le ministre ne consulte
probablement pas M. Gallienne à ce sujet. On constate...
M. Lachapelle: Trouvez-vous que c'est une mauvaise personne
à consulter?
M. Lessard: Non, mais parce que je ne dis pas que c'est une
mauvaise personne.
M. Lachapelle: M. le Président, je vous ferais remarquer
que je n'ai jamais dit que les études étaient commencées.
Je regrette. J'ai dit que nous envisagions justement de faire des
études.
M. Lessard: C'est-à-dire que vous avez dit, à un
moment donné, que des études se faisaient...
M. Lachapelle: Je regrette infiniment. M. Lessard: ...que
vous envisagiez... M. Lachapelle: Pas du tout. M. Lessard: ...la
possibilité...
M. Lachapelle: M. le Président, je regrette, mais le
député de Saguenay, encore une fois, est de travers.
Le Président (M. Gratton): Messieurs, de toute
façon, on a adopté les crédits de l'ODEQ, je vous prierais
de...
M. Lachapelle: M. le Président...
Le Président (M. Gratton): ...revenir à l'OPDQ.
M. Lessard: Que le ministre responsable de l'ODEQ se souvienne de
la discussion lors de l'avant-dernier congrès régional...
M. Quenneville: Je m'en souviens, c'est là la
différence.
M. Lessard: ... du Conseil régional de
développement, pas celui de Sept-lles, celui de Baie-Comeau, où
vous aviez justement discuté de ce problème.
M. Quenneville: J'ai dit que nous envisagions, à ce
moment, l'étude. Je n'ai pas dit que les études étaient
commencées.
M. Lessard: II y a déjà deux ans que vous
l'envisagiez.
M. Quenneville: Pardon, il y a deux mois de cela.
M. Lessard: Non. Pas celui de cette année, l'autre.
M. Quenneville: Le député de Saguenay a
été présent deux fois en cinq ans. Je ne sais pas laquelle
des deux fois.
M. Lessard: En tout cas, M. le Président, je n'ai pas de
leçon à recevoir de la colombe blanche responsable de l'ODEQ qui
n'apporte rien dans la région.
M. Lachapelle: M. le Président, pourrais-je demander, s'il
vous plaît, que nous revenions au sujet? Une question de
règlement.
M. Lessard: De plus en plus, les gens de la région
constatent...
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! A l'ordre! M.
Lessard: Je réponds au ministre concerné.
Le Président (M. Gratton): C'est une question de
règlement, vous répondrez après. Le ministre d'Etat.
M. Lachapelle: M. le Président, j'invoque la pertinence du
débat. Je pense que nous perdons un temps précieux. Si les
contribuables étaient ici pour nous voir et entendre les discussions
présentes, j'aurais honte.
M. Lessard: Vous auriez honte de vos collègues.
M. Lachapelle: Puis-je, s'il vous plaît, implorer votre
Présidence afin que nous revenions au débat et que nous
continuions?
M. Lessard: M. le Président, puis-je être capable de
discuter sérieusement avec le ministre adjoint responsable à
l'OPDQ sans que, la colombe blanche, responsable de l'ODEQ, n'intervienne dans
nos travaux?
M. Quenneville: J'ai seulement l'âme blanche!
M. Lessard: Pour nuire à la compréhension de nos
travaux.
M. Quenneville: J'ai l'âme blanche.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, s'il vous
plaît! Revenons à l'OPDQ.
M. Quenneville: C'est ça.
M. Lessard: M. le Président, on disait, tout à
l'heure que vous envisagiez la possibilité de diviser cette
région, sans pour autant en arriver à une...
M. Lachapelle: M. le Président, je regrette, je n'ai pas
dit que nous envisagions la possibilité de diviser la région de
la Côte-Nord. Je n'ai jamais dit cela.
M. Lessard: Non, vous ne l'envisagez pas?
M. Lachapelle: Je ne pense pas que le député de
Saguenay puisse me mettre ces mots dans la bouche. De grâce, qu'on ne
cherche pas à me prêter des propos que je n'ai jamais
formulés. Je dis tout simplement que toutes les vues et
d'ailleurs, c'est la raison pour laquelle nous avons fait état
publiquement du début de ces travaux qui doivent être
exprimées, que les gens du milieu veulent exprimer, que les
députés veulent exprimer, qu'ils soient ministériels ou de
l'Opposition, que toutes ces vues seront accueillies. Elles seront
examinées dans le cadre de l'examen auquel nous nous livrons. Nous ne
tenons rien pour acquis pour l'instant, mais, cependant, nous disons que le
travail doit se faire. Nous le commençons et, quelles que soient les
instances valables en cause, nous sommes prêts à les
écouter.
M. Lessard: C'est la réponse qu'on nous fait depuis deux
ans. Pendant ce temps, on constate, parce qu'il semble que le ministre adjoint
au ministre responsable de l'OPDQ ne consulterait peut-être que M.
Gallienne, on constate que...
M. Lachapelle: C'est vraiment charrier.
M. Lessard:... la capitale administrative glisse actuellement
vers Sept-lles. On voudrait que l'entente soit respectée, à
savoir que l'établissement des ministères tienne compte des deux
régions et non pas d'une seule région.
M. Lachapelle: M. le Président, c'est vraiment faire
preuve de mauvaise foi que de proférer des propos de la sorte. Je ne
sais vraiment pas quoi dire ou comment m'y prendre pour chercher à faire
comprendre au député de Saguenay ce qui me paraît la
vérité la plus limpide, ce qu'il y a de plus réaliste et
ce que j'essaie de lui formuler sur le ton le plus calme et le plus serein.
Je pense que, délibérément,le député
de Saguenay cherche à me prêter des intentions ou des propos. En
ce qui regarde la Côte-Nord, il y a eu des efforts vraiment remarquables
qui ont été faits et dans tout ceci, comme je le signalais au
tout début lorsqu'on a parlé de ce sujet, je le
répète, notre objectif premier est le service aux citoyens. Je
crois que, sur la Côte-Nord, il y a eu des efforts remarquables de faits
pour équilibrer la disponibilité des services, pour les rendre
plus accessibles, qu'il s'agisse du secteur Baie-Comeau-Hauterive ou du secteur
Sept-lles, de telle sorte que l'on retrouve, à ces deux endroits en
particulier, des interlocuteurs qualifiés des différents
ministères du gouvernement. Certains peuvent être à
Baie-Comeau-Hauterive, d'autres à Sept-lles.
Tout ceci dans l'optique de donner un service de qualité aux
citoyens. Je pense que prétendre le contraire, c'est vraiment tomber
dans ce qui m'apparaît une vue très étroite sinon mesquine
de la situation.
M. Lessard: Alors, M. le Président, c'est toujours la
même réponse, en tout cas, on va attendre. Le comité sur le
CRD, en fait, reproche justement au gouvernement de ne les consulter que
lorsqu'il se sent dépassé et que la fonction de consultation est
une fonction passive au sein de l'administration gouvernementale.
M. Lachapelle: Je pense, M. le Président, que, si on doit
faire allusion à ce rapport, encore là, l'équité et
l'objectivité commande que ce rapport soit vu dans son ensemble et non
pas qu'on en extraie seulement les parties qui font notre affaire. Ce rapport,
qui s'en est voulu un de réflexion, touche l'ensemble des rapports entre
l'OPDQ et les CRD et ce qui est particulièrement significatif...
