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Commission permanente de la présidence du
conseil,
de la constitution et des affaires
intergouvernementales
Etude des crédits du Conseil exécutif
Séance du mercredi 4 juin 1975
(Seize heures trente minutes)
M. Gratton (président de la commission permanente de la
présidence du conseil, de la constitution et des affaires
intergouvernementales): A l'ordre, messieurs!
La commission de la présidence du conseil, de la constitution et
des affaires intergouvernementales poursuit cet après-midi
l'étude des crédits de la présidence du conseil et du
ministère des Affaires intergouvemementales.
Les changements chez les membres de la commission sont les suivants: M.
Lachapelle remplace M. Bourassa; M. Caron remplace M. Denis; M. Déom
remplace M. Gratton; M. Faucher remplace M. Lacroix et M. Harvey
(Jonquière) remplace M. Tardif.
Tel que convenu nous commencerons par terminer, espérons-le, les
crédits du Conseil exécutif pour ensuite attaquer les affaires
intergouvernementales.
L'honorable député de Chicoutimi.
Office de planification et de développement du
Québec (suite)
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je
voudrais simplement demander, au ministre responsable de l'OPDQ, non pas le
dépôt ou la connaissance de tous les projets qui sont
acheminés à l'OPDQ, mais de lui demander la possibilité de
connaître et d'avoir les renseignements qu'il juge nécessaire de
donner ou qu'il juge opportun de donner, concernant spécifiquement les
ententes, les projets qui ont été discutés
déjà à l'intérieur des ententes auxiliaires.
M. Lachapelle: M. le Président, les ententes qui ont
déjà été discutées sont de deux ordres,
d'abord, celles qui ont effectivement fait l'objet d'ententes, bien sûr
que ces projets sont connus. Et il y a les projets qui peuvent faire l'objet de
futures ententes, soit qu'elles sont en discussion présentement ou
qu'elles le seront dans un avenir prochain.
Je pense avoir déjà indiqué, et je le signale de
nouveau, que nous ne jugeons pas opportun de révéler le contenu
des discussions ou encore la nature des projets qui font l'objet de ces
négociations. Par définition, une négociation implique
l'évaluation des divers projets, elle peut impliquer la mise au rencart
de certains projets, l'addition d'un nouveau. Il m'apparaîtrait
irresponsable que de révéler une liste préliminaire alors
qu'on sait fort bien que certains projets peuvent être retenus et
d'autres non et aussi que d'autres peuvent être ajoutés.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on peut connaître
les projets qui ont pu être acheminés en ce qui concerne une
région en particulier?
M. Lachapelle: C'est de même nature.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est de même nature.
M. Lachapelle: Je pense bien que la question qu'on vient de
poser, cette fois-ci, on l'applique d'une façon plus restreinte sur le
plan régional. La même politique, si vous voulez, ou le même
esprit s'applique, qu'il s'agisse des projets pour une région que pour
les projets qui constituent l'ensemble d'une entente auxiliaire
donnée.
M. Bédard (Chicoutimi): Dans le cas du projet Donohue,
à Saint-Félicien, j'ai eu l'occasion de m'entretenir sur ce
projet avec le ministre de l'Industrie et du Commerce. Ce dernier m'avait
indiqué que ce projet là, s'il se réalisait,
naturellement, ferait normalement l'objet sinon d'une entente auxiliaire, tout
au moins d'une entente particulière.
M. Lachapelle: C'est exact, M. le Président. Evidemment,
dans un cas comme celui-là, tout comme ce fut le cas pour Sidbec, il
s'agissait d'ententes auxiliaires qui ne touchaient qu'un seul projet. Il est
bien évident qu'on ne peut faire autrement que de dire: Voici le projet
qui est en cause. Il est évident que dans le cas du projet Donohue de
Saint-Félicien, nous chercherons à obtenir une entente auxiliaire
qui nous permettrait la participation financière du ministère de
l'Expansion économique régionale.
M. Bédard (Chicoutimi): Dans une discussion de fond que
nous avions seulement abordée, étant donné qu'il y avait
eu ajournement de la commission, le ministre avait exprimé, et je suis
d'accord avec lui, l'idée d'une planification souple.
Cette souplesse devait lui permettre de s'adapter à des
changements qui pourraient subvenir à des conditions économiques
qui pourraient varier, mais, d'un autre côté, je pense que le
ministre est d'accord pour dire qu'une planification, pour qu'elle ait son sens
véritable, pour qu'elle indique vraiment une direction en fonction de
l'avenir, doit être assise sur des bases assez solides. Dans ce sens,
j'évoquais la nécessité qu'il y avait, comme base solide,
de préparer ou de faire accepter, au plus vite une loi qui
réglementerait le danger de la spéculation foncière, une
loi sur l'urbanisme qui s'imposerait naturellement dans toute planification et
une loi concernant la protection des terres arables ou des sols arables.
Sur ces trois sujets, est-ce que le ministre pourrait me dire où
en est rendue la possibilité que des lois ou qu'une
réglementation gouvernementale soient adoptées dans ce sens?
M. Lachapelle: A ce sujet, M. le Président, hier soir,
nous avons traité de toutes ces questions, de façon fort
exhaustive alors que le collègue du député de Chicoutimi
était en poste, c'est-à-dire le député de Saguenay.
Mais pour le bénéfice du député de Chicoutimi, je
pourrai lui donner succinctement les grandes lignes de ce que j'ai
donné, hier soir. Lorsqu'on parle de la spéculation, je pense
qu'il a été établi hier soir et même convenu avec le
député de Saguenay que c'est un ensemble de mesures
législatives qui va nous permettre de contrer la spéculation
abusive, parce qu'il s'agit bien de spéculation abusive que l'on veut
contrer et à laquelle on veut mettre un terme.
