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Commission permanente de la présidence
du conseil, de la constitution et des
affaires intergouvernementales
Etude des crédits du Conseil
exécutif
Séance du mercredi 16 juin 1976 (Dix heures trente-neuf
minutes)
M. Lafrance (président de la commission permanente de la
présidence du conseil, de la constitution et des affaires
intergouvemementales): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente de la présidence du conseil, de la
constitution et des affaires intergouvernementales continue l'étude des
crédits de l'OPDQ. Avant de commencer, je voudrais faire part aux
membres de la commission de changements. M. Roy (Beauce-Sud) remplace M.
Cho-quette (Outremont), M. Lachapelle...
M. Roy: Je ne remplace pas M. Choquette comme membre de la
commission. Comme député j'ai le droit de venir à une
commission parlementaire et je ne remplace pas M. Choquette.
Le Président (M. Lafrance): Si vous ne remplacez
pas...
M. Caron: II vient nous aider. M. le Président, ne
compliquez pas...
Le Président (M. Lafrance): Lorsqu'il y aura un vote, il
n'aura pas droit de vote.
M. Roy: Ne posez pas trop de questions, je vais être
obligé de dire des choses qui ne seront pas agréables.
Le Président (M. Lafrance): On pourrait en dire bien des
choses, mais de toute façon il faut faire des changements comme membres
de la commission. Alors, M. Lachapelle (Chauveau) remplace M. Cloutier
(L'Acadie), M. Tremblay (Iberville) remplace M. Tardif (Anjou).
A l'ordre, messieurs! Nous continuons l'étude les
crédits.
M. Brown: M. Brown non plus...
Le Président (M. Lafrance): M. Brown fait partie de la
commission comme membre de la commission. M. Perreault fait partie de la
commission. D'accord? M. Gratton également; M. Desjardins
également; M. Tremblay a été nommé; M.
Bé-dard fait partie de la commission; M. Lachapelle a été
nommé et il y a M. Caron aussi. On continue. L'honorable
député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, j'aimerais
savoir...
M. Lachapelle: M. le Président, si vous me le permettez,
juste avant de débuter. Hier, nous avions dit que nous
déposerions certains documents. Alors, nous les avons ici. Ils traitent
de la Yamaska. C'est cela. Alors, je dépose ce document.
M. Bédard (Chicoutimi): II y avait aussi... Non,
c'était consigné dans les Débats, je crois...
M. Lachapelle: II y avait l'étude prospective.
M. Bédard (Chicoutimi): C'était consigné
dans les Débats.
M. Lachapelle: C'était consigné au journal des
Débats.
Le Président (M. Lafrance): Ce sont des documents qu'on
dépose pour vous.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
Le Président (M. Lafrance): Parce que nous ne pouvons pas
les consigner au journal des Débats.
M. Lachapelle: Ils sont également à la
disponibilité de tous les députés, à tous les
membres de la commission.
Le Président (M. Lafrance): Ceux qui en font la
demande.
Projet de dragage à Chambly
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je
voudrais revenir sur un sujet d'hier à propos duquel le ministre m'avait
dit qu'il ferait des recherches, cela concerne les projets de dragage des
chenaux des îles au Foin, aux Lièvres, Demers et Goyer, suite
à un volumineux dossier qui avait été envoyé
à l'OPDQ par la ville de Chambly. Après réception de ce
dossier, je l'ai mentionné hier, on sait que le président de
l'OPDQ, M. Yvon Tremblay, avait écrit une lettre dans laquelle il
exprimait à la ville de Chambly l'à-propos de ce dossier, qu'il
l'avait non seulement étudié, mais il indiquait très
carrément que l'OPDQ pousserait très fort en vue de la
réalisation de ce projet.
Nous savons qu'en majeure partie le dossier parlait de
l'aménagement des îles en question pour fins
récréatives. Il y avait un problème de pollution qui
devait être réglé avant que cet aménagement ne soit
rendu possible. Alors, j'aimerais savoir du ministre ce matin jusqu'à
quel point la communication de M. Tremblay était sérieuse et ce
que l'OPDQ a fait et entend faire concernant ce dossier.
M. Lachapelle: M. le Président, il y a eu
évidemment des recherches qui ont été effectuées
depuis hier soir pour faire le point sur ce dossier. J'aimerais vous
communiquer un incident qui est arrivé qui fut assez
désagréable pour le bureau de l'office à Montréal
en décembre dernier; il y a un
incendie qui a ravagé une bonne partie des dossiers dont ce
dossier.
Depuis décembre nous sommes en voie de reconstituer les dossiers.
Que voulez-vous, ce n'est pas ma faute si l'endroit est passé au feu.
Alors, ces dossiers...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que Chambly a
été informée que ce dossier avait été
ravagé de manière à lui permettre d'en avoir un autre?
M. Lachapelle: Nous sommes en voie de reconstituer les dossiers.
Nous n'en sommes pas rendus à celui-là encore. Il faut revoir
toutes les instances et se documenter de nouveau sur l'évolution de ces
questions. Mais cependant...
M. Bédard (Chicoutimi): Afin de faciliter les recherches
sur ce dossier, pourrais-je informer le ministre qu'il y a une copie de ce
dossier aux Richesses naturelles, de même qu'au niveau de la protection
de l'environnement?
M. Lachapelle: Je ne sais pas si c'est le même dossier que
nous avions nous.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, non, mais...
M. Lachapelle: Je répète que nous sommes en voie de
reconstituer tous ces dossiers et il y en a eu des centaines et même
plus. Alors, c'est un véritable travail de bénédictin que
de rebâtir tous ces dossiers.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour éviter ce travail de
bénédictin, le ministre prendra-t-il en considération
l'information que je lui donne? Il n'aurait...
M. Lachapelle: Bien sûr, oui.
M. Bédard (Chicoutimi): ...peut-être qu'à se
référer au ministère des Richesses naturelles.
M. Lachapelle: Certainement, mes fonctionnaires vont se
prévaloir de cette suggestion comme un des moyens qui vont leur
permettre d'accélérer leur travail de reconstitution des
dossiers. Je voudrais ajouter, cependant, que ce dossier est un dossier auquel
l'OPDQ, bien sûr, a été mêlé, mais qui est
devenu...
M. Bédard (Chicoutimi): II a été
mêlé comment? Quels sont les actes, les faits positifs ou les
gestes concrets posés par l'OPDQ pour faire avancer ce dossier et se
permettre d'écrire à la ville de Chambly sur le contenu de la
préoccupation et surtour de sa fermeté afin d'en assurer la
réalisation?