D'ailleurs, la semaine dernière nous avions l'occasion de rencontrer un
groupe représentatif des CRD qui a accueilli d'une façon
très favorable l'esprit et la teneur du rapport. Bien sûr que ces
représentants verraient certaines modalités, ils verraient que,
dans certains cas, on aille moins loin, dans d'autres cas plus loin, mais c'est
strictement au plan des modalités que se situe présentement le
débat avec eux. D'ailleurs, les relations qui se sont manifestées
la semaine dernière, lors de notre rencontre avec eux, étaient
empreintes de la plus grande sérénité. Nous avons convenu
ensemble qu'au cours des prochaines semaines, nous allons être en mesure
de convenir de règles du jeu qui seront nouvelles, mais qui seront
à l'enseigne d'une valorisation des CRD et eux-mêmes nous ont
montré les meilleurs dispositions à cet effet. Je
répète, ce rapport, si on veut en traiter, je suis très
à l'aise pour en traiter, je suis prêt à le faire, je
souhaiterais et, si ce n'est pas fait, je verrai à ce que ce soit fait,
que le rapport soit examiné dans son ensemble et non pas seulement les
parties qui nous conviennent.
Le Président (M. Gratton): Le programme 4 est-il
adopté?
M. Lessard: Est-ce que le ministre est d'accord que, par exemple,
les CRD devraient éviter de faire des conférences de presse et
que ces moyens de pression ne devraient être utilisés qu'à
donner une meilleure information et non pas comme pression, à un moment
donné, comme moyen de pression.
M. Lachapelle: Je juge, M. le Président, que ces
éléments, quand on dit conférence de presse, c'est
vraiment au plan des modalités. Des modalités qui m'apparaissent,
pour l'instant, assez secondaires. Ce qui importe et c'est ce que nous
avons recherché c'est que le CRD devienne un interlocuteur encore
plus qualifié, parce que jusqu'à maintenant nous les avons
considérés tels quels, mais nous croyons qu'ils peuvent
être valorisés davantage. Si on traite de questions, de
détails de modalités, écoutez, je suis sûr qu'au
cours des conversations que vous aurez au cours des
prochaines semaines, l'entente sur ces questions se fera très
rapidement et facilement, c'est surtout aux principes, aux questions
importantes que nous allons nous adresser. Je souhaiterais qu'on fasse de
même dans le discussion actuelle.
M. Lessard: Dans le rapport du comité consultatif de
planification et de développement sur le fonctionnement des conseils
régionaux de développement, le comité a
suggéré de modifier la représentation des CRD en
particulier, en fait, de réduire l'importance des représentants
municipaux. Est-ce que le ministre adjoint à l'OPDQ est d'accord, le
ministre d'Etat à i'OPDQ est d'accord avec...
M. Lachapelle: M. le Président, je pense que le rapport ne
dit pas et je voudrais corriger ceci très rapidement ne
prétend pas qu'il faille diminuer la représentation des instances
municipales. Le rapport dit plutôt qu'il ne faut pas qu'un secteur
donné d'activités monopolise un CRD. Cela est fort
différent. D'ailleurs, à l'heure actuelle et les CRD
eux-mêmes reconnaissent cela, parce qu'ils ont suffisamment de grandeur
d'âme pour reconnaître leurs défauts dans certains
cas, il y a des carences, mais ce sont des carences que nous sommes
prêts, avec eux, à corriger.
Dans le cas des municipalités, nous savons pertinemment que, chez
certains CRD, les municipalités ne sont pas présentes. Il ne
s'agit pas de les voir là de façon massive, il s'agit de les y
voir d'une façon adéquate, raisonnable, tout comme il faut que
des groupes socio-économiques, syndicats, groupes d'agriculteurs,
entreprises y soient aussi. Il faut, en troisième lieu ce n'est
pas nécessairement l'ordre de priorité ou de
préférence que des individus y soient aussi. C'est
grâce à une représentation équilibrée de tous
ces éléments que les CRD, de façon générale,
deviendront des agents encore plus qualifiés que par le passé,
surtout alors qu'on va s'engager avec eux et avec d'autres instances aussi,
dans la consultation sur ce grand projet des schémas régionaux.
Encore faut-il, nous, tout comme eux, nous assurer qu'ils offrent les meilleurs
éléments possible de la représentativité. Je tiens
à le souligner encore, c'est la volonté manifeste, unanime des
représentants que nous avons vus, la semaine dernière, d'en
arriver, avec nous, à, globalement, ce qui est prévu comme
élément de la représentativité.
M. Lessard: Qu'est-ce qui va arriver? Est-ce que ce sont
simplement des voeux ou a-t-on l'intention de mettre en application ces
recommandations, en particulier concernant la représentativité
des CRD? Il est bien précisé, par exemple, que 67% des membres
devraient provenir des groupes socio-économiques, que les 33%
représentant les municipalités et les individus ont dit, par
exemple, à la page 14, de la revue des CRD: "Les municipalités et
les individus doivent représenter 33% du total des membres, de
manière à compenser la représentation des groupes
socio-économiques, un écart de 25% à 40% est acceptable.
Quant aux municipalités, elles ne peuvent représenter plus de 20%
du total des membres de l'assemblée générale et cette
dernière devrait comprendre le même nombre de représentants
des cités et villes que des conseils de comtés."
Je demande tout simplement au ministre, puisqu'il y a des
recommandations très précises là-dedans, s'il a
l'intention, à un moment donné, d'en tenir compte et d'intervenir
pour que les recommandations soient appliquées au niveau des CRD ou si
ce sont simplement des voeux qu'on propose aux conseils régionaux de
développement.
M. Lachapelle: M. le Président, pour une autre fois et
dans une autre occasion, j'aurai à me répéter... Je le
déplore, mais semble-t-il, je suis forcé à le faire.
M. Lessard: Le ministre...
M. Lachapelle: J'ai très bien signalé au
député de Saguenay que le rapport du comité consultatif
nous présentait une esquisse, dans certains cas même, assez
poussée, de ce que devrait être la nature des relations entre
l'OPDQ et les CRD.
Nous avions dit, à l'époque, quand ce comité a
été formé, il était clairement dit, avant
même que le comité se mette au travail, que ces observations, ces
réflexions seraient soumises aux CRD eux-mêmes, avant que nous
posions quelque geste que ce soit et, ceci, dans le respect de ce que ces
organismes occasionnent pour nous et aussi dans l'intention de maintenir avec
eux les rapports de très haute qualité qui ont été
les nôtres, depuis qu'ils existent.
C'est pour cela que, présentement, nous avons d'abord
sollicité l'avis des CRD. Nous l'avons fait de façon officielle,
communiquant avec tous les CRD du Québec. Nous leur avons soumis le
rapport du comité consultatif et, tout candidement, nous leur avons
demandé: Qu'est-ce que vous en pensez? Cela sans idée
préconçue de notre part. Ils ont fait cela. Ils nous ont fait
part de leurs vues. Présentement, nous dialoguons avec eux, nous
travaillons avec eux, afin d'en arriver, d'une façon concrète,
à des règles du jeu qui seront améliorées
comparativement à ce qui existe à l'heure actuelle. Tout ceci, je
le répète, dans le climat le plus serein et le plus accueillant
que l'on puisse imaginer.