Le zonage, dans son sens le plus vaste, est un moyen d'y arriver. Si on
parle de zonage des terres agricoles, je pense que la volonté du
gouvernement est très nette de s'y attaquer. D'ailleurs, le discours
inaugural y faisait allusion. C'est de l'intention du ministre de
l'Agriculture, au cours de la présente session, de déposer devant
la Chambre un projet de loi sur le zonage agricole. Il y a également une
loi-cadre des parcs dont on parle très activement et très
intensément, l'heure actuelle. Il y a aussi, au chapitre des terres et
forêts, la Loi des réserves écologiques, une loi-cadre
d'urbanisme qui reviendra, cette année, du moins on le projette en ce
sens, après la période de réflexion et de consultation
qu'il y a eue au cours des récentes années.
Ce sont autant d'outils qui permettront ce ne sont pas des outils
exhaustifs; peut-être faudrait-il qu'il y en ait d'autres encore de
contrer, dans une large mesure, la spéculation sous sa forme la plus
abusive.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour terminer, je comprends que
vous m'avez dit que vous ne désiriez pas indiquer les projets qui
peuvent faire l'objet de discussions, au niveau des ententes auxiliaires.
Concernant la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, il a été
question à plusieurs reprises d'un dossier moteur qui est celui de la
construction de l'autoroute Alma-La Baie. Il a été question que
ce projet s'inscrivait non seulement dans les dossiers moteurs, mais
également dans les discussions qui peuvent se faire avec le
fédéral. Ce projet, naturellement, globalement, était
l'autoroute Alma-La Baie, plus le parc industriel, comme le ministre le sait;
il en a parlé. Concernant le parc industriel, déjà, une
annonce a été faite dans ce sens. Etant donné qu'il en a
été beaucoup question, est-ce que le ministre aurait des
renseignements supplémentaires à nous communiquer concernant ce
projet d'une autoroute Alma-La Baie?
M. Lachapelle: Je pense bien que je serais tout à fait
incohérent dans ma ligne de pensée si je portais un jugement ou
encore si je révélais quoi que ce soit en ce qui regarde ce
projet spécifique dont vient de parler le député de
Chicoutimi; ce serait incohérent, compte tenu des propos que j'ai tenus
tout à l'heure.
M. Bédard (Chicoutimi): Si je vous pose la question
et je pense que vous avez raison, étant donné l'attitude que vous
avez adoptée de ne pas parler des projets qui sont en discussion et qui
sont acheminés à l'OPDQ sur ce cas particulier, nous
n'avons pas eu l'occasion de le vider hier, c'est à cause d'une raison
particulière. Il a été question de ce projet d'autoroute
Alma-La Baie lors de la discussion des crédits du ministère des
Transports; on nous a répondu, premièrement, de nous adresser
à cette commission lors de la discussion des crédits de l'OPDQ,
mais, d'un autre côté, on a ajouté très clairement
que ce dossier était discuté ou était à
l'état d'étude préliminaire. C'est dans ce sens que, pour
ce projet particulier, pour autant que le ministre le veut, je me crois
justifié de lui demander des renseignements.
M. Lachapelle: Quant à l'étape qu'aurait pu
atteindre ce dossier, je pense bien que le ministère des Transports est
encore mieux habilité que nous pour donner une réponse
là-dessus, du moins sur le plan technique.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
M. Lachapelle: Ce n'est pas notre fonction, comme on le sait fort
bien, de veiller aux aspects les plus techniques de ce que peuvent être
les routes ou les instruments de ce genre.
A savoir si oui ou non, il fait ou fera partie des négociations,
je dois répéter ce que j'ai déjà signalé au
député de Chicoutimi que, dans la mesure où cet axe
routier ou tout autre axe routier nous sera confirmé par le
ministère des Transports et, bien sûr, par l'éclairage que
nous pouvons donner comme étant un axe routier prioritaire dans
l'ensemble du Québec, donc devant être susceptible d'une entente
auxiliaire à l'instar d'autres projets semblables, bien sûr qu'il
sera ajouté.
M. Bédard (Chicoutimi): Disons qu'à partir du
moment où vous me dites que le ministère des Transports, sur
l'aspect technique, est plus habilité à répondre que
l'OPDQ, je pense qu'il y a lieu de tirer des conclusions. Je vous remercie.
Je n'ai pas d'autre question, M. le Président.
Le Président (M. Gratton): Alors, si je comprends bien, le
programme 4 est adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Gratton): Programme 5, adopté. Les
programmes 6, 7, 8, 9 et 10 sont adoptés.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne sais pas s'il y a lieu de
les adopter.
Le Président (M. Gratton): Oui, oui.
M. Bédard (Chicoutimi): La commission ne sera probablement
pas rappelée. Il vaut mieux les adopter en bloc.
Le Président (M. Gratton): Non, le fait demeure que, je
pense, où vous avez terminé la discussion, c'était le
dernier point à toucher.
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Gratton): Alors, messieurs, ceci
complète l'étude des crédits de la présidence du
conseil. Je remercie les membres de la commission et je les invite à
demeurer ici puisque nous passons maintenant au ministère des Affaires
intergouvernementales. Je pense qu'il y aurait peut-être lieu de
suspendre pour deux ou trois minutes en attendant l'arrivée du
ministre.
(Fin de la séance à 16 h 44)