M. Lachapelle: Les renseignements que j'ai pu recueillir ce matin
concernant ce dossier sont que, suite à des travaux qui ont
été faits par un de nos professionnels de Montréal, des
recommandations ont été faites à M. Yvon Tremblay, qui
était président-directeur général de l'office,
à ce mo- ment, et qui est intervenu, recommandant au ministère
des Richesses naturelles de procéder au dragage, comme vous l'avez
mentionné hier. Il relève de ce ministère de faire
l'exécution du projet s'il le juge à propos.
M. Bédard (Chicoutimi): II y a peut-être des chances
que cela avance, étant donné que M. Tremblay est maintenant
sous-ministre aux Richesses naturelles.
M. Lachapelle: Cela peut aider, je pense bien, pour au moins une
continuité que je souhaiterais dans l'intérêt qui
était manifesté à l'époque.
Surtout dans un cas comme celui-là, il s'agitje pense bien
qu'on ne le contestera pas d'un projet clairement et nettement sectoriel.
C'est au ministère des Richesses naturelles, maintenant, de voir
à l'exécution de ce projet.
M. Bédard (Chicoutimi): Dans la lettre qu'il a fait
parvenir à la ville de Chambly, M. Tremblay exprimait l'idée que
ce plan s'incorporait à tout le plan de développement de la
vallée du Richelieu et qu'à ce moment, cela prenait d'autant plus
d'importance. A mon sens, cela devient moins sectoriel, mais est-ce qu'au moins
l'OPDQ a des moyens de faire des pressions? Je comprends qu'il n'a pas les
moyens de prendre des décisions, mais est-ce qu'il entend faire des
pressions pour amener le ministère à agir dans un cas
précis comme celui-là, ou si l'OPDQ attend tout simplement...
M. Lachapelle: La recommandation...
M. Bédard (Chicoutimi): ... le déroulement des
événements?
M. Lachapelle: Comme je le signalais hier, ce projet en est un
que nous n'avons pas entamé de façon intégrée, et
j'ai dit pourquoi hier, contrairement au projet de la Yamaska qui est
piloté et financé largement par l'OPDQ. Jusqu'à ce qu'il y
ait des crédits disponibles à l'OPDQ pour engager ce projet
je l'ai signalé hier il appartient au ministère
sectoriel de prendre les décisions qu'il juge à propos. C'est
bien évident que si nous avions, comme dans le cas de la Yamaska, un
projet intégré à piloter et des fonds en
conséquence, nous serions bien plus à même de faire en
sorte que les interventions sectorielles soient
accélérées.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant les dossiers
ravagés, le ministre pourrait-il nous dire quels sont les autres
dossiers qui ont été ravagés lors de cet incendie qu'il
vient de nous mentionner?
M. Lachapelle: M. le Président, nous avons
récupéré du feu environ 15% des dossiers qui existaient
dans la région de Montréal. Par dossiers, j'entends tous les
échanges de correspondance qu'il pouvait y avoir alentour, par
exemple,
du canal Lachine, de la rivière Richelieu, du couloir fluvial, du
projet du canal Soulanges, etc. J'entends également les documents de
recherche qui étaient emmagasinés à la bibliothèque
comme à la documentation. Au niveau de la bibliothèque, tout a
été détruit. Les seuls dossiers qu'on a pu conserver, ce
sont ceux qui étaient dans des classeurs de métal et qui
étaient loin du début, de l'origine de l'incendie. La plupart des
dossiers ont été détruits.
Par ailleurs, il y en a certains dont on avait copie aux centrales de
Québec. On avait copie de la plupart des dossiers importants concernant,
par exemple, le canal Lachine. Les travaux relatifs à
l'élaboration du schéma du couloir fluvial, eux, ont
été épargnés parce que les travaux se faisaient,
à ce moment-là, dans une annexe à l'édifice qui a
brûlé.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela, c'est la liste des dossiers
que vous venez de me donner. C'est la liste complète des dossiers qui
ont été brûlés.
M. Lachapelle: C'est l'ensemble, en fait, des travaux qui se
faisaient là, sauf les travaux relatifs au schéma du couloir
fluvial, qui ont passé au feu. Toute la correspondance a passé au
feu.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais est-ce que cela veut dire des
dossiers sur des projets précis autres que ceux que vous m'avez
mentionnés jusqu'à maintenant?
M. Lachapelle: Oui, mais dans la plupart des cas...
M. Bédard (Chicoutimi): Lesquels par exemple?
M. Lachapelle: Le dossier de la rivière du Nord, par
exemple, le dossier relatif à NAIM. Comme, dans la plupart des cas, il
existe des copies, soit aux centrales de l'OPDQ, soit dans d'autres
ministères comme les Richesses naturelles, le service de la protection
de l'environnement, etc., comme on l'a indiqué tout à l'heure,
nous sommes en voie de reconstituer ces dossiers avec l'aide des
ministères.
M. Bédard (Chicoutimi): J'espère que Saint-Augustin
et Ferchibal, comme dossiers, n'étaient pas à
Montréal.
M. Lachapelle: Ils n'étaient pas à Montréal,
non. Surtout celui de Ferchibal. M. le Président. On s'en occupe avec
tellement d'intérêt qu'on en prend bien soin. Je ne veux pas dire
qu'on ne prend pas soin des autres mais nettement, cela a été un
incident extrêmement regrettable. Nous avons, depuis lors,
développé ou mis au point des plans de contingence afin qu'on
puisse, si jamais des incidents se produisent à nouveau c'est
très rare bien sûr avoir peut-être plus de
flexibilité et plus de rapidité à rebâtir les
dossiers.
Entente sur les zones spéciales
M. Bédard (Chicoutimi): Parce que j'imagine qu'il y a au
moins des doubles de dossiers importants comme ceux-là.
Concernant l'entente sur les zones spéciales qui a
été signée en 1970, comme le ministre le sait, cette
entente doit se terminer, je pense, en 1977. Est-ce que cela sera
renouvelé?
M. Lachapelle: L'entente sur les zones spéciales, tout
comme ARDA, FODER et l'entente de l'Est constituaient à l'époque
autant d'interventions diverses qui, à ce moment, avaient
été jugées appropriées pour les circonstances et
les besoins du Québec. Mais nous savons c'est un fait
vérifiable et, d'ailleurs, connu publiquement qu'est apparue une
nouvelle formule d'intervention pour les fins du développement
régional en particulier, qui est celle des ententes
Canada-Québec, ententes-cadres auxquelles se rattachent depuis
déjà un certain moment et encore très récemment et
aussi à l'avenir, ce que nous sommes convenus d'appeler des ententes
auxiliaires. C'est l'approche qui a été mise au point pour se
substituer aux types d'ententes qui existaient antérieurement.