M. Lessard: Je vais répéter ma question, encore une
fois. Est-ce que le ministre, suite à ces consultations, a l'intention
de présenter ou de demander au comité de présenter un
rapport final qui aurait pour conséquence de proposer, d'apporter des
recommandations très précises aux conseils régionaux de
développement en ce qui concerne la représentativité.
M. Lachapelle: C'est exactement ce que je viens de dire trois
fois. Les discussions qui ont lieu présentement n'ont pour but que
d'aboutir à des règles du jeu qui seront les plus précises
pos-
sible, les plus rationnelles possibles. Nous le faisons avec eux, non
sans eux, avec eux. Le comité consultatif a fait son travail. Que
voulez-vous, vient un moment... a moins que le député de Saguenay
n'ait une autre notion de ce que c'est que gouverner, gouverner, c'est en
partie arbitrer et arbitrer, c'est trancher, et c'est le faire avec les
CRD.
M. Lessard: On dirait que le ministre veut se
défendre.
M. Levesque: Au contraire, le ministre a fait un travail
considérable. J'en suis témoin. Le ministre d'Etat à
l'OPDQ a fait un travail considérable dans ses relations avec les CRD et
les CRDAQ. Je crois qu'il a fait un travail de consultation. De plus, il a
voulu préciser avec les CRD leur rôle, et je profite de l'occasion
pour souligner et son travail et la façon dont il s'acquitte de ses
responsabilités, particulièrement dans ce domaine.
M. Lessard: M. le Président, je voudrais souligner que les
réponses du ministre démontrent une agressivité qui nous
laisse entendre...
M. Levesque: Au contraire, il est d'une grande
sérénité.
M. Lessard: ... qu'il serait craintif dans ses termes, qu'il
voudrait se défendre, lorsqu'il multiplie les adjectifs, en disant que
cela se fait de façon calme.
M. Lachapelle: Le député de Saguenay voudrait-il
que je mente?
M. Lessard: Je n'ai pas accusé le ministre.
M. Lachapelle: Si les relations sont sereines, elles sont
sereines, et je les rapporte comme telles, tout simplement.
M. Lessard: Je n'ai pas affirmé que les relations
n'étaient pas sereines, j'ai demandé au ministre ce qu'il avait
l'intention de faire avec ce rapport.
M. Lachapelle: Je vous l'ai dit.
M. Lessard: Une dernière question en ce qui concerne ce
rapport. Le ministre prévoit-il un échéancier?
Prévoit-il une date approximative, déterminée, à
laquelle ce rapport final serait présenté?
M. Lachapelle: Encore là, ce sera au cours des discussions
avec les représentants des CRD au cours des prochaines semaines que nous
pourrons convenir du moment opportun de le faire. D'autre part, faut-il
signaler que les CRD eux-mêmes souhaitent vivement, pour que leur propre
rôle puisse se continuer, voire s'accentuer, que des décisions
soient prises incessamment? De notre côté, nous souhaitons
exactement la même chose. Là aussi, il y a accord. Nous allons
convenir avec eux du moment où il sera opportun de prendre une
décision définitive qui, soit dit en passant, devra quand
même être confirmée par le groupe ministériel de
l'OPDQ, bien sur.
M. Levesque: Adopté.
M. Lessard: M. le Président, le ministre accepterait-i! de
déposer la liste des subventions versées à l'ensemble des
conseils régionaux de développement?
Ni. Levesque: Je n'ai aucune objection.
M. Lachapelle: Avec plaisir. On y verra que le gouvernement du
Québec, par l'entremise de l'OPDQ, consacre environ $1.5 million par
année pour la consultation avec les CRD. C'est quand même un
investissement assez considérable qui reflète une volonté
très nette du gouvernement de s'appuyer sur la consultation du milieu
avant de poser des gestes.
Politique portuaire
M. Lessard: Concernant le rapport de l'OPDQ sur le
développement d'une politique portuaire...
M. Lachapelle: Le document est déposé.
M. Lessard: ... qui a été rendu public le 21
février 1975, le ministre pourrait-il nous expliquer comment se fera la
détermination des deux têtes de pont sur la rive sud du
Saint-Laurent? Quel sera le processus de décision? Quel sera le
rôle de l'OPDQ comme tel? L'OPDQ est-il dans le dossier?
M. Lachapelle: M. le Président, en ce qui regarde cette
politique portuaire que le premier ministre a annoncée lui-même et
qui, soit dit en passant, constituait une démarche majeure, je tiens
à le souligner, dans l'intention du Québec de rationaliser ses
installations portuaires et aussi de faire valoir sa présence de
façon plus significative, c'est le groupe ministériel des
affaires économiques et du développement régional, qui est
l'instance qui agit comme groupe consultatif auprès du conseil des
ministres, en cette matière.
Le groupe ministériel des Affaires économiques et du
développement régional, qui n'est pas nécessairement
l'OPDQ ce sont deux réalités distinctes, mais quand
même assez près l'une de l'autre fait exécuter le
travail de recherche qui est présentement en cours par les
différents ministères concernés et, bien sûr, l'OPDQ
joue un rôle de toute première valeur dans ce travail. Ce qui est
annoncé comme politique en est maintenant rendu au stage de passer
à des études beaucoup plus détaillées sur le
potentiel que peuvent offrir différents sites sur tous les aspects
économiques en question, tous les aspects écologiques aussi en
question. C'est qu'il s'agit d'une dimension fort importante de tout le
problème, et compte tenu du besoin ou du moins de l'opportunité
en temps et lieu d'installations portuaires qui pourraient se prêter au
vrac liquide et au vrac solide ou encore les deux ensemble. C'est un examen qui
ne fait
que débuter mais qui est déjà fort en marche,
c'est-à-dire fort bien engagé, et qui va nous permettre de
déboucher au moins vers des perspectives d'ensemble qui seront beaucoup
plus complètes que celles dont nous pouvions disposer à l'heure
actuelle.
M. Lessard: Le rapport SNC-SINTEC a analysé 19 sites de
port en vrac liquide, dont 6 sites ont été reconnus. Est-ce qu'on
a l'intention... En fait, l'objectif était d'en arriver à
déterminer un site; on a pu en arriver, à un moment donné,
à la détermination d'un site et on a retenu six sites. Est-ce
qu'on a l'intention de demander une autre étude et est-ce que cette
autre étude va tenir compte des six sites qui ont été
retenus par le rapport SNC-SINTEC?
M. Lachapelle: M. le Président, ce rapport qui, sauf
erreur, avait été commandité par le ministère des
Richesses naturelles, en est un des plus importants de l'étude plus
globale qui s'engage maintenant. Encore là, je ne crois pas que l'on
puisse prétendre que ce rapport ait arrêté son choix sur un
nombre déterminé de sites.
M. Lessard: C'est-à-dire qu'on a classifié à
un moment donné...
M. Lachapelle: D'accord, on a classifié seize ou 19 sites,
alors, si vous dites qu'on a choisi six sites, on peut aussi bien dire qu'on en
a choisi 8, qu'on en a choisi 10 ou 12.
M. Lessard: Je pense qu'on a retenu, on a très bien
précisé qu'on retenait des...
M. Lachapelle: C'est plutôt une catégorisation
suivant certains éléments, certains facteurs qu'on a
cherché à pondérer, à quantifier, et les sites se
sont vu donner une cote. Il apparaît cependant que, dans le cadre des
objectifs que nous recherchons présentement, il nous faille ajouter aux
éléments que cette étude nous a permis d'obtenir. Nous la
considérons importante, cette étude, nous la considérons
sérieuse, mais nous croyons qu'il est important aussi qu'elle soit
complétée. Bien sûr, on aurait pu espérer qu'elle
soit comme cela tout à fait ou répondant pleinement aux exigences
des objectifs que nous poursuivons présentement; il va nous falloir y
ajouter, afin qu'on ait une vue plus totale, plus globale, parce qu'il s'agit
évidemment de quelque chose qui a extrêmement de
conséquences pour l'avenir du Québec, qui peut avoir
extrêmement de conséquences pour l'avenir de certaines
régions, et nous voulons être bien sûrs que les bons gestes
seront posés aux bons moments.
M. Lessard: M. le Président, pour plus de
précisions, il est certain que 19 sites ont été
codifiés selon un ordre d'importance, mais nous avons quand même
le document qui a retenu six sites à partir de la codification.
Dans la question que je posais au ministre, j'ai demandé si, dans
la deuxième étude que l'on doit faire à ce sujet, on devra
partir des six sites retenus, des six premiers sites reconnus, car on disait
qu'en vertu de la codification on devrait retenir ces six sites. Partira-t-on,
dans la deuxième étude, de ces six sites, ou les 19 autres sites
devront-ils être étudiés encore?
M. Lachapelle: Je tiens à corriger une seconde fois, M. le
Président, l'impression qu'a pu avoir le député de
Saguenay, à moins qu'il me démontre que j'ai mal lu le rapport,
non seulement moi, mais nous. Je ne crois pas que six sites précis aient
été retenus; s'il y a une démonstration contraire, je
serai prêt à me corriger. J'interprète le rapport
plutôt comme étant une codification de 19 sites, je crois, et
chacun de ces sites, je le répète, s'étant vu accorder des
cotes suivant ses différentes caractéristiques. Donc, c'est un
ensemble de sites qui aurait été examiné.
Maintenant, il s'agit, d'une part, d'ajouter des éléments
à cette étude, certains éléments qui nous
apparaissent importants, et aussi de cerner davantage cette première
pondération afin que l'on puisse, en arriver non pas à 19, mais
plutôt à un ou deux. C'est à ce même style d'exercice
que nous allons nous livrer pour le vrac solide et les autres dimensions de ce
problème. D'ailleurs, lorsqu'on parle d'examen des installations
portuaires du Québec, il ne s'agit pas exclusivement d'un port en eau
profonde pour vrac liquide eVou d'un port en eau profonde pour vrac solide, il
s'agit également d'examiner les autres installations portuaires
importantes du Québec, qu'il s'agisse du port de Montréal ou de
l'ensemble des autres ports que l'on pourrait peut-être
catégoriser comme petits ports, peut-être aussi, et
assurément, de localiser dans toute cette perspective le port de
Québec.
C'est cette vue globale que nous voulons avoir, aussi vaste et
exhaustive qu'a été la politique portuaire annoncée par le
premier ministre.
M. Lessard: L'objectif de cette étude était quand
même de préciser un site. On ne s'est pas entendu sur la
précision que c'était le mandat que l'on avait accordé
à la société. Ne s'étant pas entendu sur un site
unique, on a codifié selon l'ordre d'importance un certain nombre de
sites, soit 19. Est-ce que, dans la seconde étude que l'on doit
entreprendre, on va demander à la firme, dans son mandat, de
réétudier le rapport SNC-SINTEC et, à partir de ces 19, je
dis bien à partir des 19 sites étudiés, malgré le
fait qu'il y ait un certain ordre d'importance entre ces 19, qui ont
été codifiés de proposer un site, ou prendra-t-on les
cinq, six ou sept meilleurs sites à partir de la codification que nous
avons acceptée, pour dire à la deuxième firme: A partir de
ces six ou sept premiers sites qui ont été codifiés, nous
vous demandons de nous déterminer le meilleur?
M. Lachapelle: M. le Président, qu'il est donc fastidieux
d'avoir à se répéter tout le temps. J'ai dit cela
exactement il y a à peine deux minutes et 33 secondes. J'ai dit
exactement que le but de l'exercice actuel était a) d'ajouter des
éléments qui
nous apparaissaient essentiels à l'étude
déjà faite, et b) de cerner la première
pondération, et peut-être d'autres aussi, à un ou deux
sites. C'est exactement ce que j'ai dit.
M. Lessard: Voulez-vous arrêter de patiner et
répondre à ma question, que je pose pour la deuxième fois,
peut-être la troisième fois? Est-ce que, dans la deuxième
étude, l'on tiendra compte du rapport SNC-SINTEC?
M. Lachapelle: Bien sûr, M. le Président, je l'ai
dit.
M. Lessard: Que le ministre se calme! M. le Président! Je
le sais; on va tenir compte, ça patine pas mal ce temps-ci.
Est-ce que l'on tiendra compte qu'il y a eu une codification selon un
ordre d'importance, soit les 19 sites en question? Est-ce, lorsque l'on fera la
deuxième étude, on va réétudier les 19 sites ou si
nous nous fierons à un certain nombre de conclusions de l'étude
SNC-SINTEC, et déterminer, accepter les cinq ou six premiers sites
codifiés et demander à cette deuxième firme de cerner le
site parmi ces cinq ou six ou le fera-t-on encore à partir des 19? C'est
ma question. Etudiera-t-on les six premiers sites ou
réétudiera-t-on les 19 sites analysés par SNC-SINTEC?
M. Lachapelle: M. le Président, cette première
étude, bien sûr, elle contient des données qui sont
extrêmement valables, extrêmement importantes. Il ne s'agit pas de
refaire le travail que l'on trouve important dans ce rapport, il s'agit
plutôt d'en extraire et ceci, les consultants qui seront
appelés, en deuxième analyse, le feront, nous l'espérons
pour nous, du moins ils nous feront des recommandations à cet effet,
mais compte tenu des autres éléments qui peuvent s'ajouter aux
considérations qui ont fait l'objet du premier rapport, il est possible
et encore là, nous avons des vues très ouvertes sur le
sujet qu'il y ait un certain déplacement dans la
pondération définitive et finale.
Je pense que prendre, d'une façon servile, un certain nombre de
sites exprimés ou identifiés dans le premier rapport, me
paraîtrait incomplet comme approche. Il est bien évident que nous
ne pouvons pas faire abstraction de cette étude, loin de là; elle
est très valable. Une fois complétée nous serons en
mesure, et ce sera le mandat, de voir quel est le site ou les deux sites qui
offrent les meilleures perspectives tant au point de vue écologique
qu'économique, immédiat aussi bien que dans ses retombées
dans la région où il sera.
M. Lessard: Autrement dit, on va réétudier le
rapport SNC-SINTEC. M. le Président, cela va probablement nous permettre
d'essayer de faire une deuxième élection dans la région du
Bas-Saint-Laurent pour ces ports.
M. Lachapelle: M. le Président, nous avons le
respect...
M. Lessard: Je voudrais savoir...
M. Lachapelle: ...de l'expertise qui nous est donnée par
nos fonctionnaires, que nous avons confirmée après de longues
discussions, et c'est dans le sens qui nous a été
recommandé que nous évoluons.
M. Lessard: C'est très précis, M. le ministre.
M. Lachapelle: Je pense que c'est très précis, M.
le Président.