Au-delà de cette approche, qui se veut surtout sectorielle quant
à sa nature, tout en se préoccupant, bien sûr, de la
dimension régionale, il est également de notoriété
publique que nous cherchons présentement, et ceci en collaboration avec
le fédéral, une approche additionnelle qui viendrait probablement
se greffer à l'approche sectorielle qui est en cours depuis plus d'un an
et qui pourrait possiblement se préoccuper ou mettre en évidence
les préoccupations horizontales au niveau de certaines régions,
particulièrement les régions-ressources.
Pour tout dire, donc, l'entente sur les zones spéciales à
laquelle se référait le député de Chicoutimi, tout
comme les autres de même nature sont, à toutes fins pratiques,
présentement remplacées par l'entente-cadre Canada-Québec
à laquelle, si les études que nous poursuivons
présentement sont positives et si les gouvernements en cause y
acquiescent, pourrait probablement se greffer une approche additionnelle de
nature horizontale, se penchant sur les problèmes particuliers de
certaines régions en développement.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre pourrait-il me donner
les montants qui ont été dépensés dans le cadre des
ententes sur les zones spéciales pour 1975/76 avec les détails
des projets?
M. Lachapelle: Bien sûr. Quant à l'entente sur les
zones spéciales, je vais d'abord vous donner le chiffre global. Ensuite,
on pourra vous donner les interventions ponctuelles qui se sont
intégrées à l'intérieur de cela.
D'une façon cumulative, pour l'année se terminant le 31
mars 1976, l'entente sur les zones spéciales a
généré des actions totalisant $210 440 000. Pour 1975/76,
d'une façon particu-
Mère, c'est $16 101 000. Pour 1976/77, qui est l'année
"phasing out", à toutes fins pratiques, le montant devrait atteindre $20
905 000. C'est le portrait général. Maintenant, il y a tout
l'ensemble des projets. Je pense bien qu'on peut vous remettre ces projets.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous pourriez me remettre la
copie, peut-être, de manière à écourter le
débat. Peut-être que le ministre ou le président par
intérim pourrait nous donner les principaux projets et, après
cela, nous en faire parvenir une copie.
M. Lachapelle: On peut en citer un certain nombre. Si vous
voulez, je peux faire une nomenclature tcès rapide de tout cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, très rapide, puis vous
en donnerez une copie à tous les membres de la commission.
M. Lachapelle: II y en a une grande quantité ici,
vraiment. Voyez-vous? On a tout ce paquet-ci.
Il me semble que ce serait peut-être un peu trop laborieux de vous
lire tout cela. Il y en a à peu près 25 pages.
M. Bédard (Chicoutimi): Sûrement. Est-ce que le
ministre peut déposer ces documents de manière qu'on en ait une
copie?
M. Lachapelle: Bien sûr. Nous allons déposer ce
document-ci, qui est la nomenclature de tous les projets qui ont pu être
financés dans le cadre de l'entente des zones spéciales.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que le ministre pourrait
parler un peu des projets pour l'année en cours qui sera la
dernière dans le cadre de cette entente des zones spéciales? Ou,
si le ministre préfère, il peut déposer aussi les
documents.
M. Lachapelle: On va regarder cela. Nous pouvons certainement
déposer les projets envisagés pour 1976/77, à moins que
vous préfériez que je vous en fasse une nomenclature tout de
suite.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, me déposer ce
document, puis peut-être y ajouter. S'il y a certains projets qui sont en
négociation qui ne sont pas conclus à l'intérieur de cela,
le ministre pourrait nous dire ce qui en est.
M. Lachapelle: D'accord. Oui, ce que nous allons vous
déposer, c'est la programmation qui a été
arrêtée.
Alors, je douterais fort qu'il y ait des projets qui viennent s'ajouter
à cela, à moins, bien sûr, qu'en cours d'année, en
raison d'un déphasage pour quelque projet particulier...
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
M. Lachapelle: ... il n'y ait nécessité d'y
substituer un nouveau projet. Mais ce que nous allons déposer c'est la
programmation, à toutes fins pratiques, définitive pour le
"phasing out" des ententes sur les zones spéciales.
M. Harvey (Charlesbourg): M. le Président, si mon
collègue de Chicoutimi me le permet, sur le même sujet, puisqu'il
s'agit de projets globaux. J'avais tout à l'heure le plaisir de
travailler avec le député de Yamaska et on sait qu'il y a un
projet d'envergure que le ministre, avec raison d'ailleurs, est fier de rendre
public. Je ne sais pas si cela a déjà été fait,
mais est-il inclus dans ce programme 1976/77? En quoi consiste-t-il
exactement?
Le Président (M. Lafrance): Cela a été
discuté hier; vous pouvez prendre connaissance du journal des
Débats, qui est déjà sorti, d'ailleurs.
M. Harvey (Charlesbourg): Je m'excuse, je pense...
M. Lachapelle: Ecoutez, M. le Président, je pense qu'il
est quand même opportun de signaler, sans s'attarder au mérite ou
au contenu de ce projet, puisqu'on l'a fait hier, que ce projet,
c'est-à-dire celui de la Yamaska...
M. Harvey (Charlesbourg): La Yamaska, oui.
M. Lachapelle: ... n'est pas financé dans le cadre des
ententes sur les zones spéciales.
M. Harvey (Charlesbourg): Ah bon!
M. Bédard (Chicoutimi): Le projet a flanché.
M. Lachapelle: C'est un projet financé exclusivement par
le Québec, qui n'est donc pas visé par ies ententes sur les zones
spéciales.
M. Harvey (Charlesbourg): M. le Président, cela
éclaire ma lanterne, parce qu'au rythme où les commissions
siègent j'aurais pu le savoir juste en septembre et j'aime être
"up-to-date". Je vous remercie, M. le Président.
M. Lachapelle: Je vous en prie.
Ententes sur les axes routiers prioritaires
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant les ententes sur les
axes routiers prioritaires, le ministre pourrait-il nous donner la ventilation
des dépenses qui ont été faites en 1975, également
nous donner les projections des dépenses pour 1976, avec les
détails? Si le ministre, dans ce cas-là, comme dans le cas
précédent, préfère remettre des documents, je n'ai
pas d'objection, M. le Président.