M. Lessard: On peut bien vous demander de répéter.
Vous patinez. Des mots et des mots, cela ne solutionne pas...
M. Lachapelle: Mais, quelle autre précision voudrait-on
que je donne, M. le Président?
M. Lessard: Autrement dit, votre première étude,
cela a été de la frime. Puis vous dites: On n'accepte pas
nécessairement sur recommandation, on va former une deuxième
firme pour étudier les 19 sites concernés et en même temps,
entre-temps, il y aura du temps qui va se perdre, et on va faire une
élection encore sur cela, comme cela a été le cas en 1970
et en 1973, et ce sera peut-être le cas en 1977, si vous ne partez pas
avant.
M. Lachapelle: Comme jugement simpliste, M. le Président,
c'en est tout un!
M. Lessard: C'est justement votre jugement à vous, ces
temps-ci. M. le Président, qui est responsable de la politique portuaire
au niveau du gouvernement? Est-ce le premier ministre, le ministre d'Etat
à l'OPDQ, le ministère des Richesses naturelles?
M. Lachapelle: Le dossier est entre les mains du groupe
ministériel des affaires économiques et du développement
régional. C'est le groupe ministériel qui supervise, qui
coordonne l'ensemble des études qui se feront. Bien sûr qu'une
large part de ces études est faite par le ministère des Richesses
naturelles, d'autres ministères sont impliqués également.
Au niveau...
M. Lessard: Lorsque l'on veut des vraies réponses,
à qui s'adresse-t-on?
M. Lachapelle: Posez-moi les bonnes questions.
M. Lessard: Oui, quand on veut avoir des vraies
réponses... parce que j'ai posé les mêmes, questions au
ministre des Richesses naturelles et on en est arrivé au même
patinage. D'ailleurs, même le député de Gros Cacouna n'a
pas compris les réponses de Rivière-du-Loup, le
député de Matane était là. Il n'a pas compris les
réponses du ministre des Richesses naturelles qui étaient
à peu près les mêmes que celles que nous donne le ministre
d'Etat à l'OPDQ.
M. Levesque: La cohérence du gouvernement.
M. Lessard: La cohérence, personne comprend.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre, messieurs!
M. Lessard: A quel ministère doit-on poser des questions
sur le...
M. Lachapelle: Pour répondre à votre question
antérieure, si vous voulez des réponses, vous vous adressez ici.
Vous vous adressez au groupe ministériel et éventuellement au
conseil des ministres. C'est là où vous aurez les
réponses.
M. Lessard: Cela ne donne pas plus d'efficacité.
M. Lachapelle: C'est votre propre jugement, mais je pense bien
que, dans ce secteur, en particulier, comme dans tant d'autres, l'effort
d'avant-garde, qui a été manifesté dans la
préparation de la politique, en est quand même un qui est
drôlement significatif pour l'économie du Québec et pour
toute la question portuaire ici au Québec.
Activité minière
M. Lessard: Pour autant qu'on se décide. M. le
Président, je voudrais poser au ministre certaines questions concernant
le sort de la municipalité de Cadillac dans le sillage de l'étude
à ce sujet publié par l'OPDQ. On sait que le cas de Cadillac est
très important non seulement pour cette localité, mais parce
qu'elle constitue un test, un projet pilote pour toutes ces petites et moyennes
villes au Québec qui sont menacées à plus ou moins long
terme de connaître une quasi-interruption de leur vie économique.
Il s'agit d'abord des villes dont la vie est axée sur l'activité
minière mais aussi sur celles qui vivent d'une seule activité
comme une scierie, par exemple, comme ce fut le cas de Cabano. Dans le cas
précis de Cadillac, l'étude conclut à la
nécessité de maintenir Cadillac. Est-ce que cette conclusion est
celle du ministre d'Etat à l'OPDQ et est-ce que c'est celle du
gouvernement?
M. Lachapelle: A la lumière du rapport technique qui a
été fait par un groupe de l'OPDQ avec un groupe de fonctionnaires
de différents ministères, le rapport a été rendu
public. Il a été aussi fait avec l'ensemble de la population
grâce à un questionnaire qui avait été envoyé
à chaque famille du village. Les conclusions, je pense, étaient
très claires, il fallait que Cadillac demeure et les ministères
ont essayé ensuite de préparer des programmes pour que Cadillac
demeure. Evidemment, il y a le problème fondamental et le rapport le
dit: "De tous les villages où les organismes qui sont aux prises avec
des mono industries, donc comme Cadillac est aux prises, elle aussi, avec une
industrie à caractère minier, il est évident que
l'évolution de l'industrie minière peut affecter
considérablement la taille de Cadillac, c'est-à-dire son niveau
d'équipement. Si l'environnement minier est tel qu'il y a une croissance
du côté de l'industrie minière, Cadillac pourra atteindre
une taille plus importante.
S'il n'y a pas de développement, il faudra à ce moment que
la population de Cadillac puisse avoir une perspective de plus grande
mobilité par rapport à d'autres ressources que la ressource
minière.
M. Lessard: Je suis d'accord, M. le Président, avec la
vraie réponse du ministre d'Etat à l'OPDQ cette fois, mais c'est
que par la bouche du président de l'OPDQ, comment pensez-vous qu'on
puisse en arriver à une certaine planification quand on sait qu'à
Cadillac, par exemple, la mine de Cadillac Moly a fermé avec un
préavis d'une heure? Dans le cas de Molybdenite, le préavis a
été de quatre jours. Dans le cas de Pressac, il n'y a même
pas eu de préavis. Comment voulez-vous, dans ces circonstances, que
l'exploitation minière, parce que cela touche Cadillac, c'est un cas
très précis. On constate que, dans ce cas, il y a eu des
problèmes très particuliers parce qu'il n'y a même pas eu
de préavis de la part des mines, comment voulez-vous qu'on
réaménage l'activité économique? Comment
voulez-vous qu'on fasse des efforts pour avoir d'autres entreprises, quand tout
cela tombe du jour au lendemain?
M. Lachapelle: Je peux donner une réponse dans le sens
suivant. C'est qu'on a constaté, à la lumière de cette
analyse et d'autres analyses, dans des régions ressources, que la notion
de mobilité des travailleurs est très différente de la
notion de mobilité dans des milieux urbains. Par exemple, il est
très courant, dans les régions d'Abitibi ou de la Côte-Nord
ou même dans l'Est du Québec, que les gens parcourent
quotidiennement 50 milles pour aller travailler et reviennent le soir, c'est
très fréquent. De sorte que, si les gens acceptent cette
mobilité dans les régions ressources, il est sûr
qu'à ce moment la notion de localisation de paroisse ou de village prend
un sens différent que si on s'en va dans des zones urbaines où la
notion de mobilité, elle, à une heure ou une demi-heure ou trois
quarts d'heure de transport urbain ou de transport par automobile,
déjà le travailleur considère qu'il a atteint une certaine
mobilité.
Il faut donc tenir compte de façon très importante de la
notion de mobilité du travailleur qui est beaucoup plus grande dans les
régions ressources que dans les régions urbaines. C'est la partie
concernant l'adaptation sociale que l'on retrouve dans des milieux dont les
ressources peuvent être épuisables ou peuvent changer
d'orientation.