M. Lachapelle: Nous allons déposer un tableau qui
décrit, d'abord, le total des projets visés par l'entente qui est
déjà signée, aussi une ventilation quant aux
dépenses effectuées en 1975/76 et celles qui sont prévues
pour 1976/77.
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-être une petite
question précise sur un projet en particulier qui, le ministre le sait,
intéresse beaucoup la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
M. Lachapelle: Et le député de Chicoutimi!
Boulevard Talbot et autoroute Alma-La Baie
M. Bédard (Chicoutimi): Certainement. Un projet
dont...
M. Lachapelle: C'est légitime.
M. Bédard (Chicoutimi):... j'ai parlé, dont on a eu
l'occasion d'ailleurs de discuter et d'essayer de montrer la
nécessité, lors de l'étude des crédits des
années précédentes, à savoir le projet de
l'autoroute Alma-La Baie et le projet d'autoroute ou du boulevard Talbot
à quatre voies. On nous avait laissé entendre, depuis pas mal de
temps, que ces projets étaient inscrits au niveau de la discussion
à l'intérieur des ententes auxiliaires. Depuis un certain temps,
cela devient de plus en plus précis, au moins concernant l'autoroute
Alma-La Baie. Alors, j'aimerais savoir où en sont rendus ces deux
projets.
M. Lachapelle: Excusez-moi, M. le Président, est-ce que le
député de Chicoutimi faisait allusion aussi au boulevard
Talbot?
M. Bédard (Chicoutimi): Oui.
M. Lachapelle: Parfait.
M. Bédard (Chicoutimi): Parce que ce sont deux grandes
priorités, à mon sens, concernant la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean.
M. Lachapelle: Je me souviens que, l'an passé, le
député de Chicoutimi avait évoqué de façon
toute particulière ce projet d'autoroute Alma-La Baie, cependant, je ne
me rappelle pas qu'il ait fait allusion au boulevard Talbot.
M. Bédard (Chicoutimi): La campagne concernant le
boulevard Talbot a été faite un an avant...
M. Lachapelle: D'accord. Quelle qu'elle soit en ce qui
regarde...
M. Bédard (Chicoutimi): ... avec une longue discussion au
niveau du ministère des Transports surtout.
M. Lachapelle: En ce qui regarde l'autoroute Alma-La Baie et
encore là l'échéance de ce projet, je pense bien que ce
sera, en dernière analyse, au ministère des Transports d'en
décider. Disons que c'est un des projets qui nous apparaissent
susceptibles d'être mis sur la table de négociations pour qu'ils
puissent tomber sous la juridiction de l'entente auxiliaire sur les axes
routiers prioritaires.
D'ailleurs, je pense bien que, comme le député de
Chicoutimi le signalait, c'est un projet qui est important pour cette
région, et le député de Chicoutimi s'y intéresse
d'une façon très légitime.
M. Bédard (Chicoutimi): En effet.
M. Lachapelle: Et aussi peut-être par voie de
coïncidence heureuse, le ministre fédéral de l'Expansion
économique régionale a aussi ce projet à coeur,
d'après ce qu'on me rapporte.
M. Bédard (Chicoutimi): Vos renseignements sont bons, il
me semble.
M. Lachapelle: Alors, en tout et partout ce sont autant
d'indices, plus, bien sûr, la volonté du ministre provincial des
Transports, qui me laissent très optimiste quant à la
possibilité pour ce projet de pouvoir s'intégrer dans l'entente
auxiliaire sur les axes routiers prioritaires.
M. Bédard (Chicoutimi): Au rythme où se
déroulent les négociations ou encore dans l'état où
se trouve le dossier à l'heure actuelle, un déblocage rapide
peut-il être envisagé?
M. Lachapelle: Je ne suis pas, mais vraiment pas en mesure de
donner quelque indice sûr là-dessus; je voudrais, cependant,
assurer le député de Chicoutimi que nous y travaillons de
façon très active. Je pense que je serais mal venu de lui donner
quelque date précise parce que nous n'avons pas encore suffisamment
d'éléments pour formuler une date précise, mais nous y
travaillons très activement.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant l'autre projet qui peut
se situer à l'intérieur des axes routiers prioritaires
importants, à savoir celui du boulevard Talbot, à quatre voies
où une autoroute reliant Chicoutimi et la région de
Québec, le ministre sait que la population s'est exprimée par
voie de pétition d'une façon sans équivoque sur la
nécessité non seulement de réfection, ce qui est
arrivé sur cette artère, mais également de la construction
à brève échéance d'un boulevard à quatre
voies, d'une autoroute entre ces deux points. Je pense que, de plus en plus,
l'intensité de la circulation est de nature à faire
réfléchir le ministère des Transports, et je crois que ce
serait un des éléments importants en ce qui a trait au
développement de la région en ce sens qu'il permettrait à
la région de se rapprocher de plus en plus des grands centres tels que
Québec, entre autres. Il permettrait aussi à la région de
se placer dans le réseau du transport non seulement interrégional
mais interprovincial.
J'aimerais bien savoir jusqu'à quel point le ministre est
préoccupé par cette nécessité du point de vue
régional.
M. Lachapelle: M. le Président, ce qui regarde ce projet
particulier, ce n'en est pas un qui nous a été soumis par le
ministère des Transports en ce qui regarde un financement possible dans
le cadre de l'entente Canada-Québec. Cela ne veut pas dire que cela ne
constitue pas l'axe routier prioritaire, parce qu'il y a des axes...
M. Bédard (Chicoutimi): Les programmes du Québec
même.
M. Lachapelle: Oui et, à ma connaissance, l'importance du
projet du boulevard Talbot a été reconnue par le ministère
des Transports du Québec. Il y a déjà des plans
précis qui ont été arrêtés par le
ministère des Transports.
M. Bédard (Chicoutimi): Peut-on s'attendre, étant
donné que le ministre reconnaît que c'est un axe prioritaire, que
l'OPDQ puisse faire des représentations sur ce dossier particulier de
manière à s'assurer qu'un échéancier puisse
être mis au point! Je comprends qu'un tel projet ne puisse pas se
réaliser du jour au lendemain. Il doit se faire selon un
échéancier bien précis, avec des étapes bien
déterminées. En ce qui nous regarde, nous avions
suggéré qu'une première étape aurait pu être
l'autoroute à quatre voies jusqu'aux deux barrières, celles de
Stoneham et de Laterrière; ensuite, dans une deuxième
étape, ce serait échelonné sur un nombre d'années
bien précis jusqu'à ce que le tout se concrétise.