M. Lessard: Je comprends bien, M. le Président, mais si
Quebec North Shore ferme chez nous, annonce la fermeture sans aucun
préavis, on aura beau être habitué à se
déplacer d'une région et d'un village à l'autre, on se
ramassera avec une situation économique intenable. Le problème
que je soulève c'est Normétal, il y a un mois, ce fut la
même chose a-t-on l'intention d'intervenir pour que, de la part
des compagnies minières ou des compagnies qui exploitent nos ressources,
on ait, on prévoie une certaine planification de telle façon que
le gouvernement, tout comme la population, soit informé des
décisions économiques de
ces compagnies au moins quelques années à l'avance.
M. Lachapelle: Là, il faut faire attention car, dans le
domaine minier, par exemple la mine de molybdène qui était sans
rendement économique il y a déjà trois ans, tout à
coup, à cause de la situation internationale, est devenue une mine avec
un prolongement possible. Le marché mondial fluctuant, il est possible
que des minerais, qui ne pourraient pas être utilisés à
cause de la conjoncture, puissent prendre tantôt une valeur très
importante. Alors, il est extrêmement difficile de prévoir, dans
une situation mondiale, à cause de l'inflation, de l'augmentation des
prix et de la stratégie mondiale au niveau des matières
premières, de prévoir une planification très
précise sur un territoire localisé géographiquement
à un endroit déterminé. C'est un problème, une
difficulté qu'il faut essayer de pallier mais ce n'est pas facile, dans
aucun pays du monde; je pense qu'il est difficile de pallier cela.
M. Lessard: II est possible, par exemple, de prévoir, je
pense à une mine, à une ville comme Gagnon, l'épuisement
du minerai sur un certain temps. Il est certain que ces villes, étant
basées sur une ressource unique... On sait que les possibilités
d'exploitation de la mine peuvent se faire sur 10 ans, 15 ans, selon la
production de la compagnie. Dans ces circonstances, il est possible d'avoir des
prévisions.
M. Lachapelle: II faut distinguer, je pense, entre deux types de
mines ou de compagnies. Evidemment que les compagnies de très grande
taille peuvent prévoir, avec une diversion de leur capital dans
différents secteurs, une programmation à plus long terme,
indépendamment de la richesse du minerai ou de l'évolution de la
valeur du minerai. Là où l'on a affaire, et dans le cas de
l'Abitibi, il y a beaucoup de mines qui sont reliées à des
structures financières de petites compagnies, il est beaucoup plus
difficile de prévoir l'évolution financière de la
compagnie elle-même et l'évolution de la structure du
marché concernant l'utilisation du minerai.
Le problème plus général que vous soulevez, c'est
celui d'une politique générale à l'égard de
sociétés qui seront appelées à fermer, non
seulement dans le domaine du minerai, mais à l'égard des
ressources naturelles. C'est quand même beaucoup plus
général que le cas de Cadillac.
M. Lessard: D'accord, j'utilise le cas de Cadillac pour
démontrer qu'il est absolument nécessaire d'en arriver à
une telle prévision, sinon on verra des villes qui tombent
complètement. C'est le cas de Gagnon, de Normétal, de toutes les
villes minières, et c'est le problème, en particulier, des villes
qui ne possèdent qu'une seule ressource. Concrètement, du
côté de l'OPDQ, est-ce qu'on se penche sur ce problème?
Peut-on en arriver à certaines prévisions concernant, par
exemple, la connaissance de la période de temps d'exploitation de la
mine? Connaissant cette période, est-ce qu'on ne doit pas en arriver
à une certaine planification?
M. Lachapelle: M. le Président, il est indéniable
que dans la confection des schémas régionaux qui, par
définition, doivent au départ faire ressortir les forces et les
faiblesses d'une région, il deviendra beaucoup plus facile de faire le
diagnostic complet, non seulement de l'état actuel, mais de
l'état futur de chacune de ces régions, et de faire
également un pronostic de ce que devrait être sa vocation future
et des mesures à prendre pour l'assurer.
Une Voix: Si vous avez des questions importantes, étant
donné...
M. Lessard: Cela achève. Dans le cadre d'une action
immédiate concernant Normétal, l'étude recommande la mise
en exploitation incessante de la mine du Magarni qui donnerait, en fait, 150
emplois miniers. Est-ce qu'on s'est penché sur cette suggestion? A-t-on
l'intention d'en arriver à la mise en exploitation? Qui s'occuperait de
l'exploitation? Est-ce qu'on a l'intention, par exemple, de demander à
SOQUEM, qui est une institution gouvernementale, d'analyser au moins la
rentabilité de cette exploitation?
M. Lachapelle: M. le Président, à moins que l'on
veuille faire parader ici tous les ministères sectoriels et ressasser
les questions qu'on aura posées ou qu'on aurait dû leur poser
quand cela était le temps, il s'agit clairement et indiscutablement
d'une question qui regarde le ministère des Richesses naturelles.
M. Levesque: D'ailleurs, le député a passé
de nombreuses heures avec le ministre des Richesses naturelles...
M. Lessard: M. le Président, il s'agit d'un rapport de
l'OPDQ. Je demande au ministre d'Etat, à titre de responsable de l'OPDQ,
si cela existe encore un ministre...
M. Lachapelle: D'ouvrir la mine, M. le Président? De
bâtir des routes?
M. Lessard: Le ministre est-il encore responsable de quelque
chose?
M. Lachapelle: De faire des fusions de municipalités? Quoi
d'autre voulez-vous qu'on fasse? Peut-être commencer à polir les
meubles?
M. Lessard: Je demande au ministre quelle est son opinion et si
le ministre a l'intention, comme ministre responsable de l'OPDQ, de recommander
au ministère des Richesses naturelles, s'il y a eu, cette suggestion
d'un comité d'étude de l'OPDQ. Oui ou non?
M. Levesque: Est-ce que le député suggère un
comité d'étude? Il n'y a pas dix minutes, il était contre
les études et il voulait que...
M. Lessard: Je ne suis pas contre les études qui
étudient des études, par exemple. Je ne suis pas pour, mais je
suis d'accord qu'il faut, à un moment donné, analyser des
problèmes. Là, actuellement, l'OPDQ analyse et le
ministère des Richesses naturelles, c'est à peu près
l'université des Richesses naturelles au Québec. On fait des
études, c'est incroyable. Depuis quatre ans, depuis cinq ans que je
discute avec le ministre des Richesses naturelles pour savoir quelle est sa
politique concernant l'amiante, quelle est sa politique concernant
l'exploitation des mines, on étudie, M. le Président. En plus de
cela, on a l'OPDQ qui étudie aussi.
M. Levesque: En guise de conclusion, le député
suggère un comité d'étude.
M. Lessard: Non. Un comité de l'OPDQ a
étudié le problème de Cadillac et il a
présenté un rapport à partir d'une discussion avec la
population. Ce comité a présenté un rapport au ministre
d'Etat à l'OPDQ. Dans ce rapport, il y a un certain nombre de
recommandations. Je demande au ministre d'Etat responsable de l'OPDQ s'il est
satisfait, s'il est d'accord sur ces recommandations, et quelles sont ses
intentions vis-à-vis de ces recommandations.
M. Lachapelle: M. le Président, il appartient au
ministère des Richesses naturelles, je le répète, de
prendre les décisions qui s'imposent. Quant à la suggestion du
député de Saguenay, en ce qui regarde une action possible de
notre part, nous allons l'étudier.