M. Lachapelle: Encore là, vu qu'il s'agit d'un programme
sectoriel qui ne nous a pas été refilé pour fins de
financement possible dans le cadre de l'entente Canada-Québec, la
question serait mieux dirigée au ministre des Transports. Mais,
d'après les renseignements que nous avons et qui, je pense, sont connus
publiquement, il y a un échancier qui est arrêté par le
ministère des Transports. D'ailleurs on sait fort bien que dès
cette année le ministre des Transports avait l'intention d'engager une
phase importante qui est peut-être celle à laquelle faisait
allusion le député de Chicoutimi, jusqu'à la
barrière de Stoneham.
M. Bédard (Chicoutimi): II y avait celle qui allait
jusqu'au lac Delage.
M. Lachapelle: Et puis...
M. Bédard (Chicoutimi): On disait jusqu'au lac Delage,
plus une autre partie du rond-point jusqu'à la barrière de
Laterrière.
M. Lachapelle: On ne sait pas très bien ce qui s'est
produit. Je crois encore là, je ne veux pas me faire
l'interprète et le porte-parole de mon collègue du
ministère des Transports que les plans sont en voie de
réexamen. Donc, globalement...
M. Bédard (Chicoutimi): L'OPDQ reconnaissant l'importance
de...
M. Lachapelle: Nous sommes associées depuis le
début...
M. Bédard (Chicoutimi): .. va-t-il faire des
pressions?
M. Lachapelle:... à ce projet en lui reconnaissant une
importance dans l'ensemble du projet. Cette volonté fut partagée
et ultérieurement pilotée par le ministère des Transports,
d'où le fait qu'à ma connaissance il y a un plan
d'exécution arrêté.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant toujours les ententes
sur les axes routiers prioritaires, le ministre va nous donner tous les
détails concernant la ventilation des dépenses pour 1975/76.
Va-t-il également nous donner la projection des dépenses pour
1976, comme dans le cas précédent?
M. Lachapelle: Oui, bien sûr.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Concernant l'entente sur
les infrastructures industrielles, le ministre peut-ll faire le point?
M. Lachapelle: Là aussi, nous pouvons vous donner une
ventilation, d'abord, des dépenses effectuées...
M. Bédard (Chicoutimi): Et des projections?
M. Lachapelle: ...en 1975/76 et aussi des projections, bien
sûr.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre pourrait-il
également nous donner ces renseignements concernant l'entente sur le
développement de l'agriculture?
M. Lachapelle: Oui, M. le Président, on peut les
fournir.
M. Bédard (Chicoutimi): Egalement concernant l'entente sur
le développement touristique?
M. Lachapelle: Cette entente n'est pas signée, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends que le ministre
on en a parlé hier dit qu'elle n'est pas signée.
Est-ce que ce serait prudent de...
M. Lachapelle: Non. D'ailleurs, je pense...
M. Bédard (Chicoutimi): ...pour employer le mot
même...
M. Lachapelle: De mon "coach"?
M. Bédard (Chicoutimi): ...du président par
intérim!
M. Lachapelle: Je pense que le député de Chicoutimi
se rappellera que, l'an passé, il avait posé des questions
semblables en ce qui regardait les ententes à signer. Je lui avais
signalé à ce moment-là qu'il était
précisément imprudent, avant la signature, de faire valoir le
contenu de tels projets d'entente.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord, je n'ai pas d'objection,
dans les circonstances.
M. Lachapelle: Cette position est maintenue.
M. Bédard (Chicoutimi): Sauf que je serais porté
à revenir avec la même question qu'hier sur
ce sujet précis, à savoir, puisqu'on discute depuis
au-delà d'un an de cette entente touristique, qui représente
à peu près $100 000 000, ce qui bloque vraiment concernant cette
entente. Quand on voit que toutes les autres ont été
signées, on ne peut pas faire autrement que se rendre compte qu'il doit
y avoir un point particulier qui constitue une pierre d'achoppement en ce qui a
trait à la signature de cette entente.
M. Lachapelle: Je vais référer le
député de Chicoutimi aux propos que j'ai tenus hier soir...
M. Bédard (Chicoutimi): Hier, vous m'avez dit qu'elle
n'était pas signée parce que les gens ne s'entendaient pas. C'est
évident, c'est une vérité de La Palice. Ce que je vous
demande, c'est pourquoi ils ne s'entendent pas.
M. Lachapelle: ...tout comme on a référé,
tout à l'heure, le député de Charlesbourg aux propos
d'hier soir en ce qui regarde le projet de la Yamaska.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pensais que, depuis hier soir,
le ministre aurait pu repérer le point de mésentente qui fait que
cette entente n'est pas signée.
M. Lachapelle: Je m'en tiens aux propos que j'ai tenus hier.
M. Bédard (Chicoutimi): Je crois qu'il m'a dit hier d'une
façon très précise que ce n'était pas la question
du parc du Saguenay qui était la pierre d'achoppement au niveau de la
signature de cette entente.
M. Lachapelle: M. le Président, je m'en tiens aux propos
que j'ai tenus hier soir.
Complexe pétrochimique
M. Bédard (Chicoutimi): Sur un autre sujet, disons qu'on
parle un peu partout d'un complexe pétrochimique, projet qui,
d'ailleurs, a été identifié par le MEER et qui serait
localisé à Saint-Romuald, ou, d'une façon plus
précise à Bécan-cour; disons soit à Saint-Romuald,
soit à Bécan-cour. Le ministre peut-il faire le point sur
l'implantation de la compagnie Inventa à Bécancour dans le cadre
de l'entente sur la pétrochimie? Le ministre pourrait-il nous dire ce
qui s'en vient, de ce côté, de la part de l'OPDQ?
M. Lachapelle: Dans le cadre de l'entente auxiliaire sur les
études industrielles, il y a un montant de tout près de $1
million, au total, qui sera consacré à une étude de
faisabilité et de rentabilité d'un projet du type de celui auquel
se réfère le député de Chicoutimi.
Donc, déjà, le travail est en marche. C'est une
étude de faisabilité et de rentabilité.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand prévoit-on avoir le
rapport? Est-ce qu'il y a une date?
M. Lachapelle: Le rapport devrait être disponible dans
trois ou quatre mois; donc, au début de l'automne. Il y a un
comité directeur qui pilote ce travail auquel l'OPDQ est associé
en tant que membre du comité.
M. Bédard (Chicoutimi): Quels sont les organismes
impliqués dans cette étude? Est-ce une étude qui est
menée uniquement par l'OPDQ? Qui en a la charge?