M. Lessard: Est-ce que vous en avez discuté avec le
ministère des Richesses naturelles?
M. Lachapelle: La question est entre les mains du
ministère des Richesses naturelles.
M. Lessard: Le ministre d'Etat responsable de l'OPDQ en a-t-il
discuté avec le ministère des Richesses naturelles?
M. Lachapelle: Des discussions ont eu lieu entre l'OPDQ et le
ministère des Richesses naturelles.
M. Lessard: Sur ce projet même?
M. Lachapelle: Sur l'ensemble des dossiers que nous produisions
pour et au nom des différents ministères. Il y avait un
représentant des Richesses naturelles au comité qui était
le nôtre. Il appartient maintenant au ministère sectoriel de
prendre ses responsabilités, et de poser les gestes qu'il juge opportun
de prendre.
M. Lessard: On n'en a plus d'OPDQ. M. Levesque: Ce n'est
pas fini?
M. Lessard: Dans le cas de la mine Normétal, qui a
été fermée, l'OPDQ a annoncé qu'on tente- rait de
recycler les 400 travailleurs de la mine. Est-ce qu'on pourrait savoir s'il y a
eu de la part du ministère de l'OPDQ, des programmes de recyclage?
M. Levesque: J'ai répondu, à cette question de
l'Opposition en Chambre, d'une façon assez complète. Je crois que
la question venait du député de Rouyn-Noranda.
M. Lessard: C'est assez vague, M. le Président. La
réponse de M. Levesque, je pourrais la citer. Elle est assez vague.
M. Levesque: Elle peut paraître vague à quelqu'un
qui vient de prendre connaissance du journal des Débats.
M. Lessard: Nous continuerons de poursuivre nos efforts pour
venir en aide à la population de Normétal. Ce que je demande, M.
le Président, et je pourrais lire: "On voit qu'avec ce rapport, à
ces succès, on peut tout de même conclure à
l'intérêt que porte l'Office de planification et de
développement du Québec et des ministères
concernés. Le début des travaux est prévu pour
l'été 1975. " Ces travaux sont-ils commencés? Les travaux
que nous annonçait justement le...
M. Levesque: Cela fait à peine deux semaines de cela. A
quelle date?
M. Lessard: Vous ne le savez pas.
M. Levesque: Je n'ai pas le document devant moi.
M. Lessard: Le 9 mai 1975.
M. Levesque: Je parlais de l'été 1975.
L'été commence le 22 juin.
M. Lessard: Le 22 juin, je vous poserai, à nouveau, la
même question.
M. Levesque: Le 22 juin est une date importante.
M. Lessard: On vous posera à nouveau... L'année
I960, c'est le 19e anniversaire.
M. Levesque: Le 15e.
M. Lessard: D'accord, en 1962.
Des Voix: Adopté.
M. Lessard: Ah oui! M. le Président, une question qu'on a
eu l'occasion de discuter aussi. Est-ce que le gouvernement a entrepris, en
septembre 1974, un inventaire des terrains fédéraux, au
Québec?
M. Lachapelle: L'inventaire qui est fait, il est en cours, par
les Travaux publics du Québec, sur les terrains du Québec et les
édifices québécois. Il
y a aussi, du côté des Travaux publics
fédéraux, un inventaire qui a été fait, qui donne
naissance, semble-t-il, à une nouvelle politique sur ce qu'on appelle la
banque des terrains publics où tout terrain public, normalement, devrait
demeurer un territoire public. Là où il y a certains territoires
publics, la réutilisation se ferait à partir d'un concept
d'aménagement et de développement de ce territoire.
Cette banque de terrains, nous sommes en contact avec les gens du
ministère des Travaux publics le sous-ministre adjoint, entre
autres, nommé récemment, est M. Jean-Baptiste Berge-vin de
façon que la banque de terrains puisse être disponible pour
connaître les terrains fédéraux. Nous, au niveau de la
banque des Travaux publics provinciale, il pourrait y avoir aussi une
connaissance très précise des deux types de terrains disponibles
au niveau des deux types de gouvernement.
M. Lessard: J'aurais, M. le Président, une dernière
question, avant que mon collègue, le député de Chicoutimi,
pose une question.
M. Lachapelle: Qu'il vienne à votre rescousse.
M. Lessard: Non, je n'en ai pas besoin, M. le Président.
Je sais que le député de Chicoutimi n'a pas de problème,
qu'il est capable de se défendre lui-même et moi aussi.
M. Lachapelle: On va parler du parc industriel de Chicoutimi.
M. Lessard: M. le Président, le député de
Chicoutimi doit certainement être informé...
M. Lachapelle: II en est très heureux, à part
cela.
Route Gagnon-Manic-5
M. Lessard: J'aimerais justement, M. le Président, parler
d'un problème qui est régional. On se rappelle que, vers I97I, il
y avait eu une rencontre entre les responsables de l'OPDQ, les
ministères des Richesses naturelles, des Terres et Forêts et des
Transports, concernant la construction de la route Gagnon-Manic-5 et que des
budgets avaient été prévus et qu'on prévoyait
même, à assez brève période, la construction de
cette route. Malheureusement, on constate que cela ne va pas très
vite.
La question est même que, en tout cas, j'ai entendu dire que le
tracé de cette route avait été très bien
précisé, à savoir Gagnon Manic 5 Baie-Comeau, serait
maintenant discuté. L'OPDQ, dans ce problème, a dû
être consulté, puisqu'il s'agissait d'une route qui menait
à des richesses naturelles, et ainsi de suite. J'aimerais donc savoir si
on a continué de faire les études de rentabilité, si,
à un moment donné, le tracé prévu par l'Office de
planification et de développement économique et qui est le
tracé sur lequel on s'était entendu à ce moment doit
demeurer le même. J'aimerais avoir des informations à ce
sujet.
M. Lachapelle: II y a eu une réunion, il y a quinze jours,
entre les représentants du transport, l'OPDQ, le Conseil du
trésor et les Affaires intergouvernementales concernant ce dossier. Ce
n'est pas tellement le problème de la localisation de la route, c'est le
problème de l'échéancier et du coût de construction
qui a été discuté.
M. Lessard: Au point de vue du tracé, il n'y a pas de
problème?
M. Lachapelle: II y a quelques problèmes physiques qui
peuvent se poser, l'essentiel du tracé est le même, mais c'est le
problème du coût de construction et de l'échéancier
de la construction qui a été discuté plus
particulièrement.
M. Lessard: Est-ce que, dans cette discussion, on a
précisé l'échéancier de la construction?
M. Lachapelle: II y a une programmation quinquennale de la voirie
qui a été déposée; normalement, dans le prochain
cycle budgétaire qui commence pour la préparation des trois
prochaines années, cet échéancier sera
précisé davantage. C'est relié aussi à une autre
question, une question un peu plus large, qui est la route
Québec-Labrador, avec deux tracés possibles, de même qu'un
tracé le long de la basse Côte-Nord aussi. Il y a aussi deux
options qu'il faut examiner. Selon l'option qui serait retenue, il est possible
qu'il faille faire conjointement la route sur la basse Côte-Nord en
même temps qu'on ferait la route qui conduirait jusque... Comment
s'appelle la fameuse ville en haut?
M. Lessard: Fire Lake.
M. Lachapelle: Fire Lake. C'est ce genre de discussion qui a lieu
actuellement au niveau interministériel. Nous avons assisté nous,
l'OPDQ, avec les représentants de la région, au niveau du
coordonnateur et du délégué aux plans, à cette
discussion.
M. Lessard: Le tracé passant par Fire Lake, Gagnon, Manic
5, Baie-Comeau n'est aucunement mis en cause.
M. Lachapelle: Pour le moment, c'était un dossier dur.
M. Lessard: Un dossier dur.
M. Lachapelle: Un dossier dur, cela veut dire qu'il n'y avait pas
de changement par rapport à la localisation. C'est un nouveau
vocabulaire.
M. Lessard: Un nouveau vocabulaire de l'OPDQ. D'accord, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi): On fait exprès pour
changer de vocabulaire pour qu'on se comprenne de moins en moins. On n'a
que quelques minutes. J'aurais quelques questions concernant l'action de l'OPDQ
dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, entre autres, concernant un
projet que le ministre a sans doute à coeur, le projet de l'autoroute
Alma-Labaie. Est-ce qu'il est exact que ce projet a été
discuté à l'intérieur des ententes auxiliaires?
M. Lachapelle: M. le Président, si on veut parler de
l'action de l'OPDQ dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean qui, je
pense, était...
M. Bédard (Chicoutimi): En particulier.
M. Lachapelle: ... la première question, bien sûr,
les ententes auxiliaires signées jusqu'à maintenant sont
caractérisées par des actions fort importantes dans la
région, en particulier un parc industriel à Chicoutimi, l'entente
sur les infrastructures industrielles, l'entente sur les chemins d'accès
en forêt; l'action ressources forestières comporte elle aussi des
démarches extrêmement importantes dans la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, et aussi jusqu'à Chibougamau inclusivement. En
ce qui regarde le projet dont parle le député de Chicoutimi, c'en
est un qui est présentement considéré par le
ministère des Transports. Nous ne sommes pas en mesure de dire si, oui
ou non, il pourra tomber dans le cadre d'une entente auxiliaire, mais il nous
apparaît que c'est un projet que le ministère des Transports
considère comme étant valable. Encore faut-il qu'il soit inscrit
dans son programme en temps opportun.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-il exact que nous n'en sommes
présentement qu'au stade des études préliminaires, tel que
ceci a été affirmé par le ministre des Transports lors de
la discussion des crédits du ministère des Transports?
M. Lachapelle: M. le Président, il y aurait
peut-être lieu de clarifier de quel tronçon nous parlons dans
cette question.
M. Bédard (Chicoutimi): L'autoroute Alma-La-Baie est un
projet qui a été annoncé comme devant se réaliser
très prochainement, qui est annoncé comme ayant été
discuté à l'intérieur des ententes auxiliaires, qui a
été annoncé l'année dernière par vous comme
étant un projet moteur, que vous aviez à coeur, en insistant sur
tous ces projets que vous semblez avoir à coeur, mais...
M. Lachapelle: Et que nous avons à coeur la preuve, le
parc industriel de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi):... entre avoir à coeur et
réaliser. Revenez-en du parc industriel de Chicoutimi...
M. Lachapelle: A preuve aussi, ... en forêt M.
Bédard (Chicoutimi): ... entre vous et moi, cela fait dix ans qu'on
attend un projet d'envergure dans la région.
M. Lachapelle: Vous n'en êtes pas satisfait?
M. Bédard (Chicoutimi): Vous parlez du parc industriel; je
comprends que...
M. Lessard: Qu'avez-vous l'air comme ministre responsable de
l'OPDQ? On n'a pas reçu de réponses de la soirée.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre admettra avec moi que
c'est une bonne chose, cela s'imposait, depuis longtemps on en parlait. Il
s'agit d'un investissement d'environ $3 millions. J'espère que l'OPDQ a
d'autres projets en tête, beaucoup plus précis. Je voudrais
attirer son attention, je veux avoir des explications et des renseignements. Si
vous ne voulez pas m'en donner, ne me les donnez pas, je tirerai mes
conclusions moi-même.
M. Lessard: Vous n'avez pas un petit catéchisme pour
répondre?
M. Bédard (Chicoutimi): Le projet d'autoroute Alma-La-Baie
je ne vous demande pas si c'est une priorité, on le sait, je ne
vous demande pas si c'est un projet moteur, on le sait, cela fait assez
longtemps que vous le dites je vous demande s'il a été
discuté à l'intérieur des ententes auxiliaires
récemment.
M. Lachapelle: M. le Président, nous avons notre
intérêt particulier en ce qui regarde ce type de projet et, bien
sûr, dans le cadre des prochaines ententes auxiliaires qui pourraient
s'ajouter aux ententes existantes. Pour de nombreuses raisons qui, je pense, se
comprennent fort bien, il y a un grand nombre de projets qui sont candidats
à ces ententes et nous ne pouvons pas, d'une façon responsable,
dire si oui ou non des projets sont inscrits dans les négociations
actuelles.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne vous demande pas s'il est
inscrit, je vous demande si vous l'avez discuté.
M. Lachapelle: II est discuté par le ministère des
Transports.
M. Bédard (Chicoutimi): Je vous demande si vous l'avez
discuté avec le fédéral au niveau des ententes
auxiliaires.
M. Lachapelle: Si je vous dis qu'il a été
discuté, vous allez conclure immédiatement qu'il fait partie des
projets susceptibles de faire partie d'une entente, et je viens de vous
signaler que ce n'est pas dans nos habitudes de dire au préalable...
M. Bédard (Chicoutimi): Cela fait longtemps que vous
l'annoncez. Vous avez dit cela depuis deux ans que cela ferait partie d'une
entente si c'était une priorité.
M. Lachapelle: Peut-être au ministère des
Transports.
M. Bédard (Chicoutimi): Je l'ai demandé au
ministère des Transports et on m'a dit de venir le demander à
l'OPDQ pour avoir plus de renseignements. Est-ce que ce projet a
été discuté?
M. Lessard: L'année prochaine, nous vous poserons des
questions sur le petit catéchisme, vous serez peut-être meilleur
.
M. Lachapelle: Est-ce que le député de Saguenay en
veut au petit catéchisme par hasard?
M. Lessard: Je n'en veux pas au petit catéchisme, mais on
va peut-être avoir de meilleures réponses quand on parlera de
petit catéchisme.
Le Président (M. Gratton): A l'ordre! Je pense que la
question a été posée clairement, le ministre a
répondu comme bon lui semble, c'est son droit. Il est plus de 23
heures...
M. Bédard (Chicoutimi): J'ai peur qu'il ait mal compris ma
question.
Le Président (M. Gratton): ... et à moins d'obtenir
le consentement unanime de la commission, il serait de mise que nous
ajournions.
M. Bédard (Chicoutimi): On s'habitue à ne pas avoir
de réponse M. le Président, je viens seulement d'arriver à
la commission, j'ai posé seulement une question...
Le Président (M. Gratton): Demandez-vous le consentement
unanime? A-t-on le consentement unanime pour continuer quelques minutes?
M. Bédard (Chicoutimi): C'est ça, on essaie de
mettre le bâillon sur une seule question qui est posée.
M. Lachapelle: M. le Président, je demande
l'ajournement.
M. Lessard: L'année prochaine, nous discuterons du petit
catéchisme.
Le Président (M. Gratton): La commission ajourne ses
travaux jusqu'à demain, 10 heures.
(Fin de la séance à 23 h 5)