M. Lachapelle: C'est piloté conjointement, prioritairement
par le MIC, le ministère de l'Industrie et du Commerce, par la
Société générale de financement qui est
également partie à ce travail et par l'OPDQ, avec comme
quatrième partenaire le ministère de l'Expansion
économique régionale.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais il n'y a pas d'étude
particulière de l'OPDQ sur ce projet?
M. Lachapelle: Non.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que vous ne croyez pas
qu'il y aurait avantage, dans un projet comme celui-ci, à ce que
différents points de vue se fassent valoir à partir
d'études bien précises?
M. Lachapelle: Nous pensons que le mécanisme qui a
été mis sur pied permet à l'OPDQ d'exprimer toutes ses
vues en la matière et de le faire en concertation avec les autres, sans
qu'il y ait danger de dédoublement.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, mais au niveau de ce
comité, il reste que l'OPDQ n'est informé que du travail
d'étude fait par d'autres ministères concernés. Est-ce que
ceci est une garantie qu'il a vraiment la possibilité d'avoir l'ensemble
du tableau et des coordonnées d'un tel projet?
M. Lachapelle: C'est bien évident. Etant membre de ce
comité directeur, l'OPDQ est présent à toute
l'évolution de ce dossier, voit toutes les données.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce que je veux dire par là,
c'est que, si l'OPDQ, à un moment donné, croit nécessaire
d'inventorier d'une façon plus précise un aspect, est-ce qu'il a
la possibilité de le faire? Est-ce qu'il se propose de le faire?
M. Lachapelle: Je pense bien que cela va de soi que les
partenaires, du moins les intervenants au niveau du comité directeur
fassent valoir l'opportunité ou la nécessité de certaines
études particulières et, effectivement, engagent ces
études. C'est un fonctionnement, je pense bien, tout à fait
normal, usuel qui se présente et c'est la façon dont on agit.
Richesse des îles de Mingan
M. Bédard (Chicoutimi): Une dernière question sur
un autre sujet. On sait que la compagnie Siebens Oil & Gas de Calgary a
acheté de la
compagnie Hudson Bay un immense terrain connu sous le nom des îles
de Mingan, qui s'étend sur 45 milles de longueur entre Mingan et
Havre-Saint-Pierre. Selon les informations que nous avons, qui, d'ailleurs, ont
été rendues publiques, il semblerait qu'il y aurait un important
gisement de pierre calcaire, qu'on appelle également pierre à
chaux. Cependant, il y aurait, selon les coordonnées que nous avons,
trois problèmes qui se poseraient quant à l'exploitation de ces
gisements dont on sait maintenant qu'ils recèlent des vestiges remontant
jusqu'aux Vikings. Le premier problème, ce serait la richesse
archéologique que représentent ces îles, puisqu'il y a des
vestiges qui remonteraient jusqu'aux Vikings. Le deuxième
problème, ce serait l'aspect proprement dit de la protection de
l'environnement ou de la protection écologique. Le troisième
problème consisterait dans l'aspect de la création d'un parc
à cet endroit en conjugaison avec celui d'Anticosti, qui se situe juste
en face, comme le sait le ministre.
A ce propos, selon rros informations, l'OPDQ aurait fait faire une
recherche d'aménagement de ces îles sous la direction de M. Guy
Lemieux. Je voudrais connaître les grandes lignes des conclusions de
cette étude. Je demanderais au ministre de nous déposer cette
étude pour le bénéfice des membres de la commission.
M. Lachapelle: Oui, c'est sûr que des travaux ont
été exécutés.
M. Bédard (Chicoutimi): Des travaux ou des
études?
M. Lachapelle: II y a eu des études. J'aimerais cependant
signaler, juste pour bien démarrer la discussion de cette question, que
le travail, là comme dans nombre d'autres situations, est piloté
et dirigé par un comité directeur qui a été
stimulé et mis en place par l'OPDQ, comité directeur où
siègent le minitère des Richesses naturelles, le ministère
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche, le ministère des
Affaires culturelles et le service de la proctection de l'environnement.
Il y a différents travaux de fonctionnaires qui ont
été faits, des documents de travail qui seront refilés en
temps opportun, si ce n'est pas déjà fait, à ce
comité pour fins d'évaluation. Ce sont des documents de travail,
ce ne sont pas des rapports de l'OPDQ comme tels, mais autant
d'éléments d'intrants que ce comité va pouvoir
considérer. On peut ajouter certains détails
d'intérêt à ces premières observations.
Le rapport qui a été produit par les fonctionnaires de
l'office, sous la direction du Dr Guy Lemieux, indique qu'il y a des
possibilités touristiques fantastiques et des beautés naturelles,
telles des pots à fleurs comme on en retrouve le long de la baie de
Fundy, des cavernes, etc., qu'il y a lieu de conserver. Le rapport identifie
également des possibilités d'exploitation de la pierre calcaire
et identifie deux îles où l'on pourrait laisser exploiter le
calcaire sans danger pour les autres îles. En fait, ce rapport va
être discuté au sein du comité in- terministériel,
et les hypothèses qui sont contenues dans ce rapport, dans ce document
de travail seront analysées par l'ensemble des intervenants de
l'appareil gouvernemental avant que des propositions fermes soient soumises au
niveau décisionnel.
M. Bédard (Chicoutimi): Y a-t-il autre chose à
ajouter?
M. Lachapelle: Non.
M. Bédard (Chicoutimi): J'imagine qu'il n'y aurait pas
objections qu'il y ait dépôt du rapport ou des études qui
ont été faites jusqu'à maintenant sur ce problème
assez important.
M. Lachapelle: Oui, très important. D'autre part, je
réitère qu'il ne s'agit pas d'un rapport de l'OPDQ.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord, disons que ce n'est pas
un rapport de l'OPDQ.
M. Lachapelle: C'est un document de travail et comme tout
document de travail, c'est de nature interne et il ne me paraît pas
approprié qu'il soit public à ce moment-ci. Lorsque le
comité directeur aura pu évaluer, aura pu apprécier, aura
pu prendre position et, ultérieurement, formuler des recommandations,
là, je pense qu'on pourrait, d'une façon beaucoup plus libre et
rationnelle, envisager l'opportunité de diffuse/ l'information qui peut
y être contenue. Pour l'instant, c'est un document de travail comme, bien
sûr, il y en a quantité d'autres qui sont refilés à
ce comité.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui mais disons...
M. Lachapelle: II ne me paraît vraiment pas opportun que ce
document soit déposé officiellement ou rendu public.
M. Bédard (Chicoutimi): On en est rendu quand même
à certaines conclusions très importantes.
M. Lachapelle: Ce ne sont pas des conclusions.
M. Bédard (Chicoutimi): Je veux dire des faits. M.
Lachapelle: Ce sont des indices.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est encore mieux que des
conclusions. Des faits très importants. Cela peut devenir une richesse
indubitable du point de vue touristique, du point de vue écologique. Je
pense que ce qu'il est important de surveiller, de la part de l'OPDQ, c'est que
la poursuite de ces études ne dure pas un temps tel que, dans
l'intervalle, la compagnie en question, que je viens de mentionner, puisse,
elle, procéder à certains travaux, à certaines
exploitations de manière à mettre le gouvernement devant un fait
accompli, ce
qui ne permettrait pas aux conclusions de cette étude d'avoir une
concrétisation si la compagnie, entre-temps, se permet de
procéder à l'exploitation sans qu'il y ait une planification
très précise ou encore de prises de position très
précise de la part du gouvernement.
C'est dans ce sens que je pense que l'OPDQ, s'il doit suivre ces
études sur ce projet d'aménagement, doit en même temps, je
pense, avoir la préoccupation que des actions ne soient pas
posées par la compagnie ou par le gouvernement qui seraient de nature
à rendre inutiles ces études, les conclusions de ces
études.
Est-ce que, au moins, on peut obtenir que l'OPDQ, qui reconnaît
l'importance de ce projet, va faire en sorte que la situation soit au moins
gelée jusqu'à ce qu'on en arrive à des conclusions
précises qui permettent d'élaborer une politique gouvernementale
précise?
M. Lachapelle: Je réitère que, quant à une
décision gouvernementale sur ce dossier, il nous est important de
recevoir les vues de ce comité directeur auquel je faisais allusion. Ces
vues ou même ces recommandations, même s'il s'agissait d'une
recommandation de gel, doivent d'abord être formulées par le
comité directeur, à ce qu'il m'apparaît. A ce jour, je ne
pense pas que le comité ait statué sur quelque orientation
possible à envisager. Nous en sommes...
M. Bédard (Chicoutimi): Des hypothèses.
M. Lachapelle: C'est cela et plusieurs hypothèses sont
envisagées, sont discutées au niveau de ce comité.
L'apport, soit de l'OPDQ et de nos autres partenaires dans ce travail, sont
pour le moment autant d'intrants qui vont servir à en arriver à
des recommandations.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, mais on en arrive
déjà à quelque chose de bien précis et je me
réfère aux paroles du président de l'OPDQ qui disait tout
à l'heure que c'était clair que ce territoire représentait
un potentiel, entre guillemets, un potentiel touristique considérable,
fantastique pour employer son expression.
M. Lachapelle: C'est exact.
M. Bédard (Chicoutimi): II me semble qu'étant
donné cette situation de fait il y aurait avantage à ce que la
situation ne soit pas changée par des actions précises que
pourrait faire la compagnie qui est concernée dans ce territoire. Ainsi
on ne se ramasserait pas avec la même situation d'aménagement d'un
territoire bien précis dont on parlait hier soir, alors qu'à un
moment donné on s'aperçoit qu'à l'intérieur de ce
territoire les îles de Contrecoeur passent entre les mains du
fédéral. Il ne faudrait pas que la même situation se
répète dans...
M. Lachapelle: Je suis très sensible aux vues
exprimées par le député de Chicoutimi. Mais je réi-
tère que, quant à tout prise de position gouvernementale,
à moins qu'il y ait une urgence évidente qui nous porte à
agir différemment, nous devons avoir au départ les vues de ce
comité directeur quant aux actions à prendre.
M. Bédard (Chicoutimi): II me semble que les études
vont bon train et j'aimerais avoir du ministre une date approximative où
ce comité fera un rapport, de manière que des actions non
souhaitables ne soient pas faites dans ce territoire.
M. Lachapelle: D'après le déroulement actuel des
travaux de ce comité, dans environ deux mois nous devrions avoir ses
vues sur le sujet.
M. Bédard (Chicoutimi): Sur le sujet. M. le
Président, je ne sais pas si d'autres membres de la commission ont des
questions...
Le Président (M. Lafrance): Terminé sur les
programmes 7 et 8...
M. Bédard (Chicoutimi): Sur l'ensemble des programmes je
n'aurais pas d'autres questions, peut-être quelques commentaires bien
succincts à faire.
M. Lachapelle: Si vous me permettez, cher collègue de
Chicoutimi, nous avons ici la ventilation des projets de l'entente sur les
zones spéciales; alors nous la déposons. Les autres suivront
dès qu'ils seront prêts.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
Le Président (M. Lafrance): Les programmes 4, 5, 6, 7 et 8
du Conseil exécutif sont adoptés. Pardon?
M. Lachapelle: Je fais erreur. Je m'empresse de dire que les
programmes 7 et 8, je pense bien, ne concernent pas l'OPDQ. Ce sont les
programmes 4, 5 et 6.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce sont les programmes 4, 5 et 6.
Les programmes adoptés sont les crédits concernant l'OPDQ.
M. Lachapelle: Exact.
Le Président (M. Lafrance): Sur les programmes 7 et 8,
avez-vous des questions?
M. Bédard (Chicoutimi): Sur les programmes 7 et 8, M. le
Président, nous avons des questions, mais ce sont des programmes qui
sont sous la responsabilité de quelqu'un d'autre.
Le Président (M. Lafrance): Quelqu'un d'autre de votre
côté?
M. Bédard (Chicoutimi): Oui.
Le Président (M. Lafrance): Ah bon!
M. Bédard (Chicoutimi): Je crois que c'est le même
ministre qui est responsable.
M. Lachapelle: Je pense bien, M. le Président, que
c'étaient les programmes 4, 5 et 6.
Le Président (M. Lafrance): Alors, les programmes 4, 5 et
6 sont adoptés. L'honorable député d'Iberville avait une
question.
M. Tremblay: Oui, M. le Président. J'aimerais demander au
ministre s'il peut nous éclairer au sujet de réaménagement
dé la Richelieu et si l'OPDQ intervient dans le coin de...
M. Bédard (Chicoutimi): Cela a été
discuté hier.
M. Tremblay: Justement, je n'ai pas siégé aux
autres séances, mais...
Le Président (M. Lafrance): On vous réfère
tout simplement aux réponses d'hier. Vous pourrez lire au journal des
Débats les réponses qui ont été données.
Cela a été longuement discuté hier. On regrette.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, disons que
les crédits sont adoptés, sans plus de satisfaction qu'il ne le
faut, de la part de l'Opposition, je tiens à le dire, puisqu'on
s'aperçoit...
M. Lachapelle: ... satisfaction de votre part.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense que les faits sont
très clairs. Les causes d'insatisfaction sont très
précises, simplement, quand on regarde les crédits
affectés et qu'on voit leur diminution d'une part, alors que les
problèmes de planification sont de plus en plus importants au
Québec. Egalement, concernant les réponses que nous avons eues,
elles ont été, à notre humble opinion, très
imprécises, surtout sur l'aspect de l'implication véritable de
l'OPDQ dans des projets d'importance. Comme référence, je
citerais les projets Un fleuve, un parc, Saint-Augustin et le projet Ferchibal.
Les réponses que nous avons eues sont de nature à nous faire
poser des questions sur la véritable implication de l'OPDQ qui, à
mon sens, serait nécessaire et urgente et devrait être, sinon plus
déterminante, du moins beaucoup plus accélérée.
Avec, également, les rumeurs de plus en plus précises qui
courent sur un remaniement à l'intérieur de l'OPDQ, même
sur des possibilités de diminution d'effectifs, je pense que l'OPDQ a
sûrement...
M. Lachapelle: Vous avez bien dit rumeurs!
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, j'ai bien dit rumeurs. Mais,
par exemple, à ma grande déception et à ma grande
surprise, rumeurs précises, venant de personnes quand même assez
en autorité, qui n'ont pas été niées par le
ministre en titre et qui mettraient en cause toute l'efficacité et je
dirais même l'existence de l'OPDQ, si ces changements devaient se
concrétiser. Il s'agit de changements qui, quand même, pointent
à l'horizon et sur lesquels nous n'avons pas eu de précision de
la part du ministre.
En définitive, M. le Président, si on regarde le contenu,
la qualité des réponses que nous avons eues, la précision
des réponses que nous avons eues sur différents projets où
l'OPDQ est censé être impliqué véritablement, le
moins qu'on puisse dire, c'est qu'on en est à un stade de confusion qui
fait que, à ce moment-ci, ce qui est important, je pense, ce n'est pas
tant qu'on pose des questions à l'OPDQ, mais que l'OPDQ lui-même
se pose des questions sur son efficacité. En cela, je ne mets pas en
doute la bonne volonté et le travail de ceux qui oeuvrent à
l'intérieur de l'OPDQ; je suis convaincu qu'ils désirent
l'efficacité, une véritable efficacité, en termes de
planification.
Maintenant, ils sont nécessairement, je ne dirai pas
bloqués, mais à la merci de la volonté gouvernementale de
vouloir vraiment faire de la planification et, en ce sens, je pense qu'aucun
reproche ne peut leur être fait. Je crois, cependant, en terminant que,
dans l'étude de ces crédits, on ne voit pas une véritable
volonté gouvernementale de faire de la planification au Québec.
Encore une fois, je pense que la meilleure chose à faire pour l'avenir,
ce ne sera peut-être pas de poser des questions à l'OPDQ, mais de
souhaiter que l'OPDQ lui-même se pose des questions.
Le Président (M. Lafrance): L'étude des
crédits va être moins longue.
M. Lachapelle: M. le Président, en terminant...
Le Président (M. Lafrance): Si on laisse l'OPDQ se poser
des questions, l'étude des crédits va être moins
longue.
M. Bédard (Chicoutimi): II n'y a pas de doute, mais
l'efficacité sera peut-être plus grande.
M. Lachapelle: M. le Président, en guise de conclusion, je
tiens, tout d'abord, à remercier le député de Chicoutimi
de sa collaboration habituelle et à lui dire que, s'il avait tenu des
propos contraires à ceux qu'il vient de tenir, cela m'aurait fort
surpris de la part d'un représentant de l'Opposition.
M. Bédard (Chicoutimi): Je tiens à vous dire que
j'ai eu l'occasion à plusieurs reprises de féliciter le
gouvernement sur des projets bien précis, quand on trouve qu'il y a une
action véritable qui se fait.
M. Lachapelle: Le félicitez-vous pour le projet de la baie
James?
M. Bédard (Chicoutimi): Ecoutez, je pense que nous sommes
en train d'étudier ce projet d'une façon très claire,
à l'heure actuelle. Notre position est publique.
M. Lachapelle: Mais ce n'est pas cela qu'a dit votre chef,
hier.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais oui, le chef du Parti
québécois a très bien dit que c'était un projet
très important qui répondait effectivement aux besoins du
Québec.
M. Lachapelle: C'est tout un changement de position.
M. Bédard (Chicoutimi): Attendez la suite. Cela ne veut
pas dire que le parti lui-même n'a pas de questions à poser au
gouvernement concernant la manière dont les travaux se déroulent,
concernant les augmentations de coûts à la baie James, concernant
les dépenses qui s'y font...
M. Lachapelle: Ce ne sont pas les jeux...
M. Bédard (Chicoutimi): ...au même rythme et avec la
même surveillance que celle qui s'est faite au niveau des Jeux
olympiques. Même si, à un moment donné, on dit que le
projet est nécessaire, il y a toute la manière dont on le conduit
à bon terme qui compte aussi et, sur cet aspect de la situation, vous
allez savoir ce qu'il en est.
M. Lachapelle: Quand votre chef dit que c'est un grand projet qui
correspond aux besoins croissants de la société
québécoise, c'est tout un revirement de position depuis un
an.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas un revirement de
position.
M. Lachapelle: M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): Laissez-moi tranquille.
M. Perreault: M. le Président...
M. Bédard (Chicoutimi): Laissez-moi tranquille.
M. Perreault: ...il faudrait savoir ce que l'économiste
Jacques Parizeau pense de cela.
M. Bédard (Chicoutimi): II n'y a jamais eu de remise en
question de la nécessité de ce projet. Il y a eu d'autres avenues
qui ont été envisagées et qui ont été
explorées par le Parti québécois.
Le Président (M. Lafrance): Est-ce un projet de l'OPDQ, la
baie James?
M. Lachapelle: C'est un projet du gouvernement du
Québec.
Le Président (M. Lafrance): Ce n'est pas un projet de
l'OPDQ. Alors, je pense...
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense que l'OPDQ est
mêlé dans ce projet, M. le Président.
Le Président (M. Lafrance): ...que nous enfreignons le
règlement et, étant donné les crédits
adoptés, la commission...
M. Perreault: C'est intéressant de voir le chef
René Lévesque et l'économiste Jacques Parizeau
étaler des points de vue différents.
Le Président (M. Lafrance): Alors, la commission ajourne
ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 11 h 34)